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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
La figure placée sur le titre du Bulletin représente un groupe de fleurs
d'Orchidées de la tribu des Cypripédiées ; elle a été exécutée par M. le Profes-
seur À. Millot, d’après des spécimens provenant des Serres du Muséum.
= BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
_ RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
TOME
VINGTIÈME
1914
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PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
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AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Pullehin ne saurait
dépasser D pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
secrits mis au net qui puissent permettre la compos
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
ARTICLE PREMIER.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet élablissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
ne n m snm6.
ARTICLE 3.
L'Association se compose de Membres tilulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d’au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de 150: francs.
Pour être Membre donateur, 1l faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs.
(D S’adresser pour les versements à M. Pierre Massox, trésorier de l’Association,
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1914. — N° 1.
D EC
145° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
27 JANVIER 1914.
PRÉSIDENCE DE M. E.-L. BOUVIER,
PROFESSEUR AU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ce Présinenr donne connaissance des faits suivants qui sont
relatifs à divers services du Muséum :
M. Lauev, Docteur ès sciences, a été nommé Assistant de la
Chaire de Paléontologie du Muséum , à dater du 1° décembre 1913,
en remplacement de M. Tuévenix, nommé Maitre de Conférences
à la Faculté des Sciences de l’Université de Paris (Arrêté ministé-
riel du 20 décembre 1913);
M. Dancuy, Préparateur de la Chaire de Botanique (Phanéro-
gamie) du Muséum, a été nommé Assistant de ladite Chaire, à
dater du 1° janvier 1914, en remplacement de M. Bonner, admis
à la retraite, sur sa demande, pour raison de santé (Arrêté minis-
tériel du 20 décembre 1913);
M. Germain, Docteur ès sciences, chargé des fonctions de Pré-
parateur de la Chaire de Zoologie (Annélides, Mollusques et
Loophytes) du Muséum, à été nommé Préparateur de ladite Chaire,
à dater du 1°” décembre 1913, en remplacement de M. Gus-
RIN, appelé à d’autres fonctions (Arrêté ministériel du 20 dé-
cembre 1913).
Muséum. — xx. 1
Lo
M. Varcranr a été délégué, à dater du 1° décembre 1913, dans
les Fonctions de Préparateur de la Chaire d'Herpétologie et d’Ichtyo-
logie du Muséum, en remplacement de M. Despax, démissionnaire
(Arrêté ministériel du 20 décembre 1913);
M. le Colonel Azema, présenté par M. le Professeur Lacroix, a
été nommé Correspondant du Muséum (Assemblée des Professeurs
du 18 décembre 1913).
Ont été promus, à dater du 1° janvier 1914 (Arrêté ministériel
du 31 décembre 1913), les Fonctionnaires et Agents du Muséum
ci-après désignés :
Assistants. — M. Lucer, de la 5° à la 4° classe; MM. Gacnepain
et Marour, de la 6° à la 5° classe.
Préparateurs. — M. Neuvizze, de la 2° à la 1°° classe; MM. Hasen-
FraTz et Papoinr, de la 4° à la 3° classe; MM. Axçcez, SEmrcnon et
Guizcaumin, de la 6° à la 5° classe.
Peintre à l’atelier de moulage. — M. Brrvaro, de la 4° à Îa
3° classe.
Commis. — M. Convers, de la 2° à la 1° classe.
Garçons de laboratoire. — M. Rioux, de la 2° à la 1"° classe ;
M. Brauzr, de la 3° à la 9° classe; MM. Lanprez et Coupenr, de
la L° à la 3° classe; M. Lamparé, de la 5° à la 4° classe.
Brigadier et garçons de ménagerie. — M. Deraux, brigadier, de la
9° à la 1" classe; M. Sineux, garçon, de la 3° à la 9° classe;
M. Janer (C.), garçon, de la 4° à la 3° classe.
Gardiens de galerie. — MM. Lancerce, Bis4, Fouassier, Bavure,
Ricnox (V.) et Bouceau, de la 3° à la 2° classe; MM. Cnèzs et Trar-
REAU, de la A° à la 3° classe; MM. Ricuon (A.) et Jurarp, de la 5° à
la 4° classe; MM. Dupanzour, Cros, Gore, Macary, de la 6° à la
5° classe.
Garçon de bureau. — M. Mrrrezsercer, de la 3° à la 2° classe.
I
Concierge. — Wacquer (F.), de la 3° à Ja 9° classe.
Garçon de bibhothèque. — M. Mazzy, de la 6° à la 5° classes
Én Tts
Les indemnités des agents ci-après dénommés ont été augmentées
‘dans les proportions suivantes, à dater du 1° janvier 1914 :
MM. Touraun, délégué dans les fonctions ‘de garçon de labora-
toire, de 2,200 à 2,300 francs;
Crasseuiz, délégué dans les fonctions de garçon de labora-
toire, de 1,900 à 2,000 francs;
Cmacor, délégué dans les fonctions de gardien de galerie,
de 1,600 à 1,700 francs.
Indemnités allouées sur le fonds des voyageurs. — Une somme de
2,300 francs a été répartie entre les Voyageurs-naturalistes ci-après
désignés , à titre d'indemnités à forfait pour frais de recherches de
collections scientifiques destinées au Muséum en 1913, savoir :
MM. Franox, pour frais de récoltes d'échantillons scientifiques
aux îles Loyalty : 300 francs ;
Perrier De LA Barnes, pour frais de récolte de collections
paléontologiques à Madagascar : 1,000 francs ;
AxcuauD et Jrannez, pour frais de récolte de collections au
Kilimanjaro : 1,000 francs.
M. ze Présipenr exprime tous les regrets que doivent inspirer à
tous ceux qui s'intéressent au Muséum la disparition de deux
hommes qui lui ont rendu les plus grands services : le premier, le
D' Henri Marmottan , naturaliste fervent, par ses libéralités et ses
donations; le second, M. Ernest Olivier, Correspondant du Mu-
séum, le petit-fils d'Olivier, l’Entomologiste célèbre, qui fut
membre de l'Académie des Sciences, par sa collaboration conti-
nuelle et la donation de ses collections entomologiques; il ajoute
qu'en témoignage de reconnaissance, l’Assemblée des Professeurs
a cru devoir le désigner pour la représenter aux obsèques de ces
deux savants, et prononcer les discours devant honorer leur
mémoire,
M. Henri Hua, Secrétaire général de la Société des Amis du
Muséum, annonce ensuite que le Muséum vient de perdre en la
personne de M. Van Brock, Vice-Président de la Société, un de ses
bienfaiteurs, qui, chaque fois qu'il s'agissait de faire œuvre utile,
ouvrait larvement son portefeuille et se montrait généreux.
SANS Ac
. DISCOURS DE M. LE PROFESSEUR E.-L. BOUVIER
DÉLÉGUÉ DU MUSÉUM.
& PRONONCÉ À BRUAY (PAS-DE-CALAIS), LE 12 JANVIER 1914,
AUX OBSÈQUES DE M. LE D' HENRI MARMOTTAN,
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
Messieurs,
Le Docteur Marmottan a voulu dormir son dernier sommeil dans la terre de
Bruay, au milieu de ses ouvriers et collaborateurs de tout ordre qu'il aimait
comme un père; mais il a voulu aussi que Île fruit de son labeur scienti-
fique vint prendre place au Muséum d'Histoire naturelle, dans le sanctuaire
où sont conservées, avec tant d’autres, les collections de Fairmaire et de
Puton, qui furent ses amis. [] vous a laissé une grande part de son cœur,
il laisse au Muséum son esprit, et c'est pourquoi, je représente, au bord de
cette tombe, notre grand Établissement national.
J'ai revendiqué _ honneur parce que j'ai pu suivre, durant près de
vingt années, les aspirations scientifiques du Docteur Marmottan, parce
que nous avions en commun le même désir de favoriser les recherches
zoologiques, et surtout, pourquoi ne pas le dire, parce qu'il voulut bien
m'accorder dans sa sympathie une place dont je reste fier et en échange de
laquelle je lui avais donné mon affection. Au seuil de la tombe qui va re-
cevoir ses restes, Je tenais à dévoiler l'importance de son rôle dans les
progrès de la science, et à mettre en lumière des secrets qui eussent offensé
sa modestie lorsqu'il était encore de ce monde.
Le Docteur Marmottan faisait le bien comme d’autres font le mal, sans
aucun bruit et presque en se cachant; il avait la pudeur des âmes délicates,
et pour connaître les secrets de sa bienfaisance, il fallait les surprendre, ou
fréquenter le cénacle d'amis scientifiques dont il aimait l'entourage. Je
comptais de solides relations dans ce cénacle et c’est ainsi que j'ai pu sou-
lever le voile derrière lequel une âme exquise dissimulait aux regards
ses bontés.
Pendant plus d’un demi-siècle , le Docteur Marmottan a favorisé par tous
les moyens le progrès des sciences naturelles : avec son cœur en donnant
un ferme appui aux zoologistes d'avenir, avec son esprit en faisant profiter
lés jeunes de ses collections et de ses connaissances, avec sa bourse où il
puisait largement pour subventionner les explorateurs et pour favoriser la
publication des recherches scientifiques. Il y a quelques mois à peine, dans
un de ces déjeuners où il se plaisait à réunir le cénacle autour de lui,
nous déplorions en commun la pénurie de la Société linnéenne marseillaise
qui manquait de ressources pour achever de mettre au jour sa Faune des
Coléoptères de Provence, et nous cherchions les moyens de lui venir en
aide. Je crus, à juste titre d’ailleurs, que l’Académie des Sciences contri-
Le at
buerait à l’œuvre au moyen de la fondation Roland Bonaparte; mais il ne
fallait pas compter sur la somme entière, et où trouver le reste? #C'est
fort simple, nous dit le bon Docteur ; obtenez une subvention, je donnerai
la différence.» Est-ce le dernier acte de sa générosité scientifique? C’est
probable, mais je n’oserais le dire : avec ces passionnés du bien, il faut
s'attendre à toutes les surprises!
Depuis l'heure où nous surprit le triste événement, j'ai pensé bien des
fois à l’ami qui venait de disparaître , et toujours mon esprit le comparait à
sir John Lubbock, qui fut son contemporain et qui l’a, de bien peu, pré-
cédé dans la tombe. [ls ont été, l’un et l’autre, doués de facultés très di-
verses, qu'ils portèrent toutes à un éminent degré : ils furent des admi-
nistrateurs de premier ordre, des hommes politiques écoutés, de sûrs amis
du peuple et, l’un et l’autre également, des fervents de la science. Mais, à
l'encontre de sir John Lubbock, le Docteur Marmottan ne voulut pas tenir
la plume pour faire connaître ses conceptions scientifiques; il était savant,
très savant même, toutes les branches des sciences naturelles lui furent
familières , et chaque fois que j'avais le plaisir de me trouver avec lui, j'ad-
mirais son érudition. Mais il était un homme d'intimité, il aimait la science
pour elle-même, pour les agréments et les bienfaits qu’elle procure, pour
les horizons qu’elle ouvre à l'esprit, non pour le lustre qu’elle peut donner.
D'ailleurs, il avait trop de modestie pour écrire, et il fit de la science
comme il faisait le bien, avec amour et délicatesse, mais sans emphase et
presque caché.
Arrivé au terme d’une longue carrière, cet homme si bon aurait dù s’en-
dormir paisiblement pour l'éternel repos, et j'ai le cœur navré en songeant
aux souffrances qu'il endura lorsque la mort vint abattre sa robuste nature.
Maintenant qu’il nous a quittés pour le séjour des purs esprits, restons les
pieux gardiens de sa mémoire : le mausolée du cimetière rappellera ses
bienfaits, ses collections précieuses le feront vivre indéfiniment au Muséum ;
et en ces deux points éloignés, à Paris comme à Bruay, les généralions
futures pourront s'inspirer à son école.
Quant à nous, qui l'avons connu et aimé, apportons nos sympathies à
ses enfants qui le pleurent et, en lui disant adieu, déposons sur sa tombe
la couronne de nos regrets et le tribut de nos affections.
DISCOURS DE M. LE PROFESSEUR E.-L. BOUVIER,
DÉLÉGUÉ DU MUSÉUM,
PRONONCÉ AUX OBSÈQUES DE M. ERNEST OLIVIER,
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
Messieurs,
Pour le Muséum que je représente à ces funérailles, l'année commence
par de tristes et douloureux devoirs; il n’y a pas encore trois semaines,
Re Ge
j'accompagnais au voyage d’où l’on ne revient pas le bon Docteur Marmot-
tan, qui fut un amateur éclairé de la science, et aujourd’hui c’est Ernest
Olivier qui s'en va, au fort de son activité et de sa production scientifiques.
Serait-il vrai que la mort traite en ennemis ceux qui cherchent à lui faire
obstacle en soulevant le voile de la nature ? Marmottan et Olivier se res-
semblaient à plus d’un titre : dans leur culte désintéressé de la science,
des mêmes branches de la science, ils témoignaient une ardente sympathie
au Muséum d'Histoire naturelle; ils lui ont laissé le fruit de leurs travaux
et je tiens à réunir leurs noms dans un même témoignage de reconnais-
sance et de profond regret.
Ne croyez pas que j'exagère les sympathies d’Ernest Olivier pour notre
Muséum national. 11 y fréquentait comme en maison amie; c'était le centre
où l’appelaient son goût et ses affections, le foyer même où son illustre
grand-père avait trouvé les matériaux de ses recherches et un entourage
de savants célèbres. Chaque fois qu’il venait dans la capitale, Ernest Olivier
nous apportait le charme de son sourire, la gravité de sa parole et surtout
ce rayonnement spécial qui vient du cœur, qui va droit au cœur, et qui
réconforte dans les moments difficiles.
Je l'ai connu dans un de ces moments, à une époque où la tâche était
rude, et je lui voue le meïlleur de mon souvenir pour les encouragements
précieux qu'il voulut bien me donner en cette circonstance; c'était
‘époque, déjà lointaine, où je débutais au Muséum et où le concours des
meilleurs entomologistes m'était nécessaire; il me donna le sien larsement,
sans restriction, avec cette sorte de timidité que je lui ai toujours connue
et qui prenait source dans la profonde délicatesse de son âme. Dès le pre-
mier contact, il sentit que nous avions les mêmes ardeurs pour arriver au
but, qu'il était nécessaire de faciliter le travail des chercheurs et que la
meilleure manière d'arriver à ce résultat, c'était de réunir en un sanctuaire
permanent et accessible à tous les collections précieuses qui représentent
le fruit scientifique des générations passées. Cette idée le passionnait; il
en fut le propagateur infatigable et ïl lui est resté fidèle jusqu’à la mort.
Ces nobles sentiments et cette juste compréhension des intérêts scienti-
fiques avaient pour origine un vif amour de la patrie qu'il voulait grande
dans toutes les directions de l’activité humaine; ils s’amplifièrent chez lui
par le fait d’une hérédité dont il sentait le grand honneur.
Aux jours dela République et du Premier Empire, son grand-père avait
occupé une place de choix dans la glorieuse phalange de zoologistes qui je-
tèrent alors un lustre sur notre pays; et dans la bibliothèque familiale comme
dans les laboratoires parisiens, Ernest Olivier se trouvait chaque jour en
présence des œuvres qu'avait conçues l'ancêtre vénéré : les nombreux et
savants articles de l'Encyclopédie méthodique, le Voyage au pays ottoman,
surtout l’Entomologie ou Histoire des Insectes, œuvre monumentale et source
féconde où l’on ne cesse de puiser.
NT
Quels exemples et quel enseignement! Naturaliste de naissance, — on ne
le saurait être autrement , — Ernest Olivier se montra digne de ses origines,
et si les circonstances ne lui ont pas permis de se vouer exclusivement à la
carrière scientifique, il a eu du moins le mérite d'aimer profondément la
science, de lui consacrer tous ses loisirs et de lui donner le meilleur de son
esprit. En créant la Revue scientifique du Bourbonnais, il a voulu grouper
autour de lui les biologistes épars dans la région centrale et faire connaître
les richesses naturelles de cette région qui compte parmi les plus intéres-
santes du pays; il y fut entouré de fervents collaborateurs, mais il paya
aussi largement de sa personne et c’est là sûrement qu'il faut chercher si
l'on veut connaître l'étendue de son savoir et la variété de ses aptitudes.
Cette publication lui valut d’être appelé, au titre de Correspondant, à
la Société nationale d'agriculture de France. C’est également pour les ar-
ticles de sa Revue, mais aussi et surtout pour ses recherches de science
pure, qu'il avait été nommé Correspondant du Muséum. Comme son
grand-père, 11 fut un passionné de l’Entomologie et il se fit un devoir
d'ajouter au patrimoine scientifique dont il était l'héritier, Mais de nos
jours, le domaine des sciences naturelles a pris une extension inimaginable
et nul savant, parmi les mieux doués , ne saurait écrire à nouveau une En-
tomologie ou Histoire des Insectes. Nous sommes loin de l’époque où tra-
vaillait son grand-père. En attendant les vastes esprits généralisateurs, 1l
faut être spécialiste pour faire œuvre utile, et Olivier jeta son dévolu sur
le groupe des Lampyrides, dont notre Ver luisant est un des types les plus
répandus. Ce fut là sa tâche et il sut l’accomplir avec succès. On le consul-
tait de toutes parts sur ce groupe et à tous il accordait sans compter sa pré-
cieuse collaboration. Notre Muséum a tiré un ample bénéfice du concours
qu'il lui apporta, mais combien de Musées, en dehors de nos frontières, lui
doivent la même reconnaissance !
La mort est venue arracher le savant à son œuvre, mais celle-ci ne restera
pas interrompue : Ernest Olivier nous laisse le fruit de son labeur et ce
trésor ne peut manquer d’être fécond; il prendra place au Muséum, où
viendront le consulter et s’instruire ceux qui doivent porter après lui,
après nous, le flambeau de la Science.
Cest le juste lot accordé aux hommes qui ont tenu le feu sacré; ils sur-
vivent dans leurs œuvres et continuent la tâche entreprise même après
qu'ils ont disparu. J'ai reçu d’Ernest Olivier le portrait de son grand-père ;
je voudrais établir le sien tout à côté, dans le laboratoire, pour que les pé-
nérations nouvelles travaillent sous le regard des deux savants et s’inspirent
de leur exemple.
Car c’est aux jeunes générations qu'il faut songer et c'est à elles
qu'Ernest Olivier pensait toujours; c’est pour les bien servir qu'il a ou-
vert un sillon et récolté des richesses. Qu'il repose maintenant de la paix
du jusle et que son âme soit satisfaite! le Muséum sera le fidèle interprète
de sa pensée, et, en s'associant par ma voix à la douleur d’une famille
plongée dans T'afflicuon, il apporte ses adieux à l’ami dévoué dont il gar-
dera pieusement le trésor et la mémoire.
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur Stanislas Meunier offre à la Bibliothèque du
Muséum son mémoire intitulé : La Météorite d'El Nakla-el-Bahariah ;
publié dans les Mémoires présentés à l’Institut Eoyptien et publiés sous
les auspices de S. A. Abbas IT, t. VI, fasc. v, Le Caire, nov. 1913.
COMMUNICATIONS.
SUR L'AORTE ANTÉRIEURE DES (GIRAFES,
Par M. H. Neuvirce.
Le mode de disposition, sur la crosse de l'aorte, des troncs artériels
desservant notamment la tête et les membres antérieurs, est générale-
ment considéré comme pouvant contribuer à caractériser les différents
groupes de Mammifères. Il est cependant soumis à des variations indivi-
duelles assez étendues et d'importantes remarques ont été faites dans ce
sens. Déjà Cuvier (Anatomie comparée) avait fait observer que l’on trouve
à ce sujet, dans la classe des Mammifères, «des exemples de presque
toutes les variations que les anthropotomistes ont signalées dans l'Homme».
A. Keira 0) a pu dresser, pour les Primates, un tableau de ces variations,
sur lequel on retrouve effectivement, en passant de l'Homme aux Mycetes
par la série des intermédiaires qu'offrent les diverses familles de Singes,
cinq degrés successifs de complication, dont chacun se retrouve à da fois
dans l'Homme et dans les Singes. Les divers représentants de l'ordre des
Primates n’offrent donc respectivement, quant à ces dispositions, que des
pourcentages variés d’un certain nombre de types.
U) À. Keru, The Modes of Origin of the Carotid and Subclavian Arteries
from the Arch of Aorta in some of the higher Primates (Journal of Anatomy and
Physiology, London, vol. 29. 1895).
or
- La recherche de ces variations a élé moins complètement poursuivie sur
les autres Mammifères. Cependant Parsons à étendu à ces derniers,
d’après une méthode quelque peu différente, la statistique dressée par
À. Kerr pour les Primates. Il constate avec raison le caractère incomplet
de l’ensemble des données relatives à ce sujet.
En ce qui concerne les Girafes, l'étude des ramifications de l'arc aor-
tique semble n'avoir été faite, jusqu'ici, qu'avec des matériaux trop peu
nombreux pour permettre d’en définir avec certitude'le type normal. Dans
leur description de arc aortique des Ongulés, les classiques réservent
fréquemment une mention spéciale au mode d’origine des troncs brachio-
céphaliques des Girafes et les décrivent comme s’écartant, plus encore que
ceux des Lamas, du type habituellement présenté par les Ruminants et les
Solipèdes. La première description en paraît due à Owex ®? et les auteurs
suivants se sont généralement bornés à la reproduire. Dans le cas des
Girafes, écrivait Owen (Proceedings..., 1838, p. 11, et Transactions .…,
1836-1841, p. 229) : «l'arc aortique, après avoir engendré les vaisseaux
du cœur, fournit, premièrement, un large tronc innominé, qui se divise
en une artère vertébrale droite, une artère brachiale droite, et le tronc
commun des deux carotides; secondement, l'artère brachiale gauche: troi-
sièmement, l'artère vertébrale gauche. Le tronc commun des deux carotides
est remarquable par sa longueur». Cette description, appuyée par le
schéma reproduit ci-contre (fig. 1; Comparative Anatomy, vol. IT,
fig. A19 G), ne laisse aucun doute sur la nature exacte des dispositions
observées par l’illustre anatomiste anglais, dont les textes trahissent seule-
ment un certain doute quant à l’homologation des vaisseaux; ce qu'il
désigne, dans la description citée, comme étant la vertébrale gauche,
devient , dans sa Comparative Anatomy, la thoracique interne.
Les Leçons sur l’Anatomie et la Physiolopie, de H. Mrexe-Epwarns
(t IT, Paris, 1858) mentionnent les mêmes dispositions, que signale
encore, beaucoup plus récemment, le Bronn's Thier-Reich ®. Le type
auquel est rattachée, dans ce dernier ouvrage, la crosse aortique des Girafes
(B, fig. 191) diffère cependant quelque peu de celui qu'a décrit et figuré
Owex : la thoracique interne gauche», isolée d’après ce dernier auteur
(voir ci-contre fig. 1, V'), n’est pas représentée sur le schéma du Thier-
(0) F. G. Parsons, On the Arrangement of the Branches of the mammalian
aorlic Arch (Journ. of Anat. and Physiology, London, vol. 36, 1902).
. ® R. Owen, Notes on the Anatomy of the Nubian Girafe (Proceedings of the
Zoological Socety, London, 1838, p. 6-15 [voir p. 11]; Transactions of the Zool.
Society, London, vol. 2, 1836-1841, p. 217-248 [voir p. 229]). Voir aussi, du
même auteur, Comparative Anatomy and Physiology of Vertebrates, vol. IIT, Lon-
don, 1868, p. 535, fig. 419 C.
G) Bronv’s Klassen und Ordnungen des Thier-Reich. — W. Lecue, Mammalia,
6° Bd, 5° Abtheïlung, p. 1201-1202. Leipzig, 1902.
L2
MD >
Reich, où ne se trouvent ainsi que deux troncs au lieu de trois. Parsons
(loc. cit., p. 392) figure également cette dernière disposition.
Le type ainsi décrit se retrouve dans certains Mammifères appartenant
à différents Ordres. Parmi les Ongulés, il rappelle surtout celui des Camé-
lidés (Lamas) et pourrait, en outre, se rattacher à celui des Suidés, en
exagérant encore, par suite de l'isolement de la «thoracique interne
gauche», la tendance à une division immédiate que présentent les troncs
Fig. 1. — Crosse aortique de Girafe, d’après Owen (type anormal).
À , aorte primitive.
D, D’, artères brachiales droite et gauche. — V, V’, thoraciques internes droite et gauche.
G, C’, carotides primitives droite et gauche.
brachio-céphaliques de ces Mammifères; cela accentuerait les caractères
propres isolant les Girafes parmi les autres Ruminants. Mais j'ai pu me
convaincre que ce type ne représente qu’une anomalie.
En disséquant des Girafes de diverses provenances, n’appartenant pas
toutes à la même sous-espèce, j'ai observé des dispositions très différentes
de celles qu'a signalées Owen et qu'ont reproduites, en les simplifiant,
W. Lece et Parsons. Celles que j'ai constamment rencontrées sont sim-
HET =
plement, à quelques variantes près, les dispositions générales, ypiques,
des Ruminants, qui s'étendent également aux sue et aux Tapirs, et
que je vais décrire plus particulièrement d’après l'arc aortique de Girafe
catalogué sous le n° A. 13995 dans les Collections d’Anatomie comparée
du Muséum (voir fig. 2). |
Une coronaire droite ou postérieure (E) et une coronaire gauche ou
antérieure (E”) s’isolent, dès la base de l’aorte, d’après le mode usuel. Un
CC a C?
GE
V
De
TER NA
A - D 7”
(0
A?
Z'Ù
A LAN ;
see
De
PAS
Fig. 2. — Crosse aortique de Girafe,
d’après la pièce À.13995 des Galeries d’Anatomie comparée du Muséum
(type normal) [1/4 gr. nat.].
À, aorte primilive. — E, E’, coronaires droite et gauche. — P, fragment de l'artère
pulmonaire. — I, 1, premières intercostales. — A’, aorte antérieure. — B, B’, artères
brachiales droite et gauche. — T, T, artères thoraciques externes droite et gauche. —
T’, T’, artères thoraciques internes droite et gauche. — V, V’, artères vertébrales droite
et gauche. — D, tronc bicarotidien. — G, GC’, carotides primitives droite et gauche. —
G, ganglion.
tronc commun ou aorte antérieure (A’) se détache de la crosse de l'aorte
(A) avant l'incurvation de celle-ci et engendre d’abord l'artère brachiale
gauche (B'), à l'opposé de laquelle se détache un trone isolé (V'), de calibre
— 12 —
beaucoup moindre; immédiatement après, l'aorte antérieure engendre
l'artère brachiale droite (B), à côté (et non plus à l'opposé) de laquelle
naît un tronc (V) semblable à celui (V') qui se détache au niveau de l’ar-
tère brachiale gauche. Le tronc bicarotidien (D) fait suite aux précédents
et m'a toujours présenté une longueur d'environ o m. 06, c'est-à-dire sim-
plement équivalente à celles qu'offrent les Bovidés d'assez grande taille. Les
carotides primitives (G, C') sont ici, comme fon sait, d’une longueur
démesurée, qui est celle du cou. La présence d’un ganglion (G) m'a paru
constante entre elles, au niveau de leur séparation.
Les deux artères (V, V') naissant au voisinage des troncs brachiaux
fournissent, de part et d'autre : les dorsales, les vertébrales et l'équivalent
des cervicales supérieures.
De chacun des deux troncs brachiaux Siaolent, à peu près au même
niveau, à 4-5 centimètres de l'origine de ces troncs, deux vaisseaux iné-
gaux, diamétralement opposés en général. L'un (T), le plus volumineux,
paraît correspondre aux artères thoracique externe et cervicale inférieure;
la première de celles-ci est généralement volumineuse, comme l'on sait,
dans les Bovidés, et peut y débuter, de même que dans les Équidés, par
un trone commun avec la cervicale inférieure et parfois même aussi avec la
thoracique interne; la disposition ainsi présentée par les Girafes n’est donc
qu'une variante de celles que peuvent présenter d’autres Ongulés. L’ar-
tère (T') de calibre inférieur, opposée à la précédente, paraît équivaloir à
la thoracique interne. Je n’ai pu suivre ces différents vaisseaux assez loin
pour me prononcer plus calésoriquement sur ces assimilations. Je rappelle-
rai, au sujet de leur différence de calibre, que l’on décrit, en anatomie
vétérinaire, un balancement de volume entre les thoraciques interne et
externe, l'une sc réduisant d'autant plus que le volume de l’autre s’accroit;
un tel balancement paraît exister ici.
L’analogie est presque absolue, dans l’ensemble, entre ces dispositions
et celles que présentent, typiquement, les Ruminants; les unes et les
autres rentrent dans le cas que Broca représentait par la formule scc's'= 4
et dont il donnait comme exemple l'arc aortique des Solipèdes. Les dispo-
sitions toutes différentes décrites par Owen réalisent, comme je le disais
ci-dessus, une exagération des tendances à la division que présente, dès
son origine, l’aorle antérieure des Camélidés. Ce que j'ai observé sur
diverses Girafes ne rappelle à aucun degré de telles tendances. L’aorte
antérieure de ces Mammifères est parfaitement formée et ne se subdivise
qu'après un certain trajet; les Girafes ne se rapprochent donc nullement
des Camélidés, quant à ce détail de leur organisation, et ne s'écartent
même pas, à ce point de vue, du type usuel des Ruminants.
H ‘eût été particulièrement intéressant, à ce même point de vue, de
pouvoir rapprocher les Girafes des Bovidés plutôt que des Cervidés, ou
inversement, les premières étant considérées par certains auteurs comme
et à Rs
se rapprochant plutôt de ceux-ci, et par d’autres comme se rapprochant
plutôt de ceux-là. Mais les comparaisons que j'ai faites dans ce sens ne per-
mettent pas d’accentuer le rapprochement vers les uns plutôt que vers les
autres, et le fait sur lequel je viens d'appeler l'attention laisse tout aussi
indécises les affinités des Girafes.
QUELQUES OBSERVATIONS SUR. LES MOEURS DU BLENNIUS oCELLARIS L.
Porssoxs,
par M. Herr Piéron.
On connait, par les observations de Fr. Guitel, les mœurs curieuses de
trois Blenniidés de la Méditerranée, Clinus argentatus Cuv. et Val., Blen-
nius Montagur Fleming et Blennius sphynx Guv. et Val. ®, dont les mâles
gardent le nid où diverses femelles sont venues pondre, nid formé par les
œufs mêmes disposés en avant et fixés à des algues (Cystoseira) pour le
Clinus, ou situé dans des pierres excavées (BI. Montagui) ou placé dans
des trous de rochers (BL. sphynx).
.. Le Plennius ocellaris L. nidifie dans des coquilles et parait avoir des
mœurs très semblables à celles des Blennies précitées.
Cunningham a signalé avoir trouvé des œufs de la Blennie papillon
avec le Poisson lui-même, logés dans la cavité d’un os de bœuf, à PIy-
mouth; il ne détermina pas si le gardien du nid était un mâle ou une
femelle ©).
Au cours d’un dragage effectué en juillet dernier dans le Pelit Nord , au
Laboratoire maritime de Tatihou, six coquilles de Buccins furent ramenées,
plus ou moins tapissées d'œufs, ainsi qu’une coquille de Pecten maximus
dont les valves se trouvaient fermées et qui, à l’intérieur, était complète-
ment recouverte d’un revêtement d'œufs absolument régulier ©). Dans trois
des coquilles, il y avait un mâle de Blenmus ocellaris.
L’abondance des œufs en certains cas rend extrêmement probable la
juxtaposition des pontes de plusieurs femelles, comme chez les Blennies
étudiées par Guilel.
() Fr. Gurrez, Observations sur les mœurs de trois Blenniidés (Arch. de Zool.
exæpér,, 3° S., [, 1893, p. 325-384).
® J.T. Cuxninéuam, The Natural History of the be marine Fishes of
British Islands, 1898, p. 344-345.
(6) Les ŒuÉs ont un diamètre moyen de o.millim. 95; l'intérieur est fe et
opaque, avec une enveloppe transparente; ils sont sensiblement sphériques et
réunis par un enduit muqueux. Dans la coquille de Pecten qui avait 13 centi-
mètres de large, il y avait de 30,000 à 25,000 œufs.
A fi
J'ai pu observer pendant deux semaines les trois BJ. ocellaris en aqua-
rium. Les mâles se tiennent normalement pendant le jour dans la coquille
qui leur sert de nid, ne s’éloignant que fort peu pour saisir quelque
aliment, une Annélide”par exemple. Mais la nuit, on les trouve à l'extérieur
de leur coquille, semblant en garder l'ouverture, hardis, prêts à mordre,
hérissés, la nageoire dorsale bien étalée, attendant sans doute les femelles
qui faisaient malheureusement défaut.
L'activité de ces Blennies paraît donc surtout nocturne, à la différence
d’autres espèces, comme Blennius pholis L., par exemple, qui reste immo-
bile la nuil et parait même dormir alors, en général.
J'ai constaté, comme chez les Blennies de Guitel, un certain attache-
ment au nid, qui se trouve reconnu, même après un intervalle assez long,
comme le montreront les expériences suivantes; mais, au bout de quelque
temps (5 à 6 jours), il y eut de nombreux changements, tenant peut-être
à ce fait que les œufs avaient dégénéré.
Expérience I. — Le lendemain du jour où ils furent placés en aquarium
(30 juillet), un BI. ocellaris est chassé de sa coquille et celle-ci est déplacée, une
autre étant mise à sa place; il y en a 6 en aquarium, toutes tapissées d'œufs. La
Blennie va d’abord à la place où était sa coquille, mais n’entre pas, passe alors
aux autres, sans entrer dans aucune, et arrive en dernier lieu à la sienne; elle
introduit son museau et alors, brusquement, se retourne, et y rentre à reculons.
Ainsi il y a discrimination comme chez le BI. Montagui de Guitel qui
reconnait sa pierre tapissée d'œufs d’autres vides, mais cette discrimination
porte ici sur des coquilles de Buccins assez semblables et toutes tapissées
d'œufs. La reconnaissance est probablement de nature olfactive, d’après les
attitudes de la Blennie. Notons le souvenir topographique de l’endroit où
était placée la coquille.
Expérience II (31 juillet). — Deux Blennies, À et B, sont mises ensemble avec
la coquille de lunes d'elle (B). Au bout de cinq minutes, on trouve B dans sa
coquille. B est plus grande que A.
Expérience III (31 juillet). — Les mêmes Blennies sont mises ensemble avec
la coquille de l’une d'elles encore (A). Au boul de vingt minutes, À se trouve
dans sa coquille. Maïs, au bout de quelques heures, elle est chassée par B, qui
prend sa place.
Expérience IV (31 juillet). — Les mêmes Blennies sont placées avec une
coquille qui ne servait de nid ni à l'une ni à l’autre (mais qui contient égale-
ment des œufs). Au bout d’une heure la coquille n'était pas occupée; trois fois
B y était entrée, mais sans rester.
Expérience V (31 juillet). — La Blennie À est placée avec les six coquilles de
Bucein; trois heures après, on la retrouve dans sa coquille.
LMD e—
Expérience VI (1% août). — La Blennie B est placée sans coquille dans un
cristallisoir dont les bords viennent aflleurer le niveau de l'eau de l'aquarium,
pour qu'elle ne puisse facilement s’en aller, à 11 heures du matin. À 10 heures
du soir, on la trouve à la même place. Mais dans Ia nuit elle réussit à s'échapper,
et le lendemain on la trouve dans sa coquille, qu'elle a réussi à réintégrer après
une absence d'au moins une douzaine d’heures.
Expérience VII (2 août). — La Blennie B est placée dans un cristallisoir avec
une coquille tapissée d'œufs, autre que la sienne, à 9 heures du matin. Au bout
de trois heures, elle n'y est pas encore entrée; elle ne le fait qu'au bout de cinq
heures. On la laisse ainsi cinquante heures avec cette coquille, et, au bout de ce
temps, on la chasse et on la place avec cette coquille, avec la sienne et avec une
autre, trois en tout, dans un aquarium.
Au bout de dix minutes, elle a réintégré son dernier domicile, mais deux heures
après, on la retrouve dans sa première coquille. Le soir, elle est revenue à son
deuxième abri.
Exrénence VIII (2 août). — La Blennie A est isolée pendant quarante-huit
heures dans un cristallisoir. Au bout de ce temps, elle est replacée avec cinq
coquilles de Buccin, dont la sienne, toutes tapissées d'œufs; elle s'installe dans
une coquille qui n’est pas la sienne.
Il résulte de ces expériences que les mâles de Blennius ocelluris recon-
naissent la coquille qui leur sert de nid, et la recherchent à l'exclusion des
autres pendant un certain laps de temps; ils peuvent changer de nid et
s’adapler à leur nouvelle demeure, pour négliger leur ancienne.
Seulement le fait de la dégénérescence des œufs, notable déjà six jours
après le dragage des coquilles, a pu intervenir pour diminuer la facilité de
la reconnaissance, qui paraît être olfactive.
Ï n’y a donc là que des indications. L'expérience VIT montre, en tout cas,
qu'il peut persister un certain souvenir du nid permettant la reconnais-
sance au bout de plus de cinquante heures.
Avec Blennius sphynx, Guitel a constaté des persistances pendant vingt-
huit heures du souvenir du nid; mais il s'agissait surtout d’un souvenir
topographique (trous de rochers dans le vivier de Banyuls); ici la mémoire
topographique s'est trouvée éliminée; il faut faire intervenir une discri-
mination sensorielle.
C’est un document de plus relatif à la mémoire des Poissons.
LS AO
Nore sur QUELQUES NÉMERTIENS RÉCOLTÉES AU COURS
DE LA DEUXIÈME LAPÉDITION ANTARCTIQUE DU Î)' CHARCOT,
par M. L. Jougix, Proresseur Au Muséum.
Quelques-uns des Némertiens récoltés par les naturalistes de l'expédition
antarctique, MM. les D" Liouville et Gain, présentent un grand intérêt.
Je signale tout d'abord deux cas de monstruosités chez une grande
espèce de Némertiens, Cerebratulus corrugatus Mac Intosh; ils sont tous les
deux. bifides. L’un a l'extrémité postérieure légèrement mais nettement
fourchue; l’autre l’est beaucoup plus et porte un appendice latéral consi-
dérable, de même taille et de même forme que le tiers postérieur normal
de l'animal. Je ne connais pas, dans l’abondante littérature des Némertiens,
de description de monstruosité. Il est intéressant de remarquer encore que
les deux cas proviennent de la même localité (Station 740, Baie de l'Ami-
rauté, île du Roi Georges).
Mais ce n’est pas là le point le plus intéressant de ce que j'ai à signaler.
Jusqu'à présent on ne connaît pas d'exemple d'incubation des jeunes chez
les Némertiens. Or, parmi les espèces de la croisière du Pourquoi-Pas ? j'en
ai trouvé chez ces Vers deux différents. L’un est particulièrement intéres-
sant: voici en quoi il consiste :
IL s’agit d'un Némertien de 3 à 4 centimètres de long, dont le dos
est pigmenté en brun et le ventre blanc, pointu aux deux bouts; les sillons
céphaliques, la trompe dont l’orifice est fusionné avec la bouche, la struc-
ture des muscles, et d’autres caractères permettent d’en faire un représentant
du genre Amphiporus. Comme il est nouveau, je le nomme A. incubator.
On trouve trois formes différentes de l'animal ; l’une, que 1e considère comme
normale, comprend les mâles et les femelles immatures ; leur corps est plat
et même légèrement concave ventralement; la trompe, très développée,
occupe un sac sinueux qui s'étend d'un bout à l’autre du corps et fait
saillie sous la peau. La seconde comprend les femelles prêtes à pondre;
leur corps est rempli de gros œufs qui le gonflent et le déforment au point
qu'il devient cylindrique. De plus on: y remarque une foule de fossettes
punctiformes, grises, du centre de quelques-unes desquelles on voit sortir
un petit bouton. C’est la pointe des œufs par laquelle se fait la fécondation.
Enfin la troisième forme est celle que prennent les femelles après la ponte,
dans le nid où elles sont étroitement enfermées. Leur corps présente de
grands lobes latéraux qui se retroussent, les uns par-dessus le dos, les
autres par- dessous le ventre de la bête. De plus, ils chevauchent et s’im-
briquent les uns par-dessus les autres, de sorte que le Némertien prend un
aspect plissé, ridé, contourné, des plus singuliers. Enfin la face ventrale
AA VS
présente des fossettes concaves hémisphériques qui ne sont autre chose que
l'empreinte des œufs sur lesquels l'animal est couché.
Ces Némertiens singuliers pondent leurs œufs et les incubent de la ma-
nière suivante :
L'animal, après avoir choisi sous une pierre l'emplacement convenable
pour effectuer sa ponte, l’enduit d’une mince couche de sécrétion formant
comme un tapis correspondant à la face ventrale de son corps; puis il le
recouvre d’une membrane hyaline, comme vernie, adhérente au rocher par
ses bords. sur laquelle il dépose ses œufs en deux plans superposés; il sé-
crète enfin par les bords et le dos de son corps un enduit semblable à un
vernis solide qui se soude au plancher préalablement déposé. Mais cette
couche vernie est épaisse, de couleur blanc rosé, opaque, lisse et elle
enferme l'animal et sa ponte. Le tout ressemble à une pelite pousse de
haricot, saillante sur la roche, bombée, pointue aux deux bouts, longue
de 2 à 3 centimètres, hermétiquement close. Le vernis superficiel est
formé de plusieurs couches superposées; il devait être souple lors de son
émission et il s’est durci ensuile en moulant très exactement la surface de
son contenu. Îl est opaque, et l’on ne peut voir ce qu'il y a dedans. Quand
on décolle ce nid de la roche où il repose, on voit sur sa surface, primi-
tivement adhérente, la couche la plus profonde d'œufs jaunes, visibles à
travers la mince couche de mucus qui les séparait du support rocheux.
Quand on dissèque ce nid, ou surtout quand on y fait des coupes trans-
versales, on constate qu’il est absolument et exactement rempli d’abord par
la double couche d'œufs, puis par la Némerte qui les couvre; mais il y a
en outre une malière grenue, grisâtre, qui forme comme un emballage
isolant les œufs les uns des autres, ceux-ci de leur mère, et elle-même de
son loit vernissé; on la trouve encore entre les lobes de la Némerte. Contre
elle cette matière est de couleur brune, surtout sur son dos.
Je me suis demandé ce que pouvait bien être cette singulière matière
qui ressemble à de la ouate finement hachée. Après avoir fait des coupes
minces et des colorations qui réussissent médiocrement par suite de la fixa-
tion insuflisante des échantillons frais, je suis arrivé à la conclusion sui-
vante : on y trouve mélangés, d’abord l’épithélium cutané, pigmenté en
brun, détaché du corps de l'animal; il forme la couche la plus voisine
de la mère; puis on y trouve un peu de mucus, qui provient probablement
des sacs à œufs au moment de la ponte. Mais une partie considérable
de cette matière me paraît avoir une origine différente. Je ne puis malheu-
reusement le démontrer d’une façon péremptoire, faute d’avoir étudié
les animaux frais et par suite de l'insuflisante fixation du matériel; mais je
crois cependant ne pas me tromper en disant que c’est l'épithélium du
tube digestif, qui, modifié, digéré par une véritable histolyse, est expulsé
ensuite par les pores de la ponte. Cette destruction de l’épithélium intes-
tinal se produit avant la ponte, comme j'ai pu le constater sur des coupes
Muséum. — xx. 2
EE VO
de plusieurs individus. Une fois les sacs à œufs vidés, leur paroi se détruit,
tant elle est mince, et le contenu de l’intestin est expulsé par les pores de
ponte. Ceux-ci ne se ferment pas après la ponte et je les ai retrouvés ou-
verts chez une femelle en train d’incuber des embryons déjà avancés; par
ces orifices on voyait encore passer des éléments cellulaires qui étaient
identiques à ceux encore contenus dans l'intestin.
Ce mélange de cellules épithéliales cutanées et intestinales avec du mucus
qui se durcit un peu forme le remplissage du nid clos où sont enfermés
la mère et ses œufs puis ses jeunes. \
Je crois qu'après l’éclosion des jeunes, leur mère ne peut survivre; elle
est déjà très ratatinée, plissée et déformée dans son nid; puis sa peau est
criblée de trous, son épithélium intestinal entièrement desquamé; elle ne
peut certainement pas arriver à reconstituer tout cela. J’ai examiné des
pontes avancées et déchirées, usées au-dessus, où la plupart des jeunes
étaient sortis et où la Némerte manquait. Les embryons restants n'étaient
plus emprisonnés dans l'emballage cotonneux serré où s'était effectué leur
premier développement. Leur corps allongé, pointu, se déplaçait dans les
mailles d’un tissu spongieux, muqueux, où je n’ai plus retrouvé que des
traces des éléments cotonneux. Il m'a semblé que ces jeunes Némertes,
beaucoup plus grosses que les œufs qui les ont produites, ne pouvant se
nourrir par communicalion avec l'extérieur puisque la ponte est close,
avaient dû probablement se nourrir des éléments cellulaires isolants; cela
leur a permis d'agrandir leur cellule de captivité, de se libérer dans la
ponte, et enfin de sortir au dehors lorsque, par usure, le nid s’est déchiré.
Dans un mémoire relatif aux Némertiens de la première Expédition du
D'° Charcot dans l’Antarctique, j'avais signalé la présence d’un autre
Amphiporus, À. Michaelseni, dans des fragments de tubes membraneux con-
tenant des œufs. J'ai retrouvé ces mêmes Némertiens mieux conservés; le
tube en question est une ponte, ayant à peu près la forme de la précédente,
mais transparente et ouverte aux deux bouts; la mère y incube ses œufs,
mais elle peut sortir de cet abri, et elle ne sécrète pas de matière d’embal-
lage analogue à celle de VA. incubator; de plus, elle ne subit pas cette
transformation lobée de son corps vidé de ses œufs. Elle incube donc ses
jeunes d’une façon beaucoup plus simple.
On voit par cette courte description et par l'interprétation des faits
combien est intéressante cette incubation, phénomène qui n’avait pas encore
été signalé chez les Némertiens.
Un mémoire détaillé, avec de nombreuses photographies et des coupes
histologiques, expliquera et développera les divers points qui n’ont été que
sommairement esquissés dans cette note.
HOT EME
Notes SUR LES ESPÈGES LAMARCKIENNES DE GARIDEÆ,
par M. En. Lauy.
Parmi les espèces décrites par Lamarck dans les Animaux sans vertèbres,
t. V (1818), celles qui ont été postérieurement rangées dans la famille dés
Psammobüde ou Garidæ se trouvent réparties dans quatre des genres admis
par lui : Solen, Sanguinolaria, Psammobia, Psammotæa ; d'autre part, il a
classé dans les deux derniers quelques formes qui n’appartiennent pas
à cette famille.
Un certain nombre de ces espèces sont représentées dans les collections
du Muséum de Paris par les types mêmes de Lamarck. V. Bertin, dans ses
deux mémoires «Revision des Tellinidés du Muséum» (1878, Nouv. Archiv.
Mus. Hist. nat., 2° s., t. Î, p. 201-361) et «Revision des Garidées du
Muséum» (1880, ibid., t. IIT, p. 57-129), s’est borné le plus souvent à
mentionner l'existence de ces types sans donner, en général, sur eux aucun
renseignement : or quelques-uns sont douteux. En outre, dans des travaux
d'auteurs plus récents, ces espèces de Lamarck ont été l'objet d’interpré-
tations différentes de celles adoptées par Bertin ©.
Il peut donc être utile de préciser quels sont actuellement au Muséum
de Paris les types de cette famille munis d'étiquettes écrites réellement par
Lamarck : c’est le but essentiel des notes suivantes.
SOLEN VIOLACEUS
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 155)
[= Hiatula violacea Lk., Berri, Garidées, p. 86].
Lamarck ne mentionne pas pour celte espèce, qui a été figurée par De-
lessert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. IE, fig. 5), l'existence d'échantillons
dans la collection du Muséum : cependant on y trouve un spécimen, long
de 85 millimètres, qui est indiqué comme type original, bien que l’éti-
quette dont il est accompagné soit d’une écriture différente de celle de
Lamarck.
Ce Solen violaceus Lk., que Deshayes (1835, An. s. vert., »° éd., VI,
p. 61) a reconnu appartenir au genre Soletellina Blainville, serait, d’après
) En particulier, dans l’un des derniers numéros de ce Bulletin, 1913, n° 7,
p. 484-489, et dans le Journal de Conchyliologie, 1914, LXI [1913], p. 215-
228, pl. VI et VIT, ont été publiées les conclusions auxquelles sont arrivés
MM. Ph. Dautzenberg et H. Fischer relativement à sept de ces espèces : Psammo-
bia maculosa, Ps. flavicans, Ps. alba, Ps. pulchella, Ps. livida, Psammotæa vio-
lacea, Ps. serotina, dont ils ont examiné les types au Muséum.
Le 90e
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 453), le Solen diphos de Linné (1771,
Mantssa Plant. alt., p. 544)0,
SOLEN ROSTRATUS
(Lamarck, loc. cit., p. 456)
[— Hiatula diphos Chemn., Bern, Garidées, p. 86].
Le Muséum possède également, comme type de cette espèçe, une co-
quille, longue de 115 millimètres, munie d’une étiquette qui est d’une
écriture autre que celle de Lamarck.
Ce nom de Solen roshratus a été donné d’abord par Spengler (1794,
Skrivt. Naturhist. Selsk., IT, 2, p. 99), puis par Lamarck au Solen dphos
représenté par Chemnilz, pl. VIT, fig. 53-54 (1782, Conch. Cab., NI,
p- 68), lequel, ainsi que le fait remarquer M. J. G. Hidalgo (1903, Estud.
prelim. Fauna malac. Filipinas, W, Mem. R. Acad. Cienc. Madrid, XXI,
p. 93), est différent non seulement du Solen diphos de Linné (que nous
venons de voir être, selon Hanley, le Solen violaceus Lk.), mais encore du
Solen diphos chinensis Chemnitz (1795, loc. cit., XI, p. 200, pl. 198,
fig. 1933) : ce dernier ressemble, lui aussi, plutôt au S. violaceus.
Comme l’a reconnu Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 61),
ce Solen rostratus est la même espèce que le Soletellina radiata Blainville
(1825, Man. Malac., p. 568, pl. 77, fig. 5).
SANGUINOLARIA OCCIDENS
(Lamarck, loc. cit., p. 510)
[= Gari (Psammocola) occidens Chemn., Berriv, Garidées, p. 123].
La collection du Muséum renferme, avec étiquette originale de Lamarck,
un exemplaire de cette espèce, long de 85 millimètres.
Cette forme (1782, Chemnitz, Conch. Cab., VI, p. 74, pl. VIL, fig. 61)
est non un Sanpuinolaria, mais un Psammobia du sous-genre Psammocola
Blainville — Gobrœus Leach.
SANGUINOLARIA ROSEA
(Lamarck, loc. cit., p. 511)
[= Sanguinolaria sanguinolenta Gmel., Berri, Garidées, p. 83 ].
Lamarck a attribué le nom de Sanguinolaria rosea au Solen sanguino-
lentus Gmelin (1790, Syst. Nat., ed. XITT, p. 3227), type de son genre
Sanpuinolaria.
Dans la collection du Muséum on trouve trois coquilles indiquées comme
@) Ce Soletellina violacea Lk. est regardé par M. Hidalgo (1903, Estud. Fauna
Filipinas, I, p. 93) comme bien distinct du Solet. Cumingiana Desh. (1857,
Reeve, Conch. Icon., Soletelhna, pl. I, fig. A), auquel il a été souvent réuni.
HR NU
exemplaires originaux : mesurant de 4o à 52 millimètres, elles sont fixées
sur deux cartons accompagnés d'anciennes étiquettes, qui ne sont cepen-
dant pas de l'écriture de Lamarck.
r
SANGUINOLARIA LIVIDA
(Lamarck, loc. cit., p. 511)
[= Hiatula biradiata Wd., Bern, Garidées, p. 88 ].
Le Muséum possède deux individus mentionnés comme types de cette
espèce australienne (Péron et Lesueur, 1801) : ils sont fixés sur un carton
dont l'écriture est différente de celle de Lamarek; l’un a 55 millimètres de
long, ce qui est exactement la dimension indiquée par Lamarck: l’autre
mesure seulement 23 millimètres.
Cette forme aurait été, d’après Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd.,
VI, p. 169 et p. 176), la même que le Psammobia flavicans Lk. : Bertin
Va identifiée au Soletellina biradiata Wood | Solen]| (1815, Gen. Conch.,
p. 135, pl. 53, fig. 1) et regarde le Solet. flavicans comme bien distinct
(voir plus loin).
SANGUINOLARIA RUGOSA
(Lamarck, loc. cit., p. 511)
[= Asaphis deflorata L., Bern, Garidées, p. 80]
[var. b = Asaphis arenosa Rumph, Bern, #bid., p. 80].
Le nom de Sanguinolaria rugosa a été donné par Lamarck au Venus de-
Jlorata Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 687), type du genre Asaphis
Modeer.
À titre de spécimen original, on trouve au Muséum une coquille, me-
surant 80 millimètres, pourvue d’une ancienne étiquette qui n’est pas de
l'écriture de Lamarck.
La variété b, que Lamarck déclarait lui-même pouvoir être distinguée
comme espèce, est, selon Berlin, l’Asaphis arenosa Rumph | Telhina]
(1741, Amboin-Rar., p. 145, pl. 45, fig. G), pour lequel von Martens
(1897, Süss-u. Brackwass. Moll. Indisch. Archip., in Weber, Zool. Ergebn.
Reise Niederland. Ost. Ind., IV, p. 232) maintient le nom dote ru-
gosa Lk.
PsammoprA VIRGATA
(Lamarck, loc. cit., p. 512)
[= Gari (Psammocola) virgata Lk., Berri, Garidées, p. 125 |.
Dans la collection du Muséum il existe sur un carton étiqueté par La-
marck rPsammobia virgata var. [c|» ® deux individus de cette espèce,
@) Sur l'étiquette de ce carton on trouve comme premier nom donné par La-
marck, puis rayé par lui : Eurynome rugosa. H avait également d’abord adopté
ce terme générique Éurynome pour les Psammobia vespertina, pallida et maculosa.
re
longs d'environ 50 millimètres : cette variété c n’est d’ailleurs pas men-
tionnée dans Îes Animaux sans vertèbres.
Tandis que Deshayes (1835, An. s. vert., 9° éd., VI, p. 172) ne voyait
dans ce Ps. virgala qu’une variété du Ps. vespertina Ch., Bertin admettait
que ces individus sont, en réalité, bien distincts du vespertina, mais qu'ils
correspondent au Ps. ameth ystus Reeve (non Wood), dont le nom serait,
par suite, tombé en synonymie de virgata.
Mais, selon M. Hidalso { 1 908, Estud. Fauna Filipinas, TI, p- 85), ce
serait une erreur et le Ps. virgata (), espèce de l'océan Indien pour laquelle
la description de Lamarck mamie bien avec la figure donnée par
Chenu (1858, Ulustr. Conch., Psammobia, pl. I, fig. 2), serait différent
du Ps. amethystus Reeve (1856, Conch. Icon., Psammobia, pl. UT, fig. 19),
qui a été identifié, d'autre part, par Dunker (1882, Ind. Moll. Mar.
Japon., p. 187) à son Ps. radiata (1845, Phüiippi, Abbild. Conch., T,
p. 194, pl. Il, fig. 5) ©.
Psammogra FEROENSIS
(Lamarck, loc. cit., p. 512)
[= Gari incarnata L., Bernis, Garidées, p. 108].
Lamarck n’a pas déterminé de spécimens de Ps. feroensis Chemnitz | Tel-
lina] (1982, Gonch. Cab., NE, p. 99, pl. X, fig. 91) dans les collections
du Muséum.
MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1895, Mol. Roussillon, IT,
p. 483, 489, Ago) regardent le Ps. feroensis comme étant probablement
le Tellina gari Linné, 1764 (Mus. Ludov. Ulric., p. 478) et comme étant
certainement le Te/hina incarnata Tinné, 1761 (Fauna Suecica, 2° éd.,
p. 217) : quant au T. gari Linné, 1958 (Syst. Nat., ed. X, p. 674), la
description en est trop vague pour quil soit possible de l'identifier
avec certitude et, d'autre part, le T. incarnata Linné, 1758 (Syst. Nar.,
ed. X, p. 675) est très vraisemblablement le Tellina squalida Pulteney
(1799, Gatal. Dorsetsh., p. 29).
PsammMoBIA VESPERTINA
(Lamarck, loc. cit., p. 513)
[— Gari (Psammocola) vespertina Chemn., Berri, Garidées, p. 118 |.
Cette espèce de la Méditerranée et de l'océan Atlantique n’est pas indi-
quée par Lamarck comme existant dans la collection du Muséum : cepen-
@ Au Ps. virgata Lk., von Martens (1897, Moll. Indisch. Archip., p. 250)
identifie le Ps. costata Hanley (1842-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 59, pl. XI, fig. 12)
et, avec un certain doute, le Ps. intermedia Desh. (1856, Reeve, Conch. Ie.,
Psammobia, pl. IV, fig. 25).
® Nous verrons plus loin que ce Ps. radiata Dkr. a été réuni, de son côté,
par M. E. A. Smith au Ps. zonalis Lk.
RC 1e
dant elle y est représentée par un individu, long de 47 millimètres, por-
tant une étiquette manuscrite de Lamarck.
Ainsi qu’on le verra ci-après, le Ps. florida Ek. (non Gld.) doit être
réuni à ce Ps. vespertina Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 72, pl. VIT,
fig. 59-60), pour lequel MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1895,
Mol. Roussillon, Il, p. 485) ont repris le nom spécifique plus ancien de
depressa Pennant | Tellina] (1777, Brit. Zool., p. 87, pl. XLVIT, fig. 27).
PsAMMOBIA PALLIDA
(Lamarck mss.).
Bien que ce nom ne figure pas dans les Animaux sans vertèbres, la col-
lection du Muséum possède une coquille, mesurant 60 millimètres, qui a
été étiquetée par Lamarck « Psammodia pallida».
Bertin n’en fait pas mention dans son travail : il a cependant étudié cet
échantillon, qu'il a identifié au Ps. vespertina Chemn. ©.
PSAMMOBIA FLORIDA
(Lamarck, loc. cit., p. 513)
[= Gari (Psammocola) vespertina Chemn., Bern, Garidées, p. 118].
Cette forme, qui n’a pas été décrite d’après des spécimens de la collec-
tion du Muséum, est regardée comme un synonyme ou tout au plus une
variété du Ps. vespertina Chemn. par Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd.,
VII, p.172) et par Bertin, ainsi que par MM. Bucquoy, Dautzenberp,
Dollfus (1895, Moll. Roussillon, I, p. 491) ©.
PsammoBrA MACULOSA
(Lamarck, loc. cit., p. 513)
[= Gars maculosa Lk., Bernin, Garidées, p. 105].
Il y a dans la collection du Muséum deux spécimens, longs de 45 et
kg millimètres, étiquetés par Lamarck Ps. maculosa,
Von Martens (1897, Süss-u. Brackw. Moll. Indisch. Archip., in Weber,
Zool. Ergebn. Reise Niederl. Ost. Ind., IV, p. 248) identifie ce Ps. macu-
losa des Philippines au Ps. scabra Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI,
0) Il existe, d’autre part, un Psammobia pallida Deshayes [— Gari ( Psammo-
cola) pallida Desh., Bertin, Garidées, p. 119], dont M. E. A. Smith (1885,
Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 93), fait synonymes les Ps. malaccana Reeve et
suffusa Rve (1857, Conch. Icon., Psammobia, pl. VI, fig. 42, pl. VIE, fig. 54).
@) Il ne faut pas confondre, avec ce Ps. florida Lk., d'Europe, une autre
espèce du même nom, le Ps. florida Gould (1850, Proc. Boston Soc. Nat. Hist.,
IL, p. 254; 1852, U. S. Explor. Exp. Willes, XIT, p. 4o3, et Atlas, pl. 35,
fig. 513; Bertin, Garidées, p. 122), d'Australie.
une. en
p.102, pl. X, fig. 94), auquel il réunit également les Ps. corrugata Desh.
ornata Desh., marmorea Desh. (1856, Reeve, Conch. Icon., Psammobia,
pl. Il, fig. 9, pl. IV, fig. 26 a-b, fig. 27), et M. Hidalgo (1903, Estud.
prelim. Fauna malac. Filipinas, Il, p. 101) ajoute à cette synonymie le
Ps. rubicunda Desh. (Reeve, pl. V, fig. 34). Ces identifications sont accep-
tées par MM. Dautzenberg et H. Fischer (1914, Journ. de Conchyl., LXI
[1913], p.245; pl. NL Gp. 1,2, 3). € ;
PSAMMOBIA CÆRULESCENS
(Lamarck, loc. cit., p. 513)
[= Gari cærulescens Lk., Berri, Garidées, p. 112].
Lamarck n’a pas décrit cette espèce d’après des spécimens de la collec-
tion du Muséum. Mais il mentionne comme y existant une variété (b), qui
ne s’y trouve plus actuellement, ainsi que l’a déjà signalé Bertin.
Lamarck indiquait pour références iconographiques de ce Ps. cærules-
cens les figures 92 et 93 de Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, pl. X),
qui, en réalité. se rapportent à deux formes différentes.
D’après Bertin, la description que Lamarck fait du Ps. cærulescens s'ap-
plique seulement à l'espèce représentée par la figure 93, tandis que ia
figure 92 correspond au Ps. pulchella Lk. (non Rve).
M. Hidalgo (1903, Estud. Fauna Filipinas, U, p. 84 et 85) pense, au
contraire, que cette figure 93 ne correspond pas à la diagnose du Ps.
cærulescens et que c'est un nom douteux qui doit être laissé de côté : il
croit même (p. 101) que les caractères indiqués par Lamarck coïnci-
deraient peut-être plutôt avec ceux du Ps. Lessoni Blainville (1826, Dict.
Sc. Nat., XLIII, p. 480; 1856, Reeve, Conch. Icon., pl. IT, fig. 8)
— Ps. striatella Philippi ® [teste v. Martens, 1897, Moll. Indisch. Archp.,
p. 246 |.
D'autre part, cette même figure 93 ayant été considérée par Wood
(1815, Gen. Conch., p. 138, pl. 34, fis. 1) comme représentant son Solen
amethystus, c’est le nom de Psammobia amethystus Wd. (non Rve) que
M. Hidalgo attribue à la coquille correspondant à cette figure 93 de Chem-
nitz, tandis que von Martens (loc. cit., p. 244) conserve celui de Ps. cæru-
lescens Lk. ©.
@) 18h49, Zeischr. f. Malak., V [1848], p. 166.
@) Le Ps. tripartita Desh. (1856, Reeve, Conch. Îcon., pl. LIL, fig. 20) est la
même espèce.
Au contraire, le Ps. amethystus Reeve (loc. cit., pl. IIT, fig. 19) est une autre
forme que Bertin, comme on l’a vu plus haut, faisait synonyme de wrgata Lk.,
mais qui serait, d’après Dunker, son Ps. radiata.
L, nee
PsAMMOBIA FURCELLATA
(Lamarck mss.)
[= Gari amethysta Wood, Bern, Garidées, p. 114).
Bertin dit avoir découvert au Muséum le type d’un Psammobia furcellata
qui n’a été décrit dans aucun ouvrage de Lamarck et il se demande
(p- 113) si ce ne serait pas-là le type du Ps. cærulescens dont Lamarck
aurait par inadvertance changé le nom. Il déclare d’ailleurs que ce Ps. fur-
cellata lui paraît devoir rentrer dans la synonymie de Ps. amethysta Wood
(non Rve).
Effectivement le spécimen en question, mesurant 69 millimètres, qui,
actuellement dans la collection du Muséum, n'est plus accompagné que
d’une étiquette de l’écriture de Bertin, correspond à la figure 93 de Chem-
nitz et appartient bien, par suite, à l'espèce de Wood.
(A suivre.)
Lisre pes Hororauries ET CriNoïnes
RAPPORTÉS PAR LA DEUXIÈME EXPÉDITION ARCTIQUE Du Pourquor-Pas?,
par M. CLémenr Vaney,
PROFESSEUR ApJoiNT À LA Facucré pes Sciences pe Lyon.
I. HOLOTHURIES.
1. Cucumarra Eroncara Düben et Koren.
D. — Station XLVIT; 45° 37’ lat. N., 1° 56’ long. W.; profondeur
h3 mètres. — 1 exemplaire.
2. CG. rronnosa (Gunner.).
D,,. — Station LXV; Vestmanham (Feroë) dans le port; profondeur,
19 mètres. — 1 exemplaire.
D,,. — Station LXIX; 70° 4o’ lat. N., 8° Lo’ long. W.; profondeur,
ho mètres. — 2 exemplaires.
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tres. — 3 petits exemplaires.
3. SricHopus REGALIS Cuvier.
D,. — Station XXXIX; 47° 29' lat. N., 4° 19° long. W.: profondeur,
110 mètres. — 2 exemplaires.
ne
D. — Station XLIV; 46° 09’ lat. N., 3° 38" long. W.; profondeur,
139 mètres. — 1 exemplaire.
D,. — Station XLV; 46° 09" lat. N., 3° 09’ long. W.; profon-
deur, 120 mètres. — 4 exemplaires.
L: S. rremuLzus (Gunner.).
D. — Station XXXVIT; 47° oh’ lat. N., 5° o7! long. W.; profon-
deur, 190 mètres. — 2 exemplaires.
5. Cæirinora Lævis (Fabricius).
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deur, Lo mètres. — 1 exemplaire.
II. CRINOÏDES.
6. Anrenon perasus (Düben et Koren).
D. — Station LX; 49° 51° lat. N., 9° 91° long. W.; profondeur,
162 mètres. — 5 exemplaires.
7. Heriomerra cracrazis (Leach). *
D... — Station LXXIT; 70° 47’ lat. N., 8° 22’ long. W.; profondeur,
140 mètres. — 2 exemplaires.
D... — Station LXXX: 70° 58’ 30” lat. N., 8 42’ long. W.; profon-
deur, 4o mètres. — 1 exemplaire.
D,,. — Station LXXIX: 70° 28’ 30” lat. N., 8° 07' long. W.; profon-
deur, 160 mètres. — 3 exemplaires.
8. H. quanrara (Carpenter).
D... — Station LXXII: 70° 47' lat. N.; 8° 22 lat. W.; profondeur,
140 mètres. — 5 exemplaires.
9. Haruromerra rexezLa (Retzius).
D... — Station LXXIX : 70° b8' 30” lat. N., 8°07' long. W.; profon-
deur, 160 mètres. — Nombreux exemplaires.
5 rime
LISTE DES PLANTES RÉCOLTÉES DANS L'ASIE CENTRALE PAR J. CHAFFANJON
(Suite),
par M. Pauz Daneuy.
Caprifoliacées.
Samgucus RACEMOSA L. — N° 459. Ala-Tau. Turkestan. Avril 1895. —
N° 1368. Kinghans, altitude 1,000 mètres. Mandchourie. 1* juillet
1896.
LowicerA microPayzza Willd. var. eracrcior Ledeb. — N° 467. Vallée de
VIssik-Koul. Turkestan. — N° 468. Montagne près de Merké. Turkestan.
23 avril 1895. — N° 473. Woui-Tal, lit de torrent sur les bords de l'Issik-
Koul. Turkestan. 12 mai 1895.
L. microrayzza Wild. var. rogusrior Ledeb. — N° 437. Sables des
bords de l’'Issik-Koul. Turkestan. 9 mai 1895.
L. ratarica L. — N° 438. Buisson de 1 mètre de hauteur. Djil-Arik.
Turkestan. 5 mai 1895.
Rubiacées.
Rugia PEREGRINA L. — N° 837. Aïna-Boulak, steppe. Turkestan, 22 juin
1895.
R. corprrozra L, — Kinghans. Mandchourie.
‘AsperuLA Aparive Schott. — N° 74h bis. Tchoulak, montagnes. Tur-
kestan. 21 juin 1895.
À. rricuopes J. Gay. — N° 841. Koïbin. Turkestan. 24 juin 1809».
Gazium AparinE L. — N° 161. Karabalta, ancien lit de rivière. Turkes-
tan. 27 avril 1895.
G. soreaze L. — N° 733 et 744. Tchoulak (montagne). Turkestan.
21 juin 1895. — N° 1936. Montagne calcaire, altitude 1,500 mètres,
-entre Kouldja et Gorgosse. Turkestan. 17 juillet 1895. — N° 958. Altaï,
entre la vallée de l’'Ouchte et celle de F'Irtich. Mongolie. 23 août 1899. —
N° 1235. Altaï, altitude 2,500 mètres, entre l'Irtich et Kobdo. Mongolie.
7 septembre 1895. — N° 1954 bis. Collines, altitude 850 mètres, entre
le lac Dalai-Nor et Kaïlar. Mongolie. — Vallée du Kéroulen. Mongolie.
Mai 1896.
ÉLIDSUEE
G. panvricum Turez. — N° 1411 et 1551. Vallée de la rivière Lonky.
Mandchourie. 20 juillet 1896.
G. exuissmun M. B. — N° 677. Koniankous (montagne). Turkestan.
29 juin 1895.
G. rriconne With. — N° 136. Machat, conglomérat calcaire. Turkestan.
9 avril 1895.
G. verTicizcaTum Dauth. — N° 654. Koniankous (montagne). Turkes-
tan. 20 juin 189.
G. verum L. var. Lerocarpum Ledeb. — N° 596. Viernoïe. Turkestan.
Mai 1895. — N° 1687. Kinghans, Mandchourie. Juin 1896.
G. veruu L. HA ÉOORPET Ledeb. — Vallée du Kéroulen. Mongolie.
Mai 1896.
G. venum L. var. rracuycarpum DC. — N° 1933 et 1934. Altaï, alti-
tude 2,500 mètres. Mongolie. 7 et 10 septembre 1895.
Valérianacées.
Parrinia ivrerMEDIA R. et Sch. — N° 298. Sazanovka, rochers, bords
de l’Issik-Koul. Turkestan. 11 mai 1895. — N° 138. Environs de Woui-
Tal, rochers, bords de l’Issik-Koul. Turkestan. 13 mai 1895. — N° 667.
Koniankous (montagne). Turkestan. 20 juin 1895.
P. ruresrris Juss. — N° 1785. Terrains secs entre Merghen et Aïgoun.
Mandchourie. 29 juillet 1896.
P. scasrosærozra Link. — N° 1445. Tsitsikar, altitude 300 mètres,
steppe. Mandchourie. 10 juillet 1896.
VALERIANA FICARIæFOLIA Boiss. — N° 248 et 249. Outch-Boulak. Tur-
kestan. 18 avril 1895. — N° 404. Djil-Arik (montagne). Turkestan.
° b mai 1899.
V. orrranauis L. — N° 498. Ala-Tau. Turkestan. Mai 1895. — N° 247.
Viernoïe. Turkestan. Juin 1895. — Vallée du Kéroulen. Mongolie.
Mai 1896. — N° 1689 et 1689 bis. Kinghans, vallée du Djatan-Gol.
Mandchourie. 27 juin 1896. — N° 1688. Kinghans, endroits frais.
Mandchourie.
V. orrionazis L. (forme à feuilles à peine lobées). — N° 264. Mon-
tagne près Petit-Ak-Sou. Turkestan. 15 mai 1895.
0
V. rumerosa L. — N° 163. Karakchi-Boulak. Turkestan, 10 avril 1895.
— N° 249 bis. Outch-Boulak. Turkestan. 18 avril 1895. — N° 262. Vier
noïe, montagne. Turkestan. 3 juin 18095. £
VaLERIANELLA cymBæcARPA GC. A, Mey. — N° 209. Talus, vieilles mu-
railles en Lerre. Tchoutokoul. Turkestan. 1* mai 18095.
Dipsacées.
ScagiosA Fiscuert DC. — N° 1665. Kinghans, altitude 4oo mètres.
Mandchourie. 8 juillet 1896. — N° 1663 bis. Marécage du Nemer. Man-
dchourie. 18 juillet 1896.
S. ocHROLEUCA L. — N° 971. Sairam-Nor. Mongolie. 24 juillet 1895.
Composées.
Euparortüm cmnexse L. (E. Lixocevanum DC., E. Kiricowir Turez.). —
N° 1503. Merghen, terrains frais. Mandchourie. 27 juillet 1896.
Aster ALPINUS L. — N° 886. Saïram-Nor, montagne, altitude 2,000 mè-
tres. Mongolie. 21 juillet 1895. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai
1896. — N° 1764. Kinghans. Mandchourie. 27 juin 1896.
A. acraicus Willd., Cazzimeris azratca Nees. — N° 583. Viernoïe. Tur-
kestan. Juin 1895. — N° 861. Kouldja. Turkestan chinois. 4 juillet 1895.
— N° 982. Saïram-Nor. Mongolie. 23 juillet 1895. — N° 889. Sairam-
Nor. Mongolie. 24 juillet 1895. — N° 894. Aliaï, altitude 2,930 mètres.
Mongolie. 19 septembre 1895. — N° 960. Kobdo, sables. Mongolie.
22 septembre 1895.
A. pracuncuLoines Lamk., (ALATELLA pracuncuLoines Lamk., G. peser-
rorum Kar. et Kir. — N° 1047. Montagne granitique entre Saïram-Nor et
V'Altaï. Mongolie. 28 juillet 1895.
A. rastiGiATus Fisch., TurczaniNowraA rasrigrara DC. — N° 1699.
Steppe des bords de la rivière Nonni, terrains frais. Mandchourie. 17 juil-
let 1896.
À. cramneus L., ArcroGeroN Gramineum DC. — N° 1575 (fleurs vio-
lacées). Montagnes de la vallée du Kéroulen , altitude 1,500 mètres, roches
basaltiques. Mongolie. 17 mai 1896.
À. Havpru Ledeb., Gazarezca Haupri Lindl. — N° 920. Altaï, Mongo-
lie. 18 août 1895.
= 0
À. irecrirozrus Franch., Cazzimeris itecrirozrA Turez. — N° 1500.
Tsitsikar, altitude 300 mètres, sables. Mandchourie. 14 juillet 1896.
— N° 1771. Route entre Merghen et Aïgoun. Mandchourie. 1° août
1896.
À. osovarus Ledeb., Raracrinia cimonirorra Less. — N° 972. Montagne
calcaire, altitude 1,700 mètres, entre Kouldja et Saïram-Nor. Turkestan
chinois. 17 juillet 1895.
À. scager Thunbg., Broria niscocor Maxim. — Kamnika, terrains frais.
Mandchourie. 21 juillet 1896. — N° 1775. Merghen. Mandchourie.
27 juillet 1896.
À. rararicus L. — N° 1510. Route entre Merghen et Aïgoun, terrains
frais. Mandchourie. 31 juillet 1896.
Linosyris 6LagrATA Lindi. — N° 937. Steppe entre Kouldja et Sairam-
Nor. Turkestan chinois. 5 juillet 1895.
Bracavacris cizraTA Ledeb., Conyza azraica DC., Aster ancusrus Torr.
et Gray (?). — N° 98/4. Steppe, altitude 810 mètres entre lOuchte et lIr-
tich. Mongolie. 27 août 1895.
EriGeron Acer L. — N° 942. Montagne entre Ouliaçoutai et Ourga.
Mongolie. 23 octobre 1895. — N° 1766. Merghen, terrains frais. Man-
dchourie. 27 juillet 1896.
E. apmus L.(?). — N° 591. Taschkent. Turkestan. 18 mai 1895. —
N° 973. Montagne entre Kouldja et Saïram-Nor, altitude 1,700 mètres.
Mongolie. 17 juillet 1895.
E. Puzcaezzus DC. — N° 966. Montagne schisteuse entre Kouldja et
Sairam-Nor, altitude 2,000 mètres. 19 juillet 1895. — N° 965, 885 et
883. Saïram-Nor, altitude 2,200 mètres. Mongolie. 20, 21 et 23 juillet
189.
Firago anvensis L. — N° 713. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895.
AnTennariA ALPINA R. Br. — N° 975. Altaï , entre l’Irtich et Kobdo, alti-
tude 2,600 mètres. Mongolie. 8 septembre 1895.
À. proica Gaertn. — N° 975 bis. Altaï, entre l’Irtich et Kobdo, altitude
2,600 mètres. Mongolie. 8 septembre 1895. — Vallée du Kéroulen. Mon-
golie. Mai 1896.
GNAPHALIUM Lomme L. & Acpiva Franch. — N° 867. Menelyi-
Boulak. Turkestan. 9 juin 1895. — N° 970. Saïram-Nor. Mongolie.
23 juillet 1895. — N° 1547. Altaï. Mongolie. 1° juin 1899.
ne Le
G. Leonroronrum L. 8 sismica Franch. (AnrenxarrA srerzrana Turez.).
— Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896. — N° 18/9. Kaïlar, steppe,
altitude 700 mètres. Mandchourie. 20 juin 1896.”
Hecicarvsum ArEnarIOM L. — N° 989. Altaï, rochers. Mongolie. 4 sep-
tembre 1895.
Inuca srirannica L. — N° 848. Djarkent, steppe. Turkestan. 25 juin
1895.— N° 1779. Kinghans, marécages, altitude 650 mètres. Mandchou-
rie. 4 juillet 1896.
I. Hecenium L. — N° 892. Chin-Gui-Khozi. Mongolie. 14 juillet 1895.
Biens rripartiTa L. — N° 993. Altaï, steppe entre Saïram-Nor et le lac
Ebi-Nor. Mongolie. 27 juillet 1895.
CaworinrA gracaypappus G. Wink. — N° 951. Ebi-Nor. Mongolie.
30 juillet 1899.
AcaiLea ImPATIENS L. — N° 985. Altaï, entre l’Irtich et Kobdo, altitude
2,500 mètres. Mongolie. 7 septembre 1895. — Vallée du Kéroulen. Mon-
golie. Mai 1896.
À. wzcerouum L. 8 seracea Ledeb. — N° 592 et 593. Viernoïe. Tur-
kestan. Mai 1895. — N° 1659. Steppe, altitude 800 mètres, entre Kaïlar
et les Kinghans. Mandchourie. 27 juin 1896.
À. iucerorium L. y macizenrA Ledeb. (A. mænkeana Tausch., A. supgrica
Opiz.) — N° 932. Altaï, altitude 2,500 mètres. Mongolie. 7 septembre
1899. — N° 977. Saïram-Nor. Mongolie. 23 juillet 1895. — Vallée du
Kéroulen. Mongolie.
À. Prarmica L. — N° 987. Bords de l'Irtich. Mongolie. 29 août 1895.
— N° 1699 bis. Merghen. Mandchourie. 27 juillet 1896. — N° 1701.
Marécages entre Merghen et Aïsoun. Mandchourie. 29 juillet 1896.
À. pugescens L. — N° 595. Viernoïe. Turkestan. Mai 1895.
A. semuca Ledeb. — N° 1543. Merghen. Mandchourie. 27 juillet
1896.
À. TricaopayLLA Schrenk. — N° 559 et 560. Viernoiïe. Turkestan. Fin
de mai 1895. — N° 845. Koïbine. Turkestan. 24 juin 1895.
Pyrerarum AcaizzeæroLium M. B. — Koniankous, montagne. Turkestan.
20 juin 1899.
P. mransiense Regel., Ricarerra Pyreruromnes Kar. et Kir., Gurysan-
THEMuM RicareriA Benth.
ee 72e
Var. romenrosA Regel. — N° 87h. Saïram-Nor, montagne. Mongolie.
23 juillet 1895.
Var. susvicrosa Regel. — N° 391. Prjewalski. Turkestan. 14 mai
1899.
#
Marricarra amBiqua Maxim. , CarysanTaEemum aAmBiquum Ledeb. — N° 898.
Altaï, altitude 2,500 mètres, entre T'Irtich et Kobdo. Mongolie. 7 sep-
tembre 1695.
M. ivopora L. — N° 1776. Tsitsikar, sables, altitude 300 mètres.
Mandchourie. 1 4 juillet 1896.
M. rawezcara Bunge, var. miscornea (Pyrerarum piscomeum Ledeb.,
Tanacerum Lenerourir CG. H. Schultz?). — N° 774. Tchinguildé, sables.
Turkestan. 18 juin 1895.
Tawaceru rruricuzosum Ledeb. — N° 880. Steppe entre le lac Ebi-Nor
et l'Irtich, altitude 1,400 mères. Mongolie. 3 août 1895.
T. Meverianuu C. H. Schultz., Pyrerarum Tanaceroines DC., P. MiLzr-
FoLiaTumM Ledeb. — N° 935. Steppe, altitude 1,050 mètres, entre le lac
Ebi-Nor et l'Irtich. Mongolie. 4 août 1895.
T. Puxcartm C. H. Schultz., PyretTarum PuLcarum Ledeb. — N° 879.
Altaï, altitude 2,780 mètres, entre l’Irtich et Kobdo. Mongolie. 12 sep-
tembre 1895.
T. sisrricum L. — N° 1543. Tsitsikar, steppe, altitude 300 mètres.
Mandchourie. 10 juillet 1896.
T. vuzcare L. var. BorEALE Trautv. et Mey., T. Boreare Fisch. —
N° 927. Alta, montagnes entre le lac Ebi-Nor et TIrtich. Mongolie.
18 août 1895.
Arremsia Annua L. — N. 99%. Bords de l'Irtich. Mongolie. 29 août
1895.
À. BRACHANTHEMOIDES CG. Winkl. — N° 998. Steppe, altitude 810 mètres,
près de l’Irtich. Mongolie. 27 août 1895.
À. campesrris L. (A. commurara Bess.). — N° 1419. Kinghans, altitude
6oo mètres. Mandchourie. 5 juillet 1896.
À. Dracunouzus L. — N° 959 et 1048. — Montagne granitique entre
l'Ebi-Nor et l'Irtich. Mongolie. 28 juillet 189».
A. inrricata Franch. — N° 1314. Environs de Kobdo, steppe. Mongo-
lie. 27 septembre 1595.
À. cacnrara Wild. — N° 1451. Terrains frais entre Merghen et Aïsoun.
Mandchourie. 31 juillet 1895.
— 33 —.
À. zawata DC. — N° 988. Altaï, entre l'Irtich el Kobdo. Mongolie.
10 seplembre 1895.
A. macrocgPæaLa Jacq. — N°* 956 et 961. Mongolie.
À. mariTima Bess. var. æ& paucirzora Ledeb. — N° 338 et 339.
Kouiouck. Turkestan. 19 avril 1895. — N° 912. Montagne porphyrique
entre le Saïram-Nor et lEbi-Nor. Mongolie. 98 juillet 1895.
A. pecrinaTA Pall. — N° 1043. Steppe, altitude 1,400 mètres. Altaï.
Mongolie. 3 août 1895.
A. rupsstris L. — N° 990. Aïtaï, entre l'Irtich et Kobdo. Mongolie.
10 septembre 1895.
A. sacrorum Ledeb. — N° 900. Montagne, environs de Kobdo. Mon-
golie. 23 août 1899.
_ À. Sreversrana Wild. — N° 8299. Koïbine, montagne. Turkestan.
29 juin 1895. — N° 1315. Environs de Kobdo. Mongolie.
À. Turczamwowrana Bess. — N° 758. Tchoulak, montagne. Turkestan.
21 juin 1895. — N° 828. Aïna-Boulak, steppe. Turkestan. 22 juin 1895:
— N° 967. Environs de Kobdo, sables, altitude 1,500 mètres. Mongolie.
22 septembre 1895.
À. vuzéaris L. — Montagne, altitude 2,000 mètres, entre Kaïlar et la
rivière Nonni. Mandchourie. 31 juillet 1895.
À. vuzcanis L. var. uusrosa Bess. (A. sezenGesis Turez.). — N° 999.
Bords de lfrtich. Mongolie. 29 août 1895.
Doronieum acrarcum Pall. — N° 385. Sentier militaire, altitude
2,000 mètres, entre Prjewalski et Viernoïe. Turkestan. 22 mai 18095.
Tussiaco Farrara L. — N° 395. Prjewalski, montagne. Turkestan.
19 mai 1899.
CnverariA campesrris Retz, SENEcIO campgsrris DC. — Vallée du Ké-
roulen. Mongolie. Mai 1896. — N° 1697. Steppe sablonneuse, près
Kaïlar, altitude 700 mètres. Mandchourie. 20 juin 1896.
CG. pRatensis Koch., Senecro pratensis DC. — N° 1698. Kinghans,
vallée du Djatan-Gol, altitude 900 mètres. Mandchourie. 28 juin 1896. —
N° 1509. Bords de la rivière Nonni. Mandchourie. 16 juillet 1896.
SYNEILESIS ACONITIFOLEA Maxim. , Sexecro aconrrirozivs Turez.— N° 1643.
Kamnika, térrains frais. Mandchourie. 21 juillet 1896.
LIGULARIA ALTAICA DC Senecio ALTAICUS CG. H. Schultz, — N° 268.
Montagne. près de Merké. Turkestan. 23 avril 1895. — N° 1639 bis.
Kinghans, altitude 4oo mètres. Mandchourie. 8 juillet 1896.
Muséum, — xx. 3
ro ee
L. macroPayziA DC., Senecro Lenepourenr C. H. Schultz. — N° 515.
Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
L. simmrica Cass. var. B sprciosa Ledeb., L. sprctosa Fisch. et Mey.,
Senecto siBiriCus L. f. — N° 1611. Terrains pe entre Merphen et Aigoun.
Mandchourie. 31 juillet 1896.
L. ruvnsomra DC., Senecio smricus Lepechin. — N° 739. Tchoulak.
Turkestan. 21 juin 1805.
Cacazra nasraTa L., SenEcro sAcirraTus CG. H. Schultz. — N° 1761. Mon:
tagne entre Merghen et Aïgoun. Mandchourie. 30 juillet 1896.
SENECIO AMBRACEUS Fisch., S. Jacosæa L. B Grannircorus Turez. —
N° 710. Kitchkileni. reste, 17 juin 189. — N 893. Kouldja. Tur-
kestan. 4 juillet 1895.
S. pugius Ledeb., S. coronortrorius Desf. var. surpiscornea Winkl. —
N° 718. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895. — N° 870. Montagne
calcaire, altitude 1,700 mètres, entre Kouldja et Saïram-Nor. Turkestan
chinois. 17 juillet 1895. — N° 1163. Environs de Kobde, sables, alti-
tude, 1.500 mètres, Mongolie. 25 septembre 1895.
© S. rLammeus Turez. — N° 1514. Merghen, dans les broussailles. Man-
dchourie. 27 juillet 1896.
S. pAzmATUS Pall. — N° 1772. Marécages entre Merghen et Aïgoun.
Mandchourie. 29 juillet 1896. va
S. vozcaris L. — N° 799. Koïbine, montagne. Turkestan. 24 juin 1895.
Ecuivors pauvricus Fisch., E. Gmezinr Ledeb. non Turez. — N° 790.
Hlüiskii, sables. Turkestan. 18 juin 1895.
E. ivrecrrozius Kar. et Kir. — N° 985. Altaï, montagne entre l’Irtich
et Kobdo. Mongolie. 6 septembre 1895.
E. rmcnoceris Schrenk. — N° 897 et 943. Altaï, bords de rivières.
Mongolie. 17 août 1895.
Acanroeis orrenraLts Less. — 786. Tchinguildé, sables. Turkestan.
18 juin 1895.
Arracryzis OVATA Thunbp., À. cuinensis DC. — N° 1349. Rochers gra-.
nitiques entre Merghen et Aïgoun. Mandchourie. 31 juillet 1896.
Lappa romentosa Lamk. — N° 616. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895. —
N° 979. Montagne calcaire, altitude 1,600 mètres , entre Kouldja et Saïram-
Nor. Turkestan chinois. 17 juillet 1895.
Cousinia arrinis Schrenk. — N° 690. Kitchkileni. Turkestan. 17 jui
1895. — N° 936. Kouldja, steppe. Turkestan, 5 juillet 1895.
302)
G. azara Schrenk. — N° 760. Tchinguildé, sables. Turkestan. 28 juin
1899. '
C. aracanorDea Fisch. et Mey. — N° 704. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin
1895.
GC. renezca Fisch. et Mey. — N° 224. Tchoulouk, talus et vieilles mu-
railles en terre. Turkestan. 1° mai 1895.
Carovus crispus L. — N° 1768. Merghen, terrains frais. Mandchourie.
27 juillet 1896. î
CG. wiveus Benth., Alfredia nivea Kar. et Kir. — N° 869. Bords de
l'Irtich. Mongolie. Août 1895.
G. nurans L. — N° 499. Variété à fleurs blanches. Viernoïe. Turkeslan.
Juin 1895. — N° 500. Variété à fleurs roses. Même localité. — N° 650.
Koniankous. Turkestan. 10 juin 1895. — N° 882. Sairam-Nor, mon-
tagnes. Mongolie. 23 juillet 1895.
. Crrsium aRvense Scop. — N° 844. Tchoulak, montagne. Turkestan.
22 Juin 1895.
G. ARvENSE Scop. var. à ivcanum Ledeb. — N° 911. Vallée de l'Irtich.
Mongolie. 29 août 1895.
.. G. escuzenTum C. A. Mey., GC. acaure AÏ. var. B sigrricum Ledeb. —-
Altaï, montagnes, altitude, 2,000 à 2,200 mètres, près du lac Ebi-Nor.
Mongolie. 31 juillet et 1° août 1895.
G. 16Ntartum Spreng., Ancaraia 1GNtARIA DC. — N° 918. Altaï, altitude
918 mètres, entre l'Ebi-Nor et l’Irtich. Mongolie. 20 août 1895.
C. Maacxn Maxim. , Cnicus saPonicus var. & Maacrir Maxim. — N° 1769.
Bords de la rivière Lokhy. Mandchourie. 20 juillet 1896.
CG. Pexpuzum Fisch. — N° 1505. Terrains frais entre Merghen et Aïgoun.
Mandchourie. 30 juillet 1896.
C. Seuexowi :Regel. — N° 895. Saïram-Nor, montagnes. Mongolie.
23 Juillet 1895.
Saussurea arriva DC. — N° 891. Altaï, altitude 2,000 mètres, entre
le Saïram-Nor et l’Irtich. Mongolie. 24 août 1895. — N° 939. Altaï, alui-
tude 2,200 mètres. Mongolie, 9 septembre 1895. — N° 1161. Altaï,
alütude 2,931 mètres, entre le lac Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie.
19 septembre 1895.
S. ELONGATA DC. var. RecurvaTa Maxim. — N° 1508. Terrains frais entre
Merghen et Aïgoun. Mandchourie. 31 juillet 1896.
+ S. saponrca DC. —- N° 1754. Terrains frais, entre Merghen el Aïgoun.
Mandchourie. 29 juillet 1896.
20e
S. caciniATA Ledeb. — N° 896. Bords de FIrtich. Mongolie. 29 août
1895.
S. PyGuæa Spr, — N° 884. Saïram-Nor, altitude 2,600 mètres.
Mongolie. 19 juillet 1895.— N° 878. Altaï, altitude 2,780 mètres, entre
le lac Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 12 septembre 1895.
S. RUNCGINATA DG. — N° 1507. Environs de Merghen. Mandchourie.
1° août 1896.
S. SALEMANNI Winkl. — N° 963. Fissures des rochers cealeaires, alti-
tude 1,700 mètres, entre Kouldja et Saïram-Nor, 17 juillet 1895.
S. sazrciFOLIA DC., S. caxa Ledeb. — N° 915. Saïram-Nor. Mongolie.
17 juillet 1895. — N° 929. Altaï, entre le lac Ebi-Nor et l'Irtich. Mon-
golie. 18 août 1895.
S. sALIGIFOLIA DC., var. à ixcisA. — N° 916. Koustaï. Mongolie. 25 juil-
let 1896.
S. crassrrozra DC. — N° 995. Environs du lac Ebi-Nor. Mongolie.
30 Juillet 1895.
S. sornina Kar. et Kir., S. Liarroines Fiseh. — N° 994. Sairam-Nor.
Mongolie. 21 juillet 1895.
JURINEA ADENOCARPA SHrenk, — N° 786 bis. Tchinguildé, sables. Tur-
kestan. 18 juin 1895.
J. aracanonea Bge. — N° 392. Ala-Tau. Turkestan.
J. renuicosa Bge. — N° 72/4. Iliüskii, sables. Turkestan. 18 juin 189.
— N° 678. Koniankous, montagne. Turkestan. 20 juin 1895.
SERRATULA CENTAURIOIDES L. var. æ macrocePHALA Ledeb. — N° 1762.
Kinghans, altitude 800 mètres, terrains secs. Mandchourie. 2 juillet
1896.
S. coroNaTA L. — N° 881. Altaï, montagnes entre le lac Ebi-Nor et
lrtich. Mongolie. 18 août 1895.
S. aLauca Ledeb. — N° 917, Saïram-Nor, montagnes. Mongolie. 23 juil-
let 1895. — N° 1504. Environs de Kaïlar, steppe sablonneuse, altitude
720 mètres. Mandchourie. 22 juin 1896.
S. cyraTiroLiA Schrenk. — N° 876. Montagne calcaire, altitude
1,700 mètres, entre Kouldja et Saïram-Nor. Turkestan. 17 juillet 1895.
S. niriba Fisch. — N° 922. Montagne entre le Saïram-Nor et l'Ebi-Nor.
Mongolie. 25 juillet 1895.
S. rADIATA MB. — N° 1760. Bords de la rivière Nonni. Mandchourie.
16 juillet 1896.
— 38 —
S. rexuroua Bong. — N° 944. Saïram-Nor, montagnes. Mongolie.
23 juillet 189». -
“Crupina vucGaris Cass. —, N° 397. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895.
— N° 672. Koniankous, montagnes. Turkestan. 20 juin 1895.
RaaponTicum aATrtpuiciroLium DC., SERRATULA ATRiPLICIFOLIA Benth. et
Hook. — N° 1506. Merghen. Mandchourie. 27 juillet 1896.
R. unrLorum DC.. CENTAUREA MoNANTHoS Georgi. — N° 1757. Sables.
Vallée du Kéroulen. Mongolie. 11 juin 1896. — N° 1759. Environs de
. Kaïlar, steppe sablonneuse, altitude 750 mètres. Mandchourie.
CenrauREA 18ERICA Trev. — N° 946. Mongolie.
GC. 1B8ercA Trev. var. 8 Mervonis Bois. (?) — N° 703. Kitchkileni. Tur-
kestan. 17 juin 1895.
CG. Gcasrirozra L. — N° 893. Altaï, bords de la rivière Ouchte (?). Mon-
golie. 17 août 1895.
CG. Prcris Pall., Acropricon Picris G. À. Mey. — N° 835. Aïna-Boulak.
Turkestan. 22 juin 1895.
C. puzcueLza Ledeb. — N° 582. Viernoïe. Turkestan. — N° 682.
-Koniankous, montagnes. Turkestan. 20 juin 1895.
G. rurmentca Lmk. — N° 968. Mongolie.
G. scarrosa L. — N° 839, Tchoulak, montagnes, Turkestan. 22 juin
1895. — N° 941. Altaï, bords de la rivière Ouchte (?). Mongolie, 17 août
189.
CG. vircara Lmk. var. 8 souarrosa Boiss. — N° 657. Karatchok, steppes.
Turkestan. 17 juin 189.
Carraamus mivcrorius L. — N° 934. Toulta, jardins. Mongolie. 5 sep-
tembre 1895.
Ananprra Beccpiasrrum DC., Gerrera Ananpria Schultz. — Man-
dchourie,
Cicnorium Inrysus L. — N° 846. Koïbine. Turkestan. 24 juin 1895. —
N° 915. Steppe entre Kouldja et Gorgosse. Turkestan. 8 juillet 1895.
KoezpiiA LiNEARIS Pall. — N° 178. Tchoutokoul, talus et vieilles mu-
railles en terre. Turkestan. 1° mai 1895. — N° 187. Viernoïe, montagnes.
Turkestan. 3 juin 1895.
Raaçaniozus papposus Benth. et Hook., Garuanious parposus Boiss. et
Buhse. — N° 390. Tchoutokoul, talus et vieilles murailles en terre. Tur-
keslan. 1° mai 1895. — N° 696. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895.
Li Ne
AcanrnocepALus Benraamranus Regel et Schmalh. — N° 601. Viernoïe.
Turkestan. juin 1895.
Picris nieracioInEs L., P. saponica Thunbg. — N° 890. Steppe des en-
virons de Kouldja. Turkestan. 29 juillet 1895. — N° 1511. Terrains frais
entre Merghen et Aïsoun. Mandchourie. 29 juillet 1896.
CREPIS CHRYSANTHA Turez. — N° 873. Altai, altitude 2,500 mètres,
entre le lac Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895.
CG. rcexvosa Benth., YouncrA rLexuosa Ledeb. — N° 854. Kouldja.
Turkestan. 4 juillet 1895. — N° 1164. Environs de Kobdo, altitude
1,500 mètres, sables. Mongolie. 22 septembre 189.
G. Pazrasnr Turez., Hieraciun crocarum Bunge. — N° 976. Saïram-Nor,
montagnes. Mongolie. 23 juillet 1895. — N° 1702. Vallée du Kéroulen,
monticule granitique, altitude 700 mètres. Mongolie. 11 juin 1806.
C. sigrrica L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
GC. recrorum L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
G. renuirozA Willd. — N° 872 et 995. Montagnes, altitude 2,000 mè-
tres, près du lac Ebi-Nor. Mongolie. 31 juillet 1895. — N° 953. Altaï,
montagne entre lIrtich et Kobdo. Mongolie. 5 septembre 1895.
Hieractom umsezLaTum L. — N° 1502. Environs de Merghen, terrains
frais. Manchourie. 27 juillet 1896.
H. vinosum Pall. — N° 875. Altaï, entre le lac Ebi-Nor et l’frtich. Mon-
golie. 10 août 1895.
H. pRexanrHomEs Vill(?) — N° 991. Altaï, altitude 2,500 mètres,
entre l’Irtich et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895.
Hypocuæris @RAnDirLorA Ledeb., Acxiropaorus erannirLorus Ledeb. —
N° 1750. Kinghans, altitude 800 mètres. Mandchourie. 2 juillet 1896.
H. macozara L. — N° 873 bis. Altaï, altitude 2,500 mètres, entre
lTrtich et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895. — Vallée du Kéroulen.
Mongolie. Mai 1896.
= Hypocuænis sp. — N° 873 ter. Même localité que l'espèce précédente.
Taraxaoum Bicoor DC. — N° 1696. Extrémité des corolles presque
blanche. Vallée du Kéroulen. Mongolie. 29 mai 1896.
T. orranace Wigg. — N° 398. Montagne près du Petit-Ak-Sou. Tur-
kestan. 15 mai 1895. — N° 384. Fleurs de la périphérie violacées, celles
du centre jaunâtres. Sentier militaire entre Prjewalski et Viernoïe. Turkes-
tan. 22 mai 1895. — N° 806. Konour-Oulen, steppe. Turkestan. 23 juin
1895.
A ME Vi) sue
CnowpriLLA 8REvIROsTRIS Fisch. et Mey. — N° 914. Environs du lac Ebi-
Nor, steppe, altitude 1,400 mètres. Mongolie. 3 août 1895.
C. canescens Kar. et Kir. — N° 957. Montagne granitique près du lac
Ebi-Nor. Mongolie. 28 juillet 1895.
Lacruca AzureA (Muzcenium azureum DC.). — Montagne près du lac
Saïram-Nor, altitude 2,200 mètres. Mongolie. 20 juillet 1895.
L. Cnarranont (Cicermira Cuarraniont Beauverd.). — N° 738. Tchou-
lak, montagne. Turkestan. 21 juin 1895. — N° 800. Koïbine, montagne.
Turkestan. 24 juin 1895.
L. Fiscagrrana DC. (Îxeris scaposa Freyn.). — N° 1558. Variété à
fleurs blanches. N° 1559. Variété à fleurs lie de vin. N° 1560. Variété
à fleurs jaunes. Environs de Kaïlar, steppe sablonneuse, altitude 750 mè-
tres. Mandchourie. 22 juin. 1896.
L. Scarrora L. — N° 899. Environs de Kouldja, steppe. Turkestan.
5 Juillet 1895.
L. sisrrica Benth et Hook. (Murernium sisrricum Less.). — N° 1513.
Tsitsikar, sables, altitude 300 mètres. Mandchourie. 14 juillet 1896.
L. souarrosa Miq., L. srevirosrris Champ., L. amurensis Regel. —
N° 1512. Korol, terrains frais. Mandchourie. 28 juillet 1896.
L. rararica C. À. Mey. (Muzcenrum rararicum DC.). — N° 893. Kara-
tchok, steppe. Turkestan. 19 juin 1895.
L. versicocor Schultz Bip. ([xeris versicoror DC.). — N° 1560. Djatan-
Gol, altitude 800 mètres. Mandchourie. 28 juin 1896. — N° 1696 bus.
Kinghans, terrains secs, altitude 800 mètres. Mandchourie. 2 juillet
1896.
Soncaus uzignosus M. B. — N° 386. Altaï, bords d’une rivière entre
. V'Ebi-Nor et lIrtich. Mongolie. 17 août 1895.
Tracopocon masor Jacq. — N° 697. Kitchkileni. Turkestan. 17 juil-
let 1895.
T. praTense L. — N° 945. Montagne, altitude 2,000 mètres, entre
Kouldja et le Saïram-Nor. 18 juillet 1895.
T. ruger Gmel. — N° 595. Karakchi-Boulak. Turkestan. 10 avril 1895.
N° 393 bis. Environs de Merké, montagne. Turkestan. 23 avril 1895.
ScorzONERA AUSTRIAGA Willd. (cette espèce est très polymorphe et est
représentée en Mongolie par des formes naines). — N° 964. Environs de
Kobdo, altitude 1,500 mètres, sables. Mongolie. a2 septembre 1895.
N° 969, Steppe entre Kobdo et Ouliacoutaï. Mongolie. 29 septembre 1895.
= 0
— N° 1585. Vallée du Kéroulen, steppe, altitude 1,000 mètres. Mongolie.
30 mai 1896. — N° 1704. Steppe entre le Dalaï-Nor et Kaïlar. Man-
dchourie. 19 juin 1896. — N° 1703. Environs de Kaïlar. Mandchourie.
20 Juin 1896.
S. LaciATA L., Porospermum £AcINIATUM DC. — N° 814. Konour-Oulen,
steppe. Turkestan. 23 juin 1895.
S. macrosperMA Turez., S. ALBicauzis Bunge. — N° 1752. Kinghans,
altitude 4oo mètres. Mandchourie. 8 juillet 1896. — N° 1755. Merghen,
terrains frais. Mandchourie. 27 juillel 1896.
S. RADIATA Fisch. — Vallée de Kéroulen. Mandchourie.
S. srricrA Hornm. — N° 574, Viernoïe. Turkéstan.
S. srricrA Hornm. forme à feuilles larges (S. marscmazcrana C. A. Mey.).
— N° 399. Karabalta. Turkestan. 25 avril 1895. — N° 399 bis. Kok-
Maiïna, montagne. Turkestan. 6 mai 1895.
S. TUBEROSA Pall. var. crispa Regel. — N° 389. Aoulié-Ata, steppe.
Turkestan. 13 mai 1899.
SOMMAIRE.
Pages.
D bais. — Nominations : de M. Lauby comme Assistant de la
haire de Paléontologie, de M. Danguy comme Assistant de la Chaire
de Botanique (Phanérogamie), de M. Germain comme Préparateur de
la Chaire de Zoologie ( Annélides, Mollusques, Zoophytes), de M. Vail-
dant comme Préparateur délégué de la Chaire d’Herpétologie et
d'Ichtyologie, de M. le Colonel Azéma comme Correspondant du Mu-
__ sénm. — Promotions de classes des Fonctionnaires et Agents du
Muséum. — Décès : de MM. Henri Marmottan et Ernest Olivier,
Correspondants du Muséum; de M. Van Brock, Vice-Président de la
Société des Amis du Muséum, Donna tete AREA PRE EE Ua S
Discours de M. le Professeur E.-L. Bouvier prononcés aux obsèques PTE
_ de M. le D’ Henri Marmoftan et de M. Ernest Olivier ........ 4 et 5 :
Pré: or d’un ouvrage par M. Stanislas Meunier. ...........,..... 8
ui x. Note sur quelques Némertiens récoltés au cours de la deuxième
Expédition + di DACbarcpt GE Eee Cie 40
Clément Vaner. Liste des Holothuries et Crinoides rapportés par la deuxième
MExpédition arctique du Pourquoi-Pas ?....................... 925
ançuy. Liste des plantes récoltées dans l'Asie centrale par J. Chaf-
TT A A D UE EE A res 027
BULLETIN
DU
JSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
————
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM |
ANNÉE 1914
N° 2
PARIS | |
| |
IMPRIMERIE NATIONALE | |
MDCCCCXIV | | 1
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin à ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont écalement priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent Rate la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de die a cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
Ï. But et composition de la Société.
ARTICLE PREMIER.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s’y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
ARTICLE 3.
L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de 150 francs.
Pour être Membre donateur, 11 faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il nu avoir donné au Muséum, ou à 1a
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs.
(1 S’adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l Association,
120, boulevard Saint-Germain.
Ross ” »
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1914. — N° 2.
D E—
146° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
17 FÉVRIER 1914.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ze Présinenr donne connaissance des faits suivants relatifs au
service général du Muséum :
M. Bonwer (Jean-Jacques-Edmond), Assistant au Muséum d'Histoire
naturelle, admis à la retraite, sur sa demande et pour raison de
santé, a été nommé Assistant honoraire (Arrêté ministériel du
26 février 1914);
M. Tronquoy, Docteur ès Sciences, a été nommé Chef des tra-
vaux de Minéralogie au Laboratoire Colonial de l'École pratique des
Hautes Études près le Muséum d'Histoire naturelle, en remplace-
ment de M. pe Romeu, nommé Professeur de Géologie à l'École
centrale des Arts et Manufactures (Arrêté ministériel du 3 février
1914 );
M. PecreGrin (François), Chargé des fonctions de Préparateur
de la Chaire de Botanique (Organographie), a été nommé Prépa-
rateur de la Chaire de Botanique (Phanérogamie), en remplacement
de M. Daneuy, nommé Assistant de cette Chaire (Arrêté ministériel
du 3 février 1914);
Une bourse de 1,500 francs (Doctorat, 1" année), pour
l'année scolaire 1913-1914, a été allouée, avec effet du 1° janvier
Muséum. —.xx, l
Pois
1914, à M. Prerrereu (Paul-Karl-François), Licencié ès Sciences
(Arrêté ministériel du 3 février 1914);
M Camps (Pauline), Membre du Conseil de la Société des Amis
du Muséum, Donatrice pour l'entretien de la Ménagerie, a été
nommée Officier de l'Instruction publique;
MM. Carrraive, Attaché au Laboratoire d’Agronomie coloniale
près le Muséum, Boureau, Sous-Brigadier des garçons de galeries
au Muséum, et Brancuer, Pisciculteur à Saint-Valery (Somme), ont
été nommés Officiers d'Académie (Promotion de février 1914).
M. ze Présinenr donne ensuite la parole à M. le Lieutenant d’In-
fanterie coloniale Mourer qui, au Maroc, tout en faisant son
service militaire, a pu faire des études botaniques le mettant à même
de retracer les caractéristiques de la Flore dans le Tell et le Moyen
Atlas ; une série de projections permettent à l'auditoire de se rendre
compte des différents aspects que présente la Flore marocaine dans
les diverses régions.
CORRESPONDANCE.
M. ze Secrétaire anpelle l'attention sur une lettre de M®° V*
CHarraxson, adressée à M. le Directeur du Muséum, dans laquelle
elle le remercie, ainsi que MM. les Professeurs du Muséum, des
témoignages de sympathie qu'ils lui ont transmis au sujet de la
mort de son mari, le regretté Voyageur-naturaliste Chaffanjon 0).
Elle ajoute que son second fils serait disposé à marcher sur les
traces de son père et qu'il se met à la disposition des différents
services du Muséum pour recueillir à leur intention des objets
d'Histoire naturelle dans l'ile de Pulau-Boulang, et les îles voisines,
siluées entre Singapour et Sumatra.
PRÉSENTATION D'OUYVRAGES.
M. le Professeur Henri Lecoure présente et offre pour la Biblio-
thèque du Muséum le fascicule 2 du tome IV de la Flore de l’Indo-
Chine, fascicule dont il est l’auteur.
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Histoire NATURELLE
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1856
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-1913
RES
COMMUNICATIONS.
Mission GÉODÉSIQUE DE L'ÉQuATEur.
Insectes RecuE1LLIS par M. ze D" River.
CoLÉOPTÈRES CLAVICORNES,
par M. À. Grouvezze, Corresponpant pu Muséum.
LISTE DES ESPÈCES.
Silphidz.
Hypoxecrones anrTicoLA Guérin, Verh. Zool.-bot. Ver. Wien, 1855,
p. 82. — 2 ex.
Nitidulidæ.
Cercometes splendens Grouv. nov. sp. — 1 ex.
C. nigroæneus Grouv. nov. sp. — 1 ex.
Cocoprerus (Cozasrus) rruncarus Rand. 1838, Boston Journ., IT,
p. 19. — 1 ex.
Carvopæizus ristis Er. 1843, in Germ. Zeischr., IV, p. 264. —
1 ex.
C. erevipennis Blanch. 1842, Voy. d'Orbigny, p. 64. — 1 ex.
CG. racerrosus Murr. 1864, Monog., p. 354. — 1 ex.
G. pmuprarus F. 1792, Ent. Syst., I, p. 261. — 2 ex.
Nitidula Bourgeoisi Grouv. nov. sp. — 7 ex.
Camptodes Bassoti Grouv. nov. sp. — 1 ex.
Ostomid:c.
Tewocaiza Cuampront Sharp., Biol. Centr.-Amer., col. IT, 1887, p. 410.
. Le type de l'espèce provient de l'Amérique centrale.
re
Colydiidæ.
Lemnis nigrogriseus Grouv. nov. sp. — 3 ex.
Cryptophagidæ.
Anobocoelus arcanus Grouv. nov. Sp: — 1 ex.
Antherophagus microphtalmus Grouv. nov. sp. — 1 ex.
Pseudohenoticus æneus Grouv. nov. sp. — 1 ex.
Lathridiidsæ.
Cowiomus Grouvezcer Bel. 1895, Ann. Soc. Ent. Belo., XXXIX,
p. 483. — 1 ex.
Laruripius sp. — 1 ex.
Corticaria æthiops Grouv. nov. sp. — 2 ex.
M&LaNoOPHTHALMA DISTINGUENDA Com., Coleopt. Novoc., p. 38, n. 80. —
2 eX.
M. ruscuza Gyil., Ins. Svec., IV, p. 133. — 3 ex.
M. smmicarTa Gyll., Îns. Svec., IV, p. 134. — 3 ex.
Dermestidæ.
Deruestes Friscun Kugelann. 17, in Schneid. Mag., p. 478. — 1 ex.
D. pervvranus Cast., Hist. nat. Ins., Il, p. 33. — ex.
D. vuzrinus F., Spec. Ins., [, p. 64. — 1 ex.
DESCRIPTIONS DES ESPÈCES NOUVELLES.
Cercometes splendens nov. sp.
Ovatus, convexus, nitidus, glaber, alutaceus, æneus; antennis pedibus-
que subpiceo-testaceis, 1llis ad basin paulo dilutioribus. Antennæ subgra-
ciles; 3° articulo duplo longiore quam latiore; clava elongata. Caput trans-
versum, VIX Convexum, antice angulatim excisum, subparce punctulatum;
oculis subprominulis. Prothorax anlice modice arcuatus; angulis anticis
valde rotundatis; lateribus subparallelis, subsinuatis, tenuiter marginatis;
angulis posticis oblusis, hebetalis; basi ante scutellum vix sinuata, utrin-
que vix oblique subtruneata, tenuiter marginata, disco parce punctulata,
punctis ad latera paulo majoribus. Scutellum subpentagonale, magnum,
— 45 —
vix perspicue punctulatum. Elytra basi prothoraci æqualia, lateribus
arcuata, sat ampliala, apice separatim latissime rotundata, longiora quam
simul latiora, subdense punctulata; punctis præcipue ad basin quam illis
capitis validioribus. Pygidium apice subcoriaceum. Long, 2,2 millim.
Ovale, plus de deux fois et demie plus long que large dans sa plus
grande largeur, convexe, glabre, brillant, alutacé, vert bronzé métallique ;
têle et prothorax très légèrement cuivreux; antennes testacées, lévèrement
teintées de nuance de poix, massue un peu moins claire, paltes sensible-
ment de la couleur de la massue des antennes. Antennes modérément al-
longées; 1° article environ une fois et demie plus long que large, 2° un
peu plus étroit, un peu allongé, 3° plus de deux fois plus long que large,
4° un peu allongé, 5° à 8° progressivement plus subtransversaux, 9° à 11°
formant une massue subcylindrique, plus de deux fois plus longue que
large, dont le dernier article subacuminé à l'extrémité est le plus long.
Tête subtriangulaire, environ deux fois plus large au niveau des yeux que
longue, lévèrement convexe, anguleusement échancrée au bord antérieur,
subdensément pointillée, marquée d’un point enfoncé sur l’occiput; yeux
assez saillants, échancrant en arc la marge du front; bords latéraux sinués
entre l'œil et la naissance de l’antenne ; labre roux. Prothorax arrondi en
avant et aux angles antérieurs, subsinué, subparallèle sur les côtés, à
peine moins large à la base que vers la partie la plus saillante de la cour-
bure antérieure, environ deux fois plus large dans sa plus grande largeur
que long; angles postérieurs assez largement émoussés lorsqu'ils sont vus
de face; base subsinuée devant l’écusson , un peu obliquement subtronquée
de chaque côté de celui-ci; bords latéraux et base très finement rebordés ;
pouctualion presque éparse plus faible, surtout sur le disque, que celle de
la tête. Ecusson subpentagonal, deux fois plus large à la base que long,
plus large que le tiers de la base du prothorax, à peine visiblement poin-
üllé et alutacé. Élytres à à la base de la largeur du prothorax, arqués sur les
côtés, assez élarois, présentant leur “ire grande largeur vers le premier
tiers de la longueur à partir de la base, arrondis aux angles apicaux ex-
ternes, très largement et séparément arrondis au sommet, environ une
fois et un tiers plus longs que larges ensemble dans leur plus grande lar-
geur, couverts d'une ponctuation presque dense plus forte, surtout à la
base, que celle de la tête; marges latérales étroitement rebordées. Pattes
longues, robustes.
Environs de Tulcan. 1 exemplaire.
Cercometes nigroæneus nov. sp.
Oblongus, convexus, nitidus, glaber, tenuiter alutaceus, niger, vix
perspicue æneomicans; antennis pedibusque subpiceo-testaceis. Antennæ
ED PR
suboraciles ; 3° articulo vix sesquilongiore quam latiore, clava tam elon-
gata quam totæ longitudinis iriente parte. Caput convexum, margine
antico sinuatum, antice validius alutaceum, parce et vix perspicue punc-
tulatum, oculis modice prominulis. Prothorax transversus, vix perspicue
punctulatus; antico margine arcuato; angulis anticis breviter rotundatis;
lateribus arcualis, juxta basin subsinuatis, strictissime marginatis; angulis
posticis breviter rotundatüis; basi subtruncata, ab utraque parte scutelli bre-
viter sinuala et extra medium tenuissime marginata. Sculellum subpentago-
nale, magnum. Elytra basi prothoraci æqualia, lateribus arcuata , lateribus
parum ampliata, apice separatim latissime rotundata, 1 et 1/3 longiora
quam simul in maxima lalitudine latiora, parce punctulata. Pygidium apice
paulo validius alutaceum. Long. 1,5 millim.
Oblong, environ deux fois et demie plus long que large dans sa plus
grande largeur, convexe, brillant, finement alutacé, glabre, noir avec un
reflet très faiblement bronzé; antennes et pattes testacées , lépèrement tein-
tées de nuance de poix. Antennes assez grêles; 1° article environ une fois
et demie plus long que large, 2° subcarré, 3° une fois et demie plus long
que large, 4° et 5° suballongés, 7° et 8° transversaux, 9° à 11° formant
une massue subcylindrique, très nettement plus de deux fois plus longue
que large, plutôt plus longue que le tiers de la longueur totale de l’an-
tenne, dont le dernier article, plus long que les autres, est acuminé , émoussé
à l'extrémité. Tête nbtnelie environ deux fois plus large au niveau
des yeux que longue, convexe, sinuée au bord antérieur, éparsement et à
peine visiblement pointillée, plus fortement alutacée dans la partie an-
térieure; yeux assez saillants, échancrant en arc les marges latérales du
front; bords latéraux sinués entre les yeux et la naissance des antennes;
labre roux foncé. Prothorax arrondi en avant, plus rétréei en avant qu'à
la base, arrondi sur les côtés, présentant sa plus grande largeur vers les
deux cinquièmes de la longueur à partir de la base, presque deux fois plus
large dans sa plus grande largeur que long; angles antérieurs vus de
dessus très arrondis, vus de face (ils sont presque cachés lorsque l’Insecte
est vu de dessus) brièvement arrondis; bords latéraux vus de face, arron-
dis, à peine sinués contre la base, très finement rebordés; angles posté-
rieurs vus de face brièvement arrondis; base subtronquée, brièvement si-
nuée de chaque côté de l’écusson, très finement rebordée sauf dans le
wilieu ; ponctuation éparse à peirie visible. Écusson subpentagonal, deux
fois plus large à la base que long, plus large que le tiers de la base du
prothorax. Élytres à la base de la largeur du prothorax, arqués sur les
côtés, un peu élargis, présentant leur plus grande largeur vers le pre-
mier tiers de la longueur à partir de la base, arrondis aux angles apicaux
externes, très larsement et séparément arrondis au sommet, environ une
fois et un tiers plus longs que larges ensemble dans leur plus grande lar-
DES
geur, couverts d’une ponctuation éparse plus visible que celle du prothorax ;
marges latérales étroitement rebordées surtout vers l'extrémité. Sommet
du pygidium plus fortement alutacé. Pattes longues et robustes.
Environs de Tulcan. — 1 exemplaire.
Nitidula Bourgeoisi nov. sp.
Oblonga, cireiter 2 et 1/2 longior quam latior, modice convexa, niti-
dula, tenuissime alutacea, pilis fuscis, tenuibus, siratis subparce vestita,
atra; antennis clava excepta pedibusque rufo-piceis. Antennæ breves,
clava abrupta, spissa. Caput transversum, subdense punclatum, utrinque
ad antennæ basin oblique breviter striolatum , inter striolas angulatim valde
impressum: margine antico subsinuato. Prothorax antice quam postice
angustior, lateribus rotundatus et juxta basin sinuatus, magis duplo latior
quam longior, tenuiter marginatus ; subdense punctatus; margine antico
vix emarginato, angulis anticis breviter rolundalis, posticis subreclis,
hebetatis, lateribus paulo ante basin latius marginatis; basi subtruncata.
Scutellum subtriangulare, transversum. Elytra basi quam prothorax paulo
latiora, humeris vix perspicue denticulata, lateribus arcuata, parum am-
pliata, apice subseparatim rotundata, dense et quam prothorax validius
punctala; stria suturali apicem versus impressa. Long. 5,5 millim.
Oblong, environ deux fois et demie plus long que large, modérément
convexe, un peu brillant, très finement alutacé, couvert d’une pubes-
cence foncée, très fine, couchée, peu apparente (les exemplaires étudiés
ne sont pas frais), noir très lévèrement brunâtre; antennes, sauf la mas-
sue, enfumées, paltes plus ou moins roux de poix. Tête environ deux fois
plus large avec les yeux que longue, faiblement convexe sur le front,
marquée entre les antennes d’une forte impression transversale anguleuse
en arrière, terminée de chaque côté vers la naissance de l'antenne par une
courte striole oblique; ponctuation presque serrée; bord antérieur sub-
sinué; bords latéraux fortement sinués en avant des naissances des an-
tennes; épisiome parallèle; yeux saillants, échancrant fortement les
marges latérales du front; tempes nulles; labre peu saillant, largement
échancré. Prothorax plus rétréei en avant qu’à la base, fortement arrondi
sur les côtés, présentant sa plus grande largeur un peu en avant du pre-
mier tiers de la longueur à partir de la base, très nettement plus de deux
fois plus large dans sa plus grande largeur que long, rebordé sur tout son
contour; bord antérieur faiblement sinué; angles antérieurs brièvement
arrondis; côlés brièvement sinués contre la base, leur bourrelet marginal
accompagné d’une gouttière très étroite en avant, s’élargissant vers la
base, mais ne l'atteignant pas; angles postérieurs obtus ; base subtronquée ,
légèrement subsinuée de chaque côté de l'écusson; ponctuation plus ou
Roue
mois subserrée ou subéparse, sensiblement aussi forte que celle de la
tête. Ecusson subtriangulaire, plus de deux fois plus large à la base que
long, bordé à la base par une marge lisse, s’avançant en angle très obtus;
ponctualion fine, concentrée sur le disque. Elytres un peu plus larges à
la base que la base du prothorax, en angle oblus aux épaules et très faible-
ment denticulés, très faiblement arrondis-élargis sur les côtés, sauf vers le
sommet, larsement arrondis aux angles apicaux externes, assez briève-
ment arrondis séparément au sommet, un peu plus de deux fois plus longs
que larges ensemble, recouvrant entièrement l’abdomen, couverts d’une
ponctuation plus ou moins serrée, plus forte vers les marges latérales que
celle de la tête; stries suturales marquées vers le sommet; sur le disque
quelques vestiges de stries; marges latérales étroitement rebordées en
gouttière. Métasternum etsternites garnis d’une pubescence flave-dorée assez
longue, couchée. Tibias plutôt allongés; les antérieurs plus de trois fois
plus longs que larges au sommet, terminés en dehors par deux petites
épines rapprochées.
Chiles, El Pelado, Mirador, Troya (D° P. Rivel). 6 exemplaires.
Un septième exemplaire, provenant de Mirador, se fait remarquer par
sa taille plus petite, sa forme plus étroite, la sinuosité de la base des côtés
du prothorax plus accentuée, les antennes plus longues à 4° article et à
massue deux fois plus longs que larges, l'extrémité des élytres plus acu-
minée, et la ponctuation de ces derniers très atténuée vers le sommet. Je
- ne pense pas, étant donnée la grande variabilité des Mitidula, qu'il y ait
lieu de séparer spécifiquement cette forme.
Camptodes Bassoti nov. sp.
Oblongus, convexus, nitidus, tenuiter alutaceus, fusco-æneus, elytris
subvirido-micans ; antennis subpiceo-testaceis, clava subinfuscata; pedibus
plus minusve piceo-testaceis. Antennarum clava oblonga, apice pulvinata,
hebetata. Caput fronte subparce punctatum, anlice snmuatum, inter anten-
narum bases tri-impressum. Prothorax in disco parce punctulatus, punctis
ad latera majoribus; margine antico tenuissime marginato, lateribus arcua-
tis, tenuiter marginatis; angulis anticis obtusis, subhebetatis, posticis bre-
viter rotundatis. Scutellum subtriangulare, transversissimum parce et vix
perspicue punctulatum. Elytra tam elongata quam simul lata, apice lalis-
sime separatim rotundata, tenuissime striata; intervallis striorum parce
punctulatis; stria suturalis ad apicem impressa; tarsorum unguiculis den-
tatis. Long. 6 millim.
Oblong, nettement plus d’une fois et demie plus long que large, con-
vexe, brillant, glabre en dessus, finement alutacé, bronzé-enfumé; élytres
RO ES
légèrement verdâtres; antennes testacées, lévèrement teintées de nuance
de poix, massue enfumée; paltes plus ou moins brun médiocrement foncé.
Tête subdensément ponctuée sur le front, plus densément et un peu plus
fortement en avant, présentant trois impressions entre les naissances des
antennes; bord antérieur sinué; labre peu saillant; yeux assez saillants,
échancrant en are les marges du front: bords des orbites convergents en
avant, ornés en avant et en arrière de quelques petits poils blanchâtres.
Prothorax environ deux fois et demie plus large à la base que long, fai-
blement échancré au bord antérieur, très finement rebordé: angles anté-
rieurs vus de dessus obtus, vus de face également obtus, mais un peu
émoussés; côlés arqués, finement rebordés, un peu plus larsement en
avant ; angles postérieurs vus de dessus droits, à peine émoussés, vus de
face assez brièvement arrondis; base subtronquée, très légèrement sinuée
de chaque côté de l’écusson et vers les extrémités; ponctuation éparse et
très fine sur le disque, un peu plus forte et plus serrée vers les côtés. Écus-
son subtriangulaire, environ trois fois plus large à la base que long,
éparsement et très finement pointillé. Élytres arrondis aux épaules, sub-
parallèles , arrondis aux angles postérieurs externes , très largement et séparé-
ment arrondis au sommet, environ aussi longs que larges ensemble, très fine-
ment striés, éparsement ponctués sur les intervalles, points sensiblement
aussi forts que ceux des marges latérales du prothorax; stries suturales
marquées au sommet; angles apicaux internes arrondis. Pygidium presque
densément et fortement ponctué, garni de poils blanchätres, couchés, assez
lonss et assez serrés. Dessous du corps noir, garni d’une pubescence blan-
châtre, couchée, assez longue, surtout sur l’abdomen, et assez dense;
saillie prosternale nettement en forme de spatule. Dernier sternite subsinué
à l'extrémité. Tibias allongés; marge externe des libias antérieurs terminée
par lrois épines rapprochées. Crochets des tarses dentés à la base.
Cuenca. 1 exemplaire mâle.
Lemnis nigrogriseus nov. sp.
Oblongus, modice convexus, prothoracis et elytrorum disco subdepres-
sus, opacus, aler, squamis cinereis vel griseis, vel fulvocinereis dense vesti-
tus; pilis squamiformibus albidis vel nigris suberectis intermixtis et ex
parte densalis; antennis pedibusque fuscis. Caput transversum, subqua-
dratum, antice medio transversim, utrinque oblique truncatum; fronte in
longitudinem convexa, utrinque juxta oculos valde elevata, medio juxta
basin gibbosa ; epistomo subdepresso, juxta basin biimpresso, oculis a late-
ribus et ad posticos angulos positis, brevissime squamosis. Prothorax basin
versus angustatus, paulo latior quam longior ; antico margine medio antror-
sum rotundato-producto, utrinque sinuato ; angulis anticis rectis; lateribus
antice rectis, parallelis, postice rectis, retrorsum convergentibus ; basi sub-
— 50 —
truncala. Scutellaum oblongum, transversum, nigrum. Elytra humeris
rotundata, lateribus modice arcuato-ampliata, ad apicem valde altenuata,
fere duplo longiora quam simul latiora, tenuiter strialo-punctata, maculis
minimis, glabris notata. Long. 3,5 millim.
Oblong, environ deux fois et deux tiers plus long que large, modéré-
ment convexe, déprimé sur le disque du prothorax et sur le disque des
élytres, densément couvert de squamules opaques variant du gris blan-
châtre au gris un peu fauve, entremélées de squamules blanchâtres et de
soies squamiformes noires, en partie condensées par places et dessinant
des taches blanches ou noires; antennes el pattes rougeàtres, un peu assom-
bries. Antennes assez grêles;, 1° article subcarré, 2° à peine allongé, tous
deux un peu épaissis, 3° un peu plus long que large, 4° à 9° submonili-
formes, 10° et 11° formant une massue peu accentuée, dont le 2° article,
acuminé-émoussé à l'extrémité, est subéoal au premier et à peine plus
étroit que lui. Tête parallèle, presque en forme de demi-hexagone au bord
antérieur, un peu plus large que longue: front longitudinalement convexe,
très fortement relevé contre les yeux, tuberculeux au milieu, limité en
arrière, entre les bords postérieurs des yeux, par une brusque inflexion
arquée; épistome subdéprimé, marqué à la base par deux fortes impres-
sions; yeux placés aux angles postérieurs de la tête, sous les relève-
ments latéraux du front, modérément saillants, à très petites facettes,
garnis de très courtes squamules dressées, peu nombreuses. Prothorax
parallèle dans la moitié antérieure alors plus large que la tête, rétréci
en ligne droite vers la base, fortement saillant arrondi au milieu du
bord antérieur; subtronqué à la base; environ une fois et demie plus
large dans sa plus grande largeur que long dans sa plus grande lon-
gueur, présentant trois petites élévations squameuses : la première au mi-
lieu du bord antérieur, les deux autres sur les bords de la dépression
discoïdale, un peu en arrière de la première; squamulation générale cen-
drée, très légèrement fauve, entremélée de squamules blanches, plus
nombreuses sur les marges latérales, et de très courtes squamules noires
dressées. Écusson glabre, suboblong, environ deux fois plus large que
long. Elytres subsinués à la base, assez largement arrondis aux épaules,
alors un peu plus larges que le prothorax dans sa plus grande largeur,
arqués très faiblement, élargis sur les côtés presque jusqu'aux deux pre-
miers tiers de la longueur à partir de la base, puis atténués vers l’extré-
mité et acuminés séparément au sommet, presque deux fois plus longs que
larges ensemble, finement striés-ponctués ; stries marquées dans la pubes-
cence générale par des lignes de poils noirs, très courts, recourbés en
arrière; pubescente générale d’un gris sale, entremélée de squamules
blanches condensées plus particulièrement sur les épaules, sur deux taches
discoïdales vers le milieu de la longueur, et sur six taches dessinant sur
RU
chaque élytre, vers le deuxième tiers de la longueur, une bande interrom-
pue, fortement anguleuse; soies squamiformes noires condensées plus par-
ticulièrement contre la base des macules blanches.
Environs de Riobamba (D° P. Rivet). 3 exemplaires.
Pseudohenoticus æneus nov. sp.
Elongato-ovatus, modice convexus, nitidus, olivaceo-æneus, flavo-pu-
. bescens; antennis rufis, pedibus plus minusve fusco-rufis. Antennæ
subgraciles ; 3° arliculo subelongato; elava 2 et 1/2 longiore quam latiore.
Caput triangulare, transversum, convexiusculum ; antice angulosum, dense
punclatum; oculis prominulis, ad basin subangulosis et breviler trans-
versim lerminatis. Prothorax suborthogonius, circiter 1 et 1/3 latior quam
longior, capite minus dense punctatus, margine antico antrorsum, leviter
arcuato ; lateribus marginatis, 6 denticulis minimis armatis : 1° denticulo
a postico angulo sat remoto, 6° prope angulum anticum, hoc subcalloso;
angulis posticis subrectis; basi marginata medio retrorsum arcuato-pro-
ducta, utrinque late sinuata. Scutellum transversum, apice truncatum.
Elytra basi marginata, humeris rotundata, quam prothorace latiora, late-
ribus arcuata, parum ampliata, apice breviter conjunctim rotundata, duplo
longiora quam simul latiora, punctato-striata ; intervallis subplanis; striis
suturalibus integris, ad extremitates el præcipue ad apicem magis impressis.
Pedes graciles; tarsorum ultimo articulo elongatissimo. Long. 2,5 millim.
Ovale, presque trois fois plus long que large dans sa plus grande lar-
geur, modérément convexe, brillant, couvert d'une pubescence relalive-
ment courte, couchée, peu serrée, bronzé oliväire, très neltement mélal-
lique; antennes rougeàlres, pattes plus ou moins roux enfumé. Antennes
assez grêles ; 1° article épais, subcarré, 2° moins épais, suballongé, 3° plus
grêle, subégal au 2°; 4°, 5°, 7° et 8° subtransversaux, le dernier à peine
plus large que le précédent; 6° à peine plus étroit que 5° et 7°; 9° à 11°
formant une massue moniliforme, subcylindrique, environ deux fois et
demie plus longue que large, dont les articles sont subégaux et dont le
dernier article est subacuminé à l'extrémité. Tête triangulaire, environ
deux fois plus large avec les yeux que longue, anguleuse en avant, médio-
crement convexe sur le front, densément ponctuée; épistome incliné par
rapport au front, infléchi en avant de chaque côté; labre grand, noir;
yeux saillants, anguleux, transversalement tronqués en arrière, entaillant
légèrement les marges latérales du front. Prothorax plus large que la tête,
sensiblement aussi large à la base qu'au sommet, très faiblement arqué sur
les côtés, environ une fois et un tiers plus large que long, moins densé-
ment ponctué que la tête; bord antérieur faiblement arqué en avant; angles
antérieurs obtus, formant sur le bord latéral une courte et très faible callo-
MOD ee
sité dentée à l'arrière; bords latéraux rebordés, armés, en plus de la cal-
losité dentée de l'angle antérieur, de cinq denticules assez régulièrement
espacés, dont le premier, à partir de la base, est assez éloigné de celle-ci;
ue postérieurs presque droits, base arquée vers l'arrière dans le milieu,
largement sinuée de chaque côté, finement rebordée. Écusson rétréci à la
base, subtronqué au sommet, transversal. Élytres à la base de la largeur
du prothorax, rebordés, assez largement arrondis aux épaules, arqués, fai-
blement élargis sur les côtés, présentant leur plus grande largeur vers les
trois cinquièmes de la longueur à partir de la base, assez brièvement ar-
rondis ensemble à l'extrémité, environ deux fois plus longs que larges
ensemble dans leur plus grande largeur, finement ponctués-striés; stries
presque effacées sur le disque, stries latérales bien marquées; stries sutu-
rales entières, mieux marquées aux extrémités, surtout au sommet; inter-
valles plans sur le disque. très léyèrement convexes sur les marges laté-
rales. Calus huméraux marqués; sur le disque contre la base, de chaque
côté, entre la strie suturale et le calus huméral, une élévation convexe,
assez nettement indiquée. Pattes allongées; 3° article des tarses sublobé,
5° aussi long que les À premiers réunis.
Tulcan (D° P. Rivet). 1 exemplaire.
Antherophagus microphthalmus nov. sp.
Ovatus, convexus, nitidulus, pallido-testaceus, capitis prothoracisque
disco leviter fulvo-testaceus, margine antico capitis, mandibulis antennisque
fulvus, vix perspicue flavo-pubescens. Caput transversum, disco subde-
pressum et in longitudinem subimpressum; oculis minutissimis. Prothorax
antice angustatus, transversus. Scutellum transversum apice truncatum,
lateribus valde rotundatum. Elytra ovata, apice conjunctim acuminata,
cirea 1 et 1/3 longiora quam ad basin simul latiora, vix perspicue punc-
tulata, in longitudinem costis vix perspicuis ornata. Long. 3,5 millim.
Ovale, convexe, brillant, à peine visiblement pubescent, d'un testacé
päle, avec le disque de la tête et du prothorax lévèrement fauve, les
antennes, les mandibules et l'extrême marge apicale de la tête d’un fauve
plus accentué et plus sombre que celui du disque. Antennes à peine
épaisses; massue peu accentuée. Tête transversale, arrondie en avant,
subdéprimée sur le disque et longitudinalement subimpressionnée; yeux
très petits. Prothorax un peu plus large en avant que la tête, s'élargissant
presque en ligne droite vers la base, environ deux fois plus large à la base
que long, à peine visiblement pointillé. Écusson plus de deux fois plus
large que long, tronqué au sommet, presque arrondi en demi-cercle aux
extrémités. Élytres de la largeur du prothorax à la base, assez fortement
sinués à la base, arrondis aux épaules, atténués vers l'extrémité, acuminés
Des RE
— 53 —
ensemble au sommet, environ une fois et un tiers plus longs que larges
ensemble à la base, à peine visiblement ponctués, couverts de très faibles
côtes longitudinales, à peine perceptibles. Pattes médiocrement robustes.
Tulcan (D° P. Rivet). Un individu femelle.
Très voisin comme aspect d'A. Ludekingi Grouv. de Java, qui vit dans
les nids du Bombus eximius P. Smith.
AnobocϾlus arcanus nov. sp.
Oblongo-elongatus, convexus, nitidus, vix perspicue asper, pube sub-
flavo-cinerea, valde inclinata dense vestitus, ater; antennis pedibusque
fusco-rufis. Antennæ subgraciles; clava totæ longitudinis trienti part
æquali, ultimo articulo subploboso, quam præcedente vix angustiore.
Caput transversum, fronte convexiusculum, ante antennarum bases
inflexum, apice subarcuatum, subdense punctulatum; occipite duobus
tuberculis minimis, vix elevatis instructo. Prothorax transversus antice sat
valde, postice vix angustatus, utrinque in longitudinem (ribus carinis
depressis, pubescentibus ornatus et in disco leviter tri-impressus : interna
carina antice parum manifesta, postice vix et intus inflexa; intermedia
impressione discoidali, in longitudinem posita, externis prope basin, bre-
vibus retrorsum convergentibus ; impressionibus, lateralibus marginibus et
carinarum intervallis dense valdeque punctatis; aliquibus sparsis punctis
in prothoracis alus parlüibus; margine antico arcuato; anticis angulis
obtusis, posticis roltundatis ; lateribus valde areuatis, tenuiter marginalis ,
vix perspicue ciliatis ; basi medio retrorsum arcualo-producta, utrinque late
sinuata, tenuiter marginata. Scutellum suboblongum, transversum, valde
pubescens. Elytra humeris rotundata, lateribus vix arcuatim ampliata,
apice conjunctim sublate acuminata, 2 et 1/2 longiora quam simul in
maxima latitudine latiora, punctato-striata ; striis in disco valde attenuatis,
ad latera paulatim impressioribus, apicem versus attenuatis; intervallis
latis, planis; striis suturalibus ad apicem valde impressis; callo humerali
manifesto. Striæ femorales coxarum posticarum, rectæ, integræ diver-
gentes. Long. 2,3 millim.
