PRTOICEN
PURE LU DETTES
PRISLDLE ELITE
14464 014 1e 4 pete Lu
HT THEUTICOE LE she re
NNATET IE TTL ER EL EL
Jupe jétsie nee pe
MELON ELLE
MUHMHAUE
EL a teln
autre | ( [NRELLEES PIITLILL ELLE,
® d } potrelhe tete sut (HU LA
' state petite he
n PURE
PLU UE uen rm
saoababeme tqs
aa
VTE BA
L'ENTEN
MYNENII LI TILIE
te Llalisse “mt à pe pe a be A ré
PRTYE ELLE EL pt ba 10 user ppt Et!
NOTA ILUNEE LIEN et 8 eg oet hate tele paie
MP TE
jatetegetstæpaue
soapenrimyn
dtaou ve lpet
paye pate g
TUE RE LLREE L
dada haha mm? Val
ae prhalaueteheinr ie
MILITE
jatédehenatahalere ile di
PRIE EEE
An Ra dd
11112200
MTL T TLC UE
1418014 40pe état mat HE
spot 21 ) mn?
etat rptbale te pas feet el nes * à |
L he mit t
+ art
Ait
TFtapeitheters FRONT
. hate ge den penel à LE eU
[RE L 9 14 RUE
CDR
popaueset+1}e"pe à “pt
pesé 40 8i) à brtpe bre
poster
Le \
TELL
poteipetr
née PUY LUZ IEUTEE
espions à tre le dot) e100 Da fe la the
HéetrtteeTITEIT se
CUITE RLEN CO TELLEE
Dosrarageeteientrenen
MEET ILTEUTRS À
+ + Al PMTNNTLE ELLE EE LU
sé ( UN EE Etant
see
OTTTEULRA
MARINE LCEENT TI
abat d *
‘ } APPEL
) CHER DER \
MAT YCEUEEONOPTEN TEEN Le
PPRUTELTEN TEEN MRTENOILLE LES
4% pubetse be photo cent MATE
POPATECELELL LIL LE PONT LIRE
RAPILTLE LIEU a+ patistatte
'RTETIT ILE statetuterey
pahayrtaregent sado noise
MPATTTEPELEES D patate
{ | 1
te
L
HDI
[D]
sat
NY OI
jatatpethe the ue
Datansq asset
POMENE ET IL
,
[2
a
}
à
Hi
pus pate ba pt
LE os
0
#47
2,40
| Rés pe
He ETES Res jtwaçte1e
= hâte à 12-202 MU Jeitoue
1 dep 14
de patte re DE
» ,ÈCe pt
We
sat
dpsuti
POUPEE
4 2
ja
M
sbrpa re 70
She Pa 1 ‘4
NTYE PULL LEE
WU 34 80e 1204 P98
atrbahaya rent
PUTEL
nn
PRIME LEE)
TT
CNE TOUL ALI
RTC
PRE] » ayatheonatere
$ icodtathe repart
CHILI PEUT mit
*
vatietta ?
NOTLBILI
nur bu tene eye
dadate pe opt pate rue
va tant CHLRE]
ste à
sva0r84 4
“Uetete se
«ie
sétértapinsn
sinteuntertus)
t
CULEL LL EE
Wospetoonte re 4 dé jé
de pastel ai TENTE
paye pat}
date pa La repaire line
pese pe
474
atout!
auaceir
dvensapr attire
LULEE
phthas ete
eo
der
Mare pie pe]
m 3
78 L ira diant ds
gaitri
*
Pets
RMI
Pere TA
tar papa Det
CITE
LUE TE
D'E PE Il
. Pr
HPOTREE
CIEL
ET
MAP TE Dadt M
.
“y
ditete npoirèt
} 11
LE
PACTLI DE EN
4
» LI
a pa ete pare
pe er pre 94 Qu at 2 8
[122 Ja page »2:
LEU
PLULLL EE
4e 208
ja patent
MPr en
CAPETREE CIE
pe 0e ri
Gone
pa
Dhs 147
POELE NE (l :
a RAAMEL]
UE DE PH
portes
tee pe 2e fe is
"7
partons pe
44 joue peus
[LL
Ne pete jee
PPIOE eVel
ee
pare pese
Dites)
re
pans paré tac
ILULEN
MECS ES
18 biat}
4 vd 'he 8
nan pet 1awtts pe
jurtreteusse
+
sn: TL PTE
+4 180278 «7 Pur: tt
PT LA ILIEES
musitett
A@ 0e SUR S 49 6 CR
iyetége à pete Par
(4
hs
weu
ÿe setie ge Pepe ré init
pe tetele 100
sstateteh 2e
DXTTONLL PE
ILE BI
{uipa Te jet
ati pe pepe
ateliet
LL
pa
2,
LION
ne
re
apte rel
da tomate eat
a bad pat pu 208 Durs)
s,shebah À
PL
(PA: LEE)
apatatersre
CPE TH EUR v
mithaleuspe
il: rudthebs te
CLR
apte
UTILE
]
Labs à pts
spapetaitt”
[PAL
PILE
ÿaiabtts:
site
pa |
Mesatent
a a tee 0e
pe me
alpes
rt
Rare
états raie
ge
Mye
yes LIEN
Rien
sidtrià
Y MEPT EX
aquyeuueneit ‘7
TA) Li
nosteieys
MEL EEE
PE
15 muërt
ILE
syst
veut
anses
}
MY III
0
y
Li]
LE:
{ LS
PTORLI:
MAICPEIELE 34
pa paire 1204
À qe pet
«
'r
AILTLRLEENESSS
siae re
PILE
+
ei
Linu rite
à 44 paie re
patate ab
Û
id té De bei
À de ï dr
” # nye
" lite T4 et JauHra re
TONI
DELLE
peuate
ve
eve ta peteree
LA
LOILITELEL
MACITELEREL D
UM
ve dé à
r
.
” .
at (ve de els
suataueitres à F4 pi
». obtient na
Ve
s.64
sisdadenetenens
va pate ne
yen à
prdne ant raie
PATENT EEE
ETC SH reves
CIE]
“joue part
PES
«pt
myte DIE)
nt:
4 LLE
mn
je péthe ina te #4
drérepmastere
n «is
.
tea }»
y otetr
MOTTE LR
porsnatinhets
Li LL
MOTS.
pes
[TTL
ELA
DLILEL
ati debeee he je
“prés gene
da gets ‘ di
CL]
del d
4
pas
Lahaie Are LU
perte ten
1404
taire
vale
Le
LE
4
|
qe
bep
4
PEL
LR
ha
cart
.
pan
1e pois
ne
Hi
voire ne
vas Et
1
#4
pente
(LUE 1
Er
LA
Ê
:
drvttitrsttt
… port inisssl Le
" havre trr
Etes est pte tt
phares tt te
dat rtyhtr tt
HePRPE ENT
rene le1 2
pb Ent
etese:
rit IE Le
+ Ath de
{4 v 145200)
ht
frigie Vrst
bete
p tiett
Le 244
LA LEES
ensnei Hdstel et
1, Pa et TT
AL EE pt
bob betrett tr
de Pet tt
Lt?
ï
" He D
tvertért
Ytboptd rt
eberttietee
Si
4
ve
+ ?r8
rire
+ rt
+bbirirt
F2 122288
+4
+ vl+
hey
PASASTCES
Ê Lébitt tt
enr hr tt
eurs ri tie
re nt
ent dabe 8141
hante Ped pre fr
+ brrhrti#t
ral TIR
ht etre phenpt
phréntterent ht
Let tr et +4 er
rat pd tp e rt-
eh tres
Lrupe eh
LAS
rit
Loiei
paques ja
HE JCICIRILE
Nainieiers tisse
à dt rates ed née
btebet ro thté
mt titi
ture
tte
gl EEE
TO ION
Li DT AL
oz)
2
1
Ü
sénat
A id
RUE
dde
Lsèbe
44
qi
#
rai
THE UNIVERSITY
OF ILLINOIS
LIBRARY
CONS
a
rez
L sd
oO
=
ca
|
ee]
La
Les
ACES LIBRARY
BIOLOGY
Nu WAR
RUE l
CA At ATEN gb j x i
book on or before th HièR |
stamped below. LA
‘and underlining of books | (
sciplinary action and may |
c s'il the University.
L161—0-1096
ASIE
ù
air
ny
Digitized by the Internet Archive
in 2013
http://archive.org/details/bulletindumuseum2219muse
\ a -
EE YA <a
Us 7
rt, 4
Pres
à -
La
-
+ -
- PI { Ne
Li»
N “ … ,
. - 5 ñ
nl
- L .
% , , |
x #”
4 [
: j
L' A
À + d
e >
AN 1 ,
+ ns "
- C2
\ \
" »
\
PE PRE en \ ë
x d j
4
De
si
Æ
en
=
=
_
La figure placée sur le titre du Bulletin représente u un Crustacé Macro:
du genre Scyllarus, le S. paradoxus Miers, espèce africaine capturée sur
côtes de la Guinée portugaise ; elle a été exécutée par M. le Professeur A. Mil
d après un spécimen entré récemment dans les Collections _entomelogiques à
Muséum (Bull. Mus. nat. d’Hist. nat., 1915, p. 47).
+ , -
tu
QUE Thu) ft + if ns A gs À h ct odile She" dé à ci culs di POP CR TR REY
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
TOME VINGT-DEUXIÈME
1916
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXVI
SA0
Ur "ARY
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1916. — N° 1.
DC
159° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
27 JANVIER 1916.
a —
PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS,
M. ze Présinenr donne connaissance du fait suivant qui est
relatif aux Services du Muséum :
M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie au Muséum, a été
nommé, pour l’année 1916, Assesseur du Directeur. (Arrêté
ministériel du 21 janvier 1916.)
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur L. Lapicque présente et offre, pour la Biblio-
thèque du Muséum, la thèse de Doctorat ès sciences de son élève,
Me Gabrielle Koënies, ayant pour titre : «Étude de l'excitabilité
des nerfs vaso-moteurs et pigmento-moteurs», Paris, 1915.
Muséun. — xx11. 1
COMMUNICATIONS.
REMARQUES SUR LA VARIABILITÉ
DE LA CRÊTE SAGITTALE DU CRÂNE DES (TORILLES,
par M. H. Neuvicee.
La présence d’une crête sagittale sur le crâne des mâles adultes est
considérée comme l’un des caractères du genre Gorilla. Les variations
individuelles de cette crête ont frappé tous ceux qui se sont occupés de la
morphologie cränienne des Gorilles; les différences générales, notamment
celles de hauteur, qu’elle peut présenter, ont été maintes fois signalées, et
les données numériques sont nombreuses à ce sujet. Ce ne sont pas de
telles variations que je me propose d'examiner ici, mais des faits de portée
morphologique beaucoup plus large.
Dans d'assez nombreux Mémoires relatifs à des cerveaux de Gorilles,
Broca, cherchant à pénétrer les raisons des différences présentées par ces
pièces, fait brièvement allusion aux caractères des divers Gorilles alors
connus et mentionne une réduction caractéristique que subirait, sur cer-
tains de ceux-ci, la crête sagittale(. Harrmanx, dans son ouvrage bien
connu sur les Singes anthropomorphes ©}, mentionne, en traitant des
Gorilles, run cräne avec des sutures encore séparées dans lequel la crête
sagiltale, déjà developpée, paraissait en quelque sorte formée par deux
lames séparées par un sillon longitudinal, Le bord supérieur de chacune
de ces lames correspondrait aux deux lignes temporales, très rapprochées
l'une de l’autre de chaque côté». L'auteur estimait que si l'animal n'était
pas mort à cette phase de son développement, les deux lames de la crête
se seraient probablement soudées, dans la suite, en une lame unique;
c'est là, en effet, le processus de la formation des crêtes sagittales, qui
résultent, comme l’on sait, de la fusion des deux crêtes dites temporales,
Q) Voir notamment : P. Broca, Présentation d'un cerveau de Grille mâle
et adulle (Bulletin de la Société d'anthropologie, 2° série, 1876, p. 426-431, et
Mémoires d'anthropologie, t. 1, 1888, p. 567-571). — In., Étude sur le cerveau
du Gorille (Revue d’anthropologie, 1878, a° série, t. 1, p. 1-46, et Mémoires
d'anthropologie, 1. V, 1888, p. 601-651).
OR. Harruanx, Les Singes anthropomorphes, édit. française, Paris, 1886,
p. 48-h9.
Ft AT ,
THE LIBRARY
| UNIVERSITY OF ILLEMENS
DE 0” Mur Ê)
k 17 Ca
TA
nd
A EE
(°xaauNnq *Y ,G NP uor9e/0r))
(oreyyides uordpi ‘oyones e) apeyytdes 97940 op naanodop 2 eqpuon ep ougan)
“joqd 10vuzNr")
‘1 "Td OUANON HN — ‘wn7snyf
€" renasésss LA Lu
HN ATHLE
Le Q sie
RE LERART.
| #1 |
OF ILUROIS
1Ed
(ungsnyy np ooxedwmos ermoqeuy.p suorsetron sep oLL'&r *ÿ ,N)
(apepSes uordox ‘ogones e ) opeqyides 07919 op namodop 2 epquon op oupar) noud 10vuiN)
s
Er ae,
#
ak
"OFFATON 'H "N —— CUMISNJU
Mt. CS
celles-ci se rapprochant de plus en plus de la région sagittale et finissant
par s’y confondre. Sans pouvoir me prononcer sur la possibilité du déve-
loppement ultérieur des crêtes dites temporales sur le crâne signalé par
Harrmann, je ferai simplement remarquer que la véritable crête sagittale
n'y existait pas, Pau elle se réduisait encore à ses deux éléments for-
malifs.
Il m'a été permis PTE trois crânes de Gorilles mâles se présen-
tant à l’état ainsi décrit par Harrwanx. De ces trois crânes, deux au moins
possédaient un ensemble de caractères tels qu'ils doivent être considérés
comme ayant atteint leur entier développement, et, si ce fait est moins
évident pour le troisième, il n'en reste pas moins très probable pour
celui-ci. C'est à l'examen sommaire de ces trois cas et à la recherche de
leur signification que je me propose de me livrer dans les quelques pages
suivantes.
- Le premier des trois eränes ainsi dépourvus de crête sagittale m'a été
communiqué en 1911 par le D' A. Durmæux (voir pl. 1). C’est eelui d’un
mâle non pas âgé, mais parfaitement adulte, Je lui ai consacré une
description assez détaillée dans L’Anthropologie ”. Au cours de cette des-
cription, J'ai mentionné un autre crâne, également dépourvu de crête
sagillale, appartenant à la Collection d'Analomie comparée du Muséum
(n° À, 12770) [voir pl. Il]. Cette dernière pièce se présente à un état
paraissant exactement identique à celui du crâne signalé par HarrManx :
ses os, bien qu’assez fortement réunis les uns aux autres par l’engrenage
des sutures, ne sont pas encore fusionnés, et leurs lignes de démarcation
restent parfaitement netles; la seconde dentition est ici terminée et l'animal
devait avoir atteint, ou il s’en faut de bien peu, sa taille définitive. Un
troisième crâne dépourvu de crête sagittale m'a enfin été envoyé, dans le
courant de 1914, en même temps que d’autres pièces, par le D' A. Dur-
. MEUX, Je l'ai décrit avec quelques détails, en le comparant aux deux pré-
cédents, el en tirant de ces examens et comparaisons les conclusions qu'ils
m'ont paru comporter ©. Dans ce nouveau travail, je me borncrai à ex-
poser sommairement les questions ainsi soulevées.
La présence d’une crête sagittale est, ainsi que je l’écrivais en commen-
çant, regardée comme constante sur le crâne des Gorilles mâles adultes,
la femelle ne présentant pas ce caractère, Bien que ce dernier détail n'ait
pas directement trait aux faits ici envisagés, je crois utile de faire remar-
quer que, s'il se trouve des mâles dépourvus de crête sagiltale, il existe,
inversement, des femelles dont le crâne présente cette crête à un état de
0H, Neuve, À propos d'un crâne de Gorille rapporté de la Likouala-Mos-
saka par le D'À. Durrieux (L’Anthropologie, t&. XXII, 1912, p. 563-586),
@) [n., Sur deux nouveaux crânes de Gorilles de la Likouala-Mossaka (Collec-
ton du D'A. Durmeux) | L’Anthropologie, &, XXVI, 1915, p. 363-396 |.
VE
ER
développement assez accusé. Ce fait parait méconnu des auteurs qui se
sont le plus occupés de la morphologie crânienne des Gorilles et qui ont
suivi le plus attentivement les variations de leur crête sagittale ". J'ai pu
cependant en observer un cas dans la Collection d’Anatomie comparée du
Muséum. C’est celui d’un crâne de Gorille femelle, portant le n° A. 10.660,
sur lequel il existe une crête parfaitement formée; cette crête, assez basse,
si on la compare à celle de la plupart des mâles, s'étend cependant sur
toute la région sagittale et pourrait, à première vue, laisser à penser qu'il
s’ agisse d’un jeune mâle. Le sexe ne paraît pourtant pas douteux. Il est
déterminé à la fois d’après les registres du Muséum (reproduisant proba-
blement, selon l'usage, les indications fournies par le voyageur qui,
en 1885, rapporta cette pièce d'une région qui doit être le Haut-Bénilo),
et aussi d’après les caractères de la dentition; l'ensemble de ces derniers
caractères, et surtout la dimension des canines, sont ceux d’une femelle
encore relativement jeune. Je représente ci-contre cette pièce (pl. IH). La
possibilité de l'existence d’une crête sagillale sur le crâne du Gorille
femelle, ainsi démontrée, n'en reste pas moins tout à fait exceptionnelle,
et c'est à ce litre que je la signale.
Au contraire, l'absence de cette crête, sur des crànes appartenant, par
l'ensemble de leurs autres caractères, à des Gorilles mâles adultes. semble
relever d’une catégorie de faits beaucoup plus généraux, évoquant le sou-
venir de ce qu'écrivait Broca (voir ci-dessus) quant aux différences de la
région sagittale considérée comme pouvant contribuer à caractériser les
divers Gorilles.
Ainsi que je l'ai exposé dans les deux Mémoires ci-dessus relatés, les
indigènes de certaines parties du Congo (région de la Likouala-Mossaka)
connaissent la présence, dans leurs forêts, de trois Singes anthropomor-
phes, désignés, en bakota, par les noms de Céko, Eboubou et Dediéka.
Le nom de Céko, qui rappelle de très près ceux de Jocko et de Tchégo,
désigne un Chimpanzé. Celui d’Eboubou s'applique à un Gorille dont je
ne puis préciser les caractères, mais répondant à la définition habituelle
du genre Gorilla ; la crête sagittale est toujours présente sur le crâne des
mâles de cette forme, et s'observerait parfois aussi sur les femelles, ce qui
rappelle l'observation ci-dessus relatée. Enfin le nom de Dediéka est celui
d'un Gorille différent du précédent par divers caractères, notamment par
l'absence de crête sagittale. C’est à ce Gorille dit Dediéka que se rappor-
tent ceux des crânes communiqués par le D° A. Durrieux dont il est ques-
G) Voir notamment à ce sujet :
W, L. H. Ducxworru, Variations in crania of Gorilla Savagei (Journal of Ana-
tomy and Physiolopy, vol. 29, 1895, p. 335-845).
St. Orrexueim, Zur Typologie des Primatencraniums (Zeitschrift für Morpho-
logie und Anthropologie, Bd. XIV, 1911, p. 136).
PL. IIL.
CinTRAGT phot,
A j 6. . , A Q 0 Q
Crâne de Gorille Q présentant une crête sagittale (en haut, région sagittale).
(N° A. 10.660 des Collections d’Anatomie comparée du Muséum.)
si
TA UP TRE: CC AN
© URIVERSITY OF ILUNOS
ne
LA ’
*
£,
Le
: \ y *
d ».
É9 10e h
1 d nn 1.4
Lai pa ®
n U
2 tn | LE y
(] , 4
LR 2/10) Hu) d
son Le L ets
27 D û
A ù AT OA Di mn t
' Al
: (D LEE $
[A [1 AB) nn: : (es /
: re Fo "LU
NC PE.
| nt N “ie uw
it (HT
L On F 7” (0 dr LORS SR PER
L | 2e
RE h 1 [A {
à L
+ dé ALL] LL L1LAR:
;
4 |
4
AR eus
tion ici. Le lieu d’origine exact du crâne n° À. 12.770, que je compare à
ceux-ci (voir ci-dessus), est inconnu; les recherches faites dans les Cata-
logues du Laboratoire d’Anatomie du Muséum permettent seulement de
supposer qu'il a été rapporté de la région de la Sangha; je ne le rap-
proche donc de ces deux derniers crânes qu’au point de vue morpholo-
_gique; la différence d'âge qu’il présente avec ceux-ci (il est très sensible-
ment plus Jeune) rend d’ailleurs ce rapprochement moins étroit qu'il ne
pourrait l'être s’il s'agissait de sujets d'âge pleinement comparable.
Je réunis dans le tableau ci-dessous les principales données numériques
relatives à ces trois pièces :
er e CRÂNE
DERRIÈRE 1 GORILLE 2 SoRLEE pes
DEDIEKA, DEDIÉEKA, ° A
n° À. 12.770.
AT ir: millim. millim. millim.
1. Longueur, du point incisif à la protu-
bérance occipitale ........... 270 272 245
2. Hauteur, au vertex, du crâne posé %
sur son maxillaire inférieur, celui-
ne ce he. 205 258 190
3. Largeur bizygomatique (moyenne
M mb)... ..,,... 177 185 168
4. Largeur minima du crâne, au ni-
veau de l'étranglement post-orbi-
tal (moyenne des : 0,0691 ()). 62 71 70
5. Longueur faciale, du basion au pros-
thion (moyenne des & : 0,1728;
maximum : 0,196 0); ce dernier
maximum peut être très sensible-
ment dépassé dans les formes
géantes récemment connues) . .. 192 200 177
6. Longueur des canines supérieures,
mesurée en ligne droite depuis 38 La
la partie médiane du bord alvéo- 35 Lo (?)
laire externe jusqu'à la pointe. .
3 er. 39 3 32
7. Longueur des canines inférieures. , 7
33 37 31
———————————…—.—— ———————……—…—… …"…"…"…" …"…"…”")"—…" "—…" —…"….… —"— . ….…" …"— "…" …"… — .—..—.—..—. —.—.…" —"_—_ …" _—… _— _…_…__—._……_—_… _—.…" …"— —. _."—.…— _—_—)—
(1) Ces moyennes sont indiquées d’après St. OPPenuerm, loc. cit., p. 105 ct 120.
Toutes les dimensions portées sur ce tableau caractérisent nettement
des sujets de grande taille, et même, au moins pour les deux premiers,
de force plutôt exceptionnelle. L'ensemble des caractères est normal pour
chacun des trois crânes (sauf l'anomalie que je signale ci-dessous pour le
second), et l’on ne saurait admettre qu'il s'agisse ici de sujets dégénérés.
en SE
L'indice jugo-frontal, caléulé d’après la formule ] = Prseif mifiiis x 208
largeur bizygomatique ,
est respectivement de 35 et de 38 pour les deux Gorilles dits Dediékas et
de 41 pour le crâne du Muséum. Or la moyenne est justement de 41 pour
les Gorilles mâles adultes, avee un minimum de 34 et un maximum de 54,
ce maximum pouvant alicindre 70 pour les jeunes. Le moins âgé des
trois sujets se présente donc, à ce point de vüe, avec les proportions
moyennes des mâles adultes, et les deux Dhs, dépassent très sensi-
blement celles-ci. Cette donnée ést importante, car la décroissance de l'indice
ainsi calculé traduit un étart de plus en plus grand entre le diamètre
bizygomatique et le diamètre minimum du crâne, ét met ainsi en évidencé
une profondeur de plus en plus grande des fosses temporales, de laquelle
onesten droit de conclure à une force de plus en plus considérable dé
l'appareil masticateur. Cet appareil était donc très développé sur chacun
des trois sujets en question. L’état des dentitions suflirait, d'autre part, à
le prouver, et la longueur des canines pourrait; à elle seule, caractérise:
ce même fait.
La coïncidence de ces ER ver avec l'absence de crête sapittale
montre que l’on doit avoir affaire, ici, à des formes vraiment particulières
de Gorilles, car, en principe, le développement de la crête ët celui de
l'appareil maslicateur, notamment dés éänines, vont de pair dans les formes
banales de ces Anthropomorphes, dé même que dans ün grand nombre
d'autres mammifères. 11 ne parait cépendant pas possible d’adméttre que
cette crête ait pu se développer avec les progrès de l'âge, sur aucun des
trois sujets dont il s'agit. Les comparaisons äuxquelles je me suis livré
dans mon premier Mémoire © contribueront à montrer qu'à un âge voisin
de celui du premier «Dediéka», le Gorille mâle est déjà pourvu d’une crête
sapittale nofmalement développée, celle-ci paraissant se former äu cours
de la période s'étendant entre l'apparition des canines définitives et celle
des troisièmes molaires. Or, sur aucun dé nos sujéts; il n’y a même de
commencement de réunion des crêtes temporales, et, par suite, de ten-
dance réelle à la formation d’une crête sagittale. Les crêtes ternporales
sont très voisines l’une de l'autre sur chacune des trois pièces; mais l'in-
tervalle subsistant entre elles , et les menus caractères qu'elles présentent,
indiquent qu'elles ne sont pas du tout en voie de coalescence; il y a lieu
de croire, lant d'après les caractères intrinsèques de la région sagiltale que
d’après l'âge apparent des sujets, que la période pendant laquelle cette
‘coalescence aurait pu sé produire est passée depuis un cértain témps déjà
pour chacun de ces individus. Une anomalie de la crête temporale droite du
second «Dédiékas (le mouvement ascentionnel dé celte crête vers la ligne
sapiltale s'étant prématurément arrêlé) diminue pour célui-ci la valeur de
QG) OpreNnEiM, loc. Cil:; p. 121.
@) Loc. cit.; p. 383-584; voir aussi fig. 0.
Ro: EUR
cette observalion:; on en trouvera la discussion dans mon second Mémoire.
Les arguments permettant de considérer l'état de la région sagittale du
premier « Dediéka» surtout , et aussi l’état de cette même région sur le crâne
du Muséum n° À. 12.770, comme des états définitifs, n’en subsistent pas
moins pour ces deux sujets et paraissent même rester applicables au troi-
sième.
I semble donc avéré qu'il existe des Gorilles mâles adultes, pleinement
développés et atteignant mémé une taille considérable , sur le crâne des-
quels n'apparaît jamais le cimier sagittal considéré comme l’un des carac-
tères du genre Gorilla. Au point de vue de la morphologie crânienne, et
en particulier des corrélations existant entre la crête sagittale et l'appareil
masticateur, ce fait présente un intérêt intrinsèque évident. Ce côté de la
question est à lui seul assez important, assez pourvu de portée générale,
pour mériter de retenir l'attention. Ÿ aurait-il lieu d'admettre en outre,
comme inciteraient à le faire les assertions des indigènes Bakotas, aux-
quelles se rallient des Européens ayant une connaissance sportive lrès
sériéuse des grands mammifères du Gongo, qu'il existe un type de Gorille
dont cette absence de crête sagittale soit l’une des caractéristiques ? IL scrait
impradent dé conclure dès maintenant pour où contre ces asserlions. Le
polymorphisme des Gorilles est actuellement assez bien établi pour que l'on
ne doive interpréter ses manifestations qu’à bon escient, et les coupures
spécifiques ou sub-spécifiques qu'il a déjà suggérées paraissent trop sujettes
à caution pour que l’on doive, autrement que d’après des pièces assez
nombreuses, et accompagnées, comme l'ont été celles du D' A. Durreux,
d'un ensemble de documents précis, Fine encore la taxonomie du
genre Gortlla. de
CONSIDÉRATIONS SUR LES DEUX ESPÈCES ABYSSALES DU GENRE SOLEA .
DANS L’ATLANTIQUE PALÉARCTIQUE
ET SUR LE SOUS-GENRE NOUVEAU BarTaysoLea,
par M. Louis Roue.
L'une de ces espèces a été trouvée, par le Talisman et le Travailleur, au
large de la péninsule ibérique et du Maroc. Décrite par Léon Vaillant (1888)
sous le nom de Solea profundicola, mais non figurée, elle fut l’objet en
1889, par Gunther, d’une description nouvelle sous le nom de Solea
Green, et ne fut pas figurée davantage. Holtet Byrne, en 1905, la signa-
lèrent une fois de plus, et donnèrent d'elle de bons dessins explicatifs; ils
en avaient obtenu, au large des côtes anglaises, un assez grand nombre
d'exemplaires. À leur avis, cette espèce se rencontre par 135 à 750 brasses
de profondeur, depuis le sud de l'frlande jusqu'aux îles Canaries. Enfin, et
tout récemment (1913), Kyle l’a assimilée par erreur à Solea Capellonis
Steindachner, qui diffère d'elle, cependant, par des caractères de forme
générale, de dimensions des peclorales, de coloration, et d'habitat.
La seconde espèce est inédite. Recueillie par S. A.S. le prince de Mo-
naco, en août 1901, à la station 1186, par 660 mètres de profondeur,
je lui ai donné, à cause de sa teinte laiteuse, le nom spécifique de lactea.
L’unique individu, en excellent état de conservation, qui la représente,
habite une région atlantique plus méridionale que la précédente, car il
provient des îles du cap Vert. Sa diagnose différentielle, exposée ci-dessous.
permet de la distinguer aisément du type initial de S. profundicola Vail-
lant, conservé dans les collections du Muséum, et dont les figures données
par Holt et Byrne d’après d’autres individus expriment avec justesse les
caractères principaux.
Type profundicola Vaillant. — Tête mince, à museau plus long que le
diamètre orbitaire; museau acuminé et dépassant la bouche; longueur de
la tête faisant environ le 1/5° de la longueur totale; longueur de la caudale
faisant du 1/8° au 1/9° de la longueur totale; couleurs du corps différentes
selon les deux côtés, gris brunâtre foncé uniforme sur le côté oculifère,
avec quelques macules peu distinctes et fugaces, jaune brunätre uniforme
sur le côté aveugle; couleurs des nageoires impaires différentes de celles
du corps, plus foncées dans l’ensemble, de teinte brun noirâtre coupée de
bandes transversales plus claires.
”.
Type lactea nov. sp. — Tête épaisse, à museau plus court que le dia-
mètre orbitaire; museau tronqué, ne dépassant pas la bouche; longueur
de la tête faisant environ le 1/6° de la longueur totale; longueur de la
caudale faisant le 1/10° de la longueur totale; couleurs du corps sembla-
bles des deux côtés, d’un blanc jaunâtre clair uniforme; couleurs des na-
geoires impaires semblables à celles du corps, sauf quelques macules
* brunâtres du côté aveugle. :
Ces deux espèces, ainsi distinguées , offrent en commun plusieurs par-
ticularités qui les mettent à part des autres représentants de leur groupe
générique : les écailles nombreuses et petites, les vertèbres nombreuses,
la dorsale munie d’un chiffre élevé de rayons, les pectorales presque atro-
phiées et réduites sur chacun des deux côtés à un court filament, les vil-
losités céphaliques peu nombreuses, la narine du côté aveugle à bords
entiers. La petitesse des pectorales a jadis porté Vaillant à rapprocher son
espèce de celles du sous-genre Microchirus. D'après celte opinion , Goode
et Bean (1896) l'ont même mentionnée sous le nom de Microchirus pro-
fundicolus. Tel n’est pas mon avis. Les Microchirus ne sont pas seulement
caractérisés par la réduction de leurs pectorales, mais encore par la taille
relativement grande de leurs écailles, par leur corps assez ramassé et pourvu
d’un chiffre de vertèbres comparativement inférieur, par leur dorsale munie
de rayons en quantité moindre. Ces dispositions ne sont point celles des
deux espèces abyssales en cause, qui ressemblent davantage aux Solea
véritables. Il convient, par suite, d'éviter de les ranger dans le sous-genre
Microchirus, et d'établir pour elles un sous-genre nouveau, celui de Bathy-
solea. L'espèce nommée par Vaillant devient Bathysolea profundicola, et
l'espèce draguée par le prince de Monaco prend le nom de Bathysolea lactea.
L'exposé suivant exprime comparativement les caractères marquants
des sous-pgenres du genre Solea auct. dans les régions paléarctiques, et
précise la place exacte, ainsi que la valeur, du sous-genre Bathysolea :
Genre Solea auct. — Yeux placés sur le côté droit de la tête; anale et
dorsale distinctes de la caudale; ventrales sensiblement symétriques; anus
médian; écailles cténoïdes; pectorales présentes, au moins sous la forme
de filaments réduits et sur l’un des côtés du corps.
[°° section. — Plus de 4o vertèbres (42-49 en moyenne); ligne laté-
rale à 100 écailles ou plus (115 à 150 en moyenne); dorsale à plus de
70 rayons (72 à 90 en moyenne).
A. Narine du côté aveugle à bords entiers.
1° Sous-genre Eusolea. — Pectorales normales, entières quoique petites
parfois, présentes sur les deux côtés; villosités céphaliques nombreuses,
formant une plaque dans la région buccale. Ex. : Eusolea solea L.
= 0
9° Sous-genre Bathysoten. — Pectorales réduites et restréintés à un
filament court sur chacun des deux côtés: villosités céphaliques peu nom-
breuses, seulemérit assemblées en bandes qui contourtient la bouche et les
côtés de la têle. Ex. : Bathysolea profuñdicola Vaillant et Bathysolea lactéa
nov. Sp.
B. Narine du côté aveugle à bords frangés.
3° Sousgenre Pegusa Gunther. — Pectorales et villosités céphaliques
comme Eusolea. Ex. : Pegusa lascaris Fasso.
II section. — Moins de ho vertèbres (34-39 en moyenne); ligne laté-
rale à moins de 100 écailles (54 à 80 en moyenne); dorsale à 70 rayons
où moins (53 à 70 en moyenne).
4° Sous-genré Mierochirus CG. Bp. — Pectorales courtés et parfois fila-
menteuses, présentes des deux côtés, Ex. : Microchirus variegütus Donovan.
5° Sous-genre Monochirus Raf. — Pectoralé courte et filamenteuse,
Dis seulement sur le côté oculifère, absente sur lé côté aveugle.
Monochirus hispidus Rañ inésque.
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE:
1888. — LH. Vairanr, Exp. du Traväillewr et du Tahisman : Poissons.
1889. — Gunruer, Annals and Magazine of Natural History, série VI, vol. IV.
1896. — Goo and Beax, Oteanic Ichthyology.
1905. — Hour and Byrne, Department of Agriculture, .. for Ireland, Fish-
eries Branch; Scientific Investigalions, Appendice V.
1913. — Kyze, Report on the Danish Oceanographical Expeditions Lo
1910 to the Mediterranean. . ., vol. IL, n° 2.
= |! —
Descaiprion pe L'Hippocampus Aimer sp. Noy.,
ÉSPÈCE NOUVEÈLE H'EAU bouo#, PRovENANT pu Mékonc,
par M. Louis Roue.
I. Les déüx individus qui font l’objet de la présente description ont
été donnés au Muséum par M. le lieatenant Paul Aimé, oflicier d'adminis-
_trationi. D'après les indicätions du donateur, ils ont élé pêchés en 1910,
par son frère, M. le D" Pierre Aimé, médecin mäjor des troupes colo-
niales, dans le Mékong, près des rapides de Kémimiarat, entre Savanna-
khet et Kong, à 300 kilomètres environ au-dessuis des chutes du fleuve.
Leur identité de provenance contribue à les placer tous deüx dans une
même espèce, malgré leurs dissemblances; ces dernières, du reste, sont
de l’ordre de celles que l’on constate entre les individüs des deux sexes
chez Hippocampus. L'ün de ces individus étant femelle, ét l'autre mäle,
les présomptions, en l’absence de documents complémentaires, penche-
raient en faveur de celle opinion.
IT. Jndividu femelle. =— Couleur (dans l'alcool) gris jaunâtre clair; pas
de lambeaux cutanés. P, 19; D. 20; A. 4.
Miilimètres.
LT EE SOON TN" Ses 100.5
LS CE EN RMENS E PARNTE 27.5
Longueur Ent nlsii ee. 13.8!
le. En ue a ae onto à 0 à2 10,5
AO... 4 due 0 eu ep 0 h.o
CAE SSSR 34.0
5... ic. 484.60
Lospheut de Î4 quêue:.::.1:.::::42:,::4#. 50: hh:6
Anneaux thoraciques : +1. — Anneaux caudaux : 39:
Couronne grêle et haute, portant 5 longues épinés divérgehtes. Crête
médio-frôntale, en avañt de la couronné, longue et saillanté, portait un
pelit {ubéreule sur son trajet, et se terthiinätit ën avant par une longue
épine. Crête sus-orbitaire triangulaire, armée d’üné épiné à chaqué ängle.
3 autres épines entourent l'orbite : l'uñe atite-orbitaite, l’autre pos: <orbi-
taire, la troisième infra-orbitaire.
Dorsale étendue sur les deux dérniers anneaux du trône ét suf les deux
premiers dé la queue. Carènes latéro-dorsales du tronc armées de loñigues
ice
épines sur les lignes suturales 1, 4, 6, 8, 11, celles de 1 étant les plus
fortes et celles de 11 les plus courtes: les autres lignes suturales étant
munies d’épines moins accusées. Carènes latérales du tronc armées d'épines
moins longues que les précédentes, et présentant les mêmes inégalités
alternantes. Carènes latéro-ventrales du tronc armées de longues épines
suturales peu dissemblables. Carène médio-ventrale hérissée de 5 crêtes
saillantes du 5° anneau au 10°, la dernière étant la plus forte.
Fig. 1. — Femelle. Fig. 2. — Mâle.
Carènes latéro-dorsales de la queue armées d’épines suturales dissem-
blables sur les trois premiers quarts de son étendue; les épines les plus
longues occupent les lignes suturales 2, 4, 7, 9. 11, 13,15, 17; les
plus courtes, inférieures de moitié environ, occupent les lignes intermé-
diaires; à partir du 18° anneau, les épines diminuent, puis disparaissent ;
ces carènes s'étendent sur les deux derniers anneaux du thorax et s’y
terminent par une épine. Carènes latéro-ventrales de la queue armées
d’épines plus faibles et moins dissemblables, qui continuent les rangées
des épines latéro-ventrales du tronc, diminuent de hauteur à partir du
10° anneau, et disparaissent vers le 15°.
TL. Jndividu mâle. — Get individu diffère du précédent par plusiears
disposilions, qui ne s’écarlent point de celles que l’on constate dans le
LA
MAN + MU
dimorphisme sexuel. Sa taille est plus petite et sa couleur plus foncée. Sa
couronne, moins forte et plus basse, ne porte que 4 épines. Son rostre,
plus court, égale la région post-orbitaire. Les grandes épines des carènes
latéro-dorsales du tronc et de la queue sont plus fortes, et fréquemment
incurvées en crochet postérieur. Les épines des carènes latéro-ventrales du
tronc et de la queue sont plus courtes, moins dissemblables, et manquent
sur les deux tiers postérieurs de la région caudale.
IV. Cette espèce se rapproche sensiblement d'A. hyswix Guich. Elle
en diflère par son rostre plus court, son tronc un peu plus haut, sa queue
plus courte, ses fortes crêtes de la carène médio-ventrale du tronc, l’ar-
rangement différent des longues épines, les rayons de la dorsale plus
nombreux. H. hystrix Guich. élant une espèce marine d’aire géographique
élendue, puisqu'on l’a trouvée de Zanzibar au Japon, il est permis de
penser qu'A. Aimer en serait une forme satellile, et adaptée aux eaux
douces.
On a signalé l'existence en eau douce d’assez nombreuses espèces de
Lophobranches. La plupart appartiennent à la famille des Doryichthydés
(dans les genres Microphis Dunck.; Doryichthys Dunck.: Coelonotus Pet. ,
Belonichthys Pet.). Les autres font partie de la famille des Syngnathides
(dans les genres Jchthyocampus Kaup et Syngnathus L.). Aucune mention
à ce sujet n'étant encore faite pour la famille des Hippocampides, la pré-
sente espèce suppléerait à ce défaut.
M. Le Présipenr, en félicitant M. le Professeur Roule du vif
intérêt de sa communication, fait remarquer qu’elle est de nature
à inciter de plus en plus les géologues à la prudence dans les cas
où ils prétendent conclure les conditions du milieu d'une époque
donnée de la caractéristique zoologique ou botanique des fossiles
qu'on y recueille. Il est certain que la présence d'Hippocampes
dans un dépôt sédimentaire aurait fait attribuer à ce dépôt une
origine marine, et que la présence de Pleuronectes aurait de même
conduit à considérer le dépôt comme littoral. Les faits de ce genre
A
méritent d’être signalés d’une manière spéciale aux stratigraphes.
Sur uv NYMPHONOMORPHE NOUVEAU
CAPTURÉ PAR LE TRAVAILLEUR, DANS LES MERS EUROPÉENNES,
AU COURS DE SA CAMPAGNE DE 1061,
par M. E.-L. Bouvier.
Anoplodactylus massiliensis nov. sp.
Espèce remarquable par la gracilité de son corps et de ses pattes; les
sewments du tronc sont séparés par une ligne articulaire visible, étroite
entre les prolongements coxaux et pour le moins aussi longue que ceux-ci,
qui sont d’ailleurs très largement séparés. Le premier segment, au niveau
des pattes, est le plus large de tous; il se rétrécit pour former le cou qui
est fort bref et qui se continue, lui-même, en se dilatant et se relevant un
peu, pour former le céphalon. Ce dernier est surmonté par un tubereule
oculaire long, en cône très aigu et un peu recourbé en avant; les yeux
ovalaires sont situés un peu au-dessus de la base du cône, les postérieurs
un peu plus grands que les antérieurs et situés un peu plus haut que ceux-ci,
dont les sépare un léger intervalle. L’abdomen est très court, verticalement
dressé, subeylindrique et obtus au sommet,
La trompe s’insère sous le premier sewment du trone et se dirige un peu
du côté ventral; elle se dilate très légèrement de la base au bout libre , et se
rétrécit à peine sensiblement dans sa région terminale; son contour est
subtriangulaire, mais avec des angles fort obtus, de sorte qu’elle paraît
arrondie au premier abord. Le bout est obtus, percé d’un orifice buccal en
triangle, au delà duquel on voit sur la trompe, près de chaque angle, une
légère dépression,
Les chélicères s’articulent côte à côte sur le bord antérieur du céphalon ;
leur scape grêle, lépérement arqué, n’atteint pas tout à fait l'extrémité de
la trompe, au-devant de laquelle se rabattent leurs pinces. Ces dernières
sont plus courtes que le scape, à peine aussi larges que celui-ci dans leur
parlie la plus large, qui se trouve au bout distal de la portion palmaire; les
doigts sont plus allongés que cette partie de la pince, et leurs bouts aigus
se croisent à l'extrémité. Il y a d'assez nombreux petits poils sur toute
l'étendue des chélicères, et particulièrement sur leurs pinces.
_ Les pattes sont grêles, pauvrement ornées de courts poils et 6 fois aussi
longues que le tronc joint au céphalon. Leur second article coxal est légè-
a RCE
rement plus long que le prolongement coxal correspondant et de même
longueur à peu près que les articles contigus réunis; au total, les
coxæ égalent presque en longueur la moitié du tibia 1, Du côté ventral,
les 2° et 3° articles coxaux se terminent distalement par une saillie basse et
obtuse, sur laquelle est placé, dans le 2° article, lorifice génital femelle.
. Le fémur est ‘égal au tibia 2 et un peu plus long que le tibia 1 ; distale-
ment et dorsalement il se continue par un prolongement oblique à sommet
obtus; on observe un prolongement semblable au bout distal du propode.
Ce dernier article n'est pas tout à fait deux fois aussi long que la griffe; il
porte à sa base, sur son bord ventral, 2 ou 3 soies spiniformes; J'ai vu
sur certains une ou deux soies semblables, mais plus réduites, sur le bref
article arsien.
Dimensions de l’'exemplaire type :
Millimètres.
ducorps (tronc et céphalon). ........... 65:
Au svape des chélicéres.….. : 5... ....... 2.1
Re nee die ss so so de 1.4
He take de 1 3/palle................ h.0
A M... nca see toooos 11.0
D M OT Bin 9-1
Ne ie 7, le 11.0
dufiarse ayec le propode..:. ..:..….... 2.0
LT SR PE EEE 1.9
Cet exemplaire est une femelle adulte que le «Travailleur» captura, le
6 juillet 1881, au large de Marseille, lat. N. 43°, long. 3°22’, par 445 mè-
tres de profondeur sur fond vaseux. Elle ne ressemble en rien aux Anoplo-
dactylus lentus Wilson, petiolatus Kr., virescens Hodge, angulatus Dohrn,
et typhlops Sars, qui caractérisent surtout le genre dans nos mers euro-
péennes; mais elle présente des aflinités étroites avec deux espèces
récemment signalées dans nos régions : A. oculatus Carpenter (1903 ),
trouvé par 800 mètres de profondeur dans les eaux irlandaises et l'A. Pob-
gnaci Bouvier (1914), capturé par M. le comte de Polignac en Guinée
portugaise, au large des iles Rouban et Bubac, à 25-30 mètres de pro-
fondeur.
Elle se distingue d’ailleurs de l'une et l'autre par ses pattes beaucoup
plus grêles et plus longues et par son corps bien plus étroit; dans ces deux
espèces, en effet, les paltes ne mesurent pas plus de 4 fois la longueur du
corps, bien que ce dernier soit assez court et relativement trapu. Dans ces
deux espèces, en outre, la 2° coxa présente dorsalement un prolongement
distal qui fait défaut dans notre espèce et le libia est relativement beaucoup
plus court. L’A. oculatus ressemble tout à fait à notre espèce par son {uber-
cule oculaire, mais ses chélicères sont bien plus grêles, leurs doigls sont
À
aussi longs que la portion palmaire, et les pattes sont dépourvues de pro-
longement distal au bout du tibia 1 et du propode; d’ailleurs la trompe se
rétrécit en avant et se dilate assez fort vers le milieu. Dans l'A. Polignaci,
d'autre part, le tubercule ordinaire esl un large cône bas où les yeux sont
très réduits et les doigts des pinces sont de même longueur que la portion
palmaire. |
Peut-être trouvera-t-on quelque jour des passages qui permettront de
réunir ces trois formes.
2 HR
-
Les SpxiNcipes pu GENRE AcHERONTIA, LÉPIDOPTÉRES MELLIVORES
PARASITES DES ÂBEILLES.
ADAPTATION GÉNÉRALE ; ADAPTATION SPÉCIALE DE LA TROMPE,
par M. J. Küvckez D'HercuLAIs.
JL L'AcnerontiA Arropos Lan. ET L'Apis MeLLIFICA La. EN Eurore,
EN AFRIQUE ET À MapaGascar.
Les Naturalistes qui se sont occupés des rapports des Insectes avec les
fleurs, s’ils ont placé au premier rang des fertilisateurs les Hyménoptères,
ont considéré les Lépidoptères et les Diptères comme devant se partager
le second rang : certains d’entre eux ont même donné la prééminence aux
Lépidoptères.
Personne mieux que Delpino n'a fait ressortir l'importance qu’il leur
attribue comme fécondateurs en définissant leurs rapports avec les fleurs
par des néologismes originaux, quelquefois poétiques. C’est ainsi que les
plantes entomophiles sont psychophiles quand elles ont pour marieurs
(pronubi) les Lépidoptères crépuseulaires et nocturnes ©, Pour H. Mül-
ler ®, «les Lépidoptères constituent le seul ordre qui, dans son en-
semble et non seulement dans certaines familles, soit adapté pour se pro-
curer le nectar des fleurs» , et il précisail sa pensée en ajoutant : “Leurs
pièces buccales ont été tout à fait libres de s'adapter elles-mêmes à une
récolte facile du nectar dans les fleurs les plus variées, Cette adaptation
est obtenue par un étonnant développement des maxilles avec avortement
de la plus grande partie des organes buccaux.»
P. Knuth, l'élève de H. Müller, en rééditant et complétant l’œuvre de
son maître, a respecté ses idées tout en les développant; pour lui, «en ce
qui concerne le rapport de l'adaptation aux fleurs, les Lépidoptères
surpassent les Hyménoptères, puisque Lous demandent au nectar des fleurs
G@ Derpino (Federico), Ulteriori Osservazioni e Considerazioni sulla Dichogamia
nel Regno vegetale. Articulo 1v. Delle plante zoidofile (Ati della Soc. Ltal. d. Se.
nat., t. XVI, 1873, p. 152).
@ Mürcer (Hermann), Die Befruchtung der Blumen durch Insekten und die
gegenseiligen Anpassungen beider, Leipzig, 1873, p. 56 et 97.
Muséum. — xxur. 2
L'ASa.
leur seule nourriture... Leur trompe est adaptée pour l'extraction exclusive
du nectar des fleurs servant seul à leur propre nourriture 0)»
H. Müller et P. Knuth donnent les mensurations de tr M d’une série
de Lépidoptères, soit réunis par groupe, soit séparés par espèce, pour
arriver à celte conélusion : “Le choix des fleurs par les Lépidoptères est
généralement en corrélation avec la longueur de la trompe ; les formes
chez lesquelles elle est longue, préfèrent les fleurs au nectar profondément
situé ©.» Si nous relevons ce qu'ils écrivent par rapport aux Sphingides,
par exemple, nous noterons ceci : +correspondant aux Sphingides qui ont
une trompe grandement allongée, il y a des formes spéciales qui sont
principalement ou entièrement adaptées à leurs visites» ; ce sont par excel-
lence les fleurs Lépidoptérides pour Papillons crépusculaires et nocturnes
(Nachtfalterblumen de P.Knuth), les Sphingides étant particulièrement les
fertilisateurs des fleurs aux longues corolles tubulaires , ou aux longs éperons.
Les Lépidoptérologues allemands les plus autorisés viennent corroborer
l'opinion des Botanistes sur le régime floral a tous les Sphingides en l’ap-
puyant de leur autorité, En eflet, À. Spuler ©, dans la nouvelle édition de
l'important ouvrage de P. Hoffman sur les Papiioss d'Europe (1908),
écrit textuellement que «lAcherontia Atropos suce assurément aussi les fleurs
sphingophiles et tire néanmoins du miel des ruches».
On pourrait montrer par de nombreux exemples que les Lépidoptères
ne sont pas tous anthophiles, et que les Papillons diurnes comme les
Papillons nocturnes savent trouver en dehors des fleurs mille occasions
de satisfaire leur goût pour les substances sucrées et même pour les ma-
lières en voie de décomposition. Mais les promoteurs de l'adaptation réci-
proque des Lépidoptères et des fleurs se sont bien gardés de tenir compte
du régime extra floral de beaucoup d’entre eux, ce qui aurait smgulière-
ment contrecarré leur conceplion, si séduisante en apparence.
Pour montrer combien leurs vues sont exclusives, nous allons, à propos
des Lépidoptères du groupe des Sphingides, faire l'histoire de lun
d’entre eux qui, paï ses caractères généraux, son aspect étrange, la con-
slitution de- sa trompe, son appareil sonore défensif et terrorisant, ses
mœurs très spéciales, est le prototype d'un Papillon auquel est imposé un
régime extra floral; noùs voulons parler du Sphinx Tête-de-mort, l'Ache-
rontia Atropos Lin. et de ses congénères.
Si les auteurs précités avaient daigné feuilleter le premier volume des
Mémoires de Réaumur, ils y auraient rencontré des descriptions et des
G) Knuru (Paul), Handbuch der Blutenbiologie unter Zugrundelegung von Her-
mann Mürcers Werk, Die Befruchtune der Blumen durch nsekten, & F, Leipzig,
1898, p. 200 et 201.
@) Müsver (H,), loc. cu., p. 58. — P. Kwuru, oc. cit., p. 203.
3 Spurer (Arnold), Die Schmetterlinge Europas, Bd. T, Stuttgart, 1908, p. 88.
cr CUT
figures suffisamment démonstratives qui les auraient fait réfléchir; ils au-
raient remarqué, entre les trompes longues et eflilées du Sphinx (Hyloicus )
hgustri Lin., du Sphinx (Herse) convolouh Lin., mesurant respectivement
h à 8 centimètres, et la trompe courte, massive et fortement chitinisée de
l’Acherontia Atropos atteignant seulement 12 à 14 millimètres, un tel con-
traste qu'ils en auraient été frappés ; ils auraient vu également, ce qu'in-
diquent fort bien les figures de Réaumur !?, que l’orifice de la trompe de
ce dernier, au lieu d’être située à l'extrémité comme chez les Sphinx pré-
cilés, était placé en dessus avant son extrémité, qui est très pointue et
légèrement ineurvée. L’attention appelée, ils auraient dû pressentir que
VA. Atropos avait des habitudes et un régime diflérents.
À défaut de Réaumer, ils auraient pu consulter l’œuvre de Hasselquist ©,
où l'inné, son rédacteur, a, d’après le Naturaliste français, donné une des-
cription de la trompe de l'A. Atropos ; mais les Naturalisies allemands
pouvaient-ils ignorer les faits rapportés par le D' Kuhn en 1781 (7? Des
religieux de la Thuringe avaient constaté, en septembre 1779, dans une
de leurs ruches la présence d’un Acherontia traqué par les Abeilles , et cela
lui remit en mémoire que, quelques années auparavant, d'autres Papillons
Tête-de-mort avaient été trouvés dans diverses ruches. Ils auraient éprouvé
quelque surprise en lisant la remarque suivante que fait leur compa-
triote : «1 est probable que l'odeur aromatique douceätre du miel n’aftire
pas les Papillons Tête-de-mort par hasard. I me semble que cette conjec-
ture n’est point du {out absurde à envisager. ; , ; à cause de sa courte et
large trompe, de son vol lent et lourd, il lui est très difficile de chercher
simplement sa nourriture dans les fleurs. Cela démontre pourquoi un tel
animal... aime le sucre.»
I est encore plus extraordinaire que les observations consignées par le
Génevois François Huber, dans son ouvrage classique, observations qui ont
soulevé en France comme en Allemagne de vives polémiques, n'aient pas
atliré leur attention (.
@ Réaumur, Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, t. 1, 1734; Cin-
quième Mémoire, p. 239, pl. XIV, fig. 13, 14, 15, 16 et 173 Septième
Mémoire, p. 293.
6) Hassezquisrs (Fredric), Lier Palestinum, eller Resal heliga landet, foer-
rättad afran a 1749 Ul 1752 med beskrifningar, rôn anmerkningar ofwer de
maerkwaerdgaste naturalier, utgifven af C. Linwæus, Stockholm, 1757, p. 417.
® Kuux (D° Aug. Christ.), Anekdoten zur Insekten Geschichte. — Elftes
_ Stück : Von dem Sphinx Atropos Lin. (Der Natürforscher, Stück XVI, Halle,
1781, p. 73).
%) Huser (François), Nouvelles observations sur les Abeilles, t. 1, Paris-Genève ,
1814, p. 289, chap. vi: Un nouvel ennemi des Abeilles. — [Les observations ont
élé publiées par son fils, Pierre Huber ; F. Huber étant aveugle, elles avaient été
faites soit par P, Habér. soit par FH son serviteur. |
LAVER ESS
En 1804, des Apiculteurs, ses voisins, sachant combien étaient grandes
ses connaissances sur les Abeilles, la publication de ses premières observa-
tions remontant à 1792, vinrent le consulter au sujet des bruits insolites
qu'on entendait, surtout la nuit, dans leurs ruches, des troubles que ma-
nifestaient alors leurs habitantes, de la lévèreté qu'offraient à l'automne
certaines ruches, réduites au poids de la cire. Pour les paysans, celte per-
turbation, ce pillage, suivi souvent de la mortalité des Abeilles, étaient
l'œuvre de Ghauves-souris qui avaient dû pénétrer dans les ruches ; mais
Huber n'eut pas de peine à réfuter leur dire en leur répondant que les
Chauves-souris, exclusivement insectivores, ne se nourrissaient pas de miel.
Pour éclaircir la question, «il mit des gens en embuscade, et bientôt ils lui
apportèrent, non pas des Chauves-souris, mais un Sphin& Atropos, grand
Papillon de nuit, plus connu sous le nom de Téête-de-mort. Ces Sphinx
voltigeaient autour des ruches; on en saisit un au moment où il allait
entrer dans l’une des moins peuplées ; son intention était évidemment de
s'introduire dans la demeure des Abeilles et d’y vivre à leurs dépens...
On surprit enfin dans plusieurs ruches le gigantesque Sphinx, qui avait
causé la désertion des Abeilles».
Huber a soin d'ajouter : #1] fallait des preuves multipliées pour me per-
suader qu'un Lépidoptère, insecte dépourvu d’aiguillon, sans cuirasse et
privé de tout autre moyen de défense, püt lutter victorieusement contre
des milliers d’Abeilles ; mais ces Papillons étaient si nombreux cette année-
là qu'il était facile de se convaincre de Ja réalité du fait.» Nous ne suivrons
pas le narrateur dans tous les détails qu'il donne sur l’ingéniosité des
Abeilles qui savent rétrécir l'entrée de leurs ruches pour empêcher les
larrons d'y pénétrer, mais nous citerons texluellement le passage d'Huber
qui se rapporte plus particulièrement au sujet que nous traitons.
«Les autres Sphinx se nourrissent uniquement du nectar des fleurs ;
ils possèdent une trompe allongée, mince, flexible, roulée en spirale; ils
cherchent leur nourriture dès que le soleil est couché; mais l'Atropos se
réveille plus tard, il ne voltige auprès des ruches que lorsque la nuit est
avancée ; il est armé d’une trompe très courte, très grosse et douée d’une
prande force ; un organe inconnu lui sert à produire un son aigu, un cri
strident lorsqu'on le saisit. Ce son, auquel le vulgaire altachait des idées
sinistres l), ne serait-il point aussi pour les Abeilles un objet de terreur?»
Enfin il conclut son Mémoire par cette remarque qui lève tous les doutes
sur le régime mellivore du Sphinx Atropos : « Une observation récente vint
encore à l'appui des faits que nous avons rapportés. En disséquant un
grand Sphinx, pris en plein air, nous trouvames son abdomen entièrement
rempli de miel; la cavité antérieure qui occupe les trois quarts du ventre
était pleine comme un baril; elle pouvait en contenir une grande cuiller
0) Voir Réaumur, loc. cit., Septième Mémoire, p. 293 et 294.
Le
Lt MEL
à soupe; ce miel, d'une pureté parfaite, avait la même consistance et le
même goût que celui des Abeilles. »
Kirby et Spence, dans la première édition de leur Introduction à l'Ento-
mologie publiée en 1816, comme dans les éditions subséquentes ©, après
avoir remis en mémoire les observations de Kubn, ont fait mention de celles
faites par Huber sur la présence de l’Acherontia Atropos dans les ruches.
Westwood, dans son Introduction à la Classification des fnsectes éditée
en 1840 ©, signale évalement les observations de Kuhn, de Huber et
d’autres qu'il ne nomme pas, en faisant remarquer que les auteurs con-
jecturent que l'hostilité des Abeilles est désarmée par le bruit strident
qu'émet le Papillon.
H semblerait que de tels faits, consignés par des investigateurs les de
dignes de foi, eussent dû lever tous les doutes sur le régime mellivore de
l'Acherontia Atropos, lorsqu'un Naturaliste, lun des plus autorisés, Le
Peletier de Saint-Fargeau , dans le chapitre qu’il consacre aux Abeilles dans
son Histoire naturelle des Insectes Hyménoptères, s’inscrivit en faux contre
l’allégation d'Huber et ne ménagea pas les critiques et les objections ; qu'on
en juge (:
«Huber signale un Lépidoplère qui, selon lui, viendrait piller les
ruches, précisément à l'époque où il devient impossible aux Abeilles de
réparer les pertes de vivres qu’elles avaient amassés pour la mauvaise sai-
son. C’est l'Acherontia Atropos. .. qui est accusée (® de ce vol à domicile.
J'avoue qu’il m'est impossible de croire cette accusation comme aussi fon-
dée que pourrait le croire notre observateur... J'espère démontrer que
les faits allégués. .. contre elle, non seulement ne sont pas prouvés, mais
même présentent un caractère d’invraisemblance, qui suflit pour faire
rejeter cette accusation de pillage.» Alors commence point par point une
critique des plus vives. «Contre l'ordinaire , on ne it nulle part ces mots:
j'ai vu, j'ai observé, j'ai fait, que M. Huber emploie avec raison toutes
les fois qu'il a vu lui-même, observé lui-même, fait lui-même une expé-
rience.» Nous ne suivrons pas le savant Hyménoplérologue dans toute son
argumentation , nous nous bornerons à reproduire ses conclusions : « L’ab-
surdité des faits rapportés... force à rejeter l’accusation portée contre
V’Acherontia de dépouiller, en une nuit, une ruche de toute sa provision de
@) Kirey (William) et Spence (William), An Introduction to Entomology or Ele-
ments of Natural History of Insects, t. [, éd. IT, London, 1816, Lettre v : Injuries
caused by Insects : Indirect injuries, p. 165. — Éd. VI, 1843... , p. 131. —
Ed. VIT, 1856, p. 88. |
® Wesrwoop (G. O.), An Introduction to the Modern Classification of Insects,
t. Il, London, 1840, p. 368.
6) Le Pecerier DE Sainr-FarGeau (Amédée), Histoire naturelle des Insectes :
Hyménoptères, 1. 1, 1836, p. 376 à 380.
® Le Pecerter met Acherontia au féminin.
Re
miel. Ils prouvent aussi que l’auteur n'a eu d’autre tort que d’avoir adopté
ces récits un peu légèrement. Du reste, si nous n’admettons pas la possi-
bilité du pillage, nous ne nions pas qu'il soit possible que quelque Ache-
rontia Atropos (ce Sphinx éclôl souvent aux approches de l'hiver, du
20 septembre à la fin d'octobre), ait cherché un refuge, par hasard,
dans quelque ruche, contre les froids précoces qui peuvent déjà se faire
sentir. Îl faut nécessairement un asile pour l'hiver aux individus de cette
espèce éclos avant celte saison, car ils ne doivent pondre qu’au printemps.
“Lorsque le hasard aura présenté à l’un d’eux une ruche ouverte, il s’y sera
retiré, comme il eût fait ailleurs. Souvent, presque toujours même, l'asile
qu'il choisira ne sera pas approvisionné; ce sera une cavité entre des
pierres, un arbre ereux ; et cependant l’Acherontia y passera son hiver,
en grande partie, dans l’engourdissement que le froid cause à tous les
insectes parfaits qui ont à le supporter. D'un autre côté, l'introduction
d’un être vivant étranger dans une ruche, même dans le jour , et le bruit
entendu la nuit aux environs des ruches, ainsi que la sortie de quelques
Abeilles, ont pu avoir lieu dans ce cas, probablement très rare, et voilà
à quoi ont dû se borner les dégâts réels. »
L’autopsie faite par Huber fils lui-même prouvant que la partie anté-
rieure du tube digestif ©? contenait une provision de miel n'avait pas paru
suffisamment probante à Le Peletier pour le convaincre ; esclave de Ja tra-
dition qui voulait que tous les Lépidoptères soient anthophiles, il ne pour
vait admettre la moindre objection ; il n'avait pour soutenir son plaidoyer
que des arguments ; toute observation personnelle sur laquelle il aurait pu
- asseoir son raisonnement lui faisait défaut.
Les objections de Le Peletier de Saint-Fargeau n’en avaient pas moins
réussi à jeter le doute dans les esprits, et la bibliographie nous apprend que
partout les Apiculteurs se préoccupèrent de savoir si oui ou non l’Acherontia
Atropos se nourrissait de miel aux dépens des Abeilles ; dans un seul jour-
G) En réalité l'organe que Huber considérait comme la partie antérieure du
tube digestif était la poche qui s’insère à la partie postérieure de l’œsophage et
qui a reçu des Anatomistes français le nom de Jabot; cette poche a la faculté de
se dilater ou de se rétrécir grâce à l’élasticité de ses parois garnies d’un réseau
de fibres musculaires ; c’est en raison de celte élasticité que les Anatomistes alle-
mands ont appelé cetle poche Saugmagen, c’est-à-dire «estomac suceur» ; il joue
le rôle d’un réservoir alimentaire servant aux Lépidoptères à faire provision de
nourriture, ce qui leur permet de supporter de longs jeûnes , lorsque les intem-
péries les condamnent au repos ou que le froid les contraint d’hiverner. D’après
les observations de A. Constans, l'A. Atropos peul également passer en France
(Bourgogne, Alpes-Maritimes) l'hiver sous la forme de chrysalide, dont l'éclosion
_a-lieu en été ou même au printemps de l’année suivante ().
M Constant (A.). Note relative à l'Acherontia Ahropos (Ann. Soc. Ent. de Fr., 6° sér.,
t. IT, 1882; Bull., p. Lxxvi).
AU. EUR
nal d’Apiculture, publié en Bavière de 1855 à 1864, on ne trouve pas
moins de douze notes sur les rapports de ce Lépidoptère avec les Abeilles,
noles d'où il ressort que leurs auteurs ont émis les opinions les plus
contradictoires (), IL est à noter cependant que certains d’entre eux et bien
d'autres ont vu les Papillons Tête-de-mort rôder autour des ruches,
se poser sur les ruches elles-mêmes et enfin pénétrer dans certaines d’entre
elles.
Il est particulièrement intéressant de mentionner quelques observations
sur la rencontre de ces Papillons dans les ruches, rencontre que corroborent
les citations que nous avons faites précédemment. Voici d’abord des obser-
vations faites en Angleterre. M. Lloyd, de Badminton, au témoignage de
Perkins", captura au mois de mai 1861 une belle femelle d'A. Atropos au mo-
ment.où elle allait pénétrer dans une de ses ruches. Le Rév. Bury(? nous
a transmis un récit très circonslancié et plein d'humour des agissements
d’une femelle de ce Sphingide qu'il a suivis en juin 1869 : manœuvres
autour de ses ruches, pénétration dans l’une d'elles, sortie chargée
d’Abeilles, lutte avec les Abeilles qui l'avaient attaquée, fuite en un vol
rapide, rencontre en octobre de ce même Papillon ou d’un de ses congé-
nères caché dans les plis d’un tapis qui protégeait celte ruche. D’autre
part, Hellins(® nous rapporte que, le 28 juillet 1886, dans une ferme de
Darlington (South-Devon), un grand bruit ayant été perçu le soir, on en
rechercha la cause, et 6n fut tout surpris d'y rencontrer un Death's Head
Moth tout couvert d’Abeilles; quoique capturé avec des pincettes, il
n'avait subi aucun dommage et, mis en captivité sous un verre, il y vécut
quinze Jours; privé d'air dans son étroite prison, il mourut certainement
asphyxié. En France, le Professeur J. Perez? mentionne, en 1889, la
rencontre par un Apiculteur des Landes, digne de foi, de douze Papillons
Tête-de-mort dans une seule ruche; ce nombre paraîtra extraordinaire,
mais nous aurons l'occasion de citer d’autres observations qui. prouvent
qu'ils se trouvent parfois réunis en troupe au milieu des colonies
d’Abeilles. En Syrie, l'Entomologiste Apiculteur américain Benton( à
G) Voir Tascuensenc, Bibliotheca Zoolopica, Bd. WT, Leipzig, 1890. Acherontia
Atropos, p. 1812, 1813 et 1814. — Liste de Notes publiées de 1855 à 1864
in Éichstädt Bienen-Zeitung et in Preussen Bienen-Zeitung..
@) Penuns (G. Mathew), Acherontia Atropos at Bee-Hive (Ent. Monthly se ne $
t. XIX , 1882-1883, p. 236).
(#) Bury (Rev. Charles), The Death’s Head and the Bees (The Palais de
, t. IV, 1869 [ Nov. 1869], p. 1918- 1915).
n Hevuns (J.), Acherontia Atropos in a Bee-Hive (Ent. Monthly Mag. ,L. XXUT,
rar [ Déc. |, p. 162-163).
| Perez (J.), Les Abeilles, Paris, 1889, P- 90-91.
à Benrox (Frank), The Death-Head Moth in relation to Honey-Bees (Pr oceed.
Ent. Soc. of Washington, t. IL, 1893-1896, p. 60). ULSENL
.
PS in
trouvé dans fintérieur d'une ruche deux exemplaires de ce Sphingide.
Aigner-Abafi ®? a été témoin, près de Budapest, de la pénétration d’un indi-
vidu dans cette ruche. Mais voici une observation des plus intéressantes qui
vient de m'être communiquée par M. A. Bernard, Apiculteur des plus expé-
rimentés, observation faite dans son rucher installé à Kouba, près d’ Alger; ;
nous pensons qu 1l y a tout intérêt à lui laisser la parole :
«J'avais une ruche dont l'entrée n'était pas prolégée par une rangée de
petits clous, comme celle de mes autres ruches, en sorte que les Sphinx
Atropos ont pu y pénétrer sans difficulté, ainsi qu’on va en avoir la preuve.
Les Abeilles ayant émigré, j'ai été surpris de cette désertion que je me suis
expliquée lorsque j'ai ouvert la ruche : j'ai trouvé alors, sur le plateau, les
cadavres de 25 Sphinx (je les ai comptés); ils n’avaient pas pu ressortir ;
l'entrée, suffisante lorsqu'ils n'étaient pas repus, ne l'était plus lorsqu'ils
furent gorgés de miel ; ceci ne veut pas dire qu'un cértain nombre n’a pas
pu reprendre le chemin qu'ils avaient suivi d’abord. D'autres ruches mon-
trent encore, en ce moment, des cadavres de Sphinx la tête engagée dans
la barrière de clous de l'entrée, qu'ils avaient forcée pour s’introduire dans
la ruche, mais qu'ils n'avaient pu franchir pour ressortir; dans ce cas,
l'invasion, sans doute moins importante, n'avait pas déterminé l'exode
des Abeilles, en sorle que je n'ai perdu qu'une ruche du fait des Sphinx
Atropos. Il est à noter que je n'avais jamais tant vu de ces Papillons
que l’année où j'ai fait mes observations ©.»
De temps à autre, il se lrouve quelque Apiculteur ou quelque Entomo-
logiste qui consigne des observations précises sur le régime de l'A. Atropos
ou tout au ui contrôle celles qu’on lui communique. Le Pasteur Stock-
mann (1855) rencontre dans une de ses ruches un de ces Sphingides
ædont lé corps contenait une cuillerée à café de miel». Le Lépidoptéro-
logue réputé Herrick-Schäffer (1861) se porte garant d’un très intelligent
Apiculteur de Spire qui avait souvent remarqué la pénétration par force
de ce Papillon par l'entrée des ruches, son séjour de 5 à 12 minutes dans
leur intérieur où 1l rôdait comme une souris, sa sorlie sain et sauf»; bien
plus, il avait constaté «qu’un petit exemplaire pris à la sortie contenait
bien une demi-drachme de miel transparent et sirupeux(», c’est-à-dire
G) Aicnen-Asari (Budapest), Acherontia Atropos L. (Illustrierte Zeitschrift für
Entoniologie Gesellschaft, Internationales Organ für die Interessen der allgemeinen
vi M Bees Entomologie, wie der Insekten-Biologie, Bd. 5, 1900, p. 36).
) BerxanD (A.), Trésorier de la Société des Apiculteurs algériens. Lettre du
es 1916.
() Srocxmanx (Beda), Mittel gegen d. Eindringen d. Hornisse und Todten-
kôpfe : in d. Bienenenstocke ( Bienen Zeitung, Bd. IT, Eichstädt, 1855, p. 118).
(&) Hermck-Scuærrer, Kurze Reisenolizen. Sphinx Atropos als Honigdieb (Ge
sespondenzblatt für Sammler von Tusecten in besondere von Schmetterlingen, 1. Jabr.,
Regensburg, 1861, n° 23, Nov. 1861, p. 183).
ne TR
a à 3 grammes. Un Apiculteur du Berry, de Lasalle, auteur d’un ouvrage
sur la Gulture des Abeilles (1880), fait la réflexion suivante: «Le Sphinx
Atropos n’est heureusement pas très commun, car il absorbe une grande
quantité de miel ; nous en avons trouvé 7 à 8 grammes dans l'estomac
d’un seul de ces animaux ().» L’exactitude de l'observation d'Huber est
donc confirmée. | ;
S'il est avéré que l’Acherontia Atropos réussit à pénétrer dans les ruches
des Abeïlles domestiques, lorsque leur entrée est assez large pour qu'il
puisse y faire passer son corps volumineux, il est certaines observations
qui nous renseignent sur la façon dont il se comporte envers les Apis
mellhfica qui vivent encore à l’état sauvage ou qui sont retournées à l’état
sauvage.
L’Apis melhfica Lin. a, naturellement ou artificiellement par suite du déve-
loppement universel de l’Apiculture, une aire de distribution géogra-
phique extrêmement étendue ; mais il est une aire de distribution naturelle
qui nous intéresse tout. particulièrement , c’est celle qui est en relation
avec la répartition géographique de l’Acherontia Atropos. Or celui-ci est un
habitant de la Répion Éthiopienne, qui comprend en réalité, d’après A. R.
Wallace, toute l’Afrique située au sud du Tropique du Cancer, en y com-
prenant Madagascar, les îles Maurice et Bourbon, les Seychelles ®); on
peut même dire que ce Sphingide est un Lépidoptère africain qui, bon
voilier, a étendu son aire de distribution en franchissant la Méditerranée ();
de même c’est dans cette Région Éthiopienne que se rencontrent en grand
nombre des Abeilles à l’état sauvage.
Les colons Hollandais et les voyageurs ont signalé à maintes re-
prises depuis des siècles la rencontre de leurs ruches dans les forêts de
l'Afrique du Sud et de l'Abyssinie : tels sont par exemple Lobo (1625-
1635), Sparrman (1772-1776), plus récemment Livingsione (mars
() De Lasarse, Culture raisonnée, facile et économique de Mouches à miel,
Bourges, 1880, p. 187. |
®)- Wazrace (A. R.), The Geopraphical Distribution of Animals, t. I, London,
1876, p. 251, map 1.
®) I use parfois d’un procédé bien simple pour passer en Europe ; nous avons
fait jadis une traversée de jour et de nuit, d'Alger à Marseille, à bord d’un
transatlantique, en compagnie d’un À. A tropos appliqué contre la paroi extéricure
de la cage d’un escalier conduisant aux cabines : il effectua cette traversée assez
mouvementée sans bouger et sans que les opérations du débarquement l'aient
troublé,
(4) Loso (R. P. Jérôme), Voyage historique d’Abissinie (sic), trad. Le Grand,
Paris-La Haye, 1728, p. 71. |
6) Sparnman (Anders), An account of a Journey into Africa from the Cape of
Good-Hope ; and a Descriplion of a new Species of Cuckow (Philos. Trans. of the
Roy. 50c. of London, t. LXVII, Part 1, 1777, p. 38).
— 926. —
1854)0, Sandeman (1878 )0), qui ont pu souvent les découvrir en suivant
les manœuvres d’un Oiseau qui les recherche pour vivre à leur détriment,
car il est très friand de miel et surtout du couvain (larves et nymphes)
des Abeilles: ses habitudes l'on fait désigner, à juste titre, sous le nom
d'Indicateur (Cuculus indicator Gm.) ",
À. Delegorgue(® et J. À. Wahlberg (, qui tous deux voyagaient dans
l'Afrique australe à la même époque (1838-1845) et étaient liés d'amitié,
nous ont appris que l'A. Atropos était très répandu dans la région qu'ils
avaient parcourue, ce qui démontre qu'il y trouvait largement le miel né-
cessaire à sa subsistance ; les ruches établies par les Abeilles africaines
dans les cavités des arbres, les erevasses de rochers, souvent assez grandes,
tout aussi bien que les ruches primitives mal closes faites par les indi-
gènes, lui offrent de grandes facilités d'accès. Plus récemment (1900),
Miss F, Barrett a eu l’occasion d'en rencontrer des individus dans la même
Q) Livinésronr (Rev. D' David), Exploration dans l'intérieur de l'Afrique aus-
trale et voyage à travers le continent, de Saint-Paul de Loanda à lembouchwre
du Zambèze, de 1840 à 1856, trad. franç., 3° éd., 1877, chap, xvint, p. D4a
(a déc. 1854).
@) Sanpemax (E. F.), On the Habits of the Honey-bird (Zndicator) [The Ibis,
Quart. Journ. of Ornith., t. IV, London, 1880, p. 286 |.
6) Classé d’abord parmi les Coucous ( Cuculidæ) sous le nom de Cuculus indi.
cator Gm., il a élé rangé avec ses congénères dans le sous-ordre des Scansores,
pour constituer la famille des /ndicatoridæ où Honey-Guides et le genre Indicator
Vieillot. I s’est appelé successivement Cuculus indicator Gm., Indicator Sparrmani
Steph., Indicator albirostris Temminck, etc. (Sczarer, Catalogue of the Collection
of the British Museum, t. XIX, p. 5), et c'est sous ces noms divers que ses mœurs
ont été mentionnées,
®) Dececoneue (Adolphe), Voyage dans l'Afrique australe, notamment dans le
territoire de Natal, dans celui des Cafres Amazoulous et. Makatisses et jusqu’au
tropique du Capricorne, exécutés pendant les années 1838, 1839, 1840, 1841,
1842, 1843 et 1844, t. I, Paris, 1847, — A. Delegorgue avait confié les
Papillons qu'il avait recueillis au D' Boisduval, l'éminent Lépidoptérologue du
xix° siècle, qui en dressa le Catalogue et décrivit les espèces nouvelles (Entomo-
logie : Catalogue des Lépidoptères recueillis par M. Delegorgué pendant les
années 1838-1847); c'est dans ce Catalogue inséré à la fin du t, IT que le Sphinx
Tète-de-mort est signalé ainsi : « Hetérocères, p. 595, n° 114. Acherontia Atropos
Lin. — Se trouve partout,»
6) WanzserG (J. A.) remit les Lépidoptères provenant des récolles faites lors de
son premier voyage (1838-1845) et de son second voyage (1854-1856) au Pro-
fesseur Suédois H. D. J. Wallengren, qui consacra deux mémoires à leur étude
. (1857 et 1865); c’est dans le dernier que se trouve consigné le renseignement qui
nous intéresse ; il a été publié sous ce titre: Heterocer-Fjärilar samlade i Kaffer-
landet of J. A. Wauzsere Beskrifna of H. D. J, Wazcencrex (Kongl, Swenska
Vetenskaps Akademiens Handlingar, Bd. 5, n° 4, Slockholm, 1865, p. 19 :
« Acherontia Atropos Lin: — Hab. in Gaffraa vulgaris, Wahlberg-Delegorgue.»)
ER:
région, près d’Umtata (Colonie du Gap), lun dans sa propre demeure,
poursuivi par les Abeilles; l’autre dans une ruche, les Abeilles bourdon-
nant autour (),
Ces Abeilles sauvages africaines, que les indigènes ont su domesliquer,
sont considérées par les Hyménoptérologues les plus autorisés comme
constituant deux variétés de notre Abeille domestique, qu'ils désignent
sous les noms d’Apis mellifica var. fusciata Latr, et d’Apis melhfica var.
unicolor Lalr. ; ces deux Apis ont en Afrique une-grande répartition géo-
graphique.
L’Apis mellifica var. fasciata, descendant asque dans les régions les
plus méridionales de Afrique, est celle dont les indigènes et les colons
de lAfrique du Sud recherchent les ruches, celle que les voyageurs
mentionnent à propos de cet Oiseau aux habitudes si curieuses, dont
nous venons de parler, l’Indicateur. D'après eux, elle édilie ses aäleaux
dans les cavités des arbres, les crevasses de rochers, les trous existant dans
le sol (SparrmanŸ), mais elles s'établissent de préférence dans les cavilés
des arbres, car leurs nids sont nombreux dans les forêts, d’après les récits
des voyageurs et en particulier de Livingstone ; à leur exemple, ainsi
que le rapporte ce dernier, les indigènes leur offrent des ruches artificielles
faites d’un seul morceau d'écorce détaché d’un arbre d’une longueur de
1 m. bo dont ils forment un cylindre, cylindre qu'ils obturent aux deux
extrémités par une sorte de natle faite d'herbes tordues.
L’Apis melhfica var. unicolor est répandue également en Afrique; mais si
elle se rencontre dans le Sud, au Transvaal, au Congo, par exemple, elle
habite de préférence Madagascar, Bourbon, l’Abyssinie et remonte jusque
sur le littoral méditerranéen (Tunisie, Algérie). Nous sommes renseignés
sur les habitudes de ces Abeilles par les observations faites à Madagascar
par le Rev. Cory ( et par M. À. Grandidier®). C’est une Abeille dont les
ruches abondent dans les forêts, où elles s'établissent dans les cavités des
vieux arbres ou dans les crevasses des rochers, et que les indigènes ont à
moitié domestiquée ; à cet effet ils disposent des troncs d'arbres creusés
de telle façon que les nombreux essaims y (rouvent facilement un refuge ;
G@) Bannerr (Frances), Further Notes on South African Lepidoptera (edited
by his brother E. G. Barrett) [| The Entomologis®s Monthly Magazine, 3° sér., t. XI
(t, XXXVI), London, 1900, p. 141].
@) Spanrman, loc, cit., p. 38.
®) Liviésrons, loc. cit., chap. XVI, p. 287 (11 et 12 Janv. 1854).
® Conx (Rev. C. P.), Notes on the Malagasy Bee (Apis unicolor) : ils habits,
enemies and cullure (The Antananarivo Annual and Madagascar Magazine, Antana-
narivo and London, n° XIII, Christmas, 1889, Part I of vol. IV, p. 39 à 50).
) Granninier (Alfred), Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar,
t. XX : Histoire naturelle des Hyménoptères par Henri be Saussure, p. 2 à 4.
(Les observations biologiques ont été rédigées par M. A. Grandidier.)
il est rare qu'ils installent ces ruches au voisinage de leurs cases, car, au
dire du R. P. Gory, ces Abeilles conservent des instincts d'indépendance qui
leur font déserter les ruches où on cherche à les fixer ; en général les indi-
gènes préfèrent rechercher les ruches naturelles des Abeilles sauvages dans
l'intérieur des forêts.
Nous pouvons maintenant élablir un rapprochement entre la distribution
géographique de lAcherontia Atropos et celle des Abeïlles africaines: elle
est absolument identique; il n’est donc pas surprenant que le Sphingide
trouve facilement à s’introduire dans les ruches naturelles ou artificielles
de ces Abeilles; la preuve nous en est fournie par le Rev. Campbell qui
parcourait l'Afrique du Sud au début du xix° siècle”. Ce voyageur relate
en effet que les Hottentots connaissant le penchant que ce Papillon a pour
le miel et, voulant accaparer à leur profit les provisions des Abeïlles sau-
vages, persuadaient les colons que celui-ci était capable d’infliger une
blessure mortelle à ceux qui pillaient les Abeilles.
Il est évident que les ruches édifiées par les Abeilles sauvages africaines
dans les cavités des arbres, les crevasses des roches, les unes et les autres
souvent assez grandes, tout aussi bien que les ruches primitives fabriquées
par les indigènes, offrent de grandes facilités d'accès aux Acherontia Atropos.
Les observations et les expériences du Rev. Cory faites à Madagascar vont
nous en fournir la preuve et nous renseigner d’une façon définitive sur
les rapports de ces Sphingides avec les Abeilles et réciproquement sur les
agissements des Abeilles à leur égard.
L’A. Atropos est très commun à Madagascar, où il est considéré comme
le plus grand ennemi des Abeilles; le Rev. Cory put prendre jusqu’à dix
exemplaires dans une seule ruche; il a donc eu toute facilité pour mul-
tiplier ses observations et répéter ses expériences, et c’est ainsi qu'il a résolu
la question si controversée des conséquences du combat que les Abeilles
livrent à leur voleur de miel; il les a vues fondre sur lui et s’entasser sur
son dos, sur ses ailes, s’agripper à ses pattes, s’efforçant de trouver le dé-
faut de la cuirasse qui leur permettrait de le cribler de coups d’aiguillons ;
“indifférent à ces attaques, le gros Sphinx se contente de meltre ses ailes en
vibration pour se débarrasser de ses adversaires qu’il disperse et jette de ei
de là; il s’avance lentement dans la ruche, les ailes frémissantes, pour
aller se suspendre nonchalamment à un des rayons, sans se soucier des
Abeilles qui s’attaquent encore à lui en s’accrochant ferme à ses pattes;
celles-ci, de guerre lasse, reconnaissant leur impuissance, finissent même
par renoncer à déloger leur ennemi qui peut alors, tout à loisir, se gorger
de miel. Pour mieux préciser cette impuissance des Abeilles, observateur
introduisit dans les ruches à plusieurs reprises des À. Atropos, qu'il tuait
0) Camrsezz (Rev. John), Travels in S. Africa, undertaken at the request of
the Missionary Socicty ( Quarterly Review, July 1815, London, p. 315).
hi Mae
ensuite; l'examen attentif démontra qu'aucun aiguillon n'avait réussi à
traverser leur tégument, véritable cuirasse protectrice; un Papillon mort,
incapable par conséquent de se défendre en faisant vibrer ses ailes, fut livré
aux Abeïlles; celles-ci mirent en pièces l'ennemi sans défense; arraché à
leur fureur, le corps était demeuré indemne des piqüres des assaillantes.
Il est encore un autre point de la biologie de PA. Atropos que le Rev.
Cory a éclairei magistralement; c’est celui du rôle de la stridulation,
appelé vulgairement cri, que ce Sphingide a la faculté d'émettre el qui,
suivant nombre d’Apiculteurs. aurait le pouvoir de terroriser les Abeilles.
Notre observateur avait remarqué à maintes reprises que le Papillon ne
faisait jamais entendre aucun son lorsqu'il était à l'entrée ou dans l'inté-
rieur de la ruche; pour reconnaitre si en réalité les Abeilles pouvaient être
subjuguées par la stridulation émise, il eut recours à l'expérience; prenant
un À. Atropos, il le maintint entre le pouce et l'index au milieu des
Abeilles; ainsi pressé, il commença à striduler ; aussitôt les Abeilles sc pré-
cipitèrent en s’entassant sur lui, s’acharnant à le transpercer de mille
coups d’aiguillons, sans chercher, chose curieuse, à piquer la main qui le
tenait captif; l'expérience répétée une vingtaine de fois donna le même
résultat, et, dans chaque cas, le voleur redouté, délivré de la pression des
doigts, arrélait sa stridulation perçante el, comme précédemment, sortait
indemne de la lutte.
Ainsi tombent toutes les conjectures ou assertions mises en avant par
des Apiculteurs qui, n'ayant pas été à même d'approfondir leurs observa-
lions, ont admis que les Abeïlles pouvaient se défendre contre l'A. Atropos
en l’assassinant; tels sont par exemple Kuhn ©), Huber ©), Newmann), Ben-
ton‘); d’autres se sont contentés de présumer que ceux qui étaient trouvés
morts dans les ruches étaient des victimes des coups d’aiguillons des Abeilles,
tels sont notamment Benton, Aiïgner-Abañ(°, Pierre); Benton, par
exemple, a trouvé dans une même ruche quatre cadavres dénudés, aux
antennes et aux pattes coupées, réduits à l’état de squelette ; Aigner-Abafi
0) Kumx, loc. cit., p. 74.
@) Huser (Fr.), loc. cit., p. 300.
8) Newmanx (Edward), Life History of Acherontia Atropos (Death's Head
Hawmoth) | The Entomolopist, t. Il, 1864-65, n° 19, sept. 1865, p. 280 |.
() Benrow, loc. cit., p. 60.
6) Benrow, loc. cit., p. 60.
(6) Aïcnen-Asart (Ludwig von), Acherontia Atropos L. Schädlichkeit ({{lustrierte
Zeitschrift für Entomologie, Organ der «Allgemeinen Entomologischen Gesell-
schaft», Internationales Organ für die Interessen der allyemeinen und ange-
wandten Entomologie, wie der Insekten-Biologie, Bd. 5,1900, Neudamm, p. 36
et suiv.).
O0) Pierre (L’Abbé), Sur l’hivernage de l’Acherontia Atropos (Revue du Bour-
bonnais , mars 1903, p. 64).
Ra
et l'Abbé Pierre ont consigné des observations faites par des Apiculteurs
relatives à l’ensevelissement des cadavres d'A, Atropos sous une couche de
propolis, ensevelissement que les Abeilles pratiquent habituellement quand
il s’agit de cadavres de souris ou d’autres animaux qui se sont introduits
dans les ruches et y sont morts; mais pour tous ces observateurs ces Sphin-
gides avaient élé tués par les Abeilles.
Ils ne sont pas nombreux les Apiculteurs ou les Entomologistes qui,
à notre connaissance ont pensé que A. Atropos élait protégé soit par son
épaisse toison, soit par son tégument cuirassé, ou par les deux à la fois,
contre les atleintes des aiguillons des Abeilles: nous citerons Bastian (?
Maindron ©, Perez ®), Clément !”, ces trois derniers évidemment renseignés
par des éleveurs d’Abeilles.
D'autre part quelques observateurs , comme l'Abbé Pierre ©), M. de Roc-
quigny-Adanson (°, ont émis l'opinion que les À. Atropos Re. dans
les ruches: dans celles que les Abeilles, redevenues sauvages, établissent
dans de larges cavités, telles que les cheminées, l'Abbé Pierre 0),
M. Donckier de Donceel (° ont trouvé des individus morts ou vivants à
l'arrière-saison au mois d'octobre, ou même en hiver au mois de janvier.
D'après cela, il y a tout lieu d'admettre que les Papillons trouvés morts
dans les ruches sont ceux qui y sont venus terminer leur carrière ou sont
morts pour des causes que nous ignorons; mais, ce qui est certain, c’est
qu'ils ne sont nullement des victimes des Abeilles, comme on l’a répété à
saliélé, puisqu'au milieu des morts il y a des vivants, ainsi que le montre
l'observation faite par M. Donckier.
H est d’ailleurs un trait de mœurs des Abeilles domestiques dont les
A, Atropos peuvent tirer un profit avantageux: nous voulons parler de
l'instinct qui les incite à retourner à l’état sauvage. En effet, certains
essaims, s'échappant des ruches et allant se suspendre à une branche aux
alentours des ruches, s'ils ne sont pas recueillis immédiatement par les
apiculteurs, prennent le temps de rechercher un abri : cavité d’un arbre,
trou de muraille, cheminée. etc.; à titre d'exemple, nous citerons les
G) Basriax (Pasteur), Les Abeilles, traité théorique et pratique d’Apiculture
rahionelle, Paris, 1888, p. 231.
2? Marnprox (Maurice), Les Papillons, Paris, 1888, p. 165.
) Pérez (J.), Les Abeilles, Paris, 1889, p. 90.
&) CLémenr (A.-L.), Apiculture moderne, s. d., p. 97.
6) Pierre (L’Abbé), loc. cit., p. 64.
(6) Rocquiexr-Apanson (Ds), Remarque insérée à la suite de la note de l’Abbé
Pierre.
(7) Pierre (L’Abbé), doc. cit., p. 64.
) Doxcxkrer DE Doxcsez, Observations sur un essaim d’Abeilles envahi par
Acherontia Atropos ( Lep. Sphingidæ) [ Bull. Soc. Ent. de Fr., n° 16, 26 oct. 1914,
p. 450 |.
étés À 2 2
Là à
Fe CA
essaims qui s'étaient établis au Jardin des Plantes de Paris, l'un dans le
Lronc creux d’un vieux Catalpa de l'Ecole de Botanique), l'autre dans une
assez grande cavité du tronc d’un Sophora , situé au voisinage de la Ga-
lerie de Géologie et de Minéralogie. En Algérie, les Abeilles sauvages se
cachent souvent dans les cavités des arbres, des vieux Oliviers notamment,
mais elles choisissent le plus souvent des creux de rochers; on en à
rencontré au Zaccar au-dessus de sos ou à Mzita, en Kabylie. dans
des escarpéments peu accessibles . Nous citerons encore les essaims qui
s'élaient installés dans des cheminées, d’ après les observations citées
“plus haut de l'Abbé Pierre, de M. Donckier et nos propres observations;
nous mentionnerons le choix fait par un essaim, à Bièvre (Seine-et-Oise),
d’une statue de la vierge creuse ayant donné naissance: à une forte colonie
que nous avons vue en plein travail; nous signalerons qu'une statue en
plâtre de Saint Joscph, installée sur le portail de l'église de Draria (Sahel
d'Alger), logeait autrefois un essaim; les Abeilles entraient par un petit
trou de l’un des pieds ®. Les essaims choisissent parfois des logis de plus
grandes dimensions; tel est celui qui avait élu domicile dans le clocher de
l'église de Chamarande (Seine-et-Oise), ct y prospéra pendant plusieurs
années ©, On pourrait signaler bien d’autres références, mais nous croyons
devoir rappeler que ces particularités étaient connues fort anciennement ;
il nous suflira de citer ce passage des mémoires de Réaumur : «Un grand
trou de mur où un grand trou de tronc d'arbre vaut pour un essaim une
rüche; celui qui en trouve un et qui y niche a bien su choisir le lieu où
il devait s'établir que ne le savaient choisir les essaims qui se contentent
des dehors d’une branche d'arbre (. »
Getle dernière phrase de Réaumur doit retenir notre allention car elle
nous apprend qu'il savait qu'elles édifiaient parfois des constructions
aériennes: mais avant d'aborder ce sujet , il convient de parler des agisse-
menls des Abeilles qui sont amenées à élire domicile dans de vastes locaux.
Dans ces conditions toutes spéciales , elles se contentent de construire
leurs gâteaux librement en les suspendant simplement sans se préoccuper
dé les protéger antérieurement. Nous avons pu voir jadis (1867), chez un
Apiculteur de Vincennes, M. Le Blon, des colonies distinctes établies dans
une chambre éclairée faiblement, les ouvrières allant et venant par la ta-
| Observation de À. Grarp, communiquée à M. E.-L, Bouvir; voir les notes
bibliographiques citées plus loin, à propos de la nidification aérienne des Abeilles.
® Crémenr (A.-L.), Une colonie d’Abeilles au Jardin des Plantes. (La Nature,
29° année, n° 1474, 24 août 1901, p. 204, fig. 1 el 2.)
G) Bernarp (A.), Loc. cit.
(1) Bernarp (A.), loc. cit.
G) Crémwenr (A.-L.), loc. cit., p. 204.
6) Réauwur, Mémorres pour servir à l'Histoire des Insectes, Paris, Impr. roy.,
t. V, 1750, 12° mémoire, p. 621.
D
batière légèrement soulevée; chaque colonie avait suspendu ses gâteaux
sous des tablettes disposées tout autour de la pièce; rien n'était aussi cu-
rieux que ces gâteaux pendus de tous côtés, par groupes distincts, comme
des stalactites. M. A.-L. Clément a vu également des Abeilles construire
des rayons suspendus sous des ruchers couverts et dans des laboratoires
voisins des ruches ”. C’est ainsi que travaillent les Abeilles qui ont choisi
pour lieu d'élection des clochers, de vastes cheminées où la place ne man-
que pas; lorsqu'elles sont ainsi suflisamment abritées, elles savent s'épar-
gner du travail et économiser la cire comme la propolis; mais, lorsqu'elles
sont insuffisamment protégées, elles prennent des précautions contre les
intempéries.
_ À ce sujet, M. le Professeur Gaston Bonnier m'a communiqué fort
obligeamment une observation inédite très intéressante faite pendant l’été
de 1869, au cours d’une excursion en Dauphiné, dans l'Oisans, en compa-
gnie de M. Georges de Layens, l’Apiculteur émérite, son collaborateur dans
ses publications relatives à l’Apiculture ?; la voici textuellement : « Nous
avons trouvé, en contrebas du village d’ aidés sous des roches surplombant
la Romanche, constituant une sorte de grotte, des ruches sauvages qui
avaient été bâties à l'air libre. Chaque ruche attachée à la paroi supéricure
était de forme ovoïde et se trouvait entourée d’une paroi propolisée à l'in-
térieur, formée de faux rayons de cire avec esquisse de cellules, comme
une espèce de monstrueuse et énorme cellule mère. Le plus curieux, c’est
que ces parois étaient plus épaisses du côté de l'issue de la grotte, par où
venait le courant d’air.»
Dans tous les cas que nous venons de citer, où les Abeilles manifestent
leur indépendance, aucun obstacle ne se dresse devant nos Sphingides qui
peuvent sans la moindre peine atteindre les rayons édifiés librement et se
gorger de miel à satiété. Une observation faite par M. Donckier, obser-
vation qui est d’ailleurs fort intéressante à plus d’un titre, nous en
donne la preuve. Il a constaté, en effet, à l’intérieur d’une cheminée de
son habitation de Lardy (Seine-et-Oise), la présence de huit Acherontia
Atropos, sept qu'il a recueillis vivants en parfait état et un qu'il a trouvé
ensuite desséché et très déchiqueté ; ce dernier, étant mort, avait été
certainement dilacéré par les Abeilles, alors que les vivants étaient de-
meurés indemnes, quelle que fût la violence des atlaques de celles-ci,
comme le prouvent les observations et expériences du Rev. Cory, que nous
avons mentionnées ci-dessus.
Mais les À. Atropos ont encore de plus grandes facilités pour piller Jes
provisions des Abeilles quand, lors de l'essaimage, celles-ci, surprises par
0) Crémenr (A.-L.), Note manuscrite.
-_ @ Bonxier (Gaston), Lettre du 24 novembre 1915.
®) Donoxier (H.), loc. ct., p. 451.
GT us
un temps pluvieux qui ne leur permet pas de chercher rapidement un
gite, la vieille mère, de son côlé, se trouvant pressée de pondre, se
décident à s'établir en plein air en fixant leurs rayons sur la branche à
laquelle elles se sont suspendues au sortir de la ruche.
Rien ne serait plus intéressant au point de vue de la Biologie et de la
Psychologie que de faire connaître les opérations qu'exécutent les Abeilles
travaillant à l'air libre et en pleine lumière; nous n’aurions pas eu de
meilleur guide que M. G. de Layens, qui a suivi ces opérations, on peut
dire heure par heure, avec une remarquable patience, et les a décrites
avec une grande précision ©; mais nous nous écarterions trop de notre sujet
d'étude, si même nous nous contentions d’en faire un simple résumé;
nous devons nous borner à appeler l'attention sur quelques-unes de ces
constructions aériennes qui ont été figurées ou qui ont été décrites.
Les grandes constructions aériennes des Abeïlles domestiques suspendues
à des branches se rencontrent assez fréquemment, car nombre d’Apicul-
leurs les ont observées, mais elles ont été rarement représentées. L'une
d’elles rencontrée en Angleterre par Lord Malmesbury dans ses plantations,
situées près de Sopley, sur les bords de la rivière Avon, a été représentée
par Curtis dans la dernière planche de son ouvrage intitulé: British Ento-
mology , publié en 1839 ©”; il avait eu la satisfaction de voir l'édifice aérien,
qu'il considérait comme étant sans exemple dans l’histoire des Abeilles,
avant qu'on l’enlevät, en octobre 1838, et, bien plus, il put à loisir
en exécuter une aquarelle qui le reproduit avec la plus grande fidélité;
il avait eu toute facilité pour l’observer et le peindre, car il était sus-
Q) De Layens, Élevage des Abeilles par les procédés modernes, Paris, p. 14h.
@) Gurnis (John), British Entomology ; being illustrations and descriptions of the
genera of Insects found in Great Britain and Ireland, containing coloured figures
from nature of {he most rare and beautiful species, and in many instances of the
plant upon which the are found, Apis mellifica : The Common Hive or Honey Bee,
t. XVI, London, 1839, n° 769, pl. 769. — La planche porte la mention sui-
vante : 391, Pub. by J. Curnis, Dec. 1, 1839. T. D. L. Elle a été reproduite
dans la nouvelle édition publiée en 1862, édition où l’œuvre de Cunris a été
groupée par familles : Hymenoprera, London, 1862.
6) À l'exémple de Guvier, J. Curtis était un Naturaliste sachant dessiner et
peindre ; aussi a-t-il pris soin de faire tous les dessins et aquarelles de ses planches,
insectes et plantes. Westwood, qui a publié une notice sur J. Curtis, s'exprime
ainsi à ce sujet : æLes dessins originaux de cet ouvrage... forment une des
plus belles collections de dessins qui aient jamais été exécutés.» Au début de
sa carrière, il se plaisait à dessiner, d’après nature, monuments et paysages, qu'il
coloriait ensuite; mais lorsqu'il devint Naturaliste, il acquit le talent de graver
à l’eau forte et en taille douce, et c’est à lui que sont dues les planches de l’In-
troduction to Entomology de Kinex ct Srexce publiée de 1815 à 1826, ainsi d’ail-
leurs que celles des divers mémoires de Kirby et de Brown. (Wesrwoon, Notice
sur John Curtis, Ann. Soc. Ent. de Fr., h° ser., t. TIT, 1863, p, 525-540.)
Muséum. — xx11. 3
ses MR
pendu à une branche qui se trouvait seulement à une soixantaine de cen=
timètlres au-dessus du sol. ES,
Les années passent, et il nous faut attendre le siècle suivant pour ren-
contrer les observations nouvelles que M. le Professeur E.-L. Bouvier a eu
l'heureuse fortune de pouvoir faire sur la nidification des Abeilles à l'air
libre, pour retrouver de bonnes figures des différentes constructions
aériennes qu'elles sont capables d'exécuter, figures qui accompagnent deux
de ses très intéressants mémoires (),
Des circonstances fortuites l'ont mis en présence de deux édifices aériens
que les Abeilles avaient établis à Paris même, Le premier édifice, commencé
en mars 1904, avait été fixé à la face inférieure d’une grosse branche d'un
Sophora Japonica, situé au voisinage de la Galerie de Géologie et de Miné-
ralogie du Muséum national d'Histoire naturelle ; un dessin de M. A.
Millot en donne une fidèle représentation.
Cette construction achevée se composait de six gâteaux dont l'un d’entre
eux, le troisième, mesurait en longueur 64 centimètres et en hauteur
38 centimètres, les autres ayant des dimensions presque aussi grandes, le
sixième seul élant moins développé. Le second édifice avait été construit
au printemps el dans le courant de l'été de 1905 dans le voisinage du
Muséum, dans un jardin de la rue de la Pitié, où il était fixé sur une
haute et forte branche de Marronnier ; il se composait également de six
gâteaux dont les dimensions étaient moindres ; le quatrième gâteau, le
plus grand, ne mesurait que 35 centimètres de longueur et 27 eentimètres
de hauteur ; de très bonnes photographies exécutées par M, P. Lesne nous
en donnent la représentation sous tous les aspects.
Postérieurement à ces notes et mémoires, M. le Professeur Bouvier a
signalé les dons faits au Muséum de nids aériens d’Abeilles par M. et
M°° Ronsseray et par M. René Oberthur ©.
Le premier avait été édifié par un essaim errant, en juin 1904, aux
environs de Provins (S.-et-M.), dans un Pommier, à une branche duquel
} Bouvier (E.-L.), Sur la nidification d’une colonie d'Aheilles à l'air libre
(Bull. Soc. Philomatique, 9° sér., t, VIT, n° 4, 1904, p. 186-206; PL. 1, 2, 3,
het 5). — Ip., Une colonie d’Abeilles (Bull. Soc. nat. d'Agriculture de France,
1904, p. bo3 et 504). — Iv., Sur une nidification remarquable d’Apis
mellfica observée au Muséum de Paris (Bull. Soc. Entomologique de France,
1904, p. 1873 1905, p. 14h). — In., Nouvelles observations sur la nidifi-
ealion des Abeïlles à l'air libre (Ann, Soc, Entomologique de France, t. LXXV,
1906, p. 429 à 4443 PI. 18, 19 et 26). — In., La nidification des Abeilles à
l'air libre (C. R: Acad. Sciences, t. CXLIT, 1906, p. 1019 à 1020).
@) Bouvier (E.-L.), Sur les nids aériens de l’Abeïlle mellifique (nouveaux faits)
[ Bull. Soc, Ent. de Fr., 1907, n° 17, 13 nov. 1907, p. 294]. — In., Don d'un
nid. d’abeilles édifié à l'air libre (Bull. Mus, Nat. d'Hist. nat, t. XIV, 1908,
n° 4, avril 1908, p. 177).
VEN ESS
il était suspendu; il y demeura et prospéra jusqu’en décembre, époque où
la branche qui le portait fut sciée afin qu’il püt être installé dans une
caisse vitrée, aménagée tout spécialement pour le recevoir, et être trans-
porté à Paris; arrivé à bon port, il hiverna dans le bureau du donateur;
. au printemps de 1905, il fut placé au rucher du Jardin du Luxembourg
pour y passer la belle saison ; aux approches du froid , il trouva un asile
dans la même pièce que l’année précédente; enfin il fut transporté au Val-
Fleury, près Meudon, où il demeura le printemps, l'été, l'automne et
l'hiver de 1906-1907; mais, pour des causes que nous ignorons , les Abeilles
abandonnèrent leurs gâteaux au printemps de 1907. N'est-on pas en
droit de penser que quelque Papillon Tête-de-mort était venu rôder autour
de ces gâteaux et même en avait commencé le pillage? N’avons-nous pas
mentionné précédemment que les Abeilles épouvantées et impuissantes à
terrasser leur ennemi désertaient leur demeure ? Îl est à remarquer que
la colonie, mise à l'abri des intempéries dans une cage vitrée, malgré
. tous les déplacements qu’elle avait subis, avait continué ses travaux et
avait prospéré pendant trois années.
Dans les régions où le climat est plus clément que dans le Nord de la
France, les constructions aériennes des Abeilles se rencontrent beaucoup
plus souvent, en Corse par exemple, où on les trouve fréquemment dans
le maquis. M. Guglielmi, d’Ajaccio, a envoyé à M. René Oberthur une
très curieuse nidification faite à l'air libre, que celui-ci a offerte au Muséum,
et sur laquelle M. le Professeur E.-L. Bouvier a appelé l'attention en 1907,
dans une note précitée, Il présente cette curieuse particularité d’être édifié
dans un lacis de ronces et de fougères (Pteris aquilina); les Abeilles n’en
ont pas moins bâti leurs rayons avec une habileté consommée en triom-
phant de toutes les diflieultés que présentaient l’enchevétrement des ra-
milles et des feuilles. D'autre part, lors de son deuxième voyage en Corse,
M. G. Bénard, Préparateur au Laboratoire d'Entomologie du Muséum, a
observé dans les derniers jours de mai 1909, aux environs d’Ajaccio, au
Campo dell” Oro, deux nidifications aériennes dont la première avait ses
gâteaux suspendus à une roche au milieu d’un marécage, l’autre attaché
à la face inférieure d’un tronc d'arbre penché,
Franchissons la Méditerranée: en Algérie, en Tunisie, les indigènes
élèvent des Abeiïlles et construisent même de grands ruchers ; nous en
avons rencontré un, très important, dans les montagnes de l’Aurès, à
Chir, au pied du Kef-Mahniel, dont les habitantes étaient installées dans
des ruches faites d’écorce brute de chêne-iève.
Souvent, lorsque la saison est favorable, des essaims de ces ruchers
retournent à l'état sauvage ; mais, Ja plupart du temps, leurs nidifications
aériennes sont temporaires, les colonies périssant à l’arrière-saison.
[est cependant des exceptions; ainsi M. Bourgeois, de la Société d'Hor- -
üiculture de Tunisie, a rencontré en Khroumirie, deux années de suite.
d
ss 30
en pleine forêt, un nid installé dans la partie touffuc d’un Thuya; d’une
année à l'autre, les Abeilles avaient allongé leurs gâteaux de 25 centi-
mètres, si bien que l'édifice mesurait près d’un mètre de hauteur sur
ho centimètres de largeur ; il était là probablement depuis assez long-
temps, car les rayons étaient non seulement noirs, mais impréonés à la
partie supérieure d’un mélange de propolis et de cire, formant une sorte
de mastic, sur lequel des débris forestiers s'étaient fixés, le rendant im-
perméable à la pluie; toutes les issues supérieures élaient closes et seules
quelques ouvertures étaient ménagées dans le bas pour la sortie et la ren-
trée des Abeilles ©).
Qu'il s’agisse de la figure donnée par Curtis, des figures données par
M. le Professeur Bouvier. les unes et les autres ne représentent que des édi-
fices aériens abandonnés par les Abeilles , sénéralement décimées où même
frappées à mort par les rigueurs de l'hiver ; nous avons maintenant sous
Jes yeux des nidifications aériennes où nous pouvons voir les Hyménop-
tèrés en plein travail; mais c'est par de là l'Atlantique que ces très inté-
ressant{s clichés photographiques ont été publiés. Un Apiculteur émérite a
mis en honneur aux États-Unis la culture des Abeilles et développé leur
élevage intensif; lui-même a industrialisé la production du miel et de Ja
cire; son expérience en la malière l’a engagé à écrire un livre original in-
ütulé : À. B. C. of the Apiculture, qui a eu des éditions successives, et le
succès qu'il a obtenu lui a mérité d’être traduit en français par M. E. Bon-
donneau ‘?; cette traduction a eu elle-même deux éditions : dans la dernière
surtout, nous trouvons une foule de renseignements originaux et en par-
ticulier les représentations suivantes de constructions aériennes : d’abord
deux d’entre elles figurées sans leurs habitants", et rappelant les
nidifications dont nous avons parlé; ensuite deux autres offrant à nos
regards deux colonies d'Abeiïlles vivant en plein air ; on y voit les travail-
leuses se livrer à leurs occupations habituelles , et rien n’est plus curieux”.
N) Renseignements fournis par M. Bourgeois, de la Société d'Agriculture de
Tunisie, par l'obligeante entremise de M. Ch. Rivière, ancien Directeur du
Jardin d’Essai du Hamma, à Alver.
(3) Roor (A. T.) et Roor (E. R.), 4. B. C. de l’Apiculture, Encyclopédie de tout ce
qui a rapport à l’Abeille, Miel, Ruches, Instruments, Plantes mellifères, etc., ré-
sullats d'observations et d'expériences de milliers d’Apiculteurs, contrôlés ensuite
par un travail pratique dans nos propres ruchers. Traduction française de M. E.
Bonponneau, 1°° édit., Paris, 1905; 2% édit., Paris, 1909. — Cette dernière
édition est beaucoup plus étendue que la première et renferme de nombreuses
additions émanant soit de M. E. Root, qui a rédigé à nouveau et complété
l'œuvre de son père, soit de M. E. Bondonneau avec la collaboration de nombreux
Apiculteurs.
G@) In., loc. cit., 1°° édit., p. 345 ; 2°° édit., p. 372 et 373.
(&) In,, loc. cit., 2° édit.,p. 369 et 373.
LE]
on
A
+
+ |
‘er
:
Us .
Br: de
LL d
die
Le re
.
.. 4 L
TP
Le +
s" x
1]
1
\
U
=
À
; À
L' »
à ’
*09qIN0994 OUO} ANOF JUEAJUOU qyoud op son sodwuoa sep s9}rtu9a}x
“Hr9apxO f queae nod un ounongdns 09} ef Ans 99nJIS 21NJIOANO 9948 sodtuoay sop suonisodsi(
(SHHOATTTAN SHGIYNIHAS ) VILNOUAHOYV S41
-MISO AA TAG DUUuO4Iyd “(BL SISAUIUTT DUUOLIYI “UUT SOdo.Uy nuuo41ayo
JS2M S' Di [4 1UI SSOY9DT D! IU'4 l'T y D! M'A
LSSSSSSSSÈNSS
Le SIBFNOLOP FOHUN CN — “40SN
2 re.
II. Les AcuEeroNTIA DE L'ASIE ORIENTALE ET MÉRIDIONALE,
DE L'ARCHIPEL ASIATIQUE
ET LES ABEILLES SAUVAGES OU DOMESTIQUES DES MÊMES RÉGIONS,
Comme nous venons de l’exposer, en Afrique, dans l'Asie antérieure et
l'Europe, il n'existe qu’une seule espèce d’Acherontia, VA. Atropos ; dans
l'Asie orientale et méridionale comme dans l’Archipel asiatique, il se ren-
contre deux espèces d’Acherontia, VA. Lachesis Fab., qui est connu depuis
le xvin° siècle (1758)°, et l'A. Styx Westw., décrit près d’un siècle plus
tard (1848).
L'aspect général de ces Acherontia asiatiques rappelle celui de VA.
Atropos, si bien que l'A. Styx notamment a été confondu longtemps avec
lui par les Lépidoptérologues les plus autorisés ; MM. W. Rothschild et
K. Jordan ont donné une description très détaillée et très étudiée qui per-
met d'en saisir les caractères différentiels les plus apparents); mais on
peut s'étonner que ces auteurs, dans leur excellente monographie des
Sphingides se soient contentés de dire à propos des Acherontia en général,
qu'ils avaient la trompe courte, très épaisse, poilue”; si cela est rigou-
reusement vrai pour PA. Atropos, cela n’est plus exact si l’on considère les
trompes des À. Lachesis et Styx ; en effet, si la trompe de VA. Atropos a
19 à 14 millimètres de longueur, celle d’un À. Lachesis de même taille
mesure 18 à 20 millimètres ; elle est d'autre part moins large à la base;
quant à la trompe de l'A. Styx, elle compte 16 à 18 millimètres ; elle est
plus étroite que celle de VA. Atropos et de l'A. Lachesis ; nous ferons re-
marquer que ces longueurs sont en rapport avec la profondeur des cellules
mellifères des différentes espèces d’Abeilles dans lesquelles les trompes
doivent s’introduire ; nous en reparlerons à propos des Apides indo-ma-
laises.
Ce qui caractérise la trompe de ces Sphingides asiatiques, c’est d’avoir,
comme leur congénère l'A. Atropos, l'ouverture par laquelle sont humées
les matières fluides à la partie supérieure de la trompe avant son extrémité,
qui, très pointue, est légèrement incurvée vers le bas. Nous avons pensé
que la figuration seule pouvait préciser les caractères différentiels des
() À cetle époque, il était confondu avec l'A. Atropos ; il ne fut distingué
qu'en 1798 par Fabricius ; il a d’ailleurs été décrit et figuré depuis sous diffé-
rents noms, À. Morta Hubner (1822), A. Satanas Boisduval (1836), À. Lethe
Westwood (1848), À. Circe Moore (1858), sous lesquels il est désigné dans di-
verses collections.
@) Rorusenizo (Walter) and Jonpan (Karl), À Revision of the Lepidopterous
Sphingidæ, London and Aylesbury, 1903, p. 22.
6) [n,, p. 16.
= 2
trompes de ces trois espèces d’Acherontia, et, pour être assuré de sa ri-
goureuse fidélité, nous avons demandé à M. le Professeur A. Millot, l'habile
dessinateur häturalisté, de vouloir bien l'exécutef, ce qu'il à fait fort aima-
blement. Nous croyons devoit signaler que les exemplaires des trois espèces
d'Acherontia dont hoùs avons représenté lés têlés ét lés troïipes n'ont
pas été choisies pour faire ressortir les différences existant entre elles; de
nombreux spécimens des deux sexés de chaque espèce ont été préparés,
examinés et comparés.
En réfléchissant à ces dispositions qu'afféctent ces trompes, on peut
aisément comprendre leurs usages.
On sait que les Abeilles, lorsqu'elles ont rémpli léurs cellules de miel, ont
l'habitude de coiffer — les Apiculteurs disent de cacheter — chacuïie d'elles
d’un opercule, ne laissant ouvertes que les cellules qui doivent servir à
leurs besoins journaliers, quand la récolte de nectar s’appauvrit ou fait
défaut ; nos Sphingides, avec leur trompe robuste, fortement chitinisée et;
en extension, d'une grande rigidité, terminée par une pointe acérée, ont
toute facilité pour perforér les opercules et humer ensuite le miel pär l'ou-
verture béante ovaläiré, relativement grande, située en arrière à la face
supérieure.
Étant données dans les trois espèces d'Acherontia ces dispositions toutes
spéciales des trompes, on peut étre assuré que le mode d'existence et le
régime sont similaires,
Nous avons d’ailleurs pour appuyer notre dire , les remarques faites par
Douglas, qui regarde les gratids Papillons Tête-de-mort de l'Inde comme
des voleurs de miel de deux des espèces d’Abeilles de ce pays, d'autant
mieux qu'il en a trouvé des individus vifs ou morts dans leurs demeures.
Dans les dernières années du dix-septième siècle, le R. P, Bonanni a
signalé l'existence à l'extrémité de la trompe des Papillons de petits organes
auxquels il a donné le nom de papillæ, appellation qui a été conservée ©.
L’Acherontia Atropos n’en est point dépourvu; il suffit de jeter les yeux sur
la figure de l'extrémité de la trompe donnée par M, Guyénot pour y voir
70 à 80 de ces papilles ©. Si l'on se reporte aux expériences de Réaumur !”),
Q) Dovéris (JS. C.), The Hivé-Bees indigenous to India and tlie Introduction of
the Italian Bees (Journ: Asiat. Benpal, t. LV, Part 2, n° 2, 1886, p. 96).
@) Bonaxni (Philippus), Observationes circa viventia, quæ in rebus non viventibus
reperiuntur, cum Microgräphia curiosa sive Rerum minutissimarum Obsérvatio-
nibus, quæ ope Microscopii recopnilæ ad vitium exprimentur; Romæ, MDCXCT,
cap. vi, Sur: Papilio, n° 283 tab. x, fig. 29, 80 et 31 ; tab. xr, fig. 89.
: &) Gurénor (Em.), Les Papilles de la Trompe des Lépidoptères (Bull, Se. de la
Fr. et de la Belg., 7° sér., t. XLVI, fase. 4, 18 janv. 1913, p. 333 et 824;
fig. 56).
4) Réacmur, Mémoires pour. servir à l'Histoire des Insectes, t. T, 1734,
p.240, et t. IV, 1938, p. 210 à 212.
ee
démontrant que les Lépidoptères et les Diptères peuvent régurpiter
leur salive pour dissoudre le sucre cristallisé , on n’hésitera pas à être encore
plus affirmatif que Newport () et à considérer ces papilles comme étant
non pas probablement mais réellement des organes gustatifs, absolument
comparables à ceux que nous avons décrits et figurés dans les paraglosses
des Diptères ( Volucelles); c’est en nous appuyant dans les deux cas sur: les
mêmes arguments physiologiques, reposant sur des données anatomiques
que nous admettons que les papilles de l'extrémité de la trompe des Lépi-
doptères, comme celles des paraglosses des Diptères , sont des organes ser-
vant à la pustation . Nous ne partageons donc pas l'opinion de M. Guyé-
not qu'il formule ainsi :
“Peut-être au cours de la manœuvre d'extension et d’enroulement de la
trompe, qu'accompagtie l'aspiration des sucs nutritifs, les papilles sont-
elles précisément impressionnées par les sucs que renferment certaines
corolles. Ce sont en tout cas des impressions d'ordre tactile et non gus-
atif ; ainsi que permet de le penser la connaissance de la structure his-
tologique de ces organes, » L'étude morphologique que M; Guyénot a faite
des papilles de là trompe des Lépidoptères est fort intéressante, car elle
nous montre combien est grande leur diversité dans les différents groupes,
mais leur étude histologique exclusive, bien faile d’ailleurs, ne permet
d’en déduire aucune conclusion au point de vue fonctionnel.
() Newpoïr (G.), On the Nervous System of the Sphinx higustri Linn.… (Philos.
Trans. R. 59. 0f London, t. 124, 1834 $ n, Nerves of the Senses, p. 397). —
Ie., Art, Ivseora in The Cyclopedia of Anat, and Phys. of R. B, Too, 1839,
p- 9014
Nous férons observer que M. Guyénot a commis une erreur dans la traduction
du texte de Newport ; voici ce texte avec les remarques qu'il comporte : «To
judge from the structure of the papillæ, and from the circumstance that they are
always plunged deeply into any fluid when the insect is taking food, they may
probably be regarded as organs of taste.» L'auteur anglais tient parfaitement
comple des conditions physiologiques dans lesquelles se trouvent les papilles
lorsque l'insecte prend sa nourriture et il conclut qu'elles peuvent probablement
‘être regardées comme des organes de goût; en anglais, taste signilie goût et non
pas fact.
® Künoxez nHercuzais (J.), Terminaisons tactiles et gustatives de la trompe
des Diptères (4ss. fr. p. Avanc. des Sc. 1878).
Künekez p'Hencurais (J.) et Gazacnaire (J.), Du siège de la gustation chez les
Insectes Diplères. Constitution anatomique et physiologique de l'épipharynx et
de l’hypopharynx (Comptes Rendus Acad. Sc., t. XCIIT, 1881, p. 347).
Küneket 5Henousais (1), Recherches sur l’organisation et le développement des
Diptères et en particulier des Volucelles de la famille des Syrphides, 1881, pl. XXIV,
XXV et XXVI.
In., Lamarék et Buffon : Leurs conceptions des facultés anal chez les
Insectes. Discours présidentiel (Bull. Soc. Ent, Fr., n° 1909, p. 5-11)..
2 A0 Se
Pour en revenir à notre point de départ, nous conclurons que l’Ache-
rontia Atropos est fort bien doué pour déguster les saveurs des miels
grâce à ses nombreuses papilles gustatives.
Nous -ajouterons, d'autre part, que lAcherontia Atropos est pourvu de
robustes paltes dont les tibias sont garnis d'épines; les deux dernières
pattes portent chacune une paire d’éperons, dont l’un est très long; le
dernier article des trois paires de pattes est muni de fortes griffes; ainsi
armé et pourvu, on comprend avec quelle facilité le Sphinx peut se
cramponner aux gâteaux de cire des Abeilles. Les À. Lachesis et Styx sont
munis de la même façon d’épines, d'éperons et de griffes, mais ayant un
peu moins de puissance que chez leur congénère.
Nous sommes redevables aussi bien aux voyageurs qu'aux naturalistes
des connaissances que nous possédons sur les mœurs des Abeilles de l'Inde,
de J’Indo-Chine et de l’Archipel asiatique; ce sont les observations et les
éludes de Spencer Saint-John, de Wallace, de Woodbury, de L. Rous-
selet, de Horne, de Benton, du Rév. P. Castets, qui nous fournissent les
renseignements les plus précis. C’est par eux que nous savons que l’Apis
dorsata Fab., la plus grande des trois espèces qui habitent ces régions,
a l'habitude de suspendre un unique et grand gâteau à la face inférieure
des branches horizontales des arbres, même des plus élevés, mais qu’elle
édifie aussi bien au-dessous des poutres des véranda ainsi qu'à celles des
plafonds des habitations; c’est par eux que nous apprenons aussi que la
plus petite de ces trois espèces, l’Apis florea Fab., la plus minime de toutes
les Abeilles connues, attache également son unique gâteau, de moindres
dimensions, aux branches des arbres de moyenne grandeur, Orangers et
Citronniers, par exemple, et même aux rameaux de différents arbustes.
Les voyageurs nous donnent d’ailleurs des renseignements pittoresques
qui nous apprennent que, ne construisant qu'un unique rayon, elles savent
en accroître le nombre grâce à la multitude de leurs essaims.
Spencer Saint-John (), qui explora les forêts des territoires anglais de la
région orientale de Bornéo, nous a laissé un récit pittoresque de la façon
dont les indigènes recueillent les nids des Abeilles construits sur l'arbre
Tapang ©), grimpant, pour les prendre, sur les cimes qui s'élèvent sans
branches jusqu'à plus de cent pieds et dont celles-ci couvrent une cir-
conférence de quinze à vingt-cinq pieds. La contrée est peuplée de ces
Tapang, les Abeilles abondent et sur un seul d’entre eux le voyageur a
compté vingt nids.
G) Sarnr-Joun (Spencer), Life in the Forest of Far East (Bornéo), 1862.—
Extrait par T. W. Woopsury dans sa note citée plus loin sur les Abeilles à Bornéo
et à Timor.
@)_ Ce grand arbre de Bornéo est une Légumineuse à rude écorce , le Koompassia
excelsa Tauberg. |
s= AY Le
Wallace, lors du séjour qu'il fità Timor (1857-1859 et 1861)(,
a eu l'occasion d'observer les nidifications aériennes des Abeilles et a
donné des détails fort intéressants sur la récolle de ces rayons établis
également sur les arbres les plus élevés, dépassant cent pieds de hau-
teur; il a lui-même assisté à l'enlèvement de trois rayons par les indi-
gènes chasseurs d’Abeilles ( Bee-hunters) qui, avec une audace inouïe, un
sang-froid extraordinaire, grimpent à ces hauteurs vertigineuses pour les
recueillir.
C’est à Woodbury, Apiculteur anglais très en renom, que nous sommes
redevables de renseignements précis sur ces Abeilles de la Malaisie ©. La
lecture de l’ouvrage de Spencer Saint-John, la communication par
Ch. Darwin des specimens recueillis par Wallace à Timor, specimens qu’il
reconnut appartenir à l’Apis testacea Smith qui n'est autre qu’une va-
riété de l'A. dorsata Fab., ses conversations avec Wallace, par l'entremise
de Darwin, lui donnèrent la confirmation de l'exactitude des observations
de Spencer Saint-John et de celles que Wallace lui-même avait consignées
dans son ouvrage, et lui permirent l’adjonction de quelques détails com-
plémentaires, notamment la reproduction d’un dessin représentant trois
nids alignés et suspendus à une même branche.
Ce sont surtout les voyageurs et les naturalistes ayant parcouru l’Inde
ou y ayant séjourné qui fournissent les renseignements les plus complets
et les plus précis sur les habitudes et les constructions aériennes des
Abeilles asiatiques qui y abondent.
Louis Rousselet, qui voyagea dans l'Inde de 1863 à 1868, nous a
laissé le souvenir des impressions qu’il a ressenties en visilant les ruines
de Bhojepore-Ka-Koumbas (1868), lorsqu'il y observa les agissements des
abeilles : «Chacun des cercles de la coupole n’est qu’un réseau de den-
telles, fruits, arabesques, au milieu desquels se jouent d'innombrables
petites figures de musiciens et de danseuses. Le temps a fait écrouler la
partie centrale du dôme et la pluie du ciel arrose aujourd’hui le lingam de
Mahadeo. D’innombrables Abeilles ont suspendu leurs rayons à la voûte
qui paraît garnie de stalactites. Ces laborieux insectes remplissent le temple
de leur tourbillonnement, et le visiteur hésite tout d’abord à pénétrer dans
celte ruche, mais les prêtres nous rassurent en nous disant que les Abeilles
0) Wazrace (A. R.), The Malay Archipelago, th. ed., p. 199-201.
@) Woopsuny (T. W.), Bees in Borneo and Timor ( The Journal of Horticulture . …,
London, t. XVI, 1869, p. 300 et 301, fig.). L'auteur n’a signé son travail que
sous cette forme : À Devonshire Bee-Keeper; cette désignation suflisait pour le
faire reconnaître. — Trad. fr. par C. Kanpex in l’Apiculteur, à° sér., t. V, 1871,
p. 46 à 50, fig.
6) Roussezer( Louis), L’Inde des Rajahs, Voyage dans PInde centrale et dans les
Présidences de Bombay et du Bengale, Paris, 1875, p. 557.
= 0e
ne piquent que les ennemis de Mahadéo et, pour peu que vous aÿez sur ce
point la consciénce tranquille, vous pouvez entref impunément. Le fait est
que; pendant notre visite, un grand nombre de ces insectes vinrent se
‘poser sur moi, sans me faire auéün mal.»
Aux veux de Horne (, l'excellent observateur des Abeilles de l'Inde,
l'une d'elles (Apis dorsata) «eéause souvent de grands ennuis en défigurant
les vieux monuments, tels que le Taj Mahala à Agra , avec leurs rayons pen-
dants; les tentatives pour nettoyer les belles arcades de marbre blané ont
été vaines; car aussitôt qu'un nid était détruit, il était réédifié à quelques
pieds de distance. » Rappelons que le Tadj Mahala est ce splendide ét mer-
véilleux mausolée élevé par l'empereur Ghah Jehan à l’impératrice Moumtaz
Mahal, dont Louis Rousselet a donné la description en l’accompagnant de
très belles gravures qui en donnient une fidèle reproduction, mais malheu-
reusement ne peuvent donner une idée de sa magnificence ©). Horne nous
parle encore d’une colonie de cette Abeïlle ayant suspendu son grand pâ-
teau à une branche d'arbre à Mainpuri, dans le Nord de l'Inde, ainsi que
‘d’üne colonie qui avait attaché son rayon sous une poutre du toit d’une
véranda à Bareilly, ville située également dans le Nord de l'Inde (Bohil-
khand), d’une troisième colonie installée sous la véranda de la maison du
Gouvernement, à Nynee Tal, d’une quatrième, plus curieuse encore, qui
avait élu domicile dans une armoire d’un emploi journalier.
Le R. P. Castets a pu, dans une villa dépendant du collège des Jé-
suites de Trichonopoly, assister à l’arrivée d’un premier essaim dans une
grande salle du premier étage ét à son installation sur une grosse poutre;
c'était un énorme essaim formant une grappe d'environ un mètre de dia-
mètre sur vingt centimètres d'épaisseur: deux heures après, il vit entrer
dans la salle un second et puissant essaim qui s'établit sur une poutre voi-
sine; mais bientôt un violent combat s’engagea entre les deux cecupants et
le premier essaim, battu, dut prendre la fuite, abandonnant son pâteau déjà
commencé. Le vainqueur se mit à l'œuvre, et en deux mois et démi il avait
construit un énorme raÿon mesurant plus d'un mètre carré sur quelques
centimètres d'épaisseur.
GO Horxe (Charles ), Note on the Habits of same Hymenopterous Insects from
the North-West Provinces of India. With an Appendix, containing Descriptions
of some new Species 6f Apidæ añd Vespidæ collected by Mr. Horne, by Frede-
rick Smith, of the British Museum. llustrated from Drawings bÿ the Author of
the Notes (Trans. Zool. Soe. London, t. VIT, London, 1878, Part III, Avril 1850,
p. 181 à 18h).
@) Roussezet (Louis); loc cit.; p. 309, 811 et 315.
@) J. Casrers (S. J.), Les Abeilles du Sud de l'Inde (Revue des Questions
scientifiques, publiée par la Société scientifique de Bruxelles, 9° sér., t. IV,
juillet 1893, p. 465 à 488) s. FREE
PU NT NT LOT
eu HU
Ces citations sont suflisantes pour montrer combien sont nombreuses les
colonies d’Abeilles sauvages dans l'Insulinde et dans l'Inde et faire res-
sortir la facilité qu'ont leurs ennemis et leurs parasites de les rencontrer;
mais nous allons serrer la question de plus près, en ce qui concerne les
rapports des Acherontia, hôtes des mêmes régions, avec ces Hyménoptères.
Le rayon de l’Apis dorsata que Horne a eu la bonne fortune d'examiner
en détail à Mainpuri mesurait 72 centimètres de longueur sur 56 centi-
mètres de hauteur. Dans la galerie d'Entomologie appliquée du Muséum
national d'Histoire naturelle, on peut voir un de ces grands gâteaux
construits par l’Apis dorsata encore suspendu à la branche qui le portait;
ce gâteau recueilli par le D°J., Harmand, alors qu'il explorait l’Indo-
Chine en 1876, mesufe à sa partie supérieure, là où il s'attache à la
branche, 80 centimètres de largeur, et, en longueur, dans son état actuel,
ho centimètres, mais devait, sur place, atteindre et même dépasser 50 cen-
timètres. Ges deux rayons ne sont pas des plus grands, car il y en a
ayant 1 m, 50 à 1 m. 80 de largeur sur o m. 90 à 1 m. 20 de longucur,
d'après le Professeur Frank Benton, lEntomologiste-apiculleur amé-
ricain, qui fit un voyage dans l'Inde pour étudier sur place les Abeilles
indigènes (),
Le nid observé dans l'Inde à Mainpuri par Horne contenait 21,106 cel-
lules, sur lesquelles les cellules à miel, toutes placées à la partie supé-
fieuré, Se trouvaient être au nombre d'environ 2,000 et beaucoup plus
profondes que celles des ouvrières; elles auraient 4 centimètres et demi
d’après les mensurations de Horne, et atteindraient jusqu’à 7 centimètres
d’après celles du R. P. Gastets.
Les rayons de l’Apis florea, qui ont de petites proportions, en rapport
avec leur taille minime, ne mesurent en général que 15 à 25 centimètres
de longueur sur une quinzaine de centimètres de largeur; souvent ils sont
orbiculaires et ont à peu près les mêmes dimensions dans les deux sens:
les cellules à miel, plus profondes que celles des ouvrières, comme chez
l'Apis dorsata, mesurent un peu plus du double, soit 12 à 13 millimètres
de profondeur.
Dans la galerie d'Entomologie appliquée du Muséum national d'Histoire
naturelle, se trouve un petit gâteau d'Apis florea qui peut servir de terme
de comparaison avec le grand gâteau de l’Apis dorsata; il a été rapporté
du Bengale par Massé au début du xix° siècle et à un intérêt historique,
@) Benron (Frank) a publié ses observations dans une revue spéciale améri-
coine intitulée : Honey- Bee, mais, à défaut du mémoire original, nous avons
pu en trouver tous les passages intéressants reproduits par [. Roor et E; R. Roor
dans l'A B C de PApiculture , trad. fr. de E. Bonnonxeav, 1°° édil., Paris, 1905,
p. 2 à 4, et à° édit., p. 6, 7 et 8; les figures qui accompagnent ces citations
sont meilleures dans la première édition que dans la seconde.
LU ES
car il a été décrit et figuré par Latreille en 18040), mais sans qu'il ait
pu désigner quel en était le véritable constructeur; M. R. du Buysson,
lorsqu'il était attaché au Laboratoire d'Entomologie, a pu reconnaître
qu'il était l'œuvre de la minime Apis florea.
La troisième espèce d’Abeïlle, habitant l'Inde, l’Indo-Chine, Ceylan,
ainsi que les différentes îles de l'Archipel asiatique, a les mêmes mœurs
que les Abeilles sauvages de la : région Éthiopienne en y comprenant Mada-
gascar; elle s'établit comme ces dernières dans les cavités des arbres et les
fentes de rocher; les indigènes l’élèvent dans des ruches grossières, vases
de poterie, troncs d'arbres creux, implantées dans les murs de leurs mai-
sons ; elle travaille à la façon de l’Apis melhifica, mais elle offre cette parti-
cularité que, sous l'influence d’un climat chaud , elle travaille toute l'année.
Sa taille étant plus petite que celle de l'Abeille mellifère, il est naturel que
les rayons qu’elle édifie aient moins d'épaisseur; celle-ci est en effet réduite
d’un peu plus de moitié, 10 millim. 6 au lieu de 22 millimètres; par con-
séquent les alvéoles doivent avoir de plus petites dimensions; elles ont de
fait 3 à 4 millimètres de diamètre et 7 à 8 millimètres de profondeur,
d’après les indications fournies par Benton.
Maintenant, si l'on veut bien se reporter au paragraphe où nous avons
donné la longueur comparée des trompes des trois espèces d’Acheronta,
si l’on veut bien jeter les yeux sur les figures de la planche, on reconnaitra
que ces longueurs sont proportionnelles à la profondeur des alvéoles à
miel des espèces d’Abeilles dont ils pillent les provisions. En eflet, lés
alvéoles à miel de l'Apis mellifica mesurent en profondeur non operculée
10 millimètres, operculée 12 millimètres, et la trompe de l’Acherontia
Atropos a de 12 à 14 millimètres de longueur ; l’alvéole à miel de l’Apis
dorsata mesure de 5o à 70 millimètres de profondeur et la trompe de
l’Acherontia Lachesis, de même taille, a 18 à 20 millimètres de longueur
et, moins ramassée, est plus étroite; la trompe de lAcherontia Styx,
également de même taille, a également 18 à 20 millimètres de longueur,
mais elle est plus étroite de moitié; nous n'avons pas besoin de faire re-
marquer que les longueurs des trompes sont en rapport avec la taille
G) Larreize (P. A.), Mémoire sur un gâteau de ruche d’Abeilles des Grandes
Indes et sur les différences des Abeilles proprement dites, vivant en grande so-
ciété, de l'Ancien Continent et du Nouveau (Ann. du Mus. d’'Hist. nat. de Paris,
t, IV, 1804, p. 383-394; pl. 69, fig. 1 et 2). — Latreille l’a représenté à nou-
veau — mais le graveur ayant retourné son calque la gauche est devenue la droite
— fig. 1 et 2 de la pl. XXI qui accompagne son mémoire intitulé : Des
Abeilles proprement dites et plus particulièrement des Insectes de la même fa-
mille qui vivent en société continue et qui sont propres à l'Amérique méridionale
(Mélipones et Trigones), avec un tableau méthodique des genres comprenant
les insectes désignés anciennement sous le nom général d’Abeille (Apis Lin.
Geoffroi).
RAT “OU
des individus, dans les trois espèces d'Acherontia. De toute façon les lon-
gues el robustes trompes des Acherontia Lachesis et Styx sont merveilleu-
sement construites pour aller puiser le miel dans les alvéoles profondes de
l'Apis dorsata; mais qui peut le plus, peut le moins, l'A. Styx certai-
nement à l'occasion glisse sa trompe cfilée dans les cellules à miel moins
profondes de l’Apis florea, qui travaille à découvert, tout aussi bien que dans
les alvéoles à miel de l’Apis indica qui s'établit dans des cavités à l'exemple
des Africaines; si les À. Atropos réussissent à piller les ruches sauvages
dans l'Afrique du Sud et Madagascar, il n’est pas douteux que les Acheronta
asiatiques et malais n’opèrent de même, puisque nous avons le témoignage
de Douglas, qui les a trouvés à l'œuvre ©.
I ne suflit pas d'avoir prouvé que les Acherontia ne peuvent avoir aucun
rapport avec les fleurs par suite de l'organisation spéciale de leur trompe,
d’avoir montré qu'ils sont des parasites des Abeilles admirablement adaptés,
aussi bien par l’épaisseur de la toison qui recouvre leur corps que par
la résistance qu'offre leur tégument à la pénétration de l'aiguillon des
Hyménoptères, que par la disposition de leur trompe spécialement
appropriée au régime mellivore; il faut encore faire remarquer que
l’Acherontia Atropos comme les À. Lachesis et Styx sont des Sphinpides
très répandus. La Bibliographie © nous apprend que les rencontres de
VA. Atropos sont innombrables ; on en aura, d'autre part, une idée en
mentionnant que le Tri tng Museum de lHon. Walter de Rothschild en
contient à lui seul 80 spécimens provenant des régions Éthiopiennes et
paléarctique les plus diverses; c’est donc par centaines qu'ils existent
dans les collections des grands musées et les collections particu-
lières.
La présence en Europe de très nombreux spécimens d’Acherontia tient
en particulier à une cause d'ordre général; leurs chenilles se nourrissent
spécialement de plantes de la famille des Solanacées, Datura stramonium
L., Nicotiana tabacum L., Lycium afrum L. ei vulgare Dunal (= L. barba-
reum L.), Solanum dulcamara Li. et S. tuberosum ; c'est sur cette dernière
plante qu’on le rencontre le plus souvent en Europe et même à Mada-
gascar , et ce n'est pas sans raison qu'on admet que l'extension de la
culture de la pomme de Lerre a favorisé grandement la multiplication de
ce Sphingide.
(1) Douczas (L. C.), loc. ct., p. 96.
@) Tascnensere (O.), dans sa Bibliotheca zoologica, Bd. IT, p. 1811 à1815, donne,
de 1861 à 1880, 58 indications de rencontre d’A. Atropos et 75 notes écrites à
propos de sa Biologie et de sa Physiologie, par les auteurs qui l'ont observé ou
étudié ; depuis lors combien de rencontres et d'observations diverses viendraient
accroître ces chiffres !
6) Conv (Rev. G. P.), loc. cit., p. 48.
AN ju
À défaut de Solanacées, l’Atropos femelle confie parfois sa progéni-
ture à d’autres plantes appartenant à des familles fort différentes ©), telles
que celles des Rubiacées (Rubia tinctorium L.), Saxifragées (Philadelphus
coronarius L.), Gaprifoliacées (Sambucus nigva L.), Célastrinées (Evonymus
europæa L.), Bignoniacées (Catulpa syringæfolia Sims.), Ombellifères ( Dau-
eus carota L.), Oléacées (Jasminum officinale L.). Au sujet des chenilles de l'A.
Atropos se nourrissant des feuilles de Jasmin, étant données les assertions
d’Albin, de Réaumur , de Linné (d’après Réaumur ) et de beaucoup d'auteurs,
par tradition ou observation personnelles nous croyons devoir faire remar-
quer qu'il peut y avoir eu quelquefois confusion entre le Jasmin véritable et
les Lyciets que les anciens auteurs, en effet, appelaient aussi Jasmins à cause
de la ressemblance de leurs fleurs; c'est ainsi que le Lycium afrum L. était
appelé Jasmin d'Afrique, que le Lycium vulgare Dunal ou L. barbarum L.
élait dénommé Lyciet à feuilles lancéolées ou Jasminoïdes ©); nous avons vu
plus baut que les Lycium se rangeaient parmi les Solanacées et comptaient
parmi les plantes préférées des chenilles de l'A. Atropos.
Les chenilles des Acherontia Lachesis et Styx, d’après les observations
faites principalement dans l'Inde, ont une préférence marquée pour les
Solanacées, car elles se nourrissent ordinairement des feuilles des Datura ( D.
stramonium Lin. ; D. trapezia Nees), des Solanum (S. indicum Lin. , 5, melon-
gena Lin., S. trilobatum Lin., S. atrovirens Dun., S. biflorum Lour, S. tube-
rosum Lin.), du Lycopersicum esculentum Miller, du Nicotiana tabacum Lin. ;
mais occasionnellement elles vivent aux dépens de plantes appartenant à
d'autres familles, telles que celle des Oleacées, notamment sur diverses
espèces de Jasmin (Jasminum officinale Lin., J, affine Wight, J. acuminatis-
simum Blume, J. arborescens Ron., J. attenuatum Roxb., J. sambac Aït.
L. cordifolium Wall, Forsteni Bin) celle des Proilliacissles, spéciale-
ment sur des Érythrines (E. bisetosa Griff, E, fusca Lour, E. herbacea Lin. ,
E. holosericea Kurz, E. indica Lam., E. lobulata Miq., E. Moouri Tach,
E. ovalifolia Roxb.), celle des Gesnéracées, en particulier les Sésames (Sesa-
mum indicum D. G., S.prostratum Retz), des Bignoniacées ( Colea tripinnata
Seeman), des Verbénacées (Stachytarpheta indica Vahl), des Cucurbitacées
(Coceinia indica Wight), des Euphorbiacées (plusieurs espèces d’Antidesma)?,
() Racowor (E.), Désignation des plantes sur lesquelles a été trouvée la chenille
de l’Acherontia Atropos (Ann. Soc. Ent. de Fr., 5° sér., t. IX, 1879, Bull.
P: LXXIV).
@) Consulter, entre autres ouvrages classiques : Monpaxr DE Lauxax, Le Bon
Jardinier, pour l'année 1809, Paris, p. 644, et autres éditions anciennes.
G) Ces renseignements sur les plantes nourricières des chenilles des Acherontia
Lachesis et Styx m'ont été fort obligeamment donnés par l’Hon. Lionnel Walter
Rornseuizo (Lettre du 30 janvier 1916), l’un des auteurs de la belle Monogra-
phie des Lépidoptèr es Sphingides que nous avons citée au début de cette étude; je
le prie d’agréer mes plus sincères remerciements.
PRO 7}, per.
On voit, d'après ces indications, queles femelles des {rois espèces d’Ache-
rontia, À. Atropos, À. Lachesis, À, Styx, font ordinairement choix des
Solanacées ct surtout de celles que la culture a répandues partout, la
Pomme de terre, par exemple, pour y déposer leurs œufs; ce n'est, en
général, qu’à défaut des plantes de celte famille qu'elles les eonfient à des
végélaux appartenant à d’autres groupes; 1l faut croire qu'elles savent
pressentir que les jeunes chenilles trouveront en eux les principes nour-
riciers comparables à eeux qu'ils rencontrent habituellement dans les
Solanacées.
N'y a-t-il pas lieu de rappeler que les Preris brassicæ Lin., napi Lan. et
rapæ L. ont su trouver dans les Capucines (Tropæolum majus Lin. et T, minus
Lin. [Géraniaciées |, originaires du Pérou), un succédané des Crucifères,
découverte que notre palais justifie, car chacun sait qu’elles ont la saveur
du Cresson; elles ont su également reconnaître les afinités des AReseda
(R. lutea, R. luteola, R. odorata Lin.) avec les Grucifères ; la Pieris Daplidice,
elle aussi , en: a tiré profit en confiant indistinetement à des plantes de ces
deux familles le soin d'élever sa descendance; les Papillons ont donc
devancé les Botanistes dans la connaissance des rapports entre elles des
Grucifères et des Résédacées.
