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BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
TOME TREIZIÈME
1907
LIBRARY
v-FV* V< M*
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCCVII
i/«/. 13
MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1907
N° 1
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGCGVll
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de remettre des ma-
nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide. du Bulletin.
SOMMAIRE.
Pages.
\cirs officiels. Rentrée on fonction-. Mise à la retraite 1
Correspondance. Exposition des collections rapportées de la République de
l'Equateur par M. le Dr Rivet (Mission géodésique dirigée par le
commandant Bourgeois). Présentation d'ouvrages. Nouvelles de la
mission Palliot-Yaillant 1
I..-T. EJaht. Epilhalame composé par Luce de Lancival pour le mariage de
Georges Cuvier -'
— Nouvelles découvertes de l'âge de pierre à la Côte de l'Ivoire Il
E. Titoi kssart. Le Zèbre de Grant (Equus Granti de Wiqton), nouvelle
acquisition de ia ménagerie du Muséum .')
\. Menegaux. Catalogue des oiseaux envoyés en 1906 du Tonkin et de
l'Annana par M. Routan b
E. Simox. Liste des Trochilid.es observés par M. le Dr Rivet, dans la Répu-
blique de l'Ecuador 16
Jacques Pellkgiun. Siluridé nouveau du Fonta-Djalon a3
— Cbaracinidés américains nouveaux 2 5
M 1 • 1 tet. Sur la piqûre «les Scorpions tunisiens 27
Ernest Olivier. Collections recueillies en Perse par M. de Morgan. Coléop-
tères : Lampyrides . .,
Cvm. Felscbe. Collections de M. Maurice de Rolbscbild recueillies en Abys-
sinie et dans l'Afrique orientale anglaise et données au Muséum
d'histoire naturelle de I'iiri*. Insecte d'une espèce nouvelle du genre
Onilis) 29
Cm. Gbavibr. Sur un Coléoptère (Sphenophorus striatus Fabr.) qui attaque
les Bananiers à San Thomé (Golfe de Guinée) 3o
F. Silvisthi. Catalogue des \tachilidte de la collection du Muséum '-'is
Gy. SzéPLiOETi. Collections faites par \l. le baron Maurice de Rolbscbild
dans l'Afrique orientale. Hyménoptères. Famille des Draconidae . '. . . 3û
( Voir la suite <l la page 3 de lu couverture.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1907.
N° 1
-~5<8»c=—
93e réunion des naturalistes du muséum.
2Q JANVIER I 907.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
LIBRARY
NEW VO
BOT A N ICAL
GaROEN.
M. Labroy, ayant rempli la mission au Brésil (Manaos) donl il
avait été chargé par M. le Ministre des Colonies, a repris ses fonc-
lions de Chef des serres, le iei janvier 1907.
M. Poujade, Préparateur à la Chaire d'Entomologie, a été admis
à Taire valoir ses droits à la retraite à la date du icr février 1907.
CORRESPONDANCE.
Exposition des collections rapportées de la République de l'Equa-
teur (Mission géodésique dirigée par le Commandant Bourgeois) : à
la date du ih janvier, M. le Ministre de l'Instruction publique a été
avisé que cette exposition était prête à être inaugurée.
Présentai ion et don à la Bibliothèque du Muséum, par M. le Pro-
fesseur E.-T. Hamy, d'une brochure intitulée : Notes intimes sur
^Georges Cuvier, rédigées en 1 836 par le D' Quoi pour son ami
2?
1
Muséum. — xm.
J. Desjardins, de Maurice, publiées et commentées par le Dr E.-T.
Hamy, 1906 (Extrait des Archives de Médecine navale, de'cembre
^o6)-
AI. le Professeur Vaillant (Léon) donne les nouvelles suivantes
sur la Mission Pelliot-\ aillant :
-Les voyageurs, restés jusqu'au 17 octobre à kachgar, quit-
taient alors cette ville pour prendre la roule de koulcha, arrivant à
Alaral-Baschi le 27, puis à Toumscbouk le 29. La mission comp-
tait traverser cette dernière localité, mais la découverte d'un temple
bouddhique dans une ville qu'on regardait comme édifié exclusive-
ment à l'époque musulmane, l'obligeait à y séjourner beaucoup plus
longtemps qu'elle ne le pensait tout d'abord; elle y était encore le
1 5 décembre.
ffLes fouilles archéologiques ont été des plus fructueuses. Quant
au Dr Louis \ aillant, il n'a pu recueillir que quelques crânes, une
Chauve-Souris (trouvée dans le sol et malheureusement gravement
atteinte par la bêche qui l'a ramenée au jour), un certain nombre
d'Oiseaux. La saison hivernale était (Tailleurs peu favorable pour les
recherches d'histoire naturelle.
ff La Mission pensait arriver à Koutcha dans les premiers jours de
janvier et se louait beaucoup de l'accueil que lui font les autorités
chinoises. «
COMMUNICATIONS.
Epitbalamb composé par Lues de Lascival pour le variagb
he Georges Cuvieh,
< 0MM1 NIQUE PAR L.-T. HaMT.
La courte poésie transcrite ci-dessous vient encore de ce fonds Brenot,
aujourd'hui dispersé, dont l'amitié de M. 1*' vicomte de Grouchy m'a valu
de connaître les pièces les plus intéressantes pour noire Muséum.
C'est un épithalame, composé dans le goût du temps, pour M"" Georges
Cuvier, par Luce de Lancival . que le professeur en Sorbonne , empêché par la
maladie d'assister au mariage, adressait au Jardin des Plantes, vers la fin
de i8o3.
On sait que M°" Cuvier, qui a inspiré ces vers, élail veuve de Duvancel,
exécuté avec Lavoisier et vingt-six autres ferrai<;i-s généraux, le 8 mai 179&.
I^ile avait eu de ce premier mari un fils aine mort en Portugal dans l'armée
de Junot, un second fils, le compagnon de Diard dans l'Inde, où il a suc-
combé au cours d'un fructueux voyage d'exploration, une fille, enfin, qui a
épousé beaucoup plus tard le contre-amiral Ducrest de Villeneuve.
Cette seconde union, qui s'annonçait si bien, fut pour le rrcouple égale-
ment sensible et généreux» que célébrait Lu ce de Lancival la source d'in-
consolables douleurs. Quatre enfants naquirent, qui succombèrent les uns
après les autres. La dernière survivante, Clémentine Cuvier, dont les con-
temporains nous ont conservé le souvenir ému et attristé, mourait brus-
quement à l'âge de 22 ans, en septembre 1827, au moment de contracter
un mariage qui faisait la joie de ses parents.
Voici l'épitlialame écrit sur son grabat par l'auteur de Mucius Scœrola et
(ï Achille à Scyros. Ce morceau, d'une banalité facile et que sa dédicace
seule rend intéressant à nos yeux, n'ajoutera rien à la réputation d'un
poète qui a tenu une place honorable dans la littérature de ton temps,
mais qui est aujourd'hui bien oublié.
A Madame Cuvier, au Jardin des Plantes.
A MONSIEUR ET MADAME CUVIER,
En ce jour qui fait tant d'heureux,
D'un couple que l'amour moins que l'honneur enflamme,
D'un couple également sensible et généreux,
Sur mon grabat , j'allois faire l'Ëpithalame.
Des sommets d'Hélicon, à i'instant descendu,
Sa lyre d'or en main , Phœbus vers moi s'avance.
tfSur un si beau sujet, moribond, oses-tu
cDe ta frêle musette essayer l'impuissance?
«Seul, j'ai droit de chanter cette illustre alliance
«Du Génie et de la Vertu,
crDo la noble infortune et de la bienfaisance."
Ma musette, à ces mots, s'est tû,
Mais pour hommage encore elle offre son silence.
Par on pauvre malade.
Mon amie me saura quelque gré de ce foible effort, je soutire depuis quatre
jours au delà de toute expression, mais mon cœur se ranime pour applaudir à son
bonheur.
Lucb de Lancival.
P. S. Distribuez compliments et amitiés à tout ce qui vous entoure.
1 .
NoDVELLES DECOUVERTES DE h AGE DE PIERRE î /. I CÔTE DE l'IvOlRE,
COMMUNICATION DE M. E.-T. HamY.
J'ai commenté dans une noie insérée au Bulletin du Muséum du mois de
décembre 190& la première découverte qui ailétéfaileà la Côte de l'Ivoire (1)
d'une hache en pierre polie. La belle pièce en schiste amphibolique que je
vous présentais alors de la part de mon ami M. Clozel, gouverneur de la
colonie {i\ n'est plus isolée aujourd'hui. M. Moesch, commis des affaires
indigènes et chef du poste d'Alépé (Cercle des Lagunes), qui avait trouvé
celte première pièce, m'en a depuis lors remis trois autres que je place
sous vos yeux et m'annonce aujourd'hui qu'il en a trouvé d'autres encore,
dont une surtout est remarquable par sa forme et par ses dimensions. Elle
a été. en effet, rendue tranchante sur toute la longueur de ses deux côtés,
et n'atteint pas moins de 0 m. 't'i sur 0 m. 07. Cet instrument rappelle,
dit M. Moesch, le matcbett ou sabre d'abattis utilisé aujourd'hui par les
indigènes.
En générai, les haches découvertes jusqu'ici ont de 5 à 20 centimètres
de long, 2 à 3 centimètres de large. Ces instruments se trouvent générale-
ment à quelques centimètres du sol: il suffit d'un grand orage, et l'on n'a
qu'à gratter la terre pour qu'ils soient mis à découvert et. chose curieuse,
peu d'emplacements n'en ont pas S).
Les indigènes de la Côte de l'Ivoire, aussi bien que leurs voisins de la
Côte de l'Or, considèrent ces pierres comme lancées du ciel par la foudre
aux jours d'orage.
A Alépé, on conte volontiers des récits sur les ancêtres, où ceux-ci
figurent armés seulement de simples épicu.r. Les nègres ne peuvent pas se
figurer que leurs pères aient jamais pu avoir l'idée de fabriquer ces pierres
polies qu'ils exhument de temps en temps.
Les trois nouvelles haches de pierre d'Alépé que le Muséum doit à
M. Moesch sont essentiellement constituées, dit M. Lacroix, par de l'am-
phibole. Ces instruments affectent chacun une forme différente. Le premier
est une hachette, assez régulièrement convexe sur ses deux faces et d'un
tranchant peu accusé et d'ailleurs passablement ébréché. La pièce est égale-
ment endommagée sur ses deux bords et vers son talon obliquement cassé.
Cette première hache mesure Ci millimètres de longueur, lio de largeur et
1 Les décomertes du môme genre, signalées jusqu'alors dans !a Guinée supé-
rieure , avaient été laites à la Cèle de l'Or (Wassa, \kkra). — - Cf. E.-T. Hahv,
L'âge de pierre au Gabon (Bull, du Mus., t. III, p. 1 55 , 1897).
M Cf. E.-T. Hamy, L'âge de pierre à la Côte de l'Ivoire 1 Bull, du Mut. d'hitt.
mu., t. \ , p. 536-536, îQoft 1.
Lettre d' Uépé, ~> juin 1 906.
■> i (1 épaisseur. La seconde, plus longue (06 niillini.) et plus épaisse
(q3 miilim.), est réduite dans sa largeur (33 miilim.) par une fracture
analogue à celle que j'ai déjà décrite ici même sur une hache du (Jal)on(1).
Le bord conservé est droit et adouci; les faces sont égales et faiblement
convexes; le bord tranchant est fait de deux biseaux symétriquement al-
longés (long., 66 miilim.; larg. , 33 miilim.; épaiss., 2:? miilim. ).
La troisième et dernière pièce de la collection Moesch reproduit à peu
près le type de la Côte de l'Or qu'on voit dans les collections de Copen-
hague et de Leyde et dont j'ai déjà dit quelques mots précédemment'2'. Ce
type est surtout bien connu par la communication fréquemment citée de
Sir John Lubbock, publiée par la Société d'ethnologie de Londres en
1872 «.
Le Zèbre de Gisant (Equus Grantj de Woro.v),
VOUVELLE ACQUISITION DE LA MENAGERIE DU MUSEUM,
par M. E. Trouessart.
La ménagerie du Muséum vient de s'enrichir d'une nouvelle espèce ou
sous espèce de Zèbre que l'on n'avait pas encore vue en France. V Equus
Granti est, après Y Equus Grevyi, la plus septentrionale de toutes les espèces
de Zèbres. C'est aussi une des plus élégantes par ses formes et par les
rayures de son pelage.
Le Zèbre de Grant est, comme celui de Grévy, entièrement rayé jusqu'au
sabot, mais, à l'opposé de ce dernier dont les raies sont très étroites et très
nombreuses, le Zèbre de Grant porte des raies noires très larges et par
suite peu nombreuses sur le corps, sans aucune trace des raies intercalaires
brunes ou ombrées (shadowstripes) , qui caractérisent Y Equus Chapmanni
et la plupart de ses variétés. Ces larges raies se détachent nettement sur un
fond d'un blanc parfait, à peine légèrement crémeux sur la croupe. Les
rayures forment sur les jambes des anneaux complets, étroits et tellement
confluents vers le bas, que le boulet et le paturon sont complètement noirs.
Le museau est aussi complètement noir. Les oreilles sont remarquable-
ment petites, blanches, avec une raie noire transversale peu marquée. La
(,) Cf. E.-T. Hamy, L'âge de pierre au Gabon (Bull, du Mus. d'hist. nal..
1897, P- l55)-
('2> E.-T. Hamy, Rail, du Mus. d'hist. nul., y. i5ô. — Cf. C.-L. Steinhaiikii,
Korl Veiledning i det Kgl. Elhnngraph. Mus. kjobenhavn, 1870, in-18, z. ai.
W Sir John Lubbock, Note on some Stone Implements fiom \frica and Syria
(The Journ. ofthe Anthrop. Instil. qfGreat Britain and Ireland ; vol. 1, appendice,
p. xcn-xcvi, pi. (-11, 1879).
— 6 —
touffe terminale de la queue est noire. Sur le corps, la disposition des
bandes et la forme de la selle est la même que chez le Zèbre de Chapmann.
C'est pour cette raison que M. de Winton le considère comme une sous-
espèce de ce dernier sous le nom à'Equw Chapmanm Granti, tandis que
M. Sclater en fait une espèce à part.
I ,e Zèbre de Granl habite le Masaïland , la région arrosée par le fleuve
Tana et la rivière Theca, jusqu'aux lacs Baringo et Budolf; il s'étend à
l'Ouest jusqu'à l'Uganda (au nord du lac Victoria), et vers le Nord-Est
jusqu'au Somali et au pays des Gallas. Dans cette région septentrionale de
son habitat, il parait qu'il se mêle aux bandes de Zèbres de Grévy, bien
qu'il soit d'une taille notablement inférieure. Ce qui est certain , c'est que
sur les marchés de FAbyssinie où l'on apporte des peaux, notamment à
Abbis-Abeba, on trouve ses dépouilles, dans un même' ballot, confondues
avec celles du Zèbre de Grévy.
II est donc possible que cette forme si distincte ait été, comme YEquus
Grevi/i, connue des Bomains, et qu'elle ait figuré avec lui dans les jeux du
cirque.
Notre Zèbre de Granl est un étalon qui permettra de tenter des croi-
sements avec les femelles iVEqitus zébra et (TEquus Chapmanni que la mé-
nagerie possède depuis plusieurs années, et dont l'une d'elles a déjà pro-
duit des hybrides de toute beauté.
Catalogue des oiseaux envoyés en îyoG du ToNKiy et de lAnnam
pab M. BouTiy,
PAR M. A. Menegaux.
Falconidés.
\. Butastur indicus (Gm.).
Falco indicos Gmelin (1788), S. N. I., p. 2 64.
Bltastur indicus Sharpe ( 1 8 7 G |, Cat. />. Brit. Mus., I, p. 397.
1 échantillon femelle.
La Buse aux joues cendrées vit dans l'est de l'Asie , de la presqu'île de
Malacca le long des côtes jusqu'au Japon, ainsi que dans l'Jnsulinde jus-
qu'à la Nouvelle-Guinée. Elle parait plus rare dans le Ténasserim, au sud
d \niherst, que dans la Cochinchine cl le Tonkin.
2. Buteo desertorum ( Daud. ).
Falco desertoriim Daudin , Traité , 11, p. 162 (1800); Blanford. Faune
B.o/Brit. India, III, p. 3'j3 vi895).
Bcteo vulgaris Leach, Syal Cal. Ment. Birck H. M., p. 10 (1816).
— plcmipes Hodgson, P. Z. S., p. 87 ( 18/17).
— Japomcis Jerdon, Ibis ( 1871 ), p. 337.
1 échantillon , jeune mâle.
L'aire de dispersion du Busard commun comprend la plus grande par-
lie de l'Europe, de l'Asie cl de l'Afrique. En Asie, il paraît vivre dans
l'Himalaya et ne visiter le sud de l'Inde, le Pégou et le Ténasserim et pro-
bablement l'Annam et le Tonkin qu'en hiver.
Asonidés.
3. Athene cuculoïdes ( Vig.).
Noctua cuculoïdes Vigors , P. Z. S. ( 1 83o) , p. 8 , et Gould, Cent. Himal.
B.,V\A\.
A. cuculoïdes Gray, Gen. B., I, p. 35; Blyth, Cat. Mus. A. S. B., p. 38.
Glaucidium cuculoïdes Sharpe, Ibis (1875), p. 259; et id. Cat. Brit.
Mus., II, p. 219; Blanford, Faun of Brit. India Bind.,111, p. 3o5.
1 mâle.
Existe dans la région himalayenne jusqu'à 2,000 mètres, dans l'Annam,
la Birmanie, le nord du Ténasserim; signalé en Gochinchine, il existe
donc au Tonkin. Il ne faut pas confondre cette Chevêche avec A. whiteleyi
Blyth signalé par A. David et Oustalet dans le sud de la Chine, dont la
queue porte un nombre de barres moindre. Anderson ne signale aucune de
ces deux espèces au Yunnan occidental.
h. Scops elegans (Cass.).
Epiiialtes elegans Gassin, Pr. Ac. Phil. (1852), p. i85.
Scops semitorques Swinh., Ibis ( i863), p. 267, et ( 1867), p. W).
Lempliius glabripes Swinh., P. Z. S. (1871 ), p. 3/i3.
— elegans David et Oustalet, Ois. Chine ( 1 875 ) , p. 63 ( pi. VI sons le
nom L. glabripes).
Scops lettia elegans Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. (1877), p. 87.
1 mâle , long, totale , 2 h centimètres ; aile , 1 7 centimètres ; queue ,
9 centim. 4; culmen, 1 centim. 9; tibia, 3 centimètres.
Ce Petit-Duc à doigts nus se rencontre dans toute la Chine ottomane. On
le trouve donc encore plus au Sud, au Tonkin. Il est remplacé dans l'Hima-
laya par la forme S. lettia Hodgs. , dont il est très voisin.
Cette espèce est nouvelle pour les collections du Muséum.
Cuculldés.
5. Cuculus canorus L.
G. canorus Linné, Syst. Nat., I , p. 1G8 ( 1 766).
t échantillon mâle prescpie adulte. Long, totale, 33 centimètres; aile,
— 8 —
ai centimètres; queue. 17 centimètres; culmen, 17 centimètres; larse,
17 centimètres.
Le Coucou vulgaire vit eu Europe, en Afrique, même en Australie, et
clans toute l'Asie. 11 émigré suivant les raisons dans les diverses régions de
son habitat. Les quelques différences que présente le plumage n'ont qu'une
importance secondaire.
RléropidéSi
6. Merops sumatranus Rallie*.
Merops sdmatranis Rallies, Trans. Linn. Soc. XII, p. 29/j ( 1891):
Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., XVII, p. 61.
— bicoi.or Gray, H and. liai. />'. . 1. p. 99 1 1869 V. David et Oustalet.
Ois. Chiite p. 93 ( 1887 1.
1 spécimen jeune.
Signalé du Sud de la Chine à la Cochinchine , et au Siam dans la pé-
ninsule malaise, à Java. Sumatra. Roméo.
BucérotidéSa
Anthracoceros malabaricus { Gm. ).
Ri ceros malabaricus Gmelin. Syst. Nat. 1 1788 ). I. p. 35(j.
— alrirostris Shaw et Nodd.. ^nt. Mise. ( 1790-1810 i. \l\. pi. 809,
Shaw Gen. Zool. | 181 1 ), VIII, p. 18.
Hvdrocissa aliîirostris Horslield et Moore. Gai. il. Mua. E. Ind. Go
(i85G-i858),II,p. 58g.
1 spécimen. Dimensions : aile, o cenlim. 29; queue, 0 centim. 29: cul-
men, 0 m. ikk\ hauteur du bec au niveau de la pointe du casque, 5 cen-
timètres.
Cette l'orme est de plus petite taille que la forme voisine de l'Himalaya
et de l'Inde I. affinis Hutton. On l'a trouvée dans les environs de Cachai- el
de Manipour, au Sud, dans le Ténasserim et dans le Siam, Tirant dans
la Rasse-Cochinchine et Inderson, dans le Yunnan; mais A. David et Ous-
talet ne l'indiquent pas comme existant en Chine.
Elle est connue au Tonkin. M. Routau en a reçu des échantillons du
Haut Tonkin et de la province de Iloa-Rinh. M. Boutan a pu voir que le
\ol de cette espèce se compose de deux temps : dans le premier, l'oiseau
donne des coups d'aile rapides et saccadés: dans le deuxième, il plane.
L'oiseau affectionne particulièrement les bananes comme nourriture.
Méliphagidés.
8. Zosterops simplex Swinli.
'/.. simples Swinhoe, P. A. S. | i863), p. ao3, id.t ll>i* 1 i8(i3). [». 29A.
1 mâle.
Ce Zosterops ressemble beaucoup à Z.palpebrosa Temm. de L'Iade. Sa
présence a été signalée dans toute la Chine, le Vunnau, le Pégou inférieur
et le Népaul. Il faut donc y ajouter le Tonkin et probablement les vastes
régions qui s'étendent jusqu'à la presqu'île malaise. Aussi très voisin de
/. siamensis lllylh de la Cocbinchine (Tirant).
Lanildés.
0. Lanius superciliosus Lath.
Lanius superoiuosus Latham, liai. Orn. Suppl., ~?.o. n" t!\ ( 1801 1.
— phoenicdrus Schrenck . Rets, in imurland, I, p. 384 ( 1 !S(io ).
1 femelle, octobre 1900.
La Pie-Grièche à bonnet blanc habite l'Asie orientale. En hiver, elle des-
cend dans la presqu'île de Malacca, dans lTnsulinde et aux Philippines,
tandis qu'en été elle se rend au nord de la Chine jusqu'au Baïkal, en \Iand-
chourie et au Japon.
Péricrocotidés.
10. Pericrocotus brevirostris (Vig. ).
MltSCIPETA brevirostris VigOI'S , P. Z. S. ( 1 8 3 1 ), p. h 3.
P. brevirostris Vig., Gray. Gen. Bird. (i844-i84q), I, p. 289.
Spécimens mâles et femelles (certains jeunes mâles avaient encore la
tache jaune des rémiges tertiaires).
Le Péricrocote à bec court se rencontre dans toute la région himalayenne
depuis Gilgit jusqu'à la Birmanie, à 3, 000 mètres d'élévation, et en Chine
et même en Mandchourie en été. Tirant ne le signale pas en Cocbinchine,
où il existe probablement aussi, puisqu'il a été récolté par Davison au Pé-
gon et par Boutan au Tonkin.
11. Pericrocotus roseus (Vieill.).
Muscicapa rosea Vieillot, Nouv. Dict. d'Hist. nat.(i8i8), XXI. p. 480.
P. roseus Gray, Gen. B.. I, p. -iSsi, et Blyth., Cal., p. io,3.
9 mâles du Tonkin.
Répandu dans l'Afghanistan, l'Annam et la Birmanie jusqu'à une altitude
de 1,800 mètres; signalé au Pégou et au Ténasserim jusqu'aux îles
Merqui, Tirant ne l'a pas rencontré en Basse-Cochinchine, A. David cl
Oustalet l'admettent dans les Oiseaux de la Chine, tandis qu'Anderson le
signale près de Menangla, dans le Yunnan occidental. Il est intéressant de
constater sa présence au Tonkin. 11 s'avance donc vers l'Est beaucoup plus
qu'on ne le supposait. A propos de cette série de Pericrocotus. M. Boutan
constate qu'on bu a d'abord apporté des Oiseaux avec du jaune seulement .
et pas de rouge, et ce n'est que lorsque la saison s'est avancée vers la tin
de février (pie le mélange des deux couleurs a commencé.
— 10 —
12. Pericrocotus cinereus Lafr.
P. cinereus Lafresnaye, Bev. zool., Mil, p. 9/i.
1 mâle.
Ce Minivel habite en été le pays au Sud de l'Amourland et do Pembou-
chure de la rivière Ussuri; puis la presqu'île de Malacca, Sumatra et Bor-
néo, et les Philippines. Il n'avait pas encore été rencontré dans le centre
et le nord de PIndo-Chine française. Il parait y être rare, de même qu'en
Birmanie, on Oates n'a pu s'en procurer qu'un seul exemplaire près de
Pégou, en hiver. (Oates, Birds Brit. Burm. (187%) , ï, p. 262; id., Fauna
Imlia. . .)
Dicrwidés.
13. Buchanga atra ( Herm. )
Miscicapa atra Hermann . Obs. zool, p. 208 (i8o4).
Dicrbrus macrocercus Vieillot, Nouv. Dict. (1817), IX, p. 588.
Biciianga ATRA,Blyth et Wald. Birds Burm., p. 129.
Dicruris ater, Oates Fauna Brit. imlia, I , p. 3i3 (1889), Sharpe, Cat.
Brit. Mus., 111 (1877), p. 2/16.
k spécimens du Tonkin : 2 d, 1 9 et 1 jeune. Ces Oiseaux sont très
abondants an Tonkin en toute saison. Ils se tiennent au sommet des hauts
bambous d'où ils guettent les Insectes. Cette espèce , qui se rapproche du
type macrocercus (Swïnh.) de l'Inde et de la Birmanie, a donc une aire
de dispersion très vaste de l'Himalaya à Ceylan [B. mitior [Holdw.]) et de
l'Afghanistan au Yunnan occidental et au Tonkin, où elle touche l'habitat
de la forme B. cathœcus de la Chine.
D'après M. Oustalet, il est probable qu'il y a identité entre cette espèce
et l'espèce africaine (B. atra assimilis).
14. Buchanga leucogenys \\ alden.
B. LEUCOGENvs Walden, Ann. Mag. Nat. hist. (1870). p. 219 (Nagasaki).
1 spécimen.
Le Drongo cendré vit du Ténasserim , des îles Mergui et Andaman jusqu'à
Malacca au sud; vers le nord et l'est, son aire d'babitat s'étend à la
Cochinchine. au Siam à la Chine et au Japon.
Muscfcaptdés.
15. Hypothymis azurea (Bodd. ).
\Ius< icapa azurea Boddaert , Tabl. PL enl. de Daubënton (1 883), p. 4t.
Hypothïhis s/i rea (Bodd.), Anderson, Yunnan Exped. Ares., p. 655.
Nombreux spécimens provenant de Tha-a-cap (Hanoï), dont 2 femelles.
Ce Gobe-mouches est très abondant à Ceylan, dans l'Inde et dans
l'Himalaya, où il ne dépasse pas 1,000 mètres.
— 11 —
Puisqu'il a été signalé dans la Basse-Cochinchine, le Cambodge, le Laos
et lo Yunnan, il u'esl pas étonnant de !•' rencontrer au Tonkin. Il est ;m>si
aux Philippines, sur les îles Formose el Haïnan, mais David le dil rare en
Chine. Aux îles Audainan, il est remplacé par //. tytleri Beavan.
16. Stoparola melanops (Vig.).
MlISCICÀPA MELANOPS \ ijjors (l83i), P. /. S., p. 171.
Stoparola melanops Blylb.. CaU, p. 176.
3 spécimens, 2 mâles et 1 femelle.
Ce joli Gobe-mouches a une aire de dispersion énorme, car il a été signalé
dans l'Inde à l'est de Sindh el an nord de Nilgiries; il est abondant dans la
Chine, PIndo-Ghine, le Tonkin et la presqu'île malaise.
I 7. Xanthopygia tricolor (Hartl.).
MrscicAPA tricolor Haiïlaub, Reo. zool. (i845), p. A06.
\antiiopygia leucophrys Blyth., /. A. S. B., XVI, p. i54; David el Ous-
taiet, Ois. Chin., p. 118, pi. L\\\.
Xanthopygia hylocharis David el Oustaiet, Ois. Chin., p. 1/19.
3 mâles.
Son aire de dispersion comprend le Japon, le Sud de la Chine jusqu'à
la péninsule malaise. Elle comprend donc le Tonkin et l'Annam. Tirant ne
signale pas cette espèce en Cochinchine. Elle paraît ne pas exister dans le
Yunnan et la Birmanie.
18. Terpsiphone affinis (Blyth.).
Tchitrea affinis Blyth, J. A. S. fi., XV, p. 292; id.,Cat. Mus. A. S. B.,
p. 2û3.
Terpsiphone affinis Salvadori, Ucc. Born., p. 137.
1 spécimen.
Habite du Sikkim à l'Annam , an Yunnan , à l'extrême sud de la presqu'île
de Malacca , ainsi que Java , Bornéo , Sumatra et Flores. Il faut donc aussi
le compter au nombre des espèces tonkinoises ; de plus . Tirant l'avait déjà
signalé dans la Basse-Cochinchine et Oustaiet dans le Laos.
19. Rhipidura albicollis (Vieill. ).
Platyrhynchos albicollis Vieillot, TN. Dicl. Hist. nat., XXVII, p. i3.
Rhipiddra fuscoventris Frank!., P. Z. S., i83i, p. 117.
a spécimens.
Signalé dans l'Inde, l'Annam, le Yunnan, la Birmanie et jusqu'en
Cochinchine par Tuant. Le prince Henri d'Orléans en avait déjà capturé
plusieurs échantillons au Tonkin, en 1892.
M. Oustaiet met en doute sa présence en Cochinchine, car c'est une
12 —
espèce himalayemie qui du Cachemire, du Népaul et de l'Assam s'avance
à travers la Haute-Birmanie et le Yunuau jusqu'au Toukin.
Saxicolidés.
20. Pratincola maura ( Pall. ).
Motacilla maura Pallas , Reise Russ. Rciclis., Il, p. 708 (i773).
Pratuccola indica (Pall.) Blyth, .1. 1. S. B., XVI. p. 129 (18/17). An"
derson. Yuan. Expéd. , p. 618; A.David et Oust., Ois.Chitiê, p. 167.
Hue femelle.
Remplace notre Traquet tarier dans l'Inde et l'Extrême-Orient, car il se
trouve dans tout l'Himalaya, la Chine, l'Indo-Ghine et le Japon. En Sibérie,
on le trouve jusqu'à la Pelchora et l'Oural.
Sylviidés.
*2 I . Orthotomus sutorius Forst.
Motacilla sutoria Forsler, Lui. Z00L, p. 17 (1781)' p'- VIII, et Gme-
lin, Syst. Nat., I, p. 337 (i?88>-
— longicalda Gmeliu , Syst. Nat., I, p. 96 h (1788).
0. longicaida David et Ouslalet, Ois. Chine, p. 261 (1877).
SnoiuA sctoria Sharpe, Cal. Brit. Mus., p. ai5 (i883).
Uu spécimen, Hannï.
Très abondante à Geylan et dans l'Inde, excepté dans le Sindh et le
Penjab, la Fauvette couturière se rencontre dans l'Himalaya jusqu'à
1,000 mètres. Elle vit dans la Birmanie, le sud de la Chine de Canton , à
Fout-chéou , de même que dans les iles Formose et Haïuau. Au sud. d'après
Davison, on ne la trouve plus au-dessous des îles Mergui. Elle a déjà été
signalée dans la Basse-Cochinchine. On devait donc la signaler au Tonkin:
M. Boutan la dit très commune à Hanoï dans les haies de bambous et sur
les figuiers, ainsi que dans la région montagneuse du delta du Tonkin. à
Chi-Né, province de Hao-Binh.
Elle construit son nid fin mars ou commencement d'avril.
•l'I. Lusciniola iuscatus (I'Iylh.).
Pbyllopneoste klscata Blyth. , ./. \.Soc. B. . XI, p. n3| i84a >. et XII .
p. i45(i843).
Lusciniola klscata Seebohm, ibid. (1880), p. 277.
Herbivocdla ki scata Oates, B. />'., I, p. 92.
1 spécimen. Tonkin, Hanoï.
Eu hiver, on trouve cet Oiseau au sud de la Chine , à Formose, dans
l'Annam et la Birmanie et par conséquent dans la presqu'île indo-chinoise :
— 13 —
en élé, il émigré vers le nord, dans le sud-est de la Mongolie et le aord de
la Chine, et quelques-uns s'arrêtent aussi dans le Népaul el leSikkiru.
C <>rvi<l<-s.
'2o. Pica pica sericea Goudl.
Pica sericea Gould, P. /. S. (i845), p. a (Amoy, Chine).
— varia .iapomca Schlegel, Fauna japonica , Aves, p. 816 (i848).
3 spécimens, dont un d\ Hanoï.
/ Totale o.4/io; o.43o; o.45o
Longueur j Aile 0.209; 0.210; o.:u>9
en millimètres, j Queue o.a5o; o.-!3o; 0.2/10
( Culmen o.o33; o.o3i; o.oS'i
Les Pies de l'Asie appartiennent à trois formes :
1. P. p. bactriana Bp qui habite le nord de l'Asie jusqu'à l'Amour el au
kamtschalka, à l'est, et au sud jusqu'au Belouchistan et au Cachemire.
2. P. p. botlanensis Deless. qui vit au Sikkim. au Bhoulan et dans IcThi-
hel oriental jusqu'au Kansou.
3. P. p. sericea qui se reconnaît à la teinte plus foncée des ailes et de la
queue, à la couleur presque bleue des rémiges primaires et des rectrices
médianes. Il existe une bande sur le croupion qui est presque toujours
grise, rarement blanche.
Celte forme se rencontre depuis la Birmanie supérieure jusque dans les
lies méridionales du Japon, ainsi qu'en Corée, à Formose et à Haïnan.
D'ailleurs, ces formes, variables dans d'assez larges limites comme colora-
tion et taille , diffèrent assez peu de la forme typique pour qu'on puisse les
considérer comme des formes locales, de simples représentants géographi-
ques de la forme typique.
24. Crypsirhina varians (Latlî.).
Corvds varians Latham , Ind. Ornith., SuppL (1801), p. XXVI.
Glaucopis varians Temminsck, Pi. col. Art. Glaucopis.
Temia levaillanti Lesson, Traité a" Ornith., p. oh a.
1 spécimen du Tonkin, janvier et juin.
Gel Oiseau existe dans le Pégou inférieur et descend au sud jusqu'aux
îles Mergui, ainsi qu'à Java et à Bornéo. A l'est, il a élé signalé au Siam,
en Cochinchine ; on ne l'a pas récolté au Yunnam ni en Chine. Il est d'au-
tant plus intéressant de constater sa présence au Tonkin où il est rare, au
dire des chasseurs. Il parait y résider toute l'année, car on l'y a tiré en jan-
vier el en juin.
— u —
C'ulunibidés.
25. Trenon nipalensis (Hodgs.).
Toria nipalensis Hodgson , As. Bcs., p. 16, pi. IX (tète et pied).
Trenon nipalensis BIvth. , /. A. S. B., XIV, p. 867; Jerdon, B. India ,
II, p. 445; Salvadori, Cal. B. B. Mus. (1893), XXI, p. 34.
— nasica Sharpe (nec Schlegel), Trans. Linn. Soc. Z00L, I, p. 346
11876, Palawan); Oustalet, Nouv. \rch. Mus., II, p. 990(1886,
Hué, Annam).
3 (S et 3 9 provenant de la pointe du Scorpion, côte de l'Annam, de
Sanison et de l'île de Benson (Annam), ainsi que du Tonkin. de Thaï -
a-ap, près Hanoï et des environs de Con-do, dans le Delta.
Ce Pigeon est assez rare dans l'Himalaya oriental où on le trouve à de
faibles hauteurs jusqu'au Népaul. Il est peu fréquent dans le Bengale infé-
rieur, dans l'Annam, la Birmanie, le Siam , la Cochinchine et la péninsule
malaise. A Sumatra, h Bornéo et aux Philippines il existe aussi. Etant
donnée son immense aire de dispersion, il n'est pas étonnant de le trouver
aussi en Annam el au Tonkin. M. Oustalet a déjà signalé les échantillons
rapportés par M. Philip, de l'Annam, sous le nom de T. nasica Schl. , en
identifiant ainsi cette forme avec celle des Philippines.
M. Boutan assure qu'on le rencontre partout, non seulement sur les
grands arbres, mais aussi dans la brousse basse qui couvre les montagnes
des régions de l'Annam et du Tonkin couvertes de gros rochers. Il parait
ne pas exister au Yunnan oriental . puisque Anderson n'en parle pas.
26. Turtur tigrina Temm.
Columba tigrina Temminck et Knip, Pig., I, p. 43 (1808 à 181 1).
Peristera suratensis Boie (nec. Gin.), Isis (1828), p. 327.
Ti rtur chinensis G. B. Gr. , Gen. B., II, p. 472, n° 9 (i844).
Cette espèce se rencontre dans toute la Birmanie, la Cochinchine el
l'Insulinde jusqu'à Célèbes. Les individus de !a Birmanie supérieure sont
intermédiaires entre cette forme et T. suratensis Gm. En Chine, elle est
remplacée par T. chinensis Scop. , dont elle diffère très peu; Anderson ne
'a signale pas dans l'Yunnan occidental. Tirant l'a regardé comme un des
oiseaux les plus communs en Cochinchine, sauf dans les forêts épaisses et
les régions sans arbres.
M. Boutan assure qu'elle est répandue partout au Tonkin et en Annam,
où elle est très appréciée des chasseurs. Les Annamites l'élèvent volontiers
en cage et la mettent dans les chambres où il y a eu des malades ou qu'ils
estiment malsaines.
Phasianidés<
27. Polyplectron Germani Elliot.
P. germani Elliot, Mis (1 866). p. 56 . et id. \tonogr. Phas. 1 1 879 i, I . pi. 8
— 15 —
(cf) [Bien-hoa, Cochinchine] el Ogilvie-Granl, Cat. B. Brit. Mus.,
vol. XXII, p. 357. L'Éperonnierd'Aubenton, PI. enl., pi. 4o3 1 9).
2 spécimens d*Q «le Phu-Doan sur la rivière Glaire près de Thnyen
Quang. M. Boutan en a «levé au laboratoire d'Hanoï qui provenaient de
Nha-Trang. Il les nourrissait avec du paddy.
Le Chinquis de Germain «pi'on regardait comme spécial à la Cochin-
chine où il a été récollé par Pierre, Tirant et Germain, appartient donc
aussi à la faune du Tonkin; Anderson ne le signale pas en Yunnan.
P. chinquis (Mùll) du Nord-Est de l'Inde se rencontre jusque dans l'Assam
et les montagnes du Laos, tandis que P. bicalcaratum L. parait spécial à la
presqu'île de Malacca. Tirant ne signale pas le Chinquis dans la Cochin-
chine, mais Oates, dans la Birmanie britannique, a récolté un Pohjpleclron
qu'il a décrit en i883 sous le nom à'helenae et qui doit être identifié à
P. chinquis.
D'après le Dr Vassal , il est commun à quelques kilomètres de la mer,
dans les forêts avoisinant Nha-Trang (Annam).
C'ha ratlri itlés.
28. Sarcogrammus atronuchalis (Blyth.).
Sarcogramma atrogularis Blyth., J. A. S. B., XXXI, p. 345 1 1869 ).
Lobivanellijs atronuchalis Blyth. Jerdon , B. L, III, p. 6^8 (186 A ).
3 spécimens des côtes de l' Annam entre Vinh et Than-hoa.
Son habitat s'étend de la Birmanie et du Yunnan occidental (Anderson),
à la Cochinchine (Tirant), à la péninsule malaise et à Sumatra, partout
où il y a de l'eau. Son aire de dispersion est donc plus étendue vers l'Est
qu'on ne le pensait, puisqu'elle comprend l' Annam et probablement aussi
le Tonkin. David et Oustalet ne l'ont pas signalé en Chine.
Ce pluvier est de même taille que S. indicus Bodd. avec le bec un peu
plus petit. Cette espèce manquait dans les collections du Muséum. M. Bou-
tan l'a vu au bord de la mer, tantôt par couples , tantôt par vols de sept à
huit individus. Il n'est nullement farouche et se laisse facilement observer,
soit au vol , soit au repos. 11 court avec une extrême vélocité sur le sable
ou dans les rizières à demi desséchées, afin de récolter des larves d'insectes.
Son estomac est presque toujours rempli de grosses larves hexapodes de
3 à h centimètres de long, dont M. Bouton n'a pu encore trouver d'adultes
pour déterminer l'espèce.
Ardéidés.
29. Ardeola Grayii (Sykes).
Ardea Grayii Sykes, P. Z. S. (i83a), p. i58.
Ardeola lkucoptera apud Blyth., Cat., p. a8i ; ici. Ibis (i865), p. 38.
3 spécimens.
Est répandu depuis le Golfe persique à travers toute l'Inde, l'île de
16
Ceylan, la Birmanie <'l la presqu'île de Malacca. Il se trouve aussi dans les
îles .(voisinantes : Andaman, Nicobar, Laquedives. Signalé à l'Est jusqu'en
Gochinchine par Tirant, ce Crabier vit donc aussi au Tonkin.
30. Nycticorax griseus L.
\ude\ grisea et A. nycticorax L. ( 176G), S. N. L, 207 el 209.
\. (,i;ise(s (L. 1 Blyth., J. A. S. R., XV, p. 37:]; id. Cat., p. 281.
Nmticoiux nycticorax Sharpe. Cat. H. Brit. M., XXVI, p. i46.
Une femelle.
Le Bihoreau vulgaire babile le Centre et le Sud de l'Europe et de l'Asie ,
el toute l'Afrique ainsi que la plus grande partie de l'Amérique du Nord
avec les Antilles (Y. naevius Cray). L'espèce d'Australie (A. calédoniens
Gm.) en est même peu distincte.
Liste iu:s Trochilides observés par M. /./•; D' lin 1:1
l>\\S LA RÉPUBLIQUE DE L'ECUADOR,
par M. E. Simon.
M. le D' Rivet a rapporté de son voyage une belle série de Trochilides
dont nous donnons ci-après le catalogue ; le soin avec lequel le chasseur a
noté, pour chaque oiseau, la localité, l'altitude et la date de capture, en
fait le principal intérêt.
Cette collection offre la plus grande analogie avec celle, beaucoup plus
considérable, recueillie en 1 898 et 1899, dans la même région ( et le plus
souvent dans les mêmes localités) par MM. C. Hamilton et YY. Goodfellow
el publiée par M. H. C. Oberholser (in Pr. U. S. Nat. Mus., XXIX.
}). 009) ; il est cependant à noter que leD' Rivet a rapporté deux espèces:
btdrodon aequalorialis et Phaethornis Moorei, qui manquent à la liste de ses
devanciers.
Les localités que nous aurons à citer dans ce travail se rapportent,
(Tapies le Dr Rivet, à trois régions fauniques :
1° Région occidentale (basse et chaude), entre le Pacifique et la Cor-
dillère occidentale.
Province de Los Rios : Rabahoyo (5,n); Palenque, sur le rio Vinces
(80"' !; Caracol, Nord de Rabahoyo (1001"). — Province de Manabi :
Chones , sur le rio Chones ( 20'" ). — Province du Guayas : La Palma . entre
Habahoyo et Cuayaquil (2-3"'); la Soledad (20 à 3o'" ) el Ralzar (100 1.
sur le rio Dante. — Province d'Imbabura : Intac. Ouest d'IhaiTa(i200m).
— Province du Pichincha : Santo Domingo, Ouest de Ouito (boom)\ San
17 —
iNicolas. entre Sanio Domingo et Quito (8oom); Gualea, Y 0. de Quito
m. 'oo'"): Nanegal (1,200°) et Nono (i,aoo°), près de Gualea ; Lloa,
Ouest de Quito (2,070™); Mindo. Nord do Quito (i,o6om). — Province
de Bolivar : Pugzo, Esl de Babalioyo (i,i5i'n); Pucara, Ouest de Gua-
canda, ;m\ sources du rio Chambo (2,5oom); Asancoto, Sud de Guaranda
(2,5oo'"): (ces deux dernières localités pouvant aussi bien se rattacher à
la région suivante).
a0 Région interandine (haute et tempérée), comprise entre les deux Cor-
dillères.
Province du Carchi : Tulcan (2,977™) ; San Gabriel, sur la frontière
colombienne (2,874°); vallée du Chota (i,55o°); San Vicente, sur le rio
Ghota (i,520™). — Province d'Imbabura : Ibarra (a,aa5°); Uatunlaqui
(2,^07°) et Olavalo (2,58i'"), près d'Ibarra. — Province de Léon : mont
Lniza (5,3o5°, chasses vers 4, 000); volcan Colopaxi (5, 943'", chasses
vers fi,ooo™). — Province du Ghimborazo : Riobamba (2,798™); mont
Garihuairozo (5, 106'", chasses vers 4, 000™); mont Altar, Est de Rio-
bamba (5,4o4™, chasses vers 4,ooo™). — Province du Pichincha : Aloag
(2,922"") ; mont Corazon, Ouest d'Aloag (3,8oo™) ; Malcbingui, Nord de
Quito (2,878™); Guapulo (2,690™) et Guallabamba (a,io6m), N. E. de
Quito : Quincbe, près Guallabamba (2,664™) : Perucho, sur le rio Gual-
labamba (i,83om): mont Atacazo, S. 0. de Quito (4,539™); ^an Grolqui,
Sud de Quito (2, 5o 2™); mont Antisana ( 5, 756™, chasses vers 4,ooo™);
mont Lalo (3,i6im); Cumbaya (a,4oo™); Pil'o (2,088™); Puembo
(•j,/i84m): Tumbaco (2,390°) et Yaruqui (2,585m), à l'Est de Quito. —
Province du Tungaragua : mont Tungaragua, S. E. d'Ambato (5,087°,
chasses vers 4,ooom).
3° Région orientale.
Province du Tungaragua : Patate, Est d'Ambato (a,3oo°) (1): Santa
Inès, sur le rio Pastaza (i,a44°). — Province de Pichincha : Oyacachi
(2,5oo°); Papallacta, aux sources du rio Maspa (3,t59°). — Province
Del Oriente : Baeza (1.900™).
LISTE DKS ESPÈCES.
1 . HoiISTEPli \M V Ll DOVICIàE RECTIROSTRTS (Gould ).
1 c?, de San Nicolas.
2. Androdon lequatorialis Gould.
1 d1 adulte, 1 d jeune, de Santo Domingo.
Nota. — Le màie adulte a la tète d'un bleu très sombre, presque noirâtre et
0 Patate est situé, comme Ambato, dans la vallée interandine, mais sur les
premiers affluents du Rio Pastaza qui est oriental, ce qui parait avoir une grande
influence sur la faune.
M
I SKI M. Mil.
— 18 —
très légèrement teinté de vert, mais passant graduellement, sur la diujuc, au
lileu pur fonce el pou brillant, rappelant celui du Florisuga mellivora. Le mâle
moins adulte (sans doute avant sa dernière mue) a la tète garnie en axant de
plumes gris noirâtre, en arrière de plumes d'un rouge cuivré-, Gould axait déjà
signalé cette différence de plumage (tu Ann. Ma;;. Nat. Hist., 3e sér., XII, i863,
p. 8^7), niais sans l'attribuer à l'àjje.
3. Threnetes Fraseri (Gould).
9 jeunes de la région occidenlale basse et chaude : Chones . Nono.
h. PuAETHORfllS SYRMATOPHORUS Gould (Pli. Ihrlcpsclii Hartert).
!\ c? et 9 de Guallabamba et Gualea.
5. Phaetiioums Moorei Lawrence.
1 étiqueté du Napo.
(i. Phaethornis Baroni Hartert.
î de Miudo.
Nota. — Ces deux derniers ne sonl certainement <|ue des formes locales d'une
mémo espèce, dont le nom le [dus ancien parait être /'. affinis Polzen(type du
Hio-Negro) et qui se distingue des P. longirostvis (Less. et Del.) et superci-
liosut L. (malarix Nordm.) par ses sous-caudales blanches. — Les trois formes
principales du P. affinis sont : 1' P. affinis type (Jraterculta Gould, guianenêiê
Boucard), des Guyanes, des vallées de l'Amazone et do POrénoque : a" P. affinis
Moorei Lawrence, des Andes orientales de la Colombie et de l'Ecuador :
V P. affinis Baroni Hartert, de la région occidentale de l'Ecuador.
7. Phaethornis \ ariqu (Bourcier).
îod1 et 9, de Santo Domingo, Atacazo, Gualea, Nono. Babahovo,
1 Nom vulgaire : Moscardon. )
N. Phaethornis striigi laris Gould.
1 de la région occidenlale.
Ne diffère en rien des oiseaux de Bogota.
9. Eutoxeres aqdila (Bourcier).
9 de Santo Domingo. 1 de la région orientale.
Se rapportent à la forme que Salvin et Hartert onl appelée helerura
1 Gould), variété individuelle et non constante de ÏE, aquila.
10. Eitoxeres HETERiR\ (Gould) [= E. Baroni Hartert].
9 de Gualea.
Celte espèce (ou sous-espèce) se distingue de la précédente par ses rec-
trices (médianes et latérales) d'un gris olive pâle, caractère indiqué par
Gould dans sa description originale, et par les pointes blanches de ses rec-
trices latérales plus réduites; mais ce dernier caractère est fort variable.
Les rccliices médianes de YE. aquila sont d'un vert bronzé, les latérales
d'un noir verdâtre sauf à l'extrémité.
— 19 —
11. Florisuga UKLLIVORA ( L.).
•*. <3 de Santo Domingo. (Nom vulgaire : Dominicano.)
1 2. Patàgona gigas ( Vieillot).
a C?, a 9, delà région interandine. (Nom vulgaire : Traqunio.)
L3. Agyrtria viridiceps (Gould).
î d* adulle de Gualea, î d* jeuue de Vioces. (Nom vulgaire: Mouja. \
là. Amazilia fcscicaudata jucunda (Heine).
20 c? et 9. de toutes les localités des régions occidentale et interandine.
(Noms vulgaires : Platatiero, Platanero chico.)
15. Eucephaia (tr\yi (Delattre et Bourcier).
h d\ ç) 9. i jeune. — Commun dans la région occidentale (Babalioyo,
Vinces, Chones, Nanegal) et dans la partie Nord delà région interandine
(vallée du Chota, Tulcan, San Gabriel, Otavalo).
16. Damophila juliae feliciana (Lesson).
7 c?, 6 jeunes, 3 9. — Commun dans la région occidentale basse et
chaude (Babahoyo, Vinces, Palenque); un seul de la région interandine
(Guapulo). — Décrit de Guayaquil par Lesson.
17. Ghlorostilbon melanorrhynchus Gould.
•>M d*, 6 9. — Région interandine : vallée du Cbola, Guapulo.
Pifo, Tumbaco, Cumbaya, Guallabamba, Yaruqui, Puembo, Iliniza et
région orientale, bassin du Napo. (Noms vulgaires : Esmeralda, Verde,
Verdecito. )
Nota. — - M. Oberliolser indique de Guayaquil, d'après une seule femelle, le
C. pumilus Gould, ce qui est conforme à la distribution de l'espèce (type de
Citado); mais c'est très probablement par erreur qu'il indique de Baeza le
C. (Panyclilora) stenartis Gab. et Heine (espèce des Andes du Venezuela) égale-
ment d'après des femelles.
18. TlIALLKAMA VERTICEPS Gould.
i d du Napo (région orientale). 2 d* de Santo Domingo (région occi-
dentale).
19. ThALUKANIA VERTICEPS UYPOCHLORA Gould.
i d1 de Gualea (région occidentale).
20. Thvurania Fannyae (Delallre et Bourcier j.
î 9 de Lloa (région occidentale).
21. Petasophora iolâta Gould.
xh c? et 9. — Commun dans la région interandine.
22. Okeotrociiilis Ghimrorazo Jamesoni (Jardine).
C d\ espèce des liantes régions : 'Iliniza (4,000'"), Alacazo (i,53o/" ).
— M —
23. Hemodoxa Jamesonj | Bourcier).
1 d\ •?. 9, de la région occidentale : Santo Domingo, iNouo.
24. ËUGEMA nil'KHATHIV (iould.
9. d jeunes el i 9, de la région occidentale : Sanlo Domingo, Gualea.
~2~). Uki.i\miii:\ lctetiàe (Delattre et Bourcier).
i •« d\ G 9, A jeunes. — De toutes les localite's hautes et tempérées
de la région interandine et de la région orientale. (Noms vulgaires : Ala
blaiica , Cuello a: ni. \
Nota. - Quelques individus d'un vert plus dore, correspondent probablement
à Helianthca Hamiltoni Goodfellow (in Bull. Brit. Orn. Chili. \. 1900,
p. w.viu 1, il t>>l difficile d'y \oir autre chose qu'une variation individuelle.
26. BoiJRCIERIA FULGID1GDLA Gould.
7 d, G 9. 3 jeunes. — De toutes les localités de la région inler-
andine, quelques-uns de Sanlo Domingo (région occidentale). [Noms vul-
gaires : Cola blanca, Gargaiita blanca.\
Nota. — B. torquata (Boiss.) parait remplacer le précédent dans la région
oriental.'; nous l'avons reçu en grand nombre d'Ambato qui, au point de vue
faunique, se rattache à cette dernière région.
27. Latresnaya Sanlae (Delattre et Bourcier).
1 d du Napo.
28. Homophama Wilsohi (Delattre el Bourcier).
3 d de Tumbaco, Mindo, Quito.
29. Docimastes ensifer ( Boissonneau).
3 d , 3 9, de la région occidentale : Gualea, et de la région interandine :
Perucho, Puembo. (Noms vulgaires : Picndo, Piro largo.)
Nota. — Les Docimastes de l'Ecuador ont généralement le bec un peu plus
long <[ue ceux de la Colombie, mais ce caractère étant variable, il n'y a pas lieu
de maintenir la sous-espèce D. ensifer Schliephacki (Heine).
30. Aglaeactis gdpreipennis (Bourcier et \lulsanl l.
m f et 9, de la région interandine : Aloag, Halo, Alacazn. 1 Nom vul-
gaire : Quinde Café.)
Nota. — La sous-espèce I. cupreipennis aequatorialis (<lah. et Heine) ne peut
élrc maintenue.
31. Boissonneai xi \ Jardine] (Bourcier).
9 d et 9, de la région occidentale : Mindo, Nanegal, Nono; et de la
région interandine : Guapulo, Cumbaya, Tumbaco. (Nom vulgaire :
Viccnle.)
21
'.\'2. Boissonneai vi \ flavescess ( Loddidges).
(i d* et 9, (le la région interandine : mont liiniza, mont \nlisana,
à plus de A.ooo mètres, et de la région orientale : Baeza. i Nom vulgaire :
Ver de oro. )
Nota. — ]j(.s II. flave$cetu de l'Ecuador diffèrent généralement <le ceux <!•' In
Colombie par leurs rectrices externes d'un fauve un peu plus rougeâtre, à bordure
apicale vert bronzé un peu plus large, au moins au côté interne; M. Oberholser
a proposé pour cette raison une sous-espèce />. jlnvescens tinoclilora, mais nous
avons constaté de nombreuses exceptions et nous avons vu des formes intermé-
diaires. Les B.flavescent de Mérida au Venezuela ont, au contraire, la bordure
apicale des rectrices encore plus réduite que celle des oiseaux de Bogota.
33. Engybte Derbyi (Delattre et Bourcier).
6cf,() 9, de la région interandine du nord de l'Ecuador : Tulcan,
vallée du Chota, Hatuntaqui, près Ibarra. (Noms vulgaires : Caliou
negro, Habadilla defuego, Rabaditta dorada.)
34. Spathuiu melanantheea (Jardine).
se?, 5 9, i jeune. — Mindo, Nanegal, Guapulo, Nono, Cumbaya,
Turabaco. (Noms vulgaires : Mosqnito, Tijeritas.)
35. Eriocnemis Mosqierai (Delattre et Bourcier).
i de Lloa. (Nom vulgaire : Calzon dorado.)
36. Eriocnemis nigrivestis (Bourcier).
i d*, a 9, du Pichincha.
37. Eriocnemis Llciani (Bourcier).
n d* et 9, de toutes les localités de la région interandine (Noms vul-
gaires : Cahonario, Calzon blanco{l).)
L'un des individus provenant de Lloa est atteint de mélanisme; il est
d'un noir de suie profond et mat, sauf les touffes larsales qui restent
blanches et les sous-caudales qui ont gardé un reflet bleu d'acier.
Il est admis aujourd'hui que YE. dyselius Elliot n'est autre qu'un méla-
nisme de Y Eriocnemis cupreiventris (Fraser).
38. Urosticte Benjamin (Bourcier).
i d, (i 9. delà région occidentale : Intac, de la région interandine :
Uoag, Golopaxi; et de la région orientale : Papallacta (nom vulgaire :
Cinco reaies).
39. Adei.omyia melanogenys (Fraser) [= I. maculata Gould |.
5 d1 et 9 de la région occidentale : Lloa, Asuncoto: i de la région inter-
andine : San-Golqui.
W Nous avons reçu d'Ambato, en même temps que de nombreux Eriocnemis
Luciani, un E. sapphiropygia Taczanowski, espèce jusqu'ici propre au Pitou.
— 22 —
'lO. HeLIANGELUS STROPHIAMiS (Gould).
i3 d\ <lt>s pentes de la Cordillère occidentale et de la région interan-
dine : Santo Domingo, Mindo, Gualea,Pifo, Nanegal. etc.
Quelques individus, dont les rectrices médianes sont leinte'es de vert
bronzé, correspondent au B. Henrici Boucard, qui n'est qu'une variété in-
dividuelle (nullement synonyme de H. laticlavius Salvin qui est beaucoup
plus voisin de //. (imelhijslicollis d'Orb. et Lafresnay).
/il. Metallura primolina (Bourcier).
a d, de la région orientale : Baeza.
42. Metallura tyrianthina qoitensis Gould.
8 d, 5 9, 7 jeunes, commun dans la région interaniline.
Tous les individus l'apportés par le D' Rivet appartiennent à la forme
quitensis; M. Oberholser signale la forme type dePapallacta (région orien-
tale) et nous l'avons reçue d'Ambato.
43. Opisthoprora ecryptera (Loddidgfs).
î d'Oyacachi (région orientale).
Indiqué tout récemment pour la première fois de l'Ecuador ^de Papal-
lacta, un peu en aval et ou sud d'Oyacachi), par M. Oberholser. Jusqu'ici .
l'espèce était considérée comme propre à la Colombie.
44. Cyanolesbia coelestis (Gould).
9 d, 5 9, de la région occidentale élevée : Mindo , Gualca , Nanegal ,
Santo Domingo, Intac, Pucara: 2 d* de la région orientale, bassin du
Napo (nom vulgaire : Cola azul).
45. Cyanolesbia Kingi Mocoa (Delattre et Bourcier).
î d de Chones , presque au niveau de la mer.
Nous l'avons reçu en nombre d'Ambato, et M. Oberholser en cite une
longue série de Baeza (région orientale).
46. Psalidoprymna Victori e ( Bourcier et Mulsant).
82 d et 9. Commun dans toutes les localités visitées de la région inler-
andine (nom vulgaire : Cola larga).
Nota. L'espèce proposée par Boucard , sous le nom de Lésina aequatovialis , ne
repose absolument sur rien.
'l7. PsALIDOPRVMNA GRAOILI8 (Gould).
2 d\ i 9, i jeune, de Guapulo, Pifo, Tumbaco (nom vulgaire : Pela-
gallo, mos/jurtpin , d'après Oberholser Fino).
48. Bhamphomicron MicRouiuiv.vciu m ( Boissonneau).
2 d et i 9, des Monts Corazon et Tungaragua, au-dessus de ft,ooo'".
(Nom vidgaire : Olrispo).
- 23 -
W. HbliotRU BABKOTI ( lïourcier ».
1 d* et a 9, de la région occidentale liasse et chaude : Balzar sur le Itio
Daule. (Nom vulgaire : Angel.)
50. Munis Fannv.e (Lesson).
6 d\ 3 9, 8 jeunes, de la région occidentale : Intac; et de la région
interandine : Ibarra, Ôtavalo, Yaruqui, Guapulo, Tumbaco, Cumbaya.
(Nom vulgaire : Prclado.)
51. Acestrdra iVIuLswTi (Bourcier ).
a d, 3 9, 6 jeunes, de la région interandine ( Tumbaco, Guapulo,
Puembo, Cumbaya, et de la région orientale : bassin du Napo. (Nom vul-
gaire : Soldtulo.)
52. PoLYXEMCS BOMBOS (Cioilld).
2 cf, de la région occidentale basse et chaude : Vinces: indiqué de
(îuayaquil et de Sanlo Domingo par Oberholser. (Nom vulgaire: Cigarillo.)
L'espèce est sans doute remplacée dans la région orientale par le
/\ licrlepschi E. Simon.
53. Popelairea Gonversi (Bourcier et Mulsant).
a d1, î 9, (le Santo Domingo.
Nota. Ces Oiseaux ne mo paraissent pas différer de ceux de la Colombie, et
je pense qu'il n'y a pas lieu de maintenir la sous-espèce P. Converti aequatoriali*
Berlepsch, à laquelle son auteur lui-même a renoncé.
SilumdÉ nouveau du Fovta-Djalon ,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
Le curieux petit Poisson de la famille des Siluridés étudié ici et qui pa-
raît devoir constituer le type d'un genre nouveau provient des récolles
effectuées par M. Auguste Chevalier, au Fouta-Djalon, à Dilinn, localité
dont les eaux dépendent du bassin du Sénégal, située à près de 1,000
mètres d'altitude, sur le plateau, entre Timbo et Labé. Il était acccom-
pagné de quelques autres petits Poissons que je rapporte à ïEleotria
Lebretoni Steindachner.
Parmiipliiliiis nov. gen. '''.
Corpus nudum, produxtum, cylindratum; caput pellilum; rostrum semicircu-
lolum. Dentés parvi, turhinati, numerosi. Cirri (5 : maxillares a, mandihu!ares h
transverse dispositi. Narcs distincte distantes, anteriortubulata, posterior valvula
obstructa, prope oculuni. Oculi parvi, superi, sino palpebris. Memhran.r hran-
W
Ktymologie : ïïapà auprès, Amphilius, nom générique de Siluridés.
— 2/i —
chiostegœ rétro liberœ. Pinna dorsalis, brevis, inediana, sine spina , supra ven-
trales pinnas. Afliposa producta, parum elevata, caudali pinna- juncta. Pinna
analis brevis; pinna caudalis truncata.
Paramphilius trichomycteroides nov. sp.
La longueur du corps est contenue 7 fois dans la longueur sans la cau-
dale, celle de la tête 5 fois. La tête plus longue que large est recouverte
par la peau. Le museau semi-circulaire dépasse à peine la mandibule. Les
veux supères , très petits , sans repli palpébral , sont situés au début du
deuxième tiers de la longueur de la tête. L'espace interobilaire égale la
longueur du museau et fait le tiers de la longueur de la têlc. La narine
antérieure tubuleuse est à mi-distance entre le bout du museau et le bord
antérieur de l'œil; la narine postérieure très reculée valvulaire se termine
au niveau du bord antérieur de l'œil dont elle est séparée par une distance
inférieure au diamètre de ce dernier. Les barbillons maxillaires, un peu
plus longs que la tête , sont étendus jusqu'à l'insertion des rayons posté-
rieurs de la pectorale; les barbillons mandibulaires externes arrivent au
même point, les mandibulaires internes, un peu plus courls, atteignent
environ l'extrémité de la tête. 11 existe une large bande de petites dents
coniques à chaque mâchoire; ou ne distingue pas de dents palatines.
L'opercule est nu , l'orifice branchial large. Les membranes branchiostèges
complètement libres et séparées en arrière sont unies seulement tout à fait
en avant. La dorsale médiane, située à égale distance du bout du museau
et de l'origine de la dorsale, comprend un rayon simple, flexible, non ri-
gide, et 6 rayons branchus. L'adipeuse longue et basse commence au-
dessus du niveau de l'origine de l'anale et se confond avec la caudale. La
papille anale se trouve sous la terminaison de la dorsale. L'anale est com-
posée de 3 rayons simples et de 9 rayons branchus. Les pectorales hori-
zontales comprennent un rayon simple, épais mais flexible, et 6 rayons
branchus; leur longueur fait à peine les trois quarts de la longueur delà
tête. Les ventrales à 6 rayons sont légèrement plus courtes que les pecto-
rales et débutent au-dessous de l'origine de la dorsale. Le pédicule caudal
est un peu plus long que haut. La caudale est tronquée.
La coloration est uniformément olivâtre sur le dos et sur les cotés,
grise et jaune sur le ventre et le dessous du corps.
D. I. 6; A. III 9; P. 16; V. I 5.
Y 06-243. Coll. Mus. — Ditinn (Foula-Djalon) : A. Chevalier.
Longueur : l\S -j- 8 = 56 millimètres.
Cette forme extrêmement curieuse, type d'un genre nouveau, n'est cer-
tainement pas bien éloignée des Amphilius, dont on connaît actuellement
sept espèces en Afrique. Elle se rapprocherait surtout de certaines espèces
récemment décrites par M. Boulenger, chez lesquelles la dorsale se trouve
— 25
au-dessus des ventrales, comme VA. atesuetuù Bigr. 1904, VA. brevU
Blgr. k)oî!, VA. angusiifrons Bigr. 190a. Elle s'en distingue néanmoins
facilement par sa narine postérieure très reculée et par sou adipeuse con-
tinente avec la caudale, caractère qui la rapproche des Trichomycterus et
autres genres voisins de l'Amérique méridionale, fort abondants dans les
hautes régions des Andes. 11 n'y a pas là, sans doute, que des apparences
morphologiques, car les rapports entre la faune de l'Amérique méridio-
nale et celle de l' Afrique tropicale sont maintenant assez bien établis, et
les faits confirmant celte manière de voir sont accumulés de jour en jour
par les naturalistes.
Il est certain, en tout cas, que le genre décrit ici ressemble beaucoup
à certaines formes américaines, comme le Pariolius armillatus Cope(l),
voisin des Trichomycterus mais sans opercule armé et sans barbillon
nasal.
Le genre Parampkilius mérite, en outre, d'attirer l'attention, parce
qu'il montre combien certains Poissons africains ont de tendances à se rap-
procher du groupe des Opislhoptères tel que le comprenait M. Gûnther :
il prouve, une fois de plus, que les distinctions établies par les zoologistes
s'effacent de plus en plus à mesure qu'augmentent les documents rappor-
tés parles voyageurs. N'est-ce pas là, d'ailleurs, le principal intérêt des
éludes taxinomiques ?
CbâbaginidÉs américains nouveaux .
pab M. le Dr Jacques Pellegrin.
Continuant la revision des Poissons de la famille des Gharacinidés de la
collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris, je donnerai dans celle
note la diagnose d'une espèce nouvelle du genre Tclragonopterus , l'un des
plus vastes du groupe, et la description d'une variété non encore signalée
du Macrodon malabaricus Bloch , espèce non pas indienne comme son nom
semblerait l'indiquer, mais extrêmement répandue dans toute l'Amérique
équatoriale et d'une remarquable plasticité.
Tetragonopterus (Astyanax) Riveti nov. sp.
Le corps est très fortement comprimé , sa hauteur est comprise presque
trois fois dans la longueur sans la caudale : la longueur de la lête quatre
fois. La tête est à peu près aussi longue (pic haute. Le diamètre de l'œil
est contenu 2 fois 3//» dans la longueur de la tête, la longueur du museau.
M Pr. Ac. Nat. Se. Philad., XXIII, 1871-1872, p. a5o. Ce Poisson provient
de la rivière Ambyiacu, tributaire de l'Amazone (Equateur oriental).
— 26 —
ijualre fois. Le maxillaire s'étend un peu au delà <lu bord antérieur de
l'œil. On compte à la mâchoire supérieure 10 dents à la série externe, 8 à
la série interne; à la mandibule, 10 dents principales. Les brauchiospines
sont minces, serrées. La dorsale commence à égale distance du bout du
museau et de l'origine de la caudale, un peu en arrière de l'origine de la
ventrale; elle se compose de 10 rayons, dont 8 branclms. L'anale com-
prend 4i rayons, dont 38 branclms. La pectorale pointue, un peu plus
courte que la léle, dépasse l'origine des ventrales qui n'atteignent pas tout
à fait l'anale. Le pédicule caudal est i/3 plus liant que long, la caudale
est fourchue. La ligne latérale est complète. On compte kù écailles en ligne
longitudinale , 8 entre la ligne latérale et l'origine de la dorsale , 9 entre
la ligne latérale et la ligne médiane inférieure, 7 entre la ligne latérale et
l'origine de la ventrale.
La coloration est argentée, ardoisée sur le dos, avec des reflets bleu
acier. Il existe, à l'extrémité du pédicule caudal, une tache noire volumi-
neuse qui se prolonge sur les rayons médians de la nageoire.
D. io ; A. Ux\ P. i3; Y. 8; Sq. 8/6 G/9.
jN° 04-22. Coll. Mus. — Rio Pove, Santo Domingo de los Colorados (5<>o mè-
tres d'altitude, versant du Pacifique) [Equateur] : D' Rivet.
Longueur, 63+ 16= 79 millimètres.
Cette espèce, sur laquelle M. C. Eigenmann, lors d'un récent passage à
Paris, a bien voulu attirer mon attention, est surtout voisine de Tetra-
gonoplerus mulliradiatus Steindachner de Teffé, sur l'Amazone, dont elle se
distingue principalement par son corps plus allongé , et île Telragonopterus
hauxwelliams Cope(1), de Pebas (Equateur), dont les rayons sont plus
nombreux à l'anale (A. 67, au lieu de A. k\ ).
Je dédie bien volontiers cette forme nouvelle au Dr Rivet, qui l'a rap-
portée au Muséum.
Macrodon malabaricus Blocb var. macrophthalma var. nov.
Le diamètre de l'œil égale la longueur du museau et l'espace internrbi-
laire et est contenu k fois 1/2 dans la longueur de la tête. La hauteur du
corps est contenue 3 fois 2/3 dans la longueur, sans la caudale, la longueur
de la tête 3 fois i/5. On compte i3 séries d'écaillés sur le dos, en avant de
la dorsale, d'une ligne latérale à l'autre, 9 séries en arrière de la dorsale,
o séries entre la ligne latérale et l'origine de la ventrale. La dorsale et la
caudale sont tachetées.
D. i5 ; A. 1 1 ; P. 1 5 ; V. 8 : Sq. 5 '■' »/4 1/8 l'\
N° A. 9770. Coll. Mus. = Cayenne : Mélinon.
Longueur, 975 -f- Go = 335 millimètres.
O Pr. Amer. Phil. Soc, XI, 1871, }>. f>fio.
27
La grandeur tout à fait inusitée de l'œil chez cet individu <l<'jà d'une
certaine taille esl vraiment remarquable, bien «pie L'espèce -«>ii extrême-
ment variable.
Sur un spécimen (n"A. 9754. Coll. Mus.) pris à titre de comparaison,
provenant de la même région el de dimensions analogues (longueur,
9Q0 + 6a = 35a millimétrés), le diamètre de l'œil est compris 7 luis
dans la longueur de la tête, un peu pins de deux l'ois dans l'espace inter-
orbitaire, près de 9 fois dans la longueur «lu museau.
Si' Il LÀ PIQURE DES <SV,'OfiP/0 V.S TUNISIENS,
PAR M. LE D' MOUTRT.
(Extrait d'une lettre à M. le Professeur Bouvier).
Je viens vous donner quelques renseignements sur les piqûres de Scor-
pion que j'ai eu l'occasion d'observer dans le Sud Tunisien. En général .
chez les adultes, ces piqûres ne présentent pas de caractère sérieux de gra-
vit/'. Les symptômes observés consistent en douleur vive ressentie au niveau
de la piqûre et s'irradiant vers la racine du membre blessé.
Il existe fréquemment des sueurs froides, des vomissements et de l'hypo-
thermie. Ces phénomènes cèdent ordinairement, en 2 4 heures, sous l'in-
fluence d'un traitement local (injections d'une solution de permanganate
de potasse au 1/100 autour de la piqûre).
Chez les enfants, l'intoxication est beaucoup plus intense, et je me rap-
pelle le cas d'un jeune indigène (6 ans) qui, quelques heures après la
piqûre, avait du délire et une température de h 2 degrés. Le traitement
local comme ci-dessus et le traitement général (injection de sérum antive-
nimeux de Calmette, potion à l'éther et à l'acétate d'ammoniaque) lui furent
appliqués. Des convulsions cloniques apparurent, et je considérais la
situation comme désespérée, lorsque, sous l'influence du traitement sans
doute, une détente se produisit. La température s'abaissa, le calme sur-
vint et bientôt le petit malade fut hors de danger.
J'eus l'occasion de voir quelque temps plus lard un enfant d'un an qui .
lui aussi, avait été piqué par un Scorpion. Le symptôme dominant chez
lui était la dyspnée. Le traitement n'eut malheureusement dans ce cas au-
cune efficacité, elle bébé, auquel on pratiqua la respiration artificielle pen-
dant près d'une heure, ne tarda pas à succomber.
Dans aucun des cas que je viens de vous relater, je n'ai vu l'arachnide
auteur de ces méfaits. D'après les renseignements donnés par les parents,
il s'agirait de Scorpions jaunes de taille moyenne ( 10 à 12 centimètres de
longueur).
— 28 —
Lfs Scorpions noirs ' sont relativement rares, et j'estime leur réputation
terrible usurpée.
Mon opinion est qu'il faut surtout incriminer la quantité de venin in-
oculée par rapport au poids du sujet.
Depuis mon arrivée à Gabès j'ai été appelé une seule fois auprès d'une
femme juive qui avait été piquée par un Scorpion el qui présentait des
symptômes effrayants pour l'entourage (agitation extrême, loquacité). Le
pouls était d'ailleurs normal ainsi que la température. Une vieille matrone
avait appliqué, avant mon arrivée, le remède en usage : un jeune chien, de
son abdomen ouvert , coiffait l'orteil piqué par le Scorpion. Sous l'influence
d'injections sons-cutanées de permanganate, la malade a rapidement guéri.
Collections recueillies en Perse par 1/. /*/: Morgan.
Coléoptères : Lampj rides.
par M. Ernest Olivier.
NyCTOPHILA CAUCASICA Motscll.
Elbourz, Talyche, à l'altitude de 2,5oo mètres. — 2 cf.
Nvctophila MACDLicoLLis Fairm.
Elbourz, forêt de Tunekaboun, khanian. à i,-25o mètres. — 1 cf.
Nyctophila Morgani nov. sp. Ern. Oliv.
Elongata, parallela, paliide ruiescens; elylris fuscescentibus , sutura tenuis-
sime et margine externo latius, dilutioribus; prothorace elongato, marginato,
antiee rotundato, versus basin loviter coarctatn, basi recte truncato, anguîis fero
rectis, crebre et prol'unde punctato, carinato, plaga discoidali quadrala bevi, sul-
fata; scuteilo couico; elytris rugosis, tricostulalis ; abdominis segmentorum angu-
lis liaud rétro productis; pygidio rotundato, apice levitor sinuato; ulliino ven-
tral] segmento mucronato. Long. 10-11 millini.
Chaîdée persane, Gandraz, 600 mètres; Tidar, 170 mètres. — i> cf.
Diffère «les autres espèces du genre par sa taille moindre, son prothorax
allongé, fortement ponctué, à côtés rétrécis près de la base, etc.
Lampyroïdea persica nov. sp. Ern. Oliv.
Klongatii, parallela, rufa, grlseo tomentosa; capite nigro, punctato, impres-
W Le Scorpion jaune est certainement le Bulhus auslralis L. et le Scorpion
noir le Scorpio mourus L. Pliysalixa d'ailleurs montré (pie le venin de cette der-
nière espèce est lieaucoup moins actif que celui de la première (Noie de M. Bou-
vier).
— 29 —
sionnalo; oro et antennis piceo Lestaceis; antennis crassis, prothoraie duplo lon-
<rioril>us; prothoraco rufo, antice fusco maculato, subquadrato, anticc rotundato.
postice sinualo, marginato, canaiiculato , crebre punctato, angulis posticis ierc
redis : BCutello parvo, triangulari, rufo; elytris prothorace haud lalioribus, elou-
jjalis, parallelis, rujjosulis, fuscis, sutura et margine latéral! anguslissi testa-
i-eis ; antepenultimo ventris segraento macula mediana eerea ornato. Long.
(i-7 niillim.
(ihaldée persane, Kelaten, 000 mètres; Tidar, 170 mètres; Poucht-E-Koub
(Jalougan, 760 mètres: chaîne Bordière , S.O.deSuseà Ispaban , 60 mètres
à 4, Sot» mètres. — 10 d*.
Cette espèce se distingue de toutes ses congénères par la forme <le sou
prothorax à côtés latéraux d'abord droits, puis s'arrondissanl en avant: l«'
bord antérieur est légèrement arrondi, le basilaire est bisinué avec les
angles presque droits. Elle se place près de L. grœca Casl. , dont la diffé-
rencie surtout son prothorax marginé et la bordure testacée des clvtres.
Collections de M. Maurice de Rothschild recueillies e\ Abyssinie
et dans l'Afrique orientale anglaise et données au Muséum
d'histoire naturelle de Paris.
Insectes : Scarabéide*.
(Description d'une espèce nouvelle du genre Onitis)
par M. Carl Felsghe, de Leipzig.
Onitis granicollis 110 v. sp.
Selon le tableau donné par M. de Lansberge dans sa Monographie des
Onitides, cette espèce se place à côté des œruginosus, cuprœus, elc. , dont
elle se distingue au premier coup d'œil par sa forme svelte. Elle est d'un
brun de poix bronzé. La tête parabolique, les joues peu saillantes mais
séparées du chaperon par une carène assez forte , toute la surface assez den-
sément couverte de granules râpeux, la carène clypéale bien prononcée
un peu courbée en avant, la carène frontale interrompue, ses tronçons un
peu courbés en avant, entre eux un petit tubercule; antennes jaunes. Le
prothorax fortement bombé couvert très densément de granules râpeux
donl chacun porte une très courte soie jaune; en avant presque rectiligne-
ment coupé, les côtés fortement arrondis et sinués avant la base, celle-ci
fortement angulée au milieu; entièrement rebordé; les impressions basales
fortes, allongées et un peu éloignées l'une de l'autre.
Les ély très mates sauf la suture luisante, les stries géminées, légère-
ment ponctuées; les interstries couverts éparsément de points râpeux, les
— 30 —
alternants calleux presque jusqu'à la hase, les autres seulement à L'extré-
mité; celle-ci couverte de poils jaunes assez longs. Pygidium cordiforme,
bombé, assez deuse'menl mais peu profondément ponctué. Le dessous,
sauf l'abdomen , couvert de points râpeux portant des poils jaunes, les
segments abdominaux portant une rangée de points près de leur base.
5. Chaperon légèrement échancré en avant avec deux dents très faibles:
cuisses antérieures sans armature, les tibias assez larges, presque droits,
avec trois dents aiguës et la faible trace d'une quatrième assez éloignée de
celles-là, griffes assez courtes en dessous d'une touffe de poils jaunes, en
dessous une lame arrondie dans la moitié basale. Les cuisses intermédiaires
et postérieures dentelées à leur bord postérieur, les tibias normaux.
9. Chaperon arrondi en avant, tibias antérieurs à trois dents arrondies
et la trace d'une quatrième.
9 9. Ethiopie méridionale. Haut Aouache, Endessa. J'ai décrit le d*
d'après un exemplaire de ma collection récollé par MM. Oscar \eumanu et
Baron d'Erlanger près Dadah eu Abyssinie.
Sur un Coleoptere (Sphenophorus striatus Faur.)
QUI ATTAQUE LES Ba.S'ANIERS À SâN ThOMB (GoLFE DE GUINEE),
par M. Gh. Gravier.
Le Bananier-pain (Musa paradisiaca L.), qui joue un rôle si important
dans l'alimentation des indigènes de l'Afrique occidentale est attaqué d'une
manière menaçante, à San Thomé, par un Curculionide de la tribu des
Calandrines, le Sphenophorus striatus Fahr. (l).
Ce Calandrine creuse des galeries très irrégulières, avec des poches spa-
cieuses, dans la région basilaire de la tige qu'il parvient à ('vider presque
complètement. Dans les anfractuosités , on trouve non seulement des larves,
mais aussi des nymphes et de nombreux adultes, de sorte qu'il semble bien
que le développement du parasite s'accomplit tout entier à l'intérieur de
l'hôte. Pour m'en assurer, j'ai isolé le pied d'un Bananier-pain contaminé
et ne renfermant que de jeunes larves, de façon à le mettre h l'abri des
Rats qui pullulent dans l'île, et aussi des Fourmis qui rongent tout dans
ces contrées équatoriales. Au bout de quelque temps, il n'y avait plus,
dans la tige en question, que des adultes de Sphenophorus striatus Fahr.
En outre, M. de Seixas, administrateur à INova-Moka, m'a remis tous les
W Je tiens à adresser ici tous mes remerciements à mon savant collègue,
M. P. Lesne, qui a bien voulu, sur ma demande, déterminer cet Insecte.
31
stades de développement qu'il avait lui-même recueillis dans la plantation
qu'il dirige. Je n'ai malheureusement pu déterminer, fanie fit; temps, la
durée de l'évolution de la larve et de la nymphe.
L'arbre ainsi ronflé par le Spkenophorus striatus résiste peu de temps,
d'autant que les ravages s'étendent rapidement dans les tissus mous, spim
pieux, florflés de suc qui constituent la tifle de cette Musacée. Les inflo-
rescences ne se développent pas ou se flétrissent quand elles ont une cer-
taine taille; le Bananier miné à sa hase linit par s'abattre sur le sol. Le
Bananier-pain ou Bananeira-pâo des Portugais paraît être l'hôte de pré-
dilection de ce Calondrine; les autres espèces de même genre vivant dans
l'Ile, notamment le Bananier d'argent ou Bananeira prala (Musa sapien-
hnii L.), résistent davantage mais finissent par succomber. Le fait est
d'aidant plus regrettable que les indigènes préfèrent de beaucoup la
Banane du Musa paradisiaca L., qu'ils mangent grillée, à celle du Musa
sapientum L. , que les Européens estiment davantage, parce qu'elle leur
parait être plus savoureuse.
Les désastres résultant de la présence de cet Insecte dans le Bananier-
pain, dont le fruit est l'un des éléments fondamenlaux de la nourriture
des travailleurs nègres (serviçaes), ont vivement attiré l'attention des agri-
culteurs de San ïhomé. Dans une brochure récente, le distingué admi-
nistrateur de la plantation (roça) San Micolau, M. Acacio Magro (l), a
adressé un vibrant appel à la vigilance des rrroceiros* et a indiqué les
moyens dont il a usé pour lutter contre le parasite. 11 recommande l'immer-
sion des racines et de la partie inférieure des liges malades dans le pétrole
pendant quelques minutes. Il dit que deux indigènes dressés dans ce but
peuvent détruire en peu de temps le plus grand nombre des Insectes
malfaisants dans une aire d'un kilomètre carré. Il est presque toujours trop
tard, malheureusement, de parer au danger quand il devient évident ; aussi
vaut-il mieux chercher à le prévenir. A ce point de vue, l'application de
coaltar, indiquée par M. A. Magro, jusqu'à une quarantaine de centi-
mètres de hauteur au-dessus du sol est vraisemblablement une safle me-
sure. Peut-être faudra-t-il modifier ce traitement lorsqu'on connaîtra exacte-
ment la région où l'animal adulte sortant de l'arbre qu'il a tué, va déposer
ses œufs et contaminer un autre Bananier. L'immersion dans la bouillie
liordelaise ou dans la bouillie bourguignonne serait également à éprouver
et à recommander si la racine ne soufl're pas de l'action corrosive — qu'il
serait facile d'atténuer — de ces liquides. Je dois ajouter qu'actuellement ,
M. A. Magro paraît avoir réussi à enrayer le fléau, si on en juge par les
résultats de ses premiers essais, qu'il m'a fort aimablement fait constater
dans sa délicieuse roça San Nicolau.
(1) Acacio Maguo, 0 Musaphago ou o bicko que alaca a Bananeira pâo; Meios
praticoë de a destruir, San Thomé, 1906.
— 32 —
Divers auteurs, notamment G. V.Rfley'l), L.O.Howard (î), et plus récem-
ment S. A. Forbes(1) ont dénoncé les méfaits de plusieurs espèces de
Sphenophorus qui s'attaquent à diverses Monocotylédones dont l'importance
économique est considérable, particulièrement à la canne à sucre, au
maïs ou blé de Turquie, etc.
Quoi qu'il en soit, il est de toute prudence d'incinérer sur place les
arbres trop gravement attaqués et incurables. Il faut détruire les adultes
qui vont propager le mal dans les pieds sains du voisinage. Les agricul-
teurs de San Thomé pourront conjurer le péril en circonscrivant le mal
el surtout en le prévenant par les moyens indiqués ci-dessus.
Catalogue des Machilidjb de la collectioa du Muséum,
d'.APRÈS LES DÉTERMINATIONS DE M. F. SlLVESTRI W.
1 . Genre Machilis L.
Machilis aci.mixothorax Lucas. — Algérie : Gap Caxine (Lesne. 1897);
Mont Edougli (A. Théry, 1902): Le Ruisseau (P. Lesne, 1897):
Sidi Ferrucb (P. Lesne, 1897); Bouzarea (P. Lesne, 1897); Saint-
Eugène, observatoire (coll. Brôlemann, 1902); Tarfaïa (A. Théry.
1905-1902); Environs d'Alger (Lucas, 18/19. Type!)\ Cap Malifou
(Lesne, 1897); Maroc (G. Buchet, 1901) : Tanger, Andjora, Gap
Spartel, Pointe Malabata, Oued el Jeudi.
alteknatus Silv. — Asnières-sur-Oise : Clos des grilles, vieux murs
(Brôlemann , 1902); Lyons-la-Forêl (Brôlemann , 1 902 ) ; Alpes ma-
ritimes (Brôlemann, 1902); Monaco (Brôlemann, 1902); Espagne:
Séville(R. Blanchard, 1900), Cordoue (R. du Buysson, 1900).
— Bol vie m Silv. - Tonkin (Lichtenfelder, 1897, Type!).
- chassicorms Lucas. — Algérie : environs d'Alger, janvier (H. Lucas,
18/19. Types en très mauvais état mais permettant de supposer que
peut-être cette espèce n'est autre que le Praemachilis italien Grassi).
- cylindiuca Geolf. — Jura : Chaux des Grotenay (Bouvier, 1899):
Hautes-Alpes : La Grave, la Meige (coll. Brôlemann. 1902 ); Lom-
bardie : Lecco (Brôlemann, 1896).
. f,) C. V. Rilbt, Lan al habits of Sphenophori that atlack Corn, Amer. Natural.,
vol. iô, 1K82.
M C. V. Rileï and L. 0. Howard, \n Sandwich Island Sugar-Canc Rorcr,
Shenophorus obscunu BoiscL, Insect Lifp, vol. I, 1889.
(;' S. \. FonisEs, The more important Insect Injuries to Imlian Corn, Univ.
of Illinois, [grieult. Exper. Stat., Bull. n° ()'>, 100/1.
<*> F. Siltsstbi, Note xiu Machilidee. Redia, vol. III. p. 3->5-3/io, 1 906.
a 3
Mwaui.is P0LYP0DA L. Serres du Muséum (1899 ); Allier: Vichy, l'Al'doi
siere (coll. Brôlemann , i9oa);Lyons-la-Forêt 1 Brôlemann, (90s);
Saint- Vaast : quai de radoub (E.-L. Bouvier, 189g 1: Lyons-la-Forêl:
Coteaux secs (A. Doiifus, 1901); Lyons-la-Forêl : Le Castellier
(Brôlemann, 1909): Toulon (Lucas, 1891): Alpes-Maritimes :
Gorbio (Brôlemann, 1909); Basses-Alpes : Allos, bonis du Verdon
(Brôlemann, 190a); Préfailles (Lucas, 1891): Vaucluse : Avignon,
Courtine (Brôlemann, 1902): Basses-Alpes : Allos. murs (Brô-
lemann ( 1 909.).
— Tahgiomi Grassi. — ■ Gard : Cando ( Brôlemann, 190a).
'2. Genre Madiîliims S
n\.
Maciiii.imis Geayi Silv. — Guyane française : Rivière Camopi (Geay, 1900,
Type!); Ouanary (Geay, 1900).
- kui'esthis Lucas : Maroc : Diabet (G. Buchet, 1897); Var : Le |,e-
vandou, Saint-Clair (Brôlemann, 1902).
3. Genhe iMaeliiloidcs Sil\.
Machiloides malagassus Silv. — Madagascar : Foret Tanala (Ch. Alluaud,
1 901 ; Type! 1.
4. Genre Petrohiu* Leacfa.
Pbtrobius maritimds Leach. — Honfleur (H. Lucas); Finistère : Primel
(A. Dollfus, 1901); Saint- Jean-du-Doigt (A. Dollfus, 1901); Palria
ignota (1896 ).
5. Genre PracinaHiiliw Silv.
Pkagmaciulis co.M'Ucius Silv. — Chine : Inkiaphou, Shensi méridional
( David , 1873, Type !).
— excei.sior Silv. — Menton : Borigo (Brôlemann, 190a); Monaco (Brô-
lemann, 1902).
— italica Grassi. (=Macliilis fastnosa Lucas , 1/. bimacnlala Lucas, et? 1/.
crassicornis Lucas). — Algérie: Environs d'Alger (P. Lesne, 1897);
Pbilippeville (Théry, 1902): Environs d'Alger (H. Lucas, 18'nj.
Machilis bimacnlata Type!); Algérie (H. Lucas, 18/19, M. fastnosa
Type!); Basses-Pyrénées : Ahusguy (Brôlemann, 1896); Seine-
et-Oise : Carnelle (Brôlemann, 1902); Maine-et-Loire : Saint-Rémy-
la-Varenne (R. du Buysson, 1900, 1902); Finistère : Saint-Jean-
du-Doigt (A. Dollfus, 1901); Préfailles (Lucas, 1891); Barce-
lonnette : Le Martinet (Brôlemann, 1902): Açoresrsur les hauteurs
de l'ilôt de Villafranca (Bouvier, 1905).
M I SÉl M. XIII. O
— M —
Pkaemachilis longistylus Silv. — Pékin (A. David. 1892, Type!).
— ? meticclosa Silv. — Isère : Bois de Vouiilant, près Grenoble (Brô-
lemann, 1902).
collbctioss futes par m. le baron maurice de rothschild
dans l'Afrique orientale,
PAR M. G\. SzÉPLIGETI.
Famille des BRACONIDAE.
Subf. Braeoninae.
Cilyptomorpha Holmgr.
G. apicalis nov. sp.
9. Tète arrondie, élargie derrière les yeux, lisse, la face finement ponc-
tuée : vertex large et arrondi ; antennes aussi longues que le corps ; scape
ovale, le troisième article des antennes un peu plus long que le quatrième:
thorax allongé, lisse; métanotum finement rugueux-ponclué; parapsides
développés. Stigma étroit, lancéolé, le côté intérieur plus court que l'exté-
rieur; première abcisse de la nervure radiale plus courte que la deuxième
nervure trans verso-cubitale et un peu plus longue que le diamètre du stigma.
Première cellule cubitale et première cellule discoïdale parallèles, deuxième
cellule cubitale distinctement élargie vers le dehors, nervure récurrente
presque interstitiale , deuxième nervure transverso-cubilale oblique. Pattes
grêles; abdomen plus long que la tête et le thorax, avec les côtés presque
parallèles; segments i-k finement rugueux: le premier segment un peu
pins long que sa largeur au bout, avec un fin sillon de chaque côté. Le
deuxième segment plus long que large. La partie antérieure plus étroite
où l'on distingue de chaque côté un petit angle lisse avec un sillon près
de la marge latérale; l'aréa central manque: deuxième suture large, cré-
nelée et faiblement bisinuée. Segments 3-4 transversaux et presque égaux
quant à leur longueur, sans angles distinctement séparés, la marge posté-
rieure lisse et au milieu avec un petit aréa tuberculiforme. Hypopygium
dépassant l'abdomen.
Insecte testacé ; antennes noires. Ailes brun clair, l'extrémité des ailes
antérieures brune; stigma jaune.
Longueur, 11 millimètres ; tarière , 16 millimètres.
Sud du lac Rodolphe (Afrique orientale anglaise), 1 exemplaire.
— 35 —
Siiith. l)oryctiDa«*.
l»«-n.li o-oj.-i- YVosmaël.
D. interstitialis DOV. s p.
9. Granulé, mat; abdomen lisse à partir du bout du troisième segment.
Thorax cylindrique Le premier segment abdominal un peu plus long que
sa largeur au bout, plus étroit antérieurement; le deuxième presque carré,
plus rugueux, la deuxième suture fine. Nervure récurrente inlerstitiale.
(Antennes manquent, ailes défectueuses). Au reste comme le D. protubé-
rant Nées.
Noir; face en dessus, thorax, i" segment et la base du 9e, rouge
foncé; hanches, jambes en dessus et tarses, rougeâtre; la base des tibias
blanche. Ailes faiblement enfumées, le bout hyalin; nervures brunes, ner-
vures basales et costales noires ; stigma noir avec la base jaune.
Longueur, 6 millimètres; tarière plus longue que l'abdomen.
Mont Nyro (Afrique orientale anglaise), î exemplaire.
Surf. Rhogadinae.
Braeliyceiitrus nov. gen.
Nervure récurrente interstitiale , métanotum ayant de chaque côté un
petit tubercule, nervure parallèle insérée au milieu de la cellule brachiale;
la cellule radiale des ailes postérieures manque ; abdomen allongé.
Ce genre est apparenté avec les genres Phaedonus Fôrst. et Gyroneuron
Kok. , pourtant différent par le manque de la cellule radiale dans les ailes
postérieures.
M. minutus nov. sp.
9. Tête transversale, marginée, lisse; face large, bombée, mate; cly-
péus séparé. Articles des palpes cylindriques. Antennes filiformes, ayant
environ 3o articles. Thorax cylindrique, lisse, seulement le métanotum
finement chagriné; parapsides seulement par devant développés; méso-
pleures avec uu sillon lisse. Stigma étroit, long et lancéolé, le côté intérieur
plus court que l'extérieur; cellule radiale très grande, atteignant le bout de
l'aile; première abcisse de la cellule radiale très courte; deuxième cellule
cubitale plus longue que hauie, rétrécie fortement vers le dehors; nervures
aboutissant un peu après la furca. Pattes grêles, les plus postérieures bien
longues; éperon très court; articles des tarses cylindriques; ongles simples.
Abdomen aussi long que la tête et le thorax, étroit; premier segment mat.
aussi long que sa largeur au bout, par devant bien étroit; second segment
transversal, finement chagriné et mat; seconde suture à peine visible:
3.
— 36 —
troisième segment aussi long que le second, mat en avant, le reste comme
chez les segments suivants, c'est-à-dire lisse et luisant.
Testacé; antennes, écailles et sutures du thorax «levant celles-ci, noires:
premier segment noirâtre en dessous; scape rouge en dessous. Ailes hya-
lines, nervures et stigma hruns.
Longueur, presque 2 millimètres: tarière très courte.
Hivière Dohi (Afrique orientale anglaise), 2 exemplaires.
Khogas Nées.
Rh. nigricarpus nov. sp.
9. Tête transversale, lisse, arrondie derrière les yeux; lace rugueuse
vertex faiblement sinué en arrière. Antennes aussi longues que le corps,
scape ovale. Mésonotum ponctué, parapsides profonds; scutellum arrondi,
luisant, confusément ponctué, avec un sillon de chaque côté atteignant le
milieu; mésopleures ponctuées, sans sillon; métanotum passablement plat,
finement rugueux, au milieu avec une fine carène longitudinale. Stigma
lancéolé, avec des côtés presque également longs; seconde cellule cubitale
plus longue que haute, seconde cellule discoïdale [dus longue que la moitié
de la première. Cellule radiale des ailes postérieures élargie vers le dehors.
Eperon des tibias postérieurs plus court que la moitié du métatarse. Ser-
ments i-2 finement rugueux, le troisième ponctué et luisant vers le bout,
le quatrième et les suivants très finement ponctués et luisants. Le premier
segment aussi long que sa largeur au bout, plus étroit en avant; second
segment transversal, plus court que le premier et plus long que le troi-
sième.
Testacé; antennes noires, scape rougeàtre en dessous; bout des tibias
postérieurs et les tarses postérieurs bruns. Ailes presque hyalines: ner-
vures brunes, noires au milieu des ailes, jaunes à la base; nervure costale
entièrement jaune; stigma noir.
Longueur, 9 millimètres; tarière courte.
Mont Karoli, Rendilé (Afrique orientale anglaise). 1 exemplaire.
Les R. aestuosus Reinh. et praetor Reinh. sont les espèces européennes
qui se rapprochent le plus de cette espèce.
Description b'p.v Hbmiptèrb (Tessaratominae)
VOnVEÂU DU MoZMllKjVE,
par M. René Courteaux.
Cyclogaster Vassei nov. sp.
Dessus du corps vert pâle varié de ferrugineux ou passant presque com-
plèlenient au ferrugineux I description (Tapies des individus secs). Tête
37
triangulaire presque aussi longue que large (yeux comprit»), très Légère-
ment sinuée en avant des yeux, fortement ridée sur les joncs, celles-ci
dépassant l'épistome d'un tiers de la longueur de la lète. Ocelles séparés
entre eux par une distance égale à celle qui les sépare des yeux. Antennes
jaunâtres ou ferrugineuses, premier article de moitié plus court que le
deuxième, troisième article un peu plus long que le deuxième et de moitié
plus court que le quatrième. Ces trois derniers articles sillonnés sur leur
lace supérieure, le quatrième jusqu'à son tiers apical seulement. Roslrc
court, atteignant les hanches antérieures, premier article subégal aux
bucculae. Pronolum finement et densément ponctué, muni, sur son quart
antérieur d'un sillon transversal interrompu au milieu et d'une légère
carène longitudinale à la partie postérieure; marges latérales noirâtres plus
fortement ponctuées, finement bordées de flave et légèrement dentées en
scie. Écnsson en triangle équilatéral, densément ponctué et fortement ridé,
le sommet rembruni.
Gorium verdâtre et ferrugineux ou entièrement ferrugineux très pâle ,
densément ponctué, parsemé de points saillants flaves; marge antérieure
flave ou brunâtre bordée de flave, très légèrement dentée.
Membrane à nervures longitudinales nombreuses avec quelques points
blancs près du bord antérieur.
Dessous du corps de couleur variable, comme le dessus. Mésosterniun
fortement caréné; métasternum à carène élevée en croix.
Abdomen en oval arrondi, très finement ponctué, plus fortement sur les
bords, plus large que les hémélytres; connexivum très finement bordé de
noir, légèrement crénelé.
Pattes inermes, tibias sillonnés.
d1 longueur, 3i millim. 5; largeur proth., i5 millimètres; largeur
max. abdom., 20 millim. 5.
9 longueur, 3 h millim. 5; largeur proth. , 16 millim. 5; largeur max.
abdom., 21 millim. 5.
2 individus : 1 d et 1 9 du bassin inférieur du Zambèze, Vallée du
Muza (32° long. E., 180 lat. S., 1,000 à 1,120 mètres d'alt.j, G. Vasse,
i9o5.
Cette magnifique espèce diffère surtout de G. Delegorguei Spin. par les
bords latéraux du pronotum légèrement arqués et non fortement arrondis
et par les cories parsemées de points flaves.
— 38
Descbiption de trois Diptères vouve \vx du genre Tabanus,
DELA ZONE TROPICALE DE lAfRIQUE,
par M. Jacques Surcouf, chef de travaux au Laboratoire colonial
du Muséum.
Tabanus liventipes nov. sp.
Type : une femelle récoltée par M. G. Vasse en 1 qo(> : sur la côte du
Mozambique; une femelle de même provenance.
Longueur de corps i5 millimètres.
Espèce voisine de T. claritibialis Ricardo du groupe de T. et formant son
homologue dans le groupe de T. thoracinus.
Abdomen rouge noirâtre à bande dorsale claire.
Thorax noir, ailes hyalines, courtement appendiculées, brunes au bord
externe et dans la région apicale.
Pattes noires avec tous les tibias blancs.
Longueur, i5 millimètres.
Tête plus large que le thorax. Yeux verts sans bandes. Face couverte
d'une tomentosité jaune cuir à pubescence jaune. Barbe jaunâtre. Palpes
blancs à pubescence blanche mélangée de quelques poils noirs isolés sur
le côté externe. Antennes: premier article jaune à pubescence noire, deuxième
et troisième articles rouge brillant. Bande frontale jaune cuir de la couleur
de l'épistome, large, portant une callosité noire, épaisse, quadrangulaire ,
un peu moins large que la bande et prolongée par une ligne de même
couleur, étroite à l'origine puis un peu dilatée. Partie postérieure de la tête
étroitement bordée de jaune.
Thorax et scutellum recouverts d'une pubescence et d'une tomentosité
jaune verdâtre; épaules à pubescence noire, flancs à poils blanchâtres.
Poitrine à tomentosité grise et à longs poils mous de couleur grisâtre.
Abdomen rouge fauve rembruni sur les côtés depuis le troisième seg-
ment, les trois derniers segments presque complètement noirs sauf sur la
partie médiane qui reste claire avec une pubescence dorée éparse sur les
six premiers segments; parties latérales des segments portant une courte
pubescence noire éparse. Chacun des segments est étroitement bordé de
poils jaunes peu visibles. Ventre fauve, à pubescence claire, les trois der-
niers segments noirs à poils noirs, étroitement marginés de jaunâtre.
Hanches noires recouvertes d'une tomentosité grise et portant de longs
poils blancs, fémurs noirs à pubescence blanche.
Tibias antérieurs blancs dans leurs deux tiers basilaires, tibias médians
et postérieurs dans presque toute leur étendue; portant une pubescence
— 39 —
blanchâtre sur les deux premières paires et jaune sur les tibias postérieurs
Jans la partie blanche.
Tiers apical des tibias antérieurs, extrémité apicale des autres tibias et
tarses noirs à pubescence noire.
dallerons brunâtres, balanciers jaunâtres concolores.
Ailes hyalines, brunes le long1 du bord costal et enfumées dans la région
stigmatique et apicale.
Tabanus rufipes Pal-Beau. T. diluthjs var. nov.
Type : une femelle provenant de Libreville (Congo français) el recueillie
par M. J. Boucher en 1899.
Une autre femelle de la même origine.
Longueur, 2 5 millimètres.
Port et aspect de Tabanus rufipes P. B. et variétés voisines. Tête forte plus
large que le thorax , yeux plus gros que chez les autres espèces du groupe.
Bande frontale étroite a tomentosité jaune cuir portant une callosité
ohlongue non tangente aux côtés de la bande et prolongée par une ligne
étroite saillante , canaliculée au milieu qui s'étend jusqu'aux deux tiers de
la longueur de la bande. Callosité et ligne brun clair. Joues et barbe
jaunes.
Épistome jaune buffle, antennes testacées, les deux premiers articles ii
courts poils noirs peu denses, dent du troisième article normale.
Palpes jaune rougeâtre à pubescence brune non serrée.
Thorax et scutellum rougeâtres ne différant pas du type, abdomen
allongé, derniers segments châtains.
Dessous et pattes comme chez le type du genre, ailes hyalines à nervures
jaunes.
Bord costal et stigma jaunes de même que le bord des cellules basilaires.
Pas de teinte brune aux ailes, même à l'extrême base de l'aile.
Tabanus aquilus nov. sp.
Type : une femelle de Gambie, récoltée par le D' Best et communiquée
par M. le D' R. Blanchard.
Longueur, 9 5 millimètres.
Ce taon appartient au même sous-groupe que Tabanus grandissimiis Bi-
cardo. Ce sous-groupe diffère du groupe de Tabanus Rufipes Pal-Beau et de
ses variétés par la forme de la callosité située sur la bande frontale. Chez Ta-
banus Rufipes Pal-Beau, la callosité est oblongue , canaliculée dans sa partie
élargie et prolongée par une ligne saillante, étroite, bifide dans sa partie
la plus élevée el se continuant au moins jusqu'à la moitié de la hauteur
de la bande frontale.
Chez Tabanus aquihis nov. sp. , la callosité de la bande frontale est ar-
rondie, non canaliculée et non prolongée par une ligne distincte. Lorsque
— 40
la bande est complèlenienl déplée, on aperçoit un dessin en forme de \ sur
le verlex; ce dessin limile à sa partie inférieure une étroite saillie brillante
située sur le premier tiers de la bande frontale à partir du vertex.
( îette bande blanche porte des traces de pubescence blanche. Yeux bruns .
glabres. Epistome noir brunâtre.
Antennes noires à pubescence noire. Partie comprise entre les antennes
cl les palpes à pubescence blanc jaunâtre.
Joues à pubescence jaunâtre. Palpes brun noir à courte pubescence
blanche, éparse; trompe noire à pubescence concolore.
Tborax et scutellum brun noir à pubescence latérale brune, peclus sem-
blable. Abdomen noir, obconique, généralement glabre, portant quelques
poils brun noir sur les bords latéraux et postérieurs des trois derniers
segments: flancs et bord des quatre premiers segments à pubescence jaune
doré.
\ entre noir à pubescence noire éparse, bord postérieur des segments à
pubescence jaune.
Pattes noires en entier à pelotes noires.
Hanches à poils blancs épars, cuisses, tibias antérieurs et médians à
pubescence blanchâtre sur la face externe, tibias postérieurs frangés de
brun sombre.
Tarses médians et postérieurs armés de courts poils rouges à leur face
interne.
Ailes d'un beau brun à nervures noires, cellule discoïdàle un peu hyaline
le long de sa nervure supérieure.
Balanciers bruns à lige noire.
XoTES SUA LES TaI!ANI S RAPPORTÉS DE l'AfIIQVB TROPICALE,
/'i/! M. le Dr Brvmpt,
par M. Jacoies Si rcocf, Chef de travai \
ai; Laboratoire colonial ni Muséum.
Les diptères recueillis par M. le D' Brumpt et donnés par lui au Muséum
national d'histoire naturelle ont permis de contrôler les renseignements
parfois insufiisants des voyageurs anciens pour qui une indication précise
de localité n'avait qu'une importance secondaire.
Certaines espèces de Taons sont étroitement localisées et, vivant soit au
bord des eaux, soit dans les montagnes, n'empiètent jamais sur des régions
différentes; certaines, au contraire, possèdent une aire d'expansion extrême-
ment étendue et. comme le Tabanus tœnioîa Pal-Beau, se rencontrent de
'il
l'Ksi ,i l'Ouest de l'Afrique sur nue profondeur de io degrés de chaque
côté de l'Equateur.
L'exactitude des localités, la précision des époques de capture donnent
à cette collection une importance toute spéciale que ne démentent pas le
nombre et la qualité des insectes qui la composent.
Les Taons recueillis par M. Bruinpt et faisant partie actuellement de la
collection du Muséum appartiennent aux espèces suivantes :
TwtAMJs iFMCANDs Ç Gray« — Dongou. Rivière Ouellé. Congo belge.
T. fasciatus 9 Fabricius. — Entre Boumba et Balomba (11. Congo),
janvier 1903.
T. biguttatus 9 Wiedemanu. — Entre le Ouabi Chebeli et le Ouel), pays
Somali.
T. canus 9 Karsch. — Confluent de l'Oubanghi et du Congo, janvier
i9o3.
T. Ugand.e 9 Bicardo. - - Nombreuses femelles provenant du lit du Da-
koto (Ogaden), pays Somali au Sud de Haïrai-, juin 1901, et du
confluent de l'Oubanghi et du Congo (janvier 1900).
T. auriPES 9 Pal-Beau. - - Quatre exemplaires de Mayomba (Congo
français ) , janvier 1 5 o h .
T. toeniola 9 Pal-Beau. — Sainte-Marie-de-Balhurst. Gambie anglaise
et lit du Dakolo (Ogaden). pays Somali au sud de rïarrar. Juin
1901.
T. congoiensis 9 Bic. — Mayomba. Congo français.
T. thoiucinus 9 Pal-Beau. — Mayomba, 17 janvier 190/1.
T. combostos 9 Bigot. — Mayomba , janvier mjo4.
T. par 9 Walk. — Doulilé sur le Mil. Enclave belge de Lada, septembre
190a.
T. conformis 9 Walk. — Grand- Bassani. En ville, h octobre 1905.
Mayomba, 22 septembre 1900. Massabi. Congo français, 21 sep-
tembre 1903.
T. ditokniatis 9 Macq. — Entre l'Oued Cliebeli et l'Oueb pays Somali.
septembre 1901. Gambie anglaise. Sainte-Marie-de-Belhurst.
T. gratus 9 Lœvv. -- Entre l'Oued Chebeli et l'Oueb, septembre 1901 .
T. leicostomcs 9 Lœw. — Lit du Dakoto (Ogaden, pays Somali au
Sud de Harrar, juin 1901). Ces deux dernières espèces n'étaient
connues que du Sud de l'Afrique et manquaient à la collection du
Muséum.
T. testaceiventris 9 Macq. — Piivière Mouny au nord de Libreville
(Gabon), 96 septembre 190.').
— 42 —
T. Brumpti nov. sp.
Pangoma Magretti 9 Bezzi. — Nombreux exemplaires provenant des
rives du fleuve Omo. provinces méridionales de l'Abyssinie.
Tabanus Brumpti var. nov.
Je dédie cette variété à M. le D Brumpt. qui la rapportée des bords du
Benoué.
Type : un exemplaire femelle, de la collection du Muséum.
Noir, abdomen bleuâtre, ailes hyalines, tibias rouges.
Longueur, 19 millimètres; envergure, 38 millimètres.
Tête grande, plus large que le thorax. Face brune avec une tomentosité
brun jaunâtre et une pubescence brune, plus dense sur les joues. Barbe
noirâtre. Palpes bruns à pubesceuce noire très dense sur le côté externe
et leur donnant l'apparence d'être noirs; longs avec les parties basilaire et
médiane peu renflées.
Antennes longues, minces, noirâtres; premier article rougeàtre, à pu-
bescence dense d'un noir brillant, second rouge à pubescence noire éparse.
troisième à dent médiocre, allongé, recouvert d'une lomentosité blan-
châtre.
Epistome et bande frontale de même couleur que la face , callosité fron-
tale noirâtre, étroite, non saillante, non tangente aux côtés de la bande
frontale, prolongée par une ligne étroite. Bande frontale étroite environ
cinq fois aussi longue que large.
Thorax brun rougeàtre brillant , dessus glabre, côtés couverts de poils
noirs; pectus brun rougeàtre à pubescence noirâtre. Scutellum de la cou-
leur du thorax.
Abdomen court, épais, noir avec une tomeutosité gris bleuâtre, à
courte et rare pubescence noire sur les côtés de l'abdomen, plus dense sur
les derniers segments. Ailes portant de courts poils noirs épars. Ventre
noir à très courte pubescence noire.
Pattes d'un rouge brillant. Hanches noirâtres à longs poils concolores.
cuisses noirâtres à extrémité apicale rouge, pubescence noire sur les parties
sombres, rouge vers l'apex; tibias rouge clair à pubescence fauve, tarses
antérieurs noir rougeàtre à pubescence noire, tarses médians et postérieurs
rouges un peu rembrunis à l'apex par la pubescence noire du côté externe
épaissie vers l'apex.
Ailes hyalines, bord costal et stigma jaune brun, extrême base bru-
nâtre, nervures jaunes.
Balanciers et cuillerons noirâtres.
Cette variété de Tabanus mftpes Bal. Beauv. est voisine de T. sanguinipes
Hicardo et s'en distingue par ses tibias rouges, sa coloration du thorax
brun rouge et sa taille moindre.
— A3 —
Sun un procédé permettant de préserver les plantations d'arbres
DES RAVAGES CAUSES PAR LES LARVES D INSECTES,
par M. Philippe Eberhardt.
Parmi les ennemis les plus à craindre dans les plantations, il faut
compter les larves d'insectes (larves de capricornes le plus souvent), qui
creusent, dans les branches el dans le tronc des arbres, des galeries mesurant
parfois 70 et 80 centimètres de longueur. Ces galeries entraînent des solu-
tions de continuité dans l'appareil vasculaire, ce qui, en peu de temps,
amène la mort du végétal.
Rien des efforts ont été tentés pour se mettre à l'abri de cette destruc-
tion, mais sans succès, et les planteurs en sont réduits à l'heure actuelle à
arracher l'arbre atteint et à le brûler. Le moyen est radical; certes on
détruit ainsi les larves qui se trouvent dans le végétal brûlé, mais on voit
les pertes qu'amène cette façon de faire, et le temps perdu, pendant lequel
la production est nulle.
Les plaintes que je recueillis, à ce sujet, au Tonkin, l'année dernière,
de certaines personnalités indigènes, pour les plantations de mûriers,
d'orangers et de thé, m'engagèrent à chercher une solution pratique,
et j'entrepris des expériences nombreuses sur des arbres atteints par les
larves précitées. Empêcher l'animal adulte de pondre sur l'espèce où il a
l'habitude de le faire était une entreprise dont je savais l'irréahsation ,
aussi m'appliquai-je surtout et simplement à détruire les larves dans les
galeries qu'elles s'étaient creusées et à soigner la plante de façon à réparer
les blessures causées par l'animal.
Après de nombreux tâtonnements , je suis arrivé à une solution simple,
qui me donne les meilleurs résultats et dont l'emploi peu complexe , par
cela même pratique, est à la portée de tous.
La méthode opératoire est variable suivant les parties attaquées du végé-
tal, selon qu'il s'agit des branches ou du tronc de l'arbre.
i° Dans le cas où, seules, les branches sont atteintes, il est bon parfois
de les supprimer purement et simplement , s'il s'agit d'une branche très
jeune, et en général elles sont peu touchées; mais si l'on a à faire à un
arbre soumis à la taille, il peut être pour celui-ci très préjudiciable de sup-
primer un des éléments producteurs , et cela , d'autant plus que , dans le
cas où plusieurs branches sont atteintes , on détruit complètement le rap-
port du végétal; aussi est-on presque toujours ramené à opérer directe-
ment le membre malade.
Il faut alors ouvrir largement avec un scalpel et mettre complètement à
nu la galerie, puis on extrait avec des pinces la larve que l'on détruit immé-
diatement. Reste ensuite à panser la blessure et à la fermer; on est grande-
fxlx —
ment aidé dans ces régions par la température et l'humidité, deux facteurs
qui agissent dans le même sens : celui d'une poussée considérable de végé-
tation, et qui permettent ces opérations de chirurgie végétale auxquelles on
ne pourrait se livrer sous nos climats européens.
La plaie, ainsi largement mise à jour, doit d'abord être nettoyée avec
un bout de chiffon passé énergiquement sur toute la surface, de façon à
enlever tous les détritus des cellules atteintes par les mâchoires de la larve
et les déchets de l'animal; quand la plaie est bien nette, on lave la bles-
sure avec la solution suivante que je désignerai par la lettre A :
i Formol nû
Solution A . < Glycérine '10
( Eau 85o
(ielte solution antiseptique agit de plusieurs façons sur les cellules mises
à un : d'abord comme léger cicatrisant (formol), cicatrisation que la glycé-
rine empêche d'être trop vive. D'autre part, cette dernière s'oppose à une
evaporation trop rapide et du formol et de l'eau, fixant par conséquent
l'antisepsie et l'humidité pour un certain temps, pendant lequel les cellules
de la couche inférieure à celle en contact avec ce liquide agissent, c'est-
à-dire se cloisonnent et se disposent à produire des tissus nouveaux. Il est
très important, en effet , que les blessures ne soient pas soumises à un assèche-
ment violent produit par le vent et surtout par le soleil , car alors la cica-
trisation est non seulement gravement entravée, mais souvent arrêtée de
façon complète. A partir de ce moment, en effet, après deux ou trois lavages
répartis sur les quinze jours qui suivent l'opération . on voit deux bourrelets
s'avancer à l'encontre l'un de l'autre, tendant à fermer la blessure et à
réunir les deux bords de la plaie. On peut dès lors abandonner la branche
à elle-même; la nature agit seule et reforme complètement le membre
opéré en l'espace de six à huit mois.
11 faut avoir soin, si l'on veut crue la cicatrisation se fasse rapidement et
normalement , de maintenir la partie du végétal en traitement à l'ombre .
car l'action directe des rayons solaires entraînerait une cicatrisation par-
tielle: seuls, les bords de la plaie se cicatriseraient, et la cicatrisation s'ar-
rêterait là, laissant une ouverture béante entre les lèvres, privant ainsi la
portion supérieure de la branche d'une partie notable d'apport de sève, ce
qui nuirait à son développement.
Dans le cas contraire, l'étude anatomique révèle la création de canaux
anastomotiques entre la partie supérieure et inférieure de la plaie reconsti-
tuée, qui rétablissent par conséquent complètement la vascularisation entre
le haut et le bas de la branche;
•?." Dans le cas où le tronc lui-même est attaqué, une difficulté se pré-
sente : on ne peut pratiquer dans le tronc comme pour la branche une large
ouverture sans risquer sinon de hier le végétal, du moins de lui nuire
45
d'une façon Lelle que le i<mh |»s nécessaire consacré par lui ;■ la cicatrisation
de la blessure n'entraîne de sa part et pendanl longtemps une Qon-produc
lion complète.
Il es) alors beaucoup plus simple d'agir comme il suit : par la partie
supérieure de la galerie, qu'un orifice d'où soit un long cordon de fèces
indique toujours, on introduit, après avoir débarrassé l'entrée «les produits
de déjection de l'animai, et à l'aide d'une seringue, l'injection suivante :
i Formol « No
Solution B . Glycérine 6o
( Eau 76°
jusqu'à ce «pie le liquide affleure au bord de l'orifice.
La quantité de formol employée dans la solution R en fait un liquide
suffisamment corrosif pour entraîner la mort de l'animal. La glycérine em-'
pêche son évaporation trop rapide et augmente par conséquent sa durée
d'action. Je recommanderai de faire l'injection de préférence le soir au
coucher du soleil, et de visiter l'orifice le lendemain matin :
a. Ou bien l'animal, si sa galerie n'est pas très profonde, l'a remontée
et est venu passer sa tête à l'entrée du trou, hors du liquide: il est facile
alors de le saisir avec des pinces et de le détruire :
b. Ou bien l'animal n'a pas pu remonter, soit à cause de la hauteur de
sa galerie, lui donnant une trop grande distance à parcourir dans le liquide
caustique qui entraîne rapidement sa mort, soit à cause de ses fèces qui.
imbibées de liquide , se sont gonflés et constituent alors pour lui un obstacle
qu'il ne peut arriver à franchir. En tout cas, sa mort est certaine, ainsi
que me l'ont montré un grand nombre de sujets d'expériences sacrifiés au
matin , après avoir été opérés le soir.
On est en droit de se demander si la quantité de formol existant dans la
solution B n'est pas préjudiciable aux tissus végétaux, avec lesquels il esl
en contact dans la galerie creusée par la larve.
L'étude de morphologie interne qui a accompagné ces expériences m'a
toujours montré que l'action directe du formol ne s'était pas fait sentir en
profondeur au delà de la deuxième couche de cellules, la première étant
celle que l'animal avait mis à mal en dernier lieu. Cette solution caustique
a l'avantage, au contraire, de former immédiatement une sorte de bouclier,
si je puis m'exprimer ainsi, à l'abri duquel les cellules situées en dessous
vont librement se cloisonner en vue d'une cicatrisation relativement rapide.
De plus, le fait des lavages de la plaie dans le premier cas, et de la présence
du liquide dans le second, est un sûr garant contre le développement des
colonies bactériennes qui , dans les cicatrisations naturelles , viennent souvent ,
dans ces pays, entraver le développement normal des tissus nouveaux.
Il est bon, quand on en a le loisir, de faire quelques jours après, dans
le troue même de l'arbre, au voisinage de la plaie, mais en dessous (eu-
_ 46 —
viron 10 centimètres), une injection de sulfate de fer, <nii redonne au
végétal une force toute nouvelle; elle est d'une efficacité non douteuse :
quelques jours après on voit les feuilles qui naissent revêtir rapidement une
belle coloration verte de pleine vigueur. Celte injection, nullement indis-
pensable, favorise cependant énergiquement la production des tissus nou-
veaux ; j'ai obtenu le même résultat en arrosant le pied de la plante avec
une solution de la même matière, chaque matin pendant une semaine.
Mes expériences ont porté sur de nombreux pieds d'orangers, de citron-
niers, de pamplemoussiers , de mûriers et de thé. Les résultats ont été des
plus satisfaisants; je suis convaincu que ce procédé, d'un emploi simple et
faede, rendra de précieux services à ceux qui l'emploieront. Il m'a donné
également d'excellents résultats pour les cocotiers attaqués par le ver pal-
miste, soit que la solution fût introduite directement dans les galeries
creusées par ce dernier (solution B), soit qu'elle fût versée (solution A) à
dose d'un litre à la base du bourgeon terminal qu'enserrent les gaines des
feuilles; cette opération, faite de préférence en saison sèche et répétée deux
fois à huit jours d'intervalle, suffit à remettre l'arbre en parfait état. Dès le
printemps suivant, les feuilles jaunes et sèches font place à de nouvelles
pousses d'un beau vert franc et l'arbre reprend son évolution normale,
alors que sa vie était auparavant fortement menacée.
SlR LES AnnÉlIDES PoLYCHETES
RECUEILLIES PAR lExPEDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE
( Térébelliens , Serpuliens),
par M. Ch. Gravier.
XI. — Famille des TÉRÉBELLIENS Grube, Malmgien rev.
Geîvre Terebella L., de Saint-Joseph rev.
Terebella Ehlersi nov. sp.
Deux exemplaires de cette espèce ont été recueillis à l'île Booth \\ andel ,
un troisième provient (Vun dragage, à 3o mètres de profondeur, près de
l'ile Wincke.
Le plus grand a 10 cent. 5 de longueur, 8 millimètres dans sa plus
grande largeur et compte 90 segments environ.
Le corps est aplati sur la face ventrale et fortement bombé sur la face
dorsale. La partie antérieure est entourée d'une épaisse collerette, au bord
libre ondulé, ouverte largement sur la lace ventrale. Les tentacules sont
nombreux, fort longs et canaliculés. Un gros bourrelet, en avant de la
— kl —
bouche, forme une sorte de lèvre inférieure ou ventrale. Il n'y a pas Irace
de taches oculaires.
Les trois paires de branchies arborescentes sont insérées respectivement
sur les a*, 3* et 4e segments. Ce dernier porte aussi les deux premiers fais-
ceaux de soies, un peu plus réduits «pie les suivants; le premier tore ventral
appartient au a* sétigère ou 5e segment. Je compte 54 sétigèivs : mais il
y en a probablement davantage, car, en avant du 5 4° faisceau, on voil
plusieurs segments dont les soies se sont sans doute brisées el ne laissent
plus de trace apparente.
Les soies dorsales, très grêles, ne sont ni limhées, ni ailées; mais leur
extrémité coudée, très mince, toujours tordue dans sa partie terminale,
montre sur son bord convexe une pectination très marquée due, peut-être,
à un plissement marginal.
Aux tores des 4 premiers segments, il n'y a qu'une seule rangée de
plaques rétrogressives ; aux segments suivants, il existe une double rangée
de soies opposées; dans la partie postérieure, il n'y a plus, à nouveau,
qu'une seule rangée, comme en avant. Les plaques onciales, de profil, ont
k dents superposées bien distinctes, au-dessus du crochet terminal. De
face, au-dessus de ce dernier, existe une première rangée de 3 dents, puis
une seconde de 4, el enfin, au sommet, une série de dénis plus petites,
disposées moins régulièrement et difficiles à compter.
Ce Térébellien, qui se range dans le genre Leprea Malmgren (von Maren-
zeller char, emend.), fusionné avec le genre Terebella par de Saint-
Joseph , rappelle par certains traits la Leprea streplochaela Ehlers (1) et la
Leprea pterochaeta Schmarda(2).
Genre Leaena Malmgren , de Saint-Joseph char, emend.
Leaena Wandelensis nov. sp.
Un exemplaire de cette espèce a été dragué au Port Charcot, à 48 mètres
de profondeur; un autre provient de l'Ile Booth Wandel. La paroi du tube
est unie et formée de grains de sable très fins , mêlés d'un peu de vase.
Les dimensions du plus grand sont : longueur, 5o millimètres; largeur
maxima, 3 millim. 2; le nombre des segments est d'une soixantaine. La
collerette est largement ouverte sur la face ventrale; les tentacules sont peu
nombreux, de longueur médiocre, canaliculés. Il n'y a ni taches oculaires.
ni branchies.
Le 2e et le 3e segment sont achètes; tous deux portent un limbe latéral
plus développé sur le premier d'entre eux.
M E. Ehlebs, Polyehaeten (1er hamburger magalhaensischen Sammelreise, 1901,
p. i3o. Taf. VIII, hg. 3o3-ao5.
<■'-' L. K. Sciimarda, New wirbellose Thiere, 11" Hall'tc, 1861 , p. 4a.
58
Le premier des i5 faisceaux sétigères dorsaux est porté par le h" seg-
ment. Les soies dorsales disposées assez régulièrement sur deux rangées sont
plus ou moins coudées et limbées sur les deux bords. Les tores unicinifères
commencent au 2e sétigère ou 5e segment. Les plaques onciales montrent
de profil 5 dents superposées: à part la dent inférieure, toutes les autres
sont multiples. Les quatre premiers tores n'ont qu'une rangée de plaques
onciales rétrogressives ; aux 5e et 6e, ces plaques sont engrenantes, à partir
du 7% jusqu'au 2 e tore abdominal, il y a deux rangées de plaques, les
antérieures progressives, les postérieures rétrogressives.
Cette espèce nouvelle se rapproche surtout de la forme type du genre
Leaena abranchiata Malmgren (l).
Genre Pista Malmgren, von Marenzeller ebar. cmend.
Pista cristata 0. F. Millier.
0. F. Mûllcr, Zool. dan. Prodr., 1776, p. 216. Zoo!, tlait., fasc. II,
p. 60 . lab. 70.
De très nombreux exemplaires de cette espèce, qui est très répandue sur
les côtes de l'Amérique du Sud, dans les mers du Nord de l'Europe et de
l'Amérique, sur les côtes anglaises, dans la Méditerranée, ont été rapportés
par l'expédition antarctique française et proviennent de la baie des Flandres,
du Port Charcot et de la baie Biseoe.
Genre Thelepus Louckart (Malmgren, Gruhe , île Saint-Joseph rev. ).
Thelepus spectabilis Verrili.
\. E. Verrili, Natura! history of Kerguelen Island Annelids and Echi-
noderms, Bull. U. S. National Muséum, n° 3, II, 1876.
Quatre exemplaires de cette espèce ont été dragués à des profondeurs
comprises entre 20 et ho mètres dans le Port Charcot; trois autres ont é!é
trouvés à Pile Booth Wandel. Ce Térébellieu parait être le type le plus
répandu de la famille sur le littoral de la Terre de Feu.
Genre Polycirrus Grube, de Saint-Joseph char, emend
Polycirrus insignis uov. sp.
Un seul exemplaire de ce Polycirrus provient d'un dragage à ko mètres
de profondeur dans le Port Charcot; ses dimensions sont : longueur, 26 mil-
limètres; largeur maxima, 3 millimètres.
O \. .1. \Iw.\h;rk\, Nordiska llafs Annulater, OJv. a/Kongt. Vetensk. M.utl.
ForhandL, i865, p. 385, tab. XXIV, fig. 64.
— 49 —
Une haute collerette à bord libre ondulé entoure la partie antérieure du
corps et est ouverte sur la face ventrale. Au h' segment, apparaît la pre-
mière des 1 1 paires de faisceaux séligères. Il n'existe aucun tore uncinigère
au lliorax. Les soies dorsales, portées par de petites languettes comprimées,
ont leur partie terminale coudée; elles ne sont pas limbées, mais le bord
convexe présente de fines striations obliques. lies segments abdominaux,
au nombre de 28, portent de chaque côté des pinnules présentant sur leur
bord libre des plaques onciales de forme assez spéciale, bien qu'ayant le faciès
de celles qui caractérisent la tribu des Polycirridea de Malnigren. Les trois
dents sont très divergentes; l'inférieure, la plus grande, est très robuste
et a ses deux bords convexes. La partie basilaire est assez longue et arquée.
Ce Polycirrus appartient au groupe des espèces du genre qui ne pos-
sèdent pas de plaques onciales au thorax, c'est-à-dire : Polydrna médusa
limbe, P. bohoknsis Grube, P. albicans Malmgren, P. Smitti Malmgren,
/'. haematodes Giaparède. Il se distingue de toutes ces espèces par la forme
de. ses plaques onciales.
Genius Lysilla Malmgren.
Lysilla Mac Intoshi nov. sp.
Trois exemplaires de cette espèce ont été dragués dans le Port Charcot,
entre 20 et ho mètres de profondeur. Le mieux conservé a les dimensions
suivantes : longueur, xh millimètres; largeur maxima, 3 millimètres. Les
tentacules sont de deux sortes : les uns filiformes, les autres beaucoup plus
larges et canaliculés. La collerette est très haute sur la face dorsale. Une
languette libre de tout adhérence, sauf sur son bord antérieur, forme une
sorte de lèvre inférieure ou ventrale. Il n'y a ni branchies ni taches
oculaires.
La partie antérieure, très dilatée par rapport à la partie postérieure,
porte de chaque côté G faisceaux de soies. Celles-ci, excessivement fines,
droites ou légèrement arquées dans leur partie terminale, présentent un
élargissement en spatule au-dessous de la pointe très grêle. Il n'y a pas de
tore thoraciquc. L'abdomen, qui est court et ne compte que 6 segments,
ne possède de soies d'aucune sorte.
Celte espèce antarctique ressemble beaucoup au type du genre Lysilla
Loveni Malmgren , dont l'abdomen est relativement beaucoup plus développé.
Elle se distingue nettement par la forme très spéciale de ses soies thora-
eiques de la Lysilla nioea Langerhans et de la Lysilla alba Webster.
\ll. — Famille des SERPULIENS Burmeister Grube char, emend.
Genre PotamiHa Malmgren.
Potamilla antarctica nov. sp.
A part un exemplaire provenant de la baie Biscoe, ions les autres ont
Muséum. — xm. '1
- 50 —
été recueillis au voisinage de l'île Booth \\ audel. L'un des mieux conser-
vés mesure 60 millimètres, donl 12 pour le panache branchial, -i milli-
mètres de largeur : la forme est grêle. La collerette présente sur la face
ventrale deux pointes saillantes, séparées par une profonde échancrure.
Sur la face dorsale, les deux lobes viennent se terminer à la surface, très
distants l'un de l'autre. Les palpes sont longuement effilés et colorés en
ocre dans leur région basilaire. Les branchies, au nombre de 17 de chaque
côté . sont réunies à leur base par une lame peu élevée. Il n'y a pas trace
d'yeux. Le pigment ocre est localisé sur les filaments branchiaux qui s'é-
lèvent jusqu'au sommet du rachis dont l'extrémité très fine reste seule
libre. Outre les bandes alternativement colorées et blanches de la partie
supérieure des branchies, on observe quelques taches isolées sur les fila-
ments de la partie inférieure de ces organes.
Le nombre des segments sétigères thoraciques est variable ; il oscille le
plus généralement entre 10 et i3. L'exemplaire dont les dimensions ont
clé indiquées ci-dessus a 1 10 segments abdominaux.
Les faisceaux dorsaux possèdent deux sortes de soies : i° des soies lim-
itées et coudées, à limbe strié sur le bord convexe : 20 des soies en spatule.
Aux tores ventraux qui commencent au 2 e sétigère, il y a également deux
sortes de soies : i° des soies en pioche; 20 des crochets aviculaires à partie
basilaire assez longue, à région moyenne relativement large.
Les soies limbées des faisceaux ventraux de l'abdomen ressemblent à
celles des faisceaux dorsaux du thorax. Les crochets aviculaires sont égale-
ment semblables à ceux du thorax, mais leur partie basilaire est plus ré-
duite.
Ce Sabellien se range dans le groupe des Potamilla dépourvues d'yeux
branchiaux comme la Potamilla negkcta Malmgren. la P. Torelli Malm-
gren, la P. incerla Langerhans. la P. lenuitorques Grube. Aucune espèce
de ce genre n'a été signalée jusqu'ici dans la région magellanique.
GlRBB Sit|»iiI:i L. s. st. PMI.
Sous-gerbe Serpnla s. st.
Serpula vermicularis Linné.
Linné, Syst. Nat., XII, 1767, p. 1266, lide Morch.
Un exemplaire de cette espèce cosmopolite a été dragué à ko mètres de
profondeur près de l'île Booth VVandel; elle a été trouvée en divers points
de la région magellanique par la Gazelle, le Challenger et l'expédition Nor-
denskjold.
Genre SpirorhiN Daudifl s. si.
Spirorbis Perrieri Caullery et Mesnil.
M. Caullery et F. Mesnil . Etudes sur la morphologie comparée et la
51
uhylogénie des espèces chez les Spirorbes, //////. scient, de lu France el de
la Belgique, t. \\\, l\° série, 9" vol., 1897, p. ->o8. fig. i5 ans, pi. VIII,
i(i a-l). 17. pi. IX.
Une dizaine d'exemplaires de cette espèce proviennent de dragages dans
le Port Gharcotet près de l'île Booth Wandel, à des profondeurs comprises
entre 20 et ho mètres. Tous étaient détachés de leur support. Celle es-
pèce a déjà été recueillie sur les côtes de Palagonie par l'expédition fran-
çaise du Gap Horn, et, plus tard, par l'expédition Nordenskjold en divers
points de la région magellanique.
Genri IIHîcoMiplioii nov. gen.
Helicosiphon biscoeensis nov. sp.
Un dragage dans la baie Biscce , à 1 1 0 mètres de profondeur (11 lé-
vrier 190/i), ramena à la surface une douzaine de tubes de Serpuliens, les
uns avec leur hôte, les autres vides. Ces tubes calcaires, blancs, sont légè-
rement tordus en une hélice étroite et allongée; le nombre des tours est
au plus de deux. Isolés, paraissant ouverts aux deux bouts, ils sont dès
probablement libres. Une couche chitineuse jaune brun les tapisse inté-
rieurement. L'un de ces tubes mesure environ 20 millimètres de longueur;
l'animal qui l'habite a une longueur totale de 10 millimètres, une lar-
geur qui n'excède pas o millim. 95.
Ce Serpulien est le type d'un genre nouveau que je propose d'appeler
llelicosiphon{l), et qui peut être ainsi caractérisé : Serpulides habitant des
tubes isolés légèrement tordus en hélice. Branchies peu nombreuses. Rayon opcr-
culigère dépourvu de barbules , élargi au sommet qui est recouvert par un disque
corné, circulaire. Membrane thoracique peu développée. Corps asymétrique ;
trois faisceaux sètigères thoraciques. Plaques onciales avec crêtes nombi euses ,
très fines, et une grosse dent obtuse el pleine du côté tourné vers la partie an-
térieure de l'animal. Soies uniquement limbées au thorax ; soies ventrales .
abdominales , élargies au sommet, à bord libre rectiligne et denté.
Par son asymétrie , par le petit nombre des segments thoraciques et à
un moindre degré , par la forme de l'opercule et des plaques onciales . ce
Serpulien nouveau se rapproche des Spirorbes ; ce serait un Spirorbe héli-
coïde géant , à soies thoraciques toutes limbées. à segments abdominaux
très nombreux, à tube détordu et libre. A certains points de vue, il rap-
pelle le genre .losephclla Caullery et Mesnil(2) qui habite de petits tubes
cylindriques , mais fixés et ne formant pas d'agrégats comme les Salmacines
"' De èA(|, 1x0$, spirale, atyw, wvos , tube.
) M. Caullery et F. Mesnil, Noie sur deux Serpuliens nouveaux (Oriopsis
Metschnikowi n. g. , n. sp. et Joaephella Marenzalleri n. ;;•. , 11. pp.), Zoologisclier
Anzeiger, 1 9e' Bd. , 1896, p. 483-48(5.
4.
52
cl donl le genre Rhodopsis décrit récemment par Miss. K. .1. Bussh ' ne
diffère guère que par la forme de l'opercule. Par son lube, le Serpulien
antarctique rappelle les Ditrupa.
L'espèce-type «lu genre nouveau sera V Hélicosiphon biscoeensis n. sp.
Suii QUELQUES MOLLUSQUES 1>E LÀ RÉPUBLIQUE DE I, ÊqI ITEUH
i Mission do M. le D' Rivet),
par M. Lolis Germain.
La collection de Mollusques rapportée de la République de L'Equateur
par M. le docteur Rivet est assez peu nombreuse. Elle renferme cepen-
dant, à côte' de coquilles déjà connues, mais remarquables par leur excel-
lent (Hat de conservation , deux espèces nouvelles : le Drymœus Joubini que
je prends comme type du nouveau sous-genre Antidrymœus ei le Synap-
terpes liiceii qui porte à trois le nombre des espèces, actuellement connues,
du groupe Zoniferella Pilsbry.
Genre Oleacina Uolten. 1798.
Oleacina (Glandina) striata Millier.
177'L Buccinum strialum Mùller, verm. terr, Jlur. hist. : II. p. 1 '19, n° 3g.
iS3:i. Achatina dactylos Broderip. Procred. zoolog. sociely London; p. 3a.
1807. Achatina (Glandina) striata Beck, Index Molluscor.; p. 77, n° 2.
18 '19. Achatina MùUeri Reem: , Concholog. Iconica; sp. âT».
1878. Glandina dactylus Miller, Die Binnemollusken von Ecuador, in : Mala-
kozool. Blatter, XXV, p. 1G0, n° 3 ; Taf. VII, fig. 2.
1 885. Oleacina (Glandina) striata Trios, Manual of Conclwhgy ; 20 série, Pal-
mon. ; I, p. 32, pi. V, fifj. 64.
1887. Glandina striata Coosw, Faune malacologique Equateur, p. 5, n° 3 [Bull,
Soc. zoologique de France, XII J.
SjiiiIo. Domingo de los Golorados. Lin seul exemplaire jeune.
Genre Streptaxis Gray, 1837.
Strbptaxis(Ammonoceras) fi.ora Pfeiffer.
1 853. Hélix Flora Pfeikfeii, Monogr. heliceor, vivent.} III, p. io3.
1878. Hyalinia Flora [Miller. Malakozool. Blatter, XXV, p. 161, a" 5.
1 K. J.Bisii, Tubicolous Vnneiids of the tribes Sabellides and Serpulides
from the Pacific Océan, Harrison Alaska Expédition, 190'L p. 289.
53
1 885. Streptaans (Ammonoceras) flora Thïor, Wanual of Conchology ; ■•' série,
Pulmon. ; I, p. 6A, pi. XXVII, lig. k.
1887. immonoceraa Flora Cousin, Faune malacologique Equateur, p. (id. n° 3.
Cerro de San Tadeo, chemin de Pachajal. Un seul exemplaire jeune
pourvu di' son épidémie, qui est d'un jaune ambré peu foncé, ass<v.
brillant.
Genre Hrllx Linné, 17.58.
Hélix (Isomeria) oreas Knch.
iiïlilt. Hélix oreas Koch in : Philippi, Abbild. und Beschreib. Conchylien; I.
p. i5i, Hélix , taf. V, fig. a.
i852. Hélix procera Pfeiffer , Proceed. zoolog. society London; p. 127.
1 853. Hélix oreas Pfeiffer, Monogr. heliceov. vivent.; I, p. 367.
1889. Hélix (Isomeria) oreas Pilskrï in: Trvon, Manual of Conchology ; 20 série,
Pùlmonata; V, p. i36, pi. XXXXV, fig. 1 1-19, 17, 18 et 19.
Cette espèce commune est fort variable. La spire est plus ou moins ('le-
vée et l'ombilic partiellement ou presque complètement recouvert suivanl
les spécimens. Ce ne sont là que des variations absolument individuelles.
H en est de même du polymorphisme de la dentition : on observe, chez
quelques exemplaires, une dent plus ou moins forte sur le bord coluinel-
laire qui • manque complètement dans d'autres échantillons. Le test esl
marron foncé ou chocolat, légèrement brillant; le péristome, 1res épaissi ,
d'un blanc pur.
Horongo, Nanegal; quatre exemplaires. Cerro de Loma Cruz, Cordillère
<li Intag; k échantillons.
Hélix (Isomeria) equestrata Moiïcaud.
1808. Hélix eqaestrata Moricaud, Renie et magasin de zoologie, p. 44g, pi. XIII,
fig. 1.
1868. Hélix equestrata Pfeiffer, Monogr. heliceor. rivent., V, p. 3i5.
1889. Hélix (Isomeria) equestrata Pilsrry in : Thvon, Manual of Conchology,
2e série, Pulmon., V, p. i5i, pi. XLV11I, fig. 45-46.
Cette espèce est très voisine de Y Hélix (Isomeria) œquatona Pfeiffer (1) ei
n'en diffère guère que par sa spire plus haute à croissance un peu plus
régulière. Elle possède les mêmes caractères aperturaux et exactement le
même test.
Abanin, vallée du Rio Jubones; un exemplaire. Cerro de Castello, che-
min de Mindo; deux échantillons.
O Pfeiffer (Dr L.), in Proceed. zoological Society of London, 1860, p. 1 •'!'>,
pi. L, fig. 6.
54
Hélix ( Isomeria). u no Pfeiffer.
1 8f>'i- Hélix Juno Pfkiffer, Monogr. heliceor. vivent.. III, p. 208.
1878. Itomeria Juno Miller, Malakozool. Blâtter, KXV, p. 171, n" 10.
1S87. Isomeria Juno Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 70, n" 12.
1889. Helir [Isomeria 1 .hum Pilsbry in : Tryon, Manual 0/ Conchology, ■>.' série,
Pulmon., V, p. i5a, pi. XLV, fig. 1 3-i 4.
Environs de Mindo. Deux exemplaires.
Hélix (Isomeria) bituberu lata Pfeiffer.
•
18Ô2. Hélix hituherrulata Pfeiifer . Proceed. zoolog. society London, \>. i53, n"7.
l853. Hélix bituberculata Pfeiffer, Monogr. heliceor. vivent., 111, p. 2^12.
1878. Dentellaria hituherrulata Miller, Ma1al;o:ool. Blâtter, XXV, p. 1 05 , n" 1.
1 885. Isomeria bituberculata Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 70,
n° ît.
1889. Hélix (Isomoria) bituberculata Pilsbry mi : Tryon, Ma/mut 0/ Conchology,
a" série, Pulmon., V, p. i55, pi. XLVII. fig. 36-37-38.
M. le Dr Rivet n'a pas recueilli cette espèce, mais la variété tridentula
décrite, par Miller (l), sous le nom de Dentellaria tridentula.
Environs de Mindo. Un exemplaire. •
Hélix (Isomeria) Boi rcieri Pfeiffer.
i85a. Hélix Bourcieri Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London, p. i53, n" (1.
1 853. Hélix Bourcieri Pfkiffer, Monogr. heliceor. vivent., 111, p. 909.
1878. Dentellaria Bourcieri Miller, Malahozoolog. Blâtter. XXV, p. 166, n '1.
1887. Isomeria Bourcieri Coisin , Faune malacologique Equateur, p. 69, n" 5.
1889. Hélix (Isomeria) Bourcieri Pilsbry in : Tryon, Manual af Conchology,
■>' sério, Pulmon., p. 106, pi. XLVIll, fig. 'i()-.">i.
Manégal: bords du Rio Guallabamba. Cinq exemplaires de cetle espèce
bien connue.
Hélix (Solabopsis) selenostoma Pfeiffer.
i85s. Hélix selenostoma Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London, p. i5a, n° A.
i8">3. Hélix selenostoma Pfeiffer, Monogr. heliceor. vivent.. III, p, >'iS.
1878. Psadara selenostoma .Mii.i.kb. Malakozool. Blâtter, X\\,p. i63,n° ■).
1887. Psadara selenostoma Coisin, Faune malacologique Equateur, p. (il), 11 '1.
1889. Hélix (Solaropsis) selenostoma Pilsbry, in : Tryon, Manual qf Conchology,
2e sério, Pulmon.. V, p. 190, pi. LU, fig. 1-2-3.
(') Miller (K.), Die Binnenmolluêken von Ecuador, in : Main'. muni. Blâtter.
XXV, p. i65, n° 2, Taf. VII, fig. 5 a-c.
55
Cerro de San Tadeo; chemin d<> Pachajal. (In exemplaire en excellent
état.
Genre Bulimus Scopoli, 1787.
BOLIMUS (BoRUs) POPELAIIïIANUS Nyst.
i814. liitliiuus popelairiamu8 Nyst, Bm//«.7. I<W. Bruxelles, XII, n" 7, pi. IV,
lig. 5.
1878-1879. Boni* Garcia-Moreni Miller, Malakozool. Blâtter, XXV, p. 17a et
XXVI, p. 118, Taf. IV, tig. 1 a-b.
1887. Boni» popelairianus Cousin , Faune malacologique Equateur, p. 26.
1896. Bulimus (Bonis) popelairianus Pn.siun in ; Tryon, Manual of Conchology,
90 série, Pulmon., X , p. i3, pi. I, fig. 1 et pi. VIII, fig. 4:>-^.
Beaux el grands exemplaires garnis de leur épidémie qui est d'un mar-
ron rougeàtre. peu brillant. Test garni de stries fortes, irrégulières et
onduleuses. Longueur maximum, i3a millimètres; largeur maximum,
H.'? millimètres. Hauteur de l'ouverture, 7.5 millimètres; diamètre,
A5 millimètres.
Santo Domingo de los Golorados. Deux exemplaires. — Nanegal. Trois
échantillons.
Bulimus (Porphyrobaphe) irroratos Reeve.
1869. Bulimus irroratus Reeve, Proceed. zoolog. society London, p. iti. pi. Il,
fig. 9-10.
1878-1879. Dryptus irroratus Miller, Malakozoolog. Blatter, \\V, p. 179, 11° 1
et XXVI, Taf. V, fig. a a-b.
1887. Porphyrobaphe irroratus Consro , Faune ma1 acologique Equateur, p. 17,11° 8.
1899. Bulimus (Porphyrobaphe) irroratus Pilsrhv in: Tryon, Manual of Con-
chology, 2e série, Pulmonata, XII, p. 1 55 , |>l. LU, tig. 33-37-
Cette espèce, très remarquablement figurée par de Férussac et Deshaves ;l),
est très variable. Miller a figuré (loc. supra cil. , Taf. Y, fig. 2) une variété
ilongata qui a également été rapportée par M. le D" Rivet. Le péristome est
coloré tantôt en rose brillant, tantôt en orangé plus ou moins vif. Dans les
récoltes de M. Rivet les exemplaires à péristome rosé correspondent à la
variété elongata.
Gualea; 2 exemplaires. Pueutes, chemin de Gualea: 0. exemplaires.
Pacto, chemin de Pachajal: 3 échantillons.
Genre Plekoelicilus Guilding, 1828,
Plekocheilus Taylori Reeve.
18/19. Bulminus Taylorianus Reeve, Conchol. Ironica , pi. LXXXI, fig. 601.
O FERUSSAC (de) et Dkshayks, Hist. mil. <rt:ni:r. et part, des Mollusques lerr. et
fluv., Il, i85i, p. oo.pl. \\X, fig. 5-0.
— 56 —
1878. Eurytus TaylorianiM Miller, Malakozool. Blàtter, XXV, p. 180, n° 1.
1X78.1879. Eurytu» Taylorianns Miller, loc. cit., XXV, p. 180, n° 2 , et XXVI,
Taf. VII, fig. 1.
1887. Eurytus Taylorianus Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 22, n" îli.
i89<). Plekocheilus Taylorinnus Pilsbry, in : Tryon, Manual of Conrhology,
9e série, Puhnon., X, p. 90, pi. XXXVI. fig. 78-79.
La coquille décrite par Miller sous le nom de Ewytus Taylorioides n'est
évidemment qu'une forme de cette espèce.
Nanegal; 3 exemplaires Mindo: 6 échantillons.
Plekocheilds cardinalis Pfeiffer.
i852. Bulimus cardinalis Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London, p. 5l8.
1878. Ewytus cardinalis Miller, Malakozool. Blàtter, XXV, p. 182, n° 11.
1887. Eurytus cardinalis Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 18, n° 3.
1896. Plekocheilus (Eurytus) cardinalis Pilsbry in : Tryon, Manual of Concho-
logy, 2e série, Pulmon., X, p. 77, pi. XXXIII, fig. .r)2-53.
San Tadeo, Mindo, cordillière de Pachajal; 3 exemplaires.
1 ii. mi h Bulimulus Leach, 181 5,
Bulimulus (Scutalus) eouatorius Pfeiffer.
i8.r)->. Bulimus tequatorius Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London, p. i5f>.
1878. Soutalus tequatorius Miller, Malakozool. Blàtter, XXV, p. 19.1, n° 1.
1887. Thaumastus tequatorius Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 35, n" a.
1898. Bulimulus (Scutalus) tequatorius Pilsbry in: Tryon, Manual of Concho-
logy, ae série, Pulmon., XI, p. 3o, pi. V, fig. i-5.
Cette espèce est très voisine des Bulimulus subfasciatus Pfeiffer (1) et Bttli-
muhis cotopaœiensis Pfeiffer (2). Il sera sans doute nécessaire de réunir ers
trois coquilles sous le même nom spécifique.
Paramo du Pichencha; 6 exemplaires.
BlLIMULUS (SCDTALUS) CALIGINOSUS ReeVC
18/19. Bulimulus caliginosus Reeve, Concholog. Iconica , fig. 609.
1878. Scutalus caliginosus Millku, Malakozool. Blàtter, XXV, p. 19&, n° h.
M Pfeiffer (D1 L.), Descriptions of BÎxty-sii new laml shelis, from Ihe
Collection ofH. Cuming; in : Proceed. zoologicat society of London , i85a, p. Go,
n° 22. [Bulimus subfasciatus).
(2) Pfbifpeb (Dr L.), Descriptions of nineleen new species of land sliolls col-
lected by M. Bourcier, consul général, Quito: in : Proceed. zoologicat society
London, i852, p. loi, n° 19 [Bulimus Cntopaxiensis).
57
iSSt. Thaumaitut caUginonu Cousin, Faune malacolo/pque Equateur, p. 07, n° <>.
i(S()S. Iluliiniiliis (Scutalus) caliginosuê Pilsbbi m : Trton, Matinal oj Concho
logy, XI, p. 33, pL IV, fig. 43-44-45.
Cratère du Pichencha; un exemplaire.
Bulimulus (Scdtalds) catlowlb Pfeiffer.
i85-!. Bulimulus catlowiœ Pfeiffer , Proceed. zoolog. society London, p. i54, n° 1 4.
1878. Scutalus catlowiœ Miller, Malahozool. Blâtter, XXV, p. 194, n° 8.
1887. Thaumaitut catlowia Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 38, n° 7.
i8i|8. Bulimulu» (Scutalus) catlowiee Pilsbry in : Tryon, Manual of Conehology ,
2" série, Pulmon., p. 34 , pi. V, fig. G7-68-69-70.
Cuguja; un exemplaire. Vallée de Tumbaco; trois échantillons.
Genre Drymneus Ailiers, i85o.
Drymœus fallax Pfeiffer.
i85a. Bulimus fallax Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London, p. i53, n" 10.
1878. Gonioslomus fallax Miller , Malahozool. Blàtter, XXV, p. 191,11° 1.
1887. Hamadry as fallax Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 3 3, n" 1.
i8i|8. Drifjiifpus fallax Pilsbry, in : Tryon, Manual of Conohology, 9." série, Pul-
mon., XI, p. ^39, pi. XXIII, fig. 8-10, et pi. XXXIII*, fig. 43-44.
Alaspungo, chemin de Gualea; 3 échantillons.
Drymœus œquatorianus Smith.
1877. Bulimus (Drymœus) œquatorianus Smith, Proceed. zoolog. society of Lon-
don, p. 363, pi. XXXIX, fig. 7.
1879. Otostomus œquatorianus Miller, Malahozool. Blàttei; XXVI, p. 1 q3 , nop,0.
1887. Drymœus œquatorianus Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 98, n° i .
1898. Drymœus œquatorianus Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchoîogy, 3 e série,
' Pulmon., XI, p. 220, pi. XXXIV, fig. 43-45.
Cerro de San Tadeo , chemin de Pachajal ; 1 exemplaire. Cet échantillon
se distingue du type tel qu'il a été décrit et figuré par Smith, à sa forme
plus élancée avec un dernier tour notablement moins ventru , et à son ou-
verture plus anguleuse en bas. II correspond parfaitement à la ligure 4o-
hk (pi. XXXVI) du Manuel de Tryon. Cette coquille est une variété elata
du véritable Drymœus eequatovianus.
Drymœus baezensis Hidalgo.
1869-1870. Bulimus Baezensis Hidalgo, Journal de Conchyliologie, XVII, p. 189
et XVIII, p. 48, pi. I, fig. 3.
58
1878. Drymœns Baezensis Miller, Malakozool. Bltïtter, XXV, p. 190, n° a.
1887. Ihi/mmus Baezensis Coisin, Faune tnalacologique Equateur, p. 28, n° :>.
1898. Drymeeus Baezensis Pilsbry m : Thyoi*, Manual of Conéhohgy, 2 e série,
Pulmon., p. 219, pi. WXVI, iig. 'i8-5i.
Casitagua, chemin de Calacali: 1 exemplaire orné de quatre bandes
brunes bien marquées.
Drym/eus quadrifasciatus Angas.
1 878. Bulimus ( Otostomus ) quadrifasciatus AngA8 , Proceed. zoolog. society London .
p. 3is, pi. XVIII, fig. a-3.
1 879. Otostomus quadrifasciatus Miller, Malakozool. Bliitter, XXVI, p. 190, n° h.
1887. Drymeeus quadrifasciatus Cousin, Faune tnalacologique Equateur, p. 3i,
11° 19.
1898. Drymanu quadrifasciatus Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchology,
a" série, Pulmon., XI, p. 2^3, pi. XL1, fig. 92-93.
Guila: 1 échantillon.
DrvmjEds napo Angas.
1878. Bulimus (Otostomus) napo Ancas, Proceed. zoolog. society London, p. 3i9,
pi. XVIII, fig. 4-5.
1879. Otostomus napo Miller, Malakozool. Blàtter, XXVI, p. 190, n° 5.
1887. Drymeetu napo Cousin, Faune tnalacologique Equateur, p. 3o, n° 11.
1898. Drymeeus napo Pilsbry in : Tryon, Manual of Conchology, a' série, Pul-
monata, XI, p. ?.kU, pi. XLI, fig. 19-20.
Fig. 1. Drymeeus napo Angas. Exemplaire de Cujuga.
11. Grandeur naturelle.
Celle espèce est très voisine du Drymeeus quadrifasciatus. On l'en dis-
tinguera surtout : par sa forme plus élancée; par son dernier tour plus al-
longé; par son ouverture notablement moins oblique et, relativemenl ,
59
plus haute; enfin par son lest unioolor, plus brillant. I-*' Drymtnu napo
a été mal figure par los autours et, notamment, par Triton. Je donne ici
(fig. 1 1 un cliché d'un échantillon typique.
Cujuga, t échantillon. Guila, 1 exemplaire.
Drvm/rus cbamjelbon Pfeiffer.
1 853. Bulimus Loaensis var. p Pfeiffer, Monogr. helicer. rivent., III, p. /132.
1 855. Bulimus chameeleon Pfeiffer, Proceed. loolog. tociety London, p. 1 t<>.
1878. Thaunuutut chameeîeon Miller, Malakozool. Blàtter, XXV ', p. 193, "" h.
1887. Thaumattut ehamesleon Cousin, Faune macologique Equateur, p. 38, n° 8.
1898. DrymëBUt ambuttut var. chameeleon Pilsury in : Tryon, Manual af Concho-
logy, a* s(;rie, Pulmon., XI, p. a64, pi. XLYI, !ig. 68-69.
Gasitagua, chemin de Calacali; 2 échantillons.
Drysleus sp.
Un exemplaire d'un Drymœus en trop mauvais état de conservation pour
être déterminé spécifiquement a été recueilli, par M. Rivet, à Cerro de
San-Tadeo, le long du chemin de Pachajal. 11 rappelle beaucoup le Dry-
mœus hamadryas Philippi (1) du Pérou.
Sods-gehre Anlidryinsrus Germain.
Je propose de réunir, sous le nom à' Antidrymœus, les espèces sénés Ires
du genre Drymœus. Elles sont, actuellement, au nombre de trois seule-
ment :
Le Drymœus (Antidrymœus) tropicalis Morelet (9) qui habite le Mexique,
dans l'état de Yucatan;
Le Dri/mœus {Antidrymœus) inusitatus Fulton(", qui vit dans la Répu-
blique de Gosta-Rica;
Enfin, le Drymœus (Antidrymœus) Joubini Germain, nov. sp. de la Répu-
blique de T Equateur.
Drymœus (Antidrymœus) Joubini Germain, nov. sp.
Coquille senestre, ovato-oblongue, légèrement ventrue, pourvu d'un
ombilic presque entièrement recouvert: spire subconique, composée do
M Philippi, In : Malakozool, Blàtter, XIV, 1867, p. 68; figuré par Pfeiffer,
Nnvit Concholog., p. 3/ii, pi. LXXXI, fig. 1-9.
M Morelet, Testac. novissim., I, p. 9 , n° 10. 1869 (Bulimus tropicalis).
Figuré par Fischer et Crosse, Etude sur Mollusques du Mexique et du Guatemala ,
1, p. 5o4, pi. XX, tig. 7-8.
M Fulton in : Tryon, Manual of Qmchology, 2e série, Pulmonata, XI V,
100a, p. 169, pi. XXVI, fig. 'i3.
60
Y
s
Fig. 2. — Drymteus (Anti-
drymœus) Joubini Ger-
main.
a. Grandeur naturelle.
six tours peu convexes, à croissance assez rapide; dernier tour grand.
médiocrement convexe, subanguleux à sa partie médiane, formant environ
les deux tiers de la hauteur totale; sommet obtus; suture assez marquée:
ouverture oblique, ovalaire-allongve, anguleuse
en haut, bien arrondie en bas; bord columel-
laire d'un blanc légèrement jaunâtre, bien dilaté
à sa partie supérieure, largement réfléchi sur
l'ombilic; péristome assez largement développé,
épanoui, blanchâtre à sa partie interne, d'un
/ *"\ blanc un peu jaunâtre sur sa partie externe.
\ / Longueur: 26 millimètres 1/2; diamètre maxi-
mum : 1 2 millimètres 3/4 ; hauteur de l'ouver-
ture : 18 millimètres : diamètre de l'ouverture :
8 millimètres 1/2.
Test très mince, très fragile, un peu brillant,
subtransparent, d'un jaune paille unicolore un
peu ambré: stries longitudinales assez tines,
légèrement onduleuses, irréguiières: intérieur
de l'ouverture jaunâtre.
Cette nouvelle espèce ne peut être rapprochée que du Drymeeus invxi-.
talus Fullon. On l'en séparera facilement :
Par sa forme plus ventrue; par sa spire beaucoup moins allongée, ne
comptant que six tours à croissance plus rapide; enfin par son dernier
tour beaucoup plus développé et présentant, à sa partie médiane, une arête
anguleuse émoussée caractéristique de celle espèce.
Genre ©foelisous Beck, 1837.
Obeliscus (Protobeliscus) cuneus Pfeiffer.
i8.r)9. Bulimus cuneus Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London, p. 1.V1, n° iô.
i853. Bulimus fairmaireanus Petit de la Saussaye, Journal <le Conchyliologie,
IV, p. i56,pl. V, fig. 8.
1878-1879. Obeliscus cuneus Miller, Malakozoolog. Blâtter; XXV, p. ig5, 11" 1 ;
XXVI, Taf. VI, fig. 3 a (var. (3 major) et fig. 3 /> (var. y mmor).
1887. Obeliscus cuneus CocsiX, Faune malacologique Equateur, p. 5l, n° 1.
1906. Obeliscus (Protobeliscus) cuneus Pilsbrï in : Tryon, Manual of Conçliology ;
ae série, Pulmonata; XVIÏI, p. 262, PI. XXXV, 6g. 56-5g.
Santo Domingo de los Colorados; un exemplaire. Horongo; 8 échan-
tillons; Nanegal, bord du Rio Guallabamba; 8 spécimens.
Gekre Sjnapterpes Pilsbry, 1896.
Synapterpes (Zoniferella) Riveti Germain, nov. sp.
Coquille conoide, très allongée, très étroitement ombiliquée (ombilic
réduit à une longue fente presque entièrement recouverte): spire conique
— 61 —
élevée, composée de 7 tours à 7 leurs i/a médiocrement convexes, à crois-
sance lente et régulière, le premier à peine saillant sur les suivants; der-
nier tour médiocre; sommet très obtus; suture assez profonde, bien
accusée; ouverture oblique, ovalaire allongée, forte-
ment anguleuse en haut, un |>ou rétrécie vers la
base; bord columellaire blanc, tordu, rélléclii sur
l'ombilic, se continuant avec le bord marginal à la
manière des espèces du genre Limicolaria ; péristome '
mince, aigu, bordé intérieurement d'un très léger
bourrelet bleuâtre.
Hauteur: 21-21 millimètres 1/2; diamètre maxi-
mum : 8-8 millimètres 8/4; hauteur de l'ouverture: F- 3 _ _ Sunapterpe*
() millimètres; diamètre de l'ouverture: k milli- (Zoniferella) Riveli,
mètres 1//1. Germain. Exemplaire
Test mince, fragile, sub transparent, finement et de Serro de San Ta-
irrégulièreinent strié; premiers tours d'un vert jau- ' . ,.
0 l , J . a. Grandeur naturelle.
nace, les autres d'un vert fonce très brillant: dernier
lour orné d'une bande spirale étroite, d'un blanc pur, prenant exactement
naissance au point d'insection du péristome ; intérieur de l'ouverture d'un
vert bleuâtre.
Gerro de San Tadeo, chemin de Pachajal; trois exemplaires, dont deux
si1 rapportent à la variété suivante.
Variété bizonalis Germain , nov. var.
Goquille de même forme; même test: dernier tour orné de deux bandes
blanches, l'inférieure disposée comme dans le type, la supérieure, beau-
coup plus étroite, continuée en dessus.
Gelte espèce se distinguera du Synaptérpes albobaliealus Dunker(l) par
sa forme beaucoup plus élancée; par sa spire plus haute composée de
737 tours 1/2 et non de 6: par son dernier tour proportionnellement
moins grand: enfin par sa coloration beaucoup plus foncée et bien plus
brillante.
Rapprochée du Synaptérpes vesperus Jousseaume(2) notre espèce s'en
séparera :
Par sa spire plus élevée; par son dernier tour beaucoup plus petit
W Donkkr, Molluscis nonnullis lerrestribus Àmericae auslralis; in : Jahrbùcher
dnitsck. Malakozoolog. (Jesellsch.; IX, 1882, ]». 378, Tab. XI, tig. 7-8. (Bu/ûntH
albobaliealus.)
M .Joussevumk (t)r), Mollusques nouveaux de la République de l'Equateur;
in : Bulletin Société zoologique de France, Xlf, 1887, PI. III, lig. 2 (Mesembrinus
vesperus).
02
cl bien moins globuleux; mais surtout par son bord coiumellaire, qui
n'est pas rt presque droit et blanchâtre* comme chez le S. vesperus, mais
nettement tordu et dispose comme dans les espèces du genre Limico-
laria.
Le Synapterpes Ilireti porte à trois le nombre des espèces, actuellement
connues, du sous-genre Zoniferella Pilsbry.
Genre Bourciera Pfeiffer. i 853.
Bourciera helicin/eformis Pfeiffer.
i S.")-?. Cyclostoma liclicinœformis Pfeiffer, Proceed. zoolog. socielij oj London ; p. l6t,
n" 2.
i852. Bourciera helicinœformis Pfeiffer, Monogr. Pneum. viv., [, p. 3ia, n'J 1 :
II, p. 168, n° 1.
i853. Cyclostoma heliciniforme Martini ot Ghehintz, Sysl. Conchyl. Cabin.; Cy-
clost; p. a&3, n° 32/1, PI. XXXII, fig. 8-10.
iS-yg. Bourciera helicinœformis Miller, Malakozool. Blâtter; XXVI, p. i«5,
n° 1.
1887. Bourciera helicinœformis Cousin, Faune malacologique Equateur} |». 87,
n° 2.
Gerro de San Tadeo, chemin de Pachajal-, deux exemplaires.
Bodrciera Fraseri Pfeiffer.
i85g. Cyclostoma (Bourciera) Fraseri Pfeiffer, Proceed. zoolog. society London;
p. 28, n° 21, PI. XLIV, fig. 1.
1879. Bourciera Fraseri Miller, Malakozool. Blàtter; XXVI, p. i4l>, n° h.
1887. Bourciera Fraseri Cousin, Faune malacologique Equateur; p. 87, n° 1.
Le test est olivâtre, avec une légère teinle rougeâtre; les premiers tours
sont roux. L'opercule est d'un marron assez vif, très brillant; l'intérieur
de l'ouverture d'un blanc pur. Le Bourciera viridissima décrit par Miller '
est très voisin de cette espèce et ne s'en distingue guère! que par sa taille
légèrement pins forte et sa spire, proportionnellement un peu pins haute,
composée de cinq tours.
Cerro de San Tadeo, chemin de Pachajal; deux exemplaires.
Genre Cyelotii» Guilditi;;, 18/40.
Gyclotos ouitensis Pfeiifer.
1 85s. Cyclostoma (Cyclotus) Quitense Pfeiffer, Proceed toolog. iociety of London}
p. 61, n° 28.
W Miller ([)' K.), Die BinneniiM.lInsken von Ecuador; in : Malakozool. BUUter;
XXVI, 1879, p. t46, n°3, Taf. V, fig. 5.
_ 63
iH."»:i. Cyolostotna Quitetuê Martini cl Chbiinitz, Sy»t. Conokul. Cabinet} Cycln
ttom.; p. 34o, n° 355, Taf. XIV, fig. 19-32.
1879. Gyclotiu QuitensU Miller, Malakozool. Blàtter; XX\I, p. i'io, 11" a.
1887. Cyclottu QuitensU Cousin, Faune malacologique Equateur; p. 81, n" 8.
Pachajal; deux exemplaires. L'un des échantillons a an lest marron
brillant; l'autre possède un lest d'un beau noir.
CfCLOTUS Perezi Hidalgo.
1866. Cyclotus Perezi Hidalgo, Journal de Conchyliologie, XIV, p. 344, 11" a,
' PI. XIV, fig. a.
1X79. CyclotUS Perezi Miller, Malakozool. Blàtter, XXVI, p. l&l, 11" h.
18.S7. Cyclolus Perezi Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 81, n° 7.
Cette espèce parait commune; Maktinb/, l'indique comme abondante à
l>aeza. localité où M. le Dr Rivet en a recueilli une quinzaine d'exem-
plaires.
Genre Cyclophorus de Montioit, 1810.
Cyclophokis Nit»R0KA8CiATi)S Miller.
1879. Cyclophorus nigrofasciatus Miller, Malakozool. Blàtter, XXVI, p. l'ia,
n° 2, Taf. VII, lig. 5, a-c.
1887. Cyclophorus nigrofasciatus Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 85,
' n" 9-
Pachajal; deux échantillons.
Genre llniii-.ii» h* Swainson, 18&0.
Hemisinus guayaquilensis Petit de la Saussaye.
1 853. Melania Guayaquilensis Petit dk la Saussaye, Journal de Conchyliologie,
IV, p. i57, PI. V, fig. 6.
1806. Melania osculati Villa, Giorn. malacol., VIII, p. 11 3.
187 4. Bemisinus osculati Brot, m Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl. Cabinet;
Die Melaniaceen, p. 879, n" il, Taf. VIII, fig. 8-8 a -8/»,
187/1. Bemisinus Guayaquilensis Brot, loc. cit., p. 38o, Taf. XXXIX, fig. (5, 6 a.
1879. Hemisinus osculati Miller, Malakozool. Blàtter, XXVI, p. 160, n° 1, Taf.
Vil, fig. 6 a-c. (var. jS Saladensis).
1887. Hemisinus osculati Cousin, Faune malacologique Equateur, p. 96 , n" 1.
Le nom de Petit de la Saussaye , ayant incontestablement la priorité ,
doit être repris. Cette espèce, très variable, a été rééditée par Von de m
— 64 —
Bosch'1 sons le nom de Melania fusco-purtctata el par Trvon(2) sous celui
û'Hemisinus Binneyi.
Environs de Quito; deux échantillons correspondant à la variété nigra
décrite par Miller (loc cit., XXVI, 1879, P- *65).
CONTRIBUTIONS i LA FaUNE UALACOLOGIQUE
i>e l'Afrique équatomîle,
par M. Louis Germain.
IX
Molli sqi es nouveaux de l'Afmque centrale.
(Note préliminaire.)
Je ne comptais publier les espèces suivantes que dans mon mémoire,
actuellement sous presse, sur les Mollusques de la mission Chari-Tcbad.
Malheureusement, l'impression d'un ouvrage aussi considérable que celui
de M. A. Chevalier exige toujours d'assez longs délais. Je me vois donc
obligé de donner aujourd'hui la description succincte des espèces nouvelles
qui seront figurées dans mon travail définitif.
Tiupsia MvikA\A Smith.
Variété Courteti Germain, nov. var.
La variété Courteti se distingue du type de Smith :
Par sa spire notablement moins haute, bien que ses tours soient plus
convexes et assez nettement étages; par son dernier tour proportion-
nellement plus développé présentant, en dessus, une convexité beaucoup
plus grande: par son ouverture encore plus oblique: enfin par son test plus
finement strié.
Diamètre maximum : 1 a millimètres; hauteur maximum : 7 milliin. 1/2:
hauteur de l'ouverture : 5 millim. i/V. diamètre de l'ouverture : 5 mil-
liin. 3/4.
Tête, 28 décembre 1902 | Mission A. Chevalier].
(l) Busch (Von dem), On soine »ew freshwater sliclls from Ecuador and New
Grcnada, in the collection of. II. Cumins; in : Proceeil. zoological sociely ofLon-
dtm : 1 85g , p. 107, n° 1.
<■-> Trvom, Unerkan Journal of Concholagyj II, 1866, p. 8, PI. III, fig. 8.
- 65
Ennea Gravieri Germain, 1 1 o v . 8p.
On séparera cette nouvelle espèce do ['Ennea latula Martens ' :
Par sa taille beaucoup plus petite; par sa forme plus cylindrique et plus
élancée; par ses tours plus convexes cl, par suite, séparés par «les sutures
plus profondes; par son dernier tour proportionnellement plus développé:
enfin par son ombilic beaucoup plus large.
Longueur: b' millimètres; largeur maximum : 2 millim. t/a.
Cercle de Krebedjé, octobre 1902 | l)r Decorse].
Subulina krebedjeensis Germain, nov. s|>.
Coquille assez grande, très allongée, cylindro-conique ; spire très haute
composée de 11 tours séparés par des sutures linéaires: sommets obtus;
dernier tour légèrement caréné, à peine plus grand que l'avact-dernier;
ouverture peu oblique, petite, ovalaire; columelle courte, incurvée: bords
réunis par une callosité faible.
Hauteur : 18 millimètres; diamètre maximum : k millimètres.
Cercle de Krebedjé; octobre 1902 [D1 Decorse].
Physa (ïsodora) Vaneyi Germain, nov. sp.
Coquille senestre, ovalaire-ventrue, très étroitement ombiliquée; spire
courte, obtuse, composée de £-5 tours, les trois premiers très petits; crois-
sauce extra-rapide; dernier tour énorme, formant presque toute la co-
quille, légèrement sublrigone; suture peu profonde; ouverture oblique,
semi-elliptique, relativement étroite; columelle bien arquée; bords réunis
par une callosité blanchâtre assez marquée.
Hauteur : 10-12 millim. 1/2; diamètre : 7-8 millimètres; hauteur de
l'ouverture : 9-10 millim, 1/2; diamètre de l'ouverture : /i-5 millimètres.
Lac Tchad, archipel Kouri; octobre 1903 [A. Chevalier].
Je sms heureux de dédier cette espèce à M. Cl. Vanev, maître de confé-
rences à la Faculté des sciences de Lyon, auteur de nombreux et beaux
travaux sur les Echinodermes.
Physopsis Martensi Germain.
Le Dr von Martens (2) a figuré, sous le nom de Physopsis ovoidea, une
espèce très différente de celle décrite par Bourguignat (>) sous ce même nom.
(1> Martens (Dr E. von), iu Nachr. der Deutsch. Malakozool. Gesellsch.; 189.5,
p. 175.
(2> Martens (Dr E. von), Beschalte Weichth. Ost Afrih.; 1898, p. 162 , taf. VI,
fig. i3.
'3) Bocrgdignat (J.-R.), Descript. de div. espèces terr. fluv., etc., Egypte, Abijs-
tinie, Zanzibar, Centre Afrique; 1879, p. 16.
Ml SÉUM. XIII. I)
66
(lesta la coquille du I)' Martkns, retrouvée par M. A. Chevalier dans ie
sud-ouesl du lac Tchad, que j'attribue le n<>m de Physopsis Martensi.
Bythinia (Gabbia) neothaumaeformis Germain, uo\ . s|).
Coquille très petite, très globuleuse, très étroitement perforée; spire
courle. scalariforme, composée de 4-5 tours nettement étalés, séparés par
des sutures exlrêmemenl profondes; dernier tour atteignant les 4/5 delà
hauteur totale, largement développé dans le sens transversal, fortement
hicaréné; ouverture peu oblique, arrondie; opercule inconnu.
Hauteur : /j-5 millimètres; diamètre : 3 millim. i/a-/i millim. 1/2.
Cette espèce ne peut se rapprocher d'aucune Bythinie connue: elle esl
surtout remarquable par son aspect rappelant celui des Neothauma et, plus
spécialement, du ISeothauma bicarinatum Bourguignat. .
Le Tchad sud-est [A. Chevalier].
Unio (Nodularia) Chivoti Germain, no\. sp.
Coquille assez régulièrement ovalaire , 1res comprimée: bord supérieur
régulièrement subconvexe: bord inférieur convexe: région antérieure ar-
rondie; région postérieure une fois et demie plus longue, terminée par
un rostre légèrement tronqué; sommets peu saillants: charnière peu ro-
buste.
Test marron foncé, présentant des stries d'accroissement fines, très ser-
rées, et des rides et cbevrons au voisinage des sommets.
Longueur maximum : 01 millimètres; hauteur maximum : 19 milli-
mètres.
Le Mamoun, pays de Snoussi; mars 1903 [A. Chevalier |.
Unio (Nodularia) bangoranensis Germain, nov. sp.
Coquille de forme ovalaire allongée , assez convexe: bord supérieur un
peu convexe; bon! inférieur très convexe; région antérieure arrondie, légè-
rement déclinent;' à la base: région postérieure une fois et demie plus
longue, terminée par un rostre médiocre; sommets obtus, un peu com-
primés; charnière robuste: impressions musculaires médiocres; ligament
court.
Longueur maximum : 23-26 millimètres: hauteur maximum : i3 mil-
lim. 1/2.
Dans le Bangoran, affluent du Ghari [A. Chevalier].
Rapides du Gribingui, janvier u)o3; le Ghari à Fort- Archambault, mai
H)o3 [ D' Découse].
- 67 —
Spatha rubbns de Lamarck.
Variété Chudeaui Germain, nov. var.
Cette liés belle variété, longue de ia6 millimètres, hante de 86 milli-
mètres et épaisse de hli millimètres, se dislingue du type:
Par la position très antérieure de ses sommets; par sa région postérieure
plus développée, terminée par une région rostrale régulièrement arrondie;
par sa hauteur maximum plus éloignée des sommets; enfin par ses bords
supérieurs et inférieurs très divergents.
Le Mamoun, pays de Snoussi [A. Chevalier].
Rapides du Gribinguî; mars io,o3 [D'" Deoorse].
Spatha Mabillei Jousseaume.
Variété mamounensis Germain, nov. var.
Coquille subrectangulaire, comprimée, se séparant du Spatha Mabillei:
Par sa forme générale moins allongée; par sa région antérieure plus
arrondie; par sa région postérieure bien moins allongée avec un bord plus
régulièrement convexe; enfin par son bord supérieur rectiligne , presque
parallèle au bord inférieur.
Longueur maximum : G î millimètres; hauteur maximum : ko millim. 1/2 ;
épaisseur maximum : 2 3 millimètres.
Le Mamoun (pays de Snoussi); mars igo3 [A. Chevalier].
Mutelina falemeensis Germain , nov. sp.
Coquille médiocrement allongée, bien comprimée; valves minces, fra-
giles, bibaillantes; bords supérieur et inférieur très divergents; bord supé-
rieur subrectiligne dans une direction nettement ascendante; bord inférieur
convexe; région antérieure arrondie; région postérieure deux fois et demie
aussi longue que l'antérieure, remarquablement élargie et terminée par un
l'ostre élargi placé très haut; sommets petits, peu saillants; ligament long
et robuste; empreintes musculaires superficielles.
Longueur : 66 millimètres; hauteur maximum : 82 millimètres; épais-
seur maximum : 1 3 millimètres.
Le fleuve Falémé (Sénégal).
Mutelina Mabillei de Rochebrune.
Le Dr Fras a recueilli, dans le Niger, une belle variété du Mutelina
Mabillei, que je suis heureux de lui dédier.
5.
(18
Variété Frasi Germain, nov. var.
Coquille beaucoup plus allongée; bonis supérieur et inférieur plus diver-
gents ; région postérieure plus développée terminée par un rostre sub-
tronqué arrondi placé très bas. Test assez épais, solide, fortement strié.
Longueur maximum : 80 millimètres; hauteur maximum : ai milli-
mètres; épaisseur maximum : i3 millimètres.
McTELINA COMI'LANATA JoUSSeaume.
Wec les exemplaires de cette espèce récoltés par M. A. Chevalier dans le
Ghari et le Bangoran se trouvait un individu d'une petite forme qu'il fau-
dra peut-être élever au rang spécilique quand on en connaîtra un nombre
suffisant d'échantillons. Je la décris comme variété du Mutelina compta-
nain.
Variété curta Germain, nov. var.
Coquille de forme moins allongée, la région postérieure étant, pour un
égal développement de la région antérieure, beaucoup plus courte: région
postérieure bien plus développée en hauteur; bord supérieur légèrement
convexe, notablement ascendant et non subrectiligne; bord inférieur lar-
gement convexe.
Longueur maximum : 2O millimètres; hauteur maximum : i5 mil-
lim. 1/2; épaisseur maximum : 8 millimètres.
Corbicula Fischeri Germain, nov. sp.
Coquille petite, comprimée, subovalaire; région antérieure arrondir:
région postérieure à peine plus longue que l'antérieure; sommets proémi-
nents; ligament court; charnière assez robuste comprenant, sur la valve
droite : ."> cardinales très inégales, A lamelles latérales assez élevées, très
fortement serrulées, les antérieures à peine plus courtes; sur la valve
gauche : 3 cardinales subégales: 9 lamelles latérales assez élevées, l'anté-
rieure aussi longue que la postérieure.
Test mince , fragile, d'un marron très clair, orné de stries assez espacées,
irrégulièrement distribuées.
Longueur maximum : 7-8 millimètres: hauteur maximum : 6-7 milli-
mètres; épaisseur maximum : 3 millim. i/s-4 millim. \jh.
Le Mamoun (pays de Snoussi) [A. Chevalier].
Je me fa i s un plaisir de dédier cette espèce, remarquable par son aspect
de Sphœrium, à M. IL Fischer, auteur d'importants mémoires malacolo-
;;ii|iies.
f.9
Poecilosclerides nouvelles
RECUEILLIES l'ill LE FRANÇAIS DANS l? AnTARCUQUE ,
PAU M. E. TûPSENT,
CHARGÉ DE COURS A LA FACULTE Di:S SCIENCES PK (IaKN.
Tedania Charcoti nov. sj).
Celle Éponge est, à n'en pas douter, coiiiniiine autour de l'île Booth-
Wandel, car les explorateurs du Français l'y ont plusieurs fois recueillie,
tant à la grève que dans les dragages.
Massive, irrégulière, elle a une structure assez dense; mais, comme
elle est largement canalisée et que sa. charpente manque de consistance, elle
est quand même plutôt fragile.
Il ne m'a élé donné aucune indication concernant la couleur que,
vivante, elle pouvait avoir. Tous les spécimens conservés dans l'alcool sont
incolores; le liquide n'est lui-même que légèrement jauni, mais j'ignore
s'il n'a pas été renouvelé.
Par sa configuration générale et par l'étude de sa surface, l'Eponge
olîre une certaine ressemblance avec YHymeniacidon caruncula de nos
grèves. Elle est mamelonnée, avec de larges oscules béants, à bords mem-
braneux, au bout des mamelons cylindro-coniques les plus hauts; de nom-
breux oscules plus petits parsèment en outre ses parties déclives. La surface
porte en relief un réticulum irrégulier constitué par un système compliqué
de nervures légèrement saillantes à anastomoses fréquentes ; les mailles de
ce réseau ont 1 à 2 millimètres de diamètre ; elles sont tendues par une
membrane ectosomique mince, percée de stomions microscopiques.
L'un des spécimens (du n° 58i) donne sans doute une bonne idée de
la taille que l'espèce est susceptible d'acquérir; il mesure, en effet, comme
dimensions extrêmes, i/i5 millimètres de longueur, 1 10 millimètres de
largeur et 70 millimèlres de hauteur. Les autres sont plus petits ou à l'état
de débris.
Ses caractères extérieurs ne présentant rien de remarquable, c'est par
sa spiculalion que l'Eponge se distingue eu tant qu'espèce nouvelle du
genre Tedania. Tout d'abord, elle produit des tornotes, et c'est une re-
marque que je n'omettrai pas de faire eu passant que les Tedania à tor-
notes n'ont encore élé rencontrées que dans l'hémisphère austral, presque
toutes dans les eaux de l'Amérique du Sud; il n'y a d'exception, à ma
connaissance, que pour un petit spécimen douteux de Tedania massa Rdl.
et I). que le Challenger a recueilli sur la côle orientale de l'Australie (sta-
tion i63d). En second lieu, Tedania Charcoti est la seule qui possède deux
catégories de microsclères.
Spiritlatioii. — 1. Mégasclères : 1. Styles choanosomiques lisses, uu
— 70 —
peu courbés, longs de o millim. 4a à omillini. 65, épais de omillim. oi3,
disposés en réticulalion irrégulière. — a. Tornotea ectosomiques droits ou
un peu courbés, cylindriques, à pointes brusques souvent mucronées.
longs de o millim. 3o5 à o millim. 34 , épais de o rnillim. oi, tangentiels,
solitaires dans les parties les plus minces de l'ectosome, ailleurs fasci-
cules.
II. Microsclères : 3. Raphides de la catégorie commune, bâtonnets à
peu près droits, longs seulement de o millim. 09 à o millim. 19 , épais au
plus de o millim. oo-> , finement épineux, comme raboteux, pour mieux
dire, sur les deux tiers de leur longueur. La division de la lige en <\eu\
portions inégales, remarquée par Tbiele sur les microsclères correspon-
dants d'autres espèces du genre Tedania, se trouve ici poussée à l'extrême :
l'une des régions seule se développe, l'autre se réduit, à la suite d'un petit
rendement (souvent mal marqué) qui parait représenter le centre réel de
la tige, en un court tronçon terminé tout d'un coup par une pointe brève
et grêle, de sorte que le rapbide a, au premier abord, un vague aspect
d'acantbostyle mince, singularisé par une pointe basale à direction un peu
oblique en apparence. Ces rapbides, excessivement abondants par tout le
corps, sont en général dispersés sans ordre; pourtant on les voit aussi
quelquefois fascicules. — h. Les raphides de la seconde catégorie ne repré-
sentent pas une sorte à part de spicules, mais dérivent certainement des
précédents ; il n'existe cependant pas entre eux d'intermédiaires de taille
ni de forme. Droits ou légèrement courbés, ces autres raphides mesurent
o millim. 2 5 à o millim. s 65 de longueur sur un peu moins de
o millim. 009 d'épaisseur; un peu raboteux, ils s'effilent progressivement
d'un côté; de l'autre, ils s'amincissent aussi, niais soudain se terminent
comme en bec de filîte par une pointe brève et grêle; ils ne semblent
jamais avoir de nodosité centrale distincte. Nombreux, mais beaucoup
moins que ceux de la première catégorie, ils se rencontrent surtout dans
l'ectosome et dans le revêtement membraneux des canaux qui en est la
continuation, isolément.
Provenance. — N° 239, île Booth-Wandel, Port-Charcot, dragage pat-
io mètres, 3o mars 1906. Deux spécimens.
N° 58i, île Booth-Wandel, marée basse, 29 octobre 1906. Un gros spé-
cimen massif.
N" 588, île Booth-Wandel, dragage par 20 mètres, 28 octobre 190/1.
Fragments.
\° 707, île Booth-Wandel, plage. 10 décembre 1906. Deux spécimens.
Artemisina Dianae nov. sp.
Cette espèce est proche parente «le [rtemisina Ipollinis; il est repen-
dant ;iis<; de l'en distinguer, d'autant que I. \pollinis. trouvée d'abord aux
— 71
Kerguelen (Challenger), puis plus récemment à l'Est <ln Groëniaad (,), pa-
raît avoir des caractères assez constants.
Le spécimen type de A. Dianae, dans l'alcool, est une Éponge massive,
de couleur avellamu» Saccardo, ferme, incompressible, cassante quand
même, ce qui lait que des fragments s'en sont détachés soit an moment
OÙ on l'a recueillie, Roit quand on l'a introduite dans le bocal à goulot trop
étroit où je l'ai reçue.
Elle parait n'avoir pas été attachée, si les fragments qui l'accompagnent
proviennent, comme je le suppose, de la déchirure qu'on observe sur l'une
de ses faces. Sa forme est absolument irrégulière; pourtant des oscilles
aident à la définir par à peu près. Klle peut être considérée comme une
masse allongée horizontalement, longue d'environ 90 millimètres, épaisse
de 35 millimètres et haute très inégalement de 20 à 70 millimètres. Sa
face inférieure ou qui peut passer pour telle est à peine accidentée, sis
côtés le sont bien davantage et portent, surtout vers le haut, des tubéro-
silés très accusées; quant à sa face supérieure, c'est comme uni' crête
épaisse découpée en lobes inégaux dont les deux extrêmes, les plus
grands, cylindriques, se percent chacun à leur extrémité d'un oscule de ô
et de 7 millimètres de diamètre. Ces oscules sont la terminaison de vastes
canaux exhalants qui viennent de la profondeur du corps et rendent les
lobes en question à proprement parler fistuleux.
Sur toute son étendue, aussi bien sur les lobes et les tubérosités que le
long des faces uniformes, la surface se soulève en un système compliqué
d'élevures qui se coupent à des intervalles très rapprochés et délimitent
par suite autant de dépressions étroites ou de sillons capricieux. L'ensemble
a cet aspect ridé, crevassé, qu'offrent tant d'Épongés, notamment parmi
les Dendoricines. Au fond des vallécules s'ouvrent les stomions. micro-
scopiques, percés à même une membrane ectosomique, mince, luisante,
molle, pauvre en mégasclères. Mais, le long des petites élevures, l'ectosome
n'est généralement plus détachable indépendamment du choanosome, sur
lequel il s'applique intimement et dont la charpente, plus serrée là que
partout ailleurs , le fait ondoyer et le traverse. A l'œil nu , les élevures appa-
raissent de la sorte raboteuses et un peu hispides.
Spéculation. — I. Mégasclères : 1. Styles du choanosome robustes,
longs de o millim. 6, épais de o millim. o33, courbés, à base lisse, à
pointe brève, acérée, comme mucronée ; ils forment une réticulalion con-
fuse et, au\ points de contact, s'unissent par de faibles liens de spongine
incolore. — 2. Styles de l'ectosome et des parois des canaux, ordinaire-
ment droits, à base non renflée, ornée de petites épines toujours bien
1 Lcndbeck (\V\). The Danish Ingolf -Expédition , l'ori/ha. vol. VI. p. 1 1 h :
Gopenbagen, iç)or>.
72 —
marquées, lougs de o millim. 43 à o millim. 5a , épais de o millini. 007
à 0 millim. 009.
11. Mierc-sclères : 3. hochèles palmés grêles . longs de o millim. 01 4 à
o millim. 017, excessivement nombreux dans l'ectosome. h. — loxes de
deux catégories. Les uns, très grands, dépassent ordinairement la lon-
gueur des styles choanosomiques ; ils mesurent en effet, pour la plupart,
de 0 millim. 7 à 0 millim. 8 d'envergure, et je n'en ai pas rencontré qni
descendissent au-dessous de o millim. 44, mais ils sont en généra] très
ouverts; ils ont o millim. oo5 à o millim. 006 d'épaisseur: leurs bouts
seuls, d'habitude, sur une assez courte étendue sont épineux, quoique, à
l'occasion . leur tige puisse encore montrer çà et là quelques épines per-
dues. Les autres, beaucoup plus petits, n'ayant que o millim. 18 et au-
dessous d'envergure sur o millim. 0012 et bien moins encore d'épaissi mil
sont tantôt épineux aux bouts et tantôt non. Cela dépend sans nul doute
de leur gracilité relative, car j'ai vu un toxe de 0 millim. '16 d'envergure
qui, n'ayant pas plus de o millim. oo3 d'épaisseur, demeurait absolument
lisse. Il n'y a pas lieu, par conséquent, de distinguer deux sortes de
loves , mais simplement, d'après la taille, deux catégories d'une sorte unique.
Eues appartiennent toutes deux au choanosome et s'y rencontrent assez
clairsemées.
Provenance. — Je ne possède pas d'indications précises au sujet de la
provenance du spécimen type de Irtemisina Dianae. Le flacon qui le con-
tenait portait simplement la mention : «-lie Booth-Wandel ».
Iophon unlcornis nov. sp.
Pour rapporter au genre Iophon cette Eponge qui parait manquer de
bipocilles et dont les mégasclères choanosomiques peuvent passer pour
lisses „ je dois m'appuyer sur certaines particularités relevées précisé-
ment chez des espèces australes de ce genre : Iophon abnormalis Rdl et 1).
ne possède point de bipocilles et /. mdiatus Tops, a des styles du choano-
some épineux seulement à la base ou même sans épines du tout.
Iophon unicornis est représenté par un assez gros spécimen attaché à une
toufté d'Algues. Il est brun, massif, dressé, haut de 7 centimètres, épais
de 4 centimètres environ, mais de configuration irrégulière. La surface.
fort inégale, est limitée par un ectosome lisse qui, par places, tend de
vastes cavités sous-dermiques. L'intérieur est caverneux et ses grandes
lacunes longitudinales se prolongent à sa partie supérieure en de Longues
fistules. Celles-ci, très fragiles, à parois minces et transparentes, ont une
charpente complète, composée d'un simple réticulum de mégasclères
choanosomiques étendu presque dans un seul plan et portant un revête-
ment ectosomique externe et interne que soutiennent des mégasclères
propres, épars ou fascicules, toujours tangentiels.
L'Eponge est assez cassante. Sa chair renferme des cellules sphéruleuses
- 7
•>
de o iiiillim. 008 à 0 millim. 01 de diamètre, à sphérules petites, bril-
lantes, jaunes, pareilles à celles des lophon de la Manche.
Spiculalion. — I. Mégasclères : 1. Styles choanosomiques, courbes ou
un peu ûexueux, légèrement fusiformes et mesurant o millim. 135 a
0 millim. A7 de longueur sur o millim. oi5 d'épaisseur en leur milieu.
On pourrait, à un examen superficiel, les prendre pour des oxes à pointes
brèves ou mieux peut-être pour des tornotes; mais leur courbure éveille
l'attention. Il est alors facile de reconnaître que leurs deux extrémités ne
se ressemblent pas : constamment l'une d'elles apparaît comme un mucron
véritable, se détachant soudain d'une base large; l'autre est la pointe nor-
male, peu ellilée, d'un spicule. Le canal axial de ces mégasclères prouve
d'ailleurs qu'on doit les tenir pour réellement monactinaux; il pénètre dans
leur pointe, tandis que, du côté opposé, il cesse brusquement à quelque
distance de l'origine de leur mucron. On se trouve donc en présence de
styles, qui seraient lisses sans leur mucron basilaire. Mais, pour moi.
ce mucron est équivalent au groupe d'épines que les mégasclères corres-
pondants de lophon radiatus portent quelquefois sur leur base; en lui se
résume toute l'ornementation des styles de /. unicornis, qui sont décidé-
ment des acanthostyles modifiés. La production de ce mucron défensif,
conique, long de o millim. 009 à o millim. 01, serait tardive; des styles
grêles se rencontrent en effet, qui n'en offrent pas de rudiment, tandis
que d'autres, plus épais (o millim. oo/i5), s'en montrent surmontés. Au
cours de sa formation, le spicule s'amincit doucement vers le bout qui
porte le mucron, et, devenu ainsi fusiforme, ne mesure plus que o mil-
lim. 01 1 d'épaisseur au niveau de sa base. 2. — Tylates ectosomiques. Les
mégasclères de l'ectosome, gros et courts, ne causent aucune surprise;
leur tige lisse, un peu courbée, fusiforme, épaisse de o millim. oi, s'at-
ténue de part et d'autre de son milieu pour se renfler de nouveau en deux
grosses têtes de o millim. 008 de diamètre, dont l'extrémité seule se
hérisse d'un bouquet d'épines; leur longueur totale est, en général, de
0 millim. 2 k.
11. Microsclères : 3. Anisochèlcs habituels, à lobe inférieur prolongé en
un éperon aigu à la façon de ceux de lophon radiatus. Se rapportant tous
à une seule catégorie, ils mesurent 0 millim. 018 à 0 millim. 02 de lon-
gueur. Je ne les ai pas vus réunis en rosettes.
Quant aux bipocilles, je n'ai pas réussi à les découvrir; d'innombrables
Diatomées gênaient, il est vrai, l'observation, mais je les ai assez patiem-
ment chercbés pour me convaincre de leur absence.
Provenance. - - lie Anvers, 6 janvier 1906; dragage par a5 mètres de
profondeur.
lophon pluricornis nov. sp.
(Test encore un lophon à acanthostyles presque lisses, mais il possède,
7/i
en abondance, des bipocilles. H est en cela plus typicpie que /. unicornig;
il l'est, d'autre part, plus aussi que /. radiatus par le manque de rosettes
d'anisochèles.
La collection en contient deux spécimens sous forme de plaques brun
foncé, fragiles, larges d'environ 10 centimètres carrés, épaisses de moins
de 2 millimètres. Leur surface, assez égale, se limite par un ectosome lisse,
clair, facile à détacher par grands lambeaux. Far transparence de cette mem-
brane se voient en toute netteté de larges canaux aquifères exhalants don!
la course horizontale aboutit sans doute à des oscules membraneux, et,
entre eux. comme des étoiles sombres, les pores, nombreux et presque
éqnidistants.
Jophon pluricornis est l'une des deux Eponges recueillies en étal de repro-
duction par le Français.
Spieulation. — I. Wégasclères : 1. Acanthostyks du choanosome. longs
de o niillim. 6, épais de 0 millim. 017 à o millim. 018. un peu courbés.
non fusiformes, à pointe brève, souvent mucronée, à base à peine amincie
(o millim. 016), seule ornée en son sommet de quelques épines faibles.
2. Ti/lotes de l'ectoso rue,, très nombreux, tangentiels, un peu courbés,
légèrement fusiformes, longs de o millim. 28, épais de o niillim. 01 en
leur centre, bien renflés en deux têtes elliptiques dont l'ornementation ,
un peu variable, consiste en des épines tantôt confinées à leur extrémité et
tantôt distribuées sur toute leur longueur.
II. Microsclères : 3. AnisochMes à lobe inférieur prolongé en éperon,
disséminés dans l'eclosome et ses dépendances, jamais groupés en rosettes.
Les plus beaux atteignent seulement 0 niillim. 026 à o millim. o3 de lon-
gueur; les plus petits ne mesurent que 0 millim. o 1 h et s'incurvent comme
pour ressembler aux bipocilles. — k. Bipocilles, très nombreux et de belles
dimensions, leur longueur étant à peu près constamment de o millim. 011.
Provenance. — Nn 719, à la grève de l'île Hooth-Wandel. 10 décembre
190A.
\ la description de ces Pœcilosclérides je joindrai celle d'une Axinellide :
Axinella supratumescens nov. sp.