Oblong, environ trois fois plus long que large dans sa plus grande lar-
geur, convexe, modérément brillant, à peine visiblement chagriné, couvert
d’une pubescence flave-cendrée, fine, très inclinée, assez serrée, plus dense
sur les carènes du prothorax et sur l'écusson, noir avec les antennes et les
pattes roux un peu enfumé. Antennes assez grèles; 1” article épais, à
peine allongé, 2° un peu moins épais, subcarré, 5° carré, /° à 8° s'épais-
sissant progressivement et très faiblement, 4° subtransversal, 5° et 7°
subcarrés, un peu plus longs que les articles voisins, 9° à 11° formant
Sn —
une massue brusque, subcylindrique, environ trois fois plus longue que
large et égale environ au tiers de la longueur totale de l'antenne, dont le
dernier article subglobuleux est un peu plus long et à peine plus étroit
que les précédents. Tête subtriangulaire, environ deux fois plus large au
niveau des yeux que longue avec les mandibules, subarrondie en avant,
légèrement convexe sur le disque, infléchie en avant des naissances des
antennes, presque densément poinlillée; occiput décoré de deux petits
tubercules lisses, à peine élevé; yeux assez gros, échancrant modérément
les marges latérales du front, présentant une saillie transversale plus
grande que la moitié de la marge de l'orbite; facettes très petites. Prothorax
très faiblement convexe dans la longueur sauf sur la marge apicale, beau-
coup plus large dans sa plus grande largeur que la tête avec les yeux, très
rétréci en avant, à peine à la base, arrondi sur les côtés, présentant sa
plus grande largeur vers le cinquième de Ia longueur à partir de la base,
environ deux fois et demie plus large que long; bord antérieur faiblement
arrondi dans le milieu et sinué de chaque côté, finement rebordé vers les
extrémités; angles antérieurs obtus, postérieurs arrondis; marges latérales
très finement rebordées et ciliées; base assez nettement arquée en arrière
dans le milieu et sinuée de chaque côté, bordée par une strie qui s’écarte
plus du bord dans le milieu que sur les côtés; sur le disque, trois impres-
sions peu profondes : l'intermédiaire discoïdale, courte, longitudinale, les
autres près de la base, courtes, convergeant vers l'arrière, et sur chacun
des côtés, trois carènes très émoussées : la première, externe, partant de
l'angle postérieur et rejoignant le bord antérieur à une faible distance de
l'angle antérieur; la 2°, plus rapprochée de la 1° à la base qu'au sommet;
la 3°, faiblement marquée au sommet, plus faiblement encore vers la base
et infléchie en dedans dans cette partie; bords latéraux et carènes presque
bordés par une ligue de points relativement forts, ayant ainsi l’aspect
d’intervalles densément ponctués, aspect encore accentué par la présence
de points supplémentaires sur les parties larges de ces intervalles; disque
du prothorax ponctué de points épars, serrés sur les impressions discoi-
dales. Heusson suboblong, presque deux fois plus large que long. Élytres
ne continuant pas la courbure longitudinale du prothorax, assez répulière-
ment convexes, sauf contre la base, arrondis aux épaules, alors un peu
plus larges que le prothorax dans sa plus grande largeur, arqués, faible-
ment élargis sur les côtés, assez largement acuminés ensemble au sommet,
environ deux fois et demie plus longs que larges ensemble dans leur plus
grande largeur, ponctués-striés; stries fines, presque effacées sur le disque
sauf à la base, progressivement plus marquées vers les côtes, atténuées vers
le sommet: siries suturales bien marquées au sommet; intervalles larges ,
plans; calus huméraux marqués; marges latérales presque brusquement à
angle droit-dans la partie basilaire. Stries marginales des hanches inter-
médiaires rejoignant l’épisterne avant son sommet; stries fémorales des
nie.
hanches postérieures droites entières, divergentes. Saillie du premier seg-
ment de l'abdomen entre les hanches postérieures anguleuse.
Loja (D° P. Rivet). Un exemplaire.
Corticaria (Melanophthalma) æthiops nov. sp.
Oblongo-elongata, convexa, nitida, capite et prothorace subopaca,
atra, tarsis piceo-testacea, pilis albido-cinereis, brevibus, tenuibus, vestita.
Antennæ modice elongatæ, subgraciles; clava triarticulata, articulis 1-2
subquadratis, ultimo longiore et paulo latiore. Caput transversum, aluta-
ceum, parce panctulatum; oculis haud prominulis, inter se remotis; tem-
poribus nullis. Prothorax antice arcuatus, lateribus vix angulosus, ad
basin constrictus, basi et angulis posticis rotundatus, 1 et 1/2 in maxima
latitudine latior quam longior, dense punctatus, ante basin arcuato-im-
pressus. Scutellum transversissimum. Elytra humeris rotundata, lateribus
arcuata, apice conjunctim subacuminata, circiter in maxima latitudine 1
et 3/4 longiora quam simul latiora et 2 latiora quam prothorax, punctalo-
striata, striis ad apicem attenualis; intervallis striarum latis , in disco planis,
unilineato-punctulatis. Primus articulus tarsorum infra lobato-productus.
Femora antica maris infra obtuse dentata. Long. 1,3 millim.
Ovale, environ deux fois et demie plus long que large dans sa plus
grande largeur, convexe, brillant sur les élytres, subopaque sur la tête el
le prothorax, noir avec les tarses testacés, un peu teintés de nuance de
poix, couvert d’une pubescence formée sur les élytres de petits poils blancs-
cendrés, très inclinés, insérés dans les pointes des stries et des intervalles
(les exemplaires étudiés laissent à désirer comme fraicheur). Antennes mo-
dérément allongées; 1° article épais, suballongé; 2° moins épais, un peu
plus long que large; 3° à 6°, subégaux, à peine plus longs que larges;
7° et 8°, à peine carrés; 9° à 11°, formant une massue lâche, médio-
crement accentuée, dont les deux premiers articles subégaux sont subo-
blongs, un peu plus longs que larges, et dont le dernier, un peu plus épais
que les précédents, suboblong, est environ une fois et demie plus long
que large. Tête médiocrement transversale, très faiblement convexe sur
le front, finement alutacée, éparsément pointillée, subsinuée en arc entre
les naissances des antennes; yeux placés aux angles postérieurs de la
têle, contigus au bord antérieur du prothorax, médiocrement saillants,
séparés par un intervalle plus de deux fois plus grand que leur diamètre
transversal; épistome transversal, tronqué en avant, rétréci à la base par
l'insertion des antennes, séparé du front par une faible strie arquée,
impressionné de chaque côté; labre petit. Prothorax environ une fois et
demie plus large dans sa plus grande largeur que la tête dans la sienne
el environ une fois et demie plus long que large, faiblement arrondi en
GE
avant, subanguleux sur les côtés, arrondi aux angles postérieurs et à la
base, densément pointillé, coupé devant la base par une large i impression
arquée. Écusson très transversal, de la largeur du prothorax à la base.
Élytres arrondis aux épaules et sur les côtés, présentant leur plus grande
largeur vers le dernier tiers de la longueur, alors deux fois plus larges
ensemble que le prothorax dans sa plus grande largeur, atténués vers l’extré-
milé et subacuminés ensemble au sommet, environ une fois et trois quarts
plus longs que larges ensemble dans leur plus grande largeur, striés-
ponctués; stries atténuées vers le sommet, séparées par des intervalles plans
sur le disque, à peine convexes sur les côtés, à peine plus larges que la
largeur des points des stries , chacun avec une ligne de très petits points;
marges latérales fortement déclives, surtout vers la base; calus huméral à
peine marqué. Écartement des hanches intermédiaires égal environ à la
moitié du diamètre de la hanche. Saillie du premier seoment de l'abdomen
entre les hanches postérieures, large, subtronquée. 1° article des tarses lobé
saillant en dessous ; 4° article subégal aux trois autres réunis. Fémurs anté-
rieurs des mâles oblusément dentés en dessous. Métasternum longitudina-
lement sillonné sur sa moitié apicale.
Mirador (D: P. Rivet) ©.
0) Le mémoire complet de M. Grouvelle paraîtra avec planches dans le tome X
(fase. 3) des publications de la «Mission du Service Géographique de l’armée
pour la mesure d’un are de méridien équatorial en Amérique du Sud», Gauthier-
Villars, imprimeurlibraire. Ce fascicule paraîtra à la fin de 1914.
— 57 —
NorTes SUR LES ESPRGES LAMARCGKIENNES DE Garib#
(Fin),
par M. En, Laury.
PSAMMOBIA ELONGATA
(Lamarck, loc. cit., p. 514)
[= Hiatula (Psammotæa) elongata Lk., Bertin, Garidées, p. 95].
Figurée par Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. V, fig. 4), cette
espèce, qui est un Solenotellina de la section Psammotæa, n’a pas été dé-
crite d’après des spécimens faisant partie de la collection du Muséum.
Selon M. Hidalgo (1903, Estud. prelim. Fauna malac. Filipinas, I,
Mem. R. Acad. Cienc. Madrid, XXI, p. 94 et 95), Philippi (1845, Abbild.
: Conch., 1, p. 193, pl. IT, fig. 2 et 3) aurait représenté sous le nom de
Psammobia elongata deux formes différentes : la figure 2 serait, en réalité,
le Psammotæa violacea Lk. et la figure 3 correspondrait seule au véritable
Ps. elongata Lk., qui, d'autre part, a été figuré à tort par Crouch (1827,
[lustr. Introd. Lamarck Conchol., pl. V, fig. 8) comme Psammotæa varie-
gata, l'espèce ainsi appelée par Wood étant différente.
Pour MM. Dautzenberg et H. Fischer (1914, Journ. de Conchyl., LXI
[1913], p. 227) le Ps. elongala et le Psammotæa violacea Lk. sont à iden-
üifier complètement (voir plus loin).
PsAMMOBIA FLAVICANS
(Lamarck, loc. cit., p. 514)
[ Hiatula flavicans Lk., Berri, Garidées, p. 88 ].
Ce Solenotelhina, qui a été figuré par Delessert (1841, loc. «it., pl. V,
fig. 5), est représenté au Muséum par deux spécimens avec éliquelte origi-
nale de Lamarck; recueillis par Péron et Lesueur (1801) au Port du Roi
George (Australie), ils mesurent, l’un, 34 millimètres de long, l’autre,
57 millimètres (Lamarck indique 60 à 64 millimètres).
Aïnsi que nous l'avons vu, tandis que Deshayes (1835, Anim. s. vert.,
2° édit., VI, p. 169 et 176) rattachait comme variélé à ce Ps. flavicans le
Sanguinolaria livida Lk., Bertin, qui identifie cette dernière forme au
Solenot. biradiata Wd., tient le Ps. flavicans pour bien distinct, à cause
Muséum. — xx. 5
Re no
de son bord cardinal antérieur régulièrement arrondi et de sa forme plus
renflée, et il y réunit avec raison le Soletellina epidermia Reeve (1857,
Conch. Icon., Soletell., pl. L, fig. 3), comme le confirment MM. Dautzen-
berg et H. Fischer (1914, loc. cut., p. 217, pl. VI, fig. 4-7).
PsammoprA sQuAMOsA
(Lamarck, loc. cit., p. 514)
[= Gari squamosa Lk., Bern, Garidées, p. 106].
Ce Psammobia, type de la section Grammatomya Dall, 1897, n’a pas
été décrit d’après des échantillons du Muséum : il a été figuré par Delessert
(1841, loc. «it., pl. V, fig. 6).
M. Hidalgo (1903, Estud. Fauna Filipinas, Il, p. 78) réunit à cette
espèce de l’océan Indien le Ps. rusulosa Adams et Reeve (1848, Zool. Voy.
«Samarang», Moll., p. 81, pl. XXIV, fio. 4; 1857, Reeve, Conch. Icon.,
Psammobia, pl. VII, fig. 51), ainsi que la coquille qui a été représentée
par Reeve (Conch. Icon., pl. VIE, fig. 49) sous le nom de Ps. denticulata,
mais qui serait différente du véritable denticulata d’Adams et Reeve («Sa-
marang», p. 80, pl. XXIV, fig. 2). Von Martens (1897, Süss- u. Brackw.
Moll. Indisch. Archip., in Weber, Zool. Ergebn. Reis’ Niederl. Ost. Ind.,
IV, p. 252) rapproche, en outre, du Ps. squamosa le Ps. palmula Reeve
(Conch. Icon., pl. VIE, fig. 47) et le Ps. caledonica Crosse (1890, Cat.
Conch. Samml. Petel, IT, p. 39). Tout récemment, M. Ch. Hedley (1913,
Proc. Linn. Soc. N.S. Wales, XXXVIIT, p. 274) a admis évalement l'iden-
tité du Ps. rugulosa Ad. et Rve. et du Ps. palmula Rve. avec le Ps. squa-
mosa Lk.
PsaumogrA ALBA
(Lamarck, loc. cit., p. 514)
[= Hiatula alba Lk., Bern, Garidées, p. 80].
On trouve dans la collection du Muséum un individu et une valve, dont
l'étiquette, avec l'indication de Port du Roi George (Australie), porte,
d'une écriture qui est probablement celle de Péron, le nom de Tellina ra-
diata et, de l'écriture de Lamarck, celui de Psammobia alba : ils mesurent
de 21 à 26 millimètres de long (Lamarck indique 30 millim.). S
D’après Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd., VT, p. 186), cette espèce,
très voisine du Soletellina flavicans Lk., n’en aurait peut-être été qu'une
forte variété. Elle est identifiée par MM. Dautzenberg et H. Fischer (1914,
loc. cit., p. 218, pl. VI, fig. 8-11) au Soletellina Hedleys Sowerby (1907,
Proc. Malac. Soc. Lond., VIE, p. 302, pl. XXV, fig. 12).
250
PsAMMOBIA GAYENENSIS
(Lamarck, loc. cit., p. 514)
[= Macoma constricta Brug., Bernin, Tellinidés, p. 340 ]|.
Lamarck a donné ce nom au Solen constrictus Bruguière (17092, Mém.
Soc. hst. nat., p. 126) et il dit que cette forme ressemblerait un peu à la
figure 1 de la planche CCXXVIT de l'Encyclopédie méthodique, figure qui a
été rapportée par Deshayes (1835, An. s. vert., 9° éd., VI, p. 169) au
Sanguinolaria sanguinolenta Gmel.
En réalité, cette espèce américaine, qui n’a pas élé décrite d’après des
spécimens de la collection du Muséum et qui a été figurée par Delessert
(1841, loc. «t., pl. V, fig. 7), est une Telline, le Macoma constricta
Brug. 0).
PsAMMOBIA LÆVIGATA
(Lamarck, loc. cit., p. 514)
[= Macoma nymphalis Lk., Bern, Tellinidés, p. 341].
Le Muséum posséde, avec l'étiquette originale de Lamarck, le type de
cette espèce, long de 44 millimètres.
Cette coquille est une Telline qui, reconnue par Deshayes (1835, loc.
cit., p. 177) lrès voisine du Tellina nymphalis Lk., a été complètement
identifiée par Bertin à cette espèce sénégalaise ©).
PSsAMMOBIA TELLINELLA
(Lamarck, loc. ct., p. 515)
[= Gari (Amphichæna) tellinella Lk., Bern, Garidées, p. 126].
Cetle Psammobie n’a pas été décrite d’après des échantillons du
Muséum.
Comme l'ont reconnu Deshayes (1843-1850, Tr. élém. Conchyl., I,
p. 417) et Jeffreys (1863, Brit. Conch., Il, p. 394), cette espèce de la
Manche et de l'Atlantique a pour synonyme le Ps. florida Turton (1829,
Conch. Ins. Brit. Dith., p. 86, pl. VE, fig. 9) [non Lamarck, nec Gould |.
D’après certains auteurs, le Ps. fragilis Lk. (voir plus loin) lui serait aussi
identique.
@) Il existe, d'autre part, un Solen constrictus Lamarck (Anim. s. vert., V,
p- 455), qui est un Tagelus (Czessin, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., x° éd., Sole-
nacea, p. 69, pl. XI, fig. 2).
@) II ne faut pas confondre avec ce Tellina lœvigata Lk. [ Psammobia] = T
nymphalis, qui est un Macoma du Sénégal, un autre T. lœvigata de Linné (La-
marok, doc. cit., p. 5093 Benin, Tellinidés, p. 256), qui est un Tellinella des
Antilles,
5.
Lee
PSAMMOBIA PULCHELLA
(Lamarck, loc. cit., p. 515)
[= Gari gari L., Berrin, Garidées, p. 1132].
Lamarck a étiqueté Psammobia pulchella dans la collection du Muséum
deux coquilles provenant du voyage de Péron : elles mesurent, l’une, 25,
l'autre, 22 millimètres de long, celte dernière dimension étant celle indi-
quée par Lamarck.
Bertin (qui ne mentionne qu'un jeune individu ).a identifié à ce Ps. pul-
chella : 1° l’espèce qui est représentée dans la figure 92 de Chemnitz
(1782, Conch. Cab., NI, pl. X) et à laquelle il attribue le nom de Gari
gari; 2° la forme qui a été figurée par Reeve (1857, Conch. Icon. Psam-
mobia, pl. VIIT, fig. 6o) sous le nom de Ps. cærulescens, bien que n'étant
pas le véritable cærulescens de Lamarck.
M. Hidalgo (1903, Estud. Fauna Filipinas, I, p. 84 et p. 102) admet
également que l'espèce correspondant à la figure 92 de Chemnitz et à la
figure 6o de Reeve est, en effet, le Ps. pulchella Lk. [non Rve] ©), mais
il est d'avis, avec Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. Lo) et von Martens
(1897, Moll. Indisch. Archip., p. 245), que ce nom tombe d’ailleurs en
synonymie de Psammobia truncata Linné [Tellina] (1767, Syst. Nat.,
éd. XII, p. 1118). C’est aussi l'opinion adoptée par MM. Dautzenbers
et H. Fischer (1914, Journ. de Conchyl., LXI [1913] p. 220, pl. VI,
fig. 1-3), qui regardent le Tellina gari Linné (1758, Syst. Nat., éd. X,
p- 674; 1767, ibid., éd. XIT, p. 1117) comme impossible à identifier.
PSsAMMOBIA AURANTIA
(Lamarck, loc. cit., p. 515).
On trouve au Muséum, pour type de cette espèce, une coquille accom-
pagnée d’une étiquette qui n’est pas de l'écriture de Lamarck : ce spéci-
G@) Le Psammobia pulchella Reeve (Conch. Icon., pl. IV, fig. 23) est une autre
espèce que Bertin (p. 114) faisait synonyme de Ps. Weinkauffi Crosse (1864,
Journ. de Conchyl., XIT, p. 157, pl. IT, fig. 4); M. Hidalgo (1903, loc. at., p. 86
et 102) ne croit pas, en raison de leurs différences, devoir réunir ces deux formes
et il avait proposé pour celle de Reeve le nom de Ps. Bertin, mais, comme il l'a
reconnu, elle avait déjà été appelée antérieurement Ps. Reevei par v. Martens
(1897, loc. cit., p. 247).
Brusina, d'autre part (1866, Contrib. Fauna Moll. Dalmati, Ath I. R. Soc.
Zool. Bot. Vienna, XVI, p. 93), a désigné sous le nom de Psammobia pulchella
une espèce différente, le Tellina pulchella Lk., qui est un véritable Telhna.
® Dunker (1882, Ind. Moll. Mar. Japon., p. 186) cite encore comme devant
être identifié à la figure 92 de Chemnitz le Ps. bipartita Philippi (1849, Zeitschr.
J. Malak., N [1848], p. 166).
LA
men provient de l'Île de France (Mathieu, 18 ?) et il est long de 11 mil-
lim. 5, la dimension indiquée par Lamarck étant 13 à 14 millimètres.
Après avoir d’abord (1835, An. s. vert., »° éd., VI, p. 178 et p. 180)
regardé comme un Galeomma celte forme, qui a pour synonyme Gu-
leomma mauritiana Sowerby (Genera of Shells, Galeomma, fig. 4, 5),
Deshayes l’a placée définitivement (1863, Cat. Moll. Réunion, p. 17) dans
le genre Scintilla ©.
PSAMMOBIA FRAGILIS
(Lamarck, loc. cit., p. 515)
[— Gari (Psammocola) fragilis Lk., Bern, Garidées, p. 119 |.
Cette forme, figurée par Delessert (1841, loc. cit., pl. V, fig. 8), n’a pas
été décrite d’après des exemplaires du Muséum.
Selon MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1895, Moll. Roussillon, IT,
p. 491) ce Ps. fragilis Lk. est une espèce tellement douteuse qu'il est con-
sidéré par les uns comme le jeune âge du Ps. depressa [= vespertina Gmel.]
et par d’autres comme synonyme du Ps. tellinella Lk. ©.
PsammogiA LIVIDA
(Lamarck, loc. cit., p. 515)
[= Gari hvida Lk., Berrin, Garidées, p. 109].
Un individu et une valve, provenant de la «Baye des Chiens marins»
(Australie), ont été étiquetés par Lamarck, dans la collection du Muséum,
Psammobia hvida ® : ils mesurent respectivement 25 et 28 millimètres.
Cette espèce semblait à Bertin très voisine du Psammotæa zonahs Lk.
(voir plus loin) : MM. Dautzenberg et H. Fischer (1914, loc. cit., p.224,
pl. VIE, fig. 4-6) identifient complètement ces deux formes.
PSAMMOBIA GALATHÆA
(Lamarck, loc. cit., p. 516)
[= Macoma galathea Lk., Bern, Tellinidés, p. 344].
Comme types de cette espèce, le Muséum possède deux spécimens qui
étaient fixés sur un ancien carton d’une écriture différente de celle de La-
() D'autre part, en 1855 (P. Z. S. L., p. 167), regardant encore à ce mo-
ment le Psammobia aurantia Lk. comme un Galeomma, Deshayes a décrit (p. 179)
un Scintilla aurantiaca de V'Australie septentrionale (1909, Henzer, Mar. Fauna
Queensland, Austral. Assoc. Ado. Sc., p. 347).
@) Ce Ps. fragilis Lk. ne doit pas être confondu avec le Gastrana fragilis Linné
[Tellina], qui a été désigné par quelques auteurs anciens sous le nom de
Psammobia fragilis L.
®) On a vu précédemment que le nom spécifique lvida a été donné également
par Lamarck à un Sanguinolaria.
DAT CES
El
marck : ils sont tous deux longs de 39 millimètres (et non 36, comme il
est indiqué par Lamarck).
Cette espèce, figurée par Bertin, pl. VIIT, fig. 7 a-b, est une Telline du
genre Macoma, qui a été confondue par la plupart des auteurs avec le
Psammotæa candida Lk. (voir ci-après).
PSsAMMOTÆA VIOLACEA
(Lamarck, loc. cit., p. 517)
[= Hiatula (Psammotæa) violacea Lk., Bernin, Garidées, p. 96].
La collection du Muséum renferme deux cartons étiquetés de la main
de Lamarck Psammotæa violacea : tandis que sur l’un sont fixés deux
individus plus petits (35 et 36 millim.), l’autre porte un spécimen qui,
mesurant 48 millimètres de long, correspond à la dimension donnée
par Lamarck “environ 5o millimètres» et doit être considérée comme le
véritable type de cette espèce recueillie par Péron en Australie ©.
Pour von Martens (1897, Moll. Indisch. Archip., p. 239), ä est dou-
_teux que le Ps. violacea de Lamarck soit le même que celui de Hanley
(1842-1856, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 60, pl. XIE, fig. 6o) et des autres
auteurs; Bertin a admis qu'il était identique au Capsella violacea Reeve
(1857, Conch. Icon., pl. I, fig. 6); MM. Dautzenberg et H. Fischer
(1914, loc. cit., p. 226, pl. VIT, fig. 7-11) ajoutent à cette synonymie le
Psammobia violacea Sowerby (1841, Reeve, Conch. System., pl. LIIF,
fig. 2) et peut-être le Psammotella Ruppelliana Reeve (1857, Conch. Icon.,
pl. L, fig. 4) : ils identifient d’ailleurs ce Ps. violacea Lk. au Psammobia
elongata Lk., regardé comme une espèce distincte par v. Martens (1897,
loc. cit., p. 240 ©).
PsammoræA ZONALIS
(Lamarck, loc. cit., p. 517)
[= Gari zonalis Lk., Berri, Garidées, p. 109 |.
Cette espèce, figurée par Delessert (1841, loc. cit., pl. V, fig. 9), n’a pas
été établie sur des échantillons du Muséum.
() Il ne faut pas confondre avec ce Psammotæa violacea Lk. le Soletellina (s. str.)
violacea Lk. | Solen], qui serait, d’après Hanley, le Solen diphos L. (non Chemn.),
ainsi que nous l'avons dit antérieurement.
® Bertin (p. 98) dit que, d’après Deshayes (note recueillie dans la collection
de l'École des Mines de Paris), il faudrait réunir au Psammotæea violacea Lk. le
Psammotæa variegata Wood [Solen] (1815, Gen. Conch., p. 139, pl. XXXIV,
fig. 2-h). Pour M. Hidalgo (1903, Estud. Fauna Fihpinas, I, p. 94 et 97) la
véritable espèce de Wood serait distincte, tandis que la coquille figurée à tort
sous ce nom par Crouch (1827, [lustr. Introd. Lamarck Conchol., pl. V, fig. 8)
devrait être réunie au Ps. elongata Lk.
M. E. A. Smith (1885, Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 9h) a réuni
à cette forme australienne, qui est un véritable Psammobia, les Ps. tellinæ-
Jormis Desh., puella Desh., compta Desh. (1857, Reeve, Conch. Icon. pl.V,
fig. 31, pl. I, fig. 2, pl. IV, fig. 24), striata Desh. et le Ps. radiata Dunker
(1845, Philippi, Abbild. Conch., I, p. 194, pl. IT, fig. 5) 0.
M. Hidalgo (1903, Estud. Fauna Filipinas, p. 86) juge injustifiées la
plupart de ces assimilations et il ne trouve même pas de ressemblance entre
le Ps. zonalis, tel que l’a représenté Delessert, et la forme figurée sous ce
même nom par Reeve (loc. cu., pl. V, fig. 29).
MM. Dautzenberg et H. Fischer (1914, loc. cit., p. 225), de leur côté,
identifient ce Ps. zonalis Lk. au Psammobia hoida Lk.
PsAMMOTÆA SOLENOIDES
(Lamarck, loc. cit., p. 517).
Lamarck n’a pas décrit cette espèce fossile de Grignon d’après des spé-
cimens du Muséum.
Deshayes l'avait d’abord (1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 182)
regardée comme une variété du Solen effusus Lamarck (1806, Ann. Mus.,
VIT, p. 424; 1808, XIT, pl. XLIIT, fig. 1 a-b), lequel appartient, en
réalité, au genre Psammobia : il l'a plus tard (1860, Descr. Anim. s. vert.
Bass. Paris, 1, p. 377) faite simplement synonyme de ce Psammobia
effusa Lk.
Psammoræa PELLUGIDA
(Lamarck, loc. cit., p. 517)
[= Tellina (Fabulina) lanceolata Chemn., Bern, Tellinidés, p. 273].
Cette forme, représentée par Delessert (1841, loc. cit., pl. V, fig. 10),
n'a pas non plus été décrite d’après des exemplaires du Muséum.
C'est, en réalité, une Telline synonyme, comme Fa reconnu Hanley
(1842, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 46), du Tellina lanceolata Chemnitz (1782,
Conch. Cub., NE, p. 111, pl. XI, fie. 103), des Philippines.
PsAMMOTÆA SEROTINA
(Lamarck, loc. ct., p. 517)
[= Hiatula (Psammotæa) violacea Lk., Bern, Garidées, p. 96 |.
Dans la collection du Muséum, on trouve indiqué comme type de La
@) Le Ps. radiata ayant été, comme on a vu précédemment, identifié par Dun-
ker au Ps. amethysta Rve. (non Wd.), M. Lynge (1909, Danish Exped. Siam,
Mar. Lamellhibr., Mém. Acad. R. Se. Lett. Danemark, 7° s., V, p. 211) fail
également rentrer cette dernière espèce de Reeve dans la synonymie du Ps. 20-
nalis Lk.
nee Ge
marck pour cette espèce un échantillon dont l'étiquette n'est pas de son
écriture et qui mesure 53 millimètres de long ().
Cette coquille n’est d’ailleurs qu’une forme synonyme de Psammotæa
violacea Lk., ainsi que la reconnu Deshayes (1835, An. s. vert., 9° éd.,
VI, p. 182); cela est confirmé par MM. Dautzenberg et H. Fischer (1914,
loc. «it., p. 227, pl. VIT, fig. 12-13 ), pour qui d’ailleurs ce spécimen ne
correspondrait pas à la description de Lamarck ©.
PsamMoTæA cANDIDA
(Lamarck, loc. cit., p. 517)
[= Macoma candida Lk., BerniN, Tellinidés, ». 349].
Cette espèce australienne, qui, comme l'avait déjà remarqué Deshayes
(1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 183), est une Telline du genre Macoma,
est représentée au Muséum par un individu , long de 52 millimètres, avec
étiquette originale de Lamarck.
D’après Bertin, c’est la forme figurée par la plupart des auteurs, Han-
ley, Reeve, Rômer, sous le nom erroné de Tellina galathea Lk. ®.
PsAMMOTÆA TARENTINA
(Lamarck, loc. cit., p. 518)
= Gastrana fragilis L., Bern, Tellidimés, p. 358 |.
8 P
Cette espèce méditerranéenne, qui n’a pas été décrite d’après des spé-
cimens du Muséum, a été figurée par Delessert (1841, loc. cit, pl. V,
fig. 11).
C’est, en réalité, le Gastrana fragilis Linné [ Tellina] (1758, Syst. Nat.,
éd. X, p. 674).
(1) Lamarck ne mentionne pas pour cette espèce la dimension de l'échantillon
du Muséum, mais indique 48 millimètres pour un exemplaire du «eabinet de
M. Repley».
@) Phiippi (1845, Abbild. Conch., 1, p. 195, pl. IT, fig. 7) a représenté sous
le nom de Ps. serotina une forme qui n’est pas celle de Lamarck, car elle offre
un contour tout différent, et von Martens (1897, Moll. Indisch. Archip., p. 234)
considère comme lui étant identiques le Psammotella ambigua Desh. (1857,
Resve, Conch. Icon., pl. I, fig. 5), ainsi que le Psammotella subradiata Desh.
(Rezve, tbid., pl. I, fig. 6): la première synonymie est seule admise par M. Hidalgo
(19038, Estud. Fauna Filipinas, p. 102).
%) Il ne faut pas confondre avec ce Psammotæa candida Lk. le Capsella can-
dida Reeve (1857, Conch. Icon., pl. Il, fig. 13) [= Hiatula candida Rve., Bertin,
Garidées, p. 96].
DA TT AN
PsAMMOTÆA DONACGINA
(Lamarck, loc. cit., p. 518).
Ce n’est pas sur des échantillons du Muséum que Lamarck a établi
cette espèce représentée par Delessert (1841, loc. cit., pl. V, fig. 12).
Hanley (1842-1856, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 346) dit qu’à en juger par
cette figure ce semble être un Donax (.
4) On peut, en effet, remarquer que, par son contour auquel fait allusion
son nom spécifique, cette coquille rappelle plusieurs formes sur lesquelles La-
marck était fort hésitant. Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 676) a appelé
Tellina donacina une véritable Telline, du sous-genre Mærella. Or Lamarck
(An. s. vert., V, p. 515 et 552) admet que cette espèce linnéenne est peut-être
son Donax anatinum, tandis qu'il regarde son Psammobia tellinella comme étant
probablement le Tellina donacina de Maton et Rackett (1854, Trans. Linn. Soc.
London, VIE, p. 50, pl. I, fig. 7).
00
.
Sur LES Poiycugtes rAPPorTÉEs PAR M. Cu. GRAVIER DE SAN TuoME,
par M. Pierre Fauvez,
Proresseur À L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DANGERS.
M. Ch. Gravier, au cours d’une mission à San Thomé (golfe de Guinée),
en 1906, récolta, à mer basse, sur différents points de celte île, un certain
nombre d’Annélides Polychètes dont il a eu lamabilité de me confier
’étude.
Ces Annélides, au nombre de 15 espèces, dont une nouvelle et trois
variétés nouvelles, appartiennent à huit familles différentes.
Famicce.pes AMPHINOMIENS Savigny.
Hsrmonice canuncuLarA Pallas, var. DIdymorrancnraTa Baird.
Localité. — Säo Joäo dos Angolares.
Un seul exemplaire, répondant à la description donnée par Baird
de l’Amphinome didymobranchiata. Gette espèce ne diffère de l’'Hermodice
carunculata que par des caractères sans importance : soies plus longues
et plus souples, soies en harpon moins développées, fascicules branchiaux
plus écartés. Comme on trouve tous les intermédiaires entre elle et la
forme si répandue FL. carunculala, Jai eru devoir n’en faire qu’une simple
variété de celle-ci.
Eurythoë lævisetis nov. sp.
Localité. — Plage de Bella Vista.
Diagnose. — Corps aplati en dessus, arrondi en dessous. Une soixan-
taine de sétigères. Prostomium bilobé à 4 petits Yeux subégaux. Antenne
impaire courte et grêle; latérales plus massives; palpes un peu plus gros.
Caroncule allongée, lobée sur les côtés, s'étendant jusqu'au 4° sétigère.
Bouche ventrale, en fente allongée, s'étendant jusqu'au 4° sétigère. Bran-
chies à partir du 9° sétigère, formées de 5-6 fascicules de 3 à 6 filaments
simples. Cirre dorsal articulé. Cirre ventral non articulé. À la rame dorsale :
1° des soies hastées; 2° des soies lisses; 3° des soies capillaires à extré-
mité bifide, pas de soies en harpon. À la rame ventrale : 1° des soies hastées ;
2° de grosses soies bifurquées, lisses. Anus dorsal en fente allongée. Co-
loration rose sur le vivant, gris ardoisé dans l’alcool. Taille, 4o à 50 milli-
mètres sur 5 millimètres. Deux exemplaires seulement. Espèce très voi-
Cr
Mer 2
sine de l'Eurythoë complanata, dont elle se distingue principalement par
l'absence de soies en harpon à la rame dorsale.
Famizce Des PHYLLODOCIENS Grube.
? PayzLonoce sp.
Localité. — Säo Joäo dos Anpolares.
Un fragment indéterminable dont les cirres dorsaux rappellent ceux de
la Ph. maculata.
FawuLze pes NÉRÉIDIENS Quatrefapes.
Pseunonereis FERox Hansen.
Localité. — Sao Joao dos Angolares.
Les spécimens de cette provenance appartiennent bien à l'espèce de
Hansen, provenant des côtes du Brésil. Cette espèce est très voisine
de la Ps. Grallapagensis Kinberg.
Famizze pes EUNICIENS Grube.
Evonice murtrex Crossland.
Localité. — Plage de Bella Vista.
Cette espèce n’était encore connue que de la côte orientale d'Afrique.
Crossland avait découverte à Zanzibar.
Evunrce cocaea Grube.
Localités. — Plage de Fernäo Diaz. — Säo Joäo dos Anpolares. — Plage
de Bella Vista.
Cette Annélide, assez voisine de notre Eunice torquala, est une espèce
de l'océan Indien que l’on rencontre aussi à Zanzibar.
Evwrce sicizrensis Grube.
Localité. — Säo Joäo dos Angolares.
Cette forme, si répandue dans toutes les mers chaudes du globe, n’est
représentée ici que par deux longs fraginents, bien reconnaissables à leurs
soies.
Nicioion enenruzum Eblers.
Localités. — Plage de Fernäo Diaz. — Säo Joäo dos Angolares.
La présence, à San Thomé, d'assez nombreux exemplaires de cette
espèce de Juan Fernandez est fort intéressante. Les spécimens du golfe
de Guinée ne semblent différer en rien de ceux d’Ehlers.
2008 —
AGLAURIDES ERYTHÆENSIS Gravier, var. symmetrica nov. var.
Localité. — Plage de Bella Vista.
L’Aplaurides erythræensis n’était encore connu que de la mer Rouge.
L'espèce de San Thomé ne paraît différer du type que par ses mächoires
tout à fait symétriques à droite et à gauche, tandis que , d’après Gravier,
les pièces correspondantes des mächoires sont plus développées à droite
qu'à gauche.
Maccovia 1ricoLor Montagu.
Localité. — Plage de Fernäo Diaz.
Nombreux spécimens ne différant de la M. iricolor (M. gigantea Grube)
de nos côtes que par sa taille plus petite.
Cette espèce se rencontre aussi au Cap de Bonne-Espérance et jusque
dans le golfe Persique.
FamiLce DES CIRRATULIENS Carus.
? Aupounra riz1GErA Delle Chiaje.
Localité. — Säo Joäo dos Angolares, dans les Éponges.
Les deux petits spécimens de ce Cirratulien sont tellement contractés et
tortillés qu'il m'est impossible de déterminer exactement le segment où
commencent les tentacules. Ce n’est donc qu'avec des doutes que je les
rapporte à l’Audouinia filigera.
FauiLce pes SABELLARIENS Saint-Joseph.
SABELLARIA SPINULOSA Leuckart, var. Intoshi nov. var.
Localité. — Plage de Bella Vista.
Cette nouvelle variété se distingue de la S. spinulosa typique par les
palées de la rangée externe qui ressemblent à celles de la S. alveolata et
dont la dent médiane ne porte pas de prolongement épineux. Cependant
on en rencontre quelques-unes, au bord dorsal de l’opercule, qui portent
encore ce prolongement épineuxet qui sont semblables à celles du type.
Cette variété étant vraisemblablement celle décrite de Guernesey par Mac
Intosh, qui ne lui a pas encore assigné de dénomination spéciale, nous la
dédions au savant zoologiste de Saint-Andrews.
SABELLARIA spINULOsA Leuckart, var. Gravieri nov. var.
Localité. — Plage de Bella Vista.
Cette seconde variété a les palées du rang externe de l’opercule exac-
tement semblables à celles de la var. /ntoshi. Elle s’en distingue par les
Fr:ez
+-
|
GONE
palées du rang moyen dont un certain nombre (10-1 2) sont beaucoup
plus longues que les autres et redressées verticalement en épieu, comme
dans la variété Alcocki, mais cette dernière a toutes ses palées du rang ex-
terne pourvues d’un long prolongement épineux. La Sabellaria Alcocki de
Gravier n’est autre que la variété ensifera Mac Intosh de la S. spinulosa,
mais le nom donné par Gravier étant antérieur à celui de Mac Intosh,
doit être préféré.
L'espèce Sabellaria spinulosa se divise donc en 4 formes :
Palées moyennes, toutes sem-) S. Spinuzosa Leuck.
Palées externes, toutes blables, en capuchon. ... sensu stricto.
à dent médiane bar-! Palées moyennes alternative-
HelÉe mnt sen ment courtes et longues} Var. Arcocxt Gravier.
dressées. ..... RTS Ne roue
Palées moyennes, toutes sem-
blables, courtes, en capu-? Var. Intoshi nov. var.
Chon ee Re
Palées externes à dent
médiane non barbe-
lée, sauf quelques-
unes de la face dor-
SAC Re es ele
Palées moyennes alternative-
ment courtes et longues) Var. Gravieri nov. var.
dressées, ...,.........
Fame pes TÉRÉBELLIENS Grube.
LotmiA mepusA Savigny.
Localité. — Praia das Conchas. — Plage de Bella Vista.
Ce Térébellien de locéan Indien et de la mer Rouge avait déjà été si-
gnalé en 1902 sur la côte occidentale d'Afrique (embouchure de la Casa-
mance) par de Saint-Joseph et par nous-même.
Famizze Des SERPULIENS Burmeister.
Hypsicomus piemenTaTus Gravier.
Localités. — Praia das Conchas, dans un Porites rejeté à la côte. —
Säo Joäo dos Angolares, dans les encroûtements d’Aloues rouges,
Les petits échantillons de cette espèce sont assez variables de coloration
et ont une collerette plus ou moins nettement échancrée. Néanmoins ils
correspondent fort bien à la description de l’Hypsicomus pigmentatus Gra-
vier, de la mer Rouge.
SABELLA BIPUNCTATA Baird.
Localité. — Plage de Bella Vista.
Malgré l'absence du panache branchial, je crois pouvoir rapporter les
exemplaires de San Thomé à l'espèce de Baird, leur coloration, tout à fait
caractéristique , et leurs soies correspondant exactement aux figures et à la
description assez détaillée de Mac [ntosh.
Pet mn
Les soies , dites en pioche, ont une structure dont je ne connais pas en-
core d'exemple chez les Sabelliens. Leur article terminal est élargi et aplati
en forme de pelle à charbon un peu creuse, à côtés renforcés, à bord an-
térieur mince et déchiqueté. La hampe de la soie vient s’insérer à la partie
postérieure comme un manche à douille recourbée.
Sur ces 15 espèces, 4 existent de l’autre côté de l'Atlantique, dans la
zone tropicale :
Hermodice carunculata, Antilles ;
Pseudonereis ferox, Brésil ;
Eunice sicihensis, Porto-Rico;
Sabella bipunctata, Antilles.
Le Nicidion edentulum n'était encore connu que de Juan Fernandez.
L’Audouinia filigera existe aussi sur la côte du Chili et on la rencontre, en
outre, dans le golfe Persique. La Maclovia iricolor vit au Cap de Bonne-
Espérance et dans le golfe Persique.
Les sept espèces suivantes appartiennent à la fois aux côtes occiden-
tales et orientales de l’Afrique tropicale :
Eunice tubifex, Zanzibar;
Eunice coccinea, Zanzibar ;
Eunice sicihensis, Zanzibar, mer Rouge;
Aplaurides erythæensis, mer Rouge:
Sabellaria spinulosa (var. Alcocki), océan Indien;
Loimia medusa, mer Rouge;
Hypsicomus pismentatus, mer Rouge.
Gravier, en étudiant les Annélides de la mer Rouge, avait déjà remar-
qué la présence dans la faune de cette mer de 4 espèces de la côte occi-
dentale d'Afrique.
Le nombre de ces espèces communes aux deux côtes atteint mainte-
nant au moins 18,en ne comptant que celles de la zone tropicale, car j'ai
déjà cité 45 espèces de l’océan Indien existant dans les mers d'Europe.
Les espèces tropicales littorales de Polychètes se sont répandues sur les
deux côtes d'Afrique par la voie du Cap de Bonne-Espérance, où plusieurs
ont déjà été signalées. II ne semble pas en être de même des espèces abys-
sales, généralement descendues directement des mers circumpolaires.
Ep Ve es
L1STE DES PLANTES RÉCOLTÉES DANS L'ASIE CENTRALE
PAR J. CHAFFANJON.
(Suite),
par M. Pauz Daneur.
Lobéliacées.
LoseLrA sessrmrorra Lamb. — N° 1650. Marécages entre Merghen et
Aïsoun. Mandchourie. 31 juillet 1896.
Campanulacées.
Pcaryconon @ranptrLoruM À. DC. — N° 1816. Kinghans, alütude
850 mètres, terrains très secs. Mandchourie. 2 juillet 1896. — N° 1815.
Entre Tsitsikar et Kamnika. Mandchourie. 20 juillet 1896.
Conoxopsis ovara Benth. — N° 607. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
— N° 1040. Mandji-Boulak. Turkestan. 9 juillet 1895. — N° 1038. Mon-
tagne calcaire, altitude 1,600 mètres, entre Kouldja et Saïram-Nor. Tur-
kestan. 17 juillet 1895.
CG. ussuriensis Hemsley, GLossocomrA ussurtensis Rupr. et Maxim. —
N° 1341 (Variété à fleurs blanches) et 1448. Terrains marécageux aux
environs de Merghen. Mandchourie. 31 juillet 1896.
CampanuLa @LomeraTA L. — N° 19/4. Viernoïe. Turkestan. — N° 1008.
Montagne, altitude 2,000 mètres, vallée du Sairam-Nor. Mongolie.
21 juillet 1895. — N° 947. Allaï, altitude 2,000 mètres, près de la vallée
de Vrtich. Mongolie. 27 août 1895. — Kamnika, terrains frais.
Mandchourie. 21 juillet 1896. — N° 1736 et 1819. Terrains secs entre
Merghen et Aïsoun. Mandchourie. 29 juillet 1895.
GC. puncrara Lamk., variété à fleurs blanches. — N° 1814. Petit bois
entre Tsitsikar et Merghen. Mandchourie. 22 juillet 1896. — N° 1812.
Merghen, broussailles. Mandchourie. 27 juillet 1890.
G. Srevexr M. B. var. 8 simrica A. DC. N° 751. Tchoulak, montagne.
Turkestan. 21 juin 1895. — N° 949. Montagne, altitude 2,200 mètres,
vallée du Saïram-Nor. Mongolie, 20 juillet 1895.
no Le.
Apenopxora communis Fisch. — N° 1039. Montagne, altitude 2,200 mè-
tres, vallée de VEbi-Nor. Mongolie. 31 juillet 1895. — N° 1041.
Variété à fleurs blanches. Même localité. — N° 1821. Kinghans, alti-
tude 700 mètres. Mandchourie. 3 juillet 1896.
À. coronortroLiA Fisch. — N° 948. Mongolie.
A. penTicuLaTA Fisch. — N° 1811. Kinghans, terrains secs, altitude
1,000 mètres. Mandchourie. 1° juillet 1896. — N° 1823. Kinghans, alti-
tude 800 mètres. Mandchourie. 2 juillet 1896. — N° 1817. Kamnika,
terrains frais. Mandchourie. 21 juillet 1896.
À. Guen Fisch. — N° 1822. Kinghans, altitude 600 mètres.
Mandchourie. 5 juillet 1896.
A. LariroLia Fisch. — Kamnika, terrains frais. Mandchourie. 21 juil-
let 1896.
À. verriciLLATA Fisch. N° 1820. Merghen, broussailles. Mandchourie.
27 juillet 1896.
Vacciniacées.
Vacaniun Viris-Inxa L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Juin 1896. —
N° 7751 bis. Kinghans, vallée du Khorgo, allitude 1,000 mètres, sous-
bois. Mandchourie. 30 juin 1896.
V. uzrinosun L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Juin 1896.
Éricacées.
Raononenron panuRIGUM L.— N° 1370. Kinghans, altitude 800 mètres.
Mandchourie. 3 Juillet 1896.
Pyroca menra Swartz. — N° 11923. Saïram-Nor, montagnes. Mongolie.
23 Juillet 1895.
P. roTunprroLta L. var. INcARNATA DC. — N° 1660. Kinghans, vallée du
Djatan-Gol, sous-bois. Mandchourie. 28 juin 1896.
P. secunpa L. var. summucarra Rupr. — N° 1751. Kinghans, vallée du
Djatan-Gol, sous-bois. Mandchourie. 28 juin 1896.
Plumbhaginacées.
AcanTHoLIMoN ALATAvIOUM Bunge. — N° 1287. Altaï, altitude 1,900 mè-
tres, montagnes entre l'Ebi-Nor et l’Irtich. Mongolie. 20 août 1895.
STATICE sp. — N° 964. Khoustaï, montagnes, entre le Saïram-Nor et
lEbi-Nor. Mongolie. 25 juillet 1895.
S. auREA L. — N° 1313. Steppe près d'Ourga (sous la neige). Mon-
golie, Novembre 1895.
RTS
S. carricoma CG. À. Mey. — N° 105 bis. Kitchkileni. Turkestan.
17 juin 1899.
S. necttens Ledeb. — N°° 1137 et 1285. Steppes, altitude 810 mètres,
entre l'Ouchte et l’Irtich. Mongolie. 27 août 1895.
S. eximia Kar. et Kir. — N° 674. Koniankous, montagnes. Turkestan.
20 juin 1895.
S. Gueumr Wild. — N° 1231. Steppes, altitude 810 mètres, entre
l'Ourchte et l'Irtich. Mongolie. 27 août 1895.
S. myranraa Schrenk. — N° 770. Tchinguildé, sables. Turkestan.
18 juin 1895.
S. speciosa L. — N° 1208. Sairam-Nor. Mongolie. 24 juillet 1895.
S. surrruricosa L. — N° 1121. Montagne près de l'Ebi-Nor. Mongolie.
30 juillet 1895.
S. TexeLLA Turez. — N° 871. Montagne porphyrique entre le Saïram-
Nor et l’Ebi-Nor. Mongolie. 28 juillet 1895.
Primulacées.
Prmura rarinosa L. — N° 180. Montagne près de Merké, altitude
1,850 mètres. Turkestan. 23 avril 1895. — N° 181. Vallée de lIssik-
Koul. Turkestan. 14 mai 1895. — N° 310. Montagne, sentier militaire
entre Prjewalski et Viernoïe, altitude 8,100 mètres. Turkestan.
22 mai 1895. — N° 1563. Vallée du Kéroulen, altitude 1,000 mètres,
steppe. Mongolie. 30 mai 1896.
P. Lonciscapa Ledeb. — N° 1209. Mongolie. N° 1562. Kaïlar, terrains
marécageux, altitude 750 mètres. Mandchourie. 22 juin 1896.
P. nivauis Pall. — N° 182. Pjrewalski, montagnes. Turkestan.
18 mai 189b.— N° 1210. Altaï, altitude 2,500 mètres, environs du lac
Oulioun-Gour. Mongolie. 7 septembre 1895. — N° 1211. Altaiï, altitude
3,010 mètres, entre Toulta et Kobdo. Mongolie. 17 septembre 1895.
P. sigrrica L. — N° 183 et 184. Sentier militaire entre Prjewalski et
Viernoïe, altitude 2,000-2,600 mètres. Turkestan. 22 mai 1895. —
N° 185. Bords de l’Issik-Koul ,* marécages. Turkestan. 7 mai 1895. —
N° 1563 bis. Vallée du Kéroulen, altitude 1,000 mètres. Mongolie.
30 mai 1896.
KacewannrA Semenovr Herder. — N° 269. Montagne près de la vallée de
l'Issik-Koul. Turkestan. 14 mai 1895. — N° 269 bis. Sentier militaire
entre Prjewalski et Viernoïe, altitude 92,400 mètres. Turkestan.
22 mai 189.
Muséum. — xx. 6
LEA
Anprosace cHAMæJASME Host. — N° 1292. Montagnes entre le Turkestan
el la Mongolie, altitude 2,900 mètres près du Saïram-Nor. 19 juillet 1895.
À. eLoNGATA L. var. nana Duby.— N° 1787. Vallée du Kéroulen, steppe,
altitude 900 mètres. Mongolie, 1° juin 1896.
A. rictrormis Retz. — N° 1572. Kinghans, marécages. Mandchourie.
28 juin 1896.
A. maxma L. — N° 541. Tcherniaïevskaïa. Turkestan. 4 avril 1895. —
N° 305. Sentier militaire entre Prjewalski et Viernoïe, altitude 2,500 mè-
tres. Turkestan. 23 mai 1895. — N° 1520. Altaï, lac Mal-Nor entre
Toulta et Kobdo, altitude 3,070 mètres. Mongolie. 11 septembre 1899.
À. seprenrrionaLis L. — N° 306. Montagne, altitude 2,400 mètres
entre Prjewalski et Viernoïe. Turkestan. 22 mai 1895. — N° 1275. Altaï
entre l’Ouchte et lrtich. Mongolie. 23 août 1895. — N° 1323. Altaï,
entre Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 10 septembre 1895.— N° 1573.
Vallée du Kéroulen, steppe. Mongolie. 8 juin 1896.
A. vizcosA L., À. pasvpuyzra Bunge. — N° 337. Montagnes, alti-
tude 2,050 mètres, entre Prjewalski et Viernoïe. Turkeslan. 23 mai 1895.
— N° 887. Vallée du Sairam-Nor. Mongolie. 24 juillet 1895.— N° 1792.
Roches schisteuses, altitude 1,500 mètres, vallée du Kéroulen. Mongolie.
17 mai 1896. — N° 1786. Montagne calcaire, altitude 1,200 mètres,
vallée du Kéroulen. Mongolie. 21 mai 1896.
Corrusa Marraroct L.— N° 307. Petit Ak-Sou. Turkestan. 25 mai 189.
Lysacmia Barysracuys Bunge. — N° 1446. Kinghans, altitude 500 mè-
tres. Mandchourie. 6 juillet 1896.
L. panurica Ledeb., forme à feuilles étroites alternes. — N° 1831.
Tsitsikar, steppes, altitude 300 mètres. Mandchourie. 10 juillet 1896.
L. ruyrsircora L. — N° 1765. Kinghans, vallée du Khorgo, altitude
950 mètres. Mandchourie. 30 juin 1896.
L. vuzcaris. L. — N° 1214. Bords de lIrtich. Mongolie. 29 août 1895.
Triexrazis EuroPæA L. — N° 1503. Kinghans, vallée du Djatan-Gol,
sous-bois. Mandchourie. 28 juin 1896.
Grace MARITIMA L. — N° 308 et 309. Marécages des environs de Prje-
walski. Turkestan. 14 et 15 mai 1895.
AnaGaLLis ARVENSIS L. — N° 303. Marécages des bords de l'Issik-Koul.
Turkestan. — N°* 122 et 590. Viernoïe, Turkestan. 1° juin 1895.
Apocynacées.
Apocynum GrANDIFLORUM P. Danguy. — N° 1125. Bords de l’Ebi-Nor.
Mongolie. 29 juillet 1895. |
De
À. vexerum L. — N° 496. Viernoïe. Turkestan. — N° 773. Tchinguildé,
sables. Turkestan. 18 juin 1895. — N° 1124. Ebi-Nor. Mongolie.
.29 Juillet 1895.
Asclépiadacées.
Prenosrezua cminense Bunge. — N° 1767. Kinghans. Mandchourie.
Juin 1896. |
Cynancaum acurum L. — N° 647. Tchinguïdé, sables. Turkestan.
18 juin 1899.
C. amprexrcauze Hemsley, Vinceroxicum AmpLexiGAuLE S. et Z. —
N° 1433. Bords de la rivière Nonni. Mandchourie. 16 juillet 1896.
C. roseum R. Br., Cynocronuu roseum Den. — N° 1667. Environs de
Kaïlar, steppe sablonneuse. Mandchourie. 19 juin 1896. — N° 1668.
Kinghans, vallée du Khorgo, altitude 950 mètres. Mandchourie.
30 juin 1696.
C. strricum R. Br., Vivceroxicux sisricum Den. — N° 1423. Kinghans,
altitude 500 mètres. Mandchourie. 6 juin 1895.
Gentianacées.
Ervraræa PuLouELLA Fries. — N° 1297. Steppe entre le Saïram-Nor et
l'Ebi-Nor. Mongolie. 27 juillet 1895. — N° 1304. Altaï, montagnes entre
Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 5 septembre 1895.
Genriawa BArBATA Froel. — N° 996 et 1009. Altaï, altitude 1,900 mè-
tres, entre l’Ouchte et l'Irtich. Mongolie. 20 août 1895.
G. pecumgens L.— N° 1005. Altaï, altitude 1,900 mètres entre l'Ouchte
et l'Irtich. Mongolie. 20 août 1895. — N° 998. Altaï, altitude 2,200 mè-
tres, entre Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 9 septembre 1895. —
N° 999. Steppe des environs de Kobdo. Mongolie. 25 septembre 1895.
G. rricina Haenke. — N° 1001. Fleurs blanches. Altaï, altitude
2,560 mètres, entre Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895.
G.macropayzca Pall. — N° 1006. Environs de Kobdo, steppe. Mongolie.
22 août 189. — N° 1569. Terrains frais entre Merghen et Aïgoun.
Mandchourie. 29 juillet 1896.
G. Ouvierr Grisb., G. Wesennaxowr Regel. — N° 254. Pichepek.
Turkestan. 29 avril 1895.— N° 193. Viernoïe. Turkestan, 1*juin 1895.
G. prosrara Haenke. — N° 1000. Saïram-Nor, montagne, altitude
2,000 mètres. Mongolie. 21 juillet 1895. — N° 1007. Altaï, entre
Oulioun-Gour et Kobdo, Mongolie. 5 septembre 1895.
6.
TO
G. ripariA Kar. et Kir. — N° 304. Marécages des bords de l’Issik-Koul.
Turkestan. 7 mai 1895.
G. squarrosa Ledeb. — N° 1574. Kaïlar, steppe sablonneuse, altitude
7bo mètres. Mandchourie. 22 juin 1896. — N° 1425. Kinghans, alti-
tude boo mètres. Mandchourie. 6 juillet 1896.
G. renezrA Fries. — N° 1004. Montagnes entre l’Outchte et lIrtich.
Mongolie. 20 août 1895.
PLEUROGYNE carINTHIACA Grisb. — N° 1005. Altaï, altitude g00 mètres.
entre l'Ouchte et l’Irtich. Mongolie. 20 août 1895.
P. rorarTA Grisb. — N° 1002. Altaï. Mongolie.
SWERTIA DICHOTOMA L., ANAGALLIDIUM picHoromum Grisb. — Vallée du
Kéroulen. Mongolie.
S. marGinATA Fisch et Mey. — N° 1205. Altaï. Mongolie.
S. pERENNIS L. var. oBrusa. — N° 120/. Altaï, altitude 2,000 mètres,
entre l’Ouchte et lIrtich. Mongolie. 27 août 1895.
HazeniA sisiricA Borkh. — N° 1858. Entre Merghen et Aïsoun.
Mandchourie. 1° août 1896.
Menvanrues rriroLtATA L. —Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
Limvanraemum nympnoipes Link. — N° 1180. Bords de l'Irtich. Mon-
polie. 30 août 1895. — N° 1596. Bords de la Nonni. Mandchourie.
16 Juillet 1896.
Polémoniacées.
Pozemonium cæruzeum L. — N° 502 et 506. Viernoïe. Turkeslan.
Mai 1895. — N° 1588. Collines, altitude 850 mètres, entre Kaïlar et le
Djatan-Gol, terrains frais. Mandchourie. 27 juin 1896.
Borraginacéese
TourverorriA Arcuzia Rœm. et Schult. — N° 1709. Vallée du Kéroulen
près du Dalaï-Nor, terrain granitique. Mandchourie. 12 juin 1896.
Heziorropium pasycarpum Ledeb. — N° 728. Tchoulak, montagnes.
Turkestan. 21 juin 1895.
H. suroræum L.— N° 694 et 716. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895.
SoLeNANTHUS circivaTus Ledeb. — N° 2934 et 235. Machat, conglo-
mérats calcaires. Turkeslan. 9 avril 1895. — N° 932. Outch-Boulak. Tur-
kestan. 18 avril 1895.
S. sryzosus Lipsky., S. niéricaxs Fisch. et Mey. — N° 253. Woui-Tal,
bords de l’Issik-Koul. Turkestan. 12 mai 1895. — N° 1212. Mongolie.
1 ARE
KuscnakewicziA rurkEsTANICA Rpl. et Smirnow. — N° 177. Samarkande.
Turkeslan. 7 mars 1895.
Pinpera Terraspis. Pall. N° 236. Bords de la rivière Ak-Sou. Tur-
kestan. 9 avril 1895. — N° 253. Outch-Boulak. Turkestan. 18 avril 1895.
— N° 931. Viernoïe, montagnes. Turkestan. 3 juin 1895. — N° 743.
Tchoulak, montagnes. Turkestan. 21 juin 1895.
Ecmwoseermum arrine Kar. et Kir. — N° 1268. Kobdo. Mongolie.
27 septembre 1895.
E. sracuvcenrrum Ledeb(?). — N° 270. Viernoïe. Turkestan. — N° 271.
Outch-Boulak. Turkestan.
E. zappuza L. — N° 1795. Bords de l'Ourtchon. Mandchourie.
18 juin 1896.
E. Renowsxir Lehm. — N° 279. Issigata. Turkestan. 30 avril 1895.
— N° 700. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895.
E. venue Ledeb. — N° 570. Koniankous, montagnes. Turkestan.
20 juin 1895.
Errrricmtum rupesrre Bunge. — N° 1658. Montagne calcaire, altitude
1,200 mètres, vallée du Kéroulen. Mongolie. 22 mai 1896.—N° 1684.
Steppe montagneuse près du Dalaï-Nor. Mongolie. 9 juin 1896. —
N° 1685. Kinghans, sous-bois, altitude 1,000 mètres. Mandchourie.
Plante tantôt à fleurs bleues, tantôt à fleurs blanches.
E. viscosux Bunge. — N° 273 et 274. Prjewalski, montagnes. Tur-
kestan. 18 mai 1895. — N° 275. Sentier militaire entre Prjewalski et
Viernoïe, altitude 2,700 mètres. Turkestan. 22 mai 1895. — N° 1270.
Altaï, entre l'Irfich et Kobdo, altitude 2,780 mètres. Mongolie. 12 sep-
tembre 1895. Les n° 274 et 275 à fleurs blanches.
AsPeruao procumBens L. — N° 276 et 519. Environs de Merké. Tur-
kestan. 21 et 23 avril 1895.
-Nonnea picra Fisch. et Mey. — N° 133. Djeri, steppes. Turkestan.
5 avril 1895. — N° 172. Outch-Boulak. Turkestan. 19 avril 1895. —
N° 134. Issigata. Turkestan. 30 avril 1895.
Puzmonarra mozzis Wolf, — Mandchourie.
MerrensiaA siserica G. Don., M. semracara a Turez mss., M. DENTICULATA
DC.; var. obtusifolia. Feuilles caulinaires obtuses largement cordiformes
sessiles. — N° 1095. Altaï, altitude 2,000 mètres, entre l'Ouchte et
l'Irtich. Mongolie. 24 août 1895.
Myosoris syzvarica Hoffm.— N° 277. Montagnes entre Prjewalski et
Viernoïe. Turkestan. 27 mai 1895. Mandchourie. 1896.
DEN: Sue
LaruosperMum ARVENSE L.— N°* 403 et 534. Viernoïe. Turkestan.
1° juin 1895.
L. orricnare L. — N° 386. Pichepek. Turkestan. 29 avril 1895. —
N° 383. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895. — N° 1749 et 1756.
Kinghans, altitude 5oo mètres, Mandchourie. 6 juillet 1896.
L. renurrLorum L.— N° 206. Pichepek. Turkesian. 29 avril 1895. —
N° 272. Taschkent. Turkestan. 29 avril 1895.
ArneBrA cornuTA Fish. et Mey. var. éranptrLora. — N° 203. Issigata.
Turkestan. 30 avril 1895.
À. cornuTA Fisch. et Mey. var. parvircora. — N° 714. Kitchkileni. Tur-
_kestan. 17 juillet 1895.
A. mispinissma DC. — N° 830. Aïna-Boulak, steppes. Turkestan.
92 juin 1895. — N° 1230. Montagne près de lEbi-Nor. Mongolie.
30 Juillet 1895.
Macroroura ecæiompes L.— N° 118. Environs de Merké, montagnes.
Turkestan. 23 avril 1895.
M. perennis DG. — N° 532. Sentier militaire entre Prjewalski et Viernoïe.
Turkestan. 23 mai 1895.
OnosuA scuroines L. — N° 252. Karabalta. Turkestan. 27 avril 1895.
0. Guezini Ledeb.— N° 140. Karakchi-Boulak. Turkestan. 1 0 avril 1895.
Convolvulacées.
CazvsrecraA susvozuginis Ledeb. — N° 1548. Marécages du Nemer.
Mandchourie. 18 juillet 1896.
CowvozvuLus ARvensis L. — N° 581. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
CG. anvensis L. var. ancusrarus. — N° 1662. Kinghans, alütude 4oo
mètres. Mandchourie. 8 juillet 1896.
CG. rrurrcosus Pall. — N° 158. Djil-Arik.Rochers granitiques. Turkestan.
5 mai 1895-
CG. Gorrscuaxowr Schrenk. — N° 1158. Altaï, steppes entre l'Irtich et
Kobdo. Mongolie. 5 septembre 1895.
G. zngarus L. — N° 779. Arkabaï. Turkestan. 16 juin 1895. —
N° 780. Tchinguildé. Turkestan. 18 juin 1895.
C. Pseuno-Canragrica Schrenk. — N° 818. Fleurs roses. Karatchok.
Turkestan. 19 juin 1895.
C. sugsericeus Schrenk. — N° 660. IHlnuskn, sables. Turkestan.
15 Juin 1895.
Aro u
Cusoura saponica Choisy. — N° 1549. Entre Merghen el Aïgoun. Man-
dchourie. 1° août 1895.
C. moxocyna Vahl. — N° 1324. Montagne, altitude 2,000 mètres, près
de l’Ebi-Nor. Mongolie. 31 juillet 1895.
Solanacées.
SOLANUM DuLcamARA L. — N° 501. Viernoïe. Turkestan.
S. sepremLoBum Bunge. — N° 1747. Bords de la rivière Nonni. Man-
dchourie. 16 juillet 1896.
Lycrum gargarum L. — N° 778. Tchinguildé, sables. Turkestan.
18 juin 1895. — N° 801. Koïbine, montagne. Turkestan. 1895.
L. rvraenicuu Murr. — N° 1131. Montagnes très sèches entre le Saïram-
Nor et l'Ebi-Nor. Mongolie. 25 juillet 1895.
Paysocaæna puysaroïnes Don. — N° 1536. Steppes montagneuses,
altitude 8oo mètres, près du Dalai-Nor, endroits frais. Mongolie.
9 juin 1896.
Hyoscyamus nicer L.— N° 571. Karabalta. Turkestan. 27 avril 1895.
— N° 572. Djil-Arik. Turkestan. 5 mai 1895.— N° 615. Viernoïe. Tur-
kestan. Juin 1895.— N° 1707. Tsitsikar, sables, altitude 300 mètres.
Mandchourie. 14 juillet 1896.
H. pusizzus L.— N° 695. Kitchkileni. Turkestan, 17 juin 1895. —
N° 907. Montagne, altitude 1,850 mètres. Mongolie. 31 juillet 1895.
Serophulariacées.
Versascum sp. — N° 290 et 328. Viernoïe. Turkestan. 3 juin 1895.
V. Brarrarra L.? — N° 822. Steppe de Karatchok. Turkestan.
18 juin 189».
V. pxoeniceum L.— N° 215. Prjewalski. Turkestan. 14 mai 1895. —
N° 810. Koniankous. Turkestan. 20 juin 1895.
V. sprarosum Schrad? — N° 708. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895.
Livaria BursaricA Turez. — N° 1861. Steppe des bords de l’Ourtchon.
Mandchourie. 16 juin 1896.
L. onora Chav. — N° 768 et 781. Tchinguildé, sables. Turkestan.
18 juin 1899.
L. onora Chav. var. à vrocacea Ledeb. — N° 189. Bords de l'Issik-Koul,
rochers. Turkestan. 11 mai 1895. — N° 179. Viernoïe, montagnes.
no ar
Turkestan. 3 juin 1895. — N°* 746 et 748. Tchoulak, montagnes. Turkes-
tan. 21 juin 1095.
L. vurcaris Mill. — Saïram-Nor. Mongolie. 23 juillet 1895. —
N° 1264. Altaï, entre l'Ebi-Nor et lIrtich. Mongolie. 18 août 1895. —
N° 1859. Kinghans, altitude 4oo mètres. Mandchourie. 8 juillet 1896.
— N° 1860. Taitsikar, sables, altitude 300 mètres. Mandchourie.
14 juillet 1896.
Les exemplaires récoltés en Mongolie ont des feuilles larges, ceux de
Mandchourie ont des feuilles plus étroites et plus longues.
SCROPHULARIA HEUCHERIFOLIA Schrenk.— N° 250. Outch-Boulil, Turkes-
tan. 18 avril 1895. — N° 388. Viernoïe. Turkestan. Mai 1895.
S.incisa Weinm.— N° 1710. Ancien fond du Dalaï-Nor, sables. Mongolie.
14 juin 1896.
Doparria ortenrazis L. — 319. Issigata. Turkestan. 30 avril 1895.
Grarioza orricivazis L. — N° 1213. Bords de lIrtich. Mongolie.
30 août 1899.
Veronica Anagazzis L.— N° 186. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895.
— N° 813. Konour-Oulen, steppe. Turkestan. 23 juin 1895.
V. Beccasunca L. — N° 513. Environs de Prjewalski, marécages. Tur-
kestan.
V. sos L., V. sarrsæroriA Boiss. — N° 216. Montagnes près du
Petit-Ak-Sou. Turkestan. 15 mai 1895.
V. Buxsaumn Ten. — N° 155. Taschkent. Turkestan. 19 mars 1895.
V. érannis Fisch. — N° 1648. Entre Merghen et Aïgoun. Mandchourie.
1* août 1896.
V. icana L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896. — N° 1644.
Kaïlar, steppes, allitude 800 mètres. Mandchourie. 25 juin 1896.
V. zæra Kar. et Kir. — N° 1092. Altaï, steppes entre l'Irtich et Kobdo,
terrains frais. Mongolie. 4 septembre 1895.
V. cowarroztA L. — N° 1020. Altaï, entre l'Ouchte et l'Irtich. Mongolie.
23 août 1899.
V. paniouzaTa L. — N° 1647. Merghen, marécages. Mandchourie.
27 juillet 1896.
V. pinvatAa L.— N° 1093. Montagnes près de l’Ebi-Nor, altitude
2,190 mètres. Mongolie. 31 juillet 1895.
V. serpyutroLiA L. — N° 301. Marécages des bords de lIssik-Koul.
Turkestan. 7 mai 1895.
RS < R
V. smrmica L., V. vircinica L. var. sisirica. — N° 18/6. Épi solitaire.
Kinghans, altitude 750 mètres. Mandchourie. 3 juillet 1896. — N° 1845.
Épis rameux. Terrains frais entre Tsitsikar et Merghen. Mandchourie.
22 juillet 1896.
V. sprcata L. — Sans localité.
V. Teucriun L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
V. rurrcora Fisch. et Mey. — N° 1646. Steppe de la Nonni, terrains
frais. Mandchourie. 17 juillet 1896.
Casmizresa parcinA Kth. — N° 1583. Vallée du Djatan-Gol, collines,
altitude 850 mètres. Mandchourie. 27 juin 1896.
SIPHONOSTEGIA GHINENSIS Benth. — N° 1406. Environs de Merghen,
terrains secs. Mandchourie. 27 juillet 1896.
Cymparia panuricA L. — N° 1337. Kaïlar, monticules de sables, alti-
tude 780 mètres. Mandchourie. 24 juin 1896.
EupxrasiA orricivais L, var. Tararica Benth., E. rararica Fisch. —
N° 1784. Merghen, altitude 750 mètres. Mandchourie. 27 juillet 1896.
Opowrires seroriva Rchb.— N° 1250. Altaï, montagnes entre l'Ouchte
et l'Irtich. Mongolie. 19 août 1895.— N° 1249. Altaï, steppes. Mongolie.
25 août 189.
Penicuraris sp. — N° 91. Merké, montagne, altitude 1,850 mètres.
Turkestan. 23 avril 1895.
Penicuraris AcmizzærroLiA Steph. — N° 1242. Mongolie. 10 septembre
1899. — N° 1242. Altai, altitude 2,780 mètres, entre l’'lrtich et
Kobdo. Mongolie. 10 septembre 1895.
P. amogxa Adams. — N° 92. Prjewalski. Turkestan. 18 mai 1895.
P. comosa L. (variété à fleurs blanches). — N° 96. Bords de l'Issik-Koul.
Mongolie. 13 mai 1895. — N° 94. Montagnes près Petit-Ak-Sou. Turkes-
tan. 15 mai 1895.
P. supnrasiomes Sleph. — Mongolie (vallée du Kéroulen) et Man-
dchourie.
P. eranpircora L. — N° 1329. Kamnika, marécages. Mandchourie.
21 juillet 1896.
P. parusrris L. — N° 919. Altaï, steppes entre l'Ouchte et l'Irtich.
Mongolie. 22 août 1895.
P. resupivara L. — N° 1334. Bords de la rivière Lokhy. Mandchourie.
20 juillet 1896.
JE Q9 +
P. RUBENS Steph. — N° 1624. Kinghans, altitude 850 mètres. Man-
dchourie. 27 juin 1896.
P. sonçaricA Schrenk. — N° 99. Montagne, altitude 2,600 mètres,
entre Prjewalski et Viernoïe. Turkestan. 22 mai 1895.
P. spicara Pall. — N° 1835. Merghen, marécages. Mandchourie.
27 juillet 1896.
P. srriara -Pall. — N° 1705. Kaïlar, monticules de sables, altitude
800 mètres. Mandchourie. 25 juin 1896.
P. vexusra Schang. — N°* 93 et 95. Formes à fleurs blanches. Prje-
walski. Turkestan. 18 et 22 mai 1895. — N°* 97 et 98. Formes à fleurs
rosées. Sentier militaire, altitude 1,800 mètres, entre Prjewalski et Vier-
noïe. Turkestan. 22 mai 1895.
P. verrianrara L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
Raanraus mor Ehrh. — Vallée du Kéroulen. Mongolie.
Merampyrum RosEom Maxim. — N° 1651. Kamnika, terrains frais.
Mandechourie. 21 juillet 1896.
Lentibulariacées.
Urricuzaria vuzçaris L. — N° 1599 et 1653. Vallée dela rivière Lokhy.
Mandchourie. 20 juillet 1896.
Orobanchacées.
Puerypæa sarsa C. À. Mey.— N° 603. Viernoïe. Turkestan.— N° 1259.
Monpolie.
Ororancur Ar8a Steph? — Mongolie (Échantillon défectueux).
O. amoexa C. À. Mey. — N° 802 Arkabaï. Turkestan. 16 juin 1895.
O. cerxua Loëfl. — N° 802 bis. Avec l'espèce précédente.
O. cæruzescexs Steph., O. ammopica C. A. Mey. — N° 1804. Parasite
sur un Artemisia (A. campestris ?). Environs de Kaïlar, monticules de
sables, altitude 800 mètres. Mandchourie. 25 juin 1896.
O. pyenosracuya Hance. — N° 1669. Kinghans, vallée du Khorgo,
alüitude 950 mètres, roches basaltiques. Mandchourie. 30 juin 1896. —
N° 1671. Kinghans, altitude 800 mètres, terrains très secs. Mandchourie.
2 juillet 1896.— N° 1670. Tsitsikar, altitude 500 mètres, te Man-
dchourie. 10 juillet 1896.
Sélaginacées.
Lacoris ezauca Gærtn. — N° 1266 et 1265. Altaï, altitude 2,200-
2,500 mètres, entre l'Irtich et Kobdo. Turkestan. 7 et 9 septembre 1895.
BR ue
Labiées.
Menrua arvensis L. — N° 1246. Altaï, steppe entre l'Ouchte et T'Irtich.
Mongolie. 22 août 1899.
Lycopus Lucmus Turez. — N° 1445. Kinghans, altitude 5oo mètres.
Mandchourie. 6 juillet 1896. — N° 1774. Vallée de la Nonni, steppes.
Mandchourie. 17 juillet 1896.
OriGanum vuzGare L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Juin 1896.
Hyssopus orrianazis L. — N° 12635. Montagnes près de l’Ebi-Nor.
Mongolie. 30 juillet 1895.
Taymus Serpyzium L. var. Aneusrirozius Ledeb. — N° 735. Tchoulak,
montagnes. Turkestan. 21 juin 1895. — N° 1435 (échantillons à fleurs
purpurines et à fleurs blanches). Kaïlar, steppe sablonneuse, altitude
700 mètres. Mandchourie. 20 juin 1896.
T. Serpyzzum L. var. éLagrescens (T. eLagrescens Willd.). — N° 400.
Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
CazawNrmA cminensis Benth. — N° 1649. Bords de la rivière Lokhy.
Mandchourie. 20 juillet 4896. — N° 1833. Kamnika, terrains frais. Man-
dchourie. 21 juillet 1896.
SALVIA SYLVESTRIS L.— N° 365 et 366. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1896.
— N° 1260. Mongolie.
ZxzvpuorA cuivoponiomes MB. — N° 669. Koniankous, montagnes. Tur-
kestan. 20 juin 1895.
Z. venuior L.— N° 756. Tchoulak, montagnes. Turkeslan. 21 juin 1895.
Nepgra Borrvornes Ait. — N° 1316. Environs de Kobdo, montagnes,
altitude 1,500 mètres. Mongolie. 22 septembre 1895. — N° 1248. Kobdo,
steppes. Mongolie. 27 septembre 1895.
N. uerrorroprroia Lmk. — N° 757. Tchoulak, montagnes. Turkestan.
21 juin 1895.
N. ravanpuLacea L. — N° 1340. Latka. Mandchourie. 18 juillet 1896.
— N° 1501. Rochers granitiques entre Merghen et Aïooun. Mandchourie.
31 juillet 1896.
N. macranrua Fisch. — N° 1166. Altaï, entre Oulioun-Gour et Kobdo.
Mongolie. 19 septembre 1895.
N. icranra Bunge. — N° 789. Koïbine. Turkestan. 24 juin 1895.
N. nuna L. — N° 680. Koniankous. Turkestan. 20 juin 1895. —
N° 1258. Steppe entre Kouldja et le Saïram-Nor. Turkestan, 5 juillet 1895.
PSS
N. uoranica L. — N° 166. Outch-Boulak. Turkestan. 18 avril 189.
Dracocepæazum rogrinuu Bunge. — N°1261. Environs de Kobdo, sables,
altitude 1,500 mètres. Mongolie. 22 septembre 1895.
D. rruricuLosum Steph? — N° 1257. Altaï, allitude 1,500-2,100 mètres,
région de Kobdo. Mongolie. 22 septembre 1895.
D. mserse Bunge. — N° 1247. Montagne près du Saïram-Nor, alti-
tude 2,600 mètres. Mongolie. 19 juillet 1895.
D. srecrirozium Bunge. N° 106. Bords de l’Issik-Koul, rochers.
Turkestan. 13 mai 1895. — N° 866. Mandyji-Boulak. Turkestan. 9 juillet
1895. Au
D. nopuzosum Rupr. — N° 109. Bords de lIssik-Koul. Turkestan.
11 Mal 189.
D. nuraxs L. — N° 204. Ala-Tau, montagnes, altitude 2,500 Hors.
Turkestan. 22 mai 1895. — N°* 116 et 364. Viernoïe. Turkestan. 1° juin
1895.
D. perRecrnum L. — N° 642. Tchoulak. Turkestan. 21 juin 1895.
D. Ruyseniana L. — N° 1255. Sairam-Nor, montagnes, altitude
2,000 mètres. Mongolie. 21 juillet 1895. — N° 169%. Kinghans, vallée
du Khorpo, altitude 95o mètres. Mandchourie. 30 juin 1896.
D. Ruyscnrana L. var. ARGuNENSE, D. ARGuNENSE Kisch. — N° 1570.
Kinghans, altitude 4oo mètres. Mandchourie. 8 juillet 1896. Kamnika,
terrains frais. Mandchourie. 21 juillet 1896.
Lazcemanria Royceana Benth. — N° 531. Taschkent. Turkestan. 29 mai
1895. — N° 411. Dji-Arik, montagnes. Turkestan. 5 mai 1899.
SaurezLartA ALPINA L. — N° 1959. Altaï, altitude 2,560 mètres, entre
l'Irtich et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895.
S. BAIKALENSIS Georoi, S. macrANTHA Fisch. — N° 1342. Kinghans, alti-
tude 4oo mètres. Mandchourie. 8 juillet 1896. — N° 1571. Steppes de la
Nonni, terrains frais. Mandchourie. 17 juillet 1896.
S. pepenpens Maxim. — N° 1788. Terrains frais entre Merghen et
Aïgoun. Mandchourie. 29 juillet 1896.
S. GALERICULATA L. var. à GEnuINA Regel. — N° 1244. Bords de l’Irtich.
Mongolie. 30 août 1895. — N° 1829. Bords de la rivière Lokhy. Man-
dchourie. 20 juillet 1896.
S. GALERICULATA L. var. y AnGusrirorrA Repel. — Vallée du Kéroulen.
Mandchourie. Juin 1896. — N° 1656. Kinghans, altitude 700 mètres.
Mandchourie. 3 juillet 1896.
S. cazerICULATA L. var. à scorpirozra Fisch. — N° 1782. Kaïlar, steppe
sablonneuse, altitude 750 mètres. Mandchourie. 22 juin 1896.
S. cranprrLora Sims. — N° 1167. Environs de Kobdo, sables, altitude
1,500 mètres. Mongolie. 22 septembre 1895.
S. orBicuLArIs Bunge. — N° 340. Machat, calcaire. Turkestan. 9 avril
1895.
S. orrenrazis L. — N° 431. Karabalta, ancien lit de la rivière. Turkes-
tan. 27 avril 1895.
BrunezrA vurearis L. — Sans localité.
Smerrris monrana L. — N° 683. Koniankous, montagnes. Turkestan.
20 juin 1895.
Marrugiom Lanarum Benth. — N° 1262. Altai, altitude 2,780 mètres,
entre l’Irtich et Kobdo. Mongolie. 11 septembre 1895.
CHawæspnacos iricrrorius Schrenk. — N° 772 et 732. Tchinguildé,
sables. Turkestan. 18 juin 1895.
SrAcays BAIKALENSIS Fisch. — N° 1832. Kinghans, altitude 750 mètres,
endroits frais. Mandchourie. 3 juillet 1896,
S. pazusrris L. — N° 1945 et 1956. Bords de l'Irtich. Mongolie.
29 août 1899.
Gazopsis Terramr L. — N° 1344. Entre la Nonni et Merghen. Man-
dchourie. 22 juillet 1896.
Leonurus Carpraca L. — N° 119 et 115. Viernoïe. Turkestan.
1° Juin 1895.
L. zanarus Pers. — N° 1168. Altaï, altitude 2,100 mètres , près de
Kobdo. Mongolie. 21 septembre 1895. — N° 1022. Steppes entre Kobdo
et Ourga. Mongolie. 2 octobre 1895.
_ L. smmicus L. — N° 1591. Steppes de la Nonni, terrains frais. Man-
dchourie. 17 juillet 1896.
Laviom azeum L. N° 111. Montagnes près de Merké. Turkestan.
23 avril 1895. — N° 602. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895. — N° 1405.
Vallée de Kaïlar, steppes. Mandchourie. 26 juin 1896.
L. ampcexicauze. L. — N° 103 et 167. Taschkent. Turkestan. 18 et
29 mars 1099.
LacocmLus pracanremrorius Benth. — N° 679. Koniankous, montagnes.
Turkestan. 20 juin 1895.
L. micros Bunge. — N° 1044. Steppe entre Kobdo et la Selenga.
Mongolie, 29 septembre 1895.
AOC
L. puvéexs Schrenk. — N° 756, Tchinguildé, sables. Turkestan.
18 juin 1895.
Pazomis ogLoncatA Schrenk. — N° 114. Viernoïe. Turkestan. 1° juin
1895.
P. prarensis Kar. et Kir. — N° 1220. Montagnes entre Kouldja et Ia
Mongolie, altitude 1,720 mètres, {errains frais. 17 juillet 1895.
P. rugerosa L. — N° 681. Koniankous, montagnes. Turkestan. 20 juin
189. — N° 1834. Environs de Kaïlar, sables, altitude 760 mètres. Man-
dchourie. 24 juin 1896.
Eremosracays piversirourA Repel. — N° 324. Tcherniaievskaïa. Turkes-
tan. 4 avril 1895. — N° 325. Djeri. Turkestan. 5 avril 1895.
E. mxnsis Regel. — N° 670. Koniankous, montagnes. Turkestan.
20 Juin 1895.
E. zacraTA Bunge var. supers , E. speciosa Rupr. — N° 105. Environs
de Merké, montagnes. Turkestan. 23 avril 1895.
E. moruczzcomes Bunge. — N° 395. Environs de Merké. Turkestan.
Avril 1895. — N° 640. Arkabaï. Turkestan. 16 juin 41895.
Asuca muzrircora Bunge, À. cenevensis Max. — N° 1552. Vallée du
Khoroso, altitude 950 mètres, Kinghans. Mandchourie, 30 juin. 1896.
Plantaginacées.
Pranraco epressa Wild. — N° 1745. Kaïlar, steppes sablonneuses, alti-
tude 750 mètres. Mandchourie. 22 juin 1896.
P. ancroraTa L. — N° 51. Pichepek. Turkestan. 29 avril 1895. —
N° 24. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895.
P. masor L. var. AsraTIcA. —— Vallée du Kéroulen. Mandchourie.
P. waririma L. — N° 776. Tchinguildé, sables. Turkestan. 18 juin 1895.
P. mena L. — Sans localité. Mandchourie.
Chénopodiacées.
Cuenoroniom aAcuminaTuM Wild. — N° 793 bis. Koïbine. Turkestan.
24 juin 1895. — N° 909. Steppes, altitude 810 mètres, entre l’Ouchte et
l'Irtich. Mongolie. 27 août 1895. — N° 1602. Tsitsikar, sables, altitude
300 mètres. Mandchourie. 1 4 juillet 1896.
CG. azsum L. — N° 908. Sieppe, altitude 800 mètres, entre l’Ouchte et
YIrtich. Mongolie, 27 août 1895.
LV ST. ==
CG. azpom L. var. irecrirocium Fenzl. — N° 1037. Environs de Kobdo,
sables, altitude 1500 mètres. Mongolie. 22 septembre 1895.
CG. Borrys L. — N° 793. Koïbine, montagnes. Turkestan. 24 juin 1895.
N° 905. Montagnes entre le Saïram-Nor et l'Ebi-Nor. Mongolie. 28 juil-
let 1895.
C. rrurescens C. À. Mey. N° 1045. Bords du lac de Kobdo, steppes.
Mongolie. 27 septembre 1895.
CG. ezaucux L. — N° 1608. Korol. Mandchourie. 28 juillet 1896.
C. ursicum L. — N° 921. Montagnes près de l’Ebi-Nor, altitude
2,000 mètres. Mongolie. 31 juillet 1895.
C. vircarum L. — N° 940. Altaï, entre l’Irtich et Kobdo. Mongolie.
10 septembre 1895.
G. Vuzvarra L. — N° 902. Mongolie.
Tecoxys arisrarA Moq. — N° 1099. Environs de Kobdo, sables, altitude
1,b00 mètres. Mongolie. 22 septembre 1895. |
SPINACIA TETRANDRA Stev. — N° 410. Pagornaïa. Turkestan. 21 avril 1895.
Armipzex cANA Moq.-Tand. — N° 903. Steppe, altitude 810 mètres, entre
lOuchte et l’Irtich. Mongolie. 27 août 189.
A. racniaTA L. — N° 825. Karatchok, steppes. Turkestan. 19 juin
1895. — N° 904. Bords de F'Irtich. Mongolie. 30 août 1895.
Osrone muricara Gærtn. — N° 1036. Bords de l'frtich. Mongolie.
29 août 1895.
O. verruarerA Moq.-Tand. — N° 906. Steppe entre l'Ouchte et l'Irtich,
altitude 810 mètres. Mongolie. 27 août 1895. — Environs de Kobdo,
sables, altitude 1,500 mètres. Mongolie. 22 septembre 1895.
Cerarocarpus ARENARIUS L. — N° 688. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin
1895.
Panpera prrosa Fisch. et Mey. — N° 901. Steppes entre lrtich et
Kobdo, terrains frais. Mongolie. 4 septembre 1895.
Kimicovia ErranTHA Bunge. — N° 712. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin
.1899.
AcriopayzLum ARENARIOM M. B. — N°1271. Bords de l'Irtich, sables secs.
Mongolie. 30 août 1895.
Cnenozea pivaricaTA Hook. f. — N° 1100. Bords de l'Irtich, sables secs.
Mongolie. 30 août 1899. — N° 1101. Environs de Kobdo. 22 sep-
tembre 1895.
D
Kocnia prosrraTa Schrad. — N° 835. Aïna-Boulak, steppes. Turkestan.
29 juin 1895. — N° 834. Koïbine, montagnes. Turkestan. 2/4 juin 1895.
SUÆDA MICROPHYLLA Pall. — N° 863. Kouldja. Turkestan. 4 juil-
let 1895.
S. paysopaORA Pall. — N° 1134. Steppes entre l'Ouchte et lIrtich, alti-
tude 810 mètres. Mongolie. 27 août 1895.
S. saLsa Pall. — N°807. Konour-Oulen, steppe. Turkestan. 23 juin 1895.
Horannowia mor Schrenk. — N° 693. Kitchkileni. Turkestan.
17 juin 1895.
HaroxyLox Ammonexprox Bunge (Saxaoul). — N°* 1126 et 1127. Mon-
tagnes granitiques entre Île Saïram-Nor et l'Ebi-Nor. Mongolie. 28 juil-
let 1895.
SALsoLA ARBUSCULA Pall. — N° 1139. Bords del’Irtich, terrains très secs.
Mongolie. 30 août 1895. — N° 1136. Altaï, altitude 2,210 mètres, entre
l'Irtich et Kobdo. 13 septembre 1895,
S. BRACHIATA Pall. — N° 1280. Steppe entre l'Irtich et Kobdo. Mongolie.
4 septembre 1895.
S. cozziva Pall. — N° 1783. Tsitsikar, sables, altitude 3,000 mètres.
Mandchourie. 1 4 juillet 1896.
S. crassa M. B. — N° 761. Tchinguiïldé, sables.-Turkestan. 18 juin
1892. |
S. Kazr L. var. renurrozta Moq. — N° 910 et 954. Bords de T'Irtich.
Mongolie. 30 août 1895.
GiRGENsOHNIA opposiriFLoRA Fenzl. — N° 1281. Sleppes entre l’Irtich et
Kobdo. Mongolie. 4 septembre 1895.
Axapasis ApyLLa L. — N° 1133. Montagnes près de l'Ebi-Nor. Mongo-
lie. 30 juillet 1895.
A. BrEvIFOLIA C. A. Mey. — N° 1132. Steppe entre l'Ouchte et l'Irtich,
allitude 1470 mètres. Mongolie. 21 août 1895. — N° 1270 bis. Steppes
près du lac de Kobdo. Mongolie. 27 septembre 1895.
Bracuyzepis sazsa G. A. Mey. — N° 850. Djarkent, steppes. Turkestan.
25 juin 1895.
Naxopavrox casprcum Less. — N° 1130. Montagnes près de l'Ebi-Nor.
Mongolie. 50 juillet 1895.
Haroceros cLomerarus C. A. Mey.— N° 1276. Altaï, altitude 2,230 m.,
entre l’Irtich et Kobdo. Mongolie. 1 4 septembre 1895.
= DO
Polygonacées.
CazricoNum sonçaricum Endi., Prerococcus soncaricus GC. A. Mey. var.
rLavinus Ledeb. — N° 643. Tchinguïldé, sables. Turkestan. 18 juin 18095.
ATRAPHAxIS LANCEOLATA Meisn., Tracopyrum pAvuricum Jaub. et Spach. —
N° 765. Tchinguildé. Turkestan. 18 juin 1895. — N° 832. Aïna-Boulak,
lit de torrent desséché. Turkestan. 22 juin 1895. — N° 1356. Steppe près
du Dalaï-Nor, altitude 800 mètres. Turkestan. 10 juin 1896.
À. punGens M. B. — N° 412 et 465. Environs de Merké, montagnes.
Turkestan. 23 avril 1895.
Pozyeonuu ampaisium L., var. narans Mœnch. — N° 1178. Altaï, entre
lIrtich et Kobdo. Mongolie. 10 septembre 1895. — N° 1654. Bords de la
rivière Nonni. Mandchourie. 16 juillet 1896.
P. Bezrarot AÏ. — N° 629. Kitchkileni. Turkeslan. 17 juin 1895.
P. Bisrorta L. — N° 120. Viernoïe. Turkestan. 3 juin 1895. — Vallée
du Kéroulen. Mandchourie. 29 juin 1896.
P. Bisrorra L. var. ussurrensis Regel, P. aropecurornes Turez. (forme à
feuilles étroites). — N° 1394. Steppes, altitude 800 mètres, entre Kaïlar
et le Djatan-Gol. Mandchourie. 27 juin 1896.
P. prvaricarum L. y anqusrisstmum. — N° 1607. Environs du Dalaï-Nor.
Mongolie. Juin 1896.
P. Laparmirozium L. — N° 1150. Steppes de Mongolie. — N° 1609.
Tsitsikar, sables humides, altitude 300 mètres. Mandchourie. 14 juillet
1896.
P. onenrace L. — N° 1577. Tsitsikar, sables humides, altitude 300 m.
Mandchourie. 1 4 juillet 1896.
P. perForraTum L. — N° 1550. Merghen. Mandchourie. 27 juillet 1896.
P. pozymorpaum Ledeb. — N° 316. Viernoïe, montagnes. Turkestan.
3 juin 1895. — N° 734. Tchoulak, montagnes. Turkestan. 21 juin 1895.
— N° 1162. Altaï, altitude 2,930 mètres, entre l'Irtich et Kobdo. 19 sep-
tembre 1895. — N° 1339. Steppes, altitude 800 mètres, entre Kaïlar et
la vallée du Djatan-Gol. Mandchourie. 27 juin 1896. — N° 1420. Vallée
du Djatan-Gol, altitude 900 mètres. Mandchourie. 28 juin 1896.
P. sacrrratum L. — Environs de Merghen. Mandchourie. 1° août
1896.
P. simmicum Laxm. — N° 1604. Sables près du Dalaï-Nor. Mongolie.
14 juin 1896.
Muséum. — xx. 7
2300 ==
P. vrvparum L. — N° 1610. Kinghans, vallée du Khorgo, altitude
1,000 mètres, sous-bois. Mandchourie. 30 juin 1896.
Rumex acerosa L. — Kinghans. Mandchourie. 28 juin 1896.
R. acerosezra L. — N° 1605. Steppes près de Kaïlar, altitude 700 mè-
tres. Mandchourie. 20 juin 1896.
R. aquaricus L. — N° 27. Viernoïe. Turkestan. 1°° juin 1895.
R. maririmus L. — N° 1348. Environs de la Nonni, terrains secs.
Mandchourie. 18 juillet 1896.
Thyméléacées.
Tavuezæa arvensis Lmk. — N° 938. Montagnes entre l'Irtich et Kobdo.
Mongolie. 6 septembre 1895.
STELLERA CHAMÆJASME L. — N° 1708. Steppes près de Kaïlar, altitude
700 mètres. Mandchourie. 20 juin 1896.
S. Lesserrir G. À. Mey., S. sracnvoines Schrenk. — N° 727. Hli-Iskii,
sables. Turkestan. 18 juin 1895.
Diarraron vesicuzosum CG. À. Mey. — N° 656. Kitchkileni. Turkestan.
17 juin 1895. :
Élæagnacées.
Eræaenus norrensis M. B. — N° 510. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
E. norrensis M. B. var. 8 spnosa Ledeb. — N° 721. Ili-Iskü. Turkes-
tan. 18 juin 1899.
Santalacées.
Tassiun Lowerrozium Turez.— N° 158/. Steppes près de Kaïlar, altitude
700 mètres. Mandchourie. 20 juin 1896. — N° 1584 bis. Kinghans, alti-
tude 700 mètres, entre le Djatan-Gol et Tsitsikar. Mandchourie. 3 juillet
1896.
T. ramosum Hayn. — N° 315. Bords de l’Issik-Koul. Turkestan. Mai
1899. |
T. repens Ledeb. — Mandchourie. 1896.
Balanophoracées.
Cynomorium cocaneum L. — N° 201. Kok-Maïnak, montagne. Turkes-
tan. 3 mai 1899.
Euphorbiacées.
Euvxorgra acatavica Boiss. — N° 367. Sentier militaire entre Prjewal-
ski et Viernoïe, altitude 2,600 mètres. Turkestan. 22 mai 1895..
rs) ER
E. arpina C. A. Mey., var. BaIKALENSIS. — Vallée du Kéroulen. Man-
dchourie.
E. Cnamæsvce L. — N° 809. Koïbine, montagnes. Turkestan. 24 juin
1895. — N° 1171. Bords de l'frtich. Mongolie. 29 août 1895.
E. esuza L. — N° 1556. Steppes, allitude 850 mètres, près du Dalaï-
Nor. Mongolie. 9 juin 1896. N° 1564. Vallée du Djatan-Gol. Man-
dchourie. 28 juin. 1896. — N° 1565. Vallée de la Nonni. Mandchourie.
17 juillet 1896.
E. ssura L., var. cæsia C. À. Mey. — Vallée du Kéroulen, altitude
950 mètres. Mongolie. 1° juin 1896.
E. rarcara L. — N° 368. Tchoutokoul, talus et vieilles murailles en
terre. Turkestan. 1° mai 1895.
E. pacayrræizA Kar. et Kir. — N° 791. Koïbine, montagnes. Turkestan.
24 juin 1695.
E. Parrassn Turez. — N° 1567. Kaïlar, steppe, altitude 750 mètres,
Mandchourie. 22 juin 1896.
E. riLosa L., var. eLABREscENs Franch. — N° 401. Ala-Tau. Turkestan.
Mai 1895.
E. suscorpata C. A. Mey. — N° 135. Pichepek. Turkestan. 29 avril
1895.
E. vircara W. et C. — N° 569. Bords de l’Issik-Koul, rochers. Turkes-
tan. 11 mal 1895.
SECURINEGA RAMIFLORA Mull. Are. — N° 1737. Kinghans, altitude
800 mètres, terrains secs. Mandchourie. 2 juillet 1896.
Urticacées.
Uruus pumiza L. N° 470. Pichepek. Turkestan. 29 avril 1895. —
N° 1375. Kaïlar, steppe, altitude 700 mètres. Mandchourie. 1896.
Houvzus Lururus L. — N° 1094. Montagnes calcaires près du Saïram-
Nor, altitude 1,600 mètres. Turkestan. 17 juillet 1895.
Canwagis sarTiva L. — N° 196. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1809.
Unrica cannagia L. — N° 811. Konour-oulen. Turkestan..23 juin
1895.
U. prorca L. — N° 115. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895.
Cupulifères.
Beruza azsa L. — Mandchourie.
B. rruricosa Pall. — N° 1142. Environs de Kobdo, steppe, altitude
7:
F0) 2e
1,k70 mètres. Mongolie. 21 septembre 1895. — N° 1376. Environs de
Kaïlar, steppe, altitude 700 mètres. Mandchourie. 21 juin 1896.
B. czanpucosa Mich. — N° 1147. —— Altaï, entre l’Irtich et Kobdo.
Mongolie. 10 septembre 1895.
Aznus virmis DC., À. ‘rruricosa Rupr. — Vallée. du Kéroulen. Man-
dchourie.
Quercus moncorica Fisch. — N° 1372. Kamnika, terrains frais. Man-
dchourie. 21 juillet 1896.
Salicacées.
On sait que les Saules s’hybrident facilement et produisent des formes
qui s'écartent plus ou moins du type de l'espèce ; quelques-uns de ceux
dont Chaffanjon a rapporté des échantillons ont subi ces variations, mais
ils semblent bien appartenir cependant aux espèces suivantes :
Sazix AnGusriFoLiA Willd., S. Wicaezusrana M. B. — N° 446. Bords de
la rivière AkSou. Turkestan. 9 avril 1895. — N°*439 et 440. Karabalta,
ancien lit de rivière. Turkestan. 27 avril 1809 — N° 719. Hli-Iski,
steppe. Turkestan. 18 juin 1895.
S. ARCTICA Pall. — N° 1135. Saïram-Nor, montagnes, altitude 2,500 m.
Mongolie. 19 juillet 1895.
S. cxerEA L. — N° 45. Route de Samarkande à Quitab. Turkestan.
26 février 1895. — N° 443. Soukoulouk, marécages. Turkestan. 29 avril
1895. — N° 1359. Steppes près de Kaïlar, altitude 700 mètres. Man-
dchourie. 20 juin 1896.
S. DRACUNCULIFOLIA Boiss. — N° 1350. Steppes près de Kaïlar, altitude
700 mètres. Mandchourie. 20 juin 1896.
S. ox1cA Dode. — N° 444. Aoulié-Ata. Turkestan. 13 avril 1895.
S. puRPUREA L. — N° 1853. Bords du Kéroulen. Mongolie. 25 mai
1896.
S. pyrozæroLiA Ledeb. — N° 441. Prjewalski, montagnes. Turkestan.
18 mai 1899.
S. renunuzis Ledeb. (?). — N° 442. Karabalta. Turkestan. 27 avril1895.
S. rraxpra L. — N° 1366. Arbre de 10 à 15 mètres. Kinghans, altitude
1,100 mètres. Mandchourie. 1° juillet 1896.
S. vacaxs Anders. — N° 1354. Merghen. Mandchourie. 27 juillet
1896.
Popurus KansiraLtana Dode (PopuLus BALsamIFERA L., Var. SUAVEOLENS
Loud., P. suaveorens Fisch.). — N° 434. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
P. rreuuza L. — N° 1358. Collines près de Kaïlar, altitude 700 mètres.
Mandchourie. 21 juin 1896.
0
Conrergurion À La FLore DE La Nouvezre-CaLEDONIE,
par M. À. GuizLaAumin.
XXI. Liste Des NoMS VULGAIRES DONNÉS par LES FRANÇAIS.
Pendant longtemps on n’a considéré la Nouvelle-Calédonie que comme
un immense bagne et une mine formidable, mais, à mesure que disparais-
saient les établissements pénitenciers et que l'ile s’ouvrait à la colonisation
libre, on a pensé à tirer parti des ressources végétales. On a successivement
tenté la culture du Maïs, des Haricots, du Tabac, des Ananas, du Sisal, de
la Vanille, de la Pomme de terre, du Cocotier; on a planté des arbres à
Caoutchouc. des Gaféiers et des Cotonniers, mais aucune de ces diverses
tentatives n’a acquis un bien grand développement, sauf la culture du Café
et du Coton.
On a songé alors à tirer parti de la Flore indigène et des concessions
importantes ont été accordées pour l'exploitation des forêts et des écorces
tannantes des Palétuviers. La Compagnie forestière calédonienne a ainsi
commencé à mettre en valeur 15,000 hectares de forêts s'étendant depuis
la baie des Pirogues jusqu'aux sources de la Yaté et au mont Dzumac, sur
lesquelles le Général Sebert (alors capitaine) avait attiré l'attention dans
la Revue coloniale en 1873 l.
Les noms que les indigènes donnent aux plantes varient d'une tribu
à l’autre et j'en ai donné la liste — qu'il faudrait maintenant doubler — à
la suite de mon Catalogue des Phanérogames de la Nouvelle-Calédonie et
dépendances (in Ann. Mus. Col. Marseille, XIX, 1911). La présente liste,
fondée uniquement sur des échantillons d'herbier que j'ai vus, ne comprend
que les noms vulgaires donnés par les colons français.
ARBRES FORESTIERS.
Acacia de Nouvelle-Calédonie, Albizzia pranulosa.
Banian, Ficus prolixa.
Bois de fer, toutes les espèces de Casuarina.
Bois noir, Albizzia Lebbek.
@) Voir la Notice sur les bois de la Nouvelle-Calédonie par Pancher et Sebert.
D} 2
Bois gris, Cordia discolor.
Bois de rose d'Océanie, T'hespesia populnea.
Bois navet ou bois Ioname, Timeroya artensis.
Bois d’absinthe, Beilschmiedia Baillonu.
Blondeau ou bois de Tété, Syzygium wagapense.
Cèdre rabougri, Podocarpus usta.
Châtaignier de Nouvelle-Calédonie, Castanospermum australe.
Cerisiers bleus, la plupart des espèces d’Elæocarpus.
Chêne. En Nouvelle-Calédonie, le nom de Ghéne est presque toujours
appliqué à des Myrtacées ou des Saxifragacées.
Chêne blanc, lonidium ilicifolium, Weinmannia parviflora.
Chêne rouge, Pancheria serrata.
Chêne laurier, Moorea artensis.
Chène granuleux, Tristamia Guillain.
Chêne blondin, Pancheria alaternoides, var... lanceolata.
Chêne maillé, Coda floribunda.
Chène gomme, Spermolepis gummifera.
Carottier blanc, Myodocarpus simplicifohus.
Carottier, Canariellum oleiferum.
Chêne tann, Mimusops Pancheri.
Ébénier blanc, Diospyros montana.
Faux Kaori, les Podocarpus ; les vrais Kaoris sont les Agathis où Dam-
mara.
Faux Gaïac, Acacia spirorbis.
Faux Houp, Garcinia collina; le vrai Houp est le Moutrouziera cauhflora.
Faux Tamanou, Gessois ; les vrais Tamanous sont des Calophyllum.
Gommier, Cordia myxa.
Goudronnier, Semecarpus atra.
Hêtre. En Nouvelle-Calédonie, le nom de Hêtre est réservé à des Pro-
téacées de divers genres.
Hêtre érable, Stenocarpus tremuloides.
Hêtre bistre, Stenocarpus eleg'ans.
Hêtre noir, Stenocarpus laurifolius.
Hêtre blanc, Stenocarpus Dielsianus et S. umbellatus ; ce dernier est dési-
gné aussi sous le nom de Hêtre jaune.
Hêtre rouge, Beauprea spathulæ/olia.
Hêtre gris, Stenocarpus trinervis, Grevillea macrostachya et G. Gillivrayr.
Kaori, Agathis où Dammara.
Niaouli, Melaleuca Leucadendron.
Niaouli de montagne, Callisiemon Pancheri ?
Olivier de Nouvelle-Calédonie, Olea Thozetü.
Pommier canaque, Eugenia Brackenridgei.
Prunier canaque, Ximenia ellipuca.
D QE 2
Pilulier, Cyathopsis floribunda.
Pounier, Stenocarpus trinervis.
Palétuviers : en Nouvelle-Calédonie, comme dans toutes les régions tro-
picales, on donne ce nom aux arbres de diverses familles poussant sur
les rivages dans la boue molle, recouverte par l’eau salée au moment
de la haute mer.
Palétuvier gaïac, Avicennia officinalis.
Palétuvier rouge, Rhizophora mucronata, Bruguiera eriopetala. Suivant
Jeanneney, on donnerait le nom de Palétuvier blanc au Rhizophora mu-
cronata.
Pin colonnaire, Araucaria Cooki.
_Raviné, Syzyoium Pancheri.
Sureau de la Nouvelle-Calédonie, Plectronia odorata.
Santal, Santalum austro-caledonicum et S. Homei.
Santal musqué, Beilschmiedia lanceolata.
Tamarinier, Tamarindus indica.
Thé, Camellia Thea.
Thé de Lifou, Micromelum minutum.
Tamanou, Calophyllum inophyllum.
Tamanou de montagne, Calophyllum montanum.
ARBRES OU ARBUSTES FRUITIERS OU À FRUITS COMESTIBLES.
Arbre à pain, Artocarpus incisa.
Barbadine , Passiflora quadrangularis.
Bananier, Musa.
Chätaignier de Nouvelle-Calédonie, Castanospermum australe.
Cerisiers bleus, £læocarpus.
Goyavier, Psidium Guajava.
Jamlongue, Eupenia.
Jacquier, Artocarpus inteprifolia.
Mürier, Morus.
Olivier de Nouvelle-Calédonie, Olea Thozeti.
Pomme liane, Passiflora purpurala.
Pommier de Nouvelle-Calédonie, Eugenia Brackeuridger.
Prunier canaque, Xémenia elhiptica.
Papayer, Carica Papaya.
PLANTES ALIMENTAIRES.
Arachide, Arachis hypogea.
Bananier, Musa.
Canne à sucre, Saccharum officinarum.
Epinard de Bourbon, Tetragonia expansa.
RO =
Embevade, Cajanus indicus.
Faux safran, Zingiber Zerumbet.
Fausse réglisse, Abrus precatorius.
Faux topinambour, Wedelia biflora ; le vrai est l’'Hehianthus annuus.
Groseïller canaque, Physalis peruviana.
Igname, Dioscorea.
Manioc, Manihot utilissima.
Pois canaque, Dolichos sp.
Pois d’Angole, Cajanus indicus.
Pourpier sauvage, Sesuvium postulacastrum.
Sarcasin, Fagopyrum esculentum.
Sorgho, Andropogon sorshum.
Taro, Colocasia.
AUTRES PLANTES UTILES OU ORNEMENTALES.
Bambou de montagne, petit Bambou des Lacs.
Bancoulier ou Noyer de Bancoul, Aleurites triloba.
Bois de Citronelle, Myoporum tenuifolium.
Bois de Belladone, Rauwolfia semperflorens.
Céara, Manhiot Glaziovi.
Cassie, Acacia Farnesiana.
Dragonnier, Dracophyllum.
Guérit-vite de Bourbon, Siegesbeclsia orientalis.
Û Herbe-à-sendarme, Asclepias curassavica.
Herbe de Para, Audropogon sorghum, subsp. halepense.
Orchis canne, divers Dendrobium, en particulier D. steatoglossum et D.
fractiflexzum, D. sarcochilus.
Roseau de marais, Cladium jumaicense.
Roseau canaque, Miscanthus japonicus.
Santal pouilleux, Helichrysum austro-caledonicum.
Tournesol, Crozophora tinctoria.
Tabac, MNcoliana tabacum.
Tabac canaque, Micotiana glauca.
Ho. 2
SUR UNE HÉMOGRÉGARINE NOUVELLE ET SES KYSTES DE MULTIPLICATION
CHEZ CAÏMAN TRIGONATUS (GRAF,
par Me Puisauix.
Les Hémogrégarines n’ont jusqu’à présent été signalées, le plus sou-
vent sans description, que chez peu d’espèces de Crocodiliens, parmi les-
quelles se trouvent Alhigator mississipiensis (Bôrner. 1901; Plimmer 1912),
Gavialus gangeticus (Simond 1901), Crocodilus niloticus [Thiroux, 1910,
qui en 1913 a trouvé les formes de multiplication (a)], Crocodilus fron-
tatus (Plimmer, 1912), et quelques autres dont les espèces n’ont pas été
indiquées (Dutton, Tood et Tobey 1907, Balfour, Minchin, Gray et
Tullock ).
En ce qui concerne plus spécialement le genre Caïman, une seule
espèce, Caiïman latirostris Daud. , a été trouvée infectée par une Hémogré-
garine signalée par Carini (b), et désignée par lui sous le nom d’Hemo-
gregarina Caïmani. Les formes adultes seules, endoglobulaires ou libres,
plus rares, ont été observées.
Chez un sujet d’une autre espèce du même genre : Caïman trigonalus,
Gray (1844) [syn. : Jacaretinga trigonatus Spix (1825), Crocodilus trigo-
natus Schneider (1801), Crocodilus palpebrosus Cuv. (1807), Alligator
trigonatus Strauch (1866)], provenant du Brésil et envoyé au service
d'Herpétologie du Muséum au mois de mai 1913, par M. Serres, alors
Vice-Consul de France à Bahia, nous avons trouvé à la mort du sujet, sur-
venue le 14 janvier 1914, une Hémogrégarine, que nous considérons
comme une espèce nouvelle, et que nous proposons d'appeler Hemogre-
garina Serrer.
Le Caïman dont nous avons fait l’autopsie, mort d’une poussée aiguë
de gastro-entérite, au cours de la même affection chronique, avec des
lésions qui l’empéchaient de s’alimenter, mesurait 1 m. 15 de long, de
l'extrémité du museau à celle de la queue, et pesait 4 kilogr. 200.
Il ne présentait aucun parasite macroscopique de la peau, non plus que
des viscères et du tissu conjonctif périviscéral; mais le sang du cœur et
des organes contenait une Hémogrégarine, dont nous n'avons rencontré
qu'une forme endoglobulaire; le foie et le rein montraient en outre des
formes de multiplication endogène du parasite.
cie
FoRME ENDOGLOBULAIRE DE L'HÉMOGRÉGARINE.
Le parasite est très rare dans le sang du cœur; il n'existe parfois sur
tout un frottis qu'une seule hématie envahie.
Mais partout où on rencontre l’'Hémogrégarine, elle a mêmes dimen-
sions et même forme, toujours plus courte que les hématies, qui mesurent
en moyenne 20 y de long sur 12 de large, et qu’elle n’altère pas. Le
noyau seul est décentré. Cette forme apparaît comme un vermicule légère-
ment incurvé, également arrondi aux deux bouts, et mesurant 12 u 5 de
long sur 5 de large. Elle n'est ni amincie ni reployée à une extrémité
comme Hemogregarina Caimani.
Après coloration, on aperçoit, l’enserrant sur tout son pourtour, une
mince zone incolore, qui est peut-être une membrane d’enveloppe.
Le noyau ovale du parasite mesure 5 p de long sur 2 y 5 de large; il
est situé vers le milieu et le bord convexe du vermicule.
Par le Giemsa, le protoplasme de l'Hémogrégarine se colore en bleu
pâle, le noyau réticulé en violet.
KYSTES DE MULTIPLICATION.
Les kystes sont d’une seule espèce; on les rencontre en abondance dans
les frottis directs du foie, plus rarement dans ceux du rein; les autres tissus
n’en contiennent pas.
Ce sont de petits corps régulièrement Sue qui, suivant l'angle
sous lequel ils sont fixés, mesurent de 7 à 12 y de long sur 10 de large.
Leur membrane ne prend pas les colorants et les fait SPACE en clair
sur le fond teinté des frottis. À l’intérieur, on aperçoit de 2 à 6 mérozoïtes
piriformes, dont le protoplasme est peu able mais les noyaux bien
distincts. Par le Giemsa, le protoplasme se teint en rose päle, ou reste
parfois incolore, et le noyau prend une coloration violette.
Souvent ces kystes sont isolés; et il y en a toujours plusieurs dans un
même champ; mais souvent on les trouve rassemblés par petits groupes
de 2 à 4, accolés ou simplement tangents.
Aucune forme libre de l'Hémogrégarine n’a été observée, non plus que
les premiers stades de formation des kystes.
(a) À. Tuiroux, Une Hémogrécarine de Grocodilus maloticus (GC. R. Soc. buol.,
17 décembre 1910, p. 577).
| Les formes de reproduction par schizogonie et sporogonie d'Hemogrega-
rina Pethiti chez Crocodilus niloticus.
(b) Carnr, Sur une Hémogrégarine du Caïman latirostris Daud. (Bull. de la Soc.
de Path. exotique, p. 471-472, 1909).
(Laboratoire d’Herpétologie du Muséum.)
AO Le
, nJ LA
Erar CATALEPTIQUE CHEZ UN JEUNE CROCODILUS NILOTICUS LINNÉ,
par Me Puisazix.
Un jeune Crocodile (mâle, du poids de 6oo grammes, et mesurant
53 centimètres) provenant de l'Oubanghi, entré à la Ménagerie des Rep-
tiles du Muséum le 20 mars 1912, et resté normal jusque dans les pre-
miers jours de janvier 1914, a présenté à ce moment des troubles nerveux,
accompagnés de perte de connaissance, qui ont pu momentanément faire
croire à la mort subite du sujet.
Les excitations les plus faibles : un mouvement, un bruit léger, un
souffle , le geste seul de saisir l'animal, suflisaient et réussissaient toujours
à provoquer une crise, alors que rien de semblable ne se produisait avec
les quatre autres Crocodiles de même taille habitant la même cage.
Caractères de lu crise. — Celle-ci se déroule en trois phases, se succédant
toujours dans le même ordre :
1° Au début, le sujet répond à chaque excitation par un pelit cri bref,
et un brusque mouvement latéral de la tête, bouche ouverte tournée vers
l'observateur. Il semble figé dans cette attitude, mais on peut déterminer
la fermeture de la bouche en frôlant, au moyen d’un pinceau, soit le bord
des lèvres, soit le fond du gosier.
En même temps se produisent de petites secousses cloniques de la tête;
la paupière supérieure clignote, et la membrane nyctitante se rabat sur le
globe de l'œil. :
Cette phase dure de 45 à 6o secondes.
2° Une phase tonique lui succède, où l'animal se raidit un peu; s’il
repose sur la face ventrale, la région moyenne du corps se soulève en are,
le menton et la queue reposant sur le sol, les membres étant en demi-
extension.
L'animal mis sur le dos conserve son attitude en are, et ne touche plus
le sol que par une petite surface. Ou bien, si on a au début saisi l'animal
par le corps, et qu’on le dépose sur le flanc, les deux extrémités, tête et
queue, se relèvent en arc; bref le sujet conserve les attitudes qu'on lui fait
prendre. Cet état est accompagné de légère contraction pupillaire , de perte
complète de la conscience; mais les réflexes sont conservés. On ne peut
suivre les battements du cœur, qui ne sont perceptibles ni à l’auscultation
ni à la palpation, non plus d’ailleurs que chez les sujets normaux.
Cette phase cataleptique dure de 2 à 5 minutes, mais on peut la pro-
longer davantage, plus d’une demi-heure, en répétant l'excitation initiale,
qui n'a d’ailleurs pas d'autre effet.
— 100 —
3° Puis de légères secousses cloniques réapparaissent; les parties sou-
levées du corps retombent lentement, les paupières s’entr’ouvrent, il sur-
vient une résolution musculaire qui intéresse aussi le sphincter anal, et en
même temps, l'animal redevient peu à peu conscient; mais il demeure
inerte sur place pendant un temps assez lonp.
L’excitation initiale, répétée à ce moment, ne provoque qu’une légère
réponse, cri faible, ouverture modérée de la bouche et souffle prolongé; il
faut un repos d’une heure environ pour qu’une nouvelle crise semblable
puisse être provoquée. |
Ces crises ont conservé le même caractère pendant une dizaine de jours,
J’animal redevenant en apparence normal au bout de quelques heures, et
tout au moins s’alimentant comme les témoins; puis la première phase de
la crise s’est abrégée et atténuée, l'excitation, de quelque intensité qu’elle
soit, ne donnant plus lieu qu’à un mouvement latéral avec léger tremble-
meut de la tête, sans cri; les deux autres phases se déroulaient sans modi-
fications, mais l'animal demeurait inerte dans l'intervalle, presque incon-
scient, et ne s'alimentait plus.
Autopsie. — À sa mort, survenue spontanément trois semaines environ
après le début des premiers symptômes, l'autopsie n’a rien révélé qui
puisse expliquer l’état nerveux du sujet et sa fin : il n’était pas cachectique,
et bien que son tube digestif füt vide d'aliments et de résidus alimentaires,
un jeûne de 15 jours n’entraine pas la mort par inanition chez les Rep-
tiles. Il n’abritait aucun parasite externe ou interne ayant pu déterminer
une intoxication ou une anémie mortelle: le sang était d’ailleurs normal et
non parasité. Les centres nerveux mis à nu ne décelaient pas de lésions
microscopiques: seul un pelit épanchement sanguin de 5 millimètres
d'étendue, dans la région moyenne dorsale du canal rachidien, aurait pu
comprimer la moelle et déterminer de l’hyperexcitabilité réflexe; mais cette
lésion était toute récente, faite d’un caillot rouge vif, non encore organisé,
de production postérieure par conséquent à l'apparition des premiers
symptômes de l'affection.
L'examen histologique eût sans doute éclairé, sinon les causes, du moins
les raisons des troubles nerveux présentés par le sujet; il n’a pu être fait
par suite d’un accident survenu aux pièces pendant leur préparation.
Cet état cataleptique n’est pas la seule manifestation nerveuse qu’on
puisse provoquer chez les Reptiles ; il en est d'autres, notamment celles qui
ont été considérées comme une feinte de la mort, utile à la défense passive
de l'espèce, qui relèvent de la physiologie nerveuse des Reptiles, et que
nous aurons prochainement l’occasion d'examiner.
(Laboratoire d’Herpétologie du Muséum.)
— 101 —
TENEUR DES SARDINES EN EAU ET EN MATIÈRES GRASSES,
par MM. L. Face et R. LEGENDRE.
Comme suite aux recherches de lun de nous!” sur la croissance de la
Sardine et les rapports entre l’âge et la taille des individus, nous avons
entrepris le dosage de l’eau et des matières grasses des Sardines de divers
âges et de diverses provenances (Concarneau, Arcachon, Collioure), prises
à différentes époques de l’année, dans le but de connaître pour un grand
nombre d’entre elles, avec l’âge (déterminé par les stries des écailles), la
longueur, le poids, la teneur en eau, le poids de matières sèches et de
matières grasses (extrait éthéré) et les variations réciproques de ces divers
facteurs au cours du développement. Les renseignements ainsi recueillis
ajouteront à notre connaissance de la biologie de la Sardine et trouveront,
nous l’espérons, leur application dans l'industrie des pêches.
Bien que le nombre de nos analyses ne soit pas encore assez considé-
rable pour nous permettre d'en donner aujourd’hui le détail et d’en tirer
d’uliles conclusions, nous pouvons dès à présent signaler deux points de
nos recherches qui présentent, croyons-nous, un certain intérêt d'actualité.
I. Des études analogues aux nôtres ont déjà été entreprises sur deux
autres poissons migrateurs, le Hareng ©? et le Sprat .
En 1911, Sund, utilisant les analyses de Bull, a montré que les Sprats
pêchés sur la côte Ouest de Norvège ont une teneur en malières grasses
variant aux diverses époques de l'année, suivant une courbe sensiblement
parallèle à celle des variations de la tempéralure de surface de la mer; le
maximum, 15 p.100 du poids du corps, se présente à la fin de l'été;
le minimum, 5 p. 100, à la fin de l'hiver.
La même année, Einar Lea, étudiant les Harengs de la mer du Nord, a
constaté que les substances sèches et les matières grasses augmentent en été
et diminuent en hiver; la teneur en eau présente des variations inverses.
®) L. Face, Recherches sur la biologie de la Sardine (Clupea pilchardus).
I. Premières remarques sur la croissance et l’âge des individus, principalement
en Méditerranée (Arch. de Zool. exp. et gén., t. LIL, 1913, p. 305-341).
@ J. Hiorr and E. Lea, Report on the International Herring-Investigations
during the year 1910 (Publ. de circonst. du Conseil permanent international pour
l'exploration de la mer, w° 61, 1911).
6) O. Suxo, Underskelser over Brislingen i Norske Farvand (Aarberet vedk.
Norg. Fisk., 1911).
— 102 —
Le pourcentage de l’eau et des matières grasses esl constant; il représente
toujours 80 p. 100 du poids du poisson. Les Harengs de la mer du Nord
présentent done, suivant le terme de Dahl, deux +saisons physiologiques» ,
qu'Einar Lea caractérise ainsi :
ÉTÉ PHYSIOLOGIQUE HIVER PHYSIOLOGIQUE
(du début de maï à la fin d'octobre). | (du début de novembre à la fin d'avril).
Formation de stries au bord des écailles. | Formation d’anneaux clairs non striés.
Aceroissement en longueur et en poids. | Longueur et poids stationnaires.
Accumulation de graisse. Consommation de graisse.
Perte d’eau. Absorption d’eau.
Les Sardines que nous étudions ont le même rythme physiologique ;
leur accroissement en longueur et la formation des stries au bord des écailles
ne se produisent que pendant l’été; l'hiver, la longueur reste constante et
les écailles ne se bordent que d’un mince anneau clair. La teneur en ma-
tières grasses est maximum et le pourcentage d'eau minimum vers le
15 septembre pour les Sardines de Concarneau que nous avons analysées.
Nous nous réservons de publier ultérieurement, lorsque nos observations
auront été suffisamment multipliées, une courbe des variations annuelles
comme celles qu’on connait déjà pour le Sprat etle Hareng.
En additionnant le pourcentage d’eau et celui de matières grasses des Sar-
dines, on oblient un nombre sensiblement constant : 78 p. 100 du poids
du corps, pour la plupart des individus analysés; toutefois ce nombre
descend à 75 p. 100 pour cerlains animaux très pauvres en graisses
el monte à 80 p. 100 pour d’autres très gras (16 à 17 p. 100 d'extrait
éthéré), sans que celte variation soit fréquente ni systématique. D'ailleurs
le contenu du tube digestif, et notamment l’ingestion plus ou moins abon-
dante de rogue au moment de la pêche, peuvent expliquer ces variations.
Chez les Sardines, on peut donc admettre que, comme chez les Harengs,
l'eau et les matières grasses constituent toujours sensiblement une même
partie du poids du corps, la teneur en eau diminuant quand la teneur en
graisses augmente, et inversement.
IT. Les variations inverses de l’eau et des matières grasses, que lon
observe aussi bien chez le Hareng que chez la Sardine, influent certaine-
ment sur le poids spécifique du poisson. Or, Polimanti®? vient de signaler
un fait intéressant à rapprocher de celui-ci. Dans la baie de Naples, les
poissons pris en surface : Sardine, Mulet, Anchois, sont riches en graisse
et pauvres en eau, tandis que les Poissons de fond et surtout les séden-
G) Osw. Pozimanri, Über den Fettgehalt und die biologische Bedeutung des-
selben für die Fische und ihren Aufenthaltsort (Bioch. Zeitschr., Bd LVT, 19138,
p. 439-445).
— 103 —
taires : Scorpène, Murène, Blennie, Torpille, Sole, elc., sont au contraire
pauvres en graisse et riches en eau. Les analyses de Polimanti ne sont
certes pas assez nombreuses et l’état physiologique des animaux étudiés
n’est pas assez précisé pour que les nombres qu'il donne aient une valeur
absolue, mais ils suflisent pour indiquer une relation qui n’est pas fortuile.
Polimanti rapproche cette constatation de celle faite depuis longtemps que
les œufs flottants des Poissons possèdent seuls une gouttelette huileuse qui
disparait au cours du développement quand l'embryon abandonne la sur-
face et descend dans les profondeurs. Polimanti en conclut que laptitude
à flotter et le poids spécifique, lié lui-même à la teneur en matières grasses,
sont en relations étroites. Les trois Poissons migrateurs dont nous connais-
sons actuellement la teneur en eau et en graisses viennent confirmer cette
hypothèse. En effet, le Hareng , le Sprat et la Sardine vivent l'été en sur-
face et sont alors riches en graisse; 1ls vivent l'hiver en profondeur et sont
alors riches en eau. Évidemment il serait simpliste de voir dans ces varia-
tions de poids spécifiques la cause exclusive des migralions verticales des
poissons, et de ne pas tenir compte des autres variations rythmiques de
l'individu et du milieu. Mais il n’est pas douteux que ces mouvements ver-
ticaux et périodiques, déterminés par de nombreux facteurs, ne manquent
pas, dans tous les cas, d’être largement favorisés par les changements que
les variations saisonnières de la teneur en graisse apportent à l'équilibre
hydrostatique de l’individu. C’est pourquoi la concordance de l’hypothèse
de Polimanti avec ce que nous observons méritait, croyons-nous, d’être
signalée.
(Travail des Laboratoires de Banyuls, de Concarneau et de Physio-
logie du Muséum.)
1
Lee
7, Fes
Mer
SOMMAIRE.
Actes administratifs. — Nominations : de M. Edm. Bonnet comme Assistant
honoraire, de M. Tronquoy comme Chef des Travaux de Minéralogie
- au Laboratoire colonial, de M. Pellegrin (François) comme Prépara-
teur de la Chaire de Botanique (Phanérogamie). — Attribution de
Bourse à M. Pierrefeu. — Nominations : de M°° Camps comme
Officier de lInstruction publique, de MM. Capitaine, Bouleau et
Blanchet comme Officiers d'Académie. — Conférence de M. le Lieu-
tenant Mouret sur la Flore du Maroc..................., a
Correspondance. — Lettre de M°° Chaffanjon. (Extrait.)........,..,..
Présentation d'untonvrageïpar MH. Lecomte "Lana ans one
Communications :
A. Grouvezze. Mission géodésique de l'Équateur. — Insectes recueillis par
M°le D° Rivet. Coléoptères Clavicornes .…. .............,......
Éd. Lamy. Notes sur les espèces lamarckiennes de Garideæ (fin).........
Pierre Fauve. Sur les Polychètes rapportées par M. Ch. Gravier de San
AAA D pulse a Arc at ro a ON al ane at fee en NL
Paul Daneuy. Liste des plantes récoltées dans l’Asie centrale par M. J. Chaf-
Hamjon (snite). SEM Le en sue user ass
À. Guuxzaumun. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie :
XXI. Liste des noms vulgaires donnés par les Français. .........
M Pmsaux. Sur une Hémogrégarine nouvelle et ses kystes de multipli-
cation chez Caïman trigonatus Gray .........................
— État cataleptique chez un jeune Crocodilus niloticus Linné. .........
L. Facs et R. Lecenpre. Teneur des Sardines en eau et en matières grasses.
Pages.
et 42
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71
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RAR de
a DU
USÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1914
N° 3
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCCGCXIV
as le, pages a
Les auteurs sont également priés de donner des manu
scrits mis au net qui puissent Hi la cons si
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de ramoitre les de
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
L But et composition de la Société.
ARTICLE PREMIER.
L’Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
-à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s’y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
ARTICLE 9.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et ide
Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par 1e Conseil d' administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de 150 francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il n. avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs.
( S’adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l’Association,
120, boulevard Saint-Germain. 4
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1914. — N° 3.
SL,
HEC
147° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
31 MARS 1914.
Se L——
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. 1e Présinenr donne connaissance du fait suivant relatif au
Muséum:
M. Virauis ne Sazvaza (Roger), Commis de 1"° classe à la Tréso-
rerie d'Indo-Chine (Pnom-Penh, Cambodge), a été nommé Corres-
pondant du Muséum, sur la présentation de M. E.-L. Bouvier
(Assemblée du 15 janvier 1914).
PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
Me Le D' J. PezcecriN présente et offre pour la Bibliothèque
l'ouvrage dont il est l’auteur, ayant pour titre : Âfissions Gruvel sur
la Côte occidentale d'Afrique (1905-1912). — Poissons.
M. En. Lamy présente et offre pour a Bibliothèque son ouvrage
ayant pour litre : Revision des Scrobicularidæ vivants du Museum d’His-
toire naturelle de Paris.
M. le D’ R. Anwraowy présente et offre pour la Bibliothèque son
mémoire ayant pour titre : Les Conséquences morphologiques de l'absence
de dents chez les Mammifères. (Etude de Morphologique expérimentale.)
/
Muséuu. — xx 8
— 106 —
COMMUNICATIONS.
OBSERVATIONS FAITES SUR LE SANG pu Mammourx
oFFERT AU Muséum par LE Core Srensocx-Frrmor,
par MM. H. Neuvize et J. Gaurrezer.
De tous les dons récemment faits au Muséum, l’un des plus originaux
est certainement celui de la dépouille d’un Mammouth, offerte au Service
de Paléontologie par le Comte Stenbock-Fermor. Cette dépouille provient
de l’une des îles Liachoff, c’est-à-dire d'une région encore plus septen-
trionale que celles d’où sont parfois rapportés des restes congelés de Mam-
mouths. De tels restes, qui demeurent assez rares, même dans les musées
de Russie, n'étaient pas encore parvenus au Muséum de Paris; aussi avons-
nous saisi avec un vif empressement l’occasion toute nouvelle, et destinée
à rester exceptionnelle, offerte à nos recherches par le don généreux de
M. Stenbock-Fermor et la bienveillance de M. le Professeur M. Boule.
La partie la mieux conservée du sujet en question est une jambe posté-
rieure, dans laquelle une large coupure, faite pendant le dépouillage qui
eut lieu sur place, sectionne et découvre une veine saphène. Cette veine
présente, au niveau de la section, un diamètre quelque peu supérieur à
1 centimètre. Elle est remplie d’une masse grossièrement pulvérulente,
rappelant d'assez loin, à première vue, par la forme et la couleur de ses
particules, un amas de cristaux de permanganate de potasse. Examinée au
microscope ou sous une forte loupe, cette masse se montre formée d'éléments
irrésuliers (fig. 1), généralement anguleux, d’une couleur terreuse, sombre,
plus claire, translucide même, et d’un rose jaunätre, dans les parties
minces. Les dimensions de ces éléments varient d’un peu plus de 1 milli-
mètre à quelques #. On se trouve évidemment en présence d’un coagulum
sanguin desséché, finement et irrégulièrement divisé, et coloré par des pro-
duits de transformation de |’ hémoglobine, comme le démontrent quelques-
unes des réactions dont nous donnons ci-dessous le détail.
Cette masse sanguine pulvérulente, dont nous avons pu recueillir 2 à
3 centimètres cubes au niveau de la section, ci-dessus mentionnée, de la
veine saphène, n’est dissoute ni par l’eau, ni par les alcools, ni par léther,
ni par les essences communément employées en histologie (bergamote,
cèdre, lavande, romarin, térébenthine), ni par certains autres réactifs
d'emploi à peu près équivalent (chloroforme, huile d’aniline, xylol, carbo-
xylol). Non seulement aucun de ces réactifs ne dissout la masse, mais aucun
ne l’éclaircit d’une manière vraiment sensible, On peut ainsi déshydrater
Aueusre VERNEUIL
(1856-1913)
PRE QE ENT ONL TP EEE
4
D
PE mage 2 me dr mire 25
Muséum. — MM. Neuville et Gautrelet. Ps. .
Fig. 1. — Aspect des éléments du magma sanguin du Mammouth,
après élalement sur lame. Gross. : 14 diam.
d
Fig. 2. — À, spectre solaire normal; B, spectre de la solution sanguine sulfurique,
montrant en hh les bandes de l'hématoporphyrine ; d, d, raie sodique,
— 107 —
ses particules et les monter dans l’une des résines habituellement employées
en histologie pour les observer plus commodément (voir fig. 1).
La solution physiologique est sans action manifeste.
Les alcalis et les acides se montrent plus actifs.
La potasse caustique en solution à 1 p. 100 éclaireit et attaque la ma-
lière sanguine, sans cependant la dissoudre entièrement. Après quelques
minutes d'action, cette solution se teinte d’un ro:e très léger. Avec 30
p. 100 du même alcali, l'attaque est plus complète et plus rapide, sans
aboutir cependant à la dissolution complète de la masse, qui devient seu-
lement d'un rouge vif.
L'acide acétique à chaud éclaireit également les particules sanguines,
qui deviennent moins brunes, et même assez franchement rouges; l'acide
prend en même temps une coloration d’un rose jaunâtre pâle.
L’acide azotique, à froid, prend une très iépère coloration jaune paille.
L'alcool chlorhydrique (HCI: 5; Alcool à 90°: 15) éclaircit d’abord
très faiblement les mêmes particules, et prend, après plusieurs heures,
une très légère teinte rosée; après plusieurs jours, la poudre sanguine est
presque totalement décolorée. Certaines des particules ainsi traitées sont
modiliées dans leur forme et présentent, sous le microscope, un aspect
globuloïde. Cela pourrait expliquer comment les auteurs qui ont étudié le
sang du Mammouth de la Bérézowka ©, analogue au nôtre d’après la des-
criplion qu'ils en donnent, ont pu être amenés à parler, d’ailleurs avec
des réserves très compréhensibles, de globules rappelant les hématies.
L’acide sulfurique exerce une action beaucoup plus manifeste et dont le
résullat est beaucoup plus intéressant. En traitant la masse sanguine par
de l'acide concentré étendu de son volume d’eau, il se produit immédia-
tement une attaque des particules, avec éclaircissement et apparition d’une
couleur rouge transparente; des trainées rutilantes rayonnent autour de
ces particules, surtout après trituration, et finissent par teinter toute la
liqueur. Au bout de vingt-quatre heures à peine, celle-ci a pris une teinte
vineuse assez claire et les éléments sanguins sont dissous ou tout au moins
transformés en grains beaucoup plus menus. Finalement la couleur rouge
devient moins franche et vire au brun. Si l’on étend cette solution de son
volume d’eau, la matière sanguine précipite sous forme d’une masse pà-
teuse, se réunissant à la surface du liquide et s’attachant aux parois du
récipient. L'examen au spectroscope de cette solution sulfurique montre
neltement le spectre de l'hématoporphyrine, que nous avons pu photo-
OT, A. Braxnrrzkn-Binura, Observations histologiques et microchimiques sur
les tissus du Mammouth..., p. 10-143 V. Zaxexsxir, Etude microscopique de
certains organes du Mammouth..., p. 33 (Resultats scientifiques de l'expédition
organisée par l'Académie Impériale des Sciences pour la fouille du Mammouth trouvé
sur la rivière Bérézowka en 1901, t, IT, Saint-Pétersbourg, 1909).
— 108 —
oraphier, avec l’assistance de M. Matout, dans le Laboratoire de M. le Pro-
fesseur Becquerel, et que nous reproduisons ci-contre (fig. 2).
L'hémochromogène peut également être décelé dans le magma sanguin :
en additionnant celui-ci d’une solution de potasse à 1 p. 100, puis en chauf-
fant avec quelques gouttes d’ammôniaque et en ajoutant, après refroi-
dissement, quelques cristaux d’hydrosulfite de sodium, on peut observer
l'apparition de ce pigment et le caractériser : 1° par la couleur rouge gro-
seille que prennent les particules; 2° par l’examen spectroscopique. Nous
n'avons pu photographier le spectre ainsi obtenu, qui est très fugace.
La réaction de Van Deen s'obtient facilement en partant de la masse
sanguine telle qu’elle existe dans les vaisseaux : quelques parcelles de cette
masse, trilurées avec deux gouttes de teinture de gaïac et deux gouttes
d’eau oxygénée, donnent une belle coloration bleue, passant au jaune sous
l'action de l'acide chlorhydrique. |
Le magma formant le substratum des pigments observés est de nature
albuminoïde. La réaction d’Adamkiéwiez, en particulier, effectuée en por-
tant à l’ébullition des traces de sang additionnées de 1 centimètre cube
d'acide sulfurique, 2 centimètres cubes d'acide acétique et une goutte de
formol à 1 p. 100, donne effectivement une coloration jaune madère.
Nous avons vainement cherché à obtenir de l’'hémine sous la forme habi-
tuelle des cristaux de Teichmann. Soit que nous partions de la masse san-
guine elle-même, soit que nous la traitions au préalable par l’un des réactifs,
énumérés ci-dessus, qui paraissent l’attaquer, et quel que soit enfin le pro-
cédé mis en œuvre (emploi de la solution saline à 1 p. 100 ou de cristaux
de chlorure de sodium à l'état de traces plus ou moins abondantes), nous
n’avons toujours obtenu que des cristaux solubles dans l’eau, foncièrement
différents, par conséquent, des cristaux d’hémine.
Nous devons, à ce sujet, mentionner que les préparations faites sur
lamellcs en partant de la solution sulfurique, d'après le procédé usuel ser-
vant à obtenir les cristaux de Teichmann, donnent parfois des figures
d'apparence cristalline rappelant ces derniers cristaux; mais ces figures
apparaissent que l’on ajoute ou non le chlorure de sodium et l'acide acé-
tique nécessaires à la réaction de Teichmann, et l’on ne doit les considérer
que comme résultant d’une fragmentation, par dessiceation, de la masse
traitée. Les auteurs russes qui ont étudié le magma sanguin — que nous
avons déjà dit être analogue au nôtre, d’après leur description — du Mam-
mouth de la Bérézowka ont cru obtenir des cristaux d’hémine, qu'ils ont
même représentés (/; mais l'examen des méthodes employées, non plus
0) Brazirzxu-BiruzA, p. 13—1 4; ZALENSKIr, D. 33, figures À et B (op. cit.). Ce
dernier auteur a même cru pouvoir rapprocher les cristaux ainsi obtenus des
cristaux d'hémine de l'Éléphant de l'Inde et a figuré ceux-ci et ceux-là à titre
comparalil.
— 109 —
que celui des figures, ne saurait modifier notre opinion sur l'impossibilité
d'obtenir ces cristaux avec un tel matériel. Rappelons d’ailleurs, par com-
paraison, que Kobert n’a également eu que des résultats négatifs dans les
tentatives d'obtention de la réaction de Teichmann qu'il a faites sur le
sang de quatre momies. Les cristaux d'hémine n’ont jamais pu, à notre
connaissance, être obtenus au delà d’une période d’une quarantaine d'années
après la mort.
IL était indiqué de rechercher les pigments biliaires parmi les produits
de transformation naturels de l’hémoglobine que nous pouvions nous
attendre à trouver ici. Cette recherche a été négative.
En résumé, il semble que le sang du Mammouth, à l’état où on peut
l'observer actuellement, présente, fixé sur un coagulum de nature albu-
minoïde, un pigment que les réactions physico-chimiques et l'examen
spectroscopique des produits de transformation paraissent identifier à
l'hématine.
se lQ 2
SUR QUELQUES PARTICULARITÉS BIOLOGIQUES
pu Bar commun (Lasrax-1aBrax L.),
par M. Louis Rouze, Proresseur au Muséuw.
M. le D' Jugeat, Vétérinaire sanitaire aux Halles centrales, a eu récem-
ment l’obligeance de faire don au Muséum d’un superbe exemplaire de
Bar, que l’on avait été obligé de saisir. La pièce a été montée, et figure
dans les Collections. L’aulopsie préliminaire m'a permis de faire un certain
nombre d'observations.