Nous mentionnerons également que Fritz Müller, séjournant au Brésil,
a eu l’occasion d'observer les mœurs de certains Papillons, qualifiés par lui
avec raison de Papillons botanistes ©), qui ont découvert les aflinités de cer-
taines plantes, bien avant que les Botanistes les plus expérimentés les aient
constatées, Les chenilles de certaines espèces d'Héliconides (Mechanius,
Dircenna , Ceratina, Tthomia) se nourrissent de différentes espèces de Sola-
nacées, alors que celles du genre voisin Thyridia ont l'habitude de vivre
aux dépens des Brunfelsia, elassées parmi les Scrofulariacées avant que
Bentham et Hooker aient reconnu qu'il fallait les rattacher aux Sola-
nacées, Îl cite un autre exemple tout aussi concluant.
Nous croyons devoir faire mention d’un exemple que nous avons fait
connaître de cette faculté qu'ont les Papillons de distinguer les parentés
botaniques . Les Attacus (Samia) Cynthia, originaires du Japon,
échappés du Jardin d’Acclimatation et de la Magnanerie de Vincennes, ont
su trouver, même dans les jardins de Paris, les Aïlanthes (Ailanthus glan-
dulosa Desf.), qui nourrissent leur progéniture dans leur pays d'origine,
le Japon. Dans les pépinières du Muséum national d'Histoire naturelle, il
existait un seul et unique pied d’un arbre du Nord de la Chine, le Phello-
0) Mürcen (Fritz), Butterflies as Botanists { Nature, London and New-York,
t. XXX, 1884 [July 1884], p. 240).
@) Künckez D'Hencurais (J.), Observations sur la faculté que possèdent les Pa-
pillons de discerner les affinités botaniques (Ann. Soc. Ent, de Fr., 6° sér., t. IV,
1884 (Nov. 1884), Bull. , p. exxxr et cxxxn).
RES |
dendron amurense ; pendant deux ans il nourrit des colonies de chenilles de
ce Bombycides, et l’on put voir pend us à ses branches de nombreux cocons.
Naturalisés depuis de longues années, ces Lépidoptères avaient su trouver
une plante isolée appartenant à la famille des Zanthoxylées, très proche
parente de celle des Simarubées, dans laquelle est placée actuellement
l'Ailanthus glandulosa ; ajoutons qu'autrefois l'un et l’autre étaient rangés
dans cette même famille des Zanthoxylées. On pourrait multiplier les
exemples de cette faculté qu'ont les Papillons de découvrir les affinités des
plantes, mais ceux que nous avons cités nous semblent suffisamment dé-
monstratifs pour montrer que les Acherontia savent choisir les plantes
nourricières qui conviendront à leurs jeunes chenilles.
Si l’on veut bien se reporter aux prémices de ce Mémoire consacré à
retracer lhisioire biologique des Acherontia, on constatera que nous
sommes arrivés à démontrer que ces Lépidoptères exclusivement mellivores,
vivant au détriment des Abeilles, doivent être retranchés des Sphingides
anthophiles. Nous sommes donc, à juste titre, amenés à conclure que les
assertions par trop générales des auteurs qui se sont occupés de Biologie
florale, tels que F. Delpino, H. Müller, Knuth et leurs émules ou disciples,
assertions relatives à la fréquentation obligatoire exclusive des fleurs à
longues corolles tubulaires ou aux longs éperons, pas plus d’ailleurs qu'à
celle d’autres fleurs, par tous les Sphingides pour y puiser le nectar, et à
l'adaptation réciproque des fleurs et de ces Lépidoptères , ne peuvent être ac-
ceptées sans restriction, car elles ne sont pas l’expression absolue de la vérité.
D'ailleurs n’avons-nous pas d’autres exemples de Lépidoptères dont la
trompe est construite pour un tout autre usage que la récolte du nectar des
fleurs ? En 1875, en effet, nous avons découvert que les Papillons du groupe
des Noctuelles faisant partie du groupe des Ophidérines avaient une trompe
conformée pour tarauder la peau des oranges afin d'en sucer le jus, d’après
des observations faites en Australie ©); l'exactitude de mes descriptions et
de mes assertions fut confirmée par Francis Darwin ®, R. Bligh-Read ©,
Tryon (. Depuis lors n’a-t-on pas reconnu, dans T'Afrique du Sud,
() Küncxez »'Hencuzais(J.), Les Lépidoptères à trompe perforante, destructeurs
des Oranges (C. R. Acad. Sc. Paris, t. LXXVI, 1875, p. 397, figs. — Ann.
Soc. Ent. de Fr., 5° sér., t. V, 1875, Bull., p. 212. — Annals and Magaz. Nat.
Hist., 4° sér., t. XVI, 1875, p. 372, figs.).
@) Darwin (Francis), On the Structure of the Proboscis of Ophideres filles
an Orange-sucking Moth (The Quart. Journ. of Microscop. Sc., t. XV, 1875,
p. 385-390, Fe
G) Buçen-Reap (Reginald), Lepidoptera having the Antlia terminal in a teretron
or borer (The Proceed. of the Lin. Soc. of New South Wales, Sydney, t. ILE,
Part 2, 1858, p. 150-154, pl. 14).
= (1) Tryon (Henri), Orange-piercing Moths — Fam. Ophiderinæ (The Queensland
Agricultural Journal, t. 11, Part 4, April 1898, p. 1-8, pl. XVITI-XXHD).
Les Ah se
que les Ophideres et d’autres Noctuelles du groupe des Ophiusides (Sphin-
gomorpha, Achæa, Serrodes, ete. ()) avaient une trompe construite sur un
plan analogue, qui, moins robuste, était suffisamment acérée pour percer
la peau des Prunes , des Pêches, des Figues, des Raisins, des Goyaves, et
en général de tous les fruits dont la peau n'offre pas grande résistance?
D'autre part, on pourrait montrer par une foule d'exemples, connus
des Entomologistes, qu’un très grand nombre de Lépidoptères, appartenant
à différents groupes, dédaignent le suc des fleurs, préfèrant se gorger de
sudations végétales, de sécrétions et d’excrétions animales, voire même
de produits résultant de fermentation ou de corruption.
Comme nous venons de l’exposer, les Sphinx du genre Acherontia
avaient proposé aux savants quelques énigmes relatives à leur Biologie;
nous pensons en avoir donné les solutions, mais ils laissent encore à inter-
préter celles qu'ils soumettent à notre sagacité dans le domaine de l’Ana-
tomie et de la Physiologie.
Arrivé au terme de celte étude, je dois remercier de leur extrême
obligeance M. le Professeur Gaston Bonnier, qui a bien voulu me commu-
niquer des observations personnelles inédites sur la nidification aérienne
des Abeilles; M. Robert du Buysson qui, par sa connaissance approfondie
des Hyménoptères, m'a permis de mettre au point la synonymie embrouillée
des Apides de l’Afrique du Nord, de l'Asie orientale et méridionale, de
V’Archipel asiatique, et par conséquent m'a donné le moyen d'attribuer à
chaque espèce ses véritables travaux de nidification; M. A.-L. Clément,
l'Entomologiste très versé dans la connaissance des Abeilles, auquel je suis
redevable de la communication d'ouvrages que je n’avais pu trouver ni
dans les Bibliothèques publiques, ni dans celles des Sociétés spéciales,
ouvrages où J'ai pu puiser de très utiles renseignements.
() Barrerr (Miss Frances), Further Notes on South Africa Lepidoptera (edited
by his brother E. G. Barrett). — Moths feeding on fruit in Natal (The Ent.
Month. Mag., t. XXXVI, 1900, p. 142. — The Trans. Ent. Soc. of Lond. Pro-
ceed., p. vu-vinr. — Nature, 31 May, p.112). — Maury (G. W.), The fruit Moth
(Ophiusa Lienardi Boisd.), Cape of Good Hope. Depart. of Agric. (Agricult. Journ.,
July 1900). — Fuzrer (Claude), Fruit piercing Moths (Sphingomorpha chlorea
Cram.), Natal. Depart. of Agr. (Second Report of the Government Entomologist, 1901,
Pietermaritzburg, Natal, 1902).
Muséum. -- xx. A
— 90 —
NOTES SUR LES ESPÈCES RANGÉES PAR LAMARCK DANS LES GENRES
VENERICARDIA ET CARDITA,
par M. En. Lauy.
Tandis que Lamarck plaçait le geure Cardita Bruguière, 1792, dans les
Cardiacées, 1l considérait son genre Venericardin, 1801, comme faisant le
passage entre celte famille et celle des Conques, dans laquelle il le rangeait
après les Venus : Deshayes (1830, Encycl. Méthod., Vers, I, p. 194) a
montré que ces deux genres ne pouvaient être ainsi séparés el qu'ils sont,
en réalilé, très voisins, malgré la différence du contour, oblong chez les
Cardita, cordiforme chez.les Venericardia.
En 1818, dans les Animaux sans vertèbres, p. 619-622 (numérotées,
par suite d’une erreur de pagination, 609-612), Lamarck rapportait au
genre Venericardia, outre une coquille vivante, V. australis, 10 espèces
fossiles () :
Venericardia planicosta. — Cette forme appartient à la section Meracar-
dita Sacco, 1899, dont le type est le V. Jouanneti Bast. Le Chama rhom-
boidea Brocchi, qui semblait à Lamarck une variété, est une espèce bien
distincte.
V. petuncularis — V. pectuncularis Lk. (1806, Ann. Mus., VIT, p. 58).
V. imbricata. — D'après M. JS. Favre (1914, Cat. all. coll. Lamarck
Musée Genève, pl. 24 et 25, fig, 128-138), la collection personnelle de
Lamarck au Musée de Genève renferme, sous ce nom, des valves se rap-
portant, en réalité, à 4 espèces : V. imbricata Gmel., V. complanata Desh.,
V. squamosa Lk., V. elegans Lk.
V. acuticosta. — Sclon Deshayes (1824, Descr. coq. foss. envir. Paris , 1,
p.164), le Cardium serrigerum Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1° p.,
p. 19) fait double emploi avec Venericardia acuticosta.
V. mitis. — Sous ce nom, il y a dans la collection Lamarck, au Musée
() Quatre de ces formes, P. petuncularis, V. imbricala, V. mutis, V. elegans,
devraient étre représentées dans la collection du Muséum de Paris, mais les
échantillons correspondants n’ont pu être retrouvés.
HU
de Genève (1914, J. Favre, loc, cit, pl, 26, fig. 142-143), deux valves
de V. imbricata Gmel l?.
V. senilis. — Avec celte appellation on trouve dans cette même collection
(1914, J. Favre, loc. cit., pl. 26, fig. 144-148) des valves appartenant à
trois espèces : V. senilis Lk., V. (Megacardita) Jouanneti Bast., V. (Cardio-
cardita) profundisulcata Mayer ©.
V. lævicosta. — D'après M. J. Favre (1914, loc. ct., p. 26, fig. 149-
193) les types Lamarckiens, représentant cette forme au Musée de Genève,
se rapportent à plusieurs espèces, entre autres : V. (Cardiocardita) turo-
nensis [volas et Peyrot et V. (Cardiocardita) aliernans Du.
V. concentrica. — M. Favre (1914, loc. cit., pl. 26, fig. 154) fait con-
naître que, sous ce nom, la collection Lamarck renferme une valve d’une
Lucine qui est le Phacoides ( Cavilucina) suleatus Lk,
. V. decussata. — Gette appellation, donnée par Lamarck à une coquille
du Bassin de Paris, a été attribuée par Goldfuss à un fossile de Saint-
Cassian, pour lequel Deshayes (1857, Tr. élém. Conch., I, p. 166) a pro-
posé le nom de Cardita trigoniæformis.
V. elegans. — Une autre espèce de Saint-Cassian, qui avait reçu de
Klipstein le même nom que ce fossile de Grignon, a été appelée, pour
éviter ce double emploi, Cardita elegantula (d'Orbigny) Deshayes (1857,
loc. cit., p. 165).
Il faut ajouter à ces 10 espèces 3 formes également fossiles décrites par
Lamarck en 1806 dans les Annales du Muséum, VIT, p. 56 et 58,
V. multicostata. — Cette forme, rattachée par Defrance comme variété au
V. pectuncularis, a été maintenue distincte par Deshayes.
V. cor-avium. — Deshayes a réuni en 1860 (Descr. Anim. s. vert. bass.
Paris, T, p. 768) cette espèce de Lamarck au Cardita sulcata Solander
[ Chama] (1776, Brander, Fossil. Hanton, pl. 7, fig. 100 [non Bruguière |.
V. squamosa. — Cette espèce, établie d’abord en 1806 (Ann. Mus., VIT,
p.28), puis réunie en 1818 (Anim. s. vert., V, p. 620 — 610bis) par
Lamarck au V. imbricata Gm, à titre de variété, doit être conservée dis-
tincle (1824, Deshayes, Deser. coq. foss. envir. Paris, T, p. 152 et 157).
() Deshayes déclarait que ce V. mitis ressemble au jeune du V, planicosta Lk,
(1824, Deser, coq. foss. envir. Paris, Ï, p. 155) ou pourrait en être nne variété
(1860, Descr, Anim, s. vert. bass. Paris, 1, p. 758) : aussi M. Fabre pense-t-il
que les types du Muséum de Paris devaient être des planicosta,
@) Une espèce du Crag d'Angleterre, assunilée par Sowerby au V. senilis, est,
en réalité, distinete (1857, Deshayes, Tr, élém. Conch., I, p. 179) et a reçu de
Nyst le nom de Cardita squamulosa.
MS Fe
Dans le genre Cardita, Lamarck rangeait en 1819 (Anim. s. vert. VI,
1®p., p. 21-27) 9 espèces fossiles :
Cardita gallicana. — M. J. Favre (1914, loc. cit., p. 29, fig. 183- 184)
indique que, dans la collection Lamarck, on trouve, pour représenter ce
C. gallicana Lk., deux espèces, dont l’une se rapporte à la diagnose, tandis
que l’autre est une forme jeune ressemblant au Cardita ( Glans) aculeata Poli.
C. intermedia. — Cette espèce, qui est le Chama intermedia Brocchi
(1814, Conch. foss. Subapenn., 1l, p. 520, pl. XIT, fig. 15), fossile d'Ita-
lie”, était signalée par Lamarck comme vivant en Australie (voir plus loin).
C. rudista. — Le Chama rhomboidea Brocchi (1814, loc. cit., p. 523 et
667, pl. XIT, fig. 16), considéré par Lamarck comme une variété du Vene-
ricardia planicosta, et assimilé, au contraire, par Deshayes, 1835 (An. s.
vert., 2° éd., VI, p. 428) à ce C. rudista Lk., est une espèce distincte.
C. Etrusca. — C’est un simple synonyme de l'espèce méditerranéenne
connue sous le nom de Venericardia antiquata Linné (pars) — Cardila sul-
cuta Bruguière [non Solander | (1835, Deshayes, Antm. s. vert., 9° éd.,
VI, p. 429; 1892, Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus, Moll. Roussillon, 1],
p. 226). |
C. crassa ®?), — Cette espèce Burdigalienne et Helvétienne, assimilée par
Hoernes (1865, Foss. Moll. Tert. Beck. Wien, IT, p. 26) au GC. crassicosta
Lk. vivant dans l'Océan Indien, est une espèce bien distincte (1912, Coss-
mann et Peyrot, Act. Soc. Linn. Bordeaux, LXVT, p. 157).
Deux autres Cardites fossiles avaient été mentionnées par Lamarck, en
1805 , dans les Annales du Muséum, VI, p. 340 :
Cardita aspera. — C'est le C. asperula Defrance, qui ne doit pas êlre
confondu avec le Venericardia asperula Deshayes (1824, Descr. cog. foss.
envir. Paris, 1, p. 155).
Cardita avicularia. — En 1819 (Anem. s. vert., VI, 1° p., p. 19),
Lamarck a reconnu que cette forme est en réalité un Cardium qu'il assimi-
G) Avec cette espèce de Brocchi, Basterot a confondu une forme fossile du
bassin de Bordeaux, qui a été appelée Cardita sallomacensis par MM. Cossmann
et Peyrot (1912, Act. Suc. Linn. Bordeaux, LXVI, p. 164), bien que Deshayes
eût déjà (1857, Tr. élém. Conch., Il, p. 177) proposé pour elle le nom de
C. Basteroti. — Une autre coquille assimilée par Dubois de Montpéreux au
C. intermedia a reçu de Deshayes (tbid., p. 180) la dénomination de C. Duboisi.
@) Ce nom spécifique, donné par Lamarck à une coquille fossile de Touraine,
a été attribué de nouveau par Gray à une espèce vivante Ouest-Américaine, pour
laquelle M. Wm. H. Dall (1903, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad., LIV TES
p. 706) a proposé l'appellation de Cardita Grayi. RER
PR 1 Ge
lait au Cardium hthocardium Linné (1771, Mantissa Plant. alt, p. 544);
elle doit s'appeler Cardium aviculare Lk., et c’est le type du genre Avicula-
rium Gray = Lithocardium Woodward (1900, Dall, Tert. Fauna Florida,
p. 1078).
Enfin au genre Cardita appartient, au contraire, une coquille fossile qui
a été décrite en 1805 par Lamarck (Ann. Mus., VI, p. 343) comme Car-
dium calcitrapoides et qui devient le Cardita calcitrapoides Lk. — Venericar-
dia aculeata Deshayes [non Poli] (1824, Descr. coq. foss. envir. Paris, 1,
p- 164).
Outre le Venericardia australis, nous passerons maintenant en revue les
espèces vivantes placées par Lamarck dans les Cardita :
VENERICARDIA AUSTRALIS.
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 620 — G1obis.)
I est généralement admis que celte espèce est la coquille Néo-Zélandaise
figurée sous ce nom par Quoy et Gaimard (1834, Voy. « Astrolabe», Zool.,
IL, p. 480, pl. 78, fig. 11-14).
Elle a pour synonymes, d’après M. H. Suter (1913, Man. New Zealand
Moll., p. 905), le Cardita tridentata Reeve [ non Say | (1843, Conch. Icon. ,
pl. V, fig. 22 a-b) et le Cardita purpurata Deshayes (1854, 229.22
[1852], p. 100, pl. XVII, fig. 12-13).
CARDITA SULCATA.
(Lamarck, Anim. s. vert., VI, 1° p., p. 21.)
‘Ainsi que le font remarquer MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892,
Moll. Roussillon, 11, p. 224), le Chama antiquata de Linné (1758,
:() Bien que cette forme soit indiquée de Nouvelle-Zélande par ces auteurs,
Deshayes (1854, P. Z. S. L.[ 1859 |, p. 103) a assimilé à l’australis de Quoy et
Gaimard (en citant d’ailleurs une référence erronée : « Voy. de l’Astr., pl. 80,
fig. 4», au lieu de pl. 78, fig. 11-14) une coquille Australienne, qu'il considérait
comme différente de l'espèce de Lamarck et qu'il proposait d'appeler Cardita
Quoyt : Tate pensait que ce C. Quoyi Desh. pouvait être son C. rosulenta (1887,
Trans. R. Soc. South Australia, IX, p. 69, pl. V, fig. 33; 1901, Proc. Linn. Soc.
N.S. Wales, XXVI, p. 434); en tout cas, ce dernier, comme l’a fait remarquer
M. Ch. Hedley (1911, Zoo. Res. Fish. Exper. «Endeavour», p. 97, pl. XVII,
fig. A), est différent de la forme figurée par Quoy et Gaimard.
@) Le véritable Cardita tridentata Say (1829, Journ. Acad. Nat. Sc. Philad.,
V, p. 216) est une espèce Américaine, qui se rencontre sur la côte Atlantique ,
depuis le cap Hatteras jusqu’en Floride et dans le golfe du Mexique.
Li: Us
Syst. Nat, ed. X, p. 691: 176%, ibid., ed. XII, p. 1138) est uné
espèce des plus douteuses : parmi les références du Systema Nature , Va
figure de Bonanni (1781, Ricreut d. Occhio, Test. Biv., fig. 98) concorde
avec la coquille Méditerranéenne appelée Cardita sulcata par Bruguière
(1792, Encycl. Méthod., Vers, T, p. 4o5), puis par Lamarck ©; la figure
de Gualüeri (1342, Index Test. Conch., pl. 71, fig. L) est méconnaissable,
bien que Hanley (1855, {psa Linn. Conch., p. 86) la rapporte également
à ce C. sulcata Brug.; la figure d’Adanson (1757, Hist. Nal. Sénégal, Cog.,
p. 222. pl. 16, fig. +) s'applique à son Cardita ajar | Chama], du Sénégal.
L'habitat indiqué par Linné «in O. africano» ferait croire qu'il a eu en
vue ce C. ajar; mais, d'après Harley (1855, loc. cit.; p. 86), dans la col-
lection Linné, on trouve, pour représenter le Chama antiquata un C. suleata
Brug. et aussi une coquille exotique, le C. bicolor Lamarck.
Comme, d'autre part, dès 1776, Solander (in Brander, Fossil. Hanton.,
pl. 7, fig. 100) a décrit un Cardila sulcata [ Chama | qui est une forme
fossile d’Angleterré, MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus préfèrent
adopter, pour l’espèce méditerranéenne nommée C. sulcata par Bruguière,
l'appellation de C. [ Venericardia | antiquata L., précisée en 1795 par Poli
(Test. Ur. Sicil., 1, p. 115, pl. XXII, fig. 19-13).
CARDITA AJAR.
(Lamarck, loc. cit., p. 22.)
La coquille Sénégalaise appelée Chama ajar par Adanson (1957, His:
Nat. Sénégal, Cog., p. 222, pl. 16, fig. 2), qui était réunie par Linné,
sous le nom de Chama antiquata, au Gardita sulcata Brug., de la Méditer-
ranée, a été confondue par Bruguière (1792, Encycl. Méthod. Vers., T,
p- 406) avec une espèce de l'Océan Indien, le C. bicolor Lk.
Ge Venericardia ajar, qui se distingue par ses côtes anguleuses, étroites,
séparées par des intervalles très nets, est le type du sous-genre Cardiocar-
dita qui, ainsi que le fait observer M. G. Dollfus (1911, Mém. Soc. géolop.
France, Paléont., XVIIT, p. 58), est de Blainville, 1825, et non d’Anton,
1839, comme le dit M. Dall (1903, Synops. Cardilacea, Proc. Acad. Nat.
Se. Philad., LIV [1902 |, p. 699).
CaRDITA TURGIDA.
(Lamarck, loc. cit., p. 22.)
Lamarck rapportait à son C. turgida les figures 4go-h91 de Chemnitz
(1984, Conch. Cab., NII, pl. 48) et la figure 2 de la planche 233 de
() Contrairement à l'indication donnée dans les Animaux sans vertèbres , il n’y
a au Muséum de Paris aucun échantillon de cette espèce déterminé par Lamarck.
MER:
l'Encyclopédie Méthodique; mais, en examinant le type de cette espèce,
Deshayes (1830, Encyel. Méth., Vers, I, p. 197; 1835, Anim. s. vert.,
a° éd., VI, p. 427) avait constaté qu'il est fort différent de toutes ces
figures qui représentent de grands individus du C. bicolor Lk., et il avait
maintenu, avec raison, le C. turgida comme une espèce bien distincte,
tandis que Reeve (1843, Conch. Icon., pl. VT, sp. 30) n’a pas tenu compte
de cette rectification (. |
Ge type est, en effet, conservé au Muséum de Paris et j'ai établi précé-
demment (1915, Bull. Mus. hist. nat., XXI, p. 198) que c’est ce spéci-
men même qui a été représenté sous le nom de C. turgida par Valen-
ciennes, en 1846, dans l'Atlas de Zoologie du Voyage de «La Vénus»
(1836-39), pl. 22, fig. 3, car il y a coïncidence absolue avec ces figures
pour la taille (47 x 52 "/"), la sculpture et la coloration ©.
Cet exemplaire, qui est éliqueté de la main de Lamarck, a été rapporté
de la Baie des Chiens Marins par Péron et Lesueur en 1801.
De plus, on trouve au Muséam un autre individu de la même espèce
recueilli également en Australie par ces deux voyageurs.
Or ce deuxième échantillon correspond aussi exactement que possible à la
figure donnée par Reeve (1843, Conch. Icon., pl. IT, fig. 11 «) pour le
C. incrassata Sowerby (1825, Cat. Shells Tankerv., App., p. v).
On doit donc identifier au C, turpida de Lamarck le C. incrassata Sow.,
auquel Reeve, puis Hanley (1842-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 149) ont réuni
le GC. rubicunda Menke (1843, Moll. Nov. Holland., p. 38 ; Reeve, loc. cit.,
pl. IT, fig. 110).
Ce C. incrassata Sow., déjà rapproché par Deshayes (1857, Traité élém.
Conchyl., IL, p. 157) du Venericardia Jouannen Bast., a été placé par M. Sacco
(1899, Moll. terr. terz. Piemonte e Liguria, PI. XXVIL, p. 9) dans sa section
Megacardita, qui a pour type cette espèce de Bastérot.
CARDITA SQUAMOSA.
(Lamarck, loc. cit., p. 22.)
Hanley (1856, Cat. Rec. Biv. Sh., pl. XVIIL, fig. 10) a indiqué, d’ail-
leurs avec doute, celte espèce comme synonyme de C. aculeata Poli | Chama]
(1795, Test. Utr. Sic., IT, p. 192, pl. XXIIT, Gg. 23). Mais Lamarck a
appelé C. squamosa la coquille représentée par Poli (1795, tbid., pl. XXIIT,
() Quant à la forme Méditerranéenne que Phihippi avait nommée en 1836
(Enum. Moll. Sicil., T, p. 54) C. turgida, 1 a reconnu lui-même en 1844 (ibid.,
Il, p. 4o) que c'est une variété major du C. antiquata L. (pars) — sulcata Brug.
@) Carpenter (1864, Rep. Moll. West Coast North Amer., p. 528) crovait à
tort que le C. turgida figuré par Valenciennes était synonyme du C. laticostata
Sow., qui correspond, au contraire, au C. arcella Val.
TES CE
fig. 22) sous le nom de Chama muricata : or, d'après Deshayes (1835,
Anim. s. vert., 9° éd., VI, p. 425), celle-ci n’est qu'un grand individu de
C. trapezia L. : aussi MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll.
Roussillon, 1, p. 234) font-ils du muricata Poli— squamosa Lk. une simple
variété de C. trapezra.
CARDITA INTERMEDIA.
(Lamarck, loc. cit., p. 23.)
Lamarck a identifié au Chama intermedia Brocchi (1814, Conch. foss.
Subapenn., IT, p. 620, pl. XIT, fig. 15), fossile de Sienne, une espèce
vivante d'Australie ©).
En effet, dans la collection du Muséum de Paris, deux valves, une droite
et une gauche, mesurant respectivement 42 x 35 et 36 x 37 "/" et indi-
quées comme ayant été rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Péron
et Lesueur, ont été déterminées d'abord Cardita grisea par Lamarck,
qui à rayé ensuite ce nom spécifique pour le remplacer par celui d'inter-
media.
Deshayes (1830, Encycl. Méth., Vers, IT, p. 200 ; 1835, Anim. s. vert.,
2° éd., VE, p. 428), qui les a examinées, reconnaît que leur identité avec
les individus fossiles d'Italie ne saurait être plus parfaite. Mais ces deux
valves étant elles-mêmes absolument fossiles, on peut se demander s'il n°y
a pas eu quelque confusion d'échantillons ou d'étiquettes.
CARDITA TRAPEZIA.
(Lamarck, loc. cit., p. 23.)
Cette espèce Méditerranéenne de Linné | Chama ] (1767, Syst. Nat., ed.
XIL, p. 1138), type de la section Glans von Mübhlfeld, 1811, compte,
dans la collection du Muséum, trois valves (une gauche et deux droites)
sensiblement de même taille (7 x6"/*), qui ont été déterminées par
Lamarck.
Nous avons vu que Lamarck a donné le nom de Cardita squamosa à la
coquille qui a été figurée par Poli comme Chama muricata et qui n'est,
d’après Deshayes, qu'un grand individu de Cardita trapezia L.
G) Sowerby (1832, P. Z. S. L., p. 195; 1843, Reeve, Conch. Icon., pl. IV,
fig. 18) a employé le même nom spécifique muricata pour un Cardita exotique,
qui est extrémement voisin du C. calyculata L. ou lui est même identique.
= @) Sowerby (1837, Trans. Geol. Soc. London, 2° s., V, p. 327, pl. 25, fig. 10)
a donné à une coquille du tertiaire des Indes le nom de C. intermedia changé par
d'Orbigny en C. Sowerbyi (1852, Prodr. Paléont., IT, p. 114). .
Ne ER
CARDITA BICOLOR.
(Lamarck, loc. cit., p. 28.)
Les figures 490-491 de la planche 48 du Conchylien-Cabinet (vol. VIT)
ont été rapportées successivement par Chemnitz au Chama antiquata L., par
Bruguière au Gardita ajar Adanson et par Lamarck à son C. turgida : Des-
hayes (1835, Anim. s. vert. , 2° éd., p. k27 et A29). a montré qu’elles doi-
vent être identifiées, en réalité, au C. bicolor Lk. et, d'après lui (1830,
Encycl. Méth., Vers, IL, p. 196 ; 1835, loc. «t., p. 426, 4o7 et 429), cette
espèce est aussi représentée exactement dansles figures 2 et 3 de la planche
233 de l'Encyclopédie, qui avaient été indiquées par Lamarck, la première,
comme ne correspondant pas bien à son C. turgida, et la seconde, comme
mauvaise pour le GC. sulcata Brug. [—antiquata L. (pars) |.
La confusion du C. bicolor Lk. avec le C. sulcata Brug n’est d’ailleurs pas
étonnante, car Hanley (1855, 1psa Linn. Conch., p. 86) nous apprend
que, même dans la collection de Linné, on trouve, sous le nom d’anti-
quata, le C. suleata Méditerranéen et le C. bicolor exotique.
Cette erreur a été continuée par Reeve, qui, négligeant les rectifications
de Deshayes et identifiant bicolor à antiquata, a figuré (1843, Conch. Icon.,
pl. VI, fig. 29a-b), avec cette dernière appellation, des spécimens de Cey-
lan, qui appartiennent au C. bicolor Lk.
D'après les types que j'ai examinés, le C. bicolor Lk. correspond, en
effet, exactement à la figure 29 b de Reeve, c'est-à-dire possède une coquille
à région postérieure peu prolongée.
Quant à la forme représentée dans la figure 294 de Reeve, à côté pos-
térieur nettement rostré, on peut la considérer comme une variété rostrata.
Ces types du GC. bicolor sont conservés, avec l'étiquette manuscrite de
Lamarck, dans la collection du Muséum de Paris : ils consistent en deux
valves, l'une droite, l’autre gauche, dépareillées, bien que de même taille
(35 x 29 */°) ®, qui ont été rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par
Péron et Lesueur.
CARDITA DEPRESSA.
(Lamarck, loc. cit., p. 23.)
Ainsi que le dit Deshayes (1830, Encycl. Méth., Vers, Il, p. 197; 1835,
Anim. s. vert., 2° éd., VI, p. 430), Lamarck a établi son C. depressa sur
deux valves gauches roulées (mesurant respectivement 35 X26 et
26 X 20 /") mentionnées dans la collection du Muséum comme provenant
du voyage de Péron et Lesueur.
(4) Lamarek indique une largeur de 44 millimètres.
ER
Ces deux valves typiques sont d'aspect subfossile et, de même que pour le
C. intermedia , l'authenticité de leur provenance peut être mise en question.
Deshayes y rattachait même, à titre de variété, des valves fossiles des
faluns de la Touraine, et Dujardin a fait ce C. depressa Desh. synonyme
de son Cardita monilifera (1837, Mém. Soc. géolop. France, 1, p. 265,
pl. XVIIE, fig. 11), mais celle dernière espèce est entièrement différente,
car les côtes y sont séparées par de larges intervalles.
Au contraire, dans les deux valves déterminées par Lamarek, il n’y a
entre les côtes que des sillons très étroits, comme dans Venericardia Jouan-
nel Bast.
Par suite, si ces échantillons sont réellement Australiens, ils représen-
tent peut-être simplement une forme du W. incrassata Sow. = turgida Lk. :
ce serait une variété à côtes lisses, peu saillantes, séparées par d’étroits
intervalles.
(A suivre. )
TEE.
se 00 +
LA zoNE pe scissipariré cuez Les Naïpimorpnes,
par Mie Lucrenxe Denorr.
L’extrémité postérieure de ces Oligochètes d’eau douce est constamment
en volé d’accroissement et pendant que bou rgeonne celle extrémité, des
zones de scissiparité apparaissent successivement dans la région moyenne
du corps.
Une zone de scissiparité comprend deux régions histogénétiques dispo-
sées de part et d'autre d’un plan transversal suivant lequel le zoïde se
déparera de sa souche. La première de ces régions fournit, en avant, des
segments ordinaires destinés à la souche et à sa descendance; la seconde
donne, en arrière, la tête et les segments antérieurs du zoïde.
Chez les Polychètes bourgeonnants, Syllidiens — Serpuliens — Cténo-
drilides , la zone de scissiparité se comporte de la même manière.
J'ai toujours considéré que la situation de cette zone était un des points
les plus importants de l'étude du bourgeonnement.
Si nous regardions les segments comme des individualités presque
distinctes, nous pourrions penser que la scissiparité doit se produire au
niveau de l’une des cloisons qui les limitent, au niveau d’un dissépiment.
C’est d’ailleurs l'opinion que l’on voit prévaloir dans tous les travaux
accomplis sur le bourgeonnement et la scissiparité des Annélides.
Deux auteurs seulement, Kennel(? et Galloway (?, ont observé diffé-
remmentle phénomène. Pour tous les autres ©, le dissépiment se divise en
deux lames «qui ferment les cavités générales de la souche et du zoïde»
G) Kenvez, 1889, Ueber Ctenodrilus pardalis (Arb. a. d. Zoo. Inst. Würzburpg,
Bd. V).
@) GazLoway, 1889, Non sexual reproduction in Dero vaga (Bull. of the Mus.
of comp. Zool. Cambridge, 35).
6) Scauzrzk, 1849, Ueber die Fortpflanzung durch Teïlung bei Nais probosci-
dea (Wiegmanns Archiv. für Naturgesch., Jahrg. 15). -— Lenckanr, 1851, Ueber
die ungeschlechtliche Vermehrung bei Nais prohoscidea (W. À. f. N., Jahrg. 17).
— Prnwen (E.), 1871, Histoire naturelle de Dero obtusa (Archives de Zoologie
expérimentale , t. 1). — Srursr, 1896, Dico Vervandsch. der gegliederten Thiere,
IL. — Vesnowsxy, 1884, System und Morphologie der Oligocheten. — Vox
Bock, déjà cité. — Waerzez, 1902, Natürl. Theilung von Chaetogaster diaphanus.
— Darra Fion, 1906, Fortpflanzung von Stylaria lacustris (Arb. a. d. Zool,
Inst. Wien, Bd. 17). |
a ND ee
(von Bock)"; le dissépiment lui-même prolifère : sa lame antérieure,
plancher dissépimentaire du segment (x), bourgeonnant d’arrière en
avant, donne à la souche les segments qui lui manquent; sa lame posté-
rieure ou voûte dissépimentaire du segment (n + 1) bourgeonne dans un
sens opposé et fournit les segments de la portion antérieure du zoïde.
En 1882, Kennel publiait ses recherches sur le Polychète bourgeon-
nant Ctenodrilus pardalis ; 1 y mentionnæit que la zone de scissiparité se
trouve dans un sepment, en arrière du dissépiment. Le même fait était signalé
en 1899 par Galloway, chez un Naïdimorphe : Dero vaga.
C'est en 1913 que je commençai mes recherches sur la famille des
Naïdimorphes. Comme je l'ai déjà dit dans une note précédente, mes études
portèrent surtout sur des animaux vivants. Dès le début, et bien avant de
connaître les travaux de Kennel et de Galloway, j'avais établi que la zone
de scissiparité apparaissait chez tous les Naïdimorphes dans un sepment du
corps moyen, en arrière du dissépiment. Pendant toute la durée du phéno-
mène, la voute dissépimentaire du segment n’est jamais touchée par l’acti-
vité histogénétique de la zone, non plus d’ailleurs que la portion d’intestin
comprise entre le dissépiment et la zone elle-même. Ge résultat est
définitif ®.
La localisation du phénomène est très visible sur l'animal vivant, dont
les tissus sont d’une extraordinaire transparence. Il est des Naïdimorphes,
en particulier les espèces du genre Ghactogaster, où la distance entre la
zone et le dissépiment est si faible, qu'elle peut échapper au premier coup
d'œil. J’admets qu’elle peut devenir nulle chez les animaux fixés par le
sublimé, et cependant je possède des coupes sagittales d'animaux tués en
complète extension où l’on peut voir que la zone et le dissépiment sont
bien distincts.
D'ailleurs l'étude du dissépiment et de ses relations avec les organes
internes montre que le dissépiment est, avant tout, un plan musculaire
(musculature interpariétale et concentrique dans des plans transversaux —
sphincter dissépimentaire). Il participe aux contractions de Îa paroi du
corps et de l'intestin et aux propulsions cireulatoires. {A titre de muscle,
G) Vox Bock, 1898, Ueber die Knospung von Chaetogaster diaphanus | lena
Zeischr., Bd. 31).
@) Depuis le mois d'août 1914 jusqu'au mois d'avril 1915, je fus retenue
dans le Nord envahi; j'eus l’occasion de retrouver et d’étudier un grand nombre
de genres Naïdimorphes qui abondent dans les canaux de cette région. Sans livres,
sans noles et sans réactifs, et avec un microscope seulement, j’ai recommencé
l'étude des points essentiels de mon sujet. Peut-être ne pourrai-je plus faire une
étude si minutieuse et si patiente. Elle m’a permis de vérifier tout ce qui concerne
la destinée des animaux sexués et les lois de l’épigamie (voir Bull. des Amis du
Muséum, juin 1915) ainsi que ce fait si important de la scissiparité : la zone de
scissiparité est dans le segment et non dans le dissépiment.
Dur DURE
Le Re
il reçoit une paire de nerfs importants issus d’un renflement ganglionnaire
de la chaîne ventrale.) Il maintient dans la cavité générale les troncs vascu-
laires, le tube digestif et les néphridies. C'est un plan de résistance dont
les fibres multiples s’insèrent largement sur la paroi du corps et sur
l'intestin; il protège les organes contre les refoulements brusques du
liquide cælomique qu'il partage en flux partiels et successifs. Enfin il est le
À 3
À. La scissiparité des Annélides suivant les auteurs.
La zone de scissiparité zs se confond avec le dissépiment d.
B. Figure schématique représentant la véritable scissiparité chez les Naïdimorphes.
La zone de scissiparité zs est dans le segment en arrière du dissépiment d.
point d'insertion d’un grand nombre de muscles des bulbes sétigères
(muscles postérieurs élévateurs et museles des mouvements latéraux). Le
dissépiment se montre ainsi d'une absolue nécessité dans la vie du Naïdi-
morphe , où il joue un rôle musculaire et un rôle de protection. Aussi le
voyons-nous persister lors de l’accroissement des sacs génitaux (qui le
traversent sans le transformer) et pendant toute la durée des phénomènes
de la scissiparité.
IL ne peut en être autrement chez les Polychètes bourgeonnants auxquels
les Naïdimorphes sont si semblables; les observations de Kennel le prou-
vent déjà et l'étude que j'en fais va bientôt me permettre d'énoncer la
généralité du fait chez les Annélides.
RENSEIGNEMENTS FOURNIS PAR LA STRUCTURE INTIME DU FER DE CANYON
Drag1o (ARIZONA) QUANT AUX CIRCONSTANCES QUI ONT AGCOMPAGNÉ LA
CHUTE DE CETTE MÉTÉORITE,
par M. LE ProrEzsSEuR Sraniscas MEUNIER.
Le fer de Canyon Diablo a été découvert en 1891, au milieu d’un désert
particulièrement difficile et inhospitalier ??, dont le sol était recouvert de
blocs métalliques de toutes les tailles depuis 4oo kilogrammes jusqu’à un
poids presque insignifiant. La région, sur une surface énorme, était toute
ocracée par la rouille provenant de l’altération météorique ; de tous côtés
sont des accumulations de limonite représentant des blocs meintenant
disparus, et sous le nom de shalle balls on a décrit ©) des ovoïdes dont le
cœur est métallique mais dont la périphérie est composée surtout de fer
magnétique (Fe 0"). On a évalué le poids total des masses métalliquesavant
leur destruction à 10 millions de tonnes ©, C’est au joint qu'un moment on
pouvait être porté à croire qu'il ne s’agit pas de métal extraplanétaire, mais
bien d'un gisement terrestre de fer métallique. Et, chose curieuse, l'examen
topographique de la localité pouvait paraître favorable à cette supposition
qui est complètement abandonnée aujourd’hui, H est incontestable, en
effet, que le paysage ressemble étrangement à celui d’un cratère volcanique.
Le sol présente une dépression circulaire de 1,500 mètres de diamètre,
entourée d’un bourrelet à aspect de moraine de 4o à 5o mètres de hanteur
et au voisinage de laquelle des fragments rocheux font comme une trainée
rappelant l'apparence des +cheires» des volcans d'Auvergne.
C'est en conséquence de ces circonstances imprévues que des savants
américains ont émis cette hypothèse hardie que le bolide, apportant le fer à
une époque inconnue, a dù avoir un volume et un poids tels que par son
choc il a creusé dans le sol le cratère du Mount Coon»; pendant que par
la chaleur résultant de la destruction de sa force vive, 1l a vitrifié et fondu
les roches sous-jacentes qui en ont acquis l'apparence volcanique,
Ces auteurs sont même allés jusqu’à supposer qu'une partie du métal a
pu être volatilisée et ils s'expliquent ainsi la présence de l’oxyde de fer et de
l'oxyde de nickel jusqu'à une notable profondeur souterraine.
0) Foore, American Journal (3), XLII, 413 (1891).
® Mermzz, Smithsonian Micellaneous Collection, L, »° partie, 203 (1907).
6) Banrnéer, Proceedines of the Academy of natural Sciences of Philadelphia,
-LVI, 556 (sept.-déc. 1914).
6
1
k,
L.
5
à 4
PT
Mais personne jusqu'ici ne semble s'être demandé si les fers recueillis
n'auraient pas conservé, dans leur structure intime, quelque témoignage de
cet échauffement si exceptionnel. On sait en effet que les météorites nous
arrivent très froides, imprégnées jusque dans leur cœur du froid du ciel et
qu'elles ne sont échauflées au moment de leur chute qu’à leur surface quasi-
géométrique, par la résistance de l'air qu'elles traversent et compriment
en tombant,
On avait, 1l est vrai, soumis le fer de Canyon Diablo à la célèbre expé-
_rience de Widmannstetten, mais on peut croire qu’on n’en a jamais étudié
le résultat avec un soin suffisant,
Disons d’abord que le fer de Canyon Diablo donne à l'analyse chimique des
résullats très voisins de ceux que procure le fer de Caille (Alpes-Maritimes)
trouvé en 1828 et dont le Muséum possède la masse entière de 625 kilo-
grammes. Or, ce fer de Caille est célèbre par la régularité extrême des
figures qu’y dessinent les acides et dans lesquelles on voit des poutrelles de
kamacile (Fe"Ni) systématiquement orientées, encadrées de lamelles de
tænite (Fe°Ni) et rejointes par des espaces conjonctifs formés de plessile
(Fe'"Ni). Les éléments de tænite sont fréquemment sous la forme de fila-
ments s’élargissant progressivement vers leurs extrémités, de façon à recon-
stiluer des sortes de petits coins (sphénomes) tout à fait remarquables,
On les voit spécialement sur les belles photographies si admirablement réus-
sies de M. le D' Latteux, correspondant du Muséum, qui, à sa haute
valeur d'histologiste qui lui vaut une si grande notoriété, a ajouté depuis
quelques années le mérite d’avoir réuni une magnifique collection de météo-
rites dont il étudie les spécimens avec une science consommée. Le fer de
Caille est un type de météorite exgrammique,
La figure procurée par le fer de Canyon Diablo est bien éloignée de
jouir de la netteté de celle de Caile. Le premier contact de l'acide fait
perdre à la plaque métallique le poli qu'on lui avait donné, mais il n’a
guère d'autre effet : à première vue, le fer mérite de compter parmi les
variétés diles agrammiques.
: Mais si l’on prolonge suflisamment l'attaque et si l'on emploie de
l'acide chlorhydrique additionné d’une petite quantité d'acide azotique,
on voit apparaître des délinéaments ayant assez de régularité en général,
pour qu’on soit disposé à y voir une figure; toutefois c'est une illusion,
el un examen plus attenüif fait voir qu'on a en réalité affaire à un simple
moiré métallique. A s’agit de lames cristallines ayant une certaine ressem-
blance avec les poutrelles de kamacite, mais dont les contours déchiquetés
et mal définis ne sont pas bordés de tænite, et la comparaison se fait avec
une figure qui serait tombée en décomposition et comme en loque. C’est un
fer pseudogrammique.
Pourtant, en explorant attentivement certaines zones, on y trouve, dans
un grand état de dissémination, de véritables débris de fivures, dont les
EG =
plus nets sont des fragments d’aiguilles de tænite qu’il n’est pas possible
de méconnaître. Les plus caractérisées présentent la dilatation terminale en
forme de coin que nous désignions tout à l'heure sous le nom de sphénomes,
et il arrive d'en trouver plusieurs restés encore au voisinage les uns des
autres, dans la situalion qu'ils occupent dans la belle figure de Caille par
exemple.
Il est même possible de rencontrer quelque gril complet, identique à
ceux qui contiennent une des variétés les plus fréquentes de la plessite.
L'interprétation de ces faits s'impose; ils nous donnent la preuve que
certaines parties au moins de la masse méléoritique, après avoir joui de la
structure qui caractérise les fers eugrammiques , ont été soumises à une cause
d’où est résultée une mobilité de leurs éléments constituants, qui se sont
déplacés et qui ont disparu en partie comme par une absorption au profit
des éléments voisins. Celle cause ne peut être qu'un échauffement, et il est
logique de croire qu'il s’agit de ce même échauffement déterminé par la
perte de la force vive du bolide, au moment de son subit et violent contact
avec le sol et qui a produit le métamorphisme local des masses souterraines.
Nous pouvons d’ailleurs très aisément imiter artificiellement cette istolyse
de la roche métallique, en portant au rouge des barres taillées dans la sub-
stance de fers météoriques à belles figures et en les soumettant sur l’en-
clume à des pressions et à des chocs. La collection du Muséum renferme
deux spécimens provenant, l’un du bloc de Red River (Cross Timbers,
Louisiane), trouvé en 1814, l’autre prélevé sur la masse trouvée en 1847
à Chesterville (Caroline du Nord), qui tous les deux donnent avec les acides
des figures nettement dissociées et offrent par conséquent des analogies
avec la figure de Canyon Diablo.
Comme on le voit, ces observations apportent un appui nouveau à la
supposition traumatique que MM. Barringer et Tilghman ont proposée pour
expliquer les particularités topographiques et pétrographiques du Goon
Crater. En outre, elles confirment les conclusions que nous avons for-
mulées nous-mêmes quant à la non-intervention de la fusion sèche dans
l'origine et le mode de formation des roches météoritiques métalliques qui
sont invariablemeut désorganisées par l'application de la chaleur.
EMPOERELTTTR : 74
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
———_—_—_—_—_—
ANNÉE 1916. — N° 2.
160° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
24 FEVRIER 1916.
21
PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ze Pnésivenr donne connaissance des faits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
M. Parc pe Cuaurouevisce a été chargé à nouveau de suppléer
M. Pgcourne pendant la durée du congé accordé à ce dernier
(Arrèlé ministériel du 16 février 1916).
Un nouveau congé d’un an, sans {raitement, à dater du 1° jan-
vier 1916, a été accordé, sur sa demande, à M. Daxrax, Prépara-
teur de la: Chaire d’Anatomie comparée (Arrêlé ministériel du
7 février 1916).
M. Deuance a été chargé de suppléer M. Danran pendant la
durée du congé accordé à ce dernier (Arrêté ministériel du 7 fé-
vrier 1916).
M. Le Présinext annonce la mort de M. Pecourne, Préparateur
de la Chaire de Botanique (Cryptogamie), décédé le 17 février
courant, et exprime tous les regrels que cause la disparition d’un
jeune savant qui s’élait consacré à l'élude des plantes fossiles et
Muséu“. — xx 5
PR Se à
dont les travaux remarqués laissaient espérer qu'on verrait en lui
un continuateur d’'Adolphe Brongniart et de Bernard Renault.
On appréciera ses mérites par la lecture de la notice suivante:
FERNAND PELOURDE (1884-1916),
PAR M. L. MANGIN.
Fernand Pelourde, que nous avons eu la douleur de perdre le 16 fé-
vrier 1916, était Préparateur de la Chaire de Cryptogamie au Muséum
d'Histoire naturelle depuis huit ans.
Né à Bonneville (Charente), le 7 juillet 1884, d’un père instituteur, 1l
entra au collège de Confolens au sortir de l’école communale. Reçu bache-
lier en 1901, il suivit les cours de la Faculté des Sciences de Poitiers et
fut reçu licencié en 1904. Admis à mon laboratoire au titre de boursier
de doctorat, il se révéla comme un chercheur patient et un travailleur
infatigable, népligeant trop souvent, malgré mes instances, les prome-
nades salutaires pour consacrer quelques heures de plus aux études qui
le passionnaient. 4
Le sujet de thèse que je lui indiquai décida de sa vocation. Il s'était
proposé de rechercher si l'anatomie comparée des appareils végétatifs chez
les Fougères pouvait fournir, en dehors des caractères tirés de l'appa-
reil sperangial, des données intéressantes pour la classification de ces
plantes. Si la constitution de la tige est rarement caractéristique, sauf chez
le Pteridium aquilinum et VOsmunda regalis, par contre les variations de la
structure du pétiole et de la racine fournissent des données très impor-
tantes au point de vue systématique.
L'application de ces données aux principaux genres de Fougères fran-
çaises a valu à son auteur le titre de Docteur avec la mention très hono-
rable. Cette étude très consciencieuse constituait une préparation excellente
aux observations paléobotaniques dans lesquelles Pelourde allait se can-
tonner.
Ce sont les collections du Muséum qui lui ont fourni les matériaux des
recherches qu'il a publiées. Citons notamment les notes suivantes sur le
Flicheia enostensis, nouveau type de pétiole qui ressemble au pétiole des
Aspidium; sur quelques végétaux fossiles de l’Autunois; sur quelques
Foupères mésozoïques : Cyathéacées, Dipteredinées, Osmondacées; sur
deux espèces nouvelles de Dictyophyllum du Tonkin, dans le bassin de
Honpay, etc.
Pelourde avait commencé une série d'observations très intéressantes sur
les Psaronius. On sait que ces plantes, rapportées par Corda aux Marat-
liacées, sont, ainsi que l’a démontré Grand-Eury, des Pecopteris arbores-
cents; mais on les éloignait des Marattiacées vivantes par une structure
D" il gré ASE? |
us 01 =
particulière des frondes. Pelourde démontra que cette distinction n’est
pas fondée. Par de minutieuses comparaisons entre les genres vivants de
Marattiacées : Marattia, Kaulfussia, Danaea, Augiopteris et les cicatrices
foliaires des Psaronius (Caulopteris) ou celles des pétioles (Stipitophteris),
il établit que l'appareil conducteur des frondes chez les Psaronius subit
des modifications semblables à celles qu'on observe chez les Marattiacées
vivantes.
L'examen des racines de Psaronius a montré la possibilité de distinguer
par la structure de ces organes les diverses espèces de ces plantes; cette
constatation a un grand intérêt, puisque très souvent la gaine des racines
représente le seul débris fossile conservé dans certains terrains.
Le parenchyme qui enveloppe les racines de la gaine des Psuronius
élait considéré comme homogène et d’origine caulinaire. Pelourde dé-
montra que cette origine est double : caulinaire et radiculaire, et 11 a fait
connaître l'importance des lacunes et des cellules gommeuses pour la
détermination des échantillons.
En poursuivant ces travaux , sans se dérober aux devoirs de sa fonction
qu'il accomplissait avec beaucoup de zèle, Pelourde trouvait encore le
temps de résumer, pour l'Encyclopédie scientifique de Doin, une excel-
lente mise au point sur les Cryptogames fossiles.
Cet ouvrage a été récompensé à l’Institut par une partie du prix Jérôme
Ponti. Voici en quels termes M. Zeiller appréciait l'ouvrage du lauréat :
«M. Pelourde a donné un exposé remarquablement clair et substantiel,
présenté avec beaucoup de méthode, de ce que l'on sait aujourd'hui au
sujet des Cryptogames de la Flore paléozoïque, s’attachant à mettre en
lumière, à l'aide principalement des observations anatomiques, les rap-
ports des types éteints avec les végétaux vivants, ainsi que les relations
dont on peut présumer l'existence entre les différentes classes aujourd’hui
nettement séparées de cet embranchement. »
Pelourde Jjustifiait ainsi les espérances que sa mort prématurée a fait
évanouir.
Lisre pes Travaux DE F, PELOURDE.
1907. Recherches anatomiques sur la classification des Fougères de France
(Ann. Soc. nat. Bot., 9° série, t. IV). Thèse de doctorat.
——— Sur la position systématique des tiges fossiles appelées Psaronius, Psaro-"
mocaulon, Caulopteris (CG. R. Acad. des Sciences, 25 septembre 1907).
1908. Sur un nouveau type de pétiole de Fougère fossile(C. R., novembre 1908).
— Recherches sur la position systématique des plantes fossiles dont les tiges
ont élé appelées Psaronius, Psaroniocaulon, Caulopteris (Bull. Soc. Bot.
Fr., 14 février 1908).
—— Recherches comparatives sur la structure de la racine chez un certain nom-
bre de Psaronius (Bull. Soc. Bot. Fr., 8 mai 1908).
[x |
DOTE
1908. Note sur le genre Diplolabis (Bull. Assoc. franç., Congrès de Clermont-
Ferrand, 1908 ). |
Observations sur un nouveau type de pétiole fossile, le Flicheia esnotensis,
nov. gen. n. sp. (Bull. Soc. d’Hist. nat. Autun, XXI, 1908).
. Recherches comparatives sur la structure des Fougères fossiles et vivantes
(Ann. Soc. nat. Bot., 9° série, t. X, 1909).
1910. Observations sur quelques végétaux fossiles de l'Autanois (Ann. Soc. nat.
Bot., 9° série, t. XI, 1910).
1917. ne à propos de quelques Fougères mésozoiques. (Ann. Soc. nat.
Bot., 9° série, t. XIV, 1911).
1912. Observations sur le Psaronius Brasiliensis (Ann. Soc. nat. Bot., 9° série,
LAVI;- 1918).
——— Note préliminaire sur deux espèces mouvelles de Dictyophyllum du Tonkin.
(Bull. Mus. d'Hist. nat., 1912, n° 4).
1913. Remarques sur la trace foliaire des Psaroniées (Bull. Assoc. franç., Conorès
de Nimes, 1913).
Sur quelques végétaux fossiles du Tonkin (Bull. du Service géolog. de
Plndochine, vol. T, fasc. 1, 1913 ).
. Note préliminaire sur quelques végétaux fossiles du Sud-Ouest de la Chine
rapportés par M. Legendre (Bull. Mus. d’'Hist. nat., 1914, n° 3).
Paléontologie végétale. Cryptogames cellulaires et Cryptogames vasculaires,
1 vol. (Encyclopédie scientifique, Doin édit., Paris).
M. LE PRÉSIDENT croit devoir appeler l'attention sur un modeste
employé du Muséum dont les mérites ont été hautement appréciés
par l'autorité militaire.
M. Jurarp, Gardien de galerie, a été l'objet de la citation sui-
vante :
Très bon gradé. — À été d'une conduite merveilleuse pendant les atta-
ques du 25 septembre au 6 octobre 1915; s’est précipité l’un des premiers
pendant l’assaut pour occuper labri casematé où se trouvait une pièce de
77, sans s'occuper du danger. À également pris part aux combats à la
grenade et contribué à la prise de plusieurs tranchées. (Ordre de la bri-
gade. )
Ont été promus, à dater du 1° janvier 1916 (Arrêté ministériel
du 7 février 1916), les fonctionnaires et agents du Muséum ci-
après désignés :
Assistants. — M. Gnavier, de la 3° à la 2° classe (6,000 à
6,500 francs); MM. Hanior, de la 5° à la 4° classe (5,000 à
Re + REC US 1
LLEE
#
4 a LL) M4
éd
;
Fr
ED: NUS
5,500 francs); MM. River et Lamy, de la 6° à la 5° classe (4,500 à
5,000 francs). |
Préparateurs. — MM. Guicxarp, de la 3° à la 2° classe (2,900 à
3,200 francs); MM. Prpazcu, Kozzuaxx, Perrin et Lecenre, de la
5° à la 4° classe (2,300 à 2,600 francs); M. Baxsow, de la 6° à la
5° classe (2,000 à 2,300 francs).
Adjudant militaire. — M. Virceneuve, de la 7° à la 6° classe (2,000
à 2,100 francs).
Sous-brigadiers des gardiens. — MM. Fouassier et Bouceau, de la
5° à la 4° classe (2,100 à 2,200 francs); M. Taarreau, de la 6° à la
5° classe (2,000 à 2,100 francs).
Gardiens de galerie. — MM. Laxcezce, Bisa, Bavaire et Ricuon (V.),
de la 5° à la 4° classe (2,000 à 2,100 francs); M. Crèze, de la 6°
à la 5° classe (1,900 à 2,000); MM. Ricnox (A.) et Jurarp, de la
7° à la 6° classe (1,800 à 1,900 francs); MM. Düpanroup, Cros,
Georc et Macarv, de la 8° à la 7° classe (1,700 à 1,800 francs);
MM. Prieur et Revenrau, de la 9° à la 8° classe (1,600 à 1,700 francs);
M. Cuacor, délégué, indemnité portée de 1,800 à 1,900 francs.
Gardien de bureau. — M. Mirrezsercex, de la 5° à la 4° classe
(2,000 à 2,100 francs).
Gardien de bibliothèque. — M. Mary, de la 8° à la 7° classe (1,700
à 1,000 francs).
Concierge. — M. Wacquer (F.), de la 5° à la 4° classe (2,000 à
2,100 francs).
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur Stanislas Meunier dépose sur le bureau pour la
Bibliothèque du Muséum , de la part de M. À. Doccor, correspondant,
le Profil en long géologique des tranchées du chemin de fer de l'Ouest-
État, entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcelles-Ceinture,
avec de nombreuses coupes verticales détaillées relatives aux points
les plus intéressants, IL insiste sur l'intérêt scientifique de ce tra-
vail qui vient s'ajouter à des études du même auteur, d'où résultera
Une connaissance intime du sous-sol parisien, On sait que le Labo-
PAR, À 2
ratoire de Géologie du Muséum a reçu de M. Dozcor et conserve
une innombrable collection de spécimens, tous complètement déter-
minés et étiquetés, qui constituent un véritable monument géolo-
gique qui sera utilisé pour l’histoire de la région parisienne. Il faut
adresser à M. Doccor l'expression de l'admiration des amis des
Sciences pour la persévérance inlassable avec laquelle il poursuit
un travail des plus difficiles et des plus féconds.
LPS,
COMMUNICATIONS.
OBSERVATIONS FAITES EN SERBIE
SUR LE SPALAX MONTIcOLA SEngicus (Menez),
par M. Gustave LoiseL.
Sources de recherches. — Études au Musée du Séminaire, à Belgrade ;
captures faites à Pojarewatz ( vallée de la Morava) , Kracidol, Velo-Tsarniké
(vallée de la Mlava), Zaïtchar, Veliki-[zvor (vallée du Timok); gardes en
captivité à Pojarewatz: données fournies par les instituteurs et les
paysans.
Nom local et utilisation. — Slepa-Kutche (chien aveugle), probablement
parce que sa forme ressemble un peu à celle d’un petit chien à la nais-
sance ; Rovatz (fouisseur ).
Ses griffes passent dans le pays pour avoir la propriété de rendre, pour
les femmes, les maris aveugles, et, pour les commerçants, les clients con-
fiants.
La chair et la peau ne sont pas utilisées par les Serbes; quelquefois
cependant, on fait des bonnets avec la fourrure, mais seulement pour les
bourgeois et comme objet de rareté.
La description morphologique du Spalax est bien connue; j'ajouterai :
seulement aux données des systémalistes l'odeur légèrement alliacée que
j'ai observée chez les mâles au mois de mai et la présence de globes ocu-
laires, petits mais bien conformés, que l’on trouve par la dissection sous
la peau de la région orbitaire.
Les mœurs sont, au contraire, peu ou pas connues, parce que peu de
Naturalistes ont eu l’occasion de posséder cet animal vivant et parce qu'il
ne paraît pas pouvoir vivre longtemps en captivité; je n’ai gardé en vie
des Spalax que cinq jours au plus, et on m'a assuré en Serbie qu’on ne
peut les garder plus de huit jours.
Le Spalax habite les vallées, fuyant les terres humides, celles qui sont
recouvertes périodiquement par les inondations. On le trouve principale-
Le UD ES
ment dans les champs cultivés et dans les jardins, même dans les jardins
des habitations de Pojarewatz.
C’est un animal essentiellement terricole, plus peut-être encore que
la Taupe dont il emprunte parfois les galeries, mais il a son terrier
propre.
Ce terrier se compose de galeries plus ou moins nombreuses sur le
trajet desquelles se trouvent trois chambres :
1° Une chambre de repos située à 050 du sol tout au plus en été
(plus profondément en hiver) ;
2° Une chambre servant de magasin de réserve;
3° Une chambre, au sol formé de terre battue, au plafond perméable
au contraire, et qui, au dire des paysans, lui servirait d’une sorte de
citerne pour recevoir et garder l'eau des pluies.
J'ai vu un Spalax commençant son terrier ; il se servait alternativement
pour cela de son groin et de ses pattes antérieures, les pattes postérieures
servant à rejeter la Lerre creusée et à la tasser derrière lui; l'orifice de ce
terrier à la surface du sol avait une forme circulaire et un diamètre de 6 à
7 centimètres; il s’enfonçait obliquement en pente assez douce. Il paraît,
du reste, que les Spalax bouchent en général l'orifice de leur terrier avec
de la terre.
Les Spalax sont essentiellement végétariens; je leur ai présenté des
vers de terre, des scarabées, de petits morceaux de viande, aliments
qu'ils ont tous dédaignés.
Ïs se nourrissent de racines de maïs, d'oignons, de pommes de terre, de
pois, ete., qu'ils mangent en s’aidant de leurs pattes antérieures comme
les Écureuils.
Je les ai vus chez moi manger aussi des herbes et autres plantes
herbacées à la surface du sol et, comme j'ai trouvé de ces dernières sortes
d'aliments dans l'estomac de Spalax venant d'être capturés, il faut
admettre que ces animaux sortent aussi à la surface du sol pour se
nourrir.
Cependant, c’est habituellement par le moyen de galeries qu'ils vont,
comme la Taupe, chercher leur nourriture, et cela, semble-t-il, le jour
comme la nuit, le matin et le soir surtout; ils font des traces sous terre
assez superficielles pour qu'on puisse parfois les suivre à la vue par les
mouvements de la terre ; dans la journée, dans les jardins surtout, on peut
encore reconnaître leur présence aux oscillations des plantes, surtout des
pignons dont ils arrachent les racines.
Je n'ai jamais entendu mes Spalax crier; mais, par contre, j'ai senti
parfois les morsures de leurs grandes incisives.
cad ML
D’après les renseignements qui m'ont été fournis, les Spalax ne s'en-
dorment pas l'hiver. Ils se reproduisent trois fois par an :en mars-avril,
juillet-août, novembre-décembre; ils ont à chaque portée trois à cinq
petits: mais je n'ai pu recueillir aucune donnée concernant le Lemps de la
geslation.
su ee
OBSERVATIONS SUR UNE SÉCRÉTION PARTICULIÈRE DU HERISSON DE SERBIE,
PAR M. GusTave Loiser.
Les Hérissons de Serbie (Erinaceus roumanicus Barr-Ham) que j'ai pu
garder et élever en captivité dans le jardin de mon hôpital de Pojarewatz,
étaient nourris habituellement avec des Grenouilles ou de la viande cuite :
souvent aussi je leur donnais de ces jolis petits Crapauds que je trouvais le
soir en abondance dans le jardin, et c’est alors, dans ce dernier cas seule-
ment, que j'ai pu observer les particularités suivantes :
Le Hérisson, dans sa chasse, saisissait le Crapaud comme il le pouvait;
puis il allait immédiatement lui écraser la nuque pour limmobiliser; il le
reprenait ensuite généralement par les pattes, mâchonnait sa proie un
instant, puis, retournant fortement sa tête, il lançait sur son corps des
jets successifs d’un liquide blanc et crémeux; il revenait ensuite au Crapaud,
mangeait à nouveau; puis, se retournant, recommençait à se lancer la
même sécrétion sur le corps et ainsi de suite jusqu’à la fin de la manduca-
tion ; quand il lançait ce liquide, le Hérisson faisait des efforts pour attein-
dre toutes les parties de son corps jusqu’à la base de la queue; souvent
même, il se servait de son museau pour enfoncer le liquide blanc entre
les piquants jusque sur la peau.
Je n’ai eu l’occasion d'observer cette sécrétion particulière que chez un
seul individu adulte : une femelle en lactation prise avec ses six petits à
Malo-Tsarniké (Pajarevatzky), le 18 juillet 1915. Les jeunes présentèrent
cette même particularité, dès qu’ils commencèrent à essayer de manger
des Crapauds; mais leur sécrétion était alors formée d’un liquide transpa-
rent et fluide comme de l’eau.
I est probable que ce liquide rejeté provenait des glandes salivaires que
j'ai trouvées très développées et de couleur blanche chez le Hérisson femelle
en question.
SERPENTS D'AFRIQUE OGcIDENTALE REGUEILLIS PAR M. GruvEtz,
PAR M. Pauz CHapanAUD,
Les Serpents qui font l’objet de cette Note sont compris dans un
envoi arrivé au Muséum le 29 avril 1918. Le mauvais état de la plupart
d'entre eux ne m'a pas permis de déterminer tous les individus de cette
petite collection. Les seules étiquettes de la main du chasseur indiquent
comme lieu de capture: Abomey. Il est possible que la récolte entière pro-
vienne de cet endroit, mais ceci n’est pas certain et serait même assez
extraordinaire pour un certain nombre d'espèces décrites de régions situées
beaucoup plus au Sud. Comme, au cours de ce voyage. M. Gruvel a exploré
une grande partie de la côte occidentale africaine et que, d'autre part, une
étiquelte placée sur le bocal qui contient cette collection porte ces mots:
«Embouchure du Congo», on peut admettre que les espèces sans indica-
tion de localité ont été capturées dans les limites de leur habitat connu.
Typxzops viribirLavus Peracca,
1 individu, long. 165 millimètres.
Nouveau pour les collections du Muséum,
Dipsanomonraus BLANDINGIT Hallow.
h individus provenant d’Abomey, dont 2 présentent une anomalie des
écailles.
Psammornis gipiians J4
2 individus, dont 1 jeune et 1 adulte, provenant d'Abomey.
Nara MELANOLEUCA Hallow.
1 individu provenant d'Abomey.
Nara niericozzis Reinh.
a individus jeunes sans localité.
SAS
Causus rHomBEATUSs Licht.
2 individus provenant d’Abomey.
ATRACTASPIS CONGICA Peters.
1 individu, sans localité.
ATRACTASPIS DAHOMEYENSIS Bocage.
1 individu, sans localité, présentant les caractères suivants : 1 postocu-
laire distincte; dorsales, 29; ventrales, 223; sous-caudales entières 13,
doubles 12. Longueur totale : 445 millimètres, dont 18 mill. pour la
queue. Coloration : dessus gris très foncé, presque noir; partie inférieure
de la lèvre supérieure et tout le dessous gris rosé avec le bord postérieur
de toutes les ventrales et des sous-caudales blanchâtre.
Espèce nouvelle pour les collections du Muséum ©.
(D C’est à ma connaissance le troisième individu connu de cette rarissime
espèce. Décrite par Barboza du Bocage (Jorn. se. Lisb., XI [1887], p. 196) sur un
exemplaire évidemment anormal, dont la postoculaire était soudée à la tempo-
rale, À. dahomeyensis ne figurait pas vraisemblablement dans les collections du
Brilish Museum en 1896, lors de la publication du troisième volume du Catalogue
of Snakes de G. A. Boulenger. Le second exemplaire, du Togoland, a été signalé
par Franz Werner dans un travail sur les Reptiles et Batraciens du Togoland, du
Cameroun et de la Nouvelle-Guinée allemande, paru dans les Verhandlungen der
zoologisch botanisch Gesellschaft in Wien, XLIX [1899], p. 119. Werner indique
qu'il possède une postoculaire distincte, d’où il conclut, à juste titre , que le type
de l'espèce était un exemplaire anormal. L’exemplaire de Werner possède 31 dor-
sales et 229 ventrales, ce qui est conforme à la description de l'espèce, mais il
diffère du type par le nombre très supérieur des sous-caudales (4 entières et
23 doubles) et par la coloration.
L’individu capturé par M. Gruvel diffère du type par le nombre des dorsales
(29 au lieu de 31) et des ventrales (223 au lieu de 240). Mais, à part la pré-
sence de la postoculaire, qui est, comme je l’ai dit plus haut, le cas normal, il lui
est conforme par le nombre de ses sous-caudales et par sa coloration.
CP ORE
DESCRIPTION D'UN SERPENT NOUVEAU DE MAURITANIE SAHARIENNE,
par M. P. CHaBaAnaun.
Tarbophis guidimakaensis sp. nov.
Rostrale deux fois plus large que haute: juste visible en dessus. Sulure
des internasales moitié plus courte que la suture des préfrontales. Fron-
tale presque deux fois plus longue que large en son milieu; sa largeur
médiane égale aux deux tiers de sa largeur au bord antérieur; beaucoup
plus longue que sa distance de l'extrémité du museau; sensiblement plus
longue que les pariétales ; angles postérieurs externes largement arrondis:
angle postérieur médian sensiblement droit. Narines petites, indistincte-
ment prolongées vers l'arrière par une concavilé de l’écaille”. Nasale divi-
sée, à peu près carrée, en contact avec la préfrontale. L’oréale une fois et
demie aussi longue que haute. Préoculaire : 1, nettement en contact avec
la frontale. Post-oculaires : 2 à gauche (anomalie vraisemblable), 3 à
droite. Temporales petites : 2 + 3 à gauche, 3 + 3 à droite. Labiales supé-
rieures : 9, la 4° et la 5° bordant l'œil (l'angle postéro-supérieur de la 3°
se dirige vers l'œil et s’en rapproche sensiblement, mais sans qu'il y ait
contact); la 6° la plus haute; les 7° et 8° presque égales à la 6°, Diamètre
longitudinal de l'œil égal aux trois quarts de sa distance de l’extrémité
du museau. Labiales inférieures en contact avec la mentonnière anté-
rieure : 3 à droite, 4 à gauche”. Mentonnières antérieures trois fois plus
longues que les postérieures qui sont en contact réciproque immédiat.
Dorsales en 25 rangs, disposées obliquement, non élargies ni sur le
G) Bien que ce caractère ne soit généralement pas indiqué pour les espèces du
genre Tarbophis, j'ai pu me rendre compte que, chez elles , la narine cst relative-
ment assez grande et plus ou moins prolongée vers l'arrière par une concavité
de la nasale; le diamètre de l'ouverture occupant la moitié ou les deux tiers de la
hauteur de la nasale qui est toujours beaucoup plus longue que haute. Chez
T. guidimakaensis, au contraire , la nasale, presque carrée, étant proportionnelle-
ment plus haute, la narine occupe à peine la moitié supérieure de la plaque et
paraît d'autant plus petite que la concavité qui lui sert en général de prolonge-
ment est peu distincte.
@) Une subdivision accidentelle porte même, de ce côté, ce nombre à cinq.
EME |
rang dorsal médian, ni sur les extrêmes latéraux, avec 1 fossette apicale.
Ventrales 227. Anale divisée. Sous-caudales 79 doubles.
Coloration foncière d’un blanc rosé, paraissant plus pâle sur le ventre
et vers l'extrémité de la queue. Tête entièrement d’un brun pourpré en
dessus), sauf la partie inférieure de la rostrale et des six premières
labiales supérieures qui sont de la couleur foncière; la coloration brune
s'étend en outre sur le cou et sous les côtés de la bouche, en arrière, à
partir du niveau du globe de l'œil, laissant la couleur foncière s'étendre
sur tout le milieu du dessous de la bouche (symphisiales et labiales com-
prises) et du milieu du cou. L’extrémité postérieure des deux premières
labiales inférieures est marquée d’une tache commune brun pourpré; les
autres labiales inférieures sont marquées de quelques macules de la même
couleur, laquelle forme en outre deux traits obliques, placés plus en
arrière, à peu près au niveau de la commissure des lèvres. Milieu du dos
marqué d'environ 76 taches de la même couleur brun pourpre, assez bien
délimitées, en forme de courtes bandes transversales, irrégulières; ces
taches s’arrondissent vers l'arrière, deviennent plus claires vers le dernier
tiers du corps et finissent par disparaître complètement, laissant le der-
nier tiers de la queue entièrement de la couleur foncière , à peine obseur-
cie sur le dessus. À droite et à gauche de cette rangée de taches médianes,
les écailles sont plus ou moins obscurcies par la coloration brun pourpre,
d’où il résulte une série de taches obliques, mal définies, plus claires que
les taches médianes, et, comme elles, s’effaçant graduellement vers l’ar-
rière. Toutes les ventrales immaculées, ainsi que les sous-caudales.
Longueur totale : 46 centimètres, dont 8 pour la queue‘.
Afrique occidentale , région de Guidimaka (Mauritanie sabarienne ).
1 seul exemplaire, capturé par M. Audan, entré au Muséum le 23 août
1912. N° d'entrée : 19,445.
Voisin de T. variegatus Reinh., dont il se distingue par sa frontale plus
allongée, plus longue que les pariétales, par ses internasales plus larges
que longues, par le nombre de ses écailles, tant dorsales que ventrales et
sous-caudales, et enfin par sa coloration entièrement différente.
() Cette dernière couleur est assez malaisée à définir. Le terme brun mauve
conviendrait peut-être mieux. Il ne faut pas oublier que cette description est faite
sur un individu, en très bon état, il est vrai, mais ayant séjourné depuis un cer-
tain temps déjà dans les liquides conservateurs.
@) Je ne puis indiquer la dimension d'une façon plus précise, parce que l’unique
exemplaire de cette espèce ayant séjourné un certain temps dans le formol, la
raideur qui en est résultée ne m'a pas permis de l’étendre pour le mesurer direc-
tement. Le procédé que j'ai dû employer laisse place à une erreur de quelques
millimètres.
de: 00° du
Reprires Recuerczis AU Maroc par M. PaLzarr,
par M. P. Cnapanaur.
Je donne ici la liste complète des Serpents recueillis au Maroc par
M. Pallary et qui font partie de plusieurs envois arrivés au Muséum en
1913, 1914 et 1915. Ces envois comprennent une quantité plus impor-
tante de Lézards dont la liste sera donnée plus tard.
Tropiponotus virerinus Latr.
Nombreux exemplaires jeunes et adultes provenant des localités sui-
vantes : Dar Kaïd Embareck, Dar Kaïd m’Toughi et Dar Goudafi.
Zamenis mippocreris Linn.
2 exemplaires à coloration dorsale très foncée et à ventre rouge, pro-
venant de [mi n’Tahout!),
CoELOPELTIS MONSPESSULANA Hermann.
1 exemplaire mesurant 149 centimètres, provenant de Imi n’Tahout.
Psammornis scnokari Forsk.
1 jeune provenant de Dar Kaïd Embarek.
MacrorrotTonon cucuzLarus Geoffr.
h exemplaires provenant de Amismiz, Dar Kaïd Embarek, Dar m'Toughi
et Dar Goudafi.
() La collection du Muséum ne possédait encore aucun exemplaire de cette
espèce ayant cette coloration.
Brris aArtETANS Merr.
1 exemplaire mesurant 87 centimètres, privé de ses crochets venimeux
et portant l'indication suivante :
«Vipère achetée à un charmeur, à l'entrée des gorges de Taroudant,
provenant de Sous (Anti-Atlas).»
en M
Un nouv£au Prexocovipe, Ammorusa (AcugLr4a) AnmATA
TROUVÉ PAR LE TALISMAN.
par M. E.-L. Bouvier.
Le tronc est fort peu convexe, sans articulations mobiles, encore que l’on
aperçoive des traces de ses lignes articulaires; ses prolongements latéraux
sont bien plus longs que sa largeur axiale, et d’ailleurs absolument conti-
eus, de sorte qu'ils forment avec la partie axiale une sorte de disque ova-
laire; entre les deux prolongements postérieurs se détache l'abdomen qui
dépasse à peine ces prolongements; entre les prolongements antérieurs
s’avance le céphalon qui en est espacé latéralement par une profonde
échancrure et qui complète le disque.
Abstraction faite des prolongements latéraux du tronc, le céphalon est
la partie la plus large du corps; il est lronqué en avant où chacun de ses
angles s’élève en une saillie conique terminée par une courte soie claire. A
quelque distance du bord s’élève le tubercule oculaire qui a la forme d’un
dôme un peu comprimé en avant. Les yeux font totalement défaut. — La
partie axiale du 1° segment du tronc est un peu moins large que celle des
deux articles suivants et présente sur sa face dorsale une paire de petites taches
noirâtres allongées parallèlement à la ligne médiane; la partie axiale du
h° segment est beaucoup plus étroite. Les prolongements latéraux s’élar-
gissent en triangle, près de leur bord extérieur, et présentent de ce côté une
paire de fortes saillies terminées en soie; dans les prolongements des lrois
premières paires, c'est la saillie postérieure qui est la plus forte, plus ou
moins en tronc de cône, avec 2 ou 3 pointes apicales; par contre, dans
la dernière paire, c’est la saillie antérieure qui est plus développée.
L’abdomen dépasse à peine ces derniers prolongements : il est subeylin-
drique et très légèrement incliné vers le haut. La trompe est remarqua-
blement réduite et à peine de la longueur du tronc proprement dit; elle
est ovoïde, deux fois aussi longue que large et très obliquement diri-
gée en bas; elle présente un léger sillon vertical médian qui, en avant,
aboutit à l'angle inférieur du triangle buccal, en arrière se bifurque et se
recourbe à droite et à gauche loin de Ia base de l'organe.
Les deux chélicères sont séparées par un faible intervalle; leur court
pédoncule, un peu plus long que large, porte deux saillies aiguës sur son
bord antérieur ; la pince se représente par un bourgeon quelque peu trian-
gulaire et vaguement tricuspide.
Mreséun. —- xxn1. 6
La Be
Les palpes sont bien plus longs que la trompe et leur 2° article se
termine à peu près au niveau du bord antérieur des chélicères, Get
arücie et le 4° sont subégaux et de beaucoup les plas grands; tous les
autres sont fort courts, surtout les 6° et 7°.
Les ovigères se distinguent également par les faibles dimensions de
leurs quatre derniers articles, surtout du 10°; le 6° est un peu plus long,
le 5° le plus long de tous. J'ai constaté la présence d’une forte épine simple ,
mais aiguë, au bord supérieur du 10° article et au bord inférieur du 9°;
l'armature des ovigères comporte deux autres épines qui sont un peu dé-
coupées.
Les articles coxaux des pattes sont comprimés dorsalement et PEAR
rétrécis à leur base, surtout le 2°; les deux premiers sont à peu près
de même longueur et armés sur leurs bords de deux puissantes saillies
lancéolées qui se terminent, comme toutes les fortes saillies du corps, par
une courte sole claire. Les saillies sont lévèrement relevées et inclinées en
avant; il y en a deux sur chaque bord du 1° article, trois sur chaque
bord du 2°. Le 3° article est à peine plus court que les précédents; on ob-
serve deux ou trois soies sur son bord antérieur. Le fémur et le tibia 1 sont
rétrécis à leur base et très dilatés ensuite, le tibia 2 est bien plus étroit.
Chacun de ces articles présente sur son bord supérieur 3 ou 4 petites
saillies qui se terminent par une forte soie claire; il y a en outre 2 saillies
semblables sur le bord inférieur du fémur et quelques-unes plus réduites
sur les flancs de la saillie dorsale qui termine le fémur et où s'ouvre le
canal des glandes cémentaires. Ces trois articles sont à peu près de même
longueur. Le tarse et le propode réunis égalent un peu plus de la moitié
du fémur; il y a une forte soie spiniforme sur le bord inférieur du tarse,
3 où A sur la partie avoisinante du propode: il y a ensuite sur le propode
une série de soies plus réduites et quelques-unes aussi sur le tarse. La
griffe égale la moitié du propode et les orifles auxiliaires atteignent presque
le milieu de la griffe.
Les orifices sexuels du mâle sont situés au bout d'une forte saillie sub-
cylindrique qui occupe distalement le bord ventral du 2° article coxal des
pattes des deux paires postérieures.
La coloration (qui persiste depuis des années dans l'alcool) est d'un
rouge orange vif, très uniforme; la trompe seule est de teinte beaucoup
plus claire.
Les téguments renferment de nombreuses petites glandes sphériques
qui se rétrécissent en un col bref et menu avant de s'ouvrir à la sur-
face.
Habitat. — Talisman, 1883, n° 11°, 30 juillet: 307-405 mètres; Îles
du Cap-Vert, à Saint-Vincent, lat. N. 16° 55", long. O. 27° 27". Sable et
rochers.
Te ST
Jeune ON be
Dimensions. — Mâle, type dont les dimensions sont les suivantes :
du corps sans la trompe. 2 müllim. dont un tiers pour l'abdomen.
dla trompe... ..., 1 millim. environ.
du fémur de la 2° patte. 1.35
L DRUO 1... 0. à ie
LL CICR LAS tre an mie de che
du tarse et du propode. 0.73 articulation.
de la griffe. .,:.1 0.36
Affinités. — Cette espèce paraît se rapprocher surtout de l’Achelia
Langi Dohrn, qui s’en distingue d’ailleurs fort aisément par sa trompe
beaucoup plus longue, son tubercule oculaire hautement cylindrique et
muni d’yeux bien développés, par ses priffes auxiliaires beaucoup plus
longues, son armature beaucoup moins puissante et les épines spé-
ciales dentelées des ovigères.
ee
Tricrenoromipae (Coz.) DE LA Cozzecrion pu Mus£um pe Paris,
PAR M. Auc. LaAuEERE.
L'excellent travail publié par M. Pouillaude sur les Trictenotomidae de la
Collection R.Oberthür (Insecta, IV, 1914, p. 243) est venu nous apporter
les précisions nécessaires sur les espèces de Trictenotoma insuflisamment
décrites par H. Deyrolle ( Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. zx). I m'a permis
de classer aisément le matériel relativement riche que possède le Muséum
de Paris, et j'en donne ici le catalogue en l’accompagnant de quelques notes
complémentaires pour la connaissance de ces Coléoptères remarquables.
Les Trictenotomidae , considérés d'abord comme étant des Lucanidae par
Gray, furent placés dans les Longicornes par Westwood, puis dans les
Cucujidae par Smith. J. Thomson et Lacordaire en firent une famille limi-
trophe de celle des Cerambycidue. Ge sont, en réalité, des Hétéromères ,
comme l'indique leur formule tarsale : aucun doute ne doit subsister à
cet égard depuis que M. Gahan a décrit la larve d’un Trictonotoma de
Java qui doit être le T. Westwoodi H. Deyr. (Trans. Ent. Soc. Lond.,
1908, p. 279, t. VI, f. 1 a-f.). Cette larve n’a rien des caractères d’une
larve de Longicorne : elle rappelle surtout celle des Pythidae, des Pyro-
chroïdae ou des Oedemeridae.
Les Trictenotomidae sont probablement les Hétéromères les plus
archaïques de la nature actuelle, et ils doivent former une famille à part.
S'ils ressemblent aux Lamellicornes, aux Longicornes et même aux Cucu-
jidae, c’est que tous ces Coléoptères descendent avec les Hétéromères d’un
ancêtre direct commun.
I est très vraisemblable que la larve des Trictenotomidae doit être ligni-
vore, l'adulte se trouvant sur les troncs abattus : c’est ce que m'a assuré
l'entomologiste belge J.-L. Weyers qui a observé ces Insectes à Sumatra.
Les Trictenotomidae sont de grands Coléoptères habitant les régions mon-
tagneuses de l'Asie tropicale méridionale et orientale ainsi que la Malaisie.
Les males ont le dernier arceau ventral de l'abdomen fortement échan-
cré; i ya, comme chez beaucoup de Prioninae et de Lucanidae, une
grande variabilité dans le développement de leurs mandibules : le mäle
major a d'énormes mandibules, bien différentes de celles de la femelle et
ordinairement caractéristiques de l'espèce; le mâle nor a les mandi-
bules très semblables à celles de l'autre sexe.
Lier RCE
Les Trictenotomidae ne comprennent que deux genres :
Ecusson arrondi en arrière; rebord latéral du prothorax offrant une dent
postérieure précédée de crénelures ou de denticules; pubescence
faible. Autocrates.,
Ecusson pointu en arrière; rebord latéral du prothorax sans crénelures
ni denticules et offrant une ou deux dents: pubescence forte.
Trictenotoma.
Genre Autoerates J. Thomson.
J. Thomson, Musée scient., 1860, p. 28; Lacord., Gen. Col., VIIT, 1869, p. 3;
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 243.
Plus archaïques que les Trictenotoma, les Autocrates habitent le massif
montagneux qui s'étend au Nord-Ouest de l'Inde, de l'Himalaya au
Tonkin; ils comptent trois espèces :
1. Extrémité du 8° article des antennes sans crochet; rebord latéral du
prothorax crénelé; mandibules du mäle ni échancrées ni relevées au
bout; pubescence disposée en trainées longitudinales sur les
élytres; coloration noire à reflets violacés. — Yunnan.
1. À. OserTuëüri.
Extrémité du 8° article des antennes contournée en crochet; pu-
bescence des élytres uniforme; coloration d’un vert ou pourpre
métallique.
2. Rebord latéral du prothorax crénelé; mandibules du mâle échancrées
et dentées latéralement près de l'extrémité. — Himalaya.
2. À. AENEUS.
3. Rebord latéral du prothorax pluriépineux; mandibules du mäle
simples, mais relevées à l'extrémité. — Tonkin. 3. À. ViTaLts.
1. À. Oserraürt, À. Vuillet, Bull. Soc. Ent. Fr., 1910, p. 347,
f. 1-9-4; Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 244.
Cette espèce, très intéressante, car elle est la plus voisine des Tricte-
notoma, provient de Tsekou (Yunnan); elle manque au Muséum. Les
types sont dans la Collection de M. R. Oberthür.
2. À. aeneus, Parry, Proc. Ent. Soc. Lond., 1847, p. 126; Westw.,
Cab. Orient. Ent., 1848, p. 48, t. XXII, f. 4 (@ ); Dohrn, Stett. Ent.
Zeit., 1875, p.79 (S'); A. Vuillet, Bull. Soc. Ent, Fr., 1910, p. 348,1. 3;
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 244,
SRE
Collection du Muséum : 3 Set 5 © du Sikkim (Harmand); 9 G'et 1 Q
du Darjeeling (par H. Deyrolle); 1 © de Kurseong et 1 © de l'Inde
boréale (Coll. Fairmaire); 1 G (Goll. Fairmaire); 1 G' (par H. Dey-
rolle).
3. À. Virauisi, À. Vuillet, Insecta, IT, 1912, p. 297, f. 4 (G); IN,
1919, Delty tie.
La Collection du Muséum renferme les types des deux sexes de cette
espèce que lui a donnés M. Vitalis de Salvaza ; ils proviennent du Haut-
Tonkin, la femelle portant l'étiquette : Chapa, 1,200 m.
Genre ‘Ærictenotoma Gray.
Gray i in Griff., Anim. Rs Ins., T, 1832, p. 534; Lacord., Gen. Col., NII,
1869, p. 3; Pouill., Insecta, IV, 1914, p. AT
Les espèces de ce genre sont étroitement apparentées; les seuls carac-
tères que l’on puisse invoquer pour les séparer sont : la forme du pro-
thorax , la structure des mandibules du mâle major, la proéminence plus
ou moins forte de la saillie métasternale, laquelle est en général un peu
plus développée chez la femelle que chez le mâle, la forme des espaces
dénudés du pronotum, enfin la coloration de la pubescence du dessus du
corps, celle du dessous étant presque toujours grisâtre.
En ce qui concerne la teinte de la vestiture supérieure, j'estime qu'il
n'est pas possible, ainsi que l'a fait H. Deyrolle, de considérer comme
spécifiquement différentes des formes qui ne se distinguent que par ce
caractère seul : il est probable que toutes les espèces de Trictenotoma va-
rient dans leur revêtement pileux du gris au rouge en passant par le
jaune; les individus originaires d’une même région, comme le dit fort
bien M. Pouilaude, présentent une teinte uniforme, mais il n’en est pas
toujours ainsi, comme on le verra ci-après ; il est possible que nous ayons
affaire dans certains cas à des variétés locales, dans d’autres à des modili-
cations de coloration provenant d’une alimentation différente, à moins
qu'il ne s'agisse d'une question d'altitude.
D’après ces prémisses, je pense ru nous n'avons à considérer que sept
véritables espèces :
1, Rebord latéral du prothorax n'offrant qu'une dent, située en arrière;
mandibules du mâle major sans trace de concavité externe, cannelées
transversalement en dessus jusqu'à la base: saillie métasternale
proéminente, mais non anguleuse; espaces déntl s du pronotum
transversaux; vestiture supérieure rougeâtre ou d'un gris jaunâtre
. sur fond noir à reflets violacés ; antennes très robustes, — Sud de
— l'Inde. rs | . 1 0T S
a Eat UE à décide ait
PA | en
Rebord latéral du prothorax offrant deux dents, ou une seule dent
située en avant; mandibules du mâle #aor offrant une concavité
externe, leur base non cannelée transversalement ; fond des téouments
noir sans reflet violacé; antennes plus grêles. SG A
2. Prothorax étroit, plus étroit que les élytres dans sa plus grande lar-
geur, ses côtés convergeant faiblement en arrière. | 3:
Prothorax plus large que les élytres au niveau de la dent anté-
rieure du rebord latéral qui est notablement plus saillante que la
postérieure, ses côtés convergeant fortement en arrière; saillie méta-
sternale prononcée. D.
3. Dent postérieure du rebord latéral du prothorax aussi développée que
l'antérieure; espaces dénudés du pronotum plus ou moins
arrondis. hi.
_ Dent postérieure du rebord latéral du prothorax bien plus faible
que l’antérieure et parfois à peine distincte; espaces dénudés du pro-
notum transversaux et étroits; saillie métasternale faible et obtuse;
mandibules du mâle major non échancrées en dehors et fortement
cannelées longitudinalement à leur base; vestiture variant du gris
Jjaunâtre au jaune rougeätre. — Java (et Bornéo?).
k. T. Wesrwooni.
h. Saillie métasternale faible et obtuse; mandibules du mâle major non
échancrées en dehors et rugueuses à leur base; vestiture variant du
gris jaunâtre au Jaune orangé. Sud de l'Inde (Birmanie?), Ton-
kin, Sud-Est de la Chine. 9. T. Davinr.
Saillie métasternale prononcée et anguleuse ; mâle inconnu; vesti-
ture d’un gris clair. — Laos. 3. T. Mounorr.
9, Saillie métasternale arrondie; mandibules du. mâle major rugueuses à
leur base et non échancrées en dehors; vestiture d’un gris jaunâtre.
— Himalaya. D. T. Muszecni,
Saillie métasternale anguleuse ; mandibules du mâle major ponctuées
à leur base et fortement échancrées en dehors près de l'extrémité. 6.
6. Espaces dénudés du pronotum relativement assez petits, non cireu-
laires; saillie métasternale plus forte; vestiture variant du gris au
rouge sombre. — Birmanie, Tenasserim, Malacca, Sumatra, Nias,
Java, Bornéo. 6. T. Cuizprent.
7. Espaces dénudés du pronotum très grands, circulaires: saillie méta-
sternale moins forte; vestiture d’un gris jaunâtre. — Ceylan.
7. T. TemPpLzEerToNnr.
gs ne
LT. Grasr, Smith, Cat. Col. Brit. Mus., Cucuy., 1851, p. 18; H. Deyr.
Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. xuix; Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 247.
Espèce très intéressante par la forme du prothorax et la coloration r'ap-
pelant celles de l’Autocrates Oberthüre.
Smith indique la vestiture comme rougeâtre; M. Pouillaude la donne
comme Jaune pour les individus femelles provenant de T richinopoly qui
sont dans la collection de M. R. Oberthür. J'en ai vu un exémplaire
femelle à pubescence d’un gris jaunâtre de la région de Coorg dans la col-
lection de M. Babault et d’autres des deux sexes de Wallardi (Travancore)
variant du jaune ochracé au rougeätre.
Les mandibules du mâle major, non encore décrit, sont lévèrement
sinueuses au côté externe comme chez T. Davidi, mais il n’y a pas de con-
cavité externe à la mandibule gauche et-la concavité interne de celle de
droite est moins prononcée; la première dent de la mandibule droite est
plus près de la base; le côté externe de l’une et de l’autre est cannelé
transversalement jusqu'à la base, sans différenciation d’une convexité basi-
laire autrement sculptée.
Collection du Muséum : un & de Wallardi (par Donckier) d’un jaune
ochracé; une © des Gates méridionales (Coll. E. Gounelle) rougeûtre.
2, T. Davinr, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. xx; Pouill,,
Insecta, IV, 1914, p. 246.
Très remarquable est la discontinuité dans l'aire géographique de cette
espèce : M. Pouillaude la cite, en effet, de Mercara dans l'Inde méridionale,
aussi bien que de la Chine orientale et du Tonkin. :
La vestiture varie du gris verdâtre au rouge orangé, les individus du
Tonkin offrant seuls, mais pas tous, cette dernière coloralion.
Je me demande si la forme décrite par A. Dohrn (Stett. Ent. Zeit. ,
1882, p. 458 sous le nom de T. Childreni var birmana, d’après un couple
de Birmanie, n'est pas la même que cette race rougeâtre du Tonkin si-
gnalée par M. Pouillaude, que possède en trois exemplaires le Muséum de
Paris et dont M. Bedel a eu l'amabilité de me montrer deux spécimens.
Dohrn déclare que sa variété ne diffère du T. Childreni que par sa colo-
ration rougeâtre; or il est facile de se rendre compte d’après la description
que Dohrn donne de son 1. Lansbergei (loc. cit., p. 457), que c’est le
T. Westwoodi de Java que l’auteur allemand appelle Childreni. Les diffé-
rences assez légères qui existent entre les 7, Westwoodi et Davidi peuvent
avoir échappé à Dohrn.
Collection du Muséum : un S' de la Collection Fairmaire portant deux
étiquettes, Chine et Darjeeling, exemplaire d'un gris verdâtre; un couple
du Kiang-Si (abbé David) d’un gris jaunâtre ; deux couples du Kiang-Si,
de la Collection Fairmaire, d’un jaune ochracé; trois femelles d’un rouge
En re 4
ur DURE
orangé, du Tonkin, deux de la province de Tuyen-Quan, Haute rivière
claire (A, Weiss, 1901), une des montagnes du Haut Song-Chai (Rabier ).
3. T. Mouuori, H. Devyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1895, p. 1x; Pouill.,
Insecta, IV, 1914, p. 249.
Cette espèce, dont le mäle est inconnu, manque au Muséum de
Paris.
k. T. Wesrwoont, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. Lxt; Pouill.,
Insecta, IV, 1914, p. 250.—T. Children, Dohrn, Stett. Ent. Zeit., 1882,
p. 457; Gahan, Trans. Ent. Soc. Lond., 1908, p. 275, t. VI, f. 1 af
(larve).
Cette espèce, voisine du T. Davidi, était connue jusqu'ici de Java seule-
ment ; la Collection du Muséum en possède deux exemplaires de Bornéo,
mais comme il n'y a pas de localité précise indiquée, nous devons attendre
de nouveaux renseignements pour savoir s'il n’y a pas erreur dans la pro-
venance.
La vestiture varie du gris jaunâtre au jaune ochracé, teinte la plus
habituelle, et même au jaune franchement rougeûtre.
Collection du Muséum : un G d’un gris jaunâtre de Java (coll. Fair-
maire) ; d'un jaune ochracé : deux S' et une © de Java (par H. Devrolle),
une © de Bornéo (par Boucard); d’un jaune rougeâtre : une © de Java
(par H. Deyrolle), une ® du Bornéo (par Boucard ).
9. T. Muiszrcui, H. Devyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. 1x; Pouill.,
Insecta, IV, 1914, p. 248, f. 3 (SG).
M. Pouillaude indique comme localités de capture de cet [nsecte :
Khasia [ls, Sikkim , Kurseong et Darjeeling.
Je crois pouvoir rapporter à celle espèce un couple de Trictenotoma au
Muséum de Paris provenant de l’Assam ; je constate cependant une légère
différence d'avec la figure de M. Pouillaude : la dent postérieure du rebord
latéral du prothorax est assez prononcée dans ces exemplaires, lout en
élant bien moins saillante que chez 7. Davidi. La vestiture est d’un gris
jaunâtre.
Dans le Cabinet of Oriental Entomology, 1848, p. 47, Westwood déclare
avoir sous les yeux deux exemplaires du 7. Children : la femelle type de
Gray, du Tenasserim, qu'il représente dans la figure 1 de la planche 48,
et un mâle de l’Assam, dont il représente la tête et le prothorax dans la
figure 2a de la même planche. Cette dernière figure montre nettement un
prothorax un peu différent de celui du 7. Childreni, mais tout à fait con-
forme à celui des exemplaires de l'Assam que j'ai sous les yeux.
Collection du Muséum : un couple de Shellong, Assam (par Donckier).
— 90 — :
6. T. Cuisoreni, Gray in Griff., Anim. Kingd., Ins., 1, 1839, p. 534,
t. V; Dupont, Map. Zool. , 1839, C.1x, t. XXX V; Casteln., Hist. nat. Ins., [,
1840, p. 388,1. XXIV, f. 1; Westw., Cab. Orient. Ent., 1848, p. 48,
t. XXII, f. 1; H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. 1x; Pouill., Inseclu,
IV, 1014 pots En 0) 210)
Le type de cette espèce, une femelle du Tenasserim, a été figuré par
Gray et par Westwood ; la figure de Westwood, beaucoup meilleure que
celle de Gray, me semble bien ne pouvoir se rapporter qu'à l'espèce dési-
gnée sous le nom de 1. Children par H. Deyrolle et par M. Pouillaude.
Le T. Schildreni de Dupont et le T. Chuledrenü de Laporte de Castelnau,
indiqués de Java, doivent être le même Insecte que celui de Gray qui
existe aussi à Java, ainsi qu’on va le voir : les fisures de Dupont. celle
notamment qui montre la saillie métasternale, ne laissent pas de doute à
cet égard; quant à la figure de Castelnau, elle semble copiée sur la pre-
mière figure de Dupont: d’ailleurs la grandeur des espaces dénudés du
pronotum dans ces figures écarte toute assimilation avec le 7, Westwoodi.
Gette espèce varie pour la vestiture du dessus du corps comme les au-
tres, et les différences de teinte ont donné lieu à la constitution de quatre
espèces par les auteurs. Je ne considère ces espèces que comme des sous-
espèces.
a. T. Canoren Taowsonr, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. 1x:
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 250.
D'un gris verdâtre ou jaunâtre : Bornéo, Ile Banguey. M. Gestro m'en a
communiqué un exemplaire, capturé par L. Fea en Birmanie, à Carim-
Ghecù (1.300 à 1.400 m. d'altitude). |
Difficile parfois à séparer de la sous-espèce suivante, comme le dit
M. Pouillaude.
Collection du Muséum : un € de Bornéo ee H. Deyrolle).
DST. Cine Cuizprent, Gray.
D'un jaune pâle, parfois un peu soufré, parfois légèrement ochracé :
Malacca, Sumatra, Bornéo.
Collection du Muséum : une ® sans localité (par Parry); deux ® de
Malacca (par H. Deyrolle); deux G' de Medan à VEst de Sumatra, aoûl
(Coll. J. Chatanay) : deux © de la presqu'ile de Malacca et une © des pos-
sessions hollandaises de Bornéo (coll. Fairmaire).
c. T. Cawpren: Doriar, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. zxr;
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 247.
D'un jaune franchement ochracé ou rougeâtre : Sumatra, Java, Bornéo
(Pontianak ). J'en ai vu plusieurs exemplaires de Medan (Est de Sumatra),
mêlés à des individus du 7. Childreni typique.
es VD ES
Collection du Muséum : une ® de Sumatra (par H. Deyrolle); une ®
de Préanger, à Java (Raffray) ; une © de Bornéo (par H. Deyrolle).
d. T. Caioreni LanseerGer, Dohrn, Stett. Ent. Zeit., 1882, p. 457;
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 247.
Dohrn, qui appelait le 7, Westwoodi H. Deyr. T. Children Gray et qui
n'a pas connu ce dernier, a réuni sous le nom de T. Lansbergei un Tricte-
notoma de Sumatra qui, d’après sa description, est un 7. Childreni Doriai,
et un couple de l'ile Nias à vestiture d’un ochracé très rouge. Tous les
exemplaires de l’île Nias offrent en effet cette coloration, ct ils constituent
un bon exemple de race locale; parmi les spécimens que m'a commu-
niqués M. Gestro, il en est pourtant un qui est moins rouge et qui se
rapproche beaucoup de la forme Doriar.
Collection du Muséum : un couple du Nord de l'île Nias, Hili Madjedja,
[. Z. Kanneprieter, 4° trim. 1895 (coll. Fairmaire).
7. T. Tewpzeront, Westw., Cab. Orient. Ent., 1848, p. 48, t. XXIIT,
f. 2 (S'); Parry, Trans. Ent. Soc. Lond., V, 1848, p. 83 (S ); H. Deyr.,
Bull. Soc. Ent. Fr., 1875 ,p. xux; Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 249,
f.4(S). |
Cette espèce, de Ceylan, n’est pas représentée dans la Collection du
Muséum.
se
L \ 4 r
Nores sur LES CoLÉéOPTÈRES TÉRÉDILES,
par M. P. Leswe.
15. — VARIABILITÉ DE CERTAINS LycTines DE L'AMÉRIQUE pu Non».
LES FORMES TYPIQUES DU GENRE LyYCTus.
Une des espèces de Lyctides les plus répandues dans l'Amérique septen-
trionale est celle qui est connue généralement sous le nom de Lyctus pla-
nicollis Leconte (1858). Décrile d'après des exemplaires provenant du
cours inférieur du Rio Colorado, elle a été observée depuis dans toutes les
parties méridionales du territoire des États-Unis : Californie, Nevada,
Arizona, États-Unis du Golfe et États Sud- Atlantiques (?. Elle paraît être
l'espèce dominante au Texas. Sa larve vit dans le bois d’essences non
résineuses variées : Frêne, Chêne, Noyer blanc, Plaqueminier, Sycomore,
Bambou, etc. ©),
C’est une forme remarquable par sa coloration noire ou brun foncé avec
les pattes plus claires, souvent ferrugineuses, et par sa pubescence com-
posée de fines soies apprimées. Sur les élytres, ces soies se disposent en
files régulières unisériées, entre chacune desquelles sont comprises deux
rangées on pttudinales plus ou moins régulières de points enfoncés un peu
allongés. Le prothorax est assez variable dans sa forme générale, quel-
quefois parallèle, le plus souvent élargi en avant. Le pronotum offre une
ponctuation contposée d'éléments circulaires plus ou moins larges et plus
ou moins profonds, sans jamais être contigus ; sa fossette médiane est plus
ou moins profonde et plus ou moins allongée ; elle atteint parfois le bord
antérieur du segment en s’effilant en une sorte de canalicule. Elle est fai-
blement enfoncée chez les exemplaires de Californie que j'ai eus sous les
yeux, et chez lesquels le pronotum est ésalement moins convexe et moins
densément ponctué qu'à l'ordinaire. Dans certains cas, les étroits inter-
valles longitudinaux sur lesquels s’implantent les soies des élytres sont
G) Cf. À. D. Hopxins in Technical papers on miscellaneous forest Insects
(U. S. Dep. of Apric., Bur. of Ent., Techn. Ser., No. 20, Part int [1911],
p. 138).
G) In., sbid., p. 131.
PR | He
saillants et un peu costiformes, déterminant autant de nervures à surface
mate ().
Les articles 3 et À des antennes sont, dans cette espèce, presque tou-
jours nettement allongés. Cependant on constate que, chez certains indi-
vidus qui se sont développés notamment dans le bois de Frêne, ces articles
se raccourcissent et sont à peine plus longs que larges. Ces mêmes indi-
vidus offrent parfois une tendance à la réduction du système des points
enfoncés des élytres, ces points s’ordonnant alors en une série unique sur
certains intervalles.
La taille varie de 2,5 à 6 millimètres.
Les caractères sexuels secondaires sont très faibles. Ils se réduisent à la
présence, chez le mâle, de fines soies dressées et recourbées en avant,
insérées au bord postérieur du menton. Ces soies font défaut chez la
femelle.
En 1832, J. Waltl avait fait connaître un Lyctus carbonurius ©) trouvé
dans un bois indélerminé provenant du Mexique. La description qu'il en
donne s'applique bien à l'espèce de Leconte sans convenir à aucune autre
espèce connue, et il semble que les deux noms doivent être considérés
comme synonymes.
E. Dugès, qui a retrouvé au Mexique, dans les États de Guanajuato et
de Michoacan, le Lyctus dont il est ici question, en a donné en 1883 la
description de l'adulte et de la larve. IH avait observé cette dernière dans
le bois d’un Chêne. Plusieurs des adultes recueillis par lui aux environs de
Guanajuato, où l'espèce recherche le bois de l'«Alizo» (Alnus acuminata
G) Le Muséum de Paris possède un individu du Texas présentant ces carac-
tères. Chez cet exemplaire, dont la taille dépasse 5 millimètres, la fosselte du
pronotum s’allonge, en s’amincissant, jusqu’au bord antérieur.
@) D'J. Wazrz, Ueber das Sammeln exosticher Insekten (Faunus, [, p. 167,
Munich, 1832). — Voici la copie de cette description parue dans un recueil peu
répandu :
«Lyctus carbonarius mihi.
«L. angustatus, ater, thorace fossulatim punctato, in medio fovea lala; elytris
obsolete costalis, interstiliis punclatis ; tibiis ferrugineis.
«Long. 2 lin. Habitat in Mexico.
«Der Kopf grob punktirt ; Fühler schwarz ; der Brustchild länger , als breit,
mässig gewolbt, vorn etwas breiter, als hinten, fingerhutartig punktirt, in der
Mitte eine ziemlich breite, jedoch mehr länglichte, Grube; die Flügeldecken
mit ganz oberflächlichen Rippen, die Zwischenräume in einer unordentlichen
Reihe mit, wie von einer Ahle cingestochenen nicht runden, Punkten verschen ;
die Unterschenkel und Füsse rostgelb.»
6) D' E. Ducs, Métamorphoses du Lyctus planicollis Lec. (Ann. Soc. ent.
Bely., 1883, p. 54, pl. I).
ee MN
H. B. K.), existent dans les Collections du Muséum. Par leurs antennes et
par la sculpture élytrale, ils appartiennent à la forme typique ; mais les
points enfoncés du pronotum sont plus gros et moins serrés qu'ils ne le
sont généralement chez le L. planicollis typique, et la fossette du prono-
luni est plus profonde. Les angles postérieurs du prothorax ont une ten-
dance à devenir obtus. Toutefois il n apparait pas que l’on puisse séparer
spécifiquement les exemplaires mexicains de ceux des États-Unis du Sud.
En 1860, V. Wollaston a décrit sommairement ® un Lyctus leacocianus ,
d'après un individu unique qui avait été recueilli à Madère®. Cette
forme, restée longtemps énigmatique ©, présente les caractères essentiels
du L. carbonarius ; mais le type de Wollaston s’en distingue par lépais-
sissement très marqué des articles du funicule antennaire, par la forte
convexité du front, par les intervalles sétigères des élytres costiformes et
dépolis, alors que le reste de la face dorsale du corps est brillant. Les
angles postérieurs du pronotum sont pointus et un peu saillants. La
fovéole du pronotum, longue et bien enfoncée, n’atteint pas le bord an-
térieur du segment, dont les bords latéraux ne sont pas denticulés et sont
presque droits.
Pour un observateur non prévenu, il s'agirait d’une espèce particu-
lière.
Or, M. Gilbert J. Arrow, Assistant au British Museum, me communi-
quait récemment une intéressante série de Lyctus qui avaient été trouvés
dans le bois d’un Frêne d'Amérique utilisé dans l’industrie en Angleterre.
Ces exemplaires, qui possèdent les caractères principaux de L. carbonarius ,
offrent un dimorphisme remarquable.
Les plus grands individus possèdent la plupart des caractères du L. leaco-
ciunus. [ls ont le front très convexe et comme gibbeux, les articles du funi-
cule antennaire fortement épaissis, le 3° article étant susceptible de devenir
aussi large que long , la dépression médiane du pronotum transformée en
un sillon atteignant le bord antérieur du segment, les intervalles piligères
alternes des élytres formant comme trois côtes dépolies sur chaque élytre.
En outre, les tibias sont lépèrement élargis.
* Les exemplaires de petite taille offrent une tendance moins marquée à
l'épaississement des articles du funicule antennaire. La dépression du pro-
notum est moins nettement sulciforme et devient parfois normale. Les côtes
élytrales s’atténuent ou disparaissent.
} Ann. and Mag. of Nat. Hist., ser. 3,t. V, p. 256.
2) Mu évidemment accidentelle.
) L'identité probable du L. leacocianus et du L. plamcollis a été signalée
pour Fe ic fois dans le Bulletin du Muséum d'Histoire natur elle, année
1909; p. 991.
:
;
1 à
ee Er
Des formes de transition relient ces deux types lun à Pautre.
Ces faits, qui mettent en évidence l'instabilité de la plupart des carac-
tères que l’on pourrait considérer comme spécifiques chez le L. leacocianus,
semblent démontrer l'identité de cette forme et du L. carbonarius.
ls permettent encore de rattacher à ce dernier un Lyctus de Saint-
Domingue figurant dans les Collections du Muséum d'Histoire naturelle 0)
el qui offre plusieurs des caractères dont il vient d’être question : gibbosité
du front, épaississement des articles du funicule antennaire, extension de
la fovéole du pronotum sous forme de canalicule jusqu’au bord antérieur
du segment, saillie des intervalles sétigères des élytres se présentant sous
la forme de côtes dépolies, dilatation des tibias.
Fig. 1 et 2.
Antenne chez le Lyctus carbonarius Waltl, forme typique du Texas (fig. 1),
et chez la forme leacocianus Woll. (fig. 2).
D'ailleurs la variation sexuelle n’est pas en cause dans ces différents cas,
puisque mâles et femelles peuvent également présenter les particularités
caractéristiques de la forme leacocianus.
Les observations qui précèdent montrent quelles sont les lignes prinei-
pales de la variation chez le L. carbonarius. Le L. leacocianus représenterait
la forme la plus évoluée de cette espèce. Au contraire, le type que l’on
pourrait considérer comme correspondant à une forma minor serait offert
par le L. modestus Lesne ®, du Mexique moyen, chez lequel les points en-
G) Get individu, ainsi que la plupart des L. carbonarius qui font partie des
Collections du Muséum de Paris, a été généreusement offert à cet Établissement
par M. Antoine Grouvelle.
@) Bull. du Mus. nat. d’Hist. nat., 1911,p. 534.
er Op LEE
foncés des élytres sont unisériés entre les intervalles piligères consécutifs
et où il n'existe pas trace de côtes élytrales. Le L. modestus est, d’ailleurs,
de tous les Lyctides, un de ceux qui sont le plus complètement dépourvus
de caractères adaptatifs pouvant être considérés comme récents.
Il est intéressant de noter que, dans l'Amérique du Nord, le Lyatue Jus-
eus L.® varie d’une manière analogue au L. carbonarius , bien qu'avec une
amplitude moindre. Une forme du L. fuscus, originaire des États-Unis, et
probablement de l'État de l'Ohio, se distingue, en effet, de la forme type
par son corps plus robuste, par les articles 3 et suivants du funicule anten-
naire épaissis, par le prothorax presque aussi large que les élytres et par
les intervalles pilifères des élytres marqués d'une série de grains écrasés
donnant chacun naissance à une soie ©. Ces caractères distinctifs rappellent
beaucoup ceux du L. leacocianus. I semble ainsi qu'il existe dans FAmé-
rique septentrionale des conditions spéciales de milicu suscepüibles de pro-
voquer des modifications équivalentes chez les deux espèces, L. carbonartus
el L. fuscus, dont il est ici question.
Les faits qui viennent d’être exposés révèlent l'existence d’une espèce
de Lyctide (Lyctus carbonarius Wall) particulièrement variable, chez
laquelle on peut en quelque sorte assister aux phénomènes de l’intumes-
cence des parties dorsales de la tête et du prothorax, de l’épaississement
des articles du funicule antennaire, de la formation et de l'extension de
la fovéole du pronotum, de la duplication des séries longitudinales de
points enfoncés des élytres, enfin de l'apparition des côtes élytrales. Ces
faits ne sont pas sans intérêt au point de vue de l'étude générale des Lyc-
lides, car 1l n’est aucun des caractères énumérés ci-dessus qui ne se trouve
fixé chez quelque espèce du même groupe.
G) On sait, notamment par l'attestation de Paykull (Fauna Svecica, IT, 1800,
p. 332) et de Schaum (in Stett. Ent. Zeit., VIIT, 1847, p. 318), que le Silpha
fusca de Linné (Syst. Nat., ed. 12,1 [1767], p. 578) est l'espèce généralement
connue sous les noms de Lyctus linearis Goeze 1777, L. unipunctatus Herbst
1783, L. canaliculatus Fabr. 1792, L. striatus Melsh. 1844, etc.
? Voici la diagnose de cette forme :
Lyctus fuscus crassicollis, morp. (?) nov.
À forma typica corpore robustiore, antennis articulis funiculi erassioribus, pro-
thorace crassiore, elytris latitudine subæquali, intervallis sctigeris elytrorum gra-
nulats differt. Long. 4,7-5 mill. — Types dans la Collection de M. René Oberthur.
) E. J. Kraus (A Revision of the powder-post heetles of the family Lyctidæ
of the United States and Europe, in U. S. Dep. of Agr., Bur. of Ent., Technica
Series, No. 20, Part int, Washington, 1911, p. 124), qui cependant ne paraît
pas avoir connu la forme leacocianus, considère cette espèce comme étant la plus
variable parmi celles qu’il a étudiées.
#
on
C’est ainsi que les seuls Lyctus à séries de points élytraux normalement
géminées sont deux espèces nord-américaines (L. cavicollis Lec. el L. par-
vulus Cas.), dont la parenté avec le L. carbonarius ne semble pas douteuse.
En particulier, le L. cavicollis est très voisin de ce dernier, dont il n’est peut-
être qu'une race régionale californienne. Au contraire, le L. parvulus Cas.,
si remarquable par sa coloration noire, par son prothorax comme renflé
et couvert en dessus, ainsi que la tête, d’une sculpture aréolée, est une
forme plus différenciée.
A la même souche se rattache le L. suturalis Fald., de l'Asie Centrale et
de la Transcaucasie. Parmi d’autres particularités, on observe, chez cette
espèce, un épaississement des articles du funicule antennaire semblable à
celui offert par la forme leacocianus, et les séries de points élytraux ont
souvent une tendance à la duplication.
Il convient donc de rapprocher entre elles en un groupe naturel les
quatre espèces L. carbonarius, L. cavicolhs, L. parvulus, L. suturalis.
Avec les L. fuscus L. et L. cinereus B1., qui en sont voisines, elles consti-
luent le noyau des formes typiques du genre Lyctus.
Muséun. -— xx.
“1
LP QE
Lasre ALPHABÉTIQUE DES Trigu, GENRES, Sous-GENRES, Espèces,
Races er Variétés
ÉTUDIÉS DANS LES JVOTES SUR LES COLÉOPTÈRES TÉRÉDILES (Nores 1-19).
Les chiffres qui suivent chaque nom désignent : 1° ceux qui précèdent le tiret, les
années du Bulletin du Muséum et les pages correspondantes; 2° ceux placés après le tiret,
les numéros des Notes et les pages correspondantes des tirés à part.
Acrris, 1919, p. 4o8; 1913, p. 271. —-
Note 10, p. 1 et A; note 12, p. 1.
acuticollis n. sp. (Parabostrychus), 1913,
p. 192. — Note 11, p. 3.
æqualis Woll. (Lyctus), 1909, p. 348. —
Note 3, p. 1.
africana Grouv. (Lycloderma), 1911, p.207;
1913, p. 064-565. — Note 7, p. 6;
note 13, p. 2-3.
africanus Lesne (Lyctus), 1908, p. 356;
1914, p. 332. -— Note 2,p.1; note 14,
D: 1.
Ascuroreca , 1912, p. 140. — Note 9, p.1.
asperula. n. sp. (Chondrotheca), 1910,
p. 306. — Nole 5, p. 2.
australis n. subsp. (Lyctus), 1914, p. 334-
330. — Note 14, p. 3-4.
Bosrnyeuus , 1913, p. 271. — Note 12, p. 1.
brunneus Steph. (Lyctus), 1909, p. 349 et
300; 1914, p. 332. — Note 3, p.2 et;
note 14, p. 1.
canaliculatus F. (Lyctus), 1916, p. 96.
— Note 15, p. 5.
capensis n. subsp. (Lyctus), 1914, p. 332.
— Note 14, p. 1.
capucinus L. (Bostrychus), 1913, p. 271.
— Note 12, p. 1. :
carbonarius Waltl (Lyctus), 1916, p. 93
et suiv. — Note 15, p. 2 et suiv.
cavicollis Lee. (Lyctus), 1916, p. 97. —
Note 15, p. 6.
CEpuaLotToma n. g., 1911, p. 204 et 207.
— Note 7, p. 3 et 6.
CnonproruEca n.p., 1910, p.305. — Note,
P. *-
cinereus Blanch. (Lyctus), 1916, p. 97.
— Note 15, p. 6.
cleroides n. sp. ( Psoa), 1913, p. 273. —
Note 12, p. 3 et 4.
consanguineus Lesne (Schistoceros), 1910,
p. 185 et 186. — Note 4, p. 3 et 4.
crassicollis n. subsp. (Lyctus), 1916, p. 96.
— Note 15, p. 5.
Dorrcuorosrrycuus, 1913, p. 190, 192, 193.
— Note 11, p. 1 et 8.
elongatus Lesne (Parabostrychus), 1913,
p. 192. — Note 11, p. 3.
fulvipes Reitt. (Trislaria), 1911 , p. 206. —
Note 7, p. 6.
fuscus L. (Lyctus), 1916, p. 96 et 97. —
Note 15; p. 5 et 6.
galapaganus n. subsp. (Schistoceros), 1910,
p. 133-186. — Note 4, p. 2-4.
Germaini Lesne (Ascutotheca), 1919, p. 141.
— Note 9, p. 2.
Gounellei Grouv. (Phyllyctus), 1911, p. 206.
-— Note 7, p. 5.
Grouvellei Reitt. (Tristaria), 1911, p.206.
— Note 7, p. 5.
l
mn brut dé
"00 2)
hipposideros n. sp., 1908, p. 356; 1914,
p. 333. — Note 2, p. 1; note 14, p. 2.
jatrophæ Woll. (Lyctus), 1909, p. 349. —
Note 3, p. 2.
labralis Blackb. (Tristaria), 1911, p. 206.
— Note 7, p. 5.
leacocianus Woll. (Lyctus), 1909, p. 351;
1916, p. 94. — Note 3, p. 4; note 15,
p. 3.
* Lromenopmanes, 1908, p. 179. — Note 1,
D. 1.
linearis Goeze (Lyctus), 1916, p. 96. —
Note 15, p. 5.
longicornis OI. (Tetrapriocera), 1910, p.183.
— Note 4, p. 1.
luctuosus OI. (Bostrychus), 1913, p. 271.
— Note 12, p. 1.
Lycronerma n. g., 1911, p. 204, 207;
1913, p. 562-565. — Note 7, p. 3,6,
7; note 13, p. 1.
Lycropsis, n. g., 1911, p. 204 et 208. —
Note 7, p. 3 et 7.
Lycrus, 1908, p. 356; 1909, p. 348-351;
1911, p. 48 et 534; 1914, p. 332; 1916,
p. 97. — Note 2,p. 1; note 3,p. 2 et
k; note 6, p. 1; note 8; p. 1; note 15,
p. 16.
maculata Lec. (Psoa), 1912, p. 406-408.
— Note 10, p. 3-5. É
marmoratus Lesne one): 1908,
p. 180. — Note 1, p. 2.
Mivrua, 1909, p.349; 1914, p. 335. —
Note 3, p. 2; note 14, p. 4.
modestus, n. sp. (Lyctus). 1911, p. 534;
1916, p. 99. — Note 7, p. 1; note 15,
pe. 4,
obsita Woll. (Minthea), 1909, p. 349;
1914, p. 335. — Note 3, p. 2; note 14,
ps. A.
pachymera n. sp.(Lyctopsis), 1911, p. 205
et 206. — Note 7, p. 4 et 5.
Parasosrryonus, 1913, p. 191 et 192. —
Note 11, p.2 et 5.
parvulus Cas. (Lyctus), 1916, p. 97. —
Note 15, p. 6.
Payrcyerus n. g., 1911, p. 204, 206. —
Note 7, p. 3, 5, 7.
planicollis Lec. (Lyetus), 1909, p. 351;
1916, p. 92. — Note 3, p. 4; note 15,
pi 1:
politus Kraus (Lyetus), 1914, p. 332. —
Note 14, p. 1
Psoa 1912, p. koh; 1913, p. 271: —
Note 10, p. 1 et 6; note 12, p. 1.
pubescens Panz. (Lyetus), 1911, p. 49.
— Note 6, p. 2.
pubiventris n. sp. (Ascutotheca), 1912,
p. 141. — Note 9, p. 2 et 3.
quadrisignata Horn (Psoa), 1912, p.405,
ho8; 1913, p. 272. — Note 10, p. 2
note 12, p. 1.
scabricollis n. sp. (Lyctopsis), 1911, p.205.
— Note 7, p. 4
semiermis n. sp. (Lyctus), 1914, p. 333.
— Note 14, p. 2.
sexgultala Lesne (Psoa), 1912, p. 406;
1913, p.272. — Note 10, p. 2; note 12,
pr 2.
simplex Reïtt. (Lyctus), 1911, p. 538. —
Note 8, p. 4.
sinensis n. sp. (Lyctus), 1911, p. 48. —
Note 6, p. 1.
singularis n. sp. (Cephalotoma), 1911,
p. 207. — Note 7, p. 6.
striatus Melsh. (Lyctus), 1916, p. 96.
— Note 15, p. 5.
suturalis Fald. (Lyctus), 1911, p. 536;
1916, p. 97. — Note 7, p. 2; note 15,
p. 6.
testacea n. sp. (Lyctoderma), 1913, p.563.
— Note 13, p. 2.
Terrapriocera, 1910, p. 183. — Note 4,
p- 1.
tridens Fabr. (Tetrapriocera), 1910, p. 183.
— Note 4,p. 1.
Trisranra Reitt., 1911, p. 202, 204, 206.
— Note 7, p. 3,5, 7.
Trisrartens n. trib., 1911, p. 202, 203,
207, 208. — Nole 7, p. 1, 2, 6, 7.
unipuncelatus Ierbst (Lyclus), 1916, p. 96.
— Note 15, p. 5
villosus n. sp. (Lyctus), 1911,p. 537. —
Note 8, p. 3.
Weissi n. sp. (Lichenophanes), 1908,
p. 179. — Note 1, p. 1
yunnanus n. sp. (Dolichobostrychus),
1913, p. 191. — Note 11,.p. 2.
=
ADS
LISTE ALPHABÉTIQUE DES PLANTES CITÉES.
Acacia albicans Del., 1909, p. 349. —
Note 3, p. 3.
Alizo, 1916, p. 93. — Note 15, p. 2.
Alnus acuminata H. B. K., 1916, p. 93.
— Note 15, p. 2.
Audibertia te 1912, p. 408. —
Note 10, p.5
Bambou, 1916, p. 92. - — Note 15, p. 1.
Bauhinia rufescens, 1909 , p. 348. — Note3,
pra:
Chène, 1916, p. 92 et 93. — Note 15,
p. 1 et 2.
Ficus sp.,
pa
Frène, 1916, p. 92 et gh. — Note 15.
p. 1 el 3.
1909, p. 348, 349. — Note 3,
Guaje, 1911, p. 538. — Note 8, p. A.
Jatropha curcas L., 1909, p. 349. — Nute 3,
P- 2.
538.
Leucæna esculenta Beuth.,
— Note 8, p.4.
19141, %.
Mimosa sp., 1910, p.183. — Note 4, p. 1.
Noyer blanc, 1916, p, 92. — Note 15,
p:'4:
Patates, 1909, p. 348.
Plaqueminier, 1916, p. 92.
p.45
Pommier, 1912, p.408. — Note 10, p. 5.
— Note 3, p. 1.
— Note 15,
Réglisse, 1914, p. 332. —- Note 14, p. 1.
Sycomore, 1916, p. 92. — Note 15, p. 1.
Vigne, 1912, p.408. — Note 10, p. 5.
Xanthosoma sagillæfolium Schott., 1910,
p. 308. —- Note 5, p. 4.
— 101 —
A LA
L'ÎLE DE LA TRINITÉ MENACÉE D'UNE INVASION DE SAUTERELLES,
par M. Pau SERRE,
Consuz De France, Associé pu Muséum,
Comme en 1885, l'île de la Trinité vient, en 1915, d'être menacée
d’une invasion d’Acridiens de l'espèce Schistocerca paranensis }, venant du
Vénézuéla, la République voisine, où ils ont occasionné de grands dépâts,
notamment dans l'État de Guayana; les champs de maïs et de pois y sont
aujourd’hui dévastés.
Le passage des essaims avait été signalé à Ciudad-Bolivar en janvier
dernier; mais, soit apathie, soit par manque d’aide financière de la part du
Gouvernement de Caracas, les Vénézuéliens décidèrent de laisser en paix
ces insectes du Bon Dieu qui avaient bien droit, eux aussi, à l'existence,
et qui disparaîtraient certain jour comme ils étaient venus.
Le 22 mai dernier, l’Agent consulaire d'Angleterre à Guïria, localité
du Vénézuéla, située à 48 milles de Port-d'Espagne, signalait l'approche
de nuées de Sauterelles, venant de l'Ouest, et avançant en moyenne de
10 kilomètres par jour.
Ces Insectes, semblant craindre lombre, exerçaient surtout leurs
instincts dévastateurs dans les champs baignés de soleil, et leurs préfé-
rences allaient aux Cocotiers, aux Bananiers, aux Palmiers gru-gru , ainsi
qu'aux maïs, aux pois et autres légumes, aux buissons de Quassia-
amara, etc. [ls attaquaient également ?’un des arbres-abri du Cacaoyer
(Anauco), mais s’écartaient de l’autre Immortelle, de l'espèce Bucare, des
Caféiers, des Zamans, des Tomates.
Les Acridiens en question firent quelques dégâts dans l’île anglaise de
Patos, située à 3 milles de la côte vénézuélienne; mais, grâce aux vents
d'Est qui soufflent à cette époque de l’année, l’île de la Trinité fut sauvée
d’une réelle calamité. Il eût sufh, en effet, d’un vent d'Ouest, ou d’une
période de calme, pour apporter ici la ruine et la misère.
La plupart des Insectes qui se dirigèrent vers l'ile de Chacachacare, au
Nord, et la pointe d’Icacos, au Sud, exténués par une longue lutte contre
un vent contraire, tombèrent à la mer et se noyèrent. Aussi se plaint-on
Q) Schistocerca americana Drury, dont les vols parcourent toute l'Amérique
du Sud, l'Amérique centrale et gagnent même l'Amérique du Nord. (J,K. d'H.)
— 102 —
dans ces endroits des odeurs repoussantes émanant de millions de Criquets
morts, de couleur jaune ou rouge de crevette cuite, échoués sur les
plages. |
Les insectes adulles, mesurant 4 cent. 1/2 de long, qui parvinrent à
atterrir, furent détruits, pour la plupart, par des équipes de travailleurs
mobilisés en hâte el pourvus d’insecticides divers et de pulvérisateurs.
D'ailleurs, le sol des îles Patos et Chacachacare est beaucoup trop dur
pour que les femelles puissent y enterrer les capsules contenant de 100 à
150 œufs et dont léclosion, qui a lieu au bout de trois mois, doit être
soigneusement surveillée.
Le Gouvernement trinidadien n’a pas hésité à envoyer à Cristobal-
Colon (Vénézuéla) une Commission spéciale chargée de procéder sur place
à une enquête el à prendre des photographies des champs dévastés, en vue
d'arrêter de suite, à la Trinité, les mesures de protection nécessaires pour
sauver les plantations de Gacaoyers, de Cocotiers , de Bananiers, de Cannes
à sucre, etc.
L'aspersion des plantes vers lesquelles les Criquets se dirigent avec une
bouillie d’arséniate de plomb (4 livres de pâte pour 5o gallons d’eau et
k livres de chaux vive), ou bien composée d’arsenic blanc, 1 livre; de
carbonate de soude, 4 livres dissoutes dans 1 gallon d'eau bouillante, puis
jelées dans 50 gallons d’eau contenant 3 livres de chaux vive et 1 gallon
de mélasse, a été recommandée.
Mais la méthode qui consiste à disposer, le matin de très bonne heure,
à certains endroits, un appât (son) empoisonné avec de l’arsenic blanc ou
un composé arsenical (arséniate de soude ou arséniate de plomb) a paru
plus pratique. On commence par brasser à sec 2 livres 1/2 d’arsenic blane
et bo livres de son; ensuite on jetle six oranges amères ou des citrons
coupés en menus morceaux, avec l'écorce, dans 4 livres de mélasse de
sucre et 5 gallons d’eau; enfin on mélange le son empoisonné à la prépa-
ration d’oranges et l’on ajoute l'eau nécessaire pour avoir une bouillie
suffisamment liquide. |
On comptait également sur laide des Merles-Corbeaux (mangeurs
de tiques), des différents « Qu'est-ce qui dit» (Gobe-mouche) et des Lézards.
La Kérosène , produite maintenant dans l'ile, eût été non moins utile pour
incinérer’les bataillons envahisseurs. Les Criquets meurent aussi en grand
nombre dès qu'ils entrent en contact avec le Championon de la muscardine
(vert), Metarrhizium Anisoplie.
On ne trouve à la Trinité que deux espèces non migratrices de Criquets :
le Schistocerca præsignata, et la Sauterelle géante Tropidacris dux peu pro-
lifique et possédant un grand nombre d'ennemis.
Les fonctionnaires intéressés du Gouvernement trinidadien m'ont prié
de bien vouloir solliciter de M. le D' Roux, Directeur de l'Institut Pasteur,
l'envoi, par l'intermédiaire du Ministère des Affaires étrangères, comme
ADR
cela a eu lieu à différentes reprises pour le sérum antipesteux, de cultures
pures du Goccobacillus acridiorum découvert par M. F,. d'Herelle, et qu'ils
auraient l'intention d'aller inoculer aux Acridiens migrateurs sur la côte
ferme, en vue de leur enlever toute velléité d’ éntreprendre le voyage de la
Trinité.
À la suite de démarches faites par moi à Paris, j'ai eu la satisfaction de
recevoir un tube de poudre d’Acridiens morts des suites de la maladie
causée par le Coccobacille. Cette poudre est préférable aux cultures pures
qui s’atténuent très rapidement et demandent une série de passages pour
obtenir un virus à un degré d’exaltation suffisant.
Le Bactériologiste chargé des infestations n’a qu’à diluer un peu de cette
poudre, où les Bacilles conservent très longtemps leur virulence, dans
quelques gouttes d’eau stérile et il inocule ensuite avec ce mélange des
Criquets ou des Sauterelles. La mort des Insectes survient de quatre à sept
heures après l'injection , et il suflit d'isoler le Coccobacille du liquide diar-
rhéique pour avoir des cultures pures au maximum d’exaltation, lesquelles
servent à ensemencer les bouillons destinés aux infestations. Celles-ci
pourraient être faites sur la terre ferme, le long des côtes du golfe de
Paria, de manière à former une zone de barrage où les Sauterelles prove-
nant de l’intérieur du Vénézuéla viendraient s'infester, ce qui empêcherait
leur arrivée à la Trinité.
Cette expérience mérite d'être tentée, car elle réduira dans de notables
proportions le nombre des Insectes qui parviendront à franchir le golfe de
Paria; mais je doute qu'elle donne un résultat entièrement satisfaisant.
Pour être efficace, la campagne d’infestation devrait s'effectuer dans tous les
districts du Vénézuéla envahis par les Schstocerca americana et, en
outre, être poursuivie pendant deux ou {rois ans pour amener la dispari-
tion des Insectes.
Le Mycologiste du Département d'Agriculture à la Trinité, M. J. B.
Rorer, de nationalité américaine, s’est d’ailleurs livré ici à diverses expé-
riences intéressantes.
Les premières injections n’ont causé la mort des Insectes qu'après
trente-six heures , mais le contenu de l’abdomen des premières victimes à
tué un second «batch» de Sauterelles en dix-huit heures. Après avoir accru
la virulence des Bacilles, on est arrivé à tuer les Criquets en six et même
_quatre heures. Des expériences se poursuivent dans le Sud-Ouest de l’île, à
Cedros , où le Locuste géant Tropidacris dux est fort commun et commet
des dommages.
Toutefois, un membre du «Board » sanitaire local qui a eu des désillu-
sions, parait-il, avec le choléra des Rats, s’est montré sceptique en ce qui
concerne l'emploi des cultures de Goccobacilles dans les champs.
Son Excellence Sir George Le Hunte, Gouverneur des îles de La Trinité
et Tobago, qui ne laisse jamais échapper une occasion de montrer sa
— 104 —
parfaite courtoisie, a proposé que les remerciements de la Société d’Agri-
culture locale me soient adressés pour mon aide précieuse en cette
circonstance.
Il est à souhaiter maintenant que les «Scientisis» employés par le
Gouvernement trinidadien entrent en correspondance avec M. F. d'Hérelle
afin de pouvoir profiter de la longue expérience et des avis éclairés de
notre distingué compatriote,
— 105 —
LoncéviTÉ DE QUELQUES INSECTES EN GAPTIVITÉ,
; par M, Azrnonse Lapirre.
Jusqu'à présent, nous n'avons que très peu de connaissances sur la
longévité des Insectes. La cause provient de ce que rares sont les Entomo-
logistes ayant eu en leur possession et en caplivité des Insectes vivants.
Depuis ma jeunesse, passionné pour l'Histoire naturelle, désireux :
surtout d'observer les petits êtres méprisés par le commun des hommes,
j'ai possédé, en captivité, pour étudier leurs mœurs, des Insectes de tous
ordres, principalement des Coléoptères ; grâce à cette circonstance, et pour
quelques-uns, j'ai pu mesurer la durée de leur existence.
Je ne parlerai ici que de l’Insecte adulte pris à sa transformation à l’état
parfait, issu de sa nymphe, ou capturé par moi, ou reçu à l'Insectarium
en don par une main généreuse; c’est à partir de cet instant que Jai
compté les jours de sa vie.
Je laisse volontairement de côté le laps de temps que l'animal a vécu
dans son état larvaire. On devra cependant noter que celui-ci est, en
général, d'autant plus court que l'état adulte est plus long. Une larve
de Blaps, par exemple, avant sa dernière métamorphose, vit deux ou trois
mois, tandis qu'une larve de Hanneton vit deux et trois ans.
Les chiffres que je présente sur la durée de l'existence des insectes qui
ont vécu en captivité dans ma ménagerie sont rigoureusement exacts; ils
portent sur des centaines d'individus que j'ai pu suivre et observer depuis
plus de vingt ans, non seulement au point de vue qui m'occupe aujour-
d'hui, mais aux points de vue biologique, psychologique et physiologique :
j'ai publié quelques-unes de mes observations dans différentes revues; les
Entomologistes que ces questions intéressent peuvent s’y reporter ().
Lorsque j'ai parlé de mon intention de publier ce petit travail, quatre
questions m'ont été posées; on les trouvera ci-après avec leurs réponses.
Ces questions, je me les étais faites déjà, car elles paraissaient s’ imposer ; Je
pensais que le célibat ou l'abus de l'accouplement pouvaient avoir une
certaine importance, dans le plus ou moins de durée d'existence des
(0) Mercure de France, t. LXXXVI, p. 456, n° 315; t. XCI, p. 720, n° 336;
t. XCVIIT, p. 504 et 708, n°* 363 et 364. — La Science et la Vie, n° 7, p. 83;
n° 14, p. 220. — Agriculture nouvelle, années 1912, 1913 et 1914.
— 106 —
Insectes. J'ai scrupuleusement suivi les faits et gestes des hôtes de l’Insec-
tarium; je les ai attentivement et sévèrement contrôlés ; mes réponses
sont le simple et fidèle résultat de mes observations minutieuses, souvent
répétées à des laps de temps différents, quelquefois à plusieurs années
d'intervalle, comme celles d’ailleurs que j'ai décrites dans mon étude sur
l'Intellience des Insectes, où l'on trouvera des durées d’existences de
Coléoptères vivants en captivité.
On verra que le sexe, la virginité, l'accouplement, la fécondité, n’ont
joué, dans la généralité, qu'un rôle relatif dans la durée de la vie des
Coléoptères dont je donne plus loin la nomenclature.
+
Quesrrons.
1° Les mâles vivent-ils plus ou moins que les femelles?
2° Les Insectes qui ne se sont pas accouplés vivent-ils davantage que
ceux qui se sont accouplés?
3° Hy a-t1 lieu de supposer que les Insectes vivant en liberté ont une
existence plus longue que ceux qui vivent en captivité?
h° Quelles sont les familles qui présentent la plus longue existence ?
Réponses.
1° Dans loutes mes observations, je n'ai rien trouvé de bien régulier ou
d'absolu dans la durée de la vie des Insectes Coléoptères. Si nous nous re-
portons au Tableau des moyennes d’existences établi plus loin, nous ver-
rons évidemment que la généralité des femelles des Coléoptères observées
ici ont une vie plus longue que celle des mâles. Mais si nous examinons
en particulier chaque existence, nous trouverons que certains mâles durent
plus que certaines femelles dans la même famille et le même genre d’In-
sectes, comme ce mâle de Garabus auratus, vivant 1.029 jours, tandis que
la plupart des femelles ne dépassent pas 650 jours.
2° Certaines femelles n'ayant pas subi d’accouplement sont mortes
jeunes; d’autres ont atleint une vicillesse normale. Il en a été de même
pour les mâles. Je parle loujours pour la généralité.
3° La question est ici difficile, sinon impossible à résoudre, puisqu'on
ne peut suivre un Coléoptère en liberté, depuis sa naissance à l’état adulte,
jusqu'à sa mort.
Je crois cependant qu’à l'état libre, l'existence de ces Insectes ne doit pas
altéindre la durée qu'ils obtiennent en captivité; les accidents de toutes
hr
— 107 —
sortes dont ils sont victimes, les changements brusques de température,
etc. abrègent leur vie et les font disparaître prématurément.
° Jusqu'à présent, d'après les familles ou groupes d'Insectes présentant
la plus longue existence que j'ai été à même d'observer, je dois inscrire en
première ligne la famille des Ténébriondes; en seconde ligne celle des
Stercoraires; puis arrivent à peu près en lignes parallèles les Hydrophilides
et les Garobides. Ensuite nous trouvons les Cerambycides, les Lucanides
(à l'exception des Dorcus), enfin les Gétonides et les Mélolonthides.
NOMBRE DE JOURS D'EXISTENCE.
Cicindelidsæ.
C. campesTRis. — C', 189. — ©, 180.
Ces deux Insectes sont morts du manque de nourriture pendant une
absence que jai faite.
Procrustes,
P. conraceus L. — li 243, 315, 325, 528, 697. — ©, 189,
900, 417, 571.
Moyennes : mâles, 374.20. — Femelles, 338.90.
Carabus.
CG. aurarus L. — G', 348, 699, 781, 789, 897, 928, 1.029. —
®, 39, 433, 554, 645, 847, 981, 1.018, 1.112, 1.119 (781 et 847,
sujets éclos dans la ménagerie).
CG. monrus F, — G', 259, 897 (sujets éclos dans la ménagerie), 331,
347, 361, ho7, 431. — ©, 298, 308, h11.
G. resrivus Dr. — G', 363.
G. morsircosus Latr. — S', 297, 341, 491. — ©, 315, 398.
G. carenurarus Scop. — ', 347, 361. — ©, 351.
G. mispanus Farb. — S', 337. — ©, 158.
ee
GC. inrricarus L. — G', 228, 343. — ©, 297.
GC. nemorauis IÎllig. — S, 261. — ©, 183, 191.
CG. cancezLaTus [ig. — S', 67, 109, 123. — ©, 89.
C. PURPURASGENS F. — S', 9h, 129, 143. — Q, 193,
GC. zormanineus Di. — d', 296, 344, 347. — ©, 278, 367, hoG.
Moyenne : S', 323.20, — ©, 385.71.
SPHODRUS LEUCOPHTHALMUS L, — S', 229. — ©, 293, 273,
Scarites.
S. c16as Oliv. — G', 233. — ©, 233.
Ces deux Insectes ont été dévorés par les Rats.
Staphilinus.
Ocypus oLENs Müll. — 17, 49, 68, 70, 161.
Neerophorus,.
N. vesrizro L. — G', 87, 288, 399. — 9, 9h45, 285, 316, 310.
Deux autres de ces Insectes ont disparu de la ménagerie après 299 jours
de captivité.
Moyenne : G', 232.33. — ©, 291.50.
Dytiseus.
D. marcinauis L. — G', 567, 991, 1.005. — ©, 670, 918.
Moyenne : S', 853.66. — ©, 740.
Hydrophilius.
H. piceus L. — &', 89, 165,240. — 9, 73, 436, G18,
- Moyenne : S', 164.66. — P,374.
TE I
ON /
Melolonthides.
M. vurcanis F. — G', 11, 16, 19, 21, 29. — ©, 23, 96, 27, 27, 31.
Moyenne : G', 19.20. — ©, 26.80.
Cetonides.
C. aurara L. — G', 24, 91. — ©, 20,48, 196.
Moyenne : G', 57.50. — ©, 88.
Lucanides.
Lucanus cervus L. — G',5,10, 11,12, 13,14, 15,16, 19,20,94,
25, 28, 30, 32, 94, 35, 37, 39. — ®, 9, 11, 15, 19, 21, 21, 95,
27, 29, 29, 32, 32, 30 , 97, 194.
Moyenne : S', 19.16. — ©, 31.72.
Dorcus.
D. pArALLELIPIPEDUS. — C', 278, 308, 384, 399. — ©, 370, 372.
Moyenne : G', 327. — © , 375.53.
Ateuchus.
À. sacer L. — G', 151, 176, 215, 317, 361, 379, 387, 481, 61».
— ?, 263, 459, 59h, 633 (263, 481 et 653, éclos à la ménagerie).
À. semi-puncrarus F. — G', 278, 338, 361. — ©, 392.
Moyenne : G', 338.25. — ©, 166.80.
Sisyphus.
S. Scnagrrent L. — S', 102, 172, 188, 2092, 329. — ®, 197, 261,
301, 307 (188 et 301, éclos dans la ménagerie).
Moyenne : G', 198.40. — ©, 266.50.
— 110 —
Copris.
C. mispanus L. — G', 309, 368, 382, 397, A8h, 681, 728, 794, 863,
982. — ®, 382, 489, 767, 1.053, 1.127, 1.137 (382, 368, 489,
794, 863 et 1.053, éclos à la ménagerie).
G. zunaris L. — G', 193, 204, 302, 309. — ©, 200, 312, 344
(309 et 312 éclos à la ménagerie).
Moyenne : S, 496.50. — ©, 693.44.
Gcotrupes.
G. srercorarius L. — G', 988, 1.022, 1.127. — 9, 998, 1.137
(998, éclos dans la ménagerie ).
G. syzvaricus Panz. — d, 243. —9®, 164, 361.
G. rypnœus L. — ©, 399.
G. muraror Marsh. — ', 793. — ©, 68, 894.
Moyenne : G', 700.06. — ®, 642.14.
Oryctes.
O. nasicornis L. — G', 35, ho. — ©, 43, 68. < ATP
Moyenne : d', 37.50. — ©, 55.50. rh
Blaps.
B. morrisaca Duméril. — G', 467, 528, 666, 963, 1.617. — ©, 327,
881, 1.022, 1.123, 1.219.
Moyenne : G', 848.20. — ©, 914,ho.