A eu juger par la collection du Français, celle Avinelle serait à la lois
la plus commune, la plus grande et la plus élégante des Eponges littorales
de l'extrémité S. E. du détroit de Gerlaehe. Elle a été abondamment re-
cueillie, et les spécimens qui m'en ont été remis m'ont probablement montre
ses variations principales.
Bien développée, comme elle peut le devenir par des fonds de 20 a
3o mètres, c'est une belle Eponge rameuse, haute d'une trentaine de ceuli
mètres. Elle étend sur ses supports un système de stolons grêles d'où se
dressent plusieurs tiges principales. En montant, chacune de ces tiges
7:»
se divise à plusieurs reprises en de longs rameaux qui, s'ouvranl peu,
s'entrecroisent et fréquemment s'anastomosent entre eux, l'ensemble
figurant ainsi une sorte de buisson. Les liges principales, les rameaux in-
férieurs aussi, sont ordinairement cylindriques et minces, leur diamètre
\ iniant entre 1 et h millimètres; un peu fermes, ils restent quand même
Iticn flexibles. Bientôt, d'ailleurs, les rameaux s'épaississent et arrivent a
mesurer de 6 à 10 millimètres de diamètre, sauf vers leur terminaison.
où s'effectue surtout l'accroissement en hauteur. On constate qu'ils modi-
fient leur structure en même temps qu'ils se renflent : se creusant de vastes
cavités que limite un ectosome mince, ils deviennent presque toujours
translucides et laissent par transparence apercevoir leur axe. C'est celle
particularité des rameaux supérieurs qui me paraît caractériser l'espèce cl
qui lui vaut son nom.
Les tiges et les rameaux inférieurs ont un axe épais fait de spicules
cimentés entre eux par des liens de spongine faibles et, pâles: autour de
l'axe s'applique l'ectosome finement épineux. L'axe s'amincit et perd encore
de sa consistance dans les rameaux supérieurs; l'ectosome s'en écarte, et
des liles radiales paueispiculées les relient, supportant la chair et servant
de piliers aux spacieuses lacunes dont celle-ci est creusée. Il résulte de ces
dispositions que les rameaux supérieurs sont mous, souples et fragiles:
aussi tous les spécimens recueillis sont-ils plus ou moins endommagés.
Il n'y a nulle part d'orifices visibles. L'ectosome dans les branches élevées
des grands spécimens semble le plus souvent lisse; pourtant il est soutenu
par des bouquets de spicules établis au bout des lignes squeletliques ra-
diales, mais ces touffes de styles affectent là une tendance à se coucher
tangentiellement à la surface générale du corps. Au contraire, elles restent
dressées sur loule la hauteur des individus jeunes et plus rarement aussi
de certains individus âgés, d'où des différences sensibles d'aspect entre les
spécimens.
Leur couleur est blanche, dans l'alcool, ou grisâtre: elle n'a point été
notée à l'état de vie.
Je suppose Axinella supratumescens capable d'une croissance rapide. Mon
opinion est basée d'abord sur la délicatesse de sa charpente; ses rameaux
compensent leur fragilité dans une certaine mesure par la faculté qu'ils
possèdent de contracter des anastomoses avec ceux des tiges voisines: à
l'occasion , ils s'attachent de même à tous les corps qu'ils viennent à tou-
cher, algues ou petites pierres. En outre, de beaux spécimens ont poussé
sur un support sans durée, une simple touffe d'Algues auxquelles se gref-
fent leurs stolons. Enfin, des spécimens se rencontrent à la grève, soumis
par conséquent à faction destructrice des vagues, à laquelle ils ne sont pas
en état de résister bien longtemps. La présence d'une Eponge aussi ra-
meuse el aussi délicate à la grève ou par a mètres seulement de profondeur
serait même invraisemblable, si la liste des opérations zoologiques du Fran-
— 76 —
çais n'en faisait foi. Je remarque que plusieurs de ceux qui sont mentionnés
comme provenant de la grève ont quelque chose de chélif, dû sans doute
à ce qu'ils se sont développés dans des conditions défavorables. 11 est pos-
sible aussi que certains autres aient été rejetés par la mer; cela doit se
produire fréquemment, car ses stolons grêles ne constituent pas à ixinella
supratumescens une attache au support assez solide pour le nombre des
rameaux qu'elle pousse et pour la longueur qu'elle atteint.
Il n'existe qu'une seule sorte de spicules, des styles lisses un peu courbés .
très légèrement fusiformes. Leurs dimensions ne sont pas fixes, leur lon-
gueur variant de o millim. 18 à 0 millim. 57 et leur épaisseur de 0 mil-
lim. oo3 à o millim. 01 3. Mais d'aussi grandes différences de taille entre
ces spicules ne s'établissent pas d'une façon capricieuse ou fortuite : les
styles les plus petits forment l'hispidation des tiges principales et des ra-
meaux compacts: les plus grands composent les lignes radiales et les touffes
superficielles des rameaux renflés.
Provenance. — N° ko, ile Wiencke, par 2 mètres; n° 100, baie des
Flandres, par 2 mètres: n05 020, 535, 582 , 707, île Booth-\\ andel, plage,
marée basse; n05 759, 760, île Wiencke, par 3o mètres; n° 70/1, ile
Wiencke, par 20 mètres de profondeur.
Recbep.cbes sur le genre Oxera (Vêrbenàcées),
par M. Marcel Dlbard.
Le genre Oxera est exclusivement représenté à la Nouvelle-Calédonie;
il fut créé par Labillardière qui décrivit (1) la première espèce connue,
sous le nom d'O. pulchella ; en 1862 , Vieillard t2) publia, d'après son her-
bier, 9 autres espèces et élargit un peu les limites du genre pour y faire
rentrer les formes nouvelles; il subdivisa alors le genre Oxera en trois
sections basées surtout sur la forme de la corolle.
Section I. — Corolle campanulée ventrue, h gorge dilatée; élamines
exsertes. — Type O. pulchella.
Section II. — Corolle campanulée; étamines subexsertes. — Type O.
Morierii.
Section III. — Corolle tubuleuse, a gorge contractée; limbe subbilabié,
— Type O.glandulosa,
' Sert. Austr. Caled., t. I, p. 83, t. 2 s.
W Bull. ,SW. lin. de Normandie, vol. VII ( 1861 -186a).
77
Depuis <«'iic époque, aucune revision du genre n'avait été tentée,
quoique les matériaux apportés par les divers collecteurs el classés dans les
herbiers du Muséum fussent nombreux el pleins d'intérêt. Ce sonl ces do-
cuments que je viens d'examiner et <pii m'ont conduit à une compréhen-
sion du genre différant notablement des idées de Vieillard; j'ai publié dans
le Bulletin de la Société botanique^ les diagnoses des espèces nouvelles, et
je ne veux ici que fixer les points les plus saillants de mes conclusions.
Si Ton considère l'ensemble des échantillons réunis à l'herbier du Mu-
séum, parmi lesquels figurent le plus grand nombre des types de \ ieillard,
il en ressort nettement que les trois sections admises par ce botaniste sont
de valeur fort inégale.
La limite des deux premières sections apparaît comme absolument arbi-
traire, et, si on les maintenait, on serait fort embarrassé pour attribuer
certaines espèces à l'une ou à l'autre. Il y a, en somme, toute une série de
transitions entre YO. pukhella et VU. Morierii, aussi bien au point de vue
de la forme même de la corolle, que de la disposition plus ou moins exserle
des étamines. J'ai donc réuni ces deux sections en une seule, que j'appelle
Campanulata, caractérisée par une corolle plus ou moins évasée dès la base,
plus ou moins campanulée.
Pour préciser la forme de la corolle dans chaque espèce, j'ai supposé
cette enveloppe fendue en avant, suivant le plan de symétrie du pétale
médian antérieur, et étalée sur un plan; j'ai indiqué alors deux valeurs
numériques dont l'une représente le rapport de la plus grande largeur à
la plus grande longueur, l'autre, le rapport de la largeur moyenne (2) à la
largeur de la base.
Chez YO. pulchella, ces rapports sont respectivement 1 et 5; chez YO.
Morierii, ils sont égaux à 0.7 et 2.5 ; la variation de ces rapports, consi-
dérée pour l'ensemble des espèces de la section, montre bien la fragilité
des caractères invoqués par Vieillard, pour délimiter ses deux premiers
groupes.
De plus, dans la section Campanulata , j'ai toujours trouvé un calice à
h pièces bien nettement séparées après l'épanouissement.
Les espèces de Vieillard ne m'ont pas toujours paru très légitimes, et
j'ai été conduit à identifier :
0. robasta et 0. longifolia , de sorte que ma première section renferme
actuellement 12 espèces, à savoir :
i° 0. pulchella Labill. , dans laquelle je distingue 3 variétés en dehors
du type (var. grandiflora, Deplancheana , microcalyœ) ;
W Bull. Soc. bot. de France, 1906 (séances de décembre).
(2> J'entends, par largeur moyenne, la largeur correspondant au milieu de la
hauteur totale.
— 78 —
a" 0. bauuica Vieil., 0. Morieru Vieil., 0. roiusta Vieil., avec une
variété nouvelle (var. Candelabrum Beauvis), dout je donne la description;
3° 0. cauliflora Deplanche, jusqu'ici non décrite;
4° 0. SESSILIF0L1A, 0. C0RIACRA , 0. l'ALMATINERVIA, 0. SUI.FUREA, 0. PaN-
cheri,0. Balansae, soit 6 espèces nouvelles.
La troisième section de Vieillard est, au contraire, nettement définie par
l'aspect de la corolle; celle-ci est formée par un tube cylindrique étroit el
allongé, couronné par des lobes à disposilion bilabiée. D'autre part, la
constitution du calice est différente de ce que nous avons vu précédem-
ment; celui-ci se compose de 5 sépales assez fortement unis entre eux dans
le bouton et qui se séparent plus ou moins imparfaitement lors de l'épa-
nouissement; de sorte que le calice, à ce moment, semble formé de 2, 3, k
ou 5 pièces suivant les espèces, souvent même suivant les fleurs d'un
même échantillon; lorsque le nombre des pièces est inférieur à 5, on se
rend facilement compte que certaines d'entre elles représentent deux ou
plusieurs sépales.
En sorte que, si j'ai dû réunir les deux premières sections de Vieillard,
j'étais presque porté à élever la troisième au rang de genre. Les groupe-
ments supérieurs à l'espèce étant arbitraires et la constitution de l'andro-
cée étant constante dans toutes les formes que j'ai examinées et identique
à la disposition réalisée dans la section Campanulata , je me suis contenté
de réunir ces formes en une deuxième section dénommée Tubulosa, pour
rappeler le caractère essentiel de la corolle.
Je propose encore ici des réductions dans les espèces de Vieillard, de
sorte que ma 2" section comprend en définitive 3 espèces, à savoir :
i° 0. glandulosa Vieill.
20 0. neriifolia Beauvis. , identique cà 0. oblongifolia Vieill. ; identique
à 0. ovata Vieil!.; dans cette espèce, j'ai créé 2 sous-espèces :
a. 0. neriifolia type, avec 2 variétés nouvelles | artensis, sinuata);
b. 0. neriifolia, sous-espèce cordifolia . identique avec ¥0. cordifolia
de Vieillard :
3" 0. macrocalyx, espèce nouvelle.
J'ajouterai enfin que la disposition des feuilles est constamment opposée
dans la section Tubulosa, tandis que j'ai trouvé des types à feuilles répar-
ties nettement sur une spirale dans la première section (0. cauliflora,
0. coriacea).
79
si i; ibs collections botaniques faites pau m. al.u ii d
en Afrique orientale,
par le h. p. sacleux, correspondant dlj muski m.
Kn iqo3, M. Ailuaud, dans un voyage qu'il lil de Mombassa au \iclo-
ria Nyanza , a exploré botaniquement les principales stations rencontrées
par lui sur le parcours du chemin de fer anglais. A 1 oo kilomètres de la
CÔle, il a quitté la \oie ferrée pour visiter le massif montagneux du Teita,
et de là atteindre le Kilima-ndjaro en territoire allemand.
Les localités dont M. Ailuaud a rapporté des spécimens sont les sui-
vantes :
1. Sambourou, à 45 kilomètres de la cote, par 3°ûo' de latitude Sud,
sur le premier des gradins parallèles au rivage de la mer : steppe ondulée,
aride et embroussaillée , à fonds d'argile rouge mêlée de gros sable.
2. Massif du Teita, dans la région de Boura, à 190 kilomètres de Mom-
bassa à vol d'oiseau, par 3°3o' de latitude Sud : argile compacte, recou-
verte dans les vallées d'une couche épaisse de limon noir, percée en maint
endroit par des blocs de gneiss. La mission catholique des Pères du Saint-
Esprit, chez lesquels M. Ailuaud s'est arrêté, se trouve vers 1,100 mètres
d'altitude; mais elle est dépassée sur les crêtes de l'immense fer à cheval
qui l'enserre par plusieurs pics de près de 2,000 mètres; le plus élevé,
le Vouria, atteint 2,000 mètres. Les vallées de la montagne sont cultivées
et ingénieusement irriguées jusque vers i,/»oo mètres; il ne reste de
l'ancienne forêt impudemment abattue par les indigènes qu'une maigre
lisière sur le bord des torrents et quelques îlots çà et là dans les endroits
escarpés ou moins fertiles.
3. Mont Kilima-ndjaro, vers le 3e degré de latitude Sud, à 3oo kilo-
mètres à vol d'oiseau de la côte. Même système de culture, d'irrigation et
de débroussaillement qu'au Teita. L'étendue du dégât a été arrêtée là par
la plus grande altitude trop froide pour les indigènes, de sorte qu'il a été
conservé une épaisse couronne de forêt depuis i,5oo ou 2,000 mètres
jusqu'à 3,ooo mètres. A cause des glaciers des pics Kimawenzi (5,355 mè-
tres) et Kibo (6,010 mètres), la température est plus humide et souvent
plus fraîche qu'au Teita. M. Ailuaud a fait des récoltes dans cinq zones
différentes :
1 " zone , celle des cultures , partagée en deux sous-zones : la première
de 1,200 à i,4oo mètres; la seconde, plus froide, de i,4oo à 1,800 mè-
tres ;
2e zone, celle des forêts, de 2,000 à 3, 000 mètres;
3e zone, celle des prairies, vers 3, 2 00 mètres;
fi' zone, celle des bruyères, vers 3,4oo mètres;
— 80 —
5e zone ou zone supérieure, des immortelles el du Senecio Johnstoni, de
'1,000 à /i,8oo mètres.
U. Haut plateau du Kikouyou, à environ 5?.o kilomètres de Moinbassa,
vers 1 degré de latitude Sud . et à l'altitude mo\ enne de 1 ,200 à 1/100 mè-
tres, région fertile el climat presque tempéré, plutôt sec qu'humide. L'irri-
gation artilicielle el aussi malheureusement le défrichement sans mesure
sont ici également largement pratiqués.
5. Escarpement du Kikouyou, 1 degré de latitude Sud. C'est le bord
oriental de la grande cassure, qui fait suite à la dépression de la mer Rouge
cou I innée par la baie de Tadjourah et le long et large couloir marqué sur
les caries par une série continue de cratères volcaniques, de steppes salines
et de lacs salés ou jadis salés, lacs Stéphanie, Rodolphe , Baringo . Nakouro,
Naïvasha, etc.
6. Bords des lacs Naïvasha et Nakouro, au fond de ce vaste effondre-
ment, qu'on atteint en cet endroit au bas d'une falaise haute de 3oo mè-
tres. Il serait intéressant de constater dans la flore locale la présence
d'espèces salines. Malheureusement les conditions du voyage n'ont permis
à M. Alluaud de s'arrêter qu'un très court instant, le temps de récolter
douze plantes très intéressantes , mais muettes sur le sujet en question.
7. Escarpement du Maou ou falaise occidentale de la dépression.
8. Kisoumou, point terminus du chemin de fer, sur le bord nord-est
du Victoria Nyanza, tout près de l'équateur, à près de 700 kilomètres de
Moinbassa et à 1,200 mètres d'altitude. De là M. Alluaud a rayonné et
visité diverses localités, dont nous trouvons les noms relevés sur plusieurs
étiquettes de son herbier, notamment à Nandi et dans l'ile Lousinga.
La collection comprend 217 espèces réparties entre 100 genres. L'inté-
rêt scientifique qui rend un herbier de ce genre extrêmement précieux
est encore accru par l'admirable coup d'œil qu'il présente, tant à cause de
la parfaite préparation des sujets que de leur merveilleuse conservation.
\n\ détails fournis par la plante, le plus souvent copieusement représente
par deux et quelquefois trois spécimens, s'ajoutent ceux donnés par le col-
lecteur qui a marqué partout avec une scrupuleuse exactitude la couleur des
fleurs et l'habitat. Un cinquième des espèces, soit une quarantaine, sont
des acquisitions nouvelles pour le Muséum , qui n'en possédait jusqu'ici
aucun spécimen.
\ oici la liste de celles de ces plantes dont la spécification a pu être
assurée. La plupart appartiennent à des espèces nouvelles décrites récem-
ment par les botanistes de Kew(1) et de Berlin (2).
Adina rlbrostipijLATA K. Sch. — 207, Kilimandjaro.
W Flora of Tropical Africa.
(2> Die PJlanzenwelt Ost AJrikas et Beitràge zur Flora von l/h'fea, in Engleb,
Bot. Jahrbûcher.
— SI
\ ueriana volkknsii Engl. — i55, Kilimandjaro.
Dipsacis pinnatikidi s Siciiil., var. inlegrifolia Engl. — i5->, Kilima-
ndjaro.
Vernonia Rothii 0. et H. — 29, Nairobi.
Helichrysdm Hôhnelii Schw. — i52, Kilimandjaro, zone supérieure.
Polyclinb GRACiLis Oliver. — 3(), Kikouyou, escarpement.
Aspilia Holstii 0. II. — 315, Naïrobi.
Melanthera Cuanzensis Hiern. — 9.00, Kilimandjaro, zone des cultures.
Gyni i;\ Meyeri Joannis 0. H. — 182, Kilimandjaro, zone des cultures.
Senecio imscifomus Oliv. — 55, Kisoumou.
S. cyaneus 0. H. — 160, Kilimandjaro.
S. deltoideus Less. — 6, Kilimandjaro.
S. Maranguensis 0. H. — 17/1 , Kilimandjaro, zone des forets.
Notonia Schweinforthii 0. et H. — 5, Steppe entre Taveta et Boura.
Jasmin» m Hildebraindti Kuobl. — 10, Naïrobi.
Swertia Usambarensis Engler. — 83, Landiani, Maou.
Souanum Schumanianum Dammer. — 38, Kikouyou, escarpement.
Leonotis Elliotii Baker. — 92, Landiani, Maou.
Englerodaphne leiosiphon Gilg. — 9, Naïrobi.
Cloitya Kilimadscharica Engler. — 202 , Kilimandjaro.
Ficus mallotocarpus Warb. — 206, Kilimandjaro, cultures.
Disa Stairsii Kranzlin. — i63, Kilimandjaro, prairies.
Asparagus Schweinfurthii Baker. — kk, Kisoumou.
Anthericum Gregorianum Rendle. — 110, Naïrobi.
Ornithogalcm caudatum Aiton. — k , Naïrobi.
11 faut y joindre, comme n'existant pas encore au Muséum : 1 Dalùer-
gia; 1 Polycline; 5 Senecio; 2 Heliolr opium; 1 Cyaikula; 1 Thyméléacée ;
1 Ureva; 1 Morœa: 1 Crinum; 1 Acrospira; 1 Cyperus; en tout 1G es-
pèces probablement nouvelles dont l'étude devra être reprise en même
temps que celles de quelques autres existant déjà dans les documents
antérieurs du Muséum , mais non nommées.
On peut juger par cet aperçu de la valeur des récoltes de M. Alluaud,
tant pour la connaissance générale de la flore africaine que pour l'aug-
mentation des collections du Muséum.
II est aussi excessivement intéressant de retrouver dans l'herbier de
M. Alluaud plusieurs espèces, qui se signalent à l'attention par des pro-
priétés spéciales. Une Apocynacée, YAcocanthera Schimperi, Schwenf, est
devenue fameuse ici-même, depuis la découverte de son alcaloïde, la oua-
baïne, dans le laboratoire de M. Arnaud. L'extrait aqueux de la plante sert
aux Somalis et aux Kambas à empoisonner leurs flèches et leurs javelots.
L'aire de dispersion de celte espèce est assez considérable, puisqu'elle
s'étend depuis le sud-ouest de l'Arabie jusqu'en Afrique à travers l'Erythrée
Ml MU H. Mil. (i
- 8'2 —
el l'Abyssinie, couvrant tout le pays jns<juc par delà l'équateur, attei-
gnant le Tèita. Mombassa el la Côte Somali. Le nom somali de la plante
récoltée par M. Réveil est Ouabaïo; celle de M. Âlluaud se nomme \ioricho
an Kikouyou; au Tèita, on me Va désignée sons l'épilhèle (ïh$Qtmgou,
-poison -.
Le Solanum aeuleasttum, Dunal, a un fruit comestible, appelé Sodom-
npple par les \nglais. On peut en voir au laboratoire de botanique, un
beau spécimen que M. \lluaml noua a conservé dans l'alcool. La partie
superficielle du fruit esl seule comestible: la pulpe centrale contenant les
graines est amère.
Une labiée charnue, Eolanthus repeits, Oliv., qui croît sur les rochers
humides, se fait remarquer par la suavité de son parfum. Il est bien pos-
sible qu'elle soit utilisable.
Le Croton pulchellum IL IL. avec lequel les indigènes préparent des
bains médicamentaux. mériterait aussi d'attirer l'attention. Plusieurs
Lantana sont consacrés au même usage.
Le Solanum incanum , L. . sert en frictions contre les douleurs rhuma-
tismales. A Mombassa, j'ai vu la pulpe du fruit de cette espèce ou d'une
espèce voisine, appréciée pour calmer les maux de dents.
Les données de géograpbie botanique, déjà pressenties au moyen des
collections africaines précédemment entrées au Muséum, sont confirmées
par l'examen de ce nouvel herbier. La flore de l'Afrique tropicale de l'Est
s'affirme de plus en plus par un caractère d'originalité spéciale, qui em-
pêche à première vue de confondre un herbier du versant oriental avec un
herbier de la Côte occidentale. Si les aflinités sont multiples, il y a de part
et d'autre un nombre important de genres qui ne sont pas arrivés à fran-
chir les 3.ooo kilomètres séparant les deux côtes à l'équateur.
Si l'on se tourne vers l'Abyssinie, les preuves de compéuétration se mul-
tiplient, surtout sur les hauts plateaux et les sommets de l'Afrique équa-
loriale. Plusieurs espèces de l'Afrique orientale allemande et anglaise,
dénommées comme nouvelles, ne sont à proprement parler que des tvpes
modifiés ou des variéiés d'espèces primitivement reconnues en Abyssinie.
Malgré les quelques spécimens communs à la tlore du cap et à celle des
montagnes équatoriales, on peut, ce me semble, mieux affirmer aujour-
d'hui que la caractéristique des deux ilores est franchement différente.
\ prendre en gros l'ensemble des types signalés départ et d'autre, on
s'aperçoit qu'ils sont répartis pour la plupart dans quelques gros genres
à grande extension , tels que Rattvnculus , Anémone, Clematu, Ilihiscus,
Qrewia, Hypericum, Trifolium, Getanium, Oldenlandia, Galium, HêKchry-
sum, Senecio, Swertia, Rvmex, Euphorbia, Gladiolus.
- 83 —
ESPÈCE ET FAIUÉTÉS WUVBLLB8 DU MàÏS 0BTBNUB9 IPSÈs MUTILATION
ET DISTRIBUEES PAU LE MuSEUM ,
note de M. L. Blaringhbh,
ATTACHÉ Ali LumiUTOinE DE CULTURE DU MUSEUM d'HiSTOIHE \ITl RELUS.
Une plante de Maïs de Pemylvanie Bonafous, ayant eu sa tige coupée
au ras du sol en juillet 1902 , a donné un rejet terminé par une panicule
fasciée, couverte de Heurs femelles, sur laquelle j'ai pu récolter 60 graines
mûres el saines. Leur culture, faite en 190.3, dans un jardin écarté de
toute autre plantation de Maïs a fourni a8 plantes dont 20 présentaient la
transmission héréditaire de la fascie des rameaux des grappes terminales
et la métamorphose des épillets mâles en épillets femelles (1). Dans cette
famille de plantes, issue du même individu mutilé une seule fois en 190a,
j'ai isolé plusieurs formes stables et nouvelles que j'ai remises au Labora-
toire de culture pour les distribuer et en permettre l'étude de contrôle.
La forme la plus intéressante au point de vue morphologique est la
variété Zea Mays pseudo-androgyna (2). Elle diffère des espèces et variétés
connues de Maïs par l'hermaphroditisme des épillets de l'inflorescence
latérale. A l'époque de la floraison, il est impossible de distinguer cette
forme du Maïs de Pemylvanie origine, sauf par de légères différences dans
la taille et la précocité; les épillets qui couvrent les épis sont strictement
femelles, fies étamines au nombre de trois n'apparaissent que plus tard
lorsque les graines formées sont sur le point de mûrir : elles ne renferment
pas de pollen et ne jouent aucun rôle dans la fécondation. L'hermaphroditisme
des fleurs de variété pseudo-androgyna est donc purement morphologique.
La forme Zea Mays var. semi-praecox , née dans la même famille el com-
plètement fixée depuis 1905, se dislingue du Mais de Pensylvanie dont elle
dérive, par des liges plus fortes mais plus courtes, des panicules plus
denses et des épis plus compacts. Elle mûrit ses graines dans la seconde
moitié du mois de septembre, alors qu'il est difficile de récolter la variété
origine avant la fin mois d'octobre dans les environs de Paris. Cette forme
vigoureuse peut être utilisée avec intérêt pour la production des graines
dans les environs de Paris, le nord de la France et la Belgique oïi les variétés
à gros grains amylacés ne sont cultivées jusqu'ici que pour le fourrage.
Le Zea Mays praecox (3) apparu dans la descendance directe de l'indi-
(,) Production par traumatisme d'Anomalies florales dont certaines sont héré-
dilaires. (Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 190^1, n" 6, p. 399.)
(2) Production par traumatisme et fixation d'une variété nouvelle de Maïs,
le Zea Mays v. pseudo-androgyna. (Comptes rendus de l'Académie des iciences,
Parb, t- GXL1II, p. ■ a5a.)
W Production par Iraumatisme d'une espèce élémentaire nouvelle de Maïs.
(Comptes rendus de l'Académie des sciences, Paris, t. GKLIII, p* a/i5.)
6
— N'i
vidu mutilé en 1902 doil êlre regardé comme une espèce élémentaire
nouvelle. Il diffère en effet du Maïs de Pensylvanie par tous ses caractères
morphologiques, taille des tiges, nombre de feuilles, compacité des parti-
cules, densité des rameaux, nombre de bractées des épis, des rangées de
graines, etc., et aussi par ses caractères pbysiologiques puisqu'il ne forme
pas d'hybrides dans Les cultures en raison de sa grande précocité. Il rentre
dans la catégorie des espèces à dimorphisme saisonnier découvertes par
\\ ettstein dans les genres Genlîana, Euphrasia , Odontiles , Campanule , etc. ,
précisément parmi les formes des prairies soumises depuis longtemps à la
coupe répétée.
Depuis son isolement fait en 1906. l'espèce Zea Mays praecox a donne
plusieurs variétés dont l'une est complètement iixée : le Zea Mays praecox
var. (dba à grains blancs, moins vigoureuse et un peu plus tardive que le
type. D'autres formes très curieuses sont apparues dans la même lignée et
offrent soit l'association , non signalée jusqu'ici . des caractères albumen
jaune et albumen ridé, soit un caractère anormal et tout à fait nouveau
pour la famille des Graminées, qui est la métamorphose des ghimellules
des épillets mâles en stigmates.
La plante de Maïs de Pensylvanie mutilée en 1902 est aussi l'origine
d'un grand nombre d'autres variétés non fixées, montrant l'hérédité par-
tielle de la fascie des rameaux de la panicule,de la torsion des tiges, de la
suture des bords des feuilles, de la coloration rouge des feuilles et des
rameaux, etc.; chaque année il apparaît dans les lignées qui en sont issues
des planlules albines complètement dépourvues de chlorophylle, qui natu-
rellement ne peuvent fleurir ni se perpétuer, et très rarement des plantes
vertes à feuillage strié de blanc, fertiles mais ne reproduisant pas le carac-
tère par hérédité (l'.
Le traumatisme est la cause initiale de la pulvérisation du type en
formes nouvelles et héréditaires. La mêmr méthode appliquée à d'autres
plantes de Maïs m'a fourni des variétés analogues ou distinctes, et parmi
ces dernières j'attire l'attention sur une forme à port pleureur pr< sque com-
plètement fixée.
La méthode est générale el donne des résultats analogues Lorsqu'on
L'applique à d'autres végétaux. Mes expériences sur le .Maïs. l'Orge (flor-
deum teirastichum et distwhum), ['QEnothera biennis, seront continuées l'an
prochain et les formes nouvelles fixées seront aussi distribuées par L'inter-
médiaire du Service des ('changes de graines du Muséum.
1 Les documents relatifs h la méthode de production et de lixalion des
formes nouvelles de Maïs sont réunis dans Blabinghbm L. , Action des traumatisme»
sur In variation et l'hérédité. Mutation kt tiuhmatismks. Lille, 1907.
85
Note s a a des fossiles rapportés de Madagascar par M. Geay,
pab \f. Armand Thevenin.
M. Geay a exploré, en 1906, une j; r.-iinle partie du Sud-Ouest et «lit
Sud de Madagascar et les fossiles qu'il a recueillis confirment et complètent
les connaissances acquises déjà par les éludes de M. Boule, d'après les
récoltes de M. Gautier et de M. Iiaslard(l).
Région du Sdd-Ooest.
Les principaux gisements se trouvent dans les vallées de l'Onilahy ou de
son affluent le Sakondry, sur les bords du Fiherenana ou des rivières
situées plus au Nord, affluents du Mangoky, telles que l'Ilovo et le Ma-
roroky; cette dernière région était absolument inconnue au point de vue
géologique et paléonlologique.
Ou sait que les premières formations fossilifères vers l'Ouest sont des
calcaires éocènes signalés d'abord par P. Fischer. M. Geay y a recueilli des
Alveolines (A. cf. oblonga Fortis.) en des points espacés de 100 kilomètres
environ depuis le bord du pays Mahafaly, sur la rive gauche de L'Oniiahy,
jusqu'à 20 kilomètres de Behompy, au Nord de Tuléar, sur la rive gauche
du Fiherenana. A Tuléar même, ces calcaires supportent les couches à
Oslrea pelecydion Fisch. et 0. Grandidieri Fisch. Ils constituent, dans toute
la région, des plateaux calcaires arides présentant seulement çà et là des
dépressions circulaires remplies d'argile rouge de décalcification.
Les affleurements du Crétacé supérieur paraissent être peu étendus au
Nord de l'Onila'.iy (i). M. Geay n'en a observé aucun. Le Cénomanien est fos-
silifère près deVineta, sur le Fiherenana , à 80 kilomètres au Nord de Tuléar,
et au Sud de Berakela, sur le Sakondry : Turrilites tuberculatus Sovv., T. cl.
costaius Lam. , AcantJioceras vicinale Stol. , A. cf. Mantelli Sow. On trouve les
mêmes couches fossilifères à Exogyra Jlabellala Goldf. , à la base du plateau
d'Amboroabo, dans la vallée de l'Ilovo.
Le passage du Cénomanien à l'Ai bien a lieu probablement d'une façon
insensible aux environs de Berakela, où l'on observe des assises à Pa-
rahopîites cf. Milletianum d'Orb. et Puzosià cf. latidorsata Mich. Le Gault
est fossilifère à Belamoty, sur le Sakondry, et au Sud de Bebanana, près de
C Boule (M.). Noie sur les fossiles rapportés de Madagascar par M. K. Gaulicr,
tUill. du Muséum, 1 8g5 , p. 181. — Id. Noie sur ;!e nouveaux fossiles secon-
daires de Madagascar, Bull, du Muséum, 1 8<)f) , p. 100.
Je liens à remercier ici M. Boule de vouloir bien me charger de continuer
l'étude des fossiles de Madagascar.
La présence du Sénonien à Lytoceras Indra sur le Fiherenana a été signalée
d'après les récoltes de M. G. Grandidier, Bull, du Muséum, 1906, p. 387.
Viaela. A Ankilimitsabo affleurent des couches à fossiles ferrugineux,
probablemenl de même âge.
Les terrains crétacés sont visibles non seulement au Nord de l'Onilahy.
mais aussi au Sud, et M. Geay a recueilli une série de fossiles probablement
turoniens {Inoceramus cf. îabiatus Sow., etc.), à 3o kilomètres au Sud de
L'Onilahy, sur la rive «boite de la rivière Menarandroy ; celle découverte
confirme les contours géologiques tracés en 1900 par M. Boule et infirme,
au contraire , ceux que M. P. Lemoine a tout récemment représentés sur
une carte où toute la région méridionale est indiquée comme couverte de
terrains éocènes.
L'Aplien est inconnu ici, comme partout à Madagascar (1), ainsi que le
Neocomien et même le Berriasien. récemment signalé dans le Nord de l'île.
C'est une lacune que les voyageurs peuvent chercher à combler.
Les terrains jurassiques forment, sur la carte, une bande à peu près pa-
rallèle à la côte, suivant approximativement la vallée du Sakondrv. M. Bas-
lard avait recueilli à Beraketa de belles Ammonites, que M. Boule a con-
sidérées comme oxfordiennes. M. Geay a retrouvé, siuon le même gisement,
du inoins un gisement très voisin à Adabofolo (Macrocephaliles Opis W aag. ,
1/. Maya Sow.. Perisphinctes cf. frequcns Wang.). Cette faune parait con-
temporaine de celle des couches inférieures de Katrol dans flnde.
Les mêmes couches affleurent dans la vallée de l'Hovo, sur la route
d'Ankazoabo. près de Mahazoarivo, ainsi que sur la rivière Maroroky
(Belemnites cf. Stoliczkai Waag.). A Aukozoabo, on observe un niveau
fossilifère peut-être inférieur (Belemnites du groupe des canaliculati, Gry-
phées, Bhynchonelles, etc.). Dans la même région, au N. 0. de Fotivolo,
M. Geay a recueilli des plaquettes couvertes de Corbula pectinata Sow. , ce
nui nous montre que les couches attribuées au Bathonien, dans le Nord et
le N. 0. de Madagascar, se prolongent jusqu'au Sud avec le même faciès.
Le Jurassique inférieur est surtout fossilifère à Tongoborv. au confluent
du Sakondrv et du Fiherenana. 11 comprend, d'après les indications de
M. Geay1*' : à la base, des grès calcaires avec fragments de Belemnites; à
la partie moyenne, des calcaires blancs à Polypiers (Montlivaultia , Confu-
sasirea) contenant des fossiles signalés par M. Newton dans le Nord de
l'Ile {Pseudotrapezium dépression Sow., Trigonia puîlus Sow.. Trigonia
instilla Sow.): au sommet, les fragments de bois fossiles sont abondants
dans des couches gréseuses.
11 faut probablement considérer comme appartenant au Jurassique in-
férieur h- gisement de Banomofana situé à 10 kilomètres de Tongobory,
') On sait qu'il a <fté indiqué sur la côte orientale d'Afrique par M. fCiliao, el
que M. Dacqué a décrit <\<^ fossiles, à peu près du même âge, trouvés au So
inaliland.
Quart. Journ. Geol. Sur.. iKHt), p. 33i.
S7
près d'une source sulfureuse chaude. I d calcaire à grosses oolilhes blanches .
faciès inconnu jusqu'ici à Madagascar, contienl des fossiles peu caracté
ristiqués ( Nalices, Rhynchonelles, etc.)(1).
Nous ne connaissons pas de fossiles caractéristiques du Lias dans cette
région. M. Geay a traversé, en allant vers l'Est, la bande do grès bariolés
slériles. entrecoupés de schistes noirs ou verdâtres, de conglomérats que
Ton rapporte sans preuve, à Madagascar, au Mas inférieur ou au Trias.
D'après M. Geay, celle bande s'étend surplus de 100 kilomètres de large,
parallèlement au Fiherenana, jusqu'à Benenita. Les mêmes grès affleurent
d'ailleurs sur la rive gauche de l'Onilahy, m peul les suivre assez loin
dans les vallées de la Sanasj et de la Sakoa. Leur substralum est formé de
gneiss, plongeant vers l'Ouest, el dont la direction générale est parallèle
à l'axe de Madagascar.
Région j>p Si d.
Dans la région tout à fait méridionale de Madagascar, \1. Geay a re-
cueilli des fossiles a l'Ouest de l'embouchure du Mandrary, au Gap Sainte-
Marie, au Faux-Cap et au Cap Audavaka. On savait par les études de
M. Baron, les récoltes de M. G. Gràndidier, de M. Decorse que dans celte
région existent des calcaires, des grès tendres, des dunes à mollusques
terrestres. L'étude de ces dépôts qui s'étendent assez loin de la côte sera
développée prochainement, elle est intéressante pour l'histoire des derniers
mouvements très intenses de Madagascar. Ces mollusques appartiennent en
efïet à des espèces actuellement vivantes dans l'île et figurées par Fischer et
Crosse : Bulimus Favanei, Hamesia Crocea, Hélix ( Euryeratera) lbaroemis,
Hélix (Helicophanta) bicingulata, IL Souverbyana et Hélix Hova, etc., à des
espèces décrites comme fossiles mais probablement identiques à des espèces
actuelles : Bulimus Grandidieri Fischer, Cyelostomum Grandidieri Fischer;
On les trouve avec des œufs à'jEpyornis dans des p;rès friables à 9 mètres
environ au-dessus de la haute mer au Cap Andavaka. Au Faux-Cap on ren-
contre les mêmes fossiles dans des calcaires qui sont accessibles seulement
à marée basse. On les trouverait d'autre part à 80 mètres d'altitude, dans
des calcaires, à 1 kilomètre environ du Cap Andavaka (2).
O Les roches volcaniques récentes abondent dans le S. 0. de Madagascar, le
principal centre éruptif est le massif de Mikoboko, dont les coulées s'étendent
jusqu'à Manera, sur le Fiherenana. Un autre centre, moins important, est sîtué
au Nord de Vineta. Les terrains secondaires sont, en général, masqués par les
coulées dnns la vallée de l'Onilahy: pourtant M. Geay a trouvé, sur la rive gauche
<le l'Onilahy, à l'Ouest d'ifanaty, un calcaire jaune ocreux fossilifère (radiolcs
d'oursins Indéterminables).
M. Geay a également recueilli quelques ossements de Rongeurs, uo chéi-
roptères, de grands Lémuriens subfossiles dans les grottes du Cap \ndavakfl
(grotte d'Andfahomaria, etc.), don! l'exploration détaillée serait probablement
fort intéressante.
88 —
REGION ORIENTALE.
M. Geay a également recueilli à Marobila, sur la côte Est, daus un gise-
ment, que M. Boule avait fait connaître des fossiles du Sénonien supérieur
i SϞmgia Boula Lambert, Epiasler nutricc Lambert, Alectryonia ungulata
Schlot, Gryphœa vesicularis Sow., etc.), qui seront prochainement décrits.
Sur '\ envoi de fossiles des terrains secondaires
DE \l uni, \si; i/; .
pau M. Armand Thevemn.
M. Perrier de la Bathie, à plusieurs reprises, a fait au laboratoire de
Paléontologie d'importants envois de fossiles, recueillis par lui dans le
Nord-Ouest de Madagascar.
Béoion dk Makvvtanwa.
i° Sur la rive droite de l'Iabohazo, entre celte rivière et le plateau
d'Ankara, les fossiles suivants indiquent la présence du Callovien : Nautilus
cf. giganteus Sow.. Belemnites sp., Plit/Hoccra* Fcddeiti Waag., P. dispu-
labile Ribb., /'. \fanfredi Oppel, Perisphinetes perdagatus Waag.. L'/torcniK
cf. Adelee d'Orb. , Macrocephatites macrocephalum Sow., M.GranUmum Opp.,
ilectryonia gregar'ta Sow.. nombreux Lamellibranches, icanthothyris
multistriata Kitchin, Terebraiula aurata Kitchin.
Les Macrocephfilites ont eu à Madagascar comme dans l'Inde une plus
grande longévité qu'en Europe. Ce gisement, comme ceux qu'a signalés
M. Douvillé dans la même région, renferme les espèces les plus anciennes
(Charree-group de l'Inde).
a0 A l'Ouest de Besevo affleure l'Albion à Desmoceras cf. Beudanli
Brongn., Acanthoceras <T. mamillare Schlot.. J unira tricostata, etc.
Ces fossiles, joints aux belles séries qui mil été recueillies par le capi-
taine Golcanap(1), permettront de publier d'importants mémoires sur la
paléontologie de cette partie de Madagascar où presque tous les terrains
depuis le Lias supérieur jusqu'au Gault sont très fossilifères^'.
W Bull, du Muséum, décembre 1906 et Bull, de la Soc. géol. <h- France . V sér. .
t. VI, 1 ()"(>, p. i64.
Le m' ''un' envoi comprenait des fossiles peu caractéristiques du plateau
d'Ankara (Jurassique inférieur) et une Trigonie clavellée trouvée dans des grès
près d" la cime du Tsitandroina au Nord d'Ankirihitra. 11 renfermait en outre
quelques coquilles du Crétacé de Majunga. Tous ces fossiles onl été recueillis par
M. Perrier de la Bathie, longtemps avant l'exploration «le M. Colcanap.
89 —
Coi lis INFÉRIEUR DE U iMaiiwaw.
M. Perrier de la Bathie a trouvé sur la rive droite de la Mahavavy entre
Anaboringa el Tsialana, à L'Ouest du lac Kinkoni, un fragment de cubitus
de grand Sauropode. 11 semble que ce gisement de Dinosauriens nouveau
mérite d'être signalé à l'attention «les explorateurs, bien que son âge ne
pi lisse être précisé.
Région située au Sud di lac Kinkoni.
Entre le Plateau d'fkahavo et lu Lac, Kinkoni existent de nombreux gise-
ments «le fossiles que M. Gautier, le premier, a vus et où MM. Baronet Mon
neyres ont fait d'importantes récoltes qu'a étudiées M. Douvillé(1);
M. Perrier de la Bathie y a recueilli beaucoup d'échantillons qu'il a donnés
au Muséum, il faut signaler :
1° Des fossiles du Callovieu ou de l'Oxfordien provenant de Mababo,
près de la rivière Andranomavo, au pied du plateau de Besieki : Nautilus
cf. jumarensis VVaagen , Phylloceras mediterraneum Neumayr, Phylloceras
îodaiense Waagen, Cardioceras cf. Schaumburgi Waag. , Peltoceras sp. ,
Pcrisphinctes hians Waag1., P. cf. frequens Oppel, IViyncJwnella conciliai/
Son., Terebratula jooraensis Kitchin, etc.
•■>." (Quelques fossiles, d'un niveau peut-être légèrement plus élevé,
trouvés, les uns tout près des précédents, au village d' Andranomavo
i \facrocephaliles Maya Sow. , Flabellothyris cf. dichotoma Kitchin), les
autres dans un conglomérat ferrugineux près des sources de l'Ambarima-
niga (Beîemnites cf. kunknotensis Waag., etc.).
o° Sur la rive droite de la Mahavavy, près des chutes du Zony, une
riche faune albienne semblable à celle que M. Douvillé a signalée et à celle
de Besevo recueillie antérieurement par M. Perrier de la Bathie : Nautilus
cf. Bouchardianus d'Orb. , Phylloceras Velledae Michelin, Desmoceras
cf. Dupinianum d'Orb., Desmoceras diphyUoides Forbes, icanthoceras ma-
millare Schlot, etc.
D'autres fossiles moins caractéristiques du Jurassique ou du Crétacé ont
été recueillis, sur le Tampoketsa ou à l'Est du Tsitandroina par le même
explorateur; ils permettront de mieux savoir les rapports des différences
des faunes malgaches avec celles des régions voisines, et de tracer avec
plus rie précision la carte géologique de cette partie de l'île si riche en
fossiles. Plus nous connaissons de fossiles de Madagascar et plus sont grandes
les analogies avec la faune ancienne de l'Inde.
(l) Douvillé (H.). Sur quelques fossiles de Madagascar, Bull, de la Suc. géol. de
France, V sér., I. IV, 190A, p. 207.
90
r
Note sur i \ rocbeb grave dbs i vvirons d'Etamprs {Si i\i:-i:t-()isi >.
PAU MM. <i. < loi RTl KT I'. Bmrry.
(Labohatoiiu! dr M. i.i l'noFEssBim Stanislas Mronirr.)
Nous avons pensé qu'à propos <l«-s rochers gravés que l'on rencontre
assez abondamment dans la région d'Étampes, il pouvait être intéressant
d'apporter à la réunion des naturalistes, à litre documentaire, la photo-
graphie d'un de ces rochers (pi. A |. Nous avons à dessein choisi le
rocher gravé du Bois de la Briche, parce qu'il étail d'une part facile à
photographier, et d'autre pari aussi parce qu'il se présentait dans un par-
fait «Hat de conservation. Le rocher gravé du Rois delà Briche est situé à
5 kilomètres environ d'Elréchy; il fail géologiquement partie d'un banc
de grès stampien dont le prolongement est en exploitation sur le plateau de
[a petite Beauce. Ce banc domine les vallées de la lîeuarde et de l'Orge
ol commande les hauteurs de Saint-Von et de Monllbéry. Pour se rendre
au rocher gravé(,), il faut suivre la vallée de SoUZJ dans la direction de
Saint-Sulpice de Favièrea jusqu'à la hauteur du Moulin de l'Escury, puis
ensuite gravir en droite ligne des blocs de grès disposes pêle-mêle en
chaos à travers le Bois de la Briche jusqu'à la bande de grès qui termine
le plateau des Emondanls, En prenant toujours, comme point de repère,
le moulin de l'Escury, on ne tarde pas à apercevoir une cavité importante
dans le banc des grès, dont une surface tonnant table inclinée el sillonnée
de lignes enchevêtrées les unes dans les autres qui rappellent, quant à leur
Forme, des caractères oghamiques. La surface gravée était recouverte de
racines au moment où l'un de nous fa découvrit J . Dès qu'elle fui débar-
rassée de son manteau naturel, les dessins apparurent sans aucune trace de
vandalisme comme on le constate sur les autres rochers gravés de la contrée.
A côté de noms et de dates divers, il y a généralement sur les rochers
gravés des lignes qui. n'ayant pas la même facture, fout penser à des
remaniements plus on moins récents. Sur le rocher du Bois de la Briche
i.- gravures sont bien toutes d'une même époque. Klles résultent d'un
frottement prolongé au moyen de petits fragments de j;rès taillés grossiè-
rement en biseau: aussi donnent-elles l'apparence de shies provenant de
l'affûtage de haches polies. Il ne serait pas possible de dire que tes gravures
Le rocher gravé est situé dans la propriété allouant ou château du bois do
la lîriche. et comme celle-ci vient d'èlrr justement entourée, la roclio >'ii question
se initivi'. par ce fait 1 1 1 4 - 1 1 . ■, ou dolio!'- do ta portée des passants, qui pourraient
la détériorer.
• G. Courty. Les pétroglyphes Je Seine-etrOise. Bull. Soc. Préhist. <!<■ France,
séance du 7 décembre 1 90A.
2
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« 53
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^F 'I
91
oui été tracées avec des morceaux de grès si ceux-ci n'avaient pu été
rencontres aux pieds d'un autre rocher gravé : celui <lu Uis des Fon-
ceaux(1>; il e«t bonde faire remarquer en passant que les petits morceau*
de irrès du Bois <le la Briche ne présentaient plus, par suite de corrosion,
de surface polie comme ceux (hi Mois des Konceaux. Nous retrouvons sans
peine à la Briche des signes qui nous paraissent communs à ceux des
dolmens armoricains et aussi à ceux des rochers du lac des Merveilles: ce
sont des dessins quadrillés. Eu Suède, à Backa et à Tegneby fiohaâiân,
nous voyons des sculptures sur rochers qui présentent des analogies avec
celles du Bois de la Briche; ce sont des croix cerclées et des barques.
En cherchant des pétrogiyphes analogues aux nôtres, nous avons trouve
dans le Journal de la Société ethnologique de Londres, de Tannée iHyo^K
une communication fort intéressante du D1 Gauïfield sur une inscription
supposée oghamique de Rus-Glass (comté de Cork). Cette inscription est
gravée dans la cavité d'un vieux grès rouge dévonien old red sandstone.
Elle est formée par des rainures creusées dans la roche, qui se terminent
régulièrement en pointe à leurs extrémités. — Le colonel Lane Fox donne
les raisons pour lesquelles l'inscription trouvée par le Dr Caulfield n'est
pas une écriture oghamique, et il fait voir en même temps le frottis de
signes analogues qu'il a pris dans le comté de Cork ainsi que les dessins
rupestres qu'Elias Owen a décrits dans Archaeologia Cambrënm^. Tous
ces dessins, fait remarquer Lane Fox, sont autour d'une dépression de la
roche. Or, voilà bien un premier point de rapport avec les dessins ru-
pestres de la Briche. Ce n'est pas tout, les signes de Rus-Glass et (liant
liane (comté de Cork), Irlande, et de Carreg Sathau, Pays de Galles, ont
une facture identique à ceux de Seine-et-Oise, en général, de la Briche,
en particulier. Cette relation inattendue mérite d'être prise en grande con-
sidération, si l'on songe que le peuple qui a tracé ces signes devait être
dans un même état de civilisation. Le colonel Lane Fox prétend que les
signes gravés sur les rochers de l'Irlande et du Pays de Galles résultent
de l'aiguisage de harpons de l'âge du fer. il est certain qu'au premier
abord, on pourrait être tenté de croire que la roche a été incisée pour
redonnes- du tranchant à un instrument émoussé, seulement depuis la
trouvaille de morceaux de grès taillés en biseau que nous avons relatée
plus haut, il nous est permis de penser que les signes de l'Irlande et ^
Pays de Galles ont été tracés comme ceux de Seine-et-Oise au moyen de
W G. Courty. Bull. Suc. d'ûnthrop. de Paris, séance du 19 décembre L901, et
Revue scientifique du 8 mars îyoa.
W D' Cadlfied. Noie on a supposed Ogliam Inscription, from Rus-Glass. <:<>.
Cork. (Tlie Journal 0/ llie Ethnological Society of London.) 9e série, \ol. !l.
1870, p. '100.
W Elias Owen. Wchaeologia Cambrentis, vol. I\. i8o?>, \>. 33i.
— 92 —
fragments, suit de grès, soit d'autres roches. Ne pourrait-on pas voir dans
ces incisions diverses une écriture primitive, un langage écrit? Si nous
allons plus avant dans la voie des rapports, nous dirons que les dessins
rupestres de la Briche rappellent aussi, quant à la forme, certaines inci-
sions sur os de l'époque magdalénienne (l). Mais tandis que ces dernières
devaient être remplies d'ocre rouge(2), les incisions sur roclie do Bois de
la Briche ne paraissent pas avoir été préparées à cet effet.
Du fait que nous avons trouvé certaines analogies entre les os gravés
magdaléniens (il les dessins sur roche du Bois de la Briche, il ne s'ensuit
pas que nous devions rapporter ces dernières à l'époque magdalénienne.
Nous supposions plus volontiers (et c'est l'opinion que l'un de nous a
émise dès le principe) que les signes rupestres de Seine-et-Oise remonte-
raient plutôt à l'âge de la pierre polie (3). Celle manière de voir n'est pas
entièrement subjective, car la présence des stations néolitbiques et de
mégalithes autour des roches à signes rupestres de Seine-et-Oise incitent
à supposer que les tribus de l'âge de pierre ont elles-mêmes tracé ces
signes. Aux alentours du rocher gravé de la Briche, nous trouvons la station
préhistorique des Petites-Maisons avec un mobilier néolithique, un polis-
soir avec deux grandes stries, un abri sous roche ayant servi de polissoir
et portant aussi quelques signes gravés, etc. Toutes ces trouvailles sont bien
faites pour nous fixer approximativement sur l'âge des signes rupestres.
En ce qui concerne les signes du rocher de la Briche, il paraît bien
impossible d'en saisir nettement tout le sens; il faut se résoudre à recher-
cher, au moyen de dessins rupestres d'une facture plus finie comme ceux
de la Scandinavie, par exemple, la figuration de certains objets. 11 serait
sans doute imprudent de rapprocher certains de nos pétroglyphes de l'an-
cienne écriture Cretoise, et pourtant il y a tels signes rupestres qui ont une
grande similitude de forme avec certains caractères crétois.
Mais est-ce que dans l'histoire de l'humanité l'homme n'a pas passé par
des phases plus ou moins identiques? Est-ce que les mêmes besoins
n'ont pas nécessité les mêmes travaux? N'est-ce pas là la raison des ana-
logies entre les divers signes primitifs?
Nous considérerons donc le rocher gravé du Bois de la Briche comme
1 G. Chadvet. Industrie de l'os et du Lois do renne à la lin des temps qua-
ternaires (I .lis le département de la Charente. Bull, mensuel de l'A. F. ■'•■ S.,
novembre 1906. Congrès de Grenoble.
Voir également :
A. Vihk. Grotte préhistorique de Lacave(Lot). U inthropologie s l. XVI, 1905,
p. '1 1 1 à /199.
W On découvre souvent dans les dessins sur os îles magdaléniens des traces
d'ocre rouge.
('■> G. Coobtï. Sur les signes rupestres de Seine-et-Oise. Comptes rendu» <lc
/M. F. A. S., Congrès de Moûtauban, 1902.
93
une tablette antique sur laquelle les préhistoriques se sont plu ,:i graver
le récif de leur vie journalière ou peut-être celui de leurs exploits. En
somme, la roclic de lïricho , ave les quinze mitres roches gr;i\ (:cs du dépar-
tement de Seine-et-Oise qui' nous connaissons actuellement, composent
le fond îles |)lns anciennes archives des environs de Paris.
Sun une septicémie m Casoar,
pab Mme Phisalix.
CHEF-ADJOINT DES TRAVAUX DE PATHOLOGIE AU LABORATOIRE COLONIAL.
La présente observation est relative à un cas de septicémie survenue
chez un Casoar de la ménagerie du Muséum. Cet animal, en bonne santé
jusqu'alors, a été trouvé mort un matin sans avoir rien présenté la veille
qui pûl paraître anormal.
A défaut des symptômes qui, s'étant déroulés pendant la nuit, n'ont pu
être observés, le caractère de soudaineté de l'affection pouvait faire penser
à une occlusion intestinale aiguë, d'autant que ces grands oiseaux, assez
voraces, et surtout trop confiants dans le public, happent indifféremment
tout ce qu'on leur présente. Nous avons trouvé effectivement chez eux,
comme surprises d'autopsie, des objets assez divers: marrons crus, cou-
teaux de poche, culots de pipe, brosses à moustaches, et jusqu'à des clous
de maréchal ferrant enrobés dans de la mie de pain.
La seconde hypothèse qui pouvait justifier la mort était celle d'une
intoxication aiguë, et d'origine plutôt infectieuse qu'alimentaire, car
celle-ci aurait frappé simultanément tous les oiseaux qui reçoivent la même
nourriture.
Ayant encore présente à l'esprit l'épidémie de choléra aviaire observée
en 1902 par M. C. Phisalix(1) et qui avait enlevé, en l'espace de six jours,
sept Autruches et trois Nandous, dans des circonstances analogues, je
n'étais pas éloignée de croire qu'il s'agissait d'un réveil de cette infection.
Le bon état général de l'oiseau permettait d'éliminer d'ailleurs une affec-
tion chronique telle que la tuberculose que j'ai observée chez le Nandou et
la Demoiselle de Numidie m. L'autopsie et les recherches bactériologiques
«levaient permettre de lever l'indétermination.
[utopsie. — L'animal présente dans la région inférieure du rou. imméliale-
raent au-dessus du sternum, une plaie linéaire, longue de 1 f> à 20 centimètres,
au niveau de laquelle la peau est décollée sur une profondeur de 1 centimètre
(1) (J. Phisalix. Clioléra des Autruches et des Nandous, Bull, du Muséum,
29 avril 1902 et Bull. Soc. d'Acclimat. de France, t. L, 1902.
(2) j|nic pHlsAUX Tuberculose viscérale spontanée chez le Nandou. Bull, du
Muséum, >S novembre 1908, et Bull. Soc. d'Accl. de France, 1903.
- 94 -
environ. Elle donne l'impression d'un déchirement survenu par déchirure contre
corps aigu, tel qu'un lit de fer dépassant d'un grillage. Cette plaie, un peu sai-
gnante, est trop superficielle pour avoir par elle-même entraîné la mort de
l'animal, mais elle peut avoir servi de porte d'entrée aux germes infectieux, tou-
jours abondants sur le sol d'une ménagerie. Le^ viscères thoraciques et abdomi-
naux ne présentent pas de lésions chroniques; l'intestin seul est congestionné. En
aucun point du tube digestif on ne trouve de corps étranger, ni de rétrécisse-
ment capable d'en obstruer la lumière.
Les yeux, les fosses nasales, la bouche paraissent également sains: mais en
explorant plus profondément les premières voies digestives et aériennes, on trouve
le pharynx et la trachée recouverts par un mucus blanchâtre, épais, qui n'a pas
néanmoins le caractère des fausses membranes diphtériques.
Bactériologie!
Ensemence en bouillon peptoné, le sang, le mucus de la trachée et du
pharynx ont donne des cultures ayant même aspect, même odeur, et dans
lesquelles le même microbe prédominait. Dans le mucus trachéal en parti-
culier, il n'était accompagné que d'un petit coccus dont je l'ai séparé par
passage eu péritoine du Cobaye. A la mort de ce dernier, le sang contenait
le microbe principal à l'état pur.
CARACTÈRES DES CULTURES ET DU MICROBK.
C'est un aérobie facultatif; mais qui pousse plus abondamment dans l'air que
dans le vide.
Sur agar, il forme un revêtement continu et opalin qui s'étend rapidement
sur toute la surface libre du milieu.
Sur pomme de terre ordinaire acide, la culture est luisante et brunâtre; elle
communique cette teinte à la pomme de terre dont elle envahit peu à peu toute
la surface.
11 est à remarquer que l'adjonction de glycérine diminue sensiblement h pro-
lifération du microbe dans ces milieux.
11 liquétie la gélatine.
11 ne digère pas Y albumine coagulée.
Il cultive dans le lait et le coagule en quelques jours à la température de
37 degrés.
Dans le bouillon peptoné, il produit en quelques heures un trouble homogène,
et développe une odeur spécifique comparable à celle du fromage de Gruyère: cette
odeur devient un peu ammoniacale lorsque la culture vieillit. On la retrouve,
avec de légères variations d'intensité, quel que soit le milieu employé. A la sur-
face des cultures datant de quelques jours, se développe un voile très fin et très
fragile qui se fragmente à la moindre Becousse.
Dans les milieux peptonés et sucrés, la prolifération du microbe donne un
trouble homogène, moins accentué qu'en bouillon : le bouillon glucose seul est
acidifié, tandis que les bouillons au maltose, au saccharose et à la mannite con-
servent leur réaction alcaline initiale.
En eau peptonée, il ne forme pas d'indol.
95
Dans toutes les cultures en milieu liquide, le troubk persiste, bien <pi « • 1 1 < * ^
abandonnent au fond des récipient» une poudre blanche et fine qui est formée
par les cadavres de microbes agglutinés.
Les cultures examinées à l'état frais montrent que le microbe esl un
cocco-hacille très tenu, comparable par sa forme et ses dimensions, qui
sont constantes, à la Pasteurdla aviaire. Les éléments en étanl très lins.
même quand on surprend les différents stades de leur bipartition, on
observe un mouvement brownien très actif, qu'on pourrait facilement
confondre avec un mouvement spontané, si les cultures tuées par ébulli-
tion ne le présentaient aussi.
Le cocco-bacille garde très peu le grain; mais il lixe très bien les colo-
rants basiques, notamment la fucbsine de Zichl diluée.
On voit, d'après ce qui précède que si, par certains de ses caractères,
le cocco-bacille du Casoar se rapproche du choléra aviaire et même du
coii , il s'éloigne de tous deux par l'aspect et l'exubérance des cultures sur
milieux solides, par la liquéfaction de la gélatine, et par sa colorabilité ,
quoique faible par la méthode de gram. H s'éloigne encore du coli en ce
(ju'il ne fait pas fermenter le bouillon lactose et ne produit pas d'indol.
ACTION PATHOGÈNE.
Le microbe qui est pathogène pour le Casoar, est également capable de
tuer les oiseaux de moindre taille.
La dose de i centimètre cube dans ie pectoral , est insuffisante à tuer le
Pigeon, mais détermine la formation d'un séquestre, ou d'une escarre sèche
qui s'élimine si l'inoculation a été superficielle. i/5 de centimètre cube tue le
Moineau en 5 à 6 heures par inoculation dans le pectoral, qui préseule bientôt
du gonflement et devient jaunâtre.
Le premier symptôme qui se manifeste est un trouble d'équilibre contre lequel
le Moineau se défend en se blottissant dans un coin de sa cage, les pattes écar-
tées, le ventre touchant le sol; sa respiration se ralentit, la température ne tarde
pas à s'abaisser; il est immobile et semble somnoler, sans que cet état soit entre-
coupé de périodes de réveil ; et la mort survient, par arrêt respiratoire.
Les mammifères sont au moins aussi sensibles que les oiseaux à l'action septi-
cémique du microbe ; il n'y a lieu d'excepter que le cas où il pénètre par la voie
buccale : je n'ai pas réussi à tuer les Souris en leur faisant ingérer des repas infec-
tants contenant vingt fois la dose qui est mortelle par un autre mode d'admi-
nistration.
Sous la peau, il suffit de 1/10 de centimètre cube pour tuer la Souris et de
î centimètre cube et demi pour tuer le Cobaye. Il se produit dans ce dernier cas
une infiltration énorme de la paroi ventrale inoculée qui répand une odeur sep-
tique très intense; la Souris meurt en 6 à 7 heures, le Cobaye en 26 heures,
tous deux par intoxication et sans présenter de lésions viscérales.
Dans le péritoine, 2 centimètres cubes suffisent à tuer en 6 heures un Cobaye
de Itao grammes; 3 centimètres cubes tuent en i5 à 16 heures un jeune Chat
- 96
de -i semaines, posant a5o grammes; on observe des symptômes de péritonite, et
à l'autopsie un épanchement périloncal limpide avec exsudats librineux sur tout
le fuie cl congestion intestinale assez vive.
C'est par la voie veineuse que les phénomènes toxiques se déroulent avec le
plus d'intensité; le Lapin qui a reçu 2 centimètres cubes de culture dans la veine
marginale de l'oreille, meurt en ."> à 6 heures; un chien pesant 3 kilogr. 5oo qui
reçoit 3 centimètres cubes de culture dans la saphène, meurt en 10 heures. La
survie augmente avec la taille et l'âge; mais ne dépasse guère ai heures. L'em-
poisonnement aigu se traduit aussitôt après l'injection par des nausées, du trem-
blement, de la perte d'équilibre; quelques minutes se sont à peine écoulées que
l'animal rejette ce qu'il a dans l'estomac, dans l'intestin, dans la vessie-, on note
du refroidissement des extrémités et un abaissement de la température rectale.
Après une période d'accalmie, les nausées reviennent; il se produit de la diarrhée
et des vomissements hiboux. .Malgré cet état misérable, le Chien conserve toute
sa connaissance; la température s'abaisse de plus en plus et l'animal meurt par
arrêt de la respiration.
Ces phénomènes sont dus à la toxine sécrétée par le microbe et sont entretonus
par sa pullulalion dans le sang. A l'autopsie, on ne trouve pas de lésions macro-
scopiques des organes.
H est à remarquer que l'inoculation hypodermique péritonéale ou intra-
veineuse d'une dose mortelle de culture est toujours suivie de la pénétra-
tion du microbe dans le sang.
IMMUNISATION.
Les animaux qui ont reçu une dose non mortelle de culture du cocco-
bacille du Gasoar présentent, à l'intensité près, les mêmes symptômes que
ceux qui en meurent; mais ils sont immunisés contre la dose mortelle
injectée ultérieurement. Cette immunité s'établit même assez vite comme je
l'ai vérifié sur le Pigeon, le Cobaye et le Chien. Il est vraisemblable que
les grands oiseaux réagiraient de même: on pourrait ainsi les vacciner
contre l'infection spontanée, si celte dernière prenait une allure épidé-
mique.
Dans le cas présent, il est probable que le microbe a pénétré par la
plaie cutanée du cou, et (pie l'objet aigu qui a causé la blessure a. en
même temps, inoculé le microbe pathogène.
. . . ''''Il''
Hkni'î Courteaux. Description d'un Bémiptère (Testatâtominao) nouveau du
Mozambique ;;i,
Jacques Surcouf. Description de trois Diptères nouveaux du genre Tabanus,
de la zone tropicale de l'Afrique 38
— Notes sur les Tabanus rapportés de l'Afrique tropicale, par M. le
D* Brumpl /,0
Philippe Eberiiaiidt. Sur un procédé permettant de préserver les planta-
tions d'arbres des ravages causés par les larves d'insectes 43
Cil. Gravier. Sur les Annélides Polychètes recueillies par l'Expédition ant-
arctique française (Térébelliens, Serpuliens) 46
Louis Germain. Sur quelques Mollusques de la République de l'Equateur.
( Mission de M. le D' Rivet.) 52
- Contributions à la Faune malacologique de «l'Afrique équatoriale.
IX. Mollusques nouveaux de l'Afrique centrale. (Note préliminaire.). 64
E. Topsent. Poecilosclérides nouvelles recueillies par le Français dans l'Ant-
arctique 6q
Marcel Dubahd. Recherches sur le genre Oxera (Vcrbenacées) 76
Le R. P. Sacleux. Sur les collections botaniques faites par M. Alluaud en
Afrique orientale ^q
L. Blaringuem. Espèce et variétés nouvelles de Maïs obtenues après muti-
lation et distribuées par le Muséum 83
Armand Theve.mn. Note sur des fossiles rapportés de Madagascar par M. Geay. 8.">
— Sur un envoi de fossiles des terrains secondaires de Madagascar 88
G. Courty et P. Embrv. Note sur un rocher gravé des environs d'Élaropes
(Seine-el-Oise) q0
M ",0 Phisalix. Sur une septicémie de Casoar o3
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1907
N° 2
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCGVll
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de remettre des ma-
nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Correspondance. Nomination aux fonctions de Sous-
Dirccteur du Laboratoire des Hautes-Etudes de Botanique et de
Préparateur à la Chaire de Botanique. Exécution d'une fonte de
la statue de Bullon. Le Dr Lavtchinski se met à la disposition de ses
confrères français pour les guider dans le Kamtchatka. M. Hamy
nonnné Membre étranger de l'Académie royale de Suède. Envoi de
plusieurs caisses de collections d'histoire naturelle. — Présenta-
tion d'ouvrages par M. de Nussac et par M. J. Kùnckel d'IIerculais. 97-98
E.-T. Hamy. Chirac et la salle des squelettes du Jardin du Roi (1781).. . . 102
A. Menegacx. Liste des Oiseaux rapportés en 1906 par M. Geay du Sud-
Ouest de Madagascar 106
E.-L. Bouvier. Crustacés décapodes nouveaux recueillis ù Païla (Pérou) par
le Dr Rivet 1 1 3
W. T. Calman. Sur quelques Cumacés des côtes de France 116
G. de Lapocge. Collections recueillies par M. de Morgan dans le nord de
la Perse. Carabes et Calosomes 12&
Dr Régimbart. Collections publiées par M. Maurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale. Dytiscides et Hydraphilides 126
H. d'Orbigny. Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale. Onlhophagides « T28
Maurice Pic Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale. Malachiides. Anthicides. Lariides i33
Gï. SzÉPLiGATi. Collections faites par M. Maurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale. Ichneumonides i36
Ch. Gravier. Observations biologiques sur la larve d'un Papillon qui attaque
les Cacaoyers à San Thome 139
Surcodf et Dr Aczat. Note sur le Gelechia ocellatella Boyd 1/11
( Voir la suite à la page 3 de la couverture.)
BULLETIN
DU
MnSElïM INAT10N\L D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1907.
N° 2.
-Cxg>Q
9V REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
2 6 FÉVRIER I907.
LI8R>
NEW V
I
PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
M. le Président annonce la mise en distribution du Bulletin,
fascicule n° 7 et dernier de 1906 et du fascicule n° 1 de 1907,
contenant les communications faites dans les réunions du 27 no-
vembre 1906 et du 29 janvier 1907.
VCTES ADMINISTRATIFS.
CORRESPONDANCE.
Par arrête' ministériel du 8 janvier 1907. M. Chkvalier (A.).
Docteur es sciences, Chef de la Mission Chari-Lac Tchad, a été
nommé Sous-Directeur du Laboratoire des Hautes-Éludes de Bota-
nique.
Par arrêté ministériel du 8 janvier 1907, M: Gagnepain a été
nommé Préparateur à la Chaire de Botanique (Phanérogamie), en
remplacement de M. le Docteur Bonnet, nommé Assistant à la même
Chaire.
Par dépêche du 21 février 1907, M. le Ministre de l'Instruction
.--- publique a informé M. le Directeur du Muséum qu'il a invité
Muséum.
I
s©
CD
:d
Mil.
— 98 —
M. Carlus (Jean), Statuaire, à exécuter une fonte de la statue de
Bulfon.
M. le Ministre de l'Instruction publique a informé M. le Directeur
du Muséum que M. le Dr Lavtciiinski (F.-F.), attaché au port de Vla-
divostock, devant se rendre en mission l'été prochain au Kam-
tchatka, se mettait à la disposition de ses confrères français pour
les guider dans cette région et leur faciliter les études qu'ils pour-
raient entreprendre; sa connaissance de la langue française est de
nature à faciliter les correspondances et les relations sur le terrain
d'exploration.
M. le Directeur annonce que. dans sa séance du 9 janvier 1907.
l'Académie royale des sciences de Suède a nommé M. le Professeur
Hamy Membre étranger.
Par lettre du 3o janvier 1907. M.Buchet (Gaston) annonce ren-
voi de plusieurs caisses de collections d'histoire naturelle prove-
nant du Maroc.
PRESENTATION D'OUVRAGES.
En offrant pour la bibliothèque du Muséum les ouvrages dont il
est l'auteur, M. G. de Nussac, Sous-Bibliothécaire, s'exprime ainsi:
J'ai l'honneur de présenter un ouvrage qui intéresse particulièrement le
Muséum : Les débuts d'un savant naturaliste, le prince de l'Entomologie,
Pierre-André LatreMe, à Brives, de îyôa à îygS (Paris, Steiuheil, 1907.
in-8° de -itib pages avec gravures).
C'est le premier volume d'une série d'études documentaires sur ce sa-
vant qui a illustré le Muséum. Sa biographie s'arrête au moment où il va
entrer dans cet établissement ; mais déjà il était en relation scientifique
avec les Professeurs, ses maîtres ou ses lutins collègues; il connut ainsi
Billion, Daubenton et Hai'iy, puis Lamarck, Lacépède, Etienne Geoffroy
Saint-Hilaire. Caviar, Duméril, Bose. Je reproduis plusieurs lettres ou
pièces les concernant. Latreille enrichissait par ses envois de Brive, sa ville
natale, les premières Collections entomologiques des galeries de zoologie
mises sous les yeux du public.
Kn publiant ce livre, j'estime avoir apporté nue certaine contribution à
— 99 —
l'histoire du Muséum, suivant en cela l'exemple que nous donne sou histo-
rien si qualilié, M. le Professeur Hamy.
Je dois ici reconnaître l'aide précieuse dont M. Hamy a honoré mon
œuvra, ainsi que l'obligeante collaboration (|iie j'ai trouvée au Laboratoire
d'Knlomologie, eu particulier auprès de M. P. Lesne; je suis heureux du
reste de mentionner ceux qui m'ont accordé leur dévoué concours dans
mon avant-propos, adressé en mode de dédicace à M. Edmond Perrier,
l'auteur d'un éloge de Latreille prononcé, il y a quelques années, dans
une Société de compatriotes.
A mou livre 6ur les débuts du naturaliste Latreille, je joins une bro-
chure : Essai de bibliographie limousine des sciences naturelles, qui est une
nomenclature de travaux de géologie, paléontologie, minéralogie, bota-
nique, zoologie et anthropologie, publiés sur le Limousin (Corrèze, Creuse
et Haute-Vienne V
M. Kungkel d'Herculais, en offrant pour la bibliothèque du Mu-
séum sou ouvrage intitulé : Les invasions des Acridiens vulgo Saute-
relles en Algérie, t. I, i8q3-iyoô, in-4° de 182/1 pages, divisé eu
deux Parties, accompagné de i3 planches hors texte, de U caries (1
et. de nombreuses figures dans le texte, fait les réflexions suivantes :
Nous avons retracé l'histoire des invasions dans l'Afrique du Nord depuis
l'époque romaine jusqu'en 1902. Nous avons décrit les procédés traditionnels
de destruction des déprédateurs employés par les indigènes à toutes les
époques, nous avons exposé les efforts qui, depuis la conquête de l'Algérie
jusqu'en 1888, ont été faits pour trouver des moyens de destruction plus
efficaces , malheureusement sans succès. Nous avons montré quelles consé-
quences terribles avait l'association de la sécheresse et des invasions de sau-
terelles pour l'agriculture, déterminant non seulement l'anéantissement des
récoltes, mais la disette, suivie trop souvent de la famine et de la misère phy-
siologique, cause d'une effroyable mortalité du bétail et des indigènes eux-
mêmes. Les pouvoirs publics avaient souci de ne plus voir la colonie frappée
de ce cortège de lléaux; ils s'étaient, à toutes les époques, préoccupés d'y
porter remède. A notre tour, nous nous sommes pénétré du rôle que nous
allions être appelé à jouer (1 888 ) ; désigné par la confiance des Gouverneurs
de l'Algérie pour prendre les mesures que nous jugerions, en homme de
science, capables d'enrayer une calamité qui désolait le pays par sa fré-
quence et menaçait de le ruiner, nous pensons avoir coopéré, autant qu'il
était en notre pouvoir, à la sauvegarde de l'agriculture algérienne, princi-
W T. H, Alger, 1893, in-6", divisé en deux Parties. Part. I ; Tables générales
méthodiques et analytiques, introduction, documents statistiques, 10 cartes
34 planches coloriées ou jjholo|jra\ urées. Part. II : Documents annexes.
— 100 —
pale richesse de la colonie, et, sous l'égide du grand Pasteur, nous être
efforcé de justifier l'épigraphe que nous avons empruntée à un de ses
discours académiques.
Dix-huit années se sont écoulées depuis que nous avons entrepris
l'étude des invasions de Sauterelles; durant cette période, nous avons pu
suivre en Algérie les migrations des Stauronotes marocains et des Criquets
pèlerins, en Corse, celle des Stauronotes marocains, dans la République
Argentine, celles des Criquets américains, en France, celles des Stauro-
notes marocains dans la Camargue et du Criquet italique dans onze dépar-
tements du Sud-Ouest. Si nous avons acquis des connaissance générales sur
la biologie des Acridiens dévastateurs, sur les causes déterminantes de la
marche progressive et évolutive de leurs invasions, c'est au profit de
l'œuvre entreprise sous les auspices de MM. les Gouverneurs généraux
de l'Algérie. L. Tirman e1 J. Cambon. et continuée avec l'appui des Gou-
verneurs qui leur ont succédé.
Chargé d'organiser la lutte, en Algérie tout d'abord (1888-1898), et
ensuite dans les pays où on a fait appel à notre concours, nous avons pensé
qu'elle devait non seulement reposer sur la connaissance approfondie des
mœurs des Acridiens, mais sur l'application des méthodes scientifiques: nous
avons pris soin de prescrire le relevé de tous les lieux de ponte et de les mar-
quer sur des Cartes dites "Cartes-croquis-, puis de reporter l'ensemble
des indications de ses Cartes-croquis sur des Cartes communales, lesquelles
servaient à établir des Cartes départementales qui , à leur tour, permettaient
de dresser une Carte de l'Algérie entière constituant la Carie de prévision
future de l'invasion; grâce aux tableaux qui accompagnaient ces Cartes, on
élait pourvu de renseignements sur la situation ef l'étendue des gisements
et l'on élait en possession de données qui donnaient le moyen d'organiser
la défense en se procurant les ressources en argent et en se prémunissant
d'un matériel suffisant. Grâce à l'application de ces méthodes de prévision,
nous avons pu parer à loutes les éventualités ; c'est ainsi que l'on s'est trouvé
en mesure de dresser devant les Stauronotes marocains envahisseurs
3oo kilomètres de barrières constituées par 6,000 appareils dits «cypriotes-
<•! nue l'on a pu dominer la situation: mais, en 1891, il fallut faire un
effort plus considérable encore pour faire face aux invasions successives
des Stauronotes marocains et des Criquets pèlerins, en leur opposant
10.000 kilomètres de barrières constituées par 20,000 appareils; ces
grands moyens ont permis de se rendre maître du fléau.
Nous avoDs indiqué des procédés de destruction plus simples, utilisables
là où la propriété est morcelée, la main-d'œuvre peu abondante; nous
avons indiqué notamment comme engins des plus recommandâmes les
melhafas, ou pièce de toile, qui. suivant une méthode que nous avons
rendue très pratique, permettent de capturer aisément les petites bandes de
Criquets disséminées dans les cultures. Nous avons également proposé l'en»-
— 101 —
[iloi de substances insecticides peu coûteuses, dont la préparation el le ma-
niement étaient simples et sans danger.
L'impartialité nous commandait de parler dos divers engins ou procédés
proposés par divers inventeurs pour détruire les Sauterelles jeunes ou
adultes; nous avons consacré un chapitre à décrire ceux qui étaient sus-
ceptibles d'un emploi possible, parce qu'ils reposaient sur l'observation
des habitudes des Acridiens.
Les oiseaux sont des auxiliaires précieux, qui rendraient plus de services
encore si on ne les exterminait pas avec une lâcheuse imprévoyance; on
trouvera d'utiles renseignements sur le rôle important que jouent, comme
indicatrices des lieux de ponte des Sauterelles et comme destructrices des
œufs et des insectes eux-mêmes, les Alouettes , dont nous avons pris, à
juste titre, la défense; nous avons appelé l'attention sur les Elourneaux,
les Hirondelles et autres Oiseaux , voire même les Mouettes qui , à l'occasion,
rendent dés services signalés. Les insectes ne sont pas moins des collabo-
rateurs dont l'intervention est de tout premier ordre, car ils contribuent
pour une large part à diminuer le nombre des Acridiens et, par là, à
atténuer grandement les invasions. Nous avons fait une foule d'observa-
tions originales sur les Coléoptères (Mijlabris, Trichodcs), les Diptères (An-
thrax, ldia, Chortophila) , dont les larves s'attaquent aux œufs de Saute-
relles, sur les Diptères (Sarcophaga) . dont les larves vivent aux dépens des
Acridiens eux-mêmes.
Le chapitre consacré à l'étude des Champignons parasites des Acridiens
est des plus développé; non seulement s'y trouvent relatées nos observa-
tions personnelles sur le Lachnidium Acridiorum, que nous avons découvert
sur les Criquets pèlerins-, et sur le rôle qu'il est susceptible de jouer, mais
s'y rencontre un exposé de toutes les tentatives qui ont été faites pour
utiliser les spores des Cryptogames, cultivés in vitro, pour exterminer les
insectes nuisibles, y compris les Acridiens. Nous rappellerons que nous
avons appelé l'attention sur les mues répétées des jeunes Acridiens,
mues tégumenlaiie, trachéale et intestinale, comme moyens de défense
contre l'infestation par les spores des Champignons entomophytes.
Nous nous sommes occupé de rechercher et d'indiquer les substances
qui paraissent de nature à empêcher les Sauterelles jeunes ou adultes de
s'attaquer aux plantes cultivées, et en particulier à la" vigne; nous avons
donné également, d'après les Agronomes les plus autorisés, toutes les
indications utiles pour opérer la restauration des vignes ravagées.
L'utilisation des Sauterelles a été un objet de préoccupation. Nous
avons parlé longuement et à diverses reprises delà coutume, conservée à
travers les âges , qu'ont les peuplades primitives des régions du globe les
plus diverses et même les tribus arabes demeurées au berceau de la race
ou établies dans le sud algérien , tunisien et marocain, de se servir de ces in-
sectes comme aliment. Nous avons mentionné les tentatives d'emploi des
— 102 —
Sauterelles comme appât pour la grande pèche, pour remplacer la rogue;
nous avons consigné les lia vaux qui ont été exécutés depuisi 866 jusqu'à 1 900
pour déterminer leur valeur comme engrais et nous avons reproduit avec
détails les résultats des expériences culturales exécutées sur le blé et par
nous-même sur le maïs.
Economistes, administrateurs, savants, disons-nous dans la Préface,
trouveront dans cet ouvrage une foule de renseignements qui, à tous les
points de vue. seront de nature à les intéresser.
COMMUNICATIONS.
Chirac st la salle des sqvblettes du Jajidw dv Roi (ij3t).
Note par M. E.-T. Hamy.
La pièce que l'on valir.' et qui vient encore de la collection d'autographes
de feu Brenot, où M. de Grouchy en avait pris copie, fait allusion à un fait
intéressant de l'histoire de nos collections qu'ignorait G. Cuvier, lorsqu'en
i<So3 il rédigeait, pour le second volume des Annales du Muséum, sa Notice
sur le cabinet d'Anatomie comparée. L'illustre rénovateur de l'enseignement
de cette science rappelait en quelques mots, au début de ce travail, com-
ment l'ancienne Académie, rrlors de sa création, avait entrepris un certain
nombre de travaux communs, parmi lesquels la description et l'anatomie
des animaux qui passaient successivement à la ménagerie de ^ ersailles
tenaient un des premiers rangs ».
«rTout le monde, poursuit Cuvier, connaît les Mémoires pour servir à
l'histoire des animaux qui furent le résultat de ce travail, et que Perrault
rédigea d'après les observations de Duverney et de quelques autres anato-
mistes. On prépara dès lors et on disposa à la ménagerie un certain nombre
de squelettes, tant de quadrupèdes, que d'oiseaux et de reptiles. » L'Aca-
démie, ayant été établie sous une nouvelle forme en 1 699 , ron ne s'occupa
plus de travaux communs-n, si bien que ces squelettes cr restèrent comme
oubliés»; et Cuvier ajoute que ce fut l'uffon qui rr demanda et obtint la
permission de les faire transporter au Jardin des Plantes {l,«.
Ce fut si peu Buffon qui réalisa cette combinaison avantageuse pour tout
le monde, que, vingt ans plus tôt, Fontenelle faisait allusion, en terminant
l'éloge de Duverney, à ces matériaux d'étude disposés depuis longtemps déjà
dans une salle du Jardin. A\ est du devoir de l'Académie, disait son secrétaire
(" G. Cuvier, Notice sur l'établissement de la collection d'anatomie comparée du
Muséum. \A1n1. 1I11 Mu*, d'hiêt. nul. A. Il, p. &OQ»&10. Pnris, an 11 (i8n3ï. in-'l°.J
— 108 —
perpétuel, de publier un bienfait qu'elle a reçu «le lui. Il ;i légné par son
testament tontes ses préparations analomiqnes, qui sont et en grand nombre
et delà perfection qu'on peut imaginer. Cc\a, joint à tùus les squelettes d'uni
maux rares que In Compagnie a, depuis i.osgtemvs, dans une salle du Jardin
royal, composera un grand cabinet d'anatomie, moins estimable encore par
la curiosité que par l'utilité dont il sera dans les recherches de ce genre (1).*
La lettre de Chirac, reproduite ci-après, est de l'année qui a suivi la morl
deDuverney. Des difficultés avaient surgi entre l'Académie et le vieil inten-
dant^' au sujet de la salle des squelettes et de Y enlèvement momentané, ou.
si Ton aime mieux , de la communication des pièces qui pouvaient s'y trouver,
pour l'enseignement ou pour l'étude.
Hunauld, nommé depuis le -2 novembre 1729 à la place de Du Verney,
qui s'est retiré et vient de mourir, à l'âge de 82 ans, le 1 o septembre 17.10,
doit ff faire incessamment ses leçons d'ostéologienet Chirac demande à l'Aca-
démie de lui prêter «les parties de squelettes qui sont dans cette salle » et
dont il a besoin «tant par rapport à l'anatomie comparée que par rapport
aux maladies des os ». Il en donnera reçu r et s'engagera à les remettre en place »,
étant persuadé, comme je le suis, dit Chirac, «que ces pièces doivent être
très soigneusement conservées comme un dépôt sacré dont l'Académie est
chargée et pour l'usage du public et spécialement pour celui du professeur
qui enseigne l'anatomie. »
Les procès-verbaux manuscrits de l'Académie pour 1781 ne font aucune
allusion à la lettre de Chirac, qui ne fut pas communiquée en séance par le
secrétaire perpétuel. L'affaire dut s'arranger directement entre Chirac et
ce dernier.
A Versailles, ce 5 septembre 1731.
Messieurs,
N'ayant pu encore effectuer la résolution que j'ay prise, il y a très long tems, de
remettre à l'arbitrage de l'Académie la décision du petit procès que j'ay été
obligé de former contre elle au sujet de l'enlèvement de la sale des squelettes du
jardin du Roy, et en attendant que je puisse aller luy rendre mes homages en
personne à celte occasion, je ne puis me dispenser de la prier d'accorder et de
prêter à M. Hunauld, qui doit faire incessament ses leçons d'ostéologie , les parties
des squelettes qui sont dans cette sale, dont il a besoin, tant par raport à l'ana-
tomie comparée que par raport aux maladies des os. Il en fera son receu et s'en-
gagera de les raporter à la dite sale comme de raison, étant persuadé, comme je le
suis, que ces pièces doivent être soigneusement conservées comme un dépôt sacré
dont l'académie est chargé et pour l'usage du public, et spécialement pour celuy
du professeur qui enseigne l'anatomie. J'espère que, s'agissant d'un bien public
W Hist. dp. l'Acad. roy. des se, 1700, p. i3i.
;2> Chirac, étant né à Conques en Rouergue, en i65o, a, vers cette époque,
80 ans. Il est intendant depuis 1718; Anobli par le roi depuis 1738, il devient son
premier médecin à partir de 1730. Il meurt à 8a ans, le 1" mars 1782.
- 104 —
tel que celui-là, la compagnie voudra bien faire délivrer à M. Hunauld ce que je
demande pour lui et qu'elle me rendra la justice de croire qu'on ne peut être d'un
plus parfait dévouement que je le suis.
Messieurs ,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Chirac.
Cette lettre est de nature à suggérer quelques réflexions qui ne sont pas
sans intérêt pour l'histoire encore si obscure fie l'administration de Chirac.
Ce haut personnage, médecin du régent, puis premier médecin du roi, avait
pris dans la clientèle parisienne une situation tout à fait à part, et son esprit
de domination, son caractère difficile à la cour comme à la ville, lui avaient
valu d'implacables inimitiés, dont témoignent notamment certains passages
des mémoires de Saint-Simon.
Les historiens du Jardin du Roi, A.-L. de Jussieu en particulier, se sont
lait les échos des accusations portées par les ennemis de Chirac contre son
avarice qui Ac rongeait en nageant dans les biens ». Ses concussions autant
que sa uégligence auraient amené un dépérissement momentané de l'établis-
sement dont il avait la charge 1
Il me semble qu'il y a lieu d'en appeler dans une certaine mesure de ce
jugement bien trop sévère des contemporains de Chirac, et que sa lettre à
l'Académie n'est pas d'un administrateur, qui néglige aussi complètement
que cela les devoirs de son emploi, surtout si l'on veut bien considérer que
l'auteur avait atteint, à cette date, l'âge de 80 ans! D'ailleurs, ne savons-nous
pas que, le 1" mars 1782, au jour de sa mort, Chirac laissait le Jardin du
Roi aux mains de savants et d'artistes comme le fondateur de l'illustre
dynastie des Jussieu, comme Aubryet, le premier des miniaturistes de son
temps, comme l'anatomisle Hunault, le chimiste Geoffroy, etc.? Il est
bien difficile d'admettre qu'un personnel aussi choisi ait pu produire tant
de belles et bonnes œuvres dans un milieu aussi troublé que celui nù
nos historiens font agir le malfaisant Chirac, détruisant, suivant l'expression
de A.-L. de Jussieu. le bien opéré avec tant de persévérance par Fagon, son
prédécesseur!
Liste des oiseaux rapportés en 190G par M. Geay,
m sud-ouest de Madagascar .
par M. A. Menegaux.
Parti de Tuléar vers la (in de ioo£, accompagné de sa courageuse
femme, M. Ceay a visité Vorondréo, Ambolisatra, les lagunes de Ranobé
et le Ras Mnnomby, puis vers le sud, par l'Onilahy et Sarodrano, il s'est
rendu au pavs des Mahafalv. Il a exploré ensuite les montagnes, les col-
— 105 —
Unes et les plateaux où les fleuves du sud-ouest prennent leur source et,
dans le pays des Mahafaly, les régions où coulent la Savasy, la Sakoa, la
Sakaména et leurs affluents; puis les collines calcaires de Tsilonga, les
collines et les plateaux de Voroména, la chaîne de l'Eliva et enfin les pla-
teaux du haut Linta et du haut Ménarandra, jusqu'au cap Sainte-Mario
au sud.
En somme, M. et M016 Geay, pendant dix-huit mois de séjour, ont par-
couru plus de 3,ooo kilomètres dans l'intérieur, dans des conditions de
fatigue extraordinaire, malgré des difficultés matérielles énormes. Ces
régions sont si peu connues , qu'il est dangereux de se fier aux renseigne-
ments qu'on obtient, toujours incomplets d'ailleurs, et, de plus, les voyages
y sont rendus très difficiles par la chaleur excessive, et très coûteux par ce
fait qu'il faut tout emporter, même l'eau pour soi et les bourjanes.
Perroquets»
1 . Agapornis madagascariensis (Briss.).
Agapornis m. Brisson Ornith., IV, p. 3o,4, pi. XXX, fig. 2 (1760).
cf. Bas Fihéréna (province de Tuléar), janvier 1906. Iris rouge, bec
gris bleu; aile, 0 m. oo,5: queue, 0 m. oG: cou, o m. o3o: corps et cou.
o m. 08: ongles bruns.
La teinte vert foncé des rémiges secondaires et des scapulaires est légè-
rement lavée de bleuâtre.
Les Masikoro lui donnent le nom de Famvoga, ce qui signifie belle-
gorge.
La Perruche de Madagascar vit par troupes comprenant des miliers d'in-
dividus, depuis Nossi-Bé jusqu'au pays des Mahafaly, le long de la cote et
sur les hauts plateaux calcaires des Baras.
Rapaces.
2. Tinnunculus newtoni Gurney.
TiNNiNciLis n. J. H. Gurney, Ibis, (i863), p. 34, pi. II.
Jeune cf. Bas Fihéréna (Tuléar). Janvier 1906.
Iris brun, ongles brun noir, pattes jaune citron, mandibules gris bleu
foncé avec bordure jaunâtre à la base de l'inférieure; aile, o m. 192 ; cou ,
o m. ohh: corps et cou, o m. 11; queue, o m. 1A1.
La couleur de l'iris (qui est jaune chez les adultes) et la présence de
bandes transversales noires dans la région interscapulaire indiquent un
jeune oiseau, mais le menton et la gorge sont déjà blancs, tandis que le
jugulum et la poitrine antérieure présentent moins de bandes foncées.
Les Crécerelles malgaches sont surtout abondantes dans la région côtière
au voisinage des huttes, où elles peuvent s'emparer de jeunes poussins,
ainsi que près des grandes bandes d'oiseaux.
106 —
I,aiiiiil«s.
3. Xenopirostria damii (SchL).
Vanga d. Schlegel, Conhrib.Nederl. Tijdsch, Vif , p. 82.
Un jeune d*. Bas Fihéréna (Toléar). Décembre 1906.
Iris brun marron, pattes et bec gris bleu. Longueur totale, a3o milli-
mètres: corps et cou, 10: aile, 110: queue, o,5: culmen, 26.
C'est un jeune oiseau dont le front est blanc, le piléum noir et dont les
parties supérieures sont d'un gris noirâtre.
Ces oiseaux habitent non seulement le nord de Madagascar, mais encore
la cote Ouest et Sud-Ouest. Ils se tiennent de préférence dans la brousse
des collines calcaires côlières , puisque c'est là , près des trous creusés par
les habitants, qu'ils trouvent l'eau douce qui leur est nécessaire. Plus près
de la côte , l'eau est toujours saumâtre.
k. Vanga curvirostris ( L.).
Lanus c. Linné, Syst. NaL, I, p. i35 (1766), 12e édit.
Une 9. Bas Fihéréna (Tnléar). Décembre 190/i.
Pattes gris bleu, bec noir. Longueur totale, 258 millimètres; cou, 35:
corps et cou, 10: aile, io3: queue, io5; culmen, 28.
Son nom est Vorota, ce qui signifie oiseau-caméleon à raison des variation-;
dans le plumage que les indigènes ont observées.
Les Vangas de la côte Su>i-Ouest, où ils n'étaient pas signalés, ne pa-
raissent avoir aucune tendance au mélanisme comme ceux de la côte Sud-
Est. Ce spécimen concorde exactement avec ceux du Nord-Ouest. La couleur
blanche paraît même s'accentner.
Ils se tiennent dans les mêmes endroits que les précédents.
Cucnlidés*
5. Centropus madagascariensis Briss.
Guculus m. Brisson, Ornith., IV, p. i38 (1760), pi. XIII, lig. 2, et t. Il,
(176.3), p. 80.
Une 9. Bas Fihéréna (Tuléar). Décembre 190^1.
Iris brun rouge vif: pattes gris bleu, ongles bruns.
Nom indigène Toln, qui rappelle son chant, doux comme celui d'une
flûte. Le (loucal toulou est très commun dans toute l'île.
0. Coua cristata pyropyga A. Grand.
[Guculus r.RisTATis Linné. Lipt, NaL, 1, p. 171 (1766).]
(Ioua pyr. A. Grandidier, Rev. Mag. Zool. ( 1 8 (i 7 ) , p. 8(>, 255. 392.
Un d* du Bas Fihéréna (Tuléar"), janvier 1906.
— 107 —
Iris brun noir, mandibules noires, tarses et pnttes noirs. Ces données ne
concordent pas avec celles que mentionne M. A. Grandidier, qui dit : Iris
rougo, pattes grises, (il n'indique pas la couleur des mandibules).
Longueur totale, 890 millimètres; «ou, 60; corps et cou, i3o; aile,
1(>7: queue, a3: culmen, 19: tarse, 48.
Ce Coua est très commun dans la brousse des collines calcaires entières
du Sud-Ouest, jusqu'aux collines de l'Andrambo et du Vohibé, près Ton-
gobory, ainsi que sur les plateaux du pays Mabafoly, au sud des monts
Eliva. Vers le nord, A. Grandidier dit qu'on le trouve jusqu'à la baie
de Narinda.
Coraciidés.
7. Uratelornis chimoera W. Rothsch.
Uratelornis ch. W. Rothschild, Novil. Zool. (1896), p. ^79 el (1896),
pi. II.
Un d* et une 9, d'Ambolisatra (entre Tuléar et Manomby), de'c. 1904.
d* Iris brun foncé, bec noir, pattes gris bleu, ongles bruns.
d\ 9. Longueur totale, 4 10 et 060 millimètres; longueur du corps, 85
et 75; longueur du cou, 35 et 3o; ailes, 111, 106; queue, 246, 200;
culmen, 3i et 28.
Les taches noires de la tête et du corps sont moins foncées que sur les
échantillons tués par Bastard, le 3o juin 1899. Chez le mâle, les rectrices
médianes u'ont presque pas de roux , et le bleu des autres est très effacé. Il
en est de môme de la femelle où les dessins des rectrices sont peu nets; les
couleurs , y étant moins vives , tranchent peu les unes des autres. Ce sont
probablement des individus âgés.
D'après Ie6 indigènes , qui leur donnent le nom de Toloranto , ces oi-
seaux nichent dan6 des trous du sol et pondent en décembre.
Ils sont surtout nombreux à Ambolisatra, où les pâtres de S. M. Rébiby,
roi de Masikoro, les chassent à la sarbacane et les plument tout vivants
afin de les empêcher de s'enfuir et afin de les conserver en bon état pour le
soir, jusqu'à leur retour au campement.
8. Leptosomus discolor (Herm.).
Guci'Lus d. Hermann, Tabula Afjinitatum Animalium (1783), p. 186.
c? et 9 d'Aoaralava, rives de l'Onilahy (Tuléar). Avril 1906.
d Iris jaune paille, bec noir, tarses et pattes jaune orangé, ongles brun
noir. Longueur totale, 44o millimètres; cou, 80; corps et cou, 190; ailes,
a5o; queue, ao3; culmen, 4a; torse, 28.
9 Iris jaune paille, mandibules supérieures blanc jaunâtre; tarses et
patles jaune orangé pâle. Longueur totale, A70 millimètres; cou, 75; corps
el cou. 1 8 5 ; aile, 253; queue, 210; culmen, 45: torse, 3o,5. Sa taille
— 108 —
est un peu supérieure à celle du mâle. Cette Femelle est bien adulte, car
les raies sous-alaires sont rousses.
Le nom indigène pour les deux sexes est Tséo-tséo, qui rappelle leur
cri, lequel est considéré comme étant de mauvaise augure. M. Geay ailirme
que, dans le sud de l'Ile, cotte crainte parait très atténuée, car les indigènes
le mangent volontiers.
(Jet oiseau est localisé daus la bande forestière qui longe la rive droite
de l'Onilaln entre Anaralava et Ifonah, à l'est de Tongobory. D est pos-
sible qu'il se trouve encore dans les forets du Haut-Manombo, car il ne \it
jamais dans la brousse. M. Geay a remarqué que les Fany (Roussettes)
vivent par milliers dans les forêts où on le rencontre.
Les Courols habitent Madagascar, Mayotte et les îles Anjouan; la forme
de la grande Comore est de taille un peu plus forte (L. d. gracile).
9. Eurystomus glaucurus (P. L. S. Mùller).
Gor.ACus gl. Millier, Linne's Vollst. futurs., Anhang (1776), p. 86.
d\ 9. Montagnes du Bas-Fihéréna (Tuléar), janvier 1906.
9 Iris brun, mandibules jaunes, tarses et pattes brunes, ongles noirs;
longueur totale, 3qo millimètres: cou, 60: corps et cou. 160; aile, «21 3:
queue, 126; culmen, 97.
Jeune d\ iris brun, mandibules jaunes à la base, brunâtres vers la
pointe et au culmen. tarses et pattes bruns. Longueur totale, 235 milli-
mètres; cou, 60: corps et cou, i5o; aile. 1 65 ; queue. 6a; culmen, 20.
Ce jeune est beaucoup plus foncé sur les parties supérieures ; le brun île
la région gutturale est encore mélangé de vert; les sus-caudales, la poitrine
et l'abdomen sont d'un vert bleuâtre terne, les sous-alaires sont d'un châ-
tain clair et ne présentent pas la teinte pourprée de celles de l'adulte.
Leur nom indigène est Tsiraraka (oiseau-tonnerre), qui fait allusion à
leur cri fort et désagréable.
Pendant l'hivernage, de fin novembre à avril, on les trouve dans les
collines calcaires côtières. Ils y pondent vers la fin de novembre, car
M. Geay a déjà vu des jeunes ayant presque toutes leurs plumes vers le
1 5 janvier. Il est probable que te nombre des œufs n'est que de deux, car
M. Geay n'a trouvé que deux jeunes dans an nid. H a même pu nourrir
ces deux jeunes avec des Cancrelats et les conserver pendant quelque
temps. Ces jolis oiseaux, paraissaient susceptibles d'attachement et l'un
d'eux comprenait très bien quand on lui demandait de chanter.
Les Tsirarakas sont exclusivement insectivores; ils dévorent parfois des
sauterelles, mais ce sont surtout de grosses blattes, qu'ils trouvent sous les
arbres à moitié pourris, qui font le fond de leur nourriture.
Quand il disparaît de Madagascar, cet Eurystome se rend sur la côte
orientale d'Afrique.
— 109 —
<'orwi«lcN.
10. Corvus scapulatus Daud.
(lonvussc. Daudin. Ornith., II (1800), p. a3a.
9 Bas Fihéréna (Tuléar), dëc. 1906.
Iris bran marron foncé, pâlies et bec noirs. Longueur totale , &60 milli-
mètres; corps, 220; cou, 90.
Dans la région de Tuléar, ils sont surtout abondants entre la mer et les
collines calcaires du littoral, situées à peu près à 10 kilomètres de la côte.
Les indigènes lui donnent le nom de Goaka par imitation de son cri qui
est assez semblable a celui des corbeaux d'Europe.
Il vit dans toute l'île, à Mayolte et dans toute l'Afrique au sud du Sahara.
11. Falculia palliata Is. G. St.-Hil.
Falcujlia p. Is. Geoffroy St.-Hilaire, Bull. Soc. Sciences Nal. (i835).
p. 1 1 5 , et Mag. Zool. (i836 ) , pi. XLIX et L.
Un d* de Vorondréo, Bas Fihéréna (Tuléar). janvier 1906.
Iris brun , mandibules gris bleu, très légèrement teintées de rouge vineux
à la base; cette dernière coloration disparaît sur l'individu en peau; tarses
et pattes gris bleu.
Longueur totale, 320 millimètres ; cou , 5o: corps et cou, 1 35 : aile.
1 55 ; queue, 100; culmen, 58 (corde de l'arc sous-tendu par la mandi-
bule supérieure); tarses, 33.
Toutes les Falculies, même adultes, que M. Geay a pu voir dans le
Sud, avaient le front, la calotte, la nuque et le demi-collier supérieur d'un
gris clair, légèrement bleuté, comme le spécimen de Vorondréo, et non
blanc; trois rémiges bâtardes, de chaque côté, portent à leur extrémité un
fin liséré brunâtre, ce qui semblerait rappeler le liséré du jeune et pourtant
ce spécimen a la taille de l'adulte. J'ajouterai que les rectrices, qui sont
d'un noir plus ou moins mat, sont striées, comme moirées, dans les divers
échantillons que j'ai examinés, de la même manière que la queue du Montas
bcnschi.
Les Falculies, découvertes par Goudot sur les bords des fleuves du nord
de l'île, vivent en troupes nombreuses comprenant plusieurs centaines
d'individus, aux sources de la haute Sakaména, près de l'Eliva. D'après
M. Geay, elles paraissent se rencontrer surtout aux sources des grands
lleuves et dans les parties marécageuses, donc là où il y a de l'eau.
Leur vol est très léger, et leur cri parait n'avoir rien de frappant.
Les Masikoro et les premiers colons de Maurice et de la Réunion , fixés
depuis plus de 20 ans dans le sud, lui donnent le nom de Fandimbéhaly,
tandis que les Mahafaly du sud l'appellent Andritika (à moins que ce nom
ne s'applique peut-être aussi à Montas bcnschi qui, comme on sait, vit
dans la région de Tuléar).
— 110
Turdldés.
12. Gervaisia pica (Pelz.).
Gopsychis (Turdus) pica, Pelzen Sitz. k. Akad. Wien, XXI (1 858),
p. 3 2 3 (ex Natterer M S S).
d* juv. Bas Fihéréna (Tuléar). janv. 1906.
Iris brun , bec noir ; tarses et pattes bruns , plus pâles en dessous des
doigts; ongles bruns. Longueur totale, 170 millimètres; cou, 3o; corps et
cou , 80 : aile, y5 ; queue, 82 ; culmen , 1 3 ; tarse, 2&.
Cet oiseau est bien un jeune mâle qui passe à la livrée de l'adulte. Les
lores sont encore blanchâtres , et les plumes des parties supérieures bordées
de brunâtre: la partie antérieure delà gorge est blanche, puis elle est cou-
verte de plumes ardoisées bordées de blanc; sur celles du jugulum le boni
ultime du blanc se teint de brun. Le ventre, les couvertures inférieures, les
axillaires et les sous-alaires sont d'un blanc pur, tandis que les flancs sont
teintés de roussâtre vers l'arrière. A la queue, seules les deux paires de
rectrices médianes ont une teinte brun noirâtre uniforme, les trois paires
externes ayant une pointe blanche d'autant plus larges qu'elles sont plus
externes.
Ces jolis Oiseaux, dont le chant rappelle celui du rossignol, sont abon-
dants dans la brousse des collines calcaires de la zone côtière du sud-ouest.
C'ursoriidés.
13. Dromas ardeola Paykull.
Dromas a. Paykull, K. Vet.-Akad. Handl Stockh. (i8o5), XXVI,
p. 182, i83,pl. VlII(India).
c? ad. du Bas Fihéréna (Tuléar), décembre io,o5.
Iris brun; mandibules noires; tarses et pattes gris cendré; ongles noirs.
Le nom indigène est Tatampano.
Les Dromes sont très rares et se tiennent de préférence à l'embouchure
des fleuves.
C'haradrlidés.
\h. Arenaria interpres (L. ).
Tritsca 1. Linné, Syst. Nui. (1758) io' éd., p. i48.
2 spécimens de Sarodrano (Tuléar), déc. 1905.
Iris brun noir: mandibules brun noir; tarses et pattes jaune orange,
ongles bruns. L'un d'eux est un jeune, car les plumes du dos sont bradées
de jaunâtre.
Le Tourne-pierre est cosmopolite, mais M. Geay le dit rare sur les plages
du sud-ouest, où il n'en a vu que quelques paires vivant ensemble.
— 111 —
15. Ochthodromus geoffroyi (WagL).
Charadids (;. Wagler, Si/si. Avium, Charadiù, Sp. 19.
d\ 9 de Sarodrano (Tuléar), déc. 1905.
Iris brun noir; mandibules noires; tarées gris cendre.
La 9 du Pluvier de Geoffroy a des dimensions un peu plus faibles que
celles du mâle.
Abondent sur les places le matin et le soir.
16. Aegialites pallidus (Slrickl.).
Charadrius p. Strickland, dont. Orn. (i85-2), p. i58 (Damaraland):
Ch. tenellus Hartlaub, Fauna Matlog. (1861), p. 72.
C?, 9 de Sarodrano (Tnléar); en plumage d'hiver, déc. 1905.
Iris brun noir; mandibules noires; tarses et pattes bruns ((S), et gris
brun (9); ongles noirs.
17. Terekia cinerea (Gùld.).
Scolopaxc. Gïddenstedt, Nov. Comm. Akad. Se. Petrop. (177Û), t. XIX,
p. 673, pi. XIX.
d*, 9 de Sarodrano (Tuléar), de'c. 1905.
Mandibules noires , l'inférieure plus pâle à la base ; pattes couleur chair,
ongles brun noir.
Ce Terek est cosmopolite ; mais il n'est pas commun sur les plages du
Sud. où il vit par petites troupes de 6 à 12 individus.
Rallidés.
18. Gallinula chloropus (L.).
Folica chl. Linné, Sijst Nat. (1758), I. p. i52.
Gall. chl. pvruhcrhoa A. Grandidier, Rev. Mag. Zool. (1867), p. 5;
Milne-Ed. et Grandidier. Hist. Nat. Madag. . Ois. (1882), p. 5gA, pi. a4o.
ail, 261°.
Un spécimen des lagunes de Ranobé, au nord-est d'Ambolisalra . déc.
1906. La région anale et le bas-ventre sont finement mouchetés de blanc.
Un mâle du lac lhotry (Tuléar). mars 190O.
Iris brun; mandibules rouges à la base, jaune orangé à la pointe; tarses
et doigts verdâtres.
Nom indigène, Tileosa. Les couvertures inférieures de la queue soûl
fauve clair, ce (pii avait engagé A. Grandidier à en faire une sous-espèce
sous le nom de pyrrhorhoa.
Cette Poule d'eau vit près des eaux de l'intérieur et près des lagunes cô-
tières, partout où il y a de l'eau et des herbes aquatiques. Elle est dillicile
à avoir à cause des nombreux crocodiles qui infestent ces eaux. Elle vil
— 112 —
toujours en compagnie des Flamants et de tous les Canards malgaches,
entre autres des Canards à bosse (A. gibberifrbns S. Millier).
I ..aride*.
19. Sterna média Horsf.
Sterna m. HorsGeld, Tram. Linn. Soc, Mil (1820), p. 198.
Un d de Sarodrano (Tuléar), décembre 1905.
Mandibules jaune orangé pâle, tarses et pattes noirs, doigts jaune citron
en dessous; ongles bruns, plus clairs à la pointe.
En plumage d'hiver, car le verlex est moucheté de blanc, la nuque et le
demi-collier supérieurs sont d'un beau blanc pur.
Ces Sternes vivent en bandes nombreuses sur les plages; par milliers,
elles suivent le reflux de l'eau pour chercher leur nourriture dans les laisses
de la mer, entre l'embouchure du Fihéréna et de l'Onilahy. Il est probable
qu' elles vivent aussi, sur toute la côte ouest, à l'embouchure des fleuves.
Au sud de l'île , dans la région côtière comprise entre l'Ampalaza et le
faux Cap, à l'est du cap Sainte-Marie, M. Geay a rencontré dans le sable
des dunes d'innombrables fragments de coquilles d'oeufs dWpyoriiis dont
on pourrait ramasser facilement des mètres cubes. On y a trouvé aussi des
œufs en parfait état de conservation.
Celte région , qui a 1 5o kilomètres à peu près à vol d'oiseau, était sûre-
ment une station préférée pour la ponte , à cause probablement de la tempé-
rature excessive et de la tranquillité qui y régnaient.
Les habitudes d'incubation de ces Epyornis du Sud étaient-elles les
mêmes que celles des Autruches? Le souvenir parait s'en être encore con-
servé très nettement au pays Mahafaly , car les indigènes ont assuré à M. Geay
qu'autrefois on trouvait dans leur pays de gros Oiseaux qu'ils désignent par
le nom de Vorompatra. Il est à remarquer que ce nom est le même que celui
que Flacourt. en 1661 , a signalé pour un Oiseau de Madagascar qu'il dit
ressembler à l'Autruche, «qui se relire dans les lieux déserts et qui fait ses
œufs d'une singulière grosseur-.
Je profiterai de cette note pour signaler le don d'un Dendrocygne de
Madagascar, fait par M. Saulon à nos collections d'ornithologie. M. Saulon
ayant reçu un lot de 8 individus de D.fulva (Gm.) veut tenter en France
l'acclimatation de celle jolie et intéressante espèce.
MM. A. Mime-Edwards et A. Grandidier [ Wisf. Nat. Madatf., Ois. , p. 701
( 1 8 8 5 ) ] l'ont signalée sous le nom de D. arcuata var. major Jerd; mais
Salvadori , in Cat. Birds Brit. Mus. . vol. XXIV , p. 1 52 , a montré , en 1 895 ,
que cette forme doit être rapportée à l'espèce D.fulva (Gm.). dont l'aire
d'habitat est si étendue en Amérique, en Afrique et dans l'Inde. L'élude que
j'ai faite m'a amené aux mêmes conclusions. En outre, les dimensions duspé-
— 1 13 —
cimen donné au Muséum sont supérieures à celle de I). arcuata (Cuv.) et
égales à celles qui sont signalées pour D. rufa (Gm.).
En somme, les deux espèces de Dendrocygnes que l'on trouve à Mada-
gascai'sonl l>. viduala (L.)ou Tsiriry, et D.folva(Gm.) bu Tahia, tandis
(jue la forme D. arcuata (Cuv.) vil dans l'Insulinde et jusqu'en Nouvelie-
Galédonie.
Crustacés décapodes nouveai i
RECUEILLIS i PaÏTA (PÉROU) PAR 1/. /./. Dr RlVET,
par M. le l)r E.-L. Bouvier.
Au cours de la Mission pour la mesure du méridien, M. le D' Rivel a
recueilli, à Païta (Pérou), quelques Crustacés décapodes marins, dont deux
au moins sont nouveaux et intéressants au poinl de vue des variations spéci-
fiques. J'ai brièvement signalé ces deux formes dans une note récente (1;
et montré comment elles indiquent la mesure des transformations subies,
depuis l'émersion de l'isthme de Panama, par la forme ancienne dont cha-
cune d'elles estissne. Celte forme ancienne était sûrement répandue dans la
mer Caraïbe et dans le Pacifique oriental à l'époque où existait encore le
détroit de Panama ; depuis l'émersion , elle a varié différemment à l'Est et à
l'Ouest de l'isthme, donnant naissance à deux formes représentatives qui,
sans doute, divergeront de plus en plus, parce qu'elles sout pour toujours
isolées, étant subcôtières ou littorales, et d'ailleurs propres aux pays tro-
picaux. L'intérêt de ces formes, au point de vue de la variation, c'est
qu'elles appartiennent à des genres dont elles sont à peu près les uniques
représentants, ce qui exclut toute possibilité d'hybridation ou de mélange;
l'un de ces genres, Xiphopeiteus , se range dans la famille des Pénéides;
l'autre, hocheles, est un représentant de la famille des Pagurides.
Xiphopeneus Riveti sp. nov. (fig. i).
Cette espèce présente tous les caractères des Xiphopeneus, tels qu'ils ont
été relevés par Smith , avec le formule branchiale propre au X. Krôyeri
Heller, jusqu'ici l'unique espèce du genre.
(I) E.-L. Bodvier, Sur le mécanisme des transformations en milieu normal
chez les Crustacc's, C. R. Acad. dos Sciimcps, t. CXLIV, 1906.
Muséum. — xui. y
— 11/j —
Les caractères qui distinguent la présente espèce du X. Krôyeri sont les
suivants : i" la carène dorsale médiane de la carapace, au lieu d'être «• très
légère t., est des plus prononcées, quoique obtuse: 2° le rostre n'est ni
aussi long, ni plus long que la carapace, il est notablement plus court, et
d'ailleurs très distinctement recourbé vers le haut dans sa partie incurvée:
3° la partie convexe do la carène roslrale est beaucoup moins saillante que
dans le V. Krôyeri, et ne présente que 4 dents au lieu de 5, la dent anté-
rieure, ou cinquième, restant rudiinentaire; k" le fouet antennulaire infé-
rieur égale au plus le quart et non la moitié du fouet supérieur: 5° la
carène dorsale du lxe segment abdominal se termine par une petite pointe,
coin me celle des segments suivants.
Fig. i. — Xiphopeneus Riveti, partie antérieure du côté droit
(à peu près de grandeur naturelle).
On observe un étroit et fort distinct sillon longitudinal sur les lianes de
la région gastrique ; les exopodites des maxillipèdes des deux dernières
paires sont de même longueur que ceux du X. Krôyeri, mais largement
aplatis: le dernier article des pédoncules antennaires est médiocre et n'at-
teint pas le milieu de l'écaillé.
Bref, cette espèce présente les affinités les plus étroites avec le X. Krôyeri,
mais elle se rapproche davantage des Pénéides normaux . encore que ses
pattes postérieures soient du type Xiphopeneus le plus net. Elle représente
sur la côte occidentale de l'Amérique le T. Krôyeri, qui est commun au
Brésil et dans les Antilles.
Je la dédie à M. le Dr Rivet qui l'a achetée sur le marché de Païta. Elle
est représentée par deux femelles adultes qui mesurent un peu plus de
170 millimètres, de la pointe du rostre à l'extrémité du telson. Le thély-
cum esl un large bouclier tronqué en arrière, qui occupe l'espace compris
entre les pattes des deux paires postérieures; il est composé de deux par-
ties séparées par un profond sillon transversal convexe en avant : sa partie
antérieure est une étroite bande transversale munie d'une crête médiane.
— [15
Isocheles Wurdemanni var. pacificua DOV. \ar. (fie. •>. H '.\ |,
Le Pagure dePaïta ressemble beaucoup à I '/. Il iinfemanm qui Be trouve,
comme on sait, dans le golfe du Mexique; il représente sûrement colle der
oière espèce, dont il n'est, à mon sens, qu'une simple variété; il s'éloigne
bien davantage de VI. aequimanus Dana, qui, pourtant, proviendrait il«'
Valparaiso.
Fig. 9. Isocheles Wurdemanni
pacifie us, région frontale et ap-
pendices céphaliques 5/i.
Fig. 3. — Isocheles Wurdemanni
pacifiais, chéiipède gauche,
face supérieure. Grossi.
L7. Wurdemanni ne nous est connu que par une courte diagnose publiée
dans le Prodromus de Stimpson. Mais cette diagnose est suffisamment pré-
cise pour qu'on puisse constater, entre la variété nouvelle et l'espèce type .
quelques différences assez frappantes : ainsi les pédoncules oculaires dépas-
sent un peu les pédoncules des antennes , tandis qu'ils n'en atteignent pas
l'extrémité dans le type de Stimpson ; — les chélipèdes sont plus longuement
et plus fortement pileux dans la variété, où, d'ailleurs, on n'observe plus
aucun hiatus entre les doigts des pinces; — le niéropodile, le carpe et le
propodite des pattes ambulatoires sont plus que tr granuleux » , étant
armés, sur leur face supérieure , de très nombreux tubercules aigus parfois
spiniformes; — les doigts des mêmes pattes ne présentent pas 6 ou 7 côtes
pilifères et crénelées, mais seulement 5, et encore la côte ou rangée de la
8.
— 116 —
face postérieure n'est-elle ui proéminente, ni crénelée, ni continue comme
les quatre autres ; — enfin le doigt des pattes de la quatrième paire
dépasse assez fortement la main, tandis qu'il la déborde à peine dans les
exemplaires du Golfe du Mexique.
Pour le reste, il y a concordance presque absolue entre la diagnose de
StimpsoD et les caractères préseutés par nos spécimens ; il convient de si-
gnaler cependant les trois rangées longitudinales de tubercules [dus loris cl
plus aigus qui prédominent sur la face supérieure de la main, la dépression
peu profonde mais presque inerme qui sépare le bord inférieur du carpe
des tubercules aigus et longitudinalement sériés qui occupent le milieu du
même article, enfin la torsion légère mais manifeste des doigts des pattes
ambulatoires.
Trois exemplaires, dont deux femelles sorties de leur coquille. Dans l'une
de ces femelles, la plus petite, les deux pinces sont très sensiblement égales;
dans la grande, au contraire, la pince droite est un peu moins forte que
la pince gauche. Longueur du céphalothorax de ce dernier spécimen.
1 <i millimètres; largeur du front, 6 millimètres; largeur en arrière,
i3 millimètres.
Suit QUELQUES CuUACÉS DES COTES DE FbâNCE ,
par r-K Dr W. T. Calmàn, British Muséum (Natural History).
M. le Professeur E.-L. Bouvier a eu l'obligeance de me confier l'étude de
la collection des Crustacés, de l'ordre des Gumacés, appartenant au Mu-
séum d'Histoire naturelle de Paris. Ceux d'entre eux qui ont été recueillis
sur les côtes de France font le sujet de cet article. J'y ai ajouté les résul-
tats de l'élude d'une petite collection faite dans le Golfe de Gascogne par
feu M. R.-L. Ascroft, collection qui m'a été donnée par M. A.-O. Walker.
A M. Walker je dois aussi la communication de quelques exemplaires inté-
ressants obtenus par lui-même à Cannes.
Je donne, page 1 i y, une liste des espèces avec indication des localités,
suivie par quelques notes et les diagnoses des espèces nouvelles.
Dans son mémoire sur les Kdriopblalmes du Camlan, publié en i8qG(,),
M. J. Bonnier a donné une énumération des Gumacés de la faune française.
A cette liste il faut ajouter quelques espèces signalées de Cannes par M. A.-
0. Walker'2'.
(l> Annalr» Univ., Lyon, XXVI, 1896.
M Jour». Linn. Soc. Zool., XXVIII, p. 39/1, 1901.
117 —
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— 118 —
Bodotria pulchella (G. 0. Sars).
CiiMA pulchella, G. 0. Sars, Archiv. Math. Naturvid, III. |>. /48/j,
pi. M, 1878: op. cit. , IV, p. 12/i, pi. LX, 1879.
Tous les individus de cotte espèce que j'ai étudiés sont des femelles, et ils
différent légèrement, en ce qui concerne les carènes de la carapace (fig. 1),
de la description et des figures donne'es par le Professeur Sars. La carène
latérale supérieure, au lieu de se relever en dessus vers son bout posté-
Fig. 1. — Bodotria pulchella , carapace vue de côté.
rieur, court presque eu ligne droite vers le bord postérieur de la carapace.
Sur la surface dorsale, une crête crescentiforme transversale réunit les deux
carènes supérieures un peu en avant du bord postérieur.
Genre: Ipliînoë.
La détermination des espèces de ce genre est fort difficile , et presque tous
les caractères employés par M. le professeur Sars pour les distinguer offrent
de grandes variations. La plupart des exemplaires femelles que j'ai étudiés,
provenant des mers européennes, peuvent être groupés comme dans le
tableau suivant; mais j'ai aussi trouvé des individus isolés qui sont inter-
médiaires, par exemple, entre /. Irispinosa et /. truella, comme je les ai
définis. Je n'ai pas vu des individus montrant les caractères de 17. iuermis
du professeur Sars.
A. Carapace deux fois et demie aussi longue que liaute. Basipodite des
pattes de la première paire denté en scie en dehors.
/. serrata, Norman.
B. Carapace pas plus de deux fois aussi longue que haute. Basipodite
des pattes de la première paire presque lisse en dehors.
a. Crète dorsale de la carapace portant, vers son milieu, de 2 à fi dents.
Basipodite des pattes de la première paire plus long (pie les articles distaux.
/. trispinosa (Goodsir 1.
h. Crête dorsale dentée en scie dans sa moitié antérieure au moins.
- 119 —
Hasipodite des pattes de la première paire plus court que l<'s ail ides dis-
taux ensemble. /. tenelta, ('•. 0. Sais
(avec /. gracilis, (i. (). Sars, non Spence Bâte).
Eocuma Dollfusi, nov. sp. (fig. -.>.-'« ).
Description d'une femelle immature (lig. •> , .') et A). Longueur du corps,
G millini. 45.
Fig.fa. — Eocuma Dollfusi, femelle immature vue de côté.
La carapace a un peu moins que le tiers de la longueur totale. Sa hau-
teur égale la moitié, et sa plus grande largeur, derrière les cornes laté-
rales, les 7/8 de sa longueur. La surface dorsale, très bombée en arrière,
Fig. 3. — Eocuma Dollfusi ,
carapace vue d'en liaut.
• (Même exemplaire.)
Fig. \. — Eocuma Dollfusi: à droite, patte
de la ire paire; à gauche, patle de la
2e paire. (Même exemplaire.)
est légèrement aplatie en avant. Les cornes latérales sont assez grêles et
courbées: derrière elles, le bord latéral de la carapace est marqué d'une
carène bien définie, qui s'étend au bord postérieur. Le bord antérieur du
— 120 —
pseudo-rostre, vu d'en haut, est concave; et les bords antéro-latéraux, en
avant des cornes de chaque côté, sont convexes, sans dent antéra-lalérale
définie. Le lobe oculaire est petit, et le pigment fait défaut.
La surface de la carapace, et du corps en général, est lisse, sans poils
ni épines, mais marquée partout d'empreintes superficielles.
Le somite de la première paire de pattes est tout à fait caché; celui de
la deuxième est soudé à la carapace . ne laissant qu'une fente légère de chaque
côté, fente qui ne s'étend pas sur le dos.
L'abdomen est grêle; ses somites sont à peu près cylindriques, sans pro-
cessus latéraux articulaires.
Les pattes de la première paire (iig. 6) sont courtes; leur basipodite est
plus long d'un tiers (pie les segments distaux ensemble; le carpopodite
est plus long que le propodite et égal au dactylopodite.
Les uropodes ressemblent à ceux de E.fevo.r Fischer (Cyclaspis corni-
gera Sars). Us sont une demi-fois plus grands que le dernier somite et
leurs rames sont presque trois fois aussi longues que le pédoncule.
proportions :
T ( totale (sans les uropodes) 6,/i5 millim.
Longueur . ,
( de ta carapace 9,00
Hauteur de la carapace 1,00
, ( de la carapace en arrière des cornes 1,76
Largeur r . '
( de la carapace au niveau des cornes i,bu
Localités. — Baie de la Turballe, dans le sable, 8/87, A. Dollfus. Exem-
plaire typique, décrit ci-dessus.
Villers-sur-Mer, sable, 9/92, A. Dollfus. Un exemplaire très petit (lon-
gueur totale, 3 millim. k.
Je prie le distingué carcinologisto A. Dollfus d'accepter la dédicace de
celte espèce intéressante. Elle est très voisine de E.ferox Fischer CCyclaspis
cornigera Sars), mais s'en distingue aisément par les crêtes latérales hit'ii
marquées.
Eocuma Sarsii (Kossmann) [fig. 51.
CrcLABPis Sarsii Kossmann, Zoni. Ergeb. Reise. . . rothen Meeres, IL. Ite
Lief. III, Malacostraca, p. 88-90, pi. IV, lîg. 3, 1880.
Eocd.ma Sarsii Caïman, Cumacea, in Herdman's Report Ceyïon Pearl Fishe-
ries ( Royal Society 1, IN. Il . p. 166, pi. Il , fig. 35-38, 190/1.
CiVCi,ASPoiDi:s corrigera (err., non Sars) Walker, Journ. Linn. Soc. Zoo!.,
WVIl, p. 296, 1901.
Grâce à l'obligeance de M. A. <>. \\ alker, j'ai pu examiner trois des quatre
— 121 —
individus qu'il a signalée de Cannes sous le nom Cyclaspoides cornigera. Je
les trouve identiques, sauf quelques détails mentionnés ci-dessous, avec
l'exemplaire unique que j'ai décrit de Geylan.
Le plus grand est un mâle immature de 5 millim. 5 de longueur. Les
deux autres sont bien plus petits, et probablement des femelles. La sur-
face dorsale s'élève, près du bord postérieur,
en deux saillies obtuses, au lieu d'une seule
comme je l'avais décrit antérieurement.
La surface latérale de la carapace n'a pas ,
comme je l'avais cru , une crête en arrière
des cornes latérales. Les petits tubercules de
la surface générale sont un peu plus aigus et
plus spiniformes. Le somite terminal de l'ab-
domen, brisé dans l'exemplaire de Geylan, est
plus d'une Ibis et demie aussi long que
large.
Le basipodite des pattes de la première
paire (fig. 5) égale environ les deux tiers
de la longueur des segments distaux en-
semble; le carpopodite est un peu plus long
que le propodite et presque deux fois aussi
long que le dactylopodite. Les pattes de la
deuxième paire portent une soie terminale
très longue et grêle.
Les uropodes sont des deux tiers plus longs
que le somite terminal; le pédoncule est deux
fois aussi long que large et égale la moitié de
la longueur des rames.
Dans le synopsis des espèces du genre
Eocuma que j'ai donné (loc. cit., p. 161),
j'ai rangé E. Sarsii avec les espèces qui ont
les bords latéraux de la carapace carénés. Il
faut rectifier celte erreur et associer l'espèce
avec celles dans lesquelles les bords latéraux sont arrondis. Des autres
espèces de ce groupe, elle se distingue par la surface rude de la carapace
et par la présence d'une dent antéro-latérale bien marquée.
Leptostylis Walkeri nov. sp.
Description d'une femelle ovigère (tig. 6). Longueur totale, 6 millim. , 5.
Forme générale et proportions du corps comme dans L. villosa G.-O.
Sars, mais le pseudo- rostre est un peu plus saillant et les dents du
bord inférieur de la carapace sont moins distinctement carrées. La surface
de la carapace porte seulement quelques longues soies éparses. Les bords
Fi{j. 5. — Eocuma Sarsii : en
haut, patte de la i'° paire;
en bas, patte de la 2e paire.
_ 122
antérieurs des deux premiers somiles libres montrent, de chaque côté de
la ligne médiane, une saillie arrondie.
Telsnn (fig. 8) égalant environ les 4/5 de la longueur du dernier somite.
Outre les deux épines terminales, il porte, sur la moitié distale de chaque
hord latéral, une rangée d'environ quatorze épines fortes et serrées,
(iliaque épine porte au milieu ou plus bas une soie grêle et courbée.
Les antennules ont les trois segments du pédoncule de la même longueur
et chacun égale les deux tiers de la longueur du fouet.
Fig. 6. — Leptostylis Walkeri, femelle vue de côté.
Lse pattes de la première paire (tig. 7) sont très longues et grêles, plus
longues que la région céphalothoracique du corps. Le basipodite a moins de
la moitié de la longueur totale de l'appendice; le propodite est plus long
de moitié que le carpopodite et trois fois aussi long que le dactylopo-
dite.
Les uropodes (fig. 8) sont longs et grêles. Leur pédoncule est à peu
près deux fois et demie aussi long que le telson. L'endopodite , un peu plus
long que l'exopodite, égale les deux tiers de la longueur du pédoncule,
son premier article esl un peu plus long que le troisième et à peu près deux
fois aussi long que le deuxième. Le pédoncide porte en dedans une rangée
d'environ a3 épines, et l'endopodite en présente 7 sur son premier article,
une sur son deuxième et une sur le troisième. Toutes ces épines portent
chacune, comme celles du telson, une soie accessoire.
Mâle, —Le mâle adulte ressemble beaucoup à celui de L. macrura G.-O.
Sars, ayant de chaque côté de la carapace une crête longitudinale den-
telée. Il eu diffère nettement par la forme remarquable du telson (lig. 9).
La bosse dorsale de celui-ci, trouvée dans les mâles des autres espèces du
genre, s'avance ici en saillie large et aplatie sur la partie postérieure du
_ 123 —
telson, Les valves anales se prolongent en arrière chacune en une dent
petite. Les épines latérales et terminales sont plus grandes que dans la
femelle; elles sont au nombre de 5 de chaque côté et ont les soies secon-
daires plus petites.
Fig. 7.
Leptostylis Walkeri, temelie,
patte de la 1 " paire.
Fig. 9. Leptostylis Walkeri,
telson du mâle.
Fig. 8. — Leptostylis Walkeri,
femelle : à gauche, le telson et
un uropode; à droite, une épine
plus fortement grossie.
Localité. — Golfe de Gascogne , près de l'île d' Yeu , dragué par M. R.-
L. Ascroft. La profondeur n'a pas été indiquée, mais, d'après le caractère
des autres espèces obtenues eu même temps, elle ne doit pas être inférieure
à 100 mètres.
Je prie M. Walker d'accepter la dédicace de cette espèce remarquable, dont
il avait reconnu lui-même les traits caractéristiques. Elle se rapproche de
/.. ampullacea (Lilljeborg) et de L. vittosa (G.-O. Sars), par la forme lobée
du bord antérieur des deux premiers segments libres , mais elle s'en diffé-
rencie nettement par la présence de plus d'une paire d'épines latérales
sur le telson. La forme des épines du telson et des uropodes, portaîil
— 124 —
les soies secondaires, n'esl qu'une exagération d'une disposition qui se
trouve ordinairement, péut-êlare toujours, dans ie groupe des Cumacés.
Mais, dans tous les autres cas, la soie latérale est extrêmement petite.
COLLECTIONS RECUEILLIES PAR M. DE MoBGAN DANS LE NORD DE LA PeRSE.
Carabes et Calosomes,
Insectes Coléoptères* : C'araltides.
PAR M. G. DE LaPOUGE.
1 . C'alosonia.
C. sycophanta prasinum ab. nov. Lapouge.
Ne diffère du type que par le corselet d'un bleu plus foncé et par les
élylres d'un vert d'émeraude. à léger rellet bleuâtre. Elbonrz. Talycb,
a 9: Louristan, Kirmancbah, 1^70 mètres, 1 d* 1 9. Celte aberration
parait endémique.
C. substriatum pumicatum nov. var. Lapouge.
Un peu plus petit qaEvermnanni, semblable par la forme générale, les
détails de la tête, le corselet et ses rebords, les élytres, le dessous et les
pattes, mais tout autrement sculpté en dessus. Tête et corselet à peu près
lisses, élytres polis, sans aucune trace de réticulation , même obsolète. Chez
un exemplaire, traces imperceptibles de stries, non ponctuées, et de
quelques scarifications près de la base, sculpture qui rattache ce Calosome
au groupe Panderi: les deux autres parfaitement lisses, sauf la gouttière
des élytres, un peu rugueuse. Se distingue de substriatum Mots, par celle
absence des stries, et par la couleur verdàtrc ou indigo, à bordures plus
claires et brillantes, de la var. persimmm Géh. par l'absence des stries et
des rugosités transversales. Dessous indigo. -- Plateau persan occidental, de
Zendjan à Ardebil, altitude i,3oo mètres, 3 9.
11 aurait été intéressant de comparer les tarses d'un d1 avec ceux du
Glasuiioivi, qui a seulement 2 pulvilli.
2. t'aralms.
C. Stroganovi Morgani nov. var. Lapouge.
Dent du menton à crête marquée. Corselet plus large en avant et au milieu
que celui de la var.persianus , plus rétréci en arrière que celui du Stroganovi
— 125 —
typique, avec la gouttière large et les angles postérieurs larges et courts <ln
persianus, assez rugueux, imprimé de quelques gros points, mais non
criblé; élytres un peu plus larges, plus plais, plus émarginés que ceux du
pers/anus lui-même. Sculpture toute particulière. Stries profondes, plus larges
que les intervalles , avec traces de gros points irréguliers, obsolètes, liés
espacés. Primaires très étroits, lisses, un peu ondulés, segmentés par une
dizaine de points. Secondaires un peu moins lins , résolus en segments courts ,
inégaux, ogivaux, pointus à l'arrière, imbriqués. Tertiaires un peu moins
saillants, beaucoup plus larges, formés d'une succession irrégulière de tu-
bercules plats, triangulaires . très courts et souvent plus larges que loues,
pointus en arrière, de largeur très inégale, parfois imbriqués, quelquefois
sur deux files, ou accompagnés de grains accessoires dans la strie. Gouttière
plus âpre que chez persianus. Le sous-menton est dépourvu de pore, d'un
seul côté cbez uu exemplaire, et des deux chez l'autre; les poils du corselet
sont aussi obsolètes, ce qui accuse les affinités avec les Tropidocarubus.
Les deux exemplaires sont entièrement noirs, sauf un vague reflet indigo
sur le corselet, et une teinte vert doré sur la gouttière des élytres, de l'é-
paule au milieu de la longueur. — Elbourz , forêt de Tunekaboun , Kba-
nian, altitude i25o mètres, a 9.
C. Adamsi separatus nov. var. Lapouge.
Intermédiaire entre le separandus des montagnes au Sud d'Ëlisabethpol
et le Bohemani. Corselet moins ponctué que celui du Bohemani, même
gouttière, mais le bord à peine retroussé au tiers postérieur rend le sinus
plus faible et fait paraître l'angle postérieur plus large, donc plus court.
Elytres plus convexes, plus courts, plus larges, les épaules moins effacées.
Sculpture de Bohemani, mais la largeur totale étant plus grande, les inter-
valles paraissent plus larges, bien polis. Corselet violet clair, brillant,
élytres émeraude, les reliefs plus foncés, les miroirs qui coupent les pri-
maires d'un vert étiucelant. Longueur, a 3 millimètres; largeur, 8 milli-
mètres. — Talycb, 2,5oo mètres, 1 9. Cet exemplaire unique, peut-être
anormal , rappelle uu peu Bischojji par sa coloration , mais il en diffère en-
tièrement par le corselet ponctué, les intervalles des élytres saillants, et
surtout par les soies des palpes; separatus est, comme tous les Sphodristo-
carabus, un polychèle incomplet, conservant de la série interne deux soies
médianes comme les diebètes, et en outre une soie sublermiuale de la série
externe. Bischojji, comme Marietti, conserve les deux séries, et possède en
outre une soie axiale dans le prolongement de l'article lui-même, caractère
très constant et spécial à ces deux espèces.
C. cribratus ingratus nov. var. Lapouge.
Dilîère du type seulement, mais absolument, par les antennes et la
sculpture des élytres. Antennes du d un peu comprimées latéralement:
— 1J6 —
articles 7 et 8 faiblement calleux, <i el 9, imperceptiblement. Sculpture à
intervalles subégaux, fossettes petites et obsolètes. l'appelant plutôt cer-
taines races de tœdatus. Intervalles très menus, en très faible saillie, formés
d'aspérités et de petites crêtes, les primaires et secondaires plus unis et
plus continus sur l'exemplaire cf. mais pas sensiblement plus saillants;
tertiaires et quaternaires égaux aux primaires et secondaires sur l'exem-
plaire 9. Fossettes des deux premiers primaires rares, seulement indiquées
par une dépression sans profondeur, celles du troisième indistinctes. —
Eibourz. haute vallée du Cbamroud, 1,800 à 2,800 mètres, un d: Ei-
bourz. forêt de Tunekaboun. i.a5o mètres. 1 9.
Très voisin de la variété gemellalus Mén. du Talych . qui se rapproche
davantage de la sculpture du tœdatus par ses intervalles un peu plus sail-
lants, ses fossettes plus profondes, ses primaires et ordinairement ses se-
condaires un peu plus forts que les tertiaires et quaternaires. Le cribratu,
type eiYingratus paraissent descendre, par des variations eu sens inverse,
du gemellalus, qui lui-même est probablement l'équivalent local de l'Àer-
tensis. Les deux exemplaires paraissent manquer de soies au sous-meutou .
et l'un d'eux a trois soies à un palpe, caractères fréquents de cribratus cl
de hortensis. Tous deux sont très mats, mais comme ils sont aussi Légère-
ment rugatineux en dessous, il est possible que ce caractère soit indivi-
duel.
s
Collections publiées par M. Matrice de Rothschild
dans l'Afrique orientale
Insecte* Coléoptères : Ilrtiseides et Ilrdrophilides.
PAR M. 1-E l)r HkGIMBART.
!>>tiseid:ie.
Bidessus Rothschildi n<>\ . sp.
Longueur, ■>, millimètres.
Oblongo-ovalis, sat convexus, infra uiger, antennis pedibusque rufis:
capite tenuiter punclulato, antice flavo, postice late iniuscato, dypeo
incrassato et elevato ; pronoto llavo, apice auguste et basi in medio bilo-
batim nigricantibus, in disco laevi, ante basin parce punclulato, plic.i
utrinque profunda, in elylris longius continuata; elytris sat forliter sed
remote et irregulariter punctatis, aigris, margine lalerali ante médium
— 1 27 —
laliore, ante apicem intus lobalo et ad apicem secundom Buturam late
reflexo, ud suturam vitta longitudinali versus médium interrupta cl anlice
leviter ilexuosa, in disco vitta longitudinali flexuosa longa, llavis. orhatis,
stria suturali profunda.
d\ nitidus, distincte punclatus. — 9, opaca, subtilissime reticulata,
obsolète punctata.
La ponctuation sur la tête est iine et obsolète, fine également et éparse
en avant du milieu de la base sur le pronotum, beaucoup plus forte, peu
serrée et un peu irrégulière sur les élytres: la tète a le clypeus très épaissi
et élevé sans interruption: les dessins jaunes des élytres consistent : i° en
une bordure marginale amincie à l'épaule, large dans la première moitié,
puis un peu plus étroite , émettant un prolongement lobiforme en dedans el
en arrière avant le sommet et se redressant largement au bout de la suture:
•2° en une bande longitudinale juxta-suturale un peu fiexueuse, s'inlerrompanl
au milieu, puis se terminant en forme de tacbe oblongue en avant de l'extré-
mité de la bordure; 3° enfin en une bande discale étendue de la base
jusqu'aux trois quarts postérieurs, dilatée en dehors au premier tiers,
puis fiexueuse au milieu et parfois réunie à la bordure dans sa partie
dilatée.
r
Ethiopie méridionale : Ouardji sur le Haut-Aouache ; Goro.
Bidessus geminus Fab. , var. œthiopicus uov. var.
Variété caractérisée par la couleur jaune vif de la tête, du pronotum et
des élytres, le noir occupant seulement l'occiput, la base du pronotum
entre les deux stries et le fond des élytres dont les dessins bien nets et
nullement fondus consistent en : i° une bordure latérale bifide depuis
le milieu, la bande marginale faisant tout le pourtour et l'interne formant
une bande étroite qui près du sommet presque toujours se réunit à l'autre
et se réfléchit vers la suture en formant une marque triangulaire; 2° une
bande discale longitudinale commençant presque à la base et se terminant
en pointe en dedans du milieu et souvent réunie en avant à la bordure:
3° une bande comte juxta-suturale, semblable à la précédente, mais plus
abrégée en avant et en arrière.
Ethiopie méridionale : Haut-Aouache à Aouardji.
Hydropfailidae.
Helophorus œthiopicus nov. sp.
Longueur, i millim. 76-8 millim. q5.
Parum elongatus, non parallelus, elylris leviter ovatis, sat convexus,
capite aeueo vel viridi-cupreo , fortiter umbilicato-punctato, rugoso, sutura
transversal! an^usta, sulco posteriore lato et profundo; pronoto eodem
— 128 —
modo colorato et limbilicato-punctato , sulcis quiuque sal profundis, lale-
ribus leviter arcuatis et anguslissime luteo limhatis; elytris fusco-griseis
anlice leviter melalleseentibus, postice plus minus pallido notatis et hic
illi< nigricante maeulatis, sulcis profundis et fortiter punctalis, intervallis
convexis 1ère impunctatis, pedibus et palpis pallido rafis, horum ultimo
arliculo elongato, paruni clavalo et ad apicem infuscato.
Espèce ressemblant beaucoup à notre 11. granularis L. . au groupe duquel
elle appartient par la structure et la forme du dernier article dos palpes
maxillaires; la couleur est plus verte, plus foncée avec le sommet des élylres
plus pâle; les intervalles du pronolum sont moins aplanis mais légèrement
convexes, les sillons des élytres sont plus enfoncés, plus forts, à points
plus gros, les intervalles sont plus convexes, avec la rangée do points de
chacun deux extrêmement fine et peu visible.
Ethiopie méridionale : Karssa. Plusieurs individus.
Collections recueillies par M. Maurice de Hothsciiild
dans l'Afrique orientale
liisL'ctcw i i*l«;<>|it«'i-i-s : Ontliopliagides.
PAR M. H. d'OrBIGNY.
Onthophagidesa
Milichus jugatus nov. sp.
Nitidulus, niger, interdum fuscus, eapite et prolboracis parte anleriore
aeneo-nigris, prothoracis lateribus saepius antice dilutioribus, elvtrorum
basi in intervallis a0, h" et 6°-7° atque apice testaceo-maculatis , pygidio
rufescente: supra brevissime flavo-|)ul)escens. Capite subtenuiler et dense,
antice sparsim punctato, in tertio anleriore carinis duabus transversis,
carina longiludinali connexis, instructo, genis carina arcuatim transversa
divisis: clypeo sinualo. Prothorace uniformiter, simpliciter, subfortiter et
densissime punctato, apud marem anlice transversim subgibboso, declivi-
lale antica iitrinque leviter depressa; lateribus postice sinuatis: basi non
marginata. Elytris subtenuiler strialis: intervallis planis, uniformiter con-
fertim granulatis. Pygidio densissime et fortiter punctato.
Longueur, 5-6 millim. 5.
Assez brillant, d'un noir brunâtre ou parfois d'un brun plus ou moins
Poncé, la tête et le devant du prothorax à léger rellel bronzé, les côtés du
— 1*29 —
prothorax souvent un peu plus clairs sur l;i région antérieure, les élytreé
avec une petite tache teslacée a la hase des 2", k° et h'-']" interstries, el
une assez grande tache apicale, le pygidium ordinairement d'un brun
rougeatre; massue des antennes leslarée. Tété en partie glabre, prothorax,
élytres et pygidium entièrement à très courte pubescence jaune. Épistome
profondément sinué en devant : joues 1res peu saillantes et très faiblement
arquées; tête ayant sur sa partie antérieure deuv longues carènes trans-
verses, relises par une carène longitudinale médiane, la carène antérieure
assez fine, formant un angle très obtus et dirigé en avant, alleignant
presque le bord externe, la postérieure un peu plus forte, arquée, située
vers le tiers antérieur et se prolongeant jusqu'aux joues; en outre, les joues
divisées par une carène transverse arquée, située presque dans le prolonge-
ment de la carène postérieure; la tête à ponctuation serrée et médiocrement
line, sauf le devant de l'épistome éparsement ponctué, l'intervalle des
carènes lisse. Prothorax sans rebord à la base; les angles postérieurs bien
prononcés et à sommet vif ou presque vif; les côtés assez fortement sinués
près de ces angles, brusquement arrondis près des angles antérieurs; le
tiers postérieur avec une légère impression longitudinale médiane; le devant
un peu gibbeux, légèrement déprimé de chaque côté sur la déclivité
antérieure, cf; le devant simple, 9 : toute la surface uniformément garnie
d'une ponctuation simple, assez grosse et très serrée , sauf la déclivité anté-
rieure d un peu moins densément ponctuée. Élytres plus larges que le
prothorax, arrondis latéralement; stries assez étroites: interstries plans,
uniformément couverts de granulations très serrées. Pygidium uniformé-
ment couvert de grands points extrêmement serrés.
Ethiopie méridionale : Endessa sur le Haut-Aouache.
Il est très probable que les Ontkophagus signalés par moi (Ami. Mus.
civ. di (rénova, XLI, p. 260) du pays Galla (Bottego), sous le nom
iïapicalis Fâhrs, appartiennent à cette nouvelle espèce. Elle diffère de Ya[n-
calis par les élytres tachés de teslacé à la base du 2 e intersttie, le prothorax
entièrement pubescent, ses côtés bien plus fortement sinués près des
angles postérieurs, ces derniers plus accusés, sa ponctuation uniforme,
sans mélange de points lins sur les côtés.
Cette espèce ressemble aussi beaucoup au rhodesianus Péringuey (1906 ,
Ann.S. Afr. Mus., III, p. 222) décrit de la Rhodesia méridionale: elle
en diffère par les élytres sans bandes longitudinales plus claires, mais
nettement tachés de testacé à la base, le prothorax à ponctuation un peu
moins grosse, le rebord des côtés non crénelé, la tête à ponctuation plus
serrée, le dessous des cuisses entièrement noir ou brun.
Onthophagus geminatus nov. sp.
Nitidulus, capite prothoraeeque cupreo-nigris , elytris pygidioque sub-
aeneo-nigris; supra brevissime, in pygidio paulo longius tlavo-pubescens.
Muséum. — xiu. 9
— 130 —
Capiteconfertim fortiter punctato, clypeo genisque confertim rugosis ; clypeo
va sinuato: f route apud marem brevissime, apud feminam longe carinata;
vertice duobus tuberculis minutis, leviter transversis , inter oculorum mar-
gines anlicos sitis, instruclo. Prolborace uniformiter, siinpliciter, fortiter et
densissime punctato, punctorum interstiliis leviter rugosis; lateribus poslice
sinuatis; basi non marginata. Elytris tenuiter striatis; inlervallis simpliciler,
subforliler et dense vel subdense punclalis, interdura raedio longitudinaliter
subelevalo. Pygidio fortiter el densissime punctato.
Long. : 4-5 niillim.
Assez brillant, tête et prothorax d'un noir cuivreux, le reste du corps
d'un noir très légèrement bronzé; massue des antennes testacée. Tête, pro-
ihorax el élytres à très courte pubescence jaune, pygidium à pubescence
blancbâtre un peu plus longue. Épislome à peine sinué en devant; joues
médiocrement saillantes et presque arrondies; front avec une très courte
carène (d*), avec une fine et longue carène très faiblement arquée et attei-
gnant la suture des joues (9);vertex avec deux petits tubercules légèrement
trausverses, assez éloignés l'un de l'autre, et situés entre les bords antérieurs
des yeux ou un peu plus en arrière: la tête garnie de gros points serrés,
mélangés de quelques points fins, sauf l'épistome et les joues couverts de
rugosités serrées. Prothorax sans rebord à la base: les angles postérieurs
bien accusés: les côtés nettement sinués près de ces angles, arrondis entre
le milieu et les angles antérieurs: la partie postérieure avec une légère
dépression longitudinale médiane se prolongeant parfois très finement sur
presque toute la longueur, et ordinairement une petite et très faible dépres-
sion de chaque côté près des angles postérieurs; le devant sans saillie ni
dépression : toute la surface uniformément couverte d'une grosse ponctuation
simple, très serrée et légèrement rugueuse. Elytres un peu plus larges que
le prothorax, arrondis latéralement , stries étroites; interstries garnis d'une
assez grosse ponctuation simple et plus ou moins serrée, leur milieu par-
fois un peu élevé en côte longitudinale irrégulière. Pygidium à grosse ponc-
tuation très serrée; la carène de la base en arc de cercle.
Afrique orientale anglaise : Sud du lac Rodolphe, entre le chemin de fer
et le lac.
Très voisin du bieallifrons d'Orbigny (1 0,02 , in Ann. Soc. enl. Fr., 1 90 •> .
p. 3o) décrit de l'Abyssinie; en diffère parla massue des antennes testacée,
le front caréné, même chez le d\ l'épistome el les joues non ponctués.
mais garnis de rugosités serrées, la ponctuation du prothorax uniformé-
ment très serrée sur toute la surface (au lieu d'être beaucoup moins serrée
sur le tiers postérieur).
Onthophagus bimetallicus nov. sp.
Nitidus; capile prothoraceque cupreo-viridibus, prothoracis lateribus
dilate cupreo-maculalis; elytris dilute cupreis, maculis aeneo-viridibus
— 131 —
minutis , rotundis, irregulariter sparsis; pygidio dilute cupreo; supra
glaber, olytris pygidioque hrovissimo llav<>-|Mil>os«eiitil)us. Capite confertim
simpliciler et subfortiter punctato, clypeo genisque rugosis; clypeo rotun-
dato; fronte paulo ante oculos areuatim carinata; vertice inermi. Prolhorace
simpliciler, fortiter et parce punctato; lateribus postice levissime siouatis;
basi marginata. Elytris angustissimo striai is; intervallis planis. sparsim
granulatis. Pygidio parc*1 et subfortiter punctato.
Long. : i3 millim.
Brillant, tête et prothorax d'un vert à rellets cuivreux , les côtés du pro-
thorax largement tachés de cuivreux rougeàtre clair: élytres d'un cuivreux
rougeàtre clair, avec le bord suturai et le cabis humerai d'un vert bronzé,
et d'assez nombreuses petites taches rondes, d'un vert bronzé foncé, ayant
pour centre un granule, et non situées symétriquement sur les deux élytres:
pygidium d'un cuivreux rougeàtre clair: dessous du corps et pattes d'un
vert cuivreux, sauf les cuisses intermédiaires et postérieures d'un testacé
cuivreux et ayant en dessous une grosse lâche d'un vert bronzé; massue
des antennes d'un testacé clair. Tête et prothorax glabres, élytres et pygi-
dium à puhescence jaune, très courte et éparse. Epislome régulièrement
arrondi en devant; joues médiocrement saillantes, formant en dehors un
angle très obtus et arrondi, légèrement sinuées entre cet angle et l'œil:
la tête ayant seulement une assez forte carène arquée, située un peu en
avant du bord antérieur des yeux et atteignant la suture des joues; l'épi-
stome et les joues garnis de rugosités serrées, le reste de la tête à ponc-
tuation serrée, simple, peu profonde et médiocrement grosse. Prolhorax
très nettement rebordé à la base; les angles postérieurs très largement
arrondis: les cotés très légèrement sinués près de ces angles, arrondis entre
le milieu et les angles antérieurs; la ligne médiane sans sillon longitudinal:
la région des angles postérieurs sans trace de dépression ; le devant sans
saillie ni dépression ; toute la surface à grosse ponctuation simple et écartée.
Elytres plus larges que le prolhorax, arrondis latéralement; stries très
étroites; interstries plans, garnis de granules très épars et irrégulièrement
disposés. Pygidium à ponctuation écartée et médiocrement grosse; la carène
de la base presque en arc de cercle.
Afrique orientale anglaise : Rendilé, mont Karoli (un seul exem-
plaire 9).
Voisin du plcbejus Klug (i855, in Moimlsber. Aknd. Berl. , i855,
p. 653) décrit du Mozambique; en diffère par les parties claires des côtés
du prothorax non testacées, mais d'un cuivreux rougeàtre clair, les élytres
d'un cuivreux rougeàtre clair, avec des petites taches d'un vert bronzé (au
lieu d'être testacés, avec de petites taches noires ou brunes), le pygidium
et le dessous du corps métalliques , le prothorax à ponctuation beaucoup
plus écartée et composée de points à peu près égaux , les interstries des
élytres sans ponctuation entre les granules.
— 132 —
O. extensicollis rtOV. sp.
Nitidulus; capite prothoraceque viridi-aeneis ; elytris testaceis, iutervallo
juxtasuturali al(|ue epipleuris nigris; pygidio aeneo-nigro; supra breviler
llavo-pubescens, pygidio longe piloso. Capite fere laevi, geuis et clypei
parle anleriore rugosis, carina unira, valida, longa, ad médium sita,
utrinque retrorsum oblique llexa et prope oculi marginem posticum dente
lerminata. instructo: clypeo vix sinualo. Prolhorace tolo conferlim tenuiler
gianulalo. antice medio in laminam basi latam, ad apicem dilatalam.
apice sinualam. produclo, utrinque profunde emarginato; lateribus pos-
ticevalde sinuatis; basi marginata. Elytris vix perspicue striatis; intervaliis
planis. confertim lenuissime granulatis. Pygidio confertim tenuiter granu-
lalo-punctato : basi non carinala.
Long. : 7 millim. 5.
Assez brillant: tète et protborax entièrement d'un bronzé verdâtre;
élytrestestacés, avec l'interstrie juxtasuturai et les épipleures noirs: pygi-
dium. dessous du corps et pattes d'un noir bronzé, sauf les côtés du mé-
lasternum. ainsi (pie les cuisses intermédiaires et postérieures, d'un testacé
un peu obscur: massue des antennes testacée. Dessus à courte pubescence
jaune, en outre, le pygidium garni de longs poils dressés; tibias posté-
rieurs garnis de poils remarquablement longs, certains de ces poils égalant
environ la moitié de la longueur des tibias. Epistome à peine sinué en
devant; côtés de la tête légèrement sinués à la jonction de l'épistome et
des joues, ces dernières très peu saillantes et presque régulièrement ar-
quées; tête n'ayant qu'une seule carène forte et longue, située vers le
milieu, légèrement en arc renversé dans sa partie médiane, se courbant
brusquement en arrière de chaque côté , se prolongeant obliquement jus-
qu'au bord interne de l'œil, et se terminant entre les bords postérieurs
des yeux par une forte dent; la tête très finement pointillée. presque
lisse, avec de fines rugosités mélangées de quelques points sur le devant
de l'épistome et sur les joues . une bande de gros points sur la face anté-
rieure de la carène, et quelques autres points sur le vertex. Prothorax
rebordé à la base; les angles postérieurs obtus, mais très prononcés et à
sommet vif; les côtés fortement sinués près de ces angles, arrondis entre le
milieu et les angles antérieurs, ces derniers très largement arrondis et ne
faisant pas saillie en avant; la ligne médiane sans sillon longitudinal; le
devant avec une très forte saillie médiane en forme de large lame dirigée
en avant, s'avançanl jusqu'au-dessus de la partie postérieure de la têlc,
occupant à sa base plus du tiers de la largeur, s'élargissant fortement
vers son sommet, fortement sinuée dans son milieu à son bord antérieur,
en outre, de chaque côté de celte lame, une profonde échancrure dont
l'angle externe est presque vif, mais non prolongé en dent: toute la
surface uniformément couverte dr lins granules très serrés, sauf une très
— 133 —
étroite ligne longitudinale médiane lisse, s'étendanl sur toute la longueur.
Elytres à peu près de même largeur que le prothorax, arrondis latérale-
ment; stries extrêmement fines et à peine visibles; interstries plans, uni-
formément couverts de très fins granules serrés. Pygidium couvert d'une
i'ww ponctuation granuleuse et serrée; la base sans carène transverse.
Ethiopie méridionale : Haut-Aouache entre Yal>a el Endessa (un seul
exemplaire).
Très voisin du verticalis Fahrams (1857, apud Bohem.,Ins. Cafïr., 11.
p. 3o8) décrit de la région du fleuve Orange; en diffère par le prothorax
entièrement d'un bronzé verdâtre, le pygidium entièrement d'un noir
bronzé (au lieu d'être en partie testacés), la forte carène de la tête si-
tuée plus en avant, la saillie médiane du prothorax beaucoup plus large à
sa hase, les échancrures latérales n'ayant pas leur angle externe prolongé eu
dent ou en tubercule.
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild^1
dans l'Afrique orientale.
Insecte* Coléoptères : Walachîides. Antliicirie*. — I.nriiues.
par Maurice Pic.
1. Malacltîidse.
Hedybius œthiopicus nov. sp.
Satis elongatus, nilidus, griseo pubescens et nigro hirsutus, niger,
elytris viridesceutibus, capitë antice, antennis pedibusque pro parte les-
taceis d •
Assez allongé, brillant, pubescent de gris soyeux et orné de poils noirs
dressés, noir avec les élytres verdâtres métalliques, devant de la tète et partie
des membres testacés. Tète grosse, creusée sur le front et ornée de longs
fascicules pileux noirs, noire postérieurement, testacé flave à partir du
devant des yeux: antennes moyennes, testacées en dessous des articles 1,
2 et 6 et 7, testacées sur les articles 3 à 5 et foncées sur les derniers; pro-
thorax transversal, presque imponctué, rétréci en arrière, faiblement re-
levé sur les bords, noiràbordure postérieure vaguement roussâtre; écusson
noir, élytres assez courts, un peu plus larges que le prothorax, presque
parallèles, séparément subarrondis au sommet, inégaux sur leur milieu, à
ponctuation médiocre plus ou moins rapprochée; dessous du corps noir
avec le bord postérieur des segments de l'abdomen clair; pattes assez
M Ces insectes font partie des collections du Muséum de Paris.
— \u —
robustes, noires avec les genoux, les tibias et tarses entièrement, ou eu
partie, testac<:s. Longueur, h mill. 5.
Ethiopie méridionale : Uomber.
Peut se placer près de Yelonyatus Kr. , dont il se distingue à première
vue par la tête largement testacée en avant et le prothorax foncé.
Pseudocolotes Rothschildi qov. sp.
Modice elongatus, fere opacus. griseo pubeseeos, llavo testaceus, oculis,
scutello et subtus corpore aigris, elytris nitidis, viridescentibus, latera-
Hter anlice flavo limbatis.
Un peu allongé, pubescent de gris, la pubescence assez longue et un
peu redressée, presque opaque sur l'avant-corps qui est llave testacé;
membres de même couleur: écusson et dessous du corps noir; élytres bril-
lants, fortement ponctués et d'un vert métallique, à bordure llave étroite
latérale allant de la base au delà du milieu. Long., a mill. 6.
Afrique orientale : Makanissa.
Cette espèce, que je suis heureux de dédier au voyageur qui l'a décou-
verte, se rapproche beaucoup de Aitceyi Ab. mais s'en distingue très faci-
lement , ainsi que des autres espèces de la région , par sa coloration par-
ticulière, largement testacée et notamment par son prothorax immaculé
très rétréci en arrière.
Pseudocolotes obscuriceps nov. sp.
Satis latus, nitidus, griseo-pubescens , niger, anleunarum basi. pedi-
bus h aulicis thoraceque testaceis, elytris viridescentibus, lateraliter et ad
médium llavo limbatis.
Assez large, brillant, pubescent de gris, la pubescence courte et plus
ou moins couchée, noir avec la base des antennes, les k pattes antérieures
et le prothorax testacés: élytres verdàtres et métalliques, ornés sur leur
milieu d'une étroite bordure latérale llave. Tête large, noire, assez densé-
meut ponctuée: antennes grêles, noires, avec les h premiers articles tes-
tacés; prothorax transversal, peu rétréci en arrière, assez densément et
finement ponctué, d'un testacé rougeàtre: élytres un peu plus larges que
le prothorax , un peu élargis après le milieu , subarrondis au sommet , à
ponctuation pas très forte et un peu écartée ; ces organes sont verdàtres
et marqués d'une bordure latérale médiane llave étroite, celle-ci parlant
un peu après la base pour se terminer peu après le milieu; pattes anté-
rieures el intermédiaires testacées, postérieures presque entièrement noires
avec les tarses testacés. Longueur, 9 millim. 3 .
Afrique orientale : Makanissa.
De forme moins allongée (pie l'espèce précédente et de coloration bien
différente; très facile à distinguer, en outre, de [nceyi Ab. par la tête
entièrement foncée.
— 135 —
Ces deux nouveaux Pseudocolotes , et les deux espèces voisines décrites
d'Abyssinie par Abeille de Perrin, pourront se distinguer «le la linon sui-
vante :
i. Prothorax entièrement testacé, immaculé. a
i'. Prothorax testacé, maculé sur le disque. Anceyi Ab.
2. Bordure antérieure latérale (lave des élytres partant de la base et
prolongée étroitement jusqu'au delà du milieu de ces organes (au moins
chez Rothschildi); télé d'un testacé llave antérieurement ou entièrement de
celte coloration. 3
2'. Bordure latérale llave des élytres commençant loin de la base, moins
étroite; tête entièrement foncée. obscuriceps Pic.
3. Tête bicolore, foncée postérieurement, llave en avant; antennes
presque entièrement foncées, pattes postérieures en partie foncées.
simius Ab.
3'. Tête entièrement testacé llave ainsi que le prothorax; antennes et
pattes entièrement testacées. Bothschildi Pic.
2. Anthicidae»
Anthicus aethiopicus nov. sp.
Elongatus, nitidissimus , sparse griseo-pubescens, niger, elytris ante et
post médium llavo notatis, antennis obscuris, ad basin rufescentibus, arli-
culo ultimo testaceo , pedibus pro parte rufo-testaceis.
Allongé, très brillant, à pubescence grise espacée, noir avec les élytres
bimaculés de llave , les membres en partie d'un testacé roussàtre. Tête longue ,
subarquée postérieurement, à ponctuation forte près des yeux; antennes
grêles, foncées à base roussàtre avec le dernier article, celui-ci peu long,
testacé: prothorax plus long que large, fortement et subauguleusement
dilaté arrondi en avant, sinué latéralement, un peu élargi vers la base, à
ponctuation médiocre espacée; élytres bien plus larges que le prothorax.
parallèles , subtronqués au sommet , un peu déprimés vers la base , à ponc-
tuation assez forte et un peu écartée , noirs , ornés chacun de a petites ma-
cules llaves, isolées, placées l'une avant, l'autre après le milieu: pygidium
saillant , foncé ; pattes moyennes , d'un roux testacé avec les cuisses large-
ment obscurcies. Longueur, 3 millimètres.
Ethiopie méridionale : Kounhi.
Voisin de bisignatus Pic, mais plus allongé, prothorax moins robuste et
moins élargi en avant, coloration générale plus foncée et macules des
élytres dillérentes.
3. Lariidae.
Laria (Bruchus) Mauritii nov. sp.
Robusta et brevis , sat dense griseo-pubescens et luteo notata , thorace
— 136 —
brevi antice et postice luteo limbato, olytris rufescentibus , luteo notatis.
pedibus testaceis , tibiis posticis valde arcuatis et carinatis.
Robuste et court, noir, avec les élytres roussàtres, assez densément re-
vêtu d'une pubescence grise, avec le protborax bordé de jaune, les élytres
et le dessous du corps ayant des macules pubescentes jaunes. Tète noire,
longue, subcarénée; antennes noires, robustes, à derniers articles très
élargis et subdentés, terminal peu épais; prolhorax court, diminué en arc
en avant, à lobe médian basai arrondi, bordé de pubescence jaune en avant
et en arrière; écusson petit; élytres courts et larges, déprimés, à épaules
marquées mais arrondies, 1res atténués en arrière, subarrondis au sommet,
faiblement striés, roussàtres, pubescents de gris et ornés des dessins pu-
bescents jaunes suivants : une macule préscutellaire allongée commune,
2 macules antéapicales , l'interne plus grosse , deux courtes fascies discales
isolées, l'une avant, l'autre après le milieu, cette dernière moins oblique
que l'antérieure: pygidium long, maculé de jaune; dessous du corps noir,
pubescent de gris avec des macules jaunes latérales ; pattes testacées avec
les tibias postérieurs rembrunis , ceux-ci fortement arqués et carénés , cuisses
postérieures très renflées, denticulées, les antérieures simples. Longueur,
k millimètres.
Afrique orientale anglaise : Rendilé, mont Karoli.
Très voisin de suarczicus Pic ; dessins jaunes presque analogues , se dis-
lingue par la pubescence grise qui le garnit et la coloration roussàtre ou
testacée des élytres et des pattes.
Dédié à M. Maurice de Rothschild.
Collections faites phi M. le baron Maurice de Rothschild
dans l'Afrique orientale,
liiMcirs II > iiM-m >|»i <-■<-•> : Ichneimionide*.
PAR M. Gy. SzÉPLIGETI. v
Famille des ICHNEUMONIDAE.
Subf. Ophioninae.
Dicamptiis S^«-|ili^«-«i.
D. abessyniensis nov. sp.
cf. Gourtement velu. Tète lisse, rétrécie et arrondie derrière les yeux;
yeux grands, profondément sinués: face étroite en dessous, bombée eu
— 137 —
long, joues nulles; clypeus pas séparé; ocelles grands, pas comblés. An-
leuues aussi longues que le corps. Thorax finement chagriné et mal; para -
psides nuls; scutellum marginé; métanotum seulement avec la carène anté-
rieure transversale. Cellule disco-cubitale seulement avec une petite tache
chitineuse peu visible ; nervure disco-cuhitale arquée; nervulus interstitial ,
nervellus profondément brisé. Ongles pectines. Second segment plus court
que le premier.
Rouge foncé; tête blanche, milieu de la face el pattes à partir des tibias
testacés; ailes hyalines, nervures noires, stigma brun jaunâtre.
Longueur, 18 millimètres.
Ethiopie méridionale, 1 exemplaire.
Si bf. Iclineumoniiiae.
Amblyteles \t esuraëli
A. mandibularis nov. sp.
9. Tête transversale, ponctuée, large et oblique derrière les yeux; man-
dibules avec une dent distincte et une seconde à peine visible, munies d'un
sillon longitudinal; clypeus grand, ponctué, pas séparé; face ayant, au
milieu au-dessous des antennes, une petite élévation en forme d'écusson;
front et vertex plus densément ponctués ; joues plus longues que le dia-
mètre de la base des mandibules. Antennes courtes, épaisses et tortillées.
Mésonotum ponctué; parapsides nuls; scutellum confusément ponctué,
luisant, plat, pas marginé; mésopleures densément ponctuées; métanotum
rugueux, indistinctement partagé en compartiments; aréa basilaire trans-
versale et étroite; aréa centrale grande, ayant 6 côtés, ouverte en dessous;
costula indistincte ou tout à fait nulle; la déclivité du métanotum excavée,
avec des angles sur les côtés; spiracles longs. Cellule radiale courte et
assez étroite ; troisième abcisse de la nervure radiale pas plus longue que
la première; aréola ayant 5 côtés, les côtés du haut faiblement conver-
gents; nervure récurrente insérée au milieu; nervulus interstitial et oblique,
nervus parallelus inséré un peu au-dessous du milieu de la cellule bra-
chiale; nervellus profondément et seulement faiblement brisé avec un faible
appendice. Pattes assez fortes, hanches simples, éperons courts; ongles
simples. Abdomen fuselé, le bout obtus; premier segment courbé, pétiole,
arrondi et lisse, postpétiole transversal, deux fois aussi large que long,
ponctué-aciculé ; second segment plus long que le troisième, plus étroit
antérieurement, densément ponctué, thyridies petites, lunules visibles;
troisième segment transversal, finement ponctué antérieurement, lisse en
arrière, sans lunule; quatrième et segments suivants lisses; hypopygium
arrondi , aussi long ou presque aussi long que le bout de l'abdomen.
Noir; tête, mésonotum presque entièrement et premier segment abdo-
— 138 —
minai, rouge fonce; abdomen, dès le quatrième segment (excepté les côtés)
châtain; antennes rougeàtres en dessous: pattes à partir des jambes tes-
tacées. Ailes brunes, stigma noir.
Longnenr, 10 millimètres; tarière très courte, à peine saillante.
Ethiopie méridionale, 2 exemplaires.
Si bf. Listrodromiiiae.
t'tenoHiare* Forster.
Gelmis Tosq.
C. flavipennis nov. sp.
9. Finement chagriné el mal. Têle, derrière les yeux . large et oblique,
mais rétrécie aux tempes et à l'occiput; yeux saillants, face plus large que
longue; clypeus indistinctement séparé ; joues longues, avec un faible sillon.
Antennes plus courtes que le corps, faiblement épaissies entre le milieu et
l'extrémité. Tliorax plus long que haut: parapsides indistincts; scutellum
bombé, marginé seulement sur les côtés, avec pente abrupte latéralement
et postérieurement; métanotum bombé-arrondi, l'aréa peliolaris un peu
excavée et bordée, les ciïstules petites; spiracles longs. Les côtés du stigma
également longs: cellule radiale petite, n'atteignant pas le bout des ailes:
l'aréole deltoïde resserrée en dessus; nervulus aboutissant un peu après la
furca: nervus parallelus inséré en dessous: nervellus tout à fait profon-
dément brisé. Pattes grêles, ongles pectines à la base (les postérieurs
manquent). Abdomen grêle et pointu: pétiole luisant, postpétiole ponctué-
rugueux; deuxième segment plus long que le premier et beaucoup plus
long que large, plus étroit en avant, gastrocèles indistincts; troisième seg-
ment presque carré sans lunules; tarière venant d'une tissure ventrale.
Testacé: tête et bout de l'abodmen dès le bord postérieur du quatrième
segment, noirs: sixième et septième segments avec une tacbe blanche:
bords des yeux au front et sur le verlex , ainsi qu'une tache sur chacune des
tempes, blancs. Antennes de trois couleurs : testacées à la base, puis noires
et devenant blanches au milieu pour devenir noires à nouveau. Ailes et
stigma jaunes. Nervures brunes.
Longueur, 17 millimètres, tarrière plus courte que le pétiole.
Nairobi (Afrique orientale anglaise), 1 exemplaire.
Si bf. Mcsosteninac
McsuMtenoicles ANlimead.
M. trochanteratus nov. sp.
9. Tête transversale, rugueuse, maie, élargie en dessous derrière les
veux, rétrécie en dessus, aux tempes; verlex étroit, front avec une carène
— 139 —
indistincte; yeux grands, joues très courtes; clypeus sans dent. Antennes
plus courtes que le corps, épaissies faiblement entre le milieu et l'extré-
mité, l'extrémité des articles non épaissie. Thorax plus long que haut, assez
court, rugueux; mésonotum densément rugueux ponctué, parapsides pro-
fonds, les lobes non bombés; sculellum indistinctement marginé, rugueux;
métanotum presque plus large (pie long-, réticulé rugueux, avec deux ca-
rènes transversales indistinctes et avec des petits tubercules; spiracïes petits:
area basalis oblongue , fermée , stigma ayant trois côtés , avec les côtés internes
également longs; cellule radiale ayant trois côtés, courte, n'atteignant pas
le bout «le l'aile -.l'aréole pentagonale, la nervure extérieure faible, nervure
récurrente insérée au milieu, nervus parallelus un peu au-dessus du milieu
de la cellule brachiale; le coin extérieur au bas de la cellule discoïdale est
rectangulaire; nervulus interstitial, nervure discocubitale sans appendice;
nervellus brisé dessous. Nervure cubitale des ailes postérieures courbée.
Pattes grêles, tibias des pattes antérieures faiblement renflés; hanches
courtes; cinquième article des tarses aussi long que le troisième. Abdomen
lancéolé, segments a-à densément ponctués, les suivants lisses ; premier seg-
ment courbé, élargi postérieurement; pétiole plat et lisse, postpétiole court
et transversal, rugueux aciculé; deuxième segment aussi long que sa lar-
geur au bout, en avant trois fois plus étroit, fliyridies petites; troisième seg-
ment égal à la moitié du quatrième.
Noir, la moitié supérieure du thorax rouge; anneau des antennes, tro-
chanters , segments 6 et 7 de l'abdomen , blancs. Ailes hyalines , nervures et
stigma noirs.
Longueur, 1 o millimètres, tarière aussi longue que le deuxième segment.
Ethiopie méridionale, 1 exemplaire.
Si r.r. Paniscinae.
Paniscus Schrank.
P. aethiopicus nov. sp.
9 Nervulus aboutissant loin après la furca. Thorax mat, le reste comme
chez le P. testaceus Grav.
9 exemplaires de l'Ethiopie méridionale : Kottouki Daggaga ; Katchinoa.
ObSERVATIOSS BIOLOGIQUES SVn LA LARVE flV.V PaPILLOS (ZeUZERA SP.?)
QVI ATTAQUE LES CACAOYERS À SâN TlïOilE (GoLFE DE GUINEE) ,
par M. Ch. Gravier.
A San Thome , certains Cacaoyers sont attaqués , pendant la saison sèche ,
par la chenille d'un Papillon de la famille des Cossides, du genre Zeuzcru;
d'après M. P. Lesne, ce serait très probablement le Zeuiera Coffeae Nietner
— 140 —
ou une espèce 1res voisine'1 ;'. Celte larve peut atteindre 5 centimètres de
longueur et tracer des galeries qui ont jusqu'à 12 millimètres de diamètre
et plus de 5o centimètres de longueur. On ne sait rien sur son histoire
antérieurement au moment où on la trouve dans la galerie qu'elle creuse
dans les branches et où elle possède une taille qui n'est pas inférieure à
une quinzaine de millimètres.
Il est fort probable, comme le pense Zelmtner, que la femelle dépose
ses œufs dans les fentes ou dans les crevasses du tronc: le fait n'a jamais
été observé, mais il parait invraisemblable quelle perce l'écorce. Les larves
qui eu naissent se dirigent vers les parties supérieures de l'arbre. Chemin
faisant, elles trouvent sur leur passage les capsules qui se développent sur
le tronc; j'ai pu constater en divers endroits, notamment à Morro Vigia, à
Agua Sampaio (Rio do Ouro). que certaines de ces capsules sont envahies
par les jeunes Chenilles qui, dans cet habitat, ont des dimensions très limi-
tées, toujours moindres que celles de leurs congénères des branches. Il
était naturel dépenser que. au moins pour certaines larves, la première
partie de l'existence se passe dans les capsules du tronc, d'où elles sortent
quand elles sont devenues assez robustes pour s'attaquer aux parties
ligneuses plus consistantes. J'ai pu apprécier la valeur de cette hypothèse
par une expérience directe, à Morro Vigia, avec le concours dévoué du
feitor de cette dépendance de la roça Rio do Ouro , M. Costa.
Nous choisîmes plusieurs larves parmi les plus grandes de celles qui
vivent dans les capsules attaquées, et nous les posâmes sur un jeune ra-
meau intact; l'une d'elles, plus vigoureuse que les autres, attira surtout
notre attention. Après avoir erré pendant quelque temps au-dessus et au-
dessous de la feuille où elle devait se fixer, elle finit par s'arrêter immédia-
tement au-dessous du pétiole. La pénétration se fait toujours en un point
de moindre résistance. On vit alors la partie antérieure du corps eflecluer
une longue série de mouvements oscillatoires et en même temps, le corps
s'envelopper de fils très ténus sécrétés par la larve et comparables à ceux
des toiles d'Araignée. Il se constitue ainsi une sorte de cage à claire-voie
qui sert d'abri et de point d'appui à la chenille pendant le travail du forage.
W Je n'ai malheureusement pu me procurer le mémoire de L. Zelintner
[De Zeuzeraboorder (Zeuzera Cojfeae Nietner) Proefstation voor Cacao te Salatiga,
n° 2, 1902, p. 1-11), mais le travail de cet autour, avec les illustrations qui
raccompagnent, sont reproduits dans l'ouvrage de L. Kindt (Die hultur des Kakao-
baumes und seine Schâdlinge, Hamburg, iqo4, j>. 120). L'examen attentif des
larves et des nymphes que j'ai rapportées de San l'home, leur comparaison avec
les données fournies par L. Kindt, d'après Zehnlner, semblent bien indiquer
qu'il s'ajjit ici de Zeuzera Coffeae Nietner qui attaque à Java, où Zehntner l'a
étudié, non seulement le Cale, mais aussi le Cacao et d'autres arbres comme
VAcalypha marginata Spreng, l'Ânona muricata Dun., etc. Pour être sûr de l'iden-
tification, il eût fallu se procurer la forme adulte, ce que je n'ai pu faire.
— 141 —
Les matériaux résultant de l'opération, analogue» à la sciure de bois, sont
retenus par cette toile et obstruent le trou, ce qui protège la larve contre
ses ennemis, pendant qu'elle poursuit son œuvre de pénétration.
Placée sur le rameau à 3 heures du soir, la jeune larve en question
avait, le lendemain matin à 9 heures, creusé dans le tissu mou de la base
du pétiole, un trou assez grand pour la loger entièrement, repliée sur
elle-même; elle était complètement recouverte par les matériaux provenant
du l'orage. Le second jour, elle avait gagné la moelle gorgée de suc, où
elle pouvait cheminer plus aisément en continuant son évolution.
Par une expérience analogue faite au même endroit, j'ai pu m'assurer
du l'ail que la larve, après avoir épuisé une branche, peut passer à une
autre, comme l'a indiqué Zehnlner pour le Zeuzera Coffeee. Il est même
fort probable qu'elle peut, au besoin, aller contaminer un autre arbre.
Dans une note ultérieure j'indiquerai les dégâts produits par celte larve
dans les plantations de San Thome et les moyens à employer pour la
combattre.
Note sur le Gblegbia Ocellatellâ Boyd ,
pau m.surcouf,chef de travaux al laboratoire colonial du museum,
et m. le dr auzat, licencié es sciences.
Origine bibliographique. — Le Papillon dont la Chenille attaque la Bette-
rave dans le Puy-de-Dôme appartient au genre Gelechia et au sous-genre
Lila; son véritable nom est Lila ocellatellâ Boyd.
Il a été décrit par Boyd dans V Entomologist Weekly Intclligencij, t. IV,
p. 1 43, en 1808; à la suite d'une confusion, on en avait attribué la des-
cription à M. Spenton. Dans Y Entomologist Monthhj Magazine, t. XXXI,
1895, p. 82, M. Durant a rétabli l'ordre de la priorité. La meilleure
description de la Lila Ocellatellâ est due à M. Edward Meyrick, Assistant
au Collège Marborough (1895).
Description du Papillon . — Tête rosé-blanchâtre , en arrière parfois grisâtre .
troisième article des palpes plus court que le second, ailes antérieures
ocracées, quelquefois teintées de grisâtre ou lavées de rose, saupoudrées
d'une façon irrégulière de gris noirâtre sur le disque, quatre taches cos-
tales et une tache apicale, points noirs quelquefois cerclés de pâle. Premier
point discal situé au delà du point plical, une bande pâle mal définie à
peu près droite, aux 2/0 de l'aile, points terminaux noirs. Région dorsale
pâle, ailes postérieures aussi larges que les antérieures, gris blanchâtres.
Description de la Chenille. — Chenille gris jaunâtre pâle, chaque seg-
— 142 —
mon l avec une série transversale <\o taches irrégulières rouge rosé, points
verruqueux noirâtres, tête brun pâle ainsi que i'écusson avec quelques
lâches noires.
Habitat. — Vit à l'état sauvage dans les bourgeons, les feuilles et les
tiges de la Beta maritima en mai et juillet.
La Lita ocellatella Boyd est un Papillon essentiellement des zones mari-
times chaudes où se rencontre sa plante nourricière, la Beta maritima. Ses
points de capture sont les suivants :
Littoral méridional de l'Angleterre , Wiesbadeu , département du Nord , île
de Jersey, des Chausey, environs de Vannes (Morbihan), Sables-d'Olonno,
îles d'Oléron, Landes, Aude, Vaucluse (Vasson). Alpes-Maritimes ,
Cannes, Puy-de-Dôme, île Madère, Sicile, Dalmatie, Asie Mineure. Algé-
rie littorale.
De l'examen de ces localités, il résulte que les seuls poiuts continentaux
sont le Puy-de-Dôme et Wiesbaden en Allemagne. Quant à cette dernière
localité, la preuve n'est pas faite que ce soit réellement cette espèce qui v
ait été recueillie.
La Lita Ocellatella a déjà élé signalée comme nuisible aux Betteraves en
1876, par M. Ragonneau. d'après les observations faites par M. Mabille,à
Billancourt, près de Paris. ( Bulletin delà Société Entomologiquc de France,
1876.)
En 1906, elle a été signalée simultanément dans l'Aude par M. Valéry
Mayet et dans la Vaucluse par M. Lefort, préparateiu- de M. V. Mayet. Ces
Papillons furent déterminés par le R. P. de Joannis, l'entomologiste le plus
au courant de cette question.
Mœurs de la Chenille. — Quand la Chenille vit sur la Betterave maritime
sauvage, elle ne réside pas dans la racine, elle agglomère de petits mor-
ceaux de branches, des débris de feuilles et en fait un abri qu'elle fixe à
la plante, de là elle circule à l'abri d'un tube de soie vers les différentes
parties dont elle fait sa nourriture, elle ne creuse pas dans le collet de
longues galeries comme dans la Betterave cultivée. La transformation
s'opère dans une légère enveloppe de soie que la Chenille recouvre des dé-
bris de toutes sortes qu'elle rencontre, grains rie sable, grains de pous-
sière , débris végétaux , débris de tissus , etc.
Eclosion. — D'après M. Bankes (Entomoloyisl Monthly Magazine, 189/1 «
p. 81), il y a deux époques d'apparition en Angleterre. La Chenille parait
en juin, en août et se chrysalide de juin à septembre. La première période
d'éclosion a lieu d'août à septembre.
Il est probable que les œufs pondus par les premiers Papillons éclosent
en automne, l'Insecte passe l'hiver à l'état déjeune Chenille , on le voit ap-
paraître «le nouveau au printemps, en avril et mai, il se chrysalide en mai-
juin, et éclot en juin-juillet. (Voir M. Bankes, même recueil, p. 188-191.)
La Chenille parait vivre exclusivement du collet dans la Betterave cultivée;
— 143 —
elle y creuse des galeries qui empêchent la Betterave de grossir et la font
parfois périr. L'invasion <ln Puy-de-Dôme étant la seule invasion continen-
tale bien connue, il y a lieu de supposer qu'elle a été duo à un transfert de
Betteraves contaminées provenant de la région maritime. Mais nous pou-
vons consid(:rer que la Chenille vivant sur la Betterave cullive'e est no-
toirement changée de son habitat normal, et de même qu'en i Hy,r>-i 876 .
l'invasion de Billancourt s'est arrêtée spontanément, nous avons tout lieu
de supposer que celle-ci s'arrêtera de même. D'autre part, (rois petils
Hyménoptères, un Apelelesles et deux Braconidcs parasite de la Lita en
détruiront un très grand nombre. L'invasion d'un polit Papillon du genre
Marcello (portant la mention Marcelin nova species, dans le catalogue de
Slaudinger) qui, il y a quelques années, avait produit de grands dom-
mages dans la culture des Carottes pour graines, n'a pas eu de suite et s'est
spontanément annihilée. Il y a tout lieu de supposer que l'hiver froid que
nous traversons et la vie normale que mène Lita Ocellatella amèneront sa
disparition à bref délai. Peut-être n'en entendrons-nous plus parler dès
l'année prochaine. D'autre part, il s'établira fatalement un équilibre entre
les parasites et les Chenilles, et les destructeurs s'accroîtront jusqu'à la
réduction et presque à la disparition de la chenille. C'est ce qui arrive
notamment pour la Cochenille du Figuier (Cervsplates).
Schéma des époques d'apparition de Lita Ocellatella Bovd.
,,, .,, Jam. F4v. Mars, \vril. Mai. Juin. Juill. Août. Sept. Oct. \ov. Dec
Chrysalide.
Papillon. . .
C^^^K KKHB
Note sur des Diptères de l'Afrique occidentale
recueillis À Kiiati (Soudan) par M. le Vétérinaire PÉcaud,
par M. J. Surgolf,
CHEF DE TRAVAUX AL LABOIÎATOIRE COLONIAL DU MuSEUM.
M. le Professeur Laveran, Membre de l'Institut, ayant reçu récem-
ment un envoi de Mouches piquantes de la région de Kliuti (Soudan), a
bien voulu me les communiquer. Parmi ces insectes se trouve une variété
nouvelle appartenant au groupe des Tabanides, le T. biguttatus Wied.
Ce groupe limité au Nord par une ligne passant par Kayes et Karthoum
s'étend jusqu'au Cap, et comprend plusieurs variétés voisines, mais malgré
cela , nettement différentes et ayant une répartition géographique constante.
Le Tabanus biguttatus Wied , dans sa forme typique , se rencontre le long
— \ti!i —
de tous les fleuves de l'Afrique, sauf dans le bassin du Sénégal et du Niger;
il a été décrit sous les noms différents de :
T. biguttatus 9 W ied. — Du Cap.
T. cerberus 9 \\ alker. — Afrique méridionale.
/'. noctis d* W alker. — Afrique.
T. triptmctifer Walker. — Port-Natal.
La forme d1 dont la pubescence tboracique est brune au lien de jaune
doré a été décrite du Cap par Macquart, sous le nom de T. cilipcs.
Macqnart dit par ailleurs que plusieurs mâles du Sénégal ont le thorax
recouvert d'un duvet blanchâtre avec des poils noirs et quatre lignes blan-
châtres peu distinctes. Ces mâles doivent être rapportés à la variété T. v.
unimaculatus Macq.
Cette variété unimaculatus de taille un peu moindre, d'aspect plus faible,
se distingue en outre du type par la coloration blanche de la face et du
thorax et les palpes blancs au lieu d'être noirs. — Elle est localisée au
Sénégal.
La variété nouvelle de T. biguUatus Wied qui prendra le nom de variété
croceus Surcouf. présente la taille et l'aspect général de T. v. unimaeulalus
Macq. et s'en distingue par une pubescence jaune qui s'étend sur le thorax ,
le scutellum, la bande frontale, les joues, l'épistome et les palpes. Cette
pubescence se répand eu outre éparsement sur le bord postérieur des deux
segments abdominaux et sur le bord latéral des trois derniers. Cette variété
a été prise avec unimaculatus mais en nombre bien supérieur à Khati (Sou-
dan) et établit par sa forme et par son habitat, un passage d'uu grand in-
térêt entre le type T. biguttatus et sa variété lixée unimaculatus Macq.
Le tableau dichotomique suivant permettra de différencier des variétés du
groupe :
Pubescence du thorax el de 1» face jaune, palpes bruns,
a mouchetures noires sur le thorax, i--!>.'im. Abdomen
parfois avec •'! taches médianes blanches. — Afrique orien-
tale , centrale el méridionale T. Bisuttatus. Wied.
= T. Cerbkhiis. Walili. $
= T. Tbipisctifkk. W. $
= Noctis. W.
Pubescence du thorax el de la face jaune, palpes blancs, pas
de mouchetures, 16 à ao™. — Soudan var. Ciocbos $ . Surrouf.
Pubescence du thorax cl do la face blanche, palpes blancs,
■ pas do mouchetures, i5 à ao". Sénégal var. Dkoiiculitds ? . Macq.
f Thorax el faccblancliàlro , abdomen ;i ■■ taches médianes bhiu-
\ rlies . palpes bruns. — Sénégal .__... var. DlflMAOBUTUS C? . Macq.
d* (
Thorax et faro brun chocolat, abdomen a -j taches médianes
blanches , palpes bruns. — Le Cap \ar. CtLiPBS c . Macq.
— U5 —
Les autres espèce de cet envoi sont :
T. ditaeniatus 9 Macq.
T. latipes Macq.
T. lœmolaV-à\. Beauv.
T. 8odus Walker.
T. serratus Loëw .
T. gratu8 Loëw.
T. canus Karscli variété canescens Surcoût.
T. rujipes Macq. (verè-)nec T. par Walker, mis en synonymie par les
ailleurs ncc T. rujipes vel ruficrus Pol-Beauv.
Des Chrysops et des 1 lœmalopola non encore étudiés, de nombreux
Stomoœys analogues à la forme commune d'Europe Stomoxys calcilrans.
Liste des coquilles marines recueillies par M. Ch. Gravier
À lile San Thome (igo6),
par M. Edouard Lamy.
Pendant sa mission scientifique à San Thome (Afrique occidentale por-
tugaise) en 1906, M. Ch. Gravier a récolté un certain nombre de Mol-
lusques marins, dont quelques-uns, bien que connus d'ailleurs de la côte
occidentale d'Afrique, ne sont pas mentionnés dans les notes et mémoires
consacrés par M. A. Nobre à l'étude de la faune malacologique de cette île.
1. Conus testudinarius Martini.
1773. Conus testudinarius Martini, Conch. Cab., II, p. a5o, pi. 55, fijj. 6o5.
18&7. C. testudinarius Mart., Kiener, Coq. viv., g. Cône, p. 177, pi. LV1I,
, flg* \b'
1887. C. testudinarius Mart., Nobre, Faune malac. poss. portug. Afrique occid. ,
Journ. Acad. Se. Lisboa, p. 108.
Bella Vista : 1 individu de cette espèce, dont le jeune, pour Kiener, est
le C. Grayi Reeve (Conch. Icon., pi. XLVI, fig. 258).
2. Pleurotoma (Sorclla) sinistralis Petit.
1839. Pleurotoma sinistralis Petit, Mag. Zool. Guér. Men, 2e s., I, Moll. , pi. I.
i843. P. sinistralis P., Reeve, Conch. Icon., vol. I, Pleurotoma, pi. X, lîg. 81.
M. Gravier a rapporté de Ribeira Peixe un seul exemplaire d'un Pleu-
rotome sénestre , dont la bouche est malheureusement brisée. Néanmoins,
je crois devoir le rapporter au PL sinistralis que Petit a signalé de la côte
Ouest d'Afrique. Il a la même forme générale et le même nombre (8) de
Muséum. — xiu. 10
— 146 —
tours. Sa sculpture consiste également en arides onduleuses* et en « stries
transversest; elle est cependant dans cet échantillon beaucoup plus ac-
Pleurotoma sinistralu Petit.
centuée que ne L'indiquent les figures de Petit. D'autre part, dans ce même
spécimen, il existe une aréa subsuturale très nette, et, si ce caractère n'a
pas été mis en évidence par Petit, il se constate très bien en revanche dans
la figure, assez défectueuse d'ailleurs, donnée par Reeve pour celte es-
pèce. La coloration générale grise de cette coquille est ici mêlée de taches,
les unes blanches, les autres brunes: l'ouverture est brune intérieurement,
mais présente au milieu une zone blanche; la columelle est teintée de violet
dans sa partie supérieure.
3. Oliva agdminata Lamarck.
1892. Oliva acuminata Lamarck, Anitn. s. vert., t. VII, p. li'àh.
1878. 0. (Olivancillaria) acuminata Lk., Weinkauff, Conch. Cab., Oliva, p. 56.
pi. III, fig. n-i4 et pi. XIV, fig. 6-8.
1887. 0. acuminata Lk., Nobiie, Journ, Acad. Se. Lisboa., p. 108.
Bella Vista : 2 ind.
h. Oliva (Olivella) leucozonias Gray.
1889. Oliva leucozonias Gray, Zool. Beechey's Voy., Moll. , p. i3o, pi. XX. XVI,
fig. ah.
i85<>. 0. leucozonias Gr., Reste, Conch. In»)., vol. VI, Oliva. pi. XXIV, fig. 67.
Praia das Conchas : 3 individus de celle espèce du Sénégal, que Wein-
kanfl' (Conch. Cab., Oliva. , p. 187) regarde comme synonyme à'O.pulchella
Duclos, opinion qui n'est pas partagée par Tryon (Man. Conch. , t. V, p. 71).
5. Harpa uoska Lamarck.
1822. Harpa rosea Lamarck, An. s. vert., t. VII, p. 256.
1 853. //. rosea Lk., Dinker, Ind. Moll. Guin. coll. Tains, p. 2.3, pi. IV, fig. 16-
17.
1887. //. rosea Lk., Noure, Journ. Acad. Se. Lisboa, p. 111.
Hella Vista : 1 ind.
— Mil —
6. Melongena (Pugilina) morio Linné.
1758. Murex morio Linné, Sysi. nat., éd. \, I. I, p. 753.
18/17. l>!lru^a '"<"'" L. , Reeve, Conc. Icon., vol. IV, Pyrula, pi. I, lig. 3.
1887. /'. morio L. , Norre, Journ. Acad. Se. Lisboa, p. 11 3.
Bella Vista : 6 ind.
7. Cantiiarus sulcatus Born.
1780. Buceinum sulcatum Born, Test. Mus. Cws. Vind. , p. 2 58, pi. X, lig. 5-6.
1790. B. sulcatum B. , Gmelin, Syst. nat., éd. XIII, t. I, p. 3ûo, 1.
1839. Pnllia varie/rata Graï, Zool. Becchey's Voy.t Moll., p. 112.
1 853. Buceinum lineatum , Dlnker (non Gmclin), Moll. Gain. Tams, p. 19.
1887. Pollia suleata Gm., Norre, Journ. Acad. Se. Lisboa, p. 110.
Praia das Conchas : 2 ind.; Ribeira Peixe : 2 ind.
8. Colcmbella rustica Linné.
1758. Voluta rustica Linné, Syst. nat., éd. X, t. I, p. 731.
i85g. Columbella rustica L., Reeve, Conch. Icon., vol. XI, Columbella ,
pi. XXXIII, lig. ail.
1887. C. rustica L., Norre, Journ. Acad. Se. Lisboa, p. 110.
Praia das Conchas : 5 ind. ; Fernào Dias : 2 ind. ; Ribeira Peixe : 1 ind.
9. Murex (Phyllonotus) rosarium Ghemnitz.
1788. Murex rosarium Chemnitz, Conch. (lab., X, p. 265, pi. 161, fig. i5s8-
1529.
1887. M. rosarium Ch., Norre, Journ. Acad. Se. Lisboa, p. 112.
Bella Vista : 3 ind.
10. Purpura (Thalessa) neritoidea Linné.
1766. Murex neritoideus Linné, Syst. nat., éd. XII, t. II, p. 1219.
i846. Purpura neritoidea L., Reeve, Conch. Icon., vol. III, Purpura, pi. III ,
lig. 12.
1887. P. neritoidea L. , Norre, Journ. Acad. Se. Lisboa, p. 11 3.
Ribeira Peixe : k ind.
11. Purpura (Stramonita) haemastoma Linné.
1766. Buccinum haemastomum Linné, Syst. nat., éd. XII, t. II, p. 1202.
1 853. Purpura haemastoma L. , Dunker , Moll. Guin. Tams, p. 21, pi. III, fig. t*j
i3.
1887. P. haemastoma L. , Norre, /. Ac. Se. Lisboa, p. 1 i3.
Ribeira Peixe : 5 ind.
10.
— U8
1:2. Ricincla xodilosa G. B. Adams.
i845. Purpura nodulosa C. 15.. Adams, Proc. Bout. S. N. H., p. 2.
1 8 < ') -î . Ricinula nodulosa Ad., Kûster, Conch. Cab. , Ricinula, p. i3, pi. Il,
fig. i3.
1894. R. nodulosa Ad., Nobre, l'aune malac. S. Thomé, /lnn. Se. nat. Porto,
I, p. 91.
Praia das Couchas : 1 ind.
13. Cassis testiculus Linné, var. crumena Bruguière.
1768. Buccinum testiculus Linné, Syst. nat., éd. X, t. I. p. 736.
1792. Cassidea crumena Bruguière, fine. Méth., Vers, t. 1, p. 428.
1 8Ï8. Cassis testiculus var. j3 Beeve, Conch. le., vol. V, Cassis, pi. IV, fig. 10 fl.
1887. C. crumena Brug. , Nobre, 7. 4c. .Se. Lisboa, p. 111.
1906. C. (Caswariu) testiculus L. var. crumena Brug. , Dautzenberg et H. Fis-
cher, Moll. Ouest Afriq., Re's. ca//ip. P" de Monaco, fasc. XXXII,
P-9-
Bella Vista : 1 ind.: Ribeira Peixe : 1 ind.
1 '1. Cypraea spurca Linné.
1758. Cypraea spurca Linné, Syst. nat., éd. X, t. I, p. 72/1.
1 853. C. spurca L., Bunker , Moll. Guin. Tams , p. 3o, pi. IV, fig. 1-6.
1887. C. spurca L., Nobre, J. Ac. Se. Lisboa, p. u4.
Ribeira Peixe : 1 ind.
15. Strombos bubonios Lamarck.
1822. Strombus bubonius Lamarck, An. s. vert., t. VII, p. 2o3.
i85o. S. bubonius Lk., Beeve, Conch. le., vol. VI, Strombus, pi. XII, fig. 27.
1 887. S. bubonius Lk., Nobre, /. Ac. Se. Lisboa, p. 11 4.
Bella Vista : 7 ind.