L’individu a été pris au début de janvier 1914, dans les pêcheries litto-
rales de la Tunisie. Il est donc originaire de la Méditerranée, et effectuait
sa migration de retour à la mer. Il mesurait o m. 78 de longueur, et
pesait 7 kilogrammes.
Cet individu était une femelle en pleine élaboration génitale. Ses deux
ovaires, volumineux, mesuraient o m. 30-0 m. 31 de longueur, sur
o m. 20 de plus grande épaisseur. Leur poids total atteignait 935 grammes,
ou les 13/100° environ du poids général du corps.
Les ovules n’élaient pas encore parvenus.à maturité. Ils mesuraient seu-
lement o millim. 7 à o millim. 8 de diamètre, alors qu'ils atteignent,
lorsqu'ils sont murs, 1 millimètre à 1 millim. 2. Leur nombre tolal s'élevait
environ, d'après mes calculs, à 5,200,000.
Malgré la taille énorme de ses glandes ovariennes, cette femelle portait,
par surcroît, un volumineux contenu stomacal, à demi digéré, déterminable
pourtant, composé d’un autre Bar mesurant o m. 26 de longueur, et d’une
Sardine comptant o m. 10.
Ces osservations conduisent aux conclusions suivantes :
1° Labrax-labrax L. doit être compris parmi les espèces de Poissons
pourvus de volumineux ovaires, et capables de pondre un chiffre d'œufs
élevé. Le chiffre donné par cet individu compte parmi les plus hauts que
l’on ait constatés.
2° Malgré le volume des organes sexuels, l'individu était capable de
s’alimenter. On ne saurait donc former une règle pénérale du fait observé
ailleurs chez plusieurs autres espèces de Poissons, où l'élaboration génitale
s’accompagne d'abstinence alimentaire.
— 111 —
SUR UNE DERNIÈRE COLLECTION DE POISSONS RECUEILLIE À Mapacascar
PAR FEU À. GE4y,
par M. ce D' Jacoues Pezcecrin.
Lors de son dernier séjour à Madagascar, en 1909, le regretté F. Geay
a réuni une petite collection de Poissons dont je crois utile de donner ici
la liste. Ces animaux ont été capturés sur la côte Est, dans les districts de
Tamatave et Fénérive. Beaucoup proviennent des rivières et des ruisseaux
montasneux, d’autres ont élé péchés dans les lagunes aux eaux plus ou
moins saumâtres de la région côtière, enfin un petit nombre sont franche-
ment marins.
Grâce à l’obligeance de M. Henri Poisson, préparateur au Muséum, qui
a bien voulu me communiquer le dernier cahier de notes de l'infortuné
explorateur, j'ai pu retrouver pour la plupart des espèces les indications
concernant l'habitat et les noms locaux, celles-ci consionées avec toute
l'exactitude et le soin scrupuleux qui caractérisaient le zélé voyageur du
Muséum , trop tôt perdu pour la science.
Cette note constituera un complément à celle que j'ai 4éjà consacrée ©,
en 1907, aux matériaux ichtyologiques beaucoup plus importants recueillis
par F. Geay, lors d’un premier voyage dans la grande île africaine.
Dans la liste qui va suivre, les espèces sont rangées par famille, dans
l'ordre zoologique, avec les indications de provenance et les appellations
indigènes (©.
Anguiilidzæ.
*AnGuILLa mossaugica Peters. — Lagunes côtières des districts de Ta-
matave et Fénérive : tona et hamalabandan«.
*ANGUILLA AusrrRALISs Richardson. — Lagunes côtières et ruisseaux des
montagnes : hamalona.
Silurid:e.
*ARIUS MADAGASCARIENSIS Vaillant. — Lagunes côtières : vahona.
® D' Jacques Perreenn, Liste des Poissons recueillis à Madagascar par F. Geay.
Description d’une espèce nouvelle (Bull. Mus. Hist. nat., 1907, p. 201).
®) Celles-ci sont en italiques. L’astérisque indique que l'espèce vit dans les eaux
douces, soit d’une manière continue, soit temporairement.
Cichlidæ.
*Pararicapra Pozrent Bleeker. — Lagunes côtières et ruisseaux jusqu'aux
montagnes : fony.
*Prycnocarouis oLiGAcANTHUS Bleeker. — Lagunes côtières el ruisseaux
des montagnes : saroy el zony.
*ParerroPpzus pozyacris Bleeker. — Lagunes côtières : ##0sovotoka.
Osphromenid:æ.
*OsPHROMENUS GOURAMI Lacépède.
Atherinidæ.
*Beporia Gray Pelleerin. — Zone côtière.
Gobiid:2æ.
*ELcEotris macrozepripoTA Bloch. — Rivières de l’Ivolina : tandrondro.
*ELEorris Tonizowx Steindachner. — Districts de Tamatave et Fénérive.
*ELrorris rusca Bloch Schneider. — Lagunes côlières et rivières de
l'Ivolina : débo et arara.
Polynemidæ.
Porynemus sexrarius Bloch Schneider. — Districts de Tamatave et Fé-
nérive : {sarasomotre.
Chætodontidæ.
Cazæronon vacagunpus Linné. — Baie de Tamatave : amborindrina.
Gerridæ.
GERRES FILAMENTosus Cuvier et Valenciennes. — Districts de Tamalave
et Fénérive: fiampotsy.
Pristipomatidæ.
Taerapon sarBua Forskäl. — Eaux saumätres : mianoravola.
Apogonidsæ.
APocon rascrarus White. — Mer.
Serranidæ.
Lursanus arGeNrImacuLATUS Forskal. — Lagunes côtières : barahoa.
Quelques-uns de ces Poissons méritent une mention particulière.
F. Geay a noté, au sujet de l’Arius madagascuriensis Vaillant, que cette
espèce porte ses œufs dans sa gueule. De nombreuses observations ont déjà
élé faites sur les mœurs des Arius ou Machoirans asiatiques et américains
et ont montré que ces Poissons pratiquent l'incubation buccale, c'est-à-dire
— MS
couvent leurs œufs, relativement très volumineux, puis leurs petits, dans
leur cavité bucco-branchiale, C'est ainsi que F. Geay a rapporté de la
Guyane française une magnifique série d’Arius Ro et Bloch et d’Arius
Jissus Cuvier et Valenciennes, dont j'ai fait l'étude ®, et qui montre toutes
les élapes de cette curieuse pratique qu'on voit se poursuivre jusqu'à la
résorplion complète de la vésicule ombilicale de lalevin. Il est intéressant
‘e constater que les espèces africaines du genre et notamment l’Arius de
Madagascar n’échappent pas à la règle commune.
Le Gourami (Osphromenus gourami Lacépède ou O. olfax Cu.) est une
espèce du Sud-Est de l'Asie, qui commence à s’acclimater à Madagascar.
C’est 1à une acquisition sans doute précieuse pour notre colonie, car outre
la ruslicité de ce Poisson, l'excellence de sa chair et les fortes dimensions
auxquelles il est susceptible de parvenir, celui-ci est un bon destructeur
de larves de Moustiques et constitue par conséquent un précieux auxiliaire
dans la lutte contre le paludisme.
Il y a lieu de signaler que l’infortuné explorateur a retrouvé dans les
districts de Tamatave et Fénérive le curieux petit Athérinidé d’eau douce
recueïlli déjà lors de son premier veyage à Madagascar et que j'avais élé alors
heureux de lui dédier : le Bedotia Geayi Pellegrin ®. Les types provenaient
d’une région un peu plus méridionale, les placers de Moraféno , aux sources
de la Haute Maha, affluent du Bas Mananjary.
La famille des Athérinidés, dont les représentants ne sont pas sans im-
portance au point de vue alimentaire, est représentée jusqu'ici dans les
eaux douces de Madagascar par quatre es l’Atherina alaotrensis Pelle-
orin, forme récemment décrite par moi ©, l'Atherina Sikoræ Sauvage, le
Bedotia Geayi Pellegrin et le Bedotia D Repan.
L'Eleotris Tohizonæ Steindachner est une curieuse petite espèce connue
depuis 1880 ( d’après des exemplaires de 8 centimètres environ prove-
nant, d’après Steindachner, de la rivière Tohizona. F. Geay a recueilli dans
les districts de Tamatave et Fénérive une jolie série d'individus mesurant
de 50 à 69 millimètres de longueur. Le Poisson décrit en 1903, par
M. Tate Regan, sous le nom d’Éleotris pectoralis ®), d'après un spécimen
de 66 millimètres de longueur et indiqué seulement comme provenant des
eaux douces de Madagascar, ne me parait pas séparable de 'Eleotris Tohi-
zonæ Steindachner et doit par conséquent tomber en synonymie.
0) J. PercecriN, Sur lincubation buccale chez l’Arius fissus G. V.(C. R. Ac.
Se., t. CXLV, 1907, p. 350). D' J. Pezzeenn, L'incubation buccale chez deux
Arius de la Guyane (GC. R. Ass. franc. Avanc. Se., Reims, 1907, p. 665).
® Bull. Mus. Hist. nat., 1907, p. 205.
} J. Perrecmn, Sur les Athérimidés des eaux douces de Madagascar (C. 1
Ac. Se., t. CLVIIT, 1914, p. 439).
M Suez. Ak. Wiss. Wien, LXXXII (1), 1880, p. 245, pl. IL, fig. 3.
! Rev. Suisse Zool., t. IT, fase. 2, 1903, p. 415, pl. 13, fe. 2,
— 114 —
Mission Cnari-Tcuap, p1rIGEE par M. Auc. Cngvaiier,
CoLLECTIONS REGUEILLIES PAR LE D' J. Deconrse.
Coléoptères : Lamellicornes Aphodiides.
DescriPrion D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE TRICHIORYSSEMUS ,
par M. G. Béarn.
Trichioryssemus Decorsei nov. sp. (.
Insecte allongé et parallèle, d’un noir mat. Couvert sur toute la face
dorsale, ainsi que sur les sepments abdominaux et les cuisses. de petites
soies très courtes et épaisses. Pronotum à sculpture confuse, orné de trois
côtes transversales; élytres, non compris la suture et le bord latéral, pré-
sentant quatre côtes assez fortes, nettement crénelées, garnies de soies
courtes et épaisses; hanches et pattes testacées.
Long. 2 millim. 5.
Mission Chari-Tchad, Dar-Banda méridional, Krébédjé (Fort-Sibut).
D' J. Decorse 1904, une petite série.
Insecte de petite taille, d’un noir mat. Épistome {riangulairement et
très obtusément échancré au milieu de son bord antérieur. L’épistome et
le reste de la tête sont garnis de fines granulations entre lesquelles se
dressent un grand nombre de petites soies très courtes, à peine visibles
avec un grossissement moyen. Ges petites soies existent sur toute la face
dorsale et aussi sur les segments abdominaux; elles constituent le principal
caractère du genre Trichioryssemus. Joues obtuses.
Sur le pronotum à sculpture confuse, on distingue assez nettement trois
petites côtes transversales n’atteignant pas les bords latéraux : la première,
formée de fins granules, est placée à une petite distance du bord antérieur;
elle est irrégulière; les deux autres sont, ou bien interrompues au milieu,
ou bien continues ©? et non parallèles; mais elles sont plus courtes que la
première. Les intervalles sont presque plans , à granulations serrées et irré-
G) La figure accompagnant cette Note paraîtra dans un Bulletin suivant sur
une planche hors texte.
®) C'est après I iné "tai bre d’exemplair j'ai
est après avoir examiné un certain nombre d'exemplaires, que j'ai
constaté la variabilité du dispositif de ces côtes.
He
pulières. Les bords latéraux et la base du pronotum sont garnis de soies
fortement claviformes, assez serrées et franchement testacées.
L’épine humérale, frêle et lrès courte, semble prolonger la base des
élytres en s’infléchissant lépèrement vers le haut.
Écusson triangulaire et sillonné à la base.
Les élytres, non compris la suture et le bord latéral, présentent quatre
côles assez fortes; elles sont nettement crénelées, et dans ces crénelures se
trouvent des soies courtes et épaisses.
La deuxième et la troisième côte semblent se réunir bien avant le
sommet. La première et la quatrième sont oblitérées à leur extrémité.
Les intervalles présentent deux lignes plus ou moins régulières de fins
granules piligères.
Le losange mélasternal est brillant et fortement granulé, sauf sur le
sillon médian.
Les arceaux de l'abdomen, à bord supérieur lisse et brillant, présentent
chacun une sculpture de crénelures plus ou moins régulières; en outre,
ces arceaux ont des lignes de soies espacées.
Les hanches et les pattes sont teslacées. Les cuisses, couvertes de pores
profonds et serrés, sont garnies de soies. Les tibias antérieurs sont forte-
ment tridentés; les tibias intermédiaires et postérieurs très nettement
sillonnés. Comme dans le genre Rhyssemus, le premier article des tarses
intermédiaires et postérieurs est presque aussi long que les trois suivants
réunis.
Cet Insecte, qui appartient au genre Trichioryssemus , ne ressemble à au-
cune des espèces déjà décrites. Le genre n'avait pas non plus, que nous
sachions, de représentants en Afrique.
Je suis heureux de dédier cette espèce à notre ami distingué et regretté,
le D’ J. Decorse, qui en a recueilli un certain nombre à Fort-Sibut, dans
le Dar-Banda méridional.
nee
Myruécéonines ([vs. Névr.) Nouveaux pe Srrte,
PAR LE R. P. Lonaix Navis, S. J.
Dans le dernier envoi de Névroptères Planipennes que j'ai recu pour
élude du Muséum de Paris, J'ai trouvé les espèces nouvelles suivantes de
Myrméléonides.
1. Rotanton() sobrius nov. sp. (fig. 1 ).
Caput fuscescens, labro et linea juxta oculos flavis; vertice fulvo, linea
iransversa fusca; occipite fulvo, fusco punctato; antennis fuseis, fulvo
annulatis; palpis flavis, ultimo articulo sub-
toto fusco.
Prothorax fortiter iransversus, fascia lata
longitudinali media, medio divisa, linea late-
rali et puncto ad sulcum anticum, fuscis
(fig. 1). Meso- et metanotum fulva, fusco
Striata. Pectus subtotum fuscum, flavo va-
rium.
Abdomen fuscum, albido breviter pilosum,
Fig. 1. superne plerisque segmentis duabus maeulis
Rotanton sobrius $ Nav. stramineis, medio parum distantibus.
Prothorax et præscutum Pedes flavidi, albido pilosi, fusco setosi;
du mésonotum. femoribus subtotis fuscis; tibiüs apice fusco
annulatis, medio superne fusco maculatis;
calearibus rectis, testaceis, medium primi articuli tarsorum attingentibus ;
tarsorum articulis apice fuscis.
Ale hyalinæ, acutæ; stigmate albido, parum distineto: reticulatione
fusca, albido varia.
Âla anterior area apicali paucis venulis gradatis; area radiali 5 venulis
internis; sectore radü 8 ramis. Stigma interne puncto fusco limitatum.
Multæ venulæ ad insertionem fusco limbatæ, maxime in medio basilari et
in quarto anteriore; axillæ furcularum marginalium leviter umbratæ.
Punctum fuseum ad anastomosim rami obliqui cubiti, parum distinetum.
() Les caractères principaux de ce genre, dont la description est sous presse,
sont les suivants : Antennes distantes à l'insertion, avec massue manifeste.
Éperons plus courts que le premier article des tarses; celui-ci long, aussi long ou
plus long que le 5°. Aile antérieure avec plusieurs veinules en gradins au champ
apical, plusieurs veinules radiales internes; une veinule radiale interne à l’aile
postérieure.
— 117 —
Ala posterior pallidior, nullis venulis limbatis; venis ad venularum
insertionem fusco striatis. Sector radii 6 ramis.
Long. corp. ® : 19,5 millim. — Long. al. ant. : 22,8 millim. — Long.
al. post. : 21 millim.
Patrie. Akbès. Leg. Ch. Delagrange. Ch. Alluaud, 1907 (Muséum de
Paris). |
2. Neuroleon occultus nov. sp.
Caput facie flava; macula frontali inter antennas, ante eas in 1obos
lineasve obliquas, pone eas in lineam transversam extensa, fere in À. fusca:
verlice et occipite fulvis, fusco punctatis; oculis fuscis: palpis flavidis,
articulo ultimo labialium fusiformi inflato, subtoto fusco, nitido; antennis
thorace longioribus, fuscis, fulvo annulatis, duobus primis articulis antice
flavidis.
Prothorax leviter transversus, antrorsum anguslatus, fulvus; fascia
longitudinali media in duas longitudinaliter divisa, alia ad marginem late-
ralem, stria longiludinali brevi inter duas interjecta, fuscis. Pili laterales
albidi. Meso- et metanotum fusca, fulvo longitudinaliter indistincte striata.
Pectus fuscum , fulvo striatum.
Abdomen fuscum, albido breviter pilosum ; segmentis plerisque superne
gulta laterali parva ante medium testacea.
Alæ hyalinæ, acutæ; margine externo leviter sub apicem concavo;
sligomate albido, parum sensibili; reticulatione fusca, albido varia; area
apicali angusta, venulis furcatis, nullis gradatis; sectore radii fere 10 ramis.
Pili fusci, in medio apicali longiores densioresque.
Ala anterior area radiali 7 venulis internis; stria obliqua duplici parum
sensibili, externa ad rhewma angusta, brevi, duabus areolis, vix pone
radium indicata, interna distinctiore ad anastomosim rami obliqui eubiti.
Axillæ furcularum marginalium levissime fuscatæ.
Ala posterior pallidior, atomo vix sensibili ad rhegma: area eubitali
externa in duobus tertiis basilaribus biareolata, venulis gradatis fere 8-9
.
u
Long. corp. ® : 21 millim. — Long, al. ant. : 29,5 millim, — Long.
al. post, : 21,5 millim.
Patrie, Akbès. Leg. Ch. Delagrange. Ch. Alluaud, 1907 (Muséum de
Paris).
3. Nelees vicinus nov. sp.
Caput facie flava: fronte inter, ante et pone antennas fusca, lineola media
longitudinali fusca cum macula frontali conjuncta; vertice testaceo, puuclis
fuscis in lineas transversas positis; oculis fuscis; antennis fuscis, fulvo
— 118 —
annulatis, duobus primis articulis antice flavis: palpis flavis, articulo
ultimo labialium fusiformi, forti, subtoto fusco.
Prothorax latior quam longior, antrorsum leviter angustatus, fulvus,
6 lineis longitudinalibus fuscis, mediüs longioribus, vicinioribus, interme-
dis brevioribus, antice cum laterali confluentibus. Meso- et metanotum
fusca , fulvo varia. Pectus fuscum, fulvo striatum.
Abdomen fuscum, albido breviter pilosum, aliquot segmentis superne
macula laterali oblonga testacea. Apex deest.
Pedes flavidi, pallidi, albido pilosi, fusco punetati et selosi; femoribus
partim fusco suflusis; apice übiarum et articulorum tarsorum fusco; cal-
caribus lestaceis, anterioribus duos primos tarsorum articulos superantibus,
posterioribus primi apicem vix attingentibus.
Âlæ acutæ; stigmate pallido, vix sensibili; reticulatione fusco-ferruginea,
albido varia; pilis in medio apicali longioribus, fuscis.
Ala anterior area apicali 2-4 venulis gradalis; area radiali 7 venulis
internis, ultima cellula divisa; sectore radi 8 ramis. Lineæ oblique duæ
fusco-ferrugineæ angustæ, parum sensibiles : externa ad venulas gradatas
discales irregularis, interna ad anastomosim rami obliqui cubiti multo
brevior. Furculæ marginales ad axillas leviter fusco limbatæ. Radius sensi-
biliter fusco et albido striatus.
Ala posterior pallidior; area apicali sine venulis gradalis; sectore radii
9 ramis; nullis venulis axillisve limbatis.
Long. al. ant. : 19,5 millim. — Long. al post. : 18,7 millim. — Lat.
al. ant. : à millim. — Lat. al. post. : 4,5 millim.
Patrie, Akbès. Leg. Ch. Delagrange. Ch. Alluaud, 1907 (Muséum de
Paris).
L. Nelees egenus nov. sp. (fig. 2).
Similis shchico Nav,
Caput flavidum; linca transversa ante et pone antennas fusca: vertice
duplici linea transversa ex punctis fuscis transverse elongatis (fie. 2);
oculis fuscis; palpis flavidis, ullimo articulo labialium fuscescente ; antennis
fuscis, fulvo annulatis, clava inferne et duobus primis articulis subtotis
flavidis.
Prothorax (fig. 2) latior quam longior, antrorsum angustatus, fuscus,
stria obliqua laterali, alia media longitudinali interrupta et puncto lateral
ante sulcum, fulvis. Meso- et metanotum subtota fusca, fulvo striata. Pectus
fuscum , flavido striatum.
Abdomen inferne flavido-stramineum , linea longitudinali fusca ad ullima
sewmenta lata; superne fuscum, plerisque sepgmentis macula grandi stra-
minea, linea longitudinali in duas divisa; seomentis basilaribus et apica-
libus subtotis fuscis, ss
— 119 —
Pedes straminei, albido pilosi, fusco punctati et selosi: tibiis posticis
linea inferna fusca ; apice tibiarum et articulorum tarsorum fusco; calca-
ribus testaceis, anterioribus primum tarsorum arli-
culum superantibus, posterioribus æquantibus.
Alæ anguslæ, aculæ; reticulatione grisea, seu
fusco et albido varia; radio longius distinc-
tiusque fusco striato; sligmate albido. Sector radii
8 ramis.
Ala anterior stigmate interne dense fusco limi-
tato, externe dilute; area apicali paucis (2-3)
venulis gradatis; area radiali 7 venulis internis.
Reticulatio per plagas pallida, distincte ante duas Nelees egenus 9 Nav.
strias obliquas, externam tenuem, antrorsum sen- Tête et prothorax.
sim evanescentem , inlernam ad anastomosim rami
obliqui eubiti distincliorem. Ortus sectoris et 3 venulæ radiales fusco
limbatæ.
Ala posterior pallidior : nulla stria, nullis venulis limbatis.
Long. corp. S': 20 millim. — Long. al. ant. : 19,5 millim. — Long.
al. post. : 16 millim.
Patrie, Akbès. Leo. Ch. Delagrange. Ch. Alluaud, 1907 (Muséum de
Paris ).
D. Nelees assimilis nov. sp. (fig. 3).
Caput flavo-teslaceum , faseia transversa ante et pone antennas, fusea ;
verlice duplici linea transversa ex punctis fuscis: oculis fuscis ; palpis flavidis,
Fig. 3.
Nelees assimihis © Nav.
a. Prothorax. — b. Partie basale de l’aile antérieure.
articulo ultimo labialium subtoto fuscescente, antennis fuscis, flavido an-
nulatis.
Prothorax (fig. 3, &) latior quam longior, antrorsum leviter angustatus,
fuscus, duplici linea longitudinali parum definita utrimque fulva; pilis
lateralibus albis. Mesonotum fusco-cinereum , striis longitudinalibus fuscis,
— 120 —
margine postico flavido; præseuto fusco, quatuor punctis fulvis (fig. 3, a).
Melanotum fusco-cinereum , stria transversa laterali nigra. Pectus subtotum
fusceum, fulvo siriatum. |
Abdomen fuscum, albido breviter pilosum, superne macula ferruginea
laterali ad pleraque segmenta.
Pedes flavidi, pallidi, albido püosi, fusco punctati et setosi; femoribus
anticis subtolis fuscis; apice articulorum tarsorum fusco; calcaribus testa-
ceis, anterloribus primum tarsorum articulum excedentibus, posterioribus
vix attingentibus.
Alæ hyalinæ, acutæ, margine externo leviter sub apicem concavo;
sligmate albido, interne fusco limitato, leviter in ala posteriore; reticula-
tione fusca, pallido varia: sectore radii 6 ramis.
Ala anterior stria obliqua fusca duplici, externa parum Hem augusta,
ad venulas gradatas, interna ad anastomosim rami obliqui cubiti distinctiore
et latiore. Prælerea venulæ postcubitales ad marginem posticum leviter
fusco limbatæ (fig. 3, b) et pleræque axillæ furcularum marginalium.
Area radialis 7 venulis internis. Area apicalis 4-5 venulis gradatis fuscis
fuscoque leviter limbatis.
Ala posterior pallidior, nullis venulis limbatis: furculis marpinalibus
fuseis, seu obscurioribus: radio basi fusco.
Long. corp. © : 18 millim. — Long. al. ant. : 21 millim. — Long. al
post. : 20 millim.
Patrie, Akbès. Leg. Ch. Delagrange. Ch. Alluaud, 1907 (Muséum de
Paris).
Saragosse, 19 mars 1914.
Coczecrions RECUEILLIES PAR M. LE Baron Maurice pe Rorascnirn
DANS L'AFRIQUE ORIENTALE.
Lépiporrères : Tortricmwx, Tintinz,
par M. Enwarp Mevrick.
Phalonia illota nov. Sp.
d' 12 millimètres. Tête, palpes et thorax blanchätres, lévèrement sau-
poudrés de gris. Aïles supérieures allongées, blanchätre ocracé, avec stries
lransverses grisâtres et quelques écailles noires ; dessins ocracés, parsemés
de oris; une bande étroite médiane, parallèle au bord terminal, s'étendant
à peu près du bord dorsal au-dessus du milieu de l’ale ; une tache près du
bord dorsal au delà du milieu; une bande étroite subterminale n’attei-
gnant pas les bords; une ligne terminale interrompue : franges grises,
saupoudrées de plus foncé, blanchâtres vers la base. Aïles inférieures gri-
sätre clair; franges blanchälres, avec deux lignes grises.
1 ex., Lumbwa, en septembre.
Gnephasia mediocris nov. sp.
G' 14 millimètres. Tête ocracé clair. Palpes gris, à extrémité ocracée.
Thorax ocracé clair, antérieurement noirâtre. Ailes supérieures allongées,
ocracé clair un peu mêlé de gris; dessins gris clair violacé, bordés et
marqués de brun ferrugineux foncé; bande basilaire vague, à angle obtus
sur le pli; bande médiane oblique, précédée et suivie de stries parallèles;
un trait apical limité par une ligne descendant de la côte aux trois quarts
de l'angle externe ; franges ocracé clair. Aïles inférieures gris pâle; franges
ocracé blanchâtre.
1 ex., Lumbwa, en septembre.
Ethmia epiloxa nov. sp.
S' 17 millimètres. Tête jaune ocracé clair. Palpes grisätres, article ter-
minal blanchâtre. Thorax ocracé blanchätre, extrémité postérieure, épau-
lelles, et une tache apicale sur les ptérygodes noirâtres. Abdomen gris clair,
avec une bande jaunâtre avant le milieu; apex jaune ocracé. Ailes supé-
rieures allongées, grisâtre ocracé pâle ; un point noir sur le pli vers la base ;
stigmates noirâtres, le plical placé obliquement avant le premier discal:
franges ocracé blanchätre. Ailes inférieures grisätre päle ; franges ocracé
blanchâtre.
1 eXx., Simba, en mars.
Muséum. — xx, 9
Tineola argocoma nov. sp.
G' 18 millimètres. Tête et thorax blancs. Palpes grises. Antennes blan-
châtres. Abdomen prisätre pàle. Ailes supérieures allongées, assez étroiles,
blanc argenté: côte lisérée de noir vers la base; franges blanches. Aïles
inférieures grisätre pale; franges blanchätres, teintées d’ocracé vers la
base.
3 ex., Simba, en mars.
Melasina olenitis nov. Sp.
d' 30 millimètres. Tête ocracé blanchâtre. Palpes squameux, ocracé
blanchâtre, saupoudrés de noirâtre sauf au sommet (antennes absentes).
Thorax blanchätre, parsemé de grisätre, antérieurement mêlé de noirâtre.
Abdomen pris. Ailes supérieures allongées, grisàtre ocracé pâle, mêlées de
blanchâtre, et parsemées de petits groupes d’écailles noirâtres ; dessins
vagues, noirâtres, une tache basilaire occupant un quart de l'aile, à bord
postérieur droit, vertical, et une bande assez étroite descendant de la côte
au tiers et atleignant à peu près le milieu du bord intérieur, de là se
contournant au bout de la cellule. Aïles inférieures grises.
1 ex., parases du Rudolphe.
Amydria eccephala nov. sp.
d' 20 millimètres. Tête grise. Palpes brun foncé, à deuxième article
hérissé, article terminal ocracé clair. Thorax jaune ocracé, antérieurement
obseurci de gris. Abdomen ocracé grisätre pâle. Aïles supérieures allongées,
assez étroites, jaune ocracé foncé; côte lisérée de noir vers la base; franges
jaune ocracé. Ailes inférieures ocracé päle, un peu grisätre ; franges ocracé
pèle.
2 ex., Njoro, en avril.
Hapsifera revoluta nov. sp.
S' 20-21 millimètres. Tête jaunâtre clair. Thorax ocracé pâle, quelque-
fois assombri. Palpes ocracé pâle, à deuxième article noirâtre jusqu'aux
deux tiers. Ailes supérieures allongées, étroites, ocracé clair, quelquefois
un peu bleuàtre; côte lisérée de noirâtre vers la base; stigmates noirs, le
plical à peu près au-dessous du premier discal, quelquefois un point au-
dessus du second discal, et un autre vers le milieu de la côte; franges ocracé
clair. Aïles inférieures gris assez foncé; franges ocracé blanchâtre un peu
grisatre.
L ex., Sud du lac Rudolphe et Lumbwa, en septembre.
Note SUR LES VARIATIONS pu TABANUS ALGIRUS Macouarr
EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE.
par J.-M.-R, Surcour, car pes TRAVAUX DE Z/00L0G1E
Au LaBoraroIRe CoLoniaAL pu Muséum.
Au cours de trois missions accomplies les années dernières en Algérie
et en Tunisie, j'ai été spécialement attiré par l'étude des Diptères piqueurs
du groupe des Tabanides.
Le groupe du Tabanus aloirus Macquart comprend deux variétés à
signaler, que nous étudierons après le type.
Taganus azcirus Macquart.
[Diptères exotiques , T, »° p., p. 180 (1838).]
“Aler, nilidus. Abdomine basi albido pubescente, apice flavo limbato.
Alis fuscanis. Long. 7 lignes S'Q.
«Palpes noirs. Face noire à poils bruns, côtés à duvet blanchâtre,
® callosité et ligne noires. Antennes noires, troisième article à base brune
et petite dent.
« Thorax à poils noirs et léger duvet blanchâtre. Abdomen : les deux
premiers segments à duvet blanc sur les côtés; sixième et septième bordés
extérieurement de petits poils jaunes; G' côtés d’un brun foncé. Pieds noirs.
Cuillerons brunâtres. Balanciers bruns. Aïles d’un brun rougeâtre &,
brunes ®.
«D’Aloer, très commun dans les prairies en mai et juin. M. Roussel
(Macquart).»
La collection Macquart qui existe au Muséum comprend un mâle portant
une étiquette manuscrite de Macquart «N° 261 ter — Tabanus algirus —».
Il s’y trouve en outre une femelle provenant de Bône (n° 1261) et déter-
minée par E. Blanchard.
Les nombreux spécimens de ma collection ont été capturés à El-Biar,
Hussein-Dey, Rouïba, le Corso, les montagnes du Bou Zegza, Berrouaghia,
Boghari et Tunis entre la seconde quinzaine de mai et la troisième semaine
de juin, sauf pour la variété tunisiensis. L'apparition est done de courte
durée. J'ai recueilli un jour plus de 5o spécimens © sur mon cheval au
Bou-Zegza et un autre jour 22 exemplaires sur le pont romain situé près
du village de la Reghaïa,
— 124 —
Première variété : Tapanus Earonr Ricardo.
[Annals and Magazine of Natural History, sér. 7, vol. XVI, p. 198 (1905).]
Mäle (type) provenant de Constantine, le long de la route de la Cor-
niche, sur Ferula scabra. 2, VT, 95 (Eaton).
Trois autres mâles des environs.
Femelle (type) prise près de la colonne Voirol (Alger) dans les buissons
sur les fleurs de Ferula communis. 2, VI, 95 (Eaton).
Male. — Tête de la largeur de celle de Ia femelle. Yeux sans bandes, les
facettes de la partie supérieure de chaque côté de la bande frontale léoère-
ment plus grandes; la pubescence est éparse, le tubereule ocelliforme invi-
sible, à poils jaunes, la partie postérieure de la tête à longs poils jaunes;
triangle frontal saïllant, brunätre à lomentosité gris argenté. Antennes
noires, base du troisième article brun rougeätre; le premier est cylin-
drique, épais, à poils noirs; le second cyathiforme, à poils noirs près du
bord apical; le troisième porte une dent médiocre, la partie apicale est sub-
égale à la partie basilaire. Face noirâtre, un peu de tomentosité grise près
des yeux, des poils noirs mélés à quelques poils blancs au côté interne;
palpes noirs à longs poils noirs.
Thorax noir à tomentosité grise et de courts poils roussâtres sur le
dessus, entremêlés de quelques poils noirs. Cette pilosité est plus grise sur
les côtés el les épaules; pectus brun noirâtre sur les flancs. Abdomen noir
brillant, à pubescence noire, sauf sur les deux derniers seoments où elle
est fauve. Pattes noires; l'extrémité apicale des fémurs est jaunâtre; la
pilosité est noire, elle est plus longue sur les hanches et les fémurs. Aïles
hyalines, brun jaunâtre au bord antérieur sur une zone étroite, nervures
brun rougeâtre. Balanciers blanc rougeätre.
Longueur, 16 millimètres; largeur dela tête, 5 millimètres.
Femelle. — Presque semblable au mäle. Bande frontale noirâtre, à
tomentosité prise; callosité frontale noire, brillante, de forme ovale, n’attei-
onant pas les yeux, prolongée en une bande étroite au delà du milieu de
la bande frontale; celle-ci est quadruple de sa largeur; pas de tubercule
ocellifère; triangle frontal sallant, noir brillant, avec une ligne médiane
et les côtés gris. Partie postérieure de la tête portant une toufle de pois
noirs au milieu et d’autres poils jaunàtres, plus courts, en arrière des
premiers. Palpes noirs à tomentosité grise et poils noirs, le second article,
allongé, épaissi à la base, s'alténuant graduellement en une pointe recti-
ligne. Abdomen plus large que chez le mâle, recouvert d’une pruinosité
blanchâtre sur les seoments basilaires, principalement sur le second. Les
poils fauves des derniers segments sont plus nombreux et répartis sur le
EG Es
dessus ; ils sont plus faiblement colorés, presque blancs. Les poils du tho-
rax sont aussi plus gris que ceux du mâle.
Longueur, 15 millimètres; largeur de la tête, 5 millimètres.
La collection de Macquart renferme, sous le nom de Tubanus arubicus,
un exemplaire femelle portant une étiquette manuscrite de Macquart
«N° 266 ter. — Tabanus arabicus.» Cet [nsecte correspond absolument au
Tabanus algirus Macquart et n’en diffère que par Îa coloration rougeätre
de la partie basilaire du troisième article antennaire; 11 se rapporte donc à
l'espèce décrite par Miss G. Ricardo sous le nom de T. Eatoni, car l’exem-
plaire de Macquart ne peut s’accorder d'aucune façon avec la description
qu'il en donne : «Cinereus. Antennis pedibusque rufis. Asdominis jate-
ribus rufis. Longueur, 6 lignes 1/2.
« Palpes d’un blanc jaunâtre. Face et partie antérieure du front cendrées,
partie postérieure d’un gris obseur; une callosité brune. Les quatre der-
nières divisions des antennes brunes. Thorax à lignes blanches. Abdomen
couvert d’un duvet cendré. Tarses antérieurs bruns. Balanciers jaunes. Aïles
claires; base et bord extérieur un peu jaunätres.
eD’Arabie. M. Olivier, Muséum.
« Cette espèce ressemble au T. græcus Meigen, mais il en diffère princi-
palement par les cuisses fauves » (Macquart).
Jusqu’à présent, nous n'avons pas rencontré le Tabanus Eatoni Ricardo,
qui doit être pourtant largement distribué dans l'Afrique du Nord. Nous
avons recueilli à Tunis une variété différente, que nous décrivons sous le
nom de variété Tunisiensis.
T. ALGIRUS var. TUNISIENSIS Q.
Type : une femelle recueillie au Belvédère (Tunis) en juillet 1913;
3 autres femelles provenant du Bardo, août 1913.
Caractères généraux et aspect de T. aloirus Macquart.
Taille un peu plus réduite (14-15 millimètres); les antennes sont inter-
médiaires de coloration entre T. algirus Macquart et la variété Eatoni
Ricardo. La villosité des yeux, presque nulle chez ces deux espèces, est plus
accentuée chez T. tunisiensis. Le caractère qui sépare à première vue notre
espèce des deux autres est la coloration claire des poils des flancs.
Nous pouvons tracer en un tableau les caractéristiques des trois espèces
mentionnées ci-dessus.
CARACTÈRES COMMUNS.
Les deux premiers segments abdominaux ont une sorte de pollinosité
blanche bien visible chez les Insectes en bon état et principalement chez les
femelles. Coloration générale noire. Des poils fauves ou jaunes à l'extrémité
apicale. Ailes plus où moins colorées au bord costal, tout au moins cen-
drées dans les exemplaires les moins colorés.
Hoi
CARACTÈRES PARTICULIERS.
Villosité des yeux nulle ou très éparse, flancs à poils noirätres, callus
huméral à poils brunâtre clair. Troisième article antennaire noir ou noir
brunätre. T. accrus Macquart.
Semblable. Base du troisième article antennaire rouge.
Var. Earonr Ricardo = T, arabicus Macquart sec. typum.
Villosité des yeux apparente. Flancs à poils jaune brunâtre, de nombreux
poils dorés mêlés à la pubescence du thorax. Troisième article antennaire
brun, noirâtre à la base. Var. TUNISIENSIS.
BIBLIOGRAPHIE.
Archives de l’Institut Pasteur de Tunis, fase. ur-1v, p. 183 (1913).
— 127 —
Nores sur LES Espèces Du GENRE MacrrA pécrires par LAmaArcK,
PAR M. Ep. Lauy.
Lamarck a donné, en 1818, dans les Animaux sans vertèbres, t. V,
p. 472-480, la description de 33 espèces de Mactra : elles appartiennent
toutes à ce genre, sauf une (M. donacia), qui est un Mesodesmu.
Les collections du Muséum de Paris possèdent, pour 18 de ces formes,
des types munis d’étiqueltes manuscrites de Lamarck et, pour 6 autres,
des spécimens indiqués comme ayant été déterminés par lui, bien que les
éliquettes correspondantes soient d’une écriture différente.
Voici quelques renseignements sur ces divers échantillons.
À. MacrRA GIGANTEA
(Lamarck., Anim. s. vert., V, p. 472).
Bien que Lamarck indique son Machra pisantea comme représenté dans
la collection du Muséum , on n’y trouve actuellement aucun spécimen qu'il
ait ainsi déterminé.
D'ailleurs, cette espèce correspond, d'après Lamarck lui-même, à la
coquille appelée Mactra solidissima par Chemnitz (1788, Conch. Cab., X,
p. 300, pl. 170, fig. 1656) et on doit, par suite, conserver ce nom pour
cette forme de la côte Atlantique des États-Unis : c’est, dans le genre Spi-
sula Gray, 1838 , le type du sous-senre Hemimactra Swainson, 1840 ©.
2. M. SrencLert
(Lamarck, loc. cit., p.473).
De même, contrairement à ce qui est mentionné dans les Animaux sans
vertèbres, 11 n’y a pas au Muséum de spécimen que Lamarck ait identifié à
l'espèce, du Cap de Bonne-Espérance , nommée Mactra Spengleri par Linné
(1767, Syst. Nat., éd. XII, p. 1125; 17982, Chemnitz, Conch. Cab., VI,
p. 209, pl. 20, fig. 199-201) et devenue le type du sous-genre Schizo-
desma Gray, 1837, dans le genre Spisula.
3. M. STRIATELLA
(Lamarck, loc. cit., p. 473).
On trouve au Muséum une coquille, mesurant 87 X 73 millimètres, qui
est indiquée comme le type même du M. striatella, bien que l'étiquette
qui l'accompagne soit d’une écriture différente de celle de Lamarck.
() Spengler (1802, Shrivt. Naturh. Selsk., V, à, p. 114) raltachait cette espèce
de Chemnitz comme variété « au Mactra solida L.
M. Dall (1894, Nautilus, VIT, p. 26) fait du M. similis Say une variélé de ce
M. solidissima.
— 120 —
Cette espèce, qui est représentée par les fieures 1 a-b de la planche 255
de l'Encyclopédie Mcthodique et à laquelle Deshayes a réuni en 1835 (An. s.
vert., 2° éd., VI, p. 98) son Mactra albina (1830, Encycl. Méth., Vers, W,
p- 392), est une forme de l'Afrique occidentale et de la côte Est de l’'Amé-
rique du Sud.
Rangée par H. et À. Adams (1856, Gen. Rec. Moll., IX, p. 382) parmi
les Standella, elle appartient, en réalité, au genre Spisula et, tandis que
Weinkaulf (1884, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2° éd., Mactra, p. 85) la
rattachait au groupe des Mactromeris, M. Dall (1894, Proc. Malac. Soc.
London, 1, p.211) en a fait le type de son sous-genre Leptospisula.
&. M. carinaTa
(Lamarek, loc. cit., p. 473).
Dans les collections du Muséum se trouvent deux coquilles mesurant,
l'une, 95 x 60 millimètres (avec le mot Lisbonne» écrit à l’intérieur),
l'autre, 84X55 millimètres, qui sont mentionnées comme avant été déter-
minées M. carinata par Lamarck, bien que les étiquettes qui portent ce
nom ne soient pas de son écriture.
Lamarck identifie à son espèce les figures 1 a-b-c de la planche 251 de
l'Encyclopédie Méthodique et pense que la Mactre représentée dans le même
ouvrage, pl. 251, fig. » et pl. 252, fi. 1, n’en est qu'une variété .
I indique comme étant peut-être synonyme le Mactra striatula Gmelin
(1790, Syst. Nat., éd. XIIT, p. 3257); Hanley avait d'abord (1849, Catal.
Rec. Biv. Sh., p. 29) partagé la même opinion, mais il a ensuite reconnu
(1856, loc. cit., p. 340; 1855, Ipsa Linn. Conch., p. 55) que celte espèce,
qui est de Linné (1767, Syst. Nat,, éd. XIT, p. 1125) et pour laquelle
Gmelin renvoie aux figures 205-206 de Ghemnitz ( Conch. Cab, VE, pl.21),
est une forme bien distincte, que nous verrons plus loin correspondre, en
réalité, au ML. subplicata de Lamarck.
Quant au M. carinata Lamarck, ce nom. ainsi que le dit Hanley (1842,
loc. cit., p. 29), tombe en synonymie de M. alata Spengler (1802, Skrivt.
Naturh. Selsk., V, 2, p. 99), espèce de la côte Atlantique de l'Amérique
du Sud, qui est le type du sous-genre Mactrella (Gray) Dall (1894,
Proc. Malac. Soc. Lond., L, p. 211).
5. M. nELvAcEA
(Lamarck, loc. cit., p. 473).
Le Muséum possède deux coquilles qui, ayant respectivement pour
dimensions 99 x 73 millimètres et 71 x b3 millimètres, sont accompa-
() Valenciennes a fait de cette variété une espèce distincte sous le nom de
Mactra concentrica (1824, Bory de Saint-Vincent, Encycl. Méth., Vers, 10° livr.,
p. 191).
— =
gnées d'étiquettes portant de la main de Lamarck le nom de Mactra hel-
vacea.
Pour Lamarck, dont l'opinion a été acceptée par Deshayes (1830,
Encycl. Méth., Vers, Il, p. 395), par Weinkauff (1884, Mart. u. Chemn.
Conch. Cab., 2° éd., Mactra, p. 4) et par Locard (1890, Bull. Soc. Malac.
France, NIX, p. 67), ce Mactra helva seu helvacea de Chemnitz (178,
Conch. Cab., NE, p. 234, pl. 23, fig. 232-233) serait spécifiquement
distinct du Mactra glauca Born (1780, Test. Mus. Caes. Vindob., p. 51,
pl. IE, fig. 11-19), mais MM. Bucquoy, Dautzenberg et Dollfus (1896,
Moll. Roussillon, 11, p. 545) ont montré qu'il en est tout au plus une
variété, qui, plus haute en proportion, se trouve principalement dans
l'océan Atlantique, tandis que le M. glauca lypique, de forme plus trans-
verse, se rencontre surtout dans la Méditerranée.
6. M. crannis
(Lamarck, loc. cit., p. 474).
I n’y a au Muséum aucun spécimen déterminé par Lamarck M. grandis.
Ce nom de M. prandis a été attribué par Gmelin (1790, Syst. Nat.,
éd. XIIT, p. 3259) à la coquille qui était désignée par Chemnitz (1782,
Conch. Gab., VE, p. 229, pl. 23, fig. 228) comme waxima de Mactris
radialis et qui a été appelée postérieurement M. radiata par Spengler
(1802, Skrivt. Naturh. Selsk., V, 2, p. 107) ©.
Ainsi que Philippi (1846, Abbild. Conch., U,p. 72), puis Weinkauff
(1884, Conch. Cab., 2° éd., Mactra, p. 44) l'ont fait remarquer, il y a
discordance entre la description et la figure données pour cette forme par
Chemnilz : en effet, après lavoir dite «antice [i. e. postice] protensa et
angulata», 1 la dessine elliptique et arrondie à ses extrémités.
Mais Lamarck indique, d'autre part, comme fournissant une bonne
représentation de son M. grands les figures 1 a-1 b de la planche 253 de
l'Encyclopédie Méthodique et celles-ci montrent qu'il s’agit d’une Mactre
«irigona, antice | ie. postice | productiore subrostrata, natibus fusco-violaceis ».
D'après cela, si l'espèce que Chemnilz a eue en vue reste incertaine, il n'en
est pas de même de celle de Lamarck, pour laquelle Philippi a proposé le
nom de M. Lamarchki. Or cette dernière appellation est inutile : car, tout au
moins en ce qui concerne le M. orandis de Lamarck, Weinkaulf semble
avoir eu raison de dire (oc. cit., p. ha et 4h) que, seule, une différence
d'habitat, qui ne paraît pas d’ailleurs avoir été confirmée, aurait pu s'op-
poser à la réunion de cette forme, correspondant aux figures citées de
l'Encyclopédie, avec une autre espèce représentée par Chemnitz (1795,
(0) Le même nom spécifique a été employé pour une autre espèce : le Mactra
radiata Val. (1824, Bory de Saint-Vincent, Encycl. Méth., Vers, 10° livr., p. 151,
pl. 256, fig. 3 a-3b).
— 130 —
Conch. Cab., XI, p. 217, pl. 200, fig. 1954), sous le nom de Mactra vio-
lacea australis® et appelée définitivement par Spengler (1809, Skrivt.
Naturh. Selsk., N, 2, p. 102) Mactra antiquata.
7. M. srucrorum
(Lamarck, oc. cit., p. 474).
À propos de son M. prandis, Lamarck parle des rapports que celte es-
pèce présente avec le Wactra stuliorum.
Or, dans la collection du Muséum, on trouve étiquetée par lui «Mactre
lisor, M. stultorum» une coquille mesurant 63 millim. 5 X 46 millim. 5,
qui, colorée extérieurement de fauve pâle avec rayons blancs, à sommets
d’un violet intense et à intérieur des valves violacé, correspond, par sa
forme trigone atténuée aux extrémités, bien plutôt au M. antiquata Spglr.,
tel qu'il a été figuré par Reeve (1854, Conch. Icon., VIT, Mactra, pl. VE,
fig. 22), c'est-à-dire au M. grandis Lamark ©.
Le véritable ML. stuliorum Linné [ Cardium] (1758, Syst. Nal., éd. X,
p. 681), figuré par Chemnitz (Gonch. Cab., NT, p. 226, pl. 23, fig. 224-
226) et ayant pour synonyme M. inflata Bronn (1839, Eroebn. naturh.-
okon. Reis., Il, p. 597), est rattaché par MM. Bucquoy, Dautzenberg,
Dollfus (1896, Moll. Rousssillon, I, p. 556) à titre de variété au AL. co-
rallina Linné [Cardium] (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 680) ©.
Quant au Mactra lisor Adanson [ Chama] (1757, Hist. Nat. Sénésal,
Cog., p. 231, pl. 17, fig. 16), que Lamarck identifiait au M. stultorum,
c'est, comme l’a reconnu Deshayes (1835, An. s. vert, 2° éd., VI, p. 99),
une espèce bien distincte, qui, suivant Hanley (1885, Ipsa Linn. Gonch.,
p. 56), Weinkaulf (1884, Conch. Gab., à° éd., Mactra, p. 42 et p. 66)
et M. Dautzenberg (1910, Contrib. faune malac. Afrig. Occid., Act. Soc.
Linn. Bordeaux, LXIV, p. 189), est le Mactra plabrata Linné (1767, Syst.
Nat., éd. XIT, p. 112b). |
() Môron (1870, Malak. Blätt., XVIT, p. 122) désigne cette espèce sous le
nom abréoé de M. australis, qu'il ne faut pas confondre avec M. australis Lamarck.
® Môrou (1870, loc. cit., p. 123) a identifié de même au M. grandis Lk. jun.
la forme désignée par Spengler (1802, Skrivt. Naturh. Selsk., V, 2, p. 109)
comme M. stultorum L.
8) D’après Môrou (1870, loc. cit., p. 123) il n’y aurait pas de différence entre
la figure 226 de Chemnitz et une forme des îles Nicobar décrite par Spengler
(1802, loc. cit., p. 109) sous le nom de Mactra tripla.
® Hurron (1873, Cat. Tert. Moll. New Zealand, p. 18) a attribué la même
appellation spécifique inflata à un Standella de Nouvelle-Zélande.
6) D’après MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1896, loc. cit., p. 556), La-
marck a donné au M. corallina typique le nom de /actea, lequel avait été déjà
employé auparavant par Poli pour désigner le M. subtruncata Da Costa.
131
8. M. macurosa
(Lamarck, loc. ct., p. 47h).
Le: Muséum possède le type de cette espèce, qui est étiqueté de la main
de Lamarck +Mactre mouchetée, M. maculosa» et qui mesure 45 x 33 milli-
mètres.
Ce M. culs Lk.® a été identifié au M. achatina Ghemnitz (1705,
Conch. Gab., XT, p. 218, pl. 200, fig. 1957-1 958)° p ar Reeve (1854,
Conch. Icon., VIE, Mactra, pl. XIT, fig. 51), qui réunit os à cette
espèce le AL. adspersa Dunker (1849, Zeüschr. f. Malak. 1848], V, p.186;
18b0, Philippi, Abbild. Conch., IT, p. 135, pl. II, fig. 2); M. E. A.
Smith (1885, Rep. «Challenger» Lamellbr. 59) y rattache de plus le
M. ornata Gray (1837, Mag. Nat. Hist., n.s., 1, p. 371: 1854, Reeve,
loc. eit., pl. XIIT, fig. 58).
9. M. sTRAMINEA
(Lamarck, loc. cit., p. 475).
Cette espèce n’a pas élé établie sur un échantillon du Muséum.
D'après Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 100), c’est la même
espèce que le Mactra mtida Spengler (1786, Schræter, Eïnleit. Conch., UT,
p. 88, pl. VIE, fig. 2; 1802, Spengler, Skriwvt. Naturh. Selsk., Vs 2,
p. 103) %, auquel Lamarck renvoyait avec un certain doute, et le nom
donné par Spengler doit être repris pour cette coquille qui habite le Sé-
négal (.
10. M. ausrrauis
(Lamarck, loc. cit., p. 475).
Il existe au Muséum, avec étiquettes originales, 3 coquilles qui ont été
nommées par Lamarck M. australis : mesurant respectivement 42 X 39,
h1X33, 38 X 30 millimètres, elles ont été rapportées en 1803 du Port
() I ne faut pas confondre cette espèce avec le M. maculata Chemnitz.
®) Lawanck (An. s. vert., V, p. 90) a indiqué ces figures 1957-1958 de Chem-
nitz comme références pour la variété à de son Amphidesma variegata [— Semele
purpurascens Gmelin=$. obliqua Wood]; Récluz (1845, Rev. Zool. Soc. Cuv., VIT,
p- 10) avait, par suite, cité cette forme comme constituant peut-être une espèce
distincte sous le nom d’Amphidesma (?) achatina Chemnitz.
®) Mônon (1870, Malak. Blätt., XNIT, p. 123) identifie le M. nitida Spglr. à
l'espèce figurée par Chemnitz (1 al Conch. Cab., NI, p. 223, pl. 22, fig. 218-
219) sous le nom de M. corallina.
(1) Malgré l'existence de cette espèce de Lamarck, Dunker a décrit sous le même
nom spécifique une Mactre japonaise : le Trigonella suraminea Dkr. (1882, Ind.
Moll. Mar. Japon., p. 183, pl. VIE, fig. 5-6).
— 132 —
du Roi George par Péron et Lesueur, qui les avaient déterminées « Mactra
striata Lin. ».
Selon Deshayes (1835, An. s. vert., a°éd., VI, p.101), ce ML. australis Lk.
serait identique au M. olabrata Linné et devrait reprendre ce nom.
Mais il y a là une confusion. Le M. australis Lamarck, qui est une espèce
australienne), est la coquille représentée par Chemnitz (1782, Conch.
Cab., NT, p. 222, pl. 22, fie. 216-217) sous l'appellation, qui doit être
conservée, de Mactra polita. Cest à tort que Schrœter (1786, Einleit.
Conch., WT, p. 75) et Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XIIT, p. 3258) ont
appliqué à ces figures de Chemnitz le nom de glabrata : le véritable M.
glabrata Linné (1767, Syst. Nat., éd. XIT, p. 1125) est une forme diffé-
rente, qui, d’après ce que Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 56) dit
du spécimen-type, est le Chama lisor Adanson (1757, Hist. Nat. Sénégal,
Cog., p. 231, pl. 17, fig. 16) = Mactra Adansoni Philippi (1849, Zeitschr.
J: Malak. [1848], V, p. 152), espèce sénégalaise ©).
11. M. vioacra
(Lamarck, loc. cit., p. 475).
Ïl y a au Muséum deux coquilles qui ont été rapportées par Lamarck à
cette espèce.
L'une, de grande taille, 59 x 46 millimètres, est déterminée «+ Mactre
violette, M. violacea» : c’est, en effet, un spécimen du WMactra violacea
Chemnitz (1782, Conch. Gab., VE, p. 220, pl. 29, fig. 213-921), auquel
Weinkauff (1884, Conch. Cab., 2° éd., Mactra, p. 117) réunit comme
synonyme ou variété le M. subrostrata Deshayes (Reeve, Conch. Icon.,
pl. VIE, fig. 25) et qui est le type du sous-genre CϾlomactra Dall (1894,
Proc. Malac. Soc. Lond., 1, p. 211), à sinus palléal très court presque
obsolète W).
0) Sowersy (1839, Zool. Beechey’s Voy., Moll., p. 154, pl. 44, fig 6) a figuré,
sans nom d'auteur, un M. australis de Swan River, localité précisément indiquée
par Reeve (Conch. Icon., pl. X, fig. 39) pour le M. polita Chemn. = M. aus-
trahis Lk.
®) Une forme de Guinée rattachée par Spengler (1802, Shrivt. Naturh.
Selsk., V, 2, p. 106) comme variété a au M. stultorum. serait, d’après Môrch
(1870, loc. cit., p. 123), proche alliée de ce M. plabrata L.
Quant au Mactra glabrata Gmelin, dont Lamarck faisait un Crassatella, c’est,
en réalité, un Mésodesme : Mesodesma glabratum (Gmel.) Deshayes.
® Jerrreys (1869, Brit. Conch., V, p. 188) faisait du M. volacea Lk. un syno-
nyme du M. stultorum, fausse identification contre laquelle a protesté Weinkauff
(1884, loc. cit., p. 13 et p. 45).
SPENGLER (1802, loc. cit., p. 116) a décrit une espèce de Guinée, le M. humilis,
qui, selon Môrch (1870, loc. cit., p. 124), serait voisine du M. wiolacea.
— 133 —
L'autre coquille, plus petite, mesurant 27 X 21 millimètres, est éti-
quetée également de Ja main de Lamarck , « Mactra violacea, jeune individu.
Péron» ; ayant été recueillie par Péron, elle est probablement d'Australie et
elle me paraît pouvoir correspondre à la forme de Nouvelle-Calédonie dé-
crite par Souverbie (1860, Journ. de Conchyl., VIT, p. 204 et p. 311,
pl. XI, fig. 1) sous le nom de Mactra kanakina.
49. M. rascraTa
(Lamarck, loc. cit., p. 475).
Cette espèce n’a pas été décrite d’après un spécimen faisant partie de la
collection du Muséum.
D’après Weinkauff (1884, Conch. Cab., 9° éd., Mactra, p. 15), le M.
fasciata de Lamarck comprend certainement le M. inflata Bronn : celui-ci
. est, ainsi qu'il a été dit plus haut, identique à la variété stuliorum L. du
M. corallina L. : or, c’est précisément cette dernière espèce que Lamarck
lui-même croyait pouvoir indiquer comme synonyme de son M. fasciata.
13. M. rurGipa
(Lamarck, Loc. cit., p. 475).
Le Muséum possède deux coquilles, mesurant respectivement 61 mil-
lim. 5 X51 millimètres et 65 X54 millimètres, qui avaient été d’abord
étiquetées de la main de Lamarck «Mactre rubescente, Mactra rubescens» :
puis ces mots ont été rayés et une écriture différente de la sienne leur a
substitué ceux de «Mactre enflée, Mactra turgida». Le nom de rubescens,
qui faisait probablement allusion à l'existence d’une «tache rouge pourprée
sous chaque crochet» (et qu’il ne faut pas confondre avec celui de rufescens
appliqué à une autre espèce), ne figure d’ailleurs pas dans les Animaux sans
vertèbres, où il à fait place également à M. turgida, appellation proposée
par Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3260) pour la forme désignée
par Chemnitz comme Wactra tumida seu inflata (1782, Conch. Cab., VI,
p- 218, pl. 21, fig. 210-211).
Weinkauff (1884, Conch. Cab., 2° 6d., Mactra, p. 11) regardait comme
incertain lhabitat de ce M. tumida Chemn., qu'il aurait reçu de Panama et
que Reeve (1854, Conch. Icon., Mactra, pl. VE, fig. 21) mentionnait des
Antilles; mais Chemnitz, Lamarck et Hanley (1842, Cat. Rec. Biv. Sh.,
p. 30) l'indiquent des mers de l'Inde (côte de Tranquebar), et M. Dall
(1898, Contrib. Tert. Fauna Florida, pt. V, Trans. Wagn. Fr. Inst. Se.
Philad., HT, p. 875) fait remarquer que cette espèce présente des carac-
tères semblables à ceux du AT. violacea Chemn., type de son sous-genre
Cœlomactra, qui ne renferme que des formes tropicales de l'Ancien Monde.
— 134 —
14. M. pricaTarrA
(Lamarck, loc. cit., p. 476).
Il n°y a dans la collection du Muséum aucun spécimen nommé par La-
marck Mactra plicataria®.
Ce M. plicataria Linné (1767, Syst. Nat., éd. XIT, p. 1125), figuré par
Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 213, DL 20, fig. 209-20/), est une
espèce de l'océan Indien, qui est le he de la section Mactrinula Gray
(1853, Ann. Mag. Nat. Hist., 2° série, XI, p. 41): c’est le M. subplicata
Wood (1828, Ti Test. Suppl., pl. VI. fig. 6), tandis que le véritable M.
subplicata Lk., dont nous parlerons plus loin, est, d'après Deshayes et
Hanley, la forme représentée sous le nom de M. lævis par Chemnitz (1782,
loc. cit., p. 214, pl. 21, fig. 205-206), qui a appelé ainsi le AL. striatula
Linné. ;
15. M. RurEscENS
(Lamarck, loc..cit., p. 476).
On trouve au Muséum indiquée comme type du A. rufescens, bien que
l'étiquette correspondante soit d’une écriture différente de celle de Lamarck,
une coquille mesurant 55 millimètres de longueur (dimension mentionnée
dans les Animaux sans vertèbres) et h4 millimètres de hauteur.
Il existe, en outre, dans les collections du Muséum, trois autres spéei-
mens de la même espèce recueillis, en même temps que le type, à la baie
des Chiens marins (Australie) par Péron et Lesueur (1803).
Ainsi que le fait observer Reeve (1854, Conch. Icon., Mactra, pl. TT,
fig. 9), cette espèce, solide, gibbeuse, ornée de plis flexueux, ressemble
beaucoup à une Crassatelle.
Weinkauff (1884, Conch. Cab., 2° éd., Mactra, p. 89 et p. 116) y
rattache comme forme jeune le M. contraria Deshayes (1854, P. Z. S. L.,
p. 62; Reeve, loc. cit., pl. XVIT, fig. 86).
16. M. macuraTa
(Lamarck, loc. cit., p. 476).
Le Muséum ne possède pas d’échantillon déterminé par Lamarck comme
Mactra maculata Chemnitz (17982, Conch. Cab., NI, p. 217, pl. 21,
fig. 208-209) ©)
) Les figures 2 a et 2 b de la planche 255 de l'Encyclopédie Méthodique, que
Lawarck avait d’abord (An. s. vert., V, p. 471) considérées, avec un certain doute,
comme représentant une variété b de son Lutraria crassiplica (— Clementia vitrea
Chemnitz | Mactra]), ont été plus loin (p. 476) rapportées par lui, sans aucune
hésitation, au Mactra pheataria L. |
@) Drsnayes (1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 103) a identifié à ce M. ma-
culata la coquille qui est représentée dans les figures 3 a-3 b de la planche 254
de l'Encyclopédie Méthodique et qui avait été nommée Macura nebulosa Val. par
Bory de Saint-Vincent (1824, Encycl. Méth., Vers, 10° livr., p. 151).
— 135 —
Une autre espèce de Lamarck, le M. squalida, qu'il disait ne pas res-
sembler au M. maculata, a été cependant identifiée à cette espèce de Chem-
nitz par Reeve (1854, Conch. Icon., pl. XI, fig. 56), qui y rattache aussi
le M. setosa Quoy et Gaimard (1834, Voy. «Astrolabe», Zool., IT, Moll.,
p. 19, pl. 83, fig. 3-4).
Enfin, au M. maculata Chemn., MM. Weinkaulf (1884, Conch. Cab.,
2° éd., Mactra, p.67), E. À. Smith (1885, Rep. «Challenger» Lamellibr.,
p- 29), Hidalgo (1903, Estud. prelim. Fauna Malac. Filipinas, Il, p. 48)
_et Lynge (1909, Danish. Exped. Siam, Mar. Lamellibr., Mém. Acad. R.
S. Lett. Danemark, 7° s., V, p. 220) ont encore réuni le M. Reevei Des-
hayes (1853, P. Z.S. L., p. 15 ; Reeve, loc. cit., pl. XVI, fig. 85).
17. M. sugPzicATA
(Lamarck, loc. cit., p. 476).
Le type du M. subplicata, mesurant 63 x 48 millimètres, est conservé
au Muséum avec l'étiquette originale.
Cette grande espèce a été identifiée avec raison par Deshayes (1835, An.
s. vert., 2° éd., VI, p. 103) au Mactra lœvis de Chemnitz (1782, Conch.
Cab., NE, p. 214, pl. 21, fig. 205-206), qui a proposé ce nom pour le AL.
striatula Linné (1767, Syst. Nat., éd. XIT, p. 1125) 0°).
Le nom employé par Lamarck tombe done en synonymie de Mactra
striatula L., espèce dont Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 55, pl. »,
fig. 3) a donné la description, accompagnée d’une figure représentant le
lype même de Linné.
Weinkauff (1884, Conch. Cab., +° éd., Mactra, p. 6 et 8) regarde, au
contraire, le M. subplicata Lamarck = M. lœvis (Chemnitz) Reeve = M.
striatula Gmelin pars (non Linné) comme une espèce différente du véritable
M. shriatula Linné, lequel serait vraisemblablement le M. californica Conrad
(non Deshayes)®?. Mais la figure que Reeve (1854, Conch. Icon., pl. VIT,
fig. 27) donne du M. lævis Chemn. et à laquelle correspond très exactement
le type Lamarckien du M. subplicata ne paraît pas diflérer essentiellement,
sauf la taille, de celle publiée par Hanley pour le 11. striatula L.®.
(À suivre.)
0) Il ne faut pas confondre avec ce M. subplicata Lamarck le M. subplicata
Wood (1828, Ind. Test. Suppl., pl. VI, fig. 6), qui, d’après Hanley (1842, Cat.
Rec. Biv. Sh., p. 30), est le M. plicataria Linné (Chemnitz, loc. cit., p. 214,
pl. 21, fig. 202-204).
® D'après M. Darx (189, Nautilus, VIT, pp. 39 et o), trois Mactres difé-
rentes ont recu le nom spécifique de californica : 1° M. (Macthrotoma) californica
Conrad (1837), 2° M. califormica Deshayes (1854) — M. (Mactrotoma) nasuta
Gould, 3° Standella cahfornica Carpenter (1864) — Spisula (Hemimactra) catilli-
Jormis Conrad.
6) Mônron (1870, Malak. Blätt., XVIT, p. 122), en identifiant également cette
espèce de Lamarck au M. striatula L., Va appelée par lapsus M. subplicaria.
— 136 —
LISTE DES PLANTES RÉCOLTÉES DANS L'ASIE CENTRALE
PAR J. CHAFFANJON
(Suite),
par M. Pauz Daneuy.
MONOCOTYLÉDONES.
Orchidacées.
Orcnis LarirouiA L. — N° 373. Tokmak, bords du Tchou. Turkestan.
1° mai 1899. — N* 371 et 372. Viernoïe. Turkestan. 1° et 3 juin 1895.
— N° 788. Koïbine. Turkestan. 24 juin 1895. — Vallée du Kéroulen.
Mongolie. — N° 1490. Kaïlar, altitude 750 mètres, terrains marécageux.
Mandchourie. 22 juin 1896.
Herwniom moxorcais R. Br. — N° 1495. Kinghans, vallée du Khoroo,
altitude 1,000 mètres, sous-bois. Mandchourie. 30 juin 1896. — N° 1808.
Kamnika, marécages. Mandchourie. 21 juillet 1896.
Hagexarra sagrrrirera Reibenb. f. — N° 1491. Merghen, marécages.
Mandchourie. 27 juillet 1896.
H. viris R. Br., Gymnaneia viminis Richard. — N° 1416. Kinghans,
vallée du Khorgo, alüitude 1,000 mètres, sous-bois. Mandchourie. 30 juin
1896.
Praranraera mirouia Richard. — Vallée du Kéroulen. Mongolie.
P. merpioca Landl.. HaBenariA HeRBioLA R. Br. — N° 1496. Kinghans,
vallée du Korgho, sous-bois, altitude 1,000 mètres. Mandchourie. 30 juin
1896. — N° 1480. Entre Merghen et Aïsoun. Mandchourie. 18 août 1896.
P. mozoccorris Maxim. — N° 1494. Kinghans, altitude 750 mètres,
endroits frais. Mandchourie. 3 juillet 1896. — N° 1481. Steppe de la
Nonni, terrains frais. Mandchourie. 17 juillet 1896. — N° 1493. Environs
de Merghen. Mandchourie. 27 ] uillet 1696.
Cyeripeniun Carceorus L. — N° 1498. Kinghans, altitude 850 mètres.
Mandchourie. 28 juin 1896.
CG. eurrarum L. — N° 1497. Kinghans, vallée du Korgho, allitude
950 mètres. Mandchourie. 30 juin 1896.
— 137 —
_ CG. macranraum Swartz. (Quelques échantillons pourraient bien être des
hybrides de cette espèce avec le C. Calceolus L.: ils diffèrent un peu du
type.) — N° 1499. Kinghans, altitude 850 mètres. Mandchourie. 28 juin
1896.
Iridacées.
Iris Auger: Regel. — N° 567. Viernoïe. Turkestan. Juin 1905.
I. caucasica Hoffm. — N°* 419 et 499. Taschkent. Turkestan. 18 mars
1895. — N° 420, fleurs violacées; n° 421, fleurs blanches; n° 493, fleurs
jaunes. Kou-Jouk, roches schisteuses. Turkestan. 12 avril 1895.
I. prcnoroma L., Parpanraus picaorouus Ker. — N° 1533. Kinghans,
terrains secs, altilude 800 mètres. Mandchourie. 9 juillet 1896. —
N° 1533 bis. Kinghans, altitude 500 mètres. Mandchourie. 6 juillet 1896.
L. ensara Thunbo..— N° 427. Tokmak,- bords du Tehou. Turkestan.
-1% mai 1895. — N° 1535. Vallée du Kéroulen. steppes. Mongolie. 29 mai
1896. — N° 1534 (forme à fleurs blanches). Steppes, endroits frais,
vallée du Kéroulen. Mongolie. 10 juin 1896. ;
L. Gurpexsrænrana Lepech. — N° 426. Tokmak. Turkestan. + mai 1892.
— N° 752. Tchoulak. Montagne. Turkestan. 21 juin 1895.
I. Kæmprerr Maxim., 1. Lævicata Fisch. var. Kæmprerr, — N° 1530.
Kinghans, endroits frais, altitude 750 mètres. Mandchourie. 3 juillet 1896.
I. Kocpaxowsxraxa Regel. — N° 550 bis. Kou-louk. Turkestan. 12 avril
1892.
I. Receur Maxim. — N° 418. Taschkent. Turkestan. 18 mars 189. —
N° 495. Tchak-Pak. Turkestan, altitude 930 mètres. Turkestan. 11 avril
1899.
JL. rurnenica Ait. — N° A18 bis. Taschkent. Turkestan. 18 mars 1895.
— N° 498. Source d'eau chaude près Pelit-Ak-Sou. Turkestan. 15 mai 1895.
— Plusieurs échantillons, sans indication de localité. Mandchourie.
L. sierrica L. — N° 1551. Environs de Kaïlar, altitude 750 mètres,
sables. Mandchourie. 23 juin 1896.
FL. renurrozta Pall. — N° 1085. Steppe entre Kobdo et Ourga. Mongolie.
3 octobre 1895. — N° 1537. Vallée du Kéroulen, altitude 1,000 mètres.
Mongolie. 26 mai 1896.
T. Ticnora Bunge. — N° 1536. Montagnes près du Kéroulen, altitude
1,900 mètres. Mongolie. 17 mai 1896.
L. uxircorA Pall. — N° 1528. Kinghans, vallée du Djatan-Gol, sous-bois.
Mandchourie. 28 juin 1896.
Muséuu, — xx. 10
— 138 —
I. venrricosa Pall. — N° 1532. Environs de Kaïlar, steppes, altitude
750 mètres. Mandchourie. 23 juin 1896.
Crocus aLaravious Semenow et Regel. — N° 550. Kou-Touk. Turkestan.
12 avril 1895.
C. Kororxovir Maw et Regel. — N° 552. Route de Samarkande à Quitab.
Turkestan. 25 février 1895.
Amaryllidacées.
STERNBERGIA LUTEA Ker. — N° 556. Route de Samarcande à Quitab.
Turkestan. 25 février 1895.
Ixrozrrion rararicum Pall.:— N° 5/45. Ak-Tach. Turkestan. 7 avril 1895.
— N° 541 bis. Machat. Turkestan. 9 avril 1895. — N° 540. Pogornaïa.
Turkestan. 21 avril 1895. — N° 535. Karabalta, ancien lit de rivière.
Turkestan. 27 avril 1895. — N° 533. Taschkent. Turkestan. Avril 1895.
Liliacées.
Asparacus pAvurious Fisch. — N° 1476 et 1862. Steppes des environs
de Kaïlar, altitude 750 mètres, sables. Mandchourie. 22 juin 1896.
A. rricopayLius Bunge. — N° 526. Montagnes près de Merké. Tur-
kestan. 22 avril 1895.
À. rricaopayLius Bunge, var. y rracayPuyLLus Kth. — N° 775. Tchin-
guildé, sables. Turkestan. 18 juin 1895.
PozyconatTum oFrFriciNALE AI. — N° 1464. Environs de Kaïlar, collines
sablonneuses, altitude 700 mètres. Mandchourie. 21 juin 1896.
P. sigrricum Redouté. — N° 1463. Environs de Kaïlar, altitude 760 mè-
tres, sables. Mandchourie. 24 juin 1896.
Smicacina TRIFOLIA Desf, — Vallée du Kéroulen. Mongolie,
Mavanraemum Brrocrum Desf. — Vallée du Kérculen. Mongolie. —
N° 1802. Kinghans. Mandchourie. 1896.
Coxvazzarra masazrs L. — N° 1415. Kinghans, vallée du Khorpo, alti-
tude 1,000 mètres, sous-bois. Mandchourie. 30 juin 1896.
Hewerocarcis FLAvA. L. — N° 1459. Collines sablonneuses près de
Kaïlar, altitude 700 mètres. Mandchourie. 21 juin 1896.
H. vor Mill.
Sans localité. Mongolie.
ANEMARRHENA ASPHODELOIDES Bunge. — Kingbans, altitude 4oo mètres.
Mandchourie. 8 juillet 1896.
— 139 —
Eremurus AzBo-cirrints Bak. — N° 451. Djil-Arik, altitude 1,330 mè-
tres. Turkestan. 5 mai 1895.
E. aurarcus Stev. — N° 450, Montagnes près de l'Issik-Koul. Turkes-
tan. 13 mai 1895. — N° 609. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895. —
N° 745. Tchoulak, montagnes. Turkestan. 21 juin 1895.
E. nogrrexsis Regel, — N° 419, Kou-louk. Turkestan. 18 avril 1895.
E. ROBUSTUS Regel. — N° 611 et 618. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
E. spgcraguis M. B. — N° 452. Montagnes près de Merké. Turkestan,
23 avril 1899.
ALLIUM ATRO-PURPUREUM M. B. — N°* 490 et 493. Viernoïe. Turkestan.
juin 1899.
A. cæruzeum Pall. — N° 540. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895. —
N° 794. Koïbine. Turkestan. 24 juin 1895. — N° 1108. Montagnes cal-
caires, altitude 1,700 mètres, entre le Turkestan et la Mongolie près de
Gorgosse. 17 juillet 1895. — N° 1487. Environs de Tsitsikar, altitude
300 mètres, sables. Mandchourie. 14 juillet 1896.
À. cæsiuu Schrenk. — N° 489. Viernoïe. Turkestan, Juin 1895. —
N° 787. Tchinguildé. Turkestan. 18 juin 1895.
À. cazanruum Kar. etKir. — N° 795. Koïbine. Turkestan. 24 juin 1895.
— N° 1118. Montagnes entre le Saïram-Nor et lEbi-Nor. Mongolie.
25 juillet 1899.
À. ecososum Redouté. — N° 1114. Montagnes, altitude 1,600 mètres,
entre le Turkestan et la Mongolie. 17 juillet 1895. — N° 1115. Environs
du Saïram-Nor, montagnes. Mongolie. 23 juillet 1895.
À. crososum var. 8 ocuroreucum Regel. — N° 790. Montagnes près de
Koïbine. Turkestan. 24 juin 1895. — N° 1105. Bords du Sairam-Nor,
montagnes. Mongolie. 23 juillet 1895.
À. aymexoruzum Ledeb. — N° 805. Konour-Oulen, steppes. Turkestan.
23 juin 1895. — N° 1120. Saïram-Nor, montagnes. Mongolie. 23 juillet
1895. — N° 1106 et 1111. Altaï, altitude 1,455 mètres, environs de
Kobdo. Mongolie. 21 août 1895.
À. KaRATAVIENSE Regel. — N° 299. Kou-louk. Turkestan. 12 avril 1895.
À. moxanecpnum Turez., À. rrisryzum Regel. — N° 491 et 492. Prej-
walski, montagnes. Turkestan. Mai 1895.
À. moxaneLzpuum Turez., var. ATRosANGuINEUM Regel. — N° 495. Sentier
militaire entre Prejwalski et Viernoïe. Turkestan. 22 mai 1895.
À. moxcoutcum Regel. — N° 1117. Environs de Kobdo. Mongolie.
22 août 1895.
2
— 110 —
À. moscæaTum L. — N° 717. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895.
À. ozicanraum Kar. et Kir. — N° 792. Koïbine, montagnes. Turkestan.
24 juin 1895.
À. oreoprasum Schrenk. —— N° 729. Tchoulak, montagnes. de
tan. 92 juin 1895. — N° 798. Koïbine, montagnes. Turkestan. 24 juin
189D.— N° 1105. Montagnes calcaires entre le Turkestan et la Mongolie,
altitude 1,700 mètres, près de Gorgosse. 17 juillet 1895. — N° 1112.
Koustaï, montagnes très sèches. Mongolie. 25 juillet 1895.
A. rorypuyLzum Kar. et Kir. — N° 1119. Montagnes schisteuses, alli-
tude 2,000 mètres, entre le Turkestan et la Mongolie, près du Saïram-
Nor. 18 juillet 1895.
À. pozvruizum Turez. — N* 1107 et 1109. Steppes entre l'Ebi-Nor et
YIrtich altitude 1,400 mètres. Mongolie. 3 août 1895. — N° 1089. En-
virons de Kobdo. Mongolie? 22 septembre 1895.
À. SARAWSCHANICUM Regel. — N° 485. Soukoulouk. Turkestan. 28 avril
189. — N° 494. Djil-Arik, rochers granitiques. Turkestan. 5 mai 1895.
— N° 486, 487 et 188. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
A. scuoenoprasum L. var. @ sisrricum Regel. — Vallée du Kéroulen.
Mongolie.
A. sonoënoprasum L. var. y Puwizum Regel. — N° 1116 et 1113. Altaï,
alütude 2,600 mètres, entre Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 7-8 sep-
tembre 1895.
A. sexescens L. var. 8 aucun Regel. — Vallée du Kéroulen. Mongolie.
— N* 1483 et 1484. Kinghans, altitude 800 mètres, terrains secs.
Mandchourie. 2 juillet 1896.
À. sexescens L. var. y seroTinum Regel. — N° 1482. Merghen.
Mandchourie. 27 juillet 1896.
À. rararioun L., À. renuicauze Repel. — N° 1104. Altaï. Mongolie.
À. rexuissimun L. var. 4 ryproum Regel. — N° 1385. Vallée du Kéroulen.
Mongolie. 5 juin 1896.
A. rexuissemum L. var. G@ anisoponium Ledeb. — N°* 1485 et 1486.
Steppes et terrains secs, altitude 800 mètres, entre le Djatan et Tsitsikar.
Mandchourie. 9 juillet 1896.
A. Taungerer Don. — N° 1488. Environs de Tsitsikar, altitude 300 mè-
tres, sables. Mandchourie. 1 4 juillet 1896.
À. Wescaraxowt Regel. — N° 1110. Koustaï, montagnes, terrains secs.
près de V'Ebi-Nor. Mongolie, 25 juillet 1895.
— 141 —
Sazza cHiensis Benth. — Kinghans, allitude oo mètres. Mandchourie.
8 juillet 1896.
S. puscuxinomnes Regel. — N° 466. Djeri. Turkestan. 5 avril 1895.
Lrciom pavoricum Gawl., L. specragize Link. — N° 1462. Environs de
Kaïlar, altitude 760 mètres, monticules de sable, Mandchourie. 23 juin
1890.
L. marracon L., L. avexaceum Fisch. (?). — Vallée du Kéroulen.
Mandchourie. Juin 1896.
L. puccueccum Fisch. — N° 1460. Kinghans, vallée du Khorgo, altitude
920 mètres. Mandchourie. 30 juin 1896.
. L. renurrouum Fisch. — Vallée du Kéroulen. Mandchourie. Juin 1896.
— N° 1461. Environs de Kaïlar, altitude 760 mètres. Mandchourie.
2h juin 1896. ;
Farrizcarra Karezint Bak. — N° 199. Machat, calcaire. Turkestan.
9 avril 1899. — N° 129 bis. Tchak-Pak, altitude 930 mètres. Turkes-
lan. 11 avril 1895.
F. Sewerzowr Regel. — Djeri, steppes. Turkestan. 5 avril 1895. —
N* 546 et 347. Kou-louk, roches schisteuses. Turkestan. 12 avril 1895.
F. verricrzara Willd. — N° 320 (variété à fleurs blanches). Prej-
walski. Turkestan. 18 mai 1895. — N° 321. Montagne près du Pelit-Ak-
Sou. Turkestan. 15 mai 1805.
Tuzipa Grete Revel. — N° 559. Tcheraiaievskaia. Turkestan. 4 avril
1895. — N° 537.Karalchi-Boulak. Turkestan. 10 avril 1895.
T. KozpaAkowskraNA Regel (fleurs jaunes).—N° 536. Montagnes près de
Merké. Turkestan. 23 avril 1895.
T. Osrrowskyaxa Repel (fleurs rouges). — N° 5/42. Djil-Arik. Turkes-
tan. 5 mai 1890.
T. rripuyzca Repel. — N° 541. Machat, calcaire. Turkestan. 9 avril
189.— N° 557. Aoulié-Ata, ancien lit de rivière. Turkestan. 15 avril
1899.
T. rurkesrantea Regel. (T. prrLora L.?).— N° 553. Quitab. — N° 555.
Steppe de la Faim. Turkestan. 12 mars 1895. — N° 529. Tchak-Pak.
Turkeslan. 11 avril 1895. — N° 554. Kou-louk. Turkestan. 12 avril
1895. — N° 538. Montagne près de Merké. Turkestan. 23 avril 1899.
GaGea mivurirLora Regel. — N° 548. Ak-Tach. Turkestan. 7 avril 1899.
- G. Liorarot Schult., G. anvensis var. y Droranor Regel. — N° 546.
Route de Samarkande à Quitab. Turkestan. 26 février 1895.
— 149 —
G. Orear Repel. — N° 344. Route de Samarkand à Quitab. Turkestan.
25 février 1895. — N° 558. Taschkent. Turkestan. 18 mars 1895.
G. paucrcorA Turez. var. uucrircora. Plantes plus grandes que le type,
à fleurs plus nombreuses. — N° 1586. Vallée du Kéroulen, steppes. Mon-
golie. 29 mai 1896.
G. perstca Boiss. — N° 547. Quitab. Turkestan. Mars 1895. — N°549.
Taschkent. Turkestan. Avril 1895.
Lioypra TRircora Bak., GAGEA rrirLora Rœm. et Sch. — N° 551. Ma-
chat. Turkestan. 9 avril 1895. — N° 54h et 545 bis. Ak-Tach. Turkes-
Lan. 7 avril 1895. — N° 543. Karakchi-Boulak. Turkestan. 10 avril
1899.
Verarrum ALBUM L. — N° 1568. Kinghans, vallée du Djatan-Gol, alti-
tude 900 mètres. Mandchourie. 28 juin 1896. — N° 1568 bis. Kinghans,
altitude 950 mètres, terrains humides. Mandchourie. 1° juillet 1896.
V. Maackn Regel. — N° 1854. Merghen, terrains frais. Mandchou-
rie. 31 juillet 1896.
V. nierum LL. — N° 1855. Kamnika, terrains frais. Mandchourie.
21 juillet 1896. — N° 1855 bis. Environs de Merghen. Mandchou-
rie. 27 Juillet 1896.
Commélinacéces.
Commeriva communis L.— N° 1578. Kamnika. Mandchourie. 20 juillet
1896.
Joncacéese
Juxcus compressus Jacq. N° 21. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895. —
N° 1449. Tsitsikar, sables, altitude 300 mètres. Mandchourie. 14 juillet
1896.
J. srrusts L.? — N° 18. Viernoïe. Turkestan. 3 juin 1895.
J. xrponexsiS F. Buch. — N° 1425. Kinghans, altitude Aoo mètres, ma-
récages. Mandchourie. 8 juillet 1896.
Typhacées.
Typna Larirocra L. — N° 1174. Bords de rivières entre l Ebi-Nor et la
vallée de l'Irtich. Mongolie. 17 août 1895.
T. auxma Funk. — N° 32. Issigata, marécages. Turkestan. 30 avril
1895. — N° 768. Tchinguildé, sables humides. Turkestan. 18 juin
1899.
SPARGANIUM RAMOSUM Huds. — N° 691. Kitchkïleni. Turkestan. 17 juin
1899.
— 143 —
S. simpzex Huds. — N° 1655. Merghen, marécages. Mandchourie.
27 juillet 1896.
Aroïdées.
Acorus Cazamus L. — N° 1595. Merghen. Mandchourie. 27 juillet 1896.
Alismacées.
SAGITTARIA SAGITTÆFOLIA L. — N° 1594. Bords de la rivière Nonni,
Mandchourie. 16 juillet 1896.
S. saGrTTæFoLIA L. var. LONGILOBA. — N° 1170. Bords de l’Irtich. Mon-
golie. 29 août 1895.
S. sacrrTæroLiA L. var. piversiFoiA (S. Aupixa Willd). — N° 1598.
Bords de la rivière Nonni. Mandchourie. 16 juillet 1896.
. Azisma Pranraco L. — N° 1177. Bords de l'frtich. Mongolie, 29 août.
1895. — N° 1597. Bords de la rivière Nonni. Mandchourie, 16 juillet
1896.
Burouus uusezcarus L. — N° 803. Arkabaï. Turkestan. 16 juin 1896.
— N° 1176. Bords de Ffrtich. Mongolie. 30 août 1895. — N° 1640.
Tsitsikar, altitude 300 mètres, sables humides. Mandchourie. 14 juillet
1896.
Nayadacées.
Poramoceron mucronarus Presl. — N° 1414. Bords de la rivière Nonni.
Mandchourie. 16 juillet 1896.
P. pgcrinarus L. — N° 1175. Altaï entre la vallée de la rivière Koun et
lIrtich, altitude 1,470 mètres. Mongolie. 21 août 1895.
P. pusizzus L. — N° 701. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 4895.
Trierocmin martrima L. — N° 1826. Marécages près du lac Bourdon-Nor.
Mandchourie. 20 juin 1896.
T. parusrris S. — N° 689. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin 1895.
Cypéracées.
Hecrocaaris mucricauzis Dietr. — N° 11. Issigata, marécages. Tur-
kestan. 30 avril 1898.
FH. parusrris R. Br.—N° 2 et 4. Soukoulouk. Turkestan. 28 avril 1895.
— N° 1395. Kinghans, marécages, altitude 700 mètres. Mandchourie.
L juillet 1896.
Scrrpus LAGusrRIS L. (fleurs à 2 où 3 stigmates). — N° 3. Soukoulouk.
Turkestan. 28 avril 1895. — N° 659. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin
1899. — N° 1592. Bords de la rivière Nonni. 16 juillet 1896.
= 144 —
= marITINUs L. — N° 15. Prejwalski, marécages. Jones. 1/ juin
1899.
S. puwizus Vahl. — N° 29. Bords de l'Issik-Koul. Turkestan. 7 mai
1899. — N° 1384. Vallée du Kéroulen, altitude 900 mètres. Mongolie,
3 juin 1896.
S. supixus L. — N° 1186. Bords de lfrtich. Mongolie. 29 août 1896.
Eriopnorum Crawissoxis C. A. Mey. — N°1402.-Kinghans, vallée du
Khorgo, altitude 950 mètres, marécages. Mandchourie. 30 juin 1896.
E. carirozrum Hoppe. — N° 1391. Vallée du Djatan-Gol, bords de la
rivière. Mandchourie. 28 juin 1896.
E. Scnevcuzert Hoppe. — N° 1192. Altaï, altitude 2,500 mètres
entre l'Irtich et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895.
Korresra scrrpixa Willd., Eryna sprcara Schrad. — N° 1399. Kings
Mandchourie. 28 juin 1896.
Carex ARENICOLA Schmidt. — N° 6. Soukoulouk. Turkestan. 28 avril
189.
C. cæsprrosa L. — N° 37. Entre Samarkande et Taschkent. Turkestan.
18 mars 1895. |
C. Cuarraxoxn E.-G. Camus. — N° 1382. Steppes de la vallée du Ké-
roulen, altitude 900 mètres. Mongolie. 3 ] juin 1896.
C. nrvmoPxi£A-Turez. — N° 1387. Kinghans. vallée du Djatan -Gol.
Mandchourie. 28 juin 1896.
(Ce LEIORHYNCHA C. À. Mey. —_N° 1103. Kinghans vallée du Khorgo, alü-
tude 950 mètres. Mandchourie. 20 juin 18906. |
GC. Manernir E.-G. Camus. — N° 7. Environs de Merké, rochers. Turkes-
tan. 23 avril 1895.
C. mecaxanraa C. A. Mey. — N° 1189. Montagne près de l'Irtich, alti-
tude 2,000 mètres. Mongolie. 27 août 1895.
C. MoorcroFTIANA Falcon. — N° 26. Prejwalski, montagnes. Turkestan.
19 mai 189.
CG. xeurocarpa Maxim. — N° 1828. Tsitsikar, altitude 3,000 metres,
sables. Mandchourie. 14 juillet 1896.
CG. niripa Host? — N° 5. Soukoulouk. Turkestan. 28 avril 1895.
C. vurans Host. —) 3/1. Bords de la rivière Ak-Sou. entre Samarkande
et Taschkent. Turkestan. 9 avril 1895. —. N° 1400. Steppes, altitude
800 mètres, vallée du Djatan-Gol. Mandchourie. 27 juin 1896.
— 145 —
C. »azuvosa Good. — N° 39 et 40. Bords de la rivière Ak-Sou près de
Machat. Turkestan. avril 1805. — N° 44. Bords de la rivière Tchou
9 2)
près de Tokmak. Turkestan. Mai 1895.
CG. præcox Jacq. — Mandchourie.
G. rayncnopaysa CG. À. Mey. — N° 1393. Kinghans. Mandchourie.
27 juin 1896.
C. srexorayza Wahlb. — N° 33. Environs de Machat. Turkestan.
9 avril 1895. — N° 36. Taschkent. Turkestan. 29 avril 1895.— N° 1798.
Vallée du Kéroulen, altitude 1,300 mètres. Mongolie. 15 mai 1896.
C. usruzata Wahlb. var. 8 parcina ; GC. corropnora Fisch. — N° 1401.
Kinghans, vallée du Djatan-Gol, bords de da rivière. Mandehourie. 28 juin
ia
Graminées.
Axpropocox Iscnæmun L. — N° 630: Koniankous, montagnes. Turkes-
fan. 20 Juin 1895.
Paxieum Crus-Garzr P. B. — N° 627. Djarkent, steppes. Turkestan.
25 juin 1899.
SararrA VIRIDIS P. B. — N° 628. Koïbine, montagnes. Turkestan. 2/4 juin
1899. — N° 1191. Bords de lrtich. Mongolie. 29 août 1895.
Paararis AruüNDINAGEA Trin.=N° 1202 bis. Altaï, altitude 2,930 mètres,
entre le lac Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 19 septembre 1895.
Hierocacor pBoreazis Rœm. et Sch. — N° 95. Karabalta, ancien lit de
rivière. Turkestan. 27 avril 1895.
FT. pauvrica Trin. — N° 1386. Bords du Kéroulen. Mongolie. 25 mai
1896.
Anisripa PuNGens Desf. — N° 637. Tchinguildé, sables. Turkestan.
18 juin 1895.
À. vuzcaris Trin. var. 8 monenozica Trin. — N° 656. Koïbine, mon-
tagnes. Turkestan. 24 juin 1895.
Sripa CAPILLATA L. — N° 624. Kaskalenka. Turkestan. 17 juin 189».
*S. caucasica Schmalh, forma peserrorum. — Tchoulak, montagnes. Tur-
kestan. 22 juin 1895.
S. Lessiwéraxa Trin.et Rupr.— N° 638. Tchoulak, montagnes. Turkes-
tan. 21 Juin 1895.
S. SPLENDENS Trin. — N° 1194. Steppes entre Kouldja ét Gorgosse.
Turkestan. 5 juillet 1895.
— 146 —
PipraTaerum aozciroRrME M. B. — N° 98. Sazanovka, bords de l’Issik-
Koul. Turkestan. 11 mai 189.
Miciun vernaze M. B. — N° 10. Issigata. Turkestan. 30 avril 1895. —
N° 42. Machat. Turkestan. 9 avril 1895.
Crvpsis AGuLEATA Ait. — N° 1182. Bords de l'Irtich. Mongolie. 29 août
1895.
CG. scnosxornes Lamk. — N° 1182 lis. Bords de lrtich. Mongolie.
29 août 1895.
Paceum azpiwum L. — N° 1183. Altaï, altitude 2,500 mètres, entre
Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895.
Azopecurus @enicuLATus L. — N° 1397. Kinghans, altitude 700 mètres.
Mandchourie. 4 juillet 1896.
À. ecaucus Less. — N° 1200. Altaï, altitude 2,780 mètres, entre le lac
Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 12 septembre 1895.
À. muricus Car. et Kir. — N° 9. Soukoulouk. Turkestan. 28 avril 1895.
— N° 11. Pichpek. Turkestan. 29 avril 1895.
A. prarTensis L. — N° 23. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895. —
N° 1396. Kinghans, vallée du Djatan-Gol. Mandchourie. 28 juin 1896.—
N° 1859. Vallée du Kéroulen. Mongolie. 25 mai 1896.
Pozypocon maririmus Willd. — N° 622. Konour-Oulen, steppes. Tur-
kestan. 30 juin 1895.
P. monsreztensis Desf. — N° 1188. Montagnes entre le Saïram-Nor et
J'Ebi-Nor. Mongolie. 24 juillet 1895.
Acrostis caniNa L. — N° 1392. Kinghans, altitude 5oo mètres.
Mandchourie. 6 juillet 1896.
À. peReNNans Tuckerm. — N° 1437. Kinghans, altitude 500 mètres.
Mandchourie. 6 juillet 1896.
CaramaGrosris Epiéeios Roth. — N° 864. Kouldja. Turkestan. 4 juillet
1895. — N° 1181. Steppes, altitude 760 mètres, entre Gorgosse et Saï-
ram-Nor. Turkestan. 16 juillet 1895.
CuLoris caupara Trin. — N° 633. Koïbine, montagnes. Turkestan.
24 juin 1895. — N° 634. Djarkent, steppes. Turkestan. 25 juin 1895.
Paraemures communs Trin. — N° 1187. Steppes ; altitude 1,470 mètres,
entre la rivière Koun et l'Irtich. Mongolie. 21 août 1899.
Eragrostis meGasracaya Link. & masor: E. masor Host. — N° 1195.
Environs de Kobdo, sables, altitude 1,500 mètres. Mongolie. 92 sep-
tembre 189».
= 447 —
E. mecasracuya Link. @ minor; E. minor Host, E. porornes P. B. —
N° 632. Kitchkileni. Turkestan, 17 juin 189».
E. picosa P. B. — N° 1185. Bords de l'frtich. Mongolie. 29 août 1895.
Kosncerra erRacizis Pers. — N° 1390. Kinghans, terrains secs, altitude
850 mètres. Mandchourie. 27 juin 1896.
Merica Gueumr Turez. — N° 1438. Kinghans, vallée du Djatan-Gol.
Mandchourie. 28 juin 1896.
M. nurans L. — N° 1197. Montagnes, allitude 1,720 mètres, entre
Gorgosse et le Saïram-Nor, terrains frais. Turkestan. 17 juillet 1895.
Ærurorus zirroracis Parlat. — N° 631. Tchinguildé, sables. Turkestan.
18 juin 1895. — N° 1190. Ebi-Nor, montagnes. Mongolie. 30 Juillet
1899.
Dacrxuis eLomeraTa L. — N° 613. Viernoïe. Turkestan. Juin 1895.
Scusuus maurus R. et S. — N° 639. Kitchkileni. Turkestan. 17 juin
1899.
Poa.azrva L. —- N° 118/. Altaï, altitude 2,500 mètres, entre le lac Ou-
lioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 7 septembre 1895.
P. suzsosa L. forma vivipara. — N° 1. Pogornia. Turkestan. 21 avril
1899. — N° 39. Machat, conglomérats calcaires. Turkestan. 9 avril 1895.
— N° 43. Akheur _Thibet. Turkestan. 20 avril 1895.
P. cæsra Sm.— N° 1199. Altaï, altitude 2,780 mètres, entre le lac 5e
lioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 12 septembre 1895.
P. rerriris Host. — N° 19. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895.
P. vemorazis L. —— N° 614. Viernoïe. Turkestan.
P. spaoxpycones Trin. — N° 1196. Montagne, altitude 2,000 mètres,
près du lac Ebi-Nor. Mongolie. 31 juillet 1896. — N° 1381. Environs de
Kaïlar, steppes, altitude 700 mètres. Mandchourie. 20 juin 1896. —
N° 1741. Kinghans, altitude 800 mètres. Mandchourie. 2 juillet 1896.
GLycerta specraBiLis Mert. et Koch., G. aquarica Wahlb. — N° 1398.
Kinghans, altitude 6oo mètres, marécages. Mandchourie. 4 juillet 1896.
G. sugrasricrara Grisb. — N° 1459. Environs de Kaïlar, altitude
760 mètres, monticules de sables. Mandchourie. 23 juin 1896.
Arroris pisrans Grisb. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
À. menurrcora Ledeb. — N° 1386 bis. Environs de Kaïlar, altitude
700 mètres, steppes. Mandchourie. 22 juin 1896.
Fesruca oviva L. — N° 1380. Environs de Kaïlar, altitude 700 mètres,
steppes. Mandchourie. 20 juin 1896.
— 148 —
Brouus cziarus L. — N° 1739. Kinghans, altitude 800 mètres.
Mandchourie. 3 juillet 1896.
B. ixerwis Lyss. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
B. squarrosus L. — N° 598. Viernoïie. Turkestan. Juin 1895. —
N° 1195. Environs de Kobdo, steppes. Mongolie. 25 septembre 1895.
PIB: ire — N° 41. Akheur-Thibet. Turkestan. 20 avril 1892. —
N° 22. Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895.
Acropyrum crisrarum Boiss., Triricum crisrarum Schreb. — N° 1389.
Kinghans, vallée du Khorgo, altitude 950 mètres. Mandchourie. 30 juin
4896. — N° 1740. Tsitsikar, sables, altitude 300 mètres. Mandchourie.
1/1 juillet 1896.
À. crisrarum Boiss. 8 spicuzis mirsuris. — N° 1198. Saïram-Nor, dans
les montagnes, altitude 2,000 mètres. Mongolie. 21 juillet 1895. — Vallée
du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896.
À. ortenTALE R. et S., Triricuu ortexraze M. B., var. LANUGINOsuM. —
N° 625 et 626. Kitchkiléni. Turkeslan. 17 juin 1895.
A. Pseupo-agropyreM Franch., Triricuw pseupo-agropyrum Ledeb. —
N° 1202 (Forma spiculis puberulis). — Altaï, altitude 2,930 mètres, entre
le lac Oulioun-Gour et Kobdo. Mongolie. 19 septembre 1895. —
N° 1451. Kinghans. Mandchourie. Juin 1896.
À. verricum P. B., Triricum prosrrarum L. — N° 16. Tchoutokoul, jalee
et vieilles murailles en terre. Turkeslan. 1° mai 1895.
ÆevLors cycinprica Host. — N° 597. Viernoïe. Turkestan. Juin 89.
Horpeum viocaceum Boiss. et Huet. — N° 707. Kitchkileni. Turkes-
tan. 17 juin 1899. — Na 1509 Katia altitude 700 mètres, steppes.
Mandchourie. 20 juin 1896.
._ Ecvuus arazensis Regel. Forme plus robuste que le type. — N° 20.
Viernoïe. Turkestan. 1° juin 1895.
E. crivrrus Schreb. — N° 621. Koniankous, montagnes. Turkestan.
20 Juin 1895.
E. crganrecs Vahl., E. saguzosus M. B. — N° 1201. Bords de lIrtich,
sables très secs. Mongolie. 30 août 1895.
E. sigrricus L. — N° 1439. Kingbans, altitude 800 mètres. Mandchou-
rie. 3 juillet 1896. — N° 1603. Kamnika, terrains frais. Mandchourie.
-21 Juillet 1896.
Gnétacées.
Epaepra Equiserina Bunge. — N° 1129. Vallée de l'frtich, steppes, di
tude 800 mètres. Mongolie. 27 août 1895.
— 149 —
-° E. avrermenta Schrenk. — N° 13. Karabalta, ancien lit de rivière. Tur-
kestan. 27 avril 1895.
E. moxosperma Gmel. — N° 14. Rochers près de Merké. Turkestan.
23 avril 1895. — N° 1141. Altaï, altitude 2210 mètres, entre Oulioun-
Gour ct Kobdo. Mongolie. 15 septembre 1895.
Coniïifères.
Pinus syzvesrris L. roRMA moncozica Litwinow. — N° 1364. Environs de
Kaïlar, sables , altitude 800 mètres. Mandchourie. 22 juin 1894.
Larix panuricA Turez. — N° 1369. Kinghans, vallée du Djatan-Gol,
altitude go0 mètres. Mandchourie. 28 juin 1896.
L. sisrrca Ledeb. — N° 1140. Altaï, montagnes entre l'Ouchte et l'Ir-
tich. Mongolie. 23 août 1895.
Picea Sourenxrana Fisch. et Mey. — N° 455. Montagnes près de Pet
Ak-Sou (forme le fond des forêts). Turkestan. 15 mai 1895. — N° 456.
Prejwalski, montagnes. Turkestan. 18 mai 189».
Juniperus Sasina L. — N° 457. Montagnes près de Petit Ak-Sou. Tur-
kestan. 15 mai 1895.
Fougères.
Cereraca orriciNaruM Willd. — N° 280. Merké, rochers, Turkestan.
23 avril 1899.
Poryponium Drvopteris L.— N° 1729. Kinghans. Mandchourie. 28 juin
1896.
P. Roserrranum Hoffm., P. cazcareum Smith. — N° 1752. Kinghans,
altitude 1,000 mètres, terrains secs. Mandchourie, 1° juillet 1896.
P. vuzcare L. — N° 283. Petit Ak-Sou, montagnes. Turkestan. 15 mai
1895. — N° 1726. Kinghans, altitude 700 mètres, rochers. Mandchou-
rie. 4 juillet 1896.
Woopsia 1LvEesis R. Br. — N° 288. Machat, conglomérats calcaires.
Turkestan. 9 avril 1895. — N° 1724. Environs de Merghen. Mandchourie.
31 juillet 1896. — N° 1725. Kinghans, vallée du Khorgo, altitude
990 mètres. Mandchourie. 29 juin 1896.
Nepuroprum Frcix-mas L. — N° 285. Environs de Viernoïe, montagnes.
Turkestan. 1° juin 1895.
N. FraGraxs Rich. — N°1731. Kinghans, altitude 1000 mètres, rochers.
Mandchourie. 1° juillet 1896.
N. Tuxzyereers Roth. — N° 1733. Entre Merghen et Aïgoun. Mandchou-
rie. 1° août 1896.
— 159 —
Aravriun Fizix-roenuna Roth. — N° 1735. Kinghans, altitude 1,100 mè-
tres, sous-bois, Mandchourie. 1* juillet 1896. — N° 1730. Environs de
Merghen, montagnes altitude. Mandchourie. 30 juillet 1896.
Cysropteris FRAGIuIS Bernh. — N° 281. Environs de Merké, rochers.
Turkestan. 23 avril 1895. — N° 282. Montagnes près de Petit Ak-Sou.
Turkestan. 15 mai 1895. — N° 28/4. Viernoïe, montagnes. Turkestan.
3 juin 1895. — N°* 19257 et 1238. Allaï, vallée de l'Irtich. Mongolie.
28 août 1895.
ASPLENIUM SEPTENTRIONALE SW. — N° 289. Dijl-Arik, montagnes. Tur-
kestan. 5 mai 1099.
À. Tricnomanes L. — N° 287. Montagnes près de Petit Ak-Sou. Turkestan.
15 mai 1899.
ScoLopeNDRUM siBrricuM Hook., Cauprosorus sigrricus Rupr. — N° 1727.
Kinghans, altitude 700 mètres, rochers. Mandchourie. A juillet 1896.
Preris aquizixa L. — N° 1728. Kinghans, altitude 500 mètres.
Mandchourie. 6 juillet 1896.
Apranraum Caricrus-Vexeris L. — N° 286. Montagnes près de Petit Ak-
Sou. Turkestan. 15 mai 1895.
Équisétacées.
Eouiserun arvense L. — N° 30. Issicata. Turkestan. 30 avril 1895. —
N° 17. Prejwalski, montagnes. Turkestan. 19 mai 1895. — N° 843. Illi-
Iskii. Turkestan. 18 juin 1895. — N° 1440. Environs de Kaïlar, sables
humides, altitude 750 mètres. Mandchourie. 22 juin 1896. — N° 1442.
Vallée du Khorgo, sous-bois, altitude 950 mètres. Mandchourie. 33 juin
1896.
. E. ramosissmum Desf. — N° 8. Soukoulouk. Turkestan. 98 avril 1895.
— N° 645. Montagnes entre Viernoïe et Kouldja. Turkestan. 24 juin
1895. — N° 1590. Kinghans. Mandchourie. 27 juin 1896.
E. syzvaricum L. — Vallée du Kéroulen. Mongolie. Mai 1896. —
N° 1807. Kinghans, vallée du Khorso. Mandehourie. Lo juin 1896.
Lycopodiacées.
SELAGINELLA INVOLVENS Spring. — N° 1421. Kinghans, altitude 800 mè-
tres. Mandchourie. 3 juillet 1896.
— 151 —
CHAMPIGNONS REGUEILLIS DANS L'ANNAM Par M. EBeruarpr,
par MM. P. Hartor et N. Parouirrarn.
M. Eberhardt a recueilli dans l’Annam, sur le Plateau de Lang-Bian,
à une haute altitude, une collection de Champignons qu'il a envoyée au
Laboratoire de Cryptogamie dirigé par M. le Professeur Mangin. Ces
Champignons ont élé pour la plupart récoltés sur bois pourri, au bord
des arroyos, et sous haute futaie, dans des forêts où les Conifères sont
abondants.
Ces conditions de végétation ont influé sur le choix des espèces, dont un
certain nombre se retrouvent dans l'Himalaya, aux États-Unis, en Europe.
Nous signalerons les Scleroderma flavidum , Mycoleptodon Rhois et Ungulina
volvata (es États-Unis; les Scleroderma verrucosum, Rhizopogon Di becens,
Nematoloma fasciculare, Boletus castaneus, Fri er lucidum et applana-
tum, Ungulina marginata, U. resinosa, Xanthochrous perennis, Coriolus
abietinus, C. versicolor, CG. pubescens, Leptoporus adustus, L, crispus,
L. dichrous, Polyporus cristatus, Tremellodon gelatinosum , espèces répandues
en Europe et même en France.
Dix espèces et formes sont nouvelles : Coriolus langbianensis, Xan-
thochrous fasciatus et pendulus, Mycoleptodon annamensis, Can-
tharellus salmoneus, Panus Biersianus, Amanita Manginiana,
Xylaria Poiteaui f. lævior, Hypocrea Eberhardtii, Hypoxylon
areolatum f. annamiticum,
Parmi les espèces nouvelles se trouvent deux Agaricinées, vendues comme
comestibles sur le marché de Hué, qui nous ont été envoyées dans l'alcool
accompagnées d'excellentes aquarelles exécutées avec beaucoup de fidélité
par des indigènes (Cantharellus salmoneus, Amanita Manginiana).
BASIDIOMYCÈTES.
AURICULARIA PORPHYREA (Lév.), vule. : Mäm tai Méo. — Comestible,
vendu sur le marché de Hué (échantillons jeunes et adultes dans l'alcool,
5,6).
TREMELLODON GELATINOSUM (Scop.) Pers. — N° 60.
GUEPINIOPSIS SPATHULARIA (Schw.) Pat. — N° 6.
LacunocLanrum Sp. — N° 16.
Afline aux L. compressum el Jurcellatum.
STEREUM GOMPLIGATUM Fr, — N° 57,
Me à
S. Logarum Fr. — N° 67.
S. RIMOSUM Berk. | Fan
Pozyrorus crisrarus (Pers.) Fr. — N° 47, 118.
Forme grêle et simple à stipe central ou latéral; répond bien à
P. cristatus d'Europe, mais plus mince.
* Leucororus Anamr (Cooke). NT Ie
Le L. Adami a pour synonymes : L. dilatatus Berk. (non Lév.),
L. dilatus (sic) Hoyd. I est très voisin de L. obovatus (Jungh.),
dont il diffère surtout par le chapeau roux brun et par lhyménium
blanc.
… L. ArcuLarius (Batsch). — N° 65.
Microporus ArrINIS (Nees). — N° 23, 25, 29, 50, 51, 53, 55, 62,
DD
Espèce des plus polymorphes à laquelle on peut joindre M. micro-
loma, carneo-mpger, etc.
M. xavruopus (Fr.). — N° 100.
* Leproporus apusrus (Willd.). — N° 95.
L. crispus (Pers.). — N° 36, 95, 108.
L. prcurous (Fr.). — N° 119.
Lexzies SUBFERRUGINEA ( Berk.). — N° 44, 89.
Dillère de L. sæpiaria par les lames plus larges et plus distantes.
Sur Conifères.
Ecmeriva cLanopnorA (Berk.) Brésad. — N° 8.
Trameres Raizopaoræ Reich. — N°: 97, 99.
T. vuzneraTa (Lév.). — N° 14, 17, 18, 24, 32, 38, 80.
Corozus ABigrinus (Fr.). — N° 84, 86.
Ds (LR), = NP, JUL. gt
-C. sanius (Gungh.) — C. none (Berk.). — N° 12, 20, 35, 42.
G. econGarus (Berk.). — N° 30, 45, 72, 88, 94, 106.
C. pusescens (Schum.). — N° 44, 74,85.
CG. versrcoLor (L.). = Ne 10; 49, 59, 79
C. langbianensis nov. sp. — N° 54.
Pileo sessili, semi-orbiculari, postice scutato-dilatato, ramos amplec-
tente, coriaceo, tenui, 3-5 cent. lato, applanato, amϾne castaneo, nitente,
— 153 —
crebre zonato, glabriusculo, fibrillis innatis radiantibus tecto, margine
acuto, sinuoso, recto ; pagina inferiore albido-ochracea, zona sterili palli-
diore antice cincla; poris minutis trameloideis, angulosis, regularibus,
dissepimentis integris obtusiusculis; tubulis brevibus 1 millim.; contextu
tenui albo.
Species affinis C. conchifero, GC. virgineo, etc.
Ireex zowarus (Berk.). — N° 76, 82.
Forme irpicoïde d’un Coriolus.
Hyuexocuære renuissimA (Berk.). — N° 61.
Xawrnocarous orreNTALIS (Lloyd) — X. musnasiensis (Lloyd). —
N° 112. |
M. Eberhardt en a recueilli une forme pleuropode : n°’ 43, 70, 71.
X. PerenNis (L.). — N° 22, 39, 56.
X. Puzzus (Mont.). — N° 9.
X. fasciatus nov. sp. — N° 104. |
Pileo orbiculari, rigido, tenui, 5-7 cent. diam., umbilicalo; castaneo-
rufo, fibris radiantibus prostratis omnino contecto, concentrice brunneo-
zonalo, margine inflexo, sinuoso, acuto, concolore; pagina inferiore
rufo-flava, callo ad apicem stipitis abrupte limitata; poris minutissimis
regularibus, rotundis, ecystidiatis, dissepimentis tenuibus integris; slipite
farctoconcolore, subtereti-rugoso, 2-5 cent. longo, 4-8 millim. crasso,
rigido, lignoso, e basi strigoso-subtuberosa oriente; contextu concolore in-
durato; tubulis concoloribus cire. 2 millim. longis; sporis globosis, lævibus,
flavis, 6 x diam.
Eximia species faciem À. perennis revocans, sed toto cælo diversa :
zonis discoloribus, callo stipitis, contextu lignoso, etc.
Ad quisquilias.
X. pendulus nov. sp. — N° 1.
Dorsaliter adfixus, pendulus, carnosus, dein induratus, tenuis; pileo
orbiculari, subreniformi vel flabellato, dorsaliter adfixo, rufo-fusco,
-velutino, radiatim rugoso-lineato, postice glabrescente, nigricante, cu-
neatim attenualo, cire. 3-4 cent. diam. , vix 2 millim. crasso, margine recto,
integro, contextu flavido, crustula nigra rufo-tomentosa lecto imis par-
tibus rufescente; pagina inferiore e plano concava, albida; poris minutis,
rotundis, dissepimentis integris crassiusculis; tubulis brevissimis ecysti-
diatis; sporis non visis.
Rappelle le Æ. radiatus, mais en diffère par la minceur, par la présence
Muséun. — xx. 11
— 154 —
d’une croûte noire extrêmement mince au-dessous du duvet qui recouvre
la face supérieure du chapeau.
UneuLina marGrnaTA (Fr.). NO
U. resivosa (Schrad.). — N° 116.
U. vozvara (Peck.) f. PLEurosroMA. — N°° 2, 48.
GaNoDERMA APPLANATUM (Pers.). — N° 75, 111.
G. AMBoINENSE (Lam.). — N° 96.
G. AuSTRALE (Fr.). — N° 87.
G. rLex1pEs (Pal). — N° 103.
G. zucrnu (Leyss.). — N° 49, 63.
G. puzzarTum (Berk.): — N° 98, 107.
_ Espèce intéressante de Hong-Kong qui n'avait pas été revue depuis
longtemps.
G. ruGosuu (Nees.). — N° 102.
Mycorerronon Rois (Schw.) Pat. — N° 109.
— forma rEsupINATA. — N° 101.
M. annamensis nov. sp. — N° 7,34, 59, |
Cæspitosus, sessilis, flabelliformis, fibroso-cartilagineus ; pileo subimbri-
calo, rubro-ochraceo, fibroso, rugoso-radiante, 1-5 cent. lato, postice cunea-
tim attenuato, antice lacerato, rigido, glabro; contextu æqualiter tenui (vix
1 millim. crasso), concolore; pagina inferiore ochracea (in sicco) aculeis
usque ad marginem obtecta; aculeis densissimis minutis (vix 1 millim.)
subulatis, simplicibus, gracilibus, ad apicem præcipue eximie cysti-
dialis; cystidis hyalinis obtusis, rugosis, 50 g X 8 pu; sporis hyalinis,
globosis, 5 y.
Affinis M. gilvo (Berk.).
Bozcerus casraneus Bull., vule. Ném Voi. — Vendu au marché de Hué
(échant. dans l'alcool 1).
B. sp., vulg. Ném Thông. — Vendu au marché de Hué. (Échant. dans
l'alcool 4.) Rappelle le À. Boudieri Quélet, mais le pied n’est pas granuleux.
Cantharellus salmoneus nov. Sp.
Pileo plano centro depresso umbilicatove , tenui, 2-5 cent. diam. , ambitu
-sinuoso, integro lobatove, glabro, amæne salmonicolore; slipite centrali
vel plus minus excentrico, 3-5 cent. longo, 4-8 millim. crasso, cylindraceo,
pallidiore, intus cavo: lamellis confertis subdecurrentibus, strictis, cras-
siusculis, acie obtusa, antice ramosis, anastomosantibus, alveolas nume-
— 155 —
rosas minutas radiantes efformantibus; basidiis 4-6-sterigmaticis; sporis
hyalinis, ellipsoideis, lævibus, 8-9 4 X 4-5 y.
Eximia et pulchella species C. cibario aflinis sed colore, textura te-
nuiore, stipite cavo diversa.
Vendu au marché de Hué sous le nom vernaculaire Nam Mông Ga
(échant. dans l'alcool 3 ).
Trocia partira (Berk.) Pat, — N° 58.
Panus eugrammus (Mont.). — N° 5.
P. Biersianus nov. sp. — N° 19.
Pileo carnoso-coriaceo, subreniformi , cinnamomeo, cute areolatim papu-
losa diffractave, glabra, 2 cent. diam. ; slipite laterali brevi (5-7 millim.),
tereti, papuloso vel areolalo, concolore; lamellis tenuibus, strictis, con-
fertis, cinnamomeis, acie obtusa crassiuscula pallidiore, non decurrentibus
nec reticulato-connexis.
Species amico P. Biers mycologo dicala; aflinis P. styptico superficie
pilei P. stypticum et Dictyopanum Rhipidium in memoriam revocans.
Lewrinus pacryciopnorus Lév. — N° 3.
NemarToLzum FASGIGULARE (Huds.). — N° 85.
Amanita Manginiana nov. sp.
Pileo carnoso e convexo plano, 5-8 cent. diam., castaneo-brunneo,
ambitu pallidiore, sericeo-villosulo, margine lævi cilüis brevissimis casta-
neis barbatulo; lamellis albis inæqualibus, stipitem attingentibus, inte-
gris ; basidiis ventricosis, A-sterigmaticis, 25 pu X 12 pu; sporis
ovoideo-subglobosis, hyalinis, 7-8 4 x 6 y; stipite centrali, albo, cylin-
draceo, tereli, 5 cent. cire. longo, 8 millim. crasso, farcto, basi in bulbum
carnosum, ovoideo-globosum , superne marginatum producto; annulo albo
apicali-pendulo, membranaceo; volva albido-fuscidula, membranacea,
limbo libero integro vel lobato.
Eximia species, esculenta, clariss. Profess. L. Mangin libente et prato
animo dicata.
Cette espèce comestible est vendue sur le marché de Hué sous le nom
de Näm Mi (échant. dans l'alcool 2).
Raizorocon rurescens Tul. — Mélé au Cantharellus salmoneus acheté
sur le marché de Hué.
SCLERODERMA FLAVIDUM EIL. et Everh. — N° 119,
S. veRRUCOSUM ( Bull.) Pers. — N° 66,
11,
— 156 —
ASCOMYCÈTES.
Xycarra Porreaur (Lév.) Fr. f. 1ævior. — N° 117.
Ne diffère du type que par les oslioles un peu moins saillants; tous les
autres caractères concordent.
HypoxyLon areorarum B. et C. {. annamiticum. — N° 18.
Caracteres typi sed majus (4 cent. diam.), subglobosum, sessile,
ostiolis prominulis areola atra depressula circumdatis.
Hypocrea Eberhardtii nov. sp. — N° 64.
- Major (8 cent. cire. diam. ; 3 cent. alta) sessilis ; stromate superne fertili,
rufo, plicato-cerebrino, 1Aævi, ostiolis numerosissimis . vix visibilibus
undique punctato, marpine inflexo sinuato obtusiuseulo, inferne sterili
pallidicri-pruinoso ; contextu carnoso albo: peritheciis monostichis,
minulissimis, 100 w diam. X 60 p, mutua pressione angulosis,
ellipsoideis, nucleo albo farclis: ascis cylindraceis, eparaphysatis,
80-90 # x 5 um, 16-sporis: sporis monostichis globosis hyalinis 4-5 y.
Species insignis clar. Eberhardt qui detexit dicata, H. rhizinæformem.
Pat., congoanam, in mentem revocans sed sporis sphæricis.
— 157 —
Note SUR LA FLORAISON D'UN GOovENIA GaRDNERI HooKk. DANS LES SERRES
pu MusEum,
PAR M. H. Poisson,
Au début du mois de mars fleurissait dans les Serres du Muséum une
Orchidée terrestre, envoyée le 10 novembre 1913 par notre correspondant
M. Lionet de Brunoy et qui portait l'étiquette Govenia tingens Püpp. et
Endl. ®. Or c’est à une espèce voisine le Govenia Gardneri Hook. qu'il faut
rapporter cet échantillon.
Comme ce genre, exclusivement américain, est assez peu répandu, il
est intéressant d'en rappeler l'histoire et d’en indiquer la distribution géo-
graphique et la culture.
C’est en 1831 que Lindley créa ce genre pour une plante mexicaine ©
appartenant au groupe des Vandées, Cyrtopodiées.
Depuis cette époque on en connaît 18 espèces environ ©, dont une
dizaine sont cultivées ou l'ont été, assez peu répandues d’ailleurs.
Il y a dans l’histoire de la culture de ces plantes, qui ont été importées
surtout en Angleterre, trois périodes : la première qui s'étend de 1830 à
1845, la deuxième vers 1884-1885 et la dernière de 1908 à 1914. On
remarque que les mêmes espèces ont été envoyées plusieurs fois soit à des
jardins botaniques (Glasgow, Kew, etc.), soit à des horticulteurs ( Williams,
Sander, elc.). C'est ce qui démontre bien, au moins au début, que la culture
de ces plantes plutôt montagnardes, et à cultiver par conséquent en serre
tempérée plutôt que chaude, dut être assez diflicile.
La première espèce introduite fut, comme on l’a vu, le G. superba Lindi.
en 1831, en 1830 les G. caprtata Lindl. et G. lilacea Lindl., en 1839 les
G. Gardneri Hook. superba Lindl., wtriculata Lindi. , en 1843 le G. tingens
Endl. et Pôpp. (sous le nom de G. fasciata Lindl.), en 1844 le G. utriculata
Lindi. ®. Vers 1884 et 1885 l’on cultiva: le G. deliciosa Reïch. Ê., qui était
G) Voir Registre d’entrée de la cullure, 1913, Ê 257, n° 7635.
@) Livpzeyx x Lopnices, Botanical Cabinet, t. 1709 (Govenia superba Lindl.).
Ce genre fut dédié à l'Anglais James Robert Gowen, jardinier chez le comte de
Caernarvon à High-Clère, obtenteur de plusieurs Rhododendrons hybrides (Boc.
Reg., t. 1414, année 1831).
G) Le Govenia fasciata Lindi. est, d’après le Flora Brasihensis, synonyme de
hngens Pôpp. et Endl. (vol. IT, Pars V, p. 379). Le G. barbata Pôpp. et End.
est synonyme d'Eulophia Woodfordù Rolle (Index Keevensis, Suppl' Il, p. 83).
Ces deux espèces disparaissent donc de la nomenclature.
(9) On peut d'ailleurs se reporter à la bibliographie de ces espèces: G. capitata
Lindl. (Bot. Reg., XXI, 1830, subt. 1795), G. Gardneri Hook. (Bot. Mag.,
t. 3660, 1839, et Bot. Rep., XXV, 1839, Misc. 51), G. superba Lindl. (Bot.
= ES —
décrit depuis 1852 el qui devint relativement commun [ex Linden (|, le
G. Andrieuxü Reich. f., connu aussi depuis 1852, le G. sulphurea Reich. f.
Enfin de 1908 à notre époque l’on voit mentionner les floraisons des
G. lagenophora Lindi. ®, wriculata Lindi. ®, ningens Endi. et Pôpp. ", et,
pour terminer, celle du Govenia Gardneri Hook., en 1914 au Muséum.
Ces Orchidées sont répandues en Amérique depuis le Mexique jusqu’au
Sud du Brésil et au Paraguay: ce sont en général des plantes vivant à une
altitude quelquefois assez élevée (jusqu'a 2,000 mètres). La majeure partie
de ces végétaux est mexicaine et le tableau suivant en indique la répartition
géographique ©).
I. Mexique.
G. az8a Rich. et Gal. — Mexico (Herbier du Muséum, Collection A. Ri-
chard).
G. Axorieuxir Reich. f. — Sierra de San Felipe ©.
G. srevicasris Hemsl. — Même localité (Herbier du Muséum , Pringle ?).
G. caprrara Lindl. — Même localité (Herbier du Muséum, Collection
Claude et Achille Richard) | Hartwep, Rancho del Ojo de Agrio (in Walpers,
loc. cit., p. 558)|].
G. pezicrosa Reich. f — [Mirador, Heller. Mexico, Schilde (in Walpers,
p- 557).]
Rep., XXI, 1836,t. 1795), G. utriculata Lindi. (Bot. Rep., 1839, Misc. 66),
G. tingens End. et Pôpp. (sous le nom de fasciata Lindi.)![ Bot. Rep., XXIX
(1843), Misc. 107 |, G. utriculata Lindl. (Bot. Map., t. h151, 1845), mtroduit
en septembre 1844, G. deliciosa Reich. f. (1884), G. Andrieuxuü Reich. f. (1884),
G. sulphurea Reich f. (1885) [la date d'introduction de ces trois espèces est donnée
dans Nicuozson, Dict. d’Horticulture, in-4°, t. Il, p. 531; voir aussi pour la
première : Wizzraw's Orchid Album, in-4°, vol. 5, London, 1884, t. 210 |.
®) Lucien Linpe, Les Orchidées exotiques, p. 778, 1894, Paris et Bruxelles.
® Voir Orchid Review, 1908, p. 316 ; 1910, p. 292; 1913, p. 327.
% Orchid Review, 1908, p. 317.
(% Orchid Review, 1910, p. 348.
®) Les indications qui ont permis d'indiquer l’habitat des espèces sont puisées
dans Warpers, Annales Botanices systematicae, t. VI, p. 556 à 159, n° 1415,
Leipzig, in-12, 1861; dans le Flora Brasiliensis, vol. III, pars V, p. 570, in-f';
dans Coëniaux, Notes sur les Orchidées du Brésil et des régions voisines, Gand,
1907, in-12 (extrait du Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique,
t. XLIIT, 1906); dans Reicuexsacu, Beiträge zu einer Orchideenkunde Central-
Amerika’s, Hambourg, in-4°, 1866 ; dans Fawcerr et Renoze, Flora of Jamaica.
Orchid., t. 1, London, 1910, in-8°, p. 113-114, et dans l’Herbier du Muséum
d'Histoire naturelle.
(6) État d'Oaxaca.
() Les noms des collecteurs sont en italiques.
=
— 159 —
G. Ganover Hook. — État d'Oaxaca, Galeotti (Herbier du Muséum,
Collection Claude et Achille Richard ).
G. zacevornora Lindl. — [Mexico , John Rogers (in Walpers, p. 556).]
G. ciracea Lindi. (*Azuzena del monte», nom vernaculaire). [Her-
nandez : Iztactepetza cuxochilt, Icohueya.»] — Localités : Mexico, Galeotti ;
Vera Cruz, Galeott; Jalisco, Sierra de Tequila, Prinple (4 échantillons ;
Herbier du Muséum, Collection Claude et Achille Richard) | Barker,
Mexico (in Walpers, p. 556) 1].
G. murica Reich. f. — | Zacuapan, Liebold (in Walpers, p. 557).]
G. PaucrrLora Lindl. — | Jesus del Oro, Karwinski (in Walpers, p. 556).]
G. supersa Lindl. (+ Azuzena amarilla» , nom vernaculaire). — Localités :
Oaxaca, Galeotti; Jalapa [ Valladolid, Lexarza, La Llave (in Walpers,
p. 558)|.
G. urricuzaTa Lindi. (Voir le paragraphe suivant : Amérique Centrale.)
IT. Amérique Centrale.
G. ciracea Lindl. — [ Guatemala. Hartweg (in Walpers, 556).]
G. quapripzicaTA Reich. f. — Trazu. Costa Rica (Reïch., loc. cit., p. 75).
G. urricuzarTa Lindi. ®, — [ Jamaïque, Macfadyen Purdie (in Walpers,
p. 256). ] Cuba oriental, Wioht. Jamaïque, Sù Hooker (2 échantillons de
l’'Herbier du Muséum).
IT. Venezuela.
G. miGens Pôpp. et End]. — Province de Merida (Herbier du Muséum
sous le nom de Gr. fasciata Lindl., Collection Linden et collection Claude
et Achille Richard). [ Caracas ( Wagner, in Walpers, loc. cit., p. 559).]
G. urricuzarA Lindi. — Sans localité 2 Fawcett et Rendle, loc. eit.,
p. 114.
IV. Colombie.
G. nncvs Pôpp. et Endl. — | Ocaña, Schlimm, 1,800 mètres, dans les
broussailles (in Walpers, Loc. cit., p. 559).]
0) Cette espèce a été remise par La Lrave et Lexarza, Nov. Veg. descript., 12,
d’après l'échantillon de Barker, sous le nom de Maxillaria lilacea.
@) Dans le volume de Fawcerr et RENDLE, p. 114, ces auteurs mentionnent le
G. utriculata Lindi. comme une espèce vivant dans les bois humides et atteignant
dans les montagnes 300 mètres ; c’est la plus commune de l'Amérique centrale, car
de très nombreux botanistes l'ont trouvée non seulement à la Jamaïque, mais à
Cuba, Porto-Rico et même au Mexique et au Venezuela (voir p. 114 les localités
et les principaux collecteurs qu'il serait trop long d’énumérer ici). Elle est repré-
sentée à l'Herbier du British Museum.
— EH —
V. Brésil.
G. Garoner Hook. — Ceite espèce a été trouvée par de nombreux collec-
teurs () dans les États de Rio de Janeiro, Minas Geraes, dans la Sierra des
Orgues, etc. (Herbier du Muséum, 2 échantillons de Weddel, Minas Geraes,
et de Glaziou).
G. suzraureA. — Brésil austral.
G. riens End. et Pôppig.
VI. Pérou.
G. ziacea Lindi. — | Cuchero, Pôppig (in Walpers, loc. cit., p. 559).]
G. minces Endl. et Püppig. — (2 échantillons. Cuchero, Herbier du
Muséum, Pôppio.)
G. Garpnert Hook. — Collection Lionet, cullivé aux Serres du Muséum
et chez Sander. Forget.
VII. Bolivie.
G. Bozviensis Rolfe.
VIII Paraguay.
G. suzraurea Reich. f. — (Cultivé dans les jardins.)
IX. Sans localité.
G. ezciprica Rolfe.
Ce qui caractérise le genre Govenia Lindi., ce sont les sépales latéraux
prenant naissance à l'extrémité du pied du gynostème et ayant un labelle
parallèle à cette même pièce.
Le Govenia (rardneri Hook. a des fleurs blanc crème ou jaune tout à
fait pâle, avec des pétales latéraux portant du côté interne de très nom-
breuses et très fines ponctuations pourpres. Le labelle, d’un jaune très clair,
porte vers l'extrémité libre et sur la marge ir O1S Ou quatre petits LOUE
arrondis de couleur marron.
Les Govema se cullivent à la façon des Bletia en serre tempérée ou
un peu chaude au moment de la floraison. On a pu voir que ce sont des
plantes montagnardes qu'il ne faudrait pas par conséquent cultiver dans
un endroit trop chaud.
D Voir Flora brasiliensis, loc. cit., p. 379.
cg ee
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR QUELQUES VÉGÉTAUX FOSSILES
pu Sup-OuEsT DE LA CHINE RAPPORTÉS PAR LE D' LEGENDRE,
par M. FERNAND PELOURDE.
En explorant les provinces chinoises du Yunnan et du Se-tschuen, le
D' Legendre a rassemblé un certain nombre d'échantillons géologiques, et
en particulier quelques débris de plantes fossiles, que M. le Professeur Sta-
nislas Meunier a bien voulu m’autoriser à étudier.
Ces débris présentent un intérêt particulier, car les localités d’où ils
proviennent étaient demeurées inexplorées jusqu'ici, au point de vue strati-
graphique. Les formes que J'ai pu reconnaitre parmi eux sont les
suivantes :
1° Une Équisétale, le Schizoneura Carrerei Zeïller (Se-tschuen : Liao
Kao Chao, au Nord-Est de YueSi, par 28° 7’ de latitude environ, entre le
102° et le 103° de longitude);
2° Deux Fougères : le Cladophlebis nebbensis Brongnt. , sp., du rhétien
et du lias inférieur, el des fragments de limbe de Dictyophyllum, non
déterminables spécifiquement (Se-lschuen : Cha Koan Tchang, petit vil-
lage situé à environ 1 kilom. 5 au Nord de Ta-Tien-Pa, c’est-à-dire tout
près du 29° de latitude, et à peu près à mi-chemin entre le 102° et le
103° de longitude) ;
3° Deux Cycadophytes : a. le Podozamites Cf. distans Presl, sp., connu
depuis le rhétien jusque dans la série oolithique (Se-tschuen : Litze Pin,
un peu au Sud de Yue Si; Ki-Long, dans la vallée de la rivière Ngan Ning,
à 25 kilomètres au Nord de Ning Yuan Fou); b. et une pinnule de Ptero-
phyllum sp., encore adhérente au rachis correspondant (Yunnan : Lang
Pa Pou, au Nord-Ouest de Yunnan-Fu, entre le 101° et le 102° de longi-
tude d’une part, et entre le 25° et le 26° de latitude, d’autre part).
Ainsi, les végétaux fossiles en question ont été recueillis de part et
d'autre du 102° de longitude, sensiblement sur une même ligne droite,
dirigée du Nord-Nord-Est au Sud-Sud-Ouest, et commençant un peu
au Nord du 29° de latitude, pour se terminer au Sud du 26°. D’après
M. Legendre, les diverses localités d’où ils proviennent, tout au moins les
quatre premières , celles du Schiz. Carrerei, du Clad. nebbensis, du Dictyo-
phyllum et du Pod. distans, qui font partie du Se-tschuen, seraient Loutes
situées sur un même gisement de charbon.
En tout cas, les trois espèces déterminables signalées dans ce travail
(Schiz. Carrerei, Clad. nebbensis, Pod. distans) sont connues dans le rhétien
du Tonkin; il en est de même des genres Dictyophyllum et Pterophyllum ,
qui s’y trouvent représentés par un assez grand nombre d'espèces. Le Schiz.
— 162 —
Carrerei n’a même été signalé jusqu'ici que dans cette dernière région,
et, avec une certaine incertitude, dans le rhétien de Kiang-Ti (Kouei-
Tscheou) ©.
En outre, dans les environs des lerriloires qui nous occupent, le
rhélien a été signalé dans le Shensi méridional, d’après des végétaux fos-
siles étudiés jadis par Brongniart ©, et aussi en divers points du Yunnan
et du Kweï-tscheou, d’après des constatations d'ordre paléobotanique et
stratioraphique ©. M. Deprat présume même que, à l’époque rhétienne,
il a du exisler une grande terre émergée, comprenant princip:lement le
Tonkin et la plus grande partie de l'Indochine, du Yunnan et du Se-
Tschuen(®. Au Sud de ce continent s’élendait un géosynclinal, dont la
place est marquée par des dépôts de rhétien marin qui se poursuivent
depuis la Birmanie jusqu’au golfe du Tonkin ©).
Les diverses considérations qui précèdent semblent militer suffisamment
en faveur de Pattribution à Pétage rhétien des terrains d’où proviennent les
fossiles mentionnés dans ce travail. La seule localité sur l’âge de laquelle
subsiste un certain doute est celle qui contenait le débris de Pterophyllum,
tant à cause de la grande extension verticale de ce genre qu'à cause de la
distance qui sépare la localité en question de celles qui contenaient
les autres fossiles.
G) Zeirrer, Flore fossile des pites de charbon du Tonkin.
®) Some, in Wissenschaftliche Ergebmsse der Reise des Grafen Bela Szechenyi
in Ostasien, Dritter Band, p. 324, 325.
® Lecrère, Étude géologique et minière des provinces chinoises voisines du
Tonkin (Ann. des Mines, 9° série, t. XX); — Zrizzer, loc. cit., p. 245, 303.
(&) Etude géologique du Yunnan oriental. 1" partie : Géologie générale, par
Deprar, p. 219.
6) Deprar, Sur la présence du rhétien marin avec charbon gras sur la bordure
occidentale du delta du fleuve Rouge (Tonkin) | Comptes rendus Ac. sc., 16 mars
1914, p.815-817|.
0 —
AUTOUR DU JARDIN Z00L0GIQUE DE BUENOS-AÂYRES,
par M. Acgerr Couraun.
On sait que, dans un langage abrégé, les habitants de la capitale fédé-
rale de la République Argentine, les Buonariens, se plaisent-à baptiser du
nom familier de «/00» l'établissement public qui répond à peu près, par
cerlains côtés, à notre Muséum national, dit Jardin des Plantes, et, par
certains autres, à notre Jardin d’acclimatation. Le Zoo tend même, de plus
en plus, à ressembler à celui-ci plus qu’à celui-là. S'il dépend administra-
tivement de l’Intendance générale, s'il contribue largement à l’enrichisse-
ment du Trésor municipal, il jouit, par ailleurs, d’une indépendance, au
point de vue de son organisation et de son fonctionnement, que pourraient
peut-être lui envier nos établissements des bords de la Seine.
Mais il ne nous appartient pas d'établir la moindre comparaison, qui
pourrait être désobligeante, entre des situations si différentes par leurs
origines et par les conditions organiques de leur développement.
Le dernier fascicule de la Revue du Jardin Zoologique de Buenos-Ayres
nous donne des renseignements qui éclairent pleinement bien des détails
de la vie, ou extérieure ou intime , de ce bel établissement. C'est la mise au
paint d’un exposé que naguère nous avons présenté sur le même sujet et
qu'a gracieusement accueilli le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle .
Depuis que M. le Professeur Clemente Onelli a été investi du mandat
de diriger le Zoo, il a, ce semble, poursuivi avec ténacité un double but ;
1° Augmenter la popularité de son établissement par des attractions
renouvelées et d’un caractère instructif; par là travailler au développement
des recettes, qui sont la justification de certaines dépenses dont l'opportu-
nilé pourrait échapper au pouvoir municipal et au public;
2° Donner une autorité plus grande et une réelle valeur de documenta-
tion aux travaux qui se poursuivent inlassablement au sein du Zoo ou à
son occasion , en vue d'intérêts seientifiques d'ordre général.
La Revue du Zoo témoigne de sérieux efforts dans cette double direction ,
et elle constate les résultats satisfaisants qui ont été obtenus.
Suivons-la d’abord sur le terrain économique, plus facile à aborder pour
nous, et interprétons quelques-uns de ses tableaux statistiques.
Dans le cours de l’année 1913, le Zoo a enregistré 1,332,653 entrées
payantes, ce qui représente 133,265 p. 30, soit, en notre monnaie, à
Q Bull. Mus., 1913, n° 3, p. 154.
— 164 — ;
2 fr. 20 la piastre, 293,183 fr. 66. Au cours de ce dernier exercice, le
Zoo n’a donc rien perdu de la faveur populaire: 1 s’est efforcé de satisfaire
la curiosité du plus grand nombre; il a réussi à plaire.
Mais la recette n’est pas tout! Le Zoo ne doit pas être réservé jalouse-
ment à ceux-là seuls qui peuvent payer. C’est aussi un instrument de propa-
gande, un moyen d’enscionement ; donc il faut, laroement, le faire servir à
l'instruction des élèves de tout âge et de toute catégorie. Le contingent
des entrées gratuites est important : pour les collèges 35,382; pour les
soldats et les enfants au-dessous de trois ans, 170,000!
La vente des tickets d'entrée a, depuis dix ans, suivi une progression
constante : de 444,878 en 1904, elle passait, en 1906, à 1,022,614, en
1910 à 1,214,919 ; à la fin de l'exercice 1913, à 1,339,693!
Ce chiffre de recettes (293,183 fr. 66) est déja imposant. Ajoutez-y
la recette des pelits tramways de létablissement et des autres divertisse-
ments qui amusent les srandes personnes comme les enfants et dont le
succès s'affirme par une somme de 16,864 p.60, soit en francs et centimes
37,109 fr. 19, pour 10,840 voyageurs.