(J'avais pris le 15 septembre 1904, à Paris, au quai de Javel, dans une
cour d'usine, 14 Blaps mortisaga. 8 de ces Insectes sont morts à différentes
époques, entre le 15 septembre 1904 et le 31 décembre 1910. A cette
dernière date, les 6 Blaps survivants furent dévorés par les Rats. Ils vécu-
rent donc dans la ménagerie jusqu'à cet accident 2.297 jours.
Un Blaps, entré dans la ménagerie le 8 juillet 1911, vit encore.)
B. cicas L. — 8 de ces Insectes, entrés dans la ménagerie le 6 juillet
190, vécurent jusqu'au 31 décembre 1910, où 7 d’entre eux furent dé-
vorés par les Rats. Ils ont donc vécu 2.028 jours en captivité. 2.
Le survivant a vécu jusqu'au 14 décembre 1914, soit 3.449 jours.
— 111 —
B. maçica E. Wag. — S', 171, 663, 1.152. — ©, 90, 364, 365,
367, 1.152, 1.168 (90 et 171, éclos dans la ménagerie).
B. Epmonnt Sol. — G', 362, 746, 1.106. — ©, 557, 823, 963.
Moyenne : G', 700. —®, 727.66.
% Akis.
“à À. spixosa L. — ', 610, 993, 1.002, 1.110. — ®, 833, 1.029,
: 1.083, 1.115. -
| À. rerLexa EF. — G', 623, 768, 935, 962, 1.109. — ©, 439, » 737:
D Ghk, 1-07.
L- Moyenne : S', 854.40. — ®, 951.42.
a | Pimelides.
PruezrA ANGuLATA Sol. — G', 173, 427, 629, 695, 820. — ®, 497,
813, 918.
É P. ivrcara Herbst. — G', 378, 783, 812, 910. — ®,774, 786,
# 845, 899.
4 ES P. pgpressa Sol. — &, 838. — ©, 741, 841, 989.
P. cismpennis Sol. — ', 642, cd, 823, 897, 912. — ®, 327,
545, 611, 629.
4 Moyenne : G', 669.08. — ®, 714.18.
Adesmia.
À. microcepHaLA Sol. LE 27h, 331, 348, 552.
CHRYSOMELIDÆ.
Timarcha,
T. renesricosa F. — cf, 39, 235. — ©, 106,151, 288.
#. NICÆENCIS Vill. — ©, 106.
-1Ÿ Moyenne : d', 192. — ©, 181.66.
— 112 —
CERAMBYCIDÆ.
Dorcadion.
D. ruuicinarus L. — 2, 66.
Cerambyx.
C. Heros F., Scop. — G', 62. — 9, 73.
CG. cerno Scop. — G'; 95.
Curculionidae.
Mecasristierinus Panz. — G', 114. — 9, 53, 71.
MoYENNES D’EXISTENCES.
MÂLES.
PPOCDUSEES ERA. HN se ST CEE 374.10
CRÉAS. Se Se Me EL saisies 323.20
NECHOPIORUSS. en. aa da ee rm 232.39
DISCUTE. 853.66
EHydrophiies "2.0. Mie eo 164.66
Melolontha:vularis.. 44 <a. ie 19.20
Celônia durable." 2,8 55 RSS 57,90
Lacanus Corpus 5 SCD Er ‘19.16
Derchs Dir cet ee SORPERE: 327.00
AteNChUE.. 1. 5 nn PCR REC TRES 338.20
DINDAUS see: ce dr ue RE Te 198.40
COPA SR ot RO PETER h96.55
GeRirOpes, 4 20 POS SE RES RRER 700.06
DANGER. cet dt ee SCENE AR 37.90
Plapsimortisnoa 1" 08 ir 2 LUS 848.20
Hidhe nas. x. OR Dee |
DiARR MAMICA Ed 4: TN CRD EURE > 700.00
blaps Etmenlh. . :. 10e + |
ARE Ru Sn au ect JOURNEE 854.40
Pimelas see. fe de 669.08
Timerchat tue M MANS 139.00
FEMELLES,
338.20
389.71
301.90
740.00
37/.00
20.81
88.00
31.72
379.33
466.80
266.50
623.44
62.14
25.50
914.0
727.66
901.42
714.18
181.66
— 113 —
MaxiMA DE LONGÉVITÉ CHEZ QUELQUES Ixsgcres CoLéorTires.
JOURS, JOURS,
Cicindela campestris.. ...... 182 Sisyphus Schaefferi . ...... ; 361
Procrustes coriaceus.. ...... 697 Coprs Mispanus.©. 8... .. 1,137
Carabus auratus........... 1.112 Coprs luharis. is: 51e, 3h
Carabus monilis. .......... h31 Geotrupes stercorarius . ..... 1.137
Carabus festivus.. ......... ha Geotrupes sylvaticus.. ...... 361
Carabus morbillosus.. ...... (ER Geotrupes typhœus..... Re 329
Carabus hispanus .......... 328 Geotrupes mutator...,..... 82!
Corabus intricatus ......... 343 Oryctes nasicornis . ........ 68
Carabus nemoralis . ..... mers 261 PS Das, ‘2:20 9049
Carabus cancellatus .. ..... 123 Blaps mortisara........... 1.210
Carabus purpurescens....... 113 PME RMC. - css. / 1.100
Carabus lotharingus........ h16 Maps Edmondi.:......:.) 1.106
Sphodrus leucophthalmus . . . 273 Akis spinosa.. .... EE NP AL ES
DoHenmiras)..... ...... 288 AR EM en ce ete « : 1,109
Éegpus olens......:...... 161 Pimelia angulata ....,..... 918
Necrophorus vespillo ....... 322 Phnehainfietes 910
Dyhiscus marpinalis. ....... 1.005 Pimelia depressa.......... 989
Hydrophilus piceus.…........ 013 Pimelia cribripenms. ....... 912
Melolontha vulgaris. ....... 91 Adesmia microcephala.…. . .... 399
AomeŒurale...,.:...,.,. 196 Timarcha tenebricosa . ..... 288
DnedRus ceruus, ....: .,... 196 Dorcadion fulipinatus.. ..... 66
Dorcus parallelipipedus . .... 399 Cerambyx heros. .... ST e 73
Ateuchus sacer............ 633 Corambyx cerdo........... 99
Ateuchus semi-punctatus.. . . 302 Mecaspis tigrinus.......... 11/
Pour conserver les Insectes en captivité ct Icur assurer la plus longue
existence, on doit leur aménager des habitats assez spacieux pour qu'ils
puissent circuler avec l'illusion de la liberté; les entourer des objets,
herbes, mousses, bois ou pierres qu'ils aiment à rencontrer dans leurs
allées et venues, et leur donner la nourriture qu’ils préfèrent. Cependant,
J'ai pu élever des Garnivores et les garder lrès longtemps, en les nourris-
sant avec du pain d'épices. )
Muséux. -— xx11. 8
— 114 —
NOTES SUR LES ESPÈCES RANGÉES PAR LAMARCK DANS LES GENRES
VENERICARDIA ET CARDITA
(Fin),
par M. Ep. Lamy.
CARDITA PHRENETICA.
(Lamarck, Anim. s. vert., VI, 1° p., p. 24.)
Le Chama phrenetica Born (1780, Test. Mus. Ces. Vindob., p. 83) est
la même espèce que le Chama semiorbiculata Linné (1958, Syst. Nat ,
ed. X, p. 691), dont le nom a la priorité pour cette forme de l'Océan
Indien et qui est le Lype du sous-genre Beguina Bolten, 1798 (= Azarella
Gray, 1854).
11 y a au Muséum de Paris deux cartons étiquelés Cardita nephretica
par Lamarck : le premier porle un individu, ayant pour dimensions
67 x 47 mm., qui provient de la collection du Stathouder; sur le second
sont fixés deux spécimens plus petits, mesurant respectivement 39 X 27
et 37 x26 mm.
CARDITA CRASSICOSTA.
(Lamarck, loc. cit., p. 24.)
Lamarck pensait que son C. crassicosta correspondait peut-être aux
figures 1 a-c de la planche 234 de l'Encyclopédie Methodique et que, par
suite, ce pouvait être le Perna Jeson d’Adanson, assimilation qui a été
admise par Blainville (1825, Man. Malac., p. 5ho).
Mais, comme l'a fait observer soie (838. Anim. s. vert., 2° éd.,
VI, p. 431 [note] et p. 433), ces figures se rapportent bien plutôt au
C._ nodulosa Lk., espèce dont nous parlerons plus loin et qui, elle, res-
semble, en effet, beaucoup au Jeson; le C. crassicosla serait, au contraire,
assez exactement représenté par une autre figure de la même planche :
Deshavyes indique la «fig. 5», mais c’est évidemment une faute d'impres-
sion pour «fig. 3».
Cette espèce de Lamarck a été surtout bien figurée par Reeve (1843,
Conch. Icon., pl. Il, fig. 7 a-d)et par Hanley (1842-56, Cat. Rec. Biv.
2H =
Sh., pl. 18, fig. 19), qui a représenté une variété très squameuse corres-
pondant au CG. tridacnoides Menke (1843, Moll. Nov. Holland., p. 39) ©.
Dans la collection du Muséum de Paris, deux cartons ont été étiquetés
par Lamarck GC. crassicosta: sur le premier il y a une valve gauche mesu-
rant 5o x 30 mm. et sur le second on trouve deux valves, l’une droite,
l'autre gauche, qui, avec le même diamètre umbono-ventral de 23 mm.,
ont une longueur respective de Lo et 36 mm.; tous ces échantillons
ont été recueillis en Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur [1801] ©.
CARDITA RUFESCENS.
(Lamarck, loc. cit., p. 24.)
La seule référence indiquée, d’ailleurs avec doute, par Lamarck pour
son GC. rufescens, d'habitat inconnu, est la figure 185 de Lister (1685,
Hist. conch. | pl. 347 |). Or la coquille qu'elle représente avait déjà reçu de
Bruguière le nom de Cardita pectunculus : aussi Deshayes (1830, Eneycl.
Méth., Vers, I, p. 196) a-t-il pensé que le C. rufescens Lk. est proba-
blement la même espèce que ce C. pectunculus Brug. et, d’après
M. Dall (1903, Svnops. Carditacea, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad., LIV
[1902], p. 703), cette coquille de Lister pourrait être un grand spécimen
du C. gracihs Shuttleworth, des Antilles. Mais, d'autre part, elle peut
correspondre aussi bien au C. affinis Sowerby , de la côte Pacifique améri-
caine : c'est pourquoi Haniey (1842-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 147) a
pu mentionner ce C. rufescens comme une forme du golfe de Nicoya.
Reeve, de son côté (1843, Conch. Icon., pl. IV, fig. 19 «-b), a figuré,
sous le nom de C. rufescens Lk., une espèce dont il n'indique pas la pro-
venance, mais à laquelle von Martens (1880, 2x Môbius, Beitr. Meeresf.
Mauritins, p. 321) a rapporté une coquille de l'ile Maurice.
D'autre part, ce C. rufescens est, d’après Reeve lui-même, très voisin
(et serait même synonyme pour MM. Bucquoy, Dautzenbere, Dollfus
[1892, Moll. Roussillon, Il, p. 229]) de son C. senegalensis (1843, Conch.
Icon., pl. IV, fig. 16)® qui correspond à une forme du Sénégal
appelée Perna Jeson par Adanson (1757, Hist. nat. Sénégal, Coq.,
p. 219, pl. 15, fig. 8).
Enfin je montrerai plus loin que ce C. rufescens Reeve me parait cor-
(0) Hanley (loc. ct.,p. 147 et p. 367) identifie au C. crassicosta Lk.ide
C. squamifera Sowerby (1825, Cat. Shells Tankerv.) [non C. squamigera Desh.].
@) Il ne faut pas confondre avec ce Cardita (s. st.) crassicosta Lk., d'Aus-
tralie, le Venericardia crassicostata Sowerby —V. Cuvieri Broderip, de la
côte Pacifique américaine (1856, Hanley, Cat. Rec. Biv. Sh., pl. XVIT, fig. 56
[note]).
6) Hanley (1842-56, loc. ct., p. 147 ct p. 367) identifie ce GC. senepalensis
Reeve au C. squamosa Sowerby ( 1825, Cat. Shells Tankerv.) [non Lamarck|].
8.
— 116 —
respondre au C. nodulosa Lk., qui, d’après les types mêmes de Lamarck,
serait une espèce Australienne et qui est très probablement le €. rubida
Clessin.
Mais, quant au véritable rufescens de Lamarck, cette espèce reste énig-
matique.
CARDITA CALYCULATA.
(Lamarck, loc. cit., p. 24.)
Deshayes (1835, Anim. s. vert., 9° 6d., VI, p. 431) a montré que la
coquille appelée C. calyculata par Lamarck n’est nullement la forme Médi-
terranéenne à laquelle Linné a donné ce nom, mais que c’est un Mol-
lusque exotique, le C. varieata Brug., de l'Océan Indien.
C'est, en effet, à celte espèce de Bruguière qu'il faut rapporter un spé-
cimen, mesurant 43 »< 29 mm., éliqueté par Lamarck C. calyculata dans
la collection du Muséum de Paris.
Nous verrons ci-après que Lamarck a attribué, d'autre part, à ce C. va-
riegata Brug. le nom de C. subaspera, tandis que, parmi les espèces
Lamarckiennes, c’est le G. sinuata Lk. qui correspond au véritable C. caly-
culata de Linné.
CARDITA SUBASPEPA.
(Lamarck, loc. cit., p. 25.)
D’après Lamarck lui-même, il a appelé C. subaspera a coquille décrite
par Bruguière (1792, Encycl. Méth., Vers, 1, p. 4o7, pl. 233, fig. 6)
sous le nom de C. variegata, et ceci est confirmé par les figures données
par Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 11, fig. 9 a-c)pour ce C. sub-
asper«.
D'autre part, comme nous l'avons vu plus haut, Deshayes a montré
que cette description de Bruguière s'applique exactement au C. calyculata
Lamarck (non Linné ).
CARDITA NODULOSA.
(Lamarek, loc. cit., p. 25.)
Dans la collection du Muséum, Lamarck a déterminé C. nodulosa ()
deux valves gauches rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Péron
et‘Lesueur : elles ont très sensiblement la longueur (32 mm.) indiquée
dans les Animaux sans vertèbres et, en conséquence, elles doivent être
considérées comme les véritables types.
0) Le nom spécifique nodulosa a élé employé à nouveau par Rceve (1848,
Conch. Icon., pl. IX, fig. 44) pour une forme entièrement différente, probable-
ment synonyme de C. aculeata Pol.
— 117 —
J'ai montré précédemment (1915, Bull. Mus. hist. nat., XXE, p. 196)
que ces deux valves, qui ont environ 32 X 18 mm., appartiennent sans
aucun doute à la même espèce que la coquille figurée par Valenciennes,
en 1846, dans l'Atlas de :oolopie du Voyage de «La Vénus» (1836-39 ),
pl. 22, fig. 2, sous le nom déformé de GC. nodulosa Lk. et, par suite,
il fau identifier complètement C. nodulosa Val. à G. nodulosa Lk. ©.
Le Muséum de Paris possède, en outre, deux valves (recueillies à la baie
des Chiens marins par Péron et Lesueur), plus petites (longues de 13 mm.),
étiquetées par Lamarck «cardite noduleuse var.» : elles me semblent pou-
voir être raltachées plutôt au C. aviculina Lamarck.
Enfin Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 11, fig. 8 a-c) à
figuré comme C. nodulosa Lk. une coquille de taille moyenne (22 mm.),
et elle se rapproche aussi beaucoup de ce C. aviculina Lk.
Quant aux deux valves typiques du C. nodulosa, provenant d'Australie,
qui sont leintées de rougeûtre , elles ne me paraissent pas pouvoir être sé-
parées spécifiquement de la forme qui a été représentée par Reeve (1843,
Conch. Icon., pl. IV, fig. 19 a-b) sous l'appellation de C. rufescens et qui
a élé signalée de l’île Maurice par von Martens (1880 , in Môbius, Beitr.
Meeresf. Mauritius, p. 321).
Cest aussi à la même espèce qu’appartient très probablement le
C. rubida Clessin (1888, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 9° éd., p. 47,
pl. 11, fig. 9-10), nom proposé pour une coquille Australienne déter-
minée dans la collection Paetel comme C. rufescens Lk. ©.
D'autre part, ce C. rufescens de Reeve est extrêmement voisin de son
C. senegalensis (1843, Conch. Icon., pl. IV, fig. 16) correspondant au
Perna Jeson Adanson, que Bruguière (1792, ÆEneycl. Méth., Vers, 1,
p- 08) rapportait au C. calyculata Linné.
Or, comme je lai déjà fait remarquer (1915, Bull. Mus., XXI,
p. 198), si Deshayes (1835, An. s. vert., 9° éd., VI, p. 433) a pu rap-
porter au C. nodulosa les figures 1 «-c de là planche 234 de l'Encyclopédie
Méthodique, qui, pour Lamarck (1819, Anim. s. vert., VE, 1° p., p. 24),
pouvaient représenter le Jeson, c’est qu'effectivement les types Lamare-
kiens de ce C. nodulosa offrent de grandes ressemblances avec cetle
espèce d'Adanson, nolamment pour la taille (43 X 23 mm. d’après la
figure de cet auteur [1757, Hist. Nat. Sénégal, Coqg., p. 215, pl. 15,
fig. 8]) el pour la couleur «de rose ou de feu».
() Carpenter (1857, Rep. Moll. W. GC. N. Amer., p. 278; 1864, Suppt.
Rep., p. 528), qui considérait la coquille représentée par Valenciennes comme
une forme Ouest-Américaine, pensait qu’elle pouvait être identique au GC. afjinis
Sowerby, qui est, en réalité, une tout autre espèce.
@) Quant à savoir si cette forme est réellement le C. rufescens de Lamarck,
j'ai dit plus haut que celui-ci reste une espèce énigmatique,
— 118 —
Par suite, on peut se demander si le C. nodulosa Uk, —rufescens Rve.
= rubida Gless., de l'Océan Indo-Pacifique, et le Jeson Adans. — = SenÉgu-
lensis Rve., du Sénégal, ne seraient pas des variétés locales, toutes deux
de grande taille et de coloration rougeâtre, qui seraient à rattaclier au
CG. calyculata Tinné= aviculina Lk. = excuvata Desh., espèce extrêmement
polymorphe et signalée de localités très éloignées.
CARDITA SINUATA.
(Lamarck, loc. cit., p. à5.)
Le type du G. sinuata, avec éliquette manuscrite de Lamarck, est con-
servé au Muséum de Paris : il a pour dimensions 26 X 14 mm.
Deshayes (1835, Anim. s. vert., 9° 6d., VI, p. 431) a reconnu que ce
CG. sinüata, de provenance non indiquée, doit être identifié au G, caly-
culata Linné, de la Méditerranée, tandis que, comme nous l'avons vu plus
haut, l'espèce nommée GC. calyculata par Lamarck est, en réalité, le C. va-
riovata Brüg., de l'Océan Indien.
Cette confusion lient à ec que Îles figures cilées par Linné pour son
Chama calyculata (1758, Syst. Nat., éd. X. p. 692: 1767, tbid., éd. XII,
p. 1198), d'habitat Méditerranéen, représentent plusieurs Mollusques
différents, ainsi que l'ont fait remarquer MM. Bucquoy, Dautzenberg,
Dollfus (1899, Moll. Roussillon, IE, p. 229) :
La figure 8 de la planche 15 d’Adanson (1957, Hist. Nat. Sénépal,
Cog., p. 215) est relative à une espèce du Sénégal, le Jeson Adans.— Car-
dita senegalensis Rve.
La figure 184 de Lister (1685, Hist. Conch. [pl. 3471) correspond au
Cardita variegata Brug. de l'Océan Indien.
La figure 185 de Lister (ibid.) est indiquée par Bruguüière pour son
Gardita pectunculus (1792, Encyel. Méthod., Vers, T, p. 4192) ©.
G) Ainsi qu'il a été dit plus haut, M. Dall (1903, Proc. Acad. Nat. Sc.
Philad., LIV [1902], p. 703) est d’avis que cette coquille de Lister, appelée
C: pectunculus par Bruguière, pourrait être un grand spécimen de C. gracilis
Shuttil., des Antilles. I pense, d’autre part, que le &. peçtunculus figuré par
Reeve (1843, Conch. Icon., pl. L, fig. 4) n’est pas, comme cet auteur l'indique,
une forme de Madagascar, mais doit être identifié au GC. aflinis Sow. , de la côte
Pacifique Américaine. Von Martens (1880, èn Môbius, Beitr. Meeresf. Mauritius,
p. 321) tenait aussi cet habitat Africain pour douteux. Cependant, on trouve,
dans les collections du Muséum de Paris, six coquilles correspondant exactement
à cette figure de Reeve, qui auraient été rapportées de Madagascar en 1841 par
L. Rousseau ; lequel a même proposé pour elles in schedis le nom de C. madagas-
cariensis. Mais il faut avouer que ces spécimens soi-disant Africains n’offreut aucun
caractère les distinguant d'exemplaires du G. afinis Sow. recueillis dans le golfe
de la Californie par.M. Guillemin (1865) et par M. L. Diguet (1891-1898).
1e ARS
— 119 —
Seule, la figuré F de la planche 90 de Güaltieri (1749, Index Test.
Conch.) peut se rapporter à l'espèce Méditerranéenne qui est désignée par
les auteurs sous le nom de CG. calyculata L. et dont on trouve, d'après
Hänley (1855, {psa Linn. Gonch., p. 87), plusieurs spécimens dans la
collection de Linné. à
À cetle espèce Européenne ont d’ailleurs été assimilées des coquilles
provenant de Ténériffe, d'Australie, de Tasmanie, de Nouvelle-Zélande, et
on lui à ainsi réuni comme synonymes C. aviculina Lk., G. muricata Sow.,
CG. excavata Desh., C. tasmanica Ten. Woods (1885, E. À. Smith. , Rep.
« Challenger » RE ED: 210; 1915, Suter, Man. New Petit
Moll., p. 903).
CARDITA CONGAMERATA.
(Lamarck, loc. ct., p. 25.)
Cette espèce de Bruguière (1799, Eneyel. Méth., Vers, I, p. 4og,
pl 234, fig. 6 a-c) correspond à la or représentée par Chemnitz
(1784, Conch. Cab., VIT, p. 138, pl. 50, fig. 506 a-d) sous le nom de
Chama concamerata : Lamarck a déterminé, dans la collection du Muséum,
un spécimen mesurant 1/4 X 10 mm.
Cette forme, qui vit, non dans l'Océan Américain, mais au Cap de
Bonne-Espérance, est le type du genre Thecalin H. et A. Adams, 1857,
caractérisé par l'existence, chez la femelle, d'une poche incubatrice pro-
tégée par une invagination des valves.
CARDITA AVICULINA,
(Lamarck, loc. cit., p. 26.)
Deshayes (1835, Anim. s. vert., VI, p. 434) considérait cette espèce
comme très voisine du GC. calyculata des auteurs, c’est-à-dire du GC. varie-
gala Brup. , et n’en élant peut-être qu’une forte variété.
En réalité, c'est, au contraire, au véritable C. calyculatu Linné qu'il
faut la rattacher, conime le fait M. Suter (1913, Man. New Fate
Moll., p. 903).
Déjà la figure donnée par Delessert (1841, Rec. Cog. Lamarck, pl. 11,
fig. 10 a-c) pour ce GC. aviculina Lk, suggère l'idée de ce rapproche-
ment.
Mais, de plus, on trouve au Muséum de Paris deux coquilles recueillies
à l'île King par Péron et Lesueur, qui, bien que non étiquelées de la
mäin de Lamarck, sont indiquées comme ayant été étudiées par lui : l'un
de ces spécimens, mesurant 14 X 9 mm.5, correspond à la forme
Australienne nommée par Deshayes (1854, P. Z.8. L. [1853], p. 100,
— 120 —
pl. VIT, fig. 1-3) C. excavata el assimilée par les auteurs au C. calycu-
lata Linné (non Lamarck); l'autre échantillon, ayant pour dimensions
13 X Q mm., a subi une torsion lui donnant l'aspect du C. distorta Reeve
(1843, Conch. Icon., pl. IV, fig. 13), qui semble aussi n'être qu'une
déformation accidentelle de cette même espèce d'Australie.
D'autre part, J'ai dit plus haut que le Muséum de Paris posséde aussi
deux valves rapportées de la baie des Chiens marins par Péron et Lesueur
qui, déterminées par Lamarck reardite noduleuse var.», me paraissent
également pouvoir être rattachées à C. aviculina Lk. — excavata Desh. — ca-
lyculata Linné 0.
CARDITA CITRINA.
(Lamarck, loc. cit., p. 26.)
Cette espèce est représentée dans la collection du Muséum par un seul
individu recueilli en Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur : l'étiquette
correspondante, qui porte le nom de Cardila citrina, n’est pas de l’écri-
ture de Lamarck.
Cette coquille, mesurant 19 X 12 mm., a été considérée par Deshayes
(1830, Encycl. Méth., Vers, IT, p. 201: 1835, Anim. s. vert., à° éd.,
VI, p. 434) comme un exemplaire jeune d’une variété ex colore du C. cras-
sicosta Lk.: mais elle aussi me semble correspondre plutôt au C. exea-
vata Desh. — calyculata L.
CARDITA SUBLAEVIGATA.
(Lamarck, loc. cit., p. 26.)
Le type de cette espèce est conservé au Muséum de Paris. Jai montré
antérieurement (1915, Bull. Mus., XXI, p. 199) que ce spécimen a été
représenté en 1846 par Valenciennes dans l’Atlas du Voyage de «La
Vénus», pl. 22, fig. 4: son contour est exactement superposable à ces
figures , la taille (18 X 11 mm.) et la coloration sont les mêmes.
Ainsi que le dit Hanley (1842-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 148 etp. 367,
pl. 18, fig. 28), ce C. sublaevigata appartient au genre Cypricardia Lk. ct
il est la forme jeune du Cypr. vellicata Reeve (1843, Conch. Icon., pl. IT,
fig. 7): cette espèce Indo-Pacifique doit donc prendre le nom de Trape-
zium [= Cypricardia] sublævigatum Lk.
G) Malgré un contour beaucoup plus allongé, le C. pica Reeve (1843, Conch.
Jcon., pl. IL, fig. 8 a-b) serait aussi une forme étroitement alliée à ce C. aviculina,
d’après l'opinion de Hanley (1842-56, Cat. Rev. Biv. Sh., pl, 18, “EA 11
[note]), qui se demande même si elle en est réellement distincte,
CARDITA CORBULARIS.
(Lamarck, loc. cit., p. 26.)
Ce nom a été donné par Lamarek à une coquille du «Cabinet de
M. Defrance», qui, à ma connaissance, n’a été identifiée par aucun
auleur.
CARDITA LITHOPHAGELLA.
(Lamarck, loc. cit., p. 26.)
Cette espèce Méditerranéenne, figurée par Delessert (1841, Rec. Coq.
Lamarck, pl. 11, fig. 11 a-d), est, en réalité, un Coralliophaga Blainv. :
elle a pour synonymes Byssomya Guerini Payr., B. fragilis Costa, Vene-
rupis Romani Calc., Cypricardia Renteri Nardo et Coralliophaga setosa
Dkr.
… ne
Cowrnigurion À L'Érune pu GENre ÆoLosoma.
par M'e Lucrexxe Denorne.
Les Æolosoma sont de minuscules Oligochètes d’eau douce (Famille des
Naïdimorphes), qui présentent dans l'épaisseur de leurs, téguments des
glandes unicellulaires à contenu huileux, naturellement coloré en rouge,
en jaune ou en vert. C’est d’ailleurs à ce caractère que le genre doit son
nom.
Les espèces connues sont toutes également dépourvues de dissépiment
dans la région moyenne et postérieure du corps. — (Seul le sement cé-
phalique est limité, en arrière, par une toile dissépimentaire.) — Mais
elles conservent une métamérisation bien marquée, par la présence dans
chaque sewment d’une paire de néphridies et de quatre faisceaux séti-
gères.
J'ai eu l’occasion d'observer souvent deux espèces communes dans nos
eaux françaises: Æolosoma Hemprichi et Æ. tenebrarum. Chez l’une comme
chez l'autre, des lames musculaires transversales tendues entre l'intestin
et la paroi somatique, en-dessous des faisceaux sétigères, accentuent la
métamérisation. Par leur siluation, et par leurs fonctions, ces muscles
rappellent singulièrement les dissépiments des autres Naïdimorphes.
Comme eux, en se soudant à la paroi du corps, ils forment une zone de
résistance au voisinage de laquelle viennent s’insérer de nombreux mus-
cles sétigères. [ls embrassent l'intestin d’une façon analogue et le main-
tiennent avec les vaisseaux qui l’accompagnent dans l'axe du corps. Il
semble bien qu'on se trouve en face de dissépiments incomplètement dé-
veloppés. ;
L'étude du développement de ces muscles pendant le bourgeonnement
achève de rendre cette homologie véritable.
Rappelons d’abord l’origine et la formation des dissépiments. Ils nais-
sent aux dépens de l’endothélium péritonéal ; leur formation est purement
mécanique : elle est consécutive au développement des bulbes sétigères et
de la chaîne nerveuse ventrale, qui sont des productions épidermiques.
En s’accroissant vers l'axe de l'individu, ces bourgeons ectodermiques
repoussent devant eux les éléments mésodermiques (péritoine) qui les
recouvrent jusqu'à les porter en contact avec le revêtement péritonéal de
l'intestin avec lequel ïls contractent des liaisons. D'autre part, on peut
— 123 —
imaginer ce qui en résulte dans le sens vertical. Nous avons une série
d’anneaux empilés lun sur l’autre, chaque anneau étant constitué par des
bourgeons ectodermiques sétigères et neural, dont l'accroissement est
centripète. Les anneaux se trouvent séparés les uns des autres par des
plans mésodermiques constitués par les éléments péritonéaux qui revêtent
les bourgeons. C’est dans ces plans que prennent naissance les fibres mus-
culaires des dissépiments.
L'origine et la formation des muscies métamériques des Æolosomu sont
absolument identiques. Gomme ces animaux ne possèdent pas de chaine
nerveuse ganglionnaire, mais seulement une suite de cellules nerveuses
ganplionnaires sur la ligne médiane ventrale, c’est-à-dire, en somme, des
cellules ectodermiques spécialisées sur place, il n’y a pas eu refoulement
du péritoine somatopleural de cette région par un bourrelet ectodermique
neural, comme cela à lieu chez les Naïdimorphes ; et par conséquent, ïl
n'a pu se produire de liaison entre les éléments péritonéaux ventraux et
les lames mésodermiques latérales. Aussi celles-ci demeurent-elles isolées.
Dans les zoïdes en formation et dans l’extrémité bourgeonnante des
ÆBolosoma ces lames latérales sont aussi apparentes que chez les Naïdi-
morphes, et ce sont elles surtout qui marquent la métamérisation. Cest
pourquoi Vejdovsky ©), qui n'a jamais mentionné ni figuré de muscles
transversaux métamériques chez les Æolosoma, s’est trouvé obligé de
figurer ces lames dans leurs extrémités bourgeonnantes et de les y désigner
sous le nom de muscles transversaux.
En résumé :
Il existe chez les Æolosoma une paire de muscles transversaux par ser-
ment, tendus entre l'intestin et la paroi du corps et situés à la limite de deux
métamères. |
Ces muscles transversaux métamériques sont des dissépiments réduits. Ils
ont les fonctions et la structure, la disposition et l’origine des dissépiments.
0) Véspovskx (1884), System und Morphologie der Oligochaeten, Prag.
— 12 —
Les KorrHazsezza vax Tieçn.U),
par M. Henri Lecowre.
Avec juste raison, van Tieghem ( a séparé du genre Viscum, auquel il
était indüment réuni, un groupe de plantes se distinguant des Viscum par
plusieurs caractères très importants dont nous signalerons les principaux :
1° absence des bractées florales en nacelle qui caractérisent les véritables
Viscum et leur remplacement par une alvéole ou par des poils ; 2° fleurs
du type trimère, alors que les Viscum sont généralement tétramères ;
3° étamines non soudées aux lobes, réunies en un synandre; 4° fruit cou-
ronné par les lobes persistants du périgone, qui sont caducs chez les Viscum.
La première plante séparée des Viscum pour les raisons ci-dessus était
une plante parasile récoltée en Océanie (iles Sandwich) par Remy, sous
le n° 502, et c'est évidemment l’une de celles qui s’éloignent le plus des
Viscum. Mais van Tieghem en a trouvé un grand nombre d’autres possé-
dant les mêmes caractères généraux et qui doivent être séparées du genre
Viscum pour les mulliples raisons indiquées.
Ces derniers représentants du nouveau groupe, au lieu d’avoir une
lige à peu près cylindrique, comme les premiers, possèdent au contraire
une tige constituée par des articles aplatis.
Les premiers constituent pour van Tieghem le genre Xorthalsella et les
seconds, le genre Bifaria®, dont certaines espèces, à ramifications les unes
0) Pendant l'impression de cette note, retardée par les circonstances actuelles,
nous avons pris connaissance d’un travail de M. Hayata (/c. pl. Form., V, p. 187)
dans lequel ce Botaniste crée, pour l’ancienne espèce Viscum japonicum Thunb. —
V. monilifurme BI., le nouveau genre Pseudixus, distinct des Korthalsella et Bifaria
de van Tieghem, l'organe staminal paraissant, au Botaniste japonais, formé de
trois anthères alternes et non opposées. En ce qui nous concerne, nous avons
toujours observé un synandre constitué par 6 sacs polliniques connivents, groupés
en cercle, sans aucune séparation en anthères distinctes, et nous croyons devoir
conserver le genre Korthalsella, autant par respect de la priorité que pour rendre
un juste hommage à l'éminent Botaniste qui sut, le premier, mettre en évidence
les caractères distinclifs de ce nouveau groupe.
@ Van Tieçu., Korthalsella, genre nouveau pour la famille des Loranthacées
(Bull. Soc. Bot. Fr. [1896], p. 83).
6) V, Trecu., Sur le groupement des espèces en genres dans les Ginalloées,
Bifariées, etc, (Bull, Soc, Bot, Fr. [1896], p. 163),
spécialement végétalives, les autres fructifères, formeraient le genre
Heterixia.
Dans les lrois nouveaux genres reconnus et créés par van Tieghem, les
caractères de la fleur et du fruit sont identiques. Mais, d'autre part, dans
la section transversale d’un article en apparence cylindrique de la plante
récoltée par Remy sous le n° 502 et désignée par van Tieghem sous le
nom de Korthalsella Remyana, nous avons reconnu une structure qui
exclut toute séparation générique entre les plantes à tige cylindrique et
celles à tige aplatie. En section transversale, l’article présente, en effet,
non pas un cercle de faisceaux libéro—ligneux, mais au contraire deux
groupes opposés, comme s'il s'agissail d'un organe aplati en lame.
Les deux groupes, composés chacun de 4 ou 5 faisceaux libéro-ligneux ,
se regardent par la pointe de leurs faisceaux de bois, et nous avons pu
nous assurer, par des sections longitudinales , que les éléments situés à Ja
pointe interne du bois et se colorant par les réactifs autrement que les
plus gros vaisseaux, sont non pas des fibres (van Tiewhem), mais réelle-
ment des vaisseaux.
Nous insisterons, en outre, sur l'abondance exceptionnelle et non si-
onalée des cristaux d'oxalate de calcium dans la partie corticale. Ces cris-
taux se retrouvent en quantité encore plus marquée dans les tissus des
fleurs mâles et femelles.
Du fait de l'identité des appareils florifères, d’une part, et de la symétrie
de structure des articles, d'autre part, il résulte que les plantes réunies
par van Tieghem dans sa tribu des Bifariées ne peuvent être conservées
dans des genres distincts, et, comme l’a d'ailleurs fait Engler (Nacatr.,
. ‘p. 138), nous admeltrons un genre unique, le genre Korthalsella, le pre-
mier créé, et qui possède, en outre . sur les deux autres, l'avantage de ne
rien préjuger de la forme.
Ce genre comprendra les sections Eukorthalsella, Bifaria et Heterixia ,
correspondant respectivement aux genres Ge van Tiewhem.
Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont réunies en plus ou moins
grand nombre aux entre-nœuds, soit Lout autour (s. Eukorthalsella), soit à
l’aisselle de deux écailles opposées (s. Bifaria), mais toujours au-dessous
de l'articulation séparant deux articles successifs de la tige.
Le plus souvent elles sont entremélées de poils cloisonnés. Chez quel-
ques espèces, le réceptacle est relevé autour de chaque fleur pour former
une sorte d’alvéole.
Aux indications données par van Tieghem nous ajouterons que les
fleurs mâles sont toujours stipilées et infundibuliformes, alors que les
fleurs femelles sont presque sessiles et de forme ovoïde. Les trois étamines
sont indépendantes des lobes auxquels elles sont superposées, et chacune
d'elles se compose d’une anthère sessile à sacs polliniques s'ouvrant vers
la face interne. Ces lrois anthères sont rapprochées vers le centre de la
= 6e
fleur, conniventes, et forment une sorte de dôme ou synandre à 6 sacs
polliniques, avec une ouverture supérieure et centrale.
En ce qui concerne les fleurs femelles, nous n'avons rien à ajouter : aux
indications données par van Tieghem ; cependant, si nous avons vu les sacs
embryonnaires en forme de U, dans un échantillon du moins, nous
n'avons pas eu l'occasion d'observer le collenchyme qui continuerait le
{issu conducteur.
KorrHaLseLLa (v. Tiegh. nomen nudum) H. Lee. emend.
Fruticuli parasitici. Caulis plus minus flavidus, teres vel complanatus,
articulatus. Folia parva, bracteiformia , opposita, superposita vel interdum
decussata. Flores unisexuales, axillares, ebracteali, sive in receptaculis
cavis ut in alveolis singulatim plus minus infixi, sive liberi et pilis inter-
mixti. Flores Sbasi attenuati, lobis 3 instructi, lobis triangularibus valvatis ;
antheræ 3 sessiles, perigonii lobis non coalitæ, in medio floris approxi-
malæ, 2-loculosæ; synandrium liberum, sessile, hemisphærieum , 6-locel-
latum , apice poro centrali dehiscens. Flores ® ovoidei, trimeri, lobis par-
vis, triangularibus instrueli; stamina o; ovarium inferum, perigonio
coalitum; stigma sessile, vix conspieuum; placenta centralis, coniea.
Fractus ovoideus, bacciformis, lobis persistentibus 3 instructus. Semen
piriforme vel cordiforme , plus minus complanatum ; embryo pro parte
exserlus, téres, radicula supera.
La présente nole a principalement pour objet de faire connaître le fruit
et la graine dont la description n’a pas été donnée.
Chez une plante récoltée à Ceylan par Thwaites (n° 29), et contenue
d'abord dans notre herbier sous le nom de Viscum moniliforme BI. (Bifaria
altenuata van Tieghem) et que nous rattachons à l'espèce Korthalsella
moniliforme, le fruit ovoïde, jaunâtre, légèrement stipité, couronné par
les trois lobes persistants, ne mesure guère plus de 2"® de long, y com-
pris le pied.
Chaque fruit comprend d’abord, à la surface, une couche correspon-
dant au calice et contenant trois faisceaux libéro-ligneux qui eorres-
pondent aux lobes. Les cellules épidermiques sont légèrement convexes
vers le dehors et chacune d'elles présente un plissement très net sur la
partie externe de la membrane. Les cellules du parenchyme sont très
fortement étendues tangentiellement et leur membrane est épaissie. Cette
couche se termine vers le dedans par un parenchyme à cellules beaucoup
plus petites formant le revêtement intérieur de la partie de l'enveloppe
correspondant au calice.
Tout ce qui est à lintérieur constitue un fruit de forme ovoïde et dans
cé fruit se trouve une graine nue.
LE 8
2 tan
Le péricarpe se divise en deux parties distinctes : la région externe vis-
queuse, et une couche interne non visqueuse. Cette couche interne, formée
de petites cellules, et dans laquelle se ramifient les faisceaux des carpelles,
subsiste seule à la fin et formera autour de la graine une enveloppe blan-
châtre. comparable à la parche qui entoure les graines du caféier. La partie:
externe, visqueuse et adhésive, se compose de cellules à membrane forte-
ment épaissie et chimiquement transformée en composés pectiques.
La graine n’occupe pas le centre de ce péricarpe, mais une partie excen-
trique, de telle façon que la région visqueuse est plusieurs fois plus
épaisse au sommet que sur les côtés et qu’à la base.
En outre, dans la partie la plus épaisse, on reconnait facilement que
les cellules formatrices sont ondulées dans leur longueur. C'est de beau-
coup la partie la plus adhésive du péricarpe et nous verrons plus loin
l'utilité de cette disposition ©.
La graine, chez la plante que nous étudions, présente nettement la
forme d’un cœur un peu aplati, avec deux faces ; sa longueur est de 0,9 à
1%, Dans la partie concave fait saillie l’extrémité radiculaire de l'embryon
dont le corps et les cotylédons sont au centre d’un albumen à grandes
cellules parallélipipédiques.
Cette graine est complètement nue dans le fruit et ne comprend que
l'embryon à radicule supère et l'albumen.
Chez un autre exemplaire de notre herbier, récolté par Zollinger
(n° 632), et ne pouvant être distingué spécifiquement du précédent
(séparé cependant par van Tieghem sous le nom de B. spici/ormis), nous
avons retrouvé tous les caractères indiqués ci-dessus, mais avec cette par-
licularité qu’un certain nombre de graines encore enveloppées de la parche
(partie la plus interne du péricarpe) se trouvaient disséminées çà et à sur
la tige. Des péricarpes existaient vides et déchirés dans leur partie supé-
rieure, ce qui prouve que le fruit a dû être projeté au dehors par le gon-
flement de l’enveloppe visqueuse. Or, loutes les graines, sans exception,
sont accolées à la tige par leur partie supérieure, c’est-à-dire par la région
où se trouve l'extrémité radiculaire de l'embryon.
Cette particularité s'explique facilement par la présence, à cette extré-
mité, de la partie principale de la substance visqueuse adhésive.
De cette disposition 1l résulte que la radicule, en se développant, va
rencontrer immédiatement l'écorce et y pénétrer. Nous avons trouvé un
certain nombre de graines dont l'enveloppe avait subi un commencement
de développement et dont l'extrémité radiculaire se trouvait déjà en con-
tact avec l'écorce sur laquelle Fa graine peut, de préférence, se fixer.
G) Cette inégalité dans la distribution de la substance visqueuse ne parait pas
exister — du moins au même degré — chez les fruits de notre Viscum
se
album L.
— 128 —
Le mode de distribution de la substance visqueuse adhésive présente donc
un intérêt incontestable, au point de vue de la conservation de l'espèce,
puisque la région du fruit qui se fixe le plus facilement est précisément
celle qui contient l'extrémité radiculaire de l'embryon, et qu’en se déve-
loppant cette radicule vient directement rencontrer l'écorce de l'hôte.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1916. — N° 3.
DC
161° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
23 MARS 1916.
JE —
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ce Présipent donne connaissance des faits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
M. ce Présent signale que, sur la présentation de MM. les
Professeurs Bouze, Jourin et Lacroix, M. le Général Jounoy a été
nommé Correspondant du Muséum (Assemblée du 16 mars
1916).
NH a le regret d'annoncer la mort au front, le 8 mars 1916,
de M. Rocxrenvan, Garcon attaché à l'Administration, dont les
services dévoués étaient des plus appréciés, ct celle, survenue
le 19 mars 1916, de M. Paroir, Préparateur de la Chaire de
Paléontologie, dont il n'aura pas à faire l'éloge, M. le Professeur
Marcellin Bouze s'étant chargé de faire ressortir la valeur de ses
services dans un discours prononcé à ses obsèques, discours dont
on ira ci-après les principaux passages.
Muséuu. -- xx11. 0
— 130 —
Discours PRONONCÉ PAR M. LE Proresseur MarceLLIN BouLE
SUR LA TOMBE DE SON PRÉPARATEUR, M. Josepx PApoinr.
(Principaux passages.)
On ne saurait trop louer le corps des Préparateurs du Muséum. Son
mérite n'a d'égal que sa modestie. Il est comme la cheville ouvrière de
notre Maison qui lui doit une grande partie de sa renommée. Joseph
Papoint fut un modèle de cette élite, 11 fut le Préparateur idéal!
1 naquit à Paris le 2 mars 1866 d'un humble ménage d'ouvriers. Le
père était breton, la mère alsacienne, ce qui explique l’'heureux mélange
de qualités diverses que l'enfant apporta en naissant et qui resta comme la
marque distinctive de son caractère. Déjà, à l’école primaire du boulevard
Saint-Marcel, 1l se fit remarquer par son intelligence, sa curiosité et son
air rêveur. Îl avait surtout beaucoup de goût pour le dessin qu'il put
apprendre aux cours du soir, après son travail dans une maison de com-
merce où ses parents l'avaient placé et où 1l est resté comme employé
pendant 18 ans.
Le jeune Papoint avait pour le Jardin des Plantes, près duquel il était né
et avait grandi, cet amour que tout provincial plus ou moins parisianisé
conserve pour son pays natal, et grande fut sa joie quand, en 1899, il
put être attaché au Laboratoire de Paléontologie en qualité d’employé tem-
poraire. Nous organisions alors la nouvelle galerie de la place Valhubert
et nous avions besoin d’auxiliaires ayant de l’habileté et du goût. Notre
choix ne pouvait être plus heureux. Papoint fut immédiatement apprécié à
sa valeur et, en 1903, dès que la place devint vacante, il fut nommé Pré-
parateur titulaire.
Ha donc rempli ces fonctions pendant 17 ans avec aulant de dévoue-
ment que de distinction. Les travaux d’un Laboratoire de Paléontologie sont
des plus variés. La préparation des fossiles est un art tout à fait spécial, qui
ne s’apprend nulle part el qui n’a guère de tradition. Il y faut une grande
dextérité, beaucoup de patience, une ingéniosité toujours en éveil. Papoint
excellait dans cet art, se faisant tour à tour sculpteur, mouleur, photo-
graphe, dessinateur. Il était l'artisan désigné des ouvrages les plus délicats
ou les plus difliciles. Grâce à ses facultés d'observalion et d'analyse des
formes, sans le secours des livres, par la simple manipulation d'innom-
brables ossements, il était arrivé à acquérir une science pratique de lOs-
téologie. Il a pu ainsi accomplir des travaux de reconstitution et de mon-
tage d'animaux fossiles qui sont à la fois des œuvres de science et des œuvres
d'art. Son nom restera associé à la restauration pleine de difficultés des
crânes d'Hommes fossiles, aujourd’hui célèbres, de La Chapelle-aux-Saints
et de La Ferraine.
— 131 —
Mon regretté collaborateur a rendu beaucoup d’autres services. Son talent
de dessinateur, souple, délié, s’adaptant à tous les genres , sa connaissance
des procédés les plus variés des arts graphiques faisait de lui un illustra-
teur émérite des ouvrages de science. Il a exécuté, pour ses Professeurs et
pour beaucoup d’autres Naturalistes, d’admirables dessins qui, eux aussi,
sauveront de l'oubli le nom de l'artiste.
Un artiste, voilà, en effet, ce qu'était avant tout notre charmant cama-
rade Papoint. Et cela se voyait dans son allure méditative, dans la clarté de
son regard, dans la finesse de son sourire. Mais son visage reflétait aussi
d’autres qualités : la loyauté, la douceur de caractère, une grande délica-
tesse de sentiment. Îl fut un fils excellent qui, après avoir soigné pendant
de longues années son père paralysé, fut heureux de se consacrer à sa
vieille mère.
Au Muséum, il était estimé de tout le monde. Au laboratoire, il ne
comptait que de chaudes amitiés. On le savait malade depuis longtemps, et
le spectacle des progrès d’un mal implacable mettait de la tristesse dans le
cœur de tous.
Sa mort va faire un grand vide dans le service de la Paléontologie, déjà
si diminué par la guerre. Et ce vide se fera sentir longtemps. C’est quand
sonnera l'heure de la paix victorieuse et d’un nouvel élan de notre activité
scientifique que celui dont nous déplorons la perte nous manquera le plus.
Il n'aura pourtant pas disparu tout entier. Ses préparations, ses dessins et
les autres témoignages de son talent qu'il nous a laissés, en même temps
qu'ils serviront de modèles aux jeunes, rappelleront aux aînés le souvenir
de leur précieux colläborateur, de leur bon ami, Joseph Papoint, à qui
J'adresse ici le suprême adieu !
M. le Professeur Jousix prend la parole pour annoncer que le
Muséum vient de recevoir une importante donation :
M. le D'F. Jousseaums, bien connu par ses belles recherches sur la faune
de la mer Rouge, avait déjà depuis longtemps contribué à enrichir les Col-
lections malacologiques du Muséum ; il vient à nouveau de leur faire des
dons du plus haut intérêt.
Il avait recueilli, pendant ses nombreuses et fructueuses missions dans
la mer Rouge, une très importante série de Scalaria (plus de 800 indivi-
dus), qu'il a obligeamment remise à M. ps Boury pour être intercalée dans
la collection que ce savant spécialiste constitue depuis plusieurs années au
Laboratoire de Malacologie.
D'autre part, aussi bien dans ses récoltes de la mer Rouge que dans
sa riche collection générale, qui renferme des coquilles de toutes les
provenances, M. le D' Jousseauur à autorisé M. Lamy à prélever, pour
les genres Lucina, Diplodontu, Mactra, Lutraria, tous les spécimens
9.
— 132 —
(environ 1,300 exemplaires) permettant de compléter les Collections
du Muséum.
Les dons de M. le D' Jousseauwe, qu'il veut bien d’ailleurs Frs de
continuer, sont d’aulant plus généreux qu'il a consenti, avec la plus grande
libéralité, à céder même les types des espèces créées par lui.
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre pour la
Bibliothèque du Muséum le tome V des Annales de l'École nationale
d'Agriculture de Grignon, qui vient de paraître et qui contient un
mémoire qu'il résume en l’accompagnant de considérations qu'il
expose dans les termes suivants:
ConTRIBUTION À L'HISTOIRE GÉOLOGIQUE DE LA TERRE VÉGÉTALE,
par M. Le Proresseur SranisLas Meunier.
J'ai pris comme motif de celte étude la publication , qui a été interrompue
par la guerre , d’un travail de haute envergure et dont l’auteur est M. Cyrille
Grand'Eury ®, le célèbre Paléobotaniste et Géologue auquel la connaissance
des combustibles fossiles et des végétaux d’où ils dérivent doit de si remar-
quables progrès. Deux livraisons grand in-4°, accompagnées de 20 planches
dessinées d’après nalure, ont seules paru jusqu'ici sur les dix livraisons
que l'ouvrage doit comprendre. Mais elles sont déjà, à elles seules, un
ensemble imposant de faits et d'idées; elles soulèvent des problèmes et pro-
posent des solutions dignes de la plus grande attention, et tendent à modi-
fier considérablement l'opinion acceptable quant à l’origine de la houille,
en introduisant dans le sujet une largeur de conception et un éclectisme,
qui sont évidemment plus compatibles avec l'interprétation des faits natu-
rels que l’exclusivisme des écoles actuellement en présence. Pour tout dire
en un mot, M. Grand'Eury arrive à faire de la houiïlle le produit de Ja
fossilisation de certains types de Terres végétales, du type humique.
[l'en résulte que partout où il peut se constituer de la terre par l'accu-
mulation presque exclusive de débris végétaux, il peut s élaborer, à la faveur
d’un temps suflisant, des produits appartenant à la catégorie des combusti-
bles fossiles. Cette remarque a le grand avantage d'éliminer les conditions
climatériques intervenant dans la végétation des Plantes antracogènes et de
= (0) Recherches géobotaniques sur les foréts et les sols fossiles et sur la végétation et
la flore houillière, in-4°. Paris, 1914.
\ PUM
MERE EE Des
supprimer en principe l’incompatibilité admise longtemps entre le méca-
nisme houiller et les conditions des tourbières.
Quand on compare les divers types de combustibles fossiles, on recon-
nait que leur histoire comprend une période caractérisée par le développe-
ment au sein de leurs débris d’une active population microbienne, dont
Bernard Renault a eu le mérite de révéler l'existence dans tous les types de
tourbe, de lignite, de houille et même d’anthracite. La forme de ces Mi-
croorganismes varie suivant les époques, exactement comme varient d’une
période à l’autre les formes des Mollusques, ou les formes des Fougères, ou
celles de tout autre groupe naturel; mais la fonction réalisée est la même
dans un cas et dans l’autre, et l'équilibre physiologique de la Terre n’a
jamais été compromis.
Toutefois, il est impossible de ne pas faire ici une remarque dont on
appréciera l'importance. À la suite de sa découverte de Microorganismes
de toutes les variétés de charbons fossiles, comme dans toutes les variétés
de charbons actuels, c’est-à-dire de tourbes, Bernard Renault a émis une
théorie d’après laquelle l’action microbienne est la seule qui soit intervenue
dans l'élaboration des combustibles minéraux. Suivant lui, et à cet égard il
a multiplié les affirmations les plus catégoriques, c’est la diversité des mi-
crobes, agissant aux différentes époques, qui seule a déterminé les diffé-
rences entre les variétés des combustibles”. Or, je ne crains pas d'assurer
que mon opinion personnelle est que Bernard Renault, malgré la puissance
de ses facultés, n’est pas arrivé à une conception complète du phénomène
houiller, parce qu'il s’est laissé captiver par le caractère purement micro-
scopique de ses études, et c’est une occasion de souligner la nécessité de
faire intervenir, dans des questions de ce genre , les modes d'information les
plus sûrs. Voyant des microbes à l'œuvre sur la matière destinée à deve-
niv de la houille, Bernard Renault s’est laissé séduire par ce chapitre bio-
logique, au point d'oublier qu'une fois enfouie sous des sédiments plus
récents, une couche quelconque, soit-elle entièrement formée de débris
organiques, entre dans la catégorie des roches proprement dites et tombe
sous la coupe des phénomènes souterrains constituant le métamorphisme.
À partir de ce moment, les traces des Microorganismes vivants pourront
y persister, mais leur travail s’est définitivement arrêté. Au contraire,
Renault pose en fait que les Matières végétales, une fois transformées en
lignite, en houille, etc., si elles sont garanties contre l’action de l'air et
des eaux minérales, par des couches de terrains assez épaisses ou assez
imperméables, conserveront la condition qu’elles avaient atteinte avant leur
enfouissement ».
J'ai causé bien des fois avec Bernard Renault de ce grand problème, et
0) Sur quelques Microorganismes des Combustibles fossiles , par Bernard Renauzr,
1 vol. in-8° de AG6o pages et 1 atlas. Saint-Étienne, 1909.
— 134 —
ses arguments ont été incapables de modifier la conclusion à laquelle je
suis arrivé et que tous les faits d'observation sont venus confirmer pour
moi. C'est que la houillification comprend deux périodes : 1° une fermen-
tation microbienne analogue, sinon identique, à celle dont les tourbières
et les dépôts de terres humifères, comme le Tschernozom, sont actuellement
la proie; 9° une lente transformation poursuivie au cours des périodes géo-
logiques ultérieures, constituant un simple détail dans le métamorphisme
général qui s'empare de toute masse sédimentaire.
Un grand fait, suivant moi, domine la question: c'est que ces états de
tourbe, de lignite, de houille et d’anthracite (abstraction faite de ce qui
revient au métamorphisme volcanique et au métamorphisme orogénique)
sont en relation stricte avec leurs âges géologiques. Le fait seul du
dégagement du grisou, que la houille continue à émettre même aujour-
d'hui, suflit à le démontrer. À chaque instant et sans arrêt, la houille perd
une partie de ses éléments par une véritable distillation souterraine, distil-
lation qui, malgré son allure très lente, donne une série de produits qui
coïncide terme à terme avec les principaux résultats de la distillation rapide
dans les usines à gaz. Là où l'on rencontre le caput mortuum de cette dis-
üllation, c'est-à-dire l’anthracite, il nous présente la composition chimique
du coke dont ïl ne diffère que par sa compacité, effet nécessaire de la
compression soulerraine. Dans un voisinage géographique plus ou moins
prochain, les gites de pétrole, avec leurs trois zones superposées d’eau
ammoniacale, d'huile minérale et de gaz combustible, peuvent même par-
fois se présenter comme des exagérations des condenseurs industriels.
À cette catégorie d'arguments fournis par la considération du métamor-
phisme général, il convient d’ailleurs d’en ajouter d’autres, auxquels con-
duit l'examen des effets du métamorphisme volcanique et du métamor-
phisme orogénique; en eflet, pour comprendre qu'un lignite tertiaire
recueilli au sein d’une chaîne de montagnes présente les propriétés d’une
vraie houille, 1l faudrait admeltre que, seulement parce que la région
devait étre plus tard soumise aux effets orogéniques, la nature à fait inter-
venir le procédé, c’est-à-dire le Microbe, qui donne directement naissance
à la houille, au lieu de recourir à celui qui, dans les formations du même
âge, produit seulement le lignite. De même, pour comprendre comment
le combustible qui a été recouvert par les sorties basaltiques de la Bohême,
bien qu'il soit subordonné à des dépôts terliaires, nous offre la composition
et les caractères de la houille, il faudraic invoquer la même raison méta-
physique. Gar si l’on reconnait l’ellicacité du métamorphisme de contact
où du mélamorphisme dynamique, qui n'agissent que par l'intermé-
diaire de d’eau souterraine exceplionnellement échaulfiée dans les points où
ils sévissent, ii ne reste aucun motif pour refuser le même pouvoir au mé-
tamorphisme sédimentaire et, dès lors, la théorie de la houille paraît
complètement fixée dans ses grandes lignes.
sd talus
fA
— 135 —
En tous cas, que la mention de ma divergence avec Bernard Renault me
soit une occasion de rendre hommage à ce grand homme, dont je m'honore
d’avoir élé l'ami jusqu'à sa mort. [l n’est parvenu à aucune des situations
qui sont d'ordinaire l'ambition et la récompense des savants. On fut trop
heureux de son inaptitude à prendre part aux intrigues, aux calomnies,
aux conspirations du silence et, en labreuvant des pires amertumes, on
l’élimina des directions où il avait droit au succès. Mais il s’est vengé, en
dépassant de toute la hauteur de son génie ses médiocres et triomphants
compétiteurs et en laissant derrière lui la série de ses œuvres qui feront son
nom impérissable.
Quoi qu'il en soit, et dorénavant gräce aux études des géologues et des
botanistes, grâce spécialement aux belles études de M. Grand’Eury, lori-
oine et le mode de formation des couches de houille, même les plus
épaisses et les plus homogènes, nous apparaissent avec autant de certitude
qu’elles sont restées problématiques pendant tant d'années. Aujourd'hui, le
charriage dans l’eau où ils ont d’abord flotté de débris végétaux lavés et
triés apparaît comme la vraie cause du phénomène , aussi vraie que mé-
connue. Seulement, ce n’est pas avec ces couches, contre lesquelles Elie de
Beaumont s’est élevé avec tant d'énergie et tant de caleuls mathématiques,
que s'est faite la houïlle, mais avec des feuilles et autres organes légers,
peu consistants , très altérables, tombés dans le fond des eaux au bord des-
quelles poussaient les forêts primaires. Ces débris, entraînés par des cou-
ran{s , faibles comme ceux qui circulent lentement dans les régions maréca-
geuses actuelles, jusqu'aux parlies profondes où des arbres eussent été
submergés, s'accumulaient indéfiniment et subissaient sans arrêt l’action
microbienne qui les réduisait à l’état d’une pulpe homogène ou presque, à
laquelle 11 ne manquait plus que le régime mélamorphique pour parvenir
progressivement de l’état de tourbe à celui de houille. Les choses se pas-
sent de même dans la plupart des lacs actuels des pays forestiers sous toutes
les latitudes, à certains points plus ou moins voisins de ceux où des sou-
ches et des branches se fossiliseront, et reçoivent par un triage précis ce
qu'ont pu leur apporter et y accumuler des courants dont la persistance
peut être longue. Et c'est ainsi que, dans ces régions, il se prépare pour
l’avenir et dans des relations mutuelles qui répètent exactement celles des
temps géologiques, ici des foréts fossiles, aux souches restées en place et
aux troncs parfois enlisés dans des vases lentement affaissées , et là des sols
humifères, fossilisés sans vestiges de végétation sur place et dont la substance
est d'autant plus homogène que la structure des débris végétaux qui y ont
collaboré a été effacée par l'effet de la fermentation microbienne.
— 136 —
COMMUNICATIONS.
L'UNION SACRÉE DANS L'EXPLOITATION MÉTHODIQUE DU MONDE VIVANT,
par M. Emo Perrier,
Mewgre DE L'Insrirur, Directeur pu Muséun.
On a tant parlé de la puissance qu'a donnée à l’Allemagne sa forte orga-
nisation et des avantages que nous tirerions d’une organisation analogue,
qu'on sent déjà s'éveiller chez nous de prétendus organisateurs qui, si
on n'y prenait garde, feraient table rase de ce qui existe, et ruineraient
nos plus célèbres et nos plus glorieuses institutions pour les remplacer par
d’autres dont le principal mérite serait d'être signées de leur nom. L’ex-
ploitation méthodique du monde vivant, celle de nos productions colo-
niales, la transplantation en Europe des animaux et des plantes utiles ou
de simple agrément, l'enrichissement de nos colonies par l'importation
sur leur sol de nos plus précieuses productions indigènes sont des thèmes
faciles à exploiter, sur lesquels on peut bâtir les plus séduisants pro-
grammes et qui sont susceplibles d’entrainer des personnalités de hante
importance, si elles sont mal informées de ce qui existe déjà, comme cela
arrive souvent pour des cas aussi spéciaux. Nous avons assez fait d'écoles,
et nous avons toujours à nos porles des ennemis ou des concurrents assez
redoutables, pour procéder, dans les réformes que tout le monde souhaite,
avec la plus sévère méthode et la plus grande prudence, en s'appuyant sur
des hommes ou des organismes depuis longtemps éprouvés et non sur
des improvisations. Il faut, non pas faire du nouveau au profit de tel ou
tel personnage, mais perfectionner au plus baul point ce qui existe et
donner à nos organisations toute la puissance et tous les aliments finan-
ciers qui leur sont nécessaires.
On essaye de fonder en ce moment un club d'amateurs — ce qui n'a
pas l'air bien méchant au premier abord — dont l’objet serait'de favoriser
entre la métropole et ses colonies, entre la France et les pays étrangers,
l'échange de tout ce qu'il y a de beau, de curieux, d’intéressant dans le
monde vivant; de transformer le globe, en un mot, de manière à en faire
un universel Paradis terrestre. Le mot «amateur» est parfaitement choisi
pour attirer les gens riches; il est entendu qu'on n’y fera pas plus de
science qu'au Jockey, ce qui n’est pas pour déplaire aux hommes du monde ;
— 137 —
tout ce qui pourrait, dans le programme du nouveau elub, paraître
quelque peu dangereux pour les choses sérieuses qui existent déjà est,
dans le programme de la nouvelle association, caché fort habilement sous
les roses et les papillons.
Les amateurs qu’on tente de réunir ainsi n'auront, nous dit-on, rien
d'officiel; le club qu'ils formeront n'aura rien d’administratif; il tient à
son entière liberté. Qu'a-t-on besoin de la poussière des bureaux pour
savourer le parfum des fleurs, s’extasier sur les miroitantes couleurs des
Morphos aux ailes d'azur, ou l’étincelant plumage des oiseaux? Sans doute.
Tout cela, c’est de l’art et de la poésie; les poètes n’ont pas besoin d’ar-
gent, et d’ailleurs, il s’agit ici de dilettantes suffisamment fortunés pour
n'avoir rien à demander à personne. On dit cependant que le futur Salon
biologique a sollicité des subventions de l'État et l'appui officiel, à l'étranger,
de divers ministères; s’il obtenait tout cela, où serait l'indépendance qui
doit le distinguer des institutions déjà existantes et qui ont exactement le
même programme? Ces institutions sont le Muséum national d'Histoire natu-
relle, la Société et le Jardin d’acclimatation, la Commission internationale
permanente de protection de la nature, qui siège à Bäle et où toutes les puis-
sances sont représentées par des délégués officiels. IL faut y ajouter la
Société des amis du Muséum qui vient en aide au grand établissement, si
mal doté, de qui un ministre à dit qu'il élait un «résumé du monde».
Afin de remettre les choses au point , quelques mots sur chacune de ces
institutions, sur le rôle qu'elles ont joué et qu'elles jouent toujours au
prix d'efforts les plus méritoires.
La gloire de Buflon, des de Jussieu, de Lamarck, des Geoffroy Saint-
Hilaire, de Cuvier, de Lacépède, qui rayonne sur le Muséum , ses immenses
co!lections fondamentales pour la science, le côté populaire de sa ména-
gerie et de son Jardin des Plantes masquent, pour la plupart des gens, le
côté pratique des fonctions que lui attribua la Convention par décret-loi
du 3 juillet 1795.
Ce décret, signé Collot d'Herbois, porte : «Le but principal de cet
établissement sera l’enseignement public de l'Histoire naturelle dans toute
son étendue et appliquée particulièrement à l'avancement du commerce,
de l’agriculture et des arts.»
s’agit donc, pour la Convention, non pas d’une nouvelle «tour
d'ivoire» à édifier, mais d’un établissement qui doit, comme on dit,
mettre la main à la pâte , et le titre quatrième du décret précise :
Arr. 1%. Le Muséum correspondra avec tous les établissements
analogues placés dans les différents départements de la République.
«Arr. 2. Cette correspondance aura pour objet les plantes nouvelle-
ment cultivées ou découvertes, la réussite de leur culture, les minéraux et
les animaux qui sont découverts et généralement tout ce qui peut inté-
— 138 —
resser les progrès de l’histoire naturelle directement appliquée à l'agriculture,
au commerce et aux arts.
«Arr. 3. Le Professeur de culture sera chargé de faire parvenir dans
les jardins botaniques situés dans les divers départements de la France,
les graines des plantes et des arbres rares recueillies dans les jardins du
Muséum. Ces envois pourront étre étendus jusqu'aux nations étrangères pour
obtenir des échanges propres à augmenter les vraies richesses naturelles.»
Le mot colonies» n’est pas prononcé, pour la bonne raison qu’à ce mo-
ment la France avait perdu les siennes; mais il est évident que si le décret
vise les nations étrangères, en l'absence de toute restriction, il vise a for-
tiori les domaines coloniaux que la France pourra acquérir, et c’est bien
ainsi que le Muséum d'Histoire naturelle a toujours compris son rôle. C’est
pour lui permettre de le remplir plus complètement encore qu'une loi du
24 juillet 1860 affectait à ses services seize hectares de terrain dans le bois
de Vincennes que, faute d'argent, il ne put utiliser.
D'ailleurs, au mois de janvier 185, une autre organisation prenait
naissance, sous le nom de Société zoologique d’acclimatation. Dans la séance
préparatoire qui réunit, le 20 Janvier de cette année, les cinquante fon-
dateurs de la société, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire , Professeur an Muséum,
qui la présidait, s’exprimait ainsi :
«Nous voulons fonder une association, jusqu'à ce jour sans exemple,
d'agriculteurs, de naturalistes, de propriétaires, d'hommes éclairés, non
seulement en France, mais dans tons les pays civilisés, pour poursuivre
tous ensemble une œuvre qui, en effet, exige le concours de tous, comme
elle doit tourner à l’avantage de tous. Il ne s’agit de rien moins que de
peupler nos champs, nos forêts, nos rivières d'hôtes nouveaux... et par
là même de doter notre agriculture, notre industrie, notre commerce et la
société tout entière de biens jusqu’à présent inconnus ou négligés, non
moins précieux un Jour que ceux dont les générations antérieures nous ont
légué le bienfait. »
Dès 1863, la société nouvelle était devenue une -institution universelle
dont le but était l’échange réciproque entre tous les pays civilisés des produits
naturels utiles, où même simplement d'agrément, que les uns possèdent et que
les autres peuvent acquérir ». Elle comptait parmi ses protecteurs l'Empe-
reur Napoléon IT, le Pape Pie IX, presque tous les souverains; parmi ses
membres, presque toute larislocratie française ; elle inaugurait, le 6 oc-
tobre 1860, le Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne, cet enfant
(1) Annuaire de la Société impériale Zoolopique d’Acclimatation, 1° année, 1868,
pe 117.
— 139 —
pâté des Parisiens, qui eut pour marraines l'Impératrice Eugénie, la Prin-
cesse.Clotilde , la Princesse Mathilde et tout un bouquet de jolies femmes
portant Les noms les plus célèbres de l’Empire, IL s'agissait bien là, comme
pour le elub dont on parle aujourd’hui, d’une œuvre de gens du monde,
plus épris d'élégance, de fleurs, de raretés, que de science et qui jouis-
saient du rare bonheur de pouvoir être utiles en s'amusant.
Isidore Geoffroy Saint-Hilaire mourut au commencement du mois de
novembre 1 861. Mais les œuvres qu'il a créées sont toujours bien vivantes ;
elles ont, il est vrai, traversé l’une et l’autre quelques vicissitudes, mais
elles les ont dominées et sont actuellement en pleine ascension. Ne serait-ce
pas un devoir de -patriotique reconnzissance, lorsque nous en serons à
panser nos blessures, que de Îles seconder ardemment dans leurs efforts
pour accroître notre prospérité nationale, el n'est-ce pas aller contre l'union
sacrée que de leur créer des rivalités ?
Depuis 1865, notre domaine colonial, alors à peine naissant, s’est étendu
sur l'Afrique tropicale, l'Afrique occidentale, Madagascar, l'Indochine , etc. ,
sans compter les pays de protectorat. Le champ d'activité du Muséum devait
s'étendre en conséquence. Son œuvre avait été déjà féconde. En 1720, il
avait doté la Martinique du Caféier, qui se répandit de là dans toutes les
Antilles et y prospéra si bien, qu'en 1776 Saint-Domingue exportait
15,000 kilogrammes de calé et 25,000 en 1789; de 1769 à 1772. il avait
introduit à l’île de France les Muscadiers, les Canneliers, les Girofliers , les
Mangoustans , les Sagoutiers , et c’est grâce à l'assistance que lui prétèrent,
au Jardin des Plantes, Bufon , Daubenton, Thouin, Lamarck, que Céré put
créer à Cayenne an Jardin national d’acclimatation, comme on dirait
aujourd hui, qui au mois de juillet était en mesure de distribuer près de
80,000 plants d'Arbres à pins, plus 80,000 Girofliers. En 1808, la co-
lonie récoltait 55,000 kilos de girofles. Ge service d'importation dans les
colonies n’a cessé depuis de se développer au Muséum; en 1800, il leur
avait distribué 16,000 sachets de graines; de 1864 à 1866, il a mis en
distribution 237,000 jeunes arbres ou arbustes, plants de serre, tuber-
eules, greffes ou sachets de graines ©).
D'autre part, 1l se préoccupait d'introduire en France les arbres et les
plantes qui pouvaient être utiles à la métropole. Le nombre des espèces
dont elle lui est redevable dépasse trois cents, et parmi elles il en est qui
sont devenues tellement répandues, qu’on a peine à croire que ce sont des
importations relativement récentes; tels : Acacia commun (1634 ),le Mar-
ronnier d'Inde à fleurs blanches (1656), le Marronnier à fleurs rouges
(1816), le Cèdre du Liban (1735), le Sophora du Japon (1756), le Pin
Laricio (1760), lAilanthe (1788), le Pawlownia (1834), le Müûrier à
0) Alphonse Miixe-Eowanos , Les Relations entre le Jardin des plantes et les colo-
mes françaises. Revue des cultures coloniales, 1899.
— 140 —
papier et diverses espèces de Frênes, d'Érables, de Tilleuls( 1790), ete. :les
plantes à fleurs ont une place importante dans cette liste; nos horticul-
teurs doivent au Jardin des plantes les Dahlias, les plus belles Pivoines la
plupart des Phlox, des Iris, des Asters, des Lupins d'ornement, des Maho-
nia, des Onagres, etc. C'est encore lui qui, de 1810 à 1814 ; lançait qua-
rante-cinq variétés de Pommes de terre, la patate, el parmi les plantes
textiles, le Phormium tenax et l'Ortie. Ge mouvement ne s’est pas ralenti.
De 1884 à 1901, sous la direction du Professeur Maxime Cornu, trop
tôt enlevé à la science, les services coloniaux du Muséum prirent un essor
magnifique. L’étendue des serres fut quadruplée, des serres de multipli-
calion, destinées à préparer les envois de plantes utiles et notamment de
quinquinas aux colonies, furent créées; un système d’envois réguliers, à
l'aide de serres Ward, fut organisé, et tout cela réussit tellement, qu’en
1894, M. François, directeur de l'Institut royal agronomique de Gem-
bloux (Belgique), écrivait : «Le Muséum possède actuellement la plus
riche collection de plantes économiques qui existe en Europe. Lors d’un
récent séjour en Angleterre, j'ai vu la collection du jardin de Kew, mais la
parie réservée aux plantes coloniales ne peut rivaliser avec celle de Paris,
ni pour le nombre des espèces, ni pour la beauté des exemplaires ?. » Les
jardins de Kew sont célèbres dans le monde entier; le grand établissement
dont ils dépendent a pour rôle officiel, comme un groupe important de
services de notre Muséum, de veiller à la prospérité agricole des colonies an-
glaises ; 1l a pour cela une magnifique dotation et voici comment, à 1x mort
de Cornu, le directeur de Kew, M. Tyselton Dyer, parlait de l’homme émi-
nent et d’ailleurs parfaitement méconnu que nous venions de perdre : « En
1884, Cornu succéda à Decaisne comme Professeur de culture du Muséum,
position telle que si son but n’est pas aussi large que celui de Kew?, ses
obligations sont à peine moins Jourdes. Au moment où Cornu entrait dans
ses nouvelles fonctions, la France avait tourné son attention vers un
champ où, dans le passé, elle avait tout fait (nous venons de voir com-
ment) : l'entreprise coloniale. La légitime ambition de Cornu fut d'utiliser
les ressources du Muséum dans un but très analogue à celui de Kew. Ge
qu’il accomplit ainsi, aussi bien pour les colonies françaises que pour la
métropole, est pour moi surprenant.»
Et voici maintenant ce que je me permets de soumettre aux réflexions
de ceux qui, après la guerre, auront la lourde charge de réorganiser le
pays. Presque au moment où M. Tyselton Dyer s’exprimait ainsi, un
Français, certes bien intentionné, mais peu fortuné, visita Kew par hasard
1) Bulletin de l'Association des anciens élèves de l’école de Vilvorde, 1894.
@) L'établissement de Kew correspond, en effet, à l’ensemble des services
botaniques et coloniaux du Muséum dont les ressources scientifiques sont, dans leur
ensemble * quoique moins bien dotées , autrement puis:antes que celles de Kew.
— {ul
et revint en France plein d’admiration pour le grand établissement d’An-
gleterre.
Nous n'avons rien de telen France, pensa-t-il. Il se précipita au minis-
tère des colonies et réclama la création d’un Kew français. Une commission
fut nommée pour étudier la question : Maxime Cornu et Alphonse Milne-
Edwards, alors Directeur du Muséum, en faisaient partie. «C’est fort
simple, dirent-ils ; le Kew français existe, 1l ne lui manque que de l'argent
et des moyens d'action : c’est le Muséum. Justement, 1 possède dans le
bois de Vincennes seize hectares de terrain que, faute de ressources, il n’a
pu utiliser. On peut très économiquement y construire des serres de multi-
plication, y aménager des pépinières. Le Muséum a déjà fourni à nos colo-
nies nombre de chefs de culture; il a formé toute une école d’explorateurs
qui gravitent autour de lui; il dispose de laboratoires, de voyageurs colo-
niaux, de chaires d'enseignement, de collections, de serres de culture,
d’un vaste jardin, de pépinières. Les serres du bois de Vincennes en seront
un complément peu coùûteux; nous mettrons pour leur édification quatre
hectares à votre disposition, et moyennant une légère dotalion supplémen-
taire, nous pourrons nous charger de tout.» La commission adopta d’en-
thousiasme ce projet simple et pratique. Mais cela ne faisait pas l'affaire
de quelques incompétences ambitieuses et solidement appuyées, et lorsque
parut le décret d'organisation du nouvel établissement, Alphonse Milne-
Edwards eut la stupéfaction de constater que le ministère des colonies
prenait bien les quatre hectares de terrain, mais que le Muséum n’interve-
nait que pour la forme dans l'organisation et l'administration du nouvel
établissement; Alphonse Milne-Edwards était déjà malade, il n’aimait pas
être Joué et sa haute situation scientifique aurait du le protéger contre de
telles aventures; il mourut peu de temps après. Quant à Cornu, dans une
lettre de l’un de nos chefs de culture des colonies, je copie texluellement
cette phrase : « Vous penserez peut-être, comme moi, que le jour où on
aura créé en France ou dans nos colonies un él rbliseement d'agronomie
coloniale digne de ce nom, la belle figure de M. Cornu devra s’y trouver à
une place d'honneur. Ce sera la juste réparation due à ce grand homme
de bien, dont la fin a été certainement hâtée par l’ingratitude que les mi-
lieux coloniaux lui ont montrée au moment de la création du Jardin colo-
nial.» On dépensa beaucoup d'argent qu'il eût été facile d’épargner pour
créer, au voisinage de l'avenue de la Belle-Gabrielle, un établissement de
luxe qui, malgré les bruyantes et inutiles attractions par lesquelles on
essaya d'attirer les Parisiens, aboutit à un lamentable échec. Un ministre
des colonies, M. Clémentel, songea à le ramener à sa destination première ;
mais le chemin était aussi long que celui de Tipperary.
Gependant le Muséum ne se découragea pas; il créa un laboratoire co-
lonial à qui le ministre Clémentel assura une dotation: il organisa un
enseignement colonial; les voyageurs Geay, Alluaud, Diguet, Chevalier,
— 142 —
Gruvet, Eberhardt explorèrent les principales colonies. H prit une part active
à la mission de la maladie du sommeil , à l'exploration scientifique du Maroc.
Un de ses Professeurs, M. Lacroix, se rendit à la Martinique pour étudier
l'éruption inattendue du mont Pelé et indiquer les mesures à prendre pour
limiter le désastre que pourrait produire le renouvellement de la catas-
trophe; un autre, M. Lecomte, a parcouru, en compagnie de M. Achille
Finet, nos colonies asiatiques, afin de rendre aussi complète que possible
la Flore de l'Indo-Chine, qu'il publia; M. de Romeu a étudié de son côté les
richesses minières de l’Afrique. Je pourrais continuer longtemps celte énu-
mération à laquelle chaque jour ajouterait d’ailleurs quelque titre nou-
veau.
Tout cela n’a qu'un but : préparer l'exploitation des richesses de notre
empire colonial. Pour latteindre, il ne manque au Muséum, à la Société
d’acclimatation et au Jardin d’acclimatation, trilogie où la science ofli-
cielle, la liberté d'action et la pratique sont étroitement associées, que
de l'argent. N'est-ce pas un devoir pour tous ceux que cette exploitation
intéresse, industriels où amateurs, de se grouper autour de cet ensemble
homogène, de le fortüifier, de lenrichir et de porter au maximum ses
moyens d'action? N'est-ce pas une manœuvre dangereuse que de lui créer
d'inutiles rivalités? Nous avons trop souflert de l'éparpillement de nos
efforts, pour que, dans ce domaine comme ailleurs, l'union sacrée ne
s'impose pas. Il ne faut pas recommencer le coup du Jardin colonial de
Nogent.
DR ANT AT A ET
RS
Nore sur rrors Hyeripes n'Ursus AmERIcANUS X U. arcros
} À \ f 4
NES À La MENacerie pu MusEuu,
par M. E. Trouessarr.
Le 16 février 1914, M. Gaston Menier, Sénateur, a fait don au Muséum
d'un couple d'Ours très intéressant. Le mâle est un Ours noir d'Amérique
(Ürsus americanus Pallas), provenant de la grande île d’Anticosti, à l’em-
bouchure du Saint-Laurent (Canada), île dont le centre est couvert de fo-
rêts très giboyeuses. Ayant emmené cet animal en France, M. Menier lui
donna pour compagne une Ourse de l'espèce d'Europe (UÜrsus arctos L.),
qui vit dans les Alpes et les Pyrénées sous le nom d’«Ours brun». A Ren-
tilly (Seine-et-Marne), propriété de M. Menier, cette femelle mit bas, en
1913, d’une seule portée, trois petits, dont un noir et deux bruns.
Les parents installés, en 1914, à la Ménagerie du Muséum, dans le pare
appelé «la Rocaille» s’y sont reproduits de nouveau le 12 janvier 1916.
La portée comporte, comme la première fois, trois Oursons, un noir et
deux bruns.
Au moment de leur naissance, ces pelits ne dépassaient pas la taille
d’un Surmulot adulte, comme c’est l'ordinaire dans la famille des Ursides.
Actuellement (23 mars), àgés de 2 mois et demi, ils ont à peu près les
dimensions d’un Chat adulte de forte race. La mère ne leur permet pas en-
core de sortir de sa tanière, et lorsqu'ils s’en écartent, les y ramène en les
tirant par l'oreille, avec ses dents.
Les Hybrides connus de la famille des Ursidés sont assez rares. À ma
connaissance, le cas actuel est seulement le troisième enregistré par les
Naturalistes.
C'est en 1876, dans le Jardin Zoologique de M. Nil, à Stuttgart!”
que l’on a signalé la naissance de deux Oursons ayant pour mère une
femelle Ursus arctos et pour père un Ours blanc (Ursus maritimus), c’est-
à-dire des progéniteurs appartenant à deux sous-venres distincts { Thalass-
arctos et Ürsus proprement dit).
Dans le cas nouveau que je signale aujourd’hui, il s’agit évalement de
deux sous-genres distincts (Euarcios pour le mâle, Ursus pour la femelle).
Mais le caractère sur lequel ces sous-genres sont fondés, — dans ce cas
comme dans celui de Stuttgart, — la caducité ou la persistance des trois
Q) Zoologische Garten, 1876, p. 20; 1897, p. 135, ho1; 1881, p. 370.
enr ee
petites prémolaires, a trop peu d'importance fonctionnelle pour que l'on
doive s’y arrêter. Tous ces animaux appartiennent en réalité à un seul et
même genre, Ursus.
Il n’en sera pas moins très intéressant d'étudier, par la suite, ces hy-
brides et d'essayer de les croiser entre eux, ce qui permettra d’élucider
plusieurs questions encore très controversées parmi les Naturalistes.
L'hybridité des Mammifères a surtout été étudiée chez les Canidés,
famille dont celle des Ursidés est très voisine.
Buffon et Flourens ont établi que les métis entre le Chien domestique et
le Loup, ou le Chacal, étaient féconds entre eux jusqu’à la troisième ou
quatrième génération. Mais celte expérience est viciée par ce fait que le
Chien est un animal domestique depuis les temps géologiques, et que,
par suite, nous ignorons sa parenté exacle avec le Loup ou le Chacal.
Au contraire, dans le cas qui nous occupe ici, nous avons affaire à deux
espèces sauvages, bien distincies et très nettement séparées, au point de
vue géographique, par d'énormes étendues de terre et de mer. Cest ce
qui fait l'intérêt de ce croisement.
— 145 —
Les Luoanes £T LES DipLoponTESs DE LA MER ROUGE
(D'APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. Le D" Jousskaume),
par M. En. Laur.
M. le D° F. Jousseaume a bien voulu, avec la plus grande libéralité,
m'auloriser à mettre à contribution, pour compléter les collections du
Muséum , les très nombreuses séries d'espèces de Lucines et de Diplodontes
qu'il a recueillies pendant ses divers voyages dans la mer Rouge, et il à
même eu l’obligeance de me communiquer ses notes manuscrites se réfé-
rant à ces espèces. Ces séries sont d'autant plus intéressantes que les for-
mes y sont représentées par des spécimens de tout äge et nolamment par
des stades extrêmement jeunes qui sont trop rarement rapportés par les
voyageurs-naturalistes. L'étude de ces matériaux qui viennent s'ajouter aux
illes de la même région données au Muséum par Botta, Lefebvre,
L. Vaillant, Ch. Gravier, etc., m'a permis d'élucider plusieurs points de
synonymie.
Luciva Enenruza Linné forma ovum Reccve.
On trouve dans la mer Rouge une Lucine, de dimensions plus où moins
grandes (atteignant ou dépassant même 50 millimètres de diamètre antéro-
postérieur), qui offre une charnière absolument dépourvue de dents.
Elle a été identifiée par la plupart des auteurs au Venus globosa Fors-
käl (1775, Descript. Anim. ltin. Orient., p. 129). Mais M. H. Lynge
(1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr., Mém. Acad. R. Se. ct Phi
Danemark, 7° s., V, p. 175) a établi que, d’après les types mêmes qui fai-
saient partie de la collection Spengler et qui sont conservés au Musée de
Copenhague, l'espèce de Forskäl n’est pas un Lucina, car elle présente,
comme le dit Chemnitz qui l’a figurée (1784, Conch. Cab., VIE, p. 36,
pl. Lo, fig. 430-431 ), deux dents à chaque valve : c'est un Diplodonta, au-
quel est identique le Diplodonta Savignyi Vaillant (1865, Journ. de Con-
chyl., XUT, p. 125) correspondant aux figures 7 1-5 de la planche VIIT de
Savigny (1817, Descr. Evypte, Planches, Moll.).
Quant à la forme complètement édentule assimilée à tort au V. globosa
par Vaillant, Issel, P. Fischer, von Martens, Cooke, Jousseaume, etc. , elle
appartient, au contraire, au genre Lucina s. str. (| Bruguière, 1797] La-
marck, 1799, non 1801), qui a pour type le L. edentula L.
Muséum. — xx11. 10
ap —
Philippi (1847, Abbild. Conch., IL, p. 205, pl. I, fig. 1) a défini comme
Lucina edentula une espèce qui, par sa couleur entièrement blanche, son
plateau cardinal étroit, son expression musculaire antérieure courte et très
divergente vers l’intérieur des valves, se distingue nettement de la forme
des Antilles qui a été figurée sous ce nom par Chemnitz (1784. Conch.
Cab., VIT, p. 34, pl. 4o, fig. 427-4929) bien qu'étant, en réalité, le
Lucina chrysostoma Meuschen | Tellina |"?
Cette coquille décrite par Philippi est d’ailleurs identique à celle appelée
par Reeve Lucina Ph'lippiana (1850, Conch. Icon., pl. V, fig. 23), et
M. Lynge ( 1909; loc. cit., p.167) assimile ce L. Philippiana Rve. — eden-
tula Phil. à l'espèce Linnéenne des Indes Orientales qui porte ce dernier
nom spécifique ©.
D'autre part, Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 78) pis que ce
L. edentula Linné [ Venus | (1758, Syst. Nat , ed. X, p. 689) est probable-
ment la forme désignée par Reeve comme L. ovum (1850, Conch. Icon.,
pl. V, fig. 21).
Reeve, en effet, a décrit et figuré (1850, loc. cit., pl. V, fig. 21-25)
plusieurs Lucines édentules à FR plus (tumida, pila) ou moins (ovum ,
Philippiana) renflée, avec lunule bien (ovum) ou mal (tumida, Philippiana)
indiquée, lancéolée (ovum) ou ovale (tumida, pila) et constituant une con-
cavilé très nette (pila) ou à peine prononcée (ovum).
Or L. ovum et L. Phihppiana, sauf en ce qui concerne la taille, me
paraissent inséparables : 1e contour, subrostré en avant, est le même, le
bord dorsal, en arrière des sommets, présente une direction semblablement
rectiligne formant avec le bord postérieur un angle presque droit, la con-
cavité de la lunule est également très faible ou nulle.
Je considère donc ovum et Philippiana comme deux formes de taille iné-
sale, ou deux stades d'âge différent, à rattacher à une même espèce qui
est répandue dans tout l'Océan Indien et qui peut être assimilée au
L. edentula Linné.
Parmi les Lucines édentules rapportées de la mer Rouge par M. le
D' Jousseaume, les exemplaires de dimensions moyennes (diam. ant.-
post. : 30 à 20 millim.) correspondent plutôt à l'ovum de Reeve.
Au contraire, le nom de variété Phulippiana Rve. pourra être réservé aux
} Ge L. chrysostoma Meusch. offre une teinte orangée en dedans de la coquille,
un plateau cardinal large et une cicatrice musculaire antérieure allongée, qui
s’écarte peu de la ligne d'impression palléale.
@) Au contraire, M. Dall (1901, Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXIII, p. 802) tient le L. Philippiana Rve. — edentula Phil. pour différent de
l'espèce Linnéenne et l’identifie à une coquille des Antilles appelée L. Schramma
par Crosse : mais l’examen du type de celle forme américaine ne m'a pas conduit
à accepter cette assimilation (19195, Lamy, Bull. Mus. hist. nat., XXI, p. 135).
— 147 —
spécimens de très grande taille (60 à 70 millim. de diamètre), comme on
en observe notamment en Nouvelle-Calédonie.
Le L. tumida Rve. me paraît également pouvoir être réuni au L. eden-
tula L.= ovum Rve., car il présente des caractères similaires dans sa forme
générale el dans la disposition de sa lunule. Il en est de même pour la
coquille des îles Tonga décrite par Gould (1850, Proc. Boston Soc. Nat.
Hhst., III, p. 256; 1852, U. S. Explor. Exp. Wilkes, Moll., p. h14,
pl. 36, fig. 525 a-b) sous l'appellation de L, vesicula.
Hab. — Suez, Massaouah, Aden, Djibouti.
Luciva EDENTULA Linné var. piLa Reeve.
Seul, L. pila Reeve (1850, Conch. Icon., pl. V, fig. 24) se distingue
par ses valves plus globuleuses, par son bord dorsal déclive en arrière des
sommets et se raccordant avec le bord postérieur suivant un angle obtus,
enfin par sa lunule fortement déprimée, formant une concavité très nette.
Cependant, étant donné qu'il existe des spécimens intermédiaires, il est
possible que pila soit à considérer comme une simple variété?
C’est plus spécialement à cette variété pila que je crois pouvoir rappor-
ter les plus grands exemplaires de Lucina edentula recueïllis par M. le
D' Jousseaume, qui atteignent 55 millimètres de diamètre.
Hab. — Suez.
Lucina picra H. Adams.
D’autres exemplaires de Lucines édentules ont, avec le même contour et
le même aspect que le L. ovum, une taille beaucoup plus faible (seulement
une dizaine de millimètres) ; 1ls sont parfois teintés par des rayons discon-
tinus d’un fauve très pâle et, par conséquent, ils correspondent à la forme
décrite par H. Adams sous le nom de Loripes picta (1870, New Shells Red
Sea, P. Z. S. L., p. 792) °° et rapprochée par A. H. Cooke (1886, Test.
Moll. Suez, Ann. Mag. Nat, Hist., 5° s., XVIIT, p. 99) du Lucina bullula
Reeve (1850, Conch. Icon., pl. X, fig. 35).
M. le D' Jousseaume, dans ses notes manuscrites, fait d’ailleurs, à pro-
pos de ce L. picta, les remarques suivantes : «Cette espèce me semble
() Dans la collection du Muséum de Paris, Valenciennes a attribué les noms,
restés manuscrits, de L. Matthaei, L. Eydouxi, L. Bottae, à trois formes de Lu-
cines édentules qui doivent être identifiées, la première, au L. ovum Rve
= edentula L. et, les deux autres, à la variété pila R ve.
@) Ce nom a été défiguré en L. hirta par von Martens dans le ZoologriealRe -
cord de 1870, p. 174.
En Qi
bien voisine de Lucina fragilis Philippi et de L. bullula Reeve; les rayons
de couleur terne que l’on observe à l’état frais, disparaissent après un cer-
tain temps: il existe cependant quelques légères différences dans la char-
nière, mais l'étude de l'animal permettra seule de réunir ou de séparer ces
trois espèces. »
Effectivement le L. bullula Reeve, qui, pour MM. E. A. Smith (1885,
Rep. « Challenger» Lamellibr., p. 189) et H. Lynge (1909, Mém. Acad. R.
Se. Lettr. Danemark, 7° s., V, p. 168), est une espèce de l'Océan Indien
(Port Essington, Amboine, Siam), a été considéré par d’autres auteurs,
MM. Hidalgo, de Monterosato, Dollfus et Dautzenberg , Dall, Dautzenberg
et H. Fischer, comme un synonyme du L. fragilis Phil. — pibbosa Scacchi,
de la Méditerranée !).
Il semble bien, en tout cas, que, sauf la taille et la coloration, d’ail-
leurs fugace, aucun caractère important ne permelte de séparer le L. picta
du L. edentula et que, par suile, ce pourrait en être également une
variété : dans picta, en effet, comme dans edentula, le ligament est plutôt
externe et inséré sur une nymphe formée par lépaississement du bord
cardinal, tandis que dans L. fragilis Phil. il est presque interne et enfoncé
dans une rainure étroite ©.
« Hab. — Suez : abondante.»
() Pfeiffer (1869, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2° éd., Veneracea, p. 273)
fait aussi synonyme de L. fragiis Phil. l'espèce figurée par Reeve pl. X, fig. 35,
mais il déforme le nom en bullata : cette appellation L. bullata avait déjà été
employée par Philippi (1850, Abbild. Conch., NX, p. 101, pl. IE, fig. 1 ) pour un
Lucina s. str., qui parait n'être qu'un L. edentula voisin de la variété pila Rve.,
mais à région antéricure particulièrement alténuée.
@) D'après M. Lynge (1909, loc. cit., p. 168), la forme de Port Elizabeth
(Cap) désignée par Krauss (1848, Südafrik. Moll., p. 5) sous le nom de L. fra-
giis Phil. est le L. edentula L. — Au contraire, M. Sowerby a cité de la même
localité en 1892 (Mar. Shells of South Africa, p. 61) un Loripes fragilis Phil.
(pour lui, synonyme de L. lacteus L.), qu’il a identifié postérieurement (1897,
ibid., App.) au Lucina clausa Phil. : or celui-ci, pourvu de dents latérales et d’un
ligament complètement interne, est un véritable Loripes s. str. (Poli, 1791).
Dans son mémoire sur les Mollusques recueillis par le D' Faurot dans la mer
Rouge (1888, Mém. Soc. Zoolop. France, 1, p. 210), M. le D’ Jousseaume men-
tionne comme provenant des plages soulevées de l’île Cameran, plusieurs valves
qu'il rapporle au Lucina globularis Lk. : dans ses notes manuscrites, il range
cette espèce dans les Loripes (auct., non Poli) en même temps que les L. picta
H. Ad., globosa auct. (non Forsk.), pila Rve., tumida Rve. : il s’agit donc certai-
nement d’une forme édentule, c’est-à-dire d’un Lucina s. str. (Lamarck, 1799,
non 1801), et il est probable que la forme que M. Jousseaume a eue en vue est
une simple variété de l'edentula. — Au contraire le véritable L. globularis La-
marck est un Diplodonta.
D’après la façon dont H. Adams comprend, lui aussi, le groupe des Loripes
CRE TUE
Loripes Lacreus Poli.
Parmi les Lucines recueillies dans la mer Rouge par M. le D' Jous-
seaume , il y a un spécimen qui me paraît devoir être rapporté au Loripes
lacteus Poli en raison de l’ensemble de ses caractères : forme lenticulaire,
lunule assez profonde, existence de stries concentriques et de très fines
lignes rayonnantes, présence de deux sillons radiaux, l'un antérieur,
l’autre postérieur, ligament complètement interne dans une fossette oblique ,
charnière avec dents cardinales et latérales réduites à de faibles saillies.
Ce Loripes lacteus Poli [ Tellina] (1791-95, Test. Utr. Sicil., I, p. 31;
Il, p. 46, pl. XV, fig. 28-29) — Amphidesma lucinalis Lamarck — Lucina
leucoma Turton(? est une espèce répandue dans la Méditerranée et dans
l'Océan Atlantique depuis la Grande-Bretagne jusqu'aux Canaries.
Cependant M. G. B. Sowerby (1889, Journ. of Conchol., VI, p. 155)
avait affirmé qu’elle serait assez abondante au cap de Bonne-Espérance, où
se seraient rencontrés des spécimens semblables à ceux d'Angleterre. Mais,
d’après des mémoires ultérieurs (1892, Mar. Shells of South Africa, p. 61 ;
1897, thid., App.), M. Sowerby aurait confondu avec le L. lacteus (qu'il
identifie d’ailleurs à tort au L. fragilis Phil.) une forme bien distincte, le
L. clausus Phil.
En ce qui concerne l'échantillon de la mer Rouge dont nous parlons,
c’est bien au L. lacteus Poli qu’il doit se rapporter : toutes les dents de la
charnière y sont beaucoup trop rudimentaires pour qu'on puisse le ratta-
cher au L. clausus Phil., qui possède de fortes dents latérales antérieures.
D'ailleurs, ce spécimen est absolument unique dans la très riche collection
(auct., non Poli), son Loripes decussata de la mer Rouge (1870, P. Z.S. L., p. 7)
doit étre également une espèce édentule : la figure qu'il en donne attribue à
celte coquille une forme bien spéciale et, d'autre part, la sculpture serait décus-
sée : je n'ai rien observé de semblable, ni comme contour, ni comme ornemen-
talion , parmi les Lucines édentules recueillies par le D' Jousseaume.
0) Quant au Lucina lactea Linné | Tellina] (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 676),
c'est une espèce restée énigmatique : Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 42),
tout en reconnaissant que le type Linnéen est insuffisamment défini, regarde
comme possible qu'il ait été représenté dans la collection de Linné par un petit
exemplaire de Venus globosa (Forskäl) Chemnitz (1784, Conch. Cab., VIT, p.36,
pl. do, fig. 430-431) : aussi M. Wm. H. Dall (1903, Tert. Fauna Florida,
p. 1356) admet-il que le T. lactea L. est ce Diplodonta plobosa Forskal.
Le nom de Lucina lactea a été employé à nouveau par A. Adams (1855,
P.Z.S. L., p. 225) pour une coquille Australienne appartenant au genre Pha-
coides : afin d'éviter le double emploi, M. Tate (1897, Trans. R. Soc. South
Austral., XX, p. 48) a proposé d'appeler L. lacteola cette autre espèce à laquelle
il assimile le L. concentrica Ad, et Ang. (non Lk.),
— 150 —
du D' Jousseaume, qui, par suite, regarde comme accidentelle la présence
de cette coquille dans la mer Rouge.
Lorrpes czausus Philippi.
Dans ses notes manuscrites, M. le D' Jousseaume propose le nom de
Lucina galli-caput pour une forme qu'il juge nouvelle et qu'il décrit
ainsi :
« Testa solidula, lentiformis, suborbicularis, lactea, levis, obsolete concen-
trice Striata ; sulcus impressus in utroque latere lobum separans, quorum post:-
cus major; valvæ antice sulcis duobus aut tribus irregulariter instructæ ; lu-
nula ovalis profunde ; ligamentum ommino occultum ; dentes cardinales obsolet.
— Long. : 22 millim.; lare. : 20 mm., 5; épaiss. : 10 millim.»
«Hab, — Djibouti.»
“La coquille de cette espèce se reconnait, à première vue, par une
crête qui, partant du sommet, s’élend en s’élargissant en arrière sur toute
la longueur du bord supérieur et, du côté opposé, par un appendice,
simulant une caroncule, qui pend un peu en retrait au-dessous du crochet
et qui est séparé du reste de la coquille par un profond sillon.
«Cetle coquille, dont le test, d'un blanc terne, est assez solide et assez
épais, ne présente, à la surface, de particulier que de très superficielles
ondulations concentriques qui dénotent ses stades d’accroissement.
« À l’aide d’une assez forte loupe, sur cette surface qui paraît lisse, on
découvre de fines stries concentriques et des stries rayonnantes plus fines
encore, qui s’entrecroisent comme dans un issu.
«La crête, nettement limitée par une assez profonde dépression, est
également légèrement déprimée longitudinalement au milieu. A Ja surface
de cette crête se dressent de petites lamelles très espacées et assez réguliè-
rément disposées, qui semblent s'aboucher avec quelques-uns des cordons
du reste de la coquille. Sur l’appendice simulant une caroncule, les stries
transversales sont plus vigoureusement accentuées.
« En résumé, cette coquille, vue de face, produit l'impression d’une tête
d'oiseau fortement aplatie et raccourcie.» (D J.)
Le type de ce Lucina galli-caput m'a été obligeamment communiqué
par M. le D' Jousseaume, et, à mon avis, cet exemplaire, de contour un
peu spécial, avec aréa dorsale postérieure très développée, est à rapporter
au Lucina clausa Phil.
Ce L. clausa Philippi (1849, Zeüschr. f. Malak., V [1848], p. 151;
1850, Abbild. Conch., IT, p. 101, Lucina, pl. IL, fig. 2) est une forme
très voisine du L. lactea Poli : elle présente des dents cardinales obsolètes,
mais des dents latérales bien développées surtout du côté antérieur : c'est
4
4
K
4
ÿ
Nu
|
IV
— 151 —
un Loripes, avec un ligament complètement invisible extérieurement et
logé dans une fossette obliquement descendante”.
Cette espèce est répandue au Cap de Bonne-Espérance ©), à Madlagacenr,
aux Seychelles, à Zanzibar, et elle a été signalée de la mer Rouge par Issel
(1869, Malac. Mar Rosso, p. 81).
Lorrpes Fiscaerranus Issel.
La forme de la mer Rouge décrite par Issel sous le nom de Lucina Fi-
scheriana (1869, Malac. Mar Rosso, p. 83, pl. I, fig. 8) possède une
coquille arrondie un peu transverse, sulinéquilatérale, convexe, trans-
lucide, ornée de stries concentriques ondulées et de plis rayonnants en
général peu marqués(®, obsolètes au milieu des valves, plus développés
sur la région antérieure; le bord des valves présente des denticulations cor-
respondant à ces plis radiaux.
Contrairement à ce que dit Issel, la charnière n'est nullement celle du
L. borealis L., qui est un Phacoides : ses figures elles-mêmes montrent que
le ligament est complètement interne dans une fossette profonde et il y a
deux dents cardinales à gauche, une à droite : c’est la disposition qu'on
observe dans le L. lactea Poli = lucinalis Lk., type du genre Loripes Poli,
1791, et le L. Fischeriana appartient donc à ce groupe.
«Hab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Hodeïidah, Aden, Dji-
bouti : c’est l’espèce la plus répandue et la plus abondante de toutes les
Lucines de la mer Rouge.» (D' J.)
Lortres concnnus H. Adams.
Le Lucina concinna H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z.S.L.,
p.791, pl. XLVIIT, fig. 14)°% est une petite espèce (8 à 9 mm.) arrondie,
@) Von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Moeeresf. Mauritius, p. 321) fait
synonyme le L. barbata Reeve : mais celui-ci, d'aspect extérieur très semblable,
est complètement édentule avec un ligament tout à fait marginal et visible exté-
rieurement : c'est un Lucina s. str. ou un Pseudomiltha.
@) On a vu plus haut que la forme de Port Elizabeth, citée d’abord par M. 5o-
werby (1889 et 1892) sous le nom de Loripes lacteus L. ou de L, fragihs Phil.,
a été ultérieurement (1897) identifiée par lui au L. clausus Phil.
6) Jai reçu en 1910 de M. Preston sous le nom de L, ceylanica des exem-
plaires de la même espèce recueillis à Trincomali.
(1) Comme le fait observer P. Fischer (1871, Journ. de Conchyl., XIX , p. 215),
ces plis sont surtout évidents chez les individus très frais.
5) L'appellation de Loripes concinna a été employée postérieurement par Hut-
ton (1885, Trans. New Zealand Inst., XVIT [1884], p. 323) pour une espèce
néo-zélandaise qui doit changer de nom,
— 152 —
presque équilatérale , avec sommels renflés et saillants; sa sculpture consiste
en côtes rayonnantes, plus ou moins obsolètes sur le milieu de la coquille
et divergentes vers le côté antérieur et vers le côté postérieur, rendues
squameuses par des stries concentriques serrées.
Quant à la charnière, le ligament est logé profondément dans une fos-
selte oblique, et par ce caractère celte espèce se rattaçhe aux Loripes ().
Hab. — Suez, Souakim, Aden.
LoriPes ERYTHRAEUS Îssel.
L'examen d’une très nombreuse série rapportée par M. le D’ Jousseaume
me porte à croire que L. erythræa Issel, L. Crosseana Issel et L. elegans
H. Adams sont différents états de la même espèce.
Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 84, pl. 1, fig. g) a établi son
L. 0 ythr æa sur les figures 8 1-3 de la planche VIII de Savigny (1817,
Descr. Év ypte, Planches, Moll.), qui représentent une coquille presque
orbiculaire, ornée de re disposées en files rayonnantes et en ran-
gées concentriques; mais il fait remarquer que, dans ces figures, le contour
est trop arrondi et la striation longitudinale trop forte.
En réalité, le L. erythræa est une petite coquille arrondie à région
antérieure subcirculaire et à région postérieure subtronquée, pourvues
chacune d’une dépression radiale plus ou moins nette; la sculpture rap-
pelle beaucoup celle de la plupart des Semele : elle consiste en fines slries
rayonnantes visibles seulement à la loupe, croisées par des côtes concen-
triques saillantes, lamelleuses, minces, flexueuses, çà et là interrompues.
Chez les spécimens très jeunes, à sommets extrêmement proéminents,
les côtes lamelleuses sont fortement développées et l'emportent de beaucoup
sur la striation rayonnante ; c'est le stade correspondant au L. Crosseana
Issel (1869, Malac. Mar Rosso , p. 255, pl. IT, fig. 3 ).
Dans les exemplaires adultes, auxquels s'applique la description donnée
par H. Adams (1830, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791) pour son
L. elegans, les deux systèmes d’ornementation prennent presque la même
importance, ce qui donne à la coquille un aspect treillissé se rapprochant
des figures de Savigny (pl. VITE, fig. 8 1-3).
Mais l'usure peut faire disparaitre les lamelles concentriques saillantes
ct les valves se montrent alors striées surtout radialement , comme l'indi-
quent les figures données par Issel pour le L. erythræa.
0) M. J. C. Melvill (1899, Ann. Mas. Nat. Hist., 7° s., IV, p. 98, pl. II,
fig. 8) a décrit sous le nom de Lucina angela une forme de Gwadur (Mer d’Oman)
qui paraît bien voisine par son contour et sa sculpture, mais qui serait un
Codakia.
— 153 —
Enfin, dans les échantillons très roulés, toute ornementalion s’efface et
la coquille offre une surface lisse et porcelanée (”.
En ce qui concerne la charnière à dents cardinales bien développées
età dents latérales obsolètes, le ligament est complètement invisible exté-
rieurement et logé dans une fossette obliquement descendante : ceci con-
duit à placer le L. erythræa — Crosseana — elegans également dans le
genre Loripes Poli.
Hab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Perim, Aden, Djibouti.
PHacoinEs DENTIFER Jonas.
Le Lucina dentifera Jonas, décrit et figuré par Philippi (1847, Abbild.
Conch., H, p. 206, pl. [, fig. 4), est une coquille trigono-orbiculaire , dé-
primée, ornée de lamelles concentriques dentelées et formant des écailles
saillantes sur le bord postérieur ©.
Par les caractères de sa charnière, à ligament externe et visible sur le
bord dorsal, cette espèce appartient au genre Phacoides s. st. (Blainville,
1825), qui a pour type le L. jamaicensis Lk. — Tellina pectinata Gwelin.
«Hab. — Suez, Djeddah, Aden, Djibouti : moins rare dans la première
de ces localités, où on la trouve assez souvent sur la plage de l'Atlaka.»
(D' J.)®.
Puacoines (Cavizuaa) Frezniner H. Adams.
Le Lucina Fieldingi H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L.,
p. 791, pl. XLVIIT, fig. 13) est une coquille arrondie qui, bien qu'attei-
G) Des modifications analogues dans l’ornementation suivant l'état des spéci-
mens ont élé signalées chez le L. assimilis Angas, d'Australie, par M. Ch.
Hedley (1912, Records Austral. Mus., VIT, p. 133).
@) Comme le fait remarquer Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 82), Vaillant
(1865, Journ. de Conchyl., XIIT, p. 116) a par erreur rapporté au L. denhfera
les figures 12 de la planche VIIT de Savigny, qui représentent L. Semperiana Lss.
6) Sous le nom de L. speciosa, Reeve (1850, Conch. Icon., pl. VI, fig. 32) a
décrit une coquille à laquelle il attribue pour localité la mer Rouge, tout en
reconnaissant sa ressemblance très étroite avec le L. pensylvanica Linné, des
Antilles. M. le D’ Jousseaume fait remarquer dans ses notes manuscrites qu’ «au-
cun des naturalistes qui ont exploré la Mer Rouge n’a signalé cette espèce, de
sorte que lhabitat indiqué par Reeve doit être mis en doute». Effectivement
M. Dall (1901, Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXII, p. 807) regarde
L. speciosa comme un simple synonyme de Phacoides (Here) pensylvanicus L. —
Le nom spécifique speciosa avait d’ailleurs été employé dès 1836 par Rogers
(Trans. Am. Phil. Soc., n. s., V, p. 333) pour un Jagonia du Miocène de Vir-
ginie.
— 154 —
gnant une taille plus grande, n’est pas sans une certaine ressemblance
avec le L. elegans H. Ad. — erythræa Issel ; la forme, cependant, n’est pas
absolument la même : ici, en général, c’est le côté antérieur qui est suban-
ouleux et le côté postérieur circulaire ; l’ornementation consiste en côtes
concentriques serrées et en stries rayonnantes tellement fines que la
sculpture concentrique est seule apparente à l'œil nu ; la cicatrice muscu-
laire antérieure est allongée et acuminée, par suite un peu triangulaire,
tandis que chez L. erythræa elle est ovale, plutôt arrondie à son extré-
mité; mais un caractère bien plus important est le fait que, chez L. Fiel-
dingi, le ligament est marginal et visible extérieurement ; celte espèce est
done un Phacoides et, comme par son contour, sa sculpture, sa lunule, sa
charnière, elle se rapproche beaucoup du Ph. trisulcatus Gonr. var. blandus
Dall (1902, Moll. Porto-Rico, Bull. U. S. Fish Comm., XX [1900],
pl. 58, fig. 13), des Antilles, elle peut être rangée, à côté de celui-ci,
dans la section Cavilucina P. Fischer, 1887.
«Hab. — Suez, Souakim, Djibouti ; espèce assez rare, dont la forme
n’est pas constante ; j'ai trouvé des individus plus grands que le type
figuré.» (D° J.)
Paacornes ( BezLuciva) Semperranus Îssel.
L’appellation de Lucina pisum a été employée quatre fois pour des
espèces différentes :
1° En 1836 par Sowerby ( Trans. Geolop. Soc. London, 2° s., IV,
p. 241, pl. XVI, fig. 14) pour un fossile Cénomanien, qui doit conserver
ce nom ; G
9° En 1843 par d'Orbigny (Paléont. Franç., Terr. Crét., Atlas, HT,
pl. 281, fig. 3-5) pour une forme Néocomienne, dont il a changé le nom
en L. Cornueliana (ibid., vol. IT, p. 116 );
3° En avril 1850 par Phiippi (Abbild. Conch., IT, p. 105, pl. IF,
fig. 9) pour un Divaricella de Mazatlan , que M. Dall a proposé d'appeler
D. perparvula (Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIIT, p. 815
et 829 ):
4° En août 1850 par Reeve (Conch. Icon, pl. XT, fig. 66 a-b) pour une.
coquille de Port Essington et de Singapour.
D'après M. E. À. Smith (1885, Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 181),
ce L. pisum Rve. constitue avec L. Semperiana Issel et L. seminula Gould
un groupe de trois espèces qui ont une forme très semblable, avec une
forte dépression sur le côté postérieur des valves, mais qui différeraient
par le développement de leur sculpture cancellée,
— 155 —
Tandis que dans L. Semperiana et L. seminula les costules radiales
seraient moins fortes que les rides concentriques, elles seraient dans
L. pisum aussi et même plus développées que celles-ci; mais les figures
données par Reeve pour ce L. pisum montrent nettement la prédominance
des rides concentriques sur les côtes radiales, et je crois qu’on peut accepter
l'opinion de P. Fischer (1871, Journ. de Conchyl., XIX, p. 215) qui iden-
lifiait le L. pisum Rive. au L. Semperiana, nom attribué par Issel (1869,
Malac. Mar Rosso, p. 82, 254 et 35q) à la coquille figurée par Savigny
dans les fig. 12 de sa pl. VIIT (1817, Descr. Egypte, Planches, Moll.).
D'autre part, M. Dall fait L. seminula Gould (1861, Proc. Boston Soc.
Nat. Hist., VII, p. 36) °°? synonyme de L. pisum Rve., pour lequel, sans
tenir compte de l’assimilation faite par le D’ Fischer, il propose le nom
spécifique d’eucosmia (1901, Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXIIT, p. 806 et 816).
M. Ch. Hedley (1909, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXXIV, p. 496 et
h27) admet cetle opinion de M. Dall, mais il pense que le L. seminula
figuré par M. Smith (loc. ct, pl. XIIT, fig. 5-5 a) est différent de l'espèce
de Gould et il propose pour lui le nom de rugosu.
Le L. pisum Rve. (non Sow., nec d'Orb., nec Phil.) — seminula Gid.
(non Desh., nec Smith) = Semperiana Issel = eucosmia Dall, répandu dans
l'océan Indien, depuis la mer Rouge jusqu'en Australie, est une coquille
cordiforme, globuleuse, à région antérieure courte et à région postérieure
pourvue d’un sillon : c'est, dans le genre Phacoides, le type de la section
Bellucina, Dall, 1901.
Hab. — Suez, Aden, Djibouti.
(A suivre.)
() Le nom de Lucina seminulum avait été attribué dès 1858 par Deshayes
(Descr. Anim. s. vert. Bass. Paris, 1, p. 673, pl. 44, fig. 5-8) à un fossile du
Bassin de Paris.
— 156 —
CONTRIBUTIONS À LA FAUNE Maracorocique
DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE, e
par M. Louis GERMAIN.
XLIIO,
GASTÉROPODES RECUEILLIS, PAR M. Le D' Grouter,
SUR LES BORDS DE LA RIVIÈRE TSAvO (AFRIQUE ORIENTALE ANGLAISE ).
Pendant sa mission en Afrique orientale, le D° Gromier n’a pu réunir
qu'un petit nombre de documents zoologiques. Les Mollusques qu'il a
remis au Laboratoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle pro-
viennent, soit du lac Albert-Édouard, soit des bords de la rivière Tsavo,
dans l’Afrique orientale anglaise.
J'ai déjà publié, dans ce Bulletin ®, les intéressants matériaux concernant
l'Albert-Edouard et je me propose de consacrer le prochain fascicule de
ces Contributions à une étude d’ensemble de la faune malacologique de ce
lac. Je m'occuperai donc seulement ici des Gastéropodes récoltés sur les
rives de la Tsavo.
La rivière Tsavo descend de la pente orientale du Kilima N’Djaro. Après
un faible parcours Nord-Sud, elle s'oriente sensiblement Ouest-Est pour
remonter vers le Nord dans la toute dernière partie de son cours. La rivière
atteint ainsi le village de Tsavo où elle se jette dans le Sabaki, fleuve qui
rejoint l'océan Indien à Malindi (Melinda), à un peu plus de 100 kilomètres
au Nord de Monbasa.
() Voir le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XXI, 1915, n°7 (dé-
cembre), p. 283-290.
@) Germain (Louis), Contributions à la Faune malacologique de lAfrique
équatoriale, XXX : Sur quelques Mollusques recueillis par M. le D° GrowiEr dans
le lac Albert-Édouard et ses environs (Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XVII,
n° 2, 1912, pp. 77-82).
— 157 —
Trocnonaniva (MarrTewsiA) Suit Bourguignat.
1881. Helix (Trochonanina) mozambicensis var.? Suiru, Proceed. Zoological So-
ciely of London, p. 279, n° 4, pl. XXXII, fig. 3, 3a.
1889. Trochonanina Smuhi Bourcuicnar, Mollusques Afrique équatoriale, p. 17.
1897. Trochonanina Smithi Manrexs, Beschalie Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas,
p. 48.
C'est J.-R. Boureurenar qui à distingué du Trochonanina (Martensia)
mozambicensis Pfeiffer () l'espèce, parfaitement figurée par E. À. Suirx, et
à laquelle se rapportent les deux exemplaires recueillis par le D' Gromier.
Le test est solide, avec une sculpture fortement accentuée en dessus.
Elle se compose de stries longitudinales très obliquement incurvées, sub-
égales, presque équidistantes et présentant l'apparence de petites côtes.
En dessous, la sculpture est finement réticulée comme chez toutes les
espèces appartenant au genre Trochonamna.
Diamètre maximum : 10 1/2 — 13 millimètres ; diamètre minimum :
9 1/2 — 192 1/5 millimètres ; hauteur : 7 — 8 1/4 millimètres ; — diamètre
de l'ouverture : 6 — 7 millimètres ; hauteur de l'ouverture : 5 — 6 3/4 mil-
limètres.
La forme générale de la coquille est bien plus nettement déprimée que
chez le Trochonanina ( Martensia) mozambicensis Pfeiffer, dont le Trocho-
nanina (Martensia) Smith Bourguignal se distingue, en outre, par ses
siries longitudinales costulées, fortement incurvées, et par son test plus
solide.
Bords de la rivière Tsavo (British East Africa) [ D GROMIER |.
Cette espèce a élé découverte, par J. Tnowsox, entre le lac Nyassa et la
côte de l'Océan Indien [E. A. Suirur].
Racmis Hizpesraxori Martens.
1878. Buliminus (Rachis) braunsu, variété Hildebrandti Martens, Monatsberichte
d. Akad. d. Wissensch. Bern, p. 294, taf. IT, fig. 1-2.
* 1889. Rachis Hildebrandti Bouncuiexar, Mollusques Afrique équatoriale, p. 59.
1897. Buliminus (Rachis) Hildebrandti Manrexs, Beschalte Weichthiere Deutsch-
Ost-Afrikas, p. 73.
Parmi les assez nombreux spécimens qui ont été recueillis par le
D° Gromier, se trouvaient quelques échantillons jeunes, à divers stades
0) Prerrren, Proccedings Zoological Society of London, 1855, p. 91, pl. XXXI,
fig. 9 | Helix mozambicensis |.
— 158 —
de leur développement, et dont nous donnons ci-dessous la description
sommaire :
À. Individu de 8 millimètres de longueur sur 4 3[4 millimètres de dia-
mètre maæimum.— La forme générale est pyramidale : la spire se compose
de 6 tours, le premier très petit, le second subglobuleux-convexe, les
autres à peine convexes; le dernier tour est grand, très fortement angu-
leux, comme caréné dans sa partie médiane ; enfin l'ouverture, très angu-
leuse en haut, montre une autre angulosité bien marquée à l’endroit où la
carène du dernier tour atteint le péristome.
B. Individu de 11 millimètres de longueur sur 7 millimètres de diamètre
maximum. — La forme générale de la coquille reste la même, mais le
dernier tour de spire est plus convexe et l’angulosité médiane, encore très
forte, est déjà notablement atténuée.
C. Individu de 14 millimètres de longueur sur 8 1/2 millimètres de dia-
mètre maximum. — Les tours de spire sont plus convexes et mieux étagés ;
le dernier tour est plus régulièrement arrondi et son indication carénale,
fortement atténuée, tend à disparaître ; enfin l'angulosité du bord externe
de l'ouverture, si nette chez l'individu À, n’est presque plus sensible.
Ainsi l’angulosité du dernier tour, si nettement marquée chez les tous
jeunes individus, tend de plus en plus à disparaître à mesure que l'animal
grandit. Toujours très atténuée chez les coquilles bien adultes, cette an-
gulosité disparaît entièrement chez les grands spécimens.
Les dimensions principales des exemplaires recueillis par le D° Gromier
sont donnés dans le tableau suivant :
, \ R \
NUMÉROS LONGUEUR DIAMÈTRE HAUTEUR DIAMÈTRE
des Re de de
ÉCHANTILLONS. Re MAXIMUM. MINIMUM. L'OUVERTURE. L'OUVERTURE,
millimètres. | millimètres. | millimètres. | millimètres. | millimètres,
21 11 10 8 1/2 6 1/2
20 11 10 8 1/4 5 3/4
20 10 3/4 9 1/2 9 6
19 10 8 3/4 8 1/2 5 1/2
18 1/2 10 9 5 1/2
18 1/2 10 3/4 9 1/2
17
D: E. von Martens. 16
Ï
Le test est assez solide, orné de stries longitudinales fines, obliques
et un peu flexueuses. Il est brillant et montre de deux à quatre fas-
Lidil €. 2 ARMES
— 159 —
cies®), la supéricure, infrasuturale, continuée aux tours supérieurs. Gette
décoration picturale varie d’ailleurs beaucoup : tandis que les fascies 1
(entourant l’ombilic) et A (infrasuturale) restent toujours constantes et
continues, les autres sont parfois absentes, parfois réduites à des taches
ou à des points.
Le Rachis Hildebrandti Martens est certainement voisin du Rachis
Braunsi Martens), espèce des mêmes régions qui présente piusieurs va-
riétés décrites par E. von Marrens et E. À. Surru :
La variété lunulatus Martens”, de lOusaghara, de Zanzibar et du ter-
ritoire situé entre le lac Nvassa et la côte de l'Océan Indien ;
La variété guadricingulatus Smith”, qui vit également dans l'Ousaghara
et à Zanzibar ;
Et la variété hyposuctus Martens, de Zanzibar et des régions entre le
lac Nyassa et la côte de l'océan Indien.
Ce polymorphisme a conduit J.-R. Boureurenar (° à donner le nouveau
nom de Aachis Bloyen à la forme si parfaitement figurée par E. A. Surru :
«Cette espèce [Rachuis Bloyen] est très bien représentée dans Smith,
sous le nom erroné de Bulimus | Rh.] Braunsit de Martens, Bulime avec
lequel cette coquille n’a pas le moindre rapport. Le Rachis Bloyet est, en
effet, parmi les Rachis, l’'Espèce la moins anguleuse au dernier tour, la
forme dont la spire est la moins pyramidale, les tours le moins tectiformes
et l'ouverture la plus ample 7.»
Q) La fascie supérieure, infrasuturale, est rouge ainsi que celle éntourant
lombilic ; les fascies intermédiaires sont brunâtres ou d’un rouge brun plus ou
moins foncé.
@ Martens (D' E. von), Nachrichtsblatt d. deutschen Malakozool. Gesellschaft,
1869, p. 190; et in : Preirrer, Novitates Concholog., IV, p. 4a, taf. CXVIIT,
fig. 11-12.
G) Marrens (D' E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1897,
p- 72, taf. IT, fig. 34 [— Bulimus (Rachis) Braunsi Suiru, Proceed. Zoolopical
Society of London, 1881, pl. XXXIT, fig. 7 (seulement) |.
4) Surrm (E. A.), Annals and Magaz. Natural History, 6° série, VI, 1890,
D100, pi V, fig. 6.
6) Marrens (D' E. von), loc supra cit, 1897, p. 73 [— Bulimus (Rachis)
Braunsi variété, E. À. Suirn, loc. supra cit., 1881, p. 281, pl. XXXII, fig. 7b-
7e}:
(6) BoureurGnar (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale , 1889, p. 6o.
() Bouneurenar (J.-R.) cite cette espèce du Mozambique, du Zanguebar, des
environs de Kondoa (Ousaghara) et des monts N'Gourou (au Nord de l'Ousaghara)
où elle s’élèverait jusque vers 2.000 mètres d’allüitude (loc. supra cit., 1889,
p. 6o).
— 160 —
Or on a vu précédemment, par l'étude des jeunes coquilles du Rachis
Hildebrandti Martens, que la forme plus ou moins convexe du dernier
tour n'a, chez les Rachis, aucune valeur spécifique. E. A. Suiru était donc
dans le vrai en écrivant :
«The specimens described by Martens from Zanzibar are said to have
had the appearence of young shells, and the last whorl oblusely angulated ;
and in the variety Hildebrandti it is characterized as very obtusely angu-
lated. In the shells before me, which are larger than those referred to by
Martens, the angulalion 1s lotally absent. This may result merely from
difference of age (.»
Il convient donc de considérer comme synonyme du Rachis Braunsi
Martens le Rachis Bloyeli Bourguignat, espèce basée sur un changement
de forme des tours de spire uniquement dù à la croissance de l'animal.
Le Rachis Hildcebrandhi Martens, qui se distingue du Rachis Braunsi
Martens par sa forme plus allongée et son ouverture proportionnellement
moins développée en hauteur, présente lui-même une variélé elongata.
Cetle variété, recueillie en 1884 à Guélidi (Ouebi) par Revorc , a été nom-
mée Pachnodus Hildebrandti Martens, variété, par J.-R. Boureurnar lui-
même (”. C’est une coquille qui atteint 23 millimètres de longueur pour
seulement 10 millimètres de diamètre maximum et q millimètres de dia-
mètre minimum. Elle est donc très notablement plus élancée que le type
et, d'autre part, son dernier tour est parfaitement arrondi comme chez les
spécimens du Rachis Braunsi Martens figurés par E. À. Suiru. Ainsi lopi-
nion primitive du D'E. von Martens, qui subordonnait, comme variété,
le Rachis Hildebrandti Martens au Rachis Braunsi Martens est celle qui,
selon toute probabilité, doit être adoptée définitivement.
Bords de la rivière Tsavo (British East Africa) [ D° Gromier |.
La répartition géographique du Rachis Hildebrandhi Martens est encore
peu connue. Découvert à Durenna, près de Mombas, par J: M. Hirne-
granpr en 1877 [E. von Marrens |, il a été signalé depuis sur la «côte des
Bénadirs, dans la vallée de l'Ouebi et aux environs de Guélidi, à 4 à
5 jours de marche à loccident de Moguedouchou» [J.-R. Bourçquiexar |.
La découverte du D° Gromier étend donc notablement l'aire de dispersion
de cette espèce (?.
G) Suirm (E. A.), loc. supra cit., 1881, p. 281-285.
@) Cette coquille fait partie des collections du Muséum d'Histoire naturelle.
() Le Rachis Braunsi Martens semble, d’après nos connaissances actuelles,
posséder une aire de dispersion plus étendue : il a été signalé depuis FOusaghara
jusqu'au Mozambique et vit dans la région comprise entre le lac Nyassa et la côte
de l'océan Indien.
PRE PR
TroPIDoPHoRA (Trorinopnora) ancers Martens.
1878. Cyclostoma anceps Marrexs , Monatsberichte d. Akad. d. Wissensch. Berlin,
Dao nt t.taf. I, fip, 4.
1889. Cyclostoma anceps Bouneurnar, Mollusques Afrique équatoriale , p. 150.
1890. Cyclostoma anceps Suirn, Annals and Magaz. Natural History, 6° série,
VI, août, p. 148.
1891. Cyclostoma anceps Manrexs, Sitzungsberichte der Gesellsch. Naturforsch.
Freunde, p. 14.
1895. Cyclostoma anceps Marrens, Annali Museo civico d. Storia Natur. di Ge-
nova, 2° série, XV, p. 63.
1897. Cyclostoma anceps Marvens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
Mu he.
1908. Cyclostoma anceps Davrzengerc, Journal de Conchyliologie , LVI, p. 23.
1914. Tropidophora anceps Daurzenserc et Germain, Revue Zoologique africaine ,
IV, fase. 1, fig. 47.
Les deux exemplaires rapportés par le D° Growter ont été recueillis
morts. Ils ont, par suite, perdu la bande brune qui, très généralement.
orne le dernier tour de cette espèce. Leur test est épais, solide, présentant
la sculpture décrite par E. von Martens, mais alténuée au dernier tour
dont la partie médiane est presque lisse ©.
La taille reste moyenne, les dimensions principales étant les sui-
vantes :
Diamètre maximum : 17-22 millimètres ; diamètre minimum : 16-
91 millimètres ; hauteur : 17-21 1/2 millimètres ; — diamètre de l’ou-
verture : 9-11 millimètres ; hauteur de l'ouverture : 10-12 millimètres.
Bords de la rivière Tsavo (British East Africa) [ D° Grouter |.
Le Tropidophora anceps Martens semble répandu dans toute la région
comprise entre les grands lacs et la côte de l’océan Indien d’où il a été
rapporté par de nombreux voyageurs [ Emi Pacna, Hrcoesrannr, Sruuc-
MANN, V. Borreco, Laieper, D° J. Bequagrr, etc. ..]. Il s'élève jusqu'à
1.700 mètres d'altitude.
Le D'E,. von Manrrens © a décrit, sous le nom de var. Liederi, une va-
() J.-R. Boureuiexar | Mollusques Afrique équatoriale, 1889, p. 150] avait
déjà fait la même observation sur des spécimens provenant du Makata (vallée du
Haut Vouami) et de l’Oukamba, pays au Nord de lOusaghara.
@) Marrexs (D' E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1897,
p. ! [Gyclostoma anceps, var. Liederi |,
Muséun. — xxr1. 11
— 162 —
riélé de petite taille® découverte, par le D' Lrever, à Rufidji (Afrique
orientale allemande ).
LR
O0) La variété Liederi mesure 21 1/2 millimètres de diamètre sur 22 mulli-
- mètres de hauteur (l'ouverture a 12 millimètres de diamètre sur 10 millimètres
de hauteur). Le type anceps atteint 25 millimètres de diamètre pour 26 milli-
mètres de hauteur (l’ouverture a 13 millimètres de diamètre sur 14 millimètres
de hauteur).
— 165 —
Dracnoses D'ÉPONGESs
RECUEILLIES DANS L'ANTARCTIQUE PAR LE Pourauoi- Pas?
par M. E. Topsenr,
CorrEesPonDanT pu Muséum,
Proresseur À LA Facucté pes Sciences DE Dion.
HEXACTINELLIDES.
Genre Scolymastra n. 9.
Rossellinæ à revêtements dermique et eloacal composés de spicules
semblables , des hexactines à actines trapues. En raison de leur petit diamètre ,
ces hexactines ne se disposent pas à la surface du corps en un réseau propre
à l'inhalation; elles y forment une couche assez dense, percée de distance
en distance de petits orifices béants représentant les stomions. Il y a des
pentactines hypodermiques. Les microsclères sont des pappocomes, des
strobilodiscohexasters et des discohexasters.
Scolymastra Joubini n. sp. — Grandes Éponges sacciformes à peau
unie, à parois épaisses et fermes; une grosse toufle d’ancres fixatrices ; une
frange de soies autour de lorifice cloacal.
Hexactines de revêtement des deux faces petites, à actines épaisses
(diamètre habituel, o mm. 065-0 mm. 09; épaisseur d’actines, o mm. 012-
o mm. 013), avec leurs épines groupées en bouquets terminaux.
Pentactines hypodermiques lisses sauf aux extrémités, à actine radiale
très longue et actines tangentielles variables.
Ancres ornées de fines épines pareilles à des granulations.
Pappocomes abondants et grands (diamètre, o mm. 22-0 mm. 24), à
rayons primaires courts, à rayons secondaires nombreux, d’abord coudés
à la base, puis droits, forts, pointus, entièrement raboteux.
Strobilodiscohexaslers grandes (diamètre, o mm. 4), à rayons secon-
daires très nombreux, très fins, à disque terminal large de o mm. 005.
Discohexasters peu nombreuses, assez variables, ayant au moins cinq
rayons secondaires sur chaque actine.
Profondeur, 75 m,
tr:
— 164 —
Genre Gymnorossella n. 9.
Rossellinæ sacciformes, lisses, sans conules, sans pleuralia, à pentactines
hypodermiques clairsemées ou localisées à la base du corps en touffes
fixatrices. Les microsclères sont des oxyhexasters et des discohexasters de
trois sortes, les macrodiscohexasters en forme de calycocomes.
Exemples : Gymnorossella nuda Topsent et :
Gymnorossella inermis n. sp.— Grandes Éponges sacciformes à cavité
très spacieuse et à parois relativement peu épaisses. Surface sans conules,
à réseau spiculeux continu.
Pentactines dermiques à actines fortement épineuses, les tangentielles
longues de o mm. 11 à o mm. 17. Hexactines cloacales à peine plus
grandes.
Sous le réseau superficiel de diactines et dans le parenchyme, des
hexactines solides à actines souvent réduites de nombre, épaisses de
o mm. 05 à o mm. 06, lisses sauf aux extrémités.
Pentactines hypodermiques confinées à la base du corps et y jouant le
rôle d’ancres.
Holoxyhexasters et hémioxyhexasters petites (o mm. 095-0 mm. 115)
et grêles à deux ou trois rayons secondaires par actine, fins et flexueux.
Calycocomes grands (0 mm. 23-0 mm. 315) et nombreux, portant
généralement cinq ou six rayons secondaires par rayon principal, peu
divergents, finement épineux, et terminés par un petit bouton.
Mésodiscohexasters très rares; diamètre, o mm. 119.
Microdiscohexasters abondantes, de o mm. 04 à o mm. 05 dediamètre ,
à rayons secondaires nombreux, égaux ou inégaux, les plus longs terminés
par un disque de o mm. 0095.
Aulorossella Gaïni n. sp. — Grande Éponge couverte, jusqu’au bord
de l’orifice cloacal, de hauts conules serrés, surmontés d’une touffe très
fournie de pleuralia robustes. Toufle fixatrice épaisse. Cavité cloacale large
et profonde.
Oxyhexasters de o mm. 18 de diamètre, généralement sous forme
d'hémioxyhexasters à actines primaires comme atrophiées et ne portant pas
plus de deux actines secondaires droites, fortes, finement épineuses, ou
sous forme de monoxyhexasters, jamais d’holoxyhexasters.
Pentactines hypodermiques et basalia entièrement et finement épineux,
à actines tangentielles inégales, récurvées , très fréquemment rejetées toutes
d'un même côté de la tige.
Microdiscohexasters très abondantes, de o mm. 047 de diamètre, à
aclines secondaires de longueur et de force inégales.
— 165 —
Le reste de la spiculation à peu de chose près comme chez Aulorossella
levis Kirkpatrick.
Aulorossella aperta n. sp. — Le type est subcylindrique, haut de
16 centimètres, semé de conules assez bas que surmontent quelques longues
diactines. Orifice large, cavité très profonde, parois minces.
Hexactines dermiques à actines longues de o mm. 15 à o mm. 19,
obtuses, épineuses. Des pentactines et même quelques stauractines s’y
mêlent sur des tubérosités basales.
Hexactines cloacales plus inégales que les dermiques, à actines attei-
gnant o mm. 35 de longueur.
Pentactines hypodermiques peu nombreuses, peut-être localisées au bas
du corps, ornées d’épines fines comme des granulations, à actines tangen-
tielles droites, étendues dans un plan.
Diactines du parenchyme entremélées au voisinage de la surface d’hex-
acunes, ordinairement hétéractines, solides et armées en leurs pointes
de fortes épines.
Calycocomes abondants et grands (o mm. 3-0 mm. 38 de diamètre).
Actines primaires longues (o mm. 018), un peu plus minces à leur
origine qu'à la naissance du capitulum, souvent avec une aspérité ou deux;
leur canal axial pénètre très peu dans le capitulum et s’y termine brusque-
ment.
Capitulums un peu plus courts que les actines primaires (0 mm. 016)
et à peu près aussi larges que longs. Actines secondaires, six à neuf, rare-
ment quatre, assez peu divergentes, grêles, entièrement épineuses,
terminées par un bouton.
Mésodiscohexasters rares, de o mm. 09 de diamètre, à disques épineux
larges sur des actines secondaires par trois , très divergentes.
Microdiscohexasters assez abondantes, de o mm. 075 à o mm. 085 de
diamètre, à actines secondaires de deux tailles, les petites à bouton et les
grandes à disque terminal.
Holoxyhexasters abondantes, larges de o mm. 115, grêles avec des
actines secondaires très divergentes, par deux ou par trois.
Rossella Racovitzæ microdiscina n.subsp. — Extérieur, taille et type
des calycocomes et des oxyhexasters rappelant ÆRossella Bniontie zæ Topsent.
Mais les pentactines hypodermiques, abondantes, ont des actines lisses et
non couvertes, comme celles des ancres de la touffe fixatrice, d’épines serrées,
fines comme des granules. Les calycocomes ont des rayons principaux
remarquablement courts (o mm. 005-0 mm. 007 ) et aussi épais que longs.
Enfin , les microdiscohexasters mesurent à peine o mm. 04 de diamètre et
ont des actines secondaires très fines, ordinairement d’une seule taille, à
disque terminal tout petit.
— 166 —
Rossella podagrosa tenuis n. subsp. — Les spicules dermiques sont
surtout des hexactines. Les calycocomes, nombreux, de o mm. 28 à
o mm. 3 de diamètre, sont plus grands que ceux de l'espèce typique. Les
microdiscohexasters sont, au contraire, plus délicates ; elles ont o mm. 04 de
diamètre , et portent sur des rayons principaux longs de o mm. 006 , des
rayons secondaires tous égaux, fins et terminés par un disque qui ne dépasse
ouère o mm. 001 de diamètre.
I s’agit donc d’une sous-espèce de À. podagrosa correspondant à-la
sous-espèce microdiscina de R. Racovitze.
MONAXONIDES.
Genre Homaxinella D. D.
Axinellidæ plus ou moins rameuses à spiculation uniforme, composée de
mégasclères monactinaux de forme simple,
Les Homaxinella sont de proches parents des Hymeniacidon, mais s’en
distinguent par leur structure qui les a fait jusqu'à présent noyer dans le
senre Aæinella pourvu d'oxes et de styles.
Type : Homaxinella supratumescens Topsent. Autres exemples : 1. arbo-
rescens (Rdl. et D.), À. balfourensis (Rdl. et D.), {. axifera (Hentschel),
H. tenuidigitata ( Dendy).
Thrinacophora simplex n. sp. — Espèce difficile à classer à cause de
la simplicité de sa spiculation, qui comprend seulement :
1° Des oxes fusiformes, peu courbés, acérés, longs de o mm. 88-
o mm. 91, épais de o mm. 033;
a Des trichodragmates longs de o mm. 08 à o mm. 1, épais de
o mm. 01, souvent dissociés en raphides.
Le type est une Eponge en forme de colonne simple, haute de 14 centi-
mètres, épaisse de 21 millimètres à la base, à surface couverte d’aspérités,
à structure d’Axinelle,
Hymeniacidon torquata n. sp.— C’est une Éponge que j'avais décrite
sans lui donner de nom spécifique, d'après un spécimen recueilli par le
Français à Vie Anvers. Elle s’est retrouvée dans la collection du Gauss et
le Pourquoi-Pas ? Va rapportée de l'ile Petermann.
Les spicules sont des styles courbés, rarement purs, généralement
marqués près de leur base d’un léger bourrelet qui la renfle en base de
subtylostyle. Ils varient pour la plupart entre o mm. 5 et o mm. 57 de
longueur sur o mm. 012-0 mm. 013 d'épaisseur, mais peuvent aussi ne
pas dépasser o mm. 33 sur o mm. 01.
“LANTA
— 167 —
Ophlitaspongia flabellata n. sp. — Stipitée, flabelliforme, mince, et
par là assez semblable à O. tenuis (Carter) Dendy, mais en différant par sa
spiculation, faite de :
1° Styles lisses à base ronde suivie d’un léger étranglement, à tige assez
brusquement courbée el commençant par se renfler avant de s’atténuer en
pointe acérée; longueur, o mm. 54-1 mm.; épaisseur, o mm. 022-
omm. 0;
2° Styles ectosomiques droits, à base un peu dégagée aussi et surmontée
d’un groupe d’épines ; longueur, o mm. 25-0 mm. 65 ; épaisseur, o mm. 006-
o mm. 013;
3° Toxes fortement courbés au centre, épineux aux bouts; longueur,
o mm. 1-0 mm. 28; épaisseur, o mm. 0014-0 mm. 004.
Anchinoe toxifera antarctica n. subsp. — Forme massive avec des
rameaux grêles à la périphérie. Colonnes plumeuses de la charpente assez
brèves. Les subtylostyles de l’ectosome n’ont pas habituellement la base
tordue sur la tige et ne l’ornent de fines épines que strictement en son
sommet. Les toxes grêles ont une incurvation médiane courte et brusque et
ne produisent pas d’épines sur leurs extrémités.
Clathrissa glaberrima n. sp. — Éponge dressée, massive, à ectosome
parcheminé, lisse, avec des papilles aquifères coniques. Fibres du choano-
some composées d’un axe épais de tornotes parallèles sur lequel des acan-
thostyles s'appliquent étroitement.
Tornotes droits, fusiformes, renflés au centre, à bouts acérés ou submu-
cronés ; longueur, o mm. 53-0 mm. 6; épaisseur, o mm. 02-0 mm, 022.
Acanthostyles sans renflement basilaire, à lige doucement courbée et
ornée d’épines récurvées ; longueur, o mm. 26 ; épaisseur, o mm. 013-
o mm. 014.
Isochèles nombreux , courbés, épais; longueur, o mm. 025-0 mm. 0275.
Dendoryx ramilobosa n. sp. — Éponge jaune brunâtre, ferme,
dressée, rameuse, à rameaux lobés, anastomosés; lobes rugueux, séparés
par des vallécules que tend une membrane lisse. Pas d’orifices aquifères
apparents.
Strongyles ectosomiques à bouts épineux dissemblables; longueur,
o mm, 24-0 mm. 255; épaisseur au centre, o mm. 007.
Acanthostyles principaux courbés en leur liers basilaire, à pointe brève,
à base non renflée et seule ornée, en son sommet, d’épines faibles en
groupe assez dense; longueur, o mm. 48-0 mm. 55 ; épaisseur, o mm.027-
o mm. 03.
— 168 —
Acanthostyles hérissants de même type, mais plus petits.
Isochèles nombreux, arqués, assez gros; longueur, o mm. 022-
o mm. 025. ;
Sigmates abondants, de deux tailles : o mm. 0o69-0 mm. 067,
o mm. 018-0 mm. 02; un bout tordu, l'autre recourbé en faucille.
Genre Leptosia Topsent (diagnose remaniée).
Ectyoninae encroütantes, à squelette principal composé d’acanthostyles
d'une seule sorte, bien que souvent inégaux, debout sur leur base au
contact du support, à spicules ectosomiques de type ordinairement diac-
tinal, à ancres en fait de microsclères.
Genre Stylopus Fristedt (diagnose remaniée).
Ectyoninae encroütantes, à squelette principal composé d’acanthostyles
d'une seule sorte, bien que souvent inégaux, debout sur leur base au
contact du support, à spicules ectosomiques de type ordinairement diac-
tinal, sans microsclères.
Stylopus Fristedti n. sp. — Acanthostyles un peu courbés, à base
renflée, à pointe peu acérée; longueur, o mm. 21-0 mm. 7; épaisseur ,
o mm.o3-0 mm. 04; les plus grands, épineux seulement sur leur moitié
basilaire.
Tylotes lisses, droits, à bouts elliptiques, mégaux, l’un d’eux à peine
renflé; longueur, o mm. 28-0 mm. 35; épaisseur, o mm. 007.
Myxilla elongata n. Sp. — Éponges en gros lobes allongés, fermes,
lisses, à nervation superficielle basse, creusés d’un cloaque axial profond
que dessert un oscule terminal béant.
Tylotornotes où subtylotes ectosomiques, un peu courbés, léoèrement
fusiformes, à tige parsemée d’épines courtes, à bouts épineux, inégaux,
l'un renflé, l’autre atténué en une pointe mucronée; longueur, o mm. 25-
o mm. 3; épaisseur, O MM. 01.
Acanthostyles choanosoniques un peu courbés, à base à peine renflée,
modérément épineuse, à tige assez lèchement épineuse, à pointe courte
et lisse; longueur, o mm. 46-0 mm. 47; épaisseur, o mm. 017.
Isancres assez abondantes; longueur, o mm. 028-0 mm. 033.
Sigmates Lordus, assez abondants ; longueur, o mm. 05-0 mm. 06.
Myxilla magna n. sp. — Eponge massive, ferme, jaune brun, à oscules
composés, à surface inégale marquée d’un réseau très accusé de nervures,
qui forme en chacun de ses nœuds une verrucosité saillante.
à nl.
— 169 —
Tylotornotes ectosomiques à tige lisse, à bouts inégalement renflés,
parfois lisses sauf une épine terminale formant mucron, le plus souvent
ornés d’un groupe d’épines d’où se dégage ou non l’épine terminale ;
longueur, o mm. 28-0 mm. 3; épaisseur, o mm. 01.
Styles choanosomiques lisses, courbés, à pointe courte; longueur,
o mm. b-0 mm. b7 ; épaisseur , O MM. 027-0 MM. 029.
Isancres abondantes, de deux tailles, les unes grandes (o mm. 075-
o mm. 08) à dents larges, les autres petites (o mm. 023-0 mm. 027) à
dents étroites.