16. POTAMIDES (TvMPANOTOMUs) RADBLA Linné.
1758. Murex radula Linné, Syst. nat., éd. X, t. I, p. 766.
1866. Ti/mpanotonos radula L., Beeve, Conch. le., vol. XV, Tympanotonos , pi. I,
fig. 4.
1887. T. radula L. . Nobre, /. Ac. Se. Lisboa, p. 11 4.
Fernâo Dias : 1 ind.; Ribeira Peixe : 2 ind.
17. Pi.anwis lineatus Da Costa.
1778. Buccinum Uneatum Da Costa, Brit. Conc/i.,p. i3o, pi. VIII, fig. 5.
i853. Planaxis Herrmannseni Dunker, A/o//. Gutn. Tams, p. îG, pi. II. fig. 33-
34.
— IA9 —
1887. /'. Herrmanteni Dkr., Nobre, J. Ac. Se. Liiboa, p. 1 if).
1887. /'. lineatus l);i G., Trton, Man. Conch., vol. I\, p. «78.
Praia dasConchas : 12 ind.; Belia \ isla : 8 ind.; Pernâo Dias : 20 in<l. ;
Ribeira IVixe: 2 ind.
18. Littorina (Mblaraphe) punctata Gmelin.
1790. Turbo punctatus Gmelin, Syst. nat., éd. XIII, t. I, p. 3597.
1 853. Littorina punctata Gin. , Dunker, Moll. Guin. Tams, p. 11, pi. II,
fig. a3-a5.
1887. L. punctata Gin., Nobre, /. Ac. Se. Lisboa, j>. n5.
FernâoDias : 1 ind.; Ribeira Peixc : 3o ind.
19. Tectarium miliare Quoy et Gaimard var. granosa Philippi.
i833. Littorina miliaris Q00T et GaImard, Foi/. Astrol. Zool., Il, p. /j84 , pi. XXXIII,
fig. 16-ig.
i835. /,. striata King, Zool. Journ. , V, p. 345.
l85l. L. granosa Philippi, Abb. Conch., III, p. 65, Littorina, pi. VII, fig. l4.
i853. L. striata Kg., Dunkkr, Mo//, Gutn. 7am*, p. 10, pi. Il, fig. 4g-5l.
1886. L. striata Kg., Watson, /?ep. Challenger Gastr., p. 575.
1887. Tectarius miliarius Q. et G. var. granosus Phil., Trïon, Ma». Conch., IX,
p. i5g, fig. 77.
Fernào Dias : 0 ind. — Le L. granosa Phil. , que Bunker et Watson
fout synonyme du L. striata Kg., a été' rattache' par Tryou, comme variété,
au T. miliaris Q.
20. Scalaria (Opalia) commdtata di Monterosato.
1819. Scalaria lamellosa Lamarck (non Brocchi)-, An. s. vert. , t. VI, •?.' p. , p. 227
1876-1877. S. commntata m Monterosato, Conch. Civitavecchia, Ann. Mus. de.
St. N. Genova, t. IX, p. 4ao.
1881. Clathrus lamellosus Lk., de Rochebrune, Mater, faune Cap Vert, Nouv.
Arch. Mus., 9e s., t. IV, p. 289.
i8(j4. S. commutata Mtrs , Nobre, Faune malac. Madère, Ann. Se. Nat. Porto,
p. îkh.
Ribeira Peixe : 1 ind.
21. Eulima intermedia Cantraine.
1 835. Eulima intermedia Cantraine. Bull. Ac. Se. Bruxelles, p. 390.
1 836. Melania nitida Philippi (non Lamarck), En. Mail. Sicil., I., p. l57,
pi. IX, fig. 17.
i844. Eul. nitida Philippi, ibid., II, p. i34.
1881. E. nitida Lk., de Rochebrune, Mater, l'aune Cap Vert, Août». Arch. Mu*.,
a« s. , t. IV, p. 288.
BellaVista: îind. , qui, par sa forme élancée, se rapproche plutôt de
— 150 —
YE. intermedia Cantr. que de YE. allanhca E. A. Smith (Moil. Su Helena,
P. Z. S.L., 1890, p. 978, pi. XXIII, %. a5).
22. Nerita atrata Chemnitz.
1781. Nerita atrata Cuemnitz, Conch. Cab., V, p. 996, pi. CXC, fig. i954-ig55.
1887. N. atrata Ch., Nobbe, /. Ac. Se. Lisboa, p. 116.
Fernâo Dias : 80 iud. ; BeiïaVista : 10 ind.
23. Phasianella (Tricolia) azorica Dautzenberg.
1 889. Phasianella azorica Dautzenberg, Faune malac. Açores, Ré*, camp. se. V
de Monaco, fasc. I, p. 61, pi. IV, fig. 5.
Praia das Couchas : 1 ind.
24. Glanculus Kraussi Philippi.
1866. Trochus Kraussi Philippi, Conch. Cab., Trochus , p. 8a, p. XIV, fig. i4.
1880. T. Kraussi Phil. , P. Fischer, Coq. viv. , Troque, p. 377, pi. GXIV, fig. \h.
Ribeira Peixe : 3 ind. — L'un des exemplaires rapportés par M. Gra-
vier montre nettement quatre taches blanches rayonnantes , caractère par
lequel cette espèce se rapproche, comme le dit le Dr P. Fischer, du T. cru-
ciatus L.
25. Clanculus spadiceus Philippi.
18&6. Trochus spadiceus Philippi, Concli. Cab., Trochus, p. 23g, pi. XXXVI,
%• 7-
1 853. T. spadiceus Phil., Dunker, Moll. Guin. Tams , p. 17, pi. II, fig. 43-65.
1880. T. spadiceus Phil., P. Fischer, Coq. viv., Troque, p. 390, pi. CXVII,
fig. 1.
1887. Clanculus spadiceus Phil., Nobre, J. Ac. Se. Lisboa, p. 1 16.
Fernâo Dias : 1 ind. ; Ribeira Peixe : 3 ind. — Ces exemplaires sont
bien conformes, par leur coloration d'un brun violacé' et leurs cordons
granuleux, à la figure de Philippi.
26. Haliotis rosacea Reeve var. striata Reeve.
1866. Haliotis rosacea Reeve, Conch. le, vol. III, Haliotis, pi. XVI, fig. 60.
1866. //. striata L. , Reeve, ibid., fig. 58.
i853. H. tuberculata Dunker (non Linné), Moll. Guin. Tams, p. 33, pi. V,
fig. 17.
1887. H. tuberculata Dkr. , Nobre, J. Ac. Se. Lisboa, p. 117.
1890. H. rosacea Rve. var. striata Rve. , Pilsbry, in Tryon, Man. Conch., vol. XII,
p. 94.
Fernâo Dias : 1 ind. — M. Pilsbry regarde Y 11. tuberculata Dkr. comme
• tant identique à 17/. striata Rve, qu'il rattache d'autre part comme va-
riété à Y II. rosacea.
— 151 —
27. FlSSI RELLA NUBEÇULA Linné.
1758. Patella nubeçula lamé, Syst. nat., éd. X, t. I, p. 7s.").
1 833. Fissurella rosea Dunkkh (non Gmelin), Moll. (Juin. Tam», p. 36.
1886. F. nubeçula D., Bucquoy, Dautzenbebg, Dollfiis, Mail. Iloussillnn, Gastr.,
p. ft38, p. LUI, 6g. 11-1/1.
1887. F. rosea Dkr. , Nohbe, /. Ac. Se. lAsboa, p. 117.
1890. F. nubeçula L., Pilsbry, in Tryon, Man. Conch., vol. XII, p. 171.
Fernào Dias : 10 ind.; Bella Vista : 1 ind.: Ribeira Peixe : 5 ind. —
M. Pilsbry réserve le nom de F. rosea Gmei. à une coquille des Indes Occi-
dentales et identifie la forme Sud-Africaine, sous l'appellation F. nubeçula
L., à l'espèce méditerranéenne, comme l'avaient déjà fait MM. Bucquoy,
Dautzeuberg et Dollfiis.
28. Fissurella (Glvphis) gibberula Lamarck.
1829. Fissurella gibberula'Lkukncu., An. s. vert., t. VI, 2e p., p. i5.
i853. F. Philippiana Dunker, Moll. Guin.Tams, p. 37, pi. V, iig. a3-a5.
1886. F. gibberula Lk. , Bucquoy, Dautzenbebg, Dollfcs, Moll. Roussillon,
Gastr., p. khU, pi. LIV, fig. i-h.
1890. F. gibbemla Lk., E. A. Smith, Moll. Su Helena, P.Z.S.L., p. a/if).
1890. Glyphis gibberula Lk. , Pilsbby, in Tryon, Man. Conch., vol. XII, p. 221.
Bella Vista : 9 ind. — Le F. Philippiana Dkr. a été identifié par
MM. Bucquoy, Dautzeuberg, Dollfiis el par M. Pilsbry, au F. gibberula Lk.
29. Bulla Mabillei Locard.
1897. Bulla Mabillei Locabd, Exp. Travailleur et Talisman, Moll. Test., t. I,
p. 5o, pi. II, fig. 1-9.
1906. B. Mabillei Loc. , Dautzenbebg et H. Fischer, Moll. Ouest Afriq., Res.
camp. se. F' de Monaco, fasc. XXXII, p. 9.
Bella Vista : 1 ind. — MM. Dautzenberg et H. Fiscber font remarquer
que cette espèce est peut-être le B. perdicina Menke (Zeitsch. f. Malak.,
i853, p. 1/10), forme non figurée.
30. Ghiton canariensis d'Orbigny.
i83G. Chiton canariensis d'ORBiGNï, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Canaries,
Moll., p. 99, pi. Vil B, fig. 16-19.
Bella Vista : 5 ind., qui ont été obligeamment déterminés par M. le
Prof. Tbiele, de Berlin.
31. Ostrea cucullata Born.
1780. Ostrea cucullata Born, Test. Mus. Cars. Vind., p. 11/1, pi. VI, fig. 11-12.
1785. 0. cornucopiae Ghemnitz, Conch. Cab.. VIII, p. /11, pi. LXXIV, fig. 679.
i8/i5. 0. lacerata Hanley, P. Z. S. L., p. 106.
— 152 —
i 853- 0. guineensis DuNkBR, Moll. Guin. Tams, p. AS, p. VU, fig. ia-18.
1871. 0. lacerans Hani., Sowerbï, in Reeve, Conch. le, vol. XV11I, Ostrea,
pi. XXII, fig. 91.
1880. 0. coniucopiae Ch., Dohrn, Beitr. Kenutn. Seeconcli. West Afrika, Jahrb.
deutsch. Mal. Ges., VII, p. 181.
1887. 0. guineensis Dkr, Nobre, J. Ac. S. Lisboa, p. 118.
1890. 0. cucullata Boni, E. A. Smith, Moll. Ascension, P. Z. S. L., p. 322.
Fernâo Dias : tout un groupe d'individus. — Dohrn a établi l'identité de
YO. lacerans Hanl. avec YO. comucopiœ Ch. et il y a rattaché comme
forme jeune YO. guineensis Dkr. (non Sowerby); YO. cortuteopiœ a été, en
elïet, indiqué de la côte Ouest d'Afrique par Chemnitz, qui le faisait syno-
nyme de YO. cucullata, signalé de l'Ascension par M. E.-A. Smith.
32. Melina vdlsella Lamarck.
1766. Ostrea perna Linné, Syst.nat., éd. XII, t. II, p. 1 1 A9.
1819. Perna vulsella Lamarck, An. s. vert., t. VI, p. i4i.
i853. hognomum perna L. , Donkbr, Moll. Guin. Tams, p. htt, pi. VIII,
fig. 7-10.
1887. 7. perna L. , Nobre, J. Ac. Se. Lisboa, p. 118.
1891. Perna vulsella Lk., Kïsteb, Conch. Cab., Malleacea, p. 3i et 45, pl. XI,
%• à.
Praia des Couchas : 1 ind.: FernaÔ Dias : 3 ind.; Bella Visla : 2 ind.
33. Pinna rddis Linné.
1758. Pinna rudis Linné, Sysl. nat., éd. X, 1. 1, p. 707.
i85i, P. rudis L., Reeve, Conch. le, vol. XI, Pinna, pi. X, fig. 19.
i883. P. Paulucciae de Rochebrune, Diagn. Moll. Sénégamb. , Bull. Soc. Philom.
Paris, 7' s., t. VII, p. 181.
1887. P. i~udis L. , Nobre, J. Ac. Se. Lisboa, p. 11 8.
Bella Vista : 3 ind.
34. Mytilds senegalensis Lamarck.
1819. Mutilus senegalensis Lamarck, An. s. vert., t. VI, p. 122.
18&S. M. variabdis Kralss, Sùdafrik. Moll., p. a5, pi. II, fig. 5.
18.? -89. M. senegalensis Lk., Clessin, Conch. Cab., Mutilus, p. 38, pi. il,
fig. 3-4.
1887. M. senegalensis Lk. , Nobre, J. Ac. Se. Lisboa, p. 118.
Fernâo Dias : 10 ind.; Bella Vista : 5 ind.; Ribeira Peixe : 9 ind.
35. Lithodomus biexcavata Reeve.
1857. Lithodomus biexcavatus Rebve, Conch. le, vol. X, Lithodomus, pi. IV,
fig. 22.
1890. L. biexcavatus Rve. , E. A. Smith, Moll. S" Helcna, P.Z.S.L., p. 3o5.
Ribeira Peixe : 1 jeune individu, rattaché avec doute à cette espèce.
— 153 —
36. Mactka lisor Adanson.
1757. Le Lisor Adanson, Hiêt. nat. Sénégal, Coq., p, a3l, pi. X.VII, li;;. 16.
17OI'). \tactra glabrata Linné, Syst. nat., éd. XII, t. II, |). t ia5.
iS'iS. M.Adansoni Philippi, Zeitsckr.f. Malak., V, p. i5a.
iss'i. M. !;lii/irain L, Wkinkaufk, Coiich. Cab., Mactra,j>. 4a, pi. Mil, fijj. 6-7.
1887. 1/. \ilnitsnni l'Iiil., Nobrb, 7. /le. Se. Lisboa, p. 120.
Bell;» Vista : une seule valve.
37. Arca Bouvieri P. Fischer.
! S 7 'i - 7 G . <4rca Bouvieri P. Fischer, Journ. de Conclu, vol. XXII, p. 206, et
vol. XXIV, p. 289, pi. VIII, fig. 2.
1891. A. Bouvieri P. Fisch., Kobelt, Conch. Cab., Arca, p. 79, pi. XXII,
fig. 3-5.
1898. A. Bouvieri P. F., Locard, Exp. Travailleur et Talisman, Moll. Test., II,
p. 3 1 1 , pi. XI, fig. 19-23.
Ribeira Peixe : une valve isolée. — C'est, me semble-t-il, avec raison que
le Dr Kobelt ne croit pas pouvoir séparer de cette espèce Y A. Sanctae-Helenae
E. A. Smith (P. Z. S. L., 1890, p. 3o5, pi. XXII, fig. 8).
38. Arca (Barbatia) decussata Sowerby.
1 833. Byssoarca decussata Sowerby, P. Z. S. L., p. 18.
1 853. A. stigmosa Dunker, Moll. Guin. Tams , p. 46, pi. IX, fig. 8-11.
1880. A.stigmosaDkv., Dohrn, Beifr. Kenntn. Seec. West-Afrika, Jarhb. deutsch.
Mal. Ges., VII, p. i73.
Fernâo Dias : 1 jeune ind. ; Ribeira Peixe : 1 jeune ind. et une valve adulte.
— VA. sHgmosa Dkr. a été considéré par Dohrn comme étant un jeune de
Y A. eximia Dkr.: mais tandis que ce dernier n'est probablement qu'une
forme anormale de Y A. barbata L. , au contraire Y A. stigmosa doit être
regardé, d'après la description de Dunker, comme se rapprochant surtout,
par sa coloration blanche et sa sculpture, de Y A. decussata Sow. , dont il ne
me parait pas même être une variété : en effet, parmi les coquilles récoltées
par M. Gravier, deux de petite taille correspondent à la figure (Y A. stigmosa
donnée par Dunker et, d'autre part, ne peuvent être séparées d'une valve
plus grande, qui est identique à un A. decussata. Cette dernière espèce ne
se distingue du reste elle-même de Y A. nivea Chemn. (= candida Gmel. =
Helblingi Brug. ) que par un contour plus ovale et uue sculpture plus régu-
lière , grâce à l'égale importance qu'y prennent les côtes et les stries d'accrois-
sement.
39. Arca (Acar) plicata Chemnitz.
1790. Arca plicata Chemnitz, Conclu Cab., XI, p. zltU, pi. GGIV, fig. -2008.
1891. A. (Acar) plicata Gli. , Kobelt, Conch. Cab., Arca, p. ig5, pi. XLVII ,
fig. 5.
— 154 —
Praia des Gonchas : 2 ind. — Cette espèce cosmopolite a reçu différentes
appellations : domingensis Lk., sqttamosa Lk., grudata Brod. et Sow. , rfimn'-
cata Sow. , donaciformis Rve, etc. . qui doivent faire place au nom plus ancien
plicata Ghemn.
Liste des Mollusques
BECUE1LLIS PAR M. H. GaDEAU DE KeRVILLE.
PESDAyT SON VOYAGE ES KlIROVUIRIE,
par M. Louis Germain.
Au cours de son voyage en khroumirie, M. Henri Gadeau de Kerville a
recueilli, entre autres matériaux zoologiques, une intéressante série de Mol-
lusques, parmi lesquels un certain nombre n'avaient pas encore été signalés
en Tunisie. Je donne ci-dessous une simple liste des espèces rapportées,
devant revenir sur ce sujet dans l'ouvrage que M. de Kerville doit consacrer
au compte rendu de son expédition.
1. Amalia gagates Draparnaud.
1801. Limax gagates Draparnaid, Tableau Mollusques France , p. 100.
Nombreux exemplaires, bien typiques, de la région d'Aïn-Draham.
2. Agriolimax ( Malacolimax ) Kervillei Germain, nov. sp.
Animal de grandeur moyenne, assez grêle, un peu allongé, cylindrique,
comprimé, nettement mais brièvement caréné à sa partie postérieure ; corps
d'un brun jaunâtre , passant au gris pâle vers les bords , orné , de chaque côté
de la ligne médiane, d'une bande étroite d'un marron noirâtre; rides
dorsales régulières et assez prononcées; bouclier ovale, arrondi en avant et
en arrière, absolument libre, en avant, sur les deux tiers de sa longueur,
orné de deux étroites bandes marron; tête et cou d'un gris jaunâtre clair:
tentacules cylindro-coniques, assez foncés, bleuâtres; piedjaunacé, pâle,
surtout vers les bords. Longueur de l'animal (conservé dans l'alcool).
35-&o millimètres.
Limacelle ovalaire-oblongue , un peu épaisse, longue de k millim., large
de 2-2 millim. 5.
Je suis heureux de dédier cette espèce à M. Henri Gadeu de Kerville qui
l'a découverte, dans la région d'Aïn-Draham , où elle est assez abondante.
3. Testacella risulcata Risso.
1896. Testacellus bisulcatus Risso, Hist. iialur. Europe méridion., IV, p. 58
[pars.).
Sous les pierres, région d'Aïn-Draham.
— 155 —
h. Olkacina (Poiretia) algiiu Bruguière.
179a. Bulimus algirus Bruguikre, Encyclop. méthod., Vers, p. 364, n° no.
Sous les pierres, région d'Aïn-Draham. Dunes de Tabarka.
5. Hyalinia eurabdota Bourguignat.
Le type de cette espèce n'a pas été recueilli par M. H. Gadeau de Ker-
ville qui a seulement rapporté la variété nouvelle suivante :
Variété Gadeaui Germain , nov. var.
Coquille de taille plus grande, de forme plus déprimée, planorbique;
sutures plus profondes; spire à enroulement plus serré; ombilic plus
large, mieux évasé en entonnoir; sculpture différente, beaucoup moins
régulière. Diamètre, 8 millim. 5-o millim. j5; hauteur, 3 millimètres.
Deux exemplaires recueillis près de l'ouverture de la grotte de Djebel-
Gloub.
6. Hélix (Cryptomphalus) aspersa Millier.
177/i. Hélix aspersa Mcixer, Verra, terr.fiuv. hist., II, p. 5g, n° a53.
Dunes de Tabarka; région d'Aïn-Draham; environs de la grotte du
Djebel-Gloub. Avec les exemplaires typiques se trouvent quelques échan-
tillons de la variété alba.
7. Hélix (Cantareus) aperta Born.
1778. Hélix aperta Born, Index Mus. Cœsar. Viadob.. p. 399.
Région d'Aïn-Draham; ile de Tabarka.
8. Hélix (Helicogena) melanostoma Draparnaud.
1801. Hélix melanostoma Draparnaud, Tabl. Mollusques France, p. 77.
Région d'Aïn-Cherchera.
9. Hélix (Macularia) Constantin*: Forbes.
1839. Hélix constantinee Forbes, Ann. natur. history or magaz., II, p. 9.r>i , n° 8 ,
pi. XI, fig. 1.
Région d'Aïn-Draham ; dunes de Tabarka.
10. Hélix (Frdticicola) lanuginosa de Boissy.
i835. Hélix lanuginosa De Boissy, Revue et magas. zoologie, pi. LXIX.
— 150 —
Je réunis à cette espèce YHelix roseotincta de Forbes(1), qui n'en diffère
que par des caractères absolument secondaires.
Région d'Aïn-Draham.
11. Hélix (Euparypha) pisana Mûller.
177/1. Hrli.c pisana Miller, Venu. terr.Jluv. histor., II, p. 60, 11" 255.
Les Hélix Couturieri, II. Byrsœ, II. Chambardi, II. ihinophila, H. Do-
nati, II. Cuttati, H. Monroi, II. pisanella, IL Lesvesquei, H. salemensis,
H. gerginensiS) H. subpisana, II. igaroi, H. Olivaresi, H. pisanopsis ,
II. radesiana, II. carpiensis, II. hamadanica, H. djerbanica, H. lenoleuca,
II. zitanensis Leiourneux et Bourguignat, //. barbozana, 11. Machadoi, Lo-
card, établis sur des variations individuelles de Y Hélix pisana , doivent pas-
ser en synonvmie de cette dernière espèce, ainsi que je le montrerai, avec
tigures à l'appui, dans mon mémoire délinitif.
Très nombreux échantillons de la région d'Aïn-Draham et des dunes de
Tabarka.
12. Hélix (Candidula) apicina de Lamarck.
1822. Hélix apicina de Lamarck, Anim. sans vert. , VI, part. II, p. 9.3.
Dunes de Tabarka.
13. Hélix (Xerophila) cretica de Férussac.
1821. Hélix cretica de Férussac, Prodrome, n° 288.
Région d'Aïn-Draham.
\k. Hélix (Xerophila) fera Letourneux et Bourguignat.
1887. Hélix fera Letourneux et Bourguignat, Prodrome malacol. Tunisie, p. 5o.
Région d'Aïn-Draham.
15. Hélix (Xerophila) tabarrana Letourneux et Bourguignat.
1887. Hélix tabarkana Letourneux et Bourguignat, Prodrome malacologie Tunisie ,
p. 5i.
Région d'Aïn-Draham ; dunes de Tabarka.
16. Hélix (Xerophila) Rozeti Michaud.
i833. Hélix Rozeti Michaud, Catal. test. Alger, p. (5, n° 16, pi. I, fig. 17-18.
Dunes de Tabarka.
M Forbes, Land and freshwater Moll. of VI;;.; in : .Lui. natut. history or
Magaz., II, p. a5a, pi. XI, fig. 3 (très mauvaises).
— 157 —
17. Hélix (Xerophila) Durieui Moquin-Tandon.
i SAS. Hélix Durieui Moqdin-Taudon, in : Pfeiffbr, Monogr. heliceor. virent,],
p. !\h i, n" ûoi a.
Dunes de Tabarka.
18. Hélix (Trochula) psammoica Morelel.
1 85 1 . Hélix psammoica Morblet, Journ. de Conchyliologie, II, p. 350, pi. IX.
fig. u.
Dunes de Tabarka.
19. Hélix (Trochula) pvramidata Draparnaud.
1800. Hélix pyramidata Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 8o, n" k, labl. \,
fig. 6.
Dunes de Tabarka.
20. Hélix (Trochula) trociioides Poiret.
1792- Hélix trociioides Poiret, Voyage en Barbarie, II, p. 29.
Dunes de Tabarka.
21. Hélix (Gochlicella) rarbara Linné.
1768. Hélix barba ra Linné, Systema natur., Ed. X, p. 778.
Dunes de Tabarka.
22. Buliminus pupa Linné.
1758. Hélix pupa Linné, System, natur., Ed. X, p. 773.
Dunes de Tabarka.
23. Rumina decollata Linné.
1758. Hélix decollata Linné, System, natur., Ed. X, p. 773.
Région d'Aïn-Draham ; dunes de Tabarka.
26. Ancïlus (Ancylastrom) costulatus Kiister.
1809. Ancylus costulatus Kïster, in : Anton, Verzeichn. Conchyl., p. 26, n° 1029.
Sur les pierres , dans l'Oued el Amor.
25. Ancylus (Ancylastrum) striatus Webb et Berthelot.
i833. Ancylus striatus Webb et Bektiielot, Syu. Moll. terr. flur. insul. Canot: ,
p. 19, un 1.
Dans l'Oued el-Amor et dans les oueds de la région d'Aïn-Draham.
— 158 —
26. Planorbis (Gyrorjhs) marmoràtcs Michaud.
i83o. Planorbis marmoratus Michaud, Calai, test. viv. Algei', p. il, p). I,
lift. a8-3o.
Oued de la région d'Aïn-Draham , Oued de Tabarka , Oued el-Amor.
27. Planorbis (Gyradlus) nomidiccs Bourguignal.
186A. Pianorbi» numidicui Bodbgdignat, Malacol. Algérie , II, p. 160, pi. X,
fig. 26-29.
Oued de la région d'Aïn-Draham.
28. Physa (Isodora) contorta Michaud.
1829. Physa contorta Michaud, Actes Soc. linnéenne Bordeaux, III. p. 268, fig.
i5-i6.
Variété Brocchii Ehrenberg (Symb. phys. Moll., i83i, n° «2).
Oued el-Amor, région de Tabarka.
Variété Brondeli Bourguignat [Aménités malacolog., I, p. 173,
PI. XXI, fig. 11-1 3).
Un échantillon jeune , de l'Oued el-Amor.
29. Bythinià Orsinii de Charpentier.
i85a. Paludina Orsinii Kvster, Palud., in : Martini et Chemnitz, Syst. Conchyl.
Cab., p. 42, pi. IX, fig. 1-2.
Oued el-Amor.
30. Bythinià ndmidica Bourguignat.
l864. Bythinià numidica Bourguignat. Malacologie Algérie. II, p. 32Ô, pi. XIII,
fig. k>i-kU.
Oued el-Amor.
31. Amnicola Doi'oteti Forbes.
1839. Paludina Dupotetiana Forbks. Ann. natur. histori/ or magaz. , II, p. a54,
pi. XII , fig. 3.
Exemplaires typiques de l'Oued el-Amor.
32. Spilerium Ddingoli Bivona.
i83g. Cyclas Ddingoli Bivona, Nuovi Moll. Palormo, (iiorn. litter., CXCVIII,
p. 1, fig. 1 A et A (cité par Bourguignat).
Oued el-Amor.
— 159 —
Sun UN GENRE NOUVEAU DE PeNNATUUDÉ
( Mesobelemnon nov. g. gracile nov. sp.),
par M. Ch. Gravier.
Au voisinage immédiat du récif du Météore, dans le golfe de Tadjourah
(Côte des Somalis). il existe des sables grossiers où pullulent les Sipuncu-
lides et en particulier le Phymosoma Meteori Hérubel. Un dragage effectué
daus ces sables, à 20 mètres de profondeur, le 29 février iqo4, m'a pro-
curé, avec un grand nombre de Géphyriens, un élégant Alcyonaire de la
famille des Kopliobclemnonidae kôlliker.
Ce Pennatulidé se présente sous la forme d'une tigelle rectiligne et indi-
vise, grêle, dont la longueur est de k centimètres et dont le diamètre ne
dépasse en aucun point 2 millimètres. La moitié supérieure ou rachis porle
un petit nombre de polypes, l'autre moitié appelée le pédoncule est nue.
Dans l'exemplaire en question , celle-ci s'est sans doute fortement contractée
sur l'axe rigide de la colonie, dont la région terminale est à nu sur une lon-
gueur de 5 millimètres environ. A l'extrémité opposée, l'axe revêtu par
une mince couche de sarcosome forme une pointe peu saillante au-dessus
du dernier polype.
Le pédoncule est cylindrique , mais légèrement dilaté dans sa partie
dislale. Ce renflement moins marqué que chez les Virgulaires , en général ,
est probablement un peu exagéré ici par le fait de la contraction du pédon-
cule le long de l'axe de la colonie. On aperçoit à sa surface, qui est lisse,
des spicules d'apparence un peu nacrée, de forme allongée, presque tous
orientés parallèlement à l'axe et dont le nombre va en croissant vers la
région polypifère; on n'en trouve presque point dans la dilatation basilaire.
La forme fondamentale de ces spicules pédonculaires est une sorte de bâ-
tonnet à double tête arrondie à chaque extrémité, long de 70 à 75 ft, large
de 10 à 12; quelques-uns sont en forme de baguette de tambour; des
soudures se font assez fréquemment entre ces spicules dont la surface
n'offre aucune aspérité.
L'axe rigide imprégné de calcaire de la colonie , à section circulaire , situé
un peu excentriquement, près de la face dite ventrale, s'effile graduellement
à sa partie inférieure et se recourbe vers le haut , de façon que sa région
terminale grêle vienne s'accoler à l'axe principal en formant avec lui une
boucle. Tout le long de l'axe , s'étendent quatre canaux séparés par deux
cloisons cruciales qui s'attachent à la gaine de l'axe et à la paroi. Celle-ci
présente, au-dessous de l'épiderme, une couche musculaire dont l'épaisseur
s'accroit fortement dans le renflement basilaire du pédoncule, où viennent
se terminer, en s'y réduisant beaucoup, les quatre canaux longitudinaux.
— 160 —
À l'exception d'une très étroite baude médiane ventrale, les polypes s'in-
sèrent partout sur le rachis. Naissant à la base de celui-ci, ils s'éloignent de
plus en plus les uns des autres et prennent tout leur développement dans
la partie supérieure de la colonie. Largement espacés, ils ne paraissent dis-
posés ni en séries longitudinales, ni en rangées obliques latérales. Ces
polypes sont relativement très grands à l'état adulte; l'un d'eux, bien
épanoui, mesure 3 millimètres au moins de diamètre. Les tentacules sont
absolument dépourvus de spicules; de longueur médiocre, conservant sen-
siblemenl la même largeur dans toute leur étendue, à paroi mince, ils sont
munis, de chaque côté, d'une rangée de pinnules trapues, en doigts de
gant. L'orifice buccal est de grande taille. La partie du polype située immé-
diatement au-dessous des tentacules est également dénuée de corpuscules
calcaires: ceux-ci se montrent dans la partie inférieure et spécialement à
la base, où ils sont fort nombreux. La première peut s'invagiuer dans la
seconde qui lui forme une sorte de calice sur lequel on observe des
bandes pigmentées séparées par d'étroites zones longitudinales incolores.
Dans l'exemplaire étudié ici , deux polypes sont complètement épanouis ; un
troisième l'est à demi; tous les autres sont plus ou moins complètement
invaginés; certains ne laissent apercevou- que les extrémités d'un ou de deux
tentacules. Il ue s'agit pas ici de calices permanents , à forme définie, comme
chez les Protoptolidae Kôlliker. Les plus jeunes polypes situés à la base du
rachis se présentent sous forme d'une légère dépression allongée parallè-
lement à l'axe, eu général, et au fond de laquelle on voit poindre quelques
faibles saillies correspondant à l'ébauche du futur polype.
Ces Alcyouaires doivent être très carnassiers. Dans le premier polype, à
droite, chez l'animal vu par la face dorsale, un Syllidien a la partie anté-
rieure de sou corps engagée jusqu'au niveau du proventricule encore intact
et parfaitement reconuaissable; le polype s'est invaginé, uue fois la capture
opérée par les tentacules dont les pinnules sont armées de nématocystes.
Les siphouozoïdes , peu nombreux, sont répartis, sans régularité appa-
rente dans les parties du rachis non occupées par les polypes , tant sur les
faces dorsale et ventrale que sur les côtés: ils deviennent de plus en plus
rares à la partie inférieure du rachis. Ils sont très reconnaissables à leur
pigment brun foncé particulièrement intense à la partie supérieure du
rachis. Si on les examine à un grossissement sullisant, on voit, autour de
l'orifice circonscrit par huit languettes saillantes, une armature de spicides
entremêlés. Ces spicules ressemblent à ceux du pédoncule; un certain
nombre d'entre eux ont i3o fx et plus de longueur. Quelques-uns sont
aplatis et se terminent par une lame à bord convexe à chacune des extré-
mités; des bâtonnets cylindriques arrondis aux deux extrémités ou renflés
en baguettes de tambour oit des dimensions notablement inférieures à celles
des précédents; ce ue sont peut-être que des formes jeunes de spicules.
Par sa forme élancée, par la taille relativement grande des polypes
— Mil _
dépourvus de calices véritables cl insérés directement et isolément sur le
rachis, en ne laissant à nu qu'une étroite bande ventrale, le Pennatulidé
décrit ci-dessus se range dans la famille des Kophobelemiionidae Kôlliker.
Il rappelle par sa physionomie le genre Kophobelemnon Asbjôrnsen '', type
delà famille; l'absence de spicules dans les tentacules le rapproche davan-
tage du genre Sclerobelemnon kôlliker '^ Mais il diflère nettement de ces
deux genres :
1" Par la forme de ses spicnles qui sont en quelque sorte intermédiaires
entre les hagueltes grêles des kophobelemnon et les plaques courtes à con-
tour anguleux, à surface fréquemment verruqueuse des Sclerobelemnon ;
2° Par les caractères des tentacules, dont les pinnules sont heaucoup
plus courtes que dans les deux genres ci-dessus mentionnés;
ii° Kt surtout par le nomhre heaucoup plus restreint des siphonozoïdes
qui, par contre, paraissent être individuellement plus développés.
Nous proposons de fonder pour ce Pennatulidé du golfe de Tadjourah le
genre Mesobelcmnon , qui sera ainsi caractérisé :
Polypes sans calices insérés sur toute la surface du rachis , sauf sur une
étroite bande ventrale, sans former de séries longitudinales ou transversales,
à tentacules courts munis de pinnules peu développées , dépourvus de spicules.
Siphonozoïdes peu nombreux disséminés sur les faces dorsale, ventrale et laté-
rales, entre les polypes et de plus en plus rares vers la base du rachis. Pédoncule
légèrement renflé à sa base. Axe de la colonie formé par une tigelle imprégnée
de calcaire, à section circulaire, se recourbant vers le sommet à sa partie infé-
rieure. Corpuscules calcaires de formes diverses clairsemés dans le tégument à
la base du pédoncule, plus abondants dans le rachis, particulièrement autour
des siphonozoïdes et dans la région basilaire des polypes.
L'espèce type de ce nouveau genre sera le Mesobelemnon gracile nov. sp.
Sur les PENyATULiDÉs
DE LA FAMILLE DES KoPHOBELEMINONID/E KoLLIKER,
par M. Gh. Gravier.
En i85() , Asbjôrnsen fonda, pour la Pennatula stellifera 0. F. Millier t), le
genre kophobelemnon^ qu'il caractérisa ainsi :
Polyparium liberum, carnosum, spiculis calcarcis farclum ; rachis clavijor-
M Asbjôrnsen, Fauna littoralis Norvegiae , fasc. II, i856, p. 81.
W A. Kôlliker, Anatomisch - systematische Beschreibun;j der Alcyonarien,
Abhandl. Senck. Natnrf. Geselhch., 8e1' Bd, 1879, p. i3i, pi. XXI, Bg. 18/1
cl i85.
M O.F. Mïller, Zoologia Danica, vol. I, p. Uh. — Zool. Dan. Prodr., n° 3076.
w A 9bjornsen, Fauna littoralis Norvegiae, fasc. II, l856, p. 81.
Mt ski m. — un. 1 1
— 162 —
mis, epinnata, latere anleriore solum papillis pohjpiferis, per quatuor séries lon-
gitudinales, alternantes, disposais obsilo.
Polypi maximi, loti retractiles , octo tentaculis pinnatis circum os ornali.
Axis gracilis subcalcareus vel sublapideus.
La disposition des polypes en quatre séries longitudinales alternantes
n'avait pas la valeur d'un caractère générique comme le fit remarquer
Herklots(l) en décrivant une seconde espèce du même genre.
Kolliker''' compléta les descriptions d'Asbjôrnsen et d'Herklots. Il fit re-
marquer que les polypes peu nombreux, de grande taille, très saillants,
donnent au rachis un caractère spécial, d'autant plus que, dans quelques
cas. tous les Polypes sont orientés dorsalement, tandis qu'habituellement
une partie d'entre eux sont fixés latéralement. Grâce aux spicules particu-
lièrement nombreux à la partie inférieure des polypes, il se forme une
sorte de calice, de façon qu'un rachis de Kophobelemnon, avec ses polypes
rétractés, ne possède jamais une surface unie comme les Lituaria ou les
Veretillum. Les siphonozoïdes fort nombreux s'étendent sur toute la surface
du rachis, sauf au voisinage immédiat des polypes qui s'enfoncent oblique-
ment dans le sarcosome.
Kôlliker sépara du genre Kophobelemnon le genre Sclerobelemnon 'x>, qui
diffère surtout du précédent par l'absence de spicules calcaires dans les ten-
tacules. Les polypes forment de chaque côté 10 à 1 1 rangées de chacune
5 ou 6 individus, montant obliquement vers le haut, en ne laissant libre
qu'une étroite zone ventrale , comme dans le genre fondé par Asbjôrnsen.
Beaucoup plus serrés les uns contre les autres , surtout au sommet du rachis,
ils sont aussi relativement plus petits que chez les Kophobelemnon. Ils pé-
nètrent dans le sarcosme normalement et non obliquement par rapport h
l'axe: les siphonozoïdes très nombreux occupent toute la surface laissée
libre par les polypes. D'autre part, les spicules courts et larges des Sclero-
belemnon diffèrent nettement de ceux des kophobelemnon.
Le genre Mesobelemnon Gravier (1' n'a pas non plus de spicules dans les
tentacules des Polypes qui, de grande taille , peu nombreux, très largement
séparés les uns des autres, s'insèrent partout sur le rachis, sauf sur la ligne
médiane ventrale, sans offrir de séries alignées. Les siphonozoïdes, en
nombre restreint, sont disséminés flans les espaces non occupés par les
polypes, sur les côtés comme sur les faces dorsale et ventrale. Les pinnules
C Herklots, Notice pour servir à l'étude des Polypiers nageurs ou Pennatulides ,
1807, p. a3.
(s) A. k'iu ikkii, Anatomisch-systeroalische Beschreibung der Alcyonarien,
Abhandh. Senckenb. Naturfors. (Jesellsch., S" Bd, 1873, p. 118.
-1' A. k 01.1,1 k Kii , loc. cit., 1872, p. i3i.
M Ca. Gbavïeh, Sur un genre nou\eau <!<■ Peaoatulidé (Mesobelemnon nov. ;;.
gracile nov. sp. , Bull, du Mus. d'Iiist. Ml., J907, n" », p. i5o).
— 1o3 —
des tentacules sont beaucoup moins développée! que dans les deux mares
précédents, ce qui donne aux polypes épanouis un aspect qui rappelle ce
que Ion observe chez certains Alcyonidés. Les spicules sonl, à un ceiuiin
point de vue, intermédiaires entre ceux des Kophobelrtmion et ceux des Sclc-
robelemnon; ils sont moins grêles que chez les premiers, plus allongés que
chez ies derniers.
Le genre Mesobelruuion procède des deux genres Koplmbrlemnon et Selero-
hrlrinnoii ; il diffère toutefois davantage de chacun de ces genres que ceux-ci
ne diffèrent entre eux.
Ces trois genres forment un groupe homogène caractérisé surtout par
l'insertion des polypes sur tout le rachis, sauf sur une étroite bande ven-
trale, et par la répartition des siphonozoïdes sur les deux faces et sur les
côtés de la région polypifère.
V coté des genres Kophobelemuon et. Sclerobelemmn , Kôlliker (1), en 1880,
a incorporé dans la famille des Kophobelemnonida; le genre Bath^pliliitn
kôlliker. dont il avait fait, en 1879, le type d'une famille à part(1).
Chez le Bathyptilum, les polypes, de grande taille, en nombre peu con-
sidérable, sont disposés suivant une seule rangée de chaque côté; les spi-
cules sont particulièrement denses à la base des polypes et composent l'ar-
mature d'un pseudo-calice comme dans les genres précédents. Les zoïdes , tous
ventraux, en une série régulière, sont au nombre de a5 à 3o de chaque
côté. La localisation de ces polypes rudimentaires est ici bien marquée :
d'autre part, la symétrie bilatérale s'accuse d'une façon très nette. Près du
précédent, se place le genre Thesiouks Thomson et Henderson (-1) dont le
rachis grêle, fort allongé, porte des polypes longs et ténus, sans calices et
sans spicules.
La même disposition pennée des Polypes s'observe chez d'autres Penna-
tulidés junciformes également dépourvus de calice et qui ont été rattachés
aux précédents par Delage et Hérouard(4) : Scleroptilum Kôlliker (5), Proto-
caulon Kôlliker (f'' et Deutocaulon Marshall et Fowler (7).
(1) A. Kôlliker, The Voyage ol'H. M. S. Challenger. Report on the Pennatulida,
1880, p. 34.
(J) A. Kôlliker, loc. cit., 187a, p. 200, Taf. XXIII, fig. 918 et 919.
(3) J.-A. Thomson et W.-D. Henderson, Second preliminary Report on the
Deep-Sea Alcyonaria collected in the Indian Océan (Invesligator), Ann. and Mafr.
ofnat. HisL, vol. XVIII, 1906, p. £27.
w DELAOEet Hérouabd, Traité de Zoologie concrète, t. II, a' partie, 1901, p. /1/18.
(5> A. Kôlliker, The Voyage of H. M. S. Challenger. Report on the Pennatulida,
1880, p. 3o.
(<" Ibid., p. 9 G.
1 A. Milnes Marshall and G. H. Fowlkb. Report on the Pennatulida tlredged
hy H. M. S. «Porcupine», Tramact. of the Royal Suc. uf Edinlwrgh, vol. XXXIII,
1888, p. 453, pi. XXXI et XXXII, tig. 87-88.
1 1 .
— 164 —
kolliker plaçait le premier d'entre eux à côté du genre Proloptilum
kolliker. dont les polypes sont logés dans des calices permanents, à forme
définie. Les siphonozoïdes sont ici aussi disposés sur une seule rangée,
mais sur la face dorsale. Les tentacules sont munies d'une armature de spi-
rilles comme chez les Kophobclvmnon.
Les genres Protocnulon et Deutocaulon sont totalement dépourvus de spi-
cules; mais chez le dernier, dont on ne connaît pas les siphonozoïdes, les
polvpes qui naissent isolément comme chez les précédents, se soudent par
leur base de façon à former dans la partie supérieure du rachis de petites
feuilles composées de deux ou trois individus. Comme le font remarquer
Marshall et Fowler, les genres Deutocaulon et (Uadiscus Danielssen et Koren (1 ,
dont les feuilles résultent chacune de la soudure de trois polypes, établissent
la transition cuire les Junciformcs et les Penniformes de la famille des Vir-
gulaires, dont les lames polypifères sont généralement plus étendues. Les
genres Stephanoptilus décrit récemment par Roule (,) et Scava Danielssen el
Koren 'v sont d'autres chaînons entre les deux tribus des Pennalulidés men-
tionnées ci-dessus.
Quoi qu'il en soit, les genres kophobelemnon , Sclerobelemnou et Mesobe-
tciniion constituent un groupe naturel , homogène , nettement distinct de celui
qui comprend les genres lialhyplilum Tliesioides , Sclcroptilum , Protocaulon el
Deutocaulon, dont il serait préférable de le séparer pour l'ériger à l'état de
famille distincte.
PûLYCLADES RECUEILLIS PAR M. Cil. GlMVIER
DAIS LE GOLFE DE TiDJOURAH E\ lyoà,
par M. Adolphe Meixner, Graz (Styrie).
Les matériaux de cette collection de Polyclades ont été recueillis par
M. Ch. Gravier pendant les mois de janvier, février et mars 190/1 dans le
golfe de Tadjourah (Somalie française); les 36 exemplaires appartiennent
;i i3 espèces, dont 10 se sont trouvées nouvelles.
Une description approfondie, au double point de vue morphologique el
anatomique, accompagnée de o planches, sera publiée bientôt dans la Zeil-
arhrift fur irissenscltaftliche Zoologie.
(|) D.-C. Danielssen and J. Koren, The Norvegian Nortli-Atlantic Expédition
1876-1878. Zoology. Pennatulida, i884, p. 57, pi. II, fig. 8-1 3.
(,) L. Roule, Note préliminaire sur les Pennatulides recueillies par le Travailleur
et le Talisman, dans l'océan Atlantique, au large du Maroc, Bull, du Mu», d'hixl.
nnt., igo5, p. 454. Une nouvelle famille d'Anthocoaires, ibid., 1006, p. 130.
(3) D. C. Danielssen and J. Koren, The Norvegian North-Atlantic Expédition
1876-1878. Zoology. Pennatulida, i884, p. 4 , pi. I, iig. 1.
— 165 —
I. Triiiii DBS ACOTYLEA.
Famille dks PLANOCERIDAE Lang.
Gerbe «tyio««hu>« (Ehrbg.) Lang.
Stylochusdjiboutiensis nov. sp.
1 exemplaire conservé dans le formol à 5 p. îoo est étiqueté : «■ I) j i —
houti, 19 février 190 A, dragage 20 mètres, récif du Météore; Planaire
gris clair avec quelques taches plus foncées ».
La forme générale du corps est compacte, ovale, subtronquée aux deu\
extrémités. La longueur est à peu près de 35 millimètres; la largeur, de
plus de 20 millimètres. La couleur est grise, passant un peu au rougeâtre,
surtout sur la face ventrale. Au* milieu de la face dorsale, se trouvent
quelques taches noirâtres et indécises.
Les tentacules arrondis sont situés à peu près à 6 millimètres du bord
frontal et sont éloignés l'un de l'autre de 4 millimètres environ.
Les ocelles occupent presque entièrement l'espace compris enlre les ten-
tacules ; ils sont disposés au-dessus du cerveau sur deux lignes parallèles ;
à l'extrémité du corps, ils sont distribués irrégulièrement sur plusieurs
lignes s'étendant du bord antérieur jusqu'au niveau des tentacules.
La bouche se trouve un peu en avant du centre de la face ventrale. Le
pharynx richement plissé s'étend au loin vers l'extrémité postérieure ; de
chaque côté de lui, les utérus apparaissent à travers la paroi du corps
comme des bandes foncées.
Les orifices génitaux sont situés à peu près à une distance de 9 milli-
mètres de l'extrémité caudale : l'orifice femelle , immédiatement en arrière
du mâle.
Stylochus salmoneus nov. sp.
Le seul exemplaire recueilli, conservé dans l'alcool à 70 p. 100, porte
l'étiquette: b Djibouti, 22 mars 190^, récif du Pingouin, dragage i5-
20 mètres; Planaire couleur saumon ».
La forme générale du corps est analogue à celle de l'espèce précédente ;
la longueur est de 25 à 3o millimètres, la largeur de 20 millimètres. Dans
l'alcool . la couleur a viré au jaune d'ocre pâle. L'ornementation a disparu
entièrement ; la face ventrale est un peu plus claire que la dorsale.
Les tentacules sont distants l'un de l'autre de h millimètres environ,
à 5 où 6 millimètres du bord frontal. Malheureusement, ils sont com-
plètement rétractés ; aussi, m'est-il impossible de reconnaître la forme et
la situation des yeux correspondants. Les yeux cérébraux et marginaux
sont disposés comme chez St. djibouùensis.
La bouche est située à peu près au centre, à i3 millimètres en avanl de
— 166 —
l'extrémité caudale. Les orifices génitaux, très voisins l'un de l'autre, se
trouvent à une distance de 3 millimètres de la bouche.
Stylochis reticwlatis (Stps ?) mini.
? Stylochw retirulatw Stps(l): Stylochoplana nketdata Stps (2' : Pluno-
cera (?) reticulata Lang (3).
Ije seul individu (pie j'ai pu examiner n'avait pas encore atteint entiè-
rement l'état adulte. H est conservé dans l'alcool à 70 p. 100 et porte la
mention : tr Djibouti, %h mars 1906: lies Musha, Grand Récif, dragage
ao mètres ».
La forme est large, ovale , aplatie, le bord est un peu ondulé. La longueur
est d'environ 10 millimètres, la largeur de 7 millimètres; sur la ligne
médiane, se trouve un renflement longitudinal plat.
La couleur est , sur la face dorsale , jaune clair, plus foncé dans le champ
central: le dessin se compose d'un réseau très fin de couleur bai foncé,
qui forme dans la partie antérieure des mailles plus fines et plus petites
que dans les régions latérales et postérieures : dans le champ central, sur-
tout, les lignes brunes du filet sont très larges et foncées et ne laissent
entre elles que de petites taches claires de la couleur prédominante. En
outre, chaque tentacule est entouré à sa base d'un large anneau brun
foncé. Le filet se compose de beaucoup de petits anneaux circulaires. ellip-
tiques ou polygonaux: ceux-ci se résolvent, examinés à un plus fort gros-
sissement, en petits points d'un brun foncé. La face ventrale unicolore est
jaune ivoire.
Les tentacules cervicaux sont éloignés à peu près de 2 millim. 5 du bord
frontal, et sont distants de 1 millim. 5 l'un de l'autre. Malheureusement,
ils sont entièrement invaginés, de sorte que je ne puis indiquer d'une
manière exacte la situation des yeux correspondants. Les yeux cérébraux
forment deux bandes bien définies , qui se résolvent en avant en un groupe
peu serré, impair, d'yeux frontaux. Dans les parties latérales du champ
frontal, se trouvent aussi quelques yeux isolés. Les petits ocelles marginaux
sont irrégulièrement disposés en 3-4 rangées à l'extrémité antérieure et
s'étendent en arrière jusqu'au niveau des tentacules.
(1) Stimi'sok , \V. , Descriptions of some new Marine Jnvertebrata. Prored. Acad.
Nat. Se. Philadelphie, vol. VII, |>. 38i. — PhiladHphia, i855.
(2' Stimpson, W. , ProdrOTMU descriptionis aniinatiuat ererlcbraloviim , quae in
p.rpedilione ad Oceanum Pacijicaai tteptentrianalem Johanne Hodtferx Ditcr a ïlepu-
btica Fédéral a missa obtervuit et desaijisit. Part. I. Tur/iidlaria Denèrotoéla. Ibid.,
vol. IX. p. 39. — Philadelphia, i8.r>8.
M Lang, V., Die Polt/claden (Seeplanarien) de* ft»lje* MM \eapel uiul der «;»-
tfvenzcnden Meerenabsclmitte. Eine .\lani>ifraplue. Kauna itnd Flora dos fiolfos
von Ni-api'l, ctr. . XI. Monographie. Leipaij;, t88'i.
— 167 —
La bouche sa trouve on peu on arrière «In centre <le la (ace ventrale, le
pharynx est large.
Les orifices génitaux sont situés l'un près de l'autre à une distance do
i inillim. i do l'extrémité* caudale.
J'incline à identifier cette espèce avec Styhehus retieulatus Stps, maigre1
la brièveté de sa description cit<£o : rrLate ovala, supra pallide brunnea,
fuscomaculata , filis nigro-punrtalis retioulata. Tentacula et ocelli in areola
cl.ira ad quartam anteriorem corporis sita. Ocelli in acervos quatuor dispo-
siti, quorum duo ad basiin anteriorem lontaculorum, et duo inter et ante
tentacula sili. Long, a; lat. 1.5 poil. Mal», ad oras iroulae Lo Choo : sub-
littoralis in pupium lissuris.»
On s'explique que Stimpson n'ait pas remarque les ocelles marginaux :
je n'ai pu moi-même les reconnaître que sur l'animal soumis à l'action
des réactifs éclairoissants. La grandeur moindre de mon exemplaire s'ex-
plique par sa jeunesse : les appareils génitaux sont encore rudimentaires.
Genbe : Notoplmia Laidlaw.
Notoplana cotylifera nov. sp.
Il y a 3 exemplaires de cette espèce conserve's dans l'alcool, avec la
mention : rrOboek, h mars 190/1; dragage dans le port 12 à 20 mètres.
Planaires (gris jaunâtre )*.
Ils sont de même taille, tous les trois; leur longueur est de i5 milli-
mètres , leur largeur de 7 millimètres ; leur forme est oblongue-ovale ; le
corps a une épaisseur très faible. La couleur des pièces conservées est uni-
forme , d'un jaune pâle , sur la face ventrale , un peu plus tendre que sur la
face dorsale.
Les tentacules sont éloignés de 3 millimètres de l'extrémité antérieure,
assez près l'un de l'autre, coniques, rétractiles dans des fosses distinctes.
Les ocelles tentaculaires se trouvent à leur base; les yeux cérébraux forment
9. groupes allongés entre les tentacules.
La bouche est située au centre, à 7 millim. 6 de l'extrémité antérieure;
le pharynx est plissé , et relativement petit.
Les orifices génitaux sont très éloignés l'un de l'autre; l'orifice mâle se
trouve presque à 2 millimètres en arrière delà bouche, le femelle à 1 mil-
lim. 8 en arrière du précédent. Entre ces deux orifices, à peu près au
milieu, il y a un grand suçoir génital très musculeux.
Famille des LEPTOPLANIDAE Lang.
Genre : Lcptoplana ( Ehrbg.) Lang.
Leptoplana concolor nov. sp.
La description suivante a été fondée sur l'élude do 3 exemplaires con-
— 168 —
K
serves dans l'alcool auxquels «Hait jointe la note suivante: frlles Musha,
27 janvier io,o4: Planaires vivant sur les Madrépores des récifs. Couleur
Manche.»
La forme des exemplaires très plisse's et enroulés est oblongue-ovale ,
largement arrondie en avant, se rétrécissant graduellement en arrière
sans se terminer en pointe. Les individus sont à peu près de même taille;
ils auraient, dans l'état étendu, à peu près une longueur de 16 millimètres
et une largeur de 9 millimètres.
La couleur des exemplaires conservés est simple , d'un blanc brunâtre et
un peu plus foncé sur la face dorsale que sur la face opposée.
Les groupes des yeux lentaculaires sont à peu près ovales, situés à une
distance de 3 millimètres du bord antérieur. Entre eux et en avant d'eux,
se trouvent, disposés en deux groupes plus considérables, les yeux céré-
braux, de chaque côté de la ligne médiane. De plus, il y a quelques yeux
un. peu plus grands derrière les groupes des yeux tentaculaires. Les ocelles
marginaux manquent complètement.
La bouche est située un peu en avant du centre du corps. L'orifice géni-
tal mâle se trouve directement en arrière du pharynx , à la fin du deuxième
tiers: l'orifice femelle est situé 1 millimètre en arrière du mâle. Le pénis
n'est pas armé.
L. sUBViRiDis Vlehn (pardalis Laidlaw).
Le matériel de la collection contient k exemplaires de cette espèce, dont
3 sont conservés dans l'alcool , 1 seul dans le formol. Les notes qui les accom-
pagnent sont les suivantes : rrObock, 3 mars 190 4; Récif du la Clochet-
terie. Planaires trouvées sur les pierres à marée basse; punctations grises
sur un fond jaune clair.»
Jusqu'il présent, celte espèce a été trouvée près des Moluques (Plehn),
sur la côte Est de la mer d'Oman et près de Funafuti dans l'océan Pacifique
(Laidlaw ).
Famille des LATOCESTIDAE Laidlaw.
Gknrk lialooextus (Piehn) Laidlaw emend.
Latocestus marginatus nov. sp.
De ce magnifique Polyclade, 3 exemplaires ont été rapportés du golfe
de Tadjourah. M. Gravier y avait joint les annotations suivantes : *Dji-
bouti, 7 février 1906: planaires vivants sur les colonies de Zoanllius. cou-
leur grisâtre.»
Les pièces conservées s'étaient fortement contractées et leurs bords s'é-
taient plissés. Étendues complètement, elles prennent la forme d'un ruban
dont les extrémités antérieure et postérieure ne se terminent pas en
pointe; les bords latéraux sont parallèles. La longueur est de 1 1 à 9.0 mil-
— 169 —
limètres, la largeur n'est que de 3 millimètres, l'épaisseur d'environ i mil-
limètre. La consistance du corps est compacte.
La couleur principale des exemplaires conservés dans l'alcool est un
jaune clair sur la lace supérieure, un peu plus blanchâtre sur la face infé-
rieure. A la face dorsale, le corps est entouré latéralement d'une fine
bordure blanche. Distinctement limitée par celle-ci, se trouve vers l'in-
térieur une large raie d'un jaune d'ocre rougeàtre, passant vers la ligne
médiane, au jaune clair qui domine. L'extrémité antérieure est colorée
d'une façon moins intense que le reste du corps. Près de l'extrémité
postérieure, une grande tache claire indique sur la face dorsale la situation
du pharynx et des appareils génitaux.
Quant à la distribution des yeux, notre espèce se rapproche surferai de
L. pacifiai* Laidlaw : les yeux cérébraux forment aussi 9. lignes étendues
de chaque côté de la ligne médiane, s'épanouissant en éventail vers
l'extrémité antérieure (yeux frontaux). Il y a aussi des yeux éparpillés
en grand nombre, de chaque côté des groupes formés par les yeux céré-
braux. Les ocelles marginaux se détachent plus nettement des yeux fron-
taux chez L. pacifiais ; placés irrégulièrement sur 3 ou 4 rangées, ils
entourent ici le bord frontal et s'étendent en arrière jusqu'au commence-
ment du deuxième quart du corps.
La bouche et l'extrémité postérieure du corps sont éloignés à peu près de
1 millimètre l'une de l'autre. Les orifices génitaux sont situés tout à fait
près l'un de l'autre, le mâle au voisinage immédiat de l'extrémité du pha-
rynx. A l'extrémité postérieure , il n'y a pas de suçoir visible.
IL Tribu des C OT1LEA.
Famille des PSEUDOCERIDAE Lang.
Genre Pseiidoceros Lang.
Pseudoceros bimarginatum nov. sp.
De cette espèce nouvelle il y a 3 exemplaires bien conservés dans le formol
à 5 p. 100, un seul exemplaire a atteintTétat adulte. L'étiquette correspon-
dante indique : rrBaie de Djibouti (près du récif du Héron), 1 o janvier iqo4.
Dans les algues (Gystosira ?). Face dorsale rose pâle, face ventrale même
teinte, plus foncée. Sur le pourtour, bandes jaune d'or et brune, avec un
liséré vert. *
La configuration des individus est ovale, en forme de feuille. Dans l'état
conservé, les animaux sont longs de 1 6 à 23 millimètres et larges de 1 1
à i3 millimètres. L'épaisseur est à peine de o millimètre 5. Sur le dos.
un étroit renflement médian se détache distinctement. Sur cette face, la
couleur principale des exemplaires conservés est jaune ivoire: le renflement
— 170 —
dorsal est d'un blanc pur; le contour du corps est gris clair; en dedans
et parallèlement à celui-là, a rubans d'une largeur égale, distinctement
délimités, entourent tout le corps : le plus éloigné du centre est noir, le
plus proche est de la même teinte que le jaune d'oeuf. La face ventrale est
plus claire que la face dorsale.
Dos deux côtés, les plis du pharynx se détachent en blanc à travers les
parois du corps, les utérus sont gris foncé et les ovaires rouge clair.
Les yeux cérébraux, au nombre d'environ 70, forment une tache
presque circulaire vers l'extrémité antérieure du corps. Les yeux marginaux
se trouvent irrégulièrement disposés en 1 ou 2 rangées sur le bord frontal
et entre les tentacules marginaux, sur la face dorsale comme sur la face
ventrale.
Les indications suivantes, concernant la situation des orifices du corps,
se rapportent au seul animal ayant atteint l'état adulte. La bouche est située
à peu près à 3 millimètres du bord frontal: l'orifice génital mâle im-
paire à a millimètres en arrière de la bouche; l'orifice femelle, à 1 milli-
mètre en arrière du mâle, la ventouse ventrale à 9 millimètres en arrière
de l'orifice génital femelle , et par conséquent éloignée de 8 millimètres de
l'extrémité antérieure.
Pseudoceros Gravieri nov. sp.
Cette espèce nouvelle que je dédie au naturaliste qui l'a recueillie, est
représentée par a exemplaires malheureusement brisés en plusieurs mor-
ceaux. La note de M. Gravier ajoute : cr Djibouti, la février iqo4. Dragage
dans les herbiers, en face l'embouchure de la rivière Ambouli; profondeur,
G mètres. Bandes jaune d'or encadrées par des bandes bleu foncé. Un li-
séré bleu plus clair sur tout le pourtour. (Très décoloré dans le for-
mol.)*
Les exemplaires conservés sont d'un blanc brunâtre sans la moindre ap-
parence de dessin. La consistance est extrêmement faible, la forme est
ovale; le corps est très plat. La longueur est 35 millimètres; la largeur
maxima, 19 millimètres.
Les yeux cérébraux forment un groupe ovale, situé tout en avant; les
yeux marginaux, disposés irrégulièrement en 1 ou 9 rangées, se trouvent
sur la face dorsale comme sur la face ventrale des tentacules marginaux et
sur le bord frontal. Sur la face dorsale de ce dernier, ils forment deux
groupes d'yeux ventraux.
Environ à 7 millimètres en arrière de l'extrémité antérieure, se trouve la
bouche; à a millimètres en arrière de celle-là , l'orifice génital mâle impair;
à a millimètres 5 en arrière de celui-ci, l'orifice femelle. La ventouse ven-
trale est située à 5 millimètres 5 en arrière de l'orifice génital femelle, par
conséquent à une dislance de 17 millimètres de l'extrémité antérieure.
— 171 —
Pseudoceros vinosum nov. sp.
Le matériel, que j'ai à ma disposition, contient a exemplaires conserves
dans l'alcool , en apparence bien conservés, avec les notes suivautes : rObuck.
.'! mars 1QO&; Récif du la Clochetlerie. Planaires trouves sous les pierres,
à marée basse. Couleur lie de vin foncé avec liséré de même couleur
un peu plus clair. Taches jaunes et blanches, i
Ce sont de petits animaux délicats, plats, d'une longueur de 18 milli-
mètres et d'une largeur niaxima de 9 millimètres; même suivant la ligne
médiane, l'épaisseur n'atteint pas entièrement 1 millimètre. Le bord est
ondulé.
Dans l'alcool, les 2 exemplaires ont pris une coloration jaune, qui ne
laisse reconnaître qu'une teinte rougeâtre au milieu. Chez cette espèce, le
bord ne montre aucun dessin: il est seulement un peu moins coloré que
le reste du corps. Les taches jaunes et blanches, que M. Gravier a men-
tionnées se trouvent encore chez les exemplaires dans l'alcool; les premières
représentent les ovaires, les dernières des amas de sperme, par conséquent
elles n'appartiennent pas à la pigmentation.
Les tentacules marginaux et le bord frontal sont garnis de chaque côté
d'une rangée d'yeux; le groupe des yeux cérébraux, qui s'étend un peu
en arrière, est situé à 1 millimètre 5 en arrière de l'extrémité antérieure,
el se compose de plus de 5o yeux de la même grandeur que les ocelles mar-
ginaux.
Le pharynx, long de 4 millimètres, s'ouvre à 9 millimètres en arrière
de l'extrémité antérieure. L'ouverture de la bouche n'est pas visible.
L'orifice génital mâle est placé à une distance de 6 millimètres 5 du bord
frontal, l'orifice femelle, à peu près à o millimètre 0 en arrière du mâle. La
ventouse se trouve un peu en avant du centre.
Famille des PERICELIDAE Laidlaw.
Gbnre Pericelis Laidlaw.
Pericelis rverlevana (Collingwood) Laidlaw.
Un exemplaire dans l'alcool, qu'on peut sûrement rapporter à cette es-
pèce, porte l'étiquette : fflles Musha, 97 janvier 190&. Planaire trouvée
sur un Pontes du Grand Récif. Couleur : gris.»
Jusqu'à présent, cette espèce a été trouvée près de Bornéo (Collingwood),
prî s de Minikoi dans la mer d'Oman et près de Rotuma dans l'océan Paci-
fique (Laidlaw).
— 172 —
Famille des PROSTHIOSTOMIDAE Lang.
Genre Proathiostomuin Quatrefages.
Prosthiostomum siphunculus (Délie Chiaje) Lang.
i exemplaire dans l'alcool, qui appartient sans doute à cette espèce,
porte l'étiquette : «• Djibouti, 96 février ioo4. Récif du Météore. Dragage
90 mètres. Couleur : gris uniforme.?!
L'exemplaire conservé est de forme oblongue ovale, long de 9 milli-
mètres, large de P> millimètres 5 et d'une épaisseur de o millimètre I}.
Sa couleur est jaune, virant un peu, au milieu, à l'incarnat, d'un jaune
pur sur le bord.
Prosthiostomum lineatum nov. sp.
Le seid exemplaire rapporté est conservé dans l'alcool et accompagné de
la note suivante : ailes Musha, 26 janvier îuoi. Planaire trouvée sur un
Poriles. Couleur gris brun, n
L'exemplaire daus l'alcool se présente sous forme d'un ruban, l'extrémité
antérieure est arrondie, l'extrémité postérieure est enroulée; à l'état d'ex-
tension, la longueur mesurait plus de 10 millimètres, la largeur, 3 milli-
mètres 5 environ.
La couleur est gris noirâtre , sur les bords et de chaque coté de la ligne
médiane , gris jaune. Cette dernière est formée par une bande colorée de
carmin foncé, qui, distinctement délimitée, n'atteint qu'une largeur de
o millimètre 1.
La disposition des yeux est essentiellement celle de Pr. siphunculus.
La bouche se trouve à peu près à une distance de 1 millimètre 5 de l'ex-
trémité antérieure; les orifices génitaux sont séparés, le mule se trouve au
centre de la face ventrale, le femelle, à moins d'un millimètre en arrière
de celui-ci.
NûTES SUR QUELQUES }fO\STRUOSITÉS VEGETALES (fASCIAT10\s)
ORSERVEES AU LARORATOIRE DE CULTURE E\ igo6 ,
par M. H. Poisson.
Les études de M. Hugo de Vriès sur la mutation, celles si curieuses de
M. Blaringhem sur l'influence des traumatismes dans les anomalies végé-
tales . enfin le livre de M. Costantin . Le transformisme appliqué à l'agriculture ,
ouvrage où la question des anomalies chez les plantes est également traitée,
ont jeté sur la tératologie végétale un jour tout nouveau, et c'est ce ijiii
— 173 —
m'engage à présenter à rassemblée des naturalistes quekpies exemplaires
recueillis dans le service ou envoyés au laboratoire.
Toutes ces anomalies sont des fasciations.
N° t. — Plusieurs rameaux de Fusain du Japon, faciès proveuaul des
pépinières du Muséum. Ces Fusains sont taillés tous les ans et la mons-
truosité s'observe dans ce service depuis plusieurs années.
N° a. — Deux exemplaires de Gbicorée sauvage (Cichorium Intybus).
fasciés presque sur toute la longueur de la lige qui est large et aplatie.
J'ai récolté moi-même ces échantillons au mois de septembre 1 906 ; il s'en
trouvait en abondance le long d'un chemin de déblave et près de l'ornière,
tandis que dans les champs voisins il y avait des chicorées non fasciées.
Les cultivateurs appellent ces Chicorées des plantes écrasées; il y a tout lieu
de croire que les roues des voitures traumatisent en effet les plantes et que
la blessure engendre la fasciation.
Du reste, on trouve souvent des plantes fasciées dans ce genre. La fa-
mille des composées contient beaucoup de plantes susceptibles de se défor-
mer ainsi :
Provenance. — Sixte près de Pont-sur-Yonne (Yonne).
N° 3. — Pimprenelle fasciée (Poterium Sanguisorba).
La tige est large et aplatie, les feuilles sont petites et grêles, l'inflo-
rescence elle-même est anormale au lieu d'un épi serré comme dans le type
normal ; elle ressemble plutôt par son large aplatissement à un capitule de
de composée.
Provenance. — M. Roland Gosselin : Colline de la Paix, Villefranche-sur-
Mer, envoyée à M. Bois, assistant à la chaire de culture, le 5 mai 1906.
N° k. — La plante suivante est encore une composée , c'est un Chrysan-
thème variété Thérèse Mazier, qui était faciée et dont les drageons commu-
niqués à M. Bois par un abonné de la Revue horticole, le 1 1 octobre 1906 .
sont remarquablement fasciés. Ils ont une apparence d'éventail tout à fait
manifeste. La monstruosité, ici, apparaît dans les jeunes rejetons de la
plante mère.
Sans doute, on ne peut pas dire qu'il y a hérédité, puisqu'il n'y a pas
eu reproduction; mais comme on multiplie bien plus le Chrysanthème par
drageons que par semis, la plante qui présente une telle anomalie pourrait
donner par multiplication d'autres pieds également fasciés.
N° 5. — Quelques jours après. M. Bois apportait des jeuues plants de
lilas (Syringa vulgaris) également fasciés. Cette plante comme le Fusain se
fascie facilement et il existe dans les pépinières du Muséum un autre lilas
(Syringa Bretschneideri) . chez lequel la fasciation existe depuis 190 4.
— 174 —
N° 6. — Lacluca saliva variété romaine. Cette Laitue fasciée fut apportée
au laboratoire par M. Rouhaud, chef des pépinières, et provient de M. Hé-
naut à Montreuil-sous-Bois. Elle est remarquable par sa fasciation énorme:
la tige est. en effet, aplatie sur toute la longueur et l'échantillon mesure un
mètre de haut; elle se divise vers la base en deux branches, la plus courte
mesure 45 centimètres de long: c'est aussi la plus large (7 centimètres
dans sa partie la plus grande^: elle se termine en crosse; l'autre mesure
80 centimètres de long, mais n'a que 2 à 3 centimètres de large. Cet exem-
plaire a peu de feuilles et celles-ci sont d'ailleurs très réduites. •
N° 7. — Coloquinte fasciée de la base au sommet provenant de Charn-
plan (Seine-et-Oise), du jardin de M. Souny, attaché au laboratoire de
culture. Cet échantillon n'a présenté l'anomalie qu'après transplantation .
opération qui fut faite sur la plante très jeune. La graine fut confiée à Uli
sol très riche en humus et exposé au midi. Le repiquage eut lieu dans une
terre arable très pauvre, exposée à l'ouest et ombragée; la plante eut vrai-
semblablement à souffrir de ce changement de milieu et dès lors commença
à se développer en hauteur mais sans se diviser, comme cpla arrive chez
les espèces ordinaires. La tige atteignit 1 mètre de haut environ et resta
aplatie et fasciée sur uuc largeur de 5 à 7 centimètres: les feuilles naquirent
sur cette tige uu peu plus |>etites mais normales de forme. La floraison eut
lieu mais ne produisit que des fruits avortés qui restèrent de la grosseur
d'une noisette.
N" 8. — Champignon de couche fascié; il semble s'agir ici d'une mons-
truosité double, mais c'est encore une fasciation; le champignou s'est
aplati et élargi.
N* 9. — Fleur de Primevère fasciée , don de M "" Juliette Laudy, provenance
Thiais, près de Choisy-le-Roi , î/i mai 1906. La fleur en question présente
un capitule ovoïde au lieu d'être circulaire et légèrement aplati; il se déve-
loppe d'ailleurs sur une tige fasciée.
Les fruits fasciés également sont fréquents, les bananes par exemple,
plus rarement les cerises, les poires et les pommes.
Pendant l'année 1 906 , l'on a reçu au laboratoire 3 fruits d'ananas
fasciés (n* 10), dont l'étude a fait l'objet d'une note présentée à la Société
botanique de France.
Ces exemples montrent que la fasciation est une anomalie extrêmement
commune chez les plantes, que les traumatismes (choc, coupures,
taille, etc.) sont souvent la cause efficiente de la fasciation.
A côté de ces actions, il peut y en avoir d'autres qui agissent quelque-
fois, par exemple l'influence des parasites, le brusque changement de mi-
lieu , etc. Enfin il est des cas où la cause est difficile à préciser.
Certaines familles paraissent plus souvent atteintes que d autres par la
175 -
fasciation; c'est le cas des comjiosées, des oléacées, des rosacées, etc., kI
dans les régions tropicales du genre ananassa. La vie delà plante n'est gé-
néralement pas gênée par cette anomalie, et la fascie se fait sentir parfois
jusque dans la graine; c'est ce qui explique les cas d'hérédité constatés par
les expérimentateurs.
Très souvent, l'anomalie qui s'est montrée une BAnée disparait l'année
suivante.
Notk additionnelle. — M. Conrard , jardinier au Muséum, m'a signalé qu'au
cours de quelques herborisations faites pendant les vacances à Saverne (Alsace)
en 1906, il remarqua plusieurs exemplaires i'Helleborut fœtidui fasciés et dont
les feuilles anormales ressemblaient auv frondes de certaines fougères.
II a pu constater des fasciations également dans la même région sur des Eu-
phorhia Cyfariëêias et ailleurs sur des Œnothera Bientôt et Goura Goccinea.
SUB QUELQUES CuCVBBlT.icÉES CULTIVEES d'I\DO-ChINE ,
par M. Cayla, STAGIAIRE AU LABORATOIRE COLOMAL.
Dans un article du Bulletin Economique de rindo-Chine(1) ayant trait aux
Légumes anuamites, M. J. Lan, sous-inspecteur d'agriculture, s'occupe
de la culture de certaines Cucurbitacées indigènes. Une description som-
maire de la plante et une détermination, souvent reconnue douteuse,
précèdent l'étude des procédés culturaux. Dans un envoi de M. Eberhardt,
membre de la Mission scientifique permanente d'Indo-Chine , nous avons
eu la bonne fortune de retrouver la plupart des Cucurbitacées décrites
dans cet article et de pouvoir les déterminer par comparaison avec les maté-
riaux de l'herbier du Muséum.
Parmi ces plantes , aucune n'est nouvelle ; tout au plus s'y trouve-t-il
peut-être des variétés culturales spéciales à l'indo-Chine. Toutes ont été
depuis longtemps signalées dans les cultures de la Chine, d'une part, et de
l'Inde d'autre part : certaines n'avaient pas été indiquées en Indo-Chine ou
avaient été rapportées à des espèces dont elles sont assez voisines sans
doute, mais dont cependant elles diffèrent nettement.
Dans cet ordre d'idées, l'exemple le plus frappant que nous ayons
rencontré est certainement la Cucurbitacée que les Annamites appellent
Bi dao. Sous le nom de Cucurbita Pepo, Loureiro{2) la décrit comme la
Courge la plus salubre et la plus agréable de la Cochiuchine. Et depuis
(l) Nouv. sér., n° 48, déc. io,o5, p. 1 197-1314.
w Flora Cochinchinensis , p. 593.
— 176 —
Loureiro, on rapporte, en Indo-Chine , le Bi dau an C. Pepo. Cependant
M. Lan a su l'en distinguer : il le rapproche du Cucurbita moschata Duch. ,
sans l'identifier avec lui. Il s'agit en réalité du Benincasa cerifera Savi. Les
caractères de l'échantillon reçu no laissent aucun doute à cet égard , quoi-
qu'il ait été impossible de noter l'abondante production cireuse pulvéru-
lente qui recouvre le fruit à maturité : le fruit avait , en eiïet . été cueilli non
mûr. Ainsi la corolle est rotacée, divisée jusqu'à sa base en 5 parties,
alors qu'elle est campanule? dans le G. Cucurbita. Quant à la variété, il
est à peu près impossible de se prononcer sur cet unique échantillon
conservé. Elle est certainement différente de celle signalée dans l'Inde par
MM. Paillieux et Bois(1), de même que de la seconde des deux variétés que
connaissait Naudin (2) et qui provenait de Chine. Elle se rapprocherait
beaucoup plus au contraire, d'après les dimensions du fruit que donne
M. Lan, de la première variété de Naudin. Quant à la forme du fruit,
elle est très exactement celle (fructus ovato-oblongus ) que Cogniaux '3
attribue au Benincasa hispida Cogn. (syn. de Benincasa cerifera Savi).
Le fruit peut être déformé accidentellement sous l'action de certains agents
atmosphériques : c'est là sans nul doute que doit être cherchée l'origine
de la courbure du fruit envoyé par M. Eberhardt.
En raison de la presque unanimité des auteurs à rapporter le Bi dao au
Cucurbita Pepo L. , il y a lieu de se demander cependant si les indigènes
ne désigneraient pas sous ce nom des Cucurbitacées appartenant à des
espèces et même des genres [Benincasa et Cucurbita) différents. D'ordinaire,
les Annamites, observateurs précis, attribuent aux plantes des noms diffé-
rents lorsque leurs fruits présentent des variations nettes dans la forme,
les dimensions, la couleur ou la saveur. En admettant même qu'il s'agisse
pour le Bi dao d'une variété du B. cerifera dépourvue de production cireuse,
production qui constitue le caractère le plus frappant, l'aspect et la répar-
tition des poils sur le fruit sont suffisamment caractéristiques, semble-t-il,
pour avoir déterminé de leur part une dénomination spéciale. L'erreur
paraît provenir de ce que Loureiro . - - à une époque où le G. Benincasa
Savi, n'existait pas. — a rapporté à tort le Bi dao au Cucurbita Pepo L. ,
erreur qu'après lui tous les auteurs ont reproduite , à l'exception de Co-
gniaux(4) qui, dans la synonymie du B. hispida Cogn., donne Cucurbita
Pepo Lotir, et non Linn.
On peut donc conclure que le Bi dao ne désigne que le Benincasa cerifera
Savi et que le Cucurbita Pepo L. doit avoir, en Indo-Cbine, un nom indi-
gène différent.
M Potager d'un Curieiw, p. 56.
M Ann. Se. Nat., lt° «érie, t. XII, «lah. a, |>. <>
W De Candoiae, Monogr, Phéner. Cucurbitaceoe, p. 5i4.
W Loc. cit. , p. 5 1 3.
177
Deux Cucumis se présentaienl comme variétés] curieuses. VI. linU a bien
voulu , à leur sujel , nous donner son in'-s précieux ;ivis.
L'un, le Dua bô est une variété de Cucumis melo L. qui rappelle beaucoup
la var. Dudaîm Naudiu. Mais le IVuil est plus volumineux d'un tiers que
chez les Dudaîms el sa couleur — qu'a pu altérer le formol - esl d'un
jaune orangé moins vif, les macules étant identiques. Ces fleiix variations
ne permettent pas cependant d'affirmer qu'il s'agil d'une variété nouvelle.
L'autre, le Dua gang, est une variété très curieuse du Cucumis melo L.
Son fruit ressemble, à s'y méprendre, à certaines variétés de Concombres
(Cucumis sativus L.) donl il a la forme, l'aspect el même la saveur:
M. Lan indique que les Annamites le consomment comme condiment el
les Européens à la façon du Concombre. M. Bois estime que celle variété
rappelle beaucoup le Melon blanc du Japon (C. melo L. var. Shiro urï).
Cependant le fruit n'a pas la saveur du Shiro uri. Celle saveur se rappro-
cherait plutôt, semble-t-il, de celle du C. melo L. var. acidulus Naudin
(Melon cucumériforme de l'Inde) (1). ï^audiu en avait reçu des graines de
Pondichéry, de J. Lépine, qui avait cru lui envoyer des semences de Con-
combre. Il nous a été impossible toutefois d'identifier de façon certaine
l'échantillon de M. Eberhardt avec une de ces deux variétés.
Les autres échantillons envoyés par M. Eberhardt ne souffrent aucune
discussion quant aux espèces botaniques auxquelles il faut les rapporter.
Nous pouvons donc nous contenter de donner le nom scientifique qui
correspond à chaque dénomination indigène.
Bi dao. Benincasa cerifera Savi.
Dua ho. Cucumis Melo L. var.
Dua gang. Cucumis Melo L. var.
Dua hâ'u. Citrullus vulgaris Schrad.
Muop ta. Lu\fa cylindrica Bœm.
Miiop laîi. Luffk acutangula Roxb.
Muôp dàng. Momordica Charantia L. var.
Fossiles du Sud-Ouest de Madagascar,
par Armand Thbvenin.
Des fossiles recueillis au Nord de l'Onilahy par MM. Gautier, fiastard,
G. Grandidier et Geay mon lient qur1 la série des terrains secondaires esl
probablement aussi complète et aussi fossilifère dans cette région de Mada-
W Ann. Se. Nat., 4e série, t. XI.
Muséum. — xiu. 12
— 178 —
gaacar que dans le N. 0. « le nie(1). Un envoi tout récemment fait par le
capitaine Colcanap, commandant du cercle des Mahafaly, au laboratoire
de Paléontologie montre que celle série se continue au Sud de l'Onilaln :
les fossiles qui composent cet envoi sont d'une merveilleuse conservation.
D'après une esquisse de carte géologique au millionième, dressée par cet
habile explorateur, les terrains jurassiques allleurent jusqu'à 5o kilomètres
au Sud de Tongobory (î).
Les gisements de fossiles jurassiques les plus riches sont situés dans la
vallée de la Lomaka , où l'on observe :
i° A la base, un calcaire oolitique jaune, d'âge callovien-oxfordien ,
dont le faciès et la fauue sont remarquablement constants à Madagascar.
M. Colcanap y a recueilli Perisphineles perdagatus Waagen , Peresphiactes
cf, aberrans Waagen et d'autres Ammonites appartenant à des espèces
nouvelles et des Oursins (Pygurus, Clypeus, etc.):
a" Au-dessus de ces calcaires, des couches plus argileuses renfermanl
une faune du Sequanien-kimeridgien : Aspidoceraê cf. acuniliicum Oppel. la-
pidoceras auellanum Zittel, Aspidcceras subdi&iractum Waagen (Des Apii/rhus
de grande taille, du groupe des cellulosi, qui ont appartenu à l'un de ces
Aspidoceras, ont été recueillis dans le même gisement), PhyUoceraa ply-
choiciim Quensl . Pliylloceras cf. disputabile Zitl. . Lytoceras saule Oppel,
/lltyitcliotwHa moravica Uhlig (variété signalée en Palestine par M. Noelling).
L'Albien supérieur et le Génomanien inférieur sont fossilifères entre
lîetioky et le Menarandrov ; on y a recueilli : Aeantliocerus Mantelli Sow..
Acanthoceras cf. mammillare Schl. , Puzosia compressa kossm. . TurrUites
Gresslyi Pict. et Camp.
Dans le lit du Menarandroy, sur le chemin de Betioky à Tuléar, un grès
verdàtre contient Puzosia Deuisoniana Stol. , ce qui confirme l'âge turonieo
que j'avais attribue à ces eouches d'après des fossiles assez peu caracté-
ristiques (tels que des Inocérames recueillis par M. G-eay).
Ces terrains secondaires sont recouverts en transgression par l'Ëocène
qui parait constituer en majeure partie le vaste plateau calcaire s'étendanl
entre la mer et une ligne passant à peu près par le confluent du Menaran-
droy et de l'Onilahy, les postes d'Ejeda. d'Ampanihy et le cours inférieur
du Menarandra. M. Colcanap y a recueilli en plusieurs points Ostrea pele-
cydion Fischer, très caractéristique des assises supérieures aux couches à
Alveolines et Orthophragmiva <pii allleurent aux environs de Tulear et que
M. Geay avait observées déjà sur le bord du pays Mahafaly. dans la vallée
de l'Onilahy.
(|) M. Boule, Bulletin du Mwtéum, 1899, p. i3o. — A. Thkvejih, ibidem.
icjol'), p. 33f>. — Ibidem, 1907, p, 85.
W Cette disposition avait été nettement indiquée par M. Boule sur la carie
géologique qu'il a publiée en 1900.
— I7!>
Il eut probable que cette transgression eooène correspond au Lutéiiru
supérieur; mais il sérail désirable que les explorateurs puissent trouvât1
des Foraminifères dans les calcaires du pays Maliafaly.
M. (lolcanap n'a pas négligé les terrains les plus récents, et il a entrepris
des recherches dans un gisement A Mpyomia situe A ao kilométrai environ
de la mer, sur la rive droite du Menarandrara. Ses fonctions, dans un pays
a pen près inexploré , lui permettront certainement d'enrichir encore Iw
collections du Muséum et de faire dans cette région de précieuses observa-
tions géologiques et paléontologiques.
Sun LES ROCËES ERIJPTIVES
RAPPORTEES PAU LE GAP1TAIVE TllÉVEMAI T DE l'Ai>R lit .
PAR M. A. DE HoMBII.
Le capitaine Théveniaut, au cours de sa Mission de 1906 dans l'Adrar
(N. E. de Tombouclou), a recueilli des documents géologiques (fossiles cl
roches) qui donnent des notions sur la constitution, jusqu'alors totalement
inconnue , de cette région du Sahara et des régions voisines.
D'après l'étude des documents paléontologiques , M. A. de Lapparent ''
a montré la présence du crétacé' supérieur à Tabankort et à Mabrouk , au
Snd et à l'Ouest de la région montagneuse de l'Adrar.
Cette dernière, d'après les renseignements verbaux du capitaine Théve-
niaut, est elle-même formée par un massif éru ptif où domine le granité.
Les roches qu'il a rapportées d'Es-Souq et de Teleya, au cœur de ce mas-
sif, et que nous décrivons dans cette note ont été recueillies dans des murs
en pierres sèches: quoiqu'elles ne présentent pas d'échantillon de granité
même et qu'elles n'aient pas été trouvées en place, la nature de quelques-
unes d'entre elles vient confirmer l'opinion du capitaine Théveniaut que
l'Adrar est constitué par un massif granitique.
Les roches étudiées appartiennent à deux séries. Une série de roches de la
famille granitique de couleur claire est composée de microgranites divers:
ces roches rubéfiées, jaunâtres, en plaquettes, ont tout à fait la sorte de
cachet spécial que l'on est habitué à voir dans le Sahara et dans sa bordure.
L'autre série est une série plus basique où dio rites et diabases sont ac-
compagnées de microdiorites et de microgabbros ; à l'œil nu . par leur carac-
tère mélauocratique, elle» se distinguent de suite de la première.
Tous les microgranites proviennent d'Es-Souq et ont ce caractère com-
w Sur l'extension des mers crétacées en Afrique, C. R. A. S., t. CXL, p. 84g,
('» février igo5.
îa.
— 180 —
mini de présenter des phénocristaux de feldspath et de quartz: par contre,
le second temps est structnrellement très variable.
Un échantillon nous offre un exemplaire de microgranile à quartz globu-
laire Au premier temps apparaissent des phénocristaux de feldspaths à
formes propres, les uus sans macle de l'albite attribuables à l'orthose, les
autres avec macles de l'albite et de Garlsbad et où cette dernière est très
fugitive: c'est très probablement de l'albite, sans que je puisse préciser
cette détermination. Le quartz apparaît en grains à formes hexagonales.
Dans la pâte entièrement altérée, on voit des débris d'un ancien silicate
ferro-magnésien décomposé au milieu d'un fond principalement constitué
• l'éponges de quartz globulaire.
Moins altéré . se présente un microgranile à quartz, micropegmaiitique. Les
lèldspalhs du premier temps sont uniquement monocliniques; ils sont for-
més par des individus qui comprennent micropegmatitiquement des faculos
feldspath iques plus biréfringents. Le quartz possède les mêmes caractères
nue celui de la roche précédente.
Dans la pâte, à côté du feldspath monoclinique, se trouve un quartz
abondant, souvent groupé en micropegmatite auréolée autour des feld-
spaths ou parfois autour des phénocristaux de quartz.
Les deux roches qui suivent possèdent un premier temps semblable à
celui du microgranile à quartz globulaire; le deuxième temps est très diffé-
rent de celui des deux précédents. Dans l'une (micrograuite à sphérolites
feldspalhiques) , la pâte montre de très nombreux sphérolites à croix noire,
à allongement négatif, très régulièrement radiés autour d'un centre: ce
noyau central est parfois formé par un grain de quartz. Entre les sphéro-
lites apparaissent de petits cristaux de quartz et de feldspath.
Dans l'autre roche, ce résidu quartzo-feldspathique n'existe plus. Les
sphérolites eux-mêmes n'apparaissent qu'à l'état d'ébauche. Tout le fond de
la roche est tapissé par des dendrites, très probablement fe'dspaf biques,
qui se ramifient de façon à constituer la totalité de la pâte. Ce mode de
si inclure est peu connu: je me réserve d'y revenir ailleurs. J'appelle cette
roche un microgranile à dendrites.
Passons maintenant aux roches de la série non granitique.
La diorite (Es-Souq) montre à l'œil nu une mosaïque d'amphiboles noi-
râtres et de feldspaths blancs. En plaque mince, la hornblende, en cristaux
verdâtres relativement pou allongés et parfois groupés en masse et conte-
nant quelques paillettes de biotite, est accompagnée de feldspath plagioclase
acide en grandes plaques très nettes, finement maclées suivant la loi de
l'albite. Ce feldspath plagioclase est souvent entouré par du mierocline.
au milieu duquel il peut paraître placé microperthitiquement. Cependant
le mierocline peut appartenir à une venue nettemeul postérieure; on le
trouve encore en petites plaques isolées. La inagnélite en grains auto-
morphes est assez abondante: la roche contient d'assez gros cristaux de
— 181
Bphène. Enfin on constate la présence d'un peu de quartz, qui pourrai!
bien être primaire.
La microdioriic quàrlzifere à hornblende, de la même localité, œ me parait
pas devoir être rapprochée de la roche précédente, L'amphibole du premier
temps est eu très gros cristaux, sortes de grains beaucoup plus volumineux
que la hornblende de la roche précédente et sans allongement Le Bphène
est peu abondant et toujours en petit cristaux : Tapante, qui ne formait que
des aiguilles très fines dans le diorite, se trouve ici en assez gros bâton-
nets inclus surtout dans la hornblende.
La hornblende du deuxième temps présente les niâmes caractères (pie la
première; elle est toujours plus ou moins grenue, jamais franchement
allongée. A l'œil nu. elle forme de toutes petites mouchetures noires au mi-
lieu du feldspath qui n'existe que dans la pâte qui est holocristalline. Ce
feldspath est un plagioclase, souvent très décomposé; il n'est pas accompa-
gné de microcline.
La magnétite n'est que rarement en grains automorphes; elle se trouve
plus généralement en traînées dans les fissures ou au contact de deux mi-
néraux. Un peu de quartz cimente les divers éléments.
Pour ces raisons, cette microdiorite ne nous semble pas devoir être rap-
portée à une diorite semblable à la précédente et qui n'aurait pas abouti
(filon, contact, etc.); elle doit former des filons indépendants dans celte
roche ou dans des roches totalement étrangères.
La diabase intcrserlale (Es-Souq) est formée de très nombreux bâtonnets
allongés de plagioclase assez basique, comprenant des plages d'augite le
plus souvent très décomposée et parfois un mélange d 'augite et de magnétite ;
elle n'a qu'en certains points des tendances à un ophitisme peu marqué.
Elle esta grain très fin. C'est beaucoup plus probablement une roche de filon
que de petit massif.
C'est aussi vraisemblablement une roche de filon que le microgabbro que
le capitaine Théveniaut a rapporté de Teleya.
Le microgabbro a le faciès extérieur d'une roche lamprophyrique à élé-
ments foncés non discernables à l'œil nu. En plaque mince, on constate
cependant la présence de feldspath plagioclase en association microgrenue
avec une augite souvent très décomposée: quelques feldspalhs en cristaux
un peu plus développés et allongés sont attribuables à un premier temps
très peu différencié. La magnétite, en grains, est assez abondante.
Une roche recueillie à Teleya ne peut être rangée dans aucune des deux
séries précédentes. A l'œil nu. on voit des cristaux de feldspaths plus ou
moins rosés et des lamelles de biotite noire trancher sur le fond terne et
grisâtre de la roche.
Les phénocristaux, assez abondants, sont formés de plagioclases à formes
automorphes, de grande taille, et de cristaux de biotite plus petits (parfois
avec inclusions réticulées de rutile) nageant dans une pâle très finement
— m —
grenue; on constate aussi un peu d'orthose. La pète contient le» mêmes élé-
ments avec quartz très abondant formant parfois de fines micropegmatiUît».
Le gneiss en assez gros cristaux n'est pas rare. Cette rocho nous semble
devoir êlre rapportée à un accident qui aurait rendu plus basique un micro-
granite.
Ko certains points de la pâle, l'abondance de la biotile et de la niagnétiU»
donne l'impression d'un passage à une roche lamprophyrique,
\ver ces rodies éruptives de l'Adrar, la mission Théveniaut a rapporté
d' \rascber un quart/ilo cimenté par de la rhlorite et parfois de la magnélile.
Autopsie de i'éi.éphavt Sahib,
mort âd Muséum, le >>.g jawier iqoj,
par Mme Phisalix(1>.
L' éléphant d'Afrique qui vient de mourir au Muséum était le plus gros
des éléphants de son espèce vivant en Europe. Il avait été acheté à Leine
(Hanovre), le 18 avril t883, et faisait ainsi partie de la ménagerie depuis
vingt-quatre ans. Comme il avait environ G ans à l'époque où il y est entré,
il était donc âgé d'une trentaine d'années au moment de sa mort. Celle-ci
ayant été entourée de légeudes où l'on associait des suppurations cutanées
à la consomption tuberculeuse, il a semblé utile d'en fixer d'une manière
plus précise les causes immédiates. Elle est due, comme nous allons le
voir, a une affection aiguë dont les symptômes se sont déroulés en six jours,
et ont débuté avec l'abaissement brusque de température, survenu le
a 3 janvier. Dans l'après-midi de ce jour, le thermomètre marquait 8 degrés
quand l'animal est sorti de sa case chaude pour faire sa promenade habituelle
dans son parc. Presque aussitôt il a éprouvé du frisson , du malaise, qu'il a
manifesté en passant souvent la trompe sur ses épaules et sur son dos,
comme pour se frictionner ou pour calmer son mal. Le lendemain, il était
triste, abattu, sans appétit. Vers les derniers jours, la lassitude, la dépres-
sion, les troubles respiratoires se sont accentués; il avait de la dyspnée, des
vertiges fréquents qui l'obligeaient à s'appuyer contre le mur pour garder
1"*' Cette note est, dans son ensemble, une reproduction île celles <|iii ont paru
au* €. R. de /Me, des Se. «tu h lévrier 1907, p. a3b' et 381 :
M. Eit.PKnRiKit, Mm,PinsALi\. — Autopsie de rKléphantd'AlriqueSahih,mort au
Muséum te ay janvier 1907. J'y ai joint quelques détails nécessaires à fixer cer-
tains points qui se trouvaient résumés dune manière un peu brève dan» te pmuiei
texte.
M1"1 Fhisaux. — Les Kléphaots ont-ils une cavité pleurale? & l\- *te. .Se.,
3.'» février 1907, p, 'i'iH.
18IJ
l'équilibre, Enfin dans la soirée du 99janvier.il B'esl afiaissé doncemenl sur
son train <le derrière, puis est tombé sur le flano jfnuche et a expiré.
Cavité thoracique. — L'autopsie commencée dès le lendemain matin a duré
•1 jours. Après découpage et enlèvement du cuir, fi «êtes ont été successivement
réséquées pour découvrir le poumon droit. Pendant cette opération, on constate que
le poumon est fixé à la paroi Ihoracique sur la plus grande partie de son étendue, car
il iaut sectionner les adhérences pour séparer chaque cote de la surface pulmonaire.
Toutefois ces adhérences ne s'étendent pas au diaphragme, et au moment où on
achevait de séparer la région moyenne de celui-ci des bases des deux poumons, il
s'est écoulé un liquide clair qui a suivi la pente du diaphragme et s'est collecté
dans la partie gauche du thorax, d'où on l'a enlevé plus tard par balayage.
Ce liquide ne provenait pas de la cavité abdominale , bien qu'une fente ait été
•faite accidentellement au diaphragme, car, après émission bruyante de gaz, la
boutonnière, qui n'avait pas plus de 5 à (> centimètres de longueur, s'est trouvée
fermée hermétiquement par la face supérieure du foie; d'ailleurs, il n'y avait pas
trace d'ascite dans l'abdomen, comme on a pu le vérifier par la suite de l'autopsie.
Le liquide ne provenait pas non plus de la cavité péricardique , car si le péricarde
avait été perforé à ce moment, ce n'aurait pu être que par la région des pointes
qui seule est en rapport avec le diaphragme, et qui était intacte quand les organes
ont été retirés ensemble du thorax.
Pour ces raisons, je considère donc le liquide qui s'est ainsi écoulé comme un
épanchement pleurétique.
Au contraire du poumon droit, le poumon gauche était libre sur la plus grande
partie de sa surface thoracique; mais son extraction a été rendue plus particu-
lièrement difficile, en raison de la situation des adhérences : l'une se trouvait au
niveau de l'épaule, et après section formait un relief de quelques décimètres carrés
sur la surface lisse et luisante du thorax; l'autre correspondait à la languette
pulmonaire contenue dans le sillon costo-diaphragmatique , languette qui était si
solidement fixée qu'il a fallu la couper et l'abandonner sur place pour pouvoir
retirer le poumon.
Ainsi les adhérences observées sur cet éléphant d'Afrique étaient très inégales
pour les deux poumons et tout à fait disymétriques comme localisation. Des auteurs ,
tels que Miall et Greenwood <l) , Boas M, les ont constatées plus généralisées encore
chez des éléphants d'Asie , et en ont conclu à la soudure normale des plèvres, c'est-
à-dire à l'absence de cavité pleurale chez ces animaux, et même chez l'éléphant
d'Afrique. M. Giàrd® s'est étonné que l'on puisse après cette opinion de Boas,
qui repose sur 5 ou G observations, parler de pleurésie et d'épanchement là où
on doit admettre qu'il n'y a pas de cavité pleurale. Or la chose est moins éton-
nante qu'elle ne le paraît, car la cavité pleurale, qui est virtuelle à l'état physio-
logique, ne devient réelle que dans les cas où il s'y produit un épanchement
(1) Miall et Greenwood. — Anatomy of Ihe Indian Eléphant, Jour. o/Anat, and
Physiology, t. XIII, p. kh.
(2) Boas. — Fehlen der pleurabohlen beim indischem Elelantem, Morp, Jahrb. ,
1906, t. XXXV, 3, p. 4ift.
(3) A. Giard. — L'Eléphant d'Afrique a-t-il une cavité pleurale? C. /?. Ac.
Se., 11 février 10,07, p. 3o6.
— 184 —
liquide ou gazeux; et la soudure des plèvres, si elle existait normalement, ne
serait pas plus un obstacle à la formation d'un épanchement que la disposition
«l'a utres séreuses à l'apparition d'un hygroma. Dans l'espèce, l'épanchement n'est
donc pas plus significatif que les adhérences pour juger de l'indépendance relative
des plèvres. Mais si un petit nombre d'observateurs, tels que Miall et Greenwood,
Vulpian et Philippeaux ' , ont négligé Ho se prononcer sur la nature des adhé-
rences qu'ils signalent, il en est d'autres, comme Camper'2' et Mojsisovics M, qui
les considèrent comme des traces de pleurésie adhésive; d'autres aussi, comme
Blair.M, qui ont vu les poumons dégagés de tous côtés; d'autres enfin, comme
Bazin M et Watson W, qui ont décrit avec précision la plèvre viscérale et la plèvre
pariétale. D'ailleurs, le Muséum possède deux pièces anatomiques qui tranchent
la question, et d'autant mieux qu'elles portent toutes deux sur l'éléphant d'Asie:
l'une est un fœtus dont le thorax est encore recouvert par la plèvre pariétale:
l'autre, plus complète, comprend le thorax et les organes thoraciques d'un jeune
Éléphant nain, mort en ip,o5, à l'âge de \h ans, et provenant de la ménagerie
Bostock. M. le Dr Gervais, qui a pratiqué lui-même l'autopsie, a trouvé les plèvres
simplement affrontées l'une à l'autre , et les a séparées sans déchirures ni sections.
La surface régulière et unie du thorax, d'une part, et des poumons, d'autre part,
montre donc que les poumons étaient parfaitement libres, et qu'il existe ainsi
une cavité pleurale. Celle-ci est capable de se combler par un processus patholo-
gique, tout comme chez l'homme et les autres animaux, car les éléphants sont mal
protégés par leur cuir, à peu près nu, contre les affections afrigore, notamment
les affections pleuro-pulmonaires.
Les poumons, sur l'éléphant Sahib , étaient les organes les plus fortement
atteints; ils présentaient dans toute leur masse une congestion intense, mais pas
d'hépatisation. Leur tissu, rouge sombre, crépitant sous la pression des doigts,
était souple partout, et laissait dégager à la coupe une spume abondante. Ni
dans les poumons, ni dans les ganglions bronchiques, ni ailleurs, on n'a rencontré
fie traces de tuberculose ou de charbon.
Le péricarde, libre de toutes adhérences, contenait un épanchement limpide
assez abondant, qui baignait la plus grande partie des ventricules. Sur la face
dorsale du sillon interventriculaire se trouvait une bande de tissu œdémacié, qui
correspond probablement à une lésion post niorlem.Lc- myocarde était parfaitement
sain; quant ta l'endocarde, il ne présentait soit sur les valvules, soit sur la paroi
des cavités, que des traces insignifiantes de lésions anciennes, et incapables en
M VrcpiAN et Philippe m\. — Noies sur le cœur, le foie et les poumons d'un
Kléphant, Ann. (1rs Se. nul., IVsérie, t. V, i856, p. 1 83.
f2' P. Camper. Description anatomique d'un éléphant mâle, i8o:>.
■3) Mojsisovics. — \ach. zur Anatomie von Loxodon Africanus (Mitth. (1rs
natnrw. Vereins fur Steiermarlc, 1 883 , |>. 171).
",: Hum. -- Memoirs <>/ the Royal Society, vol. V, 1706-1713. Philosoph. tram.
uf London . p. 3o3-3oA.
(•' Bazin. - Sur l'enveloppe propre du poumon, [nn. franc, et étrangères d'Ana-
tntnie ri <h- Physiologie appliquées <) lu Médecine ci à l'Hist. nul., 1. 1, p. 3ai.
W M. Watsos.- Anatomyofthelndian Eléphant, /owrn. of. Anat.andPhysiol.,
Il°seii.., t. V, ["partie, p. 93, 1871-1873.
— 185 —
tout cas de créer une insutlîsance. On n'a |>as constaté d'œdème des membres ,
ni du tissu cellulaire sous-cutané.
Cavité abdominale. Le foie et la rois étaient normaux; des frottis de ces organes
ainsi que ceux du lOtlff n'ont pas montré de microbes; les ensemencements du
sang sur milieux appropriés sont demeurés stériles.
Le tulir digestif était intact et facilement observable en raison de son insuffla-
tion naturelle par les gaz intestinaux. La muqueuse, examinée après section, était
saine sur toute la longueur.
Les reins ne présentaient pas de lésions macroscopiques ou suppuratives; mais
la vessie était atteinte; elle contenait quelques litres d'une urine troublée par
un abondant dépôt de phosphate de cbauv exempt de pus et de microbes. Sur
la muqueuse vésicale, œdématiée par places, et présentant quelques boursouflures
pblycténulaires de l'étendue d'une pièce de cinquante centimes, on \ oyait en
outre sur plusieurs points un piqueté hémorragique récent. Les orifices «les
uretères étaient petits et ne laissaient pénétrer qu'une sonde de 9 millimèlres
de diamètre environ.
Ainsi on n'a trouvé nulle part de lésions suppuratives, ni aucune trace
de tuberculose ou d'autre infection microbienne. Malgré des adhérences
assez étendues de pleurésie ancienne, l'Eléphant Sahib n'est pas mort d'une
maladie chronique consomptive, car le système musculaire était, comme la
plupart des autres organes, en très bon état. Il a succombé à un coup de
froid qui a provoqué chez lui uue fluxion de poitrine; celle-ci a été com-
pliquée de cystite, également a frigore, qui a ajouté son action toxique
propre à celle de l'asphyxie.
Les Chats anoures de l'Île de Man ,
par M. le Dr Gustave Loisel, directeur du Laboratoire
d'embryolooie générale et expérimentale à l'Ecole des Hautes-Etudes.
(Première note.)
L'île de Man, baignée par le courant du CJulf-Stream qui vient se jeter
dans la mer d'Irlande, est sans aucun doute un des points les plus inté-
ressants de l'Europe à visiter pour un zoologiste. Tout d'abord , ses côtes
et surtout la baie de Port-Erin, où se trouve une station biologique très
bien installée, sont les endroits les plus favorables pour étudier la faune
de la mer d'Irlande; l'île elle-même est un endroit de ponte ou de station-
nement pour nombre d'Oiseaux migrateurs venant du Nord; enfin sa faune
terrestre présente quelques particularités dont l'étude intéresse tout à la
fois la zoologie descriptive, la zoologie géographique et la zoologie géné-
rale, ("est ainsi que, au cours de notre récente mission scientifique dans le
Royaume-Uni, nous y avons trouvé des Chevaux indigènes de petite taille.
— 186 —
<les Lièvres différant de ceux de l'Angleterre et se rapprochant davantage des
Lièvres d'Irlande, des Poules sans croupion, enlin des Chats d'une race
particulière, dont le caractère le plus frappant est l'absence de queue.
Malheureusement, en dehors des Chats anoures, loutes ces particularités
sont restées non étudiées par les zoologistes , ou du moins nous n'en avons
trouvé trace dans aucun mémoire ou traité d'histoire naturelle. H est
vrai qu'en dehors des travaux sur la faune marine qui ont été faits au
laboratoire de Port-Erin, le seul ouvrage concernant la faune terrestre
de l'ile de Man est The Birds of the Iule of Man (1905, Edinburgh) de
P. G. Ralfe, et encore cet auteur ne s'occupe-t-il que des Oiseaux sau-
vages.
Le trop court séjour que nous avons fait dans l'ile de Man ne nous a
guère permis que de prendre, sur place, une première connaissance de ces
particularités zoologiques; nous avons pu pourtant recueillir, à leur sujet,
quelques notions nouvelles ou du moins précises, et nous avons pu rap-
porter des photographies ainsi que des exemplaires de Chats et de Poules
sans queue, avec lesquels nous comptons approfondir ces questions.
Dans cette première note, nous ne nous occuperons que de Chats sans
queue et encore seulement pour donner l'état de la question, au moment
où ont commencé les expériences et observations que nous poursuivons
actuellement dans notre laboratoire.
La première indication historique que nous ayons trouvée des Chats
anoures de l'île de Man remonte à 1823. A cette époque et pendant les
quelques années suivantes, on les décrit comme ressemblant énormément
au Lièvre ou au Lapin par leur train postérieur; on dit qu'ils ne prennent
pas les Souris et on s'occupe sérieusement de savoir si vraiment ils pro-
viennent de l'accouplement du Chat ordinaire et du Lapin ainsi que quelques
personnes l'avançaient alors (voir Magaz. of natur. history, i83q, t. V,
p. 275-674-717, et 18.V1, t. VII, p. 1/11). En i834, W. B. Clarke^ vint
s'inscrire en faux contre cette dernière opinion. Il dit que, passant ses
vacances de collège, en 1820, à l'île de Man, il vit plusieurs de ces
Chats dans des maisons de paysans situées dans la montagne entre Ramsay
et Peel Town. 11 ne put rien savoir, de ces paysan», sur l'origine de ces
Chats, mais, plus lard, il fut informé par une personne de Balla Salla,
non loin du Calf, qu'un navire, venant de Prusse ou de quelque autre
port de la Baltique, avait fait naufrage quelques années auparavant sur les
rochers situés entre Castle Rushen et le Calf et que 2 ou 3 Chats sans
([iieue, échappés de ce navire, avaient abordé dans l'île où ils auraient fait
souche de la race actuelle. Clarke ajoute qu'il ne se porte pas garant de la
véracité de celte histoire de naufrage.
Dix ans plus tard, en i83o, Le Keux parle de ces Chats dans ses Illus-
(l) VV. H. C.larkk, Magazine of nalural hûtory, i83/i, t. VII, p. i3q.
— 187 —
initions of natural History (I, p, .'{f>(i)(1), mais il les l'ail vivre dans les Gor-
DOuàiUes et Tiiême dans l'Ile de Wight. On retrouve ensuite l'indication
des Chats sans queue de l'fle de Mail dans le Magaz. of nul. history (i83s i,
t. V, p. 717). Ces Chats y sont décrits comme étant plus hauts sur pâlies
<|iie le Chat commun, mais plus petits et plus faibles; la couleur serait
généralement gris clair. Dans leurs mouvements, ils ressemblent plus,
dit-on, au Lièvre et au Lapin qu'au chat domestique, peut-être à cause de
la grandeur exceptionnelle de leurs pattes postérieures.
A partir de cette époque, les auteurs ne font plus que consacrer quelques
lignes au Chat de l'île de Man, et ils semblent ignorer, presque tous, le
renseignement d'origine donné par Clarke. En 1887, E. Bell(2) parle de
ces Chats comme existant en nombre considérable dans les Cornouailles,
dans l'île de Man et en d'autres endroits. En 1861, J.-G. Wood<3) les
représente comme des rrChats noirs à yeux glauques*; puis viennent de
très courtes mentions dans Darwin (4), Saint-George Mivarl(5), II. Lydekker(C),
Gerbe (7), Corneviu(8) (qui le nomme Felis cutus anura), Ménégaux (,J) (qui le
nomme Felis catus domestica ec«itdata),elc.
Cependant Harrison Weir(ID) qui eut l'occasion d'observer plusieurs Chats
de Man dans des expositions anglaises, nous en donne une description un
peu plus complète et présente même une rréchelle de points» de la variété.
Quant aux données anatomiques sur l'état de la région caudale de ces
Chats, il faut aller les chercher seulement dans quelques lignes de Saint-
George Mivart (loc. cit., p. 46) et dans une dissection faite par Anthony (ll).
D'autre part . un certain nomdre d'amateurs ont eu l'idée de croiser les
Chats de Man avec des Chats ordinaires et nous ont fait connaître heureuse-
ment les résultats qu'ils ont obtenus; tels que, par exemple, Robert Ser-
vice, Wilson, Hodgkins, Herbert Youug et de Mortillet.
Voici les résultats obtenus dans ces expériences :
(1) Le Keuk, Illustrations of natural history, i83o, I, p. 356.
('2) E. Bell, A History of british Quadrupeds, 1 8B7, London, p. 191.
^ fiev. .t. G, Wood. , The illustrated natural History, London, 1861.
w Darwin, The Variations of Animais and Plants under domestication, 1868,
I,p. 4 7, trad. franc, I, p. 48, et II, p. 70.
(5> Saint-George Mivart, The Cat, an introduction to the study of hakbomd Ani-
mais espeeialhj Mammals, London 1881, p. 7 et 40.
(6) R. Lydekker, A Hand^boolc to the Carnirora, part. I, p. i63.
(7) Gerbe, m Brelun, Mammifères, 1. 1, p. 3oo.
] Ch. CornkvilN, Traité de Zootechnie spéciale, 1897, p. 88 et 94.
(9) Menegaux, Hist. nat. des Mammifères, l, p. 374.
W H. Weir, Our Cat* and ail about them, 1889.
("' Anthony, Sur une Chatte anoure de l'île de Man, Bull, soctfagr. se. et ind.
de Lyon, séance du îli avril 1899, et Bull. soc. d'anthrop. de Paris, 4 mai 1890,
p. 3o3-3io avec 3 fig.
— 188 —
R. Service, Chatte Manx et Chat anglais'1' :
MOITIE
SANS QUEUE. UE QUEUE. QUEUE KMIHII .
i r* portée 3 o o
2e portée 9. î o
3e portée î 9 o
h* portée o a î
!Se portée o î
iY portée n o 3
q
Mortii.let-Anthow, Chatte Manx et Chats français
(*)
A QUEUE A LONGUE
THONQUKE. QUEUE.
i " portée r o
2e portée 5 î
3e portée 3 2
he portée 1 a
fi* portée 1 3
6*" portée 3 9
D'après le I)r VVilson (3), sur 9 3 petits issus du croisement de Chattes an-
glaises avec des Chats de Man, 17 seulement n'eurent pas de queue: dans le
croisement inverse, tous les petits eurent une queue courte. Herbert Youug '
décrit une très belle femelle sans queue , à longs poils , provenant du croi-
sement d'une Chatte de Man avec un Chat persan. Enfin M. Hodgkins
obtient toujours des Chats sans queue en croisant une Chatte de Man avec
des Chats ordinaires, et les petits métis obtenus, croisés eux-mêmes avec
des Chats anglais, donnent très fréquemment, dans leur descendance, des
petits anoures.
En somme , quelque intérêt que présente cette variété de Chat domestique ,
l'on est obligé de constater que les zoologistes s'en sont à peu près désin-
téressés jusqu'ici. Ils n'en ont le plus souvent parlé qu'après ouï-dire
et ont laissé le soin d'étudier cette race à des amateurs pourvus d'une
érudition et d'un esprit critique parfois insuffisants. Aussi trouve-t-on
actuellement de grandes divergences dans les opinions qui existent sur les
Chats de l'île de Man. Les uns lui donnent un pelage noir (Wood, Corne-
(l) R. Service, Hybrid Manx Cnts : Graduai restoration of tail, The Zoohgiêt ,
London, 1895, XIX, p. 375.
> A. de Mortillet, Chat sans queue de l'île de Man, Bull. une. dfanthrop.,
1S93, p. 8-i3 aver fig. (Les résultats obtenus par de Mortillet ont été publiés el
discutés par Anthony, lor. cit.)
(s) pjr Wii.son, cité par M. Orton, Phytiology of lireedinfi . 1 H f» 5 , p. o.
W H. Yonne et Hodgkins, cités par H. Weir, p. 81.
— 189 —
vin, Gerbe, Menegaux), d'autres un pelage uniformément roux (Anllm-
ny)(l), d'autres un pelage variable (Weir). L'absence de queue serait plus
ou inoins complète (Weir), ou l>ien ce ne serait pas un caractère fixe, et
même Vntliony veut délibérément refuser le qualificatif d'anoure à cette
race de Chats. Darwin dit que rr les Chats sans queue de l'Ile de Man
diffèrent du Chat commun, non seulement par l'absence de queue, mais
par la longueur des membres postérieurs, par la grandeur de la tête et par
les mœurs». Par contre, H. Weir remarque que les (mats ont une tète
petite, et Morlillet dit que sa Cbatte, à l'exception de sa queue écourtée.
ressemble en tous points aux autres Chats. Les croisements entre les Chats
de Man et les Chats à longue queue donneraient des résultats variables;
dans certains cas , le caractère anoure se présenterait comme un caractère
dominant dans la descendance , d'autres fois comme un caractère dominé.
Enfin la question d'origine peut donner lieu également à deux opinions :
l'une considérant la race anoure comme s'étant formée sur place , l'autre
la faisant provenir, par importation , de pays étrangers.
La première opinion est basée sur des faits semblables à ceux que l'on
trouve dans Bell (loc. cit., p. 191). Cet auteur rapporte que, dans un petit
village du Dorsetshire , existait , en son temps , un certain nombre de Chats
sans queue qui provenaient, (Usait-on, d'une Cbatte qui avait perdu sa
queue par accident. Il cite un second exemple, d'après leLondon's Magazine,
d'une autre Chatte auquel semblable accident serait arrivé et qui aurait
toujours eu, dans ses portées ultérieures, deux ou trois petits anoures. Mais
il est évident que ces observations ne peuvent donner lieu à aucune con-
clusion , car on ne sait pas si les Chattes n'avaient point du sang de Chat de
Man par leurs ancêtres , ou même si elles n'avaient point été couvertes par
des Chats Manx du voisinage.
La deuxième opinion repose d'abord sur cette notion historique que l'in-
troduction de l'espèce Chat commun en Angleterre est de date relativement
récente. Ë. Bell (loc. cit., p. 193) nous dit, en effet, que l'indication de la
présence du Chat en ce pays se trouve dans les lois du prince gallois
lloeldda (ixe siècle) et qu'il y apparaît comme un animal rare et de date
relativement récente (Leges Wallicse. — Penn. I, p. 83). Puis, en ce qui
concerne l'île de Man, l'histoire du naufrage que rapporte le Rev. Clarke
viendrait préciser l'époque à laquelle des Chais étrangers seraient venus
peupler l'île de Man. Ces Chats auraient pu être, en effet, originaires d'un
des pays où les auteurs ont signalé la présence de Chats à queue tronquée ,
plus ou moins semblables à ceux de l'île de Man : du Japon (2) de la Malai-
M Pourtant, l'animal que ligure Anthony dans sa note présente un pelage rayé.
^ Voir : Hist. nat. des voyages, Didot. Paris, 175a X,p. 667; — LoiusMetch-
nikoff, L'Empire japonais ; Chamfledry, Les Chais, ces deux derniers d'après de
MORTILLET, p. 10.
— 190 —
si© (ï) OD de Crimée1*'. Mais en supposant que l'île de Man ait été dépourvue
de Chats vei-s 1820. ce qu'il est déjà difficile d'admettre pour une époque
éloignée de dix siècles de l'introduction de cet animal en Angleterre, la
question ne nous parait pas encore clairement résolue. L'on ne peut guère
comprendre, en elfet. comment les deux ou trois Chats, échappés du navire
naufragé, auraient pu prospérer de telle façon que, dix à quinze ans après le
naufrage, Le Keux, puis Bell aient pu trouver de ces Chats en abondance,
non seulement dans l'île de Man. mais encore, disent-ils, dans les Cor-
nouailles et en d'autres endroits.
L'on peut donc dire qu'aucune des questions concernant cette variété de
Chats n'est actuellement tranchée.
Aussi , en allant en Grande-Bretagne , avions nous eu l'idée de rapporter
avec nous un couple de Chats de l'ile de Man. Et comme cette lie ne se trou-
\ait pas sur l'itinéraire prévu de notre voyage, nous nous étions adressé
(ont d'abord à Jamrach, le grand importateur d'animaux sauvages à Londres.
II nous répondit qu'il pouvait, en effet, nous fournir des Chats de race
pure qui, ajoutait-il, devenaient de plus en plus rares: mais en apprenant
à quel prix il voulait les céder (de 3y5 francs à 6a5 francs suivant l'indi-
vidu), nous résolûmes d'aller nous-méme à l'île de Man.
Nous pûmes trouver à acheter une Chatte , paraissant de race pure et se
trouvant dans un état de gestation très avancé. Cette Chatte, âgée de 5 ans,
provenait d'un père inconnu et d'une Chatte noire anoure. Elle avait donné
jusqu'ici plusieurs portées ne renfermant que des chats anoures, mai» elle
avait été couverte cette fois par un Chat à longue queue , car elle nous
donna, en cours de route, h petits dont 3 pourvus d'une longue queue
et un parfaitement anoure comme sa mère.
Nous apportâmes toute la famille jusqu'à notre laboratoire, où elle vécut
en bonne santé jusqu'au mois de décembre. Malhetireusement , vers celte
époque, le petit anoure qui, du reste, avait moins bien prospéré que
les autres jietits, commença à maigrir et mourut de consomption (?) au
début de janvier, âgé de i45 jours. Nous ne pouvons présenter ici que
sa photographie, en même temps que le squelette de sa région caudale:
ce squelette montre que les 3 ou h vertèbres sacrées sont encore libres et
paraissent plus [otites qu'à l'état normal : cette région est suivie de •?.
à 3 vertèbres corcygiennes, complètement atrophiées et presque entièrement
sondées en une seule masse osseuse.
Notre séjour à l'île de Man nous a permis d'obtenir d'antres données
concernant la race de Chats anoures. C'est ainsi que, nos propres recherches
dans l'île et les renseignements qu'ont bien voulu prendre, à notre <lr-
W Wittiam MarsDen, Histotre de Sumatra (trad. IV. 1788, 2 vol., I, p. 17g).
tf Morioe, Voyage en Cochinchinr (d'après de Mobtillkt, p. 12).
(2) Saint-George Mivart (loc. cit., p. 7).
191
mande, MM. Herdmao et Montgomery, auprès des indigènes, doua ont per-
mis de préciser la couleur «lu pelage <ln Chat de race pure. Ge pelage rai»
pelle un peu celui iln Chat sauvage; il présente uu fond uniformément
jaune ocre <>u gris avec des bandes régulières plus foncées. Nous avons eu
l'occasion également «le rencontrer quelques Chats anoures de couleur trico-
lore, uoireou plus rarement blanche, mais ces (mats ne sont pas réputés,
dans l'île, comme étant de race.
Pour la queue, le véritable Maux Cat en est complètement dépourvu on
présente sous la peau un filet tendineux noueux ou un peu tordu; corréla-
tivement à ce caractère, le train postérieur du Chat est très développé, ce
qui donne à l'animal une attitude particulière, surtout dans la course: un
certain nombre d'individus, que l'on parait considérer comme de sang mê-
lé, ont un moignon de queue plus ou moins développé. D'autre part,
nous avons appris aussi que la langue manx possède des expressions spé-
ciales pour désigner les Chats anglais qu'on rencontre de plus en plus
abondamment dans l'île et les Chats de l'île de Man; elle donne aux premiers
le nom de Futnin ou Faman (queue) et aux seconds le nom de Keight. (Ceci
semblerait bien indiquer que l'existence de ces Chats sans queue remonte
à une époque lointaine. ) Les Anglais de l'île appellent les chats de l'île de
Man : rurnpy Cats ou manx Cata.
Quant aux croisements de ces Chats avec les (mats anglais, nous en avons
observé un cas intéressant: c'était chez un fermier de Craignesh, M. Kelly,
dont la Chatte anglaise, couverte par un mâle rurnpy, avait donné 5 petits,
tous dépourvus de queue. Le caractère rurnpy se présente donc ici comme
dominant, alors qu'il apparaît comme dominé dans le cas de notre Chatte.
Par contre, nous n'avons pu obtenir aucun renseignement sur l'origine
probable de cette race. Les plus vieux habitants manx du village de Craig-
neish, que nous avons fait interroger à ce sujet, nous ont dit qu'il y avait
toujours eu de ces Chats dans l'île: mais il est probable que l'on pourrait
obtenir d'autres données, en faisant des recherches dans les archives ou docu-
ments liistoriques concernant l'histoire de l'île.
Pour nous, nous aborderons les différents problèmes zoologiques et bio-
logiques que soulève l'existence de cette race si particulière de Chats, tout
d'abord en croisant nos Chats uniquement entre eux, de façon à essayer de
dégager, à la longue, le type de race pure. Ce sera seulement alors que nous
aborderons les expériences de croisement avec nos Chats indigènes.
En même temps, du reste, que nous élevions notre famille de Chats
manx , nous nous occupions de faire des recherches sur les Chats anoures
signalés en d'autres parties du globe. Ces recherches ont déjà été couron-
nées de succès; nous avons pu nous procurer, à Paris même, un jeune Chai
anoure mâle, de couleur uniformément blanche et né, nous a-t-on assuré,
d'un couple de Chats semblables à lui-même. Le seul renseignement que
l'on avait sur l'origine de ce couple est qu'il provenait de la Russie; il est
— 192 —
probable qu'il représente un exemplaire de ces Chats anoures de Crimée
dont parle Saint-George Mivart.
Comme on peut le voir, cet individu parait complètement anoure; pour-
tant on sent sous la peau, à la place de la queue, un filet tendineux long de
deux centimètres. Il dillère encore de notre Chatte et cela d'une façon beau-
coup plus nette, par la forme et par la grosseur de sa tète et de son cou;
mais ce sont peut-être là des caractères sexuels secondaires. Ajoutons que
c<" mâle, placé dans la même pièce que nos Chats manx, a manifesté jus-
qu'ici, pour ces derniers et même pour la Chatte, une antipathie profonde'1'.
"' Les photographies des Chats de Pile de Man, que nous avons à notre labora-
toire, paraîtront dans noire Rapport de mission [Nouvelle» archive» (!<■ Missi»;». ,
fasc. 3, 1007).
l'.i ;.■ .
•I- Si h f. \<>le mit dis Diptères de l'Afrique occidcnlale i 'i.'{
Edocard li.iMY. Liste des Coquilles recueillies par \f. CI). Gravier à l'Ile San
Thbme
i i.)
Louis Gkhmain. Liste des Mollusques recueillis par AL H. Gadeau de Kerville
en Kroumirie , -, ',
Ch. Gravier. Sur un genre nouveau de Pennatulidé i ;,,.
Sur les Pennatulidés de la famille des Kophobelemnonidœ Kôlliker 161
Adolphe Meixner. Polyclades recueillis par M. CI). Gravier dans le golfe
de Tadjourah mt .«a
II. Poisson. Notes sur quelques monstruosités végétales (Fasciations) 172
M. Cayla. Sur quelques Cùcurbitaçées cultivées d'Indo-Chinc 17.")
Armand Thevénin. Fossiles du Sud-Ouest Je Madagascar 177
A. de Romec. Sur les roches éruptivcs rapportées par le capitaine Tliéve-
niaut tle l'Adrar , _n
' / y
Mœ' Phisaxix. Autopsie do l'Éléphant Sahib t89
D' Gustave Loisel. Les Chats anoures de lile de Man 1 s.">
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1907
N° 3
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGGGVIl
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasseï- 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de remettre des ma-
nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
SOMMAIRE.
Pages .
Ouverture de l'Exposition des Collections rapportées de la République de
l'Equateur par M. le Dr Rivet (Mission géodésique dirigée par le
Commandant Rourgeois) iq3
Présentation d'ouvrages par M. le Professeur Stanislas Meunier et par
M. Anthony 193 et 190
A. Menegaux. Ornithologie : Renseignements pratiques 196
Jacques Pellegrin. Liste des Poissons recueillis à Madagascar par M. F. Geay
et description d'une espèce nouvelle 201
P. Lesne. Note sur les Coléoptères Rostrychides de la Guyane française. . . 207
Dr Sicard. Coléoptères Coccinellides recueillis au Japon par MM. Harmand
et Gallois 210
Jacques Surcouf. Insectes Diptères : Les ïabanides du Musée royal d'his-
toire naturelle de Relgique 212
Ch. Gravier. Sur quelques Parasites des Cacaoyers à San Thome 3l3
— La Méduse du Tanganyika et du Victoria-Nyanza; sa dispersion en
Afrique 218
Louis Germain. Note sur la présence du genre Etheria dans les rivières de
Madagascar 225
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIKE NATURELLE.
ANNEE l<)0 7.
N° 3.
«ÎJ^O-
95e ÏŒUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
19 MARS I907.
PRÉSIDENCE DE M. LÉON VAILLANT,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR DU MUSEOM.
M. le Président annonce que l'inauguration de l'Exposition des
collections rapportées de la République de l'Equateur par M. le
Dr Rivet (Mission géodésique dirigée par le Commandant Bourgeois)
aura lieu le ai mars, à to heures; elle sera faite par M. Rayet,
Directeur de l'Enseignement supérieur.
LIBRARV
NEW YORK
PRESENTATION D'OUVRAGES.
En offrant pour la Ribliothèque du Muséum un exemplaire du
Catalogue sommaire de la Collection de géologie expérimentale du Mu-
séum M, M. le Professeur Stanislas Meunier s'exprime de la manière
suivante :
La Géologie expérimentale , c'est l'art de reproduire les phénomènes géo-
logiques par des procédés de laboratoire. Cet art est aussi ancien que la
géologie elle-même; dès la fin du xvm6 siècle et au début du xixe, James
Hall cherche à reproduire la substance de certaines roches éruptives et la
structure de certaines chaînes de montagnes , pour appuyer les théories
qu'il proposait pour en expliquer l'origine.
Cependant l'expérimentation fut pendant bien longtemps peu cultivée ;
M Un volume in-8° de 176 pages avec 167 figures dans le texte, Paris,
a 1907.
55
\
<
Muséum. — xin.
i3
— 19A —
elle tomba mémo dans une véritable défaveur. Elie de Beaumont ne
craignit pas de qualifier de joujoux les appareils mis en usage : toutefois
l'un de ses élèves les plus chers, Bcguyer de Chancourtois , eut recoins,
(Tailleurs sans succès, à l'expérience pour tenter d'appuyer la doctrine,
aussi injustifiée quelle avait été bruyante, du réseau pentagonal.
(lomme dans les diverses branches de l'activité humaine, les choses se
lassèrent d'elles-mêmes; tout le monde est d'avis, maintenant, que l'ex-
périmentation est indispensable à l'étude complète des phénomènes.
On reconnaît aussi, et il importe d'y insister, qu'il n'y a pas de phéno-
mène naturel quelque simple qu'on le veuille choisir, qui soit intégrale-
ment reproductible par les procédés dont nous disposons. Nos résultats
d'expérience, quels que matériels qu'ils soient, no sont que des schémas et
presque des abstractions — comme le sont de leur côté les composés dé-
finis des chimistes, comparés aux substances naturelles, dont les plus
r-pures^ contiennent cependant de tout — comme le sont aussi les solides
de la géométrie, comparés aux figures des objets naturels dont ils sont des
simplifications outrées.
En d'autres termes, nous ne pouvons concevoir un aperçu des faits na-
turels qu'en leur substituant des imitations tellement lointaines qu'elles
n'en sont vraiment que des caricatures.
Mais nos montagnes artificielles et nos imitations de cavernes, bien
que n'étant que des caricatures de montagnes et de cavernes (comme les
composés formulables des chimistes, ne sont que des caricatures des miné-
raux) — nous apportent pourtant un guide précieux dans l'interprétation
des choses, et c'est pour cela que, tout en se gardant d'aucune exagération
à leur égard, il est certainement très indispensable d'y avoir recours.
De même que le quartz devient étudiable quand on lui substitue la silice
cristallisée, en faisant abstraction pour un moment de la légion des sub-
stances qu'il renferme en quantités relativement faibles — de même les
ridemenls obtenus dans l'appareil orogénique permettent d'analyser cer-
taines portions de l'ensemble réel des choses et fournit à la théorie des
bases très précieuses.
Si vous voulez bien jeter un coup d'œil sur nos vitrines, vous verrez que
les phénomènes les plus divers ont été dès maintenant abordés par la mé-
thode expérimentale.
D'abord nous avons eu en vue les résultats d'origine superficielle comme
l'érosion et la sédimentation par les eaux pluviaires. les eaux courantes,
les eaux lacustres et marines, par le vent aussi.
Vient ensuite la série des reproductions minérales parles méthodes de
la voie sèche, de la voie humide et de la voie mixte. Puis un ensemhle
de produits concernant l'histoire des réactions souterraines profondes :
production de la schislosité . des plis, des géoclases ou cassures du sol, et
des chaînes de montagnes. Enfin l'étude expérimentale de certains phéno-
I9ï
mènes relatifs à la géologie comparée ou extra-terrestre et spécialement à
celle de Mars, à celle de la Lune el à celle des météorites.
II va sans «lire que la place nous a manqué pour loger tous les produits
obtenus dansées diverses directions. La lecture du Catalogue donnera une
idée de la liés grande activité dépensée aujourd'hui dans le domaine de la
géologie expérimentale.
M. Anthony offre pour la Bibliothèque son mémoire intitulé :
Eludes el recherches sur les Edentés tardigrades et gravigrades.
Ce mémoire, précédé d'une introduction, esl di\isé en deux par-
lies. La première est relative aux coupes génériques existantes ou
à établir dans la famille des Bradypodides; elle est accompagnée
d'un index bibliographique se rapportant aussi bien aux Edentés
fossiles qu'aux Edentés encore vivants. La seconde partie est consa-
crée à la description des attitudes et à l'étude de la locomotion
chez les Edentés. Des figures dans le texte et deux planches hors
texte contribuent à donner tous les renseignements utiles.
Au mémoire est jointe une note présentée à l'Académie des
sciences le 28 janvier 1907, qui porte le titre suivant : Les affini-
tés des Bradypodidae (Paresseux) et en particulier de VHEMivnADYPvs
Mabeyi Antb. avec les Hapalopsidae du Santa-cruzien de l'Amérique
du Sud.
M. C. Raveret-W'attel, Directeur de la Station aquicole du Nid-
du-Verdier, près Fécamp, Chargé de conférences de Pisciculture à
l'Ecole nationale des Ponts-ct-Chaussées, offre, pour la Bibliothèque
du Muséum, l'ouvrage qu'il vient de publier et qui porte le titre
suivant : La Pisciculture : Le Repeuplement des eaux et l'Exploitation des
étangs. Cet ouvrage, accompagné de 100 figures explicatives inter-
calées dans le texte, comprend des notions générales sur la Pisci-
culture (part. I), des indications méthodiques sur les principaux
Poissons alimentaires indigènes et sur leur élevage (part. II), des
renseignements sur les Poissons exotiques dont on peut tenter l'in-
troduction dans nos eaux douces (part. III), une étude complète
sur les divers modes d'établissement et d'exploitation des étangs
(part. IV), un chapitre relatif aux moyens d'assurer le repeuple-
ment naturel ou le rempoissonnement des cours d'eau (part. V).
i3.
— 1% —
COMMUNICATIONS.
Ornithologie : Renseignements pratiqi es,
par M. A. Menegaux.
I. Manière de prendre les mensurations.
Les mesures de certaines parties du corps de l'Oiseau sont un des élé-
ments d'appréciation auquel les anciens auteurs n'attachaient pas assez
d'importance, et qu'ils ont souvent laissé de côté. Mais , depuis , l'expérience
a appris que, dans une bonne diagnose, il est nécessaire d'indiquer certaines
mesures caractéristiques d'une forme et qu'il est en outre utile parfois d'en
signaler certaines autres. Ces renseignements ont donc une grande impor-
tance, surtout à notre époque où on étudie avec tant de soin les variations
dues aux conditions locales.
Seulement il n'est pas suiîisant de savoir quelles sont les mensurations
utiles eu nécessaires, il faut encore savoir comment s'y prendre pour les
obtenir. Pour éviter les erreurs , il m'a semblé qu'il était bon d'indiquer la
meilleure manière de procéder.
Il est admis que ces mesures doivent être données en millimètres, aûn
d'éviter les erreurs provenant de l'oubli ou du déplacement de la virgule
quand ou prend le centimètre pour unité, et aussi afin d'avoir la même
unité pour l'Oiseau et ses œufs. 11 est préférable de se servir d'une règle
divisée, en bois ou métallique, au lieu d'un mètre à ruban qui s'allonge au
boni de peu de temps, et devient ainsi inexact. Pour les mesures précises
on emploiera un veruier.
Les mensurations qui doivent ou peuvent entrer comme compléments,
dans des diagnoses morphologiques, sont : la longueur totale de l'animal.
l'envergure, la longueur des ailes, de la queue, du bec tout entier ou en
avant de la cire, celle du tarse à laquelle on ajoute souvent celle du doigt
médiau et de sa griffe. Toutes peuvent être prises sur l'échantillon monté
ou en peau, excepté l'envergure et la longueur totale; cette dernière prise
sur un spécimen de collection peut être 1res inexacte suivant le mode de
bourrage et surtout suivant le degré d'allongement du cou.
La Longueur totale est la distance entre la pointe du bec et l'extrémité de
la plus longue plume de la queue, prise sur l'animal (-tendu sur un plan,
niais non allongé. Celte donnée a une grande importance si elle est prise
sur un animal en chair; c'est donc le chasseur qui doit la consigner dans
ses notes.
— 197 —
Pour l'obtenir, on opère comme l'indique la figure i . On place l'Oiseau
but le dos, de telle sorte que le dos et la tète reposent sur la règle divisée;
on prend le bec d'une main et les deux pattes de l'autre et l'on tire avec
assez de force pour diminuer autant que possible la courbure du cou. Bu
faisant coïncider la pointe du bec ou de la queue avec le zéro de la règle,
une simple lecture donne la longueur cherchée.
(j i
4 5 6 1 H 9 10 \i 12 13 H l(> 16 il 18 ï.)
Fig. 1 (î/a). — Longueur totale.
La Longueur de l'aile est la dislance qu'il y a entre la courbure carpienne
et la pointe dé la plus longue rémige primaire. Pour l'obtenir, il faut
soulever un peu l'aile et l'appuyer légèrement sur une règle graduée placée
en dessous, dont les divisions donneront facilement la longueur cherchée
(fig. »).
2 3 4 5 6 7 8
Fig. 3 (i/i). — Longueur de i'aile.
10
Pour les petits Oiseaux , il est préférable de se servir du compas dont on
reporte l'écarlemcnt sur la règle graduée. Ce dernier procédé est toujours
le meilleur si l'on craint de détériorer un spécimen précieux.
On appelle Envergure la dislance qu'il y a entre les pointes des deux
ailes à leur maximum d'extension. Il faut placer l'animal en chair sur le
dos, en croix sur la règle divisée, le bec en avant. En saisissant le méta-
carpien droit avec la main gauche et le métacarpien gauche avec la main
— 198 —
droite, on tire avec assez de force. La règle graduée donne facilement
l'écart.
Avec de grands Oiseaux . il faut tirer très fort et employer la table, le
plancher ou un côté de la pièce sur lequel on fait des marques, dont on
mesure ensuite la distance.
La Longueur de la queue est la distance du coccyx , c'est-à-dire de l'insertion
des plumes, au bout de la plus longue rectrice.
Que l'animal soit en chair ou mort, à la base de la queue on sent tou-
jours un renflement sur lesquels sont fixées les plumes. On place une règle
à la face inférieure, de telle sorte que son extrémité s'appuie sur le bord
antérieur du coccyx, là où commencent les couvertures inférieures. Le
chiffre marqué par la règle à l'extrémité des lectrices indique la longueur
(%• 3).
12 3 4 5
Fig. 3 (1/1). — Longueur de la queue.
La Longueur du bec est l'espace qui s'étend de la base du front à la
pointe , espace mesuré en ligne droite avec les branches d'un compas (ligne P> ( '- ,
fig. 4, I et 11).
Quelques ornilhologisles prennent la longueur réelle du culmen, en
suivant la courbe de la mandibule, ce qui est difficile à obtenir: d'autres
mesurent le côté de la mandibule depuis les plumes jusqu'à l'extrémilé-.
d'autres, la ligne commissuralc des mandibules.
Il est plus facile de mesurer la corde qui sous-tend l'arc formé par le
culmen. On place une des pointes du compas à la base du front ou de la
plaque cornée, base souvent cachée par de petites plumes qu'il faut alors
relever un peu, et avec l'autre on louche le bout du bec.
Quand le bec est garni à la base d'une membrane molle appelée cire,
comme chez les Rapaces, la longueur se prend en ligne droite, en avant
do la cire et jusqu'à la pointo.
._ 199 —
Dans ces comblions , il importe peu que le l>ec soit courbe ou non. Si
le bec est droit, la longueur obtenue est naturellement celle du culmen;
ai le bec est courbe, elle est toujours plus courte que le bec lui-même.
Mais les nombres donnés par les divers ornithologistes seront toujours
comparables entre eux, puisqu'ils sont obtenus de la même manière
(flg. 1,1 el II).
A
Fig. h. — Longueur du bec.
La Longueur du tarse est la distance entre les deux extrémités du tarse,
c'est-à-dire entre son articulation supérieure avec la jambe et son articu-
lation inférieure avec la première phalange du doigt médian.
On l'obtient d'une façon plus précise avec le compas qu'avec une règle
graduée. Pour ce faire, on place une des pointes du compas à la partie
postérieure et inférieure de l'articulation du talon, et l'autre, à la face
supérieure, à la base de ia phalange indiquée, ou jusqu'au bord de la
dernière écaille du tarse. L'écartement des pointes sera mesuré sur la règle
(fig. 5, angle A).
La Longueur des orteils, prise aussi avec le compas, est la distance, en
ligne droite, qui va de l'articulation avec le tarse, c'est-à-dire de la pre-
mière squame jusqu'à la base de la griffe. Certains auteurs y compren-
nent encore la longueur de la grille. Pour éviter les erreurs, il sera préfé-
rable d'indiquer à côté de la longueur de l'orteil , si la griffe est comprise
ou non (fig. 5, angle B).
La Longueur de la griffe ou de la serre se mesure en prenant la distance
de la base d'insertion de la griffe à la pointe , sans tenir compte de la cour-
— 200 —
bure. Le nombre indiqué donne la longueur de Taxe sous-tendu qu'on
appelle longueur delà griffe (fig. 5, angle G).
A.-
V
Fig. 5. — Longueur du tarse et des orteils.
Longueur de la tête. — Il est souvent utile et commode pour la compa-
raison avec le bec d'avoir la longueur de la tête. Pour l'obtenir, on mesure
la distance, en ligne droite, entre la base du bec à sa jonction avec le front
et la limite postérieure de l'occiput.
La Longueur du cou est l'espace qui s'étend entre les épaules et la limite
postérieure de l'occiput.
Ces deux mesures sont très difficiles à obtenir avec exactitude sur les
animaux en chair et encore plus sur les spécimens de collection.
Les mensurations dont je viens de parler sont les seules qu'il soit utile
d'indiquer quand il s'agit de la description des Oiseaux. H est nécessaire
d'être familiarisé avec elles.
Si l'on s'occupe des nids, il faut indiquer, toutes les fois que c'est pos-
sible, les dimensions intérieures, diamètre et profondeur, et les dimen-
sions extérieures , diamètre et hauteur.
Les œufs sont caractérisés par la longueur du grand et du petit dia-
mètre qu'on mesure au moyen de l'instrument à glissière et à vernier, ap-
pelé pied de roi ou au moyen d'une règle en bois portant un butoir à
l'une de ses extrémités, au zéro, tandis qu'une planchette mobile se dé-
place suivant la longueur.
L'unité de mesure, ici encore, doit être le millimètre.
— 201 —
Liste des Poissons RECUEILLIS À MADAGAScAn pmi M. F. Gbay.
Description dwne espèce nouvelle,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
Lors de son dernier voyage à Madagascar, M. F. Geay a recueilli pour
le Muséum une importante collection de Poissons ne comprenant pas moins
de 56 espèces, dont on trouvera ci-dessous la liste complète accompagnée
des provenances exactes et des appellations locales aimablement fournies
par le voyageur.
Les formes marines à aire de distribution très vaste, et par conséquent
fort anciennement connues , sont de beaucoup les plus nombreuses dans
cet envoi; néanmoins M. Geay a rapporté également un certain nombre
d'espèces d'eau douce, parmi lesquelles un Athérinidé nouveau fort inté-
ressant, dont on trouvera la description plus loin, appartenant au genre
récent Bedotia Regan(1).
Tetrodontidse.
Tetrodon hispidus Lacépède. — Récifs de Sarodrano (Tuléar) : botana.
— stkllatus Bloch Schneider. — Baie de Tuléar : botana lovo.
Diodon hystrix Linné. — Récifs de Tuléar : moroy.
Balistida».
Balistes rectangulos Bloch Schneider. — Récifs de Sarodrano : sonso.
— undulatus Mungo Park. — Tuléar : vontzanja.
Ostracionîdse.
Ostracion cornitus Linné. — Raie de Tuléar : ombylahyjiakc.
— cuBicns Linné. — Baie de Tuléar : takalo.
Syngnath idae»
*Syngnathus cyanospilus Bleeker. — Source de Sarodrano (Tuléar).
Rlursenida».
Ophichthys chinensis Kaup. — Récifs de Sarodrano : tona.
MuR/ENA flavimarginata Rùppell. — Baie (le Tuléar :fttamtsimbay.
— nebulosa Ahl. — Récifs de Sarodrano, baie de Tuléar: kisongohé, la-
mérapotaké.
O Les noms de Poissons récoltés en eau douce, dans les lagunes, les lacs ou
cours d'eau de Madagascar sont précédés d'un astérisque *. Chaque espèce est
suivie de la désignation de la localité, dont elle provient et, s'il y a lieu, en ita-
lique, de son appellation indigène, recueillie par M. Geay.
— 202 —
Scombresocidae.
Hemiramphos iînifasoiatus Ranzani. — Baie de Tuléar.
Pleoronectidse.
Achiri s marmorati s Lacépède. — Baie de Tuléar : lanjylanjy.
Opliidiidte.
FlKBASTIfl IIomei Ricbardson. — Récifs de Sarodrano : zamern.
Labrtdse.
Cheîmnus trilobatus Lacépèd*'. — Tuléar.
Novaclla t.enujra Lacépède. — Récifs de Tuléar : jkmpilévy.
Pski doscari s iîataviensis Bleeker. — Tuléar.
Cichlidsc.
*Paratilapia Poj.leni Bleeker. — Lac de Tongobory (prov. de Tuléar),
Moraféuo (prov. de Mananjary).
*Ptychochromis oligacanthus Bleeker. — Lagune de l'Ivolina (prov. de
Tanialave), lac de Tongobory, Ronomafana (près de Tongobory) :
siborocodo.
*Pareïroplus polyactis Bleeker. — Lagune de l'Ivolina (prov. de Tama-
tave).
Centriscidec.
Amphisile punctulata Biauconi. — Baie de Tuléar.
Atherinidse.
*Bedotia Geayi nov. sp. — Moraféno (prov. de Mananjary).
Mugllîdse.
Mugil C/ERULEOmaci i.ATi s Lacépède. — Baie de Tuléar.
* — Shithi Gùnther. — Bas Onilahy : trovoké.
* — Kelaarti Gùnther. — Fleuve Onilaky à Tongobory : anlenso.
Polynemldse.
Polvneaus plebeiis Linné Gmelin. — Baie de Tuléar : fiatzombolava.
GobiidsBa
*Gobids gidris Ilam. Buchanan. — Lac de Tongobory : tohofoly.
* — ocELLARis BroussoQ.net. — Onilhay à Tongobory, Moraféno : îcabo.
Periophthalhds Koelredteri Pallas. — Pointe (le Mabafély.
Eleotris ii sca Blocb Scbneider. — Lac de Tongobory : tsimangotsohè.
— 203 —
*Eleotris ophiocepbalus Cuvier et Valenciennes. Lagune de fihéré-
iiiina : tsimangotsokê.
Acronnrldefia
Naseis i M(dn\is Forskâl. — Récifs de Tuléar :fiantzifa.
Carangidœ»
Caranx fkrdaii Korskâl. — iîaie de Tuléar.
"Psettiis argenteus Linné. — Sarodrano (Tuléar).
*Equdla edenti la Bloch. — Lagune de Târafata (prov. de Tamatave).
Sillaginida*.
Sillago sihama Forskâl. — Baie de Tuléar : ambotzoke.
Platya;plialidsc.
Platycephalus punctatcs Cuvier et Valenciennes. — Baie de Tuléar :
thovato.
Scorpacnidsc.
Pterois zebua Cuvier et Valeuciennes. — Récifs de Sarodrauo : Info.
Tëuthidce.
Teitiiis oramin Bloch Schneider. — Tuléar.
Gerrida*.
G erres pimcTATi s Guvier et Valenciennes. — Baie de Tuléar : ambariolm.
Sparida*.
Grenidens Forskau Guvier et Valeuciennes. — Baie de Tuléar : Jiifo.
Chrysophrys sarba Foiskâl. — Baie de Tuléar : Lifo.
Lethrinus centdrio Guvier et Valencienues. — Sarodrano . ankêliké.
— masiienoides Ehrenberg. — Baie de Tuléar : tsabéaké.
— nebi losiïs Forskâl. — Baie de Tuléar : anthity.
Pristipomatida?<
*Pristipo\ia operculare Playfair. — Lagune de Soauiérauo (prov. de Fort-
Dauphin).
Therapon jarbuà Forskâl. — Baie de Tuléar : diy.
Pomacentrîtla%
Glyphidooon sparoides Guvier et Valencienues. — Sarodrano : sùborocodo,
*
— 204 —
Apogonidse.
Apogon macropterus Cuvier et Valenciennes. — Baie de Tuléar : tsaro-
matjéroké.
Apogon aureus Linné. — Baie de Tuléar : tsaramatjéroké.
Amrassis Commersoni Guvier et Valenciennes. — Fleuve Onilahy à Tongo-
bory : ambara.
Scrranidse.
Litjanis filviflamma Forskâl. — Baie de Tuléar : takalo.
Epinkpheus flayoceruleus Lacépède. — Baie de Tuléar : malily.
— miniati s Forskâl. — Tuléar.
Plesiop.s mgricans Rûppell. — Récifs de Tuléar.
Berycldae.
Mvripristis mdrdjan Forskâl. — Baie de Tuléar : moromboho.
Quelques-uns de ces Poissons méritent une mention particulière.
M. Geay signale que les œufs du Tetrodon atellalm Bl. Schn. sont consi-
dérés, à Madagascar, comme vénéneux. Le fait est parfaitement exact; on
sait, en effet, que la chair des Tétrodons devient très toxique au moment
du frai. Bleeker a déjà incriminé cette espèce. A Batavia, où elle n'est pas
rare , il est défendu de la vendre (1).
D'après M. Geay également, le Pterois zébra G. V. est venimeux. Il est
très redouté des pêcheurs qui le tuent impitoyablement quand ils le ren-
contrent. Par contre, sa chair est saine et les Sakalaves la mangent sans
répugnance. Les Pterois figurent , en effet , parmi les Poissons capables de
produire des accidents par inoculation de venin. Bottard(2) ne rapporte pas
moins de 7 observations, à la Réunion, de piqûres de Pterois extrêmement
douloureuses et suivies de violentes inflammations. Les Navires, c'est ainsi
qu'on appelle les Pterois à la Réunion, paraissent toutefois beaucoup moins
dangereux que les Synancées.
Parmi les nombreux Cichildés habitant le lac de Tongobory, dans la
province de Tuléar, il y a lieu de signaler des différences de coloration
appréciables dans la même espèce. C'est ainsi que certains Paratilapio
Polleni Bleeker sont brun clair, tandis que d'autres sont presque tout à fait
noirs.
Un grand nombre de jeunes Pli/chocliromis oligacanthus Bleeker ont été
capturés dans la lagune alimentée par les eaux chaudes de la source sulfu-
reuse de Ranomafana, près de Tongobory. Plusieurs Poissons, en effet,
W Cf. Dr J. Pkllegiun, Les Poissons vénéneux. 1 8 * ) 9 , p. 48.
W D' L.-A. Bottard, Les Poissons venimeux. 1889, p. 168.
— 205 —
peuvent vivre dans des eaux d'une température assez élevée. Dans celle
même famille «les Gichlidés, Lacépède(1) a signalé, il y a plus d'un siècle
déjà, la présence de Y AsUUotilapia Desfontaincsi Lac dans les sources ther-
males de Gafsa (Tunisie). Il n'est donc pas étonnant d<^ voir le même fait
se reproduire à Madagascar pour des Poissons du même groupe.
Enfin le spécimen de Platycephalw punciatus C. V. rapporté par M. Geay
est d'une taille rarement atteinte chez les Poissons de cette espèce; il ne
mesure pas moins, en effet, de 52 + 10 = 62 centimètres.
Bedotia Geayi nov. sp.
La hauteur du corps est contenue 3 fois 3/4 à h fois i/3 dans la lon-
gueur sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois à 3 fois j/3. La tête est
nue. Le museau égale environ le diamètre de l'œil qui est compris 3 fois à
3 fois 1/2 dans la longueur de la tête; la largeur interorbitaire y est con-
tenue seulement 2 fois à 2 fois i/3. Les prémaxillaires peu protractiles, à
bord antérieur arrondi, sont nettement entaillés latéralement; le maxillaire
s'étend jusqu'au-dessous du centre de l'oeil. Les dents petites, villiformes,
forment une bande assez large à la partie antérieure de la bouche. Les dents
Yomériennes constituent une seule série. Il existe une pseudobranchie. Les
écailles, cycloïdes, sont au nombre de 32 à 35 en ligne longitudinale, de
8 à 10 en série transversale. La première dorsale, comprenant k ou 5
épines flexibles , commence à égale distance du bord antérieur de l'œil et
de l'origine de la caudale; la deuxième dorsale est composée d'une petite
épine et de 10 ou 1 1 rayons mous. L'anale est formée d'une petite épine
et de \k à 16 rayons mous. Les derniers rayons de la dorsale et de
l'anale atteignent souvent l'origine de la caudale. La pectorale , pointue ,
égale la distance comprise entre le bout du museau et le bord postérieur de
l'œil; les ventrales commencent sous le début du tiers postérieur des pec-
torales et atteignent l'anus. Le pédicule caudal est une fois x/h à 1 fois i/3
aussi long que haut. La caudale est tronquée.
La coloration est brunâtre sur le dos, jaunâtre sur le ventre. Il existe
une large bande longitudinale foncée, surtout bien marquée sur la moitié
postérieure du corps et se terminant par une tache noire irrégulière sur la
caudale. Cette nageoire est jaune orangé avec le lobe supérieur et le lobe
inférieur rouge vineux. Une étroite ligne foncée s'étend tout le long de la
racine de l'anale qui est jaunâtre. La base de la pectorale est grisâtre;
la mâchoire inférieure noire.
D.IV-V-1 10-11; A.li4-i6; P.12; V.I5; Ec.L.long.32-35.
W Hist. Poiss., IV, 1803, p. 101, et D' J. Pellegrw, Contribution à l'étude
anatomique, biolo /que et taxinomique des Poissons de la famille des Gichlidés,
1906, p. 92.
— 206 —
Nc 07-35 à 37. Coll. Mus. — Mananjary (Madagascar) : Geay (,).
1 1 spécimens. Longueur de /i S — j — 10 = 58 millimètres à 7/1 -j- '7 — '.I1 milli-
mètres.
Celte curieuse espèce, que je nie fais un plaisir de dédier à l'intrépide
voyageur qui a si souvent enrichi les collections du Muséum, a été recueillie
à Moraféno, dans les placers, à une altitude de 3oo mètres environ, aux
sources des ruisseaux de la Haute-Malia, affluent du Bas-Mananjary. Ces
pelils Poissons vivent dans les filets d'eau, sous les feuilles, à la façon de
certains Cyprinodontes , avec lesquels ils présentent des ressemblances
morphologiques tout à f ai l remarquables.
Le genre Bedolia n'est connu que depuis peu d'années. M. ïate Regan a
décrit en i()o3 le Bedolia madagascariensis ^\ d'après un exemplaire
unique du Musée de Genève, d'une longueur de 90 millimètres et pro-
venant des eaux douces de Madagascar sans désignation de localité précise.
Depuis, ainsi qu'il a bien voulu me le faire savoir, il n'a pas revu d'autres
spécimens.
L'espèce décrite ici parait se distinguer du type du genre par sa tête plus
Ion;; ne, son espace inlerorbitaire beaucoup plus large (2 fois à 9 fois i/3
au lieu de 3 fois dans la longueur de la tôle), ses ventrales insérées un peu
plus en arrière, son anale plus courte et sa coloration complètement diffé-
rente. Elle semble moins éloignée des Atherina que le Bedolia modagasea-
riensis et constituerait une forme de transition, mais la disposition de sa
bouche, ses prémaxillaires entaillés, la rangent incontestablement dans ce
dernier genre.
Le Bedolia Gcayise rapproche également du Poisson décrit par M. Sauvage
sous le nom à'Eleolris Silcorae{:i) et qui, comme l'avait fort bien vu M. Bou-
lcnger'"', est un Athérinidé du genre Atherina. Notre espèce s'en distingue
cependant par ses prémaxillaires entaillés, ses dorsales plus courtes (IV-V
— I 10-11 au lieu de VII — I i5), ses écailles moins nombreuses en
ligne longitudinale (32-35 au lieu de 38), son anale de forme différente
et sa coloration.
(1) Des spécimens provenant de Madagascar, appartenant déjà à la collection du
Muséum, et donnés par MM. Majastre (91-708) et Lanta(648i, A. 8838) ont élé
rapportés à YEIeutris Sikorœ Sauvage-, ils doivent être attribués à l'espèce décrite
ici.
('2' Revue suisse de Zoologie, II, fasc, 2, i<)o3, p. htCi, pi. XIV, fig. 2.
M «Cette nouvelle espèce a élé découverte par M. Sikora; elle habite les
riwères du versant Est du grand Massif central. On l'appelle Zona.» Sauvagb.
Ilisl. phys. nul. pol. Madagascar, XVI. Poissons, 1891 , p. 5a 1 , pi. XLlVr, lijç. j.
M Zool. Record., 189.1.. Boulbkger, Pisres, p. 30.
— 207 —
Note sur lus Coléoptères Bostrychides
de la Guyane française,
i'ar M. P. Lesne.
Malgré ta richesse el l'exubérance de sa végétation forestière, la Guyane
français' paraît être fort pauvre en Coléoptères xylopliages de la famille
des Bostrychides. Les trois espèces qu'on y rencontre le plus communes
ment (Dinoderus minutus Fabr. , D. bifovcolatus Woll., ïylopsocus capucinus
Fabr.)sont plus ou moins cosmopolites dans les régions tropicales, el il est
vraisemblable qu'aucune d'elles n'est indigène dans l'Amérique du Sud.
On pourrait en dire autant du Xyloperthapicea 01. si l'on était certain que ce
Bostrychide africain, aujourd'hui très répandu dans le Brésil oriental, ail
été réellement capturé en Guyane.
Troisautres Bostrychides trouvés également, dans notre Possession sonl au
contraire originaires d'Amérique. Ce sont : un Heterarthron antillien (//. go-
nager Fabr.), el deux espèces sud-américaines dont l'aire géographique est
d'ailleurs très étendue, les Lichcnophanes plicalus Guér. et Bostrychopsis
unchiala Germ.
La seule espèce qui paraisse propre à la contrée est un Micrapate
[M. quadraticollis Lesne) remarquable par son corps allongé et très paral-
lèle ainsi que par un ensemble de caractères tout spécial. Si les diverses
formes énumérées plus haut sont assez bien connues au point de vue des-
criptif, le Micr. quadraticollis restait imparfaitement défini, et le manque de
données sur ses caractères sexuels rendait difficile l'appréciation de ses
affinités. L'examen des deux spécimens récemment capturés aux environs de
Cayenne par M. E. Le Moult a permis de comhler cette lacune. Ces spé-
cimens, qui sont des femelles, offrent, dans 3a conformation de l'apex des
élylres et du dernier segment abdominal, des particularités qui mettent en
évidence les liens de parenté rattachant l'espèce guyanaise au Micr. ungui-
cuîata Lesne (1906), du Mexique méridional, et au Micr. eœigua Lesne
(1899), de la Colombie. Le faciès sphaerocéphale de M. quadraticollis con-
firme ce rapprochement; mais le développement relatif de l'écusson et la
présence d'une pubescence apprimée sur la déclivité apicale des élytres le
distinguent absolument de ces dernières espèces.
Tels sont les seuls Bostrychides qui, à notre connaissance, ont été ren-
contrés jusqu'ici dans la Guyane française. 11 convient, pour compléter la
liste des Térédiles subpentamères de notre colonie, d'y ajouter un Dysidide,
le Dysidcs obscurus Perty, que l'on trouve assez communément sur les bran-
chages morts, et un Lyclide cosmopolite, h L y dus brunneus Steph.
Nous donnons ci-dessous la liste des Coléoptères dont nous venons de
parler, en indiquant les sources où nos renseignements ont été puisés. La
— 208 —
plupart ont été fournis par l'examen des récoltes de M. et M"1 F. Geay et
de M. E. Le Moult.
Bostr.vcliides.
1. Heterarthron gonageu Fabricius 1798; cf. Lesue in Ann. Soc. cnt.
Fr., 1906, p. 397.
Guyane française (coll. E. Allard >- R. Oberlhiir). 1 cf.
C'est probablement le Pohjcaon sp. cité par Prud'homme (Catalogue des
Coléoptères de la Guyane française recueillis par M. Prud'homme. Cayenne,
Imprimerie du Gouvernement, 1906).
Le centre géographique de cette espèce parait être l'ile d'Haïti.
2. Dinoderus minuits Fabricius 1776; cf. Lesne in Ann. Soc. ent. Fr.,
1897, p. 829.
Guyane française (Prud'homme, etc.). Cayenne, en mars (Dr Vitrac m
.Muséum national d'Hist. nat.): Bas-Mahury et Saint-Georges-de-1'Oyapok
(F. Geay in Muséum national d'Hist. nat.).
Espèce cosmopolite dans les régions tropicales. - — M. Geay l'a trouvée
en fendant le bois sec.
3. Dinoderus rifoveolatus Wollaston i 858 ; cf. Lesne in Ann. Soc. cnt.
Fr., 1897, p. 328.
Cayenne (coll. Ed. Fleuliaux); îlet Le Père (F. Geay in Muséum na-
tional d'Hist. nat. (1)).
Cosmopolite dans les régions tropicales.
h. Lichenophanes PLicATus Guérin 1 844 ; cf. Lesne in Ann. Soc. eut. Fr.,
1898, p. /187.
Cayenne (coll. E. Abeille de Perrin).
Espèce répandue depuis la Colombie et le Venezuela jusque dans le
Paraguay et l'Etat de Saint-Paul.
5. Bostrtghopsis uncinàta Germar 182/1: cf. Lesne in Ann. Soc. cnt.
Fr., 1898, p. 545.
Cayenne (coll. E. Abeille de Perrin).
Espèce habitant presque toute l'Amérique du Sud, à l'est des Andes, et
descendant jusque dans le nord de la Patagonie.
6. Micr\p\tk ouadraticolus Lesne 1899, m A»»- Soc. ont. Fr. (1898),
p. 593 et 597.
La taille de celle espèce varie de h millim. 2 à h millim. 7 ; ses carac-
tères sexuels secondaires, restés jusqu'ici inconnus, sont les suivants :
d* Elylres conjointement arrondis à l'apex. Angle suturai et dernier
segment apparent de l'abdomen simples.
(1) M. Geay a aussi rencontré cette espère dans les monts Tumuc-Humac, sur
le cours supérieur de la rivière Lunier.
— 209 —
9 Elytres conjointement angulés à l'apex. Angles suturaux, vus en
dessous, formant une sorte de cupule légèrement allongée el ouverte en
avant. Dernier segment apparent de l'abdomen [argemenl tronqué en ar-
rière et muni, an milieu de son bord postérieur, de trois denticules
mousses, arrondis, 1res brillants; ce segment est couvert d'une pubescence
fine et très dense et offre une rangée transversale de soies dressées plus
rapprochée du bord terminal que de la base.
Extrémité postérieure <lu corps vue en dessous
chez le Micrapate quadraticollis $ .
Le Lrail pointillé marque la position de la rangée de soies dressées.
Gayenne (Pillault in Musée de Bruxelles), i d\ type; les Roches de
Kourou, en avril-mai (E. Le Moult in Muséum national d'Hist. nat.), 2 9.
Le Micr. quadraticollis n'a encore été rencontré qu'aux enviions de
Gayenne.
7. Xvlopertiia picea Olivier 1790; cf. Lesne in Ann. Soc. cnl. Fr.,
1901, p. 529.
Cayenne (coll. Dejean> Muséum national d'Hist. nat.).
La présence de cette espèce en Guyane demanderait à être confirmée.
8. Xvlopsocus capucinus Fabricius 1781; cf. Lesne in Ann. Soc. cnl.
Fr.', 1901, p. 63 1.
Guyane française (C. Bar, Prud'homme, Pillaull , etc.); les Roches de
Kourou et Gourdonville (E. Le Moult); Bas-Mahury et Saint-Georges-de-
l'Oyapok (F. Geay), trouvé en fendant le bois sec.
Celte forme, originaire, selon toute probabilité, de la région indo-ma-
laise, est le Bostrychide le plus répandu en Guyane. On le rencontre, d'ail-
leurs, sur un grand nombre de points de la zone tropicale.
Dysidides.
9. Dysides obscurus Perly i833; cf. Lesne in Ann. Soc. cul. Fr.,
189/1, p. 19.
Saint-Laurent-du-Maroni, en février, et Gourdonville, en décembre
(E. Le Moult m Muséum national d'Hist. nat.); Sinnamary et Saint-
Georges-de-1'Oyapok (F. Geay in Muséum national d'Hist. nat.).
L'aire d'habitat du Dysides obscurus s'étend sur les parties de l'Amérique
méridionales situées à l'est des Andes et au nord du Tropique.
Muséum. — xui. îft
— 210
IiTClides.
10. Lyctds brunneus Stepliens i83o; cf. Schilsky, Kiif. Eur. , XXXVI.
Passoura, en février (Le Moult in Muséum national d'Hist. mil.).
Espèce cosmopolite dans les régions tropicales et subtropicales.
Coléoptères Cogcinellides du Japos, recueillis par MM. Uarmasd
et Gallois.
Liste et desgriptio\ d'espèces nouvelles,
PAR M. LE D' SlCARD.
Parmi les CoccineMides recueillis en ioo5, au Japon, par MM. Harmaud
et Gallois, et qui font actuellement partie des collections du Muséum d'his-
toire naturelle, j'ai trouvé' un certain nombre d'espèces non encore signa-
lées de l'archipel japonais, et, en outre, une espèce et plusieurs variétés
nouvelles. C'est pourquoi j'ai cru qu'il ne serait pas dépourvu d'intérêt
d'en donner la liste. Ces Insectes ont été recueillis aux environs de Tokio
(Nippon moyen), à Kiou Siou et à Kafou, mais les récoltes de ces deux
dernières localités sont peu nombreuses et moins intéressantes. Les espèces
marquées * n'avaient pas encore été trouvées au Japon.
Epilachiia Cher.
E. niponica Lew. — Tokio.
E. 28-MAcuLATA Mots. — Tokio.
E. admihabiis Crotch. — Tokio.
l'occinella Lin.
C. 7-pixcTATA L. v. Brucki, Muls. - —
Tokio, Kiou Siou, Kafou.
*C. bis si:x iroTATA, m. — Tokio (Cli i ne,
Sibérie orientale, Mandcliourie,
Amour).
C. AXïiiiDis Patl. — Tokio, Kiou Siou,
Kafou.
C. An. succinea Hope.
C. Ail. F11IGIDA Muls.
(i. Ai'.. 18-spiLOTA Hope.
(.. M;. MIJI.TIPLICATA Mills.
C. Ali. HJ-NOTATA Fald.
C. AB. SPECTABILIS Fald.
C. ab. coNspiciiA Fald(1).
Halyzia Muls.
H. Cincta Fab. — Tokio.
H. 1 2 — gcttata Poda. — Tokio, Kalou.
H. 1 0 GUTTATA L. Tokio.
H. l5 — GUTTATA F. ■ Tokio.
H. Japo.nica Thunb. — Tokio — Kiou-
Siou.
11. var. Fkliciae Muls. — Tokio.
H. var. dioxea Muls. — Tokio.
Ji. var. ancora Weise. — Tokio.
H. var. tessellata Weise. — Tokio.
Itlione Solskv.
I. iie\vspii,ota Hope var. mirabilis Mois.
— Tokio.
(l) Et un jjrand nombre de variétés intermédiaires.
— 2 I I
Caria \luls.
*G. BOPMBA v;ir. Japiwica var. nov. —
Mou Siou ( Inde).
C'liiloiii«'ii<'.s Mills.
G. l\ plauiata Schvenh. — Kiou Siou.
i hiiofiis Lcach.
G. iiusTis Fald. — Tokio.
(1. similis Ross var. Japonicds Weise.
— Tokio.
IMatj aaspis lledt.
P. Lewisi Weise. - Tokio.
*P. var. OBSCUitA var. nov. — Tokio.
l\ NIGBA Weise. - - Tokio.
iî,ï ((rt. inprs Rotd.
II. Japonica Groteh. — Tokio.
i^pi'3iiîî<-iM«. Mills.
A. ohbicuhjs Gyll. — Tokio.
tlllicl.l Ijl'W.
A. TWCOLOB llar. - KÎOU Siou.
Mcjumiu Kug.
S. imi,iciii;i'| s" Lew. — Tokio.
S. HAHKJA Weise. Tokio.
S. iiokfmanni Weise. - Tokio.
S(<-éIioi-i«s \V eise.
*S. PCNCTILLCM Weise. — Tokio. (Ku-
rope, Asie continentale).
Wphus Mills.
*N. Galloisi nov. sp. — Tokio.
Kodoiia M uts.
R. LIMBATA Mlll8. Tokio.
li. NAii/E Lew. — ■ Tokio.
R. comcoloii Lew. — Tokio.
R. RUK0CI1NCTA LeW. Tokio.
Sticllolotis Oolcll.
S. rufosignata Weise. — Tokio.
Caria (callicaria Cr.) superba var. Japonica, var. nov.
Semblable au type pour la forme et pour le dessin, avec les taches de la
deuxième rangée très grosses. Couleur foncière d'un beau jaune vif, au
lieu d'être d'un rouge vermillon , comme dans le type. Semble spéciale à
kiou Siou, où elle a été trouvée à l:i fois par M. Harmand et par M. Gal-
lois.
Platynaspis Lewisi Crotch var. obscurci var. nov.
Entièrement noire, avec une tache basale justascutellaire, la tète, les
angles antérieurs du prolhorax et l'abdomen de couleur claire. Tokio.
Nephus Galloisi. nov. sp.
Oblongo-ovalis; pubescenlia albidolutea veslitus, uiger; palpis, antennis
pedibusque concoloribus. Elytris nigris macula rubra anle apicali in disco
ornatis.
De la forme et de la taille du Nephus bipunctatus Kugel et de couleur à
1 Je range celle espèce dans le genre Scipnaus à cause de ses plaques incom-
plètes et de son prosternum bu-aréné. Par ses lignes de gros points assez régu-
lières, elle entrerait dans le genre ImBOioyimMê (>.
1/1.
— 212 —
peu près semblable. Il eu diffère par la couleur noire de l'extrémité des
élytres, des palpes, des antennes et des membres, par la pubescence de la
partie inférieure du corps plus longue, jaune au lieu d'être blanche, par
la tache él virale un peu plus antérieure et un peu plus allongée, atteignant
presque, par sou bord antérieur, la moitié de la longueur de l'élytre.
Tokio. Gallois.
h sectes DiptÈbes :
Les Tabanides du Musée royal duiistoire naturelle de Belgkjue,
par M. Jacques Suhcouf.
Le Directeur du Musée royal de Bruxelles a bien voulu communiquer au
Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ses Tabanides
provenant du Congo belge.
L'étude de ces insectes confirme ce que nous connaissions de leur répar-
tition et nous a permis de comparer un certain nombre de types de Yander
Wulp à ceux du Macquart, Bigot et Walker.
Les espèces représentées sont les suivantes :
Tabanus itUFiPES $ Pal.-Beauv. nrc
Macquart.
T. biguttatcs $ Wied. variété $ cro-
ceits Surcoût".
T. BiGiiTTATis Wied. c? •
T. pllto Walker Ç .
T cakos Karscli, synonyme de T. multi-
punctatus Vander Wulp. Le nom
de Karsch, plus ancien, doit être
employé.
T. splendidissimus 5 Bicardo.
T. maculatissimus Ç Ma<:q. variété irro-
ratus Surcoût.
T. latipes Ç Macquart.
T. PA9CIATDS Ç Fabricius.
T. toeniola $ Pal-Beauv.
(îette espèce a été fréquemment
décrite sous les noms diiVércnts :
T. mbehngattu Macq. ; T. donivitta
Walk.; T. longitudinalis Lœv. ; T.
virgatus Austen; T. Guineensis (?)
Wied.
T. quadbigottatus $ Ricardo.
T. DiroENUTUS Macquart.
Le T. BiPLNcTATiis Vander Wulp.
de description plus récente devient
synonyme de T. ditœniatus Macq.
T. par Walker, d* non précédemment dé-
crit.
T. rufipes c? Macquart.
T. Thoracinos $ P. B.
T. combustus $ Bigot.
T. TESTACEIVENTMS $ Macq.
T. Gabonensis $ Macq.
T. Disjui\crus Ç Bicardo.
T. bovinos var. tempera lus Ç Walker.
T. ianthinus nov. sp.
Tabanis RUFIPB8 Macquart d"=? T. pab Walker d*.
Ce mâle est le premier connu du groupe de T. rufipes Macq. et Z.
par A\ alker.
Il a été pris par M. TsclioU'en à Borna (Congo). Un second exemplaire
très usé a été recueilli par M. Waelbrocke Kiucbassa (Congo) en 1899.
— 213 —
Longueur, 10 millimètres; tête beaucoup plus grosse que le thorax,
Composée d'yeux confluents, glabres, (les yeux se divisent en deux zones de
corneules; la zone des plus grosses, de couleur brun rougi;, comprend
toute la partie médiane et supérieure de l'œil; la zone des petites cornieules
de couleur foncée se sépare nettement de la première à hauteur du sommet
du triangle frontal et se dirige horizontalement presque jusqu'au bord où
elle se relève pour entourer la première zone d'un anneau d'autant [dus étroit
qu'il se rapproche du vertex. Triangle frontal testacé, antennes rousses,
joues et barbe jaunâtres, palpes renflés, oblongs, jaune clair, à quelques
poils brunâtres épars. Pièces buccales testacées. Thorax brunâtre hérissé
d'une pubescence et d'une tomentosité jaune un peu verdâtre, flancs à poils
jaunâtres, poitrine à tomentosité cendrée. Scutellum brunâtre à tomentosité
jaune.
Abdomen jaune à pubescence jaune et quelques poils noirs épars , der-
niers segments abdominaux légèrement rembrunis; ventre jaune clair à
courte pubescence jaune. Pattes jaunes en entier à pubescence jaune. Ailes
hyalines, bord costal et stigma jaunes, nervures jaunes, pas d'appendice
à la 3e nervure longitudinale qui fait un angle obtus.
Balancier jaune pâle à disque un peu globuleux (1).
Sur quelques Parasites des Cacaoyers À San Thome
[Golfe de Guinée),
par M. Ch. Gravier.
Le Cacaoyer trouve, à San Thome, des conditions de milieu qui lui
conviennent admirablement : un climat chaud et humide, un sol profond et
riche, de beaux arbres d'ombre empruntés pour la plupart à la forêt vierge
qui couvrait toute l'île autrefois. Aussi, n'y a-t-ii pas lieu de s'étonner
de la prospérité prodigieuse des plantations qui ont valu à cette merveil-
leuse terre équatoriale une haute réputation si méritée à tous égards.
Malgré les circonstances éminemment favorables dans lesquelles il vit à
San Thome, le Cacaoyer ne s'y trouve pas cependant à l'abri des Parasites,
tant animaux que végétaux. Il est d'ailleurs juste de remarquer que les
dommages causés par ces êtres malfaisants n'ont pas pris, jusqu'ici, un
caractère fort menaçant , mais qu'ils réclament toutefois l'attention des colons
si actifs de la rr Perle des colonies portugaises ».
11 ne sera question ici que des maladies qui reconnaissent pour causes
(1) Quelques Hœmatnpota et Pangoitia de la collection seront étudiés avec leurs
groupes dans quelques mois.
— 2U —
des êtres vivants. Dans le nord de l'ile, pendant la période hivernale, de
juillet à septembre surtout, on voit souvent des arbres de taille variée
souffrir et dépérir, à cause de la sécheresse du sol , itfalta <Tagua * , comme
on dit à San Thome. On peut luire la même observation pour des Cacaoyers
dont la racine pivotante rencontre, au cours de sa croissance, un sous-sol
résistant, impénétrable. Il se forme alors,' au contact de ce dernier, une
sorte de moignon: une racine adventive tout à fait insuffisante se développe
latéralement; l'arbre meurt au bout d'un temps de durée variable, sans
aucune cause apparente sur les parties aériennes : tronc, branches et feuilles.
Le Cocaoyer, à San Thome, estattacpié : i° par la Chenille d'un Papillon
du genre Zeuzera, très semblable — peut-être identique — au Zeuzera
Cojl'eœ Nietner; 2° par les Termites: 3° par des Coccides divers: ka par un
Champignon qui appartient vraisemblablement à la famille des Agaricinées.
I
Certains Cacaoyers présentent des branches complètement mortes, alors
(pie le reste de l'arbre demeure vigoureux; dans l'axe des parties morti-
fiées on trouve presque toujours, dans la galerie qu'elle a creusée, la larve
d'un Papillon du genre Zeuzera, dont j'ai signalé récemment certaines par-
ticularités biologiques (1). Les dégâts causés par des galeries qui peuvent
avoir 12 millimètres de diamètre et une cinquantaine de centimètres de
longueur amènent rapidement la mort dans la région où ils se produisent.
Lorsqu'il s'agit d'un arbre adulte, celui-ci reste affaibli, mais peut parfai-
tement résister dans ses parties saines, si elles échappent aux déprédations
du parasite. Mais lorsque le Cacaoyer est jeune, qu'il a moins de trois ans,
il est clair que la mort apparaît à brève échéance. 11 est à noter que les
feuilles se flétrissent lentement et se dessèchent en restant fixées à l'arbre.
tandis que, dans certaines affections, elles se détachent. Il en est ainsi, en
particulier, dans le cas des piqûres faites par des Punaises du genre Helopeltis,
La présence de la larve esl décelée par ses excréments d'un brun plus
ou moins rouge à l'état frais, d'un jaune rougeâtre à l'état sec, qui s'amon-
cellent à l'entrée de la galerie ou au niveau des trous accessoires pratiqués
dans celle-ci, ou au pied de l'arbre quand il s'agit d'un sujet jeune et d'une
Chenille de viande taille. Lorsque celle-ci a achevé son développement, elle
prépare l'orilice de sortie pour le Papillon et se transforme en Nymphe. La
Nymphe, longue de 20 à 35 millimètres, de teinte plus foncée que la
larve, avec les extrémités antérieure et postérieure presque noires, porte
sur la tète une sorte de gouge qui lui sert à perforer l'obturateur formé
par les matières (pie la femelle accumule à l'ouverture de sa galerie au
moment de la nymphose. Le Papillon, qui est nocturne, est mis en liberté
(1> Bull, du Mus. d'hitt. na!.. n" ! , 1 < » » ' 7 -
— 215 —
quelque temps après, H le cycie recommence comme je l'ai indique dans une
note précédente ^ .
Lorsqu'on découvre le mal à son début, on peu! obturer L'orifice d'en
tréedela laneel, plus ellirarement, tuor celle-ci en injectant un insecli
ride approprié. Il est plus simple etplus facile de couper la branche ou la
partie malade et de la brûler, de façon à détruire les larves. La section doil
eue faite nettement et recouverte immédiatement de coaltar pour empê-
cher l'invasion d'autres parasites. Si l'arbre est d'une taille assez grande .
l'ablation de la partie malade le débarrasse d'un membre inutile et ne peut
l'empêcher de poursuivre son développement. On devra anéantir sur place,
par le feu, autant que possible, les capsules contaminées, pour empêcher la
formation des Papillons, propagateurs du mal. Avec quelque attention de
la part des agriculteurs, on peut circonscrire les dommages dus au parasite
dont il vient d'être question et qui a lui-même des ennemis naturels.
Zehntner a signalé notamment comme attaquant la Chenille du Zeuzera
V.oifcœ : un Ichneumon, une Mouche qui ne diffère pas beaucoup de la
Mouche domestique et un Champignon qui est probablement une Ento-
mophthorée. Comme son nom spécifique l'indique, le Zeuzera Cqffeœ est
aussi un ennemi du Café; il ronge également d'autres arbres (Acalypha
marginata Spr. , A noua muricata Dun., etc.
11
Les Termites ne s'attaquent pas non plus exclusivement aux Cacaoyers;
ils exercent tout aussi bien leurs ravages sur les Caféiers et sur des arbres
d'ombre variés. Néanmoins, ils font périr un assez grand nombre de Ca-
caoyers et, en certains points, dans le sud de l'île notamment, ils consti-
tuent de véritables fléaux, lis pullulent dans certains arbres à un tel point
qu'ils font des plus grosses branches une sorte de treillis formé par les
rares lames de bois demeurées intactes et séparant les galeries fusionnées.
On voit à la surface des troncs envahis une bande terreuse sous laquelle
ils cheminent, s'étendant avec quelque irrégularité du pied de l'arbre au
point de ramification des principales branches. Lorsque celles-ci sont évi-
dées de façon à être presque réduites à leur écorce qui parait indemne, il
n'y a évidemment aucun remède. Mais si on s'avise du mal causé avant qu'il
ne devienne aussi profond, on peut limiter les dégâts. J'ai vu à Monte-
Rosa, chez notre sympathique compatriote, M. Célestin Palanque, de véri-
tables sauvetages à ce point de vue : des arbres ayant 10 ans et plus
avaient été perforés jusque dans la région médullaire; la partie sillonnée
par les Termites avait été enlevée complètement et sur la section faite soi-
W Gn. Gravier, Observations sur la larve d'un Papillon qui attaque les Garaoyers
à San Thome (Golfe de Guinée), Bull, du Mus. d'hist. nut., 1907, n° 9 , p. i3g.
— 216 —
gneusement on avait appliqué du coaltar, ainsi que sur une partie plus ou
moins étendue du tronc. Et les arbres ainsi traités, après de larges ampu-
tations, paraissaient avoir repris leur vigueur et portaient des fruits bien
venus et assez nombreux.
11 serait utile de faire disparaître ces traînées terreuses sur le tronc des
arbres envahis depuis peu et de couvrir la partie inférieure de coaltar jus-
qu'à une cinquantaine de centimètres au-dessus du sol; un tel enduit con-
trarierait singulièrement le mouvement d'ascension du parasite vers les
parties supérieures de la plante.
On peut objecter ici — et la même objection se présente d'une manière
aussi plausible au sujet de chaque traitement à proposer — que, pour de
grandes plantations comme celles de San Thome, il est impossible de songer
à soigner individuellement des arbres malades ; le temps et le personnel
feraient défaut. A cela on peut répondre que, pour sauver un arbre en plein
rapport, il n'y a pas à regretter un travail qui, en général, ne serait pas
long; que, d'ailleurs, il n'y aurait perte de temps qu'en apparence, car, eu
abandonnant les choses à elles-mêmes, on est amené lot ou tard à arra-
cher l'arbre mort et à le remplacer par de jeunes Cocaoyers. Je crois aussi
que, pour les soins à donner aux arbres en souffrance, on pourrait trouver
un concours précieux chez les plus intelligents et les plus forts des petits
noirs employés à ramasser le rGacao des Rats». 11 serait relativement aisé
de les dresser dans cette voie.
Gh. S. Banks (1) a préconisé l'emploi du sulfure de carbone contre les
Termites; mais cette substance extrêmement volatile est d'un maniement
trop dangereux pour être employée dans les régions chaudes du globe.
III
Quehpies rares Cacaoyers sont presque entièrement couverts par des
Coccides de la tribu des Diaspides (Signoret). Dans l'espèce en question, les
boucliers sont opaques et tous de forme arroudie: les dépouilles sont fixées
au centre. La femelle, de couleur jaunâtre a le corps plus ou moins circu-
laire chez les jeunes, fortement rétréci en arrière et presque triangulaire
chez les individus plus âgés, avec deux petites languettes terminales. Les
arbres attaqués sont isolés et ne paraissent pas trop souffrir de la présence
de ces Coccides qui, en couvrant le tronc et les branches principales, ne
peuvent cependant qu'être nuisibles.
Dans le voisinage immédiat de ces Cacaoyers attaqués par les Coccides,
à Monle-Carmo (Rio do Ouro), beaucoup de Papayers (Mamao) sont re-
couverts de parasites ayant la même apparence que les précédents. 11 y
O Gh. S, IJanks, A preliminary Bulletin un Iimecis ofthe Cacao prepared espe-
ciaUyfor the Itenrjit ofthe Farmers, iqo4-
— 217 —
avait lieu de se demander si les Cacaoyers ne sont pas contamines par les
Papayers. L'examen attentif des Coccides de ces derniers montre qu'en réa-
lité il s'agit d'une l'orme de la même tribu que celle qui vil sur le Cacaoyer,
mais différente néanmoins et se rattachant sans doute à un autre genre.
Le bouclier de la femelle, arrondi, est de teinte plus claire (pie dans l'es-
pèce dont il est question plus haut, et presque translucide. La femelle,
brun foncé, visible par transparence a une forme semblable à celle du Coc-
cide du Cacaoyer. Mais le bouclier du mâle est très long, blanc de neige,
avec des dépouilles presque centrales. Le mâle est plus allongé et moins
fortement coloré que la femelle.
Il n'eu reste pas moins vrai que la complexité des plantations de Cacao,
avec leurs arbres annexes cultivés pour leurs fruits ou pour l'ombre né-
cessaire aux Cacaoyers, peut rendre singulièrement difficile l'étude des
parasites de ces cultures.
J'ai constaté en quelques points, à Mulundo (Diogo-Vas), notamment,
l'existence de Coccides fixés sur les feuilles des Cacaoyers. Peu nombreux ,
localisés sur le bord des nervures, ils ne paraissaient pas être très fu-
nestes aux feuilles qui étaient parfaitement vertes au moment de l'observa-
tion. C'était encore une Diaspide, avec un bouclier aplati et des dépouilles
fixées latéralement , bien différente d'aspect des précédentes.
A Monle-Carmo , j'ai enfin recueilli sur des fruits parvenus à l'état de
maturité des Coccides sans bouclier , un peu mobiles , à segments bien dis-
tincts, se recouvrant d'une matière cireuse blanche et dont certains indi-
vidus sont allongés et fusiformes. Le feutrage blanchâtre qu'elles constituent
s'étend particulièrement sur le pédicule et dans les dépressions séparant les
côtes de la capsule , en prenant l'aspect de certaines moisissures. Les fruits,
peut-être récemment recouverts de ces parasites, n'avaient rien perdu de
leurs qualités.
Ch. S. Banks a recommandé , pour la destruction des Coccides vivant sur
les capsules de Cacaoyers, la rr Kérosène emulsion» , à base de Kérosène,
de Whale-oil-Soap et d'eau.
1Y
Un certain nombre de Cacaoyers de grande taille, en voie de décrépi-
tude, se montrent envahis, à la base de la lige et dans tout le système ra-
diculaire, par un Champignon dont on ne connaît actuellement que le
mycélium. Ce dernier, de couleur blanchâtre, très développé dans la ré-
gion corticale, pénètre en lames rayonnantes jusqu'au centre même de la
tige et de la racine. L'appareil sporifère n'a jamais été observé, de sorte
qu'il a été impossible jusqu'ici de déterminer ce Champignon. Des études,
faites de divers côtés, il semble résulter que le parasite en question est
probablement voisin de Y Armillaria mellea, appelé vulgairement « Agaric de
— 218 —
miel* à cause de la couleur de son chapeau, et qui fait de véritables
ravages dans certaines forêts de l'Europe. C'est la, en particulier, l'opinion
exprimée récemment par \\ . Busse (1); c'est aussi celle du savant botaniste
du laboratoire de cryptogamie do Muséum . M. P. Hariot. qui a examiné at-
tentivement les matériaux d'étude que j'ai rapportés de San Thome et qui
m'a donné son avis sans connaître celui du spécialiste allemand.
Quand on constate le mal causé par le Champignon, il est généralement
trop tard pour y remédier. Le plus simple et le plus pratique est de passer
par le feu, sur place, les arbres contamines. On éteint ainsi le mal à son
foyer même. L'opération étant faite pendant la saison sèche , avant le dévelop-
pement des spores qui, en se disséminant, propagent le mal, on peut sauve-
garder les arbres voisins. Avec de la vigilance, il est possible de circonscrire
sinon de faire disparaître ce parasite qui frappe sporadiquement les Cacao-
yers un peu partout.
Les maladies mentionnées dans la présente note n'ont nulle part, à San
Thome, le caractère épidémique; aucune n'a le degré de gravité de certaines
affections qui sévissent sur le Cacao en d'autres points du globe, comme,
par exemple, la pourriture brune du fruit au Kameroun-2), aux Antilles et
dans l'Amérique du Sud(3>.
La Méduse du Tanganyika et du Victoria Nyanza ;
sa dispersion en afrique,
par M. Ch. Gravier.
I
Le Dr R. Bôhm, en 1 883 , recueillit à la surface du Tanganyika une
Méduse craspédote dont il indiqua les principaux caractères dans une lettre
adressée àE. vonMartens {4). En 1891 , M. F. J. Moir, directeur del'rr Afriran
Lakes Company n rapporta en Europe quelques exemplaires que R. T.
Gùnther étudia 5). Ce naturaliste reconnut dans la Méduse du Tanganyika
un type entièrement nouveau qu'il appela Limnocnida tanganyicae.
O W. Busse, Bericht ûber du1 pflanzenpathologische Expédition nach Kamerun
und Togo (1 f)où-i go5), Beihejlezum «Tropenpjlanzern, Bd VII, OU. 1906, p. i63-
202, mit k Taf. und 8 Textabbild.
W P. Phkuss, Ueber Pflanzenschàdlinge in Kameiyin, Der Tropenpjlanzer , i<(o3,
n" 8, p. 345-35i. — W. Bussk, lac. cit. (iyo(S).
(iJ L. Kindt, Die hulittr dis Kakaobaumes und seine Schàdlinge. Hamburg,
190/1.
'4) E. von Mabtens, und B. Bôhm, Ueber eine Qualle im Tanganyika Sec mit
Bemerkungeo , Site, naturf. Fr. vu Berlin, i883, p. 179—200.
W B. T. Gdntheb, Preliminarj Account <>f the Fresh Water Méduse of Lake
Tanganyika, Ann. and Mag. of nui. Hiet., (>"' Ser, t. XI, i8q3, p. 369-975,
— 219 —
La découverte d'une Méduse dans le grand lac africain avait, pour le»
biologistes, un intérêt spécial; elle attira particulièrement l'attention des
zoologistes anglais. Ed. Ray-Lankester avail fait connaître, trois ans aupa-
ravant, la structure d'une autre Méduse d'eau douce (Limnocodium Sowerbiî)
trouvée dans les bassins à Victoria ttegia «les jardins de Kew. Deux expé-
ditions furent organisées en 1896 et en 1899. sous les auspices de la
irRoyai Society« et de la «Royal Geographical Society », pour étudier la
faune des lacs de l'Afrique orientale tropicale. La seconde expédition, celle
de 1899, fut particulièrement fructueuse. Son chef J. E. S. Moore donna,
en 1903, le compte rendu détaillé des recherches zoologiques faites non-
seulement dans le Tanganyika, mais aussi dans les lacs Shirva, Nyassa,
Kela, Kiwu, Albert-Edouard, Albert, Victoria et Nivaska (1 :. Des matériaux
recueillis, il parut résulter que le Tanganyika seul, outre sa faune
d'eau douce, possédait un certain nombre de formes qui lui sont propres
et qui présentaient des caractères marins incontestables. Moore désigne
collectivement ces dernières sous le nom de crHalolimnic group», pour
rappeler l'antagonisme entre leur habitat et leurs allinités.
Peu de temps après la publication du ffTanganyika Problem», l'un des
plus distingués naturalistes du Muséum, M. Ch. Alluaud, trouva, le
16 septembre 1903, dans la base de Kavirondo, sur la côte orientale du
Victoria Nyanza, une Méduse qui doit être identifiée avec la IAmnocnida
Tanganyicaem. Comme je le faisais remarquer alors, la découverte de
M. Ch. Alluaud était, à tous égards, des plus intéressantes, au point de
vue zoogéographique notamment, car elle faisait disparaître l'anomalie
apparente qui donnait au Tanganyika une place tout à fait à part parmi
les grands lacs'africains.
Récemment, Ed. T. Browne (3) a reconnu dans les collections faites
dans le delta du Niger en 1903, par Budgetl, cinq spécimens de la
même Méduse; ils provenaient d'un lac situé près d'Assay, sur la ri-
vière Forcados, une des branches occidentales du Niger, à 10 s milles
géographiques de la côte. D'après Browne, les caractères de la Méduse du
Niger concordent même mieux, avec ceux que j'ai donnes pour celle du
Victoria Nyanza, qu'avec ceux de la description originelle, o-ït bas, however,
pi. i3-j'i. — A fiirther Contribution to theAnatomy of IAmnocnida Tanganyicœ,
Quart. Journ. ofmier. Se, 3"' Ser., t. XXXVI, 1896, p. 271-298, pi. 18-19.
M J. E. S. Moohe, The Tanganyika Problem, 372 pages avec cartes et illustra-
tions, London, Hurst and Hlacket, iç.)<i3.
<2> Ch. Gravier, Sur la Méduse du Victoria Nyanza, G R. Ac. des Se, kjo3,
I. CXXXVII, p. 867-869. — Sur la Méduse du Victoria Nyanza et la faune des
grands lacs africains, Hall, du Mas. d'hist. nat., 1908, p. 347~35a.
(3) E. T. Browne, On the Freshwater Médusa Limnocnida tanganyicœ and ils
Occurrence in the River Niger, Ann. and Mag. of nat. Ilist.. vol. 17, 7"' Ser.,
190(5, p. 3o'i.
— 220 —
many more tentacles and sense-organs than are mentioned by Gùnther in
the original description of the species , and it cornes nearer to the description
given by Gravier of the spécimens found in the Victoria Nyauza.»
Browne rappelle à ce sujet que l'existenee d'une Méduse dans le Niger
fut décelée, dès 1888, par le Dr Tautain qui en prit une cinquantaine
d'exemplaires , près de Bamakou , dans les eaux dormantes du bord du
fleuve. Faute de connaissances praliques pour la préparation de ces animaux
délicats, il ne put les conserver ni les décrire même sommairement. C'est
daus une lettre écrite à Gaston Tissandier et communiquée à la Société
zoologique de France, par J. de Guerne(1), que le Dr Tautain consigna ses
souvenirs relatifs à la Méduse de Bamakou, dont le diamètre, disait-il,
variait de 20 à 25 millimètres. Quoi qu'il en soit, les observations du
Dr Tautain et de Budgett, en deux points du Niger si éloignés l'un de
l'autre, attestent la présence de la Méduse des grands lacs dans le bassin de
cet immense fleuve.
II
Au cours de l'étude qu'il fit des Gastéropodes du Tanganyika, Moore
fut frappé de la ressemblance qu'offrent la plupart d'entre eux avec des
fossiles marins du Jurassique. De considérations tirées des documents géolo-
giques fournis en grande partie par l'expédition de 1899, et aussi de la
faune ichthyologique du Tanganyika et du Congo , cet auteur se crut autorisé
à conclure que la région correspondant à ce lac et très probablement à une
portion du bassin du Congo était couverte autrefois par une mer jurassique
qui se ferma peu à peu et dont les eaux se sont adoucies au cours des temps.
Pour lui, les animaux du rrHaloliniiiic groupn ne seraient que les derniers
survivants de la faune de cette mer ancienne, auxquels se seraient mé-
langés les types d'eau douce, à mesure que la salure diminuait et que les
conditions actuelles se réalisaient. La coexistence de ces Gastéropodes à
faciès marin avec la Limnocnida tanganyicae et avec un Bryozoaire gymnolème
voisin du genre marin Arachnidium semblait corroborer l'hypothèse de
Moore.
La découverte de la même Méduse dans le Victoria Nyanza venait déjà
l'ébranler. De plus, Smith'2' a fait remarquer que Moore s'était exagéré
les similitudes qu'offrent les coquilles du Tanganyika et celles du Jurassique
et qu'un examen attentif révèle entre elles des différences très nettes, sauf
peut-être entre les genres Paramelania et Purpurina. Le savant conchylio-
M J. de Guerne, À propos d'une Méduse observée par le D' Tautain dans Le
Nifjer, à Bamakou (Soudan français), Bull, de la Soc. zool. de France, vol. 8,
1893, p. 9 2.r).
('2) E. A. Smith, Some Remarks on tlieMollusca of Lake Tanganyika, Proceed. of
the Malacol. Soc, vol. VI, part 11, p. 77-10/1, 1 lijj. , i<)o/i.
— 221 —
logiste rappelle, en outre, que seuls les Gastéropodes du Tanganyika ont
une apparence marine, que les Lamellibranches ont franchement L'aspect
de ceux qui vivent dans les eaux douces, que, de plus, beaucoup d'espèces
d'eau douce comme les Unios ont de très fortes coquilles, tandis que les antres
Mollusques de la même classe, vivant dans les mêmes eaux, ont un test mince
et que Ton trouve des faits du même ordre chez les animaux marins. Il
existe, du reste, dans le lac Nyassa, tout un groupe de Mélaniens dont
Bourguignat avait souligné, dès 1889, le caractère crthalassoïde».
Browne , pour expliquer l'existence de la Limnocnida tanganyicœ dans le
Niger, si loin des vastes nappes de l'Afrique orientale, rappelle une opinion
émise récemment par Boulenger '1}. Les documents paléonlologiques montrent
que la mer s'étendait sur la plus grande partie de l'Afrique , au nord de l'Equa-
teur, pendant la période éocène. En se retirant vers le nord , l'océan soudanien
aurait laissé les Méduses dans des régions partiellement émergées, où elles
se seraient graduellement adaptées à l'eau douce. De cette façon, il est
inutile d'imaginer que ces Cœlentérés venus de l'Océan auraient remonté
le Niger pour pénétrer à l'intérieur de l'Afrique.