… On arrive ainsi à faire entrer dans la caisse municipale 150,129 p.90,
soit 300,259 fr. 80, ce qui n'est pas une recette négligeable.
Ces chiffres ont leur éloquence : ils attestent, en tout cas, que cette
contribution indirecte est acquitiée très allègrement par l’assujetti vo-
lontaire.
Ce n’est pas tout! Le Zoo, sans être, à proprement parler, ni commer-
çant ni industriel, est entrainé à faire argent des animaux, des Oiseaux,
des cuirs, des œufs, ete., et il donne exactement le détail de ces
ressources, comme aussi il indique le nombre des entrées et des sorties
de pensionnaires, par suite de décès ou naissances, échanges, dons,
achats ou ventes, qu'il s'agisse de Mammifères, de Reptiles, de Batra-
ciens, d'Oiseaux. etc.
Des tableaux précis indiquent à l’Intendance municipale ces modifica-
tions dans le personnel hospitalisé.
Voilà pour le côté administratif, économique.
Arrivons à la partie scientifique, dont la Revue du Jardin Zoologique,
quoique destinée à un ensemble de lecteurs très composite, se désintéresse
aujourd'hui moins que jamais, car elle est l'organe d’un établissement qui
-veut contribuer, par ses études particulières, au progrès des études natu-
ralistes dans le monde entier.
M. Clemente Onelli et ses collaborateurs continuent leurs observations
sur ce qu'ils appellent les ediosynerasies de leurs hôtes à poils ou à plumes,
et, outre ces observations qui éclairent sur les mœurs, l'intelligence,
l'éducativité des animaux, avec le secours d’anecdotes suggestives, ils
poursuivent la biologie des pensionnaires appartenant plus particulière-
ment à la faune argentine. Ainsi la psychologie zoologique et la physio-
— 165 —
logie marchent de pair, se prêtent un mutuel appui, pour permettre une
étude intégrale de l'animal, éntus et in cute.
Des recherches expérimentales se poursuivent également. On découvre
dans le tissu conjonctif de la poitrine d’un Moineau un protozoaire, peut-
être un nouveau Sarcospiridium, parasite très rare chez les petits Oiseaux,
s’il est fréquent chez les Vertébrés supérieurs, et d’une évolution encore
peu connue, parait-il.
C’est avec humour que des détails sont donnés sur la vie mondaine ou
intime des hôtes du Zoo. L'esprit, même avec les bêtes ou à leur occasion,
ne doit pas perdre ses droits. Le public qui aime à rire ne déteste pas
d'être instruit par des Professeurs qui n’ont rien de rébarbatif et qui
s'amusent eux-mêmes en l’amusant.
On apprend ainsi qu'une réception d'Oiseaux a éu lieu autour du plus
aristocratique des lacs du Z00. Le bon public paye pour aller voir!
.…. Une réception a eu lieu au hall central du sympathique Lion d’Afrique,
à l’occasion d’une demande en mariage d’une jeune Lionne d’une grande
beauté. Les jeunes gens ne peuvent se voir qu'une fois par semaine et pas
longtemps. On craint sans doute des incidents ou des accidents. Ainsi,
dans la dernière entrevue, la délicieuse fiancée a donné de l’ongle dans la
narine du fiancé, ce qui l’a géné pour manger.
.. Les familles de l’Hippopotame, du Rhinocéros et de la Girafe ont
pu voir les illuminations et feux d'artifice de la fête publique, et elles
ont, sans émoi ni maux de nerfs, admiré ces belles étoiles filantes.
Au soir tombant, sur le Parc de Palerme, on peut suivre l’esquisse
de flirts variés.
La distinguée Peluda Tatu Carreta restera chez elle à compter de
6 heures du soir, au sortir de sa retraite, pour prendre le thé, qui con-
siste en un kilogramme de viande de Cheval.
Un certain nombre d'animaux, préoccupés des égards que l’on doit aux
amphitryons du Jardin, ont décidé de constituer une Société protectrice avec
celte devise «Soyez bons pour les Hommes», comme réplique à la de-
vise de la Société protectrice Sarmiento : «Soyez compatissants pour les
animaux. »
Mondanités. — Plusieurs familles d'Oies sont parties pour Sala.
Sont arrivés à Tucuman le Cerf de Sambar et Madame.
En voyage pour l’ancien continent, un Lama, deux Pumas et deux
Tatous.
Une famille d'Oies a résidé pendant quelques jours dans les lacs du
Jardin.
Carnet de mariage. — Le Directeur du Zoo a demandé la main de la
jeune Chinchillita pour le jeune Chinchillito ; celui-ci a offert pour les fian-
çailles une belle provision de carottes.
— 166 —
On annonce les promesses de mariage entre Lulu, le jeune Taureau
récemment arrivé à Machorra, et la jeune vêle née d’une ancienne pension-
paire du 200.
Don Santiago, l'irréductible célibataire Angora, dont a garçonnière
était fréquentée par des Chats de toute couleur, depuis une crise de sur-
menage provoquée par son existence dissipée, s’est résolu au mariage pour
régulariser sa situation. . ...
Les lecteurs rebelles à la science ont de quoi rire avec ces traits d'humour,
car le badinage se poursuit ainsi de numéro en numéro de la Revue pour
amener une pointe de gaielé et racheter l'austérité de certaines pages trop
scientifiques. Et l'on n'oublie pas même les animaux malades pour avoir
l'occasion de raconter que l'on emploie, pour les guérir, les rayons X,
d'une eflicacité reconnue dans le traitement de lappendicite.
. Ceci fait passer cela. Après un article sur la disparition imminente du
Condor en quelques régions, après des aperçus psychologiques sur la con-
dilion morale des animaux, après des travaux de statistique, après des
déductions sur les analyses coprologiques et l'alimentation des hôtes du
Zoo, on trouve des nouvelles de leur vie sociale mondaine. Il y en a ainsi
pour tous les goûts : l’utile et l’amusant à la fois, c’est le programme de la
Revue du Zoo de Buenos-Ayres, pour intéresser les scientistes el ne pas
décourager les profanes.
— 167 —
Sur UNE HÉMOGRÉGARINE NOUVELLE
PARASITE DE SISTRURUS CATENATUS (TARMAN, ET SES FORMES
DE MULTIPLICATION ENDOGÈNE,
par Me Prisazix.
Chez un sujet mâle rapporté de la province de Jalisco (Mexique) en
janvier dernier par M. Diguet, nous avons trouvé à l'examen immédiat du
sang frais de la veine caudale une Hémogrégarine dont quelques individus
étaient inclus dans les hématies, tandis que d’autres se déplaçaient avec
une certaine vivacité dans le plasma.
Le Serpent (Crotalinus catenatus Rafin, Crotalus tergeminus Say, Crotalo-
phorus teroeminus Holbr.) étant mort une quinzaine de jours après son
entrée au Service d'Herpétologie du Muséum, lobservation en a pu être
complétée.
. pulpe des organes (foie, rate, pancréas, reins, poumons, testicules)
et le sang du cœur examinés frais, de même que les frotlis colorés, ont
montré en assez grande abondance une Hémogrégarine et ses kystes de
multiplication.
Formes endoglobulaires. — Elles se présentent sous forme de vermicules
incurvés, amincis et recourbés à l’une de leurs extrémités. La portion non
reployée mesure 17 4 5, la portion reployée 4 ou 5 a; sa largeur maxima
est de 5 p. Le noyau est plus rapproché de l'extrémité reployée que de
l’autre.
Le parasite est le plus souvent orienté suivant le grand axe de l’hématie,
mais il peut occuper toutes les positions par rapport au noyau, tantôt
appliqué sur lui par son bord concave, tantôt le refoulant par son bord
convexe vers le bord médian ou vers une extrémité: sur les frottis colorés au
Giemsa, le vermicule est entouré d’une mince zone incolore; son proto-
plasma se teint en bleu azuré, et ne montre pas d’inclusions chroma-
tiques; le noyau est coloré en violel.
Les globules parasités ne sont pas modifiés dans leur structure; mais
ils sont hypertrophiés, et mesurent 22 y X 19,5, au lieu de 20 H X 10,
qui est la normale.
Formes libres. — Lorsqu'elle est mise en liberté, l'Hémogrégarine reste
encore pendant quelque temps reployée dans sa capsule, et le plus souvent
accolée au noyau de l’hémalie parasitée ; cette forme est celle que l'on ren-
contre le plus fréquemment dans les frottis d'organes; elle conserve l'aspect
et les réactions colorantes qu'elle avait lorsqu'elle était endoglobulaire,
— 168 —
En se libérant de sa capsule elle se déploie, s’allonge, s’infléchit, ondule
en un vermicule mince de 25 y de long sur 2 à 2 y 5 de large. Son
noyau, central, s’allonge évalement et on y distingue la disposition héli-
coïdale de son réseau chromatique.
Kystes de multiplication. — U n’y en a que d’une seule espèce et assez
rares ; on les rencontre dans la rate.
Hs se présentent sous forme de petits ellipsoïdes réguliers de 25 y de
long sur 17 p de large. Leur membrane ne prend pas les colorants.
À l'intérieur, on ne rencontre pas plus de 4 mérozoïtes, qui mesurent
15 4 de long sur 2 g 5 à 3 de large; le noyau, arrondi, fortement colo-
rable, a 2 w de diamètre, et le protoplasma, peu colorable, contient des
granulations chromatiques.
Dans le “us Sistrurus, la présence d'une Hémogrépgarine a été signalée
par Plimmer ©? chez Tenues S. miliarius, qui habite le Nord-Est de l’'Amé-
rique du Nord, depuis la Caroline ; jusqu'au Texas. L'auteur indique seule-
ment qu ’elle est longue et épaisse avec un noyau excentrique.
Chez l'espèce S. catenatus, qui habite aussi l'Amérique du Nord, mais
Ja région des grands lacs, le Nord du Mexique et la région des États-Unis
comprise € entre le Mississipi et les montagnes Rocheses. nous n'avons pas
connaissance qu'un de ces parasiles ait été décrit ni signalé.
Nous proposons, pour en désigner l'espèce, le nom d’'Hæmogrega-
_rina Digueti.
(Laboratowre d’Herpétologie du Muséum.)
} Puimmer, On the blood parasites found in Animals in the Zoological Garden
during the four years 1908-1911, t. 1, 1912, p. 406.
SOMMAIRE.
administratifs. — Nomination de M. Vitalis de Salvaza comme Cor-
respondant du Muséum. ........: SACS NET A A En EEE
| | Présentation d'ouvrages par MM. le D’ J. Pellegrin, Éd. Lu et le D' R.
_ Anthony............ Re ER SO ANAL bee RAM OU PER TEE 9
… Communications :
nt Neuvizce et J. Gaumnezer. Observations faites sur le sang du Mammouth
offert au Muséum par le Comte Stenbock-Fermor. [ PI I.]........
oe Roue. Sur ae particularités biologiques du Bar commun (Labrax-
ARE Vo CAP OA Sn NE PER PAC EP EURE
L J. Perzecnin. Sur une dernière Collection de Poissons recueillie à Mada-
D CAC par en R Geay. 2... AR en
ve D. Mission Chari-Tchad, dirigée par M. À. Chevalier. Collections
recueillies par le D°J. Decorse. — Goléoptères : : Lamellicornes Apho-
düdes. — Description d'une nouvelle espèce du genre Trichiorys-
SOMUS, enr sonne enorme snsso ses es
R. P. Loncin-Navas. Myrméléonides (Ins. Névr.) nouveaux de Syrie. . ....
Edw. Meyricx. Collections recueillies par M. le Baron Maurice de Roth-
schild dans l'Afrique Orientale. — Lépidoptères : Tortricidæ, Tineide.
KR. Surcour. Note sur les variations du Tabanus algirus Mcq. en Algérie et
F LEE AR TOP RENAN AQU ARGENT AE RS
Pet: Éd. Lamy. Note sur les espèces du genre Mactra décrites par Lamarck.…. .
> P. Daneux. Liste des plantes récoltées dans l'Asie centrale par J. Chaf-
4 LEE (OA AR RASE RENAN A ee OT
_ P. Harior et N. Parouicrarn. Champignons recueillis dans lAnnam par
Ra AUS AU EE at VAR CPAS A Ar A ER RAS ma Ge NE
MÉLICSI UP MIUSB UNS ES ANS pe: CARPE EEE ARR Ti LE NS
Fern. Pecoure. Note préliminaire sur quelques Végétaux fossiles du Sud-
Ouest de la Chine rapportés par le D° Legendre RARE TOR ee me
Couraun. Autour du Jardin zoologique de Buenos-Ayres. RENE
M°° Puisaux. Sur une Hemogrégarine nouvelle parasite de Sistrurus Cate-
Me natus Garman et ses formes de multiplication endogène. .........
H. Porsson. Note sur la floraison d'un Govenia Gardneri Hook. dans les”
105
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151
PRESS K
&
on
© DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
se RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
————
MDCCCCXIV
# re 5 pages AE
tion rapide du Bulletin. -
Les auteurs sont instamment priés de remettre les ce
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
L But et composition de la Société.
ARTICLE PREMIER.
L'Association dite Sociéte des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier.
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de Bios les travaux scientifiques et
l enseignement qui 8’ \ rattachent.
Elle a son siège à Paris.
CCC 0 ee « © + ee. 0 ee + o esse se ee © © « © « + .........…
ARTICLE 9.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
- Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par Île Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de 150 francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d’au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Sociélé, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs".
(1 S’adresser pour les versements à M. Pierre Massow, trésorier de PARUS
120, boulevard Saint-Germain.
Les auteurs sont également priés de donner des manu
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
RSS RES EE Gate
me.
BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
a
ANNÉE 1914. — N° 4.
STE
148° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
98 AVRIL 1914.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ze Présipenr donne connaissance des faits suivants relatifs au
service général du Muséum :
M. Decpux, Licencié ès sciences, Professeur au Collège d’Ajaccio,
a été nommé Chef des travaux pratiques du Laboratoire maritime de
Tatihou (Saint-Vaast-la-Hougue), dépendant du Muséum d'Histoire
naturelle, en remplacement de M. Mararn, décédé (Arrêté ministé-
riel du 15 avril 1914);
M. Louvarn, Ingénieur, a été nommé Correspondant du Mu-
séum, sur la proposition de M. le Professeur Bouvier (Assemblée
du 2 avril 1914);
M. L. Germain, Préparateur de la Chaire de Malacologie, a été
nommé Officier de l'Instruction publique à l'occasion du 52° Congrès
des Sociétés savantes.
M. e Présipenr donne ensuite la parole à M. Édouard Buentow,
Professeur à l'Université de Lausanne, en rappelant que cet Entomo-
logiste distingué est un ancien élève du Muséum, qui s’est formé
dans le Laboratoire d'Entomologie — M. Em. Blanchard étant pro-
fesseur — sous la direction de M. Künckel d'Herculais.
Muséum. — xx. 12
— 170 —
CONFÉRENCE DU D' ÉD. BUGNION,
PROFESSEUR À L'UNIVERSITÉ DE LAUSANNE.
La Prozocie pes TERMITES DE CEYLAN,
Mespaues, Messieurs,
Cest surtout à cause de leur organisation sociale, à cause de leurs
instincts sociaux, que les Termites nous intéressent. Supérieurs à cet
égard aux Fourmis et aux Abeilles , ils sont de tous les Insectes sociaux ceux
qui forment les communautés les plus parfaites. Aussi est-ce bien chez les
Termiles que la différenciation des castes, différenciation qui va de pair
avec la division du travail, atteint son expression la plus haute.
Quoique souvent désignés sous le nom de Fourmis blanches (white ants
des Anglais), les Termites sont au point de vue anatomique très éloignés
des Formicides. La Fourmi est, comme le Papillon, le Scarabée, la Mouche,
un Insecte métabole. Venant au monde sous forme d’un Ver apode inca-
pable de se mouvoir, elle doit, pour atteindre l’état parfait, passer par une
métamorphose des plus complètes. Le Termite, au contraire, offre dès
la sortie de l'œuf une forme presque semblable à l'état définitif. C’est
un Însecte sans métamorphoses (amétabole), comme la Sauterelle ou
le Grillon.
Long d’un millimètre à peine, le Termite nouveau-né (pl. IT, fig. 1) se
distingue de l’adulte par sa consistance molle, sa couleur blanche, ses
mouvements maladroiïts. Les pièces buccales et les pattes, bien qu’entière-
ment formées, sont relativement plus épaisses. Les antennes, plus trapues,
ont un nombre de segments toujours un peu moindre ©).
Pour ce qui est de la classification, les Termites occupent dans le sys-
tème zoologique une place intermédiaire entre les Névroptères et les Or-
thoptères. Semblables aux premiers par la nature membraneuse de leurs
quatre ailes, ils se rapprochent des seconds (Blattes, Perce-oreilles) par
leurs pièces buccales et leur structure anatomique en général. L'idée géné-
ralement admise est que les Termites sont des Orthoptères modifiés (dérivés
des Protoblattides), adaptés à la vie en société, pourvus de quatre aïles
(@ L'accroissement des antennes est indépendant des mues. I se fait au cours
de la période larvaire (avant l’hypnose) par divisions successives du 3° article.
Le nombre des articles diffère généralement dans les trois castes ; les sexués ont
d'ordinaire un chiffre un peu plus fort.
Muséum. — M. Éd. Bugnion. Pc. IT.
Fig. 1. — Bébé-Termite (Termes Redemanni) au sortir de l'œuf,
long d'environ 1 millimètre. X 50.
Fig. ». — Eutermes lacustris (soldat) venant d'éclore, long de 1 millim. 32,
montrant la corne frontale et l’ampoule céphalique. X 27.
‘cé
— 171 —
caduques à peu près semblables ou (soldats et ouvriers) entièrement pri-
vés d’ailes. Leur apparition sur notre globe remonte à l’époque tertiaire.
Divers musées possèdent des morceaux d’ambre (résine de Pins fossiles)
qui renferment des Termites parfaitement conservés, précurseurs des
espèces de l’époque actuelle.
Chaque colonie comprend trois catégories d'individus, désignées aussi
sous le nom de castes : les sexués, les ouvriers et les soldats.
Les sexués (mâles et femelles) ont pour mission unique la reproduction
de l'espèce et la dissémination de celle-ci sur une aire plus grande. Dérivés
de larves semblables à celles des ouvriers (leurs pièces buccales sont à peu
près identiques), ils diffèrent de ceux-ci en ce que, au lieu d'atteindre par
une seule mue leur état définiif, ils parcourent une deuxième phase au
cours de laquelle apparaissent des rudiments d'ailes, des yeux, des ocelles
et des glandes sexuelles. Les larves de la deuxième phase, désignées sous
le nom de nymphes, reconnaissables à leur abdomen allongé, à leur cou-
leur blanc de lait, à leurs moignons alaires, à leurs deux petits yeux noirs,
subissent une deuxième mue qui a pour but principal de dégager les ailes
de leurs fourreaux. Cette mue, moins profonde que la première, n’est
qu'un changement de peau exigeant un temps très court.
Passés à l’état d’Insectes parfaits ou d’imagos, les sexués sont pour la
plupart destinés à essaimer. Ce sont les individus de cette sorte qui,
s’échappant de la termitière, s'élèvent dans les airs en grandes masses et
parfois, attirés par la clarté des lampes, envahissent les bungalows.
Aptère, de couleur blanchätre , ordinairement aveugle, privé d'organes
reproducteurs, l'ouvrier peut être considéré comme un Termite demeuré à
l'état de larve (arrêté à mi-chemin). Muni de mandibules dentées destinées
à tailler le bois, il a pour mission principale de recueillir à l'extérieur des
débris de bois et, après en avoir rempli son intestin, de construire (au
moyen de cette pâte ligneuse) des meules ou jardins de champignons. C'est
à l'ouvrier également qu'échoit la plus grande part : 1° dans les travaux de
construction ; 2° dans l'alimentation de la reine et du roi: 3° dans le «lé-
chage» des œufs et le transport de ces derniers. La vie de louvrier
comprend deux périodes distincles séparées par une phase d’immobilité
(hypnose) répondant à la mue. Dans la première période, la larve, encore
molle et délicate, d’un blanc uniforme, incapable de tailler le bois, se nourrit
de champignons. Dans la seconde, le Termite, qui a acquis des mandibules
cornées et une tête plus résistante (jaune ou brunâtre), est capable de
tailler le bois et de vaquer désormais aux travaux qui lui sont propres.
Plus éloigné de la forme primitive (imago), le soldat constitue un type
à part. La tête est dure et allongée, sa plaque basilaire soudée. Ses mandi-
bules, courbées en forme de faucilles, impropres à tailler le bois, sont des
armes offensives et défensives. C’est au Soldat qu'incombe le rôle de
défendre la colonie contre les Fourmis, Mille-pieds, ete., tâche dont il s'ac-
12,
ge
quitte avec un courage à toute épreuve. Plus alerte que l’ouvrier, il a la
direction morale de la communauté dans son ensemble. Nous verrons à
propos de l’Eutermes ceylonicus comment, en cas d’accident (destruction
d’une partie du tunnel), les soldats amènent les ouvriers sur la brèche et
organisent tout à la fois le travail de réparalion et la défense. La vie du
soldat est, comme celle de l’ouvrier, divisée en deux périodes séparées
l’une de l’autre par une phase de repos répondant à la mue.
Mon opinion, quant à la différenciation des castes, est que celle-ci
s'effectue pendant la période embryonnaire (à l'intérieur de l'œuf). Gette
manière de voir est, pour ce qui concerne le soldat, fondée sur des preuves
irréfutables. Ayant, en décembre 1911, placé sous le microscope des larves
fraichement écloses d’Eutermes lacustris, j'ai, après quelques recherches
infructueuses, trouvé une de ces larves, longue de 1 millim. 3 (pl. IT,
fig. 2), qui avait une corne frontale déjà distincte. Le même individu
montrait par transparence une ampoule céphalique bien visible et un canal
excréteur parfaitement conformé. Je ne pouvais m'y tromper ; c'était bien
un soldat en miniature qui se trouvait sous mes yeux, un soldat formé de
loutes pièces au sortir de l'œuf. On sait que la présence d’une corne fron-
tale est le trait caractéristique des soldats d'Eutermes, les autres castes
(ouvriers et imagos) ne montrant aucune trace d’un el appendice.
La distinction des futurs soldats est chez les Termes vrais plus difficile
à établir. On peut cependant, grâce à la structure des mandibules, dis-
linguer ici encore, dès le premier âge, la larve du soldat d'avec celle de
l’ouvrier.
Le soldat ayant une structure anatomique tout à fait spéciale, particu-
lière à lui seul , il faut admettre que la différencialion de celte caste remonte
à une cause profonde (mode spécial de fécondation, chromosomes spé-
ciaux), analogue probablement à celle qui détermine le sexe chez les ani-
maux en général. Pour ce qui est de l’ouvrier, l’idée d'une différenciation
tardive (liée à un arrêt de développement) est déjà plus plausible. L’ouvrier
est en cffet, relativement à la structure de la tête, beaucoup plus voisin de
l'imago. La caste ouvrier» est chez les Termites inférieurs (Calotermes)
encore si peu différenciée qu’on ne peut distinguer d’une manière certaine
les larves stériles remplissant les fonctions de l'ouvrier d'avec celles qui
plus tard donneront des nymphes fécondes. Toutefois, étant donné ce fait
que, chez les Insectes en général, le sexe se détermine au moment de la
fécondation , il n’est-guère admissible que les Termites sexués fassent ex-
ception à cet égard. Or, si le mâle et la femelle sont déterminés déjà dans
la phase embryonnaire, il doit, semble-t-il, en être de même de l'ouvrier.
Les Termites primitifs n'avaient vraisemblablement qu'une seule forme,
les sexués. L'apparition des autres castes (soldats et ouvriers) s'explique
par un perfectionnement graduel ‘en rapport avec la division du travail.
Les Termites, qui jouent dans la nature un rôle utile (ils transforment
"17 —
rapidement le bois mort en humus), peuvent causer des dégâts considé-
rables lorsqu'ils envahissent les constructions humaines et s’établissent à
l'intérieur. On cite souvent l'exemple de vastes docks, chantiers, ete. , qui,
attaqués par ces Insectes, durent être entièrement reconstruils, occasion-
nant des pertes qui se chiffraient par millions.
Certains Termites, dédaignant le bois mort, s’attaquent aux arbres verts
(Thé, Cashewnut, Caoutchouc) ou encore aux Céréales, causant aux plan-
tations de grands dommages.
Un trait particulier des dégâts causés par les Termites, c’est que lors-
qu'on s'aperçoit du mal, il est le plus souvent trop tard pour y parer.
L’Insecte poursuit son travail à la sourdine. Pénétrant par-dessous dans les
poutres, planchers, cadres de tableaux , caisses posées sur le sol, il ronge
l'intérieur, sans que rien à la surface décèle sa présence et ses larcins. Un
beau jour tout s'écroule et lon trouve une dentelle ligneuse ou un amas de
poussière là où il y avait auparavant du bois compact. Le dommage est,
comme il ressort de ce qui précède, le résultat direct du travail de l’ouvrier.
L'ouvrier, à moins qu'il ne soit momentanément occupé à l'intérieur de la
lermilière, passe sa vie entière à ronger du bois. Or ce n’est pas du bois
pourri qu'il lui faut, mais du bois sain, suflisamment riche en azote.
Explorant les alentours, il trouve de lui-même les matériaux favorables
(troncs, poutres, barrières, etc.), garantit ses approches au moyen de
galeries couvertes et commence aussitôt une exploitation méthodique. Le
mineur est petit, mais son ardeur au travail est inlassable. Le nombre des
ouvriers s’élevant pour une seule termitière à plusieurs centaines de mille,
on comprend sans peine le pouvoir destructeur d’une telle armée.
Parmi les moyens proposés pour se préserver des Termites, il faut citer :
1° l'imbibition au moyen de matières toxiques des poutres, planches, etc.
employées aux construclions ; 2° la surélévation au-dessus du sol au moyen
de colonnes de pierre ou de fer enduites de goudron; 3° l'isolement des
tables, caisses, malles, etc. au moyen de pieds plongeant dans des godets
remplis d'huile; 4° la suspension des petits objets au moyen de fils de fer
(les précautions indiquées sous les n° 3 et 4 sont utilisées également avec
succès contre les Fourmis ); enfin 5° une surveillance fréquemment exercée
et la destruction radicale des cordons de terre durcie (galeries d'approche)
établis le long des colonnes ou des parois.
Les Termites abondent surtout sous les Tropiques; la plupart aiment
humidité et la chaleur. Il leur faut aussi de riches provisions de matières
ligneuses, beaucoup d’arbres morts à exploiter. C’est donc dans la zone
tropicale que l’on trouve les espèces les plus nombreuses. Plusieurs cepen-
dant appartiennent à la zone subtropicale (Algérie, Maroc, Egypte, Tur-
kestan, Japon, Nouvelle-Zélande); quelques-unes remontent jusqu'au
Lo° degré de latitude Nord aux États-Unis et en Europe.
Desneux, de Bruxelles, auteur de l'article /soptera dans Genera Insec-
tin
torum de Wytsman (1904), divise les Termites en trois familles : Masto-
termitine , Calotermitine, Termitineæ.
Holmgren , spécialiste suédois, distingue :
° Les Prototermitidæ (Termites primitifs), avec les genres Mastotermes,
Termopsis, Hodotermes , *Calotermes ;
2° Les WMesoternitidæ (Termites moyens), avec les genres *Leucotermes,
*Arrhinotermes , *Coptotermes, Rhinotermes , *Termitogeton ;
3° Les Metatermitidæ (Termites supérieurs), avec les genres Armi-
termes, *Eutermes , * Anoplotermes , *Eurytermes , *Hamitermes , Eremotermes ,
Mirotermes, *Capritermes, *Microcerotermes, *Microtermes, “Termes (.
Le nombre des espèces, relativement minime, si l’on considère la quan-
tité des individus, peut pour l’ensemble de la Terre être évalué à 500 ou
600. De ce chiffre, 100 espèces environ appartiennent à l'Afrique, 200 à
la faune indo-malaise (dont 38 à Ceylan et 69 à Bornéo), 10 au Japon et
à Formose, 4o à l'Australie, 3 à la Nouvelle-Zélande, 12 à Madagascar,
quelques-unes aux Galapagos, aux îles Cocos, à l’île Maurice, aux Sey-
chelles, à Madère, 3 ou 4 au Turkestan el à la Perse, 2 à l’Europe méri-
dionale, 120 environ au continent américain et aux Antilles.
Le genre Mastotermes Froggatt, représenté par une espèce de grande
taille (M. darwiniensis Frog., le plus grand Termite connu) de l'Australie
septentrionale, offre le plus haut intérêt au point de vue du problème de la
descendance. Ses ailes, élargies à leur base, ont une nervation particulière
qui établit nettement la transition des Protoblattides aux Termites. L’an-
cienneté des Mastotermes est prouvée encore par ce fait que les formes fos-
siles les plus primitives (empreintes alaires de l Éocène supérieur ou Bar-
tonien de Bournemouth, de lOligocène moyen de l'ile de Wight, ete.)
appartiennent sûrement audit genre ©.
Le genre Termopsis, établi par O. Heer sur des espèces fossiles, est
représenté dans la faune actuelle par quatre formes ; T. anguslcollis
Hagen de la Californie (faisant son nid dans les vieilles souches), T. Wrough-
toni Desn. du Kashmir, T. Sôstedti Holm. et japonicus Holm. du Japon.
Les Hodotermes Hagen (Termites des chemins) se distinguent en ceci
qu'ils font des expéditions à découvert dans le but de recueillir des tron-
çons de Graminées. Aussi leurs ouvriers et soldats ne sont-ils pas aveugles.
comme ceux des Termiles en général, mais ont-ils des yeux bien visibles,
semblables à deux petits points noirs. Leurs espèces, peu nombreuses, se
rencontrent dans l'Afrique australe, en Égypte, au Turkestan, en Perse
et aux Indes. L'espèce indienne a, déjà en 1779, élé signalée par le
4 Les genres Singhalais sont marqués d'un astérisque. Les deux dermiers,
Microtermes et Termes, comprennent les Termites éleveurs de champignons.
® Voir à ce sujet les travaux de Nils Hozméren (Termiten-Studien, IT,
p. 14-33) et de Kurt vox Rosex (Trans, Second Entom. Congr., 1912).
— 175 —
naturaliste allemand Kænig. Ce Termite, lisons-nous dans l'ouvrage
de cet auteur, Naturgeschichte der sogenannten weissen Ameisen, p. 24,
s’observe par petites troupes marchant à Ja file le long des sentiers
dans les terrains plantés d'herbes. Long de 14 millim. 5 (soldat), de
couleur jaune rouge, il est, quoique assez rare, bien connu des indigènes
(Tamils de Tranquebar ); ceux-ci l’appellent, à cause de son genre de vie,
«la Fourmi qui montre le chemin», terme traduit par Kænig par Termes
viarum. Ge Termile, qui fait des nids souterrains situés parfois à 5 pieds
de profondeur, a été décrit plus exactement par Desneux (1905) sous le
nom de 1. macrocephalus d’après des exemplaires collectés à Karachi
(Sind) par T. R. Bell. La même espèce a été observée à Trichinopoli ( prov.
de Madras) par Bainbrigge Fletcher.
Un genre voisin, Stolotermes Hagen, compte une espèce de Tasmanie et
une de la Nouvelle-Zélande. Un autre (Psammotermes Desn., Termite
des sables, une seule espèce) habite les déserts de l'Arabie et du Sahara.
Les Calotermes Hagen (Termites du bois) creusent des galeries dans le
bois dur, voire même dans le bois vert, à la manière des Coléoptères xylo-
phages. Leurs espèces, au nombre de 60 environ , se rencontrent dans tous
les pays tropicaux. Quelques-unes habitent la Nouvelle-Zélande, d’autres
l'Argentine, la Californie et le Mexique. Une forme (C. precox) a été
observée à Madère; une autre (C. lavicollis Fab.), commune en Algérie,
habite également le Sud de ltalie, la Sicile et la Sardaigne. Les Calo-
termes diffèrent des Termites supérieurs en ce qu’ils n’offrent pas une caste
d'ouvriers nettement tranchée. Les larves qui forment le gros de la colonie
et remplissent (en taillant le bois, peut-être en nourrissant les jeunes) la
fonction des ouvriers sonl, paraît-il, capables de se transformer en nymphes,
donnant les unes des mâles et les autres des femelles. Il se peut, toutefois,
qu'une partie de ces larves persiste à l'état neutre (asexué), représentant
ainsi une caste d'ouvriers en formation. Les soldats, bien différenciés, rela-
tivement peu nombreux, se distinguent par leur belle taille, leur grande
tête d’un jaune brun. leurs fortes mandibules pluridentées et par la pré-
sence de deux petits yeux à facettes privés de pigment, mais bien recon-
naissables au microscope.
E. Green, qui a observé des Calotermes dans l'Arbre à thé (à Ceylan),
pense qu'une parlie seulement des nymphes deviennent des imagos ailés
essaimant au dehors. Les autres (femelles néotènes) resteraient dans le nid,
développeraient leurs ovaires et deviendraient capables de pondre, bien que
n'ayant jamais formé des ailes. Le fait est qu'au lieu d'une grosse reine
ventrue, il y a dans chaque colonie plusieurs femelles pondeuses à peine
plus grosses que des nymphes, privées d’écailles alaires, ne donnant cha-
cune qu’un petit nombre d'œufs. Ces œufs, plus gros que ceux des ermes
vrais, mesurent environ 1 millimètre.
On rencontre à Ceylan 5 Calotermes ; militaris Desn., Greeni Desn.,
— 176 —
domesticus Hav., dilatatus Bug. , ceylonicus Holm. (les deux derniers rangés
dans le sous-genre Glyptotermes de Frogpatt ).
Mes observations ont porté surtout sur C. Greeni (pl. IT). Découvert
d’abord dans l’Arbre à thé, le C. Greeni s'attaque aussi au Cashewnut
(Anacardium occidentale), arbre à feuilles odorantes, introduit du Brésil,
produisant des amandes d’un goût agréable. Les arbres attaqués se recon-
naissent à ceci qu’une ou plusieurs branches se terminent par un tronçon
à demi mort, privé de feuilles, recouvert à la surface d’une masse brune
(résine souillée de détritus). Un Cashewnut observé à Ambalangoda m'a
fourni un grand nombre de ces Termites. La principale colonie habitait
une branche brisée, épaisse de 20 centimètres au niveau de la cassure,
gisant sur le sol depuis onze à douze mois. La branche ayant été fendue à
coups de hache, je trouvai non seulement sous l'écorce, mais dans l'inté-
rieur du bois un vrai labyrinthe de cavités et de canaux en partie remplis
de crottes brunes, s’ouvrant les uns dans les autres et s'étendant sur une
longueur de plusieurs mètres. Les Termites étaient accumulés surtout dans
des cavités encore humides, taillées dans les nœuds les plus durs. Je re-
cueillis des centaines de larves de grosseurs diverses, une soixantaine de
soldats (longs de 10 millim. 5 à 11 millim. 5), des nymphes blanches mon-
trant les rudiments d'ailes, des nymphes plus jeunes, sans ailes mais avec
des yeux visibles, et une vingtaine d’imagos ailés, de couleur brun rouge,
prêts à prendre leur essor.
On voit d’après ces données que le Calotermes ne fait pas son nid dans
un arbre creux et ne le garnit pas de carton à la manière des Coptotermes
et Eutermes, mais qu’il taille lui-même des galeries à l'intérieur du bois.
Les branches attaquées étant élevées d'ordinaire de plusieurs mètres
au-dessus du sol, il faut admettre que les mâles et les femelles se portent
d'eux-mêmes (en volant) sur l'arbre de leur choix, s’y accouplent et, taïllant
une cavité, y déposent les premiers œufs. L'attaque du Termite commen-
çant au bout des branches plus ou moins desséchées et gagnant peu à
peu du côté du bois vert, le Calotermes peut causer de grands dommages,
notamment à l'Arbre à thé. Le moyen le plus simple pour préserver les
plantations est de scier à la base les troncs infestés et de les brüler avant
que les imagos aient eu le temps d’essaimer.
Le C. domesticus, capturé à Peradeniya par E. Green ©, habite de pré-
férence à l’intérieur des maisons, dans les poutres, les planchers, les enca-
drements des fenêtres.
Le C. dilatatus (pl. IV) a été observé aux environs d’Ambalangoda
(«low country»), d’abord dans des rameaux de Arbre à thé provenant des
plantations de M. Northway, ensuite dans un tronc pourri gisant sur le
02 E. Green, Catalogue of Isoptera ( Termites) recorded from Ceylon (Spolia Zey-
lanice 1913, p. 7).
Muséum. — M. Éd. Bugnion. Pr LE
4 RE x "
En mobs M
Fig. 9. — Tôte et thorax du soldat, Fig. 3. — Larve de 3 millimètres.
côlé ventral. X 14. X 20.
Calotermes Green.
Muséum. — M. Éd. Bugnion. Pc. IV.
Fig. 2. — Larve de 4 millim. 5. Fig, 3. — Nymphe de 5 millimètres,
X 15. X 19.
Fig. 4. — Larve de 1 millim. 5, portant des expansions {horaciques. X 21.
Calotermes dilatatus,
277 —
sol. Le soldat, plus petit que celui de C. Grceni (sa longueur est de 7 milli-
mètres), se distingue par son front tronqué, montrant, quand on observe
de profil, un contour anguleux. La larve de cette espèce mérite une men-
tion particulière : elle offre, dans le premier àge, des expansions thora-
ciques rappelant quelque peu l'aspect des Blattes. La larve du C. rugosus
du Brésil a, d’après Fritz Müller, une disposition identique. Les Termites
représentant, à ce qu'on suppose, un chainon dérivé des Protoblattides
la présence d’expansions thoraciques chez les jeunes larves est , au point de
vue de la desceridance (phylogénie), intéressante à constater.
Le C. ceylonicus à été trouvé à Peradeniya (1,600 pieds), une fois dans
une branche morte de Cacaoyer, une fois dans une vieille souche à demi
pourrie, E. Green et K. Escherich l'ont capturé également. Cette espèce , assez
semblable à la précédente, se distingue par sa larve privée d’expansions.
Les Leucotermes Silvestri Tate blancs) nous touchent par le fait
que la seule espèce française appartient à ce groupe. Signalé dès 1797 dans
la Charente-Inférieure, le L. lucifugus Rossi a fait, à plusieurs reprises,
d'importants dégâts dans la contrée de Rochefort. La destruction des
archives de la Rochelle (relatée par Audouin) est, de leurs méfaits, le plus
célèbre. “Een ce Termite est assez répandu à Bordeaux dans les
poutres des maisons ©. Il habite év'alement les vieilles souches de Pin dans
le département des Landes et dans 1 Tarn-et-Garonne. À l'opposé du Calo-
termes flavicollis, qui paraît avoir été importé d'Algérie en Ttalie, le L. luci-
Jugus est bien une espèce européenne. On le rencontre, outre la région des
Landes, en Espagne, en Îtalie, en Turquie et jusqu'à Odessa. La même
espèce se retrouve à Madère, en Égypte et dans l'ile de Chypre. Une autre
forme (L. flavipes Kollar), peut-être introduite du Brésil, se rencontre dans
la Floride, le Texas, la Californie et les environs de Washington. C'est
aussi le L. flavipes qui, à une certaine époque, s'était toi dans les
serres de Schœnbrunn près Vienne, au point d'y commettre de sérieux
dommages.
La faune singhalaise compte deux Leucotermes (indicola Wasm. et ceylo-
nicus Holm.). Ces Termites, de petite taille (4 millimètres à 4 millim. 5),
d’un blanc sale uniforme, habitent de préférence, comme leur congénère
européen, les poutres des maisons, les poteaux. les vieilles barrières, plutôt
que l’intérieur des jungles.
Les Coplotermes Silvestri (Termites à latex) offrent une a
curieuse : le soldat (C. ceylonicus Holm., pl. V), long de 4 millim. 5, dis-
tinct de l’ouvrier par ses mandibules en forme de faucille et son ali
d'un blame de lait, émet, lorsqu'on le moleste, une gouttelette blanche qui
apparaît brusquement au-dessus du labre et, nblabe à du latex de
() D'après J. Fevraun, Les ravages du Termite lucifuge dans les villes, Bor-
deaux, 1911,
— 178 —
caoutchouc, demeure assez longtemps sans s’écouler. On se convainc, en
examinant avec la loupe, que le latex suinte par une ouverture arrondie
(pore frontal) placée en arrière de l’épistome. L’ampoule glandulaire n’est
pas, comme celle des Eutermes , limitée‘à la tête, mais s'étend à travers le
thorax jusqu’au bout de l’abdomen.
Le C. ceylonicus installe ses colonies dans les arbres creux, parfois dans
la terre au pied d’un trenc. Le nid, qui peut atteindre la grosseur d’une
tête d'homme, est protégé du côté ouvert par des lames superposées d’un
carton de bois de couleur foncée, formant un solide opercule. De nom-
breuses galeries creusées sous l'écorce, des canaux recouverts de terre
durcie permettent aux travailleurs d'aller faire leur récolte sans s’exposer à
découvert. Les soldats, qui se montrent en grand nombre au moment où
l'opercule est entaillé et prennent tous ensemble une altitude agressive, se
reconnaissent facilement grâce à la souttelette blanche qui se montre au pore
frontal. Ce latex est vraisemblablement un moyen de défense : très vis-
queux, il englue les mandibules des Fourmis ou autres agresseurs et les
rend inoffensives. Mais, chose curieuse, le Termite paraît bien souvent
englué lui-même, empêtré dans son latex. La nature aurait-elle donné à ces
Insectes un moyen de défense qui les paralyse eux-mêmes? II est vrai que,
dans le peuple immense de la termitière, un soldat mis hors de combat
est bientôt remplacé. Un Coptotermes de Malacca (GC. Gestroi Hav.) cause
d'importants dommages aux plantations de Hevea (Arbre à caoutchoue
importé du Brésil). Entourant le tronc d’une épaisse croûte de terre,
il ronge par-dessous et pénètre à l'intérieur. Le nid principal, établi
dans le cœur du bois, communique d'ordinaire au moyen de canaux sou-
terrains larges et aplatis (pouvant admettre un petit couteau à papier)
avec des nids accessoires installés dans les troncs voisins. La reine se trouve
au fond du nid principal. Un planteur des Straits Settlements m'a rapporté
qu'ayant un jour insufflé des vapeurs de soufre dans un arbre creux attaqué
par ce Termite, il vit la fumée sortir d’autres arbres situés à plusieurs
mètres de distance de l’autre côté d’un chemin.
Voisins des précédents, les Arrhinotermes ont, eux aussi, un pore fron-
tal et une poche glandulaire prolongée en arrière jusqu’au bout de l'abdo-
men. Une espèce de ce genre (A. flavus Bug.) a été découverte le 11 jan-
vier 1910, au bord du lac d’Ambalangoda, sous l'écorce d’un arbre mort.
D'autres nids, renfermant des imagos, ont élé trouvés les années suivantes
au bord du même lac, dans les tiges creuses du Pandanus ceylonicus
(grande Broméliacée aquatique) ou encore sous l'écorce du Palétuvier
(Rhizophora mucronata). Ges constructions sont ici encore complétées et
protégées par du carton brun foncé. Le soldat, long de 6 millimètres,
allongé et aplati, d’un jaune uniforme , émet, lorsqu'il est inquiété , un liquide
transparent, de couleur citrine. Les larves, observées au sortir de l'œuf,
portent deux petites ailes membraneuses qui, fait exceptionnel, sont atta-
Den NL D: Bugnion. Pc. V.
Fig. 1. — Imago. X 8,5. Fig. ». — Tête du soldat
montrant le pore frontal. x 2/4.
Fig. 3. — Coupe longitudinale du soldat. X 206.
1. Poche à latex. — 2. Pore frontal. — 3. Labre. — 4. Menton. — 5. Ganglion sous-
æsophagien. — 6. OEsophage. — 7, 8, 9. Ganglions thoraciques. — 10. Estomac.
— 11. Intestin postérieur rempli de Trichonymphides. (Dessin de N. PopolT. }
Coptotermes ceylonicus.
— 179 —
chées au pronotum. Faut-il considérer ces appendices comme le dernier
vestige d'organes ancestraux (en voie de disparition complète)? C’est là
une supposition assez plausible. On sait, en effet, que certains Orthoptères
et Névroptères de l'époque carbonifère avaient, appendus au prothorax, des
expansions lamelleuses parcourues par des nervures.
Les Rhinotermes Hagen, qui comptent plusieurs espèces en Australie, à
Bornéo, à Java, à Malacca, en Amérique et en Afrique, n’ont jusqu'ici pas
été rencontrés à Ceylan.
Les Termitogeton Desneux sont de singuliers Termites caractérisés par
leur corps aplati, hérissé de poils, et (spécialement les soldats) par leur
tête cordiforme, élargie, extrêmement déprimée, de couleur jaune, avec le
bord postérieur distinetement échancré. On les trouve parfois sousles écorces,
mais leurs demeures préférées sont les troncs pourris imprégnés d'humidité
el surtout les interstices du bois ramolli, fragmenté en morceaux plus ou
moins cubiques. Découverte par Nictner, à Ramboda, à une altitude de
h,o0o pieds, l'espèce singhalaise (T. umbilicatus Hagen) a été retrouvée
par Escherich sur les collines de Hantana au Sud de Peradeniya. J'ai observé
moi-même 9 colonies de Termitogeton : 1 à Hantana (3,000 pieds), 5 dans
la jungle située au-dessus de Hatton (4,500 pieds) et 3 dans le «low
country», à Talgaswella et Kotua. Une jolie reine, longue de 8 millimètres,
et deux femelles néotènes ont été trouvées à Talgaswella, dans une fente
du bois, au milieu des ouvriers et des soldats. La reine, d'aspect très parti-
culier, se distingue de toutes les autres par ses sepments abdominaux qui
proéminent des deux côtés en formant des mamelons surmontés de longues
soies. L’imago a été décrit par Hagen (1858). Une espèce très voisine
(T. planus Haviland) a été capturée à Bornéo.
Un fait intéressant à relever est que la vie des Termites inférieurs est
liée à celle de gros Infusoires (Trichonymphides ) qui se trouvent en quan-
tité dans l’intestin postérieur et forment une bouille brune remplissant sa
cavité. ;
Ayant disséqué, le 2 février 1910, une larve de Culotermes Greeni, je
vis à mon grand étonnement, dans la masse brune échappée du cæcum,
des milliers d'organismes ciliés se mouvant en tous sens. Les plus gros,
arrondis ou piriformes, mesurant 1 dixième de millimètre, tournaient
comme des toupies. D’autres, plus petits, beaucoup plus nombreux, cou-
raient de tous côlés, emportés par les battements des cils. J'avais précé-
demment déjà vu chez les Coptotermes ceylonicus et chez les Arrhinotermes
Jlavus des animaux analogues, mais les boules ciliées observées chez ces
derniers étaient immobiles, probablement déjà mortes, tandis que cette
fois les Infusoires se montraient en pleine vie, remplissant tout le champ
du microscope de leur prodigieuse agitation. J’eus là sous mes yeux, pen-
dant plus d’une heure, un spectacle inoubliable.
Découverts par Leidy (1877) chez Leucotermes flavipes, les Infusoires
— 180 —
des Termites ont été étudiés dès lors par Grassi, M" Foa, Hartmann,
Janicki, etc. Ces auteurs en ont décrit différents genres, classés dans le
groupe des Flagellés.
Mon opinion est que les Trichonymphides ne sont pas des parasites exer-
çant sur le développement du Termite un effet nuisible, mais qu’associés à
ces Insectes par une sorte de symbiose, ils jouent, au contraire, un rôle
utile. L’Infusoire, dont le corps est bourré de débris ligneux, effectue une
première digestion du bois ingéré par le Termite, avant d’être à son tour
digéré et résorbé. Les Trichonymphides ne s’observent pas indifféremment
chez tous les Termites, mais (d’après mes observations) chez les genres
Hodotermes, Calotermes, Leucotermes, Coptotermes, Arrhinotermes et Ter-
mitogeton ; les Termiles supérieurs Eutermes, Capritermes, Termes, ne m’en
ont jamais montré.
Les Eutermes (Nasuti de Hagen) se distinguent des autres Termites en
ce que le soldat porte au-devant du front un prolongement en forme de
corne (pl. VI, fig. 4). La corne frontale renferme le canal excréteur d’un
appareil olandulaire; une ampoule contractile contenue dans la tête sécrète
une humeur visqueuse qui, portée par le canal excréteur, perle à l’extré-
mité de la corne, au moment où le Termite est attaqué. Le contact de ce
liquide étant particulièrement redouté des Fourmis, il y à là pour l’Euter-
mes un moyen de défense très effectif. Une OEcophylle, par exemple, qui
monte le long d’un tronc à l'attaque de l’Eutermes monoceros el reçoit en
plein visage le contenu de l’ampoule, se laisse presque instantanément
tomber de l'arbre. La chose est d'autant plus difficile à expliquer que,
mise sur la langue, ladite sécrétion ne parait avoir ni odeur ni saveur.
Est-ce sa viscosité, est-ce une action chimique particulière ? Le fait est que,
si l’on suit la Fourmi tombée sur le sol, on la voit longtemps encore occupée
à frotter ses pièces buccales contre les pierres, les racines, etc., dans le but
de les débarrasser du liquide qui les englue.
Güldi a observé pendant son séjour au Brésil que le liquide sécrélé par
l'Eutermes Ripperti a des propriétés caustiques et laisse sur la peau des
taches difficiles à effacer.
Suflisamment armés au moyen de leurs ampoules, les soldats du genre
Eutermes ont en revanche des mandibules très réduites. Aussi, lorsque
deux troupes dE. monoceros entrent en lutte, ne sont-ce pas les soldats,
mais les ouvriers qui, armés de mâchoires plus fortes, jouent le rôle prin-
cipal. à
La Faune singhalaise compte (d’après la liste actuelle) 10 espèces d'Eu-
termes : monoceros Koen. (voisin d’E. hospitalis de Bornéo), rubidus Hag..,
biformis Wasm., Escherichi Holm.. lacustris Bug., ceylonicus Holm., Horn
Wasm., longicornis Holm., Hantanæ Holm., Kotue Bug.
De ces espèces, les unes ont leur demeure dans la terre, tandis que
d’autres s’établissent dans un arbre creux ou encore dans un nid de carton
EUR
de bois. Ces dernières constructions sont disposées le plus souvent de ma-
nière à compléter les nids installés dans les troncs d'arbres. Le carton, de
consistance friable, de couleur foncée, fait de débris de bois agglutinés,
forme une sorte de couvercle qui ferme exactement la cavité. Certaines
espèces (monoceros, lacustris) peuvent, à défaut d’arbres creux, construire
des nids de carton entièrement indépendants, appendus aux branches 0).
Des nids de ce genre, suspendus dans les arbres, constituent, comme on le
sait, la demeure ordinaire de nombreux Eutermes de Bornéo, Madagascar,
de l'Afrique et du Brésil.
Des diverses formes singhalaises, la plus intéressante au point de vue
des mœurs est LE. monoceros ou Termite noir (pl. VI). De couleur presque
noire, ce Termite, bien qu’entièrement aveugle (ouvriers et soldats), à
coutume de faire des expéditions à découvert. Le but de ces sorties en
masse est de récolter sur les écorces des Lichens, qui, apportés dans le
nid, servent vraisemblablement à nourrir les jeunes. Les expéditions ont
lieu tantôt tous les jours, tantôt à quelques jours d'intervalle. C’est après
le coucher du soleil (plus tôt si le ciel est sombre) que l’armée se met en
marche, conduite par les soldats éclaireurs. Ayant trouvé un arbre favorable
(par exemple un Cocotier couvert de .Lichens), les Termites grimpent le
long du tronc et, formant de grandes taches noires, restent la nuit entière
occupés à la cueillette. La rentrée, qui a lieu le matin suivant et peut, si la
colonie est nombreuse, se prolonger pendant cinq heures, est d'ordinaire
terminée avant 9 heures (dans tous les cas avant 11 heures). En examinant
de plus près l’armée rentrante, on voit que seuls les ouvriers portent de
petites masses grisälres formées de Lichens (parfois de débris de feuilles).
Les soldats, par le fait que leurs mandibules sont atrophiées, sont im-
propres au transport des Lichens. Les ouvriers eux-mêmes n’ont pas tous un
pelit paquet à la bouche ; ceux qui en portent sont peut-être dans la proportion
de 1 sur 6 ou 1 sur 8. Il y a en effet, au cours de la récolte, une division du
travail; les uns cueiïllent les Lichens, les autres les rassemblent et les rap-
portent.
Les figures ci-jointes (pl. VIT), faites d'après des photographies, mon-
tent les soldats de garde alignés sur deux rangs et, marchant au milieu,
la longue file des ouvriers. Les soldats, qui se tiennent immobiles à droite
et à gauche, ont pour la plupart la têle tournée en dehors.
Le dénombrement de l'armée sortante, effectué sur des photographies
agrandies, a donné pour une longueur de 32 centimètres des chiffres variant
de 269 à 623, soit pour 1 mètre 806 à 1,907 Termites. Prenons comme
(4) LE. monoceros confectionne au surplus, au moyen de crottes agglutinées,
des masses noires, spôngieuses, extrémement friables, accumulées à l’entrée du
nid et dans les cavités desquelles veillent constamment des soldats de garde.
Celle espèce, commune dans le «low country», se rencontre encore à Peradeniya.
— 182 —
chiffre moyen 1.000 individus par mètre: cela fait pour l'armée entière
défilant pendant cinq heures, à raison de 1 mètre à la minute, un total de
300.000 Termites.
Le nombre des soldats de garde était, pour une longueur de 55 centi-
mètres, de 80 à gauche et 51 à droile, ce qui donne pour 1 mètre 146
el 92.
Un jour où l'armée rentrante était harcelée par des fourmis (Pheidologe-
ton diversus de Yerdon). j'ai compté le long du soubassement oriental de la
cabane, sur une longueur de 5 m. 50. une rangée extérieure de 281 sol-
dats qui, faisant face à l'ennemi, couvraient le retour des ouvriers. Ceux-ci
marchaient du côté du mur à l'abri des agresseurs.
Tant que les circonstances sont favorables. l'armée des E. monoceros suit
à peu près chaque jour la même piste. Le chemin suivi est marqué à cet
effet de petites traces noires de forme allongée visibles sur une route blanche
ou sur un mur passé à la détrempe el qui, perçues par les antennes (siège
de Todorat). servent à guiler la troupe. L'intestin de ces Termites étant
rempli d'une malière noire (composé tannique?). on peut admettre que
les marques semées sur la piste proviennent d'une substance expulsée du
jebot ou du rectum.
Les E. rubidus et biformis, très voisins l'un de l'autre. de couleur ferru-
gineuse, ont deux espèces de soldats : le grand. long de 4 millimètres, avec
une téte arrondie portant des antennes de 13 articles: le petit, long de
2 mülm. 5 à 3 millimètres, avec une tête allongée et des antennes de 12
articles. Les nids se trouvent dans la terre sous les chemins, les pelouses.
les endroïts gazonnés. De petits monficules indiquent les trous de sortie.
Le régime de ces Termites parait consister en Graminées et autres plantes.
A Seenigoda, où TE. rubidus abonde. j'ai observé à plusieurs reprises à la
surface du gazon des taches rougeätres, larges d'un mètre et au dela, for-
mées par des agglomérations de ces Insectes. Ces taches, exclusivement
composées de soldats el d'ouvriers. se montraient vers 4 ou 5 heures du soir
dans la saison sèche (février) et persistatent pendant la nuit. Les Termites
réunis par milliers semblaient occupés à paître ou à humer la rosée. Ayant
creusé la terre du pré. je ne trouvai point de nids bien délimités, mais
de pelites cavités placées à 13 ou 20 centimètres de profondeur. Quelques-
unes renfermaient des imagos prêts à essaimer. La reme, cachée plus pro-
fondément., ne put étre découverte. Des vols d’E. rubidus ont été observés
fréquemment dans la soirée.
L’E. lucustris se distingue des autres formes singhalaises par sa tête d’un
brun foncé (presque noire) portée sur un corps jaune pâle. Cette espèce
n'habite pas seulement les Palétuviers, les lroncs riverains des lacs.
O. John, naturaliste russe, a. en décembre 1912, observé une belle colonie
de ces Termites sur les collines de Hantana. Le nid. fait de carton brun
foncé. se trouvait dans la fourche d'un arbre à 8 mètres environ au-dessus
Muséum. — M. Ed. Bugnion. Pr.
NE
l'ig. 2. — Ouvrier. X 20. Fig. 3. — Reine,
longue de 18 millim. X 3.
Fig. 4. — Coupe de la tête du soldat montrant l'ampoule glandulaire. >
Eutermes monoceros.
5o.
Museum.
M. Ed. Buonion. Pr. MIT.
Fig. 1. — Armée sortante marchant le long du Fig. 2. — Armée rentrante photographiée
mur du laboratoire à Scenigoda, photogra- à S heures du malin.
phiée à la lumière du magnésium par CG. Fer-
rière, le 6 février 1911, entre 9 et 10 heures
du soir.
Eutermes monoceros.
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748.
— 183 —
du sol. Ses dimensions étaient : circonférence , 76 ‘centimètres ; longueur,
26 centimètres: largeur, 20 centimètres; hauteur, 16 centimètres. Un cor-
don (tunnel), descendant le long du tronc, servait au va-et-vient des Ter-
miles. Ce nid, apporté à Peradeniya, a été photographié. La figure sera
publiée cette année encore dans Spolia zeylamica avec la description de
limago. La reine et le roi, observés à Ambalangoda, ont été décrits dans
la Revue suisse de zoologie, Genève, 1912. Un nid semblable à celui qu'a
photographié O. John, mais placé près du sol (au pied d’un arbre), a été
observé dès lors à Talgaswella. E. Green a capturé VE. lacustris à Kalutara.
L’E. ceylonicus (Eutermes des cocotiers) appartient au «low country >.
De longs cordons grisätres montant le long des Cocotiers, des Palmiers
Kitul, trahissent sa présence au pied des arbres. Le nid est caché sous les
racines.
Formés de débris de bois et de grains de terre agglutinés, les cordons
des Eutermes sont pour le Naturaliste un précieux sujet d'étude. Il sullit
d'enlever avec un couteau un petit seoment du tunnel (de préférence à la
hauteur des yeux) pour pouvoir suivre dans tous ses détails le travail
de reconstruction. Ce sont les soldats qui, avertis par lirruption subite de
la lumière, accourent les premiers sur la brèche et se campent tout autour
dans une altitude défensive. Ce sont eux encore qui, après avoir reconnu le
dommage au moyen de leurs antennes, vont à l'intérieur appeler les ou-
vriers.
La manière de maçonner donne lieu à une observation intéressante.
Différents des Termes vrais, qui mastiquent au moyen de leur salive, les
Eutermes emploient en guise de mortier un liquide jaune expulsé de leur
rectum. L’ouvrier qui arrive de l'intérieur du tunnel avec son grain de
lerre tenu entre les mandibules ne pose pas celui-ci directement sur la
brèche, mais tâle d'abord la place au moyen de ses antennes; son inspec-
lion faite, il se lourne brusquement, expulse une goutte jaune et c’est
seulement ensuite que le moellon est déposé. Une solution de continuité
longue de 1 centimètre à 1 centim. 5 est généralement réparée au bout
d’une heure; un dégât plus important (grattage du tunnel sur un mètre
de longueur) peut nécessiter deux ou trois jours.
Le but du va-et-vient à l'intérieur du tunnel est probablement la récolte
de pollen ou d’autres matières comestibles contenues dans les fleurs du
Cocotier.
La reine de VE. ceylonicus est encore inconnue. L’imago, observé à
Hirimbura, sera prochainement décrit.
LE. Horni habite spécialement l'eup country». Très commun à Pera-
deniya, il s'élève dans les montagnes jusqu'à une altitude de 5,000 pieds.
Un nid complet, renfermant la reine et le roi, a été observé dans la jungle
de Peradeniya, le 3 mars 1910, au cours d’une excursion faite en compa-
gnie du Professeur Escherich. Enfoui dans la terre meuble, formé de nom-
TS
breuses petites loges, ce nid était placé sous les racines d’un arbre.encore
vert renversé par l'orage. D’autres colonies ont été trouvées dans la même
jungle, sous des troncs pourris gisant sur le sol. Les cordons d’E. Horni
se distinguent de ceux d’E. ceylonicus par leur largeur plus grande et leur
forme aplatie. Ces tunnels s’observent non seulement le long des arbres,
mais aussi contre les murs et les rochers. On en voyait un l’année der-
nière au champ des courses de Peradeniya, le long d’une des colonnes du
bâtiment des tribunes.
L’E. longicornis a été pris à Peradenia par E. Erin cm le Bambou
géant Dante giganteus): L’imago — E. oculatus Holm., d’après
O. John, Spolia Zeylanica, 1919, p- 109.
LE. Hantanæ a été trouvé à Hantana (3,000 pieds), dans une branche
de bois mort. L’imago (encore inédit) sera prochainement décrit.
L’E. Kotuæ, nouvelle espèce, a été observé avec la reine et le roi dans la
jungle de Kotua, à 8 milles au Nord de Point of Galle. Le nid se trouvait
dans un tronc pourri.
Le genre Anoplotermes Fritz Müller É Wasm.) diffère des
autres Termites en ce que la caste des soldats paraît absente. Ce genre
compile plusieurs espèces sud-américaines. La forme singhalaise (cyclops
Wasm.), trouvée sous une pierre à la station d'essai de Peradeniya, doit
son nom à la grosse fontanelle brillante qui se voit sur le front de
l'imago.
Le genre Eurytermes Wasmann comprend deux espèces indiennes : E.
Assmuth Wasm., observé à Khandala près Bombay (le nid se trouvait
en terre auprès d un Manguier), et ceylonicus Holm., trouvé à Peradeniya
par Escherich dans un dôme de Termes obscuriceps.
Le genre Hamitermes Silvestri, caractérisé par les mandibules droites et
très longues de ses soldats, compte plusieurs espèces en Amérique, en
Afrique et une en Inde (quadriceps Wasm.), trouvée dans la terre à Khan-
dala par le Rév. Assmuth. Une forme très voisine (ceylonicus Holm.) a été
observée à Peradeniya sous les pierres et à Seenigoda dans un arbre sec.
Les Capritermes Wasm. (soldats) ont des mandibules d’une forme très
particulière, tordues à la manière des cornes du Bouc, faciles à distinguer
au premier coup d'œil. Ces organes sont adaptés à la fonction du saut.
Prenant appui sur le sol, les mandibules, brusquement fléchies, agissent
comme un ressort et servent au Termite à projeter son corps en l'air. L’In-
secte, qui retombe à 20 ou 30 centimètres de distance, parvient ainsi, s’il
a bonne chance, à échapper à ses ennemis. Il faut, pour observer commo-
dément cette singulière catapulte, placer le Capritermes dans un tube de
verre. Sautant de côté et d'autre, l’Insecte fait entendre chaque fois un
petit coup sec provenant du déclie des mandibules.
La Faune singhalaise comple trois Capritermes : incola Wasm. (= longi-
corms), ceylonicus Holm. et distinctus Holm., vivant en petites colonies,
185 —
tantôt sous les pierres, tantôt dans des cavités spéciales à l’intérieur des
dômes des 7. Redemanni et obscuriceps. Les soldats sont rares. Les ou-
vriers, plus nombreux, ont, à cause du contenu de l'intestin, un abdomen
gris cendré, qui, si on l'a vu une fois, se reconnaît aisément. De jolies
reines longues de 18 à 19 millimètres, des rois minuscules s’observent
parfois au milieu des asexués.
Les Microcerotermes Wasm., Termites de petite taille, au corps grêle
et allongé, comprennent d’après Holmgren trois formes singhalaises :
cylindriceps Wasm., Green: Holm. et Bugniont Holm.
Le M. cylindriceps a été découvert à Pankulam par le D° Horn (1899).
Les Termites (ouvriers et soldats) sortaient d’une cavité cachée sous l'écorce
d’un arbre.
Le M. Bugnioni, assez commun à Seenigoda, a été observé tantôt dans
de petites loges (crevasses) taillées dans l'écorce des Cocotiers, tantôt dans
des nids souterrains, situés peu profondément sous les racines du même
arbre. Ces nids, de forme globuleuse, d’une dureté particulière, mesurant
une ou deux fois la grosseur du poing, formés de terre et de petits
cailloux agglutinés, renferment un grand nombre de loges tapissées d’un
enduit brun. Les soldats sont rares. Dans les loges se voient d'ordinaire,
au milieu de centaines d'ouvriers et de larves, une quantité d’imagos
(avec des ailes noirâtres) et parfois plusieurs petites reines habitant le
même nid.
Cette énumération , déjà assez longue, nous amène enfin aux Termites
vrais, éleveurs de Champignons, parfois constructeurs de dômes (”, les plus
intéressants de tous.
Le genre Microtermes Wasm. comprend, d’après Holmpgren, 5 espèces
indiennes, 1 africaine et + de Malacca. Une forme singhalaise (M. globicola
Wasm.), découverte à Anurhadapura par le D' Horn, vit en parasite dans
les dômes de T. Redemanni. Sa champignonnière, figurée par Wasmann
en 1902, rappelle une petite éponge brune, de forme arrondie.
Le genre Termes Linné est représenté à Ceylan par 6 espèces : Redemanni
Wasm., obscuriceps Wasm., Horni Wasm., Escherichi Holm., ceylonicus
Wasm. et convulsionarius Koen. (Estheræ Desn.). Deux autres formes men-
tionnées par d'anciens auteurs : fatalis Hagen et taprobanes Walker, n'ont
pas été exactement identifiées par les modernes. Les T. brunneus Hag.,
obesus Rambur, wallonensis Wasm., Assmuthi Holm., du continent indien,
n'ont jusqu'ici pas été observés à Ceylan.
Le soldat du T. Redemanni, long de 4 millim. 5, est caractérisé par sa
(4) Tandis qu'à Ceylan les Termes seuls ont coutume de bâtir des termitières
de terre durcie, il en est autrement en Australie, Un Eutermes australien (£.
pyriformis) fait des dômes de terre atteignant une hauteur de 4 à 5 mètres
(d’après W. Froccarr, White Ants, Sydney, 1905).
Muséum. — xx. 13
— 186 —
tête jaune, ovalaire et par ses mandibules courbées en forme de sabre, da
droite inerme, la gauche avec une petite dent placée sur le bord interne à
peu près au milieu. L’ouvrier, long de 3 millim. 5 à 4 millimètres, a la
tête arrondie de couleur jaune pâle. Le corps est blanchâtre comme celui
des ouvriers en général. L’imago, de couleur brune, mesure de 14 à
15 millimètres, avec les ailes 28 millimètres.
Le T. obscuriceps a la tête brune (plus foncée chez le soldat). Le soldat,
long de 4 millimètres , se reconnait encore à ceci que la mandibule gauche,
courbée en forme de sabre, porte, au lieu d’une dent unique, trois petites
dents en arrière du milieu.
Les T. Redemanm et obscuriceps élanl': seuls Termites de Geylan qui
construisent des dômes de grandes dimensions, nous y reviendrons tout à
lheure à propos de ces derniers.
Le T. Horni (pl. VIT) se distingue des espèces précédentes en ce qu'il
ne fait pas de termitières apparentes au-dessus du sol. Ses mœurs sont en
conséquence moins bien connues. Les loges, cachées dans la terre, ne
peuvent être observées que si un nid a été par hasard coupé par lou-
verture d’une tranchée ou d’un fossé. Et pourtant cette espèce est fort
commune et frappe dès l’abord par sa belle taille. On ne peut faire
une excursion dans le «low country» de Ceylan et jusqu'à 2,000 ou
3,000 pieds d'altitude”, sans en rencontrer un grand nombre dans le
bois pourri, sous les écorces et sous les troncs gisant à terre.
Le T. Horni est une espèce champignonniste. Les meules, assez sem-
blables à celles du T. Redemanni, sont formées de lames aplaties où un
peu convexes, de consistance friable, de couleur brunätre, distantes de 8 à
10 millimètres, reliées par des travées irrégulières, limitant des cavités
plus ou moins surbaissées. Examinée à l’état frais, la surface du jardin se
montre revêtue d’un mycélium d’un gris cendré sur lequel se détachent un
grand nombre de mycolêtes.
Les nids du T. Horni étant creusés dans la terre naturelle (non mas-
tiquée), la loge royale s’elfondre facilement sous l'effort des coups de
pioche et est pour cette cause dificile à découvrir. Les coolies qui retournent
la terre au pied des Cocotiers en retirent souvent de grosses reines qui,
dans la plupart des cas, appartiennent au T. Horm.
Le Termite de Horn (soldat) a la tête jaune comme celui de Redemann,
mais avec une taille beaucoup plus forte. Les dimensions de cette belle
espèce sont : soldat 8 millimètres à 8 millim. 5, grand ouvrier 6 milli-
mètres à 6 millim. 5 (antennes de 19 articles), petit ouvrier 4 à 5 milli-
mètres (antennes de 17 articles), imago 15 millimètres, avec les ailes 29
ü) Le point le plus élevé où j'aie encore recueilli des Termites (Eutermes Horni
et Termes Horni) est le village de Bohogacumburagama (altitude environ 5,000
pieds) au versant Sud des Horton Plans.
Muséum. — M. Ed. Bugnion. Pr. VIE
Fig. 4. — Reine (grandeur naturelle).
Termes Horn,
— 187 —
à 30 millimètres. Les imagos, de couleur brune, un peu plus gros que
ceux du Termite de Redemann, s’observent fréquemment en grands essaims,
surtout en octobre et novembre.
Le T. Escherichi, voisin du Redemanni, mais de taille plus petite, a été
trouvé par Escherich à Hantana dans un arbre mort et à Peradeniya
(station d'essai) sous un tronc gisant à terre.
Le T. ceylonicus diffère des espèces précédentes en ce qu'il s'établit dans
les demeures d’autres Termites. Ses meules d’un type spécial, à circonvo-
lutions serrées, rappellent certains Madrépores. Escherich a observé des
éponges du 7. ceylonicus à l'intérieur d’un dôme de T, obscuriceps. J'en ai
trouvé moi-même 4 ou 5 dans un dôme de T. Redemanni, à Peradeniya,
au milieu du thé. Ces meules, de fort belle taille, couvertes de centaines de
soldats et d'ouvriers, étaient placées dans des loges spéciales séparées par
des cloisons. Le dôme, déjà ancien et fissuré, recélait au surplus plusieurs
Scuügera Templetoni (Myriapode à longues pattes extrêmement fragiles,
décrit en 1865 par Aloïs Humbert). Étant retourné au bungalow pour
prendre un filet de gaze et du chloroforme, je réussis à attraper huit indi-
vidus à peu près intacts de cette intéressante espèce.
Rapportés à la maison et placés en nombre dans un bassin rempli d’eau,
plusieurs de mes T°. ceylonicus (soldats) laissèrent échapper au travers des
parois de l'abdomen un Nématode allongé, de couleur blanche, apparte-
nant au genre Mermis.Je recueillis 22 exemplaires de ce parasite, mesurant
en moyenne de 3 à 5 centimètres.
Quoique vivant côte à côte avec des Termites d’une autre espèce, le
T. ceylonicus ne forme pas avec ceux-ci une association véritable. On peut
d’ailleurs admettre que le «parasite des nids» ne construit pas ses meules
aux dépens des jardins de l'autre espèce, mais s'approvisionne lui-même à
l'extérieur. C’est en effet au milieu du bois pourri qu'on le trouve d’ordi-
naire, occupé à tailler.
La reine du T. ceylonicus est inconnue. Sa cachette est jusqu'ici restée
introuvable. Ainsi, dans le cas relaté ci-dessus (dôme observé à Peradeniya),
c’est en vain que la termitière fut, au moyen de la pioche, remuée de fond
en comble. Le cooly mit bien au jour une cellule royale, mais celle-ci ren-
fermait la reine du Ÿ. Redemanni entourée de sa cour, tandis que la loge
royale du T, ceylonicus échappa à nos recherches. L'imago (décrit par
Holmgren) est, lui aussi, difficile à obtenir.
Le T. convulsionarius signalé à Tanjore (Inde) par le naturaliste allemand
Kœnig, très sommairement décrit par cet auteur (1779), redécrit par
Desneux (1907) sous le nom d'Estheræ, se distingue en ceci qu'il fait,
comme les Hodotermes, des processions à découvert. L'armée en marche
émet, en cas d'alarme, un bruissement qui avait déjà frappé Kænig.
L'observation est rapportée en ces termes :
«Me trouvant un jour en excursion dans une contrée sauvage à l'heure
13.
— 188 —
de midi, je cherchai un refuge sous les arbres, la chaleur étant à ce
moment extrêmement accablante. Je m'étais un peu écarté de mes gens
dans l'espoir de faire une observation nouvelle, lorsque je crus entendre un
singulier bruissement. Ayant reculé de quelques pas, je perçus le même
bruit d’une façon plus distincte et reconnus bientôt sa provenance. J’avais,
sans le vouloir, bousculé en passant une file de Termites qui marchait
parmi les feuilles. Répétant l'expérience, Je vis qu'au moment où on les
dérange, ces Insectes relèvent un peu l’abdomen , et qu'ensuite, se déten-
dant comme un ressort, ils frappent les feuilles sèches avec leurs mandi-
bules cornées. Ces petits coups, répétés en grand nombre sur le trajet de la
troupe, produisaient ce grésillement ©. »
Le T. convulsionarius a été retrouvé en 1905 par W. O. Alcock dans
diverses localités du district de Bijapur (Bombay) et en 1912 par B. Flet-
cher à Hadagalli (Inde). E. Green l’a reçu de Hambantota, sur la côte Sud
de Ceylan, région connue par son climat sec et chaud. Ce Termite est la
plus grande espèce de la faune indienne. Son soldat, remarquable par sa
tête énorme, de couleur ferrugineuse, atteint la belle taille de 14 milli-
mètres. L'imago (capturé par B. Fletcher) mesure 16 millimètres, avecles
ailes 31.
I ressort des observations d’Alcock et de Fletcher que le T. convulsio-
narius ne fait pas de dômes, mais habite des galeries creusées à l’intérieur
du sol dans les lieux très secs. Ses champignonnières, très petites (larges
d'environ 2 pouces), ont des circonvolutions surbaissées, d’un type spécial,
rappelant quelque peu la forme d’une oreille humaine.
Revenons aux Termites constructeurs de dômes.
Communs dans le low country et jusqu’à une altitude de 1,500 mèlres
environ, les dômes du T. Redemanni atteignent une hauteur de 2 mètres et
forment d'ordinaire un monticule conique plus ou moins régulier. Les
lermitières du T. obscuriceps sont, elles aussi, très répandues dans la
région chaude, mais elles frappent un peu moins le voyageur, leur forme
élant généralement plus surbaissée.
Les termitières en forme de dôme se rencontrent surtout sur les terrains
ouverts, dans les plantations, les clairières, à la lisière des bois; elles sont
rares en revanche dans la grande jungle, trop sombre et trop humide.
Les matériaux dont elles sont construites sont de petits grains de terre
jaune ou rougetre (suivant la nature du sol), agglutinés en une masse
() La faculté d'émettre un bruissement a été constatée dès lors chez Hodotermes
mossambicus, Termes Lilljeborgi (espèces africaines), T. carbonarius (Bornéo),
deux espèces américaines cilées par Gounelle (Ann. Soc. Ent. Fr., 1900, Bull,
p. 168), et plus récemment chez T. obscuriceps et Redemanm. Le bruissement,
vrai signal d'alarme, est perçu par la colonie entière au moyen des organes
chordotonaux situés dans les tibias antérieurs. (Voir Bull. Soc. Entom. Suisse,
vol. XIT, 4, 1912.)
Muséum. — M. Éd. Bugnion. PrAIxe
Termitière de Termes Redemanni observée à Ambalangoda (Ceylan),
d'après une photographie de G. Ferrière.
ide
compacte au moyen de la salive. Leur surface est si dure qu'on ne peut
l'entamer qu'à coups de pioche”. Le dôme, en forme de pain de sucre,
offre d'ordinaire un peu en dessous du sommet quelques larges ouvertures
désignées sous le nom de cheminées ou canaux d'aération. Ces cheminées
comprennent dans la règle un ou deux canaux principaux partant de la
base et, dans leur partie moyenne, quelques branches obliques répondant
aux orifices. Leurs parois sont percées de quelques trous (canalicules) qui
aboutissent aux cavités profondes, mais on ne voit presque jamais de Ter-
mites à l'intérieur, car il y a entre les loges des voies de communication
mieux protévées.
À part les cheminées, la surface de la termitière ne montre aucune
ouverture. Ce n’est pas en s’exposant à découvert, mais au moyen de gale-
ries souterraines longues de plusieurs mètres, que les Termites vont et
viennent pour explorer les alentours et faire provision de bois en taïllant
les arbres morts. Les galeries elles-mêmes, outre qu’elles se dissimulent
sous un revêtement de terre là où elles se rapprochent de la surface, sont
d’ailleurs, au niveau des ouvertures, constamment surveillées par une
escouade de soldats.
N'y a-t-il pas dans de telles dispositions la preuve d’une sagacité extraor-
dinaire? Les Termites vivent au milieu d’un peuple hostile; des Fourmis
féroces dix fois mieux armées, dix fois plus agiles, n’attendent que l’occasion,
loujours prêtes à les croquer. Et pourtant, à moins d’une brèche accidentelle
(causée par la griffe du Pangolin ou par la main de l'Homme), la citadelle
est si bien protégée que ses innombrables habitants s’y développent et
y prospèrent dans la sécurité la plus complète.
Une tranche de la termitière ayant été enlevée, on voit à l’intérieur un
système de loges séparées par des cloisons. Ces loges renferment les corps
spongieux, meules ou jardins de Champignons, qui servent à l'alimentation
des jeunes. Leur grosseur, qui varie de la taille d’une pomme à celle d’une
noix de coco, est naturellement en rapport avec les dimensions des jardins.
Leur paroi est percée de nombreux petits canaux au moyen desquels les
Termites (ouvriers et soldats) circulent d’une loge à l'autre. Tandis que le
plancher de la cavité est aplati, son plafond est courbé en forme de voûte.
Il n’y a pas de loges en dessous du sommet du dôme; il n’y en a pas non
plus au voisinage de la surface. L'édifice entier est revêtu d’une couche de
terre compacte, épaisse de 15 à 25 centimètres (suivant les régions), des-
tinée à protéger les parties internes, entre autres les précieux jardins.
Cette couche, peu perméable à la chaleur, maintient à l'intérieur une
température presque égale (23 à 26°), plus fraiche pendant le jour et
plus chaude pendant la nuit que l'atmosphère qui l'entoure. Elle con-
() La terre des termitières est utilisée par les planteurs anglais comme une
sorte de ciment pour faire le tennis lawn, complément nécessaire du bungalow.
— 190 —
serve au surplus l'humidité nécessaire, sans laisser toutefois la pluie passer
au iravers.
C'est dans la profondeur, au niveau du sol ou un peu en dessus de
celui-ci, que l’on trouve les loges les plus nombreuses et les plus grandes.
C’est là également que se voient les meules les plus prospères. Le nombre
des loges dans une termitière de belle taille peut être évalué à plus de cent.
Les jardins, partie essentielle de la termitière, sont formés de pâte de
bois partiellement digérée, émise du rectum des ouvriers sous forme
de crottes brunes, mais travaillée à nouveau par les pièces buccales et agplu-
tinée au moyen de la salive. Ces meules, de couleur brune, de consistance
friable, d'ordinaire un peu humides, renferment de nombreuses cavités et
anfractuosités qui les font ressembler à des éponges. Les cavités servent à
augmenter les surfaces de culture et à faciliter l'accès de l'air à l'intérieur.
Une meule en pleine exploitation — on les trouve surtout au voisinage
de la cellule royale — montre ses surfaces externes et internes revêtues
d’un délicat mycélium de couleur grisätre. Formé de filaments entre-croisés,
le mycélium porte de petites boules blanches, larges d’un millimètre envi-
ron, désignées sous le nom de mycotêtes. Ces boules, qui, observées au
microscope, montrent des tiges ramifiées chargées de conidiophores et de
conidies (semences de Champignons), servent à l’alimentation des jeunes
et à celle du couple royal.
Les Champignons des termitières appartiennent (d’après T. Petch ()) à
deux formes différentes, un Agarie (Voloaria eurhiza) et un Xylaria
(À. migripes).
L’Agaric (lorsqu'il se développe à l'extérieur sur les termitières aban-
données) forme un Champignon à chapeau, comestible, brunâtre en dessus
avec les lamelles blanches, atteignant une hauteur de 25 centimètres. Les
Xylarias se présentent sous forme de tiges cylindriques, blanchâtres, ren-
flées et rembrunies vers le bout, de la grosseur d’un crayon.
Les jardins mis en observation sous une cloche ne montrent le plus
souvent aucun Agaric, mais seulement des Xylarias. Un fait curieux à rele-
ver est que les boules blanches désignées sous le nom de mycotêtes (pro-
duit spécial de l'Agaric) ne prospèrent pas dans les laboratoires, mais
subissent bientôt une sorte de fonte. L’atmosphère de la termitière est,
paraît-il, indispensable à leur réussite.
Quant à l’ensemencement des jardins, mon opinion est qu'il se fait de
lui-même, dès le premier jour, au moyen des conidies contenues dans la
pâte de bois. Examiné au microscope, le contenu du rectum de l'ouvrier
montre en effet, au milieu des débris de bois, un grand nombre de conidies
non digérées, vraisemblablement capables de germer. IL suffit donc que
le Termite avale de temps à autre, en sus des débris de bois. un supplé-
() Jnsects and Fungi (Science Propress, n° 6, octobre 1907).
— 191 —
ment de mycotêtes, pour que la pâte intestinale renferme des semences
en quantité.
À côté d’éponges lourdes et humides, richement garnies de mycélium ,
on trouve dans chaque termitière des meules à demi desséchées, plus ou
moins désertes. Les Champignons se développant aux dépens des matières
azotées contenues dans la pâte de bois, celle-ci est sujelte à s'épuiser. Il
faut, pour qu'ur jardin prospère d’une manière continue, que les Termites
soient constamment occupés à renouveler son sol. La règle générale est
que les éponges placées dans la profondeur, au niveau de la loge royale,
sont beaucoup mieux entretenues que celles qui se trouvent près du
sommet.
Prenons une de ces éponges et examinons à la loupe,
Les jardins convenablement choisis portent toujours à leur surface un
grand nombre de jeunes larves et souvent des paquels d'œufs en voie
de maturation ou d’éclosion.
H n’y a pas dans toute la termitière de spectacle plus charmant que
celui de ces milliers de petits êtres, les Bébés-Termites, paissant sur les
jardins comme des Moutons minuscules.
Longs de 1 millim. 5 à 2 millimètres à peine, encore tendres et déli-
cats, d'un blanc de lait, ils sont [à par milliers cherchant leur pâture,
errant à tâlons entre les filaments du mycélium. Les adultes, ouvriers
et soldats, qui marchent au milieu d’eux d’une allure plus vive, les palpent
au moyen de leurs antennes, attentifs, semble-t-il, à guider leurs pre-
miers pas.
Plongé dans une obscurité complète, ce petit monde est aveugle, entiè-
rement privé d’yeux. Et pourtant rien ne lui échappe. Les heurts de la
pioche, la lumière qui pénètre, la pince d'acier qui s'approche, tout est
perçu aussilôt. Les petits coups frappés par les soldats, les trépidations qui
les agitent sont autant de cris d'alarme, autant d'appels et de signaux.
Réagissant à leur tour, les larves elfarées se blottissent sous les meules, les
ouvriers se cachent dans quelque fissure, entraînant avec eux leurs pré-
cieux nourrissons; tandis que, fidèles à leur consigne, les soldats se tiennent
sur la défensive, la tête relevée, les mandibules menaçantes, prêts à
mordre l'agresseur.
Le soldat met à son attaque une ténacité extraordinaire. Qu'on
approche la main, qu'on melte à sa portée un chiffon ou un mouchoir, ses
mandibules pointues s’y enfoncent aussitôt et rapprochent leurs deux mors.
Essaie-t-on de lui faire lâcher prise en tirant sur le corps, c’est le plus sou-
vent la tête qui se détache à la Jointure du thorax. Une autre particularité
de sa morsure est qu'il fait suinter de sa bouche une salive visqueuse qui
laisse sur la peau et surtout sur le linge une tache d’un brun rouge diflicile
à ellacer.
La morsure du T. Redemanni n'est pas douloureuse. Il en est autrement
— 192 —
des Termites de grande taille. Le soldat du T. bellicosus, par exemple,
espèce africaine, a des mandibules assez puissantes pour mordre jusqu’au
sang.
Outre les larves qui vont et viennent, on rencontre parfois, dans les
anfractuosités des corps spongieux, des individus immobiles ou endormis.
Cet état particulier, désigné parfois sous le nom d’hypnose, se reconnait à
ceci que la larve (ouvrier ou soldat) se tient couchée sur le côté, la tête
repliée sous le thorax, avec les pattes et les antennes dirigées en arrière,
appliquées contre le corps. L’hypnose dure environ huit jours. L’Insecte reste
pendant ce temps absolument immobile, à part un léger tremblement qui
se montre au bout des pattes, au moment où la pince le saisit.
L’hypnose correspond à une mue. La cuticule (couche externe de la
peau), qui se détache au cours de cette phase, prend, surtout au niveau
des extrémités, un aspect flétri et une teinte rousse assez marquée. L’intima
de l'intestin, rompue en arrière de l’estomac, est expulsée au dehors en
partie par la bouche, en partie par l'anus. Le corps prend une transparence
particulière due à la résorplion du tissu graisseux ; les trachées apparaissent
avec une netteté plus grande.
Nous savons déjà que la mue coïncide avec un changement de régime.
Devenu mangeur de bois, le Termite (ouvrier) sera désormais beaucoup
plus destructeur. C’est pendant la phase de repos que la chitine, jusqu'alors
molle et blanche, prend sur diverses parties du corps (mandibules, dents
des maxilles, téguments de la tête, etc.) sa consistance cornée et sa couleur
définitive. Le «soldat blanc», si facile à reconnaître au milieu des larves
d'ouvriers, acquiert pendant l'hypnose ses mandibules d’un brun noir. La
couleur jaune de la tête apparaît peu à peu dans les jours qui suivent. C'est
enfin à ce moment que, en suite de l'achèvement du système nerveux et des
muscles, le Termite, jusque-là lent et maladroit, acquiert Vagilité qui
distingue l'Insecte adulte.
La mue des Termites est comparable, comme on voit, à une sorte de
nymphose. Il n’y a pas de changement de forme, on n’observe aucun
nouvel organe, mais il y a des modifications internes en rapport avec
l'achèvement des divers systèmes. L’Insecte, passant à ce moment de
l'état de larve à la phase adulte, subit une sorte de crise qui ne se
produit qu’une fois.
Le développement du sexué diffère de celui de louvrier et du
soldat en ce qu’il lui faut une mue supplémentaire pour passer de l'état
de nymphe à l’état d'imago. 1 y a là une loi générale. L’imago, par le
fait qu'il acquiert des yeux, des ocelles et des ailes, qu'il développe
des organes sexuels, représente manifestement un état supérieur. Il est na-
turel qu’un tel perfectionnement exige une phase supplémentaire (période
nymphale), en sus de la phase larvaire proprement dite. L'asexué
au contraire (ouvrier et soldat) peut être considéré comme un Termite
— 193 —
arrêté à mi-chemin. N'ayant pas à former des ailes, n'ayant pas à déve-
lopper des glandes génitales, il atteint l’âge adulte par la voie la plus
courte.
L'apparition des sexués n'ayant lieu qu'à une certaine époque, on peut,
si le moment n’est pas favorable, ouvrir plusieurs termitières sans en ren-
contrer un seul. C'est ainsi que, séjournant à Ceylan pendant les mois
d'hiver, je n'ai, sauf un cas unique, malgré bien des recherches, jamais
rencontré chez les T. Redemanni et obscuriceps des imagos ou des nymphes ().
On sait cependant, d’après les relations de divers auteurs, que les sexués
se forment simultanément dans plusieurs loges (sur les champignonnières),
mélés aux ouvriers et soldats. L’essaimage a lieu d'ordinaire dans la soirée,
de préférence après un jour pluvieux, parfois pendant la pluie, si l'averse
n’est pas trop forte.
Une bonne chance m'a fait assister en décembre 1911 à l’essaimage du
Termes Horni à Seenigoda. Le nid était caché dans la terre à côté du bun-
galow. L'exode se faisait par deux ou trois ouvertures rondes de la gros-
seur d’une plume de corbeau, taillées dans la terre dure, au pied du
mur. Chaque ouverture était entourée d’une tache jaune de la largeur de la
main , surtout formée d'ouvriers avec une garde de soldats relativement peu
nombreuse. Les imagos devaient sortir l’un après l’autre, mais ces Insectes
marchaient si vite, se suivant à la file, les ailes repliées le long du corps,
qu'au bout d’une demi-heure, il en était passé plusieurs milliers. Des
Oiseaux du genre Moina, accourus en grand nombre, les happaient au pas-
sage au-dessus du bungalow; plus tard, la nuit étant venue, ce fut le tour
des Chauves-Souris (Vesperugo noctula). Ginq de ces Chiroptères ayant été
abattus à coups de fusil, je trouvai leur estomac bourré de Termites.
L’exode terminé, — il avait duré environ trois quarts d'heure, — les
asexués se retirèrent à l'intérieur. Dans le cas particulier, l'essaimage se
répéla trois soirs de suite au-dessus du même nid. Examinant le terrain
à la lueur d’une lanterne, je vis que la sortie avait lieu chaque fois par de
nouveaux orifices distants des précédents de quelques mètres et protégés
de même par une escouade de soldats et d'ouvriers.
Les essaims de Termites comprennent les deux sexes en nombre à peu
près égal. Le mäle et la femelle, bien qu'au premier abord difliciles à
reconnaître, peuvent être distingués cependant d’une manière très sûre. Il
suflit d'examiner à la loupe les anneaux ventraux de l'abdomen (voir Aievue
Suisse de Zoologie, 1913, pl. 13, et Spolia Zeylanica, 1914, pl. »5.)
Les Termites ailés sont, dans les colonies françaises, souvent appelés des
« Éphémères », désignation qui ne leur convient pas trop mal. Le Termite
(1) Pour ces deux espèces le développement des nymphes s’eflectue vraisembla-
blement d'avril à août; l’essaimage s’observe, pendant la saison des pluies, de
septembre à novembre,
— 194 —
ne subsiste en eflet pas longtemps sous cette forme. Retombé sur le sol, 1l
perd ses quatre ailes à peu près en même temps. Celles-ci ne se détachent
pas à la racine comme les ailes des Fourmis, mais se coupent d’elles-mêmes
suivant une ligne transversale à l'intersection de l'écaille (partie basale) et
de l'aile proprement dite. IL y a là un fait étrange. La nature donne
au Termite sexué quatre ailes des plus parfaites avec tout un système de
muscles destinés à les mouvoir, en vue d’un vol qui, sur une vie dont la
durée est évaluée à 12 ou 15 ans, dure une heure au maximum. Une obser-
vation analogue pourrait être faite au sujet des yeux et des ocelles, avee
celle différence que l'usage de ceux-ci se prolonge encore pendant quelques
jours. L'idée généralement admise est que les yeux, destinés à voir de
loin, servent principalement pendant le vol, tandis que les ocelles, destinés
à voir de près, sont utilisés surtout à l’intérieur du nid.
Les locaux (vérandas, etc.) dans lesquels un essaim de Termites s’est
abattu durant la soirée ont, lorsqu'on revient le lendemain , leur sol jonché
d’ailes à ce point qu’on peut les balayer en un monceau. Les Termites eux-
mêmes, avalés pendant la nuit par les Geckos, les Lézards et les Grapauds,
ont le plus souvent entièrement disparu.
Un moyen commode de se débarrasser des Éphémères est de placer près
des lampes des bassins remplis d'eau. Les Termites se laissent tomber à
l'intérieur et se noïent par milliers.
Chaque termitière abrite au moins une reine pondeuse enfermée dans la
«loge royale: en compagnie de son époux. Longue de 6 à 7 centimètres,
trainant après elle son abdomen énorme, mou, de couleur blanchâtre, la
digne matrone est presque incapable de se mouvoir. Tout au plus, si on
la place sur une table, avance-t-elle de quelques pas. Le roi est plus petit
et plus agile. Sa longueur est d'environ 12 millimètres. Il ressemble à un
imago privé d'ailes, d’un brun sépia, avec le ventre cependant un peu
plus gros.
La loge dans laquelle le couple royal est enfermé est une fente sur-
baissée, haute de 2 centimètres environ, sur 10 à 12 de largeur et autant
de profondeur. I n’y a jamais de corps spongieux à l'intérieur. Taillée
dans un bloc de terre dure et compacte, elle se trouve dans le fond de la
termilière, presque au niveau du sol, parfois en dessus ou en dessous. Ses
parois, à peu près lisses, sont percées d’un grand nombre de canaux qui
servent au va-et-vient des ouvriers et des soldats, mais sont toujours trop
étroits pour que le roi puisse y passer. Celui-ci est avec sa compagne
emmuré pour la vie.
Pauvre reine et pauvre roi! Savent-ils que leurs yeux ont une fois vu la
lumière? Savent-ils que portés sur des ailes diaphanes, leurs corps, alors
plus svelies, ont wne fois plané dans l’azur? Pensent-ils du fond de leur
prison à cette heure de jeunesse et de bonheur, heure brève qu'une fois le
destin leur a donnée ?
— 195 —
Parfois, au lieu d’une reine, on en trouve deux emmurées dans la même
loge avec un ou deux rois".
Une loge avec trois reines est une {rouvaille beaucoup plus rare, une
loge avec quatre reines un fait tout à fait exceplionnel. J’ai une fois seule-
ment observé dans la même cellule (T. Redemanni), en compagnie d’un roi
unique, quatre reines dodues à peu près de même taille (4 à 5 centim. ).
Pourvue de deux ovaires énormes, une Reine-Termite est, si j'ose m'ex-
primer ainsi, une véritable «machine à pondre ».
Escherich a, chez T. bellicosus, évalué le nombre des œufs expulsés par
la reine adulte à 30,000 en un jour. La ponte s’elfectuant d’une manière
continue, ce chiffre multiplié par 365 donne 9,950,000 en une année, près
de 150 millions fournis par une seule femelle, à supposer que la vie de
celle-ci se prolonge pendant 15 ans!
La dissection rend compte de ces chiffres et les confirme. Une reine
adulte (T. Redemanni), dont j'ai compté les gaines ovigènes en les arra-
chant une à une, m'a donné pour un seul ovaire le chiffre de 2,400.
Chaque gaine renfermant une dizaine d'œufs mürs, cela fait pour les deux
ovaires 48,000 œufs environ prêts à être pondus au moment où l'on
observe.
Les œufs, de forme oblongue, longs de o millim. 6, blanchätres,
arrondis aux deux bouts, sortent par pelils paquets, d’une manière con-
tinue, à raison de 30 environ à la minute. Les contractions vermiculaires
qui resserrent et relâchent tour à tour les parois de l'abdomen favorisent
leur progression le long des deux oviductes.
Recueillis par les ouvriers au fur et à mesure de l’expulsion, les œufs
subissent tout d’abord l'opération du léchage, destinée à les sécher. Is
sont, à cet eflet, brossés à coups de langue ©. Transportés ensuite dans les
loges les plus voisines, 1ls sont déposés sur les jardins, de façon que, sitôl
écloses, les jeunes larves trouvent déjà à se nourrir.
() Voici à ce sujet une observation prérise. Ayant ouvert moi-même un bloc
encore intact (7. obscuriceps), je vis enfermés dans une case nnique deux reines
et deux rois. L’une des reines était longue de 6 centimètres, l’autre de 5 centim. 1.
Toutes deux avaient l'abdomen fortement gonflé. Les rois mesuraient 12 milli-
mètres. La cavité, parfaitement lisse, était de forme triangulaire et très surbaissée,
Sa largeur était de 9 centimètres, sa profondeur de 8 centimètres, sa hauteur de
1 centim. 5. Les deux reines, bien que séparées par un petit rebord de terre,
élaient directement en contact.
@) La langue des Termites, improprement appelée hypopharynx, est un pelit
organe en forme de poire, portant près du bout au côté ventral une plaque brune
hérissée de petits poils. Fixée au côté dorsal de la lèvre inférieure, la langue
proémine en avant jusqu'au bord du labre. Les œufs qui ont été léchés forment
des amas à peu près secs, tandis que les œufs pondus en dehors de la loge
(soustraits aux soins des ouvriers) baignent dans une nappe de liquide.
— 196 —
Observés au microscope, les œufs fraichement pondus ne montrent,
comme chez les Insectes en général, aucune trace de l'embryon. L'impré-
gnation se faisant au moment où l'œuf passe devant la spermathèque, la
seomentation du vitellus commente vraisemblablement de suite après. La
durée du développement n’est pas connue; il est toutefois probable que
celui-ci se fait très vite, car les œufs recueillis sur les jardins montrent
d'ordinaire embryon déjà formé.
Un fait intéressant à noter est que les œufs recueillis à leur sortie ou
encore dans la loge royale et conservés au laboratoire, (entre deux verres
de montre placés dans l'obscurité} avortent toujours, quels que soient les
soins qu'on leur prodigue. I faut, outre le léchage, l'atmosphère de la ter-
milière pour que l'embryon vienne à bien.
En sus de la reine pondeuse, on observe dans certaines termitières une
ou plusieurs jeunes femelles destinées, paraït-il, à remplacer la première en
cas de mort ou d'accident ®. Ces jeunes femelles (désignées sous le nom de
néotènes) proviennent vraisemblablement de nymphes aux ailes atrophiées ,
demeurées dans le nid. Certains Termites (Calotermes, Ternutogeton) ont
deux espèces de femelles à peu près de même taille, des femelles ailées
destinées à essaimer et des femelles aptères qui pondent dans le nid lui-
même. Ces dernières étant libres dans les cavités du bois, les mâles qui
vont et viennent peuvent aisément les approcher. Chez les Termites supé-
rieurs (Termes) dont les reines sont cloitrées, le pariage des femelles néo-
tènes doit être au contraire très diflicile. Aussi n'est-il nullement prouvé
que les Termites faiseurs de dômes puissent dans chaque cas particulier
remplacer leur reine.
Les asexués qui tiennent compagnie au couple royal, au nombre de
quelques centaines, appartiennent surtout à la caste des soldats. Parfois
cependant ce sont les ouvriers qui dominent. Altentifs aux besoins de la
reine et du roi, les uns sont occupés à les alimenter, les autres à les lécher,
à les caresser de leurs antennes, d’autres encore à lécher les œufs et à les
transporter un à un dans d’autres loges.
L'alimentation du couple royal consiste essentiellement en mycotêtes.
0) Ayant ouvert un jour une termitière de T. obscuriceps, je trouvai dans la
loge royale une reine énorme longue de 6 centim. 5 et un roi long de 12 milli-
mètres. À quelque distance gisait une grosse nymphe, longue de 12 millimètres,
avec des rudiments d'ailes et deux petits yeux noirs. Cette nymphe ayant été mise
au jour par un coup de pioche, je ne pus vérifier si elle était emmurée.
Un dôme de T. Redemanni me donna, outre la reine pondeuse, une jeune
femelle longue de 19 millimètres, de la grosseur d'un petit crayon. Sa demeure
était une cavité en forme de fente longue de 4 centimètres sur 2 centim. 5 de
profondeur, taillée dans un chicot de Cocotier à quelque distance de la cellule
royale. Les ovaires, bien que plus petits que ceux d’une reine adulte, montraient
déjà des graines ovariques en très grand nombre.
— 197 —
Ces petites boules, présentées au bout d’une aiguille, sont acceptées avec
plaisir non seulement par les larves, mais encore par le roi et par la reine
(d’après Doflein).
Observé au microscope, le contenu de l'estomac de la reine se montre
formé de fragments de Champignons, sans trace de débris ligneux. Une
certaine quantité de salive, dégorgée par les ouvriers et les soldats, est le
complément obligé de ce régime. IL faut en effet que la reine ait à sa dispo-
sition le liquide nécessaire pour former la masse du sang évaluée à 2 ou
3 centimètres cubes qui baigne les viscères de l’abdomen. Il faut au surplus
qu’elle fournisse à la sécrétion de diverses glandes.
Quelques observations. ont été faites sur des cellules royales intactes
gardées quelques jours en chambre (entourées de leur bloc de terre
compacte). On remarque tout d'abord que les soldats et ouvriers qui se
trouvent à l'intérieur ne cherchent pas à s'échapper, mais que, fidèles à
leur consigne, ils restent auprès de la reine. Il est même probable qu'à
défaut de mycotêtes, les asexués nourrissent leur bonne mère en lui ingur-
gitant de la salive, car les sujets traités de celte manière restent en vie
d'ordinaire pendant cinq ou six jours, tandis qu’une reine isolée dans une
boîte succombe déjà après un jour ou deux.
Si, au lieu de laisser la cellule royale intacte, on l’ouvre sur l’un des
côtés, les Termites, cherchant à protéger la reine, font en quelques heures
une cloison de terre qui l’emmure à l'intérieur. De telles précautions ont
ce mauvais côté qu’elles rendent l'observation très difficile.
Comment débute une termitière? Nous savons déjà qu'après avoir volé
pendant quelques instants, les imagos (sexués) retombent sur le sol et que
peu après leurs quatre ailes se détachent. Presque en même temps commence
le pariage ou la formation des couples. Un mäle s'attache à une femelle
et la suit à pas rapides sans plus la quitter. Cette course, désignée sous le
nom de «promenade nuptiale», se prolonge pendant des heures, avec de
courts instants d’immobilité ou de repos, à travers les herbes, les feuilles
mortes, les morceaux de bois et les cailloux qui d'ordinaire jonchent le sol,
mais ce n’est qu'au bout de plusieurs jours que se fait l’'accouplement.
Un fait bien établi est que, la promenade terminée, le jeune couple
creusé dans la terre une cavité close (chambre nuptiale) et s’abrite à l'in-
térieur. C’est dans cette cavité que sera établie la première champignon-
nière par les soins de la reine (et peut-être de son conjoint): c’est là aussi
que se fera la première ponte, la première éducation des larves. Quelque
lemps plus tard, les larves ayant passé à l’âge adulte, le premier soin des
asexués (ouvriers et soldats) est d’emmurer leurs parents une fois pour
toutes. Usant de grains de terre en guise de moellons, agglutinant ces
grains au moyen de leur salive, ils font une prison solide, la loge royale,
et y enferment leurs prisonniers. Ceux-ci se laissent faire, parait-il, sans
résistance.
— 198 —
À quelle époque a lieu la première ponte? Combien d'œufs comprend-
elle? Quelle part la reine et le roi prennent-ils à l'établissement du premier
jardin ?
Pour ce qui concerne les espèces tropicales ( Termes), les renseignements
nous manquent. Ïl faudrait conserver des couples en captivité et faire des
observations de longue haleine, ce qui, pendant un séjour de quelques
mois, est absolument impossible.
Les seules indications précises, celles de J. Feytaud®?, se rapportent à
l'espèce européenne, le Termite lucifuge, classé dans le genre Leucotermes.
Ge Termite, qui vit dans les vieilles souches de Pin, dans la région des
Landes, ne fait pas de jardins de Champignons à la manière des Termes ;
ses mœurs sont beaucoup plus simples. Les travaux de Feytaud nous seront
néanmoins d'un grand secours. Voici, résumés en quelques mots, les ré-
sultats obtenus par cet auleur :
Une femelle et un mäle du Termite lucifuge (pris au moment de l’essai-
mage) ayant été placés dans un tube de verre, Feytaud observe la pre-
mière ponte au plus tôt au bout de quinze jours.
Le nombre des œufs est d’abord très petit. On compte pendant la pre-
mière année rarement à la fois plus de 5 à 6 œufs par couple.
Au deuxième été (quinze mois après l’essaimage), la ponte étant de-
venue plus active. on peut trouver pour un seul couple de 25 à 30 œufs.
Les premiers œufs donnent exclusivement des ouvriers; les nymphes
viennent ensuite, en dernier lieu les soldats.
Les premiers ouvriers fonctionnels (entièrement développés) ont été
observés au septième mois après l'essaimage ; les premières nymphes sont
apparues au huitième.
Ces premières nymphes sont destinées à former des femelles néotènes
et des mâles substitutfs.
Les colonies observées en captivité pendant une période de dix-huit mois
(durée maximale) n'ont jusqu'à ce jour jamais montré de soldats. Un
soldat a été observé dans la nature au milieu des ouvriers, au sein d’une
petite colonie, dont le roi et la reine semblaient avoir essaimé depuis
deux ans.
La reine grandit très lentement. Les ovaires, peu développés au moment
de l’essaimage, restent pelits chez la femelle fondatrice aussi longtemps
que celle-ci se nourrit elle-même de débris de bois (pendant les dix-huit
premiers mois). C’est plus tard seulement, lorsque le régime de la salive
se substitue à celui du bois, que se produit peu à peu l'accroissement des
ovaires et la distension de l'abdomen.
Ces indications ne s'appliquent pas exactement au genre Termes. IL n°y
a, chez le Termite lucifuge, pas de loge royale entièrement close, il n’y a
(1) Archives d'anatomie microscopique, Paris, juin 1912.
Ve
— 199 —
pas de jardins de Champignons. Le développement de l'espèce européenne
est ralenti d'autre part à intervalles réguliers par la succession des saisons
froides. Dans le low country de Ceylan, où la température (à l'ombre) se
maintient toule l’année entre 23 et 32 degrés, le développement marche
probablement plus vite. Je ne crois pas trop m'éloigner de la vérité, en
faisant pour l'espèce qui nous occupe (T. Redemanni) les supposilions sui-
vantes :
La chambre nuptiale ayant été établie par le couple fondateur, la pre-
mière ponte aurait lieu au bout de dix à quinze jours ; l'éclosion des larves
se produirait cinq ou six jours plus tard, la mue (hypnose) au bout de
trois à quatre mois. Cest plus tard seulement qu'après avoir installé quel-
ques jardins, les ouvriers se trouveraient en nombre suflisant pour con-
struire la loge royale (définitive) et emmurer leurs parents. Une femelle
longue de 19 millimètres aurait à peu près deux ans; une reine de 4 à
5 centimètres, ayant déjà la grosseur du petit doigt, en aurait peut-être
quatre.
Le planteur qui parcourt sa plantation (Cocotiers) rencontre çà et là des
monticules groupés d’une façon irrégulière, percés d'ouvertures plus ou
moins larges. Chaque groupe de monticules révèle la présence d’une ter-
mitière en formation. Celle-ci, presque entièrement souterraine, comprend
un cerlain nombre de loges occupées par des jardins. La reine et le roi
sont déjà enfermés dans leur cellule à 1 ou 2 pieds de profondeur. Les
ouvertures, futures cheminées, ne servent pas seulement à l'aération des
loges ; leurs parois forment la première charpente de l'édifice et c’est par
celle voie que les habitants vont et viennent pour jeter au dehors les dé-
blais de l’intérieur. Les Termites travaillant à ce moment à découvert, on
peut, si les circonstances sont favorables, les observer à loisir.
Campés autour de l'orifice, de nombreux ouvriers s'occupent à en re-
lever les bords sous la surveillance d’une escouade de soldats. Les grains
de terre qu'ils apportent de l’intérieur, tenus entre leurs mandibules,
font l'oflice de moellons; imbibés de salive, ils sont mis en place les uns
au-dessus des autres, palpés au moyen des antennes et soigneusement
ajuslés.
L'expérience relatée ci-après a été faite le 25 décembre 1909, à Amba-
langoda, dans le but de contrôler à la loupe la reconstruction de la paroi.
IL est 10 heures du matin. Le ciel est couvert ; le thermomètre marque
28 degrés. La termitière (7. Redemanni), faite d'une terre jaunâtre,
forme un large cône d'environ un mètre de hauteur, avec plusieurs che-
minées d'aération qui s'ouvrent obliquement un peu en dessous du
sommet.
J'incise la paroi au moyen d'une hachette et découvre, à environ
12 centimètres de profondeur, une loge arrondie de la grosseur d'une
orange. Le corps spongieux est laissé intact, On ne voit à ce moment
— 200 —
qu'un petit nombre de Termites à sa surface. J'enlève entièrement la paroi
externe, balaie les débris et m’éloigne pendant quelques instants.
Revenu au bout d’une heure, je trouve la surface du corps spongieux
et les bords de la loge couverts de Termites. L'ouverture pratiquée au niveau
de la loge est déjà à moilié fermée par un opercule de terre mouillée,
découpé en dentelle, tranchant sur les parties voisines par sa couleur
plus foncée.
Get opercule, dont la direction est à peu près verticale, s'appuie à
la surface de la meule au moyen de petits piliers de terre. Un inter-
stice de quelques millimètres, ménagé sur les bords, laisse voir un grand
nombre de têtes jaunes dirigées en dehors. C’est une rangée de soldats
qui paraissent monter la garde et forment tout autour de l'ouverture
un cercle à peu près continu. I faut dire que de petites Fourmis extré-
mement agiles (Plapiolepis longipes) rôdent dans le voisinage et cherchent
à dérober les jeunes larves. Les soldats ont pour mission de défendre ces
dernières.
Dans les découpures de l’opercule se voient de nombreux ouvriers occu-
pés au travail de reconstruction. Tenant entre leurs mandibules un grain
de terre, ils l'imbibent de salive et le pétrissent avec leurs pièces buccales
avant de le mettre en place. Parfois un ouvrier prend un grain de terre
de la bouche d’un autre et le mâchonne à son tour. Les soldats, mêlés çà
et là aux ouvriers, n’apportent pas eux-mêmes des matériaux, mais rem-
plissent la fonction de surveillants. Tâtant les petits moellons au moyen de
leurs antennes, ils s’aident à les ajuster exactement. Le gros de l'ouvrage
se faisant de l’intérieur, les têtes des cimenteurs se voient seules dans les
découpures de l’opercule. Quelques Termites se tiennent cependant à l'ex-
térieur (malgré l’ardeur du soleil) et, aussi longtemps que la paroi est
incomplète, aident les ouvriers à compléter leur travail. Les parties nou-
vellement construites restent longtemps encore humides , de couleur foncée.
Cette humidité provient, dans le cas particulier, de la salive qui imbibe
les granules et les agglutine.
Penché sur la termitière, j'ai observé à la loupe, pendant plus d’une
heure, sans voir une seule fois un Termite se retourner et vider son rec-
tum ©. Le liquide agglutinant, clair et transparent, ne ressemble nulle-
ment d’ailleurs au contenu intestinal qui, chez les Termites vrais (ouvriers
adultes), est en majeure partie formé de débris de bois.
I paraît donc établi que le ciment employé par le T. Redemanni pour la
® I en est autrement des Eutermes (groupe des Nasut). Ayant observé le
long d’un Cocotier des E. ceylonicus Holm. occupés à réparer leur tunnel, jai
constaté qu'avant de se décharger du grain de terre qu'il apporte, l’ouvrier se
retourne et dépose sur la brèche une goutte jaunâtre échappée de l'intestin. Voir
Ann. Soc. ent. de France, 1910, p. 129.
Le}
construction de sa termitière est uniquement de la salive. Les Termites en
général ont, outre leurs grandes salivaires (glandes en grappes situées
dans le thorax), deux vastes réservoirs qui débouchent avec celles-ci en
dessous de la langue. Ces réservoirs, contenant un liquide visqueux, rem-
plissent chez certains individus les trois quarts environ de l'abdomen. La
quantité de liquide employée au cours du travail de construction rend
compte de ce fait connu depuis longtemps, que les Termites ne bâtissent
presque jamais par un temps sec. [l faut, pour que le travail puisse
s'effectuer, que la terre soit imprégnée d'humidité. C'est donc en sor-
tant tout de suite après la pluie que l’on a le plus de chance de trouver
ces Insectes en train de bâtir: et quoique le gros de l'ouvrage se fasse le
plus souvent de nuit, on observe parfois des Termites qui maçonnent en
plein soleil. |
Pressé par le temps et un peu courbaluré, je ne pus suivre jusqu’à la
fin la réparation de la brèche. Mais étant revenu quinze jours après, Je vis
non seulement que les Termites avaient fermé hermétiquement la loge,
mais que lexcavalion profonde pratiquée dans la paroi élait, elle aussi,
presque entièrement nivelée.
Ce dernier travail (apposition de nouvelles couches à la face externe de
l'opercule) avait été efléctué, je pense, au moyen de petites ouvertures
ménagées dans la paroi. IL est peu probable, en effet, que les Termites
s’aventurent à la surface du dôme sans se réserver le moyen de rentrer à
l'intérieur. en cas d'alerte.
L'observation qui précède se borne à la réparation d’une loge unique.
Dans une autre expérience (ablation de la paroi latérale entière) pratiquée
sur une termitière de T. Redemanni haute de 2 mètres, je pus me con-
vaincre qu’une colonie en pleine vitalité est capable de cloisonner simulta-
nément une vingtaine de loges en trois ou quatre heures. Il importe
seulement, pour que l'essai réussisse, de laisser les corps spongieux par-
faitement intacts; autrement les Termites, n'ayant plus rien à conserver,
ne font plus d’opercules superficiels et se bornent à boucher les petits
canaux qui de l'intérieur des loges permettent de pénétrer au fond
du dôme.
Il ressort des faits relatés ci-dessus : 1° que le liquide employé par le
T. Redemanni pour agglutiner les grains de terre est uniquement la salive;
2° que, une loge ayant été ouverte, ces Insectes établissent tout d'abord
une charpente ajourée en forme de dentelle, permettant une libre commu-
mnication de l’intérieur à l'extérieur, puis ferment successivement par
apport de nouveaux matériaux les ouvertures qui la traversent.
. Les dimensions énormes qu'atteignent certaines termilières (6 mètres
de hauteur pour une espèce australienne) s'expliquent par le nombre pro-
digieux des travailleurs d’une part, de l'autre par la durée du temps em-
ployé au travail de construction. L'édification d’un dôme haut de deux mètres
Muséum. — xx. 14
— 202 —
exige vraisemblablement pour le T. Redemanni un travail de dix à douze
années 0).
Reprenant les données qui précèdent, je résume en quelques mots la
biologie des Termites champignonnistes.
La termitière (T. Redemanni) est une construction en terre durcie abri-
tant d'ordinaire © une communauté unique.
La colonie comprend plusieurs sortes d'individus :
1° Une ou plusieurs reines (quatre au maximum pour l'espèce qui nous
occupe) : 2° un ou deux rois: 3° les ouvriers ; 4° les soldats ; 5° les larves ;
6° à certaines époques, des individus sexués (nymphes et imagos) ; 7° par-
fois une ou plusieurs femelles de remplacement (appelées néotènes).
La reine, véritable machine à pondre, enfermée avec le roi dans une
cellule close, est nourrie de Champignons et de salive. Le rôle du roi est
de féconder les œufs. — Les ouvriers, dont le nombre peut être évalué à plu-
sieurs centaines de mille dans une colonie prospère, ont pour mission prin-
cipale de recueillir au dehors, en rongeant des arbres morts, la pâte de
bois nécessaire et, l’agglutinant en masses spongieuses, de former au
moyen de cette pâte les jardins de Champignons destinés à l'alimentation
des larves, ainsi que du couple royal: ils vaquent au surplus aux travaux
de construction. Leur nourriture consiste en débris de bois avec un supplé-
ment de mycotêtes destiné à l’ensemencement des jardins. — Les soldats,
dont le nombre répond au tiers environ de celui des ouvriers, sont tout
d’abord préposés à la défense. Partageant avec les ouvriers les soins à don-
ner au couple royal, ils ont encore la direction morale de la colonie et
dirigent plus spécialement les travaux de construction. Incapables (à cause
de la forme de leurs mandibules) de ronger du bois dur, ils se nourrissent
probablement de pâte ligneuse déjà ramollie, ainsi que d’une certaine
quantité de mycotêtes.
Les œufs, pondus dans la loge royale au nombre de 20 à 30 milliers
par jour, sont, après avoir été léchés, transportés sur les jardins par les
ouvriers et les soldats. L’éclosion des jeunes a lieu, pense-t-on, au bout de
cinq ou six jours. Les larves se nourrissent de mycotêtes. L'hypnose répond
à une mue à la fois externe et interne, en suite de laquelle le Termite passe
de l’état larvaire à l’âge adulte.
Les nymphes, qui apparaissent à une certaine époque (avril-août ?) et
G) Le D' Machon, de Lausanne, a vu à Tacurü-pucü (en français, fourmilière
haute) dans le Haut-Parana (Paraguay) une Termitière qui, observée dès son
début, avait atteint en onze ans une hauteur de 3 m. 90.
@) Je dis d'ordinaire, parce que dans certains cas exceptionnels le dôme du
T. Rederann peut renfermer des colonies parasites appartenant par exemple au
Termes ceylonicus Wasm., au Microtermes globicola Wasm. ou au Capritermes
ncola Wasm.
= LE —
sont destinées à former des sexués (imagos), n’habitent pas des loges spé-
ciales, mais sont mêlées çà et là dans les loges à champignons aux ouvriers
et aux soldats. La deuxième mue qui les fait passer à l’état d’imago n’est
qu'un changement de peau très court. Les imagos, quoique capables de
ronger le bois, restent jusqu’au jour de l’essaimage confinés à l’inté-
rieur. Leur nourriture se compose de pâte ligneuse avec un supplément
de mycotêtes.
_ L'essaimage a lieu par des ouvertures taillées tout exprès par les ouvriers,
sous la surveillance des soldats. C’est le plus souvent après le coucher du
soleil, à la fin d’un jour de pluie, qu'on a l’occasion de l’observer. Les
sexués (mâles et femelles), après avoir volé pendant une demi-heure ou
une heure, retombent sur le sol, perdent leurs ailes, s'associent par couples
et font leur promenade nuptiale, les males suivant les femelles à pas ra-
pides. L’accouplement a lieu quelques jours plus tard. Le jeune couple
creuse dans la terre une cavité close qui bientôt servira à la ponte. Celle-ci
commence au bout de dix à quinze jours. Les premières générations com-
prennent exclusivement des ouvriers; les nymphes viennent ensuite et
(chez Leucotermes lucifugus) en dernier lieu les soldats. Au bout de quel-
ques mois, les travailleurs étant déjà en nombre, la reine et le roi sont
emmurés. Leur nourriture, fournie désormais par les ouvriers et les sol-
dals, se compose uniquement de mycotêtes et de salive. C’est au bout de
quelques années seulement que la reine atteint sa grosseur définitive.
La termitière, d'abord souterraine, s'élève peu à peu au-dessus du sol.
L'édifice. fait de grains de terre apportés un à un, agglutinés par la salive,
est recouvert d’un revêtement si solide, ses galeries d'approche, creusées
à l’intérieur du sol, sont d’ailleurs si bien masquées et protégées, que
(sauf en cas d'accidents, à part quelques parasites) aucun ennemi ne
peut pénétrer à l'intérieur.
Disposé de la sorte, le dôme du Termite est admirablement adapté à la
destination qui lui est propre.
Protégé par son épaisse carapace, le nid abrite en toute sécurité les
innombrables petits êtres qui se pressent à l’intérieur.
Au premier abord la termitière paraît morte. L’observateur qui s'ap-
proche ne voit rien remuer à la surface.
C'est là cependant que des milliers de travailleurs poursuivent dans la
nuit leur incessant labeur, leur activité inlassable, sans qu'aucune défail-
lance, aucune querelle intestine vienne jamais les entraver. C’est là qu'en-
fermée dans sa prison, la reine continue de pondre, pendant des années et
des années, sans jamais s’interrompre ou s'arrêter. C’est là que des my-
riades de jeunes larves éclosent chaque jour et trouvent leur päture au
milieu des jardins de Champignons préparés d'avance pour les recevoir et
les nourrir. C’est ici, dans les loges closes, que les gracieux D phémèr es »
forment des ailes diaphanes et, dévoués eux aussi à la tâche qui leur
14.
DOS
incombe, attendent l'heure marquée où, pleins d’insouciance, ils pren-
dront leur essor.
Y a-til dans la nature entière une république si bien ordonnée, une
division du travail si Judicieuse et si parfaite ?
Ÿ a-t-il quelque part ailleurs une telle entente tacite, une telle persévé-
rance, une telle abnégation vis-à-vis du devoir ?
Et quelle est la sagesse (intelligence ou instinct) qui guide ces petits
êtres dans leurs voies diverses, tendant leurs énergies vers ce but unique :
la prospérité commune, le bien de la communauté dans son ensemble ?
Incapable de répondre, le naturaliste qui a réussi à pénétrer quelque
peu la biologie des Termites se recueille en silence, absorbé dans ses pen-
sées. Empli d’une émotion secrète, il admire, sans réussir à l'expliquer, un
spectacle qui dépasse son entendement et son savoir.
E. Bueniow.
— 205 —
COMMUNICATIONS.
Cuvrer DESSINATEUR, AQUARELLISTE ET AUTEUR DRAMATIQUE,
par M. J. Künckez D'Hercurais.
Dans une précédente Réunion, M. le Président Edmond Perrier a mis
sous les yeux de l'assistance des aquarelles, représentant des paysages,
exécutées par Georges Cuvier — sa signature en fait foi — ; ces aquarelles.
au nombre de cinq, don fort précieux de M. Camille Bornot, actuellement
propriétaire de l’abbaye de Valmont "”, d’où elles proviennent, et qui étaient
conservées dans sa famille, ont été encadrées et placées dans une salle de
la Galerie de Zoologie, dans laquelle sont placés les souvenirs se rattachant
à l’histoire du Muséum. Tous ceux qui portent intérêt aux sciences natu-
relles, et en particulier les Amis du Muséum, pourront les rearder à loisir.
À quelque temps de là, M. Edmond Perrier reçut encore du même donateur
le manuscrit d’un Opéra en 2 actes et en prose, mélé d’ariettes,. intitulé
Lucette et Firmin, également considéré comme une œuvre de Cuvier. On
sera peut-être curieux de savoir dans quelles circonstances Guvier fut peintre
et auteur dramatique.
Encore écolier au gymnase de Montbéliard, ayant à sa disposition l'His-
toire naturelle de Buffon, non content de la lire, il en copia un millier de
figures d'Oiseaux qu'il s’amusa à colorier: plus tard, lorsqu'il fut admis par
le duc Charles de Wurtemberg à poursuivre ses études à l’Académie Caro-
line de Stuttgart, — il avait alors quatorze ans, — au cours des prome-
nades qu'il faisait aux environs, il recueillait les matériaux d’un herbier,
ramassait quantité d’Insectes; dans ses loisirs il dessinait et peignait Insectes,
Oiseaux et Plantes : il lui arrivait même de choisir pour les reproduire des
sujets étrangers à l’histoire naturelle, afin de les offrir aux sœurs deson ami
PlaM®. Les meilleurs élèves, ceux qu'on désignait sous le nom de cheva-
hers, formèrent une Société d'Histoire naturelle, et celui qui dans les
@) Les ruines de l’église abbatiale de Valmont constituent une des curiosités de
cette région de la Normandie; c’est dans la chapelle de la Vierge, édifiée au
xvi° siècle et demeurée intacte, que sont conservés les remarquables tombeaux
gothiques des sires d’Estouteville; l’un est celui de Jacques d’Estouteville et de
sa femme Louise d’Albret, l’autre est celui de Nicolas d’Estouteville, fondateur
de l’abbaye.
@) Pfaff (Christophe-Henri), condisciple de Guvier à l'Académie Caroline, fut
professeur de médecine, de physique et de chimie à Kiel (1773-1852).
— 906 —
réunions apportait le meilleur mémoire recevait comme prix un dessin exécuté
par Cuvier ©.
Ses études terminées en 1778, n'ayant pas, conformément à l'usage,
reçu de place dans le grand-duché de Wurtemberg, et les nécessités de
la vie l'obligeant à chercher une situation, Guvier accepta avec satisfaction la
position que lui offrait Parrot, un de ses anciens condisciples de l’Académie
Caroline, celle de précepteur qu’il occupait auprès du fils du comte
d'Héricy, qui, protestant lui-même, ne voulait avoir auprès de lui que des
personnes professant la même religion. C’est ainsi qu’il quitta Montbéliard
et sa famille, arriva à Caen en septembre 1768 et vint s'établir au chà-
teau de Fiquainville, situé à 3 kilomètres de Valmont, auprès de son jeune
élève.
L’Entomologie fut d’abord en Normandie l’objet de ses études; il n’avait
encore que vingt et un ans lorsqu'il rédigea en latin un mémoire contenant
la description de quelques Coléoptères, notamment de Carabiques, et de
quelques Hémiptères qu’il avait pris soin «d'accompagner de planches des-
sinées par lui avec une finesse extrême et une parfaite exactitude» ; mais
le voisinage de la mer — Fécamp se trouvant à 14 kilomètres — l’incita à
étudier le monde marin; il ne se contentait pas de regarder les animaux
qu'il y recueillait; il les dessinait, les revêtait sur le vif de leurs couleurs
infiniment variées ; c’est ainsi que, plus tard, il put faire don à Lamarck +de
23 planches exécutées avec un rare talent et contenant les figures d’un
grand nombre de Crustacés marins». L'ensemble de ces dessins et aqua-
relles, œuvre de sa jeunesse, formait plusieurs gros volumes .
C'était en pleine Révolution que:Guvier remplissait des fonctions de
précepteur, et dans ce coin privilégié de la Normandie, les châtelains
de Fiquainville, le comte d'Héricy et sa famille, et de Valmont, le prince de
Monaco et la sienne, traversèrent sans encombre cette période orageuse.
Autour d'eux s'était groupée la jeunesse du pays sous l'égide de Cuvier, qui
payait largement de sa personne en transformant les aquarelles, qu'il avait
faites des sites de la région, en décors du théâtre brossés par lui-même et
dont des débris existent encore; dans un théâtre improvisé dans l’abbaye
de Valmont, cette jeunesse jouait la comédie. Faut-il s'étonner que Cuvier,
peintre décorateur, se soit transformé en librettiste et ait écrit les paroles de
l'opéra Lucette et Firmin ? Qui sait s’il n’avait pas composé la musique des
ariettes qui l’agrémentaient, tant était grande la diversité de ses connaissances
et de ses aptitudes ?
G®) Mistress Lee, Mémoires du Baron Georges Cuvier, trad. Th. Lacordaire,
p- 15.
®) «La bibliothèque de l'Institut de France conserve pieusement un recueil en
trois volumes manuscrits de ces descriptions illustrées, modestement intitulé Dia-
rium, c'est-à-dire Journal, légué par son neveu Frédéric Cuvier.» (Cuvier, Confé-
rence de la Revue hebdomadaire, faite le 14 janvier 1914, par M. Edmond Perrier.)
"Joe
Nous avons pris soin de comparer l'écriture de ce livret à celle d’une
lettre de Cuvier de cette époque conservée à la Bibliothèque du Muséum
et nous avons acquis la certitude que livret et lettres étaient bien de la
même main. La confrontation a été faite avec une lettre de Cuvier, datée
du 9 mars 1791, adressée très probablement à Lacépède, relative à l'étude
des Raïes ; celle lettre est accompagnée d'excellents dessins qui caractérisent
nettement les espèces.
Cuvier conserva Loute sa vie ses qualités d'artiste : il dessinait et au besoin
gravait lui-même les planches de ses ouvrages ; il suffit de jeter les yeux
sur les planches qui accompagnent ses Mémoires sur l’Anatomie des Mol-
lusques (1817), sur celles qui sont jointes à ses nombreux mémoires sur
les animaux fossiles, pour voir sa signature au bas de chacune d'elles, soit
comme dessinateur, soit à la fois comme dessinateur et graveur: il avait
une telle sûreté de main que dans ses leçons, sans interrompre son dis-
cours, il représentait sur le tableau noir, d’un seul trait de craie, l'animal
dont il parlait, «en commençant parfois par la queue ».
La maitrise de Cuvier dans l’art du dessin, et en particulier du dessin
d'Histoire naturelle, lui donnait une grande supériorité. N’est-elle pas un
exemple pour tous les Naturalistes, qui pourraient se convaincre que le
crayon à une supériorité évidente sur la plume, puisqu'il dispense de ces
descriptions qui remplissent des pages et dont la lecture est souvent bien
oiseuse; un dessin, même un simple croquis, fixe nettement l'attention
et grave dans l'esprit aussi bien les formes que les détails anatomiques ;
si le Naturaliste est en même temps un aquarelliste il a toutes les perfec-
tions pour suivre en toute confiance la voie si bien tracée par Guvier.
— 208 —
SUR LE FOIE DES GIRAFES,
par M. H. Neuvice.
L’extrême variabilité de forme que présente le foie est l’une des données
les plus banales de l’Anatomie comparée des Mammifères et aussi de l’Ana-
tomie humaine. Modelé sur les parties voisines, cet organe présente, non
seulement d’un groupe à l'autre, mais de sujet à sujet, des différences
souvent très étendues. Celles de ces différences qui portent sur les con-
tours, ou, dans une certaine mesure au moins, sur le volume et la position
du viscère, n’offrent qu'un intérêt assez restreint. Celles qui ont trait à la
vascularisation ou à l’appareïl excréteur sont beaucoup plus dignes de re-
marque, et, parmi ces dernières, celles qui sont relatives à la présence ou
à l'absence de la vésicule biliaire peuvent compter parmi les plus intéres-
santes, celle présence ou cette absence échappant, dans l’immense majo-
rite des cas, aux variations individuelles.
Dans le groupe des Ruminants, parmi beaucoup d’autres variations , celles
de l’appareil excréleur du foie, et plus particulièrement de la vésicule bi-
liaire, ont toujours retenu l’atlention. Les Cervidés sont dépourvus de vési-
cule, sauf l'exception présentée par le genre Moschus, genre aberrant que
lon a d'ailleurs considéré comme se rattachant aux Bovidés plutôt qu'aux
Cervidés (Garnop). Les Tragulus en possèdent une. Les Camélidés n’en ont
pas. Les Bovidés la présentent généralement ; cependant le groupe des Cépha-
lophes est considéré comme en étant dépourvu et je n’ai effectivement ja-
mais observé de vésicule dans ceux des représentants de ce groupe que j'ai
pu disséquer.
H semble que chez les Girafes cette partie importante de l'appareil hépa-
tique puisse lantôt exister, tantôt manquer. D’après Burron 0, le voyageur
Gorpov, comparant l'anatomie des, Girafes à celle des Gazelles, aurait ob-
servé l'existence de la vésicule chez les premières el l'aurait trouvée fort
petite. La précision des autres détails rapportés par le même voyageur tend
à faire considérer cette assertion comme véridique. Owex ? a constaté sur
un sujet ayant vécu aux Surrey Gardens l'existence d’une grande vésicule
biliaire, placée suivant le mode usuel, mais présentant cette particularité
d'être intérieurement divisée, par un septum longitudinal médian et com-
%) Histoire naturelle, Supplément, t. septième, Paris, 1789 (p. 346).
@ R. Owen, Notes on the Anatomy of the Nubian Girafle (Proc. Zool. Soc.,
London, 1838, et-Trans. Zool. Soc., London, 1838, t. IT, 1836-1841, p. 217;
VOY. p. 227 )-
IT ee
plet, en deux parties se trahissant à l'extérieur par une bifidité du fond de
la vésicule. De telles anomalies ont été observées sur d’autres animaux et
le cloisonnement longitudinal de la vésicule biliaire a même été signalé
comme constant chez les Oryctéropes. Malgré cette particularité, la vésicule
biliaire de la Girafe des Surrey Gardens paraissait, d’après la description
d'Owen, absolument normale. Elle représentait, en fait, une vésicule
double, dont les deux chambres, d’égales dimensions et ne communiquant
pas entre elles, s’ouvraient isolément dans un canal cystique simple, chacun
des orifices étant protégé par un repli valvulaire. D’après celte organi-
sation , il ne pouvait s'agir de la simple dilatation pathologique d’un con-
duit biliaire. Deux autres sujets, disséqués ensuite par Owen, ne présen-
taient aucune trace de vésicule, non plus que le sujet décrit par Joy et
Lavocar(®. La variabilité ainsi constatée est extrêmement importante et
apporte à la connaissance générale de l'appareil excréteur du foie une
donnée qu’il importait de préciser par d’autres observations ; aussi m’a-1il
paru intéressant de noter, chaque fois que l’occasion s'en est présentée à
moi, les dispositions de l'appareil hépatique des Girafes.
J'ai plus particulièrement observé ces dispositions sur quatre sujets,
qui, tous quatre, m'en ont présenté d'assez rigoureusement identiques
quant à la forme du viscère et à la disposition fondamentale des voies bi-
liaires. Aucun ne présentait de vésicule. Les cas de Gorpor et d’Owex, où
il en existait une, doivent être définitivement considérés comme réellement
anormaux.
D’après ces quatre sujets, le foie des Girafes peut être décrit de la ma-
nière suivante :
Ne présentant que des traces peu marquées de lobulation, il forme une
masse homogène, sensiblement aplatie et à peu près demi-circulaire, dis-
posée de biais sous le diaphragme et ne présentant pas la direction nelte-
ment longitudinale que j'ai autrefois décrite sur quelques Antilopes ©. La
veine cave inférieure forme un axe auquel il convient de se rapporter pour
préciser la direction du viscère. Tandis que dans un grand nombre de
Mammifères : Primates, Carnivores et Cétacés par exemple, la veine cave
- peut êlre considérée comme perpendiculaire au plan du foie, disposé à peu
près transversalement, dans les Ongulés en général ce viscère tend à être
rejeté plus complètement à droite de l’axe du corps et à s'orienter dans le
sens longitudinal, la veine cave longeant son bord dorsal au lieu de lui
être perpendiculaire. Dans les Antilopes auxquelles je viens de faire allu-
(0) Joux et Lavocar, Recherches historiques, zoologiques, anatomiques et palé-
ontologiques sur la Girafe (Mémoires de la Société du Muséum d'Histoire natu-
relle de Strasbourg, 1. IT, 1840-1846; voy. p. 57).
® H. Nevvze, Sur le foie de quelques Antilopes (Bull. du Mus. d’'Hist, nat.,
Paris, t. II, 1897, p. 21).
— 210 —
sion, le bord externe du foie dessine une courbe irrégulière, entièrement
sous-tendue par la veine cave. Cette disposition est beaucoup moins accen-
tuée sur le foie des Girafes; la veine cave ne longe ici le bord dorsal que
sur ses deux tiers postérieurs à peine, et la partie antérieure du viscère tend
à dépasser, vers la gauche, la ligne tracée par la veine cave, de manière
à donner au foie une direction moins longitudinale, sans que celte diréc-
tion deviennent cependant aussi nettement transversale que dans différénts
autres Mammifères.
La partie du foie ainsi libérée des rapports immédiats avec la veine cave
que présente le reste du viseère forme ce que l’on peut appeler ici, par
analogie, le lobe gauche (L. (.), lequel, à prendre les expressions dans
leur sens propre, serait au moins aussi bien caractérisé par celle de lobe
antérieur. Du côté de la circonférence, la limite de ce lobe est nettement in-
diquée par une échancrure que prolonge, sur la face concave de l'organe,
un sillon peu profond, mais large et facilement visible, au voisinage duquel
se trouve, dans une position variable, le ligament rond, lequel s’atténue
graduellement et disparaît peut-être même sur les vieux sujets, comme cela
a lieu chez les Bœufs. Il convient d'ajouter à ce propos que le foie des Gi-
rafes ne comporte pas de ligament falciforme : il s’accole au diaphragme,
dans sa partie dorsale, par une surface irrégulière, détendue variable, se
prolongeant parfois vers le bord ventral suivant une ou plusieurs lignes
d’adhérence.
Le reste de la circonférence est assez régulier. La démarcation entre un
lobe central (L, C.) et un lobe droit est très peu marquée ou même com-
plètement indécise. Cette démarcalion n’est pas visible sur la figure ci-jointe,
où le rein droit (Æ.) et le ligament hépato-rénal (A. R.) ont été respectés
pour montrer la disposition générale de celte région; mais, sur une pièce
disséquée, il est généralement possible de la reconnaitre et elle coïncide, à
peu de chose près, avec le ligament triangulaire droit, ce qui contribue
à mettre en relief le peu d'importance de la division du foie en lobes, au
point de vue de l’Anatomie comparée.
Le bord dorsal se présente comme légèrement convexe: la direction
générale du viscère lui permet effectivement de s'étendre sans avoir à mé- .
nager la concavité, plus ou moins marquée, qui existe souvent à ce niveau
et correspond à la saillie convexe que forme la colonne vertébrale dans la
cavité abdominale. D'une manière générale, ce caractère est plus accentué
dans le cas des Girafes que dans celui des Bovidés.
An niveau de la partie médiane de ce même bord dorsal existe une légère
éminence (S.), assez nettement délimitée, longée du côté extérieur par la
veine cave, qui y occupe un sillon allongé dont les limites antérieure et pos-
térieure correspondent à celles de cette éminence même. Celle-ci correspond
à la partie du foie des Solipèdes ou des Ruminants que les anatomistes
désignent tantôt sous le nom de lobe de Spiegel, tantôt sous celui de lobe
— 211 —
caudé ; elle se prolonge vers la partie droite du viscère, sous forme d'un
appendice correspondant à ce que certains auteurs distinguent du lobe de
Spiegel, dans les Ruminants, sous le nom, pris alors dans un sens res-
Foie de Girafe. Env. 1/4 gr. nat.
L. G. Lobe gauche. — L. C. Lobe central. — H. R. Ligament hépato-rénal. — R. Rein.
— D. Diaphragme. — V. C. Veine cave. — 0. OEsophage. — A. Aorte. — J. h. h. Ar-
tère hépatique et ses ramifications. — C. C. Canal cholédoque. — G. H. Lambeau de
l'épiploon gastro-hépatique. — I. Intestin. — V. Ampoule de Vater. — $S. Lobe
de Spiegel. — P. Veine porte.
Capsule surrénale.
C. Lobe caudé. — T. C. Tronc cœliaque. — S. R.
treint, de lobe caudé, et à ce que certains autres nomment processus caudé
par opposition au lobe caudé (ou de Spiegel) proprement dit. Ce processus
caudé (C.) se termine par une concavité dans laquelle s'adapte la partie
— 2122
antérieure du rein droit, qui, en arrière, c’est-à-dire du côté dorsal,
s'applique étroitement sur le lobe droit du foie. La présence du ligament
hépato-rénal (H. R.), sur la figure ci-jointe, ne permet pas de distinguer
les limites de ces diverses parties.
Toutes ces dispositions rappellent de très près, dans leur ensemble,
celles des Bovidés, et la description précédente pourrait, à très peu de chose
près, s’appliquer au Bœuf domestique.