Sigmates un peu tordus, de deux tailles, les uns très grands (o mm. 14-
o mm. 22), très abondants, les autres plus petits (o mm. 04-0 mm. 07),
moins nombreux.
Myxilla pistillaris n. sp. — Éponge jaune brun, en colonne simple,
lisse, longue (125 mm.) et grêle surtout à sa base (3 mm.-14 mm.), à
charpente rendue ferme par un notable développement de spongine en ses
nœuds.
Tornotes ectosomiques courbés, fusiformes, lisses sauf aux bouts qui, de
grosseur inégale et brusquement amincis, se terminent par un groupe
de petites épines; longueur, o mm. 3; épaisseur, omm . 01.
Styles choanosomiques lisses, courbés, à pointe courte; longueur,
o mm. 8-0 mm. 5.
Isancres abondantes, peu courbées, à trois dents larges, à tige ailée aux
deux bouts, inégales (o mm. 037-0 mm. 075).
Raphides, très fins, peu abondants, rarement groupés en trichodrag-
mates longs de o mm. 09.
Tedania oxeata n. sp. — Espèce établie d’après la spiculation.
Tornotes ectosomiques lisses, fusiformes, pour la plupart un peu courbés,
à mucrons longs, dissemblables, l’un d’eux se dégageant toujours brusque-
ment d’une base arrondie; longueur, o mm. 45-0 mm. 77; épaisseur,
o mm. 015-0 mm. 018.
Oxes choanosomiques lisses, acérés, fusiformes , courbés plus près d’une
extrémité que de l’autre; longueur, o mm. 68-o mm. 85; épaisseur,
o mm. 03-0 mm. 043.
Onychètes de deux tailles, les plus grandes très abondantes, à griffe
terminale longue, sans renflement ; les petites, raboteuses aussi, à nodosité
mal visible: longueur, o mm. 5 et o mm, 08-Qa mm. 106.
Homoeodictya erinacea n. sp. — Éponges de forme allongée,
pleines, hérissées de longs piquants, simples ou divisés, fibres spiculeuses
périphériques dénudées, même chez les spécimens très jeunes, dans un but
de défense. Oscules latéraux.
— 170 —
Oxes fusiformes , un peu courbés, à bouts pointus; longueur , o mm. 8-
o mm. 88; épaisseur, Oo mm. 032.
Isochèles palmés, très abondants, à tige épaisse un peu arquée en avant,
à ailes reployées en dehors, à dents reployées en dedans, à faulx élevée,
ornée de deux ou trois tubercules de chaque côté; longueur, o mm. 054-
o mm. 056.
Trichodragmates abondants, faits de raphides linéaires: longueur,
o mm. 08.
Homoeodictya Kirkpatricki n. sp. — Forme assez semblable à celle
de l'espèce précédente.
Oxes doucement courbés, peu acérés; longueur, 1 mm. 85; épaisseur,
o mm. 092. |
Isochèles palmés se distinguant de ceux de A. erinacea par leur tige
droite et leurs faulx sans tubercules latéraux ; longueur, o mm. 065.
Guitarra sigmatifera n. sp. — Éponge orangée massive, compacte,
veloutée, avec quelques bosselures et un oscule apical.
Tornostrongyles lisses, un peu renflés au centre et présentant à un bout
une dilatation terminée en large mucron et à l'autre bout un simple amin-
cissement obtus; longueur, o mm. 57-0 mm. 68; épaisseur, o mm. 015-
0 mm. 017.
Placochèles longs de o mm. 087-0 mm. 095, à tige large au centre de
o mm. 0183-0 mm. 015, à dents longues de o mm. 038.
Siomates grèles, longs seulement de o mm. 01-60 mm. 011.
Genre Microxina D. ge.
Gellinæ ayant pour mégasclères des oxes el pour microsclères des
microxes. Les oxes constituent une charpente fibreuse solide; les microxes
sont libres dans les parties molles.
Microxina Charcoti n. sp. — Éponges tubuleuses , ramifiées, à base
étroite et fibreuse, à cavité profonde, grande ouverte, à parois minces
hérissées de longues pointes raides. Gharpente fondamentale consistant en
un réseau de fibres polyspiculées d’où s'élèvent, à intervalles d'environ
3 millimètres, les pointes, fibres solides qui atteignent 10 millimètres
de longueur.
Oxes acérés, fusiformes; longueur, o mm. 57-0o mm. 61; épaisseur,
o mm. 03.
Microxes fusiformes, fréquemment centrotylotes ; longueur, o mm. 067-
o mm. 1; épaisseur, Oo MM. 003-0 mm. 004.
Las :
— 171
Gelliodes spongiosus n. sp. — Éponges claires, absolument massives,
assez compressibles, les fibres de la charpente étant paucispiculées, sans
renforcement apparent de spongine. Orifices aquifères nombreux , inégaux,
les plus petits et une partie des grands tamisés par un réseau spiculeux à
larges mailles; quelques orifices béants, larges de 6 à 10 millimètres.
Intérieur richement canalisé. Cellules sphéruleuses de o mm. o12 à
o mm. 015 de diamètre.
Oxes fusiformes, doucement courbés , à pointes assez courtes ; longueur,
o mm. 63-0o mm. 665; épaisseur, o mm. 017.
Sigmates fortement arqués, nombreux; longueur, o mm. 02-0 mm. 022;
épaisseur, Oo mm. 0012.
Toxes rares, peu courbés, à bouts récurvés; longueur, o mm. 1-
o mm, 11.
Gellius tremulus n. sp. — Éponge massive, amorphe, ferme, incom-
pressible, à canaux spacieux. Oscules vastes et béants, non surélevés,
simples ou composés; pores larges tamisés par l’ectosome spiculeux, mince
et un peu hispide. Cellules sphéruleuses de o mm. 02 de diamètre à sphé-
rules grosses.
Oxes souvent flexueux; longueur, o mm. 63-o mm. 83; épaisseur,
0 mm. 025-0 mm. 026.
Siymates à courbure hésitante, à crochets dans un même plan; extré-
mement nombreux et de toutes lailles, depuis o mm. o2 de longueur
sur moins de o mm. 001 d'épaisseur jusqu'à plus de o mm. 2 sur
0 mm. 007.
Raphides grêles, quelquefois groupés en trichodragmates; longueur ,
o mm. 08.
Gellius tenellus n. sp. — Croûte claire, mince, fragile, à réseau sque-
lettique unispiculé. Cellules sphéruleuses de o mm. 008 de diamètre.
Oxes à pointes assez courtes, fréquemment courbés en deux fois à
quelque distance de leur centre; longueur, o mm. 3-0 mm. 35; épaisseur,
0 mm. 012.
Sigmates inégaux, à crochets dans un même plan; les plus grands (lon-
gueur, O0 mm. 095; largeur, o mm. 034; épaisseur, o mm. 0023) ont
souvent une courbure hésitante ; les plus petits (longs de o mm. 035)
ont une forme assez variable.
Calyx stipitatus n. Sp. — Éponge dressée, pédicellée, étalée en une
lame subtriangulaire qui ne dépasse pas 3 mm. d'épaisseur. Face exha-
lante semée à intervalles étroits d’oscules béants de o mm. 4 à 1 milli-
mètre de diamètre, descendant en ligne le long du pédicelle. Face inha-
lante à pores couverts. Ectosome lisse à squelette régulièrement réticulé,
— 172 —
mince du côté inhalant, plus épais de l’autre, aisément détachable. Fibres
choanosomiques claires, longues, épaisses de o mm. 15-0 mm. 9, à spon-
gine non débordante, laissant à la lame, malgré sa minceur, peu de sou-
plesse. Entre elles, un réseau unispiculé.
Oxes peu fusiformes, à pointes courtes, doucement courbés; longueur,
o mm. 3-0 Mm. 329; épaisseur, Oo mm. 017.
sé. | EDR dé. *
COR
BULLETIN
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1916. — N° 4.
= ————— ———rñY$ ee ————————————————
162° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
20 AVRIL 1916.
a Ça —
PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ze Présent annonce que M. le Directeur du Muséum a le
regret de ne pas pouvoir présider la Réunion, étant à la veille de
partir pour l'Espagne où, dans l'intention de resserrer les liens qui
rapprochent les intellectuels de ce pays et ceux du nôtre, vont se
rendre cinq membres de l'Institut : M. Ét. Lamy, Secrétaire perpé-
tuel de l’Académie française; M. Edmond Perrier, ancien Président
de l’Académie des Sciences; M. Ch. Widor, Secrétaire perpétuel de
l'Académie des Beaux-Arts; M. Bergson, membre de l'Académie
française et de l’Académie des Sciences morales et politiques;
M. Imbart de la Tour, membre de l'Académie des Sciences morales
et politiques; nous accompagnerons notre Présiaent et ses col-
lègues de tous nos vœux pour le succès de l’œuvre patriotique qu'en-
treprennent ces savants missionnaires.
M. e Présipenr donne la parole au secrétaire de la Réunion qui
s'exprime en ces termes :
« L'Académie des Sciences, voulant conserver et honorer la mé-
moire des donateurs qui fondèrent les prix qu’elle distribue aux
Muséum. — xx11. 19
— 174 —
savants dont elle apprécie les mérites, s'attache à recueillir des ren-
seisgnements biographiques. M. Lacroix, Secrétaire perpétuel de
l'Académie des Sciences, se souvenant que j'avais été un des exé-
cuteurs testamentaires de l’un d'eux, À.-R. Dusgate, pensa que mes
relations entretenues avec lui durant de longues années me permel-
traient de lui donner quelques notes utiles. Je me remémorais mes
souvenirs, Je faisais des recherches dans mes papiers et je pouvais
lui remettre quelques pages, pensant qu'il y trouverait les rensei-
gnements qu'il désirait. En ayant extrait les indications qu'il Jugeait
utiles pour l’œuvre qu'exécutait l’Académie, M. Lacroix me les ren-
dit en m'engapeant à les publier dans le Bulletin du Muséum, où
elles seraient à leur place, puisque M. A.-R. Duspate était aussi un
donateur du Muséum. Suivant ses conseils, je crois toutefois m ex-
cuser de la forme personnelle que je me suis trouvé dans Pobli-
gation de donner à cette notice biographique.»
RICHARD DUSGATE,
FONDATEUR D'UN PRIX A L'INSTITUT (ACADÉMIE DES SCIENCES },
DONATEUR DE COLLECTIONS MINÉRALOGIQUES AU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE.
(Notice biographique par M. J. Künokez D'Hercurais.)
Abraham-Richard Dusgate, né à Sigdeford, comté de Norfolk, le 1 6 jan-
vicr 1794, appartenait à une ancienne famille anglaise, propriélaire ter-
rienne; après avoir fait de bonnes études scolaires, il entra à F École navale.
Bien qu'il eut pour compagnon et camarade celui qui fut plus tard l’Amiral
Seymour, avec lequel il entretint toujours d’étroites relations d'amitié, 1l
renonça, après la signature de la paix, en 1815, à poursuivre sa carrière
dans la Marine. Joseph Planta, Sous-Secrétaire d'Etat au Ministère des
Affaires étrangères lui proposa alors d'accompagner, en qualité de Secré-
taire d'Ambassade, lord Ambherst, que le Gouvernement anglais envoyait,
en 1816, auprès de l'Empereur de la Chine, comme Ambassadeur extra-
ordinaire et Ministre plénipotentiaire; 1l déclina cette offre, cependant bien
tentante, ne voulant pas modifier la ligne de conduite qu'il s'était tracée. Il
se proposait de mettre à exécution un vaste projet, celui d'entreprendre un
voyage d'exploration dans l'intérieur de l'Afrique. Il se rendit alors en
France (1816), afin de compléter ses connaissances linguistiques et scien-
tifiques; maître de sa fortune, il pouvait donner tout leur essor à ses
desseins.
- Ï ne venait pas à Paris sans s'être assuré des recommandations qui
pourraient le guider et lui créer des relations; ses parents étaient liés avec
— 175 —
la famille Ogland, et M"° Ogland lui donna des lettres d'introduction pour
sa sœur ‘), femme du Général Alexandre d'Herculais; il fut bien accueilli et
il eut l’heureuse fortune de se trouver dans un milieu pour ainsi dire fami-
lial, où l’on parlait sa langue maternelle, et d’être l'hôte du salon d’un
général, où il rencontrait aussi bien des anciens ofliciers de la marine et
des armées de la République et de l'Empire que des personnalités litté-
raires et scientifiques. Le hasard le servait dans ses projets de voyage; le
Général Alois d'Herculais était un ancien Ambassadeur de la République
française dans les Provinces barbaresques ©? et il pouvait faire la connais-
sance de M. Charles Tulin, Consul de Suède à Tunis, dont il devint par la
suite l'ami; celui-ci était le beau-frère de la Générale d'Herculais et son
propre frère occupait le poste de Consul d'Angleterre à Tunis.
Le premier soin du jeune Dusgate fut de constituer une bibliothèque
africaine, comprenant non seulement les ouvrages les plus anciens, mais
tous les voyages modernes, en toutes langues; ses moyens le lui permet-
taient. [1 s’occupa en même temps, en vue de son séjour dans les Provinces
barbaresques, de se rendre comple des conditions économiques qu'il y
rencontrerait ; à cet effet, 1] étudia d’abord les poids, mesures et monnaies
de Tunisie, et publia sur ce sujet une notice en 1839.
Entre temps, pour accroître son savoir dans les différentes branches des
sciences, il suivait les cours de Haüy, d'Alexandre Brongniart, de Lamarck ,
de Cuvier; c’est dire qu'il était un auditeur assidu des cours du Muséum
et un hôte des Laboratoires dont 11 connaissait tout le personnel; il assis-
tait aux réunions de la Société philomatique, qui était en réputation à
cette époque et jouissait d’une grande influence dans le monde scientifique ;
dans son sein se préparaient même les élections académiques. Grâce à linté-
rêt qu'il portait aux sciences, à l’aménité de son caractère, à l'élégance de
ses manières, le jeune Dusgate était devenu l’ami de ses maitres qui l’'ad-
mettaient dans leur intimité; il fréquentait la maison de Cuvier; le soir, en
prenant le thé, que de fois ne l’ai-je pas entendu évoquer ses souvenirs el
parler en termes émus de l'accueil qu'il avait reçu dans la famille du grand
naturaliste; M°° Cuvier et sa fille lui avaient témoigné la plus grande sym-
pathie. À cette époque, ce grand jeune homme d’une trentaine d'années,
aux cheveux blonds, aux yeux bleus, au teint coloré, peu favorisé du côté
de la barbe, d’une tenue des plus correctes, était le type accompli du gen-
leman. Il faut se souvenir que Cuvier était protestant comme le jeune
Anglais qu'il considérait comme son élève; un rapprochement devenait
n) Les deux sœurs étaient nées Gordon Bruce.
@) Le Général d’Herculais avait été chargé par le Directoire de négocier un
emprunt de 600,000 piastres avec le dey d’Alver; il réussit dans ses démarches; la
pièce originale relalive à cet emprunt portant sa signature se {trouve dans les ar-
chives du Gouvernement général , à Aloer. Nommé ambassadeur, sa résidence était
à Tunis; il ne quitta son poste que pour faire la campagne d’Italie avec Bonaparte,
12,
— 176 —
naturel. On sait que M" Clémentine Cuvier mourut en 1827, à la veille
de contracter un brillant mariage.
Pourquoi R. Dusgate vécut-il dans la solitude ? Pourquoi ne se te
t-il pas uné compagne? Nous n'en connaissons ni les raisons, mi les
causes. Une femme a-t-elle eu sur lui quelque influence pour le déterminer
à demeurer célibataire? Le mauvais état de sa santé qui l’inquiéta vers
1830 influa-t-il sur sa détermination? Nous l’ignorons. Ce que nous savons,
c'est qu'aucun portrait de femme ne figurait dans ses appartements et que
son «home» était fermé au sexe aimable; toutefois, il se plaisait à rappeler
à ses visiteurs que le mobilier de son salon était celui de M*° Duchesnoïs,
de la Comédie-Française, mobilier qu'il avait acquis à la vente faite après
sa mort en 1839.
Les études de Duspate à l'École navale avaient fait de lui un bon mathé-
maticien; pour lui, les calculs les plus compliqués étaient un jeu: ses
papiers en fournissent la preuve. On ne s’étonnera pas si nous rappelons
qu'il entra en relations avec les mathématiciens et les astronomes les plus
répulés de son temps, et en particulier avec Arago, pour lequel 11 se plai-
sait à exécuter des calculs astronomiques ; sa bibliothèque d’ailleurs témoi-
gnait, par l'ensemble des ouvrages qu’elle contenait, de ses goûts et de
ses aptiludes.
Quels sont les motifs qui déterminèrent ce savant à renoncer au voyage
d'exploration en Afrique qu'il avait projeté et si bien préparé? II nous le
fait comprendre dans la préface de sa Notice sur les poids, mesures el mon-
naies de Tunisie, où il donne pour cause du retard qu'a subi la publication
de ce travail l’état précaire de sa santé; en effet, les médecins en renom de
l'époque étaient -unanimes à aflirmer que les soins nécessaires exigeaient
son séjour à Paris. Dans ces conditions, renonçant à partir pour l'Afrique,
il fit acquisition d’un vaste et bel hôtel avec jardin, rue Saint-Romain,
n° 4 ®; il s'installa dans l'appartement du deuxième étage, où il pouvait
jouir de Pair et de la lumière par les fenêtres donnant en plein midi sur son
grand jardin, se réservant de louer le rez-de-chaussée et le premier étage à
des personnes notables de son choix, telles, par exemple, que le juriscon-
sulte Pascalis, Président de la Cour de cassation, et un évêque de Tripoli.
C'est là qu’il passa son existence, conservant des relations parmi le
monde scientifique; il se, plaisait notamment dans la société de l'érudit
Aug. Dureau de la Malle, avec lequel il entretint une correspondance sui-
vie, et de quelques savants tels que Deshayes, le Conchyliologiste, son
contemporain, et d’autres personnalités. Occupant ses matinées au travail
et à la correspondance, il réservait ses après-midi, quand le temps étail
propice, à des promenades dans son équipage au Bois de Boulogne; il
0) Ce bel hôtel Louis XVI est aujourd’hui défiguré, son jardin détruit; la
Caisse d'épargne centrale s’en est emparée pour y bâtir.
— 177 —
prenait plaisir à visiter le Jardin d’acclimatation, à la fondation duquel il
s'élait intéressé pécuniairement, car il en était actionnaire. IL offrait le
soir le thé à ses visiteurs et de longues causeries s'engageaient; faisant
appel à ses souvenirs, j'ai appris ainsi quels avaient été ses projets, ses
études, quels avaient été ses maîtres, quels étaient ses amis; sachant que
J'étais le neveu de Jules Pelouze, il m’encourageait à suivre la voie scien-
tifique et me faisait don de minéraux pour enrichir ma collection; je lui
suis toujours resté reconnaissant d’avoir contribué à déterminer ma voca-
lion scientifique.
R. Dusgate consacrait ses loisirs à se perfectionner dans la connaissance
de la langue française, à life les auteurs latins dans le texte; son livre de
chevet était les Essais de Montaigne, dont 1l possédait la plupart des édi-
tions, et il avait même adopté la devise de son auteur favori : Que sais-je?
Habitué à vivre à Paris, allant souvent passer la belle saison à Saint-Ger-
main, emmenant ses chevaux et ses voitures, 11 ne songea plus à retour-
ner dans son pays natal; il n’y fit que de rares voyages à de longs inter-
valles pour régler des questions d'intérêt; il abandonna la gestion et la
jouissance de ses domaines à sa sœur, se contentant d'échanger avec elle
une correspondance qu'il lui coûtait même d'écrire en anglais, tant il avait
pris l'habitude de ne se servir que de la langue française. Gependant sa
demeure familiale n’était pas sans confortable et sans luxe, car je me
souviens de l'avoir entendu dire que toutes les portes des appartements
étaient en acajou massif.
L'âge venant, les amis disparaissant tour à tour, ses serviteurs et ses
chevaux vieillissant, il abandonna ses promenades au Bois de Boulogne et
modifia ses habitudes: :1 devint, lui, l’ancien calculateur, un financier; il
passait ses après-midi à la Bourse ou chez son banquier et rentrait modes-
tement chez lui en omnibus. 11 conservait cependant certaines traditions et
retrouvait quelque plaisir à recevoir le soir et à offrir le thé, même quand
on interrompait ses lectures de prédilection et qu’on dérangeait ses chats
favoris, trois magnifiques angoras, couchés sur sa table.
La guerre de 1870 et la Commune bouleversèrent sa vie aux habitudes
régulières et traditionnelles. À l'approche de l’armée prussienne, il quitta
Paris le 8 septembre 1870 et alla s'établir à Boulogne-sur-Mer; Ta corres-
pondance que J'échangeais avec lui prouve combien les événements, le
siège de Paris — un obus était tombé au-dessous de son appartement,
dans le salon de M. Pascalis — puis la Commune, troublèrent son esprit.
Rentré à Paris après la pacification, il commença à décliner, et ce grand el
beau vieillard, qui avait conservé sa belle chevelure soyeuse blanche, com-
mença à sentir les atteintes de la décrépitude; sa vue s’affaiblit; la lecture,
sa grande consolation, lui devint impossible ; bientôt ses yeux, atteints
d’une kératite, se voilèrent, et la vie ne fut pour lui qu’une longue souf-
france, d'autant plus pénible qu'il avait conservé toute sa lucidité d'esprit.
— 178 —
I songea alors à ses dispositions testamentaires. M’accordant toute sa
confiance, il me fit part de ses intentions qu'il avait couchées sur le papier ;
une magnifique calligraphie témoignait de résolutions prises depuis long-
temps; il me chargea de choisir un notaire auquel je devais soumettre ses
projets, afin d'arrêter la forme, les clauses et les termes d’un testament
définitif, De nombreuses conférences eurent lieu entre le testateur, le
notaire et moi-même; elles furent laborieuses, car M. R. Duspate avait
pris une résolution irrévocable; il avait en effet décidé de faire deux testa-
ments : l’un en anglais pour les biens et les fonds qu'il possédait en Angle-
terre, en accord avec les lois de son pays natal; l’autre en français pour
les biens et les fonds qu'il possédait en France, pour se conformer à la
loi française (); ce dernier devait être un testament mystique ou secret,
testament qui doit être remis au notaire «clos et cacheté par le testateur
lui-même en présence de six témoins»; cette manière de tester est fort
peu usitée, car le notaire, dans sa longue carrière, n’en avait jamais fait, ni
vu faire.
Dans ces conditions, son neveu par alliance, M. Bushby, de Londres,
principal héritier, représentant son fils, et les deux exécuteurs testamen-
taires, M. Monteaux, banquier, et moi, homme de science, tous deux con-
seillers spéciaux, tombèrent d'accord pour retrancher de ce testament cer-
laines clauses et obtinrent du testateur qu’il se rapportât à eux du soin de
l'accomplissement de ses volontés. Il y avait en effet deux clauses qui ne lais-
saient pas de nous préoccuper. M. Dusgate, quoique élevé dans la religion
protestante, était en réalité un philosophe à l'esprit des plus indépendants ;
il voulait que ses obsèques fussent le plus simples possible, sans aucune
démonstration religieuse apparente ; il nous pria lui-même de choisir nous-
mêmes la secte qui pouvait donner satisfaction à ses désirs. Homme pré-
voyant, il avait depuis de longues années fait édifier son tombeau sur un
point élevé du cimetière Montmartre; seules les deux initiales de son nom,
R.D., l'indiquent aux passants. Il y avait une autre clause qui ne manquait
pas d'originalité et qui étonnera quelque peu de la part d’un homme qui
élait un ami des animaux — il avait recueilli chez lui le vieux cheval du
Maréchal Bessières pour lui assurer ses invalides et léguait 500 francs de
rente à la Société protectrice des animaux — nous devions condamner à
mort ses trois chais angoras et les mettre dans son cercueil; nous fümes
d'accord pour ne pas remplir cette dernière volonté contraire à la bien-
séance, et dont l'exécution était d’ailleurs interdite par les règlements;
nous appelâmes les chats au conseil et, leurs ronrons témoignant de leur
désir de vivre, nous les confiâmes à un de ses vieux serviteurs, auquel il
avait largement sauvegardé l'avenir pour lui-même et sa famille.
() Par décret du 10 avril 1858, il avait été autorisé à fixer son domicile en
France et à y jouir de ses droits civils.
SLA à di
— 179 —
À ce sujet, nous mentionnerons une particularité peu ordinaire dans
ses rapports avec ses serviteurs, qui d'ailleurs étaient attachés à sa per-
sonne de père en fils, depuis de longues années — Jean, son cocher,
était chez lui depuis cinquante-sept ans — il les habillait, leur donnait
à discrétion le vivre et le couvert, mais il ne leur remettait pas la totalité
de leurs gages ; il se réservait de capitaliser ces économies tant soit peu
forcées ; par ses dispositions testamentaires, il put ainsi laisser de belles et
bonnes rentes à ses vieux domestiques ou à leurs héritiers.
Parmi ses dispositions, il en est une qui indique une de ses préoccu-
pations d'esprit les plus grandes, celle d’être enterré sans que les preuves
de sa fin se soient manifestées ; il prescrivit à son héritier et à ses exécu-
teurs testamentaires de faire constater sa mort par le D' Bouchut, dont il
avait médité l’ouvrage intitulé : Des Signes de la mort et des moyens de pre-
venir les enterrements prématurés (1849, 1° éd.), lui assurant des hono-
raires de grand seigneur ; nous nous conformâmes à ses volontés. On com-
prendra d’après cela comment il fut porté à fonder à l’Académie des
Sciences le prix quinquennal sur les signes diagnostiques de la mort.
Richard Dusgate mourut le 2a mars 1874, et fut conduit trois jours
après au cimetière Montmartre sur le plus modeste des corbillards.
Les souvenirs d'autrefois, ma présence au Muséum l’engagèrent à lais-
ser ses Collections minéralogiques à cet établissement. Légataire de sa
Collection de coquilles et de sa bibliothèque, je remis cette Collection au
Muséum; elle avait un intérêt parce qu'elle renfermait une série de
6o types de Mollusques terrestres et fluviatiles de la France réunis par
Draparnaud ; j'y joignis l'ouvrage de ce Conchyliologiste où les espèces
étaient mentionnées. |
La bibliothèque africaine qu'il avait constituée fut léguée à la Bi-
_bliothèque nationale d'Alger, ses livres spéciaux de marine au Dépôt de la
Marine, ses instruments d'astronomie et de navigation à la Société de
Géographie. |
Ï fit un legs important à l'hôpital de Lynn Regis, laissa 500 francs de
rente à la Société protectrice des animaux et n’oublia pas quelques an-
ciens amis ou personnes auxquels il était redevable de quelque grati-
tude ; ce qui témoigne, malgré certains actes empreints d’une véritable
originalité, en faveur de sa grande bonté. |
3avril1916.
| Jules Künoxez D'Hercuzais.
— 180 —
COMMUNICATIONS.
Nouveaux Cuyrini pe Cuive (Cor. Lonciconwes),
par M. Maurice Pic,
Corresponpant pu MusÉu.
Les Longicornes du groupe des Clytini faisant l’objet du présent article
proviennent des récoltes de feu l'abbé David en Chine et font partie des
Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris.
Xylotrechus bifenestratus n. sp.
Parum elongatus, postice subattenuatus (antennis pedibusque, femo-
ribus poslicis pro parte nigris exceptis, testaceis), niger, capite antice,
elytris ad basin apiceque rufescentibus, luteo pubescens, thorace signa-
turis nigris bifenestratis ornato, elytris nigro quadri fasciatis.
Peu allongé, faiblement atténué postérieurement (membres, moins le
sommet des cuisses postérieures foncé, testacés ), noir avec le devant de la
tête, la base et le sommet des élytres roussâtres, revêtu d’une pubescence
jaune avec des dessins noirs sur le prothorax (ceux-ci renfermant deux
macules jaunes juxtaposées en arrière du disque) et 4 fascies sur les
élytres également noires. Tête moins large que le prothorax, unicarénée
sur le front; antennes courtes, subfiliformes, ciliées en dessous, prothorax
subglobuleux, étranglé devant la base, un peu moins large que les élytres;
élytres assez courts, peu atténués à l'extrémité, tronqués au sommet avec
l'angle externe un peu marqué, ornés sur chacun des dessins noirs sui-
vants : une fascie raccourcie près de la base, arquée en avant avec, un
peu en dessous de celle-ci, une 9° fascie complète, circonflexe, deux fascies
transversales, en dessous du milieu et avant le sommet, celles-ci jointes
sur la suture et sur les côtés ; pattes postérieures longues, fémurs plus
longs que les élytres; dessous antérieurement noir, maculé de jaune,
abdomen jaune à sommet des segments foncé et glabre. Long. 12 mil.
Chine : Nord de Pékin, 1865 (A. David).
Voisin de À. diversesionatus Pic, forme analogue, dessins noirs du
prothorax semblables, mais fascies élytrales plus larges et différentes, les
médianes n'étant pas jointes sur leur milieu et cuisses postérieures en
partie foncées.
— 181 —
Clytus magnificus n. sp.
Robustus, subparallelus, niger, pro parte luteo pubescens, thorace
nigro, luteo cincto, elytris nigris, luteo cinctis, apice luteo maculatis,
ad et post medium transverse luteo bifasciatis ; antennis pedibusque
nigris.
Robuste, subparallèle, noir membres compris, orné en partie d’une
pubescence jaune, celle-ci condensée par places avec le pourtour du
prothorax et celui des élytres étroitement bordés de jaune, élytres ayant,
en outre, le sommet et deux fascies transversales jaunes. Tête bien plus
étroite que le prothorax, densément ponctuée ; antennes courtes et assez
robustes; prothorax robuste, subglobuleux, densément ponctué, presque
de la largeur des élytres ; écusson pubescent de jaune : élytres assez longs,
peu atténués à l'extrémité, subtronqués en dedans au sommet, ayant cha-
cun, en outre d’une étroite bordure et du sommet largement jaunes, deux
fascies transversales de même pubescence, la 1° antérieure, remontant
vers l’écusson et sur les côtés, la 2° transversale, un peu arquée, placée
en dessous du milieu ; cuisses postérieures ne dépassant pas les élytres ;
abdomen jaune, le reste du dessous du corps foncé et maculé de jaune.
Long. 22 mill.
Chine : Mou Pin, 1870 (A. David).
Cette belle espèce se distingue, à première vue, de GC. validus Frm. par
la disposition des bandes des élytres et par la forme de ces organes moins
rétrécie à l'extrémité.
Demonax inhumeralis n. sp.
Parum elongatus, pro parte griseo pubescens, antennis pedibusque pro
parte rufescentibus, niger, elytris apice griseo nolalis, ante et post me-
dium griseo bifasciatis, fascia prima circumflexa, infra corpore albo
notato. |
Peu allongé, en partie pubescent de gris, membres en partie rous-
sûtres, noir avec le sommet des élytres pubescent de gris et deux fascies
grises, dessous maculé de blanc. Tête un peu moins large que le pro-
thorax; antennes assez longues, à articles 3 et 5 faiblement épineux au
sommet; prothorax subglobuleux, un peu plus étroit que les élytres,
bordé de blanc sur les côtés de la base; écusson pubescent de blanc:
élytres assez courts, un peu rétrécis à l'extrémité, tronqués au sommet,
avec l'angle externe un peu épineux, dépourvus de macule humérale
blanche, à fond noir ayant des reflets fauves avec le sommet assez large-
ment marqué de blanc et deux fascies de pubescence blanche, la première
étroite, circonflexe, remontant vers l’écusson, la deuxième transversale,
— 182 —
placée en dessous du milieu ; poitrine et côtés antérieurs du dessous mar-
qués de blanc et 1* segment de l'abdomen largement bordé de blanc;
cuisses postérieures dépassant les élytres, 1° article des tarses long. Long.
11 mill.
Chine : Mou Pin, 1870 (A. David) (.
Voisin de D. acanthocerus Gglb. dont il semble différer par la forme
moins allongée et le 2° sement de l'abdomen non bordé de blanc.
G) En outre de l’exemplaire du Muséum, j'ai étudié, pour rédiger cette
description, un deuxième spécimen faisant partie de ma collection.
— 183 —
Les Lucives Er Les DipLoponTEs DE La MER ROUGE
(D'APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. LE D JOUSSEAUME)
(Fin),
par M. En. Lauwry.
CopoklA TIGERINA Linné.
Ainsi que le fait remarquer Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 73),
Linné a donné (1758, Syst..Nat., éd. X, p. 688) le nom de Venus tigerina
à une coquille de l'Océan Indien, à laquelle postérieurement (1766 , ibid. ,
éd. XIT, p. 1133 et 1134) il a réuni à tort une forme tropicale, le Venus
orbicularis, qu'il avait d’abord (1758, 1bid., éd. X, p. 688) regardée
comme une espèce dislincte.
D'ailleurs, sous l'appellation de Lucina tierina, trois espèces de localités
différentes , mais appartenant toutes au genre Codokia Scopoli (emend.), ont
été confondues :
La 1°, des Antilles, doit prendre, d’après M. Dall (1901, Synops. Luci-
nacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXII, p. 799), la dénomination de L. or-
bicularis Linné : c'est probablement aussi la forme du Sénégal appe-
lée Chama Codok par Adanson (1957, Hist. Nat. Sénéval, Cog., p.223,
pl. 16, fig. 3).
La 9° est une coquille du golfe de Californie, que M. Dall (1901, loc.
cit, p. 801 et 821) a proposé d'appeler L. colpoica.
La 3° est l'espèce de l'Océan Indo-Pacifique qui doit conserver le nom
de L. tigerina Linné : c’est elle qui a été décrite et figurée par Reeve
sous l'appellation de L. eæasperata (1850, Conch. Icon., pl. I, fig. 4),
mais avec une indication d'habitat (Baie de Honduras) complètement
erronée,
Cette espèce, suborbiculaire et convexe, a une sculpture décussée où
les rides concentriques granuleuses sont aussi développées que les côtes
rayonnantes, ce qui donne à la surface de la coquille un aspect treillissé.
Elle a été représentée par Gualtieri (1742, Index Test. Conch.) dans la
figure À de sa planche 77 : aussi M. le D' Jousseaume avait-il proposé,
dans ses notes manuscrites, de l'appeler Codakia Gualtieri, en faisant les
“remarques suivantes : « L'espèce de la Mer Rouge que je désigne sous ce
nom à un contour circulaire, son diamètre transversal étant presque tou-
— 184 —
jours égal au longitudinal, mais quelquefois un peu plus long’; les crochets
sont saillants et en contact; la lunule est petile, très profondément
enfoncée et aux deux tiers formée par la valve droite; l’intérieur est
jaune avec des bords blanes et des taches rouges sur le bord cardinal ; chez
un individu le rouge s’étendait sur tous les bords ; larg. et long. : 6o mm. ;
épaiss. : 33.»
11 ajoute d’ailleurs : «[l est probable que ce n’est qu’une variété locale
de V. tgerina Linné» ; et effectivement c’est à cette espèce qu'il convient
d’assimiler complètement les spécimens de L. Gualtierü recueillis par lui.
eHab. — Massaouah, Kamaran [subfossile | (D' Faurot), Perim,
Aden, Djibouti : assez abondante dans chacune de ces localités.» (D' J.)
Gopoxra (JaconrA) niverGens Philippi.
En 1837, Conrad (Journ. Acad. Nat. Sc. Philad., VIX, p. 254, pl. 19,
fig. 11) a décrit un Lucina bella d’après des spécimens qui auraient été
trouvés par Nuttall à San Diego (Californie); M. Dall (1901, Synops.
Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIIT, p. 798) pense que ces échan-
tillons avaient été, au contraire, «probablement» recueillis aux îles Sand-
wich et que L. bella a pour synonyme L. diwergens Phil. (1850, Abbild.
Conch., IT, p. 103, pl. IT, fig. 4), du Pacifique. Mais l'identité de ces
deux espèces est regardée comme douteuse par M. Lynge (1909, Danish.
Exped. Siam, Mar. Lamellibr., Mém. Acad. R. Sc. Lettr. Danemark, 7° s.,
Vop.u70 ):
Quant à la forme du golfe de Californie que Carpenter (1855-57, Cut.
Reisen Coll. Mazatlan Moll., p. 98 : 1864, Suppl. Rep. Moll. West Coast
North Amer., p. 642) appelait L. pectinata (non Gmelin , nee C. B. Adams)
et qu'il admettait pouvoir être le L. bella, elle est assimilée par M. Dall
(1901, loc. cil., p. 801 et 822) à son Jagonia mexicana.
D'autre part, sous l'appellation de L. fibula, Adams et Reeve ont repré-
senté en 1848 (Zool. Voy. « Samarang », Moll., p. 80, pl. XXIV, fig. 5)
une coquille de la Mer de Chine identique au L. divergens Phil. ; mais, en
décrivant cette espèce en 1850, dans la Conchologia Iconica, Reeve lui a
réuni une forme de la Colombie occidentale ; par suite, tel qu'il l'a alors
figuré dans la planche VII de cet ouvrage, ce L. fibula correspond, comme
le dit M. Dall (1901, Loc. cit., p. 799, 801 et 822) en partie (fig. 33)
au L. mexicana et en partie (fig. 37 et 38 a-b) au L. divergens : le nom
de L. fibula s'applique donc à deux espèces différentes et, de plus, la
diagnose publiée par Reeve est, ainsi que l'a fait remarquer von Martens
(1889, Journ. Linn. Soc. Zoo!., XXI, p. 209), postérieure de quelques
mois à la description donnée par Philippi : en conséquence, 1l est préfé-
rable d'adopter la dénomination de divergens Phil. pour la forme de la Mer
— 185 —
de Chine ; elle est d’ailleurs répandue dans tout l'Océan Indo-Pacifique,
depuis la Mer Rouge jusqu'aux Paumotu.
Ce L. divergens Ph. a également pour synonymes, d’après M. Dall
(1901, loc. cit., p. 799), L. ramulosa Gould (1850, Proc. Boston Soc.
Nat. Hist., IT, p. 255 ; 1852, U. S. Explor. Exp. Wilkes, Moll., p. 415,
pl. 36, fig. 523 a-b) et, selon M. Lynge (1909, Loc. cit., p. 170), L. (Co-
dakia) munda À. Adams (1855, P. Z. S. L., p. 225)0.
Enfin, d’après A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Map, Nai.
Hist., 5° s., XVIIT, p. 99), ce sont des L. fibula de la Mer Rouge qui ont
été déterminés par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., 4° s.. VI,
p. 448) L. Reevei Desh. et il semble bien que réellement la forme de la
Réunion décrite sous ce dernier nom par Deshayes (1863, Cat. Moll.
Réunion, p. 19, pl. XXX, fig. 8-9) comme ayant des côtes dichotomisées
divergentes en avant et en arrière, est aussi à assimiler au L. divergens
Phil.
Cette espèce de Philippi possède, en effet, un contour orbiculaire et
une sculpture décussée très forte, où les côtes rayonnantes dichotomes
sont incurvées el divergentes sur les régions antérieure et postérieure des
valves ©).
M. le D' Jousseaume fait, à propos de cette coquille, les remarques sui-
vantes : “Sa forme est très variable, l'extrémité postérieure étant plus ou
moins tronquée; on trouve des individus à côtes très grosses et assez
régulières, mais la plupart sont à côtes irrégulières ; dans les deux cas,
elles se dichotomisent à une distance plus ou moins éloignée du bord.»
«Hab, — Suez, Djeddah, Souakim , Massaouah, Perim, Aden, Djibouti :
peu abondante.» (D' J.)
DivariCELLA qQuaDrisuzcatTA d'Orbignv.
60Y
Une coquille de Suez, ornée de stries divergentes anguleuses, a été
appelée par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., k°s., VI, p. 448)
ü) M. Ch. Hedley (1913, Stud. Austral. Moll., Pt. XI, Proc. Linn. Soc. N. S.
Wales, XXXVIIT, p. 267) déclare le Codakia munda À. Ad. impossible à iden-
tifier, car il n'a pu trouver au British Museum aucun exemplaire de cette espèce,
qui n’a jamais élé figurée.
@) La forme représentée par Savigny dans les figures 9 1-4 de sa planche VIII
(1817, Descr. Égypte, Planches, Moll.) est probablement un stade jeune soit de
L. tigerina L., soit plutôt de L. divergens Phil.
Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 85) signale de la Mer Rouge un Lucina
Rüppell «Reeve», dont il fait un Codakia ; M. le D' Jousseaume, dans ses notes
manuscrites, attribue cette espèce à « Romer» : je n'ai pu trouver de renseigne-
ment sur celte espèce dans aucun ouvrage.
= 486 —
Lucina (Cyclas) quadrimaculata d'Orb., ce qui, comme le dit A. H. Cooke
(1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5° 8., XVIIT, p. 98), est un lapsus pour
quadrisulcata d'Orb. M. Sturany (1901, Exped. «Pola», Lamellibr. Roth.
Meer., Denkschr. K. Akad Wiss. Wien, LXIX, p. 285) a cité évalement
du golfe de VAkaba ce L. quadrisuleata®. M. le D° Jousseaume pense
qu'«en indiquant cette espèce de la Mer Rouge, on a certainement commis
une erreur de détermination» : je ne puis partager cet avis.
Le L. quadrisulcata d'Orbigny (1846, Voy. Amériqg. mérid., Moll.,
p. 584) est une forme de l'Atlantique Américain que Chemnitz a figurée
(1982, Conch. Cab., VI, p. 134, pl. 13, fig. 129) sous l'appellation de
Tellina divaricata par confusion avec la véritable espèce Linnéenne de ce
nom, qui est une coquille Méditerranéenne moins grande et plus convexe.
Chez cette espèce de d’Orbigny, qui se rencontre dans la Mer des An-
tilles et sur la côte Américaine depuis le Massachusetts jusqu’au Brésil, la
lunule est asymétrique et plus développée sur le côté droit ; il y a, dans la
valve droite, un petit denticule latéral qui est rapproché des dents car-
dinales et qui s’adapte entre deux tubercules sur la valve gauche; la cica-
trice musculaire antérieure est très courte; le bord interne des valves, qui
paraît lisse à l'œil nu, est pourvu de fines crénelures ©.
J'ai vérifié très nettement l'existence de ces caractères, précisés par
M. E. A. Smith (1885, Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 178), sur de
nombreux exemplaires provenant de Cuba (P. Serre, 1910) et de Bahia
(Duyrivel, 1841; coll. Petit, 1873; P. Serre, 1912).
Or, d'autre part, j'ai pu constater qu’une importante série de spécimens
rapportés de la Mer Rouge par M. le D’ Jousseaume, ainsi que d’autres
individus recueillis à Suez par Lefebvre (1837) et aux Seychelles par
L. Rousseau ( 1841), offrent absolument les mêmes caractères et sont entiè-
rement semblables aux échantillons Américains : je ne peux donc que me
ranger sur ce point à l'opinion d'A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist.,
5° s., XVIII, p. 98) qui admet l'assimilation de cette forme de la Mer
Rouge avec le L. quadrisulcata d’Orb. des Antilles.
G) C'est évidemment la même forme pour laquelle P. Fischer (1851, Journ.
de Conchyl., XIX, p. 216) renvoie à la figure 47 a de Reeve (1850, Conch.
Icon., pl. VIII) tout en l'appelant L. ornatissima d’'Orb. : mais, d'après ce que
d'Orbigny (1846, Voy. Amér. mér., Moll., p. 584) dit de son espèce, ce nom
est bien plutôt synonyme de L. Macandreæ H. Adams, ainsi que l'a supposé
M. E. À. Smith.
@) Dans une autre espèce des Antilles, le L. dentata Wood — L. serrata
d'Orbigny, qui offre une sculpture très semblable au L. quadrisulcata et qui a
également une cicatrice musculaire antérieure courte, il n'existe qu’un seul sillon
(au lieu de quatre) sur la région antérieure, il n’y a, à droite comme à gauche,
aucune trace de denticule antérièur et le bord des valves est pourvu de larges
dents correspondant aux stries divergentes. |
— 187 —
Par contre, il est dans l'erreur quand ül affirme qu’il y a identité égale-
ment avec le L. (Cyclas) Cumingi À. Adams et Angas (1863, P. Z. 8. L.,
p. 426, pl. XXXVIL, fig. 20 ).
Cette dernière espèce, la plus grande du genre Divaricella, quoique
se trouvant, elle aussi, dans l'Océan Indo-Pacifique (Ceylan, Australie,
Nouvelle-Zélande), est certainement différente : l'examen de coquilles
provenant de Nouvelle-[rlande (Quoy et Gaimard, 1829), d'Australie
(J. Verreaux, 1844) et de Nouvelle-Zélande (Filhol, 1875) m'a permis
de reconnaître qu’elle présente, comme le dit M. E. À. Smith (1885, loc.
cil., p.177), des caractères distinctifs : la lunule, étroite et lancéolée, est
presque symétrique; il y a, dans, chaque valve, un denticule latéral anté-
rieur assez écarté des dents cardinales; la cicatrice musculaire antérieure
est allongée; le bord interne des valves est entièrement lisse.
En conséquence, quelque surprenante que puisse paraître cette conclu-
sion, par tous ses caractères la forme de la Mer Rouge et des Seychelles
s'éloigne notablement du L. Cumingi, qui a pourtant une distribution géo-
graphique plutôt analogue, ct se rapproche complètement du L. quadri-
sulcata, d'habitat bien plus différent.
Toutefois, comme le nom de L. anpulhifera a été attribué par von Mar-
tens (1880, en Môbius, Beitr. Mecresf. Mauritius, p. 321, pl. XXIT,
fig. 14-144) à une espèce des Seychelles, de Maurice et de la Mer Rouge,
dont la description, malheureusement trop insuflisante, pourrait cepen-
dant, à la grande rigueur”, s'appliquer à la forme qui nous occupe, et
comme, d'autre part, il est synonyme, d'après MM. E. A. Smith (1885,
Rep. « Challenger » Lamellibr., p. 177) et Wm. Dall (1901, Synops. Luci-
nacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIIT, p. 814), de L. ornata Reeve (1850,
Conch. Icon,. pl. VII, fig. 48), peut-être y aurait-il lieu de conserver
cette appellation d’ornata Rve. pour cette coquille Africaine, à titre de
simple forme géographique du L. quadrisuleata d'Orb. °?
Hab. — Suez.
Divaricezza Macanorex H. Adams.
Le Lucina (Cyclas) Macandreæ H. Adams (1871, New Shells Red Sea,
P. Z.S. L., p. 791, pl. XLVIIT, fig. 15), du golfe de Suez, est regardé
0) La figure donnée par von Martens est peu concordante avec les spécimens
de la Mer Rouge et correspond plutôt à une forme du Sénégal très voisine du
L. dentata Wd.
@) D'Orbigny (1846, Voy. Amér. mér., Moll., p. 584) a mentionné un
L. sechellensis, mais il lui attribue un bord entièrement lisse, par lequel cette
espèce se rapprocherait, au contraire, du L. Cumingri,
eg Qu
par M. E. A. Smith (1885, Rep. « Challenger» Lamellibr., p. 178) comme
pouvant être identique au L. ornatissima d'Orbigny (1846, Voy. Amér.
mér., Moll., p. 584), forme insuflisamment décrite de l'ile de France (.
C’est une espèce bien caractérisée, où les côles divergentes nombreuses,
assez étroites, granuleuses ou dentelées sont fortement saillantes, sépa-
rées par des sillons très profonds, et divariquées suivant un angle très aigu
(environ 25°) ©),
« Hab. — Massaouah , Kamaran [subfossile | (D' Faurot), Djibouti :
très rare.» (D° J.)
DiPLODONTA ROTUNDATA Montagu.
Parmi les représentants du genre Diplodonta recueïllis par M. le D' Jous-
seaume dans la Mer Rouge, il y a des individus à coquille convexe , mais
en général peu renflée, avec région antérieure subanguleuse dans le haut
et plus étroite que la région postérieure, qui est arrondie et très large,
enfin avec le bord dorsal concave en avant des sommets et rectiligne en
arrière d'eux : par suite, les deux valves se joignent suivant un contour
polygonal. Ces spécimens offrent done tout à fait l'aspect du D. rotundata
Montagu | Tellina] (1803, Test. Brit., p. 71, pl. IT, fig. 3), des mers
d'Europe, et doivent être rapportés à cette espèce, qui a été effectivement
signalée de la Mer Rouge par M. Caramagna (1888, Bull. Soc. Malac.
Ttal., XI, p. 138) et par M. Shopland (1896, Journ. Bombay. Nat. Hhst.
Soc., X, p. 233) ainsi que de la Mer d'Oman par MM. Melvill et Standen
(19065781; prb)"
Au milieu de ces exemplaires, 11 y en a certains qui, bien qu'insépara-
bles spécifiquement du D. rotundata, ont un contour plus arrondi et pa-
raissent correspondre à la figure donnée par Issel (1869, Malac. Mar.
Posso, p. 253, pl. IT, fig. 2) pour son D. subrotunda, lequel, dès lors,
serait à considérer comme une simple variété.
Hab. — Suez, Souakim, Massaouah , Perim, Aden, Djibouti.
() Nous avons vu plus haut qu’on ne peut guère accepter l'opinion de P. Fischer
(1871, Journ. de Conchyl., XIX, p. 216) qui fait correspondre ce L. ornatissima
d’Orb. à la figure A7 a de Reeve.
@) Chez la seule espèce voisine, L. trpex E. A. Smith (1885, Rep. « Challenger»
Lamellibr., p. 176, pl. XI{, fig. 4-4 a), d'Australie, l’angle de divergence des
côtes est d'environ 45°.
G) Sous le nom de Diplodonta lateralis, M. E. A. Smith (1878, Plul. Trans.
R. Soc. London, CLXVIIT, p. 482, pl. LT, fig. 7-7a) a décrit, d’après un spéci-
men unique provenant de l'ile Rodriguez (à l’est de l’île Maurice), une coquille
qui, par sa forme très peu globuleuse, atténuée en avant, élargie et arrondie en
arrière, paraît extrêmement voisine du D. rotundata.
à GT 60 PRO dé D
— 189 —
DipcononrTA GLososa Forskäl.
À côté des échantillons précédents, on en trouve d’autres qui ont une
forme orbiculaire un peu transverse (surtout chez les individus encore
jeunes), fortement globuleuse, à région antérieure arrondie et presque
aussi développée que la postérieure, à bord dorsal convexe en avant comme
en arrière des sommets : la ligne de jonction des valves est donc très net-
tement ovale. Ces spécimens correspondent pleinement au Venus globosa
Forskäl, tel que l'a figuré Chemnitz (1784, Conch. Cab., VII, p, 36,
pl. 4o, fig. 430-L31).
En effet, ainsi que M. Lynge (1909, Exp. Danish Siam, Mar. Lamellibr. ,
Mém. Acad. R. Sc. Letir. Danemark, 7° s., V, p. 175) l’a établi, cè Venus
globosa Forskäl (1775, Descr. Anim. Thin. Orient., p. 122), dont les
types sont conservés au musée de Copenhague et qui présente, comme
le dit Chemnitz (1784, loc. cit., p. 36), deux dents à chaque valve, est
un Diplodonta : c'est aussi cette espèce qui a été représentée par Savigny
dans les figures 7 1-5 de sa planche VIIT (1817, Deser. Evypte, Moll.)
et qui a été nommée par L. Vaillant Diplodonta Savignyt (1865, Journal de
Conchyl., XIIT, p. 125 ) ©.
D'autre part, M. Dall (1903, Tert. Fauna Florida, p. 1356) admet que
le Tellina lactea Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p.676) est ce Diplodonta
globosa Forsk. : en effet, d'après Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p.42),
il serait possible que le type de cette espèce Linnéenne, très insuffisam-
ment décrite, eüt été représenté dans la collection de Linné par un pelit
exemplaire de Venus »lobosa Forsk ©,
Locard a décrit sous le nom de Diplodonta orbiculata Monterosalo (1898,
G) Il est fort probable que l’espèce de Karachi décrite par M. J. C. Melvill
(1899, Ann. Map. Nat. Hist., 7° s., IV, p. 99, pl. IT, fig. 11) sous le nom de
Diplodonta holosphæra est également identique.
Quant à la forme complètement édentule identifiée au V. globosa Forsk. par
les différents auteurs qui ont étudié la faune de la Mer Rouge, nous avons vu
plus haut (p. 145) que c’est un Lucina s. str., qui peut étre assimilé au L. ovum
Rve. = L. edentula L.
A. Adams (1855, P. Z. S. L., p. 226) a attribué le nom assez semblable de
Diplodonta globulosa à une coquille Australienne, mais cette espèce n’a pas été
figurée et M. Ch. Hedley (1913, Proc. Linn. Soc. N. 5. Wales, XXX VIT, p. 267),
qui n’a pu en retrouver au British Museum aucun spécimen, la déclare mécon-
naissable,
@) Ce Tellina lactea Lainné serait donc bien distinct de la forme Méditerra-
néenne qui, décrite et figurée par Poli (1791-95, Test. Utr. Sicil., L, p. 81; Il,
p. 46, pl. XV, fig. 28-29) sous ce même nom de Tellina lactea, est le type du
genre Loripes et a pour synonymes Lucina lucinalis Lk. [Amphidesma | et Lucina
leucoma Turton.
Muséum. — xx11. 13
— 190 —
Exped. Scient. « Travailleur » et « Talisman», Mol. Test., IT, p. 265, pl. XIV,
fig. 8-11) une coquille draguée par le «Talisman» dans le golfe de Gas-
cogne : par sa forme arrondie équilatérale et un peu transverse, elle res-
semble beaucoup au D. globosa de taille moyenne.
Parmi les échantillons rapportés par M. le D° Jousseaume ïl s’en ren-
contre même un dont les valves ont un contour très transverse et sont
partagées chacune en trois zones par deux carènes extrêmement obtuses
partant du sommet : ce spécimen est donc fort analogue au D. labelhformis
Locard (1898, loc. cit., p. 284, pl. XIIT, fig. 13-17), du golfe de
Cadix.
DipcoponTA TuminA H. Adams.
H. Adams a décrit sous le nom de Mysia tumida (1870, New Shells
Red Sea, P. Z. S. L., p. 791, pl. XLVIIT, fig. 16) une coquille renflée,
nettement équilatérale, à région antérieure très courte et arrondie, à
région postérieure plus longue et plutôt quadrangulaire, à sommets pro-
éminents : il lui attribue une sculpture décussée, formée de fines stries, les
unes rayonnantes , les autres concentriques.
Plusieurs spécimens recueillis par M. le D' Jousseaume me paraissent par
leur forme pouvoir être rapportés à cette espèce : les lignes rayonnantes
n’y sont que très faiblement indiquées, la striation transversale est, au
contraire, fort nette; certains de ces échantillons ont conservé, vers le bord
ventral, des restes d'épiderme et alors ces stries concentriques se montrent
au microscope formées par des granulalions extrêmement petites.
Je pense que ceci peut correspondre aux lignes concentriques de points
minuscules signalés par M. R. Sturany comme constituant l’ornementation
de son D. raveyensis (1901, Exp. «Polar, Lamellibr. Roth. Meer.,
Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, LXIX, p. 285, pl..VI, fig. 8-11), de la
Mer Rouge; lui-même reconnail que son espèce ressemble par sa forme et
par sa taille au D. tumida, mais il admet qu'elle s'en différencie par
l'absence de sculpture rayonnante; cependant les ponctuations dont il
parle et qui forment des lignes concentriques me semblent également pou-
voir être disposées en files radiales qui représenteraient les stries rayon-
nantes mentionnées par H. Adams : je crois donc qu'il est possible que
D. raveyensis soit à réunir à D. tumida.
Hab. — Suez, Perim, Aden, Djibouti ©.
M) Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 85, pl.I, fig. 10) a décrit sous le nom
d'Elathia Arconat une coquille, du golfe d’Akaba, qui posséderait une char-
nière semblable à celle du Cardita sulcata Brug., mais devrait cependant être rangée
parmi les Lucines : dans les récoltes de M. le D” Jousseaume je n'ai rien observé
pouvant correspondre à celte forme qui constitue pour P. Fischer (1887, Man.
Conchyl., p. 1184) un genre incertæ sedis et qui reste énigmatique.
ee
— 191 —
Liste pes Limactens
PROVENANT DES RÉCOLTES DE M. PALLARY DANS LE GRAND ATLAS;
pAR M. Carco POLLONERA.
Maracormax nyereutus Bet.
Dar Mtougui, Ourika, vallon de l’Oued Aït Hassen, Taguenahoutz.
Amara GaGaTEs Drpd.
Dar Mtougui, Amismiz, vallon de l'Oued Aït Hassen.
AMALIA CABILIANA Pollonera.
Dar M'tougui, Amismiz.
Geomalacus (Letourneuxia) marocanus n. sp.
Diffère du G. Tournieri Pollonera par les bandes médianes du dos et du
bouclier moins fortes que les bandes latérales; par sa limacelle à nucléus
latéral et à stries d’accroissement concentriques; enfin par son appareil
reproducteur à bourse copulatrice ronde.
Dar Goundafi, échantillons pas tout à fait adultes. Tagnenhaoulz, un
échantillon très jeune.
NorTe ADDITIONNELLE PAR M. Pazcary.
J'ai tout lieu de craindre que plusieurs des Limaciens provenant de mes
captures ne soient pas parvenus à M. Pollonera, car je ne vois pas men-
lionnée sur la liste ci-dessus une Limace de grande taille dont j'avais recueilli
plusieurs exemplaires, dans des détritus, sur la rive droite de PO. Nfis à
Dar Goundafi, ni mes récoltes de l’Imi n’Takandout (dar Anflous), ni la
grosse Parmacelle qui a été nommée : P, dorsalis par Mousson.
13.
199
Cette Parmacelle, qui est très répandue dans le grand Atlas, ne me
paraît se distiuguer du P. Deshayesi M. T. que par sa coloration, car
les limacelles n’offrent aucune différence appréciable. La coloration du
P. Deshayesi est d’un brun roux uniforme, tandis que la variété du Sud
Marocain est d’un jaune soufre clair avec des zébrures brunes.
Le P. dorsahs est. fréquent au pied du massif au printemps. Jai même
capturé un exemplaire vivant à Aguergour au commencement de juin.
te TT, Dell Ne 18 À rm)
— 193 —
ConrriguTions À za Fauve Maracozocroue
DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE),
par M. Louis GERMAIN.
XLIIL.
Faunuze Maracozocique pu LAc AzLBerrt-Epouarp
(AFRIQUE ORIENTALE ).
Beaucoup moins étendu que ses voisins, le Victoria-Nyanza et le Tan-
ganyika, le lac Albert-Edouard occupe encore, à une aititude de
990 mètres environ, une superficie de 3,600 kilomètres carrés. Il est
coupé, non loin de son rivage Est, par le 30° de longitude Est (Green-
wich) et s'étend entre 0° 2’ de latitude Nord et 0’ 4’ 30" de latitude Sud.
De forme grossièrement ovalaire, il est prolongé, vers le Nord-Est, par
une double expansion : les lacs Kufuru et Ruissambo. Sa plus grande
largeur est d'environ 60 kilomètres et sa longueur, qui atteint 70 kilo-
mètres, dépasse 130 kilomètres si l’on tient compte de son expansion
Nord-Est.
Le lac Albert-Édouard est réuni à l'Albert-Nyanza et, par suite, au
bassin du Nil, par TTssonga, grosse rivière qui coule, d’abord dans une
direction $. _N. , puis, sous le nom de rivière Semliki, dans une direction
S. W.-N. E. Par contre, l'Albert-Édouard est, au Sud, sans communication
avec le lac Kiwu. Il est seulement prolongé, dans un alignement N.—s.,
par la vallée du Rutshurru ©?,
La faune du lac Albert-Édouard est encore peu connue. Le D' E. von
Marrens, se basant sur les matériaux recueillis par le D' Sruncuanx, en à
Q) Voir le Bulletin du Muséum d’hist. natur. Paris, XXT, 1915, n° 7 (décembre),
p. 283-290, et XXII, 1916, n° 3 (mars), p. 156-16».
@) La rivière Rutshurru prend naissance dans le massif volcanique d’origine
récente, dominé par le Kirunga, volcan encore en activité [ G. Grar von GürzEx,
Durch® Afrika von Ost nach West, Berlin, 1895, p. 197 et suiv.|, massif qui,
entre le Kiwu et l’Albert- Édouard, barre le grand Graben de l'Afrique orientale.
Elle se jette, dans l’Albert- Court. un peu à VEst du poste belge de Wit-
schumbi.
— 194 —
publié les principaux éléments en 1897". Depuis, l'expédition allemande
qui, en 1907 et 1908, parcourut l'Afrique centrale a ajouté quelques
indications nouvelles ®. Une note de H. B. Presron complétait nos
connaissances sur ce sujet, lorsque le D' GromEr adressa, en 1911,
au Laboratoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle, une
petite série de Mollusques qu'il venait de recueillir dans le lac Albert-
Édouard .
La note actuelle coordonne ces divers matériaux. Elle essaie. en outre,
de faire ressortir les caractères généraux de la faune malacologique du
lac Albert-Édouard.
S 4.
Limnara (Ranix) uvoussumar Martens.
1897. Limnaea undussumae Manrexs, Beschalte Weichthere Deutsch Ost-Afrikas,
p. 135, taf. I, fig. 18, taf. VI, fig. 2 et 5.
1907. Limnaea undussumae Geruais, Mollusques Afrique centrale française,
p. 92.
1911. Lymnaea undussumae Taiece, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika-Expedi-
tion Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afriha-Exped. 1907-
1908, LIT, p. 208.
1914. Limnaea, Radix) undussumae Daurzensenc et Germain, Revue zoologique
africaine, IV, fasc. 1, p. 39.
Celte espèce, voisine du Limnaea (Radix) natalensis Krauss 6, a élé
découverte, dans le lac Albert-Édouard, par le voyageur F. STUHLAANN.
0) Manrens (D° E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, Berlin,
1897.
is Tuzze (Dr.J.), Mollusken der Deutschen Zentralafrika-Expedition (Wäs-
sensch. Ergebnisse der deutschen Zentral-Africa-Expedition, 1907-1908, Band III
[Zool. 1], 1911, p. 175-214, taf. IV-VI, 25 fig. dans le texte).
6) Presrox (H. B.), Additions to the non-Marine Molluscan Fauna of British
and German East Africa and Lake Albert Edward (Annals and Magaz. Natural
History , 8° ser., VI, nov. 1910, p. 596-536, pl. VIT-IX).
&) Germain (Louis), Contribut. faune malacologique Afrique équatoriale,
XXX : Sur quelques Mollusques recueillis, par M. le D’ Growier , dans le lac Albert-
Édouard et ses environs (Bulletin Muséum hist. natur, Paris, XVIII, 1912,n°2,
p. 77-83 ).
6) Knauss, Südafrikanische Mollusken. Ein Beitrag zur Kenntniss der Mollus-
ken des Kap- und Natallandes und zur geopraphischen Verbreitung derselben, 1848,
p. 85, taf. V, fig. 15 (Limnaeus natalensis).
Ed à : —
dde id de he ini TOR
— 195 —
PLanorsis (CorETus) supanIcus Martens.
1870. Planorbis sudanicus Manrexs, Malokozool. Blätter, XVIT, p. 35.
1871. Planorbis sudanicus Martens in: Preirrer, Novitates Concholog., AV, p. 23,
n° 694, pl. XIV, fig. 6-9.
1886. Planorbis sudanicus Czessix in : Manrinr et Cueunirz, Systemat-Conchylien-
Cabinet, Limnæiden, p. 135, taf. XXIT, fig. 5.
1890. Planorbis sudanicus Boureuiexar, Hist. malacolog. lac Tanganyika, p. 15,
pl. I, fig. 13-15, et Annales se. naturelles, X, même pagin.
1894. Planorbis sudanicus Srurany in : Baumanx, Durch Massailand zur Nilquelle ,
p- à.
1897. Planorbis sudanicus Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 146, taf. I, fig. 17.
1907. Planorbis sudanicus Germaix, Mollusques Afrique centrale française,
p. 504.
1909. Planorbis sudanicus Tuareue, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expedition,
Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. 1907-1908, IH,
P: 209.
1911. Planorbis sudanicus Germain, Notice malacolog., Documents scient. Mission
Tilho, IT, p. 187.
1914. Planorbis (Coretus) sudanicus DavrzenserG et Germain, Revue zoologique
africaine, IV, fasc. 1, p. Lo.
Répandu dans toutes les régions orientales et centrales de l'Afrique
équatoriale, où il montre de nombreuses variétés, le Planorbis (Coretus)
sudanicus Martens a été recueilli, dans le lac Albert-Édouard, d’abord par
F. Sruuzuann (1891), puis par les membres de l'Expédition allemande
dans l’Afrique centrale (1907-1908).
D'autre part de nombreux exemplaires subfossiles, appartenant à la
variété major Martens ©), ont été découverts, par F. Srunzuann, près de
Katarenge et dans la partie Sud-Ouest du lac. Ges spécimens atteignent
de 15 à 18 millimètres de diamètre maximum.
G) Primitivement signalée par E. À. Suiru (Proceedings zoolopical Society of
London, 1880, p. 349), cette variété major a été nommée par le D' E. von Mar-
res (Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1898, p. 146). Elle avait été
antérieurement figurée par J.-R. Boureuiexar (Histoire malacologique lac Tan-
ganyika, 1890, pl. FE, fig. 13-15). Une variété de taille encore plus grands habite
le lac Manyara : c’est la variété magnus Srurany ,in: Baumann (0.), Durch Massai-
land zur Nilquelle, 1894, p. 14, taf. XXIV, fig. 10, 14 et 29.
— 196 —
PLanorgis (CorETus) cHoanomPæarus Martens.
1879. Planorbis choanomphalus Martens, Sitz. bericht. d. Gesellsch. naturforsch.
| Freunde Berlin, p. 103.
1897. Planorbis choanomphalus Marrexs, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 148, taf. vr, fig. 1/-15.
1905. Planorbis choanomphalus Geruain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris,
p. 299.
1908. Planorbis chonaomphalus Germain, Mollusques lac Tanganyika et ses envi-
rons, p. 30. ,
1910. Biomphalaria Smithi Presron, Annals and Magaz. of Natur. history, ser. 8,
VI (novembre), p. 535, pl. IX, fig. 26-26 A.
1911. Planorbis choanomphalus Taiece, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expe-
dition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. 1907-
1908, IT, p. 209.
Le Planorbis choanomphalus Martens est une coquille très nettement
caractérisée. rappelant assez bien, par son aspect général, les espèces du
œenre Choanomphalus du lac Baïkal. Ce phénomène de convergence est
principalement dû à l’existence de carènes très saïllantes qui, au dernier
tour, sont disposées : l’une à la partie supérieure, l’autre autour de l’om-
bilie qui prend ainsi l'aspect d’un large entonnoir. Une troisième carène,
assez émoussée chez le type, est située à la partie médiane du dernier
tour. La taille atteint de 8 à 9 millimètres de diamètre maximum pour
5-6 millimètres de diamètre minimum et 3 1/2 millimètres de hauteur.
L'ouverture mesure 4 millimètres de diamètre sur 5 millimètres de hau-
teur.
Considérant surtout la disposition des carènes, le D° E. von Martens
rapproche le Planorbis choanomphalus Martens de certaines espèces de
l'Amérique du Sud et, notamment, du Planorbis andecolus d'Orbigny .
Le fait est exact; mais, comme je l'ai précédemment indiqué ©, il est
beaucoup plus général et peut se résumer comme suit :
Les Planorbes des régions africaines équatoriales ont d'étroites affinités
avec ceuic de l'Amérique tropicale , mais les espèces africaines restent constam-
ment de taille plus faible ©.
G) Onsienx (A. »°), Magasin de Zoologie, 184a, p. 26; et Voyage dans l’Amé-
rique méridionale, 1843, p. 316, pl. XLV, fig. 1-4.
@) Grruaix (Louis), Essai sur la Malacographie de l'Afrique équatoriale,
Archives Zoologie expérim. et génér., 4° série, VE, n° 4, mars 1907, p. 114, et
Recherches sur la faune malacologique de l'Afrique équatoriale, id., 5° série, },
n° 1, avril 1909, p. 123 et suiv.
G) Ainsi le Planorbis sudanicus Martens se rapproche du Planorbis guadalu-
— 197 —
En réalité le Planorbis choanomphalus Martens appartient au même
groupe que les Planorbis adowensis Bouguignat ©), Planorbis Bridouxt
Bourguignat ®? et Planorbis Bridouxi, variété Foai Germain ®, espèces qui
constituent une section assez nette du sous-genre Coretus. Le Planorbis
Bridouxi Bourguignat, si répandu dans presque toutes les eaux douces
africaines équatoriales, et surtout sa variété Foai Germain du lac Tanga-
nyika sont les Planorbes les plus voisins du Planorbis choanomphalus Martens.
Quant au Biomphalaria Smithi Preston, il se rapporte incontestablement
au Planorbis choanomphalus Martens .
Lac Albert-Édouard [J. E. S. Moore in : H. B. Preston |.
Lac Albert-Edouard [ Expédition allemande 1907-1908].
Subfossile près du poste belge de Witschumbi, dans la région Sud-
Ouest du lac Albert-Édouard, 10 mai 1891 [D F. Sruxzmaxn |.
Variété pasisuzcarTus Martens.
1897. Planorbis choanomphalus, variété basisulcatus Martens, Beschalte Weich-
thiere Deutsch-Ost-Afrikas, p. 149, taf. VI, fig. 16.
La variété basisuleatus Martens se distingue par sa carène médiane
plus accentuée et par sa carène inférieure très nolablement plus saillante.
La taille est également plus grande, puisqu'elle atteint les dimensions
suivantes :
Diamètre maximum : 11 millimètres; diamètre minimum : 9 milli-
pensis Sowersy (Genera, II, 1830, p. 2 et fig. à de la planche non numérotée,
consacrée au genre Planorbis), mais 1l est beaucoup plus petit. Le même carac-
tère s’observe, d’une manière trés générale , chez les Ampullaires dont les formes
géantes habitent l'Amérique du Sud.
G@) Bouneuréxar (J.-R.), Description de diverses espèces terr. et fluv. et de diffé-
rents genres de Mollusques de l'Epypte, de l’Abyssinie, de Zanzibar, du Sénégal ct
du centre de l'Afrique, 1879, p. 11; et Jconopraphie Malacologique des animaux
Mollusques fluviatiles du lac Tanganyika, 1888, p. 17, pl. L, fig. 1-4.
@) Bouneurenar (J.-R.), loc. supra cit., 1888, pl. [, fig. 9-19 [ Planorbis Bri-
douxianus |.
%) Germain (Louis), Sur quelques Mollusques terr. et fluv. rapportés par
M. Ch. Graver, du désert Somali, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XI,
1904, p. 351; et Liste des Mollusques recueillis par M. E. Foi, dans le lac
Tanganyika et ses environs, id., XI, 1905, p. 256.
® Le type décrit par H. B. Presrox correspond à un individu de grande
taille : diamètre maximum : 9,5 millimètres; diamètre minimum : 7,25 milli-
mètres; hauteur : 4 millimètres; diamètre de l'ouverture : 4,5 millimètres;
hauteur de l'ouverture : 5 millimètres.
— 198 —
mètres; hauteur : 3 1/2-4 AE diamètre de l'ouverture : 4-5 milli-
mètres; hauteur de l'ouverture : 5-6 millimètres (),
Subfossile près du poste blé de Witschumbi, dans la région Sud-
Ouest du lac Albert-Édouard, 10 mai 1891 [D'F. Srunzmann |.
Pranorgis (Drpconiscus) aperrus Martens.
1897. Planorbis apertus Marrexs, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 149, taf. VI, fig. 17.
1913. Planorbis apertus Geruanx, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIIT,
p- 50.
J'ai précédemment donné quelques détails (Contributions, ete., XXX,
Bulletin Muséum hist. natur. Paris, 1919, p. 80 et suiv. ) sur cette espèce
recueillie par le D° Gromier. Je n’y reviendrai donc pas ici.
Lac Albert-Edouard, près de Kirima, sur la côte Nord-Ouest, 25 mai
1891 [F. Sruazmanx |.
Lac Albert-Édouard, près du poste belge de Kasindi, 15 mars 1911
[D° Grourer |.
ViviparA unicoLor Olivier.
180h. Cyclostoma unicolor Oxavier, Voyage Empire ottoman, IT, p. 68, Atlas If,
pl. XXXI, fig. 9.
1894. Paludina unicolor Srurany in : Bauwanx, Durch Massailand zur Nilquelle,
p. 8, taf. XXIV, fig. 8-0.
1897. Vivipara unicolor Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas,
p. 179.
1907. Vavipara unicolor Germain, Mollusques Afrique centrale française, p. 513.
1908. Vivipara unicolor Germain, Mollusques lac Tanganyika et ses environs,
p. 95.
1911. Vivipara unicolor German, Notice malacologique, Documents scient. Mission
Tilho, I, p. 195, pl. IE, fig. 13-19 et pl. IT, fig. 2.
1914. Vivipara unicolor DavrzenserG et Germain, Revue zoologique africaine, IV,
fase. 1, p. 52.
1914. Vivipara unicolor Germain, Seconde notice malacologique, Documents
scient. Mission Tilho, IT, p. 303 (tirés à part, datés de 1916).
Il est à remarquer que cette espèce, si abondamment répandue dans
toute l'Afrique tropicale et le bassin inférieur du Nil, n’a pas encore été
G) Ces dimensions correspondent aux grands individus de la variété basisyiéass
Martens. D’autres, qui constituent un mode minor de cette variété, ne mesurent
que 8 millimètres Le diamètre maximum, 7 Due de de diamètre minimum
et 3 millimètres de hauteur. |
— 199 —
rencontrée, à l'état vivant, dans le lac Albert-Édouard. F. SrunLmann a
recueilli, dans la région Sud du lac, des exemplaires subfossiles qui
atteionent 27-27 1/2 millimètres de longueur et 20-21 millimètres de
diamètre maximum.
Leur ouverture mesure 12 1/2 à 13 millimètres de hauteur pour 10 à
10 1/2 millimètres de diamètre. Ges spécimens ont été décrits, par le D' E.
von Marrens, sous le nom de variété conoidea . Hs diffèrent du type par
leur coquille plus élancée, leur spire à croissance plus régulière, composée
de tours plus convexes et sans trace de carène. La variété elatior, également
créée par le D' E. von Marrens ©, ne semble pas différente de la variété
conoidea.
Byrania (Gagsia) Arserti Smith.
1888. Bythinia Alberti Sur, Proceedings Zoological Society of London, p. 54,
n° 6.
1892. Bythimia Albert Marrens, Sitz. ber. der Gesellsch. Naturforsch. Freunde
Berlin, p. 175.
1897. Bythinia (Gabbia) Alberti Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 190 , taf. VI, fig. 32.
1911. Bythinia (Gabbia) Alberti Tuieze, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika -
Expedition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped.
1907-1908, IT, p. 210.
1912. Bythinia (Gabbia) Alberti Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris,
XVIIL, p. 81.
La figuration de cette Bythinie donnée par E. von Marrens est tout à
fait insuffsante. Les nombreux exemplaires recueillis par le D' Grouwter,
soit à l’état vivant, soit à l’état subfossile, permettent de publier un icono-
graphie plus exacte du Bythima Albert Smith (fig. 1-2). Je renvoie le
lecteur, pour l'étude des caractères de cette espèce, à la description que
j'en ai donnée en 1912.
Lac Albert-Edouard, près de Kirima, dans la partie Nord-Ouest du lac,
27 novembre 1891 [F. Sruazmanx |.
Lac Albert- Édouard [Expédition allemande, 1907-1908 |.
Lac Albert-Édouard, près du poste belge de Kasindi, 15 mars 1911
[ D' Growier |.
O0) Martens (D° E. von), Beschalle Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1897,
p+ 176.
@) Marrens (D' E. von), loc. supra cit., 1897, p. 177, taf. VI, fig. 25 [— Pa-
ludina rubicunda Srunany in : Baumanx, Durch Massailand zur r Miquel, 1894,
p: 8, taf. XXIV, fig. a-4 (non von Martens).
— 200 —
Fossile dans les terrains sédimentaires situés à 5 mètres au-dessus du
lac Albert-Édouard, près du poste belge de Witschumbi, 15 avril 1911
[ D° Gromrer |. |
Fig. 1 et 2. — Bythinia (Gabbia) Alberti Smith.
Lac Albert-Édouard [D Growier | X 11.
Byruinia (Gagria) HumErOosA Martens.
1879. Bythinia Stanley Suira, var, humerosa Martens, Sitz. ber. d. Gesellsch.
Naturforsch. Freunde Berlin, p. 104.
1897. Bythinia (Gabbia) humerosa Marrens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 190, taf. VI, fig. 31 (et fig. de la radula à la p. 190).
1911. Bythinia (Gabbia) humerosa Tuieze, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika-
Expedition, Wassensch. Erpgebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped.
1907-1908, LT, p. 210.
1914. Bythinia (Gabbia) humerosa Daurzexsere et Germain, Revue zoologique
africaine , IV, part. 1, p. 61.
Petite coquille de forme générale globuleuse, avec un dernier tour bien
arrondi et un peu ventru. Les jeunes ont une spire très courte, terminée
par un sommet obtus. Les adultes atteignent les dimensions suivantes :
Longueur : 4-5 millimètres ; diamètre maximum : 3 1/9-4 millimètres ;
hauteur de l'ouverture : 2 1/4-2 1/2 millimètres.
Subfossile sur les bords du lac Albert-Édouard , près du poste belge de
Witschumbi, 10 mai 1891 [F. Srunzuanx |.
® Lac Albert-Édouard | Expédition allemande, 1907-1908 |.
E-È
is
CA SERRE TT PSE RPM
— 201 —
AMPULLARIA ERYTHROSTOMA Reeve.
1896. Ampullaria erythrostoma Reeve, Concholog. Iconica, X, lab. XII, fig. 59.
Variété Sruazmannt Martens.
1897. Ampullaria erythrostoma, variété Stuhlmanni Marrexs, Beschalte Weichthiere
Deutsch Ost-Afrikas, p. 155, fig. à la même page.
1907 Ampullaria erythrostoma, variété Stuhlmanni German, Mollusques Afrique
centrale française, p. 530.
La variété Stuhlmanni Martens est une coquille de grande taille, puis-
qu'elle atteint les dimensions suivantes :
Hauteur : 83-84 millimètres; diamètre maximum : 72-77 millimètres:
diamètre minimum : 58-62 millimètres; hauteur de l'ouverture : 61-63 mil-
limètres; diamètre de l'ouverture : 38-41 millimètres ©).
La forme générale est très globuleuse, avec un dernier tour ventru-
arrondi formant presque toute la coquille.
Il n’a été recueilli, dans le lac Albert-Édouard, que des exemplaires
jeunes de cette Ampullaire. [ls proviennent de la partie Sud-Ouest du lac.
près de Katarenga [D' F. Srunzmanx, 23 janvier 1891 |.
AmpuLLARIA ovarTA Olivier.
1804. Ampullaria ovata Orivier, Voyage dans l’Empire ottoman, IE, p. 39,
pl. XXXI, fig. 1.
1851 Ampullaria ovata Puivippr, Monogr. Ampull., in : Martini et Cmemnirz,
Systemat. Conchylien-Cabinet, p. 49, taf. XIV, fig. 5.
1907. Ampullaria ovata German, Mollusques Afrique centrale française, p.527.
1908. Ampullaria ovata German, Mollusques lac Tanganyika et ses environs,
| p. 15, 61 et 62, fig. 23 (var. mayor).
1911. Ampullarie ovata German, Notice malacologique, Documents scient. Mis-
sion Tilho, IT, p. 232.
1914. Ampullaria ovata Davrzensere et Germain, Revue zoologique africaine, IV,
fasc. 1, p. 49.
L’Ampullaria ovata Olivier typique n’a pas encore été signalé dans le
lac Albert-Edouard, mais le D° F. Sruazmann y a découvert la variété sui-
vante :
-() Ces grands exemplaires ont été recueillis, dans l’Albert-Nyanza, par le
D° F, Sronzmanx.
— 202 —
Variété Emmi Martens.
1897. Ampullaria ovata Oxivier, variété Emini Marrexs, Beschalte Weichthere
Deutsch Ost-Afrikas , p. 160, fig. à la même page.
Coquille caractérisée par la forme de son dernier tour, étroitement
développé en hauteur, et par son ouverture, relativement petite et étroite.
Elle atteint de grandes dimensions. Les exemplaires recueillis par
F. Sruazuann (en novembre 1890) et par O. Neumann (en février 1894)
dans le lac Victoria ont jusqu’à 94 millimètres de hauteur, 72 1/2 milli-
mètres de diamètre maximum et 58 millimètres de diamètre minimum.
Leur ouverture mesure 58 millimètres de hauteur pour 42 millimètres de
diamètre. Les individus qui vivent dans le lac Albert-Édouard sont de taille
beaucoup plus petite, puisque les plus gros échantillons ne dépassent pas
6o millimètres de hauteur pour 49 millimètres de diamètre maximum
(l'ouverture a 43 millimètres de hauteur sur 29 millimètres de dia-
mètre ). Cette constatation est intéressante; elle n’est d’ailleurs pas spéciale
à celte espèce, la plupart des coquilles du lac Albert-Édouard restant
de taille plus faible que leurs congénères des autres localités de l'Afrique
orientale.
Lac Albert-Édouard, près de Rumande, 18 mai 1897 [ D' F. Sruzmann |.
MELaniA (STRIATELLA) TUBERCULATA Müller.
1774. Nerita tuberculata Mürrer, Vermium terrestr. et fluv. lustor., IE, p. 191.
1907. Melania tuberculata Germain, Mollusques Afrique centrale française ;
p- 937.
1911. Melania tuberculata Tureze, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Exped.,
Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. 1907-1908 , IT,
p. 211.
1911. Melania tuberculata Grrmax, Notice malacologique, Documents scient.
Mission Tilho, I, p. 203, pl Il, fig. 7 à 11.
1912. Melania tuberculata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII,
p. 82.
1914 Melania (Striatella) tuberculata Daurzenserc et Germain, Revue zoologique
africaine, IV, fasc. 1, p. 61.
1914. Melania { Striatella) tuberculata Germain, Seconde notice malacologique,
Documents scient. Mission Tilho, III, p. 309 (tirés à part, parus
en 1916).
Lac Albert-Édouard, Kiruve et Katarenga, au Sud-Ouest du lac,
mai 1891 [D°F. Sruazmann |.
ar
EF — 203 —
Subfossile, près de Kishakka, au Nord-Ouest du lac Albert-Édouard
[D° F. Srunzmanx, mai 1891 |.
Lac Albert-Édouard [Expédition allemande, 1907-1908 |.
Lac Albert-Édouard, à la station de Kasindi, 15 mars 1911 [ D' Grow].
Le Sud du lac Albert-Édouard , poste belge de Witschumbi , 15 avril 1911
[ D° Gromrer |.
Fossile dans les terrains sédimentaires situés à 5 mètres au-dessus du
lac Albert-Hdouard, près du poste belge de Witschumbi [D° Gromier |.
Variété Vicrorrae Dautzenberg.
1908. Melania tuberculata, variélé Victoriae Daurzenserc, Journal de Conch y-
liologie, LNT, p. 23, pl. IT, fig. 4-5.
1912. Melania tuberculata, variété Victoriae Germain, Bulletin Muséum hist.
nat. Paris, XVIIT, p. 82.
Lac Albert-Édouard, à la station de Kasindi, 15 mars 1911 [D' Gro-
MIER |.
Le Sud du lac Albert-Édouard , poste belge de Witschumbi, 15 avril 19 11
[ D° Growrer |.
Unio (ParreysiA) SruaLmanni Martens.
1897. Umio Stuhlmanni Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch Ost-Afrikas,
p. 231, taf, VIT, fig. 13.
1900. Parreysia Stuhlmanm Simpson, Synopsis of Naïades, Proceedings of the
Un. St. Nation. Museum, XXII, p. 846.
1914. Parreysia Stuhlmanni Simpson, Descriptive Catalog. of Naiades | publié par
Bryant Wazker |, IT, p. 1126.
Cette espèce, du groupe de l'Unio (Parreysia) Bakeri H. Adams", est
de forme assez régulièrement elliptique avec les sommets placés vers le
Uers antérieur de la coquille. Les exemplaires typiques ont 43 millimètres
de longueur totale sur 26 millimètres de largeur maximum et 14 milli-
mètres d'épaisseur maximum.
Lac Albert-Édouard, près de Witschumbi (mai 1891), de Kiruwe
(mai 1891) et de Katarenga (juin 1891] [D° F, Srunzman |.
- (9) Anaus (H.), Proceedings Zoological Society of London, 1866, p. 376.
— 204 —
Unio (ParreysiA) NGsstanus Martens.
1897. Unio npesianus Martens, Beschalte Weichtiere Deutsch Ost-Afrikas, p. 254,
taf. VIL, fig. 7.
1900. Parreysia ngesiana Siupsox, Synopsis of Naïades, Proceedings of + Un.
St. Nation. Museum, XXII, p. 847.
1914. Parreysia ngesiana Simpson, Descriptive Catalog. of Naiades [publié par
Bryanr Waïxer |, IT, p. 1129.
Du même groupe que la précédente, cette espèce est de forme très
sensiblement différente. Elle est beaucoup moins elliptique allongée et ses
sommets sont situés vers les 2/5 antérieurs. La taille atteint :
Longueur totale : 33-35 millimètres ; largeur maximum : 24-24 1/2 mil-
limètres; épaisseur maximum : 16-17 millimètres.
= La sculpture est fortement accentuée; de nombreuses rides et chevrons
s’observent dans la région des sommets.
Lac Albert-ldouard, près de Kissakka, sur la côte Nord-Ouest,
21 mai 1891 | D°F. Sruxcmann |.
Subfossile à Kaha-Ekjo [D° F. Sruazuans |.
Mureza nizoricA Caïlliaud.
1827. Zridina nilotica Canuraun, Voyage à Meroë, etc., IV, p. 262; Atlas, IT
[1823], pl. LX, fig. 11.
1835. Lridina nilotica Sowersyx, Zoolog. Journal, 1, p. 53, pl. IT.
1868. Jridina nilotica Reeve, Concholog. Iconica, XVI, pl. Il, sp. 4.
1838. Platiris (Spatha) nilotica Lea, Synopsis of Nœades, p. 33.
1857. Mutela nilotica H. et À. Anams, Genera of recent Mollusca, I, p. 506.
1900. Mutela nilotica Simpson, Synopsis of Naïades, Proceedings of the Un. St.
Nation Museum, XXII, p. 903 (pars, non ne Lamarcx).
1911. Mutela nilotica Germain, Notice malacologique, Denas scient. Mission
Tilho, IL, p. 210, pl. IT, fig. 8.
1911. Mutela nilotica Tuieze, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expedition,
Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. 1907-1908,
I, p. 215. :
1914. Mutela milotica Simpson, Descriptive Catal. of Naïades [publié par Bryant
Wazker |, II, p. 1355.
L'expédition allemande dans l'Afrique centrale (1907-1908) a rap-
porté, du lac Albert-Édouard, plusieurs valves de cette espèce très ré-
pandue dans tout le bassin du Nil.
— 205 —
CorsicuzA RADIATA (Parreyss) Philippi.
1846. Cyrena radiata Panneyss in : Paicippi, Abd. und Beschr. neuer Conchyl,,
Il, p. 78, taf. I, fig. 8.
1908. Corbicula radiata Germain, Mollusques lac Tanganyika et ses environs,
p- 16 et p. 89.
1911. Corbicula radiata Tuieze, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expedition,
Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. 1907-1908. HI,
. 2192.
1912. at radiata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII
p. 82.
19192. Corbicula radiata Connozzx, Ann. South Afric. Museum, XI, p. 279.
1914. Corbicula radiata DaurzenserG et Germain, Revue zoologique africaine, IV,
fasc. 1, p. 70.
Lac Albert-Édouard, Kishakka, sur la côte Nord-Ouest, 21 mai 1891
[D° F. Sruzmanx |.
Subfossile près de Katarenga, sur la côte Sud-Ouest du lac Albert-
Édouard [Emi Pacua, D' F. Sruazmann |.
Lac Albert-Édouard [ Expédition allemande, 1907-1908 |.
Lac Albert-Édouard, station de Kasindi, 15 mars 1911 [D' GromEr |.
Fossile dans les terrains sédimentaires situés à 5 mètres au-dessus
du lac Albert-Edouard, près du poste belge de Witschumbi, mars 1911
[D° Gromier |.
SPHAERIUM Sp. ind.
Une espèce de Sphaerium, restée indéterminée, a été recueillie, dans
l'Albert-Édouard, par F. Sruazmanx et par les membres de l'expédition
allemande de 1907-1908.
$S 2.
Ainsi la faune malacogique du lac Albert-Édouard comprend, d’après
nos connaissances actuelles, 18 espèces ou variétés : 6 Gasléropodes Pul-
monés , 7 Gastéropodes Prosobranches et 5 Pélécypodes. Encore convient-
il de remarquer que, sur ce nombre, trois ne sont connues qu’à l’état
subfossile (Planorbis sudanicus, variété major Martens; Planorbis choanom-
phalus, variété basisulcatus Martens; Vivipara unicolor, variété conoidea
Martens).
Un premier caractère général semble donc être la pauvreté de la faune
du lac. Mais 1l faut tenir compte du petit nombre des voyageurs qui l'ont
exploré. Aussi l'examen comparatif des espèces du lac Albert-Édouard et
Muséun. — xx11. 1/
Mb —
des masses lacustres voisines permet-il de conclure que les découvertes
ultérieures accroitront sensiblement sa richesse faunique.
Un autre caractère général est la prédominance des Mollusques de
petite taille et, parmi les grandes espèces, la faible taille relative des indi-
vidus. Les espèces les plus abondantes sont toutes de petites dimensions
| Bythinia (Gabbia) Albert Smith; Bythinia (Gabbia ) humerosa Martens:
Melania (Striatella) tuberculata Müller; Corbicula radiata (Parreyss) Phi-
lippi]. Les variétés major ne sont plus connues qu'à l'état fossile [ Pla-
norbis sudanicus, variété major Martens; Planorbis choanomphalus, variété
basisulcatus Martens |. Quant aux grandes coquilles, comme les Ampullaria
erythrostoma Reeve, variété Stuhlmanni Martens et Ampullaria ovata Ok-
vier, variété Emini Martens, nous avons vu pr écédemment qu’elles res-
taient constamment plus petites que leurs congénères des autres lacs.
Par ce caractère, la faune du lac Albert-É nets se rapproche de celle
du Victoria-Nyanza où presque toutes les espèces sont des variétés minor.
Ce fait tient uniquement, pour le Victoria-Nyanza tout au moins, à la
grande crudité de ses eaux, presque dépourvues de calcaire. H semble
logique d'admettre qu’il en est de même pour le lac Albert-Edouard.
Le tableau suivant précise la répartition géographique, dans les prin-
cipaux lacs et bassins fluviaux de l'Afrique tropicale, des espèces vivant
dans l'Albert-Édouard :
De l'étude de ce tableau découlent les observations suivantes :
1° Le lac Albert-Édouard ne possède que trois espèces spéciales : un
Planorbe (Planorbis apertus Martens) et deux Unios (Unio Stuhlmanni Mar-
tens, Unio ngesianus Martens) qui, toutes trois, sont étroitement appa-
rentées à des Mollusques vivant dans les autres lacs.
9° Quelques particularités négatives de cette faune sont ainsi mises en
évidence. C’est, parmi les Gastéropodes Pulmonés, l'absence de toute
espèce des genres Bullinus (sous-genres Jsidora et Pyroophysa) et Physopsis
si caractéristiques de la faune africaine équatoriale; parmi les Gastéro-
podes Prosobranches, le manque de Cleopatra et de Lamistes et la rareté
probable des Vivipares, puisque le seul Vivipara unicolor Olivier, variété
conoidea Martens, n’est encore connu qu’à l'état fossile; enfin, parmi les
Pélécypodes, la grande famille des Murezmar est fort mal représentée :
aucun Spatha n’habite les eaux du lac, fréquentées seulement par de peu
nombreux individus du Mutela nilotica Calliaud.
3° Les nombreux lacs, détendue beaucoup moindre, disséminés dans
l'Afrique orientale, notamment entre le lac Kiwu et le Victoria-Nyanza et,
au nord du 5° de latitude $., entre le lac Tanganyika et le Kilima N'djaro,
sont très mal connus au point de vue faunique. Il est cependant fort inté-
— 207 —
“ANATIQ,P 299ds2,7 ap sajomea sop anb quos ou
mb *(JxxX Je ‘'ams do 6e ‘d cogr ‘AX ‘ur ‘yosyposen “10q-"dojooz *p *ppuvytog Je **ams Jo $G9 *d * Gggr “uopuog fo hjausoS 1022807007 sSu1pa0304j ) pieJuonva
ed syusop vyvypidva vavdiarg Ye vuosi40qoyy vandiar “ishoaffog vavdiug say qra À pr sieur ‘esseÂN 7 suep tpprensex 9179 sed eu uara11() 1ojonun vod np odAj 9" (9)
-(çgg d ‘côgr ‘y ‘ans 0 AUOT “mon “208 vpf pur sqouuy ) quS ærsopr4 “des ej op ‘ezueÂ\-exoporA af suep ‘opuSedwmosoe JS po LEA 27127) (y)
“66 je gr ‘or 89 ‘AIXX “Jet ‘ (aed e soun sep }yr ‘d ‘ ÿ6gr “oyenbny az purnwssopg you ‘ (*O ) sNvayg : ur ‘ eunejuoysntIoy 21p 10qN ‘ ANVUNLS SnuDW *IRA EE D9AŸ (ç)
“TEA P10nouaqnr (omernius) mrumpagy 1 [eve “d ‘cygr ‘r ‘yx “yoso Sang nf ayouy | suazaq wneo :
sastuot [6 “29 ‘yyx td ‘666 -d ‘Lggr ‘710 vudns ‘907 ] nossnogy syvyuopuooo munygnduy ‘| (sypound »shyq) 8 *3g ‘IX ‘id ‘86 -d ‘Lggr ‘AXXX ‘2#oorgfiqouor
ap qouanog] xossaoy symauvd (ouopisg) snuyng [y “8 ‘A ‘id ‘cg ‘d ‘Sogr “yosnao y odvhoy ] asiauogy wumavuyos (sn2407 ) siquouvyg [er “dy ‘A “yes ‘eg ‘d
“gugr ““ysnpom “Hopns | ssavux sisuepmqou (xupoyj) vovuwvT : sop quos sooqeugis 939 quo À mb sasgdsa soqnos sorg ‘anuuos nod o1ooua 362 IWPE),N np eune; ET (9)
“RIQUT np 21nqonoqua,| 2P PION ne eutod ‘eqeçenq of ans ‘(qormuooï) ) ‘Y ‘Auf ep uormau ,67 96 Jed 7e *G *10E ,06 8 dd * MIS 150 2[PSIM OÙ T (1)
vs. ses. “pu -ds uni130ydS
M n'en « ee #51 rddrpqq (sshomeg) DJD1pD4 D]n919-407)
se Vice use ce srteeesee:POIIRT) D27ONU Jan]
rorresrs see -suoqietg snumsadu (mshossv ) ouf
esse eee SUONIN PUIS Er otun
*SAGO4AIATId
“ANG BL0)0A “AA “mpopnataqn (DyjemvrS) vruvfe}y
verset [nf miomnousqn (vpn ) vrunpyg
verre: SUBI] AUTUT ‘ICA <p10a0 Daivpndwuy
sesesreelessssesseseeseessee see JOTAIT( 2000 D140/nduy
+ TR TEL ue cer SUCRE
duumugynis “den ‘oo owuosoayihse viande
k ceseereefeeesseeee ee -suomem Ps04wuny (miqqun ) muni
+ frosreeeesese ques megp (1990) Punpfig
cesse: SUOMIEI] 22prOU02 “EX “Loonun DAV A
.
+ RÉEL LE) vesssereees esse tee" JOTAIT() 40f07UN PAPAS A
*SHHINVUIOSOUX SITOdOUAISYI
++++
vtr esuaqie SAj4odp (snospoydi(r ) sigsouvyz
oi X + ss. SP PM 6 TE pare apres oi 1m
snyvomeisvq “Len ‘ snjuydiuouvoyo (sn32407) ) sQ4ouPIT
+ AS ass : snyoyduouvoyo (snga40") ) stgsouv
+ ..... + ss... CPR ES CEE te) + + + ; es. + “SUMIE 4ofvu “tea “snorunpns (sn72407)) sQ40uv/
de + + + .sssshe..s.s + soso... + + sessss.e.: SUN] Snaruvpns (snya40") ) sQ10UD)]
+ + ...... .... ...... …..... ...... + ee s...ce.e ee resserre: SUOMI 22nssnpun (Tipvy ) vavuuvT
*SINONTAA STTOLOUFLSYI
“09N0") | "IUVHr) | “TIN] “th À “Vuy “YNY |. *VXLAN
à aa |zave al arvsry YSSVIN ave Laxvnyr ISYHON EATUR “vzuvaN | “veu vaN "GUTROG-LEUTY OYT na
To 6 mm
-YIMOLOIA | -LHAATY S494d4S4
NISSF4 DYT
14
— 208 —
ressant de constater que les quelques espèces qui y ont été recueillies —
elles proviennent des lacs Mohasi ©}, Ruanyana ©? et Manyara ) — vivent
également dans l’Albert-Édouard et Fe plupart des autres grands lacs de
l'Afrique orientale. Îl est vivement à souhaiter qu'une exploration métho-
dique des richesses zoologiques de ces lacs soit entreprise, car elle appor-
terait de très intéressantes données zoogéographiques (.
L° La faune du lac Albert-Édouard est, dans son ensemble, analogue à
celle des autres grands lacs de l'Afrique orientale. On y rencontre, en effet,
soit les mêmes espèces, soit des variétés de ces espèces, soit enfin des es-
pèces représentatives. C'est ainsi que le Planorbis apertus Martens est repré-
senté, dans le lac Tanganyika, par le Planorbis Lamyi Germain (); les
Unio Stuhlmanni Martens et Unio ngesianus Martens par l'Unio Bien
H. Adams” de l’Albert-Nyanza. L'analogie se poursuit même jusqu'aux
variétés : le Planorbis choanomphalus Martens, variété basisulcatus Martens
est remplacé, dans le lac Victoria, par le Planorbis choanomphalus Mar-
tens, variété Victoriae Smith ().
5° Un important pourcentage d'espèces du lac Albert-Édouard se retrouve
dans les grands bassins fluviaux de l'Afrique tropicale : Nil, Chariet Congo.
Ainsi, en résumé, la faune du lac Albert-Édouard ne montre pas
de spécialisation réelle : elle est analogue, non seulement à :celle des
autres lacs de l'Afrique orientale (Albert, Kiwu, Tanganyika @®, ru et
0) Le lac Mohasi, très étroit et long d’une quarantaine de nées est situé,
vers l'altitude de 1,400 mètres, dans une direction générale E. W., par enviéoi
2° 1” de latitude S., entre le lac Kiwu et le Victoria-Nyanza (entre: 30° 2° et
30° 4” 30” environ de long. E. Greenwich).
@) Le lac Ruanyana, également entre les lacs Kiwu et Victoria, est ‘situé près
du village de Weranyanye, par environ 2° 10° de latitude S. et 31° 15 de lon-
gitude E. (Greenwich).
(®) Le lac Manyara est situé, à l'altitude d'environ 1000 :mètres, entre 4° 1
et 4° 3° de lat. S. par 36° de longitude E. Greenwich (à l'Ouest des monts Meru
et Kilima N'djaro).
() Notamment au sujet de l’évolution des faunes lacustres de l'Afrique orientale.
6) Germain (Louis), Liste des Mollusques recueillis par M. E. Foi dans le lac
Tanganyika et ses environs, Bulletin Muséum hist. natur: Paris, XI, 1909,
n° 4,p. 255, n° 12; et Mollusques du lac Tanganyika et de : ses environs, Paris,
Impr. nation., Nat p. 31, fig. 4-5.
(9 Anaus (H), Proceedings Zoological Society of London, 1866, p. 376.
® Suira (E. A.), Annals and Magaz. Natural History, 6° ser., X, 1892, p. 383
( ad bis Victoriae ).
} Germain (Louis), Origine de la faune fluviatile de l'Est Africain, LX° Con-
grès international de Zoologie, Monaco , 1913 (914), p. 559-571; 3 cartes dans le
texte.
!
Muséum. — M. L. Germain. Pr
Fig. 3. — Calcaire fossilifère des environs du poste belge de Witschumbi,
au Sud-Ouest du lac Albert-Édouard, 15 avril 1911 [ D' GromEr] X 2.
+, ENT ra
{ Ai ED A QG US
LP METC CPE À |
tu Rae, 1 |
ai
+ Lhré
HET AS
tro PTT
— 209 —
surtout Victoria), mais elle présente en outre de très étroites affinités avec
celle des grands bassins fluviaux du Congo, du Ghari et du Nil.
Ces constatations viennent à l'appui des conclusions que je formula,
en 1913, au sujet d’une commune origine lacustre de toutes les faunes
fluviatiles de l’Afrique tropico-orientale.
*
x +
On trouve, dans les sédiments voisins du lac, de nombreuses coquilles
fossiles ou subfossiles. Les premières ont été recueillies par le D' F. Sruuz-
MANN, qui a rapporté les espèces suivantes :
* Planorbis ( Coretus) sudanicus Martens, variété major Martens!)
* Planorbis (Coretus) choanomphalus Martens, variété basisulcatus
Martens.
* Vivipara unicolor Olivier, variété conoidea Martens.
Bythinia (Gabbia) Albert Smith.
Bythinia (Gabbia) humerosa Martens.
Melania (Striatella) tuberculata Müller.
Unio (Parreysia) ngesianus Martens.
Corbicula radiata (Parreyss) Philippi.
Ces espèces proviennent presque toules des régions Sud et Sud-Ouest
du lac; seul le Melania (Striatella) tuberculata Müller a également été trouvé
dans les calcaires bordant les rives Nord-Ouest de l’Albert-Édouard.
Le docteur Gromier a envoyé au Laboratoire de Malacologie du Muséum
quelques Mollusques qui complètent ces indications :
Bythinia (Gabbia) Alberti Smith.
Melania (Striatella) tuberculata Müller.
Corbicula radiata (Parreyss) Philippi.
Ces coquilles sont fort abondantes dans un calcaire grenu et assez solide
(fig. 3) constituant, au voisinage du poste belge de Witschumbi (Sud-
Ouest du lac), des formations situées à 5 mètres au-dessus du niveau
actuel des eaux.
On remarquera que ni les Ampullaires ni le Mutela nilotica Cailliaud
n’ont été retrouvés à l’état fossile, Par contre, presque toutes les espèces
fossiles vivent encore aujourd’hui dans le lac : seul, en effet, le Vivipara
unicolor Olivier — si commun dans presque toute l’Afrique équatoriale —
semble avoir disparu, en même temps que les variétés de grande taille
® Les espèces marquées d'un astérique ne semblent plus vivre, actuellement,
dans les eaux du lac Albert-Édouard.
— 210 —
des Planorbis (Coretus) sudanicus Martens et Planorbis (Coretus) choanom-
phalus Martens. Mais, pour les autres espèces, les échantillons fossiles ne
présentent, avec les individus vivants, aucune différence appréciable.
Ainsi, à une époque très récente, le lac Albert-Édouard présentait une
superficie plus grande qu'aujourd'hui. Deux régions de cette ancienne
extension sont dès maintenant fixées : l'une, au Nord-Ouest, le long de
la rivière Issonga reliant l'Albert- Édouard à l'Albert-Nyanza et, par suite,
au bassin du Nil; l’autre, au Sud-Ouest, dans la vallée du Rutshurru,
rivière coulant dans le grand graben qui, partant du Zambèse, rejoint la
vallée du Jourdain en Syrie après avoir traversé, dans une direction Nord-
Sud, toute l’Afrique orientale.
E :
— 211
Ouezques RENSEIGNEMENTS SUR DES ÉCHANTILLONS
RÉCEMMENT PARVENUS AU LABORATOIRE DE (GÉOLOGIE,
par M. Le Proresseur Sraniszas Meunier.
M. Paul Serre, Vice-consul de France à Port d'Espagne, Trinidad, et
associé du Muséum, nous a fait parvenir une intéressante série de concré-
tions calcaires recueillies par lui dans une grotte située dans l’île de
Gaspary. On sait que cette Île est comprise dans un chapelet qui s'étend
de l'extrémité Nord-Ouest de la Trinité jusqu’auprès de la côte du Vene-
zuela. La grotte s'ouvre sur le versant méridional de Gaspary et, pour la
visiter, il faut descendre non sans difficulté jusqu’à une vingtaine de mètres
de profondeur par des échelles, d’ailleurs installées à demeure en vue des
touristes. On arrive ainsi dans une salle recouverte d’une vaste coupole
effondrée en son milieu, et qui laisse pénétrer la lumière dont s’éclaire
un petit lac d’eau salée d’un vert d’émeraude et d’une limpidité parfaite, où
les touristes se baignent volontiers et d’où, par un étroit couloir de 200 mè-
tres de longueur, ils peuvent gagner la mer.
C'est dans la partie obscure de la grotte que se trouvent les concrétions
calcaires et tout d’abord de gros piliers qui, allant du sol au plafond, ont de
3 à 8 mètres au maximum; c’est de là que proviennent les spécimens
qui sont parvenus au Laboratoire. Dans cette jolie série, on remarque
d'abord des tronçons de stalactites de la forme conique ordinaire avec un
vestige plus ou moins visible du canal axial, vers le centre de la surface de
cassure, dont la structure est très confusément concentrique. Quelquefois
la matière calcaire est dépourvue de toute orientation dominante et unifor-
mément grenue comme dans un bloc de marbre de Carrare dont la con-
texture n'aurait rien à voir avec la forme extérieure.
Il y a aussi de fines stalactites très grèles, tantôt d’un blanc de lait, tantôl
un peu translucides et d’une légère teinte jaunâtre. Comme opposition, on
rencontre des stalagmites de divers types. Plusieurs d’entre elles sont pro-
bablement empruntées à la paroi de bassins du genre des gours, si fréquents
dans les cavernes de tous les pays, mais se signalent par la forme en dents
de scie de leur pourtour naturel.
Beaucoup de nos concrétions sont en forme de choux-fleurs, dont on ne
se figurerait peut-être pas aisément le gisement, si M. Paul Serre n'avait
mis dans sa collection un cylindre calcaire concrétionné et probablement
— 212 —
stalaymitique, à la surface duquel se pressent des choux-fleurs du genre
de ceux qui nous occupent et qui tous montrent la fracture d’un pédoncule
qui les mettait en rapport avec quelque masse rocheuse.
La grotte de Gaspary a de nombreux analogues dans les îles voisines.
On sait que, durant son célèbre voyage aux régions équinoxiales, Alexandre
de Humboldt. a signalé celle de Guacharo, dans laquelle il a découvert le
Steatornis, curieux oïseau nocturne qui, par une exceplion rare, est frugi-
vore.
Paisque l’occasion se présente de signaler les services dont nous sommes
redevables à M. Serre, ajoutons qu'il se consacre aux Antilles à des œuvres
efficacement patriotiques qui lui ont permis, par exemple, de réunir dès
maintenant plus de 35,000 francs pour nos œuvres de guerre. IL éprouve
malgré tout comme un besoin de justifier son séjour loin du front, car il
dit dans sa lettre : «En septembre 1914, et bien que non disponible
(classe 1890) j'ai voulu rentrer, mais J'ai été invité à rester à mon poste.»
Indépendamment du bel envoi de M. Serre, on signalera une petite
collection de fossiles, très délicatement conservée, de l’éocène de Venteley,
recueillis par M. Charpiat, qui était attaché au Laboratoire de Géologie,
avant d'aller prendre sa place aux armées.
Enfin, parmi plusieurs échantillons qui nous arrivent du Maroc où ils
ont été recueillis par le lieutenant Durand, — actuellement adjoint au
Colonel commandant la place de Safi, subdivision de Casablanca, ancien
élève de l'École nationale d'agriculture de Grignon, — nous avons déter-
miné un petit spécimen de cuprite, sensiblement pure, à grains d'acier
et à poussière très rouge, qui constituera un minerai excellent si elle
est suflisamment abondante.
— 213 —
PROPRIÉTÉS VENIMEUSES DE LA SALIVE PAROTIDIENNE
| CHEZ DES COLUBRIDÉS AGLYPHES
DES GENRES Tropinonorus Kuns, Zamenis Er Heuicors Waczen.
Nore ne Me M. Paisaux er ou R. P. F. Caius.
Au petit nombre d'espèces de Colubridés aglyphes chez lesquels la veni-
mosité de la salive parotidienne a été constatée, soit par les effets de la
morsure, soit par ceux de l’inoculation de cette salive, nos recherches nous
permettent d'en ajouter trois nouvelles , et de confirmer pour une quatrième
les résultats antérieurement obtenus.
Préparation du venin. — La glande parotidienne des Colubridés aglyphes est
massive, et les lumières glandulaires étroites ne peuvent, comme chez les grands
venimeux, servir de réservoir à sa propre sécrétion. Nous avons dû, pour obtenir
celle-ci, faire un extrait aqueux de la glande; à cet effet, la pulpe est additionnée
d'une petite quantité d’eau distillée, et, après une demi-heure de contact, le
mélange est filtré sur papier, ou exprimé dans un nouet de toile fine. Le liquide
qui passe au filtre de papier ou de toile est généralement incolore, visqueux,
neutre ou légèrement aicalin au tournesol; il est doué de propriétés venimeuses.
1° ZAMENIS GEMONENSIS Laur.
Les sujets sur lesquels nous avons expérimenté provenaient tous du
Bocage vendéen et appartenaient à la variété Z. Viridiflavus Lacépède.
Chez ces couleuvres, les parotides sont petites et le poids des deux glandes
à l’état frais ne dépasse pas 20 à 22 milligrammes chez les plus gros sujets.
Action sur le cobaye. —2#L'extrait aqueux correspondant aux deux
glandes tue le cobaye d’un poids de 3 à 500 grammes en une heure et
demie par injection intra-péritonéale, et en trois heures par inoculation
sous-cutanée.
Au bout d’une dizaine de minutes, le sujet envenimé présente de la
parésie du train postérieur du corps, puis de la paralysie, en même temps
que se manifestent des accidents respiratoires ; le rythme de la respiration
est saccadé, le sujet, tête dressée, se tient relevé sur les pattes antérieures
en perpétuelle imminence d’asphyxie; il a de l’hypersécrétion nasale; puis
— 214 —
il survient du rhoncus, des hoquets, et la respiration finit par s'arrêter, un
peu avant le cœur. à
À l’autopsie, on constate un œdème sous-cutané hémorrhagique, au lieu
d’inoculation, avec une coloration violacée de la peau, une vive congestion
des vaisseaux de l'intestin grèle, dont une portion contient un peu d’épan-
chement sanguin, des hémorrhagies ponctiformes sur les parois intesti-
nales. En arrière, les poumons présentent quelques lobules d’hépatisation
rouge.
2° ZAMENIS mippocrepis Lin.
Les sujets employés étaient detaille moyenne, ne dépassant pas o m. 80 de
longueur ; le poids moyen des deux glandes variait entre 15 et 18 milli-
grammes.
Action sur le Cobaye. — La dose qui correspond aux deux glandes fait
périr en vingt-quatre heures un Gobaye de 350 à 500 gr. qui reçoit l'extrait
sous la peau. À cetle moindre toxicité près, les symptômes et les lésions
d’autopsie sont identiques à ceux que détermine le venin de l'espèce précé-
dente.
Mais nous n’avons jamais observé avec le venin de ces deux espèces de
Zamenis les violentes convulsions que Alcock et Rogers ont signalées chez
la souris avec le venin de l'espèce Zamenis mucosus.
3° TropIbonoTus piscator Schneider.
Chez cette espèce, la toxicité salivaire a été pour la première fois con-
statée en 1902 par Alcock et Rogers.
Les glandes parotides sont assez volumineuses ; le poids des deux glandes
peut atteindre à l’état frais 72 milligrammes.
Action sur les Lézards.— Un sujet de l'espèce Calotes versicolor Kalaart 9 ,
très cominune aux Indes, et pesant 53 grammes, reçoit par injection intra-
péritonéale la dose correspondant à 4 glandes, pesant ensemble 53 mulli-
grammes.
Le Lézard ne manifeste aucun trouble dans la première demi-heure qui
suit l’inoculation ; mais, examiné quelques heures après, on le trouve inerte,
ne répondant plus aux excitations ; les mouvements respiratoires ralentis
s'effectuent bouche ouverte, à intervalles réguliers de 90 secondes, et rede-
viennent plus fréquents vers la fin. La mort arrive par arrêt de la respiration,
et presque aussitôt après le cœur s’arrête à son tour, cinq heures environ
après l’inoculation.
À l'autopsie, pratiquée aussitôt, le cœur est immobile et exsangue et les
poumons fortement congestionnés.
— 215 —
Action sur les Oiseaux. — Un petit Passereau du poids de 21 gr. 5 (Plo-
ceus baya Blyth) reçoit dans le pectoral l'extrait d’une glande qui pesait
19 milligrammes à l’état frais.
Comme chez le Lézard, linoculation n’a pas d’autre effet primaire que
d'immobiliser l'oiseau sur place, debout sur ses pattes. Mais, au bout d’une
dizaine de minutes, la stupeur est suivie de faiblesse musculaire et de
troubles de la respiration : l'oiseau s’affaisse sur les tarses, la respiration
s'accélère el devient anhélente; puis les accidents paralytiques s’accusent
et intéressent les muscles de la nuque : l'oiseau, tête pendante, et affaissé
sur sa face ventrale, tente vainement de se relever; il pousse de petits cris
plaintifs en tombant sur le dos. La mort arrive par arrêt de la respiration,
au bout de 22 minutes, précédée de hoquets et de soubresauts convulsifs.
L’autopsie faite aussitôt montre que l'arrêt du cœur suit de très près celui
de la respiration ; les poumons sont congestionnés.
Deux autres sujets pesant respectivement 23 et 19 gr. 5 sont morts, l’un
en 15, l’autre en 11 minules, avec la dose correspondant à 94 milli-
grammes de glande.
Un Corbeau indien (Corvus splendens Vieill.) du poids de 291 grammes
s'est montré proportionnellement plus sensible encore que les petits Passe-
reaux : il est mort en 7 minutes, après avoir reçu dans le pectoral la dose
d'extrait correspondant à 48 milligrammes de glande.
Les symptômes ont d’ailleurs évolué de la même façon : stupeur, puis
affaiblissement musculaire en même temps que respiratoire; mort par
arrêt respiratoire, sans convulsions; le cœur continue à battre pendant
a minutes encore après l'arrêt de la respiration. Les poumons sont con-
geslionnés,
Action sur les petits Rongeurs. — Ils présentent comme les Lézards une
assez grande résistance au venin : un petit Rat des palmiers (Sciurus pal-
marum L.), du poids de 114 grammes, recoit sous la peau la dose d'extrait
de 2 glandes pesant ensemble 72 milligrammes.
Aussitôt après l'injection , l'animal est très agité : 1l est pris de tremble-
ments des membres, ses oreilles frémissent; mais bientôt il semble si com-
plètement remis qu'on cesse de suivre l'observation. Cependant il meurt
dans lé courant de la nuit, et l’autopsie, faite le matin, ne montre pas de
lésions macroscopiques.
Ces expériences, bien encore qu'incomplètes, montrent toutefois que
l’envenimation par la salive parotidienne de Tropidonotus piscator est carac-
térisée par de la stupeur au début, puis par de l’affaiblissement musculaire
et respiratoire, par l'arrêt précoce de la respiration qui entraine la mort,
et qui précède un peu celui du cœur, Chez les espèces qui ont reçu le
venin sous la peau, l’action locale s’est bornée à un œdème modéré et
— 916 —
incolore, se distinguant ainsi de d'infiltration hémorrhagique que déter-
minent les venins des espèces étudiées en Europe (Tr. natrix et viperinus),
sur le Cobaye.
L° Heurcors scrisrosus Daudin.
La fonction venimeuse n’a jusqu’à présent été recherchée ni constatée
dans aucune espèce du genre Helicops.
Chez Helicops schistosus, la glande parotide est petite; son poids chez
les sujets utilisés, et qui étaient de tailles diverses, a varié de 1 à 13 milli-
grammes. La sécrétion en est d'ailleurs très toxique.
Action sur les Oiseaux. — Un Ploceus baya du poids de 20 grammes
est tué en 2 h. 15 m. par la dose d'extrait correspondant à 1 milligramme
de glande fraîche; et en 16 m. avec une dose de 6 millisrammes, ino-
culées l'une et l’autre dans le muscle pectoral.
L’inoculation est douloureuse et suivie immédiatement d’une période
d’excitation pendant laquelle le sujet crie et s’agite. Il tombe bientôt sur le
flanc, se relève, circule, retombe, les pattes faiblissant de plus en plus.
Il pique avec fureur quand on l'approche. En même temps, se produisent
des troubles de la respiration; il y a de la dyspnée, des mouvements du
bec, de la trémulation des ailes ; puis une paralysie croissante des membres
et enfin de la respiration.
À l'ouverture du thorax, inmmédiatement après l'arrêt de la respiration,
on trouve le cœur exsangue, battant à vide, les oreiïllettes six fois plus vite
que les ventricules ; les poumons sont congeslionnés et recouverts d’ecchy-
moses. Le pectoral, au lieu d’inoculation, est infiltré d’un liquide visqueux
et hémorrhagique.
Action sur les petits Rongeurs. — Ts sont plus résistants quelles Oiseaux
au venin de l’Helcops ; il faut la dose correspondant à 20 milligrammes
de glande pour tuer en 924 heures un Sciurus palmarum, pesant
106 grammes, alors que 7 milligrammes ne produisent aucun effet
morbide, immédiat ou éloigné.
Après une période de stupeur qui dure environ 1 heure et demie après
l'inoculation, il se produit quelques symptômes d’affaissement musculaire
et d'accélération respiratoire; mais ces phénomènes sont peu marqués et
fugaces ; le sujet, semblant complètement revenu à son état normal, n’est
plus observé que le jour suivant au matin : on le trouve immobile dans un
état de torpeur; il répond encore aux excitations; mais bientôt les troubles
respiratoires de la veille reparaissent et s’accentuent. Vers le milieu de la
matinée, les réflexes s’affaiblissent, toute la région postérieure du corps
devient paralysée: le sujet respire difficilement en ouvrant la bouche; puis
+S
— 917 —
il a du hoquet et meurt par arrêt de la respiration avec du clonisme des
pattes antérieures.
L’autopsie n’a pu être pratiquée qu’une demi-heure après; le cœur est
arrêlé; il est, ainsi que les gros vaisseaux, rempli de sang noir. L'action
locale est marquée par une infiltration gélatineuse et hémorrhagique de
toute la région ventrale.
Les résultats des expériences précédentes portent à 9 le nombre des
espèces de Colubridés aglyphes chez lesquels la venimosité de la salive
parotidienne a été dûment constatée; ces espèces appartiennent à 5 genres,
dont la liste suivante donne le résumé :
XENoDon, Boïe.......... Xenodon severus Lin l).
Tr. natrix ?,
Tropronorus, Kuhl...... Tr. viperinus.
Tr. piscator ().
Z. mucosus Lin (.
Zamenis, Wagler ........ Z. gemonensis Laur.
Z. hippocrepis Lin.
CoronezLA, Laurenti...... C. austriaca Laur ©).
Hezicors, Wagler ....... H. schistosus Daud.
Chez toutes ces espèces, la venimosité salivaire est corrélative de l’exis-
tence de la glande parotide, glande que ne possèdent pas tous les Colubridés
aglyphes; mais on ne sait pas encore si cette glande a toujours une fonc-
tion toxique : la morsure de certaines Couleuvres opisthoglyphes malgaches,
des genres Zthycyphus et Etetrodipsas (couleuvres constamment pourvues
d’une parotide déversant sa sécrétion par un crochet sillonné), n’est eflec-
tivement pas considérée comme venimeuse par les indigènes; toutefois,
aucune expérience précise n'ayant été faite à leur sujet, ce cas négatif ne
saurait juger la question ; mais l'exemple plas éloigné de Batraciens, tels
que Rana temporaria et Rana esculenta, où la sécrétion cutanée muqueuse
0) J.J. Queccu, Venom in harmless snakes. (Zool. (3), XVII, 1893.)
E) C. Puisazix et G. Bertrann, Recherches sur les causes de l’immunité
naturelle contre le venin de vipère; toxicité du sang et des glandes, (Arch. de
Physiol. (5), VI, p. 423-432, 1894.)
G) GC. Jourpan, Quelques observations à propos du venin des Serpents.
(GC. R. Ac. des Sc., CXVIIT, p. 207-208, 1894.)
(4) À. Arcocx et L. Rocers. On the toxic properties of the saliva of certain
«non poisonous colubrines», (Proceed. of the R. Soc. of London, t. LXX, p. 446,
1902.)
6) M°° Mane Puisaix, Propriétés venimeuses de la salive parotidienne
d’une Couleuvre aglyphe, Coronella austriaca Laur. (G. R. Ac. des Sc., CLIV,
p. 1450, 1914.)
— 218 —
est inoffensive chez la première, alors qu’elle est hautement toxique chez la
seconde (?, montre qu’en ce qui concerne la venimosité d’une même sécré-
tion, on ne peut conclure d’une espèce à une autre espèce, même très voi-
sine d’un même genre.
L'opinion de M. Jourdain ©, qui considère la salive de tous les Ophidiens
comme plus ou moins venimeuse, demande pour chaque espèce une vérifi-
cation expérimentale; et les faits que nous avons mis en lumière doivent
rendre circonspect dans la généralisation de quelques résultats dont la
signification biologique dépasse de beaucoup les faits eux-mêmes, puisqu'il
s’agit en l'espèce de savoir si, chez les Colubridés aglyphes où la fonction
venimeuse apparaît, elle est primitive ou secondairement acquise.
Laboratoire d’Herpétologie du Museum.
0) M°° Marie Pæisaux, Action physiologique du mucus des Batraciens sur
ces animaux eux-mêmes et sur les Serpents; cette action est la même que celle du
venin de Vipère. (Journ. de Physiol. et de Path. gén., mai 1910, p. 326-330.)
@) GC. Jourpan, Quelques observations à propos du venin des Serpents.
(GC. R. Ac. des Sc., CXVIIT, p. 207-208, 1894.)
LS d'u à da bn ac he ie à hs EEE
BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 14916. — N° 5.
— ———————————————————— re
163" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
25 MAI 1916.
© PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ve Présipenr, dans un rapide exposé du voyage que les Aca-
démiciens ont accompli en Espagne, est heureux de faire connaître
le succès qu'ont obtenu dans les différentes villes leurs confé-
rences; 11 pense qu'on lira avec plaisir le récit de ce voyage dans
les pages suivantes.
M. ze Présipexr a la satisfaction d'annoncer que M. Lucien
Berland, Préparateur de la Chaire d'Entomologie, Adjudant-
chef au 41° de ligne, a été cité à l’ordre du jour de la Division
(10 mai 1916). es
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. 1e D' R. Anrnowy présente et offre pour la Bibliothèque le
Mémoire qu'il vient de publier et qui a pour titre : Sur un cerveau
de fœtus de Chimpanzé.
Muséuu. -— xx11. 19
— 220 —
COMMUNICATIONS.
Ex EsPacne,
par M. Enwonr Perrier,
Maure DE L'Insrirur, Direcreur pu Muséun.
Il y a en Espagne, à Madrid, un Institut français d'enseignement supé-
rieur que dirigent deux éminents Professeurs de nos Universités : M. Mé-
rimée, Professeur à la Faculté des lettres de Toulouse; M. Paris, Professeur
à la Faculté des lettres de Bordeaux et Correspondant de notre Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres. Cet Institut est prospère: il était naturel
que l’on cherchät à resserrer le lien qu'un aussi bel établissement a déjà
établi entre la France et l'Espagne: c’est ce sentiment. qui a inspiré le
voyage que viennent d'accomplir, dans le pays de Cervantès, cinq membres
de nos Académies: MM. Étienne Lamy, Secrétaire perpétuel de l’Académie
française; Ch. Widor, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts:
Bergson, membre de l’Académie française et de l’Académie des Sciences
morales et politiques; Imbart de la Tour, membre de cette dernière Aca-
démie, et moi, au titre de l’Académie des Sciences. Il ne s'agissait, on le
pense bien, ni de politique, ni de diplomatie. Le rôle de la «Mission des
académiciens français», comme on a qualifié notre voyage en Espagne,
était de simplement lier conversation avec les intellectuels espagnols, quel
que füt leur parti, de leur dire toute la sympathie et toute l'estime que la
France a pour leur pays, son admiration sincère pour les œuvres magni-
fiques qu'il a su produire et son désir de collaborer plus étroitement avec
lui dans l'avenir. Entre deux nations qui parlent presque la même langue,
qui ont puisé leur civilisation aux mêmes sources, qui sont, comme l’a dit
finement M. Bergson, au même niveau moral, il devait être facile de
trouver un terrain d'entente cordiale. L'esprit passe facilement au-dessus
des montagnes, et nous nous sommes aperçus, en effet, que les Pyrénées
soudent l'Espagne et la France l'une à l’autre bien plus qu'elles ne les
séparent. La «Mission académique» a visité Saint-Sébastien , Burgos,
Madrid, Tolède, Séville, Grenade, Cordoue: trois de ses membres se sont
même rendus à Salamanque et à Oviédo; partout, et dans les milieux
divers où sa composition variée lui permettait de pénétrer en amie, elle a
— 2921 —
reçu un accueil de la plus pénétrante cordialité, et, pourrais-je dire, de la
plus vibrante sympathie.
À Madrid, soit dans la magnifique salle des Actes, ou paranympho, de
l’Université, soit dans la non moins belle salle des conférences du grand
club littéraire artistique et mondain de l’Ateneo, six conférences ont été
données devant un auditoire de 1,500 à 2,000 personnes, qui n’ont pas
ménagé aux conférenciers des applaudissements s'adressant surtout à l’im-
partialité avec laquelle ils ont exposé les causes en présence et à la juste
part qu'ils ont faite à l'Espagne dans l’évolution intellectuelle et artistique
de l'humanité. Dans l'église de Saint-Louis-des-Français, à Madrid, dans
les imposantes et somptueuses cathédrales de Burgos, de Séville, de
Grenade, le maître Widor a fait résonner sur les orgues des improvisations
charmantes ou de superbes fragments de ses œuvres, et l'admiration qu 1
a su inspirer est remontée jusqu'aux Éminences qui dirigent le plus stric-
tement catholique peut-être de tous les clergés. Gambetta, auquel il faut
toujours en revenir quand on cherche des modèles en politique, disait à
ceux de ses collègues qui le pressaient de prendre certaines mesures trop
significatives : «L’anticléricalisme n’est pas un article d'exportation.» De
même qu’elles ont fortement compromis notre influence dans l'Asie
Mineure, où Guillaume IL a cherché depuis à introduire la sienne, en
prenant justement le contre-pied de notre attitude, de même dans la
catholique Espagne on a mis sur le compte de notre décadence morale
des mesures dont l'Allemagne a su habilement tirer parti pour exciter
contre nous un bon nombre de nos voisins et nous présenter comme des
persécuteurs et des sectaires. Le talent de Widor et sa bonne grâce char-
mante auront montré notre pays sous un autre aspect.
A côté des chefs de maisons industrielles ou commerciales, des membres
du corps consulaire qui ont fondé partout où ils l'ont pu des écoles
françaises, qu'il appartient à notre gouvernement de soutenir et de déve-
lopper, nous avons trouvé d’ailleurs d'autres Français et d’autres Fran-
çaises qui ont dû quitter le sol natal, mais, résignés à vivre loin de lui,
ont su faire aimer leur pays par la charité et la bonté dont ils ont donné
l'exemple.
_Le roi Alphonse XII a tant fait pour rassurer les familles françaises sur
le sort des soldats disparus et des prisonniers, pour obtenir en leur faveur
tous les adoucissements possibles, que nous devions lui porter l'expression
de la gratitude émue de notre pays et aussi le remercier publiquement
dans nos conférences. Chaque fois que son nom a été prononcé, il a été
couvert des plus chaleureux applaudissements, signifiant que tous les
Espagnols s’associaient à son œuvre de haute bienfaisance.
Sans doute, nous ne pouvons prétendre que l'Allemagne n'ait pas en
Espagne des partisans décidés et irréductibles, qu'il n'existe pas une presse
à leur dévotion; mais nulle part, dans les réunions , cependant ouvertes à
15.
— 29922 —
tous , que nous avons tenues, ces sympathies ne se sont manifestées, et les
journaux germanophiles, après s'être demandé si nous n’allions pas violer
la neutralité de l'Espagne, ont fini par émettre simplement l'opinion que
ce voyage d’académiciens n'avait d’autre but que de préparer le resserre-
ment de nos relations commerciales avec- nos voisins. Cette préoccupation
est bien caractéristique de la mentalité germanique. Elle est peut-être la
dernière qui puisse être attribuée à des membres de l'Institut dont les
noms ne figurent guère sur les listes des sociétés industrielles ou commer-
ciales. Nous ne faisons d’ailleurs aucune difficulté de reconnaître que si,
malgré tout, notre voyage avait pour conséquence plus ou moins lointaine
d'ouvrir quelques portes à nos producteurs et à nos commerçants, nous
n’aurions pas à regretter ce contre-coup.
Notre seule ambition était, nous le répétons, de dire à nos voisins
combien nous admirons leur œuvre dans le passé et dans le présent, le
génie qu'ils ont dépensé dans l’ornementation de leurs monuments, dans
leur littérature qui nous a valu d’immortels chefs-d'œuvre, dont Corneïlle,
Beaumarchais et Victor Hugo n'ont pas dédaigné de s'inspirer, dans leur
peinture qui a inondé jusqu'aux plus modestes éplises de toiles mer-
veilleuses, dans leur sens historique qui a su redécouvrir Jeanne d’Arc à
une époque , comme le leur a dit M. Imbart de la Tour, où en France on
était en train de l'oublier et où on ne connaissait pas encore les pièces
authentiques de son douloureux procès. M. Widor pouvait à cœur ouvert
leur exprimer la peine qu'avaient éprouvée tous les musiciens français en
apprenant la mort tragique, on peut dire l'assassinat de Granados.
M. Etienne Lamy, en sa qualité de Secrétaire perpétuel de l’Académie fran-
çaise, était particulièrement qualifié pour parler à la nation sœur des
affinités de langue qui lunissent à nous. Enfin, puisque l'Allemagne se
targue de science et de philosophie, il appartenait à M. Bergson et à moi
d'établir la valeur morale et scientifique des arguments sur lesquels elle
appuie sa conception de la vie sociale ou des relations des peuples entre
eux, et de comparer cette conception avec la nôtre. Par les témoignages
si délicats de sympathie qu'ils nous ont donnés, nos hôtes ont montré
combien nous avons été compris et combien ils avaient apprécié notre
démarche de pure courtoisie vis-à-vis d'eux. Aussi bien avons-nous à
gagner nous-mêmes à mieux connaître l'Espagne. Ses vieilles villes sont
toutes pleines de richesses artistiques incomparables, d'une tout autre
inspiration que les magnifiques monuments de l’art italien, et nos élèves
_des écoles des Beaux-Arts gagneraient certainement à les mieux étudier et
à les mieux connaître. D'ailleurs les maîtres anciens ont dans l'Espagne
moderne de superbes héritiers: des peintres comme Bilbao et Zuloaga, des
sculpteurs comme Benlliure y Gil ou de Blayr sont de tout premier ordre.
de même l'architecte Anibal Gonzales, qui constrüit à Séviile, pour une
prochaine exposition, des palais dont la délicate magnificence est compa-
LAPS
Là | LA 4 sut d re mt à ns te Do 1 in à dd ‘ché * CRT
rs
PAT, Na’
Mot be dite à : SE Dune vù-f
— 92923 —
rable à celles de l’Alcazar ou de l'Alhambra. Autour d'eux, notre jardinier
paysagiste Forestier a dessiné des jardins qui feraient encore «les délices
des rois Maures ».
Dans les vieilles Universités d'Espagne, on cultivait surtout les lettres
et le droit. L'Université de Salamanque s'était acquis dans cette voie une
réputation universelle qu’elle soutient encore. Depuis, les établissements
scientifiques se sont multipliés en Espagne. Madrid possède un Musée
d'Histoire naturelle que dirige un éminent Zoologiste, le Professeur Bolivar.
On y peut voir, comme dans les plus grands musées d'Europe, un de ces
rares et merveilleux moulages du squelette du Diplodocus, que le docteur
Holland, Directeur de l’Institut Carnegie, de Pittsburg, apporta naguère en
Europe pour les Musées de Paris, de Londres, de Berlin et de Madrid, Le
Musée de Madrid possède aussi un Okapi admirablement monté; on se sou-
vient de étonnement que produisit, 1l y a quelques années, la découverte
aux confins du Congo belge de ce singulier animal, antilope par son aspect
général, girafe par sa dentition, ses pattes à deux doigts seulement. ses
cornes courtes et tout le reste de son organisation; c'était la résurrection
d’un animal que l’on croyait depuis longtemps disparu : l’Helladotherium ,
dont les restes avaient été jadis exhumés par Albert Gaudry des dépôts
miocènes de Pikermi, non loin d'Athènes. Le Musée de Madrid possède
aussi une collection unique de ces petits Papillons voisins des Teignes, dont
le nombre et la variété déconcertent ces modèles de patience que sont les
Entomologistes. Tous ces Microlépidoptères, comme ils disent dans leur
langage spécial, sont méthodiquement rangés en lignes serrées de bataille,
les ailes étendues, le corps traversé par une fine et longue épingle, dans
des boîtes vitrées, dont les joints parfaits défient l’intrusion des Anthrènes,
ces terribles ennemis des collections d’Insectes. Cette collection n’a de
comparable que celles réunies par le Grand-Duc Nicolas Mikhaïlovitch
Romanoff de Russie et Lord Walsingham , ardents amateurs de Papillons.
Ajoutons que les montages d'animaux empaillés sont de véritables modèles
de taxidermie artistique.
Par la beauté de ses Palmiers, de ses Bananiers, par la richesse de ses
collections de plantes tropicales vivantes et la vigueur de leur végétation,
le Jardin botanique de Madrid, que dirige M. A. Frederico Gredilla, est.
un des plus intéressants d'Europe.
D'autre part, au point de vue des recherches biologiques, l'Espagne est
en train d'acquérir une des premières places. Avec une ardeur toute
Juvénile et qu'on ne saurait trop admirer, le Professeur Odon de Buen,
qui ne cesse de témoigner par tous les moyens les sentiments d'affection
qu'il a pour la France, a fondé aux Baléares deux Laboratoires maritimes
dont l'organisation est admirable. Il fut un des disciples les plus aimés de
ce maitre de la Zoologie française que fut Henri de Lacaze-Duthiers, pour
qui le monde marin n'avait pas de secrets, et qui fonda pour l’étudier les
— 9294 —
Laboratoires célèbres de Roscoff, en Bretagne, et de Banyuls, sur la Médi-
terranée. Lacaze-Duthiers avait séjourné aux Baléares à une époque où on
se souvenait encore du passage de George Sand; il avait signalé la richesse
toute particulière de la faune marine de ces îles. En s’établissant aux
Baléares , le Professeur Odon de Buen a rendu hommage à l'illustre Zoolo-
giste français. I] lui en a rendu un autre, d’une délicatesse particulière. HA
est intimement lié avec le sculpteur Benlliure, dont on a admiré de
grandioses compositions, telles que la Mort du Toréador, et qui est le
sculpteur attitré de la famille royale. Benlliure vient d’être récemment
nommé Correspondant de notre Académie des Beaux-Arts. Son ami Odon
de Buen lui a suggéré d'envoyer à l’Institut, comme remerciement, un
magnifique buste en bronze de Lacaze-Duthiers, dont les traits et la phy-
sionomie très mouvementée étaient de nature ài nspirer un chef-d'œuvre.
La Faculté de médecine de Madrid compte parmi ses Professeurs une
illustration de tout premier ordre, l'Histologiste Ramon y Cajal, lauréat du
prix Nobel, qu’il partagea avec l'italien Golgi. Avant lui, l’organisation
des centres nerveux de l’homme et des animaux supérieurs était un véri-
table mystère. On savait bien qu'ils contenaient des cellules de forme
irrégulière et des fibres, les unes simples et droites, les cylindres-axes,
pénétrant dans les nerfs et se terminant dans les viscères, dans la peau,
dans les organes des sens; les autres irrégulièrement ramifiées et demeu-
rant en général dans les centres, les prolongements protoplasmiques. On
soupçonnait que ces prolongements protoplasmiques mettaient en commu-
nication réciproque les diverses cellules: mais en quoi consistait celte
communication? Comment se comportaient d'autre part les cylindres-axes ?
N'intervenaient-ils pas, eux aussi, dans les relations des cellules entre
elles? Comment déméler leur course dans l'inextricable réseau qu’on
observe dans la moelle épinière et le cerveau? Non seulement Ramon y
Cajal, suivant de près Golgi, a découvert des procédés de coloration des
éléments nerveux et de leurs fibres qui, combinés avec la méthode des
coupes minces en séries régulières, permettent de les suivre sans hésitation
dans tout leur trajet, de préciser leur mode de terminaison, leur trajet et
leurs rapports; mais il a voué sa vie aux recherches précises que ses
méthodes lui permettaient de mener à bien. Du coup, le rôle de toutes les
parties du système nerveux central s’est trouvé éclairé d’une lumière
inattendue. L'homme qui a obtenu de tels résultats s’est placé à la tête des
Anatomistes contemporains.
Entre les Naturalistes de France et d'Espagne, des liens nombreux
existent depuis longtemps. Les Professeurs Navarro, Pacheco, Blas Lazaro
é Hiza, Andoso, José de Zuaco, de Barras, Pittaluga, Luis Lozano, Gor-
goza y Gonzalès, Telesfora de Arauzadi, de Salvat, qui a organisé. à Séville
un beau Laboratoire de Physiologie et de Pathologie, d'autres encore, sont
bien connus en France.
| es se mélent davantage et qu'ainsi s'établisse une entente de plus
C echo des hommes qui sont non seulement, comme le
son, «au même niveau moral», mais de même formation
Le os.) one | a
< MNT AR NUL EC L)
0 date QE ER r EN
(e F +4 PR pi
LA ’ L % “
à PRE * L
FA
_
\ désirer que dite enseignement et 4 nôtre se rapprochent, que |
— 296 —
Sur Divers REPTILES DE KEBILI (Sun-Tumsien)
RECUEILLIS PAR M, Le CommAnpanT VIgErr,
par M. Paur CHaBanaun.
Les Reptiles qui font l’objet de cette note ont été envoyés au Muséum en
1910. Ils sont au nombre de 12 individus, répartis en 6 espèces.
Tous les exemplaires qui composent cette petite collection ont été
malheureusement plongés dans un alcool trop fort qui a amené une légère
altération de leur couleur. Malgré ce fait évident, l’action décolorante de
l'alcool ne suffit pas à expliquer l'aspect généralement pâle qu'ils présentent
tous, bien qu'à des degrés divers; aussi faut-il admettre, je crois, et
jusqu’à preuve du contraire, que cette coloration particulière est due à
l'influence locale,
LACERTILIENS.
STENODACTYLUS GUTTATUS CV. — 2 exemplaires.
TABENTOLA MAURITANICA Linn. — 1 exemplaire de taille moyenne qui
pourrait être rapporté à la var. deserti Boul. en raison de la forme allongée
de sa tête, et aussi de sa coloration d’un blanc jaunâtre uniforme. Toute-
fois les granulations dorsales , entre les tubercules, sont aussi grosses, peut-
être même plus grosses sur le milieu du dos, que celles des exemplaires
typiques. Cet individu pourrait donc être considéré comme intermédiaire
entre la forma typica et la var. desert Boul.; opinion qui, si elle venait à
être confirmée, ne permettrait plus de maintenir T, desert Boul, comme
variété distincte.
N'ayant encore eu sous les yeux aucun individu appartenant d’une façon
indubitable à la variété en question, je ne puis me prononcer.
AGaua INERmIS Reuss. — 2 exemplaires.
ACANTHODACTYLUS BOSKIANUS Daud. — 1 exemplaire.
À. scureLLatus Âud. — 2 exemplaires.
Cuarces Bourencert Anderson, — 3 exemplaires, dont aucun ne corres-
pond exactement à la diagnose de l’auteur; l'un d’eux présente la cinquième
AL Cab ne ab-2 20e dr dr
d die “pile mit" di il he RARES
— 297 —
labiale supérieure bordant l'œil, à gauche, et la quatrième à droite :
28 rangs d'écailles autour du milieu du corps. Les deux autres présentent
le caractère normal de la cinquième labiale bordant l'œil, mais possèdent
respectivement l’un 26 rangs d’écailles et l’autre 24.
Franz Werner avait déjà signalé (Verhandlung'en der Zoologisch-botani-
schen Gesellschaft à in Wien, XLVII! [1897], p. 405) la présence ds 24 rangs
d’écailles chez un certain nombre d° exemplaires de Tunisie, ainsi que le
fait, pour l’un d’eux, d’avoir la ie labiale bordant l'œil d’un seul
côté, et la quatrième de l'autre. … LS
Chez cette espèce, les caractères tirés de l'é ture sont donc beaucoup
plus variables que chez Ch. sepoides Aud. dont elle est très voisine, bien
que nettement distincte, comme l'indique d’ailleurs clairement la descrip-
tion de l'auteur. Îl se pourrait que l'on. rencontrât des exemplaires de
Ch. Boulengeri dont da quatrième: läbiale supérieure borderait l'œil de
chaque eôté et qui-n'auraient en même temps que 24: rarigs d'écailles
autour du milieu du corps; caractères identiques à ceux de ‘Ch, sepoides.
Dans ce cas, la forme du museau, bien plus proéminent en avant, au-
dessus de la bouche, moins large et moins arrondi er avant, la position
des narines au-dessus de la suture entre la rostrale et la première labiale
supérieure, position consécutive au fait que les bords latéraux de la
rostrale sont moins prolongés en arrière, les internasales nettement sou-
dées ensemble, les yeux relativement un peu plus grands, L'orifice auditif
plus allongé et placé plus bas par- rapport à la bouche, de telle sorte que
la commissure des lèvres se trouve située au niveau de son milieu , tandis
que, chez sepoides, cette commissure aboutit à l'extrémité inférieure de la
fente auditive qu’elle touche presque, la coloration, etc., permetiraient
d'éviter aisément la confusion.
Cette intéressante espèce, qui n’a encore été encontrée qu'én Tunisie;
où elle semble remplacer Ch. sepoides, est nouvelle pour les collections. du
Muséum:
OPHIDIENS.
= Macrorñoronon cucuzrarus Geoffr. — 1 exemplaire d’une coloration
très remarquable: entièrement d’un blanc à peine jaunâtre avec les taches
du dos ‘presque indistinctes; celles du ventre bien marquées, mais
confluentes presque partout et formant une ligne sinueuse depuis la gorge
jusqu'à l'extrémité de la queue; lête entièrement d'un noir de poix avec,
sous la bouche, une tache blanche en forme de fer de lance,
— 228 —
Sur DIVERS REPTILES ET BATRACIENS pu Maroc
RECUEILLIS PAR M. Paray,
par M. Pau CHaBAnauD.
Au début de cette année ©, j'ai publié la liste des Serpents capturés au
Maroc par M. Pallary, en 1913-1914. La présente note vient compléter la
précédente et comprend les Lacertiliens, les Chéloniens et les Batraciens.
L'étude de l’ensemble de cette chasse se trouve donc actuellement entière-
ment terminée.
REPTILES.
LACERTILIENS.
SAURODACTYLUS MAURITANICUS D. et B. — 7 individus, dont 1 étiqueté
Imi n'ta Kandout (Dar Anflous), 3 Dar m'Zoudi, 2 Dar Goudafi et
1 Zaouïa el-Moktar (entre Mogador et Marrakech).
Gymnodactylus moerens, nov. sp. — Tête assez grosse, déprimée
entre les Yeux; museau allongé, arrondi en avant; les 4 membres, surtout
les doigts, grêles; queue très grêle, cylindrique, déprimée longitudinale-
ment en dessus, à sa base, s’amincissant de plus en plus vers son
extrémité.
Rostrale au moins deux fois plus large que haute, avec un court sillon
longitudinal en dessus; narine située entre la rostrale et 3 écailles de
même dimension que les écailles environnantes, dont la plus externe, en
forme de croissant, sépare totalement la narine de la première labiale
supérieure; 8 ou 9 labiales supérieures, la septième placée sous le milieu
de l'œil; œil grand, sa distance de l'extrémité du museau égale à une fois
et demie environ son diamètre longitudinal, paupière supérieure garnie
de 3 à 5 écailles prolongées en pointes plus ou moins saïllantes ; orifice
auriculaire en ovale oblique, presque circulaire ; dessus du museau recou-
vert d'écailles granuleuses très grosses, lisses, diminuant de grosseur vers
l'arrière, mais encore sensiblement plus grosses entre les yeux et sur tout
le milieu du dessus de la tête, jusqu’à l’occiput, que celles qui recouvrent
. —
0) Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle [ 1916], n°2,p. 79.