111
Il est hors de doute que la Limnocnida, comme les autres animaux des
grands Jacs, a une origine marine. Mais il ne semble pas nécessaire, pour
expliquer sa dispersion en Afrique, de faire intervenir une mer qui serait
jurassique suivant Moore, éocène suivant Boulenger et Browne.
L'adaptation des animaux marins à l'eau douce n'est pas localisée dans
le temps. On peut assister de nos jours à ce phénomène, en divers points
du globe, notamment dans les fleuves côtiers des Antilles et de l'Amérique
tropicale, comme je l'ai indiqué ailleurs (2). Mais sans rien préjuger quant
à l'époque où la Limnocnida tanganyicœ s'est accoutumée à vivre dans l'eau
douce, il est permis de croire que ses migrations à travers le continent
africain peuvent remonter à une date peu éloignée et peut-être même se
poursuivre de nos jours.
Si on jette les yeux sur les cartes des diverses régions de l'Afrique dres-
sées d'après les résultats des plus récentes explorations, on est frappé de la
physionomie très spéciale que présente sur de vastes étendues l'hydrogra-
phie de cette partie du monde; les bassins du Nil, du Congo, du Chari et
du Niger se pénètrent réciproquement , car ils ne sont pas séparés par des
W G. A. Boulenger, The Distribution of african frcshvvater Fishes, Nature,
Aug. igo5, p. h 18.
W Ch. Gravier, Sur trois nouveaux Polychètes d'eau douce de la Guyane
française, Bull. Soc.d'hist. nat. d'Autun, t. XIV, igot , p. 353-388*, 96 fig. dans
le texte. — Sur les Annélides Polychètes d'eau douce , C. R. Ac. des Se, t. CXXXV,
1902, p. 98&-Q86.
4)'W
lignes do partage des eaux toiles que nous nous les représentons d'ordinaire.
Le Nil et le Congo sont, do plus, on relation avec les grands lacs.
Le Tanganyika est en communication avec le Congo par le Lonkouga.
Le Victoria Nyanza, dont la surface égale presque la moilié de colle do
l'Angleterre est. comme chacun le sait, le plus grand des réservoirs où
s'alimente le Nil. Les fluctuations constantes du niveau do cet immense lac
sont, d'après liuckloy(1), presque entièrement liées aux conditions cliniaté-
riques, on particulier aux pluies; elles sont peu affectées par le courant du
Nil aux Ripon Falls. Sir Harry Johnston a fait observer à ce propos que
quelques cours d'eau tributaires du Tanganyika prennent leur source près
du bord sud du Victoria Nyanza, et s'écoulent dans une contrée dont le
niveau est très inférieur à celui du lac. Un léger changement de niveau
dans la rive Sud-Ouest, qui est plate, inonderait l'Ounyamoue et relierait
par suite le Victoria Nyanza au Congo.
Le Nil est intimement lié au Congo, n-11 n'y a, en effet, dit A. -H. Dyé*
entre les bassins du Congo et du Nil, aucune ligue de démarcation natu-
relle, aucune crête montagneuse. L'identité est complète entre les plateaux
ferrugineux des hauts affluents do la rivière des Gazelles (Bahr-el-Ghazal)
et do l'Oubanghi qui forment un tout. Aussi les traitants nubiens avaient-
ils étendu leurs razzias très loin dans !<• bassin du Congo, avant que le
cours même du grand fleuve eût été révélé à l'Europe par Stanley - .
Entre les affluents de la M'Bomou (dépondant do l'Oubanghi) et ceux du
Bahr-el-Ghazal (tributaires du Nil), il n'y a pas de séparation: la liaison est
naturelle.
De même, les bassins du Chari et du Congo sont en rapport étroit l'un
avec l'autre. D'après M. Courtet, chargé spécialement de la topographie
dans la mission Chari-Tchad (1909-190/1) — qui a fort obligeamment
mis à ma disposition les documents qu'il possède sur la région — il
existe entre l'Oubanghi et le Tchad une gouttière jalonnée par la kemo
(affluent do l'Oubanghi), la Nana et le Gribingui dépendant du Chari. Une
dénivellation de quelques mètres dans les environs de Dekoua mettrait en
communication la Kémo et la Nana et, par conséquent, opérerait la fusion
entre les deux bassins.
Le Niger est également en communication directe avec le Chari et par
conséquent avec le Tchad. Entre la Bénoué. affluent du premier, et le
Logone, dépendant du second, s'étendent les vastes marais de Toubouri,
reliés au Logone par une dépression de 2 ou 3 kilomètres de largeur, d'une
vingtaine de longueur, sillonnée par une rivière au cours indécis. D'après
M Ii. B. BocUiBir, Colonization and Irrigation in the East Airica Protectorale ,
The Geograph. Journal, 1900, vol. \\1. n" A, p. 'èhg-B'jb.
\.-JI. Du;, L>.' Babr-el-Gliazal ; notions générales sur la province, les
rivières, les plateau* et lesmrrais, Ann. de Géoip-., 190a, 3 1 5-338 , 1 carte.
- Ttt —
le commandant Lenihnt <!), les crues de ce cours d'eau permettent la oavi
gation au moyen de chalanda calanl deux pieds pendanl plus de (rois mois
par an, du 20 juillet au 25 octobre.
L'absence de relief dans ces bassins est telle que, sur de vastes espaces .
le sens de la direction d'écoulement n'est pas constant; il dépend du
niveau des eaux. Il en serait ainsi pour certains tributaires du Logoneet
peut-être même pour le Niger dans la région de Tombouctou. M. Courte!
(communication verbale) a constaté un l'ait du même ordre dans le Bahr
el Salarnat. Ce dernier communique, non direcleniement. comme l'in-
diquent les anciennes cartes, mais par un bras accessoire, avec le lac Iro:
suivant la région où tombent les pluies, les eaux s'écoulent, tantôt du lac
dans le cours d'eau, tantôt en sens opposé; il y a là une dépression où
peut se déverser ie trop plein des crues, jouant par rapport au Bahr el
Salarnat le même rôle que le Fayouiu par rapportai! Nil, le Faguibine.
aujourd'hui en voie de dessèchement, par rapport au Niger.
La portion du Cbari qui aboutit à la partie orientale du Tchad, acluel-
ment marécageuse et qu'on appelle aussi le Bahr el Ghazal n'est plus
arrosée maintenant par les eaux du Tchad. Autrefois, le lac s'écoulait dans
la vallée du lïalu- el Ghazal; d'après le lieutenant-colonel Destenave1"', il est
dès vraisemblable qu'il se produit encore de nos jours un écoulement sou-
terrain qui fournit l'eau aux puits et aux mares de cette grande dépres-
sion, dont le niveau, en certains points, est situé au-dessous de celui du
lac.
li n'entre pas dans notre pensée d'indiquer ici toutes les connexions
existant entre les grands fleuves africains; il y en a certainement bien
d'autres que celles mentionnées ci-dessus. Dans la carte ci-jointe, ne
figurent guère que les rivières et les lacs dont il est question dans ia pré-
sente note; elle est uniquement destinée à en faciliter la lecture.
Dans un mémoire très documenté, tout récemment paru, F.-E. Gau-
tier(3) est amené à conclure qu'à l'époque pléistocène, le Niger, de même
que i'Oued Messaoud , se jetait dans l'immense cuvette couverte aujourd'hui
de dunes, appelée le Djouf, au nord-ouest de Tombouctou. A. Chevalier '
pense aussi qu'il existait une mer récente dans la région de Tombouctou.
Ces hypothèses fourniraient une explication simple de la présence de la
Limnocnida dans le bassin du Niger, tant en amont qu'en aval. Mais il est
(1) Commandant Lenfant, La grande route de Tchad, Paris, Hachette et C'%
1906, in-8°, 288 p.
(*> Lieutenant-Colonel Destenave, Le lac Tchad; 1" Partie : le lac, les affluents,
les archipels, Revue génér. des Sciences , 190/1, |). 0/19-0(12.
W E.-F. Gautieii, Études sahariennes; second article, Ami. de Géographie,
n" 80, i5 mars 1907, p. 117-138.
(,,) A. Chevalier, Sur l'existence probable d'une mer récente dans la région de
Tombouctou, G. R. Ac. des Se, t. cxxxn, 1901 , p. 926-928.
— 224 —
fort possible aussi que les migrations de cette Méduse se soient effectuées
par une tout autre voie, à une époque récente, et se poursuivent même
encore de nos jours. 11 est très vraisemblable que des recherches ulté-
rieures faites à l'époque où l'animal vit à la surface, permettront de le
trouver en des points intermédiaires aux stations fort éloignées les unes des
autres qu'on lui connaît aujourd'hui. Si, comme le pense Browne, cette
Méduse ne se reproduit pas directement ainsi que le pensait Moore, mais
passe par une phase hydroïde, les migrations pourraient se faire en sens
inverse des courants, comme le montre l'exemple bien connu du Cordylo-
pltora lacustris qui, véhiculé par les Dreyssènes, a envabi les conduites
d'eau de certaines grandes villes, de Paris et de Hambourg en particulier.
L. Germain (l), qui a étudié les collections rassemblées par Ed. Foà,
Foureau-Lamy, A. Chevalier, Lenfant. Lacoin, etc., a mis en évidence
l'analogie — qui se poursuit jusqu'aux espèces — des faunes malacolo-
giques des bassins du Ghari. du Congo et du Haut Nil; la même homogé-
néité est à noter pour les grands lacs (Nyassa, Tanganyika, Victoria
Nyanza, Albert Nyanza, Tchad), y compris le lac Rodolphe, d'après les
travaux récents de Neuville et Anthony (2).
D'autre part, Jacques Pellegrin a montré l'analogie de la faune ichlhyo-
logique du Nil et du Sénégal (3); récemment, en étudiant les collections de
Poissons rassemblées par la mission Chari-Tchad, il a fait remarquer que
le Ghari et le Tchad possèdent beaucoup d'espèces du Sénégal et du Nil, et
qu'en outre le Ghari et le Congo ont également des formes commîmes (4).
Les considérations qui précèdent, en rappelant la continuité des grandes
voies lluviales qui sillonnent le continent noir, permettent de concevoir les
migrations d'animaux flottants comme les Méduses et expliquent aussi
l'uniformité de la faune d'eau douce de l'Afrique tropicale (5).
<') L. Germain, Essai sur la MalaCographie de l'Afrique équatoriale, Âreh. de
Zonl. cxpér. et [rénci: , h' série, t. VI, 1907, p. io3-i35.
W H. Neuville et R. Anthony, Contribution à l'étude de la faune malacologique
des lacs Rodolphe, Stéphanie et Marguerite, Jlull. de In Soc. philom., 9e série,
t. VIII, 1906, p. 975-3oo, pi. 11 et 12.
W J. Pellegrin, Contribution à l'étude anatomique, biologique et taxino-
mique des Poissons de la famille des Cichlidés, Mém. de la Soc. de Zoo/., t. XVI,
190.3, p. ti 1-399, pi- IV— VII.
J. Pellegrin, Cyprinodonlidés nouveaux du Congo et de l'Oubangbi, Bull, du
Mus. d'hist. nat., t. X, 190'j, p. aat-393.
(4) J. Pellegrin, Poissons du Chari et du lac Tchad récoltés par la mission
Chcvalier-Decorse, id.} p. 309-3 1 3.
M Je tiens à adresser ici mes plus vifs remerciements à M. L. RavbnBAO, direc-
teur des Annales de Géographie, et à son collahorateur. M. F. Mm 111:11 e, pour les
renseignements qu'ils m'ont si aimablement fournis.
— 225 —
Note sur la présence dv genre /Etheria dans les rivières
de Madagascar,
par M. Louis Germain.
11 y a quelque temps (1), M. Perrier de La Bathie adressait au Muséum
d'histoire naturelle deux /Elheries qu'il venait de recueillir dans la région
tropicale de Madagascar. Ces échantillons, conservés dans l'alcool, étaient
accompagnés de la note suivante :
<f Recollées dans les rapides de la Mahavavy (2} et de son affluent de droite,
l'Androtsy, fixées sur des roches (Basaltes), sous une profondeur d'eau de
1 mètre aux plus basses eaux, à environ 200 mètres d'altitude et à i5o kilo-
mètres à vol d'oiseau de la mer. Eau très douce. On peut remarquer, sur
une des deux coquilles, des tiges d'un Podostemacia, genre spécial aux tor-
rents rocailleux et siliceux de la zone tropicale. 29 juin 1906.51
Les deux exemplaires récoltés par M. de La Bathie correspondent par-
faitement au type de Y.Etheria elliptica de Lamarck(3). L'un d'eux mesure
1 1 5 millimètres de longueur sur 81 millimètres de largeur et kk milli-
mètres d'épaisseur maximum. L'autre atteint 125 millimètres de longueur
pour 82 millimètres de largeur et seulement 33 millimètres d'épaisseur
maximum. Le test est feuillacé, épais, solide, en tout comparable à celui des
yEtheries du Nil, du Niger ou du Congo. Les empreintes musculaires sont
normales : l'antérieure a la forme d'une ellipse allongée dont le grand axe
est recourbé, la convexité étant tournée en dehors; la postérieure est ova-
laire -arrondie. Enfin la nacre, fortement irisée, est d'un bleu légèrement
verdâtre.
W Les échantillons ont été remis au Laboratoire de Malacogie, le 6 oc-
tobre 1906.
(2) Il existe, à Madagascar, plusieurs rivières portant le nom de Mahavavy; celle
dont il est ici question arrose le Nord-Ouest de l'île.
M Lamarck, Annales Muséum histoire naturelle Paris, X, 1807, p. /loi, pi. XXIX
et pi. XXXI, fig. 1.
Je n'admets, avec R. Anthony [Influence de la fixation pleurothétique sur la
morphologie des Mollusques acéphales dimyaires, Annales se. natur., Zoologie,
9e série, t. 1,1905, p. 3fto] et comme je l'ai dit ailleurs [Germain, Essai sur la
malacographie de l'Afrique équatoriale , Archives zool. expérim . et générale, IVe série ,
t. VI, 1907, p. 1 1 5 ] , qu'une seule espèce d'^Etherie. On peut, à la rigueur, dis-
tinguer dans cette espèce unique deux variétés : l'une pour les formes de la série
de ViEtheria elliptica, l'autre pour les formes comme Y/Etlieria tubifera Sowerby
[Zoolog. Journal, i8a5, I, p. 5a3, pi. XIX] dont les valves sont recouvertes
d'épines tubuleuses.
Muséum. — un. 1 5
— 226 —
La présence des /Etheries a été constatée dans presque tous les cours
d'eau de l'Afrique équatoriale. Les anciens auteurs en avaient signalé diverses
formes dans le Nil, le Sénégal, le Niger, la Gambie, et même quelques ri-
vières de l'Angola (1). Les nombreuses expéditions modernes ont montré que
lesyEtheries habitaient également, en dehors du bassin du Congo, les grands
lacs de l'Afrique orientale (Nyassa, Tanganika, Victoria Nyanza, etc. ), les
affluents du lac Tchad , et notamment le Logone et le Komadougou-Yobé
[F. Foureàu-Lamy] , enfin le bassin du Chari [A. Ghevalier-Decorse]. Une
telle distribution géographique s'explique facilement si l'on remarque , avec
Cn. Gravier ;2), que tous les grands bassins fluviaux de l'Afrique centrale
communiquent entre eux et a\ec les grands lacs, au moins pendant cer-
taines périodes de plus ou moins longue durée. C'est ainsi que, par le
Loukouga. le lac Tanganika communique directement avec le Loualaba
et, par suite, avec le bassin du Congo. Le lac Victoria-Nyanza est, par
l'intermédiaire de l'Albert-Nyanza , directement rattaché au Nil. Enfin,
d'autre part, les communications entre les bassins du Chari. du Niger et
du Congo s'établissent, au moins temporairement, par le Logone et ses
tributaires. Je n'insiste pas autrement sur ces questions, qui sont traitées,
avec tous les détails que comporte le sujet, dans l'intéressant travail de
M. Ch. Gravier.
Il est possible, grâce aux matériaux récemment recueillis par les expé-
ditions françaises de F. Foureau-Lamy, A. Ciievalier-Decorse , L. Lacoin,
R. Chddeau, d'établir, d'une manière précise, la limite nord au-dessus de
laquelle les /Etberies ne se rencontrent plus. Cette limite est constituée par
le Niger, le Tchad, les affluents septentrionaux du Chari, le Bahr-el-Ghazal
et le Nil. Ces Mollusques ne pénètrent donc pas dans le Sahara, qui reste,
encore à ce point de vue, une zone de transition entre la faune malacolo-
gique de l'Afrique équatoriale et celle du Nord africain , directement rat-
tachée au système européen. Au Sud , les .Etheries ne semblent pas dépas-
ser le Zambèse, leur présence n'ayant pas encore été constatée dans les
contrées du Cap. Leur aire de dispersion correspond donc parfaitement
aux limites que j'ai assignées dernièrement à la faune malacologique du
centre africain (3).
M Morelet ( A. ) , Voyage du D' F. U elwitsch, exécuté par ordre du gouvernement
•portugais dans les royaumes d'Angola el de Benguella. Mollusques terrestres etjlu-
viatiles , 1868 , p. 1 00.
' Gravier (Cl).), La Méduse du Tanganyika et du Victoria Nyanza-, et sa dis-
persion en Afrique, Bulletin Muséum national d'histoire naturelle, Paris, 1907,
n 3, p. 218-22/1.
(3J (ïermmn (Louis), Essai sur la Malacographie de l'Afrique équatoriale,
Archives de Zoologie expérimentale et général', [Ve série, t. Al, 110 .'1 , p. io3-
i35.
— 227 —
Le fait de retrouver YJEteria elliptica dans les régions tropicales de Ma-
dagascar, si pauvre en Acéphales llii\iatiles(1), montre qu'il existe quelques
points de contact entre la faune de cette ile et celle de l'Afrique équatoriale.
Ces rapports seront sans doute plus nombreux lorsque la population Ihi-
viatile de Madagascar sera mieux connue. A ce point de vue, la découverte
de M.Periuer de La Iîathie n'est pas sans importance au point de vue de la
géographie zoologique.
M En dehors de quelques espèces de la famille des Cyhenid* [Corbicula Mada-
gascariensis Smith, Procced. zoolog. society of London, 1882, p. 388, pi. XXII,
fig. 25-37; Sphœrium madagascariensis Tristam, id., i863, p. 61, extrême-
ment voisin du Sph. capense Krauss; Pisidiurn Johnsoni Smith, id., 1882 , p. 389,
pi. XXII, fig. 28-39; Eupera ferruginea Krauss, Sùdafrikanischen Malhisken . etc.,
1868, p. 7, pi. I, fig. 7], on ne connaît encore, dans les rivières de Madagascar,
que le seul Unw madagascariensis Sganzin.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1907
N° 4
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCGVU
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de remettre des ma-
nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Correspondance. — Désignation do M. le Professeur
Mangin comme représentant du Muséum aux fêtes du deuxième
centenaire de Linné. Don par Mme Simart de l'herbier constitué au
Brésil par "son père, M. Glaziou. Réception de caisses d'objets de col-
lection envoyés par M. G. Vasse et par M. Aug. Chevalier. Lettre de
M. le Maire de Brive annonçant la formation d'un Comité en vue
d'ériger un monument à la mémoire de Latreille et invitant les Pro-
fesseurs et Naturalistes du Muséum à assister aux fêtes de l'inaugu-
ration. Ouverture^ de l'Exposition des Collections rapportées de la
République de l'Equateur par M. le Dr Rivet, médecin de la Mis-
sion géodésique française. Lettre de M. Aug. Chevalier, chef de la
Mission de l'Afrique occidentale française 220,-234
Présentation d'ouvrages par M.Léon Bourgeois, par M. A.-L. Clément (au
nom de M. L. Iches et en son nom) 234-235
Auguste Pettit. Sur la musculature du rein de l'Eléphant d'Afrique 235
A. Menegaux. Ornithologie : Renseignements pratiques 287
P. Lesne. Diagnose d'un Coléoptère Bostrychide de l'Amérique du Nord
( Scobicia ) 2 44
Jules Bourgeois. Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans
l'Afrique orientale anglaise. Lycus. 2/16
Albert Léveillé. Collections recueillies par M. E. R. Wagner au Brésil et
dans la République Argentine. Temnochilides 267
Dr Sicard. Collections recueillies par M. Ch. Alluaud et par M.« M. de
Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Coccinellides 260
M. Pic. Voyage de M. Ch. Alluaud dans l'Afrique orientale. Anthicide. . . 9 54
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique orientale
anglaise. Scraptia 255
( Voir la suite à la page 3 de la couverture.)
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1907. - N° 4.
— ><8>o—
9()K RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
3o AVRIL I9O7.
PRÉSIDENCE DE M. LÉON VAILLANT,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR DU MUSEUM.
L ;
NEW V.
BOTANl
Gard:
ACTES ADMINISTRATIFS. — CORRESPONDANCE.
M. le Professeur Maingin a été désigné pour représenter le Mu-
séum aux fêles scientifiques qui auront lieu à Upsai à l'occasion du
deuxième centenaire du grand Naturaliste Linné.
M1"8 Simart a fait don au Muséum de l'herbier constitué au
Brésil par son père M. Glaziou.
L'Etablissement a reçu :
Le 5 avril, 2 caisses (objets de collections, crânes et peaux
d'animaux) envoye'es du Mozambique par M. Vasse (G.);
Le 18 avril, 10 caisses (collections diverses) envoyées de la
Guinée française par M. Chevalier (Aug.).
L'Assemblée des Professeurs a été saisie, par l'intermédiaire de
M. Perrier (Edmond), Directeur du Muséum, d'une letlre de M. le
Maire de Brive annonçant la formation dans cette ville d'un Comité en
vue d'ériger un monument à la mémoire du Naturaliste Latreille
(Pierre-André), surnommé le a prince de l'Entomologie», qui fut
Professeur au Muséum et Membre de l'Académie des Sciences. Les
Professeurs et les Naturalistes du Muséum sont invités à assister aux
fêtes de l'inauguration fixées au 1 G juin 1 907. Une souscription a été
Muséum. — xiu. iG
— 230 —
ouverte par le Comité, qui a délégué, à Paris, M. de Nussac (Louis),
Sous-Bibliothécaire au Muséum, pour recevoir les cotisations.
L'inauguration de l'Exposition des Collections rapporte'es de la
République de L'Equateur par le Dr Rivet, médecin de la Mission
géodésique française chargée de mesurer Tare du me'ridien de Quito,
d'abord fixée au 21 mars, a eu lieu le 18 avril, à 10 heures du
matin, dans la Galerie de Zoologie du Muséum d'histoire naturelle.
M. le Ministre de l'Instruction publique s'était fait représenter par
M. Bayet, Directeur de l'Enseignement supérieur, le Général Di-
recteur du Service géographique, par le Lieutenant-Colonel Jacques,
le Gouvernement de la République de l'Equateur, par son Chargé
d'Affaires, M. Dorn y de Alsua; l'organisateur et chef de la Mission,
le Lieutenant-Colonel Bourgeois, et les Officiers qui avaient été ses
collaborateurs, ainsi qu'une foule de notabilités du monde scienti-
fique, membres de l'Institut, Professeurs au Collège de France et à
la Sorbonne, délégués des Sociétés de Géographie et de Géographie
commerciale, de la Société d'Anthropologie et de la Société' des
Américanistes, assistaient à la cérémonie. Les Professeurs du Mu-
séum, les Assistants s'étaient joints au Directeur de l'Etablissement
pour donner aux visiteurs, sur les objets exposés, les explications
techniques qu'ils pouvaient désirer.
M. Perrier, Directeur du Muse'um d'histoire naturelle, ayant pré-
senté le Dr Rivet à M. Bayet, celui-ci, en termes excellents, félicita
non seulement le jeune médecin militaire, mais aussi tous les Offi-
ciers de la Mission présents, «qui, par leur courage et leur endu-
rance au cours des cinq années que dura leur pénible travail, ont
prouvé que le soldat français sait déployer autant d'énergie dans
une œuvre pacifique qu'il en montre en temps de guerre ».
Son allocution terminée, M. le Directeur de l'Enseignement su-
périeur, au nom du Ministre, a remis la rosette d'officier de l'In-
struction publique à M. le D' Rivet, en faisant allusion à sa pro-
chaine promotion dans la Légion d'honneur par M. le Ministre de
la Guerre (nomination faite par décret en date du 6 mai).
Les collections rapportées parle Dr Rivet occupent deux grandes
salles et se rapportent à toutes les brandies de l'histoire naturelle:
Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons, Invertébrés, Plantes,
s'y trouvent également représentés. L'étude de ces très nombreux
échantillons de la faune et de la llore de l'Equateur se poursuit
- 281
actuel lement dans les divers laboratoires du Muséum, el d'après les
premiers examens des spécialistes, tout l'ail prévoir <|if ils renfermenl
de nombreuses espèces nouvelles. I l'est ainsi que l'on pourra voir, dans
la vil ri ne de la Mammologie, un Mammifère nouveau, le Wicrocyon
lliveti, (|»i ;i fait le sujet d'une communication à l'Académie «les
Sciences par M. le Professeur Thoukssaiit, un Canis magellanicuB
dont on ignorai! la présence si près de la ligne équatoriale; parmi
les Oiseaux, IVI. Mi:\e<;aux a décrit un certain nombre d'espèces
nouvelles, et M. Simon a publié le catalogue complet des Oiseaux-
Mouches dans le Bulletin du Muséum.
Les Reptiles donneront 8 à 10 espèces nouvelles déterminées
par M. Mocquart. Une grande Tortue terrestre semble également
nouvelle à M. le Professeur Vaillant. Malgré la rareté des Poissons
aux hantes altitudes où ont été effectuées les recherches, M. Pellb-
(jrin a trouve' une nouveauté parmi les échantillons rapportés. Enfin ,
parmi les Batraciens, on a rencontré également des formes inté-
ressantes et inconnues jusqu'à ce jour.
Là où des savants feront plus ample moisson encore, c'est dans
les collections entomologiques considérables qui ont été réunies.
Les éludes se poursuivent sous la direction de M. le Professeur
Bouvier, et, vu leur abondance, ces matériaux demanderont au
moins deux années d'études. Signalons un gros Crustacé, présenté
à l'Académie des Sciences par M. Bouvier, Crustacé qui, par sa
parente' avec d'autres formes également rares qui se trouvent du
côté du golfe du Mexique, lui a permis de penser que l'isthme de
Panama est de formation relativement récente.
Au laboratoire de Malacologie, M. le Professeur Jourin s'occupe
activement de l'étude des quelques récoltes faites sur les rives du
Pacifique. M. Gravier a trouvé parmi les Anne'lides des formes nou-
velles et M. Germain a déjà publié le catalogue des Mollusques gasté-
ropodes.
L'herbier recueilli entre 3,ooo et 4,5oo mètres permettra enfin
des comparaisons curieuses entre la flore des hauts plateaux andins
et celle des régions similaires de nos latitudes. M. le Professeur
Lecomte fait faire sous sa direction la détermination du millier de
plantes rapportées.
C'est surtout vers l'anthropologie, l'ethnographie et l'aubiologie
que le D1 Rivet a fait porter ses efforts.
Les races indigènes ont été soigneusement étudiées, quant à
iG.
— 232 —
leurs mœurs, et trois cents individus de tous sexes, certains
âgés, ont été mensurés suivant la méthode de Broca. On pourra
voir également toute une série de mannequins représentant les di-
vers costumes des Indiens suivant les Provinces, et en particulier
une vitrine entièrement consacrée aux Jivaros, race encore sauvage,
qui vit sur les hauts affluents de la rive gauche de l'Amazone et qui
se sont rendus célèbres par la fabrication de têtes réduites à la
grosseur du poing, laites avec les tètes de leurs ennemis.
Le naturaliste de la Mission s'est occupé de rechercher quels
avaient pu être les ancêtres de tous ces Indiens, civilisés ou sauvages;
dans une série de fouilles méthodiques, il a eu l'heureuse chance
d'exhumer non seulement une grande quantité de crânes et d'osse-
ments, mais un mobilier funéraire entièrement varié et curieux. Ce
sont des haches en pierre de toutes formes et de toutes dimensions,
casse-têtes, petites idoles, etc., des ornements, des armes, fies
outils en cuivre, des parures en argent et en or, de petites figu-
rines en os ou en corne et surtout une quantité considérable de
poteries de toutes tailles et de toutes formes.
L'étude de ces richesses anthropologiques et ethnographiques se
poursuit actuellement au laboratoire d'Anthropologie du Muséum,
sous la direction de M. le Professeur Hamy. Dès maintenant, il est
facile de voir que des nouveautés intéressantes ont été mises au jour
au cours de ces fouilles, et que des civilisations, sinon des races
différentes, ont occupé, soit successivement, soit simultanément,
les diverses régions du haut plateau andin. Des influences méri-
dionales indéniables montrent que les Incas ont laissé dans tout le
pays la forte empreinte de leur industrie et de leur art, mais
d'autres objets semblent venir de civilisation septentrionale, tandis
que -certaines formes de poteries paraissent bien appartenir à une
civilisation autochtone. En somme, il semble probable que deux cou-
rants, l'un venant du Nord, l'autre montant du Sud, se sont ren-
contrés dans la vallée interandine équatorienne, vaste couloir ouvert
par la nature aux migrations des peuples, et que, d'autre part, une
civilisation formée sur place avait acquis un degré de développement
vraiment remarquable.
Telle est dans son ensemble l'œuvre accomplie par le D' Rivet au
cours de ses cinq années de voyage. Les différents services du
Muséum qui viennent de s'enrichir de ces collections feront cou-
— 233 —
naître, par les études <|ui vont être méthodiquement poursuivies,
leur valeur au point de vue scientifique.
Lettre de M. Chevalier (Aug.), chef de la Mission de l'Afrique
occidentale française (Côte d'Ivoire), adressée de Zaranou, le
22 mars 1907 :
Les collections que nous formons sont relatives à la faune, à la dore et
à la géologie. La flore surtout nous a fourni de précieuses récoltes. Notre
herbier comprend i,/ioo numéros se rapportant à environ 1,000 espèces
végétales, dont un grand nombre paraissent encore inconnues. Je m'attache
à établir leur description d'après les matériaux vivants que nous rencon-
trons chaque jour.
Cette foret, de la Côte d'Ivoire, dont on a évalué la superficie à 60,000 ki-
lomètres carrés, est vraiment d'une richesse incomparable, et c'est une des
forêts vierges les plus puissantes et les plus étendues du monde. Je la
trouve plus imposante que la grande sylve congolaise. A l'Ouest de nos
possessions, elle s'étend sur toute la République de Libéria; à l'Est, sur
une partie de la Gold-Coast.
Dans cette foret , les animaux sont relativement rares , encore que nous
devions excepter les Pucerons et les Fourmis, qui vivent du nectar des
plantes et des sucs extravasés par les jeunes feuilles et les jeunes rameaux.
Ces Insectes sont représentés par de nombreuses espèces formant des
colonies innombrables sur tous les arbres; ce sont les plus redoutables
ennemis du naturaliste. Chaque jour, nos bûcherons abattent une dizaine
d'arbres dont certains s'élèvent parfois à 5o mètres de hauteur. Lorsqu'un
de ces géants s'abat avec des craquements formidahles, je me précipite
avec l'avidité du naturaliste collectionneur vers l'extrémité des branche*
pour recueillir les fleurs ou les fruits qui permettront de déterminer l'es-
pèce , mais souvent assailli par des milliers de Fourmis troublées dans leur
repos et qui se vengent par des piqûres douloureuses , je suis obligé de
renoncer à ma conquête à moins qu'un Noir, plus courageux ou moins
sensible , consente à aller chercher dans l'enchevêtrement des branches tom-
bées les rameaux qui permettront d'attribuer à un genre ou à une espèce
connue l'arbre qui a retenu notre attention.
Cependant il faut prendre les plus grandes précautions pour déterminer
qu'elles sont véritablement les branches appartenant à l'arbre abattu qu'on
veut étudier, car ses rameaux s'enchevêtrent intimement avec ceux des ar-
bres voisins. Les lianes nombreuses dont les sarments terminaux enveloppent
la cime de (ous les arbres augmentent encore la confusion. Les branches su-
périeures sont en outre chargées d'une masse d'Epipphytes et de Cryplo-
— 234 —
games, de sorle que l'abatage d'un arbre est souvent pour nous l'occasion
de belles et nombreuses récoltes.
Je m'estime très heureux d'avoir été choisi pour faire, le premier, l'étude
méthodique des espèces composant cette exubérante végétation, et dans
aucun autre pays du monde un botaniste n'eût pu trouver un champ
d'études aussi vaste et aussi neuf. J'ai du reste l'espoir que ce n'est pas
seulement la science pure dont le domaine sera élargi par l'inventaire que
nous avons commencé, mais aussi le commerce de nos colonies. Je rends
compte chaque mois à M. le Gouverneur général Roume des productions
de la forêt sur lesquelles il y aurait lieu d'attirer l'attention des colons.
Parmi les essences qui méritent surtout de fixer l'attention se trouve :
i° Les bois à Acajou , fournis indistinctement par une espèce de Kliaya et
plusieurs espèces dÉntandophragnia de la famille des Méliacées. ainsi que.
par une Sapotacée.
<j° Un Chlorophora dont le tronc atteint t mètre à 1 m. 5o de diamètre
et s'élève à 3o mètres sans branche. Le bois, très beau et très dur, est inat-
taquable à tous les agents et il y aurait lieu d'en essayer l'emploi dans les
constructions navales pour remplacer le Teck de Birmanie.
3° Un Okoumé (Bosroelliu) dont le bois serait très propre à la fabrica-
tion des boîtes de cigares.
4° Des essences encore indéterminées rappelant le Santal et le Palissandre
(mais cependant très distinctes au point de vue botanique).
5° Uue nouvelle espèce de Diospyros donnant aussi de l'ébène.
G0 Une Sapotacée (Baillonella) dont les graines fournissent une graisse
comestible comparable au célèbre beurre végétal du Soudan (Karilù).
Enfin je continue l'étude des lianes et arbres à caoutchouc et celle des
Golatiers qui abondent dans la forêt.
J'ai envoyé par un précédent courrier, pour M. le Professeur Arnaud, un
colis de sarments de Periploca dont il serait intéressant de déterminer la
teneur en caoutchouc.
PRESENTATION D OUVRAGES.
M. Bourgkois (Léon), assistant au Muséum, répétiteur à l'Ecole
polytechnique, offre à la Bibliothèque du Muséum la notice extraite
du 2e supplément au Dictionnaire de Chimie de A. Wurtz et ayant
pour litre : Suv quelques instruments & optique d'un usage murant dans
1rs Laboratoires (goniomètres-, réfractomètres microscopes, sanlia-
rimètres et potarimètres).
— 235 —
M. Clément ( A.-L.) dépose sur le Bureau :
i" Au nom de M. L. [ches, le numéro 5, t. VIT, 1906, du
Boktin del Winisterio de Agricultura, Buenos- Aires , 1906, dans le-
quel M. Iciiks publie la description de 5 Diptères nouveaux prove-
nant de sa Mission au Chaco austral, et une étude sur lu destruc-
tion <lcs Cochenilles.
2° La 7e édition de son traité intitulé : L'Apiculture moderne.
Dans les ih chapitres de rot ouvrage, M. Clément traite en dé-
tail les questions pratiques et donne d'intéressants détails sur le
rôle de l'Abeille dans la fécondation des fleurs, sur les maladies et
les ennemis de cet Insecte; il rappelle qu'il a rédigé le dernier
chapitre consacré à Y Apiculture coloniale sur le conseil de feu
A. Milnk-Edwards.
COMMUNICATIONS.
r
SaR LA MUSCULATURE DU REIN DE l'ElEPHANT dAfRIQUE
(Elepiias [Loàodon] africanus Blumb.),
par M. Auguste Pettit.
Le rein(1) examiné provient de l'Eléphant d'Afrique, mort le 29 jan-
vier 1907, à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle; sa forme est
celle d'un ovoïde très aplati, mesurant £2 centimètres de longueur, 25 cen-
timètres de largeur et i3 centimètres 5 d'épaisseur; son poids est de
9200 grammes; il offre l'aspect lobé, signalé par la plupart des auteurs {i)
qui ont disséqué cet organe chez les Proboscidiens.
Dans le spécimen du Muséum, un mâle âgé d'une trentaine d'années,
le nombre des lobes s'élève à 8; mais on sait que celui-ci varie avec les
individus (2 pour A. Mayer, 4-5 pour M. Watson, 5-6 pour F. Plateau
et V. Liénard, 6 pour 6.-S. Huntinglon, 8 pour W. A. Forbes, 8-9 pour
P. Camper, 10 pour W. Dônitz et A. von Mojsisovics).
A l'inverse de ce qu'on observe chez la plupart des Mammifères, la cap-
(1) Je n'ai eu à ma disposition que le rein droit. Je dois cette pièce, déposée
dans les collections d'anatomie comparée, à la bienveillance de M. le professeur
Erl. Perrier.
'2> Pour la bibliographie, les détails et les ligures, voir la note à paraître dans
les Archives de zoologie expérimentale (Notes et Revues).
— 236 —
suie rénale ne se laisse détacher qu'avec ditliculté (1), et une dissection
minutieuse ne permet pas d'en débarrasser complètement la surface de
l'organe; elle présente, d'autre part, ce caractère particulier, de se réfléchir
ua niveau des sillons interlobaires et de se continuer sans interruption dans
l'épaisseur du parenchyme rénal (2).
Sur les sections parallèles aux laces ventrale et dorsale , le rein offre ainsi
l'aspect d'un damier, formé de polygones irréguliers , dont la portion péri-
phérique est occupée par de la substance corticale et la portion centrale par
de la substance médullaire et qui sont séparés les uns des autres par des
septa réfringents, d'aspect fibreux, épais de 1-2 millimètres. En dépit des
affirmations de certains auteurs, substance corticale et substance médullaire
sont très nettement limitées l'une vis-à-vis de l'autre; c'est donc à tort
qu'on chercherait de ce côté la caractéristique du rein des Proboscidiens ;
celle-ci semblerait plutôt devoir être fournie par l'absence de papille et
l'abouchement direct des tubes droits dans un tubus maximus (P. Camper
— J. Hyrtl ). Et, encore , cette disposition n'est-elle pas absolument spéciale
à l'Éléphant.
Les septa interlobaires, signalés ci-dessus, s'élargissent aux sommets des
polygones en une sorte de carrefour triangulaire, dont le centre est occupé
par une artère de 1-2 millimètres de diamètre, à limitante interne bien
développée; à l'examen microscopique, ils apparaissent formés par des
fibres musculaires lisses (1) , entremêlées de libres lamineuses et groupées en
faisceaux; ils renferment de nombreux vaisseaux, au voisinage desquels on
observe quelques fibres élastiques. L'ensemble, ainsi constitué, se continue
directement avec la capsule et est, d'autre part, en rapport avec des trabé-
cules fibreux, qui pénètrent dans la substance corticale des divers lobes.
En somme, le rein de l'Eléphant est formé d'un nombre variable de
lobes, entourés d'une sorte de sangle musculaire. Cette disposition, pour
exceptionnelle qu'elle paraisse au premier abord, doit cependant être rap-
prochée de faits de structure réalisés chez d'autres Mammifères: divers tra-
vaux, en effet, ont mis en évidence l'existence de fibres musculaires lisses
aussi bien dans la capsule (Remak, Eberth, Krause) que dans la substance
rénale propre (Henle, Eberth, Jardet, Kostjurin, von Ebner). Vraisembla-
blement, il s'agit là d'une disposition assez générale qui atteint un déve-
loppement remarquable chez l'Eléphant. Toutefois il convient de rappeler
ici une notion due à Jardet : sous l'influence des irritations chroniques, les
fibres musculaires du rein de l'homme s'hypertrophient; or, bien que l'état
n) M. VVatson et A. von Mojsisovics ont observé lo contraire riiez les Eléphants
d'Asie et d'Afrique qu'ils ont disséqués.
(2) La jeune femelle disséquée par G.-S. Huntiogton parait présenter une dis-
position tout autre.
W Ce sont les Bindegewebesepta de W. Donitz (?).
— 237 —
de conservation «le la pièce ne permette pas des conclusions rigoureuses,
néanmoins il est probable que celle-ci n'était pas indemne de toute lésion;
dès lors, on est conduit à suspecter une hypertrophie anormale du tissu
musculaire. On noiera, cependant, cpie les septa contractiles ne sont le
siège d'aucun des phénomènes de prolifération et d'immigration cellulaires,
de régression, de mortification et de phagocytose qui sont le propre des
processus inllammatoires (1).
En résumé, le rein de l'Eléphant est un organe plurilobé, intermédiaire
aux organes conglobés et pluriréniculés les plus typiques, caractérisé parle
développement d'un système contractile cloisonnant (2).
Ornithologie : Renseignements pratiques,
par M. A. Menegaux.
II. Étiquetage et p.kcolte.
Tout spécimen doit porter avec lui ses renseignements sur une éti-
quette qui le suivra toujours et qui devient ainsi son certificat d'origine et
d'authentilicalion, son vrai étal civil.
L'étiquetage laisse généralement à désirer dans bon nombre de musées,
à cause des indications insuffisantes fournies par le voyageur qui a récolté
les spécimens. Une étiquette bien comprise ne consiste pas seulement en
un bout quelconque de papier ou de parchemin attaché à la patte portant
le nom de l'animal, quand bien même on y ajoute, comme c'est le cas, le
nom de la localité d'origine et celui du collecteur. L'étiquette, pour être
complète, doit indiquer toutes les particularités se rapportant au spécimen
en question, en sorte qu'on doit y trouver les renseignements suivants,
écrits de la main du voyageur :
1. Le nom du voyage, de l'exploration ou de l'expédition pendant
O La présente description s'applique strictement au spécimen du Muséum ,
mort dans des conditions bien spéciales. En l'absence de pièces de comparaison
provenant d'animaux sauvages tués en parfaite santé, on ne peut songer à établir
une démarcation précise entre les faits normaux et les faits pathologiques.
P' Le rôle de cette musculature consiste-t-il à assurer l'évacuation de l'urine
hors d'un organe volumineux? C'est là une explication vraisemblable, mais en
faveur de laquelle on ne saurait faire valoir actuellement aucun fait décisif. (Cf.
les expériences de Kostjurin.) On remarquera, d'ailleurs, que certains organes,
dépourvus de canaux excréteurs, (la rate notamment), sont également pourvus de
fibres musculaires lisses et que l'abondance de ces dernières est sujette à des varia-
tions extrêmement étendues suivant les divers types zoologiques.
— 238 —
lequel le spécimen a été recueilli et, s'il y a lieu, l'indication du Musée ou
de l'Institution auquel il est destiné.
2. Le nom du membre de l'expédition qui l'a récolté, alin de stimuler
le zèle et les initiatives, car chacun sera ainsi assuré de se voir attribuer ce
qui lui est du.
3. Le nom du naturaliste de l'expédition. Ces indications doivent être
données avec le plus grand soin , de façon d'abord à fixer les responsabilités,
mais encore à donner de l'authenticité aux autres détails.
II. Un numéro d'ordre qui doit se rapporter au même numéro inscrit
sur le journal de route. Ce numéro facilitera les recherches et l'identifica-
tion au cas où le spécimen entrerait plus tard dans une collection générale
de musée avec un nouveau numéro de catalogue.
5. La localité, dont on indiquera la latitude, la longitude et surtout
Y altitude. Si le temps, parfois trop limité en cours de route, ne permet pas
celte inscription, il ne faut pas oublier d'en faire mention une fois pour
toutes sur le carnet de route, pour ne pas surcharger sa mémoire.
Cette donnée est peut-être la plus importante, car il est bon de s'im-
prégner de cette idée, qu'un spécimen dont l'origine est inconnue ou seu-
lement incertaine ne peut avoir aucune valeur pour une collection de musée.
Il serait même préférable, dans le cas d'incertitude, d'effacer la localité
supposée, car de lamentables confusions se sont trop souvent produites
dans les ouvrages d'ornithologie, par suite d'indications de localités vagues
ou erronées.
6. La distribution géographique générale des Oiseaux est établie de
façon à déterminer les zones faunistiques connues, car les ornithologistes
savent en général de quelle région ou partie du globe provient un Oiseau
donné. C'est pourquoi il ne suffit pas d'inscrire seulement Amérique du Nord ,
du Sud, France.
L'indication doit être beaucoup plus précise et donner le nom exact de la
localité où la récolte a été faite. Si ce nom est inconnu, il faut Je faire
suivre de celui de la province ou de la ville la plus voisine qui puisse
être trouvée sur une bonne carte, en donnant autant que possible la direc-
tion, et la distance qui l'en sépare.
7. La date de la récolle : jour, mois, année, de façon qu'on puisse non
seulement savoir à quel plumage correspond celui du spécimen (duvet,
premier plumage, d'adulte, d'hiver, de noces), mais encore déterminer si
l'Oiseau appartient à une espèce sédentaire ou de passage.
A la rigueur, on pourrait se contenter d'indiquer par les chiffres I, 11,
III, la décade du mois dans laquelle la capture a été faile.
8. Le sexe est une indication fréquemment omise, et pourtant elle est
facile à préciser en examinant les organes Internes pendant le dépouillement
pour la mise en peau. On se sert de signes conventionnels admis par les
ornithologistes de tous les pays.
— 239 —
d* signifia mâle, 9 lémclle, 1rs deux symboles de Mars el <l<' Venus; les
signes *f S', dans lesquels le cercle n'est pas fermé, désignent des jeunes:
mais souvent on l'ail suivre le signe du sexe des diverses abréviations sui-
\ :t ni es : d1 pull, (pulluê, poussin, eu duvet); d* juv. (jurenis, jeune);
dad. (d adulte); d nnpt. (d* en plamage de noces).
Toutes ces indications, ayant une grande importance, doivent être don-
nées avec le plus grand soin et seulement s'il y a certitude.
9. La longueur totale et parfois l'envergure doivent être indiquées par
le voyageur, puisque ces dimensions ne peuvent être prises avec, exactitude
cpie sur le spécimen fraîchement tué. La première, prise sur un animal en
peau, est rarement exacte; elle est trop grande ou trop courte, suivant le
bourrage, qui allonge ou non le cou.
Pendant le voyage, on peut laisser de coté la longueur du culmen, de
l'aile, de la queue, du tarse, des doigts et des griffes, puisqu'elle n'esl pas
modifiée par le séchage'; l'inscription de ces données sur l'étiquette fera
donc partie du travail de laboratoire.
10. La coloration des yeux , du bec , des tarses , des pieds , des griffes , des
parties nues et des appendices charnus doit toujours être indiquée, et cela,
si possible, d'après le code des couleurs admises. Gomme ces couleurs dis-
paraissent ou changent ordinairement après la mise en peau, il est donc
nécessaire que l'étiquette en fasse mention d'après le vivant.
D'ailleurs , ces indications sont absolument indispensables au taxidermiste ,
qui sera obligé de rétablir les couleurs naturelles si le spécimen doit être
monté.
11. Le nom vulgaire , local ou indigène , est toujours intéressant à noter,
à cause des informations ultérieures et des demandes possibles de spéci-
mens supplémentaires.
13. Le régime sera connu grâce au contenu de l'estomac.
13. On inscrira aussi les parasites contenus dans l'intestin.
ÎU. Les circonstances spéciales de la capture, s'il y a lieu.
15. Ces diverses inscriptions incombent au voyageur et, en dernier lieu ,
après l'arrivée au laboratoire, il y aura lieu d'ajouter le nom scientifique.
Ceci ne peut être fait en cours de route, car la véritable identification ne
peut se faire que par l'examen attentif de spécimen et sa comparaison avec
ceux du laboratoire, donc après une étude critique avec les spécimens voi-
sins ou appartenant à la même espèce.
Je recommande tout particulièrement de ne pas inscrire ces renseigne-
ments au crayon, mais, au contraire, toujours à l'encre noire, car le
crayon . s'eflaçant à la longue , devient de moins en moins visible.
Sur le recto, il est suffisant de mettre le numéro d'ordre, les noms indi-
gènes et scientifiques, le nom du collecteur, la localité et la date. Une place
sera réservée au bas pour inscrire le numéro d'entrée du Musée. Le verso
indiquera le reste.
— 240 —
L'étiquette a des dimensions et des formes variables suivant les divers
musées et les voyageurs. Elle ne doit être ni trop grande ni trop petite.
Souvent, c'est un rectangle allongé de 7 à 8 centimètres de long su r
2 à 3 de large; les dimensions que je recommande pour les Oiseaux ordi-
naires sont 3 centimètres sur 6 ; elles sont alors assez longues pour qu'on
puisse écrire sur la même ligne le nom du genre et celui de l'espèce. Pour
les très petits Oiseaux et les Colobris, 1 centimètre et demi sur h ou 5 suffi-
sent largement.
On utilise parfois du carton blanc, mince, ou du papier au travers
duquel on a perforé un Irou pour passer le fil ou la ficelle. Mais la résis-
tance de ces étiquettes est trop faible; il faut éviter de s'en servir, car
elles sont une source d'ennuis et d'erreurs dans les laboratoires. H est
bien préférable de choisir du parchemin naturel ou artificiel, qui n'est
guère plus cher, et dont la rigidité et la résistance sont bien supérieures et
permettent d'y fixer, pour empêcher toute déchirure, un œillet placé soit
au milieu, soit au coin supérieur gauche.
On y passe une ficelle fine ou simplement un fil résistant pour les
petits Oiseaux et on noue les deux extrémités sur elles-mêmes, à 1 ou
2 centimètres environ du bord de l'étiquette, en sorte que la patte de
l'Oiseau ne louchera pas l'étiquette et que celle-ci ne se balancera pas a
un long fil, ce qui évitera le mélange des étiquettes et l'enchevêtrement
des fils les uns avec les autres, quand les peaux seront rangées dans les
tiroirs.
La fixation à la patte ne doit pas se faire au moyen d'un œillet, mais
guère à un nœud droit, et il est prudent de nouer ensuite les deux extré-
mités sur elles-mêmes, afin d'empêcher le nœud de la patte de se défaire,
ce qui arrive malheureusement assez souvent quand on néglige cette der-
nière précaution.
Pour économiser son temps et sa peine , le voyageur a tout avantage à
faire imprimer, avant son départ, ses étiquettes d'après le modèle suivant,
ayant 3 centimètres sur 6: il lui sera facile de voir ce qu'il devra laisser
de côté :
Recto (grandeur naturelle).
— 2/i 1 —
Vtnso (grandeur naturelle).
L'étiquette ainsi libellée présentera, en outre, un grand avantage : elle
rafraîchira à tout instant la mémoire du voyageur; elle lui rappellera,
pour chaque spécimen, les renseignements qu'il doit indiquer. 11 ne pourra
plus avoir l'excuse de l'oubli.
Les spécimens, séchés et étiquetés, doivent être placés la tête vers le
sommet, dans des cornets, ou roulés dans du papier, avec un petit bâton
ayant une longueur assez grande pour que la queue ne soit pas froissée
quand on replie le papier sur lui-même pour fermer le cornet ou le rou-
leau obtenu.
Rien n'est meilleur que du papier écrit ou du simple papier de jour-
nal. Quelques naturalistes se dispensent d'attacher des étiquettes et se
contentent d'inscrire les renseignements sur le cornet ou sur la ceinture du
papier. Ce procédé est défectueux et peut amener des confusions et des
erreurs si le déballage dans le Musée n'est pas fait avec tout le soin dési-
rable. Le système des étiquettes est de beaucoup préférable et demande à
peine un peu plus de temps.
Il est bon de compléter la récolte des Oiseaux par celle des nids et des
œufs, qui sont indispensables pour l'étude de ce groupe. Dans les pays
tempérés , c'est surtout en mai et en été qu'elle se fera pour les Passereaux;
pour les Oiseaux de proie, la période dure plus longtemps.
Pour les nids , il faudra noter l'endroit où ils ont été trouvés (arbre,
broussailles, roseaux, etc.); la hauteur, la place sur l'arbre ou les roseaux,
le diamètre intérieur et extérieur, et, de plus, s'efforcer toujours de cap-
turer l'Oiseau auquel il appartient, afin qu'il y ait certitude sur l'espèce.
11 en sera de même pour les œufs, car ils présentent trop de variations
de grandeur, de forme, de couleur, pour qu'on puisse, à coup sûr, donner
le nom de l'espèce dans les laboratoires par simple comparaison avec ceux
de l'espèce et des espèces voisines. En d'autres termes , il est impossible de
déterminer un oiseau simplement d'après ses œufs.
Les œufs seront vidés avec soin. On attribuera un seul numéro aux œufs
d'un même nid; comme il est impossible de leur attacher une étiquette, on
l'écrira sur la coquille. Il sera le même que celui de l'Oiseau pondeur, si
— 'Ihï —
ou a pu le capturer; siuou, on ajoutera celui île ce dernier en dénomina-
117
leur quand on l'aura obtenu, par exemple. n° — p^.
Par uu deuxième numéro, il sera facile de donner le nombre des œufs
et la ponte, taudis qu'un dernier chiffre indiquera, si possible, Tordre de
ponte. S'il y a quatre œufs recueillis pour une ponte, les numéros à inscrire
1 1 1 117
seront les suivants : pour le icr. —A kj\ ; pour le 2% -^&/2: Pour
Ie3%^|V3,etpourle4%il|V4.
On devra ajouter sur la coquille la date (3. 10.06), la localité et l'ini-
tiale au moins du nom du collecteur. La fixation du grand et du petit dia-
mètre se fera au laboratoire.
Quant aux autres renseignements, il seront notés sur le carnet de route. :
couleur générale , couleur des taches , etc.
L'emballage pour le transport est délicat, à cause de la fragilité des ob-
jets. H est prudent de laisser les œufs dans leur propre nid, roulés chacun
dans du colon. Ou remplit ensuite le nid avec la même substance, sans
presser; puis le tout est enveloppé dans du papier très flexible pour ne
rien briser. Tous ces nids sont ensuite mis dans une caisse, mais assez
serrés pour être parfaitement immobiles pendant le transport.
Ce travail d'étiquetage doit être complété sur le carnet de route , où il
faut donner un duplicata de l'étiquette, puis raconter clairement les parti-
cularités de la chasse, consigner les observations biologiques qui ont été
faites dans la journée, car il est prudent de ne pas se fier à la mémoire,
qui demeure fidèle quelques semaines ou quelques mois tout au plus, sur-
tout en voyage , où de nouvelles observations viennent quotidiennement se
superposer à celles des jours précédents et les estomper, puis les effacer.
En inscrivant les numéros de la journée, il faut donc noter tous les faits
observés, sur l'abondance ou la variété d'une espèce, sur les habitudes, les
diverses circonstances de leur vie, sur l'accouplement, la construction des
nids, la ponte, l'incubation, les soins aux petits, la nourriture, les dépla-
cements et migrations, les chants, les lieux où se tiennent de préférence les
diverses espèces. Il est bon d'y ajouter les conditions météorologiques de la
journée, qui peuvent être d'un grand secours pour expliquer certains faits
et gestes des Oiseaux.
Il est donc nécessaire de tenir le carnet de route au jour le jour, car
tous ces faits doivent être notés pendant qu'ils sont frais dans la mémoire,
pendant qu'on peut leur donner de la vie en y ajoutant des détails intéres-
sants qui permettront d'éviter la sécheresse.
D'autre part, il est bon de laisser de côté les abréviations et les signes
intelligibles pour l'auteur seulement, car il faut que le carnet puisse être
consulté, par conséquent lu et compris par tout le inonde.
— 2*3 —
Si la voyageur recueille aussi d'autres objets d'histoire naturelle, il est
préférable qu'il n'ait qu'une seule série de numéros pour ions les «>l> j«-i ^<
qu'il récolte : Mammifères, oiseaux, Insectes, Minéraux, etc.
A la fin de son voyage, il aura ainsi un registre de ses recolles l'ail dans
un ordre chronologique, avec ses étiquettes annotées régulièrement et es
remarques d'ornithologie consignées soigneusement.
Les chasses ne doivent pas être des hécatombes, et l'on ne doit tuer que
ce qui pourra être être préparé dans la journée, car. dans les pays chauds,
la décomposition se fait très rapidement et commence déjà après quelques
heures. Le nombre des spécimens récoltés ne sera assez grand que si l'es-
pèce a une valeur d'échange.
Le naturaliste s'efforcera de récolter un spécimen de chaque sexe en plu-
mage normal, en plumage de passage et de jeune. Il cherchera à recueillir
toutes les variations anormales, de grandeur, de forme et de couleur pour
chaque espèce. Et tout cela pour chaque aire de faune, car les caractères
spécifiques et les limites des variations ne peuvent être établis que d'après
un assez grand nombre de spécimens, en constituant des séries dans les-
quelles sont intercalées toutes les phases intermédiaires.
D'autre part, il ne faut pas oublier qu'un Oiseau commun dans une région
acquiert une grande importance, s'il est capturé en dehors de son aire
ordinaire de distribution, et le nombre des spécimens peut indiquer s'il
est commun ou rare à l'époque où on l'a chassé.
Les femelles sont ordinairement moins connues et moins nombreuses
dans les collections que les mâles. C'est que leur plumage, souvent moins
brillant, leur permet plus facilement de se cacher; elles sortent moins el
sont très timides quand elles couvent.
C'est en plumage de noces que le mâle est le plus téméraire.
Toute récolte d'adultes doit être complétée par celle des jeunes, si pos-
sible. Si les d1 et les 9 sont différents , les jeunes ont la livrée de la femelle
qu'ils quittent graduellement; mais si le c? et la 9 sont identiques, les
jeunes diffèrent de l'un et de l'autre. Il sera donc ici intéressant de réunir
des séries pour déterminer les passages graduels au plumage de l'adulte.
Le meilleur moment de la journée pour chasser, c'est de bonne heure
le matin , et tard dans l'après-midi , au moment où les Oiseaux préoccupés
de chercher leur nourriture et de faire entendre leur chant sont moins
prudents et se laissent plus facilement approcher. Les chasses les plus pro-
ductives doivent donc se faire.au moment des plus belles promenades.
Pendant les grandes chaleurs du jour, les Oiseaux se reposent à l'ombre et
sont difficiles à apercevoir.
Les jours nuageux avec température modérée sont aussi favorables,
puisqu'il n'y a pas de soleil pour aveugler le chasseur; après un orage, les
oiseaux sont gais, vifs et chantent; ils sont facilement observables.
— 2àà —
Pour rentrer à la maison ou au campement , il faut se munir d'une car-
nassière ou d'un petit panier pour transporter les spécimens, afin surtout
d'éviter de les mettre dans la poche , qui n'est pas assez profonde et où ils
sont sujets à se détériorer. H est bon de ne pas les entasser en grand
nombre, à cause de la décomposition et, en outre, afin d'éviter les taches
et macules sur le plumage, il faut fermer avec de l'ouate les orifices natu-
rels et les trous qu'ont faits les plombs ou les balles.
Le voyageur qui aura agi comme je l'ai indiqué n'aura pas été un
simple collecteur, un récolteur, mais il se sera comporté comme un vrai
naturaliste qui sait apprécier les beautés de la nature, la comprendre et
qui l'aime pour elle-même, pour les satisfactions intimes et désintéressées
qu'elle procure.
DlAGNOSE DUN CoLEOPTERE BoSTRVCHIDE DE l' AMERIQUE DU NoRD
(ScOBICIA ARIZ0N1CA NOV. SP.),
par M. Pierre Lesne.
Le genre Scobicia appartient à ce type zoogéographique dont les repré-
sentants sont répartis à la fois dans la région méditerranéenne et dans la
zone tempérée ou subtropicale correspondante de l'Amérique du Nord. Si
l'on est encore imparfaitement renseigné sur les trois formes américaines
actuellement décrites, on sait que deux d'entre elles (S. suturalis G.-H.
Horn, 5. declivis Leconte) habitent sur le versant du Pacifique et que la
troisième (S. bidentuta G.-H. Horn) se rencontre dans le bassin occidental
du Mississipi et au Texas; mais il ne semble pas que l'on ait signalé jus-
qu'à présent de représentants du même genre sur les immenses plateaux
désertiques qui séparent ces deux légions. L'espèce caractérisée ci-après
vient combler cette lacune.
Scobicia arizonica nov. sp.
Long., d* 5 millira. 5 ; 9 6 millim. Corpus modice elongatum, paral-
lelum, totum nigrum, nitidum, pedibus nigris tarsis rufescentibus,
anlennarum scapo clavaque brunnois, funiculo info. Caput fronte plus (9)
minusve (d*) tenuiter punclata, setis longis llavis, ereclis, utrinque ad
oculos ordines obliquos lineares postice convergentes sed laie distantes for-
mantibus ornata, medio glabra, tenuiter longitudinaliter sulcala; cïypeo
raargine antico inflatulo, utrinque plus (9) minusve (d) distincte den-
lato; antennis ut in S. déclive conformais. Prothorax fere quadralus. lale-
ribus leviler arcuatus, anteriussubangustalus, angulis omnibus rolundalis,
anterioiïbus dente recurvo liaud uncinalo armatis; pronolo secundum
— 245 —
marginem onlicum verlicaliler Iruncalus ibique pilis tenuibus longis,
erectis, apice déflexis, sat dense obtecto, margine ipso desuper inviso,
area dorsali postica nilidissinia medio tenuiler vage punctulala. Sciilellum
rainutum, subquadralurn. Elytra dorsali 1er dense sat (brliter punctata,
pilis iniiinlis adpressis rulis rarissimis adspersa, venis dorsalibus paium
expressis, ad basin non inllalis; stria suturali punctata, anlice baud im-
pressa, postice ad ambitum declivitati profunde sulciformi ibique costam
suturalem prominentem crassam retrorsum dilatatam circumdante; liac
nitida, tenuissime punctulala, postice circiter ad declivitalis parlem quin-
tam superiorem bidentata, dentibus minutis, remotis, spiniformibus,
apice obtusis ; declivitate apicali pilis tenuissimis rufis decumbentibus sat
dense obsila , disco nilido, subtilissime punctulalo, marginibus lateralibns
grosse perforato-punctalis , ad tertiam partem inferam denlatis, margine
inferiori reflexo; sutura in declivitate carinatim elevala haud inflata; an-
gulis suluralibus obtusis leviter disjunctis; postepipleuris latis, Uevissimis
nitidissimisque, aequahiliter convexis. Tinùe posticœ extus setis longis
instructae.
d* Pronoli area postica medio tenuiter subradulatim sparse punctata.
Elytrorum declivitas apicajis excavata, dente iaterali valido, margine infe-
riori quam in 9 latiori; postepipleura latissima. Abdomen tenuiter sub-
dense punctulatum, segmento ultimo margine postico integro, pleuris
bene expressis apice propinquissimis.
9 Frons quam in c? tenuius laxiusque punctulata. Mandibules setarum
longarum penicillo dorsaliter ad basin preditae. Pronoti area postica medio
punctis tenuissimis sparsis , simplicibus , notata. Abdomen obsolète punctu-
latum, segmento ultimo margine postico medio triangulariter parum pro-
funde inciso, pleuris subevanidis, lateraliter ad basin vix conspicuis.
Cette espèce habite l' Arizona. Elle rappelle beaucoup, par son faciès, le
Scob. declivis Lee; par ses caractères, elle constitue un remarquable terme
de transition entre ce dernier et le Scob. bidentata Horn. Cependant elle
présente seule, dans le genre Scobicia, celte particularité d'avoir le bord
antérieur de l'épistome denté de chaque côté de la base du labre.
Nous en avons vu deux exemplaires faisant partie de la collection Mau-
rice Pic; l'un de ceux-ci a été offert au Muséum par cet entomologiste.
Muséum. — - xiu.
— 246
Collections recueillies i>ar M. M. de Rothschild
dans l'Afrique orientale anglaise.
Diagnottt' «l'un C'cléoptôre du genre L.x-us .
par M. Jules Bourgeois.
Lycus (Hololycus) Rotschildi DOV. sp.
c5* Valdeelongatus, subellipticus, supra subplanalus, brevissime sericeo-
pubescens, fereopacus, aurantiaco-lestaceus, ihoracis disco omniuo niacu-
laque scutellari aigris; sublus niger, niti diusculus, pedibus aigris; capite
nigro, fronte traasvei sim impressa, rostro elongato, tenui, cylindrico,
latitudine basali plus quam triplo iongiore; prothorace trausverso, subtra-
peziformi vol fere semiiunato, angulis anticis rotuudatis, posticis subucu-
lis sed baud productis, lateribus late reflexo-marginatis , disco sat inaequali,
longitudinaliter subsulcato, carinula brevissima ad apicem et ante médium
basis; elytris valde elongato-ellipticis, medio parum dilatatis, apice singu-
latim roluudatis, irregulariter parciusque reticulato-punctatis ( puuctis pa-
rum profundis), h coslatis, costis 3 et k miaus elevatis, illa abbreviala, bac
ad bumerum cristata, crista parva, postice excisa, supra acute et sat longe
spinosa, coslulae longitudinaiis vestigio in intervallis 3 et k saepius appa-
rente; abdomine segmeotis 8 conspicuis, penultimo postice fere iutegro,
ultimo augustato-triaugulari, bivalvato, forcipe apice mucronato. — Long.
i5-i8 millim. ; iat. max. , 7-8,5 millim.
9 A mare differt bumeris baud cristatis, muticis; abdomine segmeotis
7 conspicuis, ultimo subogivali. — Long., 17 millim.; Iat. max., 8 mil-
lim.
Afrique orientale anglaise : Escarpment, septembre (Maurice de Roth-
schild , 1906). 2 d\ 1 9.
Espèce remarquable, dans le sous-genre Hololycus, par ses élytres très
allongés, peu dilatés dans leur milieu el affectant la même forme générale
chez le d* et chez la 9. Sa coloration, entièrement d'un orangé pâle, à
l'exception du disque du pronotum et d'une grande tache scutellaire qui
sont noirs, lui donne aussi un aspect particulier.
_ 2 h 7 —
Collections BBCUBILLIBS l'ili M. E.-li. WâONHR 10 Hnisii
/•;/' dans i.i lti:ri iti.iniih: \n<;K\rni;.
< ol<;o|»f«-ri>s I VmiMH'liiliiles .
par M. Albert LéVeillé.
1. Nkmo/omia fui/va Lé\.; Ami. Soc. Fr., iao5, p. A/i.
Las Garzas (Chaco deSantafé); La l^ilisa (Chaco de Santiago delEslero).
a exemplaires.
2. Airora Wagneri nov. sp.
Curta, picea. subnitida; fronte paulo depressa, capile prolhorace<pie
dense et profunde punctatis, punclis irregulaiiler confertis, hoc paulo lon-
giore quam latiore, lateribus subparallelis , linea basali tenuiter margi-
nata; eiytris brevibns, fortiter striatopunclalis, striis inlegris, intervallis
convexis, imiseriatim punctulatis. Segmentis ventralibus sat fortiter punc-
tatis; tibiis subrectis; paipis, antennanim clava pedibusque dilutioribns.
— Long., 5 nrillim. ; lat., 2 milliin.
Environs d'Ocaiio (Ghaco de Santiago del Estero), î exemplaire.
Insecte court, brusquement arrondi postérieurement , brun fonce', sauf
les palpes, la massue antennaire et les pattes qui sont plus clairs, moins
brillant que les espèces voisines : front très légèrement et sinueusement échan-
cré en avant, cette échancrure coïncidant avec une faible de'pression cen-
trale antérieure; tête et prothorax chargés d'une ponctuation assez dense,
forte et suballongée, irrégulièrement disposée , prothorax un peu plus long
que large , avec les bords latéraux presque parallèles et la base finemeut
rebordés-, él y très trapus, fortement arrondis en arrière, fortement striés-
ponctués, stries entières, intervalles convexes, unisérialement pointillés.
La ponctuation du dessous est irrégulière, plus fine et plus écartée sur le
prosternum et le mésosternum, plus dense et plus forte sur les arceaux de
l'abdomen. Tibias presque droits, sauf peut-être les postérieurs , qui, vus
d'un certain côté, semblent très légèrement courbés à la base.
Cette espèce, d'aspect très banal, est la plus courte de toutes les Airora ,
à moi connues; elle ressemble à certains Tenebroides cylindriques, donton
ne peut la distinguer qu'en étudiant la denticulatiou de ses tibias et la con-
ormation de sa massue antennaire. Bien que je sois convaincu de la vali-
dité spécilique de cette espèce , je serais heureux de la voir corroborer par
l'étude d'autres individus.
*7-
— 248 -
3. Temnochila chalcea kirsch; Berl. Eut. Zeits., 1873, p. 1&9.
Environ de Passa-Quatro (Minas Geraes), k exemplaires.
Les mœurs des Temnochilides étant peu connues, je crois utile de trans-
crire ici une note de M. Wagner qui accompagnait ces quatre insectes. rrCe
coléoptère a été également trouvé dans l'intérieur d'un nid de Mélipones
dites Moni d'Asayas. J'en ai trouvé deux qui avaient été fixés avec de la cire
contre le bois de l'arbre, à l'intérieur de la cavité où se trouvait le nid des
Mélipones. 11 semblerait donc que ces Coléoptères avaient pénétré dans le
nid malgré la sentinelle, à moins toutefois que leurs larves n'aient habité
l'épaisseur du bois et ne s'y soient creusé des galeries jusqu'auprès du nid
des Mélipones. au moment de leur dernière transformation.-
h. Temnochila ebenjna Blanchard, Voy. d'Orbigny , Col., p. 2o5,t. XIX, f.7.
Environs de Ocaiïo (Chaco de Santiago del Estero), 7 exemplaires; Las
Garzas (Chaco de Santa Fe), 6 exemplaires.
5. Tenebroides mairitanicus L., Syst. nat., Ed. X, I, p. 617 (1758).
Environs de Passa-Quatro (Minas Geraes), 3 exemplaires.
6. Tenebroides stultus nov. sp.
Parvulus, elongalus, parallelus, parum nitidus, sat convexus, piceus.
antennis pedibusque dilutioribus : fronte plana, capite prothoraceque dense
et irrégularité!" punctatis, hoc fere quadrato, postice angustato, lateribus
lenuiler marginalis, angulis anticis haud productis, antice breviter margi-
nalis, angulis posticis leviter sinuatis, rectis, basi subarcuata, liuea basali
fere intégra ; scutello parvulo ; elytris sat elongatis. parallelis, punctato-
slriatis, transversim leviter rugulosis, intervallis subplanis, biseriatim
punctulatis. — Long., k millim. ; lat., 1 millim. 5.
Environs d'Ocarïo (Chaco del Estero), 1 exemplaire.
Petit, allongé, parallèle , peu brillant, assez convexe, brun foncé, avec
quelques touches un peu plus claires sur la tête et les élytres, antennes
et pattes rousses; front plau, sans aucune trace de dépression centrale, tête
et prolhorax couverts d'une ponctuation très serrée, assez profonde, sans
être grosse, mais très régulièrement disposée, tant sur le disque que sur
les bords, prothorax presque aussi haut que large, rétréci postérieurement,
côtés latéraux finement margiués, subsinués avant les angles postérieurs,
qui sont droits et bien marqués, angles antérieurs non avancés, très briève-
ment rebordés en avant, marge basilaire légèrement arquée, presque en-
tièrement rebordée ; écusson très petit; élytres assez allongés, parallèles,
transversalement ruguleux, slriés-ponctués très régulièrement sur le dis-
que, ponctuation assez confuse sur les bords, intervalles presque plans,
bisérialement pointillés.
C'est avec hésitation que je me suis risqué à décrire celle espèce sur un
— 249 —
unique exemplaire ; elle appartient a un groupe dont les éléments sont assez
voisins, et, à première vue, elle n'a rien de bien saillant. Néanmoins,
n'ayant pu la réunir à aucune des espèces qui le composent, je me suis
décidé à la décrire, dans l'espoir que de nouveaux individus survenant
viendront confirmer ma description.
L'espèce dont elle se rapproche le plus est T. sulcifrnns Reitter, mais
elle a les élytres relativement plus courts, plus cylindriques, avec les stries
plus serrées, les intervalles moins plats et la ponctuation plus Apre; par
contre, celle du prothorax est plus fine, plus dense et plus régulière.
7. Tenebroides ruïïventris Reitter, Verh. uni. Ver. Brùnn ( 1 875) , p. 67.
Las Garzas (Ghaco de Santa Fe), 3 exemplaires.
8. Tenebroides MPiJSTuuTiis Fabr. , Syst. EL, I, p. t52 (1801).
Las Garzas (Ghaco de Santa Fe), 1 exemplaire.
Il existe deux autres exemplaires qui me paraissent appartenir à une
variété assez régulière, dont il m'est passé sous les yeux une vingtaine
d'individus. Dans cette variété , la tache rouge envahit complètement le dis-
que des élytres, en laissant quelquefois la suture et le bord latéral légère-
ment enfumés. Malgré ma répugnance à donner un nom à une variété chez
une espèce variant du noir au rouge , je proposerai pour celle-ci le nom
de var. rufpennis. La taille inusitée de ces deux individus est évidemment
accidentelle, bien que T. bipustulatus soit très variable de grosseur; ce sont
les plus grands que j'aie jamais vus. Les six rufipennis que j'ai dans ma col-
lection sont de taille ordinaire.
9. Tenebroides robromarginatus Reitt. , Verh. nat. Ver. Brùnn (1875),
p. 78.
Las Garzas (Ghaco de Santa Fe), 1 exemplaire immature.
10. Tenebroides brevis Lév., Ann. Soc. Fr. (1899), p. 645.
La Palisa del Rracho (Ghaco de Santiago del Estero), 1 exemplaire.
11. Ancyrona pygmea nov. sp.
Parvula , oblonga , subparallela , depressa , subuitida , parce pallido pu-
bescens, nigropicea, labro, corpore subtus, antennis pedibusque dilutio-
ribus; capite antice excavato, subtilissime alutaeeo, sat fortiter varioloso-
punctato, prothorace valde transverso antice angustato , subtilissime alutaeeo,
sat fortiter varioloso-punctato, lateribus arcuatis, angulis anticis parum
prominulis, retusis, posticis subrectis, haud acutis, margine basali utrinque
sinuata, scutello alutaeeo, punctato; elytris planis, parallelis, fortiter punc-
tato-striatis . intervallis elevatis, interstria humerali fortiter carinata. —
Long., 8 millim.
— 250 —
La Palisa de! ïlracho (Chaco de Santiago del Estero), 1 exemplaire.
La plus petite espèce du genre jusqu'à présent , oblungue, assez paral-
lèle, très déprimée, peu brillante, pubescence blanchâtre peu fournie, liés
couchée, chaque poil émanant d'un des points de la sculpture : (l'exem-
plaire unique qui sert à ma description me semble avoir perdu un certain
nombre de ses poils arqués, ce qui laisse supposer que d'autres individus
plus frais doivent en être plus fournis); noir brun, un peu plus clair sur
les bords, avec la bouche, le dessous du corps, les palpes, les antennes et
les pattes roux: tête creusée en avant, avec le front légèrement renflé BU
bourrelet, très finement alutacée et couverte d'une ponctuation éparse,
assez grosse et varioleuse ainsi que le prothorax , celui-ci largement trans-
verse, rétréci en avant, à côtés subarqués, angles antérieurs à peine proé-
minents, émoussés, les postérieurs presque droits mais non pointus, marge
basilaire sinuée dé chaque côté vers les angles postérieurs; éeusson alutacé,
arrondi postérieurement, muni de trois ou quatre gros points; élytres très
plans, parallèles, fortement striés-ponctués , à intervalles alternes relevés,
saillants, interstrie humerai très nettement caréné; cette carène se pour-
suit sur le bord du disque en longeant la partie déclive et se dirige assez
brusquement vers la suture sans atteindre le sommet de l'élytre.
(lotte espèce fait partie d'un groupe A'Ancyrona de petite taille, à savoir:
A. Bonchardih soror et (minnea, mais elle se dislingue de ces trois espèces
par la forte dépression de ses élytres et par sa carène humérale beaucoup
plus nette et tranchante. En outre , celles-ci appartiennent à la faune asia-
lique orientale.
Collections recueillies par M. Cu. Ai.un d
et pau M. M. de Rothschild dans l Afrique orientale inglaise.
Coléoptères Coccinellides ,
PAR M. LE Dr SlCARD.
Epilachna ATRA.
Breviter ovata, nigr.i; pubescentia grisea tenuissima et brevissima dense
vestita; capite thoraeeque subtilissime et dense pundulatis; elytiïs dense
punclulatis, sparsim punctatis: laminis abdominalibus inlegris, hasim
segment! haud attingenlibus. — Long.. 8 millim. à 8 millim. 5.
En ovale court, avec les élytres enrdiformes: entièrement noire en dessus
et cn dessous; couverte d'une pubescence très hue et très courte d'un gris
souris en dessus, un pou plus longue et tirant sur te jaunâtre en dessons.
Tête présentant sur le front une large dépression s'étendra! en l.in;<'iir
— 251 —
jusqu'au bord interne «les yeux et se continuant sur le vertex en un sillon
parfois obsolète: noire avec une étroite bordure antérieure «l'un jaune bru-
nâtre au labre et à lïpislome. Antennes noires avec les trois ou quatre
premiers articles d'un brun clair-, palpes noirs. La pubescence est, sur Ja
tête, un peu plus longue que sur le reste de la partie supérieure du corps,
et la ponctuation très dense et très fine, sans points plus gros. Corselet en
courbe large à la base, un peu sinué sur les côtés de celle-ci, tous les
angles arrondis: côtés curvilignes, relevés en gouttière, bord antérieur for-
tement échancré; ponctuation très iine, très dense, superficielle et simple;
légèrement brillant ainsi que la tête. Klytres cordiformes, présentant leur
plus giande largeur vers le premier quart de la longueur, deux fois plus
larges à la base que le corselet; munis d'un repli horizontal médiocrement
large, prolongé jusqu'à l'extrémité et parlant de l'angle externe de l'épaule.
D'un noir mat à ponctuation très fine et très dense avec quelques points
superficiels épars, très denses, au contraire, sur le repli. Epipleures larges,
légèrement concaves, régulièrement rétrécies jusqu'à l'extrémité, ailes infé-
rieures d'un rouge carminé.
Plaques abdominales en quart de cercle complet, atteignant environ la
moitié du premier anneau ventral.
Pieds noirs, y compris les tarses. Ongles brunAtres, bifides, avec une
large dent à la base.
Wa-Kikouyou (Ch. Alluaud, ioo4); Escarpment (M. de Rothschild,
1906).
Epilaciina RETIGliRA.
Breviter ovata, nigra, elytris punctis sex nigris late rufo-limbatis
(2.2.1.1 positis) in singulo ornatis; punctis 1 + 1 3 + 4 5 + 5 interse
confluentibus ; pubescentia rufoalbida tenuissime vestita. — Long. , 8 millim.
à 8 millim. 5.
Très semblable comme forme générale à la précédente, distincte par la
pubescence un peu plus longue, jaunâtre, la couleur des élytres, les gros
points plus nombreux et les plaques abdominales rudimentaires.
Tête noire, très faiblement déprimée entre les yeux, imperceptiblement
pointillée: antennes n'atteignant pas tout à fait la moitié des côtés du pro-
thorax , noires avec les trois ou quatre premiers articles clairs.
Corselet transversal , arrondi à tous ses angles, à côtés curvilignes,
relevés en gouttière , échancré antérieurement en carré , à ponctuation très
fine et très dense, un peu brillant. Ecusson noir, triangulaire, un peu
enfoncé.
Élytres cordiformes , ayant leur plus grande largeur au cinquième anté-
rieur, arrondis aux épaules, deux fois plus large que le corselet à la base,
avec un repli médiocrement large très ponctué; ponctuation très fine et
très dense donnant à l'animal un aspect chagriné, avec de nombreux gros
— 252 —
points entremêlés: d'un noir mat avec un dessin rouge rappelant celui de
Ep. chrysomelina Fab., v. reliculala 01., c'est-à-dire entourant six gros
points noirs. Point 1 à l'écusson, uni à celui du côté opposé et formant
avec lui une tache scutellaire postérieurement bilobée ; 2 . sur le calus hu-
merai, étendu jusqu'au bord externe; 3 et h, ordinairement réunis en une
bande courte étranglée au milieu, touchant le bord externe et étendue
jusqu'aux cinq sixièmes de la largeur, en ligne légèrement oblique en avant
et en dehors; 5, aux deux tiers de la longueur juxtasutural , réuni à celui
du côté opposé pour former une tache suturale arrondie; 6, au sixième
environ de la longueur, à peu près aussi éloigné de la suture que du bord
latéral. Tous ces points entourés de rouge, sauf dans la partie contiguë à
la suture ou au bord latéral.
Dessous et pieds noirs.
Plaques abdominales rudimentaires , à peine indiquées à leur partie
interne par une légère ligne courbe qui n'atteint pas le tiers de la largeur
du segment adominal.
Landiani, 2,5oo mètres (Gh. Alluaud, 1904); Naivasha et Molo(M. de
Rothschdd, 1906).
Epilachna Rothschildi.
Oblongo ovalis, postice attenuata, nigra , pubescentia lutea longe et dense
vestita, elytris maculis quatuor (1.1,1.1.) linea que laterali luteis.
ornatis; pedibus nigris, antennis basiluteis. — Long., 8 millim.; larg. ,
h millim. 5.
En ovale allongé , légèrement atténué en arrière, d'un noir mat, couverte
d'une pubescence jaunâtre couchée très longue et très dense. Tête d'un
noir brunâtre , légèrement concave entre les yeux , avec le labre et la partie
antérieure de l'épistome d'un jaune clair. Antennes jaunes à massue noire :
palpes maxillaires noirs avec l'extrémité de tous les articles jaunes ; palpes
labiaux et menton jaunes.
Corselet transversal, plus de deux fois aussi large que long, arrondi à
ses angles, à côtés rectilignes, non rétréci en avant, échancré à angle
droit à son bord antérieur, non sillonné au milieu, mais paraissant l'être
par l'effet de la ligne de séparation de la pubescence qui se dirige à
droite et à gauche de la ligne médiane; relevé en gouttière large sur les
côtés, très peu convexe, à ponctuation fine, dense, difficilement visible à
cause de la pubescence.
Elytres plus larges que le corselet à la base, à calus humerai saillant,
arrondis aux épaules, à peu près parallèles jusqu'aux trois quarts de la
longueur, où ils s'atténuent en ogive large. Repli large et relevé en goul-
tière dans le premier tiers de la longueur. Elylres noirs à pubescence
jaune, longue, surtout sur les côtés, à ponctuation line, dense et superfi-
cielle, ornés de quatre taches et d'une ligne jaunes, la ligne étendue depuis
— 253 —
le caius humerai, et parallèlement au bord latéral, jusqu'au delà du milieu
de la longueur, épaissie à sou extrémité postérieure où elle couvre à uni
près le cinquième de la largeur de l'élytre; les quatre taches en ligne légè-
rement oblique en arrière et en dehors, tontes situées le long de la suture.
Tache 1, en triangle allongé, oblique en dehors et en arrière, juntascu-
tellaire mais restant un peu éloignée de l'écusson et de la base de l'élytre;
2, petite au premier tiers de la longueur, juste en arrière de 1; 3, aux
trois cinquièmes, un peu pins en dehors que 2, plus grande, de forme
irrégulière, deux fois plus près de la suture que du bord latéral; tache h,
aux quatre cinquièmes de la longueur, en ovale transversal, à peu près
aussi éloignée de la suture que du bord externe, couvrant transversalemenl
un peu plus de la moitié de l'élytre.
Dessous noir, à pubescence plus pâle et plus courte, surtout sur l'abdo-
men; plaques ahdominales en demi-cercle complet atteignant les deux tiers
de la largeur de l'arceau.
Pieds, y compris les tarses, noirs; dent de la base des ongles courte et
large.
Naivasha et Molo (M. de Rothschild, 1906).
Solanophila Dregei , var. Scllata, var. nov.
Eiytris in medio migris, areolis luteis 5Q et 6" deficientibus.
Semblable au type dont elle se distingue par l'absence des deux aréoles
internes claires de la deuxième rangée; par suite, les élytres présentent
dans leur milieu un large espace transversal de la couleur du fond limité
du coté externe par la tache claire h et couvrant environ un tiers de la
longueur.
Escarpment (M. de Rothschild, 1906).
Platynaspis sex-guttata, nov. sp.
Breviter ovata, nigra, griseo pubescens, prothorace elytrisque dense et
subtiliter punctatis; prothoracis angulis anticis luteis; eiytris nigiïs, maculis
tribus (1.1.1.) notatis flavis; pedibus antennis palpis abdomineque rufis.
— Long., 3 millim.
En ovale arondi court et convexe. Tête noire (9) , épistome avec une
échancrure antérieure en ligne courbe; antennes et palpes jaunes, le der-
nier article de ces derniers rembruni. Corselet arrondi sur les côtés , rétréci
en avant, finement rebordé à la base, à échancrure antérieure peu pro-
fonde; noir avec les angles antérieurs jaunes, cette couleur n'atteignant
pas la base et prolongée au bord antérieur jusqu'au niveau du côté interne
des yeux. Elytres noirs à trois taches jaunes : 1, à la base près de l'écus-
son, semi-circulaire, couvrant près du tiers delà base, touchant l'angle
latéral de l'écusson par sa partie interne, étendue sur le sixième de la Ion-
— 254 —
gueur: a , en arrière de 1 et presque contiguë, plus grande, en ovale
oblique étendue du sixième à la moitié, deux fois plus rapprochée de la
suture que du bord latéral; 3. arrondie, avaut L'extrémité également éloi-
gnée de la suture et du bord latéral. Dessous loirs avec les côtés des meso
et metasternum et le ventre (sauf le prolongement intercoxal du premier
segment abdominal) Hâves.
Pieds entièrement d'un jaune clair.
Description faite d'après deux individus 9.
Kisumu, Victoria -Nyauza (Ch. Alluaud, iqo4; M. de Rothschild,
ioo(>).
Thea variegata F. var. cilrina, var. nov.
Prothorace albido, punctis 5 nigris nolalo; elylris luteis concoloribus.
Klytres concolores, sans points noirs. Cette variété se distingue de sim-
ples Muls et pura Weise par son corselet taché de cinq points noirs et la
couleur noire de la poitrine, de Manda Weise par la couleur jaune citron
(et non blanchâtre) des élytres, par l'absence de ligne déprimée à la base
du corselet , par la ponctuation beaucoup plus forte et par la couleur des
pattes qui sont entièrement jaunes sans taches rembrunies.
Kiboscho, Kilimandjaro (Ch. Alluaud, iuo4): sud du lac Rodolphe
(M. de Rothschild , 1906).
Des deux espèces de Scymnus, l'une toute noire, étant représentée seu-
lement par un exemplaire, l'autre à élytres rousses avec la suture et le
bord latéral noir (rappelant pour la couleur Hoffmanni Weise du Japon)
par deux exemplaires; je n'ai pas voulu risquer de les briser en en faisant
un examen approfondi.
Voyage de M. Chaules Alluaud dans l'Afrique orievtalr.
Description d'un Coléoptère Anthicide du j;cnre \otovnw.
par M. Maurice Pic.
Notoxus Alluaudi nov. sp.
Brevis, satis latus, sat sparse fulvo aut grisco-pubescens , nigro-piceus,
metaîlicus, pedibus rufescentibus; cornu elougalo, médiocre crenulalo;
1 limace in disco et postice subruguloso ; elytris apice subrotundatis. Africa
orientons.
Court et assez large, assez éparsémenl puhescent de flave ou de gris,
sans poils redressés sur les élytres, noir de poix à reflets métalliques,
— -255 —
pattes roussâtres. Tête presque lisse, moyenne; antennes grêles, peu
longues, foncées; prothorax court, fortement dilaté-arrondi en avanl, à
ponctuation paraissant snbroguleuse sur le disque et en arrière, corne droite
et allongée, à peine crénelée ; ély très l>icn plus larges que le prothorax à la
base, relativement larges et courts, subarrondis an sommet, fortemenl
impressionnés obliquement près de la hase, à ponctuation fine et espacée:
dessous du corps foncé; pattes assez grêles, roussâlres. — Longueur,
9 millimètres.
Un exemplaire, recueilli par M. Gh. Alluaud, en 1904, à 3, 200 mètres
dans la zone des prairies du Kilimandjaro.
Très voisin de Mulleri Oued., plus robuste, avec les elytres non oblique*
ment tronques au sommet, la ponctuation différente du prothorax, etc.
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild
dans l'Afrique orientale anglaise.
Coléoptères du genre Seraotia ''',
par M. Maurice Pic.
Divers Scraptia nouveaux, recueillis par M. Maurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale anglaise ou l'Ouganda, ont comme caractères communs
les yeux noirs , le dessus du corps orné d'une pubescence grise ou flave , les
pattes et le dessous du corps testacés ou d'un roussâtre clair, les antennes
entièrement, ou au moins testacées, ou roussâtres, à la hase, la ponctuation
dense ou peu écartée; trois de ces espèces ont une coloration générale tes-
tacée (coloration ordinaire du genre); l'autre a sur les élytres une bande
foncée externe qui la rend bien distincte, même parmi les espècs ancienne-
ment décrites. Il est inutile de décrire longuement ces espèces nouvelles
qui pourront se reconnaître facilement entre elles et se distinguer à l'aide
du tableau dichotomique suivant :
1 . Elytres concolores , d'un testacé pâle ou d'un lestacé roussâtre ; un peu
ou très brillant; forme allongée, subparallèle. •>
1' Elytres d'un roussâtre clair, ornés d'une bande latérale noire qui part
de l'épaule et atteint, en s'élargissant , le sommet; à peine brillant: forme
moins allongée, faiblement ovalaire. Longueur, 6-7 millimètres. — Les-
ammise. Rendilé (Afrique orientale anglaise). nigrolimbata nov. sp.
m (]es diverses espèces font partie des collections du Mus<;uni de Paris. Le
Scraptia i*igr$limkat« figure aussi dans la roHeetiou Pic.
— 256 —
2. Coloration générale d'un testacé pâle; suture frontale (devant les
antennes) indistincte ou fine: ponctuation mojns forte, celle dn prothorax
nn peu écartée ou moins marquée. .'!
2' Coloration générale d'un testacé un peu roussâtre: suture frontale
(entre les antennes) très marquée: ponctuation plus forte, celle du pro-
thorax plus marquée ou plus rapprochée. Longueur, h millim. 5-5 milli-
mètres. — Ouganda au Mont Loroghi. ougandensis nov. sp.
3. Suture frontale indistincte;; yeux assez éloignés du bord postérieur
de la tête; prothorax ayant sur la base trois fossettes assez profondes, dont
une médiane; élytres subtronqués au sommet. Longueur, 6-5 millimètres.
— Mont Nyro (Afrique orientale anglaise). Rothschildi nov. sp.
3'. Suture frontale fine mais distincte: yeux rapprochés du bord posté-
rieur de la tête; prothorax ayant, de chaque côté, une large impression et
sur son milieu une sorte de dépiesssion allongée; élytres acuminés au som-
met. Longueur, 2 millim. 8. — Mont Nyro. distinctithorax nov. sp.
Les trois premières espèces de Scraptia pourront prendre place près de
S. maxitna Pic et la dernière se classer dans le voisinage de S. impressicollix
Fairm.
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild
dans l'Afrique orientale anglaise.
Insectes : Névroptères nouveaux.
PAR M. LE Dr H. W. VAN DKR WeELE, DE LeYDE.
1. Tmesibasis Rothschildi nov. sp.
Le genre Tmesibasis Mac Lachlan est le plus élégant des Ascalaphides et
n'était connu que du Mozambique. Les espèces semblent être très rares et
n'ont pas une grande distribution géographique. J'en connais quatre, dont
trois sont nouvelles. La distribution du genre s'est étendue en Afrique
orientale et centrale jusqu'au Congo belge.
L'espèce inédite découverte par M. de Rothschild est représentée par un
seul mâle, fort différent de la T. îacerata Uog. du Mozambique. Bile est
plus petite que celle-ci et les ailes relativement plus courtes et plus larges;
le bord postérieur beaucoup plus élargi au milieu et l'extrémité plus ré-
trécie: l'aréa centrale brune, les nervules costales jaunes et réunies en
groupes de trois; celles près du ptérostigma sont bifurquées. Ptérostigma
de couleur crème avec 4-5 nervules. Membrane vineuse, transparente. On
— 257 —
distingue un espace hyalin, étroit, avant la partie brune du bord posté-
rieur. Le premier allongement de la couleur brune sur le boni antérieur
est réuni avec la tache basilaire eu renfermant un espace hyalin, cela dans
toutes les ailes; les deux allongements suivants de la couleur brune sont
beaucoup plus grands que chez la lacerata. \éra poststigmatiqae brune,
avec quelques lâches rondes hyalines et le sommet divisé par une tache hya-
line également. Le corps est un peu plus obscur, mais avec le même dessin
que chez la lacerata. Valve génitale du mâle avec le sommet plus arrondi.
Long, du corps d 26; ailes ant. a5; ailes posl. ao; nerv. cost. ailes
ant. 27.
Long, de l'abd. d* 19; larg. max. S; larg. max. 0; nerv. cost. ailes
posl. 27.
Antennes d1 28.
Un seul mâle trouvé en Afrique orientale anglaise, Lac Rodolphe
(Muséum de Paris). L'espèce est dédiée à M. le baron Maurice de Rothschild.
11 en existe également un mâle du même pays au musée de Londres, et
une femelle provenant de l'Afrique orientale allemande, conservée au
musée de Berlin.
2. Tomatares Rothschildi uov. sp.
Cette fort jolie espèce est voisine du Palpares spectrum Rambur et du
Mtpmekon astutus Walker qui sont placés par Mac Lachlan dans le genre
Tomatares Hagen.
L'espèce nouvelle se distingue du T. spectrum Ramb. par sa petite taille
et par les ailes plus richement maculées. Elle est beaucoup plus voisine du
T. astutus Wlk. qui habite les Indes, et je crois qu'elle en est la forme
représentative africaine, aussi je veux la comparer plus spécialement avec
celle-ci. De la même grandeur que Y astutus. Tête noire, le labre et la base
des antennes jaunes. Vertex peu élevé, presque plan. Palpes labiaux noirs,
assez longs, le dernier article long, un peu épaissi avant l'extrémité qui est
très pointue. Antennes noires, assez courtes, un peu plus courtes que le
thorax , un peu épaissies vers le sommet. Thorax peu robuste , avec des poils
longs, noirâtres; le long du dos avec une très large bande longitudinale
roussâtre, les côtés noirâtres ou brunâtres comme la poitrine. Celle-ci avec
de courtes lignes blanches à la base des hanches et avec des poils grisâtres.
Pâlies noires, longues, assez épaisses, éperons des tibias postérieurs li-
néaires , noirs , un peu plus longs que les deux articles basilaires des tarses.
Abdomen un peu plus court que les ailes inférieures et de la même lon-
gueur dans les deux sexes. Le dos rougeâtre, le ventre noir avec des lignes
jaunes au bord postérieur des sternites, les quatre segments basilaires
garnis de poils courts , grisâtres. Les appendices supérieurs du mâle jau-
nâtres, aussi longs que l'avant-dernier segment, courbés en haut, vêtus de
longs poils noirs avec le sommet épaissi et muni de courtes épines noires.
— 258 —
La valve génitale courte, noire au milieu, jaune sur les bords, en forme
de trapèze. Ailes aussi longues et larges , le sommet un peu anguleux , mais
non pointu. Les antérieures noires, l'espace costal orné de points çrème-
blanchâlre, le ptérostigma de la même couleur; le quart basilaire orné de
beaucoup de petites tacbes blanches, dont celle située au bord postérieur
esl la plus grande; vient ensuite une fascie large, transversale, n'atteignant
pas le bord antérieur; le disque avec des taches de la même couleur dont
les antérieures et les postérieures sont les plus grandes. Ailes postérieures
presque aussi grandes que les antérieures, le tiers basilaire blanchâtre,
excepté les nervures costales qui sont largement bordées de noir; viennent
ensuite trois fascies transversales noires, dont une apicale et deux discoï-
dales réunies dans le milieu; ces trois fascies atteignent le bord postérieur
ainsi que la moitié apicale, qui est noire avec quelques grandes taches
blanches. Pelotte du mâle assez grande , brune.
Long, corps d ho, 9 ho: ailes ant. 3/i-3q; hh ailes post. 39-87;
ho ant. d 9.
Long. abd. d 26, 9 97: larg. max. d 11-iat îh larg. max. d 10-19;
12 1/2 anl. 9 9.
Patrie : Afrique orientale anglaise : Lesammise, Rendile, mars et
avril 1905. (Muséum de Paris.)
I\sectes Diptères :
Les Tabanides du Musée royal d'histoire naturelle
de Belgique. (Deuxième note.)
Description de deux espèces nouvelles,
par M. Jacques Surcouf, chef des travaux de zoologie
au Laboratoire colonial du Muséum.
Outre les espèces citées dans la précédente communication, il y a lieu
d'indiquer la présence de deux espèce! nouvelles dans la collection de
Bruxelles. Nous leur donnerons le nom de T. Severini et de T. ameus.
Tabanus ianthinus 9 nov. sp. Surcouf = T. rufocanus 9 Ricardo.
Le Musée de Bruxelles ayant bien vonlu coninuiniquer ses Tabanides au
Laboratoire colonial du Muséum de Paris pour y être étudiés , nous y avons
trouvé une espèce nouvelle qui a été désignée dans le Bulletin du Muséum
d'histoire naturelle du mois de mars sous le nom de T. ianthinus , h cause de
sa couleur violacée. Pendant ce temps, le T. ianthinus a été décrit in litteris,
par M"e Hicardo. sous le nom de T. rufocanus.
T\pe 9 dans la collection du Muséum de Bruxelles provenant du Haut-
Congo.
— 269 —
Le colype, dans la collection du British Muséum, provient de Léopold-
viiie et a été communiqué par l'Ecole de médecine tropicale de Liverpool
I février 190a , 2O7).
Espèce brun-rougeAtre à tomentosité gris-bleu sur le thorax et L'abdomen .
bande frontale très étroite à callosité étroite et allongée, prolongée par une
ligne qui atteint le vertex. Antennes d'un rouge brillant. Pattes rougeatres,
tibias antérieurs jaunâtres. Ailes hyalines, teintées de brun. Longueur, 17
millimètres. Voisin de T. obteurissimm Ricardo, auquel il ressemble par la
forme de la bande frontale, la callosité, la couleur des antennes, le thorax
et l'abdomen rougeatres. la couleur caractéristique de la tomentosité, l'ab-
domen très large. Il se distingue de T. mfipps P. B. par la couleur rougr
brillant des antennes et la forme de la callosité frontale.
Face couverte d'une tomentosité jaune-brun assombrie par quelques poils
noirs au milieu, des poils brun-jaunâtre sur les joues et les parties infé-
rieures de la face. Barbe noire. Palpes jaune-rougeatre à pubescence noir»*,
minces, légèrement dilatées à la base seulement. Antennes d'un rouge
brillant, les deux premiers articles à pubescence noire, le troisième article
long et mince à dent distincte. Bande frontale étroite , environ huit fois plus
longue que large, de codeur brun-noisette, longue, étroite, n'atteignant
pas les yeux , prolongée par une ligne élargie qui s'amincit presque jusqu'au
vertex. Quelques poils noirs sur la bande frontale et le vertex, yeux
glabres. Thorax, scutellum et abdomen d'un brun-rougeâtre mat, revêtu
d'une tomentosité grisâtre ou bleu-grisâtre et d'une pubescence noire
éparse, thorax sans apparence de bandes, envers de l'abdomen d'un rouge
plus sombre avec une tomentosité grise et une pubescence noire. Pectus et
flancs rougeatres à poils noirs. Pattes d'un rouge brillant avec une pubes-
cence noire qui leur donne une apparence sombre, spécialement aux
fémurs et aux tarses; tibias antérieurs plus clairs, jaunâtres ou rougeatres,
mais avec une pubescence entièrement noire. Ailes teintées de brun jaune
au bord externe , marquées de nervures brunes , stigma brun-jaunâtre. Pre-
mière cellule postérieure non rélrécie. Balanciers bruns à disque jaunâtre.
Tabanus Severini nov. sp.
Type : un exemplaire femelle étiqueté Banana Borna M. Tschoffen ,91.
Je dédie cette espèce nouvelle du groupe de T. oanabilis à M. le Dr Se-
verin, directeur du Muséum royal d'Histoire naturelle de Belgique.
Longueur, i3 millimètres.
Tête plus large que le tborax, yeux bronzés, glabres, bande frontale
cinq fois plus liaute que large , à côtés légèrement divergents au vertex , de
couleur jaune-brunâtre portant à la partie inférieure une callosité rectan-
gulaire tangente aux yeux d'un brun brillant et prolongée par une ligue
étroiti1 légèrement dilatée, qui s'arrête au milieu de la hauteur de la bande.
Epistome jaune-brunâtre, barbe et pubescence blanches. Antennes, premier
— 260 —
article tronqué obliquement, brun à épaisse pubescence noire, base brune,
2' article brun-rougeâtre, revêtu sur son bord apical de denses soies noires;
troisième article noir à tomentosilé noire , rougeâtre à la base. Palpes assez
allongés, peu renflés, blancs à pubescence noire, courte et régulière.
Thorax brun à quatre bandes de tomentosilé blanchâtre: pubescence du
dessus concolore, flancs à poils noirs, pectus à tomentosité cendrée et poils
blancs.
Scutellum de la couleur du thorax. Abdomen brun portant un triangle
blanc sur les 3", k° et 5e segments; ces triangles on! leur base sur le bord
postérieur du segment et n'atteignent que la moitié de la hauteur des seg-
ments; deux faciès blanchâtres latérales sur les 2e, 3e et 6r segments; les
deux derniers segments à pubescence noire, ventre rougeâtre à pubescence
noire éparse, le bord postérieur de chacun des segments blanchâtre.
Hanches antérieures brunâtres à tomentosité cendrée et pubescence
blanche , fémurs brun-rougeâlre à pubescence noire, tibias teslacés. [tins
sombres à l'apex, à pubescence blanche dans la partie claire; tarses noirs à
pubescence sombre; fémurs médians et postérieurs brun-rougeâtre à pu-
bescence nou-e; tibias rougeâtres à pubescence mélangée, tarses bruns à
pubescence concolore.
Ailes hyalines teintées de brun au bord costal et à la partie inférieure de
l'aile, stigma brunâtre; première cellule marginale postérieure fortement
rétrécie; balanciers bruns à disque jaune.
Note sur les Diptères piqvevrs nu Muséum de Lisbonne.
Tabamdes et Muscides,
par M. Jacques Surcouf,
CHEF DE TRAVAUX AU MUSEUM DHISTOIRE NATURELLE.
M. le Docteur Ballhazar Osorio a bien voulu nous communiquer les Dip-
tères piqueurs de l'Escola Polytechnica de Lisbonne pour en faire l'élude.
Ces Diptères proviennent des colonies portugaises d'Afrique et offrent
un grand intérêt , car ils nous donnent des notions nouvelles et plus com
plètes sur leur répartition géographique.
Les espèces représentées sont les suivantes :
1. Tabanus biguttatus Wied.. variété croceus Surcouf. -- De l'Angola.
'2. — pluto 9 Waîker. — Sans localité précise.
3. — latipes Macq. var. «Jricanus Grey. — Duque de Hranganca.
La présence de cette espèce dans les régions occidentales de l'Afrique
modifie ce que nous connaissions au sujet de la distribution de cette espèce
en Afrique.
— 261 —
Le /. ajricanus de dey a été renommé T. latipes par Macquart et par
Lii-H qui ont ainsi consacre successivement une même erreur.
Pour simplifier les idées, nous nous sommes arrêtes à la combinaison
suivante : le nom de Tabanus ajricanus et de soii synonyme T. latipes fine»
désigne les exemplaires à fascie noire à l'extrémité des ailes; le nom de
ï. latipes Macq. désigne les spécimens à ailes hyalines à l'extrémité. Jus-
qu'à présent . le Tabanus ajricanus (ïrey avait été signalé dans les régions du
Nil blanc, Dongou, llganda, Afrique orientale anglaise, Witu, rives de la
rivière .luba. Kilimandjaro, Afrique orientale allemande, côte de Mozam-
bique, rives du Zambèze et du Pungué, Dclagoa-Bay, Zoulouland, Natal,
Madagascar (provenance peu sure): la capture àDuque de Braganca, dans
le Haut-Angola, nous fait voir que le T. ajricanus est répandu sur linéaire
1res considérable.
11 est à noter également que l'étude approfondie de la géographie enlo-
mologique nous amène à constater que la région du Niger et du Tchad
possède une faune très spéciale et des formes adaptées des espèces équato-
riales: la région du Congo belge parait établir un passage entre les deux
faunes précitées.
Le T. ajricanus Grey diffère du T. latipes Macq. par une fascie noirâtre
située a l'extrémité apicale de l'aile; par la bande qui traverse la cellule
discoïdale et s'étend jusqu'au bord inférieur de l'aile; par la présence de
poils noirs répandus çà et là dans la pubescence jaune rouge des segments
abdominaux.
4. Tabanus variatus 9 Welker. — Quango, Capella elvens (A.Girard).
5. — DiTfiNiATus 9 Macquart. — Duque da Braganca , Bayao.
6. — gratds 9 Lœw. — Humbc Anchieta.
7. — TESTACEiVENTius 9 Macquart. — Duque de Braganca, Bayao.
8. — cainus 9 Kauscb. — Cabinda . Anchietu.
9. — orscurefumatus 9 Surcouf. — Cabinda.
Parmi les Muscides. il y a lieu de citer plusieurs spécimens de Auchme-
rotnyia lutcola ou Ver de Gayor provenent de l'Angola , un exemplaire de
Auchmeromyia unicolor de l'Angola et de nombreux P y enosoma marginale
Med. Cette belle espèce bleue, très voisine des Lucilia. parait jouer un cer-
tain rôle de distributeur pathogène, d'après M. Austen(1).
En terminant celte courte étude , j'adresse à M. le D1 Balthazar Osorio
tous nos remerciements pour la complaisance avec laquelle il a bien voulu
nous communiquer sa précieuse collection.
C Research Laboratories of the Gordon Mémorial Collège, Khartoum.
Muséum. — xui. 18
— i>6i> —
Note sur les Tabanidbs africains de la collection
m Muséum de Hamboi m,,
par M. Jacques Surcouf, chef de travaux de zoologie au Muséum.
Le directeur du Muséum d'histoire naturelle do Hambourg ayant bien
voulu nous envoversa collection des Tabanides africains, nous y avons trouvé
de précieux renseignements et deux espèces nouvelles dont nous publions
ici la description. Nour profitons de celte occasion pour remercier M. le Di-
recteur du Muséum d'bisloire naturelle de Hambourg, le docteur M. von
Brunn, de sa gracieuse complaisance. Les espèces représentées dans celte
collection sont les suivantes :
1. Tabasds biguttatus c? Wied. correspondant à la variété c? cilipes de
Macquart. — Algoa-Bay. Capland, Dr Brauns. décembre
1898.
2. — obscireflmatis 9 Surcouf. — Ssibange. Soyaux, 2 1 . 1 i885.
3. — Besti 9 Surcouf. — Ssibauge. Soyaux, 21.1 i885.
h. — fasciatds 9 Fabricus. — Côte Ouest africaine, Dr H. Ulex,
17.3 1 885. — Afrique occidentale. Korlmann. i4.ia
1901 (par le D' L. Reh).
5. — toemola 9 P. B. — Côte Ouest de l'Afrique, Dr H. Ulex,
17.3 i885.
6. — thoracinus 9 P. B. — Côte Ouest de l'Afrique, Dr Ulex.
i7.3 i885.
7. — toematus 9 Macquart. — Algoa-Bay, Capland, Dr Brauns,
i5. 12 1898.
8. — gratus d Lœw. — Algoa-Bay, Capland. Dr Brauns, i5.ia
1898.
9. — gratcs 9 Lœw. — Algoa-Bay. Capland, Dr Brauns. i5.i2
1898.
10. — capetnsis 9 Macq. — Port Élizabeth, Capland. D'A. Brauns,
i5 . 12 1898.
11. — NiGROJURTis 9 Ricardo. — Côte occidentale d'Afrique, I)r 11.
Ulex, 17.3 i885. — Rio Pongo, Sénégal, Dr H. Ulex,
21.2 i885.
12. — oiiscuREiiiRTUs 9 Ricardo. — Ssibange, Soyaux, 21.8 188B.
13. — rufipes 9 P. B. pervasus Walk. — Gabon, Hupfer, 3 . 5 188G,
14. — rufipes 9 P. B. pervasus \\;ilk. — Ssibange, Hupfer, 21.1
i885.
15. — rufipes 9 P. B. pervasus Walk. — Kamerun-Mulkonge-Farm
bei Mundama. R. Rohde, ai . îa 1905.
— 263 —
16. Tabanus B0FIPE8 9 P. B. petvasus Walk. — Ssibange, Soyaux, 3.3
i885.
17. — conspicuus 9 Eticardo. — Zanzibar. ,
IX. — conspicuus 9 Ricardo. — Afrique orientale, J. Gordts, 9.8
1896.
19. — congoiensis 9 Hicardo. — Kamerun-Munkonge-Farm-Rohde ,
20. 19 1905.
20. — BiQDTTATCs 9 Wiedemann. — Afrique orientale allemande,
1 . 5 1902.
21. — biguttvtus 9 Wiedemann. — Afrique Sud, Fr. Wiengreen,
1.11 189/1.
22. — biguttatus 9 Wiedemann. — Algoa-Bay , Gapland , l)r Brauns ,
9 . a 1896.
23. — B1BBARD8 J* Coquebert. — Orau, 0. Schmiedeknecht, 16.11
i895.
*lh. — ater 9 Rossi. — Tunis, 0. Schmiedeknecht, 20. t 1899.
25. — alexandrinus 9 Wied. — Tunis, 0. Schmiedeknecht, 16.11
i895.
26. — alexandrinus 9 Wied. — Tunis, 0. Schmiedeknecht, 20.1
1899.
27. — socius 9 Waiker. — Bothaville-Orange, Dr Brauns, 9.10
1899.
28. — toeniola 9 P. B. — Bothaville-Orange, Dr Brauns, 9.10
1899.
29. — gabonensis 9 Macquart. — Gabon, Soyaux, 1881.
30. — gabonensis 9 Macquart. — kamerun-Mukonge-Farm , Rhode,
20. 12 iqo5.
31. — tomentosus c? Macquart. — Tunis, 0. Schmiedeknecht, 20. 1
l899-
32. Tabanus œneus 9 nov. sp. Surcoût'. — Kamerum-Mulkonge-Farm
bei Mundame am Mongo. Fluss.R. Rhode legit.vend., 20. 12
1905.
33. Tabanus argenteus9 nov. sp. Sure. — Gabon, Soyaux, 1881.
34. Tabanus capensis 9 Macquart. — Port-Elizabeth , Capland, Dr H.
Brauns, 10 1895.
35. — tenuicornis 9 Macq. — Port-Élizabeth, Capland, Dr H.
Brauns, 10 1895.
36. Ghrvsops dimidiatus 9 M. W. — Kamerum-Mundano . R. Rohde,
2 avril 1905.
37. — oblique fasciatus 9 Macq. — Algoa-Bay. Capland. Dr H.
Brauns, i5 . 1 2 1898.
38. Pan<;onia maculata 9 Meigen. — Tunis et Oran.O. Schmiedeknecht,
20. 1 1899, 16.11 1895.
.8.
— -2(i/i —
39. Panuonia barbatà 9 Macquart. — Port-Élizabeth. Afrique Sud, D' H.
Brautis, i5 . 12 îooG.
40. — varicolor9 Wiedeman. — Aigoa-Bay, Gapland,DrH. Brauns,
17.11 1895.
Tabanus argenteus 9 nov. sp. , Sureouf.
Type 9 dans la collection dn Musée d'histoire naturelle de Hambourg,
recueilli par M. Soyaux en 1881, au Gabon, et portant la mention : Ta-
banus gultatus.
Celte détermination est inexacte. T. gultatus Wiedemann estime espèce
américaine dont la description ne se rapporte nullement à T. argenteus.
T. gutlalus 9 : voisin de T. ujjînis. Antennes noires, palpes gris, bande
frontale grise, à ligne glabre brune dilatée vers le bas en callosité ovale
atteignant les yeux. Bande médiane du tborax linéaire, bandes latérales un
peu plus larges, côtés du thorax blancs, abdomen brun noir, à tacbes mé-
dianes triangulaires, tacbes latérales triangulaires obliques tangentes aux
bords latéraux des segments. Ailes brunâtres. Pattes brun noir, tibias an-
térieurs à moitié basilaire blancbe, tibias postérieurs blancs presque jusqu'à
l'apex. — Mus., prof. Germar.
Longueur, 16 millim. 5.
Le Tabanus argenteus nov. sp. appartient au groupe de T. variabilis; il
est voisin de T. diversus Bicardo mais s'en distingue par l'absence de toute
tacbe latérale et de bandes sur le thorax. Les antennes et la bande fron-
tale sont complètement difiérentes.
Longueur, 1 1 millim. 5.
Brun à ailes hyalines, thorax à bande transversale blanche, troisième et
quatrième segments abdominaux à tache blanche arrondie.
Tête un peu plus large que le thorax, yeux bronzés, glabres, bande fron-
tale cinq fois plus haute que large, élargie au vertex, d'un noir luisant
portant une callosité noire, quadrangulaire, saillante en arc concave au
sommet et prolongée par une ligne saillante, noir-rougeàtre non dilatée
s'étendant jusqu'à mi-hauteur de la bande ; celle-ci est revêtue depuis la
callosité jusqu'au vertex, par une pubescence blanc d'argent couchée très
fine, visible en regardant l'insecte en dessus; triangle frontal noir, pu-
bescence blanche analogue à celle de la bande. Antennes noir brunâtre.
Premier article à tomentosilé grise et pubescence hérissée blanche, deuxième
article très court, troisième article court, peu marqué, extrémité de l'ar-
ticle recouverte d'une tomentosilé jaunâtre. Joues à lomentosité cendrée,
recouvertes sur la partie inférieure de poils d'un blanc argenté, barbe de
même couleur. Partie postérieure de la tête frangée de courts poils noirs,
qui s'étendent un peu sur le vertex.
Palpes normaux, noirâtres, recouverts d'une fine pubescence argentée.
Thorax gris cendré dans son tiers antérieur à pubescence cendrée, tiers
— 265 —
médian bran à pubescence noire, tiers apical à lomentosité cendrée el
pubescence d'un blanc argenté qui B'étend sur la moitié basilaire «lu sni-
ii'lliim. Moitié apicale du Bculelium brunâtre à poils jaunâtres puis noirs à
l'apex. Cotes du thorax el poitrine à lomentosité cendrée et pubescence blanc
d'argent.
Abdomen brun à pubescence noire, troisième et quatrième segments
étroitement marqués de blanc, portant au milieu de chaque segment une
large tache semi-lunaire d'un blanc argenté à pubescence blanche. Ventre
brun, premier segment à lomentosité cendrée et pubescence blanche; les
quatre segments suivants marqués de blanc, dernier segmenta poils noirs.
Hanches à tomentosité cendrée, cuisses noires à pubescence noire en-dessus,
à pubescence argentée au-dessous; tibias antérieurs blancs à pubescence
blanche jusqu'à l'apex sur la face antérieure et jusqu'à la moitié sur la face
interne, tibias médians et postérieurs blancs à apex rembruni; tarses bruns
à pubescence noire sur la face externe el jaunâtre sur la face interne. Ailes
hyalines très légèrement leintées de brun, nervures et stigma bruns.
Tabanus aeneus nov. sp. Surcouf.
Le type 9 fait partie de la collection du Musée d'histoire naturelle de
Hambourg et porte comme indication : kamerun Mukonje-Farm bei Mun-
dame am Mongo-Fluss-R. Ronde legit vendrdei 20. XII. igo5.
M. Rohde a adressé au Musée de Hambourg de nombreuses espèces de
Diptères piqueurs de l'Afrique tropicale et ces Insectes sont dans un rare
état de conservation, ainsi du reste que tous ceux de la collection de Ham-
bourg, quia été obligeamment confiée au Laboratoire colonial du Muséum
par son émiuent directeur, M. le Dr M. von Rriinn
Le Tabanus œneus établit un passage dans le même groupe entre le
T. biguttatus Wiedemann et le Tabanus rujicrus P. R.; au point de vue systé-
matique , sa place est immédiatement après Tabanus aquifus Surcouf.
Longueur, 2/1 millimètres; brun à ailes brunes et palpes jaunes.
Yeux grands , bronzés , bande frontale à bords légèrement divergents au
vertex, ciuq fois plus haute que large, brune portant une callosité d'un
brun clair brillant, oblongue arrondie à l'extrémité inférieure, non tan-
gente aux yeux et prolongée par une ligne saillante étroite qui s'étend
presque au vertex. Epistome bran-jaunâtre, joues à poils jaunâtres, barbe
semblable. Antennes noires : premier article rougeâlrc à la base à bord apical
légèrement arqué, couvert d'une épaisse pubescence d'un noir brillant,
deuxième article très court à poils noirs, troisième article noir à dent bien
accentuée, partie terminale recouverte d'une fine pubescence noirâtre.
Palpes assez longs à peine renflés, à pointe arrondie et non aiguë
comme chez toutes les autres espèces du genre, de couleur jaunâtre à pu-
bescence blanchâtre mélangée de noir, principalement vers l'apex et le
côté externe. Trompe testacce. Thorax rougeâlre, dénudé, portant des poils
blancs sur tout le pourtour el quelques poils noirs à la partie antérieure.
— 266 —
Scutellum rougeâtre à tomentosité jaunâtre et poils blanchâtres ainsi que
les côtés du thorax et la poitrine. Abdomen large, arrondi, brun, à courte
pubescence noire éparse, portant sur les troisième, quatrième et cinquième
segments une tache. blanc-jaun;Ure sur le bord postérieur. La tache du troi-
sième segment est triangulaire, l'apex atteignant presque le bord antérieur
du segment; la tache triangulaire du quatrième segment est de même lar-
geur que la précédente, les angles de la base sont ronds; la tache du
cinquième segment est arrondie. Il existe une trace imperceptible au milieu
du bord postérieur des deux premiers segments.
Ventre uniformément brun noir à pubescence noire. Cuisses d'un noir-
rougeàtre à pubescence noire: les cuisses antérieures ont une pubescence
mélangée de poils jaunâtres dans la moitié apicale. Tibias antérieurs brun-
rougeàtre dans leur moitié basilaire, noirs dans leur moitié apicale: tibias
intermédiaires brun rougeâtre plus sombre ; tibias postérieurs brun sombre.
La pubescence de la première paire est mélangée de jaune et de noir, celle
des autres tibias est noire: tarses brun rougeâtre sombre à pubescence
noire. Ailes d'un brun chocolat à nervures brunes, cellule basilaire infé-
rieure, cellule discoïdale, cellules marginales postérieures légèrement
éclaircies dans leur partie centrale. Ailerons bruns. Balanciers bruns.
Disque plus clair.
Sur quelques Parasites des Caféiers À San Thomé
(Golfe de Gui\Ée),
par M. Ch. Gravier.
L'île San Thomé est, pour le Cacaoyer, grâce à l'énergie admirable des
colons portugais, un des plus grands centres de culture du monde entier.
Elle possède aussi d'immenses plantations de Caféiers qui donnent des pro-
duits hautement et justement réputés. En 1899, la récolte a fourni plus
de 3 millions de kilogrammes de café: depuis, le rendement total a décru
pour diverses raisons, tout en conservant une haute importance écono-
mique pour la rr Perle des colonies portugaises ».
Les Caféiers sont attaqués, à San Thomé, par divers parasites : i° par
un Coléoptère du genre Phlaeobius, de la tribu des Anthribides: a" par la
fumagine et d'autres Champignons des feuilles; 3° par un autre Champi-
gnon qui provoque la pourriture des racines. En certaines régions, ils ont
imssi à souffrir, comme beaucoup d'autres arbres — les Cacaoyers notam-
ment — des ravages causés par les Termites.
I
La larve de ce Coléoptère creuse des galeries assez larges, de direction
irrégulière, dans la lige des Caféiers de tout âge. Ce serait, d'après mon
— 267 —
savant collègue, M. P. Lesne, celle (Tune espèce 1res probablement nou-
velle du genre Phlaeobiu», de la famille des Anthribides. La même tige est
parfois attaquée par un assez grand aombre de ces larves don! les galeries se
fusionnent fréquemment. On peut trouver, à l'intérieur du même tronc,
dans les cavités obstruées par les débris de perforation, la larve, la nymphe
et l'adulte. Le développement tout entier parait s'accomplir dans le même
habitat.
C'est surtout à Monte Café et, à un moindre degré , dans les plantations
voisines, que cet Insecte semble exercer des ravages inquiétants. D'assez
grandes surfaces sont, dans cette partie de l'Ile, entièrement décimées.
C'est là qu'en compagnie de MM. A. Magro, de Seixas et Lucas, j'ai re-
cueilli les divers stades de développement sur des arbres encore en place,
avec leurs feuilles, mais déjà fortement menacés.
Le fait est intéressant à noter au point de vue biologique, car les autres
types de la même famille vivent en général sur les troncs d'arbres malades
ou sur des Champignons, tandis qu'ici, les larves de Pldaeobius sp.? pa-
raissent bien être la cause du mal.
Lorsqu'un Caféier est aussi profondément attaqué que ceux que j'ai vus
à Monte Café, il est certain qu'un tel arbre est condamné à mort à brève
échéance el que le mieux à faire est de le brider sur place , pour empêcher
les Insectes adultes de pondre et de répandre ainsi la maladie dans le voi-
sinage.
II
Les feuilles du Cojfèa arabica, comme celles du Libéria, et parfois aussi
les rameaux se recouvrent, en certains points, pendant la saison sèche,
d'une couche mince de couleur suie qui, par dessiccation, se détache par
plaques. La feuille reste souvent, au-dessous de cet enduit, noire et lui-
sante: niais, dans certains cas, le tissu de cet organe est attaqué et noircit
à la face inférieure.
On désigne ce feutrage noir du à des Champignons sous le nom de
fumaginc; sa composition, assez complexe, présente encore aujourd'hui
bien des obscurités. M. P. llariol, dont chacun apprécie l'érudition, a
reconnu dans la fumagine de San Thomé la forme conidienne décrite par
Cooke sous le nom de Torula sphœrclla.
A la surface de certaines feuilles (particulièrement chez le Coffea arabica),
on remarque de petites taches isolées, à contour arrondi, de couleur jaune
brun, qui se montrent recouvertes par les filaments rayonnants du mycé-
lium d'un Champignon du genre Meiliola. Sur ces filaments s'en dévelop-
pent d'autres, qui, pour les uns, appartiennent à un genre autonome
(Podosporium) et qui, pour les autres, ne sont que les formes conidiennes
des Meiliola.
Os végétations cryptogamiques qui se montrent sur un nombre consi-
— -JG8 —
dérable de Caféiers, sont presque toujours provoquées par des Pucerons
ou des Coccides, dont les sécrétions sucrées servent probablement au déve-
loppement des Champignons. On trouve fréquemment à la l'ace inférieure
des feuilles couvertes par la fumagine des Coccides isolées, accolées aux
nervures, couvertes par un bouclier aplati (1) et appartenant, par consé-
quent, à la tribu des Diaspides (Signoret).
La fumagine est certainement nuisible au Caféier, car, alors même que
le tissu delà feuille reste inaltéré, il n'en est pas moins vrai que la pré-
sence d'un tel enduit ne peut avoir que des conséquences fâcheuses au
point de vue physiologique. Mais elle n'est pas fatale à l'arbre. A la saison
humide, les pluies persistantes débarrassent généralement les Caféiers de
leurs parasites foliicoles.
La seconde affection parait plus sérieuse, car, lorsque les taches se mul-
tiplient, la feuille jaunit, puis se dessèche.
Pour lutter contre ces maladies qui n'offrent pas le même degré de gra-
vité que certaines autres dues également à des Champignons (notamment
que celle due à YHemileia vastalrix Berk. et Br.), il faut s'attaquer à la fois
à l'Insecte et au Végétal.
11 est d'abord 1res utile, comme le recommande Delacroix (2), d'élaguer
et de brûler sur place les feuilles trop chargées de Coccides. On fera inter-
venir ensuite les liquides anticryptogamiques et insecticides. Les Coccides
sont protégées, suivant les formes auxquelles ou a affaire, soit par une
pellicule plus ou moins résistante , servant de bouclier, soit par une couche
cireuse. Il faut percer la première et dissoudre la seconde pour atteindre
l'animal. On a proposé divers remèdes, en particulier le lait de chaux
(additionné d'alcool pour dissoudre la couche cireuse recouvrant les Coc-
cides) et le jus de tabac. Le savant zoologiste du Département de l'agricul-
ture aux États-Unis, Biley, recommandait l'emploi du kérosène, produit
de distdlation du pétrole. Comme les émulsions au pétrole ne conservent
pas longtemps leur homogénéité, il est nécessaire de les employer aussitôt
après les avoir préparées. Il faudrait faire l'essai sur quelques arbres,
avant d'en user sur une grande échelle, alin de s'assurer que l'émulsion ne
corrode pas les feuilles du Caféier.
On pourrait également se servir de la bouillie bordelaise qui doit être
appliquée fraîche ou, en tout cas. préparée depuis peu. A San Thomé, où
la chaux n'existe pas, mais doit être importée d'Europe. — sauf à Porto
Alegre et à l'île Rolas, où l'on fabrique de la chaux avec les coquilles et
m Diverses espèces de Coccides des genres Lecanium et Ihictylopitts para-
sitent les Caféiers en bien des régions où ces arbres sonl cultivés, notamment à
Ceylan, dans l'Inde, au Brésil, à Costa Rica, à la Martinique, à la Réunion,
aux îles llawaï.
<*) (1. Delacroii, Les maladies et les ennemis <ln Qajéier, Paris, A. Gballamel,
1900.
— _>fi9 —
1rs Polypiers rejelés à la cote; actuellement, cette fabricatu si abandonnée
à Porto Alegre, il peut y avoir intérêt à substituer à la chaux le carbo-
nate de somle. plus facile à conserver et à transporter. Il sera dune plus
pratique, peut-être, à San Thomé, d'adopter la bouillie bourguignonne.
Dans le Sud de l'île, où il pleut abondamment, ces bouillies, — qui
sont plutôt préventives que curatives, — peuvent èlre lavées par les préci-
pitations atmosphériques presque constantes et n'avoir aucune eflicacilé.
Pour assurer leur adhérence et, par conséquent, leur action, il suffit
d'ajouter un kilogramme de mélasse par hectolitre.
III
La maladie cryptogamique qui se développe sur les racines des Cacaoyers
atteint également les Caféiers.
11 n'est pas invraisemblable de supposer qu'il s'agit, dans les deux cas,
du même Champignon ou, tout au moins, de deux formes très voisines
l'une de l'autre, car les apparences sont absolument les mêmes. Les obser-
vations qui ont été émises précédemment concernant les Cacaoyers (l)
s'appliquent donc intégralement ici.
CoXTRIBUTIOyS À LA FàUNE MALACOLOGIQUE DE l'AfRKJVE ÉqUATOBIÂLE,
par M. Louis Germain.
Mollusques nouveaux du lac Tchad.
(Mission R. Chudeau.)
Au cours de sa belle mission au Sahara et au Soudan, M. R. Chtdeai; a
recueilli une collection malacologique du plus haut intérêt. Sur presque
tous les points de son itinéraire, l'explorateur a eu soin de récolter des
Mollusques et, plus heureux en cela que son prédécesseur F. Foureau, il
a pu les rapporter en Europe. Beaucoup de ces documents provenant de
régions encore inconnues au point de vue faunique viennent heureusement
combler quelques lacunes dans nos connaissances sur la Malacologie afri-
caine.
(1) Cil. Gravier, Sur quelques Parasites dos Cacaoyers à San Tliomé (Golfe de
Guinée), Bull, du Muséum d'hist. natur., 1907, n° 3, p. 2i3.
— 270 —
Presque toutes les espèces nouvelles proviennent du lac Tchad. M. Ghu-
dkau y a également recueilli la plupart des espèces découvertes par les
précédents voyageurs et notamment :
Planorbis sudanicus Martens, PI. tetragonostoma Germain, PL Bridouxi
Boarguignat ;
Litnnœa africana Ruppell. L. (cliadiensis Germain;
Physa [Isodora) strigosa Martens, Physa (Isod.) tchadiensis Germain,
Ph. (Pyrgophysa) Dautzenbergi Germain:
I iripara unicolor Olivier;
Bythinia (Gabbia) Neumanni Martens;
Mclania tuberculata Millier;
Mutela angustata Sowerby, var. ponderosa Germain:
Mutelina rostrata Rang;
Pliodon (Cameronia) Hardeleti Germain:
Corbicula Lacoini Germain , etc.
II me faut enfin signaler les nombreux échantillons de Planorbula tcha-
dicnsis Germain, recueillis en divers points du Tchad et qui présentent un
polymorphisme étendu de la dentition sur lequel j'aurai prochainement à
revenir.
Les Mollusques terrestres sont beaucoup moins nombreux; ils com-
prennent surtout des Limicolaires comme les Limicolaria Kambeul Adan-
son, L. centralis Germain, L. connectens Martens, etc.
Parmi les régions explorées par M. R. Chideai , celle de l'Ahaggar est
particulièrement intéressante. Le voyageur y a découvert un exemplaire du
Planorbis salinarum Morelet (l). espèce qui n'était connue que des ruisseaux
de l'Angola. C'est en vain que M. Chudeau a fouillé les environs de Tit
dans l'espoir d'y recueillir de nouveaux Planorbes. Mais je dois ajouter
qu'en 1886, M. Palat a envoyé, au laboratoire de Malacologie du
Muséum, un grand nombre de Planorbes subfossiles récoltés dans le Touat
et qui se rapportent à ce même Planorbis salinarum. Ces coquilles sont
souvent déformées, comme on l'observe chez tous les Mollusques vivant
dans les cours d'eau surchargés de calcaire et soumis à un régime aussi
variable que celui des oueds.
A ce cas d'extension géographique, déjà intéressant par lui-même, vient
s'ajouter un fait beaucoup plus important. C'est la présence, au milieu de
ces Planorbis salinarum, d'un exemplaire du Planorbis Rollandi Morlel (2),
M Moiiklet (A.), ^oifnge du Dr. Friederich Welwitsch exécuté par ordre du
Gouvernement pirtu^ais dans les royaumes d'Angola ei de Benguella. Mollusque»
tmeslres et Jluvialiles; 1868, p. 85, n° 36, Tabl. V, fig. h.
Morlet (L.), Diagnoses Molluscorum novarum; Journal de Conchyliologie,
XXVIII, 1880, p. 355; \\l\, 1881, p. ^iii: H Description de Coquilles nou-
velles; ibid., XXIX, 1881, p. 344, pi. XII, lig. h.
— 271 —
[orme voisine du PL umhilicalus Millier, d'Europe. .Nous sommes donc ici
a la limite septentrionale d'extension de la Faune équatoriale proprement
dite, à la zone où se l'ait le mélange entre cette l'aune et celle du Bvslème
européen. Les documents recueillis dans ces régi ont* par M. II. Ghddiâi
hic permettront d'ajouter de nouvelles données à cet important problème,
sur lequel j'aurai à revenir ultérieurement.
Succinea tchadiensis Germain nov. sp.
Coquille ovalaire, très allongée; spire peu tordue composée de trois
tours, les deux premiers extrêmement petits; dernier tour énorme, peu
convexe, atténué dans le bas, formant presque toute la coquille; sutures
bien marquées; ouverture a peine oblique, oblongue-subpyrilbrme, élargie
dans le bas, anguleuse en haut, égalant les 5/6 de la hauteur totale; pé-
ristome mince et tranchant.
Fig. 19. — Succinea tchadiensis Germ.
a. Grandeur naturelle.
Hauteur, 11 millimètres; diamètre maximum, 4 millim. 3/4; hauteur
de l'ouverture, 8 millimètres; diamètre de l'ouverture, k millimètres.
Test subpellucide, fragile, à peu près transparent, d'un corné blan-
châtre; stries fines, irrégulières, très onduleuses, visibles du côté de l'ou-
verture.
N'Guigmi, lac Tchad. Un exemplaire (fig. 19).
Succinea Chudeaui Germain, nov. sp.
Coquille ventrue, un peu allongée; spire tordue composée de 3 1/2-
k tours convexes et à croissance très rapide ; dernier tour très grand , glo-
buleux, bien convexe quoique son profil présente, à sa partie médiane, une
apparence subanguleuse d'ailleurs peu sensible ; sutures assez profondes;
ouverture ovalaire-arrondie, notablement élargie dans le bas, anguleuse en
haut, régulièrement convexe extérieurement atteignant les s/3 de la hau-
teur totale; péristome mince et tranchant; bords marginaux réunis par
une faible callosité blanchâtre.
— ïlî —
Hauteur, 8 millim. î/s; diamètre maximum, U millim. 1/2; hauteur de
l'ouverture, 5 millim. 1/2; diamètre de l'ouverture, 3 millim. i/>.
Test mince et fragile, légèrement transparent, d'un corné un peu jau-
nâtre; stries extrêmement fines; irrégulières et un peu obliques.
N'Guigmi, lac Tchad. Plusieurs exemplaires.
Fig. 20. — Succinea Chudeuui Genn.
a. Grandeur naturelle.
Cette espèce (fig. 20), qui se rapproche surtout du Succinea badin M<>-
relel(l) s'en distingue : par sa taille plus petite; par sa forme moins allon-
gée; par ses premiers tours proportionnellement plus petits et son sommet
plus obtus ; par son dernier tour plus ventru ; enfin et surtout par son ou-
verture bien plus arrondie et notablement élargie dans le bas, ce qui ne
s'observe jamais chez le Succinea badia.
Limnsea Chudeaui Germain , nov. sp.
Coquille ovalaire-allongée , très étroitement ombiliquée (ombilic presque
entièrement recouvert); spire composée de 4-5 tours peu convexes a crois-
sance très rapide; dernier tour très développé, peu ventru, à peine atténué
Fig- ai. — Limneea Chudeaui Germain.
n. Grandeur naturelle.
vers le bas, à profil subrectiligue dans sa partie médiane; ouverture peu
oblique, ovale-oblongue, anguleuse en haut, bien arrondie en bas, allei-
(1) Morelet (A.), Mollusques terrestres et fluviatiles ; Voyage Welwilsch, elr. :
iKGN, p. y&, n" 5, ni. I, lig. 4,
— 273 —
niant presque les 3/8 de la hauteur; bord externe de l'ouverture snbrecti-
ligne; bord columellaire tordu, réfléchi sur l'ombilic ; péristome mince et
tranchant; bords marginaux réunis par une faible callosité blanche.
Hauteur, ta millimètres; diamètre maximum, (*> millim. i/>j> ; hauteur
de l'ouverture, 8 millim. 1/9. ; largeur de l'ouverture, d millimètres.
Test assez épais, solide, d'un blanc jaunac<;, très irrégulièrement strié.
Bords du lac Tchad, à Kouloua.
Le Limnœa Chudeaui se rapproche surtout du Limnœa cxserla Marlens(l)
dont on le séparera : par sa l'orme moins allongée; par ses premiers tours
proportionnellement moins élevés, séparés par des sutures plus profondes;
par sa columelle plus tordue; enfin par la forme particulière de son dernier
tour et de son ouverture.
Physa (Isodora) Joubini Germain, nov. sp.
Coquille d'assez grande taille, assez étroitement ombiliquée, très globu-
leuse-ovoïde; spire très courte, fort obtuse, composée de 4-5 tours con-
vexes, étages, un peu méplans vers la suture, les premiers très petits et
presque enroulés sur le même plan; dernier tour très grand, très globu-
leux et fort développé dans le sens transversal, méplan à sa partie supé-
rieure; sutures profondes: sommet obtus; ouverture subarrondie, à peine
plus haute que large, dépassant légèrement le tiers de la hauteur totale,
très anguleuse en haut, légèrement subangulcuse en bas et à bord externe
largement convexe; bord columellaire peu tordu, bien dilaté sur l'ombilic:
périslome mince et tranchant; bords marginaux réunis par une faible cal-
losité blanchâtre.
Fig. 23. — Physa [Isidora) Joubini Germain.
a. Grandeur naturelle.
Hauteur, 1 '\ millimètres; diamètre maximum , i3 millimètres; diamètre
minimum, 9 millimètres; diamètre de l'ouverture, 7 millimètres.
"' Maktens (Dr. E. von), Ueber einige afrikanischc Binnenconcbylien. 1.
Zusàtze zur Uebersicht der Mollusken des Nilgobiets; Malakoznologisehe Blâtter;
X.IU, p. loi, n° 28, Taf. III, lig. 8-9 [Limnœus Nala'.cmis Krauss var. exsertus
Bfartens],
— 274 —
Teet médiocrement épais, solide, d'un corné blanchâtre ou jaunaoé peu
foncé; stries assez fortes, onduleuses et irrégulières. Intérieur de l'ouver-
ture d'un blanc lactescent, un peu briilant.
Bords du lac Tchad, à Kouloua.
Cette espèce (fig. aa) présente un certain polymorphisme. C'est ainsi
que la spire, parfois un peu plus haute et plus étagée, présente, chez quel-
ques exemplaires, des tours plus convexes. La columelle est plus ou moins
tordue et l'ombilic plus ou moins recouvert selon les individus. Enfin la
sculpture est également variable : on observe, chez plusieurs spécimens des
stries fortes, extrêmement irrégulières, coupées, sur le dernier tour, par des
stries spirales plus fines donnant à la coquille un aspect malléé.
Planorbis Chudeaui Germain nov. sp.
Coquille petite, très déprimée, très légèrement concave en dessus,
presque plane en dessous, avec une concavité centrale régulière; spire com-
posée de 4-5 tours à croissance lente et régulière, le dernier médiocre, à
peine plus grand que l'avant-dernier, un peu plus convexe dessus que des-
sous et présentant deux angulosités très émoussées, l'une en haut, l'autre
absolument basale, ce qui donne à son profil une apparence rectangulaire
bien nette ; sutures profondes , plus accentuées dessous que dessus ; ouver-
ture descendante, oblique, transversalement ovalaire; péristome présentant
un bourrelet interne blanc bien marqué ; bords marginaux rapprochés et
très convergents.
Fig. 23. — Planorbis Chudeaui Germain.
a. Grandeur naturelle.
Tesl peu épais, assez solide, d'un blanc jaunacé, orné de stries fines,
serrées, obliquement onduleuses, à peine plus faibles dessous que dessus.
Bords du lac Tchad, à N'Guigmi.
HyDROÏDBS RECOLTES l'An M. Ch. GbâFIER À Cl LE DE SâN TbOMB ,
par M. Armand Billard.
Comme je l'ai déjà fait remarquer dans une note précédente (l-, les Hy-
droïdes sont rares sur le littoral des régions chaudes et leur taille est très
(,) Hydroïdes récoltés par M. Ch. Gravier dans le golfe de Tadjourah (Bull.
Mus. Paris, 190/i, p. 48o).
— '275 —
faible, c'est ce que viennent encore confirmer les récoltes de M. Gh. Gravier sur
la côte de l'île San Thomé, qui est situëe sous l'équaleur. Maigre des re-
cherches minutieuses, ce naturaliste expérimenté n'a pu trouver que deux
espèces et celles-ci sont de faibles dimensions.
Seutularia Versluysi Nutting.
Sertularia Versluysi Ni tting [190A], Smithson. Inst. IJ. S. nat. Mus. (Spé-
cial Bull.), p. 53, pl. I. Bg. 4-9.
Desmoscyphus gracilis Allman[i888],Bpp. Scient. Res. ir Challenger» Zoo!.,
vol. XXIII, p. 71. pi. XXXIV, fig. 2. sa, 2/;, 2c.
Desmocyphus in/laïus Versluys [1899], Mém. Soc. Zool. Fiance, p. Z12.
Desmocyphus Versluysi Billard [1906] , Actes Soc. linn. Bordeaux , vol. LX1 .
p. 7 4.
Les colonies fixées sur des Algues ne dépassent pas t centimètre en hau-
teur et ne sont pas ramifiées; l'une de ces colonies se terminait par un
stolon.
L'aire de dispersion de cette espèce est un peu étendue par sa découverte à
l'île San Thomé; elle avait été récoltée, en effet, jusqu'à présent aux Ber-
mudes (Allnian), aux îles du Gap Vert (Versluys) et au Soudan, Gap Blanc
(Billard).
Localité. — Diogo Vas, sur des Fucus de la plage.
Thuiaria tubuliformis (Mark tanner).
Dynamena tubuliformis Marktanner [1890], Anu. k. k. Hof. mus., Bd.V,
p. a38, Taf. IV, fig. 10.
Thuiaria tubuliformis Nutting [190/1], Smithson. Inst. U. S. Nat. Mus.
(Spécial Bull.), p. 70, pl. XI, lig. 1-8.
Thuiaria tubuliformis Billard [1906 ], Bull. Mus. Paris, p. 48o, fig. 2.
Les échantillons de San Thomé présentent les mêmes caractères et ont
les mêmes dimensions que l'espèce type, et que les échantillons récoltés
par M. Gravier dans la Mer Bouge (golfe de Tadjourah). Ils étaient dé-
pourvus de gonothèques.
Cette espèce n'était connue jusqu'à présent que dans la Mer Bouge et
sur la côte Ouest de l'Atlantique (Bahama Banks, Floride et Bahia), et on
ne l'avait pas encore signalée sur la côte orientale de cet océan. Son aire
de distribution est donc largement étendue.
Localité. — Bibeira Peixe, sur des cailloux à marée basse.
— k276 —
Note sur l'herbier de Desvaux ,
par M. Ed. Bonnet.
Sans briller au premier rang- des botanistes qni ont illustré le siècle
dernier, A.-N. Desvaux (l) occupe néanmoins une place fort honorable
parmi les phytographes de cette époque.
Auteur de nombreux Mémoires insérés dans différents Recueils, no-
tamment dans le Journal de Botanique dont il était le fondateur, Desvaux
avait constitué, comme complément de ses études, un herbier d'environ
25,ooo espèces (2) qui fut acquis en i856 par Alphonse Lavallée: celte
collection conservée d'abord à Paris, puis transportée ensuite a Segrez
(Seine-et-Oise), y resta jusqu'en 1896, date à laquelle Madame veuve
Lavallée l'offrit au Muséum; on peut affirmer que pendant les quarante
années qu'il appartint à Lavallée ou à ses héritiers, l'herbier de Desvaux
n'avait subi aucune transformation importante et qu'il arrivait au Muséum
à peu près dans l'état où l'avait laissé son créateur; il était assez bien con-
servé , et quoique les échantillons fussent restés libres dans les feuilles qui
les contenaient, comme il avait été fort peu consulté, on n'y constatait
que rarement les regrettables transpositions d'étiquettes qui se produisent
trop souvent en pareil cas.
Cette collection présentait cependant quelques défauts communs, du
reste, à la plupart des collections de ce genre commencées, il y a un siècle,
les spécimens étaient quelquefois insuffisants, et les localités indiquées
d'une façon peu précise; enfin Desvaux y avait introduit, sans en indi-
quer la véritable origine, une importante série de plantes recueillies au
jardin botanique d'Angers, alors qu'il en était directeur ^; mais ces quel-
ques inconvénients étaient compensés par divers exsiccata que Desvaux
avait reçus de ses correspondants "< et par la majeure partie des types de
genres et d'espèces qu'il avait créés dans les publications auxquelles j'ai
l'ait précédemment allusion.
11 existait toutefois dans cet herbier, en ce qui concerne l'un des plus
O Destacx (Augustin-Nicaise), né à Poitiers, le 98 août 1786, décédé à Bol-
levuo, près Angers, le 12 juillet i856; cf. Bull. Soc. bot. Fr., III, p. 637.
(2> L'avis inséré par Desvaux fils dans le Bull, de la Soc. bot. de Fr., I. c. ,
p. (538, annonçait io,ooo espèces, co qui était certainement exagéré.
^ De 1817 à 182(5, Desvaux suppléa de Tussac retenu à Paris par l'impression
de la Flore des Antilles} devenu directeur titulaire en 1826, il resta en fonctions
jusqu'en i838, date à laquelle il fut remplacé par Boreau.
('; Les récoltes personnelles de Desvaux avaient été limitées, presque unique-
ment, aux environs de Poitiers, de Paris et d'Angers.
— 277 —
importants Mémoires de Desvaux, ses Observations sur les Graminées l\ une
regrettable lacune : les plantes sur lesquelles avaient été établis les nou-
veaux genres et les nouvelles espèces décrits dans ce Mémoire manquaient
en partie et n'étaient plus représentées «pie par les seules étiquettes, sans
aucun échantillon correspondant: or il résultait d'une note manuscrite de
Desvaux, qu'à une date qui n'était pas précisée, il avait communiqué à
Trinius plusieurs de ses types de Graminées.
Je supposais que, par suite d'une née-licence ou d'un oubli , ces plantes
étaient restées dans l'herbier de Trinius , mais M. B. Fedtschenko , direc-
teur de l'herbier impérial de Saint-Pétersbourg, qui a bien voulu, sur ma
demande, faire de minutieuses recherches dans l'herbier de Trinius con-
servé à l'Académie des Sciences et aussi dans les collections du Jardin
botanique de Saint-Pétersbourg, n'a pu retrouver les types de Desvaux que
je lui avais signalés; j'ignore donc, quant à présent, leur destinée, mais
dans l'espoir qu'ils ne sont pas définitivement perdus et qu'ils pourront,
un jour ou l'autre, se retrouver dans une collection où on ignore leur exis-
tence, j'en publie ci-après la liste; les espèces sont énumérées dans l'ordre
alphabétique, avec renvoi à la page correspondante des Opuscules; j'y ai
ajout/', en outre, la synonymie admise par Desvaux ainsi que quelques
indications manuscrites consignées sur ses étiquettes et restées inédites.
AimmosTACHïs gracius Desv. Opusc,
7A, tab. 8, %. a.
Anatiierom scoparium Desv. Opusc, 70.,
PEDUNCULATUM DeSV. OpUSC , 70.
Andropogoiv juncifolius Desv. ap. Ha-
milt. Prodr. pi. Ind. occ. 9, Opusc,
, 67'
CaLAMAGRESTIS SUBSPICVTA DeSV. OpUSC.,
60.
CULORIS EEATA DeSV. OpUSC. , ^'i.
MACRANTHA DeSV. OpUSC , ^3.
— obtusifoua Desv. Opusc, 73.
DlGlTARIA BORBON1CA DeSV. OpUSC. , 63.
— fascicclata Desv. Opusc , 63.
DlPERUIM CYLINDRICUM DeSV. OpUSC , 76,
tab. 6, fig. 5; RoTTBOELLIA PEKFO-
RATA Roxb. ?
Elymus distans Desv. Opusc, 97.
Gramerilm convolutum Desv. Opusc,
61, tab. 7. fig. 1; Eriochloa convo-
luta Desv.
Grvpiiepuorum melicoideum Desv. ap. P.
B. Agrostogr., 76, lab. i5, fig. 7;
AlRA MELICOIDES All'cll. : TrIODIA MELICOl-
des Spreng.
Ophiurixella micrantua Desv. Opusc,
7-5, tab. 5, fig. lt.
OpLISMENUS ABORTIVDS DeSV. OpUSC., 82;
(') Observations sur les Graminées et descriptions de genres et espèces nouvelles
de cette famille ; ce travail publié d'abord dans les Mémoires de la Société d'agri-
culture d'Angers, t. 1 (i83i), p. 157-312, a clé réimprimé dans un volume in-8n
de 338 pages avec 7 planches, édité la même année à Angers, «liez Pavie, sous
le litre d'Opuscules sur les Sciences physiques cl naturelles, par A.-N. Desvaux,
directeur du Jardin botanique d'Angers, etc.; les Observations sur les Graminées
occupent les pages 53- 108 et les planches 4-6; elles contiennent, dans la pagi-
nation et la citation des planches, quelques erreurs typographiques que j'ai rec-
tifiées dans la liste qui termine la présente Note.
Muséum.
VIII.
»y
278
Aivbropogon souarrosum L. : Ortho-
pogon squarrosum Spreug : Panicum
A1S011T1TUM R. Br.
< li'I.ISMENUS SEMIALATUS DeSV. OpilSC .
81 ; Pamcum semiai.atum R. Br.
Panicum atropurpureum Desv. Opusc,
97-
CILIATIFOLICM Desv. OpUSC, 88:
P. CILIATUM KlHot?
— coRDiFOLiini Desv. Opusc, 90; P.
ovale Elliot.
— ERIOGONCM DeSV. OpilSC , 89; P.
pubescens B minor Poir.
— gracilescens Desv. ap. Poir. En-
ojcL suppl. h, p. 379, Opusc, 90.
HIRTICAULUM DeSV. OpUSC , 9O.
— lance*foltom Desv. Opusc , 83.
— Nov^-Hoi.landi* Desv. Opusc, 83;
P. SPINESCENS R. Rr. ; PaRACT ENUM
NovjE-Hollandi.e P. B.
— ornatum Desv. ap. Hamilt. Prodr.
pi. lnd. occ 1 1 , Opusc, 88.
PALLID1FOLIUM DcSV. OpUSC. , Sç) ; RIGI-
difolium Desv. Opusc, 85;Agrestis
RIGIDIEOL1A Poir.
SORGHOIDEUM DCSV. B. V1LLOSUM DoSV.
Opusc, 92.
— Teff. Desv. Opusc, 97; P. colora-
tcm Lam. llluslr. n" 903.
— Urochloa Desv. Opusc, 82; Uro-
chloa panicoides P. B. Agrost. 53 , tab.
1 1, fig î ; Setaria pilifera Spreng.
— Waltheri Desv. Opusc, 92 (non
Poir nec Pursli); P. latifolium Midi.
non L).
Paspalum flavum Desv. Opusc, £7.
MELANOSPERMUM DeSV. OpilSC , 5g.
— milioideim Desv. ap. Poir. Encycl.
suppl. h, p. 3i5; Opusc, 5g; P. w-
liare Spreng.
Paspalum sinuosum Desv. Opusc, 57.
Pbhhisetom Antillaiu m Desv. Opusc, 76 ;
Setaria \xtillarum Desv.; Panicum
Antillarlm Poir.
Prionantiiium rigidum Desv. Opusc. ,
65.
Pterii h klegans Desv. in Jour», de
Bot. .1,76, et Opusc. , 7/1 ; Cynosurus
blbgaws Desf.
— Ruïtachne hotiiroellioides Desv. ap.
Hamilt. Prodr. pi. lnd. occ. 1 1 ; Opusc ,
75, tab. 6, fig. 1.
Saccharum brunneum Desv. Opusc. 65;
Eriolïtrum brunneum Desv.. loccit.,
66.
Setaria corrugata Desv. Opusc. 77;
Panicum glaucum Midi.: P. glauccm
B Pers ; P. corrugatum ; Elliot?
GRANOSA DeSV. OpUSC, ']'].
LONGICAUDA DeSV. OpUSC, 77.
— maxima Desv. Opusc, 78.
— ■ PARADOXA DeSV. VIS»; S. LONG1FLORA
Desv. in Mem. Soc Agr. Angers, I,
p. i83; Panicum paradoxum R. Br.
PILIFERA DeSV. OpUSC, 80.
— pyramidata Desv. Opusc, 7S: Pa-
nicum caudatum var. Poir.
— sulcata Desv. Opusc, 80; Panicum
sulcatum Lam.; P. bhacuïatum Poir?
— viscidula Desv. Opusc, 80.
Sorghum anomalum Desv. Opusc, 73.
Tbiboliuh compactum Desv. ms.j T. 111s-
pidum Desv., Opusc, 6A, tal). 4, fig.
2; Dactïlis hispida Tbunb. ; Festuca
mélangea Spreng.
Pour quelques-unes des espèces mentionnées dans cette liste , on peut
cependant suppléer à l'absence des types au moyen des synonymes cil<:s el
en ayant recours aux herbiers des auteurs mentionnés par Desvaux: tek
sont les herbiers de Lamark, de Michaux et de Desfontaines conservés au
Muséum de Paris , celui de Palisot de Beauvais conservé dans la collection
Delessert au Jardin botanique de Genève, celui de Robert Brown, dont
Desvaux avait reçu des douhlcs, et qui a été partagé entre le British Mu-
séum elle Jardin de Kew; quant aux Graminées décrite! |>ar Poire! dans le
— 279 —
Supplément >i l'Enci/otopédie el mentionnées dam la lisie précédente, eHes
manquent dans L'herbier de ce botaniste, qui fait aujourd'hui partie de la
couecfaoo Coeson, offerte récemment au Muséum par M. Erneal Durand.
Enfin une noie d'Alphonse de Candolle (La Phylographie , p. A « > 7 ) * I i (.
que les types du Prodr. plant, fnd. OCCtd. de llauiillmi se trouvent dans
l'herbier de Desvaux, ee <|iii n'est exact que pour une partie seulemenl des
espèces décrites par Desvaux dans l'ouvrage précité.
Les Caféiers sauvages de Madagascar,
par M. Marcel Dubard.
Madagascar et les îles voisines, Mascareignes et Comores, semblent ren-
fermer un assez grand nombre d'espèces ou de formes spéciales du genre
Coff'ea.
Le C. brarhyplii/lla Radlk. appartient à Madagascar et à Nossi-Bé, le
C. Macrocarpa A. Rich. et le C. Mauritiana Lam. aux Mascareignes , le
G, Humblohanam Baill. et le C. rachiformis Baill. aux Comores.
J'ai moi-même eu l'occasion de décrire quatre espèces qui semblent loca-
lisées à la montagne d'Ambre, près de Diego Suarez : C. Bonnieri, C. Gnl-
Henii, C. Mogeneti^ et C. Augagneuri^l
De nouveaux documents, de provenances directes, me permettent aujour-
d'hui d'apporter une contribution nouvelle à l'étude des espèces spéciales
à Madagascar.
ï. G. Augagneuri Dubard.
Je n'avais eu entre les mains, jusqu'à présent, que des rameaux feuilles
et un seul fruit du C. Augagneuri ; j'avais pu cependant caractériser nette-
ment cette spèce par la forme de sa feuille et les particularités de son fruit:
eelui-ci est, en effet, piriforme et présente des endocarpes épais et très
ligneux. Grâce à l'obligeance de M. Mogenet ., colon à la montagne d'Ambre,
je peux aujourd'hui compléter ma description en ce qui concerne la
fleur.
Les fleurs sont isolées à l'aisselle des feuilles, courtement pédoncuiées et
mesurenteiiviroi i5 millimètres de long; chaque fleur est munie d'un invo-
(1' Le C. Humblotiana n'est considéré aujourd'hui quefpomme une forme du
C. arabica.
w M. Dubard, Les Caféiers sauvages de la montagne d'Ambre, Bul. lard.
Col., 1" semestre 1905.
(3> M. Dubard, Seconde note sur les Caféiers sauvages de la montagne d'Ambre,
Bid. Jard. (loi., 2' semestre 190(1.
— 280 —
lucre formé de trois séries de pièces. Le premier calicule à partir de la
base mesure 1 millim. 5 de haut; il est constitué par une sorte de coupe
surmontée de k lobes, 2 lobes médians élargis, 2 latéraux beaucoup plus
étroits et recouvrant un peu les précédents; le calicule suivant atteint
3 millim. 5 de haut; il est creusé également en forme de coupe profonde
et surmonté de k lobes, 2 larges et 2 étroits, alternant avec les lobes cor-
respondants du premier qu'il dépasse des deux tiers de sa hauteur; la troi-
sième série de pièces est constituée par 2 bractées latérales , complètement
incluses dans le calicule précédent et à limbe dilaté en éventail et multilobé
(longueur, 1 millim. environ).
L'ovaire infère est surmonté d'un calice dépassant légèrement le
deuxième calicule et à bord sinueux ; la partie libre du calice est très réduite.
La corolle, en forme d'entonnoir, est formée d'un tube de 5 millimètres
de long, se terminant par 6 lobes de 6 millimètres. Les étamines, exsertes,
s'insèrent à la gorge de la corolle, entre ses lobes; leur filet mesure
1 millimètre et porte une anlhèse filiforme arrondie aux deux extrémités,
atteignant U millim. 5 de long, avec insertion dorsale vers le tiers infé-
rieur.
L'ovaire, haut de 0 millim., est constitué par 2 carpelles, surmonté
d'un style de 9 millimètres bifurqué en 2 stigmates dans sa région ter-
minale.
Cette espèce, par l'organisation de son involucre et les particularités de
sa fleur, semble se placer au voisinage du G. brachyphylla Radlk. et du
C. Gallienii Dubard.
IL C. Alleizetti Dubard , nov. sp.
D'AUeizette. Parties boisées des environs d'Anjozorobé (Analabé, Be-
tsitra).
Les rameaux sont comprimés , rougeâtres et présentent des coulées de
matière résinoïde. Les feuilles sont de petite taille, à pétiole très court
(o millim. 5), le limbe est coriace, obovale, arrondi ou terminé en pointe
très obtuse, très atténué à la base et finissant insensiblement sur le pétiole
(dimension moyenne, 35 millimètres sur 10 millimètres); les nervures
secondaires forment h à 5 paires, peu saillantes sur les deux faces, reliées
par des arcs vasculaires assez voisins des bords du limbe; les nervures
tertiaires sont peu saillantes.
Chaque feuille porte 2 ou 3 pochettes bien développées, naissant latéra-
lement par rapport aux nervures secondaires les plus grosses; chaque
pochette se présente ^ous la forme d'une petite ampoule circulaire, souillée
dans le parenchyme foliaire, faisant saillie sur les deux faces du limbe,
mais particulièrement sur la supérieure, s'ouvrant sur la lace inférieure
par un petit pore arrondi, garni de quelques poils sur ses bords; l'ouver-
ture est placée dans l'angle aigu que forme la nervure secondaire avec la
— 281 —
principale, à a millini. 5 de la nervure principale et o miliim. î> de la
nervure secondaire; celle-ci change d'ailleurs de direction à l'endroit de
la pochette. Généralement, chez les Caféiers, ces organes se forment beau-
coup plus près de la nervure principale; la situation des pochettes semble
donc ici caractéristique.
Les stipules sont cornées et membraneuses, formant des pièces mucro-
nulées.
Les fleurs sont isolées ou plus rarement par deux (pétiole a millimètres,
Heur proprement dite o, millimètres); elles sont munies chacune d'un invo-
lucre formé de deux séries de pièces. Le calicule inférieur comprend deux
pièces latérales soudées sur les deux tiers de leur hauteur, formant a larges
lobes semi-orbiculaires, terminés en pointe très obtuse (hauteur du cali-
cule, 2 millimètres); à l'intérieur de ce calicule, on trouve deux pièces
alternant avec les précédentes, indépendantes, mesurant chacune î milli-
mètre de haut sur 2 millimètres de large, terminées par a lobes sinueux à
leur partie supérieure.
L'ovaire infère dépasse largement l'involucre; il est couronné par un
calice à 6 petites dents très courtes.
La corolle mesure environ 5 millimètres; elle est formée d'un tube très
court n'excédant guère î millimètre, surmonté de 6 lobes ovales, à préflo-
raison tordue; les étamines s'insèrent à la gorge de la corolle, entre les
lobes; elles sont constituées par des anthères sessiles, légèrement courbées,
s'insérant dorsalement très près de leur base , et mesurant environ 3 mil-
lim. 5.
Au centre du disque qui surmonte l'ovaire , prend naissance le style
surmonté de a stigmates parallèles, volumineux, en forme de massue (style
9 miliim. 5, stigmates a miliim. 5). L'ovaire contient dans chacune de ses
2 loges un gros ovule , à large insertion placentaire avec micropyle infère.
Le fruit est inconnu.
En résumé, cette espèce est très remarquable par la disposition des po-
chettes sur la feuille, par la brièveté du tube delà corolle, par ses étamines
sessiles et ses stigmates volumineux.
Elle se rapproche du type Lachnostoma par l'organisation de la corolle ,
mais elle en diffère par l'hexamérie de la fleur, la constitution de
l'ovaire, etc.
Elle me parait présenter des caractères assez spéciaux pour formel- une
nouvelle section du genre (nous l'appellerons Brachysiphon) , intermédiaire
entre les Eucojfea et les Lachnostoma.
III. G. madagascariensis Drake, mss.
Perrier de la Bathie. Fir ingala va? N° 465.
Les rameaux sont recouverts d'un liège grisâtre, ponctué de lenli-
celles brunes. Les feuilles, de taille moyenne, sont courtement pétiolées
— 282 —
(3 millim. 5); leur limbe, membraneux, oblong elliptique, est terminé
par uq acumen court et arrondi (dimension moyenne, 6o millimètres sur
:i.r> millimètres); il est parcouru par 6 à 7 paires de nervures secondaires,
me'diocrement saillantes sur la face inférieure, beaucoup mieux marquées
que les nervures tertiaires, reliées entre elles par des arcs vasculaires, dis-
tants de 3 millimètres du bord de la feuille. Les pochettes sont bien déve-
loppées à l'aisselle des nervures secondaires; elles s'ouvrent par un pore
allongé, longeant la nervure principale et garni de poils assez abondants:
les pochettes situées vers l'extrémité du limbe ont une ouverture presque
circulaire.
Les stipules eonnées forment des pièces longuement acuminées (4 milli-
mètres).
Les fleurs sont groupées par 2 ou 3 à l'aisselle des feuilles; elles sont
munies chacune d'un involucre spécial. Celui-ci est constitué par 2 calicules
emboîtés. Le calicule inférieur ( 2 millimètres) forme une cupule surmontée
de h lobes, 2 élargis et émarginés, 2 étroits et dépassant les premiers;
les lobes élargis portent un appendice dorsal en forme de languette poin-
tue; le calicule supérieur dépasse le premier de presque toute sa hau-
teur (3 millimètres): il a la forme d*un entonnoir et son bord est légère-
ment ondulé.
Le calice dépasse largement ce deuxième calicule; il mesure 3 milli-
mètres et dépasse l'ovaire, avec lequel il est soudé, de 2 millimètres; il
est terminé en entonnoir et son bord très velu porte 6 petites dents. Les
calicules et le calice sont d'ailleurs recouverts d'une pubescence abondante.
La corolle mesure 1 2 millimètres avec un tube de 7 millimètres et des
lobes lancéolés de 5 millimètres; elle est velue sur ses 2 faces.
Les étamines sont insérées à la gorge de la corolle, entre les lobes,
à anthères oblongues, arrondies aux extrémités; l'insertion du lilet est
dorsale et située vers le milieu du connectif (filet 2 millimètres, anthère
3 millim. 5).
L'ovaire est globuleux et surmonté d'un disque très saillant; il ren-
ferme 2 loges, contenant chacune un ovule à micropyle infère; le style et
les 2 stigmates sont velus et mesurent au total 10 millimètres.
Cette espèce est très remarquable par le grand développement de son
calice; elle se rapproche à ce titre du G. spathicalyx k.Sch. et forme une
transition entre le genre Cojf'ea et les genres voisins à'Ixorèex à calice
bien développé.
( lette espèce n'a été que signalée par M. Drake del Castillo dans une
conférence sur la flore de Madagascar (l), sans qu'il en ait été jamais public
de description. C'est, d'après M. Perrier de La Balhie, un arbre pouvant
atteindre 1 o mètres de haut, avec un tronc de ho centimètres de diamètre.
fl) Madafrancar mi ééhnA du r\ siècle; parlii> lmtaniquc, p. i.'i'i-i 'i-">.
— 288 —
Il pousse dans les terrains rocheux , montagneux et boisés des environs de
Suberbieville , au voisinage des chutes de L'Ikopa. La fructification com-
mence lorsque la plante atteint environ 2 mètres de haut; les drupes
mûres sont d'un vert brunâtre, les graines donnent un café d'arôme
agréable, mais un peu amer. La floraison a lieu, d'avril à mai ou d'octobre
à novembre.
La diversité des formes du genre Coffea répandues à Madagascar et dans
les îles voisines et les termes de transition qu'on y rencontre avec les genres
voisins, paraissent significatives; il devient assez logique d'admettre que
la souche même des Caféiers doit être originaire de ces régions; cette hypo-
thèse est aussi d'accord avec un caractère physiologique mis en évidence
par M. Gabriel Bertrand. C'est l'absence de caféine dans les graines des
C. GaUienii, C. Bonnieri, C. Mogentii, dans celles du C. Hvmblotiana et la
faible teneur en cet alcaloïde du C. Mauritiana; il serait intéressant de
poursuivre les analyses sur les espècs nouvelles que je viens de signaler;
malheureusement, je n'en possède pas les fruits. M. Bertrand considère la
proportion d'alcaloïde renfermée dans les semences d'une espèce donnée
comme sensiblement indépendante de la composition chimique du sol;
cette proportion devient par suite un véritable caractère de classification,
et l'absence de caféine marque une affinité nouvelle, une véritable conver-
gence entre les espèces de Coffea appartenant au groupe malgache et les
genres voisins dépourvus de cet alcaloïde. Cette convergence pourrait aider
à reconstituer la phylogénie de ce groupe.
Sur là détermination nu Sakoa,
par M. Marcel Dubard.
11 y a environ un an, l'attention fut attirée sur une écorce tinctoriale
rapportée de Madagascar par M. le général Galliéni et désignée sous le nom
d'écorce de Sakoa. Ce produit, qui sert aux Malgaches pour teindre leurs
vêtements, donne une nuance cachou voisine du Kaki des uniformes an-
glais, très sensible à l'action de la lumière et des agents atmosphériques.
On s'est préoccupé, à la manufacture des Gobelins, de préparer avec soin la
matière colorante et de trouver un mordant qui donne plus de solidité à
la teinte. Les premiers essais au bichromate de potassium n'ont pas fourni
de bien excellents résultats; mais on espère mieux de l'emploi du fluorure
de chrome.
ce Les écorces, écrit M. Hubault(l), sont d'un aspect rugueux et rougeâtres
W Hubault, Le Sakoa, nouvelle substance tinctoriale. Revue scientifique
( 3 fév. i()0(î).
— 284 —
intérieurement. Leur face interne, d'abord grise, prend rapidement, au
contact de l'air, une teinte rouge foncé. L'écorce se divise facilement, dans
le sens longitudinal, en feuillets blanchâtres, qui se colorent sponta-
nément à l'air, ce qui indique qu'elle contient un corps très facilement o\\
dable. »
M. Hubault, désirant avoir la détermination de l'arbre Sakoa, s'adressa
au Muséum, qui dut se récuser en l'absence d'échantillons d'herbier.
M. Jadin, d'autre part, se basant sur le nom vernaculaire, Sakoa ou arbre
de Cythère, n'hésita pas à rapporter cette plante au Spondias dulcis, Ana-
cardiacée originaire de Tahiti et introduite à Madagascar, où elle est très
répandue (1).
Conservant quelque doute sur l'identification hâtive de cet auteur, le
Laboratoire colonial demanda à Madagascar l'envoi de documents complé-
mentaires; ceux-ci nous sont parvenus récemment de la région de Tulear
et se composent d'échantillons d'écorces, de bois, de fruits et de rameaux
feuilles, ne portant malheureusement point de fleurs. Leur examen nous
a permis d'éclaircir quelque peu l'origine du Sakoa , par comparaison avec
les matériaux de l'herbier de Madagascar et nous a montré, une fois de
plus, combien les déterminations basées sur les seuls noms indigènes sont
sujettes a erreur.
Le Sakoa est bien une Anacardiacée voisine des Spondias , mais appar-
tient à une espèce spontanée à Madagascar, ce qui explique qu'on la ren-
contre en peuplements importants. Elle se rapporte au genre Sclerocarya ,
remarquable par sa drupe, qui présente un noyau très dur et une chair
peu abondante; c'est le Sel. Cajra, dont Taire d'extension comprend non
seulement Madagascar, mais couvre, en outre, une large surface sur le
continent africain , entre le lac Nyassa et le Natal.
Le nom de Sakoa, comme je le supposais, s'applique à des espèces va-
riées de Spondiées présentant, sans doute, des analogies de port et de
feuillage; se basant sur certaines ressemblances, les indigènes l'appli-
quèrent en particulier au Spondias dulcis, comme l'indique le Rév. Baron
dans son Compendium des Plantes malgaches ^ . Bojer créa, d'ailleurs, un
genre Shakua (Hort. Maurit.), qui n'est point aujourd'hui conservé et
rentre au moins partiellement dans le genre Pouparlia (3).
J'ai pu identifier le Sakoa qui fournit l'écorce tinctoriale avec les échan-
tillons suivants de l'herbier du Muséum :
i° Bernier. — Diego Suarez, N° 187, n. v. Sacoa.
Observations. — Grand arbre à bois dur, propre aux constructions ma-
(,) Lettre de M. Jadin, publiée dans la Revue scientifique (3l mars 1090).
(2> Revue de Madagascar, 190a.
(3' E.v.i.Kii cl Pbantl (PJlaHzenfamilien).
— 285 —
ritimes ; fruit de la grosseur «l'un œuf de poule, contenanl on noyau enve-
loppé d'une pulpe acidulée sucrée.
2° Richard. — Tout le Nord de Madagascar jusqu'à la presqu'île
d'Ambre, N° 161. (Étiqueté Garuga madagascariensis.) Très gros arbre.
3° Bon i\. — Nord de Madagascar, N° a668, n. v. Sacoa.
4° Hildebrandt. — Majuuga, N° 34 1 h.
D'autre part, un certain nombre d'échantillons de l'herbier du Muséum
présentent des feuilles à folioles plus petites, plus étroites, terminées
en une longue pointe aiguë, à nervures secondaires moins marquées, ner-
vures tertiaires plus saillantes (caractères correspondants à un limbe plus
mince), à péliolules plus allongés.
Ce dernier caractère ne permet point de considérer ces feuilles comme
représentant simplement un stade plus jeune, par rapport à celles des
échantillons précédemment cités.
On pourrait simplement supposer que la différence d'aspect des feuilles
esl en relation avec la situation qu'occupaient les rameaux recueillis sur les
arbres qui les portaient; j'aurais même conclu de cette façon, si je n'avais
trouvé sur plusieurs échantillons des observations qui laissent supposer
l'existence d'au moins deux formes, ayant saus doute la valeur de variétés
el différant notablement par la taille.
Alors que les échantillons précités de Richard et de Bernier provenaient
d'arbres de grande taille, le N° 191 de Richard a été recueilli sur un petit
arbre au cap Sébastien (Canal de Mozambique). Malgré l'absence d'indi-
cations, je considère, comme provenant de la même forme, les échan-
tillons de (îrevé(sans numéro), de Baron (N°466i), de Boivin (N° 2192,
recueilli à Nossi-Bé).
Enfin un échantillon du Dr Decorse vient encore compliquer la question ,
car il porte la mention suivante : «Sakoa, Mvi, Cylherea ; donne des
fruits à gros noyau unique , à pulpe très mince , astringents et agréables
au goût, dont la peau dégage une odeur de térébenthine, comme la
Mangue. Pousse dans tout Madagascar. Il existe une autre espèce, que je n'ai
trouvée que dans le Sud , désignée sous le nom de Sahoamanga ou Sakoa bleu ,
à cause de la teinte générale de l'arbre dont les feuilles sont comme poudrées
de vert de gris; le Sahoamanga est plus petit; ses formes sont asymétriques;
il est noueux et tordu; son fruit est plus rond.*
Cet échantillon me paraît comparable aux précédents . ce serait donc la
petite variété du Sclerocarya Coffra; alors le Sakoa bleu pourrait être une
troisième forme, qui n'appartient pas d'ailleurs, bien sûrement, au même
genre.
Des comparaisons auxquelles j'ai pu procéder, il résulte donc :
i° Que le nom de Sakoa s'applique à des arbres divers de la tribu des
Spondiées ;
— 286 —
q° Que l'écorce tinctoriale étudiée à la Manufacture des Gobelins est
fournie par le Sclerocarya Coffra;
3° Qu'à côté de l' espèce-type, il existe au moins une forme plus petite
( espèce ou variété), et peut-être bien un plus grand nombre.
La réserve que nous avions observée jusqu à la réception des échantillons
était donc bien justifiée.
Notice sur, l'origine di peuple Songhays
(HABITANTS DE /. I REGION DE ToMBOUCTOV ET DBS BOliDS DU NiGEb) .
par M. À. Hadn, attaché au Muséum.
Le voyageur non prévenu, arrivant pour la première fois dans la région
de Djenné et de Tombouctou, constate avec surprise la présence, parmi
les habitants autochtones de race Songhay, de nombreux types nigri tiques,
présentant des caractéristiques franchement mongoles : les yeux sont bri-
dés , les pommettes saillantes ; chez les adultes mâles , on distingue souvent
quelques poils longs de moustache, tombant à la façon asiatique, et enfin
la barbiche, fort rare chez la race nègre; à part ces caractéristiques, les
cheveux sont crépus, la peau présente généralement une pigmentation
bien noire,
Ni le Dr Barth, qui a cependant beaucoup étudié le passé de Tombouc-
tou, ni Félix Dubois, qui mentionne tout spécialement les Songhays dans
sa Tombouctou lu Mystérieuse , ne répondent à la question de l'origine du
peuple Songhay, trquestion encore fort obscure» , disent les Pères Blancs
dans leur préface du Manuel de la langue Songhaij.
Un seul point reste acquis, c'est que par le caractère de leurs habita-
lious, qui ne ressemblent en rien aux constructions des autres races nigri-
tiques, les Songhays pourraient être originaires de l'Egypte. Et, en effet,
à Tombouctou, à Djenné et dans les nombreux villages qui longent le
Mger, à partir de sa boucle et jusque dans la région de Zinder-Tchad,
partout où l'on rencontre des Songhays, on peut voir ces superbes cases
eu pisé, à deux étages, rappelant, par leurs caractères , le style des antiques
constructions égyptiennes, dont les pylônes sont souvent ornés du Croco-
dile sacré des Pharaons. Enfin, par leurs mœurs, ils diffèrent beaucoup de
la race nègre proprement dite.
Nous en serions encore là de nos simples constatations , que nous n'osions
point formuler trop haut, si, au cours de notre dernière campagne au Sou-
dan, nous n'avions eu l'occasion de faire un séjour assez prolongé à Tom-
bouctou. Au cours de ce séjour, nous eûmes l'agréable surprise de retrou-
ver, dans les archives du Cercle, un petit opuscule : Notice ethnographique
sur les Songhays, par le lieutenant Moreau. de l'état-major particulier de
— 287 —
l'Afrique occidentale française, auquel nous empruntons l'hypothèse forl
ingénieuse, el encore, nous semble-t-il, fort peu connue.
On sail que le Cheval domestique était inconnu en Afrique à l'époque
des Pharaons. Or, vers l'an 2980 av. J.-C, l'Egypte fut envahie par des
hordes barbares montées venues d'Asie; cette migration est connue sous le
nom (l'invasion des llyksos. Ces barbares, venus d'Asie, auraient donc
introduit le Cheval domestique sur la terre d'Afrique.
Pendant 600 ans suivant les uns , 1 0 siècles suivant d'autres , les Hyksos
ont été les dominateurs de la Basse et de la Moyenne-Egypte, lorsque,
vers l'an 1700 avant J.-C, ils furent rejetés dans le désert par les Égj p-
tiens.
Au cours de la longue période de leur domination, les Hyksos firent
souche en Egypte; mais la race indigène nigri tique, tout en absorbant
à la longue la pigmentation jaune des envahisseurs, ne parvint jamais à
effacer les autres caractéristiques de la race mongole.
L'exode des anciens dominateurs de l'Egypte vers le Niger dut commen-
cer vers le milieu du vne siècle, car c'est vers l'an 765, d'après la légende
Songhay, que fut fondé Djenné. Or c'est au vu* siècle que l'Egypte, tran-
quille depuis la conquête romaine, eut à subir une nouvelle invasion par
le Sud, celle des hordes du khalife Omar.
C'est à cette époque que l'on peut donc, avec quelque vraisemblance,
attribuer la grande migration des peuplades de la Basse-Egypte, fuyant
les bords du Nil et marchant vers l'Ouest jusqu'au moment où ils rencon-
trèrent un grand fleuve, le Niger, dont les rives fertiles leur rappelèrent
leur ancienne patrie.
On peut, dans un même ordre d'idée, supposer que ce furent ces immi-
grants qui firent connaître le Cheval domestique aux races soudanaises.
En effet, à Tombouctou ainsi qu'à Djenné, les Sohghays entrèrent en
contact avec certaines peuplades de race nigritique , qui furent les Mali-
Nkés (rameau de la race Mandingue), et dont ils eurent, plus tard, à
subir la domination.
Or voici le point curieux de la présente hypothèse : dans tous les dia-
lectes mandingues, le Cheval porte le nom de 5m (Sou) ou So, qui ne
peut être que le préfixe de so-nghays ou le suffixe de hyk-so.
Il n'est pas dans notre idée, en exposant cette hypothèse, de résoudre
une question des plus complexes.
Nous nous contenterons d'attirer la bienveillante attention des savants
anthropologues et ethnographes sur l'une des plus intéressantes peuplades
de l'Afrique occidentale française et une curieuse coïncidence linguistique.
— 288 —
La fauxe de l'Etat de Goyaz (Brésil). — Notes dp voyage,
par M. G. A. Baer, voyageur naturaliste.
L'État de Goyaz, situé au centre du Brésil, manque de moyens de com-
munications et n'a encore été exploré que d'une façon incomplète ; nos con-
naissances sur ses richesses naturelles sont, pour ce motif, très limitées. De-
puis les anciens voyageurs Natterer , de Gastelnau, Aug. de Saint-Hilaire,
qui n'avaient vu qu'une faible partie seulement de cette vaste contrée,
aucun naturaliste n'y a recueilli de collections zoologiques de quelque im-
portance.
Cette constatation m'avait décidé à entreprendre un long et fatigant
voyage dans ce pays si intéressant à tous égards. Malheureusement , les ré-
sultats n'ont pas répondu , au point de vue zoologique , à mes espérances ,
en ce qui concerne les Insectes surtout. Une longue période de sécheresse
a été suivie de pluies diluviennes et persistantes , telles qu'on n'en avait pas
vu depuis quarante ans; le pays ayant été complètement inondé, d'une
part la circulation était fort difficile et pénible , d'autre part les recherches
entomologiques étaient devenues impraticables. Après être débarqué dans
le port deSantos, je me suis rendu en chemin de fer, en trois jours et demi,
à la ville d'Araguary, point terminus. De cette ville, deux journées de
voyage à cheval m'ont condiùt aux mines de diamants d'Agua Suja (Minas
Gerâes), où de bons amis ont eu l'obligeance de me procurer un guide, un
cuisinier et une demi-douzaine de Mules pour me transporter, avec mes
bagages, à Goyaz. J'ai atteint cette ville au bout de trois semaines de voyage
à dos de mules, après avoir couché tout le temps dans des Banchos, hangars
ouverts de tous les côtés, où j'étais assailli à chaque instant par de nom-
breux Chiens et Porcs , qui venaient même la nuit ronger le cuir de mes
selles.
En parcourant cette contrée, on reste des journées entières sans rencon-
trer une habitation et l'on éprouve de grandes difficultés à renouveler ses
provisions qui se bornent généralement à des haricots , du riz , du maïs .
dé la farine de manioc, de la graisse de porc, du café et du sucre.
L'Etat de Goyaz, qui est à peu près grand comme la France, ne possède
qu'environ a5o,ooo habitants, y compris les Indiens sauvages dont le nom-
bre est encore assez élevé.
En suivant les quelques grandes routes de pénétration dans l'Etat de
Goyaz, le naturaliste est surpris de la pénurie d'Oiseaux et d'Insectes, même
pendant la saison la plus favorable; j'ai Uni par trouver l'explication de ce
phénomène : Chaque année, en août-septembre, à la veille des premières
pluies de l'hiver brésilien, les indigènes mettent le feu aux prairies dessé-
— 289 —
chées, lotit le long des grandes roules, parfois sur plusieurs kilomètres de
largeur, pour procurer, à l'arrivée des pluies, de l'herbe fraîche aux nom-
breux troupeaux uV passage. C'est le momenl où les Oiseaux construisent
leurs nids et où les Insectes, à l'état d'œufs ou de larves, vont subir leur
transformation dès que surviendront les premiers orages; or ces incendies
annuels détruisent une énorme quantité de larves, détériorent les nids, et
provoquent l'émigration des Oiseaux. Avec l'herbe desséchée, les buissons
sont également brûlés, et quant aux arbres, dont l'écorce et les jeunes
pousses sont roussies, leur développement se trouve arrêté; on ne ren-
contre plus dans les Cmnpos que des bouquets d'arbres rabougris et tor-
dus. En général , les habitants n'utilisent pas les eaux pour irriguer les terres
et faire repousser l'herbe; ils n'ont recours, afin de se procurer des pâtu-
rages , qu'à la pratique séculaire et universelle des incendies périodiques qui
fait subir au pays des pertes considérables en bois de construction et de
chauffage et en arbres à caoutchouc; ce procédé désastreux a aussi pour
résultat de créer des zones stériles , pour ainsi dire , aux points de vue zoo-
logique et botanique, de sorte que, pour effectuer des récoltes, sérieuses
le naturaliste est obligé de s'écarter des routes et de suivre les bords des
rivières; c'est là. d'ailleurs, seulement qu'il pourra rencontrer des fazendas
ou plantations entourées de forêts.
On sait que les Passereaux du genre Furnarius , de la famille des Dcn-
(hvcolaptiduc , appelés Fourniers, qui sont très répandus dans l'Amérique
du Sud , construisent d'énormes nids en terre en forme de four à pain ,
pesant jusqu'à deux kilogrammes et plus; le mâle et la femelle y travail-
lent pendant plusieurs semaines, en apportant alternativement une petite
boulette d'argile. Or, en me rendant de Minas Geràes à la ville de Goyaz .
j'ai eu l'occasion d'observer un fait curieux, c'est que plusieurs de ces nids
appartenant à Furnarius ru fus badius (Licht.) offraient deux ouvertures,
dont l'une avait été bouchée ; un changement de saison , modifiant la direc-
tion du vent régnant et chassant la pluie dans l'ouverture primitive, l'Oiseau
i'avdit obturée. Quelques personnes de Goyaz avaient connaissance de ce
fait, que j'ai constaté surtout sur les hauts plateaux (Chapadas) à végéta-
tion clairsemée, où les vents ne rencontrant pas d'obstacles sont particu-
lièrement violents à certaines époques de l'année.
Les habitants m'ont assuré que les Fourniers, qui se font remarquer par
leur fort cri et par leur gros nid toujours placé en évidence, ne se rencon-
trent dans les environs de la capitale de Goyaz que depuis une trentaine
d'années et que, venus du sud-ouest, ils étaient remontés peu à peu vers le
nord. M. le l)r H. von Ihéring, le savant directeur du Musée de Sào Paulo,
parle de migrations analogues des Furnarius, dans l'état de Sào Paulo (l'.
(1) As aves do Estado de Sào Paulo, Heviala do Museu Patdista, 1890, p. 219
et 47a.
— 290 —
De môme que pour les pâturages, les Goyannais, qui pour la plupart ne
connaissent pas la charrue, ont conserve pour la culture «les terres leur
funeste système de destruction par le feu, amenant la prompte suppression
des forêts ; ils brûlent le bois et ensemencent dans les cendres du maïs ,
des haricots, du riz, ou plantent des cannes à sucre, du manioc. Après
quelques récoltes, ils laissent repousser de nouveaux bois pendant plusieurs
années et les coupent à leur tour pour y mettre le feu; la terre finit par
ne plus produire qu'une mauvaise herbe, le Capim gordura (MeUnis miim-
li/loni Palis, d'après Aug. de Saint- Hilaire(,)), graminée visqueuse, gri-
sâtre et fétide , qui s'empare rapidement de tout le terrain et en chasse en-
tièrement les autres végétaux.
Dans l'intérieur du pays, ces Roças (terres défrichées entourées de forêts)
sont envahies fréquemment, malgré la clôture de gros pieux, par de nom-
breux animaux sauvages : Pécaris, Cabiais, Tapirs, etc. , causant des dégâts
considérables; ainsi, à la Faienda Esperança (à 80 kilomètres au nord-est
delà ville de Goyaz) située près des rivières Urubu et Ganastra, le pro-
priétaire, tenant compte de ces dévastations, prend toujours la précaution
de planter le double de la quantité nécessaire à l'alimentation du person-
nel de la Fazenda. Malgré cette précaution . la récolte de racines de ma-
nioc a été absolument nulle en 1905, une bande de plusieurs centaines
de Pécaris, qui envahissait les plantations chaque nuit, ayant tout détruit.
H y a quelques années, le propriétaire de la même Fazenda, remarquant
un Jaguar installé dans une Roça pour y guetter les animaux venant man-
ger les récoltes , avait donné l'ordre de ne pas déranger ce chasseur ; celui-
ci, dans l'espace de quatre mois, débarrassa complètement la plantation de
tous ces intrus; mais alors, ne trouvant plus à se nourrir, il s'attaqua aux
Cochons domestiques; à regret, il fallut se débarrasser de ce singidier gar-
dien des plantations , qui n'avait pas encore été classé parmi les animaux utiles.
I^es Jaguars sont encore fort nombreux dans l'intérieur de l'Etat de
Goyaz et enlèvent chaque année une grande quantité d'animaux domesti-
ques, de Veaux surtout; un intrépide chasseur du nom de Martinho Sil-
vestre, gérant de la Fazenda Dumbazinho sur le rio Araguaya, à i5 kilo-
mètres au nord-est de Léopoldina, a tué en peu d'années, avec un vieux
fusil à baguettes, 106 Jaguars et 5 Pumas, sans avoir reçu une seule égra-
tignure.
D'autre part, un missionnaire allemand, du couvent de Campininhas,
m'a assuré que le major Bellamino, propriétaire de la Fazenda Arraia, si-
tuée près des rivières Peixe, Diamantino pequenno, Perdiz. Madrinha,
avait lue l'année dernière sur sa propriété, dans le seul mois de mars.
ko Jaguars, avec l'aide d'une meute de Gbiens bien dressés.
M 1 Oj/age nux sources du rio de S. Francisco e( dans lu province de Goyaz ;
Paris, 1867.
— 'J91
Les Fatmdeàros ont naturellement un grand interél à se débarrasser de
ces Félins, qui font de si terribles ravages parmi leurs troupeaux, mais ils
n'y sont guère encouragés parles autorités de Goyaz, car, tandis que dans
beaucoup d'autres pays on accorde aux chasseurs de fortos primes pour la
destruction des animaux nuisibles, on fait au contraire payer pour chaque
peau de jaguar 5,5oo reis brésiliens (environ 9 francs) d'impôt. Comme ces
peaux ne subissent d'ordinaire aucune préparation, étant simplement flé-
chées au soleil, elles sont presque toujours en mauvais état (détériorées
par les Chiens, les Insectes, la pourriture, etc.) et ne se payent guère plus
de 5,ooo reis à Goyaz, de sorte que, la plupart du temps, le produit de
la vente ne couvre pas le montant de l'impôt.
Les habitants de Goyaz sont persuadés qu'il existe dans cet Etat deux
espèces de Tapirs, une grande (le Taph-us americanus Briss.) appelée A nia
dans tout le Brésil, et une autre plus petite, absolument distincte, appelée
Cintré, nom d'origine tupi-guarany.
Les Indiens karajàs du rio Araguaya font la même distinction, ïAnla
porte chez eux le nom de Koonri et le Churé celui de Koongli-liore ; liorc
est un diminutif, ainsi le fusil est appelé mankahuà et le pistolet ou le re-
volver mankahuà-liore.
Les Karajàs n'ignorent pas que les Tapirs varient de couleur suivant
l'âge , ils connaissent également les différences individuelles que présentent
certains spécimens adultes , mais ils sont absolument persuadés qu'il existe
deux races tout à fait distinctes. Pendant un séjour d'un mois parmi ces
sauvages, avec lesquels j'ai parcouru en canot le rio Araguaya, ses affluents
et les diverses lagunes qui communiquent avec ce fleuve, j'ai eu l'occasion
de les questionner fréquemment sur ces animaux , et je suis arrivé à la
conviction qu'il y a réellement deux sortes de Tapirs brésiliens . tandis que
jusqu'ici on n'en connaissait qu'une seule, le Tapirus americanus.
Les Indiens sont considérés en général avec raison comme d'excellents
observateurs , et on peut tenir compte de leurs assertions ; malheureusement ,
le dialecte des Karajàs est très pauvre et leur connaissance de la langue
portugaise trop limitée pour leur permettre de désigner exactement des
différences de formes ou de nuances , de sorte que je n'ai pu obtenir du
Tapir Churé une description satisfaisante ; ce Tapir est constamment plus
petit que l'autre et bien moins abondant, paraît-il.
M. E. Liais (1) signale également la présence, au Brésil, d'une deuxième
espèce de Tapir, sous le nom de Churé.
Dans le Catalogo de mammiferos, publié par MM. Goeldi et Hagmann(3),
les auteurs disent à propos du Tapir : n-Il nous semble parfois qu'il existe
W Climat, géologie, faune et géographie botanique du Brésil, Paris, Garnier
frères, 1872.
W Boletim do \Iu*eu Paraense, t. IV, 1906-1906, p. 86.
— 292 —
deux races sous le rapport de la couleur; parmi ces Tapirs, les uns sont
bruns, et ceux venus du rio Punis étaient généralement de cette couleur,
d'autres ont des teintes plutôt cendrées. Selon le type de coloration géné-
rale et l'existence ou l'absence d'un liséré blanc bordant le bout de l'oreille,
les Indiens Tembès qui vivent entre les rivières Gapim et Acara , donnent
l'appellation de Tapiyra-linga (Tapir blanc) ou Tapiijra-pixuna (Tapir noir)
sans que nous puissions arriver à nous convaincre de la stabilité de ces pré-
tendues races différentes ».
11 ressort de tout ceci que trois peuplades indiennes absolument diffé-
rentes, les Guaranys, les Karajàs et les Tembès, dont les territoires sont
séparés par d'immenses espaces, ont reconnu deux races bien caractérisées
auxquelles ils ont donné des noms.
Il me parait donc utile d'appeler sur celle question l'attention des per-
sonnes qui pourraient se trouver dans des conditions favorables pour l'élu-
cider. La chose n'est pas aisée , parce que le Churé semble plutôt rare et
assez localisé et que les Tapirs vivent solitaires; ce sont, en outre, des
animaux nocturnes et d'une méfiance excessive, se cachant soigneusement
dans les fourrés les plus épais de la forêt pendant le jour. On ne peut guère
les chasser qu'à l'aide de plusieurs Chiens , et ceux-ci , à cause des Caïmans
qu'ils redoutent avec raison , se refusent souvent à pénétrer dans les en-
droits marécageux où les Tapirs se tiennent de préférence.
La faune ornithologique de l'Etat de Goyaz est très variée et offre beau-
coup d'intérêt; j'ai rapporté de ce pays une importante collection d'Oiseaux
qui a pris place dans le Musée de l'Hon. W. Rothschild à Tring, où elle est
en ce moment l'objet d'une étude consciencieuse, dont les résultats seront
publiés dans les Noritates Zoologicœ, édités par cet établissement. Un pre-
mier examen de ma collection a déjà permis d'y reconnaître diverses espèces
et variétés nouvelles, entre autres un Cardinal, qui a reçu le nom de
Paroaria Baeri, et un Dendroeolaptc , Synallaxis Simoni; les descriptions
de ces deux espèces nouvelles découvertes à Leopoldina sur le rio Araguaya ,
ont été publiées dans le Bulletin du Brilish Omithologist's Club, par M. C.-E.
Hellmayr, le savant ornithologiste bien connu.
En fait d'animaux dangereux . on trouve dans Goyaz non seulement de
nombreux Jaguars, mais aussi une grande quantité de Caïmans et de
Serpents, tels que le Jararaca (Lachesis Itmccolatus [Lacép. ]), le Crotale,
diverses espèces de Serpents corail, le Sueur;/ ou Sicury [Euncctes mminm);
ce dernier, qui se rencontre dans beaucoup de rivières, atteint souvent la
grosseur du Boa constrictor.
A bi Fazenda Esperança , un laboureur, allant pieds nus . ayant été mordu
à la cheville par une petite espèce de Serpent corail, toute la jambe enfla
considérablement, mais je pus faire aussitôt une injection sous-cutanée de
dix centigrammes de sérum Calmelte el le malade guérit assez rapide-
ment.
— -2«):; -
Quelques jours plus tard, dans la même localité, le Cheval de mon guide
fut piqué par un Serpent corail el succomba en quelques heures. Enfin,
un grand Chien, que nous avions amené de Minas Ocrais pour garder
notre campement la ouit, devint la proie d'un Caïman sur 1rs bords de
l'Araguaya.
Malgré l'abondance de ces bêtes malfaisantes, le voyageur crainl encore
plus dans ces contrées les Insectes parasites, les Chiques (Sarcopsylla péné-
trons), les Borracîwdos (petits Moucherons imperceptibles du groupe des
Simulies), les Carrapatos (Ixodes) gros et petits , les Fourmis, elr.
Quant à l'indigène de Goyaz, ce qu'il redoute surtout c'est ['Arfaia
(Potamotrygon Dumerili Cast.), la Haie d'eau douce, qui se tient immobile
et entièrement recouverte de sable au fond de l'eau; malheur à l'homme
sans chaussures qui met le pied sur un de ces Poissons, au passage d'une
rivière; la Raie est armée, aux ailerons et à la queue, de terribles éperons
barbelés, qui produisent des blessures très difficiles à guérir et souvent
mortelles.
Lorsque l'eau est transparente, les Goyannais reconnaissent assez facile-
ment, à la teinte un peu différente du sable remué, l'endroit où la Haie se
tient blottie; mais souvent l'eau est trouble, ou bien les bouviers sont
trop occupes à surveiller le passage des troupeaux traversant les rivières,
pour faire suffisamment attention.
Ces Haies sont malheureusement fort nombreuses et ne servent pas à
l'alimentation.
Comme la plupart des rivières du Brésil, celles de l'Etat de Goyaz con-
tiennent une grande variété de Poissons, lerio Araguayâ tout spécialement.
Les Indiens Karajàs qui vivent sur ses bords prétendent que ce grand
fleuve, ses affluents et les nombreuses lagunes avec lesquelles il commu-
nique, renferment plus de deux cents espèces différentes. Un cacique
(Capilâo) de cette tribu m'a donné de mémoire les noms, en dialecte karajà,
d'environ soixante-dix espèces avec les noms brésiliens correspondants que
ces sauvages connaissent très bien, j'ai eu l'occasion de m'en assurer; ces
noms brésiliens sont aussi d'anciens noms indiens (tupi guarany) pour la
plupart; de cette liste, une quinzaine de noms seulement étaient d'origine
portugaise.
En dehors des Poissons qui ont des noms clans le dialecte des Karajàs,
ces Indiens en connaissent un grand nombre qu'ils ne se sont pas donné
la peine de baptiser, soit à cause de leur très petite taille, soit parce qu'ils
constituent une nourriture malsaine.
Ce qui frappe particulièrement le voyageur, c'est que les noms donnés
aux animaux et aux plantes, par les Indiens, ont en général une significa-
tion rappelant un caractère saillant de l'espèce.
M. le Dr H. von Jhering a fait la même remarque à propos des Abeilles
Muséum. — xiu. ao
— 294 —
sociales du Brésil fl). Il parle de la connaissance que possèdent de la bio-
logie des abeilles sociales les Indiens, qui se présentent connue des obser-
vateurs habiles et intelligents , les noms donnés aux diverses espèces d'Abeilles
étant presque toujours bien caractéristiques. M. von Jhering ajoute : <rCe
que nous observons pour les Abeilles nous le constatons également poul-
ies autres groupes de la faune (\n pays. A mon avis, les noms tupis des
animaux du Brésil sont d'une grande valeur pour l'investigation biolo-
gique, donnant des indications précieuses, et les naturalistes ne peuvent
pas et ne doivent pas négliger de profiler de ces renseignements*. C'est
également ma conviction , ainsi que cela ressort de ce que j'ai dit sur les
Tapirs. Je compte d'ailleurs publier prochainement une liste de Poissons
et d'autres animaux en langue karajà, avec les noms correspondants en
tupi-goarany , et les dénominations scientifiques.
Ainsi que dans beaucoup d'autres parties du Brésil, le bétail est 1res
éprouvé dans Goyaz par les piqûres des Mouches parasites, surtout des
OEstrides des genres ('uhrebra, Hypoderma , etc. La présence de leur Larves,
appelées fers de berne, provoque, chez les Bovidés principalement, de très
graves désordres et amène souvent la mort de l'animal lorsqu'on néglige
d'y remédier en temps utile.
Pendant un long séjour dans la Fazenda Esperança, j'ai eu l'occasion . à
propos de ces piqûres de Mouches, de faire une observation intéressante,
c'est que les Bœufs, de même que les Chiens, de couleurs claires étaient
beaucoup moins attaqués des Vers de berne que les animaux à peau
foncée.
A mon avis, il y tout lieu de croire que, si l'OEstre adulte recherche,
pour faire sa ponte, les bêtes à peau foncée, c'est pour mettre ses Larves,
qui se trouvent protégées par ces couleurs, à l'abri de leurs ennemis, les
Oiseaux.