La région du hile présente également d’étroites analogies avec celle des
Bovidés. La différence essentielle — la seule importante même — consiste
dans l'absence, chez les Girafes, de la vésicule biliaire. Le sillon transverse
(dont la direction est ici, en réalité, longitudinale) est large, sinon pro-
fond; il est essentiellement occupé par une branche de la veine porte et les
deux premières ramifications de l'artère hépatique (4., k.). Les canaux
hépatiques s’y réunissent en un canal cholédoque (C. GC.) qui joint le duo-
dénum à environ 15-20 centimètres du pylore, s’insère dans sa paroi, et ne
s'ouvre que plus loin, après un trajet de 10-15 centimètres dans l’épais-
seur de celle-ci (W.). Le canal cholédoque est donc ici très long, beau-
coup moins cependant que celui des Bœufs, lequel peut atteindre une lon-
gueur de o m.75 (Cor), et même que celui des Moutons et des Chèvres,
dont la longueur peut être de o m. 4o; je dois d’ailleurs rappeler que
toutes ces longueurs sont, individuellement, très variables,
D'après Owen, le canal pancréatique se réunit au précédent et les sé-
crétions biliaire et pancréatique, ainsi mélangées, se déversent dans le
duodénum à environ 10 pouces du pylore. Jorr et Lavocar® se bornent
à affirmer que le duodénum «recoit les sucs pancréatique et biliaire à un
décimètre environ de l'ouverture pylorique ». Des quatre sujets sur lesquels
ont porté. à ce point de vue, mes investigations, 1l n’en était qu’un présen-
tant une réunion des canaux biliaire et pancréatique; le foie représenté
ci-contre reproduit cette disposition. Sur ce sujet, le canal cholédoque rece-
vail, à peu près au milieu de son trajet entre le sillon transverse et leduodé-
num, un canal pancréatique dont le diamètre était environ moitié moindre
que le sien ct dont l'embouchure seule est représentée sur la figure ei-
jointe. Aucun des trois autres sujets ne m'a présenté celle disposition et
leur sécrétion pancréatique, dont je n’ai pas suivi le trajet, devait se déverser
* dans l'intestin, comme chez le Bœuf, au delà de la terminaison du canal
cholédoque. Je rappellerai que dans le groupe des Cervidés la réunion des
canaux biliaire et pancréatique est considérée comme normale. Nous voyons
donc une fois de plus, à ce sujet, les aflinités des Girafes rester indécises entre
ces derniers Ruminants et les Bovidés.
0 R. Owen, Comparative Anatomy and Physiolopy of Vertebrates, vol. IT,
Mammals, London, 1868; p. 495.
@) Loc. cit,, p. 55,
M9)
Des quelques observations que je viens de relater, il ressort que la varia-
bilité des appareïls excréteurs du foie et du pancréas est individuellement
très grande chez les Girafes; autant que le petit nombre de sujets observés
puisse permettre de le savoir, il semble que cette variabilité soit iei tout
particulièrement étendue. Comme je l'écrivais en commençant, la présence
ou l'absence de la vésicule biliaire, de même que la réunion ou la sépa-
ration des voies biliaire et pancréatique, échappent cependant, en général,
aux variations individuelles , celles-c1, d’alleurs fréquentes, ne portant, dans
l'immense majorité des cas, que sur la longueur des canaux excréteurs et
leur point d’abouchement dans 1e duodénum.
Quelle portée peut-on reconnaitre aux faits de variabilité de l'appareil
hépato-pancréalique ainsi constatés chez les Girafes?
H importe tout d’abord de préciser qu'ils sont indépendants de toute
considération spécifique, puis de faire remarquer qu'il est actuellement
impossible de déterminer quelque règle à laquelle obéisse la présence ou
l'absence de la vésicule biliaire des Mammifères à régime végétal. Cette
vésicule est tantôt présente, tantôt absente, aussi bien dans ceux de ces
Mammifères dont l'estomac est simple que dans ceux dont l’estomac est
composé. Les Périssodactyles en sont dépourvus. Le Pore, dont l'estomac
est un peu moins simple que celui des Périssodactyles, en est au contraire
pourvu. Le Pécari, dont l'estomac rappelle celui du Porc, mais avec,une
complication très sensible, n’en possède pas, et l’'Hippopotame , qui pré-
sente un estomac du même type, mais encore plus compliqué, en possède
une. Ceux des Mammifères herbivores dont l'estomac est le plus complexe,
c’est-à-dire les Ruminants, présentent à cet égard les variations que Je re-
latais en commençant. Chez l'Homme même, la vésicule biliaire peut man-
quer. La variabilité présentée à ce même sujet par un genre aussi étroit
que celui des Girafes vient à l'appui de tous les faits précédents pour achever
de démontrer le caractère purement accessoire de la dilatation des voies bi-
aires constituant la vésicule.
H n’est pas moins difficile de déterminer les lois physiologiques aux-
quelles obéiraient les variations que présente, dans les divers groupes
de Mammifères, la séparation de l’accolement des voies biliaire et pancréa-
tique. Ces variations, à ne pas s'écarler du groupe des Ruminants, sont
déjà fort étendues; les différences qu'offrent à cet égard les Bœufs et les
Moutons méritent de fixer particulièrement l'attention. La variabilité
individuelle de la disposition des canaux hépato-pancréatiques des Girafes
contribue à rendre plus diflicile encore la détermination d’une loi réglant
ces faits.
Je n’entreprendrai même pas de résumer les diverses opinions qui furent
émises au sujet de toutes ces variations. Aucune ne peut entrainer la con-
viction, et aucune même ne semble avoir été présentée comme pouvant
s'appliquer à l’ensemble des cas si différents qu’offrent les groupes les plus
— 914 —
voisins. Avec les données fournies par les Girafes, nous n'avons plus affaire
à des variations connexes de différences zoologiques plus ou moins pro-
fondes. C’est ici dans une même espèce(”, d’ailleurs polymorphe, que
s’observent ces variations, dont le caractère purement individuel ne saurait
être contesté.
Il semble difficile d'admettre que des dispositions dont la variabilité est
aussi étendue, non seulement de groupe à groupe, mais d’individu à indi-
vidu, puissent avoir une importance physiologique fondamentale, ou, si
l'on préfère, qu’elles puissent en avoir davantage sous une forme que sous
une autre. L’on peut conclure que cette variabilité, indifférente (ou peu
s’en faut) au point de vue physiologique, doit être sous la dépendance de
facteurs d’ordre essentietlement ontogénique. Les données actuelles de l'em-
bryogénie permettent d’ailleurs de se rendre compte du mécanisme de ces
variations. D'une part, la formation de la vésicule et de son canal se fait
aux dépens d’un diverticule spécial, très tôt différencié, de ébauche hépa-
tique (ébauche cystique). Cette formation peut s’'accentuer ou s’arrêter
sans que le reste du viscère soit influencé : les Girafes en sont la preuve.
D'autre part, les variations constatées dans le développement des deux
conduits pancréatiques primitifs et le rapprochement graduel, également
variable et pouvant aboutir à une fusion partielle, des canaux pancréatique
et cholédoque, permettent de comprendre comment la marche plus ou
moins accentuée de ces phénomènes embryogéniques peut aboutir, sans
aucun trouble dans le développement des parties connexes, aux différences
ci-dessus relatées. Au lieu de s’arrêter à des stades fixes, l’ontogénie est ici
imparfaitement limitée.
Au point de vue zoologique, il est intéressant de constater ces faits dans
un groupe de Mammifères aussi particulier — lon pourrait même dire
aussi aberrant — que l’est celui des Girafes, et il est lout aussi intéressant,
au point de vue physiologique, de constater le peu d'importance fonction-
nelle de ces variations, sur la valeur desquelles les comparaisons anato-
miques renseignent de manière moins discutable que les artifices expéri-
mentaux.
() Les faits rapportés dans la littérature scientifique, de même que les miens,
paraissent se rapporter tous à l’une des deux espèces actuellement admises : Gi-
raffa camelopardalis L., sans que je puisse préciser à laquelle de ses nomhreuses
sous-espèces se rapporte chacun de ces faits.
— 915 —
Lzs CRUSTACÉS DE PROFONDEUR ET LES PYCNOGONIDES RECUEILLIS PAR LE
Pourquoi-Pas? sous 14 prrecrioN DE M. 1e D' Jean Cnarcor, pans
L'ATLANTIQUE SEPTENTRIONAL, AU COURS DE LA CAMPAGNE ESTIVALE
DE 1919,
par M. E.-L. Bouvier.
Les Crustacés de profondeur et les Pyenogonides recueillis par le Pour-
quoi-Pas ? au cours de sa dernière campagne estivale sont assez nombreux et
quelques-uns présentent un intérêt particulier. J'en donne ici la liste pour
chaque dragage dans le but de fournir des documents nouveaux à l'étude
de la distribution des espèces :
1. Atlantique, plateau continental à l'entrée de la Manche (lat. N. 48°05”,
long. O0. G., 7°10', profond. 155 mètres) :
Pleurocrypta marginata G.O. Sars, Galathea dispersa Sp. Bate, Eupagu-
rus Prideauxi Leach, Portunus tuberculatus Roux, Xantho tuberculatus
Couch.
2. Golfe de Gascogne (lat. N. 47° o4', long. O. 5°27', profondeur
190 mètres) :
Munida bumffica var, rugosa G. 0. Sars, Eupagurus Prideauxi Leach,
Portunus tuberculatus Gouch.
3. Au Sud de Penmarch (lat. N. 47°29', long. O. #19’, profond.
110 mètres) :
Crangon vulgaris, Alpheus ruber Costa, Nephrops norvegicus Leach, Mu-
nida bamffica Penn., Eupagurus Prideauxi Leach, Portunus tuberculatus
Couch, Gonoplax angulata Leach.
h. Golfe de Gascogne (lat. N. 46° 46, long. O0. 4°33", profond.
150 mètres) :
Pleurocrypta marginata G.O. Sars, Rocinela dammoniensis Leach, Cymo-
docea truncata Leach?, Dynamene rubra Mont.?, Gnathia maxillaris Edw.,
Galathea dispersa Sp. Bate.
5. Golfe de Gascogne (lat. N. 46° 09’, long. O. 3°38', profondeur
135 mètres) :
Galathea dispersa Sp. Bate, Eupagurus Prideauxi Leach, Anapagurus
lϾvis Thomps., Eupagurus variabilis var. Charcoti nov. var., Stenorhyn-
chus longipes Edw. et Bouv., Portunus tuberculatus Roux.
— 216 —
6. Golfe de Gascogne (lat. N. 46° 09, long. 3°09', profond. 120 mè-
tres) :
Plhilocheras (Pontophilus) trispinosus Hailst. , Eupagur us Prideauxr Leach ,
Atelecyclus septemdentatus Mont. , Stenorh nos rene Fabr., Portunus
tuberculatus Roux.
7. S. O. de la pointe des Baleines (lat. N. 45°05, long. O. 1°56', pro-
fond. lo mètres) :
Atelecyclus rotundatus Olivi, Polybius Henslowi Leach, Portunus holsatus
Fabr., Portunus marmoreus Leach.
10. Cap Breton (lat. N. 48°36', long. O. 1°45', profond. 665 mètres) :
Geryon longipes À. M. Edw.
14. À l'Ouest des îles Scilly (lat. N. 49° 56", long. O. 7° 35’, profond.
110 mètres) :
Cirolana borealis Lij., Ampelisca spinipes Bœck.
15. S. O. des îles Scilly (lat. N. 45° 44", long. O. 6° 48", profond.
100 mètres) :
Eupagurus bernhardus Fabr., Eupagurus Prideauxi Leach, Atelecyclus
seplemdentatus Mont., Hyas coarctatus Leach.
16. Fosse centrale de la Manche (lat. N. 49° 51, long. O. 2° 21", pro-
fond. 162 mètres) :
Astacilla longicornis Sow., Hyas courctatus Leach.
18. Vestmanhavn (Feroë) [en rade, profond. 15 mètres | :
Idothea baltica Pall., Galathea dispersa Sp. Bate, Eupagurus bernhardus
Fabr., Hyas coarctatus Leach.
19. Parages de Jan Mayen (lat. N. 70° Lo’, long. O. 8°4o', profond.
ho mètres) :
Eusirus cuspidatus Krôy., Spirontocaris spinus Sow., Eupagurus pubes-
cens Krôy.
20. Mèmes parages (lat. N. 70°/0', long. O. 8° 36”, profond. 75 mètres) :
Spirontocaris spinus Sow.
21. Mêmes parages (lat. N. 70°39', long. O. 837", profond. 1 4o mètres) :
. Spirontocaris spinus Sow., Sclerocrangon salebrosus Owen.
— 217 —
22. Mêmes parages (lat. N. 70°47', long. O. 8°22/, profond. 1 4o mètres ) :
Calathura norvegica G. O. Sars, Paratylus Smithi Goes, Diastylis Good-
siri Bell., Sclerocrangon salebrosus Owen, Sptrontocaris spinus Sow., Sa-
binea septemcarinata Sab., Chætonymphon hirtipes Bell (très nombreux
exemplaires), Boreonymphon robustum Bell, Nymphon longimanum var.
Le Danoisi nov. var.
25. Mêmes parages (lat. N. 71°04", long. O. 7°56', profond. 70 mètres) :
Spirontocaris spinus Sow., Spirontocaris polaris Sab., Chætonymphon
hirtipes Bell., Colossendeis proboscidea Sab.
27. Mêmes parages (lat. N. 70°58', long. (0. 8*07', profond. 160 mètres) :
Chætonymphon hirtipes Bell, Boreonymphon robustum Bell, Nymphon
giganteum Goods.
28. Mêmes parages (lat. N. 70°58', long. O. 8°42’, profond. o mètres) :
Chætonymphon hirtipes Bell, Nymphon glaciale Li.
29. Mêmes parages (lat. N. 70°56”. long. O. 8°55', profond. 4o mètres) :
Chætonymphon hirtipes Bell.
30. Mêmes parages (lat. N. 70°58', long. O. 8°54', profond. 300 mètres) :
Selerocrangon salebrosus Owen, Boreonymphon robustum Bell.
31. Au N. O. de l'Islande (lat. N. 66° 13', long. 0. 23° 4e’, profond.
5o mètres) :
Arcturus Baffini Sab., Acanthozone cuspidata Lep., Dulichia spinosissuna
Krüy., Spirontocaris spinus Sow., Chætonymphon hirtum Krüy.
32. Mêmes paragès (lat. N. 66°, long. 0. 4° 14", profond. 6o mètres) :
Arcturus Baffini Sab., Chætonymphon hirtum Krôy.
Je crois utile d’ajouter à cette liste quelques observations sur deux formes
nouvelles intéressantes : l’une, capturée dans le golfe de Gascogne, drap.
n° 5, est une variété de l’'Eupagurus variabilis Edw. et Bouv.: l’autre,
recueillie dans les parages de Jan Mayen, drag. n° 2, me paraît être une
variation du Nymphon long'imanum.
Evracurus varraBiLIs var. Charcoti nov. var.
Je suis heureux de dédier à M. le D' Jean Charcot la première de ces
deux formes : elle est représentée dans la collection par trois exemplaires
adultes : un male et deux femelles.
Muséum. — xx. 19
— 218 —
On sait que l'Eupagurus variabilis est une espèce dont la pince droite
est très polymorphe, tantôt munie sur sa face supéro-externe de carènes el
d’excavations comme celle de l'Eupagurus excuvatus var. meticulosus Roux,
tantôt simplement convexe sur cette face avec trois rangées longitudinales
(deux submarginales et une médiane) de saillies aiguës qui remplacent les
carènes.
Dans notre étude sur les Décapodes du Talisman © nous avons montré,
À. Milne-Edwards et moi, qu'on observe tous les passages entre ces diverses
formes, et que les individus à pinces très excavées pourraient être con-
fondus avec ceux de la var. meticulosus n'étaient les caractères des mâles :
en effet l'Eupagurus excavatus est un Pagurien relativement primitif dont
les mäles ont encore quatre fausses pates impaires abdominales, tandis
que l'Eupagurus variabilis est une forme évoluée où la première de ces
fausses pattes a complètement disparu.
La variété nouvelle recueillie par M. Charcot s'éloigne à l’extrême des
individus à pinces excavées. Elle à pour caractères essentiels : la convexilé
presque régulière de la face externe de la pince droite, la multiplication et
la faible taille des saillies aiguës de cette face. l’atténuation extrême de a
rangée submarginale externe, la disparition de la rangée submarginale
interne et de la rangée médiane, la place de celte dernière étant indiquée
simplement par la convexité un peu plus grande de la pince en ce point.
J'ajoute que des poils courts mais nombreux se présentent sur toute la face
externe de la pince entre les saillies aiguës et que l’armature des doigts des
pinces est partout réduile à des tubercules bas et très obtus. Les autres
caractères sont identiques à ceux que nous avons signalés dans notre étude
sur les crustacés du Talisman, de sorte que, malgré ses pinces très parti-
culières, cette forme n’est rien autre chose qu'une variété de l’Eupagurus
vartabilis.
Nympxon Loncimanum G. O, Sars var. Le Danoisi nov. var.
Le dragage 2, effectué par 140 mètres dans les parages de Jan Mayen,
a ramené un nombre considérable de Nymphons que je rapporte au N. longti-
manum G. O. Sars®? à cause de la faible longueur des tarses, de la ré-
duction extrême des griffes auxiliaires (fig. 6), de son pédonculaire ocu-
laire bicuspide et de l’ensemble des autres caractères.
Pourtant ces individus présentent quelques traits qui leur sont propres
WA. Mue-Epwarps et E.-L. Bouvier, Crustacés décapodes. Première par-
tie. Brachyures et Anomoures du Travailleur et du Talisman, p. 230-239,
pl. XXVI, £g. 4-19; 1900.
@ G. O. Sars, Pycnogonidea de l'Expédition norvégienne dans l’Atlantique
seplentrional, p. 93-99, pl. X, fig. 1a-f, 1891.
— 219 —
et qui les distinguent du type de l'espèce décrite par M. G. O. Sars. Je
crois utile de mettre en parallèle ces traits caractéristiques :
ESPÈCE-TYPE.
Les doigts des pinces sont à peu
près de même longueur que la por-
tion palmaire.
Les articles 2 et 3 des palpes sont
égaux, le 3° est un peu plus court
que le 4° et la longueur totale de ces
deux derniers égale à peu près celle
du 3° article.
Les épines différenciées des ovi-
gères se terminent en pointe et sont
découpées latéralement en lobes
aigus.
Le propode est (d’après la figure
de M. Sars) une fois et demie aussi
long que le tarse.
La grille terminale égale en lon-
gueur la moitié du propode.
VAR. DU POURQUOI-PAS ?
Les doigts des pinces (fig. 1) sont
notablement plus longs que la por-
tion palmaire.
Les articles 2 à 4 des palpes
(fig. ») sont entre eux, pour ce qui
concerne la longueur, dans le rap-
port 4-3-2-1 1/2.
Les épines différenciées des ovi-
oères (fig. 3) se terminent par un
lobe arrondi, et leurs lobes latéraux
sont obtus (fig. 5).
Le propode atteint souvent deux
fois la longueur du tarse, surtout
chez le mâle (fig. 6).
La grille terminale égale en lon-
gueur les trois quarts du propode
(fig. 6).
L'abdomen est pr vertical dans mes exemplaires, tandis qu'il parai
L’abd est presque vertical d l tand Il t
pour le moins très oblique dans les figures 1 et 14 du mémoire de M. Sars.
Le nombre des épines différenciées des ovigères est de 10 ou 11 sur chacun
des trois articles situés avant la grille; il s'élève à 13 ou 14 sur l’article
précédent, qui est un peu plus long.
Les femelles se distinguent des mâles (fig. 7) : 1° par la dilatation ter-
minale de leur second article coxal, qui porte ventralement, dans sa parie
la plus dilatée, un assez large orifice sexuel : 2° par la grande dilatation du
fémur sur les deux tiers de sa longueur à partir de la base. Dans le mäle,
les orifices sexuels sont très petits et localisés sur les pattes des trois paires
postérieures et l’on n’observe pas de dilatation bien forte sur le fémur et
sur le second article coxal. Les œufs mesurent en moyenne un demi-milli-
mètre de diamètre (fig. A); ils se groupent par dix environ en une petite
sphérule framboisée qui dépasse à peine un millimètre.
Le Nymphon longimanum semblait jusqu'ici une espèce des plus rares :
elle a été décrite, en effet, sur un exemplaire unique capturé par Nor-
denskiüld dans la mer de Kara, sur un fond de 6o brasses. Depuis lors,
19,
— 220 —
à ma connaissance, elle n’a été signalée que par M. Lônnberg ©), qui en a
trouvé six exemplaires dans les malériaux recueillis à l'Est du Groënland,
baie Mackenzie, entre 1 et 10 mètres, durant l'expédition zoologique sué-
doise de 1900.
La forme décrite dans la présente note appartient incontestablement à
l'espèce de M. Sars : elle s’y rattache sans doute par de nombreux intermé-
diaires, car nos spécimens ne sont pas sans présenter des variations,
surtout dans la longueur du propode qui, parfois, égale seulement une
fois et demie celle du tarse. Cette réduction longitudinale du propode se
renconlre principalement chez les femelles, et c’est justement à ce sexe que
M. Sars rapporte, non sans doute, l’exemplaire unique sur lequel il a
établi son espèce. Toutefois cet exemplaire ne présente pas les dilatations
ME. Lonvsene, List of Pycnogonides collected by the Swedish Zoological Expe-
dition to Spitsbergen and East Greenland (Ofvers K. Vet.-Ak. Forh., p. 353;
1902). (L'auteur se contente de signaler le nombre et l'habitat des spécimens
capturés.)
— 221 —
coxales et fémorales mentionnées plus haut, de sorte que si l'exemplaire de
M. Sars est bien une femelle, il faudra en conclure que notre variété se
distingue de l’espèce-type par ces dilatations sexuelles.
Quoi qu'il en soit, nous pouvons dire que cette forme est localisée, mais
non point rare ; M. Charcot ne l’a capturée qu'une fois, mais il en a pris du
même coup plusieurs centaines d'exemplaires.
EXPLICATION DES FIGURES.
Exempzaime MÂLE : 1. Extrémité digitale de la pince droite “; 2. Palpe droit =;
3. Ovigère droit =; 4. Masse ovigère d'un autre mâle *; 5. Une épine difléren-
ciée du 7° article des ovigères =; 6. Extrémité de la patte antérieure droite =.
— Exewpraine FEMELLE : 7. Les quatre articles basilaires de la patte antérieure
droite.
— 292 —
UN nouveau ParargriPATUS DE CERAM,
par M. E.-L. Bouvier.
M. le D' Stresemann, de Fribourg-en-Brisgau, a bien voulu soumettre
à mon examen quatre spécimens d’un Onychophore qu'il a capturé dans
l’île de Ceram.
Cet Onychophore appartient, sans conteste, au genre Paraperipatus
Willey qui comprenait jusqu'ici quatre espèces : P. Novæ-Britannie Willey
(1898), de la Nouvelle-Bretagne; P. ceramensis Muir et Kershaw (1909),
de Ceram: P. Lorentzi Horst (1910, 1911), de la Nouvelle-Guinée, et
P. papuensis À. Sedgwick (1910), également de la Nouvelle-Guinée. Le
Muséum d'Histoire naturelle de Paris possédait un exemplaire (cotype)
de la première espèce, et en utilisant ce spécimen, ainsi que l'excellent
travail de M. Willey, j'ai pu me convaincre que l'Onychophore de M. Stre-
semann est bien un Paraperipatus. Grâce aux renseignements qui m'ont
été fournis par M. le Professeur F. Jeffrey Bell et au concours très obli-
geant de MM. Ray Lankester et Mac Bridge, j'ai pu obtenir, en outre,
deux cotypes femelles de P. ceramensis et deux cotypes mâles de P. pa-
puensis.
Avec ces matériaux de comparaison très précieux et le bon travail de
M. Horst sur le P. Lorentzi, il m'a été possible de constater que l'espèce
de M. Stresemann est nouvelle, encore que tous les Paraperipatus pré-
sentent entre eux des ressemblances très grandes. Je propose d'attribuer
à cette espèce le nom de Paraperipatus Stresemanni, en l'honneur du bio-
logiste qui l’a découverte. =
Dracxose er AFFINITÉS. — Le Paraperipalus Stresemanni peut être carac-
térisé de la manière suivante :
Pigment fondamental de teinte bleu verdâtre très foncé; sur le fond se
détache un semis de papilles jaune rougeâtre. Plis técumentaires dorsaux
de deux sortes : les uns, grands avec une rangée de papilles principales
que séparent des papilles accessoires en nombre variable: les autres, pe-
tits, irréguliers, intercalés entre les grands, auxquels ils se rattachent
par des anastomoses , et toujours dépourvus de papilles principales et de pa-
pilles claires. Ligne claire fort nette, mais pas d'organes clairs. Pattes
au nombre de 23 ou 24 paires chez les femelles ; 3° arceau des soles égalant
une fois et demie la largeur de chacun des deux autres; tubercule urinaire
des pattes IV et V adhérant par une large base au pont qui réunit les deux
dE
— 293 —
moiliés du 3° arceau. Les glandes salivaires s'étendent jusqu'aux pattes
de la 16° paire et le réservoir des glandes muqueuses, arrivées presque
au même niveau, se recourbe en avant pour former une anse courte.
Les plus grands œufs ovariens mesurent 60 g; les ovaires ne semblent
pas funiculés et les deux canaux de chaque réceptacle séminal sont plutôt
longs. Les femelles peuvent atteindre 50 millimètres.
Habite Ceram.,
Je crois utile de résumer, dans le tableau suivant, les principaux carac-
tères actuellement connus des cinq espèces du genre Paraperipatus :
J. Plis tégumentaires peu différents les uns des autres, assez réguliers,
au nombre de 11-12 par sewment, {ous ornés de papilles principales et
de papilles accessoires, quelques-uns parfois un peu plus petits et moins
riches en papilles principales :
1° 93 ou 24 paires de pattes chez la ®, couleur fondamentale noirâtre,
arceau intermédiaire des soles égalant en largeur environ deux fois les
arceaux contieus, réservoir des glandes muqueuses dépourvu d’anse ter-
minale et atteignant le niveau des pattes 14, glandes salivaires allant jus-
qu'aux pattes 18, ovaires funiculés au niveau des pattes 21-22, conduits
des réceptacles séminaux courts ; diamètre des œufs ovariens, 110 y. Habite
la Nouvelle-Bretagne. P. Novæ-Britanniæ Wiley.
2° 21 paires de pattes chez la ©, couleur fondamentale d’un gris ver-
dâtre ; arceau intermédiaire des soles égalant en largeur environ deux fois
les arceaux contigus, réservoir des glandes muqueuses avec une anse ter-
minale dont la courbe atteint le niveau des pattes 10, glandes salivaires
allant jusqu'aux pattes 14, ovaires longuement et Hâchement funiculés si-
tués au niveau des pattes 17-18, réceptacles séminaux un peu pédonculés
à cause de leurs conduits qui sont longs; diamètre des œufs ovariens, 80 y.
Habite Ceram. P. ceramensis Muir et Kershaw.
IT. Les plis tégumentaires sont de deux sortes : les plis larges, qui
portent des papilles principales et des papilles accessoires et qui sont au
nombre de 5-6 par sepment; les plis étroits, qui portent seulement des
papilles accessoires, qui peuvent se diviser et s’anastomoser avec les pré-
cédents et qui s’intercalent régulièrement entre ces derniers. Réservoir des
glandes muqueuses avec une anse terminale :
1° 26 à 29 paires de pattes chez la ©, couleur fondamentale verdätre,
assez pâle; les petits plis réguliers, rarement divisés et rarement anasto-
mosés avec les grands: arceau intermédiaire des soles égalant en largeur
une fois et demie les arceaux contigus coude terminal des glandes mu-
— 9224 —
queuses atteignant le niveau des pales 10, glandes salivaires allant jus-
qu'aux pattes 14 (femelle non étudiée). Habite la Nouvelle-Guinée.
P. papuensis À. Sedowick.
Le)
9° 929 paires de pattes chez la ®, couleur fondamentale d'un vert
bleuâtre très foncé; les pelits plis sont assez fréquemment divisés et par-
fois dédoublés; arceau intermédiaire des soles égalant deux fois en largeur
les arceaux contigus (#landes salivaires et muqueuses non étudiées): ovaires
au niveau des pattes 15, peut-être sans funicule; diamètre des œufs ova-
riens, 120 g. Habite la Nouvelle-Guinée. F. Lorentzi Horst.
3° 23 ou 24 paires de pattes chez la ®, couleur fondamentale d’un vert
bleuâtre très foncé; les petits plis sont très fréquemment dédoublés et anasto-
mosés avec les grands: arceau intermédiaire des soles égalant une fois et
demie en largeur les arceaux contigus; coude terminal des glandes mu-
queuses au niveau des pattes 15, glandes salivaires se terminant au niveau
des pattes 15; diamètre des œufs ovariens, 60 x. Habite Ceram.
P. Stresemanni nov. sp.
Tous ces caractères n’ont pas la même valeur systématique. Les plus
importants me paraissent être ceux tirés du nombre des pattes (, de la dis-
position des plis tégumentaires et de la structure des soles pédieuses:
ceux-là suffisent largement à distinguer les einq espèces. Il était bon, toute-
fois, d'indiquer les autres, pour qu'ils soient soumis à de futures obser-
vations el qu’on puisse savoir à quel point ïls sont constants ou variables.
La coloration n’est probablement pas la même dans tous les représentants
d'une espèce; du moins ai-je pu constater qu'elle varie beaucoup dans
le P. Stresemanni; le diamètre des œufs ovariens a plus d'importance,
mais on n'est pas toujours sûr d'observer ces œufs à leur état de complet
développement.
En tout cas, l'espèce trouvée à Geram par M. Stresemann se rapproche
surtout du P. Lorentzi, et à un degré quelque peu moindre, du P. pa-
puensis ; elle est, d’ailleurs, très différente du P. Novæ-Britanniæ et du P. ce-
ramensis. Si bien qu'on trouve à Ceram deux espèces de Paraperipatus \rès
distinctes, et cette observation n’est point faite pour surprendre, les Ony-
chophores étant des animaux très localisés spécifiquement, en raison même
de leurs habitudes paresseuses et de leur viviparité, qui les rendent peu
0) Jai attribué 26 à 29 paires de pattes aux femelles de P. papuensis bien
que je n’aie vu aucun représentant de ces dernières; mais Sedgwick dit que cette
espèce peut avoir 23 à 29 paires de pattes, et comme les mâles des Onycho-
phores ont généralement moims d’appendices que les femelles, ma supposition
paraît assez exacte, car j'ai trouvé 26 paires de pattes dans deux exemplaires
males de P. papuensis,
— 295 —
aptes à se répandre sur de vastes aires. C'est là, précisément, ce qui
donne de l'intérêt aux découvertes faites à Ceram par MM. Muir et Kershaw
d’un côté, par M. Stresemann de l'autre : puisque le P. ceramensis se rap-
proche surtout du P. Novæ-Britannie et le P. Stresemanni des espèces néo-
guinéennes, on doit croire que les Moluques, dont fait partie Geram,
ont été réunies aux iles de Nouvelle-Bretagne et de Nouvelle-Guinée, en
une région continentale où se trouvaient répandus, soit les Paraperipatus ,
soit leurs ancêtres directs. Et comme les Moluques ne font point partie
du groupe mélanésien, il serait fâcheux, ainsi que l’observe M. Horst,
d'adopter le terme de Melano-Peripatus pour les espèces qui nous occupent ;
d'autant que le nom de Paraperipatus, introduit par M. Willey (1898),
est antérieur à celui de Melano-Peripatus proposé par le regretté Sedgwick
(1901).
J'ai admis, jusqu'à présent, que toutes les espèces mentionnées dans cet
opuseule appartiennent bien au genre Paraperipatus. Cela n’est point
douteux pour les espèces dont on connait les mâles, c'est-à-dire pour le
P. Novæ-Britanniæ, pour le P. Lorentzi et pour le P. papuensis ; M. Willey
a figuré le pénis saillant de la première espèce, M. Horst celui de la deu-
xième, et Jai constaté que le mâle de P. papuensis présente la même
saillie et les mêmes glandes anales que le P. Novæ-Britanniæ. Quant à l'es-
pèce de MM. Muir et Kershaw, elle fut désignée sous le nom de Peripatus
ceramensis par ces auteurs, qui se bornèrent à signaler ses aflinités avec
les espèces du Cap et de l’Australie:; mais j'ai montré qu’elle devait prendre
rang (1909) dans le genre Paraperipatus, à cause des caractères de ses
organes génitaux femelles, et M. Horst a exprimé depuis la même opinion
(1911). On doit conclure, de même, au sujet du P. Stresemanni. À vrai
dire, on ignore si les embryons de ces deux espèces sont munis de la
vésicule trophique signalée dans le P. Novæ-Britanniæ , mais j'ajoute qu'on
ignore également si ladite vésicule existe dans le P. Lorentzi et le P. pa-
puensis, et que l'absence de celte vésicule ne saurait suflire pour faire
sortir du genre Paraperipatus les espèces qui en seraient dépourvues: J'ai
montré, en effet (1907, 65, 84), que la vésicule trophique existe chez les
Peripatopsis où les œufs sont très petits et qu'elle disparait progressive-
ment dans le même genre, à mesure que l'œuf grossit et se charge
de vitellus. I est probable, d'ailleurs, que la vésicule existe chez loutes
les espèces actuellement connues du genre Paraperipatus, ear toutes ces
espèces ont des œufs ovariens fort petits (de 6o à 120 x) et dépourvus
de vitellus.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE.
RELATIF AU GENRE PARAPERIPATUS.
1907. E.-L. Bouvier, Monographie des Onychophores. Paraperipatus
[ Ann. Se. nat., Zool. (9), t. V, p. 67-82; 1907 (ubi syn.) |.
— 226 —
1909. In., Onychophora. Die Fauna Südw.-Australien de W. Michaelsen
et R. Hartmeyer, note de la page 398; 1909.
1910. R. Horsr, Paraperipatus Lorentzi Horst, a new Peripatus from Dutch
New Guinea (Notes Leiden Mus., t. 32, p. 217-218: 1910).
1011. In., Paraperipatus Lorentzi nov. sp. (Resultats de l’Expedition
9 ; pert] P 1!
scientifique néerlandaise à la Nouvelle-Guinée, vol. IX, 2, Zool..
p. 149-154, pl. V; 1911).
1909. F. Mu and J.-C. Kersnaw, Peripatus ceramensis nov. sp. (Quat.
Journ. Mier. Se., vol. 53, p. 737, pl. XIX:; 1909).
1901. À. Senewicx, Peripatus (Cambridge Nat. Hist., p. 26: 1901).
1908. [., The Distribution and Classification of the Onychophora
( Quat. Journ. Micr. Sc., vol. 52, p. 391-393: 1908).
1910. In., Peripatus papuensis (Nature, p. 369-370; 1910).
1898. À. Waiivey, The Anatomy and Development of Peripatus Noveæ-
Britanniæ (Willey Zoo. Resulis, part E, p. 1-5e, pl. HV;
1898).
— 2997 —
Lisre pes Hisrerwx recugrzrs pans r'Ocooué (Coco Fraxçars)
DE 1910 41915, P4r M, R. Errensrrerr,
ET DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES,
par M. H. Desporpes.
Le Muséum de Paris a bien voulu me confier l'examen des Histerideæ
qu'a récoltés pour lui, à Lambaréné et au delà d'Abembé, dans l'Ogooné.
M. R. Ellenberger. Parmi les espèces recueillies, il en est quelques-unes
qui sont véritablement susceptibles de retenir l'attention, soit parce qu’elles
n'ont pas encore été rencontrées dans cette région, soit parce qu’elles sont
rares dans les collections. En outre, deux espèces sont nouvelles. Il m'a
semblé intéressant de publier, avec la description de ces dernières, la liste
des Histeridæ en question; je signalerai au fur et à mesure celles des
espèces qui me paraissent mériter une mention spéciale.
1. Horougpra arcrrenens Mars Œ'® (11 exempl.).
2. H. arcuara Lewis G'® (12 exempl.).
3. Teretrius Ellenbergeri nov. sp.
Types : 13 exemplaires recueillis dans le Haut Oxooué , au delà d'Abembé ,
en 1912 (Muséum de Paris et coll. Deshordes).
Parallelus, subeylindricus, nitidus, omnino punctatus, niger, prosterno,
coxis, pedibus antennisque rufescentibus. Pronotum cum stria marginal integra
et margine approæimata. Prosternum cum duabus strüs antice divergentibus,
ad basim triangulariter emarginatum. Mesosternum cum stria marginal vix
interrupla et in medio notatum stria longitudinali in metasterno continuata.
Tibiæ anticæ à-6 spinose.
Long. : 2-2,5 millim.
Parallèle, assez convexe, brillant, également ponctué dessus et dessous,
noir avec le prosternum, les hanches, pattes et antennes, parlois aussi
l'extrémité des élytres et le pygidium rougeàtres. Strie thoracique entière
en avant et sur les côtés, extrémement rapprochée du bord. Prosternum
au bord antérieur, marqué sur les côtés de deux stries profondes et visible-
ment ponctuées, légèrement divergentes en avant et n’atteignant pas tout à
fait le bord antérieur: une échancrure aiguë à la base, occupant plus du
tiers de la longueur totale, Mésosternum marqué d’une strie marginale qui
— 228 —
ne cesse qu'à l'extrême sommet el traversé par un sillon longitudinal
médian assez profond qui se prolonge jusqu’à l'extrémité du métasternum;
pas de strie séparative entre les méso- et mélasternum, qui sont marqués
l’un et l'autre d’une ponctuation assez forte, mais espacée. Tibias antérieurs
portant cinq à six petites dents spiniformes sur leur tranche externe.
k. Tererrius parasira Mars (3 exempl. ).
Cette espèce a été décrite d'Algérie (Mars. Monovr. 1862, p. 670,
pl. 3, fig. 2) où elle avait été trouvée, à Bône, par Leprieur, et ce dernier
avait constaté que l’Insecle vivait aux dépens de la larve d’un Bostrychide,
Micrapate xylopertho:des J. Duav., dans les galeries duquel il a été décou-
vert. M. Lesne, Assistant au Muséum, le savant monographe des Bostry-
chides, m'ayant donné l'assurance que le Micrapaie xyloperthoides n'avait
jamais été rencontré en Afrique tropicale, j'ai conçu quelques doutes sur
l’exacle détermination du Teretrius récoité par M. Ellenberger; mais, après
lavoir comparé aux types de T. parasita qui existent dans la coll. Marseul,
je crois qu’on peut tenir pour cerlain qu'il s’agit bien de cette dernière
espèce. Le T. parasita a d’ailleurs une aire de dispersion assez grande,
puisqu'on l’a trouvé en Corse, en Espagne, et, vers le Sud, au Sénégal,
d’où j'en possède un exemplaire.
. Teretrius ciliatipes nov. sp.
Types : 2 exemplaires provenant l’un de Lambaréné (1911), l’autre
d'au delà d’Abembé (1912). (Muséum de Paris).
Breviter cylindricus, niger, nitidus, supra infraque omnino punctatus ,
humero excepto. Pronotum convexum, stria marginali tenui integra. Proster-
num breve, latum, haud striatum. Mesosternum cum stria marginal integra.
Metasternum cum stria longitudinali tenui, haud canaliculatum. Tibie anteriores
extus 6-denticulatæ , intus cum longis cilus.
Long. : 3 millim.
Cylindrique, court, noir, assez brillant, entièrement marqué, dessus et
dessous, d’une ponctuation assez dense et forte. Ponctuation de la tête plus
fine, pas de strie séparative entre le front et l’épistome. Pronotum sensi-
blement convexe, avec une strie marginale entière fine et très rapprochée
du bord. Une petite place imponctuée sur les élytres, à l’épaule. Proster-
num court et large, tronqué et rebordé en avant, grossièrement ponclué,
sans trace de stries. Mésosternum à pointe mousse, à strie marginale non
interrompue en avant, séparé par une strie fine du métasternum, qui est
lui-même divisé en deux par une strie longitudinale également fine. Les
méso- et métasternum ne sont nullement canaliculés. Les tibias antérieurs
— 2929 —
sont marqués extérieurement de six denticules assez petits; ils portent inté-
rieurement une longue frange de cils clairs.
Ce dernier caractère, qui n’est pas signalé chez la plupart des espèces
du genre Teretrius, se retrouve chez le T. prædator Lewis, qui a été décrit
du Sénégal et de l'Afrique centrale (Ann. Mag. Nat. Hist. (8), VIIT, 1911,
p. 77); mais le T. ciliatipes s'en distingue aisément par sa ponctuation
plus forte, l'absence de stries prosternales, les tibias antérieurs portant
six denticules au lieu de dix, ete.
6. Pcacones nrermenrus Schmidt (7 exempl. ).
7. P. carrer Er. (6 exempl.).
8. Macrosrernus Larerrer Mars. (2 exempl.).
9. Arogceres ANGOLENSIS Lew. (2 exemp.).
10. À. rorraceus Payk. (17 exempl.).
11. PLrarysoma casraniPes Mars. (1 exempl. ).
12. P. Arexanort Mars. (7 exempl.).
13. Pacavorærus piversicoLL1s Schm. (1 exempl.).
14. P. spariosus Lew. (3 exempl.).
15. P. cyanescens Er. (48 exempl.).
16. P. misreroïnes Mars. (5 exempl.).
17. P. ameraysrnus Mars. ( 4 exempl.).
18. Hisrer (s.-gen. Maerolister Lew.) vazrnus Er. (1 exempl.).
19. H. (s.-ven. Maerolister Lew.) maror L. (1 exempl.).
Le Macrolister major L. se trouve dans plusieurs contrées d'Europe
(France, Italie, Espagne, Allemagne, etc.) et en Afrique sur toute la côte
méditerranéenne (Tunisie, Algérie, Maroc). Avait-il été rencontré avant
M. Ellenberger en Afrique équatoriale? j'en doute, et je pense que c'est en
tout cas une capture à signaler.
L
20. Hisrer (s.-gen. Maerolister) INTREPIDUS Lew.
Ce Macrolister a été décrit du Natal en 1897, et son nouvet habitat est
d'autant plus intéressant à noter que l'espèce est fort rare dans les collec-
— 230 —
tions, Grâce à l’obligeance de M. G. Lewis, j'ai pu comparer au type, dans
la riche collection de ce dernier, l'unique exemplaire récolté par M. R. El-
lenberger.
21. Hisrer (S. Str,) ansecrus Mars. (2 exempl.).
22. H. crisrurus Mars. (3 exempl.).
23. Carornops DELICATULA Fährs. (?) (1 exempl.).
24. Parowarus exteuus Fährs. (6 exempl. ).
25. Trisazus A6rEsTIs Mars. (7 exempl.).
26. Anaczymua Conconis Lew. (1 exempl.).
27. Eprroxus crrauztrrons Mars. (3 exempl.).
28. Prosorosrernus PErmunDus Lew. (1 exempl.).
Cette curieuse espèce a été rapportée pour la première fois de Kuïlu
(Congo Français) par Mocquerys en 1892, et décrite en 1900 par G. Lewis,
en même temps qu'était créé pour elle et pour deux autres espèces le genre
Probolosternus Lewis, très remarquable par la forme de son mésosteraum
pénétrant à angle droit dans le prosternum (Ann. Mag. Nat. Hist. (7), VI,
1900, p. 275 el suiv.). Depuis, deux autres espèces appartenant à ce
même genre ont été décrites. Ces Insectes, dont on ignore les mœurs, sont
toujours rares.
29. SarriNus sABoNENsis Mars. (15 exempl.).
— 231 —
Nouveaux Mazacnipes exoriques pEs Cozzecrrons pu Muséum pe Parrs,
par M. Maurice Pic.
Pseudocolotes Schimperi nov. Sp.
Oblongus, subnitidus, niger, capite antice, thorace lateraliter, antennis
ad basin pedibusque anticis pro parte testaceis; elytris cærulescentibus,
ad medium lateraliter testaceo notatis.
Oblong, peu brillant surtout sur lavant-corps, pubescent de gris, noir
avec la majeure partie antérieure de la tête, les côtés latéraux du prothorax
largement, les antennes à la base et les paltes antérieures en partie testa-
cés, élytres bleuâtres, ornés, sur les bords latéraux, d’une macule testacée
élroite, partant près de la base pour atteindre le milieu. Tête testacée,
étroitement foncée postérieurement; antennes à 1° article long; prothorax
transversal, rétréci postérieurement, orné d’une bande médiane noire
complète; élytres de la largeur du prothorax, pas très longs, un peu élargis
postérieurement, à ponctuation moyenne, assez rapprochée: pattes foncées,
les antérienres testacées en dessous; cuisses antérieures un peu échancrées
en dessous près du sommet.
Long. : 3 millimètres.
Abyssinie : Tigré, 1850 (Schimper).
Voisin de P. Ancey Ab., en diffère par la bande noire du prothorax
complète et la macule testacée des élytres non élargie,
Pseudocolotes ruficeps nov. sp.
Oblongus, nitidus, niger, antennis ad basin testaceis, capite rufo,
elylris cærulescentibus.
Oblong, brillant, presque glabre, noir avec la tête rousse, les élytres
bleuâtres et la base des antennes teintée de roux. Tête avec les yeux de
la largeur du prothorax, un peu rétrécie postérieurement, impressionnée
sur le front; antennes assez grêles, noires avec les premiers articles teintés
de roux en dessous ; prothorax transversal, arqué et relevé sur les côtés, un
peu ruguleusement ponctué sur les côtés, plus brillant, finement et épar-
sément ponctué sur le disque; élytres de la largeur du prothorax, pas Lrès
— 232 —
longs, assez élarpis vers le milieu, à ponctuation moyenne, peu rappro-
chée; pattes foncées.
Long. : 3 millim.
Abyssinie, 1862 (Raffray).
Espèce distincte entre toutes par la coloration.
Attalus S.-9. NOV. Sulcattalus.
Antennis validis, pectinatis, thorace postice et lateraliter subtüliter sulcato,
pedibus validis.
Ce sous-genre nouveau est caractérisé par les membres robustes avec les
antennes pectinées, et surtout par la structure du prothorax qui offre un
fin, mais très distinct, sillon arqué, longeant le bord postérieur et remon-
tant sur les côtés presque jusqu'aux angles antérieurs.
Attalus (Sulcattalus) Bloyeti nov. sp.
Robustus, nitidus, pro maxima parte æneus, pro parte in thorace et ad
suturam testaceo marginatus, antennis ad basin pedibusque pro parte
testacels.
Robusie, brillant, orné d’une pubescence grise avec des poils gris
redressés sur les élytres, noir à reflets bronzés, bord postérieur du pro-
thorax étroitement et milieu de la suture teintés de testacé, dessous des
premiers articles des antennes et partie des pattes testacés. Tête densé-
ment ponctuée; impressionnée entre les yeux, un peu moins large que le
prothorax; antennes robustes, pas très longues, articles 4 et suivants
fortement dentés; prothorax transversal, rétréei et arqué postérieurement,
finement ponctué; élytres courts et larges, subparallèles, à ponctuation
fine et dense, bronzés avec la suture bordée de testacé sauf à la base et au
sommet; pattes robustes, en majeure partie testacées.
Long. : 4,5 millim.
Afrique : Kondoa, 1885 (Bloyet).
Hedybius limbatipennis nov. sp.
Oblongus, nitidus, pro parte testaceus, pro parte nigro-æneus, elytris
viridescentibus , testaceo cinctis.
Oblong, brillant, pubescent de gris avec des poils dressés, en partie
testacé, en partie d’un noir bronzé, élytres verdâtres, bordés de testacé.
Tête plus large que le prothorax, foncée en arrière, testacée en avant,
davantage chez ®, fortement excavée sur le vertex et tuberculée vers les
— 933 —
yeux G'; antennes testacées, robustes; prothorax court et large, rétréei
postérieurement, foncé avec le pourtour bordé postérieurement de testacé ®,
ou la base brièvement marquée de testacé S'; élytres plus larges que le
prothorax, courts, à ponctuation fine, assez rapprochée, verdâtres avec
le pourtour et la suture bordés de testacé, la bordure élargie vers le milieu
des élytres sur la suture et les côtés; pattes testacées, les postérieures étant
plus ou moins foncées.
Long. : 5 millim.
Abyssinie : Tigré, 1850 (Schimper).
Voisin de H. formosus Reiche, mais prothorax de coloration différente,
bordure des élytres moins élargie au milieu, etc.
Apalochrus Degeorgisi nov. sp.
Q@. Grandis, satis latus, mitidus, viridi-metallicus, labro, antennis ad
basin, pedibus et abdomine pro parte testaceis, elytris testaceis, antice
late et postice sinuato-fascialis, fasciis viridi-metallicis.
Grand et assez large, brillant, orné d’une pubescence grise avec des
poils obscurs dressés sur les élytres, vert métallique avec le labre, la base
des antennes (extrémité des antennes et tarses plus ou moins obscurcis),
les pattes et partie de l’abdomen testacés, élytres testacés avec, sur chacun,
une large fascie basale subsinuée postérieurement et rapprochée des côtés
sans les toucher, une fascie postmédiane très sinuée, amincie et prolongée
en arrière sur les côlés, celles-ci d’un vert métallique; tête à ponctuation
plus dense en avant, impressionnée sur le vertex, foncée avec le labre,
l'épistome et les parties buccales testacés ; antennes courtes, assez robustes:
prothorax assez large, subarqué sur les côtés, sinué el un peu impres-
sionné postérieurement, à ponctuation assez fine sur le disque, plus forte,
un peu granuleuse et plus ou moins rapprochée sur les côtés; élytres assez
finement, peu fortement et densément ponctués, peu plus larges que le
prothorax, faiblement élargis postérieurement: pattes assez longues.
Long. : 7 millimètres.
Congo : environs de Brazzaville, 1899 (Degeorpgis).
Voisin de H. Jansoni Pic, plus large, avec la bande postérieure verte
des élytres différente, très prolongée en arrière sur les côtés.
} ,
Muséum. — xx. 10
— 25h —
SUR L'ORIGINE DE TACHYCINES ASYNAMORUS ADELUNG,
Orraopr. PaasconurinæU),
par M. L. CHoparp.
J'ai signalé dans différentes notes la présence en France de Tachycines
asynamorus Adel. ; cet intéressant Sténopelmatide, décrit par Adelung sur
des individus provenant de Saint-Pétersbourg, est maintenant connu de
nombreuses villes d'Europe, mais son origine est restée Jusqu'à présent des
plus obscures. M. N. von Adelung supposait qu'il avait été importé de l'Amé-
rique centrale avec des Orchidées épiphytes cultivées dans les serres où on
l'avait trouvé; d'autre part, M. A.-L. Clément me signalait tout récemment
sa présence à Paris dans une serre réservée à la culture de plantes prove-
nant du Brésil. était cependant bien étonnant que cet Insecte si voisin
des Diestrammena appartint à la faune américaine, qui ne contient aucune
espèce de son groupe (©).
En visitant dernièrement à Budapest le Musée national hongrois ©, j'ai
eu le plaisir de trouver dans la collection d'Orthoptères, sous le nom de
Diestrammena marmorata (Haan), un individu de Tachycines différant à
peine, par la coloration, de lespèce importée en Europe et étiqueté
«Seschuen (China)». Il semble donc confirmé que Tachycines asynamorus
est d’origine orientale et a été importé, très vraisemblablement, de la Chine
centrale.
La répartition géographique de l’Insecte peut donc être fixée comme
suit :
Chine : Seschuen ou Se-Tschouen (Musée national hongrois) :
Russie : Saint-Pétersbourg, dans les serres, types (Musée zoologique) ;
Moscou (B. F. Boldiref) :
Hongrie : Budapest, dans les serres de la ville (communication de M. le
Professeur Horwath et de M. F. Kuthy):
U Voir Bull. Mus. Hist. nat. (1913), n° 7, p. 433.
@) Je rappelle ici que T. asynamorus appartient au groupe des Rhaphidophorini,
caractérisé par la présence de longues épines apicales aux fémurs antérieurs et
intermédiaires, qui ne comprend que des espèces asiatiques et européennes, alors
que toutes les espèces américaines forment le groupe des Ceutophihini à fémurs
des deux premières paires inermes.
6) Je suis heureux de présenter ici à M. le Professeur Horwath et à M. F. Kuthy
mes remerciements les plus sincères pour leur bienveiïllant accueil.
— 9235 —
Autriche : Vienne, serres de la ville (communication de M. le Professeur
F. Werner); Prague (coll. Brunner von Wattenwyl), > ind. Set © (;
Allemagne : Erfurt, Lommatsch (Saxe), Fulda, Frankfurt (Hesse-
Nassau), Darmstadt (Hesse-Darmstadt), Sudmühle bei Münster (West-
phalie), Wandsbek (Sleswig-Holstein ) ;
France : serres de Lille et de Paris ; -
Anpleterre : Saint-Leonards (Sussex), serres ©?.
Il est possible enfin que le Diestrammena unicolor signalé aux États-
Unis appartienne également à cette espèce.
BIBLIOGRAPHIE.
AnezunG (N. von), Beitrag zur Kenntnis der paläarctischen Stenopelmatiden
(Ann. Mus. Zool., Pétersbourg, VIT, 1902, p. 55-75).
Boznirer (B. K.), Tachycines asynamorus Adel et Periplaneta aushralasiae K. dans
les serres de Moscou (Rev. russe Ent. [1911], p. 437-443).
Burr (Malcolm), Diestrammena marmorata Maan. À remarkable exotic Ortho-
pteron in England (Ent. Rec. and Journ. of Var., XXV [1913], p. 2°8).
Cuoparp (L.), Un Orthoptère nouveau pour la faune francaise, Diestrammena mar-
morata (Haan) (Bull. Soe. Ent. France | 1913], p. 284).
— Note sur l'introduction en France de Diestrammena unicolor Br., nec D. mar-
morata (Haan) Orth. Phasgomwridæ (Bull. Mus. Hist. nat. [1913], n° 7,
p. 433-436).
— Sur un Sténopelmatide introduit dans les serres en Europe (Bull. Soc. Ent.
France | 1914], p. 122-123).
Jacoëson et Brancui, Orthoptera und Odonata des russischen Reichs (Prem. à
Lozhn. Ross., Imp. [1914], p. 433, fig. 45).
Kirsy (W.F.), À synonymic catalogue of Orthoptera, Il, London, British Mu-
seum, 1906, p. 129.
Wünx (H.), Beobachtungen über eine in Mitteleuropa einsgeschleppte Hohlenheu-
schrecke (Z5s. wiss. Insektenbiol., Berlin [ 1909], p. 82, 113, 163).
0) Ces deux individus sont placés dans la collection Brunner à côté de
Dieshrammena marmorata, mais n’ont pas été déterminés ; c’est cependant, par
; ; | su
la suite, sur des déterminations faites par M. Brunner von Wattenwyl lui-même
que l'espèce introduite a été considérée comme une Diestrammena.
@) En ce qui concerne les individus trouvés en Angleterre, M. Malcolm Burr
m'a confirmé, depuis la publication de ma dernière note, qu'il s'agissait bien de
Tachycines asynamorus.
— 9236 —
9° ExPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910).
SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE DE MADRÉPORAIRE
(DesuopaYLLuM ANTARCTICUM),
par M. CH. GRAvier.
Le Pourquoi-Pas? a recueilli, le 28 décembre 1908, dans le chenal Pel-
tier, le long de l'île Wiencke, près de l’ilot Gæœtschy (lat. : 64° 50o'S.: long. :
63° 30° W.; profond. : 53 mètres; fond : roches et gravier; température
de l’eau au fond: o°C) 2 exemplaires en bon état, avec leurs parties
vivantes, de cette nouvelle espèce de Desmophyllum. La forme de ces po-
lypes coralliaires est très allongée; l'axe est un peu arqué. Le bord libre du
calice est oblique par rapport à l'axe du pédicelle. La hauteur du plus grand
des 2 spécimens, comptée du plan de base du pédicelle au centre du ca-
lice, est de 65 millimètres; les 2 axes de l’ouverture du calice, qui est
elliptique, ont respectivement 44 et 38 millimètres. La hauteur du plus
petit, qui est décrit ci-dessous, est de 60 millimètres; le grand axe de l’ou-
verlure du calice a 31 millimètres et le plus petit 26. Le squelette est très
fragile et la muraille, en particulier, est fort mince. L’élargissement basi-
laire du pédicelle mesure 12 millimètres de diamètre. Le calice se renfle
assez brusquement au sommet du pédicelle, qui n’a que 6 millim. 5 de dia-
mètre, puis très graduellement, jusqu’à son bord libre. Il présente à sa
surface quelques bourrelets transversaux peu saillants et quelques pointes
plus nombreuses et plus proéminentes dans la région voisine du pédicelle
que partout ailleurs: la face externe de la muraïlle montre également des
côles fines s’accentuant peu à peu vers le bord libre du calice, qui n’est
malheureusement intact qu’en quelques points. Ge bord est denté, car si
l’on examine attentivement la muraille, on y discerne les séries de créne-
lures emboîtées qui correspondent aux zones d’aceroissement.
Des 5 cycles de septes qui sont eux-mêmes très minces, le 5° est incom-
plet. car le nombre des septes est de 90. Les 12 septes des 2 premiers cycles
sont sensiblement de même grandeur. La plupart ont leur bord supérieur
brisé: lorsque ce bord est intact, il dépasse un peu celui du calice. L'épais-
seur des seples s'accroît au voisinage de leur bord libre, autour de la partie
centrale du calice, où üls délimitent une fosse étroite et très profonde. Leurs
faces latérales sont parcourues par des bourrelets orientés comme leur bord
libre et qui correspondent à des zones d’accroissement, et elles sont ponc-
tuées de petites saillies inégalement espacées. Les bords épaissis et légè-
rement ondulés des septes des 2 premiers cycles se fusionnent en une masse
— 237 —
compacte tout au fond du calice. Les septes du 3° cycle sont encore fort
développés, mais leur largeur décroit brusquement au niveau où les bords
libres des septes des 2 premiers cycles arrivent au contact les uns des
autres ; ils ont les mêmes caractères que les précédents, mais leur surface
est encore plus irrégulière, plus bosselée. Ceux du 4° cycle sont plus étroits
et leur largeur décroit à une assez courte distance du bord libre du calice:
ceux du 5° cycle sont réduits à de simples bourrelets. Par suite de l’allure
tourmentée des septes des A premiers cycles, l’ensemble paraît être for-
tement denté quand on regarde le squelette par l'ouverture du calice.
Les parties vivantes sont de couleur jaune clair. La surface des tentacules
est toute couverte de verrues de forme et de taille inégales; lorifice buccal
est largement ouvert. Ces verrues sont vraisemblablement à rapprocher des
saillies du même ordre étudiées chez le Ælabellum inconstans Marenzeller
par F. Pax et qui sont des batteries de nématocystes.
Au sujet des exemplaires de Desmophyllum cristagalli Milne-Edwards et
Haime recueillis par la Valdivia, E. von Marenzeller (1904) dit qu'un
exemplaire typique de cette espèce, de 10 à 12 millimètres de diamètre,
possède déjà ses cmq cycles de septes entièrement développés; 1l faut re-
marquer qu'il y a là une particularité — signalée nulle part — de ce poly-
pier qui produit tous ses septes de très bonne heure et qui n’en présente
pas davantage, lorsqu'il parvient au maximum de taille, avec un diamètre
de 80 millimètres à l'ouverture du calice. Or les dimensions de l’exem-
plaire décrit ci-dessus, qui ressemble au Desmophyllum cristagall, sont
telles qu'il devrait avoir depuis longtemps ses 5 cycles complets. Tenant à
conserver les parties vivantes du second spécimen, je n'ai pu compter
exactement le nombre de ses septes.
En parlant des septes du Desmophyllum cristagalli Milne-Edwards et
Haime disent : «Leurs faces paraissent glabres, on y remarque seulement
des lignes non distinctement granuleuses, parallèles au bord supérieur.»
Dans l’exemplaire de l'Antarctique, les lignes en question sont nettement
granuleuses et les faces des septes sont fort loin d’être glabres. Malheu-
reusement je n'ai pu comparer l’exemplaire de l'Antarctique aux types du
Muséum, dont aucun calice n’est resté en place; les pédicelles seuls ont
élé conservés.
Malgré l'extrême variabilité du Desmophyllum eristagalli signalée notam-
ment par Duncan et par Lacaze-Duthiers ©, je crois que le polype coral-
liaire du même genre rapporté de l'Antarctique en est bien distinct, et je
propose de l'appeler Desmophyllum antarcticum.
(0) K, Pax, Die Steinkorallen der deutschen Südpolar-Expedition (1901-1903),
Bd. XIT, Zool., IV, 1910.
® FH, pe Lacaze-Durmens, Coralliaires. Zoanthaires selérodermés ( 2° mémoire).
[Arch. de Zool. expér. et génér., 3° série, t. 5, 1897].
— 938 —
E. von Marenzeller, dans son étude des Madréporaires et des Hydroco-
ralliaires recueillis par la Beloica ), mentionne un Desmophyllum jeune,
avec 4 cycles de septes seulement et dont le bord du calice était brisé. Ne
voulant pas, dans la circonstance, faute de documents suflisants, créer
une espèce nouvelle, il aflirme cependant qu'il ne saurait être question ici
du Desmophyllum cristagalh. 1 est impossible de dire, d’après les très
brèves indications fournies par l’auteur, s’il s'agissait de la même espèce
que celle du Pourquoi-Pas?
On est d'autant plus porté à rapprocher le Desmophyllum du Pourquoi-
Pas? du Desmophyllum cristagall Mine-Edwards et Haime que, d’après
E. von Marenzeller, cette dernière espèce est l’une des plus répandues
parmi les coraux de profondeur et en outre que, d’après le même auteur,
le Desmophyllum ingens Moseley, récolté par le Challenger en grande abon-
dance dans les fjords de la Patagonie occidentale, ne diffère pas spécif-
quement du Desmophyllum cristagalh.
Sous toutes réserves, je rapporte au Desmophyllum antarcticum un exem-
plaire dragué le 20 janvier 1909, à 176 mètres de profondeur, dans la
baie Marguerite, sur un fond de roche, gravier, vase; cet exemplaire fut
recueilli mort et en partie brisé; il servait de support à une colonie de
Primnoisis formosa Gravier. Ce spécimen, fortement incurvé, avait changé,
à plusieurs reprises, de direction de croissance; la muraille et les septes,
qui sont au nombre de 75, sont minces et fragiles, et offrent les mêmes
caractères que les parties correspondantes, chez le premier exemplaire
décrit ci-dessus.
(QE. vox Marewzezcer, Madreporaria und Hydrocorallia, Result. Voy. « Belgica».
Rapports scientifiques, Zoologie, 1903, Anvers.
— 939 —
Notes SUR LES ESPÈCES DU GENRE MAGCTRA DÉCRITES par LAamArcex
(Fin),
par M. Ep. Lamy.
18. M. TrIANGULARIS
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 476).
Le type du M. triangularis existe au Muséum : accompagné de l'étiquette
originale de Lamarck et indiqué comme provenant du «Cabinet du Sta-
touder», il a pour dimensions 65 X36 millimètres.
Cette espèce, qui a été fondée par Lamarck sur les figures 3 4-b-c de la
planche 253 de l'Encyclopédie Méthodique, appartient au genre Spisula,
où elle est le type de la section Oxyperas Mürch, 1853: son habitat resle
incertain (1884, Weinkauff, Mact. u. Chemn., Conch. Gab., 2° éd., Mactra,
p- 92), bien que Gould (185°, U.S. Explor. Exp. Wilkes, Moll., p. 395)
lui ait attribué pour localité soit la Nouvelle-Zélande, soit plus probable-
ment les îles Fiji ©.
19. M. cacrea
(Lamarck, loc. cit., p. 477 ).
[n’y a au Muséum aucun spécimen déterminé Mactra lactea par Lamarck,
qui renvoie pour cette espèce aux figures données par Poli (1795, Test.
Utr. Sieil., 11, p. 73, pl. XVIIL, fig. 13-14) pour une coquille méditer-
ranéenne de ce nom. Mais, d'après MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus
(1896, Moll. Roussillon, I, p.556), le W. lactea Lk. est le M. corallina L.
typique et n’est pas l'espèce de Poli ©.
Lamarck cilait, avec hésitation, dans la synonymie de son M. lacteu,
d'Europe, le M. lactea Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XIHT, p. 3258),
tandis qu’il indiquait, d’ailleurs également avec doute, le M. lactea Chem-
() Le Spisula (Oxyperas) Bernardi Pilsbry (1904, Proc. Acad. Nat. Se. Philad.,
LVI, p. 550, pl. XXXIX, fig. 4-6), du Japon, présente un contour plutôt ellip-
lique que triangulaire.
@) Le M. lactea Poli, auquel serait identique, d’après Deshayes (1835, An. s.
vert., VI, p.103), le type du M. sohida Payraudeau (non Linné), est le M. (Spisula)
subtruncata Da C,
— 210 —
nitz (1782, Conch. Cab., NT, p. 224, pl. 29, fig. 220-221) comme cor-
respondant à son M. alba, des mers de l'Inde. (Voir plus loin.)
20. M. ABBREVIATA
(Lamarck, loc. cit., p. 477).
Bien que l'étiquette correspondante ne soit pas de l'écriture de Lamarck ,
deux coquilles, mesurant respectivement 35 x 30 et 32,5 X 29 millimètres
sont indiquées, dans les collections du Muséum, comme étant les types de
cette espèce, qui, dans les Animaux sans vertèbres, est signalée de Port
Jackson, Australie.
Parmi les Mactres australiennes, celle qui paraît se rapprocher le plus
de cette forme, à sinus palléal très court, est la coquille décrite par Deshayes
sous le nom de Mactra pura (1854, P. Z.S. L., p. 63; Reeve, Conch. Icon. ,
VIIL, Mactra, pl. XIE, fig. 53).
Weinkauff (1884, Mar. u. Chemn. Conch. Cab., +° éd., Mactra, p. 115)
fait remarquer qu’on ne sait si un M. abbreviata King, cité par H. et A. Adams
(1856, Gen. Rec. Moll., IT, p. 375), ainsi que par Conrad (1867, Amor.
Journ. of Conch., IE, Cat. Mactridæ, p. 35) est, ou non, une espèce diflé-
rente ()
91. M. ovazina
(Lamarck, loc. cit., p. 477).
Lamarck ne mentionne pas que cette espèce soit représentée dans la
collection du Muséum; cependant on y trouve une coquille, longue de
27 millimètres et haute de 18 millimètres, qui est indiquée comme ayant
élé déterminée par lui et qui est fixée sur un carton qui porte ces mots
écrits de sa main +Mactre pétaline, M. petalina» : ce nom, quisne figure
pas dans les Animaux sans vertèbres, a été rayé et une écr iture de
Va remplacé par celui de « M. ovalina».
Par son contour ovale, ainsi que par son sinus paléa court el large, ce
spécimen parait bien d’ailleurs appartenir à la même espèce que celui
figuré comme M. ovalina par Delessert (1841, Rec. Cog. Lamarck, pl. 3,
fig. 7 a-b).
Cette espèce de Lamarck serait de l’océan Indien. Mais, ainsi que l’a
fait remarquer M. H. Lynge (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr..,
Mém. Acad. R. Se. Lett. Danemark, 7° s. » V., p. 222), divers auteurs ont
appliqué l'appellation de M. ovalina Lk. à plusieurs eee différentes :
par exemple, sous ce nom, Weinkauff (1884, Conch. Cab., 2° éd., Mactra,
p. 70) à cité de Puget Soin le M. falcata Gould (1850 , Proc. hour Soc.
(0) On trouve dans le Synoptical Catalogue de Gray (1837, Mag. Nat. Hist.,
n. s., 1, p. 372) cette mention : « Wactra abbreviata Gray, King, Voy. N. H.»
— 211 —
Nat. Hist., AI, p. 217) ©}, Tate et May (1901, Proc. Linn. Soc. N. S.
Wales, XXVI, p. 423) ont indiqué de Tasmanie le M. depressa Reeve
(1854, Conch. Icon., pl: XIV, fig. 67), G. B. Sowerby (1897, Mar. Shells
South Africa, App., p. 22) et E. À. Smith (1904, Journ. of Malac., p. 25)
ont signalé de l'Afrique du Sud [Durban et Port-Alfred | le M. depressa
Spengler (1802, Skrivt. Naturh. Selsk., V,9, p. 118); d'Orbigny (+846,
Voy. Amér. mérid., Moll., p. 508), de son côté, faisait le M. ovalina Lk.
synonyme du M. frapilis Chemnitz, des Antilles et du Brésil; enfin, Reeve
(1854, Conch. Icon., pl. XIV, fig. 66) a figuré comme ovalina une coquille
qui est identifiée par M. Lynge au M. anoulifera Deshayes (1854, P.Z.5.L.,
p. 70; Reeve, loc. cit., pl. XVT, fie. 83), répandu dans l'océan Indien,
depuis le golfe Persique jusqu'aux Philippines ©.
929. M. ares
(Lamarck, loc. cit., p. 477).
Dans les collections du Muséum on trouve indiquée comme type de
Lamarck une coquille, mesurant 54 X47 millimètres, étiquetée Mactra
alba d’une écriture différente de la sienne.
Ainsi qu'il a été dit plus haut, Lamarck renvoie, avec doute, pour celte
forme aux figures représentant le Mactra lactea Chemnitz (1782, Conch.
Cab., NI, p. 224, pl. 22, fig. 220-221), espèce des mers de l'Inde, qu'il
appelait précisément M. alba, pour la distinguer de celle d'Europe, à
laquelle il réservait le nom de lactea.
Mais, en réalité, la coquille ci-dessus mentionnée au Muséum comme
type Lamarckien du M. alba est également un M. corallina L., dont, par
suite, M. alba serait synonyme aussi bien que M. lactea Lk. (non Poli) .
() La coquille représentée par Weinkauff (pl. 25, fig. 1-14, et pl. 28, fig. 3),
sous le nom d’ovalina — falcata serait, d’après M. Dall (1894, Nautilus, VII,
p. 59 et p. 41), le Mactrotoma nasuta Gould, tandis que le véritable falcata Gould
serait un Spisula.
®) Contrairement à ce que pensait M. E. A. Smith (1885, Rep. «Challenger»,
Lamellibr., p. 57), M. Lynge admet, d’une part, que la forme décrite par Reeve
comme M. depressa correspond bien à l'espèce ainsi nommée par Spengler, dont
il figure les exemplaires originaux (1909, loc. «it., pl. IV, fig. 20-23), et il tient,
d’autre part, pour parfaitement justifiée la séparation spécifique de ce W. depressa
Spglr. et du M. angulifera Desh.; mais Spengler se serait trompé en attribuant
la Guinée pour habitat à son espèce.
Nous verrons plus loin que le nom M. depressa a été donné par Lamarck à une
espèce très différente.
(5) Spengler (1802, Skrivt. Naturh. Selsk., V, 2, p. 105) identifiait d’ailleurs
même le M. lactea Chemnilz, des Indes Orientales, au M. corallina L.
Weinkauff (1884, Mart. u. Chemn. Conch. Gab., à° éd., Mactra, p. 116) fait
M. alba Lk. synonyme de M. cygnea Chemnitz (1782, loc. cit., p. 217, pl. 21,
fig. 207).
— 942 —
23. M. sozina
(Lamarck, loc. cit., p. 477).
Lamarck a étiqueté de sa main, dans la collection du Muséum, deux
spécimens de cette espèce Linnéenne, qui mesurent, l'un 54 X 46, l'autre
39 X 31 millimètres, et qui, en raison de leur coquille +cingulis olivaceis
Juscis aut caeruleis pictar, appartiennent tous deux à sa variété b.
Deux valves dépareillées, mesurant 4oX30 et 41x32 millimètres,
avaient été étiquetées aussi par Lamarck dans cetté même collection
+Mactre solide» : ce nom a été rayé postérieurement et on a cru devoir les
déterminer M. castanea ; ce changement est d’ailleurs inutile, puisque nous
allons voir que ces deux appellations sont synonymes.
Chemnitz a proposé pour ce Mactra solida Linné | Cardium] (1758,
Syst. Nat., éd. X, p. 681) le nom de W. vuloaris : 1 Va représenté dans
sa figure 229 (1782, Conch. Cab., VE, p. 230, pl. 23) etil y rattachait, à
titre de variété, la coquille dessinée dans sa figure 230. Lamarck considère,
au contraire, celte 2° figure comme s'appliquant à la forme typique 4,
tandis que la 1° correspondrait à sa variété b.
Nous verrons plus loin que le WMactra crassatella Lamarck est la variété
truncata Montagu de ce M. solida L.".
9h. M. casTANEA
(Lamarck, loc. cit., p. 178).
.
Dans la collection du Muséum, Lamarck a étiqueté « M. marron , M. cas-
tanea» deux valves portant à leur intérieur le mot «Lisbonne» et ayant
pour dimensions l’une 31,5 X 23 millimètres, l’autre 31 x 24 millimètres.
Comme le dit Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 105), ce sont
des valves roulées de M. sohda.
95. M. rurA
(Lamarck, loc. cit., p. 478).
Dans la même collection, deux valves mesurant respectivement 43x33
eth2x33 millimètres sont accompagnées d’une étiquette manuscrite de
Lamarck portant l'inscription +M. rousse, M. rufur.
Deshayes (1835, loc. ci., p. 105) a reconnu que, contrairement à
@) D'après MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1896, Moll. Roussillon, IL,
p. 556), le M. solida de Payraudeau n’est certainement pas l’espèce de Linné,
mais il est difficile de reconnaître exactement de quelle coquille il s’agit : cepen-
dant Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 103) affirme que l’exemplaire-
type de Payraudeau (qu’il aurait vu dans les collections du Muséum) est un
individu de Mactra lactea Poli, c'est-à-dire un M. subtruncata Da Costa.
— 9243 —
l'opinion de Lamarck, qui regardait ces coquilles comme fort différentes
de sa Mactre lisor, il s’agit de valves roulées de cette espèce, c’est-à-dire
du M. stuliorum.
26. M. souazrma
(Lamarck, loc. cit., p. 478).
Le type de cette éspèce. mesurant 47 X38 millimètres, est conservé au
Muséum avec son étiquette originale.
Bien que Lamarck déclare que ce M. squalida ne ressemble pas à la
«M. tachetée», M. maculata Ghemn., Reeve (1854, Conch. Teon., pl. XI,
fig. 56) fait, à bon droit, ces deux espèces synonymes, ainsi qu'il a été
dit plus haut.
27. M. BRASILIANA
(Lamarck, loc. cit., p. 478).
Le Muséum possède, avec étiquette manuscrite de Lamarek, le type de
celle espèce qui, rapporté du Brésil par Delalande, mesure 71 X47 milli-
mères.
Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd., VI, p. 106) a fait, avec raison,
de ce M. brasihiana un synonyme du M. frapilis Chemnitz (1782, Conch.
Cab., VI, p. 236, pl. 24, fig. 235), auquel d'Orbigny a identifié à tort
le M. ovalina Lk.
M. Dall (1894, Nautilus, VIT, p. 26) réunit aussi à ce A. (Mactrotoma)
Jragils (Ghemnitz) Gmelin(? le M. bilineata C. B. Adams mss. (1854,
Reeve, Conch. Icon., pl. XV, fig. 72), qui me parait, comme je l'ai déjà
dit (1913, Bull. Mus. Hist. nat., XIX, p. 346) correspondre, d'autre part,
au Lutraria candida Lamarck.
Indiqué inexactement par Chemnitz des îles Nicobar, ce M. fragilis se
trouve sur la côte Atlantique Américaine, du cap Hatteras à Rio-Janeiro;
d'autre part, Spengler (1802, Skrivt. Naturk. Selsk., V, 9, p. 125) l'a
signalé de Guinée et il a décrit également de cette région (4bid., p. 125)
un Mactra compressa, que Môrch (1870, Malak. Bläut., XNIT, p. 124)
regarde comme ayant été établi sur un très vieil exemplaire de M. fragilis.
28. M. poxacra
(Lamarck, lcc. cit., p. 479).
Cette espèce a été établie par Lamarck sur une valve unique qui esl
conservée, avec son éliquetle originale, dans la collection du Muséum el
qui a pour dimensions 87 X 50 millimètres.
W Ce M. frapilis (Ghemn.) Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XIE, p. 3261),
type du sous-genre Mactrotoma Dall, 1894, ne doit pas être confondu avec le
M. fragilis Gray (non Chemn.) — M. pellucida (Ghemn.) Gmelin (ibid., p. 3260),
type du genre Standella Gray, 1853.
— 944 —
Cette coquille du Pérou et du Chili n'est d’ailleurs pas une Mactre, mais
elle constitue le type du genre WMesodesma Deshayes (1830, Encycl. Méthod. ,
Vers, Il, p.442) 0:
29. M. pepressa
(Lamarck, loc. cit., p. 479).
Les colleclions du Muséum possèdent, avec l’éliquette originale, un
spécimen, mesurant 48 x 30 millimètres, déterminé M. depressa par La-
marck : il avait cru devoir appeler ainsi le M. pellucida de Chemnitz (1789,
Conch. Cab., NI, p. 235, pl. 24, fig. 234),
Comme l’a fait remarquer Weinkauff (1884, Conch. Cab., »° éd., Mac-
tra, p. 17), la forme représentée par Ghemnitz est beaucoup moins allongée
postérieurement et par suile bien moins inéquilatérale que la coquille
figurée par Reeve (1854, Conch. Icon., pl. XX, fig. 118) comme M. pellu-
cida : le spécimen de Lamarck possède un contour nettement intermédiaire,
justifiant pleinement ce que dit Môrch (1870, Malak. Bläut., VIE, p. 194)
de la ressemblance extérieure existant entre le W. pellucida et le Mya arenaria.
M. Dall (1894, Proc. Malac. Soc. Lond., 1, p. 212) fait ce M. pellucida
(Chemn.) Gmelin synonyme de M. on Gray (non Chemn.), type du
genre Standella (1853, Ann. Map. Nat. Hist., 9° s., XI, p. ha)
Il ne faut pas confondre ce M. depressa Lk = M. pellucida Chemn., qui
est un Sfandella, avec le M. depressa Spengler (1802, Skrivt. Naturh.
Selsk., V, 2, p. 118: 1854, Reeve, Conch. Icon., pl: XIV, fig. 67: 1909,
Lynge, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr., Mém. Acad. R. Sc. Leu.
Danemark, 7° s., V, p. 229, pl. IV, fig. 20-23), qui fait partie du sous-
genre Mactrinula ®).
30. M. zLacra
(Lamarck, loc. cit., p. 479).
Comme type de cette espèce, on trouve au Muséum, avec étiquette ori-
ginale de Lamarck, deux valves hautes de 28 millimètres et longues l’une,
droite, de 39 millimètres, l’autre, gauche, de 37 millimètres ©).
0) Lawv, Sur les espèces de Lamarck appartenant au genre Mesodesma Desh.
GS Mus. Hist. nat., XVI, 1912, p. 246).
) Lamarck avait d abord, p. 47o des Anim. s. vert., t. V, cité, mais avec un
a doute, le M. pellucida (Chemn.) Gmel. comme pouvant être soit son Lu-
traria tellinoides, soit son L. candida, landis que plus loin, p. 479, c’est sans
aucune hésitation qu'il indique la figure 234 de Chemnitz pour son M. depressa.
Le M. fragilis Chemnilz est, ainsi qu'on l’a vu plus haut, un Mactrotoma.
} Comme l’a fait remarquer M. E. A.-Smith (1885, Rep. « Challenger *», La-
. , p. 57), Deshayes avait également employé le nom spécifique de depressa
pour une espèce fossile (1824, De Coq. Joss. envir. Paris, 1, p. 32), qu'il a
appelée postérieurement compressa (1830, Encycl. Méth., Vers, Il, p. 399).
(6) Lamarck indique pour cette dimension 43 millimètres.
— 245 —
Hanley (1842, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 32) considérait le M. hlacea
Lamarck comme étant probablement une variété du Mactra lisor, blanche
avec zones lilas, à sommets violets présentant intérieurement une tache
sombre, et Reeve (1854, Conch. Icon., pl. XT, fig. Ag) semblait disposé à
suivre cetle opinion, qui a été adoptée par Môrch (1870, Malak. Bla,
XVI, p. 123). Mais Weinkauff (1884, Conch. Cab., 2° éd., Mactra, p.43)
pense que celte réunion est douteuse et que, d’après les mots de Lamarck
«superne eleganter plicata» , son espèce doit appartenir à un autre groupe.
Les deux valves-types portent écrit à leur intérieur, «Lisbonne», mais
Lamarck faisait remarquer qu'elles avaient peut-être été rapportées du
Brésil. Postérieurement, sur le carlon où elles sont fixées, on a indiqué
comme habitat «Mer Rouge», vraisemblablement parce qu'ayant des sillons
sur leur moitié antérieure, elles ressemblent beaucoup et sont probable-
ment identiques au M. pulchra Gray (1837, Mag. Nat. Hist., n.s., I,
p- 372; Reeve, Conch. Icon., sp. 60, pl. XIIT, fig. 63)", espèce dont est
d’ailleurs très voisin le M. decora Deshayes (1854, P.Z.S. L., p.63; Reeve,
Conch. Icon., pl. XVI, fig. 80).
31. M. TRIGONELLA
(Lamarek, loc. cit., p. 479 ).
Les types de cette espèce, rapportés de la baie des Chiens marins (Austra-
lie) par Péron, qui les avait nommés Tellina virgata, consistent en quatre
spécimens conservés au Muséum avec étiquettes manuscrites de Lamarck
et mesurant respectivement 18x13; 17,5 X13,5; 18X 19,9: 26 X18,5.
Weinkauff (1884, Conch. Cab., 2° 6d., Mactra, p. 115) dit que le
M. trigonella Lk. ne peut pas être un Mactra parce qu'il manquerait de
dents «latérales»; mais ce sont les dents +cardinales > que Lamarck dit être
obsolètes et, en effet, l'examen des Lypes montre qu’elles sont très petites :
quant aux latérales, qui sont striées , elles sont bien développées. La char-
nière correspond d'ailleurs tres exactement aux figures données par
M. Ch. Hedley (1902, Stud. Austral. Moll., AL. V, Proc. Linn. Soc. N. S.
Wales [1901], p. 707, pl. XXXIV, fig. 2-3) pour le Spisula parva Petit :
celle espèce, décrite comme (rnathodon (1853, Journ. de Conchyl., IV,
p. 398, pl. XIIT, fig. 9-10) et rangée par M. Dall (1894, Monogr. gen.
Gnathodon, Proc. U. S. Nat. Mus., XVIT, p. 106) parmi les Spisula, a été
indiquée d'Australie (Moreton Bay) par Petit, bien que Sowerby (1873,
in Reeve, Conch. Icon., XIX, Gnathodon, pl. T, fig. 6) ait eru devoir lui
attribuer pour patrie le Mexique.
0) Weinkauff (1884, loc. cit., p. 57) a fait remarquer que le M. pulchra sp. 60
est représenté dans la figure 63 de Reeve tandis que la figure 60 correspond au
M. donaciformis Gray sp. 62.
— 916 —
H me paraît done très probable que le Spisula parva, auquel ont été
réunis par M. Dall le Wactra rostrata Reeve (non Spengler, nec Philippi)®
el par M. Hedley le Spisula cretacea Angas (1867, P.Z. S. L., p. 909,
pl. XLIV, fig. 6), le S. producta Angas (ibid., fig. 7) et le M. fluvianhs
Angas (1871. P.Z.S.L., p. 20. pl. I, fig. 31)®, devra lui-même être
identifié au Mactra trigonella Lk.
32. M. DELTOIDES
(Lamarck, loc. cit.. p. 170).
Dans la collection du Muséum on trouve indiquée comme étant le type
de cette espèce une coquille mesurant 24 X 18 millimètres, dont l'étiquette
est d'une écriture autre que celle de Lamarck.
D'autre part. 6 valves dépareillées ayant respectivement 34 X 923 :31X922:
27X19: 25X18: 20,9X1/4,5: 20X 14 millimètres ont été étiquetées
dans cetle collection par Lamarek lui-même +Mactre perdue, W. deperditas :
ce nom. qui ne figure pas dans les Animaux sans vertebres, a été rayé et une
écriture différente l'a remplacé par celui de + W. delioides var. b- : 1 est à
noter qu'effectivement Lamarck indique pour cette variété b une longueur
de 34 millimètres, qui est celle de la plus grande de ces 6 valves.
Sous ce nom de W. delioides Lamarck réunissait, en effet, à une espèce
vivante qu'il tenait pour forme typique, deux variétés fossiles, lune b de
Grignon. l'autre c de Bordeaux.
Deshayes (1835, An. s. vert., 2° éd. VI, p. 107) considère la variété €
comme bien distincte et devant constituer une espèce à part.
Quant à la variété b, 1 l'identifie (1824, Descr. cog. foss. env. Paris, I,
p. 31) à la forme fossile décrite en 1805 par Lamarck (Ann. du Mus., VI,
p. #12: 1807, #bid., IX, pl. 20, fig. 3 a-b) sous le nom de M. semisulcata,
dont il n’est pas fait mention dans les Animaux sans vertèbres.
La forme vivante typique a été identifiée par Collard des Cherres (1830,
G) Tandis que la forme figurée par Reeve sous le nom de M. rostrata (1854,
Conch. Icon., pl. XIX, fig. 24) serait un Spisula, l'espèce de Spengler (1802,
Skrivt. Naturh. Selsk., V,2, p. 115: Chemnitz, Conch. Cab., XII, pl. 242,
fig. 4197 [inédit ]) est d’après Morch (1870, Malak. Blatt., XVII, p. 12) un Mu-
linia, de Guinée, ayant des affinités avec le M. subplicata Lk et avec le M. Rodatzi
Dunker (1858, Novit. Conch., p. 25, pl. VIF, fig. 1-3). — D'autre part, le nom
de Mactra rostrata Val. a été donné par Bory de Saint-Vincent (1824, Encycl.
Méth. Vers., 10° Hvr., p. 151) au Crassatella rostrata Lamarck.
® Le Mactra corbuloides (Deshayes) Reeve (1854, Conch. Icon., pl. XVII,
fig. 98). qui est réuni aussi par M. Hediey au Sp. parva, est rattaché par
M. Dall (1894, Nautilus, VIII, p. 27) au Mubinia lateralis Say comme une
variété à laquelle serait identique le Mactra rostrata Phüäippi (1849, Zeitschr. f.
Malak., V [1848], p. 152).
_— 247 —
Cutal. Test. Finist., p. 14) et Bouchard-Chantereaux (1835, Catal. Moll.
Mar. Boulonnais , p. 14) au M. subtruncata Da Costa (1778, Brit. Conch.,
p- 198), espèce dont plusieurs auteurs ont fait, par suite, synonyme le
M. deltoides et à laquelle appartient bien , en tout cas, la coquille mentionnée
a-dessus comme représentant dans la collection du Muséum le type de
Lamarck.
393. M. GRASSATELLA
(Lamarck, loc. cit., p. 479).
Celte espèce figurée par Delessert (1841, Rec. Cog. Lamarck, pl. 3,
fig. 6 a-b) n'est représentée au Muséum par aucun spécimen déterminé
par Lamarck, qui a donné ce nom au M. truncatla Montagu (1808,
Suppl. Test. Brit., p. 34), forme rattachée par MM. Bucquoy, Dautzenberg ,
Dollfus (1896, Moll. Roussillon, I, p. 563) comme variété au M. solida
Linné.
US —
LA RAPIDITÉ FONCTIONNELLE DES FIBRES NERVEUSES
MESURÉE PAR LA CHRONAXIE ET SON SUBSTRATUM ANATOMIQUE,
par MM. L. Laprcoue er R. LeGeNDre.
Nous avons observé un caractère anatomique des fibres nerveuses qui
varie régulièrement-avec leurs propriétés physiologiques. Ce cas particulier
de la loi générale de relation entre la structure et la fonction est entière-
ment nouveau, bien qu’il soit d’une observation facile. Pour le faire com-
prendre, il est nécessaire de rappeler une notion physiologique systéma-
tisée par l’un de nous.
L'influx nerveux qui, transmis de la périphérie aux centres, produit les
sensations, et transmis des centres aux muscles, produit les mouvements
volontaires, n’est pas toujours, et partout, identique à lui-même comme
l'admet plus ou moins explicitement la physiologie classique. H diffère de
nerf à nerf autant que diffère de corde à corde le son d'un piano. On dit,
d’une manière générale, que la vitesse de l'influx nerveux est de 30 mètres
par seconde, selon la détermination faite par Helmhotz, en 1850, sur les
nerfs de la palte postérieure de la Grenouille. Telle est bien la vitesse de
transmission de ces nerfs, et les nerfs volontaires de l'Homme ont une
vitesse du même ordre. Mais d’autres nerfs présentent des vitesses diffé-
rentes. Fick, dès 1860, sur le nerf du muscle adducteur des valves de
l'Anodonte, avait renconlré une vitesse relativement très petite. Carlson ©),
examinant systématiquement à ce point de vue des nerfs moteurs divers,
chez des Vertébrés inférieurs, des Crustacés, des Mollusques, a noté toute
espèce de vitesse entre les 27 à 30 mètres classiques et 4o centimètres par
seconde; ces vitesses nerveuses différentes sont en relation avec la rapidité
de contraction du muscle innervé.
Déjà, Chauveau, en 1878 ®, avait constaté, chez le Cheval, une vitesse
de 65 mètres sur les nerfs moteurs du larynx, et une vitesse de 8 mètres
dans les nerfs moteurs de l’œsophage. Or les muscles du larynx ont des
mouvements très rapides, les muscles de l’œsophage des mouvements rela-
tivement lents.
Ce qui se transmet avec ces vitesses diverses, ce sont autant d’influx
distincts. Le phénomène qui ébranle de proche en proche successivement
les divers points du nerf est encore inconnu dans son essence; il est connu
dans sa forme par la variation électrique qu'il produit au passage et que
nous savons enregistrer et analyser. Bien qu'il ne s'agisse point de vibra-
® American Journal of Physiology, 1904 et 1906.
@) Comptes rendus, 1. 87, p. 95, 138 et 238.
Se CO TU Er EE
TA = TL RER ET set ED LS .
Huséum. — MN: L. Lapicque et R. Legendre. DIRES
— 29 —
tion périodique proprement dite, mais de pulsations isolées et amorties, un
influx nerveux donné possède une durée caractéristique. La forme est tou-
jours la même; la durée varie depuis quelques millièmes de seconde pour
les nerfs rapides (chiffres classiques) jusqu’à quatre cinquièmes de seconde
pour de nerf de l’Anodonte ©.
Les nerfs divers, réagissant chacun par son influx particulier, sont sen-
sibles aux ébranlements extérieurs, chacun aussi à sa manière. Il y a dans
l'excitabilité une rapidité caractéristique qui est facilement mise en évi-
dence par l'action du courant électrique, et qui a été signalée autrefois par
Fick, Brücke et Engelmann.
Grâce à la facilité avec laquelle nous pouvons manier avec précision des
couran(s électriques très brefs, c’est par eux qu'il est le plus commode et
le plus sûr de mesurer la rapidité d’un nerf moteur. Un courant constant,
à début brusque, indéfiniment prolongé, alteint le seuil, dans les con-
ditions de l’expérience, sous une intensité donnée. Si l’on raccourcit la
durée du passage, au-dessous d'une certaine limite, cette intensité n’est
plus suffisante; pour retrouver le seuil avec des passages de plus en plus
brefs, il faut l’augmenter de plus en plus. La durée pour laquelle il faut
une intensité double est parfaitement définie expérimentalement. Comme
elle ne dépend ni de la résistance du circuit, ni de l'étendue de contact de
l'électrode active, ni, en général, des conditions instrumentales, elle est
une propriété caractéristique du nerf, une constante de temps.
L'expérience la donne en temps absolu, en dix-millièmes de seconde
pour les nerfs rapides, en millièmes, en centièmes, même en dixièmes de
seconde pour les nerfs plus lents. Cette durée caractéristique, qui mesure
(par son inverse) la rapidité nerveuse, est la chronaxie ©.
On peut mesurer la chronaxie de n'importe quel nerf, même s’il ne se
rend pas à un muscle, quand on sait provoquer, par une excitalion, une
réponse perceplible. Un grand nombre de nerfs (fibres sensitives comme
origine du réflexe, pneumogastrique comme inhibiteur cardiaque, nerfs
vasomoleurs, elc.) doivent, pour mettre en jeu l'appareil auquel ils se
rendent, lui transmettre des excitations réitérées. La chronaxie de ces nerfs
ilératifs peut être déterminée à condition de leur appliquer des excitations
délinies comme fréquence et comme nombre et réglables comme intensité
et comme durée. Cest une simple question d'instruments.
Le nerf que l’on dissèque et que l’on pose sur les électrodes est presque
toujours un complexe physiologique. Par exemple, le nerf sciatique, pour
ne considérer que deux de ses éléments centrifuges, contient : 1° les fibres
motrices des muscles rapides de la jambe; 2° les fibres vasomotrices, qui
( Cremer, in Nagels Handbuch, t. IV, p. 897.
®) L. Laricque, GC. R. Soc. Biol., 24 juillet 1909; Revue générale des Sciences ,
19 février 19103 C. R. Ac. Se., 20 mars 1905 et 1° juillet 1913.
Muséum. — xx. 17
— 250 —
commandent les muscles lents des vaisseaux et d’ailleurs sont itératives. Le
courant électrique atteint fatalement à la fois ces fibres hétérogènes; mais
chacun est excité suivant sa loi propre, et l’on peut interroger l’une ou
l'autre espèce, simplement en portant son attention sur la réponse de lun
ou l’autre des appareils terminaux. On constate ainsi, chez la Grenouille,
une chronaxie environ sept fois plus grande pour les fibres vasomotrices
que pour les fibres motrices du gastrocnémien,
On peut même énoncer les chronaxies en valeur absolue, trois dix-mil-
lièmes de seconde pour les fibres motrices, deux millièmes pour les autres.
Toutes les fois, en effet, qu'on prendra une Grenouille (Rana esculenta)
en bon état de nutrition, à la température ordinaire de 15° à 18°, on trou-
vera des valeurs voisines de celles-là. Et de même pour les autres nerfs :
un nerf donné (physiologique, c'est-à-dire l’ensemble des fibres ayant
même fonction, innervant le même muscle, par exemple), dans une espèce
donnée, a donc une chronaxie qui se retrouve, à quelques écarts près, chez
tous les individus, comme se retrouvent les dimensions et les indices
anatomiques d'organes quelconques.
À priori, on doit s'attendre à trouver corrélativement une particularité de
structure, mais celle-ci pourrait être visible ou invisible. Elle pourrait être
chimique, par exemple, et comme telle invisible et décelable seulement
par l'analyse; ou bien constituée par une plus ou moins grande finesse de
granules coloïdaux, et alors peut-être visible à l’ultramicroscope, C’est
vers de telles hypothèses que s’orientent, en général, les théories du fonc-
tionnement nerveux. Mais il fallait, en bonne méthode, commencer par
regarder si celte particularité n’était pas visible au microscope, et même si
elle n’était pas visible sur la fibre nerveuse au naturel; en effet, les détails
signalés dans la struclure de l’axone, notamment les neurofibrilles, ne se
révèlent qu'après des traitements compliqués qui altèrent profondément la
substance nerveuse (; ces détails sont par suite d’une signification phy-
siologique douteuse. Le simple examen des fibres à l'état frais nous a
montré le caractère cherché, plus simple et plus évident que nous n’aurions
osé l'espérer.
En prenant, sur la Grenouille, une série de nerfs classés par ordre de
chronaxie croissante, el en les examinant au microscope, immédiatement
après simple dissociation dans l’eau physiologique, sous une lamelle qui
ne les comprime pas, on voit que les fibres se trouvent classées par ordre
de grosseur décroissante.
Les différences de grosseur sont suffisantes pour tomber directement
sous le sens. Les mesures effectuées sur les dessins à la chambre claire,
par comparaison avec un micromètre objectif, précisent ces différences.
0) Leçexpre, Archives d’Analonie microscopique, & X, 1909; Mawas, Maven
et Sanarrrer, C. R. Soc. Biol., &, XXV, 1913.
— 951 —
Nous avons noté le diamètre total, cylindraxe et gaine de myéline; le
rapport de ces deux éléments n’a pas été mesuré exactement: on peut
lapprécier approximativement sur les figures ci-jointes, qui reproduisent
nos dessins à la chambre claire.
Fig. 2. — Nerfs du Lapin.
I. Fibres du grand adducteur, muscle rapide. | TITI. Fibres du jumeau, muscle rapide.
IT. Fibres du semi-tendineux, muscle lent, IV. Fibres du soléaire, muscle lent.
Tous les nerfs sont des complexes physiologiques, disions-nous plus
haut; tous les nerfs sont aussi un mélange de fibres de grosseurs diffé-
rentes. Les plus favorables à l'examen sont naturellement les filets nerveux
les moins complexes, ceux qui se rendent à un muscle déterminé, par
exemple, C’est par eux que nous avons commencé.
La branche du sciatique qui innerve le gastrocnémien est composée, pour
@) Nous parlerons prochainement des variations d'épaisseur de la gaine de
myéline dans différents états physiologiques,
17.
— 259 —
une part, de fibres d’un diamètre voisin de 20 y (dan: nos mesures de 18
à 23 g). La chronaxie normale de ce muscle et de son nerf est d'environ
trois dix-millièmes de seconde.
Le nerf brachial n'a pas de fibres plus grosses que 13; les muscles les
plus rapides qu'il innerve ont une chronaxie de six dix-millièmes de seconde.
Le muscle couturier et son nerf moteur ont une chronaxie notablement
plus grande, qui approche de un millième de seconde; les grosses fibres
du nerf n’ont que 1 1 x de diamètre en moyenne. Le nerf pneumogastrique,
considéré comme inhibiteur du cœur, a une chronaxie de deux millièmes de
seconde; ses fibres les plus grosses n’ont que 7u. Les fibres motrices de
l'estomac sont parmi les plus lentes; leur chronaxie est de deux centièmes
de seconde; leur diamètre est seulement de 2 y.
Un grand nombre d’autres mesures de chronaxies et de diamètres nous
ont conduits à cette loi générale que les fibres nerveuses sont d'autant plus
rapides qu’elles sont plus grosses.
De même que la chronaxie est constante pour un nerf donné chez les in-
dividus d’une même espèce, de même le diamètre de ses fibres est relative-
ment constant.
Cette relation, établie sur la Grenouille, peut être généralisée. En effet,
nous l'avons retrouvée, chez les Mammifères, sur le Lapin, dont les muscles
ont été l'objet de recherches devenues classiques. Ranvier a sipnalé chez
cel animal deux sortes de muscles, les uns rouges à contraction lente. les
autres blancs à contraction rapide, et il a fortement insisté sur les différences
de structure liées à leur différence fonctionnelle. Or les fibres nerveuses
motrices des muscles blancs rapides (grand adducteur, jumeau } ont un dia-
mètre de 13, celles des muscles rouges lents (semi-tendineux, soléaire)
n'ont que 8x de diamètre.
Le rapport de la rapidité fonctionnelle avec la grosseur des fibres ner-
veuses est donc nettement établi.
La gaine de myéline qui entoure le cylindraxe des fibres nerveuses est
plus grosse dans les fibres rapides que dans les fibres lentes, bien que son
épaisseur exacte soit difficile à mesurer, comme nous le verrons dans une
prochaine note. La distinction faite depuis longtemps, entre fibres myéli-
niques rapides et fibres amyéliniques lentes, correspond aux deux extrêmes
d’une série présentant un grand nombre de valeurs intermédiaires.
La relation que nous venons d'établir a, croyons-nous, une certaine im-
portance.
Outre son intérêt pour la conception que nous pouvons nous faire du
fonclionnement physico-chimique du nerf, il est légitime d’espérer qu’elle
permettra, quand elle aura été étendue à un grand nombre de nerfs, de
connaitre leur rapidité fonclionnelle par un simple examen microscopique,
et de suivre les voies nerveuses dans les centres au moyen de cette nou-
velle caractéristique anatomo-physiologique.
— 253 —
LES ZONES SUBTERRESTRE ET LITTORALES À L'ILE TATIHOU
ET DANS LA REGION DE O4iNt-Vaasr-14-Houcur (Mancue),
par M. Roserr Dorrus.
NOTE PRÉLIMINAIRE.
Dans cette note préliminaire, j'ai réuni quelques-unes des observations
que j'ai faites au cours de l'été 1912 , dans l'île de Tatihou et dans la région
de Saint-Vaast-la-Hougue, sur la répartition des animaux et des végétaux
dans la zone des marées.
J'ai le regret de n’avoir pu soumettre ces observations à André-E. M4-
LARD, mort depuis peu: il eût facilement comblé les importantes lacunes
el corrigé les erreurs de cette petite note qui lui doit tant. Quelques
passages même de cette note sont extraits de lettres que m'a envoyées
Macanp.
Durant mon séjour au laboratoire maritime de Saint-Vaast-la-Hougue
(Manche), jai eu maintes fois l’occasion d'accompagner l'excellent bio-
lopiste qu'était Mazarp, dans ses quotidiennes promenades et excursions.
J'ai pu souvent profiter, en présence de la nature, de la connaissance
approfondie qu’il en avait.
André-E. Mararp vivait familièrement parmi les êtres vivants de la région
qu'il habitait. Il savait exactement quelles étaient les stations et les mœurs
de chacun. Il connaissait par le menu la flore et la faune en chaque point
de la côte, et de l'ile de Tatihou, et cela en toute saison, quelque grandes
que soient les variations ©.
C'est avec une inlassable bienveillance que Mararn se dépensait pour
autrui et permetlait que l’on mette sa science à contribution: aussi ai-je
fait largement appel à sa compétence pour me diriger dans mes obser-
vations.
(0) On doit à Maram», sur ce sujet, deux travaux tout à fait remarquables au
point de vue biologique : Des variations mensuelles de la Faune et de la Flore
maritimes de la baie de la Hougue, novembre et décembre (Bull. du Muséum
d’'Hist. natur., &. VIT, 1902, p. 30-35) et janvier et février (/bid., p. 190-197).
Voir aussi Edmond Perrier et A.-E. Mararn, Les relations à établir entre les
différents laboratoires maritimes pour l'étude de certaines questions de biologie
générale des êtres marins (Proceedings of the fourth international Congress of
Zoology, Cambridge, 22-27 August 1898, p. 226-227).
— 254 —
J'ose espérer que si Marar» eût vécu, il eût bien voulu accepter ici le
témoignage de ma profonde gratitude.
de rappelle tout d’abord, en passant, quelques notions bien connues,
qui sont à la base de toute étude faunique et floristique dans les zones inter-
cotidales.
Il est illusoire de vouloir assigner un niveau fixe où même des limites
étroites à une espèce animale ou végétale. Le milieu étant différent en
chaque endroit, les résultantes des interactions organisme et milieu diffe-
rent selon les points considérés.
Parmi les éléments composant le milieu, si nous considérons le facteur
purement physique niveau, nous voyons qu'il a des effets essentiellement
variables, selon qu'il est ou non modifié et contrarié par d’autres facteurs
mécaniques, qui dépendent de l'exposition et de la position topographique
du point étudié. Comme il est cependant nécessaire d’avoir des points de
repère fixes, je les prendrai parmi les hauteurs remarquables atteintes par
les différentes marées, ainsi que l'ont fait, dans les grandes lignes, d’abord
Vazanr 0), puis Pruvor el tout récemment pe Braucaawp(. Je m'abs-
tiendrai, dans le cadre de cette note, de remonter aux travaux anciens
d’Auvoun et Mizxe-Epwarps (1830), Sans, pe Forpes el OErsrenr.
La détermination de ces points de repère ne nécessite que l’observation
locale du phénomène physique des marées; elle se fait indépendamment
de toute mesure d’altitude absolue. Il sera donc possible de retrouver les
mêmes points de repère en n'importe quel lieu où le même phénomène
physique est observable.
Les points de repère, ainsi obtenus par l'observation des hauteurs de
l’eau, délimitent entre eux un certain nombre de zones.
Si nous considérons deux points éloignés de côte, nous pourrons facile-
ment comparer les durées d’émersion, ou d'immersion, de la même zone,
définie par les mêmes repères physiques, en chacun de ces deux points.
Pour plus de facilité, je supposerai la succession des zones observables
le long d’une même paroi rocheuse idéale, de pente médiocre, à l'abri du
choc violent des vagues, des forts courants, du ressac, etc.
@) Léon Varvanr, Observations faites à Saint-Malo sur les zones littorales
supérieures (Bull. Soc. Philom. Paris, nouv. sér., t. VI, p. 144-146, 1870);
Remarques sur les zones littorales (Mémoires Soc. de Biologie, t. XXIIT, p. 165-
178, pl. V, 1871); Nouvelles études sur les zones littorales (Ann. Sc. nat. Zoo!.,
7° sér., E. XIE, p. 39-50, 1891).
® G. Pruvor, Essai sur les Fonds et la Faune de la Manche occidentale, côtes
de Bretagne, comparés à ceux du Golfe du Lion (Archives Zool. exp. et gren., 3° sé-
rie, t. V, p. 511-617, pl. XXI-XXVI, 1897).
®) P. pe Beaucuawr, Aperçu sur la répartition des étres dans la zone des
marées à Roscoff (Bull. Soc. Zool. de France, t. XXIX, n° 1, p. 29-43, a7 jan-
vier 1914).
Zone jamais recouverte.
Du niveau supérieur des plus grandes
Horizon URSS marées hautes des équinoxes .
rieur .... 3 Me
Au niveau supérieur des plus grandes
Zone marées hautes de vive eau (non
subterrestre compris les grandes marées des
de Équinoxes):{. sale nets à
VaiLLANT.
Du niveau supérieur des plus grandes
marées hautes de vive eau (non
compris les grandes marées des
équinoxes)...... SR NES IE
Horizon infé-
rieur ....
: Au niveau inférieur de marée haule
JEVIVE CAT ANA
2° zone.
Du niveau supérieur de marée haute
Sous-zone I. de MORLe CAUSE NT
Au niveau inférieur de marée haute
de morte eau..............
Du niveau inférieur de marée haute
deMOrE EAU ET CCS
Zone |
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| Au niveau supérieur de marée basse
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Du niveau supérieur de marée basse
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Au niveau inférieur de marée basse
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Du niveau supérieur de marée basse
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Au niveau inférieur des plus grandes
Zoe marées basses de vive eau (non
Subitiotale compris les grandes marées des
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Varrranr. Du niveau inférieur des plus grandes
marées basses de vive eau (non
compris les grandes marées des
ÉQUIDOXES) AL A er fees 1
Au niveau inférieur des plus grandes
marées basses des équinoxes.. .
L° zone.
7. zone.
;
,
|
Zone loujours recouverte.
— 956 —
Un grand nombre des amas granitiques naturels et des digues entourant
‘île de Tatihou sont situés dans d'excellentes conditions pour permettre de
reconstituer, par fragments, cette paroi rocheuse idéale.
Par convention, je considérerai comme habitat normal des espèces, la
position qu'elles occupent par rapport à cette paroï. J’indiquerai les varia-
tions observées par rapport à cet habitat, par suite de l'intervention de
causes perturbatrices d'ordres divers : variations dans le facies (gros rochers,
pierrailles, sables, vases), exposition (lumière, humidité), mouvements
plus ou moins violents des eaux (coups de mer, courants, embruns).
REMARQUES.
A. Je n'ai pas distingué de zone entre le niveau inférieur de marée
haute de vive eau et le niveau supérieur de marée haute de morte eau.
En principe, ces deux niveaux sont différents et laissent entre eux un
espace: en fait la différence entre ces deux niveaux est parfaitement négli-
geable.
Les tables publiées par le Service hydrographique montrent que les
marées pour lesquelles le coeflicient est égal à 0.94 sont les marées de
vives eaux MOyENNEs : les marées les plus fortes qu'on puisse normalement
observer sont celles de coefficient 1.18, soit une amplitude oscillatoire
de 0.24. La marée haute de vives eaux, du niveau le plus inférieur, sera
donc de 0.94 —0.24— 0.70 (ces chiffres sont des coeflicients et non des
hauteurs de marée). Les marées dé morte eau moyennes oscillent de même
autour d'un coefficient de 0.45, avec une amplitude oscillatoire de 0.24,
ce qui nous donne comme marée haute de morte eau un coeflicient maxi-
mum de 0.45 + 0.24, soit 0.69 ©. Il y a là une différence de l’ordre
0.01.
Mais si nous faisons ce raisonnement que l'amplitude de l'oscillation est
normalement influencée par la pression barométrique, que nous pouvons
calculer, et celle, bien plus importante, du vent, qui n’est guère calcu-
lable, et d’un ordre bien supérieur, 1 résulte que pratiquement la diffé-
rence entre le niveau inférieur de marée haute de vive eau et le niveau
supérieur de marée haute de morte eau est complètement négligeable, et
qu'il n’y a pas lieu d'en tenir compte au point de vue biologique.
B. Un raisonnement semblable au précédent montre que l’on peut con-
sidérer comme équivalents le niveau inférieur de marée basse de morte eau
et le niveau supérieur de marée basse de vive eau.
4) Les hauteurs de pleine et basse mer, correspondantes aux coefficients indiqués,
se calculent facilement lorsque la quantité appelée unité de hauteur, soit U, est
connue pour le lieu considéré.
— 957 —
L’inconstance du niveau d'habitation des espèces les plus fixes m'a
éloigné d'adopter toute classification mixte des zones intercotidales.
Une classification qui se fonde à la fois sur le$ hauteurs atteintes par telle
marée et telle espèce d’algue, de Fucus, par exemple, complique sans
profit les comparaisons d’un lieu à un autre. J'ai donc considéré un grand
nombre de niveaux physiques remarquables, sans cependant risquer d’en
avoir distingué qui soient pratiquement synonymes au point de vue bio-
logique.
Les limites de mes première et septième zone peuvent sembler très
artificielles : le niveau supérieur des grandes marées des équinoxes n’est
en eflet qu'un cas particulier du niveau supérieur des marées hautes de
vives eaux; cependant la distinction entre ces deux niveaux permet de sé-
parer une zone qui n’est recouverte que deux fois par an par la mer, d’une
zone recouverte beaucoup plus souvent. Si le point de passage entre mes
zones 1 et 2 ne peut être très exactement délimité au point de vue phy-
sique, 1l l’est facilement au point de vue biologique.
Ma première zone est l’équivalente de celle désignée par Varrranr (1870)
sous le nom de zone 0, recouverte seulement aux marées d’équinoxes. Un
certain nombre seulement d'espèces de plantes vasculaires, halophiles, et
de lichens, dont l’habitat principal est supérieur à cette zone 0 de Varr-
LANT, ont leur limite inférieure d'habitat, nettement dans cette zone.
De même, j'ai pris pour séparer mes sixième et septième zones le niveau
inférieur de marée basse de vive eau, non compris les grandes marées
d’équinoxe.
Cela ne signifie nullement que ce soient les quelques heures d’émersion
par an, de la septième zone, qui aient une répercussion sur sa flore et sa
faune, mais la distinction de cette zone permet de déterminer le niveau
supérieur auquel atteignent cerlains animaux et cerlaines algues appar-
tenant à une région qui ne découvre jamais.
Justement le fait que les marées des équinoxes ne sont que les cas par-
ticuliers extrêmes des marées de vives eaux permet de leur faire une place
spéciale; entre le niveau (supérieur ou inférieur) atteint par les marées de
vives eaux pendant la plus grande partie de l'année et le niveau (supérieur
ou inférieur) qu'elles atteignent deux fois par an pendant les équinoxes,
il y a un écart suffisant pour être pris en considération, car il correspond
à une réalité biologique.
() Comparer, par exemple, les zones que j'ai établies à Saint-Vaast et celles
élablies par Georges Boux à W'imereux et Audresselles. Georges Boux, Attractions
et oscillations des Animaux marins sous l'influence de la lumière (Institut ge-
néral psychologique, 1905, 110 pages, in-4°, 48 figures).
— 258 —
PREMIÈRE ZONE (SUBTERRESTRE).
Elle n’est que très rarement recouverte par l’eau, seulement lors des
grandes marées d’équinoxe, mais elle est souvent baignée par les em-
bruns, qui y entretiennent une passagère humidité lors de la hante mer.
À sa limite supérieure croïssent encore des plantes halophiles ®?). Sur les
plages de sable, à la limite du flot, parmi les amas échoués de Fucus et de
ZLostères où se réfugient les Talitres, Talitrus saltator Mont., on trouve ®
déjà : Eryngium maritimum L., Honkeneja peploides Ehrb., Atriplex Torna-
beni Tin. (— A. crassifolia G.G.), Orobanche amethysta Thuill. (— Orobanche
Eryngü Vauch.), Orobanche minor Sutton, Agropyrum acutum D. C., Ma-
ticaria inodora L., Suæda fruticosa Forsk., Suæda maritima Dumont ct
var. macrocarpa Moq., Polysonum aviculare L. var. littorale Link. (non
G. G.), etc.
Alors que : Obione portulacoides Moq., Beta maritima L., Statice limo-
num L. et beaucoup de plantes assez ubiquistes telles que Senecio vulga-
ris L., Eryngium campestre L., Achillea millefolium L., Malva silvestris L.,
Chenopodium Bonus-Henricus L., Fumaria eapreolata L. var. Poreæi
Jord., etc., restent constamment au-dessus de la limite supérieure de
ma première zone.
Sur les rochers de ma première zone, qui reçoivent surtout des embruns,
on trouve en assez grande abondance des lichens : Ramalina scopulorum
Retz et Ramalina cuspidata Nyl. forment des touffes blanchätres plus ou
moins raides et flexueuses comme des cornes souvent couronnées d’apo-
thécies disciformes grises où brunâtres. Lecanora sulphurea Ach., avec ses
thalles encroütants jaune d’or et ses apothécies d’un vert sombre passant
au noir, est bien caractéristique de cette zone, et s’y trouve entremêlé de
plusieurs autres Lecanora.
Physcia parietina D. N., qui est plus ubiquiste, descend jusqu'à cette
zone, mais se trouve sur les rochers aussi bien loin que près de la mer, et
même sur les arbres.
C'est à la base de celte première zone que l’on rencontre les pelits cous-
sins noiratres de Lichina confinis Agdh.
Littorina rudis Donov. et Littorina neritoides L. peuvent remonter jusqu’à
ce niveau, mais ordinairement on ne trouve pas de Mollusque dans la
première zone.
@) Voir Aug. Lx Joris, Plantes vasculaires des environs de Cherbourg (Mém.
de la Soc. des Sc. nat. de Cherbourg, t. VIT, 1860); L. Corgière, La Flore de la
presqu’ile du Cotentin, Cherbourg, 1905 (in Cherbourg et le Cotentin, publié par
l’Assoc. française Avanc. Sciences): La Flore litlorale du département de Ja Manche
(Mém. Soc. Académique de Cherbourg , 1890, p. 186-196).
®) Par exemple en suivant la côte entre Suint-Vaast et Morsalines et un peu
au delà.
— 959 —
DeuxiÈME ZONE.
Elle est recouverte par l’eau pendant les marées hautes de vive eau,
mais pas toujours jusqu'à sa limite supérieure: c'est la zone de bälance-
ment du niveau supérieur des marées hautes de vive eau en dehors des
marées des équinoxes; celle zone n’est jamais recouverte en morte eau, el
elle découvre à toutes les basses mers.
On commence à remarquer à la surface des rochers un abondant enduit
noir formé par un Lichen : Verrucaria maura Whlnb., mais ce Lichen
n'aura son maximum que plus bas. Les rochers sont aussi, très souvent,
recouverts par une Aloue bleue de la famille des Rivulariées : Calothrix
scopulorum Agar., qui descend jusqu’au début de la troisième zone. Calo-
thrix scopulorum Ag. est sensiblement plus haut que les premiers Chtha-
malus stellatus Ranz. en station normale, mais il y a des endroits où les
Chthamalus montent jusqu’à la partie moyenne de la deuxième zone, niveau
bien supérieur à celui qu'ils occupent lorsque les embruns ne viennent pas
quotidiennement, ou presque, mouiller les rochers. À Gatteville, où l'humi-
dité très grande à haute mer a permis l'établissement de Chthamalus stel-
latus Ranz. dans la deuxième zone, l'habitat de Calothrix scopulorum
Agardb. se réduit à une bande de quelques centimètres.
Dans les régions tranquilles, cette bande s’élargit au contraire, et, si le
substratum est un peu vaseux, ou se compose de poutres de bois, comme
les estacades , Calothrix scopulorum Agardnh. est en grande partie remplacé,
mais dans sa région supérieure seulement, par Calothrix pulvinata Agardh.
(= Schizosiphon hydnoïdes Crn.).
À marée basse, dans les fentes de rochers, on trouve en abondance
un grand Isopode : Lygia oceanica L. et, courant sur les parois rocheuses, un
Thysanoure : Machilis maritima Leach. Littorina rudis Donov. devient de
plus en plus abondant dans la deuxième zone à mesure que l’on s'approche
de la base.
C’est à la base de la deuxième zone que se rencontrent les toufles de
Lichina pygmæa Agardh. Ce Lichen, qui se présente sous la forme de
plaques de filaments noirâtres, rappelant un peu laspect du cerin, est fran-
chement aquatique et halophile; il émerge peu aux marées hautes de vive
eau et croît surtout dans les endroits exposés. Il peut remonter assez haut,
comme les premiers Chthamalus stellatus Ranz., 1à où les rochers reçoivent
des coups de mer, mais, dans les endroits plus abrités, il descend dans la
troisième zone, parmi les Peboetia canaliculata (L.) Dene. et Thur.
Dans les toufles de Lichina (hauts rochers entre l’île de Tatihou et la côte,
et rochers vers l'Ilet, par exemple), parmi les vieilles Balanes, dont les
plaques calcaires sont souvent impréenées par une Aleue bleue de la famille
des Rivulariées : Brachytrichia Balani (Xoyd) Born et Flahault, vivent des
Mollusques de très petite taille : Lasæa (Kelha) rubra Montagu, Littorina
— 9260 —
neritoides Linné, Littorina rudis Donovan , Jeune; et I, on voit courir de nom-
breux Acariens rouges du genre Rhombognathus. À Ja surface des petits
amas d’eau laissés à marée basse dans les creux de rochers, se trouve très
communément un certain nombre d'individus d’un petit Thysanoure : Li-
pura maritima Guér., qui n’est pas mouillé par l’eau.
TROISIÈME ZONE.
Elle est toujours couverte par l’eau pendant les hautes mers de vive eau
et, en partie, pendant les hautes mers de morte eau.
C'est la zone de balancement du niveau supérieur des marées hautes de
morte eau.
Cette zone commence presque exactement au niveau de Lichina pygmæa
Agardh., qui peut en général être considéré comme sa limite supérieure.
À ce niveau supérieur, on trouve déjà, mêlé à Lichina pygmeæa Agardh.,
des Fucacées naines : Fucus platycarpus Thur. rabougris et des Pelvetia cana-
liculata L.
Calothrix scopulorum Agardh., qui descend jusqu’à ce niveau, empâte,
avec Rivularia atra Roth. en masses gélatineuses , les extrémités de ces Fucus
platycarpus Thur. rabougris. Rivularia atra Roth. (Aloue bleue) se pré-
sente à Tatihou, comme me l’a fait remarquer Mararb, sous diverses autres
formes : sur les Lichina pygmæa Agardh., les réunissant par une croûle
ininterrompue, Rivularia atra Roth affecte «la forme de petites sphères, de
guttules, ou de masses amygdaloïdes»!. Sur les Chihamalus, Rivularia
atra Roth. a l'aspect de petites taches brun verdâtre, punceliformes ; sur les
rochers et les Fucus il forme des tabourets orbiculaires ou de pelites masses
noires.
Pelvetia canaliculata Li. vit à un niveau très constant, lorsque son éla-
blissement n’est pas empêché par l'agitation de l'eau et les coups de mer. Ce
niveau est un point de repère précieux: il est toujours supérieur au niveau
moyen des marées hautes et de morte eau. Cette Fucacée reste done à sec
plusieurs jours, durant une partie des marées de morte eau. Il parait alors
desséché et prend un aspect noirâtre, mais il redevient jaune brunâtre
lorsqu'il est de nouveau atteint par le flot: c’est une Algue que l'on peut
presque considérer comme amphibie ©. Le cordon de Pelvetia canalicu-
® André Mararp, p. 228, in J. Cnaron, Liste des Algues marines observées
jusqu’à ce jour entre l'embouchure de l’Escaut et la Corogne incl. Îles Anglo-
Normandes. Anvers, février 1905, 260 p., in-8°, voir p. HUE 2927. Florule de
Tatihou, extrait des noles manuscrites de A. Malard, sur ses observations algo-
logiques.
? William Grosart Jounsrowe and Alexander Croaz, The Nature printed. British
Sea-Weeds, vol, IT. London, 1860, voir p. 28.
— 961 —
lata L. est, d’une façon générale, supérieur à l'habitat normal des Chtha-
malus stellatus Ranz., exception faite naturellement pour les roches battues
par la mer, dont il a été parlé tout à l'heure, où il arrive parfois qu'il tra-
verse la région des Chthamalus stellatus Ranz. ou qu'il disparaisse complè-
tement.
Verrucaria maura Wabhl., que nous avons déjà vu dans la deuxième zone,
n’alteint son complet développement qu’au-dessous des premiers Chthamalus
d'habitat normal, mais il descend beaucoup plus bas et présente plusieurs
variétés, dont l’une même a été élevée à la dignité d’espèce par Nyzaxper,
suivant l'abbé Douwmique, et se rencontre beaucoup plus bas dans la
troisième zone, presque au niveau inférieur des Chthamalus, avec les Rivu-
laria bullata Berkeley, principalement là où l’action des vagues et des cou-
rants est assez violente.
Comme Mollusque abondant dans la troisième zone, je citerai Littorina
rudis Donovan, dont la coquille sert souvent de support à une Aloue verte
de la famille des Confervacées : T'ellamia intricata Batters.
Dans le bas de cette zone apparaissent, mais encore très rares, quel-
ques individus de Gibbula umbihicata Montagu (= Trochus umbilicalis Da
Costa) et de Littorina obtusata Lamarck: ceux-ci ont souvent, sur leur
coquille, une Confervacée : Pilinia rimosa Ktz.
Gibbula umbilicata Montagu ne se rencontre normalement pas plus haut
que la partie la plus inférieure de la troisième zone; ce qui arrive parfois,
c’est que roulé après les tempêtes et les coups de vent, il en reste quelques
exemplaires vivants à un niveau supérieur, et que ceux-ci s'adaptent à une
vie lout à fait particulière : la vie des flaques rocheuses. Les animaux
représentent en petit dans la flaque, sur une profondeur de quelques déci-
mètres, la distribution qu'ils affectent normalement, dans leur dispersion
bathymétrique.
Dans les fentes des rochers de la troisième zone, on commence à trou-
ver Actinia equina L.
Lorsque le milieu permet, là où existent des infiltrations d’eau douce,
l'établissement de Gonfervacées, telles que Ulva lactuca L. et var., Entero-
morpha, nombreuses espèces et variétés, cet établissement a lieu à un
niveau moyen qui est à peu près la partie supérieure de la troisième zone,
et qui a pour limite inférieure celle des Fucus les plus bas.
QUATRIÈME ZONE.
Elle est recouverte à toutes les marées hautes de vive eau et morte eau,
elle découvre à toutes les marées basses de vive eau et de morte eau. C’est
par excellence la zone de Fucus platycarpus Thuret. Habitat optimum de
Liltorina obtusata Lmck. Gibbula umbilicata Montagu y est très abondant:
sa coquille y est quelquelois recouverte par une Algue brune : Ralfsia ver-
— 9262 —
rucosa (Aresch.) J. Ag, (=R. deusta Berk) que nous retrouverons plus
bas, et qui croit aussi sur les cailloux.
Assez souvent 'ucus platycarpus Thuret se trouve entremêlé d’une Rhodo-
phyllidée : Catenella opuntia (Good et Wood) Grev.
Dans les endroits abrités de la quatrième zone, Actinia equina L. est
assez commun. 7
Dans le bas de la quatrième zone, dans les pierrailles (entre Tatihou et
la côte), on commence à trouver Tapes decussatus L.
CINQUIÈME ZONE.
Elle est recouverte à toutes les marées hautes, de vive et de morte eau:
elle découvre à toutes les marées basses de vive eau et à une partie des
marées basses de morte eau. C’est la zone de balancement des marées
basses de morte eau, habitat de Fucus vesiculosus Linné. Tapes decussatus L.,
sur le fond pierreux ou sableux, est assez commun. Gibbula umbilicata
Montagu est encore abondant: sa coquille, dans le bas de cette zone, est
encroûtée à la fois par Ralfsia deusta Berk et par une Porphyrée : Érythro-
trichia Welweischi Batt.
Commençant un peu plus bas que les premiers Fucus vesiculosus L. et
mélangée à lui se trouve une autre Fucacée : Ascophyllum nodosum (Li) Le
Jol, Dans un aérocyste de cette Aloue J'ai quelquefois trouvé un Isopode
qui m'a paru phytophage : Næsea bidentata Leach.
C’est seulement en bas de la cinquième zone, à la limite avec la sixième
zone, que se trouve Fucus serratus L.
Avec les premiers Fucus serratus L. on trouve Gibbula cineraria L., qui
descend dans la sixième zone. Les derniers Gibbula umbilicata Montagu et
les premiers Gibbula cineraria L. cohabitent donc dans le bas de la ein-
quième zone.
Parmi les toufles de Fucus serratus L., recouvrant les rochers, Zizyphi-
nus zizyphinus Linné, (= Trochus conuloïdes Lamark.) est assez commun:
il descend jusqu’au niveau des Corallies.
Parmi les pierres entourant les parcs à Huîtres entre Tatihou et Saint-
Vaast, exclusivement cantonné au niveau des Fucus serratus L., se trouve
Lütorina httorea Linné !).
Cest au début des Fucus serratus L. que les Aloues encroûtantes sont le
G) I est à remarquer que lattorina littorea L. se trouve aussi à un niveau supé-
rieur dans d’autres localités. Georges Boux (op. cit., 1905, p. 16-17), qui a étudié
avec grand soin l'habitat des Littorines dans la région de Wimereux-Audresselles
(Pas-de-Calais), signale, comme habitat principal de Litiorina hittorea L., la zone
des Fucus platycarpus Thur., qui est, dans cette région, celle où se balance le ni-
veau supérieur de l’eau dans les périodes de morte eau ; G. Bon, dans la même
région, a aussi observé Littorina littorea L. dans la zone découvrant à peine dans
NT eee
plus nombreuses sur les cailloux et surtout dans les flaques d’eau laissées
à marée basse; je citerai Hildbrandtia rosea Kütz. (Corallinée), Ralfsia deusta
Berk. (Ralfsiée), Cruoria pellita (Lyngb. ) Fries (Squamariée ); Isactis plana
Thur. (Rivulariée), qui est rtrès commun sur les vieilles coquilles d'Huitres
et pelits cailloux des vieux pares en laches confluentes de quelques centi-
mètres» (? et aussi sur les Algues.
Sur les vieilles coquilles de Tapes decussatus L., on voit de nombreuses
taches d’un gris noirâtre, arrondies, d’une Algue bleue de la famille des
Chamésiphonées : Hyella cæspitosa Born. et FL, et des taches gris bleu,
ordinairement orbiculaires , d’une autre Algue bleue, de la famille des Siro-
siphonées : Mastipocoleus testarum Lagerh. Gomontia polyrhiza (Lagerh.)
Born. et FI. est aussi assez fréquent dans les coquilles de Tapes de-
cussatus L.
Pouvant se mêler aux Fucus serratus L., dont ordinairement elle occupe
la base, se rencontre très communément une Fucacée : Himanthalial orea
(L.) Lyngb.
Lorsque le subsiratum (sable, vase) et le mouvement peu violent de
l'eau ont permis l'établissement d’un herbier de Zostera marina L. (Mono-
cotylédone), il n’est jamais situé au-dessus de la quatrième zone; il est
beaucoup plus souvent au-dessous, dans la cinquième zone, et il descend
quelquefois dans la sixième zone,
Sur la partie flottante des Zostères vivent de nombreux Mollusques
Nudibranches ainsi que de nombreux Troques, dont les espèces les plus
communes à l'ile Tatihou sont Zizyphinus aizyphinus L. et Zizyphinus
striatus L.
Les racines des Zostères abritent une faune très nombreuse, en majorité
formée de Polychètes.
SIXIÈME ZONE.
Elle est recouverte à toutes les marées hautes; elle découvre seulement
à quelques marées basses de vive eau, jamais en morte eau. Cette zone est
limitée, en haut, par une bande de Rhodymenia palmata (L.) J. Ag. (Rho-
dyméniée) d'aspect polymorphe, qui est constante là où l’eau est suflisam-
ment agitée et où les rochers sont assez exposés aux coups de mer, Cette
Algue rouge peut, quelquefois, être mêlée aux plus bas Fucus. Tout à fait
dans le haut de la sixième zone, sur les fonds de pierres, de graviers, de
les périodes de morte eau : zone des Fucus serratus L. De même J. Boux (ibid.)
signale que, dans la même région du Pas-de-Calais, l'habitat principal de Latto-
rina obtusata Gmelin est la zone des Fucus serratus L., mais qu'il s’en trouve déjà
dans la zone des Fueus platycarpus Thur. Dans la région de Saint-Vaast-la-Hougue
l'habitat principal de Litorina obtusata Gmelin est, ainsi que je l'ai fait remarquer,
la zone de Fucus platycarpus Thur.
(7 A. Marann in J. CHazoN, op. cit,, p. 220,
"5h
la baie de Sainl-Vaast, entre l’île de Tatihou et la côte, Chorda filum (L.)
Lamour est très abondant. Lorsque le fond est suffisamment sableux, on
rencontre Tapes pullaster Mont., Nassa reticulata L., Dosimia exoleta L. et
Cardium edule L. qui est déjà commun dans la cinquième zone.
C’est avec la sixième zone que commencent les Laminaires, représentées
d’abord seulement par deux espèces : Laminaria saccharina Lamour, puis
Laminaria flexicaulis Le Jolis (— Laminaria digitata Lamour). On trouve
aussi, au printemps, Desmarestia viridis (Muell.) Lamour, Algue brune
de la famille des Punctariées, et, soit au printemps, soit à l'automne, Des-
marestia houlata (Lightf.) Lamour, assez commune dans les mares de la
même zone et dans les endroits exposés au choc des vagues.
Sur des Nitophyllum laceratum (Gmel.) Grev. (Delessériée), que j'ai ren-
contrés sur les Algues et sur les rochers à ce niveau, près du phare de
Gatteville, j'ai quelquefois remarqué les filaments blancs d’un pelit
Bryozoaire Chilosome à individus très espacés les uns des autres : Ætea
anguina L.
C’est à peu près au niveau des Laminaires de cette zone qu'est cantonnée
une Fucacée : Halidrys siliquosa L. (Lyngb.).
On trouve encore dans toute la sixième zone Gibbula cineraria L. et Zizy-
phinus zizyphinus L.
SEPTIÈME ZONE.
Elle est recouverte, à presque toutes les basses mers, ne découvre qu'aux
basses mers des grandes marées des équinoxes.
On y rencontre Laminaria Cloustoni Le Jol. et Sacchorhiza bulbosa
(Huds.) de la Pyl.
Comme Mollusques de cette zone, on peut citer : Lacuna puteola Turton,
à bandes brunes et à apex violet, Helcion pellucidum L., à coquille opales-
cente, avec raies bleues et vertes chaloyantes ; ce dernier Mollusque vit fixé
sur les stipes de Laminaires; Sertularia pumila L. (Hydrozoaire Calyplo-
blastide). Sur les stipes de Sacchoriza bulbosa (Huds.) de la Pyl. Didem-
num niveum Giard est fréquent. Sur les stipes de Laminaria Cloustom Le Jol.
vivent beaucoup d’Aloues. Parmi les plus communes que j'ai rencontrées,
sont Dermatolithon macrocarpum Rosan (Corallinée), souvent en compagnie
de Melobesia membranacea (Esper.) Lamour (Corallinée); Delesseria sinuosa
(Good. et Wood.) Lamour, Pteridium alatum (Huds.) J. Ag. (Delessériée).
Cette dernière, à Gatteville, possède aussi un habitat plus élevé «sur les
rochers à mi-marée»(, en compagnie de Plumaria elegans (Bonnem).
Schm. (Céramiée). Parmi les Algues rouges du haut de la septième zone on
trouve un certain nombre de petits Gastéropodes, tels que fissoa Guerini
Recluz, Phasianella pulla L.
(0) A. Mararp in CHALON, 0p. cit., p. 224.
— 265 —
C'est dans la septième zone que les Corallines : Corallina officinalis L.,
débutent à l'état libre; nous les avons rencontrées beaucoup au-dessus dans
les cuvettes rocheuses.
Au-dessous de la septième zone, dans la région qui ne découvre jamais,
se trouvent Desmarestia aculeata (L.) Lamour (Punctariée), Sporochnus
pedunculatus (Huds.) Ag. et Carpomitra Cabreræ (Kütz). Ces deux espèces
d’Algues brunes (Sporochnées) se trouvent, de temps en temps, rejetées
par les coups de vent avec le caillou qui leur sert de support.
Mes notes d’excursion, relatives à un certain nombre d’habitats spéciaux :
sables vaseux, vases salées, eaux à salure variable, sursalées ou saumâtres,
ne sont pas assez complètes pour être publiées, même à titre préliminaire:
je n’en dirai que quelques mots.
Il y a À un matériel suffisant pour un travail étendu, comme celui que
G. Ferronnière () a publié à propos des côtes de la Loire-Inférieure.
Dans la région de Saint-Vaast-la-Hougue, sont à citer parmi les habitats
spéciaux intéressants :
° Les sables vaseux et les vases au delà de Saint-Vaast, vers Morsa-
fines. Près des endroits où se jettent des fossés d’eau douce, j'ai fréquemment
remarqué trois espèces d'Oscillariées : Oscillatoria amphibia Ap., O. chalybea
Mertens, O. tenus Mertens; cette dernière espèce est souvent considérée
comme une Âlgue d’eau douce. Palæmonetes varians Leach est fréquent en
ce point de la côte.
2° Le lieu dit le Cul-de-Loup, près du fort de la Hougue, dont les sables
vaseux et les vases de Morsalines sont un prolongement moins abrité. Il y
a là de larges espaces de vases salées et de sédiments argileux un peu
surélevés, avec coquilles de Cardium edule L. et Scrobicularia piperata Gmel.
et débris de végétaux.
Ces bandes de terre sont irrégulièrement séparées par des fossés, et
interrompues par des mares très étendues, en communication intermittente
avec la mer. La flore et la faune y rappellent beaucoup celles des salines.
Là où le flot atteint l'argile coquillère surélevée, il l’entame ou bien la
recouvre de sable et de cailloux. Sur les bords du Cul-de-Loup et des parties
surélevées,, là où le sol est assez sableux et pierreux, il est recouvert par
un sous-arbrisseau : Suæda fruticosa (L.) Forsk., qui atteint une certaine
hauteur et nourrit, à la fin de septembre, les Chenilles d'un n Lépidoptère
que je n'ai pas encore déterminé.
- (0 Georges Fennonnière, Études biologiques sur les zones supralittorales de la
Loire-Inférieure (Bull. de la Soc. des Se. natur. de l'Ouest, t. XT, Nantes, 1901,
451 p., G pl. et 1 carte hors texte).
Muséum. -— xx. 18
— 266 —
Sous les pierres, dans les parties du Cul-de-Loup qui ne sont pas ordi-
nairement atteintes par l’eau, faune très riche où domine un Gastéropode :
Alexium (Carychium) myosotis Draparnaud, et composée surtout d’Amphi-
podes, Isopodes, Arachnides, Coléoptères, larves de Diptères; un Thysa-
noure : Lipura maritima Guér., est très abondant.
Sur la vase, par endroits uniquement fixée par Spartina stricta Roth.,
comme Phanérogames caractéristiques, sont très communs : Suæda mari-
tma (L.) Dumort, Statice limonium L., Obione portulacoïdes (L.) Moquin-
Tandon, Salicornia fruticosa L.
La base des Obione est très communément envahie par une Floridée
(Rhodomélée) à port de Lichen : Bostrychia scorpioïdes ( Gmel.) Mont.
Dans les mares, à signaler deux Algues bleues : Lyngbia æruginosa Ag.
et Lyngbia æstuarii Lieb. Sur les filaments très sales de cette dernière on
trouve une autre Aloue bleue (Chamésiphonée) : Dermocarpa Lebleiniæe
Born.
Sphæroma rugicauda Leach., qui séjourne beaucoup sous les pierres
rarement atteintes par l’eau ©, est assez fréquent dans les mares, où il nage
avec une très grande rapidité.
Dans la vase dessalée par l’eau des pluies, Nereis ( Ediste) diversicolor
Müller domine. Un Amphipode qui s’accommode d’une salure assez faible :
Corophium volutator Pallas (= Corophium longicorne Latreïlle) creuse dans
cette vase des paleries tubulaires en U, reconnaissables à leur auréole
jaune; il se livre, d’après ne Quarrerages ®), à l’extermination des Poly-
chètes.
Dans les mares un peu sursalées par suite de l’évaporation : Gobius
minutus Pall. var. microps Krôyer, Carcinus mœnas L., Palæmon squlla
Fabr. et les espèces qui se trouvent aussi dans les eaux à salure inférieure
à celle de l’eau de mer, par suite des apports d’eau douce (Corophium volu-
tator Pallas, Nereis diversicolor Müller).
3° Les vases argileuses et sableuses de l'embouchure de la Saire. Le
courant d’eau douce venant de la rivière se mélange à l'eau de mer très
irrégulièrement. Fucus ceranoides L. est très commun dans un courant
formé d’eau douce presque pure à marée basse.
Selon la salure locale de la vase, les Polychètes sont différents; on y
trouve : Nereis (Hediste) diversicolor Müller, Arenicola piscatorum Lmck.,
Glycera convoluta Kfstn.
(Cf. MazarD in CHaLoN, op. cit., p. 221.
® Cf. Adrien Dozzrus, Sur l'habitat de Sphæroma serratum Fabr. et de Sphæ-
roma rugicauda Leach (Feuille des jeunes naturalistes, 20° année, 1899, p. 123-
124).
6) De Quarreraces, Souvenirs d’un naturaliste, Paris, 1854, t. Il, p. 363.
— 9267 —
Le Mollusque le plus abondant de cette région à salure variable est
Serobicularia piperata Gmel.
Près des piles du pont sur la Saire, vivant surtout dans l’eau douce, on
retrouve les trois Oscillaires citées plus haut : Oscillatoria amphibia Ag.,
O. chalybea Mertens, O. ienuis Ag.
4° Dans l’île Tatihou, en dedans de la digue, d’une part les mares
stagnantes, en partie desséchées en été, et où abondent Salicornia fruti-
cosa L., Lyngbia æstuarii Lieb., d'autre part les fossés du fort de Tatihou,
à eau très souvent renouvelée, et où domine, comme Gastéropode : Bulla
(Hamineu) hydatis Linné.