…. rdéde crutaneh s nt si li à 12e di ETES
les parties environnantes: le reste du dessus de la tête, les tempes et tout
. ventrales: pectorales et ventrales régulière-
quées, disposées obliquement et en travers
le dessus du corps, y compris les 4 membres, recouverts d’écailles assez
petites, granuleuses, lisses, juxtaposées , irrégulières , donnant à l'ensemble
du derme l'aspect de la peau dite de chagrin, aspect rendu plus sensible
encore par la coloration.
Symphisiale très grande; 6 ou 7 labiales inférieures distinctes, bordées,
sur leur bord interne, d’une rangée (2 ou 3 vers l'arrière) de plaques un
peu plus petites, mais bien distinctes, dont
celles de la première paire (mentonnières) EN
séparées l’une de l’autre par 1, 2, ou Fe
3 écailles au maximum; côtés de la tête (en
dessous et en arrière de la commissure des
lèvres) recouverts d’écailles plus grandes
que celles de la gorge; ces dernières à peu
près de la dimension des dorsales, mais non
granuleuses, à peine convexes, semblables
les unes aux autres, mais de plus en plus
aplaties, de plus en plus grandes et de plus
en plus fortement imbriquées vers l'arrière
et passant ainsi insensiblement à la forme
et à la dimension des plaques pectorales et
ment hexagonales, aussi larges ou un peu
plus larges que longues, nettement imbri-
du milieu du corps, sur 18 ou 20 rangées
longitudinales assez régulières , passant enfin ÿ
insensiblement, sur les flancs, à la forme #
convexe et à la disposition irrégulière des 4
dorsales.
Queue recouverte en dessus d’écailles
allongées, convexes, fortement imbriquées,
verticillées ; dessous garni d’une rangée
longitudinale médiane de plaques imbri- Fig. 1.
quées, beaucoup plus larges que longues, Gymnodactylus moerens , nov. sp.
débutant immédiatement ou presque im-
médiatement après l’anus et se prolongeant jusqu’à l'extrémité de l'ap-
pendice.
Tout le dessus du corps, y compris la tête, les quatre membres et
la queue, d’un noir bronzé, plus ou moins grisâtre aux approches de la
mue, avec À taches arrondies, d’un noir profond, vaguement ocellées de
blanchâtre, placées deux par deux au-dessus de chaque épaule, l’une
juste au-dessus de l'articulation, l’autre un peu en arrière; ces taches com-
Bat ex
plètement indistinctes chez certains individus. Dessous uniformément d’un
blanc grisätre, avec quelques marbrures grises sur le pourtour du dessous
de la bouche et sur les côtés des membres, ces marbrures procédant de la
coloration éclaircie du dessus du corps.
chère plus grosse; museau plus court; écailles dorsales un peu plus
grosses , d'où uné différence moins sensible avec les écailles du dessus de la
tête; cuisses plus fortes, queue renflée à sa base, trois grandes taches bru-
nätres, mal définies, l’une sur la réion préanale, les deux autres sur A
face inférieure de chaque cuisse. |
©. Tête un peu plus étroite; museau plus allongé: dorsales plus F4
d’où une différence plus sensible avec les écailles du dessus de la tête;
cuisses plus grêles; queue moins renflée à sa base; ventre et face inférieure
des cuisses immaculés.
MILLIMÈTRES .
——
Longueur de l'extrémité ai museau à l'extrémité de la
QUEUBSE, Le 2e detente NS ENS ENT IC ONE 106
one dead UN s 350 2 FN U0 Ne
. Longueur de l'extrémité du museau à l'anus . PL - ho
Longueur de l'anus à l'extrémité de la re TS RL 66
Extrémement voisin de G. trachyblepharus Boettg. : même taille, même
facies; présence identique, chez l’un comme chez l’autre, d’écailles pro-
longées en pointes à la paupière supérieure, mais moins saillantes chez #m0e-
rens, ainsi que de trois grandes taches brunes placées, chez les &, l’une
sur le ventre et les 2 autres à la face infé-
rieure de chaque cuisse; écailles du dessous
: du corps semblables; même dépression longi-
tudinale à la base de la queue, en dessus;
enfin même série longitudinale médiane de
plaques sur la face inférieure de la queue.
S'en distingue néanmoins très nettement par
les caractères suivants : museau plus allongé,
un peu plus largement arrondi à son extré-
mité; œil plus grand, son diamètre longitu-
RP Ta dinal étant compris environ une fois et demie
© nov. sp. dans sa distance de l'extrémité du museau,
B. G. trachyblepharus Boettg. tandis que, chez trachyblepharus ; ce même
diamètre est compris un peu plus de deux fois
dans cette même distance; rostrale moins haute et paraissant, de ce fait,
sensiblement plus large: narine percée entre 4 écailles : la rostrale, deux
écailles ne différant pas essentiellement de celles qui recouvrent le reste du
museau, et enfin une écaille en forme de croissant, bien développée et
qui sépare entièrement la narine de la 1° labiale supérieure. Chez trachy-
Fig. 2.
— 931 —
blépharus, au contraire, l'internasale est sensiblement plus grosse que les
écailles environnantes, et l’écaille en forme de croissant (post-nasale) est
presque indistincte et ne limite qu’en arrière le trou de la narine qui se
trouve ainsi bordé en dessous par la 1° labiale supérieure. 8 ou 9 labiales
A pienres distinctes, les 7 premières à peu près d’égale hauteur, la
7° placée sous le milieu de l'œil, tandis que, chez trachyblepharus, il n°y
a que 6 ou 7 labiales supérieures distinctes, décroissant Fi urer de
hauteur en arrière, la 6° étant placée sous le milieu de l'œil. Symphisiale
comme chez trachyblepharus, mais encore plus large; 6 ou 7 labiales infé-
rieures bien développées, au lieu de 4 ou 5 seulement, mentonnières plus
développées: écailles des côtés de la bouche nettement plus grandes que
celles du dessous; écailles dorsales bien plus granuleuses, nettement con-
vexes et juxtaposées, au lieu d'être un peu aplaties et subimbriquées. Série
médiane inférieure de la queue commençant tout près de l'anus, tandis
que chez trachyblepharus — tout au moins chez l'unique exemplaire &
que J'ai sous les yeux — cette même série d’écailles ne débute qu'après
le premier tiers.
9 individus (4 Get 5 ©), dont 5 sont étiquetés Telouet, et 4 Jmi
n'Tahout. |
TARENTOLA MAURITANICA L. — 924 individus, dont 1 étiqueté Imi
n’Tahout; les autres sans localité.
AGama Bisront À. Dum. — 13 individus, dont 1 étiquelé Zaouïa el-
Moktar, 1 Settat; les autres sans localité.
OPrisaurus Kozcuikert Günth. — 7 individus adultes et jeunes (”?,
Branus onereus Vandelli. — 4 individus étiquetés Aïn el-Hardjar (2),
Troconopais Wieçmanni Kaup. — 5 jiadividus, dont 1 étiqueté Imi
n'Tahout, 1 Oued n’Fis, 1 Dar Anflous et 2 Aïn el-Hardjar.
LACERTA OCELLArA var, pATER Lataste, — 1 individu.
L. muraus Laur. — 9 individus étiquetés Telouet.
L. perspPrcizcara D. et B. — 8 individus étiquetés Telouet.
Psammopromus aLGirus L. — 192 individus, dont 7 Hu Dar
m'£oudi, 1 Telouet, 1 Ourika et 3 Dar Goudafi. *
() Le Muséum ne possédait jusqu'ici qu'un seul exemplaire de cette espèce,
spéciale au Maroc, lequel provenait des chasses du D° H. Millet.
% Les deux seuls exemplaires qui figuraient jusqu'ici dans les Collections di
. Muséum provenaient de Madrid. SE L
— 232 —
AcanTonacTyLus vuLGARIS D. et B. — 19 mdividus, dont 10 étiquetés
Dar Goudafi, 1 Imi n’Tahout, 1 dunes de Mogador et 7 Telouet.
Sur ces 19 exemplaires, seuls les 7 provenant de Telouet présentent la
suboculaire bordant la lèvre; chez tous. les dorsales sont fortement caré-
nées. Ce dernier caractère, comme le fait remarquer très justement
M. G.-A. Boulenger ©), est spécial aux individus du Maroc et les différencie
de ceux d'Algérie, chez lesquels les dorsales sont lisses, sans toutefois
qu'aucune ligne de démarcation puisse être établie entre les deux formes.
Le fait que le plus grand nombre d’entre eux présentent la suboculaire ne
bordant pas la lèvre est évalement conforme à la même observation (Voc.
cit.); mais il est à remarquer ici que seuls les exemplaires provenant de
. Telouet font exception à la règle — d’ailleurs donnée comme très géné-
rale — et que tous les exemplaires de cette seule localité sont dans le
même cas. [1 serait possible que la variabilité des caractères observée chez
A. vulgaris fût soumise aux influences locales et que les caractères en
question fussent susceptibles d’une fixité plus ou moins complète pour une
localité donnée.
Eremnas eurruzara Licht. — 9 individus, dont 3 étiquetés m’Zoudi,
1 Imi n’'Tahout, 2 Zaouïa el-Moktar et 3 Telouet.
Evmeces ALGERIENSIS Peters. — Les 7 exemplaires (sans localité) de
cette espèce pourraient être rapportés à la vañété meridionahs Dou-
mergue ©, dont ils présentent assez nettement les caractères.
CHazcines oceccarus Forsk. forma typica. — h individus étiquetés Dar
m'Zoudi.
L'un d'eux présente une curieuse atrophie — d'apparence congénitale —
de l'extrémité du membre postérieur gauche : la jambe se termine brusque-
ment, en forme de moignon, mais sans trace de cicatrice, et, à la place du
tarse complètement disparu , se voit un appendice digitiforme, entièrement
recouvert d'écailles, comme d’ailleurs tout le moignon sur loqué; il prend
naissance.
CH. OcELLATUS var. PpoLyLepis Boul. — 7 individus étiquetés Dar
m'Zoudi.
Je n'ai vu aucun représentant de cette variété dans les Collections du
Muséum.
- 4) Catalogue of the Reptiles du Batrachians of Barbary { Trans. of the Zoolo-
gical Society, XIII [1891], p:. 132).
® F. Douwereue, Essai sur la faune erpétologique de POranie, in-8°, Oran,
1901, p. 216.
MEL. CGHÉLONIENS.
5 CLemvys LEPROSA Schw. — 3 individus étiquetés Dar Kaïd Embareck
0 _mTo Le |
“NE | BATRACIENS ANOURES.
RANIDAE.
Ram ESCULENTA L. — 9 individus, tous de petite taille, dont 2 éti-
«qu Hogador 1 Zaouïa el-Moktar et 6 Dar Goudafi.
GERS Æ BUFONIDAE.
Buro mauniranicus Schleg. — 3 individus, dont » étiquetés Telouet et
1 Settat. | -
. : or VS
or
a
Sur UN TyrE NOUVEAU D "AGTINIE DE L "ÎLE SAN Trou
© (Gore DE one :
par M. Cr. GRAVIER.
J'ai recueilli 5 exemplaires de cette espèce nouvelle d’Actinie, le
21 août 1906, à la plage de Bella Vista, dans la vase. Le plus grand a
28 millimètres de hauteur et 21 millimètres de diamètre dans sa plus
grande largeur; le plus petit, moins contracté que le précédent , a 25 milli-
mètres de hauteur et 135 millimètres de diamètre moyen.
L’individu décrit ici mesure 27 millimètres de hauteur et 18 milli-
mètres dans sa plus grande largeur, correspondant à la région moyenne.
La colonne, à surface très rugueuse, est couverte de saillies généralement
méandriformes, surtout dans la partie supérieure, [1 n’y a pas de tuber-
cules marginaux. La paroi est couverte d’une couche d’épaisseur uniforme
de la fine vase où vivent ces animaux, ce qui fait ressembler l'animal à
certains Phella; elle est assez épaisse et résistante, grâce au mésoderme
qui forme la charpente de toutes les saïllies superficielles. La partie supé-
rieure de la colonne, sur une bande étroite, est à nu et présente une teinte
rosée comme les tentacules. La base n’est pas étalée, mais assez fortement
déprimée; elle est même beaucoup plus excavée chez les autres exemplaires
que chez celui qui est décrit 1e1.
À cause de l’état de contraction de l'animal, il est extrêmement difficile
de compter exactement le nombre des tentacules; il y en a plus de 70.
Répartis en trois séries concentriques , leur taille décroit de l'intérieur à
l'extérieur. Is sont profondément cannelés dans toute leur longueur; leur
paroi est épaisse.
Le pharynx est spacieux et s'étend sur environ la moitié du corps en
hauteur; il épouse, chez l’exemplaire étudié ici, la forme à section hexago-
nale de l'animal. Les deux siphonoglyphes sont profonds.
Si l'on fait une coupe longitudinale de la partie supérieure de la paroi
de la colonne, suivant un plan passant par l'axe de symétrie apparente de
l'Actinie étudiée ici, on voit que le muscle sphincter, inclus dans la méso-
glée, est d'épaisseur moyenne; il est aminci sur ses bords et forme une
large ceinture au sommet de la colonne. Grâce à ce muscle, l’animal parvient
à enfermer à peu près complètement sa couronne de tentacules à l’intérieur
de la cavité formée par le disque buccal et la partie supérieure de la colonne.
#
4
4
k,
|
s
2
de .
— 235 —
- Il y a ici quatre cycles de cloisons; le quatrième est incomplet. Seules,
les cloisons du premier cycle sont macreutériques ou complètes ; elles sont
pourvues de muscles longitudinaux ou fanons très puissants rappelant,
par leur taille relative, ceux que l’on observe chez les Halcampidæ et les
Edivardside ; en outre, leur section transversale se montre découpée en
lobes séparés par des échancrures profondes, ce qui correspond à de
grosses cannelures qui donnent à ces muscles une physionomie bien
particulière; ils se terminent assez brusquement, un peu au-dessus de leur
insertion sur la sole pédieuse. Celle-ci, plus mince que la colonne, non
recouverte de vase, peut être comparée à une sorte de physe partiellement
invaginée et rappelle la physe rétractée décrite par J. PL Mac Murrich:
chez l’Halianthus chilensis Mac Murrich. Les cloisons du second cycle sont
relativement peu développées: elles sont minces et s'étendent, en largeur,
sur moins de la moitié de la distance de la paroi de la colonne à celle du
pharynx. Sur les deux tiers environ de leur hauteur, à partir de la sole
pédieuse, leur bord interne est pourvu d’un filament mésentérique coloré
en rouge violacé chez l'animal conservé et décrivant de larges ondulations.
Les cloisons du troïsième cycle sont plus réduites et présentent les mêmes
traits d'organisation que les précédentes; celles du quatrième cycle sont
encore plus étroiles ; il en manque 7 paires pour que ce cycle soit complet
chez l’exemplaire décrit ici.
Quoique les aconties soient extrêmement développées , on n'en voit
saillir aucune, ni par la bouche, ni par aucun point de la surface de la
colonne; il n’y a donc pas de cinclides apparents. Chez l’un des exemplaires,
une déchirure de la sole pédieuse lasse passer un faisceau de ces aconties
qui se fixent sur les septes des trois premiers cycles. Elles s'étendent,
enroulées en spires serrées , en s’accolant aux filaments mésentériques des
cloisons du second et du troisième cycle, jusque dans la région moyenne
du pharynx: elles remplissent presque complètement avec les filaments
mésentériques l’espace compris entre le pharynx et la paroi de la colonne.
Outre des nématocystes arqués, très nombreux, de 22 en moyenne de
longueur, les aconties possèdent de bien plus grands nématocystes presque
rectilignes, ayant jusqu’à 70 x de longueur, d’une tout autre physionomie
que les précédents et beaucoup plus clairsemés qu'eux.
Avec ses six paires de cloisons macreutériques, son sphincter méso-
gléique et ses aconties si développées, l’Actinie décrite ci-dessus se range
parmi les Sagartidæ. Par ses tentacules sillonnés longitudinalement et par
la consistance de sa colonne, elle rappelle les Bolocerideæ. Le puissant déve-
loppement des fanons des cloisons du premier cycle ne se retrouve à un
pareil degré que chez les Actinies pivotantes; par ce trait d'organisation,
de même que par le faible développement des cloisons des autres cycles,
elle prend une place tout à fait à part chez les Sagartidæ et se sépare nette-
ment de toutes les formes de cette famille décrites jusqu'ici. Parmi les
Muséuu. — xx, 16
— 236 —
Halcampide, les genres Halianthus Kwietniewski et Halianthella Kwiet-
niewski ont plus de 6 paires de cloisons; le second en a même 12, dont
6 complètes et, en outre, un sphincter mésogléique. Sans parler des
aconties, l’Actinie de San Thomé en diffère par ses cloisons plus nom-
breuses, puisqu'elle est pourvue de cloisons du quatrième cycle. A ce type
nouveau, je propose de donner le nom générique de Telmatactis®) pour
rappeler l'habitat de l’animal. Le nom spécifique Valle-Flori a été choisi en
l'honneur du Marquis de Valle-Flor, à qui appartient Bella-Vista (dépen-
dance de la célèbre plantation de Rio do Ouro) et à qui San Thomé, la
«Perle des Golonies portugaises», doit en grande partie sa prodigieuse
prospérité.
U) De réÂua, -aros, «vase, Jlimon».
nd il h E ….:
— 237 —
Les Maorres gr Les Lurraires DE 14 Mer Rover
(D'APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. LE D' Joussraume),
par M. Ep. Lamy.
Comme il l'avait fait pour les Lucines et les Diplodontes ©), M. le D'F, Jous-
seaume m'a fort aimablement permis de prendre, parmi les Mactres et
Lutraires qu’il a recueillies dans la Mer Rouge, tous les spécimens néces-
saires pour compléter les Collections du Muséum; 1l a même bien voulu
consentir à céder les types de plusieurs espèces créées par lui : c’est dire
toute l'importance d’un don aussi généreux.
Macrea oLorINa Philippi.
La forme du canal de Suez décrite sous le nom de Wactra isthmia par
M. le D' Jousseaume (1888, Moll. rec. Faurot Mer Rouge, Mém. Soc.
Zoolog. France, 1, p. 199) me parait, à en juger par le type et plusieurs
autres spécimens qu'il a donnés au Muséum de Paris, ne pas pouvoir être
séparée spécifiquement du Mactra olorina Philippi (1846, Abbild. Conch.,
1, p. 72 et 74, pl. IT, fig. 2).
Ce M. olorina de la mer Rouge correspond, d’après Vaillant (1865,
Journ. de Conchyl., XII, p. 121) et Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 52
et 397), aux figures 4 1-5 de la planche VIIT de Savigny (1817, Deser.
Egypte, Planches, Moll.) : c'est une coquille trigone, rostrée en arrière,
ornée de sillons transverses limités à la région antérieure; elle est blanc
jaunâtre, parfois avec rayons d’un fauve très pâle.
Philippi avait d’abord décrit en 1844 (Zeutschr. f. Malak., 1, p. 161)
cette espèce sous l'appellation de M. cygnea; mais en 1846 (Abb. Conch.,
Il, p. 74), ayant constaté l'emploi antérieur fait de ce nom par Ghemnitz
(1782, Conch. Cab., VI, p. 217, pl. XXI, fig. 207) pour une autre
forme , il l’a remplacé par celui de M. olorina.
Môrch (1870, Malak. Blätt., XVII, p. 123) identifie ce M. olorina au
M. striata Spengler (1802, Skrivt. Naturh. Selsk., V, 2 ,p. 104).
Q) Lauy, Bull. Mus. Hist. nat., XXII [1916], n° 3 et 4.
®) Précédemment à Spengler, Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 225,
pl. XXII, fig. 222-223 ) avait attribué le nom de Mactra striata à une espèce qui
est un Mesodesma.
16,
— 238 —
D'autre part, le M. semisulcata Deshayes mss. (1854, Reeve, Conch.
Icon., VIT, Mactra, pl. XT, fig. 48), d'Australie, est regardé par
Weinkauff (1884, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2° éd., Mactra, p. 59,
pl. XX, fig. 4-4 a) comme une variété et par M. E. A. Smith (1914, List
Austral. Mactridæ, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 144) comme un
synonyme de l'espèce de Philippi °.
Hab. — Canal de Suez, Ismaïlia.
Macrra uizacea Lamarck.
En même temps que le M. isthmia, M. le D’ Jousseaume (1888, Mol.
rec. Faurot Mer Rouge, Mém. Soc. Zool. France, X, p. 200) a décrit un
M. Fauroti, d’Aden, qui, orné également de sillons limités à la moitié
antérieure de la coquille, se distingue par une forme moins haute, plus
transverse, plutôt ovale que triangulaire et, dans sa collection, il a rattaché
à cette espèce deux variétés alba et carmicolorata.
Cette dernière variété me paraît correspondre exactement au Mactra
lilacea Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 479 ), dont les types, repré-
sentés par deux valves de taille légèrement inégale, sont conservés dans
les Collections du Muséum de Paris.
Hanley (1842, Cat. Rec. Biv. Shells, p. 32) croyait que ce M. Hlacea
Lk. devait probablement être rattaché au M. lisor Adanson comme variété
blanche avec zones lilas, à sommets violels présentant intérieurement une
tache sombre, et Reeve (1854, Conch. Icon., pl. XI, fig. 49) semblait
disposé à suivre cette opinion, qui a été adoptée par Môrch (1870, Malak.
Blätt., XNIT, p. 123). Mais Weinkauff (1884, Conch. Cab., p. 43) pense
que cette réunion est douteuse et que, d’après les mots de Lamarck:
0) Contrairement à ce qui est indiqué par Reeve, la diagnose de cette espèce
n'a pas été publiée dans les Proceedings of the Zoological Society of London
de 1854. Le nom de M. semisulcata ayant été donné dès 1805 par Lamarck
(Ann. Mus., NI, p. 412; 1807, 1bid., IX, pl. XX, fig. 3 a-b) à une forme
fossile de SR. Ch. Mayer ( 1867, Cat. Moll. tert. Musée Zurich, LL, CP: 45)
a proposé, pôur l'espèce de Deshayes, l'appellation M. Deshayesi.
@) Sous le nom assez semblable de Mactra semistriata Deshayes mss. Reeve
(1854, Conch. Icon., pl. XII, fig. 55) a décrit une espèce d'habitat i MR
Weinkauff (1884, Conch. Cab., p. 38, pl. XIF, fig. 7-7 a), qui en a figuré un
spécimen, lui trouve de si ranbrcet rapports avec le M. olorina que ce pas
en être une variété tronquée en arrière.
M. G. B. Sowerby (1894, Mar. Shells South Africa , Journ. of Conchol., VIE,
p. 376) a décrit un M. æquisulcata, du Natal, qui ressemble au M. semisulcata
Desh., mais qui, outre sa forme subtrigone plus haute et plus équilatérale, se
Fe par l'existence de stries ere re Les nr sur les
a. extrémités de la coquille. SL +
9) Lamy, Bull, Mus, Hist, nat., XX [1914], p. 244.
,
b ldothtiles Di oute à à tué:
:
|
|
F
— 239 —
«superne eleganter plicalar, son espèce appartiendrait à un autre groupe
que celle d’Adanson : en réalité les deux formes, qui ont des sillons sur la
lunule et le corselet, sont fort voisines, bien que distinctes.
Les deux valves-types portent écrit, à leur intérieur: «Lisbonne», mais
Lamarck faisait remarquer qu’elles avaient peut-être été rapportées du
Brésil. Postérieurement, sur le carton où elles sont fixées, on a indiqué
comme habitat : «Mer Rouge», probablement parce qu'ayant des sillons sur
leur moitié antérieure, elles ressemblent beaucoup au M. pulchra Gray
(1837, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 372: 1854, Reeve, Conch. Icon.,
sp. 60, pl. XIIT, fig. 63), espèce de la Mer Rouge, que je crois même
pouvoir identifier complètement au M. lilacea ©).
Tandis que le M. hsor Adanson = glabrata Linné, du Sénégal, est équi-
latéral, à sommets médians et à moitié antérieure offrant sensiblement le
même développement que la moitié postérieure, le M. lilacea Lk. — pulchra
Gr. = Faurot var. carnicolorata Jouss. est une coquille ovalo-trigone in-
équilatérale : les sommets sont plus rapprochés de l'extrémité antérieure
plus courte, plus haute et arrondie, l'extrémité postérieure étant , au con-
traire, allongée, atténuée et acuminée; les valves sont ornées de sillons
concentriques limités à la région antérieure; la coloration est blanchâtre
avec zones carnéolées ou violacées faiblement teintées et parte avec traces
de rayons d’un jaune pâle.
Une autre espèce, le M. decora Deshayes (1854, P.Z.S. L., p.63: Reeve,
Conch. Icon., pl. XVI, fig. 80), signalée par Weinkauff (1884, Conch.
Cab., p. 39, pl. XIT, fi. 8-9) de la Nouvelle Galles du Sud, offre, en
- . 0) Comme Weïinkauff (1884, loc. eit., p. 57, 91, 105) la fait observer, il y
a eu confusion dans le numérotage des figures 60, 62 et 63 de la planche XIII
de Reeve : la figure 6o convient au M. donaciformis Gray (sp. 62), forme Paci-
fique américaine se rattachant au M. pallida Brod. et Sow.; la figure 62 s’ap-
plique au M. wirgo Deshayes (sp. 63) et c’est la figure 63 qui représente le
M. pulchra Gray (sp. 60) : ceci explique comment, dans la collection du
D° Jousseaume , des échantillons de la Mer Rouge déterminés M. virgo (parce qu'ils
correspondent à la figure 63) sont, en réalité, à rapporter au M. pulchra
Gr. (sp. 60) [= M. lilacea Lk.]. — Le véritable M. virgo Desh. (sp. 63),
fig. 62, est une espèce Australienne, réunie par M. E. A. Smith (1914, Proc.
Malac. Soc. Lond., XI, p. 147) au M. pura Desh.
@) C’est probablement à ce M. hilacea — pulchra qu'il faut rapporter la forme
de Port-Elisabeth (Colonie du Cap) identifiée au M. Adansoni Phil. [— lisor
Adanson = plabrata L.] par M. G. B. Sowerby (1889, Mar. Shells South Africa,
Journ. of Conchol., VI. p. 156, pl. IT, fig. 6) et celle de Karachi (golfe d'Oman)
déterminée comme M. glabrata par MM. Melvill et Standen (1906, Moll.
Persian Gulf, P. Z. S. L., p. 827).
6) Dans le catalogue Pactel (1890, IT, p. 31), la même espèce est citée
d'Australie sous le nom de M. decora Dsh. et de la Mer Rouge sous celui de
M. decorata Dsh.
— 210 —
même temps qu'une sculpture identique, un contour, arrondi en avant.
atténué en arrière, tellement semblable qu'on peut, avec M. E. A. Smith
(1914, Proc. Malac. Soc. London, XE, p. 142 ), la réanir au M. pulchra :
elle constituera simplement une variété ex colore, à zones violettes et à
rayons brunâtres, de teintes vives.
Effectivement, M. le D' Jousseaume a déterminé M. decora Desh. des
spécimens d’Aden présentant bien ce double caractère de contour subtri-
gone et de riche coloration.
De plus, à certains exemplaires de couleurs moins brillantes, il à
attribué le nom de M. decora var. pallida®),
D'autre part, parallèlement à cette première série de formes ayant un
contour un peu triangulaire, on peut établir une deuxième série avec des
spécimens qui, sillonnés également sur la région antérieure de la coquille,
se distinguent par un contour transverse plus nettement ovale, l'extrémité
postérieure étant presque arrondie comme l’antérieure; et dans ce second
groupe, d’ailleurs inséparable spécifiquement du précédent, nous retrou-
verons les mêmes variations de coloration.
Une première variété, avec zones violettes et rayons brunâtres aussi
vivement marqués que dans decora, offre tous les caractères de la forme de
Massaouah appelée M. Jickelii par Weinkauff (1884, Conch. Cab., p. 54,
pl. XIX, fig. 1-2) et pourra prendre ce nom.
La coloration sera moins accentuée dans une deuxième variété qui
correspond au M. Fauroti Jouss. typique, chez lequel on observe seule-
ment sur chaque sommet une teinte pourpre violacé avec deux rayons
jaunâtres divergents. |
Eofin toute trace de couleur finit même par disparaître dans les
coquilles qui constituent le M. Fauroti var. alba da D° Jousseaume ©.
0) En outre, M. le D° Jousseaume (1894, Le Naturaliste, 16° année, p. 131,
fig. 1) a signalé de Zanzibar .un Mactra Zellwegeri qui, à en juger par le type
que j'ai pu examiner, est une espèce très analogue par son contour subtriangu-
laire, par ses sillons concentriques existant seulement sur la région antérieure.
par sa couleur gris jaunâtre avec zones concentriques bleuâtres et rayons
brun pâle ; mais, de taille plus grande (78 millimètres de longueur),
elle constitue, par rapport au M. llacea, une forme major comparable à ‘ce
qu'est, sur la côte Occidentale Africaine, le- M. Largillierti Phil. relativement au
M. glabrata L.
® Remarquons que les spécimens appartenant à cette variété alba offrent une
assez grande ressemblance avec le M. olorina Phil. : ils s’en distinguent par leur
contour plus ovale, non rosiré en arrière, et aussi parce que, selon le D” Jous-
seaume (1888, loc. cit., p. 200), le sinus palléal est moins profond dans olorina
[= isthmia |.
Weinkauff (1884, Conch. Cab., p. 51) place au voisinage du M. decora et du
M. Jickelii le M. attenuata Desh. (qui a été signalé de Madras par MM. Melvill
et Standen ! 1898, Journ. of Conchol., IX, p. 84]); mais rien n'indique, ni dans
ornée lets tite latte tds
— 21 —
En résumé, à côté de la forme typique lilacea Lk, (= pulchra Gr, =
M. Faurou Jouss. var. carnicolorata Jouss.), qui comporte deux modifica-
tions de teinte, vallida Jouss. et decora Desh., on peut admettre une
variété (ex forma) Jickeli Wkf. avec deux mutations de couleur, Fauroti
Jouss. et alba Jouss.; toutes ces variations pourront se grouper de la
façon suivante :
Contour
CR. EE
subtrigone, ovale,
DbADIele UE os ve HUE . dilacea. . alba.
Coleration (pales, 0. so. …. pallida. Fauroti.
se co à 0 à decora. Jickelii.
Hab. — Djibouti, Aden.
Macrra AcHaTINA Chemnitz.
Au M. achatina Chemnitz (1799, Conch. Cab., XI, p. 218, pl. CC,
fig. 1957-1958), répandu dans l’Océan Indien, de la Mer Rouge aux
Philippines, ont été réunis par Reeve (1854, Conch. Icon., Mactra,
pl. XII, fig. 51) le M. maculosa Lamarck (1818, Anim. s. vert., V,
p. 47h), dont le type est conservé au Muséum de Paris. et le M. adspersa
Dunker (1849, Zeüschr. f. Malak., V [1848], p. 186; 1850, Philippi,
Abbild. Conch., TX, p. 135, pl. IT, fig. 2), de la côte Est d'Afrique ©.
Cette espèce ovalo-trigone est de couleur pourpre violacé ou rouge
brunâtre avec rayons et taches blanchâtres ©?.
Hab. — Suez, Périm, Aden.
la diagnose de Deshayes (1854, P. Z. S, L., p. 62), ni dans la figure de Reeve
( Conch. Icon. pl. XVIIE, fig. 97), que les stries concentriques soient limitées à la
région antérieure.
Quant au M. symmetrica Deshayes (1853, P. Z. S. L., p. 17; Reeve, Conch.
Icon., pl. XVI, fig. 84), de Nouvelle Calédonie, que Weinkauff (loc. cit., p. 98)
compare au M. pulchra Gr., ce parait” être une espèce entièrement différente par
son contour équilatéral et symétrique, ainsi que par sa coloralion jaune pâle.
G) Ces figures 1957-1958 de Chemnitz ont été indiquées par Lamarck (Anim.
s. vert., N, p. 4go) comme références pour la variété b de son Amphidesma
variegata [— Semele purpurascens Gmelin —S, obliqua Wood]; Récluz (1845,
Rev. Zool. Soc, Cuv., VII, p. 410) avait, par suite, cru que cette forme consti-
tuait peut-être une espèce distincte sous le nom d’Amphidesma (?) achatina
Chemnitz. |
@) NH ne faut confondre ce M. achatina Ch. = maculosa Lk, — adspersa Dkr.
ni avec le M. maculata Chemn., ni avec le M, aspersa Sow.
6) M.E. A. Smith, qui avait d’abord (1885, Rep. « Challenger» Lamellibr. ,
p+ 59) rattaché au M. achatina comme synonyme ou variété le M, ornata Gray
— 242 —
Macrra mans Philippi.
Le M. hians, dont Philippi (1846, Abbild. Conch., IT, p. 71, pl. IT,
fig. 1: 1850, tbid., IT, p. 138) indique la ressemblance avec le M. hel-
vacea Chemn., d'Europe, est une grande coquille oblongue ornée de
rayons brunâtres devenant violets vers les sommets,
La forme allongée transversalement est déjà très accusée chez M. hians
jeune et permet de le distinguer du M. achatina Ch. de même taille; le
mode de coloration est d’ailleurs nettement différent.
Le M. hians a été signalé des Philippines (Cuming) et de Zanzibar
(Rodatz).
Dans sa collection, M. le D' Jousseaume avait attribué à un spécimen
de cette espèce le nom, resté manuscrit, de Mactra Rochebrunei.
Hab. — Suez.
(A suivre.)
(1837, Mag. Nat. Hist., n.s., 1, p. 371; +854, Reeve, Conch. Icon., pl. XI,
fig. 58), fait actuellement (1914, List Austral. Mactridæ, Proc. Malac. Soc.
London, XI, p. 145) de cette forme des mers de Chine une espèce distincte. —
Le M. Déni Deshayes mss., dont Reeve (1854, Conch. Icon., pl. XII, fig. 64)
donne- une description an parait à Weinkauff (1884, Conch. Cab.,
p. 94, pl. XXXI, fig. 7) être une variété blanche de ce M. ornata Gr. :
Deux petites espèces, ornées de larges rayons brunâtres, le M. pulchella Phi-
lippi (1846, Abbild. Conch., 11, p. 71, pl. I. fig. 3; 1884, Weinkauff, Conch.
Cab., p. 46, pl. XIV, fig. 3-3 b), de Chine, et le M. incerta E. À. Smith (1885,
Rep. « Challenger» Lamellibr., p. 59, pl. V, fig. 7-7 c), des îles de l’Amirauté,
se distinguent de la forme jeune du M. achatina Ch. par leur contour trigone
subéquilatéral et par la présence de sillons sur le corselet et la lunule,
OS din it à
PET er
CONTRIBUTIONS À LA FAUNE MALACOLOGIQUE
DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE U),
Par M. Louis GERMAIN.
>
XLIV.
MOoLLUSQUES TERRESTRES
RECUEILLIS DANS LES PROVINCES DE KiLwa ET DE MAHENGE
(AFRIQUE ORIENTALE ).
Les provinces de Kilwa et de Mahenge s’étendent , entre les 8° et 10° de
latitude sud, depuis la côte de l'Océan Indien jusqu'aux environs du 36°
de longitude est Greenwich.
La province de Kilwa est la plus orientale. Bornée au nord par le
cours inférieur du Rutidji, au sud par le fleuve Umbekuru. elle est sépa-
rée, à l’ouest, de la province de Mahenge par une ligne qui, partant au
Fr du confluent du Rufidji et de l'Ubanga, aboutit au sud sur le 10°
de latitude sud, un peu à l'ouest du 37° de longitude est Greenwich.
À l’ouest de cette limite, la province de Mahenge s’étend un peu au delà
du 36° de longitude est Greenwich.
Ces deux provinces sont encore bien peu connues et leurs parties cen-
trales n’ont pas été explorées. Elles sont largement arrosées, au nord par
les nombreux tributaires de la rive droite du Rufidji, au sud par le cours
inférieur des affluents de la rive gauche du Ruvuma. La région centrale
est parcourue par les cours d’eau qui, partant des massifs montagneux de
l'intérieur, viennent se jeter dans l'Océan Indien. Les principaux sont le
Mandandu et le Mavudii.
L'intérieur du pays est assez montagneux. Le Mahenge surtout est,
dans sa région centrale, entre deux affluents du Rufidji, le Luwegu à
l'est et l'Ulanga à l’ouest, couvert de montagnes dont les plus hauts som-
mets, situés dans la région même de Mahenge ©, s'élèvent entre 1,000 et
3,000 mètres.
G) Voir le Bulletin du Muséum d’'Hist. nat. de Paris, XXI, 1915, n° 7, p. 283-
2903 XXIT, 1916, n° 3, p. 156-162, et n° 4 (avril).
®) Mahenge est situé au centre du massif montagneux défini précédemment.
— 244 —
La plus grande partie des Mollusques étudiés dans cette note — et qui
m'ont été adressés en septembre 1913 par M. G. Naëcece — proviennent
de la province de Kilwa. [ls ont été recueillis à Kipatimu, localité de l’hin-
terland de Kilwa qu'il m'est impossible de situer avec précision, aucune
des nombreuses cartes que j'ai consultées n’en faisant mention. Ii en est
de même pour la localité de Kwiro, dans la région de Mahenge, où ont
été récoltés les autres Mollusques dont il est ici question.
Ennea (EnENTULINA ) OVOIDEA Bruguière.
1789. Bulimus ovoideus Brucuière, Encyclopédie méthod. , Vers, 1, p. 335.
1820. Bulimus grandis ne Férussac et Desnayes, Hist, génér. part. Mollusques,
IT, p. 101, pl. GXLIV, fig. 1-2.
1846. Pupa grandis Preirrer, Symbol. Heliceor. vivent., IL, p. 95.
1847. Pupa grandis Parippi, Abbild. und Beschr., 11, xu, p. 156, Bulimus,
Taf. VI, fig. 4.
1848. Bulimus ovoideus Preierer, Monographia Heliceorum viventium, 11, p. 45.
1859. Bulimus ovoideus WoonwarD, Proceed. Zoological Society of London, p. 350.
1880. Bulimus ovoideus Craven, Proceed. Zoological Society of London, p. 217.
1885. Gibbus (Edentulina) ovoidea Tryo, Manual of Conchology, 2° série, Pul-
monata, 1, p. 82, pl. XVIT, fig. 18.
1889. Édentulina ovoidea Bowureuicnar, Mollusques Afrique équatoriale, p. 140.
1897. Ennea ovoidea Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, p. 11,
Taf. IT, fig. 11-13.
Le seul exemplaire que j'ai examiné est bien typique. Son test est so-
lide, d’un brun marron clair non brillant, orné de stries longitudinales
médiocres, très obliques, subonduleuses et assez serrées.
Longueur : 33 1/2 millimètres; diamètre maximum : 10 millimètres ;
diamètre minimum : 17 millimètres; hauteur de l'ouverture : 15 mili-
mètres (); diamètre maximum de l'ouverture : 13 millimètres ©?
CT sen a décrit , sous le nom d’Edentulina affinis Boéttéèr (a),
une coquille bien voisine de l Ennea ovoidea Bourguignat ©. Elle diffère de
} Y compris l'épaisseur du péristome.
* Le Dr. E. vox Martens a signalé (loc. supra cit., 1897, p. 12) des exem-
plaires mesurant 42 millimètres de longueur pour 19 millimètres de diamètre,
% Bozrréer (C. R.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa,
Proceed. Malacological Society of London, X, part vi, sept. 1913, p. 349, n° 4,
ne ee fig. 8 (type) et pl. XV, fig. 9 (var. gracihis). | a
} G. R. Borrréer décrit également une variété gracihs Boettger de cette
espèce.
5) BoureuiGnar (J.-R.), MES de Afrique équatoriale, 1889, pe 14,
pl. VIT, fig. 8-9.
+30
— 245 —
cette dernière espèce par sa taille plus faible (longueur : 31 millim. 5;
diamètre : 15 millimètres; hauteur de l'ouverture : 13 millimètres; dia-
mètre de l’ouverture : 10 millimètres), ses tours de spire moins convexes
et sa forme générale plus élancée (). Elle se rapproche ainsi de l’Ennea
(Edentulina) obesa (Gibbons) Taylor et n’est pas sans analogies avec la forme
nommée Édentulina Grandidieri par J.-R. BourGurenar.
Kipatimu (Province de Kilwa, Afrique orientale).
L’Ennea (Édentulina) ovoidea Bruguière , qui vit à Madagascar et peut-être
à Socotora ©, habite également une assez grande partie de l'Afrique orien-
tale, notamment entre le lac Tanganyika et la côte de l'Océan Indien. H
est surtout répandu dans l’Ousambara [Gonrapr et G. Vozxexs, À. E. Cra-
ven. Liever (| et l’Ousaghara | Missionnaires français in J.-R. Bouravi-
anar |, où il s'élève jusqu’à une altitude de 2,000 mètres.
Envea (Enenruzina) o8esa (Gibbons) Taylor.
1877. Buliminus obesus Gissons in Taycor, Quarterly Journ. of Conchology, 1,
p. 259, pl. IT, fig. 3. j
1880. Bulimus obesus Cravex, Proceedings Zoological Society of London, p. 17.
1881. Ennea obesa Swirn, Proceed, Zoological Society of London, p. 281, n° 9.
1885. Gibbus (Edentulina) obesa Taxon, Manual of Conchology, 2° série, Pul-
monata , !, p. 83, pl. XVIT, fig. 1. |
1889. Ennea zanguebarica Morecer, Journal de Conchyhologie, XXXVI, p. 6,
pl. [, fig. 7-7a.
1889. Edentulina obesa Boureuiexar, Mollusques Afrique équatoriale, p. 1/1.
1891. Énnea obesa Marrens, Sitz. berichte d. Gesellsch. Naturf. Freunde Bern,
NE 10.
1895. Ennea obesa Sniru , Proceed. Malacological Society of London, |, part vu.
p. 166, n° 11.
1897. Ennea obesa Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, p. 13.
Le test de cette espèce est d’un gris cendré luisant et subtransparent;
il est solide, bien qu'assez mince, et montre des stries longitudinales très
! L'Ennea (Edentulina) affinis Boettger et sa variété gracihis Boeltger ont été
recueillis à Kipatimu.
®) Où il a été signalé par H, Cnosse (Journal de Conchyliologie, 1884 , p. 357);
E. A. Suiru (Land and Fresh-Water Shells of Sokotra and Abd-el-Kuri, Natural
History of Sokotra and Abd-el-Kuri, 1903, p. ie considère cette indreation
comme tout à fait douteuse.
@) Les exemplaires récoltés par Lirper atteignent une très grande taille :
48 millimètres de longueur pour 15 millimètres de largeur. Is ont été figurés
— 26 —
obliques, fines, serrées, moins accentuées au dernier tour. Les sutures
sont marginées ; le péristome, fortement épaissi, est réfléchi.
Voici les dimensions principales de trois exemplaires :
LONGUEUR DIAMÈTRE DIAMÈTRE HAUTEUR DIAMÈTRE
MAXIMUM. MINIMUM. DE L'OUVERTURE. | DE L'OUVERTURE ll},
millimètres. millimètres. millimètres. millimètres.
29 3/4 15
27
2h 13
®) Y compris l'épaisseur du péristome.
E. A. Suirm ©) considère comme synonymes les Ennea bulimiformis
Grandidier ® et Ennea Grandidieri Bourguignat , tandis que le Dr. E.
von Martens conserve au dernier un rang spécifique et subordonne,
- comme variété, le premier à l'Ennea obesa (Gibbons) Taylor. I est difi-
cile, en l'absence de toute figuration, de se faire une opinion au sujet de
l'Ennea bulimiformis Grandidier. Quant à ? Ennea Grandidieri Bourguignat
il est incontestablement très voisin de l'Ennea obesa (Gibbons) Taylor,
dont il ne diffère que par ses tours légèrement plus convexes et un peu
étagés.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Cet Ennea semble habiter la plus grande partie de l’Afrique orientale,
entre les grands lacs et la côte de l'Océan Indien. I a été signalé à Zan-
zibar | J. S. Gissoxs |; en de nombreux points de la côte du Zanguebar :à
Pangani [ A. E. Grave |, à Tanga, Mombasa et Malindi |Missionnaires
français , in J.-R. Bourçeurexar], à Kizemo , dans l’Ukwere (à environ go kilo- .
par le Dr. E. vox Manrexs (Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1897,
Taf. IT, fig. 12). Is proviennent du plateau Mwera, situé, par environ 10° de
lat. S. et 39° long. W. Greenwich, entre les fleuves Ukelidi (Lukuledi) et Um-
bekuru.
0) Smrr (E. A.), Land Shells from Central Africa, Proceed. Malacological
Society of London, 1, part vu, octobre 1895, p. 166.
@) Grannipier (A.), Mollusques de l’Ousaghara, de l’Oukami, etc., Bulletin
Société malacologique France, IV, 1887, p. 188.
8) Boureurexar (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale, 1889, p. 142, pl. VIT,
fig. 8-0 (Edentulina Grandidieri ).
® Manrens (Dr. E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1897,
p. 13 (Ennea Grandidieri) et p. 13 (Ennea obesa, variété bulimiformis).
— 947 —
mètres ouest de Bagamoyo) [ F. Sruncmanx |; sur la rive orientale du lac
Nyassa [J. Tuousor |; dans l’Ousambara [ A. E. Craven, W. Scamr]; dans
la plaine des Massaï [O. Neumanx] et dans l'Afrique orientale anglaise,
notamment à Witu et à Mangea | Dr. J. W. Greçory |.
Envea (GuLezLa) quivouenenrTaTA Boettger..
1913. Ennea (Gulella) quinquedentata Bogrrcer, Proceed. Malacological Society
of London, X, part vi [septembre], p. 349, n° 3, pl. XV, fig. 7.
Cette espèce, décrite sur des exemplaires également recueillis à Kipa-
timu, ne me paraît pas différer sensiblement de l'Ennea (Gulella) lævigata
Dohrn (”. Voici, en effet, le tableau comparatif des principaux caractères
de ces deux Ennea :
Enxea quinquenenrara Boetiger. Enxea Læviçara Dohrn.
Coquille pupiforme. Coquille cylindrique.
8 lours convexes à croissance régu- 8-9 tours convexes, à croissance
lière. régulière, le dernier ascendant.
Ouverture subverticale pyriforme. Ouverture à peine oblique ©), ob-
longue arrondie.
_ Ouverture garnie de 5 denticula- Ouverture garnie de 5 denticula-
lions : 1 pariétale lamelliforme; 1 co- tions : 1 pariétale lamelliforme; 1 co-
lumellaire; 1 à la base du bord colu- lumellaire profonde; 1 dentiforme à
mellaire; 2 sur le bord externe. la base du bord columellaire; 2 sur
le bord externe, la supérieure plus
grande,
Test lisse. | Test lisse.
Long. : 10 mill.; diam. : 5 mill.; Long. : 10-11 mill.; diam. : 5-5 1/2
long. de Pouverture : 3 mill.; diam, mil. ; long. de l'ouverture : 3 1/2 mill.;
de l’ouverture : 2 1/2 mill. diam. de l'ouverture : 3 1/4 mil.
G) Doux, Proceedings Zoological Society of London, 1865, p. 232; et Preir-
FER, Monographia Heliceorum viventium, V, 1868, p. 454, n° 31. Cette espèce
a été fidèlement figurée par E. A. Swiru (Proceedings Zoological Sôciety of Lon-
don, 1881, p. 281, n° 10, pl. XXXII, fig. 6*). Cet Ennea, découvert entre le lac
Nyassa et la côte de l'Océan Indien [J. Tuowson |, a été retrouvé dans l'ile de
Mumba (lac Nyassa) [J. Kirk]; sur le plateau Mwera, entre les fleuves Ukelidi
(Lukelidi) et Umbekuru (par 10° lat, S. et 39° long. W. Greenwich) [ LiEepeR |;
dans l'Ousaghara, aux environs de Kerasa [Missionnaires français, in J.-R. Bour-
. éuiexar |, et dans le bassin du Haut Congo, à Lukolela (par 1° lat. S.), Kassongo
(sur le Lualaba, par 4° 25’ lat. S. environ), Katanga (par environ 11° lat. S.,
sur le Lufira, affluent du Lualaba) et Bukama (sur le Lualaba, par environ 9° 12°
lat. S. et 25° 50’ long. W. Greenwich) [ Dr. J. Bequarrr|.
@) L. Prerrer (oc. supra cit., 1868, p. 54) dit, en effet : «apertura vix
obliqua. . .», ce qu’on pourrait traduire par : ouverture subverticale.
— 218 —
On voit combien ces deux Ænnea sont peu différents. C’est à peine si la
forme générale est un peu plus régulièrement cylindrique chez l’Ennea
lævig'ata Dohrn. De nouveaux documents permettront, sans doute, de ré-
unir ces deux espèces. |
L'exemplaire que j'ai examiné est de forme générale subcylindrique,
très léèrement moins atténué en haut que chez le type lœævig'ata Dohrn.
Ses sutures sont linéaires et ascendantes; son dernier tour montre, au-
dessus de l'ouverture, une région méplane assez nettement indiquée. Il
mesure les dimensions suivantes :
Longueur : 9 1/2 millimètres ; diamètre maximum : 4 1/2 millimètres:
diamètre minimum : 4 1/4 millimètres ; hauteur de ouverture : 3 1/2 mil-
limètres; diamètre de l'ouverture : 3 millimètres.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale ).
T'AYLORIA HELICOIDES Boettger.
1913. Gonaæis helicoides Bozrrcer, Proceed. Malacological Society of London, X,
part vi [septembre], p. 350, n° 5, pl. XV, fig. 10-12.
À propos de la sculpture de cette espèce, C. R. Bogrrérr écrit : « T'esta
.. supra anguste costulato-striata, infra leurs, nitens». Ce n’est pas tout à
fait exact. En dessus, les premiers tours sont presque lisses (avec seulement
des stries longitudinales très fines); les autres tours sont ornés de stries
costulées lamelleuses bien saillantes, très obliques, onduleuses, faisant
saillie aux sulures qui apparaissent ainsi légèrement crénelées. Au dernier
tour, ces côtes s'arrêtent à la partie médiane. En dessous, la sculpture se
compose uniquement de stries longitudinales très fines, irrégulières, à
peine obliques et, d'espace en espace, de stries beaucoup plus fortes pé-
nétrant jusqu’au fond de lombilie. Cette disposition est analogue à celle
ohservée chez le Streptaxis (Gonaxis) gigas Smith 0 ©,
Le test est subtransparent, corné clair et assez solide.
L’exemplaire que j'ai examiné correspond bien à la description de
CG. R. Borrréer, bien qu'il soit un peu plus aplati et que son ouverture
soit proportionnellement plus petite. [Il mesure les dimensions suivantes :
Hauteur : 9 millimètres: diamètre maximum : 14 1/2 millimètres; dia-
GU) Suit (E. A.), Diagnoses of new Shells from Lake Tanganyika and East
Africa, Annals and Magaz. of Natural History, 5° sér., vol. VI, 1880, p. 429;
et Proceed. Zoological Society of London, 1881, p. 279, n°6, pl. XXXII, fig. 4-ha
(Streplaxis gigas). Cette espèce a été prise, par J.-R. Boureurexar (Mollusques
Afrique équatoriale, mars 1889, p. 38), comme type du nouveau genre Gibbon-
sia (Gibbonsia gigas Bourguignat ).
@) Cf., dans le travail supra cit. de E. À. Suirn (1881), la fig. 4a.
DAT voue
mètre minimum : 13 millimètres: hauteur de louverture : 6 3/h milli-
mètres ; diamètre de l'ouverture : 7 millimètres 0,
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Cette espèce appartient évidemment au genre Tayloria créé par J.-R.
BourqurGxar ©? pour une espèce découverte par J. S. Gissoxs et SHEppaRD
dans l'ile de Zanzibar : le Tayloria ventrosa Taylor (?. |
Les Taylories sont caractérisées par une coquille assez mince, subsolide,
recouverte d’un épiderme d’un brun marron; leur spire est convexe arron-
die, plus ou moins nettement tectiforme; leur ombilic est profond, assez
largement ouvert en entonnoir: l'ouverture, bien oblique, est ovalaire;
elle est bordée par un péristome relativement épais, plus ou moins réflé-
chi; enfin, le test est élécamment sculpté de stries lamelliformes flexueuses,
onduleuses, plus saïllantes au voisinage des sutures et remplacées, en des-
sous, par de simples stries longitudinales.
Les Taylories vivent dans l’Afrique orientale. En dehors des espèces
signalées ci-dessus, deux autres Tayloria ont été décrits : l’un est le Tay-
loria Jouberti" découvert par les Missionnaires français à Nyantaga (par
environ 4° 58’ latitude sud) dans l'Outongoué, à une cinquantaine de kilo-
mètres à l'est d'Oudjiji; — lautre est le Tayloria iterata Martens ), espèce
de taille plus forte que les précédentes (‘, recueillie, par F. Sruazmanx
(1894), sur les bords de la riviére Dundumi, qui descendent des pentes
sud des monts Uluguru ©.
() Le type de C. R. Bogrréer mesure 10 millimètres de hauteur, 14 1/2 milli-
mètres de diamètre maximum et 12 millimètres de diamètre minimum. L’ou-
verture a 7 millimètres de hauteur sur 8 millimètres de diamètre.
®) Bourçui6nar (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale, mars 1889, p. 38.
%) Tayzon (J. W.), Descriptions of new Species of Land Shells from the East
coast of Africa, Quarterly Journal of Conchology, 1, part ur, août 1877, p. 253,
pl. IF, fig. 2 (Zonites | ?] ventrosa) [| — Tayloria ventrosa Bouneuienar, Mollusques
Afrique équatoriale, mars 1889, p. 39 |.
(4) Boureuienar (J.-R.), Loc. supra cit., mars 1889, p. 39 et p. 47, pl. IT,
fig. 6-9. |
6) Manrens (Dr. E. vox), Beschalle Weichthiere Deutsch- Ost-Afrikas, 1897,
p- 33, figuré à la même page.
6) Le Tayloria iterata Martens atteint 17 millimètres de diamètre et 11 milli-
mètres de hauteur. Son ouverture a 7 millimètres de hauteur et 9 millimètres
de diamètre.
(7) La chaîne connue sous le nom de monts Uluguru est située entre le Rufu
(= Ruvu, affluent du Kyngani) à l’est, et le cours du Mgeta (affluent du Kyngani)
à l'ouest et au sud. La chaîne, de direction presque N.-S. par environ 37° 4o° de
long. E. Greenwich, s'étend entre 6°4a’ lat. S. et 7° 25° lat. S. environ. Ses
principaux sommets atteignent 2,400 mètres.
— 256 —
Trocaonanina (Martensia) Germain: Boettger.
1913. Trochonanina Germaini Bozrrcer, Proceed. Malacological Society of London,
X, part vi [septembre], p. 348, n° 1, pl. XV, fig. 1-3.
Goquille presque plane en dessus, bien convexe en dessous; spire com-
posée de 6 tours et demi à croissance lente et régulière, les deux premiers
médiocrement convexes, les deux derniers presque plans; dernier tour peu
développé, non descendant, à peine dilaté à son extrémité, plan en dessus,
très convexe en dessous, muni d’une carène supérieure? assez aiguë , tran-
chante; sommet obtus; sutures peu profondes, mais très nettement indi-
quées et submarginées par suite de l'existence, contre la suture, de la
carène qui se continue, en s’atténuant, jusqu'aux tours supérieurs ; ouver-
ture oblique, fortement anguleuse au point où la carène aboulit au péri-
stome, largement convexe inférieurement ; ombilic étroit et profond ;
péristome tranchant, triangulairement réfléchi sur l'ombülie.
Hauteur : 12 millimètres; diamètre maximum : 27 millimètres; dia-
mètre minimum : °3 millimètres; hauteur de l'ouverture : 13 mülli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 14 millimètres ©?. :
Test mince, transparent, d’un corné fauve brillant. Tours de spire
ornés, en dessus, de stries spirales très fines, serrées, subégales, coupées
de stries longitudinales très obliques, fines, inégales, plus irrégulièrement
distribuées que les stries spéciales et de plus en plus fortes du sommet au
dernier tour. [Il en résulte que , sur les premiers tours, les stries spirales
paraissent plus saillantes que sur les tours suivants. La sculpture se résout
ainsi en une fine granulation particulièrement nette sur les tours médians.
En dessous, de très fines stries spirales sont coupées par des stries longi-
tudinales plus fortes, irrégulières, inégales, obliques et allénuées vers
lombilic.
Cette description correspond à une coquille plus aplatie que celle figurée
par GC. R. Boerrçer 5), Elle ne constitue, évidemment, qu'une sapes -mur-
tation depressa.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Le Trochonanina (Martensia) Germaini Boettger ne se rapproche que du
- 4) Cette carène est située tout à fait à la partie supérieure : du. ‘déraier tour.
8) Le type décrit par C. R. Bogrreer mesure, hauteur : 10 millimètres; dia-
mètre maximum : 24 1/2 millimètres; diamètre minimum : 22 millimètres; hau-
an de. l'ouverture : g millimètres; diamètre de: Éd ee 49 millimètres,
- ® Et qui provenait de l’'Harrar (S. E. de l’Abyssinie).
Bt
— 951 —
Trochonanina (Martensia) nyassana Smith M), dont il se distingue très
facilement par sa forme générale beaucoup plus déprimée ©.
Troconanina (MarTensiA) mozausicensis Pfeifler.
1895. Helix mozambicensis Preirrer, Proceed. Zoological Society of London, p. 91,
pl. XXXI, fig. 9.
1859. Helix mozambicensis Preirrer, Monographia Heliceorum viventium, IV, p. 32.
1859. Nanina (Trochomorpha) mossambicensis Manens, Malakozoolog. Blatter,
VE, p. 211.
1869. Trochonanina mozambicensis Mouwsson, Journal de Conchyliologie, XVII,
p- 330.
1870. Martensia mossambicensis Seuper, Reis. Arch. Phihippin., IL, vol. IIT, p. 42,
Taf. Ill, fig. 5; l'af. VI, fig. 15.
1886. Nanina (Martensia) mozambicensis Trxon, Manual of Concholopy, 2° série,
Pulmonata, IL, p. 50, pl. XXIV, fig. 80.
1889. Trochonanina mozambicensis Boureuiexar, Mollusques Afrique équatoriale,
pe 17.
1894. Trochonanina mozambicensis Suiru , Proceed. Malacological Society of London ,
l, part 1v, p. 164, n° 4.
1899. Martensia mossambicensis Gonwin Austen, Proceed. Malacological Society of
London, I, p. 281, pl. XIX, fig. 1-1e.
. 1897. Trochonanina mossambicensis Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 46, Ta. T, fig. 8.
1912. Martensia mozambicensis Connozux, Ann. South African Museum, XT, part nr,
p. 102, n° 191.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Un exemplaire de taille moyenne (hauteur : Q millimètres; diamètre
maximum : 12 millimètres; diamètre minimum : 11 millimètres: hauteur
de l'ouverture : 6 millimètres; diamètre de l'ouverture : 6 millimètres).
_ Très répandue dans l'Est africain — et principalement dans les régions
côtières — cette Trochonanine vit également dans l'Afrique australe :
Lorenzo Marques [Perers, Penruer], Transvaal [Fry, Crecoe] et Rho-
désie [ Miss Weinecx |.
4) Sur (E. A), On a Collection of Shells from Lakes Tanganyika and
Nyassa and other localities in East Africa, Proceedings Zoological Society of Lon-
don, 15 février 1881, p. 278, n° 3, pl. XXXIT, fig. 2-20.
@) Le Trochonanina nyassana Smith vit dans les régions s'étendant entre le
lac Nyassa et la côte de l'Océan Indien [J. Taouson |].
(3) L'espèce de Surrx mesure 25 millimètres de diamètre et 13 millimètres de
hauteur. Pour un même diamètre maximum, le Trochonanina Germaini Boettger
atteindrait seulement 4 millimètres de hauteur.
Muséuy. — xx1r. 17
1860.
1887.
1890.
1897-
1897.
1899.
1900.
1912.
1914.
— 252 —
Buzminus (Exa) Borvinr Morelet.
Glandina Boivini Morecer, Séries Conchyhologiques, I, p. 72, pl. V, fig. 9.
Bulimus Boivin Graxinier, Bulletin Société malacologique France, W,
p. 187. ,
Bulimus (Cerastus) mamboiensis Smira, Ann. and Magaz. Natur. History,
6° sér.,Yl, ip: 153,.pl'V, fig. 7
Buliminus Boivin Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 61 (excl. syn. Bulimus ptychaxis Smith).
Bulüminus mamboiensis Martens, loc. supra cit., p. 62.
Buliminus Boivin Suirs, Proceed. Zoological Society of London, p. 587,
h° 90. >
Buliminus (Cerastus) Boivini Koserr, in Marnini et Cnemnrrz, System.
Conchylien-Cabinet, 2° éd., p. 632, pl. XCVI, fig. 19-21.
Ena Boivini Convorrx, Ann. South African Museum, XI, part int, p. 165,
n° 303.
Buliminus (Ena) Boivin Davrzensere et Grrmaix, Revue zoologique afri-
caine, IV, fasc. 1, p. 20.
Le Buliminus (Ena) Borvini Morelet est une espèce variable quant à sa
forme générale. Le tableau suivant, qui donne en millimètres les prinei-
pales dimensions d’un assez grand nombre d'individus, met ce polymor-
phisme en évidence :
LONGUEUR | DIAMÈTRE | DIAMÈTRE
TOTALE. MAXIMUM. MINIMUM.
HAUTEUR | DIAMÈTRE
de de LOCALITÉS.
L'OUVERTURE. | L'OUVERTURE.
millimètres. ! millimètres. | millimètres. | millimètres. | millimetres.
18 1/2 8 1/4 71/h . 71/2 5
16 1/2 8 6 1/2 6 ! 12 LE
16 1/4 7 6 1/2 6 ! nc à
16 7 1/2 6 3/4 7 1/4
a — ——— |
19 9 8 8 D
19 9 8 8 1/2 D
18 1/1 8 1/° 8 8 1/» D
18 9 84/5 | Sa 5 Kondoa
18 8 7 S has (Ousaghara ).
17 3/h 8 1/2 8 8 h 3/4
17 1/2 8 A5 7 4]5 8 h 1/2
17 1/2 8 1/2 7 3/4 8 h 1/2
LONGUEUR
TOTALE,
DIAMÈTRE
MAXIMUM.
DIAMÈTRE
MINIMUM.
millimètres.
[22
/
HAUTEUR
de
L'OUVERTURE,
millimètres.
DIAMÈTRE
de
L'OUVERTURE,
millimètres.
(/4
LOCALITÉS,
Régions
montagneuses
au N. W.et au S.
du lac Nyassa.
Momboia
Afrique orientale
anglaise ).
(1) Les dimensions de ces trois exemplaires sont données d’après E. À. Surra, loc. supra
cit., 1899, p. 587.
(2) Cet exemplaire correspond au type du Bulimus (Cerastus) mamboiensis E. À. Suira
loc. supra cit., 1890, p. 154. :
On voit que, proportionnellement, les exemplaires recueillis à Kipatimu
sont plus élancés que la majorité de ceux provenant de Kondoa (Ousa-
ghara). Il ne s’agit, évidemment, que de simples variations individuelles.
Le test est assez solide, à peine transparent , d’un corné très clair lorsque
l'épiderme brun marron qui le recouvre a disparu. Il est orné, même sur
les premiers tours, de stries costulées obliques, subégales, à peu près
équidistantes et très sensiblement alténuées, à la manière des espèces du
genre Pseudoglessula, dans la région inframédiane du dernier tour.
E. von Marrews considère le Buliminus ( Ena) ptychaxis Smith ® comme
synonyme. Cette opinion est erronée. Le Bulimenus ptycharis Smith doit
être considéré comme une variété du Buliminus (Ena) Boivin: Morelet, se
distinguant, en dehors de sa taille plus grande ©, par la forme très parti-
cubère de sa columelle.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Ce Buliminus vit dans une grande partie de l'Afrique orientale et cen-
trale. On le connaît, le long des côtes de l'Océan Indien, depuis Lorenzo
(0) Marrexs (Dr, E. von), Beschalle Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897,
p. 61. |
@) Surru (E. A.), On the Shells of Tanganyikä and of the Neighhourhood of
Ujiji, Central Africa, Proceedings Zoological Society of London, 20 avril 1880,
p. 346, n° 4, pl. XXXI, fig. 3.
() La variété ptychaxis Smith mesure 27 millimètres de longueur et 10 mil-
lim. 1/2 de diamètre. L'ouverture atteint Q millimètres de hauteur et 5 milli-
mètres de diamètre maximum,
17.
— 954 —
Marques au sud [Convozzy, Penrer | jusqu'à Mombasa au nord | Born]
(notamment à l'ile de Zanzibar [F. Sruncmann] et à Bagamoyo | G. A. Fr
scuer |). À l’intérieur, il a été signalé dans l’Afrique orientale anglaise
(à Momboia [ Eur Pacua |); dans l’Afrique orientale allemande : Togetoro ,
Mbagalala [F. Srunzmaxn], lOusaghara, notamment aux environs de
Kondoa [BLover, Missionnaires français in J.-R. Boureuiewar|; dans
de nombreuses localités du bassin du haut Congo : Malema, Lukonzolwa,
Kakompo, Kalombo, Niemba, Kunda, Kiambo, Bukama, Katanga
[Dr. J. Bequarrr |; dans les régions montagneuses voisines du lac Nyassa :
plateau de Nyika au nord-ouest du lac; plateaux Masuku et Zomba, monts
Chiradzulu et Malosa au sud du lac [ A. Wuyre]. Enfin ce même Bulime
est évalement connu dans l'Afrique australe anglaise : Eastern Zuzuland
[Toprix | et Lorenzo Marques | Conxozzy, PENT&ER |.
Racuis Hizpesranpri Martens.
1898. Buliminus (Rachis) Braunsi variété Hildebrandti Marrens, Monatsber. d.
Akadem. d. Wissensch. Berlin, p. 29h, Taf. Il, fig. 1-2.
1916. Rachis Hildebrandhi Germain, Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XXII,
n° 3 (mars), p. 198.
I m'a été communiqué un exemplaire peu adulte de cette espèce poly-
morphe. Il mesure 15 millimètres de longueur, 8 1/4 millimètres de dia-
mètre maximum et 7 1/2 millimètres de diamètre minimum. L'ouverture
a 71/2 millimètres de hauteur et 4 1/2 millimètres de diamètre maxi-
mum. |
Le test montre quelques traces de taches colorées aux tours supérieurs.
Ces taches sont disposées sur deux bandes, l’une légèrement submédiane,
l’autre infrabasale. Le sommet est brun roux, brillant. Enfin on observe,
au dernier tour, deux étroites bandes brunes infracarénales disposées
comme chez les Rachis usagaricus Smith ® et Rachis chradzuluensis
Smith ©) (),
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
U) Smiru (E. A.), List of Land- and Freshwater-Shells collected by Dr. Emin
Pasha in Central Africa, with Descriptions of new species, Ann. and Magaz. of
Natural History, 6° série, VE, 1890, p. 152, pl. V, fig. 5 [ Bulimus ( Rachis) usa-
garicus |.
® Suirm (E. A.), On a collection of Land-Shells from British Central Africa,
Proceedings Zoological Society of London, avril 1899, p. 586, n° 27, pl. XXXIII,
fig. Lo.
- (8) Ce rapprochement ne concerne, bien entendu, que la disposition des deux
bandes brunes du dernier tour et non les autres caractères spécifiques.
|
— 255 —
AcHaTINA (AGHATINA) ZANZIBARICA Bourguignat.
1879.
Achatina zanzibarica Boureuienar, Mollusques Évypte, Abyssinie, Zan-
. Zbar, etc., p. 5, n° IV.
1889. Achatina zanzibarica Boureurenar, Mollusques Afrique équatoriale, p. 75.
1895. Achatina usambarensis Roire, Nachrichtsblatt d. deutschen Malakozoolop.
Gesellsch., p. 100.
1897. Achatina zanzibarica Marrexs , Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 86.
1904. Achatina (Achatina) zanzibarica Tryo in Pirsery, Manual of Conchology,
2° série, Pulmonata, XVII, p. 51, n° 46.
Deux exemplaires jeunes m'ont été communiqués.
L'un [n° I] mesure 41 millimètres de longueur, 25 millimètres de dia-
mètre maximum et 22 millimètres de diamètre minimum (hauteur de
l'ouverture : 25 millimètres: diamètre de l’ouverture : 19 millimètres);
l'autre [n° If] atteint 45 millimètres de longueur, 27 millimètres de dia-
mètre maximum et 22 millimètres de diamètre minimum (hauteur de
l'ouverture : 29 millimètres; diamètre de l'ouverture : 14 millimètres).
Le dernier tour est subcaréné, principalement chez l’exemplaire [n° 1].
Le test est mince, fragile, transparent, d’un corné fauve assez brillant,
orné — aux deux derniers tours — de flammules longitudinales d’un
rouge brun, subverticales, étroites et régulièrement distribuées. Le sommet
et les premiers tours sont d’un rouge brun brillant. Les stries longitudi-
pales sont très marquées: elles sont coupées de stries spirales donnant au
test un aspect décussé particulièrement net sur la moitié supérieure du
dernier tour.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Kwiro (province de Mahenge, Afrique orientale).
C. R. Borrrezr a décrit, de cette dernière localité, une variété Naegeli ()
différant du type par sa taille plus petite (longueur : 78 millimètres; dia-
mètre : 38 millimètres: hauteur de l'ouverture : 39 millimètres; diamètre
de l'ouverture : 20 millimètres 1), sa forme plus élancée et ses tours de
spire à croissance plus rapide.
0) Bogrrcer (C. R.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa,
Proceed. Malacological Society of London, X, part vi, sept. 1913, p. 351, n° 8,
pl. XVE, fig. 4.
@) Le type mesure 117 millimètres de longueur et 57 millimètres de “
mètre. Son ouverture a 65 millimètres de hauteur sur 30 millimétres de dia-
mètre,
— 256 —
Découvert à Nasimoya, dans l'ile de Zanzibar | Lerourneux 2 J.-R. Bour-
GuiGnar |, l’Achalina zanaibarica Bourguignat a été retrouvé en de nom-
breux points de la côte de l'Océan Indien : Bagamoyo [F. Srunzmans |,
côte de Zanzibar [ W. Scawmr], Buloa, près de Tanga | Eismanx|. À lin-
térieur, cette espèce est connue de l'Ousambara | Conrapr, Rozze (| et,
plus au nord, des rives du lac Jipe © | Wozxexs]|. Lanenezp l’a également
recueillie dans la plaine de Massaï.
e
Pseunogzessuza LERoyi Bourguignat.
1889. Stenogyra Leroyi Bourauienar, Mollusques Afrique équatoriale, p. 110,
pes Genre
1897. Pseudoplessula Leroyi Marrexs, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 115, fig. de la radule à la même page, et Taf. V, fig. 3.
1904. Pseudoplessula Leroyi Pirsery in Trxon, Manual of Conchology, »° série ,
Pulmonata, XVII, p. 168, n° 16, pl. LX[, fig. 89.
Test épais, relativement pesant, solide, recouvert d’un épiderme à peine
brillant, d'un brun marron assez foncé; sommet suboblus; tours embryon-
naires ornés de stries très fines; premiers tours avec des stries costulées
fortes, obliques, un peu onduleuses et relativement espacées; même
système sculptural sur les autres tours, mais avec des stries costulées plus
nettement onduleuses, plus obliques, moins régulièrement distribuées et
assez souvent bifurquées près des sutures: dernier tour avec des costules
fortes, irrégulièrement sublamelleuses, bien atténuées à la partie infra-
médiane où elles restent cependant sensibles jusqu’à l’ombilie.
Ombilic profond, entouré d’une angulosité très marquée: péristome
légèrement réfléchi sur le bord externe et nettement épaissi; bords de
l'ouverture réunis par une callosité blanche fortement marquée.
Longueur : 35 [1]-35 1/2 [2] millimètres; diamètre maximum :
20 [1]-17 3/4 | 2 |] millimètres; diamètre minimum : 16 [1]-151/4[°|
G) Ce dernier voyageur a recueilli cette espèce à Nguelo, dans l'Ousambara.
Nuuelo est situé, sur un petit affluent du Sigi (fleuve ‘se jetant dans la baie
de Tanga, Océan Indien), par 38° 4o° long. Est Greenwich et par 5°3° lat.
Sud. :
@) Le lac Jipe (Djipe, Dschipe ou Ype des cartes allemandes; Jipi des cartes
anglaises) est situé au S. E. du Kilima N’Djaro, entre 3° 30' lat. $. et 3° 4o' lat. S.
environ et sensiblement sur 37° 45" long. E. de Greenwich. H est orienté S. S. E.—
N. N. E. Du lac Jipe sort, au nord, la rivière Lumi qui, prenant plus loin le nom
de rivière Tsavo, se jette dans le Sabaki, fleuve rejoignant l'Océan Indien un
peu au nord de Malinde.
3) Fig. 2 dans le texte de J.-R. Boureurenar (errore typoyr.).
— 257 —
millimètres; hauteur de l'ouverture ( : 15 1/2 [1 |- 15 1/2 [2] milli-
mètres; diamètre de l’ouverture © : 11 [1 ]-10 1/2 [2 | millimètres.
Cette description correspond à peu près à la variété obtusa décrite par
G. R. Bosrresr ©? et qui diffère du type par sa forme notablement moins
allongée, plus ventrue dans toutes ses parties. Les échantillons | 1 | et [2]
présentent ce caractère au maximum, surtout l’exemplaire | 1 | qui con-
stitue une mutation @hesa bien nette.
. Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Le Pseudoglessula Leroyi Bourguignat appartient à un groupe renfer-
mant quelques espèces très voisines les unes des autres et qui repré-
sentent, dans l’Afrique orientale, le groupe du Pseudoglessula elavata
ray ( de l'Afrique occidentale.
Ges espèces se distinguent surtout par l'allongement plus ou moins
grand de leur spire. Les formes irapues sont représentées par le Pseudo-
glessula Kirki Craven ©? et le Pseudoglessula Preston Smith ”. Le premier
est orné de bandes périphériques brunes qui manquent chez toutes les
autres espèces ; le second se sépare du Pseudoglessula Leroyr Bourguignat
par ses tours de spire plus nettement convexes et par son test plus
délicat ?. La forme la plus allongée est le Pseudoglessula gracihor
Smith ®, espèce qui vit dans l'Ukami, comme le Pseudoplessula Preston
Smith.
IL est évident que ces divers Pseudoplessula appartiennent à un même
groupe très homogène et peut-être même à une seule espèce.
0) Y compris l'épaisseur du péristome.
@) Y compris l'épaisseur du péristome.
() Bozrréer (CG. R.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa,
Proceed.Malacological Society of London, X, part vi, septembre 1913, p. 352
n° 9, pl. XVI, fig. 2.
(4) Gray, Magaz. of Natur. History, 1837, p. 487 (Achatina clavata) [— Acha-
tina calabarica Prerrrer, Proceed. Zoological Society of London, 1865, p. 83 |.
(5) Cravex (A. E.), On a Collection of Land and Freshwater Shells made
during a short Expedition to the Usambara in Eastern Africa, with Descriptions
of seven new species, Proceed. Zoological Society of London, mars 1880, p. 218,
pl. XXIL, fig. 9 [ Achatina Kirk].
(6) Suirn (E. A.), Descriptions of new species of Ena, Pseudoglessula, and
Subulina from British and German East Africa, Proceed. Malacological Society of
London, VI, part 1, mars 1904, p. 68, fig. I.
() Ces espèces vivent : le Pseudoglessula Kirki Craven à Magila, localité de
l’'Ousambara, sur le chemin de fer de T'anga au Victoria-Nyanza ; le Pseudoglessula
Prestoni Smith dans l’'Ukami, région située au sud-est de Zanzibar, à peu près
entre 37° 30’ el 38° 3 long. E. Greenwich et entre 6° lo’ et 7° »0' lat. S.
(® Surrn (E. A.), loc. supra cit., mars 1904, p. 69, fig. II.
— 958 —
Leurs aflinités peuvent être résumées par le tableau ci-dessous :
Pseupocressuza Kirkr — PsEUDOoGLESSuLA PRESToNI
[forma ventricosa fasciata] | forma ventricosa unicolor |
om
Pseunoccessuza LERoyI, variété oBEsA
|
PssunocrEessuza LERoYI, variété oBrTusa
Pseunoczessuza LERoyi.
D.
PSEUDOGLESSULA GRACILIOR
| forma elongata |
Découvert dans l'Ousaghara, sur les pentes du N'Gourou | A. Leroy], le
Pseudoglessula Leroyi Bourguignat a été retrouvé à Buloa, près de Tanga,
sur la côte de l'Océan Indien, un peu en dessous du 5° de latitude S.
[ Ersmann, 1895 |.
Subulina (Subulona) kilwaensis Germain nov. sp.
Coquille longuement subulée, étroite; spire composée de 13 lours, à
croissance jente et régulière, le premier très petit, convexe: les trois sui-
vants médiocrement convexes et subégaux; les autres à peine convexes;
dernier tour médiocre avec une indication carénale peu marquée; sutures
linéaires, bien indiquées, subcrénelées surtout aux tours supérieurs;
ouverture pyriforme ovalaire, à peine oblique, bien anguleuse en haut;
bords marginaux réunis par une callosité blanche; columelle incurvée,
obliquement tronquée à la base.
Longueur : 25 millimètres: diamètre maximum : 5 millimètres; dia-
mètre minimum : 4 4/5 millimètres; hauteur de l'ouverture : 5 milli-
mètres; diamètre de l’ouverture : 2 3/4 millimètres.
Test un peu épais. solide, corné blanchâtre, sublactescent et assez
brillant O; tours embryonnaires lisses; autres lours ornés de stries longi-
tudinales presque verticales, fines, très irrégulières, fortement accentuées
aux sutures où elles forment des crénelures très inégalement distribuées.
( L'épiderme ayant disparu. [ en reste des traces sur les derniers tours, mon-
trant que cet épiderme est d’un corné fauve assez clair.
di s87-s : | HE)
— 959 —
Cette Subuline se rapproche du Subulina (Subulona) usagarica Smith © ©,
mais s’en distingue par ses ours moins nombreux © et un peu moins
convexes ; par son ouverture de forme différente et par sa taille plus faible ©”.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Troprpopnora (Troprnopnora) AncEPs Martens.
1878. Cyclostoma anceps Manrexs, Monatsberichte der Kômgl. Akadem. der Wis-
senschaften zu Berlin, p. 288, n° 1, Taf. I, fig. 4.
1916. Tropidophora (Tropidophora) anceps Germain, Bulletin Muséum Hist. natur.
Paris, XXII, n° 3, p. 161.
Quelques specimens bien typiques de cette espèce assez commune. ls
ont, au dernier tour, une étroite bande brune inframédiane bien marquée.
Un exemplaire jeune montre deux bandes : une inframédiane normale et
une supramédiane de même largeur, mais un peu atténuée. C’est une
mutation ex colore hicineta Germain.
Les individus restent de petite taille. Les plus grands mesurent seule-
ment 18 millimètres de hauteur, 20 millimètres de diamètre maximum et
17 millimètres de diamètre minimum (hauteur de l'ouverture : 11 mülli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 10 millimètres ®), tandis que les exem-
plaires bien typiques alteignent 25 millimètres de hauteur, 26 millimètres
de diamètre maximum et 20 millimètres de diamètre minimum (hauteur
de l'ouverture : 1 4 millimètres: diamètre de l'ouverture : 10 millimètres).
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Q) Smrrn (E. A.), List of Land- and Freshwater Shells collected by Dr. Emin
Pasha in Central Africa, with Descriptions of new Species, Annals and Magaz. of
Natural History, 6° sér., VI, 1890, p. 158, pi. V, fig. 17 | Stenogyra (Subulina)
usagarica |.
2) Le Subulina usagarica Smith est connu de Kidete | Euix Pasna] et de lOu-
sagara [B. Haxnincrox |.
6 On compte 15 lours de spire (au lieu de 13) chez le Subulina usagarica
Smith.
() L'espèce de E. À. Suira mesure 37 millimètres de longueur pour 7 milli-
mètres de diamètre. Son ouverture a 7 millimètres de hauteur et 3 1/2 milli-
mètres de diamètre.
6) Y compris l'épaisseur du péristome.
— 960 —
LE GENRE KORTHALSELLA ET LA TRIBU DES DIFARIEES
DE VAN TIEGHEM,
par M. Hewr: Lecoure.
Du genre Viscum, van Tieghem!? a très légitimement séparé une
plante recueillie aux îles Sandwich (1851-1855) par Jules Rémy et qui
se trouvait dans l’herbier du Muséum sous le nom de Viscum articulatum
Burm.
A ce genre nouveau, l’éminent Botaniste a donné le nom de Korthal-
sella, en mémoire du Botaniste hollandais Korthals qui, le premier, sépara
les Ginalloées des Viscées et montra ainsi la nécessité de distinguer g'éné-
riquement les Viscum de plantes qui. malgré les apparences, s’en éloi-
gnent par leur appareil végétatif, par leurs fleurs et par leurs fruits.
Ces premiers représentants du genre Korthalsella sont des plantes parasites ,
à tige cylindrique jaunâtre et dont les feuilles sont réduites à des écailles
opposées très courtes el plus ou moins conniventes en un anneau entourant
la tige. À l’aisselle de ces écailles se trouvent de nombreuses fleurs uni-
sexuées, très petites, dépourvues de bractées et entremêlées de poils rou-
œeâtres. La fleur mâle comprend 3 sépales (au lieu de 4 chez les Viscum)
avec des anthères non distinctes, rapprochées au centre de la fleur en un
synandre hémisphérique à 6 sacs polliniques, pourvu au sommet d’un pore
pour la sortie du pollen, à grains ellipsoïdes et à trois plis. La fleur femelle
possède elle-même trois lobes; l’ovaire infère est complètement adhérent
et se termine, entre les lobes, par un stigmate sessile, en forme de cône
très surbaissé. Au sein de cet ovaire se produit une fente parallèle à l'axe
de la fleur et, vers le bas de celte fente, se développe une saillie conique
s’interposant peu à peu entre les deux côtés de la fente et simulant un
placenta central dans lequel se forment directement les sacs embryon-
naires. Le fruit est une baie ovoïde couronnée par les trois lobes persis-
tants et contenant une graine plus ou moins aplatie, au sommet de
laquelle fait saillie un embryon cylindrique, à radicule supère, situé dans
l'axe même de la graine.
(Van Trecnen. Korthalsella, genre nouveau pour la famille des Loranthacées,
Bull. Soc. bot. Fr. [1 896], p. 83.
— 261 —
Ces plantes diffèrent donc des Viscum :
1° Par l'absence de bractées florales et leur remplacement par des poils:
2° Par le type trimère et non tétramère de la fleur ;
3° Par l'appareil staminal non soudé aux lobes et formant un synandre:
h° Par le fruit couronné par les lobes persistants de la fleur.
Cet ensemble de caractères justifie pleinement la séparation proposée
par van Tieghem.
Mais, un peu plus tard”, ce Botaniste rencontrait d’autres plantes
possédant les mêmes caractères essentiels que les Korthalsella, tout en pré-
sentant quelques différences au point de vue de l'appareil végétatif, Van
Tieghem distinguait alors des Bifaria à tige plate, à articles successifs
situés dans un même plan et à fleurs réparties sur toute la plante. fl
rangeait dans le genre fleterixia des plantes semblables aux Bifaria, mais
à ramifications de deux sortes, les unes purement vépétatives, les autres
florifères. Ces trois genres formaient, pour van Tieghem, la tribu des
Bifariées.
Cette fragmentation du genre n’a pas paru justifiée à Engler ©, qui a
simplement conservé le genre primitif Korthalsella avec trois sections.
L'examen que nous avons fait des plantes de notre herbier a pleinement
confirmé cette dernière opinion et, sous le nom générique de Korthalsellu
v. Tiegh., nous grouperons les Loranthacées d'apparence aphylle, pos-
sédant des fleurs unisexuées trimères, dépourvues de bractées et entre-
mêlées de poils, ayant des anthères soudées en un synandre central et
produisant un fruit bacciforme couronné par les trois lobes persis-
tants.
Hayata ® ayant, de son côté, reconnu le bien fondé de la distinetion
élablie par van Tieghem entre les véritables Viscum et les Korthalsellu,
autrefois confondus, à cru cependant devoir constituer, pour Viscum japo-
nicum Thunbg., un genre nouveau Pseudiæus el même séparer la tribu nou-
velle des Pseudixées.
Le Botaniste japonais dit avoir observé dans les fleurs mâles trois éta-
mines alternes avec les lobes, alors que van Tieghem décrit trois étamines
biloculaires superposées aux lobes.
Si Hayata ne faisait rentrer dans son nouveau genre Pseudixus que la
plante du Japon, je pourrais admettre, grâce à des matériaux en bon
0) V, Treem., Sur le groupement des espèces en genres des Ginalloées, Bifa-
riées, Phoradendrées et Viscées, quatre tribus de la famille des Loranthacées,
Bull. Soc. bot. Fr. [1896], p 133.
@) Exec. et Pr., Pflanzenf. Nachtr., V, p. 187.
G) Favara, Zcon. Plant. Formosan, ME, 1, p. 138.
— 262 —
état, un complément d'information justifiant cette séparation. Mais, à la
suite de la diagnose, ïl cite les régions suivantes : «India, Malaya, Mau-
riia, Australia, Polynesia» , ce qui montre indubitablement que dans son
nouveau genre il fait rentrer l’ensemble des espèces suivantes : Viscum
articulatum Burm., V. monihforme BI., V. moniliforme Wight et Arn., W.
Japonicum Thunbp.
Avec cette extension, Je ne puis me ranger à l'avis de Hayata, car
l'examen de nombreux échantillons des provenances les plus diverses
m'a fait reconnaitre qu’en ce qui concerne l'appareil staminal les manières
de voir successives de van Tieghem et de Hayata ne sont justifiées ni l’une
ni l’autre.
En réalité, la fleur mäle, entourée par trois lobes triangulaires, ren-
ferme non pas des étamines libres, mais un synandre hémisphérique
composé de six sacs polliniques et occupant le milieu de la fleur, sans
aucune connexion avec les lobes. Ge synandre est pourvu, à son sommet.
d’un pore par lequel s’échappera le pollen (ce qu'il est facile de constater
sur des fleurs quelque peu avancées). Les sacs sont contigus et soudés à
leur base vers le centre; mais plus haut se trouve un intervalle dont le pore
occupe le sommet.
En aucun cas et chez aucun échantillon, même chez des fleurs à lobes
largement écartés, je n’ai observé d’étamines séparées, mais toujours et
sans exceplion le synandre dont j'ai déjà parlé.
Ce synandre étant formé de 6 sacs polliniques (2 par lobe), on com-
prend qu’il soit loisible à l'observateur, et avec la même raison, d'admettre
que ces sacs correspondent deux par deux aux lobes et qu'ils leur sont
superposés (van Tieghem), ou bien que les paires correspondent aux
intervalles et sont par conséquent alternes avec les lobes (Hayata).
Sur des sections transversales du synandre j'ai pu observer les cloisons
radiales séparant les sacs polliniques, et rien dans la structure uniforme
de ces cloisons ne m'a permis d'admettre la possibilité d’une séparation
en trois anthères distinctes.
Le synandre hémisphérique porte, sur toute sa face externe, une assise
mécanique sous-épidermique constituée par des cellules dont les épaississe-
ments en UÜ présentent leur concavité vers le dehors. Il résulte de cette
disposition que la dessiccation provoquée par l'anthère détermine un
redressement de la face externe du synandre et, par conséquent, une
déchirure de la paroi autour du canal central où manque précisément
l’assise mécanique. La sortie du pollen par le pore supérieur se comprend
facilement. |
Nous conserverons donc le genre Korthalsella, autant par respect de la
priorité que pour rendre un juste hommage à l’éminent Botaniste français
qui sut le premier montrer les différences entre les Viscum et les Korthal-
‘sella.
— 263 —
KorruaALseLLA (van Tiegh. nomen nudum) H. Lec. emend.
Fruticuli parasitici. Caulis plus minus flavidus , teres vel complanatus, arti-
culatus. Foha bracteiformia, parva, opposita, superposita vel interdum decussata.
Flores unisexuales, axillares , ebracteati, sive in receptaculi cavis ut in alveolis
singulatim plus minus infixi, sive liberi et pilis intermixti. Flores Œ basi
altenuati, lobis 3 instructi, lobis triangularibus , valvatis ; synandrium liberum
centrale, perigonii lobis non coalitum, 6-loculosum, hemisphæricum, sessile,
poro centrali dehiscens. Flores ® ovoidei, trimeri, lobis parois, triangularibus
instruch; stamina O; ovarium inferum perigomio coalitum; stiwoma sessile,
vix conspicuum; placenta centrahis, conica. Fructus ovoideus, bacciformis ,
lobis persistentibus S instructus. Semen piriforme vel cordiforme, plus minus
complanatum ; embryo pro parte exsertus, teres, radicula supera.
Le genre comprend trois sections correspondant respectivement aux
genres créés par van Tieghem :
Articles cylindriques au moins à leur sommet... ..... Eukorthalsella.
Articles aplatis sur toute la longueur :
Des ramifications végétatives et d’autres florifères. . . Heterixia.
Toutes les parties semblables. ........... SEE Bifaria.
I. Sect. EuxorraaLseLLa (Engl.) H. Lec. emend.
Caulis flavidulus, wrticulis brevibus (usque 1 cm.) apice teretibus ; folia
bracteiformia annularia vel sæpe 2 decussata ; nodi floribus numerosis
cincti.
Tige cylindrique sur toute la longueur des entre-
nœuds; entre-nœuds courts; fleurs nombreuses, sur
plusieurs rangs à chaque nœud................. K. Remyana.
Tige à articles cylindriques en haut, aplatis en bas;
fleurs sur un ou deux rangs autour de la tige à
chaque nœud; bractées annulaires, mais fleurs for-
mant souvent deux groupes opposés à chaque nœud. K, cylindrica.
Fleurs toujours en deux groupes opposés et volumi-
neux à chaque nœud; articles assez longs, obco-
niques, plus gros en haut qu’en bas............. K. aoraiensis.
Korthalsella Remyana v. Tiegh. nom. nud. — Cauls cylindricus flavidus ;
internodia brevia ; bracteæ annulares caulem cingentes ; flores more Korthalselle,
paroi, numerosi, mulliseriati.
Îles Sandwich (Remy, n° 502 pars).
— 264 —
K. cylindrica v. Tiegh. nom. nud. — Caulis fluvidulus ; internodia basi
complanata; bracteæ 2 oppositæ caulem cingentes ; flores more Korthalselle,
parut, uniseriali.
Hawaï (Heller, n° 2194).
Sandwich : Lanai (Remy, n° 502 pars).
K. aoraiensis (3. Nad.) v. Tieoh. nom. nud.; Viscum aoraiense (J. Na-
deaud, Enum. des pl. indip. de l'ile de Tahiti). — Fruticul parasitici, glaber-
rimi, nodis valide tumidis instructi; articuli subfusci, 8-20 mn. long, obconici
vel apice plus minus obconici; bracteæ oppositæ, non decussatæ ; flores more
Korthalselle, pauci, plis numerosis intermixti; fructus minimi, lutei,
utrinque 3, e nodulo nascentes.
Tahiti (J. Nadeaud, n° 411). Cette plante se développe d'après Nadeaud
sur lAlyxia stellata et le Byronia tahitensis. Elle se rencontre sur les
crêles élevées de l’Aorai, à 1,800 mètres d'altitude et sur les sommets
d'Orofero.
Il. Sect. HererixiA (v. Tieph. ul genus).
Caulis basi floribus carens ; internodia complanata ; ramuli superiores paroi ,
non complanatt, floribus instruct.
Articles ovales, pourvus d’une seule côte, plats, de
moins de 1 cm. de long......... RE _
Articles oblongs, pourvus de plusieurs côtes, longs de
plus: de 2 CIN 2 88 70 sas ais ds SDS ECO K. geminala.
Korthalsella Lindsayi (Oliv.) v. Tiegh. nom nud.; Viscum Lindsayi Oliv.
ex Hook. f. Handb. N. Zeal. FL, p. 108.— Articulis complanatis, ovahbus,
7-10 mu. lonois, in longitudinem 1-costatis ; ramuli floriferi parwi, sepe
geminal; flores more generis.
Nouvelle-Zélande (Filhol, sans numéro).
K. geminuta (Korth.) v. Tiegh. nom. nud.; Viscum geminatum Korth. in
Verh. Batav. Ges., XVII! 1839 |, p. 259. — Fruticulus parasiticus (in Euge-
na spec.): cauhs basi complanatus, articulatus, articulis oblongis, 2 cm.
longis, 9-10 mm. latis, in longitudinem mulhcostatis ; caulis apice ramosus ;
ramuli parvi, floriferi, bracteis admotis; semina piriformia 75 mm.
longa.
Bornéo (Korthals, n° 194).
D RAT.
IL. : pe
IL. Sect. Brrarra (v. Tiegh. ut genus).
Caulis plus minus complanatus; foha bracteformia, opposita, non decus-
salu, sæpe conniventia; inflorescentia annularis caulem cingens vel inflores-
centiæ uxillares opposite.
plus ou moins aplatis, rougeälres, rappelant la forme
d’an cylindre pourvu de deux aïles dans un même
plan, bractées opposées, non décussées. Fleurs en
deux groupes opposés à chaque nœud............ K. rubescens.
|
;
| | ©) Les articles de la base presque cylindriques, les autres
|
J
© Articles tous nettement aplatis.
X Fleurs disposées autour de la tige, au moins dans
les parties supérieures de la plante.
+ Articles linéaires, étroits, non sensiblement plus
| larges au milieu qu'aux extrémités, non pour-
vus de bourgeons courts aux nœuds.
o Articles petits à une seule côte............ K. tænioides.
o Articles plus grands à plusieurs côtes visibles. K. Gaudichaudu.
| —+ Id. avec bourgeons courts et serrés aux nœuds.. X. fasciculata.
— Articles obovales, les plus longs n’atteionant pas
NN NE K. moniiformis.
X Fleurs toujours en deux groupes opposés et dis-
tincts à chaque nœud.
+ Articles oblengs, rubanés, très aplatis, au moins
deux fois plus longs que larges, dépassant
généralement 12 mm. et pouvant atteindre
3 cm. de long sur 5-6 mm. de large ; côte peu
saillante: plante de plusieurs décimètres de
CR ER PR NE ROSE MERS . K. platycauls.
+. où OURS nis ces Hé
+ Articles rectangulaires ou trapéziformes , les plus
grands pourvus de plusieurs côtes saïllantes et
dépassant généralement 7-8 mm. de large.
Fleurs souvent entremélées de poils, plongées
chacune dans une alvéole du réceptacle, à
bords plus ou moins laciniés. . . ...... ..... K, complanata.
K. monkhfornus (Wight) H. Lec.:; Viscum monliforme Wight et Arn.,
Prodr., p.380; Wight., fcon., t. 1018 ; V. japonicum Thunbe:. in Trans. Linn.
Soc., I, p. 329; D. &. Prodr., IV, p. 283. — Frutex parasiticus parvus,
articulis complanatis obovalibus 8-12 mm. longis basi apiceque attenuatis ;
nodi floribus paucis cincti; flores more g'eneris ; fructus obovoideus bacciformis ;
semen 1, ovale vel cordiforme embryone cylindrico paullum exserto instructun.
— 266 —
Inde : Griffith, n° 2741 (Bifaria apiculata v. T.); Wright, n° 104;
Hohenacker, n° 96; Hook. et Thoms, M° Khasia; Perrottet n° 386 et 429;
Schmidt, n° 96; Schlagentweit, n° 286; Pierre, n° 3071; Jacquemont,
sans numéro; Griffith (B. japonica v.T.); Wight, n° 1229 (B. Wightu
v. T.); Str. et Winterb. n° 3 (B. multiramosa v. T.); Falconer, n° 504
(B. garhwalensis v. T.); Utacamund, Metz, n° 1479 (B. Metz v. T.).
Japon : Zollinger, n° 630 (B. spiciformis v. T.); Debeaux, sans numéro;
Maximowiez (B. japonica v. T.); Oldham, n° 269.
Île Maurice : Boivin, Vesco.
Hawaï : Heller, n°* 2212 et 2183.
Philippines : Merr., n° 7030 (VW. Opuntia Thunb. ).
Chine : Cavalerie, n° 3462.
K. tœænioides (Comm .) ; Viscum 1ænioides Comm. ex Thou., Obs. Plant.
Afr. in Mél., p. 43; Bifaria Auchinsoni v. Tiegh.; Distichixus Richardu
v. Tiegh.; Bafaria polystachya v. Tiegh. — Frutex parasiticus parvus, arti-
culis linearibus 8-14 mm. lonpis, basi attenuatis, complanatis ; nodi floribus
paucis (5-6) cinch; flores more generis; fructus obovoideus, bacciformis ;
semen 1, ovale vel cordiforme ; embryo rectus pro parte exsertus; radicula
supera.
Inde : Aitchinson, n° 411; Hook. et Thoms., n° 12.
Abyssinie : Quartin-Dillon et Petit.
Nossi-Bé : Pervillé, n° 714 (Bifaria Richardi v. T.),.
Île de France : Bory de Saint-Vincent, sans numéro.
Île Bourbon : Boivin, n° 1286: Vieillard et Deplanche; Richard,
n° 399 et 497; Armange, n° 10.
Chine : Maire, sans numéro, alt., 2,800 m.: Tchen Keou tin; Farges,
sans numéro (parasite des chênes “ autres Nbre. alt., 1,200 m.).
Japon : Em. Weiss, sans numéro.
Corée : Faurie, n° 875.
K. fasciculata (v. Tiegh.) H. Lec.; Bifaria Davidiana v. T.; B. fascicu-
lata y. T. — Frutex parasiticus parous ; articulis linearibus usque 16 mm.
longs; nodi gemmis brevibus multibracteatis instruct, bracteis admotis ; flos
fructusque more generis.
Chine : Shensi méridional, sans numéro (B. Davidiana v. T.):; Su tchuen
oriental; Farges, sans numéro ( B. fasciculata v. T.).
K. rubescens (v. Tiegh.) H. Lec.; Bifaria rubescens v. T.; B. Lepina v. T.
— Frutex ima basi articulis leretibus, apice complanatis , vix ahfornubus, plus
minus rubescentibus instructus ; nodi tumefact ; bracteæ inflorescentiæque oppo-
silæ non decussateæ ; flos fructusque more generis.
Tahiti : Ribourt, Vesco, Lepine.
ET
— 267 —
K. Gaudichaudii (Bifaria Gaudichaudi v.T.). — Frutex parasiticus , arti-
culis ima basi teretibus apice complanatis instructus, costa valde prominente ;
bractea internodium omnino cingens; flos fructusque more generis.
Bourbon : Gaudichaud, sans numéro, et G. de l'Isle.
K. platycaulis (v. Tiegh.) H. Lec. — Frutex parasiticus, 4-6 dem. altus,
articulis oblongis complanatis, costa vix conspicua instructis, sæpe 2 cm. lon-
gts, usque 5-0 mm. las; nodi bracteis © et inflorescentis 2 oppositis, non
decussatis instruch; flos fructusque more generis.
Fiji : Seemann, n° 2192 (Viscum articulatum Burm.): Harvey, Wilk., d.
Hawaï : Heller, n° 2640 ( Bifaria Helleri v. Tiegh.).
Taïti : Savatier, sans numéro; Nadeaud, #d.; Hombron, #d.; Mœæren-
hout, id. ; Vesco, id. ( Bifaria platycaula v. T.).
Nouvelle-Calédonie : Pancher, n° 626 (B. platycaula v. T.).
Comores : Humblot, n° 331 (B. Humbloti v. T.).
K. complanata (v. Tiegh.) H. Lec.; Bifaria complanata v. Tiegh. —
Articul maximi sæpe ultra 1 em. lati, bracteis parvis, oppositis instructi,
flores in alveolis infixi, alveolis margine plus minus fimbriatis ; costæ promi-
nentes 3-00 ; flos fructusque more generis.
Sandwich : Remy, n° 504, pars Bifaria multicostata v. T.; pars Bifaria
complanata v.T.; pars Korthalsella fasciata v. T.
Hawaï : Heller, n° 2810 (Viscum pendulum Hell. ).
Taïti : Vesco ( Viscum platycaulon ).
V. crassa v. Tiegh. ut species ; art culis crassis brevibus.
Sandwich : Remy, n° 505 pars: Gaudichaud, n° 193.
Muséum. — xx. 13
— 9268 —
À Propos un Viscum DE Nossi-BE, À FLEURS
D'ABORD ENCAPUCHONNEÉES,
par M. Henri Lecouwre.
Boivin a récolté à Nossi-Bé, «sur les Palétuviers, au-dessous du plateau
de Gelville, juin 1847», un Viscum aphylle auquel il a donné, sans
description d’ailleurs, le nom de W. cylindricum. Le même Botaniste voya-
geur a recueilli un autre échantillon «à Djabal, à une certaine distance,
mais en regard de la mer, mars 1851». Ces deux spécimens présentent
les mêmes caractères et ne peuvent être séparés.
Cette espèce de Boivin n’a fait l’objet d'aucune description , et si van
Tieghem , qui a eu l’occasion de la rencontrer dans l’herbier du Muséum,
en a fait un Ozixia cyhndrica, 1 ne signale nulle part le caractère spécial
de cette plante. Le nouveau genre manque de diagnose et ne se trouve
même cité dans aucun mémoire de van Tieghem.
[ nous a donc paru d’autant plus intéressant de reprendre l'étude de
cette plante que ses fleurs présentent un caractère remarquable non signalé
jusqu’à ce Jour.
Appareil végetatif. — La tige, qui est très ramifiée, ne justifie le nom
spécifique rcylindrica» attribué par Boivin à cette espèce que par sa forme
générale, qui se rencontre d’ailleurs chez d’autres espèces ; elle est nette-
ment striée dans sa longueur, surtout chez les rameaux jeunes, et elle se
montre articulée aux nœuds.
Chaque nœud, assez fortement renflé, porte deux feuilles bractéiformes
opposées, très réduites et formant de chaque côté de la tige une sorte de
coupe occupée par les fleurs. Ces feuilles réduites alternent d’un nœud à
l’autre et sont par conséquent décussées.
La tige jeune comprend d'abord, sous l’'épiderme à cellules parallélipi-
pédiques et à stomates disposés transversalement, quelques assises d’un
parenchyme vert lépèrement palissadique.
Dans le parenchyme général se trouvent 5 ou 6 faisceaux libéro-ligneux
accompagnés chacun de deux faisceaux fibreux, l’un interne, l’autre
externe.
Dans des tiges plus âgées et dans l'intervalle entre les faisceaux libéro-
ligneux signalés ci-dessus, se forment des faisceaux de bois dépourvus
- dgcte à
RER EE dus 2 A éenne…: -
— 269 —
de liber mais flanqués, comme les faisceaux libéro-ligneux, de deux
faisceaux fibreux internes et externes.
Enfin, dans des tiges plus âgées encore, le parenchyme des rayons
médullaires et celui du centre de la tige épaissit et lignifie ses membranes
cellulaires.
ll se constitue ainsi une sorte de cylindre ligneux d’origine complexe
et à surface plus ou moins irrégulière, autour duquel se trouvent les 5
ou 6 faisceaux libériens non contigus appartenant aux faisceaux libéro-
ligneux des tiges jeunes. Plus LRTRREENE dans le parenchyme situé
sous le tissu à chlorophylle, on observe les 10 ou 12 paquets fibreux
qui flanquaient à leur face externe les faisceaux libéro-ligneux primitifs
d’une part, et les faisceaux uniquement ligneux de formation ultérieure,
d'autre part.
Comme on le voit par ce qui précède, la structure de la tige de cette
plante mérite déjà une mention particulière. :
Fleurs. — Chaque coupe latérale formée par les bractées opposées ren-
ferme 2-8 fleurs; mais, à l'encontre de ce qui existe chez les véritables
Viscum de la section Aspidixia, ces fleurs ne présentent pas, à leur base,
du moins en apparence, les deux bractées opposées caractéristiqués des
Viscum..
. Quand la coupe formée par une bractée ne que deux fleurs,
FN RE sont séparées par le rudiment d’un bourgeon ; s’il existe quatre
fleurs, on rencontrera deux bourgeons, c’est-à-dire deux groupes com-
prevant chacun un bourgeon central et deux fleurs latérales; enfin, si le
nœud est assez développé, le nombre des fleurs situées de aq côlé peut
s'élever à huit.
Ce qui caractérise essentiellement ces fleurs, c’est, comme on vient de
le voir, qu'elles manquent des bractées opposées qui accompagnent tou-
jours, à leur base, les fleurs de Viscum.
Les spécimens recueillis par Boivin ne portent que des fleurs femelles ;
chacune de celles-ci comprend d’abord une base presque cylindrique
contenant l'ovaire adhérent ; cette partie est surmontée par quatre lobes
charnus, triangulaires, à préfloraison valvaire et de bonne heure caducs.
Ces lobes entourent un style cylindrique, assez court, terminé par un
stiymale capité peu développé.
Les pièces du périgone se détachent bientôt, et le style devient visible.
Il en résulte que le fruit doit porter le style à son sommet.
Malgré l'absence de bractées florales, la plante de Boivin ne peut être
rattachée au genre Korthalsella, puisque chez ce dernier genre les fleurs
sont trimères avec persistance de lobes sur le fruit mur. Il s'agit donc
incontestablement d’un Viscum, mais avee absence apparente des bractées
opposées caractéristiques de ce genre.
— JU
L'étude des nœuds portant des fleurs très jeunes nous montre chacune
de celles-ci complètement cachée par une sorte de capuchon inséré par
tout le pourtour de sa base sur les bords de l’alvéole contenant le:
bouton.
Ce capuchon, qui mesure au maximum trois quarts de millimètre de
hauteur, se développe en même temps que le bouton, mais en amincissant
peu à peu sa base, par laquelle il est attaché. À un moment donné cette
base se déchire à peu près perpendiculairement, le capuchon est soulevé et
la fleur devient libre.
Il suflit d'examiner avec attention le capuchon recouvrant un très jeune
bouton pour observer, à son sommet, une légère dépression linéaire, comme
il arriverait si le capuchon était réellement d’origine double. Or, chez les
Viscum , les deux bractées florales sont toujours plus ou moins conniventes
à leur base ; une soudure des bractées sur presque toute leur longueur ne
laisserait plus qu'une très légère fente au sommet pour le passage de la
fleur ; enfin, si ces deux bractées se trouvent encore plus rapprochées et si
elles sont soudées jusqu’au sommet, elles formeront un capuchon continu
autour de la fleur. Et cette origine double du capuchon se manifeste encore
par la très légère dépression que nous avons signalée plus haut à son
sommet. Le capuchon recouvrant la fleur présente, d’ailleurs, à sa face
interne, une assise régulière de cellules constituant un épiderme interne.
alors que les tissus se montreraient irrégulièrement digérés, si la fleur était
d'origine endogène, comme elle le paraît à un premier examen.
Îl en résulte que la plante de Boivin ne peut être séparée du genre
Viscum. Le genre Ozixia de van Tieghem ne nous paraît donc pas une
création justifiée.
Les noms de Boivin et de van Tieghem constituant simplement des
nomina nuda, et de plus le qualificatif «cylindrica» de Boivin ne corres-
pondant pas à un caractère spécial à celte espèce, nous décrirons la
plante sous le nom de Wiscum palliolatum (de palliolatus — couvert d’un
capuchon).
On est autorisé à penser que le capuchon recouvrant le bouton floral
constitue un mode spécial de protection pour cet organe. Et cette protection
n’est peut-être pas inutile pour un Viscum parasite des Palétuviers et
exposé aux brises salines.
Viscum palliolatum, sp. nov.
Frutex aphyllus, in arboribus prope mare sitis parasiticus. Ram ramulique
teretes , striati, ramosissimi. Nodi tumefacti bracteis à oppositis decussatisque
instructi. Flores unisexuales , sessiles vel subsessiles, axillares, utrinque 2-8,
ebracteati, in alveolis sii, primo tecti, palholati, palholo mox deciduo.
Flores & incogniti. Flores $ teretes, 3—/ mm. longt, cylindrati, lobis 4 val-
RE ©
— 271 —
vatis instructi. Stamina 0. Ovarium inferum ; stylus cylindratus inclusus,
stiomale parvo globoso instructus. Fructus incognitus.
Nossi-Bé (Borviw, n° 2112) sur Palétuviers et toujours du moins au
voisinage de la mer.
Id. (Pervizcé, sans numéro) parasite sur Sonneratia alba.
Nous ne connaissons malheureusement ni les fleurs mâles ni les fruits
de cette espèce.
M. H. Perrier de la Bâthie à récolté à Fermgalana, entre Medelanona et
Andriba, uñ autre Gui parasite d’une Célastracée qui paraît singulièrement
voisin de la plante précédente, mais avec des branches toujours opposées
et non verticillées. Malgré l’âge de la plante, qui porte seulement des
fleurs déjà avancées, nous avons trouvé un bouton tardif recouvert encore
de son capuchon et plusieurs de ces derniers organes restaient fixés aux ra-
meaux de la plante.
Var. À. Perrieri : flores pedicellati, pedicellis 11.5 mm. longis.
Madagascar : Feringalana, entre Medelanona et Andriba (H. Perrier
DE LA BÂTmie, n° 78h).
Enfin, c’est encore à la même espèce qu'il faut rattacher, comme va-
riété B, le Gui aphylle récolté par Douliot à Madagascar. Chez cette
plante, les rameaux, beaucoup plus grêles que dans l'espèce précédente,
portent des fleurs à pédicelle allongé atteignant facilement 4 millimètres
de longueur.
Var. B. Douhoti : ramis gracilibus ; pedicellis usque 4 mm. lonpis.
+ Parasite comme le gui sur un talishé» (Dourior, sans numéro).
— 272 —
Coupe GÉOLOGIQUE pu vERSANT S. S.0. pe LA Cozzive srruée Au N. E.
DE VenTELAY (MARNE), SUIVANT LE CHEMIN DE TERRE ALLANT DE LA
FERME DU Buisson à Guyencourr (Aisxe) | Feuille 34, quartNord-
Ouest |,
par M. R. CHaprar.
(Laboratoire de M. Stanislas Meuse. )
La base de l’Yprésien est indiquée par la présence de nombreuses
sources qui coulent sur les argiies de couleurs variées (jaune rougeâtre,
gris noir) du Sparnacien.
L'eau de ces sources possède un degré hydrotimétrique assez élevé
(37 à 50). L'une d'entre elles, qui sourd à 100 mètres au S. 0. de la
ferme du Buisson, a déposé sur toutes les petites branches, os, coquilles
d’escargots, qui encombraient sa rigole d'écoulement, une couche calcaire
d'aspect oolithique de plusieurs millimètres d'épaisseur.
L'Yprésien a une allure régulière. I est eonstitué par des couches de
sables blanc verdâtre, rosés où bruns. Par endroits, ces couches de sable
alernent avec des lits minces d'argile noire et de marne calcaire de 1 cen-
timètre d'épaisseur.
Le sable est souvent aggloméré en rognons ou en plaquettes de grès
brun rouge, très friable, mais présentant presque toujours un noyau résis-
tant de couleur noire, riche en oxyde de fer.
Fréquemment une enveloppe gréseuse d'un demi-centimètre d'épaisseur
entoure des poches de sable rosé.
Le Lutétien débute par une couche de sable calcaire, glauconieux, con-
tenant des grains de quartz roulés, de grosseur variant entre celle d’un
orain de mil et celle d’un œuf de pigeon. Ces galets» de quartz sont
disposés par ordre de taille, les plus gros formant un lit continu à la base
de la couche, où ils sont mêlés à de nombreux fossiles, parmi lesquels
abondent Venericardia planicosta, Turritella sulcifera, etc. À côté de ces
espèces souvent bien conservées, on trouve des Gérithes roulés, usés et
recouverts d’un enduit glauconieux vert olive.
Au-dessus de ce sable, se trouve un banc épais de calcaire grossier,
fragmenté et de dureté variable.
Ce calcaire est pétri de coquilles de Pelecypodes (Corbis lamellosa, Gar-
dite, Cardium, Lucina...), de Gastropodes (Natica, Potamides), et, à un
— 973 —
certain niveau, d’une quantité de Nummulites lævigata. Ges derniers bancs
sont plus durs que les bancs voisins.
À ce calcaire employé comme pierre à bâtir, succède un calcaire jaune,
sableux, très friable , se désagrégeant de telle façon sous l’action des agents
atmosphériques, qu'aux points où il afleure il peut être confondu avec du
sable.
À sa base, ce banc calcaire renferme de nombreux moules internes de
Bivalves et de Cerithes géants. Dans ses parties moyenne et supérieure, il
abonde en fossiles d’une remarquable conservation.
Le Lutétien inférieur se termine par une couche de calcaire à milioles,
de deux mètres environ d'épaisseur, exploité pour la construction.
Le Lutétien supérieur débute par un lit de glaise verte de 10 centi-
mètres.
Cette glaise est surmontée par un calcaire grossier, dur, portant des
empreintes de Cerithes, sur lesquelles se sont rassemblées les molécules
ferrugineuses que contenait la pierre. Un filet assez mince de marne blanche
sépare ce calcaire grossier à Cerithes, du banc de calcaire compact, dur,
mais fragile, disposé en plaquettes, qui forme le sommet de la colline.
Retenu loin du Laboratoire par mes obligations militaires, je suis con-
traint de remettre leur détermination à une époque ultérieure.
, AE =
+ ES : à E "
/ *
… = x
’ AIME #7 Ut
e 2 32
= À
5 * FU A
_ » ù
= RAT Z
à [
: LS
> ‘
=
= 2
7
= ci
.
# met
» 7 |
A£,
% Se
: 1
« ‘
e
“ P.
+ a La,
L L
; ji =
*
u ” «
_ +
» à
- Ce, ;
LIENS ef à
tr NTÉECE y
FRS ER 4 et
Les ne
É vi
G ALS
F7 , Ca
- + ; - RE
CAR - à L É
EAN TRE : ES ie
N . y , @ * à
A RE RE AS A te
s 2 ri)
pi L ù
k é
Le Sr 2 AA RE as EU
HA; TÉEENNN AI TErenÉE
5
: 2 L F
: : ET à
… . °
,
| | #
+4 il \ k |
TT
- :
" + E-]
à à 3
.
;
:
= j =
ç =
> J
\
— ,
.
= “à
… # #-
< LT
L'ÉNR i . # |
| à Pis -—
J “TA mi
à ee - V% s Es |
4 . re .
L. ‘ #2 À
os : À 1
LE : ; -
= Î + +
LE } 2
* h er
k --
71 a .
2 L F |
F. e Û LR 2? éd
. pif 3
n A LS …—
_ - : = “
à + 3 Ls k
a ET 7
, <. E à ;
4 4 re
. 4 = }
= hé ; SE
* 7 £ =” É J di fe n
; d + #7) = £ x
- ÿ, ji J
# c : ; k
. , ; 5
À Lé Je | :
c'e ES . … 1
| Lit 7 >»?
+ er = , Frs \ #
# = “. : :
w + r pr à ;
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1916. — N° 6.
Du
164° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
29 JUIN 1916.
a
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ce Présipevr donne connaissance des faits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
Un congé de trois mois, avec traitement intégral, valable du
1°" juin au 31 août 1916, a été accordé, sur sa demande et pour
raison de santé, à M. Lucer (Désiré-Adrien), Assistant de la
Chaire de Pathologie comparée au Muséum. (Arrêté ministériel du
31 mal 1910.)
Un congé d’un mois, avec traitement intégral, a été accordé,
sur sa demande et pour raison de santé, à M. Haux (Joseph-
Alexandre), Commis à la Bibliothèque du Muséum. (Arrêté minis-
lériel du 10 juin 1916.)
M. Pinourer, Licencié ès sciences, a été chargé, à dater du
1% mai et jusqu'à la désignation d'un titulaire, des fonctions de
Préparateur de la Chaire de Paléontologie au Muséum, en rem-
placement de M. Papoint, décédé. (Arrêté ministériel du 31 mai
1916.) |
Muséum. — xxu1. 19
— 976 —
Sur la proposition de MM. les Prolesseurs Verneau et L. Roule,
ont été nommés Correspondants :
MM. le D' Hucurr, Médecin chef des services sanitaires à Rabat
(Maroc), Léon Crercer, 27, rue du Marché, à Neuilly (Seine),
CHaBanaud, 12, rue de Condé, à Paris. (Assemblée du 15 juin
1910.) ;
M. le Professeur Stanislas Meunier, en annoncant à la Réunion
des Naturalistes la perte que vient de faire le Muséum dans la per-
sonne d'un de ses Correspondants, M. le D' Larreux, décédé le
9 juin à Paris, à l'âge de 76 ans, ajoute à son égard quelques
renselonements :
Associant à l'Histologie, dont il avait fait sa spécialité et qui lui a valu
une si incontestable réputation, un amour irrésistible pour la Minéralopie,
M. Larreux tenait une place dans le monde scientifique par la grande
valeur de ses collections, quand il se laissa capliver par l'étude des roches
tombées du ciel.
C'est alors qu'il entra en relation d'échange avec le Muséum et qu'il
procura ainsi de précieux spécimens à notre grande Collection nationale.
En particulier, il lui donna, contre des doubles, un fragment de la
pierre tombée le 23 juin 1903 à Ubecraba, au Brésil, qu'il avait acquis au
cours de important voyage dont il donna au public une si agréable rela-
tion dans son luxueux volume intitulé : Au pays de l'or et des diamants.
J'eus bientôt fait d'apprécier ses hautes et rares qualités d'observation,
et c’est avec le plus grand plaisir que je m'aperçus un jour que, sans nous
en être doutés l’un et l’autre, nous étions entrés dans une véritable colla-
boralion scientifique.
Grâce à son incomparable habileté, qui lui permettait de résoudre cha-
que jour quelque nouvelle difficulté de la photographie microscopique, le
D° Larreux reproduisit des séries de lames minces de météorites pierreuses
et des suites de plaques de fer extraterrestres, polies et mordues aux
acides, Par lui, quantité de points restés mystérieux dans l'étude passion-
nante de ces roches se trouvèrent élucidés comme d'eux-mêmes, et des
aperçus très hauts et très larges en surgirent pour le progrès de la Géo-
logie comparée. Aussi fus-je très heureux d'obtenir un jour attribution
à M. le D' Larreux , par l’Assemblée des Professeurs du Muséum, de la
médaille de Buffon et du diplôme de Correspondant, titre auquel, par
sa valeur personnelle, il a contribué à continuer son lustre.
CPOT TT 7 Ur
;
|
— 977 —
_ PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
M. le Professeur H. Lrecoure présente et offre pour la Biblio-
thèque du Muséum le t. XVI, fasc. 3 et 4, de la Flore générale
de lIndo-Chine, publiée sous sa direction, avec le concours de
M. F. Gagnepain.
M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre un Mémoire
de M. Ph. Négris, ancien Ministre des Finances helléniques, sur le
Métamorphisme des roches sédimentaires, publié dans la Revue
intitulée : L'Actualité scientifique , numéro du 15 juin 1916.
Errara.
Discours prononcé par M. le Professeur Marcellin Boule sur la tombe
de son Préparateur, M. Joseph Papoint. (Bull. du Mus., 1916, n° 3.)
Page 130, 4° ligne, au lieu de : cette élite, Lire : dans cette élite.
Page 130, dernière ligne, au üieu de : La Ferrame, Lire : La Ferrassie.
Page 131, 3° ligne, au lieu de : faisait, lire : faisaient.
Bulletin du Muséum, 1916, n° 5 :
Page 279, au lieu de : R. Cuaprar, lire: R. Cuarprar.
19:
— 278 —
COMMUNICATIONS.
Le CaBiNer D'HISTOIRE NATURELLE DES FRÈRES DE LOMENIE DE BRIENNE,
L'HERBIER DE L'ABGÉ POURRET ET LE LEGS FAIT PAR LE D) Barpier
au Mus£um EN 18/47, HISTOIRE ET DOCUMENTS,
par M. Evo. Bonwer.
Le 8 mai 1846, mourait à Paris, en son domicile, rue de Beaune, n° 1,
le Docteur Joseph-Athanase, baron Barbier, membre de l'Académie de
Médecine, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital militaire du Val-de-
Grâce; resté célibataire et ne laissant pour héritiers que des collatéraux,
il avait rédigé, en date du 99 juin 1832, un testament olographe qui,
entre autres dispositions, contenait la clause suivante :
« Je donne et lègue au Muséum d'histoire naturelle (Jardin des Plantes)
mon bel herbier, compris le corps de bibliothèque d’acajou qui le ren-
ferme, à condition qu'il sera placé et soigné dans une pièce convenable ;
plus je donne, pour être placé dans la Bibliothèque du Muséum, l'ouvrage
des Graminées, par Host; quant aux ouvrages qui sont contenus dans le
soubassement de la bibliothèque, ils ne font pas partie de ce legs. On
remettra aussi au Jardin des Plantes ma petite collection de minéraux. »
À D'après les renseignements verbaux qui m'ont été donnés autrefois par
Édouard Spach, Aide-naturaliste puis Conservateur des Collections bota-
niques du Muséum, qui avait intercalé lherbier Barbier dans les Collec-
lions du Jardin des Plantes, le legs dont je viens de reproduire la teneur
avait causé quelque surprise ; le testateur étant à peu près inconnu comme
Botaniste, on ignorait, au Muséum, qu'il fût possesseur, d’un herbier de
quelque importance; cependant, en 18/45, un an avant le décès de Bar-
bier, Sachaile, dans Les médecins de Paris jugés par leurs œuvres, écrivait :
«M. Barbier a cultivé la Botanique avec succès... On dit qu'il ter-
mine, dans ce moment, un grand ouvrage dans lequel la médecine et la
chirurgie se réunissent à la botanique, et dont il aurait puisé les éléments
dans les beaux herbiers qu'il possède. »
Quoi qu'il en soit, le 9 juin 1846, le Directeur du Muséum proposait, à
l’Assemblée des Professeurs, de demander au Ministre de l'Instruction
4
Sn Pie ee sec da “>:
Pb PIC), Dal Elo li AS LE, AR
— 279 —
Publique l'autorisation d'accepter ce legs et, en attendant cette autorisa-
tion, de recevoir ces collections à titre de dépôt; enfin, le 23 février 1847,
le Ministre de l’Instruction Publique transmettait au Directeur du Mu-
séum une ampliation de lOrdonnance royale du 15 décembre 1846 auto-
risant le Museum à accepter le legs Barbier et, en mars de la même
année 1847, l'herbier Barbier, contenant 120 boîtes, était placé dans les
Galeries de Botanique ; les 4 volumes in-folio des Jcones et descriptiones
Graminum Austriacorum de Host, reliés en veau fauve et dorés sur tranche,
étaient remis à la Bibliothèque et, sur le feuillet de garde du tome TI, on
lit la date d'entrée : « 15 avril 1847» de la main du Docteur Lemercier,
Sous-bibliothécaire, qui n’a pas mentionné le nom du donateur; quant à
la petite collection de minéraux, elle était probablement sans intérêt, car
il n’en a pas été fait mention sur les registres d'entrée de la Chaire de
Minéralogie.
On connaît maintenant, par ce qui précède, comment et dans quelles
conditions l’herbier Barbier est devenu la propriété du Muséum; il me
reste à exposer l’histoire et la valeur scientifique de cette collection,
mais je crois utile de faire précéder cet exposé de la biographie du
donateur.
Barbier (Joseph-Athanase), né à Brunoy (Seine-et-Oise), le 13 mai
1707, suivit les cours de l’ancienne Faculté de Médecine de Paris dont son
père était Docteur-régent ; en 1792, après la suppression de la Faculté de
Médecine, il entra dans le service de santé militaire avec le grade de Chi-
rurgien sous-aide (11 septembre); l'année suivante il fut promu Aide-
major (26 juillet 1793) et le 22 décembre 1794 1l devenait Professeur
de Pathologie à l'École de Médecine de Strasbour B: nommé Chirurgien
major le 28 octobre 1795, il passe au Val-de-Grâce qui venait d’être
transformé en hôpital militaire d'instruction et y professe l’Anatomie et la
Chirurgie ; il se charge, en outre, des leçons de Botanique, obtient de
l'administration militaire un terrain dans l'enceinte du Val-de-Grâce, qu'il
fait défricher, planter en jardin botanique, et il fait avance des fonds
nécessaires à ces plantations et à la construction de cinq serres chaudes ;
il devient Chirurgien en chef adjoint le 10 mai 1796, puis Chirurgien en
chef et premier Professeur le 8 janvier 1815; entre temps, il avait été
reçu Docteur en chirurgie par la nouvelle Faculté de Médecine de Paris,
le 5 janvier 1804, avec une thèse intitulée : Propositions de chirurgie pra-
tique sur l'amputation à lambeaux; ce travail, le seul, du reste, qu'il ait
publié, a été assez vivement critiqué par J.-L. Jourdan dans le tome I de
la Biographie du Dictionnaire des Sciences médicales de Panckoucke ; nommé
membre de l’Académie de Médecine, section de Chirurgie (1824), Barbier
est admis à la retraite le 26 janvier 1825 et reçoit du gouvernement le
titre de baron en récompense de ses longs et honorables services; rendu
— 280 —
à la vie civile, il n'a cessé d'exercer que peu d’années avant sa mort sur-
venue le 8 mai 1846, ainsi que je l'ai dit au début de ce travail (),
En l'an vi, l'instruction ayant été supprimée à l'Hôpital militaire du
Val-de-Grâce, l'existence du jardin botanique créé par Barbier se trouva,
de ce fait, fortement compromise; Cels (Jacques-Martin), membre de
l'Institut, section d'Agriculture, qui avait formé lui-même un grand jardin
dont Ventenat et Redouté décrivaient et dessinaient les plantes nouvelles,
en profita pour demander à l'administration militaire que le jardin du
Val-de-Grâce lui füt concédé; c’est alors que Barbier adressa au Conseil
d'État un Mémoire dans lequel 11 concluait au rejet de la demande de
Gels, affirmant ses droits à être maintenu dans la direction dudit jardin
et offrait même, malgré les sacrifices pécuniaires qu'il avait déjà faits, de
prendre ce jardin en location au prix qui serait fixé par le Ministre des
Finances ; ce Mémoire, publié sans nom d’imprimeur, forme une brochure
in-8° de 7 pages qui a pour titre : Mémoire sur le Jardin botanique du Val-
de-Gräce par le citoyen Barbier, officier de santé en chef de l'hôpital militaire
de Paris élabli au Val-de-Gräce — Présenté au Conseil d’Etat ; il porte la date
du 11 prairial an 1x et se termine par la signature autographe de Barbier.
La formule nettement possessive et très brève par laquelle Barbier
désigne, sans y ajouter aucun renseignement, lherbier qu'il lègue au
Muséum, laissait, jusqu'à un certain pont, supposer qu’il avait constitué
lui-même cette collection, tant avec ses récoltes personnelles que par
échanges avec d’autres botanistes: or, en compulsant quelques fascicules
de cet herbier lorsqu'il fut déposé aux Galeries de Botanique, on put, de
suite, acquérir la conviction que la part de Barbier dans la composition
de cette collection était assez minime et qu'on se trouvait en présence de
l'herbier formé par l'abbé Pourret® et déposé par lui-même dans le
G) Quelques biographes ont donné à Barbier les prénoms de Jacques-Atha-
nase et indiqué la date du 7 mai comme étant celle de son décès; les prénoms et
la date que j'ai cités dans cette notice biographique sont ceux et celle qui
figurent dans le testament de Barbier , dont l'original fut déposé aux minutes de
M° Bayard, notaire à Paris, et dont je possède un extrait délivré par M° Lan-
quest, successeur médiat de M° Bayard; en outre, une biographie parue du
vivant de Barbier lui a attribué plusieurs ouvrages publiés par un homonyme, le
Docteur J.-B.-Grégoire Barbier, d'Amiens. Sachaile a certainement fait erreur
lorsqu'il dit (loc. cit.) que Barbier prit sa retraile en 1841, c’est-à-dire à 74 ans;
enfin, c’est à tort également que Clos et Timbal-Lagrave, deux auteurs que
j'aurai encore à citer, ont attribué à Barbier la qualité de Pharmacien des
armées.
@ Pourrer (Pierre-André), Narbonne, 17954, + Santiago, Espagne, 1818;
pour sa biographie voir : Clos, Pourret et son histoire des Cistes (Mém. de
Acad. des Sciences de Toulouse, Il, p. 244); Galibert, La vie et les travaux du
botaniste Pourret (Revue de Toulouse, juillet 1867); Timbal-Lagrave, Reliquiæ
Pourretianæ, Toulouse, 1875.
— 281 —
Cabinet d'histoire naturelle des frères de Loménie de Brienne lorsqu'il en
fut nommé Directeur; de plus, la disposition des échantillons, leur mode
de fixation sur de grandes feuilles de papier fort ornées d’un encadre-
ment fait à la main, les étiquettes autographes et les longues descriptions
calligraphiées qui accompagnent certaines espèces, notamment les plantes
de la famille des Gistacées, tout enfin indiquait nettement que Barbier
transmettait, au Muséum, l’herbier de Pourret dans l’état où 11 l'avait
reçu; mais dans quelles conditions et à quelle époque cette collection, qui
avait antérieurement subi d'assez nombreuses vicissitudes, était-elle de-
venue la propriété de Barbier? C’est ce qu'il est assez diflicile de préciser,
d'autant plus que Barbier lui-même paraît avoir volontairement gardé le
silence sur ce point important.
Étienne-Charles, Cardinal de Loménie de Brienne (1727-1794), s’in-
téressait à l'Histoire naturelle; étant archevêque de Toulouse, il fit la
connaissance de l'abbé Pourret, qui appartenait au elergé de Narbonne,
et se l’attacha, d’abord comme secrétaire, puis lui confia l’organisation et
la direction du Cabinet d'histoire naturelle dont, avec son frère cadet,
Athanase-Louis-Marie de Loménie , Comte de Brienne, Lieutenant général,
également amateur d'Histoire naturelle, il s’occupait de réunir les maté-
riaux; nommé, en 1787, Contrôleur général des finances en même temps
que son frère devenait Ministre de la guerre, il emmena avec lui, à
Paris, Pourret, qui fut alors chargé de l'organisation définitive du Cabinet
d'histoire naturelle dont quelques parties se trouvaient au château de
Brienne, mais dont tous les éléments devaient être réunis dans la capitale
et à la formation duquel Pourret avait largement contribué par le don de
son important herbier personnel; mais, un an plus tard, en août 1788,
les frères de Brienne durent l’un et l’autre donner leur démission; l'aîné,
devenu archevêque de Sens et cardinal, se rendit à Rome et en Italie
d'ou il ne revint qu’en 1790; par suite de ces circonstances, l'installation
du Cabinet d'histoire naturelle à Paris fut suspendue et, en 1789, Pourret
était de retour à Narbonne, qu'il dut quitter dès les premières manifes-
lations révolutionnaires pour se réfugier en Espagne, où il resta jusqu’à
sa mort (1818).
Rentré en France, le Cardinal de Brienne prêta serment à la Constitu-
ton civile du clergé et donna sa démission de Cardinal; nonobstant cette
condescendance aux idées révolutionnaires, il fut arrêté à Sens, en 1793,
et incarcéré; relaxé peu de temps après, puis arrété de nouveau, en
1794, on le trouva mort dans son lit (16 février) ©. On a prétendu qu'il
s'était suicidé en absorbant un poison contenu dans le chaton de sa bague
0 Cf. Pernin, Le cardinal Loménie de Brienne, archevêque de Sens; ses der-
mières années , Paris, 1896.
— 282 —
épiscopale, mais il est plus vraisemblable que, brutalisé par ses gardiens,
obligé de manger et de boire outre mesure avec eux, il succomba à une
attaque d’apoplexie foudroyante. Quant à son frère, 1e Comte de Brienne,
il périt sur l'échafaud en cette même année 1794.
Au milieu de tous ces événements, qu'était-il advenu des collections
d'histoire naturelle? Étaient-elles restées à Paris, dans l’état où les avait
laissées Pourret? ou bien avaient-elles été reportées au château de Brienne
où se trouvaient encore différentes collections que Pourret n'avait pas eu
le temps de mettre en ordre?
Dans sa notice sur : Troyes et le département de l’Aube pendant les
soixante dernières années (1789-1848) (), Alexandre Guérin nous apprend
que, pendant les combats livrés les 29 janvier et 4 mars 1814 autour de
Brienne, une partie du château fut incendiée ct que la précieuse collec-
tion d'histoire naturelle qui s'y trouvait fut détruite. Timbal Lagrave
reproduit ©? cette affirmation en faisant toutefois remarquer que lherbier
Pourret a cependant été conservé, d'où l’on pourrait, ce me semble, con-
clure que l'herbier en question ne se trouvait pas à cette époque au
château de Brienne.
Timbal-Lagrave aflirme, en outre, qu'en 1812 la Comtesse de
Brienne avait légué à Pourret l'herbier de ses frères... et qu’elle l'avait
même engagé à venir le recueillir»; mais qui était cette comtesse de
Brienne? Très vraisemblablement la femme du Lieutenant-général, et alors,
des deux frères de Loménie, l'aîné était son beau-frère et l’autre son
mari; dans sa lettre, elle devait indiquer à Pourret où elle habitait et où
se trouvait l’herbier en question, toutes choses que Timbal nous laisse
ignorer et qu'il ne paraît pas avoir cherché à élucider.
D’après une tradition orale conservée au Laboratoire de Botanique du
Muséum et que j'ai reproduite, sans en avoir vérifié l'authenticité, dans
le Bulletin de la Société botanique de France (XL, 1893, p. zxxv), l’her-
bier du cabinet de Brienne, avant de passer entre les mains du Docteur
Barbier, aurait fait partie des collections de plantes réunies à La Mal-
maison par l’Impératrice Joséphine; mais des recherches récentes m'ont
prouvé que cette tradition était absolument fausse, Joséphine n'ayant
jamais collectionné que les plantes vivantes qu'elle faisait cultiver dans les
jardins et dans les serres de La Malmaison et ne conservant point les fasci-
cules de plantes sèches qu’elle pouvait quelquefois recevoir, comme, par
exemple, les deux portefeuilles de plantes qui lui avaient été envoyés du
(0) Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres du dépar-
tement de l’Aube, XIX (1855), p. lo, et XX (1856), p. 48.
® Reliquie Pourretianæ, p. 21 et 22.
— 2603 —
Brésil et qu’elle donna à Ventenat ; du reste, si la collection de Loménie
avait appartenu à Joséphine, on devrait y trouver des spécimens des
espèces nouvelles cultivées à La Malmaison, or 11 n'en existe aucune;
cellés décrites par Ventenat font partie de l’herbier de ce botaniste con-
servé à Genève ©; quant à celles décrites par Bonpland, elles ont été, pour
la plupart, données par lui-même, en 1833, à l'Herbier du Muséum. Ce
qui a pu donner lieu à la légende que je viens de détruire, c'est probable-
ment la forme et laspect hi meuble-bibliothèque légué par Barbier,
lequel est de pur style Empire, avec ornements en cuivre et en bronze,
mais n’a, néanmoins, que de vagues ressemblances avec les meubles de
La Malmaison, notamment avec les meubles-bibliothèques du cabinet de
travail de Napoléon; ceux-ci sont en véritable acajou massif et d’un travail
très soigné, tandis que le meuble Barbier, d’un travail beaucoup moins
fini, a été dans ses parties principales construit en acajou femelle ( Ce-
drela), les colonnes et quelques appliques étant seules en véritable acajou;
enfin, lorsqu'après la mort du Prince Eugène (21 février 1824), héritier
de La Malmaison, les meubles du château furent, en juin 1829, vendus à
l'encan, on eut soin, pour les reconnaitre dans l’avenir, d'y imprimer une
marque au fer chaud avec la vignette M. M. ®; or il est facile de constater
qu'aucune marque de ce genre n’existe sur le meuble Barbier (.
L’herbier Pourret, qui constituait à lui seul, ainsi que je l'ai déjà dit,
la partie la plus importante du legs Barbier, a été intercalé : les plantes
de France dans l'Herbier spécial de cette région, et toutes les autres dans
l'Herbier général; chaque échantillon a été muni d’une étiquette à en-tête
du Muséum avec la mention : «Collection de l'abbé Pourret, extraite de
l'Herbier légué par M. le D' Barbier, 1847». Les plantes de lherbier
Pourret se reconnaissent, en outre, très facilement à leur aspect; les
échantillons ne sont pas fixés par des bandelettes, mais entièrement collés
sur de grandes feuilles de papier blanc vergé, ornées d’un encadrement
fait à la main ; dans l'angle inférieur gauche, une étiquette autographe
4) Cf. Lasècue, Musée botanique de Benjamin Delessert, p. 70.
@) Cf. Lasèeue, loc. cit.
6) Cf. J. Asauserr, Le château de La Malmaison, p. 47.
() Ce meuble, qui est conservé au Muséum dans le Laboratoire de Botanique
phanérogamique, a été, 1l y a quelques années, rendu à sa destination primitive
et transformé en bibliothèque après avoir été débarrassé des boîtes vides qui
renfermaient l’herbier; il ne pouvait, du reste, contenir que 60 boîtes, alors que
la tolalité de l’herbier en comptait 120, dont la moitié, c’est-à-dire 60 boites,
avaient élé livrées au Muséum par les exécuteurs testamentaires, sans les casiers
où elles devaient être placées.
) Les feuillets de lherbier Pourret, étant d’un format un peu supérieur à
celui de l’Herbier du Muséum, ont dû être le plus souvent rognés et, par suite,
l'encadrement a pu disparaître.
— 284 —
de Pourret porte ie nom de l'espèce, l'indication de la localité, le nom du
collecteur si la plante n’a pas été recueillie par Pourret, s’il y a lieu la
synonymie et assez souvent des remarques critiques; dans l'angle inférieur
droit, le nom spécifique a été calligraphié par un scribe de larchevéché
de Toulouse ou du Contrôle général des finances; toutefois, je dois faire
observer qu’un certain nombre de plantes portent seulement les noms
sénériques el spécifiques sans aucune indication de localité ni d’origine.
Les échantillons que je considère comme ayant été ajoutés par Barbier
sont collés sur des feuillets plus petits, d’un papier plus mince, avec un
encadrement différent; à l’exception d’une petite collection de Crypto-
games cellulaires provenant de Thuillier, ce sont, pour la plus grande
partie, des plantes cultivées, d’origine exotique, sans indication de loca-
lité ni de collecteur; l'étiquette qui les accompagne n'est point de la main
de Pourret et le nom spécifique n’a pas été reproduit, comme précédem-
ment, en belle calligraphie.
À côté ee plantes sèches, il existe dans l’herbier Pourret une impor-
tante série de planches gravées, la plupart coloriées, extraites de quelques-
unes des grandes iconographies botaniques publiées dans la seconde moitié
du xvur' siècle; beaucoup, envoyées à Pourret par Nicolas-Joseph Jacquin
(1727-1817), sont tirées des Selectarum stirpium Americanarum historia
(1763-1780), Hortus botanicus Vindobonensis (1770-1776), Floræ Aus-
triacæ icones (1773-1778), Icones plantarum rariorum (1781-1786) de ce
Bolaniste; comme ces planches sont de format grand in-folio, plusieurs ont
été ramenées aux dimensions de l’herbier en les rognant dans leur pour-
tour et, lorsque la légende en avait été enlevée, le nom de l'espèce a été,
quelquefois, inserit à la main par Jacquin lui-même.
À l'exception des échantillons que j'ai signalés comme ayant élé vrai-
semblablement introduits par Barbier, cette collection contient les plantes
recueillies par Pourret lui-même, au cours de ses herborisations dans le
Midi de la France et dans les Pyrénées; on y trouve aussi un petit nombre
d'espèces qu’il avait cueïllies, à Paris, dans le Jardin du Roi et «à Brienne,
autour du château». À côté des récoltes personnelles de Pourret, il existe,
dans son herbier, une assez importante série de plantes qu'il avait reçues
de nombreux correspondants, tant français qu'étrangers, avec lesquels il
était en relation d'échanges et dont la liste suivante énumère les principaux
avec l'indication des pays d’où provenaient ces plantes :
Aïton (quelques plantes d'Angleterre cultivées ou spontanées), Allioni
(Italie), Asso (Espagne), Banks (Angleterre, Canaries, Açores, Madère),
Barrera (Roussillon), Broussonnet (environs de Montpellier), Cavanilles
(Espagne), Chaix (Dauphiné), Desfontaines (Algérie), Jacquin (Autriche,
quelques plantes spontanées ou cultivées), A.-L, de Jussieu (plantes de
— 285 —
ses propres récoltes et de celles de son oncle Ant. de Jussieu), de Lapey-
rouse (Pyrénées), de Lalourette (quelques plantes de diverses localités),
Lemonnier (plantes de son jardin botanique), Leschenault (quelques plan-
tes de l’Inde), Lhéritier (quelques rares échantillons), Linné fils (seulement
quelques plantes), Mayoral (Espagne), Née (Espagne, environs de Ma-
drid et de Gibraltar), Ortega (Espagne el Pyrénées espagnoles), Pech
(environs de Narbonne, Pyrénées), Poiret (Numidie), L. C. Richard
(plantes du Jardin de Trianon), Scopoli (Italie, Tyrol), Séguier (Italie,
France méridionale), Solander (quelques rares échantillons), Spielmann
(Alsace et Orient), Thunberg (quelques espèces du Cap), Thouin (plantes
cultivées au Jardin du Roi), Villars (Dauphiné); en outre, on constate dans
cet herbier la présence d’un certain nombre de plantes provenant des ré-
colies de Tournefort (1656-1708) en Espagne et en Orient, données par
A.-L. de Jussieu et d’autres recueillies en Espagne et en Portugal par Sal-
vador (1690-1761) que Pourret avait évidemment reçues de lun de ses
correspondants espagnols; enfin Ray (1628-1705) est lui-même repré-
senté dans cette collection par une Graminée, l’Aristida adscensionis L.
Le principal intérêt de cet herbier réside dans ce fait qu'il contient les
espèces et les variétés nouvelles créées par Pourret dans plusieurs notes et
notices, dont les unes ont paru, du vivant de leur auteur, dans les Me-
motres de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, et
dont les autres, restées longlemps inédites, ont été publiées seulement dans
la seconde moitié du xix° siècle par Clos et par Timbal-Lagrave ©,
De tous les travaux de Pourret, le plus important est assurément son
Projet d’une Histoire générale des Cistes, présenté à l’Académie de Toulouse
le 8 mai 1783, dont un extrait a été publié pour la première fois par Clos,
en 1898, dans les Mémoires de cette même Académie (, d’après le
manuscrit original conservé aux archives de ladite Société, et réédité, en
1875, d’une façon plus complète par Timbal-Lagrave ©. Or ni lun ni
l'autre de ces deux auteurs n’a consulté, pour celte publication et, par
conséquent , n’a cité l’herbier Pourret qui contient 28 espèces de Cistes au
lieu de 22 mentionnées dans le mémoire reproduit par Timbal, lequel pré-
sente en outre quelques autres différences; de plus, chaque espèce ou va-
riété est accompagnée d’un ou deux grands feuillets calligraphiés par le
seribe des frères de Loménie, donnant les noms, les Synonymes , l’origine
de l'échantillon et des remarques critiques; quelques-uns de ces spécimens
sont accompagnés d’une planche tirée de l’une des grandes iconographies
que J'ai précédemment indiquées; quant au genre Helianthemum , si dans
0 CF. Rehiquiæ Pourretianæ , passim.
@) Tome II, 1858, p. 244.
SLocsoit., p. 74.
— 286 —
l'herbier les espèces sont moins nombreuses que dans la simple et brève
énumération qui termine l'Histoire de la famille des Cistes (), du moins
chaque espèce est accompagnée d’un ou deux feuillets donnant les mêmes
renseignements que pour les espèces du genre Cistus ; à côté de deux He-
lianthemum, qu'il considérait comme nouveaux, les Æ. polymorphum var.
hirsutum et H. versicolor Var. corsicum, Pourret a même ajouté un feuillet
écrit de sa main, avec un croquis au crayon.
Il y a quelques années, les Gistacées de Pourret étaient classées, suivant
leur origine, les unes dans l'Herbier de France, les autres dans l’Herbier
général; avec l'autorisation de M. le Professeur Lecomte, je les ai toutes
réunies en un seul et même fascicule qui a pris place dans la section des
Herbiers historiques.