On s'est beaucoup occupé ces temps-ci «les Mouches piquantes en cher-
chant les moyens d'enrayer leur propagation pour atténuer les terribles
ravages qu'elles causent dans d'immenses régions tropicales : aussi éprouve-
t-on une certaine satisfaction à signaler, d'autre part, l'utilité indirecte de
quelques Tabanides.
Dans l'État de Goyaz, on rencontre généralement, à côté des grands
pâturages, de vastes forêts dans lesquelles le bétail a l'habitude de se réfu-
gier à la fin de l'été, lorsque les prairies, brûlées par le soleil, ne peuvent
plus le nourrir. Ces forêts sont presque toujours très touffues et les Fazen-
deiros ont beaucoup de difficultés à y retrouver les nombreuses Vaches
dispersées et égarées, mais aux mois d'août et septembre, certains gins
Taons, appelés Mutueas, apparaissent en masse dans les forêts et attaquent
les bêtes avec tant d'acharnement que celles-ci s'empressent de rentrer dans
(1) As Abelltas sociâes do Brasil e suas denominaçôes tupis, Sào Paulo, 190^.
— 295 —
les pâturages, de telles sorte qu'elles peuvent être retrouvées par leurs
propriétaires (1).
G'esl sur les territoires où est située Goyaz, la capitale de l'Etat de Goyaz .
que se rencontre la ligne de partage des eaux, les rivières se dirigeant
d'un côté vers le Rio de la Plata et, de l'autre, vers l'Amazone, par le rio
Araguaya et le Tocantins.
De pareilles régions, points de séparation de faunes différentes, pré-
sentent toujours un grand intérêt pour le naturaliste; cfelui-ci peut, par
exemple, se rendre dans une même journée aux sources de deux rivières
allant l'une au Sud et l'autre au Nord, chacune offrant certaines espèces de
Poissons absolument différentes.
Dans le Sud de l'Etal de Goyaz, le caoutchouc provienl d'un arbre de la
famille îles Apocynacécs appelé W/nigttbcira, VHancornia pubescens Nées et
Marlius, espèce paraissant spéciale à Goyaz (d'après Aug. de Saint-Hilaire |;
dans le bas de l'Araguaya , on récolte des quantités considérables d'un autre
caoutchouc, fourni par les lierons, si répandus dans beaucoup d'autres
régions de l'Amérique du Sud; ces caoutchoucs sont transportés au l'ara
par le rio Tocantins.
En résumé, Comme faune et comme flore, la partie méridionale de l'Etal
de Goyaz montre beaucoup d'analogie avec l'Etat voisin de Matlo Grosso
(la région des Campos), tandis que la partie septentrionale où les territoires
sont traversés par les grands fleuves de l'Araguaya et du Tocantins a déjà
un caractère amazonien prononcé.
Mou retour, a été quelque peu pénible, il m'a fallu voyager pendant un
mois à cheval pour me rendre de Leopoldina à Araguary, la première sta-
tion du chemin de fer de Sào Paulo. Mon cuisinier m'avait quitté par suite
d'un deuil de famille et il ne me restait plus qu'un seul compagnon, de
sorte (pie je devais aider chaque jour au chargement cl au déchargement
des mules. Quant à ma nourriture, elle se bornait souvent à un plat de riz
le malin et un autre plat de riz le soir, en raison des difficultés de ravitail-
lement.
En résumé, dans ce voyage, qui a duré quinze mois, j'ai passé neuf jours
en chemin de 1er, quarante-cinq jours sur mer, trente jours en canot et
soixante-douze jours a. cheval, sans que ma santé en ait été bien éprouvée.
(') Des Diptères, Tabanides, Culicides, Larves d'OEstrides, des Puiicides (Sar-
copsylla pénétrant), des Chenilles comestibles, des Ixodides, des Crustacés para-
sites sont entrés dans les Collections entbmologiques du Muséum.
— 296 —
^UTE RE L ATI) B À ' SE ÉPIDÉMIE AVANT SEVI SLR LES AsTlLOVr* NYLGAVT
du Jardi.x des Plantes av mois de février igoj,
par M. Pierre Acualme, directeur di laboratoire colonial
et M'ne Marie Phisalix, chef adjoint des travaux de pathologie.
Les cinq Antilopes nylgaut que possédai! le Jardin des Piaules sont
mortes les unes après les antres, quatre, dont l'écurie étail commune, au
mois de février, la cinquième, ayant un parc un peu plus éloigné, au mois
de mars. Les symptômes présentés ont été, parait-il, les mêmes. Nous avons
pu faire l'autopsie de deux d'entre elles; et autant que nous avons pu le
savoir, les lésions présentées par les trois autres étaient macroscopique-
ment identiques à celles que nous avons constatées et qui étaient stric-
tement les mêmes chez les deux animaux sur lesquels ont porté nos obser-
vations. Dans un de ces deux cas, la nécropsie a pu être pratiquée quelques
heures à peine après la mort.
Cavité thoracique. — Le péricarde est sain et contient une quantité nor-
male de liquide citrin. Le myocarde, l'endocarde pariétal et valvnlaire
sont normaux; les cavités droites du cœur sont distendues par une quantité
considérable de sang poisseux, noir, présentant les caractères du sang in-
fectieux.
Les poumon* sont congestionnés, déteinte spéciale, se rapprochant du
rose hortensia; quelques lobules sont emphysémateux; d'autres, gorgés de
sang et d'aspect ecchymotique, ne crépitent plus. Les bases sont plus
atteintes que les sommets. Sur la coupe, on observe le ruissellement, par
les bronches de tout calibre, d'un liquide spumeux, rose brique, répan-
dant une odeur spéciale et désagréable. La muqueuse des bronches est
au-dessous rouge, turgescente , d'aspect nettement inflammatoire.
Les plèvres sont saines.
Cavité abdominale. — Sauf un peu de congestion du foie et des reins, les
viscères abdominaux, tube digestif, organes génitaux et urinaires ne pré-
sentent aucune lésion. La rate, spécialement examinée, présente un aspect
absolument normal.
En somme, la mort a été produite par une asphyxie liée à l'existence
d'une bronchite capillaire généralisée avec quelques noyaux de broncho-
pneumonie. Ce diagnostic est confirmé par L'examen microscopique des
coupes du poumon.
L'examen microscopique du sang montre la présence d'un bacille assez
lin se décolorant par la méthode de Gram, semblant exister seul et plus
abondant chez l'animal donl l'autopsie a été Faite plus tardivement.
L'examen du mucus bronchique révèle la présence d'une quantité énorme
de microorganismes chez Lesquels la forme bacillaire domine. Les uns, les
— 297 —
plus nombreux, sedécolorenl par la méthode de Gram et se rapprochenl
du microorganisme observé dans le sang: les autres restent colorés et si;
présentent sous deux aspects : celui d'un bacille gros el courte) celui d'un
bacille fin et de longueur irrégulière.
L'ensemencement du sang a donné des cultures abondantes mais Im-
pures, en ce que nous avons pu constater que l'ensemencement sur amyg-
daiine donnait naissance à de l'émulsine, alors qu'après passage chez la
souris le microbe isolé agissait d'une manière toute différente sur ce milieu.
Après un certain tâtonnement du à la difficulté de la séparation îles deux
germes, nous avons réussi à obtenir à l'état de culture pure les deux macro-
organismes sur lesquels nous allons revenir.
L'ensemencement du mucus bronchique a donné des cultures très com-
plexes, desquelles nous avons pu isoler :
i° Un bacille anaérobie, assez volumineux, sporulé sur eau blanc d'oeuf,
que ses réactions fermentatives nous permettent d'identifier à celui dont l'un
de nous a décrit le rôle dans la pathologie humaine el qui porte le nom de
bacille d'Achalme;
a" Un bacille chromogène qui s'est montré identifiable au bacille pyo-
cyanique et dont l'inoculation dans le péritoine du cobaye a causé la mort
en douze heures;
3° et lia Les deux microorganismes que nous avons rencontrés dans le
sang et dont nous allons main tenant faire l'étude détaillée.
Le premier est un bacille fin , légèrement polymorphe en ce sens que sa lon-
gueur varie suivant les milieux. Irrégulière sur les milieux liquides, elle
est plus constante sur les milieux solides et principalement l'agar tourail-
Ion, milieu sur lequel le microbe présente son maximum de longueur.
Sa mobilité est très variable comme constance et comme intensité.
Il prend facilement toutes les couleurs d'aniline, mais les cède avec une
égale facilité aux décolorants. Il ne reste pas coloré par la méthode de
Gram.
Nous n'avons jamais observé de spores.
Isolement. — L'isolement est assez facile, et parle passage paria souris
el réensemencement du sang on arrive facilement à une culture pure. Nous
avons eu néanmoins quelque peine à le séparer du microbe, dont nous
allons parler ensuite, avec lequel il semble vivre assez facilement en sym-
biose. Mais ce dernier disparait par le passage chez la souris.
Cultures. — C'est un anaérobie facultatif, vivant aussi bien en tubes,
sans air, qu'en surface sur la gélose. Il ne se développe pas à la température
ordinaire, sa température optima semble être entre 35 et ko degrés.
Milieux solides :
Gélatine. — Le bacille ne végétant pas à la température ordinaire, on
ne peut observer la liquéfaction de la gélatine solide. Néanmoins, si l'on
— 298 —
place les tubes al'étuve, le développement se fait rapidement el la gélatine
ne fait plus prise par refroidissement au bout de trenie-six heures.
Gélose. — Le bacille se développe très abondamment en surface sur agar
bouillon, ou agar touraillon; lorsque l'ensemencement a été large, la
culture est coofluente, mais a plus de tendance à s'étendre en surface sur
le premier milieu et à former sur le second une bande épaisse. Si les
colonies ne sont pas confluentes, ce qui se produit plus fréquemment sur
agar touraillon, leur volume est en raison inverse de leur nombre, et elles
s'arrêtent rapidement dans leur développement, gênées probablement par
les produits solubles les unes des autres. Néanmoins, si l'on peut obtenir
par dilution deux ou trois colonies seulement par tube, on peut observer
l'évolution suivante : La colonie en grossissant prend un aspect lenticulaire
et une couleur un peu brunâtre. Plus tard, avec l'extension de la colonie
sur les bords, le centre se creuse, présentant un aspect cratériforme,
entouré d'une zone opaline légèrement teintée en brun.
Pomme de terre. — Le bacille se développe assez abondamment en don-
nant naissance à une couche crémeuse jaunâtre qui fonce peu à peu.
Milieux liquides :
Eau blanc d'œuf. — Le bacille se développe assez bien; mais malgré son
influence tryptique constatante sur gélatine et sur lait, nous n'avonsjamais
constaté de peptonisation de l'albumine.
/,„//. — Vprès une très courte phase de coagulation sans rétraction du
caillot, le lait est franchement peptonisé au bout de deux à trois jours.
Bouillon. Eau de touraillon. Eau peptonée. — Développement abondant
avec dépôt et persistance du trouble. Jamais de changement de coloration
par agitation à l'air.
Addition de sucres-glycérine. — L'addition de sucre semble sans action
favorisante, au contraire, sauf en ce qui concerne le saccharose. Les tubes
ayant reçu 2 p. 100 de ce corps donnent naissance à des cultures très
abondantes, sans que néanmoins la liqueur de Fehling décèle de dédou-
blement. Nous étudierons les produits formés.
[mysrdaline. — Nous attachons une grande importance à ce milieu
comme milieu de diagnostic, la sécrétion d'émulsine étanl liés spécifique
et d'une constatation facile par rôdeur d'essence d'amandes amères que
dégage alors le liquide. Le bacille qui nous occupe ne sécrète pas d'émul-
sine: il agit néanmoins sur le milieu amygdaline peptone ( a p. 100 de
chaque) et y produit une coloration qui va du jaune serin au brun, dette
réaction lui est' commune avec un certain nombre de microorganismes
(entre autres le bacterium coli el le bacille typhique qui la présentent au
plus haut point).
Effets pathogènes. — Le microbe n'est très pathogène pour la souris
qu'après quelques passages;il lue en trois heures avec une septicémie gêné-
— 299 —
ralisée et une grosse rate. Inoculé dans le péritoine du cobaye, à la dose de
a centimètres cubes, il amène la morl en douze à dix-huil heures.
Inoculé dans la trachée <lu cobaye, il s est montré inofîensif.
Vitalité. — Le microorganisme, bien que ne donnant |»as de spores,
présente une assez grande vitalité, cl les cultures se repiquent facilement
après un ou deux. mois.
('Justification. — Ainsi caractérisé, le bacille isolé du siing et du mucus
bronchique de l'antilope ne se rapporte à aucune espèce bien étudiée. II se
différencie nettement par ses propriétés peptonisantes du groupe coli, dont
il se rapproche par son action sur l'amygdaline. Le groupe dont il se rap-
procherait le plus serait celui du bacille pyocyanique, et l'on peut trouver
des analogies entre lui et les espèces non ebromogènes de ce groupe. Ce
rapprochement est d'autant plus indiqué que le bacille pyocyanique se
trouvait, comme nous l'avons dit, dans le mucus bronchique. Mais, même
après passages chez l'animal, nous n'avons pu obtenir la moindre sécré-
tion pigmentaire; et, d'autre part, le polymorphisme moindre et la mo-
bilité moins accentuée permettent de ne pas identifier ce microbe avec les
espèces du groupe pyocyanique.
Le deuxième microbe isolé est d'une étude beaucoup plus dillicile, en
raison de la fragilité de sa vitalité, lorsqu'il est cultivé en culture pure. II
vit, au contraire, beaucoup plus longtemps lorsqu'il est uni au microbe
précédent, et il semble s'établir entre les deux microorganismes une sym-
biose également profitable à l'un et à l'autre.
Isolé, c'est un bacille de longueur inégale, à extrémités souvent effilées
en flammes de bougie, ce qui donne aux formes courtes un aspect très
comparable au pneumocoque. Il est immobile et ne présente pas de spores.
11 se colore facilement, mais se décolore plus difficilement que le bacille
précédent. Il résiste au Gram-Claudius , mais d'une manière un peu irrégu-
lière, les formes un peu anciennes se décolorant facilement.
Isolement. — Sa séparation du microorganisme précédent est diffiede,
en raison de sa vitalité moindre et de son absence de pouvoir pathogène.
C'est en partant des cultures du mélange des deux microbes sur pomme
de terre que l'on peut obtenir le plus facilement des cultures pures.
Cultures. — C'est un aérobie d'élection. Il se développe néanmoins en
milieu anaérobie. Nous n'avons pu obtenir de développement à la tempé-
rature ordinaire.
Les cultures obtenues sur gélose sont extrêmement menues et fragiles.
Elles sont formées de colonies petites et transparentes rappelant un
peu l'aspect des cultures de pneumocoque, mais beaucoup moins abondantes.
Au bout de vingt-quatre heures , elles ont acquis leur maximum de déve-
loppement et après deux jours ne peuvent pas être repiquées.
Le développement sur gélatine est nul à la température ordinaire; sur
— 300 —
gélatine peptonée à 87 degrés, le développement est assez abondant. La gé-
latine continue à faire prise après refroidissement.
Sur pomme de terre. — L'ensemencement du bacille à l'état pur ne nous
a jamais donné lieu à aucun développemenl. Mélangé au bacille précé-
dent, on a une culture grisâtre, humide, entièrement différente des cul-
tures pures de ce dernier et de laquelle ou peut procéder plus facilement à
un isolement, en raison de l'abondance du développement.
Milieux liquides :
Aucun développement sur eau blanc d'œuf;
Sur bouillon, développement assez abondant;
Sureau de louraillon, développement très abondant, se sédimentant au
fond du tube.
Le lail est coagulé en quarante-huit heures. La réaction du petit lait est
acide.
Sur tous les milieux, l'adjonction de sucres (glucose, lactose, saccha-
rose) s'accompagne d'une production très accentuée d'acide.
L'amygdaline est décomposée par une émulsine très active. L'odeur est
déjà sensible au bout de douze heures. C'est ce fait qui a attiré notre
attention sur le mélange do* deux microorganismes, en raison de la diflé-
rence d'action des cultures provenant delà souris (premier microbe pur)
et de celles provenant du sang des antilopes (mélange des deux microbes).
Vitalité très faible.
Ejjets pathogènes nuls.
Ce Microbe ne saurait être identifié avec aucune espèce bien connue.
Il est hors de doute que, dans l'épidémie qui a été le point de départ de
ces recherches, le rôle pathogène principal a été joué par le premier dos
deux microorganismes. Néanmoins, malgré sa fragilité et son absence de
pouvoir pathogène à l'état pur, il n'y aurait pas lieu de s'étonner que le
second ait, par sa symbiose, exagéré les propriétés pathogènes du précé-
dent, et que ce soit celte aide mutuelle qui soit devenue le point de départ
de l'épidémie.
Ce fait a surtout son intérêt en ce que ie second microorgauisme nous
semble être d'origine végétale, en raison de son action sur l'amygdaline,
considération que nous aurons ;i développer ailleurs; il est donc possible
que nous nous trouvions en présence d'une affection épidémique, analogue
à lacourrade, et dans laquelle le rôle du fourrage pourrait être invoqué.
Cette symbiose entre un microbe d'origine animale et un microbe d'origine
végétale pourrait jeter quelque jour sur les conditions d'éclosion de cer-
taines affections bronchopulmonaires épidémiques des animaux herbivores.
Page .
H. W. van dkii Weelb. Collections recueillies par M. de Rothschild dans
l'Afrique orientale anglaise. Névroptères nouveaux »56
J. Scrcoof. Deuxième uotc sur les Tabanides africains du M. lî. d'Ilist.
nat. île Belgique 3"
— Diptères piqueurs du Muséum de Lisbonne. Tabanides et Muscides.. . 2<io
— ■ Tabanides africains du Muséum de Hambourg 262
Cu. Gravier. Sur quelques Parasites des Caféiers à San Thomé 26G
L. Germain. Contributions à la Faune malaeologique de l'Afrique équatoriale.
X. Mollusques nouveaux du Tchad (Mission Chudeau) 269
Armand Billard, Hydroïdes récoltés par M. Ch. Gravier à l'île de San
Thomé ».7*
Ed. Bonnet, Nots sur l'herbier de Desvaux ' 276
M. Dubard. Les Caféiers sauvages de Madagascar 379
— Sur la détermination du Sakoa .* 2°3
A. Haun. Notice sur l'origine du peuple Soûghays 286
G. A. Baer. La Faune de l'État de Goyaz (Brésil) 288
P. Acualme et Mme M. Phisalix. Note relative à une épidémie ayant sévi
sur les Antilopes Nylgaut du Jardin des Plantes 29»)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1907
N° 5
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCGCVIl
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de remettre des ma-
nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes admini$tratifs. — CoiTespondance. — Adresse du Muséum d'hi6toire
naturelle lue par M. le Professeur Mangin au deuxième centenaire
de Linné. Lettre de Lamarck à AI. Boucher de Perthes communiquée
par AI. le Professeur Joubin. Envoi de caisses de collections par
M. Caille et par AI. A. Chevalier. Don fait à la bibliothèque du
Muséum, par Al,le Richard, de manuscrits et de 5o planches du
Dr Achille Richard, des carnets de voyage de Louis-Claude Richard,
du journal de voyage du Dr A. Petit, voyageur naturaliste du AIu-
séum 3o i à 3o5
Communications :
A. AIénégadx. Ornithologie : renseignements pratiques. III 3o5
J. Pellegris. Poissons du Sud-Cameroun recueillis par la mission Cottes. . 319
— Sur le genre Ptychochromis et sa division en espèces 3a q
P. Lesne. Mission de AI. F. Geay à Madagascar. Diagnose d'un Coléoptère
Bostrycliide du genre Apate (A. GeonJ nov. sp.) 3q4
Ernest André. Collections recueillies par M. Alaurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale anglaise. Insectes : Hyménoptères Alutillides. . . 3 26
René Courteaux. Collections de Al. Alaurice de Rothschild, recueillies dans
l'Afrique orientale. Insectes : Hémiptères (Hétéroptères) nouveaux. 327
Jacques Surcodf. Description d'espèces nouvelles de Diptères piqueurs de
l'Afrique tropicale 33 1
Ch. Gravier. Sur un nouvel Alcyonidé du golfe de Tadjourah (Sarcophytum
mycetoide» nov. sp.) 335
Note sur quelques coraux des récifs du golfe de Tadjourah 33g
( Voir la suite à lu page 3 de la couvertwe.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIKE NATURELLE.
ANNEE 1907. - N° 5.
><0>cj—
<J7K RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
28 MAI I907.
PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
LIBR/
NEW
BOTAiN!
QAJU,
ACTES ADMINISTRATIFS.
CORRESPONDANCE.
M. le Président annonce la mise en distribution du Bulletin,
fascicule n° 4, de 1907.
M. le Président donne lecture de l'adresse suivante, qui a été
lue par M. le Professeur Mangin, délégué du Muséum d'Histoire na-
turelle, à la première réunion des savants qui s'étaient rendus à
Upsal, pour célébrer le deuxième centenaire de Linné :
«Le Muséum national d'Histoire naturelle de Paris se souvient,
avec une légitime fierté, qu'en arrivant à Paris, en 1788, C. Linné
se rendit tout d'abord au Jardin du Roi. but spécial de son voyage,
qu'il y examina longuement les herbiers de Tournefort et de Vail-
lant et fit, en compagnie de Rernard de Jussieu, plusieurs excursions
botaniques dans les environs de Paris.
« Animés d'une même passion pour l'étude des choses de la na-
ture , les frères de Jussieu et Linné ne pouvaient que se comprendre
et s'estimer. Si les deux botanistes français professaient pour Linné
une sincère admiration, il faut reconnaître aussi que ce dernier, au
lieu de se montrer étroitement attaché au Système qui avait con-
sacré sa gloire, proclamait hautement, dans ses écrits, la supériorité
Muséum. — xiii. 21
— 302 —
philosophique d'une méthode naturelle dont l'élaboration faisait le
principal objet de ses méditations.
Les Professeurs actuels du Muséum d'Histoire naturelle de Paris
ont conservé pour Linné les sentiments que professaient déjà leurs
prédécesseurs du Jardin du Roi, et ils sont heureux d'associer leur
hommage enthousiaste à ceux qui viennent, de tous les points du
monde, glorifier le grand naturaliste.'»
M. le Professeur Joubin , à propos de la souscription ouverte pour
élever un monument à Lamarck, fait la lecture suivante :
ffUne lettre de Lamarck à M. Boucher de Perthes.
« Je dois à l'obligeance de M. Lennel de la Farelle, d' Abbeville ,
petit-neveu de Lamarck, la communication d'une lettre de l'illustre
naturaliste. Elle a été écrite vers 1810 à M. Boucher de Perthes,
le père du célèbre archéologue, et c'est son petit-fils. M. Boucher
de Crèvecoeur, qui a bien voulu me la prêter.
'fLes lettres de Lamarck sont rares; celle-ci est fort intéres-
sante; je crois donc bon d'en demander l'insertion au Bulletin du
Muséum, n
L. J01 lîIV
Monsieur.
J'ai reçu avec la plus grande satisfaction la lettre que vous m'avez fait
l'honneur de m'écrire le 8 de ce mois, en ce qu'elle me donnoit de vos nou-
velles, et que très sensible aux honnêtetés que vous m'avez faites à Abbe-
ville je suis tlatté que vous vous soyez ressouvenu de moi.
En réfléchissant à la demande que Ton a faite aux Directeurs des douanes
d'ajouter à l'histoire générale des douanes de l'empire le tableau des pro-
ductions de la nature dans les différens Règnes, je vois qu'on n'a aucune
idée soit de l'étendue, soit de la difficulté de cette demaude dans l'état pré-
sent de nos connoissances. Si le Gouvernement avait tait une pareille de-
mande à la classe des sciences de l'Institut, il faudrait bien du temps et
beaucoup de travail avant que l'on [misse lui présenter une simple ébauche
de ce tableau. Vous serez probablement le seul des directeurs qui en four-
nirez les matériaux, encore seront-ils très incomplets pour votre propre
Département, parce qu'un seul de ces trois règnes a été étudié sous le
rapport des objets qu'il embrasse et qui se trouvent naturellement en France.
En effet, une flore françoise, qu'il ne s'agit plus que de perfectionner, a été
publiée; mais personne que je sache n'a encore entrepris un Fauna GalKca .
parce qu'il exige une masse d'observations el une diversité de connois-
— 303 —
sauces qui rendenl cette entreprise extrêmement clilliciie, pour ae pas «lin1
impossible actuellement, car les Animaux qui se trouvent en France sonl
bien plus nombreux que les plantes, el smii loin d'être connus.
Dans celte circonstance, voici Monsieur ce qu'il me semble que vous
pouvez faire. D'abord vous donnerez le Catalogue des piaules de votre Dé-
partement, et cela ne vous embarrassera point, ivec l'aide de M. Haillon,
vous formerez un état approximatif des Mammifères, des Oiseaux el des
Reptiles qui peuvent, se rencontrer dans le Département et comme indigènes.
Pour avoir nue liste îles Poissons d'eau douce, ii faudroil s'addresser à
M. Duméril, el M. Bâillon pourroit la lui demander. Mais je ne pense pas
que vous deviez vous occuper des animaux qui habitenl la Manche; il n'\
auroit plus de terme au complément des noies entreprises. Jusque là, je
n'ai considéré <pie h classes du règne animal; or les animaux à citer <pii
appartiennent à ces classes ne sont rien en comparaison de ceux des dix
autres classes dont il s'agiroit d'indiquer les genres et les espèces.
Relativement aux Insectes, vous renverrez au Catalogue des Insectes des
environs de Paris, par Geoffroy, dont Fourcroy n'a publié qu'un petif sup-
plément. Vous ne pourrez presque rien donner des Arachnides (famille des
araignées, scolopendres, iules, cloportes , etc. ) , parce que la liste de ceux
de ces animaux qui sont indigènes n'est point formée. Par la même raison .
vous ne donnerez que très peu de chose des Annelides (Lombrics, Sang-
sues, Naïades, Planaires, Arénicole ou Ver des pêcheurs), même en
laissant de côté toutes celles qui sont marines.
Quant à la nombreuse classe des Mollusques, dont les uns sont nuds
comme les limaces et les autres testacés , vous pourrez citer les coquillages
lluvialiles et terrestres des environs de Paris par Geoffroy, et mieux ceux
du département de l'Aisne par M. Poiret, quoique ces ouvrages soient très
incomplets. Les cirrkipèdes étant des animaux marins, quoique sur nos
côtes , vous n'en parlerez point. Les crustacés du Département se réduisent
à l'écrevisse et à quelques crevettes, ne parlant point des espèces marines.
Relativement aux vers proprement dits (les vers intestins), vous serez
obligé de garder le silence à leur égard, à moins de citer vaguement les
hydatides, les teenia, les ascarides, les fascioles, les échinorinques , elc
Quant aux Radiaires, toutes sont marines, mais quantité d'espèces dans
l'étal fossile peuvent se rencontrer dans votre Département (oursins fos-
siles). Pour les polypes, vous vous bornerez à la citation des hydres, des
vorticelles et de la cristatelle, qui vivent dans les eaux douces. Enfin pour
les iuiusoires qui se trouvent dans les eaux douces des marais, des fosses
et des fontaines , dans celles où des matières végétales ou animales se sont
corrompues, vous renverrez à l'ouvrage de 0. F. Muller sur les lufu-
soires.
Je voudrois, Monsieur, pouvoir travailler avec vous à la composition de
ce tableau; mais cela m'est impossible, et après bien des efforts de ma part,
ai .
— 30/i —
je n'aurois formé qu'une ébauche très iucomplette, parce que les obser-
vations sur les espèces indigènes de la France le sont elles-mêmes.
Veuillez présenter mon hommage à Madame Boucher, mes civilités à
voire aimable famille, et agréer l'assurance de la considération distinguée
et du véritable attachement avec lesquels , Monsieur, j'ai l'honneur de vous
saluer.
Lamàrck.
Le Muséum a reçu :
i° De M. Caille, chargé de Mission en Guinée française, quatre
caisses de collections botaniques;
2° De M. Chevalier, sept nouvelles caisses de collections diverses
provenant de la Côte d'Ivoire.
M. Haug, missionnaire protestant, a été nommé membre corres-
pondant du Muséum.
PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
M. Dkniker annonce le don important fait à la bibliothèque par
M"' Richard et s'exprime ainsi à ce sujet.
«Ce don comprend : i° de nombreux manuscrits du grand-
père de Mllc Richard, le Dr Richard (Achille) [1796-1852],
Professeur à la Faculté de médecine et, pendant quelques an-
nées (1827-1830), Aide-naturaliste au Muséum; 20 des carnets
de voyage aux Antilles et d'autres notes de son bisaïeul Richard
(Louis-Claude) [175/1-1821], botaniste très connu, membre de
l'Institut, fils de Richard (Claude), «jardinier du roi» à Auteuil et
neveu du Directeur du jardin royal du Trianon. Outre les manu-
scrits, ce don contient de nombreux dessins originaux de cesdeux
botanistes éminents, et particulièrement 5o planches dessinées par
Richard (A.) et destinées à son « Orchidographie mexicaine» qui.
autant que je sache, n'a jamais vu le jour. On en trouve seule-
ment la mention en îShk et i8&5 dans les Comptes rendus de
C Académie et dans les Annales des sciences naturelles^.
(1> Richard (A.) et Galkotti (H.), Monographie des Orchidées mexicaines,
précédée de < nnsidératinns générales sur la végétation du Mexique et sur les
— 305 —
rr C'est à cette série que se rapportent également les trois vélins.
fort beaux, donnés à la bibliothèque par M"" Richard. Ils représen-
tent des Orchidées et sont dus à Mauberfc, à Vanillier et à Mar-
chand.
ffEn dehors des papiers et dessins de ses parents, M"e Ricuard
nous a fait don également du journal de voyage en Abyssinie écrit
entièrement de la main du Dr Petit (A.), ainsi que de quelques
autres manuscrits de ce voyageur-naturaliste du Muséum, membre
de l'importante mission scientifique en Abyssinie (1889-18/11),
dont faisaient partie également Lefebvre (Th.), Quartin-Dillon et
Vignaud. L'on sait que M. Richard était chargé d'étudier les plantes
rapportées par ces voyageurs, ce qui explique la présence entre ses
mains des notes de Petit (A.). On sait également que le malheureux
Dr Petit trouva la mort en Afrique et qu'on n'a presque rien publié
de ses observations. Il y a quelques années, j'ai acquis pour notre
collection de manuscrits une lettre autographe de ce voyageur, qui,
avec les documents que je signale ici, pourra éclairer d'un jour
nouveau l'histoire de la première exploration scientifique de l'Abys-
sinien
COMMUNICATIONS.
Ornithologie : Renseignements pratiques,
par M. A. Ménégaux.
III. Termes employés en français, en latin, en allemand, en anghis,
EN ITALIEN ET EN ESPAGNOL POUR LA DESCRIPTION DES OlSEAUX.
Les difficultés qu'éprouve tout amateur d'ornithologie à comprendre le
langage des auteurs descriptifs sont souvent assez grandes pour décourager
diverses stations où croissent tes espèces d'Orchidées mexicaines; C. R. Acad. Se,
t. XVIII, Paris, i844, p. 495.
Richard (A.) et Galeotti (H.), Orchidographie mexicaine d'après les échan-
tillons, notes et dessins de MM. Galeotti, Linden, Funck et Ghieshrecht. Ann.
Se. Nat. (Botanique), t. III, Paris, i8/i5, p. i5.
— 306 —
et rebuter les commençants qui sont parfois très embarrassés pour trouver
les renseignements dont ils auraient besoin sur la terminologie employée,
eu sorte que chacun se trouve à peu près forcé de se faire son vocabulaire
à soi. Pour faciliter le travail de début, j'ai réuni sur une figure, un peu
théorique, les noms employés communément en France pour désigner les
diverses régions du corps des Oiseaux. Celle ligure d'un format assez com-
mode peut, d'après le procédé employé par M. Charcot pour ses cartes,
être collée sur une planchette et recouverte d'une feuille de taffetas gommé
de sparadrap, pour être emportée en voyage sans crainte de l'abîmer.
En outre, j'ai mis ces termes en concordance avec ceux employés par
les ornithologistes étrangers en indiquant leur équivalence technique, afin
de permettre à tous d'utiliser et de lire les nombreux ouvrages étrangers.
surtout allemands et anglais, qui traitent de cette science. On sait que, pour
ces sens spéciaux, il est à peu près inutile d'avoir recours aux dictionnaires ,
car la plupart sont à ce point de vue d'une insuffisance notoire.
11 était en plus nécessaire d'ajouter les divers termes latins qu'ont tou-
jours employés les anciens auteurs dans leurs descriptions. Pour l'alle-
mand, la terminologie que j'ai adoptée est celle de Reichenow, de
Berlin; pour l'anglais, celle du Catalogue ôf Birds Brit. Mus.; pour l'ita-
lien, celle d'Arrigoni, in itïante omithologico. M. A. Cabrera Latorre,
agregado del Museo de ciencias naturalas de Madrid, et M. l'abbé Etoc oui
été assez aimables pour m'indiquer ces équivalences en espagnol.
Malheureusement, les auteurs de chaque pays ne se sont pas toujours
mis «l'accord afin d'employer les mêmes dénominations pour désigner les
mêmes régions du corps des Oiseaux. H y a eu jusqu'à maintenant un dé-
faut d'entente auquel il serait bon de remédier, car les divers termes des-
criptifs employés e1 les divers sens qui leur sont attribués, tout en étant un
défaut de précision, augmentent énormément les difficultés qu'éprouvent
les étrangers à se servir des ouvrages écrits en une autre langue que la
leur. Pour chaque auteur, il est presque nécessaire de faire une étude du
vocabulaire technique qu'il emploie dans la nomenclature des parties du
corps de l'Oiseau , par conséquent il est parfois difficile de bien comprendre
une description si on n'a pas l'animal sous les yeux.
Ainsi on se demande quelle différence il faut voir entre face supérieure
el partie^ supérieures du corps, entre face inférieure et parties inférieures.
Le bonnet, pour les uns, comprend le fronl ; pour les autres, pas. Que
désignent exactement les mois : calotte , capuchon , devant du cou, haut du
cou, bas du cou, dessus el derrière du cou? Parfois, le menton fait partie
de la mandibule inférieure, et l'abdomen comprend l'épigastre, le ventre
el li région anale. Que faut-il comprendre quand, dans une description,
on parle de cou de devant, de jabot, de plastron, d'kypocondres, de
lianes, etc.?
Ces critiques ne s'adressenl pas spécialement aux auteurs français; dans
— 307 —
les ouvrages écrits en Allemagne, en \ngleterre et en Amérique, on trouve
les mêmes divergences: aussi est-il parfois trèB difficile de fixer les termes*
techniques équivalents aux termes français.
Il est certain qu'il y a là des efforts inutiles qui occasionnent forcément
une certaine perte de temps. Aussi j'estime qu'il y aurai! lieu, après en-
lente internationale, d'uniformiser la terminologie dansées, diverses lan-
gues, et par conséquent de préciser les diverses régions du corps et les
termes qui doivenl être employés pour les désigner. C'est le rôle des con-
grès d'ornithologie. H s'ensuivrait une ('norme simplification, très profitable
aux études de systématique, car elle permettrait une meilleure utilisation des
efforts en vue de la résolution des nombreux problèmes qui ont surgi ré-
cemment et en vue de l'élude des questions de biologie et de psychologie
des Oiseaux.
Je me suis parfois un peu écarté, dans ce travail, des idées admises par
Reichenow, un des maîtres de l'ornithologie en Allemagne.
Ainsi, en français, abdomen est synonyme de ventre: il m'a donc pain
logique de ne comprendre sous ce nom que la région qui s'étend de la poi-
trine à la région anale, daus laquelle on peut distinguer l'épigaslre et le
bas-ventre. De plus, je traduis le mot Unterkôrper par : dessous du tronc,
terme plus exact et partant plus précis.
Les auteurs français sont loin d'être d'accord sur l'étendue de la ré-
gion qu'Us désignent sous le nom de gorge; elle s'étend parfois jusqu'à la
poitrine. C'est inexact ; il est donc nécessaire d'admettre , comme les auteurs
étrangers, une région intermédiaire entre la gorge proprement dite et la
poitrine, et qui, quelquefois, a été désignée sous les noms de Bas du cou
en avant ou de Devant du cou. C'est cette région qui constitue le Demi-
collier inférieur, et pour laquelle le nom latin àejugulum est très approprié.
Souvent, on étend le sens du mot nuque, qui comprend alors le dessus
du cou jusqu'au dos. Le sens doit en être restreint, et la portion qui con-
fine au haut du dos prend le nom de demi-collier supérieur (semicoll«rc
des anciens auteurs). C'est la région qui a reçu parfois le nom de Bas du
cou en arrière, etc.
Toutes les dillicultés qui pourront se présenter seront assez facilement
résolues, car, dans le tableau qui suit, j'ai indiqué souvent plusieurs ter-
mes français pour désigner une même région. Le premier est celui qui est
le plus clair, le meilleur et qu'on doitemployer de préférence, tandis que
les autres ne sont que des synonymes, mais qu'il est bon de connaître,
puisqu'on les trouve dans les diagnoses des auteurs. Ce travail a donc en
outre pour but de fixer, de stabiliser le sens des mots employés, afin de
réagir contre de mauvaises habitudes d'esprit, si préjudiciables à la pré-
cision dont se vantent tant les scientifiques.
La figure annexée à cette étude permettra à chacun de faire facilement
une description, et dispense de donner une définition des termes employé»
— 308 —
F 11 A N C A I S.
Corps
Tête
Tronc
Queue
Parties supérieures du corps.
Parties inférieures du corps.
LATIN.
Bec
Mandibule supérieure.
Mandibule inférieure .
Culmen, dos (arête supé-
rieure ).
Gonys (arête inférieure).. . .
Pointe
Fosse nasale
Narine
Ouverture des mandibules
(ligne commissurale des
mandibules).
Commissure des mandibules
( angle , coin de la bouche ).
Bord (de la mandibule). . . .
Vibrisses
Soies, pods
Cire
Caroncule
Tête
Front
Vertex (sommet de la tête) .
Occiput (derrière de la tête).
Corpus . . .
Caput . . .
Troncus. .
Cauda. . . .
Notacum .
Gastracum ,
ALLEMAND.
Bostrum
Maxilla , mandibula superior.
Mandibula, mandibula infe-
rior.
Culmen , dorsum
Gonys
Apex
Fossa naris
Naris
Rictus (rostri hiatus)
Angulus oris.
Toniium (tonna)
Vibrissae
Selae
Cera
Caruncula
II
Caput.
Frons .
Vertes.
Occiput
Kôrper
Kopf.
Bumpf (Kôrper)
Schwanz
Oberseite
Unterseite
Schnabel
Oberschnabel , Oberkiefer..
Unlerschnabel , Unterkiefer
Firste (des Oberscbnabols
Bogen ).
Ddle, Ddlenkante
Spitze
Nasenbôhle , -grube
Nasenlocb
Scbnabelspalt
Schnabelwinckel , Mundwinc-
kel.
Schneidenrand , Scbneide. . .
Scbnabelborsten
Borsten , Bartbôrstcben. . .
\\ acbsbaut
Fleiscbwarze
Kopf.
Stirn
Scheitel
Hinterkopf
— 309
ANGL M S.
Body
H.-ad
Trunk (Body)
Tail
Uppcr parts, upper surface..
Lower parts, entire lower
surface ou underparts.
Beak
Upper mandible, upperbeak
(maxilla).
Lower mandible
Culmen , ridge of upper man-
dible.
Gonys
Tip of bill
Nasal groove ( nasal fossa ). . .
Nostril
Gape, wbole commissural
line.
Corner of the mouth, angle
of commissure.
Cutting edge of the bill ....
Bictal bristles
Bristles
Cere
Caruncle , wattle
Head
Forebead
Crown of the head, middle
head.
Occiput, back of the head,
hind head.
1TAL1KN.
Corps
Testa
Tronco
Coda
Parti superiori
Parti inferiori
I
Becco
Mandibola superiore ou mas-
cella.
Mandibola inferiore ou man-
dibola.
Culmine, colmen, dorso.. . .
Gonide (spigolo inferiore) . .
Apice
Fossa nasale
Narice
Fessura délia bocca, ou boc-
cale , ou apertura del becco.
Angolo délia bocca, punto
commessurale.
Margine del becco , tomio, . .
Vibrissi
Setola
Cera
Caruncole
II
Testa
Fronte
Vertice
Occipite
ESPAGNOL
Cuerpo.
Caboza.
Tronco.
Cola.
Parte superior del cuerpo.
Parte inferior del cuerpo.
Pico.
Mandibula superior.
Mandibula inferior.
Culmen, quilla, dorso del
pico.
Gonio.
Punta.
Fosa nasal.
Narices.
Abertura de las mandibulas.
Comisuras de las mandibulas.
Borde del pico.
Pelos de la nariz, vibrisas.
Pelos.
Cera.
Caruncula.
Cabeza.
Frente.
Vertice.
Occipucio.
310 —
FRANÇAIS.
Piléum (dessus i3e la tèle),
capuchon.
Calotte, bonnet
Devant de la tête (front
-)- vertex ).
Cou
Dessus, derrière du cou, ré-
gion cervicale.
Nuque (chignon)
Demi-collier supérieur (bas
du cou, en arrière.
Côté du cou
Camail
Crête
Huppe
Devant du cou, région gut-
turale.
Angle mentonnier, mandibu-
laire.
Menton
Gorge
Demi-collier inféiieur, jugu-
lum, région jugulaire (bas
du cou, en avant).
Barbillons
Lores
Trait loral
Moustaches (région maxil-
laire on de la moustache).
Tempes
Joue
Œil
Sourcils, trait sourcilier, raie
sus-oculaire, sourcilière.
Pourtour, tour des yeux,
cercle ophthalmique, ré-
gion circumocuiaire.
Région parotique, auriculaire
(oreilles).
Oreillons
LATIN.
Pileum .
Vertex -f occiput
Sinciput
Collum .
Cervix .
Nucha
Semicollare superior, auche-
nium.
Parauchenium
Pailiolum
Cris ta. .
Cris ta. .
Guttur.
Angulus mentalis, myxa.
Mentum
Gula
Juguluni
■
ALLEMAND
Oberkopf .
Yorderk
opi
Hais
Hinterhals, Oberhafe . .
Genick
Nacken, Halsband (et li
bals [Coq]).
llalsseite
Muntelchen, Behang-,
ken-, Halsfedern.
Kamm
Haube, Federbusch, Schc
Vorderhals, Unterha!^ . .
Kinnwinckel.
Kinn
Keble
Ki'opf ( Gurgel ).
Palea Kinnlappen, Glocken ....
Lorum Zùgel.
Ziigelstricli
Mystaces, regio malaris.
Tempora
Gêna . . .
Oculus . .
Supercilium, striga superci-
liaris.
Regio ophthalmica. r. oculi.
Regio parotica .
Bartgegend, -streif, Fed
bart.
Schlafen
W augen
toge
Augenbraue, Supercili
streif.
Augengegend, -kreis, -rii
Uhrgegcnd, (Ohrdeckcn)
( Ihrlappen, i -scbeiben).
— 311 —
WCLAIS.
Top of the lie
Front of the liead
Neck ....
Hind-neck
Nape
Lower liind-neck
IT VLIKN.
Pi!
eo.
KS|> VGNOL.
Calotte . .
Sincipite
Collo
Cervice, regione cervicale.
Nuca, regione uçale
Àuchenio
Site of the neck
Hackles of neck (camail)
Conih
Tuft, crest
Fore neck , en tire throat . . .
Inlerramal space
Collo latéral
Mantellina . .
Chin
Aliddle throat (gorge)
! Lower throat
Cresta
CiufTo
Collo anteriore, parte ante-
riore, davanti del collo.
Spazio interramale , angola
del gonide , myxa.
Mento
Gola .
• I
Gozzo ... \
spazio giugulare.
Barbiglioni.
Redini
Lappets
bore, loral space ,
Loral streak
Moustachial streak, nialar- Mustacchio , baffi , basette. .
stripe, whiskers.
Temple
Gheck (side of face)
Eye
Kyebrown, superciliary stripe.
Eye-circle
Rar-coverls, auriculars
'<ar-iolies
Tempia
Guancie (gota)
Occhio
Sopraciglio ou fa scia -so-
praccigliare.
Regio ophthalmica , iegio pe-
riorbitate, regio perioçu-
lare.
Regio parotica, regione auri-
ailare, cnopritrici auricu-
lari.
Pileo , |>arte superior del ca-
beza.
Coronilla.
Sincipucio.
(luello.
Région cervical.
Nuca.
Base del cuello.
Lados del cuello.
Collarin.
Cresta.
Mono.
Parte anteiïor del cuello.
Angulo mentoniono.
Barbilla. '
Garganta.
Antecuello.
Barbillones.
Région naso-ocidar.
Mostacho, bigote.
Sienes.
Mejillas.
Ojo.
Cejas.
Région oftahnica, région
ocular.
Région parotica.
Orejas.
— 312
FUANÇAIS.
Tronc
Dos
Epaule
Haut du dos
Bas du dos
Croupion (en dessus), uro-
pygium.
Manteau (haut -f- bas du dos).
Couvertures supérieures de
la queue , supracaudales.
Poitrine
Haut de la poitrine, poitrine
antérieure.
Bas de la poitrine, poitrine
postérieure.
Plastron, croissant (sur la
poitrine).
Aisselles (côtés de la poitrine).
Hypocondre et région cru-
rale (côtés de l'abdomen).
Flancs (aisselle+ hypocondre).
Dessous du corps (plus exac-
tement du tronc) [poitrine
-f- abdomen].
Abdomen, ventre
Epigastre
Bas-ventre
Bégion anale, dessous du
croupion.
Couvertures inférieures de
la queue , sous - caudales.
Aile
Courbure, pommeau de l'aile
(poignet, carpe).
Dossier de l'aile. . ;
L A T 1 IV.
ALLEMAND.
III
Truncus .
Dorsum .
Scapulao ....
Interscapuluni
Tergum. . .
Uropygium .
Bumpf (Kôrper).
Bùcken
Schulter
Vorder-, Oberriicken.
Pallium, stragulum
Supra caudales. . . .
Hinter-, Unterrùck<n .
Biirzel
Mantel
Oberschwanzdecken ,
Pectus | Brust
Praepectus I Vorder-, Oberbrust
Postpectus
Hinterbrust.
Pectorale Srhild ....
Axilliae Brustseiten.
Hypocondria Bauchseiten.
Bia
Abdomen , venter ,
Epigastriuum . . . .
Begio analis, crissum
Subcaudales
Weichen, Korperseiten
Unlerkôrper
Bauch, Unterleib
Vorderbauch
Unter-, Hinterbauch ....
Steiss, Anal-, Aftergegend..
Unterschwanzdecken.
IV
Ala
Flexura alae.
Flùgel . . .
Fliigelbug.
Armrand (jadis obérer Flû-j
gelrand).
— 313 —
AN CI, US.
ITALIKN.
ESP \i;\(H.
Trunk (body)
Back
Shoulder
Interscapular région, upper
back.
Lower back
limnp, croup
Mantle
Upper tail-coveits
Breast
Cliest, upper breast
Lower breast
Gorget, crescent
Sides of tbe breast
; Flank
Sides of tbe body
Dndersurface of body
Belly, abdomen
Lower belly
Vent, vent feathers , anal ré-
gion.
Under tail-coverts, crissum
(souvent -(- ventfeatbers ).
Wing
Bow, ben of wing, carpal
flexure , c. angle.
m
Tronco
Regione dorsale o superiore
(disopra).
Spalla , spallacei
Regione interscapolare on
scliiena.
Tergo
Groppone
Mantello (dorso)
Sopracoda , sopra caudali . . .
Petto
Atto petto, parte anteriore
del petto.
Basso petto , parte posteriore
del petto.
Mezzo collare
Ascelle
Hypocondrio
Fianclii
Regione ventrale o inferiore ,
disetto o gastreo.
Addome
Epigastro
Basso addome, sottocoda. . .
Solto caudali
IV
Ala
Angola dell' ala
Tronco.
Dorso, région dorsal.
Espaldilla.
lîegion interscapular.
Tergum, lomo.'
Rabadilla, obispillo.
Manto.
Cobijas supracaudales.
Pecho.
Bûche.
Pechuga.
Plastron, péchera.
Assila.
Hipocondrio.
Flancos, costados.
Région ventral.
Abdomen, vientre.
Epigastrio.
Bajo vientre,
Région anal.
Cobijas subcaudales.
Ala.
Angulo del ala.
Arronque del ala.
31A
FRANÇAIS.
Bord de l'aile, bord alaire. .
Axillaires
Scapulaires, externes de l'é-
paule.
Pennes
Rémiges, pennes de l'aile. . .
Rémiges bâtardes, polliciales
ou poucettes.
Rémiges primaires, de la
main ou de icr ordre.
Rémiges secondaires , de
l'avant-bras ou de 2e ordre.
Rémiges tertiaires, secon-
daires postérieures ou cu-
bitales (ou du coude).
Tectrices, couvertures
Couvertures supérieures, sus-
alaires.
Couvertures inférieures, sous-
alaires.
Barbes internes
Barbes externes
Miroir
Tectrices primaires, couver-
tures antérieures ou de la
main.
Couvertures secondaires (gran-
des, moyennes, petites).
Grandes couvertures secon-
daires ou de l'avant-bras,
grandes sus-alaires.
Couvertures moyennes secon-
daires ou de l'avant-bras.
Petites couvertures secon-
daires ou de l'avant-bras ,
petites sus-alaires.
Plumes des reins, lancettes..
Queue
Rectrices, pennes caudale*.
LATIN.
Carnpterium, margo alaris. .
Axiuares
Scapulaires
Pennœ
Rémiges
Alula, ala spuria
Remigcs primariae
Rémiges secondariœ
Rémiges tertiariœ, Rémiges
cubitales.
Tectrices alarum
Tectrices alarum superiores.
Tectrices alarum inferiores. .
Vexillum internum
Vexillum externum
Spéculum
Tectrices primariae
Tectrices secondariœ
Tectrices majores
Tectrices médise
Tectrices minores
V
Cauda
Rectrices
ALLEMAND.
Handrand (jadis Fliigelrand
Achselfedern
Schulterfedem, -filtich . . .
Scbwungfedern
Schwingen
Afterflùgel
Handschwingen , grosso
Schwingen, Schw. ic' Ord
nung.
Armschwingen , kleine Schw.
Schw. II01 Ordnung.
lnnere Armschwingen, Ter
tiarschwingen , Schwingei
III" Ordnung.
Decken, Deckfedern
Oberflùgeldecken
Unterflùgeldecken
Innenfahne
Aussenfahne
Spiegel
Handdecken
Flugeldecken
Grosse Flugeldecken
Mitt-lere Kliïgeldecken. . .
Kleine Flugeldecken
Sattel
Schwanz
Schwanz-, Sleuericdern. .
— 315
ANGLAIS.
gdge of wing
billaries
Sliouliler fealhers
Large featbers, quill-feathers.
Rémiges, flight-featbers. . . .
Bastard-wing
Brima ries (lliglits), manuals.
Secondaries, cubitals
Hoersecondaries, tertials.. .
Coverts
Uppercoverts
Undercoverts
Inner web :...-.
Oater web
Alar spéculum
Primary coverts
•
fecondary coverts
Grcater (larger) wing co-
verts.
Médian wingcoverts
Lesser wingcoverts
Hackles of rumps, saddle. . .
Tail
Tail-feathers, rectrices
ITALIEN.
Margine dell' ala
Asciliari
Scapolari
Penne (p. maestro)
Remiganti
Aletta; aia baslarda, spuria,
falsa.
Remiganti primarie
Remiganti secondarie
Remiganti cnbitali , tertiarie ,
ou secondarie interne.
Cuopritrici
Cuopritrici superiori
Cuopritrici inferiori
Vessilio o pogonio interno. . .
Vessilio o pogonio externo . .
Speccbio
Cuopritrici primarie
Cuopritrici secondarie
Grandi cuopritrici seconda-
rie.
Médiane cuopritrici secon-
darie.
Piccoii cuopritrici secondarie.
Cuopritrici del reni
V
Coda
Timoniere, rettrici
KSIMONOL.
Borde del ala.
Axilaro.
Escapulares.
Pennas.
Remeras.
Renieras batardas.
Remeras primarias.
Remeras secondarias
Remeras terci arias.
Coberteras, cobijas.
Cobijas superiores.
Cobijas inferiores (C. suba-
lares).
Barbas internas.
Barbas cxternas.
Espejo.
Coberteras primarias.
Coberteras secondarias.
Coberteras mayores secon-
darias.
Coberteras medianas secon-
darias.
Coberteras pequenas secon-
darias.
Plumas del rinon.
Cola.
Timoneras.
— 316 —
FRANÇAIS.
Rectrices médianes
Rectrices submédianes , inter-
médiaires.
Rectrices externes
Rectrices latérales
Grandes, petites faucilles. . .
Couvertures de la queue. . . .
Couvertures supérieures de
la queue ou sus-caudales.
Couvertures inférieures de la
queue ou sous-caudales.
LATIN.
Rectrices médise
Rectrices submediœ . . .
Rectrices externae
Rectrices lateres
Falculae
Tectrices caudœ
Tectrices supracaudales.
Tectrices subcaudales .
ALLEMAND.
Mittlere Steuerfedern.
Zwischen Steuerfedern. . . .
A eusse re Steuerfedern ....
Seitliche Steuerfedern ....
Grosse, kleine sicbelfôrmjg
Federn , Sichelfedern.
Schwanzdecken
Oberchwanzdecken
Unterschwauzdecken
Membre postérieur, patte. . .
Cuisse (non visible)
Jambe, culottes
Tarse
Genou
Talon, calcaùéum
Pied
Orteil (doigt)
Gros orteil (1")
Doigt interne (ae)
Doigt médian (3e)
Doigt externe (6e)
Griffe, ongle, serre
Eperon
Sole, plante du pied
Ecaille, écusson, scutelle du
tarse.
Pouce
Envergure
Tige, hampe ou baguette
d'une plume.
Duvet
VI
Membrum posterior. . . .
Fémur
Tibia
Tarsus
Genu
Calcaneum
Pes
Digitus pedis
Hallux (primus digitus).
Digitus secundus
Digitus médius (terlius)
Digitus quartus
Unguis
Calcar
Planta tarsi
T. scutellatus
Pollex
Tensio alarum
Rachis et calamus
Lanugo
Rein
Oberschenckel
Unterschenckel , Hose,
Schenckelfedern , Scbienbein
Lauf
Knie
Ferse (Fersenbein)
Fuss
Zebe . . . . •
Hinterzelie ( ie Zehe). . . .
Innenzehe (20)
Mittelzehe(3e)
Aussenzehe (4e)
Nagel
Sporn
Solde
Schildchen
Daumen
Fliigel-, Spannweite ....
Fcderschaft, Kiel , Spule.
Daunen
— 317 —
A N G L A I S.
ifiddle lail-feathers, centre
tail-feathers.
hiter lail-featliers
îicklcs
foril-coverts
Jppcr tail-coverts
Unter tail-coverls
|s
Lippertliigh . . . .
Thigb , tibial plumes ( shank ).
Tamis
Iflucc
Hock
Foot
Toe
Hind-toe (hailux)
Inner toe
Middle toc
■ater toe
Raw , nail
Spur
yole
Scale
PoUex
■pread, breadth of wings. . .
Shaft, scape, bawil [quill
(st. s.)].
Down
Muséum. — xm.
ITALIEN.
Timoniere médiane , central!.
'l'imoniere esterne
Timoniere laterali
Cuop. délia coda
Cuop. superiori dolla coda,
supra eaudali.
Cuop. inferiori délia cauda ,
sottocaudali, sottocauda.
VI
Extremita posterioro
Goscie
Gamba, calzone. . .
ESPAGNOL
Timoneras medianas.
Timoneras submedianas.
Timoniiras externas.
Timoneras latérales.
Falculares grandes, l'alcu-
lares pequenas.
Cobijas de la cola.
Cobijas superiores de la cola.
Gobijas înferiorcs de la cola.
Tarso
Ginocchio
Calcagno
Piede
Dito
Dito posteriore , primo dito.
Dito interno , secondo dito .
Dito mediano, terzo dito. .
Dito externo , quarto dito. .
Unghia
Sprone
Pianta del tarso
Tarso scudellato, scolelle.
Pollice
Larghezzo o estensione.
Racbide et calamo
Lanugine.
Membro posterior, pala.
Muslo.
Pierna.
Tarso.
Rodilla.
Galcaneo, talon.
'Pie.
Dedo del pie.
Pnlgar del pie.
Dedo inlerno.
Dedo inedio.
Dedo externo.
Garra, una.
Espolon.
Planta.
Escudo, escama.
Pulgar.
Envergadura.
Tallo.
Plmnon.
23
— 318 —
I. Le Bec comprend les deux mandibules, les fosses nasales et divers
appendices. On appelle cnlmen l'arête, le dos delà mandibule supérieure .
el (>onys l'arête de la mandibule inférieure qui va jusqu'à la pointe, en par-
lant du sommet (Myxa) de l'angle mentonnier ou mandibulaire formé par
les deux branches de la mandibule inférieure.
La cire est une membrane souvent à coloration particulière, qui recou-
vre la base delà mandibule supérieure chez les Rapaces ou entoure la base
du bec et les narines, chez les Perroquets, les Pigeons et les Gallina-
cés, etc.
IL Sous le nom de tête, il faut comprendre le dessus (front, vertex, oc-
ciput) et les côtés, avec les sourcils, les lores, les tempes, les oreilles (ré-
gion parotique), les joues et les moustaches.
Les lores sont l'espace nu ou garni de plumes qui s'étend de l'œil à la
pailie latérale et basilaire du bec.
Le cou comprend le derrière , le devant el les côtés.
Le derrière du cou se divise en nuque et demi-collier, tandis que du
devant du cou font partie le menton, entre les deux branches de l'angle
mandibulaire, la gorge et lejugulum ou demi-collier inférieur.
On désigne sous le nom de camail, chez certains Oiseaux, le Coq en par-
ticulier, les plumes du cou, de la nuque et du collier.
III. Le tronc (improprement appelé corps) est la troisième région,
dont la partie supérieure est formée parle manteau et le croupion, qui
s'arrête aux couvertures supérieures de la queue.
La partie inférieure est constituée par la poitrine, le ventre, les côtés du
corps, comprenant encore les plumes de la région anale, distinctes dessous-
caudales.
Ces deux parties du tronc sont parfois désignées par les noms de notu-
rmii et de gasiraemn. Mais, d'accord avec Reichenow, il est préférable
d'étendre le sens de ces deux mots, el de les regarder comme désignant
les parties supérieures et inférieures du corps tout entier.
Les plumes des reins , quand elles sont bien développées , prenneut sou-
vent le nom de lancettes.
IV. L'élude de Voile ne demande qu'un peu d'attention, car les rémiges
et les tectrices sont faciles à distinguer entre elles et les unes d'avec les au-
tres. La flexion de la main sur l'avant-bras se fait à la courbure, endroit
qu'on désigne aussi sous le nom de carpe ou de poignet.
Les pennes portées par le premier doigt sont les rémiges du pouce;
celles portées par les métacarpiens et les autres doigts sont les rémiges pri-
maires ou de la main; les pennes portées par le cubitus sont les rémiges
secondaires ou de l'avant-bras, tandis que celles du coude prennent le nom
de rémiges tertiaires. Les plumes de l'humérus sont les rémiges numérales
el les scapulaiies , dilliciles à distinguer.
— 319 —
V. La queue esl formée par les plumes rectricea ingérées mit le coccyx el
par leurs couvertures supérieures el inférieures.
Les grandes plumes arquées de in queue du Coq prennenl I»; nom de
faucilles.
VI. Dans les pattes } il faut distinguer la cuisse (non visible), la jambe, le
larse et les orteils. On dil souvent la jambe est rousse, par exemple, pour
dire que les [tînmes qui la garnissent ou les culottes sonl rousses.
Gomme on le verra, le mol trhallux» sert à désigner le gros orteil, tan-
dis que le mot crpollex» (pouce) esl réserve au premier doigt de la main.
Poissons du Sud-Cameroun recueillis par la mission Cottes,
par M. le Dr Jacques Pellegrin.
La mission française dirigée par M. le capitaine Cottes fut chargée,
comme on sail, en iqo5-io/)6, de procéder, de concert avec une mission
similaire allemande, à la détermination du tracé définitif do la frontière
entre le sud de la colonie allemande du Cameroun et le nord du Congo
français.
C'est une région très intéressante au point de vue ichtyologique , el il est
fort heureux que M. J. Gravot, médecin-major des troupes coloniales, atta-
ché à la mission Colles, ait pu recueillir quelques spécimens de Poissons,
qui out été envoyés au Muséum et seront passés en revue dans cette
noie.
Dans la liste assez courte des Poissons rencontrés se trouvent, eu ell'el ,
sinon des espèces nouvelles, du moins deux variétés non encore signalée»,
ainsi que plusieurs espèces récemment décrites par M. Boulengcr et une
forme naine de la famille des Cichlidés que j'ai fait connaître en 1900.
Les Poissons ont été récoltés dans trois bassins différents, dans le Haul-
hindo, affluent de la rive droite de l'Ogôoué, dans la rivière N'Tem, qui
contribue à former le Campo, enlin dans la rivière N'Goko, affluent de
droite de la Sangha, tributaire du Cougo.
Jlornijritlw.
Mormvuops ZANCLiuosTRis Cùiither 1867. — N'Tem.
Petrocephalus simls Sauvage 1878. — N'Tem.
C'Iiaraciiiidse*
Sarcodaces odoë Bloch 179^. — N'Tem.
Neoleiwas iMFAseiATis Steindachner 189A. — Ivindo.
33.
— 320 —
La ligue noire médiane longitudinale est bordée en haut el en bas par
une ligne orangée.
l'r|iriiii<I;«'.
Bariîi s camptacanthus Bleeker i863. — lviudo, IN'Goko.
Il existe, de chaque côté, deux grosses maculatures noires, Tune au-des-
sous de l'origine de la dorsale, l'autre sur le pédicule caudal: elles sonl
réunies par une mince ligne noire, qui disparaît même à peu près complè-
tement chez les jeunes, chez lesquels ne subsistent que deux taches
arrondies.
Barbus cahptacanthus Bleeher var. Cottesi, var. nov.
La hauteur du corps est contenue 3 fois à 3 fois i/5 dans la longueur.
Le barbillon postérieur fait î fois \jh le diamètre de l'œil. Le dernier
rayon simple de la dorsale n'est pas dilaté. 11 y a a écailles 1/2 entre la
ligne latérale et la ventrale.
Une ligne longitudinale noire nette, régulière, commence au bout du
museau, passe de l'autre coté de l'œil et s'étend longiludinalemenl jusqu'à
l'origine de la caudale, rappelant tout à fait la livrée du Nanneelhiops uni-
tœniatus Gûnther, Characinidé de ces régions. La teinte générale est oli-
vâtre, plus claire en dessous. Les nageoires sont grisâtres; l'extrémité
supérieure de la dorsale est noire.
D. 1118; A. 1115; Sq. 23^.
N° 06-3i5. Coll. Mus. — Ivindo : Mission Cottes (Types).
2 spécimens. Longueur : 33-}- 10 = 43 millimètre-; et 3a -f- 10 = ta milli-
mètres.
Je dédie bien volontiers au chef de l'expédition, le capitaine (lottes,
celte jolie variété qui, à part la coloration, se rapproche exactement de
l'espèce de Bleeker.
Barbus Le Boulenger 1903. — Ivindo.
Cette curieuse espèce, décrite par M. Boulenger (1) d'après doux spéci-
mens de 28 millimètres de la rivière Ja (Sud-Cameroun), est remarquable
par l'absence de tout barbillon, caractère qu'elle partage seulement en
Afrique a\ec le Barbus Brazzai Pellegrin, de la Sangha et de l'Ogôoué.
Elle est représentée, dans la collection Cottes, par uue nombreuse série de
spécimens mesurant seulement de 20 + 7 = 97 millimètres à s5 + 8= 33 mil-
limètres.
Silurldse>
Claiuas Walkeri Giïnther 1896. — Ivindo. N'Teni.
Auchbnoglanis Ballayi Sauvage 1878. — Ivindo.
M
I»n. Mag. \«t. Ilixi- (71. XII, 1908, |). '1H7.
— 321 —
Une belle série de jeunes spécimens de 26 : 7 33 millimètres à
111 4- a5 = 1 36 millimètres présente tout à fait la coloration indiquée par
M. Bouienger (l) pour son Auehenoglanis pulcher de la rivière Lindi,qui oc
paraît pas Béparable de l'espèce de M. Sauvage. Le corps esl brunâtre au-
dessus, couleur chair au-dessous, avec 5 à 6 séries transversales de larges
niaculalures noires, irrégulières, plus nettes chez les petits individus, se
divisant plus ou inoins en plusieurs taches ou points chez les plus grands
spécimens. Il existe, en outre, deux plages foncées assez étendues de chaque
côté, l'une au-dessous de la dorsale, l'autre à l'origine de la caudale. La
tête, la dorsale, la caudale sont ponctuées, les autres nageoires uniformé-
ment grisâtres.
Auohenôglanis Ballayi Sauvage var. Gravoti, var. nov.
Le dos est brunâtre, le ventre gris. Le corps est couvert de petites taches :
celles-ci , en général plus volumineuses que l'œil , forment k ou 5 lignes
longitudinales parallèles sur les côtés. La tête, la première dorsale, l'adi-
peuse, la caudale sont étroitement ponctuées. On voit aussi des points sur
les pectorales et parfois même sur les ventrales.
D. I7; A. III-TV 7-8; P. 18; V. 15.
N° 06-319 à 321. Coll. Mus. — N'Tom : Mission Cottes ( Types ).
3 spécimens. Longueur : 120 -f 28 = \h% millimètres, 100 -f- 27 = 127 milli-
mètres, 91 + a9 = 1 ï3 millimètres.
Cette variété est dédiée à M. le D' J. Gravot, médecin-major des troupes
coloniales, attaché à la mission.
Synodontis angelicus Schilthuis 1891. — N'Goko.
Phractira lindica Bouienger 1902. — lvindo.
Cette intéressante espèce est représentée par 6 spécimens mesurant de
39 -f 7 =46 millimètres à 58 + 10 =68 millimètres.
Gyprinodontidsc.
FuNDiiLus gularis Bouienger 1901. — N'Tem.
Une belle série de 82 + 7 = 09 millimètres à £2 4- 14 =56 millimètres
comprend des mâles et des femelles, les premiers inconnaissables à leur
riche livrée violette et pourpre, les seconds beaucoup plus ternes, gri-
sâtres.
Cette espèce est connue (,) d'après des spécimens d'Agberi (Sud-Nigeria):
elle est très voisine de Fwululus Sjoestedti Loennberg du Cameroun.
(0 Pr. Zool. Soc Lond., 1902, I, p. 3(17, pi. XXIX, 1%. •> , ■> a.
M Ibii., 1901, p. 693, pi. XXXVll, fîg. 2 et 3.
— 32'2 —
Haplochilus camekonknsis Boulenger 1903. — Ivindo.
Cette forme est représentée par une belle série de spécimens de
1S +6= a/i millimètres à 35+ io = /i5 millimètres. Les types proviennent
des rivières Kribi et Ja, au Cameroun.
Anabantida».
\\\has MACULATirs Tliominot 1886. — N'Tem.
— Mii-TiFAsciATus Thominot 1886. — N'Tem, Ivindo, N'Goko.
Cieblidte.
Nanochromis iumimatis Pellegrin 1900. — N'Tem.
Celle petite espèce a été décrite d'après des spécimens de l'Oubangbi.
On doit y ramener le Ar. squamiceps Boulenger de la rivière Lindi, affluent
du Congo.
Elle est représentée par deux spécimens mesurant 33 4- 9 = Aa milli-
mètres et 27 + 7 = 34 millimètres, chez lesquels existe une bande longitu-
dinale foncée depuis l'œil jusqu'à l'origine de la caudale. La ligne latérale
supérieure est régulière, contiguë à la caudale, non interrompue; elle perce
17 écailles, l'inférieure 6 ou 7.
Gobiidse.
Perigphthalmus Koelreuteiu Pallas, var. PAPiLio Bloch Schneider 1801.
N'Tem.
Mastacembetbla*.
Mastacemrelis cono Boulenger 1902. — N'Tem, Ivindo.
Sllli LE GENRE PtTOHOCHROMIS ET SA DIVISION E\ ESPECES,
par M. le l)1 Jacques Pellegrin.
En 1868, Bleeker0' a fait connaître sons le nom de Tilapia oligacantkus
nu Poisson de Madagascar, de la famille des Cichlidés, pour lequel M. Stein-
(laclmer"', en 1880, a formé un genre spécial Ptychochrotnu . à cause de
la présence d'une papille à la partie supérieure du premier arc branchial.
0) Blbeker, Versl. tfr. Unslerd., 1868, II, p. 3oq.
Stbindachnbr, Sitz. lit. Wi»». Wicn, 1880, IAWH (1), p. a/18.
— 323 —
Depuis, M. Sauvage a décrit le Ptyehœhromù Grandidieri et le P. mada-
gmcartmm (1). J'ai montre*1*' que ces doux formes pouvaient être ramenées
h l'espèce typique. En effet, celle-ci a été fondée sur «les spécimens jeunes:
les deux espèces de M. Sauvage représentent simplement des adultes.
En 1899, M. Boulenger (l), qui n'admet pas le genre Ptychoehromis, a
signalé, sous le nom de Tilapia betsileana, une nouvelle espèce provenant
du Betsileo. Ayant examiné au British Muséum de Londres les deux exem-
plaires typiques, longs de 200 millimètres et d'ailleurs en fort mauvais
état, j'avais cruw pouvoir les ramener au Ptychoehromis oligacanthus
Bieeker.
Les riches matériaux ichtyologiques de Madagascar envoyés récemment
au Muséum par l'Exposition coloniale de Marseille et qui comprenaient une
magnifique série d'une vingtaine d'individus mesurant de g5 + a5= 120
à 200 + 70 = 270 millimètres de longueur, me paraissent démontrer la
validité de l'espèce admise par M. Boulenger, dont je pense qu'il sera inté-
ressant de fournir maintenant une diagnose tout à fait complète et exacte .
reposant sur ces nouveaux documents.
Ptychochcomis betsileanus Boulenger.
Hauteur du corps contenue 2 fois à 2 fois \/k dans la longueur sans
la caudale; longueur de la tête 2 fois 4/5 à 3 fois 1/0 (3 fois î/a d'après
Boulenger); une gibbosité frontale plus ou moins marquée, très volumi-
neuse chez les vieux sujets (,). Diamètre de l'œil contenu 3 fois 1/2 à
k fois 3/4 dans la longueur de la tête, 1 fois i/3 à 2 fois dans l'espace
interorbitaire. Préorbitaire plus court que le diamètre de l'œil. Maxillaire
étendu jusqu'au-dessous du bord antérieur de l'œil ou presque. Bord pos-
térieur du préopercule vertical. Dents delà série externe bicuspides(s) assez
volumineuses, au nombre d'une quarantaine à la mâchoire supérieure,
d'une trentaine à l'inférieure, suivie de 3 à h rangées de dents bicuspides.
k ou 5 séries d'écaillés sur les joues. 10 ou 11 branchiospines pointues à
la base du premier arc branchial. Dorsale comprenant XIII-XIV épines
(XIV-XV d'après Boulenger) subégales, la dernière contenue 2 fois 1/2 à
3 fois dans la longueur de la tête, et 12-1 k rayons mous, les médians pro-
W Sauvage , Bull. Soc. Philom., 1882 (1), p. 17/1, et Hist. Madag. Poiss.,
1891, p. Ma.
W D' J. Pellegrin, Mem. Soc. Zoo!. Fr. , XVI,"iyo3, p. 367.
M Boulenger, Pr. Zool Soc. Lond., 1899, p. 109.
W D1 J. Pellegrin, loc. cit.
<6> La gibbosité n'existe pas encore cbez les sujets d'une longueur de îao milli-
mètres; elle commence à apparaître vers 1A0 millimètres et est déjà Irôs mar-
quée à 170 millimètres. Cf. D1' J. Peli.egrik, Sur la gibbosité frontale chez les
Poissons du genre Ptychoehromis, C. H. Ac. Se, 97 mai 1907.
(°) L'échancrure disparaît parfois aux dents médianes chez les vieux sujets.
— 324 —
longés jusqu'au delà de l'origine de la caudale. Anale comprenant III épines,
la 3e un peu plus longue que la dernière dorsale, et 10-12 rayons mous
prolongés comme ceux de la dorsale. Pectorale faisant les a/3 ou les 3/6 de
la longueur de la tête (égalant la longueur de la tête d'après Boulenger),
n'atteignant pas l'anale. Ventrale arrivant à l'anus. Pédicule caudal un peu
plus haut que long. Caudale émarginée.
Coloration chocolat, parfois nuancée de clair sous la tète.
I). XIII-XIV 12-16: A. III 10-12; Sq. 33-36 f^-
V 07. io4 à 108. Coll. Mus. — Madagascar : Exposition coloniale de Marseille.
Celte espèce se distingue de Ptychochromis oligaeanhus Bleeker par ses
rayons mous plus nombreux (1), ses épines plus courtes à la dorsale et à
l'anale, son œil plus petit, son préorbitaire plus étroit; le bord postérieur
de son préopercule vertical, au lieu de descendre obliquement en avant, sa
pectorale plus courte, et souvent le développement de la gibbosité frontale.
Le tableau suivant permettra de différencier facilement les deux espèces à
admettre dans le genre Ptychochomis :
Dernière épine de la dorsale contenue moins de 2 fois 1/2 dans la lon-
gueur de la tête. D. XIII-XIV 11-12; A. III 8-9; Sq. (3i) 32-34
(35) P. oligacanthus Bleeker.
Dernière épine de la dorsale contenue 2 fois 1/2 à 3 fois dans la lon-
gueur de la tête. D. XIII-XIV (XV) 12-1/.; A. III 10-12; Sq. 33-30...
P. belsiïeanus Boulenger.
Missioy de M. F. Geay À Madagascar.
DlAGNOSB D'VN CoLÉOPTÈRE BOSTRYCI1IDE DV GENRE Al'ATE
(A. Geayi nov. sp.),
par M. P. Lesm:.
Le genre Apate comprend une quinzaine d'espèces dont quelques-unes
sont encore inédites, mais qui sont toutes africaines, sauf une seule (/1p. sub-
media Walker), localisée à Geylan et sur la cote voisine du Malabar.
Jusqu'ici, on n'avait rencontré à Madagascar que deux espèces de ces
xvlophages, les Ap. cylindrus (ierslàckcr et A.Jhnoralis Fâhraeus, espèces
qui habitent également une grande partie de l'Afrique orientale. Les ré-
coltes récemment effectuées dans notre possession par M. F. Geay ont
(l' Sur une quarantaine de spécimens de toutes tailles de /'. oKgacanthui
Bleeker, j'ai toujours trouvé au plus g ra\ons mous à l'anale.
— 32;> —
amené la découverte d'une nouvelle forme qui paraît être cantonnée dans
les parties méridionales de l'île et dont nous donnons ci-dessous la dia-
gnose. Ce qui prête un intérêt particulier à la connaissance «lu nouvel [pâte
malgache, c'est que, de tous ses congénères, il est le plus proche parent
de l'espèce indienne, dont le différencient seulement quelques particula-
rités dans la sculpture de la déclivité apicale et dans la conformation du
bord terminal des élylres. Il faut le considérer comme élanl une de ces
formes qui, par leurs affinités, expriment bien le caractère généra] de la
faune malgache.
Apate Geayi nov. sp.
9 Long, circiter ao mill. Corpus elongatum, parallelum, nigrum, pec-
lore, abdomine, antennarum funiculo pedibusque rufo-brunneis, clava
antcnnarum ferruginea. Caput fronte inerroi. selis longis rufis, erectis.
dense circulatim oblecta, vertice antice huviusculo, minutissime subradu-
lalim punctulato, poslice tenuiter granulato, medio longiludinaliler brève
sulcato. Prothorax subquadratus leviler transversus , postice sensim angus-
latus, prouoti area postica haud sulcata, granulis depressis densis, nitidis,
imperforatis , squamiformibus pradita. Elytra grosse (basin versus minus
forliter) rugoso-punctala , venis dorsalibus cariniformibus postice elevatis,
parallelis, ad ambitum declivitatis apicalis acute denliformibus ; declivitate
apicali tola subcariosa, forliter confertim punctata, intervallis granulis de-
pressis minulis apice perforatis inordinatim instructis; margine apicali
incrassato forliter irregulariterque denticulato vel crenulato, angulo sulu-
rali spiniformi.
d* mihi ignolus.
Cette espèce se distingue facilement de ses congénères par la confor-
mation et la sculpture de la déclivité apicale des élytres. L'aspect carieux
de cette région chez Y Apate Geayi tient à ce que sa surface est perforée de
gros points enfoncés assez irrégulièrement distribués et que les intervalles
de ces points sont couverts de grains plus ou moins obsolètes et perforés
au sommet. Sur chaque élytre, les deux nervures dorsales, qui sont très
saillantes en arrière, se terminent chacune, au bord supérieur de la décli-
vité apicale, par une dent plus ou moins aiguë. La troisième nervure dis-
coïdale (à partir de la suture) est moins saillante et se termine en arrière
par un simple tubercule. Le bord apical des élytres, muni de grosses
crénelures ou de dents irrégulières, est très caractéristique; l'angle suturai
est fortement spiniforme. Ces caractères, joints à une taille relativement
élevée et aux particularités de la sculpture du vertex , rendent l'espèce aisé-
ment reconnaissable.
La femelle seule est connue. Des quatre individus examinés par nous, trois
ont été capturés dans le bassin du Fiherena et notamment dans les plaines
— 326 —
du cours inférieur de ce fleuve, par M. et M™ F. Geay. à qui l'entomologie
doit déjà tant de précieuses récoltes. Le quatrième spécimen a été rapporté
du nord du pays Androy par M. Charles Alluaud. Tous font partie des col-
lections du Muséum.
On ne possède encore aucune donnée sur l'habitat précis non plus que
sur les mœurs de l'insecte.
collectioss becveillies pap, m. màubice de rothschild,
dans l'Afrique orientale anglaise.
Insectes : Hyménoptères Jlnéillides
par M. Ernest André.
Odontomutilla voiensia, nov. tp.
9 Nigra, thorace obscure rufo; abdominis segmenta primo macutis dua-
bus apicalibus, aureo-sericeis ornalo; segmenta tertio vitta lata, in medio
iiiterrupta , aureo-sericea prœdito. Caput subquadratum , thorace paulo angus-
tius, rude rugoso-reticulatum , postice viœ arcuatum. Thorax rectanguîarxs ,
fere quadralus , Umgitudinaliter rugosus, lateribm modice crenulatis. \bdo-
men sessile, ovation, segmenta secundo dense sed haud profunde punctalo-
rugoso, segmenta ultimo conve.ro, punctato, area pijgidiali nulla. Pedex spi-
nosi, calcaribus brunneis. Long., J a millim.
Noire, avec le thorax d'un rouge sombre; premier segment abdominal
orné, de chaque côté de son bord apical, d'une tache transversale formée
de puhescence d'un jaune d'or soyeux, qui empiète un peu sur le segment
suivant, ces deux taches séparées par un intervalle un peu plus petit que la
grandeur de chacune d'elles; troisième segment recouvert presque en entier
par une bande de semblable pubescence, interrompue en son milieu et
prolongée jusqu'aux bords latéraux du segment; les segments ventraux
deux à cinq éparsements ciliés de poils jaunes. Tout le corps assez aban-
damment hérissé de poils noirs, sauf sur les joues, les parties de la bouche,
les côtés du thorax, le dessous du corps et le dernier segment dorsal do
l'abdomen, où la pilosité est blanche ou jaune. Pattes noires, hérissées de
poils jaunes, éperons bruns.
Tête subquadangulaire, un peu retrécie en avant, faiblement plus étroite
«pie le thorax, nettement prolongée derrière les yeux, avec le bord posté-
rieur légèrement arqué et les angles bien accentués: Iront et vertox gros-
sièrement ridés réticidés. Yeux grands , elliptiques, distants du bord posté-
rieur el des bords latéraux delà teto d'une longueur un peu moindre que
— 827 —
celle de leur petit diamètre, et plus éloignée de L'articulation des mandi-
bules que des angles de l'occiput; antennes robustes, les articles du funi-
cule courts, le second à peine plus long que le troisième. Tborax court,
presque carré, très insensiblement rétréci en avant et en arrière, ses bords
latéraux à peu près rectilignes et faiblement crénelés, sans tubercules par-
ticulièrement saillants, son bord antérieur droit avec les angles bien
accentués; il est couvert sur le dos de fortes rides Longitudinales, irrégu-
lières, qui s'anastomosent [tour former de longues mailles dont le fond est
marqué de points enfoncés; pleures concaves, les mésopleures et les méta-
pleures presque lisses et luisantes; métathorax tronqué en arrière, inerme
el sans onglet scutellaire. Abdomen sessile; premier segment court cupu-
li forme, sa carène ventrale indistincte; second segment densément et lon-
giludinalement ridé-ponctué en dessus, éparsement et fortement ponctué
en dessous où il est muni à sa base d'une carène courte, séparant deux im-
pressions transversales; dernier segment dorsal convexe, ponctué, sans aire
pygidiale. Pattes armées de fortes épines brunes.
Afrique orientale anglaise : Voï, un seul exemplaire.
Cette espèce est voisine de Yhorrida Sm. qui offre le même mode d'orne-
mentation , mais elle s'en distingue facilement par sa tête à peine moins
large que le thorax, par ses yeux plus rapprochés du bord postérieur et,
des bords latéraux, par son thorax plus carré; beaucoup moins rétréci en
arrière, à sculpture dorsale moins grossière et plus longitudinale, avec
les bords latéraux simplement crénelés, sans tubercules saillants, et enfin
par le second segment abdominal beaucoup moins grossièrement sculpté.
Collections de M. Maurice de Rothschild ,
RECUEILLIES DANS l'AfRIQUE ORIENTALE.
Insectes : Hémiptères ( Hétéroptéres ) nouveaux ,
par M. René Courteaux.
Holopterna antennata nov. sp.
d*. D'un brun marron, couvert d'une pubesceace dorée surtout sur la
partie antérieure du pronotum, moins abondante sur les hémélytres. Têtequa-
drangulaire; yeux saillants; oceiïes très petits, séparés entre eux du double
de la distance qui les sépare des yeux. Antennes densément et assez lon-
guement pubescentes ; premier article d'un ferrugineux pâle, légèrement
plus foncé vers le sommet et un peu plus long que le second : celui-ci avec
sa base et son sommet ferrugineux pâle, brunâtre au milieu: le troisième
— 328 —
article dilaté, à coloration semblable au second et nu peu plus court; qua-
trième article subégal au second, entièrement d'un ferrugineux pâle. Rostre
ferrugineux , atteignant à peine les hanches intermédiaires.
Pronotum rugueux ; angles latéraux dilatés en expansion foliacée, large,
dentée, dirigée en avant; les dents très espacées au bord antérieur, moins
fortes et plus nombreuses au bord postérieur.
Écusson équilatéral . ridé transversalement, L'extrême sommet pâle.
Mésoslernum et métasternum avec une ligne dense de pubescence dorée
en debors des bancbes.
Abdomen un peu plus large que les bémélytres : les angles basilaires des
segments pâles. Abdomen, en dessous, muni de cbaque côté, sur les deuxième
et troisième segments, d'un tubercule arrondi, noir, brillant. Tibias anté-
rieurs et intermédiaires obsolètement dilatés. Cuisses postérieures peu ar-
quées, munies au côté interne de petits tubercules plus distincts vers le
sommet. Tibias postérieurs foliacés; la dilatation externe plus développée,
étroite à la base et s'élargissant jusqu'au sommet, celui-ci tronqué et muni
à l'angle externe d'un petit tubercule ; bord interne pourvu d'une dent aux
trois quarts à partir de la base. Tous les tarses brunâtres couverts de pu-
bescence ferrugineuse ; premier article égal aux deux autres réunis.
Longueur, 22 millimètres; largeur entre les angles latéraux du prono-
lum, 10 millimètres; largeur de l'abdomen, G millimètres.
Étbiopie méridionale : Kounbi (Maurice do Rothschild, 1906), 1 exem-
plaire d*.
Cette espèce diffère de H. valga Linné par le troisième article des antennes
dilaté et par les angles latéraux du pronotum plus largement foliacés, plus
distinctement dentés et dirigés en avant.
Plectrocnemia Rothschildi nov. sp.
d\ Ferrugineux, couvert d'une pubescence assez abondante, surtout
sur le pronotum et l'écusson, moindre sur les bémélytres. Tète quadrangu-
laire, noire; yeux saillants; ocelles petits et très près des yeux. Antennes
entièrement d'un ferrugineux pâle ; premier article d'un cinquième environ
plus long que le quatrième, celui-ci subégal au second et très légèrement
plus court que le troisième. Rostre noir, atteignant à peine les bancbes in-
termédiaires; premier, deuxième et quatrième articles subégaux, le troi-
sième plus court.
Pronotum ferrugineux , densément ponctué et légèrement rugueux. Bords
latéraux obsolètement dentés.
Écusson équilatéral, entièrement noir, ridé transversalement.
Corium ferrugineux, avec, depuis la base jusqu'au trois quarts environ,
une bande mnrginale externe plus ou moins large; clavus avec une bande
noire le long de l'écusson. Connexivum ferrugineux. Dos de l'abdomen
noir, avec les troisième et quatrième segments ferrugineux au milieu.
— 829 —
Dessous <lu corps ferrugineux. Mésosternum noir entre les banches. Al>-
domen en dessous muni latéralement, sur les deuxième et troisième seg-
ments, d'un tubercule conique, noir brillant, ridé et, sur le quatrième
segment, plus [>rès de la ligne médiane et au bord postérieur, de deux
tubercules arrondis, ferrugineux. Bords latéraux des cinquième et sixième
segments arqués en dehors. Segment génital noir.
Toutes les banches, les fémurs antérieurs et intermédiaires et la base
des fémurs postérieurs noirs. Fémurs intermédiaires avec deux dents in-
ternes au sommet, la plus près du sommet plus petite (pie sa voisine.
Tibias antérieurs et intermédiaires ferrugineux.
Fémurs postérieurs ferrugineux, sauf la base, arqués, le bord interne
muni de petits tubercules, plus distincts et dentiformes vers le sommet.
Tibias postérieurs dilatés, noirs, le sommet étroitement ferrugineux; dila-
tation interne moins développée que la dilatation externe, très longuement
sinuée depuis la base jusqu'aux deux tiers environ où elle se relève légère-
ment en dent obtuse, puis sinuée a nouveau jusqu'au sommet: dilatation
externe tronquée au sommet et pourvue d'un petit tubercule à l'angle ex-
terne. Tarses à longue pubescenec dorée en dessous, surtout le premier
article; celui-ci de longueur égale aux deux autres réunis, ferrugineux;
deuxième et troisième article brunâtres.
9. La femelle diffère du mâle par son abdomen plus élargi, par les
tubercules des deuxième et troisième segments plus petits et plus arrondis,
par l'absence des tubercules ronds sur le quatrième segment. Les fémurs
postérieurs sont moins épais, presque droits, avec un lobe obtus denti-
l'orme commençant au milieu et tronqué près du sommet. La dilatation
externe des tibias postérieurs presque droite, sans sinus et par conséquent
sans dent.
Longueur, 21-26 millimètres; d\ largeur abd., 5-5 millim. 5; 9, lar-
geur médiane abd., 7 millim. 5-8 millimètres.
Afrique orientale anglaise : Molo, Escarpment, Naivasha, Lumbva.
(M. de Rothschild , iqo5.)
Nous avons placé cette espèce dans le genre Plectrocnemia, malgré les
caractères antenuaires donnés par Stâl (Enum. Hemipt, III, p. 39, 187.3),
les autres caractères du genre ne permettant pas de l'en séparer.
Notre espèce, qui rappelle par la disposition de sa coloration le P. cru-
ciala Dallas, en diffère surtout par la longueur des articles des antennes.
Corizus ornatus nov. sp.
Couvert d'une longue pubescence tlave. Tête lisse, noire, munie d'un
sillon longitudinal sur le disque; les joues, les tubercules antennifères et
une ligne transversale en arrière des yeux d'un jaune orangé ou rouge.
Antennes noires, le premier article n'atteignant pas le sommet de la tête.
Deuxième article deux fois plus long que le premier et légèrement plus court
— 330 —
que le troisième, le quatrième article le plus long et le plus robuste. Rostre
noir, long, atteignant le milieu «lu deuxième segment abdominal: premier
article subégal à la tète, les trois derniers articles subègaux.
Prouolum orange ou rouge avec une bande transversale au bord anté-
rieur et deux taches semi-circulaires accotées au bord postérieur, noires;
ces taches cjuelqnefois conlluentes et s'allongeanl jusqu'à la bande anté-
rieure formant ainsi on triangle jaune ou rouge sur le disque. Bord posté-
rieur en arrière des taches noires étroitement llave ou rouge.
Ponctuation du prouolum assez profonde et éparse, sauf le long du bord
antérieur, un petit lisseret qui est lis-.'.
P]cusson noir, profondément ponctué, les bords latéraux lisses, llaves ou
rouges jusqu'au sommet, celui-ci acuminé.
Corium hyalin; l'exocorie noire; l'angle apical du corium rouge, sauf
l'extrême sommet qui est noir. Membrane hyaline dépassant l'abdomen du
tiers de sa longueur.
Dessous du corps flave. orangé ou rouge. Sternum de couleur variable.
Prosternum avec une tache noire près de l'épaule, mesosternum et meta-
sternum avec une tache noire bordée de flave entre le bord antérieur et les
hanches: ces taches souvent obsolètes et disparaissant complètement qm-l-
quefois.
Abdomen rouge ou llave.
Pattes de couleur variable : tantôt entièrement noires, tantôt avec les
fémurs, en dessous, orange ou rouges, ponctués de noir.
Longueur (membrane comprise), 10 millimètres.
Afrique orientale anglaise : Foret de Nairobi. Escarpmeul (M. de Roths-
child).
Celte espèce correspond en partie à la description de G. ruhricosus Bo-
livar ( [Bull, soc. Esp. Hist. nat., 1870, [8], p. i3o), espèce que nous ne
connaissons pas en nature: notre C. oriiatus n'en est peut-être qu'une \a-
riété, mais la description de Bolivar est trop courte pour permettre de
l'assurer.
Dermatinus Aethiopicus uov. sp.
D'un noir mat, éparsement couvert de pubescence blanchâtre. Tête un
j>eu moins longue que large (yeux compris), à ponctuation extrêmement
fine et serrée. Antennes noires, éparsement poilues, le quatrième article
(ouvert d'une courte pubescence blanchâtre, deuxième et troisième ar-
ticles presque égaux , le quatrième un peu plus long que ceux-ci et un peu
plus court que le deuxième. Rostre atteignant les hanches postérieures;
premier article robuste, les autres plus grêles. Prouolum. écussou et cories
obsolètiment ponctués. Extrême sommet de l'écusson, bords latéraux du
pronotum et bords latéraux des cories antérieurement, étroitement llaves.
Dessous du corps finement pubescenl. Pattes avec des poils raides.
— 331 —
Fémurs antérieur» rendes, convexes, largement et assez profondément
sillonués eu dessous, armes à la hase d'une forte dent et, «le chaque côté
du sillon, d'une série de petites épines denliforines. Tibias antérieurs
arques, d'un ferrugineux obscur. Pattes inlermédiaires el postérieures
noires; les tibias quelquefois d'un ferrugineux sombre; premier article
des tarses une fois et demi plus lony que les deux damiers réunis.
Longueur, G nidlini. 5.
Ilarrar; Ethiopie méridionale: Lac Marguerite (M. de Rothschild,
iûo5).
Rectification. — Nous avons décrit (Bull. Mus. hisi. n<it. Paria, n i,
p. 3G, 1007) un Tessaratominae sous le nom de Cyclogaster Vassei; mais
le terme Cyclogaster étant préoccupé, comme l'a justement fait remarquer
Bergroth (Revue d'Enl., 1891, X, p. ai 4), notre C. Vassei devient donc
le Natalicola Vassei.
Description d'espèces nouvelles de Diptères piqueurs
de l'Afrique tropicale,
par M. Jacques Surcouf, chef des travaux de zoologie
au Laroratoire colonial du Muséum.
Tabanus Laverani nov. sp.
Type : un spécimen femelle provenant du Bas Rio Nuucz (Guinée
française), en 190A, et communiqué par M. le Dr Laveran, membre de
l'Institut.
3 autres 9 de la même origine.
Le British Muséum possède deux exemplaires de cette espèce provenant
de Sierra-Leone , Songotown, avril iqoA (Major Smith), et de Gambie
(Dr E. Hopkinson D. S. 0.) 1906-237.
Je dédie cette nouvelle espèce du groupe de T. albilinca à M. le Profes-
seur Laveran , qui a constamment enrichi la collection des Tabanides du
Muséum de nombreux spécimens.
Le Tabanus Laverani nov. sp. avait été réuni en 190^ au T. unili-
nealus Lœw, par J. Martin. Ces deux espèces très voisines sont cependant
distinctes.
Taille : 10 millim. 5-12 millimètres.
Veux sans bandes ni dessins , glabres , bande frontale six fois aussi haut.'
que large, blanchâtre, portant une callosité oblongue,rougeâlre, prolongée
par une ligne droite de la même couleur, peu saillante et épaissie , vertex
avec quelques poils noirs. Bord postérieur de la tète cilié de courtes soies
— 332 —
blanches. Triangle frontal d'un blanc jaunâtre, antennes rouge fauve à
extrémité apicale concolore; premier article testace'à pubescence noire, peu
dense à la partie supérieure. Palpes renflés d'un blanc jaunâtre à pubes-
cence blanche mélangée de poils noirs sur la face externe, joues à poils
blanchâtres, barbe blanche, face peu velue.
Thorax brun noirâtre portant deux bandes médianes et deux bandes la-
térales blanc jaunâtre entières et atteignant le sommet du thorax, à pubes-
cence rare et concolore. Scutellum bordé par une tomentosité grise , flancs
à poils noirs épars, pectus cendré à pubescence blanchâtre, molle. Abdo-
men rouge brun dans toute sa partie supérieure portant sur les six premiers
segments une bande blanche étroite , de largeur constante. La pubescence
de l'abdomen est noire sur les parties brunes et augmente de densité vers
l'apex: elle est blanche sur la bande; les poils noirs s'étendent cependant sur
cette bande dans les deux derniers segments. Les flancs portent de chaque
côté une bande semblable à pubescence blanche, qui se relie à la couleur
générale du ventre. Celui-ci est blanc, à pubescence blancbe mélangée de
nombreux poils noirs aux deux derniers segments ventraux. Pattes d'un
rougeâtre pâle à pubescence blanche, tarses bruns à pubescence concolore.
Ailes hyalines à stigma jaune , disque des balanciers jaune.
Celte espèce est intermédiaire entre le T. unilœnialus R. et le T. uni-
lineatus Lœw. Elle diffère de T.unitœniatus par la forme de la callosité fron-
tales, les palpes renflés, les antennes à extrémité concolore, les segments
abdominaux non bordés de blanc, l'apex non rembruni.
Le T. Laveront nov. sp. se dislingue du T. unilineatus Lœw par l'apex
non noirâtre et les ades hyalines à sligma jaunâtre, tandis que T. uui-
lineatus a le bord externe des ailes presque noir.
Collection du Muséum.
Tabanus Martini nov. sp.
Type : une femelle provenant de la Guinée et recueillie en 1907 par le
D' Martin.
5 autres femelles de la même provenance.
Je dédie cette espèce nouvelle à M. le D' Martin, à qui le Muséum doit
déjà de nombreuses communications.
Celle nouvelle espèce appartient au groupe de T. tempérâtes Walk, va-
riété africaine de T. bovrnus L. , el se dislingue nettement des autres espèces
(\\i groupe par son aspect caraclérislique.
Longueur, i4 millimètres.
Yeux sans bandes ni dessins; bande frontale cinq fois plus haute que
large, recouverte par une courte tomentosité blanchâtre et portant une cal-
losité de forme ogivale non tangente aux yeux et prolongée par une ligne
étroite, un peu épaisse, jusqu'au delà du milieu de la distance du vertex.
Antennes noires; premier article à pubescence blanche, palpes allon-
— 333 —
gës, d'un blanc jaunâtre à pubescence blanche el perlant sur Loute
leur partie externe «les poils noirs rares et régulièrement disposés; triangle
frontal d'un blanc jaunâtre brillant, barbe blanche, joues .hérissées d'une
pubescence blanche. Thorax noir à cinq bandes blanches, la médiane courte
el étroite; les bandes latérales se rejoignent au sommet du thorax, au-dessus
du scùtellum; le thorax porte nue pubescence rare et concolore; flancs à
poils noirs, pectus à pubescence cendrée et quelques touffes de poils jau-
nâtres; scùtellum à tomenlosité blanchâtre horde de poils blanchâtres.
Abdomen brun noirâtre, sombre, portant un triangle médian blanc sur les
segments a, 3, 4, 5, 6; des triangles latéraux blancs nettement visibles
sur les segments 2 , 3, 4, et deux taches, de forme indistincte, sur le
5e segment. Le triangle médian équilatéral du 2e segment atteint la moitié
de la hauteur du segment et n'est pas relié aux triangles latéraux; le
triangle médian du 3e segment n'atteint que le tiers de la hauteur du seg-
ment: sa base est plus large que celle du triangle précédent et se relie aux
taches latérales triangulaires le long du bord postérieur; le triangle mé-
dian du h" segment occupe la hauteur totale et est relié aux taches laté-
rales; celui du 5° atteint la hauteur entière et ne conllue pas avec les taches
latérales de forme indistincte. Pube?cence rare, de la couleur des différentes
régions colorées, ventre cendré à pubescence blanchâtre. Pattes d'un rou-
geàtre pâle à pubescence blanche, tarses rembrunis à pubescence noire.
Ailes hyalines un peu grises, stigma jaunâtre, 5e nervure longitudinale
légèrement estompée de brun. Balanciers à disque jaunâtre.
Collection du Muséum.
Tabanus Boueti nov. sp.
Type : un exemplaire femelle recueilli en Basse-Côte d'Ivoire par M. le
D' Bouet, à qui nous le dédions.
Ce Taon appartient au groupe de T. ruficrua P. B. et au sous-groupe qui
contient T. obscurissimus Ricardo et T. Besti Surcouf.
Brun-noirâtre, ailes brunes, tibias blancs.
Longueur, i3 millimètres.
Yeux bronzés, glabres; bande frontale étroite, cinq fois aussi haute que
large, brune, portant une callosité étroite prolongée sans rétrécissement
par une ligne mince non dilatée, s'étendant jusqu'au deux tiers de la hau-
teur vers le vertex. Antennes; î™ et a" articles' courts, noirâtres à pubes-
cence noire, 3e article très long, rouge, portant la dent très près de la
base, segments extrêmes du 3° article à pubescence noirâtre très serrée.
Palpes peu renflés, noirs, à pubescence noire; barbe noire, poils des joues
peu nombreux, noirs. Thorax et scùtellum brun noirâtre très foncé à courte
pubescence éparse noire, plus dense sur les lianes et la partie scutellaire;
pectus semblable. Abdomen noirâtre à courte pubescence noire, éparse.
Hanches, fémurs, tibias dans leur quart apical et tarses d'un noir profond
Muséum. — un. a3
— 334 —
à pubescence noire, brillante et assez grossière; tibias dans leurs trois
quarts basilaires d'un blanc pur. à pubescence blanche.
\iles brunes, plus claires à l'apex. Balanciers jaunâtres à disque blanc.
Collection de l'Institut Pasteur.
Le Tabanus Boueti nov. sp. fait partie d'un envoi important de M. le
Dr Bouet, qui a été fait dans des conditions exceptionnelles de soin, et
tous les Insectes sont arrivés dans un état absolu de fraîcheur, qui tient à
l'excellence de la méthode employée. Il importe de la signaler , car son
emploi peut permettre à tous d'expédier ces Insectes de conservation ditli-
cile.
Chaque Insecte est piqué par une très comte épingle sur une étroite
lame de liège de 35 millimètres environ de longueur sur 5 millimètres de
largeur. Ainsi piqué, l'Insecte est introduit dans un tube court en verre
de lio millimètres environ: un tampon de ouate placé au fond empêche le
déplacement de la lame de liège, puis un bouchon est solidement enfoncé,
qui comprime et maintient l'extrémité supérieure du liège. L'Insecte ne
porte donc par aucune de ses parties contre le verre et il arrive ainsi aussi
net que quand il a été capturé. La seide précaution à prendre consiste à
flamber le tube et à dessécher soigneusement le Taon avant de boucher,
pour éviter la fermentation et la moisissure toujours à redouter dans les
pays humides intertropicaux.
Le nombre des espèces comprises dans l'envoi du Dr Bouet n'est pas très
considérable; mais outre une espèce et un genre nouveaux, la fraîcheur
des autres spécimens nous a permis d'acquérir des notions plus exactes sur
leur coloration et de séparer deux espèces voisines, qui sont Tabanus Kings*
leyi Rie. et Tabanus Blanchardi S.
Le Dr Bouet a recueilli de nombreuses observations biologiques, que
nous réunirons postérieurement en une note plus détaillée ; aussi ne don-
nons-nous ici que la nomenclature des espèces recueillies.
Les Insectes représentés dans l'envoi de la Basse-Côte d'Ivoire sont les
suivants :
Tabanus secedens 9 Walker.
T. NIGROHIRTUS 9 Rie.
T. RUFICRUS 9 P. B.
T. vARiABiLis 9 Loew.
T. Bla>chardi 9 S. nec T. Kingsleyi 9 R.
T. ClIKWUERl 9 S.
T. GutoNKNsis 9 Macq.
T. Boueti 9 nov. sp.
T. argenteus 9 S.; cotype, le type décrit dans le dernier numéro du
liullchn du Muséum appartient à la collection du Musée d'histoire
naturelle de Hambourg.
— 335 —
T. t eniola 9 Macq.
T. ivsciati s 7 Fabricius,
T. itrjpes 9 Valider Wuip.
Rhinomyza dbntigornis '■' \\ ied.
Un spécimeD mâle d'un genre nouveau voisin de Rhinomyza avait été
considéré comme le mâle de B.denticornis; la communication oui nous a
été faite de la collection du Musée du Madrid nous a permis d'\ trouver le
véritable mâle de R. dcitticornis; il est très voisin de la femelle |>ar sa taille,
son aspect et sa coloration, cl il diffère complètement du mâle présumé,
qui coustilue un genre nouveau.
De nombreux Hœtnatopota, M use ides, Megarrhinus et Culiddes font partie
de cet envoi et sont à l'étude.
Si k UM NOUVEL AlCYONIDE DU r.OLFE DE TiDJOUllMI
(Saroophytum mycetoides wv.sp.),
pas M. Ch. Gravier.
Un premier exemplaire de cet Alcyiouidé fut dragué le 20 lévrier îuo/i,
à 20 mètres de profondeur, dans le récif du Météore (golfe de Tadjourah,
côte française des Somaiis); un autre, de beaucoup plus grandes dimen-
sions, fut extrait à 18 mètres de profondeur, du récif du Pingouin, voisin
du précédent, le 29 février iqo4.
Le premier se présente sous la forme d'un Champignon à chapeau , com-
mune à plusieurs genres de la famille à laquelle il appartient. Le pied a un
peu moins de ho millimètres de hauteur et 22 millimètres de diamètre
moyen. Il s'élargit un peu à sa base, à laquelle sont restés adhérents les
fragments de Polypiers morts sur lesquels la colonie était fixée.
Le chapeau est une lame de forme arrondie, de 85 millimètres environ
de diamètre. $' étendant à peu près également tout autour du pied; son
épaisseur décroit graduellement du centre à la périphérie; le bord libre est
mince et ondulé. La couleur, à l'état vivant, est d'un brun jaunâtre assez
foncé ; les autozoïdes sont de teinte beaucoup plus claire. Entre ces der-
niers, dont le nombre , par unité de surface,, va en croissant du centre à la
circonférence , on aperçoit , à la surface du chapeau , une mosaïque formée
par les siphonozoïdes juxtaposés, séparés les uns des autres par des aligne-
ments de spicules. La face inférieure du chapeau a un faciès très différent :
elle présente de très fines cannelures convergeant vers le pied. La partie in-
férieure de celui-ci est très rugueuse ; elle est recouverte de spicules de taille
beaucoup plus considérable que ceux de la région située au-dessus d'elle.
Le second exemplaire de la même espèce n'a malheureusement pas été
a3.
— 336 —
ramené intact par la drague. Plus de la moitié de la colonie est restée atta-
chée au fond sur laquelle elle vivait. D'après les dimensions du fragment
recueilli, le diamètre du chapeau devait dépasser largement 20 centi-
mètres.
Les autozoïdes sont, à de très rares exceptions près, entièrement à l'état
d'extension. La longueur de la partie extérieure au chapeau est, chez les
plus grands d'entre eux, de i> millimètres; la largeur de la partie hasilaire.
de o millim. 8; celle de la partie terminale, avec les tentacules complète-
ment étendus, de 2 millim. 5. Les autozoïdes ont leur paroi soutenue par
des spicules en forme de hâtouuets noueux , grêles , longs , en moyenne , de
0 millim. 070 , larges de o millim. 026. Ces spicules sont parsemés et épars
dans la région basilaire; mais, à la face inférieure des tentacules, ils sont
disposés régulièrement en chevrons emboilés les uns dans les autres, avec
leurs sommets tournés vers l'extrémilé libre de ces appendices. Dans la partie
terminale des tentacules, ils prennent la forme de granulations d'aspects di-
vers et de dimensions variées , très réduites par rapport à la longueur des pré-
cédents. Les tentacules, relativement très courts, ne possèdent qu'une seule
rangée de pinnules rudinientaires. L'orifice buccal est très étroit. Le pha-
rynx ne s'étend guère au delà d'un millimètre au-dessous de la surface et
ne mesure pas plus de o millim. 5 de diamètre dans sa partie inférieure.
Les cloisons diminuent rapidement de largeur au-dessous du pharynx. Leur
bord libre épaissi et ondulé constitue les entéroïdes, relativement peu dé-
veloppés.
La musculature de ces cloisons est très réduite; elle est constituée par
une couche très mince de fibres musculaires qui sont un peu plus denses
au voisinage du bord libre, sans former de bourrelet; leur situation est la
même que chez les Alcyonium : elles appartiennent à la face qui est tournée
vers le siphonoglyphe.
Les cloisons dorsales se distinguent des autres par la forme du bord libre;
tandis que ce dernier est divisé par un sillon médian et cilié chez elles, il
reste entier chez les autres.
Toutes les cloisons, tant les dorsales que Jes latérales et les ventrales, se
prolongent fort avant dans la cavité des autozoïdes, dont les plus anciens
s'étendent jusqu'à la région basilaire du pied. Dans la plus grande partie
de leur trajet, les autozoïdes se disposent presque parallèlement à la face
supérieure du chapeau; ce sont ces tubes autozoïdaux qui, dans les spéci-
mens conservés et légèrement contractés, produisent les cannelures rayon-
nantes de la face inférieure.
Dans la partie centrale, la plus âgée par conséquent du grand exem-
plaire, les cloisons latérales et ventrales présentent, sur leur bord libre,
des ovules à tous les états de développement.
Les siphonozoïdes. fort nombreux par rapport aux autozoïdes, occupent
tout l'espace laissé libre par ces derniers à la face supérieure du chapeau.
— 337 —
Leurs territoires y sont délimilés par des sortes de murs résultant de l'ac-
cumulai ion de spicùles. Par pression réciproque, ces siphonozoïdes conti-
gus sont devenus polyédriques; leur contour à la surface esl polygonal et
généralement hexagonal. Au centre de chacun d'eux, on voit l'orifice buccal
en forme d'ellipse et entouré par un léger bourrelet; par transparence, on
aperçoit assez nettement les huit cloisons internes. Les spicùles de la face
supérieure sont de forme très irrégulière, avec des protubérances de dimen-
sions et de configurations variées sur toutes les faces; leurs dimensions
moyennes sont de 70 à 80 (i pour la longueur, de 3o à ko \i pour la lar-
geur; certains, exceptionnellement, atteignent 110 p de largeur, avec une
extrémité en pointe et l'autre plus ou moins étalée. Ce sont des spicùles de
mêmes caractères et de même taille, à peu de chose près, que l'on observe
à la face inférieure du chapeau, où leur répartition, très dense, est à peu
près homogène. De huit cloisons, les dorsales seules ont leur bord libre
épaissi: les deux autres, diamétralement opposées ou ventrales, sont moins
développées; les deux autres paires sont encore plus réduites, mais néan-
moins sont aussi constantes. Dans le pharynx, le siphonozoïde prend un
développement considérable et constitue , à lui tout seul . la moitié de la paroi
de ce tube. Les hautes cellules dont il est formé portent de puissants fla-
gella qui indiquent l'importance du rôle joué par les siphonozoïdes clans
la circulation de l'eau à travers la colonie.
Le mésoderme, qui est très développé dans les régions profondes de cet
Alcyonidé . renferme de rares cellules pourvues d'un noyau relativement volu-
mineux se colorant d'une façon intense par l'hématoxyline ferrique , avec des
prolongements en nombre variable, de 2 à h en général. Ces cellules, de
très faibles dimensions, largement séparées les unes des autres, ne parais-
sent avoir, en aucun point, de rapports avec les cellules de l'endoderme.
Les parois des siphonozoïdes, de même que celles des autozoïdes péri-
phériques, sont renforcées par des spicùles grêles de forme plus ou moins
irrégulière Ces spicùles. qui ont jusqu'à o millim. 45o de longueur, de-
viennent plus nombreux dans les parties profondes, voisines de la face
inférieure , où ils prennent , en même temps , des dimensions plus fortes.
Les spicùles caractéristiques de la région basilaire du pied ont la forme
de fuseaux épais, à pointe mousse et quelquefois un peu tordue, ayant
jusqu'à o millim. 7.S0 de longueur et o millim. 160 de largeur. Leur surface
est toute hérissée de protubérances de grandeur-variée , à contour déchiqueté ,
disposées sans ordre chez certains d'entre eux, formant grossièrement des
rangées transversales ou ceintures dans certains autres.
Les siphonozoïdes séparés par de minces cloisons, surtout à la péri-
phérie, communiquent entre eux par des fenêtres à contour arrondi, dont
certaines ont jusqu'à o millim. a3o dans leurs plus grandes dimensions. Au-
tour de ces ouvertures, les noyaux de l'endoderme sont particulièrement
denses.
— 338 —
Les autozoïdes communiquent entre eux et avec les siphonozoïdes par
des canaux creusés dans le mésoderme, tapissés par un épilhéliuni colum-
naire où les noyaux sont fort serrés. Pour certains d'entre eux , la ciliation
apparaît nettement dans les coupes: pour certains autres, elle est absolu-
ment indiscernable, ce qui lient peut-être à l'insuffisance de fixation des
tissus. Nulle part, on ne voit trace de canaux longitudinaux, à trajet plus
ou moins parallèle à celui des autozoïdes sur lesquels se branchent les
canaux transversaux aboutissant aux autozoïdes ou aux siphonozoïdes voi-
sins, ainsi que Moseley(1 l'a décrit et figuré. Les relations des autozoïdes
entre eux ressemblent beaucoup plus à celles que Hickson'2' et Ashworth (l)
ont fait respectivement connaître chez VAlcyonium digitatum et chez les
Xeniidae, qu'à celles qui ont été indiquées par iMoseley chez le Saroophytm.
Toutes les parties de la colonie renferment de nombreuses Zoochlorelles
dont il sera question dans une note ultérieure.
L'Alcyonidé décrit ci-dessus rentre dans le genre Sarcopkytum Lesson.
Dans sa revision de la famille des Alcyonidés, kùkenthal' caractérise
ainsi le genre Sarcophytum :
Kolonie hutpilzf&rmig. Polypen voHkommen retractil, sehr klein. Mil
Dîmorphismus und relativ groszen Siphonozoiden. Keine Scheidung des ento-
dermalen Kanalnetzes. Spicula mit mregelmâszig angeordneten Warzen.
11 se distingue nettement des trois espèces du même genre actuellement
connues dans la Mer Bouge, S. glaucum Quoy et Gaymard, vav. pauper-
cuîum von Marenzeller; S. Ehronbergi von Marenzeller; S. trocheliophorum
von Marenzeller décrit par Ehrenberg (i834) sous le nom à'Halcyomum
pulmo, et par Klunzinger (18771 yous 'e nom ^e Sarcopliytuvi pulmo. Au
point de vue de la forme extérieure, ce Sarcophytum du golfe de Tad-
jourah, pour lequel nous proposons le nom de S. mycetoides, ressemble
au Sarcophytum philippinensis Wright et Sluder'^.
W H.-N. Moseley, «Challenger» Reports , Zoology, vol. ]I , Corals , Heliopora
and Sarcophyton , 1881.
'2) S.-J. Hickson, Tlio Anatorny of Alcyonium digitatum, Quart. Jour, oj microsc.
Se, vol. WWII, part IV, i8g5.
M J.-II. VsnwoRTH , Report on the Xeniidae collected by D1 Willey, Zool. Résulta,
part IV, 1900.
'*' W. Kùkenthal, Alcyonacea, Wissensch. ISrgebn. der deutsch. Tiefste-Expe-
dition, i3or Bd, 1906.
'r'> C.-P. Wiught and Th. Studek kChaxlrngbr», Reports, Zoology, vol. XXXI,
Alcvonaria, 1889.
— 339 —
NoTE SUR QUELQUES CORAUX DES nÉcilS DU GOLFE HE TàDJOURAB ,
PAR M. Cil. (jIIAVIER.
[D'après un Mémoire de T. Wayland Vauuiian1', Guatodian, Madreporaria ,
U.S. National Muséum, and Geoloffist, U.S. Geological Survey.]
I
M. T. Wayland Vaughan, à qui on doit de fort beaux travaux sur les
Polypiers, a bien voulu, sur mes instances, se charger de l'étude d'une
partie de la collection de Coraux que j'ai recueillie dans les récifs du golfe
de Tadjourah et qui emprunte un intérêt spécial à sou lieu de provenance ,
intermédiaire entre la Mer Rouge et l'Océan Indien. Le savant naturaliste
américain ne s'est occupé que des formes robustes, facilement transportables,
comme les Astrea, les Vungia, les Astreopora, les Goniopora, etc. Quant
aux colonies ramifiées et parfois si fragiles, comme celles des Acrophora ,
des Seriatopora, des Stylophora, etc., elles feront l'objet d'un travail
ultérieur.
Les Polypiers dont il est question ici vivaient dans les récifs du Mara-
bout, de la Mission, Bonhoure, du Pingouin et du Météore; j'ai donné la
carte de ces récifs dans la troisième partie de mon mémoire sur les Annélides
Polychètes de la Mer Rouge [Nouvelles Archives du Muséum d'histoire natu-
relle, k° série, t. VIII, 1906, p. 12 5).
Sur 3i espèces déterminées par T. Wayland Vaughan, U sont nouvelles,
savoir :
Physogyra somaliensis nov. sp.
— Gravieri nov. sp.
Goniopora somaliensis nov. sp.
— djiboutiensis nov. sp.
Les types de ces espèces nouvelles sont la propriété du Muséum d'his-
toire naturelle de Paris; les paratypes ou les fragments de types sont con-
servés au U. S. National Muséum (Washington).
Genre Physogyra Quelcli.
Deux espèces de ce genre étaient seules connues jusqu'ici : Physogyra
aperta Quelch, de Banda, et PUrogyra Lichtensteini M. Edwards et Hainie,
M T. Wayland Vaughan, Some Madreporarian Gorals from frencli Somaliland ,
East Africa, collected by Ur Charles Gravier, Proceed. ofthe United States National
Muséum, vol. XXXII, 1907, p. 949-366, with plates XVII-XXVI1I.
— 340 —
dont l'origine est inconnue et qui n'a jamais été figurée. J'ai eu la bonne
fortune d'en rapporter deux autres de Djibouti :
Physogyra somaliensis nov. sp.
— Gravieri nov. sp.
Gbnrk Orbicella Dana.
Ce genre est représenté dans notre collection par quatre espèces :
i° Orhicei.lv Mimkoensis Gardiner.
Découver le récemment par J. Stanley Gardiner au cours de son ex-
ploration des archipels des Laquedives et des Maldives (1899-1900).
2° 0. ( Leptastrea) indeqdalis klunzinger.
Trouvée en premier lieu par Klunzinger dans la Mer Bouge.
3° 0. (Leptastrea) Bottae Milne Edwards et Haime.
Connue également dans la Mer Rouge.
4° Orbicella anndligera Milne Edwards et Haime.
Cette espèce a été recueillie d'abord dans la Nouvelle-Hollande et la
Nouvelle-Irlande et trouvée, il y a quelques années, par J. Stanley Gardiner
dans l'archipel des Laquedives et des Maldives. T. Wayland Vaughan l'a dé-
crite et figurée à nouveau.
Genre C>plia*trea M. Edwards et Haime.
Gyphastrea ForskÂliana M. Edwards et Haime.
Les récifs des archipels des Laquedives et des Maldives possèdent ('gaie-
ment cette espèce, qui aété signalée tout d'abord dans la Mer Bouge. T. Way-
land Vaughan en a donné une description approfondie, accompagnée de
ligures.
Genre Aphrastroa M. Edwards et Haime.
Aphrastera deformis Lamarck.
.1. Stanley Gardiner a trouvé aussi cette espèce dans les Laquedives et les
Maldives.
Genre Echinopora M. Edwards et Haime.
Echinopora Ehrenbergi M. Edwards et Haime.
Un jeune spécimen à' Echinopora était attaché à la base d'un Orbicella
Bottée. T. Wayland Vaughan pense qu'il s'agit d'un individu immature
d' Echinopora Ehrenbergi, ce qui est d'autant (dus vraisemblable que ce der-
nier, dont j'ai rapporté de grands spécimens très typiques, n'était pas rare
dans les récifs de la baie de Djibouti.
— 3/i 1 —
Genre Favit«'M Link.
Favitks 8PIN08A Klunzinger.
Klunzinger a décrit cette espèce de la Mer Rouge sons le nom de PWb-
nastrœa spinosa.
'.i m;i Failli Oken.
J'ai rapporté, du golfe de Tadjourah, deux espèces de ce genre :
i" Favia Okkm M. Fdwards et Haime.
Les quatre spécimens de cette espèce présentent des variations considé-
rables en ce qui concerne l'épaisseur des septa et des côtes.
2" Favia Swignyi M. Edwards et Haime.
Les quinze spécimens de cette seconde espèce offrent à considérer aussi
de nombreuses variations.
Genre Goniastrea M. Edwards et Haime.
Ce genre est également représenté dans notre collection par deux
espèces :
i ° Gomopora pectinata Ehrenberg, dont les cinq spécimens ont suggéré
d'intéressantes remarques à T. VVayland Vaughan.
-?,° Goniopora retiformis Lamarck,qui, comme l'espèce précédente, est
connue aujourd'hui non seulement dans la Mer Rouge, mais aussi dans les
archipels des Laquedives et des Maldives.
Genre Maeandra Oken.
Deux espèces de Mœandra figurent dans la collection rapportée du golfe
de Tadjourah :
r Mœandra pachychila Ehrenberg, trouvée déjà dans la Mer Rouge par
Ehrenberg et Klunzinger.
a" Meandra lamellina Ehrenberg.
Une belle série de vingt-deux spécimens de cette Méandrine met en
évidence les variations de l'espèce décrites en,détail par Klunzinger.
Genre Sclerophyllia Klunzinger.
Sci.EROPHYf.uA margariticola Klunzinger.
T. Wayland Vaughan a décrit les trois spécimens de cette espèce que
j'ai recueillis en 190/1 ; j'en ai rapporté un antre fort bel exemplaire dans
l'alcool.
— 342 —
Genre Sideroslrea de Blainville.
Siderastrea Savignyaiu M. Edwards et Haime.
Un spécimen typique de cette espèce a été trouvé dans les récits du golfe
ilr Tadjourah.
Genre Coscinarsea M. Edwards et Haime.
GOSCINAR/EA MONILE Foi'skÛl.
T. Wayland Vaughan a figuré à nouveau cette espèce de la Mer Rouge.
Genre Fungia Lamarrk.
Le genre Fungia ne compte pas moins de six espèces dans notre collec-
lîon :
1° Fungia (Cvcloseris) pateela Ellis and Solender. — 12 spécimens.
2° — (Gycloseris) cvclolites Lamarck. — 1 spécimen.
3° — plana Studer. — 1 1 spécimens.
4° — coNciNNA Verrill. — 3 spécimens.
5° — fongites Linné. — 16 spécimens.
()° — echinata Pallas. — 9. spécimens.
Genre H«rpetolitlia Esehscholtz.
Herpetolitha foliosa Ehrenberg.
Parmi les six spécimens de cetteespèce, quatre montrent des (rdetarlm)pnt
scarsn très distincts. T. Wayland Vaughan a déjà attiré l'attention sur ce
phénomène dans un travail antérieur (1).
Genre Astreopora de BlainviHe.
Astreopora Ehrenbergii Bernard.
Un spécimen.
Genre Goniopoi-a Quoy et Gaymard.
(Quatre espèces de ce genre, dont deux nouvelles, ont été reconnues par
T. Wayland Vaughan dans la collection laite à Djibouti en 1 yo4 : ce sont :
1° Goniopara Somaliensis nov. sp.
;>." — Djiboutiensis nov. sp.
3° Goniopora Stokesi M. Edwards et Haime, décrite à nouveau et figurée
par T. AVayland Vaughan.
4° — planulata Ehrenberg.'
M T. Wayland Vaughan, A Critical Review of thc Literature on the simple
Gênera of tlie Madreporaria Fiinjuda, \\illi a Tentative Classification, Proceed.
I . S. \at. Mus., Vol. XXVIII, i9i>5, p. 37i-'i-'i.
— 3/i3 —
I!
Kn échange des spécimens d'espèces du golfe de Tadjourah qu'il ne pos-
sédait pas, le Muséum national des États-Unis a olïert de» exemplaires des
espèces suivantes qui viennent combler d'une manière heureuse quelques-
unes des nombreuses lacunes de la collection de Polypiers du Muséum
d'histoire naturelle de Paris :
A.NISOPSAMMIA profunda Pourtalès. — Géorgie.
Utrangia rathbdni T. W. Vaughan. — Brésil.
Balanophyllia floridana Ponrtalès. — Key Wesl.
Dbltocyathos mucus Micli. — Iles Windward.
Desmophyllum ingens Moselej . — Patagonie.
Kwia gravira Verrill. — Brésil.
Dendrophvllia cornucopia Pourtalès. — Key West.
Fiabelli m Ar,Ai!ASTRUM Moseley. — Gaj) Fear.
— \N<ii lare Moseley. — Martha's Vineyard.
— delbdens von Marenzeller. — I lavai.
— PAVONiNUM Alcock. — Maui.
Madrepoua galapagexsis T. W. Vaughan. — Iles Galapagos.
Mussv (Symphvllia) rraziuensis Verrill. — Brésil.
— Hartti Verrill. — Brésil.
— Hartti var. conferla Verrill. — Brésil.
Porites Branneri Rathbun. — Brésil.
— S errilli Rehberg. — Brésil.
Siderastrea stellata Verrill. — Brésil.
Stephanotrochi s diadema Moseley. — Gap Fear.
Contributions À la Fiune malâcologique nE l'Afbique equatoriale.
par M. Louis Germain.
XI
Mollusques recueillis par M. le D' Decorse en divers points
de l'Afrique centrale.
Les matériaux qui font l'objet de cette note ont été recueillis par M. le
Dr Decorse, au cours de la mission Chari-Tchad. Ils me sont malheureu-
sement parvenus trop tard pour trouver place dans mon mémoire, actuel-
lement en cours d'impression, sur les Mollusques de l'Afrique centrale fran-
çaise. Intéressants à plus d'un titre, ces nouveaux documenls viennent
— 344 —
confirmer et compléter des généralités exposées dans l'introduction de mon
travail.
C'est ainsi que M. le Dr Decorse a recueilli d'assez nombreux Thapsia ,
parmi lesquels une espèce nouvelle: ce genre est donc aussi répandu dans
le bassin du Cbari que dans le Nyassaland. Un nouvel exemplaire de Tro-
chonanma Adansomœ Morelet , récolté à Krébedjé , montre l'existence de cette
espèce du Gabon dans toute la région explorée. La présence du Troehona-
nina reticulata d'Ailly, sur les bords du Gribingui, étend singulièrement
Taire de dispersion de ce Mollusque primitivement découvert an Kameroun .
seule contrée où il ait été signalé jusqu'ici. Enfin les Homorus Courleti nov. sp.
et CurveUa Guerini nov. sp. sont les représentants de deux genres encore in-
connus dans cette partie de l'Afrique. Tous ces faits, qui viennent s'ajouter à
ceux que j'ai précédemment indiqués , montrent que les territoires du Chari-
Tcbad ne possèdent pas de faune spéciale, mais appartiennent, au point
de vue malacologique tout au moins, à la grande province zoologique
équatoriale.
Genre \anina Gray, i83'i,
N\NIN\ HEPATIZON Gould.
i8/45. Hélix hepatizon Gould, Proceed. Boston Society, II, p. 38.
j 853. Hélix hepatizon Pfeiffer, Manogr. heliceor. vivent., III, p. 46, n" 192.
1868. Hélix hepatizon Morelet, Mollusques terr. fluv. Welwitsch, p. 54, n" 6,
tal.l. II, fig. 7.
iSSG. Nanina hepatizon Trïon, Manual »[ Conchology, 2 e série, Pulmon., II,
p. 34, pi. I\, fig. 3/i.
Un exemplaire en excellent état, mesurant 34 millimètres de diamètre
maximum. 99 millimètres de diamètre minimum et aa millimètres de
hauteur, a été recueilli par M. A. Chevalier, aux environs de Konakry.
Genre Tliapxia Albers, 1 8G0 ,
Thapsia c.alamachroa Jouas.
i843. Hélix calamachroa Jonas, in Philipim, ibbildungen und Beachreib. Con-
chylien, I, p. 47, n° a, tabl. III, lift. a.
i848. Helir calamachroa Pfeiffer, Monogr. heliceor. rirent., I, p. 57.
1866. Nanina calamachroa Martens, Malakozoolog. Blâtter, p. io3.
1X86. Nanina (Thapsia) calamachroa Trïon, Manual of Conchology, 3* série,
Puhnonata, II, p. 127, pi. 42, fig. 8-9.
1S9G. Thapsia calamachroa d'Ailly, Mollusijnes terr. eau douce Kameroun, p. UN.
Le test de cette espèce est d'un corné brillant, plus fonce dessus que
dessous, parfois un peu fauve .-I plus colon- .pic dans la figure originale
— 345 —
de Philippi. \insi qui! l'a l'ail remarquer d'Ailm " , la suture est légèrement
marginëe. La diamètre maximum atteint to millimètres, le diamètre maxi-
mum g millimètres et la hauteur 6 millimètres. La sculpture csl extrême-
ment tenue : les stries longitudinales, très fines et inégales, sont coupées
par des stries spirales excessivement lines et serrées, non granuleuses, ce
nui permet de distinguer facilement celle espèce du Thapsia troglodyte»
Mnrelel (). En dessous, la sculpture est encore moins marquée, mais pré-
sente les mêmes caractères.
Environs de Konakry (Dr Decorse); deux exemplaires.
Thapsia indkcorata Gould.
i85o. Hélix indecorata Gould, Proeeed. Boston Society, lit, p. 19/i.
1 853. Hélix indecorata Pfeiffeh, Monogr. heliceor. rirent., III, |t. 5o, n" t 'i i .
1 868. Hélix indecorata Moiielet, Mollusques terr. Jlur. W'clwitsch. , p. 45.
1 886. Nanina (Thapsia) indecorata Tryon. Manual oj Concliology, ae série, Pul-
monata, II, p. 126, pi. 4a, fig. 97-99.
Tesl mince et brillant, d'un corné pâle, légèrement verdàlre, surtout en
dessous; sommet plus clair: suture nettement marginëe; stries lines, irré-
gulières, aussi accentuées dessous que dessus.
Environs de Libreville (Dr Decorse); trois échantillons.
Thapsia insimi xans Smith.
1899. Thapsia insimulans Smith, Proeeed. zoolog. society London, p. 583, u° 3,
pi. XXXIII, fig. 16-17-18.
1907. Thapsia insimulans Germain, Etude Mollusques Afrique centrale française
(sous presse).
On trouvera, dans mon mémoire sur les Mollusques de la mission
A. Chevalier actuellement sous presse, les détails concernant les exem-
plaires de cette espèce recueillis dans le bassin du Ghari. M. le Dr Decorse
en a récolté un autre échantillon à Niellims (moyen Ghari, mai 1903). Son
test, subtransparent, est d'un corné très clair, légèrement bleuâtre, orné
de stries extrêmement fines.
M Aillï (Adolk d'), Contributions à la connaissance des Mollusques terrestre
et d'eau douce de Kaméroun; Bihang Till K. Svenska Vet. Al.ad. Handlingar.,
XXII, Afd. IV, n° 2; 1896, p. 39.
(2) Morelet (A.), in Berue et magasin de zoologie , i868,p. 3 5 1. Figuré dans
les Séries Conchyliologiques comprenant rénumération des Mollusques terrestres "t
Jluviatiles recueillis pendant le cours de différents voyages, ainsi que la description
de plusieurs espèces nouvelles, 1" livraison, Cote occidentale d'Afrique) 1 858 ,
p. il, tabl. I, tig. 1 (Hélix troglodytes).
— M6 —
Thapsu mikana Smith.
i*<)(). Thrijisin nyikana Smith. Proceed. zaolog. Society London, p. 584, na i(*>,
pi. XXXIII, fig. 94-95.
M. le Dr Decorse a recueilli à Kousri (lerriloire du Chari), eu juillet
iao3, uu exemplaire de la variété Courteti Germain'1. Je rappelle que
celte variété avait été précédemment récoltée (28 décembre 190a) par
A. Chevalier, aux environ de Tété, près du Boungoul.
Thapsia Lamyi Germain nov. sp.
1007. (Mars) Thapsia Lamyi (Ibrmain, Archives Zoologie expértm. et générale,
W série, IV, p. 110 (sans descript.).
Coquille très déprimée, planorbique, assez étroitement ombfliquée; spire
composée de six tours convexes, très légèrement étages, à croissance
régulière un peu rapide, les premiers enroulés sur un même plan; dernier
tour grand, légèrement comprimé à sa naissance, beaucoup plus convexe
dessous que dessus, non descendant, uu peu dilaté à l'extrémité; suture
profonde, très neltement marginée à partir du premier tour; sommet fort
obtus; ouverture oblique, semi-lunaire, un peu anguleuse en haut, à bords
externe et inférieur largement convexes; péristome mince, fragile; bord
collumellaire blanc, notablement réfléchi sur l'ombilic.
<S m\ Q}
— a
Fig. a-'i. Thapsia Lamyi Germain.
a. Grandeur naturelle.
Diamètre maximum , 10-10 milUm. 5; diamètre minimum, 8 milliin. 5-
i) millimètres; hauteur, h millini. 5-5 millimètres.
Test mince, fragile, subtransparent, d'un corné ambré légèrement ver-
dâtre, à peine plus clair en dessous. La sculpture comprend des stries lon-
gitudinales très fines, obliques, ilexueuses et irrégulières, visibles sur les
(1) Germain (Loris), Contributions à la faune malacogique de l'Afrique équato-
riale, IX. Mollusques nouveaux de l'Afrique centrale, Bulletin Muséum histoire
naturelle, 1907, n° 1, p. 64.
— 3/i 7 —
premiers tours, à peine pins fortes sur le dernier au voisinage de l'ouver-
ture, un peu |»lus Fortes et |>lus Irreguhères en dessous, (les stries longitu-
dinales sont coupées par des stries spirales extrêmement Unes et serins
lies régulières, plus accentuées au voisinage immédiat des sutures, pres-
que invisibles sur les premiers tours et beaucoup moins utiles en dessous.
Kouom, Moyen Cliari, 3i mai 1903 (D'Decorse); dois exemplaires.
Genre Tro«*lioiimiiiia Mousson, 1869,
Trochonanina Adansonle Morelel.
i8ft8. Hélix idansonim Morelet, Revue et magas. Zoologie, p. 35i.
i853. Hélix Adantonim Pfeiffer, Monogr. heliceor. vivent., III, p. 59,11" 180.
i858. Hélix Adansoniee Morelet, Sériée Gonchyliologiques , I, Côte occid. Afrique,
p. i3, n°6, tabl. I, lig. 4. I>
1886. Nanina (Trochozonites) Adantonim Pilsbry, Manual of Conchology, 'Jc série,
Pulmonata, 11, p. 5a, pi. WIV, fig. 3.
1889. Trochonanina Adansoniee Rourgi iignat, Mollusques [Jriqûe équatoriale,
p. 16.
i8i)'i. Nanina cf. Adansoniee Girard, Jornnl se. math. phys. nat. Lisboa, III,
p. ao4 , n° 1.
1896. Trochozonites Adansoniee d'Ailly, Mollusques lerr. eau douce Kaméroun, |>. 46.
1907. Trochonanina Andaiwmiee Germain, Etude Mollusques Afrique centrale fran-
çaise (sous presse).
M. le Dr Decorse avait déjà recueilli à Tété, près du Boungoul , un exem-
plaire de cette espèce. Celui récolté à Krébedjé, en novembre 1903, est en
excellent état. Les tours, assez convexes, présentent des costulatious très
régulières, fortes, oblicpjes, qui se remarquent même sur les tours embryon-
naires, ce qui ne s'observe, en dehors de cette espèce, que chez le Trocho-
nanina percoslulata Dupuis et Putzeys(1). La sculpture spirale est fortdilli-
cile à voir : à un fort grossisement on la retrouve, très effacée, entre les
côtes longitudinales. La coquille est , en dessous , très finement striée.
Le Trachonanmapercostuïata Dupuis et Putzeys est certainement très voisin
du Troch. Adansoniee et n'en diffère que par son ombilic un peu plus large
et ses tours plus convexes par suite séparés par des sutures plus profondes.
Il habite la partie orientale de l'État indépendant du Congo.
Trochonanina reticulata d'Ailly.
1896. Trochozonites reticulatus d'Ailly, Mollusques terrestres eau douce Kaméroun,
p. 43, pi. II, fig. 26-3 1.
i') Dupiis (P.) et Putzeys (S.), Diagnoses de quelques espèces de roquilles nou-
velles provenant de l'Etat indépendant du Congo, etc., in Annales société roy.
malacologique Belgique, XXXVI, 1901, p. LIV, lig. a4.
— 348 —
Cette espèce, qui n'était jusqu'ici connue que de quelques localités du
kaméroun, présente des analogies de l'orme avec le Trochonanina pescarinata
Martens(,), répandu dans presque toute l'Afrique équatoriale. On l'en dis-
tinguera facilement :
Par sa forme plus conique élevée: par ses tours plus convexes, sépara
par des sutures beaucoup plus profondes, la dernière étant canaliculée et
parfois marginée; enfin par son ombilic notablement plus large.
D'Aillv, qui a remarquablement figuré cette espèce, la rapproche du
Trochonanina ibuensis Pfeiffer(2), mais elle présente avec le Trochonanina
percarinata des rapports beaucoup plus étroits. En tous les cas, elle se sé-
pare de l'espèce de Pfeiffer par sa forme plus déprimée, par ses sutures
plus profondes, par sa carène fort tranchante et par sa sculpture.
Les exemplaires recueillis par le Dr Decorse sont absolument conformes
à la figuration de d'Aii.l/. Leur test est d'un jaune corné pâle, plus brillant
dessous que dessus. La sculpture comprend deux séries de stries : les unes
sont longitudinales, onduleuses, obliques, régulières et régulièrement es-
pacées, visibles même sur les tours embryonnaires, plus obliques et plus
fortes au dernier tour; les autres, qui coupent les premières, sont des stries
spirales, moins régulières, plus fines que les stries longitudinales. Elles sont
plus denses au voisinage des sutures que sur le resta des tours et se distinguent
sur les tours embryonnaires. Ce double mode de striation donne à la co-
quille une apparence réticulée très caractéristique. En dessous, les stries
spirales sont extrêmement fines et les tries longitudinales, également moins
fortes, sont beaucoup plus inégales.
Diamètre maximum, 1 1-1 1 millim. 5 ; diamètre minimum, 9 niillim. a5-
10 millimètres; hauteur, 7-7 millim. 2 5.
Le manteau de l'animal est maculé de nombreuses taches blanches vi-
sibles au travers de la coquille, ce qui donne à cette dernière une appa-
rence tachetée.
Bords du Cribingui (D' Decorse); un échantillon.
Kouom, Moyen-Chari, 01 mai 1908 (D' Decorse): deux exemplaires.
Genre Subulina Bock, i83p,,
SlBULIXÀ KREBEDJEENSIS Germain.
1 »)<> — . Subulina krebedjeensis Germain, BuUetmMiuéumhut.natar.Pttristn' l,p.G5.
1907. Subulina Icrebedjéenm Germain, Etude Mollusques Afrique centrale fran-
çnise, pi. V, fip. 17.
l" Mabtbns (Dr. E. von), Die von Prof. Dr. P. Burhliolz in Wcstaftica <;oain-
melton land-und susswasser-Molliiskcn : Monatsb. Aliad. Wisscnsch. Berlin, 187(1.
p. 2.56, Taf. I, fig. 16-18.
(2) Pfeiffer, Symbol. Heliceor., III. iK'16. |>. 66, et Monogr, heUceor. vivent,,
1. 18&8, p. 5i (Hélix ibucnxis).
— 349 —
Un exemplaire, recueilli près de Heso, à 9.0 kilomètres en amont «lu
Fort de Possel (Ilaut-Oubangui). (le nouvel échantillon, de laille plus forte
que le type figuré dans mon mémoire précité, présente comme lui un en-
roulement régulier très peu rapide: le dernier tour, à peine plus grand
que L'avant-dernier, possède également un, angulosité faiblemenl marquée.
Enfin le test, d'un marron plus sombre, est orne de stries légèrement plus
loties.
Hauteur, •). 1 millimètres; diamètre maximum, 5 millim. a5; hauteur
de l'ouverture, 5 millimètres; diamètre de l'ouverture, s» millim. 5.
Geniu: Homorus Ailiers, i85o,
Homorus Courteti Germain, nov. sp.
1907 (Mars). Homorus Courteti Germain, Archives Zoologie expérimentale el gé-
nérale, h° série, IV, p. usa (sans descripl.).
Coquille conoïde très allongée; spire normalement tronquée, composée
de 6 tours médiocrement convexes à croissance régulière, mais assez ra-
pide; dernier tour grand, peu convexe, n'égalant pas tout à fait la demi-
hauteur; sutures très marquées mais peu profondes, celles séparant les
premiers tours absolument rectilignes : ouverture oblique, ovalaire-allongée ,
très anguleuse en haut, bien arrondie en bas; columelle arquée, oblique-
ment tronquée à la base; péristome mince et tranchant; bords réunis par
une faible callosité blanche.
Fig. a 5. — Homorus Courteti Germain.
a. Grandeur naturelle.
Longueur, 23-q5 millimètres; largeur maximum, 7 millim. 5-8 mil-
lim. 25; hauteur de l'ouverture, 8 millimètres; largeur de l'ouverture,
3 millim. 70-^ millimètres.
Muséum. — xui. ûh
— 350 —
Test d'un corné blond, subtransparenl, orné de stries longitudinales
Unes et inégales.
dette remarquable esj)èce est surtout caractérisée, en dehors de sa forme,
générale, par sa spire naturellement tronquée, exactement comme chez le
Rumina decollata Linné, des régions circum-méditerranéennes. La tronca-
ture a lieu très généralement au sixième tour à partir de la base; cepen-
dant, sur un exemplaire, j'ai observé cette troncature a partir du cinquième
tour^. Par ce caractère, tHomorus Courteti se rapproche de YHomorus
decollatm \Iorelet'2), mais s'en sépare très facilement :
Par sa taille plus petite, par sa forme couoïde et non cylindroïde, par sa
suture simple et non submarginée comme dans le decollatus, enfin par son
dernier tour régulièrement convexeet non obscurément anguleux à sa péri-
phérie comme dans l'espèce de Morelet.
krebedjé, novembre 1903 (Dr Decorse) ; h exemplaires.
Genre Curvclla Chaper, 18SÔ,
Gurvella Guerini Germain , nov. sp.
(loquille petite, ovalaire-oblongue, assez étroitement ombiliquée ; spire
composée de cinq tours bien convexes à croissance régulière; dernier tour
médiocre, un peu atténué en bas; sutures très profondes, d'apparence
canaliculée; sommet obtus; ouverture oblongue, suhpyriforme, un peu
oblique, très anguleuse en haut, subanguleuse en bas, n'atteignant pas la
demi-hauteur de la coquille; bord columellaire très légèrement convexe,
réiléchi triangulairenient sur l'ombilic.
Fig. 26. — Gurvella Guérira Germain.
a. Grandeur naturelle.
Longueur, h millimètres; diamètre maximum, s millim i/'i.
Test mince, très fragile, transparent , d'un corné clair, orné de stries
longitudinales fines, peu régulièrement distribuées, plus accentuées au voi-
sinage de la suture.
'') Dans l'espèce de Morelet, dont il est question un peu plus loin, la troncature
a lieu au quatrième tour à partir de la base.
W Morelet (A.), Journal de conchyliologie, 187^, p. 33o [Achatina [Sténo
SVra) decollata] et Coquilles terrestres et fluriatiles de l'Afrique équiuoxiale ,
Journal de conchyliologie, XWIIl. i8K.">, p. •.!.'>, pi. Il, lijj. i5 (Stenogyru
invalida).
— 351
Cette fort intéressante espèce se distinguera du Curvella ovata Put-
/eys<'>:
Par sa forme moins allongée, beaucoup plus globuleuse; par ses tours
plus convexes et, par suite, séparés par des sutures beaucoup plus pro
fondes, si profondes qu'elles préseul eut un aspect nmalirulé: par son
ombilic notablement plus élargi, bien (pie le boni columeliaire soit égale-
ment réfléchi.
Le Curvella Guerini présente également (juelffues rapports avec l<' Cur-
vella conoidea Martens -, mais cette dernière espèce en diffère essentiellement
par sa taille double, les caractères de ses premiers tours et son mode parti-
culier de sculpture.
Kouotn, Moyen Gbari, 3i mai ii)o3 (Dr Découse); i exemplaire.
Le Curvella Guerini est la première espèce de ce genre signalée dans le
bassin du CharL Je suis heureux de la dédier à mon excellent ami M.J.Gi i;m\,
préparateur au Laboratoire de malacologie du Muséum.
Genre Pliysa Draparnaud ,1801,
Piiysa (Pyrgophysa) Dcnkeri Germain.
18/1 5. Phi/sa scalaris Dunkeh, Zeitschr.Jùr tnalal:., p, 16Z1.
i85.'5. Bulimus scalaris Dunker, Index Molluscorum Guinaicum injer., p. 8,
pi. II, %. 5.
i856. Physa scalaris Bourguignat, Aménités malacologiques , I, p. 179.
1862. Isodora scalaris Kister, in Martini et Chemnitz, Syst. eonchyl. Cabinet,
éd. a, p. 73, pî. XII, fig. 27-28.
1880. Physa {Pyrgophysa) Dunhcri Germain, bulletin Muséum hisi. natur. Paris,
n° G, p. 486.
Kousri, août i883 (D' Decorse); 3 échantillons très jeunes.
Genre Bythinia Gray, i84o,
Bythinia (Garbia) Martreti Germain.
190/1. Bythinia .Martreti Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, n° 7,
p. 468.
1907. Bythiniu (Gabbia) Martreti Germain, Etude Mollusques Afrique centrale
française, pi. V, fig. 13.
Pays Mamoun, mars 1903 (D' Decorse)-; 1 exemplaire muni de son*
opercule et conservé dans l'alcool.
M Pctzeys(S.), Diagnoses de quelques coquilles et d'un sous-genre nouveau
provenant de l'État indépendant du Congo, Annales [Bulletin des séances), Soc.
roy. malacol. Belgique, XXXIV, 1899, p. hvm , tig. 10.
W Martens (D'E. von), Sdz. ber. der Gesel. nuturf. Freunde . 1892, p. 177;
figuré dans les Beschalte Weichihiere (ht Afril;., 1897, p. l29i t'ai'. V, fi<r. \.h
[1 lapai us cjnoideus).
24.
— 352 —
Genre .Ethcria de Lamarck, 1807.
jËTHERIA Sp.
Un fragment indétermin;il>le d' Elhérie a été recueilli, par M. le Dr Dk-
corse, dans le Chari. à Fort-Archambault (avril 1908).
Genre Spatha Lea, i838,
Spatha rubens de Lamarck
(Variété Wismani Martens).
i883. Spatha Wissmani Martens, Sitzungsber. dur Gesellsch. naturf. Fruende
Berlin , p. ^3.
i88.r). Spatha Wissmani Martens, Conchol. Mitlh., III, [>. 189, pi. XXVII.
1900. Spatha rubens (pars.) Simpson, Synopsis of Naïades, Proceed. Unit. Stat.
nation. Muséum . XXII, p. 896.
Je considère le Spatha Wismani comme une variété du Spatha rubens.
C'est une coquille de grande taille, subtrigone, possédant une région anté-
rieure courte et une région postérieure deux fois et demi aussi longue. Les
sommets sont peu proéminents, les impressions musculaires profondes, le
ligament très robuste, court et large. Le test, très épais, solide, d'un noir
marron brillant très sombre, présente des stries d'accroissement assez fines ,
irrégulières, devenant lamelleuses vers le bord inférieur. Enfin la nacre est
bleuâtre, fortement irisée, surtout vers le bord postérieur.
Longueur maximum, io3 millimètres: longueur de la région anté-
rieure, 28 millimètres: longueur de la région postérieure, 75 milli-
mètres; hauteur maximum, 75 millimètres; épaisseur maximum. 3a mil-
limètres.
Celle belle coquille provient du moyen Niger (Soudan français), où elle
a été recueillie au cours de la mission économique dirigée, en 1809. par
M. le général de Trentinian.
Excursion algologique du Laboratoire de Cryptogame a Tatiiioc,
par M. P. Hariot.
Le cours de Cryptogamie de ces deux dernières années avait été, en
grande partie, consacré à l'étude des Algues. La meilleure sanction à lui
donner était, sans contredit, une excursion à la mer. Telle avait été la
pensée de M. le Professeur Mangin.
Profitant des vacances de Pâques, qui coïncidaient avec ia grande marée
des .'>o, 3i mars et 1" avril, trente personnes s'étaient fait inscrire pour la
course de Sainl-Yaast-la-Hougue. Il s'agissait d'observer les Algues marines
— 353 —
sur place, de s'habituer à leurs formes variées, de se rendre compte des
niveaux auxquels elles croissent.
Le Laboratoire maritime du Muséum à Tatiliou, qui devait être le centre
d'excursion, était on ne peut mieux choisi pour ce luit. Placé sous la haute
direction de M. le Professeur Perrier, Directeur du Muséum, son organisa-
tion n'a cessé de se perfectionner. M. Anthony, Directeur adjoint, s'était
mis avec la plus grande obligeance à notre disposition et a puissamment
contribué à la réussite de l'excursion.
M. Malard, qui depuis longtemps étudie la végétation maritime de
Tahitou et de la région avoisinante, nous a rendu les plus grands ser-
vices. Il est désirable qu'il publie les nombreux documents qu'il a recueillis
et qui seraient d'un haut intérêt pour l'algologie française.
La visite du Laboratoire eut lieu le 3o mars au matin. Très confortable-
ment installé sur Pile de Talihou, rien n'y manque : salle des dragages où
l'on peut avec la plus grande facilité préparer les algues, salle de collec-
tions. H suflirait de bien peu de chose pour en faire un Laboratoire mo-
dèle. N'oublions pas que le logement et la table ne laissent rien à désirer.
La récolte est facilité par le yacht à pétrole, le Tic-Tac , mis à la disposi-
tion des travailleurs. Les dragages et les pêches de Plankton peuvent être
ainsi effectués journellement.
Les trois journées prévues pour les excursions ont été bien remplies : le
3o mars, visite de Saint-Vaast-la-Hougue; le 3i, course à Gatteville; le
ier avril, étude de la llore marine de Tatihou.
Le i" avril dans la matinée, M. le Professeur Mangin et quelques-uns
des excursionnistes effectuèrent, sur le Tic-Tac, une pêche de Planklon
dans le sud et le sud-est de l'île. Les matériaux de la récolte examinés mon-
trèrent des Coscinodiscus , des Rhizosolenia , des Chœtoceros, des Biddulphia,
le Pyrrocystis Noctiluca, etc.
Dans l'après-midi (la basse mer était à 5 heures), par un temps mer-
veilleux, la petite caravane faisait d'amples récoltes. Sur les rochers du
voisinage de l'ilot , on ramassait en très bon état et en quantité : Ectocarpus
siliculosus, Pilayella îittoraïis, Pkylïitis Fascia, Dumonlia jdifortim et la
plupart des espèces communes.
Sur les rochers qui s'étendent du sud-est au sud-ouest de l'ilot, dans
le Nau de la Roche blanche, on a pu recueillir : Entoderma Willrockii, Cla-
dopkora arda, Bryopsis hypitoides, Phœostroma œqualc, Eclocarpm sinipli-
ciusculus, Cladoatcphua spongiosus , Phœosphœsium puncliforme , Hecatonntia
maculans, Chorda Filum (rare), Erythrotrichia ciliaris , Lanrencia obtusa,
Polysiphonia nigrescens et atrorubesccus , Dasya coccinea, Spyridia jilamcn-
losa, Rhodocorton jloridulum , Corattina rubcns, Rhododermis parasilica , etc.
En traversant les grands Herbiers de Zostères , au voisinage des parcs à
huîtres, nous rencontrons : Callilhamnion corymbosum, Polysiphonia elongata
et clongella , etc.
— 354 —
\rrivés au liluiu, — passage qui mène à pied sec ;i Saint- Vaast, à
marée basse, — nous trouvons, sur les tubes de Sabelles, l'^/rtozonirt
reptana . eu outre une série d'Algues bleues fixées sur les cailloux et les
rucher; : ('nlollnix pulviii'itn , Isaclix plana , limdaria atra et forme conflinns,
elc. Los coquilles abandonnées sont richement parasitées. Ou peut recueillir
en OiielqfléS miuutes une partie des espèces décrites par MM. Bornet et
Flahaull : llt/clln ra'spilosa, (lamantin palyrhiza, Masligacoleu» textarum,
Ostrcobium Quekeiti. La variété rose de cette dernière espèce (Conchoceli*
roaea BatteTl) ne parait pas rare. Le» galets sont recouverts (YHildbrandtia,
de llnlfsin ilciisin et peut-être de Lithoderma que nous n'avons pu déterminer
,-tver certitude, en l'absence de fructification.
Sur la vase abonde le Lyngbya semiplana : sur la digue, près de l'escalier
du lîbun.ii la limiie supérieure delà marée, se trouve le curieux Glœocapsa
ôrepidinum . rencontré d'abord sur les quais de Cherbourg par MM.Thurèl
et Bornet.
Les ruisseaux d'eau de mer, situés à une zone assez élevée, qui circulent
à travers les parcs, doivent attirer l'attention. L'emplacement est des plus
favorables à la végétation des Algues et à leur multiplication rapide. On
est totlt élonué d'y rencontrer une zone à Laminaires abritant une riche
flore d'Algues rouges, la première protégeant la seconde.
Les Algues calcaires sont représentées dans toute la région de Tatihou,
outre les Corallines, par de nombreux Lithothamnion Sonderi qui re-
couvrent les galets et les coquilles.
Le )5o mars, à Saint-Vaast, l'excursiou avait été également fructueuse. A
l'anse vaseuse du Cul-du-Loup de Morsalines, abondaient : Bostrychia
séorpioidës sur les tiges à'Obione portulacoides , Lyngbya eestuarii, Mono-
strotna, etc. Dans les endroits sablonneux, du nord à l'ouest de la Tour du
Fmi, on peut récolter toute la série des Fucm, P.elvetia, Ascophyllinn;
Parplnjra laeittiata, Polysiphonia fasligiata} Enteromorpha inteatmalis,
runudom . Clttdophora rnprstris, etc.; dans la douve du Fort, de luxuriants
spécimens d'i/fod Lactuca f. latmima,
Au sud-ouest, à la Pointe de l'Épée, le fouillis chaotique des rochers
rend l'exploration pénible et quelque peu périlleuse. Les Fucus abondent,
avec CJadophora lanosa, les Laminaires, Ghondrus crispa*, Harveyetta pa-
rlnjtlcriiHt. Wtodophyllii blfida, Graeilaria confsrvoides , Bhfldythenia palmata,
Chyloolddiû hn/ifarinh, Laurencia pinnalifida, Halopithys pinastroides ,
Polysiphùtiia elongata el mgrescenBf Polyidc* rotundus, CoraUitut, Bhodo-
dcrmia eîêganë . ôtc.
Du Fort à la plage des Bains, nous sommes en pleine zone des Lamin-
nâires et des herbiers de Zostères. Citons parmi les espèces recueillies :
/ rosporu peninllijbrmiê , Epicladia Flustra, Acroohmto repena et paraaiiica,
[acocyolus orbicuîctris , Sphaoelaria rivrosa, Stypooauhn scoptnium, Scy-
tosiphon lomentarius, Phœoslroma infestons, Isperococcus bullûèua, El«-
— 355 —
chista Jlaecida , Cystoseira discors et granulata , Harveyella mirabilis, Chylo-
cladia clawllosa, Delesseria alata et Hypoglossum, Laurencia obtusa, Rhodo
mêla $ubfu&ca , llalopilbys pinastroidcs , Melobesia farinosa , etc.
La course se. termine à la roche de la liécue, avec la récolte des Rivula-
ria atra, Calothrùc scopulorum et confervicola. A Saint-Vaast, les rochers sont,
par place, littéralement recouverts de Lichina pugureea el de Verrvcaria
du groupe du V. maura. Les Algues y présentent souvent une teinte ter-
reuse due à un abondant dépôt de Diatomées.
La course de Galleville, fixée au 3i mars, était vivement désirée. Le dé-
pari eut lieu de Saint-Vaast, à midi, en voitures. Un premier arrêt au pied
de la côte de la Pernelle nous permit, après une courte ascension, de con-
templer le superbe panorama qu'on découvre du sommet.
L'herborisation commence au pied du phare. La flore est merveilleuse,
dune remarquable richesse et d'une incroyable abondance. L'eau est lim-
pide , les Algues ne sont pas encroûtées de Diatomées comme à Saint-Vaast.
Les rochers y sont plats et d'un abord facile, quoique un peu glissants
quand ils sont recouverts de Laminaires.
Vu nord du phare se déploie la zone des Fucacées. Partout on rencontre :
Vlrn Lin: a, Entoderma ri ride, Cladopkora Hutchinsiœ, albida, Codium io-
mentosum, Sphaeelaria radicans, Himanthalia iorea, Cystoseira ericoides,
barbata, granulata, Halidrys siliquosa, Gymnogongus norvégiens, Aciiito-
coccus peltœformis cl simplicifilum , Callophyllis laciniata, Lomentaria articu-
lata, Chylocladia ovalis, Plocamium coccineum, Nitophyttum laeeratum,
Polysiphonia ihuyoides, Ceramirum rubrum, decurrens, arborescens, cilia-
tum , Furcellaria fastigiata , etc.
A quelques mètres du phare, nous rencontrons une espèce qui présente
le plus haut intérêt. 11 s'agit du Colpomenia sinuosa, qui n'avait pas encore
été indiqué dans la Manche. Nous le revoyons à Tatihou et, le 3 avril, on
le trouvait aux environs de Cherbourg. La découverte du Colpomenia con-
stitue le fait le plus saillant de l'excursion maritime du Muséum.
Une petite anse à gravier à l'ouest du phare recèle : Dictyota dichotoma ,
Plumaria elegans, Delesseria mscifolia.
La zone des Laminaires, qui abrite une quantité d'Algues rouges, est
localisée entre des îlots de granité qui ne découvrent bien qu'à très basse
marée. C'est là qu'on peut recueillir : Bryopsis plumosa, Ectocarpus sim-
ples, Isthmoplea spkœrophora, Saccorhiza bulbosa (très rare), Laminaria
Cloustoni, Acinetospora fusilla, Halurus equisetifolius , Phyllophora Brodieei,
Dilsea edulis, etc.
Les Lkhothamnion Sonderi et Lithophyllum incrustons sont remarqua-
blement abondants.
Dans le voisinage du phare, sous une petite voûte de rocher, croit, à sa
seule localité normande, le Chœtomorplta Melagonium. En revenant au ri-
vage, nous trouvons : Cladopkora pellucida, parasité par Schmitziella endo-
— 356 —
vhlœa et Melobesia farinom , Chœtommrpha aei-ea, Streblonema invesliens,
Elachista scutulata , Colacolepis incrustons, Phyllophora rubcns, Actinococcus
subcutaneus, Ahnfeîtia pHcata avec son parasite Sterrocolax decipiens, Cal-
locolax neglectus, Delesseria sanguinea, Grifithsia setcecea, Callithamnion
roseum et tetrieutn, etc.
Les Bryologues ont pu , pendant les trois journées passées sur le littoral,
faire quelques récoltes intéressantes : Potlia intermedia v. littoralis, P. Star-
keana f. bracliyodus, P. Heimii, P. Wilsoni et v . viridifoliti , Trichostomiim
flavovirens et mutabile , Neckei-a pumila, Cryphca heteromalla, Hypnum resu-
pinatum, Lunularia vulgaris, etc.
Il n'est pas jusqu'aux Phanérogamistes qui n'aient pu voir sur place
quelques espèces étrangères à la Flore parisienne ou qui ne s'y rencontrent
que rarement : Cochkuria danica en pleine floraison et 1res abondant , C.
«nglicd seulement en feuilles, Cerastium tetrandum, Umbilicus pendulinu* ,
Sweda fruticosa (une des rares localités de la Normandie), Smyrnium Olu-
satrum avec d'abondantes tacbes de Puccinia Smyrnii (OEcidium), Statice
Limomum, Spartina stricta, Aspidium angulare, Asplenium lanceolatum, etc.
Tous les excursionnistes ont conservé de leur voyage à la mer le meilleur
souvenir, et nous serons certainement leur interprète en exprimant toute
notre reconnaissance à notre excellent maitre M. le Professeur Mangin , dont
l'infatigable obligeance a été mise à une rude épreuve pendant les journées
des 3o, 3i mars et 1" avril. Ceux d'entre eux qui ont habité l'île de Ta-
lihou sont revenus enchantés du séjour qu'ils y ont fait, et ils contribue-
ront certainement à faire apprécier les services que rend le laboratoire An
Muséum.
Peut-être aussi, et nous le désirons bien vivement, des vocations se se-
ront-elles révélées et la science française comptera-t-elle,dans un temps pro-
chain, quelques algologucs de plus.
Sun QUELQUES MALADIES DES QuiNQVINAS À SàN TbOUB
(Golfe de Guinée),
par M. Ch. Gravier.
Le Quinquina est cultivé avec succès à San Thomé; il couvre les parties
élevées de l'île, celles dont l'allilude est supérieure à 900 mètres. Son su-
perbe feuillage et son tronc de teinte claire donnent un aspect tout spécial
et une jolie note de couleur aux sommets sur lesquels on l'exploite. Sans
avoir pour San Thomé l'importance économique du Cacaoyer et du (ia-
féier, dont les récoltes se chiffrent par de nombreux millions de francs
chaque année, il n'en présente pas moins un grand intérêt pour les colons
— 357 —
portugais, l^n certains points, il est décimé par i\c<, maladies dont la cause
n'apparaît pas encore très clairement aujourd'hui.
A Monte Carmo,les tiges de beaucoup de Quinquinas sont couvertes
par une Goccide de la tribu des Diaspides, différente de celles du même
oroupe qui vivent sur le Caféier et sur le Cacaoyer. Le bouclier est blan-
châtre, semi-translucide; les dépouilles sont fixées excentriquement. Les fe-
melles sont d'une teinte brun foncé, presque noire, visibles par transpa-
rence. Les boucliers sont, eu certains [joints, tellement nombreux qu'ils
anticipent les uns sur les autres.
Les arbres ainsi soumis â l'action épuisante de ces Insectes piqueurs qui
mériteraient une élude approfondie, comme leurs nombreux congénères à
San Thonié, périclitent et se dessèchent plus ou moins rapidement , et leurs
inflorescences ne se développent pas. Il serait bon, avant que l'arbre ne
soit aussi profondément atteint, de badigeonner le tronc avec un lait de
chaux additionné de 3 à k p. 100 d'alcool pour favoriser la pénétration
du liquide insecticide. La décoction de tabac pourrait aussi être efficacement
utilisée.
H est une autre maladie qui sévit notamment à Morro Vigia et dont
l'origine demeure encore fort obscure. Certains arbres paraissant jusqu'alors
parfaitement sains présentent, à un moment donné, une dépression de
lécorce suivant une bande assez( régulière d'un centimètre environ de lar-
geur et qui , progressant de bas en haut, finit par atteindre le sommet de la
tige principale. Dans la région dénivelée , la partie profonde de l'écorce se
montre d'une couleur brun foncé contrastant avec le jaune clair des parties
saines avoisinantes. Des coupes minces faites dans tous les sens, à divers
niveaux, dans les tissus malades n'ont permis de découvrir à M. P. Hariot
aucune trace de mycélium. La cause de la maladie ne serait donc pas due à
un Champignon.
Deux hypothèses restent en présence : 1 " ou bien la maladie est d'ori-
gine microbienne, et alors il faudrait faire des cultures avec des matériaux
pris sur des tissus frais; il ne serait pas impossible, avec quelque précau-
tion, de faire parvenir ici, en prenant les voies les plus rapides, une tige
de Quinquina au début de l'affection et encore vigoureuse ; 20 ou bien le
mal est purement physiologique et n'est pas dû à l'intervention d'un para-
site. La débilité de la plante tient probablement à ce que celle-ci ne trouve
pas, là où l'on constate ces symptômes morbides, les conditions favorables
à son développement, soit à cause de l'appauvrissement du sol, soit à
cause de l'altitude ou de l'exposition qui ne conviendraient pas. Cette se-
conde hypothèse paraît être la plus vraisemblable ; elle s'applique peut-être
aussi au cas des Quinquinas malades de Monte Carmo.
D'une manière générale, un arbre qui se trouve dans les conditions réa-
lisant pour lui l'optimum est et demeure vigoureux; il résiste beaucoup
mieux à l'attaque des parasites auxquels il est exposé. Les maladies se-
— 358 —
vissent, chez les plantes comme chez les animaux, snr les individus qui
offrent la plus grande réceptivité , sur ceux qui sont dans un état de fai-
blesse physiologique ouvrant la porte à tous les ennemis.
Les agriculteurs, à San Thomé comme ailleurs, doivent s'efforcer de
procurer à leurs arbres la meilleure hygiène possible; ils doivent assurer,
en particulier, la libre circulation de l'air et de la lumière dans les planta-
tions qui sont, en certains points, bien touffues. Le nord de l'i'le, malgré
toute l'ingéniosité des administrateurs des roi as, soutire du manque d'eau
pendant la saison sèche: il serait imprudent de poursuivre le déboisement
de cette partit-.
LeS MARNES SANNOISIENNBS DE VlLLEJUIl (SeINE),
par M. Lucien Hamelin.
I LABORATOIRE DE M. LE PROFESSEUR StAMSLAS MeUNIEB.)
Les couches sannoisiennes de Villejuif ont été décrites sommairement .
dès i835, par Cuvier et Brongniart(I); puis, en i855. par Charles d'Or-
bigny(5) qui, dans son Tableau synoptique, signale quelques particularités
de ces couches. Enfin, en i885, M. G. -F. Dollfus(3) a publié une coupe
partielle du sannoisieu de Villejuif.
Habitant la localité, je me suis, depuis deux ans, consacré à l'étude de
ces couches, qui me fournirent eu plusieurs endroits des coupes exces-
sivement intéressantes me permettant de préciser le niveau de calcaire
oolilhique de Villejuif et de constater la présence des marnes blanches,
considérées, jusqu'ici, comme faisant défaut en cette localité.
Par suite de l'absence des marnes vertes en certains points, je décrirai
les divers étages de marnes dans l'ordre inverse, c'est-à-dire de haut eu bas.
MARNES VERTES.
Les marnes vertes ne sont pas visibles aux réservoirs de Villejuif; elles
ont glissé' à l'époque pléistocène, ainsi que les marnes blanches. M. La-
ville a signalé la présence de ces marnes, glissées, dans le rrLoess» de \ ille-
juif. Seule, la marne bleue est visible en ce point. A la carrière -tlhalelier- .
rue de Monsivry, elles n'ont qu'une épaisseur de 2 m. 3o, ayant, là aussi,
subi un glissement à flanc de coteau. A la carrière de la cote d'Arcueil, elles
atteignent une épaisseur de h m. 10 et contiennent, à la partie supé-
1 <j vi eb il Bbonoriaot, Descr. géol. env. Paria, 1 8 3 5 , p. 639.
' Ch. d'Obbiont, Tabl. synopt. de couches du bassin parisien.
G.-F. Dm.i.i'tfc.. Vbt. $w une nouv. carte géol. des pur. de Paris, p. 70.
— 359 —
rieure, un banc de gypse en deux couches, séparées par un lit de rognons
gypseux.
Je n'ai pu retrouver le sable verdâtre indiqué au sommet des marnes
vertes par M. Dollfus. îl est vrai que. môme à la rAle d'Amieil, il y a un
remaniemenl manifeste du sommet des marnés vertes el démolition du
calcaire fie Brie, qui n'est représenté que par quelques silex démantelés ol
par un mince (ilet de calcaire marnem blanchâtre, résultant de la disso-
lution de cette couche.
Les marnes vertes contiennent ., à Villejuif, quelques raies Potamutes pli-
nihis Brug. sp., ainsi que des ossements indéterminables, Elles passent in-
sensiblement aux marnes à Cyrena convexa , dont je ne les sépare qu'au
point de vue paléonlologique.
MARNES A GTREN I CONVEXA.
Les marnes à Cyrènes sont très riches en fossiles à Villejuif, où elles se
présentent sous leur forme habituelle. Les lits de gypse, visibles en de
nombreux endroits du bassin de Paris, font complètement défaut ici. Parmi
les fossiles que j'ai pu récolter, je citerai : (Iyrena convexa Brongn. sp.; Po-
tamides plicatusUrug. sp. ; Nystia plicata d'Archiac et de Verneuil; Spirorbis
sp. : SjÀoeroma margarum Desm. sp. ; de nombreuses vertèbres de Nolo-
ooni-us ( ' Sphenolepis) Cuvieri Ag. sp., ainsi que quelques ossements indéter-
minables.
MARNES BLANCHES.
Jusqu'ici , les auteurs qui s'étaient occupés de la localité avaient toujours
indiqué l'absence des marnes blanches. Cette erreur était due au glissement
que j'ai signalé plus haut. En effet, les auteurs précédents ne connaissaient
que la coupe des réservoirs qui, comme je l'ai déjà dit, n'est pas complète.
Dans les deux autres carrières étudiées par moi, la marne blanche est bien
on place sous les lits à Gyrènes. C'est une marne d'un blanc pur, onctueuse
au toucher et renfermant, daus ses fissures, quelques dendrites de man-
ganèse. A la carrière Chatelier, on trouve, à certains endroits, des lits de
liinonite interstratifiés dans ces marnes.
Les marnes blanches ne contiennent, à Villejuif, aucun fossile, alors
qu'en des localités assez rapprochées on a ^signalé toute une faune; à
Fresnes, par exemple, où l'on trouve des ossements, et à Bagneux, où
Limnœa strigosa, quoique assez rare, se rencontre à un certain niveau.
Au moment du dépôt de ces marnes , le régime devait être le même à
Sannois et à Frépillon , où les marnes blanches ne contiennent également
aucun fossile. Le banc de gypse dit marabet, d' Argenteuil , qu'on retrouve
à Bagneux et à Fresnes, n'existe pas a Villejuif; il en est de même des
grumeaux calcaires si fréquents à Bagneux.
360 —
MARNES BLEUES.
Les marnes bleues ne sont visibles, dans toute leur épaisseur, qu'aux
réservoirs de Villejuif; à la carrière Cbatelier, on les voit sur 1 m. 75
d'épaisseur, et sur 2 mètres à la côte d'Arcueil. C'est à ce niveau que je
place le calcaire oolithique. Rappelons que ce calcaire fut signalé, dès i855,
par d'Orbigny, qui le classait au sommet des marnes vertes, puis, étudié
par M. Dollfus, qui lui assigna la même place, et enfin par M. le Professeur
St. Meunier (l), qui y signala la présence d'ossements de poissons. M. St.
Meunier le plaçait au niveau des marnes à cyrènes.
Cette hésitation des divers auteurs était due encore à la coupe incom-
plète des réservoirs , où le calcaire oolitique est situé au sommet de la car-
rière, par suite du glissement des couches supérieures.
Dans les nouvelles carrières, ouvertes presque en plein plateau, j'ai revu
cette couche bien en place sous la marne blanche, ce qui ne permet plus
de douter de sa position.
M. St. Meunier, dans son cours de 1906, a indiqué la formation de ce
calcaire comme étant le résultat d'un travail moléculaire des marnes san-
noisiennes. Le calcaire s'est concentré, par attraction, autour de centres
formés par de petits grains de sables quarlzeux, qui se sont trouvés en-
robés parla matière calcaire et ont formé des oolithes. Plus tard, ces oolithcs
ont été soudées les unes aux autres par le même phénomène et ont formé
un banc compact.
L'épaisseur du calcaire oolithique augmente de l'Ouest à l'Est : il a
7 centimètres à la côte d'Arcueil , 1 5 centimètres à la carrière Chatelier et
22 centimètres aux réservoirs.
M. F. Priem a bien voulu déterminer les poissons que j'ai recueillis dans
cette couche et y a reconnu : Notogoneus (2) (Sphenolepis) Cuvieri Agassiz sp..
ainsi qu'un autre Notogoneus , plus grand et probablement nouveau.
Je n'ai jamais trouvé, dans ce calcaire, les débris de coquilles indiqués
dans certains traités de géologie; il y a certainement confusion avec les
plaquettes d'argile endurcie, si fréquentes dans ce calcaire et dont certaines
prennent tout à fait la forme de débris coquilliers.
Les marnes bleues, qui sont vert pomme au sommet, passent à la marne
brune vers la base et renferment, au milieu, un banc de gypse en deux
couches, ayant 2 mètres d'épaisseur.
W St. Mednieb, Observ. sur le cale, oolitti. de Villejuif. (C. R. Ac. S., t. CWM .
p. 769). — Le calcaire oolitli. de Villejuif. Fig. (Le Naturaliste, iiJc année,
p. 271).
(2) Il convient de donner à ce poisson le nom de Notogoneus , le genre Spheno-
lepis ayant été attribué à un insecte liyménoptère, décrit par Nées en i%'Mi.
3H1
Quaternaire.
Niveau
de la lirie.
Marnes
vertes.
Marnes
à Cyrènes.
Marnes
blanches.
Marnes
bleues.
COUPE DU SANN01S1EN DE VILLKJUIH.
CARRIERE DE LA COTE D'ARCUEIL.
1 . Terre végétale ( Holocène) n'"35
2. Loess (Pleistocène) 0 •••">
3. Silex tle Brie démantelés <> 10
4. Calcaire marneux blanchâtre o o.r>
5. Calcaire marneux blanchâtre avec rognons
de marne verte o 1 5
6. Gypse en deux couches séparées par un lit
de rognons gypseux 0 6o
7. Marne blanche à nodules siliceux o o5
8. Marne verte à rognons calcaires i 55
9. Marne blanche pulvérulente à rognons cal-
caires o 07
10. Marne verte à nodules cristallins 1 70
\ 11. Marne verte feuilletée 0 3o
12. Marne jaune verdàtre avec enduit de Li-
monite o 35
13. Alternance de marnes feuilletées, blanches,
jaunes et vertes (Cyvena convexa à la
base) 0 4o
1 14. Marne blanchâtre sablonneuse 0 a5
< 15. Marne feuilletée jaune verdàtre 0 3o
( 16. Marne blanche compacte, avec Dendriles. . 0 7.5
17. Marne vert jaunâtre 1 3o
18. Marne vert jaunâtre, sablonneuse, feuilletée. 0 4o
19. Marne verte compacte o 20
20. Marne verte à ossements de Poissons o 20
21. Calcaire oolithique o 07
22. Marne verte visible sur o '10
FOND DE LA CARRIERE.
Coupe , faisant suite à la précédente , relevée dans un puits à la carrière
Chatelier (,) :
22 bis. Marne verte om75
23. Marne brune o 7.")
. 24. Cypse marneux 1 00
< 25. Marne brune feuilletée . '. 0 o3
bleues. 1 OA r m n _e
26. Gypse marneux 0 70
27. Marne vert foncé 2 00
28. Marne brune 0 80
Gypse.
M Document communiqué par M. Chatelier.
562
l'iECHEHCHES SUR LES PHENOMENES MAGNETO -OPTIQUES
DANS LES CRISTAUX,
par M. Jean Becquerel,
Les théories âectroaiqpes conduisant à considérer la matière connue
formée par des groupements de corpuscules électrisés, il était important de
rechercher expérimentalement, aussi hien clans les corps solides que dans
les gaz, la nature des particules dont les vibrations produisent rémission
et l'absorption de la lumière. La théorie donnée par M. Lorenlz pour ex-
pliques* le phénomène de Zeeman a établi que les atomes des vapeurs
peuvent être regardés comme renfermant des électrons négatifs, tout à fait
analogues et peut-être même identiques aux corpuscules cathodiques. Je me
suis proposé de rechercher si une semblable conclusion pouvait être éten-
due aux corps à l'état solide, et je suis parvenu à mettre en évidence, dans
certains cristaux naturels, une action d'un champ magnétique sur le mou-
vement des électrons11'. Les résultats, notablement différents de cens qui
ont été obtenus avec les corps gazeux, soulèvent des problèmes importants
et apportent une contribution nouvelle à l'étude de la constitution de la
matière , en particulier des corps cristallisés.
Le phénomène de la polarisation rotatoire magnétique a depuis long-
temps révélé une action du magnétisme sur la propagation de la lumière
dans un corps solide, liquide ou gazeux. Or, depuis la découverte de
M. Zeeman, les expériences relatives au pouvoir rotatoire de la vapeur du
sodium, pour les longueurs d'onde voisines de celles des raies D, ont mon-
tré comment la polarisation rotatoire magnétique est liée à l'effet simultané
du phénomène de Zeeman et de la dispersion anomale. Il était donc na-
turel de penser que, dans les corps solides et liquides, une semblable
liaison pouvait exister, c'est-à-dire que le phénomène de Faraday pouvait
être corrélatif d'un changement de période du mouvement des électrons.
Pour observer un effet du magnétisme sur les bandes d'absorption , je
me suis adressé aux corps solides qui possèdent des bandes fines , c'est-à-
dire aux cristaux naturels contenant des terres rares. Deux corps, le xeno-
lime et la tvsonite ont donné des résultats très nets.
Le xenotime ou hussakite, phosphate d'yttrium et d'erbium. est l'un des
cristaux présentant les bandes les plus fines; ces bandes sont, pour la plu-
part, dues à l'erbium. Les cristaux dont je me suis servi proviennent de
Dattas (Minas Geraës). La tysonite, fluorure de cerium, lanthane,
(1) Jean Becquerel, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1906, 20' mars,
g avril, 21 mai, 19 novembre, 3 décembre, 10 décembre, afi décembre 1907,
21 janvier, et Radium, février 1907.
— 363 —
didyme, qui donne principalement le spectre Hu didymc. provient de
Pike'a IVak (Goioimto)^
Les cristaux possèdent, comme on le sait, plusieurs spectres d'absorp-
tion(,); le xeuotimeet la tysonito, étant uniaxcs, ont seulement deux spectres
principaux : un spectre ordinaire, correspondant à des vibrations de Fres
ii4-l normales à l'axe optique, et un spectre extraordinaire, correspondant à
des vibrations parallèles à l'axe.
Dispositif. — Ces spectres seul observes au moyen d'un spectroscope à
réseau plan de lîowland (8 centimètres de largeur, 568 traits au milli-
mètre). Un même objectif de i'"3o de distance focale eei traversée la fois
par les rayons incidents et par les rayons diffractés; le spectre est observé
ou photographié' dans le plan focal de l'objectif. La lame cristalline, placée
entre les pôles d'un électro-aimant Weiss, dans une monture permettant de
l'orienter, est vivement éclairée par un faisceau émané d'une lampe
Nernst, et son image est projetée sur la fente du spectroscope.
Un rbomboèdre de spath permet d'obtenir deux images conliguës el
d'observer simultanément les spectres correspondant à deux vibrations rec-
tangulaires.
PROPAGATION DE LA LUMIERE NORMALEMENT AUX LIGNES DE FOUIE
DU CHAMP MAGNÉTIQUE.
Trois cas se présentent, suivant que l'axe optique est parallèle au champ
magnétique, parallèle au faisceau lumineux, ou normal à la fois au champ
et au faisceau.
i° Axe optique parallèle au champ magnétique. On observe simultané-
ment les deux spectres , ordinaire et extraordinaire.
a. Le spectre ordinaire, formé par les vibrations normales au champ,
présente des modifications tout à fait analogues au phénomène de Zeeman
dans le cas le plus simple, c'est-à-dire que les bandes donnent des doublets
ondes élargissements symétriques. Avec le xénotime , l'ordre de grandeur du
phénomène est, pour beaucoup de bandes , notablement plus grand que l'effet
Zeeman ; il existe plusieurs bandes pour lesquelles les composantes du dou-
blet sont dans un champ de 3oooo unités C. G. S. plus écartées que l'in-
tervalle qui sépare les raies D. Ainsi, deux bandes de longueur d'onde,
6Û2(Xf«, 27 et643fxfi, 45, ont donné, dans un champ évalué à a685o uni-
tés G. G. S., des écartements d'environ ofjtfx, g4 et Oftpt, 81 entre leurs
composantes, et la bande 5^9, i5 unécartement de o;x(x. 69..
Les bandes d'absorption de la tysonite sont beaucoup plus larges que
W Les cristaux de tysonite m'ont été aimablement cédés par M. Werlein.
(2) MiiMU Becqoerel, Annales du chimie et de pliysique , 6e série , t. XIV, i8<S<S,
p. 170.
— 364 —
celles du xénotime ; quelques-unes présentent un léger élargissement ou plu-
tôt deviennent un peu plus floues : ces variations sont très difficiles à
observer.
b. Alors que le spectre des vibrations normales au champ donne un phé-
nomène de même nature, quoiq ne en général d'un autre ordre de grandeur
que l'effet Zeeman, il n'en est plus de mémo du spectre des vibrations extra-
ordinaires parallèles au champ.
Nous observons en effet non plus seulement des modifications symétri-
ques , mais encore toutes les formes de dissymétrie : élargissements et dou-
blets dissymétriques, déplacement du maximum d'absorption d'un seul côté
avec déformation de la bande, affaiblissement de l'intensité sans déplace-
ment visible. Le sens des dissymétries est indépendant du sens du champ.
Dans la tysonite, une bande du spectre extraordinaire 6s5 fift, la vibra-
tion étant parallèle au champ, donne un doublet dissymétrique d'écarte-
ment considérable (o fip, 5 pour un champ de 28000).
2° Axe du cristal parallèle au faisceau lumineux.
Le spectre ordinaire est seul visible.
c. Considérons d'abord le spectre des vibrations ordinaires normales au
champ; nous observons un phénomène très important: bien que les vibra-
lions ordinaires aient par rapport au champ la même orientation que dans
le cas précédemment étudié (a) , les bandes se comportent d'une façon toute
différente et leurs variations, en général dissymétriques , n'ont absolument au-
cun rapport avec les modifications symétriques obtenues dans le premier cas :
Par exemple : la bande 522, 1 5 qui précédemment donnait un doublet
symétrique aussi écarté que les raies D, se déplace très légèrement vers le
violet et se déforme en même temps.
Nous verrons dans J'expose de la théorie de ces phénomènes que la varia-
bilité des modifications présentées par le spectre des vibrations ordinaires
normales au champ , suivant l'orientation de l'axe du cristal , est une cou-
séquence du dichroïsme et de l'existence à l'intérieur du cristal , lorsque le
champ est excité, d'une composante de la force électrique normale au champ,
et longitudinale par rapport au faisceau lumineux.
Il est clair que, dans ces conditions, les modifications des bandes devront
dépendre non seulement du spectre que l'on observe , mais aussi du spectre
longitudinal (correspondant à des vibrations parallèles à la direction du
faisceau). Suivant l'orientation de l'axe optique , ce spectre longitudinal sera
le spectre ordinaire, c'est-à-dire le même spectre que celui que l'on observe
ou sera le spectre extraordinaire; dans le premier cas (a), les modifications
sont symétriques comme dans les corps isotropes; dans le second cas (c),
des dissymétries apparaissent dès que les bandes provenant des mêmes élec-
tions n'occupent pas exactement la même position dans les deux spectres.
d. Le spectre des vibrations ordinaires parallèles au champ présente éga-
— 365 —
lement toutes les formes de modifications symétriques et dissymétriques.
Les écartements de certains doublets sont considérables.
Biréfringence magnétique. — L'axe étant parallèle au faisceau, le cristal
se comporte en dehors du champ magnétique comme un corps isotrope et
propage sans altération une vibration rectiligne d'orientation quelconque.
Il n'en est plus de même dans le champ magnétique; une vibraîion rectili-
gne est transformée en une vibraîion elliptique.
Cette biréfringence magnétique peut se mettre en évidence par une ex-
périence identique à celle qui a été réalisée par MM. Voigt et Wiecherl (l)
avec la vapeur de sodium; on place la lame cristalline entre deux niçois
croisés à 45° de l'horizontale et on projette sur la fente du spectroscope
l'image d'un compensateur de Babinet placé entre les deux niçois et orienté
de manière que la frange centrale soit horizontale, c'est-à-dire normale à la
fente; on voit alors dans toute l'étendue du spectre une ligne noire corres-
pondant au point où la frange coupe la fente. Aux environs des bandes, on
constate que lorsque le champ est produit , la ligne noire se disloque , et
que, par conséquent, une différence de marche s'est produite entre la vibra-
tion parallèle et la vibration normale au champ. Gomme dans le cas de la
vapeur de sodium, le phénomène s'explique dans ses moindres détails par
l'effet simultané de la dispersion anomale et de l'inégalité des modifications
produites par le champ sur les bandes suivant que les vibrations sont pa-
rallèles ou normales au champ.
Avec un cristal de o millim. , 8 d'épaisseur et un champ de 27,000 gauss ,
la différence de marche atteint i/3 À à l'intérieur de certaines bandes;
3° Axe optique normal au champ magnétique et au faisceau lumineux.
e. Le spectre extraordinaire formé par les vibrations normales au champ
présente des modifications plus ou moins dissymétriques, pour la même
raison que le spectre ordinaire dans le cas (2 , c).
f. Les bandes du spectre ordinaire , la vibration étant parallèle au champ,
se comportent exactement comme dans le cas (2 , d).
Le tableau ci après résume les modifications observées pour deux des
principaux groupes du xénotime et pour la tysonite dans un champ ma-
gnétique évalué à 254&0 unités C.G. S.
Le champ a été obtenu en mesurant le flux magnétique qui traverse une
petite bobine placée entre les pôles, lorsque l'on renverse le courant dans
les bobines de l'électro-aimant.
Les longueurs d'onde ont été mesurées par comparaison avec le spectre
du fer.
Nous exposerons dans une prochaine communication les changements
observés dans la direction des lignes de force du champ magnétique.
M W. Voigt, Wied. Amm.} 67, 1899, p. 345.
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— 368 —
RECHERCHE ET DOSAGE DU FORMENE ET DE l'oxYDB DE CARBONE
DANS L ATMOSPHERE DES MISES DE HOUILLE,
par M. le Professeur Nestor Gréhant'1'.
J'ai l'honneur de présenter à la réunion des naturalistes du Muséum un
mémoire, que j'ai publié dans le journal scientifique le Génie civil, inti-
tulé : Recherche et dosage des gaz combustibles. Emploi de l'Eudiomelre à
eau transformé en grisoumèlre.
C'est une technique nouvelle que j'ai inventée et qui m'a déjà rendu de
nombreux services; et comme application de mes procédés très simples,
j'indiquerai seulement la solution très exacte que j'obtiens en composant
un mélange titré d'air de formène et d'oxyde de carbone qui peut se ren-
contrer dans une mine grisouteuse lorsqu'une partie du charbon est en
combustion. J'ai fait préparer du formène pur et de l'oxyde de carbone
pur et j'ai composé un mélange de 200 litres d'air renfermant a p. 100
ou i/5o de formène et i/5,ooo d'oxyde de carbone ou cent fois moins.
Ce mélange peut être analysé dans mon eudiomètre-grisoumètre que je
vous présente ici et que je dessine sur le tableau; en opérant sur 5o cen-
timètres cubes de gaz, on obtient une combustion totale des gaz combus-
tibles après hoo passages du courant qui porte la spirale de platine au
rouge blanc; en divisant par 3 la réduction après absorption de l'acide
carbonique, on obtient un centimètre cube de formène ou i/5o. Un mélange
à i/5,ooo d'oxyde de carbone ne donne aucune réduction dans l'eudio-
mèlre, aussi j'emploie pour doser ce gaz un procédé physiologique basé
sur les nombreuses recherches que j'ai faites et que j'ai publiées sur
l'oxyde de carbone : je fais respirer les 200 litres de mélange à un Lapin
convenablement fixé et, après deux heures de respiration, je prends dans
une artère carotide du Rongeur un volume de sang égal à 07 c. c. 2 , qui est
injecté dans le ballon récipient de mon appareil à extraction des gaz du
sang, qui a reçu tout d'abord 5o centimètres cubes d'acide phosphorique
trihydraté; la combinaison de l'hémoglobine avec l'oxyde de carbone est
détruite par l'acide , l'hémoglobine est transformée en hématine et l'oxyde
de carbone devient libre; ce gaz est dosé par &00 passages du courant dans
mon eudiomètre-grisoumètre : j'ai trouvé 1 c. c. 5 d'oxyde de carbone dans
57 c. c. 2 de sang et 2 c. c. 6 de ce gaz dans 100 centimètres cubes de
sang; en ramenant à o degré et à la pression de 760 millimètres ce volume
de gaz sec, on trouve 2 c. c. h d'oxyde de carbone dans 100 centimètres
cubes de sang. Ainsi, pour rechercher et pour doser l'oxyde de carbone
(1) Travail du Laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'histoire na-
turelle.
— 369 —
dans les {paieries de mines, il faut y l'aire séjourner un Lapin dans une cage
et deux heures après on sacrifie l'animal; on le fait remonter dans le labo-
ratoire installé au niveau du sol; on fait l'ouverture de l'abdomen, on
prend avec une seringue de physiologie pourvue d'une canule piquante du
sang dans la veine cave inférieure, on mesure son volume et on l'injecte
dans le récipient vide de ma pompe à mercure. Si l'on trouve 9. c. c. U
d'oxyde de carbone dans 100 centimètres cubes de sang, on peut affirmer
que l'animal a respiré dans les galeries de la mine de l'air renfermant
i/5,ooo d'oxyde de carbone; si l'on trouve 1 c. c. 2 d'oxyde de carbone,
l'animal a respiré de l'air contenant 1/10,000 de ce gaz.
Pajçes.
Louis Gbrmain. Contributions à ia Faune inalacologique de l'Afrique équa-
toriale. XI. Mollusques recueillis par M. le I)r Decorse en divers
points de l'Afrique centrale 3/i3
P. Hariot. Excursion algologique du Laboratoire de Cryptogamie àTatihou. 35a
€n. Gravibb. Sur quelques maladies des Quinquinas à San Thomé (golfe
de Guinée) 356
Lucien Hameun. Les marnes sannoisiennes de Villejuif (Seine) 358
Jban Bbcquerei,. Recherches sur les phénomènes magnéto-optiques dans
les cristaux 36a
N. Gréhant. Recherche et dosage du formène et de l'oxyde de carbone dans
l'atmosphère des mines de houille 368
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
,,
ANNEE 1907
N° 6
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCVIl
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes iusérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.-
Les auteurs sont également priés de remettre des ma-
nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
SOMMAIRE.
Pages.
Acte» administratifs. — Correspondance. — Les fêtes du centenaire de Linné
à Upsal et à Stockholm par M. L. Mangin. Lamarck d'après la cor-
respondance de son fils Guillaume de Lamarck, Communication de
M. Joubin. Renseignements sur là Mission Pelliot donnés par M.L.
Vaillant. Lettre de M. A. Chevalier à M. le Directeur du Muséum
relative à sa mission sur la Côte d'Ivoire. Le Père Soulié, mision-
naire, par M. H. Lecomte. Le rôle du Muséum à Madagascar.
Instructions sur la récolte, la conservation et l'envoi des animaux
articulés. Désignation de M. le Professeur Joubin comme délégué
du Ministre de l'Instruction publique au Congrès des pêches tenu à
Bonlcaux. Nomination de M. Lucet comme Assistant à la Chaire de
Pathologie comparée. Mission confiée à M. de Romeu pour effectuer
des recherches géologiques et minéralogiques au Canada. Échange
des publications de l'Institution Carnegie, de Washington, avec
celles du Muséum. Envoi par M. le lieutenant Desplagnes d'échan-
tillons minéralogiques provenant de la Haute-Guinée 371 à 384
Présentation d'ouvrages par MM. Pellegrin, Anthony, Mangin et Hariot,
et P. Hariot '. 384
Communications :
A. Meneg.ux. Catalogue des Oiseaux rapportés par M. et Mn,e Pb. de Vil-
morin du Soudan, v. 385
Guillaume Vasse. L'Éléphant africain et la nécessité de le protéger '101
Galien Mingaud. La protection du Castor du Rhône hoU
H. CouTiÈr.F.s. Sur quelques larves d'Eucyphotes provenant de l'expédition
antarctique suédoise '107
Ed. Chevreux. Diagnoses d'Ampbipodes nouveaux recueillis dans les pos-
sessions françaises de l'Océanie par M. L. Seurat Zita
P. Lesne. Note sur les Coléoptères élatérides du type Paradoxon U 18
( Voir la suite à la page 3 de la couverture.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE,
ANNEE 1907. N° 6.
98K REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. LiBk
NEW ■
2 5 JUIN KJO7.
PRESIDENCE DE M. LEON VAILLANT,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR DU MUSEOM.
M. le Président dépose sur le bureau le fascicule du Bulletin
N° 5 contenant les communications faites dans la réunion du
28 mai 1907.
M. le Président annonce que M. von Ihering, Directeur du Musée
de San Paulo (Brésil), assiste à la séance.
ACTES ADMINISTRATIFS. — CORRESPONDANCE.
LES FETES DU BICE.XTESAIBE DE LlNNB i UpSAL ET À STOCKHOLM.
(Mai 1907.)
PAR M. L. Mangin,
délégué du Muséum national d'histoire naturelle.
Le 23 mai dernier, l'Université d'Upsal et l'Académie des scien-
ces de Stockholm avaient convié les naturalistes de tous les pays à
la célébration du bi-centenaire de Linné, fête nationale en Suède.
J'ai eu l'honneur d'être délégué à ces fêtes par l'Assemblée des
S Professeurs du Muséum.
. j.
Muséum. — xiu. 26
ÛC
■ :
372 —
En cette brève relation des fêtes données à la gloire du grand
naturaliste suédois, je veux surtout exprimer la profonde gratitude
des délégués étrangers pour la chaleureuse réception qui leur a
été faite, aussi bien dans la vieille cité universitaire que dans la
capitale de la Suède.
A la descente du train spécial organisé par les hôtes de l'Université
d'Upsal , le corps des étudiants, bannières déployées, nous accueillait par
des hourras, et le recteur, M. Schùck, nous adressait la bienvenue en
latin.
Après un défilé dans la ville pavoisée, au milieu d'une population en
fête , arborant en guise de cocarde la jolie Linnœa borealis (malheureusement
artificielle), nous prenions possession des hôtels qui nous avaient été ré-
servés.
A midi, dans la belle ffAula^ de l'Université, a eu lieu la cérémonie de
la remise des adresses. Celles-ci étaient en nombre si considérable, qu'il
n'a pas été possible d'en donner lecture. Le comité des fêtes avait rangé
les délégués par ordre alphabétique des puissances et les représentants ont
défilé, laissant à une personne par pays le soin d'adresser quelques mots
au recteur de l'Université d'Upsal. Les étrangers ont été, aussitôt après la
cérémonie, présentés au prince régent , remplaçant Sa Majesté le roi Oscar,
encore convalescent.
Un banquet, offert par le recteur dans l'une des maisons des \ niions
d'Upsal, a clos celte première journée. Les étudiants d'Upsal sont . en effel .
groupés suivant leur pays d'origine, en douze provinces ou nations, qui
ont chacune leur maison, ou pour mieux dire, leur palais. C'est dans la mai-
son du Nordland que le recteur a reçu les délégués étrangers.
Entre temps, les étudiants nous avaient offert dans le jardin botanique,
admirablement situé au sommet de la colline d'Upsal, un concert vocal des
plus réussis, et nous avons pu apprécier, avec la belle tenue des chœurs,
le charme, inconnu chez nous, de ces réunions d'étudiants où la musique
joue un si grand rôle.
Le lendemain avait lieu la cérémonie de la promotion des docteurs, dans
la cathédrale d'Upsal. Celle cérémonie empruntait aux fêles un éclal in-
accoutumé.
Le magnifique cortège des invités, avec les robes et les uniformes, en-
cadré d'une double haie d'étudiants avec leurs casquettes blanches, s'est
déroulé par une belle journée de printemps, depuis l'Université jusqu'à la
cathédrale. Là, après l'audition d'une cantate en l'honneur de Linné, ma-
gistralement interprétée par les chœurs, a eu lieu la remise des insignes
aux nouveaux docteurs. Ces insignes consistent en une bague en or ac-
compagnée, pour les docleurs en théologie, en droit et en médecine, d'un
— 373 —
chapeau haul de forme à plis longitudinaux; pour les docteurs en philoso-
phie, une couronne de laurier remplaçai! le chapeau.
Un certain nombre d'étrangers ont été promus, à celte occasion,
docteurs honoris causa, et nous avons pu voir dus savants éminenls :
MM. Ilaeckel, Geikie, Farlow, Engler, Goëbel, Elfvingg, Warming,
Hausen, Borodine, Pailadine, Wille, Nolen, de Gandoile, Darwin,
Borzi, etc., recevoir l(> chapeau ou la couronne. Nos compatriotes, le
prince Roland Bonaparte et M. Flahault, étaient au nombre des promus.
Cette cérémonie un peu archaïque de la remise des chapeaux et des cou-
ronnes, pendant qu'éclataient les boîtes à mitraille, a bien amené sur nos
lèvres un sourire discret, mais bientôt, saisis par la beauté du cadre, par la
grandeur de la cérémonie, le sourire a disparu, et nous avons senti, dans
cette manifestation un peu étrange, l'âme d'une nation éprise de science et
de poésie; elle a bien consenti à se moderniser, mais elle n'a pas voulu
abandonner ses vieilles coutumes.
Un banquet très animé, présidé par Son Altesse le Prince régent, assisté
des membres de la famille royale, a eu lieu dans l'Aida du palais de l'Uni-
versité. Ce n'était pas un spectacle banal que celui de la table où les nou-
veaux docteurs en philosophie, couronnés de laurier, fraternisaient entre
eux.
Le lendemain, s5 juin, un pèlerinage avait lieu dans la matinée, àHam-
marby, où se trouvent la maison et le jardin de Linné, devenus propriétés
nationales et conservés avec un soin jaloux.
Dans l'après-midi, l'Académie des sciences de Stockholm nous conviait
à son tour à la fête de Linné. Dans la salle de l'Académie nationale de Mu-
sique, s'est renouvelé le même cérémonial qu'à Upsal avec le dépôt des
adresses par les délégués étrangers. Un banquet terminait la soirée; il a eu
lieu au Scansen, sorte de jardin d'acclimatation établi sur une colline do-
minant Stockholm et où l'on a reconstitué les vieilles constructions suédoi-
ses avec les pittoresques costumes des diverses provinces.
Les étudiants de Stockholm vinrent chercher les invités pour les conduire
en procession au sommet de la colline du Scansen , au milieu de brasiers
allumés comme aux temps préhistorisques et dont les lueurs se mêlaient au
magnifique crépuscule, qui, déjà en cette saison, prolonge si longtemps le
jour. Cette réunion en plein air, agrémentée de chœurs et de toasts salués par
les acclamations des étudiants, sur une colline d'où l'on découvrait Stock-
holm et les méandres de son beau lac, était vraiment impressionnante.