La détermination des Algues et de la majorité des espèces animales citées
a été faite, ou tout au moins vérifiée, par André Mararr. Par la publica-
tion de ces notes, qui ne sont, j'insiste sur ce point, que des feuillets
détachés d’un carnet d’excursion, j'ai voulu permettre à un naturaliste qui
ne connaîtrait rien de la région de Saint-Vaast-la-Hougue, de se faire une
première idée des milieux biologiques que l’on y rencontre.
ma connaissance, il n’a pas encore été publié, pour cette région,
d'étude biologique d'ensemble, comme il a été fait par Pruvor pour la
région de Roscoff, ni de travaux plus spéciaux, comparables à la carte
dressée par MM. Louis Jour et Ed. Le Danois, sur la distribution des
végétaux marins de la région de Roscoff: je dois cependant faire une place
spéciale au très savant et très complet travail de P. Harior sur la Flore
algologique de la Hougue et de Tatihou ©, H est à espérer que la publi-
cation des documents originaux laissés par André Mararp permettra de
combler cette lacune.
Tatihou, 15 août-25 septembre 1912.
(Laboratoire du Professeur Joubin, 30 mars 1914.)
() Louis Joumn, Recherches sur la distribution océanographique des végé-
taux marins dans la région de Roscoff (Ann. de l’Inshtut Océanographique, t. T,
fase. 1, Monaco, 1909, 17 p. in-4°, IX pl, 1 carte).
@) Annales de Pinstitut Océanographique, t. IV, fase. V, 19192, 54 p., 2 pl.
HO
SOMMAIRE.
Pages.
tes administratifs. — Nominations : de M. Delphy, Licencié ès Sciences,
Professeur au Collège d’Ajaccio, comme Chef des Travaux pratiques
du Laboratoire maritime de Talihou (Saint-Vaast-la-Hougue); de
M. Lombard, Ingénieur, comme Correspondant du Muséum; de M. L.
Germain, comme Officier de l’Instruction publique ............. 169
Conférence de M. le D° Éd. Bugnion, Professeur à l'Université de Lausanne : 3
_ La Biologie des Termites de Ceylan. [ PI. II à IX.]......... 170 à 204 à
J Communications :
3. Kinokez n'Hencurais. Cuvier dessinateur, aquarelliste et auteur drama-
RU eue telle lens nee das CN A0
A. Nec. Sur le foie des Girafes. (Fig.)........................ 208
E.-L. Bouvier. Les Crustacés de profondeur et les Pyenogonides recueillis
par le Pourquoi-Pas ?, sous la direction de M. le D’ Jean Charcot,
dans l'Atlantique septentrional, au cours de la campagne estivale de
Loue, JT ER Se Pa EEE SE CR A EC
— Un nouveau Paraperipatus de Ceram........,......,..,,... ., 999
H. Dessonpes. Liste des Histeridæ recueillis dans l'Ogooué ( Congo français)
de 1910 à 1913, par M. R. Ellenberger, et deseription de deux
PERS A SN NE ane de de ao
Maurice Pic. Nouveaux Malachides exotiques des Collections du Muséum
4 DO RanSs ne dues n ne entaie moitie ee sue anale DRE MR AO |
L. Cnoparn. Sur l’origine de Tachycines asynamorus Adelung.........., 9234
Ch. Gravier. 2° Expédition antarctique française (1908-1910). — Sur une
espèce nouvelle de Madréporaire (Desmophyllum antarctieum)...... 236
Éd. Lawr. Notes sur les espèces du genre Mactra décrites par Lamarck
«7 AR A A SE ER RS de ae à ÉRIC ET j
_ L. Larrcous et R. Lecenpre. La rapidité fonctionnelle des fibres nerveuses
} mesurée par la chronaxie et son substratum anatomique. | PI. X,
Mon ot he dans fe textes Eee ER nt EL die 948
ï KR. Dorrrus. Les zones subterrestre et littorales à l'ile Tatihou et dans la
ï région de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche).................., 253
BÜLLETIN
DU
. MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
N° 5
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE \ |
MDCCCCXIV 4
—— fgi-
ANIS:
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner dé manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSEUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
Ï. But et composition de la Société.
ARTICLE PREMIER.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s’y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
ARTICLE 3.
L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d’au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de 150 francs. ë
Pour être Membre donateur, 11 faut avoir donné une somme d’au moins
500 francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à a
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs.
(1) S’adresser pour les versements à M. Pierre Massow, trésorier de l’Association,
120, boulevard Saint-Germain.
JUIN
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE,
ANNÉE 1914. — N° 5.
PE
149° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
26 MAI 1914.
——sL———
PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ze Présinexr donne connaissance des faits suivants qui sont
relatifs au Service général du Muséum :
La démission de M. Deer, Préparateur stagiaire de la Chaire de
Physique végétale du Muséum, a été acceptée à dater du 1° mai
1914 (Arrêlé ministériel du 11 mai 1914);
M. Learn, Licencié ès sciences naturelles, a élé chargé des
fonctions de Préparateur de la Chaire de Botanique (Organo-
graphie) du Muséum, jusqu'à l'expiration du congé d'un an, sans
traitement, accordé à M. Vicuier (suppléance du 1° mai au 31 oc-
tobre 1914) [ Arrêté ministériel du 11 mai 1914 |;
Ont été nommés : Officiers de l’Instruction publique, MM. A.
Waiss, à Tunis; Heczmayr, Conservateur de la Section ornitholo-
gique du Musée zoologique de l'État bavarois, à Munich. Officier
d'Académie, M. Gazvois, Entomologiste, Interprète attaché à l'Am-
bassade de France au Japon (Arrêté ministériel du 4 avril 1914).
Muséum. — xx. 19
— 270 —
COMMUNICATIONS.
Liste Des Types pe CoréoprÈres HisrÉRIDES pÉcrirs Par S. pe Mar-
SEUL ET CONSERVES AU MuSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE,
par MM. H. Desporpes gr P. Leswc.
La collection de Coléoptères formée par l'Abbé S.-A. de Marseul et lévuée
par lui au Muséum d'Histoire naturelle en même temps que sa bibliothèque
entomologique comprend, outre les Coléoptères paléarctiques, une impor-
tante collection d'Histérides du globe. Celle-ci contient le plus grand
nombre des types sur lesquels S. de Marseul a fondé les espèces décrites
dans sa Monographie des Histérides et dans les autres travaux qu'il a con-
sacrés à l'étude de ces Insectes.
I était utile de relever et de publier la liste de ces Lypes. Nous avons
procédé à ce travail d'identification et de contrôle avec la préoccupation de
n'admettre comme types que les exemplaires dont l’authenticité ne parait
pas pouvoir être contestée. Chaque fois qu'un doute a subsisté dans notre
esprit, nous avons résolu la question par la négalive. Sur 1,124 espèces
déterminées figurant dans la collection de Marseul, 583 sont représentées
par un ou plusieurs types, qui portent aujourd’hui une étiquette spéciale
permettant de les reconnaître à première vue. L'ancienne collection du
Muséum contient en outre un type du même auteur, ce qui porte à 584 le
nombre de ceux compris dans la liste actuelle.
Les espèces sont énumérées suivant l’ordre où elles se trouvent dans la
collection de Marseul.
Dimalus Mars., Belo., 1870, 55 0).
PLATANODES, Belo., 1870, 57.
Phylloma Er., Jahrb. Ins., 1834, 96.
OBLITUN , Fr, 1890, 194 (9. Orphi- mannBurare, L. c., 195 (g. Orpli-
num Lew.). nium Lew.).
0 Le premier chiffre indique l'année (1870) et le second la page de la publi-
cation (55).
Principales abréviations : Ab., Abeille; — Belp., Annales de la Société Entomo-
logique de Belgique; — Bull. Fr., Bulletin de la Société Entomologique de France ;
— Fr., Annales de la Société Entomologique de France; — Gen., Annali del Museo
Civico di Storia Naturale di Genova.
— 971 —
monopon, Bel, 1870, 58 (g. Or- Maracxonr, L. c., 57 (or. Orphinium
phinium Lew.).
Lew.).
Hololepta Payk., Mon., 1811, 101.
Perraupiert, Fr., 1857, 397.
LIssOPYGA , Fr., 1853, 144.
sIDNENSIS , Fr, 1860, 587.
MENADIA , Ab., 1864, 279.
OBTUSIPES, /. €., 280.
AUSTRALICA, Fr., 1853, 146.
EXCISA , L. c., 148.
SUBLUCIDA , L. €., 140.
STRIATIDERA , L. €., 151.
FEROx, Gen., 1879, 149.
MARGINEPUNGTATA, Ér., 1853, 153.
COLOMBIANA , d. c., 154.
SIMILIS, /. c., 155.
TRUXILLANA, Fr., 1860, 590.
Lioderma Mars.
GrAnDis, lr., 1853, 204.
CERDO , /. c., 200.
POLITUM, /. €., 208.
MEXICANUM, L. C., 200.
Reicuer, /. c., 910.
INTERRUPTUM, /. c., 214.
BIDENTATA, Fr., 1853, 156.
Ponravicer, Fr., 1860, 594.
Guimonis, /. c., 595.
SEMICINGTA, r., 1093, 159.
ARCIFERA , /. C., 159.
ARCITENENS, Fr., 1860, 598.
vuLres, Belo., 1870, 58.
-saissoma, Fr., 1860, 599.
CAYENNENSIS, Fr., 1853, 180.
PyGoLissA, Belo., 1870, 59.
MERIDANA , Fr., 1853. 184.
BOGOTANA , /. c., 184.
QUADRIFORMIS., L. €., 186.
CURTA , L. G., 187.
Fr., 1857, 460.
cmex, Belo., 1870, 6o.
FUNEBRE , /. c., 60.
LATON, Fr. , 1853, 215.
PUNCTULATUM , L. €., 216.
cLAuDuM, Fr., 1860, 609.
RIMOSUM, r., 1893, 218.
Trypanæus Esch., Zool. All. , 1829, 11.
QUADRITUBERCULATUS, Êr., 1896, 120.
TERES, L. C., 111.
voxius, Fr., 1860, 838.
ENSIFER , lr., 1896, 113.
SPINIGER, /. €., 119.
AMABILIS, /. C., 117.
PICTUS, L. €., 116.
BISULCIFRONS, Bebe, 1870, 61.
RESECTUS, /. c., 63.
BREVIUSCULUS, Àr., 1857, Lo.
FLAVIPENNIS, Fr., 1856, 117.
PALLIDIPENNIS , Fr., 1860 , 841.
LUTEIVESTIS, L. c., 849.
SULCIPYGUS, Belo., 1870, 62.
NASUTUS, Fr., 1856, 121.
xasicornis, Bele., 1870, 62.
CARINIROSTRIS, Fr, 1896, 123.
FALLAX, & ©, 49h.
TUBERCULIFRONS , /. €., 1206.
BICAUDATUS, {. €., 127.
TRIGONALIS, Fr., 1860, 84h.
Devroczer, Fr., 1856, 1a7.
CARTHAGENUS, Fr., 1857, ho».
19:
— 272 —
Trypeticus Mars., 4b., 1864, 281.
TEREBELLUS, Ab., 1864, 28. CINGTIPYGUS, L. c., 284.
GILOLOUS, L. c., 289. TABACIGLISCENS, Bull. Fr., 1883, 68.
KALEMANTANUS, L. €., 283. GROUVELLEI, l. c., 68.
Plæsius Er., Jahrb. Uns>, 1834, 101.
ELLIPTICUS, Fr., 1853, 227. pupicus, Ab., 1864, 285.
LÆVIGATUS, L. c., 298. cossyPHUS, L. c., 285.
Sternaulax Mere. Fr., 1862, 705.
(Aulacosternus Mars., Fr., 1853, 234.)
ZELANDICA , Fr., 1853, 236.
Macrostesngs Mars. , Fr., 1853, 239.
Larertei, Fr., 1853, 243. ciRGULARIS, Ab., 1864, 286 (y. Ana-
glymma Lew.).
Apobhletes Mars. , Fr., 1860, 852.
Mieneauxi, Fr., 1860, 855. ARUENSIS, L. €., 291
MALAGCENSIS, Belo., 1870, 64. Mownrrouziert, Fr., 1860, 860.
iNDocILIs , Ab., 186/, 288. rovetPyGus, Ab., 1864, 291.
AMPHIBIUS , /. c., 208. piopsiPyGus, (ren., 1879, 259 (g.
CORRECTUS, /. c., 289. Liopygus Lew.).
MYSOLIGUS, l. c., 289. RIDENS , Fr., 1860, 861.
Scæaumi, Fr., 1860, 857. SUBRIDENS, Belo., 1870, 65.
PAPUENSIS, Ab., 1864, 290. PARENSIS, Fr., 1860, 863.
MORTYCOLA , {. 6., 200. ERRANS, L. c., 865.
Platysoma Leach., Zool. Mise., 181 1: 77-
CANALICOLLE, Ab., 1864, 297. CAMBODJENSE, /. €., 300.
CERAMICOLA , /. €., 29 8. PLUVIALE, Gen., 1880, 151.
FRONTOSUM, Fr., 1861, 141. Murravi, Fr., 1857, ho3.
MAKASSARIENSE , Ab., 1864, 299. LUCIFUGUM, Fr, 1853, 259.
SUMATRENSE, Gen., 1880, 199. coMEs, (ren., 1879, 961.
PODAGRUM, Fr., 1861, 144. SESQUISTRIATUM, Ab., 1864, 300.
Morsenurskvi, Ab., 1864, 299. CHarraut, Fr., 1861, 146.
— 973 —
Lewisr, Fr., 1875, 299. comPLETUM, Bely., 1870, 71.
JOBIENSE, (ren., 1879, 264. Leconrei, Fr., 1853, 273.
BonvouLorrt, Fr., 1861, 147. conpiTum, Ab., 1864, 307.
QUERULUM, Ab., 1864, 302. BIRMANUM, Fr., 1861, 151.
HEMISTRIUM , (ren., 1879, 265. CLarENcIæ, Belo., 1870, 72.
‘Cowrucu, Fr., 1857, 4o4. DEBILE , Ab., 1864, 308.
STRIATIPECTUS, Bele., 1870, 67. FELES, [. €., 309.
CRIBROPYGUM, Ab., 1864, 302. BAKEwWELLI, L. c., 309.
CONTIGUUM, L. c., 303. casTaniPes, Fr., 1853, 274.
AUREOLIFERUM, /. C., 309. TIMORIENSE , Ab., 1864, 310.
ALEXANDRI, L. €., 304. Auger, Fr., 1861, 152.
MIRANDUM, /. €., 305. Duraur, Ab., 1864, 310.
MOLUCCANUM, L. €., 306. STRANGULATUM, Belo., 1870, 73.
BIFFOSsOPYGUM, Belo., 1870, 69. cornix, Fr., 1861, 153.
Dour, 4b., 1864, 306. LINEICOLLE , Fr., 1873, 223.
LæviPyGuu, Bele., 1870, 70. CYLINDROIDES , 1899, 280.
roRPENS, Ab., 1864, 307. Gsorcer, Belo., 1870, 74.
Nicotikis Mars., Bull. Fr., 1883, rxvir.
incisipyGA, Bull. Fr., 1883, Lxvir.
Operclipygus Mars. , Bele., 1870, 76.
succisrRius, Belo., 1870, 75.
Idister Mars., Gen., 1880, 154.
MORPHON , (ren., 1880, 154.
Coryphæus Mars. : Ab., 1864, 911.
Wazcacer, Ab., 1864, 311.
Pachyerærus Mars., Fr., 1853, 447.
HISTEROIDES, Fr., 1853, A5/. DESIDIOSUS , L. €., 497.
AMETHYSTINUS, /. €., ADD. sucuxDus, /. c., 459.
Bocanoer, L. e., 456. Burueisrert, Bele., 1870, 76.
Phelister Mars., Fr., 1853, 46».
VIOLAGEUS, Lr., 1853, 469. amermmgius, Berl. Ent. Zeitschr., 1869,
Reurr, Fr., 1862, 697. 289.
VARICOLOR, Bull. Fr., 1887, oxuvi. KERGA, Belo., 1870, 77.
— 974 —
TEAPENSIS, lr., 1853, 48».
FULVULUS, Belge, 1870, 77.
CUMANENSIS,, Êr., 1853, 70.
QUADRIPUNCTULUS , /. c., 71.
sALOBRUS, Bull. Fr., 1887, exzvur.
CIRCULIFRONS, Fr, 1853, 473 (eo.
Epitoxus Lew.).
BOVINUS , L. c., 47.
ACOPOSTERNUS, /. €., 17.
Drecer, Belo., 1870, 81.
RUBENS, Fr., 1893, h77.
coNFUSANEUS, Belo., 1870, 78.
MUSGICAPA , d. 6., 79,
ARZEI, L. c., 80.
CHILICOLA , Î. €., 79.
HÆMORRHOUS, r., 1853, 479.
Sauniert, Fr., 1861, 16».
SOLATOR , L. €., 104.
MIRAMON, L. €., 163.
EGENUS, Fr., 1853, 180.
SANGUINIPENNIS, L. c., 481.
Pauzr, 4b., 1864, 316.
BREVISTRIUS, Êr., 1853, 485.
BIPULVINATUS , /. c., 484.
Fammamer, Fr., 1861, 172.
FRIBURGIUS, Ab., 1864, 318.
GLOBIFORMIS, Fr, 1853, 183.
vigius, Fr., 1861, 168.
FARGTUS, Ab., 1864, 319.
CONTUSUS , /. €., 317.
MACULIPENNIS, /. ., 317.
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LATOBIUS, L. €., 210.
SUBSULCATUS, /. €., 221.
ABYSSINICUS, l. €., 299.
ÆQUATORIUS, /. €., 227.
OVATULUS, /. c., 228.
CRIBRURUS, /. €., 220.
CALABARICUS, Fr., 1857. 415.
GONTEMPTUS , Fr. , 1854, 231.
RECURVUS , L. €., 239.
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Loanvz, /. c., 236.
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FURCIPES, Fr., 1854, 304.
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— 976 —
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EbULO, Bele., 1870, 89.
ARCIGER , Êr., 1854, 684.
HASTATUS, L. c., 685.
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BISBISTRIATUS, /. c., 087.
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LUCENS, Fr., 1854, 6809.
caviscuTus, Fr., 1861, 558.
FRATER , r., 1854, 690.
INTERMEDIUS, /. €., 091.
ALUTAGEUS , L. c., 694.
norius, Fr., 1861, 560.
AxILLARIS, Belo., 1870, 91.
Beccarur, Fr., 1871, 81.
Warernouser, Fr., 1854, 696.
BRUNNIPENNIS, /. €., 697.
invinus, Fr., 1861, 561.
RUSSICUS , Fr. , 1894, 698.
ANTILLARUM, {. c., 700.
pivisus, Fr., 1861, 562.
icuLrus, Fr., 1854, 703.
LONGULUS, /. c., 70h.
RHINOGEROS, Belo., 1870, 92.
Mariæ, Fr., 1861, 564.
Stietostix Mars., Belo., 1870, 93.
parRA, Belg., 1870, 92.
Carcinops Mars. , Fr., 1855, 8h.
Garsieuerrn, Fr., 1867, 55,
curRAx, Belo., 1870, 93.
TRISTICULA , L. c., 9h.
TANTILLA, Fr., 1855, 93.
LANISTA, Fr., 18692, 11.
FUMATA, . C., 19.
MISERULA , L. c., 14.
COLLARIS,W. C., 19.
— 977 —
MISELLA, Fr., 1855, 95. PLEBEJA, /. C., 08.
VIRIDICOLLIS, /. c., 96. Maven, Belo., 1870, 94.
DOMINICANA , /. c., 97. MADAGASCARIENSIS, Fr., 1855, 99.
Paromalus Er., Jahrb. Ins., 1834, 167.
victor, Ab., 1864, 330. BILINEATUS, Fr., 1862, 27.
MS LC, 31. MALUS, d. e., 24.
MuscuLus, Fr., 1873, 295. CORDIPYGUS, . €., 19.
oceANITIS, Fr. , 1855, 110. PRODUGTUS , Fr., 1859, 1159.
BIARCULUS, Belo., 1870, 96. ocuciPyGus, Belo., 1870, 99.
Forestiert, /. c., 96. INuncrus, Fr., 1862, 93.
VICTORIÆ, [. C., 97. CAUSTICUS, L. €., 20.
cLAvis, Gen., 1879, 274. RUGIGENIUS, Belo., 1870, 99.
Prapazr, Ab., 1864, 331. INFIMUS, Fr. , 1859, 119.
KHONGIUS, Belg., 1870 , 98. Luperri, Fr., 1862, 25.
scuzpriPyGus, Ab., 1864, 332. Soaurusst, Ab., 1864, 347.
DESPECTUS , L. C., 339. DIDYMUS , Fr., 1899, 111.
AGISTRIGUS, (ren. ; 1879, 276. Hispaniouæ, Belo., 1870, 101.
meLtARIS, Belo., 1870, 98. HARIOLUS, Fr., 1862, 929.
musicus, Ab., 1864, 333. TRIFOLIUM, L. €., 21.
convExus, Fr., 189595, 118. BICINCTUS, Bele., 1870, 101.
Monoplius Mars. ù Fr, 1859, 122.
INFLATUS, Fr., 1859, 124.
Cœlocrsæra Mars., Fr., 1857, 496.
cosTiFERA , Fr., 1857, 430.
Pelorurus Mars., Fr., 1855, 125.
BRUCHOIDES, Fr., 1855, 198.
Scapomegas Mars., Fr., 1855, 1929.
AURITUS, Fr. , 1855, 13». GIBBUS, L. c., 139.
Notodoma Mars., Fr. 1185911933.
GLOBATUM, Fr., 1855, 136. BULLATUM, Belo., 1870, 108.
Phylloscelis Mars., Fr., 1862, 32 (Discocelis Schm.).
Arecuavaeræ, Belg., 1870, 100.
or
Scapicælis Mars., Fr, 1862, 38.
TIBIALIS, Fr., 1862, Lo.
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Xavier, Fr., 1873, 296.
Tribalus Er., Jahrb. Ins., 1834, 164.
AGRESTIS, r., 1859, 195. mixTus, Fr., 1857, 437.
ACCEPTUS, Ab., 1864, 334. FASTIGIATUS, (ren., 1881, 618.
Koeniqius, L. c., 334. ascapaus, Berl. Ent. Zeischr., 1869,
COLOMBIUS , L. €., 23D. 200.
OGrERI, lc 890: BOMBA, Fr. , 1871, 80.
Doriæ, Fr., 1871, 81.
Tylois Mars., Ab, 1864, 336.
TRILUNATUS, Ab., 1864, 336.
Eretmotus Mars. ; 1859 nl Ie
Lucasr, Fr., 1855, 144.
Saprinus Er., Jahrb. Ins., 1834, 1792.
Ericasonr, Fr., 1855, 363. BEDUINUS, L. c., AG (detersus HI.
PERINTERRUPTUS, /. €., 3DQ. var. ).
VERSICOLOR , /. c., 376. DISTINGUENDUS , r., 1899, 1 (ore-
RASSELAS, L C., 370. gonensis Lec.).
OVALIS, L. e., 389. SEJUNCTUS, Fr., 1862, 449.
CYANELLUS, /. €., 387. GANGETICUS, Êr., 1895, 398 (niger
TASMANICUS, L. e., 386. Mots. ).
AURICOLLIS , /. €., 390. SUTURALIS, r., 1862, 451 (niger
FULGIDICOLLIS, L. €., 3920). Mots. ).
LæTUS, À oc, 388 (Australasiæ Paarao, Fr., 1859, 399.
Blackb. ). Dussaurri, Belo., 1870, 110.
ARTENSIS, Fr., 1862, 445. PUNCTATOSTRIATUS, Fr., 1862, 459
CYANEOGUPREUS, Ab., 1864, 337. (semistriatus Scriba. ).
PECUINUS, r., 1895, 391. STEPPENSIS, . c., 460 (semistriatus
SUBUSTUS , /. c., 389. Scriba ).
IRINUS , Fr., 1862, 443. INAUSUS, L.-c., AG1.
G® Le type de celle espèce est dans la collection du Muséum.
2070
suBNITIDUS , Fr., 1859, Lol.
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FIGURATUS , Fr., 1859, 4o9.
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ROTUNDIFRONS, L. €., 464 (lubricus
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RUGIPENNIS, Fr., 1899, 417.
sugpiprycHus, Belo., 1870, 111.
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Lacorparrer, Fr., 1855, 491.
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ÆNEICOLLS, L. c., ho,
VIOLACEIPENNIS, /. c., 428.
Bonarrensis, L €, h29 (nigrita
Blanch. ).
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RHYTIPTERUS, lr., 1862, 469.
CRIBELLATUS, Êr., 1859, Ah.
STRIGIL, d. c., Ah.
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cites HI. ).
BRUNNIVESTIS, Fr., 1859, 449.
FRONTISTRIUS , L. €., HDO.
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BELIOGULUS, Fr., 1862, 473.
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BITERRENSIS, Êr., 1862, 474. (aloe-
ricus Payk.).
POSTHUMUS, Fr., 1859, AGo.
Branouer, /. c., 461.
LIBANICOLA, Belo., 1870, 113.
rauricus, Fr., 1862, 476.
TRIANGUFILER, Lr., 1899, 46».
RUSSATUS, L. e., 466.
cuBÆCOLA , /. c., 467.
VIRIDULUS, L. c., 4GG.
ACILINEA , Fr., 1862, 477.
syrrACUS, Fr, 1855, 469.
Moses, Fr., 1862, 479.
canALISTIOUS, Fr., 1855, 471.
ERYTHROPLEURUS, /. €., 479.
HYPOCRITA , /. c., 473.
ARGENTINUS, Belo., 1870, 114.
FLAVICLAVA, L, ©., 119.
CAMPECHIANUS, Fr., 1859, 474.
MILIUM, L. c., 476.
FULVOPTERUS, [. c., 47Q (castanipes
Curt. ).
SUBVICINUS, /. c., 480.
GRANATENSIS, /. e., 481.
eRemiTA, Belo., 1870, 115.
ARROGANS, Êr., 1855, 487.
VESGUS, /. c., 188.
RUBRIQULUS, l. €., 489.
EuYs, Belo., 1870, 116.
Tarniert, Fr., 1862, 480.
MopEsTIOR, Fr., 1899, 493.
ORBICULATUS, L. €., 497 (fimbrialus
Lec.).
IGNOTUS, /. c., 196.
VAFER, l. €., 496.
VIATOR, /. c., 499.
CHILENSIS, /. €., 500.
DOLATUS, Fr., 1862, 189.
CONDOLENS, Ab., 186/4, 338.
SERRIPES, Fr., 1895, 677 (tridens
J. Duv.) | Styphrus Mots. |.
MEDIOCRIS, Fr., 1859, 679 (æmulus
NH. ).
anpaLusicus, Fr., 1862, 5o6 (elon-
galulus Rosh.).
BISKRENSIS, Ab., 1878, 39.
PERSANUS, /. €., 39.
HARMONICUS, Bert.
1869, 291.
HyLA, Ab., 1864, 339.
SoLierr, Fr., 1862, 487.
REVISUS, Ab., 1878, 39.
sicanus, r., 1862, Ago (curtus
Rosh. ).
Ent. Zeuschr.,
— 980 —
HERBEUS, Êr., 1895, 689 (metallicus
Hbst. ).
Bcoveri, /. c., 696.
SCULPTURIFER, /. €., 697.
ELEGANTULUS. /. c., 698.
SPECILLUM, /. €., 700.
ARENARIUS, L. €, 691 (rubripes Er...
var. ).
TiGris, Fr., 1862, 483.
LONGISTRIUS, Fr., 1855, 48h (ruf-
pes Payk.).
arAcHIDARUM, Ab., 1878, 309 (metal-
lescens Er.).
BRAHMINUS, Ab., 1864, 330.
Pezreni, Fr., 1862, 493.
SPECULARIS, Fr., 1855, 704.
Firseur, Fr., 1862, 94.
sixæ, /. c., 496.
BISTRIGIFRONS, Fr., 1855, 729.
RAsiLis, Fr., 1862, 495.
FERRUGINEUS, Fr., 1855, 719.
GROSSIPES, /. €., 718.
DENTIPES, L. C., 798.
CONSPUTUS, L. €., 708.
RADIOSUS, L. €., 72h.
DISJUNCTUS, /. €., 731.
Prerrzr, Bull. Fr., 1887, 195.
Gnathoneus J. du V., Gen. , 1858, 11°.
NANNETENSIS, Fr. , 1862, L9g (rotun-
datus Kug. ).
COMMUNIS, L. c., 5o1.
RIPICOLA , Belo., 1870, 118.
BICIRCULUS, L. €., 119 (g. Saprinus
Er. ).
Teretrius Er., Jahrb. Ins., 1834, 901.
Kraarzr, Fr., 1862, 669.
ixreusum, Belo., 1870, 190 (g. Te-
retriosoma Horn.).
PARASITA, Fr., 1862, 670.
MELBURNIUM, Bels., 191 (g. Tere-
triosoma Horn. ).
SomerseTr, (ren., 1879, 281 (9. Te-
retriosoma Horn. ).
mozamgicus, Fr., 1856, 138.
VIRENS, L. €., 136 (g. Teretriosoma
Horn.)
Homalopygus Boh., Resa. Eug., 1858, 36.
LONGIPES, Belo., 1870, 195.
Mecitostethus Mars., Belo. 5 1870 , 193.
PILIFER, Belo., 1870, 193.
Plegaderus Er., Jahrb. Ins., 1834, 203.
Sarr, Fr., 1856, 269.
monacaus, Belo., 1870, 124.
Comoxrorrr, Fr., 1862, 683.
Orri, Fr., 1856, 271.
AponIs, 4b., 1878, lo.
Barseuin, Fr, 1862, 68h (pusil-
lus Lec.).
— 281 —
Glymma Mars., Fr., 1856, 279.
Canpezer, Fr., 1856, 282.
Onthophilus Leach., Zoo!. Misc., 1817, 76.
COSTULATUS, Fr., 1862, 687 (affinis 9-cosrarus, Fr., 1856, 563 (g.
Redt.).
Epiechinus Lew.).
Bacanius Lec. : Proc. Ac. Phal., 1853, 291.
HUMICOLA, Fr., 1856, 570.
SoLIMAN, Fr., 1862, 687.
Abræus Leach., Zoo. Misc., 1817, 76.
BONZICUS , Fr,, 1873, 226.
cycLONOTUS, Fr. , 1856, 584.
-
PARIA , L. c., 585.
SPHÆERICUS, L. c., 586.
Acritus Lec., Proc. Ac. Phil., 1853, 288.
SUBSTRIATUS, Fr., 1856, 60°.
FULVUS, /. c., 607 (minutus Hbst.).
Aainus, Fr., 1862, 692.
FLORIDE, /. €., 693.
RUGULOSUS, Fr., 1856, 617.
LATERALIS, /. c., 021 (strigosus Lec.).
ACAROÏDES , /. €., 618.
LÆVIUSCULUS, L. €, 6929.
Guzuiver, L. c., 693.
Port, Fr., 1862, 695.
isragiuis, Bert. Ent. Zeitschr., 1869,
292.
uæpiLLus, Belo., 1870, 125.
WOKANENSIS, (ren., 1879, 283.
acuricrus, Fr., 1896 ,618 (simplex
Lec.).
— 282 —
SUR QUELQUES GENRES DE UOLÉOPTÈRES HÉTÉROMÈRES
APPARTENANT À LA FAUNE MALGACHE,
par M. J. CHaranay.
Parmi les nombreux genres de Coléoptères héléromères malgaches que
Fairmaire a décrits en les rapportant aux Tenebrionidæ, quelques-uns sont
étrangers à cette famille, bien que les plus récents catalogues les y rangent
encore. C'est le cas des quatre suivants :
l. Cleteus Frm., Bull. Mus. Paris, 1906, p. 274.
(MONCOMMIDÆ.)
(Génotype : CL. margiicozris Frm., loc. cit.)
Le genre Cleteus est décrit brièvement et de la façon la plus insuffisante,
en une diagnose de quelques lignes qui omet tous les caractères essentiels.
Ceux-ci peuvent être résumés comme suit :
Toutes les hanches très distantes ; cavités cotyloïdes antérieures ouvertes
en arrière ; les intermédiaires fermées en dehors, ne découvrant pas de tro-
chantins. Tarses pubescents, hétéromères. Tête fortement engagée dans le
pronotum; yeux très srands, subcontigus en dessus, mais, en position
normale, presque entièrement voilés sous le bord antérieur du pronotum.
Antennes robustes de 11 articles , les 3 derniers en massue comprimée peu
distincte, reçues dans un profond sillon creusé sous les bords latéraux du
prosternum. Saillie prosternale large, triangulaire en arrière, reçue dans
une profonde excavation du mésosternum: celui-ci très court. Métasternum
très large et court. Abdomen de 5 sepments, le premier le plus grand,
présentant une saillie intercoxale très large, trapézoïdale; le 5° profondé-
dent bifovéolé. Pattes contractiles, à tibias comprimés, aplatis et plus ou
moins logés, au repos, sous l’arête postérieure des fémurs. Epipleures
distincts des faux épipleures, dilatés et plus ou moins excavés sous
l'épaule.
De ces caractères, le premier exclut absolument les Cleteus des Tene-
brionidæ. Les suivants ne peuvent laisser aucun doute sur l'attribution du
genre aux Monommidæ. est même excessivement voisin des Monomma,
auxquels 1l devra peut-être un jour être réuni. Toutefois, comme il présente
un facies fort différent des Monomma proprement dits, et qu’en outre il s’en
distingue par les palpes maxillaires plus épais et nullement sécuriformes,
le mésosternum en lame beaucoup plus étroite et surtout la présence, sur
— 983 —
les côtés de la tête en dessous, d’un large et prefond sillon partant de l'angle
externe du cadre buccal et s'étendant obliquement en arrière et en dehors,
je crois préférable de le maintenir provisoirement.
Fairmaire s'était complètement mépris sur sa posilion systématique et
l'avait rapproché des Suarezius Frm., avec lesquels il n’a qu'une vague
similitude de sculpture et de facies. Ceux-ci sont à leur tour très voisins
des Asidobothrys Frm. qui, ayant été classés par Je ne sais quelle erreur
au nombre des Asidinæ, y ont entraîné avec eux les deux autres genres.
Gebien, qui ne les a pas connus en nature, les y a maintenus. En ce qui
concerne les Cleteus, l'erreur de Fairmaire s'explique d'autant moins qu'un
exemplaire de l'espèce typique, Cl. marpinicolhs Frm., figure, innomé il
est vrai, dans les Monommideæ de sa propre collection. Quant aux Suarezius
et Asidobothrys, ce sont de toute évidence des Heloprnæ du groupe des
Cotés du pronotum.
1. CL marpinicollis Fm. — 2. Cl. bisulcatus nov. sp. — 3. CI. grandis nov. sp.
Misolampini, qui représentent à Madagascar, par une rencontre dont la
Faune malgache est coutumière, les formes de ce même groupe appar-
tenant à la Faune Sud-américaine, les Sphærotus et genres VOISINS.
Outre l'espèce typique, seule décrite jusqu'ici, j'ai eu entre les mains
deux autres Cleteus :
1. Pronotum fortement sillonné de chaque côté, sa base non rebordée.
Dessus à pubescence très courte. Arête externe des tibias postérieurs
non arquée en dehors. 9ù
— Pronotum non sillonné, simplement impressionné, à base presque
entièrement rebordée. Pubescence longue, fournie. Arête externe
des tibias postérieurs arquée. Dessus alutacé, à ponctuation faible.
11-12 millimètres. 3. G. grandis nov. sp.
2. Sillons latéraux du pronotum atteignant la base. Dessus brillant; lignes
de points des élytres égales et fortes. 7-10 millimètres.
1. GC. marcmicozzis Frm.
— Sillons latéraux du pronotum n’alteignant pas la base. Dessus alutacé:
lignes de points des élytres effacées sur le disque. 4-7 millimètres.
2. G. bisulcatus nov. sp.
= Ph —
1. CL. mareicozuis Frm., Bull. Mus. Paris, 1906, p. 274.
Geb. : Cat. Tenebr.
Types : Madagascar : Ambovombe (Decorse), » ex. (coll. Mus., Paris).—
Ikongo, 1 ex. (Grandidier, 1902) [coll. Mus. Paris}; — Ambovombe
(coll. Fairmaire ).
2. C1. bisulcatus nov. sp.
Types : Madagascar : Ikongo (Grandidier, 1902), 17 ex. (coll. Mus.
Paris ).
h-7 millimètres. Noir, les côtés du pronotum obscurément rougeätres;
alutacé peu brillant.
Tête rugueusement ponctuée. Pronotum à ponctuation très fine et très
éparse sur le milieu du disque, graduellement plus dense et plus forte en
avant et surtout sur les côtés; ceux-ci explanés, s’élargissant d'avant en
arrière, séparés du disque par un sillon presque rectiligne, profond, effacé
en arrière et n’atteignant pas tout à fait le bord postérieur. Milieu de la
base en angle très ouvert; pas de sinus latéraux. Écusson pelit, triangu-
laire, brillant.
Élytres à 9 lignes de points, dont les 7 internes seules sont visibles de
haut; très obsolètes sur le disque, elles se renforcent graduellement vers la
base et les côtés des élytres, et sur la déclivité postérieure; la 9° forme une
strie enfoncée, marquée de pros points, le long de l'arête supérieure des
faux épipleures; ceux-ci asssez larges, presque lisses. Tout le dessus muni
d'une pubescence squamuleuse extrêmement courte et éparse, blanchâtre.
Dessous et pattes bruns. Flancs du proster num fortement granulés ; côtés
du métasternum et des segments ventraux à très gros points profonds, peu
nombreux comme chez ‘les espèces voisines. 5° sement profondément
bifovéolé. Arête externe des libias postérieurs presque droite.
d': Yeux subcontieus en dessus, taille plus petite. © : Yeux sensible-
ment distants en dessus.
Cette espèce est très voisine de la précédente, mais s'en distingue aisé-
ment par la taille plus petite, le corps plus mat, la ponctuation différente
et le sillon prothoracique incomplet en arrière.
3. C1. grandis nov. sp.
Types : Madagascar, sans localité précise, 1 ex. (A. Grandidier, 1867, in
coll. Mus. Paris); Madagascar, Manampaka, © ex. dans la collection de
M. Pic, des Guerreaux (Saône-et-Loire), qui a bien voulu m'en céder un
et que je suis heureux de remercier de l'extrême complaisance avec laquelle
il a mis à ma disposition les riches matériaux qu’il possède.
— 285 —
11-12 millimètres. Dessus noir, à reflets plus ou moins bronzés, entière-
ment alutacé et par suite presque mat; à pubescence squamuleuse blan-
châtre, longue et assez fournie sur les exemplaires frais, mais très caduque.
Tête pointillée. Pronotum à bord antérieur assez
fortement bisinué ; côtés fortement élargis des angles
antérieurs au 2° tiers, puis subparallèles , faiblement
explanés, non séparés du disque par un sillon. Base
assez fortement bisinuée sur les côtés, rebordée sauf
tout à fait au milieu. Ponctuation superficielle,
effacée sur le disque, un peu renforcée sur les côtés.
Élytres à 9 lignes de points, effacées sur le dis-
que, graduellement renforcées sur la base et les
côtés des élylres, et sur la déclivité postérieure; la
9° longeant l’arêle supérieure des faux épipleures,
non sulciforme; cette arête est juste visible de haut.
Faux épipleures sublisses, squamuleux. épipleures
fortement concaves sous l'épaule.
Prosternum à sculpture moins forte et moins
nette que chez les deux autres espèces ; tibias plus
fortement comprimés, l’arêle externe des postérieurs
nettement arquée en dehors.
Cette espèce se rapproche un peu des vrais Mo- Cleteus grandis nov. sp
nomma par son pronotum non sillonné en dessus; Dessous.
elle s'en distingue, outre les particularités déjà indiquées et qui me pa-
raissent pouvoir être considérées, au moins provisoirement, comme ayant
une valeur générique, par la forme épaisse , convexe, massive, non acuminée
en arrière, facies qu’elle partage avec les précédentes et qui donne au genre
Cleteus sa véritable unité.
Il. Stenogena Frm., Ann. Soc. Ent. Belo., XXXIX, 1895, p- 39.
Compsoeula Frm., loc. cit., XLIT, 1898, p. 236.
Hovacula Frm., :d., tbid., P- 230.
Ces trois genres, décrits comme voisins des Nesogena Mäkl, dont ils
o1t en effet le facies, sont en réalité des Alleculidæ, comme j'ai pu m'en
assurer par l’examen de la plupart de leurs espèces (S£. madecassa Frm.,
St. æanthopus Frm., C. apicata Frm., C. gentilis Frm., C. terminalis Frm.,
IT. lineolata Frm.).
Muséum. — xx. 20
— 286 —
Notes SUR LES ESPÈCES RANGÉES PAR LAMARCK
DANS SES GENRES Donax gr Caps (1616),
par M. En. Laury.
Sur les 27 espèces que Lamarck (1818, Anim. s. vert., N, p. 5hh-
552) rangeait dans le genre Donax Linné, 1758, il y en a dont on trouve
dans la collection du Muséum de Paris des exemplaires nommés par lui-
même, tous pourvus de leurs étiquettes originales. :
Des 2 espèces placées par Lamarck dans son genre voisin Capsa (1818,
loc. cit., p. 53), l'une est également représentée au Muséum par des spé-
cimens qu'il a étudiés.
Plusieurs de ces divers échantillons n'ont pas été explicitement signalés
par V. Bertin dans sa «Revision des Donacidées du Muséum d'histoire natu-
relles (1882, Nouv. Archiv. Mus. hist. nat., 2° s., &. IV, p. 57-191): ül
peut donc être utile de donner sur ces types quelques renseignements ©).
1. Doxax scorTum
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 546)
[= D. (Hecuba) scortum L., Berri, Donacidées, p. 79 |.
Lamarck a déterminé, dans la collection du Muséum, un spécimen,
long de 69 millimètres et haut de 43 millimètres, appartenant à cette
espèce de l'océan Indien : Venus scortum Linné (1758, Syst. Nat., ed. X,
p- 686), figurée par Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 246, pl. 95,
fig. 249-247) ct dans l'Encyclopédie méthodique (pl. 260, fig. 2).
2. D. PuBEscexs
(Lamarck, loc. cit., p. 546)
[= D. (Hecuba) scortum L. jun., Benrin, Donacidées, p. 79].
I n’y a au Muséum aucun spécimen nommé par Lamarck D. pubescens
Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 682).
Cette espèce, représentée par Chemnitz (178, loc. eit., p. 251, pl. 25,
fig. 248), a été rattachée par Deshayes (1835, Anim. s. vert., »° éd., VT,
p.240) et par Hanley (1849, Cat. Rec. Bio. Sh., p. 79) comme forme
0) Outre les espèces vivantes mentionnées dans les Animaux sans vertèbres,
Lamarck a décrit 6 Donax fossiles des environs de Paris dans les Annales du
Muséum (1806, t. VIT, p. 136-139) : D. reiusa, D. incompleta, D. tellinella,
D. nitida, D. lunulata (= Tellina lunulata Deshayes), D. oblqua.
— 987 —
jeune au D. scortum : Bern a accepté cetle réunion, tandis que Rômer
(1869, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2° éd., Donacidæ, p. 6 et 8)a
maintenu distinctes ces deux espèces.
3. D. cunEATA
(Lamarck, loc. cit., p. 546)
[= D. (Latona) cuneatus L., Berri, Donacidées, p. 114].
Deux échantillons du Muséum ont été délerminés par Lamarck D. cuneata
Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 683; Chemnitz, loc. ci., p. 266,
pl. 26, fig. 260; Encycl. méthod., pl. 261, Gg. 5) : lun, qui a 36 milli-
mètres de long et 24 millimètres de hant, représente la forme typique de
cette espèce de l'océan Indien; l’autre, étiqueté « Donax cuneata var., Asie
australe» et mesurant 31X<22 millimètres, correspond à la variété ressem-
blant, d’après Lamarck, à la figure 231 [t. 392] de Lister (1685, Hist.
Conch.) et il a été identifié par Bertin au D. australis Lk-
Deshayes (Anim. s. vert., 2°éd., VI, p.249). Hanley (Cat. Rec. Bio. Sh.,
p- 79) et Bertin rattachent au D. cuneatus L. le D. granosus Lk. comme
variélé, tandis que Rômer ( Conch. Cab., p. 82 et 84) conserve ces deux
espèces séparées.
hi. D. compressa
(Lamarck, loc, cit., p. 546)
[= D, (Latona) purpurascens Gmel., Berri, Donacidées, p. 115 |.
Le Muséum ne possède pas de spécimen nommé D. compressa par
Lamarck, qui a établi cette espèce de l’océan Indien sur les figures 6 a-b-c
de la planche 262 de l'Encyclopédie méthodique.
Hanley (Cat. Rec. Biv. Sh., p. 79) fait ce nom synonyme de Donux
purpurascens Gmelin [Tellina] (1790, Syst. Nat., éd. XII, p. 3237),
opinion acceptée par Bertin ©.
>. D. pecroines
(Lamarck, loc. cit., p. 547)
[= D. (Latona) deltoides Lk., Bern, Donacidées, p. 115 |.
Les types de cette espèce, recueillis à Pile aux Kanguroos (Australie)
par Péron (1803) et conservés au Muséum, consistent en un individu
Jong de 53 millimètres, haut de 38 millimètres, et une valve droite mesu-
(0) D’après Rômer (Conch. Cab., p. 87), le D. euglyptus Dunker (1858-1870,
Novit. Conch., p.78, pl. XXVIT, fiv, 1-4) serait la forme jeune du D. compres-
sus Lk.
09e
rant ho x 30 millimètres, celle-ci étiquetée par Péron + Cardium tri-
laterum».
Ainsi qu'on le verra plus loin, le D. epidermia Lk., déjà regardé par
Rômer (Conch. Cab., p. 86) comme pouvant être une variété du D. del-
toides, en est, pour Bertin , un simple synonyme.
6. D. raprans
(Lamarck, loc. cit., p. 547)
[= D. (Latona) faba Chemn., Bern, Donacidées, p. 109].
On ne trouve au Muséum aucun spécimen étiqueté D. radians par La-
marck, qui a appelé ainsi le D. faba Chemnilz (1782, Conch. Gab., VI,
p. 270, pl 26, fig. 266-267) [= D. radiatus Spengler mss. (1786,
Schroeter, Etnleit. Conch., TT, p. 104, pl. VIIT, fig. 3)], de l'océan Indo-
Pacifique.
MM. Dautzenbérge et H. Fischer (1906, Moll. rec. Mansuy Indo-Chine,
Journ. de Conchyl., LT [1905], p. 47o) ont proposé de conserver ce
nom radians Lk. pour désigner une variété plus haute et moins large que
le D. faba typique, qui est de forme transverse.
7. D. ABBREVIATA
(Lamarck, loc. cit., p. 547)
[= D. (Latona) abbreviatus Lk., Bertin, Donacidées, p. 112].
Dans la collection du Muséum il n’y a pas de coquille nommée par La-
marck D. abbreviata.
Aïnsi que le dit Bertin, Lamarck n'ayant cité aucune indication syno-
- nymique relative à cetle espèce, elle resle indécise, mais les figures
données par Sowerby (Thes. Conch., IE, p. 312, pl. 283, fig. 106-107)
et par Rômer (Conch. Cab., p. 94, pl. 17, fig. 1-3) tendraient à établir
qu'elle fait double emploi avec le D. veneriformis Lamarcek ©.
8. D. gRanosa
(Lamarck, loc. cit., p. 547)
[= D. (Latona) cuneatus L. var. granosus Lk., Berrin, Donacidées, p. 114].
On trouve au Muséum une coquille, longue de 39 millimètres et haule
de 26 millimètres, qui a été déterminée D. granosa par Lamarck : c'est,
selon Deshaves (Anim. s. vert., 9° édit., VI, p. 242) et Hanley ( Cat. Rec.
M) Rouen identifie au D. abbreviata Lk. le D. trifasciata Reeve (Conch. Icon.,
pl. IT, fig. 7 ab).
— 9289 —
Biv. Sh., p. 79), une variété du D. cuneatus L. : cette opinion a été admise
par Bertin, tandis que Rômer (Conch. Cab., p. 82 et 84) conservait dis-
tinctes ces deux espèces ().
9. D. corumBezra
(Lamarck, loc. cit,, p. 547)
[= D. (Latona) cohumbella Lk., Bertin, Donacidées, p. 116].
Plusieurs spécimens-types de cette espèce, figurée par Delessert (18/41,
Rec. Cog. Lamarck, pl. 6 ; fig. 11 a-b), ont été recueillis au Port du Roi
George par Péron (1803) et sont conservés au Muséum de Paris : ils con-
sistent, d'une part, en deux individus (mesurant 2,5 X 15 millim. et
19 < 13 millim.) et une valve (25 X 17 millim.), qui représentent la
forme typique, et, d'autre part, en trois exemplaires (24 X 16, 29 X 15,
21 X 14 millim.), éliquetés par Lamarck + Donace colombelle var. [2]»,
qui correspondent à sa variété +zonis violaceisn ©.
10. D. venertroruis
(Lamarck, loc. cit., p. 548)
[= D. (Latona) veneriformis Lk., Bern, Donacidées, p. 113 ].
Dans la collection du Muséum, Lamarck a déterminé deux spécimens
de cette espèce qui proviennent du voyage de Péron et qui ont pour di-
mensions, l'un, 27,5 X 24 millim.(), l’autre, 25 X20 millim.
Nous avons vu précédemment que, d’après Bertin, le D. abbreviatus Lk. ,
tel qu'il a été représenté par Sowerby et par Rômer, serait probablement
la même espèce.
11. D. ausrrauis
(Lamarck, loc. cit., p. 548)
[= D. (Latona) australis Lk., Berri, Donacidées, p. 114].
Pour cette espèce on trouve au Muséum trois cartons :
Un 1°, qui supporte deux spécimens mesurant 29 »< »1 millim. et
26 X 19 millimètres, a été étiqueté par Lamarck «Donax australis, de
Timor».
Un »°, sur lequel sont fixés deux échantillons ayant pour dimensions
(1) Il ne faut pas confondre avec ce D. pgranosus Lk. le D. (Latona) pranosus
Rômer (loc. eit., p. 84, pl. 14, fig. 11-13), espèce de l'océan Indien fort diffé-
rente d'après Bertin (oc. cit, p. 116).
@) Rôwen (loc. cit., p. 91) rattache au D. columbella Lk. le D. sulcarius
Menke à titre de variété.
8) Contrairement à ce que dit Bertin, il n’a pas fait figurer cet échantillon.
or
29 < 90 millim. 5 et 27 + 19 millimètres, a pour inscription «Donace
australe var. 1. — Péron».
Un 3°, avec trois individus (95 X 18, 24 X 17, 22 X 16 millim.),
porte comme mention « Donace australe var. 2.— Port du Roi George».
Au D. australis Deshayes (1835, Anim. s. vert., 9° édit., VI, p. 249 )a
assimilé son D. obscura (1830. Encycl. méthod. ME. IL, p. 98) ©.
Bertin en fait synonyme le D. bicolor dene (non Lk.) | Conch. Icon. ,
pl. V, fig. 28 a-b) et nous avons dit plus haut qu'il y a identifié égale-
ment la forme de l'Asie australe regardée par Lamarek comme une variété
du D. cuneatus.
12. D. spinermia
(Lamarek, loc. cit., p. 518)
[= D. (Latona) deltoides Lk. var. epidermia Lk., Berri, Donacidées, p. 115].
Les types du D. epidermia, dont Lamarck signalait la ressemblance
extérieure avec le Capsa lævigata Chemn., mais qui en diffère, comme le
dit Hanley (Cat. Rec. Biv. Sh., p. 80), par la charnière et par le contour
plus cunéiforme, sont conservés au Muséum : ils consistent en deux
coquilles, mesurant 42 X 29 millimètres el 33 X23 millimètres, recueïl-
lies à l'ile des Animaux (Australie) par Péron, qui les avait éliquetées
« Mactra macrosphæna».
Bertin a reconnu d’ailleurs qu'en réalilé ce sont simplement de jeunes
individus du D. delioides Lk., qui se distinguent seulement par leur taille
un peu plus faible et leur coloration jaunâtre.
13. D. 8rcocor
(Lamarck, loc. cit., p. 548)
[= D. (Latona) bicolor Gmel., Bertin, Donacidées, p. 112).
Ï n'existe au Muséum aucun spécimen rapporté par Lamarck à celte
espèce Indo-Pacifique, qui serait le D. bicolor Gmelin (4790: Syst. Nat.,
éd, XIE, - 396).
14. D. virrara
(Lamarck, loc. cit., p. 548).
Cette espèce n’est pas représentée au Muséum.
Sous ce nom de D. wittata Lamarck, Delessert (18h41, Rec. Coq. La-
® Le nom de D. obscurus a été repris par Reeve (1855, Conch. Icon., pl. IX,
fg. 62) pour une tout autre espèce.
®) D’après Berri (oc. cit., p. 114) le D. bicolor Reeve (Conch. Icon., pl. V,
fig. 28 a-b) serait une forme différente synonyme de D. australis Lk. |
— 991 —
marck, pl. 6, fig. 12 a-b) a figuré une coquille que Rômer (1869, Conch.
Cab., p. 32) mdiquait, avec doute d’ailleurs, comme pouvant être une
variété du D. vittatus Da Costa [— D. anatinum Lamarek |. Mais, ainsi que
le remarquent MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1895, Moll. Roussil-
lon, Il, p. 463 et 483), elle n'appartient nullement à cette espèce Euro-
péenne ( et Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 39; 1856, Cat. Rec.
Bio. Sh., p. 348) a reconnu que ce D. vutata LKk., représenté par Delessert,
est un Mollusque exotique complètement identique au Tellina trifasciata
Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 675 ), dont il a fait figurer le type Lin-
néen (1855, loc. «it., pl. I, fig. 5) ®. Cette forme serait, du reste, selon
Hanley (18492, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 72), voisine d’une espèce signalée
des deux côtés de l’isthme de Panama, le Tellina bimaculata Linné (1758,
Syst. Nat., ed. X, p. 677), qui est devenue le type du genre Heterodo-
naz Môrch ©.
15, D. TriquerrA
(Lamarck, loc. cit., p. 549).
On trouve au Muséum une coquille, mesurant 14 X 12 millim. 5, qui a
été étiquetée par Lamarck D. triquetra.
Deshayes (Anim. s. vert, 2°. éd., VI, p. 243) a reconnu que c’est une
Cythérée et, bien qu'elle soit indiquée par Lamarck comme provenant du
Port du Roi George, il en a fait une forme jeune du Cytherea corbicula
0) MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus croient qu'il y a eu erreur de la part
de Delessert, car Lamarck dit que son espèce lui a été communiquée par Leach
et qu'elle habite l'océan Britannique.
@) Jerrrevs (1863, Brit. Conch., IT, p. 398) pensait à tort que ce Telhina tri-
Jasciata Linné pouvait être le Psammobia füroensis Chemnitz.
Quant au Tellina trifasciata Pennant (1777, Brit. Zool., Shells, p. 88), c’est le
Tellina donacina Linné.
Il existe aussi un Donax trifasciata Reeve (1854, Conch. Icon., pl. LE, fig. 7),
des Philippines, qui a été rattaché au D. abbreviatus Lk. comme variété par
Rômer, comme simple synonyme par Bertin.
G%) Tandis que Rôuer (Conch. Cab., p. 105 et 106) avait classé avec raison
dans le genre Heterodonax ce Tellina bimaculata L., ainsi qu'une coquille voisine,
qu'il lui rattachait comme variété, le Tellina sexradiata Lamarck (1818, Anim. s.
vert., V, p. 534), Bertin (1878, Rev. Tellinidés, Nouv. Archiv. Mus. hist. nat.,
2° s., |, p. 322 et 326) a suivi une opinion erronée de d'Orbigny (1853, in Ra-
mon DE LA SaGra, Mist. Cuba, Moll., p. 257) et a placé ces deux formes dans le
genre Arcopagia (Leach) Brown, qui a pour type le Tellina crassa Pennant.
D’après M. Wm. H. Dall (1898, Synops. Psammobiidæ, Proc. Acad. Nat. Se.
Phalad., L, p. 59; 1900, Gontrib. Tert, Fauna Florida, Trans. Wagn. Fr. Inst.
Se. Philad., UE, p. 973 et 980), le genre Heterodonax doit, par ses caractères,
être rattaché aux Psammobiidæ plutôt qu'aux Donacide.
— 292 —
Gmelin | Venus] = Tivela mactroides Born | Venus], qui est une espèce des
Antilles.
Comparé aux figures données par les auteurs pour les différentes espèces
de Tivela, le type Lamarckien du D. triquetra présente un contour qui se
rapproche surtout de celui indiqué par Sowerby (1851, Thes. Conch., Il,
p. 618, pl. CXXVIT, fig. 14) pour son Cytherea polila, de Port-Natal.
16. D. riNGENS
(Lamarck, loc. cit., p. 549)
[= D. (Serrula) serra Chemn., Berrix, Donacidées, p. 86].
H y a au Muséum une coquille, longue de 69 millimètres et haute de
45 millimètres, déterminée D. ringens par Lamarck, qui a donné ce nom
au D. serra Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 257, pl. 25, fig. 251-
259): cette espèce du Cap de Bonne-Espérance et de l'océan Indien, ran-
gée par Deshayes (Anim. s. vert., »° éd., VE, p. 244) dans le genre Capsa,
appartient en réalité. d'après Rômer et Bertin, au sous-genre Serrula ou
plutôt, MM. Bucquoy, Dautzenberg , Dollfus (1895, Moll. Roussillon, W,
p. 453) ayant démontré l’inutilité de cette subdivision , à la section typique
du genre Donax.
(À suivre.)
— 293 —
Les COLLECTIONS BOTANIQUES RÉCOLTÉES PAR LA MISSION DE DÉLIMITATION
CONGO FRANCAIS-CAMEROUN,
par M. Francois PELLEGRIN, PRÉParaTEuR au Muséum.
Le Capitaine Periquer, aujourd'hui Administrateur, qui fit déjà en
1907 une importante mission dans le Haut Logone, et qui rapporta au
Muséum une belle collection d'échantillons botaniques dont J'ai poursuivi
l'étude et publié les principaux résultats ici-même (. dirigea, au com-
mencement de l’année dernière, la Mission de délimitation fixant la nou-
velle frontière, revisée par les traités récents, entre notre Congo et le
Cameroun.
Cette très importante Mission devait avant tout agir rapidement, ce qui
est une condition défavorable à la récolte d'échantillons d'Histoire naturelle ;
pourtant mon ami le lieutenant Fricour a pu apporter au laboratoire de
M. le Professeur Lecoute une collection {rès importante de spécimens végé-
taux recueillis pendant les opérations de la Mission.
Cette collection, dont une partie sera retenue pour le Muséum, comprend
d'une part de nombreux échantillons d'arbres récoltés par le D° Rincex-
8AcH dans la région du Moyen Oubangui, non loin de Bangui, aux envi-
rons de Mongoumba, Bakota, Belou, et par le capitaine Garpeux dans le
pays marécageux compris entre la Lobaye au Nord et le Congo, d'autre
part des échantillons de plantes herbacées venant de la région des sources
de la Pama, de Boudoli, de Mongoumba recueillis par le sergent Gourar.
Malheureusement une partie de la récolte particulièrement difficile a
été faite trop hâtivement, le temps dont la Mission disposait étant mesuré,
comme je l'ai dit déjà, et ne comprend que des échantillons d'arbres insuf-
fisants le plus souvent pour une identification botanique; les plantes her-
bacées , au contraire, sont, en général, très complètes et bienconservées,
accompagnées de notes prises sur place avec soin : ce sont elles principale-
ment qui, en raison de leur bonne conservation, font l'objet de la présente
étude.
I. DIALYPETALZÆ.
Anonace:z:
Hexazogus crispixcorus À, Rich. = H. eranoircorus Benth. — «Arbre
de 5 à 6 mètres de hauteur, à tronc de om.5o en diamètre, à sommet
arrondi et premières ramifications très basses. Bois blanc dur, fibreux à gros
() Voir François Perceenix, Sur les collections botaniques faites par le capi-
taine Periquet dans le Haut Logone [ Bull. Mus. Paris, p. 357 (1911).
oo
orain. Fleurs blanc jaunâtre. Fruits à péricarpe mucilagineux à l’élat de
maturité, puis se desséchant par la suite, comestible, mais apprécié seule-
ment des indigènes et des animaux.» T.C.(® N° 1. Boghéré, sur la Baba,
dans les lieux marécageux et forêts bordant les rivières, le 5 mars 1915.
ANONA SENEGALENSIS Pers. — “Arbre de hauteur médiocre à tronc tordu,
peu élevé. Bois blanc teinté légèrement de rose, fibreux, à grain gros.
Fruit comestible.» GC. N°22. Boudoli, sur des coteaux secs, le 22 mars1913.
Capparidaceæ.
Gyxanpropsis PENTAPHYLLA (L.) DC. — N'Donibo (m'haka ), Coumbi
(baya). « Plante à saveur acide, à aspect de radis, semblant à demi cultivée;
doit être comestible.» T. G. N° 107 et 108. Mongoumba, le 11 juin 1918.
Portulacacezæ.
PorruLaca quapriripa L. — «Comestible, se mange en salade.» T, C.
N° 215. Mongoumba, aux abords des villages.
P.oceracEea L.— +Pourpier vulgaire, se mange en salade. » T. G. N°214.
Mongoumba.
Tarinum crassrozium Willd. — «Plante comestible de o m. 50 de hau-
teur.» T. C. Mongoumba, dans les anciennes plantations.
Dipterocarpezæ.
Lopirs Arara Banks. — Sanga (yakoma). «Arbre de grande taille en
général à grosses branches, et de forme arrondie. Bois rouge clair, dur, à
grain fin, susceptible d'être poli, et servant aux indigènes à la confection
de pirogues. Le fruit, comestible, donne une huile indigène.» T. CG. Bou-
doli, dans les terrains secs et pierreux, le 23 mars 1913.
Malvaceæ.
* Urexa Lorara L. — Pounga (m'baka). Pounbou (baya). Feuilles ridées
velues, fleurs rouges. L’écorce est employée à amarrer les feuilles sur les
cases. À. R. N° 144. Mongoumba, le 13 juin 1913.
AgunLon inicum Sweet. Kosofouga (m'haka). «Plante suffrutescente, de
haute taille, à fleurs jaune d’or.» R. N°156. Mongoumba, je 1 4 juin 1913.
Hisiscus Rosa sixexsis L. — Nziéoua (m’baka). « Arbrisseau ornemental
cultivé.» N° 210. Mongoumba.
9) Les lettres précédant les numéros de chaque échantillon ont été mises par le
collecteur ; elles indiquent : T.C., que la plante est très commune dans la région;
— C., qu'elle y est commune ; — A. R., assez rare; — et R., rare.
|
|
Buettneriacezæ.
Buerrveris Arricana Mast. — Mocourou (m'baka). « Arbrisseau grimpant
volubile. » N° 233. Mongoumba.
Triplochitonacezæ.
TripLociron sczeroxyLoN K.Sch. — «Liane.» N° 79. Région de Bangui.
Sterculiaceæ.
STERCULIA TOMENTOSA Guill. et Perr. — «Arbre de taille moyenne à
feuilles et rameaux recouverts de poils glanduleux sécrétant un liquide qui
colle aux mains quand on “es touche. Fleurs vertes en dehors, rouge foncé
ou jaune rouge en dedans. Bois blanc très fibreux et mou, à aan rosée
résistante.» A. R. N°44. Boudoh, sur un coteau sec, dans la brousse, le
25 mars 1919.
Tiliacea.
Grewia mozuis Juss. (?). — «Arbrisseau de 1 à 2 mètres. Bois blanc,
rouge vineux au centre, assez dur. L’aubier serait considéré comme co-
mestible par les indigènes. Fleurs jaunes. » T. CG. N° 40. Boudoli , en terrains
secs, le 25 mars 1yÿ13.
TrIUMFETTA RHOMBOIDEA Jacq. — Pounga (m'haka). «Plante dressée
servant à la fabrication de cordes.» T. CG. N° 199. Vieilles plantations.
Mongoumba, juin 1913.
Corcrorus AcuranGuLus Lamk. — Bolo (baya). Plante élevée, à fleurs
blanches. Feuilles comestibles; les indigènes en sont très friands.» A. R.
Mongoumba, le 11 juin 1913.
GLypue4 éRewioines Hook. f. — Noe (m'haka), Tecouana (baya). +Ar-
brisseau peu élevé, à fleurs jaunes. Bois employé en menuiserie à la confec-
tion de manches de haches et de couteaux.» R. N° 135. Mongoumba, le
13 Juin 1913.
Oxalidacezæ.
Oxauis corxieurara L. — «Fleurs jaunes.» T.C. N° 209. Mongoumba,
juin 1913.
Balsaminacesz.
[mpariexs Irvine Hook f. (?). — «Plante de o m. 50 à fleurs rouges à
\
éperon, poussant sur le bord des ruisseaux.» T. CG. N° 13. Boudoli, le
20 mars 1913.
Ochnacesæ.
RuagopayzLum RuBrum V.T. — Bangaala (m'haka). «Fleurs rouges.
Comestible.» R. N° 159 et 63. Boudoli et Mougoumba, mars et juin
1919.
— 296 —
Ocuxa Arzecn R. Br. — «Arbre peu élevé. Bois dur à grain fin. Fleurs
rouges. Fruits par un ou deux sur chaque pédicelle. PR. N° 52. Récolté en
terrains humides. Forêts du bord des rivières, à Boudoli, le 26 mars 1913.
Ampelidace:sæ.
Leea quixrexsis DC.— + Arbrisseau grimpant. Fleurs jaunes. » A. R. N° 62.
Terrains humides, forêts. Boudoli, le 28 mars 1913.
Sapindacez.
Capiospermum Haricacagun L. — Kanganga (m'haka), Zikli (baya). —
«Fruits employés par les noirs comme ornements.» CG. N° 114. Mon-
goumba, le 12 juin 1913. Bords des eaux (Oubangui).
Pauczivia pinvata L. = SErsanta curassavica Radik. — Fouli (baya).
A. C. N° 159. Mongoumba, le 13 juin 1913, aux bords des chemins.
Anacardiaceæ.
Onixa Barrert Oliv. = Lanwea Engl. — «Arbre de petite taille, de ter-
rains secs. Bois blanc rosé, à grain assez fin et serré, assez dur; écorce
épaisse très fibreuse et très résistante, donnant une sécrétion jaune vis-
queuse, devenant vite, à l'air, blanche et très friable.» A.R. N° 58.
Boudoli, le 25 mars 1913.
SORINDEIA JUGLANDIFOLIA Planch. (?). — Pehin (Sango). «Arbre de taille
moyenne, de terrains humides. Fruits comestibles pour indigènes. » C. N° 16.
Boudoli, le 22 mars 1913.
Connaraceæ.
Maxores expaxsA Soland. — Nia (baya), Guacou (m’baka). — «Arbris-
seau à feuilles composées, à fleurs jaunes. Employé pour les yeux.» A. C.
N° 130. Mongoumba, le 13 juin 1913.
Leguminosæ.
[NpiGoreRs HirsuürA L. — Youca (baya). «Plante peu élevée à fleurs en
grappes rouges, longues, poilues. Ornemental.» A. C. N° 127. Mongoumba,
le 13 juin 1913.
Aracais nypoGæa L. — N° 297. Arachide cultivé.
Desuonium Mavritianum DC. — «Plante herbacée de hauteur assez va-
riable, 1 mètre en moyenne. Fleurs rouges et feuilles en trèfle. Terrains
secs de la brousse». À. C. N° 60. Boudoli, le 28 mars 1913.
D. ovazrrozium G. et P. — Bolomboudo (m'haka), Saroché (baya).
“Pelite plante à fleurs roses, grigris pour indigènes.» C. N° 105. Mon-
goumba, le 11 juin 1913, terrains secs.
= 909 —
Vigxa LanGiroLiA À. Rich. (2). — «Plante rampante.» R.N° 50. Boudoli,
+ le 26 mars 1913, terrains secs, coteaux.
V. czagra Savi. (?). — Kola (m’haka). rRessemble au haricot de France.
Employé à la toilette.» T.C. N° 211. Terrains très secs, coteaux à Mon-
soumba. |
Ervrarnwa Dvysowskir Hua. — “Arbre de petile taille en général.
Belles fleurs rouges. Graines rouges dans de grandes gousses. Piquants
aux jeunes branches. Bois jaune fibreux à assez gros grain.» A. C. N° 23.
Boudoli, le 22 mars 1913. Terrains secs, coteaux.
Raynenosra Loncerenuncuzara Hochst.— Comdé (m'haka), War (baya).
« Fruits comestibles.» T.C. Mongoumba, forêts; bords des chemins, le 1 1 juin
1913.
PR. ecurinosa Harms. — +Plante de o m. 5o de haut, ressemblant au
haricot.» C. N° 6. Boghéré-Baba, en terrains secs, le 8 mars 1913.
R. cartBæa DC. — «Plante grimpante à grosses racines pivolanles ;
fruits : gousses ressemblant aux haricots.» T. G. N° 36. Boudoli, le 24 mars
1913, en Lerrains secs.
Prerocarpus LucENs G. et P. — «Arbre assez commun, à port conique,
pouvant atieindre une hauteur de 10 mètres et o m.50 de diamètre. Tronc
peu ramifié jusqu’à 3 ou 4 mètres du sol. Bois blanc assez compact à grain
fin. Ecorce rugueuse. Semble bien résister au feu.» C. N° 18. Boudoli, le
22 mars 1919, en {errains secs.
CÆSALPINIA PULCHERRIMA SW. — Bamba (m'haka). «Ornemental, cul-
livé.» T. CG. N° 100. Mongoumba, le 11 juin 1913.
Cassra occpenrazts L. — Cotomaféli (m'haka) GC. N° 110. Mon-
goumba, le 11 juin 1913 au bord des eaux.
Baummia rericuzara DC — «Arbre de petite laille, de terrains secs,
à bois jaunàtre peu compact, très fibreux , non dur, et écorce extériéurement
gousses odorantes.» T.C. N° 43. Boudoli, le 25 mars 1919.
Prosopis o8LoxGA Benth. — «Arbre de grande taille, haut d’une dizaine
de mètres, o m. 4o à o m. 5o en diamètre, de forme demi-sphérique, à
branches grosses et horizontales, les plus basses à 2 mètres du sol. Bois
blanc à bord rouge clair, veiné au centre; grain fin assez compact el assez
dur ; semble susceptible de prendre un beau poli et doit être utile aux
constructions, quoique attaqué facilement par les parasites: écorce épaisse,
rouge vineux. Sécrélion jaune de l’aubier assez abondante. Gousses noires,
longues de 10 à 15 centimètres, à section ovale, contenant une matière
— 298 —
spongieuse où sont ménagées des alvéoles cornées contenant des graines
rousses et allongées. Forme la majeure partie des grands arbres de la
brousse du pays.» T. G. N° 42. Boudoli, le 25 mars 1913.
Mimosas asperara L. — Nzélé (m'haka), Baré(baya). «Arbrisseau piquant
à feuilles très finement découpées; fleurs en boules; fruits : gousses poilues
jaunes. Ornemental.» T. CG. N° 118. Mongoumba, le 13 juin 1913.
ÂAcacra Siné G. et P. — Kangali (yakoma). «Arbre ou simple arbrisseau
\ rameaux épineux à chaque nœud. Bois très blanc, peu compact, à gros
a fibreux. Écorce assez épaisse, à liège jaune et couches internes,
grenues, rouge vineux et fibreuses. Feuilles se repliant comme celle de la
Sensitive au contact de corps.» À. R. N° 53. Boudoli, le 26 mars 1913, en
terrains secs.
Combretaceæ.
Comsrerum BracreATuM Enpl. et Diels — CacoucrA BrAcTEATA (pro parte)
Laws. — Vengouma (m’haka). «Arbrisseau de 1 à 3 mètres, fleurs en
tubes, irrégulières, à l'extérieur rouges, à l’intérieur blanches. » G. N° 201.
Mongoumba, dans la forêt et les anciennes plantations, juin 1913.
TerMINALIA MACROPTERA G. et P. — Boudoli, en terrains secs, le 29 mars
1919.
Passiflorace.
Papaya Carica L. — «Papayer.» N° 196. «Planté dans le moyen Ou-
bangui. »
Cucurbitaceæ.
LaGenarrA vuzéaris Ser. — Mboso (m'baka), Bere (baya). C. N° 64 (?).
«Comestible, semble cultivé.» Mongoumba, terrains aux abords des vil-
lages , le 19 juin 1913.
Mouorpica rorina Sch. et Th. — Socouo (m’baka). «Plante rampante
à feuilles comestibles. Fruit rouge mou et long.» C. N° 234. Mongoumba,
juin 1915.
Ficoideæ.
Mozzuco vermiavrara DC. — Sangou (m'kaka). «Plante rampante du
bord des eaux. Feuilles grasses comme celles du Pourpier. » T.G. N° 109.
Mongoumba, le 11 juin 1913.
— 299 —
LA FIÈVRE JAUNE,
par M. Paur Serre, Gonsuz pe France, Associé pu Muséuw.
SYMPTÔMES. — TRAITEMENT. — PRÉCAUTIONS À PRENDRE.
Période d’incubation, de 2 à 6 jours; maximum, 9 jours, exceplion-
nellement 12 jours.
Signes avant-coureurs à peu près semblables à ceux des maladies sui-
vantes : jaunisse; iclère catarrhal: certaines maladies du foie; fièvres
typhoïde, dengue, récurrente où hémoglobinurique: néphrite; urémie ;
maladie de Weil; peste bubonique, etc.
Trois types : 4, descendant (bénin ); b, continu; «, de rémission.
Cas bénins : de 2 à 5 jours; cas graves : Jusqu'à 11 jours.
Le péril se présente le troisième Jour pour disparaitre seulement le
neuvième. É
SYMPTÔMES VARIÉS APPARAISSANT SELON LES cas. — Élévation de la tempé-
ralure (39 degrés, 39,05 et même 4o ); accélération du pouls à partir du
second jour, 100 et 110. Bouche sèche, soif vive; parole précipitée. Facies
rubicond (de la rougeole): lèvres et poitrine colorées, yeux larmoyants,
injeclés et sensibles à la lumière, pupilles dilatées. Mal de tête localisé au
front et aux yeux; sensations de froid; frissons: vive sensibilité et douleur
au creux de l'estomac (épigastre). Langue saburrale (chargée) avec bandes
noirâtres el longitudinales (bords el pointe rouges).
Vomissements alimentaires, puis glaireux, abondants après l'ingestion
de liquides. Douleurs le long de la colonne vertébrale (région lombaire)
comme dans la pelite vérole (+coup de barre-): courbature; douleurs
dans l'abdomen pendant la période congeslive, constipation opiniâtre;
hyperesthésie de l'abdomen; insomnie; vertiges, nausées.
Vers le quatrième jour, toute la surface de la peau se colore en jaune ou
jaune verdâtre (ictère), albumine dans les urines: hoquet; troubles de la
circulation ; urines {très rares ou presque complètement supprimées: par-
lois hématurie; hémorragies nasales et gingivales: pouls agité: ascension
thermique (ho et h1 degrés).
À la première période succède une période de rémission : les symptômes
diminuent de gravité ou reprennent avec plus de sévérité. Dissociation
entre le pouls (60 et 90 battements) et la température. Vomissements
bilieux et de sang noir (couleur marc de café), hémorragies de l'intestin :
délire, stupeur, coma et mort par intoxicalion des centres nerveux (urémie ),
par hémorragie, ou par asthénie (état adynamique ).
— 300 —
Tratremenr. — Faire appeler, si possible, un médecin ayant déjà soigné
des malades atteints de fièvre jaune. Disposer entièrement d’une infirmière
intelligente, active et dévouée. S'isoler sous une bonne moustiquaire (utili-
ser, si possible, une chambre de Marchoux) dans l'intérêt de la communauté.
Le premier ou le second jour de l'attaque, prendre, chaque heure, un
verre de limonade citro-magnésienne (300 grammes) nouvellement pré-
parée et sorlant de la glacière. Tout purgatif répété et doux, notamment
l'huile de ricin à pelites doses, administré de suite en cas d'état fébrile,
peut tirer le malade d'un très mauvais pas.
En cas de vomissement, substituer aux purgatifs ci-dessus 1 gramme de
calomel à prendre en trois fois (un paquet chaque heure). Faire boire
de l'eau de Perrier glacée ou de l’eau chloroformée. Si les reins fonc-
tionnent, donner au malade une potion composée de 2 grammes de sali-
cylate de soude dans un litre d'eau froide.
Bains de pieds sinapisés. Frictions sur tout le corps avec du jus de
citron ou de l’eau vinaigrée. Cataplasmes de moutarde au creux de l’esto-
mac. Fomentations chaudes sur les lombes.
Analyser les urines, surveiller le cœur et les reins. Diète hydrique s’il
est nécessaire. Administrer la potion tonique de Jaccoud.
Le troisième et le quatrième jours et jusqu’au septième jour seulement,
en cas d'amélioration, faire prendre au malade une solution de perchlorure
de fer (4 gouttes dans un verre d’eau froide toutes les deux ou trois
heures). En cas d’hémorragies nasales, stomacales ou intestinales, la dose
peut être augmentée. On Ten faire des injections nasales.
Injections hypodermiques de chlorhydrate de morphine (1 centigramme)
si les reins ne sont pas atteints.
Pendant la seconde période, donner au malade du thé chaud, du cham-
pagne, du café noir. Pour les hémorragies internes graves, employer l'er-
gotine. En cas d’état ataxique et convulsif, administrer les préparations de
valériane, et, contre le hoquet, les antispasmodiques : valérianate d’am-
moniaque ou bromure de strontium.
Le convalescent peut boire de l’eau froide en petites quantités.
PrécauTIoNs À PRENDRE. — Éviter les émotions, les fatigues, les excès,
les privations qui débilitent; veiller à l'alimentation, qui doit être légère;
supprimer les boissons alcooliques. Tenir les intestins libres et les fonctions
digestives en bon état.
En cas d'épidémie, se frotter les parties du corps exposées aux piquüres
des moustiques, soit avec de l’huile de Kayoupouti, de Java, ou de l’huïle
de citronnelle, soit avec de l'alcool saturé de salol ou contenant un peu de
gaïacol. Porter des vêtements blancs, le noir attirant les moustiques.
Dormir sous une moustiquaire-sac sans couverture; engager le bas sous
le matelas. Ne pas se laisser gagner par la peur.
SOMMAIRE.
Actes administratifs. — Démission de M. Danet. — Nomination de M. Le-
bard comme Préparateur de la Chaïre de Botanique (Organographie).
— Nominations de MM. A. Weiss, Helmayr et Gallois comme Ofh-
ciers de l’Instruction publique... ... CIE NET AD PACE Pape Me
Communications :
H. Dessonrpes et P. Lesne. Liste des types de Coléoptères Histérides décrits
par S. de Marseul et conservés au Muséum national d'Histoire natu-
HEURE SMS RER ARS AERE CRETE RE EE NL ae LI
J. Caaranay. Sur quelques genres de Coléoptères Hétéromères appartenant
À Le PANNE AE A PE SN CR CR ER OR SAT a tee
Ed. Laur. Notes sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres
Re ENTER ON PRE PDO SAONE PE LS EAU
Fr. Perzecri. Les collections botaniques récoltées par la Mission de déli-
mitation Congo français-Cameroun................ AA EE
EE La Re VTe jaune. se TR le etes des
Pages.
270
_ RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM s.
(14
| PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
|
MDCGCCXIV ss l =)
AVIS. | Ro.
Les auteurs son priés de vouloir oi se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans Île ue ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de Donner des manu=
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auleurs sont instamment priés . ne les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuserits.
& SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL.
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
ARTICLE PREMIER.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907. a pour but de donner son appui moral et financier
à cet élablissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboraloires,
serres, jardins et bibliothèques, et de a les travaux scientifiques dl
l’enseignement qui s’y ratlachent.
Elle a son siège à Paris.
ess sr sms une em nm
ARTICLE 3.
L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre ütulaire, il faut payer une cotisation annuelle d’au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de 150 francs.
Pour être Membre donateur, 1l faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d’au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à ia
Sociélé, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifi iques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d’au moins 1,200 francs.
() S’adresser pour les versements à M. Pierre Massox, trésorier de l’Associalion,
120, boulevard Saint-Germain.
Ce hu dt à - mn 7 0
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1914. — N° 6.
DEC
150° RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
30 JUIN 1914.
ni —
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ze Présipenr donne connaissance des faits suivants, relatifs au
Service général du Muséum:
MM. les R. P. Loncin Navis, Cavazerie et Ducroux, présentés
par MM. les Professeurs E.-L. Bouvier et H. Lecowre, ont été nom-
més Correspondants du Muséum (Assemblée des Professeurs du
27 mai 1914);
M. le D’ P. River, Assistant de la Chaire d’Anthropologie, a été
promu au grade de Médecin-major de 1"° classe (Réserve spéciale) 1).
Parziprz Van Tien,
LA (= L) ’
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Proresseur au Muséum NArTIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
Le 28 avril dernier, s’éteignait le Savant qui, depuis trente-cinq années,
occupait avec distinction, au Muséum, la Chaire de Physiologie végétale.
Homme de science dans la large acception des mots, il avait consacré sa
() Renseignement parvenu en cours d'impression.
b
Muséum. —- xx. 21
HE AQORCE
vie à l'étude, ne se dispersant pas au dehors dans la fréquentation du
monde ; aussi voulut-il disparaitre sans bruit, sans honneurs, sans dis-
cours. S'inclinant devant sa volonté, personne ne vint sur le cercueil du
Botaniste poser une couronne de fleurs, personne ne rompit le silence pour
prononcer l'élose du Maître éminent. Mais le temps passe, et ses dis-
ciples ont considéré comme un devoir d’honorer sa mémoire en rappelant
quelle avait été son œuvre.
M. Edmond Perrier, Directeur du Muséum, qui, à l'École normale
supérieure , avait été l'élève du Professeur Van Tieghem, a tenu à rappeler
l'influence qu'avait eue son enseignement sur son esprit et le choix de sa
carrière, a parlé des rapports intimes qu'il avait conservés avec lui depuis
sa sortie de l’École jusqu'à sa mort. En quelques paroles émues, prononcées
à la dernière Réunion des Naturalistes, ila parlé de ?homme qui, sous lap-
parence de la gravilé, cachait une grande aménité, et a retracé la carrière
du Savant.
Ph. Van Tieyhem , que ses premières études semblaient diriger vers l'École
polytechnique, était, par suite d’un concours heureux, entré à l'Ecole nor
male; alors qu'il était à présumer qu'il se consacrerait à l'étude des sciences
exactes, sous l'influence de Pasteur, il évolua vers celle des sciences expé-
rimentales et naturelles. Ses recherches sur la fermentation ammoniacale,
exposées dans une thèse pour obtenir le titre de Docteur ès sciences nalu-
relles, considérées comme leur élant étrangères, lui conquirent le titre de
Docteur ès sciences physiques; ce qui ne l’empêcha pas de faire une se-
conde thèse, celle-ci sur les Aroïdées, qui lui permit de devenir Docteur ès
sciences naturelles. Entre temps, il avait affronté avec succès le concours
de lAgrégation des sciences physiques et naturelles et, à vingt-cinq ans, il
était déjà Maitre de conférences de Botanique à l'École normale. Il entre-
prit alors ses recherches remarquables sur les Champignons microscopiques
(Mucorinées, Basidiomycètes, Ascomycètes et Myxomycètes), qui, à trente-
sept ans, lui ouvrirent les portes de l’Académie des Sciences (1877) et
celles du Muséum (1879).
Un vaste savoir, servi par le don de la parole et le talent d'exposition,
faisait de lui un Professeur émérite et recherché; aussi fut-1l choisi rie
enseigner la Botanique à l'École normale supérieure (1864-1879),
Muséum national d'Histoire naturelle (1879-1914), à l'École centrale de
Arts et Manufactures (1873- 1876), à l’École normale des Jeunes Filles de
Sèvres (1885-1912), à l’Institut national Agronomique (1898-1914).
Ses cours, comme ses ouvrages (traduction de la Botanique de Sachs,
traités de Botanique), la direction pendant trente-deux ans des Annales des
Sciences Naturelles : Botanique , contribuèrent largement à attirer auprès de
lui de nombreux disciples qui, à juste titre, le considéraient com mele Ghef
‘école de la Botanique française au xix° siècle, jugement que sans nul
doute l’avenir consacrera.
— 303 —
Ls R. P. Tu. Monvszie,
Missionvaire Au THiBer.
M. le Professeur Lecomte annonce à la Réunion l'assassinat, par les
rebelles chinois, d’un dévoué collaborateur du Muséum, le P. Théodore
Monbeig. Ce missionnaire, dont la résidence était à Batang (Thibet), a
trouvé la mort dans la région même où les Chinois assassinèrent déjà son
prédécesseur, le P. Soulié, au commencement de 1907.
Le P. Th. Monbeig était entré en relation avec le service de Phanéroga-
mie du Muséum en 1910 et, depuis ce moment, il avait déjà fait quatre
envois assez importants. Par une lettre du 19 novembre 19153, il en annon-
çait un autre, qui n’est pas encore parvenu à l'heure actuelle, et faisait con-
naître en même temps le transfert de sa résidence de Tsékou à Batang. Il
donnait quelques renseignements intéressants sur la région de Batang, la
représentait comme un pays de montagnes dénudées et manifestait, d'après
la pauvreté de la végétation, des craintes très vives sur la possibilité ulté-
rieure d’envois importants au Muséum.
C’est un nom de plus qui vient s'ajouter à la liste déjà longue des
Collaborateurs du Muséum qui ont trouvé la mort sur la terre de Chine, et
le Professeur Lecomie dit que, malgré l'absence de renseignements circon-
stanciés sur l'assassinat du P, Th. Monbeig, il n’a pas voulu, sans la com-
muniquer à la Réunion, laisser passer inaperçue la nouvelle donnée par les
journaux de Shanghaï,
M. ze Présinenr prend à nouveau la parole pour annoncer que
l’Assemblée générale de la Société des Amis du Muséum s’est tenue
le 25 mai 1914, dans le grand Amphithéâtre du Muséum, sous sa
présidence, en l’absence de M. Léon Bourocois, son Président, rete-
nu dans le département de la Marne, pour raisons de santé, mais
qui s'est fait représenter par son Secrétaire, M, Aimé Leroy. La
séance ouverte, il prononce le discours suivant:
21.
— 304 —
DISCOURS DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSÉUM ,
PRONONCÉ À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM,
LE 28 MAI 1914.
La Vie du Muséum en 1913.
Mespaues, Messteurs ,
Le nombre des membres de la Société des Amis du Muséum national
d'Histoire naturelle vient de dépasser mille. C’est peut-être le moment d’en-
visager l'avenir qui apparait rassurant, grâce à vous, grace surtout au
dévouement inlassable, à la haute et bienfaisante influence de l’homme
d'État, du philosophe éminent qui est à notre tête, et dont nous prive
aujourd'hui un ordre simplement prudent de son médecin, mais qui a
voulu être représenté quand même à notre séance par l’un de ses plus
distingués collaborateurs, M. le Vice-Consul Aimé Leroy, Adjoint au Secré-
tariat de la Conférence de la Haye.
On a dit que ce grand établissement devait être la métropole des sciences
naturelles et il a été merveilleusement organisé pour cela: quelles difli-
cultés a-t-il rencontrées dans l'accomplissement de sa belle mission, qu'a-t-il
fait pour les vaincre, comment compte-t-il atteindre la plénitude de son
développement et rendre à notre pays tous les services qu’il est en droit
d'attendre d’une institution scientifique aussi largement conçue? Cest ce
que je voudrais examiner aujourd'hui.
Pour le passé et pour les hommes, levez les yeux vers la coupole de cet
amphithéâtre, dernière œuvre de Buffon et dans lequel M. l’Architecte
Pontremoli vient de faire entrer la lumière et la sobre élégance qui convient
à la calme sérénité de la Science. Les noms qui y sont inscrits en lettres
d’or sont ceux des hommes qui y ont professé. Ils résument toute l’histoire
des Sciences naturelles: chacun d'eux représente une révolution accomplié
dans leur domaine ; ils sont pour nous un héritage séculaire de gloire dont
le rayonnement illumine cette Maison, l'a faite illustre dans le monde en-
lier, mais qui nous crée des devoirs dont nous sentons tout le poids. C’est
à l'initiative des hommes qui les ont portés que le Muséum doit d'être ce
qu'il est aujourd'hui; il est leur œuvre collective, poursuivie en toute
liberté, lentement réalisée, parfois de leurs deniers, sous la protection un
peu intermittente, mais acquise aujourd'hui , des pouvoirs publics, et c’est
pourquoi nous avons soigneusement défendu pour lui une indépendance
éminemment propre au progrès et qui a été la raison d’être de sa fondation.
— 305 —
Même à l’époque où elle vivait sous l'autorité d’un pouvoir absolu, notre
France s'est toujours montrée jalouse de conserver à la pensée toute sa
liberté d'expansion. Lorqu'il sentit le dogmatisme de la vieille Sorbonne
peser un peu trop lourdement sur elle, François [°, pour les esprits nova-
teurs et indépendants ; créa le Collège de France; lorsqu’à l'instigation de
Guy de Labrosse, les médecins de Louis XIII lui montrèrent que des tradi-
lions imposées par l'autorité verbale des maitres de la Faculté immobi-
lisatent la Médecine officielle, un édit du roi fonda, + dans l'intérêt de la
santé de ses sujets » , le Jardin roval des Plantes médicinales, où les faits
seuls devaient avoir la parole, en dépit des livres. C'était, en réalité, semer
le germe des Sciences d'observation, telles que nous les comprenons au-
jourd’hui et qui peu à peu se confondent avec les Sciences expérimentales.
Le germe n’a pas tardé à se développer, et l'arbre qu'il a produit a rapide-
ment étendu ses branches bien au delà de la Médecine. L'étude des plantes
médicinales conduisit Tournefort et la glorieuse lignée des de Jussieu à
créer une Botanique autrement élevée que celle de Linné, et bientôt le
puissant génie de Buffon , embrassant toute la nature , osait dresser en face
du poème de Moïse une histoire de la Terre, uniquement basée sur les
monuments qu'elle recèle dans son sein, et entreprendre une histoire de
la création tout entière. C’est l'inspiration de Buffon qui anime encore cette
Maison qu'il administra pendant cinquante ans; c’est lui qui eut l’idée d’y
réunir toutes les productions de la Nature, et lorsque, quatre ans après sa
mort, la Convention lui donna, avec le nom qu’elle porte, une organisa-
tion définitive, cette assemblée souveraine ne fit que consacrer officiellement
le rêve de toute la vie de lillustre auteur des Æpoques de la Nature, le
créateur de la Géologie, dont M. Stanislas Meunier expose ici les progrès
dans de brillantes leçons.
Elle à fait du Muséum un organisme fort complexe, beaucoup plus com-
plexe que son nom ne le laisse supposer. Son rôle est d'étudier toutes les
productions naturelles: pierres. végétaux, animaux, des divers points de
vue sous lesquels elles peuvent se présenter. Pour cela, il faut d’abord les
réunir et les classer de manière à être assuré de les retrouver toujours
surement; cest la raison d’être des Galeries, où depuis trois cents ans
s’assemblent tous les spécimens portant un nom authentique et tous ceux
qui en attendent un, qu'on ne peut leur attribuer qu'après s'être convaincu ,
par une comparaison rigoureuse avec fout ce qui est connu, qu'on est bien
en présence d’un être qui n'avait pas encore attiré l'attention des natura-
listes. Les Collections de notre Muséum représentent donc, en raison de
leur ancienneté et du travail trois fois séculaire d’une succession de natura-
listes illustres, quelque chose d’unique au monde et que rien ne peut sup-
pléer: un état civil des trois Règnes de la Nature, où chaque nom est
authentilié par la signature de ceux-là mêmes qui l'ont donné. Pour que cet
élal civil conserve sa pleine utilité, il faut qu'il demeure complet, que toute
— 306 —
forme nouvellement distinguée y vienne prendre place. Souvent cette forme
demeure longtemps représentée par un très petit nombre d'individus qu'il
faut se procurer à prix d’or, ct disputer aux amateurs de raretés. N’a-t-on
pas payé pour un musée d'Allemagne 25,000 marks un squelette du plus
ancien des oiseaux connus dont on n’a encore trouvé que deux exemplaires :
l’'Archæopteryx ? Nous ne saurions avoir de telles ambitions, mais vous
apercevez ici l'imporlance d'un service que beaucoup de personnes ne
soupçonnent pas et pour lequel vous nous avez été déjà d’une grande utilité.
Je passe sur la beauté du spectacle, sur la puissance éducatrice que pré-
sentent, rassemblées en un même lieu et offertes à la vue du publie, des
collections telles que celles contenues dans les Galeries de Zoologie, d’Ana-
tomie comparée, de Paléontologie, d'Anthropologie, de Géologie et de
Minéralogie, que compléteront bientôt, j'espère, des Galeries de Botanique,
dignes des collections que nous possédons, et qui ont dû se réfugier dans
des bâtiments en pleine ruine, demeurés clos et debout grâce seulement
à des subsides offerts par de généreux Amis du Muséum.
La création de ces belles et indispensables collections nécessite un gros
travail. Elles sont préparées, scrupuleusement inventoriées, étudiées et
décrites dans des laboratoires que le grand publie ne connait guère, mais
où règne une activilé incessante, entretenue sous l'autorité des Professeurs
par des savants de premier ordre, dont le devoir le plus important, sinon
le seul, est l'étude, l'enrichissement et l'entretien en parfait état d’objets
innombrables et délicats, dont la valeur à peine calculable approche sans
doute du milliard.
Mais l’étude des choses mortes n’est qu’une préface: le but à atteindre,
c'est la détermination de l'importance, à l'égard de l’homme, des produc-
tions naturelles du globe, c’est la recherche de la mesure dans laquelle il
peut les adapter à ses besoins, comme il a réussi à le faire pour les espèces
domestiques, la détermination de la limite de son incontestable pouvoir de
les modifier.
Et au-dessus de tous les problèmes d'ordre économique, en apparaissent
d’autres relatifs aux lois et à l'essence même de la vie, qui, pour être
d'abord du domaine de la spéculation pure, n’en ont pas moins des réper-
eussions importantes, non seulement d'ordre physiologique ou médical,
mais d'ordre philosophique et même social. Dans ce but, des jardins, des
serres, des ménageries, des laboratoires de Physiologie générale et de
Pathologie comparée ont été créés au Muséum , et puisque la Vie est essentiel-
lement créatrice de réactions chimiques qui ont paru longtemps lui être
spéciales, puisque la chaleur, la lumière, l'électricité interviennent sans
cesse dans les phénomènes qui lui ressortissent, il était naturel que la
Chimie, actuellement représentée par M. Arnaud, et la Physique trouvas-
sent ici une place qu'ont illustrée quatre généralions de Becquerel. Le
Muséum constilue ainsi un vaste ensemble dont les parties, étroitement
— 307 —
solidaires, se complètent mutuellement, et qui est merveilleusement outillé,
en principe, pour jouer un rôle des plus importants dans le dévelop-
pement économique et J'oserai dire moral de notre pays. N'est-ce pas ici
qu'a pris naissance, avec Lamarck, à qui nous avons dressé solennellement
naguère une tardive statue, la doctrine de l’évolution qui a tout révolu-
lionné autour d'elle ?
Demande-t-on au Muséum tout ce qu'il pourrait donner ? Ne pourrait-on
en irer un meilleur parti? Parmi quelques autres, je signalerai, puisque
nous sommes entre amis de la Maison, deux situations caractéristiques. Dès
sa création, et de tout temps, le Muséum s’est vivement intéressé à notre
domaine colonial; il a tout fait pour le doter des plantes utiles qui pour-
raicnt l’enrichir. Mon prédécesseur, Alphonse Milne-Edwards, a écrit sur
ce sujel des pages où les chiffres parlent avec une indiscutable éloquence.
Je recevais naguère, de M. Fauchère, directeur de l'Agriculture à Mada-
gascar, un mémoire où 1l contait, en termes émus, tous les services rendus
à nos colonies, et que seul il pouvait rendre, par mon regretté condisciple
Maxime Cornu, lorsqu'il était ici Professeur de Culture. En 1902, par un
vote unanime, l'assemblée des Professeurs du Muséum demanda la création
dans l'établissement d’un Laboratoire colonial, que M. Liard, alors Direc-
teur de l'Enseignement supérieur, organisa au ütre de l'École pratique des
Hautes Études, en le rattachant à de Direction du Muséum. Un peu plus
tard, un enseignement public colonial, faisant suite aux conférences pour les
voyageurs créées par Alphonse Milne-Edwards, fut donné par les Profes-
seurs de cette Maison, Depuis lors, deux savants, dont les éludes faites sur
place dans nos colonies sont hors de pair, et dont l'un, M. A. Chevalier, a fait
au Muséum toute son éducation de naturaliste et d’explorateur, sont venus
nous demander un asile, qui leur a été généreusement accordé, dans nos
vieilles murailles, pour y étudier : M. Gruvel, les productions coloniales
d’origine animale, M. Chevalier, les productions coloniales d’ origine végé-
tale de lAfrique occidentale française, tandis que le Chef de l'École de
Botanique du Muséum, M. CGaille, CURE en Guinée présider à la création
du jardin d’essai de Dalaba, placé sous la tutelle du Muséum par le Gouver-
neur général William Ponty, à qui nous ne saurions être trop reconnais-
sants de toute la confiance qu'il nous témoigne, et de tous les dons que
nous devons à son entourage le plus immédiat et le plus cher. Cependant,
M. le Professeur Lacroix se dévouait pour étudier sur le volcan même, au
cours d’une éruption demeurée fameuse, les moyens de prévenir les dangers
que pourrait faire courir à la Martinique le réveil de la Montagne Pelée; il
visitait ensuite Madagascar, le pays des bérils, et nos principales colonies,
afin d'en déterminer les richesses minéralogiques, qui faisaient aussi l'objet
des études de M, de Romeu, du Laboratoire colonial. M. le Professeur
Lecomte, en compagnie du regrellé Achille Finet, parcourait nos posses-
sions d'Asie, afin de rendre aussi parfaite que possible Ja Flore de l'Indo-
— 308 —
Chine, qu'il publie et qui demeurera un admirable monument scientifique.
Dans une autre voie, un élève du Laboratoire d° Entomologie, M. Roubaud,
étudiait, en Afrique, au cours d’une mission à laquelle le Muséum avait
pris une large part, la maladie du sommeil et précisait les mesures à
prendre contre la terrible Tsé-tsé, pour en délivrer notre colonie; de son
eôté, M. Surcouf, du Laboratoire colonial , est devenu, grâce à ses publica-
tions, l'autorité universellement consultée en ce qui concerne les mouches
piquantes, ces redoutables convoyeuses de microbes malfaisants. Enfin
la liste entière des Poissons qui peuvent se rencontrer dans les fleuves su-
perbes et les grands lacs de l'Afrique aussi bien que dans ses moindres
ruisseaux, a été dressée par M. Jacques Pelleorin, Assistant de la Chaire
d'Ichtyologie.
Voici maintenant la récompense de ces œuvres, de cette bonne volonté,
de ce dévouement. Vers 1898, l’Assemblée des Professeurs du Muséum
consentit à laisser établir sous sa direction, sur une partie des terrains qui
lui sont affectés dans le bois de Vincennes, un jardin qui devait lui per-
mettre de donner, comme au célèbre jardin de Kew, en Angleterre, plus
d'extension à ses services de multiplication des plantes destinées aux colo-
nies. Mais le fonctionnaire colonial qui fut à l’origine imprudemment chargé
d'organiser ce jardin s’empara purement et simplement des terrains et se
proclama indépendant. Depuis, toutes les réclamations du Ministère de
l'Instruction publique sont demeurées vaines. Comme le disait le rapport
même de la Commission qui fondait le jardin de Nogent, la reconnaissance,
à défaut de la justice, ne commanderait-elle pas au Ministère des Colonies
de supprimer loyalement cette pomme de discorde? Ne serait-il pas dans
l'intérêt de tous que ce Ministère considérât cette vaïllante Maison , que ses
fonctionnaires et ses soldats n’oublient jamais quand ïls sont loin de France,
comme un de ses services essentiels, ainsi que le prévoit du reste le décret
du 8 septembre 1905, pris à l’instigation de M. le Ministre Clémentel ?
Autre situation plus paradoxale encore peut-être. Au Muséum, je le disais
tout à l’heure, sont, depuis trois siècles, réunis tous les documents qui
peuvent permettre à un naturaliste de s’instruire. Afin de concourir le plus
efficacement possible à la formation des jeunes professeurs d'Histoire
naturelle et des naturalistes, l'illustre chimiste Frémy, lorsqu'il était notre
Directeur, demanda la création de bourses pour les candidats à l'agrégation
et au doctorat; des conférences préparatoires à l'agrégation , que venaient
suivre même les élèves de l'École normale supérieure et qui eurent le plus
grand succès, furent instituées et dirigées par plusieurs Professeurs de la
Nu et par un de nos Assistants, M. Charles Gravier, à qui ses beaux
travaux scientifiques et ses voyages ont acquis une légitime réputation.
À un certain moment, je proposai au Ministre de régulariser cette situation
de fait. Il était naturel, et personne ne pouvait s’en offusquer, d'utiliser un
établissement national à la préparation à l'enseignement qui est aussi un
— 309 —
service national. L'idée parut intéressante d’abord; puis le vent tourna, et
il est possible aujourd’hui de devenir professeur d'Histoire naturelle dans
un Lycée ou dans une Université sans avoir jamais jeté un coup d'œil sur
les innombrables formes animales, végétales ou minérales rassemblées dans
une institution où-les moyens d'étude et de recherche forment un faisceau
unique au monde. N'est-ce pas, là un paradoxe qu'il devrait suflire de signa-
ler pour le faire cesser, tout en respectant, bien entendu, l'indépendance
que doit conserver un établissement national, quels que soient la puissance
et le magnifique rayonnement qu'aient pu acquérir d’autres établissements,
régionaux par essence, sous une énergique impulsion à qui tout le monde
rend hommage ?
Cette indépendance, aussi nécessaire aujourd'hui qu’au temps de
Louis XIIT, nous avons tout fait pour la conserver. Si nous n'avons pu
empêcher que les terrains sur lesquels ont été construits les bâtiments du
P. CG. N., dont la vaste cheminée empoisonne nos arbres, n'aient été distraits
du périmètre trop élroit où nous sommes enserrés, au moins avons-nous
évité les laboratoires de Chimie de l'Université de Paris qui auraient distillé
une fâcheuse pestilence sur un jardin où 50,000 personnes viennent chaque
dimanche respirer, et qui devrait êlre pour Paris et surtout pour la rive
gauche, si peu favorisée, une sorte de Paradis terrestre.
Nous avons également échappé à un autre danger. Il y a des hommes
d'affaires à qui le Jardin des Plantes n'apparait que comme un espace
inoccupé, une sorte de terrain vague, regrettablement soustrait à l’activité
rémunératrice des constructeurs de « palaces ». L'un d'eux avait imaginé
d'élever gratuitement, sur son emplacement, le Palais errant des expositions
agricoles et de transporter le Muséum sur le plateau de la Défense, à Gravelle,
à la condition qu'on fit cadeau à la Société financière qu'il représentait des
terrains restants pour les lotir. Cette Société était si bien prête, que M. le
Préfet de la Seine me proposa l'opération. Je lui suggérai un autre empla-
cement : la Halle aux Vins, de qui l’on ne peut dire qu'elle soit pour la rive
gauche un ornement, une ulilité, ni même une source de profit. Le Palais
des expositions agricoles, entouré de pares, et le Jardin des Plantes auraient
formé, à proximité des gares de Lyon et d’Austerlitz, un groupe sympa-
thique : une vaste et admirable promenade où auraient afllué les visiteurs,
autour de laquelle auraient prospéré des industries de luxe de toutes sortes
qui auraient établi une communication charmante et féconde en heureuses
conséquences pour plusieurs quartiers, entre la rive droite et la rive gauche,
aujourd'hui séparées par cet anachronique et hideux temple de lalcool.
Mais l'alcool, s'il fait déménager les Lêtes, n'aime pas à déménager lui-
même, et il a eu raison de toutes les sympathies qui avaient d’abord ac-
cueïlli ce riant projet.
Ne pouvant nous étendre pour le moment, au moins avons-nous songé
à rechercher les moyens de nous perfectionner de notre mieux, afin de
— 310 —
demeurer dignes de la Science et de Paris où le progrès marche si rapide-
ment. Nous avons obtenu tout d’abord du Parlement l'autorisation de gérer
noire budget, de manière à l'adapter le mieux possible à nos besoins, sans
avoir à nous préoccuper des restitutions à l'État en fin d'exercice: de l'aug-
menter par des recettes, Lelles que : locations de chaises, de kiosques, ventes
de plantes, d'animaux, de moulages, d'objets inutiles de collections et
redevances diverses. Enfin, nous vous avons demandé de venir à notre aide
et votre assistance nous a élé particulièrement précieuse. Votre élan, votre
exemple nous ont valu de magnifiques aubaines. De précieuses collections
nous ont été données : les herbiers et la bibliothèque célèbres de Cosson
par son petit-fils, le Docteur Durand; ceux de M. Drake del Castillo, par sa
veuve; ceux de M. Achille Finet et ceux du célèbre Algologue Bornet, par
lestament ; les collections d'insectes de M. Boullet, du Docteur Marmottan,
des Entomologistes Vachal, André, Simon, Broëlmann, Olivier, Puton
sont venues s'ajouter à un fonds déjà riche; mais on nous a donné aussi le
moyen de les entretenir : le service des herbiers a hérité du Docteur
Durand et de sa sœur, M”° Gallice, d’une somme de 200,000 francs; de
M. Achille Finet, de 600,000 francs: M” Drake del Castillo lui a donné
25,000 francs ; M. Boullet, qui augmente le plus qu'il peut, à ses frais,
notre Collection de Papillons, a fait cadeau à la chaire d'Entomologie, pour
l'entretenir, de 150,000 francs, prix de vente d’une précieuse collection de
timbres-poste; le même service a reçu de M. Marmottan 25,000 francs; un
testament de M°*° Juglar nous a laissé une somme de 125,000 francs encore
à liquider.
Ges legs et ces dons, nous les accueillons avec la plus vive reconnais-
sance , mais ils ont des destinations spéciales, et justement les services qui
sont le plus à la vue du public, comme le Jardin et la Ménagerie, ont été
jusqu'ici laissés en dehors de ces précieuses genérosités. La Ville de Paris
même, qui en profite si largement, n’a jamais rien fait pour eux, malgré
les commencements de bonnes intentions.
C'était pour nous une raison de plus de chercher le moyen d'assurer leur
fonctionnement dans les meilleures conditions, et comme l'unité de notre
budget du matériel, ainsi que la faculté qui nous a élé donnée de le répar-
Ur chaque année, suivant les besoins, ont rendu nos services plus étroïte-
ment solidaires, nous ayons réuni autour de ceux qui intéressent le plus le
publie toutes les compétences aptes à rechercher et à provoquer les amélio-
ralions dont ils sont susceptibles : une Commission de la Bibliothèque
dresse la liste des ouvrages qui doivent y entrer; les quatre Professeurs
de Botanique prêtent régulièrement leur concours au dévoué Professeur de
Culture, M. Costantin, pour tout ce qui concerne le Jardin; les quatre
Professeurs de Zoologie, les Professeurs d’Anatomie comparée, de Physio-
logie générale se réunissent périodiquement, afin d'étudier en commun les
questions relatives à la Ménagerie, pour laquelle l'organisation d’un
— 311 —
Service Vétérinaire spécial, chargé de tout ce qui concerne l'hygiène et la
santé des animaux, vient d'être proposée à M. le Ministre, ainsi que des
règlements spéciaux fixant les devoirs précis el les droits de chacun. La
bienveïllance constante que les pouvoirs publics ont témoignée au modeste
personnel immédiatement chargé du soin des plantes et des bêtes, nous est
un sûr garant que ce personnel dévoué ne cessera de faire de son mieux
pour répondre à l'attente d’un public qui demande à cette Maison de lui
fournir des modèles de goût, en même temps qu’une sorte de résumé du
Monde ; qui attend de nos jardiniers de faire de leurs carrés et de leurs
serres une exposition permanente de tout ce que l’horticulture a produit de
mieux, et les considère comme devant être à la tête du progrès de cet art
prestigieux qui a su décupler la splendeur des fleurs et arracher à la Nature le
secret de merveilles qu’elle semblait dissimuler; qui voudrait voir prospérer,
se reproduire — ce qui arrive déjà assez souvent, — se multiplier dans
notre Ménagerie tous les animaux dont les noms emplissent les récits des
voyageurs ; lions, tigres, panthères, éléphants, rhinocéros, hippopotames,
girafes, antilopes, cerfs, et serait enchanté de faire connaissance avec
tous ceux qui fournissent aux femmes les coûteuses parures de poils ou
de plumes qu'elles obtiennent de leurs admirateurs : skunks, martres,
hermines, loutres de rivière, de mer ou simplement d'Hudson, phoques,
otaries, renards bleus et argentés, petit-gris, opossums, brebis d’Astrakan,
aigrelles , paradis, lophophores, merles bronzés, foliotocoles , autruches, ete.
Pour obtenir ce résultat, il est indispensable que nos hommes de service
ne soient pas de simples manœuvres accomplissant maussadement un tra-
vail qui leur pèse, qu'ils cherchent à abréger le plus possible, ou dans
lequel ils ne voient qu’une occasion de bénéfices. Il faut qu'ils aiment les
plantes et les animaux qui leur sont confiés, qu'ils soient fiers de leur bon
état et deleur bonne tenue, qu'ils s’ingénient à les faire prospérer, et, si ce
sont des animaux, qu'ils les entourent de tous les soins de propreté, d’hy-
giène, de toutes les conditions de bien-être qui peuvent leur faire oublier leur
captivité. C’est dans ce but que vous avez fondé des primes, qui peuvent
s'élever à mesure qu'elles seront plus mérilées, que vous avez voulu qu'elles
ne sojent pas un supplément de traitement que chacun aurait à son tour,
mais qu'elles soient la récompense d'un mérite réel, d’un eflort accompli,
d'un succès obtenu, d’une sollicitude permanente à l'égard des animaux
dont les Gardiens de Ménagerie doivent se faire des amis et se montrer
fiers de leur bien-être.
Sans doule, il est difficile que notre Muséum, avec les bâtiments ruinés
qui le déshonorent encore, avec l'insuflisance de ceux qui ont été commen-
cés, mais sont demeurés inachevés, donne l'impression de grandeur et de
beauté qui doit se dégager d’un tel établissement. Successivement, grâce à
la bienveillance des Ministres de l’Instruetion publique, des Sous-Secrétaires
d'État aux Beaux-Arts et à la sollicitude si éclairée du distingué Directeur
— 319 —
des Bâtiments Civils, M. Xavier Léon, une restauration méthodique, con-
duite avec la plus grande autorité par M. l’Architecte Pontremoli, de
tout de qui était délabré et réparable a été poursuivie. Les vieilles orilles
rébarbatives se sont humanisées , le cadran solaire du gracieux édicule du
labyrinthe peut désormais déclarer, sans le risible contraste d'autrefois,
qu'il se refuse à compter les heures qui ne sont pas heureuses: Horas non
numero msi serenas. La Faisanderie a repris un aspect digne des beaux
oiseaux qu'elle doit abriter. Les pares ont été pavés en bordure de manière
que leurs hôtes n’aient plus l'air, les jours de pluie, de s’enliser dans un
marécage. La Ménagerie des Reptiles a pris un air si coquet qu’on s’attend
à y rencontrer le Serpent du Paradis terrestre. La rotonde des grands Her-
bivores, construite sur le modèle de la croix de la Légion d'honneur, par
l'Architecte Molinos, pour séduire Napoléon, est maintenant claire, gaie et
dépouillée de ses funèbres tentures de toiles d’araisnées que nous espérons
bien ne pas voir reparaître. Enfin, le Parlement a voté, pour les construc-
lions neuves prévues par le plan d'ensemble de restauration du Muséum,
la première annuité de quatorze cent mille francs, demandés par le Minis-
tre de l’Instruction publique sur l'initiative de M. le Président Fallières, qui
nous a rendu d'inoubliables services, et de notre illustre Président, M. Léon
Bourgeois, que son état de santé n’empêche pas de veiller avec un inlas-
sable dévouement sur les destinées de celte Maison. Qu'ils me permettent
de leur en exprimer, une fois de plus, toute notre reconnaissance. Dans
l'expression de cette reconnaissance, je dois comprendre M. le Président
Loubet, qui a été un ami de l'avant-veille et donna un éclatant témoignagé
de l'intérêt qu'il nous portait, lorsqu'il eut l’idée d'organiser ici une récep-
tion solennelle du roi de Portugal, le malheureux don Carlos.
Les reconstructions projetées deviennent de plus en plus urgentes. Notre
Orangerie, le Laboratoire de Physique végétale où M. Maquenne est en
train de renouveler l'histoire de la nutrition chez les plantes, sont écroulés;
ce n'est que par une amère dérision que l’on peut parler du Palais des
Singes, dont le sol est semé de chausses-trappes; les fauves de la moindre
ménavwerie foraine sont mieux logés que nos orands carnassiers, auxquels
il faut, pour s’ébattre, de l'air et de l’espace. M. Trouessart a visité toutes
les ménageries d'Europe pour profiter de tous les progrès. Alors que lé
dévouement de MM. Lecomte, Trouessart, Bouvier, Joubin, Roule attire
aux services qu'ils dirigent les collections les plus célèbres et des apports
incessants venus de partout, il faut user pour les loger de tous les recoins
poudreux et croulants qu'offrent encore les ruines des vieux bâtiments
condamnés. Et si vous voulez avoir une idée de l'encombrement qui nous
paralyse, allez visiter la Galerie d’Anatomie comparée, d’Anthropologie et
de Paléontologie qu'inaugurait, en 1898, comme Ministre de l’Instruction
publique, M. le Président Bourgeois; il est venu, dimanche dernier, six
mille personnes, qui ont essayé de circuler parmi les squelettes, les crânes,
15 —
les fossiles, dans les étroits couloirs demeurés libres et qu'il faudra bientôt
interdire. Et cependant, grâce à l'activité de M. le Professeur Boule, des
fossiles arrivent toujours, gigantesques témoins d’un monde disparu, trop
longtemps insoupçonné et qu'il faut préserver d’un anéantissement définitif.
Madagascar envoie des os de Dinosauriens auprès desquels le Diplodocus,
malgré ses 26 mètres de long, fera figure d'enfant; peu à peu, se complè-
tent des séries qui donnent une réalité saisissante à l’histoire des créatures
étranges qui ont jadis peuplé la terre, et dont les unes ont disparu sans
retour, tandis que les autres préparaient notre venue. I n'y a pas de voya-
geur qui ne rapporte à M. le Professeur Verneau soit des clichés photogra-
-phiques qui deviennent encombrants à classer quand leur nombre dépasse
7,000 , soit des crânes , documents précieux, les seuls que nous posséderons
bientôt, relativement aux races autochtones qui vont s’éteignant partout à
la surface du globe, devant l'invasion de la race blanche, et touchant les
modifications que celle-ci peut subir au cours de son expansion. Là encore,
les documents débordent l’espace qui peut leur être consacré. Les précieuses
collections de Poissons faites par Cuvier sont encore dans les bâtiments dont
les corniches lapident de leurs débris les passants de la rue Geoffroy-
Saint-Hilaire, et ses collections de Squelettes dans la vieille galerie, étayée
partout, qui nous avoisine.
Heureusement, on peut entrevoir la fin de ce déplorable état de choses.
La reconstruction est commencée ; il a fallu d’abord aviser à remplacer ce
qui était écroulé sans remède, et nous n’avons pas eu le choix. Par une
inéluctable fatalité, nos premières constructions seront élevées rue de Buffon
et le Jardin ne sera modifié dans son aspect que par la disparition de
l’Orangerie actuelle, dont nos habitués regretteront peut: être les portiques
et les murailles teintées en briques.
Les premiers travaux sont commencés, et nous ne saurions {rop remer-
cier les hommes éminents qui ont déterminé cet heureux résultat. Souhai-
tons que nous puissions voir l'achèvement de cette œuvre de reconstruction
qui leur vaudra dans l'avenir une reconnaissance infinie, car la Science de
la Vie n’est qu'à ses débuts et elle porte en elle, au point de vue social, au
point de vue philosophique, comme au point de vue matériel, le germe de
révolutions autrement profondes que celles produites dans notre existence
par les conquêtes de la Physique, de la Chimie et de la Mécanique.
Il me reste, Messieurs, un douloureux devoir à remplir, celui de dire à
nos morts un dernier adieu. Au lendemain d’une de nos séances de Conseil
qu'il présidait, plein de vie, nous avons perdu un de nos Vice-Présidents,
M. Van Brock, qui s'était tout particulièrement intéressé à notre situation
financière et nous avait donné les plus précieux conseils, ainsi que le
concours le plus eflicace en diverses circonstances.
Un autre deuil nous a frappés, celui-là dans l’ordre scientifique. Philippe
Van Tieghem, Professeur d’Anatomie et de Physiologie végétale au
— 314 —
Muséam depuis le 12 mai 1879, était une des gloires de la Science
française, Il avait renouvelé la Botanique, et il La personnifiait, pour ainsi
dire, devant les jeunes générations, D'une exactitude “rigoureuse à à remplir
sans bruit tous ses ro il ne manqua jamais, même malade, de faire,
devant un auditoire nombreux et attentif, avec un charme prenant de
parole, les qüarante leçons réglementaires au Muséum, ni de poursuivre
quotidiennement au laboratoire, avec la plus indéfectible assiduité, les plus
délicates recherches micrographiques. Ce fut le modèle du savant modeste et
profond, du professeur habile à faire aimer la science. C’est d’un cœur ému
que j'adresse au maitre, qui fut toujours l'objet de mon admiration , l’adieu
de l'élève, du collègue, du confrère et de l'ami.
J'ai terminé, Messieurs, ce trop long discours. Puisse-t- il à l'heure où
votre confiance en nous s’aflirme, vous laisser l'impression que nous faisons
tout pour la mériter et que nous avons pleinement conscience de ce que
nous devons à la tradition que nous ont laissée nos illustres prédécesseurs
et à la grandeur de notre pays!
M. Hua, Secrétaire général de la Société, donne ensuite lecture
de son Rapport sur les actes de la Société au cours de l’année 1913;
nous ne reliendrons de cet intéressant écrit, qu'on pourra lire dans
Les Nouvelles du Muséum, que la partie qui concerne les gratilica-
tions que la Société des Amis du Muséum alloue aux plus méritants
des employés du Muséum, en particulier à ceux qui ont donné des
soins intelligents aux animaux de la Ménagerie, ou ont montré des
aptitudes spéciales dans la culture des plantes (1)
M. P.-V. Massos lit le Rapport sur la situation financière de la
Société, dont les conclusions montrent qu’elle est prospère et laisse
d'importantes disponibilités pour favoriser l’acquisition d'animaux
vivants, de collections, de bibliothèques et d'instruments de labo-
ratoire,
M. ce Présipexr donne ensuite la parole à M, le D’ Lecexnre qui
expose en quelques paroles quelles sont les ressources que la Giné-
matographie offre aux savants pour mettre sous les yeux de leurs
() Dans cet ordre d'idées, des primes de cinquante francs ont été accordées au
Gardien Dsraux, Brigadier de la Ménagerie, au Gardien Jamer, attaché également
à la Ménagerie, au Gardien Manomaranp, attaché à la Ménagerie des Reptiles, au
Jardimier Rouyer, attaché au Jardin Botanique.
lo
auditeurs la représentation des phénomènes naturels. [l fait ensuite
défiler sous les yeux des assistants une série de films bien choisis
relatifs aux applications scientifiques du Ginématographe à la Géo-
logie, à la Botanique, à la Zoologie, à la Physiologie : observation
d'une éruption volcanique au Japon, observation de la croissance
des plantes, étude des mouvements dans la marche, le saut chez
l’homme, étude du vol chez les oiseaux, faites à l'aide du Ciné-
matographe accéléré ou ralenti; enfin il montre les applications
du Cinématographe à l'emploi des rayons X, en choisissant pour
exemple la digestion dans l'estomac. M. le D' Leéenore oblint un
réel succès et l'assemblée ne lui ménagea pas les applaudissements.
PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
M. le Professeur Joux présente et offre pour la Bibliothèque du
Muséum, de la part de l'auteur, M. Edouard Lau, l'ouvrage ayant
pour litre : Revision des Mesodesmatide vivants du Muséum d'Histoire
naturelle de Paris, Paris, 1914.
M. le Professeur H. Lecoure présente, et offre pour la Biblio-
thèque du Muséum, de la part de l'auteur, M. R. Hioxez, l'ouvrage
suivant : Graines et Plantules des arbres et arbustes indigènes et commu-
nément cultivés en France, 1° partie: Conifères; 2° partie: Angios-
formes.
— 316 —
COMMUNICATIONS.
DEscrIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE D'ANTILOPE
DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE, LE Bupauis LuzARCHEI,
par M. G. GRANDipier.
Au retour d’une expédition de chasse qu’il a effectuée dans la Haute-
Gambie au mois de mars dernier, M. Roger Luzarche d'Azay m'a fait
l'amitié de me montrer les trophées qu'il a rapportés et dont M. le D° M.
Neveu-Lemaire et moi-même donnerons ultérieurement la liste. Parmi eux
se trouvait la tête d’un Bubale que M. R. Luzarche d'Azay n'avait pu iden-
tifier sur le terrain; de mon côté, je n'étais pas sans quelque incertitude
sur le nom à attribuer à cet animal, quoiqu'il se rapprochät par certains
caractères du Bubale de Lelwel, lorsque, au cours d’un récent voyage en
Angleterre j'ai pu avoir l'avis et les conseils de MM. R. Lydekker et Oldfield
Thomas. Le premier de ces savants a publié cette année même Îe catalogue
des Mammifères ongulés ; sa compétence est donc irrécusable, et, après des
recherches et des comparaisons nombreuses faites dans les riches collections
du Musée britannique, nous sommes arrivés à cette conclusion que le
Bubale rapporté par M. Luzarche d’Azay appartient à une espèce encore
inconnue ; nous désignerons donc ce nouveau type de Mammifère sous le
nom de Bubalis Euzarchei G. G., en souvenir du découvreur.
Par suite de difficultés matérielles, la tête seule a été rapportée par
M. R. Luzarche d’Azay: l'usure des dents montre que c’est celle d’un
animal adulte; les figures ci-jointes la reproduisent exactement au 1 [5° de
sa orandeur naturelle. Le caractère le plus frappant est l’extrême allongee-
ment de la face qui est, chez notre spécimen, plus accusé encore que chez
les autres animaux du groupe des Bubales cependant si remarquables à
cet égard ; cet allongement tient non seulement à la grande longueur de la
face elle-même, mais aussi au pédoncule élevé qui sépare le sommet des
orbites du commencement des chevilles des cornes. Celles-ci, épaisses et
massives à la base, sont cerclées de 12 anneaux, les premiers et les derniers
étant les moins marqués: les pointes sont lisses et très pointues. La
direction des cornes qui, de face, affectent la forme d’un U, est plus simple
que chez le Bubalis major, la seule espèce du genre jusqu'ici connue en
Gambie, et rappelle, dans son allure générale, celle des cornes du B. Lelwel
et de ses variétés : B. Jackson, Nicdechi, etc., qui habitent lUganda, et
— 317 —
Tête de Bubalis Luzarchei G. G. (au 1/5 de la grandeur naturelle).
Re. Muséum. — xx. 29
= 318 —
dont les cornes se rejeltent moins brutalement en arrière que chez le
B. major. Malgré cette analogie apparente de la forme des cornes, le
B. Luzaïchei se distingue nettement du B. Lelwel par d'autres caractères
anatomiques, sans même qu'il y ait lieu de faire entrer en ligne de compte
les habitats si différents et éloignés de 5.000 kilomètres environ.
Les principales dimensions qui permettent de caractériser la tête du
Bubalis Luzarchei sont :
CoRNES :
Longueur (en suivant la courbe antérieure). ....... D Éblaon o*A10
Circonférence à la base... .. SR ART A EP Es o 215
Distance entre les deux pointes ....... DDR MR ED na Le ARE .. 0 152
TÊTE OSSEUSE :
Longueur maxima du crâne.............. Han +. 20470
Longueur des condyles à l'extrémité antérieure du prémaxillaire 0 4oo
Largeur bizygomatique = largeur maxima............... 0 139
Longueur de la série des molaires supérieures. ......... -. 401008
Longueur de la série des molaires inférieures ............ 0 102
La hauteur à l'épaule, que M. Luzarche d'Azay a pu noter aussitôt après
la mort de l'animal, est de 1 m. 30 environ; la robe est gris rouan, plus
sombre que celle du Bubalis major, rappelant celle de l'Hippotragus equinus ;
les jambes sont plus foncées que le reste du corps, les pieds semblables à
ceux des autres Bubales ; les yeux, semble-t-il, étaient entourés d’un cercle
de poils fauves plus clairs. :
Sur l'animal vivant, raconte M. Luzarche d’Azay, l'allongement de la
tête était encore plus apparent que sur le crâne dépouillé, et à ce caractère
seul, même à une assez grande distance, il est facile de distinguer le
B. Luzarchei du B. major. Au dire des indigènes, le premier de ces ani-
maux est beaucoup moins abondant que le second ; au cours de sa tournée
de chasse, M. Luzarche d’Azay n’en a jamais vu que 5. H ne lui fut pas
possible d'approcher les trois premiers (un couple et un jeune) qui s’en-
fuirent au galop, à la première alerte, dans une action plus vive que ne le
font généralement les B. major, qui vont par bonds et semblent avoir les
pieds entravés. Les deux autres étaient en train de paître au milieu d’un
petit troupeau de Damalscus Korrigum, et c’est la tête de l’un de ces der-
niers qui est décrite et représentée ci-dessus.
L’exemplaire-type de cette nouvelle espèce de Bubale, B. Luzarchei, a
été tué non loin du confluent de la rivière Nieri-Ko et de la Gambie.
— 9319 —
Lasre pes Mammirères RAPpORTESs par M. Gur Bapauzr
pu Dririsn Easr-AFRrIcA,
par M. Max Kozzmanx.
Au cours d'un voyage dans l'Afrique orientale anglaise, M. G. Babault
a récolté un assez grand nombre de Mammifères que nous avons déter-
minés. Cette collection ne contient pas de formes nouvelles et on ne saurait
s’en étonner, la faune de cette partie de l'Afrique étant aujourd’hui assez
bien connue. Mais elle comprend un certain nombre de spécimens intéres-
sants, notamment une très belle Girafe dont M. Babault a fait don au
Muséum, et qui sont venus augmenter heureusement nos collections.
Voici dans l’ordre systématique les espèces recueillies avec leur indication
d’origine.
PRIMATES.
CERGOPITBECUS ALBIGULARIS Sykes. — Espèce très larsement répandue
dans l'Afrique occidentale, tropicale, orientale et jusque dans la région de
Mozambique.
CHIROPTÈRES.
Mecanerma FRoNs E. Geoff. — Narrosurra River.
INSECTIVORES.
ERINACEUS ALBIVENTRIS Wagner. — Narrosurra River.
Macroscerings ruscus Peters. — Narrosurra River, Siswa, Guasso Nyero,
Salt Marsh. Se rencontre surtout dans l'Afrique orientale, depuis le British
East-Africa jusqu'au Mozambique,
Crocipura niGroruscA Mastchie. — Kiali. Espèce très voisine de C. Mar-
tensi Dobs, de l'Afrique australe, mais cependant bien distincte. Elle a été
récoltée jusqu'ici dans le British East-Africa, et le Deutsch Ost-Africa. Nous
l'avons également rencontrée dans les collections rapportées par MM. Alluaud
et Jeannel du Kilimandjaro (.
Crocinura GraAcrLtpes Peters. — Narrosurra River. Localisée dans l'Afrique
orientale.
G) M. Kozzmanw, Note sur les Mammifères rapportés de l'Afrique orientale par
MM. Alluaud et Jeannel (Bull. Mus., 1913, p. 138).
CARNIVORES.
Zorizra zoriLza Gm. — Narrosurra River.
Canis MesomELAs Schreb. — Amarla Valley Narrosurra River, Guasso
Nyero. Se rencontre depuis le Cap jusqu'à l’Abyssinie; très voisin de
C. variepatus de l'Abyssinie et de l'Égypte.
Hyæxa crocura Erxl. — Athi-plain.
Generra sp. — La variabilité extraordinaire des diverses espèces de
Genettes est telle que, maloré l’aide du travail de Matschie (©), nous n'avons
. q 5 e 2
pu déterminer les deux spécimens de cette collection.
Herpesres ALgicAupus G. Cuv. — Naïrobi. Ê
H. éracus Rüpp. — Salt Marsh. Répandu dans l'Afrique tropicale et
méridionale.
Crossarcaus rascrarus Desm. — Narrosurra River, Amala River. Même
distribution géographique que la précédente.
Feuis carrra Desm. — Cette espèce est très voisine de F. caligrata Bruce,
si même elle en doit être distinguée ; ainsi comprise, celte espèce est répan-
due depuis le Maroc, Pnéne, jusqu’à l’Afrique centrale en passant par
l'Égypte, lAbyssinie, l'Afrique orientale allemande et anglaise, le Mozam-
bique.
RONGEURS.
ScruRus GEPAp1 À. Smith. — Nairobi.
Gereizzus Boeant Noack. — Narrosurra River, Siswa. Localisée en
Afrique orientale et centrale.
Orouys 1rroraTus (Brants). — Nairobi, Amarla River.
ARVICANTHIS BARBARUS (L.). — Amarla River, Siawa.
À. Neumann: Matschie. — Salt Lake, Siawa, Salt Marsh. Localisée en
Afrique orientale.
Mus warazensis À. Smith. — Narrosurra River, Siswa, Salt Marsh,
Kijabi. Afrique orientale et australe.
Criceromys camBranus Waterh.
Tacavorvores spLeNpens Rüppel. — Nairobi. Localisé en Abyssinie et
Afrique orientale allemande et anglaise.
MyoscaLoPs ARGENTEO-CINEREUS (Peters). — Narrosurra River, Afrique
orientale jusqu’au Mozambique.
(0) Verhandl. v. internat. Zool. Congress, 1901, p. 1128.
— 321 —
Peperes carrer Pallas. — Localisé dans l'Afrique orientale et méridio-
nale.
Lepus capensis ocuropus Wagner. — Semmick Valley, Siswa. Répandu
dans toute l'Afrique centrale et orientale.
PROCAVIIDÉS.
Procavia Brucet (Gray). — Nyero. Se trouve dans l'Afrique orientale et
australe.
P. Seugezer Matschie. — Siswa. Afrique orientale et centrale.
ONGULÉS.
Bugazis rora Gray. — Siswa, Narrosurra River. Afrique orientale.
CounocuærTes aLBoyugaTus Thom. — Guasso Nyero. Afrique orientale jus-
L , °
qu'au Victoria Nyanza.
Gazezra Granri Brooke (? G. g. Rogerrst Thomas). — Afrique orientale,
depuis l’Abyssinie méridionale jusqu’à Zanzibar. La sous-espèce Robertsi se
trouve au Deutsch Ost-Africa.
G. Tuousonr Günther. — Guasso Nyero. Plus étroitement localisée que
la précédente en Afrique orientale (région du lac Rodolphe, Kiliman-
djaro, etc.).
Æeyceros mecaupus Lichtenstein. — Amarla River, Narrosurra River, Lem-
mick Valley. Se trouve surtout dans l'Afrique australe, miais remonte çà et
là dans l'Afrique orientale.
Dawazisceus simecA Matschie. — Amarla River. Caractéristique de l'A frique
orientale.
Girarra cameLoPparnaLis Roruseuizor Lydekker. — Salt Marsh. Mâle très
àgé ; cel individu appartient certainement à la sous-espèce Rothschildi, dont
il présente les caractères essentiels : trois cornes ; partie inférieure des jambes
blanc pur non tacheté; une aire triangulaire blanche au voisinage de
l'oreille ; extérieur des oreilles blanc; ligne blanche autour du cou très
étroite. Les taches sont grandes et ont une tendance à se découper en
forme de feuille. Dans l'individu qui nous occupe, cette découpure est très
accentuée sur certaines taches du cou qui sont presque complètement divi-
sées en deux. Dans l’ensemble, les taches sont plus découpées que celles
de l'individu figuré par M. de Rothschild et H. Neuville. Mais on sail
d’après Lydekker que ce caractère s’accentue avec l’âge.
0 M. »e Rorusemp et H. Neuvize, Recherches sur l'Okapi et les Girafes de
V’Est Africain (Ann. Sc. nat., 9, 12, 1911, p.1).
SUR LA SYNONYMIE D'UN CYPRINIDÉ D'ABYSSINIE,
Le Discocnaraus Branrorpr BouLEncer,
par M. Le D' Jacques PELLEGRIN.
Les Discognathus sont des Poissons de la famille des Cyprinidés voisins
des Labeo et répandus comme eux dans les cours d’eau du Sud de l'Asie et
de différentes parties de l'Afrique.
L'espèce typique du genre est le Discopnathus lamta Hamilton Buchanan
connue depuis longtemps déjà de l'Inde et du Sud-Ouest de l'Asie.
En 1870 , Blanford signala en Afrique, en Abyssinie , un Discoonathus qu'il
ne crut pas devoir séparer de la forme asiatique précédemment mentionnée.
De même, en 1883, Vinciguerra rapporta au D, lamta H. B. certains
Discognathus d'Abyssinie.
Cependant, en 1901, Boulenger, s'appuyant sur divers caractères,
montra, avec raison, que les Poissons d’Abyssinie et de l'Érythrée consi-
dérés par les deux précédents auteurs comme identiques au D. lamta H, B.
méritaient en réalité de constituer une espèce distincte pour laquelle il
proposa le nom de 1), Blanfordu.
Or il se trouve que, depuis 1861 , l'espèce d'Abyssinie avait étéreconnue
par Valenciennes, sans que celui-ci malheureusement en ait donné une
description suflisante pour que les auteurs suivants aient pu en tenir
compte. En effet, dans un rapport sur les résultats relatifs à l’histoire natu-
relle obtenus pendant le cours d’une exploration de la mer Rouge, par
M. Courbon, chirurgien de la Marine, lu par Valenciennes, le 11 mars
1861, à la séance de l’Académie des Sciences, on trouve la phrase sui-
vante :
«Enfin, M. Courbon ajoute encore à l'ichthyologie un êlre inconnu; il
a rapporté d’un autre grand lac intérieur une espèce toute nouvelle d’un
genre dont on ne connaissait encore qu’une seule espèce des eaux douces
de l’intérieur de Java. Le petit Poisson d'Abyssinie, long de o m. oh seu-
lement, peut recevoir le nom de Bazirora pusilla Val.»
Je viens de réexaminer les types du Balitora pusilla Val). Ces échantil-
lons (N° 80, Coll. Mus.), au nombre de deux, indiqués comme provenant
d'un lac intérieur de Abyssinie et dus à M. Courbon (1860), mesurent
0) Le genre Bahtora rentre aujourd’hui dans la synonymie du genre Homa-
loptera, qui ne comprend que des espèces du Sud de l'Asie et de la Malaisie,
— 923 —
respectivement 39 et 43 millimètres, c’est-à-dire, comme on voit, les dimen-
sions indiquées grossièrement par Valenciennes. Les formules sont les sui-
vantes : Dorsale : [IT 7; Anale : Il 5; EÉcailles : 4 1/2-5 1/2 | 33 | 6 1/2-
7 1/2. On compte 3-3 1/2 écailles entre la ligne latérale et la ventrale,
16 autour du pédicule caudal. Enfin l'ensemble des caractères, de même
que la provenance, tout indique nettement qu’il s’agit de la même forme
que celle décrite par Boulenger quarante ans après sous le nom de
Discognathus Blanfordii.
Maintenant quelle appellation doit porter l'espèce? Il semble que
l'absence de diagnose suffisante doit faire rejeter le nom proposé par Va-
lenciennes, qui ne peut être considéré que comme nomen nudum. La
synonymie sera donc en définitive la suivante :
Discocnaruus BLanrorn: Boulenger,
Balitora pusilla Vazexcrexnes (nom. nud.), C. R. Ac. Sc., 1861, p. 433,
et Rev. Mag. Zool., 1861, p. 132; Günruer, Cat. Fish. Brit. Mus.,
1868, VIT, p. 340.
Discognathus lamta (non Hamilton Buchanan) BLanror», Geol. Zool. Abys-
sin., 1870, p. 460; Vincicuerra, Ann. Mus. Genova, XVIII, 1883,
p- 695 et 698 (fig.).
Discognathus Blanfordu Bourexéer, Proc, Zool. Soc., 1901, If, p. 163, et
1903, 11, p. 330, pl. XXXI, fig. », et Cat. Freshwater Fish. Africa,
1909, 1, p. 349, fig. 263.
— 9324 —-
CORRÉLATION ENTRE LA MORTALITÉ DES AILANTHES
(AïLANTHUS GLANDULOSA DESr.) ET LA DISPARITION pu Bomsyx
(Samia Huex) Cynraia Drury, son aôre,
par M. J. Künckez D'Hercuais.
Les Aïlanthes ont été introduits en Europe, en 1751, par les soins du
P. d'Incarville, missionnaire en Chine, qui, de Nankin, envoya des graines
de cet arbre à la Société royale de Londres. Ces graines avaient été données
comme étant celles d’un Frêne, comparable à ceux de nos pays: le port de
l'arbre, l’aspect de son feuillage, le nom chinois qu'il porte (1chou-tchun
ou {chou-tchune) signifiant «Frêne puant», avaient imposé au missionnaire ce
rapprochement. Quoi qu'il en soit, semées dans les jardins de Ph. Miller
et de Ph. Carteret Webb, ces graines prospérèrent. En voyant les jeunes
plantes, les Botanistes anglais, John Ellis excepté, crurent que cet arbre
était celui qui fournit aux Chinois et aux Japonais le précieux vernis avec
lequel ïls préparent leurs beaux laques. C’est ainsi qu'il fut considéré
comme étant le Rhus succedanea de Linné et reçut le nom de Vernis du Japon
qu'il conserve encore de nos jours, bien que l'erreur ait été relevée par
Desfontaines en 1786, lorsque, reconnaissant ses affinités botaniques, il en
fit la description et lui donna le nom qu'il porte aujourd’hui ©).