Enfin, autant que j'ai pu m'en assurer, les échantillons étant dissémi-
nés dans l’Herbier de France, les espèces mentionnées ou décrites par
Pourret dans ses autres Mémoires, notamment dans sa Chloris narbonensis ®) et
dans son Jtinéraire pour les Pyrénées”), sont, sauf quelques rares exceptions,
conservées dans les Collections du Muséum; pas plus, du reste, que pour
les Cistes, ces échantillons n’ont été revisés et cités par Timbal qui, j'en
ai, avec regret, acquis la certitude, n’a jamais consulté cet herbier dont il
a cependant esquissé l'histoire, avec la bio-biblographie de Pourret, dans
ses Reliquie Pourretiane.
0) Cf. Tiusaz-Lacrave, Reliquie Pourrehanæ, p. 102-103.
@ Cf. Timsaz-Lacnave, loc. ct., p. 21.
G) Cf. TimBaz-Lacrave, loc. cit., p. 104.
|
12
Q0
1
|
SECONDE NOTE SUR UN PROCÉDÉ D'ÉTUDE
DE L’ARCHITECTURE DU TISSU SPONGIEUX DES OS,
par R. ANTHONY.
Dans une courte note publiée ici même l'an dernier ( Bulletin du Muséum
d'Histoire naturelle, 1915, n° 5) j'indiquais un nouveau procédé d'étude
de l'architecture du tissu spongieux des os et faisais ressortir en même
temps les avantages qu’il me paraissait présenter sur les procédés ancien-
nement mis en usage.
À savoir :
: Épaisseur nulle de la coupe, d'où absence de toute difficulté d'in-
terprétation ; R
2° Possibilité de reproduction photographique ne laissant rien à désirer
sous le rapport de la netteté;
3° Possibilité de Ja reproduction de la photographie ainsi obtenue de la
même façon qu'un dessin au trait;
h° Obtention d’une pièce de musée démonstrative, solide et inalté-
rable.
Je veux insister aujourd'hui sur la façon dont un tel procédé permet
l'étude analytique de tout un os spongieux au point de vue de sa structure
architecturale,
J'ai ulilisé comme pièce de démonstration un calcaneum droit d’ Éléphant
portant dans les Collections du Laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum
le n° 1884-1136. Get os a été tout d’abord divisé en deux parties suivant
la ligne de section 1 (voir pl. VE); la partie externe représentée en noir
sur la figure ayant été éliminée, la partie interne a été traitée à la solution
alcoolique sursaturée d’alizarine. [l convient d’insister à ce propos sur la
nécessité de laisser les pièces osseuses un temps très long dans la solution
d’alizarine, et cela d'autant plus qu'elles sont plus volumineuses : cette
portion de calcaneum d'Éléphant y est restée un mois, et ce Lemps fut
insuflisant, car les parties les plus compactes n'élaient point encore par-
venues à la coloration rouge foncé que l’on doit obtenir ©.
} C'est à cela qu'est imputable le léger défaut que présente l'image a de la
planche VIT (surface supérieure de la grande apophyse).
— 288 —
L'os une fois coloré a été inclus dans un bloc de plâtre sur l’un des
côlés duquel a été fixée une réplette en os graduée au 1/2 millimètre et
placée de telle façon : 1° qu’elle soit exactement perpendiculaire à la sur-
face de section 1 (voir pl. VIT); +° que son o coïncidât exactement avec
cette surface de section.
Il'est alors facile d’user progressivement le bloc de plätre d’une quantité
toujours égale et de photographier chaque fois les surfaces de section ainsi
obtenues. Dans ce cas particulier, le bloc de plâtre a été usé de façon à
obtenir une photographie tous les 9 millimètres 1/2.
Par les procédés habituellement mis en usage en embryologie on peut
enfin reconsliluer dans leur ensemble les différents systèmes de travées et
en suivre à travers l'os les divers aspects. La planche VI représente le calca-
neum Éléphant vu par sa face supérieure et la succession des coupes qui
y ont été pratiquées.
Ces diverses coupes ont été représentées dans la planche VIT et les nu-
méros des images constituant cette figure correspondent aux numéros
de la planche VI.
Notons, pour nous borner ici à examen d’un seul détail, que le système
de travées arciformes qui occupe l’intérieur de la grande apophyse, encore
assez mal indiqué dans la coupe 1, l'esttrès bien, au contraire, dans la
coupe 2 qui correspond à peu près à la plus grande dimension longitudi-
nale de l'os, et coïncide sensiblement avec son axe physiologique; 1l l'est
encore suffisamment dans la coupe 3, mais semble perdre toute netteté
dans la coupe 4 qui est placée bien en dedans de l’axe physiologique de l'os.
Pc. VI
Sd
>
Muséum. — M. le D'R. Anthony.
ecture du tissu spongieux des os.
Archit
# î
\ Fr
Va “
} n
2 ï
A -
d Le
: LUE 4
acné erapens era neue ee enr A De
, "M: À 1 ' - LE Ex
1 k
À
<
’ ‘
&
[
,
A L
f
i
1
ï
À l
;
ï
+ a |
tré,
Ï
4
4
J : er 48
| »
, x
»
pa \
ÿ .
UT D
CA
{ [
HA .
:
4 f
M {
[
‘ . AU
à à + "
D
< n
À “
1
{ [l
Ç .
\
Dr > {
ets ETRRITE ,
4 *
è f
(CHA , ,
1
MC RC . ,
TL À
“ L
Le
, _ 11%
Pc, VII.
Architecture du tissu spongieux des os.
k 14
k À
din
À “, Fa
k À
# “
1
ea
|
ja ta A ' L AU TE AN lu f Fa
AE Ï L à .. ' 4 | pr 4 k
bi \ + 1m jaul id ; 1H ‘ + af 5 a L Le je) h re
d en l ‘h y ’ je A
Ur NE UE ARRET CE
M 6 To rer L Lise, Li À 4 “ eve +
ARR SU Le * UNIVERSITY DF ILUAUNS
: 1%, | Î \ à b
dl ! n k ’ '
] ( A 2% 3 :
ñ di nl k PT JM
TA Fi AR. ï #
si ! !
0 À, Un * FI ;
Tea)
7 \
i eee
; Vi 14 te ; ; M L' Le
Aa 1 L { P
Pan L : wi
PE 4 ! Ld 7.
Eu a Ù & Fr CAR
4 » 4 l k
fr 1 4 }
PPT EU
| 4 Ads *t 0
k \ DT ue MOT
sl Ur E ï Ü br Ra IL dé HE pc
NN AMADET U | … Æétaanel
— 989 —
Nore sur un CycLopTERUS LUMPUS L. FEMELLE,
par M. Louis Roue.
Cet individu a été acheté aux Halles Centrales dans la première quin-
zaine de mai 1916; il provenait de la région de Douarnenez (Finistère).
Monté à sec pour être placé dans les collections, sa longueur totale mesure
o m. 5, et sa plus grande hauteur o m. 26. Son étude, au moment du
dépouillement, a donné quelques renseignements intéressants sur la ma-
turité sexuelle de l'espèce dont ïl fait partie.
Cette femelle approchait de l’époque dela ponte, mais n'avait pas encore
commencé à rejeter ses œufs. Les deux ovaires, très volumineux, pe-
sant ensemble 1326 grammes comme poids total, étaient bourrés d'œufs
_ maturés et parvenus à leur taille définitive : 9 mm. à 2 mm. 2 de diamè-
tre. J'ai pu évaluer leur nombre, par le calcul, à 165,800. Les évaluations
faites antérieurement par d’autres auteurs sont les suivantes : 101,935
(Thompson), 194,112 (Buchlan), 207,700 (Bloch).
L'époque habituelle de la ponte, dans la Manche qui occupe la zone
méridionale de l'aire géographique de cette espèce arctique, va de février
à avril. La présente femelle avait donc dépassé la date ordinaire; la sienne
se rapprochait de celle que l’on a signalée comme se présentant dans la
zone septentrionale de l'aire de distribution (Groenland).
— 290 —
CLEF DICHOTOMIQUE POUR LA DÉTERMINATION PRATIQUE
DES ESPÈCES DE POISSONS QUI SE TROUVENT, MÊME ACCIDENTELLEMENT,
DANS LA MAncs,
par M. Jean Decpuy,
Sous-DirectTeur pu LABORATOIRE MARITIME DE T'atinou
(SainT-Vaasr-La-Houcue — Maxone).
C'est au souvenir des difficultés, parfois assez embarrassantes, ren-
contrées au début de mes études d’Ichthyologie, que m'est venue l’idée
d'établir la présente Clef. C’est avec l'espoir d'éviter aux autres les mêmes
difficultés que j'ai mis tous mes efforts à mener à bien ce travail. J'espère
aussi que, tel qu'il est (mais bien loin de le croire parfait, je le juge , au
contraire éminemment revisable), il permettra à nombre d'amis de la
Nature, de ces Naturalistes amateurs» de qui Gran faisait naguère un si
éloquent éloge et à qui la science doit tant, il leur permettra, dis-je, de
fournir nombre d'indications précieuses sur la présence de telle ou telle
espèce en tel ou tel point de nos côtes. On est frappé, en effet, en étudiant
les Ichthyologistes , de voir combien peu de localités, toujours les mêmes,
sont citées dès qu'une espèce n’est pas tout à fait commune. Il est cepen-
dant souhaitable que l’on connaisse avec plus de précision la distribution
des espèces, ce qui esttrès intéressant non seulement pour les Naturalistes,
mais encore pour {ous ceux qui s'intéressent, pour quelque raison que ce
soit, aux pêches.
Il'existe un grand nombre d'ouvrages au moyen desquels on peut dé-
terminer les Poissons. Mais ils sont ou trop complets, ce qui oblige à de
longues et fastidieuses recherches, ou incomplets et ne renfermant pas
certaines espèces, parfois même communes. Je me suis ici borné à la Faune
de la Manche, objet de mes études actuelles, mais je crois n’avoir omis
_aucune des espèces dont la présence y a été signalée, même comme acci-
dentelle.
La forme d’une Clef dichotomique a été adoptée, comme paraissant la
plus avantageuse et la plus commode. Tout artificielle et si éloignée de Ia
classification naturelle qu'elle soit, c’est celle qui rend en somme les meil-
leurs services dans la pratique. Il a fallu faire choix de caractères particu-
lièrement nets et constants, ce qui a été la grande difficulté pour nombre
de groupes, et les vérifier avec le plus grand soin. Prenons un Poisson
— 291 —
donné : un Naturaliste exercé décide immédiatement à quelle espèce il
appartient, parce qu'il juge et pèse rapidement l’ensemble de ses carac-
tères ; le vulgaire lui donne généralement au premier regard un nom, gé-
néralement aussi sans aucune précision. Mais, dans l’ensemble de ses carac-
tères, il en est qui frappent, qui attirent attention, soit d'eux-mêmes,
soit parce qu'ils ont été indiqués avec précision, des caractères particuliè-
rement distinchfs. C’est ceux-ci que j'ai essayé de choisir, en recourant,
quand il le fallait, à des rapports mesurables. Afin de faciliter le plus pos-
sible la détermination, j'ai fait appel à des caractères bien visibles et faci-
lement discernables. Toutefois j'ai complètement laissé de côté, à cause des
erreurs grossières qu'on pourrait devoir à leur emploi, ceux qui sont
tirés de la coloration ou de la taille relative. Il va sans dire que les déter-
minations ainsi faites ne dispenseront le plus souvent pas d'une vérification
ullérieure dans les ouvrages descriptifs (pour notre Faune le meilleur reste
encore celui de Moreau), car, ainsi que le dit l’éminent Ichthyologiste
M. le Professeur Roue, «la spécification doit se baser sur l'ensemble des
caractères et non sur quelques-uns d’entre eux».
Je me suis arrêté ici aux espèces, réservant pour un autre travail ulté-
rieur plus complet la distinction des variétés. Si l’on croit remarquer lab-
sence de certaines espèces, c’est qu’elles sont considérées comme des va-
riétés de celles qui sont énumérées ci-après. Je n’ai pas cherché à employer
les noms conformes aux Règles de la nomenclature, mais les ai adoptés en
raison de la généralité de leur emploi. Il eût été superflu et même dérou-
tant d'allonger cette Clef de listes , forcément incomplètes, de synonymes.
Encore une fois, c’est dans l'espoir de contribuer, pour une faelib part,
à faciliter la connaissance de notre Faune que ce travail a été exécuté; aussi
serai-je très reconnaissant à tous ceux qui voudraient bien m'adresser
leurs critiques ou leurs observations à son sujet.
A . . 3
Laboratoire maritime du Muséum, He Tatihou, avril 1916.
N. B. — Les groupes de la classification sont indiqués par l'emploi des dési-
nences conventionnelles significatives suivantes : Ordre : oiïdæ; sous-ordres
oinæ ; tribus : id ; sous-tribus : ini; familles : idæ ; sous-familles : inæ.
Abréviations. — Nageoires : D, C, A, P, V. — B : bouche. — d0,d10,
d tr O : diamètre, diam. longitudinal, diam. transversal de lœil. — f. br, :
fentes branchiales. — H : hauteur. — He : hauteur du corps. —- i O : espace
interorbitaire — 1 : largeur. — L : longueur. — L.1.: ligne latérale, — Lt :
longueur totale. M : museau. — N : rapport espace prénasal / espace internasal.
0 : rapport Es — p 0 : espace préorbitaire. — Q : queue. — » : nombre de
rayons de... —r. brchst. : rayons branchiostèges. — T : têle. — Vp : extrémité
postérieure des ventrales. — C : plus ou moins commun, en moyenne; — R :
plus ou moins rare, en moyenne. — X : exceptionnel, accidentel.
Muséum, — xx1r, 20
VIT.
VIII.
XII.
XII.
XIV.
— 292 —
Poissons pe LA Mancne.
Bouche circulaire, en ventouse, sans maxillaire inférieur (Cyocosromi) :
Pelromyson marinus.
Bouche fendue , à maxillaire inférieur :
de Pas d'opercule (Ssraënu)ss , co csscspvssss re IT.
PB, Un opervile. ,, 5,45: 560,,140/00.000000 XXX.
. Fentes des branchies placées latéralement (Squaloinæ).. . IV.
LOS
. Fentes des branchies placées inférieurement (Raïoïnæ). . XVHEL.
æ À présente (Hypopteridi)....,,......,.,. RS V.
B. Pas d’A (Anhypopteridi)........... des to XVI
a. 2D,5 f. br. (Squalini)........ PET 0 VI.
8. 1D, 6 ou 7 f. br. (Monopterhini) : (6 f. br.) : Hexæanchus priseus.
a. D, au-dessus ou en arrière des V (Scylliorhinidæ). ....., VIE.
6. D, nettement en avant des V,.....,4... 0 IX.
« G à bord supérieur entier ( Scylliorhinus). ....,...... sa Vik
B. G à bord supérieur denté............ Pristurus melanostomus.
a. Lobes des narines continus et recouvrant la lèvre supérieure :
Scylliorhinus canicula.
B. Lobes des narines nettement séparés et éloignés de la lévre supé-
LE TE SE EAU A AS PAPAS SOS Scylliorhinus stellaris.
ai Pas dé-nictitante {Lamnidæ)....,.,.4..,..:..,, 0008 X.
B..Une nichitante. ; passe terre ss. Ab
a. C aussi longne-que le carps.. 4... 425 Pre Alopias vulpes.
F. Ginoïns longue que Île corps. .+.:..., 20.44.00 XL.
«. Dents longues, lancéolées, à pointes basales.. .. Lamna cornubica.
6. Dents longues, lancéolées, sans pointes basales :
Oxyrhina Spallanzant.
y. Dents très petites, nombreuses. ,...,....,... Selache maximus.
. Des évents (Galeidæ).......... sbsrp vs se vosavote XII.
. Pas d'événts (Canoe) 0e. 0. EE XV.
TD R&
« Dents en pelils pavés (Mustelus)............,.,,..... XIV.
TD
. Dents dentelées et aiguës............... .... Galeus canis.
a. P atteignant au moins au-dessous du 1/4 antérieur de D, :
Mustelus vulgaris.
B. P atteignant au plus au-dessous de l’origine de D, : Mustelus lævis.
R
R
C
TE
XV.
XVL.
XVIL.
XVUHL.
XIX.
XX.
XX bis.
XXI,
XXI.
XXIIL.
XXIV.
NU
TD
. D, opposée aux V (Echinorhininæ)..
— 293 —
. Tête à prolongements latéraux portant les yeux (Zygæninæ) :
Zygæna malleus.
. Tête sans prolongements latéraux (Carchariinæ ) :
Carcharias glaucus.
. Aiguillon à chaque D plus ou moins développé (Squalidæ) :
Squalus acanthas.
. Pas d’aiguillon, D, en avant ou au-dessus des V (Scymnidæ). XVIT,
. Pas d’aiguillon, D, nettement en arrière des V (Squatinidæ) :
Squatina anpelus.
. D, très en avant des V (Scymninæ)...... Somniosus brevipinnis.
. Echinorhinus spinosus.
2D , Q grosse, continuant le corps sans ligne de démarcalion (Squa-
porno rousse Ehinobatus sp.
. 2D,Q distincte du tronc qui est toujours discoïde (Batidi). XIX.
Ron 0 D (0ephäloplendi)......,,....:..,.......,. XXIX.
. Q grosse, nue; C bien développée; V entières (Torpedidæ ). XX.
. Q grêle, armée d’épines ; C peu développée ou même nulle ;
OL TAN CD ARR SR ARRENERREEREe XXI.
a. Events circulaires ou ovales. ,............... MST XX bus.
6. Évents réniformes. ....soseceecereee. Torpedo Nobiliana.
«. Base de la queue très large, D, presque deux fois aussi longue
merde tésomes tt ee Torpedo marmorata.
8. Base de la queue rétrécie, LD, — 1 3 LD,. FE Torpedo oculata.
æ O2 (œil pius petit que lévent)...... .... Raia microcellata.
nm neo see conso urese Raia oxyrhynchus.
EN er PORN PP PE CE EE RTE Asus: XXII.
. Milieu dorsal de la Q plus ou moins concave, nu : Raiïa circularis.
. Milieu dorsal de la Q plus ou moins convexe, couvert
d'aigiuillons.. ,........sosososoeosee PETITES He XXII,
«. Museau allongé..... PART PENTS ET M NN TE TRS ET dés ANAL,
ds nee eme oo 0 AXNI
«. Orifices des tubes de Lorenzini, à la face ventrale, mar-
£.
CL AR EN OP ET EE XXV:
Orifices des tubes de Lorenzini, à la face ventrale, non
ice SPORE FE LU CE Raia alba.
C
pe
po)
(D
0) Je garde ici, d’une manière provisoire , la classification ordinairement adoptée
ct pour ainsi dire classique des espèces du grand genre Raa. J'espère montrer,
dans un travail prochain, combien elle serait à remanier, dans le sens surtout de
la simplification.
20,
XXV.
XXVI.
XX VII.
AXVIIL.
XXIX.
XK
XXXI.
XXXIT.
XXXIIT.
XXXIV.
XXXV.
a Dents lie serrées, à base plus large que longue Er
E =) RE PR Raia macrorhyncha.
B. Dents espacées, à base plus longue que large Enr
28 LS
on Jr re A ER Raiïa bats.
a 0=4........... Dinde ne os do ee CPONREE Faia radiata.
BE OS. Re ON EEE Raia punctata.
Ve OLD de cu ts Ses c er Cd de RES XX VII.
ere
AL N— PO EEE TERRE ELEE Raïa asterias.
BON = Tan lies -prardeses tte DU TRS XXVIIL.
. Largeur du disque Lo longueur du disque — : MVp :
5
. Largeur du disque —
— 294 —
Raia clavata.
î longueur du disque — MVp :
Raia undulata.
e.. AD (Leobatdæ)ss ser ee Leiobalus aquila.
BD: (Fryéonide).: 02 see Trygon vulgaris.
a. Écailles «ganoïdes» (Ganoïpri).................. XXXL.
8. Écailles cycloïdes ou cténoïdes (Tereosri). ......... XXXIT.
mr D co 06a 43. rat rh AE LOUE Acipenser sturio.
BCD TTAN Sac na L SERRE Acipenser Valenciennesi.
NV AMMIES. 225 ve ee sy mag too TT RES XXXII
6: Y ‘ahdemimales......, 5e. sestese XLVI
y. Nthoraciques....... cc. ER LXVI.
D NV UONAITeS, «50 -drec cms re CXV.
a. Corps couvert de plaques osseuses, branchies en
à
heüppes (Syngnathidi).25s2 een SR XXXIV.
. Corps non couvert de plaques osseuses, branchies pec-
HNCRS se à à 0 0e Les se RON RER, COOPER XLI,
. Des P, Q préhensile, pas de C (Hippocampinæ) :
Hippocampus brevirostris.
. Des P, Q non préhensile, généralement 1C (Syngna-
hante). : ARSENAL 24 2. RARES XXXV.
op (Nerophidinæ ) SR. CES XXX VIT.
. Pas de ceinture scapulaire (museau très comprimé, très haut) :
Siphonostoma typhle.
Une ceinture scapulaire (Syngnathus)............ XXXVI
El
R
o
XXXVL.
XXXVIL.
XXXVIIT.
XXXIX.
XL.
XLI.
XLIL.
XLHT.
XLIV,
XLV.
XLVI.
XLVIL.
— 295 —
«. D commençant après le 15° anneau...,.,......, XXXVII.
8. D commençant sur le 14° anneau...... Syngnathus Dumerili.
de
6
&.
G.
de
Sourcil continué en arrière par une arête plus ou moins pro-
ONE PE TO Syngnathus acus,
Sourcil peu prononcé, non continué en arrière par une arête :
Syngnathus ethon.
D sur 11 à 13 anneaux, dont les 3 ou 4 derniers ap-
partiennent à la Q (Entelurus)........,....,. + XXXIX.
D sur 7 à 11 anneaux dont les 2 ou 3 premiers ap-
parliennent au tronc (Nerophis).... ....,... … XL,
D en partie au-dessus de la 2° moitié du corps (Lt = 12LT) :
Entelurus æquoreus.
D entièrement sur la 1° moitié du corps (Lt 11LT) :
| Entelurus anguineus.
a EM — > LUE CRAN RE Nerophis lumbricifornus.
LT +
8. LM=- EL Le 5 CPR PNRPENEET Nerophis ophidion.
. Bouche normale, corps très allongé, nageoires impaires
ms nenloide).. 4... acer RUE
B. Bouche normale, corps très allongé, nageoires impaires
ce so pos o Vosses ALL,
y. Mâchoires formant un bec, corps comprimé latéralement
NES PPS RE PEER XLV.
d. Museau prolongé en une lame (Xiphiidæ).... Xiphias gladius.
«. D commençan! très en arrière des P (mächoire supérieure plus
courte que l’inférieure). ...,.....,.,.., Anguilla vulgaris.
8. D commençant au-dessus des P (mächoire supérieure plus longue
Mio liniémeure)., .... cc. ocoooce Conger vulgaris.
æ. Rayons mous (Ammodytidæ)........., ,.,.,..,.. XLIV,
D OMS OPDIREUL;), à, . css essor es Anarrhicas lupus.
TD 8&
. Mächoire supérieure non protractile. . . Ammodytes lanceolatus.
. Mâchoire supérieure protractile. . ,.,..... Ammodytes tobianus.
A I A TE Mola mola.
nine oser vote RITES Mola oblonga.
21 Malacopléryglens.…. .. 2... 00000000 0 ALI,
D RORENODIEnNpIens 0. og tous svù LVTI.
æ D, adipeuse (Salmonidæ). ..,...,,.,,,... tes + 5 à LIV.
RAD Gen ee à. à 6 61e 0 0 0 00 dote 0 0018 XLVIII.
SE Où C> pe
XLVIII.
XLIX.
LIT.
LIT.
LIV:
LV.
LVI.
LVIT.
LVIIL.
LIX.
LX.
— 296 —
a. rV==414 (Lamprididifs .65,43 40240000 Lampris luna.
B. »V 11; D non opposée à À (Clupeidæ)........,.. XLIX.
7. TV 11; D opposée à À (Scombresocidæ). ..,...... LVI.
«. Mâchoire supérieure ne dépassant pas l’inférieure (Clu-
DORE Ÿ à dec dv ere RECU ELITE L.
« Mâchoire supérieure saiïllante (Engraulinæ) :
Enprauls encrassicholus.
æ. Vomer: dent: : 3444548884 LOC Clupea harenpus.
B. Vomer non defté. 438, 4440 verse CAO LI.
GMD De era Der Clupea (Meletta) sprattus.
8. MD, DCS Visas tes ee er TT PEL À
2. ODOTOUE HIS, espece meta Clupea (Harengula) latula.
TD
Qpereulg trié (Alosa).. 4.08. 0 OS LIL.
. 8r. brchst., plus de 50 appendices lamelliformes au premier arc
brancuals 5.2 Clupea (Alosa) alosa.
. 8r. brehst., moins de 50 appendices lamelliformes au premier arc
branchials sereine Clupea (Alosa) finta.
enribrohsliss ans unies ete aie Clupea (Alosa) pilchardus.
Mächoire supérieure aussi ou plus avancée que l’inférieure. LV.
. Mâchoire supérieure moins avancée que linférieure :
Mäch P moin cée que l’inférie
Osmerus eperlanus.
. Maxillaire supérieur < pO, dents vomériennes sur le chevron
du vomer seulement; 2: auess (re 100 Salmo salar.
. LL 4 L2 8 L
. Maxillaire supérieur Z — pO, dents vomériennes sur le chevron
7
_et sur le corps du vomer..... ..... Salmo (Trutta) marina.
«. Museau en forme de bec fort allongé............... LVII.
B. Mächoires courtes. ...... NE TR TES _ Exoceætus volitans.
. Rayons de la D et de l’A réunis par une mémbrane :
Belone vulgaris.
8. Rayons de la D et de l'A séparés......... Scombresox saurus.
«. D, formée d’épines séparées (Gastrosteidi). .......... LIX.
B. D, à rayons unis. .... dés Fée nt e ST TS
a. Des dents (Gastrostéidæ);:::15:5 622 LX.
B. Pas de dents (Centriscidæ)...,....,. ... Centriscus scolopax.
a DE at à ET CREER AE Gastrosteus aculeatus..
CE à OR ER à de tu Gastrosteus ( Leiurus) pungitrus.
PE PE dre Gastrosteus (Spinachia) spinachia.
R
ae 0 208 ON
EXT.
LXII.
LXIIT.
LXIY.
LXV.
LXVI.
LX VIT.
LXVIIL.
LXIX.
LXX.
LXXI.
LXXIT.
LXXIII.
«. V normales (Mugiloinæ)...,........,,,,,..... s LAN.
B. V extrêmement réduites (Sclerodermidi) ... Balistes capriscus.
et (Mugilidæ)..,........4ies. ATEN TTIET LXIIL.
Porn (Atherinidæ)...,,:...4...: ++. Atherina presbyter.
Espace jugulaire ovale. ..,,,....,...... Er us is LXIV,
. Espace jugulaire linéaire, presque nul... ............ LXV.
«. Corps complètement comprimé latéralement (Pleuro-
nectoinæ) ()..,,..,,, eurent iivesuvesss CXVI.
BCorps de forme normale, ....,.: 55e. LXVIL,
a. Viunies (Gobioinæ): : :::::2::::%5412: sus LX VIIT.
B. V séparées, pas de barbillons: .....,..,.,,,.... LXX VIT.
y. V séparées, des barbillons (Mulloinæ)..,,.. Mullus barbatus.
æ V formant ventouse (Cyclopteridæ)....,.,,:..,... LXIX.
@: Vformant coupe (Gobiidæ)......,.,,.:.::.:.... LXXI,
a, Gavité du corps allongée, région caudale courte (Cyclopterinæ) :
lets
. Maxillaire supérieur caché par le sous-orbitaire.. Mugil auratus.
. Maxillaire supérieur dépassant le sous-orbitaire,, . Mugil capito.
Re nn ane r ess eritoet Mugil chelo.
I ds de cnolotene de 0 à 00 e var. Mupil chelo curtus.
Cyclopterus lumpus.
. Cavité du corps courte, région caudale longue (Lipari-
LS OS RENM LXX.
DD Pa 30,7 — 27 ou 28...,.,....., Liparis vulgaris.
Door —30,..,4..,,,.,.... Liparis Montagui.
"G &
. Dents des mächoires sur plusieurs rangées (Gobius).. LXXIT.
. Dents des mâchoires sur une seule rangée... Aphya pellucida.
. Membrane antérieure aux V................,... LX XII.
. Pas de membrane antérieure aux V qui ne forment pas coupe :
Gobius (Lebetus) scormoides.
[
«. HD, => : Bu sh Tee Lee u e à Gobius 020.
Eee HD, — - EL GRR ST M CE PTS LXXIV
C
[@)
4) Les auteurs modernes donnent les Pleuronectoinæ (ou Zeorhombi) comme
jugulaires. Si des genres comme Rhombus le sont de toute évidence, il est indu-
bitable que d’autres, Pleuronectes ( Platessa Cuv.), Solea, ont souvent l'apparence
parfaite de thoraciques, et ce n’est pas par suite d’une erreur grossière que Linné
(1758), Goüax (1770) placèrent le grand genre Pleuronectes et le genre Zeus
parmi les thoraciques, où leurs affinités naturelles les font entrer.
LXXINV.5 2. 1D,= 6.025 SR NEReE «SRE LXXV.
B. FD 9 LE RER Gobius Ruthensparri
LXXV. a: ds dr O0 ee SR ON RER Gobius capito
Br 0 => 40 25 RL SPORE RSR s LAXNT.
LXXVI a. Au plus 2 ou 3 rayons supérieurs des P crinoïdes :
LXXVIIT.
TD 8&
LXXIX. «a. Pharyngiens inférieurs soudés (Scombroinæ, La-
brie rer ere dat RE CVI.
8. Pharyngiens inférieurs non soudés (Percoinæ).. . . CXI.
LXXX. «. Tête incomplètement cuirassée ................ LXXXI.
B. Têle complètement cuirassée......,.......... LXXXIV.
LAXKT, 4 1 0D'(Scorpemidé): UE REMERCIER LXXXII.
8.5 D'(CGottdæ}i 1.7. HAS VAT NERO LXXXIIT.
LXXXII. © à.
TD
Gobius minutus.
OU TA ES EP Re IE Gobius paganellus 0),
LXXVIL «.
Sous-orbitaire articulé avec le préorbitaire (Tri-
gloipæ}).. ses er4s RO RON ESS LXXX.
. Sous-orbitaire non articulé avec le préorbitaire.. .. LXXVIIT.
; Opercule ÉDIRÉNX 3 parues ASS MAC EE LAXIX:
. Opercule non épineux (Scombroinæ) ........., XCI.
Tête non écailleuse, portant des lambeaux cutanés :
Scorpæna porcus .
. Tête écailleuse, sans lambeaux cutanés. . Sebastes dactyloptera.
PRES Entre DA
4
LXXXIIT «. Cavités branchiales séparées... ........,...,, Cottus bubalis.
8. Cavités branchiales confluentes sous la gorge. . Cottus scorpius.
LXXXIV.. «. P entières (Agomidæ)......,...,.... Agonus cataphractus.
6. P à 2 ou 3 rayons détachés (Triglidæ)......,.. LXXXV.
7. P divisées en 2 parties (Dactylopteridæ) :
Dactyloptera volitans.
LXXXV, a P à a rayons séparés. ........... Peristedion cataphractum.
B.:P:à 3 rayons séparés (Trirla)9,, 22004000) LXXXVI.
D Doit-on réellement considérer le Gobius paganellus et le Gobius niger
comme deux respèces bien distinctes? Cela dépend évidemment de l'extension
que l’on veut donner à ce terme d’respèces». Dans cas de l’aflirmative., la
meilleure diagnose différentielle serait :
Nombre d'écaillessde lat 1 ee LOUE DAEnVtE
La Gobius niger,
si elle était applicable, ce qui n’est pas.
LXXX VI.
LXXX VIT.
LXXXVIIT.
LXXXIX.
XC.
XCI.
XCIL.
XCIIT.
XCIV.
XCV.
XCVL.
XCVIL.
XCVIIT,
— 299 —
a. Épine coracoidienne courte (<: LP) ph or LXXX VII.
8. Épine coracoïdienne longue (— = LP) Mettre Trigla lyra.
a. à D ee DORA NIET ER LXXX VIII.
10
dO 1
RE 1 —
3 RE
ose ce à LXXXIX.
a. O—3 (stries transversales sur le corps, mais incomplètes,
AUS CUIPS SCUILMENt).. 2e... ....,....., Trigla pini.
scene rene Trigla cuculus.
«. L. 1. à grosses écailles carénées et denticulées ........ XC.
D apralles Hsses. ...:....,..,...6.,:.. Trigla corax.
a. D — X ou XI + 16 ou 17; rÀ — 15 ou 16 (stries transversales
très nettes, formées par des replis cutanés, entourant complè-
RE CODE enr ee cousins os oo Trigla hneata.
8. rD = VII à IX + 19 ou 20; rA — 18 à 20 (pas de stries) :
Trigla gurnardus.
ons este eee à XCIT
run unvisitei...., XCVIT
a. Pas de disque sur la tête (Scombridi).....,...., X CII.
B. Disque sur la tête (Echeneididi)............. Echeneis sp.
a. Plusieurs fausses nageoires (Scombridæ) .,....... XCIV.
TD
. Une seule fausse nageoire ou pas, 2 À (Carangidæ) :
Caranx trachurus.
y. Une seule fausse nageoïire ou pas, 1 À (Caprodidæ) :
Capros aper.
a. D éloignées l’une de Pautre........... Scomber scombrus.
FT COR EP PNNNRRRNNNPER TEE CT RS ER XCV.
«. Dents des mächoires fines, courtes, vomer générale-
UT SRE CP RETEE XCVI.
B. Dents fortes, vomer non denté............ Pelamys sarda
a. P n'atteignant pas D,.....,... Thynnus (Orcynus) thynnus.
8. P atteignant et dépassant D,... Thynnus (Orcynus) alalonga.
«. D à rayons semblables (Centrolophidi)............ XCVEIL.
B. D à rayons dissemblables (Sparidi)......,,.,,.., CI.
«. Corps de forme ordinaire... ......... He, vi XCIX.
TD
. Corps de forme très Monge is 7 ue Ut, te C.
XCIX.
CI.
CIT.
CIE.
CIV.
CV.
GVL
CVIT.
CVIIL.
CIX.
OX.
— 300 —
. Dents des mâchoires sur plusieurs rangées (Bramidæ) :
Brama rat.
. Dents des mâchoires sur une seule rangée (Centrolophidæ) :
Centrolophus pompilus.
: V réduites à une écaiile, 754. arr Lepidopus argenteus.
. V plus ou moins développée, A longue (Cepolidæ) :
Cepola rubescens.
. Incisives tranchantes (Obladinæ)................ Box boops.
. Incisives coniques, dents latérales arrondies ou mousses
(marine)... ui6es NS ONE CII.
. Incisives coniques, dents latérales pointues (Cantharinæ). CY.
. Dents antérieures en velours ou en cardes fines ( Pagellus). CII.
. Dents antérieures fortes, coniques; grosses molaires de la mà-
choire supérieure sur deux rangs.......... Pagrus vulgaris.
. Dents antérieures fortes, coniques; grosses molaires de la mä-
choire supérieure sur plus de deux rangs : Chrysophrys aurata.
pe LE PO D A A M PS A CIV
pO |
10 RP EME LRU Due Pagellus centrodontus.
«. P arrivant à l’aplomb de l'A; Lt — 3,5 LP environ :
Pagellus erythrinus.
8. P dépassant l’aplomb de l'A; Lt = 4 LP,..... Pagellus acarne.
a. Sous-orbitaire antérieur échancré.......... Cantharus griseus.
B. Sous-orbitaire antérieur non échancré ...... Cantharus brama.
«. Préopercule lisse (Labrus).…. . .:. 2000020 CVIL.
8. Préopercule dentelé.. sue... +20 2002 CVIIL.
a. Lt — He (rD — XIX au moins+zx)......... Labrus bergylta.
8. Lt= ; He (rD = XVIII au plus + ...)....... Labrus mixtus.
eue ES IT Æ a secs nie ie dose or Gi CR CIX.
TD
, vA = IV au moins... ... Labrus (Centrolabrus) exoletus.
«. Dents des mâchoires sur une seule rangée ( Crenilabrus).. GX.
TD
. Dents des mâchoires sur plusieurs rangées :
Labrus (Ctenolabrus) rupestris.
«. 5 ou 6 rangs d’écailles sur la joue.. Labrus (Crenilabrus) melops.
3 rangs d’écailles sur la Joue... Labrus (Crenilabrus) Bailloni.
CXL.
CXIL.
CXIIT.
CXIV.
CXV.
CX VI.
CX VIT.
CX VII.
CXIX.
CXX.
CXXI.
CXXIL
CXXIIT.
CXXIV,
a. À à peu près égale à D non épineuse............... CXII.
8. À beaucoup plus courte que D non épineuse (Sciæninæ). CXIV.
A ............:...... Serranus cabrilla.
eue de 4 à sv atu e CXIIT.
. Vomer denté seulement sur le chevron......... Labrax lupus.
æ Corps complètement comprimé latéralement (Pleuro-
CT EN TR RE NET EEE CXVI.
B. Corps de forme normale, non comprimé latéralement
a eme e se o « CXXXI.
& Corps symétrique (Zeidæ)..:.......:..:,....4.. CX VII.
B. Corps dissymétrique (Pleuronectidæ).............. CXVIIT.
a. Épine scapulaire très courte, à peine sensible... ... Zeus faber.
BARS pute d0 ::..:....:............ Zeus pungio.
voue eee CXIX.
se sr drtous ess es CXXIIL.
æ 10 dO, pas d’épine préanale (Zeugopterus)....... CXX.
B. 10 < dO, épine préanale (Arnoglossus)............ CXXI.
CT EN OT SSP PER PE EEE EE CXXII.
CON NN Zeugopterus punctatus.
— 301 —
. Vomer denté sur le chevron et sur lecorps... Labrax punctatus.
. Barbillon, court et gros, à lamächoireinférieure., Umbrina cirrosa.
nor Sciæna aquila.
EU Y libres de VA, D à 1° rayons très inégaux :
B. Rayons de la D à peu près égaux......... Arnoglossus laterna.
« Tubercules sur le côté gauche. ........... Rhombus maximus.
8. Écailles lisses sur le côté RACE res bé Rhombus levis.
a. D commençant au-dessus de l'œil supérieur ....... CXXIV.
TD
[0 À
B.
Zeugopterus unimaculatus.
. V libres de l'A, D à 1°°* rayons à peu près égaux :
Zeugopterus megastoma.
. 2° rayon de la D beaucoup plus long que les autres :
Arnoglossus Grohmanni.
. D commençant en avant de l’œil supérieur (Solea).. CXXVIIT.
D CXXY.
LB — 5 OP ROME LEE 6 dre de ere ae CXXVL.
eee NON
[@
CXXV.
CXX VI.
CXX VII.
GX XVII.
CXXIX.
CXXX.
CXXXL.
CXXXII.
CXXXIIT.
CXXXIV.
CXXXV.
CXXX VI.
œ
d,
des nageoires impaires ( Platessa). .......,,... CXX VIT.
y. L.1. droile ou presque, des tubercules épineux à la base des
NageOires IMPAITES. «soso Pleuronectes ( Flesus) flesus.
«. Sur l'espace interorbitaire, des tubercules osseux bien déve-
A RS PE Pleuronectes ( Platessa) platessa.
B. Sur l’espace interorbilaire, pas de tubercules osseux; pas
d’épine anale....... Pleuronectes ( Platessa) microcephalus.
y. Sur l’espace intcrorbitaire, pas de tubercules osseux; épine
anale apparente. ...... Pleuronectes ( Platessa) cynoglossus.
a. P développées (Solea) ....................... CXXIX.
B..P trés réduites (Mierochrus) 2, .:-..15.270000 CXXX.
«. Narine antérieure du côté aveugle tubulaire, plus petite que
PO ee ee Da LÉ EE Solea vulgaris.
8. Narine antérieure du côté aveugle étoilée, plus grande que
PÉOALEUSR REE EAUES N TRES Solea lascaris.
a. Écailles ciliées, > 5 LT...... Solea (Microchirus) lutea.
£. Écailles pectinées, Lt — 3 LT.. Solea (Microchirus) variegata.
&; Pnonpedicnlées. rte R,UiCReES CXXXIT.
B. P pédiculées (Pediculati)............. Lophius piscatorius.
a. Pas d'appareil ventousaire. .....,.......,... CXXXIIT.
6. Appareil ventousaire (Lepadogasteroiïnæ)....... CLI.
a. Rayons mous (Gadoïinæ)............,....%. CXXXIV.
B. Rayons épineux (Blennioïinæ)..............., CXLIIT.
RS Dinar asus ENTER N- LA R eACERE CXXXV.
Bo DIM 2e Re SR LOL SE . CXL.
(e A
— 302 —
Dents de la mâchoire supérieure sur 2 rangées, écailles
cycloides, EU SENS Hippoglossus vulgaris.
. Dents petites sur une seule rangée, écailles cténoïdes :
Hippoglossoides limandoides.
L. 1. faisant une demi-circonférence au-dessus de la P :
Pleuronectes (Limanda) limanda.
. L. 1. droite ou presque, pas de tubercules épineux à la base
. Barbillon plus ou moins long à la mâchoire infé-
neure (Gad) ON EME. ie (eee sx. CXXXNE
. Pas de barbillon (Merlangus) ...........,,... CXXXIX.
V à rayons externes très allongés, dépassant
DANUS.. LES PORTA La LPS CXXX VII.
B. V à rayons ordinaires ....................,. CXXX VIII.
CXXX VII.
CXXXVIIL.
CXXXIX.
CXL.
CXLI.
CXLIL.
CXLILL
CXLIV.
CXLV.
CXLVI.
— 303 —
«. À, el À, complétement séparées... .......... Gadus minutus.
. À, et À, unies par une membrane .......... Gadus luscus.
Mo 10 bug mA 17 à 19: 7, — 16 à 18; LT —6 à 7 dO;
AD pO (pas de tache sur le côté, L. 1. blanche) :
g Gadus morhua.
BD; —"20 à 24; rA, — 24 ou 25; rA,—20 à 22; LT — 4 dO;
dO =: pO (tache noire sur le côté, sous D,, L. 1. noire) :
Gadus æplefinus.
a. Màchoire supérieure plus longue que la mächoire inférieure :
D 'RCUS RP
D 8
Gadus (Merlangus) merlangus.
. Mächoire supérieure plus courte que la mächoire inférieure,
ligne latérale courbe en avant : Gadus (Merlangus) pollachius.
. Mâchoire supérieure plus courte que la mächoire inférieure,
ligne latérale droite ...... Gadus (Merlangus) carbonarius.
. Pas de barbillon à la mandibule........ Merlucius vulgaris.
. Un barbillon à la mandibule; rD, = 3............ CXLI.
. Un barbillon à ia mandibule; rD, << 3.... Raniceps raninus.
Po ordinaires sr V => 9. ..:... RES Lota molva.
D -ordinaires; rV — 1 bifide. ......... Phycis blennoides.
7. rD, crinoïdes, D, basse; barbillons à la mâchoire supé-
ee RO RM RER RER CXLIT.
0 ......:.........,.... Motella tricirrata.
A lee à so oc e 0 « Motella mustela.
«. Préopercule ordinaire; rV — 6 (Trachinidæ)...... CXLIV.
B. Préopercule ordinaire ; »V 6 (Blenniüidæ)....... CXLYV.
. Préopercule avec un prolongement postérieur formant une
espèce d'éperon (Callionymidæ)........ Callionymus lyra.
. Pas d’épine sur le bord antérieur du sourcil : Trachinus vipera.
. Une épine plus ou moins développée sur le bord antérieur du
LES ER PE ER Trachinus draco.
a«. C distincte, libre; rV => 1 (Blennius).......... CXLVI.
B. G distincte, libre; rV — 1 apparent, très réduit, épineux :
Pholis gunnellus.
y. G non distincte de Det de A........... Zoarces viviparus.
s. Tentacule sourcilier = . CAS PP PT SNS T EUR CXLVII.
Fr Pas de/ténlacule sourcilier ; . ,,,,4,,,4%%0 CL
Q
C
CXLVIT.
CXLVIITL.
CXLIX.
CL.
CLI.
CLIT.
CLIIL.
ds: D'à peu. près égale... 4644308222 CXLVIIT.
B.1birès inégale... 54000 0e ne Llennius ocellaris.
a, Fentaéule sonétiller << 00 4.4 TS OR CXLIX.
8. Tentacule sourcilier => dO........,.... Blennus gattorugine.
a. Ganine nulle ou peu distincte, à la mâchoire supérieure :
TD
Blennius palmicornis.
. Canine forte, bien distincte, à la mâchoire supérieure :
Blennius pavo.
. Filaments sétacés sur la tête.........,... Blennius Montagui.
. Pas de filaments sétacés sur la tête. ........ Blennius pholis.
D, Gien, Soie brest Arr Lepadogaster Goüani.
°C Hbre (PRE ART Ne EC CLII.
PPS LA enr e Lepadogaster (Mirbelia) De Candollh
PR PSS PR CLIIL.
LOQ — 3 à 4 EP Lepadogaster (Mirbelia) bimaculatus.
s LO—=5 a 610: 4... Lepadogaster (Mirbelia) nacrocephalus.
PA
CXTES
R
— 905 —
Les MacTRes £T LES LUTRAIRES DE LA MER Rouce
(D'APREs LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. LE D JoUSS£AUME )
(Fin),
par M. En. Lau.
a ——
Mactra (MacrRoromA) DEPRESSA Spengler.
M. le D' Jousseaume a décrit sous le nom de Mactra crista (1894, Bull.
Soc. Philom. Paris, 8° s., VI, p. 105) une forme d'Aden, dont la coquille
déprimée et elliptique est munie d’une carène sur la région postérieure.
Dans sa collection, les types de cette espèce sont accompagnés d’une
éliquette mentionnant qu'ils pourraient se rattacher au M. depressa Spen-
gler et c’est, en effet, à celui-ci qu'il convient d'identifier ce M. crista.
M. H. Lynge, qui a figuré (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamel-
libr., Mém. Acad. R. Sc. Lett. Danemark, 7° s., V, p. 222, pl. IV, fig. 20-
23) les spécimens originaux du M. depressa Spglr. conservés au Musée
de Copenhague, déclare erroné l'habitat «Guinée» indiqué par Spengler
(1802, Skrivt. Naturh. Selsk, NV, 2, p. 118) et il admet qu'à cette espèce
correspond bien la coquille Australienne représentée par Reeve (1854,
Conch. Icon., pl. XIV, fig. 67) sous le même nom.
D’autre part , il ne me parait pas douteux que cette forme de Reeve est
également le M. ovalina Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 477) figuré
par Delessert (1841, Rec, Coq. Lamarck, pl. 3, fig. 7 a-b) ©.
0) Spengler (1802, loc. cit., p. 124) a d’ailleurs signalé de Guinée le M. fra-
gilis Chemnitz (non Gray) [— M. brasiliana Lk.] et il a décrit aussi de cette
région un M. compressa (ibid., p. 125), qui, d’après Môrch (1870, Malak. Blati.,
XVII, p. 123), aurait été établi sur un très vieil exemplaire de ce même
M. fragilis.
@) Dans la Collection du Muséum de Paris, on trouve une coquille qui est
indiquée comme ayant été déterminée par Lamarck et qui est fixée sur un car-
ton portant ces mots écrits de sa main : «macire pélaline, m. petalina» ; ce nom,
qui ne figure pas dans les Animaux sans vertèbres, a été rayé et une écriture
différente l’a remplacé par celui de «M. ovalina». Par son contour ovale, ainsi
que par son sinus palléal court et large, ce spécimen semble bien appartenir à la
même espèce que celui représenté comme M. ovalina par Delessert.
Quant à l'appellation M. depressa, elle a été attribuée par Lamarck (1818,
“Lane
M. Lynge (1909, loc. cit., p. 222) fait remarquer que cette appellation
M. ovalina a été appliquée par divers auteurs à plusieurs espèces diffé-
rentes : or, en particulier, il considère le M. ovalina représenté par Reeve
(loc. cit., pl. XIV, fig. 66) comme différent de celui de Lamarck el comme
identique au M. anguhfera Desh. ©.
Mais je crois pouvoir réunir l’ovalina de Reeve, ainsi que celui de
Lamarck, au M. depressa Spglr. : en effet, dans la Collection du Muséum
de Paris, on trouve plusieurs coquilles recueillies ensemble à Zanzibar
par L. Rousseau, en 1841, qui constituent une série très intéressante,
car on y observe, avec des termes de passage, les deux formes figurées
par Reeve sous les noms d’ovalina (sp. 66) et de depressa (sp. 67), qui
ne sont donc que des représentants extrêmes d’une seule et même
espèce.
Ce M. depressa Spglr. — ovalina Lk. est répandu dans tout lo océan Indo-
Pacifique, de la mer Rouge à Australie.
Hab. — Djibouti, Aden.
LagiosA (Razra) peczicuca Deshayes.
Le Raeta pellicula Deshayes (Mactra) [1854, P. Z. S. L., p. 68;
Reeve, Conch. Icon., pl. XXXT, fig. 124; 1856, H. et A. Adams, Gen.
Rec. Moll., 1, p. 386; 1882, Dunker, Ind. Moll. Mar. Japon, p. 185)
est, d’après M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Sc. Lettr. Danemark, 7° s.,
V, p. 224), voisin du À. anatinoides Reeve [Mactral (1854, Conch.
Icon., pl. XXI, fig. 123), mais en serait cependant distinct : en effet, il
paraît s’en différencier par sa région postérieure nettement rostrée,
au lieu d’être brusquement tronquée; cependant, comme il existe des
loc. cit., p. 479) à une espèce totalement différente, le Standella pellucida Chem-
nitz. — Deshayes a également employé le nom spécifique de depressa pour une
espèce fossile (1824, Descr. coq. foss. envi. Paris, 1, p. 32), qu'il a appelée
postérieurement M. compressa (1830, Encycl. Méthod., Vers, II, p. 399), bien
qu'il existät déjà aussi un M. compressa Spengler (1802).
0) Ce M. angulifera Deshayes (1854, P. Z. S. L., p. 70; Reeve, Conch. Icon.,
pl. XVI, fig. 83), espèce de l'océan Indien très voisine du M. ovalina Lk., s’en
distinguerait par ses valves plus épaisses et par son contour plutôt triangulaire
qu'ovale, à bord dorsal postérieur oblique et à région postérieure tronquée. De
plus, selon M. E. A. Smith, qui, après avoir en 1884 (Rep. Zool. Coll. « Alert»,
Moll., p. 101) déterminé M. angulifera Desh. un spécimen du Queensland, l'a
rapporté en 1914 (Proc. Malac. Soc. Lond., XI, p. 145) au M. ovalina, il y
aurait un autre caractère différenciel : les sommels seraient lisses dans cette
dernière espèce, tandis qu'ils sont «tenue et regulariter plicat» chez celle de
Deshaves.
nié ass
be ;
DPARRRRERPRER ONE Se
: ="
«#4
— 307 —
termes de passage, il est fort possible que anatinoides soit simplement une
variété 0).
Le M. pellicula a été indiqué du Japon par Deshayes : M. le D' Jous-
seaume y rapporle, dans sa collection, de nombreuses valves recueillies
par lui à Aden.
Cette coquille de la mer Rouge doit étre celle qui a été décrite par
M. R. Sturany (1905, Nachrichtsbl. Deutsch. Malak. Ges., 37° année,
p. 139 | fig. |) sous le nom de Zaeta Jickelü, et c’est fort probablement la
même que la forme de Bombay appelée Raeta Abercrombiei par M. TJ. C.
Melvill (1893, Mar. Shells Bombay, Mem. Manchester Lit. a. Phil. Soc.,
VIT;p. 64, pl. [, fig. 25).
Une autre espèce, également très voisine et peut-être identique, le Rueta
Grayi À. Adams (1872, P. Z.S. L., p. 13, pl. IT, fig. 23), a été signalée
de Bornéo et du Queensland ©).
Hab. — Aden.
LurrariA o8LoNGA Chemnitz var. AUSTRALIS Deshayes.
M. le D’ Jousseaume a décrit sous le nom de Lutraria Turneri (1891,
Le Naturaliste , 13° année, p. 207) une forme de Zanzibar, dont il a bien
voulu me communiquer le type et divers autres spécimens : elle est à rap-
procher du L. oblonsa Chemnitz (1782, Conch. Gab., VE, p. 27, pl. 2,
fig. 12) — L. solenoides Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 468).
Ainsi que M. G.B. Sowerby (1889, Mar. Shells South Africa, Journ.
of Conchol., VI, p. 155) l'a fait remarquer à propos de spécimens de Port
Élisabeth (colonie du Cap), le L. oblonva, sous des noms variés ©), semble
avoir une aire de distribution considérable qui, depuis la côte Ouest
U) Reeve indiquait, avec un point d'interrogation, comme synonyme de son
M. anatinoides un Mactra tenera Deshayes (non Gray) et cette synonymie a été
admise par Conrad (1868, Americ. Journ. of Conch., IT [1867], p. 41), tandis
que H. et À. Adams faisaient du M. tenera Desh. un Raeta et du M. anatinoides
Rve. un Merope. — Gray avait désigné (1828, Wood, Ind. Test., Suppl., p. 4,
pl. L, fig. 4; 1837, Mag. Nat. Hist., n. s., 1, p. 373) sous le nom de Spisula
tenera Humph. une espèce qui n’est autre que le M. (Mactrotoma) aspersa Sow.
@) Ainsi que je l'ai dit antérienrement (1914, Révis. Scrobicularüidæ, Journ. de
Conchyl., LXI [1913], p. 264), les figures données par M. Sturany (1901, Exped.
« Pola» Rothe Meer, Lamellibr., Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, 69“ Bd.,
p. 266, pl. IT, fig. 1-6) pour son Raeta bracheon, du golfe de Suez, montrent,
qu'en réalité il s’agit évidemment d'un Leplomya, qui n'est d'ailleurs qu'une
forme du Leptomya cochlearis Hinds [ Neæra |.
®) Petit de la Saussaye (1869, Cat. Moll. test. mers Europe, p. 38) rattachait
déjà comme variété au L. oblonga Chemn. le L. dissimilis Deshayes, qui, d'après
Muséum. — xxit, 21
— 308 —
d'Irlande, s'étend, vers l'Est, jusqu'aux Philippines et, vers le Sud, jus-
qu'au cap de Bonne-Espérance : même des exemplaires trouvés en Aus-
tralie et dans l'océan Indo-Pacifique, bien qu'ils soient considérés comme
spécifiquement distincts par la plupart des auteurs, n’offrent cependant
aucun caractère différenciel précis et c’est, en effet, également au Lutr.
oblonga que M. Ch. Hedley (1906, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXXI,
p. 467; 1909, Mar. Fauna Queensland, Austral. Assoc. Ado. Sc., p. 351)
rapporte des échantillons du Queensland (",
Cependant, il y a peut-être lieu de conserver à titre de variétés deux
formes, L. arcuata Desh. et L. australis Desh., qui, avec la même dispo-
sition de charnière que chez le L. oblonga(*), présentent néanmoins dans
la valve droite un plus faible développement de la dent cardinale posté-
rieure.
La première, L. arcuata Deshayes (1854, P. Z. S. L., p. 70; Reeve,
Conch. Icon., pl. IT, fig. 6), des Philippines et du Japon, qui, comme
L. oblonga, offre un chondrophore allongé, oblique en arrière, et une
forme elonvato-transversa, possède une coquille fortement arquée, très
inéquilatérale, à région antérieure courle et atlénuée, à région posté-
rieure longue et arrondie.
La deuxième, L. australis Deshayes (1854, P. Z. S. L., p. 71; Reeve,
Conch. Icon., pl. HT, fig. 12), d'Australie, se distingue par sa forme bre-
viuscula, à région antérieure encore plus atténuée, ainsi que par son chon-
drophore moins oblique et, en conséquence, plus saillant à l'intérieur des
valves.
Cest, en particulier, à cette variélé australis du L. oblonga que je crois
pouvoir rapporter le L. Turneri Jouss.
Hab. — Suez, Périm, Aden.
MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1896, Moll. Roussillon, Il, p. 576), serait
une forme sud-australienne tout au moins difficile à en distinguer.
Outre ce L. dissimilis Desh., cinq autres formes figurées par Reeve dans sa
Conchologia Tconica paraissent très voisines du L. oblonga Ch. : L. arcuata Desh.,
des Philippines, L. australis Desh., d'Australie et des Moluques, L. Phihippinarum
Desh., des Philippines et d'Australie, L. rynchæna Jonas, d'Australie, et même
L. Sieboldi Desh., qui, indiqué de Vancouver par Reeve, est, selon Deshayes et
Dunker, une espèce japonaise.
0) Menke (1843, Moll. Nov. -Holland., p. 46) avait déjà identifié des spéci-
mens australiens au Lutr, solenoides Lk.
® Chez le L. oblonga, dans la valve gauche, il y a une dent cardinale bifide
très saillante (accompagnée d'une lamelle accessoire postérieure) ct une dent
latérale antéricure, qui, très rapprochée, simule une deuxième dent cardinale;
dans la valve droite, on observe deux dents cardinales divergentes, dont la plus
“antérieure est placée à côté d'une dent latérale antérieure, de sorte que par leur
rapprochement ces deux lames simulent une dent bifide.
tft À tit
Las Las à Li de 42
LUS LE ét di dé dhsstipée ee ne
— 309 —
STANDELLA (EasrToxIA) NIGOBARIGA Gmelin.
Chemnitz a décrit successivement comme deux espèces différentes :
1° en 1782 (Conch. Cab., VI, p. 238, pl. XXIV, fig. 237), un Mactra
rugosa Indiæ orientalis, nommé Mactra nicobarica par Gmelin (1790, Syst.
Nat., éd. XII, p. 3261), M. reticulata par Spengler (1802, Skrivl.
Naturh. Selsk., N, 2, p.119) et Lutraria Chemnitzi par Philippi (1850,
Zeitschr. f. Malak., VE [1849], p. 26); 2° en 1795 (Conch. Cab., XI,
p- 218, pl. CC, fig. 1955-1956), un Mactra ægyptiaca.
Reeve, en figurant (1854, Conch. Icon., Mactra, pl. XX, fig. 119) une
coquille déterminée par Deshayes M. ægyptiaca, admettait qu'elle devrait
peut-être recevoir une autre appellation et M. Wm. H. Dall (1898, Tert.
Fauna Florida, p. 887), jugeant, en effet, le M. ægyptiaca de Chemnitz
différent de celui de Reeve, a adopté pour ce dernier le nom spécifique de
nicoburica Gmelin.
Mais M. H. Lynge (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr., Mem.
Acad. R. Sc. Lettr. Danemark, 7° s., V, p. 225), qui a pu examiner les
spécimens originaux de Chemnitz, aussi bien ceux du Mactra ægyptiaca
que ceux du Mactra rugosa Indiæ orientalis, a reconnu qu’il s’agit d’une
seule et même espèce, comprenant deux formes extrêmes, la première,
figurée exactement par Chemnitz, fig. 1955-1956, à coquille ovale ornée
de côtes rayonnantes serrées, la deuxième, bien représentée par Reeve,
fig. 112, à extrémité postérieure pointue et à côles plus espacées.
Cette espèce est répandue dans l’océan Indien, depuis la mer Rouge
jusqu’en Australie.
Hab. — Obock, Djibouti, Aden.
STANDELLA ( EASTONIA) SOLANDERI Gray.
Le Spisula Solanderi Gray (1837, Mag. Nat. Hist., n. s., 1, p. 373:
1854, Reeve, Conch. Icon., Mactra, pl: XX, fig. 113) [— Mactra carinata
Solander mss. (non Lamarck)] est une espèce de l'océan Indien (mer
Rouge et Moluques) qui est voisine du M. micobarica Gm., mais chez
laquelle les côtes de la région postérieure, très espacées et saillantes,
forment des crêtes élevées.
Gette coquille possède normalement une forme ovale allongée transver-
salement, mais elle peut offrir des déformations tenant à son habitat dans
G) Il ne faut pas confondre, comme l'a fait von Martens (1887, Shells Mergui,
Journ. Linn. Soc. London., Zool., XXI, p. 217), ce Mactra nicobarica avec le Mya
micobarica Gmelin — Mya candida Chemnitz, qui est un Anatinella.
21.
ES 2
les anfractuosités des coraux et on observe des spécimens de contour très
raccourci devenu presque orbiculaire.
En particulier, sous le nom de Petricola lyra, M. J. C. Melvill a décrit
en 1898 (Ann. Mag. Nat. Hist., 7° s., 1, p. 204, pl. XIT, fig. 13) une
coquille d’Aden qu'il a A eo reconnue lui-même (1899, tbid.,
IV, p. 97) être un Standella voisin du S. Solanderi Gr. et qui n'est très
probablement, en effet, qu'un exemplaire raccourci de cette dernière
espèce.
Hab. — Djibouti, Aden.
F4
— 311 —
Les CarDites £T LES CYPRICARDES DE LA MER ROUGE
(D'APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. LE D" JoussraumE),
par M. En. Lamry.
Les notes suivantes ont été rédigées d’après l'examen d’une série de
Cardites et Cypricardes recueillie dans la mer Rouge par M. le D° Jous-
seaume, qui, continuant ses dons antérieurs !), l'a offerte au Muséum de
Paris.
CarpiTa variEGATA Bruguière.
Lamarck indique lui-même (1819, Anim. s. vert., VI, 1° p., p. 25)
avoir appelé Cardita subaspera la coquille décrite par Bruguière (1792,
Encycl. Méthod., Vers, T1, p. ho7, pl. CCXXXIIT, fig. 6) sous le nom de
CG. variegata, et ceci est confirmé par les figures données par Delessert
(1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. XI, fig. 9 a-c) pour ce C. subaspera.
D'autre part, Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2° éd., VI, p. 431) a
montré que la description de Bruguière s'applique exactement à la coquille
appelée par Lamarck (1819, loc. cit., p. 24) C. calyculata : celle-ci n’est
donc pas la forme méditerranéenne à laquelle Linné a attribué ce nom ©),
mais est le C. variepata Brug., qui est répandu dans l'océan Indo-Pacifique
de la mer Rouge à l'Australie.
Ce C. variegata Brug. = subaspera Lk. — calyculata Lk. (non L.), qui
correspond à la figure 184 de Lister (1685, Hist, Conch. [ pl. GCCXLVIT |),
se distingue du véritable calyculata L. par sa taille plus grande, par sa
forme plus renflée, par ses côtes rayonnantes convexes qui, munies de
squames recourbées, sont, de plus, crénelées latéralement et sont ornées
de taches brunes en forme de chevrons .
Hab. — Suez, Massaouah, Djibouti, Périm.
0) Bull. Mus. Hist. nat., XXII [1916], n° 3, 4, 5, 6.
@) Parmi les espèces Lamarckiennes, c'est le C. sinuata Lk. qui correspond au
véritable C. calyculata de Linné.
® Le C. radula Reeve (1843, P. Z.S. L., p. 191; Conch. Icon., pl. 1, fig. 3),
qui serait, pour À. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5° s., XVIIL, p. 101),
inséparable du C. variegata Brug., me paraît plutôt devoir être rattaché comme
variété au C. aviculina Lk., forme exotique (océan Indo-Pacifique) extrêmement
voisine du C. calyculata L.
— 312 — ‘
CarpiTA (BEGuINA) GuBernacuzum Reeve.
Comme le dit Dunker (1853, Index Moll. Guin. infer. coll. Tams,
p. 49), qui lui trouve une certaine ressemblance avec le Perna jeson Adan-
son |[— Cardita senegalensis Reeve], du Sénégal, le C. gubernaculum Reeve
(1843, P. Z.S. L., p. 191; Conch. Icon., pl. IT, fig. 9 a-b), de la côte
orientale africaine (Zanzibar, mer Rouge), est une espèce fort variable
aussi bien dans sa forme que dans la disposition de ses côtes.
De son côté, dans ses notes manuscrites sur cette espèce, M. le D' Jous-
seatme, qui fait remarquer que æles côtes sont saillantes ou presque
effacées, souvent lisses ou plus où moins squameuses», ajoute : +de tous
les exemplaires que j'ai recueillis, il n’y en a pas deux semblables; après
avoir examiné attentivement tous ces individus, je crois que le C. guber-
naculum Rve. doit être réuni au Cardita phrenetica Lk.> ; et il identifie
même complètement à l’espèce de Lamarck (1818, Anim. s. vert., VE,
1% p., p. 24) un individu de Massaouah, d'ailleurs «peu coloré et sans
tache blanche à la partie ventrale du sommet».
Je crois cependant devoir maintenir ces deux espèces distinctes. Chez le
C. phrenetica Born. [ Chama] (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 83), qui
doit prendre le nom plus ancien de C. semiorbiculata Linné [ Chama] (1758,
Syst. Nat., Ed. X, p. 691), d’abord la coloration générale est caractéristique :
elle est brune, sauf la région antérieure qui est blanche; mais, de plus,
la sculpture est différente : elle consiste, chez cette espèce de Linné, en
rides rayonnantes toujours étroites, croisées par des stries concentriques
qui les rendent simplement granuleuses. Au contraire, chez le C. guberna-
culum de Reeve, les côtes rayonnantes plus larges sont sillonnées longitu-
dinalement et, en même temps, elles sont, en général, squameuses.
Mais il faut reconnaître que certains individus de GC, gubernaculum, qui
ont les côtes presque lisses et chez lesquels la région postérieure est dilatée
et aplatie, arrivent, par convergence, à ressembler extrêmement au
C. semiorbiculata.
Au contraire, d’autres spécimens présentant un contour transverse
allongé et pourvus de squames très développées se modifient dans un autre
sens et rappellent tellement le C. crassicosta Lamarck (1819, Anim. s.
vert., VI, 1° p., p. 24; 1843, Reeve, Conch. Icon., pl. IE, fig. 7 a-d),
d'Australie, que dans diverses collections c'est cette dernière appellation
qui fréquemment leur est à tort attribuée ©.
Enfin, les coquilles de Zanzibar décrites et figurées par M.S. Clessin sous
les noms de C. oblonga (1888, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 9° éd., Cardi-
_
@) C'est notamment souvent le cas des individus subfossiles recueillis dans les
plages soulevées de la mer Rouge.
4
<
L
-
.
É
— 313 —
tacea, p. 43, pl. VIL, fig. 1-2) et C. pallida (ibid., p. 48, pl. IX, fig. 1-2)
ne sont aussi très certainement que des exemplaires de C. gubernaculum.
En général, le C. gubernaculum possède une coquille oblongue, com-
primée, {rès courte et étroite en avant, large et dilatée en arrière. La
sculpture est formée de côtes rayonnantes plus ou moins squameuses; sur
la région antérieure, elles sont nombreuses et assez étroites; sur la région
postérieure, il y en a seulement quelques-unes et celles-ci, très larges, sont
sillonnées longitudinalement; les squames sont d'autant plus développées
qu'on se rapproche du bord ventral, les côtes du côté dorsal étant, au
contraire, plutôt lisses. La couleur est brune, souvent mélangée de jaune
et d’orangé : Reeve distingue même une variété 8 alba, à peine teintée.
Hab. — Massaouah, Périm, Aden.
VenericaRDiA RUFA Laborde.
Reeve (1843, P. Z. S. L., p. 193: Conch. Icon., pl. VIIT, fig. 41) à
décrit sous le nom de Cardita angisulcata une coquille dont il ne mention-
nait pas l’habitat et qui a été regardée par Tryon (1872, Proc. Acad. Nat.
Sc. Philad., XXIV, p. 254) comme une variété du C. laticostata Sowerby,
de la côte Pacifique américaine. C’est, en réalité, une espèce bien carac-
térisée, qui a été indiquée de la mer Rouge par Issel (1869, Malac. Mar
Rosso, p. 80 et 253) et par Mac Andrew (1870, Rep. Test. Moll. Gulf of
Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 4° s., VE, p. 448).
D'autre part, dans les figures 3 et 4 d’une planche de «+Coquilles de la
mer Rouge» publiée dans son Voyage de l’Arabie Pétrée, L. de Laborde
a représenté, dès 1830, une Cardita rufa, dont il dit, p. 66 : «elle a de
la ressemblance avec C. bicolor Lk., mais elle en diffère assez pour consti-
tuer une espèce à part».
M. le D’ Jousseaume, dans ses notes manuscrites, identifie avec raison
à ce C. rufa Laborde le C. angisulcata Rve.
Cette espèce est une coquille trapéziforme, plus ou moins allongée en
arrière, ornée d’une vingtaine de côtes rayonnantes larges et aplaties,
séparées par des intervalles étroits et profonds : près des sommets, elles
sont ornées de tubercules qui deviennent transverses sur la région anté-
rieure, tandis que sur la région postérieure les côtes voisines du bord
dorsal sont munies d’écailles saillantes; sous un épiderme brunâtre, la colo-
ration est blanche avec zones d’un roux plus ou moins foncé ©.
Hab. — Opock, Djibouti, Périm, Aden.
(0) D’après À. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5° s., XVIII, p. 101), le
C. angisulcata Rve est étroitement allié au GC. Jukesi Deshayes (1854, P.Z. L. S.
[1852], p. 101, pl. XVIT, fig. 14), mais offre des côtes plus larges et des inter-
valles, en conséquence, plus étroits,
— 314 —
VENERIGARDIA AKABANA Sturany.
Il faut remarquer que chez le V. rufa Laborde — angisulcata Reeve, dans
le jeune âge, la région postérieure est plus courte, par suite la forme est
moins inéquilatérale, les côtes sont ornées de tubercules bien plus saillants
et elles sont séparées par des intervalles sensiblement aussi larges qu’elles-
mêmes : la coquille a donc alors un aspect assez différent de celui de
l'adulte et rappelant beaucoup le Cardita cardioides Reeve (1843, P.Z.S. L.,
p. 194; Conch. Icon., pl. IX, fig. 49 a-c).
Précisément à ce C. cardioides Mac Andrew (1870, Rep. Test. Moll. Gulf
Of Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 4° s., VI, p. 448) avait rapporté deux
coquilles de la mer Rouge qui, d'après À. H. Cooke (1886, Ann. Mug.
Nat. Hist., 5° s., XVIIT, p. 101), seraient, en réalité, l’une, un C. eleoan-
tula Deshaves (1854, P. Z. S. L. [1852], p. 101, pl. XVIF, fig. 6-7),
espèce signalée aussi de Suez par Mac Andrew, l’autre, un spécimen jeune
de C. cruentata Desh. : ce dernier nom doit probablement être un lapsus
pour GC. crenulata Deshayes (1854, P. Z. S. L. [1852], p. 102)0).
D'autre part, M. R. Sturany (1901, Exp. « Pola », Lamellibr. Roth. Meer.,
Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, LXIX, p. 267, pl. IE, fig. 9-12) a signalé
comme rappelant le C. cardioides une forme du golfe de PAkaba représentée
seulement par deux valves gauches et l'a décrite sous le nom de Cardita
akabana : elle diffère du C. rufa Lab. d’abord par son contour : la région
postérieure, très peu développée, au lieu d’être anguleuse en haut et en
bas, se raccorde suivant une ligne courbe avec le bord dorsal fortement
déclive et avec le bord ventral semi-cireulaire. Cette forme rappelle plutôt
le C. eleantula Desh.; mais, dans cette dernière espèce, les côtes sont sé-
parées par des intervalles aussi larges qu'elles et sont ornées de tubercules
assez espacés : au contraire, chez le C. akabana, il y a des interstices plus
étroits entre Îles côtes, et celles-ci sont munies de tubercules beaucoup plus
serrés les uns contre les autres.
Or, parmi les coquilles recueillies par M. le D’ Jousseaume, il y a des
individus jeunes qui, par leur contour arrondi en avant, subquadrangulaire
en arrière, doivent être rapportés au C. rufa = angisulcata. Mais , à côté de ces
spécimens, se trouve un échantillon unique, de petite taille (un peu moins
de 2" de diamètre), chez qui les sommets sont nettement saillants et la
région postérieure offre un bord dorsal très déclive se raccordant au bord
ventral par une ligne convexe sans angle marqué : cet exemplaire présente
(0) Mac Andrew (1870, loc. cit., p. 448) a également assimilé au C. ovalis
Reeve (1843, P.Z.S.L., p. 193 ; Conch. Icon., pl. VI, fig. 27 c) une valve provenant
de la mer Rouge, mais, selon A. H. Cooke (1S86, loc. cit., p. 101), elle présen-
terait de grandes différences avec la forme typique de cette espèce.
PP
ue bé Se TN
Dar.
— 315 —
donc une forme ressemblant beaucoup à celle du C. akabana, et je crois
pouvoir l'identifier à cette espèce.
Hab. — Djibouti.
TRAPEZIUM OBLONGUM Linné.
Le Chama oblonga Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 692) a été appelé
Chama guinaica par Chemnitz (1784, Conch. CGab., VIE, p. 137, pl. 50,
fig. 504-505), Cardita carinata par Bruguière (1792, Encycl. Méthod.,
Vers, I, p. 409, pl. 234, fig. 2) et Cypricardia guinaica par Lamarck (1819,
Anun. s. vert., VI, 1° p., p. 28). Gette espèce doit donc prendre le nom
de Trapeztum [= Cypricardia] oblongum Linné ©.
Chez ce T. oblongum L.=— guinaicum (Chemn.) Lk., qui est répandu
dans tout l’océan Indo-Pacifique, depuis la mer Rouge jusqu'aux Tuamotu,
les valves quadrangulaires et renflées présentent un angle obtus descendant
du sommet vers le bord inféro-postérieur, la surface est ornée d’une
sculpture décussée, les sommets sont parfois leintés de pourpre, et celte
même couleur, plus ou moins intense, s’observe souvent à l’intérienr de 1a
coquille.
Hab. — Périm.
CORALLIOPHAGA CORALLIOPHAGA Chemnitz.
Le Chama coralliophagra Chemnitz (1788, Conch. Cab., X, p. 359, pl. 17°,
fig. 1673-1674), appelé Cardita dactylus par Bruguière (1792, Encycl.
Méthod., Vers, 1, p. 412, pl. 234, fig. 5 «-b), a été pris par Blainville
(1825, Man. Malac., p. 560, pl. LXXVI, fig. 5) pour type de son genre
Corallhophaga sous le nom de Corall. cardiloidea.
A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5°s.,
U) Deshayes, tout en faisant-remarquer (1835, Anim. s. vert., 2° éd., VI,
p- 438) que C. guinaica Lk. tombait en synonymie de C, oblonga L., avait cepen-
dant employé le même nom C. oblonga pour une espèce fossile qu'il a appelée
postérieurement GC. parisiensis (1849, Tr. élém. Conchyl., 11, p. 17, pl. 24,
fig. 8-9).
Sowerby, de son côté (1822, Gen. Shells, Cypricardia) , a décrit un autre Cypr.
oblonga, que Reeve (1843, Conch. Icon., pl. 1, fig. 4 a-b) croyait être l'espèce
Linnéenne (qui, pour lui, n’était pas le C. guinaica). Hanley (1855, Ipsa Linn.
Conch., p. 89), au contraire, pense que le C. oblonga Linné correspond bien mieux
au C. guinaica. Dès lors, la coquille de Sowerby devait changer de nom et
M. J. G. Hidalgo (1903, Mem. R. Acad. Cienc. Madrid, XXI, p. 364) a proposé
celui de C. Sowerbyi, qui d’ailleurs, d’après von Martens (1880, in Môbius,
Beitr. Meeresf. Mauritius, p. 327, serait synonyme de Cardium pilva Martyn.
— 316 —
XVII, p. 103) lui a réuni avec raison comme forme jeune le Coralliophaga
striolata H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S, L., p. 791,
pl. XLVIIT, fig. 12).
Ce GC. coralliophaga est répandu dans l'océan Indien, de la mer Rouge
au Japon, et il se rencontre également, dans l'Atlantique, en Floride, aux
Bermudes et aux Antilles : car c’est la même espèce qui a été appelée Cy-
pricardia Hornbeckiana par d’Orbigny (1853, Moll. Cuba, I, p. 266,
pl. XXVI, fig. 33-34) ©.
Normalement, c’est une coquille oblongue, étroite, mince, semi-transpa-
rente, ornée de stries rayonnantes et de stries concentriques, ces der-
nières formant des lamelles saillantes sur le bord postérieur.
Mais, comme toutes les espèces habitant les trous de rochers ou de
coraux, elle se déforme souvent et, à côté de spécimens de forme cylin-
drique, on en trouve d’autres de contour plus ou moins irrégulier, soit
très raccourci, soit au contraire dilaté en arrière.
En particulier, Reeve (1843, P. Z. S. L., p. 196; Conch. Icon., Cypri-
cardia, pl. Il, fig. 9) a décrit sous le nom de Cypricardia laminata une -
coquille trapéziforme et, seule, l'absence de stries rayonnantes l'empéchait
de la resarder comme une modification de C. coralliophaga : or c’en est
fort probablement un simple synonyme, ainsi que le dit À. H. Cooke
(1886, loc. cit., p. 103).
Hab. — Djibouti, Aden.
0) M. Wm. H. Dall (1903, Tert. Fauna Florida, p. 1h98) fait également syno-
nyme un Cypricardia gracihs Shuttleworth, cité par Petit dans un Supplément au
Catalogue des coquilles de la Guadeloupe (1856, Journ. de Conchyl., V, p. 150).
Cette espèce ne paraît pas avoir été jamais décrite, tandis que Shuttleworth a
publié (dans le même volume, p. 173) un Cardita gracilis : à ce dernier, d’ail-
leurs, doit être très probablement identifiée une coquille qui a été figurée à tort
par Clessin (1888, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2° éd., Carditacea, p. 45, pl. X,
fig. 6-7) sous le nom de Cardita dactylus Brug. et qui n’est pas un Coralliophaga.
f
— 917 —
CONTRIBUTIONS À LA FAUNE Maracorocique
DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE U),
par M. Louis Germain.
X LV.
SUR LE GENRE LEROYA BOURGUIGNAT
[FAMILLE DES AMPULLARTIDAE |
[cexre Lamisres Denys ne Mowrrorr, sous-cexre Lerora Bourautaxar].
Les Lanistes sont des Ampullaires senestres caractéristiques de la faune
fluviatile de l'Afrique tropicale. Ces Prosobranches vivent, en grande
abondance, dans tous les lacs et cours d’eau du domaine équatorial d’où ils
ont essaimé : au nord jusqu'à la côte méditerranéenne, en suivant la vallée
du Nil; au sud jusqu'à la Rhodésie, le Transvaal, le Bechuanaland et la
région de Lourenço Marques ©.
Le genre Lanistes a été créé, en 1810, par Denys pe Mowrrorr, qui
s'exprime ainsi :
« XXX[° genre Laniste, en latin Lanistes.
«Le Laniste.
«Caract. gén. Coquille libre, univalve; spire latérale, parfaite, tours
contious et à gauche; ombiliquée; bouche entière, en gueule de four; stries
d’accroissement se dessinant en arrière.
« Espèce servant de type au genre.
G) Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. natur. Paris, XXI, 1915, n° 7, p. 283-
280; — XXII, 1916, n° 3, p. 156-162; n° A et n° 5 (avril et mai 1916).
@) 11 est à remarquer que les seules espèces de Lanistes vivant dans l'Afrique
australe appartiennent au sous-genre Meladomus. Ce sont les Lanistes (Meladomus)
purpureus Jonas. (Archiv für Naturgeschichte, 1839, p. 242, pl. X, fig. 1);
Lanistes (Meladomus) olivaceus Sowrersx (Catalogue of Shells of Earl Tankerville,
Appendix, 1825, p. IX [ Paludina olivacea]) et ses variétés; Lanistes (Meladomus )
ovum Perers (in Troscuer, Archiv für Naturpeschichte, X1, 1845, p. 215; figuré
dans Puiipri, Monogr. Ampull., x Marnini et Cueunirz, Systemat. Conchylien-
Cabinet, 1851, p. 22, taf.VT, fig. 2) et ses variétés ; et Lanistes ( Meladomus ) ellip-
ticus Manrens (in Prmrrer, Novitates Concholog., 11, 1866, p. 224, pl. LXX,
fig. 9-10).
— 318 —
« Laniste d'Olivier. Lanistes Olivieru.
« Gyclostoma carinatans Olivier, voyage au Levant. D’Argenville? Conch.
part. IT, p. 82, chiff. 8, et planch. 9, coquill. terr. fig. 8?
«La belle coquille qui nous sert de Me a été recueillie dans les canaux
d'Alexandrie, en Egypte, par Olivier. . .(.»
En 1840, Swasox ©, sous le nom de Meladomus, véédita ce genre en
prenant pour type le Paludina olivacea de Sowerby ® [= Lanistes ( Melado-
mus) olivaceus |.
C'est ce vocable de Meladomus qui a été adopté par J.-R. Boureurenar,
car le nom de Lanistes ayant été, dit cet auteur , appliqué par Humparez ©)
— dès 1797 — au Mytilus discors Linné (” ne saurait être Po
Mais, comme le fait remarquer le Doct. E. von Martens ®, Humpurey
n’a ni employé la nomenclature binominale, ni caractérisé son nouveau
genre, qui, dans ces conditions, doit être abandonné. En réalité, ajoute
E. vox Martens, le genre Lanistes, appliqué à un groupe de Modiolaria —
enlièrement délaissé aujourd’hui — date seulement de 1840, c’est-à-dire
qu'il est postérieur de trente ans à l’ouvrage de Denys DE Monrrorr.
C'est donc Lanistes Denys de Montfort qui doit être définitivement adopté.
Les espèces de Lanistes étant fort nombreuses, les auteurs ont cherché
à les classer rationnellement. Déjà H. et A. Anaws? les proupaient en deux
genres : Lanistes et Meladomus, définis d’une manière fort insuflisante,
les diagnoses ne permettant guère de saisir les différences séparant les deux
coupes génériques proposées ().
G) Moxrrorr (Denys pe), Conchyliologie systématique et classification metho-
dique des coquilles, ete., IT, 1810, p. 123.
@) Swainsox (W.), À Treatise on Malacolopy, or the natural classification of
Shells fish, Londres, 1840, p. 340.
G) Sowergy (G. B.), Catalogue of Shells of Earl Tankerville, Appendix, 1825,
p. IX; et Genera of Shells, 1833, pl. CCLT, fig. 3.
4) BourçuiGnar (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale, mars 1889, p. 170.
6 Humparev, Museum Calonnianum, Londoni, 1797.
(6) Linné (C.), Systema naturae, ed. XIT, 1767, p. 1159. (— Modiolaria discors,
espèce de la Manche et de l'Océan).
G) Marrexs (Doct. E. vox), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost- Afrikas,
1897; p. 161.
(8) Apaus (H.et A.), The Genera of recent Mollusca arranged according to
their organization, T, Londres, 1858, p. 348-349.
(®) Voici comment les frères H. et A. Apams s'expriment au sujet de ces deux
genres :
«Gen. Lanistes.
«Operculum horny, sinistral, or with the nucleus on the left margin.
«Shell depressed, thin, sinistral, deeply and widelÿy umbilicated ; spire short ;
— 319 —
Il existe cependant deux séries de Lanisies assez neltement caracté-
risées : |
Chez les uns, l’ombilic, plus ou moins large, est toujours entouré d’une
carène sallante ;
Chez les autres, l’ombilic, qui est constamment étroit et parfois recou-
vert, n’est jamais entouré de carène (M),
On est ainsi conduit à diviser les Lanistes en deux sous-genres :
N Sous-genre Lanistes sensu stricto.®),
Une carène spirale plus ou moins saillante entourant un ombilic géné-
ralement large; une carène spirale à la partie supérieure des tours, sous
la suture.
Exemple : Lanistes (Lanistes) Bolteni Chemnitz ©.
aperture oblong, entire; inner lip expanded over the last whorl; peristome
simple, acute.
«Syn. Lanistes Swains.
«Ex. L. Bolteniana Chemnitz pl. 37, fig. 5. Operculum L. Bolteniana, fig. 5 a-
SE:
«The species of this genus are from the river Nile, Zanzibar, and West Africa.
The shell and operculum only are known; the latter is horny and nearly trans-
parent.
«Gen. Meladomus.
«Operculum horny, sinistral.
«Shell sinistral, thin, imperforate, covered with a dark olivaceous epidermis ;
spire produced, acuminated; aperture oval, reversed, contracted and acute pos-
teriorly, entire in front, peristome thin, simple.
«Ex. Meladomus olivaceus Sowerby, pl. 37, fig. 6. Operculum M. olivaceus
fig. 6 a-6 b.
«This genus, the animal of which is at present unknown, differs from Pomus
and Ampullaria is being sinistral and turreted. It ïs an inhabitant of the rivers of
Africa.»
(H. et A. Anaus, loc. supra cit., 1, 1858, p. 348, 349.)
0) Cestle D' E. von Manrens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1897,
p.162 et p. 169, qui, le premier, a fait ressortir l’importance de ce caractère.
@) Le sous-genre Lanistes comprend les groupes suivants, établis par J.-R. Bour-
GUIGNAT en 1889: Purpuriana (Mollusques Afrique équatoriale, 1889, p. 170);
Olivaceana (loc. cit., p. 172) et Nyassana (loc. cit., p. 179).
6) Cuemnrz (J. J.), Systemat. Conchylien- Cabinet, IX, 1, 1786, p. 89,
pl. CIX, fig. 921-922 (Helix Bolteniana) [— Cyclostoma carinata Ouvrier, Voyage
emptre Otioman, 1, p. 39 et Atlas, 180h, pl. XXXI, fig. 2 ; — Lanistes Olivieri
Dewxs pe Monrronrr, Conchyliologie systemat., Il, 1810, p. 133; figuré à la
p. 122 |.
$ Sous-venre Meladomus Swainson (.
Pas de carène spirale entourant l’'ombilic qui est étroit et, parfois, en-
üèrement recouvert; coquille très généralement plus haute que large.
Exemple : Lanistes (Meladomus) purpureus Jonas °?.
*
FT
À ces deux sous-genres il faut en ajouter un troisième : celui proposé
par À. Granninier (1887), sous le nom générique de Leroya pour deux
Ampullariidae senestres de l'Afrique orientale, les Leroya Bourguignati
Grandidier et Leroya Charmetanti Grandidier.
À. GRANDIDIER ajoute :
« Ge genre. se compose d’Espèces à faciès de Littorines. On remarque,
en effet, chez elles, même épaisseur du test, même contour, même surface
sillonnée de cercles en creux, même épaisseur columellaire ().»
«Le Leroya Charmetanti est si semblable à la Littorina rudis de nos côtes
océaniennes, qu’il n'y a pas, à l'exception de la simistrorsité, de différences
entre elles.
«Pour le Leroya Bourouionati, qui a une spire un peu moins allongée,
une coquille plus ventrue et plus ramassée, il a les plus grands rapports
de similitude avec le Littorina littorahs également de nos côtes océa-
niennes F).»
Puis l’auteur conclut par cette diaonose , un peu sommairè, des Leroya :
P
«Coquille senestre, c.mme celle des Weladomus ; imperforée el possédant
un test, un contour, un bord columellaire et notamment un mode de sillons
spiraux en creux, tout à fait similaires au test, au contour, au mode de
sillons des Littorines (°).»
L'année suivante (1888), J.-R. Boureuiexar donne une définition beau-
coup plus précise du nouveau genre :
«Les Leroya sont des Ampullariidae d’un aspect thalassoïde, caractérisés
par une coquille senestre tout à fait imperforée possédant : 1° Un test
(0) Comprenant les groupes Libicyana Boureurenar ( loc. supra cit., 1889, p. 176)
et Bolteniana Bouréuicxar (loc. supra cit., 1889, p. 178).
@) Jonas (I. H.), Archiv für Naturg., 1839, p. 242, pl. X, fig. 1 [Ampul-
laria purpurea |.
6) Granpinier (A.), Mollusques de l'Ousaghara, de l’Oukami, etc. (Afrique
équatoriale) [ Bulletins Société Malacologique France, IV, 1887, p. 191].
@) Granpipier (A.), loc. supra cit., IV, 1887, p. 191.
6) Granminier (A. ), loc. supra cit., 1887, p. 192.
(67 Granninier (A.), loc. supra cit., 1887, p. 192.
11
-
L
ÿ
SOS EN
épais, solide, pesant, sillonné ex creux par une série de sillons spiraux ;
2° une ouverture entourée par un bord péristomal continu, volumineux,
épais, d'un poli éclatant; 3° un opercule mince, transparent, petit,
s’enfonçant profondément dans l’intérieur, concave extérieurement, convexe
intérieurement, orné du côté externe de linéoles très tenues, concentriques
autour d’nn nucléus situé du côté dextre, un peu en dessous de la ligne
médiane, et du côté interne de quelques linéoles plus accentuées également
concentriques autour d’une surface nucléolaire fortement ridée par des
sillons crispés sur laquelle on remarque d’autres stries rayonnantes du
nucléus à la périphérie ©.»
Examinons rapidement la valeur de ces différents caractères.
Il faut d’abord remarquer que les analogies avec les Littorines ont été
fort exagérées. Les Leroya, qui ne possèdent ni le mode de sculpture ni la
nature du test des Littorines, ressemblent avant tout aux Lanistes et nesont,
à tout prendre, comme nous le verrons plusloin, que des Lanmistes à test très
solide, relativement pesant, avec une ouverture bordée par un péristome
épaissi et continu.
Les caractères énumérés par A. Granpmier et J.-R. BoureuiGxaT ne
sont pas génériques; quelques-uns même se retrouvent chez certaines
espèces de Lanistes.
Ainsi l’ombilic, toujours fermé chez les Leroya, est également entière-
ment recouvert chez les Lamistes de la série du Lanistes (Meladomus) nyas-
saensis Dohrn ©),
La sculpture spirale du test, que J.-R. Boureuienar considérait comme si
caractéristique, se retrouve également chez le Lanistes (Meladomus) ciliatus
Martens ©, qui possède, par contre, un test mince et un ombilic ouvert (.
Cette sculpture spirale est, d'autre part, des plus variable : très déve-
loppée chez le Lamistes (Leroya) Farleri Craven et chez sa variété, Charme-
lanti Bourguignat, elle est rudimentaire chez la variété alirata Germain
G) Bourçuicnar (J.-R.), Iconographie malacologique des Animaux Mollusques
Jluviaules du lac Tanganyika, Corbeil, 1888, p. 17-18.
@) Dounx (H.), List of the Land and Freshwater Shells of the Zambesi and
Lake Nyassa, Tropical Africa, collected by J. Kink { Proceedings Zoological Society of
London, février 1865, p. 233). Figuré par E. À. Suirn , On the Shells of Lake
Nyassa and on a few marine Species from Mozambique ( Proceedings Zoolopical
Society of London, 1877, p. 715, pl. XXIV, fig. 8-9).
6) Manrexs (D' E. von), Ubersicht der von Hrn. J. M. Hicpesranor während
seiner letzten mit Unterstützung der Akademie in Ostafrika ausgeführten Reise
gesammelten Land-und Süsswasser-Conchylhien (Monatsberichte der Kômgl. Akade-
mie der Wissenschaften zu Berlin, 1878, p. 296, n° 20, taf. II, fig. 8-10).
() Le Lanistes (Maladomus) ciliatus Martens a été découvert par J, M. Hiroe-
BRANDT, à Finboni, sur la côte du Zanzibar.
(nov. var. ): qui montre seulement de faibles stries spirales limitées aux
tours supérieurs. Enfin, le test est entièrement dépourvu de sculpture
spirale chez les Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Martens et Lanistes (Leroya)
Graueri Thiele ().
Restent le test épais et pondéreux, l’épaisissement du péristome et du
bord columellaire, que l’on retrouve, à un degré variable, chez toutes les
espèces connues.
Enfin E. vox Martens, après avoir donné qnelques détails sur la
radula des Lanistes (Leroya) Farleri Craven et Lanistes (Leroya) Stuhlmanni
Martens ©, a montré que ces organes ne difléraient pas de ceux des vrais
Lanistes el se rapprochaient surtout de ceux du Lanistes (Meladomus) ovum
Peters.
Ainsi, en résumé, il ne peut être question de considérer les Leroya
comme génériquement distincts des Lanistes.
Ce sont des Lanistes de taille médiocre ayant toujours un test solide,
épais et pesant, un ombilic entièrement recouvert, un péristome épaissi et
encrassé (), et dont certaines espèces sont ornées d’une sculpture spirale
bien développée ©.
Les Prosobranches répondant à cette définition constituent un petit
oroupe bien homogène et qu'il y a intérêt à réunir en un sous-penre
Leroya rattaché aux Lanmistes.
Les Leroya sont, jusqu'ici, peu nombreux. Peut-être même se rédui-
ront-ils à deux : une espèce à sculpture spirale [ Lanistes (Leroya) Farleri
Craven et ses variétés |, une espèce sans sculpture spirale [ Lanistes (Le-
roya) Stuhlmanni Martens + Lamistes (Leroya) Graueri Thiele|, lorsqu'on
connaîtra suffisamment d'exemplaires recueillis dans des localités diverses
et éloignées les unes des autres.
A) Espèces qui, cependant, appartiennent bien, par l’ensemble de leurs carac-
tères, au sous-genre Leroya.
? Manrexs [D° E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost- Afrikas, 1897,
pe 171.
% Les radules des Lanistes (Leroya) Farleri Craven et Lanistes (Leroya)
Stuhlmanni Martens ont été figurées par le Doct. E. vox Manrexs, Beschalte
Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897, p. 171.
( L'ensemble de ces caractères communique aux Leroya un aspect halolim-
nique, plus ou moins prononcé suivant les individus, mais indéniable.
| Le sommet des Leroya est obtus chez les espèces dépourvues de sculpture
spirale (le Lanistes (Leroya) Graueri Thiele, décrit sur des exemplaires érodés,
a, probablement, un sommet obtus), et aigu ou très aigu chez les espèces ornées
d’une sculpture spirale, même chez le Lanistes ( Leroya) Farleri, variété alrata
Germain, dont la sculpture spirale est tout à fait rudimentaire. Par ce caractère,
les Leroya à test réticulé s'éloignent davantage des Lanistes (dont le sommet est
presque toujours obtus) que les Leroya à test simplement strié.
M2 Un PRENONS RE CT ET
— 323 —
Tous les Leroya connus vivent soit dans les contrées de l'Afrique orien-
tale comprises entre les grands lacs et l'océan Indien 0), soit dans les bassins
du haut Congo et, principalement, dans les eaux du Lualaba. Il est inté-
ressant de remarquer — en rappelant l'aspect thalassoïque des Leroya —
que c’est justement celle région qui a fourni la presque totalité des Mol-
lusques halolimniques actuellement connus en Afrique.
Le tableau dichotomique suivant donne la liste des espèces et des
variétés :
! Test avec une sculp-
ture spirale très
développée sur tous
cree sersieres ee RE
Test sans sculpture
spirale ou avec une
sculpture spirale
rudimentaire limi-
tée aux tours su-
sense ue eo Ter. D D nat eau ot D
Coquille globuleuse
ventrue...... Re ose one! Lanistes (Leroy) Farleri Craven.
Coquille subglobu-
leuse allongée... Lanistes (Leroya) Farleri, var. Charmetanti Grandidier.
| |
\
|
Coquille globuleuse
ventrue, sommet
SN EE EE ET EE EEE RER /
3
4
Coquille ovalaire al-
longée, sommet
in... Lanistes ( Leroya) Stuhlmanni Martens.
Test avec sculpture
spirale rudimen-
taire limitée aux
tours supérieurs;
coquille globuleuse
ventrue; sommet
MÉS AIQu. à Le nee de à Lanistes ( Leroya) Farleri, var. alirata Germain.
Test sans sculpture
spirale; coquille
très ventrue; som-
met probablement
NE... Lanistes (Leroya) Graueri Thicde
Q) C’est dans la région ainsi définie que vivent la majorité des espèces et des
variétés.
@) Dans les exemplaires décrits par J. Taie (loc. infra cit., 1911, p. 210),
le sommet est érodé. Il est donc impossible de préciser s'il est aigu ou obtus.
Cependant les analogies de cette espèce avec le Lanistes (Leroya) Stuhlmann
Martens font penser que le Lanistes décrit par J. Tnigce a, comme celui caractérisé
par le Doct. E. von Marrens, un sommet obtus.
Muséum, — xx1r, 29
mp fee
Nous allons maintenant donner quelques détails sur chacune de ces
espèces et variétés.
Lanisres (Lerova) FarLeri Craven.
1880. Lanistes Farleri Cravex, Procedings Zoolopical Society of London, 16 mars,
p. 219, pl. XXIT, fig. ga-7d.
1887. Lanistes sculptus Marrens, Sitz. ber. der Gesellsch. Naturforsch. freunde
Berlin, p. 97.
1887. Leroya Bourguignati Granninier, Bulletins Société Malacologique France ,
IV, p. 192.
1888. Leroya Bourpuipnati Boureuicxar, Iconographie malacologique lac Tanga-
nytka, p. 17, pl. VI, fig. 2-5.
1889. Leroya Bourguignati BourçuiexaT, Mollusques Afrique équatoriale, p. 180.
1890. Leroya Bowrguignati Boureuienar, Histoire malacologique lac Tanganyika,
p. 25, pl. VI, fig. 2-5; et Annales Sciences naturelles, 7° série, X,
même pagin. |
1897. Lanistes (Leroya) Farleri Marrexs, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 171.
1897. Lanistes (Leroya) Farleri, variété Bourguignati Manrrexs, loc. supra cit.,
p. 172, taf. VI, fig. 34.
La coquille décrite par A. Granniier et fivurée par J.-R. Bounavienar
sous le nom de Leroya Bourguisnati est certainement synonyme du La-
nistes (Leroya) Farleri Graven. Voici, d’après les diagnoses originales, un
tableau comparatif des principaux caractères de ces deux Lanistes :
Lanisres (Lerova) Farzert.
Coquille globuleuse turbinée.
L 1/2-5 tours très convexes, méplans
aux sutures.
Ouverture semi-lunaire.
Péristome simple, aigu.
Test vert olive ou brun foncé orné
de bandes spirales, couleur terre de
Sienne, en nombre variable.
Nombreuses stries spirales très ap-
parentes, coupant les stries longitudi-
nales et donnant à la coquilie un aspect
subréticulé.
Lanisres (Lernoya) Bourçutexarr.
Coquille ventrue.
5-6 tours très convexes, méplans aux
sutures.
Ouverture peu oblique, ovalaire.
Péristome aigu.
Test épais, solide, violacé ou brun
chälain foncé avec bandes spirales d’un
roux vineux.
Nombreuses stries spirales profon-
dément sculptées.
PAU =
A. E. Cnaven ne précise pas la nature du test de son Lanistes Farlert,
mais l'examen de la figure 7 (pl. XXII) des Proceedings (1880) montre
qu'il s'agit évidemment d’une coquille épaisse et solide. La comparaison
avec l’iconographie du Lanistes (Leroya) Bourpuignati Grandidier donnée
par J.-R. Boureurenar (? conduit aux constatations suivantes :
Les deux coquilles ont la même forme générale, sensiblement la même
taille © et la même sculpture, peut-être un peu plus fortement accentuée
chez le Lanistes Bourguignati Grandidier. L'ouverture , de même forme , offre ,
dans les deux cas, les mêmes proportions par rapport aux dimensions de
la coquille ®. Enfin les tours de spire sont un peu plus convexes, le péri-
stome plus encrassé et la callosité aperturale mieux accentuée chez le La-
mstes Bours'uignati Grandidier que chez le Lanistes Farleri Craven.
Ces TON sont purement individuelles. Sur les six exemplaires de
Lanistes (Leroya) Farleri, variété alirata Germain dont il sera plus loin
question — et qui proviennent d’une même localité — on observe des va-
riations analogues.
En résumé, et en se rapportant, d'autre part, au tableau comparatif ci-
dessus, on doit conclure que le Lanistes (Leroya) Bourguignati Grandidier
est synonyme du Lanmistes (Leroya) Farleri Craven.
G) Bourçuiexar (J.-R.), Iconopraphie malacologique des Animaux Mollusques
fluviatiles du lac Tanganyika, Corbeil, 1888, pl. VI, fig. 2 à 5.
@) Dans leurs diagnoses originales, À. E. Grave et J.-R. BoureuiGnar donnent,
comme dimensions, 25 millimètres de longueur et 21 millimètres de diamètre
pour le Lanistes Farleri; 22 millimètres de longueur et 19 millimètres de dia-
mètre pour le Lanistes Bourguignatr. _ un même diamètre de 25 millimètres,
cette dernière coquille attemdrait 21,5 millimètres de longueur, c'est-à-dire tres
sensiblement la même longueur que le Lamistes Farleri. D'ailleurs E. von
Manrens ( Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1897, p. 172), qui a donné
les dimensions d’un assez grand nombre de spécimens de ces deux coquilles, cite
des exemplaires qui, pour une même longueur de 25 millimètres, ont 20, 21 ou
32 nullimètres de diamètre.
®) À. GranpiDier (loc. supra cit., 1887, IV, p. 192) donne, au type du
Lanistes Bourguignati, une ouverture mesurant 16 millimètres de hauteur pour
10 millimètres de diamètre (coquille : 22 millimètres de longueur et 19 milli-
mètres de diamètre). Ce sont précisément les dtthénslons indiquées par
À. E. Cravex (loc. supra cit., 1880, p. 219) pour l'ouverture du type dont la
coquille atteint 25 millimètres de longueur et 21 millimètres de diamètre. Il
_ semblerait donc que l'ouverture soit RCE plus grande chez le
Lanistes Bourguignati. Or, si l'on mesure la figure donnée par J.-R. Bouréurexar
(loc. supra cut., 1888, pl. VI, fig. 2), on Huet. longueur : 25 millimètres ;
diamètre maximum : 20 PCT TEE hauteur de l'ouverture : 15 1/2 millimètres ;
diamètre de l'ouverture : 12 millimètres (y compris, comme chez le Lanistes Far-
leri, l'épaisseur du péristome). Ainsi le rapport entre les dimensions de la coquille
et celle de l'ouverture reste bien la même dans les deux cas.
422.
— 3926 —
Le Lanistes (Leroya) Farleri Craven vit dans les régions comprises entre
les grande lacs et l'océan Indien. I a été signalé dans les localités suivantes :
Ile de Zanzibar | Dr. CG. W. Scan |.
Magila (5° 10' latitude sud et 38° 48’ longitude est Greenwich, station
du chemin de fer de Tanga à Korogwe et au lac Victoria), dans lOusam-
bara (Usambara) [Rév. J. Farcer |.
Seruka, dans lOusambara | Dr. CG. W. Scnuir |.
Fleuve Kyngani ou fleuve Vouami [le R. F. Leroy in J.-R. Boureurenar|.
L'Umbugwe (Mbugwe), région située au sud-ouest du lac Manyara
(Laua y Mucri), entre ce lac et le lac Lauaya Sereri [O. Necwanx |.
Rivière Kissemo, cours d’eau descendant des monts Uluguru situés entre
deux affluents du Kyngani : le Rufu à l’est et le Mpeta à l'ouest et au sua
[EF, Srunzmans |.
Rivière Msonga, affluent du Rufu, à trois heures de marche au sud de
Tuminguo (37° 35” longitude est Greenwich et 6° 50’ latitude sud), dans
l'Oukami (Ukami) | Lreper |.
Le Malagarazi, à son embouchure dans le lac Tanganyika | Missionnaires
français, in J.-R. Boureurcxar |.
Variété CnarMETANTI Grandidier.
1887. Leroya Charmetanti Graxninier, Bulletins Société malacologique France,
IV, p. 193.
1889. Leroya Charmetanti Bourçeuicxar, Mollusques Afrique équatoriale, p. 180,
pl. VIL, fig. 21-22.
1897. Lanistes (Leroya) Farleri, variété Charmetanti Manrexs, Beschalte Weich-
thiere Deutsch-Ost-Afrikas, p. 173.
Coquille plus allongée, plus acuminée que celle du type; spire com-
posée de 6 tours ; sommet aigu; même lest avec ornementations picturale
et sculpturale identiques.
Longueur : 20 millimètres; diamètre : 16 millimètres; hauteur de l’ou-
verture : 16 millimètres: diamètre de l'ouverture : 9 millimètres.
Fleuve Kyngani ou fleuve Vouami [le K. F. Leroy |.
Variété alirata Germain, n0v. var.
Coquille de même forme générale que le type; spire composée de 6 tours
convexes méplans sous la suture; dernier tour grand, arrondi, venlru ;
sommet très aigu, rougeâtre; bord columellaire fortement épaissi.
dr fi CE
— 327 —
Le tableau ci-dessous donne les dimensions principales de quelques
exemplaires provenant de deux colonies 0 :
HAUTEUR DIAMÈTRE NUMÉRO
de:
de de Æ
TOTALE. MAXIMUM. MINIMUM. ÉCHAN-
LOUVERTURE (). | L'ouvERTURE (1), TL CONS
LONGUEUR DIAMÈTRE DIAMÈTRE
millim. millim.
(1) Y compris l'épaisseur du péristome.
Le test des exemplaires À est solide, d’un fauve marron un peu olivâtre,
orné de 6-8 .zonules spirales brunes peu visibles, assez étroites, dédoublées
et visibles à l’intérieur de l'ouverture. Une zone plus claire (marron) en-
toure la région ombilicale.
Les individus B ont un test plus solide et un bord columellaire plus
fortement épaissi; leur épiderme est marron très foncé, presque noir et
assez brillant. Il existe, au dernier tour, sept bandes spirales d’un brun
sombre ©), visibles à l’intérieur de l’ouverture ".
La sculpture se compose de stries longitudinales obliques et très irré-
gulières. Ces stries sont, généralement, fort inégales et, aux environs de
l'ouverture, on distingue de grosses stries écartées entre lesquelles s’inter-
calent des stries beaucoup plus fines. Sur les tours supérieurs seulement,
les stries longitudinales sont coupées par des stries spirales faibles et peu
nombreuses (),
Kwiro, province de Mahenge, Afrique orientale [ G. Narcee |.
G) Ces colonies proviennent de la même localité de Kwiro, dans l'Afrique
orientale.
@) Chez un individu, les bandes 2 et 3 sont coalescentes (1 2 3 4 5 6 7). La
bande 7 entoure la région ombilicale.
(3) L'intérieur de l'ouverture est lie de vin avec un bord marron brillant.
W) Cette sculpturé est plus accusée chez les individus de la colonie B que chez
ceux de la colonie A.
RS Te
Lanisres (Leroya) Sruscuanni Martens.
1897. Lanistes ( Leroya) Stuhlmanni Marrens, Beschalte Weïichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 171, taf. VI, fig. 37.
1901. Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Dupuis et Purzeys, Annales Société royale ma-
lacologique Belgique, XXXVI, p. 1x.
Coquille de forme ovalaire assez allongée; sommet obtus; dernier tour
ventru en haut, près de la suture, s’atténuant vers la base: ouverture
ovalaire avec un bord externe et un bord columellaire subparallèles.
Longueur : 25 millimètres; diamètre maximum : 93 millimètres; dia-
mètre minimum : 16 millimètres; hauteur de l'ouverture : 18 millimètres:
diamètre de l'ouverture : 13 millimètres.
Test épais, solide, recouvert d’un épiderme gris brun modérément
foncé; pas de sculpture spirale: stries longitudinales fines et irrégulières.
Dar es-Salam , nombreux exemplaires achetés sur le marché , en mars 1894,
par F. SrunLMaNx.
Le Lualaba à Nseudwe (Manyéma) [F. Dupuis et Dr. S. Purzevs |.
Le Congo, Stanley Falls (entre Stanleyville et l'Équateur) [F. Dupuis
et Dr, S. Purzeys | ©. -
Lanisres (Leroya) Grauent Thiele.
1911. Lanistes Graueri Taiece, Wissench. Ergebnsse d. deutschen Zentral-Afrika-
Expedition 1907-1908, IL, Zoologie, p. 210, taf. V, fig. 5.
La description donnée par le Dr. J. Tuiece est incomplète ©? et la figu-
ration insuflisante. IL est ainsi très difficile de se rendre compte de la
valeur de cette espèce.
C’est une coquille de forme très ventrue globuleuse, réduite à quatre tours
de spire par suite de la disparition — par érosion — des tours supérieurs.
Ces tours sont arrondis-convexes, méplans à leur partie supérieure (près
de la suture) et à croissance rapide, le dernier très grand, fortement ven-
G) Cette espèce parait être très abondante dans le Congo aux environs des
chutes Stanley. F. Dupuis et Dr. S. Purzexs (Diagnoses de quelques espèces de
coquilles nouvelles provenant de l’État indépendant du Congo suivies de quelques
observations relatives à des espèces déjà connues ( Annales Soc. royale malacologique
Beloique, XXXVI, 1901, séance du 7 décembre, p. 1x), qui en ont récolté de
nombreux échantillons, ajoutent que leur test est très épais et recouvert «d’un
enduit noir foncé lrès adhérent».
@) Et faite, de plus, sur des exemplaires ayant perdu leurs premiers tours de
spire.
— 329 —
tru , occupant environ les 5/6 de la hauteur totale de la coquille. L'ouver-
ture est subverticale, ovalaire, anguleuse en haut, bien arrondie en bas;
elle est bordée par un péristome épaissi; le bord columellaire est épais , bien
réfléchi, de coloration blanche ; enfin l'ombilic est entièrement recouvert.
Longueur : 27 millimètres ; diamètre : 25 millimètres ©.
Test solide, d’un brun olivâtre, orné de zonules spirales d’un brun plus
sombre, visibles à l'intérieur de l’ouverture. [ n’y a pas de sculpture spirale.
Cette espèce semble très voisine du Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Mar-
rexs, dont elle ne diffère guère que par la forme très notablement plus
ventrue de son dernier tour. Il est probable qu’elle constitue seulement
une variété ventricosa de l'espèce du Dr. E. von Marrens.
Uvira, à l'extrémité nord-ouest du lac Tanganyika, un peu au sud de
l'embouchure de la rivière Kanyumbengu ©, par 3° 28’ latitude sud et
29° 30’ longitude est Greenwich [ Graver |.
Kasongo, station du chemin de fer de Kongolo à Kindu, sur le Lualaba,
au confluent de la rivière Musukui (4° 30’ latitude sud et 26° 35 environ
longitude est Greenwich) | Graver |.
0) Les dimensions de l’ouverture n’ont pas été données par le Dr. J. Tuirze,
mais la figure 5 de la planche V (loc. supra cit. , 1911) représente un exemplaire at-
teignant les dimensions suivantes : longueur : 32 millimètres ; diamètre maximum :
30 millimètres; hauteur de l'ouverture : 20 millimètres: diamètre de l'ouverture :
18 millimètres.
@) Cette rivière se jette dans le lac Tanganyika, en face des îles Katangara.
— 330 —
Un& cozzecrion goranioue nu Haur Danomeyr
ET DE LA VALz£éE pu NIGER MOYEN, RÉCOLTÉE Par M. pe Gironcourr,
EN 1900-1910,
par M. Hevri Hua.
La collection dont nous donnons la détermination dans cette note a été
récoltée par M. de Gironcourt, en 1910, au cours d’une mission au Da-
homey dans les deux années précédentes.
À l’époque de sa remise au Muséum, M. le Professeur Lecomie m'avait
prié d’en examiner la valeur.
Elle présentait l'avantage de donner des documents sur une région mal
connue de nos colonies africaines. Malheureusement, l'insuffisance de la
plupart des échantillons ne permettait pas de leur faire dans les Collections
du Muséum la place qu'ils méritaient à d’autres points de vue.
À la fin de l'année 1915, le prince Bonaparte communiqua à M. le
Professeur Lecomte les exemplaires qu'il avait entre les mains, et qui com-
plétaient ceux du Muséum d’une heureuse façon. Grâce à cet appoint, nous
avons pu reprendre l'étude du tout d’une façon fructueuse. Les deux col-
lections étant le complément nécessaire l'une de l’autre, le prince Bona-
parte a bien voulu donner la sienne au Muséum.
Les plantes récoltées et dont l'énumération suit, appartiennent à deux
types de végétation bien tranchés : le type sénégalais semi-désertique des
dunes, avec trois espèces d’Acacius et autres arbustes, et des plantes her-
bacées grisâtres, et le type de la brousse tropicale de Kandy et des Nekkis,
avec plusieurs Gassia et Indigofera, des Rubiacées telles que les Mussaenda,
Crossopteryx, Gardenia, des Commélinacées, Commelina, Cyanotis , Ancillena,
la Sapindacée grimpante si commune dans ces régions, le Paullinia pinnata.
Beaucoup des plantes du type tropical récollées vers 10° lat. N. dans le
haut Dahomey sont les mêmes que celles que M. Pobéguin a rapportées
des hauts plateaux de Guinée dans le cercle de Kadé.
Une humble plante, qu'on serait tenté de négliger parce qu'elle res-
semble trop à celles de chez nous, le Carex glauca, mérite une mention
spéciale. Alors que les autres Gypéracées sont très nombreuses sous les
tropiques, le genre Carex, si riche en espèces dans les régions tempérées,
possède à peine une trentaine de représentants en Afrique tropicale. Pres-
que tous sont de la région orientale et du haut Nil. Trois seulement ont
élé trouvés dans la région occidentale, au Cameroun : GC. echinochloa
ce
— 9331 —
Kunze, chlorosaceus P. B. CI. et simensis Hochst, — Le Carex glauca r'ap-
porté par M. de Gironcourt est d’un habitat plus occidental encore puis-
qu'il végèle au Dahomey. Il est impossible de le distinguer des similaires
d'Algérie et d'Europe.
Une autre plante d'Europe a été trouvée au bord du Niger : c’est le
Seneçon vulgaire, si répandu chez nous. Le fait est à rapprocher de la
présence du Mouron rouge, Anagallis arvensis, signalé dans une collection
des régions similaires que nous avons examinée autrefois. Ce sont peut-
être des introductions faites avec les cultures.
Il y aurait beaucoup d’autres remarques intéressantes à faire sur diverses
plantes de la collection de Gironcourt. Nous devons nous borner à une
sèche énumération, pour ne pas excéder les limites qui nous sont assignées
ici. |
Notons toutefois que d’intéressants renseignements sur les usages locaux
accompagnent presque tous les échantillon, et que quelques photogra-
phies présentent des aspects de végétations. Elles ont pour sujet les
espèces suivantes : Vymphæa stellata, Cratæva religiosa, Cochlosperum
tinctorium, Hibiscus cannabinus, Lonchocarpus LUE Brideha ferru-
ginea.
Au point de vue économique, sans entrer dans le détail des usages
signalés. 1l convient de remarquer la présence de deux espèces de Coton,
dont chacune correspond à des conditions de végétation générale diffé-
rentes. Le Gossypium arboreum est utilisé dans le haut Dahomey vers le
10° degré de latitude Nord, tandis que le G. herbaceum est cultivé dans les
alluvions du Niger, vers Say.
JL. PLanTEs RÉCOLTÉES vers 10° DE LarT. Non.
ANONA SENEGALENSIS Pers. (129); Kandy.
ARGEMONE MEXICANA L. (119 ); entre Carimana et Kandy.
Boscra sexeGaLEnsis Lam. (183); Brousse.
Tonrnium eNNEAsPErmum Vent. (197); idem.
CocuLosarmum - rincrorium Rich. (114); idem, terrains gréseux et
gneissiques.
SEGURIDACA LONGIPEDUNGULATA Fres. (109, 121); idem.
Taunum cunetrourum Willd. (233); de Paragou à Djougou.
S1DA RHOMBIFOLIA L. (189, 215); brousse.
SIDA LINIFOLIA Gav. (253); pays des Sombas.
AguriLon ixpicum Don. (306).
Urexa LosarA L. (230).
— 332 —
Gossyplum ARBOREUM L. (250); pays des Sombas.
GrewiA aff, G. Woopraxa K. Sch. (151); brousse.
GRewla sp. (125); entre la Nigeria et le haut Togo, bons sols.
Cissus poruLnea G. et P. (234); de Paragou à Djougou, granites.
PauzLiNIA PINNATA L. (244); Haut Ouémé, granites,
Carpiospermum Haricacasum L. (285).
Byrsocarpus coccineus Sch. et Th. (229); de Paragou à Djougou , gra-
nites.
CROTALARIA GRAMINICOLA Harms. (940); Haut Ouemé, lieux frais, gra-
nites.
INDIGOFERA BRAGTEOLATA DC. (116); brousse, terrains gréseux et gneis-
siques.
[. mrsura L. (156); sols gréseux.
L. arr. Scnweinrurtait Taub. (211).
Desmopruu anGericun D. C. (195): brousse.
D. mauririanum D. C. (169).
Dorrenos arGenreus Willd. (292).
ErrosemA casanoiDes Hock. fil. (164, 207); brousse.
GLycine HoLoPayLLA Taub. (251); pays des Sombas.
Loxcenocarpus cyanescens Benth. (242); Haut Ouémé, lieux frais, gra-
nites.
SWARTZIA MADAGASGARIENSIS. Desvx. (158); Haut Dahomey, sols gréseux.
CassrA SreBERIANA D. G. (120); de la Nigeria au Haut Togo.
CG. nigricaxs Vahl. (110).
TeRMINALTA AVICENNIOIDES G. et P, (126); Kandy.
Dissoris IrvinGrana Hook. fil, (252); Haut Toxo, montagne de gneiss.
AMMANIA SENEGALENSIS Lam. (143); Kandy, lieux frais.
CussonrA Barrerr Seem. (180); brousse.
Crossopreryx AFRICANA K. Sch, (118); Haut Dahomey.
Mussaënpa eLeGans Hiern (255); Haut Togo, montagne de gneiss.
GarDentA T'HuNBERGIA L. (131); Kandy.
FERETIA APODANTHA Schw.
Fapoera Crexxowskyi Schw. (165); brousse, terrains gréseux.
SPERMACOCE RuELLIÆ D. C. (196); idem.
SP. éLoBosA Sch. et Th. (221); Nikki, granites.
: Ocropox serosum Hiern (136, 225): régions de Kandy et de Nikki.
— 399 —
MATRACARPUS SENEGALENSIS (11 3).
Æpesra czABrA O. Hoffm. (197); brousse.
AGERATUM CONYZOIDES L. (224); région de Nikki, granites.
Conyza æcvpriaca D. G. (217); région de Nikki, granites.
Biens AztmENsIS D. G. (256); montagnes de gneiss du Togo.
CarysanrHeLLum ivpicum D. C. (260); idem.
CenraureA præecox O. H.. (620); région de Nikki, granites.
PLgroranis RuGosA D. G. (223, 260).
Asccerras ScaweinrurTHi N. E. Br, (209); brousse, lieux frais.
Crvprozeris nigriTANA Dec. (162); brousse, lieux un peu frais.
LeprTADENIA LANGIFOLIA Dec. (162); brousse, terrains gréseux.
Hezrorropiun srricosum Willd. (192); brousse, sols légers et secs.
IPomæa sp. (212): brousse, lieux frais.
L. coxvozvuztrorA Hallier fil.; Haut Ouémé, lieux frais, granites.
ScopariA DULCGIS L. (172); brousse.
Cvonium camporum Eng]. (181); brousse.
SopusrA RAMOSA Hochst (163); brousse, terrains gréseux.
STEREOSPERMUM KuNTHIANUM Cham. (168); brousse.
SesamuM INDICUM L. (107, 248 ); Djougou.
LanTANA SALVIFOLIA Jacq. (214, 228 ); brousse.
STACHYTARPHETA ANGUSTIFOLIA Vahl. (106, 190); brousse, lieux frais.
NeLsoNIA CAMPESTRIS R. Br. (111, 270); Kandy, terrains gréseux.
RuezziA pATULA Jacq. (239); Haut Ouémé, lieux frais, granites.
ASYSTASIA COROMANDELIANA (225); Nikki, granites.
Jusricra sp. (258); Haut Togo, montagne de gneiss.
Ocmum menraærozium Hochst. (163): Kandy, grès.
Onruostpnox BrAcTEOSUuM Baker (200); brousse, lieux un peu frais.
Bogruavia ApscenDens Willd. (173); brousse.
Lasrosipnon Kraussir Meisn. (135, 141); Kandy.
ARTHROSOLEN cHRysanTHA Solms Laubach (252); pays des Sombas.
Evpnorgta convozvucores (227); de Parakou à Dougou, granites.
Brinecia reRRUGINEA Bentti. (264); Haut Togo, montagne de gneiss.
Excorcarta Granamt Stapf (153); lieux frais, marécages.
LissocmiLus purpurarus Lindley (152).
EuLopura sp. (218): région de Nikki, granites.
Lissocmrus arexaRIUS Lindley (287); Haut Ouémé,
— 331 —
KæwprertA æTHIOPICA Benth. (150); brousse.
Hæmanraus aumiris À. Chev. (239); de Parakou à Djougou, granites.
Couueuina Vocezn C. B. CI. (185); brousse.
CTNeILEMA LANGEOLATUM Benth. (238); Haut Ouémé, lieux frais, granites.
Buroresria imperroraTa C. B. CL. (297).
Gyanoris sp. (216); Nikki, granites.
Carex GLAuCA (124); brousse, lieux humides.
Cyrerus DREGEANUS (199); brousse, lieux humides et frais.
Panicum sewiALATUM B. Br. (202); brousse, lieux un peu frais.
Gexcarus cararricus Delile (205); Savalou, montagne de gneiss.
IL. Pzanres ou NIGER MOYEN.
Nyupxæa LOTUS L. (132); mare de Dori.
N. srecLaTa Willd (79); lit du fleuve.
Capasa FariNosA Forsk. (66); pays du Sereri.
CraTæva RELIGIOSA Forsk. (67); idem.
Pozicarpæa LINEARIFOLIA D. GC. (62); Koura, limon, pays des mares.
Hisiscus canxasinus L. (71); lit du fleuve, près Bourem.
H. rurcarus L. (97); alluvions, vers Say.
GossyPiun nERBAGEUM L. (176); alluvions, cultivé entre Niamey et Say.
Cecasrrus poLYAcANTAUS L. (70); Sereri, dunes.
Croracaria oBovATA Don. (83); Tillabery, dunes.
InpicorerA pipayLLa Vent. (89); idem.
TepurosiA (96); alluvions, vers Say. Échantillon trop réduit pour la
détermination spécifique.
T. oscornara Bak. (81); entre Bourem et Gao, dunes.
ÆscuyNomexe inpica L. (92); lit du fleuve.
Cassra nicrisaxs Vahl. (110).
BauminrA RUFESCENS Lam.
Acacra azBina Delile (74, 179); Hamgoundji, dunes, île du Niger.
À. PennaTA Willd, (68); Sereri, dunes.
À. veruGERA Schw. (65); idem.
Comsrerum AcuLEATUuM Vent. (78); Tosaye, latérite.
Sexecio vuéaris L. (145); entre Bamba et Bourem.
Lauvæa arBoresceNs O. H. (84); Tillabery, dunes.
— 339 —
GLossonema nugicum Dec. (105); Carimama, alluvions.
Dæura corarTa R. Br. (97); Fia, dunes.
LepranentA SparTium Wight. (792); Garbamé, dunes.
TricaonesmA AFRIGANUM (101); Carimama, alluvions.
Hezcrorropruu uvoucarum Vahl. (90); sable.
H. ivnicum L. (100).
Caistancue LuTeA Link et Hoffmp. (76): rive droite, base des dunes.
Urricuzarta (87); lit du fleuve. Échantillon indéterminable.
Ocimum canum Sims (103); Carimama, alluvions.
O. menraærozium Hochst. (63); pays des mares, près Koura, limons.
GeLosta rRIGYNA L. (94); lit du fleuve, vers Say.
Payzcanraus pentanDRus Sch. et Th. (85); Tillabery, dunes.
Crozopaora Broccxraxa Schw. (112).
Erronurus ELEGaxs Kunth (104).
Panicum auuice Nees (98); -entre Say et Carimama.
P. rurcium Fortk. (75); dunes.
Arisrina PATENS Hua (74); Hamgoundji, dunes.
Cacoris Prieur Kunth. (64): près Tombouctou.
2 356 2
Nore sur nes Mousses DE KERGUELEN,
par M. J. Carpor.
Les Mousses qui font l’objet de cette note ont été récoltées par deux de
nos compatriotes, M. Rallier du Baty, Capitaine au long cours, et M. Bos-
sière, du Havre. M. Rallier du Baty a fait deux voyages à Kerguelen, l'un
en 1907-1908, l’autre, interrompu par la guerre, en 1913-1914. Cest
surtout au cours de ce dernier voyage qu'’assisté de son second, M. Saint-
Lannes-Gramont, M. Rallier du Baty put s'occuper avec succès de recher-
ches scientifiques; les matériaux qu'il rassembla ont été déposés au Mu-
séum et M. le Professeur Mangin voulut bien me confier l'étude des
Mousses. En même temps, mon ami I. Thériot me communiquait une
colléction de Mousses rapportée de Kerguelen par M. Bossière, qui visita
cette île à la même époque que M. Rallier du Baty, en 1913-1914: des
échantillons de cette collection ont élé généreusement offerts par M. Thériot
au Laboratoire de Cryplogamie.
Les récoltes de M. Rallier du Baty comprennent 48 espèces ; celles de
M. Bossière, 31. L'ensemble des deux collections se monte à un total de
62 espèces; sur ce nombre, il y a 9 espèces nouvelles, et 12 autres non
signalées encore à Kerguelen. Ces additions portent à 160 environ le chiffre
des Mousses actuellement constatées dans cette île.
J'ai l'intention de publier ultérieurement un travail complet sur la Bryo-
logie de Kerguelen. Pour l'instant, je me contenterai de donner ici la liste
des espèces récoltées par MM. Rallier du Baty et Bossière, avec de courtes
-diagnoses préliminaires des espèces nouvelles. L'ordre suivi est celui de ma
Flore bryologique des Terres magellaniques, de la Géorgie du Sud et de
l’Antarctide, publiée en 1908 dans les « Wissenschafiliche Ergebnisse der
schwedischen Südpolar-Expedition 1901-1903».
Andreaenceae.
À. AnpreAEA suBAPPENDICULATA CG. Müll. — (Bossière ).
2. Anpreara PARALLELA CG. Müll. — (Bossière).
3. AnpreAEA AcuTIFOLIA Hook. fil. et Wils. — (Rallier du Baty).
437 —
Weisiacene.
. DicranoweisiA anrarcrica (G. Müll.) Par. — (Rallier du Baty). Espèce
nouvelle pour Kerguelen.
. DicranoweïsA susrortiroziA (Broth.) Gard. comb. nova. (Blindia Broth.).
— (Rallier du Baty). Û
Dicranaceae.
. Dicuononrium PErsquarRosun (Dus.) Card. — (Rallier du Baty).
. Dicranuu ( Hozononrium) ixerme Mitt. (Blndia auriculata G. Müll.). —
(Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
. Dicranuu (Leronicranum) aciPayzzum Hook. fil. et Wils. forma (— D.
rigens Besch.). — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
. Dicranum (Dicranocoma) KerGuELENSE CG. Müll. — {allier du Baty,
Bossière).
. Dicranom (Dicranozoma) PunGens Hook.fil. et Wils. forma robusta. —
(Rallier du Baty).
Dicranum (Dicranocoma) razxLannicum Card. forma. — (Rallier du
Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
. CawpyLopus cavirozius Mitt. — (Rallier du Baty).
. Campylopus Rallieri Card. sp. nova. — Species habitu, statura et
coslae struclura anatomica G. cAviFocio omnino similis, subüla
autem aculissima , apice saepe decolorata et subhyalina (nec subob-
{usa vel truncato-denticulata) cellulisque superioribus elongatis (nec
quadralis vel subquadratis ) diversa. — (Rallier du Baty).
, CampyLopus canescens Sch. — (Bossière). Espèce nouvelle pour
Kerguelen.
Seligeriaceae.
. Buinora microcarpa Mitt. — (Rallier du Baty, Bossière).
Ditrichacenae.
). Drrricuum concu ( Mont.) Par. (Blhindia pulvinata et aschistodontoides
G. Müll.). — (Rallier du Baty).
. Ditrichum subaustrale Broth. var. robustum Card. var. nova. —
À forma typica differt : cespitibus densioribus, magis elatis, usque
8 em. altis, foliorumque reti basilari e cellulis longioribus et angus-
tioribus composito. — (Rallier du Baty ).
— 338 —
18. CGeraronox eurpureus Brid. forma (= C. Kerguelensis CG. Müll.). —
(Bossière).
Pottiaceae.
19. Dinymonon ausrroazpiGenus (CG. Müll.) Broth.? — (Rallier du Baty).
20. Pottia acutidentata Card. et Thér. sp. nova. — Species ex affinitate
21.
22.
23.
24.
25.
26.
Pottiae Heimü B. et S., habitu et magnitudine Pottiae Naumannr
G. Müll. simillima, sed foliis in parte superiore valde et acute den-
talus, cellulis dense et minule papillosis, marginalibus plus minus
dissimilibus et laevibus, costaque validiore , in cuspidem crassiorem
excurrente prima scrulatione discernenda. P. antarcticae et magella-
micae Sch. magis affinis, ab ïllis tamen foliis validius dentatis
costaque crassiore distincta. Practera, inflorescentia dioica videtur,
quo charactere ab omnibus speciebus sectionis diversa foret. —-
(Bossière ).
Tortula Rallieri Card. sp. nova. — Habitu, foliis elongatis ma-
dore squarrosis, marginibus inferne revolutis, apicem versus
sinuato-subdenticulatis Tortulae geheebiaeopst (CG. Müll.) Broth.
affinis videtur, cellulis autem marginalibus pluriseriatis majoribus
et parum papillosis vel sublaevibus, parietibus crassioribus, lim-
bum lutescentem , latiusculum et plerumque sat distinctum effor-
mantibus diversa: a caeteris speciebus ejusdem sectionis foliis mar-
ginatis praeditis exiguitate cellularum internarum jam distincta. —
(Rallier du Baty).
Grimmiaceae.
Grimmia Bossierei Card. et Thér. sp. nova. — À G. kerguelensi
Card. (G. austrofunali Broth. non G. Müll.) proxima cellulis in tota
parte superiore foliorum bistralosis piloque leniter denticulato dif-
fert. — (Bossière).
Ruacomirrium sympayoponTum (CG. Müll.) Jaep. — (Rallier du Baty).
Espèce nouvelle pour Kerguelen.
Raacomirrium pacuypicryox Card. — (Bossière). Espèce nouvelle pour
Kerguelen.
RaacomrRIum RuPEsTRE ( Hook. fil. et Wils.) Hook. fil. et Wils. (Grèm-
mia aterrima et zygodonticauhs C. Müll.). — (Rallier du Baty,
Bossière ).
RaacomrrRium oRTHoTriCHAGEUM (C. Müll.) Par. — (Rallier du Baty,
Bossière ).
|
F
L
s .
|
— 339 —
97. Rhacomitrium fuscoluteum Card. sp. nova. — À R. orthotrichaceo
(G. Müll.) Par. statura robustiore, caulibuselatioribus, usque 10 em.
altis, folüs latioribus siccilate minus imbricatis, aliquid incurvatis
et reti ubique unistratoso diversum. — (Rallier du Baty ).
28. Ruacomrrrium Lanuenosun Brid. forma (= R. chrysoblastum (G. Müll. )
:Par.). — (Rallier du Baty, Bossière).
Bryaceae.
29. Mrericunorerta campyLocarpa (Hook. et Arn.) Mitt. (M. Lerpuclènsis
C. Müll.). — (Rallier du Baty).
30. WegerA AusrroALBicans (CG. Müll.) Broth. — (Rallier du Baty).
31. Bryvum Urpaxskyr Broth. — (Bossière).
32. Bryum amezyozeris Card. — (Rallier du Baty, Bossière). Espèce nou-
velle pour Kerguelen.
33. Bryum macranTHERUM CG. Müll. — (Bossière ).
34. Bryum Arrixe Lindb? — (Bossière). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
39. Bryum pseudotriquetriforme Card. sp. nova. — B. pseudotriquetro
var. pracilescents Sch. adspectu simillimum , a quo differt foliis apice
plerumque integris, reti e cellulis mullo majoribus et praeserlim
longioribus efformato, cellulisque marginalibus vix diversis. —
(Rallier du Baty, Bossière).
Var. densum Card. var. nova. — À forma lypica cespitibus com-
paclis, foliis minoribus, apice saepius minule denticulatis, cel-
lulisque aliquid minoribus sed lamen semper majoribus quam in
B. pseudotriquetro diversa. — (Bossière ).
36. Bryum flaccidissimum Card. el Thér. sp. nova. — À Bryo Duval
Voit. habitu simillimo foliis multo minus longe el minus late decur-
rentibus, retique laxiore, e cellulis duplo fere majoribus composilo
facile distinguitur. — (Rallier du Baty, Bossière).
37. Bryuu Lasvicaruu Hook. fil. et Wils. — (Rallier du Baty, Bossière).
36. Bryum consimize Broth. — (Rallier du Baty).
Bartramiaceae.
39. Barrramra parens Brid. — (Rallier du Baty).
AO. Barrramia piminuriva CG. Müll. — (Rallier du Baty).
Muséum. — xxr1. 23
h1.
16.
7.
16.
19.
90.
o1.
92.
5BE
SU
A0.
— 30 —
Bartramia sobrina Card. sp. nova. — À B. robusta Hook. fil. et
Wils., cui inflorescentia dioica affinis, foliis minoribus, basi anpus-
tiore, longiore, apice minus abrupte contracta, nervo in parte
basilari dimidio angustiore subulaque tenuiore et minus obscure
reticulata distinguitur. — (Rallier du Baty),
Var. minor Card. var. nova. — Multo minor et gracilior, foliis mino-
ribus et angustioribus, siccitale minus rigidis, habilu et statura
B. diminutivae GC. Müll. similis, a qua differt inlorescentia dioica et
subula foliorum magis dentata. — (Bossière).
. BarTRamIA ROBUSTA Hook. fil. et Wils. — (Rallier du Baty).
. Paionoris pozymorpra (GC. Müll.) Broth. — (allier du Baty,
Bossière ).
. Pinoxoris ausraLis (Mitt.) Par. — (Rallier du Baty).
. Paiconoris scagriFoLiA ( Hook. fil. et Wils.) Broth. — (Rallier du
Baty, Bossière ).
BreureLta curysurA (CG. Müll.). Broth. (Bartramia graminicolu et
ansothecioules G. Müll.). — (Rallier du Baty, Bossière).
BreureLta PeNDULA (Hook.) Jaep. — (Rallier du Baty).
Polytrichacene,
PsicopiLum axrarcricuM (CG. Müll.) Par. — (Rallier du Baty, Bossière).
PsiLopiLum cuspipATuM Dus. —( Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour
Kerguelen.
PoconarTum AzpINum Roehl. (Polytrichum austroalpinum GC. Müll.). —
(Rallier du Baty).
Leskeaceae.
Pseunozeskea riLun (C. Müll.) Par. — (Bossière).
PsEupoLeskeA cHALAROGLADA (GC. Müll.) Par. — (Rallier du Ba ty).
Hypnaceae.
Drepanoczanus unanarus (Hedw.) Warnst. ( Hypnum austro-uncinatu
CG. Müll.). — (Rallier du Baty, Bossière ).
Hypnun curressiFoRmE (L.) Hedw. — (Bossière).
Caraconium poLirux (Hook. fil. et Wils.) Dus. — (Rallier du Baty ).
— 341 —
06. PLaciornecium crorcicoanrancricun (GC. Müll.) Par. (Hypnum antarc-
ticum G. Müll. non Mitt.). — (allier du Baty).
57. Isoprenverum anrarcrieum (Mitt.) Card. (Hypnum austropulchellum
CG. Müll.). — (Rallier du Baty).
08. Bracuvrnecium sugpzicarun (Hpe) Jaeg. — (Rallier du Baty, Bossière).
Espèce nouvelle pour Kerguelen.
09. Bracuyrnecrun ceorGrcocLareosum (CG. Müll.) Par. — (Bossière). Es
pèce nouvelle pour Kerouelen.
60. Braouyrarcrum ausrroczareosum (CG. Müll.) Par. — (Rallier du Baty,
Bossière ).
61. Brachythecium Gramontii Card. sp. nova. — Species sectionis
Salebrosa, a B. austroglareoso et austrosalebroso (CG. Müll.) Par.
fois minus profonde sulcatis et in tertia superiore distincte denti-
culalis jam diversa. Caules graciles, elati, ad 15 em. et ultra alti;
cespites densi, aurei, sericei. — (Rallier du Baty). Cette espèce est
dédiée à M. Saint-Lannes-Gramont, qui a récolté une grande partie
des plantes rapportées par M. Rallier du Baty.
62. Bracavrnecium paranoxom (Hook. fil. et Wils.) Jaeg. — (Bossière ).
23.
— 93/12 —
NoTE SUR UNE PETITE cOLLECTION pe Mousses pe Mapacascar,
par M. J. Carpor.
Au cours de leur mission à Madagascar en 1912, MM. R. Viguier et
FH. Humbert ont récolté quelques Mousses et Sphaignes, dont ils vou-
lurent bien me confier l'étude. Privé par la guerre de mes collections et de
ma bibliothèque, cest au Laboratoire de Cryptogamie du Muséum que ’ai
pu, grâce à la bienveillance de M. le Professeur Mangin, à qui je suis
heureux d'exprimer 1c1 toute ma gralitude, mener ce travail à bonne fin.
Les récoltes bryologiques de MM, Viguier et Humbert comprennent
39 espèces, parmi lesquelles j'ai reconnu quatre espèces inédites, dont un
Macromitrium présentant une particularité très curieuse dans la structure
de la feuille; 1l ya, en outre, deux autres espèces nouvelles pour la flore
malgache. C’est donc six unités qui viennent s'ajouter au total de près
de 550 espèces décrites dans l'ouvrage tout récemment publié sur les
Mousses de Madagascar, faisant partie de la vaste publication consacrée
par MM. A. et G. Grandidier à la grande ile africaine.
SPHAGNUM AnBoGasTi Ren. et Card. — Province d'Andovoranto, district
d'Anivorano: marais près d'une forêt couronnant une colline à 8 kilo-
mètres au sud d’Anivorano, près des sources de la rivière Sahandrano-
lana, 8 octobre 1912; n° 565. — Province de Tananarive, district de
Manjakandriana : marais situé à l’est d’Ambatalaona, 10 décembre 1912;
n° 1980.
Sphagnum Humbertii Card. sp. nova. — Habitu, statura, colore,
foliorum forma et fere omnibus character te analomicis Spas ericelorum
Brid. borbonico admodum simile, a quo differt tantum poratione omnino
inversa, scilicet poris in pagina ventrali foliorum {am caulinorum quam
rameorum perpaucis et solum in angulis lencocystarum, imo in pagina
dorsali numerosissimis, secundum chlorocystas et interdum quoque in
parte media leucocystarum disposilis.
Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy: ruisselet près du
sommet du Tsiafajavona, à 2575 mètres d'altitude, 28 novembre 1919 ;
n° 1688. — Même province, district de Betafo : sommet des monts Vavato,
creux humide le long des rochers, 25 novembre 1912; n° 158».
Cette espèce nouvelle vient prendre place dans le pelit groupe des
Ovalia, de la section Cuspidata, lequel ne comprenait jusqu'ici que deux
— 345 —
espèces : le S. ericetorum Brid., de la Réunion, et le S. molluscum Bruch,
de l'hémisphère boréal (Europe, Asie, Amérique du Nord). On ne peut
la distinguer du S. ericetorum que par la répartition tout à fait différente
des pores sur les feuilles caulinaires et raméales ; mais ce caractère, consi-
déré comme essentiel par la plupart des Sphagnologues actuels, suffit à
lui seul à justifier l'établissement d'une espèce nouvelle.
Sur le n° 1582, qui paraît être une forme jeune, à développement
plus ou moins incomplet, les pores couvrent toute la surface des leuco-
cysles sur la face dorsale, et les chlorocystes émergent étroitement et
presque également sur les deux faces de la feuille, au lieu d’être nette-
ment dorsales comme dans le n° 1688.
J'ai pu voir, dans l’herbier Cosson, un échantillon cotype du S. ericeto-
rum Brid., récolté par Bory à la Réunion, et auquel s'applique très
exactement la description de Warnstorf, faite d’après échantillon type
conservé à Berlin dans l'herbier de Bridel; mais on a réuni sur la même
feuille de l'herbier Cosson des échantillons appartenant à deux autres
espèces : S. tumidulum Besch. et S. obtusiusculum Lindb.; c'est ce dernier
que Bescherelle a pris à tort pour Île vrai S. ericetorum Brid.
Ajoutons que cette dernière espèce, ainsi que le S. Humbertu , ressemble
beaucoup extérieurement au S. tumidulum Besch.; mais celui-ci en dif-
fère complètement par la forme des feuilles et par tous les caractères
anatomiques.
SpHAGnum Berniert Besch. — Province d’Andovoranto, district de
Moramanga : forêt d'An1dlamazaotra, petite dépression marécageuse non
loin de la Sahatana, à 2 kilomètres à l’est de Périnet, 30 octobre 191» ;
n” 1404:
Ces échantillons appartiennent au véritable S. Bernieri Besch., et non à
la forme plus grêle, à feuilles plus petites, à leucocystes un peu po-
reuses que Warnstorf a appelée S. tkongoense, mais qu'il réunit mainte-
nant au S. Berniert.
Trematodon Viguieri Card. sp. nova. — Autoicus, laxe vel gregarie
caespitosus. Caulis brevis, 1-2 mm. altus. Folia flexuosa, e basi sensim
dilatata laxe reticulata longe linearia, inferiora acuta vel subacuta, supe-
riora et perichaetialia majora, apice obtuso truncatulove denticulata, caele-
rum integra, marginibus planis vel parce reflexis, costa plana, percurrente
vel apicem versus evanida, cellulis in parte basilari magnis, laxis, subrec-
tangulis, oblongis, pellucidis, inanibus, caeteris quadralis, minulis, parce
chlorophyllosis, parietibus angustis. Capsula in pedicello pallide stra-
mineo, 10-19 mm. longo, siccitate flexuosulo erecla inclinatave, oblonga
vel subeylindrica, curvatula, cirea 1,5 mm. longa, 0,5 mm. crassa, collo
flexuoso, basi nune aequali nune strumuloso, sporangio duplo et triplo
“%longiore, 3-5 mm. longo instrucla, operculo conico, longe curvirostri.
— 944 —
Annulus revolubilis, duplex et triplex. Peristomium purpureum vel rubel-
lum, dentibus longe subulatis, indivisis, hic illic anguste fissis, intus
paucitrabeculatis, exterius longitudinaliter valde strialis, 0,35-0,4 mm.
longs. Sporae virescentes, minute granulosae, circa 20 y diam.
Environs de Tamatave, pentes rocheuses des bords de lIvoloina, 20 sep-
tembre 19123; n° 206. — Province d’Andovoranto, district d'Anivorano :
talus humides des berges de la Vohitra, à Anivorano, octobre 1912;
n° 506.
Espèce voisine du T. pallidens G. Müll., s’en distinguant par les feuilles
à subule plus large, par le tissu de la partie verte formé de cellules à parois
minces, et par le péristome pourpre ou rougeâtre. On peut la comparer
aussi à deux espèces de la Réunion : T, borbonicus et subambiouus Besch.,
dont elle diffère par le tissu non épaissi: elle se distingue, en outre, de la
première par les dents péristomiales plus étroites, et de la seconde par le
col de la capsule au moins une fois plus long que le sporange, et par le
péristome plus élevé. La taille plus forte, le pédicelle plus long, le col de
la capsule flexueux, à peine courbé, les feuilles supérieures et périchétiales
à subule plus obtuse, ne permettent pas de la confondre avec le T. cwrvi-
collis Card.; enfin, la structure des dents péristomiales la sépare très
nettement du T. lacunosus Ren. et Card.
Garcrea Bescuerezzet GC. Müll. — Environs de Tamalave, pentes
rocheuses des bords de l’Ivoloina, 20 septembre 1912; n° 207.
DicranELLA miNuTA (Hpe) Jaeg. — Environs de Tamalave, pentes
rocheuses des bords de lIvoloina, 20 septembre 1912; n° 208.
DicraNELLA MapAGassa Ren. — Province d'Andovoranto, district de
Moramanga : forêt d’Analamazaotra, à terre, 21 octobre 1912; n° 864.
Il faut rapporter aussi à cette espèce deux échantillons figurant dans les
Collections du Muséum, l’un étiqueté: « Dicranella madagassa Broth. sp. nova
Nanisama, oct. 1906, leg. d’Alleizette» ; l'autre sous le nom de «D. Pervil-
leana Besch. (determ. Brotherus), Manjakandriana (Tralboux) ». Ces échan-
tillons diffèrent du type (leg. Dorr) sur lequel l'espèce a été primitivement
décrite, par leurs pédicelles non ou à peine flexueux; sur la plante de
Manjakandriana, les feuilles supérieures sont en outre plus longues; il n’est
pas douteux néanmoins qu'elle appartienne hien au D. madagassa. I y
a donc lieu de supprimer, dans notre ouvrage : Mousses de Madagascar,
p- 65, la localité de Manjakandriana pour le D. Pervilleana.