Il était difficile de terminer cette journée de fête dans un plus beau décor.
Le dimanche 26 mai, après une visite dans la matinée au jardin Botani-
que créé par le savant botaniste M. Wittrock , les délégués étaient reçus
au Palais royal , avec la Haute Société de Stockholm , par le Prince régent
assisté de ses frères dont l'un figurait parmi les nouveaux docteurs en phi-
losophie.
— 374 —
Cette réunion intime, rehaussée par le charme «les princesses, parla
bienveillante sollicitude «le Sun Altesse le prince régent et de ses frères, a
clos les l'êtes du deuxième centenaire de Linné.
Pendant ces quelques jours nous avons été frappés de Tordre el
de la discipline qui ont préside à loutes les réunions. Toutes les
dispositions relatives aux défilés des cortèges, réglées à l'avance,
ont été scrupuleusement observées, grâce au concours des étudiants,
à l'activité du comité d'organisation. M. le Président de l'Académie
des sciences, comte de Môrner; M. le Recteur Schiick et M. An-
dersson se sont dépensés sans compter, et nous ne saurions trop les
remercier de leurs bienveillantes attentions et les féliciter du succès
qui a couronné leurs efforts.
Les hommages rendus à Linné ont revêtu une forme moins fugi-
tive que ces brillantes journées de fête.
L'Université d'LIpsal a publié une série d'ouvrages de Linné
annexés aux invitations des promoteurs des diverses séries de
docteurs.
Etudes sur les Salix de l'Herbier, de Linné, par S. J. Ewauder, annexé
à l'invitation de Mgr l'archevêque , promoteur des docteurs en théologie.
Pluto Svecicus, de Linné, par M. C. Benedicks, annexé à l'invitation du
promoteur de la Faculté» de droit.
Dietetik et Collegium dieteticum, de Linné, par M. A. 0. Lindfors, annexé
à l'invitation du promoteur de la Faculté de médecine.
Melhodus avium Svelicarum, de Linné, par E. Lôimberg, annexé à l'in-
vitation du promoteur de la Faculté de médecine.
En outre, une série de portraits de Linné réunis avec grand soin
ont servi à illustrer un très bel ouvrage sur la vie du savant natu-
raliste.
D'un autre côté, l'Académie des sciences de Stockbolm a réim-
primé les (envies de Linné en quatre volumes et reproduit le volume
grand in-quarto, maintenant introuvable, de son Système.
Ces divers ouvrages, d'une valeur scientifique, historique et ar-
tistique considérables, ont été offerts avec la plus grande libéralité
aux délégués étrangers, aux bibliothèques, corps universitaires ou
académies dos différents pays.
— 375 —
LâMÂRCK, D'APRÈS /. I CORRESPONDANCE DE 80W FILS
GniLL IVME DE L.iU IRCK.
Communication de M. Joubin.
M,u0 de Lamarck, veuve de M. Eugène de Lamarck, capitaine de
frégate, a bien voulu me communiquer une Ici Ire très intéressante
que son beau-père, \l. Guillaume de Lamarck, fils du grand natu-
raliste Lamarck, écrivit en i865 à son fils Eugène. Il lui raconte
une partie de la vie de Lamarck. La fin de celle lettre a élé sup-
primée; elle ne contient que îles détails de famille qui ne peuvent
être publics.
Je crois devoir prier M"" E. de Lamarck d'agréer nos remercie-
ments respectueux pour la communication quelle ;i bien voulu nous
faire de cet important document.
Lettre de M. de Lamarck, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, en
retraite, à son fils, lieutenant de vaisseau, commandant la canonniere
la Surprise.
11 juin i8f>5.
Mon cher fils ,
J'ai lu avec plaisir les quelques lignes que tu m'as adressées, extraites
d'un ouvrage dont je n'avais jamais entendu parler : Histoire naturelle des
professeurs du Jardin des plantes; voilà un singulier titre. On dit histoire de
telie ou telle classe d'animaux; l'un des plus importants ouvrages de mon
père est intitulé : Histoire des animaux sans vertèbres; mais «histoire natu-
relle des professeurs » , cela me paraît un peu fort.
Quoi qu'il en soit, l'éloge existe et il est mérité. Au surplus, ce n'est pas
le premier que je vois. Néanmoins , le nom de mon père est demeuré dans
l'oubli. Je m'indigne quand je vois des statues élevées à Georges Cuvier, à
de Jussieu, à Geoffroy Saint-Hilaire, quand je vois les noms de ces savants
donnés aux rues qui entourent le Jardin des plantes , quand je vois les
bustes de tous les professeurs dans les galeries du Muséum d'histoire natu-
relle, sauf celui de mon père. Mais qu'y faire? II. ne suffit pas, pour avoir
de la réputation , d'avoir de la science, d'être un génie, ce qui est bien plus
rare, il faut encore se faire valoir, se pousser, se produire, flatter surtout
les grands. Mon père n'avait pas ce talent-là.
De son temps, il y avait deux hommes autour desquels se groupaient
tous ceux qui aspiraient à se faire un nom dans la science : c'étaient Laplace
et Cuvier.
Autour de Laplace se rangeaient tous les géomètres et les physiciens;
autour de Cuvier, les naturalistes. Huis de ces deux coteries, point de
— 37G —
salut. Il va sans dire que mon père n'était (rancune des deux. Il restait
dans son coin, ne faisait aucune visite et ne recevait que de rares étrangers
et quelques hommes studieux qu'il installait dans son cabinet, leur ouvrant
toutes ses collections. Aussi personne ne parlait de lui; ses ouvrages les
plus remarquables passaient inaperçus. Ses idées neuves, hardies, trop
avancées pour le temps où il écrivait, contribuèrent peut-être aussi à le
faire tenir à l'ombre, quand on n'y trouvait pas un motif pour le ridicu-
liser. H n'en sera pas toujours de même, je veux le croire.
J'ai dit une cause du discrédit qui fut jeté sur les travaux de mon père;
cette cause ne fut pas la seule. Il y en eut une bien plus grave : ce fut la dis-
grâce dans laquelle il tomba auprès du maître tout-puissant qui régnait alors.
Mon père aimait à défricher les terrains incultes, il fuyait les sentiers
trop battus. Pour lui, le hasard était un mot vide de sens. Il croyait que
dans la nature tout était soumis à des lois aussi certaines que les mathéma-
tiques; mais pour les découvrir, il faut observer les faits, les comparer et
n'admettre une explication qu'autant qu'elle concorde avec tous les faits
observés. L'élude de la météorologie attira son attention. Il s'y livra avec
d'autant plus de passion que c'était une science encore dans l'enfance, une
science comme il les aimait. Depuis longtemps on faisait bien des observations
météorologiques, mais ces observations, personne ne s'avisait de les compa-
rer et d'en tirer des déductions. Mon père voulut entreprendre cette tâche.
Il y avait alors, au Ministère de l'intérieur, un homme intelligent, un
savant distingué, Ghaptal. M. Gbaptal approuva le projet de mon père; il
lui affecta un bureau dans son ministère et lui donna des correspondants
sur divers points du territoire. Mon père voulut tenir le public au courant
des progrès qu'il aurait faits dans l'étude par lui entreprise et, pour cela,
publia un annuaire dit météorologique dans lequel il eut la malheureuse
idée de joindre, à des mémoires purement scientifiques, des probabilités
sur le temps à venir. C'était faciliter la vente du livre, mais c'était aussi
fournir une arme à la critique. Les astronomes du Bureau des longitudes,
fuiieux de voir un naturaliste exploiter un ebamp qu'ils croyaient leur
appartenir, s'empressèrent de saisir cette arme : ils transformèrent les pro-
babilités en prédictions et là-dessus ils jetèrent les hauts cris. Un membre
de l'Institut faire le Mathieu Lansberg ! . . . On s'adressa à l'empereur pour
faire cesser un tel scandale. L'empereur était membre de l'Institut, et ce
n'était pas un des titres dont il était le moins lier. Dans une réception pu-
blique de l'Institut, il apostropha durement mon père à ce sujet et finit en
lui disant : «La botanique ! à la bonne heure!" Dès lors le ministre relira à
mon père son bureau, ses correspondances, et la publication de Y Annuaire
météorologique dnt cesser. Ainsi la semonce d'un souverain, devant lequel
tout le monde tremblait, acheva de mettre au ban des savants un vieillard
qui ne demandait rien à personne, qui vivait concentré en lui-même et qui
ne poursuivait d'autre but que l'avancement des connaissances humaines.
— 377 —
l'ourlant, quel était-il ce vieillard? Voyons son passé.
Enfant et dernier né d'une nombreuse famille, il avait été envoyé chez
les jésuites d'Amiens et destiné à l'état ecclésiastique. Il u'\ avait pas d'autre
alternative pour les familles nobles : il fallait être abbé ou militaire. Tous
[«salués étaient militaires, il (allait donc que mon père fut abbé. Mais il
n'en avait pas la vocation, et quand il apprit la mort de sou père, ses pre-
miers mots furent : te Eh bien ! je ne serai pas prêtre!* Il s'enfuit du collège
et revint chez sa mère qui, ne sachant qu'en faire, se rendit enfin à ses
désirs et l'envoya, à l'âge de quinze ans, à l'année d'Allemagne, com-
mandée par le maréchal de Broglie, pour y servir en qualité de volontaire.
Il était porteur d'une lettre de recommandation pour le colonel de Lastic,
qui le reçut avec un assez vif déplaisir, ne voyant qu'un embarras pour
lui dans un apprenti guerrier de cet âge. C'était justement la veille d'une
bataille dont j'ai oublié le nom difficile à prononcer. Nous y fûmes
battus par la faute du prince de Soubise, qui ne lit pas sa jonction avec
le maréchal, ainsi qu'on en était convenu précédemment dans nn conseil
de guerre.
L'armée française dut se retirer. Mon père se trouvant commander une
compagnie de grenadiers, par suite de la mort de tous les officiers et en
vertu de sa qualité, fit une action d'éclat qu'il serait trop long de raconter
et qui lui valut les épaulettes de sous-lieutenant sur le champ de bataille.
C'était bien commencer sa carrière militaire; mais la paix se fit bientôt
après, il fallut rentrer en France et prendre la vie de garnison. Je ne l'y
suivrai pas. 11 fut forcé de vendre son grade de lieutenant d'infanterie par
suite d'une tumeur qui lui vint au cou (1).
C'est alors qu'il se fit un changement complet dans sa vie. Non , je me
trompe : il y eut un temps plus ou moins long passé au manoir paternel,
auprès de sa mère. Ce fut un temps de désœuvrement que l'on voudrait
pouvoir effacer de sa vie. Mais enfin sa mère aussi mourut. Il fallut vendre
la terre de Bazauiin. 11 ne revint à mon père qu'une très mince légitime.
Il fallait vivre, il fallait se faire un état. Mon père se rendit à Paris. H étudia
la médecine d'abord, puis il l'abandonna pour la botanique. Cette science
lui plut, il y prit goût, il s'y livra avec ardeur. Un jour qu'il se promenait
avec d'autres étudiants dans l'École de botanique du Jardin des Plantes, il
paria qu'il pourrait faire nommer une plante quelconque par le premier
passant, le premier venu, pourvu qu'on lui apprit d'avance les principaux
M La bataille mentionnée ci-dessus est celle de Willlngliausen. Un faible déta-
chement, dont faisait partie le jeune volontaire , avait été chargé de garder pos-
session d'une éminence jusqu'à la dernière extrémité. L'armée française étant
vaincue se retirait, abandonnant ainsi les défenseurs du poste avancé, quand on
se rappela la petite troupe et ordre lui fut envoyé de rejoindre, si faire se pouvait.
Capitaine et lieutenants avaient été tués. Lamarck commandait encore aux sur-
vivants sans songer à se rendre.
— 378 —
caractères qui distinguent les végétaux. Il demanda, pour se préparer, un
certain délai qui lui fui accordé, et, au jour lixé, dans celte même École de
botanique, au milieu d'une nombreuse assemblée, l'expérience fut faile,
réussit et le pari fut gagné. Telle fut l'origine de la Flore française. Le moyen
imaginé par mon père consistait dans l'élimination successive entre deux
caractères opposés, ce qui est la métbode dichotomique aujourd'hui em-
ployée dans toutes les classifications d'histoire naturelle. Le succès de la
Flore française fut vraiment prodigieux. Elle fut imprimée aux frais du
roi et ouvrit à mon père les portes de l'Académie des sciences.
Je passe sous silence quelques autres ouvrages qu'il publia sur la bota-
nique et qui mirent le sceau à sa réputation de botaniste, pour arriver à
ceux de ses travaux auxquels il attachait lui-même le plus de prix.
Le Muséum venait d'être réorganisé. Plusieurs chaires nouvelles étaient
ajoutées à celles qui existaient déjà. Les Mammifères, les Oiseaux, les Pois-
sons et les Reptiles furent donnés à Geoffroy-Saint-Uilaire et toute la masse
des Animaux inférieurs fut donnée à mon père. Personne, Linné excepté,
n'avait encore porlé la lumière dans le chaos formé par ces êtres si peu
connus. Mon père entreprit de le débrouiller. Il établit d'abord la grande
distinction qui partage le règne animal en deux classes : les animaux à
vertèbres et les animaux sans vertèbres. Celte classe, qui jusqu'alors avait
été à peu près dédaignée, devint d'une telle importance, lorsque mon père
y eut apporté l'ordre qui y règne à présent , qu'elle a été jugée trop consi-
dérable pour être à la charge d'un seul professeur et qu'elle fait aujourd'hui
l'objet de deux chaires différentes.
C'est dans ses travaux zoologiques que le génie de mon père prit tout
son essor : pour les apprécier convenablement , il faudrait avoir des con-
naissances que je n'ai pas ; je ne puis que citer la Philosophie zoologique
et l'Histoire des Animaux sans vertèbres. Ce sont là deux monuments qui
en appelleront à la postérité de la froideur des contemporains.
Cet appel sera-t-il entendu? J'en doule. Rien n'est plus difficile à dé-
raciner qu'une opinion préconçue. Les hommes sont comme les moutons,
ils suivent aveuglément un maître sans s'inquiéter du chemin oii il les
mène. Ils jugent rarement par eux-mêmes et trouvent plus commode
d'adopter sans examen des jugements que le temps a consacrés.
Il semble que cetle ingratitude des hommes ait été la peine infligée à
mon père pour sa négligence dans l'accomplissement de ses devoirs comme
chef de famille.
Je ne puis disconvenir, en effet, que sa conduite à cet égard ne fut |ias
sans reproche. Sans doule, il esl beau de se vouer à la science sans aucune
vue d'ambition ou de fortune, mais c'est à la condition que les intérêts de
la famille n'en souffriront p;is.
Mon père se maria trois fois. Du premier lit, il eut six enfants; du se-
cond, deux: du troisième, point.
— 370 —
La fin de la lettre contient l'histoire des cinq Bis du naturaliste;
un seul se maria, l'auteur de celte lettre. Lamarck avait eu, en
outre, trois Mlles, dont l'aînée, Rosalie, fut pour lui. aux jours de
sa cécité, une secrétaire, presque une collaboratrice aussi intel-
ligente que dévouée.
M. le Professeur Vaillant (Léon) donne quelques renseigne-
ments sur la Mission Pelliot:
La Mission quittait Toumshak vers la (in de novembre et arrivait d'abord
à Akson le n décembre, puis à Koulcha le 1" janvier. Elle y établit son
quartier gémirai pour rayonner dans les environs. Le D" Louis Vaillant put
observer, le \h janvier, l'éclipsé totale de soleil, fixer la situation de Kou-
tcha et lever le plan de cette ville. On se rendit ensuite à Goum-Toura,
localité située à une centaine de kilomètres à l'Ouest, au confluent du Ky-
zyl et du Mouzart-Daria , pour pratiquer des fouilles dans le monastère de
Douldouracourt , dont le plan a également été levé. Le D' Louis Vaillant se
préparait à pousser une pointe au Sud, jusqu'à Cha-yar, sur le Tarim,
grand fleuve qui se jette dans la Lob-nor et comptait partir le 13 mai pour
cette expédition. On peut croire que tout s'est passé sans encombre, car
une dépêche datée de Koulcha, le 9 juin, à 1 1 heures, nous montre qu'à
cette époque les voyageurs étaient de retour dans cette ville ou aux envi-
rons. Les récoltes d'Histoire naturelle se continuent, plusieurs Oiseaux ont
été préparés; les Sauriens commencent à se montrer en certaine abondance,
enfin il y a un grand nombre d'Insectes et surtout d'Araignées. La santé
générale est toujours excellente dans la Mission.
M. Chevalier (Auguste) adresse à M. le Directeur la lettre sui-
vante :
Sassandra, le G mai 1907.
Cher monsieur Perrier,
Je suis à la veille de m'enfoncer dans l'intérieur de la grande forêt afri-
caine de la Côte d'Ivoire pour un voyage de i,£oo kilomètres qui va me
conduire d'abord au Soudan nigérien, puis à la Guinée française.
J'ai demandé à M. Roume à rentrer dès que je serais parvenu à Konakn
en rapportant avec moi les collections que je formerai en cours de route.
Je ne vous donne point de détails sur la marche de ma mission.
M. Courlet a reçu mon journal de route et pourra en donner communi-
cation à une séance de la Réunion des naturalistes du Muséum.
— 380 —
L'étude botanique de la forêt vierge m'a donné des résultats inespérés.
Je ne crois pas exagéré d'évaluer à 5oo espèces le nombre des arbres
ayant plus de i5 mètres de haut qui peuplent la forêt. Nous sommes loin
des 3o ou ho espèces d'arbres de nos forêts d'Europe.
Dans le fleuve Sassandra , que je vais remonter, le Petit Hippopotame de
Libéria est commun. Je ne pourrai évidemment le rapporter avec la grande
traversée que j'ai à faire; mais si le Muséum peut faire les Irais de trans-
port depuis rembarquement jusqu'à Paris, je crois qu'il sérail p >ssil»le à
M. le capitaine Schiller, qui commande le pays, de vous envoyer un exem-
plaire vivant. M. Schiffer est plein de bonne volonté et disposé à envoyer
au Muséum ce qu'on lui demandera.
Le Père Soulié, missionnaire,
par M. Henri Lecomte.
Le Muséum a perdu, dans la personne du Père Soulié, l'un de
ses principaux collaborateurs.
Né en i858,à Sainl-Juéry (Aveyron), le Père Soulié, aussitôt
après son ordination, parlait pour le Thibet, en i885, connue
missionnaire.
Arrivé à Ta-tsien-lou en 1886, il se rendait à Batang où il se
trouvait dans les derniers jours de l'année. Mais, six mois après, une
attaque soudaine l'obligeait à regagner Ta-tsien-lou, d'où il partait
bientôt pour Cbapa. C'est pendant son séjour dans cette localité qu'il
parcourut les montagnes et les plateaux, faisant partout d'amples
récoltes de plantes destinées au Muséum.
Désigné ensuite pour le poste de Tongolo, il continua ses fruc-
tueuses herborisations jusqu'au moment où il put enfin s'installer de
nouveau dans la région de Batang qui lui avait tout d'abord élé
assignée. Réintégré à Jargong, il sut bientôt se concilier les sym-
pathies des habitants rt^e la région par son caractère et aussi par sa
connaissance de la médecine. Continuellement en voyage, il pla-
çait sur le dos de son cheval une sacoche destinée à recevoir les
plantes intéressantes qu'il rencontrait sur son chemin. Il put ainsi
faire une riche moisson de végétaux et en même temps établir une
carte du pays qu'il lit parvenir à la Société de géographie et qui lui
.valut, en i8o,4, le Prix Milne-Edwards.
Malheureusement, le i5 février 1905, attaqué par les Lamas en
— 381 —
armes, il fut blessé, fait prisonnier, et enfin, le i.r> avril, mis;i mort,
au milieu d'une population dont il avait su gagner la sympathie,
mais qui n'étail pas en mesure de le délivrer.
Nous n'avons pas voulu, au moment où on nous fait parvenir
près de 2,000 plantes récoltées en dernier lieu par le Père Soulié,
laisser passer celle occasion de saluer la mémoire de ce regretté
missionnaire, qui fut un collecteur à la fois sagace et heureux, dont
nous avons reçu, eu dix années, plus de 7,000 plantes récoltées
principalement au Thibet et parfois à des altitudes considérables.
Par ses herborisations, le Père Soulié nous a l'ait connaître, aussi
complètement que possible, la flore de celle région , et son nom nous
restera comme celui de l'un de nos meilleurs collaborateurs.
Le rôle nu Muséum À Madagascar.
M. Costantin , communique un extrait d'une lettre reçue par
M. Bois, le 1 1 juin 1907, dans laquelle M. F auchère , Sous-Inspec-
teur de l'Agriculture à Madagascar, signale la diffusion dans notre
possession africaine d'un certain nombre d'espèces dont l'intro-
duction a été faite par le Muséum, grâce à l'activité de feu Cornu,
Professeur de culture.
Tananarive (Madagascar), le 16 mai 1907.
J'ai revu ici une quantité de plantes introduites par le Muséum.
Celle qui paraît avoir reçu le meilleur accueil des indigènes c'est la
Tomate en arbre (Solamm betaceum). On la voit maintenant plantée auprès
de toutes les cases et le fruit figure en bonne posture au marché.
Les Kakis (Diospyros Kaki) réussissent très bien ; on en récolte qui pèsent
600 grammes. Ce sont des fruits délicieux.
Les Mûriers multicaules et des Philippines sont liés répandus, mais on
se plaint de la qualité de leurs feuilles, qui laisse à désirer.
Les Pommiers viennent aussi très bien et donnent d'excellents fruits.
Les Châtaigniers, introduits il y a dix-huit ans par M. Cornu, sont liés
beaux. Les jésuites récoltent régulièrement des châtaignes.
A. Fauchèue,
Sous-Inspecteur de l'Agriculture à Tananarive.
— 382 —
Instructions pour la récolte, la conservation et l'envoi des i vj-
l/.IM ARTICULÉS (IsSECTES , MlLLE-PlTTES , ÀRACIlUlbES, CrUSTACÉs)
DEST1\ÉS AI' Ml sÉl M d'BiSTOIRB W7IUEU.C DrPaRIS.
Instruments de récolte. — Autant que possible, éviter défaire la
capture avec les doigts. Il convient d'avoir recours aux instruments
suivants: i" pinces bruxelles douces; 9° filet à papillons; 3° lilet
troubleau pour pêcher dans les cours d'eau et les mares; h" para-
pluie au-dessus duquel on bat les branches des arbres et des arbustes,
les fagots, les rameaux, les branches desséchées, etc.; 5° écorçoir
pour fouiller les troncs d'arbres morts, en soulever les écorces ou
chercher dans le sol.
Comment on tue les animaux récoltés. — La meilleure méthode
consiste à introduire les animaux récoltés dans un flacon à cyanure de
potassium, au fond duquel on a eu soin de mettre des fragments de
papier froissé ou de la grosse sciure sèche et sans poussière pour
éviter que les Insectes ne se détériorent et ne se salissent mutuelle-
ment. Une fois morts, les animaux doivent être retirés du flacon,
sauf toutefois quand ils sont peu fragiles, auquel cas on peut les
laisser dans le récipient une journée.
Tous les animaux articulés, à V exception des Papillons et des Né-
vr opter es, peuvent être mis directement dans la liqueur conserva-
trice (alcool ou eau formolée); mais, par ce procédé brutal, on ne
tue pas très vite les Insectes à téguments épais.
Conservation. i° Conservation en milieu humide. — On doit con-
server en milieu humide les larves, les Insectes mous, les Mille-
pattes, les Arachnides et les Crustacés. Le meilleur de tous les
Liquides conservateurs est l'alcool à 70 degrés; mais on peut em-
ployer à la rigueur les eaux-de-vie, tafias et alcools à brûler, voire
la solution de formol à 5 p. 100 , cette solution étant de beaucoup
le meilleur milieu pour les Orthoptères. Remplir une moitié du
récipient avec les animaux; mettre au-dessus des tampons de papier
ou de toile pour éviter le ballottement, puis ajouter le liquide con-
servateur. Laisser dégorger un jour dans ce Liquide, remplacer en-
suite par du liquide frais, puis boucher très soigneusement.
On peul très avantageusement tuer et conserver de la sorte, sans
aucun triage préalable, les petits animaux qui pullulent dans le>
— 383 —
débris rcjetésen bordure «les inondations, ou <l;ins ceux qui s'en-
tassent au fond du parapluie de chasse.
2° Conservation à sec. - Les Papillons et les Névroptères (Libel-
lules, àgrions, <,l<•.) doivenl toujours être conservés à sec; il
convient d'employer la même méthode avec les Insectes à téguments
durs, encore <|iie ces derniers puissent, à la rigueur, être conservés
en milieu liquide.
Les Papillons et les Névroptères se mettent isolément dans des
papillottes; ces dernières sont faites avec un papier rectangulaire
qu'on replie sur lui-même suivant une diagonale et qu'on rabat
sur les deux autres bords, le tout formant un petit sachet en forme
de triangle.
Pour les autres Insectes, on aura recours à l'un ou à l'autre des
procédés suivants :
A. Isoler les Insectes dans de petits cornets, dans des tubes ou
des fragments de bambous, avec tampons d'ouate successifs, ces
cornets ou ces tubes e'tant réunis ensuite dans un récipient non
métallique (boites d'allumettes, de cigares, etc.). Ce procédé convient
particulièrement aux Mouches, Moucherons et autres Insectes délicats.
B. Disposer les Insectes dans des boites semblables aux précé-
dentes, au sein d'une sciure de bois bien sèche et privée de pous-
sière; frapper de petits coups sur les parois de la boite afin de
produire un tassement qui s'oppose à la formation de vides au
cours du voyage. On peut remplacer la sciure par de petits frag-
ments papier froissés.
G. Déposer les Insectes sur des lames de coton comprimées entre
les feuillets d'un livre et découpées à la dimension des boites qui
serviront de récipient. On met sur le fond de la boîte une laine de
coton , sur celle-ci on dépose légèrement les Insectes du côté ventral , et
sur les Insectes on met une feuille de papier. Nouvelle lame de
coton, nouvelle couche d'Insectes, et ainsi de suite jusqu'à rem-
plissage complet de la boite.
r
Observations générales. - - Eviter absolument \es récipients métal-
liques pour les animaux à sec; le métal conserve l'humidité et
favorise le développement des moisissures.
Chaque lot doit être accompagné d'une étiquette indiquant le
lieu et la date de la capture, avec d'autres renseignements s'il y
a lieu.
— 384 —
M. le Professeur Joubin a été délégué pour représenter officiel-
lement le Ministre de l'Instruction publique au Congrès des pèches
qui doit avoir lieu à Bordeaux, le ih septembre.
Par arrêté ministériel du 3i mai dernier, M. Lucet, vétérinaire,
lauréat de l'Académie des Sciences, a été nommé Assistant de
la Chaire de Pathologie comparée, en remplacement de M. Phisaux,
décédé.
Par arrêté ministériel du 20 juin courant, une Mission graluilc
au Canada a été confiée à M. de Romeu, Chef de travaux au Labo-
ratoire colonial du Muséum, à l'effet d'y poursuivre des recherches
géologiques et minéralogiques et d'y recueillir des collections d His-
toire naturelle destinées aux établissements d'Etat.
Sur la proposition de l'Institution Carnegie, de Washington, il a
été convenu d'échanger les publications de cette Institution contre
celles de notre Muséum national d'histoire naturelle.
M. le lieutenant Dbsplaghks, chargé- de Mission scientifique dans
la Haute-Guinée, vient de faire parvenir une caisse d'échantillons
destinés au Laboratoire de Minéralogie.
PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
Les auteurs dont les noms suivent offrent à la Bibliothèque du
Muséum les publications qui ont pour titres:
MM. le Dr Peli-egrin (Jacques) et Cavla (Victor), Zoologie
appliquée en France et aux colonies (282 figures dans le texte).
M. Anthony (R.), Une adaptation du thorax des vieillards aux Jonc-
tions respiratoires.
MM. Mangin (L. ) et Hariot (P.), Sur h maladie du Rouge du Sapin
pectine dans la forêt de la Savine (Jura).
Hariot (P.). Instructions pour la récolte des Crytqgames cellulaires.
Planchk I.
Itinéraire du voyage de M. et M'"° P. de Vilmorin dans le Soudan égyptien.
385
COMMUNICATIONS.
Catalogue des Oiseaux rapportés par M. et M"" Pu. de Vilmoriv
in Souda y Ég\ ptien,
par M. A. Mknkgaux.
Au retour de leur voyage sur le Nil, M. et Mme Ph. de Vilmorin ont
bien voulu faire don au Muséum d'une collection d'Oiseaux tués et mis en
peau par eux. Elle comprend plus de 1 10 spécimens se rapportant à 58 es-
pèces et sous-espèces. Ce don est précieux pour nos collections qui ren-
ferment peu de spécimens de celte région , restée généralemenl en dehors des
recherches scientifiques des voyageurs français. Les renseignements fournis
sont assez complets, puisqu'ils nous apprennent la localité exacte, la date
de la capture, la couleur de l'œil et le sexe.
J'ai comparé ces échantillons à ceux rapportés par Arnaud du Nil Blanc,
par Decorse du Chari, par Dybowski du Haut Oubanghi et par Foa des
grands Lacs, afin de rechercher les rapports entre la faune ornithologique
occidentale et la faune orientale africaine.
Partis de Paris vers la fin de décembre, M. et Mme de Vilmorin se sont
rendus à Kharloum par le chemin de fer. De là un bateau les a conduits
avec un certain nombre d'arrêts sur les bords du Nil Blanc, du Bahr el
Djebel et du Bahr el Zeraf , à Lado et Gondokoro , situés à plus de 1,100 ki-
lomètres au Sud de Khartoum. Le retour s'est effectué en février par les
mêmes étapes. Les arrêts principaux ont été : El Duem (10 janvier,
18 février), Goz abou Gouma (11 février), El Hassoya (10 janvier),
Djebel Ein (îajanv., 16 février), Berbit (i3 janvier, i5 février), Lac
No (9 el 10 février), Jardika (18 janvier), Kanisa (no janvier, 7 février),
Bor, Derwish Dem (22-3/i janvier, 2-5 février), Village du Cheik, Malonal
(26 janvier, 2 février), Neklet Jallal (station de bois, 27 janvier, ^'fé-
vrier), Lado, Gondokoro (3o janvier) et Mougalla.
L'itinéraire du voyage sera facile à suivre sur la carte que j'ai jointe à
ce travail et qui a été établie d'après les indications de M'ne de Vilmorin.
La région visitée à partir de Taufikia est particulièrement favorable à la
chasse des Oiseaux d'eau, à cause des nombreux lacs, étangs et marais à
Papyrus qui servent de déversoir aux ileuves et à cause des îlots formés par
les plantes marécageuses où ces mêmes Oiseaux trouvent leurs cachettes
favorites. Plus au sud, près de Gondokoro, les conditions de vie leur sont
moins favorables, car le cours du lleuve est beaucoup plus rapide.
386
]. % iillmiili -■-..
1. Neophron percnopterus (L.).
\ i i.tir p. Linné, Syst. Nat. (1758 ), p. 67.
2 d* tués, près El Duem, le 10 janvier 1906; œil jaune. Très fréquent
auprès des lieux habités. — Signalé au Nord-Est et au Sud de l'Afrique.
2. Neophron monachus (Temm.).
Cathartes m. Teniminck, PI. col. I (1820), pi. GCXX1I.
a. 1 d\ œil bleu, du Bahr el Zeral ', janvier.
h. 1 d\ Derwish Dem, 22 janvier 1906.
c. 1 d\ Bahr el Zeraf, 16 janvier 1906.
il. 1 spécimen jeune, du Bahr el Zeraf, janvier.
a, b. Nuque brunâtre, jugulum et tache pectorale d'un brunâtre clair
entourés par un duvet d'un blanc pur.
c. Duvet de la nuque el du demi-collier brunâtre, tache gutturale et
pectorale jaune crème avec duvet blanc.
d. Une partie du vertex, l'occiput, la nuque et le demi -collier sont
couverts d'un duvet brun noir, de même qu'une plage médiane allant de
la base de la cire au vertex; les lores sont duveteux, les commissures et
le pourtour des oreilles; sur l'angle mentonnier, le menton et la gorge, le
duvet, toujours de même couleur, est plus clairsemé; le cou nu inférieure-
ment porte longitudinalement deux lignes formées par des îlots de duvet.
Toutes les plumes du duvet qui entoure la tache pectorale sont terminées
par une pointe brune. Le dos est d'un brun jaunâtre assez clair, les
plumes sont pointues et portent des barbes el! Hochées sur les bords beau-
coup plus que chez les adultes.
La présence de duvet abondant sur les parties dénudées chez l'adulte,
la couleur du duvet indiquent un jeune, et pourtant sa taille est celle d'un
adulte de N. monachus, un peu inférieure à celle de N. m.piïeatus Burch.
de l'Afrique du Sud. Celte livrée déjeune ne se perd donc que tardivement,
comme on a pu le constater souvent à la Ménagerie.
Longueur totale 595 millimètres, œil &85, queue 360, culmen 3o,
cire 32 , tarse 75 , doigt médian 7.S , serre 25.
J'ai comparé cet individu au spécimen du Sennaar qui a servi de type
pour la planche 222 de Temininck; ce dernier porte aussi les rangées
d'ilôts de duvet de chaque côté de la trachée-artère: il lui est absolument
identique, à ceci près que la nuque et le collier sont plus noirs et le dos
un peu plus clair, (l'est donc un jeune mâle.
D'autre part, la tête, par tous ses caractères et la disposition de son
duvet, est aussi identique à celle qu'ont figurée Stark et Sclaler, in Hinhof
South Âfrica, vol. III, p. 397, sous le nom de N. i>ilc<ttii$ Burchell.
Vit dans le Sud et le Nord-Est de l'Afrique.
387 —
II. lalionidis.
3. Melierax metabates Ileugl.
Falco polyzonus Ruppell, Neue Wirb. (i835), p. 36, 6/i, pi. XV.
Meuerax m. Heuglin, 7fo's(i86i), p. 62; Reichenow, Vôgel Afrikas,
vol. I, p. 54 U.
2 spécimens d, tués le 1 1 janvier 1906; œil bleu sur orange.
Un mâle est de couleur beaucoup plus claire que l'autre sur la nuque, le
dos, la gorge, la poitrine et l'abdomen. Aussi, sur le deuxième, les stries
ventrales sont-elles presque noires, de même que celles des couvertures inté-
rieures des ailes. — Nord-Est et Nord-Ouest de l'Afrique.
h. Helotarsus ecaudatus (Daud.).
Falco bg. Daudin, Traité d'Ornilh., II (1800), p. 5i (ex Levailhml 1.
1 d ad., ie' février 1906, du village de Gbeik (Maloual).
Le Muséum ne possède pas de spécimen de cette région. Celui du Sé-
négal est un d* mort à la Ménagerie, qui est jaune isabelle sur le dos, dans
l'espace interscapulaire; c'est donc un individu âgé qui devrait rentrer
dans la forme qu'on a distinguée sous le nom de H. leuconolus.
Un spécimen du Cap a le dos noirâtre avec des plumes plus ou moins
brunes. Les rémiges tertiaires sont brunes et non noires, et les couver-
tures des ailes noires et rousses. C'est donc un jeune. Le spécimen rapporté
par M. de Vilmorin est un c? en beau plumage.
Le Bateleur vit dans toute l'Afrique au Sud du Sahara.
5. Haliaetus vocifer (Daud.).
Falco v. Daudin, Traité d'Or nith. (1800), p. 64 (ex Levaillant).
3 spécimens dont 2 d* ad. du Bahr el Zeraf, février 1906, en plumage
d'adulte ; abondant dans cette région.
On trouve aux Galeries 2 spécimens du Nil Blanc, rapportés l'un par
Marche en i843, l'autre par Muller en 1868, et un des Somalis (Revoil).
En outre , divers spécimens sont en plumage de passage ou sont des jeunes
avec la tête et la poitrine portant des taches foncées et avec les rectrices
bordées de noir. Les couvertures alaires ne sont pas rousses. La couleur
blanche de la poitrine descend plus ou moins bas suivant les individus.
Le Vocifer habile toute l'Afrique depuis le Sud de la Nubie. Dybowski
en a rapporté du Haut Oubanghi et Foa de la région des grands Lacs.
6. Milvus œgyptius (Gm.).
Falco jeg. Gmelin, Syst. Nat. (1788), p. 261.
F. Parasiticus Daudin , Ornith., II (1800), p. i5o.
a, b. Deux d* de Derwish Dem. , 2 2 janvier. OEil blanc. — c. Une 9
de Jardika, 1 8 janvier 1906. — d. Un spécimen sur lequel le gris est très
accentué sur le front et descend sur le jugulum; mais le bec est jaune.
(Sassi dit que le bec du jeune est noir.)
A l'endroit où ils ont été tués se trouvaient des restes d'Eléphants.
Muséum. — XIII. 27
— 388 —
Ces quatre spécimens se distinguent de ceux de la collection Boucard par-
ce qu'ils ont la poitrine el le ventre d'un brun foncé saie qui diffère beau-
coup du roux ardent que présentent, daus les mêmes régions, les quatre
échantillons de la collection Boucard. provenant de Mayotte, de Mada-
gascar, du Béchuanaland et d'Abyssinie. La femelle de Jardika seule pré-
sente des culottes plus rousses que le ventre. En les comparant aux types
montés de la collée! ion générale, j'ai trouvé les mêmes différences. Deux
échantillons de Madagascar sont très roux sous le tronc, avec les couver-
tures inférieures de la queue d'un roux plus clair et la têle (dus brune. Les
'i spécimens ont, en outre, toutes les couvertures alaires plus claires que
celles des types de Madagascar el elles concordent avec celles des types du
Cap. Us ont le piléum plus clair, la gorge plus blanche et les sous-cau-
dales plus foncées.
Le spécimen désigné sous le nom de M. parasitions et indiqué comme
étanl le type de Lesson n'est qu'un jeune (\eM. œgyptius.
Le Milan égyptien ou Parasite vit dans toute l'Afrique, à Madagascar, à
Mayotte, le Sud de l'Europe el le Sud-Ouest de l'Asie.
III. Strîgidés.
7. Bubo maculosus cinerascens (iuér.
[Strix m. Vieillot. Nouv. DicL, VII (1817), p. 44.]
Bubo cin. Guérin, Jicv. Zool. (1 8A3), p. 3a 1.
Un spécimen en plumage d'adulte de Bor, fin janvier n)oG.
Ce spécimeo est intéressant pour les Galeries; elles ne possèdent qu'un
individu venant d'Abyssinie (18A0). qui est roux el de petite taille: c'est
donc un jeune. Par contre, on y trouve plusieurs /)'. maculosus provenant
du cap de Bonne-Espérance.
Cette forme, de taille plus petite que V>. maculosus, a uue coloration
générale grise provenant de ce l'ait que les grandes taches sont d'un blanc
pur, et les petites blanchâtres ou lavées de jaune. Les taches des parties
supérieures, nuque, demi-collier et dos, sont indistinctes, et, de plus,
la taclie blanche de la gorge n'est pas nette. Les stries des tarses descen-
dent jusqu'à la base des doigts.
Ce Grand-Duc habile toute l'Afrique nord-orientale et occidentale :
Seonaar, Abyssinie, Niger, Sierra-Leone. Il a déjà été signalé au Sud du
pays des Kitsch : à Lado (Emin), à Redjaf, à JNdoruma, à TEst dans le
Somaliland, mais pas encore danss la colonie orientale allemande. Le
Laboratoire possède un spécimen rapporte; du Baghirmi par la mission de
Behagie. Le noir est plus louer el la taclie gutturale blanche est liés nette.
IV. Capitoiii<lt;N.
8. Lybius Vieilloti Leach.
I'ogomas v. Leach, Zool. MiscelL, Il (181 5), p. 97.
— 389 —
Un spécimen de Djebel Ein, 16 février i<)o6.
Ce spécimen porte sur la nuque, le demi-collier el l'espace intorscapnlaire
beaucoup plus de blanc que les échantillons que j'ai pu examiner :
a d, i 9 «lu Haut-Kémo (Dybowski): i 9 de Timbo, dans le Fouta
Djallon (rapportée par le I)' Madaud). Le boni de la plume est blanc sur
une longueur double. Il porte un liséré noir, qui s'allonge sur le bord
externe, taudis que le blanc, au voisinage de la peinte, se teinte nettement
de jaune soufre, celte dernière teinte s 'accentuant en allant vers le bas.
dette espèce vit depuis le Sénégal et le Cameroun jusqu'au Nil Blanc et
au Nord de l'Abyssinie; vers le Sud, on la trouve encore près du Bahr el
Djebel et dans le pays des kitsch.
9. Trachyphonus Arnaudi (Des Murs).
Micropogon dar. Des Murs, in Lefebvre, Voy. Abyss. (i85o), p. 1 33.
Deux spécimens, dont uu d* tue' le ■> janvier 1906 au village du Gheik.
Ces deux spécimens sont des jeunes de l'année précédente en train de
prendre la livrée de l'adulte, puisque la saison des amours est en mars.
Les sourcils sont rougeâlres et se prolongent jusqu'en arrière des yeux,
car la partie externe des barbes de la tache jaune est rouge, tandis que le
milieu reste toujours jaune. Il en est de même du front. La teinte roussâtre
s'atténue sur les côtés et vers le bas , pour s'effacer à peu près au milieu
de la gorge. Chez le jeune d*, les rectrices latérales ont la pointe blanc
jaunâtre. — Répandu de l'Ouest de l'Abyssinie au Haut-Nil, au Victoria
Nyanza et au Massaïland. Il a déjà été signalé par Heuglin, dans la
région du Bahrel Zeraf, et par Sassi, à Mongalla et à Gondokoro.
V. Cuculidcs.
10. Centropus monachus Rùpp.
Cent. m. Rùppel, Ncue Wirb. J%e/(i835 ), p. 57 el 6a, pi. XXI.
Un ad. deDerwish Dem et un jeune d deKanisa; œil rouge; fia janvier.
Le jeune d a déjà les caractères de l'adulte, mais présente des stries
brun pale sur les couvertures supérieures de la queue; ceci n'est donc pas
un caractère spécial aux femelles. Il présente, en outre, des indications de
stries sur les grandes couvertures de l'aile. Les trois premières rémiges
secondaires de gauche sont encore nettement striées de brun, tandis que,
du côté droit , ce sont la première et la quatrième. Les parties supérieures
sont foncées; la couleur va diminuant d'intensité jusqu'au croupion. Il n'y
a donc pas de séparation entre le dos et la nuque. Quelques taches bleues
sur l'occiput et la nuque indiquent le passage à la livrée de l'adulte.
Répandu de la Sénégambie et du Gabon au Victoria Nyanza el à la
Nubie. Il a été rapporté du Congo (Oubanghi) par Dybowski, où il vit à
côté de C. nigrorufus Cuv. , que le même voyageur a rapporté du pays
des Babembès (Congo, h juin 1891).
— 390 —
VI. Laniidés.
11. Nilaus aier (Lath.).
Lanics afer Latham, Ind. Ornith. . Supp., Il (1801), XIX.
Une 9 de Berbit; œil rougeâtre: in janvier 1906.
Cette 9 a la tête d'un gris brun cendré, et le reste des parties supé-
rieures d'un brun noirâtre sale.
Le haut du dos est isabelle, tandis que le croupion tire plus sur le blanc,
malgré la petite bordure noire et isabelle. Les grandes couvertures sont
aussi isabelle pâle, ainsi que la bordure externe et la pointe des rémiges
secondaires. Les reclrices sont noires, mais il y a plus de blanc à la queue
que chez le mâle, et les deux rectrices externes sont tout entières d'un blanc
isabelle. De plus, les taches ocreuses latérales sont pâles vers l'arrière, et sur
la poitrine les deux bandes forment une sorte de plastron de taches à con-
tours assez indécis, ce qui ferait peut-être supposer que cet animal est un
jeune.
La couleur générale de ce spécimen est plus pâle que celle des diverses
femelles avec lesquelles j'ai pu le comparer. La femelle est donc brune là
où le mâle est d'un noir brillant, sauf à la queue.
Afrique nord-occidentale et nord-orientale. Déjà signalé sur le Nil Blanc,
à Khartoum . à Faschoda et à Lado.
12. Laniarius erythrogaster 1 Cretzscbm).
Laniis e. Cretzschmar, in Riipp. Atl. (1829), pi. XXIX.
Un â des bords du Bahr el Zéraf. Cinq spécimens de Nektet Jaltal; ^'fé-
vrier 1906. Un spécimen de Kanisa: février. In d du lac No, au retour:
février. Tous ces spécimens ont le piléum et le manteau d'un beau noir
bleuâtre qui diffère sensiblement du noir mat d'un échantillon des Bogos
( Abyssinie). Les rémiges et les rectrices sont aussi plus brillantes. Quelques-
uns ont les sous-caudales les plus longues teintées de rouge à l'extrémité.
Sur les buissons , au bord de tous les fleuves de l'Afrique nord-orien-
tale jusqu'au Sud du lac Victoria. Emin l'a signalé un peu au Nord du
Bahr el Zoraf. à Lado et à Labore.
13. Lanius nubicus Lcth.
Laniis n. Lichtenstein , Verz. Doubl. (i8a3), p. ^7.
Un d* adulte, avec les parties supérieures d'un non profond: tué entre
Djebel Ein el kanisa.
Habite le Sud-Est de l'Europe, l'Asie Mineure. Emigré, en hiver, en
Sénégambie et dans le Nord-Est de l'Afrique. Déjà signalé sur le Nil Blanc
jusqu'à Faschoda, en avril, par Hawker, et au pays de Magois, au Nord-
Ouest du lac Rodolphe, par D. Smith.
\k. Lanius exubitorius Prév. des Murs.
Lamin i.\. Prévost des Murs, m Lefebvre. 1 oy. Abyss. (i85o), p. 99.
Une 9 et trois spécimens du Bahr el Zéraf, lin janvier.
Commun dans l'Afrique nord -orientale. Déjà signalé dans la région par
— 391 —
divers voyageurs. Le Laboratoire en possède deux provenant du Ml
Blanc, par d'Arnaud (i8/i.'J), et deux de la même région, par Delaporte
( 1 855 ). Le I)r Decorse a rapporté de Djimtilo (Chari) un spécimen
qu'Ouslalet a rapporté à celte espèce. (Bull, du Mus., too5, n° î, p. i4.)
VII. 1I« ro|»i«l< n.
15. Melittophagus pusillus ocularis Rchw.
( Merops p. Ruppell, Syst. liebers. ( 1 8 4 5 ) , p. a&.j
Mklittophagus p. ocularis Reichnow Ornith. Monats. (1900), p. 8(3.
Un adulte de Derwish Dem : fin janvier.
Celte sous-espèce est très bien caractérisée par le trait court, bleu qui se
trouve au-dessus de la commissure postérieure des paupières. Elle est nou-
velle pour les collections. — N'existe que dans l'Afrique nord-orientale.
Déjà signalée à l'Ouest de Derwish Dem; dans le Babr el Gazai, à Port-Rek
par Schweinfurl, et à (?) Lado, par Emin.
16. Merops nubicus Gm.
Merops n. (imelin , Syst. Nai. (1788), I, p. 464.
a. Un d* de Berbit; janvier; h. Un spécimen de kanisa, fin janvier;
c. Un spécimen donné par M. de Champagne.
Les deux premiers (a, b) ont le bas de la gorge et de la nuque d'un
bleu noirâtre, qui parait noir sous certaines incidences, comme dans la
forme typique, mais le 3' (c) s'en différencie parce que ces deux régions
sont d'un bleu net, qui ne parait jamais noir quelle que soit l'incidence; à
peine la bordure inférieure de la gorge présente-t-elle quelques reflets
noirâtres. En outre, la couleur du dos et des parties inférieures a une teinte
carminée beaucoup plus vive. Un spécimen des Galeries, rapporté du Nil
Blanc par d'Arnaud, a la nuque rouge (le vert s'arrête donc sur l'occiput),
les parties inférieures d'une teinte carminée aussi vive que sur le spécimen
c, tandis que le dos est foncé comme chez les autres (a el b).
L'aile de c est en outre plus grande que celle de a et b (160 millimètres
au lieu de 1/12) et la queue présente aussi cette particularité, sans dépasser
les limites assignées à cette espèce.
sans les rectrices médianes 116 millim.
( avec les rectrices médianes 186
, ( sans les rectrices médianes 110
a, b, queue
( avec les rectrices médianes 177
11 a l'œil rouge comme M. nubicotdes des Murs Puch.
Ce Guêpier habite l'Afrique occidentale , du Sénégal au Niger, l'Oubanghi
(Dybowski), Krébédjé (Decorse) et l'Est de l'Afrique depuis l'Abyssinie
jusqu'au fleuve Rulîgi, au sud du Massailand; Sassi le dit assez fréquent,
surtout au voisinage des troupeaux de moutons et de chèvres et même sur
le dos de ces animaux.
— 392 —
17. Merops persicus P;ill.
Meroi's p. Pallas, Ileisc Rus*. Beichs. Il, Anhang (177.°)). p. 708.
Une 9 de kanisa; 3 janvier. Le piléum est «l'un vert olive qui diffère de
la couleur do la forum typique. — La plus grande partie do l'Afrique, les
régions méditerranéenne et persique.
\ III. I |lli|lijlis.
1 8. Upupa epops L.
Upupa epops Linné. Syst. Nat. X (1768), p. 117.
U. SE\EGAI,ENSIS Swainsoil.
Une 9 de Berbit; II février. Un d* de Djebel Ein.
Ces deux spécimens ont une coloration qui diffère do celle des spécimens
de l'Afrique du Nord (U. e.palltda Erl.). Le manteau est d'un brun rous-
sâtre, qui devient noirâtre vers l'arrière, et le bande qui le limite est très
étroite. Les barbes terminales des plumes du menton et de la partie anté-
rieure de la gorge sont blanches; le reste de la gorge et le jugulum sont
assez roux, cette teinte ne s'atténuant que vers la poitrine antérieure où elle
est très pâle et terne. Ce sont peut-être des jeunes.
Emin a signalé la Huppe au Sud de cette région à Tarrangole el à Wak-
kala. D'après Heuglin, c'est non seulement un bote d'hiver dans le Nord-
Est de l'Afrique, mais elle niebe en Egypte et en Nubie, en mars el avril.
Elle ne parait pas descendre plus au Sud.
IX. Coliidés.
1 9. Colius leucotis Riipp.
CoLius l. Riïppel, Mus. Senck. III (i845), p. &a, pi. II.
3 spécimens de Kanisa et de Bor: fin janvier.
Sur ces trois spécimens, les plumes du menton et de la gorge sont
noires, mais elles sont bordées de blanc. L'un d'eux présente sur le demi-
collier et surtout sur le haut du dos une striation très indistincte qui fait
penser à C. L ajfims Shell. L'aile a une longueur de 100 millimètres,
comme chez leucotis. — Ce Coliou habite le Nord-Est de l'Afrique; déjà
signalé sur le Sobat par Heuglin.
20. Colius macrourus ( L. ).
Laisius m. Linné, Syst. Nat., I (1766), p. 10A.
2 spécimens d'El Hassoya; 12 janvier 1906. OEil noir. Reicbenow
(Vol. II, p. 210) indique que l'œil est gris avec un cercle interne rouge.
De la Sénégambie au Gabon, et à Test de l' Afrique, de la Nubie jusqu'au
Nord du lac Nyassa.
X. H<'<*flillid('K.
21. Cerylerudis (L.).
Alcedo ridis Linné, Syst. Nat., X (1758), p. 116.
Un d* de Berbit; deux arcs noirs sur le jugulum et la poitrine, les
393 —
plames du dos, les scapulaires cl les rémiges tertiaires sont largement bor-
dées de blanc. Culmen , 55 millimètres.
Un (J du Bahr el Zeraf; l'arc pectoral inférieur est peu distinct et les
plumes inférieures de la gorge snni bordées de noirâtre, comme chez le
jeune. Culmen, 56 millim. 5. En onde, ces deux spécimens ont le
marqués de laebos noires allouons.
Habite les lies grecques do la Méditerranée, l'Asie-Mineure ju [n'en
Perso, et toute l'Afrique éthiopienne. Très comi i.
XI. l'urai'iulés.
22. Coracias abyssinicus Bodd.
Coracias au. Boddaert, TabL, PI. enl. (178:5), 38.
Une 9; 11 janvier 1906. OEil bleu; <i<>/ abou Gouma, près el Duem.
Un jeune de Derwish Dem; lévrier. La couleur bleue descend moins Las
sur le dos que chez les adultes.
Ce Rollier a été signalé dans toute l'Afrique nord-orientale, sur le Nil
Blanc par Bake, et à Lado, au Sud du Bahr el Zeraf, par Emin (février et
mars). Cette espèce est représentée par la varié-lé- senegalensis Cm. dans le
Nord-Ouest du continent africain.
XII. Sturiiid»"'*.
23. Lamprotornis purpuropterus Riïpp.
Lamp. purp. Ruppell; S;/sl. Uebers (18/46), p. 64, 75, pi. XXV.
3 spécimens de Kanisa, tués un jour de pluie.
Longueur totale, 276, a85, 2 9 5 millimètres: aile, i5i, i5a , 1 r»8 :
queue, 1/19, 1 65 , i55: culmen, 19, 20, 21; tarse, 37, 37, 38.
26. Lamprotornis purpuropterus œneocephalus lleujjl.
[Lamp. purp. Harllaub,./. Ornitli. (1869), p. 1 1 (partim).]
Lampr. oe. Heuglin. Sitzb. Ak. Wien (i856), p. 288 (nom. nud.),
/./. 0. (i863), p. 22 (description).
Un spécimen du 1 1 janvier 1906; El Duem. Un d\ du 1 1 janvier 1906.
OEil jaunâtre; El Duem. Aile, i58, i63; queue, 217.
Afrique nord-orientale. Signalé surtout au Nord de l'Abyssinie et sur le
cours inférieur du Nil Blanc. — Forme nouvelle pour les Collections.
25. Spreo superbus Rïipp.
Lamprotornis s. Ruppell, Syst. Uebers (i845), p. 65, 77. pi. XXVI.
Un adulte de Djebel Ein; 16 février 190(1.
Do l'Abyssinie à l'Ouganda et au lac Nyassa.
2G. Lamprocolius chalybeus (Hempr. Ebr. ).
Lamprot. ch. Hemprich el Ehrenberg , Sytnh. Pliy*. ( 1 8 >8 1 . fol. 1 5, pi. \.
Un d adulte, de Berbit. Les couvertures de l'aile portent a l'extrémité
dos taches noires veloutées; i5 février.
Nord-Ouest e{ Nord-Est de l'Afrique.
— 394 —
XIII. Dicruridés.
27. Dicrurus afer (A. Lcht.
Corvos afer A. Lichtenstein, Cat. rer. nat. Hamb. (1793), p. 10.
Corvds assimilis Latham , Ail. Urbers. Vôg., II, p. 5Ô2.
Un jeune cf, de Berbit. Un jeune d\ du Bahr el Zeraf; fin janvier.
Ces deux spécimens sont des jeunes, car les rémiges primaires sont
brunes avec des barbes internes plus claires. La teinte bleue du dos et de
la tête est moins vive, le bord de l'aile est taché de blanc, ainsi que la poi-
trine postérieure et l'abdomen où les plumes ont la pointe blanchâtre.
On admet qu'il habite toute l'Afrique; pourtant, sa présence n'a pas
encore été prouvée dans certaines régions du centre. Foa l'a récolté dans la
région des grands Lacs , où , dit-il , il vit de minuscules Sauterelles , et Decorse
à Fort-Archambault et à Krébédjé.
XIV. Corvidés.
28. Corvus scapulatus Daud.
Corvds se. Daudin, Traité Ornith., II (1800), p. 2.3a.
Un d, d'El Hassoïa; 11 janvier 1906. OEil non-. Un d\ Nil Blanc.
Un d*, du Bahr el Zeraf; 16 janvier 1906.
Une 9, de Berbit; 1 3 janvier 1906. OEil bleu (?).
Le premier spécimen est d'un noir moins brillant que chez les autres.
Les rémiges primaires et secondaires sont d'un noir mat, plutôt brunâtre,
ainsi que l'abdomen. L'arc dorsal est assez étroit, peu arqué et se raccorde
largement au plastron blanc pectoral. La tête est moins brillante et surtout
les plumes du demi- collier, qui sont aussi beaucoup plus courtes. Le bec
est sensiblement moins haut, mais de même longueur. La taille est la
la même que celle des autres spécimens. Serait-ce un passage à la forme C.
phaeocephalus Gab. — Toute l'Afrique, au Sud du Sahara, Madagascar.
Fréquent au voisinage de lieux habités.
XV. Plocéidés.
29. Ploceus (Sitagra) vitellinus (Lcht.).
Fringilla v. Lichtenstein, Vert. Doubl. (1823), p. a3.
Une 9, de Berbit; 12 janvier. OEil bleu.
Une 9, du Bahr-el-Zeraf; i5 janv.
La gorge est presque blanche el le reste des parties inférieures couleur
isabelle, avec le milieu du ventre et du bas-ventre blanc. La mandibule
supérieure est d'un noir intense, tandis que seuls les bords et l'extrémité
de l'inférieure sont de cette teinte, le reste étant couleur cornée.
Déjà signalé dans l'Ouest de la Sénégambie à la Côte d'Or, et dans le
Nord-Est, dans le Kordofan, le pays des Gallas et sur le cours supérieur
du Kir jusqu'au lac Albert. Son aire de dispersion est certainement plus
— 395 —
étendue, car cette espèce a été rapportée (5 9) de Fort-Archambaull par
la mission Chari-Lac Tchad (février ioo3). Mais elle a été signalée par
Oustalet sous le nom de Ploceus (Plocms) supercUiosus Shell. (V. Bull, du
Mus. 1905, n° 1, p. 13, n° 85.)
30. Quelea sanguinirostris aethiopica (Sund.).
[Ploceus s. Strickland, P. Z. S. (i85o), p. 5 18.]
Ploceus oeth. Sundwall, Oefv. Vet. Ak. Fôrh. (i85o), p. 126.
Un d\ de Berbit; 12 janvier 1906. OEil verdâtre.
Un cf, du Bahr el Zeraf ; 1 5 janv.
Ces deux c? ont les parties inférieures un peu pâles, et le bec d'un
rouge qui est foncé à la mandibule supérieure et plus clair à l'inférieure;
celle-ci a même la pointe couleur cornée. Ce sont des mâles en plumage
d'hiver, d'après Sharpe, puisque la femelle a toujours le bec jaunâtre
(Reichenow). Un seul spécimen dans nos collections.
Est et Nord-Est de l'Afrique. Déjà signalé dans cette région par Hawker,
à Fachoda (mars et avril), et par Emin à Lado (août).
3 1 . Uraeginthus bengalus ( L. ).
Fringilla b. Liuné, Sysl. Nat. X (1758), p. 183.
Estrelda phoenicotis Swainson , B. W. Afr., I (1837), p. 192, pi. XIX.
Deux jeunes (9, d1 (?) du Bahr el Zeraf; fin janvier.
Les parties supérieures sont d'un brun plus foncé olivâtre qui diffère de
la couleur de l'adulte. Le bleu commence à apparaître aux sous-caudales, à
la poitrine, aux sourcils et aux joues. Le bec est plus foncé que chez
l'adulte. La moitié ultime du bec est noire, ainsi que le culmen et les to-
mia sur les deux mandibules. Les deux rameaux de l'inférieure sont cornés
presque au delà de leur point de jonction ainsi qu'une tache en avant et
au-dessous des narines. Dans l'un des deux spécimens, ces parties cornées
sont encore noirâtre. Il est donc probable que le bec du jeune est noir.
De la Séuégambie au Loango et de l'Abyssinie au lac Nyassa.
32. Steganura paradisea (L.).
Emberiza p. Linné. Syst. Nat., X (1758), p. 178.
Un d\ d'El Hassoya; 12 janvier 1906. OEil noir.
Le demi-collier supérieur est à peine teinté de jaunâtre.
Afrique tropicale. Déjà signalé à El Duem par Hawker, etc. , et à Krébédjé
par Oustalet.
XVI. Motacillidés.
33. Budytes melanocephala (Lcbt.).
Motacilla m. Lichtenstein, Verz. Doubl. (1823), p. 36.
M. Feldeggi Michah. lsis (i83o), p. 81/1.
Un juv. de. Kanisa: février 1906.
Le plumage de ce spécimen est celui du jeune. Le front , le vertex , les
joues et les tempes sont noirs, tandis que l'occiput, la nuque et le demi-
— 39G —
collier sont grisâtres, cette teinte étant séparée du clos par une fine raie
noire. Le menton, la gorge et le jugulum sont jaune vif, tandis que le
dessous du tronc est blanc avec des taches jaunes sur les côtés.
Niche dans le Sud de l'Europe, le Sud-Ouest de l'Asie, et émigré en
hiver dans le Nord-Est de l'Afrique. Déjà signalé au Nord de la région du
Bahr el Zeraf, à Fachoda, par Hawker, et au Sud, à Lado, par Eniin.
XVII. Pyenonotfdés.
34. Pycnonotus arsinoe (Lcht.).
Tiîrdls a. Lichtenstein , Verz. Doubl. (1823), p. 39.
Un d*, de Berbit. Pas de petite tache blanche en arrière de l'oreille.
Nord-Est de l'Afrique. Nouveau pour les Collections.
35. Pycnonotus tricolor minor Heugl.
[Ixos tr. Hartlaub, Ibis (1862), p. 3/ii.]
P. nigricans, var. minor Heuglin, N. 0. Afr., I (1869), p. 398.
Un d1; 2 janvier 1906; du village du Gheik.
Du Nil Blanc au Victoria Nyanza. Sous-espèce nouvelle pour les collec-
tions du Muséum.
XVIII. Sylvildés (Sylvlinés).
36. Hippolais pallida (Hem p. Ehr.).
Clrrdca pallida Hemprich, Ehrenberg, Symb. Phys. (1828), fol. 66.
Deux adultes d'EI-Hassoya; 12 janv.-i mars 1906. Œil noir.
Les collections n'en possèdent qu'un spécimen qui est le type (?) de la
planche LV11I (lig. 1) de Des Murs (sous le nom d'//. elaiea Gerbe). Ces
deux spécimens d'El Hassoya ont toutes les parties supérieures beaucoup
plus pâles, d'un gris jaune pâle tirant sur une couleur isabelle grisâtre.
Les croupions et les sus-caudales sont plus roussâtres. Les flancs sont d'un
blanc moins pur. La mandibule supérieure seuJe est noire.
Cette forme, assez rare, niche dans le sud de l'Europe et le Sud-Ouest de
l'Asie. Hiverne dans l'Est de l'Afrique. Déjà signalée près de cette région.
37. Prinia mystacea Riipp.
Prima mistacea Bùppell, Neue Wirb. (i835), p. 110.
Une 9 (?) jeune du Bahr el Zeraf, janvier.
Les barbes terminales des plumes de la tête sont légèrement lavées de
jaunâtre, celles du dos d'un roux olivâtre. Ce spécimen est donc moins gri-
sâtre que ceux rapportés par la mission Ghari-Lac Tchad et que divers
autres provenant du Sénégal ( Maclaud ). Bec noir, saufla base de la mandi-
bule inférieure. — Au Sud du Sahara jusqu'au lleuve Orange. Déjà signalé
dans la région à Lado , VVadelai , Port Reck.
XIX. ColunibldéN.
38. Turtur ambiguus B. du Boc.
Tlutir a. B. du Bocage, Ornith. Angola (1881), p. 386.
— 397 —
[Ine 9, El Hassoya, i a janvier 1906. Œil doit. Existe partout, jusqu'à
Gondokoro. Cette espèce esl aouvelie pour les collections.
Le gris du vertex s'atténue sur l'occiput et se mélange an roux
vineux, qui prédomine seulement à la base de la nuque, près dn demi-
collier. Les joues sont grises depuis la hase du bee jusqu'en arrière 'les
yeux, le nioii seul esl nettement blanc , ainsi que le milieu de la gorge;
les bonis de celle-ci sont d'un gris dont la teinte vineuse va s'accentuanl
jus(|ue sur la poitrine.
Celle forme diffère de T. decipiens Finsch Hartl., car relie dernière espèce
porto une teinte vineuse sur le piléum et les joues; le <los esl d un brun
plus jaune et la poitrine d'un blanc vineux. L'échantillon que j'ai pu exa-
miner, rapporté par d'Arnaud , du Nil Blanc, en 1 843 , avait un collier plus
étroit, un bec plus petit et des dimensions plus faibles.
Celte, forme a été signalée à l'Est de l'Afrique par Emin sur le Sobat
(9e degré de latitude nord); à Boukomé, au sud du Victoria-Nyanza; à
Kitolo, sur le ïana; à Maliwungna, sur la Roukwa; à l'ouest du continent
à Telle, dans le Benguela, et à Dombé (rDindié» sur le fleuve knraka.
El Hassoya est donc une nouvelle station [dus au nord (i 3" degré).
XX. Charadriiili'w.
39. Charadrius varius Vieill.
Charadrujs v. Vieillot, Nom. Dict. H. Nul., XXVII (1818), p. i43.
Gh. pkcdarids Temminck, Tabl. PL Coi, V (i8a3), pi. CLXXXIII.
Un spécimen d'El Hassoya, ta janvier. OEil noir.
Habite toute l'Afrique, même le Delta du Nil.
40. Hoplopterus spinosus (L.).
Charadrius sp. Linné, Sijsl. Nat., X(t758), p. i5i.
a spécimens du lac No.
Habite le sud-est de l'Europe, l'est de l'Afrique et l'ouest, de la Séné-
gambie au Niger. Sassi vient de le signaler à Mongalla.
41. Lobivanellus senegallus (L.).
Parra senegalla Linné, Syst. Nat., XII (17G8), ]>. a5o,.
Une jeune 9 de Derwish Dem., fin janvier. OEil jaune. Celle couleur
concorde avec celle indiquée par Zecli.
Ce spécimen a les parties supérieures d'un brun très grisâtre; le piléum
brun noir, non strié, la teinte foncée diminuant du front à l'occiput. Les
plumes dn menton et de la partie supérieure de la gorge sont déjà noires,
mais avec une bordure blanche. Les stries de la gorge sont très nettes et
ne descendent pas sur le jugulum. Je trouve dans les collections en peau
un spécimen de la même espèce rapporté de PAbyssinie en mai i84o qui
a le front blanc et encore la gorge et le menton de cette couleur; de plus,
les stries foncées arrivent à la poitrine.
— 308 —
ll.ibite l'ouest et le nord-est de l'Afrique, depuis le nord du lac Victoria-
Nyanza.
42. Oedicnemus senegalensis Sw.
Oedicnemis s. Swainson, B. West. Africa, II (1837), P- Q9^.
Un spécimen de Nektet-Jaltal , près Gondokoro, 9 février 1906.
De la Sénégambie au Loango, et nord-est de l'Afrique (Lado en mars,
Redjaf, en décembre par Emin).
43. Totanus littoreus (L. ).
Tringv uttorea Linné, Sijst. Nat., X (17B8), p. 1&9.
Scolopax glottis Latham , Gen. Si/h. Suppl. I (1787), p. 292.
Une 9 d'El Hassoya, du 1 1 janvier 1906. Œil noir.
En plumage d'hiver, c'est-à-dire que toutes les parties inférieures sont
d'un blanc pur, ainsi que le front, le bas du dos, le croupion et les sus-
caudales. La tète, le dos, le dessus du cou sont gris: les rectrices portent
des stries grises en zigzag.
Niche en Europe et dans l'Asie tempérée; émigré en hiver en Afrique,
dans l'Inde et en Australie. Déjà connu au Bahr el Gazai.
44. Tringa minuta Leisl.
Tringa m. Leisler, Nacht. Bech. Nat. Deutsch., I(i8ia), p. 7k.
Un spécimen d'El Hassoya, 12 janvier 1906. OEil jaune.
En pelage d'hiver. Parties supérieures grises, inférieures blanches.
Niche en Europe et en Sibérie. Emigré en hiver dans l'Inde et en
Afrique.
45. Limosa limosa (L.).
Scolopax l. Linné, Sysl. Nat., X (1758), p. 1^7.
Se. belgica Gmelin, Syst. Nat., Il (1788), p. 663.
Un c5" d'El Duem, 10 janvier 1906. OEil bleu (œil brun Reichenow).
En plumage d'hiver. — Europe, Asie, Afrique.
46. Grus grus (L.).
Ardea grcs Linné, Sysl. Nat., X (1768), p. i4i.
Un adulte du sud de Kartoum, 1 0 janvier.
Habite la plus grande partie de l'Europe, hiverne dans le nord et le
nord-est de l'Afrique.
XXI. Jacanldés*
47. Actophilus africanus (Gm.).
Parra africana Gmelin, S. Nat., II (1788), p. 709.
Trois spécimens, dont un c? de Bahr el Zeral.
Une 9 daSudd, 1" février 1906.
Ils proviennent du Sudd, bois de Papyrus dans lequel la colonne Mar-
chand s'était perdue. Us sont très timides; dès qu'ils aperçoivent un dan
ger, ils se cachent dans les roseaux. Ils sont très fréquents.
Habitent toute la région éthiopienne.
— 399 —
W'II. Ibldfta.
48. Ibis aethiopica ( Lath.).
Tàntalus vktii. Latham, înd. Orn., II (1790), p. 70O.
Un spécimen adulte, du village du Cheik, lin janvier, chez lequel la
région interscapulaire est lavée de grisâtre. Les barbes des rémiges secon-
daires et des Bcapulaires sont beaucoup plus courtes que dans les spécimens
des collections, et à reflets bien moins brillants. — Dans Joute L'Afrique.
^9. Theristicus hagedash (Lath.).
Tàntalus hag. Latham, Ind. Orn., II (1790), p. 709.
Un adulte, Goz abou Gouma, 11 janvier 1906. Assez rare. OEil bleu,
rouge autour. Cette coloration, en contradiction avec celle indiquée par
Reichenow, qui dit : rrOEil brun foncé, entouré d'un cercle étroit, jaunâtre
ou presque blanc." Toutes les parties inférieures sont d'un gris brunâtre
très pâle. — Tout le continent africain.
XXIII. Ciconiidés.
50. Anastomus lamelligerus Temm.
Anastomds lam. Temminck, Tabl. PL Col, V (i8a3), pi. CCXXXV1.
Un d* adulte de Taufikia , près Fachoda ou Kodok.
Un jeune spécimen des collections rapportées par d'Arnaud en juin i843
a le menton et la gorge noirs avec de nombreuses mouchetures blanches ,
comme sur le devant et le derrière du cou. Il en est de même d'un spé-
cimen rapporté par M. de Bonchamps d'Imero en 1899; mais les mouche-
tures sur le cou sont beaucoup moins nombreuses. — Le Bec-Ouvert habite
l'Afrique tropicale, jusqu'au fleuve Orange, Madagascar.
XXIV. Ardéidés.
51. Ardeola ralloïdes (Scop.).
Ardea r. Scopoli, Ann., I (1769), p. 88.
Un c? du Bahr el Zeraf, en plumage d'hiver. Une 9 du Bahr-el-Zeraf ,
11 janvier 1906. OEil blanc. En plumage d'hiver.
Région méditerranéenne et toute l'Afrique , Madagascar.
52. Ardea goliath Gretzschm.
Ardea g. Grefzschmar, Atlas (1826), 3g, pi. XXVI.
Un adulte d'EI Duem, 10 janvier. — Afrique tropicale, Madagascar.
53. Ardea purpurea L.
Ardea p. Linné, Sysl. Nat., XII (1766), p. 236.
Un adulte , et un jeune du Bahr el Zeraf, avec le front noir et le reste
de la tête roux. Les axillaires sont grises et aussi terminées par une large
bordure jaune brun pâle.
Eiu-ope centrale et mérid., sud-ouest de l'Asie, Afrique, Madagascar.
54. Ardea melanocephala Vig. Ghildr.
A. m. Vigorset Ghildren, in Denh. Clapp. Voy. (1826), II, App., p. 201.
— 400 —
Un d de Bor, i" février 1906. Une 9 de Kanisa. OEil blanc.
Une jeune 9 de Derwish Dem. OEil blanc jaunâtre.
Une 9 et un spécimen sans renseignements.
Toule l'Afrique; accidentellement Algérie et Sud de l'Europe.
55. Bubulcus ibis (L. ).
Ardea nus Linné, Syst. !\al., X (1708), p. 1V1.
Ardea russata Wagler, S. Av. Ardai ( 1827), p. 178.
Deux 9 et un d de Derwish Dem. OEil blanc jaunâtre; lin janvier.
Deux spécimens de la même localité; fin janvier.
Tous ces individus en pelage d'hiver n'ont (pie les côtés du vertex et de
l'occiput plus ou moins teintés de roussâtre pâle.
Sud de l'Europe, Afrique, Madagascar.
56. Herodias garzetta (L.).
Ardea g. Linné, Syst. Nat., \il (1766), p. 287.
Une 9 du Lac No, février îoofi. Fréquent dans toute la région.
La petite Aigrette se rencontre dans toute V Afrique, à Madagascar, en
Asie et aux Philippines.
XXV. Phalaerocoracidés.
57. Phalacrocorax africanus (Gm.).
Pelecanus af. Gmelin, Syst. Nat., Il (1788), p. 577.
Jeune presque adulte. Rives des fleuves, îles de Papyrus, toute la légion.
En Afrique, au Sud du •»</ degré de latitude Nord et à Madagascar.
58. Anhinga rufa (Lacép. Daud.).
Plotus rdfds Lacépède et Daudin, Buff. Hist. NaL (180 Didot), Ois.,
XVII (1799), p. 81.
P. Levaillanti Lichstenstein, Verz. Doubl. (1823), p. 87.
a. Un juv. d* de Berbit.; janvier. — b. Une juv. 9 de Berbit.
Sont nombreux dans les marais à Papyrus.
u. La partie inférieure du devant du cou esl d'un brun pâle un peu plus
vif que le reste. Elle se relie sur les côtés à l'interscapulum couvertde petites
plumes foncées et bordées de brun clair. La poitrine et l'abdomen sont d'un
noir profond, c'est donc encore un jeune. La tête est brunâtre, ainsi qu'une
bande le long du derrière du cou qui se continue par l'interscapulum.
b. Le deuxième, spécimen qui est indiqué comme femelle, esl encore plus
jeune. 11 a le devant du cou d'un blanc pur, sauf au jugulum où la base des
plumes se teinle de jaune roussâtre.
La poitrine et l'abdomen sont blancs avec un peu de roussâtre sur la
lip-ne médiane, les couvertures inférieures sont gris noirâtre et les flancs
sont d'un brun noir qui s'éclaircit vers l'arrière; les sous-alaires sont aussi
brun noir. Les bandes blanches latérales du menton qui, chez l'adulte,
descendent le long- du cou n'existent donc pas ici. La Lête et le derrière du
Planche II.
Défense d'Éléphant d'Afrique, des régions avoisinant l'Equateur,
apportée sur le marché à ivoire de Zanzibar en avril 1907,
et dont le poids atteint 97 kilogrammes.
[Fac-similé d'une photographie exécutée par M. Guillaume Vasse. ]
— A01 —
cou sont foncés et les plumes de rinterscapulum présentent des bordures
moins nettes. Les pattes sont plus claires que chez le premier spécimen.
J'ai comparé ces deux spécimens à ceux des Galeries et qui sont étiquetés
P. Levaillanti :
i° Un d du fleuve Orange, rapporté par Verreaux (i 838), a la gorge
et le menton roussâtres, mais le reste des parties inférieures est noir;
a" Deux spécimens en duvet sont blancs en dessus et en dessous même
aux sous-caudales, tandis qu'un autre a déjà les plumes de l'aile et de la
queue noires;
3° Un jeune <3 du Nil Blanc (i843) présente des épaules jaune brun,
unjuguluna noir, ainsi que rinterscapulum; il en est de même d'un spé-
cimen de l'Afrique centrale où l'on voit le noir apparaître sur le jugulum;
4° Une jeune 9 de Kotta (î 834) a les parties inférieures déjà roussâ-
tres, rinterscapulum noir brunâtre; elle est plus jeune que le spécimen b.
Les spécimens de P. Chantrei Oust, présentent des variations similaires
et du même ordre. Ils appartiennent donc bien à l'espèce P. rujus.
L'Anhinga roux se trouve dans toute l'Afrique, la Syrie (/\ Chantrei) et
Madagascar.
L'Eléphant africain et la nécessité de le protéger,
par M. Guillaume Vasse, voyageur naturaliste.
M. Perrier m'a prié de vous dire quelques mots sur l'Eléphant et sur la
nécessité de le protéger d'une extermination totale.
Ayant passé trois années à voyager constamment dans la brousse Sud
africaine, j'ai eu l'occasion d'étudier assez souvent les mœurs du grand
Pachyderme. Si je n'en ai pas abattu beaucoup, au cours de mes explora-
tions, c'est que le Gouvernement Portugais m'avait limité à deux spéci-
mens de cette famille, un mâle et une femelle, que j'ai tués le même jour.
Je me bornerai , pour ne pas tomber dans des redites fastidieuses , après
les pages magistrales de Samuel Baker et d'Edouard Foa, à parler de l'Elé-
phant des territoires au Sud du Zambèze.
On le trouve en assez grand nombre encore, malgré les légions de noirs
qui le pourchassent sans trêve. Mais il semble que, dans cette partie de
l'Afrique, 1 Eléphant soit, par sa taille, le poids de ses défenses et la gros-
seur de son crâne, tout à fait inférieur aux individus vivant dans la région
des lacs et dans le voisinage de l'Equateur.
En i838, le naturaliste français Delegorgue, qui pendant sept années,
explora l'Afrique australe, signale que le poids moyen des dents des Elé-
phants, abattus par lui, approche de 9 kilogrammes.
— 402 —
Il cite, comme sortant de l'ordinaire, deux paires de défenses de 35 kilo-
grammes. Et pourtant, il parle de troupeaux de plusieurs centaines de
têtes.
Edouard Foa, qui chassa principalement entre le Zambèze et les lacs,
accuse, en 1900, une moyenne de i5 kilogrammes.
C'est le même chiffre que, d'après les renseignements que j'ai recueillis
de 1906 à 1907, on obtient encore, de nos jours , dans les territoires du
Sud touchant au Zambèze.
Mais, si l'on remonte vers le Nord, le poids des défenses augmente de
suite.
A Zanzibar (1) dont le marché est alimenté par les colonies portugaise du
Nord du Mozambique, allemande de la côte orientale, anglaise du British
Protectorate et de l'Uganda, les dents de 3o, 35, ho et même 5o kilo-
grammes ne sont pas rares.
J'en ai même vu arriver une, dont je vous présenterai tout à l'heure la
photographie, qui pesait 97 kilogrammes.
Sur la côte occidentale , les proportions sont les mêmes.
Je crois que le record appartient aux défenses que M. Ballot exposait
en 1900, à la section coloniale du Dahomey, et qui pesaient 117 kilo-
grammes.
En résumé, il résulte que plus on se approche de l'Equateur, plus le
nombre d'Eléphants, gros porteurs d'ivoire, augmente en proportion con-
sidérable.
H semble aussi que l'Afrique australe recèle plus de mâles et de femelles
sans défenses que le reste du continent noir.
11 y aurait peut-être un rapprochement assez intéressant à faire entre
cette partie de la terre africaine et l'Asie dont les Eléphants portent peu
d'ivoire et sont, en grand nombre, privés de défenses.
N'y aurait-il pas là un symptôme de dégénérescence?
Les femelles, sans défenses, jouissent d'un très mauvaise réputation,
justifiée, du reste, par leur irascibilité, décuplée quand elles sont mères,
et leur chasse est toujours très dangereuse.
Je n'ai pas le temps de vous narrer ici les épisodes de la chasse au cours
de laquelle je tuai mes deux Eléphants.
Sachez seulement que l'un d'eux, une femelle sans défenses, me chargea,
au premier coup de feu tiré sur un mâle, et que si je ne l'avais arrêtée, je
ne sais trop comment l'aventure eût fini.
Le même soir, mes noirs et moi, cernés par une autre bande d'Eléphants,
nous dûmes passer la nuit, sans feu, à la diète complète, et avec la perpé-
tuelle appréhension d'une charge nocturne, semblable à celle qui se pro-
(1) Pendant la semaine que j'ai passée à Zanzihar en avril 1907, il est arrivé
sur le marché 626 kilogrammes d'ivoire.
— 403 —
duisit, au début do la auit; charge que nous n'évitâmes que grâce à i
saute fie vent.
Je nie suis livré sur l'Eléphant à une enquête aussi sérieuse que possible;
et, des chiffres que j'ai recueillis un peu partout, il résulte que le malheu-
reux Pachyderme est poursuivi par une véritable armée qui le traque sans
cesse.
Plus de 5o,ooo noirs, je ne parle pas des chasseurs européens qui sont
pourtant assez nombreux, sont équipés pour lui donner la chasse.
Pièges, armes blanches empoisonnées, fusils de traite, carabines perfec-
tionnées, tout est employé contre lui.
Il ne faut donc pas s'étonner si, bon an, mal an, de a 5 à 3o,ooo Elé-
phants succombent.
Et je ne compte pas dans ce total ceux qui, blessés par des balles ma-
ladroites, s'en vont mourir dans un coin de brousse, gigantesques cadavres,
sur lesquels festoient les Hyènes et les Vautours.
Si , d'autre part , on réfléchit que la femelle de l'Éléphant ne commence
à porter que vers l'âge de 16 ans ; qu'elle ne reproduit que tous les deux
ans et demi : qu'elle porte dix-huit mois pour une femelle et vingt-deux
pour un mâle, on comprendra aisément que nous marchons, à grands pas,
à l'extinction totale de la race.
Et pourtant quel secours pourrait apporter l'Eléphant, bien dressé, dans
les régions où la Tsé-Tsé (Glossina morsitans) décime les animaux domes-
tiques, dans les pays où la main-d'œuvre et les transports sont les x re-
doutables de tout problème de colonisation.
C'est pourquoi je réclame énergiquement une protection sérieuse pour le
Pachyderme africain.
Et voici comment je la comprends.
Chez nous, dans nos colonies françaises, il n'y a aucune réglementation
sérieuse pour cette chasse. Pourvu que l'on paie une licence assez modique
et que l'on acquitte un droit variable, suivant les colonies, de 5 à 7 p. 100 ,
sur la sortie de l'ivoire , le chasseur est libre de détruire et de faire détruire
autant d'Eléphants qu'il pourra. .
Il n'en est pas de même dans les colonies allemandes et anglaises.
Il faut d'abord payer une licence élevée, qui donne le droit d'abattre
seulement deux mâles. Veut on en tirer un troisième; il faudra payer un
supplément onéreux. Si, par malechance, vous abattez une femelle, vous
vous voyez infliger une amende considérable.
A ces mesures , qui sont excellentes , et qui devraient être adoptées par
notre pays, je souhaiterais voir ajouter un autre article, interdisant, sous
peine de contravention et d'amende importante, la vente de toute défense
inférieure en poids à 7 kilogrammes.
De cette façon, les Indigènes , qui, dans un pays aussi vaste, feront, tou-
Musédh. — xiu. 28
— âOà —
juins el quand même, du braconnage, impossible à réprimer parmi ces
immensités, seront obligés, bon gré malgré, de respecter les femelles.
Mais ces mesures, toules préservatrices qu'elles soient, ne pourront être
suffisantes pour atteindre le but que nous nous proposons.
Il faudra qu'une entente internationale groupe, en un puissant faisceau,
toutes les bonnes volontés des prolecteurs de l'Eléphant africain. Et si l'on
a pu arriver à protéger de cette façon les petits Oiseaux utiles à l'agricul-
ture, je veux espérer qu'un succès pareil couronnera les efforts de ceux qui
entreprendront celte œuvre de conservation.
Il faudra interdire, dans toute l'Afrique, pendant un certain nombre
d'années, la chasse de l'Éléphant.
Alors les Pachydermes, jouissant d'une tranquillité dont ils étaient
déshabitués, cesseront d'être aussi nomades qu'auparavant. Comme jadis,
au temps où les Blancs et les Indigènes ne les traquaient pas avec la même
ténacité , ils se cantonneront dans les territoires qui leur plairont le mieux .
et leurs mœurs, plus paisibles, faciliteront la capture de troupeaux.
C'est à ce moment seulement que la domestication de l'Éléphant pourra
se tenter. Que dis-je, tenter; je devrais dire réussir. Car les Eléphants de
guerre carthaginois étaient bien des Éléphants africains, et il serait pénible,
en ce siècle de progrès, de science et de lumière, de me proclamer la
supériorité, en matière d'élevage el de dressage, des primitifs de l'anti-
quité sur mes contemporains.
La PnoTECTioy du Castoh du Hhô\e,
par M. Galiejn Mingaud.
Parmi les Mammifères qui habitent notre pays, il en est peu qui soient
aussi intéressants que le Castor du Rhône ou Vibré, en patois languedo-
cien.
Ce Rongeur, pourchassé de tous côtés par l'homme qui lui fait une
guerre sans pitié, est sur le point de disparaître de la faune française et
n'y figurera bientôt plus qu'à l'état de souvenir, si des mesures prolec-
trices énergiques ne sont prises en vue d'en enrayer l'extinction.
La tête de cet animal a été mise à prix pendant quelques années, de
i885 à 1891, par le Syndicat des digues du Rhône de Beaucaire à la mer
qui en donnait i5 francs; cette prime a été supprimée sur les instantes
sollicitations de mon maître et ami, M. le professeur Valéry Mayet. C'est un
premier succès obtenu , mais il est bien insuffisant.
On avail prétendu que les digues, élevées sur les bords du Rhône, en
Camargue, pour protéger les nouvelles plantations de vigne el assurer leur
submersion, avaient été fouillées par des Castors pour l'établissement de
— ,405 —
leurs terriers et que leur solidité en avait été compromise en temps de
crue.
Eu réalité, ces digues, protégées à leur base par des enrochements, sont
difficilement attaquables pour le Castor, qui pratique ses terriers non dans
leur masse, d'ailleurs trop souvent éloignée des eaux, mais bien sur les
bords mêmes du Rhône, dans les ségonneaux , c'est-à-dire dans les terrains
bas limoneux et non cultivés qui séparent les dignes du cours du fleuve et
où croissent spontanément des saules et des peupliers.
Le plus souvent, il creuse ses terriers dans les petites îles, appelées lions,
qui sont disséminées, ça et là, dans le grand et le petit Rhôue.
Le Castor est actuellement plus localisé dans la partie du petit Rhône
(delta de la Camargue) comprise entre Fourques et le mas de Sauvage.
Celte branche du fleuve est bien moins large que l'autre et le courant y est
beaucoup moins rapide, aussi cet intéressant animal y vit-il plus tran-
quille, en petites colonies.
On prend encore quelques individus isolés dans ie Rhône, depuis Pont-
Saint-Esprit, Arles jusqu'à Saiin-de-Giraud, en amont de Port-Saint-Louis-
du-Rhône. On en capture de temps à autre dans les affluents de ce fleuve.
Le Gardon , par exemple , en possède encore quelques couples.
Le Castor remonte ce cours d'eau , jusqu'au delà du pont du Gard , vers
Collias. En 1763, on tua un mâle au-dessus de Paulhan, près Anduze.
Il y a cinquante ans, des Castors se voyaient dans la Cèze. 11 s'en ren-
contre dans l'Ouvèze qui se jette dans le Rhône, au-dessus d'Avignon; il ne
s'en prend plus dans la Durance.
J'enregistre par an la capture d'une dizaine de Castors qui sont pris
dans le Rhône ou ses affluents. Il y en a certainement d'autres tués dont je
n'ai pas connaissance.
Les grandes crues du Rhône sont fatales à ces Mammifères; chassés de
leurs terriers par l'irruption soudaine de l'eau , ils viennent se réfugier sur
les digues où ils sont chassés par l'homme; ou bien, entraînés par le cou-
rant impétueux du fleuve, ils sont noyés et entraînés à la mer où leurs ca-
davres sont quelquefois trouvés par des pêcheurs. Des ossements de Castors
ont été trouvés sur les plages entre Port-Saint-Louis-du-Rhône et le Grau-
du-Roi , près Aiguës-Mortes.
Un curieux exemple de dissémination de ce gros Rongeur est celui que
cite M. le professeur Valéry Mayet; le seul Castor observé vivant dans l'Hé-
rault, à sa connaissance, est celui qui est venu, en 1890, se faire tuer
dans le canal des étangs, à Carnon, par an pêcheur delà localité. Il venait
évidemment du Rhône et avait pris le canal à son origine, c'est-à-dire à
Reaucaire.
Le Castor n'a qu'une génération par an et le nombre de ses petits est
très limité; les auteurs indiquent de deux à quatre petits; personnellement
je n'ai observé qu'un petit unique à terme en mai 1905.
s8.
— 406 —
On arriverait facilement par quelques observations à mieux connaître les
endroits où existent encore des Castors au commencement du xx* siècle, et
l'on saurait que, soit en s'attaquant aux végétaux des rives, soit en creu-
sant leurs terriers, ils ne commettent pas de déprédations bien sérieuses en
dehors des terrains sans valeur qui leur seraient presque abandonnés.
Quelques fleuves de l'Europe centrale possèdent, çà et là, quelques co-
lonies de Castors; loin de les proscrire comme on l'a fait chez nous, les
gouvernements ont édicté des règlements protecteurs en leur faveur. Leurs
destructeurs sont frappés de fortes amendes. Ces Rongeurs, de moeurs
douces et sociables, ne sont donc pas considérés comme nuisibles sur les
bords du Dnieper et de son affluent le Pripet, du Volga, de la Petchora, de
la Vistule, de l'Elbe et de son affluent la Mulde, et du Danube.
H y a plus de dix ans, j'émis l'idée que pour protéger le Castor du
Rhône on pourrait en faire l'élevage. La castoricullure serait une nouvelle
source de revenus pour les propriétaires.
Cet élevage a bien réussi en plusieurs endroits du Canada et des Etats-
Unis. Récemment, un essai de demi-domestication a été tenté au Parc na-
tional de Washington. La colonie qui a été installée dans une des rivières du
Parc s'est bien multipliée. Pourquoi ne pas tenter cet élevage chez nous?
Il ne nous est pas interdit d'être aussi pratique que les Américains. Rien
ne serait plus facile aux propriétaires riverains que de favoriser la propa-
gation et la multiplication du Castor dans les endroits les plus sauvages de
la basse Camargue, si curieuse par ses manades de chevaux et de bœufs à
demi sauvages , par l'étang du Valcarès où sont établies et où nichent des
bandes de Flamants. C'est là que le chasseur rencontre la splendide Poule
sultane et l'Ibis falcinelle.
Le Castor n'est-il pas un animal utile ? Il donne une fourrure qui est très
recherchée, une chair qui n'est pas désagréable, un produit pharmaceu-
tique, le castoréum, aujourd'hui un peu démodé. Vivant, il est très ap-
précié dans les jardins zoologiques ; mort , sa dépouille naturalisée orne les
vitrines des musées. De plus , notre Castor, comme ses congénères d'Europe
et d'Amérique, héberge dans sa fourrure deux commensaux, un Acarien
pilicole, le Schizocarpus Mingawli Trouessart, et un Coléoptère carnassier,
le Platypsyllus Castorù Ritsema. L'extinction du Castor entraînera fatalement
celle de ces deux curieux Arthropodes.
— 407 —
Sur quelques larves d'Eucyphotbs
provenant l>e l' expedition antarctiqul suédoise,
par m. h. coutièrb.
Anebocaris ancylifer nov. sp.
Les Anebocaris Bâte sont des larves (YAlpheidœ. Celles dont S. Lo
Bianco a suivi le développement en Alpheus ruber ne dépassent pas 6 mil-
lim. 4, au moins les spécimens qui m'ont été communiqués. Une espèce,
provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monaco, mesure i3 mil-
limètres, mais celle dont la description suit est la plus grande connue:
elle a 16 millimètres de l'extrémité du rostre à celle du toison, et présente
d'autres détails non moins remarquables.
Le corps est fortement comprimé; les appendices thoraciques sont
presque conligus sur la ligne médiane, et les pleurons abdominaux ar-
rivent à se toucher par leur bord libre. Les téguments ont la consistance
de ceux des adultes, consistance qui contraste avec l'aspect embryonnaire
des appendices. Le rostre est notablement plus long que les antennes, les
épines sus-orbitaires fortes. H n'y a ni épine gastrique, ni épine car-
diaque.
Les pleurons abdominaux sont très développés et rappellent ceux des d*
de certaines Synalphées , mais avec beaucoup d'exagération , ceux surtout
des pléosomites 3 et k , que prolonge en arrière une très forte épine. Les
pléopodes sont comme emprisonnés dans l'étroit espace que laissent entre
eux ces pleurons. Un détail rappelant les mêmes espèces adultes est la
forte épine du sympodite des uropodes. Le telson, au contraire, est encore
larvaire. Il porte U paires d'épines sur son bord postérieur, aucune sur sa
face supérieure.
Les ophtalmopodes vus en dessus sont régulièrement ovoïdes. Vues laté-
ralement, les cornées ne sont que faiblement saillantes vers le haut. Comme
chez toutes les larves Anebocaris — et aussi les Alpheidœ adultes — les
cornéulos sont très grandes et peu nombreuses. Les yeux, sans doute par
rétraction du pigment, sont de couleur blanchâtre.
Les fouets antennulaires sont encore courts, l'externe avec quelques
soies sensorielles. Le fouet antennaire n'a que de faibles traces de segmen-
tation; il est très loin d'avoir une longueur comparable à celle des adultes.
Tous les appendices buccaux et thoraciques sont sensiblement dans le
même état que sur les Anebocaris les plus petits, donnant des Alpheus
ruber. Je rappelle seulement la forme simple et indivise des mandibules
dépourvues de palpe, forme présente chez toutes les mysis d'Eucyphotes,
sauf celles des Hoplophoridœ.
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— 409 —
Les péréiopode», Ions parallèles, dirigea en avant, on! na aspect lar-
vaire frappant. Les pattes de la r° paire sont cependant asymétriques. Va
carpe de la a" paire ne porte pas trace de segmentation. Les deux paires
suivantes se terminent par un dactyle conique que prolonge une courte
soie. H y a des exopodites fonctionnels sur ces appendices, sauf la 5* paire,
inoins développés toutefois que sur certaines mysis géantes d'Eucypholes.
La 5" paire, de forme si particulière, — présente déjà chez les zoés d'.l/-
pheus, — a son dactyle terminé par un très long et fort stylopodite, bar-
belé" en dessus dans sa moitié distale.
Il y a 5 pleurobranchies et des épipodites dirigés obliquement jusque sur
la ke paire de péréiopodes.
Parmi les Anebocaris connus, cette larve se rapproche surtout de Y A. ver-
sipellis Bate(1), à la condition de rétablir les caractères exacts de l'espèce dont
Sp. Bâte a omis la 2e paire de pattes. Il se pourrait qu'elle en représentai
un stade plus développé, dont le rostre serait plus long, le stylopodite de
la 5e paire plus barbelé, les pleurons abdominaux de forme toute autre,
sans que toutefois les appendices bucco-thoraciques aient fait le moindre
progrès.
Devant l'impossibilité de vérifier ce fait, en raison aussi de l'éloigne-
ment des régions de provenance (cap Howe, Australie du Sud, pour Y A.
versipellis Bâte; Sud-Géorgie, pour Y A. ancylifer), il me semble préférable
de distinguer la nouvelle larve par un nom spécifique provisoire. Sp. Bâte
indique sur ses figures la présence de futurs dactyles biunguiculés à l'exté-
rieur des dactyles actuels de Y A. versipellis. Mais, d'après quelques exemples
de ces larves se préparant également à une mue, je ne suis pas sûr que les
dessins de Bâte n'aient pas été un peu forcés dans ce sens.
Si les pleurons abdominaux font penser à certaines Synalphées, le rostre
rappelle celui des Athanas. Pour Y Anebocaris versipellis, cette attribution
pourrait être soutenue, Y Athanas Djiboutensis H. Goulière étant, malgré
son nom, répandu jusqu'aux îles Ellice. Mais on n'en connaît pas encore
dans la région antarctique sud-américaine. D'autre part, les Athanas
adultes atteignant la taille de 16 millimètres sont très rares; je ne sais
s'il en existe dans l'espèce Djiboutensis. Le rostre de ¥ Anebocaris ancylifer
n'est d'ailleurs pas tout à fait celui des Athanas, il est de section ovale,
puis circulaire , et non triquètre. Bien n'indique que le 6e pléosomile doive
être articulé comme il l'est sans exception chez les Athanas , les Betœus et
plusieurs Hippolytidœ.
C'est dire que cette mysis d'Alphéidé ne correspond à rien de connu,
même approximativement. La consistance de ses téguments parait indi-
quer une précédente mue éloignée. D'autre part , une mue prochaine est
visible au moins sur les rames des uropodes , où se dessine ( rame ex-
(1) Sp. Bâte, Macroures du Challenger, p. 729, pi. GXXIII, fig.
1 .
— MO —
terne) une forte épine sulurale rappelant bien celle de la plupart «les Al-
plieidœ adultes. Mais aucun changement du même ordre n'est visible sur
\o rostre, les antennes ou les pattes thoraciques.
Anisocaris puerilis DOV. sp.
Qrtmann{1) a étudié Y Anisocaris dromedarhts, long de snàai millimètres
el trouvé en plein Atlantique. De l'aspect des pinces de la ir" paire, donl
le doigt mobile est court et renflé, Ortmann conclut que l'espèce pourrait
être la larve de quelque Alphéidé. Mais le carpe de la a* paire, très court,
donne peu de vraisemblance à cette hypothèse. Une raison bien plus déci-
sive est la présence d'un exopodite sur la 5e paire. Seuls les adultes des
Anisocaris puerilis nov. sp.
1. Type, vu latéralement. — 2. Maxille. — 3. Maxillipède de la î" paire.
à. Péréiopodes des paires î à 5 (de gauche à droite). — 5. Epines du telson.
Hoplophoridœ et des Pasipkœidœ possèdent ce détail, — à l'exception de
quelques Atyidae. — Les Anisocaris ne sont pas des larves de la première
famille, où il y a un palpe sur la mandibule de si bonne heure que peut-
être la zoé en possède déjà une trace. Par contre, il pourrait fort bien s'agir
de larves de Pasiphaeida; , car, indépendamment de la présence d'un exo-
podite, la 5* paire est plus courte que la k°, celle-ci elle-même plus courte
1 Ohtnawn, Dekap. u. Schizop. der Planlcton-Expéd., p. nh, pi. IV, lig. 3.
— 411 —
que la 3*, caractère beaucoup plus prononcé encore chez les adultes de
cette famille d'Eucyphote». La forme du rr maxillipèdc, dont L'exopodite
est 1res court, n'est pas sans rappeler aussi celui des adultes, et, sur les
pinces de ceux-ci , le carpe est également court sur la 1" et la a* paires.
Le spécimen «pie j'ai étudié (t 5 millimètres) <'st peut-être an stade plus
jeune dé l'espèce d'Ortmann, qu'il rappelle de très près par l'aspect gé-
lierai, mais il n'a pas encore de pinces différenciée--. Sur la i" paire de
péréiopodes, le propodite montre seulement une trace du doigt fixe de la
rature pince, et la a" paire est encore moins avancée. Les pleurons du
Ie' pléosomite sont dentelés, caractère qu'on retrouve chez les Pasiphœidse
du genre Lcplochela.
Le spécimen provient, comme le précédent . de la Géorgie t\u Sud.
Retrocaris antarcticus nov. sp.
J'ai étudié une dizaine de larves recueillies ensemble dans la même ré-
gion «pie la précédente. Elles ressemblent beaucoup aux Retrocaris Ortmann
Retrocaris antarcticus nov. sp.
1. Type, vu iatéralement. — 1'. Détails des épines ptérygostomiales. — -a. Maxille.
3. Maxittipède de ta ir" paire. — 4. Un des péréiopodes.
qui mesurent de 5 à 16 millimètres. Mais, si elles sont comparables par la
taille aux petits spécimens de B. spinosa (5-iq millimètres, alors que les
B. antarclitus mesurent 5-6 millimètres), elles en diffèrent par la forme du
— 412 —
3* pléosomile, dont la pointe est munie d'épines récurrentes au lieu d'être
lisse, et surtout par la 5* paire beaucoup plus forte. Chez les deux espèces
d'Ortmann , R. contraria et spinosa{1\ cette 5' paire est semblable à celle des
larves d'Alpheidae. Elle est beaucoup plus massive chez les R.antarlicus, et
le propodile porte à son extrémité 5-6 longues soies parallèles. Ces larves
n'ont aucune patte thoracique différenciée, alors que les R. contraria et
spinosa ont des pinces sur les a premières paires, celles de la 2 e paire
étant plus fortes, et rappelant par suite les Palemonidx. Comme les Retro-
cavis untarticus ont été capturées dans la même station que le Campylonolus
vagans, dont la 2e paire est beaucoup plus forte que la i", comme
leur crête rostrale rappelle d'assez près celle de cette espèce adulte, il
est permis de penser qu'il s'agit de ses Larves, lesquelles atteignent peut-
être une taille plus grande, comme le font les autres Retrocaris (R. contraria
atteint 16 millimètres).
DtAVNOSES b'AmPHIPODES NOUVEAUX RECUEILIIS DANS LES POSSESSIONS
FRANÇAISES DE lOcEANIE , PAR M. L. SeUBAT, DIRECTEUR DU LABO-
RiTOIRE DE RECHERCHES BIOLOGIQUES DE RlKITEA,
par M. Ed. Ghevreux.
Stenothoe crenulata nov. sp.
Archipel des Gambier : île Mangareva , sur une bouée.
Mâle. — Voisin de Stenothoe gallensis Walker. Tête portant un petit
rostre et des lobes latéraux assez saillants, obliquement tronqués. Plaques
coxales de la deuxième paire très développées, fortement prolongées en
avant, bord postérieur concave. Plaques coxales de la quatrième paire
beaucoup plus larges que hautes. Angle postérieur des plaques épimérales
du dernier segment du métasome prolongé en arrière et aigu. Yeux ronds,
assez petits. Antennes d'égale taille, aussi longues que le mésosome. Pre-
mier article du pédoncule des antennes supérieures un peu plus long que
le deuxième article. Dernier article du pédoncule des antennes inférieures
plus court que l'article précédent. Mandibules possédant un rudiment de
palpe , représenté par un petit article , garni de deux soies. Lobe interne
des maxillipèdes remarquablement petit. Gnathopodes antérieurs semblables
à ceux de S. marina (Sp. Bâte). Gnathopodes postérieurs très développés.
Article basai courbé, très dilaté dans sa moitié distale, bord antérieur
d'abord concave, puis fortement convexe et garni de profondes crénelures.
W Oi\tmann, Dekap. u. Schizop. der Plankton-Expéd. , p. 83, pi. V, Kg. 7,
pi. VU, 6g, 9.
— /it3 —
Article méral crénelé au bord postérieur. Lobe da carpe très court, Pro-
pode très volumineux, trois fois aussi long que large; bord antérieur con-
vexe; boni palmaire un peu concave, presque droit, armé de deux dents
au voisinage de l'articulation du dactyle et cilié sur toute sa longueur. Dac-
tyle presque aussi long (pie le propode, irrégulièrement courbé, cilié au
bord interne. Article basai des péréiopodes de la troisième paire étroit,
bord postérieur droit. Article basai des péréiopodes des deux dernières
paires modérément dilaté. Pédoncule des uropodes de la dernière paire à
peine moins long que la brandie unique, dont l'article terminal, beaucoup
plus court (pie le premier article et fortement courbé en dehors, est garni
de crénelures et de deux petites dents. Telson deux fois aussi long que
large, terminé en pointe aiguë et portant trois paires d'épines et une paire
de soies. Longueur, 3 millimètres.
Femelle. — Articles basai et méral des gnathopodes postérieurs ne pré-
sentant pas de crénelures. Propode ovalaire, bords palmaire et postérieur
confondus ensemble et lisses, sauf un groupe d'épines et de soies, sur
lequel l'extrémité du dactyle peut s'appuyer.
Lilljeborgia proxima uov. sp.
Archipel des Gambier : île Mangareva, sur les Huîtres perlières.
Femelle. — Très voisine de L. pallida (Sp. Bâte) et de L. brmeorm
(Bruzelius). Premier et deuxième segments du métasome et premier seg-
ment de l'urosome prolongés en arrière pour former une petite dent
dorsale. Tête aussi longue que l'ensemble des trois premiers segments du mé-
sosome, portant un petit rostre et des lobes latéraux proéminents, arron-
dis. Angle postérieur des plaques épimérales du dernier segment du mé-
tasome prolongé en arrière et terminé, comme chez L. pallida, par une
petite dent surmontée d'une échancrure arrondie. Yeux assez grands,
ovales. Premier article du pédoncule des antennes supérieures beaucoup
plus long que l'ensemble des deux articles suivants ; flagellum inarticulé,
llagellum accessoire 9-articulé , atteignant les trois quarts de la longueur du
flagellum principal. Antennes inférieures plus longues que les antennes
supérieures ; cinquième article du pédoncule aussi long, mais moins gros
que le quatrième article; flagellum 1 1 -articulé, beaucoup plus long que le
dernier article du pédoncule. Gnathopodes ressemblant beaucoup à ceux
de L. brevicornis, sauf que le bord palmaire du propode est moins nette-
ment séparé du bord postérieur. Dactyle des gnathopodes antérieurs ne
portant que deux dents près de sa base. Dactyle des gnathopodes posté-
rieurs armé de sept dents. Propode des péréiopodes de la dernière paire un
tiers plus long que le carpe. Dactyle styliforme, aussi long que le propode.
Branches des uropodes de la dernière paire atteignant plus du double de la
longueur du pédoncule. Telson deux fois aussi long que large , presque en-
tièrement fendu , chacun des lobes se terminant par deux longues dents
— âlh —
d'égale taille, entre lesquelles se trouve une grande épine. Longueur,
3 millimètres.
Elasmopus spinidactylus nov. sp.
Archipel des Gambier : île Makapou , sur les Codium.
Mâle. — Corps ne portant pas de dents , mais parsemé de petites soies
sur la région dorsale. Veux ovales. Antennes supérieures courtes et robus-
tes , articles du pédoncule garnis de longues soies ; deuxième article un peu
plus court que l'article précédent. Flagellum beaucoup moins long que le
pédoncule , 1 4-articulé. Flagellum accessoire biarticulé , aussi long que le
premier article du flagellum principal. Antennes inférieures beaucoup plus
courtes que les antennes supérieures. Quatrième article du pédoncule un
peu plus long que le cinquième article. Flagellum 8-articulé, à peine plus
long que le dernier article du pédoncule. Propode des gnathopodes anté-
rieurs ovalaire, beaucoup plus long que le carpe. Propode des gnatho-
podes postérieurs très développé, subpiriforme ; face interne garnie d'une
douzaine de rangées de longues soies. Bord palmaire armé d'un tubercule
et d'une forte dent triangulaire. Dactyle robuste , atteignant les trois quarts
de la longueur du propode. Péréiopodes courts, portant tous, à l'extrémité
du propode, une épine courbée, analogue à celle que possèdent plusieurs
espèces du genre Hyale. Dactyle de tous les péréiopodes très robuste , por-
tant une rangée de grosses épines au bord interne. Branches des uropodes
de la dernière paire très larges et très épineuses; branche interne n'attei-
gnant guère que la moitié de la longueur de la branche externe. Telson
beaucoup plus large que long, profondément fendu, chaque lobe étant
armé de trois fortes épines. Longueur, 6 millim. 5.
Femelle. — Gnathopodes postérieurs de même forme que ceux du
mâle et garnis , comme eux , de longues soies sur la face interne du pro-
pode, mais moins développés et ne portant pas de dent au bord palmaire.
Hyale dentifera nov. sp.
Archipel des Gambier : îles Mangareva . Aukena . et Makapou , sous les
pierres et sur les Algues du littoral.
Mâle. — Plaques coxales des quatre premières paires atteignant le
double de la hauteur des segments correspondants. Plaques épimérales du
dernier segment du métasome rectangulaires. Yeux très grands, ovales.
Antennes supérieures un peu plus longues que l'ensemble de la tête et des
trois premiers segments du mésosome. Flagellum 12-articulé, atteignant
le double de la longueur du pédoncule. Antennes inférieures dépassant d'un
tiers la longueur des antennes supérieures. Pédoncule robuste , dernier ar-
ticle beaucoup plus long que l'article précédent. Flagellum 20-articulé.
Gnathopodes antérieurs très courts. Lobe postérieur du carpe largement
arrondi. Propode quadrangulaire, beaucoup plus long que le carpe. Gna-
— il 5 —
thopodes postérieurs extrêmement développés, att«>i;; n;mi ;i pr-u [très \.<
longueur du mésosome. Propode plus long que les gnathopodes antérieurs
et plus «le deux lois aussi loog que large. Bord palmaire portant deux
dents, près de l'articulation du dactyle Mord postérieur se prolongeai
pour former une énorme dent, qui s'étend jusqu'au milieu du bord pal-
maire. Dactyle presque aussi long (pic le propode, obtus à l'extrémité.
Péréiopodes courts et robustes, portant tous, à l'extrémité du propode,
une épine striée avec laquelle le dactyle peut se croiser, accompagnée
d'une épine mobile , aplatie, en forme de cimeterre. Article basai des péré-
iopodes des trois dernières paires très dilaté, légèrement crénelé au bord
postérieur. Brandie des uropodes de la dernière paire beaucoup plus
courte que le pédoncule. Telson triangulaire, fendu jusqu'à la base. Lon-
gueur, 3 millimètres.
Femelle ovigère. — Antennes plus courtes que celles du mâle. Gnatho-
podes antérieurs semblables à ceux du mâle. Gnalhopodes postérieurs de
même forme, mais un peu plus grands que les précédents.
Hyale pusilla no\ . sp.
Archipel des Gambier : ile Mangareva, lagon, sur les Gorallines et les
Udotées.
Mâle. — Plaques coxales des quatre premières paires un peu plus hautes
que les segments correspondants. Angle postérieur des plaques épimérales
du dernier segment du métasome aigu. Yeux grands, ovales. Antennes su-
périeures un peu plus longues que l'ensemble de la tête et des trois pre-
miers segments du mésosome. Flagellum 10-articulé. Antennes inférieures
beaucoup plus longues que les antennes supérieures. Dernier article du
pédoncule plus long que l'article précédent. Flagellum 16-articulé. Article
basai des gnathopodes antérieurs très dilaté dans sa partie distale. Propode
piriforme. Article basai des gnathopodes postérieurs large et court. Pro-
pode très volumineux, beaucoup plus long que l'article basai et de forme
subtriangulaire. Bord palmaire perpendiculaire au bord postérieur et pré-
sentant deux tubercules garnis d'épines. Dactyle robuste, aussi long que le
bord palmaire. Propode de tous les péréiopodes armé de deux épines striées ,
crochues à l'extrémité, avec lesquelles le dactyle peut se croiser. Péréiopodes
des trois dernières paires courts et très robustes; article basai très dilaté.
Branche des uropodes de la dernière paire beaucoup plus courte que le pé-
doncule. Telson cordiforme , presque entièrement fendu. Longueur, 2 mil-
lim. 5.
Femelle ovigere. — Gnathopodes antérieurs et postérieurs ressemblant
aux gnathopodes antérieurs du mâle, bien que le propode soit relativement
plus allongé. Longueur, 9. millimètres.
Hyale affînis nov. sp.
Archipel des Gambier : ile Makapou, sur les Codium.
— dl6 —
)Jàle, — Très voisin de Hyale Maroubrœ Stebbing. Plaques coxales des
quatre premières paires un peu plus hautes que les serments correspon-
dants. Angle postérieur des plaques épiméralcs du dernier segment du mé-
tasome légèrement aigu. Yeux de moyenne taille, arrondis. Antennes su-
périeures à peine plus longues que l'ensemble de la tète et des deux
premiers segments du mésosome. Flagellum 19-articulé, atteignant le
double de la longueur du pédoncule. Antennes inférieures atteignant près
du double de la longueur des antennes supérieures. Flagellum 1 y-articulé,
plus de deux fois aussi long que le pédoncule. Gnathopodes antérieurs très
robustes. Propode volumineux, bord antérieur fortement convexe, bord
palmaire assez court, séparé du bord postérieur par une grosse dent
arrondie. Dactyle gros et court, fortement courbé. Propode des gnatbopodes
postérieurs piriforme. Bord postérieur fortement convexe, presque aussi
long que le bord palmaire. Dactyle long et grêle. Propode de tous les pé-
réiopodes armé de deux grosses épines striées, avec lesquelles le dactyle
peut se croiser. Épine supérieure très grande, cylindrique: épine inférieure
terminée en pointe obtuse. Branche des uropodes de la dernière paire aussi
longue que le pédoncule. Telson triangulaire, beaucoup plus large que
long, fendu jusqu'à sa base. Longueur, 3 millim. 5.
Femelle ovigere. — Gnathopodes antérieurs et postérieurs de même
forme. Lobe postérieur du carpe anguleux. Propode oblong , plus de deux
fois aussi long que large , bord palmaire oblique.
Xenocheira Seurati nov. sp.
Archipel des Gambier : île Mangareva, sur les Huitres perlières.
Femelle. — Corps modérément comprimé. Antennes supérieures aussi
longues que l'ensemble de la tète et du mésosome. Deuxième article du
pédoncule beaucoup plus long que le premier. Flagellum comprenant
10 articles 1res allongés. rTagellum accessoire biarliculé, plus court que le
premier article du flagellum principal. Antennes inférieures très courtes.
Flagellum plus court que le dernier article du pédoncule et ne possédant
que trois ou quatre articles. Palpe des maxillipèdes quadriarticulé. Carpe
des gnathopodes antérieurs bien développé, quadrangulaire. Propode à
peine plus long que le carpe, quadrangulaire, un peu dilaté et tronqué
carrément à son extrémité. Dactyle grêle, presque droit, beaucoup plus
long que le bord palmaire. Article méral des gnathopodes postérieurs très
développé. Carpe fortement dilaté en arrière, subtriangulaire, recouvrant
presque entièrement l'article méral et fixé au bord supérieur de cet article
par son angle supérieur. Bord antérieur de l'article basai , de l'article méral ,
du carpe et du propode garni d'immenses soies ciliées. Dactyle des pé-
réiopodes des deux premières paires aussi long que le propode. Article
basai des péréiopodes des trois dernières paires modérément dilaté, bord
postérieur lisse, garni de longues soies. Péréiopodes de la cinquième paire
— 417 —
atteignant le double de la longueur des péréiopodes de la troisième paire.
Branches des uropodes de la dernière paire très grêles, subégales, beaucoup
plus longues que le pédoncule. Telson tabulaire. Longueur, h millimètres.
Mâle. — Propode des gnathopodes antérieurs plus robuste que chez la
femelle et subpiriforme. Bord palmaire sépare" du bord postérieur par un
petit tubercule, garni d'une épine. Dactyle fortement courbé, à peine aussi
long que le bord palmaire.
Grubia brevidactyla nov. sp.
Archipel des Gambier : île Aukena, île Makaora. — Archipel des Tua-
motu : île Pukapuka , île Hikueru.
Mâle. — Tête aussi longue que l'ensemble des deux premiers segments
du mésosome ; lobes latéraux peu saillants. Plaques coxales de la première
paire extrêmement développées, beaucoup plus hautes que les suivantes et
prolongées en avant jusqu'au niveau du bord antérieur de la tête. Plaques
épimérales du dernier segment du métasome largement arrondies en
arrière. Yeux assez grands, circulaires. Antennes supérieures atteignant les
trois quarts de la longueur du corps. Dernier article du pédoncule un peu
plus long que le précédent. Flagellum accessoire Inarticulé, atteignant les
deux tiers de la longueur du premier article du flagellum principal. An-
tennes inférieures un peu plus courtes que les antennes supérieures. Der-
nier article du pédoncule un peu moins long que l'article précédent. Fla-
gellum aussi long que l'ensemble des deux derniers articles du pédoncule.
Carpe des gnathopodes antérieurs quadrangulaire ; propode ovale, aussi
long que le carpe. Carpe des gnathopodes postérieurs triangulaire, pro-
longé en arrière en un lobe étroit. Propode quadrangulaire, un peu plus
long cpie large: bord palmaire oblique, portant une grosse dent arrondie
près de l'arliculation du dactyle. Dactyle beaucoup plus court que le bord
palmaire, très gros dans presque toute sa longueur, puis se rétrécissant
brusquement pour se terminer en pointe aiguë. Péréiopodes courts et mo-
dérément robustes. Branche externe des uropodes de la dernière paire
armée de deux épines crochues. Telson un peu plus large que long. Lon-
gueur, 6 millimètres.
Femelle. — Gnathopodes antérieurs semblables à ceux du mâle. Carpe
des gnathopodes postérieurs triangulaire; propode de même forme que
celui des gnathopodes antérieurs, mais un peu plus large.
— 418 —
Nom svh les Coléoptères Elatérides nu tvpe Paradoxon Pleut.,
par M. P. Lesnb.
11 y a peu d'années, M. Ed. Fleutiaux a fait connaître (,), sous le nom de
Paradoxon, un type d'Élatéïide fort curieux, qui avait été découvert à Ma-
dagascar, aux environs de Diego-Suarez. Cet Insecte , remarquable notam-
ment par ses formes lourdes, ses pattes courtes et robustes, ses yeux très
réduits et le développement anormal du dernier article des antennes , semble
organisé pour mener une existence souterraine ou obscuricole.
L'examen ultérieur d'une série de spécimens du même Insecte montra
qu'il s'agissait d'une forme 9, et, tout récemment, M. Fleutiaux émit
l'hypothèse que les représentants du genre Diplophœnicus Candèze pourraient
être les d* des Paradoxon (2;. Cette opinion est aussi la nôtre ; mais elle ne
s'appuie encore sur aucune observation biologique, pas plus que les re-
marques présentées par nous ^ sur l'identité générique probable des 9 Pa-
chyeîater avec certaines formes d" considérées auparavant comme appartenant
au genre Nomoplcus Candèze i. 1. , formes chez lesquelles les indices de pa-
renté sont toutefois plus évidents que dans le cas des Paradoœon et des Di-
plopkœnicus. Il importe à ce sujet d'attirer l'attention des naturalistes qui
parcourent notre colonie de l'Océan Indien sur l'intérêt qu'il y aurait à re-
cueillir des données précises sur l'habitat et les moeurs des divers Elatérides
aberrants qui y ont été découverts au cours des dix ou quinze dernières
années.
Quoi qu'il en soit du rapprochement à établir entre Paradoxon et Dipln-
phœnicus, la femelle décrite sous le nom de Parad. aniennale. présente un
faciès et un ensemble de caractères tout particuliers , et il était intéressant
de rechercher s'il n'existait pas de formes voisines pouvant aider à la rat-
tacher au type habituel des Elatérides.
En examinant les récoltes faites à Madagascar par MM. Fauchère. Ni-
colas et Hoareau, récoltes récemment parvenues au Laboratoire d'Entomo-
logie par l'intermédiaire du Laboratoire colonial du Muséum, nous avons
eu la surprise d'y rencontrer une femelle voisine du P. antennale et appar-
tenant au même type générique , mais dont les antennes offrent une con-
formation normale. Nous avons pensé qu'étant donné l'intérêt qui s'attache
W Ed. Fleutiaux, Description d'un genre nouveau d'Elatéride de Madagascar,
in Bulletin de la Société entomologique de France, ioo3, p. 107.
M Cf. Bitllrtm île In Société entomologique de France, 1907, p. 87.
W P. Lesne, Note sur le genre Pachyelatir. in Bulletin <l<> la Société entomo-
logique de France, 1906, p. 172; id., Elatérides de Madagascar. Les mâles
attribués au genre Pachyelater, loc. cit., 1906, p. 977.
— 419 —
à ces formes curieuses et encore très imparfaitement connues, il était utile
de signaler ici les caractères de cet Insecte.
Paradoxon (9) microps uov. sp. — Loiif*-. , 29 millim.
Corpus elongatum, subcylindricum, leviter depressum, glabrum, ru-
fescens. Gaput latiuscuium, fronte late depressa, ad marginem anticum
obsolète carinata :, lateraliter ad insertionem antennarum leviter auriculaUi ,
elypeo brevissimo subevanescente, oculis minutis circulaiibus, dejdanatis,
corneulis haud perspicuis : instruments cibariis infra vergentibus , labro
lato, longitudine circiter quadruplo latiori , antice suhlruncato, mandi-
bulis falcatis apice gracilissimis acutissimis-
que, margine interno, ut videtur, edeutato ;
antennis 1 î-arliculatis, brevibus, protho-
racis médium haud superantibus , articulo
primo magno, elongato, subcylindrico, ni-
tido, subglabro, apice oblique truncato,
céleris parvis , obeonicis , leviter hirsute
puhescentibus, ultimo longiori, breviter
i ./. -il î .-î i •. Paradoxon microns ( $ ).
iusilormi, duobus prœcedentibus longitu- ' v '
dine non attingente. Prothorax transver- Avant-corps vu de profil,
sus, sutura laterali cariniformi perfecte
expressa; pronoto convexo, antice tenuiter marginalo, margine antico
medio prominulo, lateraliter sinuato, angulis anticis rotundatis sub-
prominulis, lateribus modice arcuatis, postice angustatis subsinuatis,
angulis posticis brevibus, acutis, haud extroversis ; prosterno convexo,
medio leviter lougitudinaliter sulcato, suturis subrectis, sulcis antenna-
riis nullis, parte jugula ri haud prominente. Scutellum subpentagonum ,
impunctatum, apice obtusissime bidentatum. Elytra subparallela, pos-
tice le vissi me ampliata, to-striata, apice singulatim rotundata; epipleuris
ad apicem leviter gradatim dilatatis, ibique margine externo incrassato.
Metasternum medio lougitudinaliter sulcatum, lobo antico intercoxaU
brevi, acuto. Pedes robusti, coxis posterioribus intus sat fortiter dila-
tatis dein extremitatem externam versus gradatim attenuatis, postice pro-
fonde excavatis; trochanteribus posterioribus magnis, subfusiformibus ,
apice acutis; femoribus crassis, posterioribus circiter triplo longioribus
quam latioribus. scrobe vix expresso, tibiis latis, compressis, pilis brevibus
ac rigidis plus minusve erectis undique vestitis, apice calcaribus duobus
brevissimis subarcuatis armalis; tarsis brevibus, articulis crassis obeonicis,
1-/1 longitudine et latitudine decrescentibus , subtus pube densa erecta
vestitis, ultimo gracili praecedente duplo longiori. Abdomen segmeutibus
5 conspicuis compositum, segmento basah subelongato, medio lœvi, lobo
intercoxali brevissimo, tuberculiformi, segmento ultimo triangulari apice
Muséum. — un. 29
— V20 —
rotundato, fortiter convexo, exasperato. Ovipositoris valvulœ apice valde
acuminatte, palpo minuto, lateraliter longe ante apicem inscrlo.
Celte espèce diffère du P. anlennale par sa forme moins allongée, ses
élytres étant sensiblement plus courts. Les oreillettes sus-antennaires sont
moins saillantes. Les yeux sont encore plus petits, nullement convexes et
recouverts chacun d'une cornée commune, sans cornéules distinctes. Le
labre est tronqué en avant et non arrondi comme chez Yaniennale. Les an-
tennes sont notablement plus courtes que chez ce dernier; elles ne dépas-
sent pas le niveau du milieu du prothorax au lieu d'atteindre sa base, et
leur dernier article, de graudeur normale, est plus court que les deux pré-
cédents réunis. La suture latérale prothoracique et le rebord marginal anté-
rieur du pronotum sont plus fortement marqués. Le scutellum est moins
grand, le prosternum plus longuement sillonné au milieu, le scrobe des
cuisses postérieures moins accusé. Le icr segment apparent de l'abdomen
est moins court et n'est pas caréné sur la ligne médiane. Enfin les valvules
de l'oviscapte sont acuminées, au lieu d'être lobiformes et tronquées à l'apex.
Pour les autres caractères, l'Insecte ressemble au P. antennale, avec
lequel il pourrait être confondu au premier abord. Les caractères fournis
par l'abdomen et par les antennes semblent être l'indice d'une évolution
morphologique moins avancée (pie celle représentée par Yaniennale, en
même temps que les yeux plus réduits font présumer une adaptation plus
étroite aux mœurs lucifuges.
Le Paradoxon microps a été recueilli chez les Betsimisaraka du Centre par
MM. Fauchère, Nicolas et Hoareau. M. le Dr Bouet a d'ailleurs rencontre1,
il y a quelques années, le P. antennale dans la même région. L'habitat de
cette dernière espèce s'étendrait donc de la pointe nord de Madagascar
jusque dans les contrées voisines de Tamatave(1). Il n'est pas sans intérêt
de remarquer que c'est aussi dans les parties nord-orientales de la grande
île qu'ont été découverts les représentants d'un autre genre encore plus
aberrant, les Pachyelaier, dont nous avons parlé plus haut.
Note sur les Diptères du genre H.ematopota de la collection
du Muséum.
par M. Jacques Surcouf.
Les Tabanides africains du genre Hœmatopota n'ont pasencore été étudiés
systématiquement. 29 espèces seulement étaient décrites en iyo5-. depuis
(1) La taille du Par. antennale (?) varie de a i à 27 millimètres. C'est évi-
demment par erreur que la description originale lui assigne une taille de 1 1 à
i5 millimètres.
— 421 —
cette époque, g espèces nouvelles ont été décrites par miss <l. Ricardo, et
une autre par M. Austen, du liriiisli Muséum.
Ce chiffre total de 3a espèces est évidemment bien inférieur à la réalité,
puisque tous les voyageurs signalent ces Insectes et se plaignent de leur
nombre dans quoique partie de l'Afrique quo ce soit.
Avant il<' commencer l'étude complète <le ces Tabanides, il importe bi-
nons rendre compte de la richesse de notre collection.
Malgré le manque île spécialistes durant de nombreuses années, le
nombre des espèces du genre Hœmatopota s'est accru et notre collection
est la plus considérable après celle du British Muséum. Kécemment, la
collection du Muséum a reçu de M. le D' Laveran, membre de l'Institut,
plusieurs Hœmatopota appartenant aux espèces suivautes :
H/ematopota strigipiînnis Karsch. — Côte d'Ivoire.
H.EMATOPOTA TIUMACULATA Nowsload. kabinda.
Hœmatopota Laverani nov. sp. — Kabinda.
Type, une femelle provenant de kabinda (État indépendant du Congo).
Six femelles de la même provenance.
Nous dédions cette espèce nouvelle à M. le D* Laveran, membre de
l'Institut, qui Ta offerte à la collection du Muséum.
Longueur du corps, 8 millim. 5-9 millimètres.
Jaunâtre: ailes peu tachées, stigma et extrémité des ailes plus sombres.
Tête : vertex concave, bande frontale jaune portant de chaque côté de
l'arête médiane un point noir. Callosité transverse, noir brunâtre , brillante ,
courtement prolongée en triangle au milieu ; antennes jaune rougeâtre pâle ,
premier article convexe vers l'intérieur; deuxième court, subglobuleux , l'un
et l'autre hérissés de courts poils noirs sur les côtés externe et supérieur;
troisième article rougeâtre à la base, noirâtre dans toute la partie apicale,
portant une très courte pubescence noire: palpes à dernier article jaunâtre ,
renllé-ovoïde à pubescence noire peu dense , joues et. partie postérieure de
la tête recouvertes d'une tomentosité d'un jaune grisâtre glabrescente.
Thorax jaune brunâtre clair à 5 lignes blanchâtres peu visibles, scutel-
lum delà couleur générale, dessous blanc jaunâtre. Abdomen couvert d'une
tomentosité jaunâtre uniforme, portant une bande longitudinale médiane
plus claire peu visible, pubescence jaune , éparse et appliquée; ventre sem-
blable portant quelques poils noirs au bord postérieur des deux derniers
segments.
Pattes testacées à pubescence jaune, tibias antérieurs un peu dilatés,
légèrement rembrunis, portant ainsi que les tarses antérieurs une pubes-
cence noire. Balanciers testacés.
Ailes d'un brun jaunâtre clair sans traits ni dessins très visibles; cellule
costale jaunâtre, cellule sous-costale hyaline jusqu'au stigma jaune brun,
cellules basilaires supérieure et inférieure, cellule discoïdale, jaunâtres sans
■'■[)•
— 422 —
dessins appréciables. Apex de l'aile grisâtre, limitant l'intérieur blanchâtre
des cellules marginales postérieures vers le milieu de celles-ci et portant
une petite bande transverse blanchâtre perpendiculaire à l'extrémité de la
première nervure longitudinale.
Sun QUELQUES DlASPINBES DES SEBRES DU MusÊl M .
par M. R. Paucot, boursier de doctorat.
Ces Insectes, très prolifiques, se rencontrent en assez grande abondance
dans les serres du Muséum. J'en ai recueilli et déterminé un certain Nom-
bre d'espèces et j'ai noté les plantes qui les hospitalisent (1>.
Quelques-uns de ces Insectes sont très ubiquistes , par exemple : Aspi-
diolus hederœ (Vallot), sur des plantes appartenant aux genres Wallichia,
Yucca, Agave, Chamœrops; j'ai rencontré aussi cette espèce sur cette der-
nière plante dans les jardins du Luxembourg et les serres de l'Ecole nor-
male supérieure.
Iciinaspis filiformis (Douglas), sur des Napoleona , Ficus, Landolphia,
Co/fea, Achras tapota, Pandanus utilis.
D'autres espèces sont moins largement réparties bien qu'encore peu spé-
cialisées :
Chrysomphalus DicTiospERMi(Léonardi), sur Ficus elastica, Howea Forste-
riana, Chamaerops humilis, Filicium decipiens.
Pinnaspis Brxi (Bouché), sur Pandanus inermis, Pandanus utilis, Areca
aliciœ.
Parlatoria proteus (Curtis), sur les Vanda et les Cymbidium.
Chionaspis biclavis (Comstock), sur Treculia, Alamanda Schottii.
Diaspis bromeli*: (Kerner), sur Ànanassa sauva, Dasylirion acrotriehum.
Diaspsis Zamiae (Morgan) est limité aux Cycadées, Cycas revoluta, Cycas
remeniana, Encephalartos splendens , Encephalartos Altmeniana.
Diaspis calyptroïdes (Costa) se trouve surtout sur les Cactées, en parti-
culier sur les Opuntia.
Enfin, pour quelques-unes , je n'ai pu, jusqu'à présent, les trouver que
sur une seule espèce de plante.
Aspidiotus ancylus (Putnam), sur Diospyros ebenum.
Aspidiotds britannicus (Newstead), sur Chamaerops humilis.
Diaspis boisduvalii (Signoret), sur Cocos jlexuosa.
Gymnaspis /echïle (Newstead), sur Billbergia.
(1) Je m'en suis tenu pour la détermination des plantes à l'étiquette qui les
accompagne.
— 423 —
Pour quelques-unes de ces espèces j'ai pu Lrouver des mâles; je ies si-
gnalerai en particulier pour Diaspis caîyptroïdei (Costa).
Dans cette espèce , les nymphes mâles sont abondantes mais peu arrivent
à réclosion.
Newstead (Monogrnphy oj the (loccidœ q/'lhe British Isles, tQo3) déclare
n'avoir jamais trouvé de mâles parfaits et ne connaître que la description de
Signoret qui dit qu'il est <r jaune orangé avec les élylres d'un blanc rosé».
Ayant eu l'occasion d'en observer quelques-uns de parfaits, je compléterai
un peu cette description.
Le mâle de Diaspis calyptroïdes est, en elfet, orangé avec les antennes et
les pattes plus claires et plus jaunes.
Les ailes sont transparentes et ont des reflets souvent roses, mais cha-
toyants et pouvant être aussi bleus ou violets selon l'incidence.
Ces couleurs ne sont pas des couleurs pigmentaires, car l'aile est trans-
parente et la lumière transmise est blanche. Ce sont des couleurs d'inter-
férence dues à la lumière qui s'est réfléchie sur le réseau formé par les
petites écailles qui recouvrent les ailes. On les rend plus intenses en éclai-
rant l'aile par-dessus fortement et la plaçant sur un fond noir; de cette
façon il n'y a pas, en effet, de lumière transmise.
Les ailes sont relativement grandes et dépassent notablement le corps en
arrière quand elles sont repliées sur le dos.
La tête est assez bien séparée du corps par des pièces chitineuses;
elle porte des antennes de dix articles très poilus et sans digitules (poils
terminés par un boulon). Les ocelles sont très sombres et légèrement
bleuies.
Les pièces chitineuses du mésothorax sont plus brillantes et plus oran-
gées que le reste du corps , mais l'apodème est à peine plus foncé que les
autres pièces.
Le prothorax porte dorsalemeut deux épines.
Les pattes sont munies de poils , surtout abondants à la partie inférieure
des tibias et sur les tarses. Ceux-ci, terminés par un ongle assez fort, por-
tent en outre chacun trois digitules.
Le style terminal a environ la moitié de la longueur du corps.
La longueur totale de l'animal (style compris) est d'environ 900 à
1,000 (M.
J'ai trouvé ainsi 8 ou 10 mâles ailés; mais, pour la moitié, ils étaient
desséchés sous leur bouclier ; d'autres étaient sur le point d'éclore ; trois seu-
lement étaient éclos et ils semblaient peu vigoureux et incapables de voler.
J'ai observé l'un d'eux en particulier pendant plus d'une heure après son
éclosion, et il est mort sans avoir pris son vol, el sans avoir copule.
Je signalerai enfin que quelques-unes de ces espèces étaient abondam-
ment parasitées (quelquefois jusqu'à 5o p. 100 des individus), en parti-
culier :
— /i2/j —
Aspidïoti s ni:ni;n.K.
Asl'ILHOTI S BRITANNICI S.
mais surtout :
DlASPIS ZAMI*.
DlASI'IS calyptroïdes.
Le parasite esl un Hyménoptère que je n'ai pas déterminé, qui mesure
800 à 900 (x avec des ailes garnis de longs cils.
On en trouve la nymphe à différents stades à l'intérieur de la dépouille
de l'hôte.
L'Insecte parfait perce à son éclosion la peau de l'hôte et le bouclier qui
la recouvre.
Aussi trouve-t-on dans ces espèces parasitées de nombreux exemplaires
où le bouclier porte un trou et ne recouvre qu'une dépouille percée et
parfaitement vidée et nettoyée.
Un cas de siphos supplémentaire chez une Litraria elliptica Lmck,
par M. Iî. Anthony.
Les siphons de la Lutraria elliptica Lmck. sont, comme l'on sait, acco-
lés à la façon des deux canons d'un fusil de chasse: leur longueur esl assez
grande, et leurs extrémités colorées sont d'un rose vif.
Un Mollusque de celte espèce, rencontre à Saint-Vaast-la-Hougue, pré-
sentait une curieuse anomalie de l'appareil siphonien. Sur le cours du bord
dorsal de son double siphon, du siphon expiraleur par conséquent, sui-
vant son plan sagittal de symétrie, il portait un petit prolongement long
de 1 centimètre et demi environ et ayant 2 à 3 millimètres de diamètre.
Ce prolongement offrait en tout l'aspect d'un petit siphon supplémentaire
d'un gris blanc dans ses régions radiale et moyenne, d'un rose vif à son
extrémité. L'extrémité distale de ce petit organe ne présentait aucun ori-
fice et le canal dont il était percé s'arrêtait axant d'avoir atteint cette extré-
mité. Au point de vue structural, il était constitué par la même succession de
couches musculaires que le siphon expirateur lui-même.
L'animal ne présentait dans ses autres organes aucune trace d'anomalie.
Le rudiment de siphon supplémentaire qui vient d'être décrit parait
devoir être interprété comme résultant du bourgeonnement de la paroi
dorsale du siphon expiraleur.
Les recherches bibliographiques que j'ai faites au sujet de cette anomalie
ne m'ont donné aucun résultat, .le crois donc que ce cas est le seul observé
jusqu'à ce jour, de siphon supplémentaire chez un Mollusque acéphale.
La pièce analomique est déposée dans les collections du Laboratoire.
(Laboratoire maritime i>e Saint-Vaast-la-IIocgok.)
— 425 —
Contributions 1 la faune ualacologique m l'Afrique bqi itobialb,
i'\it M. Loi is Germain.
XII
Sun quelques Mollusques nu Congo.
11 y a quelque temps, M. Koubaud a adressé, au laboratoire de Mala-
cologie, une petite collection de Mollusques qu'il venait de recueillir sur
les bancs de sable de l'île de M'Bamou, au milieu du Stanley-Pool, non
loin de Brazzaville. A côté d'espèces connues et relativement communes,
cette collection renferme quelques coquilles qui n'existaient pas encore
dans les collections du Muséum et une espèce nouvelle, le Lanistes bica-
rinatus. Il est donc permis d'espérer que les prochains envois de M. Rou-
iuud augmenteront sensiblement les connaissances que nous possédons sur
la faune malacologique de cette partie du bassin du Congo.
Ennea albioa Putzevs.
1899. Ennea alSida Putzbts, Annales (Bulletin des séances) société royale mala-
cologique Belgique, XXXIV, p. lvi , fig. 5-6.
1901. Ennea albida Dupuis et Putzeys, Annales (Bulletin des séances) société
royale malacologique Belgique, XXXVI, p. xli, fig. i5-i6.
Cette coquille est parfaitement caractérisée par sa forme générale cy-
lindro-conique relativement très allongée, sa spire composée de huit tours
séparés par des sutures assez profondes. L'ouverture pyriforme, bien
arrondie en bas, possède, sur son bord externe, une dent pariétale plus
ou moins prononcée. Le péristome est continu. Le bord externe de l'ou-
verture, très nettement réfléchi, d'abord sinueux dans le haut, est légère-
ment flexueux et encrassé dans sa partie médiane. Le bord columellaire
est dilaté et légèrement réfléchi sur l'ombilic. Enfin les bords marginaux
sont réunis par une forte callosité blanche.
Hauteur : 7-8 millimètres; diamètre maximum : 9 millimètres; hauteur
de l'ouverture : 1 millim. 75-2 millimètres; diamètre de l'ouverture :
1 millim. 5o.
Le lest solide, d'un jaune paille très clair, un peu brillant, subtranspa-
rent, est orné de stries lamellaires à peine obliques, très saillantes, beau-
coup plus fortes au voisinage des sutures auxquelles elles donnent une
apparence crénelée particulièrement caractéristique. Seuls, les deux pre-
miers tours sont presque lisses. D'après Dupuis et Putzeys, l'anima] est
— 426 —
translucide, orné d'une ligne dorsale dont la couleur varie du jaune
orangé au rouge vif.
Cette intéressante espèce n'avait encore été signalée qu'à Nyangwé
(Manyéma), dans le Haut Congo, où elle vit dans les plantations de Café.
Dcpuis et Putzeys signalent également sa présence dans les interstices de
l'écorce du Manguier.
VEnnea albida se rencontrera, fort probablement, dans toute l'étendue
du bassin du Congo.
Brazzeville, 20 avril 1907. Trois échantillons recueillis sous l'écorce
des arbres [Roi bai d].
Achatina tincta Reeve.
iS4a. Achatina tincta Reeve, Proceed. zoological society of London, p. 55,
18^19. Achatina tincta Reeve, Concholog. iconica, V, pi. XI, fig. 29.
1891. Achatina tincta Dautzenberg . Bulletin acad. royale sciences Belgique,
3e série, XX, p. 567.
190/1. Achatina tincta Pilsbrï, in Tryon, Manual of Conchology, 2° série, Pulmo-
nata, XVII, p. 12, pi. XV11I, fig. 21, 22, 2 3.
Un très bel échantillon de petite taille (hauteur : 78 millimètres: dia-
mètre maximum : 46 millimètres) en excellent état de conservation. Il a
été recueilli à Rrazzaville, en décembre 1906. [Roubaud.]
Limicolaria jaspidea Morelet.
180G. Bulimus jaspideus Morelet, Journal de Conchyliologie, XIV, p. i55 (non
Morelet, i863).
1868. Bulimus jaspideus Morelet, Mollusques terr. et fluv. Welwitsch, \>. ii->,
n° 19, pi. Il, fig. 2.
1 X(')8. Limicolaria jaspidea Pfeiffer, Monagr. heKceor. rirent., VI, p. •!<><),
n° 23.
190/1. Limicolaria lucalana Pilsbrï, in Tryon, Manual of Conchology, a' série,
Pulmonata , XVI, p. 262, n° 20, pi. XXIX , fig. 9, 10, il.
Dans son « Manual of Conchology* , M. Pilsrry a changé le nom de Linti-
colaria jaspidea en celui de Limicolaria lucalana[X) parce que Morelet avait
déjà décrit, en i863, un Bulimus jaspideus m. Mais, comme cette dernière
espèce appartient au genre américain Strophocheilus , c'est-à-dire à une
famille absolument différente, la confusion me parait impossible. J'ai
donc cru devoir rétablir le nom de Morelet.
Le Limicolaria jaspidea est une coquille d'un jaune clair sur lequel se
<L) Nom tiré de Lucula, fleuve de l'Angola.
(S> Morelet (A.), Séries conchyliologiques comprenant rénumération de Mollus-
que» terr. et fluv..., ainsi que la description île plusieurs espèces nouvelles, 3" li-
vraison, Pérou, avril iSo'3, p. 180, 11° >o, pi. VIII, lig. 7 [Bulimus jaspideus].
— 427 —
détachent des flammules fulgurantes d'un rouge marron fonce5. La colu-
melle est «l'un très beau violet brillant. Largeur : 33 millimètres; diamètre
maximum : i5 millimètres.
Bordo <lu Congo, à Brazzaville; décembre 1906. Un exemplaire (Rou-
it\i i>).
Ampullaria leopoldvillensis Putzeys.
1 8 ç) S . Ampullaria leopoldvillensis Putzeys, Annale» (Bulletin '1rs séances) société
royalf malacologique Belgique, XXXIII, p. xc, lig. i.
Cette espèce, qui ressemble beaucoup à certaines variétés globuleuses
de Y Ampullaria speciosa Philippi(1), possède un test épais, solide, d'un
marron cbocolat relativement foncé, orné, sur le dernier lour, de zones
fauves, peu visibles. Les stries sont fortes, inégales, un peu serrées. Hau-
teur : 0,4 millimètres; diamètre maximum : 82 millimètres; hauteur de
l'ouverture : 69 millimètres; largeur de l'ouverture : h 2 millimètres (i.
Le Stanley-Pool, près de Brazzaville. Un exemplaire (Roubaud).
Lanistes ovum Peters.
j 835. Ampullaria ovum Peters, Archiv.f. naturg., I, p. 3i.r>.
1 85 1. Ampullaria ovum Philippi, Monogr. Ampull., in Martini et Cuemnitz,
System. Conchyl. Cabinet, p. sa, n° 27, Taf. VI, tig. 2,
1 8 6 5 . Lanites ovum Dohrn, Proceed. zoolog. society ofLondon, p. 2 33.
1866. Lanites ovum Pfeiffer, Novitates Concliolog., II, p. 290.
1 K7g. Meladomus ovum Bourguignat, Mollusques Egypte , Abyssinie , Zanzibar, etc. ,
p. 3G.
1889. Meladomus ovum Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 173.
1897. Lanistes ovum Martens, Beschalte fVeiehth. Ost. AJrik., p. 166.
Un spécimen de très forte taille a été recueilli par M. Roi i;au». Son
lest est solide, d'un vert olive, un peu brillant. Il ne mesure pas moins de
53 millimètres de hauteur pour hi millimètres de diamètre maximum
et constitue dès lors une variété major très caractérisée, (^ette grande taille
rapproche un peu cet échantillon du Lanistes procerus Martens ((), mais
cette dernière espèce possède une spire plus élevée, des sutures plus pro-
fondes et un dernier tour plus ventru. D'ailleurs, la collection du Muséum
!1> Philippi, Monogr. Ampull. , in Martini et Chemnitz, System. Conchyl. Ca-
binet, i85i, p. ho, Taf. XI, fig. 2 (précédemment décrit par Philippi dans les
Zeitschr. fur. Malais., p. 18).
(2) Ces dimensions sont légèrement supérieures à celles du type de Potzeïs
qui mesure seulement 88 millimètres de hauteur pour 77 millimètres d<- lai-
genr maximum.
(:i> Martens, in Pfeiffer, Novitates Conchologicœ , ser. prima, Mollusca e.ttra-
marina; 11, 1866, p. 292, Taf. LXXI, fig. i-a. | Lanistes olivacens, variété pro-
cerus.]
— 428 —
renferme deux exemplaires du Lanistes ovum donnés en 1 85 1 par Peters
lui-même, <"l parfaitement semblables à la coquille dont il esl ici ques-
tion(1).
Lanistes bicarinatus Germain, nov. sp.
Coquille seneslre, plus large que haute, largement ombiliquée: spire
scalariforme , courte, composée de quatre tours à croissance rapide, très
étages, présentant à leur partie supérieure uue carène fort saillante limi-
tant un méplan suturai relativement large et très prononcé; dernier foin-
bien développé, très peu convexe, fortement atténué dans le bas, orné
d'une seconde carène, aussi saillante que la première, située à environ
h millim. 1/2 de celte dernière et à peine atténuée aux environs de l'ou-
verture(3); sommet aplati; suture bien marquée; ombilic très ouvert, en-
touré par une angulosité saillante; ouverture oblique, longitudinalement
ovalaire, très anguleuse en haut et eu bas et présentant, sur un bord
externe, deux angulosités nettement accusées aux points où aboutissent
les carènes du dernier tour ; péristome aigu ; bords marginaux réunis par
une très faible callosité blanchâtre.
Fig. 27. — Lanistes bicarinatus Germain.
Échantillon du Congo, à Brazzaville. Grandeur naturelle.
Opercule concave à nucléus très excentrique rapproché du bord interne,
mince, transparent, d'un corné marron très clair, passant au vert éme-
raude aux environs du bord externe, orné de stries concentriques fines et
i [-régulières.
Hauteur: 21 millimètres; diamètre maximum: 20 millimètres; hau-
teur de l'ouverture : 1 6 millim. 1/2 ; diamètre de l'ouverture : 1 1 milli-
mètres.
Test épais, solide, d'un marron foncé tirant sur le chocolat, plus clair
dessous que dessus, orné en dessous de six bandes infra-carénales (ï) d'un
1 Ces exemplaires proviennent de Mozambique.
(2) Cette deuxième carène se soude à la suture aux tours supérieurs; des rudi-
ments d'une troisième carène intermédiaire s'observent 1res nettement sur les
tours supérieurs.
(3) Ces bandes s'observent seulement au-dessous de la seconde carène.
— 429 —
rouge vineux, inégales H inégalement espacées; stries longitudinales assez
unes, obliques, irrégulières el serrées. Intérieur de l'ouverture bleuâtre.
Les carènes qui ornenl le dernier tour ne sont /ms tranchantes; très sail-
lantes, elles oflrenl une section à angles fortement arrondis.
Cette remarquable espèce s'éloigne beaucoup de Ions les Lanistes connus.
Seul, le Lanistes subcarinatus Pfeiffer pi'ésenle quelques rapports avec
nulle espèce, niais il possède une co«iaille beaucoup plus haute «pie large,
une ouverture régulièrement ovalaire et un dernier tour convexe sur le-
quel la première carène est fort peu marquée et la seconde à peu près
complètement oblitérée. Aucun de ces caractères ne saurait s'appliquer au
Lanistes bicarinatus.
Brazzaville, décembre 1906 (Roubaud). Un exemplaire.
Unio (Nodularia) Roubaudi de llocliebrune.
1886. Zairia elegans de Rochebrunb(,\ Sur quelques Lamellibranches nouveaux
provenant du Congo et de ses tributaires, Bulletin Société malacolo-
gique France, III, p. 12, n° 1 3.
1900. Zairia elegans Simpson, Synopsis of Naiades, Procred. of the Unit. st. na-
tion. Muséum, XXII, p. 862 (Inc. sed.).
M. Roubaud a recueilli, dans le Stanley-Pool, un exemplaire typique
de cette espèce. Je le figure ici (fig. 28). C'est une coquille elliptico-ova-
laire, assez ventrue, bien arrondie antérieurement, avec une région pos-
térieure presque deux fois aussi longue que l'antérieure. Le test, qui a
Fig. 28. — Unio (Nodularia) Roubaudi de Rochebrune (in coll. Muséum).
Exemplaire du Stanley-Pool. Grandeur naturelle.
une apparence anodontiforme assez accentuée, est mince, d'un vert olive
un peu jaunacé vers les sommets et le bord antérieur, orné de radiations
vert émeraude étroites et peu nombreuses. Les stries d'accroissement sont
médiocres, irrégulières, un peu lamelleuses vers le bord inférieur. La
nacre, peu irisée, est légèrement rosée.
(1) J'ai dû changer le nom imposé à cette espèce par le Dr de Rochebrune,
parce que Lea a déjà décrit, en i83i, un Unio elegans. [Lba, Transact. Amer.
jiliilns. society, IV, 1 83 1 , p. 83, pi. IX, iig. i3.]
— /i30 —
L'exemplaire recueilli par M. Roi bu d mesure 5o millimètres de lon-
gueur maximum, ï>5 millim. 5 de hauteur maximum à i5 millimètres
des sommets'1 et 17 millim. 5 d'épaisseur maximum.
Fig. 39. — Unio (Nodularia) landanenti» Shepman.
Copie de ia figure originale de l'auteur. Grandeur naturelle.
Shepman a décrit (2), sous le nom (VUnio landanemis , une espèce du
Congo qui présente de très grandes analogies avec celle du Docteur de
Bochebrune. Je reproduis ici (fig. 29) la figure originale de l'auteur an-
glais. On voit qu'il s'agit d'une coquille ayant sensiblement les mêmes
caractères, mais de forme plus allongée avec un bord inférieur plus des-
cendant. Il est probable qu'il ne s'agit là que d'une seule espèce ; en tous
les cas, les caractères de la dentition font incontestablement rentrer ces
deux coquilles dans son sous-genre Nodularia.
île de M'Bamou, au milieu du Stanley-Pool , près de Brazzaville; jan-
vier 1907.
Note sur quelques Alcyon aires nr goi.fr de Tadjovrah .
par M. Ch. Gravier.
Les Alcyonaires mentionnés ci-après proviennent de diverses parties du
golfe de Tadjourah (Cote française des Somalis) que j'ai explorées en 190/1 ;
ils font l'objet d'un mémoire accompagné de planches qui paraîtra pro-
chainement. Ces animaux sont, peut-on dire, les compagnons des Polypes
coralliaires ; ils contribuent fortement à l'ornementation des récifs. Tous
ceux qui ont pu voir ces êtres dans leur habitat normal, avec leurs formes
si élégantes et si variées, leurs colorations si fraîches et si brillantes, en ont
conservé une impression profonde et durable. Dans ses rrArabische Ko-
rallen», Haeckel parle avec un enthousiasme entraînant et bien compré-
W La hauteur, sous les sommets, est de 2^ millimètres.
(ï) Sciikpman, A new sj>ecies of l nio; Notes jrom the Leyden Muséum, XIII,
1891, p. 11 3, pi. Mil, lig. 3a-3i.
— 431 —
lionsible de ces irbezaubernden Korallenhaine wo jedes Thier zur Blume
wiid-, qu'il est impossible « l< * décrire.
Malgré les recherches ilrs nombreux aaturalistes <|tii. depuis Savigny,
ont rapporté tant de matériaux d'étude de la Mer Rouge, il reste encore
beaucoup à y trouver. Avec les moyens d'action liés restreints <{ui étaient
à ma disposition, j'ai recueilli douze espèces d'Alcyonaires, dont se|>l
étaient connues. Cinq sont nouvelles; deux de ces dernières ont nécessité
la création de deux nouveaux genres, dont l'un devient le type d'une nou-
velle famille.
Voici la liste dos espèces contenues dans cette collection qui emprunte
un intérêt spécial à son lieu de provenance, intermédiaire entre la Mer
Rouge et l'Océan Indien :
1. Sous-ordre dks AI.CIOIMACEA Verrill.
1. Famille des ALGYONIDAE Verrill.
Sarcophytum mycetoides nov. sp.(,).
2. Famille des XENIIDAE Verrill.
Xenia dmbellata Lamarck.
3. Famille des NEPHTHYIDAE Verrill.
LiTHOPHYTIM ARBOREDM Forskàl.
Desdroxephthva cirsium Kûkenthal.
Dendronephthya lanxifera Holm.
Dendronephthya curvata Kûkenthal.
Dendronephthya Kûkenthali nov. sp.
Dendronephthya formosa nov. sp.
II. Famille des SIPHONOGORGIIDAE (Kôlliker) Kûkenthal.
SlPHONOGORGIA MIRABILIS KlunzingCP.
II. Sous-ordre des Gou^ON .ver. a Verril.
Famille des GORGONELLIDAE Wright et Studer.
Juncella gemmacea Valenciennes.
M Bull, du Mus. d'hist. nat., 1907, n° 5, p. 389.
— tâl —
111. Sous-ordre des PEXNATi I.Ailvl Verril.
1. Famille des KOPHOBELEMNONIDAE KôLUker.
Mesobelemnon nov. gen. gracile nov. sp.(1).
2. Famille des SCYTALIOPSIDAE nov. fam.
Scytaliopsis nov. gen. djiboutiensis nov. sp.(3).
Genre Dendronephth.Ya kiikenfhal.
Dendronephthya formosa nov. sp.
Un fort bel exemplaire de cette espèce a été dragué le 20 février igo4,
au récif du Météore, à 20 mètres de profondeur. La forme arborescente de
la colonie est très svelte; la hauteur est de 210 millimètres environ; la lar-
geur maxima, de 80 millimètres ; la base stérile manque. La tige principale
qui s'étend dans toute la hauteur de la colonie donne naissance dans sa
région moyenne à une maîtresse branche presque aussi développée qu'elle-
même et qui se ramifie à son tour. En outre, à divers niveaux, elle émet
des branches de dimensions très variées ; les plus petites sont insérées nor-
malement: les autres fonl un angle aigu avec la partie supérieure de la
tige.
Les Polypes sont groupés par petits bouquets: leur nombre, dans cha-
cun de ceux-ci , parfois réduit à 3 ou k . est fréquemment de ô ou 6 , rare-
ment d'une dizaine. Us forment un angle de 120 degrés environ avec leur
tige basilaire qui est généralement longue de 1 millim. 5 au moins.
Les spicules fusif ormes, incolores, couverts de fines pointes, légèrement
arqués, qui forment leur armature sont beaucoup moins régulièrement dis-
posés que chez beaucoup d'espèces du même genre. Les plus grands d'entre
eux n'ont pas plus de o millim. 35 de longueur; aucun n'atteint, il s'en
faut, le bord libre des tentacules.
Le faisceau de soutien est constitué par de grands spicules teintés en
rose, un peu arqués, terminés en pointe mousse à leurs deux extrémités.
Les plus grands ont jusqu'à 2 millim. 70 de longueur et o millim. i5o de
largeur. Très généralement, il n'y a qu'un seul spicule en saillie sur le
polype; celle saillie ne dépasse pas 0 millim. 70 et est même presque tou-
jours inférieur à cette longueur.
Les spicules de la tige et des branches principales ont les mêmes carac-
tères que les précédents; ils sont seulement, en général, un peu plus grêles,
très irrégulièrement incurvés; les plus grands ont jusqu'à 3 millim. 5 de
M Bull, iln Mus. il'liisi. uni., 1907, n° a, p. i5g.
(î) Ibiil., jqoG. n° 5, p. 391.
— 433 —
longueur; s;ms orientation bien déterminée, beaucoup d'entre eux sonl
cependanl transversaux. Ils sonl également teintés on rose.
Les tentacules possèdenl chacun deux rangées transversales <lc Bpicules
très grêles à surface noueuse.
Dans les parois des canaux, où l'on trouve des ovules bien développes, il
n'existe que de très rares spicules couverts de gros mamelons coniques et
ayant, en moyenne, o millini. 120 de longueur.
Le tégument de la tige principale, qui a 25 millimètres environ de dia-
mètre à la base, est incolore, mais paraît colon? en rose par les spicules. Les
Polypes tranchent par leur teinle blanche sur leur armature rose.
L'espèce qui parait s'éloigner le moins par le port de celle qui est décrite
ci-dessus est celle que Wright et Studer (1889) ont fait connaître sous le
nom de Spoitgodes rhodostkta, que W. Ki'ikenthal (1905) a fusionnée avec
le Spongodes cervicoruis des mêmes auteurs, de sorte que les deux espèces
sont réunies sous le nom de Dendromphtluia ccrvicornis Wright et Studer.
Dendronephthya Kùkenthali nov. sp.
Deux exemplaires de celte espèce ont été recueillis au récif du Météore,
le ao février 190^, par 20 mètres de fond; un troisième a été récolté, en
un point tout voisin du précédent, à i5 mètres de profondeur, le 2 h mars
190A.
L'exemplaire-lype se présente comme un petit arbrisseau comprimé en
éventail, ramifié dès la base; sa hauteur est de 82 millimètres: sa largeur
maxima, de 90 millimètres. La base stérile est fort peu développée. La
tige principale est presque complètement masquée sur l'une des faces.
Les polypes sont disposés en bouquets très serrés les uns contre les
autres, soudés à leur base et plus ou moins fusionnés. A la base des
branches principales, il y a quelques polypes isolés et des groupes de 2 à
G ou 7 polypes; mais dans toute la partie supérieure de la colonie, les
groupes de polypes ne sont pas nettement délimités.
La largeur des polypes, au niveau des tentacules, est, en moyenne, de
0 millim. 70; leur hauteur moyenne, de 1 millimètre. Ils font un angle de
5o degrés environ avec la tige basilaire. Presque tous ont leurs tentacules
à l'état de complète extension.
L'armature des polypes est formée par de nombreux spicules plus ou
moins arqués, dont la surface est hérissée de gros tubercules coniques et
qui ne montrent pas un groupement régulier en chevrons. Les plus grands
d'entre eux ont o millim. 60 de longueur et 0 millim. 07 de largeur; au
voisinage des tentacules, ces spicules sont remplacés par de petits bâton-
nets rectilignes disposés parallèlement au plan de symétrie et très drus.
Les tentacules ont leur armature constituée par un très grand nombre de
corpuscules cylindriques, à extrémités arrondies, de longueur variable,
— àSâ —
droits ou arqués; quel({ues-uns sont en massue. Les pins grands ont
(i million, o/io de longueur et o millim. 01O de diamètre.
Le faisceau de soutien est composé de spicnles dont un ou deux, paral-
lèles on légèrement divergentes, sont en saillie. Les plus grands ont
9 millim. 3 de longueur et o millim. 20 dans leur largeur maxima. L'ex-
trémité saillante n'a pas plus de 1 millimètre de longueur; elle est lisse et
incolore: au-dessous, on remarque des saillies à pointe mousse assez serrées
les unes contre les autres; toute cette partie épineuse est d'un beau jaune
soufre. La tige et les parties des branches principales non recouvertes par
les polypes sont renforcées par des spicules semblables à ceux du faisceau de
soutien , mais de courbure plus irrégulière encore: quelques-uns ont près de
5 millimètres de longueur. Vers la partie inférieure, des spicules incolores
de même forme se mêlent aux jaunes. La partie basilaire stérile, peu déve-
loppée, est armée de gros spicules arqués et d'autres corpuscules de formes
très irrégulières tout couverts de grosses épines. Dans la paroi des canaux,
je n'ai pas trouvé de spicules.
La colonie tout entière est «l'un beau jaune soufre à cause des spicules;
les polypes se détachent en blanc sur leur armature.
Les deux autres exemplaires sont fixés chacun sur une valve de Maliens
régula Forskâl. L'un d'eux n'a que que des spicules incolores, de sorte que
la colonie tout entière est blanche.
L'armature toute spéciale des tentacules et de la face inférieure des Po-
lypes rapproche la forme décrite ci-dessus du Spongodcs albida recueilli dans
la baie de Suez par Aurivillius et pour lequel Holm (1896) créa le sous-
genre Panope et aussi du Dendronephthyn (Spongodes) pumilio Studer de
Sagami-Bay. Mais le port et la composition du faisceau de soutien sont
différentes dans les trois espèces. Par le port et le mode de ramification .
celte espèce nouvelle du golfe de Tadjourah que je dédie à \Y. Kukentltal.
auteurs d'importants travaux sur les Alcyonaires, ressemble au Uendru-
nephlhya (Spongodcs) flava May, de Madagascar.
Sur la biologie d'un Algyonidè (Sarcophytum mycetoides Gravieb)
du golfe de tadjourah ,
par M. Ce. Gravier.
Chez un Alcyonidé du golfe de Tadjourah que j'ai décrit récemment, le
Sarcophytum mycetoides (l), les Algues unicellulaires qui sont extrêmement
abondantes dans toutes les parties de la colonie, s'y présentent sous deux
(,) Bull, du Mut. d'hist. nutur., 1907, n° 5, p. 335.
— 435 —
«Hais. Les unes sont en forme de sphères ayant en moyenne 8 \i de dia-
mètre, avec un noyau un peu comprime" n'ayant guère plus de 9 n dans
sa plus grande dimension; à coté du noyau, il existe toujours un corps
sphérique, très réfringent, de volume un peu supérieur ;i celui du DO-yaii .
il y a parfois, mais exceptionnellement, deux de ces corps. Le protoplasme
de ces Algues est hyalin, presque transparent. Elles sont presque localisées
dans les polypes; elles sont surtout nombreuses dans les tentacules dont elles
remplissent en grande partie la cavité et où elles sont libres. Elles pénètrent
parfois à l'intérieur de l'endoderme et, au voisinage de la face supérieure
de la colonie, elles forment, sur la paroi des loges des antozoïdes, un re-
vêtement presque continu. L'accumulation des Zoochlorelles , dans les parties
exposées à la lumière, se constate chez la plupart des Alcyonaires (Hourne,
1900) et chez beaucoup de Polypes coralliaires (J. Stanley-Gardiner, 1898,
Duerden, 190^).
L'autre forme de ces Algues unicellulaires est toute différente. Elles sont
moins régulières, généralement allongées et de plus grandes dimensions
que les précédentes, car elles ont souvent de 16 à 18 f* de grand axe.
Leur contenu est opaque, granuleux, coloré en jaune ocre assez foncé;
leur noyau, très petit, car il mesure à peine 3 t*. de diamètre, n'est visible
(pie dans les coupes. Tandis que les premières sont localisées dans les par-
ties exposées à la lumière, celles-ci sont presque toutes situées dans l'épais-
seur du mésoderme. Elles y forment des réseaux irréguliers , à mailles très
serrées, avec des anastomoses très fréquentes. Elles sont accumulées dans
des lacunes où elles sont en contact immédiat avec le mésoderme. Elles s'y
multiplient, car on constate dans les coupes faites à divers niveaux , qu'un cer-
tain nombre d'entre elles sont en voie de dédoublement. En bien des points , le
diamètre de ces sortes de lacunes creusées dans le mésoderme est le même
que celui des Zoochlorelles; en certains autres, il est plus grand. Tout se
passe comme si les Zoochlorelles mangeaient leur propre chemin en sécré-
tant une diastase appropriée. C'est par l'endoderme évidemment que se fait
la pénétration; grâce à l'active multiplication de ces Algues, l'envahisse-
ment se poursuit sans cesse.
Miss Edith M. Pratt a signalé (1903), dans l'ectoderme et dans l'endo-
derme du Sarcophytum glaucum Quoy et Gaymard , la présence de cellules
jaunes qui paraissent être semblables à celles dont il est question ici , et qui
s'accumuleraient aussi dans le système des canaux endodermiques.
Ce sont ces Zoochlorelles mésodermiques qui , en réalité , par leur ex-
trême abondance, donnent à la colonie sa coloration. D'après Duerden
(1902), ce sont aussi des Algues unicellulaires analogues à celles dont il
s'agit ici, qui seraient également la principale cause de la coloration des
Madreporaria ; l'intensité de la coloration serait en rapport avec le degré
d'accumulation des cellules jaunes.
Les Zoochlorelles peuvent jouer indirectement un rôle dans la nutrition
Muséum. — xm. 3o
— 436 —
générale de la colonie; par les canaux où elles vivent, elles favorisent la pé-
nétratioa de l'eau et, par suite, des matières nutritives, dans toutes les
parties du mésoderme et constituent à ce point de vue un adjuvant au sys-
tème des canaux endodermiques.
On trouve quelques-unes de ces Algues dans la capsule de l'ovule du
Sarcophytum myeetoides en voie de développement, de sorte (pie l'associa-
tion est déjà réalisée avant que la cellule femelle , mère d'une future colo-
nie, se soit détachée de celle qui lui a donné naissance.
Enfermées dans le mésoderme, jusqu'à la partie inférieure du pied, dans
les régions soustraites à l'influence de la lumière, il est probable que ces
cellules jaunes sont incapables de se procurer par elles-mêmes les maté-
riaux dont elles ont besoin et que, par conséquent, elles vivent aux dépens
de leur hôte. L'ovule est déjà envahi avant de parvenir à l'état de maturité.
Quand le mésoderme a pris quelque développement, ces cellules jaunes
doivent y pénétrer et s'y multiplier. Elles fournissent ensuite des spores
d'où dérivent vraisemblablement les Zoochlorelles qui habitent les Polypes.
Sur une cloison d'un autozoïde, j'ai observé une fois, à côté d'une de ces
Zoochlorelles du mésoderme, des corps fusiformes aux extrémités effilées et
d'autres corps de même volume et de même aspect non étirées en pointes.
11 est bien probable que ces spores correspondent à la phase intermédiaire
entre la forme mésodermique et celles des autozoïdes. Celles-ci exposées aux
radiations solaires forment sans doute, grâce à celles-ci, des matières de
réserve? Peuvent-elles transmettre à l'animal qui les abrite une portion de
ces substances hydrocarbonées? La question n'est pas élucidée aujourd'hui,
tant s'en faut. Brandt (1 883) et Famintzin (1889-1892) ont exprimé sur
ce sujet des opinions contradictoires.
On voit un certain nombre de Zoochlorelles des parties extérieures des
autozoïdes pénétrer dans l'endoderme. H semble bien acquis aujourd'hui
qu'un grand nombre d'entre elles sont digérées par leur hôte. Il y aurait
ainsi à distinguer deux périodes dans la vie de ces organismes végétaux :
une première phase pendant laquelle ils vivent à l'état parasitaire, à l'inté-
rieur du mésoderme de leur hôte, et une seconde phase durant laquelle
elles pourvoiraient à leur propre subsistance et contribueraient en même
temps et directement à l'alimentation de la colonie qu'ils habitent. Une par-
ticularité de structure semble être en faveur de celte hypothèse : c'est la
réduction frappante de la musculature et, par suite, la passivité des auto-
zoïdes qui paraissent être mal armés pour se livrer à une chasse active. J'en
;ii examiné un très grand nombre; dans aucun je n'ai trouvé trace de proie
animale. Miss Edith M. Pratt (1900) a constaté le même fait chez beau-
coup d'Alcyonaires tropicaux et a signalé chez ces animaux la bible étendue
de la surface digestive contrebalancée par l'accroissement du nombre des
Zoochlorelles.
Si les choses se passent bien ainsi, ce qui est fort vraisemblable, il y au-
— /i37 —
rail un parallélisme assez complet cuire les relations des deux parties de
l'association et relies qui onl été indiquées par (ïamhle el keeble (190^1)
entre les Convoluta el les cellules vertes ipii vivenl à leur intérieur.
fia capsule de l'unir rie ces Turbellariés possède une riche collection <!•■
cellules incolores, verl pâle et vertes. Les cellules pâles, qui semblent être
un stade saproph\ liipie dans l'évolution des cellules vertes, se montrent à
une époque précoce du développement, au voisinage immédiat de la bouche;
là, elles deviennent, vertes, se divisent et son! portées à la périphérie du
corps, où elles séjourneront désormais. Elles ne s'en échappent pas : elles
sont digérées par leur hôte ou meurent avec lui.
En somme, l'Alcyonaire tire profil de l'Algue; celle-ci le parasite dans
la première période de son évolution , sans contrarier apparemment le dé-
veloppement de son hôte; elle lui assure en grande partie son alimentation
durant la seconde période. Il y a, entre les deux colonies étroitement liées
l'une à l'autre, bénéfice réciproque et alternatif. Il n'en est pas moins vrai
qu'il y a entre elles une association qui, par bien des côtés, rappelle les
Lichens. Chez ces derniers, il s'en faut que la symbiose soit toujours aussi
harmonieuse qu'on se la représente quelquefois. A. Elenkin (1901) a souli-
gné l'insuffisance de la théorie du «consortium n ou de la «symbiose mu-
tualistiquen développée par Reinke et par de Bary et qu'aucun fait positif
ne justifie. Il rappelle le cas des gonidies perforées par les hyphes, étudié
par Bornet et Hedlund , et celui des gonidies digérées par les hyphes ( Er-
rera, Lindau, Bitter, Elenkin). Dans ces cas, il y a, non pas symbiose, mais
rrendosaprophytisme b.
Notice préliminaire sur les Alcyonaires de l'expédition Ciiarcot,
par M. Louis Roule,
PROFESSEUR A LA FACULTE DES SciEIVCES DE TOULOUSE.
La collection de ces Alcyonaires comprend cinq espèces, réparties en
quatre genres :
Thodarella sp.
Rhopalonella pendulina nov. gen. nov. sp.
MOPSEA DICHOTOMA L.
Mopsea elongata nov. sp.
Primnoisis ramosa Thoms. et Richt.
Des quatre genres, l'un, Rhopalonella, est. nouveau. Des cinq espèces,
deux sont nouvelles, l'une dans le genre Rhopalonella (Rh. pendulina),
l'autre dans le genre Mopsea (M. elongata).
Thouarella et Rhopalonella appartiennent à la famille des Primnoïdés;
3o.
— 438 —
Mnpaca ft Primnoisis entrent dans la famille des Isidinés. Ces deux familles
font partie du sous-ordre des Gorgonidés. Aucun autre sous-ordre des Al-
c>onaires n'est représenté dans la collection, bien que plusieurs Alcyonidés
et Pennatulidés aient été signalés comme vivant dans les mers antarctiques.
Thouarella sp.
N° 861. Quelques fragments de colonie. Ile Anvers, Baie Biscœ; dragué
à 110 mètres. 11 février 1905.
Ces fragments ne peuvent donner aucune détermination spécifique pré-
cise. Ils paraissent toutefois se rapporter d'assez près à Th. antarctica. Val.
It Ii..ji.iI<.ii< -lia peiicliiliiia nov. gen. nov. sp.
Colonie ramiûée suivant plusieurs plans, composée d'un tronc principal,
dressé et vertical, portant de nombreuses branches horizontales ou pen-
dantes, fines et de faible longueur, indivises ou ramifiées. Les brandies
s'attachent au tronc suivant une disposition alterne assez irrégulière. L'en-
semble de la colonie offre l'aspect d'un écouvillon . ou d'une brosse rince-
llacons.
Polypes rapprochés les uns des autres, attachés aux branches suivant
une disposition alterne assez confuse. Espacés vers la base des branches, ils
deviennent plus nombreux et plus serrés vers le milieu et le sommet libre.
Aussi la plupart des branches ont-elles une forme de massue {pÔTcxXov,
massue), d'où le nom du genre. Armature spiculeuse composée de grandes
écailles, dont les supérieures, sur les Polypes, s'arment d'une épine mé-
diane d'autant plus longue qu'elles sont placées plus haut.
Substance de l'axe cornée et souple, sauf à la base élargie et servant à la
fixation . qui est encroûtée de calcaire.
N° 638. — Deux grands échantillons, dont un complet.
Nos 639 et 660. — Fragments de colonie.
Ces échantillons ont été trouvés frais dans des nids de Cormorans à l'île
Wandel, le 1 5 novembre 1906.
MoPSEA DICHOTOMA L.
N° 66 1. — Un échantillon, de même provenance que les trois précédents.
Mopsea elongata nov. sp.
Branches grêles, longues, peu nombreuses: polypes petits, espacés; spi-
cules minimes, irréguliers, très épineux.
N° 64 1. — Un échantillon, de même provenance que les précédents.
Celte espèce se rapproche beaucoup de M. dichotoma L. Elle s'en écarte
par ses branches plus longues, moins nombreuses, moins serrées, ce qui
— 439 —
lui donne un porl tonl différent, et par ses polypes pins petits, plus
espacés.
Prihnoisis bamosa. TIiomis. el Rioht.
N° 84t. — Plusieurs fragments. Ile Anvers; dragué à 1 10 mètres.
Les Pkntopktia malgaches de l'Herbier im Moséi \i
ET LA VARIATION DANS UN GENRE EXOTIQUE,
PAR MM. COSTANTIN ET GaI.LAND.
Le genre Pentopetia , dont on connaît trois espèces autrefois décrites par
Decaisne(1), est facilement reconnaissable parmi les Asclépiadées-Périplocées
à ses cinq filaments coronulaires insérés entre les lobes des pétales. L'élude
de ce groupe, que nous avons pu faire grâce aux matériaux de l'Herbier du
Muséum et à l'aide de documents rapportés par M. Geay, nous a paru in-
ressante; il nous a été permis de vérifier, une fois de plus, la tendance à la
pulvérisation des espèces linnéennes que Ton observe partout à la surface
du globe.
Ces variations se manifestent principalement dans les caractères sui-
vants :
i° Dans la forme et les dimensions des feuilles;
2° Dans la pilosité qui recouvre ou non ces organes;
3° Dans la longueur de la coronule;
4° Dans la forme et la pilosité des étamines.
Entre les types anciens de Decaisne qui paraissaient si distincts , comme
si un abime les séparait, nous avons trouvé une série de formes transition-
nelles, de sorte que la conception de l'espèce primitive se trouve assez pro-
fondément modifiée.
On sait maintenant que les petites espèces ont une importance et une
stabilité qu'on ne soupçonnait pas autrefois ; mais nous croyons qu'essayer
de les découvrir dans les herbiers , en multipliant indéfiniment les espèces ,
serait une méthode fâcheuse. La création de petites espèces n'a d'intérêt et
ne parait justifiée que lorsqu'on opère , comme Jordan ou M. de Vries ,
par culture, en suivant les mêmes formes pendant une longue série d'années.
D'ailleurs, le travail de pulvérisation de l'espèce devra toujours être accom-
pagné du groupement des types , de sorte que l'espèce linnéenne , au sens
large, aura toujours sa valeur pratique; malgré cela, il est utile de signaler
les variations dans les formes sériées, leur enchaînement et leur subordi-
nation.
(1' P. androtaemifolia , cotoneaêter et gracilis.
— 440 —
Le tableau des espèces et variétés anciennes et nouvelles, ([ne nous clas-
sons dans le genre Penlopelia ou que nous en rapprochons, va nous per-
mettre de saisir l'ensemble de la variation dans ce genre et de comprendre
la tentative que nous venons de faire de synthétiser et de subordonner les
représentants de ce groupe.
Nous avons trouvé, par exemple, entre deux types de Dceaisne, le Pen-
topefia androsœmifolia (à grandes feuilles de texture délicate et d'une teinte
uniforme sur les deux faces) et le P.gradlis (à feuilles très petites, mais
de consistance ferme et fortement colorées à la face supérieure), une série
de termes de passage. Avec les variétés multijlora (de Boivin non publiée),
lanceolata, ovalifolia, on voit progressivement les dimensions des feuilles si
larges du P. androsœmifolia diminuer et la texture de la feuille changer, de-
venir plus ferme, se rapprochant peu à peu de la consistance du cuir.
De même, le brunissement delà face supérieure des feuilles qui s'ébauche
dans le P. androsœmifolia , var. Cowani, s'affirme dans les autres variétés
précitées.
En même temps que les dimensions et la texture des feuilles varient,
leur forme subit des modifications notables. Largement ovalaire, à base en
coin ou arrondie dans le P. androsœmifolia type, le contour présente dans le
multijlora de Boivin des formes analogues avec des dimensions moindres;
le limbe devient lancéolé dans le lanceolata et ovale arrondi dans Yovali-
folia. Dans le P.graeilis, les feuilles sont polymorphes : quelquefois ovalaires ,
très petites, d'autrefois linéaires, et ce dernier exemple peut nous offrir
une transition vers le P. graminifoUa , qui a des feuilles tout à fait li-
néaires, mais d'une longueur extraordinaire et d'une élroitesse excessive
(9 centimètres x 1 millimètre). Dans le genre Penlopelia, tel que nous le
concevons maintenant, cette dernière espèce nouvelle paraît placée nette-
ment en dehors des autres et constiluerait un stirpe absolument distinct si
l'on faisait abstraction de ces feuilles linéaires du P. gracilis. Mais ces der-
nières sont petites (2 centim. 5 X 1 millimètre) et elles sont accompagnées
de feuilles ovalaires; de plus, les feuilles ne sont pas en fascicules sur la
tige par suite d'un raccourcissement des entre-nœuds, comme cela s'ob-
serve dans le P. graminifoUa , de sorte qu'on peut dire que cette espèce est
bien à part et qu'elle est presque sans lien avec les autres types du
genre.
La comparaison des formes dans les feuilles de dimensions moyennes
(dans le genre) - — ayant 2 à 3 centimètres de longueur — pourrait ame-
ner à penser que nous n'avons pas assez multiplié les espèces; après mur
examen, nous nous sommes décidés à ne pas élever ces variétés à l'état
d'espèce à cause de la constance de l'étamine et malgré la variation de la
coronule. Les échantillons nombreux de Y androsœmifolia et bien typiques
que nous avons pu étudier, nous ont appris que les caractères lires de ce
dernier organe avaient une assez grande constance; d'ordinaire, ces lila-
— /l/ll —
monts font longuement saillie hors de la corolle ou sonl enroulés en spirales
dans le boulon. La longueur relalive de ces ûiaments, par rapport a celle
des lobes de la corolle, nous avait d'abord paru constituer un critérium
important pour la distinction des espèces*1' ; nous avions été" amenés ainsi à
distinguer deux groupes de formes, celles à longues coronules et celles à
courtes coronules : dans le premier groupe se placent outre Yandrosœmi-
folia, le pilosa, le glabra et le multijhmi ; dans le second, le graminifolia,
mnnata, Thouarsi, ovalifolia, lanceolata, gracili» et cotoneaster. Nous recon-
naissons cependant que la longueur des filaments de la coronule est sus-
ceptible de certaines variations et nous n'avons pas cru devoir séparer la
variété cordi/blia des androsœini/blia , dont la coronule est souvent un peu
plus courte que la corolle. L'aspect des feuilles du multiflora, de Yorali-
folia et du lanceolata sont si semblables qu'y est bien dillicile de les sé-
parer, étant donné la grande constance du caractère de l'élamine, qui est
surmontée partout d'un appendice étroit, assez long et complètement cou-
vert de poils. Ces poils sont, en outre, en général très abondants en dedans
du filet de l'élamine; mais ils sont rares et disséminés sur le dos de l'an-
thère; ils se multiplient d'une manière exagérée sur celte dernière région
dans la variété pilosa, à coronule longue, qui ressemble à s'y méprendre
par l'aspect des feuilles à la variété lanceolata où < es poils du dos de l'an-
thère existent, mais sont moins abondants, et où l'appendice de l'anthère
est plus triangulaire, élargi à la base.
L'élamine est, au contraire, à anthère glabre et dépourvue d'appendice
étroit et poilu; elle n'a qu'un simple mucron terminal pointu, court, glabre
(ou avec un ou deux poils) dans le P. cotoneaster et dans toutes les formes
qui se groupe autour de ce type : Thouarsi, Acustelma, Pentopetiopsis. Le
caractère de l'étamine paraît correspondre à un caractère de stirpe, car,
dans le P. graminifolia si distinct, l'anthère, également glabre, a une forme
générale très caractéristique : l'ensemble des étamines groupées au-dessus
du pistil a une forme conique, au lieu d'avoir une forme ovoïde arrondie,
parce que les anthères sont à dos nettement triangulaires, le mucron ter-
minal triangulaire faisant corps et étant en parfaite continuité de direction
avec le dos de l'anthère , de sorte que l'ensemble constitue un triangle iso-
cèle allongé et le faisceau des anthères un cône pointu.
La constance de l'étamine nous amène à rapprocher ainsi des formes
que la longueur de la coronule semblerait nettement séparer : multiflora,
pilosa, ovalifolia, lanceolata, qui se relient par des transitions insensibles
à ïandrosœinifo/ia{i). Cette manière de voir nous amène à penser que dans
un stirpe (espèce large), il peut y avoir des variations importantes dans la
coronule.
<l) Caractère déjà employé par Schumann.
W Le P. gracili» lui-même devrait être englobé dans ce stirpe; mais nous le
laissons en dehors comme dernier terme de la série et comme type ancien de
Decaisne.
— 442 —
Celle conclusion peut avoir des conséquences importantes pour le stirpe
cotoneaster, dans lequel s'observent des variations plus exagérées encore de
la coroDiile, car nous sommes maintenant amenés à rattacher à ce stirpe
I Aciislehna Grandidieri de Bâillon, à coronule petite, et le Penlopeliopsis
ovalifblia Gost et Gall.
Ces deux dernières formes ont tous les caractères du cotoneasttr ; les
feuilles sont identiques notamment, mais, dans les deux dernières, la coro-
nule devient très courte, réduite à des filaments courts ou à de petites
écailles (comme s'il s'agissait d'un Cryptolepis) dans ÏAcustelma; la réduc-
tion de cet organe est encore plus grande dans le Pentopeliopsis , où il pa-
rait quelquefois manquer ou bien n'être souvent représenté que par de
toutes petites soies à peine perceptibles.
Ce stirpe cotoneaster qui a , dans le type , des feuilles petites , ovalaires ,
cotonneuses, blanches en dessous et brunes en dessus, avec des poils courts
appliqués, est susceptible de varier dans une autre direction. Dans la forme
glabra, qui est presque une espèce tant elle est aberrante, non seulement
la coronule est très longue , mais les feuilles , d'abord tomenteuses pubéru-
lentes , se dépouillent de bonne heure et deviennent glabres. La même dis-
parition d'un tomentum éphémère s'observe dans la variété Thouarsi, qui
a, en outre, les feuilles plus grandes et terminées par un appendice ou
mucron assez long (5 millimètres); la consistance des feuilles dans tous ces
types est assez ferme et les colorations très différentes sur les deux faces.
L'exagération du mucron, l'allongement des feuilles à nervures secon-
daires plus marquées et pennées caractérisent le P.pinnata, qui se rattache
au groupe des cotoneaster par ses grandes fleurs rouges, étoilées, à gy-
nostème saillant hors de la fleur étalée.
Telles sont les variations observées dans le groupe des Pentopetia, elles
montrent la sériation des formes et leur subordination. 11 serait utile de
compléter ces données par des recherches expérimentales sur la fixité de ces
diverses variétés et sur leur importance.
Quel que soit le sort réservé par l'avenir à ces divers types que nous
venons de définir, il nous paraît bien établi que ce genre , essentiellement
malgache, a évolué dans cette île d'une manière assez curieuse. Jusque
dans ces dernières années, on n'avait pas trouvé de représentant en dehors
de la grande île africaine; M. Schlechter(1)a découvert cependant, en 1896,
un représentant du même groupe au Natal. Ce fait de géographie bota-
nique est assez intéressant et mérite d'être approfondi.
D'après cette découverte, il y aurait peut-être lieu de penser, comme le
voulait Bâillon, que le genre Pentopetia peut et doit se relier aux Crypto-
(l) Pentopetia naialensts Srlilechter (Journ. o/Botany., XXXII, 1896, p. 957).
Tableau synoptique des espèces de pbntopitia de MADAGASCAR.
CoroDule dépassant nel
(émeut les lobes de{
la coiolle
Feuilles dépassant :"> centimètres de longneur. —
a. feuilles atténuées a la base, typ»; b. feuilles ar-
rondies a la base eoriifoKë Gost. el Gall. ; », feuilles
épaisses, à face supérouie plus fooeée rar. Comani
Cost. et Gall
Feuilles tl'abord un peu rotmiwusr» , ia|ii-
demeni glabres , anthère a mucron pointa
à a-3 poils au bout
Anthères très poilues
sur le do9 ; feuilles
petites, i cent. 5-
a cent. 5 , lancéolées
ou ovales ; feuilles de
a couleurs
■3
Ci.
Feuilles glabres;
anthère a ap-
pendice étroit, '
très poilu..
I*. i ■inHosimiiui m Dcne.
P. cotonkastkh »ar. glatira
Cost. et Gall.
P. ANDBOSAEMIFOI.IA V il I . /n'/'-sd
Cost. el Gall.
|
Coronule plus courte
que les lobes de la
eorolle (quelquefois
1res courte , repré-
sentée par de petits
filaments très courts).
En
Anthère peu ou pas
poilue sur le dos;
feuilles ovalaircs ,
3 centimètres ; fleurs
petites nombreuses..
Feuilles très étroites, graminiformes (9 centi-
mètres de longueur x î-a millimètres de lar-
geur), lasciculées par raccourcissement des
entre-nœuds
Nervures secondaires
très noires , pennées ,
très apparentes ; face
inférieure glabre ;
mucron terminal de
1 centimètre de long;
feuille de 9 centi-
Face supérieure ! mètres x 4 cenlimè-
fortement co-/ 1res
lorée . . . \ Nervures secondaires
non très appa-
rentes ; face supé-
rieure brillante ; face
inférieure d'abord
cotonneuse ; mucron
de 5 millimètres de
long
Face supérieure non fortement colorée. . .
/ Feuilles ovales i5-i8
millimètres de lar-
geur ; anthère poilue
sur le dos a appen-
dice étroit
P. ANDROSAEMIFOLIA \ai', tltul-
tifhra Boivin.
P. GRAWNIF0LIA Cost. et Gall.
P. PINNATA Cost. el Gall.
3
"S.
Feuilles glabres.
2 te
.3 c
o o
3 a
3 s
Feuilles coton-
neuses
Feuilles elliptiques ter-
minées eu pointe
3-2 cent. 5 ; anthère
à appendice élargi
en bas
Feuilles ovales ou liné-
aires ( a5 millimètres
x 1 millimètre) ....
Coronule allongée. . . .
Coronule courte a mil-
limètres
Coronule nulle ou re-
présentée par une
petite soie
P. cotoneaster var. Thouai si
Cost. et Gall.
P. ANDROSAEMIFOMA var. COr-
difolia.
P. ANDItoSAEMIFOLIA Var. Dril-
lifolia Cost. et Gall.
P. ANDROSAEMIFOLIA Var. /flll-
ceolata.
P. gbacilis Dcne.
P. COTONBASTER Dcne.
P. cotoneaster var. {(U.ltelmcl
(= Acustelma Grandidieri
Bâillon).
P. cotoneaster var. Pentopet-
iopsis (Pentopetiopsis ovali-
folia Cost. et Gall.).
lepis, où les organes cnronulaires sont réduits à de petites écailles'1'. Nous
laissons do côté, pour le moment, cotte question qui nous entraînerait
trop loin de notre sujet. Que le groupe des Pentopelia soit un genre auto-
nome ou une section des Crypto/epis , pou nous importe: quelle que soit la
solution adoptée sur ce point, son individualité u'en subsiste pas moins
complète, et son importance pour la caraetérisation de la llore malgache
demeurera entière.
Un NOIVEAU CRINUM DU MOZAMBIQUE,
PAR M. D. Bois.
• Le service de la culture du Muséum a reçu de M. Vasse, chargé de mis-
sion, le 8 septembre ioo5, un envoi de graines, de bulbes et de tuber-
cules récoltés dans le cours de son voyage en Afrique orientale portugaise.
Trois plantes provenant de cet envoi et appartenant à la famille des
Amaryllidées viennent de fleurir dans nos serres.
L'une est YHœmanthus mukiflorus Martyn, plante répandue dans toute
l'Afrique tropicale.
La seconde est le Crinum fimbriatulum Baker, remarquable par ses
feuilles glauques et ses superbes fleurs d'un blanc pur, teintées de rose
carné sur la partie médiane externe des divisions.
Ces deux plantes ont été récollées sur les bords du Poungoué , dans la
région de Guengère.
La troisième constitue une espèce nouvelle dans le genre Crinum (sec-
lion Codonocrinum). En voici la description :
Crinum Vassei, nov. sp.
Bulbo magno ovoideo; foliis lineari-loratis acuminatis margine scabris;
scapo compresso; umbellis i5-floris; spathae valvis caducis; pedicellis bre-
vissimis; periauthi iufundibuliformi 20 cent, longi, tubo cylindrico roseo
curvato, segmentis lineari-lanceolatis tubo paulo brevioribus albis cum
stria (vitta) rubra longitudinem mediam decoratis: staminibus limbo dis-
tincte brevioribus ; stylo staminibus lougiori segmentis perianthi aequantia ,
stigmate capitato.
Bulbe ovoïde-conique, de 10 centimètres de diamètre, sans col distinct,
à tuniques brun clair. Feuilles au nombre d'une dizaine, d'autant plus
étroites qu'elles naissent plus près du centre de la rosette, où elles sont
(l) Le genre Acu»telma constitue, selon Bâillon, trie passage des écailles des
Cryptolepis asiatiques aux longues squames subulées des Pentopetia* [Bull Suc.
I,i un. de Paria, II, n" 101, p. 802).
— 445 —
linéaires; les extérieures ayant de 5o à G<> centimètres de longueur sur
5 centimètres de largeur à la base et se rëtréeissanl graduellement vers la
pointe; de couleur vert pùle, à nervures saillantes à la face supérieure et ;'■
bords scabres ( munis de petites écailles rigides). Hampe naissant latérale-
ment et atteignant a5 centimètres de hauteur, très aplatie, verte, teintée
de brun et glaucescente.
Spalhe caduque. (11 n'y en avait aucune trace au moment de l'épanouis-
sement des Heurs.)
Fleurs légèrement parfumées, disposées en ombelle, au nombre de îO et
s'épanouissant successivement de l'extérieur vers le centre de l'inflores-
cence, portées par des pédicelles de longueur variable : ceux des Heurs de
la périphérie n'excédant pas a5 millimètres, ceux du centre beaucoup
plus réduits, presque nuls.
Pénanthe infundibuliforme , à tube un peu courbé, de 10 à ia centi-
mètres de longueur, de teinte rose; à segments linéaires-lancécolés , longue-
ment atténués dans leur partie inférieure : 3 extérieurs plus étroits, de
9 centimètres de longueur sur î centimètre de largeur; 3 intérieurs ayant
10 centimètres de longueur et 9 centimètres de largeur. Toutes les pièces
du périanthe sont récurvées au sommet; elles sont blanches, avec une
bande rouge clair nettement dessinée sur les deux faces et dans toute la
longueur.
Elamines et style défléchis dans la même direction.
Filets blanc rosé, un peu plus courts que le périanthe, ayant une lar-
geur moindre d'environ a centimètres. Anthères linéaires, arquées, brun
jaunâtre, de 5 millimètres de longueur.
Style rouge vif, atteignant presque la pointe des segments du périanthe.
Stigmate capité; ovaire de i5 millimètres de longueur, vert.
Fleurs épanouies du 29 mai au 3 juin 1907.
Cette espèce doit être placée à côté des Crinum crassipes Baker et pedi-
cellntum Pax.
Elle se distingue du premier par : les feuilles beaucoup moins larges
(5 centimètres au lieu de 10); les pédicelles plus courts; le tube du pé-
rianthe courbé au lieu d'être presque droit, rose au lieu d'être vert; les
divisions du périanthe plus longues (9 à 10 centimètres au lieu de 7 à
8 centimètres); les étamines nettement plus courtes que le périanthe au
lieu d'être d'une longueur presque égale.
Elle diffère de C. pedicellalum par : les fleurs plus nombreuses dans l'in-
florescence (16 au lieu de 9); les pédicelles beaucoup plus courts (ils ont
5 centimètres de longueur dans le C. pedicellatum); les segments du pé-
rianthe nettement marqués, sur les deux faces, d'une bande méthane lon-
gitudinale rouge au lieu d'être blancs et seulement teintés de rose sur la
face externe ; les anthères plus courtes ( F millimètres de longueur au lieu
de 10).
446
Elle se distingue nettement des C. Kirkii Baker, Johnstoni Baker, Lu-
rardœ N. E. Brown, el autres espèces voisines dont l'inflorescence est
munie dune spalhe persistante de grandes dimensions.
Le Crinum Vassei est une plante superbe qui mérite d'être recommandée
aux amateurs d'horticulture.
Plantes récoltées par M. T. Obalski dans l Amérique dv Nord,
par M. Paul Danguy.
Cette liste est rémunération des espèces d'un herbier de 1 1 6 échantil-
lons entré au Muséum le 21 décembre 1906. Les 82 espèces qu'il renferme
ont été récoltées par M. T. Obalski dans la Colombie britannique, sous le
Go6 degré de latitude Nord , entre le i5 juin et le i5 août 1906.
Renonculacées. . . . ANEMONE MULTIFIDA DC.
A. PARVIFLORA Michx.
Bamjnculis Escholtzii Schlecht.
Caltha LEPTOSEPALA DC.
Delphinium scopdlorum A. Gray.
Aconitdm Delphinifolium DC.
Papavéracées Papaver NODICAULE L.
CûRYDALYS ADREA Willd.
Crucifères Arabis Drummoxdii A. Gray.
A. Holboelli Hornm.
A. LYRATA L.
Cardamine pratensis L.
Drara aurea Vahl.
D. INCANA L.
D. nemorosa L.
Capsella Bdrsa-Pastoris Moench.
Lepidium sativdm L.
NeSLIA PANICULATA DeSV.
Caryophj liées SlLENE ACAULIS L.
Stellaria borealis Bigelow.
S. LONGIPES Gold.
Légumineuses LoPINUS ARCTICIS Watson.
OxYTROPIS CAMPESTRIS DC.
HeDYSARUM BOREALE Nlltt.
Rosacées RlWS ARCTICUS L.
R. PEDATCS Sm.
Fragaria vesca L.
hhl —
Kom » PoTENTILLA DIVF.RSIFOLIA Ldllll.
P. FRITICOSA L.
Sangoisorba CANADENSIS L
SORRUS AMERICANA DG.
Saxlfragacées Saxifraga tricuspidata Retz.
Parnassia fimrriata Smith.
Rires Hudsoniancm Rich.
C'rassulacées Seddm STENOPETALUM Plirsh.
ffinothéracées Epilorium angustifolium L.
E. LATIFOLIUM L.
Oaibeiiifi^res Heracleum lanatum Michx.
Coraacées CORNUS CANADENSIS L.
Ruliiacées GaLIUM BOREALE L.
Yalérianaeées VALERIANA SYLVATICA Banks.
Composées Solidago Virga-adrea L.
S. MULTIRADIATA Ait.
Erigeron compositum Pwish.
Antennaria dioica Gaertn.
AcHILLEA MILLEFOLIUM L.
Arnica cordifolia Hook.
Senecio aureus L.
S. triangularis Hook.
C'ampanulacées . . . CAMPANULA ScHEUCHZERI Vill.
Vacciniacées VACCINIUM ULIGINOSUM L.
Éricacées Arctostaphylos Uva-Ursi Sprengl.
LeDUM LATIFOLIUM Ait.
Pyrola minor L.
P. ROTDNDIFOLIA L. Var. INCARNATA DG.
P. SECUNDA L.
Cientianacées Gentiana AMARELLA L.
Polémoniacées PoLEMONIUM CAERULEUM L.
P. PULCHELLUM Bge.
Boraginées Mertensia PILOSA DG.
M. strigosa Greene.
Scrophulariacées. . PENTSTEMON CONFERTUS Doilgl. var. CAERIILEO-PURPI
reus A. Gray.
Gastilleja PALLIDA klll.
Pedicularis euphrasioides VVilld.
P. GROENLENDICA Relz.
P. SUDETICA Willd.
Lendhulariées PlNGUICULA VULGARIS L.
Salsolacées Blitum CAPITATUM L.
Polygonées PoLYGONUM V1VIPARLM L.
— M8 —
Empètracèes ElMPETRllM N1GRHM L.
Salicaeées PoPULUS TREMULOIDES Michx.
S\M\ 6LACCA L.
Conifères PlCEA SITCHENSis Carr.
Orehldacées Habenaria dilatata A. Gray.
Spiranthes Romanzoffuna Cham.
Joncaréps JuNCUS FALCATUS Mcy.
LUZULA PARVIFLORA DeSV. Vai\ MKUNOCARPA BuclmaU.
Cypéracées Garex atrata L. var. ovata Boot.
Fougères Woodsia OREGANA Eaton.
K<|tiisètaeèes EqUISETUM ARVENSE L.
E. scirpoides Michx.
Lyeopodiacèes .... Lycopodium ANNOîinum L.
ApOCYNACEES PRODUCTRICES DE CAOUTCHOUC DU GaBOS SEPTEyTniO.\AL
(d'après les échantillons du Dr Gravot),
par M. Henri Hua.
Le Dr Gravot, membre de la mission de délimitation du Sud-Cameroun,
s'est préoccupé de connaître les espèces susceptibles de fournir du caou-
tchouc dans la région parcourue entre la Sangha à l'Est et l'Océan atlan-
tique à l'Ouest par 2 degrés latitude Nord environ.