La dispersion en Europe de cet arbre fut rapide et, à celte époque, il y
avait déjà au Muséum, à Versailles et ailleurs, des sujets mesurant de 13
à 16 mètres de hauteur. Malgré l'odeur forte et désagréable qu’exhalent
les fleurs des individus mâles, comme Desfontaines et Duhamel ©? l’avaient
jugé digne d’être un arbre d'ornement et avaient de plus fait valoir les qua-
6) John Erus, À letter to Philip Carteret Webb, Esq. F. R. S., attempting to
ascertain the tree that yields the common Varnish used in China and Japan; to
promote its propagation in our American colonies; and to set right some mistakes
Botanists appear to have entertained concerning it (Phil. Trans., t. XLIX, part Il,
for 1756, London, 1757, p. 806, n° CXIT).
@) Desronraes, Mémoire sur un nouveau genre d’arbre, Ailanthus globulosa,
VAïlanthe glanduleux (Mém. de lAcad. Roy. d. Sc., Paris, 1786, p. 265,
pl. VIIT).
® Duxamez pu Moxceau, Des arbres et arbustes qui se cultivent en France,
2° éd., Paris, €. I, 1801, p. 161, pl. 35. — Dans la première édition, qui date
de 1755, n’est pas parlé de lAïlanthe,
— 325 —
lités de son bois, il se répandit rapidement dans les pares et les jardins,
et même on se préoccupa de l'utiliser comme arbre forestier; sa multipli-
cation était aussi facile par drageons que par graines, et le vent se chargeait
même de sa dissémination en emportant de-ci de-là ses graines ailées
(samares ); mais il dut à une circonstance fortuile d’être propagé à l’ex-
trême dans un but pratique.
Ce n'était certes pas sans motif que le P. d’Incarville avait envoyé
ces graines de l’Aïlanthe en Europe, car en 1740 il avait adressé au Gardi-
. nal Fleury un mémoire sur les Vers à soie que les Chinois élèvent en plein
air sur le Frêne puant. Si ce mémoire est demeuré jusqu'ici introuvable,
les notes qui ont servi à sa rédaction ont été publiées par les missionnaires,
ses collèpues; ce Journal d'observations» nous donne d’intéressants ren-
seignements sur la manière dont les Chinois procèdent pour faire l’édu-
cation de ces Vers et tirent parti de la soie des cocons qu'ils récoltent:; il
a soin de faire cette remarque : «Il est évident que les Vers à soie sauvages
sont plus faciles à élever à bien des égards que les Vers à soie du Mürier et
mériteraient peut-être d'attirer l'attention du Ministère publie, à qui seul
convient de décider s’il serait utile au Royaume de procurer une nouvelle
espèce de soie à celles de nos provinces, où des essais faits avec soin
auraient fait connaitre qu'on peut réussir à les élever. ... Qui sait s’il
n’est pas réservé à quelques-uns de ces essais d'enrichir notre France de
quelque nouvelle espèce de soie ©)?»
Cent seize ans s’écoulent avant qu'un missionnaire rte, le P. Fan-
toni, songe à reprendre l’œuvre oubliée du P. d’Incarville: il envoie des
cocons à Turin en 1856; les Papillons paraissent, s’accouplent et pondent;
leurs œufs éclosent, les Chenilles s'élèvent et filent : bientôt des cocons de
cette génération sont expédiés à Guérin-Méneville, Entomologiste et Sérici-
culteur fort expérimenté, qui, le 5 juillet 1858, peut montrer à l'Académie
des Sciences des cocons, des Papillons et des œufs. La multiplication de
ce Vers à soie, que l’on reconnait être l’Attacus (Samia) Cynthia, liguré
par d’Aubenton en 1765, sous cette simple appellation : le Croissant ©, el
décrit el figuré à nouveau par Drury en 1773, est rapide. Guérin-Méne-
ville se fait l’'apôtre de la propagation de cette espèce qui se montrait
rustique, mais dont la soie, qu'on ne savait pas encore dévider, permettait
cependant de constituer une sorte de filoselle, offrant des qualités de ré-
0) Ad M. D. V. M. M. G., Sur les Vers à Soie sauvages, Mémoires concernant
Phistoire, les sciences, les arts, les mœurs, les usages, etce., des Chinois par les
Missionnaires de Pékin, t. IL, Paris, 1777, p. 592 et p. 598.
@) D’Ausenrox le Jeune, Planches enluminées d'Histoire naturelle, par Mar-
tinet, exécutées par d’Aubenton le Jeune, in-folio, Paris, 1765, t. X, pl. 42.
6) Drurx, Uustrations of Natural History, wherein are exhibited upwards
two hundred and forty figures of exotic Insects, according to their different
genera..., London, t. Il, 1773, p. 10, pl. VI, fig. 2.
— 326 —
sistance très appréciable. Entraîné par son zèle et grisé de généreuses illu-
sions, il ne craignit pas dans ses rapporis, en se mettant sous l'égide de
l’Emperear, d'écrire : «Les produits du Ver à soie de l’Ailanthe, par leur bon
marché et leur solidité, deviendront certainement le principal vêtement du
peuple», et même d'ajouter : «L'histoire dira que la France devra à Napo-
léon III la soie du peuple, comme elle doit à Henri IV la soie du riche().»
La voix de Guérin-Méneville est entendue, et partout, en France comme à
l'étranger, on sème, on plante des Aïlanthes ©? et on élève le nouveau Ver
à soie; la bibliographie qui renferme des centaines de notes ou mé-.
moires peut nous éclairer sur le nombre des essais d’acclimatation tentés
de tous côtés.
_ Ces élevages ont une conséquence inattendue; des éducations faites à
l'air libre au Bois de Boulogne, à la ferme impériale de Vincennes, s’échap-
pèrent des Papillons qui, guidés par leur sens olfactif remarquablement
développé, n’eurent aucune peine à trouver les Ailanthes disséminés aux
alentours et même dans les jardins et sur les boulevards de Paris ©; à partir
de 1864 (1864 à 1883), on signale de tous côtés des captures aussi bien à
Paris” qu’en province ); de proche en proche on rencontre Ghenilles ou
} FE. Guérn-Ménevise, Rapport à S. M. l'Empereur sur les travaux entre-
pris par ses ordres pour introduire le Ver à soie de l’Aylanthe en France et en
Algérie, Paris, Impr. Imp., 1860, p. 3.
®) D'une seule pépinière française il sort 540,000 jeunes Aïlanthes; l’Admi-
nistration des Forêts se procure 1,200 kilogrammes de graines en vue d'opérer
des boisements.
} Nous avons donné une preuve de la faculté qu'ils possèdent à un haut degré
de discerner les affinités botaniques. Dans les pépinières du Muséum, il existait
en 188/ un seul et unique pied d'un arbre originaire du Nord de la Chine, le
Phellodendron amurense Rupr. ét Maxim. , appartenant comme V’Ailanthus glandu-
losa Desf. à la famille des Zanthoxylées, d'après les anciens botamistes, mais
placés aujourd’hui, le premier dans celle des Rutacées, tribu des Zanthoxylées, le
second dans celle des Simarubacées, tribu des Simarubées, ces familles étant très
apparentées ; les Attacus Cynthia n’eurent aucune peine à découvrir le Phelloden-
dron amurense, et, en 1883 et 1884, celui-ci nourrissait des colonies de leurs
Chenilles (Ann. Soc. Ent. Fr., 6° sér., t. IV, 1884; Bull., p. exxx1).
(4) 1862, Bois de Boulogne, jardin de Joimville-le-Pont; 1865, jerdin de
l'hôtel Carnavalet et de la dec Royale; 1866, jardins de l’église Saint- Éloi, rue
de Rewilly, de la rue de. Acacias aux Ternes, de la rue Cassette, pépimière
du Jardin du Luxembourg ; 1867, jardin des Plantes, jardins de la rue des
Postes, de la rue de Roues et près de Saint-Germain-des-Prés, boulevard des
Italiens, Champs-Élysées ; 5 1871, jardins de Montrouge, du Musée de Cluny; 1880,
jardin de la rue du Cardimal- me 1883, jardin de la rue Gay-Lussac ; on pour-
rait multipher les citations des points où l'Atacus Cynthia a été signalé.
} Les localités où on a fait en province des élevages de ce Ver à soie, sont
des centres de dispersion; en 1866, on rencontre des Papillons aux enyirons
— 327 —
Papillons partout où poussent des Vernis du Japon. Les naturalistes n’hé-
sitent plus à dire qu'il ne s’agit pas là d’une acclimatation, mais d’une
véritable naturalisation.
On se trouve done en présence, d’une part, d’un arbre adapté à notre
sol et à notre climat, prospérant et se multipliant depuis cent soixante-
dix ans, de l’autre d’un Papillon retrouvant cet arbre dont les feuilles
peuvent nourrir sa progéniture, comme dans son pays d'origine, et se
propageant librement depuis une cinquantaine d'années. Faut-il aujourd’hui
que le doute assaïlle les esprits sur la stabilité de ces naturalisations
réciproques ? De bien des côtés on signale la diminution du nombre des
Attacus (Samia) Cynthia; depuis ces dernières années, les Entomolopistes
n’ont pu en rencontrer que de rares spécimens (; en beaucoup d’en-
droits on peut observer le dépérissement et la mortalilé des Aïlanthes;
est-elle la cause de la disparition de ces Bombycides ?
L’attention appelée, voici le résultat de nos observations. Sur les coteaux
qui bordent la rive droite de la Seine depuis Conflans-Sainte-Honorine
jusqu’à l'embouchure de l'Oise, existent encore des terrains boisés libres
ou enclos; dans les caillasses qui recouvrent les couches compactes du cal-
caire grossier dont la superficie et les interstices sont suffisamment pourvus
de terre végétale, parmi les Chênes, les Charmes, les Ormes et de nombreux
Cerisiers mahaleb, ainsi que différents arbustes {ous vigoureux, poussent
des Aïlanthes ; certains d'entre ces Aïlanthes, les plus vieux ayant de
1 m. 20 à 2 m. 30 de circonférence à 1 mètre du sol, tout aussi bien que
de jeunes sujets, sont morts ; les arbres qui survivent portent quantité de
branches mortes et sont en voie de dépérissement; seuls des sujets naissants
subsistent, À quelle cause attribuer cette déchéance d'arbres considérés
comme extrêmement robustes ?
Depuis plusieurs années j'avais reconnu, en fouillant le sol au pied d’un
Aïlanthe mâle de 1 m.48 de diamètre à 1 mètre du sol, situé dans mon
propre jardin et dont toutes les branches basses el même hautes mouraient
successivement, l'existence, sur ses racines et ses radicelles, d’excrois-
sances galliformes de toutes les dimensions, depuis la grosseur d’un pois
jusqu’à celle d’une noix, ou tubériformes souvent très volumineuses, pou-
vant atteindre jusqu’à 17 centimètres de longueur, 10 centim. 5 de hau-
d'Agen; en 1874, on capture Chenilles et Papillons dans la Champagne, à Sé-
zanne et dans ses alentours; de Paris, 1l s’est répandu dans les environs jusqu'à
une vingtaine de kilomètres , puisque vers 1900 nous les trouvions à Conflans-Sainte-
Honorine (Seine-et-Oise ).
() Jai sous les yeux des lettres d'Angleterre et de France écrites par des En-
tomologistes désirant se procurer des Papillons pour leurs collections, ou des per-
sonnes recherchant des cocons contenant des chrysalides pour tenter à nouveau
l'éducation de lAttacus Cynthia; on a dû leur répondre qu'il était impossible de
donner satisfaction à leurs demandes,
— 328 —
teur et pesant sèches jusqu’à 240 grammes, comme l'échantillon ci-joint,
que je remettrai à M. le Professeur H. Lecomte, pour qu’il soit placé dans
les collections botaniques. Ayant constaté que ces excroissances n'avaient
des véritables galles que les apparences sans en avoir les caractères et que,
par conséquent , elles n'étaient pas le résultat des attaques d’un Insecte, je
fus amené à supposer qu’elles pourraient être produites par queique Bac-
térie, comme cela a lieu chez les Lévumineuses, les Bétulacées (Aulne), les
Éléagnacées (Hippophae), Myricacées (Myrica), ete. Je pensais que grâce
au concours des Botanistes on pourrait arriver à connaître la nature de ces
malformations et la cause de leur production.
M. Houard, dont la compétence en matière de Galles et de leurs géné-
rateurs est bien connue, consulté, m'apprit que l'existence de ces excrois-
sances des racines de l’Aïlanthe avait été constatée dès 1894, en Alle-
magne, dans le jardin botanique d'Erlangen , par Ernst Andreæ 0, et en
1910, en France, aux environs d'Alençon, par M. Lemée; ce dernier rap-
porte même, dans un ouvrage relatif aux ennemis des plantes paru en
1910, «qu'il a été extrait au pied d’un Vernis du Japon près d'un
demi-mèlre cube de ces déformations qui en avaient amené le dépérisse-
ment». Je sus également par M. Prilleux, de Finstitut, qu'il avait eu
occasion, il y a un certain nombre d’années, d'observer sur le territoire de’
Vincennes, l'existence de ces excroissances sur les racines d’Aïlanthes qui
eux aussi étaient dépérissants. M. Édouard Tison. Docteur en médecine
et ès sciences naturelles, Botaniste, disciple de Baïllon, me fit connaître
(1914) qu'il avait trouvé de semblables productions radiculaires en arra-
chant des Aïlanthes dans sa propriété de Barisis ( Aisne).
Le mémoire publié par E. Andreæ sur les renflements anormaux des ra-
cines de l’Aïlanthe est d’ailleurs le seul qui puisse nous fournir des ren-
seignements utiles; cette Jnaugural-Dissertation est, en effet, une étude
complète de ces productions galliformes ou tubériformes et les planches
qui l’accompagnent nous éclairent sur leur structure et leur développe-
ment. Comme nous, il avait été tenté d'attribuer à leur production une
origine bactérienne, mais ses recherches le conduisirent à une tout autre
conclusion qui peut se résumer en ces termes : «Les renflements radi-
culaires de l'Ailanthus olandulosa sont de nature végétative et non parasi-
taire, leur structure anatomique permet de les considérer comme des
loupes ou broussins, dont le développement serait dü à la prolifération de
bourgeons additionnels.»
0) Ernst Anpreæ, Ueber abnorme Wurzelanschwellungen bei Atlanthus glan-
dulosa. Inaugural-Dissertation. . ., Erlangen, 1894. — Résumé succinct àn Bot.
Cent., Bd. LX, 1894, p. 187.
® E. Leuée, Les ennemis des plantes, 3° sér., n° 4, arbres et arbustes d’orne-
ment,
— 329 —
I convient d'exposer aussi les opinions émises sur la nature de ces tubé-
rosités par les Botanistes français auxquels j'avais remis des échantillons.
M. C. Houard m’exprima d’abord verbalement son opinion ; sur ma de-
mande, il la précisa ensuite par écrit. D’après lui , les tumeurs galliformes
des racines des Aïlanthes, dont ïl avait reçu de divers côtés de nombreux
échantillons, n’ont aucune analogie avec celles des racines des A/nus, dont
le producteur est une Bactérie (Frankiella Alni), et autres observées sur
les Elæagnus, les Myrica, ete., ayant une origine bactérienne, pas plus
d’ailleurs qu'avec les nodosités radiculaires des Légumineuses produites
également par une Bactérie (Phytomyxa leguminosarum). W reconnait
d’ailleurs qu'ayant eu, entre 1900 et 1902, l’occasion de faire des coupes
de quelques-unes de ces tumeurs radiculaires des Aïlanthes et de s’en
entretenir avec feu Delacroix, très expérimenté en matière de Patho-
logie végétale, il n’est rien résulté des investigations entreprises à cette
époque (.
Sur le conseil de M. Prilleux, de l’Institut, Directeur de la station de
Pathologie végétale de Paris, je soumis des échantillons de ces excrois-
sances galliformes à l’examen de M. Ed. Foex, Directeur adjoint; celui-ci
«ne put découvrir dans ces déformations une cause parasitaire» et émit
l'idée «qu'elles avaient une origine analogue à celle des loupes et des
broussins dont on ne connaît pas la genèse ©».
M. le D’ Paul Vuillemin, Professeur à la Faculté de Médecine de
Nancy, qui, par ses études sur les tumeurs des plantes, a acquis une
grande expérience en la matière, devait être appelé en consultation ;
voici son diagnostic : “Les excroissances développées sur les racines des
Aïlanthes ne me paraissent pas être d’origine parasitaire ; leur structure
permet d'y reconnaître un entassement de formations caulinaires et de
feuilles rudimentaires, provenant du développement de bourgeons adven-
tifs. L’Aïlanthe est connu pour la facilité avec laquelle il donne des pousses
sur les racines; cette propriété est utilisée pour bouturer la plante au
moyen de tronçons de racine. Dans une terre meuble, à l'abri de la
lumière et au contact des anfractuosités du sol, les bourgeons adventifs se
ramifient abondamment sans s’allonger ; l’entassement des rameaux avortés
produit le nodule contourné et anfractueux. Votre spécimen est très dé-
monstratif. Les tubérosités radicales ne sont pas probablement la cause du
dépérissement de ces arbres ; j’y verrais plus volontiers une conséquence de
l'affaiblissement de la végétation aérienne, dont la cause reste à détermi-
ner. Cest un phénomène du même ordre que la production des rejets à la
base des plantes souffrantes ©.»
G) C. Houar», lettre du 20 janvier 1913.
®) Lettre du 24 décembre 1912.
6) Lettres du 8 juin et du 24 juin 1913.
— 330 —
Ainsi donc, pour MM. Houard, Foex, Vuillemin , comme pour M. Ernst
Andreæ, la formation des excroissances galliformes des racines des Aïlanthes
n’a aucune cause parasitaire; l’origine bactérienne qu'on était tenté d'ad-
mettre doit donc être abandonnée. Quant à l'action de la production de
ces tumeurs sur la végétation des arbres, nous nous trouvons en pré-
sence de deux opinions bien différentes : celle de M. Lemée et la mienne,
tendant à les considérer comme une cause de dépérissement des arbres,
et celle de M. le D° Vuïllemin, regardant cette production comme une
résultante de l’affaiblissement de la végétation aérienne. Mais je ferai re-
marquer que, la formation des tubérosités radicales étant en rapport avec
le drageonnement — et résultant de l’entassement de rameaux avortés, —
il est très rare de les voir devenir le point de départ de la naissance de
tiges: puisqu'elles sont en réalité la conséquence d’un arrêt de déve-
loppement, ne sont-elles pas la manifestation d’un état morbide des
Aïlanthes ?
Quoi qu'il en soit, le dépérissement et la mortalité des Aïlanthes dans
certaines régions et dans certains terrains sont un fait acquis.
En même temps, j'avais constaté que les Chenilles de l'Atracus Cynthia
qui se nourrissaient des feuilles des branches d’Aïlanthes en voie de dépé-
rissement étaient elles-mêmes malades ; les dernières que je vis sur un
arbre de mon propre jardin, au lieu d'évacuer des fèces solides, ne reje-
taient que des matières excrémentielles liquides qui tombaient sur les
papiers couvrant ma table de travail; bientôt je les trouvais mortes,
encore retenues par les crochets de leurs pattes membraneuses, le corps
flasque et la partie antérieure pendante. Depuis lors, je n’ai plus aperçu
sur aucun des nombreux Aïlanthes de cette région du département de Seine-
et-Oise aucun cocon suspendu aux branches, alors qu’autrefois ils étaient
nombreux, ni vu voler de Papillons, alors que jadis on les rencontrait
souvent voltigcant à la nuit venue.
À l'état de nature, les larves des Insectes peuvent être atteintes par des
affections septicémiques, nous ne saurions énumérer tous les travaux les
concernant qui ont été publiés: qu’il nous suflise de rappeler que Met-
shnikoff (1879), Balbiani (1886 )°°, L. Krasilshtshik (1893) (° ont été
les premiers à appeler l'attention sur ces maladies bacillaires ; il est certain
que des Chenilles d'espèces indigènes de Lépidoptères sont atteintes par
des affections septicémiques ; une observation récente de MM. F, Picard et
0) E. Mersanxorr, Les maladies des larves des Hannetons du blé (la Muscar-
dine verte et le Bacillus salutarius), Odessa, 1879 (en russe).
@) G. Bazsant, Études bactériologiques sur les Arthropodes (C. R. Acad. Sc.,
t. CIIT, 1886, p. 952).
(@) T. Krasizsarsmik, La Graphitose et la Septicémie chez les Insectes. Deux
maladies des larves de Lamellicornes causées par des Bactéries (Meém. de lu Soc.
zoologique de France, t. VI, 1898, p. 245).
— 331 —
G.-R. Blanc faite sur l’Arctia caja Lin. en fait foi). Les origines et les
causes de leur développement ne sont pas encore définies; mais, dans le
cas des Chenilles vivant sur l’Aïlañthe, il nous paraît plausible d'attribuer
les atteintes morbides à la consommation de feuilles d'arbres dépérissants ,
celles-ci constituant une alimentation appauvrie de ses principes nutritifs
et forcément débilitante, propre à favoriser la multiplication des organismes
parasites.
Je cilerai à ce sujet les résultats désastreux des éducations d’Acridiens
(Schistocerca peregrina Oliv. et S. americana Drury) que je fis en vue de
mes études soit à Alger, soit à Buenos-Aires, lorsque je leur donnai comme
nourriture des feuilles de plantes trop longtemps pardées et étiolées ; ces
Acridiens, au lieu de déjections solides, n’émettaient que des matières
liquides ; ceux qui survivaient arrivaient péniblement à se métamorphoser,
mais n'étaient que des sujets mal formés et décolorés, souvent même atro-
phiés par arrêt de développement rendu manifeste par latrophie des
ailes; victimes de cette mauvaise alimentation, ils avaient été atteints par
une maladie, le plus souvent mortelle, et l'autopsie révélait dans leur tube
digestif et leurs déjections la présence de nombreux Bacilles.
Des observations précédentes, on peut tirer deux conclusions : 1° le
dépérissement des Ailanthes a une répercussion sur l'existence des Ghe-
pilles de V’Attacus Cynthia qui se nourrissent de leur feuillage, et détermine
ainsi la rareté des Papillons; 2° un arbre, l’Aïlanthe, introduit en Europe
depuis cent cinquante ans, et un Insecte Lépidoptère vivant en liberté depuis
cinquante ans, qu'on croyait l’un et l’autre définitivement naturalisés, sont
frappés de déchéance: la maladie et la mort de l’un entrainent la maladie
et la disparition de l’autre.
0) F, Picann et G.-R. Branc, Sur une septicémie bacillaire d’Arctia caja Lin.
(CG. R. Acad. Se., t, CLVI, p. 1334, 28 avril 1913).
— 352 —
r Ü rer, {
Nores sur Les CoréoprÈrEes TÉRÉDILES',
par M. P. Leswe.
14. — Les Lycrines DE L'AFRIQUE AUSTRALE.
Les renseignements que l’on possède sur la faune des Lyctides de
l'Afrique australe sont encore très incomplets. Il nous a paru utile de les
grouper ici, en faisant connaitre diverses formes de cette région qui
n'avaient pas encore été décrites.
1. Lyorus (Xycorrocus) BRUNNEUS Stephens 1830.
Cap de Bonne-Espérance (Coll. Gorham — Muséum de Paris).
Espèce cosmopolite.
2. Lycrus (XyLorroëus) Arricanus Lesne 1907, in, Bull. de la Soc. ent.
de Fr. [1907], p. 302. — Id., ibid. [1910], p. 2540.
Cette espèce habite toute l'Afrique tropicale extraguinéenne et Mada-
gascar. On l’a trouvée également dans l'Inde et à Manille ©), où elle a été
sans doute importée. À la pointe méridionale de l'Afrique (Colonie du Cap
et Natal), elle est représentée par une race particulière, caractérisée par son
corps un peu plus déprimé que chez le type et entièrement brun, par les
interstries des élytres très finement ruguleux et par suite peu brillants ou
même mats, enfin par le pronotum un peu plus fortement ponctué que
chez le type. Le lobe intercoxal du prosternum offre une tendance à
devenir plus large que chez la forme type. Nous donnons à cette race le
nom de L. africanus capensis n. subsp. Voici les localités d’où pro-
viennent les individus que nous avons sous les yeux :
Le Cap (Coll. Laferté = de Marseul), 1 indiv.; Stellenbosch, en
novembre 1887 (L. Péringuey in South African Museum), 1 indiv.;
Dunbrody, en septembre 1901 (Coll. À. Grouvelle — Muséum de Paris),
1 indiv.; Calfrerie (Naturhistorisches Museum de Hambourg), 1 indiv. ;
Pays des Zoulous (Coll. Fry = British Museum), 2 indiv. ©.
Q) Cetle espèce a été récemment redécrite aux États-Unis sous le nom de
L. politus Kraus (U. S. Dep. of Agr., Bur. of Ent., Techn. Ser., n° 20, part IT,
À Revision of the Powder-post Beetles of the family Lyctidæ | Washington, 1911],
pp. 118 et 12°) sur des spécimens trouvés à Washington dans des racines sèches
de Réglisse.
@) C'est M. G.-A. Baer qui a recueilli cette espèce aux îles Philippines. J'ai vu
3 individus de cette provenance.
() J'en ai vu en outre deux individus sans provenance dans la collection
Reitter => Oberthur.
— 9333 —
3. Lycrus (XyLorroGus) xipposiperos Lesne 1908 , in Bull. du Mus. d’Hist.
nat. [1908], p. 356.— Id., in Bull. de la Soc. ent. de Fr.[1910],p. 255.
Habite l'Afrique tropicale extraguinéenne jusqu’au Cap.
Cap de Bonne-Espérance (Drège in coll. Dejean — Muséum de Paris).
Machonaland, Salisbury, en mai 1890 (Coll. A. Grouvelle — Muséum de
Paris).
h. Lyctus semiermis Nov. sr.
Longueur du corps, environ 3, 6 millimètres; longueur du pronotum,
1 millimètre ; largeur maxima du pronotum, 0,87 mill.
Corps allongé, parallèle, d’un brun roussätre ; élytres d’un brun foncé,
sauf sur leur quart basilaire et le long de la suture, où ils sont d’un brun
roussâtre plus clair que la teinte générale du corps. Le facies est celui du
L. cornifrons Lesne, dont l'espèce actuelle est très voisine.
Lyctus semiermis Lesne.
n, antenne (les deux premiers articles ne sont pas figurés) ; 0, région postérieure du
- pronolum, côlé droit, montrant quelques-uns des larges points enfoncés du disque;
p, un poil des bords latéraux du prothorax.
Front finement ruguleux et comme granuleux, non denté au milieu,
mais offrant en ce point une légère gibbosité longitudinale; muni de
chaque côté d’un lobe dentiforme redressé au-dessus de l'œil et d’un autre
lobe réfléchi et pointu au-dessus de l'insertion de l'antenne. Épistome pro-
longé également de chaque côté en un lobe réfléchi; chez l'exemplaire
étudié, le lobe gauche est libre, le lobe droit est soudé avec le lobe sus-
antennaire voisin. Bord antérieur du menton angulé sur la ligne médiane.
Articles 3-5 des antennes allongés, notablement plus longs que larges :
articles 6-9 allongés aussi, mais plus courts que les précédents. 1° article
de la massue plus long et plus large que le »°, un peu allongé, à côtés
nullement parallèles; 2° article de la massue subcirculaire. Prothorax
allongé, trapézoïdal, plus large en avant qu'en arrière et à peu près régu-
9
Muséun. — xx. 23
— 334 —
lièrement rétréci d'avant en arrière. son bord antérieur muni vers le
milieu de deux lobes réfléchis, très courts, non pointus, moins développés
que chez le L. cormifrons ; ses angles antérieurs largement arrondis ; bords
latéraux finement denticulés sur toute leur longueur, presque droits, mais
offrant deux fables sinuosités, l’une en arrière des angles antérieurs,
l'autre, moins accusée, en avant des angles postérieurs; ceux-ci denti-
formes, pointus, saillants. Pronotum déprimé transversalement en avant,
à peine déprimé longitudinalement en son milieu, marqué sur le tiers
antérieur de gros points enfoncés très serrés qui forment une sculpture
réticulée rappelant celle qui couvre la totalité du pronotum chez le L. cor-
nfrons. En arrière, les oros points à fond plat du pronotum sont plus ou
moins espacés et la ponctuation est normale. Poïls du pronotum localisés
surtout sur la déclivité antéro-externe de cette partie et le long du bord
latéral ; ces poils affectent la forme d’une lame recourbée barbelée le long
du bord tourné vers l'extérieur. Prosternum plus long que les hanches en
avant de celles-ci; hanches antérieures arrondies. Lobe intercoxal très étroit
el presque laminiforme entre les hanches. Élytres parallèles, offrant (seule-
ment dans leur moitié basilaire) des points enfoncés subcirculaires assez
gros el assez régulièrement sériés de manière à former 3 ou 4 stries assez
netles; ces points deviennent plus petits en arrière. Poils des élytres visibles
seulement aux forts grossissements, extrêmement courts et très fins, non
sétiformes mais très finement barbelés, couchés en arrière, analogues à
ceux du L. cormifrons. Impressions précoxales du métasternum fortement
enfoncées , fovéiformes , atteiynant presque l’angle postérieur du métaster-
num. Pénultième et dernier segments abdominaux simples (sexe non dé-
terminé). Cuisses claviformes, non fortement comprimées ni ellipsoïdes.
Cette espèce est très voisine du Lyctus cornifrons, qui habite les contrées
périsahariennes et dont une race spéciale, mentionnée ci-après, a été
trouvée dans le Sud-Ouest africain allemand. L'absence d’épine médiane
sur le front et les caractères différents du pronotum permettent de l'en
distinguer aisément. Selon toute apparence, le L. semiermis représente un
type d'évolution moins avancée que le L. cormfrons.
Nous n'avons vu qu'un seul individu de cette espèce. Il provient de
Cape Town et appartient au South African Museum.
D, Lyorus cornirrons Lesne 1898, in Pull. Mus. Hist. Nat. [1898],
P. 159.
Espèce habitant les régions périsahariennes. Le D'G. Fock a découvert,
à Okahandya (Damaraland), une race australe de cette espèce que nous
devions décrire ailleurs sous le nom de Z. cormfrons australis n. subsp.,
et dont le type appartient au Naturhistorisches Museum de Hambourg ©.
() La description de cette race devait être publiée dans un ouvrage sur la
— 39) —
6. Minruea ogsira Wollaston 1867, in Col. Hesperid., p. 112 (sub
Lyctus). — Lesne in Bull. du Mus. d'Hist. Nat. [1909 |, p. 340.
Cette espèce habite probablement toute l'Afrique tropicale. Dans l'Afrique
australe on l’a rencontrée à Salisbury CCE) (Coll. À. Grouvelle
— Muséum de Paris).
D'après ce qui précède, l'Afrique australe ne posséderait, en fait de
Lyctides propres, que des formes très étroitement apparentées à des
espèces habitant l'Afrique tropicale. Des découvertes ultérieures pourront
modifier cette conclusion; mais la seule constatation de l'existence de races
sud-africaines des Lyctus africanus et L. cornifrons offre un certain intérêt.
Elle montre en eflet que, selon toute vraisemblance, les espèces en ques-
tion, dont l’une (L. africanus) tend à devenir cosmopolite, sont bien ori-
ginaires du continent africain.
faune du Sud-Ouest africain allemand édité par M. Hans Gebien, de Hambourg.
Les événements actuels m'ont engagé à insérer ici la diagnose de ce Lyctus.
Lyctus cornifrons australis n. subsp.
Long. 3, 4 millim. Corpus elongatum, parallelum, subolabrum, capite prono-
toque surdis, elytris nitidis; nigrum, capite, pronoti margimibus antico et poslico,
elytrorum calo humerali margineque apicali corporisque pagina ventrali rufescen-
übus; antennis pedibusque rufis. Capite supra tenuissime reticulato, clypei mar-
gine laterali reflexo, dentiformi, fronte utrinque dentibus duobus reflexis, uno
süpranntennali altero orbitali, posticeque spina mediana brevi, cariniformi in-
structo. Antennarum articulis 1-2 modice incrassatis, 3-5 elongatis subgracilibus,
6-9 crassioribus haud transversis, 10 (id est clavæ articulo 1°) elongatulo, late-
ribus subparallelis, apice truncato, 11 breviore subcireulari leviter elongato, quam
penultimo haud angustiore. Labro minuto, medio depresso-emarginato, mento
margine antico angulatim producto. Prothorace elongatulo; pronoto convexissimo
sed secundum marginem anticum depressum, angulis anticis laxe rotundato , medio
longitudimaliter sulcato, reticulo manifesto carinulis tenuissimis composito un-
dique notato, lobis marginis antici acutis dentiformibus ; pis brevissimis, crassis,
dtifornibus, angulos anticos versus præserlim manifeste hirsuto. Problerno
loho intercoxali angustissimo, sublaminiformi. Elytris convexis singulis strüs 5-6
regularibus, punetis impressis umiserialis compositis, relro convergentibus apice
evanescenhibus, inseulptis, area subsuturali estriata, tenuissimeé inordinalim
punetata; pilis parvissimis, subinvisis, retrorsum inclinatis indulis; coxis anticis
subrotundatis ; femoribus modice dilatatis, leviter compressis.
Cette forme diffère beaucoup par son facies des spécimens typiques du L. cor-
nifrons. La laille est plus grande, la seulpture du pronotum et des élytres est no-
tablement plus accusée, le pronotum est plus convexe et parait être plus largement
arrondi aux angles antérieurs, enfin la coloration est beaucoup plus foncée.
— 990 —
Vorace pu Comre pe Ronan-Cu4gor EN AFRIQUE ÉQUATORIALE.
DESCRIPTION D'UN GENRE NOUVEAU
$ ’ Al 3 A7 LA 4
ET D'UNE ESPÈCE NOUVELLE D'/RGeruDæ (Lepinopr. H£rérocÈre),
par M. K. Le Cerr.
Nyctaegeria NOV. GEN.
Corps élancé, couvert de longs poils sur le thorax et la base de l'abdomen,
où ils forment deux toufles dressées inégales. Tibias médians et posté-
ricurs faiblement hérissés ; antennes longues et minces, à peine épaissies à
l'extrémité, brièvement ciliées. Palpes hérissés à troisième article court et
obtus. Trompe présente, médiocrement développée. Aïles assez larges
et arrondies, opaques, à franges longues; leur nervulation est la suivante :
Aux ailes supérieures, la nervure 2 naît avant l'angle inférieur de la
cellule, d’où part 3 qui est aussi écartée de 4 que de 2; 7 et 8 tigées; 10 et
11 parallèles très rapprochées à la base et dans tout leur parcours.
Aux ailes inférieures, les nervures 1° et 1° sont présentes; 3 et À naissent
du même point à l’angle inférieur de la cellule ou sont tigées sur le quart
environ de leur longueur; discocellulaire supérieure un peu plus courte que
l'inférieure, toutes deux très obliques.
Nÿctaegeria Rohani Nov. sr.
G': Front noir bronzé, recouvert d’écailles piliformes dressées, se
confondant avec celles du vertex, noir fuligineux: toupet occipital, poils
péricéphaliques et plaque jugulaire concolores. Palpes hérissés, noir fuli-
gineux. Trompe jaune. Antennes jaunâtres ternes en dessus de la base aux
deux tiers de leur longueur, brunäâtres en dessous, noires à l'extrémité:
pinceau terminal concolore.
Thorax recouvert en entier de longs poils soyeux noir fuligineux luisants
qui se prolongent sur le dessus des deux premiers segments abdominaux
et y forment deux touffes dressées dont l’antérieure est la plus volumineuse.
Abdomen écaillé de part et d'autre de noir brunâtre luisant, terminé
par une brosse anale allongée, noir fuligineux.
Aïles supérieures uniformément bronzé foncé ou éclairci jusqu'au jau-
nâtre sur le disque et chatoyant légèrement en pourpre violacé. Côte et
— 9931 —
espace terminal plus foncé mais sans ligne marginale distincte. Point
discocellulaire concolore formant un relief tectiforme assez net. Dessous
plus pâle, en majeure partie lavé de jaunätre.
Aïles inférieures couvertes d’écailles jaune ocracé très pâle, un peu plus
denses sur la discoceilulaire supérieure et le champ anal, et bordées par
une fine ligne marginale bronzé noirätre. Dessous semblable. Frange des
quatres ailes bronzé luisant.
Hanches antérieures et fémurs de toutes les pattes couverts de longs
poils noir fuligineux formant des franges épaisses et longues au bord infé-
rieur. Tibas antérieurs noirs en dessus, jaunâtres inférieurement avec
lépiphyse tibiale partiellement mélée de noir. Tibias médians et posté-
rieurs à pilosité noir fuligineux ; éperons jaune clair. Tarses des trois paires
de pates jaunâtres, un peu obscurcis extérieurement et munis en dessous
de très courtes épines noires peu nombreuses.
Envergure : 29 à 31 millimètres.
Femelle inconnue.
Types : deux mäles provenant de Angola-Zambèze, dans la collection
du Muséum de Paris. Cette espèce est dédiée à l’éminent voyageur qui l’a
découverte.
— 338 —
NoTEs SUR LES ESPÈCES RANGÉES PAR LAMARCK
DANS SES GENRES Donax ET Caps (1816)
(Fin),
Par M. En. Lauvy.
17. Donax nucosa
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 549)
[= D. (Chion) rugosus L., Berrin, Donacidées, p, 83].
Pour cette espèce de Linné (178, Syst. Nat., ed, X, p. 682), Lamarck
distingue une forme typique et trois variétés.
Deux individus, ayant pour dimensions 4o X 26 et 36 X 24 millimètres,
ont été, dans la collection du Muséum, déterminés par Lamarck comme
représentant sa forme typique [1], mais, d’après Berlin, ce ne seraient pas
des D. rugosus L. et ils appartiendraient à une autre espèce Linnéenne, le
D. striatus L., correspondant à la figure 5 de la planche 262 de l’Encyclo-
pédie Méthodique, tandis qu'au véritable D. rugosus L. se rapporteraient
la figure D de la planche 89 de Gualtieri (1742, Ind. Test. Conch.) et la
figure 250 de la planche 25 de Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 254).
La variété [2] ne se trouve pas au Muséum et la figure 3 de la
planche 2692 de l'Encyclopédie, attribuée par Lamarck à cette variété,
paraît à Bertin représenter en réalité le D. elonoatus Lk.®.
La variété [3] comprend quatre valves dépareïllées (mesurant de
24 X16 à 20 X14 millimètres et recueillies au Port Stephen, Nouvelle
Hollande), rapportées par Bertin au D. denticulatus L.
La variété [4] consisie en trois spécimens (ayant pour dimensions
24 X16,23X 15,20 X 12 millimètres et provenant du voyage de Péron),
qui, comme ceux de la forme typique, appartiennent, d’après Bertin, au
D. striatus L.®.
0) On verra, en effet, plus loin, que Bertin, contrairement à la plupart des
auteurs, regarde le D. elongatus Lk. comme distinct du D. rugosus L.
®) Il ne faut pas confondre avec ce D. striatus L. de la mer des Antilles : 1° le
Donax striata Chemnitz (Conch. Cab., NE, p. 261, pl. 26, fig. 255), qui est
pour Hanley (Cat. Rec. Biv. Sh., p. 83) le D. anatinum Lk.; 2° le Tellina shriata
Chemnitz (ibid., X, p. 349, pl. 170, fig. 1654-1655), dont le Donax martini-
censis Lk. est synonyme (voir plus loin n° 27).
mb
18, D, caranexsis
(Lamarck, loc. cit., p. 550)
[= D. (Chion) denticulatus L., Bernix, Donacidées, p. 82].
Le Muséum ne possède aucune coquille nommée par Lamarck D. caianensis,
espèce figurée par Delessert (1841, Rec. Cog. Lamarck, pl. 6, fig. 13 a-b).
D'après Rômer (1869, Conch. Gab., p. 22), le Donax appelé D. cayen-
nensis par d'Orbigny (1846, Voy. Amér, mérid., Moll,, p. 540) serait
identique au D. denticulatus L., mais la véritable forme de Lamarek en
serait bien distincte : pour Far au contraire, elle devrait être assimilée
à celte espèce de Linné.
Cette opinion de Bertin n’est pas nt par M. G.-F. Dollfus (1911,
Coq. quatern. mar. Sénégal, Mém. Soc. Géol. France, Paléont., t. XVIIT,
p. 9), le côté antérieur étant très saillant et présentant une double orne-
mentation chez D. denticulatus (qui correspondrait à la figure 256 de
Chemnitz, Conch. Cab., NT, pl. 26), tandis qu'il est pourvu de fins rayons
uniformes chez D. cayennensis Lk. (qui serait la variété représentée dans
la figure 257 de Chemnitz) M),
19. D. ELoNGATA
(Lamarck, loc. cit., p. 550)
[= D. (Chion) elongatus Lk., Berri, Donacidées, p. 84].
Deux coquilles de la collection du Muséum, qui mesurent respectivement
39x29 et 38x92 millimètres, ont été étiquetées D. elongata par
Lamarck, qui a donné ce nom au Tellina Pamet d'Adanson (1757, Hist.
Nat, Sénégal, Coquill., p. 235, pl, 18, fig. 1) °.
La variété [a] signalée dans les Animaux sans vertèbres est également
représentée au Muséum par deux individus provenant du Port du Roi
George (Péron et Lesueur, 1803) : ayant pour dimensions 3° x 18 et
5 x 13 millimètres, ils sont proportionnellement plus allongés que les
représentants de la forme typique, mais ne peuvent cependant, selon
Bertin, être distingués spécifiquement.
(%) Quant au D. cayennensis Reeve [non Lk.] (Cench. Icon., pl. IV, fig. 22),
c’est, pour Rômer et Bertin, une variété ou un synonyme de D. assimilis Hanley
[non Reeve, nec Sowerby]. — D’après Bertin (loc. cit., p. 101), le D, cayennensis
Rümer (Conch. Cab., p. 25, pl. 5, fig. 12-14) est le D, obesulus Desh,
@ Le D. spinosa Ghemnitz (Conch. Cab., p. 264, pl. 26, fig. 258), que
Lamarck citait avec doute dans la synonymie de son D. elongata, est, d’après
Deshayes (Anum. s, vert., a° 6d., VE, p. 245) , une espèce fort différente, à laquelle
Bertin (Donacidées, p: 89) a identifié le D, pa æillus Reeve (Conch. Icon., pl. VHT,
fig. 55) et dont il déclare voisin son D, proximus (loc. cit., pl IT, fig. a «, b, e).
— 310 —
Ge Pamet (= D. elongatus Lk.) avait été assimilé au D. rugosus L. par
Chemnitz (Conch. Cab., VI, p. 254), par Gmelin (1790, Syst. Nat.,
ed. XIIT, p. 3262) et par Reeve ( Conch. Icon., sp. 9). Au contraire, d’après
Bertin adoptant l'avis de Rômer (Conch. Cub., p. 15 et 17), l'espèce de
Lamarck, qui correspondrait à la figure 3 de la planche 262 de l’Encyclo-
pédie Méthodique, serait une forme sénégalaise distincte du D. rugosus L.
des Antilles. Mais M. Dautzenberg (1910, Contrib. faune malac. Afriq.
occ., Act. Soc. Linn. Bordeaux, LXIV, p. 185) et M. G. Dofus (1911,
Coq. quatern. mar. Sénégal, Mém. Soc. Géol. France, Paléont., t. XVIIT,
p. 55) ont reconnu qu'il fallait revenir à l'opinion des anciens auteurs et
identifier au Pamet d'Adanson à la fois le D. elongatus Lk. et le D. rugo-
sus L., ce dernier nom ayant la priorité.
20. D. penricuzara
(Lamarck, loc. cit., p. 550)
[== D. (Chion) denticulatus L., Berri, Donacidées, p. 81].
On trouve au Muséum , répartis sur trois cartons, onze spécimens (mesu-
rant de 29 X19 à 16 X11 millimètres : trois sans aucune mention de
provenance et huit indiqués au voyage de Péron) qui ont été déterminés
par Lamarck D. denticulata Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 683),
espèce nommée par Chemnitz (Conch. Cab., VE, p. 262, pl. 26, fig. 256-
297) D. punctata.
Chemnitz, puis Deshayes (Anim. s. vert., 2° éd., VI, p. 246 ) et enfin
Bertin ont rapporté à ce D. denticulata L., des Antilles, la forme du Séné-
oal appelée Tellina Nusar par Adanson (1757, Hist. Nat. Sénégal, Coquil.,
p. 238, pl. 18, fig. 3) ®. MM. G.F. Dollfus et J. G. Berkeley Gotter
(1909, Moll. Tert. Portugal, Plioc. Nord Tage, Comm. Serv. Géol. Portu-
gal, p. 27) ne croient pas possible de maintenir cette assimilation.
Nous avons vu précédemment que Bertin identifiait aussi au D. denticu-
latus les coquilles rapportées par Lamarck à sa variété [3] du D. rugosus
L., et qu'il y réunissait encore le D. caianensis Lk., opinion combattue
également par M. G. Dollfus.
21. D. carpromes
(Lamarck, loc. cit., p. 550).
Six coquilles, groupées par trois sur deux cartons étiquetés de la main
de Lamarck Donax cardioides, représentent cette espèce dans la collection
du Muséum. Ces spécimens, recueillis par Péron et Lesueur (1803) à l'ile
G@) Par suite d’un lapsus dans la deuxième édition des Animaux sans vertèbres,
VI, p. 246, Deshayes a attribué à cette figure d’Adanson le nom «Mesal» au lieu
de « Nusar».
— 341 —
Saint-Pierre-Saint-François (Australie) , mesurent respectivement : 27 X 19:
26 X 19; 24 X 17: 22,5 X 16:19 X 13,5; 19 X 13 millimètres.
Hanley (1849, Cat. Rec. Bio. Sh., p. 144) a signalé la grande ressem-
blance qui existe entre ce Donax cardioides Lk. et le Cardium donaciforme
Spengler (1782, Chemnitz, Conch. Cab., NT, p. 171: 1786, Schræter,
Eïnleit. Conch., TE, p. 68) [— Cardium donaceum Spengler (1799, Skrivt.
Naturh. Selsk., V, 1, p. 37)]. Or, en effet, comme le montre la comparai-
son des figures données, d’une part, pour l’espèce de Lamarck, par Deles-
sert (1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 6, fig. 14 a, b, c, ), d'autre part, pour
celle de Spengler, par Chemnitz (loc. cit., pl. 16, fig. 165), par Schræter
(loc. cit, IT, pl. VIT, fig. 14), par Sowerby (1834, Conchol. illustr., Car-
dium, p. 6 , fig. 27), par Reeve (1844, Conch. Icon., IT, Cardium, pl. V,
fig. 25) et par Rômer (1869, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2° éd., Car-
dacea, pl. IV, fig. 13, et pl. XIV, fig. 16-17), ces deux formes constituent
certainement une même espèce, qui, par raison de priorité, doit prendre
le nom spécifique donaciforme ©? et à laquelle il convient de rattacher, ainsi
que l’a fait Rômer (oc. cit., p. 110), le Cardium australiense Reeve (loc.
cit., pl. V, fig. 24) à titre de variété tout au plus.
Quant à la place générique de ce Lamellibranche, elle est restée assez
ambiguë.
Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2° éd., VI, p. 246), dont l'opinion à
été acceptée par Hanley (oc. cit., p. 83), faisait remarquer que ce n'était
probablement pas un Donax, l'impression palléale ne présentant pas de
sinus postérieurement et la charnière ressemblant plutôt à celle du Cardium
medium L.
Ce rapprochement avait déjà paru si évident à Chemnitz (loc. cit., p.171)
et à Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XII, p. 3247), qu'ils considéraient le
Cardium donaciforme comme étant une simple variété du C. medium.
Cette place parmi les Cardideæ a été maintenue par H. et A. Adams
(1857, Gen. Rec. Moll., IT, p. 460) et par Chenu (1862, Man. de Con-
chyl., I, p. 112, fie. 529), qui rangeaient ce C. donaciforme dans le
genre Adacna Eichwald et dans le sous-genre Didacna Eichw., puis par
Rômer (loc. cit., p. 109) et par Tryon (1872, Americ. Journ. Conchol.,
VIT, p. 271 ), qui le classaient dans le sous-genre Fragum Bolten, enfin par
W. v. Vest (1895, Jahrb. Deutsch. Malak. Ges., IT, p. 324; 1876, ibid,
IT, p. 290), qui le regardait comme le type d’un genre spécial Donacti-
cardium.
Mais, en 1870, Môrch (Malak. Blätt., XVIT, p. 121) a fait de cette
forme, à laquelle il identifie avec raison le Donax (Serrula) pictus Tryon
(1870, Amer. J. Conch., VI, p. 23, pl. LE, fig. 1), le type d'un sous-genre
(0 MM. Prireuann et Gamme (1903, Proc. R. Soc. Victoria, 2° s., XVI,
p+ 119) ont conservé l’appellation de Donax cardioides.
— 912 —
particulier, Hemidonax, et Va remise dans le genre Donax, M, Wm, H, Dall
(1901, Synops. Cardüdeæ, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIIT, p. 38h) pense
également que cegenre Hemidonax appartient probablement aux Donacide.
Cest aussi dans le voisinage des Donacidæ qu'il était rangé par P, Fi-
scher (1887, Man. de Conchyl., p. 1101), mais comme constituant, avec
le genre Tancredia Lycett, la famille spéciale des Tancredude.
Enfin, plus récemment, M. Ch. Hedley (1906, Stud. Austral, Moll.,
pt. IX, Proc, Linn. Soc. N, S. Wales, XXX | 1905], p. 540; 1909, Mol.
Hope Isl., ibid., XXXIV, p. 425) a attribué à ce genre aberrant Hemido-
nax une tout autre position systématique: il croit qu'il est apparenté au
genre Cyamiomactra F. Bernard et que, pareïllement à celui-ci, il peut
trouver place dans la famille des Crassatellitide.
22, D. meror
(Lamarck, loc. cit., p. 551)
[= Meroe meroe L., Bern, Donacidées, p. 79].
Ainsi que l'avait reconnu Deshayes (Anim. s. vert., 2° éd,, VI. p. 239
et 247), cette espèce, dont deux spécimens, mesurant 52x37 et
hh x 30 millimètres, ont été déterminés par Lamarck dans la collection
du Muséum, n’est pas un Donax : c'est le Sunetta meroe Linné | Venus]
(1958, Syst. Nat., ed. X, p. 687), de la famille des Veneridæ.
23. D. scripra
(Lamarck, loc. cit., p. 551)
[= Meroe scripta L., Bern, Donacidées, p. 79 |.
H y a au Muséum trois cartons éliquetés par Lamarck, l’un, + donax
seripla », avec cinq échantillons (deux individus complets et trois valves,
dont les dimensions varient entre 33,3 X 29 et 25 X 18 millimètres), les
autres, « donax scripla Var, », portant, à eux deux, trois spécimens (28
X 19,5; 26 X30; 21 X 15 millimètres), dont le plus petit est indiqué de
la Nouvelle-Hollande.
Comme la précédente, celte espèce, qui est le Donaæ scripta Linné (1758,
Syst. Nat, ed. X, p. 683), appartient au genre Sunetla Link, 1807
(— Meroe Schumacher, 1817), dont elle est le type.
24. D, rRuncuzus
(Lamarck, loc. cit,, p, 551)
[= D. (Serrula) tunculus L., Berri, Donacidées, p. 86].
Le D. trunculus Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 682), que Chem-
nitz (1789, Conch. Cab., VI, p. 259, pl. 26, fig. 253-254) proposait
— 9343 —
d'appeler Serrula levigata ® et auquel il identifiait le Tellina Gafet d'Adan-
son (1757, Hist. Nat. Sénépal, Coquill., p. 237, pl. 28, fig. à), ne compte
au Muséum aucun individu nommé par Lamarck,
25. D. FABAGELLA
(Lamarck, loc. eit., p. 552).
Hanley (Cat, Rec. Biv, Sh., p.83) pensait que ce D. fabagella Lk,, qui
n’est pas représenté au Muséum, est probablement la même espèce que le
D. semistriata Poli (1795, Test. utr. Sicil., IE, p. 79, pl. XIX, fig. 7), et
cette opinion a été adoptée par MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus
(1895, Moll. Roussillon, Il, p. 468), landis que pour Rômer (Conch.
Cab., p. 32), ce serait peut-être une variété du D. anatinum Lk.|— D.
vittatus Da Gosta|, qu’il réunissait au D. venustus Poli.
26, D, anaTINux
(Lamarck, loc. cit., p. 552)
[= D. (Serrula) vittatus Da Costa, Berrix, Donacidées, p. 87].
Dans la collection du Muséum, six cartons ont élé étiquelés par La-
marck D. anatinum.
L'un d’eux porte un spécimen de 20 X 12 millimètres, qui a été rap-
porté par Bertin au D. semistriatus Poli.
Sur les cinq autres sont fixés des individus qui, comme l’a reconnu
Bertin et l'ont confirmé MM. Bucquoy, Dautzenbero, Dollfus (Mol. Rous-
sillon, IT, p. 463), doivent être identifiés au D. vitatus Da Costa | Cuneus |
(1778, Brit. Conchol., p. 207, pl. XIV, fig, 3), espèce qui diffère du
D. trunculus L. par l'existence de denticulations sur le bord postérieur
interne. .
Trois de ces cartons, dont l’un présente cette inscription : «trouvé dans
l'estomac du Canard Macreuse tué à Saint-Vallerie, °° 1816, Duff»,
supportent des échantillons (huit individus complets et une valve, dont les
dimensions varient de 31 X 16 à 22 X 11 millimètres) correspondant à la
forme typique du D. anatinum.
Sur un carton éliqueté «var, [2]», se trouvent deux exemplaires de
plus grande taille (38 X 21 et 34 X 19 millimètres) qui appartiennent à
la variété «test majore, radüs interruptis», pour laquelle MM. Bucquoy,
0) Ce nom spécifique lævigata a été donné à quatre Donacidæ différents :
1° Serrula lævigata Chemnitz — Donax trunculus L.;
2° Donax lævigata Chemnitz = Jphigenia lævigata Lk. [ Capsa |;
3° D. lævigata (Solander mss.) Dillwyn = D, variegatus Gmel.;
° D, lœvigatus Deshayes — D, obesus Gould,
=
— 34h —
Dautzenbere, Dollfus (loc. cit., p. 465) ont proposé le nom de var. mapna
Damon.
Enfin, il y a un carton sur lequel l'indication + var. [3] » s'applique à
deux spécimens «+ testà penitus albi » mesurant environ 23 X 1/4 millimètres.
Rômer (Conch. Cab., p.31) identifiait à tort le D. anatinum Lk. [= D. vut-
tatus Da C.] au D. venusta Poli (1795, Test. utr. Sieil., IL, p. 80, pl. XIX,
fig. 23), et nous avons vu qu'il regardait comme étant peut-être deux
variétés : 1° le D. fabagella Lk., qui est probablement le D. semistriata Poli,
et 2° le D). vitiata Lk. (non Da €.), que Hanley a fait synonyme de Tellina
trifasciata L. 0).
97. D. marTinicensis
(Lamarck, loc. cit., p. 552)
[= Telina punicea Lk., Bern, Rév. Telhinidés, p. 258].
Le Donax martinicencis Lamarck, qui n’a pas été décrit d’après un échan-
tillon du Muséum, mais dont on trouve une figure dans Delessert (1841,
Rec. Cog. Lamarck, pl. 6, fig. 15 a-b), a été identifié par d’Orbigny (1846,
Voy. Amér. mérid., Moll., p. 535) au Tellina punicea Born (1780, Test.
Mus. Ces. Vindob., p. 33, pl. IL, fig. 8) ©.
Sous ce nom de Tellina punicea, Lamarck aurait confondu, d'autre part,
(Anim. s. vert., V, p. 525) plusieurs espèces, car Bertin (1878, Rév.
Tellinidés, Nouv. Archio. Mus. hist. nat., 2° s., 1, p. 258) affirme avoir
trouvé, dans la collection du Muséum , déterminés sous ce nom par Lamarck
lui-même, des individus appartenant : 1° à l’espèce de Born; 2° au Tellina
prora Hanl.: 3° au T°. rubescens Hanl.; 4° au T. simulans G. B. Ad. ®.
D’après M. Wm. H. Dall (1901, Synops. Tellinidæ, Proc. U. S. Nat.
Mus., XXIIT, p. 294), le Donax martinicensis Lk. correspondrait au Tellina
() Lamarck cite comme correspondant peut-être à son D. anatinum le Telhna
donacina Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 676), tandis qu'il juge complèle-
ment différent le Tellina donacina Maton et Rackett (1804, Trans. Linn. Soc. Lond. ,
VII, p. 50, pl. I, fig. 7), qu'il croit être son Psammobia tellinella (Anim. s. vert.,
V, p. 515 et 552). En réalité, l'espèce de Linné, à laquelle est identique celle de
Maton et Rackelt, est une Telline, type du sous-cenre Mærella P. Fischer : c’est
une espèce européenne avec laquelle ne doit pas être confondu le Tellhina donacina
Chemnitz (1782, Conch. Cab., NT, p. 125, pl. 12, fig. 119 [non 115]),identifié
par M. le D Jousseaume à une forme d’Aden et de Djibouti qu’il a appelée
Arcopagia Bertini (1895, Le Naturaliste, 17° année, p. 187).
®) Le nom de Tellina martinicensis a été douné par d’Orbigny (1853, in Ramon
DE LA SaGra, Hist. Cuba, Moll., 11, p. 253) à une petite coquille très différente
appartenant au sous-genre Mærella.
6) Actuellement il n’y a plus au Muséum qu’un seul de ces exemplaires qui est
indiqué comme type de Lamarck et qui est d’ailleurs étiquelé T. pumicea d’une
écriture différente de la sienne : il a été déterminé par Bertin T. simulans G. B. Ad,
— 345 —
striata Chemnitz (1788, Conch. Cab., X, p. 349, pl. 170, fig. 1654-
1655) — Tellina angulosa Gmelin (1790, Syst. Nat., ed. XIIT, p. 3244),
espèce qui, signalée depuis la Floride jusqu'au Brésil, serait distincte du
T. punicea Born et du T. alternata Say, tous deux également de l'Atlantique
Américain 0).
28. CAPSA LÆVIGATA
(Lamarck, loc. cit., p 553)
[= Iphigenia lævigata Chemn., Bern, Donacidées, p. 119 |.
Dans la collection du Muséum, Lamarck n’a déterminé aucun spécimen
de cette espèce qui est le Donax lævigata Chemnitz (1782, Conch. Cab.,
VI, p. 253, pl. 25, fig. 249) ©.
Le nom générique Capsa, adopté en 1818 par Lamarck ( Anim. s. vert.,
V, p. 553) pour cette forme et pour le C. brasiliensis, doit être remplacé
par celui d’Iphigenia Schumacher, 1817 (Ess. Nouv. Syst. Habit. Vers Test.,
p. 51 et 159), car 11 l'avait lui-même employé déjà dans deux acceptions
différentes, en 1799 (Prodr. nouv. classif. Coq., WMém. Soc. Hist. Nat. Paris ,
1, p. 84) pour les Capsa Bruguière, 1797 (type : G. lacunosa Chemn.) et
en 1801 (Système Anim. s. vert., p. 125) pour les Asaphis Modeer, 1793
(type: À. deflorata L.).
29. CAPSA BRASILIENSIS
(Lamarck, loc. cit., p. 553)
[= Iphigenia brasiliensis Lk., Bern, Donacidées, p. 119].
On trouve au Muséum deux coquilles rapportées du Brésil par Delalande
(mesurant 62 X 39 et >9X38 mm.) et une de provenance inconnue
(54 X 38 mm.), qui sont indiquées comme étant les types du Capsa bra-
sihiensis, bien que les étiquettes correspondantes ne soient pas de l'écriture
de Lamarck, qui à établi cette espèce sur la figure 10 de la planche 261
de l'Encyclopédie Méthodique.
G) Sur la côte Pacifique Américaine on trouve une espèce extrêmement voisine,
le T. rubescens Hanley — simulans G. B. Adams = punicea Carpenter | non Born]
— princeps Mabille [non Hanley ] (1909, Lamy, Journ. de Conchyl., LVIT, p. 251).
@®) Comme nous l'avons indiqué plus haut, n° 24, il ne faut pas confondre
celte espèce avec le Serrula lævigata Chemnitz (loc. cit., p. 259, pl. 26, fig. 253-
254) = Donax trunculus L.
= SN0
Les Nacres rLuvIALES pu Tonkin,
par M. À. Bavay,
CorREesPoNDANT Du Muséum.
Les Annales de lAssociation des Naturalistes de Levallois-Perret pour
l'année 1912 contiennent (p. 62-80) des «Notes d’excursions mälaco-
logiques au Tonkin» par M. V. Demange, notes dans lesquelles mon nom
se trouve cité à propos de coquilles fluviatiles ou terrestres de ce pays. J'ai
pensé qu'il serait utile aux Naturalistes du Muséum de connaître ce que je
regarde comme un fait très important, dont ces notes racontent la genèse.
Disons d’abord que l’auteur, M. Victor Demange, négociant établi au
Tonkin, avait quitté la France muni d’un bagage scientifique spécial. fl
était Botaniste et surtout Mycologue:; mais Naturaliste fervent, 1l ne népli-
geait aucune des autres branches de l'Histoire naturelle. Cette prédisposition
influait sur son commerce : quoique vendant et achetant en général tout
ce qui se vend et s'achète au Tonkin, il s’attachait surtout aux productions
de la nature, productions minérales, animales ou végétales, qu'il allait
chercher sur place et dont il savait trouver l'emploi ou l'écoulement. Son
commerce embrassait depuis les mines, minerais et charbons, jusqu'aux
peaux et cornes de Buffles, peaux de Tigres et autres, plantés textiles ou
à sparterie (couflins de Cyperus), les plantes tinctoriales, les écorces à
tannin, les fruits oléagineux (graines d’Abrazin}, les graines à saponine
(fruits de Sapindus) , les résines, les sommes (somme-laque), les baumes
(Benjoin, assez abondant au Tonkin, mais dont malheureusement les
Annamites insouciants abattent en masse les arbres producteurs, le bois
élant excellent pour la fabrication des allumettes). M. Demange eût même
songé à exporter les Lichens à Orseille dont il vit les rochers de Do-sou
couverts, si l'Orseille eüt encore été employée en teinture. L'Histoire natu-
relle des drogues simples de Guibourt, qui ne quittait guère sa table, le
metlait chaque jour sur la piste d’un nouveau produit à exploiter et à
exporter. Entre temps, il recueïllait lui-même pour ses amis et correspondants
ou bien il faisait récolter par des indigènes à ses gages, des Plantes, des
Insectes. Depuis dix ans il récoltait pour moi des Mollusques dont je
devais lui donner les déterminations. Je lui envoyais aussi des livres ou
brochures avec planches pouvant lui venir en aide pour la reconnaissance
de ces Mollusques.
Lui-même avait à sa solde un dessinateur annamite qui exécutait scru-
— 317 —
puleusement les dessins des objets d'Histoire naturelle qu'il ne pouvait ou
ne voulait pas expédier, Champignons, Insectes, Coquilles.
Voici maintenant le fait que je voulais faire connaitre et qui a trait
surtout à ces Unios très épais que l’on nomme avec Rafinesque des Qua-
drula. Je l'extrais des Annales ci-dessus dénommées.
«J'avais reçu, écrit M. Demange, de M. Bavay un fascicule de l'ouvrage
du R. P. Heude ©) sur lequel les Quadrula sont admirablement figurées. Je
repardais ces figures et je les comparais avec Quadrula Leidilsei (?) Rolle (?),
le seul que je connaissais à l’époque, pendant qu’un de mes fournisseurs
annamites attendait un règlement quelconque. Comme j'étais peu soucieux
du protocole, ledit fournisseur regardait aussi et je le laissais faire.
« Voulez-vous de ces coquilles? me demanda-t-il, après examen. (Si j'en
voulais!) — Je crois bien que j'en veux! lui dis-je. — En voulez-vous un
picul (62 kilogr.)? — Si tu m’en apportes un picul, je te donne 5 piastres
(19 francs).» (5 piastres! mon bonhomme n'en demande pas plus,
5 piastres représentant le salaire d’un manœuvre pendant un mois,
quelle aubaine!)
«Trois jours après, il revient avec une centaine de kilogrammes des
Quadrula citées plus haut; je suis ravi de l'affaire et je paye le prix convenu.
“En voulez-vous d’autres? 10 piculs? 100 piculs?» — Oh! mais dans
ce cas, le Naturaliste s’efface et fait place au commerçant. Et ce commercant
se mit à l'œuvre. Je ne raconterai pas les tribulations qui m’attendaient.
Le placement de ces nacres n’alla pas sans peine. Je mis plus d’un an à les
faire accepter: mais je crois qu'en 1910 il en est bien sorti 1,000 tonnes
du Tonkin.
«Je suis heureux de ciler celte pelite anecdote qui ne peut manquer
d’enorpueillir tous les vrais Goquillards. Qu'on vienne done nous dire que
nos études ne servent à rien |
La pêche des Quadrula est assez curieuse. Voici comment je lai vu
pratiquer sur le Song-Thuong. Les pêcheurs s’avancent à la nage jusqu'au
milieu du fleuve, en s’aidant d'un énorme bambou qui leur sert de flotteur
et auquel est accroché un panier. L'homme plonge par des fonds de 4 à
10 mètres, ramène un pelit panier de coquilles, s’ébroue copieusement,
raconte ses impressions à ses voisins et pique un autre plongeon. »
Le plongeur et sa famille consomment la chair des Mollusques péchés.
La pêche de chaque banc fluvial fait ainsi vivre un ou plusieurs villages.
Je me suis informé auprès de M. Demange, revenu depuis peu du Ton-
kin, de l’état actuel de cette industrie.
«D’après les statistiques douanières, en 1910, me dit-il, il est sorti en-
viron 800 tonnes d'Unios par Haiphong (il a pu en sortir par ailleurs).
0) Conchylologie fluviale de la province de Nanhking.
— 348
En 1911, ralentissement, faute de débouchés. En 1912 et 1915, les
exportations ont repris de plus belle, sur la base de plusieurs centaines de
tonnes par année ; je n’ai pas les chiffres et le Tonkin est loin.
«Le ralentissement de 1911 provenait des difficultés de trouver des dé-
bouchés appropriés. Il y avait eu emballement des exportateurs en 1910;
ils avaient expédié à Marseille et au Havre, sans se douter qu'ils avaient
affaire à un produit non classé.
«En 1913, une société s’est fondée à Hanoi pour la fabrication des bou-
tons de nacre; une usine est en train de se construire, les machines font
roule ou sont même déjà rendues, une quinzaine d'ouvriers de Méru
(Oise) ont été engagés.
«Mon premier achat de 80 kilogrammes à 5 piastres le picul date du
1° juin 1907. J'ai mis de 1907 à 1910 pour faire accepter couramment
ces Unios dont la nacre dure rebutait les ouvriers français. »
La consommation annuelle des nacres d’Unio aux États-Unis était tout
récemment de 110,000 tonnes. Au Tonkin on est encore loin de ce
chiffre ; mais aux États-Unis les bancs d'Unios s'épuisent ou sont épuisés.
Certaines espèces ont disparu. On commence à cultiver et à parquer ces
Mollusques. Certains États en ont réglementé la pêche.
Des négociants nacriers américains ont visilé les pêcheries d’Unios du
Tonkin et acheté des nacres.
Voici donc le Tonkin devenu pays producteur de nacres fluviales. Notons
que déjà les ouvriers du pays employaient la nacre de l'Unio Cumingi Lea
pour leurs beses incrustations, et sans doute aussi celle de quelques
autres espèces.
Quel sera le résultat de cette nouvelle exploitation ? D'abord une source
de revenus pour la colonie, du travail et de la nourriture (au propre
comme au figuré) assurés à une population assez pauvre; mais plus tard,
sans doute, ce sera là aussi le dépeuplement des rivières et la disparition
de ces belles coquilles, toutes transformées en boutons de chemise pour
l'usage du monde entier.
Le bénéfice ne sera pas pour la science ! Heureusement que les Unios du
Tonkin ne contiennent guère de perles, ce qui précipiterait inévitable-
ment leur anéantissement.
Remarquons que tous les Unios à nacre utilisable de ces régions
habitent les fleuves du Tonkin et du Sud de la Chine; l'immense Mékong
ne nourrit guère que des espèces de taille médiocre ou à test trop mince
pour être utilisées par celte industrie.
— 349 —
Note SUR QUELQUES (ORCHIDÉES INTÉRESSANTES
DES SERRES DU MUSEUM,
par MM. J. Cosrannin Er H. Poisson.
TROISIÈME NOTE.
Parmi les floraisons intéressantes des Serres à Orchidées nous pouvons
citer :
1° Mecaczinium Kameruense Schlect. — Cette plante a été rapportée
du Congo par M. Bel en 19070 et a fleuri pour la première fois le
17 novembre 1915.
Le genre Mesaclinium Lindi. est très voisin des Bulbophyllum et s'en
distingue par une inflorescence aplatie sur laquelle se développent de
petites fleurs sessiles. Ces plantes habitent l'Afrique équatoriale et australe
et les iles Madécasses ; elles sont épiphytes.
2° SprranTues Linpceyana Link et Klotzsch. — Orchidée terrestre du
groupe des Véottiées, représentée dans nos pays par deux espèces : Spi-
ranthes autumnalis Reich. et Spiranthes æstivalis Reich. — L'espèce dont
il est question ici (fleurie le 25 novembre 1913) a été envoyée par
M. Labroy, du’ Brésil, en 1911 ©.
3° Gomeza crispa Klotzsch et Reich. — Plante épiphyte du groupe
des Oncidiées Odontoglossées, envoyée par M. Lionet, Correspondant du Mu-
seum (”). Cette espèce a fleuri le 5 décembre 1913 et provient du Brésil.
On la trouve dans la Sierra des Orgues, dans les États de Rio de Janeiro
et de Minas Geraës et même au Paraguay. Le genre Gomeza R. Br.
comprend une dizaine d'espèces brésiliennes, dont quelques-unes sont
cultivées dans les jardins, dans leur pays d’origine (G. Glaziouii Gogn. ,
G. planifola Klotzsch Reich).
4° Govenra Garoxert Hook. — Orchidée terrestre du groupe des Cyrto-
podiées , envoyée par M. Lionet(”; a fleuri au début de mars 1914. — Pro-
venance : Pérou.
0) Voir Registre d'entrée de la Culture, 1907, fol. 14.
2 Voir Registre d'entrée de la Culture, 1911, fol. A6.
® Voir Registre d'entrée de la Culture, 1913, fol. 257.
(Voir Registre d'entrée de la Culture, 1913, fol. 257.
Muséum. — xx. 2 {|
MT) ee
° Naxopes coxcesra Rolfe. — Cette plante était cultivée depuis un
cerlain temps dans les serres et ne possède pas d’origine. Elle a été peut-
être envoyée, sa patrie étant le Costa-Rica, par Biolley, qui vers 1907
a introduit dans les cultures du Muséum des plantes et des graines. —
Gette Orchidée a été récemment décrite par M. Rolfe ©). — Le genre
Nanodes Lindl. a été rattaché par Bentham au genre £pidendrum, dont il
constituerait une sous-section (sous-section #ana Bentham ©).
Ce genre ne comprend que quelques espèces naines, et le N. congestum
Polfe ne diffère de VE. dscolor Benth. que par des fleurs plus petites et
vertes au lieu d’être pourpres.
Parmi les introductions de plantes ou envois, on peut citer :
1° Le 21 décembre 1913, M. Marcoz, horticulteur à Brunoy, a remis,
au cours d’une visite de ses serres par les auditeurs du cours de Culture,
à M. Costantin, quatre Orchidées de l'Himalaya : trois Buzsopayzcon :
B. cylindraseum Lindi., B. Gamblei Hook f. et B. bisetum Lindi., et Nxpus-
LAPHYLLUM CORDIFOLIUM Lindi. (.
2° Le 27 Janvier 1914, M. Lionet a envoyé ( :
GALEANDRA DEvonanA Schom. — Belle orchidée du groupe des Polysta-
chyées, vivant au Venezuela et dans la région du Rio Negro au Brésil. On
connait une trentaine d'espèces de ce genre, dont 7 ou 8 sont cultivées.
On a cru longtemps qu'elles étaient particulières à l'Amérique, mais on
en rencontre dans toute la zone équatoriale ( Asie et Afrique) ©.
Loecra Gouzpraxa Reich. f. — Très belle plante du Mexique considérée
soit comme une espèce distincte, soit plus généralement comme un hybride
naturel de L. anceps Lindl. par L. albida Bat. ou de L. anceps Lindl. par
L. autumnalis Lindi.
3° Le 14 mars 1914, de M. Lionet, un Dexprosiun : D. superbum
Reich. f. var, Huttoni, Reich. f. , originaire des Philippines. En raison de
la synonymie, cette variété doit s'appeler D. superbum Reich. f. var. pur-
pureo-marpinatum Reich. f. ®.
h° Le 19 mars 1914, du même correspondant, un GIRRHOPETALUM
eREvIPES Hook f., plante curieuse de la région himalayenne "7.
0) Rozre, Kew. Bull., 1913, n° 1, New Orchds, 39, p. 29.
2 Benra in Benrx et Hook, Gen., pl. IIT, 531, 1883.
9 Voir Registre d'entrée de la Culture, 1913, fol. 273.
Voir Registre d'entrée de la Culture, 1914, fol. 21.
6) Cette espèce a été signalée dans le Bot. Mag., &. 4610.
) Voir Registre d’entrée de la Culture, 1914, fol. 93.
} Voir Registre d'entrée de la Culture, 1914, fol. 103.
=
S ©
= s6t —
Enfin M. Léon Diguet, qui revient d’un voyage d'exploration au
Mexique, a rapporté le 3 février 1914 une touffe énorme d’un Caraserum
ou d’un Moruopss l. Cette plante, ou plutôt cette réunion de plantes, est
ägée d'environ vingt ans el possède plusieurs centaines de pseudo-bulbes ;
avec la branche qui la supporte, son poids est d'environ A0 kilogrammes ©.
Tous ces végétaux constituent soit des plantes ornementales, soit des
curiosités botaniques qui viennent enrichir les serres à Orchidées et aug-
menter de jour en jour nos collections.
(1): Comme cette plante est au repos c’est-à-dire sans feuilles ni fleurs, àl n’a
pas encore été possible de l'identifier. Ce travail sera fait à la floraison.
@) Voir Registre d'entrée de la Culture, 1914, fol. 29.
— 352 —
Notre SUR LE GENRE CORYANTHES,
par M. H. Poisson.
Le genre Coryanthes Hook. ©? comprend une vingtaine d’espèces d'Or-
chidées américaines, dont quelques-unes sont cultivées et dont la floraison
est rare dans les cultures.
Le 16 février 1914, M. Benoist, attaché au Muséum et en mission en
Guyane, envoyait de Saint-Laurent-de-Maroni (Guyane française) quelques
Orchidées ® et, le 7 mai, l’une d'elles, un Coryanthes, fleurissait. — L'étude
de cette fleur m'a permis de la rapporter au Coryanthes maculata Hook. ©),
espèce assez polymorphe, car on en connait six variétés.
Les Coryanthes ® sont des plantes épiphytes et myrmécophiles, dont
les fleurs sont tout à fait étranges: elles appartiennent au groupe des
Vandées, Gongorinées.
Le labelle comprend trois parties: la base ou hypochile, une partie
médiane ou mésochile, et une partie terminale ou épichile. Ce labelle à
structure compliquée et aux aspects si bizarres est caractéristique des
Gongorinées, comme les Stanhopea, les Houlletia, etc.
D’après M. Rolfe®), on peut considérer le labelle des Coryanthes comme
formé d’une partie basilaire en forme de seau, d’une partie moyenne
rétrécie et, près de la base, d’un appendice en forme de casque ou de
capuchon.
Les espèces connues à l’heure actuelle sont réunies dans le tableau de la
page suivante.
Les principales espèces cultivées sont: le C. maculata Hook, espèce
très polymorphe comme aspect et comme coloris!® (c’est ce qui explique
4) TH ne faut pas confondre ces Orchidées avec un genre de la même famille
mais tout différent, les Corysanthes R. Br., du groupe des Neottiées-Pogoniées.
s’agit de plantes terrestres reparties surtout en Australie, en Nouvelle-Zélande,
dans quelques iles du Pacifique et en Malaisie.
@) Voir Registre d’entrée de la Culture, fol. 49, n° 1, 1914.
) Le service a reçu également celte espèce, de la maison Sander, le 14 mai
1914, fol. 172.
4) De zopis «casque» et d»0os «fleur», à cause de la forme du labelle.
6) Lindenia, vol. 6, p. 11.
() Ce polymorphisme floral existe aussi chez certains Catasetum, le C. macro-
carpum Rich., par exemple, dont le coloris est très variable.
— 9393 —
d’ailleurs les nombreuses variétés décrites); le C. macrantha Hook, dont
notre correspondant, M. Lionet de Brunoy, vient de nous envoyer une
fleur superbe; le C. speciosa Hook, qui comprend aussi de nombreuses
variétés.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES CORYANTIES.
ESPÈCES
AUTEURS. HABITAT.
ET VARIÉTÉS.
| NUMÉROS.
BazrouriAna. ...| (Sander.) Pérou.
RIFLORA.. ......| Bar Rodrig. | Brésil (Manaos et Haut-Amazone).
Buxcrroranr. . .. Rolfe. Venezuela.
BruCHMUELLERI. . Reichf. Nouvelle-Grenade.
ELEGANTIUM. . . . | Lindl. et Reichf.| Brésil (Amazone et Rio Negro).
Frezninenr.. . . .. Lindi. Brésil et Amérique tropicale.
LEUCOCORYS . . . . Rolfe. Pérou.
MACRANTHA « .... Hook. Guyane angl., Venezuela (Caracas).
MACROCORYS. . ... Rolfe. Pérou.
MAGULATA «.... Hook. Guyane française et anglaise (De-
merara, Surinam).
I. Albertine Lindi. Brésil (Bahia), Venezuela (Puerto
Cabello).
IL. Fournier| Ed. André. Guyane anglaise.
IIT. Parker: Hook. Idem.
IV. punctata. Lindi. Idem.
V. splendens Cogn. Brésil (Para).
VI. vitrina . Rolfe. Amérique centrale.
Masrersiana ‘D. ,| Lehmann. Colombie (vallée de Cauca), 800
à 1,100 mètres.
le
S © © I OO Or EE À ND =
2
[2]
e2|
Et
a
=
CA
<
>
PICTURATA » oo Reichf. Honduras.
SANDERI. ......| (Sander.) Habitat inconnu.
SPECIOSA . save Hook. Brésil (Bahia), Guyane anglaise.
I alba.,.. Lindi. Guyane anglaise (Demerara).
IL. eximia. . Cogn. Brésil (Bahia).
IT. vitellina . Morren. Idem.
IV. var.? 6). Batem. Habitat inconnu.
VARIÉTÉS
SUMNERIANA . « +. « Lindli. ?
Woozri.......| Lehmann. Équateur (littoral du Guayas, sur
les Gacaoyers).
(1) Cette espèce ne figure pas dans les index de Kew. Voir Orchidophile, L. 11, 1591, p. 358.
() Baren, Orchid., 36.
|
ESPÈCES À SUPPRIMER (SYNONYMIE OU FAUSSE INTERPRÉTATION). |
Barker: Beer — macurara Parkeri.
ELEGANTISSIMA Mast ou Mart — EeLEGANrIun.
ExIMIA F. Gerard — spEcIosA ExIMIA.
gximA Morel 0) = raouzara (?).
MACULATA SPECIOSA né — SPECIOSA.
orBIGULATA CoLENso ©) — ConysaNTHEs.
Parker Endl. (non . — SPECIOSA.
puxcrarA Beer (non Lindi.) — macurara Hook.
On retrouve au Muséum l'introduction de certaines de ces espèces. En
mai 18/49, on recoit de l'établissement Makoy de Liépe une caisse d’Or-
chidées contenant 24 espèces de plantes, et le n° 18 est un Coryanthes
exunia. Cest vraisemblablement celte plante qui a fleuri en 1852 et esl
conservée sous ce nom dans l’Herbier du Muséum (.
Le 29 mars 1855, MM. Thibaut et Keteleer, horticulteurs, rue de Cha-
ronne, à Paris, envoient dans un échange avec le Muséum le Coryanthes
speciosa Hook ®. En 1876, M. J. Linden, de Gand, envoie le C. macrantha
Hook ©. La même année, M. Melinon, Commandant supérieur de la Co-
lonie agricole pénitentiaire de Saint-Laurent-de-Maroni, envoie le à sep-
tembre un autre Coryanthes ; puis, le 29 juin 1878, nouvel envoi de ce
correspondant (,
- À côté des trois espèces précitées (maculata, macrantha et speciosa), on
a cultivé des plantes à grandes fleurs, comme le C. Bunperothi Rolfe, le
C. Fieldingü Lindl.
Parmi les Horticulteurs qui ont ouf le plus les Coryanthes, il faut
citer Godefroy-Lebœuf, qui a consacré à ces plantes plusieurs articles de
son journal l'Orehidophile ; Finet, not père du regretté Bola-
nisle associé au Muséum ®); puis des:maisons d'horticulture anglaises,
comme Weitch, Sander, etc. Les jardins royaux de Kew ont aussi cultivé
G) Herbier du Muséum de Paris (Bahia).
UE) Espèce mentionnée dans l'Index Kewensis, t. IT, Supplément (1885-1895),
Bruxelles, 1906, p. 111. Référence donnée : Trans. N. Zel. Inst., XXIIT, 1891,
p. 38.
_ @ Voir Registre d'entrée du Service de Culture, livre de 1843 à juillet 1886,
p- 63 (Archives du Laboratoire de Culture).
® Voir Registre précité, p. 152.
5) Ibidem, p. 364.
(6) Jbidem, p. 365, 376.
® Voir Orchidophile, 1889, t. 2, p. 3743; 1886, t. 6 (on trouve en note
dans cel article le système de pollinisation par les Insecles, des Coryanthes),
pe 114-115 ; 1885, t. 7, p. 111: 1891, t. 11, p. 355 (lettre de Colombie),
®) Orchidophile, 1886, t. 6, p. 113. |
— 909 —
les C. teucocorys Rolfe, C. macrantha Hook, maculata Hook . Enfin l'hor-
ticulture internationale belge a cultivé, grâce aux soins des Linden, les
belles espèces C. Bungerothii Rolle, leucocorys Rolfe, macrocorys Rolfe ©.
La culture de ces épiphytes se fait en terre chaude, en panier suspendu
avec Sphagnum. Elles demandent d’être accrochées près du vitrage. Pour
les autres soins culturaux, ce sont les mêmes que pour les Catasetum , les
Stanhopea et les autres Gongorinées.
0) Voir, par exemple : Hand list af Orchids cultivated in the Royal Garden Kew,
London, 1896, p. 65.
@) Lindenia, t. 6, Pan itU7 pus ENS; Ap- 10.
— 36 —
NoTE sur QuELQuEs ORCHIDÉES INTÉRESSANTES DES Serres pu Muséum,
par M. H. Poisson.
QUATRIÈME NOTE.
Aux plantes déjà signalées précédemment, on peut en ajouter quelques
autres très curieuses pour les Serres du Muséum.
1° Paasus viczosus Blume var. longibracteata, envoyé tout récemment par
M. Lazies 0). — C’est une Orchidée terrestre de la Réunion. Gette espèce
existe à Maurice et a été signalée à Bourbon : à Saint-Denis (mont Saint-
François), à Saint-Pierre. Elle est terrestre ou vit en saprophyte sur les
arbres morts, dans les clairières, à une altitude de 600 mètres. Les fleurs
sont vertes, surtout au sommet, jaune verdâtre pâle à la base; le labelle
n’a pas d'éperon, est cochléaire et acuminé avec de larges taches marron
clair à l'intérieur, surtout sur les côtés ; le milieu est occupé par 4 crêtes
de poils jaunes d’or avec, à la partie médiane, deux petits mamelons
blancs couverts de poils dorés. Ces deux petits mamelons finissent en
somme les deux crêtes les plus externes ; les deux internes s'arrêtent un
peu plus loin et la partie acuminée, en entonnoir, commence.
Ce qui distingue cette espèce, ce sont ses longues bractées qui mesurent
8 centimètres environ.
Cette plante, comme certaines Calanthe (C. veratrifolia R. Br. en parti-
culier), contient dans le protoplasma de ses cellules une oxydase qui fait
colorer en bleu noirâtre les tissus blessés et mis à nu.
Elle présente un intérêt horticole en ce sens qu’elle serait intéressante
pour l’hybridation avec d’autres Phajus ou avec des Calanthe.
En tout cas, elle paraît très peu répandue dans les terres et l'on doit
remercier vivement M. Lazies de l'avoir introduite au Muséum.
2° Le même Correspondant a introduit aussi une autre Orchidée inté-
ressante : c’est le «Faham» de Maurice, la Réunion et Madagascar. Cette
plante est l’Axcræcum rRAGrANS Thouars. Elle contient un principe odorant,
«la coumarine», que l’on retrouve dans la Fève Tonka et le Mélilot, par
exemple. Le Faham est recherché des Malgaches notamment, qui en font.
un succédané du Thé. Ce sont les feuilles qui sont employées en infusion.
® Voir Registre d'entrée de la Culture, fol. 169, 1914 (14 mai).
— 357 —
Il a été introduit en Europe et livré au commerce, mais ne paraît pas
avoir pris une grande extension.
3° M. Caille, Directeur du Jardin botanique de Dalaba (Guinée fran-
çaise), a envoyé en 1912 une Orchidée terrestre” qui vient de fleurir
dans les serres. Cette plante est le PraranTuera macranrna Lindi. C’est
une Ophrydée voisine des Gymnadema et des Habenaria.
Elle a été trouvée par différents collecteurs dans la Sierra Leone ©), et
c’est l’un d'eux, M. Bockstatt, qui l’a envoyée en plante vivante, au mois de
septembre 1870, au Jardin de Kew où elle a fleuri. Elle fut décrite par
Hooker sous le nom d'Eulophia helleborina et figurée dans le Botanical
Magazine, t. 5875, en décembre 1870. Depuis, elle a été cultivée à Kew
sous les noms d'Habenaria helleborina Nichols, puis de Gymnadenia ma-
crantha Lindl ©. — Cette plante croit dans les endroits ombreux. On la
cultive en pot en serre tempérée.
() Voir Registre d’entrée du Laboratoire de Culture, fol. 205, n° 1, 1912.
@) Turner, Bocxsrarr, Hasr, Scorr Errior, 4061.
() Il ne faut pas confondre cette plante avec l’Habenaria macrantha Hochst,
cultivée aussi à Kew, qui est originaire de l’Abyssinie,
— 30 —
SUR UNE HÉMOGRÉGARINE NOÔVELLE,
PARASITE DE BOODON FULIGINOSUS BoïE, ET SES FORMES
DE MULTIPLICATION ENDOGÈNE,
par Me Marie Paisauix.
Chez une Couleuvre Boodon fuliginosus Boïe, envoyée de l'Afrique occi-
dentale par M. le D’ Millei-Horsin, et morte un mois après son entrée à
la Ménagerie du Muséum, j'ai rencontré dans le sang et les autres tissus
une Hémogrégarine qui n’a pas encore été signalée chez cette espèce.
Le Serpent portait sur la peau deux sortes de parasites : de petits Acares
de la famille des Gamasidæ, V'Ophionyssus natricis Mégnin , assez répandus
sur les Serpents de diverses familles, et de gros Ixodes du genre Aponema,
Aponema leve Nn., que j'avais déjà lrouvés en 1908 sur un Python regius,
et que M. le Professeur Neumann m'a obliseamment déterminés. De fins
Nématodes, non identifiés encore, occupaient l’æsophage et le tissu con-
jonctif périviscéral.
L’autopsie n’a révélé aucune lésion macroscopique des organes, en
dehors de l’état cachectique du sujet et de son anémie extrême portant sur
le nombre et la qualité des globules.
CARACTÈRES DE L'HÉMOGRÉGARINE. — Elle est représentée par des formes
adultes libres ou endoglobulaires et par deux sortes de kystes de multi-
plication. Les formes adultes se rencontrent dans le sang du cœur et des
vaisseaux périphériques ; les kystes de mulliplication se trouvent dans le
poumon, le foie, la rate-pancréas et le rein.
1° Formes endoglobulaires. — Ce sont des Vermicules de 14 à 15 p de
long sur 2 à 3 de large, légèrement incurvés aux deux extrémités dont
l'une est un peu amincie. Autour du parasite, on distingue une mince
capsule qui ne prend pas les colorants et apparait comme une étroite zone
incolore. Le noyau du parasite forme une masse homogène continue ou
bilobée appliquée sur le bord convexe dans sa moitié à extrémité arrondie;
il fixe fortement les colorants. Le protoplasme se colore lévèrement en
bleu azur ou violacé par le Giemsa, et ne renferme pas d’inclusions. Ces
Hémogrégarines sont généralement appliquées par leur bord concave sur
le noyau du globule ; mais leur orientation dans celui-ci peut varier et
être quelconque.
Il n'existe généralement qu'un seul parasite par hématie, et dans ce cas
le globule conserve ses dimensions normales de 20 x de long sur 10 de
— 399 —
large ; le noyau, ni le stroma ne sont altérés; mais quelques hématies,
dans la proportion de 1 pour 500 environ, contiennent deux parasites,
soit accolés parallèlement, soit disposés transversalement, qui l’allongent
ou l’élargissent, et font varier sa forme ainsi que les dimensions, qui
peuvent atteindre 22 et 25 pu sur 10 à 12.
- Outre les formes relativement minces, incurvées, à noyau compact
ovale, entier ou bilobé, on trouve, avec une fréquence un peu moindre,
des formes de même longueur, mais plus épaisses, atteignant jusqu'à
7 4 de large, et formant dans l’hématie un gros ovoïde clair, autour duquel
on ne distingue pas très nettement d'espace clair, Le noyau fixe moyenne-
ment les colorants, et forme tantôt une masse arrondie ou ovoïde de fila-
ments chromatiques distincts, tantôt une sorte d’anneau irrégulier vers la
région moyenne avec des tractus médians, tantôt semble être dissocié en
une portion principale située à un bout et des trainées de filaments ou de
granulations chromatiques disséminés dans son protoplasme qui reste
incolore. Par leur épaisseur, ces éléments empiètent sur le stroma qu'ils
réduisent d'autant, tandis que le noyau de l’hémalie peut se diviser et
former deux masses ovoïdes situées bout à bout.
Ce sont les derniers stades du développement des formes plus minces.
2° Formes libres. — On retrouve dans le plasma les deux sortes de
formes qui existent dans le stroma des globules, avec les mêmes dimen-
sions et les mêmes réactions aux colorants: elles sont surtout abondantes
dans le sang du cœur et dans le foie. Les formes minces ont pour la plu-
part, mais non pas toutes, perdu connexion avec le noyau de lhématie
hôte; quant aux formes épaisses, elles gardent longtemps contact avec le
noyau de l’hémalie : quelques-unes d’entre elles sont identiques aux
formes endoglobulaires, accolées au noyau d’abord normal, puis hyper-
trophié et à chromatine diffuse, qui leur forme une couronne nuageuse
plus ou moins étendue; d’autres enfin, plus gonflées, de 17 & de long
sur 7 de large, n'apparaissent plus que comme l’estompe des précédentes,
avec un noyau très pâle, ayant diffusé dans leur protoplasme lévèrement
teinté comme lui, entourés d’un liséré pâle; ce sont les formes mourantes
du parasite.
3° Kystes à macromérozoïtes. — On les rencontre dans les poumons, le
foie, la rate et les reins. Ils sont nombreux, la plupart petits, et ne con-
tiennent la plupart que deux ou quatre mérozoïtes, rarement six. Ceux-ci
ont une longueur moyenne de 12 g; leur noyau arrondi, homogène, fixe
fortement les colorants; leur protoplasme se teint évalement d’une façon
très nette, tandis que leur capsule et le reste du contenu est parfaitement
incolore. Les plus petits mesurent 17 g 5 de long sur 12,5 de large: les
plus gros ne dépassent pas 830 X 20 y. Ils sont régulièrement elliptiques
el on ne rencontre pas leurs stades jeunes.
— 360 —
h° Kystes à micromérozoïtes. — Ils sont nombreux dans le poumon, le
foie et le pancréas; mais on n’en rencontre ni dans la rate ni dans les
reins. Les plus jeunes correspondent aux premiers stades de la division
nucléaire avec deux ou quatre noyaux polaires, plongés dans une masse
protoplasmique moins colorable qu'eux; ils mesurent 25 y de long sur
20 de large. Les plus développés sont à un stade voisin de leur maturité;
ils ont 30 pe de long sur 25 de large, et sont remplis de nombreux petits
noyaux ovoïdes de 1 # de long, qui fixent fortement les colorants. L'énve-
loppe kystique en est très mince; mais on distingue presque toujours
autour d'elle une zone claire de retrait où le kyste lui-même occupe dans
la plupart des cas une position décentrée.
Il n'existait aucune forme de multiplication exogène, non plus que de
formes jeunes du parasite.
En raison de l'hôte qu'il habite, je propose pour le parasite le nom
d'Hemogregarina Boodoni.
(Laboratoire d’Herpétologie du Museum.)
— 361 —
ACTION TOXIQUE DU SANG DE CoRONELLA AUSTRIACA LAURENT,
ET SON ATTENUATION PAR LA CHALEUR,
par Me Marie PHisauix.
Comme celui des Ophidiens venimeux, le sang de la Couleuvre lisse
possède des propriétés toxiques pour les pelits animaux habituellement
utilisés dans les laboratoires.
Action sur la Grenouille. — 1 centimètre cube de sérum, inoculé dans
le sac lymphatique dorsal, entraîne la mort en 1 h. 10 m. Aussitôt après
l'inoculation, la respiration devient irrégulière, d'amplitude inégale, subit
des arrêts, ou présente des inspirations amples suivies de mouvements
faibles et précipités. Le sujet est immobile sur place, somnolent; si on
l'excite, il fait quelques sauts, après lesquels il s’are-boute sur les pattes,
crie et fait le gros dos. Mais la paralysie commence, et l'animal placé sur
le dos est impuissant à se remettre en position normale. Les réflexes
s’éteignent, le cornéen en dernier lieu. La mort survient par paralysie de
la respiration. L'arrêt du cœur se produit ensuite.
À l’autopsie, faite aussitôt, les poumons sont congestionnés et noirâtres,
le cœur flasque, inexcitable, le tube digestif rempli d’un mucus rosé, le
sac dorsal lymphatique rempli d'un épanchement de sang noirâtre.
Action sur le Moineau. — La dose toxique est la même, 1 centimètre
cube, que pour la Grenouille, pour la même durée, 1 h. 10 à 1 h. 15 de
la survie. Après l’inoculation du sérum dans le muscle pectoral, il sur-
vient de la gène et du ralentissement respiratoires; le sujet, dont le corps
tend à s’aflaisser sous l’action d’un début de paralysie, tient la tête relevée
et entrouvre le bec pour respirer. La paralysie progresse; le Moineau, au
bout de trente-cinq à quarante minutes, s’affaisse davantage, les pattes
écartées, le ventre et l'extrémité du bec reposant sur le sol; puis il meurt
par arrêt de la respiration, suivie à une minute près par l'arrêt du
cœur,
Action sur le Cobaye. — La dose de o ce. ec. 5 de sérum, inoculée dans
le péritoine d’un jeune Cobaye pesant 300 grammes, détermine des troubles
respiratoires temporaires accompagnés de râles, de la narcose, de la parésie
du train postérieur; mais ces symptômes s’amendent au bout de quelques
heures et le sujet guérit.
_= 36% —
La dose minima mortelle est de 1 centimèlre cube de sérum; elle en-
traine la mort en 1 h. 30 m. L’inoculation intrapéritonéale est doulou-
reuse et provoque des tremblements, des soubresauts, de petits cris. La
respiration est presque aussitôt modifiée : elle se ralentit, s’entrecoupe de
räles dus aux sécrétions trachéobronchiques; il se produit aussi du lar-
moiement; le train postérieur, d’abord parésié, devient bientôt paralysé et
la respiration s'arrête un peu avant lé cœur. Les vaisseaux gastro-intesti-
naux sont congestionnés. :
Comme on le voit, ce sont particulièrement les symptômes de narcose,
de paralysie respiratoire et musculaire avec conservation assez durable de
la conscience et de la sensibilité, qui dominent dans cette envenimation. Ils
sont constants et ont été observés de cinq à sept fois sur la même espèce
animale. Ce sont précisément les mêmes qui caractérisent l’action de la
sécrétion venimeuse de Coronella austriaca, tels que je les ai récemment
décrits (),
Cette action toxique disparait par un chauffage approprié : c’est amsi
que la température de 58 degrés maintenue pendant 15 minutes n'aboutit
qu'à une alténuation insuflisante à empêcher la mort des sujets inoculés ;
celle-ci est simplement retardée: il faut porter la température à 60 degrés
au moins pendant le même temps, 15 minutes, pour que l'inoculation de
la dose précédemment mortelle devienne tout à fait inoffensive.
J'aurai l’occasion de revenir bientôt sur les propriétés du sérum que
le chauffage a privé de sa toxicité.
(Laboratoire d’Herpétologie du Muséum.)
(0) M°° Marie Puisaux, Propriétés venimeuses de la salive parotidienne d’une
Couleuvre aglyphe, Coronella austriaca Laurenti (C. R. Ac. des Se., t. CLVIT,
p- 1490, 1914).
— 363 —
RAPIDITÉ NERVEUSE DES MEMBRES POSTÉRIEURS
CHEZ DIVERS BATRACIENS ANOURES,
par M. Louis Larrcque.
« La Physiologie générale, disait Claude Bernard, néglige complètement
les considérations de classe, d'ordre, de genre et d'espèce qui sont l'objet
essentiel des études des Naturalistes 0), »
H nous sera permis ici de dire qu’elle les néglige trop; la Physiologie
générale, en Lant que corps de doctrine, doit bien, suivant cette maxime de
son illustre fondateur, s'élever au-dessus des différences spécifiques, géné-
riques, etc., mais les Physiologistes qui travaillent à établir cette science,
risquent des erreurs à ne pas tenir compte de ces différences possibles.
J'ai trouvé un exemple assez typique dans un mémoire de Wedensky, tra-
vail de jeunesse effectué sous l'inspiration directe de Du Bois-Reymond,
à Berlin, en 1883.
Ce mémoire est intitulé Note sur la physiologie nerveuse du Crapaud.
Quel Crapaud, demanderez-vous? Je laisse la parole à Wedensky.
+ Feu le D' Sachs avait été obligé, à Calabozo, de remplacer les Gre-
nouilles par une grande espèce de Crapaud de là-bas, le Bufo marinus
(Linné). Il trouva que la force électromotrice des muscles et des nerfs du
Crapaud est plus pelite, en valeur absolue, que celle mesurée par Du Bois-
Reymond sur la Grenouille, et que la rapidité de conduction nerveuse,
malgré la température plus élevée, était presque exactement celle donnée
par Helmholtz. En revoyant ce travail, Du Bois-Reymond trouva une faute
de calcul ; après correction, la vitesse n'était plus que 12 m. 3°. Il y avait
deux façons d'expliquer ce résultat : ou bien par une erreur d'autre part
dans les recherches de Sachs. .., ou bien par le fait que chez les Gra-
pauds la vitesse de l’influx est réellement plus petite. Pour décider entre ces
deux possibilités, j'ai entrepris . . . de déterminer la vitesse de propagation
des excitations nerveuses chez les Crapauds d'ici.
« Les expériences ont porté sur Bufo fuscus… »
0) Rapport sur les progrès el la marche de la Physiologie générale en France,
1868.
® N. Wepexsky, Notiz zur Nervenphysiologie der Krôte (Archiv fur Physio-
logie, 1883, p. 310-312).
6) Au lieu de 27 mètres, chiffre donné par Helmhol{z ct resté classique.
— 364 —
Le résultat de ces expériences peut se résumer ainsi : soit pour la vitesse,
soit pour la force électromotrice (du courant de repos), Wedensky ne
trouva aucune différence entre ses Crapauds et les Grenouilles classiques;
et, par suite, il n'hésite pas à conclure que Sachs s’était trompé dans ses
expériences sur Bufo marinus.
Ainsi, d’abord, notre Physiologiste (nous pouvons inculper Du Bois-
Reymond : manifestement, c’est le maître qui a ainsi posé la question à
l'élève) trouve paradoxal que la vitesse nerveuse ne soit pas identique
chez deux Batraciens différents; probablement :l la suppose constante chez
tous les animaux. On disait couramment et beaucoup disent encore: le
nerf, le muscle, en généralisant des expériences qui ont porté simple-
ment sur un certain nerf el un cerlain muscle (le sciatique et le gas-
trocnémien) d’une certaine espèce de Grenouille. À vrai dire, la vitesse
nerveuse chez l'Homme, pour la plupart de ses museles volontaires, donne
un chiffre du même ordre. C’est ainsi que la définition implicite d’un nerf
univoque, à travers la série des Vertébrés tout au moins, a pu prendre
une grande consistance.
La Physiologie comparée avait pourtant déjà montré des vitesses ner-
veuses bien différentes les unes des autres. Il y a un demi-siècle, Fick
mesurait sur l’Anodonte une vitesse de quelques centimètres par seconde.
Cinq ans avant le mémoire de Wedensky, Chauveau montrait, sur les divers
nerfs du larynx et de l’æsophage chez le Cheval, une série de vitesses décrois-
santes du haut en bas, depuis 68 mètres jusqu’à 8 mètres seulement par
seconde. Aujourd’hui, nous avons la loi de Carlson qui lie la vitesse dans
le nerf moteur à la rapidité de contraction du muscle innervé. Le nerf,
pour la Physiologie générale telle que nous pouvons létablir maintenant,
est un organe qui fonctionne avec une vitesse conditionnée par sa struc-
ture, comme un tuyau d'orgue rend un son qui dépend de sa longueur;
et la gamme réalisée est fort étendue (”.
Donc, l’école de Du Bois-Reymond soupçonnait une erreur matérielle,
lorsqu'un expérimentateur, formé dans son sein, ne trouvait pas sur Bufo
marinus du Venezuela la même vitesse que sur Rana esculenta. Serait-il
possible que le Crapaud différät en quelque chose de la Grenouille? Et la
question ainsi posée, on effectue des vérifications sur un Crapaud de l’Alle-
magne du Nord, le premier venu. Admirable et rare concession à Histoire
naturelle! On détermine ce Crapaud et on nous le nomme, c’est Bufo (Pelo-
bates) fuscus. À Paris, cette espèce est plutôt rare; on serait sans doute tombé
sur Bufo vulgaris. Et alors le travail aurait mené à une conclusion inverse.
Et peut-être l’évolution de nos connaissances sur la Physiologie générale
des nerfs en eüt été profondément influencée. Car Du Bois-Reymond et son
école tenaient en échec depuis quinze ans, annihilaient par le silenceles belles
@) Voir Laricoue et LecenDre, Bulletin du Muséum, N° 4, 1914, p. 248.
— 369 —
recherches de Fick, de Brücke et d'Engelmann. La notion féconde d'une
rapidité, variable de nerf à nerf, caractéristique pour chaque nerf, que nous
avons dû retrouver et que nous nous efforçons de faire entrer dans la
science, eût dès longtemps pris une place importante, si le Maître omni-
potent de l’électrophysiologie avait consenti à lui entr'ouvrir la porte.
Le sciatique de Bufo vulwraris présente une vitesse nerveuse notablement
plus faible que celui de Rana esculenta. À vrai dire, je n'ai pas mesuré la
vitesse de l'influx nerveux chez ce Crapaud ; mais l'excilabilité est démons-
trative, Grützner (de Tübingen) et ses élèves ont insisté sur la différence
d’excitabilité entre la Grenouille et le Crapaud, leur Crapaud étant Bufo
vulsaris. Tai précisé cette différence par la mesure de la chronaxie. Plus Ja
chronaxie est grande, plus la vitesse est petite. Dans les fibres innervant
le gastrocnémien, la chronaxie chez B. vuloaris est environ le double de ce
qu'elle est chez R. esculenta.
Après avoir lu le mémoire de Wedensky, en question , je mesuis préoc-
eupé de la chronaxie chez P. fuscus. Non sans peine, je me suis procuré, ce
printemps , une demi-douzaine de sujets en bon état. J'ai étudié, avec M°° La-
picque, la vitesse nerveuse de leurs membres pelviens. Chez tous, nous
avons régulièrement trouvé une chronaxie à peine supérieure à celle de
R. esculenta. Mesurée par les condensateurs, sur un même circuit (de résis-
tance égale à 10 ,000 w), elle s'exprimait, en centièmes de microfarad,
par 8 à 9, tandis que chez la Grenouille elle était de 7 à 8. B. vulgaris,
dans les mêmes conditions, donne de 13 à 18.
B. vulgaris semble un cas assez rare; on peut, dans les expériences
ci-dessus de Sachs, en rapprocher le BP. marinus du Venezucla.
Mais les gutres Batraciens anoures que j'ai eu l’occasion d'examiner
donnent des vitesses plutôt voisines de celles de la Grenouille. Même
B. viridis, qui en est si voisin, n’a peut-être pas la chronaxie allongée qui
a fait remarquer B. vulgaris par Grützner. Du moins, je me souviens qu'à
Vienne, au Congrès international de Physiologie en 1910, je voulais pour
une démonstration, utiliser la différence de rapidité nerveuse entre la Gre-
nouille et le Crapaud. Comme Crapaud, on ne put me procurer que des
B. viridis et je n’y relrouvai nullement la différence que je cherchais.
B. calumita est une jolie petite espèce fort agile, comme P. fuseus; s'il
ne saute pas comme la Grenouille, du moins il court rapidement et ne
présente nullement la lourde allure de notre Grapaud commun, La chro-
naxie est à peu près celle de la Grenouille.
B. pantherinus, d'Algérie, est une superbe espèce, deux ou trois fois
grande comme notre Crapaud, mais néanmoins fort agile; quand, par un
soir d'orage, on le voit courir au bord des chemins, si l’on veut mettre la
main dessus, il faut déployer toute son activité. La chronaxie (sciatique-
gastrocnémien) est sensiblement la même que chez la Grenouille.
Dans d’autres genres, c’est encore la chronaxie de la Grenouille, à peu
Muséuu. — xx, 39
— 366 —
de chose près, qui se retrouve chez Alytes obstetricans, chez Discoplossus :
pictus. H y a encore plus de rapidité nerveuse (chronaxie plus petite) chez
Hyla arborea, qui bondit merveilleusement pour saisir les Insectes ailés
dont elle fait sa proie. : :
On retrouve ainsi, parmi les Btacienese anoures que j'ai examinés, la
relation ordinaire entre la chronaxie des nerfs et les qualités fonctionnelles
de l'organe examiné. Si la plupart ont des agilités semblables et des chro-
naxies voisines pour leurs membres pelviens, on voit néanmoins la nécessité
de regarder exactement sur quelle espèce on opère, et l'erreur qu'on peut
commettre en jugeant d’une espèce à une autre.
ALTÉRATIONS DES FIBRES NERVEUSES MYELINIQUES SOUS L'ACTION
DES ANESTHÉSIQUES ,
par MM. L. Larrcoue er R. LEGENDRE.
Au mois de décembre dernier, nous avons communiqué à l'Assemblée
des Naturalistes du Muséum une curieuse relation entre le diamètre des
fibres nerveuses et leur rapidité fonctionnelle mesurée par la chronaxie .
Quelques semaines plus tard, nous faisions, devant les auditeurs des
cours de Physiologie générale®, une démonstration sur la mesure de la
chronaxie. L'objet était le muscle classique, excité par le scialique-gastro-
cnémien de Rana esculenta. Ve Professeur avait annoncé qu’on allait trouver
un chiffre voisin de 3 dix-millièmes de seconde, valeur connue de lui depuis
plus de dix ans, et confirmée par des centaines de vérifications au cours
d'expériences diverses. Sur une première Grenouille, on trouva à peine
1 dix-millième de seconde.
On rencontre des anomalies à propos de la chronaxie comme pour
n'importe quel caractère spécifique. Mais une deuxième, une troisième
Grenouille donnèrent la même valeur anormale; il ne s'agissait plus d’un
accident individuel; un phénomène commun à foules les Grenouilles du
lot devait avoir modifié systématiquement la rapidité fonctionnelle des
nerfs: il devenait intéressant de rechercher et d'analyser ce phénomène.
Les Grenouilles en question avaient été, le matin même, pêchées dans le
bassin du Laboraioire sous une épaisse couche de glace. C'élait là un anté-
cédent que nous n'avions encore jamais rencontré.
La température du nerf au moment de lexpérience n'était pas en
cause ; elle aurait une action inverse, qui a été étudiée avec précision ©:
la chronaxie augmente quand la température s’abaisse ; elle double presque
pour un abaissement de dix degrés. Aussi avons-nous toujours soin d'équi-
librer thermiquement nos sujets avec l'enceinte de l'expérience. Mais le
séjour prolongé, la vie dans l'eau glacée pouvait avoir déterminé une alté-
ralion particulière persistant après le réchauffement. Le microscope, qui
0) Bulletin du Muséum, N° 4, 1914, p. 248.
® A lAmphithéâtre, faute de place au Laboratoire.
6) L. et M. Larioque, Soc. de Biologie, 12 janvier 1907. — K. Lucas et
Mines , Journal of Physiology, 1907, p. 334. — G. Firox, Journal de Physiologie
et de Pathologie générales, 1911, p. 19.
— 908 —
nous avail montré un caractère en relation avec la chronaxie, pouvait-il
encore nous en montrer les perturbations ? Avec les nerfs de Grenouilles
du lot anormal, nous fimes, comme pour les recherches précédentes, des
dissociations dans l’eau physiologique.
Tout de suite, la myéline attira notre attention : normalement, à l'étal
frais, la coupe oplique d’une fibre nerveuse apparait comme un ruban
plat, avec une large partie centrale unie, le cylindraxe, encadré de deux
minces lisérés plus réfringents, la gaine de myéline,
lei, la myéline apparaissait plus large, plus brillante, nettement souli-
onée d’un trait noir sur chacun de ses bords. Autrement dit, elle était à
la fois plus réfringente et plus épaisse, comme gonflée.
À ce moment, nous avions d'autre part des recherches en cours sur les
modifications de lexcitabilité dans les nerfs par l'effet de divers poisons.
Nous trouvions, en général, une modification de même sens que sur le
lot des Grenouilles spontanément anormales, e’est-à-dire une diminution
de la chronaxie en même temps qu’une élévation de la rhéobase. C’est ce
que nous présentaient, notamment, les décalcifiants et le chloroforme.
Il était tout indiqué de voir si ces corps, que lon conçoit facilement
comme des modificateurs de l'état physicochimique de la myéline, n’ame-
naient pas en même temps celle apparence parliculière qui nous avait
frappés.
Mais les dissociations ne donnaient pas de résultats satisfaisants. Cette
opération, si délicatement qu'on s'imagine la pratiquer, est, par rapport
à la fibre nerveuse, d’une brutalité redoutable. On s’en rend compte
quand on effectue la dissociation sous un microscope binoculaire suffisant
pour révéler simplement l’mdividualité des fibres. Les aiguilles les plus
fines et les plus régulièrement affütées sont de lourds et grossiers engins
qui tiraillent et déforment presque tout ce qu'ils n’écrasent pas : telle une
pioche qu'on emploierait à dénouer un bouquet de violettes. Sur les
centaines de fibres d’un filet nerveux, quelques-unes échappent au mas-
sacre et suflisent pour représenter le type quand on veut en connaitre la
structure. Encore n’en gardent-elles jamais, croyons-nous, la forme tout à
fait normale. Mais quand on veut étudier l’altération inconnue que pro-
duirait un poison, comment la distinguer a priori des effets mécaniques
de la dissocialion ?
L'incertitude où nous laissait le problème ainsi posé nous amena à
chercher une autre technique, et l’un de nous imagina le procédé
suivant (planche XI, fig. 2) pour examiner les fibres en place, dans le
nerf encore vivant ®), ayant ses connexions anatomiques intactes et son
fonctionnement normal: on eniève toute la jambe par deux sections trans-
0 L. et M. Lamicoue, GC. R. Société de Biologie, 14 février 1914.
® R, Lecexore, C. R. Société de Biologie, 20 mars 1914.
Muséum. Pro
Fig. 2. — Dispositif pour examiner les fibres en place d’une Grenouille
dans un muscle encore vivant.
® Voir la description de l'espèce dans le Bulletin du Muséum, 1914, n° 3,
p. 114-115.
1)
— 909 —
vérsales proches des articulations, sauf le nerf péronier ou le fibial préa-
lablement disséqué sans tiraillements, dans l'eau physiologique. La pré-
paration est placée sur une lame porte-objet, la Grenouille d’un côté, le
pied de l’autre côté du nerf-à examiner qu’on baigne dans l’eau physio-
logique et qu'on recouvre d’une lamelle à coins courbés évitant la com-
pression. En regardant la partie supérieure du nerf, on voit très distincte-
ment un certain nombre de fibres qu'on peut examiner même aux plus
forts: grossissements.
En possession de celte technique, il nous a été facile d'examiner sans
ambiguïlé si l'action des diverses substances qui modifient l’excitabilité
nerveuse se traduit par une altération visible de la fibre. En effet, nous
‘ pouvons amener, sous le microscope même, la solulion physiologiquement
active au contact de la préparation que nous n’aurons ni touchée, ni
perdue de vue; suivant un procédé bien connu, il suffit de déposer la
solution goutte à goutte sur un bord de la Deer tandis qu’on absorbe
le liquide sur le bord opposé par un fragment de papier filtre.
* Dans ces conditions, nous avons observé régulièrement un phénomène
très apparent et bien plus ample que ce que nous altendions.
Sur le nerf d’une Grenouille saine, préparé avec soin, la myéline est
d'abord peu apparente, beaucoup moins que sur aucune fibre dissociée. Si
on l’observe pendant quelque temps, un quart d'heure, une demi-heure,
elle se marque de plus en plus, sous l'influence sans doute du liquide de
inger, qui n'est, on le sait, qu'imparfaitement physiologique; mais a
différenciation, encore relativement faible, bientôt ne progresse plus, el
l’on pourrait conserver ainsi {rès longtemps le nerf dans un état stable.
Faisons maintenant passer un liquide composé de q parties d’eau physio-
logique et de 1 partie de la même eau saturée de chloroforme. Bientôt on
voit la myéline se gonfler ; sa réfrngence augmente, elle semble venir en
saillie, comme une baguette de verre, au-dessus du plan de mise au point ;
bref, c’est l'aspect des fibres de nos Grenouilles ayant vécu dans l'eau
froide. -
Avec l'oxalate de soude, avec la strychnine, on assiste de même à cette
différenciation vitreuse de la myéline. Ces dernières substances ne pro-
duisent pas d'autres modifications, même à dose assez forte et en leur
laissant tout le temps d'agir.
Avec le chloroforme, au contraire, le phénomène ne tarde pas à dépasser
ce stade; sur la myéline -gonflée dans son ensemble, mais continuant
jusque-là à former des bandes rectilignes et parallèles, le processus
s'exagère en certains points et donne naissances à des protubérances qui
pointent sur la face interne de la gaine, grossissent à vue d'œil et occupent
biéntôt une partie notable de la section optiquement vide qui représente le
cylindraxe.
Avec une concentration double en chloroforme, ces protubérances
— 310 —
augmentent de nombre et de dimensions et parfois se rejoignent d’une
paroi à l’autre.
Une solution de chlorhydrate de cocaïne produit une série de phéno-
mènes très semblables à ceux du chloroforme, si semblables, qu’une des-
cription sommaire, comme ci-dessus, est valable pour les deux cas.
Au contraire, un poison qui n’agit pas sur le nerf, comme le curare,
ne produit aucun changement visible dans le nerf, même quand il est dix
fois plus concentré qu'il n’est nécessaire pour empoisonner le muscle.
Mais un nerf empoisonné par le chloroforme, par la cocaïne, reprend
ses fonctions normales quand on élimine le poison par un lavage suflisant à
l'eau physiologique. Que devient, dans ces conditions, la lésion nerveuse
que nous venons de constater ? Celle-ci rétrocède de même. Quand on a
sous les yeux une série de fibres quasi oblitérées par le bossellement de
leurs gaines, si l'on fait passer abondamment de l’eau physiologique, on
assise au processus inverse de celui que nous avons vu tout à l'heure.
Les protubérances diminuent graduellement, s’effacent les unes après les
autres, et, au bout d’un temps suflisant, la préparation reprend dans son
ensemble l'apparence de l’état normal ou tout au moins du premier stade,
la belle alternance alignée des cylindraxes et des gaines de myéline.
L’éther, qui produit très rapidement les mêmes altérations que le chlo-
roforme, donne lieu aussi à un retour très rapide vers la normale. On peut
deux ou trois fois de suite, dans l’espace d’une heure, faire passer le nerf
par toute la série des phases de l'empoisonnement et du rétablissement.
Après de laborieux essais, nous sommes parvenus à photographier net-
tement ces divers aspects du nerf vivant sous l'influence des anesthésiques.
Entre ces altérations visibles de la myéline et les modifications de l'exei-
tabilité, il y a une relation qui nous paraît d'une grande importance pour
l'analyse du mécanisme nerveux. Nous nous proposons des recherches
approfondies dans cette direction. Le simple fait que des changements
morphologiques se produsent sous l'influence des intoxications apparaît
comme très curieux. [1 a même semblé paradoxal, et à quelques-uns, inad-
missible. Après la communication que nous en avions faite à Fécagse
des Sciences ©), un histologiste en a nié la possibilité et l'existence ©?. Sur
nolre demande la Société de Biologie a bien voulu nommer une on
sion pour examiner une de nos expériences dans le Laboratoire de Physio-
logie générale du Muséum. Cette Commission, composée de M. Dejerine,
Président, et de MM. Prenant, Mulonet Perez, a constaté explicitement
l'exactitude de notre in QE
@. C. R. Acad. . 158, 16 mars 1914.
) C. R. Acad. Sc., t. 158, 18 mai 1914. Notre réponse a paru dans 5
és Comptes rendus, juin 1914.
6) €. R. Soc. de Biologie, 27 juin 1914.
D —
Nous avons également observé” que l’anesthésie générale par inhalation
de chloroforme ou d’éther, ou par injection de cocaïne dans le sac lympha-
tique dorsal, produit les mêmes altérations de la gaine de myéline des
nerfs. Une expérience démonstralive peut être pratiquée de la manière
suivan{e : après ligature de la cuisse, on sectionne la patte d’une Grenouille
et l’on examine son nerf péronier ou tibial préparé par notre méthode ;
celui-ci a un aspect normal ; ses fibres ont une myéline mince et peu dif-
férenciée el conservent cet aspect assez longlemps pour servir de témoin.
L'animal amputé est ensuite anesthésié; quand la narcose est complète,
on prépare le nerf de l’autre patte et on l’examine à son tour; ses fibres
ont une gaine de myéline très gonflée, toute bosselée; la différence est
saisissante quand on fait la comparaison avec le nerf normal conservé.
® CR. Soc. de Biologie, juillet 1914.
y
en
f FRANS
RES à
, Actes administratifs. — Nominations de R. P, Fr. Naväs, Cavalerie et
Dudoux comme Correspendents du Muséum. — Promotion de M. le
D' P. Rivet au grade de Médecin-major de 1"° classe. ,...,,,,,..
Notices nécrologiques. — Philippe Van Ticghem, Secrétaire perpétuel de
l'Académie des Sciences, Professeur au Muséum national d'Histoire
naturelle. — R. P. Monbeig, Missionnaire au Thibet....., 3o1 à
Assemblée générale de la Société des Amis du Muséum. — Discours de
M. Edmond Perrier, Directeur du Muséum. — Rapport de M. Hua,
Secrétaire général. — Rapport de M. P.-V. Masson sur la situation
financière. — Allocution de M. le D° Legendre sur les Applications
de la Cinématographie à la Géologie, à la Botanique, à la Zoologie,
CE NO PTE PR nl ae 27 2e ot elec mi ete VENUE d
ésentation d'ouvrages par M. Joubin de la part de M. Édouard Lamy,
et de M. H. Lecomte de la part de M. R. Hickel., .....,........
Communications : :
G. Graxomier. Denaton d’une nouvelle espèce d’Antilope de Afrique
> occidentale, le Bubalis Luzarchei. [Figs.]..,.......,.,.,......
Max Kozzwaxx. Liste des Mammifères rapportés par M. Guy Babault, du
Re A NE 4e da
| Jacques Perzecni. Sur la sinonymie d’un Cyprinidé d’Abyssimie, le Disco-
usb ODBI RS EU pres ont els ous do ee se riP re
_ J. Kèxekez n'Hencurais. Corrélation entre la mortalité des Aïlanthes { Atlan-
thus glandulosa) et la disparition du Bombyx (Samia) Cynthia, son
DRE TR ÉRES REDET ne RARE RE A RP SRE EE ME eur 2
P. Leswr. Notes sur les Coléoptères Térédiles. — 14, Les Lyctides de
INRA PANNE TO A RE SR
_K. Le Crnr. Voyage du Comte de Rohan-Chabot en Afrique équatoriale.
Description d’un genre nouveau et d’une espèce nouvelle d’Æperiideæ
PRÉPA AOP D HE P EU TE) ee eme uen iern ans dose» learn eine
Ed. Laux. Notessur les espèces rangées par Lamarck dans ses genres Donax
CU CODE DS DORE PA CRE AE AT où area dur de
D Pivir: Les/Nacres fluviales du Tonkin: .0.,40 0.51.
T Cosranrix et H. Poissox. Note sur quelques Orchidées intéressantes des
s Serres du Muséum. (Troisième note.).......................
M. Porsson. Note sur le genre Coryanthes. .........................
— Note sur quelques Orchidées intéressantes des Serres du Muséum.
DORA eE RTE RS ee ee de
(Voir la suile à la page 4 de la couverture.)
M°° Marie Paisarx. Sur une Hémogrégarine nouvelle, parasite de Boodon
Juliginosus et ses formes de multiplication endogène . ...........
— Aclion toxique du sang de Coronella austriaca et son atiénuation par la
Chaleur: REP PME A ee RL nm EE RE
L. Laricour. Rapidité nerveuse des membres-postérieurs chez divers Batra-
CIens-1nDUreS 2 PR LUE Ce ON AE RNA EC DR Leds AS
L. Lapicoue et R. Lecenpre. Altérations des fibres nerveuses myéliniques
sons action des anesthésiques.:# 7:00 ro, ee
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1914 N |
) |
N° 7 et dernier + |
|
|
PARIS À |
IMPRIMERIE NATIONALE [ete
|
va | |
MDCCCCXIV en
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la cOMpPOsI-
lion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les chi-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
[. But et composition de la Société.
ARTICLE PREMIER.
L'Association dite Societé des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907. a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l’enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
er es esse ee ee me ee ee 0 ee ee eee ee eee ee ee eee ee ee + «ee ee ©
ARTICLE 9.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d’au
moins 10 francs. La dnnertien peut être rachetée en versant une somme
fixe de 150 francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d’au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d’au moins
6o francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à 1a
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d’au moins 1,200 francs).
(0 S’adresser pour les versements à M. Pierre Massox, trésorier de P Association,
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1914 — N° 7.
DE —
151" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
2h DÉCEMBRE 1914,
a
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSÉUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ze Présinenr donne connaissance des faits suivants qui sont
relatifs à divers services du Muséum :
M. Cuauveau, Professeur de Pathologie comparée au Muséum,
a élé admis, sur sa demande et pour cause d'ancienneté d'âge et
de services, à faire valoir ses droits à une pension de retraite à
parüir du 1° novembre 1914. Par suite de nécessités de services,
M. Chauveau a dù cesser ses fonctions à celte date (Décret du
30 juillet 1914).
Par ce même décret, M. Chauveau a été nommé Professeur
honoraire au Muséum d'histoire naturelle.
Un congé de trois mois, du 1° novembre 1914 au 31 janvier
1915 inclus, a élé accordé, sur sa demande et pour raisons de
santé, à M. Arnaup, Professeur au Muséum. Pendant la durée de
ce congé M. Arnaud conserve l'intégralité de son traitement (Arrêté
ministériel du 20 octobre 1914).
Des bourses de 1,500 francs ont été allouées aux étudiants
ci-après dénommés pour l’année scolaire 1914-1915 (Arrêté mi-
nistériel du 24 novembre 1914) :
Muséun. — xx. 26
— 374 —
Doctorat, 2° année :
M: Deuorwe (Lucienne-Gabrielle-Adélaïde), Licenciée ès sciences.
M. Prerrereu (Paul-Karl-François), Licencié ès sciences,
Ont été nommés Officiers d’Académie (Arrèté ministériel du
13 Juillet 1914) :
MM. Kozzwanx, Préparateur au service de Mammalogie.
Lecenre, Préparateur au service de Physiologie générale.
Pecourpe, Préparateur au service de Botanique (Cryptogamie).
Bervarp, Peintre à l'atelier de moulages.
M. le Professeur Louis Rouce donne communication de l’allocu-
tion suivante, qu'il a prononcée aux obsèques de M. le Professeur
Léon Vaillant, décédé à Paris le 27 novembre 1914 :
ALLOGUTION PRONONCÉE AUX OBSÈQUES DE M. LEON VArLranT,
PROFESSEUR HONORAIRE AU MusÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE,
par M. Louis Rouzs.
Le plus bel éloge que l'on puisse faire de ceux que la mort vient de
frapper est de les proposer en exemple à ceux qui survivent. Ainsi en
est-il du Professeur Léon Vaillant, que nous saluons aujourd’hui pour la
dernière fois. Sa vie laborieuse peut être citée comme un modèle. H a
occupé pendant trente-cinq années la Chaire d'Herpétologie et d'Ichthyologie
du Muséum national d'Histoire Naturelle; et, sauf les rares vacances qu'il
se permettait, chaque jour le voyait avec exactitude prendre sa place
accoutumée devant sa table de travail. Il avait au plus haut degré le
respect de sa fonction, comme de toutes les charges diverses qu’elle lui
imposait. [l n’en négligeait aucune. La conservation de Collections consi-
dérables, leur accroissement judicieux, l'entretien délicat de la Ménagerie,
les recherches originales, l’enseignement, possédaient à ses yeux une im-
portance extrême. Chacune de ces tâches avait son époque dans l'année,
ou son heure dans la journée, et le trouvait toujours prêt à l'accomplir.
Le Professeur Léon Vaillant, pendant la longue période de son profes-
sorat, a pu, gràce à ses qualités précieuses, maintenir son éclat à la chaire
qu'il occupait. Déjà, à la mort de son prédécesseur Auguste Duméril,
qu'une coïncidence étrange a fait survenir pendant la guerre de 1870
comme la sienne survient pendant la guerre présente, il avait contribué à
préserver des dangers du siège les plus précieuses de nos Collections. H
venait alors de quitter la province, où il avait enseigné pendant plusieurs
années à la Faculté de Montpellier. Nommé Professeur en 1875, son pre-
— 315 —
mier souci et son premier travail consistent à organiser la Ménagerie,
qui achevait d’être reconstruite. Plus tard, les nouvelles Galeries de Zoologie
étant terminées, c’est lui qui installe avec talent, qui classe avec soin les
pièces les plus remarquables de nos séries de Reptiles et de Poissons. Il
suffit de passer devant ces vitrines savamment disposées, pour se rendre
compte de la compétence profonde et de la patience inaltérable qu'il
fallut déployer pour parvenir à un tel résultat. Ceci terminé, ï ne se
regarde point comme quitte ; il n'a jamais cessé, par la suile, d'augmenter
encore el de perfectionner son œuvre pourtant satisfaisante. Dans son Labo-
ratoire, il étudie les pièces non classées , il les détermine, et ses mémoires,
estimés justement des spécialistes du monde entier, se sont succédé sans
relâche jusqu'à ces dernières années. Qu'il s'agisse des Poissons des
grandes profondeurs de l'Océan , ou des Poissons exotiques, ou des Reptiles
et des Batraciens d'Amérique, ou de ceux de l'Afrique et de l'Asie, le nom
de Léon Vaillant est parmi ceux que l’on cite surtout, car il est celui de
l'un des savants naturalistes qui ont fait accomplir à l’Ichthyologie et à
l'Herpétologie modernes leurs principaux progrès. Ses nombreux travaux
scientifiques et les services rendus au Muséum lui avaient valu d'être
nommé Officier de la Légion d'honneur.
Figure atlachante que la sienne, et dont chacun de nous conservera à
jamais la mémoire ! Je le vois encore, et tous ceux qui l'ont connu le ver-
ront longtemps, dans le cadre familier qu'il s'était composé, entouré des
bocaux et des échantillons de collections sur lesquels sa science aimait à
s'exercer, Son accueil était cordial, bienveillant, empreint de cette réserve
des laborieux qui connaissent le prix du temps et du travail, mais qui
sont heureux toutefois d'oublier momentanément leur tâche pour s’intéres-
ser à celle des autres. L'âge, qui l'avait contraint à la retraite, n'avait point
diminué cette ardeur scientifique dont sa vie entière s’est échauflée. Jus-
qu'à ces dernières semaines, jusqu'à cette époque tragique et glorieuse
que nous traversons, il venait assidûment à son cabinei et s’occupait de
ses recherches préférées, Il a disparu maintenant; mais son ancien service
du Muséum gardera son souvenir avec fierté.
Les circonstances pénibles que nous supportons l'ont cruellement
frappé par la mort héroïque d’un fils, et le poursuivent encore. Je suis
seul à représenter devant sa tombe ce laboratoire scientifique qu'il à
dirigé pendant longtemps. Mes collaborateurs, dont plusieurs furent les
siens après avoir élé ses élèves, occupent devant l'ennemi leur poste de
combat, et ne connaissent pas encore la perte qu'ils viennent de subir.
Leur pensée se conformera sürement à la mienne, et c’est aussi en leur
nom que j'adresse à mon éminent prédécesseur, au Professeur Léon
Vaillant, l'hommage de nos respectueux et douloureux regrets.
206,
— 316 —
LE MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE ET LA GUERRE.
M. ze Présinenr prend ensuite la parole pour rendre compte des
mesures qui ont été prises au Muséum pour sauvegarder les pré-
cieuses collections qu'il renferme contre les atteintes des projec-
tiles allemands, et 11 donne l'assurance que les objets et les docu-
ments les plus précieux ont été mis en sûreté; il rappelle, à cette
occasion, que, lors du siège de Paris en 1870-1871, nos ennemis
n’ont eu aucun respect pour le grand établissement scientifique,
qui a reçu à lui seul 85 obus. Le Directeur du Muséum, M. Cur-
VREUL, prolesla devant l’Académie des Sciences en termes énergi-
ques, dont une inscription sur une plaque de marbre placée dans
la salle des Souvenirs transmet le souvenir à la postérité :
EXTRAIT DU COMPTE RENDU
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, DU 9 JANVIER 1871.
M. CHEVREUL, DIRECTEUR DU MUSÉUM,
FAIT À L’ACADÉMIE LA DÉCLARATION SUIVANTE :
LE JARDIN DES PLANTES MÉDICINALES, FONDÉ À PARIS
PAR ÉDIT DU ROI LOUIS XIII, À LA DATE DU MOIS DE JANVIER 1020,
DEVENU LE MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
PAR DÉCRET DE LA CONVENTION DU 10 DE JUIN 1795,
FUT BOMBARDÉ,
SOUS LE RÈGNE DE GUILLAUME 1°, ROI DE PRUSSE,
COMTE DE BISMARCK, CHANCELIER ,
PAR L'ARMÉE PRUSSIENNE DANS LA NUIT DU 8 AU Q DE JANVIER 1871.
JUSQUE-LA, IL AVAIT ÉTÉ RESPECTÉ
DE TOUS LES PARTIS ET DE TOUS LES POUVOIRS NATIONAUX ET ÉTRANGERS.
E. Casvreuz, Directeur.
Paris, le 9 janvier 1871.
Si, dans la guerre actuelle, le Muséum a été préservé des bombes
lancées dans son voisinage par un avion allemand, si jusqu'ici son.
personnel mobilisé a été épargné par la mort, celui-ci a été souvent
A ESS drrtns À
— 311 —
victime des projectiles ennemis; quelques-uns des Fonctionnaires
du Muséum mobilisés plus ou moins grièvement blessés ont déjà été
inscrits au Livre d’or du Ministère de l'Instruction publique, savoir :
MM. Gursraumin, Préparateur à la Chaire de Botanique (Pha-
nérogamie) ;
Maeurcey, Garçon de galeries ;
Miranpe, Stagiaire ;
PecreGrix (Fr.), Préparateur à la Chaire de Botanique;
Ransow, Préparateur à la Chaire de Mammalogie ;
Rouyer, Chef de carré au Service de la culture ;
SEMICHON, Préparateur à la Chaire d'Anatomie comparée ;
Varczanr (Jean), Préparateur à la Chaire d'Herpétologie.
Des Professeurs ont été frappés dans leurs plus chères affec-
tions : MM. Léon Vaiscanr, Professeur honoraire, et ArnauD, Pro-
fesseur de Chimie, ont eu chacun un fils tué à l'ennemi.
M. ze Direcreur fait connaître que, conformément au vœu de
l'Assemblée des Professeurs, il a écrit une lettre particulière à
chacun des membres du personnel mobilisé du Muséum, contenant
l'assurance que l’Assemblée des Professeurs suit avec la plus grande
sympathie tout ce qui peut leur arriver et les priant de lui donner
le plus souvent possible de leurs nouvelles. Un: petit nombre de ces
lettres sont revenues, le destinataire n'ayant pu être atteint. Les
autres ont provoqué des réponses touchantes, montrant le bon
esprit qui anime le personnel du Muséum, son dévouement au
pays, en même temps que son attachement à l'établissement auquel
il est attaché. On trouvera ci-dessous les passages les plus caracté-
ristiques de ces lettres réconfortantes.
Autun, 11 décembre 1914.
Je vous suis très reconnaissant des intéressantes nouvelles que vous
avez bien voulu me donner de notre cher Muséum et de ses membres
éloignés. Hélas! des deuils, là comme partout! Serrons les rangs! Quand
la paix reviendra, autour de ceux qui sont restés et qui auront vaillam-
ment continué la vie et le labeur de la maison, on se retrouvera, on se
comptera et on reprendra la besogne scientifique, puisant une nouvelle
ardeur au souvenir des disparus, qui auront payé de leur vie l'indépen-
dance des survivants.
— 378 —
Quel bonheur que la maison elle-même soit indemne! J'espère que
c'en est fini des dangers pour elle, s’il en reste encore quelques-uns
pour les personnes.
Pour moi, ici, loin de l'ennemi, Autun après Troyes, que nous avons
quitté quand le canon s’y est fait entendre, Troyes après Toul, que l'on
croyait devoir subir le premier choc et qui est resté silencieux dans son
armure intangible, pour moi, la besogne ne me manque pas : prépara-
tion des recrues et hospitalisation des blessés; bien des solutions à im-
proviser. La population d’Autun a fait preuve d’une solidarité touchante;
bien rares ont été les grincheux ou les mégères qu'il a fallu mettre à
la raison, nombreux les cœurs généreux qui ont offert tout ce qui était
en leur pouvoir et qu'on n'a eu qu’à remercier.
L. LAPICQUE,
Professeur au Muséum,
Médecin major de 2° classe au 69° régiment
d'infanterie territorial, à Autun.
Lavoye (Meuse), le 28 décembre 1914.
i
L’Assistant de la Chaire des Reptiles et Poissons est aujourd'hui bien
loin des belles collections qu'il étudiait ayec tant de passion.
Imaginez-le dans un petit village de l’Argonne, qui comptait avant la
guerre 300 habitants, actuellement à demi brûlé par les Allemands et où
s’'entassent 1,200 éclopés, 150 malades, sans compter une colonne de
munitions d'artillerie. Là, avee ses confrères de l’'ambulance à laquelle
il est attaché depuis le début de la campagne, dans la mairie, dans l’école
des filles et même dans le moulin, transformés en hôpitaux de fortune,
il soigne nos pauvres soldats fiévreux, blessés ou les pieds gelés, qui lui
arrivent chaque jour des tranchées, tandis que les canons prussiens de
Montfaucon résonnent dans le lointain et que les pièces françaises toutes
proches leur répondent vigoureusement...
Un être qui lui est cher entre tous, son frère François, le Préparateur
de Botanique, manquera aussi au premier janvier à cet appel de tous les
bons serviteurs du Muséum. Moins heureux que lui, il ne soigne pas ses
compatriotes, il ne s'efforce pas de réparer les terribles maux de la
guerre; il est tombé, un des premiers, dans l’Argonne, non loin du lieu
où se trouve aujourd'hui son aîné, et, patient, dans un lazaret d'Heidel-
berg, au milieu des ennemis, il souffre en silence et se remet bien len-
tement des trois glorieuses blessures qu'il a reçues en combattant pour
la défense du pays.
D° J. PELLEGRIN,
Assistant au Muséum,
Aide-mojor de 1° classe, 16° ambulance,
5° corps, armée Sarrail,
Secteur postal 7.
— 379 —
En Lorraine, 10 janvier 1915.
Après avoir fait partie de l’armée chargée de la défense du Grand-Cou-
ronné de Nancy, où nous faisions la guerre en rase campagne, et après
avoir dans de rudes combats réussi à repousser les Boches au delà de la
Seille, c'est-à-dire jusqu’à la frontière, nous occupons actuellement des
tranchées tantôt dans la Meuse, tantôt dans la Meurthe-et-Moselle.
La vie de tranchées, certes, est pénible, mais nous la supportons tous
avec calme et résignation. Nous préférons de beaucoup la guerre en rase
campagne, où l’on peut se voir face à face et dans laquelle, à mon
humble avis, nous sommes supérieurs à l'ennemi.
Les Allemands qui voulaient, d’après leurs plans, entrer après six jours
de guerre à Nancy et être en septembre à Paris, excellent maintenant
dans l’art de se terrer et nous obligent à une guerre de taupes, qui aura,
espérons-le, une fin avantageuse pour nous quand le moment sera venu.
Vu l’état des terrains qui sont détrempés, les opérations ne peuvent se
poursuivre avantageusement; mais quand le jour sera venu, où, ayec des
troupes fraiches et ayec les concours que nous escomptons, nous pour-
rons leur donner un grand coup dans l'estomac, ce n’est pas de quelques
centaines de mètres qu'ils reculeront, mais jusque chez eux,
C'est ce qu'il faut espérer pour refaire l’Europe sur des bases plus
solides de paix et de concorde.
D. DALAUDIÈRE,
Jardinier au Muséum,
35° régiment colonial, 17° compagnie,
Secteur postal 120.
Chenay, 3 novembre 1914.
Étant tout près de Reims, voyant même la ville de la hauteur qui
avoisine Chenay, j'ai assisté au bombardement; j'ai vu brüler la Cathé-
drale qui nécessairement était repérée d’une façon particulière et voulue.