Lrucozoma rusercuzosum Ren. — Province d'Andovoranto, district de
Moramanga : forêt d'Analamazaotra, épiphyte, 28 octobre 1912; n°1073
P- P-
Cawpycopus Hernisaupt Ren. et Card. forma. — Province d'Andovorantor,
ss ME
district d’Anivorano : sommet du pie de Vohainonjo, près de Fetromby,
6 octobre 1912; n° 542.
C’est une forme à tiges plus élancées que dans le type et tomenteuses
presque jusqu’au sommet, à feuilles plus longues, moins rapprochées et
plus flexueuses.
Leucosryuu Isceanuu Besch. forma. -— Province du Vakinankaratra, dis-
trict d’Ambatolampy : à terre, dans les bois autour de l'ancienne résidence
royale de Tsinjoarivo, 1° décembre 1912; n° 1811.
Forme de transition vers la var. molle.
Var. more (CG. Müll.) Card. — Province d’Andovoranto, district de
Moramanga : forêt d'Analamazaotra, épiphyte sur tronc, avec Hymeno-
phyllum, 28 novembre 1913; n° 1073 bis.
Carporia nereronicryA (Besch.) Besch. — Province d’Andovoranto, dis-
trict d'Anivorano : forêt près du village d’Ambohitromby, 8 octobre 1919;
n° 586.
MacromiTRIUM FASGIQULARE Mit. ( Dasymitrium borbonicum Besch. ). — Pro-
vince d'Andovoranto, district de Moramanga : forêt d’Analamazaotra, sur
les branches d'Ochrocarpus Bongo nov. sp., 21 octobre 1912: n° 849 bis.
Macromitrium anomodictyon Card. sp. nova. — Pseudautoicum, de-
presso-caespitosum, fusco-luteum. Caulis repens, appressus, corticibus
arcte adfixus, ramis confertis, crassis, brevibus, 5-10 mm. longis, obtu-
sis, simplicibus vel parce ramulosis. Folia dense conferta, sicca erecta,
incurvato-crispata, madida erecto-patentia, e basi oblonga carinata sensim
lanceolata, acuminata, acuta subacutave, 9,25-2,75 mm. longa, 0,5-
0,6 mm. lala, aetate mox effracta, marginibus ubique planis, inferne
papillis paucis dentiformibus praeditis, caeterum integris, costa lutes-
cente, percurrente vel subpercurrente, basin versus circa 50 y lata, cellu-
lis inferioribus linearibus, subsinuosis vel subeurvatis, truncalis, pelluci-
dis, secus costam utrinque ascendentibus , parietibus valde incrassatis, sparse
el grosse papillosis, infimis laevibus, caeteris majusculis, rotundatis vel
subrotundatis, chlorophyllosis, papillosis, partim et irregulariter bistrato-
sis, hic illic tristratosis, marginalibus aliquid minoribus, saepe transverse
dilatatis, laevibus vel sublaevibus et plerumque unistratosis. Folia peri-
chaetialia caulinis et rameis latiora et breviora, reti basilari ultra medium
fol producto. Vaginula paraphysibus longis, numerosis hirta. Calyptr
nuda, apice fusca. Capsula in pedicello laevi, apice siccitate leniter sinis-
trorsum torto, 5-6 mm. longo erccla, ovata, 1,5 mm. longa, 0,6-0,7
lata, laevis, ore rubello siccitate constricto et leniter plicatulo, operculo
ignolo. Peristomium simplex, dentibus sublinearibus, albicantibus, gra-
nulosis, intus obscure et angusle trabeculatis, apice obtuso, truncatulo
bre
vel bifido, endostomio deficiente. Sporae ignotae. Plantulac masculae gra-
ciles, ad basin foliorum caulinorum nascentes, plures flores gerentes, foliis
minultis, lanceolato-acuminalis, unistratosis. |
Province de Tananarive, district d'Andramasina ; sur branches, dans un
petit bois, vers 1,700 mètres d'altitude, entre Tsinjoarivo et Ambohima-
sina, 2 décembre 1912; n° 1932.
Cette intéressante espèce, de la section Goniostoma , diffère de toutes ses
congénères des iles austro-africaines, et même, je crois, de toutes les espè-
ces aclucllement décrites, par ses feuilles en partie bistrates dans la moitié
supérieure. Ce doublement de la couche cellulaire présente ceci de particu-
lier qu’il résulte d’ane division tangentielle d’une partie des cellules se pro-
duisant non pas, Comme cela a lieu d'habitude, du côté de la face ventrale
de la feuille seulement, mais tantôt sur une face, tantôt sur l’autre, et
pour quelques rares cellules simultanément sur les deux faces, ce qui
donne à la section transversale de la feuille un aspect très particulier, ainsi
que le montre la figure ci-jointe.
ACROMITRIUM SOuLAE Ren. et Card. — Province du Vakinankaralra, dis-
M S R t Card Province du Vak karatra, dis
ric mbatolampv : bois autour ‘ancienne résidence rovale de Tsin-
trict d’Ambatol Py b { de 1 y
joarivo, épiphyte, 1° décembre 1912; n° 1813 bis.
Payscomrrrium pizararum Ren. et Card. — Province d'Andovoranto, dis-
trict de Moramanga : forêt d’Analamazaotra, au fond d’un vallon, près de
la station forestière, 23 octobre 1912; n° 9/1.
Funarra BoRBONICA (Besch.) Broth. — Province d'Andovoranto, district
de Moramanga : forêt d’Analamazaotra, à terre, 21 octobre 1912:
n° 864 bis. — Espèce nouvelle pour Madagascar.
Funaria caLvescexs Schwaeor. — Province d'Andovoranto, district de
Moramanga : forêt d'Analamazaotra, sur la terre humide, 22 octobre
. Le
1912; n° 919.
Bryum appressum Ren. et Card. — Province d’Andovoranto, district
d'Anivorano : sommet du pic de Vohainonjo, près de Fetromby, dans les
touffes du Campylopus Heribaudi, 6 octobre 1912; n° 549 bis.
Bryuu nomaropozax G. Müll. — Province d'Andovoranto, district d’Ani-
vorano : sommet du pie de Vohainonjo, près de Fetromby, 6 octobre 1912;
n°543. :
€ L_*+C
.
À
1
;
Ce
L.
E.
|
:
PT l'A 2
té à été.
POSE Re OS
L« n mnt DL
nd han an lt de ur dant à RH on tisé, à
: L:
— 9347 —
Brvum spininens Ren. et Card. — Province de Tananarive, district d’An-
dramasina : sur branches dans un petit bois, vers 1,700 mètres d’allitude,
entre Tsinjoarivo et Ambohimasina, 2 décembre 19192; n° 1933.
J'ai constalé, sur une des tiges de cet échantillon, une curieuse anoma-
lie : une fleur femelle renfermait, à côté d’archégones normaux, d’autres
archégones présentant un étranglement vers le liers inférieur, toute la par-
tie située au-dessous de cet étranglement offrant laspect et le tissu d'une
anthéridie. Le tout avait donc l’apparence d’une anthéridie surmontée d’un
archégone. Cette singulière déformation est à rapprocher de celle que
j'ai déjà signalée sur d’autres spécimens de la même espèce. ( Voir Mousses
de Madagascar, p. 303.)
Bryum AzpNuzum Besch. var. nexsum Ren. et Card. -— Province d’Ando-
voranto, district d’Anivorano : à terre, autour du buffet de la gare de Bric-
kaville, parmi le Phlonotis imbricatula, 3 octobre 1912; n° 454 bis.
Ruizoconium spinirorme Bruch. — Province d’Andovoranto, district
de Moramanga : forêt d’Analamazaotra, épiphyte sur troncs, associé à
Hymenophyllum sp., 28 octobre 1912 ; n° 1073. — Province du Vakinan-
y pry P-; F
karatra, district d'Ambatolampy : dans Îa forêt, au bord de l'Onive, en
aval de la résidence de Tsinjoarivo; n° 1854.
Le n° 1854 correspond exactement à la Mousse décrite par Bescherelle
sous le nom de Rhizog. Pervilleanum, et dont les échantillons originaux
figurent dans les Collections du Muséum. La description de Bescherelle est
absolument fantaisiste : les feuilles ne sont aucunement ovales-elliptiques
à la base, comme l'indique cet auteur; elles sont graduellement et longne-
ment cuspidées , et à nervure plus ou moins longuement mais presque tou-
jours nettement excurrenle. D’après une annotation de Renauld, inscrite
sur l’étiquette de l’un des échantillons originaux, les fleurs sont ou peuvent
être au moins en partie synoïques, comme dans le À. spiniÿforme; en
somme , le À. Pervilleanum n’est qu’une simple forme contractée et à feuilles
denses de ce type polymorphe, si largement répandu dans toutes les régions
tropicales.
PæLoxoris imsricaTuLA Mitt. — Province d'Andovoranto, district d’Ani-
vorano : à Lerre , autour du buffet de la gare de Brickaville, 3 octobre 1912;
n° 454.
Purconomis Laxissima (G. Müll.) Bryol. jav. — Province d’Andovoranto;,
district d’Anivorano : talus humides des berges de la Vohitra, à Anivo-
rano, en mélange avec Trematadon Viguieri, 5 octobre. 1912; n° 506 bus.
Breutelia Viguieri Card. sp. nova. — Dioica. Caulis gracilis, ultra
6 em. longus, dense fusco-tomentosus, irregulariter pinnatus, ramis sat
confertis, gracilibus, pentibus, inaequalibus, 3-6 mm. longis. Folia cau-
— 348 —
lina subsquarrosa, e basi late triangulari, haud vel vix plicatula, sat
abrupte et longe acuminata, tenuiter subulata, marginibus inferne
intepris, longe lateque revolutis, superne acute serratis, 1, 6-2 mm.
longa, basi fere 1 mm. lata, costa sat valida, lutescente, in subulam
producta et apice evanida, reti basilari laxiusculo, cellulis lineari-oblongis
parietibus crassiuseulis, transversis utraque pagina grosse papillosis,
cellulis superioribus angustioribus, firmioribus. Folia ramea patentia,
minora et angustiora, oblongo-lanceolata, sensim in acumen subulatum
producta, cirea 1,5 mm. longa, 0,5 mm. lata, caeterum caulinis similia.
Flos masculus terminalis, discoideus, e basi erecta triangulari-acuminatis,
stellato-patulis, externis subulatis, internis obtusis. Caetera desunt.
Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy: ruisselet près du
sommet du Tsiafajavona, alt. 9 575 mètres, parmi les touffes du Spha-
gnum Humbertii, 28 novembre 1912; n° 1688 er.
Cette espèce nouvelle, dont je n'ai malheureusement trouvé que quel-
ques brins, appartient à la section Acoleos, représentée dans le domaine
mascaréno-malgache par trois autres espèces : B. gnaphalea (Pal. Beauv.)
Sch. et B. stenodictya (Ren. et Card.) Broth., de la Réunion, et B. sclero-
dictya Gard., de la zone moyenne des forêts de Madagascar et de l'Inde.
Le B. Viguieri se distingue déjà de ces trois espèces par son tissu très dif-
férent, beaucoup moins serré, rappelant plutôt le tissu des Philonotis; le
port et le mode de ramification des tiges m’empêchent de le rapporter à
ce dernier genre.
Pocoxarum osrusaruzum (G. Müll.) Par. — Province et district de Ta-
malave : environs de Tamatave, pentes rocheuses des bords de l'Ivoloina,
20s eptembre 1912; n° 209.
PoconaTum sracuyruecium Besch., forme passant à la var. madagassum
Card. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : forêt d’Anala-
mazaotra, à terre, 21 octobre 1912: n° 864 ter.
Var. mapacassum Card. — Province d’Andovoranto, district de Mora-
manga : forêt d'Analamazaotra, talus argileux près de la station forestière,
18 octobre 1912; n° 766.
La fructification de cette variété n’était pas encore connue; le pédicelle
est long de 2 à 3 centimètres; la capsule, assez grosse, un peu resserrée
sous l'orifice à l’état sec, est longue de 3 à 3,5 mm. sans l’opercule, et
large de 1,5 mm., l'opercule est conique, et la coille, d'un roux pâle,
recouvre toute la capsule. Le P. Parisi Thér. me parait bien n'être qu'une
autre forme du P.‘brachythecium.
Pozvrrionum susrormosum Besch. forma. — Province d'Andovoranto,
disiriet d’Anivorano : très commun sur les talus entre les gares de Rogez
et de Junck, vers 160 mères d'altitude, 19 octobre 1913: n° 690.
RS /, Le
Forme tout à fait semblable à celle de la Réunion et de Maurice, dont
Bescherelle avait fait son P. calopogon.
Pozyrricuum remomirouium Pal. Beauv. — Province du Vakinankaratra,
district d'Ambatolampy : sur la terre, dans un marais le long de la route
d'Ambatolampy à Tsinjoarivo, 30 novembre 1912; n° 1777.
Espèce nouvelle pour Madagascar ; n'était connue que de la Réunion et
de Maurice.
Hepwicra . crcraTa Br. et Sch. — Province du Vakinankaratra, district
d’Ambatolampy : rochers au sommet du Tsiafajavona, massif de l’Ankara-
tra, 2,600 mètres, 27 novembre 1912; n° 1717.
Tout à fait identique à la plante d'Europe. Gette espèce n'était jusqu’à
présent signalée à Madagascar que d’après Rosas, et sans indication de loca-
lité; sa découverte sur un point précis du massif de l’Ankaratra est donc
intéressante.
OnruosricueLLa susrmsricara (Hpe) Broth. — Province de Tananarive,
district de Manjakandriana : épiphyte sur les troncs dans la forêt à l’est
d’Ambatolaona, 11 novembre 1912; n° 1221.
PapicLaRiA AFRICANA (CG. Müll.) Jaeg. forma. — Province de Tananarive,
district de Manjakandriana : forêt à l’est d’Ambatolaona, en mélange avec
l'espèce précédente, 11 novembre 1419; n° 1221 bis. — Province d’Ando-
voranto, district de Moramanga : forêt d’Analamazaotra, près de la station
* forestière, épiphyte, 18 octobre 1912; n° 787.
Cette forme est le P. Boiviniana de Bescherelle.
PinnareLLA TAMarISOINA (Hpe) Broth. — Province d'Andovoranto, dis-
trict de Moramanga : forêt d’Analamazaotra, épiphyte sur troncs, 28 oc-
Lobre 1912; n° 1074 bis.
Le tissu de cette espèce est assez souvent complétement lisse.
Hookeriopsis piversiroiA (Ren. et Card.) Broth. — Province d'Andovo-
ranto, district d’Anivorano : rochers humides, dans la forêt près d’Ambo-
hilromby, 8 octobre 1912; n° 570.
Magniliques échantillons couverts de capsules; l’inflorescence et la fruc-
lification de cette Mousse n'étaient pas encore connues. Les fleurs sont
synoïques; la capsule, portée sur un pédicelle rougeâtre, long de 15 à
16 mm., courbé et un peu rude au sommet, est oblongue, diversement
inclinée, subhorizontale ou un peu penchée, longue, sans l’opercule, de
1,9 mm. environ et large de 0,5 à 0,6 mm., pourvue d’un col distinct,
alténué, et très fortement étranglée sous l'orifice à l'état sec après la spo-
rose ; opercule conique-rostré; péristome bien développé : dents de l’exos-
tome rougeätres, jaunätres au sommet, pourvues sur le dos d’un sillon
large et profond, et sur la face ventrale de lamelles très nombreuses, rap-
— 300 —
prochées, saillantes sur les bords; endostome jaunâtre, à membrane basi-
laire assez élevée, à lanières étroitement triangulaires-subulées, presque
aussi longues que les dents, carénées, entières ou très étroitement fendues
sur la carène, presque lisses, très légèrement papilleuses vers le sommet;
pas de cils.
Ecrroporaecium Cuenacon Ren. et Card. — Province d'Andovoranto,
district d'Anivorano : ravins humides avant d'arriver à la gare de Junck,
10 octobre 1912; n° 616. |
Hypxum apuncoines (Brid.) G. Müll. (H. Kiaeru G. Müll.). — Province
du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy : ruisselet près du sommet du
Tsiafajavona, alt. 2 575 mètres, parmi les touffes du Sphagnum Humbert ,
28 novembre 1912; n° 1688 bis.
Cette espèce était signalée à Madagascar, ærégion centrale», d'après
Borgen, sous le nom de Hypnum Kiaerù GC. Müll. in sched., mais sans
indication exacte de localité.
Isopreryeium suLEPToBLAsTUM GC. Müll. -— Province d'Andovoranto, dis-
tict de Moramanga : forêt d’Analamazaotra, épiphyte sur troncs d’arbres ,
28 octobre 1912; n° 1074 ter.
IsoprervG@ium LuTEoNITENS (Ren. et Card.) Ren. — Province d'Andovo-
ranto, district de Moramanga: forêt d'Analamazaotra, petite dépression
marécageuse non loin de la Sahalana, à 9 kilomètres à l’est de Périnet,
parmi les toulles de Sphaonum Bernieri, 30 octobre 1912 ; n° 1104 bus.
VesicuLaria spnarrocarPA (G. Müll.) Broth. — Province d’Andovoranto,
district d’Anivorano : rochers très humides dans un ravin près du viaduc de
la gare de Junck, 13 octobre 1912; n° 715.
DE a OndenE À dé 2, OÙ
RENNES DONNER TRE TT
Le Musée Gorrpi, Au Para,
pAR M. Pauz SERRE, Associé pu Muséum.
Para, ou Belem , est une jolie ville de 50,000 habitants, ensoleillée et
proprelte, où subsistent encore quelques vestiges des révolutions passées
et que l’on est tout étonné de trouver au nord du Brésil, après avoir visité
Bahia et Pernambouc. Grâce à un merveilleux réseau de tramways, avec
voitures très confortables de 1" et de 2° classe, on peut la visiter en vingt-
quatre heures, ses grandes artères se heurtant partout à la forèt vierge. La
vie y est horriblement chère, mais, par suite de la crise actuelle et d’une
active concurrence, le prix de la pension, dans les ceux meilleurs hôtels,
n'est que de 20 francs par jour. On y trouve deux fort beaux cinémas,
des cafés à terrasse et un «Moulin- Rouge», le tout à l'instar de Paris.
C'est à Para que se Lrouve le Musée Goeldi, parcouru chaque année par
200,000 visiteurs, qui est un des plus importants du Sud-Amérique. Il
fut créé en 1867 par un groupe de «Paraenses» qui s'intéressaient à
l'Histoire naturelle et à l'Etinographie. à la tête duquel se trouvait un
Géographe brésilien nommé Domingos Soares Ferreira Penna; mais ce fut
en 1894 que le Gouverneur de l'État de Para, M. Lauro Sodré, entreprit
de le transformer. Celui-ci, qui n'avait été jusque-là qu'un simple
Cabinet de curiosités, devint un véritable Musée d'Histoire naturelle. À cet
effet, il appela auprès de lui un Suisse originaire de Saint-Gall, Docteur
Émile-A. Goeldi, qui était alors chef de la Section de Zoologie au Musée
national de Rio-de-Janeiro. Six ans plus lard, en 1900, le Musée de Para
avail pris une importance telle, que le Gouverneur d'alors, M. Paes de
Carvalho, lui donnait le nom de son réformaleur. Enfin, en 1907, le Pro-
fesseur Goeldi était nommé Directeur honoraire et se retirait à Berne en
vue d'y professer la Zoologie, laissant la direction de l'établissement à un
autre Suisse, M. Jacques Huber, originaire de Schaflouse, Chef de la
Section de Botanique depuis 1895 , homme savant et aimable, tué il y a
quelque temps par le climat des tropiques.
L'entrée du Musée Goeldi se trouve dans la grande Avenue Indepen-
dencia. L'établissement couvre aujourd’hui une superficie de cinq hectares
et son budget annuel , qui élait de 100 contos de reis (168,000 francs
environ), fournis par l'État de Para, a été réduit à 84 contos par suite
de la crise financière qui a suivi la mévente du caoutchouc. Le Directeur
392 —
dispose , en outre, d’une somme de 5o contos pour rétribuer son per-
sonnel.
Le Chef de la Section d’Entomologie, M. Adolphe Ducke, néen Autriche,
mais naturalisé Brésilien, mesure non moins de 1" 95. Aussi lui a-t-on
donné, dans le pays, le sobriquet de «Kilomètre». Arrivé à Para en 1899 ;
il a parcouru tout PE État de Para et a été chargé de diverses missions scien-
tifiques dans le Haut-Amazone et dans les États de Maranhäo et de Ceara.
La Galerie de Zoologie est placée sous la direction d’une Allemande,
M"° Emilia Snethlage, arrivée à Para en 1905, et qui a parcouru, seule,
ou simplement accompagnée d'un Préparateur, tout l'intérieur de l'État.
Le Botaniste américain, Mr. C. F. Baker, après avoir séjourné à la
Station agronomique de Santiago de las Vegas (Cuba), fut employé pen-
dant un an et demi environ au Musée Goeldi, c’est-à-dire jusqu’au jour où
il trouva, en Californie, une situalion mieux rélribuée. Il est aujourd’hui
aux Philippines.
L'édifice principal du Muséum (ancienne maison d'habitation) est
placé au milieu des Jardins botanique et zoologique. Les chambres en sont
petiles et mal éclairées. On y manque d'espace et les Mammifères natu-
ralisés y sont parfois empilés les uns sur les autres.
On peut y voir une collection très complète d'Hyménoptères de lAmé-
rique du Sud, admirer de merveilleux « Morphos» et un Papillon très rare,
Copiopteryx phenix !?, le tout difficile à conserver en bon état par suite de la
grande humidité atmosphérique el faute de posséder une étuve; puis un
herbier awmazonien contenant 15,000 spécimens en double, et un herbier
des États voisins et général de 3,000 spécimens environ, constitué en
procédant à des échanges avec les Muséums américains et européens, no-
tamment le «British Museum»; aussi, une collection de Cryptogames, de
Fongus et de Lichens bryophytes comprenant 1,200 espèces.
La collection d'Oiseaux de la région amazonienne, conservés en boites
. de carton, comprend 10,000 exemplaires environ, et M"° Snethlage en a
fait imprimer le catalogue — à Berlin, naturellement.
Il y a, également, une jolie collection de fossiles (Devonien) trouvés
dans la partie septentrionale de l'État d’Amazone et des urnes funéraires
et poteries diverses des races éteintes d’Indiens de l’embouchure de l’Ama-
zone, notamment de l'ile Marajo, le tout portant des dessins compliqués
ressemblant à ceux des anciens Égyptiens; aussi des «tangas» en triangle
avec un trou à chaque coin pour y passer une ficelle, utilisés, à défaut de
feuilles de vigne, par les femmes indiennes qui possédaient la pudicité
(l'explique qui pourra) bien avant l'arrivée dans le pays des Pères
Jésuites.
On voit là les fameux «Trocanos » (cloches de bois) des Indiens Gollinos
(1) De la famille des Saturnides. (F. Lecerf.)
— 9308 —
et Tarianas, lesquels ressemblent étonnamment aux «Tontons» encore en
usage dans les postes de garde, à Java.
La collection d’ornements vestimentaires et d'armes (massues, arcs,
flèches , zagaies, etc.) des Indiens du Tocantins (Gayapos et Carajas) est la
plus complète que l’on connaisse.
On remarque une magnifique collection de Serpents conservés dans
l'alcool, déterminés à Londres, et de Poissons, retour de Vienne, où
ils ont servi à des études très poussées, ainsi, qu'une superbe collection
d'Oiseaux montés et quasi complète en ce qui concerne les Toucans et les
Perroquets américains.
La collection des bois du pays est également digne de l'attention du
visiteur. Le Brosimum guyanense, dont le cœur est de couleur rouge
brun et tacheté, est employé dans l’ébénisterie; on en fait aussi des
manches de parapluie, bien qu'il soit très lourd.
Le Jardin zoologique donne asile à 250 espèces d'animaux (environ
800 spécimens), soit achetés de différents côtés, soit provenant de dons
particuliers : un Once rouge ou Puma ( Felis voncolor) et un Once tacheté
(Felis onca); un «Raposa» répandant une odeur infecte; des « Tapirs» ; des
« Coatis»; des k Turons»; des «Agoutis» ; des « Cutias» ; des rSaulas» ; des
eJraras» (Galera barbara); des «Tatous» (Dasypus sexcinctus); des «Ma-
racajas» (Felis Chibigouazon); un Mephitis suffocans qui , heureusement , ne
quitte sa niche que la nuit; un Rongeur du Haut Amazone (Dinomys bra-
nichi); des Tamandua tetradactyla auxquels on apporte chaque jour une
colonie de Termites à dévorer; un «Bandeira»r (Myrmecophaga jubata),
terrible lutteur qui étreint son ennemi à la façon d’un ours pour lui en-
trer sournoisement dans le dos ses griffes-poignards; quelques beaux Clhe-
vreuils, Mazama rufa et M. nemorina; des «Pecaris» (Tayassus albirotris)
et «Tajagu»; deux espèces de ces Dycotiles se reproduisent fort bien en
captivité; une collection de Singes, très complète, malgré la mortalité sé-
vissant dans les cages; une belle femelle de Chimpanzé (Anthropopithecus
troglodytes) qui rompt souvent le grillage ultra-fort de sa cage et que son
gardien, Allemand au poil roux, fait déloger ensuite à coups de bambou et
en lui présentant un gros martinet de l'arbre où elle s'est réfugiée et non
sans qu’elle metie toute la ménagerie en révolution avec ses cris affreux el
perçants (ce gros Anthropoïde est le seul survivant d’un lot de cinq Ghim-
panzés amenés dans le pays par une Commission de savants de l’École de
médecine tropicale de Liverpool, et l'on serait parvenu à lui inoculer une
fièvre jaune bénigne, mais, malheureusement, sans arriver à préparer un
sérum}; des Macaques ( Cebus) de Pregos (de nuit) ventrus, dont le mem-
bre viril se termine en tête de clou, ce qui ne doit guère faciliter l’œuvre
de chair; maisla Nature a de ces bizarreries! des Caiararas ( Cebus albifrons) :
des Ateles paniscus et marginatus au front couvert de poils blancs et à la
queue prenante, qui ouvrent... bêtement, la bouche en O; des Sahuims
— 904 —
(Ouistitis, Callithrix et Leontocebus); des Gallinacés «Mutums» et «Jacus»
(Psophia viridis), au eri bizarre de ventriloque, et Crepitans ; des Urabus-
Rois à tête rouge assez isolés, car ils peuvent donner le charbon aux autres
animaux du «200» ; des Éperviers-aigles ; un couple de Harpyia destructor
de l’Amazone, harpies au point qu'il a fallu les isoler des Vautours.
Dans un superbe vivier se prélassent des «Jacarés tinga» (Caiman scole-
rops) «Coroa» et rAssu» (Caïman niger); ce dernier, qui mesure 3 m. 5o
de long, dévore tous les animaux morts à l'Infirmerie de la ménagerie, où
séjournent les nouveaux arrivés et les malades ; des Lézards et des Iguanes
de l’'Amazone, verts, noirs et rouges; d'énormes +Boas constrictors» et un
«Anaconda», le plus gros serpent d’eau connu (Eunectes murinus).
Dans une énorme volière se trouvent réunis des Oiseaux aquatiques
blancs, roses et panachés, au bec pointu ou en spatule; Hérons, Garces,
Marrecas, Frangos, Ibis, elc., et des Tortues terresires (Jaboty), le tout
de l'Amazone.
À proximité d'un canot de cèdre de 18 mètres de long des Indiens Cara-
jas, du Rio Tocantins, se trouve une belle collection d’Aras rouges, bleus,
verts et jaunes; l'un d'eux, encore jeune et tout vêtu de bleu, avec le tour
des yeux jaune, est assez rare; il s’agit de l’Ara hyacinthina au formidable
bec; beaucoup de Perruches (Periquitos) et un exemplaire du merveilleux
Perroquet jaune (Conurus guarouba); un Toucan à la poitrine blanche
(Rhamphastos erythrorhynchus) a des relations de bon voisinage avec deux
Xanthornis viridis ; des + Guricas» (Graydidascalus brachyurus), des .« Ana-
cas» (Derotypus fuscifrons) et un superbe Pipra opalisans (Pipridé), ete.;
des Chouettes misanthropes de lAmazone sont relépuées dans un coin
obscur, ce qui les ravit d’aise.
L'aquarium du Muséum, construit en 1910 et qui a coûté la coquette
somme de 50,000 francs, est très fréquenté par les visiteurs.
On y voit des exemplaires du Poisson-papillon (Gastropelecus fasciatus )
et du Poisson-chien: le Pterophyllum scalare de T Amazone, aux grandes
nageoires pendantes ; l’Acara folha qui a l'apparence d'une feuille morte,
ce qui lui permet de se dissimuler facilement; le Monocirpus polyacanthus
qui peut coucher sur son corps ses nageoires dorsales et anales ; les na-
peoires pectorales el la seconde nageoïre dorsale sont hyalines et se meuvent
avec une grande rapidité; ce Poisson peut, en outre, changer de couleur
suivant da nature du fond (mimélisme); puis des «Acaras» — Herospec
(cette espèce a été acclimatée en Allemagne, il y a quelques années), envi-
ronnés de leurs petits qu'ils avalent parfois par mégarde, mais qu'ils re-
jettent aussitôt; le fameux Poisson de l’'Amazone, Lepidosiren paradoæa.
paradoxal, en eflet, car ce Poisson possède des poumons; le Farlowrella,
à Ja bouche en tube, lui permettant de lever sa proie là où elle se croit le
plus en sûreté; enfin le Poisson géant de l'Amazone +Pirarucu» ( Arapaima
gioas) à l'énorme queue-godille, que les Indiens tuent à coup de flèches ou
L
— 355 —
avec un harpon, quand il fait le gros dos à la surface de l'eau, et qui se
sèche comme la morue.
Mais le spécimen le plus curieux est encore une pelite Tortue aquatique
de l’'Amazone, Nicoria punctulata, qui possède deux têtes parfaitement for-
mées et, par conséquent, deux bouches qui mangent en même temps.
L'œsophage est probablement double, mais tout le reste du corps ne paraît
offrir aucune particularité spéciale. Néanmoins, l'autopsie de ce petit
monstre s’imposera dès que la vie l'aura quitté.
Le Musée Goeldi possède, en outre, une superbe collection de Palmiers
amazoniens comprenant 120 espèces : l’«Assahy » (Euterpe precatoriu) dont
la graine est recouverte d’une pellicule qui sert à préparer une sorte de
peinture rouge sombre, dont les indigènes raffolent quand elle est mé-
langée à leur plat quotidien de manioc; aussi des Euterpe oleracea
fournissant un breuvage rafraichissant; le +«Caisué» du Purus (Elaeis
melanococca); l’'xInaja-rana» (Attalea goeldiana); V'Iriartæa exorrhiza; le
Manicaria saccifera; l'«Urucury» (Attalea excelsa) dont on brûle les
fruits pour coaguler le caoutchouc; le Phytelephas macrocarpa; beau-
coup d’'OEnocarpus, notamment un superbe «Bacaba» (OEnocarpus dis-
tichus) qui a porté non moins de 4o,000 fruits à la fois, et divers Orbi-
gnya; le fameux arbre aux cierges, Parmentiera cereifera; une collection
complète, ou presque, de Theobroma de l’Amazone; des Hevea de toutes
espèces; le Castilloa signalé pour la première fois en 1899 à l’attention
des Botanistes et des industriels par M. Huber; le Sapium qui donne une
gomme très ordinaire; des Landolpha, et, aussi, le seul Maniçoba (? ) du
Ceara qui se plaise au Para; enfin le Bertholletia excelsa qui donne la noix
de Para et le Dipteryx odorata qui produit la noix de Tonka; des Caféiers de
toutes provenances; de beaux bouquets de bambous, Guadua superba, bien
nommés; des Cycas qui se sont beaucoup mieux développés au Para que
dans leur pays d’origine; les inévitables Pandanus appuyés sur de mul-
tiples béquilles; des Orchidées de lAmazone : Catasetum , Cattleya, Co-
ryanthes, etc.
Déjà, en temps de paix, on manquait d'argent dans tous Les Jardins
botaniques du monde; mais au Jardin Goeldi on manquait, en plus, de
place. Beaucoup de plantes, reléguées dans de vieilles boîtes à pétrole,
attendent sur des bancs ou sur le sol qu’on leur assure un meilleur sort.
On ne trouve là, d’ailleurs, aucun jardinier de métier. Le premier,
« Capataz», qui a seize hommes sous sa direction, gagne seulement
180,000 reis par mois (environ 300 francs) dont 70,000 reis de gratifi-
cation.
Dans une cour du jardin se trouve le modeste monument offert par
l’Académie des Sciences de Bavière et consacré à la mémoire de deux
Naturalistes bavarois, J. von Spix et G. von Martius, qui parcoururent cer-
taines régions de l’Amazone au commencement du xx° siècle et dont le
Muséum. — xx11. 2/
— 3956 —
dernier est bien connu de tous les Botanistes pour son grand ouvrage :
Flora brasiliensis.
Le Bulletin annuel du Muséum est imprimé à Para, en portugais,
une fort jolie langue, si l’on en croit ceux qui la parlent, mais bien peu
répandue dans le monde et qui ressemble joliment au patois de Galice.
Ce Bulletin est libéralement distribué à toutes les Associations savantes.
Par faute d'argent, l'établissement n'a pu faire paraître encore (en 1900)
que quatre fascicules de la publication Arboretum amasonicum et, de 1900
à 1906, les quatre fascicules complets, avec planches en couleurs du des-
sinateur allemand E. Lohse, actuellement Chef d'imprimerie à Rio, de
l’'«Album des Aves umazonicas».
Quant aux observations météorologiques faites au Musée depuis 1895,
elles ont été transmises régulièrement à Vienne! Pourquoi pas à Constan-
tinople ?
On remarquera, sans doute, qu’il se dégage de tout ce qui précède un
certain parfum germanique; mais il faut espérer que les choses changeront,
maintenant que le Brésil a pris courageusement fait et cause pour les
pays Alliés, et tout spécialement pour l'ancienne Mère-patrie, le Por-
tupgal.
Le tramway qui longe la route de Souza mène le visiteur au +Bosque
Municipal» (le Bois de Boulogne de Para). On voit dans cet endroit un
peu perdu un merveilleux coin de forêt vierge propice aux rêveries et
aux Jeunes amours, ainsi que des reproductions de curieuses construc-
tions indiennes en forme de hauts-fourneaux ; aussi une belle fontaine
aux statues déboulonnées : le tout ayant coûté beaucoup d'argent, afin de
faire aussi bien, sinon mieux, qu’en Europe, mais abandonné plus tard,
comme il est d'usage au Brésil; enfin, un beau spécimen de Poisson-
bœuf ( Manatus inunguis) Sirénien de l'Amazone, qui se nourrit des herbes
flottant à la surface d'un petit lac dont il est l'unique locataire, et quin'a
pas, certes, tous les visiteurs qu'il mérite.
RAD TOIEPPONT EEE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1916. — N° 7.
DE
165° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
30 NOVEMBRE 1916.
PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS,
M. le Présipenr donne connaissance des faits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
M Lemoine, née Dusarpin-Braumerz (Flore- Eugénie-Marie),
Docteur ès sciences naturelles, a été nommée Stagiaire (1° année)
près le Muséum d'Histoire naturelle, pour l’année scolaire 1 916-1917.
(Arrêté ministériel du 13 novembre 1916.)
Une bourse de 1,500 francs (Doctorat, 2° année) a été allouée
près le Muséum d'Histoire naturelle à M. Vixcexs (Jean-Marie-
François), Licencié ès sciences naturelles. (Arrêté ministériel du
13 novembre 1916.)
M. le Présipenr se fait l'interprète de la Réunion des Naturalistes
pour exprimer tous les regrets qu'elle éprouve en lui annonçant la
mort des suites de la guerre d'excellents serviteurs du Muséum :
M. Haun, Commis de la Bibliothèque, Lieutenant de chasseurs,
Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de fa Médaille militaire,
Muséus. — xxn. 25
est décédé le 1% novembre 1916, à la suite de l'extrême fatigue
résultant de sa mobilisation dans le Service des Chemins de fer;
M. Rousaun (René-Marie), Jardinier-chef des Pépinières, Caporal
aux armées, qui a trouvé une mort glorieuse le 7 août 1916;
M. Drévizzox, Employé au Laboratoire maritime de Tatihou,
dépendant du Muséum , affecté au 5° régiment d'infanterie coloniale,
mort pour la France le 9 septembre 1916 des suites de blessures
reçues au front, à Barleux (Somme).
Après avoir honoré nos morts, 1l n'est qu'équitable de faire res-
sortir les mérites de ceux qui ont rendu d’éclatants services aux
armées; nous ne saurlons mieux faire que de reproduire la cita-
ton à l’ordre du jour de l'armée de M. Rouyer, Chef du Carré-
fleuriste, actuellement Capitaine du Génie (15° C° terr.) : « Depuis
l'arrivée de la division sur la Somme, ne s’est jamais départi d’une
inlassable activité; sans cesse en première ligne, 1l dirige les tra-
vaux confiés à sa compagnie avec un zèle et un courage dignes des
plus grands éloges. Grace à ses prévisions, les troupes d'attaque ont
toujours été abondamment jfourvues en matériel.»
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre pour la
Bibliothèque du Muséum le numéro de novembre de la revue des
Sciences pures et appliquées : L'Actualité scientifique ); 11 résume
en quelques mots un arüicle qu'il y a inséré :
Depuis quand n’est-on pas surpris de rencontrer au sein de bancs cal-
caires de tous les âges géologiques, des cavités ayant si exactement la forme
de coquilles qu'en les reprenant avec de la cire on obtient des moulages
de spécimens zoologiquement déterminables ? Et a-t-on perdu le souvenir
des longues dissertalions tendant à démontrer qu'un dissolvant convenable,
circulant dans la roche, a pu respecter intéoralement la calcite qui la com-
pose pour dissoudre, sans en laisser la moindre trace, l'aragonite qui
0) L'Actualité scientifique, revue mensuelle des sciences pures et appliquées;
rédacteur en chef, M. René Dage (5° année, livraison de novembre 1916).
aurait formé les tests? À la place de cette supposition à caractère métaphy-
sique, l'observation de certaines vases actuelles, fortement odorantes et
qu'on drague dans les bassins des ports en curage, donne directement
la solution du problème. On y voit des coquilles enfouies, en proie à la
décomposition et à une äpre dissection de la part de légions de microbes
qui les décomposent de façon à ne laisser, dans le lieu qu’elles occupaient,
qu’une quantité insensible de résidu minéral. Il suflit de supposer que la
vase en question, n'ayant pas été dérangée artificiellement, aurait pu ac-
quérir une compacité et une cohésion qui lui auraient permis de conserver
ses cavités intérieures, pour imaginer la reproduction , à notre époque, du
phénomène géologique si problématique encore pour beaucoup de per-
sonnes, car il va sans dire que la circulation souterraine d’eau faiblement
incrustante peut remplir de dépôts minéraux les cavités en question et y
construire de toutes pièces des simili-coquilles en calcaire où même en
silice, comme on en trouve un exemple dans le calcaire grossier de Pierre-
laye, près Pontoise et bien ailleurs, et dans toute l'épaisseur de la série
sédimentaire.
— 300 —
COMMUNICATIONS.
LES SAVANTS ESPAGNOLS AU MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE.
(23 Octobre 1916.)
On a pu lire dans un précédent Bulletin du Muséum (Lulletin
n° 5, p. 220) la note que M. Edmond Perrier a consacrée à la rela-.
tion du voyage en Espagne des délégués des membres de l’Institut,
en s’attachant à faire ressortir l'accueil chaleureux et sympathique
qu'ils avaient reçu dans toutes les villes où ils avaient été conviés
à prendre la parole.
Les savants et les érudits espagnols ont tenu à rendre à la
France une visite destinée à resserrer les relations entre les intel-
lectuels des deux pays; ils ont tenu à honneur de venir au Muséum,
dont la réputation leur était connue, dans l'intention, tout au
moins, de jeter un coup d’æil sur les riches collections que con-
tiennent ses serres et ses galeries.
M. Le Direcreur avait eu la gracieuseté de réunir chez lui ses col-
lègues de l'Institut qu'il avait accompagnés en Espagne , MM. Etienne
Lauy, Secrétaire perpétuel de l'Académie française; Winor, Secré-
taire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts; Bercson, Membre de
l’Académie française et de l’Académie des Sciences morales et poli-
tiques; Imsarr De LA Tour, Membre de cette dernière Académie;
puis M. Pierre Paris, Directeur de l'Institut français à Madrid;
M. Lecexore, Secrétaire de la Mission française; ainsi que Îles
savants espagnols, le Duc d’Azse, Chef de la Mission; MM. Azri-
mirA, historien; Bicsao, peintre; Menenpez Pinaz, Castro, Oravio
Pico, littérateurs; Bray, sculpteur; Onon pe Buex, zoologiste;
OcaXa, physiologiste; Asafa, Secrétaire général de l’Ateneo.
Après avoir été présentés par le Directeur aux Professeurs du
Muséum el aux Assistants que ne réclamaient pas les services de
mn — ms 2 TRS
— 301 —
guerre, photographes et cinémalographes, reporters, chargés de
conserver des souvenirs vécus de cette réunion hispano-française,
groupèrent tout le monde auprès de la statue de Chevreul. L'opé-
ration terminée, sous la conduite des chefs de service commenca
la visite de l'Établissement, dans les Serres, les Galeries de Zoolo-
ge, de Géologie, de Minéralogie, de Botanique, de Paléontologie;
chacun d’eux s’attacha à appeler l'attention des hôtes du Muséum
sur les pièces les plus rares et les plus intéressantes des Collec-
tions; nous espérons qu'ils conserveront bon souvenir de l'accueil
qui leur a été fait et des choses qu'ils ont vues; le regret qu'ils ont
témoigné de ne pouvoir consacrer plus de temps à contempler toutes
les merveilles de la nature réunies depuis des siècles au Muséum
en est la preuve certaine.
— 302 —
Evumérarion pzS OPHIDIENS NON ENCORE ÉTUDIÉS DE L'AFRIQUE OCcI-
DENTALE, APPARTENANT AUX COLLECTIONS DU MUSEUM, AVEC LA DESs-
CRIPTION DES ESPÈCES ET DES VARIÉTÉS NOUVELLES,
PAR M. Pauz CnaBanaun,
Corresponpantr pu Muséum.
M. le professeur Louis Roule m'a confié l'étude d’une importante série
d'Ophidiens qui ont été envoyés au Muséum pendant le cours des années
1908 à 1914 et qui proviennent des localités suivantes : Mauritanie
saharienne, Côte de l’Ivoire, Guinée française, Dahomey, Congo français
et Congo belge.
Situés sur la côte occidentale du. Continent Africain, entre l'extrémité
ouest du Sahara, au nord, et l’Angola, au sud, ces divers pays appar-
tiennent (ous à la zone intertropicale et constituent un ensemble où toutes
les possessions françaises de celte région sont représentées, à l'exception
toutefois du Sénégal proprement dit.
Le Congo belge est la seule colonie étrangère qui ait été comprise dans
ce travail.
À part la Mauritanie saharienne, représentée ici par une seule espèce
(Causus rhombeatus Licht.), laquelle se trouve être, dans ce pays, à la
limite nord de son aire d'habitat, les autres localités possèdent une faune
herpétologique assez homogène, lout au moins en ce qui concerne les Ser-
pents des espèces les plus communes, dont la plupart se rencontrent
encore dans des régions situées beaucoup plus au sud.
Le Congo belge, au contraire, dont l’immense territoire s'étend jusqu’au
lac Tanganyika, paraît différer assez sensiblement sous ce rapport. Sur les
quatre espèces d'Ophidiens qu’en ont rapportées MM. Gromier et Le Petit,
deux sont nouvelles; l’une des deux autres (Causus lichtensteini Jan ) appar-
tient à la faune de l'Afrique occidentale, mais la dernière (Chlorophis emini
Günth.) est considérée comme faisant plutôt partie de la faune de l'Est
africain.
Dix-sept chasseurs ou donateurs ont contribué à réunir les matériaux
de cette étude. Voici leurs noms, avec l'indication des localités qu’ils ont
explorées, les dates auxquelles leurs envois sont parvenus au Muséum et
ie nombre d'espèces et d’exemplaires recueillis par chacun d’eux.
— 363 —
MM. Auoanx (Mauritanie saharienne, 1913) : 1 espèce, 1 exemplaire;
le D' Bougr (Côte de lvoire, 1909, et Dahomey, 1910 à 1913) :
/ 30 espèces, 87 exemplaires ;
le D° Bror (Haut-Dahomey, 1908): 1 espèce, 1 exemplaire;
O. Guise (Guinée française, 1912) : 1 espèce, 1 exemplaire;
À. CuevaLter (Guinée française, 1909, etDahomey, 1909 et 1910):
11 espèces, 12 exemplaires ;
Douer (Congo français, 1912) : 1 espèce, 1 exemplaire;
Ezrensercer (Congo français, 1911, 1912) : 8 espèces, 9 exem-
plaires;
Fourneau -(Congo français, 1909) : 14 espèces, 17 exemplaires ;
Gromær et Le Perir (Congo belge, 1911): 4 espèces, 4 exem-
plaires :
Gruvez (Dahomey, 1913) : 2 espèces, 2 exemplaires 0;
Ernest Hauc (Congo français, 1910) : 2 espèces, 3 exemplaires;
le D' Mess (Congo belge, 1909) : 1 espèce, 1 exemplaire;
le Commandant Monzsr (Congo français, 1911) : 9 espèces,
- 19 exemplaires;
Martial Monxer (Guinée française, 1912) : 5 espèces, 11 exem-
plaires :
J. ou Roucuxr pe Cuazorre (Congo français, 1908) : h espèces ,
7 exemplaires ;
Poséeuix (Guinée française, 1908) : 2 espèces, 2 exemplaires:
Prior (Dahomey, 1914) : 3 espèces, 6 exemplaires.
Le lotal des exemplaires récueillis s'élève au nombre de 199, répartis
en 59 espèces ou variétés, parmi lesquelles 17 formes ne figuraient pas
jusqu'ici dans les collections du Muséum; 8 espèces et 4 variétés sont
inédites et décrites pour la première fois dans le présent travail. Enfin
deux d’entre ces dernières offrent un intérêt tout particulier : l’une d'elles
forme le type d'un nouveau genre et l'autre d’un nouveau sous-genre.
À lous ces Ophidiens, il conviendrait d'ajouter un nombre important de
Lacertiliens et de Batraciens, qui ont été recueillis par les mêmes chasseurs,
mais dont l'étude n’est pas encore entièrement terminée. Leur description
sera publiée plus tard.
G) Les espèces signalées dans le présent travail, comme ayant été capturées
au Dahomey par M. Gruvel, doivent être ajoutées à la liste que j'ai donnée
(Bulletin du Muséum, 1916, n° 2, p. 95) des Serpents recueillis en Afrique occi-
dentale par ce même chasseur, Tous ces animaux font partie du même envoi.
— 304 —
Dans l'énumération qui suit, un * indique celles des espèces non inédites
qui ne figuraient pas encore dans la collection du Muséum.
TYPHLOPIDAE.
- *TypuLors Sreinaaust Werner (1). — Congo, 1 exemplaire, longueur
totale : 157 millimètres, dont 3 millimètres pour la queue [ Douet |.
Typhlops dubius, sp. nov. — Tête plus étroite que le corps. Museau
très proéminent, arrondi; narines inférieures. Rostrale très grande, pro-
longée en arrière jusqu'au niveau des yeux; sa largeur égale aux trois
quarts de la largeur de la tête. Nasale semi-divisée: la fente procédant de la
première labiale. Préoculaire en contact avec là deuxième et la troisième
labiale, presque de même largeur que la nasale, sensiblement moins large
Typhlops dubius, sp. nov.
1 \/
Fig. 1. Fig. 9. Fig. 3.
que l’oculaire. Oculaire en contact avec la troisième et la quatrième labiale.
Yeux visibles sous la préocutaire et loculaire. Préfrontale médiocrement
élargie, sa largeur égale à environ deux rangs d’écailles. Supra-oculaires
au moins aussi larges que la préfrontale. Trente écailles autour du corps.
Queue plus courte que son diamètre à sa base, terminée par une épine.
Longueur du corps égale à environ trente fois son diamètre.
Entièrement d’un brun noir, un peu plus clair en dessous: toutes les
plaques céphaliques bordées de blanc métallique; base et extrémité de
toutes les écailles blanchâtres. S
Longueur totale : 147 millimètres, dont 4 millimètres pour la queue.
Diamètre du corps : un peu moins de 5 millimètres.
Très voisin de T°. Blan/ordi Boul., dont il diffère par la tête moins large
que le corps, la largeur beaucoup plus grande de Ia rostrale, la préocu-
0) Mitteilungen aus dem Naturhistorischen Museum in Hambourg, XXVI [1908 |,
p: 209.
— 365 —
laire presque aussi large que la nasale, la préfrontale plus étroite, les
supra-oculaires au moins aussi larges que la préfrontale, le corps moins
allongé et par la coloration.
Peut-être identique à 7. Adolfi Sternfeld ©, donc il possède le même
système de coloration, avec une forme seulement un peu plus allongée ;
s’en distingue par la grosseur de la tête et par la forme des plaques cépha-
liques, en admettant que, chez T, Adolf, ces derniers caractères soient
réellement identiques, comme l'indique Sternfeld , à ceux de Blanfordi.
Congo belge : volcans du Kivori (altitude 1,500 mètres); 1 individu
[mission Gromier-Le Petit |.
Type, collection du Muséum de Paris.
TypaLops puNcraTus Leach. — Guinée française, 1 individu | Pobéguin |;
Côte de l'Ivoire, 1 individu [Chevalier |; Dahomey, 5 individus [ Bouet |;
Congo français, 1 individu | Fourneau |; Congo : Ogoûé, 1 individu | Er-
nest Haug |.
TyPHLops PUNCTATUS INTERMEDIUS Peters. — Guinée française, 1 individu
(longueur totale : 80 centimètres) | Caille], 1 individu [ Martial Monnet |:
Dahomey, 2 individus | Bouet]|; Congo français, 1 individu | Fourneau |.
TypuLops PUNCTATUS NIGROLINEATUS Hallow. — Haute-Guinée française,
1 individu | Monnet |.
TypxLops mucroso Peters. — Dahomey, 1 individu | Bouet |.
Typacors cogcus Dum. — Congo : Gabon, 1 individu | Ellenberger |.
Typhlops rufescens, sp. nov. — Museau proéminent, avec un canthus
horizontal bien marqué mais obtus. Rostrale très grande, sa largeur égale
aux deux tiers de la largeur de la tête: son bord postérieur largement tron-
qué, en contact avec une préfrontale beauccup plus étroite que la rostrale
et dont la largeur égale à peine celle d’un rang et demi d'écailles. Supra-
oculaires au moins aussi larges que la frontale. Nasale très grande , semi-
divisée. Narines inférieures , touchant le canthus mais non la rostrale:; fente
nasale procédant de la 2° labiale. Yeux indistincts. Préoculaire étroite, de
moitié moins large que la nasale, en contact avec la 2° labiale seulement.
Oculaire pelite, squamiforme, en contact avec la supra-oculaire, la nasale,
la préoculaire, et séparée des labiales par deux suboculaires superposées
dont la supérieure est semblable à l'oculaire elle-même, et l'inférieure beau-
coup plus grande, sa hauteur égale aux deux tiers de la hauteur de la
0) Mitteilungen aus dem Zoologischen Museum in Berlin, V [1910], p. 70.
— 366 —
préoculaire, laquelle se trouve en contact avec les labiales 9, 3 et 4.
Quatre labiales supérieures : la 1" et la 3° petites: la 9° large; la 4° très
grande, égale en dimensions à la suboculaire. Vingt rangs d’écailles autour
du corps. Queue extrêmement courte, conique, moins longue que son
diamètre à sa base, terminée par une épine. Diamètre du corps : 6 milli-
metres, compris soixante-dix fois dans la longueur totale, qui est de
ho millimètres.
Typhlops rufescens, sp. nov.
Fig. 4. Fig. 5.
Entièrement d'un roussâtre clair; narines et épine de la queue brun
rougeàtre.
Voisin de T. caecus Dum., dont il se distingue par son museau bien plus
bombé, avec le canthus obtus et non tranchant, par le nombre plus faible
de ses rangs d'écailles (20 au lieu de 22), par sa queue beaucoup plus
courte et par sa coloration plus foncée.
Congo français, 1 individu [Du Rouchet de Chazotte |.
Type, collection du Muséum de Paris.
GLAUCONTIIDAE.
Glauconia monticola, sp. nov. — Museau fortement proéminent,
arrondi. Rostrale atteignant le niveau du centre des yeux, sa largeur égale
à environ la moitié de celle de la tête; un peu plus large que les nasales.
Celles-ci grandes, semi-divisées. Oculaire bordant la lèvre entre deux la-
biales dont la 1°* (qui sépare la nasale de loculaire) petite, subcarrée,
séparée de l'œil par une distance à peu près évale à sa hauteur; la 9° labiale
grande, atteionant le niveau du centre de l'œil, lequel est bien visible sous
l'oculaire. Oculaires séparées l’une de l'autre par 3 écailles. Préfrontale
médiocrement grande, aussi longue que large. Supra-oculaires deux fois
plus larges que la préfrontale; non en contact avec la rostrale, suivies
chacune d’une grande écaïlle dont la largeur est égale à deux rangs et
demi-ou trois rangs d’écailles, en contact avec la 9° labiale supérieure.
367 —
Derrière cette grande écaille s'en trouve une autre un peu moins large
(environ deux rangs d’écailles). Quatre labiales inférieures de chaque côté
de la symphysiale, Quatorze rangs d’écailles autour du corps.
Longueur totale : 138 millimètres, dont 12 millimètres pour la queue.
Diamètre du corps : 2,5 millimètres, compris 55 fois dans la longueur
totale et 5 fois et demne dans celle de la queue.
Entièrement d’un brun noir: toutes les écailles bordées de blanc
cuivreux; bouche blanchâtre. Se distingue entre toutes les espèces du
Glauconia monticola , sp. nov.
Fig. 8. Fig. 9.
groupe de Emini Boul. (Merkeri Werner, gracilior Boul., latirostris Sternf.
et Boulengeri Boetto.) par la nasale à demi-divisée. Ce caractère la rap-
proche de signata Jan, mais elle se distingue de cette dernière espèce par
sa rostrale plus large, par son corps moins grêle el surtout par sa queue
beaucoup moins longue.
Congo belge : volcans du Kivori (altitude 1,500 mètres), 1 individu
[mission Gromier-Le Petit |.
Type, collection du Muséum de Paris.
GLAUCONIA NIGRICANS Schlep. — Dahomey, 3 individus | Bouet |.
Glauconia bicolor (Jan) Gruveli, subsp. nov. — Diffère de la forma
lypica par les caractères suivants : corps beaucoup plus allongé, son dia-
mètre étant compris au moins 78 fois dans sa longueur totale (au lieu de
50 à 65 fois); queue plus courte, sa longueur ne comprenant que 4 à
5 fois son diamètre (au lieu de 20 à 26 fois); coloration d’un brun rou-
geûtre en dessus, avec le bord des écailles jaunâtre; dessous blanchâtre.
Cette forme est peut-être spécifiquement distincte de’ G. bicolor Jan.
Si je m'en rapporte à la figure donnée par Jan , les plaques médianes
du dessus de la tête (soit la préfrontale, la frontale et surtout les supra-
oculaires) seraient plus larges chez Gruveli, où leur dimension est égale à
(0 Jan, Tconographie générale des Ophidiens, 1° live. pl. V, fig. 15.
— 368 —
la moitié au moins de la largeur des écailles placées immédiatement après
les supra-oculaires. La diagnose de Jan ne donne aucune précision à cet
égard, et il semble peu prudent d'émettre une appréciation définitive
d’après les seules données d’une figure, si correcte soit-elle. Dans ces con-
ditions, la différence qui exisle entre ces deux formes, dans les proportions
du corps, ne me semble pas constituer un caractère d’une importance suff-
sante pour justifier leur séparation en deux espèces distinctes, étant donnée
en outre la similitude de la coloration.
Longueur totale : 156,5 millimètres, dont 4,5 millimètres pour la
queue. Diamètre : 2 millimètres.
Dahomey, 1 individu | Gruvel |.
Type, collection du Muséum de Paris.
BOIDAE.
Pyrnon seBaE Gmélin. — Côte de l’Ivoire, 2 jeunes | Chevalier |; Congo
français, 1 jeune | Fourneau |.
COLUBRIDAE.
Aglypha.
Tropnonorus o1ivaceus Peters. — Dahomey, 1 individu !|Bouet}|,
1 individu [Primot]; Congo français, 1 individu [Modest], 1 individu
[| Fourneau |.
TropinoNoTus vaRIEGATUS Peters. — (Guinée française : Sampouyara,
1 individu | Chevalier |. :
TropinonorTus FERox Günth. — Haute Guinée francaise, 3 individus
| Monnet |.
Boaonox 0? rivearus D. et B. — Dahomev, 8 individus | Bouet |; Côte de
l'Ivoire, 1 individu | Chevalier |; Congo français, 5 individus | Fourneau |.
Boaopon ruciemnosus Boie. — Dahomey, 2 individus | Bouet |.
0) IH me paraît impossible de conserver aucune des deux formes usitées
jusqu'ici pour l'orthographe de ce nom et qui toutes deux sont fautives :
Boaedon n’a aucun sens étymologique et Boodon ne signifie pas : «A dents de
Boa» ,. comme l'ont voulu Duméril et Bibron, mais : «A dents de bœuf » !
— 369 —
Boaopon outvaceus Dum. — Congo, 1 individu | Modes |.
Lycorminium capexse Smith. — Dahomey, 1 individu | Bouet]; Congo
français, 1 individu | Fourneau |.
Lycopaipium capense muzrimacuLarum Boettg. — Dahomey, 5 individus
[ Bouet |.
Hormonorus mopesrus D. et B. — Dahomey, 1 individu [ Chevalier |.
SIMOCEPHALUS GAPENSIS Smith. — Haut Dahomey, 1 individu | Brot].
* SiMocEPHALUS POENSIS Smith. — Congo français, 1 individu (ven-
£ gl à ME
trales 251; sous-caudales ch + 1; longueur totale : 690 millimètres,
dont 135 millimètres pour la queue) | Fourneau |.
Simocephalus insignis, sp. nov. — Tête allongée, subrectangulaire ,
subdéprimée en dessus. Museau large. Diamètre de l'œil égal à un peu
moins de sa distance de l'extrémité du museau, plus grand que sa dis-
tance du bord de la lèvre. Rostrale triangulaire, environ une fois et demie
aussi large que haute; sa portion visible d'en haut mesurant environ
un huitième de la distance qui la sépare de la frontale. Internasales très
Simocephalus ( Cephalosimus , subg. nov.) insignis, sp. nov.
TRES
ei ro
ER dRRPE
Fig. 11.
pelites, beaucoup moins longues que larges, subtriangulaires; leur suture
commune extrêmement courte. Préfrontales excessivement grandes, beau-
coup plus longues que larges, chacune d'elles bordant l'œil en avant et
au-dessous de la supra-oculaire. Frontale pentagonale avec l'angle posté-
rieur médian arrondi, sensiblement plus large que longue: sa longueur
égale à la distance qui la sépare de la rostrale et égale à peine aux deux
tiers de la longueur des pariétales. Supra-oculaires sub-rectangulaires,
environ une. fois et demie aussi longues que larges. Pariétales très grandes,
— 370 —
aussi longues que la distance qui les sépare de l'extrémité du museau, et
presque aussi longues que la distance qui sépare l'extrémité du museau de
l’angle postérieur de la frontale. Une grande nasale et deux post-nasales.
Narine grande, percée dans a région postérieure de la nasale, presque
bordée par l'internasale, bordée en arrière par la post-nasale supérieure.
L’angle antéro-supérieur de la nasale est aigu et fortement engagé entre la
roslrale et l'internasale correspondante; langle antéro-inférieur sépare
plus qu'à moitié la rostrale de la première labiale supérieure. Post-
nasale supérieure plus grande que l’inférieure, en contact avec la loréale
et la deuxième labiale supérieure; post- nasale inférieure petite, carrée, en
contact avec la nasale, la post-nasale supérieure et les deux premières
labiales supérieures. Loréale srande, environ deux fois aussi longuc que
haute, en contact avec la post-nasale supérieure, la préfrontale corres-
pondante, la »°, la 3°, la 4° labiale supérieure et bordant Pœil. Deux post-
oculaires. Temporales + °. Neuf labiales supérieures; la 1"° de moitié
moins haute que les suivantes: toutes les autres à peu près d’égale hauteur
entre elles; la 4° et la 5° bordant l'œil. Les deux premières labiales infé-
rieures forment entre elles une longue suture en arrière de la symphi-
siale; cinq labiales inférieures en contact avec les mentonnières antérieures,
qui sont à peu près de même longueur que les labiales inférieures de la
1° paire et presque de moitié plus longues que les mentonnières de la 2° paire.
Dorsales en séries obliques, sur 21 rangs au milieu du corps, 27 sur le
cou, plus où moins chagrinées ou ridées, avec une carène d'autant plus
forte que le rang auquel elles appartiennent se trouve plus rapproché du
rang vertébral: celles du rang vertébral fortement élargies, hexagonales
avec le bord postérieur subéchancré et deux fortes carènes longitudinales.
Le rang vertébral se subdivise, au niveau du premier tiers de la queue, en
deux rangs composés d’écailles semblables à celles des rangs latéraux et ne
portant chacune qu'une seule carène.
Ventrales 179, sans trace de carènes latérales; anale entière; sous-
78 e É ; .
caudales 78 + 1; cette dernière écaille apicale très longue.
Dessus uniformément brun foncé, avec le bord de toutes les dorsales
plus clair. Tout le dessous du corps, y compris les lèvres supérieures et
inférieures, d’un jaune brunâtre clair.
Longueur totale : 157 millimètres, dont 59 millimètres pour la queue.
Congo : Ogooùé, 1 individu très jeune, avec la cicatrice ombilicale
encore distincte | Ellenberger |.
Cette curieuse espèce constitue, dans le genre Simocephalus, une excep-
tion suffisamment remarquable pour qu'il me paraisse nécessaire d’en
faire le type du sous-genre nouveau Cephalosimus "”, dont les carac-
(0) -Anagramme de Simocephalus.
371 —
tères sont les suivants : plaque nasale subdivisée en trois éléments, pas de
préoculaire, préfrontale et loréale bordant l'œil, 9 labiales supérieures,
dorsales sur 21 rangs, ventrales et sous-caudales sans trace de carènes
latérales.
Je ne rapporte d’ailleurs qu'avec doute celte espèce au genre Simo-
cephalus Günth., dont elle semble se distinguer par certains caractères plus
importants encore, Les maxillaires et les mandibulaires m'ont paru
dépourvus de dents à leur extrémité distale et je n'ai constaté la présence,
sur chacun de ces os, que d’un petit nombre de dents, espacées les unes
des autres et implantées sur leur région médiane; dentition qui rappel-
lerait celle des Dasypeltis. D'autre part, les vertèbres m'ont paru dépour-
vues de tout vestige d’hypapophyse. Enfin la pupille semble plutôt cireu -
laire que réellement elliptique. Je pense que l’état d'extrême jeunesse du
type unique et que le faible degré d'ossification qui en est la conséquence
doivent être mis en cause : les dents, très petites et très fragiles, ont pu
être arrachées ou brisées; quant à la pupille, une déformation a pu se
produire après la mort.
Pour trancher semblable question , il est nécessaire d'attendre la capture
d’un individu adulte, circonstance qui seule permettra de vérifier d’une
façon certaine lidentité de caractères sur lesquels je suis obligé, dans
l’état actuel des choses, de laisser planer un grand doute. Alors seulement
il pourra être décidé du maintien de cette espèce dans le genre auquel je
la rapporte, ou de l'élévation du sous-genre Cephalosinus au rang de
coupe générique distincte, laquelle pourrait d’ailleurs se trouver systéma-
liquement fort éloignée du genre Simocephalus.
Type, collection du Muséum de Paris.
* Cacoropmis Emi Günth. — Congo belge, 1 individu mesurant
800 millimètres de longueur totale, dont 265 millimètres pour la queue
[ Gromier et Le Petit |.
CuLoropais iRREGULARIS Leach. — Guinée française, 3 individus | Cheva-
lier | ; Congo français, 2 individus dont un n'ayant que 8 labiales supé-
rieures du côté gauche | Fourneau |.
Cucoropnis uereroperRmus | Hallow.] Pobeguini, subsp. nov. — Dif-
fère de la forma typica par les caractères suivants : deux labiales supé-
rieures bordant l'œil; temporales 2 + 1.
Portion de la rostrale visible en dessus un peu plus longue que chez la
forme typique; 9 labiales supérieures à droite, 5° et 6° bordant l'œil ;
8 à gauche, h° et 5° bordant l'œil. La subdivision de la 1" temporale
paraît accidentelle, car elle n'est complète que du seul côté gauche; à
droite, la temporale supérieure de la 1" série est réduite à une petite
— 312 —
plaque triangulaire occupant l'angle antéro-supérieur de la grande {em po-
rale inférieure, qui se trouve ainsi postérieurement en contaet avec la
pariétale. Ï se pourrait donc que l’on renconträt des exemplaires de cette
variété dont la formule des temporales serait 1 + 1.
Fig. 12. — Chlorophis heterodermus Pobeguini, subsp. nov.
Coloration entièrement d’un bleu d’ardoise uniforme. un peu plus clair
en dessous, avec le museau et la région gulaire d’un blanc rosé.
Ventrales 151; anale entière; sous-caudales 2 LE
Longueur totale : 780 millimètres, dont 185 millimètres pour la
queue.
Guinée française, 1 S'| Pobéguin |.
Type, collection du Muséum de Paris.
PaiLorHauNus sEmIVARIEGATUS Smith. — Dahomey, 7 individus |Bouet |;
Congo français, 1 individu | Fourneau |.
Gasrropyxis suARAGDINA Schleo. — Congo français, 1 individu | Fourneau] :
Gabon, 1 individu | Ellenberger|.
Raamnopuis AgrHIOPs Günth. — Congo français : Gabon, 1 individu à
coloration foncière rougeätre | Éllenberger|.
Prosvuna AmBlGuA Bocage. — Congo français, 1 individu [ Fourneau |.
Prosymna MELEAGRIS Reinhardt. — Dahomey, 2 individus | Bouet|.
SCAPHIOPHIS ALBOPUNCTATUS Peters. —Dahomey, 3 individus dont 1 peau
desséchée mesurant 161 centimètres de longueur totale | Bouet |.
Gravia Suyrui Leach. — Côte de l’Ivoire : Toupa, 1 individu sans loréale,
d'où il résulte que, de chaque côté, la préfrontale est en contact avec la 2° et
la 3° labiale supérieure; ventrales 150 ; sous-caudales so + 1; coloralion
oris olivâtre assez foncé, avec les dessins médiocrement visibles; dessous
blanc jaunâtre à peu près immaculé. Longueur totale : 1,075 millimètres, :
Té Le
373 —
dont 360 millimètres pour la queue. Avec la mention : «Couleuvre d’eau ,
octobre 1906 » | Bouet|.
Dahomey : environs de Sakété, cercle de Porto-Novo, 1 individu à pla-
ques céphaliques normales; ventrales 155 + 1 divisée précédant lanale,
j CHR 88 ; : ; |
qui est elle-même divisée; sous-caudales 3 + 1; coloration d’un noir oli-
vâtre uniforme en-dessus, d’un blanc jaunâtre en dessous, avec quelques
taches noires, Longueur totale: 1,800 millimètres, dont 315 millimètres
pour la queue. Avec la mention: « Dans un marigot» | Chevalier].
Dasvrezris scagra L., forma typica. — Haute-Guinée française, 1 indi-
vidu | Monnet |.
DasvPeLris scABRA PALMARUM Leach. — Dahomey, 2 Jeunes | Bouet |.
Opisthoglypha.
© Tarsopnis VARIEGATUS Reinhardt. — Dahomey, 4 individus [ Bouet |.
Tarsopnis semraNuLATUS Smith. — Dahomey, 1 individu | Bouet |.
Dipsanomorpuus BLanniner Hallow. — Dahomey, 3 individus | Bouet | :
Congo: Lambaréné , 1 individu | Ellenberger]; Congo : Ogooûé, 2 indini-
dus FHaug |.
Dipsadomorphus Boueti, sp. nov. — Dents palatines fortement
agrandies antérieurement. Longueur du museau égalant de une fois et un
liers à une fois et demie le diamètre longitudinal de l'œil; ce diamètre étant
lui-même un peu plus long que la distance comprise entre l'œil et le bord
antérieur de la narine. Nasale presque deux fois aussi large que haute,
visible d’en haut. Internasales plus larges que longues, un peu plus courtes
que les préfrontales. Frontale campaniforme, à bords latéraux concaves,
une fois et un quart à une fois et demie aussi longue que large en son mi-
lieu, presque deux fois plus large qu'une supra-oculaire, beaucoup plus
large que sa distance de l'extrémité du museau, sensiblement plus courte
que les pariétales. Narine grande, percée entre deux nasales qu'elle sépare
complètement l’une de l’autre. Loréale aussi haute ou même plus haute que
longue. 1 préoculaire n’atteignant pas la face supérieure de la tête, large-
ment séparée de la frontale. Deux postoculaires. Temporales 2 + >. Sept
labiales supérieures; la 3°, la 4° et la 5° bordant l'œil; la 7° très longue (”.
M) Chez le mäle, cette 7° labiale supérieure est divisée du seul côté droit. Il se
pourrait donc que l’on rencontrât des individus ayant 8 labiales supérieures.
Musécu. — xx. 26
— 91h —
Cinq labiaies inférieures °? en contact avec les mentonnières de la 1°° paire,
lesquelles sont plus longues que celles de la 2° paire. Dorsales lisses,
disposées en séries obliques, sur 19 rangs longitudinaux ; celles du rang
verlébral modérément élargies. Ventrales obstusément angulées latérale-
ment. Anale entière. Sous-caudales hétéromorphes : les unes simples, les
autres doubles. Corps comprimé latéralement.
Dessus entièrement d’un gris brunàtre assez clair, poinüllé de brun
foncé; tête et cou avec des macules irrégulières, d’un brun assez foncé; le
tronc et la queue avec des taches de la même couleur que les macules
brunes du dessus de la tête et du cou, mais formant des bandes transver-
sales irréoulières, plus étroites ou même interrompues sur le milieu du dos;
Dipsadomorphus Boueti &, sp. nov.
chacune de ces bandes transversales étant constituée par deux taches vague-
ment rhomboïdales, plus ou moins symétriques et plus ou moins nette-
ment confluentes sur le milieu du dos, marquées chacune, sur leur centre,
par conséquent sur chaque flanc, d’une tache claire, mal définie; ces
bandes transversales de plus en plus foncées et plus nettes vers Parrière.
Lèvres supérieures et tout Le dessous du corps d’un gris jaunâtre, plus clair
que la coloration foncière du dessus, pointillé de brun, avec deux lignes
longitudinales brunes, mal définies, s'étendant depuis la gorge jusqu'à
l'extrémité de la queue.
112
S. Ventrales 263: sous-caudales - CAEN? + 1. Longueur totale :
EE
833 millimètres, dont 182 millimètres pour la queue.
0) Quatre à gauche seulement, chez le type $.
EU 7. es
: 1 9ù
®. Ventrales 269: sous-caudales Faayhe : 1. Longueur totale
5906 millimètres, dont 120 millimètres pour la queue.
Gette nouvelle espèce, qui présente tous les caractères du genre Dipsa-
domorphus Fitz., se distingue de toutes les autres espèces du même genre
décrites jusqu'ici par la conformation particulière de ses sous-caudales, dont
les unes sont simples et les autres sont doubles.
Ge caractère constitue, dans le g. Dipsadomorphus ; une exception des plus
remarquables. Il paraîtrait même admissible de supposer que nous nous
trouvions en présence d’une forme intermédiaire, susceptible de légitimer
la réunion du g. Dipsadoboa Günth. au g. Dipsado-
morphus Fitz., puisque l’une des caractéristiques CR |
des Dipsadoboa est d’avoir toutes les sous-caudales
simpies et non doubles comme dans le #. Dipsado-
morphus. Semblable hypothèse ne serait pas sou-
tenable. Le dimorphisme des sous-caudales de
D. Boueti n’a absolument. rien de commun avec le
monomorphisme des mêmes écailles de l’un et
l’autre des deux genres en question. Il s’agit même
ici d’une exception très rare, surtout chez les Fig. 15.
Colubridae. D'ailleurs des caractères morpholo- Dipsadomorphus Boueti & ,
giques d'une importance beaucoup plus grande 50e
Base de la queue,
tranchent 1la question avant même qu'elle soit
vuë en dessous.
posée : le développement considérable des dents
palatines et des mandibulaires antérieures, joint à l’ensemble de ses autres
caractères, exception faite, bien entendu, de la forme des sous-caudales,
range incontestablement l'espèce en question parmi les Dipsadomorphus du
groupe de Blandingi.
Je suis heureux de dédier cette intéressante espèce au D' Bouet à qui re-
vient l'honneur d'en avoir fait la découverte.
Types, coilection du Muséum de Paris.
LevronirA uorampourA Laur. — Dahomey, 19 individus | Bouet |: Guinée
française, 4 individus [ Monnet |; Congo français, 1 individu | Fourneau |.
2 individus | Modest |.
Cuawagrorrus AuLICUS (Günth.) Ellenbergeri, var. nov. — Differe
de la forma typica par les caractères suivants : rostrale proportionnelle-
yp [
ment moins large; préoculaire largement en contact avec la frontale;
9 labiales supérieures, la 4°, la 5° et la 6° bordant l'œil; ventrales 209;
sous-caudales dB + 1; coloration d’un brun grisâtre uniforme, un peu
plus clair en dessous.
20,
= 100 —
Longueur totale : 330 millimètres, dont 75 millimètres pour la queue.
Chez la forma typica, À ne semble pas que la préoculaire soit en contact
avec la frontale; c’est du moins :e qui ressort de la diagnose de Günthér ©),
où il est dit ceci. «The upper anteocular reaches just to the upper surface
of the head.» D'autre part, M. Boulenger ® reste muet sur ce caractère et
se contente de dire : «Loreal a little longer than deep, bordering the eye
below a small praeocular» , sans rien ajouter qui puisse corroborer ou mo-
difier la dia ;nose de Günther au sujet de cette «petite préoculaire».
Enfin l'unique exemplaire de la collection du Muséum , et qui appartient
indubitablement à la forme typique, présente da préoculaire évidemment
étendue sur la face supérieure de la tête, mais bien séparée de la frontale.
Chamaetortus aulicus Ellenbergert, subsp. nov.
Fig. 16.
C'est en raison de cette différence, ainsi que du nombre supérieur des
labiales et aussi des ventrales, que J'ai cru devoir distinguer cette variété
nouvelle sous un nom spécial.
Le type unique est un jeune, ce qu'indique sa taille et aussi la cicatrice
ombilicale encore visible. C'est aussi sans doute à cet état de juvénilité
qu'il faut attribuer la forte proportion de sa lêle, ainsi que ses yeux
énormes.
Lambaréné, 1 individu jeune | Ellenberger|.
Type, collection du Muséum de Paris.
Dromopuis LiNEATUS D. et B. — Dahomey, 1 individu | Bouet].
Dromopuis pRAgoRNATUS Schleg. — Dahomey, 1 individu | Bouet |.
(@) Proceedings of the Zoological Society of London, 1864, p. 310.
- ® G.-A. Boucexcer, Catalogue of Snakes, IX, p. 98.
— 317 —
Psammornis Suokart Forsk. — Dahomey, 1 individu | Bouet |".
Psammopmis siBiLans L. — Dahomey, 2 individus | Bouet |, 4 individus
[| Primot |.
“Psamwopnis recuLaris Sternfeld. — Dahomey, 1 individu | Bouet |; Côte
de Jvoire, 1 individu [Chevalier]; Congo français, » individus | Four-
neau |.
Dispnozipus rrpus Smith. — Congo français, 2 individus [ Du Rouchet
de Chazotle |.
Dispnoziwus rypus Beccr Smith. — Congo belge, 1 individu [ Mesnil |.
“Mropox Neuwienr Jan. — Dahomey, 3 individus [ Bouet |.
Aparallactus nigrocollaris, sp. nov. — Diamètre de. l'œil plus
grand que sa distance du bord de la lèvre. Deux préfrontales.
Aparallactus nigrocollaris, sp. nov.
Fig. 18.
Rostrale deux fois plus large que haute, sa portion visible d'en haut
mesurant à peine un liers de la distance qui la sépare de la frontale. Inter-
nasales un peu plus courtes que les préfrontales. Frontale hexagonale, au
moins deux fois aussi longue que large, beaucoup plus longue que sa
distance de l'extrémité du museau, aussi longue ou un peu plus courte
0) La capture de Psammophis Shokari Forsk., au Dahomey, est un fait très re-
marquable, car cette localité se trouve excessivement éloignée de l'aire d'habitat
de celte espèce qui n’a encore été signalée, en Afrique, que du Nord et de PEst.
Il se pourrait même que l'indication fût erronée. Un numéro d'ordre, attaché par
le D' Bouet à chacune de ses captures, se rapporte sans doute à une liste qui peut-
être n’a pas été communiquée au Muséum par son auteur, mais que, dans tous
les cas, je n’ai pu me procurer. Je me réserve de confirmer ou d’infirmer ullé-
rieurement celte indication de localité, lorsque je serai en possession de rensei-
gnements complémentaires. Force m'est, en attendant mieux, de tenir compte
des indications fournies par le chasseur et d'admettre , an moins à titre provisoire ,
que cet exemplaire a bien été capturé au Dahomey.
— 318
que les pariétales. Nasale entière, non en contact avec la préoculaire qui
peut être très petite. Une seule post-oculaire. Temporales 1 + 1 ; la pre-
mière séparée de la post-oculaire par la 5° labiale en contact avec la parié-
tale; la 2° grande, s'étendant tout le long du bord latéro-postérieur de la
pariétale. Sept labiales supérieures; la 9° en contact avec la préfrontale
correspondante; la 3° et la 4° bordant l'œil; la 5° la plus haute, en contact
avec la pariétale. Symphysiale séparée de la 1° paire de mentonnières par
les labiales inférieures de la 1" paire formant suture entre elles. Menton-
nières de la 1" paire subégales à celles de la . paire, en contact avec
cçuatre labiales inférieures. Dorsales lisses, sur 15 rangs.
Dessus d’un brun plus ou moins foncé ou un peu olivâtre, plus clair sur
les côtés, avec le bord des écailles paraissant un peu jaunâtre par transpa-
rence. Dessus de la tête jusqu’à l'occiput, le tour des yeux jusqu’au bord
de la lèvre, et une bande transversale sur le dessus et les côtés du cou
d'un noir brunâtre. Lèvres supérieures, à l'exception de la 3° et de la
L° abiale, lèvres inférieures en entier et tout le dessous de la bouche,
du cou et du reste du corps d'un blanc jaunâtre uniforme.
Deux individus :
Ventrales 156; anale entière; sous-caudales 47. Longueur totale :
267 millimètres, dont 45 millimètres pour la queue.
Ventrales 148; anale entière: sous-caudales 51. Longueur totale :
299 millimètres, dont 67 millimètres pour la queue.
Congo français | Du Rouchet de Chazotte |.
Un troisième exemplaire diffère des deux précédents par des caractères
suflisamment importants pour qu'il m'ait paru nécessaire de le distinguer
sous le nom de :
Aparallactus nigrocollaris Roucheti, var. nov. — Nasale très
allongée, en contact avec la préoculaire qui est beaucoup plus grande que
Aparallactus nigrocollaris Roucheti, sp. et var. nov.
Fig. 21.
chez la forma typica ; d'où il résulte que la 2° labiale supérieure ne touche
pas la préfrontale. Frontale plus courte, à peine une fois et demie aussi
longue que large, un peu plus longue que sa distance de l'extrémité du
— 379 —
museau, beaucoup plus courte que les pariétales. Coloration identique à
celle de la forme typique.
Ventrales 139; anale entière; sous-caudales 46. Longueur totale :
209 millimètres, dont 54 millimètres pour la queue.
Congo français, 1 individu ! Da Rouchet de Chazotte |.
Types, collection du Muséum de Paris.
Rouleophis, gen, nov. — Maxillaires courts, avec 6 dents pleines,
auxquelles succède , après un court intervalle, un assez grand crochet sil-
lonné en dehors et implanté sous le milieu de l'œil. Dents mandibulaires
antérieures fortement agrandies. Toutes les vertèbres munies d’une hyp-
apophyse. Tête petite, indistincte du cou, à museau court et largement
arrondi et à région naso-frénale oblique. Ouverture des narines dirigées
vers le haut. OEil petit, à pupille ronde. Dorsales assez courtes, sans
fossette apicale, lisses sur la partie antérieure du corps, carénées sur la
partie postérieure. Ventrales arrondies. Corps cylindrique. Queue assez
courte.
Rouleophis Chevalieri, sp. nov. — Longueur du museau égale à
deux fois et un quart le diamètre de l'œil. Ge diamètre un peu plus court
que la distance qui sépare l'œil du bord de la lèvre. Rostrale deux fois
aussi large que haute; sa portion visible en dessus égale au quart ou au
tiers de sa distance de la frontale. Internasales quadrangulaires, aussi
longues que larges; leur suture commune égale aux deux cinquièmes
Rouleophis Chevaliert , gen. nov. et sp. nov.
Fig. 22.
environ de la distance qui les sépare de la frontale, Une seule préfrontale.
Frontale une fois et demie aussi longue que large, plus longue que sa
distance de l'extrémité du museau, plus courte que les pariétales qui sont
elles-mêmes une fois et un tiers aussi longues que la frontale. Une grande
nasale entière ), au moins deux fois plus longue que haute, en contact
avec la rostrale, l’internasale correspondante, la préfrontale, la préoculaire
et les trois premières labiales supérieures. Prévculaire petite, presque
(1) Paraissant semi-divisée du côté gauche.
— 380 —
régulièrement pentagonale, en contact avec la 3° labiale supérieure, la
nasale, la préfrontale, Ja supra-oculaire et bordant l'œil. 1 postoculaire.
1 grande temporale en contact avec la pariétale et les deux dernières
labiales. Sept labiales supérieures ; 3° et 4° bordant l'œil; 5° et 6° les plus
hautes et en contact avec la pariétale; 6° la plus longue; 7° petite. Les
deux premières labiales inférieures en contact réciproque derrière la sym-
physiale; 4 labiales inférieures en contact avec les mentonnières de la
première paire, qui sont plus larges, mais à peu près de même longueur
que celles de la 2° paire.
Dorsales sur 15 rangs longitudiraux non obliques, sans fossette api-
cale, lisses sur les deux premiers tiers de la longueur du corps, carénées
ensuite; ces carènes formant des lignes longitudinales, parallèles et régu-
lières, qui se continuent Jusqu'à l'extrémité de la queue. Presque indis-
tinctes à l’endroit où elles commencent, ces carènes deviennent graduel-
lement plus fortes jusqu'au niveau de la naissance de la queue, où elles
sont très accusées. Elles sont aussi beaucoup plus faibles sur les flancs
que sur le milieu du dos. Vers le premier tiers de la longueur de la queue,
le rang vertébral s’élargit brusquement, devient ainsi d’une largeur égale
à celle des deux rangs précédents pris ensemble; les écailles qui le com-
posent portent alors deux carènes, placées chacune dans le prolongement
des carènes des deux rangs précédents. Après une suite de 12 écailles
bicarénées, se voit un double rang de 5 ou 6 écailles unicarénées, aux-
quelles succède enfin une dernière série médiane d’écailles élargies et
bicarénées, laquelle série se prolonge jusqu’à l'extrémité de la queue.
Ventrales 167; anale entière; sous-caudales simples 49.
Dessus d’un brun olivâtre brillant : toutes les écailles — sauf les plaques
céphaliques — très finement bordées de blanchätre. Labiales supérieures
et dorsales du rang le plus externe avec une macule, de plus en plus
petite vers l’arrière, jaune orangé clair. Dessous entièrement de la même
couleur jaune orangé, mais un peu plus foncée, avec, à partir du premier
quart de la longueur du corps, les ventrales bordées de la teinte foncée du
dessus. Cette bordure foncée réduite en avant à une macule plus ou moins
distincte, s'élargissant de plus en plus en arrière, s'étendant enfin sur la
presque totalité des sous-caudales, sur lesquelles la teinte jaune finit par
devenir presque indistincte. Longueur totale : 357 millimètres, dont
»» millimètres pour la queue.
Guinée française : Sampouyara, 1 individu [ Chevalier |.
Type, collection du Muséum de Paris.
Les caractéristiques de ce nouveau genre fouleophis sont des plus inté-
ressantes : sa dentition est identique à celle du g. Aparallactus Smith, dont
le rapprochent encore la.conformation générale de sa tête, ses yeux petits
et à pupille ronde, sa préfrontale unique, son corps cylindrique à écailles
bépourvues de fossette apicale et enfin sa queue courte à sous-caudales
— 381 —
simples. Mais il se distingue des Aparallactus par la présence d’hypapo-
physes développées tout le long de la colonne vertébrale.
D'autre part, la structure toute particulière et exceptionnelle de ses dor-
sales rappelle de façon saisissante ce qui existe à ce point de vue dans le
genre aglyphe Opisthotropis Günth., avec lequel il a encore d’autres
points communs. Dans l’un et l’autre de ces deux genres, en effet, la tête
est à peu près identique, sauf le museau qui est plus allongé chez les
Opisthotropis ; la préfrontale est unique, ce qui est un cas assez excep-
üonnel, tant chez les Colubridae aglyphes que chez les opistoglyphes; les
dorsales, en plus du caractère tout spécial décrit plus haut, sont dé-
pourvues de fossette apicale; enfin les vertèbres sont, dans les deux cas,
munies d’hypapophyses.
Cette similitude de caractères entre un genre aglyphe et un genre opi-
sthoglyphe est à rapprocher de lanalogie qui existe entre le g. Dasypeltis
Wagl. et le g. Elachistodon Reinh. Toutefois si, dans ces deux derniers
genres, les points de rapport se trouvent dans les particularités de la
structure des vertèbres ainsi que de la dentition, à part, chez Elachi-
stodon, Îles crochets sillonnés dont le g. Duasypeltis est complètement dé-
pourvu, l'aspect extérieur est, par contre, totalement différent.
Entre Rouleophis et Opisthotropis, au contraire, l’analogie réside non
seulement dans la présence des hypapophyses vertébrales, mais aussi dans
la forme générale du corps et dans la structure des écailles, tandis que
la dentition est toute différente.
Je suis heureux de dédier le nom générique de cette forme remarquable
à M. le D' Louis Roule, Professeur d'Herpétologie au Muséum national
d'Histoire naturelle, et le nom spécifique à M. Chevalier, qui l'a rapportée
de la Guinée française.
Proteroglypha.
Ecarecus Günraert Bocage. — Dahomey, 1 individu | Bouet|.
NarA MELANOLEUGA Hallow. — Dahomey, 1 peau desséchée | Bouet],
Congo, 1 individu | Modes! |.
Nara niéricozzis Reinhardt. — Dahomey, 2 individus, dont 1 peau
desséchée | Bouet |.
Denprasris virinis Hallow. — Dahomey, 1 individu; Côte de l'Ivoire,
1 individu | Bouet |.
L’exemplaire provenant de la Côte de l'Ivoire mesure 182 centimètres
de longueur totale, dont A6 centimètres pour la queue; sa taille est done
très voisine du maximum (1,830 millim.) indiqué par M. Boulenger pour
— 382 —
celte espèce. [l possède 221 plaques ventrales, dont la dernière est divisée
116
comme l'anale, qu’elle précède immédiatement, et AC sous-caudales.
Une étiquette de la main du chasseur indique que, dans le pays, on dé-
signe cet Ophidien sous le nom de -Serpent vert des banamiers».
VIPERIDAE.
Causus ruougrarTus Licht. — Mauritanie saharienne, 1 individu [| Au-
dan]; Côte de FIvoire, 1 individu [Chevalier |; Guinée française, 1 indi-
vidu [Monnet]; Dahomey, 8 individus | Bouet]; 1 individu [Primot |;
Congo français, 1 individu | Du Rouchet de Chazotte |, 6 individus | Four-
neau| et o individus, dont 3 ® accompagnées de leurs œufs pondus
[Modest |.
Causus Licarensreint Jan. — Congo français, 1 individu [Modest |;
Congo belge, 1 individu | Gromier-Le Petit |.
Brris arterans Merrem. — Dahomey, 2 individus | Bouet |.
Bruis Nasrcornis Shaw. — Dahomey, 1 individu | Bouet |.
Ecuis carivarus Schn. — Dahomey, 6 individus | Bouet |.
Araeris SQuAMIGER Hallow. — Gabon, 1 individu ['lenberger].
Arracraspis coNGrcA Peters. — Dahomey, 1 individu | Gruvel].
ATRACTASPIS IRREGULARIS Reinh. — Congo français, 1 individu | Modest |,
1 individu | Fourneau |.
ERRATUM.
Bulletin du Muséum, 1916, n° 9. Page 77, ligne 19, au lieu de : L’oréale,
lisez : Loréale.
— 383 —
À Propos pe L'Hiprocameus Anne (nec Aimer) L. R.,
par M. Louis Rouze.
1° La description de cette espèce nouvelle du Mékong a paru dans le
n° 1 du Bulletin pour 1916 (pages 11-13). Une erreur typographique à
transformé le nom du donateur, M. Paul Arné, en Paul Aimé. L'espèce
devra donc être désignée, à son tour, sous le nom de Aippocampus Arnei.
9° Une mention complémentaire, faite récemment par M. Arné, expose
” que les exemplaires décrits ont été recueillis à la suite de l'explosion d’une
charge de dynamite, employée pour faire sauter un rocher près des rapides
de Kemmarat.
CLEF DICHOTOMIQUE POUR LA DÉTERMINATION PRATIQUE
DES ESPÈCES DE POISSONS QUI SE TROUVENT, MÊME ACCIDENTELLEMENT,
DANS LA MAncne,
PAR M. Jean Decruy,
Sous-Directreur Du LABORATOIRE MARITIME DE Tatinou
(Samnr-Vaasr-La-Houçur — Maxcue).
RECTIFICATION À LA NOTE
parue dans le Bulletin du Muséum, n° 6, 1916, p. 250.
D... orosiiitas.e. Ha punoidii: R
ee 9... ei Sn at eue st ANIL
;
XXVIIL «. Largeur du disque — : longueur du disque — 2 MVP :
Raia radiata R
B. Largeur du disque _ longueur du disque — ë MVp :
Raia clavata. CG
7
y. Largeur du disque — 6 longueur du disque — MVp :
Raia undulata. C
ee
Les PECTONCLES DE LA MER ROUGE
(D'APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. 1e D' Joussrauur),
par M. En. Lamy.
M. le D' Jousseaume, continuant en faveur du Muséum la série de ses
libéralités, m'a remis, en même temps que les Pectunculus et les Limopsis
recueillis par lui dans la mer Rouge, ses notes manuscriles relatives à ces
formes; ceci me permet de compléter ou de rectifier les renseignements
sur certaines espèces qu'il avait créées et dont il a bien voulu déposer les
types dans nos collections; en remettant ainsi à un grand établissement
public ces spécimens particulièrement intéressants, 1l réalise sa volonté
d'assurer leur conservation et d’en permettre l'étude à tous les travailleurs
qui ne sauraient trop lui être reconnaissants.
Pecroncuzus PEcTuNcuLES Linné.
Dans ses notes, M. le D' Jousseaume considère comme une espèce dis-
tincte la coquille représentée par Savigny dans la figure 2 de la planche X
des Mollusques de la Description de l'Égypte et lui attribue le nom de Pec-
tunculus Audouini : 11 la caractérise ainsi :
« T'esta «Arca pectunculus L.» simillima, sed radis planulatis distantio-
ribusque.
« Getle espèce a été prise par tous les malacologistes pour lArca pectun-
culus Linné — Pectunculus pectimiformis Lamarck. Mais toutes les figures
auxquelles renvoient ces deux auteurs montrent des côtes arrondies sépa-
rées par des sillons étroits. Dans l'espèce de la mer Rouge, au contraire,
les côtes ont une surface plane et anguleuse et sont séparées par des sillons
de dimension à peu près égale à la leur.
«Il peut se faire que cette nouvelle espèce ne soit qu’une variété de l'A.
pectunculus ; mais c’est une variété si nettement tranchée que j'ai du la
signaler et la considérer comme une espèce distincte.»
D’après M. E. A. Smith également (1891, Shells Aden, P. Z.S. L.,
p. 432), sous le nom d’Arca pectunculus Linné (1758, Syst. Nat., éd. X,
p. 69) — Pectunculus pectiniformis Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI,
1 p., p. b3). deux espèces différentes auraient été confondues :
BA: AE
_ L'une, le P. amboinensis Gmelin | Cardium | (1790, Syst. Nat., éd. XIE,
p. 3255), serait une forme où les côtes rayonnantes sont séparées par des
sillons très étroits.
L'autre, le véritable P. pectunculus L., serait une espèce à sillons inter-
costaux assez larges. Cette seconde forme correspondrait donc au P. Au-
douin Jouss.
Mais ces caractères différentiels ne paraissent pas avoir une valeur spéci-
fique, et surtout le fait que l’on trouve ensemble ces deux formes dans un
lot de Pectoncles provenant d’une même localité me conduit à regarder le
P. amboinensis comme une simple variété du P. pectuneulus L. (— Audouini
Jouss.).
« Hab. — Suez, Souakim, Obock, Djibouti, Hodeidah, Périm, Aden :
les individus recueillis à Aden sont plus épais et plus ventrus que ceux de
Suez» (D° J.).
Pecroncuzus Guesi Jousseaume.
M. le D' Jousseaume a attribué, dans sa collection, le nom de Pectun-
culus Guesi successivement à deux espèces différentes.
D'une part, on trouve étiquetées ainsi cinq coquilles de 20 à 30 milli-
mètres de diamètre, recueillies à Aden; elles ressemblent au P. pectunculus
L. et constituent une espèce pour laquelle le nom Guest est valable, car
c’est pour elle qu'il a été publié, en 1895, dans Le Naturaliste, p. 187.
D’autre part, des coquilles épalement d’Aden, mais plus petites (15 à
18 millim.) et ressemblant, celles-ci, au P. arabicus H. Adams, sont
accompagnées d’une éliquette sur laquelle le D° Jousseaume a rayé le mot
adenensis pour y substituer celui de Guesi : dans cette seconde acception,
ce nom est resté manuscrit, il doit donc être abandonné et remplacé par
celui d’adenensis. |
Ceci m'amène à une rectification : en 1909, M. le D' Jousseaume
m'avait communiqué comme étant des co-types de son P. Guest plusieurs
spécimens de Suez et de Djibouti : par suite du double emploi dont je viens
de parler, ces exemplaires appartenaient en réalité à l'espèce correspondant
au P. adenensis, et il y aura lieu de modifier en conséquence le passage
correspondant de ma Revision des Pectunculus du Muséum de Paris (1912,
Journ. de Conchyl., LIX [1911 |, p. 107).
Quant au véritable P. Guesi( 1895, Le Naturalste, 17° année, p. 187),
c'est, comme je dis plus haut, une espèce qui a l'aspect du P. pectunculus
L.; mais elle offre un caractère qui n’est pas mentionné dans la description
succincte du D' Jousseaume : les 25 côtes rayonnantes, dont elle est ornée,
sont divisées par un sillon plus ou moins nel et, par là, elle me paraît être
la même forme que celle décrite par M. J.-C. Melvill (1896 , Moll. Arabian
_— M
Sea, Mem. a. Proc. Manchester Lit. Phil. Soc., XX, p. 24, pl. VIE, fig. 32),
sous le nom de P. maskatensis, qui tomberait, dès lors, en synonymie.
Pecruncuzus Noposus Reeve.
Le P. nodosus Reeve (1845, Conch. Icon. , Pectunculus , pl. V,fig. 22), qui
est surtout caractérisé par l'existence de fortes nodosités sur les côtes, a été
signalé de Ceylan, d’Aden et de l’île Maurice.
«Hab. — Aden : je n’ai trouvé qu’une valve roulée qui me parait, sans
pouvoir l’aflirmer, appartenir à cette espèce » (D° J.).
Ce spécimen est, en effet, trop frusle pour pouvoir être déterminé d'une
façon précise.
Pecruncuzus arAaBicus H. Adams.
Ce Pectoncle, figuré par Savigny (1817, Deser. Évypte ,; Planches, Moll.,
pl. X, fig. 4), a été nommé presque en même temps Axinæa arabica par
H. Adams (1870, P.Z.S. L.,p. 92) et Pectunculus Savigny par P. Fischer
(1871, Journ. de Conchyl., XIX, p. 219).
M. le D' Jousseaume signale cette espèce de Suez el ajoute : «Je n'ai
trouvé de cette espèce que la coquille rejetée sur la plage, où elle est rare.»
Ainsi que je l'ai expliqué plus haut, M. le D' Jousseaume m'avait remis
en 1909 des spécimens étiquetés P. Guesi qui n'ont rien de commun avec
la véritable espèce qu’il a décrite sous ce nom dans Le Naturaliste en 1895,
mais qui appartiennent, au contraire, à une autre espèce nommée primitive-
ment par lui P. adenensis : par suite, dans ma Revision des Pectunculus (1912,
Journ. de Conchyl., LIX [1911], p.107), la coquille d’Aden dont j'ai parlé
comme ne pouvant pas être séparée spécifiquement du P. arabicus H. Ad.,
c'est ce P. adenensis, et il faut, dans la synonymie de l'espèce d’H. Adams,
remplacer l'indication de P. (ruesi Jouss. par + P. adenensis Jouss. mss.».
Dans ses notes manuserites, le D' Jousseauine décrit cet Axinæa adenensis
de la façon suivante :
«T'esta transversa, oblique ovalis, subdepressa, inæquiluteralis, spadiceu
vel cœæruleo-alba, fascüs transversis undulatis rufis picta; radiatim costata et
tenuissime striala, costis ad marginem evanidis ; umbones tumidi, lateraliter
auriculati ; intus spadicea, ad marginem alba.
«Dimens. : long. 15 à 18, haut. 13 à 16, épaiss. 8 à 10 millim.
« Cette espèce, très voisine de l'Axinæa arabica H. Adams, s’en distingue
par sa forme moins globuleuse et plus déprimée , par l'étendue de son
0) «En comparant les dimensions des deux espèces, nous avons : arabica,
long. 18, haut. 18, épaiss. 12; adenensis, long. 18, haut. 16, épaiss. 10.»
— 387 —
extrémité postérieure, qui se prolonge et rend la coquille inéquilatérale ,
par la saillie moins forte des sommets, sur les côtés desquels se prolongent
des oreillettes plus proéminentes.»
Comme je le dis ci-dessus, ce P. adenensis Jouss. [— Guesi Jouss. mss.
in schedis (non 1895) ] ne me parait pas pouvoir être séparé du P. arabicus,
dont il est tout au plus une variété.
« Hab. — Suez, Massaouah, Djeddah, Hodeïidah, Djibouti, Aden : partout
Jai trouvé des valves en assez grande quantité, mais très rarement des
individus complets a,»
Limorsis mMuzrisrriaTA Forskäl.
Le Lunopsis multistriata’ Forskäl [Area] (1775, Descr. Anim. lun.
Orient., p. 123) est une espèce bien connue qui offre un contour triangulo-
ovalaire sensiblement équilatéral et chez laquelle le bord des valves est
lisse intérieurement : elle est répandue dans l'océan Indo-Pacifique, depuis
la mer Rouge jusque sur la côte Est d'Australie ©.
À. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5°s.,
XVIII, p. 92) regarde comme étant la forme jeune du L. multistriata le
L. cancellata Reeve (1843, Conch. Icon. , Pectunculus, pl. VIE, fig. 39),
dont il a pu examiner le type.
M. le D' Jousseaume a recueilli ce L. mulhistriata à Suez, où cette espèce
«vit dans le sable : on la rencontre quelquefois à marée basse sur le bord
de la mer retirée».
I signale d’Aden le Limopsis Forskali À. Adams (1862, P. Z. 8. L.,
p. 230), qui est une forme {rès voisine ou même inséparable de L. multi-
striata et à propos de laquelle il dit: Cette espèce, si toutefois ce n’est pas
une simple variété du L. multistriata, est très variable de taille et surtout
de coloration : l’on trouve des individus bruns bordés de blanc latéra-
lement ; d’autres sont blancs sur les côtés, avec deux larges rayons bruns
partant du sommet et séparés par une zone médiane blanche: enfin 1l en
est qui n'ont qu'une seule bande brune ou qui sont entièrement blancs.»
Hab. — Suez, Aden.
U) [lexiste, en outre, dans la mer Rouge, un grand Pectoncle, P. lividus Reeve
(1843, Conch. Icon., pl. IX, fig. 51); mais aucun représentant de cette espèce
ne se trouve parmi les coquilles recueillies par le D' Jousseaume.
(2) Le bord interne des valves est, au contraire, crénelé chez un petit Limopsis
existant aussi dans la mer Rouge, le L. elachista Sturany (1901, Lamellibr.
Rothen Meer. Exped. «Pola», Denkschr. K. Akad Wiss. Wien, LXIX, p. 268,
pl. IV, fig. 1-4), qui offre une sculpture treillisée où prédomine la striation con-
centrique : aucun spécimen de cette espèce n’a été recueilli par le D’ Jousseaume.
ee
LE GENRE VONELLA DE LA FAMILLE DES SAPOTACÉES ,
par M. Henri Lecoure.
L'étude simultanée de la famille des Sapotacées par H. Baïllon, d’une
part, et L. Pierre, de l’autre, a eu pour résultat la création d’un nombre
considérable de genres nouveaux. Aux 21 genres que reconnaissait À. de
Candolle dans le Prodrome, en 1864, H. Baillon en a ajouté 20 et
L. Pierre 53.
Bien entendu, beaucoup de ces genres sont insuflisamment caractérisés
et doivent disparaître, ou bien, en raison de leur création à peu près simul-
tanée, viennent empiéter les uns sur les autres.
Les auteurs plus récents n’ont pas adopté la plupart de ces genres ou
bien les ramènent au rang de sections.
Engler, par exemple, n'admet que les genres Epiluma H. Bn., Achrado-
typus H. Bn., Pachystela Pierre, Zeyherella Pierre, Malacantha Pierre et
Diploknema Pierre.
Le genre Donella, créé par Pierre pour une plante d'Asie et des Indes
Néerlandaises connue antérieurement sous le nom de Chrysophyllum Rox-
burghii G. Don, n’a même pas été conservé par Engler, qui le fait rentrer
dans la section Villocuspis À. D. C. du genre Chrysophyllum avec G. splendens
Spreng. du Brésil et probablement aussi C. fleæœuosum Mart. de la même
provenance, celte dernière espèce ayant provoqué la création de la section
Villocuspis par A. de Candolle.
Mais il suffit d’un examen sommaire pour montrer les différences consi-
dérables qui séparent les deux plantes du Brésil de celle d'Asie et des Indes
Néerlandaises.
En ce qui concerne les feuilles, les nervures secondaires, dans C. Rox-
burghii G. Don, font avec la côte un angle de 75 à 80°; elles sont droites,
parallèles , très rapprochées et séparées les unes des autres par des inter-
valles dépassant à peine 1 millimètre. Au contraire, dans les Chrysophyllum du
Brésil , l'angle des nervures secondaires avec la côte descend à 50-60° et, de
plus, ces nervures sont séparées les unes des autres par des intervalles
de 7-10 millimètres.
— 389 —
Pour la fleur et le fruit , les différences sont non moins notables, comme
le montre le tableau ci-dessous :
Chrysophyllum flexuosum Mart.
Corolle deux fois plus longue que le
- calice.
Filets staminaux plus longs que l'an-
thère.
Anthères ovales-triangulaires pénicillées
au sommel!.
Chrysophyllum Roxburghii G. Don.
Corolle à peine de même longueur que
le calice.
Filets stlaminaux plus courts que l’an-
thère.
Anthères triangulaires pénicillées au
sommet.
Anthères à déhiscence latérale. Anthères à déhiscence nettement dor-
sale.
Ovaire complètement velu. Ovaire glabre entouré par une cou-
ronne de longs poils naissant d’une
couronne basilaire disciforme.
Graines à cicatrice allongée et large. Graines à cicatrice allongée et linéaire.
Cotylédons plus épais que lalbumen. Cotylédons plus minces que l’albumen.
Des différences de même nature existent entre C. splendens Spreng.,
d'une part, et C. Roxburghi G. Don, d'autre part; mais, chez la plante du
Brésil, les anthères ne sont pas pénicillées au sommet et sont simplement
velues sur les deux lobes, ce qui les distingue encore plus profondément
de C. Roxburphu.
Le genre Donella Pierre, dont nous admettons la légitimité, présente
les caractères ci-dessous :
Doxezca Pierre mss:;
H. Baïllon, Histoire des PI., VIIT, p. 294, H. Lec., emend.
Arbores folus sæpe basi articulas, subcoriaceis vel membranaceis, nervis
parallels creberrimis prope marginem confluentibus ; cymis axillaribus umbel-
hformibus.
Sepala à, orbicularia, concava, quincunciaha. Corolle tubus brevis ; lobi à
tubo subæquales, imbricati. Stamina tubo corollæ affixa; filamenta graciha ;
antheræ ad basin dorsifixæ, extrorsæ, apice penicillatæ vel apiculatæ. Ger-
men o-loculare, glabrum basi pilis longis cinctum; stylus cylindro-conicus
corolla subæqualis, paullo exsertus; stioma non evolutum ; ovula ventrifixa,
Fructus baccatus sæpe 4-5 angulatus, apice plus minus depressus vel co-
micus, pericarpio tenui. Semina 4-5 sæpe à, compressa, hilo ventrali lineart
instructa, albumine carnoso; embryonis cotyledonibus foliosis basi subau-
riculatis, radicula subelongata.
Mecséum. — xx11. 27
— 390 —
Ce genre diffère du genre Chrysophyllum :
1° Par ses feuilles oblongues généralement asymétriques à la base,
pourvues de nombreuses nervures secondaires peu inclinées sur la côte,
parallèles, espacées de 1-9 millimètres au plus, réunies tout près du bord
de la feuille par une nervure marginale dont se détachent des veines irré-
gulièrement parallèles aux nervures et peu nombreuses ;
2° Par les anthères pourvues d’un pinceau de poils ou d’un acumen
prononcé au sommet ; |
3° Par l'ovaire, non pas velu sur toute sa surface, mais entouré à la
base par un bourrelet discoïde portant une couronne de longs poils;
4° Par le stigmale entier et généralement non lobé;
5° Par le fruit généralement à 4-5 graines et pourvu d’autant de côles
que de graines ;
6° Par la cicatrice des graines qui est toujours linéaire et non pas ellip-
tique ou ovale ;
7° Par lalbumen plus épais que les cotylédons, alors qu'il est plus
mince chez les Chrysophyllum.
Ces caractères constituent un ensemble ne permettant pas de confondre
Donella Roxburghi d'Asie et des Indes Néerlandaises avec les nombreux
Chuysophyllum d'Amérique.
En adoptant ce genre, on arrive à ce résultat remarquable que tous les
Chrysophyllum vrais restent confinés en Amérique.
S'il est de circonstance, à propos des plantes dont nous nous occupons ici,
de protester contre la création de genres inutiles ou mal délimités, 1l n'est
pas moins utile de reconnaitre la nécessité d'établir des genres nouveaux
toutes les fois que la chose est nécessaire, en particulier quand des plantes
nouvelles viennent s'ajouter à celles qui étaient antérieurement connues.
Il convient peut-être de condamner en même temps la facilité déplo-
rable avec laquelle certains botanistes érigent en genres de simples sec-
tions , au risque de créer des groupements très difficilement reconnaissables.
Lamarck a écrit : «On peut dire, en quelque sorte, qu’il en est des
genres en Botanique comme des constellations en Astronomie; celles-ci dis-
pensent de donner un nom simple à chaque étoile visible.» (Introd. à la
Botan., dans Tableau Encyclopéd., etc., p. xv.)
Pour reprendre cette comparaison de Lamarck, il est clair que, si on
vient à désigner par des noms particuliers les groupements qui constituent
la queue el le corps de la Grande Ourse, on perdra, par cette fragmenta-
tion, une partie du bénéfice dû au groupement des étoiles en constel-
lations.
H en est de même en botanique pour ce qui concerne les genres; mais
ici les espèces sont groupées d’après leurs caractères morphologiques et
non pas, comme en astronomie, d'après de simples rapports de position.
ja titles fn
— 391 —
Si le genre, pour Tournelort et Linné, était un assemblage d'espèces se
ressemblant par les organes de la fructification , il faut reconnaître que la
définition de A.-P. de Candolle est notamment plus large : «On désigne
sous le nom de genre la collection des espèces qui ont entre elles une res-
semblance frappante dans l’ensemble de leurs organes. »
Il me semble que, dans l’état actuel de nos connaissances, avec la notion
que nous possédons d’une variation possible, provoquée soit par des croi-
sements, soit par des actions de milieu, nous ne pouvons concevoir le
genre sans tenir compte de la variation et, par conséquent, de la filiation
possible des êtres.
Et alors le genre devient pour nous la réunion des espèces qui se rap-
prochent par l’ensemble de leurs caractères et principalement de ceux des
organes de la fructification et qui accusent, à un plus haut degré que toutes
les autres espèces, une apparente communauté d’origine.
Adopter cette manière de voir, c’est admettre implicitement que le genre
ne peut être défini par un caractère unique, mais par un ensemble de
caractères, et c’est par conséquent revenir, dans une certaine mesure, à la
conception d’Adanson, à laquelle Lamarck ne se montrait point hostile
quand il écrivait : «Quant à ce qui concerne le choix des parties propres à
fournir les caractères essentiels ou distinctifs des genres, Linné prétend
qu'on ne doit jamais tirer ces caractères que de la considération de quel-
ques-unes des parties de la fructification. Nous sommes tout à fait dans la
même opinion s’il est vrai que la chose soit toujours praticable; mais, dans
le cas où elle ne le serait pas, c'est-à-dire dans ceux où ce moyen se trou-
verait absolument insuffisant, nous ne voyons pas bien l'inconvénient qui
résulterait de tirer des distinctions génériques secondaires bien tranchées
de quelques parties du port, ete. ().»
L'introduction, proposée plus haut, du principe de parenté évidente dans
la conception du genre présente l’avantage de donner à cette définition du
genre un caractère de parallélisme marqué avec la célèbre définition de
l'espèce par Cuvier.
En ce qui concerne spécialement le groupe de Sapotacées dont nous nous
occupons dans cette note, l’ensemble des caractères présentés par les
espèces d'Asie, des Indes Néerlandaises, de Madagascar et d'Afrique se
montre si concordant et si homogène, que leur rapprochement s'impose à
la fois par l'examen attentif des organes de la fleur et du fruit, de même
que par ceux de la feuille, alors que leur incorporation au genre Chryso-
phyllum d'Amérique ne se justifie que si on s’obstine à ne considérer que
le plan général de la fleur comme criterium du genre.
0) Lamarcx , Introd. du Tableau encyclop. et méth. des trois règnes de la nature
(Botanique, p. xur).
27.
— 392 —
Dans les Sapotacées sans staminodes, à calice et corolle isomères, à an-
drocée isostémone et à graine pourvue d’albumen, nous reconnaïtrons donc,
à côté du genre Chrysophyllum confiné en Amérique, le genre Donellu,
dont les diverses espèces habitent uniquement l'Ancien Monde, et la diffé-
rence de nervation foliaire est si marquée entre ces deux groupes d'espèces,
que leur réunion dans un genre unique ne peut être conservée.
Au genre Donella nous attribuerons donc les espèces suivantes :
Donella Roxburghu (G. Don) Pierre; Chrysophyllum Roxburghuü G. Don,
Gen. Syst., p. 33, À. DC. Prod., VU, p. 162: C. acuminatum Roxbg.,
FT. Ind., p. 345: C. javanicum Steud., Nomencel., p. 359.
Asie, Océanie.
Id. var madagascariensis, Madagascar.
D. Buchholzù (Engl.) Pierre, Afrique;
D. Welhwitschi (Engl.) Pierre;
D. Klaine (Pierre);
D. prumfornus (Pierre).
Les Donella africains ont, il est vrai, des anthères mucronées, alors
que chez les Donella d'Asie ces organes sont pénicillés au sommet; mais
tous les autres caractères de la feuille, de la fleur, du fruit et de la graine
sont si concordants, que la réunion de ces espèces en un genre unique est
aussi justifiée que possible.
— 393 —
À PROPOS DU GENRE CRYPTOGYNE DE MADAGAscar,
par M. Henri: Lecomre.
Hooker fils (Gen. PI., IT, p. 656) a créé le genre Cryptogyne pour une
plante de Madagascar dont le fruit et la graine sont malheureusement
encore inconnus, mais dont les étamines se doubleraient, vers l'intérieur,
de lobes pétaloïdes opposés, comme les étamines, aux lobes de la corolle :
estaminodia (?), ovato-lanceolata, tubo corolle ad basin filamentorum affixa,
üs introrSum opposita el inter se basi in annulum connata v. arcte contigua.»
Radikofer, dans sa classification (pour Th. Durann, Index Generum
Phanerogamorum , p. 253), place ce genre, avec doute cependant, près des
Chrysophyllum, dans sa tribu des Chrysophyllées, alors que l’auteur même
du genre Cryptogyne l'intercalait entre les genres Argama et Labatia. Pour
Hooker, il s’agit évidemment d’une Sideroxylée, alors que, pour Radikofer,
les lobes intérieurs aux étamines ne sont pas des staminodes et, par con-
séquent, la plante ne peut appartenir à ce groupe.
Exczer (Pflanzenf., IV, 1, p. 150) se range à l'opinion de Radikofer et
fait du Cryptogyne un genre de la tribu des Chrysophyllées. Cet auteur
fournit même des figures représentant des étamines soudées au dos des
lames situées, comme l'indique la diagnose de Hooker fils, en dedans des
lobes de la corolle. Récemment encore, Krause, se fondant sur celte pré-
tendue organisation, considérait à tort les Cryptogynes comme un passage
vers son nouveau genre Énglerophytum , à androcée gamostémone (Krause,
Bot. Jahrb. Z. (1914), p. 346).
Cependant, dès 1890, dans ses Notes Botaniques (p. 34), L. Pierre s’ex-
primait comme il suit: «Le Cryptogyne, qu'on a décrit avec des stami-
nodes épipétales, fait voir, de même que le Sideroæylon et la Calvaria, cet
organe très développé et subissant sans s’enrouler un léger déplacement
sans pourtant devenir épipétale.» Malheureusement une autre phrase sui-
vante du même auteur, peut-être par suite d’un lapsus, semble contredire
cette affirmation de Pierre.
Peu de temps après, au commencement de 1891 (Bull. Soc. Linn. de
Paris, p.912), H. Barzcox revenait sur cette question : «Le Cryptopyne ne
pent subsister comme genre. Il n’a pas de staminodes superposés aux
élamines fertiles. I a cinq sépales quinconciaux , une Corolle à cinq lobes
imbriqués et cinq élamines superposées à ces lobes. Leur filet est brus-
— 394 —
quement réfléchi, replié sur lui-même dans sa portion supérieure ; son
sommet atténué va se fixer à une anthère d'abord extrorse , à deux dloges
linéaires. Les staminodes sont des lames pétaloïdes, se ovales-lan-
céolées , attachées sur la corolle dans l'intervalle des étamimes. Tri rès larges,
elles s’imbriquent dans le bouton et se séparent difficilement les unes
des autres, mais elles ne se déplacent pas latéralement ; elles ne sont jamais
superposées aux lobes de la corolle.»
Comme on le voit par cette citation, l'aflirmation de H. Ballon est for-
melle; elle diffère d’ailleurs de lopinion de Pierre en ce que Baillon n’ad-
met pas la torsion des staminodes.
Et cependant, malgré ces indications très nettes de deux botanistes juste-
ment réputés pour la précision de leurs analyses florales, Engler, en 1897,
émettait l'opinion et produisait les figures auxquelles nous avons fait allu-
sion plus haut.
Il n’était donc pas inutile de reprendre cette question. C’est ce * que nous
avons pu faire grâce aux échantillons de Baron et de du Peût-Thouars
conservés au Muséum de Paris.
Nous avons cru devoir procéder d’abord par analyse de la fleur et nous
avons pu nous assurer que l'opinion de H. Baïllon ne peut être mise en
doute.
La fleur comprend cinq sépales en quinconce, hauts de 3 millimètres
environ; la corolle possède cinq lobes; landrocée est formé de cinq éta-
mines superposées aux lobes de la corolle; mais, entre ces étamines, sont
insérés des staminodes très larges, au nombre de cinq. Ces organes sont
alternes avec les étamines fertiles, comme il est de règle chez les Side-
roxæylon.
Mais ces staminodes se développent suflisamment pour devenir plus
grands que les lobes eux-mêmes et pour s’imbriquer les uns les autres,
en dedans de la corolle, formant ainsi une sorte de deuxième corolle
intérieure aux étamines. Ces bords superposés s’accolant plus ou moins,
il devient difficile et très délicat de procéder uniquement par lanalyse
ordinaire.
Aussi avons-nous jugé utile de pratiquer des coupes transversales dans
la fleur et, de cette façon, nous avons pu nous assurer, sans aucun doute
possible, que les cinq staminodes sont réellement alternes avec les éla-
mines et, par conséquent aussi, avec les lobes de la corolle. Mais leurs
bords, superposés en dedans des étamines, forment en ce point une épaisseur
plus grande que partout ailleurs, ce qui a fait croire à des staminodes
superposés aux étamines.
Les étamines ont leur filet libre dès le col de la corolle, et le sommet de
ce filet se trouve réfléchi en dehors vers sa partie supérieure pour porter
l'anthère.
Quant aux lobes de la corolle, ils se montrent auriculés à leur base.
— 395 —
La diagnose de Hooker fils doit done être transformée de la façon sui-
vante pour ce qui concerne les staminodes :
Staminodia 5 alterna, magna, imbricata, sæpe margine coalita.
Les fruits étani inconnus, il n’est pas possible de dire s’il s’agit d'un
Sideroxæylon proprement dit ou d’un autre genre du même groupe, et, en
attendant, il n’est peut-être pas inutile de conserver ce genre Cryptogyne,
qui vient se placer près des Sideroxylon et qui se trouve saffisamment
caractérisé par ses grands staminodes imbriqués constituant en dedans des
étamines une sorte de corolle interne.
— 396 —
Nores sur pes Rosacées n'ExrrÊme-Onrenr,
par M. J. Carpor.
Geum ALEPpIcun Jacq. (G. srictum Aït). — Corée : île Quelpaert (Faurie,
1907; n* 1970-1971); Pyeng-yang (Faurie, 1901; n° 101). Sakhalin :
environs de Korsakof (Faurie, 1908; n° 585). Tonkin : Gha-pa (Haute-
feuille).
Espèce très répandue en Chine et dans tout l’Archipel japonais. L'abbé
laurie a récolté dans plusieurs localités du Japon, ainsi qu'à l'ile Sakhalin ,
une forme remarquable par les divisions du calice très allongées (n° 715,
2073 et hogho du Japon; n° 584 de Sakhalin). Certains échantillons pa-
raissent tenir le milieu entre le (r. aleppicum et le G. japonicum Thunb. ;
tels sont, notamment, les n° 2072 et 5997 de l'abbé Faurie.
Geum Faurter Lévl., in Fedde, Repert., VIIT, p. 281. — Cette espèce,
très sommairement décrite par M5 Léveillé sur un spécimen provenant
de l'ile Sakhalin, a été récoltée également au Japon par l’abbé Faurie,
au bord du lac de Sobetsu, en septembre 1887, et à Sorachi en juillet
1898 (n° 2069). Voisine du G. japonicum Thunb., elle en diffère par
le développement extraordinaire du segment terminal des feuilles radi-
cales, très grand, orbiculaire-cordiforme et large de 12 à 17 centimètres,
les autres segments petits, ovales, les plus grands longs de 2 à 2 em. 5 au
plus. Elle parait très voisine aussi du G. macrophyllum Wild. de l'Amé-
rique boréale occidentale, indiqué également à Sakhalin et au Kamtschatka,
mais en diffère encore par le développement plus grand du lobe supérieur
des feuilles radicales.
WaLpSTEINIA sIBIRICA Tratt. — Paraît assez répandu au Japon, où abbé
Faurie l’a récollé dans plusieurs localités du Nippon et d'Yéso.
FraGarta NILGERRENSIS Schlecht. — Yunnan : Mongise (Tanant, 1893 ):
Yunnan-sen, mont Tchang-chan (Ducloux, 1905: n° 3305): Tong-
ichouan, 2500-3000 mètres (Maire). Su-tchuen oriental, district de
— 397 —
Tchen-kéou-tin, 1400 mètres (Farges, n° 673). Kouy-Tcheou : Hin-y-
hien, Kouy-yang, ete. (Bodinier, 1897 et 1898; n° 1531 et 2257). West-
ern China, S. Wushan (Wilson, n° 612). [Il faut rapporter aussi à celte
espèce les échantillons récoltés par le D' Henry à Ichang, province de
Hupeh (n° 1749) et dans le Szechwan (5. Wushan) [n°5304 À |, qui ont
été distribués sous le nom de F. eliator Ehrh.
Le F. niloerrensis se reconnait à sa villosité très abondante et très étalée
(généralement jaunâtre) et à son calice dressé, appliqué contre le fruit,
rarement étalé, jamais franchement réfléchi, ce qui le distingue du F°.
elatior. Le fruit est blanc ou à peine rosé à la maturité. Les divisions du
calice sont en nombre variable (de 10 à 15). Sur la plante originale, des
Nilgherris, les pétales sont un peu velus, caractère qui fait défaut sur les
échantillons de Chine. Les folioles des feuilles sont tantôt toutes sessiles,
comme le dit Gay dans sa description du F, mlgerrensis (Ann. Sc. nat.,
sér. IV, VIIT, 206), tantôt les latérales sessiles, la médiane pétiolulée,
tantôt enfin toutes pétiolulées ; ces variations s’observent également sur les
échantillons provenant des Nilgherris.
La plante récoltée à Tong-tchouan par M. Maire est probablement le
FE. Mairei Levl., in Fedde, Repert., XI, p. 300, qui ne me parait pas pou-
voir être distingué du F. nilgerrensis.
FraGaria vesca L. — Thibet oriental : Ta-tsien-lou, principauté de Kiala,
bois, pelouses (Soulié, 1893: n° 967). Corée : Hallaisan, forêts, alt.
1000 mètres et au delà (Faurie, 1907: n° 1598).
Ces échantillons ont les poils des pétioles, des tiges et des pédoncules
très élalés, ce qui les rapproche du Æ. ehiator Ehrh., dont ïls diffèrent par
la taille, le port et les autres caractères; Franchet a déjà signalé la même
forme au Yunnan. Sur la planté d’Hallaisan, les divisions du calice sont
parfois dentées.
Fragarta lnume Makino, in Bot. Mag. Tokyo, XXI, p. 156. linuma,
Somoku- Dzusetsu, IX, pl. 28! — Japon : Iwagisan (Faurie, 1886:
n°1020); montagne de Hakkoda (Faurie, 1886: n° 872 ); Shimi-dzu-togé
(Faurie, 1888; n° 2392); montagnes d'Yesashi (Faurie, 1889: n° 3893).
Cette plante se reconnait immédiatement au nombre des pièces florales
(calice à 14-16 divisions, corolle à 7 ou 8 pétales). La villosité est beau-
coup moins abondante que chez F, nilgerrensis, et le calice est réfléchi à
la maturité. La planche du recueil japonais Somoku-Dzusetsu est très
exacte.
FraGartA MOUPINENSIS Card. comb. nova (Potentilla moupinensis Franch.).
— Thibet oriental : Tsekou, haut Mekong (Soulié, n° 1566); Ta-tsien-
lou et Tongolo, principauté de Kiala (Soulié, 1892; n° 45o); même
er 06 =
localité (Mussot, 1898). Yunnan : Yunnan-sen (Dueloux, 1908: n° 5683).
Western China : mont Omi (Wilson, 1904: n° 4854).
Cette plante, que Franchet plaçait dans le genre Potentilla, est certaine-
ment un Fraisier, ainsi que le prouvent les fruits en voie de développement
de quelques-uns de nos échantillons. Les petites folioles accessoires sont
parfois situées sur la partie inférieure des pétioles , au lieu d’être très rap-
prochées des trois grandes folioles, comme sur le type de Franchet; parfois
il y a une seconde paire de petites folioles, parfois au contraire on ne
trouve qu'une seule de ces folioles, où même elles peuvent faire totalement
défaut. Des folioles accessoires analogues s’observent assez souvent sur nos
Fraisiers d'Europe.
FraGarra ivpicA Andr. — Formose : Kushaku (Faurie, 1903; n° 139 );
Hokuto (Faurie, 1913; n° 86): Bunkiko (Faurie, 1914; n° 1370). Ton-
kin : Cha-pa (Hautefeuille, 1911; n° 72); même localité (Lecomte et
Finet, 1911; n° 506); Tu-phap (Balansa, 1887, n° 3382); Than-moï
(Balansa, 1886; n° 1536); vers Long-tchéou (Simond, n° 217); Lan-
mat (Bon, 1881; n° 186); Hao-nho (Bon, 1889; n° 1413). Annam : Da-
noï, haute vallée du Quang-tri (Cadière, 1910). Nombreuses localités en
Chine : Kouang-tong, Yunnan, Kouvy-tchéou, Thibet oriental.
. Plante très polymorphe, plus ou moins robuste, plus ou moins velue:-
divisions externes du calice plus ou moins développées, mais toujours den-
tées et plus larges que les divisions internes; réceptacle tantôt presque
glabre, tantôt longuement poilu; folioles simplement dentées ou profon-
dément incisées; stipules entières ou dentées,
PorenrizLa rruricosA L. var. pavurica Lehm. — Thibet oriental :
Yarsone, principauté de Batang (Soulié, 1903; n° 3145, 8631). Western
China (Wilson, 1903; n° 3468). — Forma rernara Card. — Forme
remarquable par ses feuilles toutes ternées. — Thibet oriental: Tsekou,
Sila (Soulié, 1895; n° 1182). — Celle espèce est très répandue en
. Chine, sous différentes formes.
PorenriLLa prrurca L. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou (Pro-
vost, 1891). Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Soulié, 1894 ; n° 2292).
Var. Moorcrorru Th. Wolf. (P. Moorcrofti Wall). — Thibet oriental : .
Tongolo, principauté de Kiala (Soulié, 1895 ; n° 1106).
Porenrizca strLora Willd. — Thibet oriental : province de Batang
(Soulié, 1903); Ta-tsien-lou (Mussot, n° 107).
Dans sa Monographie der Gattung Potentilla, p. 71, Wolf fait remar-
quer avec raison que l’on doit rapporter à cette espèce, comme simple
09
synonyme, le P. Inplisii Royle, de l'Himalaya, qui à été rattaché bien à
tort par J. D. Hooker (FE, of Brit. Ind., I, p. 348) au P. frunicosa L.,
dont il diffère essentiellement par les styles subterminaux, filiformes.
PorenrizLa AmBreua Camb. — Yunnan : Lay-teou, près Tong-tchouan
(Ducloux, 1909; n° 6201). Western China, 10-13000 f. (Wilson;
1903-04: n° 3455 et 3455 a). Thibet oriental : Tongolo (Soulié, 1894:
n° 2550); Ta-tsien-lou, principauté de Kiala (Soulié, 1893: n° 1092.
Mussot, n° 106).
Porenrizza Mivarer Makino. — Japon : Yézo, sommet du volcan Akan
(Faurie, 1893; n° 10689); mont Shiribeshi, 1,800 m. (Faurie, 1905;
n° 6713).
Cette plante est bien voisine de l'espèce précédente, dont elle n’est pro-
bablement qu'une race locale ou régionale; elle ne semble guère en différer
que par les divisions externes du calice, étroites, linéaires, non elliptiques.
PorenrizLA ertocarpa Wall. (Syn. : P. Davidi Franch. PI. David, If,
p. Lo). — Thibet oriental, prov. de Batang, Yargong (Soulié, 1903:
n° 936292), Zambala (Soulié, 1903: n° 3157, 3976), rochers des mon-
tagnes.
. L'examen des échantillons originaux du P. Davidir Franch., conservés
dans l'herbier du Muséum, m'a permis de constater que cette plante ne
diffère absolument en rien du P. eriocarpa, auquel il faut donc la rattacher
comme simple synonyme. Les élamines ne sont qu'au nombre de 0 à 95,
et non æpermulta», comme le dit Franchet.
PorTenTiLLa aAncisrriroLIA Boe. — Central China : Western Hupeh
(Wilson, 1900 et 1901; n° 1515 et 2141). Su-tchuen oriental : district
de Tchen-keou-tin (Farges, n° 547 bis). Corée : Kan-ouen-to, rochers
(Faurie, 1902; n° 106).
L'abbé Faurie a récolté, dans diverses localités du Nippon et d'Yéso,
des formes à feuilles toutes ou presque toutes ternées, dont plusieurs ne
peuvent guère être distinguées des formes analogues de l'espèce suivante.
PorenriLza Dickivsu Franch. — Chine : environs de Pékin et Mongolie
orientale (David, 1865). Ces échantillons avaient été rapportés par Fran-
chet, dans lherbier du Muséum, au P. fragarioides L. « typica Maxim. !
— Japon : Norikusa (Faurie, 1905 ; n° 6715); Towada (Faurie, 1894;
n°13240); Kattasan (Faure, 1894; n° 13395 ); Shiobasa (Faurie , 1 889 ;
n° 4130), forme à feuilles toutes ternées. — Corée : Hoang-hai-to (Fau-
rie, 1906; n° 349); Hallaisan (Faurie, 1907; n° 1599), forme à feuilles
presque toutes ternées.
— 00 —
Il est fort probable que les P. ancistrifolia et Dickinsii ne sont pas
spécifiquement distincts. Quand il est bien caractérisé, le P. ancistrifolia
se différencie du P. Dickinsü par ses folioles plus épaisses, À nervures
très saillantes sur la face inférieure, ce qui les rend rugueuses, toutes
sessiles ou la terminale seule pétiolulée. Mais il existe dans les deux plantes
des formes à feuilles toutes ou presque toutes ternées chez lesquelles ces
différences ont une tendance très marquée à s’atténuer, à tel point que
certains échantiHons restent indécis et ne peuvent être rattachés à lune
plutôt qu'à l’autre. Les caractères tirés de la rugosité et de la villosité
plus ou moins abondante des achaines, indiqués par Wolf (Monogr.,
p. 80-83 ), ne m'ont paru avoir aucune valeur, car J'ai vu des échantillons,
d’ailleurs très bien caractérisés comme P. ancistrifolia, avec des carpelies
à peu près lisses, et par conséquent semblables à ceux du P. Dickinsi,
Les stipules sont tantôt très entières, étroitement lancéolées, subulées,
tantôt plus larges et pourvues d’une ou deux dents.
PorenTizza FuLGENs Wall, — Chine : Yunnan, plusieurs localités (Du-
cloux, Beauvais). Kouy-tcheou : San-chouen, elc. (Cavalerie, n° 3837).
Su-tchuen : Hoong-mon-tchang (D' Legendre, 1908; n° 514).
Potenrizca MuzriripA L. — Environs de Pékin (Provost).
PotEnTILLA SERIGEA L. — Chine : Su-tchuen oriental (Soulié). Thibet
oriental : Tongolo, principauté de Kiala, pelouses sèches (Soulié, 1893 et
1894; n° 1072 et 2552).
PorenTiLza murricauzis Boe. — Chine : environs de Pékin (Bodinier,
1888 et 1889). Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Mussot, n°”* 109, 114).
Yargong, principauté de Batang, pelouses sèches, bords des champs
(Soulié, 1901, 1903; n°* 3151 et 3626).
On considère souvent celte plante comme une variété du P. sericea L.
Wolf (Monographie, p. 159-160) la rattache au P. soongorica Bge, mais
à tort, semble-t-il, car un échantillon original de P. multicauls Bge,
conservé dans l'herbier du Muséum, ne répond nullement à la planche 332
des Zcones Plantarum F. ross. de Ledebour, ni à la planche 8 du Revisio
Potentillarum de Lehmann, représentant toutes deux le P. soongorica
Bge.
Porenrisra piscoror Bge. — Chine : parc impérial de Pan-chan (Bodi-
nier, 1889). Kouangsi : environs de Liou-tcheng-hien, bords du Peï-
kiang, montagne de Ou-mei-chan (Beauvais, 1899; n° 206). Su-tchuen :
plaine de Tchentou, vallée du Ming, alt. 500 m. (Legendre, 1908; n° 69
et 73). Western Hupeh (Wilson, 1900; n° 208). Japon : île de Tsushima
— AO —
(Faurie, 1901; n° 4886). Corée : Chinampo, lieux sablonneux (Faurie,
1901; n° 104).
PorexrizLa Poraninir Th. Wolf. — Thibet oriental : Ta-tsien-lou, prin-
cipauté de Kiala (Soulié, 1893; n° 527); Tongolo, terrains secs (Soulié,
1894; n° 2551).
Var. suspirrata Th. Wolf. — Thibet oriental : Tongolo, terrains secs
(Soulié, 1892, 1893; n* 451 et 1073). Le n° 3463 de Wilson parait
appartenir aussi à cette variété.
Il n'existe aucun échantillon authentique de cette espèce dans les col-
lections du Muséum; mais les spécimens récoltés par le Père Soulié ré-
pondent bien à la description de Wolf, si ce n’est que les folioles sont
peut-être un peu plus profondément incisées que ne l'indique l’auteur.
Tous les autres caractères concordent bien. Wolf n’a pas vu d’achaines
muürs, mais il dit du style : «stylus subterminalis, basi parum vel quan-
doque nullatenus incrassatus (ill Gomphostylarum subsimilis), longi-
tudine carpelli, stigmate dilatato», ce qui s'applique parfaitement à nos
spécimens, qui présentent des achaines en bon état de maturité; ceux-ci
sont réniformes, entièrement lisses et pâles.
PorenTisza nIvEA L. — Chine : sommet du Sy-lin-chan (Bodinier,
1888). Thibet oriental : Yargonge, province de Batang (Soulié, 1904;
n° 3024). Su-tchuen oriental : Leou-pin, près de Tchen-keou, rochers
calcaires, alt. 2,500 m. (Farges, 189/h; n° 1343).
Porenrizza Saunpersiana Royle. — J. D. Hooker (FT. of Brit. Ind., IT,
p. 304) a raltaché cette plante comme variété au P. mulhfida L.; mais
Franchet (Plantæ Delavayanæ, p. 215) a fait remarquer avec raison qu'à
cause de ses feuilles nettement digitées le P. Saundersiana ne peut être
raltaché ni au P. multifida ni au P. sericea, qui ont tous deux les feuilles
pinnées et à segments très étroits.
Porenrica cagspirosa Lehm. — Thibet oriental : Yargong, province
de Batang, pelouses sèches des hautes montagnes (Soulié, 1903 ; n° 3154);
Tongolo, principauté de Kiala , terrains secs et sablonneux (Soulié, 1893;
n° 970 ); Ta-tsien-lou, principauté de Kiala (Soulié, 1893; n° 2290).
Wolf (Monogr. Pot., p. 243) considère cette plante, avec raison pro-
bablement, comme une simple variété du P. Saundersiana Royle.
Porenrizza Lescuenauzriana Ser., et P. Grirrirun Hook. — Ces deux
espèces ont donné lieu à de nombreuses confusions. Franchet a rapporté à
la première plusieurs formes du Yunnan qui doivent être rattachées, sans
— AVR
le moindre doute, au P. Grifthu. Wolf a pris pour cette dernière espèce
une plante qui appartient vraisemblablement au P. concolor (Franch.)
Rolfe, tandis que son P. sikkimensis paraît bien être le vrai P. Griflthu
Hook. D'autre part, c’est à tort que l’on a rattaché au P. Leschenaultiana
le P. bannehalensis Gamb. : cette plante, dont plusieurs échantillons origi-
naux fiourent dans les collections du Muséum, diffère du P. Leschenaultiana
par labsence complète de tomentum vrai à la face inférieure des folioles
et par les divisions du calice plus allongées et plus acuminées.
Le P. Leschenaultiana n'a été trouvé jusqu'ici que dans les Nilgherris
et dans la chaîne de l'Himalaya; le P. Griffith paraît, au contraire, avoir
son centre de dispersion dans le Yunnan, où il a été récolté dans de nom-
breuses localités par Delavay, Ducloux, Bodinier, Forrest, Maire, et d’où
il s’avance vers l'Ouest jusque dans le Bhotan et le Sikkim.
Les deux plantes sont, en somme, très voisines, et la distinction devient
parfois assez difficile. Le P. Grifiithü diffère cependant du P. Leschenaul-
liana par sa villosité moins abondante et plus courte, et par ses folioles
plus vertes et souvent presque glabres en-dessus; en outre, le style est
souvent plus grêle, un peu plus long et moins fortement épaissi à la base
que dans l'espèce voisine.
Le P. Griffith se montre extrêmement polymorphe au Yunnan:; c’est
une plante plus ou moins robuste, parfois très grêle, à tiges dressées ou
étalées, à fleurs grandes on pelites, le plus souvent jaunes, mais parfois
blanches ou d’un jaune très pâle, à achaines lisses ou bien plus ou moins
ridés. Les feuilles sont très variables évalement, mais elles sont toujours
couvertes sur la face inférieure, de même que les stipules et très souvent
aussi les divisions externes du calice, d'un tomentum blanc et dense, sur
lequel se détachent plus ou moins nettement les nervures, qui sont cou-
vertes de longs poils: les stipules sont entières, dentées ou incisées. Les
divisions du calice sont tantôt toutes obluses, tantôt les externes obtuses
et les internes plus ou moins aiguës, tantôt encore toutes subaïguës.
La var. concolor Franch. du P. Griffithii, établie sur une plante récoltée
au Yunnan par Delavay, doit, comme la indiqué Rolfe (Bot. Mag.,
tab. 8180), constituer une espèce propre, plus robuste que le P. Griffith .
à fleurs plus larges et à feuilles totalement dépourvues de tomentum sur la
face inférieure. Par contre, les var. punula et reticulata de Franchet, que
cet auteur rattachait au P. Leschenaultiana, appartiennent en réalité au P.
Griffithii. Quant à la var. concolor Franch., du P. Leschenaultiana, elle
semble bien n’appartenir ni à l’une ni à l’autre espèce; elle paraît se rap-
procher beaucoup du P. Clarkei Hook., de Himalaya, si ce n’est pas cette
espèce même. |
Ainsi que je l'ai dit plus haut, le P. sikkimensis Wolf, Monogr., p. 169,
appartient fort probablement au P. Grifithü; quant au P. Griffith du
même auteur, c’est une plante à feuilles dépourvues de tomentum à ja
— 103 —
face inférieure, appartenant, selon toutes probabilités, au P. concolor
Rolfe, mais représentant une forme moins robuste que la plante du
Yunnan, et à stipules plus incisées.
C'est par suite, en effet, d’une interprétation inexacte de la description
du P. Griffithii Hook., que Wolf déclare cette espèce dépourvue de 10-
mentum vrai sur la face inférieure des folioles : il existe dans l’herbier
du Muséum un échantillon authentique de P. Griffith du Sikkim (n° 15
de Hooker fils et Thomson) qui a bien les feuilles tomenteuses en dessous.
Enfin, je dois encore mentionner ici une plante du Yunnan, remar-
quable par ses feuilles veloutées, couvertes sur la face supérieure d’une
villosité abondante et apprimée, et que Franchet a rapportée, à tort bien
certainement, au P. hololeuca Boiss., qui en diffère au premier abord par
ses folioles profondément incisées. J'ai décrit cette forme, dans les Notulæ
systematicæ de M. Lecomte, II, p. 235, sous le nom de var. velutina.
PorentiLLa poTertoIDES Franch. — Dans sa Monographie, Wolf, qui
n'a pas vu le P. poterioides, le place dans son groupe 20, T'anacetifoliæ,
de la série des Orthotrichæ, ne comprenant que des espèces à feuilles
dépourvues de vrai tomentum sur la face inférieure. Le P. poterioides à,
au contraire, les folioles nettement {omenteuses en-dessous, conformément
à la description de Franchet; cette espèce devrait donc prendre place
parmi les EÉriotrichæe de Wolf, mais elle ne peut entrer dans aucune des
subdivisions de cette série; de plus, le style, subterminal, un peu plus
court que l’achaine mür, n’est pas distinctement élargi à la base, et, par
conséquent, n'appartient pas au type des Conostylæ de Wolf; mais 1
en est de même pour plusieurs espèces que l’auteur place dans cette
sous-section, notamment le P. Potammu Wolf et le P. Saundersiana
Royle, qui pourraient tout aussi bien être placés dans la sous-section des
Gomphostyle.
Par la composition des feuilles et la forme des folioles, le P. poterioides
rappelle le P, pimpinelloides L. et le P. poterufolia Boiss.; il se distingue
déjà de ces deux espèces par ses folioles tomenteuses en dessous; le P. pim-
pinelloides est, en outre, une plante plus robuste, à style nettement
épaissi à la base; et le P. poterüfoha à le style subbasilaire, étroitement
fusiforme.
Porerizca viscosa Don. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou (Pro-
vost, 1891 ).
Perenrizza Gerarprana Lindi. — C’est bien à tort que J. D. Hooker
(F1. of Brit. Ind., W, p. 350) a rattaché cette plante au P. fragarioides L. ,
qui en diffère déjà par la forme de son style, nullement épaissi à la base.
Le P. Gerardiana est, au contraire, une espèce à style fortement épaissi
— 104 —
inférieurement, voisine du P. bannehalensis Camb., dont elle diffère par la
taille moins robuste, les tiges plus grêles, moins feuillées, les cymes flori-
fères plus làches, à rameaux plus allongés, les fleurs plus petites, les divi-
sions du calice moins acuminées, les extérieures notablement plus courtes
que les autres, enfin par les folioles des feuilles plus allongées et plus atté-
nuées à la base. Dans les collections du Muséum, il y a plusieurs échan-
üllons de cette espèce, récoltés dans différentes localités de l'Inde par Jac-
quemont, et un autre spécimen provenant de l'Afohanistan : Kurrum Val-
ley, leg. Aitchison, 1879, n° 595.
En outre, d’autres spécimens des récoltes de Jacquemont représentent
une forme assez différente de la même espèce, à tiges grêles, étalées ou
ascendantes, rarement dressées, hautes de 6 à 16 centimètres, à feuilles
petites, à 2, rarement 3 paires de folioles, à cymes pauciflores; j'ai décrit
cette forme dans les Notulae systematicae de M. Lecomte, IT, p. 287, sous le
nom de P. Gerardiana var. minor ; mais il est possible que ce soit le P. Mun-
roana Lehm., Rev. Pot., p. ho et tab. 13.
Je dois encore mentionner ici un échantillon de Hooker et Thomson
(n° 615), provenant du Cachemyr, et figurant dans lherbier du Muséum,
où il a été jadis nommé par Spach : P. Leschenaultiana var. bannehalensis ,
mais qui diffère du P. bannehalensis type, de Jacquemont, par les tiges plus
grêles et étalées, et par les divisions du calice moins acuminées: cette
forme parait presque intermédiaire entre le P. bannehalensis et le P. Ge-
rardiana.
PoTENTILLA PENNSYLVANICA L. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou
(Prévost, 1891).
PoTENTILLA cHiNENsIS Sér. — Corée : Ouen-san, sables du littoral (Fau-
rie, 1901; n° 107); ile Quelpaert, lieux herbeux et bords des chemins
(Faurie, 1907; n° 98). Très répandue en Chine, dans le Yunnan, le Thi-
bet, le Kouy-tcheou, etc.
PorenrTizLa supina L. — Corée : Séoul (Beauvais, 1890, Faurie, 1901
et 1906; n° 102 et 349): montagne des Diamants (Faurie, 1906 ;
n°350). Tonkin, plusieurs localités (Balansa, Bois, Bon, Simond, Thorel).
Répandue en Chine.
Var. incaxa Lehm. (P. centigrana Franch. PI. Delav., p. 216, non
Maxim. !). — Yunnan : in uliginosis ad Ou-chan (Delavay, 1882 ; n° 481);
champs à Ta-pin-tze, près de Ta-li (Delavay, 1885 ; n° 1521).