Les échantillons d'herbier remis au Laboratoire de Botanique (Phanéro-
gamie) ont permis une détermination approchée ou précise, suivant qu'ils
étaient plus ou moins complets, ou bien qu'ils appartenaient à des espèces
bien caractérisées, ou à des espèces pour lesquelles les termes de compa-
raison faisaient défaut.
Toutes appartiennent à la famille des Apocynacées. Une seule est un
arbre, le Funtumia elastica Stapf. (Kichxia elastica Preuss); les autres sont
des Lianes appartenant aux genres Landolphia, Carpodinus, Clitandru,
Baissea, Motandra. — Le Funtumia domine à l'Est, entre 12 degrés et
I k degrés longitude orientale. Les Lianes du groupe des Landolphiées ont
été trouvées surtout entre 1 o degrés et 1 1 degrés dans la région marécageuse
où se trouvent les sources de l'Ivindo, du Kom et du IVTem. Elles ont été
récoltées autour de Minvoul au mois d'août. Les Baissea et Motandra sont
d'une localité plus orientale vers les monts de Cristal à l'Ouest de 1 o degrés.
II y a donc une substitution d'espèces utiles on allant de l'Est à l'Ouest.
Au genre Funtumia correspondent pour une part les échantillons désignés
sous le nom de Kôm, donné à la plante dans le bassin du N'Tem; le nom
d7ré lui est attribué assez généralement, tandis que les Dzems l'appellent
— 449 —
I)ô et les Pahouins l>an. Les rameaux Feuilles que nous avons vus sont cer-
[ainement <lu F. etastica Stapf. Très commun sm- les coteaux du bassin de
la Sangha, de sou affluent la N'Goko et des tributaires de celui ci u-ls <| n<-
le Kondou, il devient de moins en moins abondant quand un va vers
l'Ouest, soi) qu'il y soit effectivement plus rare, soil qu'il ait été détruil par
une exploitation inconsidérée. Le F. africana Stapf, commun au Gabon,
comme d'ailleurs à une Faible distance de la mer le- long de toute la côte 'le
Guinée, depuis Sierra-Leone jusqu'au bas Congo, manque totalement dans
la région parcourue par la mission. Il n'y a donc pas à y craindre la confu-
sion faite Irop souvent entre ces deux arbres de valeur si inégale. Mais il
faut signaler que les Indigènes des bords du NTem ont remis an I)' Gravot .
sons le même nom de Kâm donné par eux au F. elastica, un rameau appar-
tenant à une espèce du genre Holarrkena.
La spécification exacte des échantillons sans Heurs appartenant au genre
Landolpkia n'est guère possible à qui connaît le polymorphisme des feuilles
sur un même individu et la similitude de leur aspect général chez des
espèces distinctes. Les efforts faits jusqu'à présent en vue de se passer de
la fleur et du fruit pour la détermination n'ont encore abouti à aucune cer-
titude. Il faudrait tout d'abord que l'on fut familiarisé avec les diverses
formes établies sur des échantillons complets et comparables, ce qui n'est
pas le cas pour celles de l'Afrique équatoriale qui se rapportent plus ou
moins exactement aux deux types décrits sous les noms de Landolpkia owa-
riensis par Palisot de Beauvais, il y a un siècle, et de L. Klainii par Pierre,
il y a quelques années seulement. Nous devons donc nous borner en ce qui
concerne les espèces récoltées par le D1 Gravot à indiquer en face des noms
indigènes celui de ces types dont chacune paraît se rapprocher davantage.
Il serait imprudent d'être plus affirmaiif: car nous savons que des affirma-
tions faites à la légère sont la cause de presque toutes les erreurs concernant
la valeur de telle ou telle espèce.
VEpfoforô de la région du N'Tem, appelé aussi Angoa, sur les bords de
l'Aïna ou Ivindo, paraît être le L. Klainii Pierre. C'est, dans cette région,
le principal producteur d'un caoutchouc de première qualité, qu'il fournit
en abondance. Certains rameaux rappellent le L. owariensis.
Aboula-Minbang désigne une espèce très proche du L. owariensis, si ce
n'est lui. C'est une forme plus grêle (pie la précédente qui est une très
robuste Liane ; mais le latex en est également de première qualité. Le fruit
serait gros comme une prune, de couleur jaune orangé, avec la peau lisse
et la pulpe jaunâtre.
Au même type général du L. owariensis appartiennent aussi deux Lianes
à latex de second ordre, mais encore utilisable le Felinngos et le Fidinngos,
dont les Indigènes ont reconnu les affinités en appelant le premier N'Go>
blanc et le second N'Gos noir, d'après la couleur de l'écorce. M. Gravot a
cru reconnaître les caractères du L. Droogmansiana de Wildeman dans le
s
— 450 —
Felmngos, en se fondant principalement sur l'aspect côtelé du fruit, ce qui
est, en effet, le principal caractère donné par l'auteur de l'espèce, pour la
distinguer du L. otvariensis. Nous devons dire, au point de vue de la déter-
mination des présents échantillons, que nous avons personnellement observé
cette particularité sur des fruits de L. owariemis rapportés du Dahomey
par M. Le Testu et que nous avons tout lieu de considérer comme le vrai
type de l'espèce, tant à cause de son habitat que des caractères généraux
des appareils floraux et végétatif. Cette observation n'entraîne pas d'ailleurs
dans notre pensée la contestation de l'autonomie spécifique du L. Droog-
tnansiana, dont nous n'avons pas vu le type. Elle n'a d'autre objet que d'at-
tirer l'attention sur la nécessité où l'on est encore de préciser la multitude
de formes qui gravitent autour du type de Palisol de Beauvois avant d'être
autorisé à émettre une affirmation absolue devant des échantillons incom-
plets.
Nous rapportons au genre Carpodinus la Liaue Okôm répandue dans les
hauts bassins de l'Iviudo et du NTem. Les feuilles que nous avons, dont
quelques-unes très grandes atteignent ho centimètres de long sur ao, les
pousses couvertes de longs poils rouges, font penser (pie cette espèce appar-
tient au même groupe que le C. hirsuta Hua qu'on retrouve de la Guinée
française à la Nigeria. Elle est en tout cas absolument distincte. La descrip-
tion n'en pourra être faite que sur des documents plus complets. Il serait
du plus haut intérêt de les obtenir, car, d'après le collecteur, c'est la meil-
leure source de caoutchouc des vallées de cette région où elle est très com-
mune.
Le genre Clitandra est représenté par deux espèces voisines du C. cir-
rhosa Radlk. : le Ngom, dont le latex est encore utilisable, et le Wa,
employé seulement en mélange plus ou moins frauduleux. Le dernier nous
paraît conforme au type lui-même, tandis que le Ngom serait une espèce
distincte.
Les échantillons donnés sous le nom de Singolô appartiennent à deux
genres différents, qui ont ceci de commun pourtant, d'appartenu- à la tribu
des Echitidées et de donner un produit excellent , quoique peu abondant.
L'un est un Baissea, déjà signalé par Thollon comme Liane à caoutchouc ,
ainsi que nous l'avons mentionné naguère (1) en en publiant la description
sous le nom de B. micrantha, auquel il faut substituer celui de B. gracillima
Hua, par suite de l'identification à cette espèce du Guerkea gracillima
décrit peu auparavant par Schumann sur un exemplaire venant de Yaundé
au Cameroun, non loin de la station où ont. été faites les récoltes du
Dr Gravot. Il est intéressant, au point de vue géographique, de constater
la présence du B. gracillima sur la limite du plateau central de part et
d'autre de l'Equateur, Yaundé (Cameroun) étant la station la plus septen-
(i)
In Huit. Soc. linn., Pari6, a" série, p. 11 (1898).
451 —
irionale, Loudima (Congo français) la plus méridionale que l'on ait ob-
servées.
L'autre Singolô est un Motandra. Au lieu des panicules latérales a élé-
ments grêles ri disjoints de l.i plante précédente, on se trouve en présence
de panicules terminales très denses, plus courtes que les Feuilles, avec des
bractées foliacées, ovales an moins aussi longues que les Heurs. Les carac-
tères généraux sont ceux <lu M. Lujœi de Wild., trouvé dans une région
toute différente, celle de Kassaî, au Sud de l'Equateur, et dans l'intérieur.
Nous sommes encore confirmés dans l'idée de ce rapprochement par les
qualités du latex signalées comme donnant un produit élastique dans la
plante du Kassaî comme dans celle du Sud-Cameroun.
Les échantillons dont nous venons de parler ne sont pas les seuls qu'ait
rapportés le Dr Gravot. Nous avons dû nous borner à signaler ceux dont
l'identification approchée était plus intéressante à cause de leur importance
économique plus considérable.
L'intérêt que porte le Dr Gravot à ces questions nous fait espérer qu'uti-
lisant les relations conservées par lui dans ces régions difficiles d'accès il
aura le désir de compléter les uotions intéressantes, mais encore insuffi-
santes au point de vue de la certitude scientifique, que nous ont données
les récoltes faites au cours de la difficile mission qu'il vient d'accomplir
sous la direction du capitaine Cottes.
Discussion de quelques espèces du genbe illipe,
par M. Marcel Dubard.
Le nom d' Illipe fut appliqué par Kœnig(!) à l'ancien genre Bassia{'] de
Linné, afin de supprimer toute confusion entre ce groupe de Sapotacées
et le genre Bassia qu'AIlioni avait distingué dans la famille des Chénopo-
diacées ; le genre Illipe est encore admis aujoiu'd'hui (3) et j'ai cru , dans
une récente note (4), devoir en préciser les limites, en soulignant les carac-
W Koen. , in L. Mantiss, Il (1771). App. , 555, 563.
<2> Lin., Mont., App., n" i343.
(3) Engleb, Jahrb., XII, 5og; Pjlanzenfam. , IV Th., IAbt. , 1 33 ; Nachtr.,
p. 279.
Endl. , Gen., n° /ja4a.
Bail., Hist. des pi., XI.
(4) Dubard, Sur la délimitation et les relations des principaux genres d'Illipéées
(C. R. A. S., iei sem. 1907).
Muséum. — xui. 3i
452
tins qui le séparent des véritables Payena et en établissant ou rétablissant
plus solidement quelques genres intermédiaires. Je me propose aujourd'hui
d'examiner et de discuter un certain nombre de formes contenues dans
l'herbier si riche que Pierre a légué au Muséum et qui rentrent indubitable-
ment dans le genre Illipe, pris au sens restreint que je lui applique. Cette
discussion nous conduira d'ailleurs à modifier la nomenclature spécifique
adoptée jusqu'à présent.
1. I. LÀTIFOLIA Roxb(1>.
Je prends comme type de cette espèce l'échantillon de Jacquemont
(n° i3a) provenant du Nord-Ouest de l'Inde: il nous fournit les caractères
suivants :
Feuilles elliptiques ou obovalcs ; limbe terminé en pointe obtuse, légère-
ment atténué à la base, environ deux fois plus long que large, membraneux,
assez épais; nervures secondaires saillantes, formant une dizaine de paires,
reliées entre elles par une nervation transversale.
Fleurs groupées en bouquets terminaux, por'ées par des pédoncules
trapus et pubescents ; calice constitué par h sépales, en deux paires décus-
sées, l'une extérieure, l'autre intérieure, chaque sépale étant recouvrant
d'un côté, recouvert de l'autre; le calice est tapissé d'une villosité abon-
dante, couleur de rouille. Corolle dépassant assez longuement les sépales,
formée d'un tube charnu surmonté de 8 lobes plus courts que le tube,
rétrécis à la base, arrondis à l'extrémité: ces lobes sont répartis en deux
séries, l'une externe, l'autre interne.
L'androcée comprend typiquemmenl a h étamines subsessiles en 3 séries,
la première de 8 étamines alternant avec les lobes de la corolle, insérées à
la gorge du tube; la deuxième épipétale de 8 étamines insérée à un niveau
notablement inférieur; la troisième plus ou moins nettement alternipétale,
insérée à un niveau peu différent de la deuxième , parfois incomplète (8,6
ou h étam.). Toutes ces étamines se ressemblent; elles sont velues sur les
deux fiices avec déhiscence latérale et leur connectif se termine en pointe
subulée très nette.
L'ovaire globuleux a normalement 8 loges, parmi lesquelles une ou plu-
sieurs peuvent être moins développées ou même avorter complètement; les
loges sont situées assez haut au-dessus de la base de l'ovaire et renferment
chacune un ovule, fixé vers le sommet de la loge, descendant, mais non
pendant.
L'ovaire est velu et surmonté d'un style glabre, dépassant médiocrement
la corolle.
W PL Corom., I, ao, t. XIX. — De Cand., in Prodr. , VIII, p. 198.
— 453 —
2. I. Malamioui-m Kôn(,). = I. lougifolia L.
Je prends comme ty;ie de cetl«> espèce l'échantillon de Sonnerat pro-
venant des Indes Orientales i Herbier Pierre) :
Feuiûes elliptiques oblongues ; limbe lancéolé, fortement atténué du coté
du pétiole, environ trois fois plus long que large, membraneux, plus mince}
nervures secondaires moins saillantes, formant une douzaine de paires, re-
liées entre elles par une nervation transversale. Fleurs groupées en bou-
quets terminaux, plus petites, portées par des pédoncules grêles, non pu-
bescents; calice constitué comme dans l'espèce précédente, mais avec des
sépales plus étroits, plus aigus, ne se recouvrant pas dans une même paire,
à villosité moins abondante. Corolle dépassant peu le calice, formée d'un tube
charnu surmonté de 6 lobes à peu près égaux au tube, rétrécis à la base,
arrondis à l'extrémité, à préfloraison presque valvaire.
L'androcée comprend typiquement 18 étamines bisériées subsessiles ; la
première série de 6 étamines alternant avec les lobes de la corolle, insérée
vers la gorge du tube; la seconde de i-} étamines , formant des paires épi-
pétales (quelques étamines peuvent manquer dans cette série), insérée
notablement plus bas(:,). Ces étamines offrent d'ailleurs à peu près le même
aspect que chez 17. latifolia et leur connectif se termine toujours en pointe
subulée.
L'ovaire est globuleux et présente un nombre très variable de loges,
5 à î o , mais le plus souvent 7-8 ; il est velu ainsi que la base du style qui
dépasse beaucoup plus longuement la corolle que dans l'espèce précédente.
3. L longifolia. A.D.G.W.
Cette espèce, décrite par De Candolle dans le Prodrome, comme étant
17. longifolia de Linné , parait cependant bien distincte par ses étamines
dont le connectif est terminé par un appendice tridenté. L'échantillon 55^2
de l'herbier Pierre (Ceylan) semble correspondre d une façon assez précise
à la description du Prodrome. J'y relève les caractères suivants :
Feuilles très comparables à celles de 17. longifolia L, sépales étroits,
lancéolés; corolle assez élevée, à tube un peu plus long que les lobes;
ceux-ci, au nombre de 8-9, sont oblongs, denticulès sur les bords et dé-
passant largement le calice; l'androcée comprend 16-18 étamines bisériées;
(1) Koen. , /oc. cit.
W Li*., Mant., II; App. 563.
M La longueur plus réduite du tube de la corolle dans 17. Malabrorum est
en relation avec le groupement dos étamines en deux rangées seulement ; il
semble que le développement se soit arrêté plus tôt que dans 17. latifolia; les
étamines des deux séries internes se détachent alors au même niveau et le tube
reste sensiblement égal aux lobes.
<4' In Prodr., loc. cit.
3t.
la i" série formée de 8 étamines alternipétales *>st insérée à la gorge du
tube, la 2e de 8 à 10 étamines épipétales s'insère vers le tiers inférieur,
c'esl-à-dire beaucoup plus bas que la première; les anthères sessiles sont
velues, à déhiscence externe ou latérale, à terminaison tridentée. L'ovaire
comprend 8-9 carpelles; il est côtelé, velu comme la partie inférieure du
style qui le surmonte.
H semble, d'après l'examen des échantillons précédents, que les trois
espèces que nous venons de considérer sont nettement distinctes et que les
caractères indiqués en italique suffisent amplement;! les définir. En réalité,
les termes de passage paraissent nombreux et conduisent à penser que nous
avons affaire simplement à 3 sous-espèces dont les limites sont parfois bien
confuses. L'examen des documents de l'herbier Pierre va nous le montrer:
1° Echantillons se rapportant à 17. latifolia :
Bélanger. Pondichéry [I loupe marum). — V 5538; H. Pierre.
Pondichéry ; échantillon provenant du Musée des Colonies.
Observation : corolle présentant 8 à 1 1 lobes ; étamines de a/4 à 3o en
3 rangées, dont la plus interne est plus ou moins incomplète, plus ou
moins distincte.
IIore. Mitnapore.
\\i>erson. Inde (cultivée au Jardin botanique de Calcutta). — IN° 0*391 ;
II. Pierre.
Observation : Les feuilles sont plus oblongues que dans le type; deux
fois et demie plus longues que larges, plus longuement pétiolées,
Corolle, 8-9 lobes. Etamines, 21 en 3 séries.
Wigiit. Carnatic. — Herbier Martius, Bruxelles.
Observations : corolle, 789 lobes; étamines, 25, 28, 3i, 33; ovaire,
8 à 10 loges, dans les fleurs provenant d'une même cyme.
Law Stockes. Malabar, Concan.
Observation : style velu à la base.
Pothier. Jardin botanique de la Réunion. — N° 5119. II. Pierre.
Observations : Par ses feuilles longues et étroites, semble se rapprocher
de 17. Malabrorum, mais rentre dans 17. latifolia par les autres caractères.
Buchanan. Mysore.
Observations : Feuilles de 17. latifolia; mais se rapproche beaucoup de
17. Malabrorum par sa corolle à tube plus court, par ses étamines bisériées
(16 à 20), par son style velu à la base. Ovaire, 5 à 6 loges.
2e Echantillons se rapportant à 17. Malabrorum :
Contert-Lacoir. Pondichéry (Iloupe Marum).
455
Pothikr. Cultivée au Jardin botaoiqne <l<- Saint-Denis-de-la-Réunion. —
N°5n8,H. Pierre.
Wight. — N° 5869, H. Pierre.
Observations : corolle à 8 lobes; 17 étamines en 2 s«*ii«*s : ovaire à
H loges.
Thompson. Maisor et Càrnatic; échantillon loul à fait comparable an
précédent.
\\ Ai.Licii. Goncan.
rloHENAKEB. Canara près Maugalor.
Roxboboh. Inde. — N° 58G8, herbier Pierre.
Observations : corolle à 8 lobes; 20 étamines eu •>. séïies; style velu à
l'extrême base.
Lkpink. Pondichéry. — N° 5544, II. Pierre.
Observations: Feuilles de 17. malabrorum; sépales plus larges, plus
velus; étamines disposées confusément en 3 rangées, à connectif denticulé
vers l'extrémité, ce qui forme passage vers 17. longifolia DC.
o° Echantillon tératologique :
Pothier. Jardin botanique ds la Réunion. N° 5i 19 bis, H. Pierre.
Cet échantillon, par ses feuilles, rappelle 17. latifolia; mais ses fleurs
sont beaucoup plus petites , à pédoncule grêle et glabre. C'est probablement
une forme en voie de mutation, comme semblent l'indiquer certains carac-
tères anormaux; c'est ainsi que les étamines (11-1 5) bisériées sont par-
tiellement transformées en lames pétaloïdes dans la série alternipétale,
que les sépales sont parfois au nombre de 5, que le tube de la corolle
est velu.
Cette forme se rapproche de 17. latifolia par la forme de la feuille, l'ab-
sence de poils sur le style et de 17. Malabrorum par la taille et l'aspect
général de la Heur, par la disposition bisériée des étamines, la longueur
du tube de la corolle, qui est à peu près égal aux lobes.
Conclusion. — Les variations que nous venons de signaler nous auto-
risent, semble-t-il, à admettre que toutes les formes que nous avons énu-
mérées rentrent dans une même espèce; pour ne rien préjuger sur la forme
de la feuille , nous conserverons le nom d7. Malabrorum et nous distin-
guerons alors trois sous-espèces corrrespondanl aux trois types que nous
avons décrits.
i° Sous-espèce latifolia^ = I. latifolia Roxb.
a0 Sous-espèce longifolia = /. longifolia L. - I. Malabrorum Kœn.
W Cette sous-espèce paraît également comprendre le Bastia villosa Wall, dont
les feuilles seraient pubescentes en dessous.
— 456 —
3° Sous-espèce Alphmseee {1) = /. longifolia ADC.
Aulour de ces (rois formes types, viennent s'en grouper un assez grand
nombres d'autres qui établissent des termes de transition de l'une à l'autre,
comme nous l'avons vu par l'énume'ralion précédente.
Fruit et graine. — Les écbantillons de fruits et de graines étant beaucoup
moins nombreux dans l'herbier Pierre que ceux de fleurs et de feuilles, sou-
vent isolés et par conséquent moins authentiques, il ne m'est guère pos-
sible de préciser les caractères du fruit et de la graine pour chacune des
sous-espèces précédemment distinguées. Ces organes semblent d'ailleurs
moins variables que les feuilles et les fleurs. Nous nous bornerons donc a
quelques indications générales pour l'ensemble de l'espèce /. Malabrorum ,
prise au sens large.
Le fruit est une baie à chair assez épaisse et molle , à forme variable ,
suivant le nombre de graines qu'il contient , soit aplati s'il est monosperme ,
plus ou moins sphéiïque, s'il renferme 2 ou 3 graines terminé en pointe
oblique plus ou moins accusée. La graine est oblongue, comprimée latéra-
lement, fusiforme, arrondie ou pointue aux extrémités, parfois rostrée à la
base. V area der axa (1) (surface de soudure avec le placenta) s'étend à peu
près d'un pôle à l'autre; le hile est situé vers son tiers supérieur et le micro-
pyle à la partie inférieure, indice d'un ovule presque complètement
atrope.
Le tégument est coriace; l'intérieur de la graine est rempli par l'em-
bryon à cotylédons épais, légèrement inégaux, dont l'un embrasse faible-
ment l'autre sur les bords; la radicule est courte et à peine saillante.
A la surface des cotylédons, on trouve une mince membrane se détachant
en une sorte de pellicule plus ou moins complète, dernier vestige de l'al-
bumen.
Sur quelques Dasyaulus nouveaux d Indo-Chine,
par M. Marcel Durard.
Le genre Dasyaulus fut créé par Thwaites (3) pour certaines espèces voisines
des Bassia, appartenant à la flore de Geylan; il fut ensuite fondu avec le
(') Je conserve ce nom trouvé dans les notes de Pierre, car il rappelle l'équi-
valence de celte sous-espèce avec VI. longifolia qu'Alphonse de Candolle décrivit
dans le Prodrome et qui parait distincte de l'espèce linnéenne.
(2) Cet area présente tantôt la forme d'une ellipse très allongée, tantôt une
forme moins régulière, élargie à la partie supérieure, étroite et presque linéaire
vers le l»;is.
Thwaites, Enumeratio plantarutn Zeylania , 1866.
- 457 —
genre lllipe, qui remplaça dans la nomenclature le genre Boum des Sapo-
tacées, dont l'homonymie avec le genre du même nom appartenant à la
famille des (îhénopodées n'était pas sans inconvénient. J ai été rond ni I
récemment (l) à rétablir, en le précisant. Je genre Dasyaulus qui se distingue
des véritables lllipe par des caractères assez importants: nervation de la
feuille, brièveté du tube de la corolle, insertion des deux cycles slami-
naux au même niveau, présence dans la graine d'un albumen assez abon-
dant.
C'est à ce genre Dasyaulus que doivent être rapportées plusieurs espèces
de Sapotacées, appartenant à la flore indo-chinoise et plus spécialement à la
basse Cocbincbiue. Voici les caractères de ces espèces tels qu'ils résultent
des documents réunis par L. Pierre.
Dasyaulus floribundus Pierre mss.
Pierre. Montagnes de Dinh , près de Baria (Cochincbine); 39(16.
Annamite : Cày viét ou rot. — Kmer : Srociim.
Arbre de i5 à 20 mètres; feuilles elliptiques, oblongnes, terminées en
pointe arrondie, atténuées à la base (dimension moyenne : pétiole 17 milli-
mètres, limbe 90 millimètres x 4o millimètres); 8-10 paires de costules
peu saillantes avec nervation intermédiaire transversolongitudinale.
Fleurs groupées en bouquets denses , axillaires ou terminaux , de petite
taille (G millimètres), avec pédoncules de 10 millimètres; h sépales (k mil-
limètres) en 2 paires décussées, à face externe velue, face interne presque
glabre; sépales externes oblongs, sépales internes un peu plus courts,
élargis à la base , atténués au sommet.
Tnbe de la corolle court (1 millimètre), très velu sur ses deux faces au
voisinage de la gorge, surmonté de 8 lobes (4 millimètres) terminés en
pointe obtuse, glabres, dépassant le calice et les étamines; îôétamines bisé-
riées , mais s'insérant au même niveau , la série externe allernipélale , la série
interne épipétale; filets (1 millimètre environ) plus courts que les anthères
(3 millimètres), velus comme elles, portant des poils raides et hérissés;
connectifs terminés en pointe assez aiguë , loges s'ouvranl par deux fentes
latérales. Ovaire velu, globuleux, à 6 loges uniovulées, surmonté d'un
style glabre, dépassant peu la corolle (de a à 3 millimètres); ovules ascen-
dants insérés sur l'axe vers le milieu des loges qu'ils remplissent.
Dasyaulus Thorelii Pierre mss.
D1 Thorel. Ubon (Cambodge). — Expédition du Mékong, 2755.
Rameaux épais ; feuilles obovales, en coin à la base, à limbe décurrent,
coriace (dimension moyenne : pétiole h millimètres, limbe ko millimètres
U) M. DiiBAM), Sur la délimitation et les relations des principaux {retires d'IHi-
péèes (C.R. A. S., i3 mai 1007).
— 458 —
x 20 millimètres); (> à ta paires de costules assez saillantes, avec nervation
intermédiaire transversolongitudinale.
Fleurs en groupes serrés; pédoncules pubescents environ trois fois plus
longs que les pétioles. Sépales velus sur leur face externe, oblongs obtus,
coriaces, longs de 5 millimètres.
La corolle et les étamines manquent sur l'échantillon; ovaire à 7 loges,
tomenteuœ, surmonté d'un style de 1 U millimètres, glabre.
Cette espèce, malgré ses Heurs incomplètes, est nettement caractérisée
par ses feuilles obovées obtuses. courtement péliolées, qui la distinguent des
autres espèces de la Basse-Gocbinchine ; elle présente certaines analogies
avec le D. mierophyllus de Thwaites.
Dasyaulus cochinchenehsis Pierre mss.
Pierre. Ile de Phu-Quoc (golfe de Siam); 1806.
Annamite : Cày viét. — Kmer Srociim.
Arbre de 25 à 35 mètres, feuilles elliptiques, oblongues, légèrement
acuminées, atténuées à la base (dimensions moyennes : pétiole 20 milli-
mètres, limbe 65 millimètres x 23 millimètres) ; 10-19 paires de costules;
très peu saillantes avec nervation intermédiaire transverso-longitudinale.
Fleurs groupées en bouquets axillaires ou terminaux, comprenant
d'assez nombreuses fleurs , de petite taille ( 5 millim. 1/2 ) , avec pédoncules
de 8 millimètres, k sépales [h millimètres) en 2 paires décussées, à face
externe velue, face interne glabre, sépales externes oblongs , sépales internes
un peu plus courts, elliptiques. Tube de la corolle (1 millim. 1/9 à
1 millim. 3/6) velu intérieurement au niveau de la gorge, surmoulé de
8 lobes de 3 millim. 1/9 arrondis à l'extrémité, glabres: 16 étamines bisé-
riées, maiss'insérant au même niveau, la série externe alternipétale, la série
interne épipétale; y?/e/s (1 millim. 1/2) presque égaux aux anthères, velus à
la base, presque glabres au-dessus; anthères avec quelques poils épais;
loges s'ouvrant latéralement, connectif terminé en pointe assez accusée.
Ovaire glabre , semi-globuleux , côtelé, à 8 loges uniovulées, surmonté
d'un style glabre, dépassant longuement la corolle (6 à 7 millimètres);
ovules ascendants, insérés sur l'axe, vers le milieu des loges, qu'ils rem-
plissent.
Échantillons avec feuilles notablement plus grandes, mais de même
forme.
3269. Ile de Phu Ouoc.
Dasyaulus ellipticus Pierre mss.
Piekre. Cocbiucbine, près de Titiuh; 3273, 6o84.
Arbre; feuilles elliptiques, arrondies à l'extrémité, très légèrement atté-
nuées à la base (dimensions moyennes : pétiole, 20 millimètres; limbe,
— /i59 —
100 millimètres x 5o millimètres); 9-10 Mires de costales peu saillantes.,
avec nervation intermédiaire transverso-longitudinale.
Fleurs groupées en bouquets denses, axiUaires ou terminaux, «le petite
(aille, environ 5 millimètres, avec pédoncules velus ( 1 •> millimètres),
h sépales 1 '1 niilliin. 5), en 2 paires décussées, à face externe velue, face
interne presque glabre, sauf sur les bords et à l'extrémité; sépales externes
ovales obi us, sépales internes un peu plus courts.
La corolle (l) n'est conservée que dans des fleurs à l'état de bouton, très
proebes de l'épanouissement; à cet état, elle mesure 3 millim. 5 de haut
avec un tube très court (o millim. 75), pubescent à la gorge, surmonté'
de 8 lobes arrondis, glabres sur les deux faces; 16 étamines bisériées,
mais s'insérant au même niveau, la série externe alternipétale, la série in-
terne épipétale; filets velus et très courts; anthères couvertes de poils raides,
à connectif terminé en pointe, à déhiscence latérale.
Ovaire glabre, semi-globuleux, à 6 loges uniovulées, surmonté d'un
style glabre, dépassant assez longuement la corolle (6 millimètres); ovules
ascendants, insérés sur l'axe vers le milieu des loges qu'ils remplissent.
échantillon n° 3271. — Feuilles plus grandes, pins longues que dans
le type, un peu acuminées; ne parait point constituer une espèce distincte.
Dasyaulds firmus Pierre mss.
Pierre. Montagnes de Dinh, près de Baria (Cochinchine), 3272. Anna-
mite : Met.
Arbre de 3o mètres; feuilles acuminées, fortement atténuées à la base
(dimensions moyennes: pétiole, i5 millimètres; limbe, 80, millimètres
X 32 millimètres); 9-10 paires de costules moyennement saillantes, se dé-
tachant de la nervure médiane sous un angle d'environ AÔ degrés, assez rap-
prochées, avec nervation intermédiaire transverso-iougitudinale.
Fleurs groupées eu bouquets peu denses, axiUaires ou parfois terminaux,
de petite taille (5-6 millimètres), avec pédoncules d'environ 12 millimètres,
portant quelques poils; k sépales (5 millimètres), en 9 paires décussées,
plus ou moins velus extérieurement et intérieurement, ovales, élargis à la
base, les sépales internes un peu plus petits. Tube de la corolle court
(1 millimètre), à gorge intérieurement velue, tomenteuse, surmonté de 7 à
9 lobes, oblongs, obtus, glabres ou un peu velus extérieurement, dépas-
sant peu le calice; \U à 18 étamines, bisériées, s'insérant sensiblement au
même niveau , la série externe alternipétale , la série interne épipétale ; filets
très variables, parfois presque nuls, parfois presque égaux à l'anthère , velus
comme les anthères, portant des poils raides et hérissés; connectifs terminés
(n II semble qu'on puisse considérer la corolle à cet état comme très proche
de sa dimension définitive; elle ne doit donc guère dépasser le calice au moment
de L'épanouissement.
— 4G0 —
par une pointe plus longue que dans les espèces précédentes: loges s'ou-
vrant par deux fentes latérales. Ovaire glabre, peu renflé, surmonté
d'un style glabre, dépassant peu la corolle; 5-y loges uniovulées ; ovnles
ascendants, insérés sur l'axe, vers le milieu des loges qu'ils remplissent.
Observations. — Cette espèce présente des caractères assez mal fixés,
tels (jue la villosilé plus ou moins accentuée, parfois nulle, des -j faces des
sépales, de la partie externe des lobes de la corolle, la tendance des éla-
mines à se transformer en staminodes, la longueur très variable des
filets.
Les caractères les plus saillants de ces diverses espèces nous conduisent
à les grouper dans le tableau dichotomique suivant :
A. Ovaire velu :
a. Feuille à limbe court (4o millimètres), obové.. . D. Thorrlii.
b. Feuille à limbe beaucoup plus long (90 milli-
mètres), oblong, atténué aux extrémités D, floribundus.
B. Ovaire glabre :
a. Ovaire présentant des côtes bien nettes corres-
pondant aux carpelles D. cochinchinensis.
b. Ovaire sans côtes :
-f- Feuilles elliptiques, costules se détachant
presque perpendiculairement de la ner-
vure principale, anthères subsessiles. . . D. ellipticus.
-\- -\- Feuilles très atténuées aux extrémités,
costules se détachant presque à 45 degrés
de la nervure principale; filets des an-
thères plus ou moins longs D. firmus.
Recherches sur la constitctios des suBSTAycES lipoïdes,
par M. Emile-F. Terroine. boursier de doctorat.
*
Les intéressantes recherches d'OvERTON et Hans Meyer sur le mode
d'action des anestbésiques, de Kies et Sachs sur le pouvoir hémolysant du
venin de Cobra, de Baxg, Liebermaxn, Woiilgemuth sur différentes hémo-
lysines, de Hewlett, Otto von Fï'rth, etc., sur l'activation du pouvoir
lipolytique du suc pancréatique par la lécitbine, d'OvEBTON sur le rôle
des membranes lipoïdes dans l'absorption et la sécrétion ont attiré l'at-
tention des chercheurs sur la nature et la constitution dos substances
lipoïdes.
— 46! —
Ces susbanees (graisses neutres, Lécithine, eholestérine, etc. ) existent-
olles dans l'organisme à L'état de combinaison chimique vraie, à l'état de
composés d'absorption?
Telle est la question que nous nous sommes posée, prenant comme
objet de recherches deux groupes de corps particulièrement étudiés jus-
qu'alors : les lécithalbumines et les jécorines.
1 . Recherches sur les lécithalbumines.
Liereumann, Roppe-Sevler , Osrorne , Campbell ont décrit des substances
extraites de la muqueuse gastrique, du foie, du rein, des capsules surrénales,
des jaunes d'œuf, des laitances de poisson et contenant des lécithines et
des albumines. Ces corps, appelés lécithalbumines, étaient obtenus par
digestion gastrique, c'est-à-dire en milieu fortement acide. Ils sont inso-
lubles dans l'eau, insolubles dans les acides, solubles dans les alcalis, les
solutions de sels neutres, l'alcool et l'étber. Us se combinent aux bases
faibles, rendent acides les solutions de phosphate neutre, se combinent
aux radicaux métalliques des sels de métaux lourds.
Les auteurs considèrent ces lécithalbumines rr comme de vrais composés
chimiques» et Liebermann leur fait jouer un rôle important dans les sécré-
tions gastrique et rénale.
Nous nous sommes demandé, en présence des propriétés décrites par
les auteurs, si ces lécithalbumines, loin d'être des composés chimiques,
n'étaient pas uniquement des complexes colloïdaux, fabriqués au cours
même de la préparation. Nous avons donc essayé dans ce but de reproduire
artiliciellement les lécithalbumines.
1. Substances employées. — Nous avons employé différentes lécithines à
l'état d'émulsions très fines à grains microscopiques. Une telle émulsion se
montre stable très longtemps; elle est neutre au tournesol, à la phtaléine,
au méthylorange; placée dans un champ électrique, elle se transporte au
pôle positif; elle précipite par l'hydrate formique et le bleu de toluidine
(colloïdes positifs); elle ne précipite pas par le sulfure d'arsenic et le rouge
congo (colloïdes négatifs); elle précipite par les acides, par les sels de ma-
gnésium , de calcaire et par les sels des métaux lourds. Au total , elle se
comporte très nettement comme un colloïde négatif.
Pour ce qui est de l'albumine, nous avons employé l'ovalbumine de
Poule et la sérumalbumine de Cheval ayant subi une dialyse très pro-
longée.
2. Formation du complexe lécithine-albumine. — L'addition à une émul-
sion de lécithine d'albumine dyalisée ne détermine aucun précipité;
L'addition à une émulsion de lécithine d'albumine alcalinisée ne déter-
mine aucun précipité;
— 462 —
L'addition à une émulsion de lécitliine d'albumine faiblement acidiliée
détermine la formation d'un précipité; l'abondance du précipité varie sui-
vant la concentration des éléments en présence; pour de certaines propor-
tions, la précipitation est totale; le liquide surnageant ne contient plus ni
albumine, ni lécitliine; ce précipité se redissout d'ailleurs dans un excès
soit d'albumine, soit de lécitliine.
Voici, d'ailleurs, un exemple de formation de ce précipité :
1 cent.' émulsion lécitliine à i p. 100 (K= 265. îo-6) + 2 gouttes sérum-
N
albumine (K = 2^10. io~6) rendue acide par Hcl = précipité total. L'ad-
ÎOOO
dilion de 20 gouttes de sérumalbuminc détermine la redissolution du pré-
cipité.
3. Propriétés de la lécithine-albumine. — Le complexe formé est soluble
dans les solutions diluées d'alcalis, de sels de Na et de K, dans les solvants
des graisses (xylol, chloroforme, benzine, sulfure de carbone, alcool,
éther).
La solution saline se transporte en sens inverse de la lécithine; le corps
formé est électroposilif; elle est précipitée partiellement par le sulfate de
magnésie, totalement par le sulfate d'ammoniaque; elle est incoagulable
par la chaleur.
Conclusion. — Le corps formé à partir de la lécitliine et de l'albumine
possède toutes les propriétés de lécithalbumine. Nous sommes donc eu droil
de penser que les lécithalbumines sont des complexes colloïdaux. Dès
recherches actuellement en cours montreront, s'il en est bien ainsi, que
la teneur en lécithine e| en albumine du complexe formé varie avec la
concentration des éléments employés pour sa formation.
IL Jécorines.
Une substance extraite du foie et plus complète (pie la lécithalbumine a
été décrite par Drechsel, Baldi, Wàldvogel et Thitemann, l\ Mayer,
Menieutz, Manasse, Siegfried et Mark. Elle contiendrait des lécitbines, des
albumines et du glucose. C'est la jécorine.
1. Mode de préparation et propriété des jécorines naturelles. — On broie
un foie, on le lave rapidement à l'acétone, on l'épuisé par l'alcool à 99 de-
grés. La solution alcoolique est évaporée à 45 degrés, le résiilu dissous
dans l'éther mélangé d'eau ; à la solution ainsi obtenue, on ajoute de l'alcool
absolu; le précipité qui se forme est la jécorine.
La jécorine esl insoluble dans l'alcool pur, l'éther pur, l'acétone pur,
le benzol pur: elle est soluble dans l'acide aqueux et l'étber aqueux. Elle
463
donne dans l'eau des émulsions qui se troublent par l'addition d'acides;
l'Ile réduit la Loueur de Fehling; chauffée avec l'azotate d'argent ammo-
niacal , elle donne une coloration rouge, elle Forme un osasone ayant les
propriétés de la glucosasone.
La composition est très variable. Les auteurs donnent des chiffres extrê-
mement différents :
La teneur en G est de 55.79 p. 100 pour P. Mayer et île '.'>().-] pour
Siegfried et Mark ;
La teneur en I' est de 1.9 p. 100 pour Siegfried et Mark et de h.h pour
Manasse ;
La teneur en glucose est très variable pour Waldvogd et Tuitemann,
parfois nulle pour Manasse.
2. Remarques. — Les procédés employés pour la préparation de lajé-
corine utilisent pour l'épuisement du foie soit l'alcool aqueux, soil l'élher
aqueux et, pour la précipitation, soit l'alcool sec, soit l'éther sec. On dissout
donc le produit grâce à l'eau et on le précipite ensuite endiminuanl la
concentration en eau. La proportion de corps précipité dépendra donc de
l'équilibre des trois composants : alcool, eau , élher.
Le corps, ainsi préparé, a toutes les propriétés des lécitbalbuniines : il
ne présente de nouveau (pie le pouvoir réducteur et certains caractères de
précipitabilité.
Ces faits, ainsi que les différences dans la composition données par les
auteurs, ne nous ont pas semblé suffisants pour admettre que la jécorine
existe en tant que composé chimique défini.
Il y avait donc lieu de se demander si la jécorine n'est pas formée par
l'expérimentateur au moment même de la préparation et : i° si les caractères
particuliers de précipitabilité des jécorines ne dépendent pas uniquement
des caractères de précipitabilité du glucose en solutions alcoolique ou
éthérée; 20 si les propriétés qui différencient la jécorine des lécithalbumines
ne sont pas dues uniquement à la présence du glucose, et 3° si la com-
position de la jécorine n'est pas variable.
Pour répondre à ces différentes questions, il fallait tout d'abord tenter
de reproduire artificiellement des jécorines ayant toutes les propriétés des
jécorines naturelles et : i° comparer la précipitabilité du glucose et celle
des jécorines artificielles; 20 voir si l'addition de glucose aux lécithalbu-
mines ne leur confère pas toutes les propriétés des jécorines ; 3° si la com-
position des jécorines artificielles varie avec les concentrations des éléments
qui leur donnent naissance. C'est cette étude que nous avons entreprise.
3. Jécorines artificielles. — H est possible de préparer des jécorines soil
dans l'eau, soit dans l'alcool. On peut, par exemple, opérer comme suit:
On mélange les trois solutions suivantes : solution alcoolique de lécithine,
— 464 —
solution alcoolique de glucose faite grâce à l'addition d'une trace d'eau,
solution alcoolique d'albumine dialysée faite grâce à la présence d'acide (1).
On évapore le mélange à 5o degrés; le résidu est repris par l'éther aqueux,
la solution formée précipitée par l'alcool absolu. Le précipité obtenu a toutes
les propriétés décrites ci-dessus de jécorines naturelles.
Nous avons alors étudié comparativement, d'une part, la précipitation et
la redissolution des solutions hydro-alcooliques de glucose par addition
d'éther et encore de solutions hydro-élhérées de glucose par addition
d'alcool et la redissolution des jécorines artificielles dans les mêmes solvants :
il y a un parallélisme complet entre ces propriétés. De plus, et dans les
deux cas, la quantité de précipité dépend de la concentration en glucose
dans la liqueur primitive.
Nous pouvons donc affirmer que les différences qui séparent les lécithal-
bumines des jécorines tiennent uniquement à la présence de glucose et que,
en particulier, les caractères nouveaux de précipitabilité des jécorines dé-
pendent uniquement de la manière de se comporter du glucose en solutions
éthérées ou alcooliques.
Enfin nous avons pu observer que la composition des jécorines arti-
ficielles est variable. Il faut distinguer deux cas :
Ou bien la concentration initiale en glucose est faible et alors il y aura ,
au moment de la précipitation , une quantité très faible et parfois même
nulle de lécithalbumine entraînée et, dans ce cas, la concentration en glu-
cose est très élevée :
Ou bien la concentration en glucose du milieu primitif est relativement
élevée; dans ce cas, au moment de la précipitation, la quantité de lécithal-
bumine entraînée est importante et la concentration en glucose est, dans
un certain rapport, de proportionnalité avec la concentration en glucose du
mélange qui lui a donné naissance. .
h. Conclusions. — i° 11 est facile de reproduire artificiellement les jéco-
rines ; 2° les propriétés qui différencient les jécorines des lécithalbumines ,
en particulier les caractères de précipitabilité, tiennent uniquement à la
présence du glucose; 3° la jécorine est le produit de la précipitation
simultanée du glucose et des lécithalbumines ; il se produit, au cours de la
W Pour préparer les jécorines, il fallait avoir une solution alcoolique d'albu-
mine. Or, l'albumine no précipite pas l'alcool. Nous avons cherché, M. A. Mayer
et moi, à redissoudre le précipité dans l'alcool et nous sommes parvenus à obtenir
des solutions d'albumine dans l'alcool fort, grâce à la présence des quantités
faibles d élecfrolytes. Il semble d'ailleurs qu'il s'agisse là d'un fait général et qu'on
peut déterminer la solubilité d'un corps dans un liquide qui ne le dissout pas
d'ordinaire par l'addition de traces d'électrolytes. C'est un phénomène que nous
avons retrouvé pour l'albumine et l'acétone, le gly<'ogène et l'alcool, le glycogène
et l'acétone et dont nous poursuivons l'étude actuellement.
— 'i(I5 —
précipitation, an entraînement tel, que la composition de lajecorine formée
dépend des conditions de la formation et en particulier de la concentration
des éléments.
CONCLUSIONS GKNBltALKs.
I. On peut reproduire artificiellement des corps ayant toutes les pro-
priétés des lecithalbuminea et des jécorines,
IL Rien n'autorise à considérer les lécithalbumincs et les jécorines
comme des composés chimiques définis. Les premiers sont des complexes
colloïdaux, les seconds de simples mélanges dus à un phénomène banal
d'entraînement.
111. Il est fort probahle que ces substances ne préexistent pas dans l'or-
ganisme et qu'elles sont fabriquées au cours de leur préparation.
iVoTE SUR UNE ÉPIDÉMIE d'oRIGINE ALIMENTAIRE
AYANT SÉVI SUR LES CARNIVORES DU JaRDIN DES PLANTES
ET DUE À UN RACILLE ANAERORIE,
PAR M. P. ACHALME, DIRECTEUR DU LABORATOIRE COLONIAL.
et Mme Marie Phisalix, chef- adjoint des travaux de pathologie
DU LABORATOIRE COLONIAL.
Du i5 au 20 mars, une genelte, deux coatis, un blaireau et un guépard
sont morts avec des symptômes analogues, après avoir mangé d'un quartier
de viande de bœuf, en apparence saine, mais qui semble bien avoir été la
cause de l'infection, bien que quelques autres carnivores, en ayant éga-
lement absorbé , n'aient présenté aucun phénomène pathologique.
Nous avons pu faire l'autopsie du blaireau, qui présentait les lésions
suivantes :
Cavité thoracique. — Le péricarde a un aspect normal et n'adhère en
aucun point à la surface du cœur ; il renferme en quantité moyenne un
liquide transparent et rosé.
Le cœur est normal ; l'endocarde pariétal et valvulaire sain. Le sang con-
tenu dans les cavités est visqueux , noirâtre , partiellement dissous et pré-
sente en un mot les caractères habituels du sang infectieux. H ne dégage
aucune odeur putride.
Les deux plèvres sont très fortement congestionnées; elles ne présentent
aucune adhérence et contiennent toutes deux un abondant épanchement
hémorragique d'apparence récente.
Les poumons, d'un rouge sombre et uniforme, présentent une congestion
— 466 —
massive cl lolale, n'allant toutefois nulle pari jusqu'à l'hépatisation, raa-
croscopiquement du moins. Le tissu présente son élasticité normale.
Cavité abdominale. — Les lésions congestives observées sur les organes
thoraciques se retrouvent sur tous les organes abdominaux, où elles sont
rendues plus manifestes par la blancheur des matelas graisseux qui en-
tourent les reins et transforment l'épiploon et le mésentère en lames rigides
de deux à trois centimètres d'épaisseur. Sur ce fond blanc, les vaisseaux
forment des cordons bruns aussi turgescents que s'ils avaient été artifi-
ciellement injectes.
Le foie est volumineux ; sa couleur est rouge sombre.
La raie est énorme et atteint ^5 centimètres de longueur sur une largeur
de 10 centimètres environ.
V intestin, fortement injecté, forme sur le bord ondulé du mésentère un
bourrelet distendu par une abondante diarrhée hémorragique.
Les reim sont volumineux et de couleur lie de vin; les capsules surré-
nales sont congestionnées.
Les organes génitaux présentent les mêmes lésions congestives.
En résumé, on ne rencontre, soit dans les organes thoraciques, soit
dans les organes abdominaux, que des lésions congestives et hémorra-
giques, mais ces dernières sont saisissantes par leur étendue et leur in-
tensité.
Le guépard, dont nous n'avons pu faire que l'autopsie incomplète, pré-
sentait également les mêmes lésions.
Examen du sang. — Sur des frottis, on peut facilement déceler la
présence abondante d'un bacille volumineux, très analogue, morphologi-
quement, au bacillus anthracis et qui semble exister à l'état de pureté.
Frottis de la rate. — Sur des frottis faits avec le suc splénique, le même
bacille apparaît avec une apparence encore plus grande.
Examen histologùfue des organes. — Sur des coupes du foie, du rein, on
ne décèle que des lésions congestives intenses, avec une dégénérescence
parenchymateuse minime. Dans les vaisseaux , on trouve en abondance le
bacille à l'état de pureté.
Les coupes du poumon montrent une extravasation alvéolaire purement
séreuse par places, et dans d'autres points nettement hémorragique. Le
bacille, moyennement abondant dans les vaisseaux, ne se rencontre que
d'une manière très discrète dans l'exsudat.
Les coupes de la rate montrent une infiltration totale par le bacille, <|iii
se présente là avec une abondance extrême, formant un véritable feutrage
dans le parenchyme, mis complètement en évidence à l'aide de la thiouine
qui, mieux que le bleu de Unna ou la méthode de Glaudius, colore les mi-
croorganismes partiellement dégénérés.
- /i67 —
L'intestin présente lès lésions suivantes : la muqueuse énormément con-
gestionnée i'sf presque complètement desquamée, et à sa surface <>n peul
reconnaître un magma composa du bacille, qui semble à l'étal de pureté, el
des débris épithéliaux ; la tunique musculaire semble pou pénétrée par \c
microbe, qui se montre néanmoins très abondant sur la coupe des vais-
seaux. La surface séreuse ne présente pas de réaction péritonitique, mais
néammoins est assez abondamment envabie par le microorganisme.
Etude du bacille pathogène. — Morphologie. — Dans le sang, il se pré-
sente sous la forme d'un bacille assez régulier, d'une longueur de 5 à 6 fx
sur 1 fi à î fi 5 de largeur; les extrémités semblent légèrement arrondies.
Mais, dans les cultures, sa morphologie est extrêmement variée et les formes
de dégénérescence qu'il présente sont très nombreuses. Sur les milieux à
l'amygdaline, par exemple, ses éléments diminuent à la fois de largeur et
de longueur et, se mettant bout à bout, prennent presque l'apparence de
streptocoques. En présence d'amidon, au contraire, son volume devient
considérable, et sur de vieilles cultures sur eau blanc d'œuf, on rencontre
fréquemment des formes filamenteuses dépassant de beaucoup le champ
du microscope. Ce pléomorpbisme rappelle beaucoup celui que nous avons
signalé dans le bacillus putrificus.
Mobilité. — Sporulation. — Dans le sang et dans les cultures, ce
bacille s'est toujours montré immobile et, dans aucun cas, nous n'avons
pu constater la formation de spores.
Coloration. — Ce bacille se colore facilement par toutes les couleurs
d'aniline. On obtient de bons résultats avec le bleu de Unna, le bleu de
Lôfïîer, la solution de Ziebl , etc. La thionine phéniquée colore très bien
même les formes en voie de dégénérescence et ne prenant plus les autres
colorants.
Il reste coloré par la méthode de Grani et d'une manière plus constante
par celle de Claudius.
Cultures. — Les cultures sont assez difficiles à obtenir. Cette difficulté
tient à deux causes : sa nature anaérobie et ses exigences spéciales au sujet
de son alimentation azotée.
C'est un anaérobie strict; non seulement il ne se développe pas au
contact de l'air, mais il y prend rapidement des formes involutives et perd
sa vitalité en quelques heures. Pour le cultiver, nous avons employé la
méthode en tubes à essai étirés et scellés après avoir fait le vide à la trompe ,
préconisée par l'un de nous.
Il ne se développe pas à la température ordinaire. L'optimum semble
être entre 35 et ko degrés.
Milieux solides. — Sur les milieux gélatines (bouillon, eau de tourail-
lons), même à l'éluve, nous n'avons pu obtenir aucun développement.
Muséum. — Mil. 3a
i©8 —
Nous n'avons donc pu déterminer lo caractère important basé sur la liqué-
facliou ou la non liquéfaction de la gélatine.
Sur gélose (eau de louraillons, bouillon), on obtient par piqûre ou par
dilution des colonies opaques, punctiformes, dont le développement s'ar-
rête rapidement. En surface , si elles sont espacées , on obtient des colonies un
peu plus volumineuses, bombées au centre, étalées sur les bords, d'un
blanc grisâtre peu caractéristique.
Sur pommes de terre, nous n'avons eu aucun développement.
MiUeux liquides. — Dans les infusions végétales ou animales, peptonées ou
non (bouillons divers, eau de touraillons, de pommes de terre, etc.), nous
n'avons jamais eu de développement appréciable. Le moins défavorable de
ces milieux semble être l'eau de touraillons, où il se produit parfois un
léger trouble.
Lait. — Le lait, en culture anaérobie, est coagulé en 36 à 68 heures. Le
caillot est volumineux , non rétractile. La culture est abondante mais s'ar-
rête vite par suite de l'acidification considérable du milieu. L'acide formé
semble être de l'acide lactique. On ne perçoit pas d'odeur butyrique.
Eau blanc d'oeuf. — C'est le milieu de prédilection de ce bacille. 11 s'y
développe abondamment. L'albumine n'est pas digérée, mais, dans deux ou
trois cas, nous avons observé un peu de noircissement qui, suivant notre
grande habitude de ce milieu, représente un phénomène précurseur en
général de la peptonilication.
L'eau préparée de semblable manière avec le jaune de l'œuf donne éga-
lement des cultures abondantes. Si l'eau ajoutée ne contient aucune sub-
stance hydrocarbonée, la couleur jaune disparait; elle augmente, au con-
traire, d'intensité si l'eau contient un sucre fermentescible.
Addition de substances hydroearbonées. — Le glucose, le lactose, le sac-
charose, la glycérine, l'amidon fermentent sous l'influence de ce bacille.
Le saccharose ne semble pas interverti. L'amidon est liquéfié, puis saccha-
rifié. Nous nous proposons de revenir sur ces propriétés fermentatives,
principalement en ce qui concerne la nature des acides formés, à l'exclusion
de tout alcool.
AmygdaUne. — L'amvgdaline est franchement décomposée, et l'odeur
d'essence d'amandes amères, très facilement perceptible à l'ouverture du
tube.
Effets pathogènes. — Bien qu'il n'y ait aucun doute sur le rôle du micro-
organisme sur le blaireau et le guépard , les effets pathogènes que nous
avons pu provoquer ne sont pas en rapport avec l'intensité de l'infection
spontanée. Il n'y a pas lieu de s'en étonner, car les bacilles anaérobies sont
coutumieis de ces chutes brusques de virulences.
_ 469
En tout cas^ nous n'avons obtenu aucune réaction chez le Cobaye ou la
Souris par L'injection de cultures de >7i benres. !)<■ même le mélange <l«'s
cultures aux aliments d'un cobaye n'a donné aucun résultat.
Frappés de l'origine intestinale de la maladie et d<- L'absence d<- pouvoir
tryptiqne du bacille se rapprochant pourtant par d'autres caractères du
groupe tryptobutyrique étudié par l'un de nous et qui comprend la majo-
rité des bacilles anaérobies pathogènes, nous avons associé à la culture
quelques gouttes d'une solution de pancréatine à 5 p. 1 oo filtrée à la
bougie Berkfeld. Le mélange, inoculé dans Le péritoine d'un jeune cobaye,
a déterminé la mort en 12 heures, avec épanchement intestinal hémorra-
gique, congestion de l'intestin et généralisation du microbe, qui peut être
retrouvé par les cultures dans le sang du cœur.
Cette association avec la pancréatine, dont l'un de nous a étudié le pou-
voir pathogène, est des plus intéressantes et constitue une méthode nouvelle
de forcer la résistance de l'organisme. Il est curieux de rapprocher ce fait
de ce qui se passe in vitro. L'adjonction de quelques gouttes de solution
pancréatique stérilisée aux cultures soit sur lait, soit sur eau blanc d'oeuf,
favorise considérablement le développement du microorganisme, qui est
beaucoup plus précoce et plus abondant. Nous espérons même, par ce
moyen , arriver à amener le bacille jusqu'à la formation de formes durables,
ce qui en faciliterait l'étude, que rendent particulièrement pénible la brève
vitalité et les conditions exceptionnelles des cultures.
Nous pensons, par ce moyen , pouvoir, par l'étude des produits formés,
arriver à classer cette espèce pathogène nouvelle que certains caractères
rapprochent, ainsi que nous l'avons dit, du groupe tryptobutyriqiu \
mais qui s'en éloigne par beaucoup d'autres.
Recherches sur les phénomènes magnéto-optiques
dans les cristaux,
par M. Jean Becquerel.
Dans une note précédente nous avons étudié la propagation de la lu-
mière dans une lame cristalline soumise à un champ magnétique dont Les
lignes de force sont normales au faisceau lumineux.
Nous examinerons maintenant le cas où la lumière se propage parallè-
lement au champ magnétique.
PROPAGATION DE LA LUMIÈRE PARALLELEMENT AUX LIGNES DE FORCE
DU CHAMP MAGNÉTIQUE.
Deux cas sont à distinguer suivant que l'axe optique du cristal est nor-
mal ou parallèle au champ magnétique.
3a.
— 470 —
i ° Axe optique perpendiculaire au champ magnétique.
g. Le spectre des vibrations ordinaires normales au champ se comporte
comme dans le cas ( 1. a. c) et donne les mêmes modifications. (Voir Bul-
letin du Muséum, mai 1907.)
h. Le spectre ordinaire, les vibrations étant normales au champ, pré-
sente les mêmes variations que dans le cas précédent (i.3. e).
20 Axe optique parallèle aux lignes de force.
Le cristal étant dans la position où la biréfringence disparait, on pou-
vait s'attendre à trouver un phénomène analogue à l'effet Zeeman qui con-
siste, comme on le sait, en un dédoublement de chaque bande d'absorp-
tion en deux parties correspondant à l'absorplion de vibrations circulaires
inverses. On observe en effet avec toutes les bandes du xénotime, et cer-
taines bandes de la tysonite et de la parisite, le même phénomène. Lors-
qu'on excite le champ , les bandes se comportent comme dans le cas où le
faisceau est normal et l'axe parallèle au champ (1,1, a); chaque bande
donne un élargissement ou un doublet symétrique dont l'écartement est le
même que dans le cas («) pour la même valeur du champ; chaque com-
posante est plus faible que la bande primitive. Analysons la lumière en
disposant entre le cristal et la fente une lame quart d'onde , suivie d'un
rhomboèdre de spath permettant d'obtenir dans l'oculaire deux plages con-
tiguës et d'analyser à la fois deux vibrations circulaires inverses. En exci-
tant le champ magnétique , on voit en général chacune des bandes se dé-
placer dans des sens opposés dans les deux plages eu conservant la même
largeur et la même intensité , la variation de longueur d'onde étant pro-
portionnelle à l'intensité du champ. Les deux composantes, décalées l'une
par rapport à l'autre , correspondent à l'absorption de deux vibrations cir-
culaires de sens opposés.
Contrairement à la loi générale observée dans les spectres des gaz et
des vapeurs , les bandes d'une même plage , correspondant à des vibrations de
même sens, ne sont pas toutes déplacées du même côté. On sait que, dans
toutes les manifestations connues du phénomène de Zeeman, celle des deux
vibrations circulaires qui a le même sens que le courant magnétisant s'est
toujours déplacée du côté du violet; on a pu conclure de ce fait que les
spectres de raies des vapeurs sont produits par des électrons négatifs.
Dans les cristaux, les bandes qui correspondent aux vibrations ayant le
sens du courant qui circule dans les bobines de l'électro-aimant sont aussi
souvent déplacées vers le rouge que vers le violet. Cette variabilité du sens,
dans lequel le champ magnétique déplace des vibrations circulaires de
même sens, est un des résultats les plus importants de ces recherches. Ce
phénomène observé avec le xénotime, la tysonite et la parisite soulève un
problème d'un intérêt considérable relativement à la constitution de la
matière.
.*/,7r'—
— '«72 —
Deux explications peuvent rendre compte de ce phénomène :
i° Le champ magnétique pourrait, à l'intérieur de certaines régions,
atomiques, prendre des valeurs très diverses et même changer de sens. Non
seulement on rendrait compte ainsi de la variabilité du sens des déplace-
ments, mais si l'on admet, comme le veulent certaines théories, que les
électrons sont tous identiques aux corpuscules cathodiques, la variabilité
observée dans les changements de fréquence serait également expliquée.
D'après la grandeur des changements de longueur d'onde obtenus avec le
xénolime, qui doivent être, d'après la théorie de Lorentz, proportionnels
au champ magnétique, au carré de la période et au rapport de la chargea
la masse des électrons , il faudrait admettre, si l'on prend pour — la valeur
1,86 io', que le champ peut varier dans le xénotime de 200000 unités
dans un sens à -jooooo unités en sens contraire, lorsque le champ ex-
térieur est seulement de s5ooo unités.
2° Une autre hypothèse, à mon avis plus vraisemblable, est la suivante:
les corpuscules absorbant la lumière seraient très différents les uns des
autres. // existerait des électrons positifs et des électrons négatifs, pour les-
quels le rapport de la charge à la masse atteindrait dans le xénotime la râleur
de i,5 à i,6 io\ valeur huit ou neuf fois supérieure au rapport de la
charge à la masse des corpuscules cathodiques. Dans la tysonite , les élec-
trons correspondant aux bandes sensibles situées dans la partie visible du
spectre seraient du même ordre de grandeur que les corpuscules catho-
diques.
Si cette hypothèse était reconnue exacte, il faudrait alors admettre non
seulement qu'il existe dans ces cristaux des électrons positifs, capables de
produire l'absorption sélective, mais qu'il existe aussi des électrons négatifs
for/ différents des corpuscules cathodiques , possédant une charge plus grande
ou une masse plus petite.
Le tableau, p. &71, donne les valeurs des décalages observés entre les
composantes correspondant à des vibrations circulaires inverses, pour deux
des groupes principaux au xénotime et pour la txsonite. Les décalages des
bandes fines ont été mesurés avec précision au moyen d'un oculaire à mi-
cromètre, mais, pour les bandes larges, les valeurs ne sont qu'approxima-
tives.
Si l'on évalue comme précédemment le champ magnétique , en mesurant
le llux qui traverse une bobine placée entre les pôles, on obtient vraisem-
blablement une valeur trop grande, le champ n'étant pas uniforme entre
les pôles percés et le cristal se trouvant dans la région où le champ est
minimum. Si l'on remarque, comme nous le montrerons d'ailleurs dans
l'exposé de la théorie, que, pour les bandes fi nés, le décalage doit être pour
îinr même valeur du champ égal à l'écarlement du doublet obtenu quand
le faisceau est normal et l'axe optique parallèle au champ, et que, de plus,
— 473 —
cet écartemenl est proportionnel au champ, on peut, en mesurant avtec
précision le décalage des composantes de la bande fine 5aa,i5 et com-
parant ce décalage à récarlement du double! précédemment observé (i.i.a I,
obtenir une valeur plus exacte du champ magnétique à l'endroit où se
trouve le cristal. Pour les nombres renfermés dans le tableau ci dessus, la
valeur du champ évaluée avec la bobine a été trouvée égale à i63so,
tandi8 qu'évaluée par le déplacement de la bande U •>.•>. pp. i5 , elle serait seu-
lement de i43oo; celte dernière valeur est probablement plus exacte. J'ai
indiqué dans le tableau les valeurs approchées du rapport de la charge à
la masse des électrons en prenant pour le champ la valeur 1 'i3oo.
111. Polarisation rotatoire magnétique
Les phénomènes de polarisation rotatoire magnétique dans le xénotûne
sont intimement liés aux variations que les bandes d'absorption subissent
dans un champ magnétique.
L'expérience suivante met en évidence la polarisation rotatoire magné-
tique dans une lame normale à l'axe. On fait tomber sur une lame, d'en-
viron 1 millimètre d'épaisseur, un faisceau de lumière blanche polarisée
rectilignement. Un rhomboèdre de spath, placé devant la fente du spec-
troscope, donne dans l'oculaire deux plages conliguës, polarisées dans
deux directions rectangulaires, qui ont même intensité si le polariseur est
convenablement orienté. En produisant un champ magnétique d'environ
i5ooo unités, dont les lignes de force sont parallèles au faisceau incident
et à l'axe optique de la lame cristalline, on voit les bandes du spectre or-
dinaire d'absorption changer d'aspect. Dans l'une des plages de l'oculaire,
toutes les bandes correspondant à des électrons négatifs deviennent plus
noires en leur milieu, plus étroites et plus nettes, la luminosité augmen-
tant sur les bords; au contraire, les bandes d'électrons positifs deviennent
plus pâles et paraissent s'étaler. L'inverse a lieu dans l'autre plage et
l'effet change de sens en même temps que le champ magnétique.
On observe ainsi que départ et d'autre de chacune des bandes qui donnent
un décalage entre les deux composantes correspondant à des vibrations
circulaires inverses, le pouvoir rotatoire est positif (dans le sens du courant
magnétisant) si la bande correspond à des électrons négatifs, et négatif si
la bande correspond à des électrons positifs. Au milieu de chaque bande ou à
l'intérieur du doublet formé par les composantes de certaines d'entre elles,
le sens de la rotation est inverse du sens de la rotation en dehors de la bande.
La polarisation rotatoire magnétique devant résulter de la différence de
phase que prennent, lorsque le champ est excité, deux vibrations circu-
laires inverses, on peut mettre en évidence cette différence de phase par
une modification de l'expérience de MM. \ oigt et Wiechert décrite précé-
demment, en plaçant «levant le compensateur une lame quart d'onde in-
— 474 —
clinée à /i5 degrés sur le compensateur. On constate alors que les lignes
noires transversales observées dans le spectre; se disloquent aux environs des
bandes; il se produit donc sous l'action du champ une différence de phase
entre deux vibrations circulaires que le quart d'onde a transformées en vi-
brations rectilignes parallèles aux directions principales du compensateur.
Cette méthode a conduit aux mêmes conclusions que l'observation di-
recte du pouvoir rotatoire.
On retrouve ainsi avec le xénotime la même loi de dispersion qu'avec la
vapeur de sodium; on observe de plus que le sens du pouvoir rolaloire dé-
pend du sens dans lequel sont déplacées les composantes de la bande, c'est-
à-dire du signe de la charge des électrons.
Dans l'hypothèse de l'existence d'électrons positifs et négatifs, cette
expérience met donc en évidence l'influence du mouvement tourbi/lonnaire
des électrons sur la propagation de la lumière dans le cristal.
Biréfringence anomale. — Ces phénomènes qui ne sont visibles avec le
xénotime que dans le voisinage immédiat ou à l'intérieur des bandes m'ont
conduit à étudier la dispersion anomale, que l'on peut observer dans un
cristal par la méthode suivante : une lame parallèle à l'axe est orientée de
manière que ses directions principales soient parallèles à celles d'un com-
pensateur de Babinet , disposé comme précédemment entre deux niçois pa-
rallèles ou croisés, de manière que la frange centrale soit normale à la
fente. On observe dans le spectre, au lieu des franges de Fizeau et Fou-
cault, des lignes obliques qui sont fortement disloquées en traversant les
bandes d'absorption. Aux environs des bandes, il existe donc une biréfrin-
gence anomale, c'est-à-dire pour les bandes non communes aux spectres or-
dinaire et extraordinaire une dispersion anomale soit de la vibration ordi-
naire, soit de la vibration extraordinaire, suivant le spectre auquel ap-
partient la bande considérée. Pour les bandes communes aux deux spectre»,
la biréfringence anomale est la différence des dispersions anomales dans
chacun des deux spectres.
On peut étudier ainsi la dispersion anomale et l'on constate axec le xéno-
time et la tysonite que le sens de la dispersion est indépendant du signe des
électrons. En allant du rouge au violet, les indices augmentent à l'extérieur
de toutes les bandes et diminuent à l'intérieur.
Cette conclusion est conforme à la théorie que nous développerons dans
une prochaine étude, et d'après laquelle la dispersion dépend du carré de
la charge électrique.
Les cristaux de tysonite présentent dans tout le spectre un pouvoir rota-
toire négatif considérable (i8° pour A = 5io fxfx avec une épaisseur de
1 millim. 7 et un champ de i4ooo unités). Ce pouvoir rotatoire varie un
peu plus rapidement que l'inverse du carré de la longueur d'onde. Aux
finirons des bandes qui se sont montrées sensibles à l'action du champ
— m —
magnétique, on observe, quoique beaucoup plus difficilement, un |>ln?no-
mène identique à celui que présente le xénotime. c'est-à-dire une augmen-
tation de la rotation négative à l'extérieur des bandes d'électrons négatifs
et une diminution à l'intérieur des bandes d'électrons positifs. Ce phénomène
peut s'observer en orientant le polariseur de manière que, de part et d'autre
de la bande que l'on considère, les deux plages données parle rhomboèdre
de spath aient la même intensité lorsque le champ est produit. On con-
state alors, comme avec le xénotime, que les bandes n'ont pas le même
aspect dans les deux plages.
11 résulte de cet ensemble d'observations que le phénomène de la pola-
risation rotatoire magnétique paraît bien provenir du mouvement tourbil-
lonnaire que prennent les électrons dans un champ magnétique et est dû à
l'effet simultané de la dispersion anomale et des modifications subies par
les bandes d'absorption.
Ces expériences ont fourni des exemples de différents types de disper-
sion rotatoire et ont montré en même temps à quelle nature de modification
de la bande correspondante chacun de ces types se rattache.
IV. Conclusions.
En résumé , les phénomènes magnéto-optiques observés avec les cristaux
de xénotime, de tysonite et de paiïsite ont conduit aux résultats nouveaux
suivants :
1 ° Les bandes d'absorption de ces cristaux sont modifiées par un champ
magnétique; l'ordre de grandeur des déplacements, pour beaucoup de
bandes notablement plus grand que l'effet observé dans les vapeurs , con-
duit à penser que le rapport de la charge à la masse est pour certains élec-
trons environ neuf fois plus grand que pour les corpuscules cathodiques;
2° Le sens du phénomène correspond pour certaines bandes à des élec-
trons possédant, des charges positives;
3° Les modifications observées, lorsque le faisceau se propage normale-
ment aux lignes de force, pour l'absorption de vibrations normales au
champ et à l'axe optique, dépendent de l'orientation de l'axe par rapport
au champ.
Cette dépendance montre expérimentalement qu'il ne suffit pas , dans les
cristaux soumis au champ magnétique, de considérer seulement les mouve-
ments perpendiculaires à la direction de propagation de la lumière , mais
qu'il faut faire intervenir des mouvements parallèles à la propagation du
faisceau ;
h" Le spectre des vibrations parallèles au champ subit également des
modifications exceptionnellement grandes et pour la plupart dissymétriques ;
476
5° Les manifestations 1res variables du pouvoir rotatoire magnétique
dans les enviions des bandes sont une conséquence des modifications de
ces bandes et de la dispersion anomale correspondante.
Psychologie des Poisso\s. Quelques anecdotes.
Observations faites au labohatoire ns Tatihou,
PAR M. L. Lépinay,
MÉDECIN-VÉTÉRINAIRE, PROFESSEUR A L ECOLE DE PSYCHOLOGIE.
rrll y a bien quelque prétention pour des Psychologues aussi modeste
que nous à prendre la parole dans cette docte Assemblée. Vous nous en
excuserez. Nous serons aussi bref que possible. Ce petit travail est la pré-
paration de travaux ultérieurs. Il n'a pu être ce qu'il aurait dû , car, chargé
par votre éminent directeur M. Perrier de faire quelques études sur la
psychologie des Poissons et invité à nous rendre dans cette intention à
l'établissement de Tatihou , nous n'avons pu y faire un long séjour et con-
séquemment nous livrer à des observations suffisantes. Nous nous en excu-
sons auprès du savant qui nous avait honoré de cette mission, l'assurant
cpie nous ne manquerons pas cette année de retourner dans ce magnifique
laboratoire où nous avons trouvé d'énormes facilités d'études et un accueil
particulièrement charmant dont nous ne saurions trop remercier M. le
directeur adjoint, le Dr Antony, et M. Malar, chef du laboratoire.»
Les Poissons, considérés en général, ne paraissent pas extrêmement in-
telligents. Mais si nous avons à notre disposition quantité d'anecdotes sur
la prétendue intelligence des Poissons , nous avons peu d'expériences ou
d'observations sérieuses. Nous n'en citerons que quelques-unes contrôlées :
Un vieux concierge avait un petit Poisson rouge qu'il avait appelé Barnabe;
à l'appel de son nom, la petite bêle venait se fixer à l'endroit où le con-
cierge mettait sa bouche contre le bocal. Le Poisson venait également se
placer dans la main du vieillard lorsque celui-ci plongeait ses mains dans le
récipient.
Le Dr Warwick parle d'un Brochet qui, étant blessé, fut soigné par lui
et lui témoignait une telle reconnaissance qu'il venait vers lui dès qu'il le
voyait approcher et venait manger dans sa main.
M. Franklin cite également des Poissons qui venaient chaque jour cher-
cher leur nourriture des mains d'un garde de l'étang dans lequel ils étaient
enfermés et se laissaient prendre sans crainte par la femme de regarde,
.sVffaroucharit . au contraire, dès qu'un étranger approchait.
— 477 —
Au point de vue dos Brochets, notre savant professeur M. Trouessard
nous faisait remarquer, il y a quelques jouis, qu ils paraissent peu inlelli-
gents, puisqu'ils se précipitent aussi l>ien sur un appài en métal que sur
un appât pouvant exciter leur gourmandise. Le même observateur nous
rappelait cependant que certains Poissons paraissaient jouir de jugement,
puisqu'ils tétaient l'appât avant de l'avaler pour savoir s'il contenait un
corps dur et, dans ce cas, s'arrangeaient à attirer la partie comestible, en
laissant, bien entendu, l'hameçon.
Au laborato re de Tatibou, dans un bassin dont le fond était fourni par
un plancher lisse, les Turbots charges de leurs œufe mouraient avant
d'avoir pu se débarrasser. Le plancher fut enlevé pour une réparation, lais-
sant à découvert les traverses quadrangulaires en maçonnerie qui le soute-
naient. On vit alors ces Poissons nager dans un sens, puis dans l'autre, de
façon à venir, par un frottement savamment combiné, contre les angles
des traverses provoquer l'émission des oeufs dont ils étaient porteurs. Il y
avait eu, de leur part, du jugement, de la compréhension et, en consé-
quence , une adaptation rapide du nouveau milieu à leurs besoins.
On ne peut pas oublier non plus les nidifications des Epinoches, que
vous connaissez tous, avec la sollicitude si marquée des parents pour leur
progéniture. On ne peut dire que cette nidification est accidentelle quand
on lit les passages écrits par le vérilable auteur de la découverte des nidi-
fications, feu M. le professeur Lecoq, de l'Ecole vétérinaire de Lyon, qui
fait .observer que ce nid n'est pas pris au hasard. Ceux qui se sont occupés
de cette nidification ont constaté que le petit Poisson va au loin chercher
des brins d'herbe, des débris de végétaux, pour les emporter, les déposer
sur la vase et les y fixer à coups de tête.
Le Dr Oschiéki attribue une intelligence particulière aux Truites. Il a re-
marqué que non seulement elles ne se font pas prendre facilement, mais
examinent longtemps l'appât avant d'essayer de le saisir et, en tout cas,
le décrochent au-dessous de la jonction avec l'hameçon, sans, bien entendu,
s'enferrer. Quand elles ne peuvent arriver au résultat souhaité, elles soufflent
sur l'appât et fuient.
Un autre observateur, M. Lalfout, a remarqué que, dans l'île deCeylan,
à une certaine époque de l'année, la sécheresse fait disparaître l'eau des
étangs. Quand la saison des pluies revient, les Poissons reparaissent comme
par enchantement. Ils s'étaient simplement enfoncés dans la vase , et on a
pu remarquer qu'auparavant un grand nombre franchissaient les étangs
non encore desséchés. Ils paraissaient alors doués d'un instinct véritable-
ment surprenant, en particulier pour diriger leur course d'une façon sûre.
Nous devons aussi au laboratoire de Tatibou quelques renseignements
sur la manière de se comporter de certains Poissons. 11 semble que la glou-
tonnerie est la partie dominante de leurs actions. Ils sont d'ailleurs anato-
miquement construits pour saisir des proies volumineuses et les avaler. On
— 478 —
cite notamment les Cottus, qu'on a vu attraper des vers ou des Poissons plus
grands qu'eux. Si plusieurs ont saisi la même proie , ils usent de tous les
stratagèmes pour la ravir à leur voisin ou la rompre et, à cet effet, ils na-
gent en hélice pour la tordre, donnent des secousses ou vont même jusqu'à
se servir de l'angle coupant des cailloux pour tailler la proie eu exécutant
un mouvement de scie.
Au même laboratoire, on a pu suivre les ruses de ces Poissons ; elles
sont évidemment limitées, mais répondent aux besoins suivants : 1" le
désir de s'emparer d'une proie ; 2° le ravissement à un compétiteur. Ou les
voit alors se cacher, avoir l'air de suivre une autre proie: ils arrivent à
tellement exceller dans ces ruses , qu'ils en sont parfois victimes eux-mêmes.
M. Malar a trouvé certain jour deux Cottus morts qui n'avaient pu se dé-
gager, le plus grand avait avalé en même temps la proie et la tète du petit
Cottus.
Au point de vue de la mémoire des Poissons, il est facile de le consta-
ter. Ainsi, au laboratoire de Tatihou, les Poissons qui y sont enfermés ré-
pondent très bien à un appel qui correspond avec la distribution de nour-
riture et même viennent à la vue seule du mouvement de ceux qui sont
chargés de la leur distribuer. Us s'accoutument également aux change-
ments de vêtements de ces individus, habit noir, blouse blanche, bourge-
ron bleu, etc.
On a remarqué aussi, dans certaines pèches organisées sur des bancs de
Mulets, que les Poissons sautaient par-dessus les tilets. bien qu'on ait pris
la précaution de les mettre de plus en plus haut hors de l'eau. Ces pèches
n'ayant aucun rapport avec la manière habituelle de prendre les Mulets.
on en a déduit que c'est par une observation rapide des nouvelles condi-
tions de capture , par un raisonnement spontané, que ces Mulets arrivent à
se sauver et graduent leur saut en proportion de la hauteur des filets. Les
pêcheurs ont également observé que les Poissons ne se laissent prendre
que le premier jour. On peut donc leur attribuer de la mémoire, de l'ob-
servation, de la conscience du danger et quelquefois aussi un raisonne-
ment simple.
M. Malar, chef du Laboratoire de Tatihou, a bien voulu me communi-
quer et me demander mon apprécietion au sujet d'un certain nombre de
faits concernant l'intelligence des Crabes. Je lui laisserai le soin de publier
les observations qu'il a faites, mais je dois dire cependant que la femelle
des Maias squinados se pare de la carapace d'Algues avec une remarquable
habileté. Cette parure n'est pas faite au hasard; les Algues sont parfaitement
traversées par les aspérités de la carapace.
Le Dr Fischer, avant apporté dans un aquarium des pétales de fleurs, vit
les Maias les saisir et l^s fixer sur leur céphalo-thorax. Les Mutas mâles ne
paraissent pas avoir les mêmes intentions de se parer ou de se déguiser.
D'après M. Bateson, du Laboratoire de Plvinouth, il n'est pas bien établi
— 479 —
que ces animaux agissent ainsi pour se confondre avec le milieu, puisque
des Crabes revêtus d'Algues vertes ne cherchenl pas forcément des Algues
de même couleur; au contraire, des Crabes non revêtus se cachent, se
dissimulent au milieu de plantes marines.
M. Malar a observe* aussi des Crabes porteurs de deux ou trois feuilles
de Laminaires de plusieurs décimètres de longueur et pensent que les La-
minaires aident puissamment pour l'affût en laissant venir les proies à
portée des pinces. Il fait remarquer que les objets que les animaux se
fixent ainsi sont déposés symétriquement, ce qui serait une preuve de
l'appréciation de qualité et de quantité par ces groupes d'animaux. On peut
aussi penser, en voyant la manière de se parer des femelles, qu'il y a là un
acheminement à la coquetterie. D'ailleurs, des naturalistes, entres autres
Darwin, l'ont soutenu en examinant les raisons de la protection de la cara-
pace. Il n'est peut-être pas très scientifique, mais c'est, en tout cas, cu-
rieux de faire un rapprochement entre la coquetterie des Crabes se parant
les extrémités et les femmes cherchant surtout à parer leur tête avec des
fleurs, des peignes, etc. Nous laissons à l'auteur de ces observations le
soin de les développer, ne voulant emprunter, en la circonstance, que ce
qui peut servir de base à nos études futures. Il serait possible de citer un
grand nombres d'autres observations, et il n'est pas un des auditeurs ici
présents qui, grâce à ses études, ne puisse ajouter un chapitre à cette
revue de faits et d'observations. Cela tendrait au même but, c'est-à-dire à
établir que les Poissons, bien que relativement peu doués au point de vue
du système nerveux, présentent néanmoins des manifestations sérieuses
d'instinct développé auxquelles viennent s'ajouter des phénomènes de rai-
sonnement et conséquemment d'intelligence. Le tout répond évidemment
aux deux besoins principaux que nous observons chez tous les animaux :
l'instinct de conservation et l'instinct de reproduction. Quoi qu'il en soit,
il y a là, à notre humble avis, des éléments suffisants pour constituer une
base aux expériences et aux observations que nous nous proposons de faire.
Nous reprendrons tout ce qui a été dit et écrit sur la matière et nous es-
sayerons, dans le Laboratoire de Tatihou, de provoquer les mêmes mani-
festations , de les observer, de les noter et d'en tirer des conclusions. De ce
travail, il résultera qu'un certain nombre de ralations seront reconnues
fantaisistes, car là encore, comme pour beaucoup d'études psychologiques,
l'imagination des observateurs a fait naître des observations inexactes, et il
sera possible de bien établir quelle est la mentalité du Poisson; elle sera
très intéressante non seulement pour les Psychologues , mais aussi pour les
naturalistes et surtout pour les pisciculteurs qui, connaissant mieux les
mœurs, les habitudes, les instincts des Poissons, ou les interprétant d'une
façon plus rationnelle, pourront en tirer prolits et avantages.
Pages .
J. Scrcoup. Noie, sur les Diptères du genre Hamatopota <li'. la collection
du Muséum 'i ■"'
R. Paucot. Sur quelques Diaspinées des serres du Muséum '1^2
B. Anthony. Un cas de siphon supplémentaire chez une Lutraria elliptica
Lmck 'i a 5
L. Germain. Contributions à la Faune malacologiquc de l'Afrique équato-
riale. Npte XII ia5
Ch, Gravier. Sur quelques Mcyonaires du golfe de Tadjourali 43o
— Sur la biologie d'un Alcyonidé (Sareophytum mycetoïdet Gravier) du
golfe de Tadjourali Û34
L. Roule. Notice préliminaire sur les Alcyonides de l'Expédition Gharcot. '137
Costantin et Galland. Les Pentopetia de l'herbier du Muséum et la varia-
tion dans un genre exotique 4 .'5g
D. Bois. Un nouveau Crinum du Mozambique 444
P. Danguï. Plantes récoltées par M. T. Obalski dans l'Amérique du Nord. 446
H. Hua. Apocynacées productrices de caoutchouc du Gabon septentrional
(d'après les échantillons du D1' Gravot) 148
M. Di'bard. Discussion de quelques espèces du genre Mipe 45 1
— Sur quelques Dasyaulus nouveaux de ITndo-Chine 456
E.-F. Terroine. Recherches sur la constitution des substances lipoïdes. . . . 46o
P. Achalme et Mme M. Phisalix. Note sur une épidémie d'origine alimen-
taire ayant sévi sur les Carnivores du Jardin des Plantes et due à
un Bacille anaérobie 465
Jean Becquerel. Recherches sur les phénomènes magnéto-optiques dans les
cristaux 46g
L. Lépinay. Psychologie des Poissons. Quelques anecdotes 4^6
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1907
N° 7 et dernier
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCGVII
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des- notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de remettre des ma-
nuscrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Correspondance. — Présentation des icr et 2e fasci-
cules du tome IX de la 4e série des nouvelles Archives du Muséum
par M. le Professeur Vaillant. Inauguration du monument élevé à
Brives à la mémoire de Lalreille. Inauguration^de la statue de Ber-
nardin de Saint-Pierre. Fondation de la Société des Amis du Mu-
séum national d'histoire naturelle. Bapport de M. Ch. Gravier sur le
Congres international de Zoologie de Boston. Nouvelles de la mis-
sion Pelliot-Vaillaut. Nomination de sir Arehibald Geikie et de
MM. Fauchèro, J. Mingaud et Petit comme Correspondants du
Muséum. Nomination de M. Le Cerf comme Préparateur à la Chaire
d'Entomologie. Nomination de M. Mangin au titre de Commandeur
de l'Étoile polaire. Nomination de MM. Palourde et Sémichon
comme Stagiaires du Muséum. Nomination de MM. Donzolot, Koll-
mann, Piroutet, Terroine, Cayla, Coquidé et Huerre comme Bour-
siers du Muséum. Attribution d'une Bourse de voyage à M. Gérard.
Don par M. Starr, de l'Université de Chicago, d'une collection
de 99 bustes d'indigènes du Mexique. Extrait d'une lettre de
M. Rousseau relative au Cèdre du Liban de Montigny-Lencoup,
• frère de celui du Jardin des Plantes ibi a '188
Présentation d'ouvrages par MM. Lecomle et Joubin 4$g
Communications :
E.-T. Hamy. La Généalogie de Lamarck 48o
A. Menegaux. Oiseaux de la Guyane française donnés au Muséum par
M. Bey, gouverneur des Colonies ^9,3
J. Pelleghix. Mission permanente de l'Indo-Chine. Poissons du Tonkin. . . 699
E.-L. Bouvier. Sur le commensalisme d'un Crabe portunien le Lissocarctnus
orbicularis Dana '. 5o3
E. Simon. Arachnides recueillis par M. H. Neuville au Spitzberg en juillet
>9°7 *
')0i
( Voir la suite à la page S de la couverture.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1907. N° 7.
— OcQ>cs
L1BR*
99" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
26 NOVEMBRE I9O7.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MCSKOM.
ACTES ADMINISTRATIFS. — CORRESPONDANCE.
M. le Président annonce que le Bulletin , fascicule n° 6 de 1907,
a été distribué.
M. le Professeur Vaillant (Léon), chargé de la direction des
nouvelles Archives du Muséum, annonce que le premier et le se-
cond fascicule du tome IX de la quatrième série ont été présentés
à la réunion de l'Assemblée des professeurs.
Ils contiennent les mémoires de M. Lacroix : Etude mirwralo-
gique des produits silicates de l'éruption du Vésuve (avril 190G) et de
MM. G. Darboux et C. Houard : Les Galles de Cynipides. Recueil de
jigares originales exécutées sous la direction de feu le D' Jules Giraud. Il
est accompagné de dix-huit planches dont quinze en couleurs
d'après les aquarelles dues à l'habile pinceau de StrohmayerW.
M. le Président fait connaître que deux événements faisant
honneur au Muséum national d'histoire naturelle se sont accom-
plis au mois d'octobre dernier.
(1' L'Association française pour l'Avancement des Sciences avait accordé une
subvention de 600 francs pour concourir à l'exécution de !a gravure des belles
planches de ce travail.
Nous rappellerons que la colleclion d'Hyménoptères du Dr Giraud, si riche en
Galles et en Insectes gallicoles, a été donnée par lui au Muséum.
Muséum. — Mil. 33
— 482 —
Le 6 octobre, a été inauguré à Brive un monument élevé à la
mémoire de P. À. Latreille, Membre de l'Institut (181A), qui
entra au Muséum comme Aide-Naturaliste en 179^1 et devint suc-
cessivement Professeur suppléant ( 1819) et enfin Professeur titu-
laire (i83o), lorsque, à la mort de Lamark, fut créée la Chaire
d'entomologie. M. Bouvier, un des successeurs de l'éminent natu-
raliste, délégué par le Gouvernement, l'Académie des Sciences f'5
et le Muséum, a fait ressortir dans les meilleurs termes la part
que Latreille a prise dans la science en introduisant dans l'étude
des Insectes la méthode, base de toute classification rationnelle, et
en recherchant par l'examen des caractères extérieurs les affinités
naturelles qui rapprochaient entre eux les Animaux articulés ; il
a rappelé, à juste titre, qu'il manifesta sa prééminence dans le
classement méthodique des Insectes, ce qui l'a mis hors de pair
parmi les Entomologistes qui font de la systématisation l'objet de
leurs études (2'. M. Pierre Lesne, Assistant au Muséum, Président
de la Société Entomologique, et son représentant, s'attacha à mon-
trer qu'un des principaux titres, aux yeux des adeptes de la science
des Insectes, est d'avoir coopéré pour une large part à la fondation
de la Société Entomologique de France (1832), la première qui
ait été créée, et dont il fut le Président d'honneur (3).
Le 17 octobre, a eu lieu L'inauguration de fa statue de Bernar-
din de Saint-Pierre offerte au Muséum national d'histoire naturelle
par feu Eugène Potron. Dans le Grand Amphithéâtre se trouvaient
réunis : M. Bayet, Directeur de l'Enseignement supérieur, représen-
tant le Ministre de l'Instruction publique; M. le vicomte Melchior
de Vogué, Membre de l'Institut, délégué par l'Académie française;
M. Luchaire, Membre de l'Institut délégué de l'Académie des
Sciences morales et politiques; M. Quinette de Rochemonl, repré-
sentant le Service des Phares ; M. Baer, délégué de la Société en-
tomologique de France; M. le Professeur Vaillant, représentant le
M M. Edmond I'krrikr, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum, et corré-
zien, avait été désigné j>ar le Ministre et par l'Académie des Sciences pour les
représenter, mais un deuil de famille l'empêcha d'assister à la cérémonie.
(2) Le discours de M. le Professeur Bouvier sera inséré dans les Nouvelles
Archives du Muséum.
(S| A l'occasion de cette commémoration, la Société entomologique de France a
l'ait restaurer le monument élevé par souscription, en i835, sur la tombe de La-
treille, au cimetière du Pèro-Lachaise.
— Û88 —
Muséum "h A la famille du donateur, Madame V™ Duchemin el
sou Mis, ('tait venue se joindre une nombreuse assistance apparte-
nant au monde dos Lettres et des sciences.
M. de Vogué a célébré, eu maître écrivain, l'auteur des Études
delà Nature, qui a doté noire langue d'un chef-d'œuvre Paul et
Virginie, montrant qu'il avait (''lé-, en prenant un milieu exotique
comme cadre de son roman, le précurseur de Chateaubriand el de
Pierre Loti. M. Luchaire a raconté, non sans malice, commenl
Bernardin de Saint-Pierre devint membre de l'Académie des
Sciences morales et politiques ; M. de Rochemonl a rappelé que le
donateur de la statue, dont la vie n'avait élé pour ainsi dire qu'un
perpétuel voyage, avait eu la pensée généreuse de doter la France
d'un phare de premier ordre qui bientôt se dressera sur les côtes
inhospitalières de la Bretagne, dans les parages de l'île d'Ouessant;
M. Baer, qui avait avec M. Potron des relations d'amitié, a l'ail
l'éloge de cet ami de la nature qui , terrassé par la maladie, se trou-
vant condamné à ne plus parcourir les mers, témoignait l'intérêt
qu'il portait aux sciences naturelles en étant un auditeur assidu
des Cours du Muséum ('2) ; si à cette époque la Société des amis du
Muséum eût existé, non content d'être un de ses premiers fonda-
teurs, il aurait, sans nul doute, tenu à honneur de lui accorder
les plus larges libéralités. M. le Professeur Vaillant avait une tâche
difficile, celle de faire ressortir les mérites de Bernardin de Saint-
Pierre comme savant et comme naturaliste; il l'a loué d'avoir appelé
l'attention sur les choses de la nature en général et d'avoir été le
promoteur des études océaniques; il a fait valoir qu'on lui devait la
création de la Ménagerie qui a rendu le Muséum si populaire tout
en permettant de donner aux artistes des modèles vivants, aux bio-
logistes et aux anatomistes des sujets d'études. M. Bayet a fait l'éloge
de Bernardin de Saint-Pierre, le dernier Intendant du Muséum ,
qui, nommé en 1792, eut l'habileté, à cette époque troublée, de
sauvegarder par sa sage administration les intérêts matériels et
les intérêts scientifiques de l'ancien Jardin du Roi.
M. le Président annonce la fondation de la Société des Amis
du Muséum national d'histoire naturelle.
(l' Remplaçant le Directeur empêché par son deuil.
(2) Charles Eugène Potron, par M. Baer. Notice biographique. Annales de la
Snc Eut. de, France, igo8.
33.
— kU —
Voici les premiers articles de ses statuts constitutifs :
SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
I. But et composition de la Société.
Art. 1. — L'Association dite : r Société des Amis du Muséum
national d'histoire naturelle», fondée en 1907, a pour but de
donner son appui moral et financier à cet établissement, d'enrichir
ses collections et de favoriser les travaux scientifiques et l'ensei-
gnement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Toute discussion politique et religieuse y est interdite.
Aivr. 2. — Les moyens d'action de la Société consistent notam-
ment à faire ou à provoquer des libéralités ou des prêts gratuits
en vue de développer les collections du Muséum, à acquérir dans
l'intérêt de ces collections des objets ayant une valeur scientifique
ou historique et jugés dignes d'y prendre place, à procurer gratui-
tement les concours nécessaires à ces acquisitions.
Art. 3. — L'Association se compose de membres titulaires, de
membres donateurs et d'associés du Muséum.
Le titre d'associé du Muséum pourra être accordé par rassem-
blée des Professeurs du Muséum, sur la proposition du Conseil de
la Société, aux personnes qui se seront créé des titres exception-
nels envers le Muséum ou envers la Société.
M. Gravier (Ch.), délégué du Ministère de l'Instruction pu-
blique et du Muséum d'histoire naturelle au Congrès interna-
tional de Zoologie de Boston, rend compte en ces termes de la
mission qu'il a été chargé de remplir :
Le septième Congrès international de Zoologie s'est tenu à Boston
(Mass.) du Kj au 26 août 1907, dans le superbe édifice de l'École de Mé-
decine de Harvard. Il a été particulièrement brillant grâce au comité d'or-
ganisation de Boston et aux divers comités locaux de New-York , Woods
Hole, ColdSpring Harbor, Philadelphie, Washington, Buffalo,etc.
Nous n'étions malheureusement que cinq zoologistes français; M. Ch. De-
péret, Correspondant de l'Institut , Professeur à l'Université de Lyon,
représentait la Paléontologie.
— /i85 —
Les communications soumises au Congrès, au nombre déplus de trois
cents, étaient réparties en dix striions : r Biologie générale el Psychologie
animait' (Animal Behaviour); a°Anatomie comparée; 3° Physiologie compa-
rée; 4° Cytologieet hérédité; 5° Embryologie et Zoologie expérimentale;
('»" Entomologie et Zoologie appliquée; 70 Zoologie générale; 8° Paléozoo-
logie; <)" Zoologie systématique; io° Zoogéographie et Thalassographie.
A la première section, on a parlé de l'importance de la Psychologie ani-
male au point de vue de la théorie de l'évolution; de l'éducabilité des Pa-
ramécies; de certains phénomènes psychiques chez les Physes; de l'origine
de l'esclavage chez les Fourmis; de la genèse du mouvement du proto-
plasma, etc.
Les questions relatives à l'hérédité et à l'hybridation ont alimenté aussi
bien des discussions. Dans une suggestive conférence, W. Bateson, de
Cambridge, a exposé les faits limitant la théorie de l'hérédité. La loi
deMendel, la théorie de la mutation, l'hérédité sexuelle, l'insuffisance de la
théorie de l'hérédité fondée sur les chromosomes, l'hérédité chez les Pro-
tozoaires, chez les Coccinelles, chez les Vers à soie, etc., ont servi de
thème à de curieux mémoires et à des controverses troublantes.
La Paléozoologie a pris dans ce congrès une extension inusitée, grâce à
l'initiative féconde du célèbre Paléontologiste américain Henry F. Osborn.
M. Ch. Depéret, de l'Université de Lyon, lut une rfaddress» des plus docu-
mentées et des plus appréciées par les spécialistes sur les migrations des
faunes tertiaires entre l'Europe et l'Amérique.
Dans la dixième section (Zoogéographie et Thalassographie), la théorie
de la bipolarité, les conditions de l'existence dans la région antarctique,
les problème de la vie abyssale, de nombreuses études de distribution géo-
graphique, etc., ont fait émettre des vues souvent ingénieuses et parfois
très hardies.
Les rares loisirs que les séances du Congrès laissaient aux naturalistes
à Boston furent consacrés à la visite des collections et des institutions
scientifiques ou scolaires de cette ville savante, notamment au Muséum
d'histoire naturelle, à l'Arnold Arboretum, au Wellesley Collège, mer-
veilleux collège pour les jeunes filles.
Aussitôt le Congrès achevé , nous nous rendîmes à Cambridge (Mass.)
pour visiter la célèbre université Harvard et surtout le ir Muséum of Coin
parative Zoology», où l'on peut se rendre compte de l'œuvre des deux
Agassiz. C'est là que sont les plus belles collections du monde pour la
faune abyssale, grâce aux nombreuses et très fructueuses croisières du
Blake et de ïAlbatross , conduites par Alexandre Agassiz.
A la station biologique de Woods , nous avons pu voir des expériences
en grand, sur des oiseaux et des mammifères, principalement chez le Di-
recteur, l'éminent professeur C. Whitman, de Chicago.
La semaine passée à New-York et dans la région avoisinante fut aussi
— 486 —
des mieux remplies. La visite à IV American Muséum « fut pour nous d'un
haut intérêt. On chercherait en vain ailleurs quelque chose de comparable
au -Dinosaur Hall- de ¥ American Muséum, avec son Brontosaurus , son
Allosaurus, ses Triceratops, etc. Il faut lire la brochure du Dr W. D. Mat-
thew (1) pour se rendre compte des efforts considérables, des recherches de
toutes sortes, des sommes élevées que nécessite le montage d'une pièce
comme le Brontosaurus qui a vingt-deux mètres de long et plus de cinq
mètres de hauteur. L'évolution du Cheval est également l'un des en-
sembles les plus précieux de ce grand Musée qui se développe d'une façon
intense.
Une courte excursion à la rr Carnegie station for expérimental Evolution »,
située à Cold Spring Harbor (Long lsland) et dirigée par C. B. Davenport,
auteur d'importants travaux sur la rrbiometry» nous permit de voir une
série d'expériences inspirées par les recherches de Mendel et de Vries. A
cette occasion , le Président de la Confédération, Mr Th. Roosevelt, nous
accueillit dans sa villa ^Sagamore Hill» (tout près de Cold Spring Har-
bor) avec une cordialité touchante.
Le Jardin zoologique de New-York, où nous avons passé la journée du
29 août, sera bientôt l'un des plus beaux du monde. Tout y est moderne,
confortable, spacieux.
Le lendemain , nous étions les hôtes du professeur H. F. Osborn et de
Mrs Osborn qui nous recevaient princièrement dans leur superbe château
de fcCastie Rock^, si avantageusement situé sur les bords pittoresques de
l'Hudson, vis-à-vis West Point (École Militaire).
Après avoir visité les Universités de Princeton et de Yale, dont les col-
lections paléontologiques sont également très riches, les congressistes se
dirigeaient, vers Philadelphie et puis à Washington où ils avaient tant à
voir : Parc zoologique , Service de l'agriculture aux Etats-Unis, Labora-
toire d'hygiène, Service des pêcheries, etc. Surtout la rrCongressional Li-
brary» de Washington. Construite pour sept millions de volumes, elle en
contient actuellement un million et demi; elle a coûté plus de trente mil-
lions de francs.
C'est par une charmante excursion sur le Potomac, jusqu'au borne de
(Jeorge Washington, à Mount Vemon, que se terminait notre séjour dans
la région, et le vendredi 6 septembre nous étions de retour h New ^ork,
d'où nous repartions le lendemain pour les chutes du Niagara, le lac On-
Lario et l'Université canadienne de Toronto. C'est là que s'achevait officiel-
lement le Congrès; bien des Européens ont continué leur voyage les uns
vers le Canada français, les autres vers l'ouest, le Yeilowsto ne Park, les
canons du Colorado, etc.
(1> W. D. Matthbw, The mounted Skeleton oi' Brontosaurus in tlte American
Muséum.
— 487 —
M. le Professeur Vaillant (Léon) dorme quelques indications
sur l'itinéraire suivi par la mission lVlliot-Vaillanl dans la région
située au nord du lac Bagratch (Turkestan orientai).
Après être resté près de six mois à Koutcha, on en partait le
3 septembre pour gagner Karaschar en passant par Bougour,
Tcharkh-tchi, etc., on y arrivait le i3. Là, les voyageurs se divi-
sèrent. M. Pelliot se rendait à Toksan, tandis que M. Nouette
convoyait directement les bagages sur- Ouroumtchi , point de réu-
nion, et que le Dr Louis Vaillant restait à Karaschar pour explorer
le lac Bagratch, situé dans le voisinage. Celle opération a présenté
de très sérieuses difficultés par suite du manque total d'embarca-
tions dans le pays. Il a pu cependant recueillir quelques Oiseaux,
un certain nombre de Poissons, mais aucun Mollusque; en revanche,
les Insectes et surtout les Araignées abondent; il est parvenu égale-
ment, non sans grandes difficultés, à se procurer un crâne mongol.
En quittant Karaschar le 2 5 septembre, le Dr Vaillant voyait dans
la campagne deux tours destinées, paraît-il, à la se'pulture des en-
fants chinois morts avant d'avoir eu la petite vérole. Cette affection
est si habituelle et si fréquente qu'un enfant n'est regardé comme
véritablement de la famille qu'après avoir subi l'épreuve de la ter-
rible maladie; il a droit alors à un cercueil dont les autres ont été
privés. Après avoir passé à Tourfan, à Toksan, être revenu vers
l'Ouest en traversent à Kourouk un torrent desséche' qui descend du
massif montagneux du Bogdo-ola, le Dr Louis Vaillant rejoignit
M. Pelliot à Ouroumtchi le 7 octobre.
Par décision de l'Assemblée des Professeurs ont été nommés Cor-
respondants du Muséum national d'histoire naturelle :
MM. Sir Archibald Geime, Secrétaire de la Rot/al Society, à
Londres; Fauchère, Sous-Inspecteur de l'agriculture à Madagascar;
Mtngaud, Conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Nîmes;
Petit (Charles-Paul-Michel), à Saint-Maur-les-Fossés.
Par arrêté ministériel du 26 septembre 1907, M. Le Cerf (Fer-
dinand-Louis) a été délégué dans les fonctions de Préparateur
à la chaire d'Entomologie, en remplacement de M. Poujade, admis
à la retraite sur sa demande.
— -488 —
S. M. le Roi de Suède a nommé M. Mangip., Professeur de Bota-
nique (Cryptogamie), Délégué du Muséum à la célébration du cen-
tenaire de Linné, Commandeur de 2e classe de l'Étoile polaire.
Par décret du 29 août 1907, M. le Dr Deljlle (Fernand), Pré-
parateur de la chaire d'Anthropologie a été nommé Chevalier de la
Légion d'honneur (Ministère de la guerre).
Par décision ministérielle ont été nommés stagiaires et boursiers
près le Muséum national d'histoire naturelle, pour l'année scolaire
1907-1908 :
Stagiaires : MM. Pelourde (2e année) ; Sémichoh (ire année).
Boursiers (Doctoral) : MM. Donzelot (2e année); Kollmaw
(2e année); Piroutet (2e année); Terrolne (2e année); Cayla
(ire année); Coquidé (ir0 année); Huerre (ire année); M. Gérard
(ire année, Bourse de voyage).
Une collection de 99 bustes d'indigènes du Mexique a été donnée
au Service de l'Anthropologie par M. Starr (Frédéric), professeur
à l'Université de Chicago.
M. Rousseau, jardinier à Montigny-Lencoup (Seine-et-Marne),
adresse une lettre intéressante relative au Cèdre, qui existe dans
cette localité et n'est autre que le frère de celui qui est le plus
bel ornement du Jardin des Plantes. Ces deux Cèdres, en effet, ont
été rapportés d'Angleterre, en 178/1, par Bernard de Jussieu; l'un
fut planté sur le labyrinthe du Jardin. du Roi; l'autre fut offert à
Trudaine, Intendant général des Finances et Directeur des Pépi-
nières royales, qui le transporta dans son domaine de Montigny; il
appartient aujourd'hui à la Commune qui a eu l'heureuse idée
d'aménager autour de lui une agréable promenade. Pour plus de
renseignements, nous renverrons aux articles illustrés que M. Rous-
seau a publiés sous ce titre : Le Cèdre du Liban de Montigny-Len-
coup; le premier dans la Revue horticole, n° 20, 16 octobre 1907;
le second dans le Journal d'Agriculture pratique, n° 66, \k no-
vembre 1 907.
— m)
PIIKSKINTVTION i)OIM5\(il«;S.
M. le Professeur Lecomtb (H.) présente ei offre à la Bibliothèque
du Muséum le lome I de la Flore générale de V Indo-Chine , publiée
sous sa direction et sous les auspices du Gouvernement de l'Indo-
Chine; la rédaefion est l'œuvre de MM. Foret et Gagnepain. Ce
premier volume comprend les llenonoulacées, les Dilléniacées, les
Magnoliacées et les Anonacées; il comprend de nombreuses figures
dans le texte et là planches hors texte.
M. le Professeur Joubin présente et offre à la Bibliothèque du
Muséum l'ouvrage de M. Lamy ayant pour titre : Revision des Aiu:a
vivants du Muséum d'histoire naturelle de Paris; il présente et
offre également pour la Bibliothèque deux nouvelles feuilles des
cartes sur lesquelles sont relevés les gisements des Coquilles comes-
tibles de nos côtes.
COMMUNICATIONS.
La généalogie de Lâmârck,
PAR LE PROFESSEUR E.-T. HaMY.
L'un des (ils de Lamark, interrogé sur la famille de son père par Cuvier
qui préparait l'éloge qu'une mort soudaine l'empêcha de prononcer, s'ex-
cusait de ne pouvoir répondre convenablement aux désirs obligeants du
Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Lamarck avait brûlera généa-
logie sous la Révolution et ses enfants n'avaient jamais su rien de bien net
du passé de leur maison. Ils ignoraient, ce que bien d'autres ont ignoré
comme eux, qu'une enquête sur les titres et privilèges, prolongée pendant
les dernières années du xvii0 siècle, avait jadis accumulé entre les mains
des agents de la Couronne un amas énorme de documents généalogiques ,
et que ces dossiers, encore augmentés depuis, étaient venus former à Paris,
sous la direction des d'Hozier, le célèbre Cabinet des titres.
Cuvier, autorisé par les Lamarck (c'était la règle alors), aurait pu com-
pulser les copies authentiques de leurs papiers de famille; l'auteur de ces
lignes a retrouvé et consulté à son aise tout ce qu'il a voulu de ce précieux
— 490 —
assemblage de matériaux biographiques, Je cabinet étant aujourd'hui libé-
ralement ouvert à tous les chercheurs du Département des manuscrits de la
Bibliothèque nationale.
L'examen de ces papiers nous apprend d'abord que le nom de Monel,
qui est celui de la famille , a été largement disséminé en France et jusque dans
plusieurs pays voisins. Il y a eu des Monet en Bigorre et à Pau ; on en
trouve d'autres eu Vermandois, en Boulonnais, en Calaisis, en Espagne et
dans les Etats de la maison de Savoie.
Toutefois la plus ancienne de ces branches est établie dès la première
moitié du wi° siècle aux environs de Tarbes. c'est celle d'où est issu notre
Lamarck. Dans cette partie du Bigorre vivait alors un certain Laurent (1) de
Monet, époux de Marie de Cassagnet (Cassagnès) dont le fils aîné,
Etienne, s'unissait par contrat du i5 août i543 à Marguerite de Sacaze.
L'ainé des enfants issus de ce mariage. Pierre de Monet. écuyer,
seigneur d'Asté(2), rr guidon aux gendarmes de la compagnie du Boi de
Navarre», épousait par contrat du 10 mai 1 563 Jeanne de Caussade (1).
C'est lui qui a acheté en i5p,2 la terre de Saint-Martin-en-Bigorre (4) dont
son fds aîné Etienne, deuxième du nom, a transmis le titre à sa branche,
tandis que le cadet Joseph héritait de celui d'Asté qu'avait d'abord porté le
père(5). Et c'est Etienne II, qualifié de seigneur et parfois même de baron
de Saint-Martin, qui a acquis par son mariage (contrat du 17 mai 1012)
avec Marie de La Marque-Ponlacq {C'] fille de «noble Guillaume de la
Marque, seigneur de Bretanihe et autres terres et de damoiselle Claude de
Parron, sa femme», ce titre de la Marque, devenu Lamarck par une alté-
ration relativement récente et peut-être voulue et que devait illustrer à
jamais le rénovateur des sciences naturelles.
Etienne sert comme a servi son père, et le roi f désireux de recognoistre
les bons, fidelles et agréables services que le sieur de Saint-Martin de
Bigorre lui a ci-devant rendus et rend journellement » , lui accorde par brevet
O Appelé Bernard par l'abbé do Verges, auteur d'une généalogie incomplète
et parfois inexacte de la brandie aînée des .Monet, publiée par M. l'abbé .1. Dulac.
Cf. les Monet de Bigorre et le naturaliste Lamarck (Rev. de Gascogne, t. XVII,
p. 269, 1876, in-8°).
(s) Asté, sur la rive droite de l'Adour, un peu en amont de Bagnères-do-
Higorre.
<3) Caussade, cb.-l. de cant. du Tarn-et-Garonne , à 29 kil. N.-E. de Mon-
lauban.
' Saint-Martin-en-Bigorre, village bâti entre l'Adour et la Gespe, à 8 kilo-
mètres au sud de Tarbes.
Un troisième fds, Raymond Jean a épousé une d'Armagnac et n'a pas laissé
de postérité.
(c) La Marqne-Pontacq village aux confins des Hautes el Basses-Pyrénées,
à 17 kilomètres à l'ouest de Saint-Martin.
— 491 —
du 3 juin i l)9.i, donné an camp devant SaintJean-d'Angeiy une pension
annuelle de 2,000 tt. Son testament, anticipé, rédigé l'année suivante, ren-
ferme une clause montrant qu'il esl dès lors propriétaire, par la morl de
ses beaux-parents, de la maiton <!<■ Lamarque, «ensemble le di\mc de l'abbaye
dudit lieu».
Etienne il eut une grande famille, et c'est le dernier de ses fils, Philippe
venu au monde le a5 mars 1628 qui a fondé la maison des Monet-Lamarque
de Picardie, en i656. Possède de cet esprit d'aventure que nous retrouve-
rons à diverses reprises dans sa descendance et chez notre La marc k lui-
même, Philippe était sorti de son pays fort jeune et en bas âge, comme il l'a
déclaré lui-même, pour prendre le parti des armes. . . Il était devenu capi-
taine-major au régiment d'Aboville sous le nom de Philippe de la Marque et,
quand il s'est marié en juin i65G, il ignorait le véritable nom de sa
famille et le prénom même de son père et il désignait sa mère dans sou
contrat sous son second nom de Pontacq déformé en Pontaigne. C'est seu-
lement douze ans plus tard que, mieux instruit des «titres et enseigne-
ments de sa maison» , il a fait rectifier par déclaration notariée cet état
civil inexact.
L'union qu'il avait contractée au château de Miraumont était un
mariage militaire qui le faisait gendre du chevalier Alexandre de Fécamp.
seigneur dudit lieu, Austruiles, Feuillères, Morancourt , Formental, etc..
lieutenant-colonel au régiment d'infanterie de Monsieur le maréchal
d'IIocquincourt en garnison à Péronne et veuf de demoiselle Eléonor de
Planquin.
Philippe est passé au fameux régiment de. Ramburès dès 1668; il a faiL
la campagne de Hollande , puis celle de Franche-Comté et , après la paix de
Nimègue, on lui a donné l'ordre de Saint-Lazare et le gouvernement de la
ville et citadelle de Dinan qu'il a gardé jusqu'en 1690. Il s'est alors fixé au
Petit Bazentin , entre Péronne et Bapaume où, huit ans plus lard , il a marié
son aine , nommé comme lui Philippe , « chevalier, seigneur de Saint-Mai lin .
B.izentin grand et petit Hamel et du fief de Hochecocq, ancien capitaine
au régiment de Feiiquières» , avec Madeleine rrfille de feu messire Henry
de Lyonne, comte de Servan. . . maréchal des camps et armées du Roy et de
dame Françoise de Selvois sa veuve» ( ier mai 1698). Il venait d'être main-
tenu et gardé en qualité de noble et d'écnyer(i% septembre 1697), et l'on
peut voir ses armes assez compliquées, décrites tout au long à la page 93
de Y Armoriai de Picardie (I) h la Bibliothèque nationale.
Le premier des Philippe est mort en 1708 à l'âge de quatre-vingts ans,
laissant Philippe II déjà père de plusieurs enfants, Philippe -Jacques,
l'aîné né le 16 février 1702 qui fut lieutenant au régiment de Conli-
W N° 5 de Péronne.
— 492 —
Infanterie, Charles-Alexandre qui fui titulaire de la seigneurie de Hamel,
suivis plus tard de Henriette, Magdeleine, Françoise, Catherine, etc.
Philippe-Jacques épousait à vingt-cinq ans (h juin 1727) Marie-Fran-
çoise de Fontaines, un peu plus âgée que lui, fille de Charles de Fontaines,
chevalier, .seigneur de Chuignolles, Villiers, Rasse et autres terres, et de
dame Marie-Thérèse de Parthenay (1).
Notre Lamarck fut , dit-on , le onzième enfant (2) issu de cette alliance.
Les deux aînés de cette génération avaient, l'un quinze et l'autre quatorze
ans, lorsqu'il vint au monde tardivement, le 1" août 176/1 (sa mère
avait hk ans); l'on comprend quelle action énergique devait exercer sur
ce jeune cerveau, préparé par une aussi longue hérédité à la vocation mili-
taire , l'exemple de ces grands frères partant l'un après l'autre pour les
armées du Roi. Comme leur père, comme leur grand-père, comme deux
bisaïeuls , comme deux trisaïeuls et d'autres encore , ils devenaient soldats
tour à tour (3) et lui , voué au séminaire dès sa naissance pour ainsi dire
(on lui avait choisi pour parrain un chanoine de Péroune), de même que
deux de ses sœurs étaient toutes jeunes destinées au couvent, souffrait cruel-
lement de cette contrainte, en poursuivant le cours de ses études au pen-
sionnat des Jésuites de Saint-Acheul.
On sait que, au lendemain de la mort de son père, l'enfant de dix-
sept ans s'échappait, comme autrefois Philippe son bisaïeul, pour gagner
l'armée du maréchal de Broglie, où il se conduisait en héros à la journée
de Villingshausen (16 juillet 1761). Les faits sont bien connus et je ne
m'y arrête que pour rapprocher l'équipée pittoresque, conduisant notre
jeune guerrier jusqu'aux rives de la Lippe, de cette fugue non moins extra-
ordinaire qui avait marqué cent vingt ans plus tôt les débuts de la vie
agitée de son arrière-grand-père. Curieux exemple d'un atavisme bien
spécial, qui s'est reproduit non moins accentué chez son fils André, le
marin.
Cette intéressante constatation n'est pas la seule que permette de faire
M La mère de Lamarck, Marie-Françoise de Fontaines, né à Cliuîgnolles le
9 février 1700, descendait, à ce que l'on assure, par une suite de vingt-sept
générations de Robert 1er, roi de France. C'est du moins ce qui résulterait d'un
tableau généalogique imprimé sur cinq grandes feuilles doubles qui a été com-
muniqué à mon collègue, le professeur Joubin, secrétaire du Comité du monu-
ment de Lamarck, par M. Lennel de la Farelle, d'Abbeville, petit neveu de
Lamarck.
(s) On n'en trouve pourtant que neuf enregistrés dans les actes do catholicité
de Bazentin.
W Louis-Philippe, né le 97 janvier 1799, capitaine au régiment de Cambise-
Infanterie; Jean -Antoine-Bernard, né le 20 novembre 1780, lieutenant au ré-
giment de Laval, mort prisonnier à Bréda; Philippe-François, né le 3<> janvier
17/10, major de la place de Péronne.
— fm —
la généalogie de l'illustre naturaliste. Il ressm-i olairemenl. m <-H'<*l , do
l'analyse des éléments ethniques qui se soni combinés chez Lamarck quelque
chose do bien remarquable. Le Béarnais primitif s'esl successivement mé-
langé de Normand et de Dauphinois et a reçu de sa mère le meilleur
sang de la vieille Picardie. Lamarck lient à la montagne [>ar los Monet, les
Gastagnès, les Gaussade pyrénéens et par les Lionne subalpins; il tient à la
nier par les Fécamp et les Saint- Valéry d'où sortent les Fontaines; il tient
à la plaine par tous les autres, Picards, Flamands et Gascons et l'on pont
dire qu'il nous apparaît, dans ce milieu familial , comme une véritable s\n-
thèse du génie national.
Oiseaux de la Guyane française donnés au Muséum
par m. rfa, gouverneur des colonies,
PAR M. A. MeNEGAUX.
Première note.
M. Rey, gouverneur delà Guyane, a fait don au laboratoire d'Ornitho-
logie du Muséum d'une collection assez importante d'Oiseaux en peau, pré-
parés, il est vrai, plutôt pour la parure que pour une collection. Ils ne
portent malheureusement aucune indication précise de localité, ni aucune
date de capture. Pourtant cette collection, qui compte plus de 100 indi-
vidus répartis dans 75 espèces, renferme un certain nombre de spécimens
rares, dont quelques-uns sont nouveaux pour cette région ou pour le Mu-
séum, et qu'il est utile et intéressant de signaler. M. Simon a bien voulu
revoir les Trochilidés.
1. Bucco tomatia Gm.
Bucco tom. Gmelin, Syst. nat., L. p. 4o5 (1788).
Un exemplaire. — Guyanos française et anglaise , Amazone inférieur.
2. Ghelidoptera tenebrosa tenebrosa (Pall.)
Guculus t, , Pallas, Neue Nord. Beylr, III, p. 2.
Un exemplaire, dimensions : long. tôt. 160; aile, 110; queue, 18:
culmen, 16 million. — Venezuela, Guyane, Amazonie, Pérou.
Les dimensions de ce spécimen sont un peu supérieures à celles de
Ch. tenebrosa typique; il fait donc le passage à l'espèce Ch. brasiliensis. De
plus, la couleur blanche du croupion remonte sur le bas du dos, plus que
chez tous les individus que j'ai étudiés , mais elle est en partie cachée par
les plumes noires de la région interscapulaire et de l'humérus.
Les échantillons de Trinidad et celui que j'étudie ont la poitrine d'un
— 494 —
cendré noirâtre comme quelques spécimens de Ch. brasiliensis (de Bahia
et du Sud du Brésil), tandis qu'un Ch. brasiliensis de Mina Geraes se rap-
proche à ce point de vue de Ch. tenebrosa du Demerara.
Le ventre et le bas-ventre étant moins fortement pigmentés chez Ch.
brasiliensis ont une couleur d'un ocreux pâle, tandis que dans Ch. tenebrosa
ces mêmes régions sont d'un châtain brillant. Il n'y a donc là qu'une simple
différence d'intensité décoloration, puisque sur un spécimen de Ch. bra-
siliensis, du Brésil, on retrouve la couleur châtain brillant, caractéristique
de Ch. tenebrosa. On admet que les couvertures inférieures de la queue sont
dans la première espèce, toujours d'un gris sale, tandis qu'elles sont, dans
la deuxième, d'un blanc pur, et pourtant le spécimen de Bahia que pos-
sède le Muséum offre une coloration intermédiaire. Dans les deux espèces,
le rachis des sous-caudales est noir, et le bord alaire est parfois teinté
d'ocreux pâle.
Chez Ch. brasiliensis les couleurs de la poitrine et du ventre sont sé-
parées par uu arc pâle, presque blanc, bien distinct sur les côtés, arc qui
peut aussi exister chez Ch. tenebrosa, puisque je le retrouve sur le type que
j'étudie et sur un autre spécimen rapporté de Gayenne par Fabre en i8i4.
La couleur blanche des sus-caudales et du croupion s'étend plus ou
moins haut, généralement plus chez Ch. tenebrosa; ainsi chez divers spé-
cimens elle mesure :
Ch. brasiliensis : 3o , 45, 5o, 45, 55, 45, 55 millimètres.
Ch. tanebrosa : 5o, 5o, 6o , ho, 07, et 70 chez le type de Gayenne,
(jue j'étudie.
Nous avons donc affaire à deux formes du Barbacou à croupion blanc.
J'ajouterai qu'un spécimen de Ch. t. brasiliensis provenant de Bahia a le !>as
ventre presque blanc , à peine teinté de jaune brunâtre, et que chez le l\ pe
de Ch. albipennis de Bonaparte (du Venezuela) que j'ai examiné, l'abdomen
est d'un châtain aussi brillant que chez Ch. t. tenebrosa. L'albinisme n'a
donc pas atteint cette région.
Le spécimen du Pérou, rapporté par Castelnau et Deville, a des dimen-
sions très réduites et est d'un noir mat (rémiges primaires et couvertures
secondaires); le bord des rectrices est légèrement blanchâtre, c'est pro-
bablement un jeune.
3. Vireosylvia chivi (Vieil!.).
Sylvia c. Vieillot, Nouv. Dict. XI, p. 1 7A (1817, en Azara, Paraguay).
Trois spécimens. — Moitié Nord de l'Amérique du Sud.
h. Vireolanius leucotis (Sw.).
Mai.àcoîvotijs 1. Swainson, An. in Mena}?. ( 1 838) , p. 3&1.
Un spécimen. — Du Bio Negro à l'Equateur. On peut donc le signaler
avec certitude plus a l'KsI. dans la Guyane française. Gel animal très rare
— /i9!i —
n était représenté au Muséum que par deux spécimens de l'Equateur, lun
monté, l'autre en peau, appartenant à la collection Boucard.
5. Veniliornis tephrodops ( Wafjl.).
Picus t. Wagler, Syst. Iv. Picus, Sp. 'i8 (1827 1.
Deivdrobatks t. Cat. /». Hr. Mus., vol. Wlll . p. 35a 1 1890).
Une 9. — Guyane, Nord du Brésil et lie Mexiana.
6. Veniliornis Cassini (Maill. ).
Mesopicus r. Malherbe, Picidae, 11, p. 65, pi. IAIII 1 i8ii-j).
Un cf. — Guy ânes anglaise et française.
7. Celeus rufus (Gen.).
Picus r. Gmelin, Syst. Nat.} I, p. 432 (1788).
Un d. — Guyanes et les parties nord du Brésil jusqu'à Haïra do Rio
Negro.
8. Croccomorphus flavus (Miill.).
Picos kl. Millier, Syst. Nat., p. 91 (1776).
Une 9. — Guyanes, et le Brésil jusqu'à Baliia au sud, et le nord-est
du Pérou.
9. Campophilus rubricollis (Bodd.).
Picus rlbr. Boddacrt, Tabl. pi. enl., p. 87 (1780).
Un exemplaire 9.— Guyanes et l'Amazonie jusqu'à l'Equateur oriental.
10. Geophlœus lineatus (L.).
Picus lin. Linné, 5. Nat., 1, p. 17/i (1766).
Un d*. — Du Costa Rica au Pérou; Brésil, Guyanes et Trinidad.
11. Picumnus Buffoni Lafr.
Pic. buf. Lafresnaye, Rev. Zool. (i845), p. 0 et 9.
Une 9 juv.. — Guyane française.
12. Trogon curucui L.
Tr. cur. Linné, S. Nat., XII (1766), p. 167.
Tr. collaris Vieillot, Nouv. Dicl. (1817), VIII, p. 3ao.
Une 9. — Guyanes, Brésil, Venezuela, Colombie, Equateur et Pérou
amazonien.
•
13. Tityra cayana (L.).
Lanius cayanus Linné, S. Nat., I, p. 187 (1766).
Une 9. — Nord de l'Amérique du Sud et Trinidad.
14. Turdus phaeopygus Cab.
T. ph. Cabanis, Schomb. Reis. Guian. , II, p. 666 (1868, Brit. Guyane).
Un spéc. — Nord de l'Amérique du Sud juscju'au Pérou nord-oriental.
— 496 —
1 5. Thryothorus coraya coraya ^Gm.).
Turdis c. Gmelin. S. Mat., 1, p. 825 (1788).
Une 9. — Guyanes française et anglaise. Cette forme typique est rare.
16. Dendroeca œstiva (Gm.).
Motocilla oest. Gmelin, .S'. Nat., I, p. 996 (1788).
2 d*, 1 9. — Amérique du Nord; hiverne dans l'Amérique centrale et
le nord de l'Amérique du Sud.
17. Basileuterus mesoleucus Sclat.
Basileiterus m. Sclater, P. Z. S. (1 865) , p. 286, pi. IX. lig. 1.
Un spécimen. — Guyanes française, hollandaise et anglaise. Cette espèce
n'avait pas encore été signalée dans la colonie française. Elle doit être assez
rare, car le Muséum n'en possédait aucun exemplaire, ni dans la collection
Boucard , ni dans la collection générale.
Sa longueur totale est un peu moins grande (12 5 millimètres) que celle
indiquée dans le Cat. B. Brit. Mus., ainsi que le culmen ( io,5) tandis que
la queue est un peu plus grande (59).
18. Dacnis bicolor (Vieill.).
Svlvia bicolor Vieillot, Ois. Amer. sept. (1807) II, p. 32, pi. XC bis,
(Cayenne).
Dacms plumbea auct.
2 9. — Guyanes, Trinidad.
Comme le mâle, la femelle présente aussi deux couleurs bien tranchées.
Toutes les parties supérieures, tête, cou, dos, croupion, couvertures de
l'aile et de la queue, sont d'un vert olive un peu lavé de jaunâtre sur
l'occiput, le demi-collier supérieur et le croupion. Les rémiges primaires et
secondaires sont brunâtres et portent au bord externe un liséré verdâtre très
lin sur les premières et plus large sur les secondes. Leur bord interne est
blanchâtre et les sous-alaires sont blanches. Le bord de l'aile est jaune.
Les rectrices sont un peu plus foncées que les rémiges, avec le bord
externe verdâtre et des reflets d'un vert bleuté.
Sur les parties inférieures, c'est le jaune qui domine. Le menton, la
gorge, le jugulum sont d'un beau jaune clair assez vif. La partie médiane
de l'abdomen est d'un jaune qui n'est net qu'au milieu, tandis que les
lianes sont d'un gris bleuté. Le jaune est peu vif aux sous-caudales.
Les lores sont d'un blanc jaunâtre. La mandibule supérieure est noi-
râtre excepté au tomium et la mandibule inférieure est blanchâtre, donc
plus pâle que chez le mâle.
Dimensions : long, totale 106, 109; aile 61, 61; queue ûi, 43; cul-
men 11,11 millimètres.
M. Hellmayr a bien voulu comparer ces deux spécimens à ceux du
inusée de Tring.
La collection générale du Muséum possédait 5 spécimens appartenant à
— /i97 —
cette espèce dont imis adultes provenant : l'un de Gayenne (donné par
M. Petit en i865), le deuxième de la collection Verreaux (1873, sans
localité d'origine) et le troisième acquis eu 189-.? du comte de Beiiepsch,
venait de Bahia.
Un jeune d\de la collection Verreaux, porte déjà sur le dos la coloration
de l'adulte, mais le jugulum et la partie postérieure de l'abdomen sont
encore leintés de jaune. Le cinquième spécimen acquis au comte de
Berlepsch, étiqueté 9 sive juv., est encore teinté de vert en dessus, sauf sur
le dos qui est déjà bleuâtre; les parties inférieures sont plus jaunes que sur
le spécimen précédent. Ce sont deux jeunes mâles en passage. II en résulte
qu'on peut affirmer que les mâles portent la livrée de la femelle quand ils
sont jeunes.
I 9. Cœreba cyanea L.
Certhia cyanea Linné, Syst. Nat. , I, p. 187 et 188 (1766), 9 cl <$.
6 9. — Dn sud du Mexique à la Bolivie et au sud-est du Brésil.
20. Cœreba caerulea (L. ).
Certhia cerulea Linné, Syst. Nat., I, p. 180 (1766).
4 ?• — Nord de l'Amérique du Sud, Bolivie orientale, est du Pérou.
21. Chlorophanes spiza spiza (L.).
Certhia spiza Linné, Syst. Nat., I, p. 186 (1766).
h 9. — Guyanes, Trinidad, sud-est du Brésil.
22. Certhiola chloropyga (Cab.).
Certh. ch. Cabanis, Mus. Hein., I, p. 97 (i85i).
i5 spécimens. — Chez trois d'entre eux. le gris de la gorge descend
beaucoup moins bas que chez les autres et les barbes terminales y sont
nettement teintées de jaune. Ce caractère s'associe à une couleur moins
foncée sur les parties supérieures et à des sourcils moins nels. Ce sont donc
probablement des jeunes. — Guyanes, Bas-Amazone, sud-est du Brésil
et Bolivie.
23. Phaetornis ruber (L.).
Trochilus ri'ber Linné, S. Nat., X, p. 121 (1758).
Ph. rufigaster auct.
1 exemplaire. — Guyane française, vallée de l'Amazone.
2&. Phaetornis Moorei fraterculus (Gould).
[P. Moorei Lawrence, in Ann. Lyc. , N.-York, vol. VI, p. 258. J
P. M. frat. Gould, Monogr. Troch., vol. I, pi. XVIII (Cayenne).
3 exemplaires. — Guyanes et nord du Brésil.
25. Campylopterus largipennis (Bodd.).
Trochilus l. Boddaert, Tabl. PL enl., p. 4i.
19. exemplaires, 3 d\ 9 9. — De la Guyane au Bio-Negro.
Mijskum. — xiii. 34
— 498 —
26. Florisuga mellivora (L.).
Trochilus mkll. Linné , Syfit. liai., éd. 10, p. 121 (17.58).
Un d*. — Du Mexique à l'Amazone, Equateur, Trinidad, Tobago.
27. Agyrtria maculata (Vieill.).
Trochilus mac. Audebert et Vieillot, Ois. dorés, 1, p. 106, pi. XLIV.
I ex. 9. — Du Venezuela à l'embouchure de l'Amazone, Trinidad.
28. Hylocharis sapphirina (Gm.).
Trocuilus sapiiirinis Gmelin, Syst. nat,, I, p. ^96 (1788).
3 d* ad., 5 juv. d\ i3 9. — Brésil, Colombie, Venezuela, Guyanes.
29. Thalurania furcata (Gm.).
Trochilcs f. Gmelin. Syst. nat., I, p. 486 (1788).
I I exemplaires 9. — Guyanes française et anglaise.
30. Lampornis nigricollis (Vieill.).
Trochilcs nigr. Vieillot, Nouv. Dict., VII, p. 3&Q (1817).
1 exemplaire 9. — Du Panama au Pérou et au sud du Brésil.
31. Chrysolampis mosquitus (L.).
Trochilus m. Linné, Syst. Nat., éd. 10, p. 120 (1758).
1 juv. — Colombie, Venezuela, Guyanes, Brésil jusqu'à Bahia, îles voi-
sines du continent.
32. Lophornis ornatus (Bodd.).
Trocuilus 0. Boddaert, Tab. PL ml., p. 3q.
1 jeune. — Plaines du Venezuela et des Guyanes, Trinidad.
33. Discosura longicauda (Gm.).
Trochilds l. Gmelin, Syst. Nat., vol. 1, p. /i()8 (1788).
1 d\ 5 9. — Brésil, Guyanes.
34. Oryzoborus angolensis ( L. ).
Loxia ang. Linné, S. Nat., XII. p. 3o3 (1766).
Or. torridis auct. Voir Hellmayr, Nov. Z00L, 1906, p. 19.
Une 9. — Nord de l'Amérique du Sud.
35. Spermophila castaneiventris (Cab.).
Sporophila c. Cabanis, Schomb. Reis. Guùui., 111, p. 67g (1868).
5 cf, dont un jeune. — Pérou. Colombie, Guyane Bas-Amazone.
36. Spermophila minuta (L. ).
Loxia minuta Linné, .S. Nat., I, p. 307 (1760).
2 d*. — Panama, Colombie, Venezuela, Guyanes. Trinidad, Tobago,
Para.
37. Volatinia jacarini (L.).
Tanagiu jacarini Linné, Syst. Nat., 1, p. 3i6 (1766).
— 599 —
(i c?, 1 9. — il mâles soni en plumage d'été, 3 en plumage d'hiver,
avec les plumes dis parties inférieures plus ou moins bordées de blanc
jaunâtre. Amérique centrale el Amérique méridionale jusqu'au Brésil,
au Pérou el à la Bolivie.
3<S. Ammodromus manimbe (Lcht.).
Fringilla marimbk Lichtenstein , Verz. Doubl., p. a5 (i8a3).
i d* adulte en plumage d'hiver. — La plus grande partie de l'Amé-
rique du Sud.
Mission permanente Française en Indo-Chine.
Poissons du Tonkin ,
par M. le Dr Jacques Petxegrin.
Une importante collection de Poissons marins recueillie dans la baie
d'Along, au Tonkin, par la Mission permanente française en Indo-Chine,
dirigée par M. Boutan, comprenant io3 espèces dont une nouvelle, le
Sillago Boutani Pellegrin, a déjà fait l'objet d'un mémoire (1).
Dans la présente note j'étudierai des matériaux rassemblés au début de
1906, dans les eaux douces du Tonkin, principalement aux environs
d'Hanoï. À cote' de Poissons depuis longtemps connus et domeslicpiés
comme la Carpe , le Cyprin doré , le Macropode , cet envoi renferme plusieurs
formes curieuses et même deux espèces nouvelles de la famille des Cypri-
nidés appartenant à des genres fort rares : Luciosoma longiccps el lschi-
kauia lineatn. On trouvera ci-dessous la liste par familles de toutes les
espèces dulcaquicoles envoyées au Muséum par la Mission permanente
française en Indo-Chine :
Symbrançhtdae. . . Monopterijs javanensis Lacépède.
Silurulac Clarias MACROCEPHAi.us Gi'uither.
Silurus asotus Linné.
PsEUDOBAGRUS FULVIDRACO Richai'dsOU.
Bagarius Yarrelu Sykes.
fyprinidac Cyprinds carpio Linné.
Carassius auratus Linné.
Hybride entre Cyprinus carpio L. et Carassius aii-
ratus L.
Osteochilus vittatus Cuvier et Valenciennes.
Labeo Garmeri Sauvage.
m Dr J. Pellegmn, Mission permanente française en Indo-Chine. Poissons dr
la baie d'Along (Tonkin). Bull. Snc. Zool. Fr.. 1905, p. Sa.
3/,.
— 500 —
< vpriiiirinc Barbus deacratus Cuvier et Valenciennes.
Sqialiorarbus caudalis Sauvage.
Xenocvpris tapeinosoma Bleeker.
Luciobrama longiceps nov. s p.
AcANTIIORHODElS TONKINENS1S Vaillaill.
T.EPJIANAL1S Gi'lUthei'.
Hypophthalmichthys Habhandi Sauvage.
Elopichthvs dahiricis Basilewski.
Pararramis bramula Cuvier et Valenciennes.
Gllter recurviceps Bicliardsou.
— rrevicauda Gûnther.
Hemicdlter lei cisciïlus Bleeker.
Ischikauia lineata nov. sp.
Clapeidae Coilia Gravi Bicliardsou.
Gobildae Eleotris obscura Schlegel.
Anabantidae Anaras scandens Daldorff.
Osphromcnidac. . . MaCROPCS VIRIDI-ALRATLS Lacépède.
Ophioecphalidae ... Ophiocephalis melanosoma Bleeker.
— maculatus Lacépède.
Quelques-uns de ces Poissons me'ritent une mention particulière.
Je rapporte au Bagarius YarreUi Sykes, un specimeu de 33o-f i5o =
4 80 millimètres dont la coloration s'écarte de celle indiquée généralement
pour cette espèce. En effet, au lieu d'une teinte uniforme avec de larges
barres foncées irrégulières sur le corps, la base des nageoires noires sou-
vent aussi rayées transversalement par une seconde bande noire, le spéci-
men envoyé par la mission est d'un ton général grisâtre avec deux larges
plages un peu plus foncées au-dessous de la première dorsale et de l'adi-
peuse, le ventre est rosé, enfin la tête, le dos, les flancs et toutes les na-
geoires sont mouchetées d'une infinité de petites taches irrégulières de 1 à
3 ou h millimètres de diamètre, et beaucoup plus denses que sur la figure
donnée par Cuvier et Valenciennes (l). L'anale seule possède une bande noire.
L'espèce atteint de grandes dimensions, plus de 5 pieds, d'après Gûn-
ther. 11 s'agit très probablement d'une livrée de jeune, car l'on sait que
chez les Silures, comme les Synodonles par exemple, les petits individus
ont une coloration fort différente de celle des adultes. Toutefois M"e Canna
Popta a décrit récemment du centre de Bornéo une espèce de ce genre le
Bagarius Nieuwenhuisi Popta (2) d'après un spécimen de Itoi millimètres
u) Govibii et Valenciennes, Histoire naturelle des Poissons, i8'n>, t. XV,
pi. 433.
' C. M. L. Popta, Résultats ichtyologiques des voyages de M. le Dr A. Nieu-
wenhuis dans le centre de Bornéo, Not. Lcyden Muséum, XXVII, iqo5-i<)oG,
p. 66.
— 501 —
do longueur qui se distingue seulemenl par la coloration du Pimelodus ba-
garius Hamilton Buchanan ou Bagarius Yarrelli Sykes. En admettant cette
manière de voir, notre spécimen constituerai) alors une variété nouvelle
multiponctuée.
.le considère comme <l<'s hybrides de Carpe vulgaire et de Garassiu doré
certains spécimens à aspect ol à coloration de Poisson ronge, à dents pha-
ryngiennes sur une seule rangée, mais munis de quatre petits barbillons
bien nets.
Un exemplaire ù'Osteochilus vittatus G. V. de 19.A + 36 -^ 160 millimè-
tres présente une particularité curieuse, le barbillon postérieur du côté
gauche est normal, mais le barbillon postérieur du côté droit esl 1res dis-
tinctement bifurqué sur la moitié de sa longueur. M"0 G. Popla (1) signale
le même fait chez un Osteochilus kelabau Popta, de ><)5 millimètres.
Chez YHypophthalmichthys Harmandi Sauvage, l'organe suprabranchial
récemment signalé par Boulenger(2) est encore plus développe- que chez
YHypophthalmichthys molitrix G. V. où il a été étudié.
Plusieurs exemplaires à'Elopichthys dahuricua Basilewski ont été re-
cueillis. Le Gymnognathus Harmandi Sauvage (3) doit être ramené au A asus
ou Elopichthys dahuricus Basilewski , distinct d'après Bleeker (4) du Leucixcus
ou Elopichthys bambusa Bichardson.
Voici maintenant la description des deux espèces nouvelles recueillies
par la Mission :
Luciobrama longiceps nov. sp.
La hauteur du corps est comprise un peu moins de 5 fois dans la lon-
gueur sans la caudale, la longueur de la tête 3 fois i/3. La tête est très
allongée , conique , avec un léger aplatissement latéral , elle finit en pointe
aiguë; sa hauteur au niveau du centre de l'œil est contenue près de 6 fois
dans sa longueur, tandis que tout à fait en arrière sa plus grande hauteur
est contenue 2 fois 1/9 seulemenl dans sa longueur. La nuque est très éle-
vée, bombée. L'œil est situé très en avant, finissant avec le premier tiers
de la tête; son diamètre est contenu 1 1 fois dans la longueur de la tête, un
peu plus de 2 fois dans la longueur du museau, 1 fois 1/9 dans l'espace
interorbitaire. La bouche est oblique, munie sur les côtés de lèvres fort déve-
loppées. Le maxillaire s'étend jusque sous le bord antérieur de l'œil. 11
n'existe aucun barbillon. Le préopercule très large est arrondi postérieure-
ment. On compte 5 branchiospiues à la base du premier arc branchial.
Les dents pharyngiennes petites, aiguës sont unisériées au nombre de
(1) Loc. cit., p. 100.
M Ann. Mag. Nat. Uist., 7 (VIII), 1901, p. 187.
W Bull. Soc. Zoo/. Fr., i884 , p. 2i4 , pi. VIII, fig. a.
'*) Pr. Zool. Soc. Lond., i875, p. 534.
— 502 —
5 — 5. La ligne latérale est peu courbée, ses écailles sont uuitubulées.
On compte i32 écailles en ligne longitudinale, jf en ligne transversale
au niveau de l'origine de la dorsale, 1 1 entre la ligne latérale et la ventrale.
L'abdomen est arrondi, non caréné. La dorsale, composée de 10 rayons
dont 8 branchus, commence environ à égale distance de l'occiput et de
l'origine de la caudale; elle est située à peu près au-dessus du milieu de
l'espace séparant les ventrales de l'anale. Les rayons antérieurs sont les plus
élevés. L'anale est composée de 1 3 rayons, dont 10 branchus, les antérieurs
plus allongés. La pectorale, à 18 rayons, est contenue 2 fois 1/2 dans la
longueur de la tête; la ventrale, à l'aisselle de lacpielle se trouve une petite
«Vaille, est sensiblement égale à la pectorale. Le pédicule caudal est
î fois 1/2 aussi long que haut. La caudale est nettement fourchue; les
rayons médians ne font que le tiers des rayons supérieurs et inférieurs.
La teinte générale est uniforme, couleur chair, un peu plus foncée sur
le dos et le dessus de la tête; le dessous du corps est rosé; les nageoires
sont jaunâtres ou orangées.
D. 10; A. i3; P. 18; V. 10; L.lat. i39; L. tr. fjj.
07-284. Coll. Mus. — Hanoï : Mission permanente en Indo-Chine.
Longueur 080 + 7^ = 455 millimètres.
Cette espèce se rapproche par ses nombres de l'espèce type du genre le
Luciobrama typus Bleeker(1), du Yang-tsé-Kiang; elle s'en distingue par son
corps beaucoup plus élevé (5 fois dans la longueur au lieu de 7 fois i/4),
la forme de la tête, les lèvres plus développées, la caudale plus fourchue.
Ce Poisson bizarre, dont la tête est tout à fait caractéristique, constitue
certainement une des espèces les plus curieuses des eaux douces du
Tonkin.
Ischikauia lineata nov. sp.
La hauteur du corps est contenue 2 fois 6/5 à 3 fois i/4 dans la lon-
gueur sans la caudale; la longueur de la tête k fois environ. La bouche est
oblique sans barbillons; elle s'étend presque jusque sous le bord antérieur
de l'œil. La mâchoire inférieure est légèrement proéminente. Le diamètre
de l'œil égale environ la longueur du museau et est contenu 0 fois 1/2 à
3 fois 2/3 dans la longueur de la tête, 1 fois i/4 â 1 fois i/3 dans l'espace
interorbitaire qui est convexe. Les branchiospines sont courtes, coniques,
au nombre de 10 à la base du premier arc. Les dents pharyngiennes, assez
foi tes, crochues, sont disposées en 3 séries 5. 4.2 — 2.4.5. L'abdomen
est arrondi en avant . caréné en arrière des ventrales. La ligne latérale
(1) P. Ri.kkkf.r, Mémoire sur h-s CynrinoïuVs de Chine. Verh, fcon» Ah Wetens,
Amsterdam , 1871, p. 5i.
— 503 —
décrit une courbe inférieure assez prononcée. On compte 3o-4i écailles en
ligne longitudinale, 7 ,/.'_!',' ,,, en ligne transversale, 'i entre la ligne laté-
rale et la ventrale. La nageoire dorsale a 10 rayons dont 7 brancbus, le
premier rudimentaire, le second conBtituanl mie épine faible, assez courte,
le troisième allongé, articulé, égalant le premier rayon branchu. Elle com-
mence à égale distance on un peu pins près de l'occiput que de l'origine de
la caudale et est située au-dessus de l'espace compris entre l'insertion des
ventrales et l'origine de l'anale. L'anale est composa de 19 ou •>.<> rayons.
La pectorale pointue égale la longueur des plus longs rayons de la dorsale
et dépasse l'origine de la ventrale. Celle-ci, à l'aisselle de laquelle existe
une petite écaille pointue, est un peu plus courte que la pectorale et n'at-
teint pas l'anus. Le pédicule caudal est aussi long que haut. La caudale est
nettement fourchue.
La teinte générale est jaune olivâtre, plus claire sur le ventre. Des lignes
parallèles longitudinales brunes marquent régulièrement chaque rangée
d'écaillés sur le dos et les lianes. Les nageoires, sont grisâtres.
D. 10; A, 19-20; L.lat. 3q-4i; L. tr. 7 ^^ , 2.
07-300-301. Coll. Mus. — Tonkin : Mission permanente en Indo-Chine.
Longueur 86 + 21 = 107 et 63 + 19 = 75 millimètres.
Le genre Ischikauia auquel je crois devoir rapporter ce Poisson, a été
fondé il y a quelques années par Jordan et Snyder(1) pour un Poisson du
Japon , ïOpsaritchthijs Steenackeri Sauvage , facilement reconnaissable à ses
écailles beaucoup plus petites (65 en ligne longitudinale). Ce genre est
voisin des Xenocypris de Bleeker représentés par plusieurs espèces dans le
Vang-tsé-Kiang. Le Xenocypris macrolepis Bleeker (2) se rapproche le plus
du Poisson décrit ici, mais, entre autres caractères, ses écailles sont plus
petites (L. long. 5o), son anale plus courte (ia-i3), sa dorsale située
plus en avant.
Sun LE COMMENSÀLISME D'UN CïiABE PORTUNIBN ,
LE LlSSOOARCINUS ORBICULAR1S DâNA,
par M. E.-L. Bouvier.
Au cours de sa dernière campagne à Madagascar, M. Geay a constat.1,
en deux circonstances différentes, le commensalisme du Lissocarcmus mbi-
cularis Dana avec YHolothuria nigra. Le Crabe, dit-il, se tient sur la partie
supérieure de l'Holothurie, au voisinage des tentacules, cl quand, pour
une cause ou pour une autre, ces derniers se rétractent, il pénètre dans
0) Pr. U. S. Nat. Mus., a3, 1901, p. 346.
('2> hoc. cit., p. 53.
— 504 —
leur panache et semble rentrer avec celui-ci dans le corps de l'animal; il
faut alors ouvrir l'Holothurie pour apercevoir le Crabe et en faire la cap-
ture. Les spécimens rapportés par M. Geay sont de deux sortes : les uns,
lâchés de brun sur fond crème, se tenaient sur une Holothurie grisâtre, les
autres fréquentaient un individu noir et avaient des taches crème sur un
fond tirant au rouge. C'est à coup sur du mimétisme , le test des Holothuries
présentant toujours des corpuscules de graviers adhérents qui, par leur
ton clair, tranchent sur la teinte générale foncée de l'animal.
La même observation a été signalée déjà par M. L.-A. Borradaile dans
ses études sur les Crustacés des Maldives (l) ; si bien qu'on doit regarder le
Lissocarcinus orbicularis comme un commensal fréquent, sinon habituel de
la grande Holothurie noire.
An.-WMSIDES RECUEILLIS PAR M. H. NeU VILLE AU SpITZBERG,
en Juillet i[)o6 ,
par M. E. Simon.
L'ordre des Araignées n'est représenté au Spitzberg que par quelques
petites espèces obscures du groupe des Erigone, qui se trouvent sous les
touffes de plantes pendant la courte saison qui permet à la vie de se mani-
fester.
Les naturalistes qui ont exploré celte froide région en ayant rapporté
à peu près les mêmes espèces, il est permis de conclure que leur nombre
est très restreint.
En 1871, ïhorell a publié les descriptions des espèces recueillies par
le professeur F.-A. Smitt, le Dr A. Goës, le professeur A.-J. Malmgren,
A. E. Holmgren (Om Arachnider Iran Spetsbergen och Beeren-Eiland , in
Ofvers. af K. Vct. Akad. Fôrh., 1871, n° G , p. 683), en tout quelques
Acariens et 6 Araignées :
LiNviMiiA sobria ( = Lepht hyphantes id.), de Wijde-Bay.
Erigone longipalpis Sund. (^Erigone arctica White), de hnbbe-Bay.
Erigone psvc.iiroi'hiea (— Engoue id.), de Treurenberg-Bay.
Erigone Holmgreni (^ Erigone id.), de l'île Beeren ou Boren (au Sud du
Spitzberg).
Erigone spetsbergensis (= Typhochraeslus id.) de plusieurs localités du
Spitzberg.
Erigone glacialis (=Hilaira id.) de lsfjorden.
(1) Fainui and geography <>f the Maldive ami Laccadives \rchipelagoet, vol. I,
pari. 11, p. 200.
— f)05 —
Ea 1902, le professeur W. Kulczynski a publié le résultat de l'Expé-
dition russe de 1899 an Spiizberg (Zoologische Ergebnisse der Russischen
Expeditionen nach Spitzbergen, in Ann. du Musée Zool. de V icad. de» Se.
de Saint-Pétersbourg, MI, 1902, p. 335); il mentionne <in<| espèces,
dont quatre déjà indiquées par Thorell, mais qu'il attribue aux genres
créés depuis aux dépens «le l'ancien genre Erigone :
Erigone psychrophilà Thorell, de Genevra-Bay, Lamond-Hafen , Diabas-
Halbinsel.
Erigone tirolensis L. Koch, de Goes-Bay (Horn-Sund), esj)èce qui se
trouve aussi dans les Alpes.
? Erigone arctica White, de Andersons-Bay ^Barents-Land).
Typhochraestus spetsbergensis (Thorell), de Goes-Bay, Maria-Berg (Horn-
Sund), Diabas-Halbinsel , Andersons-Bay et Sûdliche Audersons-Insel
(Storfjord).
Hilaira glacialis (Thorell) de Andersons-Bay.
M. H. Neuville n'a rapporté que trois espèces, déjà indiquées par ses
devanciers, mais il a été assez heureux pour trouver le mâle de Hilaira
glacialis Thorell, dont on ne connaissait que la femelle , ce qui nous per-
mettra d'en compléter la description et d'en préciser les affinités.
1. Lephthyphantes sobrius (Thorell).
Une seule femelle de Skans-Bay (21 juillet).
2. Typhochraestus spetsbergensis Thorell (? Erigone oxycephala L.
Koch. ? Erigone provocant Gambr. sec. Kulczynski), de Skans-Bay (21 juil-
let 1906), et de la Pointe des Renards (18 juillet 1906).
Si les synonymies indiquées par Kulczynski sont exactes , ce Typhochraestus
se trouverait aussi en Sibérie et au Groenland, mais il est probable qu'il
s'agit d'espèces voisines. D'après les figures publiées par 0. P. Cambridge
(in Ann. Mag. Nat. Hist., sér. k, t. XX , p. 279 , pi. VIII, f. 5) le T. (Erigone)
provocans paraît différer du T. spetsbergensis par le tibia de sa patte-mâchoire
plus étroit. Les Erigone borca et mendica L. Koch (in À. Sv. Vet-Ak.
HandL, XVI, n" 5, p. ho, pi. I, f. 28) sont aussi voisines de l'espèce du
Spitzberg, mais leur tarse et leur bulbe sont beaucoup plus volumineux.
Toutes ces espèces peuvent être rapportées au genre Typhochraestus, mais
elles ont aussi des analogies avec le genre Coryphacus et ressemblent beau-
coup aux C. fœnarius E. Sim. et distinclus E. Sim. (= C. glabriceps F.
Gambr.).
3. Hilaira glacialis (Thorell).
d* long. 2 millim. 6. — Céphalothorax nigro-olivaceus , laevis sed
versus marginem subtiliter coriaceus, late ovatus, antice recte truncatus
— 506 —
et iitrinqtie oculis lateralibuB leviler prominulis, parte cephalica in medio
convexa, antice, in regione frontali, posticeque declivi, a thoracica sulco
lato superficiali discreta, area oculorum in medio depressa. Oculi postici
superne visi in lineam valde procurvara, parvi et aequales, medii inter se
quam a laloialibus pauio remoliores. Oculi antici in lineam subrectam,
medii minores, inter se subconligui a lateralibns sat late distantes. Area
mediorum circiter aeque longa ac lata et postice quam antice saltem duplo
lalior. Clypens convexus area oculorum mediorum paulo angustior. Abdomen
ovale nigro-olivaceum pubescens. Sternum nigrum , nitidum. Gbelae validae
fusco-olivaceae nitidae. Pedes robusti et brèves, sat longe pilosi, fulvo-
olivacei , femoribus ad apicem palellisque obscurioribus. Pedes-maxillares
fulvo-olivacei, tibia valde infuscata fere nigra et nitida, femore gracili ,
patella non niullo longiore quam latiore (patella pedum il paris multo
breviore) subparallela, tibia maxima patella multo longiore et crassiore
sed ad basin atlenuata, supra ad apicem apophysi valde curvata et
oblusa, tarso bulboque mediocribus. — Pointe des Renards (18 juillet
1906).
Assez voisin de//. (Neriene) uncata Cambridge (,), il en diffère cependant
par ses yeux postérieurs presque équidistants (chez H. uncata les médians
sont beaucoup plus resserrés), son bandeau convexe (celui de //. uncata
plan), l'extrémité recourbée de sa grosse apophyse tibiale obtuse (celle de
//. uncata aiguë).
ClAVICOBNES NOUVEAUX BECUEILLIS E.V PeBSB PAB M. DE MoMAS ,
par M. Antoine Groivelle.
Heterocerus Morgani nov. sp.
Oblongo-elongatus, subparallclus , modice convexus, nitiduhs, pube brevi
cinereaque dense vestitus, pallido-testaceus, capite et prothorace , marginibus
lateralibus et macula basilari ante scutcUum exceptis , fuscis , elytfis fusco-
bariegatis. Caput transvcrsum, velutinum, antice subtruncatum , labrum ma-
gnum. Prothorax valde transversu s , antice angusta tus , densissime punclulalus ,
margine antico lateribusque arcuatis, angulis omnibus rotundafis, basi medio
stricte marginata. Elytra parallela , plus duplo longiora quam simullata,
dense subrugoseque punctulata; singulo elytrojuxta suturam Jusco stricte mur-
giuato ei tribus masculin fuscis notato : macula i" scutellari, triaugulari ,
a" ad médium, initium capiente a sutura, versus basin obliqua et apice antror-
sum in longitudinem injlcxa , 3" ante apicem , secundœ simili et praeierca
W Espèce découverte en Ecosse, retrouvée depuis une senl<> fois en France.
— 507 —
apice oblique retrorsum in/Iem; striis femoralibw apertie, BtUurii m$tfuttr-
nalibus haud manifestis. Long. 3 millim, ■>.
Ulongé, oblong, subparallèle, modérément convexe, un pou lui 1 1 -n il ,
couvert d'une pubescence cendrée, courte, feutrée sur la tête, entremêlée
de poils plus longs, testacé pâle; tête, prothorax, à l'exception des marges
latérales el d'une tache devant l'écussonetdetrois laclics sur chaque élytres,
noirâtres. Trie transversale, subtronquée en avant; labre grand. Prothora
plus de deux fois et demie plus large que long, rétréci en avant, très den-
sement pointillé: bord antérieur faiblement arqué, angles antérieurs large-
ment arrondis, côte's presque droits, base un peu [dus fortement arquée
que le sommet, finement rebordée dans le milieu, angles postérieurs arron-
dis. Élytres plus du double plus longs que larges ensemble, couverts d'une
ponctuation fine et dense, peu régulière, subruguleuse; première tache de
chaque élytre scutellaire, triangulaire, grande; deuxième vers le milieu de
la suture, dirigée obliquement vers la base, puis recourbée longitudinale-
mentvers le sommet de l'élytre; la troisième avant le sommet , semblable
à la deuxième, mais terminée à son extrémité par une branche oblique,
parallèle à sa partie suturale ; suture étroitement bordée de noirâtre entre
les taches et jusqu'au sommet. Stries fémorales des hanches postérieures
ouvertes. Sutures métasternales non marquées. — Ghaldée persane,
Neima.
Voisin de H. Hauseri Kuw., 1893, Soc. eut., VIII, p. 17, mais beau
coup plus allongé.
Ditoma nitidicollis nov. sp.
Elongata , parallela , subconvexa, nitida, tenuiter cinereofubescens , atra,
antennis, elutris circa scutellum late ad basin et ad apicem pedibusque
rufo-sanguineis. Antennae brèves; articulo uîtimo angustiore praecedente. Pro-
thorax snblransversus , basin versus subangustatus , in disco sublaevis , ad la-
tera et ad basin fortius punctatus, in longitudinum sex carinatus : carinis
internis juxte apicem, brevibus, duabus intermediis integris, medio angulose
sinualis et intus cum carina obliqua basilari junctis ; duabus exlernis integris,
medio sinua lis; apice medio arcuata, utrinque ad exlremitates stnuata, inter
cannas internas et externas pulvinata ; lateribus tenniter pulvinulo-mnrginutis ,
subrectis, antice intus arcuutis; basi subrecta, ad extremilates sinualu , mar-
ginaux et inter carinas intermedias et latera pulvinata. Elytr a parallela, mu-
gis ter longiora quam simullala, lineato-punctata ; interrallis altérais ekvatis,
punctis valde impressis , quadratis. â millim.
Allongé, parallèle, légèrement convexe, brillant, garai d'une pubes-
cence cendrée très courte et très épaisse, noir, avec les antennes, la région
scutellaire, la base et le sommet des élytres et les pattes d'un rougeàtre
peu accentué surtout sur les élytres. Antennes courtes: dernier article de la
— 508 —
massue plus étroit que le précédent. Tète presque aussi longue que large,
peu densement ponctuée, arrondie en avant, fortement impressionnée de
chaque côté vers la base de l'antenne; marge intérieure testacée. Prothorax
un peu moins long que large, un peu rétréci à la base, presque lisse sur
le disque, plus fortement ponctué à la base et sur les côtés, présentant
dans la longueur six carènes; les deux internes très courtes, contre le
sommet; les deux intermédiaires, entières, sinuées angnleusement dans le
milieu et donnant chacune naissance à une carène oblique, interne, attei-
gnant la base; les deux externes entières; sommet arqué dans le milieu,
sinué de chaque côté vers les extrémités, rebordé en bourrelet entre les
carènes internes et externes; côtés finement rebordés en bourrelet, presque
droits, arqués en dedans au sommet; base droite, sinuée de chaque côté
vers les extrémités, étroitement rebordée par une strie et en plus par un
bourrelet entre les carènes intermédiaires et les côtés; angles antérieurs
aigus, saillants en avant, postérieurs presque droits non émoussés. Elytres
parallèles , plus de trois fois plus longs que larges ensemble , ponctués en
lignes; intervalles alternes élevés, points profonds, carrés. — Elbourz
(Morgan).
Espèce voisine de D. crenata Herbst , peut-être une variété extrême de
cette espèce, mais distincte par sa forme beaucoup plus étroite et la
sculpture bien plus accentuée de son thorax.
Catalogue des Forfjculides des collections du Muséum,
PAR M. MâLCOLM BlJRR.
(Première partie.)
La collection de Dermaptères du Muséum d'histoire naturelle de Paris
est des plus riches. Elle renferme 181 espèces, dont 36 étaient nouvelles,
représentant 32 genres, dont 2 sont nouveaux. Il y a, en plus, 2 5 espèces
douteuses, que je n'ai pu déterminer, soit à cause de leur mauvais état,
soit parce qu'il n'y a pas de mâles, les caractères des mâles étant très im-
portants pour la distinction des espèces.
1. Genre Apaehys Serville.
ApachvsFeae Borm. — Bhoutan : Maria Basti (MK' Durel, B. Oherthùr,
1898), d\ Laos, 1878 (Harmand, 1878), 1 9. Espèce signalée
de la Birmanie et du nord de l'Inde.
— i»e pressi-s (Beau vois). — Gabon, Forfieuk pkgiata Fairmaire, types.
(J. Thompson, i883), 1 9, larve; Fernando-Po, 2 d\ h larves
(L. Conradt, 1901).
— 509 —
Apachys chartaceds Haan. — Singapore, 1 d, 1876 (Raffray etMaindron,
1892).
— Bbccard Bormans. — Haut Gavally (Ch. van C;issel, 1899); Porte du
Lo, 2 5 kiloni. S. de Guekangoni, 5 IX 99. 1 9.
2. Genre IMplatys Serville.
Diim-atvs Conradti Burr. — North Gameroons , Joli. Albrechtshohe, 1 d.
Type.
— viatou Burr. — Madagascar: Ankazoabo, i9 (E. Bastard, 190-2):
Fernan Po (L. Gonradt, 1901). Types.
— Raffbati Bormans. — Gôte d'Ivoire, rég. de San Pedro (G. Thoiré,
1900).
— Gerstaeckeri Dohrn, var. calidasa Burr. — Inde : Dardjiling, s 9
et deux fragments ( Harmand , 1890). Types de cette variété.
— rufescens Kirby. — Dardjling, 1 d (Harmand, 1890). Type.
— siva, Burr. — Inde : Dardjiling, a C?, 3 9 (Hamond, 1890). Types.
— Groixi Burr. — Presqu'île de Malacca, 1 c?, 3 9 (Errington de la
Croix et P. Chape, 1899). Types.
3. Genre Bormansia Verhoeff.
Bormansia impressicollis Verhoeff. — Kilima Ndjaro, t d (J. Chanel,
1896).
h. Genre Tomopyght Burr.
Tomopigia sinensis Burr. — Chine : Pékin, montagnes (A. David, 187-2).
Type.
5. Genre Pygidicrana Serville.
Pïgidicrana i'allidipennis De Haan. — Java (Deyrolle, 1882).
— marmoricrura Serville. — Indes orientales (Barthélémy, i834), 1 cf ;
cet exemplaire appartient à la variété qui a les pinces armées
d'une forte dent interne; Indes, 1 9; Bhoutan : Maria Basli
(R. Oberthur, 1897); Bornéo septentrional, Sandakan, 1 9 et une
larve (Montauo et Rey, 1880).
— celebensis Borm. — Cambodge, 9 (J. Harmand, 1875).
— caffra Dohrn. — Afrique orientale anglaise : Mombasa (Dr. Fernique,
1900). 1 9 cassée.
— Finschi Karsch. — Victoria (François, 1893). 1 d et une larve.
Alcool.
— kallipyga Dohrn. — i 9, Coromandel (Leschenault).
— Cumingi Dohrn. — Indes orientales (Donckier, 1900). 1 d.
— valida Dohrn. — Indes orientales (Donckier, 1900).
— OPHTHALMICA Dohrn. — Annam : Halang, B. Tak. Vang. (J. M. Bel,
1897).
— 510 —
6. Genre Pyragra Serville
IS'iugra brasiliensis (Gray). — Une femelle qui porte qu;i tre él iquettes : la pre-
mière, Thermastris brasiliensis Gary, Brésil, M. Auguste Saint-Hilaire ;
puis une seconde, delà main deCh. Brongniart, Pyragra Thermastris
brasiliensis .Gray; enfin une troisième, F. brasiliensis Gray; Sud
Capitainerie des mines (A. de Saint-Hilaire V, Brésil : Gampos Ge-
raes, 1 d*; Sud de la Capitainerie des mines (A. de Saint-Hilaire)
Brésil, i 9 (Vauthier, i833); Mexique (Salle, i856); Costa Rica
(de Lafon, i884); Minas Geraes; Caracas (Gounelle, i885);
Guyane française (C. Bar, R. Oberthur, 1897); Mexique (M. Génin,
1897 V, Darien, 2 9 , -i larves (Geay, 1896). Alcool.
— chontalia (Scudder). — Guyane centrale franco-brésilienne (F. Geay,
1899), 1 9; Haut Carsevenne , 1 c?, 1 9 (Geay, 1898).
— foscata Serville. — Darien, 1 9 (Geay, 1896). Alcool.
Il est probable que cette espèce, ainsi que les P. Saussurei Dolirn
et brasiliensis Gray, sont identiques.
7. Genre Echinosoma Serville.
Echinosoma Bolivari Rodzianco. — Madagascar : Diégo-Suarez , 1 d* , 1 9 ,
avril (Ch. Alluaud, 1 896 );Tamatave et forêts d,Alabaketo( Éd. Perrot
leg., R. Oberthur, 1896); Région du Sud-Est, vallée d'Amboto,
foret de Sakavalana; Fort-Dauphin; vallée du Fanjahira, forèl
dTsaka, Janvier et décembre (Ch. Alluaud, 1901 ): Androy septen-
trional, Imanombo, juin (Dr J. Decorse, 1901).
— sakai.avi m Bormans. — Madagascar : Région du Sud-Est , Fort-Dauphin .
7 c?, 2 9, une larve, janvier (Ch. Alluaud, 1901); Vallée du
Fanjahira, 2 d\ décembre (Ch. Alluaud, 1901): Sud-Est, vallée
d'Alombo, forêt de Sakavalana , 1 -9, janvier (Ch. Alluaud, 1901);
région du Sud, pays Androy, Imanombo, 1 9, septembre (Ch.
Alluaud, 1901); côte Ouest, 1 d (Lanz, 1882); Androy septen-
trional, Imanombo, 1 9, juin (D1 J. Decorse, 1901); Nossi-Bé,
1 C?, 1 9 (H. Pierron, i885); Gandzahozomera . 1 9 (Lajnie,
1902); Diégo-Suarez, avril (Ch. Alluaud, 1896).
— sumatranum Dohm. — Bhoutan, Maria Basli, 1 9 (M*rDurel, R. Ober-
thur, 1898); Bengkalis, 1 d* (Maindron, i885V. Tonkin central :
environs de Tuyen-Quan, h 9 été, 1 d 2 9 printemps (A. Weiss,
1901); province de Tuyen-Quan : Haute rivière Claire, printemps-
été, 1 9 (A. Weiss, 1901); région de Cbim-Hoa et de Tuyen-Quan ,
i çf été, 1 9 printemps (A. Weiss, 1901).
— voRKENSE Dohm. — Nouvelle-Bretagne, 1 9 (Lix).
— Westermanni Dohrn. — Tonkin : Pbu-lang-Thuong, 1 9 (M"e Calani
leg., A. Dollfns, 1901 I; Tonkin central : environs de Tuyen-Quan.
— [)11 —
i d1: région de Cliim-lloa et de Tuyen-Quan, 1 d (A. Weiss,
1901).
EcHOfosoHÀ iNsui.AMiu Karsch. — Madagascar, côte Ouest, 1 9 (Lan/,
1883). Exemplaire en mauvais état, détermination douteuse.
— Wahlrerc.i Dohrn. — Fernando Po (L. Gonradt, 1901); < i;il><>n
(J. Thomson, i883).
— Wahmîergi Dohrn.? — Bas-Ogooué, entre Lambaréné el la mer, 1 d1;
(E. Haug, 1901); Fernando Po (L. Gonradt, 1901).
— àfrum (Beauvois)? — Bas-Ogooué, entre Lambaréné et la mer, 1 9
(E. Haug, 1901); petit exemplaire.
8. Echinopsalis Bormans.
Echinopsalis sp.? — Darien, 1 9 (Geay, 1896); Guyane franco-brési-
lienne, placers du Carsevenne (F. Geay, 1899).
9. Genre Forcipula Bolivar.
Forcipula qdadrispinosa (Dohrn). — Siam : Chantaboum à Baltambang,
îd*, i9(A.Pavie, 1886); Cambodge, 1 9, 1 d (Harniand, 1875).
— Gariazzii Borelli. — Bas-Ogooué, eulre Lambaréné el la mer. 1 d\
1 9 (E. Haug, 1901).
10. Genre Lahidnra Leach.
Laridlra riparia Pallas. — Cette espèce est excessivement variable el ré-
pandue dans toutes les parties du monde. La synonymie est très
confuse, mais j'ai suivi autant que possible la systématique de
W.-F. Kirby, pour les espèces ou races extra-européennes.
Forme typique :
Europe : Sicile, 1 d (Biberon, i834); France : Landes, Sainl-
Séver, 1 d (L. Dufour, 1 8 3 4 ) ; France méridionale, 1 9 (H.Lucas,
i833); Sébastopol (Pereyaslavzeva, 1 9, 1899); Portugal (i84o);
Gironde, Arcachon (P. Marqueste, 1902); Pyrénées-Orientales,
Banyuls-sur-Mer (A. Weiss, 1902); Nord de l'Espagne (H. Lucas,
i85a).
Afrique. — Egypte (Letourneux, i89o;Bové, 1 833): Suez (Le-
neux, 1896). Algérie (coll. H.Lucas, 1849): Bône (Mil ne Edwards
i835), de Metlili à Sidi Maklouf 9 avril (P. Lesue, 1897 )• Tunisie:
Tunis (Coinde, 1861 ; D' Bonnet, i884);Sfax (Dr Bonnet, i884);
Bizerte (J. de Gaulle, 1901); Gabès (coll. Noualhier, 1898).
Maroc : Tanger (G. Buchet, 1901); Madère (Webb et Bertbelot,
i835); Obok (Dr Jousseaume, 1897); Djibouti (Dr Jousseaume,
1897, M. Maindron, 1898), intérieur de Djibouti (Hermann,
1900); Abyssinie (mission de Boncbamps, Gh. Michel et M. Potier,
— 512 —
1899); Sénégal (Robert, i836); Soudan français, sur le Niger
(A. Chevalier, 1900); Haute-Sauga (P. A. Ferrière, 1897); Congo
(J. Dybowski, 1896); Cap Negro (Duparquet, 1867); Cap de
Bonne-Espérance (Verreaux, i835); Madagascar (Catat, 1891):
Tananarive (A. Grandidier, 1875 et 1892); Androy. haut Manam-
boro, Ambatomaiky (Dr J. Decorse, 1901); Boeni, Maevatanaua
(Dr J. Decorse, 1901); ivgion d'Ikongo, Ankarimbelo , forêt Ta-
nala (Ch. Alluaud, 1901); région du Sud-Est, vallée du Fanjahira,
Soanirano (Ch. Alluaud, 1901).
Asie. — Mongolie septentrionale : Kouldia à Ourga, d (Chail'an-
jon, 1896); Mandchourie : région du lac Hanka; variété ayant la
partie antérieure du corps très pâle et la partie postérieure très
foncée (Bohnhof, 1900); Japon 1869; Indes, Pondichéry, 9 d,
(Maindron, 1881 ); Kurrachee, viii-ix, 9 d; Mascate, ix, x.
(Maindron, 1896); Java, Garoet (B. Oberthur, 1897); Indes,
Dardjiling, larves (Harmand. 1890); Chine: environs de Pékin,
2 d\ 1 9 (A. David, 1878); Tonkin (R. Oberthur. 1902).
Australie. — (Verreaux, 18&6).
Amérique septentrionale. — Savannah (Harpar, 1 863).
L\i!ii)URA RiPARU Pallas, var., inermis Brunner. — Algérie: Metlili, à Sidi-
Maklouf, i5.ix. 1893. (P. Lesne, 1897); Djibouti, d^Maindron,
1893); intérieur de Djibouti, d (Hermanu, 1900); Madère (A.
Fauvel, 1897).
— crenata Olivier. — Djibouti, d", 9 (Jousseaume, 1897); Madagas-
car : côte ouest, d (Lantz, 1882); Madagascar : Andevoranle.
d (Matinaux, 1899); Mayotte, d\ 9 (Dr. Joly, 1900); Congo
(Dybowski, 1896); Congo français : Haut et moyen Ogooué, d
(H. Pierron. i885): Sénégal, d (Guérin: Maindron, 1881).
— KRYTHROCEPiiALA Fabi'icus. — Brésil (Caudichaud. i833); Buenos
Aires, 9 (D'Orbigny, i834); Brésil: de Goyaz à Cuyaba. 9 (de
Casteluau, 1867); Savanuah, 9 (Harper, i843); Mexique : Cerro
San Juan , vivant après les pluies dans les détritus des fourmilières
àeY Atlfi fcnens Say, qui cultive des champignons: nov. (L. Diguet,
1898); Chili, 9 (David, i884); Venezuela, 9 (Geay, 1896).
— icterica Serville. — Indes: Kurrachee, d9 (Maindron. viii-ix, 1896):
Tonkin central : frontière de Chine, Ha-Giaug, d (A. Weiss. 1901);
Indes : Pondichéry, 9 (Maindron, 1881V, Balasore, 9 (B. Ober-
thur, 1898); Japon : Biou-Kiou, Oshima, d 9 (B. Oberthur, 1898);
Pondichéry (Maindron, 1881).
— granulosa Kirby. — Japon central, d (Harmand, 1900); Japon, d
(Boucard, 1900).
- saturai.îs Burmeister. — Bio Grande de San Pedro, d; Guyane fran-
çaise: Camopi, d 9 (F. Geay, 1900).
— 513 —
Labiih m TRI NCATA Kirby. — Australie, i ,'i \ nivaux , i846 ); Melbourne,
d*9(i8.r)()); Tasraanie, 9 (Verreaux, 18Û7); Australie, d1 (Von
Mueller, 1895).
— lividipes Dufour. — Indes : Kurracbee. d1 9, viii-ix. (Maindron,
1896); Pondichéry, d* (Maindron, i883); Cap de Bonne-Espé-
rance, cf.
— lividipes Ouf. sous-espèce vicina Lucas. — Algérie : Lacalie 'V (II.
Lucas, 18/19) types; Alger (Cli. Brongnart, 1891); Marais de
l'Oued Reghaia, janvier 1893 et environs d'Alger (P. Lesne, 1897);
Maroc . c? (G. Bûche t, 1897): Pondichéry, d (M. Maindron, 1881);
Cochinchine, Mitho, 9 (E. Fleutiaux, 1888). Madagascar : (A.
Grandidier, 1892); Boeni, Maevatanana (D' .1. Decorse, 1901);
région dn Sud, Andrahomana et région du Centre-Sud, vallée de
l'Iliosy (Gh. Alluaud, 1901).
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild ,
dans l'Afrique orientale.
3 ' i 1 y s a 1 1 « 1 s ■ • « - s «
PAR M. F. SlLVESTRl,
professeur \ l'École supérieure d'agriculture de Portici.
Fa M. LEPISMATIDAE.
Lepisma paupercula nov. sp.
d Flavescens tota.
Antennae parte apicali fracta, sed certc quam corporis longitudo bre-
viores, arliculo primo parum longiore quam laliore setis brevibus vestito
et ad apicem setis sal longis rohuslis instructo, arliculo secundo i/3 la-
liore quam longiore setis brevibus et ad apicem setis brevibus robustis
aucto, arliculo terlio laliore quam longiore supra sensillis cheticis sub-
lilibus tribus et subtus qninque , necnon setis brevibus sal robustis et
sal numerosis instructo, articulis /1-9 sensillo chelico infero, alio laterali
et alio supero instructis, latioribus quam longioribus et selis brevibus
robustis auclis, articulis a decimo in articulinis duobus divisis et sensillis
cheticis subtilibus et sensillis astriformibus instructis. Oculi ocellis i4-i5
composili.
Palpi maxillares sal brèves, àrticulo secundo fere a/5 longiore quam
Muséum. — rai. 35
— 5U —
latiore, setis brevibus veslilo et setis noniuiliis robustis in apice incisis
instructo, articulo tertio duplo longiore quam latiore et longitudine secun-
duni subsequante, articulo ultimo quam penultimus vix longiore et quam
tertius i/5 breviore, in apice paullulum atteuuato, rolundato.
Palpi labiales, articulo penultimo apice valde dilatato, articulo ultimo
inagis dilatato , 2/7 in apice latiore quam longiore.
Tliorax quam abdomen G. i/3 brevior et lalior, tergitis in margine
anlico et in margiue laterali setis nonuullis auctis, in margine postico
setis nullis.
Sternita parte mediana longa , in melathorace ad basim parum latiore
quam longiore, subtriangulari, apice parum rotundato.
Pedes sat lougi et robusti, paris tertii coxa k/\o longiore quam la-
tiore, margine externo setis nounullissat longis robustis instructo, articulis
céleris setis nounullis auctis.
Abdomen partem postremam versus gradatim parum angustius. Tergila
1-9 postice setis duabus sublateralibus instructa. Tergitum decimum lon-
gum, paullulum longius quam ad basim latius, trapezoideum, margine
postico quam basis magis quam duplo minus lato, sat profunde sinuato ,
setis duabus robustis lateralibus et duabus submediinis instructo, margi-
uibus lateralibus setis nonnullis.
Urosterna in margine postico setarum pectine mediano lato et pectine
minore laterali instructa. Subcoxae IX angulo interno elongato, triangu-
lari , acuto quam externus etiam triangularis acutus duplo longiore ,
selis pluribus sat longis et sat robustis instructo. Styli IX subcoxarum api-
cem internum fere totius longiludinis 2/3 superautes.
Paramera subcoxarum apice breviora, fere omnino obtecta, subglandi-
Ibrmia.
Gerci longitudine? (fracti), tergitum decimum superantes, attenuati.
Long. corp. mm. 7, tboracis 2,5;lat. thoracis 2,7.
Habitat. Exemplum descriptum ad Kourcbi (Etbiopia australi) M. de
Rothscbild legit.
Ctenolepisma Rothschildi nov. sp.
9 Golor plus minusvc brunneus. anlennis, pedibus et cercis pallide
aunulatis.
Gaput supra inspectum ' fere duplo latius quam longius, antice inler
antennarurn basim selis numerosis acervalis, sat longis inslrucluin.
Antennae longae, attenualae, in exemplis observatis quam corporis lon-
<;ilu<line parum breviores (sed corl<j parle apicali abrupta), articulo primo
fere i/3 longiore quam latiore, articulo secundo latiore quam longiore,
cetero llagello gradatim magis attenualo et selis brevibus, sublilibus in-
structo.
l'aliii maxillaree r>-arliculali,' articulo tertio (juam secundus 3/8 Ion-
— 518 —
giore et quam ultimus parum breviore, articulis tenuibus, setis brevibus
et nonmillis sal lohgis inslructis.
Palpi labiales arliculo penultimo apicem versus gradation latiore, panllu-
luni longiore quam latiore, arliculo ultime* i[iiam articuli praecedentis
apex aliquanlum latiore, in apice liauil latiore, arliculo loto fere l/6 longiore
quam latiore.
Thorax quam abdomen vix latior et paullum magis quam duplo bre-
vior.
Pronotum parte antica setis pluribus, in pectinibus haud disposilis,
instructa el marginibus lateralibus etiam setis nonnullis, partim tantum
in seriebus transversalibus 2-3 setarum sistentibus, meso- et metanotum
setis lateralibus fere ut in pronoto.
Sterna parte mediana in metathorace fere î/k ad basim latiore quam
longiore. lateribus sat convexis, apice sat rolundato. •
Pedes sat brèves, robusti, paris tertii coxa parum magis quam i/3
longiore quam latiore, margine setis sat numerosis, sal longis el sal robus-
lis irregulariter longitudinal! 1er î-a seriatis, femore ad apicem seta uua
et tibia infra setis tribus sal longis, robustis, brevissime plumatis instruc-
tis, praeter setas subtiles et tibiae spiuam apicalem, tarso ad apicem
articuli primi et secundi setis 1-2 quam ceterae parum robustiores et
parum longiores, praetarsi unguibus lateralibus quam medianus fere
duplo longioribus, ad apicem paullulum arcuatis.
Abdomen. Tergitum primum setarum trium pectine laterali tantum
inslructum; tergita 2-5 praeter setarum pectine laterali, utrimque pectini-
bus duobus dorsalibus; tergita 6-8 praeter setarum pectine laterali,
utrimque pectine altero dorsali instructa, Tergitum nonum pectinibus
destitutum. Tergitum decimum duplo latius ad basim quam longius, sub-
trapezoideum , margine postico subrecto vel vix sinuato, angulis posticis
rotundatis, marginibus setis sat longis instructis et superficie subpostica
laterali setarum 3-4 pectine aucta.
Urosternita 3-8 setarum pectine laterali postico instructa.
Stylorum paria duo; eorumdem longitudo ? (in exemplo 9 désuni).
Subcoxae IX apice triangulari haud multo elongato.
Gerci? (fracli).
Ovopositores tenues subcoxarum IX. apicem spatio mm. 2 superanles,
setis brevissimis subtilibus instructi.
(S Stylorum (lig. i5) paria duo; styli IX quam subcoxarum apex
magis quam dimidia pars totius longitudinis longiores. Subcoxae IX apice
triangulari quam pénis parum longiore et setis sat longis et sat robustis
numerosis iustructo.
Gerci latérales (partim fracti)mm. 3 lôngi, attenuali.
Long. corp. mm. 7, thoracis mm. 2, abdominis 4, antennarum (certe
haud integrarum) 6.
35.
— 516 —
Habitat. Exempla nonnulla plus minusve mutila la ad Tchafianani et
Boultah (Ethiopia australi), ad Dire Daoua (Abyssinia), ad Reg. de
Daouenle (Somalia).
Observalio. Species haec numéro selarum pectinum dorsalium et stylo-
niin ad Ctenol. Targionii proxima; sed colore, subcoxarum IX forma et
palpi labialis sat bene distincta.
Thermobia infelix nov. sp.
c? Color? (exemplis observatis squamis et setis fere totis destitutis).
Palpi labiales articulo penultimo pyriformi, ultimo interne magis di-
lalalo, aeque longo atque lato.
Antennae longitudine? (parte apicali abrupta).
Thorax quam abdomen fere duplo brevior et paullulum latior, pronotum
parte antica setarum pectinibus pluribus obliquis instructo, et ad margines
latérales etiam ut meso- et metanolum setarum pectinibus 7-9 aucto.
Pedes sat longis, coxis 6/1 3 longioribus quam latioribus ad marginem
externum série setarum pectinum i5-ao instructis, praeter setas alias, arti-
culis ceteris cerle setis et spinis instructis, sed in exemplis observatis
abruptis, tarsi articulo primo et secundo in apice setis paucioribus, bre-
vioribus, robustioribus , in inargine incisis armatis, praelarsi unguibus
laleralibus sat longis, parum arcuatis, atteuuatis, aculis, ungue mediano
breviore.
Sterna parle mediana in metatborace aeque longa atqué lata , lateribus
parum convexis, apice triangulari.
Abdomen. Tergita 2-7 pare uno selarum pectinum dorsali inslrucla
praeter alterum latérale etiam in tergito 8° sistente. Tergilum y""1 setarum
pectinibus destitutum.
Tergitum decimum perbreve fere 3/7 ad basim latiore quam longiore,
postice sat rotundatum, selarum pectinibus duobus instructum.
Urosternila : tertium setarum pectine mediano, 4-6 pectine mediano et
alio utrimque laterali, 7-8 pectine laterali tantum instructis.
Stylorum paria duo. Styli segmenti IX longi, tenues, subcoxarum api-
cem dimidia parte lotius longitudinis superantes. Subcoxae IX postice
liaud mullum elongatae, triangulares , penem spatio sat parvo supe-
ranles. (Setae styloriun et subcoxarum in exemplis observatis abruptae.)
Cerci? (maxima parte abrupti).
Long, corp., mm. 10; lat. thoracis, mm. 9,8; long, antennaruin.
mm. 7-? (parte apicali abrupta).
Habitat. — Exemplum descriplum et alium 9 parte poslrema corporis
deslilulumad Daouenlà (Somali) M. de Rothschild legit.
Observatio. — Species haec numéro setarum peclinum dorsalium generi
Thcnnobia sensu Escherichi pertinet. In 1er species buius generis distinc-
tissima est praesertim forma palpi labialis, neenon charaeleri 60 s aliis.
— 517
I'\m. JAPYGIDAE.
Japyx Bouvieri nov. sp.
Cremeus a segmenlo septimo ferrugineus, cercis fusco limbalis.
Corpus setis sat numorosis et sat longis instiuctum.
Gaput fere tam latum postice quam longum. Antennae 39-articidalae,
apicem versus gradatim magîs attenualae , articuiis i-3 selis nonnuiïis longis
robustis instructis, articulo quarto setis paucis Içug-is robustis et nonnulis
brevibus aucto, articuiis ceteris série circulari setarum paucarum longa-
rum, robustarum et setis nonnullis brevibus 2-3 irregulariter serialis
auctis. Seusilla articulorum 4-6, numéro Japigidis consueto, setis subti-
libus brevissimis plumatis longis, praesertim in parte supera mediana
articuli quarti.
Pedes setis parum numerosis longis robustis instructis tibia subtus ad
apicem seta robustiore et quam ceterae parum longiore, tarso(terlii pa-
ris) quam tibia fere 3/8 breviore, infra setis quam ceterae parum robus-
tioribus instructo, praetarsi unguicula mediana breviore.
Abdomen. Tergitum sextum angulis posticis haud produclis, tergitum
septimum postice uti'imque profunde sinuatum et angulis posticis in pro-
cessum sat longum, angustum, acutum productis.
Urosternum primum postice in margine ipso et ad marginem setis sat
numerosis brevibus, subtilibus instiuctum, organo subcoxali utrimque iu-
structum in exemplo observato maxima pro parte retracto et obteclo , lato,
setis pluribus brevioribus aucto.
Urosterna cetera setis brevibus et brevieribus instructa.
Segmentum decimum paullulum longius quam latius, selis lateralibus
longis et robustis.
Cerci quam segmenti decimi longitudo c. 1/6 breviores , bracbiis crassis,
robustis, brachii dexteri dente majore quamdens major brachii laevis
ad basim magis approximato, ante dentem majorem bracbio dextero tu-
berculis 5 instructo et pone eumdem dentem tuberculis 1 0 ; brachio laevi
ante dentem majorem tuberculis i 2 biseriatis et tuberculis minoribus 2-3 ,
pone denlem tuberculis 7, in bracbio singulo partis apicalis brevi spatio
interne integro.
Long, corpor. , mm. 9. G; lat. major. 1; long, antennarum (articuiis
valde retractis), mm. 2 ; long, cercorum, 0.862.
Habitat. — Exemplum descriptum ex Hicka (Ethiopia austr.).
Observalio. — Speciesbaec cercorum forma et tergiti septimi et uroslerni
primi bene dislincta est.
— 518 —
Catalogue des Onychophores
Dlis COLLECTIONS DU MusÉl M î)' HISTOIRE NATURELLE DE PaRIS
par M. E.-L. Bouvier.
1" Famille. — PERIPATIDAE R. Evans.
1" Genre. — Peripatus R.-I. Poeock.
Groupe I. — Péripates andicoles.
Peripatus ecuadorexsis Bouv. — Equateur : Bulim (Rosenberg, 1901 [1].
Type!).
— Laxkesteri Bouv. — Environs de Quito : Paramba [Brit. Mus. (1)].
— tuiserculatus Bouv. — Nouvelle-Grenade : Popayan. [1] (Type!).
— Gorradoi Cam. — Environs de Quito : Balzar (Muse'e de Turin, un
coty/je capturé par Enrico Festa, 1898 [1]); Guayaquii (Rosenberg,
1903 [8,1]; F. Siivestri, 1901).
— Eiseni Wheel. — Mexique : Te'pic (de M. Wheeler, cotypes capturés
par ie Dr Eisen, 1899 [6]).
— GouDOTi Bouv. — Mexique (Goudot, 18/12-1899 [1] Type!).
Groupe II. — Péripates caraïbes.
Peripatus jamaicensis Grab. et Gock. — Jamaïque : Bath [cotypcs capturés
par Mme Swainson et donnés par M. Sedgwick, 1898 [a]; exem-
plaire du Briiish Muséum, 1907).
— torquatus Kenn. — Trinidad (Kennel, 1898 [1], Cotype).
— Perrieri Bouv. — Vera-Cruz (provient du laboratoire de malacologie,
l899 b\ Type!)>
— Geayi Bouv. — Haul-Carsevenne (Geay, 1898 [1]. Type!).
— Oiiausi Bouv. — Pétropolis près Rio-de-Janeiro (D1 Obaus, 1900 [i|
Cotype!). Var. guianensis Evans. : Guyane britannique, près du
Ileuve Demerara [Brit. Muséum, 1907. Cotype!).
— Sedgwicki liouv. — - Caracas (cotypes capturés par M. Ernst et donnés
par M. Sedgwick, 1898 [2]; E. Simon, 1898 [1]); San Esleban
(E. Simon, 1898 [3]; Meinert, 1900 [1]). Var. Havayi Bouv. :
Guadeloupe (type! capturé par M. Bava y et donné par M. E. Simon
— jLi-iFORMis Guild. — Saint-Vincent (e\. de la Brit. expl. Exp. donné
par !•■ British \fuseum, 1900 |i|). Var. Smainsonae Gock. : Ja-
— 519 —
maïque (colype recueilli par M Swainson h donné par M. Sedg-
wick, 1898 [i|): Batli 1 Brit. Muséum, 1907 | 1 1].
Peripatds Bbôlemanni l'on \ . — Venezuela : Colonie Tovar (E. Simon,
1898 [i|. Type!); Puerto-Cabello (ex. du D' Karsten donné par le
Musée de Berlin, 1900).
— Domimcae Poil. — Dominique (cotypes capturés par M. Ramage ei
donnés par l'Université d'Oxford, 1899 [2]). — Var. antiguensis
Bouv. : Antigua : Barlar près de Warburton (Sedgwick, 1898.
Type!). Var. juanensis Bouv. : Porto-Rico : Utuado (ex. capturés
par Gundlach et donnés par le Musée de Berlin [2]. Cotypes!).
— brasiliensis Boùv. — Brésil : Santarem (Brilish Muséum, 1901 [i|).
— im Tuukmi Sciai. — Guyane britannique : Maccasseema (cotypes de
Sclater donnés par M. Sedgwick, 1898 [2]); Demerara ( Britislt
Muséum, 1900 [1]); Haut-Garsevenne (Geay, 1898 [1]).
— Trinitatis Sedgw. — Trinidad ( 2 cotypes donnés par M. von Kennel .
1898; ex. capturés par Uhrich |3j, par Blandford [2], par Lund
[h ] et donnés par M. Sedgwick, 1898).
— Edwardsi Blanch. — Guyane française : Gayenne, sur les bords de
l'Approuague (Lacordaire. i833 (1899) [1]. Type!): intérieur du
pays (ex. douteux capturé par M. Léger et donné par M. Simon | îj);
Venezuela : Bas-Sarare (Geay, 1896 [3]); Haut-Sarare (Geay, 1899
[5]); Colombie : Daiïcn (ex. douteux et en mauvais état, Geay,
l899)-
— Simom Bouv. — Caracas (E. Simon, 1898. Type!).
— Biolleyi Bouv. — Gosta-Rica : San José (Biolley, igo-j [1]. Type!);
Surubres près S. Matteo sur le versant pacifique (Biolley, 1903
[2]); embouchure du Rio Jesus-Maria dans le Pacifique ( Biolley,
1906 [3]).
— mcaragiensis var. isthmicoîa Bouv. — Costa-Rica : Environs de San
José (Biolley, 1902 [îj. Type!); Gachi (Biolley, 1903 [1]); plaine
de Santa Clara sur le versant atlantique ^ Biolley, 1900 [2]); El
Jgnilo près S. Matteo sur le versant du Pacifique (Biolley, 1906
I7J); ïurrialba, sur le versant atlantique (ex. capturés par M. Al-
faro et donnés par M. Biolley [5]).
Groupe 111. — Péripates africains.
Pbripatos Tholloni Bouv. — Gabon (Tbollon, i883 [1 ]. Type!); Ogooué :
Ngômô (E. Haug, igo3 [1], 190^ [5], 1906): Talagonga près
de N'Djolé (beaux exemplaires capturés par M. Ellenberger, 190G.
IIe Genre. — Eoperipatus R. Evans.
Eoperipatus Horsti Evans. — Presqu'île de Malacca : Etat de Kelanlan
{Brit, Muséum, 1907. Cotype!).
— 520 —
2e Famille. — PERIPATOPSIDAE E.-L. Bouvier.
111° Genre. — Paraperlpatus S. A\illey.
Paraperipatds Novae-Britanniae Will. — Nouvelle-Bretagne (cotype de
M. Willey donné par le British Muséum, 1899 [1]).
IV' Genre. — Perlpatopsls B. I. Pocock.
IV.ripatopsis Sedgwicki Parc. — Knysna (Pnrcell, 1900 [1]. Cotype);
Port-Elisabeth (ex. du D' Brauns donnés par le Musée de Hambourg,
1900 [a]); Grahamstown (British Muséum, 1900 [1]).
— Moseleyi Wood-Mason. — Colonie du Gap : Pirie Bush près de King
William's Town (ex. de M. Stenning); Dias (ex. de Bradford et
Seymour provenant du Musée de Dundee, 1899 [1]), Nalal (ex. de
.1. H. Ponsonby donné par le British Muséum, 1900 [1]): Eslcourt
(ex. capturé par M. Haviland et donné par M. Purcell, 1900 [1]).
— clavigera Pure. — Knysna (Purcell, 1900 [1]).
— leonina (Pure. — Colonie du Cap : Le Cap (ex. capturés par Wichura
et donnés par le Musée de Berlin, 1900 [2]; Raffray, 1901 [1]);
Lions Hill (Purcell, 1900 [6]).
— Balfouri Sedgw. — Colonie du Gap : (Péringuey, 1901 [1]): envi-
rons du Cap (Raffray, 1899 [7], 1901 [1]); SimonsTown (Purcell,
1900 [5]).
— capensis Grube. — Colonie du Cap (exemplaire de M. Sedgwick
donné par le Musée de Dundee, 1899 [1], Péringuey, 1898 [1]);
environs du Cap (Raffray, 1899); montagne de la Table (Raffray,
1898 [3]); Newlands (ex. de M. Purcell donné par le Musée du
Cap, 1900 [1]); Rondehvick (ex. de M. Purcell donné par le Musée
du Cap, 1900 [1]).
Ve Genre. — Oplsthopatus W. F. Purcell.
Opisthopatos cinctipes Pure. — Colonie du Cap : Dunbrody, dans le
district d'Uitenbage [colypes capturés par M. O'Neill et donnés par
M. Purcell, 1900 [2]); Natal : Durban [cotype de la prétendue \ar.
nalalensis Bouv., donné par le British Muséum, 1900 [1]).
— Blainvillei Gay (Blanchard). — Chili : Corral (exemplaire capturé par
M. L. Plate et donné par le Musée de Berlin, 1900 [1]); Villarica
(F. Silvestri, 1901 [1 ]).
VIe Genre. — Peripatoides R. 1. Pocock.
Peripatoides Si ït.ri Dendy. — Nouvelle-Zélande : Stratford (cotype cap-
turé par M. Suter et donné par M. Dendy, 1899 [ 1 1).
— Novae-Zealandiae Hutton. — Nouvelle-Zélande : Wellington (ex.
— 521 —
donnés par M. Dendy, 1899 [a]): Dunedin (ex. donnés par
M. Dendy, 1 899 | a]); Jararua 1 1 898 | 3 | ).
Peripatoides orientais Fletch. — Australie : Nouvelle-Galles du Snd, Moss
Wale District (9 exemplaires donnés par M. Dendy, 189g; nombreux
exemplaires donnés par M. Steel et provenanl sans douu- du même
district, 1899).
Vil" Genre. — Ooperlpatus A. Dendy.
Ooperipatcs insigms Spencer et Dendy. — Tasmanie : Mont Wellington
(Dendy, 1899 [1 ] , Cotype).
— Leuckarti Sânger. — Australie : Gouvernement de Victoria, Macedon
(Dendy, 1899 \i\).
— ovipards Dendy. — Australie : Gouvernement de Victoria, Macedon
(Dendy, 1899 I1 1): Mont Baw Baw (Dendy, 1899).
Us Odonatoptere du Rhbtien (lias inférieur) de Fort-Mouchard
pnès des Arçures (Juba),
par M. Fernand Meunier.
Il existe encore de nombreuses lacunes dans le groupement systématique
des Odonatoptères liasiques.
L'aile d'insecte du Rhétien français , décrite plus loin , s'éloigne , à pre-
mière vue, des Galoptérygines par la morphologie générale; elle paraît avoir
quelques traits de ressemblance, éloignés il est vrai, avec les Agrionines,
mais elle diffère des Odonates de ce groupe par la base qui est distincte-
ment plus large et par d'autres détails importants du réseau de cet organe
(nodus vraisemblablement plus rapproché de sa base et autre topographie
des nervures).
Le nouveau fossile de Fort-Mouchard présente des caractères rappelant
les Protodonates des genres Protagrion et Campykptera (1) Brongniart.
Quant à Protomyrmeleon Brunonis Geinitz et Handlirsch (2) , il a l'aspect
d'un Agrionide à caractères un peu protodonaliformes. Hanlirsch a raison
de dire que dans l'état actuel de la science on ne peut décider si cet articulé
M Suivant Handlirsch , G. Eatoni Brg. doit être groupé avec les Megaxcopté-
rides. On le sait, feu Ch. Brongniart avait émis antérieurement la même manière
de voir.