C’est horrible que des choses pareilles puissent se passer à notre époque,
et l’on peut bien dire que les Allemands commettent des crimes de lèse-
civilisation. Comment peut-on les excuser? Le manifeste de leurs intel-
lectuels, s'il n'est pas le signe d'une barbarie foncière, ne peut s'expli-
quer que par le manque d’information de ceux qui l’ont signé.
R. ANTHONY,
Assistant au Muséum,
Groupe de brancardiers de corps du 3° corps d'armée,
P P
par Vernon (Eure).
ne)
4 novembre 1914.
,
La confiance règne parmi les troupes. Nos braves soldats supportent
vaillamment la vie des tranchées. Les précautions sont prises pour les
prémunir des froids de l'hiver. L'état sanitaire reste d’ailleurs excellent.
Les nouvelles de partout sont bonnes, mais toutes les prévisions sur la
durée des hostilités sont changées. Je crois bien que vous ne nous
reverrez pas avant le milieu de 1915. 1
D° RIVET,
Assistant au Muséum,
Médecin major de 1" classe,
Médecin chef de la 4° ambulance du 3° corps d'armée,
par Vernon.
1914.
Votre sollicitude est pour moi un précieux réconfort et un encourage-
ment à toujours mieux faire en vue d’être utile au Pays.
J'ai la bonne fortune d’appartenir à une grande maison et je redou-
blerai d'efforts pour montrer à mes supérieurs que les plus obscurs
fonctionnaires du Muséum sont à la hauteur des missions qui leur sont
confiées.
J'ai été très sensible au bon souvenir de MM. les Professeurs et je vous
prie d'être mon interprète auprès d'eux pour leur exprimer toute ma
gratitude.
PEYRELONGUE,
Secrétaire au Muséum,
Officier d'administration de 2° classe du Service de santé,
3° région de corps d'armée, à Rouen.
Villers-Franqueux, le 26 décembre 1914.
J'ai appris par M. le D' Anthony que le Muséum avait été très éprouvé
et je fais tous les meilleurs vœux pour que la campagne se termine en
épargnant les membres de votre établissement.
Nous sommes toujours près du fort de Brimont. Nous vivons comme
les taupes, presque toujours sous terre et en creusant continuellement
des boyaux, c'est-à-dire des couloirs permettant de communiquer d'une
tranchée dans une autre sans être vu par l'ennemi. A Villers-Franqueux,
où nous sommes, il faut parcourir un boyau ayant plus d'un kilomètre
pour parvenir à la tranchée avant. Le village est complètement détruit.
C'est vraiment triste de passer dans ces pauvres pays où les habitants
vivent parmi les ruines, sans ressources et sans nouvelles de leurs fils
ou de leurs maris.
Mon frère Paul, qui a été élève au laboratoire de M. Joubin, a été
blessé au bras et va bientôt repartir à nouveau sur le front. Tant qu’à
— 381 —
moi, je suis en bonne santé; heureux d’avoir pu passer à travers Îles
balles et les obus sans être atteint, depuis les premiers combats en Bel-
gique.
A. BONDAREL,
Infirmier au 39° rég‘ d'infanterie, 12° compagnie,
” Secteur 155.
30 janvier 1915.
En Argonne, toujours rien de nouveau; la vie est dure, mais on finit
par s’y habituer. Nous jouons de plus en plus à la taupe, à quelques
mètres de l'ennemi, et attendons avec impatience le jour où nous pour-
rons reprendre la marche en avant.
L. GAIN,
Préparateur au Muséum,
Lieutenant porte-drapeau au 46° régiment d'infanterie,
C. H. R., 5° corps d'armée, Secteur postal 10.
Aux armées, le 29 novembre 1914.
Votre sollicitude personnelle jointe à celle de l'Assemblée entière des
Professeurs du Muséum est, pour moi, un précieux encouragement pour
continuer mon rôle (bien modeste, il est vrai) dans la grande lutte qui
nous met aux prises avec un adversaire redoutable qui avait juré notre
écrasement. Les faits ont démontré, heureusement, que la réalisation
d'un pareil plan n'était pas chose facile, car chaque jour apporte, au
contraire, un succès nouveau à nos armes.
D'ailleurs, tout marche fort bien dans notre organisation et l’on ne
manque de rien. Le moral de tous est excellent. Pourtant, les débuts
furent particulièrement pénibles; mais maintenant tout le monde est
aguerri et supporte les fatigues inhérentes à la vie en campagne avec
beaucoup d’entrain. Chacun est bien décidé à ne regagner son foyer que
victorieux et après avoir puni, comme ils le méritent, les Vandales de
Reims, d’Arras et d’ailleurs. Nous continuons donc pleins de résolution
et de confiance en l'issue glorieuse de cette guerre et espérant bientôt
chasser définitivement les barbares de notre sol. Nous serons tous fiers
alors d’avoir contribué à ajouter quelques pages glorieuses à notre belle
histoire et défendu le pays contre l’envahisseur.
F. ANGEL,
Préparateur au Muséum,
Maréchal des logis chef au 61° régiment d'artillerie,
1°* échelon du parc d'artillerie du 6° corps,
7° S. M. A. IT° armée, par le Bur. centr. milit. de Paris.
— 382 —
En Artois, 26 novembre 1914.
Depuis plus de deux mois, le régiment vit dans les tranchées, et si on
avait l'esprit plus libre, on pourrait noter d’utiles observations sur le
passage des bandes de vanneaux, d'ofes et de canards.
GUILLAUMIN,
Préparateur au Muséum,
Sous-lieutenant au 102° rég' d’infant., 11° compagnie.
Cahors, 29 octobre 1914.
En réponse à votre demande, je tiens à vous faire savoir que je remplis
à titre d'ancien étudiant en médecine les fonctions de médecin auxiliaire
à l'hôpital temporaire n° 15 à Cahors, et que si nos occupations nous
laissent en ce moment, fort heureusement pour d'autres, quelques loi-
sirs, il n’en a pas toujours été de même; car après les batailles de la
Marne et les évacualtions forcées de la région du Nord, nous avons eu tout
d'un coup, à Cahors, trois mille blessés auxquels il fallait des soins im-
médiats. Nous les avons soignés le mieux possible et aujourd'hui ïls ont
presque tous regagné leur dépôt ou leur séjour de conyalescence.
Paul Brers,
Préparateur de Cryptogamie au Muséum,
Médecin auxiliaire,
17° corps d'armée, hôpital temporaire n° 15, à Cahors.
Chartres, 29 octobre 1914.
Je suis toujours à Chartres, à l'hôpital mixte, auprès du médecin chef.
J'y remplis les fonctions de Chef de laboratoire, analysant l’eau de boisson
des soldats, faisant de nombreux sérodiagnostics de typhoïde, et aidant
à résoudre les multiples questions d'hygiène que soulève l'arrivée des
nombreux contagieux, provenant surtout des tranchées.
R. LEGENDRE,
Préparateur au Muséum,
Sergent infirmier, Service du médecin chef de l'hôpital,
Rue de Bonneval, à Chartres.
— 383 —
Heidelberg, 4 noyembre 1914.
J'ai été profondément touché des sentiments très bienveillants qui
m'ont été témoignés à la dernière Assemblée des Professeurs et je vous
remercie tout particulièrement, Monsieur le Directeur, des marques de
sympathie que vous avez bien voulu m'exprimer personnellement.
Il est particulièrement doux, lorsqu'on est éloigné de son pays et des
siens, de se sentir soutenu et protégé; aussi je suis bien reconnaissant
aux Professeurs du Muséum.
Pour moi, ma santé est aussi bonne que possible et mon rétablisse-
ment se fait lentement. 11 me suffit d'avoir de la patience, ce qui ne peut
manquer à un naturaliste. Du reste, je suis soigné avec dévouement; je
désire seulement la fin prochaine de la guerre, mon retour à Paris et
la reprise de mes petits travaux.
François PELLEGRIN,
Préparateur au Muséum,
Prisonnier de guerre, Reserve Lazarett, Schulhaus,
Sandgasse, Heidelberg.
Montdidier, 2 août 1914.
J'aurais voulu vous dire adieu avant de partir. Mais je crains que ce ne
soit impossible. Comme j'ignore si je vous reverrai, je tiens, pendant qu'il
en est encore temps, à vous exprimer les sentiments de reconnaissance
et de respectueux dévouement que j'aurais voulu pouvoir vous témoigner
de vive voix.
L. SÉMICHON,
Préparateur au Muséum.
[M. L. Sémichon a été grièvement blessé en Belgique; il est prisonnier
à Denain et en voie de guérison. Son frère a été tué.]
1 novembre 1014.
Personnellement, il m'arrive fréquemment de me laisser aller à penser
à nos belles collections dont nous étions les modestes gardiens, grâce à
la Collaboration étroite qui, dans une même pensée de progrès, unit
notre chère maison.
Je vous remercie, cher et très honoré Directeur, de votre bonne lettre,
et vous serais infiniment reconnaissant de vouloir bien transmettre à
MM. les Professeurs en général et particulièrement à M. Costantin, mon
très respecté chef, l'assurance de mes sentiments les plus dévoués et le
regret de ne pouvoir être auprès de lui pour l'aider dans la tâche difficile
— 384 —
qui lui incombe actuellement par suite de l'absence d’un personnel expé-
rimenté, lequel en cette saison est des plus nécessaires.
Je sais et suis heureux, d'autre part, qu'en notre absence vous pos-
sédez des dévouements admirables tels que MM. Bois et Gérôme qui
sauront avantageusement nous suppléer. Et puis, mon Dieu, lorsque nous
serons tous de retour, c'est avec une ardeur toute nouvelle que nous
nous attellerons à la tâche pour remédier, s’il y a lieu, aux questions de
détail et à la réorganisation, ainsi qu’au bon fonctionnement des services
qui, fatalement, avec un personnel de fortune, laisse peut-être parfois
à désirer malgré toutes les bonnes volontés qui vous entourent. |
Je suis, d'autre part, heureux de vous annoncer la nomination de
votre serviteur au grade de Maréchal des logis en date du 19 octobre.
J. POUPION,
Chef de serres au Muséum,
Maréchal des logis au 3° rég* territ. d’artill. à pied,
3° batterie, par Cherbourg.
28 janvier 1914.
Du fond de mes tranchées, je suis heureux de pouvoir vous offrir non
de vive voix mes vœux pour 1915, mais puisque la distance nous sépare,
mes intentions sont les mêmes; daignez agréer les sentiments que j'ex-
prime par cette carte, et recevoir l'expression de mes sentiments respec-
tueux.
ROUYER,
Chef de carré au Muséum,
Lieutenant au 45° bataillon de chasseurs à pied,
10° compagnie.
[M. Rouyer a été blessé et, guéri, est retourné au front.|
Toul, le 21 novembre 1914.
Le 11 octobre, nous quittions donc Bicqueley pour une destination
inconnue; cette destination était les Hauts-de-Meuse et la forêt d'Apre-
mont; arrivés au village de Saint-Agnan, le dernier occupé par les
Français, il fallut déguerpir au plus vite, car ïl ne restait plus que
quelques maisons du village où nous devions cantonner, celui-ci étant
quotidiennement bombardé depuis plusieurs jours; nous en fûmes donc
réduits à camper dans un bois voisin, sous des gourbis faits de paille et
de branchages, où nous sommes du reste encore actuellement. Les tra-
vaux proprement dits ne commencèrent que les jours suivants et consis-
tèrent en tranchées-abris et boyaux de communication entre ces tran
chées; au début, nous avons fait les troisième et deuxième lignes, mais
— 385 —
depuis quinze jours nous sommes en première ligne, sous le feu conti-
nuel de l'ennemi qui, non content de nous cribler de balles, lance à
l’aide de mortiers des obus qui, au lieu de retomber sur la partie pointue
comme les autres, arrivent sur le sol par la base, éclatent en faisant un
bruit épouvantable et arrosent les environs de nombreux éclats; ils ne
produisent vraiment de dégâts que lorsqu'ils tombent dans les tranchées;
les fantassins leur ont donné le nom de crapouillots. Jusqu'à ces jours
derniers, nous n'avions eu qu'un mort et une dizaine de blessés dans la
compagnie, mais un malheur nous est arrivé avant-hier; un obus fran-
çais a, par mégarde, rencontré un tronc d'arbre dans sa trajectoire qui
devait être un peu courte et a éclaté sur une tranchée que mes cama-
rades terminaient; il y eut cinq morts et deux blessés; un des morts
était complètement haché; malgré cela, le moral est bon, quoique l’on
trouve par moments que cela est long, mais nous sommes à même de
voir à quel terrible adversaire nous avons affaire et il faudra beaucoup
d'efforts pour le vaincre.
Je suis toujours en excellente santé, malgré que les rigueurs de la
saison commencent à se faire sentir, mais à cela il faudra s’y habituer.
Je dois vous dire également que le 3 novembre, à deux heures de
l'après-midi, quatre de mes camarades et moi avons subi, dans le trajet
que nous faisions pour aller au travail, une attaque de l'artillerie alle-
mande; cachés dans un grand trou, fait précédemment par un de leurs
obus, il a éclaté et tombé dans un périmètre d’un kilomètre autour de
nous plus de quatre cents obus de toutes sortes, fusant ou éclatant en
l'air, et c'est miracle d'en être sorti; mais la guerre est faite de ces
chances-là et l’on s’en tire souvent.
Je suis heureux qu'au Muséum tout marche normalement; je ne vous
cacherai pas que souvent je le regrette, car c’est l'abri sûr après la tem-
pête, et j'espère y retourner un jour.
S. BEHAGNON,
Chef de carré au Muséum,
Sapeur territorial au 20° bataillon du génie,
2° compagnie, à Toul.
Epinal, 10 novembre 1914.
Depuis le début de la guerre, je fais partie de l’armée des Vosges.
Mon bataillon, tout d'abord affecté à la défense du secteur d'Épinal, a
été dirigé sur la frontière alsacienne (région de Saint-Dié), à l'effet d'y
soutenir les troupes de première ligne en les mettant à même d'occuper
solidement les positions fortifiées par nous. Nous avons donc joué un
rôle important dans la guerre de tranchées, qui est la lutte actuelle, et
nous avons la satisfaction de voir que nos efforts n'ont pas été stériles,
puisque dans les Vosges il ne reste plus un soldat allemand; les der-
niers ont été délogés voici une quinzaine de jours. Nous avons été, six
semaines durant, au milieu des fracas des bombes, des obus et des
re
fusils. Nous avons vu également, hélas! les ruines accumulées par l'en-
vahisseur qui, ici coinme partout, s'est conduit à sa manière habituelle.
Quant à moi, Monsieur le Directeur, je n'ai en quoi que ce soit été
éprouvé par les fatigues et les dangers de la campagne. Je garde une
santé florissante; l'atmosphère des sapinières est si salubre à respirer!
Un moral excellent ét un courage intact. Comme tous les camarades,
j'ai la certitude de la victoire finale; nous la croyons prochaine et com-
plète. À ce moment-là, je serai heureux, je l'avoue, de revoir le
Muséum, où déjà se sont écoulées treize années dé mon existence, et
d'y reprendre ma modeste tâché habituelle. Je souhaite, au demeurant,
que tous ses mobilisés se retrouvent au grand complet et que, Monsieur
le Directeur, la grande famille dont vous êtes le chef s'y revoie à nou-
veau tout entière réunie.
E. RossiGnoz,
Jardinier au Muséum, :
Soldat au 37° régiment fertitorial, 12° compagnie,
a Epinal.
Baccarat, 24 novembre 1914.
On aura du courage jusqu'au bout, car il faut se débarrasser une fois
pour toutes de ce vilain peuple. Pour moi la santé est toujours trés
bonne et j'espère que cela continuera. Dans l'attente d’un prochain
retour.
Charles LAMBLIN,
Jardinier au Muséum:
Acy, le 21 novembre 1914.
Je viens de recevoir votre lettre à l'instant, et ne saurais trop vous
remercier, ainsi que MM. les Professeurs, pour l'intérêt qu'ils portent
à leur personnel parti sur le front. C’est un bon réconfort pour moi
dans ces moments difficiles, au fond des tranchées, et ne saurai l'oublier
pendant la campagne qui se poursuit ainsi qu'à mon retour.
Nous tous, ici présents, croyons et avons grande confiance au triomphe
final, car avec des chefs comme nous en avons la France ne peut sortir
que victorieuse,
Jusqu'à présent l'étoffe a été touchée, mais la peau est indemne et,
avec beaucoup de prudence et l'œil partout, nous ferons encore du bon
travail.
Charles PONTANEL,
Jardinier au Muséum,
55° bataillon de chasseurs à pied, g° compagnie,
par Besançon, en campagne,
— 387 —
Chalais-sur-Vesle, le 27 décembre 1914.
Je désire de tout mon cœur que l'année 1915 ne nous laisse pas
dans les mêmes peines que 1914, que ces maudits Boches seront tous
anéantis.
C'est dedans une cave et au son du Canon, car il n'arrête jamais, ni
jour ni nuit de tonner, que je vous écris, on s'y habitue tout de même.
Je suis avec le 75° territorial d'infanterie, pour le ravitaillement en
vivres; le plus ennuyant est de voyager toujours en pleine nuit par des
routes toutes défoncées; on supporte toutes ces difficultés avec entrain
et bonne humeur, il y a même des moments qu'on rit comme des
enfants de notre malheur. Je crois que tout est question d'habitude,
Dernièrement, à Saint-Thierry, on était prêt à tremper la soupe,
lorsqu'une marmite allemande est tombée juste au milieu du feu; notre
pauvre bouillon a été perdu, il y a eu quatre blessés légèrement; on en
rit encore quand on y pense.
La nourriture est tout à fait suflisante, on ne peut même pas finir la
viande.
À. PEUCH,
Jardinier au Museum,
Subsistant au 75° territorial d'infanterie,
Secteur postal n° 155,
3° armée, Bureau central de Paris,
Mende, le 30 décembre 1914.
J'ai quitté le 124° régiment lerritorial de Rodez où je gardais les réfu-
giés étrangers de Saint-Pierre pour aller à Mende à la 15° compagnie de
dépôt du 123° régiment territorial, afin de constituer, avec d'autres
gradés, le cadre d'un détachement de renfort. Nous voilà done habillés
et équipés, prêts à partir pour le front.
Pour ma part, la température froide me tue. Je suis comme les
Orchidées exotiques que je cultivais au Jardin.
Je suis fragile et je réclame la chaleur. Espérons que le froid ne me
jouera pas quelque vilain tour.
Je vous saurai un gré tout particulier de dire à M. le Professeur Cos-
tantin que je pense souvent à la culture. Je vois souvent ce service où
je m'intéressais à ma facon. J'espère le retrouver toujours prospère,
ESCAFFRE,
Jardinier au Muséum,
15° compagnie de dépôt du 123° régiment de territorial,
à Mende.
— 388 —
3 novembre 1914.
J'ai appris qu'il ÿ avait déjà malheureusement parmi ces braves des
victimes. À eux tous mes meilleurs souvenirs.
Quant à moi ma santé est bonne et fais de mon mieux pour me fami-
liariser avec notre 75, terrible petite pièce et qui fait certainement un
ravage épouvantable et tant mieux, car, croyez bien, monsieur le Direc-
teur, il faut en finir à tout prix avec cette race maudite.
Les opérations sont excellentes sur le front.
Gaston BARBIER,
Chef du moulage au Muséum,
Maréchal des logis, 31° d'artillerie.
LA
Le 9 novembre 1914.
Souvent je pense au Muséum et j'espère malgré tout y revenir un
jour et peut-être assez tôt pour reprendre mon service aux projections
pour les conférences du dimanche.
À mon départ de Paris, j'ai été dirigé sur la Belgique où nous avons
été jusqu’à Neufchâteau; malheureusement c’est là que la brigade colo-
niale de Paris a eu beaucoup à souffrir, les Allemands nous attendaient
sans que l’on s’en doute et ce fut un véritable carnage, il y a des com-
pagnies où sur 275 hommes il en est revenu 45.
Depuis ce jour nous avons battu en retraite, traversant les départe-
ments des Ardennes, de la Meuse et une partie de la Marne où, nous
étant réformés en cours de route, nous avons pu leur rendre la pareille.
C'était une triste chose que cette retraite où nous avions tous le cœur
serré et le moral atteint; nous avons marché des journées pendant
vingt-deux heures de temps, couchant sur les routes et dans les champs
et sans savoir où l’on nous menait.
Enfin nous avons réussi à les arrêter et leur faire rebrousser
chemin à leur tour; voici cinquante-cinq jours que nous sommes à
Dommartin-sous-Hause, à 8 kilomètres de Valmy; les lignes allemandes
qui sont devant nous sont de l’autre côté de Vienne-la-Ville; nous pre-
nons 4 jours de tranchées et sommes relevés par le 23° colonial que nous
releyons à notre tour; nous espérons bien arriver encore à les faire
reculer, mais pour le moment il paraît que la tactique est de les main-
tenir là.
J'ai eu l'occasion, pendant da retraite, de voir le Général Lebloiïs avec
qui j'ai causé et qui m'a dit «de tâcher de ramener le plus possible de
bêtes féroces que sont les Allemands pour les mettre au Muséum, afin
de remplacer celles qui pourraient périr».
C’est une chose bien triste la guerre, Monsieur le Directeur; que de
sang versé, que de villages incendiés, pillés, de maisons dévastées; enfin
il faut espérer qu'ils paieront tout çà.
— 389 —
Et si, moralement, nous souffrons en pensant à celles et à ces chers
petits que nous avons laissés derrière nous et que nous ne savons pas si
nous aurons le bonheur de les revoir, à ces situations pleines d’avenir
que nous pouvions avoir, et si nous souffrons encore physiquement par
ces nuits passées dans les tranchées où nous sommes transis par le froid,
et par toutes sortes de privations, nous supportons tout, Monsieur le Di-
recteur, avec courage en pensant que c’est pour notre belle France et
notre idéal, c'est la victoire certaine, après quoi nous pourrons rentrer
dans nos foyers avec la satisfaction du devoir accompli.
E. JuTARD,
Garçon de galerie au Muséum,
21° régiment colonial, 3° compagnie,
Corps colonial,
Bureau central militaire, Paris.
Suippes, le 20 novembre 1914.
Je viens de recevoir votre lettre qui m'a fait un grand plaisir, surtout
que vous vous occupez de nos enfants, et je vous en remercie beaucoup.
Pour moi, je suis toujours en bonne santé, mais nous trouvons que
les obus des boches arrosent souvent notre déjeuner; à présent nous
commencons à nous y habituer. Dans ma batterie on n’a pas encore eu
de blessés, nous sommes environ à 8 kilomètres d'eux, et je vous assure
que nos canons ne les ménagent pas non plus. J'espère qu'au jardin tous
ceux qui sont restés vont tous bien.
F. COULAUDON,
Garçon de laboratoire au Muséum,
5° régiment d'artillerie de campagne, 48° batterie,
6o° division de réserve,
Bureau central militaire, Paris.
Le 1° janvier 1915.
Nous nous employons en ce moment à démolir des réseaux de fil de
fer situés dans un bois aux trois quarts évacué par les Allemands qui s’y
étaient retranchés depuis ie mois d'août. Nous espérons bientôt les voir
déguerpir complètement de cette région et du pays tout entier.
L. RECKTENVALD,
Garçon de bureau au Muséum,
5° régiment d'artillerie à pied territoriale,
31° compagnie,
Place de Verdun (Meuse).
Muséum. — xx. 27
….
— 390 —
Le 6 novembre.
Je vous dirai qu'ici en ce moment, en ce qui nous concerne, il n'y a
pas d'activité de combat et rien de particulièrement intéressant dans la
région, ce qui est remarquable, en général, c'est le peu d'efficacité de
l'artillerie sur les aéros que nous observons ici très souvent, tant
Français qu'Allemands, et pour tout ce qui se rapporte à la guerre nous
luttons de ruse avec ceux-ci, tout est masqué. Vous le voyez, monsieur
le Directeur, tout ceci offre peu d'intérêt.
L. RECKTENVALD,
Garçon de bureau au Muséum,
5° régiment d'artillerie à pied territoriale,
31° compagnie,
Place de Verdun (Meuse).
15 novembre 1914.
Parti comme Lieutenant à ia 2° compagnie du 67° régiment d'infan-
terie, j'ai assisté à d'assez durs combats, mais ai toujours eu une chance
extraordinaire, m'étant tiré sans aucune blessure de situations des plus
difficiles.
A la suite du combat du 6 septembre où mon Capitaine a été blessé à
mort, j'ai été chargé du commandement de ma compagnie, comman-
dement que je n'ai pas abandonné depuis, et à la suite d'un très dur
combat, le 23 septembre, au cours duquel les circonstances ont voulu
que je puisse rendre quelques services, j'ai été proposé comme Capitaine,
proposition qui n'a d’ailleurs pas encore abouti.
Notre pauvre régiment, dans son rôle obscur de pivot de notre ligne
(environs de Verdun), a eu à subir, du 15 août à fin septembre, des
pertes bien pénibles. Plus de 5,000 hommes y ont passé, et il n’en reste
pas beaucoup plus de 2,000 et huit dixièmes des Officiers ont été mis hors
de combat.
Malgré tout, vous pouvez bien penser que le courage et la confiance
ne sont pas prêts de nous abandonner, et que pour ma part j'accepte
sans regrets la vie que nous menons ici. C'est maintenant l'existence dans
les tranchées, on arrive jusqu'a 50 ou 60 mètres de l'ennemi, l'humi-
dité et le froid commencent à être pénibles; j'ai eu, hier, un homme qui
a eu les pieds gelés.
R. TRONQUOY,
Chef de travaux de Minéralogie au Muséum,
Lieutenant au 67° régiment d'infanterie, 6° corps,
23° brigade,
Bureau central militaire de Paris.
— 391 —
Brenelle, près Braine (Aisne), le 15 novembre 1914.
J'ai pris part à de nombreux combats en Belgique, sur la Meuse, en
Champagne et en Picardie. Notre régiment, dit de réserve, n’a cessé
d'être en première ligne et a été fortement éprouvé à de nombreuses
reprises. Le 2 novembre, j'étais à Soupir, près Braine, lors de de la vio-
lente attaque allemande qui nous a absolument submergés, le feu des
obusiers et des mitrailleuses allemandes nous a forcés de nous replier.
Vous avez dû voir dans les journaux que nos positions ont heureuse-
ment été reprises. Chaque fois que les Allemands tentent un pas en
avant sur l'Aisne, leurs pertes sont si considérables qu'il ne peuvent
garder les positions conquises. Depuis l'affaire de Soupir, notre régiment
est toujours au bord du canal de l'Aisne, dans des tranchées. Je me
trouve aujourd'hui au poste de secours de Brenelle, en réserve de la
première ligne de nos tranchées, qui est à Chassemy; nous prenons
chacun notre tour le service de tranchées en première ligne.
Robert DOLLFUS,
Boursier au Muséum,
251° régiment d'infanterie, à Beauvais (Oise).
Château-Chinon, 3 janvier 1915.
J'ai été évacué pour fatigue générale et entorse du pied droit. Je me
trouve à l’ambulance du château de la Marquise de Chabanes. Nous
sommes très bien soignés et bien logés, rien ne nous manque; nous ne
sommes que 30 malades. Quant à moi, j'accomplis mon devoir auprès
de mes camarades, j'ai été désigné comme infirmier suppléant auprès
de M°° la Marquise pour les soins à donner aux camarades.
F. CAVALIÉ,
Garde militaire au Muséum,
281° d'infanterie,
Infirmier à J'ambulance du château d'Argoulais,
par Château-Chinon (Nièvre).
Thiberville, le 4 novembre 1914.
Depuis le 2 août dernier que j'ai rejoint ma brigade d'affectation,
nous sommes incessamment pressés sur tout ce qui a trait au service
judiciaire et militaire. Malgré l'effectif réduit en hommes et en chevaux,
nous faisons tous avec courage notre devoir de bons patriotes.
a.
— 392 —
Vous n'ignorez pas, sans doute, qu’en la circonstance, le service des
brigades de gendarmerie est très chargé, surtout pour les réservistes et
territoriaux, car nous sommes obligés de marcher nuit et jour, le cas
échéant et à pied, attendu que trois cavaliers sur cinq dont se compo-
sait la brigade, sont partis à la prévôté aux armées et que nous ne dis-
posons d'aucun moyen de transport.
Mais tout cela n’est rien, tout ce que nous demandons c'est de sortir
victorieux de la lutte qui nous est imposée, et sacrifierons au besoin
notre vie pour obtenir notre liberté et une aire de prospérité pour nous
el nos enfants. | |
Pour ma part, je suis heureux que cette horde de barbares n'ait pu
atteindre Paris et que notre beau Muséum ne soit pas sali par ces
vandales.
Gloire à notre armée et à nos vaillants défenseurs que je remercie
d’avoir pu préserver notre chère capitale.
A. GEORGES,
Garçon de ménagerie au Muséum,
Gendarme territorial à Thiberville (Eure).
11 décembre 1914.
Recevez les meilleures salutations de votre très humble serviteur qui
pense à vous et à son jardin dont il est loin, mais dont il espère bientôt
aller reprendre son poste.
LEGROUX,
Garçon de ménagerie au Muséum,
Caporal, 25° régiment de territorial, S. H. R.
12 décembre 1914.
Mes nouvelles sont bonnes pour le moment, c’est ce qu'il faut. Il faut
avoir aussi l'honneur de servir sa Patrie avec fierté, jusqu'à la victoire
qui sûrement sera à nous un de ces jours. ,
A. BALANCARD,
Garçon à la Ménagerie du Muséum,
Soldat conducteur
à la Section n° 1 du Convoi administratif
du 20° corps d'armée.
Aa
24 décembre 1914.
Ma santé est toujours bonne, et j'attends la victoire avec courage.
BALANCARD,
Garçon de ménagerie au Muséum.
Le 25 décembre 1914.
Je croyais tout de même, malgré les Boches, me trouver au Muséum
pour le 1° janvier, mais comme ils ne déménagent pas et qu'ils sont
très bien retranchés, cependant on leur fait pleuvoir pas mal d’obus. Je
vous envoie tous mes vœux de bonne année. J'espère qu'au Muséum ça
doit être toujours la même chose.
COULAUDON,
Garçon de laboratoire au Muséum,
5° régiment d'artillerie de campagne, 48° batterie,
60° division,
< Bureau central militaire, Paris.
Vendôme, le 8 janvier 1915.
J'espère que lorsque l'heure prochaine de la victoire aura sonné pour
notre cher Pays, le Muséum reprendra une vie nouvelle et je serai
heureux de m'y associer dans la mesure de mes faibles moyens.
H. Porsson,
Préparateur au Muséum,
Vétérinaire aide-major de 1° classe
au 20° régiment de chasseurs, à Vendôme (Loir-et-Cher).
PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
M. Aug. Door, Correspondant du Muséum, m'a chargé de
déposer en son nom sur le Bureau pour la Bibliothèque le résultat
de ses études géologiques relatives à deux portions du chemin de
fer métropolitain. Il s’agit de la ligne circulaire passant par les
— 394 —
anciens boulevards extérieurs (rive gauche) et de la ligne n° 6,
entre la place de l'Étoile et la place de la Nation par la place
d'Italie. Ce sont des suites, comme on le voit, aux descriptions
antérieures que l’auteur a déjà affectées à notre Bibliothèque.
Comme précédemment, l’œuvre comprend des profils en long
géologiques, et des couches géolosiques détaillées.
— 395 —
COMMUNICATIONS
Missron DE L'ÉQUATEUR POUR LA MESURE D'UN ARC DU MÉRIDIEN.
Buprssrines (Cor),
par Cn. KERREMANS ( BRUXELLES).
Callimicra Riveti nov. sp. — Long., 3 millim. 5 ; larg., 2 millimètres.
Voisin de C. cyanipennis Kerr., de Goyaz, et de GC. vtridis Kerr., du
Pérou, mais plus court et plus large, plus trapu , entièrement bleu en dessus
avec un reflet violacé sur les élytres; le dessous bleu avec l'abdomen noir.
Oblong ovale, très convexe, atténué en avant et largement arrondi en
arrière. Tête convexe, couverte d’un pointillé fin, assez également espacé;
front étroitement sillonné, le sillon interrompu en arrière. Pronotum con-
vexe, plus de deux fois aussi large que long, bisinué en avant, obliquement
arqué sur les côtés, bisinué à la base avec le lobe médian avancé et tron-
qué: un large sillon longe la base à une certaine distance de celle-ci; une
carène droite formant la bissectrice des angles postérieurs; la surface lisse,
couverte d’un pointillé superficiel semblable à celui de la tête. Écusson
grand, triangulaire. Elytres convexes, très déclives en arrière, parallèles
sur les côtés depuis la base jusqu'au liers postérieur, ensuite laryement et
conjointement arrondis; le calus huméral épais et très saillant surmontant
une dépression latérale; la surface couverte de points très fins, vaguement
disposés en séries longitudinales. Dessous un peu moins lisse que le dessus,
couvert de points ocellés superficiels.
Équateur : San Domingo de los Colorados, 510 m. d’alt. (D' P. Rivet).
Callimicra Bourgeoisi nov.sp.— Long., 4 millim.; larg., 2 millim.
Se distingue de tous les Callhimicra par le gondolement des élytres, qui
présentent des creux et des reliefs larges, peu profonds, mais très caracté-
ristiques. Beaucoup moins trapu que le précédent, entièrement d'un bronzé
verdâtre métallique clair et très brillant, sauf l'abdomen qui est noir.
Tête convexe finement et régulièrement pointillée; une trace de sillon
au milieu du front. Pronotum peu convexe, faiblement bisinué en avant,
plus fortement en arrière; les côtés obliquement arqués; une fine carène
— 396 —
-courbe dans chacun des angles postérieurs; un large sillon le long de la
base; la surface couverte de points très fins largement et également espa-
cés. Ecusson triangulaire, plus large-que long. Elytres subgibbeux en
avant, régulièrement déclives ensuite jusqu’au sommet; les côtés parallèles
. Jusqu'au tiers postérieur, régulièrement atténués ensuite et largement arron-
dis au sommet avec un petit vide anguleux sutural; le calus huméral
saillant et oblique, un autre calus de chaque côté, au tiers postérieur,
contre le côté; une dépression marginale sous chacun de ces calus; la
suture élevée et saillante en arrière, depuis le tiers postérieur jusqu'au
sommet, limite un large sillon peu profond que limite extérieurement une
vague côte parallèle à toute la suture; la ponctuation dela surface excessi-
vement fine, à peine visible. Dessous plus sombre que le dessus, moins
lisse à ponctuation inégale.
Équateur : Loja (D' P. Rivet).
— 397 —
NOTE AU SUJET DES SABLES MARINS LITTORAUX
RECUEILLIS PAR Me L. Lerar
AUX ENVIRONS DE SYDNEY (AUSTRALIE),
par M. Bavary.
Fidèle à son habitude d'excellente collectrice, M°"° Lerat a profité de son°
passage à Sydney (Australie) pour recueillir et envoyer au Laboratoire de
Malacologie du Muséum cinq échantillons de sables littoraux pris sur les
grèves aux environs de cette ville. Ils proviennent, un de Manly Bay, un
de Coogie (ou Goodgee), deux de Crunella et le dernier de Narrabeen.
Tous ces sables sont formés de quelques débris de roches mélangés à
de très nombreux fragments de coquilles, de coraux, d’échinodermes, ete.
et tous témoignent d’une vie marine intense et d’une activité continue des
forces naturelles, car si les débris organiques sont nombreux et variés,
tous sont fortement roulés et polis par l’action des vagues.
Les sables de Manly Bay renferment beaucoup de Rissoidées très petites,
quelques Risella et Patella.
Ceux de Coogie (ou Coodgee) présentent quelques Patella très petites et
beaucoup de Rissoïdées microscopiques, dont le curieux Anabathron conta-
bulatum Petterd.
Ceux de Crunella, 1° lot, montrent des Pankivia aux dessins variés,
quelques Pélécypodes et une assez nombreuse série de petits gastéropodes,
dont plusieurs Rissoidées mieux conservées que celles des autres lots.
Quelques débris de Zostères mêlés aux sables indiquent le voisinage d’her-
biers dans lesquels ont vécu ces petits mollusques et notamment Anaba-
thron contabulatum et Amphaithalamus badia Watson, dont beaucoup d’ex-
emplaires ont conservé la couleur pourprée propre à ces deux coquilles
quand elles sont fraiches.
Les sables de Crunella du lot n° » ne renferment plus de Bankivia ou
à peine, les petites coquilles restées entières sont plus roulées, les Anaba-
thron contabulatum sont décolorés. Les conditions marines sont différentes
en ce point de la grève où les sables ne contiennent plus de débris de
Zostères.
A Narrabeen, on rencontre dans le sable un certain nombre de valves
de Pélécypodes, Donasxæ, Tellina, Lucina, Peetunculus, et de nombreuses
valves de Cuna concentrica Hedley, espèce caractéristique de ce littoral. Les
— 398 —
criblages plus fins montrent les mêmes espèces que dans les lots précé-
dents et quelques autres en plus, mais les spécimens sont moins nom-
breux et très usés.
En somme, les trois premiers lots présentent exactement les mêmes
espèces. Celles qui dominent sont les Rissoidées. En général, les coquilles
de cette famille sont très petites, celles de ces quatre localités sont les
plus minuscules du groupe. Elles appartiennent aux genres Alvania, sur-
tout au genre Amphitalamus, puis Anabathron, Epiorus et Microsetia.
Amphithalamus badia, fort petit, est très abondant partout, le plus souvent
blanc et décoloré, ayant rarement conservé sa couleur pourpre; Anabathron
contabulatum est souvent aussi décoloré ; À emblematicum Medley est plus
rare, ainsi que Épigrus Verconis; E. dissimilis plus rare encore, ainsi que
E protactus et deux ou trois autres espèces non déterminées. Microsetia
atropurpurea Dunker est excessivement commune dans tous les lots, ainsi
que Amphithalamus incitatus Dunker et Lodderia minima Ten. Wood, élé-
gante mais très petite liotiinée. On rencontre aussi quelques Marpinellu,
M. Muscaria LKk, M. Angasi J. Brazier et M. nympha J. Brazier, et de
nombreuses Odostomiées.
Beaucoup de ces petites coquilles sont restées sans détermination. Si
plusieurs Rissoidées australiennes ont été décrites par Dunker dans le
voyage de la Novara, beaucoup d’autres espèces du même groupe ou de
familles différentes lont été seulement dans des travaux publiés en Aus-
tralie et qui me sont restés inconnus.
Ces sables de la côte S.-E. australienne sont, à mon avis, parfaitement
caractérisés au point de vue malacologique par la présence de ces très
petites Rissoidées précitées, et j'estime que, dans toutes les études des
sables littoraux, la reconnaissance des espèces de cette famille sera d’une
grande importance. Les Rissoidées, en effet, en raison de leur habitat
absolument littoral (sauf de rares exceptions), sont, je pense, par cela
même très propres à caractériser ces sables littoraux. Leur étude peut donc
rendre des services à ce point de vue et je ne saurais trop la recommander
aux jeunes naturalistes dont la vue est encore apte à ce genre d'inves-
tigation.
ie 79 JO Tee
SANTALAGÉES DE Cuixe Er p’INno-Cyine,
par M. Hevr: Lecours.
La famille des Santalacées est représentée en Chine et en Indo-Chine par
les genres Phacellaria, Thesium, Osyris, Scleropyrum, Henslowia et Buc-
kleya.
Hemsley(An Enumeration of all the Plants Enown from China proper, ete.,
p. 4o8) ne cite d’abord que les Santalacées suivantes : Thesium chinense
Turez; Th. psilotoides Hance; Buckleya lanceolata Miq.; Henslowia frutes-
cens Champ. H. sesiliflora Hemsl. et enfin Champereia Greffithiana Planch.
— Une deuxième liste (The Journ. of the Linn. Society, XXVIIT, p. 191)
signale les espèces ci-après : Osyris arboroa W. 11; Henslowia granulata
Hook. f. et Th.: Scleropyrum Wallichianum Arnott.; Phacellaria compressa
Benth. et P, caulescens Coll. et Hemsl. De son côté Diels (Die Flora von
Central-China, Englers Bot.-Fahrb., XXIX, p. 306) ne note que trois
espèces : Buckleya Henryi Diels; B. Graebneriana Diels et Thesium chinense
Turez.
Dans la liste ci-dessous nous ne reviendrons pas sur les numéros déjà
signalés ailleurs; nous nous oceuperons exclusivement des récoltes nou-
velles rassemblées dans nos collections du Muséum de Paris et dont nous
avons eu l’occasion de faire l'étude.
Phacellaria Benth.
P. tonkinensis sp. nov.
Fruticuli in Loranthis parasitici, caulibus aphyllis fasciculatis 12-15
cm, longis. Flores monoici, parvi, secus ramos sparsi. Flores ': Perianthii
tubus albidus brevis; lobi 5 usque ad discum soluti, breves, valvati. Sta-
mina 5, loborum basi aflixa, filamentis brevissimis; antherae terminales,
parvae, loculis distinetis longitudinaliter dehiscentibus. Diseus subplanus
inter stamina lobatus. Flores © : ovarium inferum; stylus brevissimus,
crassiusculus, apice non lobatus: perianthium 54obatum, lobis triangula-
ribus, valvatis. Placenta centralis, brevis, conica, ovulis 3 ab apice pen-
dulis instructa. Fructus ovoideo-oblongus 8-9 mm. longus, perianthii lobis
persistentibus coronatus , epicarpio carnoso, endocarpio crustaceo , ovoideo-
— 100 —
oblongo 5-6 sulcato basi 1-locul., apice 5-6 locul. Semen ellepsiideum
apice 5-6 lobatum; embryo parvus, in albumine farinoso.
Cette Santalacée a été recueillie par Balansa (n° 4108) au mont Bavi
vers 1,000 mètres d'altitude, sur les branches d’un Loranthus estipitatus
Stapf, lui-même parasite d’un arbre non indiqué par le collecteur.
Cette espèce se rappelle de P. compressa Benth. par les rameaux pubé-
rulents; mais les rameaux ne paraissent pas comprimés. La description de
Bentham étant d'ailleurs très sommaire, il parait difficile d'établir une
similitude et nous avons cru devoir créer l'espèce P. tonkinensis pour la
plante de Balansa.
L'étude. du fruit nous à paru tout particulièrement intéressante.
Il convient de dire tout d’abord que si l'ovaire est nettement et complè-
tement infère, les carpelles sont cependant, dès la base, bien distincts de
l'enveloppe extérieure appartenant au tube du périanthe. Ce dernier forme
un tube ovoïde-oblong pourvu de cinq sillons longitudinaux correspondant
aux séparations entre les sépales. Plus en dedans, mais relié au tube exté-
rieur par un tissu lâche, on trouve un ensemble de cinq carpelles super-
posés aux sépales. Ces carpelles sont ouverts. et lépèrement indupliqués
vers la partie inférieure. Vers le haut, ces replis internes s’exagèrent, du
moins tardivement, et les cinq carpelles se referment respectivement,
délimitant ainsi cinq loges disposées sur un cercle. L’ovaire, uniloculaire
en bas, est donc 5-loculaire vers sa partie supérieure. Si la base du style
est réunie au périanthe par un disque plein, au dessous de ce disque se
voit un tissu lâche traversé par les prolongements carpellaires très fins qui
se rendent au style. Autour de ces prolongements se trouve une cavité
très nette séparant le pistil des tissus environnants qui appartiennent au
périanthe.
Dès le début, la cavité ovarienne est envahie par un placenta au sommet
duquel une colonne atteignant presque le sommet de la cavité porte latéra-
lement 3 ovules.
= De ces 3 ovules un seul se développera pour donner une graine.
Le fruit, couronné par les lobes persistants du périanthe, n’est pas
plus un véritable fruit que ne le sont les autres fruits à ovaire infère,
comme ceux des Rubiacées par exemple. Le péricarpe vrai est formé aux
dépens des carpelles. La partie extérieure procède du tube du périanthe et
on y trouve, sous la forme de sillons longitudinaux plus ou moins appa-
rents, les vestiges des lignes de suture des 5 ou 6 pièces du périanthe.
Le fruit infère ainsi constitué présente la forme d’un ovoïde allongé
mesurant 8 à 9 millimètres de longueur sur 3,5 à 4 millimètres de largeur
à la base. La paroi extérieure, vaguement pentagonale ou hexagonale,
est constituée par un parenchyme assez serré contenant trois faisceaux
pour chacun des segments, soit en tout 15 ou 18. En dedans, se trouve un
parenchyme lâche formé de cellules allongées perpendiculairement à la
— 01 — 5
surface, qui relie le fruit proprement dit au tube extérieur et qui constitue
la zone externe du péricarpe. La zone interne est constituée par des cel-
lules à membranes fortement épaissies et l’ensemble constitue un véritable
noyau. Mais ce noyau présente une forme caractéristique; la partie infé-
rieure ellipsoïdale est formée de 5 ou 6 pièces indupliquées; elle présente
extérieurement 5 ou 6 sillons longitudinaux et intérieurement 5 ou 6 côtes
saillantes renfermant les faisceaux libéro-ligneux. Cette partie, formée de
carpelles ouverts, limite une loge unique. En haut, ces carpelles se re-
ferment respectivement el se rapprochent vers le centre, de telle sorte
qu'au sommet l'ovaire est 5 ou 6-loculaire.
La graine unique, contenue dans ce péricarpe, ne comporte pas de tégu-
ment. Enveloppée plus ou moins par ce qui reste du parenchyme central
de l'ovaire, cette graine a la forme d’une masse ellipsoïdale à 5 ou 6 sillons
longitudinaux; en haut, elle développe 5-6 pointes qui pénètrent dans les
logettes séparées correspondant à chaque carpelle supérieurement refermé.
En section transversale, cette graine a donc la forme d’une rosace à
5-6 branches, si toutefois la section est faite en bas ou au milieu. Le tissu
est constitué par des cellules jaunâtres, sans méats, gorgées de grains
d’amidon. Au centre, se voit un petit embryon qui occupe une cavité axiale
et se compose d’une radicule infère et de deux cotylédons très réduits situés
de part et d'autre d’une gemmule à peine indiquée.
Un autre Phacellaria récolté au Su tchuen par le Père Farges a reçu le
nom de P. Fargesu.
7
P. Fargesii Sp. nov. *
Fruticuli in Loranthis parasitici, caulubis puberulis, rufis, aphyllis,
longitudinaliter striatis, dense fasciculatis, 8-10 cent. longis. Flores her-
maphroditi vulgo solitarii, interdum ternati, parvi, secus ramos sparsi;
bractea 1, bracteolis 2 instructi: bractea triangularis, ciliata; bracteolae
parvae, ciliatae. Parianthïi tubus ellipsoideus, albidus; lobi vulgo 5, in-
terdum 4 usque ad discum soluti, breves, valvali, intus extusque puberuli.
Stamina 5-4, loborum basi aflixa, filamentis brevibus; antherae parvae,
loculis disuncetis longitudinaliter dehiscentibus; diseus subplanus, inter
slamina lobatus; ovarium inferum calyce adnatum; stylus brevissimus,
papillosus , apice infundibuliformis; placenta centralis, brevis , conica , fun-
gilormis, ovulis margine pendulis instructa. Fructus ovoideo-oblongus
6-8 millim. longus perianthii lobis persistentibus coronatus, epicarpio
carnoso, endocarpio cruslaceo, ovoideo-oblongo , 5-6 longitudinaliter sul-
cato, basi 1-locul., apice 4-5 locul. Semen unicum , cylindraceum , longitu-
dinaliter sulcatum , apice 4-5-lobatum ; embryo parvus in albumine farinoso.
Su tchuen, sous-préfecture de Tchên Keou tin, alt. 1,400 mètres
(Farges, n° 1511). Sur Loranthus sutchuenensis H. Lec.
— 102 —
Cette espèce diffère de P. tonkinensis H. Lec. : 1° par ses fleurs herma-
phrodites, 2° par la longueur plus faible des pédoncules florifères. Elle ne
peut être confondue avec P. rigidula Benth., dont les pédoncules sont ra-
mifiés, ni avec P. compressa Benth., ou P. caulescens Coll. et Hemsl., qui a
les fleurs 5-8-mères; enfin elle s'éloigne de P. Wattu par ses fleurs qui
eu isolées ou réunies par trois et non groupées en masses globuleuses.
La graine des Phacellaria et celle des Loranthacées. — M est remarquable
de constater qu'il existe une ressemblance assez nette entre le fruit et la
oraine des Phacellaria et celle de certaines Loranthacées.
En effet, la graine des Elythranthe ampullacea G. Don et E. tricolor
H. Lec. présente la forme d’une sorte d’ellipsoide marqué de sillons longi-
tudinaux au nombre de 6. Chacun de ces sillons est occupé par un paren-
chyme contenant un faisceau libéro-lisneux. Sans aucun doute, ces faisceaux
appartiennent aux carpelles adhérents au calice; ils sont alternes avec les
pièces du calice.
Chez les Phacellaria, le tissu intermédiaire entreles faisceaux carpellaires
épaissit ses membranes cellulaires et forme entre chaque faisceau une sorte
de douve concave en dedans et convexe en dehors. L'ensemble constitue
un véritable noyau à section transversale présentant la forme d’une étoile
à six branches. Chaque douve se creuse davantage vers le sommet où elle
forme une sorte de capuchon creux ; les six capuchons se soudent entre eux
autour d’un centre commun. Il en résulte que l'ovaire uniloculaire dans le
bas devient 6-oculaire au sommet.
Au contraire, chez les Elytranthe, le tissu entre les faisceaux carpellaires
garde ses cellules à membranes minces et il ne se forme pas de noyau.
La graine des Elythranthe s’arrondit vers le bas et vers le haut; celle
des Phacellaria se continue au contraire vers le haut par des prolongements
au nombre de 4-5-6 qui pénètrent dans les diverticules supérieurs de la
cavité ovarienne; mais dans les deux sortes de graines, la surface latérale
est creusée de sillons longitudinaux en même nombre que les carpelles et
la section transversale de Îa graine figure une étoile ou plutôt une rosace.
Dans les deux sortes de graines aussi, l’embryon est contenu dans une
cavité axiale de l’albumen. Cet embryon , chez les Elytranthe, présente une
radicule supère en continuité avec un tissu visqueux coiffant le sommet de
la graine; les cotylédons, au nombre de », sont allongés et généralement
bien distincts. Chez les Phacellaria, l'embryon prend la forme d’une sorte de
cornet à pointe inférieure; de la base oblique sort une saillie conique qui
est sans doute la radicule et qui dépasse quelque peu l’albumen vers sa
partie supérieure entre les pointes qu'il présente.
Chez un Loranthus véritable, L. pentandrus L., nous avons constaté un
albumen pourvu, vers la partie supérieure, de cinq prolongements absolu-
ment analogues à ceux des Phacellaria.
— 103 —
H existe donc une analogie, au moins apparente, entre la graine des
Phacellaria et’ celle de certaines Loranthacées et surtout des Elytranthe. Si
on veut bien se reporter aux études de Treub sur le développement de la
fleur chez Loranthus sphærocarpus BL. (Elytranthe sphærocarpa), on ne sera
pas surpris de cette analogie, déjà évidente dans la disposition du placenta
central.
Thesium L.
Th. psilutoides Hance, in Journ, of Bot. (1888), p. 48.
Cochinchine : ile Phu-Quoc, dans les sables au bord de la mer (Pierre,
n° 5506).
Pierre avait fait de cette plante une espèce nouvelle sous le nom de
T. marilimum mss. Mais nous avons reconnu son identité avec T. psi-
lotoides Hance, sous une forme un peu plus touffue l?.
Osyris L.
Osyris arborea Wali., Cat. n° 4035; J. D. Hooker, Fl. Br, Ind., V, p. 232;
Trimen, Handb. of the FL. of Ceylan, UN, p. 474; O. Wightiana Wall. , Cat.
n° 4036; Wight Icon., n° 1853 ©).
Chine : Tsekou, rives du Mékong (Soulié, n° 1313 et 1384):
Hong-Kong (Legendre, n° 594 );
Yun nan : coteaux rocailleux au-dessus de Mo so yn (Delavay, n° 1611),
forme à feuilles coriaces ou subcoriaces ; environs de Yun nan sen ( Ducloux,
n® 543 et 2504): collines de Ta pin tze (Delavay, n° 566 et 3598 ); ré-
gion de Kiao Kia (Ducloux, n° 6055); région de Kieou ya (Ducloux,
He 0441):
Thibet (Forrest, n° 4745); O. Wightiana Wall.
Siam : Doi Djieng Dao ( Hosseus, n° 394); O0. Wishtiana Wall.
Indo-Chine : Tonkin occidental (Bon, n° 6098); monts Nam Cong
(Bon, n° 4088); Ké Dua (id., n° 5006); monts Luong Xa (id., n° 3346);
4) Les Thesium de Chine feront l'objet d’un travail spécial,
@) Wallich n'ayant jamais décrit ses deux plantes n° 4035 et 1056, et la
première description, accompagnée d’une planche correspondant au n° 4036
(0. Wightiana Wall. in Wight Icon., n° 1853); d'autre part, les deux numéros
de Wallich paraissant se confondre en une seule espèce, en raison du polymor-
phisme des feuilles, il est clair qu'il serait logique et légitime d'adopter le nom
de O.Wightiana, C'est la manière de voir qui a prévalu, par exemple, dans l'énu-
mération des plantes de Forrest (Ælantæ Chinenses Forrestianae) et je reconnais
sa valeur. Mais le nom 0. arborea, ayant été adopté par Flora Brit. India et par
Handb. of the Flora of Ceylan, se lrouve consacré par l'usage et pour cette raison
nous croyons devoir le conserver.
— 04 —
région de Langson (Bois, n* 118, 109, 110; Lecomie el Finet, n° 54);
Long tchéou (Simond); Fankeuin (Balansa, n° 546 et 1010); Hanoï
(d’Alleizette, n° 435).
Var. ripirata H. Lec.
Fruit pyriforme, stipité; feuilles oblongues ou oblongues-lanceolées.
Chine : Yun nan (Bons d’Anty sans numéro; Wilson, n° 4443).
D’après les indications ci-dessus , le genre Osyris ne parait pas descendre
au Sud du Tonkin, alors qu’il est abondant au Sud de la Chine. Or les
Osyris ne se rencontrent dans l'Inde et à Ceylan qu’à une altitude déjà
assez élevée, pour réapparaître dans l'Afrique centrale d’une part et en
Abyssinie d'autre part, et enfin autour du bassin médilerranéen. Les Osyris
paraissent donc manquer dans les régions basses tropicales.
Scleropyrum Arn.
Scleropyrum Wallichianum Arn., in Jard. Mag. Zool. et Bot., I (1858), p. 550;
Wight Icon., t. 241; J. D. Hook., F. Br. Ind., V, p. 234; Sphærocarya Wall-
chiana, Wight et Arn., in Ed. Phil. Journ., XV (1832), p. 180; Pyrularia
Wallichiana et P. ceylanica, A. D.C. Prodr., XIV, p. 629.
Cochinchine : ile de Phu Quoc (Pierre, n°1427);
Cambodge : Mulu Prey (Harmand, n° 43° );
Laos : Attopeu et Bassin du Sé Moun (Harmand, n° 2/7 et 4o3).
Var. sramesis H. Lec.
(S. Wallichianum Arn. fide Craib.)
Tige inerme; feuilles velues à la face inférieure, atténuées vers le bas;
chatons nombreux à chaque nœud.
Siam, Chiengmai (Kerr, n° 1701 et 1731).
Var. exonGexsis (Gagnep.) H. Lec.
(S. mekongense F. Gagnep., in H. Lec. Not. Syst., I, p. 196.)
Tige inerme. Feuilles subglabres, atténuées vers le bas. Fleurs sub-
sessiles, à lobes velus extérieurement.
Laos : Kemarath (Thorel); Luang-Prabang (Spire, n° 743), nom vulg. :
Ment Khon (Spire).
Cochinchine, au voisinage du fleuve Dengnai (Pierre, n° 5040).
— 05 —
Var. Haruanoir (H. Bn.).
(S. Harmandii H. Bn. mss.)
Feuilles très grandes, glabres, atteignant 19-20 centimètres sur 10 cen-
timètres ; fruits sphériques brusquement rélrécis en queue au licu d’être
peu à peu atténués.
Delta du Mekong (Harmand, sans numéro).
Ce dernier rapprochement n'est fait qu'avec doute, car la plante n'est
représentée que par des feuilles et des fruits.
Heslowia BI.
Henslowia buxifolia B1., Mus. Bot. Lupd. Bat., 1, p. 2hh; À, D.C. Prodr.., XIV,
p. 631; Dendrotrophe buxifolia Miq., Fl. Ind. Bot., 1, p. 781.
Cochinchine : île de Phu Quoc (Pierre).
I. umbellata BI., Mus. Bot. Lugd, Bat., 1,p. 244; Viscum umbellatum B1., Biydr.,
p. 666; D. C., Prodr., IV, p. 279; Thesium spathulatum B1., Bijdr., p. 646;
Tupeia umbellata B1., FT. Jav. Loranth., t. XXVIT.
Cochinchine (Thorel, n° 647):
Laos : Mekong (Thorel, n° 647);
Cochinchine : monts Muxoï et Dinb, près Baria (Pierre, n° 80); Thudue
(xd, n° 326); Bên Cat (id., n° 76).
Var. Harmanon H. Lec.
Feuilles larges, suborbiculaires et à petiole bien caractérisé.
Cambodge : Selamphao (Harmand, n° 220 et 24h).
Var. Loxcroura H. Lec.
Feuilles lancéolées-oblongues, longues de 8-11 centimètres, larges de
3-4 centimètres; péliole bien caractérisé long de 6-10 millimètres.
Cambodge : monts Schraal, près Samrong long (Pierre , n° 1267).
H. rnurescexs Benth.
(In Hookers Journ. of Bot., V, p. 191.)
Tonkin : Sa vê (Bon, n° 5240).
Annam : Lang-Bian:; parasite sur un chêne (Lecomie et Finet,
n° 1459).
Muséuu. — xx. 28
— 106 —
Cette dernière espèce est caractérisée par des feuilles obovales ou ellip-
liques obtuses. Avec des inflorescences absolument identiques et des fleurs
construites de la même façon, la plante se présente à Hong Kong avec des
feuilles obovales et obluses mélangées de feuilles lancéolées et aigues. Cette
dernière forme existe presque seule dans un échantillon récolté à Hong
Kong par le D' Weiss. Les feuilles deviennent étroiles et très aiguës chez
la plante récoltée par le P. Bon à No ba bông, au Tonkin.
Mais ici la forme habituellement obovale des feuilles s’est tellement mo-
difiée que la plante présente l'aspect d’un Osyris. Les feuilles sont nettement
lancéolées et aiguës. En raison de la différence fondamentale que présentent
les feuilles, nous ferons de la plante du P. Bon l'espèce A. tonkinensis, et la
forme de Hong Kong sera intermédiaire entre AH. frutescens et H. tonki-
nensis.
H. tonkinensis sp. nov.
Frutex. Ramuli debiles , tereles , apice striatuli. Folia alterna, coriacea,
lanceolota, basi longe attenuata, apice subacuta; limbus 2.2-3 cm.
longus , 0.8-1.3 cm. latus: nervi 9 e basi nascentes, utrinque leviter pro-
minentes ; nervuli vix conspicui. Flores Sumbellati; peduneulus 3-4 mm.
longus, basi longitudineque bracteatus, apice bracteis involucrantibus
instructus; flores 4-5 commissi; pedicelli 4 mm. longi. Perianthä lobi
5 interdum A, lriangulares, glabri, erassi, o mm. 75 longi; stamina 5;
antheræ 9-locellatæ locellis rotundatis ; filamentum breve, retrorsum appen-
diculo piloso instructum. Discus concavus, 5-lobatus ; stylus parvus ; stigma
non evolutum. Flores ® fructique incogniti.
Tonkin : Noû ba Bông (Bon ,n° 5117); 7 février 1892.
Buckleya Torr..
B. lanceolata Miq., Cat. mus. Bot. Lupd.; Bat. Fl, Jap., p. 79; Franoner et
Savarier, Enum. Pl. Jap., 1, p. Log; F. B. Fonses et W. B. Hemscer, Enuwm.
of all the Plants known from China, etc., p. hog. — B. quadriala Benth. et
Hook. f. Gen. PI., IIT, p. 227. Quadriala lanceolata Ses et Zucc., Fam. Nat.
PI. Jap. T, 5 GA, t. 2 B.
Chine : Su ichuen oriental; district de Tchen Kéou tin (Farges, sans
numér'0 ).
Farges a en outre récolté près de Tchen Kéou, à une altitude de
,200 mètres, un Buckleya dont nous ne possédons inalheureusement que
les fleurs mâles. Les feuilles sont notablement plus courtes et plus étroites
que celles de B. lanceolata Miq. De plus, les fleurs sont en ombelles axillaires ;
mais on en rencontre qui sont isolées à l’aisselle des feuilles et longuement
pédicellées. L'absence de fleurs femelles et de fruits ne nous permettant pas
de rapprocher cette plante de B. lanceolata Miq. plutôt que de B. Henry: Diels
qui ne diffèrent sensiblement que par la forme du fruit, nous la rattache-
— 107 —
rons provisoirement à B. lanceolata Miq., dont ses fouilles ne diffèrent que
par les dimensions.
Chine : près de Tchen Kéou (Farges, 1337); rarbuste de 2-4 mètres;
fleurs vertes ; l'écorce fraiche se réduit facilement en poudre qui, mise en
contact avec la peau, l'irrite fortement. On s’en sert pour faire des malices
en en jelant dans l’échine des gens».
B. Henryi Diels, die FI. von Centr. China, in Enpl. Bot. yahrb., XXIX, p. 306.
Chine : Hupeh (Henry, n° 6634). Plante distribuée sous le nom de
B Janceolata Miq.
— 108 —-
SIGNIFICATION MORPHOLOGIQUE ET PHYSIOLOGIQUE
DU RENFLEMENT DU CANAL EXCRÉTEUR DE LA GLANDE VENIMEUSE
DES VIPÉRIDES,
par Me Marre Pmisazix.
Chez tous les Vipéridés, et exceptionnellement chez les Colubridés pro-
téroglyphes (Doliophis. ..), le canal excréteur de la glande venimeuse
présente vers son extrémité terminale, au point où il s’incurve vers la gaine
des crochets, un pelit renflement ovoïde que les auteurs anciens ont
considéré comme une dilatation ampullaire du canal, et qu'ils ont désigné
pour ce motif sous le nom de réservoir à venin.
Les auteurs plus récents, comme Weir Mitchell®), ont assimilé ce ren-
flement à une ampoule contractile, possédant dans ses parois des fibres
musculaires dont la contraction servirait à faire varier le diamètre du canal
et remplirait l'office de sphincter.
J.-L. Soubeiran © s’est élevé contre la première interprétation qui n’était
qu'une opinion «a priori, et, le premier, a signalé Ja nature glandulaire du
renflement , réservant prudemment le rôle de la sécrétion qu'il élabore. Il
n’y a rien à retrancher à la description générale qu'il en donne, description
que j'ai complétée dans une publication récente”. Quant à l'opinion de
Weir Mitchell sur la nature musculaire des parois du renflement, opinion
qu'il émet relativement au Crotale, il n’a été impossible de la confirmer
tant sur la Vipère aspic que sur les espèces les plus grosses non seulement
du genre Crotalus, mais encore des genres Bitis et Lachesis. Le renflement
n’a qu'une mince coque conjonctive enscrrant les tubes glandulaires simples
qui forment un épaississement, et rétrécissent à son niveau le diamètre du
canal.
Ce renflement ne saurait donc remplir le rôle de sphincter au sens
propre du mot; mais la réduclion permanente de son diamètre intérieur par
rapport à celui du canal excréteur peut opposer une certaine résistance à
0) Wein Mrreuëiz. — Researches upon the venom of the Rattle-Snake. (Smith.
nst., vol. XIL, 1861-1869.)
@) J.-L. Souserrax. — De la structure de la glande à venin dans le genre
Vipera et le genre Cerastes. (Ann. Soc. Linn. de Maine-et-Loire, t. IV, pl. I, 1828.)
&) M°° Puisazix. -— Analomic comparée de la lète et de l'appareil venimeux
chez les Serpents. (Ann. des Sc. nat., 9° S., Zool., 1914.)
— 109 —
l'écoulement du venin visqueux de l’acinus; cette résistance est d'ailleurs
corrigée par l'apport du mucus fluide qui dilue la sécrétion principale de
la glande.
Quant au rôle physiologique de ce mucus, il ne peut être déterminé
que par l'expérience, assez délicate en l'espèce, car on n'a pas de moyen
mécanique d'empêcher le mélange des deux sécrétions, ni de les séparer.
On peut tourner la difficulté en employant la technique suivante, qui
permet d'opérer sur la sécrétion muqueuse du renflement avant qu'elle ne
soit déversée dans la lumière de celui-ci.
A cet effet , une fine aiguille de la seringue de Pravaz est introduite obliquement
et d’arrière en avant dans le canal excréteur, de telle façon que l'orifice terminal
de l'aiguille n'atteigne pas tout à fait le renflement ; on ligature le canal sur l'ai-
guille et on projette au moyen de la seringue un courant d’eau distillée stérilisée
qui sort par l'extrémité du crochet venimeux ct entraîne toule la sécrétion contenue
dans cette portion de l'appareil, y compris le mucus qui est libre dans les tubes
glandulaires du renflement.
Un centimètre cube de liquide suflil à assurer un lavage complet de la portion
du canal excréteur située en avant de la ligature. On prélève alors le renflement
en seclionnant le canal de part et d'autre, c’est-à-dire en avant de la ligature et
en arrière de la gaine des crochets.
Ce renflement ne contient plus de sécrétion muqueuse que celle que renferment
ses cellules épithéliales.
On le fait macérer dans l’eau distillée stérilisée qu’on additionne d’éther, et on
abandonne le mélange pendant 2h heures à la température de la glacière.
Ces conditions at pour assurer la pureté et l’asepsie du produit de sé-
crétion du renflement. On filtre sur coton de verre.
On obtient ainsi un liquide incolore, filant, neutre au tournesol, dans lequel
domine le mucus des cellules glandulaires qu renflement ; on en 1 chasse l'éther
par évaporalion rapide à basse température,
Action physiologique. — Getlte action a été essayée sur différents animaux :
grenouille, moineau, souris, cobaye ; elle s’est montrée comparable et con-
slante sur tous les sujets; il suflira donc de l'indiquer chez ceux où la
symptomatologie est la plus complète, c'est-à-dire chez le moineau et les
petits rongeurs.
Action sur le moineau. — De tous les animaux inoculés avec la sécrétion
du renflement glandulaire, c’est le moineau qui est le plus sensible, car
il succombe en moins de 4 heures à la faible dose qui correspond aux deux
renflements des glandes d'une seule vipère.
Avec une dose triple, inoculée dans le muscle pectoral, il succombe en
30 minutes avec les symptômes suivants :
L'inoculation est douloureuse, et l'oiseau traduit sa sensation par de petits
mouvements brusques de la queue et du bec, cherchant à piquer les objets
— 110 —
environnants ; mais au bout de quelques minutes la scène change : le moi-
neau tombe dans la somnolence ; 1l se tient immobile, plumes hérissées, les
paupières demi-closes. Les mouvements respiratoires deviennent irréguliers
et lents, en même temps que se manifeste une grande asthénie ; le moineau
ne peut plus sauter, n1 se tenir perché; il repose sur le sol de sa cage dans
une altitude étrange ; le corps et la tête inclinés en avant, la queue relevée
en éventail, les ailes étendues horizontalement et animées vers leur bord
de petits frémissements intermittents. Les doigts sont écartés au maximum
et les plumes hérissées. Quand on l’excite, il se déplace un peu en titubant,
et reprend la même attitude, cherchant à maintenir son équilibre.
La vue est intacte, car l'oiseau suit le doigt qu'on approche de lui et le
pince s’il passe à proximité.
Puis la somnolence augmente et devient irrésistible ; le moineau pris
dans la main y reste endormi en complète résolution , les yeux clos, ne res-
pirant plus que très faiblement, par mouvements irréguliers. Quelques
minules avant la mort, les réflexes de Ia patte, du bec, des paupières dis-
paraissent successivement, la respiration devient plus rare: il se produit
quelques petits frémissements des ailes, quelques secousses lentes du corps,
puis la mort survient par arrêt de la respiration.
À l’autopsie, pratiquée aussitôt, on observe une action hémorragique
marquée dans les muscles pectoraux aux lieux d’inoculation ; mais aucune
autre lésion macroscopique dans les viscères.
Les ventricules sont immobiles, inexcitables et en diastole, les oreillettes
seules battent encore et irrégulièrement. Le sang est partiellement hé-
molysé ; il montre des noyaux d’hématies mis en liberté par dissolution du
stroma, et corrélativement un plasma rosé.
Action sur la souris grise. — L’inoculation sous-cutanée détermine aus-
sitôt, comme chez le moineau , une douleur très vive manifestée par de petits
sauts verticaux répétés. Puis, au bout de quelques minutes, la souris perd
sa vivacité et devient somnolente. En même lemps les mouvements respi-
ratoires se ralentissent et s’affaiblissent. La Lonicité et l’activité musculaires
diminuent aussi, de telle sorte qu’au bout d’une demi-heure l’animal est
affalé sur la face ventrale et ne peut mouvoir spontanément que la tête et
les pattes antérieures. Si on l’excite, il cherche à se déplacer, et ne réussit
qu’à glisser de l’avant-corps qui entraine comme une masse inerte toute la
région postérieure paralysée.
Un peu avant la mort, la température du sujet s’abaisse; on observe
quelques détentes brusques des membres; puis la respiration, déjà très
faible, s'arrête, un peu avant l'arrêt complet du cœur. |
La mort survient en 1 à 19 heures, avec une même dose qui correspond
en moyenne # la macération de 10 renflements.
Ces écarts dans la durée de la survie tiennent, à l’état variable des cellules
— MIT —
épithéliales au moment où a été prélevé le renflement, état de repos ou de
travail sécréloire qui ne peut être vérifié au préalable.
À l’autopsie, on constate une action hémorrhagique considérable dans le
lissu conjonclif sous-dermique de toute la région ventrale, avec prédomi-
nance du côté inoculé. I n’existe pas de lésions macroscopiques des viscères.
Le cœur droit est relâché et contient des caillots, le cœur gauche est vide,
mais non contracté. Les hématies, examinées même aussitôt après l'arrêt
respiratoire, sont déjà altérées, et leurs contours sont crénelés.
Action sur le cobaye. — Les symptômes observés sur cet animal à la suite
de l'inoculation sous-cutanée de la sécrétion du renflement sont tout à fait
comparables à ceux que présente la souris, et peuvent être mieux précisés
quant aux phénomènes conséculifs à l’envenimalion. La douleur due à
l'inoculation se traduit par des mächonnements à vide et de petits tremble-
ments généralisés ; la période de stupeur qui succède dure 7 à 8 heures,
pendant lesquelles le sujet n’accepte aucune nourrilure et se lient immobile,
la bouche, les paupières demi closes, indifférent aux choses environnantes.
Seules les irrégularités respiratoires et l'hypothermie trahissent l’état pa-
thologique du sujet. Cette hypothermie ne dure que quelques heures, et
dépasse rarement 3 degrés.
Puis l’état s’'amende et, vers la 8° heure, le cobaye reprend ses allures
normales et sa température initiale. Les diverses doses essayées n’ont pas
dépassé celle qui correspond à 18 renflements ; elles ont toujours déterminé
les mêmes symptômes, et n'ont jamais provoqué la mort immédiate, mais
elles ont constamment donné lieu à une action hémorragique et nécro-
sante locale de la peau avec élimination d’une volumineuse escarre, et
surtout à un amaigrissement progressif marqué. Dans une expérience, un
cobaye pesant au début 251 grammes perdit 72 grammes en deux mois et
demi, et ne reprit jamais par la suile le poids acquis par les témoins. Cet
effet cachectisant s’observe fréquemment, comme on le sait, à la suite de
l'introduction dans l'organisme, soit par inoculalion, soit par morsure, de
doses fortes non mortelles de venin de.vipère ou de certaines toxines.
En résumé, l’action propre de la sécrétion muqueuse du renflement est
nettement toxique et se traduit par les symptômes suivants :
Douleur locale déterminant une phase d’excitation initiale et passagère ;
Stupeur, narcose entraînant l'inertie musculaire ;
Affaiblissement et troubles du rythme respiratoire, symptôme qui entraine
la mort chez la grenouille, le moineau et la souris ;
Paralysie musculaire modérée portant sur le muscle cardiaque et les
muscles volontaires, déterminant un affaiblissement des contractions du
cœur et une paralysie tardive à début postérieur, ainsi qu'une hypothermie
modérée ;
— 12 —
Conservation de la sensibilité et de lu conscience jusqu'à la période a90>
nique ;
Action locale hémorragique et necrosante ;
… Hémolyse (sauf chez la grenouille).
Ces symplômes sont précisément ceux par lesquels le venin de la vipère
se rapproche du mucus venimeux cutané des Batraciens et de la plupart des
venins sécrélés par les glandes muqueuses. On les trouve associés à d’autres
et amplifiés dans l’action du venin entier, tel qu’il s'échappe du crochet,
aclion qui se traduit, comme on le sait, par des phénomènes paralytiques
beaucoup plus intenses que les précédents sur le cœur et les muscles de la
locomotion et qui entraînent une véritable apoplexie viscérale, des hémor-
ragies à distance et une hypothermie croissante, sans rémission si la dose
est mortelle. L'action hémorragique locale est aussi plus étendue et plus
intense qu'avec la macération du renflement.
L'expérience cruciale qui consiste à comparer l’aclion de la macération
de l’acinus à celle du mucus du renflement pour en déduire leur caracté-
risliques respeclives ne fournit aucun résultat certain, et ne permet pas de
poursuivre au delà l’analyse physiologique, car la structure contournée des
tubes glandulaires de l’acinus ne peut se prêter à un lavage effectif que si
l'on coupe préalablement cet acinus en minces couches transversales ; mais,
dans ces conditions, les cellules glandulaires laissent échapper leur contenu
dans l’eau de lavage, et la macération conséculive n’a plus aucune action
toxique.
De l’ensemble de ces faits, il résulte que le renflement du canal excréteur
de la glande venimeuse des Vipéridés a un double rôle, mécanique et phy-
siologique: le rétrécissement du calibre intérieur du canal à son niveau
peut réellement opposer une résistance efllcace à l'écoulement du venin
lorsque les muscles compresseurs de la glande sont au repos: mais celle
aclion est minime et amplement compensée par l'apport de la sécrétion
muqueuse qui enrobe et fluidifie le venin de l’acinus.
L'action physiologique paraît au contraire prépondérante, tant par l’ae-
tivité propre du mucus que par son mélange obligé avec la sécrétion de.
l'acinus ; chaque fois que cette dernière est expulsée sous pression pendant
la morsure, elle force le passage, et, en raison de la direction oblique des
tubes glandulaires, en vide le contenu dans le canal, où il se mélange à la
sécrétion principale dont la toxicité s’accroit ainsi de celle du venin mu-
queux du renflement,
Laboratoire d'Herpétologie du Muséum.
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
CORRESPONDANTS,.
Dem (Colonel) "0... bee cotes 18 déc.
Canon (ME SERRE EP ER Enr ee 27 mail
Doczoux (R.P.)........................,..,..... + 27 mail
NT RC OICUNR Ne AE bei sem oe Le sie ea 0) NTI
LITARENNT ETOILES ES HR ES SEE ETES AE 27 mai
Virauis pe Sazvaza, Attaché à la Trésorerie de l’Indo-Chine,., 15 janv.
MEMBRES CORRESPONDANTS DÉCÉDÉS EN 1914.
LE LRO TND IS Nu) LÉ ARR EEE EEE 6 janv.
DAMES TL) Mes nee die niaeiatases enter do ie de o6 « 26 janv.
l
1913
1914
1914
1914
1914
1914
1914
1914
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1914.
CONFÉRENCES PUBLIQUES DU DIMANCHE
FAITES À 3 HEURES DU SOIR (15 H.)
DANS
LE GRAND AMPHITHÉÂTRE DU MUSEUM.
MM.
22 mars... La Radioactivité, son rôle dans la nature..... Jean BecouereL.
Jomars D bes Pere nes PP PER EEE CE Der Jousix.
5 avril.... Un voyage au mont Kénya en Afrique orientale
anglaise (habitants, faune, flore)... ...... Jeanne.
26 avril.... Les grandes entreprises coloniales de l'heure
ERÉSENE s00b0o0ubobooaucboëveodd000e CosTANTIN.
3 mai.... Les Plumes et la protection des Oiseaux... MExEGaux.
10 mai.... La parure chez les Nègres d’Afrique......... VERNEAU.
Ces conférences ont élé accompagnées de projections.
TABLES DES MATIÈRES
| CONTENUES DANS CE VOLUME,
a ——
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉES.
AzzuauD et Jeanner. Allocalion de 1,000 francs pour frais de récolte de col-
ÉCAONSS M TMANAION EE enr recette
Axcez, Préparateur. Promolion de la 6° à la 5° classe. ....,.,,..,.,..
Anruonx (D° R.). Présentation et don d’un ouvrage : Les Conséquences
morphologiques de l'absence de dents chez les Mammiferes. (Etude de
LOUE GATE A) ER OMC CROP TE
AnnauD, Professeur de Chimie. Mise en congé........,.,,..,..:....
Azeua (Colonel). Nomination de Correspondant du Muséum....,.....,
Bapure, Gardien de Galerie. Promotion de la 3° à la 0° classe... ......
Bavay (A.), Correspondant du Muséum. Les Nacres fluviales du Tonkin. .
— Note au sujet des sables marins littoraux recueillis par M°* L. Lerat,
aux environs de Sydney (Australie).......,,............, ec
Bénarp (G.). Mission Chari-Tchad, dirigée par M. Aug. Chevalier, —
Collections recucillies par le D° J. Decorse. — Coléoptères : Lamel-
benne Aphodides 24 neo vtt
Benino, Peintre à l'Atelier de moulage. Promotion de la 4° à la 3° classe.
Noemeaton d'Oficierd'Academie:r. 25.0 me ue ee de ee o an 0
Bua, Gardien de Galerie. Promotion de la 3° à la 2° classe. ...,......
Bzaxcugr, Pisciculteur à Saint-Valery (Somme). — Nomination d'Officier
RCE Eee NT ETES RE REP En
Boxer (D' Jean-Jacques-Edmond), Assistant au Muséum. Admission à la
retraite et nomination d’Assistant honoraire....,...............
Boureau, Sous-Brigadier des Gardiens de Galerie. Promotion de la 3° à la
DA CIAS RU der te ete tuent Re ae Re ele aie dela are qruie cie € (à on à :
— Nomination d'Officier de l’Instruction publique. ........,........,
Bouvier (E.-L.). Discours prononcé aux obsèques de M. le D' Henri Mar-
mottan, Correspondant du Muséum....... one te Para leu e à du ti
— Discours prononcé aux obsèques de M. Ernest Olivier, Correspondant
AR MUSCLE ES ee de qe des net an esue nous
Pages.
li
[a
— 16 —
Bouvier (E.-L.). Les Crustacés de profondeur et les Pycnogonides recueillis
par le Pourquoi-Pas ? sous la direction de M. le D' Jean Charcot, dans
po sue tion au cours de la campagne estivale de 1913.
OA CRE A A A ee RÉ a HE NE RE
— Un nouveau Po de Ceram eee ne ee nets SR :
BrauzT, Garçon de Laboratoire. Promotion de la 3° à la 2° classe... .....
Bucxion (Edouard), Professeur à l'Université de Lausanne, ancien élève
du Muséum. Conférence : La Biologie des Termiles de Ceylan,
nb ITEM 006 000006 oo oo oo dos roapesonoooonosc
Caups (M°° Pauline). Donatrice pour l'entretien de la Ménagerie. Nomi-
nation d’Officier d’Instruclion publique..................... ;
Capiraie, Atlaché au Laboratoire d’Agronomie coloniale. Nomination
d'Officier d'Académie 5 m0 CU EEE Ne PERS
Cavazenie (R. P.). Nominalion de Correspondant du Muséum. RUE à
Cnarraxiox ([.). Lettre de sa veuve. ....... 550000909000 co opoooue
Cuacor, Garcon de Laboratoire. Augmentation de traitement... .... 5000
Guasseüir, Garçon de Laboratoire. Augmentation de traitement... .....
Cuaraxay (J.). Sur quelques genres de Coléoptères hétéromères apparte-
rant atla Haunesmalpachen[fios] eee Pete Tee De
Cuauveau, Membre de l'Institut, Professeur de Pathologie comparée au
Muséum. Admission à la retraite et Nomination de Professeur ho-
D ES ne SA a SR NA da EME Lei Se tee
Cnèze, Gardien de Galerie. Promotion de la 4° à la 3° classe. ........
Cuopans (L.). Sur l’origine de Tachycines asynamorus Adelung. Orthopt.
PhaspantmdeE EE PARC Sovnboodooodotsogonconoes oo
Convens, Commis à l'Administration. Promotion de la 2° à la 3° classe...
Cosranrin (J.) et Poissox (H.). Note sur quelques Orchidées intéressantes
des Serres du Muséum............. A a EE dico
— Note sur veus Orchidées intéressantes des Serres du Muséum
(Note) RER TERRE ES cn RE CO M à 0
Couperr, Garcon d Fe re Promotion 2 la 4° à la 3° classe... . ..
Courau» (Albert). Autour du Jardin zoologique de Buenos-Ayres. ..... :
Cros, Gardien de Galerie. P:omolion de la 6° à la 5° classe ........,.
Daxçuy (Paul), Préparateur de la Chaire de Botanique ed
Nomination d’Assistant à cette Chaire. ....... den at DIS D 00 0
— Liste des Plantes récoltées dans l’Asie centrale, par J. Chaffanion (suite
et fin). Ge oh ta eIsBi0 66 0 ao oteb 00 de pi d 00 0 27, 71 et
- Deraux, oi %e la Ménagerie, Don de la 2° à la 1° classe.
Denorxe (Lucienne-Gabrielle-Adélaide), Licenciée ès sciences. Nomination
denBoursiert( annee) MERE Peer EEE Doocodcoeooa
Dezpuy, Licencié ès sciences, Professeur au Collège d'Ajaccio. ? Noniialos
de Chef de Travaux pratiques du Laboratoire maritime de Tatihou
(Saint:Vaast-la-Hougue)...... Sonaiidooialo eco e
Dever, Préparaleur stagiaire de la Chaire de Physique végétale. Démis-
HO MOT OT Mr ne EE Le nt)
— 17 —
Dessonpes (H.). Liste des Histérides recueillis dans l’Ogooué (Congo fran-
cais) de 1910 à 1913, par M. R. Ellenberger, et ER de
deux espèces nouvelles. ........ REA RC PR EE
— et Lrsne (P.). Liste des types de Coléoptères Histésides décrits par
S. de Marseul ct conservés au Muséum national d'Histoire naturelle
AEPRATIS om a D D DID MES CE DU
Dozzrus (Robert). Les zones subterrestres et litlorales à l'ile Tatihou et
dans la région de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche).............
Ducroux (R. P.). Nomination de Correspondant du Muséum...........
Duraxcour, Gardien de Galerie. Promotion de la 6° à la 5° classe ..... ,
Face (L.) et Lecexpne (R.). Teneur des Sardines en eau et en matière
grasse ...,. ee RTE CAE Re at an ONE -
Fauvez (Pierre), Professeur à l’Université catholique d'Angers. Sur les
Polychètes rapportées de San-Thomé par M. Ch. Gravier........
Fovassien, Gardien de Galerie. Promotion de la 3° à la 2° classe... ....
Francx, Voyageur-Naturaliste. Allocation d’une somme de 300 francs pour
frais de récoltes d'échantillons scientifiques aux îles Loyalty. .....
Gazzois (Edme), Interprète attaché à l'Ambassade de France au Japon.
Donateur de collections entomologiques. Nomination d'Officier de
l’Instruction publique............... SVT TRUE, UE LR ER
Gaurrécet (J.) et Neuvice (H.). Observations failes sur le sang du Mam-
mouth offert au Muséum par le comte Stenbock-Fermor. (PI. 1) ..
Gzorc, Gardien de Galerie. Promotion de la 6° à la 5° classe. ...... ne
Gerwaix, Docteur ès sciences. Nomination de Préparateur de la Chaire
JenMAlaGolopieR eee cn enelee ice Ce RE APE AT ;
— Noinination d’ Officier de l'Instruction publique......... ee
Grannibier (G.). Description d’une nouvelle . d’ Antloe der Afrique
occidentale, le Bubalis Luzarchei. | Figs.].. MS RC LOI
Gravien (Ch.). Deuxième expédition antarctique Fois (1908-1910).
Sur une espèce nouvelle de he (Desmophyllum antarc-
DÉCUO) e e d e NES MATE Tee RCE CO
Gnouvezze (A.). Mission géodésique de Eau — Insectes recucillis
par M. le D' Rivet. — Coléoptères Clavicornes......... À RARE :
Guizzaumin, Préparateur. Promotion de la 6° à la 5° classe... ........ :
— Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. — XX. Liste des
noms vulgaires donnés par les Français..........,.......... :
Hasexenarz, Préparateur. Promotion de la 4° à la 3° classe. ....... >
Hezzuayr, Conservateur de la Section Ornithologique du Musée zoologique
de l'Etat bavarois, à Munich. Nomination d'OfMicier de l'Instruction
DUDIQUE RP ee ed. Mots cdot SR Ce nee
Hickez (R.): Don de son ouvrage intitulé : Graines et plantules des arbres
et arbustes indigènes ou communément cultivés en France. 1° partie :
Coniféres ; 2° partie : Angiospermes. ........................
Hua, Secrétaire général de la Société des Ainis du Muséum. Rapport lu à
l'Assemblée générale. (Résumé)... ...,..,,,...,..,.....,.: s.
227
— h18 —
Janer (C.), Garcon de la Ménagerie. Promotion de la 4° à la 3° classe.
Jousix (L.), Professeur au Muséum. Note sur quelques Némertiens récol-
tés au cours de la deuxième Expédition antarctique du D° Charcot.
A
Jurarp, Gardien de Galerie. Promotion de la 5° à la 4° classe... ..... %
Kenremans (Ch.). Mission de l’Équateur pour la mesure d’un are du mé-
cidien..— Préparation. 2 RUN eee et .
Kozzmaxn (Max). Liste des Mammifères rapportés par M. Guy Babault di
British Bas Afriet VE EE Ne AS das as .
— Nomination d’Officier d'Académie. ....... FD T0 0 0 0
Küvokez D'Hencuzais (J.). Cuvier dessinateur, aquarelliste et auteur dra-
MAÉ re see nmiramaerarre 0e et 06060e000.60ee
— Corrélation entre la mortalité des Aïlanthes (Ailanthus glandulosa Desf.)
et la disparition du Bombyx (Samia ul Cynthia Drur., son
hôtesse PR are ete Mr Vie PR PE ME
Lawsaré, Garçon de Laboratoire. Promotion de la 5° à la 4° classe... .
Lauy (Ed.), Assistant au Muséum. Nole sur {es espèces Lamarckiennes de
Garidæ.....…. SRÉARE RO E RS Ne ee EC VE
— Présentation et don d'un ouvrage : Revision des Scrobicularidæ vivants
du Museum: ee se SR nn ET RTE ra
— Notes sur les espèces du genre Mactra décrites par Rae 127 et
— Noles sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Donex et
Chips (aB1S) nee Pb OR D dE re 200 ICL
— Don de son ouvrage intitulé : Revision des Mesodesmatide vivants du
Muséum d'histoire naturelle de Paris. Paris 10140 secure
Lancezze, Gardien de Galerie. Promotion de la 3° à la 9° SAT
Lanprez, Garçon de Laboratoire. Promotion de la 4° à la 3° classe... ...
Lapicoue (L.). Rapidité nerveuse des membres postérieurs chez divers
Bafracens anopres.ect. be esse ete sie sets En a sors.
Laricoue (L.) et Lecexpre (R. ). La rapidité fonclionnelle des fibres ner-
veuses mesurée par la chronaxie et son substratum anatomique.
REX oiiete leu none ee EEE te EG +
_— Altération des fibres nerveuses myéliniques sous l’aclion des anesthé-
SIqUes AN XIE ine to le Le HD eor the nee
Lauey, Docteur ès sciences. Nomination d’Assistant de la Chaire de Paléon-
tologie.… . RE A D en Dr EU ete Ne et 02 7-n ANree O TRE LES NE
Learn, Livencié à ès sciences naturelles, Nomination de Se ateur intéri-
maire de la Chaire de Botanique (Organographie)..,.....
Le Cerr (F.). Voyage du comte de Rohan-Chabot en Afrique équatoriale.
— Description d'un genre nouveau et d’une espèce nouvelle d’Ege-
rHde(Tepidopi. Helen) Lier meer bee LE
Lecoure (H.), Professeur au Muséum. Présentation et don d'un ouvrage.
(Flore del Chime asc dut, AN)... 20e te --ccue
— Notice nécrologique sur le R. P. Th. Monbeig, Missionnaire au Thibet.
— Santalacées de Chine et d'Indo-Chine.... .,,..
sonne ssss es
— 19 —
Lecenpre (R.), Préparateur de la Chaire de Physiologie générale. Nomi-
nation d'Officier d’Académie..................... RAS ET e
Lecenpre (R.) et Face (L.). Teneur des Sardines en eau et en matières
DEASSES SR eee cie eenle a) nn n al à MOT Ce sn en de
Lecenpre (R.) et Laricoue (L.). La rapidité foncuonnelle des fibres ner-
veuses mesurée par la chronaxie et son substratum anatomique.
RER ho one ed lis sn ssuet noue
— Allération des fibres nerveuses LEE sous l’action des anesthé-
SIQUES PRO io reset, ANS PT
Lesxe. Note sur les Goléoptères Térédiles. — A Les Lyelides de PU
EU CE MTS RAR ENT din retira neoneerendeene
Lesxe (P.) et Drsronnes (H.). Liste des types de Coléoptères Blides
décrits par S. de Marseul et conservés au Muséum national d'Histoire
naturelle de Pants Rene ee RS A PE A ee
Loxcin-Navas (R. P.). Myrméléonides (Ins. Névr.) nouveaux de Syrie... ,
— Nomination de Correspondant du Muséum.,,,,.,,,,,.,....,.,,
Lucrr, Assistant. Promotion de la 4° à la 3° classe, .,.,,.,.,,,,,,.,,,
Mäcanr, Gardien de Galerie. Promotion de la 6° à la 5° classe. ..,,,,.,
Mararn (André), Chef des Travaux pratiques du Laboratoire maritime
de Tatihou (Saint-Vaast-la-Hougue). Décès... ...... LD QC
Marx, Garçon de la Bibliothèque. Promotion de la 6° à la 5° classe...
Marmorran (D° Henri). Correspondant du Muséum. Décès et Discours pro-
noncé à ses obsèques par M. le Professeur E.-L. Bouvier... 3 et
Marour, Assistant, Promotion de la 6° à la 5° classe... ...,....... Et
Meunier (Stanislas), Professeur au Muséum. Présentation d’un ouvrage : La
Météorite d’EI-Nakla-el-Bahariah. ...,...,...... SA ot Er .
Meyriox (Edward). Collections recueillies par M. le Baron Maurice
Rothschild dans l'Afrique orientale. — Lépidoptères : Tortricide,
MAUR AT ERP Ne Cane se Din Sade aus etes ee upt es
Mirrezsencern, Garçon de Bureau. Promution de la 3° à la 2° classe. ...,
MowseiG (R. P. Th.), Missonnaire au Thibet. Notice nécrologique par
M. H. Lecomte...... norte vote De Or OO COOP O
Mourer (Lieutenant d'Infanterie coloniale). Conférence sur la Flore du
Maroc... .......,. So ccrdo ob uno robe MATE
Le Muséum d'Histoire naturelle et la Guerre : Extrait du compte rendu
de l'Académie des Sciences du 9 janvier 1871. — Protestation de
M. Chevreul, Directeur du Muséum, contre le bombardement de cet
Etablissement. — Liste des Fonctionnaires du Muséum mobilisés,
inscrits au Livre d’or du Ministère de l’Instruction publique. —
Correspondance des Fonctionnaires du Muséum mobilisés (Extraits
des lettres adressées au Directeur du Muséum) ...,...,, 370 à
Neuvisze (H), Préparateur. Promotion de la a° à la 1°° classe. ,.,,.....
— Sur l'aorte antérieure de la Girafe..,.,.,...,.,..,........,.....,.,
— Sur le foie des Girafes. [Fig.]..,...... AS SRE MS RE TT
— et Gaurnezer (J.). Observations faites sur le sang du Mammouth oflert
au Muséum par le comte Stenbock-Fermor. { PI. L.].,.,,,.......
371
101
3099
more
Ouivier (Ernest), Correspondant du Muséum. Décès et Discours prononcé
à ses obsèques par M. le Professeur E.-L. Bouvier. ........ 3 et
Papoint, Jardinier. Promotion de la 4° à la 3° classe... .... ET Let
Pezsecri (François). Nomination de Préparateur de la Chaire de Bota-
mique (PRiNÉro AMIE) 2m eEe eE er ee
— Les Collections botaniques récoltées par la Mission de délimitation Congo
Hancais Cameroun. PRE PE EE Re DRE
Percecnix (D° Jacques). Sur une dérnière Collection de Poissons recueillis
à Madagascar par feu F. Geay............... GRR CRE 17
— Sur la synonymie d’un Cyprinidé d’Abyssinie, le Discognathus Blan-
Jardrboulencer er ER E ERP RPC REC ce ECS
Psrourpe (Fernand). Note préliminaire sur quelques Végétaux fossiles du
Sud-Ouest de la Chine rapportés par le D' Legendre. ...........
— Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogamie). Nomination
d'Officier d'Académie:s PR AN QE A Er :
Perrier (Edmond), Membre de l’Institut, Directeur du Muséum. La vie
du Muséum en 1913. Discours prononcé à l’Assemblée générale de
la Société des Amis du Muséum le 28 mai 1914...............
Perrier DE 14 Barnie, Voyageur-Naturalisle. Allocalion de 1,000 francs
pour frais de récolte de collections paléontologiques à Madagascar. .
Puisauix (M°° Marie). Sur une Hémogrégarine nouvelle et ses kystes de
multiplication chez Caiïman trigonalus Greng ............. 225 -
— État cataleptique chez un jeune Crocodilus niloticus Lin............
— Sur une Hémogrégarine nouvelle parasite de Sistrurus catenatus Gar-
man, et ses formes de multiplication endogène................
— Sur une Hémogrégarine nouvelle parasite de Boodon fuliginosus Boïe,
et ses formes de multiplication endogène.....................
— Aclion tonique du sang de Coronella austriaea Laurenti et son alténua-
tionvpardla chaleur... "226200 09570 00 io 0 ol Se
— Signification morphologique et physiologique du renflement du cu
“excréleur de la glande venimeuse des Vipéridés............ Do er
Pic (Maurice). Nouveaux Malachides (Got) FE d. Collections a
Muséum de Paris........... : Doacio0o0co0poosot ous
Prerox (Henri). Quelques observations sur 1e mœurs du Blennius ocellaris
LAMBOISSDDS) PRE Re Ce So Tir ee CCS TO €
Prernereu (Paul-Karl- François), Licencié ès sciences. Nomination de Bour-
sier du Muséum (1° annéc)...........,... Stein enoseh es ,
— Licencié ès sciences. Nomination de Boursier (2° année)...........
Poisson (H.). Note sur la floraison d'un Govenia Gardneri Hook. dans les
Denresidu MUSEUM PEER eee cree
— Note sur le genre Coryanthes. ....,........ re eee eee
— et Cosrannix (J.). Note sur quelques Orchidées res des Serres
du MUSEUM EE ANR R E ne
Ricuox (A.), Gardien de Galerie. Promotion de la 5° à la 4° classe... ...
Fucuox (V.), Gardien de Galerie. Promotion de la 3° à la 2° classe...
__ 491 —
Rioux, Garcon de Laboratoire. Promotion de la 2° à la 1° classe, ......
River (D° P.), Assistant de la Chaire d’Anthropologie. Nomination de Mé-
decin-major de 1° classe... ,.....,.... re des: des
Rouze (Louis), Professeur au Miss Sur quelques arte Mate “biolo-
giques de Bar commun (Labrax-Labrax L.)........,...,,.....
— Allocution prononcée aux Obsèques du Professeur honoraire Léon Vail-
AT AE ete ali Er UNS Re TR | ER EE TL
SEMICHON, Préparateur. Promotion de la 6° à la 5° classe. ,.,,,.,.....
Serre (Paul), Consut de France, Associé du Muséum. La fièvre jaune...
SINEUx, Garçon de la Ménagcrie. Promotion de la 3° à la 2° classe, . ....
Socéré pes Amis pu Muséum. Assemblée générale. . ..... ds O0, à
Surcoue (J.-M.-R.). Note sur. les variations du Tubanus algirus Macq. en
Algérie et en Tunisie... .,.............cesneceoromeseuen
Tuareau, Gardien de Galerie. Promotion de la 4° à la 3° classe. . ..... Le
Touraur, Gardien de Laboratoire. Augmentalion de traitement..,......
Troxquoyx, Docteur ès sciences. Nomination de Chef des travaux de Miné-
ralogie au Laboratoire colonial, en remplacement de M. de Romeu.
Varccanr (Jean-Marie-Alphonse). Nomination de Préparateur de la Chaire
d’Herpétologie et d'Ichtyologice du Muséum,,,....... PIRE _
Varzzanr (Léon), Professeur honoraire au Muséum. Décès (27 novembre
LME SRE ESS So cer ee ce ORNE ET
Vawex (Clément), Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Lyon. —
Liste des Holothuries et Crinoides rapportés par la deuxième expé-
dition arctique du Pourquot-Pas ?........................ Lire
Vax Tiecuen (Philippe), Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences,
Professeur au Muséum. Notice nécrologique............,......
Viçurer , Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie). Mise en
Ces tale ie ae dois ce oies à EE PAT EN PE EE aise
Virazis pe Sazvaza (Rover), Attaché à la Trésorerie d’Indo-Chine. Nomi-
[0] u
nation de Correspondant du Muséum.,,.,..,...............
Wacouer (1), Concierge, Promotion de la 3° à la 2° classe, .,,.,,,.,.,
Weiss (A.), de Tunis. Nomination d'Oficier de Instruction publique...
Muséuu. -— xx. PTT.
Li
— 22 —
TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE.
ACTES ET HISTOIRE DU MUSÉUM.
Admission à la Metraite sur sa demande et pour cause d’ancienneté d’âge
et de services de M. Chauveau, Membre de ?Institut, Professeur
de Pathologie comparée, et nomination de Professeur honoraire
(30 -juillet-1914)5 Le, eee ER OUR rc ‘
Allocation de bourses à M!® Dehorne et à M. Pelourde,..........,...
Conférence de M. Édouard Bugnion, Professeur à l'Université de Lau-
sanne : La Biologie des Termites de Ceylan. [ PL IT] à IX....170 à
Congé accordé à M. Arnaud, Professeur de Chimie. ................
— accordé à M. Viouier, Préparateur de la Chaire de Botanique (Orga-
MHHMINBhoasoonsooso0aBnIDI0ANI2000PIP0O0ED2DOS 00 A
— des Fonctionnaires du Muséum muilitarisés (Extraits de leurs let-
ineS)2 eee cessent ete scene Rntt-r-retete 377 à
Correspondances. — Lettre de M°* Chaffanjon............, severe
— Extraits des lettres des Fonctionnaires du Muséum mobilisés... 377 à
Décès de M. André Malard, Chef des travaux pratiques du Laboratoire
maritime de Tatihou (Saint-Vaast- 1e Houqie) ECC CEECEECE
— de M. Marmottan (D' Henri), Correspondant du Muséum. ..... 3 et
— de M. Olivier (Ernest), Correspondant du Muséum. .......... 3 et
— de M. Léon Vaillant, Professeur honoraire au Muséum (27 novembre
1914) [Allocution de M. le Professeur L. Roule à ses obsèques]...
— de M. Van Brock, Donateur et Vice-Président de la Société des Amis
AU MUSEUM NS SON Se Re ST ENT EE
— de M. Van Tieghem (Philippe), Secrétaire perpétuel de l’Académie des
Sciences, Professeur au Muséum (28 avril 1914) [Notice nécrolo-
PUR MO TS SONO On DO RO OR DE 0 où
Délégation de M. Laborde, Licencié ès Sciences naturelles dans les fonc-
tions de Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie) . .
Démission de M. Donet, Préparateur stagiaire de la Chaire de Physique
TT OT ONG ImarHonTondbaoDIdpII00IP0ADIP0 IPS IS.
Don à la Bibliothèque du Muséum, par M. Anthony (D° R.), de son mé-
moire : Les conséquences morphologiques de labsence de dents chez
les Mammifères (Etude de Morphologie expérimentale). .........
— par M. Hickel (R.), de son ouvrage : Graines el plantules des arbres et
arbustes indigènes et communément cultivés en France. ...........
— par M. Lamy (Ed.), de son ouvrage : Révision des Scrobicularidæ vivants
du Muséum d'Histoire naturelle de Paris... .,,,..,
Pages.
319
109
— 123 —
Don à la Bibliothèque du Muséum, par M. Lamy (Ed.), de son ouvrage :
Révision des Mesodesmatide vivants du Muséum d'Histoire naturelle de
Prises armes ed dar ere sie à AO - CODE Dit
— par M. Lecomte (H.), du fascicule a du t. IV de la Flore de lIndo-
Chine dont il'est l'auteur... 0 use se e 6 5 à Lire SAMBA
— par M. Meunier (Stanislas), de son mémoire : La Météorite d'EI-Nakla-
el-Bahariah .............. ete UN rie are darrelire eee
— par M. Pellegrin (D' Jacques), de son ouvrage : Missions Gruvel sur la
côte occidentale d’ Afrique (1905-1912). — Poissons, ....... Fe
Liste des Conférences publiques des Dimanches faites au Muséum en 1914.
— des Correspondants du Muséum nommés par l’Assemblée des Profes-
HU an TM TO RO EAO ee Lt motte
— des Correspondants décédés. . ...... RE PNB PL ED Re EI AE
Nomination de M. Azema (le Colonel), comme Correspondant du Muséum
MONTÉE MDTEETO) SERRE Teese eee cc css eee à
— de M. Bernard, Peintre à l'Atelier de Moulage, comme Officier d Aca-
démie...... Re eee l een eRs Pat INT et State
— de M. Blanchet, Pisciculteur, comme Officier d’Académie, ,,,,,,,..
— de M. Bouleau, Sous-Brigadier des garcons de Galerie, comme Officier
d'ACanenmipts Hi serres alarm ol sterctelatale te
20902...
— de M. Capitaine, Attaché au Laboratoire colonial, comme Officier
HAUTE set LT SEL AE
— du R. P. Cavalerie, Missionnaire en Chine, comme Correspondant du
‘Muséum (27 mai 1914)........ :
— de M. Danguy, comme Assistant de la Chaire de Botanique (Phanéro-
LE ous ÉCURIES AOMOUORE TUE MER TEE AS CR
— de M. Delphy, Licencié ès sciences, Professeur au collège d’Ajaccio,
comme Chef des travaux pratiques du Laboratoire maritime de
Tatihou (Saint-Vaast-la-Hougue)....,,............ Ne OR
— du R. P. Ducloux, comme Correspondant du Muséum............
— de M. Gallois (Edme), Entomologiste, Interprète attaché à 'Ambas-
sade de France au Japon, comme Officier de l'Instruction publique
— de M. Gérmain (Louis), Docteur ès sciences, comme Préparateur de la
Chaire de Zoologie (Annélides, Mollusques, Zoophytes)..,......
— — comme Officier de l’Instruction publique. .,,.,..,,
— de M. Hellmayr, Conservateur de la Section ornithologique du Musée
zoologique de l'Etat bavaroïs, comme Officier de linstruetion pu-
DIQUEAE SC MR CneRe RE OS OP
— de M. Kollmann, Préparateur de la Chaire de Mammalogie, comme
Otitrerd' Académie er renoue on munie CR Eee de
— de M. Lauby, Docteur ès sciences, comme Assistant de la Chaire de
Paléontologie. ....... SA RC er crane ee EG su INR 2 Sue 19 à 0
— de M. Lebard, Licencié ès Sciences naturelles, comme Préparateur
intérimaire de la Chaire de Botanique (Organographie)., ........
— de M. Legendre, Préparateur de la Chaire de Physiologie générale,
comme Offer d'Acadénmmiont HMS non De ve sit
301
269
— 124 —
Nomination de M. Lombard, Ingénieur, comme Correspondant du Muséum
CARO ML dau boccoorcasdcaococ éco eo.
— du R. P.Longin-Navas, comme Correspondant du Muséum ( . mai
MNT bo acoococ doudttaodrcoceoc de orvoddioopondos
— de M. Pellegrin (François), comme Préparateur de la Chaire de Bota-
nique (Oroanopraphie) ere eec-r ere Pre
— de M. Pelourde, Préparateur de la Chaire de Botanique ( Cryptogamie),
commerOficier(d'Académie terrestre re Coca a
— de M. Rivet (D' Paul), Assistant de la Chaire d'Anthropologie, comme
Médecin-major de 1" classe (Réserve spéciale). ................
— de M. Tronquoy, Docteur ës-sciences, comme Chef des travaux de Miné-
ralogie au Laboratoire colonial de l’École pratique des Hautes Études
près le Muséum d'Histoire naturelle... ...............
— de M. Vaillant (Jean), comme Préparateur de la Chaire d'Herpétologie
HOME osve po occonorddocouooooeuoovovoesaon os .
‘— de M. Vitalis de Salvaza (Roger), attaché à la Trésorerie de lIndo-
Chine, comme Correspondant du Muséum ...................
— de M. Weiss (A.), de Tunis, comme Officier de l’Instruction publique
Société des Amis du Muséum. Comptes rendus de l’Assemblée générale du
28 mai 1914. Discours de M. Edmond Perrier, Directeur du Mu-
séum (La vie du Muséum en 1913). Analyse de l'exposé général
des actes de la Société fait par le Secrétaire général M. Hua, du rap-
port sur la situation financière faite par le trésorier M. P.-V. Masson,
de la Conférence faite par M. Legendre sur les Applications scienti-
fiques du Cinématographe à la Géologie, la Botanique, la Zoologie
et la Physiologie; liste des Gardiens de la Ménagerie et des Jardi-:
niers ayant reçu des gratifications. .................... 303 à
Subventions (Répartition des) accordées à des Voyageurs-Naturalistes… . .
ZOOLOGIE ET ANATOMIE.
VERTÉBRÉS.
ZOOLOGIE GÉNÉRALE.
Autour dü Jardin zoologique de Buenos-Ayres, par M. Albert Coutaud:. .
MAMMIFÈRES.
Description d'une nouvelle espèce d’Antilope de l'Afrique sais. le
Bubals Luzarchei G. G., par M. G. Grandidier ............:..
Liste des Mammifères rapportés par M. Guy Babault du British East- Africa ,
par M. Max Kollmann
eee eee eee eee ee eee 6e eu + © « + »
Observations faites sur le sang du Mammouth offert au Muséum pri le
comte Je rue fée MM. H. Neuville et J. Gautrelet
esters see se
301
319
— 125 —
POISSONS,
Quelques observations sur les mœurs du Blennius ocellaris L., par M. Henri
PET ONE ne me Le Rires is de RIVES MONS D ARIANE 7 ES
Sur quelques particularités biologiques du Bar commun (Labrax-Labrax L.),
par M LouisRoules 26 tentant Se CO PCR DRE ï
Sur une dernière Collection de Poissons recueillie à Madagascar par feu
F. Geay, par M. le D° Jacques Pellegrin . ...... a a au ele ne
Teneur dés Sardines en eau et en matières grasses, par MM. L. Fage et
RÉerendne ee ARR eee Te nu se sans Re
, LA
INVERTEBRES,
CRUSTACÉS ET ARACHNIDES.
Les Crustacés de profondeur et les Pycnogonides recueillis par le Pour-
quoi-Pas ? sous la direction de M. le D° Jean Charcot, dans l’Atlan-
tique septentrional, au cours de la campagne estivale de 1913,
PANIER BouvIene Res) EME ON EE REC RS
ONYCHOPHORES,
Un nouveau Paraperipatus de Ceram (Parapéripatus Stresemanni), par
M°'E.-L. Bouvier. ....,.... Éo TOE pen RE re TUE
INSECTES.
Corrélation entre la mortalité des Aïlanthes (Ailanthus glandulosa Desf.)
et la disparition du Bombyx (Samia Hubn) Cynthia Drury, son hôte,
par M, J, Künckel d'Herculais......,,.,,....... Ste Dose us se
Coléopières.
Mission Chari-Tchad, dirigée par M. Auguste Chevalier, Collections re-
cueillies par le D' J. Decorse. — Coléoptères : Lamellicornes Apho-
déides. Description d’une nouvelle espèce du genre Trichioryssemus ,
par M. G. Bénard........ FACE D ANTON QE OUR Lénect
Sur quelques genres de Coléoptères Hétéromères appartenant à la Faune
malgache, par M. J. Chatanay. .................. Re Act Vo
Liste des Histeridæ recueillis dans l'Ogooué (Congo français), de 1910 à
1913, par M. R. Ellenberger, et description de deux espèces nou-
velles, par M2 H° Desbordest. 4.1.4, eme 1, 0, 0e SSSR
Liste des types de Coléoptères Histérides décrits par :S. de Marseul et
conservés au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, par
MM. H. Desbordes et P. Lesne............ A Na ane ours
Mission géodésique de l’Équateur. Insectes recueillis par M. le D' P. Ri-
vet. Coléoptères Clavicornes, par M. A. Grouvelle, Correspondant du
MUSEUM EE eee nee ed ea ee NOTE D A 585
110
101
219
19
1
19
32/
114
282
297
== 496
Ü FA re .
Mission de l’Équateur pour la mesure d’un arc du méridien. Buprestides
(Gol.), par M. Ch. Kerremans (Bruxelles) ........,...........
Note sur les Coléoptères Térédiles. — 14. Les Lyctides de l'Afrique aus-
trale; par MP /besne real RER ER CEE
Nouveaux Malachides exotiques des Collections du Muséum de Paris, par
MMeunre ire ere rer OC CCR CEE n5000
Nevroptères.
Myrmiléonides nouveaux de Syrie, par le R. P. Longin Naväs S. I. .....
Orthoptères. :
Sur l’origine de Tachycines asynamorus Adlung. Orthopt. Phasgomiride ,
tes. Gien oc onsdasdecasosceo none A
Lépidoptères.
Corrélation entre la mortalité des Aïlanthes (Aianthus glandulosa Desf.)
et la disparition du Bombyx (Samia Hubn) Cynshia Drury, son hôte,
pariM EE KunekelidiHerculars CRE CREER CEE URE
Voyage du Comte de Rohan-Chabot en Afrique équatoriale. Description
d’un genre nouveau et d’une espèce nouvelle d’Ægerüde (Lepidopt.
Heterocere) par MP UEEETece ne PRPP PEL EE CEE CPC CEE
Collections recueillies par M. le Baron Maurice de Rothschild dans l'Afri-
que orientale. Lepidoptères : Tortricidæ, Tineidæ, par M. Edward
Monica ee RE Re RU LAN AP RCE
Dipteres.
Note sur les variations des Tabanus alptrus Macq. en Algérie et en Tuni-
Sie par Me MER STORE ce re de ben A M é
ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE.
La fièvre jaune : Symptômes; Traitement; Précautions à prendre, par
M. Paul Serre, Consul de France, Associé du Muséum..........
VERS.
Sur les Annélides polychètes rapportés par M. Ch. Gravier de San Thomé,
par M. Pierre Fauvel, Professeur à l'Université catholique d’Angers.
Note sur quelques Némertiens récoltés au cours de la deuxième Expédition
antarctique du D° Charcot, par M. L. Joubin, Professeur au Mu-
MOLLUSQUES.
Les Nacres fluviales du Tonkin, par M. A. Bavay, Correspondant du Mu-
SÉUM...... OO CE EE CC OC se
231
116
234
324
330
121
193
250)
66
16
name
Note au sujet des Sables marins litloraux recueillis par M°* L. Lerat, aux
environs de Sydney (Australie), par M. Bavay.............,.,..
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Garidæ, par M. Ed. Lamy. 19 et
Notes sur les espèces du genre Mactra décrites par Lamarck, par M. Ed.
Lamy...., ours. ren Un Aie: Pie oies eo ee “. 127 et
Notes sur les espèces rangées par Lamarck dans ses genres Donax et Capsa
(2816), par M. Ed: Lamy.......,.......... ss... 286 et
ÉCHINODERMES.
Liste des Holothuries et Crinoïdes rapportés par la deuxième Expédition
arctique du Pourquoi-Pas ? par M. Clément Vaney, Professeur adjoint
à la Faculté des sciences de Lyon... .., LA MOT CET EE CE …..
COBLENTÉRÉS,
Deuxième expédition antarctique française (1908-1910). Sur une espèce
nouvelle Madréporaire Desmophyllum antarcticum, par M. Ch. Gra-
PROTOZOAIRES.
Sur une Hémogrégarine nouvelle, parasite de Sistrurus Catenatus German,
et ses formes de multiplication endogène, par M°° Marie Phisalix, .
Sur une Hémogrégarine nouvelle, parasite de Boodon fuliginosus Boie, et
ses formes de multiplication endogène, par M*° Marie Phisalix. . .
BOTANIQUE.
Liste des plantes récoltées dans l'Asie centrale par M. J. Chaffanjon, par
MABauDarony (suite el fn) 27, 71et
Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie : XXI. Liste des noms
vulgaires donnés par les Français, par M. À. Guillaumin.........
Les Collections botaniques récoltées par la Mission de délimitation Congo
français-Cameroun, par M. Fr. Pellegrin. ...... nr etes
Santalacées de Chine et d’Indo-Chine, par M. Henri penis Professeur
RM o e E PER CEE CR E D la a aies 2 27e DAS à
Note sur quelques Orchidées intéressantes des Serres du Muséum, par
MMPIGostntnret Hi Poisson (32 Note} sn 2.
Note sur la floraison d’un Govenia Gardneri Hook dans les Serres du Mu-
BAD E DAL MISES POISSON des ele ne cle cie sise es cute has ane
Note sur le genre Coryanthes, par M. H. Poisson....................
Notes sur quelques Orchidées intéressantes des Serres du Muséum, par
MES ESS Our CÉONOTE PP RE R n neo
Champignons recueillis dans l’Annam par M. Eberhart, par MM. P. Hariot
CNAB aLOUTTIAr de RU en en fe Se Rd re ue
Note préliminaire sur quelques végétaux fossiles du Sud-Ouest de la Chine
rapportés par le D” Legendre, par M. Fernand Pelourde.........
338
29
236
167
398
399
349
197
39a
— 128 —
PALÉONTOLOGIE.
Observations faites sur le sang du Mammouth offert au Muséum par le
comte Stenbock-Fermor, par MM. H. Neuville et J. Gautrelet . . .….
Note préliminaire sur quelques végétaux fossiles du Sud-Ouest de la Chine
rapportés par le D' Legendre, par M. Fernand Pelourde
PHYSIOLOGIE.
Rapidité nerveuse des membres postérieurs chez divers Batraciens anoures
par M. L. Lapicque, Professeur au Muséum. [ PI. XI, fig. »]......
La rapidité fonctionnelle des fibres nerveuses mesurée par la chronaxie et
son substratum anatomique, par MM. L. Lapicque ct R. Legendre.
HS Aer ndEns lentexe PEACE CPE CPE CETTE
Altérations des fibres nerveuses myéliniques sous l’action des anesthé-
siques, par MM. L. Lapicque et R. Legendre..................
État cataleptique chez un jeune Crocodilus niloticus Linné, par M"° Marie
PDisalixe eee ma NEC Pere Lee CEE
Action toxique du sang de Coronella austriaca Laurenti et son atténuation
pardasechaleur par Me/Marie Phisalic en PCR PR PR eREEE
Significations morphologiques et physiologiques du renflement du canal
secréteur de la glande venimeuse des Vipéridés, par M®*° Marie Phi-
SARA APE RS RP es es dent Do. 00 .
106
161
363
218
ee ADO —
TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE.
EUROPE.
France.
Zoologie et Botanique : Corrélation entre la mortalité des Aïlanthes (Ailan-
thus glandulosa Desf.) et la disparition du Bombyx (Samia Hubn)
Cynthia Drury, son hôte, par M. J. Küunckel d'Herculais. . ......
— Les zones subterrestre et littorales à l'ile de Tatihou et dans la région
de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), par M. Robert Dollfus
ASIE.
ASIE ANTÉRIEURE.
Syrie :
Zoologie : Myrmélionides (Ins. Nevr.) nouveaux de Syrie, par le R. P. Lon-
PLAN AY AS le eee diet Re SRE E EUrn
ASIE SEPTENTRIONALE.
Russie :
Zoologie : Observations faites sur le sang du Mammouth, provenant des
îles Liakhoff, offert au Muséum par le comte Stenbock- Fe mor, par
MM. H. None et-J. Gautrelet...,.,..,
ASIE CENTRALE.
Botanique : Liste des plantes récoltées dans l'Asie centrale par M, J. Chaf-
fanjon, par M. Paul Danguy (suite et fin)........,.,..., 27 et
Chine :
Zoologie : Sur l'origine de Tachycines asynamorus Adelung, Orthopt.
Phasgomuridæ, par M. L. Chopard ................,,.......
Botanique : Note préliminaire sur quelques Végétaux fossiles du Sud-
Ouest de la Chine rapportés par le D' Legendre, par M. Fernand
Pelourde
DUR PEUR np nie os 0 vie os eo pin np Que n sp D 2 pe © à + aie cie she
Chine et Indo-Chine :
Botanique : Santalacées de Chine et d'Indo-Chine, par M. Henri Lecomte. .
116
106
130
399
Mi)
Tonkin :
Zoologie : Les nacres fluviales du Tonkin, par M. A. Bavay...........
Annam :
Botanique : Champignons recueillis dans l’Annam par M. Eberhardt, par
MM P-Harotret N.Patouillard: RE Re RE PETER
ARCHIPEL ASIATIQUE.
Ceram :
Zoologie : Un nouveau Paraperipatus de Ceram, par M. E.-L. Bouvier. .
AFRIQUE.
AFRIQUE ÉQUATORIALE.
Zoologie : Voyage du comte de Rohan-Chabot en Afrique équatoriale. —
Description d'un genre nouveau et d’une nouvelle espèce d'Æperiidæ
(Lepidopt. Heterocère), par M. F. Le Cerf..............,...,
AFRIQUE ORIENTALE.
Zoologie : Liste des Mammifères rapportés par M. Guy Babault du British
East-Africa, par M. Max Kollmann .........................
Collections recueillies par M. le Baron Maurice de Rothschild dans l'Afrique
orientale, — Lépidoptères : Tortricidæ, Tineidæ, par M. Ed. Meyrick.
Mapaçascar.
Zoologie : Sur une dernière collection de Poissons recueillie à Madagascar
pär feu F. Geay, par M. le D' Jacques Pellegrin. ..........,...
— Sur quelques genres de Coléoptères Hétéromères appartenant à la
Faune malgache, par M. J. Chatanay.................,,,....
AFRIQUE AUSTRALE.
Zoologie : Note sur les Coléoptères Térédiles. 14. — Les Lyctides de l’Afri-
Gtne ATÉURLE, joe ME DIE 6 docs rod-0asco02coc :
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE.
Congo français :
Zoologie : Liste des Histeridæ recueillis dans l'Ogooué de 1910 à 1913
par M. R. Ellenger et description de deux espèces nouvelles, par
MÉRITE Mon ES 26080 F4 5448 20 0100 done 8 dde da dB 30 0 1 0
Botanique : Les Collections botaniques récoltées par la Mission de délimi-
tation du Congo français-Cameroun, par M. François Pellegrin, .
191
222
330
319
121
111
289
332
227
293
— 31 —
Gambie :
Zoologie : Description d’une nouvelle espèce d’Antilope de l'Afrique occi-
dentale, le Bubalis Luzarchei, par M. G. Grandidier. ...........
San Thomé :
Zoologie : Sur les Polychètes (Annélides) rapportées par M. Ch. Gravier
de San Thomeé, par M. P. Fauvel. Se SSSSes 0... .... :
Arrique pu Non.
Algérie et Tunisie :
Zoologie : Note sur les variations du Tabanus algirus Macquart en Algérie
et en Tunisie, par M. J.-M.-R. Surcouf. ........,......, AS
AMÉRIQUE.
AMÉRIQUE DU Sub.
Équateur :
Zoologie : Mission géodésique de l'Équateur, Insectes recueillis par M, le
D° Rivet. Coléoptères Clavicornes, par M. A. Grouvelle ..........
— Mission de l'Équateur pour la mesure d’un arc du méridien. Bupres-
He (Go) mar MChKerremans. 200. sn
République argentine :
Zoologie : Autour du Jardin zoologique de Buenos-Ayres, par M. Albert
PUR UE RES eee tie me ons nes ee seau lee sie ,
OCÉANIE.
AUSTRALIE.
Zoologie : Note au sujet des sables littoraux recueillis par M" 4 Lerat aux
environs de Sydney, par M. Bavay....................,....
Nouvezze-CALÉDONIE.
Botanique : Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. XXI. Liste
des noms vulgaires donnés par les Français, par M. H. Guillaumin.
OCÉAN ANTARCTIQUE.
Zoologie : Note sur quelques Némertiens (Vers) récoltés au cours de la
deuxième Expédition antarctique du D'° Charcot, par M. L. Joubin.
— Deuxième Expédition antarctique française (1908-1910). Sur une
nouvelle espèce de Madréporaire (Desmophyllum antarcticum), par
1 AOC EE On I TE TO
310
66
123
43
399
163
397
10
ro —
OCÉAN ATLANTIQUE ET OCÉAN ARCTIQUE.
Zoologie : Quelques observations sur les mœurs du Blenmius ocellaris L.
(Poissons), par M. Henri Piéron
— Les Crustacés des profondeurs el les Pyenogonides recueillis par le
Pourquoi-Pas ? sous la direction de M. le D’ Jean Charcot dans
l'Atlantique septentrional, au cours de la campagne estivale de 1913,
Ro BA NERO 65 00 0 910 80 520 0 ed niche Do po a 0 0 »
— Liste des Holothuries et Crénoïdes rapportés par la deuxième expé-
dition arctique du Pourquoi-Pas ? par M. Clément Vaney
nn mm
Zoologie et Botanique : Les zones. subterrestres et littorales à l’île Tatihou
et dans la région de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), par M. Ro-
bert Dollfus
OCR OCR CC CCC CCC CCC CC
MÉDITERRANÉE.
Zoologie : Sur quelques particularités biologiques du Bar commun (Labrax-
labrax ID} par MT Roules nn TN En ET CRE RES ERR
CACROROES CE
219
25
LA
- — 133 —
TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES
ET DES PRINCIPAUX GENRES.
—————————
VERTÉBRÉS.
MAMMIFÈRES.
Mammifères rapportés du Bri-
tish East-Africa, par M. Guy
Babault. Liste dressée par
Pages.
POISSONS.
Poissons recueillis à Madagas-
car par feu F. Geay. Liste
dressée par le D’ J. Pellegrin
M. Max Kollmann........ 319 Bar commun (Labrax-Labrax
Girafes. Etudes anatomiques par L.). Biologie par M. Louis
M. H Neuville [ Figs].. 8et 208 Roule. .... RARE RER
Bubalis Luzarchei, G. Grandi- Blennius ocellaris L. Biologie par
dier sp. nov. [Figs]...... 316 MARRON ER. .
L2 LA
INVERTEBRES.
| Nymphon longimanum .J-0. Sars
CRUSTACÉS. ne
var. La Danoisi nov. var. ...
Crustacés de profondeur re-
cueïllis par le Pourquoi-Pas ? ONYCHOPHORES.
sous la direction de M. le
- D’ Jean Charcot dans l’Atlan- Un nouveau Paraperipatus de
tique septentrional, au cours Ceram, par M. E.-L. Bou-
de la campagne estivale de MEL NS der ser NI le
1913. Liste des espèces dres- Paraperipatus Stresemanni E.-L.
sée par M. E.-L. Bouvier... 915 . Bouvier, nov. sp......... ë
Eupagurus variabilis var. Char-
CHDDOVA VAT c'e soso das ot INSECTES.
PYCNOGONIDES. MES
Coléoptères.
Pyenogonides recuéillis par le
: 3 Anobocælus arcanus Grouv. nov.
Pouwrquoi-Pas ? sous la direc- CC)
tion de M. le D’ Jean Char- SRE se “RSI
cot, dans l'Atlantique sep- Antherophagus microphtalmus
tentrional, au cours de la Grouv. nov: sp: (Clav.).....
campagne estivale de 1913, Apalochrus Degeorgisi Pie. nov.
par M. E.-L. Bouvier. ...,. 218 sp. (Malaeh.)::.,:.,.....
Pages.
vi lout
229
Attalus Pic. nov. subgen. (Ma-
Hdi)osaudhsonouotnoonc
Attalus Bloyeti Pic. nov. sp...
Callimicra Bourgeoisi Kerrem
nov. sp. (Buprest.)........
+ —— Riveti Kerrem. nov. sp.
(Bupres EEE CEE CEE
Camptodes Bassoti Grouv. nov.
SD (DER ))o onnocvosesast
Cercometes mgroæneus Grouv.
nov sp: ((CLa-)E ECC EEE
splendens Grouv. nov. sp.
CÉTAVS) Eee ner
Cleteus bisulcatus Chat. nov. sp.
(Monone) TERRE EEE CRE
grandis Chal. nov. sp.
[Fig.] (Monom.).........
Corticaria æthiops Grouv. nov.
Sp (av) ee CRE 2e
Hedybius limbetipennis Pie. nov.
Sp (Malache) PRPPP TERRE
Histerides. Liste des types dé-
crits par E. de Marsent et
conservés au Muséum natio-
nal d'Histoire naturelle de Pa-
ris, dressée par MM. H. Des-
bordes et P. Lesne........
Hister, S. gen. Macrolister, in-
trepidus Lev..........,..
Lemnis nigrogriseus Grouv. nov.
SDRCANEPE CR Cr ne
Lyctus cornifrons australis Lesne
nov. sub. sp. (Lyct.).......
——— semiermis Lesne nov. sp.
(NB) dos anaobe ce por
Nitidula Bourgeoisi Grouv. nov.
sp (Cave rreres .
Pseudocolotes ruficeps Pic. nov.
sp (Makich}7.....0,:..
Schimperi Pic. nov. sp.
(Mhechr.}.2.—.
Pseudohenoticus æneus Grouv.
AOV- Sp (a) ee
— 34 —
232 |
232
399
399
18
45
un
28/4
28h
95
289
Teretrius ciliatipes Desb. nov.
SpUHiSE.) ne. cree
—— Ellenbergeri Desb. nov.
Spe(Hist). 5e ee ae
Trichioryssemus Decorsei Bén.
nov. sp (Aphode)...:. 60
Orthopières.
Tachycines asynamorus Adelung
(Origine). RER
Névroptères.
Nelees assimilis Long. Nav. nov.
sp. (Myrm.) [Fig.].......
egenus Long. Nav. nov.
sp. (Myrm.) [Fig-] ......
vicinus Long. Nav. nov.
sp. (Myrm.) D 0 0 G
Neuroleon occultus Long. Nav.
nov. sp. (Myrm.).........
Ratanton sobrius Long. Nav. nov.
sp. (Myrm) [Fig.]........
Lépidoptères.
ÉperHAæ = ee
Amydria eccephala Meyr.
Dos nbdaoo roue Paso
Cnephasia mediocris Meyr. nov.
- Ethmia epiloxa Mevyr. nov. sp...
Hapsifera revoluta Meyr. nov.
Fbobouopoboggodoosase:
Melasina olenitis Meyr. nov.
CA ie Ale doc 0 0
Nyctægeria Le Cerf nov. gen.
Nyctægeria Rohani Le Cerf. nov.
Phalonia illota Meyr. nov. sp.
Tineola argocoma Meyr. nov.
SP HD O0 Did DOC CereCe
Tortricidæ-Tineidæ. ...., 121-
2928
297
114
234
119
Fran
117
117
116
330
122
121
121
122
122
336
336
121
+122
122
VERS.
Annelides.
Annélides Polychètes rappor-
tés par M. Ch. Gravier de
San-Thomé, par M. Pierre
Hauvels she astudesesx
Eurythoë lævisetis Fauvel nov.
FT 2 Lee nee one
Sabellaria spinosula Leuck. var.
Intoshi Fauv. nov. var...
Némertiens.
Amphiporus incubator Joubin,
nov. SP...
Némertiens récoltés au cours de
la dernière expédition antarc-
tique du D*' Charcot, par
M. L. Joubin.....
MOLLUSQUES.
Espèces du genre Mactra dé-
crites par Lamarck, par
M. Ed. Lamy. 127 et
Espèces Lamarckiennes de Ga-
ridæ, par M. Ed, Lamy, 19 et
Espèces rangées par Lamarck
dans les genres Donax et
Capsa (1818), par M. Ed.
LE OCR MEME 288 et
Nacres fluviales du Tonkin, par
MAS Ba Var 7 ele a
Sables marins des environs
de Sydney (Australie), je
M. A. Bavay......... as
66
66
68
16
16
239
57
338
346
397
— 435 —
ÉCHINODERMES.
Holothuries et Crinoïdes rappor-
tés par la deuxième expédition
arctique du Pourquoi-Pas ?
Liste dressée par M. CI. Vaney.
COELENTÉRÉS.
Desmophyllum antareticum
GrAVAnOV pe 2r e
Deuxième expédition antarctique
française (1908-19 10).Sur une
espèce nouvelle de Madrépo-
sanie, par M. Ch. Gravier..
PROTOZOAIRES.
Grégarines.
Sur une Hémogrégarine nou-
velle et ses kystes de multi-
plication chez Gaïman trigo-
MANN Todon nr once
Hæmogregarina Serrei M°° Phi-
SRE TION SHC > CE ee
Sur une Hémogregarine nou-
velle, parasite de Sistrurus ca-
tanatus Garman et ses formes
de multiplication endogènes.
Hiemogregarina Di gueti M"*Phi-
SR MOVE SD os deu us
Sur une Hémogrégarine nou-
velle, parasite du Boodon ful-
ginosus Boie, et ses formes
de multiplication endogène. .
Hæmogregarina Boodini M°°
Phisalix, nov. sp.........
2306
236
1
Champignons recueillis dans
TAnnam, par M. Eberhardt,
Liste dressée par MM. P. Ha-
riot et N. Patouillard...... 151 SOL ve NU à ee DANSE
Collections botaniques récoltées mi
par la Mission de délimitation De ;
Congo français - Cameroun. Phacellaria Fargesii Lecomte
Liste dressée par M. Fr. Pel- HOVSD EC ee
IEP: -h0000 293 UE
Contribulion à la Flore de la tonkinensis Lecomte nov.
Nouvelle-Calédonie. XX, par DRE DH ME
M. À. Guillaume. ........ 93 Plantes récoltées dans l'Asie
Floraison d'un Goyenia Gardneri centrale par M.J. Chaffanjon.
Hook. Note par M. H. Pois- Liste dressée par M. Paul
FU D TT OCR 157 Danguy (suite et fin) 27,71, .
: 1 . var. Har-
Sora Le n re Sentalacées de Chine et d’Indo-
mandi H. L. nov. var...... ho5 : ;
ve Chine, par M. Henri Le-
Jr longifolia H. L. nov. CODES 74 2e ee REINE 4
VAR ne TRE Ne ete Lo5 D MA PIC
tonkinensis H. Lecomte Sur le genre Coryanthes. Note
NOV. Sera. Lo6 par M. H. Poisson. .......
PALÉONTOLOGIE.
Végétaux fossiles du Sud-Ouest
de la Chine, rapportés par
— 136 —
BOTANIQUE.
C2
Orchidées intéressantes des Ser-
res du Muséum. 3° note, par
MM. J. Costantin et H. Pois-
le D' Legendre. Étude par
M. Fernand Pelourde......
346
396
Loi
399
136
399
— 137 —
TABLE DES FIGURES
_CONTENUES DANS CE VOLUME.
ZOOLOGIE.
Mammiferes.
* Pages
Mc debubalisibuzancher GG ce me en NC CLS. 8. 317
Aorte antérieure des Girafes :
Fig. 1. Crosse aortique de Girafe d’après Owen.....,.......... 10
Fig. 2. Crosse aortique de Girafe d’après M. H. Neuville. ........ 11
dass 00 RTE OR ARE EUR EE RSR TRE 211
Gare 0e MÉTRO ne CR ALNC ON OO P PER Bal
Fig. 1. Aspect des éléments du magma sanguin.
Fig. 2. A. Spectre solaire normal. B. Spectre de la solution sanguine
sulfurique.
PYCNOGONIDES.
Nymphon longinanum G. O. Sars. var. Le Danoisi Bouv. nov. var. :
Exemplaire mâle : Fig. 1. Extrémilé digitale de la pince droite. —
Fig. 2. Palpe droit. — Fig. 3. Ovigère droit. — Fig. 4. Masse ovigère
d’un autre mâle. — Fig. 5. Une épine différenciée du 7° article des
ovigères. — Fig. 6. Extrémité de la patte antérieure droite. — Exem-
plaire femelle : Les quatre articles basilaires de la patte antérieure droite 291
INSECTES.
Coléoptères.
Côtés du pronotum des Cleteus marginicollis, bisulcatus et grandis (Mo-
nommidæ)...... AL ce don ET DOI DES ét Lt EN RATE 283
PT PONT VU CI DESSQUMRR + ame celle me ne ne rec samuun 285
Lyctus inermis Lesne nov. sp.: a, antenne; 0, région postérieure du prono-
tum ; poil des bords latéraux du prothorax.................,..... 339
Trichorhyssemus Decorsei Bnd. nov sp. (PI. XI, fig. 1).............. 368
Muséum. — xx. 30
— 138 —
Orthopteres.
Termites de Ceylan :
Bébé-Termite ( Termes Redemannm) au sortir de l'œuf (PI. IT, fig. 1).....
Eutermes lacustris (soldat) venant d’éclore (PI. IT, fig. 2).............
Calotermes Greent (PI. III) : Fig. 1. Image. — Fig. 2. Tête et thorax du sol-
dat. — Fig. 3. Larve de 3 millimètres. ....:....................
Colotermestorlatats (PIN) EPP EE CE EEE EEE CT CEE
Fig. 1. Soldat. — Fig. 2. Larve de 4 millimètres. — Fig. 3. Nymphe .
de 5 mullimètres. — Fig. 4. Larve de 1 millimètre 5.
Calotermestceyloneus (PIN) EE EEE ER EE CE CRE CEE
Fig. 1. Image. — Fig. 2. Téte du soldat. — Fig. 3. Coupe longitu-
dinale du soldat.
Butermes (monoceros (HI NE) PER ESETI EN ENCRES
Fig. 1. Soldat. — Fig. 2. Ouvrier. -- Fig. 3. Reine. — Fig. 4.
Coupe de la tête du soldat.
Batermestmonoceros (PI ENAIE) EEE REP CCE CE Ce LE
Fig. 1. Armée sortante marchant le long du mur du Laboratoire
à Seemigoda. — Fig. 2. Armée rentrante.
Lermes Horma (DL NET) RER SN RER CREER RTS RER
Fig. 1. Image. — Fig. 2. Soldat. — Fig. 3. Petit ouvrier. — Fig. 4.
Reine.
Lermiière de Termes: Redemanne (PI UIX) RS PC RC CE RER
Névroptères.
Myrméléonides :
Rotanton sobrius Ebna LNOV- nov Sp MERE NPC
Fig. 1. @ Prothorax et psæscutum du mésonotum.
Neless egenus LongiNav.ÿnoy:/sp27.20 00 ch NON ER ECM E Ce
Fig. 2. @ Tête et prothorax.
Nelees assimilis Long. Nov. nov. sp
SORT D'OHDIOMOO OO DID AO OM ONE C0 0 0 0
ae Prothorax. — b. Pastre basale de l'aile antérieure.
PHYSIOLOGIE.
Fig. 1. Nerts de la Grenouille (PI. X)
Fig. 2. Nerfs du Lapin
rer ne eee...
oUole le rlele le onsie se elolo alele el tele eletats or efolisietslls
Dispositif pour examiner les fibres nerveuses en place d’une Grenouille dans
un muscle vivant (PI. XI, fig. 2)
DOEONCIOR OO RON IO NEC CCD OO AT OO NORD, OU
170
170
176
177
178
182
183
186
138
116
219
119
248
SOMMAIRE.
Actes administratifs. — Admission à la retraite de M. Chauveau, Profes-
seur au Muséum, et Nomination de Professeur honoraire, — Congé
accordé à M. Arnaud , Professeur au Muséum. — Allocation de bourses
à M'"° Dehorne et à M. Pierrefeu. — Nominations de MM. Kollmann,
Legendre, Pelourde et Bernard comme Officiers d'Académie. —
Allocution prononcée par M. le Professeur Roule aux obsèques de
M. Léon Vaillant, Professeur honoraire. — Le Muséum d'histoire
naturelle et la guerre : Protestation de M. Chevreul, Directeur du
Muséum, contre le bombardement, lors du siège de Paris, en 1871;
Liste des Fonctionnaires du Muséum mobilisés, blessés, inscrits au
Livre d'Or du Ministère de l’Instruction publique; Mort au front
des fils de MM. les Professeurs Vaillant et Arnaud; Extrait des
Correspondances des Fonctionnaires du Muséum mobilisés. 373 à
Présentation d’un ouvrage par M. Stanislas Meunier. ................
Communications :
LA
Ch. Kenremans. Mission de l’Équateur pour la mesure d’un arc du méri-
HOHADUD Tests: (GOl) NRA RE Le
Bavar. Note au sujet des sables marins littoraux recueillis par M"° L. Lerat
auxienvrous de Sydney (Australie) 2:14. he rer ne
H. Lecomre. Santalacées de Chine et d'Indo-Chine..................
M°° M. Puisaux. Signification morphologique et physiologique du renfle-
ment du canal excréleur de la glande venimeuse des Vipéridés. . .
Liste des Associés et Correspondants du Muséum....................
Liste des Conférences publiques du Dimanche. .....................
Tables des matières :
Table alphabétique des Auteurs et des personnes citées. ..............
Table par ordre méthodique : Actes et Histoire du Muséum. ..........
Table zoologique, anatomique, botanique, paléontologique et physiologique.
DA IONDEMNOT TG DÉQDTADRIQUE LL nee (a aie le MR à 2 caler a à ge me à aies
Table alphabétique des espèces et des principaux genres, .............
DAHIE TOR HP UT ONE TE MA RE Me ah ea ue a de he spin ais à Us 916
Pages
395
393
309
397
399
ho8
k13
kif
YA
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