Var. rernaTA Peterm. ( P. amurensis Maxim.). — Yunnan : Long-tcheou,
bords des mares (Beauvais, 1893); environs de Yunnan-sen, très
— 105 —
commun dans les cultures, terrains humides (Ducloux, 1899; n° 635 );
rizières asséchées à Tong-tcheou , alt. 2,500 mètres (Maire).
J'ai décrit dans les Motulae systematicae, IT, p.237, sous le nom de var.
campestris, une forme récoltée par Delavay dans le Yunnan, voisine de la
var. {ernata, mais s’en distinguant par sa taille plus réduite, sa ramification
plus dense, ses fleurs très petites et plus brièvement pédonculées, enfin
par la villosité plus abondante qui recouvre toute la plante.
PorenriLza NORVEGICA L. — Japon : Yézo : Sapporo (Faurie, 1886;
n° 1295). Sakhalin : lieux herbeux près Korsakof (Faurie, 1908; n° 593
et 594).
PorenTizLa cryproTAënIA Maxim. — Chine : Su-tchuen oriental : pe-
louses un peu humides à Kieou-ko-pao , district de Ta-lin-hien , alt. 2,000 mè-
tres (Farges, 1895; n° 1420).
Porenrizca ArGopoDrroLiA Lévl., apud Fedde, Rep. nov. sp., VIT, p. 198.
Corée : lieux herbeux humides au bord du Naipiang (Faurie, 1901:
n° 108); prés humides à Ouen-san (Faurie, 1901; n° 103); fluvium Jalu
super trajectus /atan-ien (Komarov, 1897; n° 894).
Cette plante, trop sommairement décrite (en cinq lignes!) par MF
Léveillé, constitue une espèce des plus remarquables, n'ayant d’étroites
affinités avec aucune des Potentilles connues jusqu'ici. C’est une plante
élevée, presque glabre, à feuilles ternées, remarquable par les stipules des
feuilles inférieures très longuement soudées au pétiole, et par le calice ac-
crescent, à divisions externes très étroites, presque linéaires, d’abord aussi
longues et à la fin plus longues que les divisions internes. La partie libre
des stipules est lancéolée, acuminée, entière. Les pétales jaunes, obcordés,
dépassent un peu les divisions du calice. Le réceptacle est très velu. Bien
que le style soit à peine ou même ne soit nullement épaissi à la base, celte
espèce ne peut cependant prendre place que dans la série des Conostylae
de Wolf, au voisinage du P. norvegica L. et du P. cryptotaenia Maxim.
Le n° 103 de Faurie, que M5' Léveillé ne rapporte qu'avec doute au
P. aegopodufolia , lui appartient bien certainement, d’après l'examen que
j'ai fait de quatre échantillons de ce numéro figurant dans les collections du
Muséam (herbier général et herbier Drake); 1l en est de même du n° 894
de Komarov, qui a été distribué sous le nom de P. cryptotaenia Maxim.
PorenTi£LA cENTIGRANA Maxim. — Chine : Yunnam : Yunnan-sen, val-
lons du Tchonp-chan, lieux très humides (Ducloux, 1906; n° 4108),
Corée : Naiï-piang, dans les champs, au bord des chemins (Faurie, 1901;
n° 105; P. rosulifera Lévl. !).
Le n° 3412 de Savalier, rapporté par Franchet au P. centiorana ( Enum.
Muséum. — xx. s / 28
— 106 —
pl. in Jap. crese., ÎE, p. 341), est une forme du P. Kleiniana Wight, à
leuilles composées de 4 ou 5 folioles; la plante du Yunnan attribuée par le
même auteur au P. centigrana dans les Plantae Delavayanae, p. 216 (De-
lavay, n° 481) est le P. supina L. var. incana Lehm. Franchet a dù lui-
même reconnaître postérieurement cette double erreur, car on trouve dans
l’herbier général du Muséum un échantillon du véritable P. cenhgrana du
Japon (n° 505 de Faurie), correctement déterminé par lui. Ajoutons enfin
que le P. rosuhifera Lévl., in Fedde, Rep. , VIT, p. 198 , n’est pas autre chose
que le P. centigrana.
PorexriiLa Kzemiaxa Wight. — Western China : mont Omi (Wilson,
1904; n° 4855). Yunnan : Tong-tchouan, bords des fossés, alt. 2,500 mè-
tres (Maire); route de Ko-kouy à San-chan (Mey, 1906; comm. Ducloux,
n° A610 pp.). Thibet oriental : Tsekou (Soulié, 1895 ; n° 1487). Tonkin :
Cha-pa (Lecomte et Finet, 1911; n° 571: Hautefeuille, n° 71); bords de
la Rivière noire, à Tu-phap (Balansa, 1888; n° 3388). Corée : Fusan,
lieux herbeux (Faurie, 1906: n° 548).
Porenrizza moxanrues Lindi. — Su-tchouen : Ta-tsien-lou (Pratt, n° 757).
Porenrinca Geciba G. À. Mey. — Central China : W. Hupeh (Wilson,
n° 3029).
Porenriza Marsomuras Th. Wolf. (P. fragiformis Franch. et Sav. Enum.
pl in Jap. cresc., T1, p. 132. P. gelida Auct. jap.). — I y a, dans lher-
bier du Muséum, de nombreux échantillons de cette plante, provenant des
récoltes du Père Faurie dans l’Archipel japonais; et dans l'herbier Drake se
trouve un spécimen provenant du s:cond voyage de Maximowicz au Japon.
Sur ces échantillons, le style est très grêle, filiforme, tantôt nullement,
tantôt légèrement épaissi à la base. Sur d’autres exemplaires d’Asie, no-
tamment de Sibérie, figurant également dans les collections du Muséum ,
on trouve souvent le style plus court, soit conique dès la base, soit au
contraire un peu en massue, et 1l existe toutes les transilions possibles
entre ces différentes formes. Îl en résulte que je suis fort disposé à ne voir
dans le P. Matsumurae qu'une simple forme longistyle du P. gelida, bien
que Wolf classe ces deux plantes dans deux sections différentes.
PoreNtTizLa MEGALANTHA Takeda, in Kew Bull., 1911, p. 255. — Japon:
falaises de Kunashiri (Faurie, 1889; n° 5175); rochers au bord de la mer
à Nemuro (Faurie, 1889, n° 3744, 5070; 1890, n° 5621; Makamura
Morikatsu, comm. Faurie, sub n° 4884); falaises au cap Erimo (Faurie,
1893; n° 10545 ): ile d'Yetorofu (Faurie, 1891; n°7484); île d’Etorop
(D° Mayr, 1890: comm. Faurie, sub n° 6808).
— 07 —
Gette belle plante, voisine du P. fragiformis Wild. , et particulièrement
de la var. lucida ( Wild.) Wolf de cette espèce, s’en distingue par ses fo-
lioles plus arrondies ou tronquées au sommet, plus épaisses, et par les
achaines pourvus sur le dos d’une carène très nette et saïllante.
Porenrizca rRAGartoipes L. — Plante extrêmement polymorphe, ré-
pandue en Chine et au Japon. Corée : environs de Séoul (Beauvais, 1891).
Forma vegetior Th. Wolf : environs de Pékin (Bodinier, 1888 ).
Var. SPRENGELIANA Maxim. — Japon : collines de Nemuro (Faurie,
1890 ; n° 5558). Sakhalin : lieux herbeux près de Korsakof (Faurie, 1908:
n° 595).
Var. sapoxica (Blume) Card. comb. nov. (P. japonica Blume). — Japon :
Fusiyama (Faurie, 1898; n° 2119); Ibuki (Faurie, 1898; n° 2116).
Var. rernatTa Maxim, (P, ternata Freyn, in Oesterr. Bot. Zeitschr., 1909,
p. 62; P. ternata Makino, in Bot. Mag. Tokyo, 1902, p. 30, non C. Koch;
P, Freyniana Bornm.). — Cette variété semble à peu près aussi répandue
que le type en Chine et au Japon, où elle se montre également très poly-
morphe, — Corée : Montagne des Diamants (Faurie, 1906; n° 344):
mont Nam-san, près Seoul (Faurie, 1901; n° 758); Syou-ouen (Faurie,
1906; n° 345).
Les échantillons de Corée sont remarquables par le grand développement
des folioles des feuilles radicales,
Porenriza RepTans L, — Yunnan: Yunnan-sen (Ducloux, 1906;
n° 4109).
Var. incisa Franch. — Environs de Pékin (Bodinier, 1888). Yunnan :
Ngay-Kio près Kiao-Kia (Ducloux, 1909; n° 6531).
Var, semicopuyLLa Franch. — Je rapporte à cette variété d'assez nom-
breux échantillons du Yunnan , récollés dans différentes localités par Dela-
vay et Maire, et qui correspondent bien à la plante de Mongolie décrite par
Franchet, notamment par leurs feuilles presque toutes ternées et couvertes
sur la face inférieure de longs poils blancs apprimés; ils en diffèrent tou-
tefois par leurs fibres radiculaires non ou à peine renflées, et par leurs
fleurs plus petites, parfois très briè vement pédonculées. D'autre part, un
échantillon de l'herbier Drake, récolté par Fauvel à Chefou (Chine septen-
trionale) se rapporte bien à la var. sericophylla par ses fibres radiculaires
renflées et par les autres caractères, mais en diffère par ses liges courtes,
non rampantes , et par ses fleurs plus brièvement pédonculées.
20:
— 108 —
C’est à tort que Franchet indique les sépales extérieurs de la var. serico-
phylla comme un peu plus grands que les internes : ce caractère ne se vé-
rifie pas sur l’échantillon original conservé dans l’herbier du Muséum, sur
lequel toutes les divisions calicinales sont à peu près égales.
PoTENTILLA ANSERINA L. var. pusizLa Coss. et Germ. — Thibet oriental :
Yargong, province de Balang (Soulié, 1903; n° 3153).
PorenrizLA PEDuNouLARIS Don.— Thibet : Tsekou, 2,900-4,200 mètres
(Monbeig, 1908 et 1912); montagne de Tsen-tchrong (Soulié, 1895;
n° 1068); Ta-tsien-lou (Soulié, 1893; n° 2291 pp.).
PorenrizLaA stenopayLLA Diels, in Notes from Royal Bot. Gard. Edinb.,
1912, p. 271. (P. peduncularis var. stenophylla Franch.). — Yunnan :
sommet du Îo-chan, alt. 3,400 mètres (Maire). Thibet oriental : Tsekou,
mont Sila (Soulié, 1895; n° 1247); Ta-tsien-ou (Soulié, 1893; n° 2291,
pp.). Western China, rocks, 14,800 ft. (Wilson, 1904; n° 846»).
C’est avec raison que Diels a élevé au rang d'espèce cette jolie plante que
Franchet soupçonnait déjà, d’ailleurs, être une espèce propre; elle diffère,
en eflet, du P. peduncularis par des caractères assez importants : feuilles
plus étroites, folioles plus courtes, moins dentées, souvent entières dans
leur partie inférieure, ou même tout à fait entières latéralement et seule-
ment tridentées au sommet: on ne trouve jamais de lobules entre les fo-
lioles, tandis qu'il en existe très souvent dans le P. peduncularis ; fleurs
moins nombreuses (souvent une ou deux seulement); divisions externes
du calice toujours entières, tandis qu'elles sont généralement dentées ou
trifides dans le P. peduncularis ; enfin, chez ce dernier, le style n’est guère
plus long que l’achaine, alors que, dans le P. stenophylla, 1 est environ
une fois plus long.
PorenTizLa LEucONOTA Don. — Thibet oriental : Ta-tsienou (Mussot,
n° 111); Tsékou (Monbcig); montagnes de Patong (Soulié, 1895 ; n° 1068
pp.). Su-tchuen oriental: district de Tehen-keou-tin (Farges, n° 331 bis).
Central China : W. Hupeh (Wilson, 1901; n° 3072). Western China : mont
Omi (Wilson, 1904; n° 4853).
PorexriLcA (Sebbaldia) Sigsauvit Hall. fil, — Thibet oriental : Tongolo,
principauté de Kiala, lisières des bois, pelouses (Soulié, 1891, 1893,1894;
n® 10, 103, 2549 bis).
PorexriLLa (Sibbaldia) anprressa (Bge) Card. comb. nova. (Sibbaldia ad-
pressa Bee). — Il faut rapporter à cette espèce, comme simple synonyme.
d'après les échantillons originaux de l'Himalaya conservés dans l’herbier
— 409 —
du Muséum (n° 1591 de Jacquemont) le P. Lindenbergü Lehm. Rev. Pot.,
p. 14, tab. 2, que J. D. Hooker avait rattaché bien à tort au P. fruticosa L.
comme var. punila. La figure de Lehmann correspond d’ailleurs parfaite-
ment avec celle de Ledebour (Je. pl. FT. ross., tab. 276), sauf en ce qui
concerne les pétales, qui sont représentés trop larges par Lehmann; l’exa-
men des fleurs de la plante de Jacquemont m'a montré des pétales étroits,
souvent plus courts que le calice, absolument comme sur la plante de lAI-
tai. Les étamines, au nombre de 10, ont les anthères orbiculaires ou sub-
orbiculaires et les filets parfois très courts; les ovaires, au nombre d’une
dizaine également, sont portés sur un réceptacle très velu, et séparés des
étamines par un anneau de poils qui égalent presque les styles; ceux-ci
sont subterminaux, filiformes.
Porenricca (Sibbaldia) purpurea Hook. — Yunnan : côteaux calcaires et
pierreux au-dessus du col de Yen-{ze-hay (Delavay, 1888 ). Thibet oriental :
Ta-tsien-lou, principauté de Kiala (Soulié, 1894; n° 2288. Mussot,
n° 104).
AGrimontA gupAtTORIA L. — Espèce répandue dans toute l'Asie orientale,
depuis la Sibérie jusqu’en Indo-Chine. La forme pilosa est au moins aussi
fréquente que le type; l'abbé Faurie la récoltée en Corée et à Formose,
Cette forme , qui a reçu les noms d’ À. pilosa Ledeb., A. dahurica Willd.,
À. wiscidula Bge, et qui se relie au type par de nombreuses transitions,
en diffère, sur les échantillons bien caractérisés, par ses feuilles à limbe
plus mince, moins velues, parfois presque glabres, ou ne présentant des
poils qu’à la face inférieure des folioles, sur les nervures primaires et se-
condaires, par ses fleurs plus petites, par son calice fructifère moins hé-
rissé, et par ses tiges plus généralement rameuses dans le haut. On trouve
presque toujours des glandes résinifères à la face inférieure des folioles,
caractère qui rapproche cette forme de VA. odorata Mill., mais ce dernier
a les soïes externes du calice à la fin réfléchies, ce qui n’a pas lieu dans la
forme pilosa.
SPENCERIA RAMALANA Trim. — Western China, 11,000 ft. (Wilson,
1903; n° 3453). Thibet oriental : Yargong, pâturages et pelouses sèches,
des montagnes (Soulié, 1903 et 1904; n° 3149, 3691); Tongolo, Ta-
tsien-lou (Soulié, 1893; n° 658. Mussot, n° 115).
(À suivre.)
— 10 —
Fovcères pe 1Herpier pu Muséum,
PAR LE PRINCE BONAPARTE.
DérerminaTions pE M. CarL CHRISTENSEN
ET DU PRINCE BONAPARTE , MEMBRE DE L'INSTITUT,
Tous les spécimens dont le nom est précédé d’une étoile ont été déter-
minés par M. Carl Christensen , de Copenhague.
Tous ceux sans indications spéciales ont été déterminés par le Prince
Bonaparte.
Les numéros qui précèdent les noms de genres sont ceux qui leur sont
attribués dans l'Index Filicum de G. Christensen, 1906 et 1918.
20. Dryopteris.
*Dryopteris ArIDA O. Kuntze.
Insulinde, Java , 1851. — Legit Gôring, n° 188.
*Drvopreris Boryana GC. Christensen.
Indes orientales, Nellighery, 1840. — Lepit Perrottet, n° 693.
Dryxopreris cocuLEATA C. Christensen.
1° Peninsula Indiae orientalis. — Herb. Wight, n° 3152.
Distributed at the Royal Gardens, Kew, 1866-1868. — Herbier du
Muséum, 1869, n° 15.
*9° Indes orientales. Côte près des Neïllegheries, Calicut, Jan-
vier 1843. — Legit Perrottet.
Os. — Détermination de M. GC. Christensen dont l'étiquette originale
porte l'observation suivante : «The true one.» — KR. B.
*3° Indes orientales, environs de Pondichéry, 1855.— Legit M. Perrottet.
Os. — Détermination de M. Carl Christensen dont l'étiquette originale
porte l'observation suivante : «The true one.» — R. B.
A A
Vi
UE
Drvorreris exTENsA O. Kuntze.
è&
“1° Insulinde, Sumatra, 1841. — Legit Hombron.
“9° Insulinde, Sumatra, détroit de la Sonde, Baie de Lampoong, 1841.
— Legit Hombron, n° 5. Voyage de l’Astrolabe et de la Zélée, 1838-18/ 0.
DryoPreris conGyLones O. Kuntze.
*1° Insulinde, Java. — Herb. diversorum botanicorum Insulae Javae,
In horto Academiae Lugduno-Batavae, n° 100.
“9° [ndo-Ghine, Pulo-Condor, 1869. — Legit de Lanessan.
Ors. — Sur l'étiquette originale : «Mihi misit Gahiac.»
Devopreris conGyLopes O. Kuntze. Var : mirsura Mettenius.
Indes orientales, Pulo-Pinang, 1834-35. — Legit Adolphe Delessert,
*Drvopreris nererocarpA O. Kuntze.
Insulinde. Java. — Herb. diversorum botanicorum Insulae Javae.
Inhorto Academiae Lugduno-Batavae, n° 159.
Drvopreris iNvisa O. Kuntze.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Terrestre,
Janvier 1895. — Lepit Langlasse, n° 150 et 165.
Drvopreris ocarnones GC. Christensen.
*1° Indes orientales, Nellighery, 1840. — Legit M. Perrottet, n° 567.
*2° Peninsula Indiae Orientalis. — Herb. Wight, n° 3150.
Distributed at the Royal Gardens, Kew, 1866-1868. — Herbier du
Muséum, 1869, n° 13.
*Dryoprerts ornaTA C. Christensen.
Sans nom de collecteur, sans date.
Os. I. — Sur la première étiquette originale : +Recue en échange
à Cadix, 18928.»
Oss. II. — Sur la deuxième étiquette originale : Cette espèce existe
dans la collection des Philippines de Guming; on pourra en trouver le
nom par comparaison.» Signature abrégée et illisible. — R. B.
Ops. II, — Cette plante de Cuming n'existe pas dans notre herbier,
au moins sous le nom ci-dessus. — R. B.
HIS
*DrvoPreris PnEGopTERIS C. Christensen.
Nouvelle-Hollande, côte occidentale. — Lepit Guichenol.
*DrvoPrTeris RECEDENS O. Kuntze.
Insulinde , Madura, Montagnes du Dendigalt, 1831. — Lepit Belangé.
*Dryopreris RUFESCENS CG. Christensen.
Îles Philippines. — Legit Cuming. Herbier de Bory-Saint-Vincent,
1847. — Fougères. Catal, n° Go, 57.
Ors. — Détermination R. Bonaparte, confirmée par M. Carl Chris-
tensen. — KR. B. |
*Dryorrteris seTiGERA O. Kuntze.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Pagsanjan. Janvier :89b.
— Legit Langlasse, n° 156.
Os. — Sur un second exemplaire, sur l'étiquette originale : « Plante
terrestre de 1 mètre de hauteur. »
Dryopreris sparsa O. Kuntze.
“1° Indes orientales, Nellighery, 1840. — Legit Perrottet, n° 554.
“9° Indes orientales, Nellighery, 1840. — Legit M. Perrottet, n° 603.
“3° Insulinde, Java, 1851. —- Legit Güring, n° 184.
Dryopreris sparsa O. Kuntze. Var. :
*1° Sans provenance; sans nom de collecteur; sans date. — R. B.
“2° Indes orientales, Nellighery, 1840. — Legit M. Perrottet, n° 551
et 565.
Dryopreris TRUNCATA O. Kuntze.
*1° Insulinde, Île de Timor. — Legit Lachenault.
“9° Iles Philippines. — Legit Cuming.
Herbier de Bory-Saint-Vincent, 1847. — Fougères, Catal. n° 59, 15.
#90 Insulinde, Java. — Legit Lachenault, n° 75.
*4° Insulinde. Île de Timor. — Dedit prof. Desfontaines, Lutetiae,
Aug. 1818.
Herbier de Bory-Saint-Vincent, 1847, — Fougères. Gatal. n° 63, 31.
— 13 —
“5° Océanie, Tahiti, par Lesson, 18927.
Herbier de Bory-Saint-Vincent, 1847. — Fougères, Gatal. n° 59, 34.
O8s. — Sur la même feuille se trouve un échantillon provenant de
Madura , récolté par Belangé en 1831. — KR. B.
“6° Insulinde, Madura, Mont du Dendigalt, 1831. — Lepit Belangé.
Herbier de Bory-Saint-Vincent, 1847, — Fougères, Catal. n° 52, 34.
Ors. — Sur la même feuille se trouve un échantillon récolté à Tahiti
par Lesson en 1827. — R. B.
“7° Insulinde, Manille, 1857. — Legit M. Barthe, médecin de la
frégate La Sybille.
“8° Insulinde, Java, volcan Gedeh,Tjibodas, 1867. — Legit D' Ploem.
O8s. — Détermination R. Bonaparte confirmée par M. Carl Chris-
tensen. — R. B.
Dryorrteris unirA O. Kuntze.
. Îles Philippines, Manille, Novembre 1836. — Voyage de M. Gau-
dichaud sur La Bonite, 1836-37, n° 50.
Drvoprerts parasirica O. Kuntze.
“1° Insulinde, Java. — Lepit Perrottet.
“9° Australie. — Lepit M. Kiener, n° 5.
3° Indes orientales. — Herb. Wight. propr. Cryptogamia , n° 117.
h° Peninsula Indiae orientalis. — Herb. Wight. prop. Cryptogamia,
n° 126.
*b° Indes orientales, Pulo-Pinang, 1834-1835. — Legit Adolphe
Delessert.
OBs. — Détermination R. Bonaparte confirmée par M. Carl Chris-
tensen. — R. B.
*6° Îles Philippines, Manille, Mont Igorrotes , 18/40.— Legit M. Calléry.
“7° Indes orientales, Nellighery, 1840. — Legit M. Perrottet, n° 535.
*8 Îles Philippines, Manille, 1857. — Legit M. Barthe, médecin de la
frégate La Sybille.
“Drvopreris PaRAsITICA O. Kuntze. Subspecies : Ampovenxse Willd.,
pro specte.
Îles Philippines, Manille, Novembre 1836. — Voyage de M. Gaudi-
chaud sur la Bonite, 1836-37.
— AA —
“Dryopreris parasiTicA O. Kuntze. Var. : SUBPURESCENS pro specie.
Îles Philippines, Manille, Novembre 1836. — Voyage de M. Gaudi-
chaud sur la Bonite, 1836-37.
26. Aspidium.
AsPipiuM POLYMoRPHUM Wallieh.
Fronde stérile. Insulinde, Timor. — Legit Gaudichaud.
Ors. — Détermination du D’ H. Christ de Bâle. — R. B.
Lh, Davallia.
*DavazzrA DENTICULATA Mettenius.
Plantes de la Malaisie et des îles Philippines. Mont Banajao. Jan-
vier 189/4. — Legit Langlasse, n° 151.
50. Schizoloma.
SCHIZOLOMA DIVERGENS Kubhn.
Singapore, Bukit Mandé, près des ruisseaux, le 18 septembre 1894.
— Legit Langlasse, n° 329.
59. Lindsaya.
Linpsaya REPENS Beddome.
Malaisie, Mont Banajao, Janvier 1895. — Legit Langlasse , n° 161.
54. Dipiazium.
Dipzazium BanrTamense Blume.
| Inde, 1843. — Legit W. Griffith.
Dipzazium maximum C. Christensen.
Indes orientales, Nillighery, 1840. — Legit M. Perrottet, n° 612
Diplazium. |
66. Stenochlaena,
STENOCHLAENA SORBIFOLIA J. Smith. Var, : LEprocarpa Fée pro specie.
Insulinde, Java, 1867. — Lepit D' Ploem.
— 15 —
87. Onyehium.
Onvenum siicuzosum CG. Christensen.
Plantes de Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Janvier 1895. —
Leoit Langlasse, n° 163.
96. Péeris.
Prerts ouanrrauriTA Relz.
Peninsula Indiae orientalis. — Herb. Wight. propr. Cryptogamia, n° 87.
Preris TriParTiITA Swartz.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Pagsanjan. Janvier 1895. —
Legit Langlasse, n° 154.
Ors.
Sur l'étiquette originale : «Plante terrestre haute de 1 m. 50.»
11/1. Polypodium.
PozyPopiuM PHYMATODES L.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Janvier 1895.
— Legit Langlasse, n° 159.
Ors. — Sur l'étiquette originale :° «Terrestre, »
Pozyronium prerorus Blume.
Insulinde, Java, 1851. — Legit Gôring, n° 190.
110. Cyclophorus,.
CycLornorus ADNAsGENS Desvaux.
Indes orientales. — Herb. Wight. propr. Cryptogamia, n° 54.
120. Drynaria.
»
Drynarra mMozzis Beddome.
Indes orientales, Himalayas, Kumaon, Binsas, 7,000 pieds. — Hima-
layan Herbarium, R. Strachey and J. E. Winterbottom, n° 11.
— 16 —
1944 Lygodium.
LyGopium crrcINATUM Swartz.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Janvier 1895.
— Lepit Langlasse, n° 160.
Os.
Sur l'étiquette originale : +Fronde orimpant(e de 5 à 6 mètres.»
130. Osmunda.
Osmunpa BANKSIIFOLIA Kuhn.
Insulinde, Île de Timor. — Legit Blume, 1836.
M ee
Nors sur LE MAXILLARIA CHLORANTHA X OCHROLEUCA (ORGUIDEES),
par M. J. Cosranrix.
Un Maxillaria intéressant, qui a fleuri dans les serres du Muséum en
juillet 1916, mérite une mention.
Il appartient à la section des Agorepatæ, de Cogniaux, de la flore du
Brésii(), à pseudobulbes monophylles. Les rhizomes sont très courts, les
pseudobulbes nombreux, serrés les uns contre les autres. Les pseudobulbes
sont aplatis et les gaines des feuilles distiques engainent les pseudobulbes.
Parmi les types à pseudobulbes monophylles, à labelle trilobé, à sépales
acuminés, on doit signaler : Maæillaria chlorantha Lindl.; M. ochroleuca
Lodd.; M. Rodriguesu Cogn.; M. splendens Pœpp et Endl.; M. pterocarpa
Barb. Rodrig.; mais le pterocarpa est une petite plante toute naine ©) ; le
Rodriguesi a des sépales égaux aux pétales; le splendens a des pédoncules
beaucoup plus longs que les pseudobulbes, le clinandre à marge ciliée.
Dans notre plante, les pseudobulbes sont un peu plus longs que les
pseudobulbes et le clinandre est à marge nue.
IL reste les deux espèces MW. chlorantha et M. ochroleuca, dont notre plante
se rapproche d’une manière frappante, Ce sont, d’ailleurs, deux espèces très
voisines, mais cependant très distinctes.
Voici la description du type du Muséum que je puis désioner M. chloran-
tha-ochroleuca. Rhizome court, à pseudobulbes monophylles isolés, aplalis,
à deux bords tranchants, 5,5-7 centim. de long sur 2,5 centim. de large.
Feuilles distiques engainant par la base les psaudobulbes ; limbe 18-21 cen-
limètres long X 1,5-2,7 centim. large, échancré au sommet, se rétrécis-
sant vers la base en un pseudopétiole qui est une gaine pliée (9 centim.
long; largeur de la moitié de la gaine pliée, 14 millim.). Pédoncules un peu
plus longs que.les pseudobulbes. Bractée, 22 millim. long, carénée sur le
dos, à pointe aiguë, pâle blanchâtre, dépassant notamment l'ovaire qui n’a
que 18 millim. Sépale dorsal 35 millim. long X 6 millim. de base, engainant
à la base, à bords légèrement rabaltus en dessous à la partie supérieure,
linéaire-lancéolé acuminé, à base blanc crême, ou couleur jaune d'œuf un
0) Manrius, Flora brasiliensis, vol. IIT, pars vi, p. 22.
@) Idem, pl. IE, fig. 3.
— 18 —
peu päle sur la partie terminale (environ 2 centim.), plus päle en des-
sous ; sépales latéraux soudés au pied de la colonne en un menton peu
saillant (2-5 millim.), arrondi, 32-35 millim. de long X 5 millim. de large,
bords rabattus en dessous de la partie supérieure, blanc crème à la base,
jaune foncé vers l'extrémité. Pétales latéraux un peu plus petits, 3o millim.
long X 4 millim. de iarge à la base, beaucoup plus étroits à partir du
milieu, 2,5 millim. large; bords rabaltus en dessous, blanc crème à la
base, jaunes à l'extrémité. Labelle trilobé, 12 millim. long x 4 millim.
large; lobe médian à bords ondulés, très poilu en dessus, convexe en
dessous, contour longuiforme: lobes latéraux dressés, de couleur jaune
nuancée de brunätre au bord ; plus pâles en dessous, poilus en dessus, avec
des mouchetures rouge brun sur la face supérieure et au bord; callosité
allongée, s’avançant jusqu’à la base du lobe médian antérieur, de couleur
jaune, un peu jaune rougeàtre, avec de nombreuses taches rouge brun,
disséminées sur toute la longueur, quelques poils disséminés sur la surface ;
labelle non sillonné, jaune clair et crème jaunâtre en dessous, à base (vers la
parlie intérieure du menton )un peu rouge brunâtre, face externe du labelle
couverte de poils. Colonne 8-9 milim. long, droite, légèrement incurvée, à
Ja partie supérieure un peu atténuée, glabre, se terminant à la base par un
pied sur lequel sont insérés les sépales latéraux formant menton ; anthère
convexe, lisse, bombée, surmontée d’une pointe, dépassant le creux entre
les deux parties bombées; 4 pollinies comprimées, 2 grandes, 1,8 millim.,
et 2 plus petites, non appendiculées, insérées sur une glande visqueuse en
forme de croissant.
En résumé :
La plante précédente participe à la fois des caractères du W. ochroleuca
et du M. chlorantha; elle a le labelle de l’ochroleuca et les bractées et
sépales du chlorantha,
Dans le chlorantha, la bractée est plus longue que lovaire (c’est le cas
ici); les sépales sont membraneux; ils sont tous trois de même longueur
(c’est le cas), Dans l'ochroleuca, es sépales latéraux sont subcoriaces (ils
sont, dans notre plante, assez fermes et non membraneux), mais les sépales
latéraux sont un peu plus longs que le sépale dorsal.
Dans le chlorantha, le labelle est sillonné en haut (ce qui n’est pas le cas
pour notre plante ); dans l’ochroleuca , le Jabelle n’est pas sillonné (comme
ici). Le lobe terminal du labelle est pubescent dans l'ochroleuca (comme
dans nolre plante), tandis qu'il est glabre dans le chlorantha.
I ya donc de fortes pr ésomplions pour que notre plante, qui participe
à la fois des caractères de deux espèces distinctes, soit un hybride naturel
de ces deux espèces.
M. chlorantha a Vaire de dispersion suivante : Brésil, sur les arbres, à
Blumeneau , province de S. Catharina, prov. de S. Paulo, prov. de Rio-de-
— 119 —
Janeiro. Signalé aussi en Guyane anglaise, à Demerara (par Loddiges),
dans le district de Pomeroon. Mentionné au Vénézuela : prov. de Caracas,
à Téomaras; prov. de Pamplona, à la Bija (altitude de 2,700 m.). Fleurit
de janvier à avril.
(Notre plante a fleuri dans les serres fin juin, début juillet .)
M. ochroleuca : signalé au Brésil, province de Rio-de-Janeiro, à la Serra
dos Orgos.
Il y a donc tout lieu de penser que cette plante intéressante est un hybride
naturel de M. chlorantha et de M. ochroleuca.
ee ee
OBSERVATIONS ET ÉTUDES FAITES À Map4c4scar,
PAR M. Jean LEGENDRE,
MÉDECIN MAJOR DE 1'° CLASSE.
PALUDISME ET PISCICULTURE. — Destruction des larves de Moustiques mar les
Poissons. — En 1913, je fus chargé par le Ministère des Colonies d’une
mission ayant pour but d'étudier les moyens de lutter contre le paludisme
intense qui sévit sur les Hauts-Plateaux de Madagascar et qui prend son
origine dans les rizières dont la superficie cultivée est considérable. Les
larves des Moustiques du genre Anophèle, propagateurs de la malaria,
vivent, en eflet, dans les rizières, où elles se rencontrent avec une abon-
dance extrême.
En outre des mesures antipaludiques classiques dont je ne parlerai pas,
le programme suivant fut proposé par moi et approuvé par le Gouverneur
général Picquié, qui avait compris toute l'importance de ma mission.
Je créai à Tananarive une Station aquicole avec laboratoire et douze
bassins d'élevage, alimentés par l’eau d'un canal de décharge faisant partie
du système hydraulique de la plaine. Pour l'empoissonnement des rizières
en vue de la destruction des larves d’Anophèles, j'eus recours au Cyprin
doré (Garrassius auratus), autrefois introduit dans Pile par Jean Laborde.
Ce Gyprinidé, dont l'appétit pour les larves est très connu, pullule et croît
dans les eaux stagnantes des rizières avec une rapidité remarquable. Pour
ne citer qu'une expérience, 1,300 Gyprins, d'un poids tolal inférieur à
6 kilogrammes, mis en rizière fin janvier, donnèrent, après cinq mois,
18,000 Poissons de toute taille, pesant ensemble 120 kilogrammes. Les
plus gros alteignaient 150 grammes.
Ce petit Poisson fraie dans la rizière , où il dépose ses œufs sur les parties
immergées de la tige du Riz.
À raison de 100 kilogrammes à l'hectare, l'élevage des Cyprinidés dans
les rizières peut produire à Madagascar, en une saison rizicole de 6 à 7 mois,
trente-cinq mille tonnes (35,000 t.) de Poisson. Avec des Cyprinidés de
grande taille à croissance plus rapide que celle du Poisson rouge, ce ren-
dement serait considérablement augmenté.
J'ai introduit à la Station aquicole des Carpes-miroirs (Cyprinus carpis,
var. specularis) d’une variété sélectionnée à croissance rapide, importées
de France, et des Carpes Maillard, provenant de la Réunion. Avant de
— M1 —
quitter Madagascar, j'ai pu faire pondre ces dernières dans un bassin spé-
cialement aménagé à cet effet. Mon intention est de substituer au Cyprin
doré, pour l’empoissonnement des rizières, des marais et des étangs, ces
deux variétés de Carpe qui lui sont supérieures par la taille et la qualité de
la chair.
Jacques Pellegrin , qui a fait l'étude des espèces dulcaquicoles de la grande
ile africaine, a mis en évidence une caractéristique de sa faune ichtyolo-
gique : l’absence des Cyprinidés ; actuellement, elle possède les trois que
Je viens de nommer.
La réalisation de mon programme de Pisciculture fournira en abondance
un aliment très recherché par les Maloaches et une denrée d'exportation
au goût des Chinois qui travaillent dans la colonie du Cap et à l'ile Mau-
rice.
Madagascar est la seule colonie française qui possède une station de
Pisciculture. Elle le doit à l’idée dont j'ai poursuivi sans trève la réalisation
depuis des années : l'application à la destruction des larves de Moustiques
du procédé biologique qu'on emploie couramment en agriculture pour la
destruction des Insectes nuisibles, l'opposition d’une espèce à une autre.
En la circonstance, le procédé donne un rendement maximum, puisque
l'espèce utile rentre dans l'alimentation humaine et qu'on peut, à volonté,
en assurer la multiplication.
Le problème du paludisme sur les Hauts-Plateaux de Maduigascar est un
problème agricole, c’est par la pisciculture et l’hydraulique qu’on le résoudra
rapidement ! ; les autres moyens ne sont que des moyens secondaires, des
moyens d'attente.
Pêcne. — À mon instigation et à titre d'essai, la pêche a été réglementée
dans la commune de Tananarive. Un projet de réglementation générale
était à l'étude quand j'ai quitté la colonie; il est nécessaire de mettre un
fre à l'instinct destructeur des Malgaches qui mangent le Poisson à l'état
d’alevins. Le Poisson doit être protégé au même litre que le sont dans la
même colonie l’Aigrelte et les Gallinacés sauvages.
EnromoLocte AGRICOLE. — Chenilles nuisibies aux cultures de Riz. — Les
quelques loisirs que me laissait mon objectif principal : l'assainissement des
rizières, Je les ai consacrés à l’étude des parasites des Céréales de grande
culture, des parasites des Plantes maraichères et des Arbres fruitiers.
J'ai signalé au service de colonisation les dangers de la propagation d’une
variété de Riz originaire de Java, dont il était fait un essai à la Station agri-
(4) La mise à sec de la rizière avant la récolte ou immédiatement après, l’em-
poissonnement pendant la période de mise en eau sont des mesures antimalariques
d'ordre capital.
Muséum. — xx1r. 20
— 199 —
cole de Namisana. Une parcelle de ce Riz, alors que les parcelles d’autres
Riz à son contact étaient épargnées, est dévenue la proie de la chenille
d'un Lépidoptère nocturne non encore déterminé. Cette larve se loge dans
un des deux ou trois premiers espaces internodulaires de la tige dont elle
perfore les cloisons de séparation. Les tiges parasitées élaient dans la pro-
portion de Lo p. 100; au moment où le prain allait grossir et mürir, l'épi
se desséchait et le grain se ratatinaïl.
Le papillon dont il s'agit existait déjà dans la révion, mais il a manifesté
pour celle variété de Riz importé une électivité qu'il serait imprudent
d'entretenir.
Des Lépidoptères diurnes, du genre Pamplile, passent leur vie larvaire
sur les feuilles de toutes les variétés de Riz, mais sans causer aucun dom-
mage à la plante.
Larves de Diptères attaquant les pêches. — Ayant remarqué que les fruits
du Pêcher dit Malgache, très répandu sur les Hauts-Plateanx, mais pro-
bablement d'importation étrangère, étaient parasités par les larves d’une
Mouche dans la mesure de 30 p. 100 en janvier, de 70 à 80 p. 100 en
février, j'élevai ces asticots qui, au nombre de 6 à 7, forment dans la pulpe
des pêches un volumineux abcès allant jusqu’au noyau, qui déprécie com-
plètement ces fruits. Les insectes parfaits que j'obtins furent déterminés
par E. Roubaud qui y reconnut Ceratitis capitata.
D'autres variétés de Pêcher, provenant du Cap et cultivés à la Station de
Namisana, dont la floraison et la maturation précèdent d’un mois environ
la maturation de la pêche malgache, furent tous, sauf les derniers fruits
mürs, épargnés par le parasite. La raison en est, évidemment, que Ceratitis
capitala n’a pas encore commencé sa ponte quand les fruits de ces arbres,
supérieurs par leur volume et la qualité de leur chair à la pêche malgache,
viennent à maturité en décembre e tau début de Janvier. Il en résulte une
indication pratique importante que je signalai au service comp lent, dont
les essais d’acclimalation et d'amélioration des Rosacées à fruits comes-
üibles, pratiqués à la Station agricole, sont très encourageants. Le Pêcher,
entre autres, croît facilement; ses fruits, en raison de la situation de Mada-
gascar dans l'hémisphère sud, pourraient devenir l'objet d'une exportation
sur la métropole, de même que les pêches du Cap sont dirigées sur le marché
de Londres.
Sur les Hauts-Plateaux de Madagascar, la plupart, sinon toutes les
plantes utiles, ont à supporter des dommages de la part des Insectes, pres-
que toujours des chenilles de Lépidoptères nocturnes. L’extrême abondance
des papillons est certainement en rapport avec l'absence à peu près totale
des Oiseaux.
La Pathologie végétale de la grande île africaine reste presque tout
entière à étudier scientifiquement pour en régler une prophylaxie rai-
HAE ST MAS
sonnée, afin que rien ne vienne compromettre un avenir agricole plein
de promesses.
BoTaniQuE aPPLIQUÉE. — Introduction de Cinchonas. — Une plantation de
Cinchonas, ou Quinquinas, par semis de graines provenant des Indes néer-
landaises, pays gros producteur des écorces de Quinquinas d’où on extrait
la quinine et ses sels, fut faite par le Service de colonisation. Certaines zones
d'altitude de la grande île paraissent devoir convenir aux Cinchonas, dont
la culture, si elle réussit, pourrait devenir une source de revenus pour la:
colonie.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE,
————
ANNÉE 1916. — N° 8.
ttes
166° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
21 DÉCEMBRE 1916,
9
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. Le Présipent donne connaissance des faits suivants, qui inté-
ressent le Muséum :
Un nouveau congé d'un an, sans traitement, à partir du 1° no-
vembre 1916, a été accordé à M. Vicuier, Préparateur de la Chaire
de Botanique (Organographie) au Muséum. (Arrêté ministériel du
17 novembre 1916.)
M. Lesarp, Licencié ès Sciences naturelles, a été chargé de nou-
veau, à dater du 1° novembre 1916, et pour l’année scolaire 19 16-
1917, des fonctions de Préparateur de la Chaire de Botanique
(Organographie) au Muséum, en remplacement de M. Viçurer, en
congé sans traitement. (Arrêté ministériel du 2 décembre 1916.)
M. le Présidenr donne la parole à M. le Professeur Bouvier, qui
se fait un devoir de signaler la glorieuse conduite aux armées de
M. Lucien Berzann, Préparateur du Service d’Entomologie.
Mobilisé comme sergent de l’active dès le début de là guerre, M. Berland
fut d'abord envoyé en Bretagne pour y former des recrues; après quelques
Muséum. — xx11, 30
mois, il partit pour le front et prit part aux longs et durs combats qui
eurent pour théàtre la région de Notre-Dame-de-Lorette, où il gagna ses
galons de sergent-major.
Un peu plus tard, il était dans l’Argonne, au Four-de-Paris; il resta
dans ce poste dangereux jusqu'au mois de juin 1916; il s’y distingua si
bien, qu'il fut successivement promu adjudant, adjudant-chef, puis sous-
lieutenant: une citation à l’ordre du jour de sa division proclamait bien
haut ses exploits et son courage.
Dans le courant de juin, il fut détaché à Verdun et, dès son arrivée, prit
part à la lutte qui redevenait ardente autour de la glorieuse cité. Le
27 juin, au moment où 1l conduisait sa compagnie à l’altaque de Thiau-
mont, il fut frappé à la tempe gauche par un éclat d’obus. La blessure
était grave et 1l fallut évacuer le vaillant soldat; durant des mois, il fut
entre la vie et la mort, car le temporal était fracassé, l'hémisphère gauche
gravement atteint. Gràce aux soins admirables qu'il reçut à lhôpital de
Royat, il put résister à sa terrible blessure et aux opérations qui s’en sui-
virent.
Pour le sang-froid et l'audace qu’il avait montrés dans l'attaque, 1l reçut
la croix de la Légion d'honneur.
Nous serons fiers de revoir au Muséum ce brave entre les braves. Il est
mieux aujourd'hui, mais réclame un long repos intellectuel; quand vien-
dront les jours de paix, il pourra reprendre la place qu'il occupait au
Muséum et justifier les espoirs que tous les amis de la Science entomolo-
gique ont fondés sur lui.
M. ce Présinenr annonce que le Muséum a perdu un de ses
meilleurs collaborateurs en la personne de M. Adrien Luczr, Assis-
tant de la Chaire de Pathologie comparée, décédé le 6 décembre
1916. Ses connaissances étendues et ses travaux de Pathologie
vétérinaire l’avaient fait remarquer par le Professeur Caauveau qui
avait tenu à en faire son collaborateur; il devint rapidement Membre
de l’Académie de médecine, Président de la Fédération des So-
ciétés vétérinaires de France, et fut admis dans de nombreuses
Sociétés scientiliques; ses mérites l'avaient fait nommer Officier
de l'Instruction publique, Officier du Mérite agricole, Chevalier
de la Légion d'honneur. Selon la volonté de M. Lucet, ses obsèques
ont eu lieu à Courtenay (Loiret) dans la plus stricte intimité;
M. le Président regrette que cette décision l'ait empêché d'exprimer
les sentiments d'estime qu'il avait pour lui et de rappeler les prin-
cipaux travaux qu'il avait exécutés au cours de sa carrière scien-
Ufique, en insistant sur leur valeur.
— 427 —
M. Le Présinenr annonce que le Muséum vient encore de perdre
un savant des plus distingués, le D' H.-L. Sauvage, Assistant hono-
raire, qui, pendant de longues années, fut attaché à la Chaire
d'Herpétologie et d'Ichtyologie. Ses connaissances sur les Reptiles
el en particulier sur les Poissons étaient des plus approfondies; ses
mémoires, comme ses travaux d'ensemble sur les Poissons vivants et
fossiles, marquent et continueront à marquer dans la Science.
Lorsqu'il quitta le Muséum pour se retirer à Boulogne-sur-Mer, sa
ville natale, ce fut pour y devenir le Directeur de la station agri-
cole, le Directeur des Musées, le Secrétaire perpétuel de la Société
académique. Son œuvre scientifique si appréciée lui valut d'être
nommé Oflicier de l'instruction publique, puis Chevalier de la
Légion d'honneur; les services qu'il rendit lui méritèrent lhono-
rariat dans toutes les fonctions qu'il avait occupées. Nous ajou-
terons que l’aménité de son caractère et son obligeance extrême lui
conciliaient toutes les sympathies; 11 disparaît laissant au cœur de
ceux qui l'ont connu les plus sincères regrets.
M. le Professeur Bouvier, au sujet d’une donation faite au
Muséum, s'exprime ainsi :
J'ai la satisfaction de faire connaître que, grâce à l'amabilité de mon
collègue M. le Professeur L. Roule, ila pu être installé dans une des salles
de la Ménagerie des Reptiles deux vitrines renfermant des [Insectes Ortho-
ptères des régions chaudes du globe; vitrines et insectes sont un don de
M. l’Abbé Fovcuer. On ne saurait trop le remercier d’avoir bien voulu
gratifier le Muséum de familles entières de ces singuliers animaux du
groupe des Phasmides, les uns, les Phyllies, qu'on a eu rarement l'oc-
casion de voir vivants, les autres, les Cyphocranes, qu'on n’a jamais vus
au naturel, non pas seulement en France, maïs en Europe; naturalistes et
eurieux qui visiteront la Ménagerie des Reptiles auront toute facilité
d'étudier ou d'admirer ces singuliers animaux.
Grâce à l’obligeance de M. le Professeur E. Buenrox (de Lausanne), bien
connu par les belles études qu'il a faites à Ceylan sur les Termites,
M. l'Abbé Foucher, put, en 1913, disposer d'un certain nombre d'œufs de
Phyllies, qu'il plaça à la fin de juin dans une vaste cage vitrée; les éclo-
sions se succédèrent pendant le mois d’août et il obtint 38 jeunes, dont
l’évolution complète ne s’accomplit pas. Cet échec ne le découragea pas, et
ayant eu à sa disposition, en 1914, de jeunes sujets donnés aimablement
par le prince d’Arenberg, il reprit les élevages commencés, et cette fois ob-
tint des résultats qui lui permirent de décrire et de représenter, mieux que
30,
ue
ses devanciers, toutes les phases de l’existence du Phyllium bioculatum
Gray.
Mais si l'attention avait été appelée à diverses reprises sur les Phyllies ,
dont la ressemblance frappante avec les feuilles de certains arbres les
faisait appeler des feuilles ambulantes, et en faisait des objets de curiosité,
M. l'Abbé Foucher eut l’heureuse fortune de recevoir d’un naturaliste d’Am-
boine, M. Rey, des œufs, mimant absolument des graines, qui donnèrent
naissance à de jeunes Phasmides, rappelant absolument les Bacilles de nos
pays. Notre naturaliste, préoccupé d’assurer l’alimentation de ses nour-
rissons, eut l'excellente idée, après divers essais, de leur offrir comme aux
Phyllies des feuilles de ronce, qu'ils acceptèrent aussi bien qu’elles, et lui
permirent d'assurer leur alimentation en toute saison; il eut aussi la satis-
faction de mener à bien leur éducation et de reconnaître dans la forme
adulte le Cyphocrana ® pivas Lin. ; il a pu ainsi le faire représenter à tous
les âges, dans les attitudes les plus inattendues et faire peindre les adultes
dans leur livrée naturelle, livrée dont nous étions loin de soupçonner les
couleurs extrêmement variées.
Il faut louer la volonté et la persévérance de M. l'Abbé Foucher qui a
su faire prospérer les éducations de ces Phasmides, recueillant chemin
faisant quantité de faits biologiques inattendus, dans des conditions d’une
extrême simplicité, car son installation était fort modeste; c'était sa
cuisine, transformée en un insectarium fort intéressant à visiter, qui était
son laboratoire.
Nous devons lui savoir grand gré du don qu'il a fait au Muséum,
don qui permeltra à chacun de voir pour la première fois ces curieux
insectes de l’Archipel des Moluques.
M. le Professeur Jousin annonce que M. le D' Jousseaume con-
nue la série de ses dons généreux de Coquilles, qui embrassent
actuellement 10 genres de Lamellibranches {Lucines, Diplodontes,
Mactres, Lutraires, Crassatelles, Cardites , Astartes, Chames , Arches,
Pectoncles), comprenant 3,600 individus (mer Rouge : 1,600 indi-
vidus; localités diverses : 2,000 individus), et 5 genres de Gastéro-
podes ( Volutes, Olives, Cyprées, Strombes, Scalaires), représentés
par 5,250 individus (mer Rouge : 1,150 individus; localités di-
verses : 4,100 individus).
0) Cyphocrana, Serville, 1825, nec Cyphocrama Burmeister, 1839.
Nous ferons remarquer que l’auteur allemand, en modifiant l'orthographe du
nom, semble s'être attribué la priorité de la création du genre; aussi ce nom
a-t-il été accepté, à tort d’après nous, par des auteurs subséquents, Westwood,
1859, K. Brunner von Wattenwyl et J. Redtenbacher, 1908. (J. K. »’H.)
HO.
M. le Présinexr donne la parole à M. le Professeur Stanislas
Meunier qui signale à la gratitude de la réunion M. Paul Serre,
Consul de France à la Trinidad, Associé du Muséum, qui, dans
une lettre datée du 20 novembre dernier, a fait connaitre qu'il a
recueilli dans sa résidence la somme de 51,437 fr. 60 pour les
OEuvres de Guerre de la France et qui termine en disant : «et je
continue !» |
— 130
COMMUNICATIONS.
Les Mosurs DEes Preromys De L'INDE,
par M. Guy Bapaucr,
CorresponpantT pu Muséum.
Au cours de la Mission zoologique que j'ai été chargé de remplir dans
l'Inde, j'ai eu l'occasion d'observer les mœurs de ces grands Écureuils-
Volants, qui ne sont pas rares, dans la chaîne de l'Himalaya, sur les hauts
sommets, jusqu'à la limite des forêts de Conifères. L'espèce dont il s’agit
ici est le Pteromys punctatus de Gray, qui n’est pas la plus grande du
genre, mais alteint cependant 80 centimètres de longueur, dont la moilié
environ pour la queue. Les membranes des flancs, lorsqu'elles sont ten-
dues, augmentent de près de 23 centimètres de chaque côté la largeur
du corps de l’animal.
Le pelage est serré, mais assez court, sauf à la queue qui est touffue et
aux membranes aliformes où les poils forment une sorte de frange. La
région dorsale est d’un bai clair, la pointe des poils passant au blanc
argenté, ce qui donne à la fourrure un aspect piqueté. En dessous, la teinte
générale est d’un roux vif, plus clair vers le milieu du ventre, et passe
au blanc sur la gorge, le tour de la gorge et le menton. L’extrémilé des
sourcils, des moustaches et les pieds sont noirs. Les yeux, grands et sail-
lants, ont l'iris marron et sont protégés par de longs sourcils.
Le tronc est fusiforme; les doigts, sauf les pouces des mains, sont
munis d'ongles recourbés et très aigus, et la face palmaire des quatre pattes
porte de fortes pelotes saillantes, servant à amortir la chute de l'animal
à la fin de son élan, qui est quelquefois très violent (pl. VIIE, fig. 3 et 4).
L'Écureuil-Volant s'élève sur les hautes montagnes de l'Inde septentrios
nale jusqu'aux derniers arbres des immenses forêts de ces régions, presqu'à
la limite du règne végétal. C’est en poursuivant un troupeau de Mouflons
que j'aperçus, pour la première fois, un de ces Rongeurs s’élançant du
haut d’un rocher à pic que je contournais. Jele pris d’abord pour un Oiseau
de proie. Surplombant l'abime au-dessus de ma tête, décrivant une courbe
d'environ 50 mètres, 1l disparut à mes yeux.
Encore intrigué dé cette apparition rapide, j'allais poursuivre ma route,
Salner197s0d sa77e
‘EP TN
d
"UBJ? UOS ep OU) NE 9049 0F AIMIOWE e JUeEAI9S s9J0jod s9j juexquour
19 Sounemgque seled ‘ÿ 19 € — “NUSNOS [OA 9f SUEP UOISUEXE U9 SOUE[E SOUPIQUEIQ ‘& — ‘JOA np jued9p ne seprdez soarepe SOUBIQUON ‘JL
“Âeio snmpound shwuousg — "JUE[0 À -[MoAINIT
(e 6 l ]
2
LT
NN
ES I
‘pneqeg An CN — ‘wnosnyy
T.
Fr ça
QF. (HE
(NUERSITY DE ALUIMNY
— 31 —
quand à nouveau l'animal reparut, décrivant une trajectoire semblable à la
première. Huit fois de suite, il renouvela ce vol plané sans paraître des-
cendre d’une façon notable. Quelques minutes à peine s’écoulaient entre
chaque apparition, comme s'il prenait le temps de s'élever en grimpant
pour reprendre une nouvelle envolée; il semblait se diriger uniquement
par l'inclinaison qu'il donnait à son corps.
Quelque temps après, un autre Pteromys, que j'aperçus sur un arbre
isolé, me permit de serrer de plus près le problème de ce vol singulier, A
notre approche, l'animal s'était réfugié dans l'excavation d’une des plus
hautes branches. Dans l’espace d’an éclair, nous le vimes s’élancer dans le
vide avec force, la tête la première et les membranes repliées (pl. VIIT,
fig. 1). Il se laissa tomber verticalement, du haut de la branche, fran-
chissant les deux tiers au moins de la hauteur de l'arbre, puis, tout
coup, relevant la tête, il étendit ses membranes (pl. VII, fig. 2) et
exécuta un vol magnifique vers une forêt située en contrebas.
À plusieurs reprises, par la suite, il me fut donné d'observer ces ani-
maux, et chaque fois je remarquai le même départ. Le plus long vol que
j'aie noté est celui de la haute vallée de la Paroati (plus de 300 mètres).
Ce vol plané est aussi rapide qu’une chute, mais animal semble parfai-
tement calculer son élan et le mesurer suivant la distance à parcourir. La
trajectoire, à partir du moment où il déploie ses membranes, est très
tendue, mais , naturellement, toujours oblique. D'ailleurs, l'Écureuil-Volant
semble modifier très facilement sa direction en plein vol, et il évite parfai-
tement les obstacles qu’il rencontre. J'ajoute que lorsqu'il n'a qu'un bond
à faire d’une branehe à l’autre, 11 saute comme un Ecureuil ordinaire sans
se servir de ses membranes.
Ces animaux pénétrent jusque dans les villages; j'en ai observé un qui
habitait un arbre sec au beau milieu des habitations de Pulga.
Nocturnes, comme toutes les espèces du genre Pteromys, ces Rongeurs
ne sortent d'ordinaire qu’au crépuscule et regagnent leur retraite un peu
avant l'aurore. Ils restent tout le jour pelotonnés dans leur trou, la tête
cachée entre les pattes et la queue rabattue et roulée autour du cou.
Quand on les dérange dans leur sommeil, 1ls font entendre un grognement
prolongé qui se termine par un cri aigu.
Leurs défenses consistent en coups de griffes des pattes de devant et en
morsures qu'ils portent en projelant le haut du corps en avant; ils rejettent
rapidement la tête en arrière après chaque attaque.
La femelle met bas, en mai, dans un trou d'arbre ou de rocher, qu'elle
aménage pour recevoir ses petits, au nombre de deux. Ceux-ci restent fort
longtemps avant de se risquer à se servir des membranes des flancs. C’est
seulement vers trois mois qu'ils commencent à se lancer à l'exemple des
parents, mais, beaucoup plus jeunes, ils bondissent déjà fort bien de
branche en branche.
— 132 —
Les indigènes de ces régions aflirment que ces Écureuils hivernent dans
les troncs d’arbres creux. Quoi qu'il en soit, je n’ai jamais trouvé de pro-
visions dans les trous que j'ai explorés.
En captivité, et pris jeunes, ces animaux s’apprivoisent aisément et ne
lardent pas à suivre leur maître. [ls sont alors très doux et amusants. J'en
ai gardé un près d’un mois. [1 jouait avec un jeune Renard. Son cri, répété
plusieurs fois de suite, était monotone, court et aigu , mais non désagréable
à l'oreille.
Malheureusement , il est presque impossible de garder longtemps des
Pieromys en captivité. Malgré tous les soins, ils dépérissent rapidement,
bien qu’ils mangent avec plaisir la nourriture qu’on leur donne, telle que
pain, lait, fruits secs et autres substances végétales.
— 133 —
Revision pu Genre Prosymna Grar,
par M. Pauz CuaBanaun,
CorrEesponpanT pu Muséum.
Le genre Prosymna Gray! est composé d’un petit nombre d'espèces
qui appartiennent exclusivement à la faune du Continent Africain ©), où
elles sont généralement répandues sur tout le territoire compris entre
le Cap de Bonne-Espérance et l'Équateur. Seules quelques-unes d’entre
elles remontent d’une dizaine de degrés sur l'hémisphère boréal, mais sans
dépasser, ni même peut-être atteindre, la limite sud du Sahara. Jusqu'ici
du moins, le Soudan égyptien , le Soudan français, le Lagos et le Dahomey
sont les régions les plus septentrionales où l’on ait encore rencontré des
représentants de ce genre. Excepté Prosymna ambigua et P. meleagris, qui
se montrent relativement communes, toutes les espèces du genre Prosymna
paraissent fort rares, et même plusieurs d’entre elles ne sont guère connues
que par un {ype unique.
En 1894, le Catalogue of Snakes de M. G. À. Boulenger ne mentionnait
que cinq espèces différentes, les seules connues à cette époque : P. sun-
devalli Smith, frontalis Peters, ambigua Bocage, meleagris Reimh. et jani
Bianc.
À ces cinq espèces il y a lieu d'ajouter P. frontalis Bocage (non Peters),
rétablie ultérieurement par M. Boulenger sous le nom nouveau de P. an-
golensis (9),
Depuis 1894, six autres espèces ont été décrites : P. Bocagei Boul.,
Bergeri Lindh. (”, Vasses Mocq., Greigert Mocq., variabihis Werner et trans-
vaalensis Hewitt, ce qui porterait à douze — et même treize, en admettant
comme espèce distincte une forme, P. concolor Lünnberg, considérée par
0) In G. A. Bourencer : Catalogue of Snakes, IT, p. 246. London, 1894.
@) C’est par erreur que le Zoological Record, Reptilia and Batrachia, année
1909, p. 30, attribue à Prosymna variabilis Werner la Chine comme patrie
d’origine. Cette espèce est décrite de l'Afrique orientale allemande.
®) Proc. Zool. Soc. London, 1915, p. 208.
1) Lindholm a fait de cette espèce le type du sous-genre Pseudoprosymna ,
dont elle est jusqu'ici l'unique représentant et dont la caractéristique consiste
en ce que la fente nasale, qui procède, comme chez toutes les Prosymna, de la
loréale, ne s'étend pas jusqu’à l'ouverture de la narine.
— 34 —
son auteur comme sous-espèce de meleagris © — le nombre des espèces
actuellement connues, si l’une d’entre elles, Prosymna Vassei Mocq. ©), ori-
ginaire du Mozambique, n'avait été mise en synonymie par son propre
auteur.
Peu de temps, en effet, après la publication de cette description,
M. Mocquard faisait paraître une «Rectification» © dans laquelle 1 Iconsi-
dérait Vassei comme étant identique à une autre espèce du même genre,
Prosymna Bocagei Boul."”, décrite quelques années auparavant et origi-
naire de Zongo, dans les rapides de l'Oubanghi.
Get acte de haute conscience scientifique témoigne, de la part de son
auteur, d’un sentiment de modeslie auquel on ne saurait trop rendre
hommage. Toutefois, il ne me semble pas que la manière de voir à laquelle
s'est définitivement arrêté M. Mocquard soit pleinement justifiée par la
stricte réalité des faits, et je demeure convaincu, après avoir examiné le
type unique de Prosymna Vassei, lequel fait partie des collections du
Muséum, que la synonymie proposée à son sujet ne saurait être admise.
Si la forme et la disposition des plaques céphaliques présentent, évi-
demment, un assez grand nombre de particularités communes à ces deux
formes — rostrale très grande et très proéminente en avant de la bouche,
une seule internasale, une seule préfrontale bordant l'œil, ainsi que la
frontale, entre une très petite préoculaire et la supraoculaire, temporales
1+92 —, la concordance de cet ensemble de caractères ne suflit pas à
contrebalancer l'importance des écarts qui se manifestent à d'autres points
de vue.
Chez P. Bocagei, le museau est étroitement arrondi en avant, vu de
dessus, presque en forme d’ogive, et son exlrémilé, vue de profil, est
légèrement mais nettement retroussée; conformation toute spéciale et uni-
que jusqu'ici dans le genre Prosymna. Cette forme de l'extrémité du mu-
seau est clairement indiquée dans la description. Il est, par surcroît, facile
de s'en pur compte par le seul examen des figures qui accompagnent celte
diagnose (), et surtout de nd autres figures publiées en 1901, dans
les Annales du Musée du Congo), en même temps qu'une traduction fran-
çaise, par M. Boulenger, de la description originale, et qui représentent
l'animal en entier et sa tête vue sur les trois faces.
Q) Deux variétés de coloration ont été également décrites : P. sundevalli
bivittata Werner et meleagris collaris Sternfeld. |
@ Bull. Mus. Paris, XII [1906], p. 250.
G) Jbid., p 467.
&) Ann. Nat. Hist., (6), XIX [1897], p. 278.
) Loc. cit.
w Ann. du Mus. du Congo, Zool., (1), UE, fasc. 1 [1901], p. 9, pl. IE, fig. 4,
ha, Let h c.
— 135 —
La frontale paraît beaucoup plus courte que large — toujours d’après
ces mêmes figures, car il n’est pas question de ces caractères dans le texte
— bien que sensiblement plus longue que les pariétales, qui sont elles-
mêmes d’une forme extrêmement raccourcie, la largeur de chacune d'elles
excédant sensiblement sa longueur.
Chez P. Vussei, la forme générale de la tête est plus allongée que chez
Bocagei et la structure du museau est très différente : son extrémité, lar-
gement arrondie, vue de dessus, n’est nullement retroussée, vue de profil,
cl rappelle d’une façon générale l'aspect que présente cette partie de la
Prosymna Vassei Mocquard.
tête chez P. ambioua Bocage. La frontale est d’une forme plus allongée,
ainsi que les pariétales, dont chacune est beaucoup plus longue que large
à sa base. En outre, trois labiales supérieures bordent l'œil : la 2°, la 3° et
la 4°; landis que, chez P. Bocagei, seules la 3° et la A° arrivent en contact
avec le globe oculaire.
Enfin il existe un caractère distinctif d’une importance assez grande pour
que l’on éprouve quelque surprise de n’en pas trouver mention dans la
diagnose de M. Mocquard : P. Vassei possède deux postoculaires bien dé-
veloppées, tandis que Bocagei n’en présente qu’une seule.
Une autre légère rectification s'impose également à la description ori-
ginale : le type de P. Vassei possède 154 ventrales et des sous-caudales au
20 . . L
nombre de + 1, alors que la diagnose indique seulement : «191 gas-
trostèges et 17 paires d’urostèges».
J'ajouterai encore que la longueur lotale de ce même type est un peu
supérieure à celle primitivement indiquée : 235 millimètres au lieu de
231 millimètres.
L'exactitude des figures ci-jointes est suflisante pour permettre, par la
seule comparaison avec celles qui représentent P. Bocagei, l'appréciation
des différences morphologiques qui distinguent ces deux formes.
— 136 —.
Bien qu'évidemment différentes l’une de l’autre, ces deux espèces sont
cependant très voisines : elles constituent ensemble, dans le genre Pro-
symna, un groupe particulier, caractérisé par l'extrême pelitesse de la
préoculaire qui se trouve séparée de la supra-oculaire par la préfrontale
et la frontale bordant l'œil.
Tout au plus serait-il possible d'admettre que nous nous trouvions en
présence de deux formes locales d’une seule et même espèce; hypothèse
qu'il serait hasardeux de soutenir dès à présent, en raison de la trop
orande modicité du nombre des matériaux d'étude. D'ailleurs l'unité spéci-
fique de ces deux formes, füt-elle réelle, constituerait un fait assez curieux.
Les espèces d’Ophidiens qui habitent en même temps le Sud-Est africain
et l'Ouest équatorial sont en très petit nombre, et les Prosymna, sauf peut-
être meleagris et ambioua, ne comptent pas parmi les Serpents dont aire
d'habitat est particulièrement étendue. Il serait donc surprenant que l’une
des espèces de Prosymna les plus récemment découvertes soit à ce point
répandue, que les deux premiers individus capturés proviennent de ré-
gions aussi éloignées l’une de l'autre et dont le climat et la faune pré-
sentent des différences aussi sensibles.
Le tableau dichotomique suivant, établi dans le but de faciliter les
déterminations, précise les principaux caractères différentiels de toutes
les espèces , sous-espèces et variétés connues aujourd’hui du genre Prosymna.
On trouvera, à la suite de ce tableau, un Catalogue systématique con-
tenant la liste de tous les exemplaires que possède le Muséum de Paris,
avec, pour chacun d’eux, l'indication du lieu de capture ©”.
T'ABLEAU DICHOTOMIQUE.
4. Bord antérieur de la rostrale arrondi dans le sens vertical,
sans trace de canthus horizontal; 4 à 6 labiales supérieures
dont: bordant lie vi ir Enter À variabilis.
2. Rostrale plus ou moins fortement proéminente en avant de la
bouche, avec un canthus horizontal plus ou moins obtus,
mais toujours bien marqué. ................... EE ‘e
3." Dorsales carénées. 7 x LE Evene. Me js ÉCREE 2 Jani.
4. Dorsales lisses . . . .. RE nn lee Ar: ©
5. Deux internasales; une ou deux préfrontales.. .......... MR À |
() J'ai cru inutile de répéter, dans ce Catalogue, toutes les synonymies ainsi
que les renseignements bibliographiques déjà publiés dans le Catalogue of Snakes
de M. Boulenger; je me contente d'indiquer tout ce qui lui est postérieur en
date. Pour le reste, je renvoie le lecteur à cet ouvrage fondamental.
— 137 —
Une seule internasale, une seule préfrontale.. ....,...... 44, 12.
7. Deux préfrontales; 5 labiales supérieures, 2° et 3° bordant
14.
45.
16.
47:
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
D NPA la.. . 4, .....,.,,...2 à Greigerli.
Une seule préfrontale (rarement divisée); 7 labiales supé-
rieures, 3° el 4° bordant l'œil; temporales 2 + 9 ou 2+3. 9,10.
Internasales séparées l’une de l’autre ou en contact par leur
angle interne ; pas de bandes continues le long du dos. 4 Sundevall.
. Internasales petites, largement séparées l’une de l’autre; deux
bandes brunes, parallèles, le long du dos. ......... a bivittatu.
. Frontale moins large que la moitié de la largeur de la têle.. 13,14.
. Frontale plus large que la moitié de la largeur de la tête... . 15,16.
. 7 ou 8 labiales supérieures, 3° et 4° ou 4° et 5° bordant l'œil;
Ho sous-caudales doubles. . . ................... o frontalis.
6 labiales supérieures, 3° et 4° bordant l'œil; 17 à 25 sous-
D nn ue Dour seen 6 angolensis.
Préfrontale et frontale séparées de l'œil par la préoculaire et
l'oculaire en contact réciproque; 2 labiales supérieures bor-
En aan ne ocu à om à à 17,18.
Préfrontale et frontale bordant l'œil entre une très petite pré-
Dre el supra-oculaire . ...............,...... 27, 28.
2 ou à postoculaires ; 6 ou 7 labiales supérieures, 3° et 4° ou
5... 4. 49, 20.
Une seule postoculaire. LORIE DOM RSR ER 24, 22.
Fente nasale procédant de la loréale mais ne joignant pas l’ou-
verture de la narine; 169 à 185 ventrales, 58 à 49 sous-
caudales (subg. Pseudoprosymna). ................ 7 Bergeri.
Fente nasale s'étendant de la narine à la loréale; 131 à 159
ventrales; 19 à 34 sous-caudales.. ............... 8 ambigua.
6 labiales supérieures, 3° et 4° bordant l'œil; 156 ventrales;
22 à 26 sous-caudales doubles...,............ 9 transvaalensis.
5 labiales supérieures, 2° et 3° bordant l'œil. ........... 23, 24.
Frontale plus courte que les pariétales; dorsales sur
nuls er. 106 concolor.
Frontale plus longue que les pariétales; dorsales sur
25,
26.
27.
28.
Pas de collier 'blane.. 3" "rie Re RS 10 meleagris.
Un cellier Manc::. 2552 0 NT PATES 10 a colluris.
Extrémité du museau étroitement arrondie, lévèrement re-
troussée; une seule postoculaire; 2 labiales supérieures bor-
dant l'œilii 22110 DL OR CNRS CREER 11 Bocage.
Extrémité du museau largement arrondie, nullement re-
troussée; 2 postoculaires; 3 labiales supérieures bordant
Loi, 52e Pt En CS EN RES 19 Vassei.
CATALOGUE SYSTÉMATIQUE.
. Prosymna variagizis Werner.
Jahreshefte des Vereins für vaterlandische Naturkunde in Württemberg,
LXV [1909], p. 57.
G. A. BourenGer, Proceedings of the Zoclopical Society of London, 1915,
p. 625-636.
Afrique orientale allemande : Moschi.
. Prosymna Jan Bianconi.
G. À. Bouzencer, Annals of the South African Museum, V, 9 [1910],
p. 508.
Mozambique : Inhambane; Afrique orientale portugaise; Zoulouland.
. Prosymna Greicertt Mocquard.
Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XI [1906], p. 466.
3h47 pu. Soudan français : région du Lobi (lieutenant Greigert).
Type ©.
Prosymna Sunpevazzr Smith.
G. A. Bourencer, Annals of the South African Museum, V, 9 [1910],
p. 508.
Afrique du Sud : colonie du Cap, Natal, Orange, Transvaal.
3447 &. Transvaal (Bel).
a) Le type de cette espèce possède 171 ventrales et des sous-caudales au
nombre de D + 1; sa longueur totale est de 175 millimètres; dont 13 millimètres
pour la queue.
se Hate
L a. P. Suxpevazuzt mivirrara Werner.
Abhandlungen der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, (22), I [1903],
p. 381 (nom).
Verhandlungen der k.-k. zoolopischhotanischen Gesellschaft in Wien, XL
[1902], p. 339 (diagnose).
Afrique du Sud : Sud du fleuve Oranje.
5. PROSYMNA ANGOLENSIS Boulenger.
Proceedings of the Zoological Society of London, 1915, p. 208.
— Prosymna FRonrazts Bocage (non Peters).
Herpétologie d’Angola et du Congo, p.98, pl. XI, fig. ».
Intérieur du Benguella et de Mossamellès.
Nom vulgaire : Golongo (B. du Bocage, op. cit. ).
6. Prosyuna FronrTaus Peters.
G. A. Boucexcer, Annals of the South African Museum, V, 9 [1910], p. 55.
STERNFELD, Matteilungen aus dem Zoolopischen Museum in Berlin, V,1,
[1910], p. 55.
Afrique du Sud-Ouest : Otjimbingue et Mossamedès.
7. Prosymna (Pseuporrosyua) Bercerr Lindholm.
Jahrbücher des Nassauischen Vereins für Naturkunde, 55 [1902], p. 57.
Bouzencer, Annals of the South African Museum, V, 9 [1910], p. 509.
Afrique du Sud-Ouest allemande : Rietmont, district du Gibeon.
8. Prosymna amsieua Bocage.
Bouzencer, Annals of the South African Museum, V, 9 [1910], p. 508
et 509.
Id., Proceedings of the Zoological Society of London, 1915, p. 208 et 635.
Angola: Rhodesia nord; Est africain : de la Côte de Zanzibar au
Zoulouland 0),
3447 a. Congo français (Dibowski).
3447 &'. Congo français (Dibowski).
3447 6. Haut-Nil (du Bourg de Bozas).
34h47 7°. Congo français (Fourneau).
0) Il est à remarquer qu'aucun des exemplaires de la collection du Muséum
ne provient de ces localités. L’aire d’habilat de celle espèce se trouve ainsi consi-
dérablement étendue vers le Nord.
— hh0 ——
9. Prosyuna TRANSvAALENSIS Hewitt.
Annals of the Transvaal Museum, IT [1910], p. 73.
Transvaal.
10. Prosyuna mezraGris Reinhardt.
STERNFELD , Matteilungen aus dem Zoolopischen Museum in Berlin, IN, 3
[1908], p. 216. |
Bourencer , Proceedings of the Zoological Society of London, 1915, p. 649.
Du Soudan égyptien, de Sierra-Leone et du Dahomey jusqu'au Congo.
3447 y. Congo français (Thollon).
3h47 à. Soudan français (de Zeltner).
3hh7 e. Côte de l'Ivoire (Escard).
3h47 &. Soudan français (D' Bouet).
3447 9. Dahomey, 3 exempl. (D' Bouet).
10 «. P. mezcacris cocraris (var. ) Sternfeld.
Mitteilungen aus dem Zoolopischen Museum in Berlin, IV, 1 [1908],
p. 216.
Togo.
10 D: P. mecracris concocor (subsp.) Lünnberp.
Arkiv für Zoologi, VIT, 8 [1911], p. 5 et 7, fig. 2 et 3.
ü
Bas-Congo.
11. Prosymna Bocacei Boulenger.
Annals of Natural History, (6), XIX [1897], p. 278.
Id., Annales du Musée du Congo, Zoologie, 1, Il [1901], p. 9, pl. I,
fig. 4,4 a,hb,hc.
Rapides de l'Oubangui : Congo.
12. Prosymna Vasser Mocquard.
Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XII [1906], p. 250.
3547 u°. Mozambique (Vasse). Type.
a A 2
Un Précoprère (Îns. Névr.) vouv£au DE France,
pAR LE R. P. Loncin Navis, S. J.,
Corresponpant pu Muséum.
Hemimelæna (Perla) Revelierei sp. nov. (Perlidæ).
Similis flaviventri Hoffm., major.
Caput inferne fusco-fulvum, superne fuscum , sublæve, ante M breviter
fulvo pilosum ; fascia media longitudinali pone ocellum anticum flavida,
ante apicem constricta, apice dilatata, fere in formam calicis desuper visa,
flavo-olivacea, M et callis nigris, nitidis; ocellis in triangulum latum dis-
positis, posticis duplo inter se quam ab oculis, sesqui quam ab anterioribus
distantibus, nigris; oculis nigris; palpis fusco-nigris; antennis fusco-
bigris, articulo primo grandi, sequentibus in lertio basilari transversis,
ceteris longioribus quam latioribus.
Prothorax capite angustior, subrectangularis, retrorsum vix angustatus,
inferne fuscus, superne rugosus, fuscus, fascia media longitudinali an-
gusta in præscuto mesonoti continuata et plaga laterali parum definita,
flavo-olivaceis ; meso et metathorax fusco-nigri.
Abdomen totum fusco-nigrum , fulvo leviter breviterque pilosum , ultimo
tergito fusco-fulvo; cervis fulvis, fulvo pilosis, lobo basilari apice tuber-
culiformi, tuberculo nigro, pilis fulvis radiantibus; articulis primis
lransversis, ceteris elongatis, apice fuscis. Pedes fusco-fulvi, inferne palli-
diores.
Alæ hyalinæ, levissime olivaceo tinctæ, area apicali plerumque
venulis; sectore vadii ultra anastomosim plerumque ter furcato ; venulis
anastomosis (radiali et intermedia) proximis, haud in lineam vertam
continuatis,
Ala anterior reticulatione fusca, forti; area costali fere 6 venulis, pro-
cubitali 7-8, cubitali fere 8; vena axilari prima a secunda magis distante
quam a postcubitali.
Ala poslerior reticulatione subtota olivaceo-pallida, ad alæ apicem in area
Muséum. — xxur, 31
— 42 —
costali et sectore radii ultra anastomosim fusca; fere 5 venulis cubitalibus ;
axillari prima semel furcata.
millimètres.
Lonp. corp. 4542055 AR EL PE MI TRES LE CODES
Long. alant,2 52 RSR et SOC 14,5
Long, al pe. si init dit En LL MNT EE Rs 11,9
Patria. Saint-Nazaire, mars 1916, G. Revelière leg, (Coll. m.).
æ”
Je profiterai de cette occasion pour citer encore les Trichoptères de la
même région qui m'ont été envoyés dernièrement par M. Revelière et qui
méritent d’être connus.
Famizze pes LIMNOPHILIDES.
Limnophilus affinis Gurt. Saint-Nazaire, 8 avril.
Limnophilus rhombicus L. Saint-Nazaire, 19 mai.
Limnophilus sparsus Gurt. Blain (Loire-Inf,) mai, juillet ; Forêt du Gävres,
juillet 1916,
Stenophylax permistus Mac Lachl. Blain, mai; Saint-Nazaire, 15 avril,
FamizLe pes SÉRICOSTOMIDES.
Notidobia ctharis L. Blain, 27 avril.
FamLLe pes LEPTOCÉRIDES.
Leptocerus fulous Ramb. Blain, juillet.
FamzLe Des PSYCHOMIIDES.
Tinodes Vaneri L. Blain, 1°* mai 1915.
Saragosse, 12 décembre 1916.
nb. “ Nés
— 143 —
Descriprion un LaugriigraNcns Nouvsau pu Gozrz pe CazrrorNi£,
par M. Ep. Lamy.
Dans le genre Condylocardia Munier-Chalmas mss., Félix Bernard à
placé en 1896 (Bulletin Muséum Hist. nat. Paris, 1, p. 195-197; Journal
de Conchyhologie, XLIV, p. 169-207, pl. VD) cinq espèces : C. Sancti-Pauli
Munier-Chalmas (— GC. pauliana F. Bern.) el C. australis Mun.-Ch., de
l’île Saint-Paul, C. crassicosta F. Bern. et C. concentrica F. Bern., de l'ile
Stewart, enfin C, Dalh F. Bern., fossile du Lutécien
De plus , dans les matériaux qui, faisant partie des collections du Muséum
de Paris, ont servi aux études de Félix Bernard, se trouve une 6° espèce
qu’il avait reconnue comme étant un Condylocardia, mais qu'il n’a pas dé-
crite : il s’agit d’une forme que M. L. Diguet avait découverte en 1897
dans le golfe de Californie, mais dont il n'avait, à cette époque, rapporté
que des valves en assez mauvais état.
En 1914, ce même voyageur à recueilli, également dans le golfe de Cali-
fornie, du sable coquillier qui renfermait des spécimens mieux conservés
de la même espèce, et ces exemplaires permettent de donner la description
de cette coquille, pour laquelle je propose le nom de GC, Diguet.
Condylocardia Digueti nov. sp.
T'esta minima, oblique trigona, latior quam alta, alba , æquivalvis, sat con-
vexa, inæquilateralis , latere antico elongato, posheo breviore. Coslæ radiantes
perpaucæ, 8-9, quam nlerstitia mullo latores ac strûs incrementi concen-
tricis corrug'alæ, superficiem ornant. Prodissoconcha, a reliqua testa pulvino
discreta, umbones pronunentes format. Cardo, in ulraque valva, dentes cardi-
nales duos fossula liyamenti sejunclos ac utrinque dentem lateralem elongatum
exhibet. Impressiones musculares inconspicuæ. Margo ventrals internus late
crenalus.
G) Postérieurement, neuf autres espèces de Condylocardia ont été signalées,
toutes d’Auitralie : C. projecta Hedley (1902), GC. pectinata Tate et May (1900
[ Carditella]; Hedley, 1902), G. ovata Hedley (1906), C. porrecta Hediey (1906),
CG. trifoliata Hedley (1906), GC. compressa Hedley et May (1908 [Cuna]; Verco,
1908), C. subradiata Tate (1888 { Garditella |; Verco, 1908), C. Ghapmän Galiff
et Gabriel (1912), GC. tenwcostæ Chapman et Gabriel (1913) { fossile }.
a1:
— hhh —
Diam. ant.-post. : 1 millim. 5; diam. umbono-ventr. : 1 millim. 3; crass. :
e millim. 65 C.
Très petite coquille, obliquement triangulaire, plus longue que haute,
blanche, équivalve , assez convexe, inéquilatérale, à côté antérieur allongé,
à côté postérieur plus court. Sculpture formée de côtes rayonnantes peu
nombreuses, 8-9, beaucoup plus larges que leurs intervalles et découpées
en rides transversales par les stries d’accroissement concentriques. Sommets
saillants formés par la coquille embryonnaire (prodissoconque), qui est sé-
parée de la portion suivante de la coquille par un bourrelet. Dans la valve
Condylocardia Digueti Ed. Lamy.
1. Valve gauche, face externe. — 2. Charnière de la valve gauche: 2 a et 2p, dents
cardinales; LA 11 et LP 11, dents latérales. — 3. Charnière de la valve droite : 3b et
3 p, dents cardinales; LA 1 et LP nt, dents latérales. — Gross. : 25 fois.
gauche, en avant de la fossette du ligament interne, on observe une dent
latérale antérieure | LA 11] très écartée du sommet et une dent cardinale
antérieure [2 4] oblique; en arrière, il existe une dent cardinale posté-
rieure [2 p] conique, saillante, et une dent latérale postérieure | LP "|
éloignée. Dans la valve droite, en avant de la fossette ligamentaire, on
trouve une dent latérale antérieure | LA 1] très écartée et une dent cardi-
nale antérieure | 3 b| volumineuse ©; en arrière, il y a une dent cardinale
postérieure | 3 p | triangulaire, moins saillante, et une dent latérale posté-
rieure [LP u1] peu développée. Impressions des muscles adducteurs in-
distinctes. Le bord interne des valves présente quelques pe crénelures
correspondant aux côtes.
() Parmi les divers échantillons rapportés par M. Diguet, 11 y a une valve
qui, un peu plus grande que la moyenne, atteint > millimètres de longueur et
1 milim. 65 de hauteur.
@) Je n'ai rien observé permettant d'admettre, comme dans C. crassicosta Bern. ,
l'existence d’une 1" dent cardinale antérieure [3 a] et, par l'absence de cette
saillie, ainsi que par le développement de la dent cardinale postérieure [3 p], la
charnière du C. Digueti rappelle celle du C. Dalli Bern.
— A5 —
Habitat. — Baie de San Gabriel, île d'Espiritu Santo, golfe de Cali-
fornie.
Cette espèce ressemble, extérieurement surtout, au C. crassicosta Bern. :
elle a cependant une forme plus triangulaire et elle offre un nombre plus
faible de côtes (8-9, au lieu de 12-15). R
ER" 7 me
SABLES COQUILLIERS MARINS POUR LE LABORATOIRE DE MALAGOLOGIE,
par M. À. Bavay.
On nomme généralement sables coquilhers tous ceux formés de beaucoup
de débris de coquilles mélangés de débris de coraux ou de roches. Ceux
qui se déposent normalement au bord de la mer contiennent, en outre, un
nombre plus ou moins grand de coquilles entières des Mollusques qui ont
vécu aux abords de la plage où ils sisent.
C’est la présence de ces coquilles, d'habitude assez petites, qui rend
ces sables intéressants pour le Malacologiste. Les sables réclamés par le
Laboratoire de Malacologie doivent done remplir cette condition : contenir
de petites coquilles, et celles-ci doivent être entières et le plus possible non
décolorées. Elles sont les représentants de toute la Faune micromalacolo-
gique de la région maritime environnante. Beaucoup d’entre elles seront
détériorées, parfois méconnaissables , mais d’autres seront mieux conservées
et, sur le nombre, il s’en trouvera de suffisamment intactes. Le talent du
collecteur consistera donc à trouver et à choisir les sables les plus riches
en bons échantillons et en nombreuses espèces. Leur examen ultérieur
permettra de faire un inventaire utile des petits Mollusques, qui, mieux
que de plus grands, caractérisent la révion maritime d’où ils proviennent.
Ces petites espèces appartiennent à une dizaine de familles, dont les
membres s’éloignent peu des rivages pendant leur vie; aussi impriment-
elles au sable qui contient leurs dépouilles un cachet que le naturaliste
apprend à reconnaître.
Ce sont des Rissoiées, Rissoinées, Odostomiées, Liotiées, Cyclostrema-
tidées, Cæweidées, Marpinellidées, Trochidées, petites Certihidées, Cardidées
Veneridées, etc. Leur petite taille leur aide à conserver dans les sables
leurs formes et leurs couleurs, mais aussi faut-il souvent le secours de la
loupe pour reconnaître leur présence.
Ces sables coquilliers utiles ne se trouvent pas partout sur les rivages.
On les cherchera surtout dans les baies, au fond des anses et sur les
parties latérales de celles-ci, sur les côtés des isthmes qui relient une petite
presqu'île, un ilot, un rocher à la terre, là où le flot vient mourir dou-
cement, jamais où 1l brise.
Les dépôts qui, sous une couche d'algues mortes, forment un cordon
marquant la limite des hautes marées, sont généralement les plus riches en
— A7 —
coquilles, mais on en trouve aussi au niveau de la marée basse ou dans
l'intervalle, le long des ruisselets qui y descendent, dans les creux des
rochers et des coraux, dans les flaques laissées par la marée. Tous ces
dépôts renferment les coquilles des Mollusques qui ont vécu dans la baie ou
sur quelque bane un peu au large de celle-ci. Le flot les apporte à terre
quand elles sont mortes ou quand une circonstance, les détachant du fond,
les rend le jouet de la vague qui les amène à la rive et les en ramène, non
sans péril pour leur intéorité.
Si la grève est bordée de galets, inutile de chercher parmi ceux-ci des
coquilles : elles ont été broyées. Les simples graviers jouent trop souvent le
même rôle que les galets vis-à-vis des menues coquilles qui s'y trouvent
mélangées; elles sont par eux broyées ou usées et deviennent méconnais-
sables. Ce ne sera donc que par exception et faute de mieux que l’on re-
cueillera des graviers à coquilles.
C’est surtout sur les grèves à sable fin ou même mélangé d’un peu de
vase ou de parcelles ténues de mica que l’on trouvera les sables coquilliers
les meilleurs, les plus riches en petits individus conservés entiers. La vase
et la poussière de mica jouent vis-à-vis de ces tests le rôle du foin dans un
emballage ; les fragments de quartz ont un effet tout contraire.
Ces sables coquilliers, récoltés à l’aide d’une cuillère, d’une valve de
coquille, doivent être lavés à l’eau douce pour se dessaler, subir un pre-
mier triage à la main qui les débarrasse des débris d’algues, de coquilles,
de coraux, de roches, un peu gros, encombrants et inutiles. [ls sont en-
ensuite séchés à l’air et à l'ombre, mis en sacs de torle ou en boîtes de bois
et soigneusement étiquetés. Un litre de sable peut suflire.
Toutes les coquilles qui proviennent de ces dépôts sont mortes et sou-
vent détériorées. On peut se procurer beaucoup d’entre elles vivantes, en
passant sous l’eau parmi les algues ou les zostères un filet en forme de
poche, fait d’une forte toile claire à moustiquaire, montée sur un cercle
en fer, enmanché lui-même au bout d’un bâton. Le magma qui se rassemble
au fond de la poche renferme souvent des milliers de petites coquilles bien
fraîches.
I va sans dire que les sables marins coquilliers recueillis en tous autres
endroits que ceux indiqués ci-dessus, ou par tout autre moyen, peuvent
être fort bons, pourvu qu'ils soient reconnus contenir de petits Mollusques.
Tels seraient ceux recueillis sur les pattes des ancres, quand celles-ci ren-
trent à bord, ou bien les résidus de dragues, ou encore les sables recueillis
à terre là où de grosses coquilles ou des coraux sont entassés pour sécher
avant d’être transformés en chaux. Telles sont encore les poussières des ma-
gasins où l’on conserve les valves d’huîtres perlières ou nacres, celles qui
proviennent du battage des éponges non passées aux acides.
Enfin il ne faut pas oublier cés coquillettes que les enfants recueillent
en masses sur certaines plages, pour en faire des fleurs artificielles, des
— 48 —
boîtes, des bibelots pour les touristes. En Basse-Californie, cela se nomme
des Arozillos. On en recueiïlle aux petites Antilles (à Saint-Martin, Saint-
Barthélemy), aux Bahamas, aux Bermudes. Elles sont vendues en bouteilles
aux étrangers et même exportées en barils de certains points d’où elles
arrivent en Europe. On peut trouver là de fort bons spécimens d'espèces
rares; leur ensemble en tous cas sera toujours fort intéressant à étudier.
Les récoltes de ce genre faites aux îles Loyalty par les enfants des écoles
indigènes ont donné de merveilleux résultats,
— 149 —
Au SuJET D'UN Éssar DE FAUNE Des ÉcniNines Fossires
DES TERRAINS SECONDATIRES.
par M. CHarpiar.
(Laboratoire de M. Stanislas Meunier.)
La détermination des fossiles pourrait être rendue plus rapide et plus
facile par la publication de traités spéciaux , construits sur le plan des flores
classiques.
On aurait ainsi des +faunes», qui seraient à la Paléontologie ou à la
Zoologie ce que les flores sont à la Botanique.
C’est une de ces faunes. celle des Oursins fossiles des terrains secon-
daires, que nous avons essayé d'établir. Ü suffira au Géologue de connaître
le sens des quelques mots un peu spéciaux qui désignent les pièces eonsti-
tuant l’exosquelette des Oursins, pour déterminer avec celte faune. Ge lui
sera aussi facile que l’est, pour le Botaniste, l'identification des plantes au
moyen de la flore. | |
Cet essai porte sur 219 espèces fossiles, se répartissant en :
98 oursins réguliers :
15 Salénidés. 5 Hemicidaris.
a Temnocidaris. kg Diadématidés.
123 Cidaris. 9 Échinidés.
6 Rhabdocidaris.
121 oursins irréguliers :
1 Asterostoma, 1 Rhynchopygus.
1 Pyrina. a Stigmatopÿgus
1 Echinoconus. 3 Archiacia.
k Pygurus. 7 Pygaulus.
3 Botriopygus. 1 Echinanthus.
6 Clypeopygus. 7 Caratamus.
8 Catopygus. 7 Trematopygus.
3 Faujasia. 1 Echinobrissus.
k Conoclypus. 1 Ananchytes.
3 Cassidulus. 2 Collyrites.
— 450 —
1 Hemipneustes. 2 Heteraster.
7 Cardiasler. 1 Enallaster.
11 Holaster. 7 Epiaster.
11 Hemiaster. 6 Micraster.
3 Periaster. 1 Spatangus.
5 Echinospatagus.
M. Stanislas Meunier, mon Maitre, et M. Lambert, l’éminent Paléonto-
logiste qui s’est spécialisé dans l'étude des Échinides, ont bien voulu exa-
miner cet essai et me guider de leurs conseils; je les en remercie très sin-
cèrement et les prie de croire à ma gratitude.
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1916.
CORRESPONDANTS.
Cuasanaup (Paul), Entomologiste et Herpétologiste. . ........ 15 juin 1916
es ch opus 15 juin 1916
Hueuer (D'), Médecin en chef des Services sanitaires, à Rabat
2. 5................,., 15 juin 1916
MEMBRE CORRESPONDANT DÉCÉDÉ EN 1916.
Larreux (D'), Histologiste et Minéralogiste..,............. g juin 1916
TABLES DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉES.
Anruowy (D' R.). Seconde note sur un procédé d'étude de l'architecture du
D nomeux des os PL Vel VII]. .:::........,....,.,:.
— Présentation et don d’un mémoire : Sur un cerveau de fœtus de Chim-
Basauzr (Guy). Les mœurs des Pteromys de l'Inde | PI. VIII ]..........
Bapaire, Gardien de Galerie. Promotion de la 5° à la 4° classe. ........
Bavay (A.). Sables coquilliers marins pour le Laboratoire de Malacologie.
Bercanr (Lucien), Préparateur de la Chaire d’Entomologie. Citation à
0
.— Ses services de guerre : Notice par M. le Professeur E.-L. Bouvier, ..
Boxaparre (Prince). Fougères de l'Herbier du Muséum...............
Boxner (D' Ed.). Le Cabinet d'Histoire naturelle des frères de Loménie de
Brienne , l’Herbier de l'Abbé Pourret et le legs fait par le D' Barbier
au Muséum en 1847. Histoire et documents. .................
Boue (M.), Professeur de Paléontologie. Discours prononcé sur la tombe
de Joseph Papoint, Préparateur de la Chaire de Paléontologie. . . .
I D CO COUR... . ed. ses e soccer eocososses
BouLEau, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 5° à la 4° classe.
Bouvier (E.-L.). Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Tra-
vaœlleur, dans les mers européennes, au cours de sa campagne de
enr n seems ouoes
— Un nouveau Pycnogonide, Ammothea (Achelia) armata, trouvé par le
nn se esse door rene venus
— Les services de guerre de M. Lucien Berland, Préparateur de la Chaire
ŒEntomologie 0. ................... 0... te
— Au sujet d’une donation faite au Muséum par M. l'Abbé Foucher : Don
d’Orthoptères vivants, Phyllium et Cyphocrana. ...............
397
— 54 —
Garpor (J.). Note sur des Mousses de Kerguelen.................... 336
— Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar | Fig.]..... 342
— Note sur les Rosacées d'Extrême-Orient, [........... Re 396
-CHABANAUD (Paul). Serpents d'Afrique Occidentale recueillis par M. Gruvel. 75
— Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne. ....... 77
— Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary............ ds ER 79
— Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le ce
mandant Mipert ess SAUCE TES A
— Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc recueillis par M. Pallary
[PIB CURE RE RS CEE EN ARRET RER je EE NORE 228
— Nomination de Correspondant du Muséum......... s 15:22 CES 270
_— Énumération des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique Occiden-
tale, appartenant aux Collections du Muséum, avec la description
des espèces et des variétés nouvelles | Figs. |..,................ 302
— ‘Bevision.du genre Prosymna [Figs. [2.5 1.2 0e0 MONS PEER 1h33
Cuacor, Gardien de Galerie, Délégué. Augmentation d’indemnité.. . . ... 69
Cuanprar (R.). Coupe géologique du versant $S. $. 0. de la Colline située
au NE, de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de
la ferme du Buisson à Guyencourt (Aisne), ,::::2207 0000 ÿ 2372
— Au sujet d’un Essai de Faune des Échinides fossiles des Ta Se-
CONCAIPESE 25 & SCT el PR ae ASS NT PES ARE Pr EN tTÉRSICUES
Cuèxe, Gardien de Galerie. Promotion de la 6° à la 5° classe, .,,.,...., 69
Cuuronevizze (Pig DE). Nomination de Préparateur Suppléant de Ja
Chaire de Botanique (Cryptogamie)......................... 65
CzerGer (Léon). Nomination de Correspondant du Muséum.......... s 270
Cosranrin (J.). Note sur le Maxillaria chlorantha X ochroleuca (Orchidées). 445
Cros, Gardien de Galerie. Promotion de la 8° à la 7° classe. ....,..... 69
Danran, Préparateur de la Chaire d’Anatomie comparée. Mise en congé.. 65
Dgaorne (M°° Lucienne). La zone de scissiparité chez les Naïdimorphes
RS NS RP ER ER CEE 59
— Contribution à l'étude du genre Æolosoma. ............ à. SIL 129
Derruy (Jean), Sous-Directeur du Laboratoire maritime de Tatihou. Clef
dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons
qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche. . ...... 290
== ‘Rectifitation à côtée Noble. cu coee es 57 se GEST
Demaxcr. Nomination de SR ARR... Ne CR 65
Dozcor (A .), Correspondant du Muséum. Don à la Bibliothèque du Mu-
séum du Profil en long géologique des tranchées du Chemin de fer de
l’Ouest-État , entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcelles Ceinture. 69
DaéviLLon, Employé au Laboratoire maritime de Tatihou, du 2° régiment
d'infanterie coloniale. Mort au front...................... » É'e à. SO
Dupaniour, Gardien de Galerie. Promotion de la 8° à la 7° classe... .,.. 69
— 490 —
Duscars (Richard), Fondateur d'un prix à l'Académie des Sciences, Dona-
teur de Collections néralagiques a au Muséum, (Notice biographique
par M. J. Künckel d'Herculais.).. TT
Lee pes pee pes
Fouassier, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 5° à la 4° classe.
Grorc, Gardien de Galerie. Promotion de la 8° à la 7° classe. ......,..
German (Louis). Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique
équatoriale :
— XLIT. Gastéropodes recueillis par M. le D' Gromier sur les bords de la
rivière Tsavo (Afrique orientale anglaise)... ..............,., ;
—- XL. Faunule Malacologique du lac Albert-Édouard (Afrique ne
LULU UN FES ERNRAREERRRR LOSC PA PE PRE ES"
— XLIV. Mollusques terrestres recueillis he les provinces de Kilwa et
de Mahenge (Afrique orientale)... ......,.,........,.......
— XLY. Sur le genre Leroya Bourg. | famille des Ampullaridæ | | genre
Lanistes Denys de Montfort, sous-genre Leroya Bourg. |..........
Gravier (Gh. ), Assistant de la Chaïre de Malacologie. Promotion de la 3°
TEE NOR EEE EE NA EN ERE
— Sur un Type nouveau d’Actime de l'ile San Thome (Golfe de Guinée ).
Guicnar», Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro-
M classés... .....::...,.....,.,, FA
Harror, Assistant de la Chaire de Botanique (Cryptogamie). Promotion de
nn su op node ss
Haux (3.-A.), Commis à la Bibliothèque. Mise en congé..........,,..
— Lieutenant dech asseurs, Chevalier de la Légion d'honneur, PE de
la Médaille militaire, mobilisé dans le Service des Chemins de fer.
nel oo ÉCNOPMRPE SO A
Hua (Henri). Une collection a à du Haut Dahomey et de la Vallée
du Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910...
Huçuer (D°), Médecin-Chef des Services sanitaires à Babat (are)
Nomination de Correspondant du Muséum.,..,....,..,.. AREA
Jousix (L.), Professeur de la Chaire de Malacologie. Donations faites au
Muséum de Collections Pabogiquee réunies par le D’ F, Jous-
SOMME. . : 000. ARTE CNRS NE ENREER SI TT 131 et
Jouroy (Général). Nomination de Correspondant du Muséum...........
Juraro, Gardien de Galerie. Citation à l'ordre du jour de la brigade, ,..
— Promotion de la a lg GPglasse,,..,,-,,,cerscesssceevere E
Kœwi6s (M°° Gabrielle), Don de sa thèse de Doctorat : Etude de l’excila-
biité des nerfs vaso-moleurs el pigmento-moleurs 9° °%e22°.2:.»:9e
KozLmans, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie.
Promotion de la p° a la L° classe. . CORRE) te ts
174
— 456 —
Künoxez »'Hercuzais (J.). Les Sphingides du genre Acherontia, Lépidoptères
mellivores parasites des Abeïlles. — Adaptation générale: adaptation
spéciale de la trompe [ PI. IV]............. ss 5 23 SAC TENTE
— Notice biographique sur Richard Dusgate, Fondateur d'un prix à
l’Académie des Sciences et Donateur de Collections minéralogiques
au Muséum :<. 1.48 0 TRE RE
Lasirre (Alphonse). Longévité de quelques insectes en captivité. ...... .
Laugers (Auguste). Trictenotomidae (Col.) de la Collection du Muséum de
Lamy (Ed.). Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres
Venéricardia el Cardita...;:0, "Ne Er ne RS |
— Assistant de la Chaire de Malacologie. Promotion de la 6° à la 5° classe.
— Les Lucines el les Diplodontes de la mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par M. le D" Jousseaume)................. 145 et
— Les Mactres et les Lutraires de la mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par M. le D’ Jousseaume)................. 237 et
— Les Cardites et les Cypricardes de la mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par M.'eD'Jousseaume):.5 : 404.04 NOR
- Les Pectoncles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par
M:'16 D" Jousseaume ): 2. 200 SNS RC ES
— Description d’un Lamellibranche nouveau du Golfe de Califormie
RER DÉS SR do PES Me PT D | Re
Laxcezce, Gardien de Galerie. Promotion de la 5° à la 4° classe... .....
Lesann, Licencié ès sciences naturelles. Nomination de Préparateur sup-
pléant. sui ee seen Rte RO RE DEEE
Lecoure (H.). Les Korthalsella Van Tieghem. ...............,......
— Le genre Korthalsella et la tribu des Bifariées de Van Tieghem......
— À propos d’un Viscum de Nossi-Bé, à fleurs d’abord encapuchonnées. .
. — Don, à la Bibliothèque du Muséum, du tome XVI, fascicules 3 et 4,
de-la Flore générale de lIndo-CGhine 2. ER
— Le genre Donella, de la famille des Sapotacées ..................
— À propos du genre Cryptogyne de Madagascar. ..................
Lecexpre (Jean), Médecin major de 1° classe. Observations et Etudes
faites à Madagascar: : + 4.324. . ue ee ER
LeGENDRE, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et d’Ornithologie.
Promotion de da’5° à la 4° classe 22007... . JOUER
Lemoine (M°°), née Dusarnix-Breaumerz, Docteur ès sciences naturelles.
Nominotion de Siapiaire. 2.4 Re 26%.. 242 Re
Lesne (P.). Notes sur les Coléoptères Térédiles : 15. Variabilité de certains
Lyctides de l'Amérique du Nord. — Les formes typiques du genre
Lyctus los SRE. ARR RER TE REC ERREE HS: 27.
— Liste alphabétique des Tribus, Genres, Sous-Genres, Espèces, Races
et Variétés étudiés dans les Notes sur les Coléoptères Térédiles.
(Notes 1-19 See PARU se DE APTE
92
98
— 457 —
Loisez (D° Gustave). Observations faites en Serbie sur le Spalax monticola
Serbicus (Mehely)............. SC AA AN à De OR EPA
— Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie .
Loxein Navis (R. P.), Correspondant du Muséum. Un Plécoptère (Ins. Névr. :
MANEAdb AraNnCe.. . ............. SE ee a ET M eme à
Lucer (Désiré-Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie comparée. Mise
A ee de eovose
Dr Dohee nécrologique......:.......,....,,..,.,,.,....
Macary, Gardien de Galerie. Promotion de la 8° à la 7° classe... ......
..
Mazcy, Gardien de Bibliothèque. Promotion de la 5° à la 4° classe... ...
Mançix (L.), Professeur au Muséum. Fernand Pelourde (1884-1916)...
Meunier (Prof. Stanislas). Nomination d’Assesseur du Directeur du Muséum
Dar...
— Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diablo
(Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné la chute de
ne mr ee oo mussus oo ses ve
— Présentation et Don, de la part de M. Dollot, Correspondant du Mu-
séum, du Profil en long géologique des tranchées du Chemin de fer de
POuest-État, entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcelles-Ceinture ,
avec accompagnement d'explications. . .......................
— Contribution à l'Histoire de Îa terre végétale... .................
— Quelques renseignements sur des échantillons récemment parvenus au
EAU OT OPERA RER EEE
— Présentation et Don d'un Mémoire de M. Ph. Négris sur le Métamor-
Hhrmerdes roches sédimentaires. ..". .............,..,..4..
— Remarques géologiques sur la Chimie. Résumé d'un article de L’Actualité
scientifique RS D. du se de moe à à
Mirrezsercer, Gardien de Bureau. Promotion de la 5° à la 4° classe. .
Nécris (Ph.), ancien Ministre des finances helléniques. Don d'un Mémoire
intitulé : Métamorphisme des roches sédimentaires. ............
Neuvize (H.). Remarques sur la variabilité de la crête sagittale du crâne
D... ue. sde...
Paroir (Joseph), Préparateur de la Chaire de Paléontologie. Décès. ....
— Discours prononcé sur sa tombe par M. le Professeur M. Boule. .....
PeLourpe (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique CRpRPer
M... eue... serons cresson tes x
cu. Er Et OUR D AS 2
— Notice et liste de ses travaux, par M. L. Mangin ..... ARR 66 à
Perrier (Edmond), Membre de l'Institut, Directeur du Muséum. L'Union
sacrée dans l'exploitation méthodique du monde vivant..........
Muséum. — xx. 39
211
308
— 138 —
Perrier (Edmond). En Espagne. — Liste des Membres de l'Institut faisant
partie de la me académique chargée d'y faire des Conférences. .
— Les Savants ue au Muséum national d'Histoire naturelle (23 oc- .
tobre'1910)..222,4225 5, 0e 80 TRES nee
Perrin, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro-
motion de la 5° à la 4° classe. .,....... sue COST TUE
Prisauix (M°° M.) et R. P. F. Caius. Propriétés venimeuses de la salive
parotidienne chez des Colubridés aglyphes des genres Tropidonotus
Kuhs, Zamenis et Helicops Wagler.. +..." RE
Pic (Maurice), Correspondant du Muséum. Nouveaux Clytini de Chine
(Gol. Longicornes) 1.1.1 :,42:8% Mis 2000 SU RO PONS
Pixparzu, Préparatenr de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro-
motion ide la 5° à la A° classe. .., 5.0 200 0 ES
Pirourer, Licencié ès sciences. Nomination de Préparateur suppléant de la
Ghaiïre de Paléontolegie..,,.,,., 1424400 RS
PorLoxerA (Carlo). Liste des Limaciens provenant des récoltes de M. Pallary
dans le prand AUas........4.105 Se SES
Prieur, Gardien de Galerie. Promotion de la 9° à la 8° classe... .......
Ranson, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Promo-
tion de la 6° à 1a,5° classe. 0 ,..44. ce RERO
Reveneau, Gardien de Galerie. Promotion de la 9° à la 8° classe... .....
Ricuon (A.), Gardien de Galerie. Promotion de la 7° à la 6° classe. . ...
Ricuox (V.), Gardien de Galerie. Promotion de la 5° à la 4° classe... ..
River (D° Paul), Assistant de la Chaire d’Anthropologie. Promotion de la
6° la e"chisse SE TU, 2e 6 200 Ce S
Rockrenvazn, Garçon attaché à l'Administration. Mort au front. ........
Rouuau» (R.-M.), Jardinicr-chef des Pépinières, Caporal aux armées. Mort
au front. +3... ecouter conan pb 2 RCE
Rouze (Louis). Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea
dans l'Atlantique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea.
— Description de l'Hippocampus Aimei sp. nov., espèce nouvelle d’eau
douce, provenant du Mékong [Figs.[.......,..,...........
— Note sur un Cyclopterus lumpus L. femelle... .............. Var
— À propos de l'Hippocampus Arnei (nec Aimei)......,............
Rouyer, Chef du Carré-fleuriste, Capitaine du Gémie. Citation à l'ordre du
jour dés armées 2... 24e DR RM: » «2 sue CE CCE RE
Sauvace (D H.-S.), Assistant honoraire au Muséum. Décès et Nouce nécro-
longue sers FRS CES CET RE PA TI NRT
Serre (Paul), Consul de France, Associé du Muséum. L'ile de la Trinité
menacée d’une inyasion de Saulerelles..,...,..,..:......,.,,.
+= Le Musée Goëldi,an-Para.: Mes creer RC CRE
A NOT
DENTS Pat
ier des Gardiens. Promotion de la 6° à la 5° classe.
es d' Éponges recueillies dans l'Antarctique par le
UE
EN ES au Muséum. Note sur trois He d'Ursus
“ii arelos nés à la Ménagerie du Muséum..........
3 Ptar “ la Chaire de Botanique (Organographie). Mise en
| UVE, < org militaire. Promotion de la 7° sn s Casse de
— 160 —
TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE.
——
ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM.
Allocation d’une bourse de doctorat à M. Vincens (Jean-Marie-François),
Licencié ès sciences naturelles... .: 244.4... ’
Biographie. Richard Dugaste, Fondateur d’un prix à l’Académie des
Sciences, Donateur de Collections minéralogiques au Muséum. —
Notice par M. JT. Künckel d'Herculais : 4... ee
— D' Latteux, Correspondant du Muséum. Notice nécrologique par M. le
Prof: Stamslas Meganmier....... 4,734 0. SO CRC
— Joseph Papoint, Préparateur de la Chaire de Paléontologie. Discours
prononcé sur sa tombe par M. le Prof. Marcelin Boule..........
— Fernand Pelourde, Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryp-
togamie). Notice par M. le Prof. L. Mangin,..............
Cilations à l'ordre du jour de M. Berland, Préparateur de la Chaire d’'En-
tomolomie PARA RE. No) CEE 219 et
— de M: Jutard, Gardien de Galerie. ., 7. +. OS COS
— de M. Rouyer, Jardinier-Chef du Carré fleuriste. ..........,......
Congé accordé à M. Dantan, Préparateur de la Chaire d’Anatomie com-
parée (7 février 1916)...:.....0 4. set
M. Haun (G.-A.), Commis à la Bibliothèque (10 juin 1916).......
—— à M. Lucet (Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie com-
parée:(31 mal1910)..4 200006... en
|
— à M. Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique
(Gryptogamie) [16 février 1946... .. CS
— à M. Viguier, Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie),
17 noyembre1016 :..5,.- 548400: .2:: 000 ES
Décès de M. Drévillon, Employé au Laboratoire maritime de Tatihou (mort
au front, 9 septembre 2916). ....:.....,4 4200 0
— de M. Haun, Commis à la Bibliothèque, Lieutenant de Chasseurs,
Chevalier de la Légion d’houneur (1° novenibre 1916)..........
_— du D’ Latteux, Correspondant du Muséum (9 juin 1916)..........
ha5
308
Re . 7e ne
‘F4 RER
— 61 —
Décès de M. Lucet (Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie com-
parée, Membre de l’Académie de Médecine (6 décembre 1916)...
— de M. Papoint (Joseph), Préparateur de la Chaire de Paléontologie
(19 mars1916).,........ NT D DRE + LU tn
— de M. Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique
D RO Eymenrgz0 |... ....,,.,,.,,,,,....,,0..
— de M. Rocktenvald, Garçon attaché à l’Administration (mort au front,
nn. se RS ARS CE OV PRE
— de M. Rouhaud (René-Marie), Jardinier-Chef des Pépinières (mort au
front, 7 aout1916). 5%... ... en ve ce eo e
— de M. Sauvage (D' H.-E.), Assistant honoraire, Chevalier de la Légion
D)... cs cesse ooeee ee ..
Don par M. le D' R. Anthony d’un Mémoire : Sur un cerveau de fœtus de
ETS | a nn RL ENT OR EE
— par M. A. Dollet de Cartes géologiques relatives aux tranchées du che-
mindeier de lOuest-Etat:.................., RETURN EUR
— par M. le Prof. H. Lecomte de fascicules de la Flore générale de l'Indo-
Chine: ... 0000600000 0 00 0 0 0 00 9 0 0 0 0 0 ©
— par M" G. Kæœnigs de sa thèse : Étude de Excitabilité des nerfs vaso-
moteurs et pigmento-moteurs. ........... LÉ Or PPS
— par M. l'abbé Foucher d'Orthoptères Phasmides vivants (Phyllies et
I EE EE
— par M. le D' Jousseaume de Collections malacologiques. . ... 131 et
— par M. St. Meunier d'un Mémoire : Contribution à l'Histoire péolo-
MD... 5,0.
— par M. St. Meunier d’un Article : Remarque géologique sur la Chimie
LL ORAN ANNEE HA CMICNERER TE CE
— par M. Ph. Négris, ancien Ministre des finances helléniques, d'un
Mémoire : Le Métamorphisme des roches sédimentaires. .,........
Liste des Correspondants du Muséum nommés par l’Assemblée des Profes-
ON NN EE ET EEE
+ D Dorrespondants décédés eni1g16..:...........,.,.,........
Nomination de M. Chabanaud (Paul }, comme Correspondant du Muséum
nd core
. — de M. Clerget (Léon), comme Correspondant du Muséum (15 juin
a Ni te dé .
NO RO PE EE PE EE LEE
— de M. Demange, comme Préparateur suppléant (7 février 1916)....
— de M. Huguet, Médecin-Chef des Services sanitaires à Rabat (Maroc),
comme Correspondant du Muséum (15 juin 1916)......... AE
— de M. le Général Jourdy, comme Correspondant du Muséum (16 mars
ne ns docvocvse ses
— de M. Lebard, Licencié ès sciences naturelles, comme Préparateur sup-
pléant de la Chaire de Botanique (Organographie) [6 décembre
1916]. .... HOT TP v'e » 0 en 2207 8 oo © eo ae, 0° * de © »b.5:p à») 3/00: © .e ..
35 8
h 28
219
69
274
L25
Nomination de M"* Lemoine, Docteur ès sciences naturellés, comme
Boursière (13 ñnoYembre 1916)..444,,44664..545.:6.555200 857
— de M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie, comme Assesseur du
Directeur pour l'année 1916 (21 janvier 1916),,.....::,:.,... 1
— de M. Piel de Chucherville, comme Préparateur suppléant (16 fé-
vrier 1916).,:.. cast st np te Pb its 28 10 FR tasatissés : :65
— de M. Piroutet, licencié ès sciences, comme Préparateur suppléant
(31imat 2916):5:7:6 rer 88: ose ce CORRE 279
— de M. Vincens (J.-M.-F.), Licencié ès sciences naturelles, comme
Boursier de Doctorat (13 novembre 1916)....... 062 SENTE 397
Promotion de fonctionnaires et agents du Muséum (1° janvie 1916).... 68
ZOOLOGIE ET ANATOMIE.
VERTÉBRÉS.
MAMMIFÈRES.
Remarques sur la variabilité de la crète sagittale du crâne des Gorilles,
par M°H: Neuville [ PL: 1/1, IE] 452: ces 0 2
Observations faites en Serbie sur le Spalax monticola Ser bicus (Mehely),
par MS Ge oisel: PIN PTS ES 554 71
Observations sur une sécrétion FREE du Hérissôa de Serbie, par
M. G. LOÏSEL,. 5, unie ne ue ae o soeteiete 6 ee CS SS 74
Note sur trois Hvbrides d'Ursus americanus X U. arclos nés à la Ménagerie
du Muséum, par M. E. Trouessart...........,.:..:....,. 14: "449
Seconde note sur un procédé d'étude de l'architecture du tissu spongieux
des-0s; par M. R> Anthony {PL VE et VIT]. ::: 40.228080 287
Les mœurs des Pteromys de l'Inde, par M. Guy Babault.............. 430
REPTILES ET BATRACIENS.
Serpents d'Afrique occidentale recueillis par M. Gruvel. Liste dressée par
M. Paul-Chabañaud ... 2225... sous CR 75
Description d’un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne, pes M. P. Cha-
banaud 5 58, Les eme RE 5e 0 ES SES 77
Reptiles recueillis au Maroc, par M. Pallary. Liste dressée par M. P. Cha-
banaud : 04.35 40. soutenues: een Hé RCE 79
Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le Comman-
dant Vibert, par M. P. Chabanaud...........,....:: 00700 226
—. 108 =
Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc recueillis par M. Pallary. Liste
et Description d’espèces nouvelles, par M. P. Chabanaud. [ Figs. ]. .
. z . . L , 7 . .
Enumération des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique occidentale,
appartenant aux Collections du Muséum, avec la Description des
espèces et des variétés nouvelles, par M. P. Chabanaud. | Figs.], .…..
Revision du genre Prosymna Gray, par M. P. Chabanaud. [ Figs.]........
POISSONS.
Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans l'Atlan-
tique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea, par
a ne ta a mc cv ouocoses cs
Description de l'Hippocampus Aïmei, sp. nov., espèce nouvelle d’eau douce
provenant du Mékong |figs |, par M. L. Roule..........,,.,,.,
Note sur un Cyclopterus lumpus L. femelle, par M. L. Roule. ........,
Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons
qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche, par
D D DV CP RECHACATION. 2... .............. 290 et
À propos de l’Hippocampus Arnei nec Aimei, par M. L. Roule....,....,
INVERTÉBRÉS.
ARACHNIDES,
Pantopoda.
Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Travailleur, dans les
mers européennes, au Cours de sa campagne de 1881, par M. E.-L.
OL PP OT TUURs PORTO ENT ARE
Un nouveau Pycnogonide, Ammotheu (Achella) armata trouvé par le
Tahsman, par. M: E;-L. Bouvier. .......,,.,,..45:.+5.e sis
INSECTES,
Coléoptères.
Trictenotomidæ de la Collection du Muséum, par M. Aug. Lamerre.....
Notes sur les Coléoptères Térédiles : 15. — Variabilité de certains Lyctides
de l’Amérique du Nord. — Les formes typiques du genre Lyctus. —
D mer La15........,......, ARC: hote MER
Longévité de quelques insectes en captivité, par M. A. Labitte ....,,...
Nouveau Clytini de Chine, par M. M. Pic.,..,,,.,,.4.,..4s.vses
328
369
h33
1/4
81
8!
98
109
180
— 164 —
Orthoptères.
L’ile de la Trinité menacée d’une invasion de Sauterelles, par M. P. Serre.
Névroptères.
ce 106-027. 019708
Un Plécoptère nouveau de France, par le R. P. Longin Naväs
Lépidoptères.
Les Sphingides du genre Acherontia, Lépidoptères parasites des Abeilles.
— Adaptation générale; adaptation spéciale de la trompe, par
M. J. Künckel d'Hérculais [PL V].....°.1.....:.:. POSER
VERS.
La zone de scissiparité chez les Naïdimorphes, par M°° Tucienne Dehorne.
Pig EL een e Denver tee 22e DEEE
Contribution à l’étude du genre Eolosoma, par M"° Lucienne Dehorne.
MOLLUSQUES.
Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Venericardia et
Gardite, par M. Ed. Lamy #28"; 00. ue RARES 5o et
Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par M. le D' Jousseaume), par M. Ed. Lamy... 145 et
Les Mactres et les Lutraires de la mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par le D’ Jousseaume), par M. Ed. Lamy....,. 237et
Les Cardites et les Cypricardes de la mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par M. le D’ Jousseaume), par M. Ed. Lamy..........
Les Pectoncles de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par M. le
D’ Jousseaume), par M. Ed. Lamy..2%:,, 426, OR
Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie (fig. 3),
par M. Ed, Lamy 2,050 6 OR PR SNS
Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équatoriale. — XLIT.
Gastéropodes recueillis par M. le D° Gromier sur les bords de la
rivière Tsavo, par. M: L. Germain. 0226" CREER
— XLIHI. Faunule Malacologique du lac Albert-Édouard (Afrique orien-
tale) [ PLV, Goes. | par ML. German... cc RS
— XLIV. Mollusques terrestres recueïllis dans les provinces de Kilwa et de
Mahenge (Afrique orientale), par M. L. Germain .............
— XLV. Sur le genre Leroya Bourg, par M. L. Germain ............
Liste des Limaciens provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand
Atlas, par M. C. Pollonera
Sables coquilliers marins pour le Laboratoire de Malacologie, par M. A.
Patins Sen eu RENÉ es IST LOU RE ;
101
140
17
59
129
446
— 165 —
ÉCHINODERMES.
Au sujet d’un Essai de Faune des Échinides fossiles des Terrains secon-
daires, par M. Charpiat..:........,. Ms detre des Tue
COELENTÉRÉS.
Sur un type nouveau d’Actimie de l’île San Thome (Golfe de Guinée), par
.......,....,,.,...,
SPONGIAIRES.
Diagnoses d'Éponges recueillies dans l'Antarctique par le Pourquoi-Pas ?
a... .............,......
ZOOLOGIE GÉNÉRALE.
Le Musée Goeldi au Para, par M. Paul Serre..............,,,.....
ZOOLOGIE APPLIQUÉE.
L'ile de la Trinité menacée d’une invasion de Sauterelles, par M. P. Serre.
Observations et Études faites à Madagascar, par le D' Jean Legendre... ..
BOTANIQUE.
Le Korthalsella Van Tieghem, par M. H. Lecomte. ..................
Le genre Korthalsella et É tribu des Bifariées de Van Tieghem, par M.H.
I I EE EE
À propos d’un Viscum de Nossi-Bé, à fleurs d’abord encapuchonnées, par
Ce SN I EEE
Le genre Donella de la famille des Sapotacées, par M. H. Lecomte......
À propos du genre Cryptogyne de Madagascar, par M. H. Lecomte.. .....
Une collection botanique du Haut-Dahomey et de la Vallée du Niger
moyen , récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910, par M. Hua.
Note sur des Mousses de Kerguélen, par M. J. Gardot..,............
Note sur une pelite collection de Mousses de Madagascar (figs.), par
I CO EC EEE
Note sur les Rosacées d’'Extrêéme-Orient, par M. J. Cardot...........,.
Fougères de l’Herbier du Muséum, par le Prince Bonaparte. ..........
Note sur le Maæillaria chlorantha X ochroleuca (Orchidées), par M. J.
ne ee d'ores veto ue de
Observations et Études faites à Madagascar, par le D' Jean Legendre... ..
hhg
23 /
163
101
L20
124
260
268
388
393
330
3306
349
396
Loë8
h14
L17
— 66 —
PALÉONTOLOGIE ET GÉOLOGIE.
Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diablo
(Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné la chute de
cette météorite, par M. St. Meunier, 4,5...
Contribution à l'Histoire géologique de la terre végétale, par M. St. Meu-
Quelques renseignements sur des échantillons récemment parvenus au
Laboratoire de Géologie, par M. St. Meunier. ....... RE.
Coupe géologique du versant $S. S. 0. de la Colline située au N.E. de
Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme du
Buisson à Guyencourt (Aisne), par M. R. Charpiat...,........
Au sujet d’un Essai de Faune des Échinides fossiles des Terrains secondaires,
par MR" Charpial ot. CAC EPA RES ER EL
PHYSIOLOGIE.
Propriétés venimeuses de la salive parotidienne chez les Colubridés aglyphes
des genres Tropidonotus Kuhs, Zamenis et Helicops Wagler, par
M°° Phisalix et le R. P. F.Gaius :,27..,2, 030,00 RS
62
132
211
972
Lg
— K67 —
TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE.
EUROPE.
France.
Zoologie : Note sur un Cycloplerus lupus L. femelle, par M. L. Roule. ..., 289
— Un Plécoptère (Ins. Nev.) nouveau de France, par le R. P. Longin
RE ..................... lila
— Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Pois-
sons qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche, par
ee aa se es 290 et 383
— Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Travailleur dans les
mers européennes, au cours de sa campagne de 1881, par M.
M 1 Dim die s.. PR EE OS el 1h
Géologie : Coupe géologique du versant S. S. O.de la Colline située au N. E.
de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme
du Buisson à Guyencourt (Aisne), par M. R. Charpiat........... hh9
Serbie.
Zoologie : Observations faites en Serbie sur le Spalax montcola Serbicus
DR LG: Dose ii... ut evo iuisvse oui qi
— Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie, par
A 7h
ASIE.
Extrême-Orient.
— Notes sur les Rosacées d'Extrêéme-Orient, par M. J. Cardot......... 396
Chine.
Zoologie : Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicornes), par M. M. Pic,. 180
Indo-Chine.
Zoologie : Description de l'Hippocampus Arnei sp. nov. Espèce nouvelle
d’eau douce, provenant du Mékong, par M. L. Roule... p.11et 383
Inde.
Zoologie : Les mœurs des Pteromys de l'Inde, par M. Guy Babault ...... 430
Ceylan.
Botanique : Les Korthalsella Van Tiegh., par M. H. Lecomte.........:. 124
— 68 —
AFRIQUE.
AFRIQUE ÉQUATORIALE.
Zoologie : Contribution à la Faune Malacologique de l'Afrique équatoriale,
par M. L. Germain, XLIL Gastéropodes recueillis par M. 1e D'Gromier
sur les bords ‘dela rivière Tsevo. 4... 0... RCE 156
— XLIIL. Faune malacologique du lac Albert-Édouard (Afr. or.) | PE SES
— XLIV. Mollusques recueillis dans les provinces de Kilwa et de Mahenge
(Afr: or.) ee ONCE CPR E RERS 243
— XLV. Sur le genre Leroya Bourg. ............... RE 317
AFRIQUE ÉQUATORIALE ET MÉRIDIONALE.
Zoologie : Revision du genre Prosymna Gray (Reptiles) [ figs], par M. P. Cha-
DARAUTR EE LASER EC R AN ELE RE PE LES CREER C CCE CRE 133
AFRIQUE OCCIDENTALE.
Zoologie : Serpents d'Afrique occidentale recueillis par M. Gruvel, par
MSP. /Chabanaud.…. ..-.........% 9e eee CCC RENE 75
— Énumération des Ophidiens non encore étudiés de l’Afrique occidentale
appartenant aux Collections du Muséum avec la description des es-
pèces et des variélés nouvelles [figs], par M. P. Chabanaud, ..... 362
Botanique : Une collection botanique du Haut-Dahomey et de la vallée du
Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910, par
NL. Hi Hs: SE NES en RER Re CES 330
Golfe de Guinée (Île San-Thome).
Zoologie : Sur un type nouveau d’Actinie de l’île San Thome, par M. Ch.
Graver nas de Cr hat in ep neo CT 234
Îles du Cap-Vert.
Zoologie : Un nouveau Pyenogonide, Amothea (Achelia) armata trouvé par
1e Tolisman, par MEL. Bouvier. 5 22.7:.... Ne PRee A |
Mauritanie saharienne.
Zoologie : Description d’un serpent nouveau, par M. P. Chabanaud...... 77
AFRIQUE DU NORD.
Tunisie.
Zoologie : Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le
Commandant Vibert, par M. P. Chabanaud............. IST 226
— 169 —
Maroc.
Zoologie : Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary, par M. P. Chabanaud
— Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc recueillis par M. Pallary,
par M. Paul Chabanaud......... RARE ed den D TE AR
— Liste des Limaciens provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand
D Poomera .. .............,..,,,,......1.
AFRIQUE ORIENTALE.
Mer Rouge.
Zoologie : Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge (d’après les maté-
riaux recueillis par M. le D Jousseaume), par M. Ed. Lamy 145 et
— Les Mactres et les Lutraires de la mer Rouge (d’après les matériaux
cueïlhs par M. le D' Jousseaume), par M. Ed. Lamy..... 937 et
— Les Cardites et les Cypricardes de la mer Rouge (d’après les matériaux
recueillis par M. le D' Jousseaume), par M. Ed. Lamy..........
— Les Pectoncles de la mer Rouge (d’après les matériaux recueillis par
M° le D' Jousseaume), par M. Ed. Lamy.....................
Madagascar.
Zoologie : Observations et études faites à Madagascar par M. le D’ Jean
D OR RARE
Botanique : À propos d’un Viscum de Nossi-Bé à fleurs d’abord encapuchon-
comte... 5. es
— À propos du genre Cryptoyyne de Madagascar, par M. H. Lecomte....
— Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar (fig.), par
Je PE LE RAIN TINCNNRSSEES SRE
AMÉRIQUE.
Amérique pu Non.
Zoologie : Notes sur les Coléoptères Térédiles, par M. P. Lesne : 15. Varia-
bilité de certains Lyctides de l'Amérique du Nord (figs).........
Mexique.
Zoologie : Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie
(hgs)}; par M: Ed, Lamy... ....................,.........
États-Unis.
Géologie : Renseignements fournis par la structure intime du fer de Ca-
nyon Diablo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné
la chute de cette météorite, par M. Stanislas Meunier. ..........
A0
398
191
L43
— 70 —
AMÉRIQUE DU SUD.
Brésil.
Zoologie : Le Musée Goeldi au Para, par M. P. Serre.............,.. 391
Antilles (La Trinité).
Zoologie : L’ile de la Trinité menacée d’une invasion de Sauterelles, par
MP Serres ne denses cle 2er ce ON RES 101
Géologie : Quelques renseignements sur des échantillons récemment par-
venus au Laboratoire de Géologie, par M. Stanislas Meumier, ..,.. 211
OCÉAN ARCTIQUE.
Zoologie : Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans
l'Atlantique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea, par
ME LL. 'Boûle, ; 1 27 SNS EU DRE SI IE AE PRE 8
OCÉAN ATLANTIQUE
Zoologie : Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de
Poissons qui se trouvent même accidentellement dans la Manche, par
DER IDAIDRRET AS APE PERSON RS ARRET AS 290 et 383
MER MÉDITERRANÉE.
Zoologie : Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Travailleur
dans les mers européennes au cours de sa campagne de 1881, par
MEL. Béuvier:.: 2200 ren TR OURS RS RES 14
MER DES INDES.
Île de Kerguelen.
Botanique : Notes sur des Mousses de Kerguelen, par M. J. Cardot...... 336
OCÉAN ANTARCTIQUE.
Zoologie : Diagnoses ee recueillies dans l’Antarctique par le Pour-
quot-Pas ?-par M. E-Tophent.:. 27.7, 1,0. PORC RER 163
— EN —
TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES
ET DES PRINCIPAUX GENRES.
VERTÉBRÉS.
MAMMIFÈRES.
Gorilles : Variabilité de la erète
sagittale du crâne (PI. T, ILet
HIT), par M. H. Neuville...
Hérisson de Serbie : Secrétion
particulière , par M. G. Loisel
Pteromys de lInde : Mœurs
(PI. VIT), par Guy Babault.
Spalax monticola Serbicus : Ob-
servations biologiques, par
D Poele Luis...
Ursus americanus X U. arctos :
Naissance à la Ménagerie, par
M. E. Trouessart .........
REPTILES ET BATRACIENS.
Reptiles recueillis au Maroc, par
M. Pallary. Liste dressée par
M P''Chabanaud..:.,....
Reptiles de Kebili (Sud-Tuni-
sien), recueillis par M. le C‘
Vibert. Liste dressée par M. P.
DDR, .....,
Reptiles et Batraciens du Maroc
recueillis par M. Pallary. Liste
dressée par M. P. Chabanaud
Gymnodactylusmoerens P. Chab.
nov. sp. (Lacertiliens), fig...
Ophidiens non encore étudiés
deVAfrique occidentale appar-
tenant aux Collections du Mu-
séum : Liste et description
d’espèces nouvelles, par M. P,
Punbanand 4 ....,,...
Pages.
143
79
220
298
228
302
Serpents d'Afrique occidentale
recueillis par M. Gruvel :
Liste dressée par M. P. Cha-
RAR ER LM ET Le,
Serpent nouveau de Mauritanie
saharienne , par M. P. Chaba-
IT L ÉRORPRRRRNER
Aparallactus nigrocollaris P. Ch.
Dia IR SPPEPÉMEREPE
FRoucheti P. Ch.
MAP AMONES Ti à + ee pe
Chamætortus aulicus Ellenbery,
var. nouv. P;Cb., fig. :.….
Chlorophis heterodromus Pobe-
ouini, sub. sp. nov., fig....
Dipsadomorphus Boueti P, Ch.
FU AT RER
Glauconia bicolor Gruveli P. Ch.
BUDSP. NOV, ,. sers
monticola P. Ch, sp. nov.,
D > reerressanse
Rouleophis P. Ch. gen. nov...
R. Chevalier: P. Ch. sp. nov. fig.
Prosymna : Revision du genre,
par M. P. Chabanaud ......
P. Vassei Mocquard. , fig... ...
Simocephalus insignis P. Ch. sp.
DOY-. HE. .. D LR
Tarbophis guidimakaensis P.Ch.
Typhlops dubius P. Ch. sp. nov.,
PE. ire yoseuse
rufescens P, Ch. sp. nov.,
DR rs domine souci
I
77
377
378
375
371
77
364
365
POISSONS.
Cyclopterus lumpus L. femelle :
— 172 —
Solea et Bathysolea : Considéra-
tions sur les deux espèces de
ce genre et de ce sous-penre |
nouveau, par M. L. Roule...
Note par M. L. Roule. ..... 289 Poissons dela Manche. Glefdicho-
Hippocampus Arnei L. R. sp. tomique pour leur détermina-
DOV: der Rte. 11 et 383 tion, par M.J. Delphy. 290 et 338
INVERTÉBRÉS.
PYCNOGONODES. Lucina et Diplodontes de la mer
à Rouge, par Ed. Lamy 145 et 183
Amothea (Achelia) armala E.-L. |
Dour. épanoves 2h die 81 Mactres et Lutraires de la mer
Anoplodactylus massiliensis E.-L. Rouge, par EL
Bout SpAnOY cer ere 14 Cardites et Cypricardes de la
mer Rouge, par Ed. Lamy.. 311
INSECTES. Condylocardia Digueti Lamy.
SH Lamellibranche nouveau du
Le golfe de Californie (fig.),
Goléoptères. par Ed. Lamy... h43
Clytini nouveaux de Chine (Lon- p
s ectoncles de la mer Rouge, par
gicornes), par M. M. Pic... 180 M, Ed Lamy. 000 SES
Clytus magnificus Pic n.sp.... 181 +0
Coléoptères Térédiles : Lyctides Faune malacologique de l'Afrique
de l'Amérique du Nord. — équatoriale, par M. L. Ger-
Formes typiques du genre ÉNESR
Lyctus (fig.), par M. P.Lesne. 92 XLIL.. 2 eee 196
Demonax inhumeralis Pic n. sp. 181 KLIIT (PL'V).,222000 193
Xylotrachus bifenestratus Pic XIV SSSR 2h
NOV- Spa Nimes rs uses 180 XIV OUI 317
Névropières. Bythinia Alberti Smith (fg.).. 200
Un Plecoptère nouveau de
abs Hein Pere) Leroya (sur le genre)........ 317
Revelieri sp. nov. (Perlidæ), Subulina (Subulona) kilwaensis
par le R. P. Longin Naväs.. A4 Germ. ….:. 2: 24 +20 OINRENS 258
FR TITRE Limaciens du grand Atlas : Liste
RE dressée par M. Carlo Pollo-
Les Sphingides du genre Ache- méra. : . 24 ce 0e 6 CR 191
rontia. Lépidoptères melli- J
vores parasites des Abeilles : Geomalacus (Letourneuxia) ma-
A. Atropos Lin., À. Lachesis DCCanus n, Sp: 1-6. VRRE 191
Fab. , A. Styx Westw. (PI. IV).
ÉCHINODERMES.
MOLLUSQUES.
Venericardia et Cardita de La- Essai de Faune des Échinides
marck. Note par M. Ed. fossiles des terrains secon-
ET RATE ct 5o et 114 daires, par M. Charpiat.... Ag
COELENTÉRÉS.
Anthozoares.
Type nouveau d’Actinie de Pile
de San Thomé, par M. Ch .Gra-
eee 0e «
Telmatactis Valle-Flori Grav.…. 3
Sponpiaires.
Éponges recueillies dans l’An-
tarctique par le Pourquoi-
Pas ? : Diagnoses par M. E.
1 2 LME ERP
Anchinoe toxifera antarctica
Den shbep 2.7. ....
Aulorossala aperta Tops. n. sp..
Gaini Tops. n. sp.......
Calyx stipitatus Tops. n. sp... .
Clathrissa glaberrima Tops. n.
Gelliodes spongiosus Tops. n. sp.
Gellius tenellus Tops. n. sp...
tremulus Tops. n. sp...
Collection botanique du Haut-
Dahomey et de la vallée du
Niger moyen, récollée par
M. de Gironcourt. Liste dres-
de par ua. .......
Cryptogyne : Genre de Mada-
gascar, par M. H. Lecomte. .
Donella : Genre de la famille
des Sapotacées, par M. H. Le-
LL ORNE
Fougères de l'Herbier du Mu-
séum , par le Prince Bonaparte
Korthasella (Les) de Van Tie-
ghem , par M. H. Lecomte.. .
Korthasella : Ce genre et la tribu
des Bifariées de van Tieghem,
par M. H. Lecomte........
Muséuu. — xxir.
— 173 —
Guitarra sigmatifera Tops. n. sp.
Gymnorosella Tops. n. sp.....
— inermis Tops. n. Sp t2
Homaxinella TOP AD
Homoeodictya erinacea Tops. n.
234 — Kirpatricki Tops. n. sp.
239 Hymeniacidon torquata Tops. n.
one e SÉRIE NON TP
Leptosia Tops. ROUE Ce ee
Microxina Tops. n. DEN sas orche
—— Charcoti Tops. n. SDS
.63 Myxilla elongata Tops. n. sp. . .
magna Tops. n. sp......
167 ——— pistillaris Tops. n. sp...
MIE Rosella podagrosa tenuis Tops.
64 EE USE Re eee
; Racovitzæ microdiscina
lé HObP De SUbSpe. -.
167 Scolymastra Joubini Tops. n. sp.
Stylopus Fristedt gen. rem... .
167 Fristedti Tops. n. sp....
nt Tedania oxeata Tops. n. sp....
171 Thrinacophora simplex Tops. n.
171 DRAM etre dre stereo nan ae
BOTANIQUE.
Hybrides des serres du Muséum.
Note par M. J. Costantin ...
Maxillaria chlorantha Lindi....
330 ochroleuca Lodd. ......
Mousses de Kerguélen, par M. J.
CDR rue actus de
nos Bartramia sobrina Card. sp. nov.
Brachythecium Gramontii Card.
: Es se es eue
38 Bryum flaccidissimum Card. sp.
ON RL M RS me eee
h10 pseudotriquetriforme Card.
SR NRA
12/4 var. densum Card.
VAL SNL ue PAT LS
Campylopus Rallieri Card. sp.
260 UN OT
170
16%
164
166
169
170:
166
168
170
170
168
168
169
166
165
163
168
168
169
166
Ditrichum subaustrale Broth.
— 7h —
var. robustum Card. var.nov. 337
Grimmia Bossierei Card. et Thér.
SD) MON, our METRE 338
Pottia acutidenta Card, et Thér.
ÉDNROR ETS SUR PRE 338
Tortula Rallieri Card. sp. nov.. 338
Mousses de Madagascar, par
M. 1 Gapdet. 2... 3h42
Breutclia Viguiert Card. sp. nov. 347
Macromitrium anomodictyon
Card. sp. nov. (fig.). 345 et 346
|
Sphagnum Humberti. Card. sp
Viscum de Nossi-Bé, à fleurs
d'abord encapuchonnées, par
M. FL. Leécomte. . 570002
Viseum palliolatum H, Lec. sp.
NOV. . ce OU CRE
——— Douioti H. Lec.
Var. NOV. + . 5e OCR
Perrier: H. Lec.
Var. ROK .... VA OC EE
BOTANIQUE APPLIQUÉE.
Introduction de Cinchona ou
Quinquina à Madagascar :
|
Note par M. le D' J. Legen-
Are... vor SE
3ha
343
268
270
271
271
— 75 —
TABLE DES FIGURES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
—_———
ZOOLOGIE.
MAMMIFÈRES.
Pages
EE PIPe I) ...:......,,.....,,.... tea 4
Crânes de Gorilles dépourvus de crète sagittale (PI. I et Il). — Crâne
présentant une crète sagittale (PI. IT).
Architecture du tissu spongieux des os (PI. VI et VII). .,,,...,..,.... 288
Écureuil volant : Pieromys punctatus Gray (PI. VIIT).,.,...,.,...,... h30
Fig. 1. Membranes alaires repliées au départ du vol. — Fig. 2. Mem-
branes alaïres en extension dans le vol soutenu. — Fig. 3 et 4. Pattes
antérieures et patles postérieures montrant les pelotes servant à amortir
le choc au terme de l'élan.
REPTILES.
Lacertiliens.
D tes corses doser e 229
Ophidiens.
Typhlops dubius Chab. (Fig. 1, 2 et 3)........................... 364
sujescens Chab (Fig. 5 et 6)..............,..........,. 366
Glauconia monticola Chab. (Fig. 7, 8 et g)........................ 3067
Sinocephalus insignis Chab. (Fig. 10 et 11)........................ 309
Chlorophis heterodermus Pobeguini Chab. (Fig. 12)............,..... 372
Dipsadomorphus Boueti Chab. (Fig. 13, 14 et 15).................. 374
Chamætortus aulicus Ellenbergi Chab. (Fig. 16 et 17)........... Re Li
Aparallactus nigrocollaris Chab. (Fig. 18 et 19)..................... 377
nigrocollaris Roucheti Chab. (Fig. 20 et 21)................... 378
Rouleophis Chevalieri Chab. (Fig. 22 et 23)........................ 379
— 176 —
POISSONS.
Hippocampus Arnei Roule (Fig. 1, femelle; fig. 2, mâle)..............
INSECTES.
Coléoptères.
Lyctus carbonarius Walt et L. leacocianus Woll : Fig. 1 et 2, Antennes...
Lépidoptères.
Les Sphingides du genre Acherontia (PI. IV)...........,...... :
Fig. 1, À. Atropos L. — Fig. 2, À. Lachesis. — Fig. 3, À. Styx
Westw.
MOLLUSQUES.
Condylocardia Diguéh Ed. Lamy... 1... 0.000.000 ORNE
Fig. 1 à 3. Détails de structure : Bythinia ( Gabbia) Alberti Smith.
Galcaire fossilifère des environs du poste belge de Witschumbi, au sud-
ouest du lac Albert-Édouard (PLV)... ..:......0...
BOTANIQUE.
Mousse de Madagascar : Macromitrium anomodictyon Gard..............
12
99
37
BULLETIN |
DU x
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
ANNÉE 1916
N° 8 et dernier
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGGCX VI
, Scrits mis au net qui puissent À permetre fe
tion rapide du Bulletin. z. re sn
Les auteurs sont instamment priés de remis + s
chés des figures qui accompagnent leurs not en
temps me leurs manuscrits. à “te
a ——
ss SOCIÉTÉ :
w LAS
EN PSS |
à DES
ue AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
us D'HISTOIRE NATURELLE |
Ra RS : EXTRAIT DES STATUTS) k A xt |
L. But et composition de la Société. Se.
ARTICLE PREMIER. | RD De nue À
ts dite Société des Amis du Muséum national dites natu-
PT relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financi
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, Jaboratoire
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux open Lebrs
x | | l'enseignement qui sy rattachent. ne LR SR SEE
Elle a son siège à Paris. Fos 4h ER fe 4e
a; . e + Me et de 2 + € . LA LS À. ss...
ARTICLE 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres delire et.
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration. É
sn Pour être membre ütulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au 7
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme F.
KL” fixe de 150 francs. F.
= Pour être Membre donateur, il faut avoir nue une somme de moir
_5oo francs, ou avoir versé pendant dix, ans une cotisation d'au mo in
AS 60 francs par an. Pes
Ke Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir r donné au Modan où Le
A Sociélé, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiqu
ou des objéts, meubles ou immeubles, ayant une valeur ee
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au mpins 1,200 francs 0.
(1) S’adresser pour les versements aM. Pierre Masson, trésorier de PAss Cia
129, boulevard Saint- Germain. #
x - +"
SOMMAIRE.
.
— Congé accordé à M. Viguier. — Nomination de
: Notices. — Donation d'Insectes Orthoptères vivants : Phyl-
NES
ocranes , par M. VAbbé Foucher. — Donation de Collections
er
es par M. le D° Jousseaume. — Donation aux OEuvres de
à France d’une somme de 51,437 fr. 50 recueillie à la
Serre, Consul de France, Associé du M uséum. ha5
ss.
el calandre 7e none at lee don lol au ele s 1 done dtalo etalel ea de
os
guerre. —— Décès de M. A. Lucet et de M. le D° H.-L.
Melo nets 6 0 à eo ele. e ea; d'etelle e ve 6 eeVone ele lee #12; el oil e es 97e.
Pages.
\
à 429
430
4133.
Lhka
h43
hAG
häg
451
h51
453
460
67
ga
| 475
Lu
LES
Lan F Mi ñ à # ,
NE Ni dl ri Û
À
ji
tn VV
au
ou]
ï
na
dé HA
it 1 |
1 à
tra W
rail ’ L Fac
NN Te Vlr
AUS
pet A
PAL | E-
M à OU Ü
| nt) L Ÿ D 0. 1 î ‘
AUTEUR {ii | 1]
\! 7 Î | cr ÿ ‘
| fi W | ; ' AA ET Î 1 Q '
AU EAN 1 £ at / L LUE
A FR ut UE IN AUS
RE] ‘4 ÿ je) |
à “ x 2 Ve 1 F
TUE AN
À
4
0
UNIVERSITY OF ILLINOIS-URBANA
570P21B C001
BULLETIN.$ PARIS
22 1916
LUN
3 0112 0092258812