<2> M. A. Handlirsch dit, avec raison, que ce fossile ne doit pas être groupé
avec les Myrméléonides. Pourquoi alors donner à la famille le nom de Protomynm-
leonidae?
— 522 —
du lias supérieur do Dobbertin (Mecklemburg) doit être considéré comme
un chaînon intermédiaire entre les Agrionines et les Protodonates. Toute-
lois, le Paléontologiste de Vienne a eu tort de créer le sous-ordre des Archi-
: tjgoplera (l), cet articulé n'étant représenté que par deux ailes dont les
caractères, il le reconnaît lui-même, pourraient être beaucoup plus dis-
tincts.
Le fossile du Jura n'a aucun rapport avec les Caloptérygines , on ne peut
le classer parmi les Agrionines ni avec les Protodonates. A mon avis, c'est
un Odonatoptère isoptère dont les ancêtres, encore totalement inconnus,
étaient peut-être des descendants modifiés des Protodonates. A ne considérer
que la largeur de la base de l'aile, ce fossile semble faire la transition
entre les isoptères et les anisoptères. Le nodus devait se trouver près de la
base de l'aile " comme c'est le cas chez Protomijrmeleon Brunonis Geinitz et
Handlirsch.
COS. se.
Fig. 1. — Restauration de l'aile antérieure de Piroulctia liasina.
cos. costale; se. sous-costale; méd. médiane;
eu. cubitale; an. anale; rs. secteur du radius.
Sur le grès Rhétien de Fort-Mouchard , on ne voit que l'aile antérieure
de ce curieux articulé basique. Le radius, très développé, se prolonge au
delà de l'apex de l'aile, il en est de même de la sous-costale qui longe
parallèlement le bord costal et le radius. Ce dernier comprend deux rameaux :
le premier est simple et part un peu au delà du milieu de l'aile; le deu-
xième a deux nervures : la supérieure offre deux fourches, l'inférieure n'en
(l' A mon avis, on multiplie actuellement beaucoup trop les termes ordres,
^mis-ordres, familles el mêmes genres. Il y a lieu de réagir contre cette tendance
qui se remarque surtout en Allemagne et en Autriche et qui complique la science
au lieu de la simplifier.
(!) tfLeîder sind die beiden gefundencn Stucke et was zu mangelhal't erlialten,
uni cine vollkommcn Dcutung der Geaders zu Gestaltcna; Die Foêtilen huekten,
111, Lieférung, p. /171 , pi. XLII, fig. \h.
— 523 —
a qu'une. A la médiane, s'anastomosent deux nervures. Le cubitus (il est assez
faiblement tracé) est fourchu, l'anale est simple. La partie de l'aile avoisi-
nant le champ du cubitus et de la nervure anale est pourvue de grandes
cellules polygonales (véritable tissu gaull'ré), relies du cenlre de l'organe
sont plutôt carrées. Entre le bord costal et le radius, il y a une série de ner-
vures transversales très appréciables.
Le nouveaux fossile basique français (voir p. .*>•>•>'). pour lequel je pro-
pose le nom de Piroutetia liasina en l'honneur du géologue qui l'a trouvé,
M. Piroutet, a 4q millimètres de longueur et 9 millimètres de largeur. Il
fait partie des collections de Paléontologie du Muséum auxquelles M. Pi-
routet l'a offert, et il m'a été obligeamment communiqué par M. le Profes-
seur M. Boule.
Un nouveau Protoblattiné nu Stephânien de Commentry ,
par M. Fernand Meunier.
Parmi les remarquables documents de Gommentry (Allier) qu'a bien
voulu soumettre à mon examen M. le Professeur M. Boule, j'ai observé un
curieux fossile que les Paléontologistes, d'il y a dix ans, auraient classé
parmi les Homoptères du genre Fulgora (s. 1.), mais qui est, en réalité,
un Blattidé du groupe ou tribu des Oryctoblatliniw.
Sur les schistes stéphaniens, on trouve beaucoup d'empreintes de
Blattinopsis Geinitz. (Fulgorina Brongniart.)
Le minuscule Orthoptère, décrit plus loin, se distingue des formes du
Houiller, décrites par Ch, Brongniart, et de l'espèce du Permien inférieur
de Barkerfeld (Allemagne), Pseudofulgora Ebersi Dohrn, Goldenberg et
Handlirsch.
Avec le Paléontologiste de Vienne, je suis enclin à croire que ces norao-
neures sont des êtres présentant encore des caractères des Paléodictyoptères.
Les espèces connues se distinguent de la nouvelle forme par leur grande
taille, à l'exception de Microblattina perdita (Scudder), et par la distribu-
tion des nervures sur le champ de l'aile. Le nouveau Blattidé s'écarte du
genre Anadymone Handl. par le radius partant assez loin de la base de
l'aile (il en est très rapproché chez le genre cité). De plus, la sous-costale
chez Anadymone atteint le bord costal alors que chez le nouveau type
observé elle offre une morphologie, très voisine, de celle de Blattinopsis
anlhracina du Mouiller des États-Unis.
O 11 aurait été préférable de donner à ce fossile un autre nom générique,
puisqu'il n'a rien à voir avec les Homoptères du genre Fulgora. Handlirsch a eu
parfaitement raison, pour éviter toute confusion possible, de ranger les Fulgora
houillers dans le genre Blattinopsis Geinitz.
— 524 —
Le Pygmée de Comraenlry se sépare du genre Blattinopsis , avec qui il a
cependant de nombreux traits de parenté, par la topographie du champ
radial. En effet, chez les Blattinopsis toutes les nervures longitudinales
s'attachent à un seul rameau du radius; chez les Blattinopsiella nov. gen. ,
il y a deux branches ou secteurs : le premier est simple; au deuxième
s'anastomose un grand nombre de nervures longitudinales dont les unes
sont simples, les autres fourchues. La médiane sort, très distinctement,
de la base de l'aile et ne comprend qu'un seul rameau d'où partent trois
nervures : la première est simple , les deuxième et troisième sont fourchues ,
l'extrémité du rameau inférieur de la médiane a aussi une fourche. A la
nervure cubitale se montre huit nervures dont les dernières (j'en compte
cinq) sont simples. Le champ anal comprend un sillon ou anal furroiv,
très appréciable , et dix autres nervures. Les parties de l'aile avoisinant le
champ du cubitus et de la nervure anale sont ornées de petites cellules bien
visibles. Entre le radius et son premier secteur ou rameau , on voit plu-
sieurs petites nervules transversales. Il en est de même entre R1 et R2 (voir
le dessin restauré). Blattinopsiella pygmea nov. sp.se distingue donc, à pre-
mière vue, des Blattinopsis par la taille et par la présence de deux secteurs
au radius dont le premier est simple et le deuxième multinervuré.
R:
méd
CMAuiA, asuL-
Fig. a. — Restauration de l'aile postérieure de Blattinopsiella pygmaea
à pari le champ anal, qui est moins large, l'élytre (aile antérieure)
présente une morphologie analogue.
Cos. costale; se. sous-costale; R. radius; IV premier secteur du radius;
R2 deuxième secteur du radius; Méd. médiane; eu. cubitus; a. anale.
Blattinopsis, Blattinopsiella Anadymone, Oryctoblaltina et Psvtuhjulgora^
sont de curieuses formes de Protoblallinae.
''' Handlirscli crée pour les Oryctoblattina ; Blattinopsis , Anadymone et quel-
ques autres fossiles l'ordre des Protoblaltoïdea. A mon avis, on ne doit le consi-
dérer que comme une sous-famille des Blattidae
— 525 —
L'aile postérieure du nouveau nomoneure a 1 !\ millimètres de longueur
et 5 de largeur. Sur le schiste, on ne voit qu'une seule élytre (aile anté-
rieure), les deux ailes postérieures et l'abdomen, qui est allongé et com-
posé de neuf segments.
Je n'ai rencontré qu'un unique spécimen de c<i remarquable fossile
parmi plus de 5oo empreintes d'Insectes des dépôts houiliers de l'Allier.
dépendant son étude vient confirmer, une fois de plus, que la faune du lac
de Commentry se composait non seulement d'un grand pourcentage de
grands ou très grands Articulés mais aussi de bestioles dont la taille est la
même que celle des êtres de la période actuelle.
Sur les Asséudes polycuetbs
RAPPORTES PAU M. LE Dr RlVBT, DE PâYTA (PÉROU),
par M. Ch. Gravier.
Durant le court séjour qu'il fit à Payta (Pérou) en 1905, M. leD' Rivel
recueillit, à mer basse, un grand nombre d'animaux, parmi lesquels se
trouve un petit lot d'Annélides polychètes. Parmi les 19 espèces rappor-
tées, 8 sont nouvelles; quelques autres n'ont pu être déterminées spécifi-
quement parce qu'elles ne sont représentées que par quelques spécimens
— ou même un seul — mutilés ou trop jeunes. Les autres espèces sont
sont déjà connues sur la côte occidentale de l'Amérique. Les 1 9 espèces se
rangent dans 16 genres qui appartiennent à 12 familles, comme l'indique
le tableau suivant, dans lequel les espèces nouvelles sont en compactes :
I. SYLLIDIENS.
Svllis palifica Ehlers.
11. HÉSIONIENS.
PoUARKE PUGETTENSIS JohllSOll.
111. PHYLLODOCIENS.
Phyllodoce parvula nov. sp.
Eulalia personata nov. sp.
IV. NÉRÉIDIENS.
Nekeis acutifoua Eblers.
PsElDONEREIS GALLAPAGENSIS Killberg.
— 526 —
V. EUNICIENS.
MARPHVSA CORALLINA Kllll'IS.
Marphysa Schmardai QOV. sp.
Marphysa sp. ?
LcMBRICONEKElS TETRADRA ScllUiarda.
VI. PALMYRIENS.
Ghysopetalum Riveti nov. s|).
VII. CIRRATULIENS.
Audouinia polytricha Schmarda.
Heterocirrus sp. ?
Dodecaceria opulens nov. sp.
VIII. SPIONIDIENS.
PoLYDORA sp. ?
IX. ARICIENS.
Scoloplos Grubei nov. sp.
X. FLABELLIGERIENS.
Stylarioides (trophonia) capensis Mac Inlosh.
XI. S ABELL. ARIENS.
Sabellaria Fauveli nov. sp.
XII. SERPULIENS (SABELLIDES).
Branchiomma Roulei nov. sp.
l'aj ta est située à 5 degrés de latitude Sud. en pleine zone toriïde. Il <'st
hors de doute que la liste précédente ne correspond qu'à une faible partie
de la faune annélidienne de la région correspondante. Ehlers (,) signale en
elfet 77 espèces connues a la côte ouest sudaméricaine , en dehors des
côtes magellaniques. Les familles dont les noms suivent sont complètement
absentes dans la collection du Dr Rivet, bien qu'elles soient représentées
par un certain nombre de formes sur la même côte, plus au Sud: Am-
phinomiens, Aphroditiens, Pisioniens, Nephthydiens, Glycériens, Ophé-
liens, Arénicoliens , Scalibregmiens , Ammochariens, Ampharétiens , Am-
pliicténiens, Térébelliens.
(1) K. Eiileiis, Die Polychaelr/i <li's magellanischen und chilenischen Strandes,
Ein faunittischer Vertuch. Berlin, 1901.
— 527 —
En revanche, la famille des Palmyriens n'avait aucun representanl
connu jusqu'ici sur la cote occidentale de l'Amérique «lu Sud : dans la col-
lection du D' Rivet, se Irouve une espèce nouvelle du genre Chrysopelalum
Ehlers. Johnson a décrit, parmi les ^nnétides polychètes de la côte paci-
fique des Etats-Unis, le Chrysopelalum occidentale , qui dillère peu du Chry-
sopctalum débile Grube.
Presque toutes les espèces rapportées par le D' Rivet et déjà décrites ont
été signalées sur la cote ouest de l'Amérique du Sud et ne sont connues
cpie là. Quelques-unes cependant comme la Syllis puli/ica Ehlers, qui a été
recueillie sur les côtes du Chili et à Juan Fernandez, s'étendent dans le
Pacifique; tel est aussi le cas de la Marphysa corallina Khlers qui vit au
Chili, au Pérou, à Juan Fernandez, à Honolulu, aux îles Chatham. I ne
autre espèce, YHesioneptigettensis Johnson, a été récoltée en premier lieu
dans la région de Pugel Sound (Californie), c'est-à-dire à une altitude re-
lativement septentrionale. Enfin, le Slylarioidea (Trophonia) capensis Mac
intosh a une aire de distribution fort vaste; on ie connaissait jusqu'ici au
Cap et dans la mer Rouge; le D' Rivet l'a trouvé à Payta.
L'étude de ces Annélides sera faite dans un mémoire spécial et accom-
pagné de 7 planches; ne figureront ici et dans la note suivante (jan-
vier 1908) qui les diagnoses sommaires des espèces nouvelles.
Genke Phyllodoce Savigny.
Phyllodoce parvula nov. sp.
Cette espèce n'est représentée que par un seul exemplaire en assez hon
état; un certain nombre de cirres dorsaux sont cependant détachés de
l'animal. Dimensions : longueur, 6 millim. 3 ; largeur totale (parapodes
y compris), o millim. 70; largeur du corps seul, o millim. 55. Nombre
desétigères, ht. 11 s'agit donc ici d'une forme jeune ou de très petite
taille.
La coloration de l'animal conservé est jaune clair; tous les appendices,
antennes, cirres tenlaculaires, cirres dorsaux sont d'un jaune brun foncé
très vif. Il est fort possible qu'il en soit tout autrement chez l'animal vi-
vant. La séparation des segments est peu accusée.
Le prostomium est plus large que long, mal séparé du reste du corps
en arrière , arrondi en avant. Les deux paires d'antennes , très développées,
en massue, sont fortement renflées au-dessus de leur point d'insertion. Les
cirres tenta culaires, assez courts, ont la même apparence que les an-
tennes; ils paraissent être insérés par paires sur les deux premiers seg-
ments. Les yeux sont circulaires et assez gros.
Dans les parapodes, le cirre dorsal est cordiforme avec une pigmenta-
tion bien marquée. Le mamelon sétigère soutenu par un acicule axial
porte un faisceau étalé en éventail de soies fort petites. La hampe est un
— ■528 —
peu arquée, renflée au sommet qui présente uue écliancrure profonde.
L'arête droite, assez courle, est étirée en une pointe très grêle; on ob-
serve une légère serra tu re sur le bord correspondant au sommet bifide de
la hampe.
Les cirres anaux ont une forme plus allongée que les cirres dorsaux et
ont des dimensions plus grandes que ces derniers. La trompe n'est pas
visible par transparence.
Cette espèce ressemble à certains points de vue à la forme napolitaine
décrite par Claparède sous le nom (ïAnailis pusilla et aussi à la Plujllodocc
mbigiiiosa Saint-Joseph.
Genre l.ulalia OErsted.
Eulalia personata nov. sp.
Trois exemplaires de celte espèce ont été recueillis par M. le I)r Rivet.
Le mieux conservé a les dimensions suivantes : longueur, 2 5 millimètres:
largeur totale , 1 millim. a; largeur du corps seul, o millim. 7. Il possède
environ 110 segments sétigères ; les derniers en voie de formation , sont
difficiles à compter. Cet exemplaire est d'un jaune ocre assez vif; la teinte
tourne au vert chez le plus grand des deux autres exemplaires qui est
incomplet. Sur la face dorsale, on observe deux bandes transversales de
teinte sombre à chaque segment; l'intervalle limité par ces deux bandes
est moins fortement pigmenté.
Le prostomium s'élargit régulièrement d'avant en arrière. Les cinq an-
lennes sont relativement très longues; les antérieures dorsales sont un peu
plus longues que le prostomium; l'antenne impaire s'insère un peu en
avant du milieu du prostomium. Toute la partie postérieure est fortement
pigmentée jusqu'au niveau de la limite antérieure des yeux qui, quoique
bien développés . sont à peine discernables dans cette zone pigmentaire. Le
premier segment, non visible sur la face dorsale, porte de chaque côté et
assez bas, le premier cirre tentaculaire fixé sur un large article basilaire.
Le second segment porte la seconde et la troisième paire de cirres tenta-
culaires. La paire dorsale insérée plus dorsalement que la première et que
la quatrième qui appartient au segment suivant, est la plus longue de
toutes; son extrémité distale atteint à peine la limite antérieure du 8° séti-
gère lorsqu'elle est complètement étendue sur le dos. Au-dessous de chacun
des cirres tentaculaires de la quatrième paire on voit un mamelon sétigère
très réduit.
Dans les segments suivants, le cirre dorsal est cordiforme, la partie
distale se termine en pointe mousse; de nombreuses taches pigmentaires
lui donnent une teinte ocre foncé. Le mamelon sétigère très développé ,
soutenu par un acicule médian , présente une lèvre antérieure légèrement
échancrée en son milieu et une lèvre postérieure entière.
Les soies disposées en éventail sont fort nombreuses. La hampe droite ou
— 529 —
plus ou moins arquée est renflée au sommet. La serpe est courte, die se
termine par une pointe acérée recourbée et porte sur le bord concave '1rs
cils rigides assez clairsemés.
Le cirre ventral s'attache sur la lace postérieure du mamelon sétigère
qu'il masque eu partie; sa forme est ovale; sa coloratiou est moins intense
que celle du cirre dorsal.
Les parapodes conservent sensiblemenl la même physionomie d'un l>ou(
du corps à l'autre.
Les cirres anaux sont très développés et de teinte foncée. La trompe,
très longue, est couverte de fines papilles très denses, sur le côte dorsal
seulement.
Par son ornementation , l'espèce décrite ci-dessus rappelle YEnlalia
venusia Saint-Joseph , et par ses soies , YEulalia capensis Schmarda.
Genre Narphysa Quatrefajjes.
Marphysa Schmardai nov. sp.
La collection du D' Rivet ne présente, de cette espèce, qu'un exem-
plaire en assez bon état de conservation. Dimensions : longueur, 25 milli-
mètres; largeur totale, 2 millim. 5; nombre de sétigères, 112. Aucune
pigmentation n'est visible sur cet unique exemplaire.
Le prostomium est assez profondément divisé en deux lobes; les cinq
antennes, de longueur médiocre, sont irrégulièrement et non très nette-
ment articulées. Deux yeux de forme allongée sont situés un peu en
arrière des antennes latérales.
Le premier segment, achète , est presque aussi long que les deux suivants ;
le second segment ne porte aucun appendice. Le troisième segment est le
premier sétigère. Les branchies apparaissent au i3c segment sous forme
d'une petite languette surmontant le cirre dorsal ; elles ne présentent nulle
part un grand développement, car elles ne se composent que de une à
trois ramifications séparées dès la base et dans l'axe desquelles on dislingue
un gros vaisseau.
Le mamelon sétigère a la forme d'un cône surbaissé à pointe mousse
soutenu par un acicule axial, de chaque côté duquel il existe un faisceau
de soies. Dans le faisceau supérieur, on distingue deux espèces de soies :
i° des soies aciculaires coudées, sans limbe, ni striation; 20 des soies en
peigne à tige basilaire très grêle , à dents très fines et très serrées sur le
bord libre. Le faisceau supérieur est formé d'une seule espèce de soies
composées à hampe fortement renflée au sommet, à arête de longueur
variable terminée en pointe grêle, sans capuchon. Au 39e sétigère, apparaît
la soie en crochet, au-dessous du faisceau inférieur; ce crochet bifide à son
extrémité porte un capuchon peu développé. Quatre cirres anaux, dont les
deux dorsaux sont les plus grands.
Muséum. — xm. 36
— 530 —
La mâchoire inférieure se compose de deux longues pièces de largeur
uniforme, sauf à l'extrémité antérieure qui est un peu élargie.
\ la mâchoire supérieure, la première paire de pièces consiste en deux
.nies reposant en arrière sur des pièces basilaires élargies qui se juxta-
posent sur la ligne médiane; la seconde paire présente sur le bord interne,
quatre dents de taille décroissant d'avant eu arrière; la troisième paire est
constituée, comme d'ordinaire, par des pièces cornées en arc, à bord libre
et convexe finement denté, au-dessus desquelles sont des paragnathes de
tailles proportionnées à celles des mâchoires correspondantes ; il y a. une
pièce à droite et deux à gauche, comme chez les autres espèces du même
genre.
Par les caractères des parapodes et des soies, l'espèce décrite ci-dessus se
rapproche de la Marplujsa (Eunicc) dcpressa Schmarda, du port d'Auckland
( Nouvelle-Zélande).
Coquilles marines recueillies par M. le Dt Nbveu-Lemaire pendant
LA MISSION DE CrEQUI MoNTFORT ET SÉnÉcIUL DE LA (tRANGE DANS
l'Amérique du Sud (igo3),
par M. Ed. Lamy.
Le Laboratoire de Malacologie du Muséum a reçu récemment les co-
quilles marines récoltées en iqo3 par M. le Dr Neveu-Lemaire pendant la
mission de MM. G. de Créqui-Montfort et E. Sénéchal de la Grange dans
l'Amérique du Sud. Tous ces Mollusques ont été trouvés sur la côte Paci-
fique et, à l'exception de quelques espèces provenant de l'Amérique cen-
trale (Gosta-Rica et Panama), ont été recueillis, pour la plupart, au Chili,
à Coquimbo, à Guayacan, à Caldera et surtout aux environs d'Antofa-
gasta (Playa Blanca et baie de la Chimba) (1).
1. Oi.iva peruviana Lamaivk.
i8jo. Otiva peruviana Lamabck, Ann. Mus., vol. 16, p. 317.
1822. 0. peruviana Lamahck, Aniui. s. vert., t. Ml, p. £27.
i 835-46. 0. peruviana Lk. , d'Orisignï, Voy. Amer. mér. , Moll. , p. /i 1 9.
1X78. 0. pmivinna Lk., Weinkauff, Conch. Cab., Oliva, p. 96, pi. 20, Gg. 1-6.
1897. Oliva peruviana Lk. . Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obrax Malac, IIl,p. 54o.
Guyacan, Playa Blanca près Antofagasta, Coquimbo : nombreux indivi-
dus subfossiles.
M Une liste très incomplète de ces coquilles a été déjà donnée, d'après mes
déterminations, par M. Neveu-Lemaire dans le Bulletin de la Société zoolo^ique de
France ( îyoi, p. 88).
— r>31 —
2. Fasciolahu princep8 Sowerby.
i8a5. Faaciolaria prmceps Sowerbï, Cat. Sh. Tankerv., \|>p., p. ivi.
1S/17. F. princeps Su»., Reeve, Conch. le, IV, Fasciol., pi. I, fig. :;.
1893. F.princeps Sow., Ilmu , Cat «iasler. mar. Amer, mer., Obreu Walac.
01, p. 34i.
Amérique centrale : 1 individu.
3. Fasciolaria granosa Broderip.
1 83a. Fasciolaria granosa Broderip, P. Z. S. L. , p. 3a.
1867. F. granosa Br., Reeve, Conch. le, IV, Fasciol, pi. III, fig. 6.
1897. F. granosa Br. , Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac. III, p. 679.
Amérique centrale : 1 individu.
h. Mklongena patula Broderip et Sowerby.
i83o. Pyrula patula Broderip et Sowerby, Zool. Jauni., IV, p. 377.
i833. P. patula Br. et Sow., Valenciennes , in Humboldt et Bonpland, Rec.
observ. ZonL, II, p. 291.
1839. P. patula Br. et Sow., Giuv, Zool. Becchey's Voy., Moll. , p. 11 5.
18/17. P- /"''"la Br. et Sow., Beeve, Conch. le, Pyrula, pi. VI, lîg. 20.
1897. Mehngma jiatulaBr. et Sow., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac.,
III, p. /199.
Amérique centrale : 1 individu.
5. Nassa (Tiutia) Gayi Kiener.
1 8 3 5 . Buccinum Gayi Kiener, Spée coq. viv., g. Buccin, p. 71, pi. XXI, fig. 79.
1 835-46. Nassa Gayi Kn., d'Orbigny, Voy. Amer, mer., Moll., p. 432.
i853. N. Gayi Kn., Beeve, Conch. le, VIII, Nassa, pi. XIII, fig. 87.
1897. N. Gayi Kn., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac, III, p. 5a5.
Playa Blanca, près Antofagasta : 3o individus.
6. Golumbella (Alia) unipasciata Sowerby.
i832. Columbella unifasciata Sowerby, P.Z.S.L., p. 11 h.
1839. C. unizonalis Gr.vy, Zool. Becchey's Voy., Moll., p. 129.
1897. C. unifasciata Sow., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac, III, p. 554.
Playa Blanca, près Antofagasta : 1 individu.
M. Hidalgo regarde comme une espèce différente le C. unicolor Sow.
[—sordida d'Orb.) confondu avec le C. unifasciata par Reeve (i858, Conch.
le, XI, Columb., pi. XIX, fig. io5 et 107) et par Tryon ( 1 883 , Mm.
Conch., vol. V, p. 116).
7. Trophon (XwTHOcuor.i s) cassidiformis Blainville.
i83a. Purpura cassidiformis Blainville, Nouv. Anu. Mus., I,p. a3o.
36.
— 532 —
i833. P. xanthostoma Bbodebip, P. Z. S. L., p. 8.
1 835-i(i. P. xanthostoma Br., d'Obbigny, Voy. [mér. mér., Moll., p. 437.
1837-38- Fusas futiformis Potier et Michaud, Cal. Moll. Douai, 1, p. 63G,
pi. XXXIV, fig. 3-4.
i844. Pip-ula ochroleuca Menke mss., Philippi, Abb. Conch., I, p. g4, Pyrula,
' pi. I, fig. 3.
1866. Purpura xanthostoma Br. ,Beeve, Conch. le, III, Purpura, pi. V, fig. a4.
1897. Chorus cassidiformis Blv. , Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malao., III,
p. 457.
Goquimbo : 6 individus fossiles.
8. Murex (Phyllonotus) regius Wood.
1828. Murex regius Wood, Ind. Test., Suppl., pi. V, fig. i3.
1 8 i .") . .1/. regius Wd. , Reeve, Conçh. le., III, Murex, pi. XV, fig. 5y.
1893. M. regius Wd., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Duras Malac, III, p. 607.
Amérique centrale : 8 individus.
9. Murex (Ocinebra) labiosls Gray.
1828. Murex labiosus Gray, Spicil. Zoo/., I, p. 4, pi. fi, fig. 9.
i834. M. crassilabrum Gray mss., Sowerby, Conch. III., Mûriers, lig. 1/1.
1835-46. il/, lal/iosus Gr. , d'Orbigny, Fo^/. Amer, we'r., Moll., p. 453, pi. fia,
fig. 8-10.
1 863. M. labiosus <!r. , Kiener, S/;ec. coç. vie, g. Rocher, p. 86 et p. l3i,pl. II,
fig. a.
l844. M. crassilabrum Gr. . Kiister, Conch. Cab., Purpuracea , p. l4, pi. 4 6,
fig. 4.
1878. Trophon crassilabrum Gr. , Koiielt, i&Ù2., p. 981, pi. 72, fig. 8-9.
1893. Mitrar lubiosus Gr. , Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., 04ras M»/fflC. , III , p. Ai 4.
Playa Blanca près Antofagasta : 26 individus, dont G dans l'alcool.
10. Purpura chocolatum Duclos.
i832. Purpura chocolatum Duclos, Ann. Se. Nat.,t. XXVI, p. 108, pi. 2, fig. 7.
i83a. P. chocolatum Duel., Blainville, Nouv. Ann. Mus., I,p. a4o, pi. 12,
fig. 2-3.
1 835-46. P. chocolatum Blv., d'Orbigny, Voy. Amer, mer., Moll., p. 436, pi. 61,
fig. i-3.
1897. P- chocolatum Duel., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac, III, p. 42 1.
Playa Blanca près Antofagasta : 9 ind.; baie de la Ghimba : 9 ind.
11. Purpura (Stramonita) Delessertianà d'Orbigny.
) 83a. Purpura callaoensis Blainville (mou Gray), Nouv. Ann. Mus., I, p. 242.
1 835-36. P. callaoensis Blv., Kiener, Spéc. co(j. viv., g. Pourpre, p. 97, pi. 26,
fig. 71.
— 533 —
1 835-4 6. /'. callaoeruis l!l\., d'Orbigny, Voy. Imér, mér., Moll. , p. li'.'uj.
i835-/i(>. /'. Drlesserliana d'Ouiiignt, ibid., p. 43g, pi. 77, fig. 7.
i844. P. Blainvillei Deshates, r'« Lamarck, in. s. vert., 2* éd., t. \, p. 93.
i85a. P. pmiciana Sodleyet, Voy. «Bonite», Z»»L, t. IF, Moll., |>. 6\>6, pi. 'u>,
fig. i-3.
1897. /'. Delestertiana i)'Orb. , Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif. , Obra» Malac, III,
p. 448.
Playa Bianca, près Antofagasta : 1 individu.
12. Concholepas peruviana Lamarck.
1801. Concholepae peruviana Lamarck, Syst. An. s. vert., p. 70.
1 863. C. peruviana Lk. , Reeve, Conch. le, XIV, Concholepas, pi. I, lig. 1 a-d.
188G. C. peruviana Lk., Manille, Monogr. g. Concholepas, Ann. de Malac, t. II,
p. 269, pi. V, fig. 1-2.
1897. C. peruviana Lk., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac, III, p. 46o.
Guyacan : 3 individus; Playa Bianca, près Antofagasta : 48 individus
dont 8 spécimens dans l'alcool; baie de la Ghimba : 10 individus.
J. Mabille a créé dans le genre Concholepas plusieurs espèces qui ne sont
que des variétés ou même des variations individuelles, comme le dit M. Hi-
dalgo, Parmi les échantillons rapportés par M. Neveu-Lemaire , quelques-
uns seulement ont un contour arrondi avec un bord columellaire largement
étalé et correspondent par suite à la forme représentée par Mabille comme
étant le vrai peruvianus. La plupart , au contraire , sont des coquilles ovalo-
obiongues, à squammes élevées presque toujours continues et se rattachent
plutôt au C. imbricfitus Kiïster (in Mart. u. Chemn. Conch. Gab., Concho-
lepas, pi. XXXII b, fig. 6-10), qui serait pour Mabille l'espèce figurée
sous le nom de peruvianus par Pieeve, bien que différente (?) de celle de
Lamarck.
13. Triton (Priene) scaber King.
1 83 1. Triton scaber King, Zool. Journ., V, p. 348.
1 835-46. T. scaber Brod., d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll. , p. 45o , pi. 62,
fig. i3.
i83g. Pollia scabrà Kg., Gray, Zool. Beechey's Voy., Moll., p. 111, pi. XXXVI,
fig. 16.
i844. Triton scaber Kg., Reeve, Conch. le, II, Triton, pi. XI, fig. 34.
1878. T. scaber Kg.. Kobelt, Conch. Cab., Ptirpuraeea, p. 188, pi. 53, fig. 3.
1897. ^ scaopr Kg., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac, III, p. 474.
Playa Bianca, près Antofagasta : 2 ind.; Goquirnbo : 1 1 ind. fossiles.
\h. Triton (Priene) rudis Broderip.
1 833. Triton rudis Broderip, P. Z.S.L., p. 6.
i844. 7'. rudis Br. , Reeve, Conch. le, II, Triton, pi. XIV, fig. 53.
1878. T. rudis Br., Kobelt, Conch. Cab., Purpuracea, p. 187, pi. 53, fig. 1-2.
— 534 —
i8g3. T. rudis Br. , Hidalgo, Cat. Gaster. mar. Amer, mer., Obras Malac, III ,
p. 339.
Guayacan, Playa Blanca près Antofagasta, baie de la Chimba : plusieurs
individus, dont quelques-uns subfossiles; Goquimbo : 3 ind. fossiles.
15. Dolium (Malea) ringens Swainson.
1822. Cassis ringens Swainson, Bligh. Cat., App. , p. h.
i833. Malea latilabris Valenciennes, in Humboldtet Bonpland, Rec observ. zoo].,
vol. II, p. 3 2 5.
1 833. M. crassilabris Valenciennes, ibid., p. 327.
1868. Dolium ringens Sw., Beeve, Conch. le, V, Dolium, pi. IV, fig. 5.
i8g3. D. ringens Sw., Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif. , Obras Malac, III, p. 5gi.
Amérique centrale : 1 individu.
16. GvpR.EA cervinetta Kiener.
i845. Cypraea cervinetta Kiener, Spéc. coq. viv., g. Porcelaine . p. 76, pi. V,
fig. t.
1897. C. cervinetta Kn. , Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Maine, III, p. 588.
1907, C. cervinetta Kn. , Hidalgo, Monogr. g. Cypraea, Mém. II. Acad. Cienc.
Madrid, p. 3oi.
Amérique centrale : s ind.
Roberts (in Tryon, Man. Conch., t. VII, p. i64) faisait de cette forme
une variété du C. exanthema L. M. Hidalgo la regarde comme une espèce
bien distincte de la côte Pacifique américaine, tandis que le C. exanthema
appartient à la côte Atlantique.
17. Strombus galeatus Swainson.
1 K->3. Strombus galeatus Swainson, Pkilos. Magaz. a. Journ., p. A01.
1825. 5. crenatus Sowerisy, Cat. Sh. Tanherv., App., p. XI\.
i85o. S. galeatus Sw. , Reeve, Conch. Je, VI, Strombus, pi. III, fig. 3.
1897. S. galeatus Sw. , Hidalgo, Mol. Viaj. Pacif., Obras Malac, 111, p. 58t.
Punta Arenas (Costa Rica): 1 ind.; île de Flamenco (Panama) : 1 ind.
18. Strombus (Monodactvlus) peruvianus Swainson.
1 S 3a- 33. Strombus peruvianus Swainson, /nul. III. , Shells, pi. \\\l\.
iSr>o. S. peruvianus Sw. , Reeve, Conch., 7c, VI, Strombus, pi. V, lig. 6.
\mrrique centrale : 1 ind.
19. Turritkllà (Haustator) ciiSGULATA Sowerby.
182.'). Turritella cingulata Sowerbt, Cat. Sh. Tanherv., App., p. \lll.
l8Ag. T. cingulata Sow. Heeve, Conch. le, \, Turritella, pi. VI, fig. a3.
i8i)3. T. cingulata IIidvi.go, (lat. Gaster. Amer mer., Obras Malac, III, p. 370.
— 535 —
Guayacan : 18 nul. : Playa Blanca, prèfl antofagasta; 10 ind.; baie de
la Ghimba : 1 ind.; Goquimbo : 5 ind. fossiles.
20. Littoriisa (Mklarai'Iie) peruviana Lamarck.
1893. Phasianella peruviana Lamajick, An. s. vert., t. VU, p. 53.
1898. Turbo zébra Wood, Ind. Test., Supp., p. 29A, pi. VI, fig. 33.
i833. Littorina peruviana LL, Vaiehciennbb, m Bumboldt et Bonpland, Hec.
observ. zoolog., vol. II, p. 276.
l835-A6. L. peruviana Lk., d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll., p. 3g3, pi. LUI,
fig. 5-7.
18/1 1. Phasianella peruviana Lk., DELE83ERT, Hec. coq., Lamarrk, pi. XXX\II.
'•g- 9-
1893. Littorina zébra Wd., Hidalgo, Cat. Gasler. Amer, mér., Obras Malac,
III, p. 375.
Playa Blanca, près Antofagasta : 70 coquilles et plus de 200 spécimens
dans l'alcool.
21. Littorina (Melaraphe) araucana d'Orbigny.
i835-46. Littorina araucana d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll., p. 3g3, pi. LUI,
fig. 8-10.
18/17. L. araucana d'Orb., Puilippi, Abb. Conch., II, p. 197, Littor., pi. IV,
fig. 5.
i8q3. L. araucana d'Orb., Hidalgo. Cat. Gaster. Amer, mér., Obras Malac, III,
p. 376.
Playa Blanca, près Antofagasta : 2 5 ind.
Reeve (Conch. Icon., X, Littor., pi. XVI, fig. 88) a figuré sous le nom
de L. araucana une forme qui paraît être plutôt le L. paytensis Philippi
(Abb. Conch., II, p. 166, Littor., pi. III, fig. 25).
22. Rissoina inca d'Orbigny.
1 835-46. Rissoina inca d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll., p. 3g5, pi. LUI,
fig. 1 1-16.
1860. R. inca d'Orb., Schwabtz von Mohrenstebn, Fam. Rissoxden, G. Rissoina.
p. 4o, pi. I, fig. 1.
Playa Blanca, près Antofagasta : 7 ind.
23. Galyptraea (Infundibulum) trochiformis Gmelin.
1790. Patella trochiformis (Imelin, Syst. nat., éd. XIII, t. I, p. 309.3.
1899. Trochus radians Lamarck, An. s. vert., VII, p. il.
1 835-46. Calyptrœea (Tmchatella) trochiformis Gmd.. d'Obbigny, Voy. Amer.
mér., Moll., p. 46i, pi. LIX, fig. 3.
i83g. Infundibulum radians Lk., Sowerby, Y.ool. Recchey's Voy., Moll., p. l'iS.
pi. XXXIX, fig. 10.
— 536 —
i8()3. Calyptraea radians Lk., Hidalgo, Cat. Gast., Obras Malac, III, p. 367.
Guayacan : 7 ind. ; Playa Blanca. près Antofagasta : 36 ind.; baie de
la Ghimba : k ind.
1h. Grepiddla arenata Broderip.
i834. Calyptraea arenata Broderip, Tram. zool. Soc. Lond., p. 9o5,pl. XXIX.
fig.8.
1 835-A6. Crepidula arenata Br. , d'Orbignï, Voy. Amer, amer., Moll., p. 468.
1893. C. arenata Br., Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 367.
Antofagasta : 5 ind.
Tryon (Man. Conch., vol. VI1J, p. 1 2 /( ) fait cette espèce synonyme du
C. fornicata L., de la côte Est des Etats-Unis, auquel Sowerby (Thés.
Conch., vol. V, p. 66) la rattache comme variété.
25. Turbo niger Gray.
1828. Turbo niger Gray, Wood, Ind. Test., Suppl., n° 1.
i83g. T. niger Gr. , Sowerby, Zonl. Beechcy's Voy., Moll., p. i43, pi. XXXVI,
fig. 1.
1 835-46. T. niger Gr., d'Orbignï, Voy. Amer, mér., Moll., p. 4n, pi. L\ ,
6g. 9-11.
189.3. T. niger Gr., Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 878.
Guayacan : h ind. Antofagasta :une trentaine d'individus, dont 30 dans
l'alcool.
26. INeomphalius (Ghlorostoma) ater Lesson.
i83o. Trochus ater Lesson, Voy. «Coquille* , Zool., t. II, p. 1 44 , pi. XVI , fig. 9.
i835-46. T. ater Loss., d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll., p. £09.
l836-38. Monodonta atra Less., Potiez et Miciimd, Gai. Moll. Douai, t. f,
p. 319, pi. XXIX, fig. 1/1-1 5.
1 8A8-5i. Trochus atfir Less., Hupé, in Gav, Hist. Chile, Zool., t. VIII, p. 162,
pi. IV, fig. 2.
1893. Ghlorostoma atrum Less., Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 38o.
Guayacan : 5 ind.; Playa Blanca, près Antofagasta : ko ind., 5 subfos-
siles et une centaine d'exemplaires dans l'alcool: baie de la Ghimba :
1 5 spécimens dans l'alcool.
27. Neomphalu s (Chlorostoma) 1:1 kvomphalds Jonas.
i844. Trochus car yomphalus Jonas, Zeitschr.f. Malal,., p. Ii3.
18/16. T. enryotnphalus Jon. , Piiilippi, Conch. Cab., Trochus, p. 1 55 , pi. X\V,
fig. 7.
i848-54. T. Kienen Hipé, in Gav, Hist. Chile, Zool., t. VIII, p. i44, pi. IV,
fig. 1.
1893. Clilorostiima euryomphalus .Ion., Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac. III,
p. 38o.
<!uavacan : 2 ind.; Goquimbo : 2 ind. fossiles.
— 537 —
28. Nbomphalios (Chlorostoma lcctuosds d'Orbigny.
i834-60. Trochm luctuonu d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll., p. iog,
pi. LXXVI, fig. 16-18.
1 830-38. T. bicarinattts Potibz et Miciiaud, 6V. Mo//. Douai, t. I, p. 3fl8,
pi. XXX, fig. i-3.
1893. Chlorostoma luctuosum d'Orb. , Hidu.go, Cat. Gast., OI>r. Muluc, III,
p. 38o.
Guayacan : 2 ind.; Coquimbo : 2 ind. fossiles.
29. Neomphalius (Chlorostoma) tiuiientatus Potiez et Michaud.
1 830-38. Monodonta tridentata Potiez et Miciiaud, Gai. Moll. Douai, t. I,
p. 3ai, pi. XXIX, fig. 1O-17.
i8ç)3. Chlorostoma tridentatum P. et M., Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III,
p. 38o.
Antofagasta : 3o coquilles, 2 subfossiles et une cinquantaine d'individus
dans l'alcool.
30. Fissorella maxima Sowerby.
i83/i. Fissurella maxima Sowerby, P. Z. S. L., p. 19 3.
i83/i. F. maxima Sowerby, Conclu III., Fissurella, fig. 18.
i835. F. maxima Sow., d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll., p. A75, pi. LXIV,
fig. 4-7.
1 845. F. maxima Sow., Philippi, Abb. Conch., II, p. 33, Fissur., pi. I, fig. t.
1890. F. maxima Sow., Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 38a.
Playa Blanca près Antofagasta : 26 ind., dont 6 dans l'alcool.
L'un de ces échantillons qu'en raison de son orifice ovalo-arrondi , assez
large, je rapporte à cette espèce, a une coquille surélevée, qui le rap-
proche plutôt du F. picta Gmelin; d'Orbigny signale effectivement des
formes de passage entre les deux espèces.
31. Fisscjrella. concinna Philippi.
186G. Fissurella continua Philippi, Abb. Conch., II, p. 06, Fissur., pi. II, fig. 5.
Antofagasta : 3 ind.
Cette espèce, regardée par M. Pilsbry (in Tryon, Mm. Conch., XII,
p. 1 46 ) comme une variété du F. maxima Sow. , se distingue de celui-ci
par ses côtes bien marquées et par son orifice présentant deux dents de
chaque côté.
32. Fissurella punctatissima Pilsbry.
1890. Fissurella punctatissinma Pilsbry, in Tryon, Man. Conch., XII, p. i5o,
pi. LVIH, fig. a i-a3.
189.3. F. punctatissima Pils. , Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 383.
— 538 —
Antofagasta : 5 ind.
Ces échantillons sont, par leur bord sombre interne très étroit, confor-
mes aux figures données par M. Pilsbry pour cette espèce d'ailleurs très
voisine du F. nigra Lesson (i83o, Voy. «Coquille* , Zool., t. II, p. /lia)
[=F. violacea Eschscholtz (i833, Rathke, Zool. Atlas, Kotzebue Reise,
5* cah. ,p. ai, pi. XXIII. iig. 6)= F. grandis Sowerby (i835, Conch. ///.,
Fissur., fig. 48)].
33. Fissurella limbata Sowerby.
i834. Fissurella limbata Sowerby, P. Z. S. L., p. 12 3.
1 835. F. limbata Sowerby, Conch. III., Fissur., iig. 66 et 7/1.
i835-/i6. F. limbata Sow., d'Orbigny, loi/. Amer. mér.} Moll., p. li'jh.
1893. F. limbata Sow., Hidalgo, Cat. Gast. , Obi: Malac, III, p. 383.
Antofagasta : 3 ind.
34. FlSSlîRELLA LATEMARGINATA Sowerby.
i83'j. Fissurella latemarginata Sowerbt, P. Z. S. L. , p. 196.
1 835. F. latemarginata Sowerbt, Conch. lll., Fissur., fig. 69.
i83g. F. latemarginata Sowerby, Zool. Beechey's Voy., Moll., p. i48, pi. \XXIX.
fig. 8.
1893. F. latemarginata Sow. , Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 383.
Antofagasta : 5o ind.
Var. biradiata Frembly.
i83A. Fissurella biradiata Frembly mss. , Sowerby, P. Z. S. L. , p. îa'i.
i83A. F. biradiata Fr. , Sowerby, Conch. III., Fissur., fig. 2 3.
i835-&6. F. biradiata Fr., d'Orbigny, Voy. Amer, mer., Moll., p. 677.
i8.")0. F. galericulum Reeve, Conch. 7c, VI, Fissur., pi. XI, Gg. 77.
t8g3. F. biradiata Fr. , Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 383.
Antofagasta : 3o ind.
35. Fissurella crassa Lamarck.
1822. Fissurella crassa Lamarck, An. s. vert., NI, 2e p., p. il.
i8a5. F. clypeiformis Sowerby, Cat. Sh. Tanherv., App., p. VI.
i834. F. crassa Lk., Sowerby, Conch. PL, Fissur., fig. 11.
iS.'(5-/i6. F. crassa Lk. , d'Orbigny, Voy. Amer, mér., Moll., p. h 72.
iK3t). F. crassa Lk., Sowerby, Zool. Beechey's Voy., Moll., p. î-'iN, pi. XXXIX.
fig. 8.
i84i. F. crassa Lk. , Delessebt, Rec coq. Lamarck, pi. XXIV, fig. 6.
i8<j3. F. crassa Lk., Hidalgo, Cat. Gast., Obr. Malac, III, p. 388.
Antofagasta : 3 ind.
36. Fissurella peruviana Lamarck.
1822. Fissurella peruvi an a Lamarck, An. s. vert., t. M, s' p., p. 1 -r).
i83o. F. tubrotunda Desiiayes. Knc. Mé(h., Vers, II, p. i35.
— 539 —
t83/i. F. a(fini.i Gray mss. , Sowkiihv, /'. '/.. S. L., p. ia5.
l8.'{.r)-/i<i. F. peruviana Lk., d'Oiibigny, Vmj. Amer, mér., \loll., p. '17^1.
1 S '19. F. peruviana Lk., Rjseyb, Conoh. le, VI, Futur., pi. V, 6g. •!<> //.
l(S()3. F. perunana Lk., HlDALGO, Cat. < i;«st. , 06r. Malin., III, p, 384-
Anlofagasta : 1 ind.
(/4 siiinc. )
EroyGES CALCAIRES RECUEILLIES PAIt LE FRANÇAIS D I V.s l' 'ANTARCTIQUE
[Expédition du D' Chabgot),
par M. E. TûPSENT,
CHARGE DE COUKS A LA FaCULTK DES SCIENCES DE (ÎAEN.
Leucosolenia Lucasi Dendy.
Un petit échantillon blanc rosé, attaché à la base d'une Dendritta arctica
et composé seulement de quelques tubes assez grêles, lâchement anasto-
mosés entre eux.
Possédant comme Leucosolenia complicala (Montagu) des triactines à
actine impaire plus longue que les autres, L. Lucasi s'en distingue par la
possession d'une seule sorte de diactines.
La spiculation du spécimen recueilli par le Français ne diffère de celle
du type , de Port Phillip Heads(1), que par la taille un peu plus forte de ses
polyactines, un peu plus faible de ses diactines.
Les triactines, sagittales, ont des actines pointues, dont l'impaire,
droite, plus longue, est souvent plus grêle que les autres, qui sont légère-
ment arquées, et mesurant, par exemple, sur un beau spicule, o millim. i5
de longueur sur o millim. 007 d'épaisseur à la base, au lieu de o millim. 1 1
à o millim. 12 sur o millim. 01. De petites triactines éparses montrent
que l'inégalité est d'autant plus grande que le spicule est plus jeune; en
outre , elles apprennent que les actines paires , qiù sont les plus courtes ,
demeurent aussi les plus grêles.
Les tétractines , assez clairsemées , ne diffèrent des triactines que par la
production d'une actine supplémentaire , plongeant dans la cavité cloacale ;
cette actine gastrique est, d'ailleurs, courte (o millim. o3, par exemple),
mince , comprimée et fortement courbée en crochet.
Les diactines , enfin, assez nombreuses, sont remarquablement petites et
ne déterminent par conséquent qu'une hispidation presque imperceptible.
Leur taille ordinaire est de o millim. 095 sur o millim. oo5, mais j'en ai
M Dendy (A.), A monograph of the victorian sponges, Part I,Tho organisation
and classification of the Calcarea Homocoela, with descriptions of the victorian
species. (Transact. roy. Soc. 0/ Victoria, vol. III, P. 1, Melbourne 1891.)
— 540 —
vu une d'un tiers environ plus for le que les autres. Elles présentent d'habi-
tude au bout proximal la courbure brusque signalée par Dendy. U en existe
beaucoup de plus courtes encore , en même temps plus lines et plus réfrin-
gentes. Mais les unes et les autres sont munies d'un fer de lance , lequel
forme à peu près constamment un angle très prononcé sur la tige. A
proportion, le fer de lance esl même très développé. Sa longueur est
encore plus considérable sur les spicules grêles et il existe de toutes petites
diactines où le tubercule basilaire du fer de lance occupe à peu près la lon-
gueur du spicule; le tubercule y est relativement gros et fait l'effet de re-
présenter une actine avortée d'une triactine dont les deux autres actines se
développent inégalement.
Provenance. — île Booth-Wandel, 3o mètres, 21 décembre 190 h.
Grantia truncata nov. sp.
Le spécimen unique, type de cette espèce, blanc dans l'alcool, a la forme
d'un cylindre coudé à angle presque droit à 3 millimètres au-dessus de son
point d'attache, puis dressé, simple, diminuant seulement un peu de
calibre, progressivement, dans son tiers supérieur. Il atteint 3 5 millimètres
de hauteur et un peu plus de 2 millimètres de diamètre dans sa portion
moyenne. Son orifice cloacal , complètement nu , est largement béant , sa
marge se rétrécissant à peine. Vers le milieu du corps, les parois ont de
o millim. 6 à 0 millim. 7 d'épaisseur. La surface générale de l'Éponge
paraît un peu rude , à peine hispide , les pointes des diactines ne la dépas-
sant que de 0 millim. 06 à 0 millim. 08. De même, la cavité cloacale pré-
sente une surface très faiblement hispide, car l'actine gastrique des tétrac-
tines, qui s'en élève, ne mesure pas plus de o millim. o5 à o millim. 06 de
longueur. Les tubes rayonnants autour de celte cavité sont droits, simples,
larges de o millim. 1 1 à o millim. i3 ; ils contiennent des œufs en état de
segmentation. Leur squelette esl inarticulé, composé des actines radiales,
à peu près aussi longues qu'eux , des tétractines et de la portion interne des
diactines.
Les spicules sont :
i° Des diactines à fer de lance, caractéristiques de l'espèce et remar-
quables en ce que le fer de lance affecte plutôt la forme d'une massue
obliquement entaillée et diversement fissurée à son extrémité. Longues de
0 millim. 4, épaisses de 0 millim. 025, elles sont un peu courbées el
tournent leur massue dans la direction de l'orifice cloacal. J'ai observé par
places dans la couche corticale des faisceaux de bâtonnets grêles, sans pou-
voir décider si ce sont des spicules;
20 Des triaclines superficielles. Tangent ielles, elles se disposent sur plu-
sieurs rangs dans l'ectosome et limitent entre elles des pores inhalants
étroits. Sagittales, elles tournent pour la plupart leur acline impaire, qui
est plus longue et droite, dans le sens aboral. Leurs actines paires, légère-
— 5/i I —
ment onduleuses, retroussent un peu leur pointe vers L'oscule. L'épais-
seur de toutes ces actines est ordinairement «le o miltim. oi3 à la base; la
longueur des actines paires varir de o millim. i<> ;'i o millim. 17;
3° Des tétractines, à peu près de même force, mêlées de quelques triac-
tines, à actine basale allongée, perpendiculaires à la surface de la cavité
cloacale, et envoyant dans cette cavité leur actine gastrique qui est relative-
ment courte et un peu plus mince (o millim. 01) (pie l'actine basale
(0 millim. 01 5) à son origine.
Provenance. — Ile Boolli-VVandel, 8 avril 190/1. Par 4o mètres de pro-
fondeur. Sur une Algue.
Leucandra hirsuta nov. sp.
Un seul spécimen, de petite taille, (ixé sur Iophon pluricornis. Lagéni-
lbrrue, il ne mesure que 11 millimètres de hauteur et 3 millim. 5 de dia-
mètre dans sa portion renflée. Par en bas, il s'amincit beaucoup jusqu'en
son point d'attache. Une belle frange de soies longues et lines borde son
orilice. De fortes diactines, implantées obliquement dans la direction de cet
orifice avec leur moitié distale recourbée vers le corps, couvrent sa surface
générale d'une hispidation haute mais plutôt lâche. La coloration, légère-
ment brunâtre, s'éclaircit au voisinage du col. Les parois du corps sont
souples, charnues. Une cavité axiale s'étend presque jusqu'en bas, avec un
calibre assez régulier de 1 millimètre environ ; sa surface se montre criblée
de trous très inégaux.
Un ectosome mince, chargé de triactines tangentielles , forme au corps
une limite externe nette et continue.
Le parenchyme est soutenu par un squelette articulé composé de triac-
tines assez faibles, sagittales, à rayon impair tourné vers l'ectosome. La
chah1, d'aspect alvéolaire , forme un réseau de corbeilles de 0 millim. 1 de
diamètre.
Les spicules sont :
i° Des diactines acérées, droites, longues (0 millim. 55), mais ne dé-
passant pas o millim. oo3 d'épaisseur. Leur pointe distale est presque tou-
jours brisée; quand elle demeure entière, une petite protubérance annulaire
s'observe à quelque dislance de son extrémité. Ces diactines se localisent
dans la frange cloacale;
20 Des diactines beaucoup plus robustes et de taille assez uniforme,
longues de o millim. 88, épaisses de o millim. o35 à o millim. oh: droites
dans leur moitié proximale, qui, graduellement effilée, plonge dans le
parenchyme, elles sont, au contraire, fortement courbées en faulx dans
leur moitié exserte avec accentuation de la courbure dans leur dernier tiers;
leur pointe libre, tantôt acérée et tantôt obtuse, est marquée, à quelque
distance de sou extrémité , d'un bourrelet mal accusé , mais qui permet encore
de considérer ces spicules comme terminés en fer de lance. Ces diactines
— 542 —
s'implantent isolément à une distance assez régulière de o millim. a a l'une
de l'autre. Elles sont assez fortes pour qu'à la loupe on remarque bien
qu'elles se relèvent vers le haut, puis s'incurvent du côté du corps. Elles
servent de spicules de défense externe;
3° Des triactines de taille peu variable, plutôt grêles, leurs actines
n'ayant en moyenne que o millim. o 1 d'épaisseur à la base. Les ectoso-
miques sont régulières, tangentielles, sans orientation fixe. Les choanoso-
miques sont sagittales, à actine impaire plus longue que les deux autres,
qui comprennent entre elles un angle ouvert du côté du cloaque. Partout
les actines sont pointues, droites ou légèrement arquées, très rarement un
peu flexueuses;
h" Des tétractines, de même forme et de même type que les triactines,
localisées à la limite de la cavité cloacale et des canaux qui y aboutissent.
Sagittales , elles ont une actine basale plus longue que les autres ( o mil-
lim. ai, par exemple), à pointe tournée vers la base du corps, deux ac-
tines tangentielles (de o millim. ig), formant un angle ouvert vers l'oscule
et une actine gastrique beaucoup plus courte que les précédentes (o mil-
lim. o65), comprimée et toujours recourbée en crochet dans la direction
de l'oscule.
Provenance. — N° 7 1 9 , à la grève de l'île Booth-Wandel , 1 0 décembre
iqo£.
Leucandra hirsuta tient de près à L. aspera (Schmidt) Haeckel. de la
Méditerranée, et à L. vaginala Lendenfeld, de Port-Jackson (Est Australie).
Elle s'écarte de la première par les proportions de ses grosses diactines,
moins de quatre fois plus épaisses que les triactines, par la disposition sa-
gittale de ses triactines choanosomiques et, d'une façon générale, par
l'allure plus raide des actines de ses diverses polyactines. Elle se distingue
bien aussi de L. vaginala, qui possède des triactines à actines à pointes
mousses et des tétractines à actine gastrique droite et à actine basale plus
courte que les deux autres actines tangentielles.
On connaît encore d'autres Leucandra hispides des côtes d'Australie,
assez voisines de notre espèce : L. australiensis (Carter) Dendy, dont toute
la surface est couverte d'un mélange de soies fines et longues et de diac-
tines grosses et courtes; L. hispida Carter, qui porte des diactines assez
faibles, disposées par touffes, enfin L. echinata Carter, qui produit des
triactines de taille fort inégale, les plus grandes avec des actines épaisses
de o millim. 075.
Leucandra Joubini nov. s p.
L'espèce me parait être nettement caractérisée par la possession de trois
sortes de diactines.
La collection n'en renferme qu'un seul spécimen, blanc dans l'alcool,
haut de a8 millimètres, comprimé et tordu, très mince eu haut, d'épais-
— 548 —
seur inégale vers le bas à cause de bosselures dont il se charge, mais ne
dépassant guère 2 millimètres dans ce si-us. alors que sa largeur atleini
6 millimètres. L'orifice cloacai, à lèvres très fines el accolées, se présente
comme une simple fenle Longue de 9 millimètres seulement, sans la moindre
frange. La surface générale doit à de fortes diactines, oui la dépassent sur
la moitié de leur longueur, une hispidation assez haute mais peu serrée.
La cavité cloacale est étroite, profonde, anfractucusc ; ses parois, soutenues
par un squelette articulé, sans symétrie radiaire, el composé d'éléments
assez faibles, sont molles; vers le milieu du corps, elles mesurent o mil-
lim. 6 d'épaisseur environ et contiennent, autant que j'ai pu m'en rendre
compte, un système aquifère complexe.
Les spicules sont :
1° Des triactines cboanosomiques, constituant la majeure partie du
squelette iuterne, sagittales, à rayon impair droit, pointu, plus long que
les deux autres, qui sont un peu arqués récurvés; ces spicules, en majo-
rité, tournent leur rayon impair vers l'ectosome. Leurs dimensions sont
assez uniformes: des actines, épaisses de o millim. 012 à la base, l'impaire
a 0 millim. 28 et les autres o millim. 19 de longueur;
20 Des triactines ectosomiques de même forme que les précédentes,
peut-être moins nettement sagittales. Placées tangentiellement à la surface
du corps , elles sont difficiles à voir en place parmi toutes les diactines qui
traversent l'ectosome ;
3° Des tétractines, confinées à la surface de la cavité cloacale; elles sont
de même force que les triactines , mais leur actine gastrique , un peu cro-
chue, demeure brève (0 millim. o5-o millim. 08);
4° Des diactines protégeant la surface du corps à distance et en déter-
minant l'hispidation. Ce sont des bâtonnets longs de 0 millim. 8 à o mil-
lim. 9, épais de 0 millim. o3, un peu fusiformes, pointus aux deux bouts,
assez fortement courbés dans leur moitié exserte et offrant, à environ
o millim. 1 de leur bout distal, un bourrelet qui marque la base d'un fer
de lance assez mal accusé. Bon nombre de ces spicules se couchent presque
sur le corps dont l'hispidation paraît d'autant moins serrée;
5° Des diactines nombreuses, debout, pour la plupart, dans l'ectosome
où elles représentent sans doute les Stiibchen-Môrtel de Haeckel. Ce sont
des bâtonnets à fer de lance, droits, pointus aux deux bouts et mesurant
de o millim. 08 à o millim. 1 de longueur siu o millim. 0010 à 0 mil-
lim. oo4 d'épaisseur ;
6° Enfin des diactines longues et très grêles, dépassant o millim. 35 de
longueur, mais n'atteignant pas 0 millim. 002 d'épaisseur, presque tou-
jours fasciculées, plongées dans le parenchyme perpendiculairement à la
surface, que souvent elles arrivent à dépasser. Elles m'ont paru porter un
petit nodule, à environ o millim. 1 de leur extrémité distale. Elles res-
semblent beaucoup aux diactines sétiformes de Lcucaiulra phillipcnsis Dendy,
— 544 —
mais elles font défaut autour de l'orifice cloacal, qui demeure ainsi par-
faitement nu.
Provenance. — Plage de l'Ile ^Yandel (n° 707), 10 décembre 190^1, à
la base d'une Axinella supralumescens.
L'espèce est certainement voisine de Leucandra phillipensis Dendy, de
Port Phillip Heads ; elle s'en distingue surtout par l'existence de Stiibchen-
Môrtel dans son écorce. Je la dédie à M. le Dr L. Joubin , professeur au
Muséum, qui a bien voulu me ebarger de l'étude des Spongiaires du Fran-
çais.
OliSERVATIOMi SUE les SâbiacÊes,
PAii M. Henki Lecomte.
La famille des Sabiacées constitue un petit groupe dont les affinités sont
dilliciles à établir n. La présence constante d'un disque dans la fleur,
entre les étamines et l'ovaire, les rapproche des Anacardiacées; mais de
cette dernière famille elles s'éloignent très nettement par l'absence con-
stante de canaux sécréteurs.
Les Sapindacées sont dans le même cas; mais, dans cette dernière
famille, le disque se trouve situé entre les pétales et les étamines, ce qui
constitue une différence importante avec les Sabiacées. D'autre part , il faut
remarquer que chez les Sabiacées le disque porte toujours cinq dents et
que ces dents paraissent alternes avec les étamines (fertiles ou avortées).
Cette disposition est surtout bien visible chez certaines espèces du genre
Sabia, telles que S. purpurea Hook.f. et Th., S. yunnanensis Franch. , S. fan-
ccolata Colebr. , etc., où l'ovaire est soulevé plus ou moins haut par un
lorus au pourtour duquel se distinguent très nettement les saillies formées
par le disque. Ce soulèvement très net du pistil rappelle ce qui existe chez
plusieurs Anacardiacées, telles que le Gluta et le Mangifera; mais alors que,
chez ces dernières plantes, le disque ne présente aucun appendice rappelant
des staminodes, chez les Sabiacées il existe toujours des lobes ou des
saillies qui alternent avec les étamines.
La place occupée par le disque dans la fieur des Sabia et Meliosma nous
parait justifier un rapprochement avec les Anacardiacées; mais l'absence
de canaux sécréteurs dans la tige et, d'autre part, la forme spéciale qu'affecte
l'embryon dans la graine ne permettent pas de faire rentrer les Sabiacées
dans cette grande famille.
La petite famille des Sabiacées comprend quatre genres seulement :
n
J.-E. Planchon, Affinités do quelques genres, Ann. se. nat., ive série, t. 11,
p. 295.
545 —
Meliosma WUime , Sabia Colehr., Oii/ii/nmri/on Schombg. et Phowanlhus Bentb.
possédant des étamines nettement superposées aux pétales, lia disque ;i
cinq dents ou lobes et un ovaire à deux ou trois carpelles contenant deux
ovules par loge.
Les deux derniers genres, Ophyoearyon et Phoœanthus sont, localisés en
Amérique et ne comprennent chacun qu'une seule espèce que nous ne pos-
sédons pas d'ailleurs au Muséum (à l'exception des fruits de Ophyocaryon
parado.vum Schombg.) (,). Mais les genres Sabia et Meliosma sont bien re-
présentés et se montrent particulièrement abondants en Chine, en Indo-
Cbine, au Japon, aux Indes et eu Malaisie.
Or si les genres Sabia et Meliosma peuvent être rapprochés dans une
même famille, en raison des caractères communs qu'ils présentent dans la
fleuret dans la graine, il faut reconnaître qu'ils diffèrent notablement par
l'appareil végétatif. Au point de vue du mode de végétation, remarquons
tout d'abord que, d'après les renseignements recueillis par les collecteurs,
de même que d'après les caractères des tiges, la plante se présente toujours
sous la forme d'un arbre chez le Meliosma, tandis que certaines espèces du
genre Sabia sont bien évidemment des plantes grimpantes.
La tige de toutes les espèces du genre Meliosma est cylindrique, avec
des rayons médullaires assez larges qui s'élargissent en éventail dans le liber,
mais qui dans ce dernier tissu sont formés de cellules à membrane mince .
tandis que les cellules externes seulement de ces rayons possèdent une
membrane épaisse et lignifiée.
Celle des diverses espèces du genre Sabia est caractérisée par un dévelop-
pement remarquable des rayons médullaires, par l'épanouissement et la
lignification des cellules constituant ces rayons; enfin par l'extension en
dehors du bois de la région lignifiée des rayons médullaires, ce qui a pour
conséquence de rejeter en dehors la zone génératrice au niveau de chaque
rayon médullaire et de donner naissance, à la surface du bois, à des côtes
saillantes correspondant à ces rayons, de telle façon que les rameaux secs,
à écorce rétractée, se présentent avec de fines cannelures longitudinales très
marquées , dont l'existence constitue un caractère général chez toutes les
espèces du genre Sabia.
En ce qui concerne la feuille, on ne constate pas des différences moins
marquées entre les deux genres. Chez le Sabia campanulata Wall., par
exemple , les cellules épidermiques de la face supérieure sont polygonales ,
tandis que celles de la face inférieure sont à contours nettement sinueux,
avec un assez grand nombre de stomates. Dans les feuilles de Meliosma My-
riantha Sieb. et Zucc, les cellules épidermiques sont polygonales sur les
deux faces, les stomates sont plus grands et beaucoup moins nombreux
(1) Snake-nut des Anglais.
Muskiim. — xin. 37
— 546 —
que chez Sabia campanulata; enfin de nombreuses macles se voient dans le
parenchyme, au voisinage des nervures.
Le genre Meliosma comprend tout d'abord deux sections très nettes sui-
vanl que les feuilles sont simples ou imparipennées, et ces deux sections se
trouvent assez abondamment représentées dans les collections recueillies en
Asie orientale et en Malaisie.
Ces deux sections peuveut être elles-mêmes subdivisées, et il faut recon-
naître que beaucoup de diagnoses trop incomplètes doivent être reprises
pour permettre l'emploi de cette subdivision. En effet, dans toutes les
espèces que nous avons eu l'occasion d'analyser, le calice comprend trois
pièces inégales, avec des bractéoles souvent assez rapprochées pour doubler
les pièces du calice. En dedans de ce calice complexe, on trouve trois
pétales inégaux , allant en se rétrécissant vers la droite du premier au der-
nier, c'est-à-dire dans le sens des aiguilles d'une montre. Ces pétales peuvent
être arrondis ou nettement émarginés et chacun d'eux porte, à sa face in-
terne, une staminode parfaitement caractérisée, dont la partie inférieure
est fixée à la base interne du pétale. Sur le grand pétale, cette staminode
se montre formée d'une lame portant à sa partie supérieure un large con-
nectif avec deux sacs concaves et vides bien marqués , correspondant aux
loges de l'anthère, l'une située à droite, l'autre à gauche. Les deux autres
pétales, plus petits, portent chacun une staminode incomplète, ue présen-
tant qu'une loge vide , à droite sur le deuxième pétale et à gauche sur le
troisième, de telle sorte que ces deux staminodes juxtaposées ne portent en
somme (rue deux loges; mais leur ensemble est un peu plus développé
que la staminode bien développée et à deux sacs qui est superposée au
grand pétale. Les trois staminodes recouvrent presque complètement l'ovaire,
à l'exception de l'espace occupé par les deux étamines fertiles.
Celles-ci , qui sont situées à droite et à gauche , en dedans du grand pétale ,
comprennent invariablement un filet rubané et , au sommet de celui-ci , un
large connectif creusé en coquille, portant dans sa concavité deux loges sail-
lantes à déhiscence transversale ou longitudinale. Chaque fdet porte, à la
base de sa face externe, un appendice simple ou bilobé, parfois divisé dès
son origine, parfois près de sou extrémité libre, tantôt glabre, tantôt cilié,
que plusieurs botanistes considèrent comme représentant un pétale. En
elfet, chez Meliosma Henryi Diels et chez M. Tkorelii II. Lee, chacune de
ces pièces prend la forme d'un pétale délicat, ovale, un peu plus long que
rétamine. Chez M. Myriantha S. et Z., cet appendice constitue une laine
étroite, beaucoup plus longue que l'étamine, mais toujours simple; le
M. Herberti Rolfe possède une pièce d'abord simple, puis échancrée en
deux lames assez larges dans sa partie supérieure. Le M. dentata Urban
présente deux lames séparées presque dès la base, mais assez larges et ciliées
sur leurs bords; enfin, chez la plupart des autres espèces, ces deux laines
sont séparées dès la base, étroites, courtes, et non ciliées. Sans doute, il
5/i7 -
f;iui convenir que ces appendices staminaui peuvent être considérés comme
des pétales plus ou moins avortés, portant à leur lace ventrale des staminée
fertiles, de même que les vrais pétales portent des slamiiiodis. el Cette in-
terprétation ne se trouve pas en défaut si on admit avec la plupart des
botanistes que les tlenrfl des Sabia et Melimnm présentent une disposition
cyclique suivant -j/5.
En réalité, d'après l'examen de (leurs régulières, dont les Heurs ordi-
naires ne sont que le dérivé irrégulier, la (leur d'un Meliosma comprend du
dehors vers le dedans 3 sépales (doublés par des bracléoles), 3 pétales al-
ternes avec les sépales, 3 étamines pourvues chacune d'une écaille dorsale
simple ou double, 3 staminodes Superposées aux pétales et enlin 3 carpelles
dont l'un est souvent avorté.
Groupement des espèces du genre Meliosma. — 11 est clair que la forme,
simple ou composée de l'écaillé staminale échappe davantage à l'influence
des conditions extérieures que la forme des feuilles; aussi doit-on utiliser ce
caractère pour le groupement des espèces.
Meliosma :
X A feuilles simples :
O Écaille staminale simple.
— ovale : M. Henryi, Thorelii.
— rubanée, plus longue que l'étamine : M. Myrianlku.
O Kcaille staminale double.
Fleurs pédicellées : M. squamulala , cuspiilata, Fordii, denlala, tenais ,
cuneifolia, pilosa.
Fleurs sessiles ou subsessiles : M. yunnanenai» , Dïlleniaefolia , ferru-
ginea, Harmandiann , pungens, patens, Wigktn, cambndiana , ellip-
tica, Herberti , Jruticosa , aimplicijolia , laevis, cuspidata.
X A feuilles imparipennées.
O Pétales émarginés : M. longicalix.
O Pétales arrondis :
Ovaire glabre : M. pinnata, Wallichii.
Ovaire velu : M. Oldhami , grandifolia.
Appareil végétatif du genre Sabia. — Comme nous l'avons vu plus haut,
le genre Sabia diffère très notablement du genre Meliosma , en particulier
par la tige, qui présente toujours à la surface du bois des cannelures pro-
venant de la saillie formée par les rayons médullaires; par les feuilles, qu
sont toujours simples, entières et qui présentent constamment une bordure
scarieuse ou quelque peu épaissie; enlin par les étamines, qui sont toutes dé-
veloppées , au lieu de former trois staminodes , comme chez le genre Meliosma .
Mais le pistil est constitué de la même façon, les ovules sont en même
nombre et semblablement disposés; le fruit rappelle celui des Meliosma, et
de plus la graine sans albumen contient un embryon à axe long et plusieurs
fois recourbé, qui est tout à fait caractéristique des Sabiacées.
37.
— 548 —
Avant d'aller plus loin, signalons, en passant, un caractère du fruit qui
parait général. Quand un seul carpelle se développe, ce qui arrive fréquem-
ment, il s'accroît latéralement, tandis que le second reste très petit: il en
résulte que le style unique et parfois divisé (S. campanulata Wall.) se
montre attaché latéralement près de la base du fruit et se dresse oblique-
ment.
L'appareil végétatif présente, de son côté, une particularité remarquable
que nous croyons devoir signaler, pour étendre du moins la liste des
plantes qui se comportent de la même façon.
Chez les Sabia, nous avons pu constater la présence, à l'aisselle des
feuilles, de deux bourgeons superposés, l'un inférieur, le plus rapproché
de la feuille, se développant généralement le premier, et un autre superposé
au premier et plus tardif.
Le bourgeon le plus voisin de la feuille, se développant toujours de
bonne heure, manque d'appareil protecteur et ne donne jamais qu'une
inflorescence constituée, suivant les espèces, par un pédicelle floral simple
ou ramilié.
Au-dessus de l'origine de cette inflorescence , se voit une toufl'e d'écaillés
ou pérule, qui comprend un nombre variable de pièces et qui est plus ou
moins développée suivant les espèces. Ce bourgeon est destiné à se déve-
lopper plus tard que le premier et c'est pour cette raison qu'il est protégé.
A la base d'un rameau floral, c'est-à-dire d'une inflorescence, on n'observe
jamais, au contraire, les cicatrices spéciales qui caractérisent les rameaux
provenant du développement des bourgeons pérulés.
Chez le Sabia parvijlora Wall., dans une deuxième saison, quand la
feuille est tombée, de même que la première inflorescence, probablement
dans une deuxième année, le bourgeon pérulé se développe et fournit un
rameau feuille; ce rameau porte très nettement à sa base les cicatrices
provenant de la pérule et chaque feuille présente à son aisselle deux
bourgeons, l'un qui se développe sans tarder pour donner un pédicelle
uniflore ou pluriflore et un autre qui se montre au-dessus, sous la forme
d'une pérule conique habituellement très nette. A la saison suivante, ce
bourgeon pérulé, après la chute de la feuille et du pédicelle floral, se
développera lui-même pour donner une ramification de deuxième ordre et
ainsi de suite.
11 parait donc exister, entre les deux bourgeons situés à l'aisselle d'une
feuille, une division du travail très marquée, le bourgeon sans pérule ne
donnant jamais qu'une inflorescence et le bourgeon à pérule se développant
toujours plus tard en une branche feuillée. Ces deux cas se présentent avec
mie netteté parfaite chez Sabia parvijlora Wall, et chez Sabia llarmandiana
Pierre. Un deuxième cas se rencontre chez Sabia Menicosta et chez S. limo-
niacea, où les bourgeons non pérulés paraissent manquer ou du moins
ne pas se développer : c'est le bourgeon pérulé qui fournit tantôt des
— 549 —
branches feui liées, tantôt des inflorescences. Dans ce dernier cas, la
hase de la panicule axillaire se trouve toujours pourvue de cicatrices prove-
nant de la chute des écailles appartenant à la pérulé, el . d'un certain côté',
celle panicule présente les apparences d'un rameau feuille portant des
pédicelles floraux, car chaque ramification se forme à l'aisselle d'une
bractée affectant souvent la forme d'une petite feuille. Il y a ici un cas de
réduction de l'appareil végétatif au profit de l'appareil floral.
Chez les S.japonica Maxim, et 5. purpurea Ilook. f. et Th., nous avons
rencontré des branches fleuries présentant un aspect tout particulier el dif-
férant très notablement des branches fleuries ordinaires. En effet, sous
l'influence de certaines circonstances, que nous ne connaissons pas, des
bourgeons à pérule se sont développés , mais restent très courts; les écailles
extérieures persistent, les écailles intérieures se transforment en petites
feuilles à limbe 1res mince et de l'axe nouveau, à peine visible, partent
des pédicelles floraux.
Enfin chez un Sabia recueilli par Oldham à Nagasaki et dont nous avons
trouvé des échantillons dans les herbiers de Kew et de Paris, les caractères
de la fleur sont ceux du S. japonica Max. ; mais les feuilles primitives du
rameau ne se développent même pas et forment des épines à extrémité
double qui sont tout à fait caractéristiques. Il nous paraît évident que dans
cette forme, dont nous ferons la variété spinosa de l'espèce S. japonica
Max., la feuille et le bourgeon non pérulé se soudent pour constituer
l'épine, tandis que le bourgeon pérulé fournit le rameau fleuri très court
et à petites feuilles que nous avons signalé.
Le groupement des espèces est ici beaucoup moins caractérisé que chez
le genre Meliosma. Les pédicelles floraux simples ou ramifiés , les pétales
caducs ou accrescents, le soulèvement de la fleur par un torus ou la pré-
sence d'un disque annulaire, la forme des pétales et la longueur des éta-
mines sont les principaux caractères utilisés. Ce genre comprend deux
sections très nettes suivant que les pédicelles floraux sont uniflores ou plu-
riflores.
Sur quelques espèces nouvelles du genre Noronhia,
par M. Marcel Dubard.
Le genre Noronhia, de la famille des Oléacées, compte actuellement trois
espèces, dont les fleurs sont disposées en grappes plus ou moins allongées.
Ce sont le N. emarginata Poir. , signalé à Madagascar et à Timor, le N. di-
varicata Se. EH., de Madagascar, el le N. Broomeana Horne, de l'île Mau-
rice.
En examinant les échantillons de l'herbier du Muséum et ceux rapportés
— 550 —
du centre de Madagascar par M. d'AUeizette, j'ai été conduit à créer trois
espèces nouvelles, dont l'ensemble est caractérisé par des inflorescences
pauciflores, étroitement condensées à l'aisselle des feuilles.
Voici les caractères particuliers de chacune des espèces nouvelles.
1. N. Boivini.
Boivin (voyage 18^7-1 85^). - - Jard. bot. de Bourbon.
Feuilles coriaces, oblongues elliptiques, à limbe atténué à la base, légè-
rement acuminé à l'extrémité; Pacumen présente une petite échancrure
terminale; dimensions moyennes : pétiole, h millimètres; limbe, 80 milli-
mètres x 33 millimètres; nervures secondaires à peine visibles, comprises
dans l'épaisseur du limbe.
Fleurs groupées généralement par deux à l'aisselle des feuilles ; pédon-
cules Moraux mesurant 8 millimètres; calice à k sépales, soudés à la base,
largement ovales, aciuniués, courtement ciliés sur les bords; une paire de
sépales opposés est nettement plus développée que l'autre; chaque sépale
mesure environ 1 millim. 5 x 1 millim. 5.
Corolle renflée, sphérique, à h lobes courts, arrondis et charnus, pré-
sentant un diamètre de 6 à 7 millimètres.
Deux étamines sessiles, à anthères courtes (1 millimètre); le conneclif
est élargi, surtout à la base, les loges sont latérales; les étamines sonL
insérées sur une sorte d'anneau à bord entier, qui double la corolle à la
base.
L'ovaire mesure -2 millimètres de haut; il a la forme d'un troncde cône;
le style est court, trapu, terminé par un stigmate bilobé.
II. N. linearifolia Boivin mss.
Boiviû, n° 2^5 1. — Nord de Madagascar, baie de Rigny; Port-Lewen,
parties boisées de la cote.
Feuilles coriaces, à limbe linéaire, parfois même presque aciculaire, émar-
giné h l'extrémité; pétiole épais mesurant 2 à 3 millimètres; dimensions
moyennes du limbe, 60 millimètres x 6 millimètres; nervures secondaires
;i peine visibles, comprises dans l'épaisseur du limbe.
Fleurs isolées à l'aisselle des feuilles; pédoncules floraux mesurant
3 millimètres; calice à h sépales, soudés à la base, ovales, ciliés sur les
bords, mesurant 1 millim. 5 à 2 millimètres. Corolle renflée, ovoïde, à
h lobes courts, arrondis et charnus, présentant un diamètre de h milli-
mètres et une hauteur de 6 millimètres.
Deux étamines sessiles, à anthères courtes, 1 millimètre; le connectif
est élargi au milieu, les loges sont latérales; les étamines sont insérées sur
un anneau à bord nettement lobé qui double la corolle à la base.
L'ovaire mesure 2 millimètres de haut, il a la forme d'un cône: le style
— 551 —
est court, en continuité avec I;» Bnrfece de l'ovaire et terminé par un stig-
mate bilobé.
II F. N. Alleizetti.
D" Allcizciic. m" h. — Forêt de la Mandraka, près Tanauarive.
Grevé, n° 217. — Nom vernaculaire : Tsi-Laïtsy.
Feuilles coriaces, à limbe étroit, ovaie-oblong, émarginé à l'extrémité,
pétiole épais mesurant 3 à 4 millimètres; dimensions moyennes du limbe,
60 millimètres X i5 millimètres; nervures secondaires peu visibles com-
prises dans l'épaisseur du limbe.
Fleurs par petits groupes pauciflores compacts, situés à l'aisselle <lrs
feuilles, à pédoncules très courts (2 à 3 millimètres); calice à k sépales,
soudés à la base, acuminés, portant à leur extrémité une petite touffe de
poils, mesurant environ 1 minimètre.
Corolle renllée, globuleuse à h lobes courts, arrondis et charnus, pré-
sentant un diamètre de 2 à 3 millimètres; deux élamiues, sessiles; anthères
mesurant environ 1 millimètre, à connectif peu élargi, loges latérales; les
étamines sont insérées sur un simple bourrelet à la base de la corolle.
L'ovaire mesure 1 millim. 5 ; il est conique , un peu en forme de bou-
teille; le style court est terminé par un stigmate bilobé.
Eu résumé, ces trois espèces se rapprochent par la condensation de
leurs inflorescences, mais elles se distinguent nettement entre elles par
plusieurs caractères ; le N. Boivini a des feuilles larges, une corolle globu-
leuse doublée à la base d'un anneau à bord entier; les deux autres espèces
ont, au contraire, des feuilles étroites, mais le N. linearifolia présente dos
Heurs plus grandes, à corolle ovoïde doublée d'un anneau lobé, tandis que
le N. Allehetli a des fleurs globuleuses, particulièrement petites, a. corolle
présentant seulement un bourrelet interne à la base.
Sur un arbre à caoutchouc du Tonkin,
par MM. Marcel Dubard et Philippe Eberhardt.
Sans vouloir revenir ici sur la description et la détermination de cet
arbre, qui ont fait récemment l'objet d'une note à l'Académie des sciences (,),
nous tenons à présenter à la réunion des naturalistes du Muséum les résul-
tats acquis actuellement sur une question susceptible de présenter un grand
intérêt pour notre colonie d'Indo-Chine.
C'est qu'en effet jusqu'à présent on ne connaissait dans ce pays, comme
(i)
C. /». A. S., t 'l octobre 1907.
— 552 —
végétaux producteurs de caoutchouc, que des lianes, d'espèces variées il est
vrai, mais dont le produit est souvent peu abondant, de qualité variable
et d'une récolte assez difficile; on a si bien compris l'insuffisance de ces
sources indigènes de la précieuse gomme, qu'on s'est efforcé d'acclimater
et de cultiver en Indo-Chine des arbres tels que le Ficus elastica ou les
principales essences de l'Amérique du Sud : Eevea et Manihot, au risque
de se heurter à des insuccès après beaucoup d'efforts, par suite de diffé-
rences climatériques trop considérables. La découverte d'un arbre de
grande taille, formant des peuplements naturels nombreux et denses, dont
on pourra étendre beaucoup sans doute l'aire d'extension, en constituant
des cultures sur une grande partie de nos territoires d'Extrême-Orient, est
donc d'un intérêt tout spécial pour l'avenir économique de l'Indo-Chine.
L'étude des matériaux , exécutée au laboratoire colonial , nous a montré
que l'essence en question appartient à une petite tribu des Moracées et
qu'on doit la rapporter au genre Bleekrodea de Blume , représenté déjà à
Madagascar et à Bornéo; nous en avons fait le B. tonkinensis. C'est la pre-
mière fois qu'une plante à caoutchouc est signalée dans ce groupe, tandis
que la famille voisine des Artocarpées est, au contraire, riche en représen-
tants caoutchoutifères.
C'est dans les forêts du Haut-Tonkin que l'un de nous a recontré le B.
Tonkinensis en abondance, et les premiers peuplements découverts sont
situés dans la province de Bac-Kan et dans le Sud des provinces de Bao-Lac
et de Cao-Bang; leur densité est considérable et certains d'entre eux recè-
lent jusqu'à /io p. 100 d'arbres producteurs; on les observe surtout sur les
pentes dont le sous-sol est formé de scliistes calcaires , de telle sorte que
l'humus garde une fraîcheur constante, sans qu'il y ait stagnation d'eau.
Le latex fourni par ces arbres renferme une proportion très élevée de
caoutchouc, vraisemblablement supérieure à celle des Heveas; le produit est
très nerveux et doué d'une grande adhésivité; d'après les spécialistes les
plus autorisés, il ne peut être distingué commercialement des meilleures
sortes àepara; vu la richesse particulière du latex, il est probable que le
procédé de coagulation par enfumage serait d'un emploi avantageux, mais
il y aurait lieu d'essayer les divers coagulants généralement usités, afin de
comparer les produits obtenus.
Tels sont les principaux renseignements positifs que nous pouvons four-
nir pour le moment au sujet du B. Tonkinensis ; nous espérons être en me-
sure de les compléter peu à peu en signalant de nouveaux peuplements, en
déterminant d'une façon plus précise les rendements en latex et en caou-
tchouc. 11 y aura lieu également de rechercher des procédés de récolte
appropriés, afin de ménager l'essence précieuse, et de mettre à l'étude les
conditions de multiplication et de culture.
— 553 —
Les FAISCEAUX ANOBMAl i CHEZ IBS CâNARIUM ET QBNRB8 AFFINES,
i>\it M. André Guillaumir.
Les ailleurs qui se sont occupés de l'analomic des Burséracées (1) se scml
limités presque exclusivement à l'étude des organes adultes, principalement
de la lige; seul M. van Tieghem(2) a observé la structure de la racine de
Bursera Simaruba L., à divers degrés de dévelop|)ement au point de vue
du système sécréteur.
M. Jadin, malgré son désir d'étudier le pétiole et la feuille, a dû y re-
noncer faute de matériaux. C'est grâce à l'extrême obligeance de MM. Le-
comte et Gostantin, professeurs au Muséum de Paris, de M. Treub,
directeur de l'Institut botanique de Buitenzorg, de MM. Haffner etKrempf,
du jardin botanique de Saigon, de M. Willis, directeur des jardins de
Péradeniya , et du R. P. Klaine , de Libreville, que j'ai pu réunir les maté-
riaux nécessaires pour entreprendre l'étude anatomique aussi complète (pie
possible de la famille des Burséracées, pensant y trouver de précieuses
indications systématiques , surtout lorsque la morphologie ne donne que des
résultats indécis.
Les graines que M. Treub m'avait envoyées de Java, ayant germé dans
les serres du Muséum de Paris , m'ont fourni des sujets d'études d'autant
plus intéressants qu'ils n'ont pas été, que je sache, approfondis jus-
qu'alors.
Je m'en suis tenu, pour le moment, aux Canarium et genres voisins :
Pachylobus, Dacrijodes, (lananelhm, Santiria et Scutinanthe {3) .
Des recherches faites sur la tige des Canarium, en particulier par
M. Jadin, il ressort que toutes les espèces de ce genre présentent dan.* la
M Parmi les travaux les plus importants sur i'anatomie des Burséracées, on
peut citer ceux de :
Marchand, Recherches sur l'organisation des Burséracées , 18G8.
Engler, Studien ùber die Verwandtschaftsverhàllnisse der Rutaceœ, Simaru-
baceœ und Burseraceœ (Abhand. d. naturf. GeseUschafl zu Halle, XIII, heft 2),
187 A.
Moeller, Anatomie dem Baumrinden, 1882.
Solereder, Uber dem Systemat. d. Werth der Hohstructur h. Dikot, 188g.
Jadin, Contribution à l'étude des Térébinthacées, i8g4.
Solereder, Systematische anatomie d. Dikot, 1899.
W Mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes, Ann. Se. nat. Bot., série 5,
XVI, p. 172-17/1.
<3) Je n'ai pu me procurer d'échantillons des genres Canariastrum et Santirinpsis
dont l'étude devrait prendre place ici.
— 554 —
tige des faisceaux libéro-ligneux médullaires orientés à contre-sens, c'est-à-
dire présentant dn liber interne et du bois externe.
Ces faisceaux surnuméraires ont attiré mon attention et je me suis efforcé
de suivre leur trajet et de saisir leur mode de formation.
Je les ai rencontrés chez l'adulte, non seulement dans la tige, mais aussi
dans les stipules, le pétiole et le rachis des feuilles, l'axe d'inflorescence,
le pédoncule et les verticilles floraux1'. Une même coupe transversale peut
intéresser des faisceaux médullaires de taille fort différente , les uns très
gros et abondamment pourvus de bois, les autres, au contraire, repré-
sentés par une masse de tissu libérien entourant les organes sécréteurs qui
sont en forme de poches fusiformes ou de canaux plus ou moins courts
comme dans les faisceaux normaux.
Au moyen de séries de coupes, on voit que ces faisceaux surnuméraires
ont une longueur fort variable; les uns pouvant passer, par exemple,
de la tige dans la feuille et jusque dans le rachis des folioles . tandis que
d'autres sont limités seulement à une portion de la tige ou même à
quelques centimètres à peine dans le pétiole ou le rachis. On constate
également qu'ils se terminent en pointe aveugle à leurs deux extrémités :
le faisceau diminue d'abord de grosseur, puis les vaisseaux ligneux de-
viennent plus rares jusqu'à disparaître tout à fait : le faisceau est alors
réduit à une masse libérienne entourant le canal sécréteur.
En continuant la série des coupes, ce dernier disparait lui-même; le
faisceau n'est plus représenté que par quelques cellules libériennes qui
s'éteignent un peu plus loin. Un pareil faiseeau peut donc être, à bon
droit, qualifié d'anormal, puisqu'à aucun moment de son parcours il n'a
été placé ni orienté normalement, qu'on ne rencontre pas d'anaslomoscs
entre les faisceaux normaux et les faisceaux anormaux et qu'il n'en exisle
à aucun moment, comme le montrent les coupes faites a tous les stades du
développement (2).
Par contre, les faisceaux anormaux présentent souvent des anastomoses
entre eux, et il n'est pas rare d'en voir deux et mên.e plus se fusionner en
un seul.
Ils constituent donc chez les Canarium un système conducteur parti-
culier et distinct, dont la formation est , du reste, entièrement différente de
celle du système conducteur normal. Quoique étant postérieur à celui-ci,
W M. Treub ayant bien voulu m'envoycr des échantillons des espèces nouvelles
de Canarium, publiées par M. Hochreutiner dans Planta» Bogorienses exukcatae,
j'ai pu y constater également cette particularité.
t'2> Dans deux cas seulement : 1° dans une foliole de Canarium commune L.
cultivée dans les serres du Muséum; 2° dans une stipule de Canarium Mehcn-
bethene Goertn, provenant de Péradeniya, j'ai observé des faisceaux anormaux se
fusionnant avec les faisceaux normaux. Les organes étaient pourtant bien con-
stitués.
555
il évolue plus rapidement que lui cl peut même acquérir un développement
plus considérable.
Dans les espèces où les cotylédons persistent longtemps (l), on rencontre,
dès cet organe, des faisceaux anormaux; dans toutes les espèces, les
feuilles, même la première, en présentent loujours. La lige en possède
plus ou moins tôt suivant les espèces; par contre, je n'en ai jamais ren-
contré ni dans l'axe hypocotylé, ni dans la racine.
Le mode de formation des faisceaux anormaux est en tous points iden-
tique à celui qu'a décrit M. Hérail(2} chez Tecoma, quelques Polygonées,
Acanthacées, Cumpanulacées et Mclastotnacées.
Une ou plusieurs cellules médullaires voisines, souvent situées en face
de faisceaux normaux, se divisent dans tous les sens, donnant ainsi nais-
sance a de petits amas de tissu parenchymateux présentant des tubes
criblés. Un canal sécréteur ne tarde pas à s'y former par schizogénèse ,
comme dans les faisceaux normaux. Plus tard, enfin, la portion externe du
parenchyme se cloisonne tangenliellement, formant une assise génératrice
donnant du liber vers l'intérieur et du bois vers l'extérieur. Le tissu envi-
ronnant peut se sclérifier et entourer d'une gaine plus ou moins complète
le faisceau ainsi formé.
La présence ou l'absence de faisceaux anormaux dans tous les organes
(sauf l'axe hypocotylé et la racine) ou dans certains seulement semble
présenter un certain intérêt au point de vue de la systématique des Cana-
rium et genres affines.
Ainsi, comme l'avait montré M. Jadin dès 189^ (3), les genres Saniiria
et Scutinanthe se distinguent nettement au point de vue anatomique du
genre Canarium par le manque de faisceaux anormaux dans tous les
organes (,1). Ces particularités anatomiques correspondent du reste à d'im-
portantes différences dans la fleur et le fruit.
M. Engler, en 1 883 (B), considérait Dacryodes comme un genre distinct
et comprenait dans sa section Africnna du genre Canarium le Pachylobus
'iJ De jeunes plants de Canarium microcarpum Willd, ayant 1 1 feuilles, les o°
et 10e à 3 folioles et la 11e à 5 folioles, c'est-à-dire plus de 7 mois après leur
germination, possèdent encore leurs cotylédons dont les trois lobes sont parfai-
tement verts. Par contre, chez Canarium commune L. et Canarium moluccanum Bl. ,
les cotylédons tombent après l'apparition de la a" feuille, un mois environ après
la germination. 11 semble, du reste, qu'il y ait une relation entre l'épaisseur des
cotylédons et leur durée.
(2) Héiuil, Elude de la tige des Dicotylédones (Annales des sciences naturelles,
Botanique, 7' série, II, p. ao3-3i5).
M Jadin, loc. cit.
W M. HocHREUTINEB a également signalé l'absence de faisceaux anormaux riiez
Scutinanthe Boerlagii, lorsqu'il a décrit cette espèce dans Plantae Bogorienses extic-
cata, p. 64.
(5) Monographiae Phanerogamarum , vol. IV.
— 556 —
edulis Don et le Canarium macrophyllum Oliv.; en i8()(J(l), il réunit Da-
cri/odes et les Canarium de la section Africana en un seul genre Pachylobus ,
dans lequel il distingue la section Eupachylobus , comprenant les quatre
espèces P. Saphu Engl. , P. Bûttneri Engl. , P. edulis Don , P. macrophyllus
(Oliv.) Engl., et la section Dacryodes représentée uniquement par P. hcxan-
drus Griseb. Engl. Ce rapprochement entre les Pachylobus et les Dacryodes
est justifié par la grande ressemblance des fruits, mais n'est-il pas exagéré
de n'en faire qu'un même genre?
Les espèces de la section Eupachylobus possèdent, en effet, des faisceaux
anormaux dans tous leurs organes, sauf l'axe hypocotylé et la racine
comme les Canarium, tandis que celle de la section Dacryodes en est tota-
lement dépourvue.
A ces différences anatomiques en correspondent d'ailleurs d'autres dans
la forme du calice et la répartition géographique , puisque les sept espèces
de la 1" section (2) sont toutes africaines, tandis que l'unique espèce de la
seconde ne se rencontre qu'aux Antilles.
A mon avis, il faut donc rendre à Dacryodes son ancienne valeur de
genre et considérer Pachylobus (réduit à la section Eupachylobus) comme
un autre genre beaucoup plus voisin de Canarium.
s
te
-
es
a
©
a
a
u
9)
-a
PERICARPE EPAIS.
Canarium.
/
Canariellum.
X
^Sculinanllir.
PERICARPE MINCE.
Pachylobus.
A
Dacryodes.
Santiria.
(') Die natûrlichen PflanzenfanUlien, p. 280-257.
(2' Depuis 1896, M. Engler d décrit trois nouvelles espèces de Pachylobus :
P. Afzelli, Burseraceœ Africanat, II, in Botanische Jahrbûcher, XXVI, 1899,
p. 365.
P. Barreri, Burseraceae Aj'ricanee, 11, in Botanische Jahrbûcher, XXVI, 1899,
p. :$66.
P. DAHOHENSIS, Novilates Africanœ, I, p. 9, in Bulletin de la Société botanique
de France, L IV ( 1907), Mémoire vin.
— 557 —
Pour Canariellum Engl. , je n'ai [>u me procurer que des échantillons
provenant d'individus adultes, elles inllorsscences m'ont l'ait défaut pour
l'élude anatomique; j'ai trouvé des faisceaux anormaux dans les organes
foliaires, mais la tige m'en a semblé totalement dépmirvue.
L'auatomie, de même que la morphologie de la feuille, de la fleur el du
fruit et la répartition géographique, amène donc à considérer ce genre qui
correspond au Canarium oleiferum de Bâillon comme distinct, ainsi <pie l'a
fait M. Engler(I), quoique plus éloigné des Canarium que les Pachylobus.
On pourrait donc résumer les affinités de ces divers genres entre eux
dans le tableau suivant :
Li PlSCIFACTURB DU TlJRIIOT
Ail LABORATOIRE MARITIME DU MUSEUM (SaINT-VaAST-LA-HoOGUE) ,
par M. R. Anthony.
Depuis le moment où l'on a tenté les premiers essais de piscifacture
marine, l'élevage du Turbot (Rhombus maximus Linné) a constamment été
l'objectif de tous les naturalistes qui se sont lancés dans cet ordre de re-
cherches ; malheureusement, il se trouve que le Turbot, dont la valeur
marchande est si considérable, présente dans son élevage les plus grandes
difficultés pratiques. Aussi, jusqu'à ce jour, aussi bien en Angleterre qu'en
France, et, en dépit de sacrifices d'argent souvent considérables, on n'était
arrivé à aucun résultat en abordant directement le problème. Par contre ,
certains chercheurs qui avaient songé à le résoudre d'une façon en quelque
sorte détournée étaient parvenus à élever plus ou moins complètement
soit la Plie, soit la Sole, et les résultats qu'ils ont obtenus doivent être
considérés comme un acheminement en quelque sorte vers la réalisation de
l'élevage du Turbot, le seid pouvant véritablement avoir une grande im-
portance au point de vue économique.
Pour que l'on puisse considérer qu'un essai de piscifacture marine ait
véritablement réussi, il faut qu'on ait obtenu deux choses :
i° La ponte en captivité;
2° Le passage de la période critique qui commence pour la larve quel-
ques heures avant la résorption complète du vilellus et dure pendant les
quelques jours qui la suivent.
Au laboratoire maritime de Saint-Vaast-la-Hougue, nous avons repris
eu 1907 la question de l'élevage du Turbot, avec, comme objectifs :
i° d'obtenir la ponte en captivité; a° de faire passer aux larves la période
critique.
M Monographiw Phanerogamarum, vol. IV.
— 558 —
La )>ontc du Turbot en captivité avait déjà été obtenue au laboratoire de
Saint- Vaast eu 1898 par M. Malard et eu 1906 par M. Dantan, alors que
partout ailleurs aucun résultat en ce sens n'avait été obtenu. Nous tenons
.'1 insister beaucoup suivce point, car il est bien évident que. dans tout essai
de piscifacture marine, la ponte en captivité est la première chose à obtenir;
on conçoit en effet, sans qu'il soit besoin d'insister davantage, qu'on ne peut
songer un seul instant, lorsqu'on se place au point de vue pratique et éco-
nomique, à aller recueillir en mer les œufs du Poisson dont on veut faire
L'élevage.
Du 18 juillet au 3 août, nous avons obtenu six pontes successives, com-
prenant chacune plusieurs millions d'œufs normalement constitués.
$■<<, ■ ■ • . ,1
I. Œuf fécondé (1" jour). — II. OEul avec blastoderme (a* jour).
— III. Œuf avec embryon non pigmenté ( 4* jour). — IV. Œuf
avec embryon pigmenté (6e jour). — V. Larve peu de temps
après l'éclosion (8e jour). — VI. Larve dont le vitellus a été à
moitié résorbé (9* jour). — VII. Larve dont le vitellus a été
à peu près complètement résorbé (io" jour). — VIII. Larve
complètement dépourvue de vitellus; au cours de la période
critique (i'ie jour). — IX. Larve après l'achèvement de la
période critique (a3e jour).
;;. (ilobule huileux. — b. Blastoderme. - 0. Embryon. v. Vi-
1 il Ins. — b. lîoucho. — a. â.dus. — a. OEfl. — p. Base d'inser-
tion de la nageoire pectorale.
Pour ce qui est du passage de la période critique, s'il a été obtenu en
1905 par M. Fabre-Domergue pour des larves de Sole, personne encore
ne l'avait obtenu pour le Turbot. Nous avons pu amener une grande quan-
— 559 —
titë de larves do ce Poisson an delà de la période critique et, pendant tout
le cours de cette période, nous n'avons pas perdu plu» d'un individu tur
dix, résultat qui dépassa véritablement notre attente.
Nous ne croyons pas utile de donner ici les détails techniques de nos
recherches, qui oui été relatés dans une communication présentée, le g sep
tcmbre par M. Kdni. Perrier à l'Académie des sciences. Disons seulement
que, pour obtenir la poule en captivité, nous nous sommes efforcé, con-
trairement à ce qui se l'ait d'ordinaire, d'éviter pour nos reproducteurs les
dangers de la suralimentation. Disons aussi (pie nous croyons devoir attri-
buer notre réussite, au point de vue du passage de la période critique, à
l'alimentation précoce des larves, auxquelles, suivant le conseil deM. Edm.
Perrier (Congres des Pêches maritimes des Sablcs-a" Olonne , i8g6), nous
avons distribué en abondance, sans attendre la résorption complète du
vitellus, du Plankton bien vivant péché au large et finement tamisé (1).
Étant donnés les résultats que nous avons obtenus cette année avec des
procédés qui peuvent être qualifiés de procédés de laboratoire, nous pensons
qu'il y aurait lieu maintenant de tenter l'expérience sur une plus grande
échelle , en se plaçant en quelque sorte au point de vue véritablement éco-
nomique et industriel.
Organisation
d'une Etude générale du Plankton de la Baie de la Hqugue,
par MM. Edm. Perrier et R. Anthony.
On n'en n'est plus à essayer de démontrer l'importance considérable des
études sur le Plankton au point de vue de la zoologie et de la botanique
en elles-mêmes. Au point de vue océanographique, sa composition ne nous
renseigne-t-elle pas d'une façon remarquablement précise sur la direction
des courants? Au point de vue des applications pratiques enfin, ne savons-
nous pas que le Plankton constitue d'une façon exclusive la nourriture des
Poissons migrateurs , et , tout ne porte-t-il pas à penser que c'est par sa
connaissance plus parfaite que nous pourrons un jour jeter un peu de
clarté sur la question si importante au point de vue économique et si
obscure encore aujourd'hui des migrations de la Sardine et du Hareng?
Dès 1899, dans une phrase prononcée au cours du discours d'ouver-
ture du Congrès des Pêches maritimes à Dieppe, l'un de nous a essayé de
faire ressortir toute l'importance des éludes planktoniques. «Les organismes
rudimentaires qui flottent entre deux eaux et que recueille le filet de Miïller
(1> M.Liot, patron mécanicien des bateaux du laboratoire, nous a prêté, durant
ces recherches, son concours intelligent et dévoué.
— 560 —
sont en nombre prodigieux; ce monde trouble à peine la transparence des
eaux; il demeure ignoré du marin, et c'est lui cependant qui le fait vivre;
ou lui a donné le nom de Plankton. H y a de tout dans le Planklon : des
Algues microscopiques, que le soleil fait vivre; des Animalcules qui man-
gent ces Algues; d'imperceptibles Crustacés, une multitude de larves qui
mangent à la fois les Algues et les Animalcules et, par surcroit, se mangent
entre eux. Les Anchois, les Sardines et les Harengs font la chasse à ce frêle
gibier; les Poissons ichthyophages suivent, suivis eux-mêmes des Mar-
souins. Dans cette course à l'aliment, les Algues microscopiques ou diato-
mées donnent le branle. De leur nombre dépend celui des Animalcules que
recherchent les Poissons voyageurs et, dans une large mesure, l'arrivée ou
le départ de ces Poissons. Or, la multiplication des Diatomées est avant tout
réglée par la quantité de lumière qui pénètre les eaux , puis par la tempé-
rature, et, dans la mer du Nord, par les variations de salure (pie déter-
mine la prédominance, à la surface, des courants saumâlres qui viennent
de la Baltique ou des courants salés qui viennent de l'Océan. La compo-
sition du Plankton demeure constante sur de vastes étendues, mais y subit
des variations périodiques liées aux migrations des Poissons , et qu'il s'agit
de bien connaître. Le soleil, seul producteur naturel de la lumière et de la
chaleur, auteur principal des mouvements de l'atmosphère et des eaux,
apparaît donc, une fois de plus, comme le grand distributeur de la ri-
chesse sur nos côtes; mais il a pour ministres de ses largesses des infini-
ment petits, dont seuls les naturalistes peuvent rattacher les variations de
quantité et de qualité aux causes qui les déterminent (1).»
En dépit de leur immense intérêt à tous points de vue, les études sur le
Plankton n'ont été, en France, ni suffisamment encouragées, ni suffisam-
ment poursuivies. Notre pays, se singularisant d'une façon malheureuse,
n'a pas cru devoir se faire représenter aux conférences internationales
pour l'exploration de la mer qui se sont ouvertes en 1899, et les labo-
ratoires maritimes, dont l'objectif doit être aussi bien les questions de
pure science que leurs applications aux industries qui font vivre nos
populations côlières, ne semblent pas s'être intéressés autant qu'ils auraient
pu le faire à ces importantes questions.
De notre côté, nous venons d'entreprendre pour la baie de la Hougue,
dans laquelle est situé le laboratoire maritime du Muséum (ile Tatihou),
l'organisation de l'étude méthodique et systématique du Plankton.
Situé à l'extrémité du Gotentin, au point où finit en réalité la Manche et
où commence l'Océan Atlantique , la baie de la Hougue parait être à priori .
au point de vue des recherches planktoniques , un lieu particulièrement
intéressant.
(1) Edmond Pbbrier, Discours /l'ouverture du Congrès des Pèche* maritimes de
Dieppe, 1899.
— 561 —
Pour cette étude, nous nous sommes assuré le concoure des spécialistes
les plus autorisés. M. le Professeur L. Mangin, qui a bien voulu se char-
ger de L'étude «les Diatomées, publiera (railleurs incessamment ses premiers
travaux sur ce sujet.
L'étude du Planklon de la baie de la Hougue doit comprendre deux
sortes de recherches :
1" Des recherches qualitatives, c'est-à-dire des liste accompagnées, lors-
qu'il y aura lieu, de descriptions et de figures;
2° Des recherches quantitatives, c'est-à-dire ayant trait aux variations
de quantité absolue et aux variations de composition du Plankton suivant
les différents lieux de pèche, les profondeurs, les conditions de saisons, de
vent el de température, etc.
Les matériaux sont recueillis avec le concours de M. Liol, Patron méca-
nicien des bateaux du laboratoire.
Les pèches plankloniques de surface, les seules que nous ayons fait
pratiquer jusqu'ici, oui été commencées par M. Liot, le 8 février 1907.
Elles seront continuées jusqu'en février 1908, comprenant ainsi l'espace
des quatre saisons. Elles sont faites dans un lieu constant, à des intervalles
réguliers de 1 5 jours , de préférence le matin vers 9 heures et quel que
soit l'état de la mer, à l'aide du bateau à pétrole du laboratoire et avec une
vitesse qui ne dépasse pas un mille à l'heure.
Le point delà mer que nous avons choisi pour les pratiquer est distant
d'un mille et demi du fort de la Hougue, lequel forme déjà une presqu'île
avancée (Fort de la Hougue par l'église de Quettehou — Bouée de la
Dent par le Rocher des Ânes). C'est à partir de ce point de départ que
Muséum. — xm. 38
— 562 —
commence la pêche que l'on poursuit pendant une demi-heure en se diri-
geant vers l'extrémité Nord du haut fond du hanc de la Rade. On par-
court ainsi environ 1/2 mille sur des fonds de 19 à 16 mètres à mer
basse (voir la figure). Le lieu de pêche est en outre choisi de telle sorte
que les courants ordinaires y aient libre accès.
La pêche s'effectue à l'aide de deux filets :
i° Un filet rappelant ceux de Hensen, lequel est destiné à capturer
les organismes d'une certaine taille ;
90 Un deuxième fdet construit sur les indications de nos divers collabo-
rateurs et les nôtres. Il est destiné à capturer les organismes plus petits. La
toile dont il est confectionné est celle à laquelle on donne le nom de shir-
ting. 11 est cylindrique, quoique légèrement plus étroit à son ouverture
qu'en son milieu. Sa longueur est de h mètres et son ouverture circulaire ,
limitée par un cercle rigide, a o m. 20 de diamètre. Son extrémité posté-
rieure est fermée par une ligature. Lorsqu'on immerge ce filet, il existe une
petite difficulté à l'empêcher de se gonfler d'air. On y parvient en l'immer-
geant dans l'eau bien enroulé et en le laissant se dérouler sous l'effet de la
vitesse de l'embarcation.
Afin d'éviter les remous, les deux filets sont traînés parallèlement à une
distance de 6 à 8 mètres du bateau.
Les pêches recueillies , après avoir été soigneusement décantées, sont
fixées et conservées en partie dans l'alcool à 900, en partie dans l'eau de
mer formolée à 5 p. 100, en partie enfin dans les liquides conservateurs
indiqués par nos collaborateurs. 11 résulte de celte manière de faire que
l'on a également bien fixés et conservés, d'une part, les Protozoaires et
les Diatomées, auxquels le formol est souvent préjudiciable , d'autre part, les
Cténophores et les Méduses, auxquels il convient parfaitement.
Des fractions de ces pêches sont ensuite réparties entre les différents col-
laborateurs avec, dans le flacon lui-même, une copie de la note indiquant
les principales conditions dans lesquelles la pêche a été faite. La minute de
cette note reste au laboratoire.
Voici, à titre d'indication, la teneur delà note concernant la pêche du
i5 février 1907 :
PKCHE 1)U l5 FÉVRIER 1907.
Hauteur barométrique : 768.
,., ( de l'air : + k" centigrades.
" (de l'eau de mer : + 5° centigrades.
Temps : Froid, brumeux, sans pluie,
Vent : S. W.
Mer : Assez agitée.
Temps de la quinzaine : Très froid , avec gros vents N. et N. W, — Pluies.
Observations : Néant.
— .r)(i3 —
Nous espérons pouvoir réunir plus tard, dans on volume spécial sous le
titre d'Étude du Plankton de la Unie <!<■ h Hougut, les notes et les mémoires
épars »lo nos divers collaborateurs.
(Laboratoire maritime de Saint-Vaasl-la-Hoiigoe.)
&UR LÀ PRÉSENCE À MER BASSE DE CoRYMORPHA M TANS San
SUR USE PLAGE DE l'IlB T ATI HOU ,
par M. A.-Eug. Malard.
La famille des Tubulariidœ , telle qu'elle est délimitée par Hincks, com-
prend tous les Hydrantes avec deux verticilles de tentacules filiformes : un
oral avec un proximal, et les gamozoïdes insérés entre ces deux séries de
tentacules. Elle contient la plus grande partie des Hydraires marins à gas-
tromérides solitaires, dont plusieurs sont gigantesques par rapport à l'en-
semble du groupe. Le Monocaulus imperator atteint a m. 4o de long-.
On y trouve des formes à Méduses atrophiées (Adelocodonic), les Tabu-
laires et les Monocaulus, et des formes à Méduses bien développées (Pha-
nerocodonic).
Les Gorymorpliidées appartiennent à ce dernier type; bien que presque
universellement répandues, elles sont partout particulièrement rares, et
bien peu de naturalistes ont en l'occasion de les observer vivantes.
Gela tient à deux causes : d'une part, jusqu'ici on a toujours trouvé ces
animaux à une plus ou moins grande profondeur, mais toujours an-dessous
de la limite des plus basses mers; de l'autre, la récolte par la drague en
est difficile, car l'animal assez profondément ensablé se couebe en outre
contre le sol dans le sens du courant, ne laissant pour ainsi dire aucune
prise au couteau qui passe sur lui sans l'atteindre.
Or il ne semble pas que ces Hydraires , bien que très localisés dans les
lieux où ils habitent, y soient rares, car l'abondance extrême de leurs Mé-
duses en essaim, de mai à août, semble tout au contraire prouver qu'ils
doivent se trouver rassemblés en assez grande quantité dans les mêmes
lieux.
A. Billard, dans son excellent travail sur les Hydroïdes de la baie de la
Hougue, avait, ainsi qu'on l'a fait pour beaucoup d'autres lieux, signalé la
Corymorpha nutans comme appartenant à la faune de la Raie de la I fougue
par suite de la présence de sa Méduse (Steenstrupia).
G. ïïartlaub, eu mai 1902 , avait également trouvé à Saint- Vaast VHybo-
codon prolifcr, et moi-même, depuis, j'avais eu l'occasion d'observer plu-
sieurs fois ces deux Méduses dans les pêches au filet fin, exécutées dans le
Nord-Ouest de l'ile Tatibou ; mais, jusqu'ici, je n'avais eu l'occasion de
38.
— 564 —
ramener même un seul fragment des Hydraires dans les multiples dra-
gages que j'ai effectués dans cette région.
Or, c'est l'Hydraire lui-même de la Corymorpha milans Sars que j'ai
eu la bonne fortune de rencontrer à basse mer, dans un endroit très loca-
lisé, au Nord-Ouest de Talibou, où on le trouve à certains moments du-
rant les mois d'avril à septembre, alors qu'il disparait presque complète-
ment dans l'intervalle des six mois d'biver. Il y atteint généralement une
taille de 6 centimètres environ.
C'est la première fois, à ma connaissance, que la Corymorpha nutans est
trouvée sur nos côtes françaises, et, comme le montrent les indications qui
précèdent, jamais encore celte espèce n'avait été signalée à une si faible
profondeur.
Cette découverte est d'autant plus intéressante que la difficulté de se
procurer les échantillons par la drague a laissé encore certains points
obscurs dans l'histoire du développement de ce groupe d'Hydraires.
Aider signale chez YHalathractm nantis deux sortes de corps reproduc-
teurs : des Méduses libres d'une part, et de l'autre des lobes tubercules,
sortes d'Actinida qu'il pense devoir se développer et se détacher plus tard ;
c'est là, suivant Hincks, un cas unique parmi les Hydraires. Les gono-
mérides ou longues tiges ramifiées , dont les branches supportent les gamo-
zoïdes chez la Corymorpha, semblent eux-mêmes, dans certains cas, se
détacher et vivre d'une vie indépendante. En 1895, Browne a signalé ce
fait, que YHybocodon produit de véritables Aclinula qui ont seusiblement
l'aspect de jeunes Corymorpha; aussi Maas, en 1905, incline-t-il à penser
que YHybocodon serait en relation très étroite avec les Corymorphidées ,
taudis que, pour CI. Harllaub, l'Hydraire de YHybocodon serait une véritable
Tubulaire et nullement une Corymorpha.
La possibilité de rencontrer un assez grand nombre de Corymorpha
dans certaines marées à très basse mer dans notre station ne sera pas
sans intéresser ceux qui s'occupent de ce groupe si curieux des Hydraires.
A
CoLLECTIOyS RECUEILLIES AU COURS DE LA CROISIERE DE 7,'IlE-DE-FrANCË
r.y Norvège et au Spitzberi; (juillet kjoG),
par M. H. Neuville.
1. Zoologie. — Crustacés cl Acariens, par M. Sig Thor ; Arachnides, par M. E.
Simon ; Coléoptères, par M. P. Lesne ; Hyménoptères, par M. II. du Buysson ;
Hémiptères, par M. René Courteaux. — II. Botaniouk. — Phanérogames, par
M. Danguy. — III. Géologie, par M. Ramond.
Ayaut décidé, au cours de l'année dernière, de diriger vers le Spitzberg
l'une de ses croisières habituelles, M. L.Olivier, le savant directeur de la
— 565 —
Bévue générale des sciences , offril au Muséum de l'en faire profiter m per-
mettant à un naturaliste de L'établissement de s'embarquer ;'i son bord et
(remployer ce voyage à la réunion de collections.
M. Ed. l'errier voulut bien, à celte occasion, se souvenir <|iie, possédant
une certaine expérience des voyages, j'avais en outre déjà accompli des
recherches dans les régions arctiques, sous les ordres de S. A. le prime de
Monaco, et me trouvais ainsi spécialement préparé' à mettre a profit l'offre
généreuse de M. Olivier.
La durée du voyage fut très courte; le temps passé à l'escale se chif-
frerait plutôt en heures qu'en journées. L'itinéraire étant d'autre part
assez long, je ne pouvais penser à faire des recherches approfondies dans
les régions traversées. Je me contentai donc de recueillir, pendant les
arrêts, les matériaux paraissant les plus typiques delà faune, delà flore et
de la constitution géologique, et d'occuper les loisirs assez longs de la tra-
versée a des pèches pélagiques. Je me suis avantageusement servi, pour
celles-ci, du filet fin étroit employé à bord de la Princesse-Alice par M. J.
Richard(l), et qui permet, sans installation spéciale, de recueillir facilement
du plankton dans les conditions habituelles de marche des paquebots.
Cependant, plutôt que de mettre ce filet à la traîne, ainsi que cela se pra-
tique à bord de la Princesse-Alice , j'ai préféré, en raison de l'abondance
des détritus que laisse derrière lui un grand navire, établir sa ligne à
l'extrémité d'une sorte de tangon improvisé, qui n'était autre qu'un màt
d'embarcation, disposé ad hoc et installé de manière à tenir autant que
possible le filet en dehors du rejet des escarbilleurs. Grâce à l'obligeance
du commandant Nicolaïet de son second, M. Mandine, je pus me servir de
cette installation pendant tout le cours du voyage. Je me suis également
servi, pendant les escales, de l'appareil Biétrix, composé d'un filet en forme
d'épuisette, fait d'une étamine grossière, et qui, lesté d'une part et portant
d'autre part un flotteur, de telle sorte que son ouverture soit verticale, est
fixé au navire par une longue ligne et abandonné à lui-même.
Les matériaux pélagiques ainsi recueillis, de même que ceux provenant
de quelques marées faites au hasard des escales , m'ont surtout servi à des
recherches techniques de conservation. Je rappellerai à ce sujet que l'agent
de conservation le plus employé maintenant par les naturalistes : la formal-
déhyde ou formol , doit être, dans les régions froides, l'objet de précautions
particulières. La solution commerciale, surtout lorsqu'elle dépasse le litre
habituel de ho p. 100 pour se rapprocher du point de saturation en
O Pour la simple facilite de la construction , j'ai légèrement modifié la dispo-
sition de cet engin en remplaçant sa patle d'oie par une sorte de pelil élrier à
sole circulaire. Celui-ci étant pourvu d'un émcrillon, et le porte-mousqueton de
la ligne, auquel est attaché le filet, étant également monté à émcrillon, la mobi-
lité de l'appareil autour de son axe se trouvait particulièrement bien assurée.
— 566 —
aldéhyde (5a p. 100), et surtout aussi lorsqu'elle est alcaline, tend, sous
l'influence du froid, à se prendre en masse par polymérisation (1). I! se
loi nie ainsi un mélange solide de paraformaldéhyde et de trioxyméthylèno
qui se dépose au fond des flacons et peut, dans les cas les plus défavorables,
aboutir à la transformation totale de la solution en une masse ferme, géla-
tineuse, dont on ne peut se servir pour préparer les liqueurs conser-
vatrices. Le froid n'est généralement pas assez intense , à l'intérieur d'un
navire, pour que la polymérisation s'opère ainsi : mais il est bon de pallier
à la possibilité de cet accident, qui s'est parfois produit. Le moyen le plus
simple consiste à étendre de son volume d'eau la solution commerciale de
formaldéliyde , que l'on emploie ensuite à des titres répondant à ce nouvel
état de dilution.
Je ne donnerai ici que la liste des échantillons zoologiques,- botaniques
et géologiques , recueillis à l'escale , en Norvège , aux Lofoten et au Spitzberg ,
déterminés par les collaborateurs de MM. les Professeurs Bouvier, St. Meu-
nier et Lecomte, dans les laboratoires de qui sont déposées ces collections.
Je ne dirai rien des Mammifères ni des nombreux Oiseaux rencontrés pen-
dant ce voyage, en raison de leur extrême banalité. A cette époque de
l'année, les bois des Rennes du Spitzberg sont recouverts de leur velours.
Le pelage des quelques Renards que nous avons pu voir était d'un gris
ardoisé relativement foncé; c'était un pelage de transition, plus sombre
que je ne l'avais observé autrefois en août dans les mêmes régions ; nous
n'avons d'ailleurs vu qu'un petit nombre de sujets.
I. ZOOLOGIE.
Crustacés et Acariens.
DÉTERMINÉS PAR M. SlG. TlIOR.
Copépodes.
Calanos finmarchicus Gun. — En face de la pointe Advent (Ice fjord,
Spitzberg), 19 juillet; île des Danois (Spitzberg septentrional), juillet.
Amphipod.es.
Gammarus locusta L. — Ile des Danois (Spitzberg septentrional), juillet:
Lodingen (I. Lofoten), \k juillet; Hœningsvoer (I. Lofoten), 1 k juillet.
Orchestia littorea Mont. — Digermùllen (I. Lofoten), \h juillet.
W H. Nbuvillb, Sur la Formaldéhyde. Bull. Soc Philom. Paris, 1898-1899,
p. 10'l.
— 567 —
Isopodes.
[mua marina Fabr. — Digermùllen (I. Lofoten), 16 juillet.
Schizopodes.
Mysis oculata Fabr. — lie des Danois (Spilzberg septentrional), juillet.
Acariens.
Bdella longicornis L. — Skans J3ay (Ice fiord), Spitzberg, 21 juillet.
Molgus littoralis L. — Sassen Bay (Ice fiord), Spitzberg, juillet; Diger-
mùllen (1. Lofoten), \k juillet.
Arachnides.
DÉTERMINÉES PAR M. SlMON.
Lephtiiyphantes sobria Thorell. — Pointe des Renards (Bell Sound),
Spitzberg, 18 juillet; Skans Bay (Ice fiord), Spitzberg, 21 juillet.
IIilaira glacialis Thorell. — Pointe des Renards (Spitzberg), 18 juillet;
un individu mâle.
La femelle seule était connue jusqu'ici. (Voir la note de M. Simon dans
ce même Bulletin. )
Coryphaeus spitsbergensis Thorell. — Pointe des Renards (Spitzberg),
18 juillet; Skans Bay (Spitzberg), 21 juillet.
Pardosa pullata Glerk. — Harstadt (I. Lofoten), i4 juillet; Digermùllen
(1. Lofoten), 1 k juillet.
Pardosa liguaria Glerk. — Lôdingen (1. Lofoten), \h juillet.
Xysticus cristatus Clerk. — Lôdingen (I. Lofoten), 1 h juillet.
Ougolophus alpinus Herbst. (Phalangide). — Digermùllen (I. Lofoten),
\k juillet; Lôdingen (1. Lofoten), \h juillet; Tromsodal (Norvège),
3o juillet; Hœningsvoer (I. Lofoten), 3i juillet.
Salticus scenicls Clerk. — Bergen (Norvège), juillet.
Coléoptères.
DÉTERMINÉS PAR M. P. LeSNE.
Dytiscidae.
Agabus Solieri Aube. — Digermùllen (I. Lofoten), 1 k juillet; Lôdingen
(I. Lofoten), 1 4 juillet.
Agabus sp. — Lôdingen (I. Lofoten), 1 h juillet.
Hvdroporus vittila Aube ? — Digermùllen (I. Lofoten), i/j juillet; Lôdin-
gen ( I. Lofoten) , 1 k juillet.
Hydraena sp. — Lôdingen (I. Lofoten), \k juillet.
— 568 —
Staphylinidae.
Trois individus provenant de la Tromsodal (Norvège), 3o juillet.
Elateridae.
Atiious sp. — Lôdingen (I. Lofoten), ik juillet.
Cryptohypnus sp. — Lôdingen (I. Lofoten), \k juillet.
Cantharidae.
Podabris alpinus Payk. — Tromsodal (Norvège), 3o juillet.
Hyménoptères.
PAR M. R. DU Bl'YSSON.
Formicidae.
Formica rufa L. — Digermûllen (I. Lofoten), \lx juillet.
Formica fusca L. — Digermiillen (I. Lofoten), 1 h juillet.
Mvrmica suLcmoDis Nyl. — Liidingen (I. Lofoten), \h juillet.
Leptothorax acervorum F. — Tromsôdal( Norvège), 3o juillet.
Ichneumonidae.
Pezomacius sp. — Digermûllen (I. Lofoten), i 4 juillet.
Hémiptères.
par M. René Gourteaux.
(ierris asper F. — Digermiillen (I. Lofoten), ih juillet: plusieurs larves
de Gervis, même localité.
Acanthocaris sp. ■ — Lôdingeu(I. Lofoten), 1 A juillet.
Cicadila Dahlboni Zelt. — Lôdingen (I. Lofoten), îk juillet.
A g allia limrata Kl. — Lôdingen (L Lofoten ) , ik juillet.
Dei.phax ligibrina Bohr. — Lôdingen (I. Lofoten), \k juillet.
En outre de ces échantillons zoologiques déterminés, nous en signalerons
un certain nombre encore à l'étude, parmi lesquels des Collemboles du
groupe des Anuridés, des Iclineumonidés (Pimpliuiens et Ichneumoniens),
des Névroptères (Phryganidés et Perlidés) et enfin des OEstrides (?) prove-
nant de la Tromsodal. Ces derniers sont très fréquents en certains points de
la Norvège ; dans la région de Tromsô par exemple , ils sont assez nombreux et
leurs atteintes sont assez profondes , pour entraîner une certaine dépréciation
des peaux de Rennes; les peaux de ces Cervidés provenant du Spilzberg
— 569 —
ont beaucoup plus de valeur que celles du continent, car, en raison de l'ab-
sence d'QEstrides an Spitzberg, clh-s ne portent jamais les marques pro-
fondes et nombreuses qui allèrent sensiblement les peaux «le Rennes <le
Norvège (1).
II. BOTANIQUE.
Phanérogames.
DÉTERMINÉES PAR M. DaNGUV.
Il faut distinguer dans cette liste deux tlores. L'une formée de plantes
saxicoles, plus ou moins xérophiles : c'est celle du Spitzberg; l'autre de
terrains plus profonds, souvent tourbeux : celle des Lofoten.
Renonculacées.
Ranunculos acris L. — Digermiïllen (Lofoten), i4 juillet 1906.
Ranunculus nivalis L. — Gap Thordsen (Ice fiord), Spitzberg, 2a juillet
1906; en face de la pointe Advent (Ice fiord), Spitzberg, 19 juillet
1906.
Papavéracées.
Papaver nudicaule L. — Pointe des Renards (Rell Sound), Spitzberg,
18 juillet 1906; en face de la pointe Advent (Ice fiord), Spitzberg,
19 juillet 1906; Sassen bay (Ice fiord), Spitzberg, 21 juillet 1 906; Cap
Thordsen (Ice fiord), Spitzberg, 22 juillet 1906.
Crucifères.
Gochlearia anglica L. — Baie de la Recherche (Bell Sound), Spitzberg,
18 juillet 1906.
Draba alpina L. — Pointe des Renards (Rell Sound), Spitzberg, 18 juillet:
M La liste des Diptères déterminés, qui m'est communiquée au dernier mo-
ment, comprend :
Scj'orrtsp., Sassen Bay (Ice Fiord, Spitzberg), 22 juillet; Chironomus sp.,
Pointe des Renards (Bell Sound, Spitzberg), 18 juillet; Limnobia sp., Harstadt
(Lofoten), ih juillet; Haematopota pluvialts L., Tromsôdal (Norvège), 3o juillet;
Leptis scolopacea F . , même loc; Rhamphomya sp., Tromsô (Norvège), 1 5 juil-
let; Hilara pilota Zett., même loc; Limosina sp., Digermullen (Lofoten), 1 h juil-
let; Anthomya radicum L., Tromsôdal (Norvège), 3o juillet; Aricia variabilis
Fall., même loc; Pollenia groenlandica Zett., Tromsô (Norvège), 3o juillet ;
îrichopareia séria Meig., Digermullen (Lofoten), 1/4 juillet. (Déterminations de
M. le Dr J. Vu.lenedve.)
— 570 —
Baie de la Recherche (Bell Sound), Spitzberg, 18 juillet; en face de la
pointe Advent (Ice fiord). Spilzberg, 19 juillet; Sassen bay (Icefiord),
ao juillet 1906; Gap Thordsen (Ice fiord), 21 juillet 1906.
Dkaka arctica Vahl. — En face de la pointe Advent (Ice fiord), Spilzberg,
19 juillet.
Draba fladnizensis Wulf. — Gap Thordsen (Icefiord), Spitzberg, 21 juil-
let 1906.
Cary ophy liées .
Lvchnis apetala L. — Sassen bay (Ice fiord), Spitzberg, 20 juillet 1906.
AiusTii m alpinum L. — En face de la pointe Advent (Ice fiord), Spitzberg,
19 juillet 1906; Cap Thordsen (Ice fiord), Spilzberg, 21 juillet 1906.
Aresaria verna L. (Alsine rubella Wahlbg). — En face de la pointe Advent
(Ice fiord), 19 juillet.
Arenaria scandinavica Sprgl. (Arenariu biflora Wahlbg.) — En face de la
pointe Advent (Ice fiord), 10 juillet.
Droséracées.
Drosera lomgifolia L. — Lodingen (Lofoten), \k juillet 1906.
Géraniacées.
Géranium sylvaticu.u L. — Digermïdlen (Lofoten), 1 A juillet 1901).
Légumineuses.
Trifouum pratense L. — Lodingen (Lofoten), îk juillet 1906.
Lotus corniculatus L. — Digermïdlen (Lofoten), ik juillet 190C; Diger-
miillen (Lofoten) [tourbières], xk juillet 1906.
Rosacées.
Rubus Chamaemorus L. — Digermïdlen (Lofoten), \h juillet; Lodingen
(Lofoten), \h juillet 1906.
Potentilla pulchella R. Br. — Sassen bay (Ice fiord), Spilzberg, 20 juil-
let 1906.
Geum rivale L. — Lodingen (Lofoten), ik juillet 1906.
Dryas octopetala L. — En face de la pointe Advent (Ice fiord), Spitzberg,
19 juillet 1906; Sassen bay (Ice fiord), Spitzberg, 21 juillet 1906.
Alchemilla alpina L. — Digermïdlen (Lofoten), 1 4 juillet 1906.
Saxifragées.
Saxifraga cernua L. — En face de la pointe Advent (Ice fiord), 19 juillet
190G; Cap Thordsen (Ice fiord), Spitzberg, 21 juillet 1906.
Saxifraga rivularis L. — Cap Thordsen (Ice fiord), Spilzberg, 21 juillet
190O.
— 571 —
Saxifraga flagellaris 11. Br. — Pointe des Renards (Bell Sound), Spitzberg,
18 juillet 1906; en face d<> la pointe Advent | Ice fiord), Spilzberg,
19 juillet 1 906.
Saxifraga hirculds fi. — ■ Cap Thordsen (Ice Qord), Spilzberg, '.>i juillet
1 906.
Saxifraga nivalis L. — Cap Thordsen (Ice Bord), Spitzberg, ai juillet
190G.
Saxifraga iukracikolia W. K. — Cap Thordsen (Ice fiord), Spitzberg,
21 juillet 1 906.
Saxifraga decipiens Ehrh. (S. groenlandîca L.). — En face de la pointe
\dvent (Ice fiord), Spitzberg, 19 juillet 1906; Cap Thordsen (Ice
fiord), Spitzberg, 21 juillet 1906.
Saxifraga decipiens Elirli. — Var. caespitosa forma uuijlora (S. eaespitosa
VVahlbg groenlandîca). — Cap Thordsen (Ice fiord), Spitzberg, 21 juil-
let 1906.
Saxifraga oppositifolia L. — Baie de la Recherche (Rell Sound), Spilzberg,
18 juillet 1906; Pointe des Renards (Bell Sound), Spilzberg, 18 juillet
1906), Sassen Ray (Ice fiord), Spilzberg, 20 juillet 1906.
Ombellifères.
Carum Garvi L. — Hardstadt (Lofoten), \h juillet 1906.
Gornacées.
Cornus suecica L. — Digermullen (Lofoten), 1 h juillet 1906.
Composées.
Apargia antumnalis Willd, var. asperîor Wahlbg. — Digermullen (Lofo-
ten), 1 4 juillet 1906.
Antennakia dioïca Gârtn. — Spitzberg (juillet).
Tricacées.
Arctostaphyllos alpina Spr. (Arbutus alpina L.). — Lôdingen (Lofolen),
ik juillet 1906.
Vaccinium vitis-idaca L. — Digermullen (Lofoten), îh juillet 1906.
Vaccinium iligixosum L. — Digermullen (Lofoten), 1/1 juillet 1906.
Primulacées.
Trientalis europaea L. — - Lôdiugen (Lofoten), \k juillet 1906; Diger-
mullen (Lofoten), 1 h juillet 1906.
Polémoniacées.
Polemomum pulchellum Rge. — Advent Bay (Ice fiord), Spilzberg,
19 juillet 1906.
— 572 —
Boraginées.
Mertensia maritima G. Don. — Advent Bay, en face de la pointe Advent
(Ice fiord), Spitzberg, 19 juillet 1906.
Scrophularinées.
Veromca serpyllifolia L. — Digermùllen (Lofoten), \h juillet 1906.
Melampvrum pratense L. — Lôdiugen (Lofoten), 1 k juillet 1906; Diger-
mùllen (Lofoten), 1 h juillet 1906.
Pedicularis hirsuta L. — En face de la pointe Advent (Ice fiord), Spitz-
berg, 19 juillet 1906; Sassen bay (Ice fiord), Spitzberg, 21 juillet
1906.
Lentibulariées.
Pinguicula vilgaris L. — Digermùllen (Lofoten) [tourbières], 1/1 juillet
1906; Lodingen (Lofoten), là juillet 1906.
Labiées.
Galeopsis tetrahit L. — Lodingen (Lofoten), 1 h juillet 190G.
Polygonées.
Polygonum viviparum L. — Digermùllen (Lofoten), \k juillet 1906.
Oxyria digyna Hill. — Pointe des Renards (Bell Sound), Spitzberg,
1 8 juillet 1 90G ; en face de la pointe Advent (Ice fiord) , 1 9 juillet 1 906.
Empétracées.
Empetrdm nigrum L. — Lodingen (Lofoten) [petits buissons], \k juillet
1906.
Bétulacées.
Betdla nana L. — Lodingen (Lofoten), \k juillet 1906.
Salicinées.
Salix polaris Wahlbg. — Pointe des Renards (Bell Sound), Spitzberg,
18 juillet 1906; en face de la pointe Advent (Ice fiord), Spitzberg,
19 juillet 1906.
Orchidées.
Satyrium viride L. (Orchis viridis Swarlz). — Lodingen (Lofoten),
i4 juillet 1906.
Orchis macolata L. (Orchis lapponica Loresl). — Lodingen (Lofoten),
\t\ juillet 1906.
— 573 —
Typhacies.
Si'argamum natans L. (2 minimum Bauh. — Heningsvoer (Lofoten i, 3i juillet
1906.
Graminées.
Phledm alpinumL. — Digermiillen (Lofoteo.), i A juillet n)o(i.
Aira caespitosa L., var. violacea. — Harstadl (Lofoten), i'i juillet 1906.
Poa tri via lis. — Harstadt (Lofoten), 1 A juillcl i<|o6.
Poa alpina L. var. vivipara. — Cap Thordscn (Ice liord), Spitzberg,
31 juillet 1006.
Poa anmia L. — Lôdingen (Lofoten), \h juillet 1906.
111. GÉOLOGIE.
Déterminations de M. Ramond.
Spitzberg.
1. Gneiss. — Ile des Danois.
2. Gneiss. — Ile des Danois.
3. Granit rose. — Ile des Danois.
h. Granit rose. — lie des Danois.
5. Pegmatite. — lie des Danois.
6. Quartz de filon avec sidérose altérée. — Fond de la baie de la Recherche
(Rell-Sound).
7. Quartz de filon avec sidérose altérée. — Fond de la baie de la Recherche
(Bell-Sound).
8. Grès quartzeux avec veine de quartz. — Fond de la baie de la
Recherche (Rell-Sound).
9. Quartz grenu et schiste. — Fond de la baie de la Recherche (Bell-
Sound).
10. Quartz blanc compact. — Fond de la baie de la Recherche (Rell-
Sound).
11. Calcaire compact grisâtre. — Fond de la baie de la Recherche (Bell-
Sound).
12. Lignite avec résine fossile. — Fond de la baie de la Recherche (Rell-
Sound).
13. Limonite. — Entrée du Rell-Sound, côte Sud près de la pointe des
Renards.
14. Argile ocreuse. — Entrée du Rell-Sound, côte Sud.
15. Argile durcie avec pyrite. — Skans Bay (Ice fiord).
1G. Calcaire corrodé grisâtre. — Pied du Mont-Temple (Ice liord).
— 574 —
17. Calcaire compact avec bivalves. — Gap Thordsen (Ice fiord).
18. Argile durcie avec pyrite. — Cap Thordsen (Ice fiord).
19. Gneiss rose. — Gap Thordsen (Ice fiord).
20. Gneiss. — Gap Thordsen (Ice fiord).
21. Gneiss avec filon de pegmatite. — Cap Thordsen (Ice fiord).
22. Grès quartzeux. — Roche encaissante du filon de houille exploité en
face de la pointe Advent, dans l'Advent Bay (Ice fiord) (1).
23. Lignite (jayet). — Couche superficielle de ce filon.
24. Houille. — Exploitée en face de la pointe Advent.
25. Anthracite. — Même exploitation.
Norvège et îles Lofoten.
26. Gneiss rose à grains fins. — Lôdingen.
27. Gneiss à gros grains. — Lôdingen.
28. Pegmatite altérée. — Lôdingen.
29. Dolomie bleuâtre. — Harstadt.
30. Chloriloschiste. — Harstadt.
31. Amphibolite. — Harstadt.
32. Gneiss à gros grains. — Harstadt.
33. Leplynite avec amphibole et chloritoschiste. — Harstadt.
34. Gneiss leptynoïde. — Harstadt.
35. Leplynite. — Harstadt.
36. Gneiss avec petits cristaux de pyrite. — Hœningsvoer.
37. Gneiss. — Hœningsvoer.
38. Gneiss. — Hœningsvoer.
39. Pegmatite rose. — Hœningsvoer.
40. Schiste chloriteux. — Hœningsvoer.
41. Gneiss à grains fins. — Digermiillen.
42. Syénite altérée. — Digermùllen.
43. Syénite. — Digermùllen kollen.
44. Gneiss. — Digermiillen.
45. Eclogite. — Digermiillen.
46. Quartz compact. — Digermiillen.
hl . Gneiss rose. — Digermiillen.
48. Gneiss leplynoidc. — Digermùllen.
49. Calcaire cristallin bleuâtre. — Tromsô.
50. Micaschiste avec grenats. — Tromsii.
51. Leptynite avec grenats. — Tromsodal.
M Deux exploitations de charbon fonctionnaient ace moment dans l'Iee fjord,
l'une à la pointe Advent même, l'autre en face. Elles existent d'ailleurs encore
et ravitaillent les baleiniers qui, depuis quelque temps, chassent très active-
ment dans les parages du Spitsberg. Y reverra-t-on un nouveau Smeerenburg?
— 575 —
52. Leptynite avec amphibole. — Tromsôdal.
53. Leptynite avec amphibole. — Tromsôdal.
5^i. Leptynite avec amphibole (au contact avec quartz compact |.
Tromsôdal.
55. Amphibole. — Tromsôdal.
50. Kclogite. — Tromsôdal.
Les Chats si\s queue en Toubaine.
Lettre de M. E.-G. Saint-Blaïncard.
«r Monsieur le Directeur,
frJe prends la liberté de vous écrire relativement à un article <pii a paru
dans le Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, n° •?, 1 900 , relatif aux Chats
sans queue (1). Je n'ai pas le plaisir de connaître son auteur, mais vou-
lais lui signaler qu'il en existe des groupes assez nombreux dans la va-
renne qui s'étend en bordure de la Loire entre Amboise et Vouvray.
tfj'en ai moi-même plusieurs exemplaires et, dans les portées que me
donnent'mes Chattes, il y a toujours majorité d'animaux présentant ce ca-
ractère. Il est pourtant rare que les mâles soient , chez moi , privés de cet
appendice, sans doute parce que les Chats du voisinage ne présentent pas
ce caractère.
ff Malgré donc les mésalliances, ce caractère se perpétue. Ce sont des ani-
maux, petits souvent, fort beaux comme robes, d'une intelligence très vive
et qui, plus que leurs congénères ornés de queues, paraissent s'attacher à
la personne et non pas seulement à la maison. Ils sont aussi très affec-
tueux et reconnaissent ceux qui les ont élevés après même un long temps
d'absence.
cr Nous avions emporté d'ici une Chatte tigrée, âgée d'environ un an et de-
mi, et nous la portâmes dans une propriété sise à Sèvres, 69, rue Ville-
d'Avray, où demeure l'été Mme Payen, ma belle-mère (tante de M.Léon Di-
guet du Muséum, explorateur au Mexique). Non seulement la Chatte s'est
attachée à sa nouvelle maîtresse, mais quand nous allons à Sèvres, elle ne
sait quelles caresses nous faire. Ces Chats, d'ailleurs, aiment suivre leurs
maîtres à la manière des Chiens.
ff Cette Chatte isolée, et seule de sa race, au milieu des Chats ordinaires
du pays, produit des Chats sans queue dans ses portées.
ffPour ceux qui dans ce coin de Touraine se perpétuent et forment des
W Dr Gustave Loisel, Les Chats anoures de l'ile de Man. IlitU. du Mita., 1906,
n° 2, p. 185-192.
— 576 —
familles, ils sont très nombreux, mais je ne connais pas d'autre localité
par ici où ils soient aussi groupés qu'à Noizay et dans la varenne de ce
pays.
<r Semblables aux Chats de l'île de Man , je me suis souvent demandé
s'ils ne provenaient pas de cette île. Le pays a eu des garnisons anglaises
et les troupes d'Angleterre, même à la guerre, aiment emporter des ani-
maux, familiers du régiment. Ne serait-ce donc pas à l'époque de l'occu-
pation anglaise qu'il faudrait fait remonter la présence de ces Chais de
l'île de Man dans notre pays et notre varenne?
«Si notre correspondant en désirait des exemplaires pour le Muséum ou
lui-même, je serais heureux de lui en offrir (,).*
Les grandes rêvions naturelles de la colonie du Dahomey
et dependances ^\
par M. H. Hubert.
M. le Directeur du Muséum m'ayaut fait l'honneur de me demander de
faire pour la première réunion des Naturalistes de cette année scolaire une
conférence relative au Dahomey, je me bornerai à indiquer ici les idées
générales exposées dans celte communication.
Je me suis proposé d'analyser les caractères principaux des pays que
j'ai traversés — compris sur plus de 7 degrés de latitude — et de mon-
trer que ces caractères venaient apporter uue démonstration des théories
géographiques modernes, c'est-à-dire qu'ils ne sont bien que la résultante
de deux systèmes de facteurs différents : la constitution géologique d'une
part, l'action des agents extérieurs d'autre part.
Les formations géologiques: comprennent trois séries distinctes'3'. La
première comporte des schistes cristallins (traversés de massifs et pointe-
ment éruplifs)et des quartzites, affectés les uns et les autres de plisse-
ments identiques (N.S. dans la partie méridionale , N.N.E.-S. S. W. au
Nord du 10" parallèle).
Les schistes cristallins affleurent d'une façon presque exclusive depuis le
(1) L'offre a été acceptée.
(2) 11 s'agit ici de la Colonie telle qu'elle était avant le décret du 2 mars 1907,
c'est-à-dire y compris les cercles du Gourma et de Say, rattaches aujourd'hui au
Haut-Sénégal et Niger.
W H. HuBEnT, Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, CXLV,
1907, p. 692-695.
— 577 —
7° parallèle jusque dans la région de [Candi, au Nord de laquelle ils sont
souvent, masqués par les formations postérieures. Les quartettes s'étendent
sur une largo bande qui traverse le Togo, après avoir sans doule pris
naissance au nord d'Accra (Goid Goasl). La longueur de celte bande, <pii
se prolonge obliquement au delà du Niger, dépasserai! ainsi 800 kilomètres,
dont près de lioo en territoire français.
La seconde série géologique est représentée par des grès continentaux
reposant en discordance sur les schistes cristallins :grh nïtceud? an Gourma,
grès argileux — et plus récents — de part et d'autre du Niger, depuis
Kandi jusqu'à Sansan-Haoussa.
Enfin les formations de la troisième série sont des dépôts crétacés ou plus
récents localisés dans la partie méridionale de la colonie, où ils occupent
une bande côlière de 5o a 100 kilomètres de large.
Les facteurs naturels susceptibles de modifier l'allure de ces formations
sont principalement les eaux (eaux atmosphériques, eaux courantes,
mer).
Les pluies sont localisées dans une partie de l'année (mars-novembre),
et chacune d'elles comporte un important volume d'eau ; d'où ruissellement
intense, exagéré encore par l'imperméabilité du sol. Aussi les cours d'eau
oul-ils un régime torrentiel marqué. 11 en résulte que les eaux de surface
(soit sauvages, soit canalisées) ont une force érosive remarquable dans
tout le pays.
L'action marine, au contraire, est très localisée.
Uhydrographie présente des caractères particuliers. L'orientation des
grands cours d'eau est toujours identique à celle des plissements. D'autre
part, comme il n'y a pas — ou très peu — de sources, les lignes de par-
tage sont déterminées par le ruissellement, c'est-à-dire qu'elles sont nor-
males à la direction des cours d'eau et des plissements. La première, située
entre le bassin du Niger et celui de l'Ouémé , se trouve à la hauteur du
10e parallèle; la seconde, entre le bassin du Niger et celui de la Volta. à
la hauteur du 1 2e parallèle.
Une seule artère échappe à ces règles : c'est le Niger lui-même, dont
l'orientation, dans la plus grande partie de la brandie descendante, est
constamment normale à celle des plissements. Mais alors l'influence de
ceux-ci se traduit par l'existence d'accidents nombreux (coudes, déviations ,
rapides, etc.) venant entraver le cours du fleuve.
L'action superficielle des principaux- agents naturels varie suivant les
diverses formations géologiques. 11 en résulte dans chaque cas un modelé
typique. On peut ainsi diviser les territoires parcourus en cinq grandes
régions naturelles, dont je décrirai brièvement les caractères.
Muséum. — xm. 3y
578
a. La région côtière.
C'est la région des formations sédimentaires récentes. Elle est recouverte
dans sa plus grande partie par ut) dépôt détritique aigilo-sablonneux [terre
de barre) analogue au lœss, nivelé par le ruissellement avec une grandi'
régularité. A l'Est et à l'Ouest, s'isolent en saillie deux plateaux couronnés
de grès ferrugineux récents. Au Nord, au contraire, s'étale une large bande
marécageuse, d'altitude très faible, traversant toute la colonie, de l'Est à
l'Ouest, et caractérisée par la présence, dans toute son étendue, d'une
assise de calcaire fossilifère dont les coquilles sont malheureusement indé-
terminables ; cette assise doit être rapportée soit au crétacé, soit — plus
probablement — à l'éocène.
Ainsi les variations de la topographie des diverses parties de cette région
sont en relation étroite avec les variations de la constitution géologique.
Elles sont évidemment dues à la façon différente suivant laquelle l'action
des eaux superficielles s'y manifeste.
En outre, l'action marine a déterminé la formation d'un cordon littoral,
isolant un important système lagunaire. Celui-ci comprend surtout de
larges artères parallèles à la côte et des lacs très étendus, lesquels repré-
sentent d'anciens golfes marins en partie comblés par les alluvions fluviales (1).
b. La région des schistes cristallins.
La région des schistes cristallins est une pénéplaine aux ondulations à
peine appréciables, sur laquelle sont disséminés de petits massifs et plus
souvent des chapelets de dômes isolés , disposés toujours suivant le sens des
plissements. Or l'action érosive des eaux superficielles permet seule d'ex-
pliquer un modelé aussi caractéristique. Elle est rendue plus évidente
encore par la dénudation de la surface et la régularité surprenante du
profil des dômes.
c. La région des quartzites.
La région des schistes cristallins est limitée au Nord par le massif de
l'Atacora et la vallée du Niger, qui se croisent à la manière des branches
d'un X.
L'Atacora correspond rigoureusement à la bande des quartzites. En ter-
ritoire français, il a de 5 à 80 kilomètres de large. Pris en bloc, c'est un
plateau limité de part et d'autre par une muraille verticale. Mais il est affecté
W C'est de l'un de ces lacs, le lac Allé, quo provient Pcnwu* braeilienm bal.,
espèce de Crevette non encore signalée au Dahomey, qui fait l'objet d'un com-
merce lociil trè- important. La détermination de cette m\wc m'a été obligeam-
ment donnée par M. le Professeur Bouvier.
— 579 —
par des accidents tectoniques nombreux, les uns parallèles â la direetioa
générale ((Ton la Formation de chaînons discontinus, surtout sur les bords
du massif), les autres perpendiculaires (d'où la formation de cluses). De
sorie <|iie l'ensemble rappelle, avec, des roches bien différentes, l'aspecl
caractéristique du Jura, dont il possède, sur une coupe, le prolil eu réduc-
tion (les hauteurs de l'Atacora français n'atteignant pas 800 mètres d'alti-
tude).
La rencontre de l'Atacora et de la vallée du Niger se fait dans la région
dite du W. Le lleuve s'y trouve plusieurs fois rejeté par les chaînons qu'il
ne peut traverser qu'à la faveur de cluses escarpées; il décrit ainsi une
série de coudes brusques qui reproduisent en plan le dessin d'un W.
Ici encore, le modelé particulier de l'Atacora est dû en grande partie à
la nature des roches qu'on y rencontre, très résistantes aux agents atmo-
sphériques.
d. LA VALL1ÎE DU Nl(iKli.
Dans la partie visitée — et la région du W exceptée — le lleuve s'est
creusé un lit dans le revêtement gréseux qui, même sur sa rive droite,
couvre une assez vaste superficie, puisqu'il s'étend, au Sud. jusque dans
la région de Kandi. Le lleuve a souvent atteint le sous-bassement de roches
cristallines dont les plissements normaux, à son cours, ont déterminé la
formation de rapides.
La caractéristique des plateaux de la vallée du Niger est leur aspect
tabulaire, mais à talus régulièrement incliné, ce qu'explique la nature de
leur ciment argileux.
c. Le Gourma.
Le Gourma est une région bien individualisée au Nord de l'Atacora,
marquée également par la présence de grès surmontant des schistes cris-
tallins et des roches éruplives. Mais les grès, nettement différents de ceux
de la vallée du Niger, forment un plateau aux parois abruptes et décou-
pées d'une façon très pittoresque.
Quant aux schistes cristallins et aux roches éruptives, ils constituent
encore une pénéplaine, mais celle-ci, remarquablement nivelée et basse, est
recouverte en grande partie d'alluvions argileuses sur lesquelles les rivières,
débordant en saison des pluies, donnent naissance à de vastes marécages.
Les différences relatives au modelé de ces cinq régions ne sont pas les
seules. On en constate de nouvelles lorsqu'on s'adresse au domaine hoin-
nique. Gomme presque toutes les espèces végétales sont sauvages, il est clair
qu'elles se développeront d'autant mieux que les conditions de milieu (sol,
climat) leur seront plus favorables. G'est ainsi qu'aux variations de confi-
guration viendront s'ajouter les yariations de la végétation, et celles-ci
39 .
— 580 —
auront souvent pour effet d'exagérer les différences d'aspect de chaque
région.
Au premier abord , il semble que les espèces animales échappent à l'in-
fluence des facteurs signalés précédemment. Il y a cependant un certain
nombre de ces espèces qui. ayant besoin de conditions physiques spéciales,
sont bien plus abondantes dans une région que dans une autre.
Enfin les hommes qui, dans ces pays, se trouvent avoir à assurer leur
existence par des moyens primitifs et à lutter en faisant directement usage
des éléments que la nature met à leur portée, se sont groupés, souvent à
leur insu, suivant des règles à peu près constantes : chaque race, suivant
ses aptitudes, son tempéramment, son évolution, s'installant dans une
région plus propice à son développement et tirant un parti considérable
des accidents naturels.
Je me borne à indiquer ici ces sujets, afin de montrer l'enchaînement
des questions scientifiques lorsqu'elles ont trait à un même pays.
En résumé, on voit que non seulement la constitution géologique et
l'action des agents extérieurs donnent bien aux diverses régions du Dahomey
leurs caractères propres, leur individualité, mais encore, le rf milieu') aiusi
créé a une inlluence directe sur l'évolution et la répartition d'un grand
nombre d'espèces organisées, et mêmes des races humaines. C'est pour-
quoi je pense que les voyageurs, avant d'aborder des sujets spéciaux,
doivent toujours s'attacher à la connaissance du rr milieu a dans lequel ils
poursuivent leurs recherches. Leurs intéressantes descriptions y gagneront
encore, s'il est possible, en harmonie et en clarté.
Puisqu'il m'est donné de parler de la mission scientifique dont j'ai été
chargé, je suis heureux de pouvoir en profiter pour exprimer ma respec-
tueuse reconnaissance envers M. le Gouverneur Liolard et envers M. le Pro-
fesseur A. Lacroix pour la sollicitude inlassable avec laquelle ils n'ont cessé
de me prodiguer leurs conseils et d'encourager mes efforts.
TABLE DES MATIERES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
TABLE ALPHABETIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉS.
Pages.
Achalme (D' P.) et Phisalix (Mme Marie). Noie relative à une épizootie
ayant sévi sur les Antilopes Nylgaut du Jardin des Plantes 996
■ — Note sur une épidémie d'origine alimentaire ayant sévi sur les Carni-
vores du Jardin des Plantes qui est due à un bacille anaérobie. . . . 465
Aixuaud (Cb.). Collections recueillies dans l'Afrique orientale anglaise.
(Liste et description des espèces nouvelles de Coléoptères Coccinel-
lides, par M. le Dr Sicard) 2,r)0
— (Description d'un Coléoptère Antbicide du genre Notoxus, parM.M.Pic). a5fl
André (Ernest). Collections recueillies par M. le baron Maurice de Roths-
child dans l'Afrique orientale anglaise. Insectes Hyménoptères : Mu-
tillides 3aG
Anthony (Dr R.). Présentation et don à la Bibliotlièque du Muséum de son
mémoire intitulé : Etudes et recherches sur les Edenlés tardigrades et
gravigrades , et d'une noie intitulée : Les affinités des Bradijpodidae
(Paresseux) et en particulier de rHEMiBiUDvncs Mareyi Anth. avec
les Hapalopsidae du Santa-Cnizien de l'Amériqiie du Sud ig5
— - De son mémoire intitulé : Une adaptation du thorax des vieillards aux
fonctions respiratoires 38 '1
— Un cas de siphon supplémentaire chez une Lntraria clliptica Lmck. . . 4 9 h
— La piscifacture du Turbot au Laboratoire maritime du Muséum (Sainl-
Vaast-la-Hougue). [Fig. ] 557
— (En collaboration avec M.Edmond Perrier.) Organisation d'une étude
générale du Plankton de la Raie de la Hougue. ( Fig.) 559
Auzat (D1) et Sukcouf (Jacques). Note sur le Gelechia ocellatella Royd
(Lépidoptères) i4i
Raer (G. -A.). La Faune de l'État de Goyaz (Rrésil). Notes de voyage 988
— Représentant de la Société entomologique de France à l'Inauguration
de la statue de Rernardin de Saint-Pierre 689
Rayet, Directeur de l'Enseignement supérieur. Délégation de M. le Ministre
de l'Instruction publique pour le représenter à l'Inauguration de
— 582 —
l'Exposition des collections rapportées de la République de l'Equa-
teur par le Dr Rivet, médecin de la Mission géodésique française. . 2 3o
Batet. Délégation de M. le Ministre de l'Instruction publique pour le repré-
senter à l'Inauguration de la statue élevée à Bernardin de Saint-Pierre
(Legs Potron) /182
Bbcouerkl (Jean), Ingénieur des Ponts et Chaussées, Assistant au Mu-
séum. Recherches sur les phénomènes magnéto-optiques dans les
cristaux (ire note) 36a
— (ac note) 469
Bernardin de Saint-Pierre. Inauguration de sa statue donnée au Muséum
par feu Eugène Potron 48a
Billard (Armand). Hydroïdes récoltés par M. Gh. Gravier à l'île de San
Thomé 97^1
Blarinohem (L.), Attaché au Laboratoire de culture du Muséum. Espèces
et variétés nouvelles de Mais obtenues après mutilation et distribuées
par le Muséum 83
Bois (D.), Assistant au Muséum. Un nouveau Cri.mm du Mozambique. . . hhh
Bonnet (D'Ed.), Assistant au Muséum. Note sur l'herbier de Desvaux. . . . 376
Boucher de Crèvecoeir et Lennel de la Farelle. Communication d'une
lettre de Lamarck à M. Boucher de Perthes 3oa
Bourgeois (Jules). Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale anglaise. Diagnose d'un Coléoptère du genre
Lycos. . 2Z1G
Boi'rgeois (Léon), Assistant au Muséum, Répétiteur à l'Ecole polytechnique.
Présentation et don à la Bibliothèque du Muséum de la notice inti-
tulée : Sur quelques instruments d'optique d'un usage courant dans les
laboratoires a34
Bourgeois (Lieutenant-colonel Robert), Chef de la Mission géodésique
chargée de mesurer l'axe du méridien de Quito. Exposition de col-
lections rapportées de la République de l'Equateur 1, iq3 et a3o
Routan, chef de la Mission scientifique permanente de l'Indo-Chine. Oi-
seaux envoyés en 1906 du Tonkin et de l'Annam (Catalogue dressé
par M. A. Menegaux) 6
■ — Poissons recueillis dans la baie d'Along au Tonkin (io3 espèces). Liste
et description des espèces nouvelles par M. le Dr Jacques Pellegrin. /199
Bouvier (E.-L.), Professeur de Zoologie au Muséum (Animaux articulés).
Crustacés décapodes nouveaux recueillis à Payta (Pérou) [fig. 1 à 3],
par M. le D' Rivet 1 1 3
— Instructions pour la récolte, la conservation et l'envoi des Animaux
articulés (Insectes, Mille-Pattes, Arachnides, Crustacés) destinés
au Muséum d'Histoire naturelle de Paris 38s
— Délégation pour représenter le Ministre, l'Académie des sciences et le
Muséum à l'inauguration du monument élevé à Rrive à la mémoire
de Latreille 689
— Sur le Commensalisme d'un Crabe portunien, le Lissocarcinus orbicu-
larii Dana 5o3
— Catalogue des Onyrhophores des collections du Muséum d'histoire na-
turelle de Paris 5 1 8
— 583 —
Buciiet (Gaston). Annonce d'envoi de collections d'histoire naturelle pro-
venant du Maroc 98
Bi 1 'ton. Désignation de M. Jean Carlus, sculpteur, pour exécuter la fonte
de la statue de ce naturaliste 97
Bdrr (Malcolm). Catalogue des Porficulides des collections du Muséum
( 1 " partie) 5o8
'Boisson (15. »u). Préparateur au Muséum. Insectes Hyménoptères de la
croisière de V Ile-de-France en Norvège et au Spitzberg 568
Caille, Chef de l'Ecole de Botanique. Envoi de quatre caisses de collec-
tions botaniques provenant de la Guinée française 3o4
Calmas (W.-T.). British Muséum (Natural History). Sur quelques Cuma-
cés des Côtes-de-France. (Fig. 1 à 8.) 116
Carias (Jean). Désignation par le Ministre de l'instruction publique de ce
sculpteur pour exécuter la fonte de la statue de Buffon 97
Cayla (Victor). Nomination de Boursier du Muséum A88
CiiAitcoT (Dr Jean). Spongiaires recueillies dans l'Antarctique (Description
d'espèces nouvelles de Pœcilosclérides par M. E. Topscnt) 09
— Aicyonnaires recueillis par l'expédition Cliarcot. [Liste et description
des espèces par M. Louis Boule. ] 437
— Liste et description d'espèces nouvelles d'Épongés calcaires par M. E.
Topsent 539
Chevalier (A.), Docteur es sciences, chef de la Mission Chari-Lac-Tchâd.
Siluridé nouveau rapporté du Foula-Djalon (Description par M. le
Dr Jacques Pellegrin) s3
— ' Nomination do Sous-Directeur du Laboratoire des Hautes-Etudes de
botanique 97
— Envoi de dix caisses de collections diverses provenant de ia Guinée
française 2a9
— Lettre adressée de Zaranou (Côte-d'I voire) a33
— Envoi de sept nouvelles caisses de collections diverses provenant de la
Côte-d'Ivoire 3o4
— Lettre adressée de Sassandra (Côte-d'Ivoire) 379
Chevrecx (Ed.). Diagnoses d'Amphipodes nouveaux recueillis dans les Pos-
sessions françaises de TOcéanie par M. L. Seurat, Directeur du Labo-
ratoire de recherches biologiques de Bikitea h 1 2
Chudeau (B.). Mollusques recueillis ou cours de son voyage à travers le
Sahara et le Soudan. (Description des espèces nouvelles par M. Louis
Germain. ) 269
Clément (A.-L.). Présentation et don pour la bibliothèque du Muséum de
l'ouvrage intitulé : L'Apiculture moderne, 70 éd a34
Colcanap (Capitaine). Commandant du Cercle de Mahafaly (Madagascar).
Envoi d'une collection de fossiles. (Étude par M. Armand Thé-
venin. ) 1 78
Cornu (Feu Maxime), Professeur de culture au Muséum. Introduction de
plantes à Madagascar. Leltre de M. Fauchère, Sous -Inspecteur de
l'Agriculture 38 1
Coquidé. Nomination de Boursier du Muséum 488
— 584 —
Gostantin (J.), professeur de Botanique au Muséum (culture). Le rôle du
Muséum à Madagascar. (Lettre adressée à M. Bois par M. Fauchère,
Sous- Inspecteur de l'Agriculture à Madagascar 3<St
CosTANiiN(G.)et Gallaud(E.-L.). Les Pentopetia malgaches de l'Herbier du
Muséum et la variation dans un genre exotique /i3g
Cottes (Capitaine). Poissons du Sud-Cameroun. (Liste dressée par M. le
Dr J. Pellegrin.) 3 1 g
Cocrteaox (Bené). Description d'un Hémiptère (Tcssaratominae) nouveau
du Mozambique 30
— Collection de M. le baron Maurice de Rothschild recueillie dans l'Afrique
orientale. Insectes : Hémiptères (Hétéroptères) nouveaux 337
— Insectes Hémiptères de la croisière de Y Ile-de-France en Norvège et au
Spitzberg • • • « 568
Coi bty (G.) et Embiiy (P.). Note sur un rocher gravé des environs d'Etam-
pes (Seine-et-Oise). (PI. Y.) 90
Coutières (H.), Professeur à l'École supérieure de Pharmacie do Paris.
Sur quelques Eucyphotes provenant de l'Expédition antarctique sué-
doise. (Fig.) 4o-7
Crkqui Montfort et Sénéchal de la Grange (Mission de MM. de). [Descrip-
tion des Coquilles recueillies dans l'Amérique du Sud par M. le Dr
Neveu-Lemaire , par M. Ed. Lamy] 53o
Cuvier (Georges). Notes intimes rédigées en 1 836 par le Dr Quoy pour
son ami J. Desjardins, de Maurice, publiées et commentées par
le Dr E.-T. Hamy 1
— Épilhalame composé par Luce de Lancival pour son mariage, commu-
niqué par le Dr E.-T. Hamy a
Dangdy (Paul), Préparateur au Muséum. Plantes récoltées par M. T. Obalskt
dans l'Amérique du Nord (Colombie britannique) 446
— Phanérogames de la croisière de Y Ile-de-France en Norvège et au Spitz-
berg SG?,
Darroux (G.) et Houabd (C). Annonce de la publication dans le tome IX
des Nouvelles Archives du Muséum de l'ouvrage intitulé : Galles de
Cynipides. Recueil de figures originales exécutées sous la direction
de feu le Dr Jules Giraud 48 1
Delille (Dr Fernand). Nomination de chevalier de la Légion d'honneur
(juillet 1907) 488
Deniker (J.), Bibliothécaire du Muséum. Annonce le don fait à la biblio-
thèque du Muséum par M1" Bichard : i° des manuscrits du Dr
Achille Richard, Professeur à la Facullé de médecine et Aide-natura-
liste au Muséum; 20 des carnets de voyage aux Antilles et de notes
diverses de Louis-Claude Bichard, Membre de l'Institut; 3° des
dessins originaux des études de ces deux botanistes et des 5o plan-
ches inédites destinées à illustrer YOrchidographie mexicaine non
publiée; 4° du journal du voyage du D* A. Petit en Abyssinie 3o4
Desplagnes (Lieutenant), chargé de Mission dans la Haute-Guinée. Envoi
d'une caisse d'échantillons destinés au Laboratoire de Minéralogie. . 384
Donzelot. Nomination de Boursier du Muséum 488
— 585 —
Di i.aiii» ( Mnrcd ). Recherches sur le genre Oxeba (Verhénacécs) 70"
- — Les Caféiers sauvages de Madagascar 379
— Sur In détermination du Sakoa a83
- — Discussion de quelques espèces du genre Illipe 45)
— Sur quelques Dasyaulus nouveaux d'Indo-Chine 456
— Sur quelques espèces nouvelles du genre Moiioniua 5/19
Dubabd (Marcel) et Ererhardt (Philippe). Sur un arbre à caoutchouc du
Tonkin .r)f)i
DncBBMin (M",e veuve) et son (ils. Représentant la famille de feu Eugène
Potrou, donateur de la statue de Bernardin de Saint-Pierre, à l'inau-
guration du monument 38n
Eberhardt (Philippe). Sur un procédé permettant de préserver les planta-
tions d'arbres des ravages causés par les larves d'insectes 43
Ebebhabdt (Philippe) et Dubard (Marcel). Sur un arbre à caoutchouc du
Tonkin 55 1
Expédition antarctique suédoise. (Description de quelques larves d'Eocï-
piioTKS [Crustacés], par M. H. Coutière) '107
Exposition coloniale de Marseille. Envoi d'une collection de Poissons. (Etude
du genre Ptychochbomis, par M. le D' J. Pellegrin) 3->3
Faucuère, Sous-Inspecteur de l'Agriculture à Madagascar. Lettre adressée
à M. Bois : Le rôle du Muséum à Madagascar 38 1
— Nomination de Correspondant du Muséum 4 87
Felsche (Cari) de Leipzig. Collections de M. Maurice de Rothschild re-
cueillies en Abyssinie et dans l'Afrique orientale anglaise. Insectes :
Scarabéides. Description d'une espèce nouvelle d'Oxins 29
Fondation de la Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle. Premiers articles des statuts . 48 '1
Foret (en collaboration avec M. Gagnepain). Flore générale de V Indo-Chine ,
tome 1 489
Cadeau de Kerville (Henri). Mollusques recueillis pendant son voyage en
Khroumirie. (Liste et description d'espèces nouvelles par M. Louis
Germain.) i54
Gagnepain (F.). Nomination de Préparateur à la chaire de Botanique (Pha-
nérogamie) 77
— [En collaboration avec M. Foret.] Flore générale de Vhdo-Chine,
tome 1 489
Gallaud (E.-L.) [en collaboration avec M. Costantin]. Les Pe>topetia
malgaches de l'Herbier du Muséum et la variation dans un genre
exotique 43g
Gallois (Edme), Interprète attaché à l'Ambassade française au Japon. In-
sectes Coléoptères recueillis au Japon. (Liste et description d'espèces
nouvelles de Coccinellides, par M. le Dr Sicard.) 910
Geay (F.). Fossiles rapportés de Madagascar. (Note par M. Armand
Thévenin.) 85
— 586 —
Ge*v(F.). Oiseaux rapportés en 1906 du Sud-Ouest de Madagascar. (Liste
par M. A. Menegaux. ) 1 o4
— Poissons recueillis à Madagascar. (Liste et description d'une espèce
nouvelle, par M. le Dr J. Pellegrin.) 201
— Insectes rapportés de Madagascar. (Diagnose d'un Coléoptère Bostric bide
du genre Apate, A. Geayi nov. sp., par M. Pierre Lesne) 3a4
— Tnsecles recueillis à la Guyane française. (Etude des Coléoptères Bos-
trichides , par M. P. Lesne. ) 307
Geikie (Archibald), Secrétaire de ia Royal Society à Londres. Nomination
de Correspondant du Muséum 487
Gérard. Nomination de Boursier du Muséum (Bourse de voyage) 488
Germain (Louis). Sur quelques Mollusques rapportés de la Bépublique de
l'Equateur. (Fig. 1 à 3.) [Mission de M. le Dr Bivet.] 59
— Contribution à la Faune malacologique de l'Afrique équatoriale. I\.
Mollusques nouveaux de l'Afrique centrale 64
— — X. Mollusques nouveaux du Tcbad (Mission Cbudeau). [Fig. 19
à 23. ] 969
— — XL Mollusques recueillis par le DrDecorse en divers points de l'Afrique
centrale. (Fig. ih à 26.) 343
— — XII. Sur quelques Mollusques du Congo, recueillis par M. E. Boubaud.
(Fig. 27 à 29.) 425
— Liste des Mollusques recueillis par M. H. Gadeau de Kerville, pendant
son voyage en Kbroumirie 1 54
— Note sur la présence du genre jEther 11 dans les rivières de Madagascar. 22 5
Giraud (D1 Jules). Publication , par MM. G. Darboux et C. Houard, des
planches contenant les figures originales de Galles exécutées sous sa
direction et données au Muséum par son fils 48 1
Glaziod. Don de son herbier, constitué au Brésil par sa fille, Mme Simart. 229
Gravier (Ch.), Assistant au Muséum. Sur un Coléoptère (Sphenophorus
striatus Fab.), qui attaque les Bananiers de San Thomé (Golfe de
Guinée) 3o
— Sur les Annélides polychètes recueillies par l'Expédition antarctique
française ( Terébelliens , Serpuliens) 46
— Observations biologiques sur la larve d'un Papillon (Zeuzera sp. ?) qui
attaque les Cacaoyers à San Thomé (Golfe de Guinée) i3g
— Coquilles marines recueillies à l'île San Thomé (1906). [Liste des
espèces, dressée par M. Edouard Lamy.) 1 'i.>
— Sur un genre nouveau de Pennatulidé (Mesoblemnon nov. g. gracile
nov. sp. ) 1 5g
— Sur les Pennatulidés de la famlile des Kophobelemnonidœ koliiker. ... 1O1
— Sur quelques Parasites des Cacaoyers à San Thomé (Golfe de Guinée). 21 3
— La Méduse du Tanganyika et du Victoria Nyanza; sa dispersion en
Alrique. ( PI. IV. ) 218
— Sur quelques Parasites des Caféiers à San Thomé (Golfe de Guinée) . . 266
— Hydroïdes récoltés à l'île de San Thomé. (Liste des espèces dressée par
M. Armand Billard.) 374
— Sur un nouvel Alcyonidé du Golfe de Tadjourah (Sarcophytum myce-
toides nov. sp.) 33i)
— 587 —
GnAviKi; ( ( -li . ). Note sur quelques Coraux des récifs «lu golfe de Tadjourah. 33g
— Sur quelques maladies des Quinquinas à San Thomé (Golfe de Guinée). 356
— Sur quelques Alcyonaires du /jolie de Tadjourah 43o
— Sur la biologie d'un Alcyonidé (Sarcophytum mycetoîdei Gravier) du
golfe de Tadjourah 5>3/i
— Compte rendu du 7" Congrès international de Zoologie tenu à Boston
( Mass.) en août 1 907 h%k
— Sur les Annélides polychètes rapportés par M. le Dr Rivet, de Payta
(Pérou) • 5a5
Gravot (Dr), Membre de la Mission du Sud-Cameroun. (Etude des
Apocynacées productrices du caoutchouc, envoyées du Gabon septen-
trional , par M. Henri Hua.) 4'i8
Gréiiant (Nestor), Professeur au Muséum. Recherche et dosage du formène
cl de l'oxyde de carbone dans l'atmosphère des mines de houille. . 308
GnouvELLE (Antoine). Clavicornes nouveaux recueillis en Perse par M. de
Morgan 5of>
GuiLLAiiMiN. Les faisceaux anormaux chez les Canarium et genres affines... 553
IIamelin (Lucien). Les marnes sannoisiennes de Villejuif (Seine) 358
Hasiy (Dr E.-T.), Membre de l'Institut, Professeur auMuséum. Présentation
et don à la Bibliothèque du Muséum, d'une brochure intitulée :
Noies intime* sur Georges Cuvier, rédigées par le Dr Quoy 1
— Epithalame composée par Luce de Lancival pour le mariage de Georges
Cuvier a
— Nouvelles découvertes de l'âge de pierre à la Côte d'Ivoire h
— Nomination à l'Académie royale des sciences de Suède comme Membre
étranger
— Chirac et la salle des squelettes du Jardin du Roi (1781) 10s
— La généalogie de Lamarck &8()
Hariot (P.). Excursion algologique du Laboratoire de Cryptogamie à
Tatihou. ( Saint- Vaast-la-Hougue.) 35a
— Présentation et don à la Ribliothèque de l'ouvrage intitulé : Instructions
pour la récolte des Cryptogames cellulaires 38A
IIarmand (Jules). Ambassadeur honoraire. Insectes Coléoplères recueillis au
Japon. (Liste et description d'espèces nouvelles de Coccinelhdes par
M.leDrSicard.) 210
Haug, Missionnaire protestant. Nomination de Correspondant du Muséum. 3oA
Haun (A.), Attaché au Muséum. Notice sur l'origine du peuple Soùghays
(habitants de ia région de Tombouctou et des bords du Niger). . . . 28G
Hua (Henri). Apocynacées productrices de caoutchouc du Gabon septen-
trional (d'après les échantillons du Dr Gravot) A 'iS
Hubert (H.). Les grandes régions naturelles de la colonie du Dahomey et
dépendances &7'>
Huerre. Nomination de Boursier du Muséum 488
Iciies (L.). Présentation et don à la Bibliothèque du Muséum, par l'entre-
mise de M. A.-L. Clément, du Boletin del Ministerio de Agricultura
n° 5, t. VII, 1906; Buenos-Aires , 1906. (Description de 5 Diptères
nouveaux du Cliaco austral. Etude sur la destruction des Cochenilles.) 2.35
— 588 —
Ihering (Von), Directeur du Musée de San Paulo (Brésil). Visite au
Muséum et présence à la Réunion des Naturalistes du Muséum
(af) juin 1907)
Institution Carnegie, de Washington. Echange de publications avec celles
du Muséum 38A
Joubin (L.), Professeur de Zoologie. Lecture d'une lettre de Lamarck à
M. Boucher de Perthes 3oa
— Lamarck, d'après la correspondance de son fils Guillaume de Lamarck :
Lettre de M. de Lamarck, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,
en retraite, à son fils, Lieutenant de vaisseau , commandant la canon-
nière la Surprise 375
(Jocbin L.). Délégation de M. le Ministre de Tln^ruction publique pour le
représenter au Congrès des pèches de Bordeaux (sept. 1907) 38 '1
Kollmann. Nomination de Boursier du Muséum /188
Kûnckel d'Hercilais (Jules), Assistant au Muséum. Présentation et don à
la Bibliothèque du Muséum de son ouvrage intitulé : Les Invasions
des Acridiens, vulgo Sauterelles, en Algérie, t. I, 1893-1906 99
Labroy (Oscar-Henri-Joseph), Chef des Serres, sa Mission au Brésil
(Manaos) terminée, reprend ses fonctions au Muséum 1
Lamarck (J.-B.-P.-A.). Lettre adressée à M. Boucher de Perlhes 3oa
— Lamarck d'après la correspondance de son fils, Guillaume de Lamarck :
Lettre de M. de Lamarck, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,
en retraite, à son fils, Lieutenant de vaisseau, commandant la canon-
nière la Surprise 37 5
— Sa généologie, par M. le Dr E.-T. Hamy 48g
Lamarck (Mme veuve Eugène de). Communication d'une lettre de Guillaume 375
de Lamarck à son fils Eugène de Lamarck 37.")
Lamarck (Guillaume), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Lettre à
son fils Eugène de Lamarck 07**
Lamy (Edouard). Liste des Coquilles marines recueillies par M. Ch. Gravier
à l'île San Thomé ( J906).
l'if)
— Coquilles marines recueillies par M. le Dr Neveu-Lemaire, pendant la
Mission deCréqui Montfort et Sénéchal de la Grange dans l'Amérique
du Sud (1903), 1" mémoire 53o
Lapodge (G. de). Collections recueillies par M. de Morgan dans le Nord de
la Perse. Insectes Coléoptères Carabides : Calosomes et Carabes. ... ia4
Lvtreille. Les débuts d'un savant naturaliste, le Prince de V Entomulogie ,
Pierre-André Latreille , à Briee, de 176*3 à 1798, par M. de Nussac 98
— Inauguration du monument élevé à sa mémoire dans la ville de Brive.. 48a
Lavtchinski (Dr), Attaché au port de Vladivostock. Offre de son concours
aux naturalistes français qui voudraient l'accompagner dans sa mission
au Kamtchatka 9°
Le Cerf (Ferdinand-Louis). Délégation de Préparateur au Laboratoire
d'Entomologie, en remplacement de M. Poujade ^187
Lecomte (H.), Professeur de Botanique au Muséum (Phanérogamic). Le
Père Soulié, Missionnaire 38o
— 589 —
Lecomte(IL). Présentation du lome I" de la Flore générale de l'Indo-Chine,
publiée sous sa direction ot rédigée par MM. Foret <-t Cagnr.pain . . A89
— Observations sur les Sabiacées .Vi '\
Le Moui.t. Insectes recueillis à la Guyane française. (Etude des Coléop-
tères Bostrichides , par M. P. Lesne.) 307
Lknnel de la Fabellb et Boucher de Cbevbcosua. Communication d'une
lettre de Lamarck à M. Bouclier de Pcrtbes 3oa
Lépinay (L.), Médecin vétérinaire, Professeur à l'Ecole de Psychologie.
Psycbologie des Poissons. Quel<|ties anecdotes. Observations faites au
laboratoire de Tatihou '17G
Lesne (Pierre), Assistant au Muséum (Entomologie). Note sur les Coléop-
tères Bostrycliides de la Guyane française. (Fig.) 207
— Diagnose d'un Coléoptère Bostrychide de l'Amérique du Nord
( Scobicia arizonica nov. sp. ) 2 kk
Lesne (Pierre). Mission de M. F. Geay à Madagascar. Diagnose d'un Co-
léoptère Bostrychide du genre Apate (A. Geayi nov. sp.) 3a '1
— Note sur les Coléoptères Elatérides du type Paradoxok Fleut. (Fig.) . . 618
— Insectes Coléoptères de la croisière de Y Ile-de-France en Norvège et au
Spitzberg 007
— Délégation de la Société entomologique de France pour la représenter
à l'inauguration du monument élevé à Brive à la mémoire de Latreille. 220,
Léveillé (Albert). Collections recueillies par M. E.-B. Wagner au Brésil et dans
la Bépublique Argentine (Chaco austral). Coléoptères Temnochilides. 267
Linné. Désignation de M. le Professeur Mangin comme Délégué du Muséum
aux fêles scientifiques données à l'occasion du deuxième centenaire
de ce naturaliste 229
— Lecture de l'adresse lue par M. le Professeur Mangin à Upsal, lors de
la célébration du deuxième centenaire de ce naturaliste 3oi
— Les fêles du bi-centenaire de Linné à Upsal et à Stockholm (mai 1907),
par M. L. Mangin, Délégué du Muséum national d'Histoire naturelle. 371
Loisel (D1 Gustave). Directeur du Laboratoire d'Embryologie générale et
expérimentale à l'Ecole des Hautes-Études. Les Chats anoures de l'île
de Man i85
Lucet. Nomination comme Assistant de la chaire de Physiologie comparée . h%h
Lcchaire, Beprésentant de l'Académie des sciences morales et politiques à
l'inauguration de la statue de Bernardin de Saint-Pierre 48a
Malard (A.-Eug.). Sur la présence à mer basse de Corymorpha nutans
Sars sur une plage de l'île Tatihou 563
Mangin (L.), Professeur de Botanique (Cryplogamie). Délégation pour
représenter le Muséum aux fêtes scientifiques données à Upsal, à
l'occasion du deuxième centenaire de Linné 329
— Lecture de l'adresse lue à la première réunion des savants venus à
Up9al pour célébrer le deuxième centenaire de Linné 3oo
— Les Fêtes du bi-centenaire de Linné à Upsal et à Stockholm (mai 1907). 371
Mangin (L.) et Hariot (G.). Présentation et don à la Bibliothèque du
Muséum du mémoire intitulé : Sur la maladie du Rouge du Sapin
pectine dans lajorét de la Satine (Jura ) 38i
— 590 —
Mangin (L.) et Hariot (G.). Nomination de Commandeur de deuxième
classe de l'Etoile polaire - 688
Menegaix (A.). Catalogue des Oiseaux envoyés en 1906 du Tonkin et de
l'Annam par M. Routan o
— Liste des Oiseaux rapportés en 1906 par M. Geay, du Sud-Ouest de
Madagascar 1 0 h
— Ornithologie : Renseignements pratiques.
I. Manière de prendre les mensurations. ( Kig. 1 à 5.) 19G
II. Étiquetage et récolte 287
III. Ternies employés en français, en latin, en allemand, en
anglais, en italien et en espagnol pour la description des Oiseaux.
(PI. III.) 3o3
— Catalogue des Oiseaux rapportés par M. et M. Pli. de Vilmorin. ( PI. 1.). 385
— Oiseaux de la Guyane donnés au Muséum par M. Rey, Gouverneur des
colonies. ^9*^
Meunier (Fernand). Un Odonaptère du Rliétien (Lias inférieur) de Port-
Mouchard dans les Arçures (Jura). [Fig.] 5 a 1
— Un nouveau Protoblattinb du Stéphanien de Commentrv. ( Pig. ) ">;>3
Meunier (Stanislas), Professeur au Muséum. Présentation et don à la bi-
bliothèque du Muséum, de l'ouvrage intitulé : Catalogue de la Collec-
tion de Géologie expérimentale du Muséum 5g3
Mixgald (Galien). La Protection du Castor du Rhône hoh
— Nomination de correspondant du Muséum «87
Morgan (De). Collections recueillies en Perse. (Liste et description des es-
pèces nouvelles de Coléoptères : Lampyrides, par M. E. Olivier). . . 28
— Collections recueillies dans le Nord de la Perse. (Descriptions des \a-
riélés nouvelles de Coléoptères : Carabides, Calosomes et Carabes.). 12/1
— Collections recueillies en Perse. ( Description de Coléoptères Clavicornes,
par M. Antoine Grouvelle) 5o6
Moutet ( D' ). Sur la Piqûre des Scorpions tunisiens 27
Nedville (H.). Arachnides recueillis au Sptizberg en juillet 1906. (Liste
des espèces dressée par M. Eng. Simon.) .^ 5o6
— Collections recueilles au cours de la croisière de Y Ile-de-France en
Norvège et au Spitzberg (juillet 1906). — I. Zoologie. Crustacés et
Acariens, par M. Sig. Thor-, Arachnides, par M. E. Simon , Coléoptères
par P. Lesne; Hyménoptères, par M. R. du Ruysson ; Hémiptères, par
M. René Courleaux. — IL Rotanujue. Phanérogames, par M. Paul
Danguy. — III. Géologie, par AI. Ramond 564
Neveu-Lemaire (Dr). Coquilles marines recueillies pendant la Mission de
Créqui Montfort et Sénéchal de la Grange dans l'Amérique du Sud
[ 1903]. (Liste des espèces dressée par M. Ed. Lamy.) 53o
Nussac (C. de). Présentation et don à la Bibliothèque du Muséum de son
ouvrage intitulé : Les débuts d'un savant naturaliste, le Prince de
l'Entomologie, Pierre-André hatrcill1 . à Brive, de 17G9 à 1798... 98
Obalski (T.). Plantes récoltées dans l'Amérique du Nord (Colombie bri-
tannique). [Liste dressée par M. Paul Danguv.j Mb
— 591 —
Olivier (Ernest). Collections recueillies en Perse par M. de Morgan.
Insectes Coléoptères : Lampyrides a8
Obbioni (II. (F). Goilections recueillies par M. le B°" Maurice de Roth-
schild dans l'Afrique orientale. Insectes Coléoptères : Oiithopha-
gides 128
Pàucot (R.), Boursier de Doctorat. Sur quelques Diaspinées des Serres du
Muséum k a a
Pécaud, Vétérinaire militaire. Diptères Tabanidcs recueillis à Khali (Sou-
dan). Communiqués par M. le Dr Laveran 1 h'6
Pellegrin (Dr .lac(pucs). Siluridé nouveau du Foula Djalon a3
— - Characinidcs américains nouveaux 25
— Liste des Poissons recueillis à Madagascar par M. F. Gcay. Description
d'une espèce nouvelle 201
— Poissons du Sud-Cameroun recueillis par la Mission Cottes 3iy
— Sur le genre Ptychochromis et la division des espèces 3a a
Pei.legrin (Dr Jacques) et Caïla (Victor). Présentation et don à la Biblio-
thèque du Muséum de l'ouvrage intitulé : Zoologie appliquée en
France et aux Colonies 384
Pellegrin (Dr Jacques). Poissons du Tonkin recueillis par la Mission per-
manente française en Indo-Chine. . .' /icm
Pelliot-Vaillant. Mission dans l'Asie centrale. Nouvelles données par M. le
Professeur L. Vaillant 2 , 379 et '187
Pelodrde. Nomination de Stagiaire du Muséum /188
Perrier (Edmond), Membre de l'Institut, Professeur au Muséum (en
collaboration avec M. R. Anthony). Organisation d'une Etude générale
du Plankton de la baie de la Hougue 5r>n
Perrier de la Bathie. Envoi de fossiles des terrains secondaires de Mada-
gascar (Études, par M. Armand Thévenin) 88
Petit (Dr A.). Don par M1Je Bichard de son Journal de voyage en Abvs-
sinie et de ses manuscrits 3o5
Petit (Charles -Paul -Michel). Nomination de Correspondant du Mu-
séum Zi 87
Pettit (Dr Auguste). Sur la musculature du rein de l'Eléphant d'Afriqne
(Elephas [LoxodonJ ajricanus Blumb) •>:;.">
Phisalix (M"10), Chef-Adjoint des travaux de Pathologie du Laboratoire
colonial. Sur une Septicémie du Casoar o3
— Autopsie de l'Eléphant Sahib, mort au Muséum le 29 janvier 1907. . 18a
M™' Puisalix et Achalme (Dr P.). Note relative à une épizootie ayant sévi
sur les Antilopes Nylgaut du Jardin des Plantes 396
— Note sur une épidémie d'origine alimentaire ayant sévi sur les Carni-
vores du Jardin des Plantes et dus à un Bacille anaérobie 465
Pic (Maurice). Collections recueillies par M. le B°" Maurice de Rothschild.
Insectes Coléoptères : Malachides; Anthicides; Lariides i33
— — Coléoptères du genre Scraptia 2 55
— Voyage de M. Ch. Alluaud dans l'Afrique orientale. Description d'un
Coléoptère Anlhicide du genre Notoxcs 20&
PiRouTET. Nomination de Boursier du Muséum 488
— 592 —
Potron (Eugène), Donateur de la statue de Bernardin de Saint-Pierre
érigée au Muséum 48a et 483
Poujade (G.-A.), Préparateur à la Chaire d'Entomologie. Admission, sur
sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite (irr février 1907). 1
Ouinette de Rochemont, Ingénieur représentant le Service des Phares à
l'Inauguration de la statue de Bernardin de Saint-Pierre 48a
Quov. (Dr). Notes intimes sur Georges Guvier, rédigées pour son ami
J. Desjardins, de Maurice, publiées et commentées par le Dr E.-T.
Hamy , 1
Ramond, Assistant au Muséum. Roches du Spitsberg, de la Norvège et des
îles Lofoten recueillies par M. H. Neuviles au cours de la croisière
de Y Ile-de-France 5^3
Raveret-Wattel (C), Directeur de la Station aquicolc du Nid-du-Verdier,
près Fécamp. Présentation et don à la Ribliothèque du Muséum
de l'ouvrage intitulé : La Pisciculture , le Repeuplement des eaux et
l'Exploitation des étangs 1 q5
Reuimbart (Dr). Collections recueillies par M. le Ron Maurice de Rothschild
dans l'Afrique orientale. Description d'Insectes Coléoptères : Dytis-
cides et Hydrophilides 1 aG
Richard (M"''). Don à la Bibliothèque du Muséum : i° des manuscrits du
Dr Achille Bichard; a0 des carnets de voyage aux Antilles de Louis-
Claude Richard, Membre de l'Institut; 3° des dessins originaux des
études de ces deux Botanistes et de 5o planches inédites destinées
à illustrer Y Orchiilographie mexicaine, non publiée; 4° du journal de
voyage du I)r A. Petit en Abyssinic 3o4
Richard (Dr Achille), Professeur à l'Ecole de Médecine et Aide-Naturaliste
au Muséum. Don par M"° Richard de ses manuscrits et de ses dessins
originaux (5o planches d'Orchidées) 3o4
Richard (Louis-Claude), Membre de l'Institut. Don par M11' Richard à la
Ribliothèque du Muséum des carnets de son voyage aux Antilles et
notes diverses 3o4
Rivet (Dr), Médecin de la Mission géodésique française chargée de mesurer
l'arc du méridien de Quito. Collections recueillies à Payta (Pérou).
[Liste et description d'espèces nouvelles d'Annélides polychètes pur
M. Ch. Gravier.] 5a5
— Collections recueillies à Payta (Pérou). [ Description de Crustacés déca-
podes nouveaux par M. E.-L. Rouvier. ] 1 13
— Collections rapportées de la République de l'Equateur. (Liste et descrip-
tion d'espèces de Mollusques nouvelles, par M. Louis Germain.). . . 5a
— Inauguration de l'Exposition des collections rapportées de la Répu-
blique de l'Equateur 1 g3 et a3o
Romeu (A. de), Chef de travaux au Laboratoire colonial du Muséum. Sur
les roches éruptives rapportées par le Capitaine Théveniaut, de
l'Adrar 179
— Mission gratuite au Canada (Arrêté ministériel du 20 juin 1907). . . . 384
— 593 —
Rothschild (B°" Maurice de). Collections recueillies en Abyssinie et dans
l'Afrique orientale anglaise. (Description d'une espèce nouvelle de
Coléoptères Scarabéides du genre Onitis par M. Cari Felsche.) .... 29
— Collections recueillies dans L'Afrique orientale. 1 Description des espèces
nouvelles d'Hyménoptères: Braconides, par \l. Gy. Szépligeti.).. .. W
— — (Description des Coléoptères: Dyliscideset Hydrophilides nouveaux,
par le l)r Régimbart.) 126
— — (Description des Coléoptères: Ontliophagides, par M. II. d'Orbigny.). 128
— — (Description d'Insectes Coléoptères nouveaux : Malachides; Anlhi-
cides; Lariidcs, par M. Maurice Pic.) i33
— — (Description des espères nouvelles d'Hyménoptères : Iclineumonides,
par M. Gy. Szépligeti.) 1 36
— Collections recueillies dans l'Afrique orientale anglaise. ( Diagnose d'un
Coléoplère du genre Lycus, par M. Jules Bourgeois.). 266
(Liste et description de Coléoptères : Coccinellides, par M. le Dr Si-
card.) aôo
— — Coléoptères du genre Schaptia, par M. M. Pic 255
— — Description de Névroptères nouveaux, par M. le Dr H.-W. van der
Weele 2 50
— — Description d'une espèce nouvelle de Mutillide, par M. Ernest
André 326
— — Description d'Hémiptères Hétéroptères nouveaux, par M. René
Courteaux 327
Roubaud (E.). Mollusques recueillis au Congo français. (Liste et description
des espèces, par M. Louis Germain.) &25
Roule (Louis), Professeur à la Faculté des sciences de Toulouse. Notice pré-
liminaire sur les Alcyonaires de l'Expédition Charcot 687
Rousseau , Jardinier à Montigny-Lencoup. Lettre relative au Cèdre du Liban
de Montigny-Lencoup, frère de celui qu'on admire au Jardin des
Plantes. (Histoire de l'introduction et indications bibliographiques.). 488
Sacleux (R. P.), Correspondant du Muséum. Sur les Collections botaniques
faites par M. Alluaud en Afrique orientale 70
Saint-Blancard (E.-C). Les Chats sans queue en Touraine 075
Sémichon. Nomination de Stagiaire du Muséum /188
Senéciial de la Grange et de Créqui Montfort (Mission de MM.). (Descrip-
tion des Coquilles recueillies dans l'Amérique du Sud par M. le Dr
Neveu-Lemaire , par M. Edouard Lamy.) 53o
Seurat (L.), Directeur du Laboratoire de recherches biologiques de Riki-
tea. (Diagnoses d'Amphipodes nouveaux recueillis dans les Posses-
sions françaises de l'Océanie par M. Ed. Chevreux.) 4i2
Sicard (Dr). Collections recueillies au Japon par M. Harmand et M. Gal-
lois. (Liste et description d'espèces nouvelles de Coléoptères : Coc-
cinellides. ) -j 1 0
— Collections recueillies par M. Ch. Alluaud et par M. M. de Rothschild
dans l'Afrique orientale anglaise. Coléoptères : Coccinellides 2 5o
Silvestri (F.). Catalogue des Mackitidae de la Collection du Muséum.. . . 32
Muséum. — xm. Z10
— 594 —
Silvestri (F.)- Collections recueillies par M. le Bon Maurice de Rothschild
dans l'Afrique orientale. Thysanoui es 5 1 3
Simart (M"1P). Don de l'herbier constitué au Brésil par son père, M. Gla-
ziou 239
Simon (Eugène). Liste des Trochilidés observes par M. le Dr Rivet dans la
République de l'Ecuador i G
— Arachnides recueillis par M. H. Neuville au Spitzberg en juillet 1906. 5o4
— Arachnides de la croisière de Ylle-dr-Fiance en Norvège et au Spitz-
berg 567
Société des Amis du Muséum national d'histoire naturelle. Fondation et
premiers articles des statuts 483 et 484
Soilié (Le Père). Notice nécrologique, par M. Henri Lecomte 38o
Starr (Frédéric), Professeur à l'Université de Chicago. Donation de
99 bustes d'Indigènes du Mexique au Laboratoire d'Anthropologie . 488
Scrcouf (Jacques), Chef de travaux au Laboratoire colonial du Muséum.
Description de trois Diptères nouveaux du genre Tahanus de la zone
tropicale de l'Afrique 38
— Note sur les Tabanus rapportés de l'Afrique tropicale par le Dr Brumpt. 4o
Sbrcouf et Auzat (D1). Note sur le Getechia ocellatella Boyd. (Lépidop-
tère) 1 4 1
Surcocf (Jacques). Notice sur des Diptères (Tabanides) de l'Afrique occi-
dentale recueillis à Khati (Soudan), par M. le vétérinaire Pécaud. . i43
— Insectes Diptères : Les Tabanides du Musée royal d'Histoire naturelle
de Belgique. (ire note.) 212
— Insectes Diptères : Les Tabanides du Musée royal d'Histoire naturelle
de Relgique (ac note). Description de deux espèces nouvelles a58
— Note sur les Diptères piqueurs du Musée de Lisbonne. Tabanides et
Muscides 960
— Note sur les Tabanides africains de la Collection du Musée de Ham-
bourg 263
— Description d'espèces nouvelles de Diptères piqueurs de l'Afrique tropi-
cale (Tabanides) 33i
— Note sur les Diptères du genre Heematopota de la Collection du Mu-
séum '120
Szépligeti (Gy.). Collections faites par M. le Bou Mauiice de Rolhscbild
dans l'Afrique orientale. Hyménoptères. Famille des Rraconides. . . . 34
— — Hyménoptères. Famille des Ichneumonides 1 3(i
Terroine (Emile-F.), Boursier du Muséum. Recherches sur la constitution
des substances lipoïdes , &60
— Nomination de Roursier du Muséum (2e année) 488
Théveniact (Capitaine). Collections de roebes éruptives recueillies au cours
de sa Mission dans l'Adrar (i((o4). [Etude par M. de Romeu.J. ... 179
— Sur un envoi de Fossiles des terrains secondaires de Madagascar fait
par M. Perrier de la Rathie 88
— Fossiles du Sud-Ouest de Madagascar 177
Thévenin (Armand). Note sur des Fossiles rapportés de Madagascar par
M. Geay 85
— .r)!).r) —
Tiior (Sig.). Crustacés et Acariens de la croisière de I Ile-de-France en
Norvège et au Spitzberg 566
Topsbni (K.). Pœcilosclérides nouvelles recueillies par le Fratiçaii dans
l'Antarctique <>ç,
— Eponges calcaires recueillies par le François dans l'Antarctique 53g
TnonESSART (Dr Ed.-Louis), Professeur au Muséum. Le Zèbre de Granl
(Et/nus Granti) 5
Vaillant (Léon), Professeur au Muséum. Nouvelles de la Mission Palliot-
Vaillant dans l'Asie centrale 2 , 379 et /187
— Présentation du premier et du second fascicule du t. IX de la quatrième
série des Nouvelles Archives du Muséum 48 1
— Représentation du Muséum national d'histoire naturelle à l'inauguration
de la statue de Bernardin de Saint-Pierre 682
Vasse (Guillaume). Collections recueillies au Mozambique en iao5. (Des-
cription d'un Hémiptère f Tessaralominac] nouveau, par M. René
Courteaux. ) 36
— Envoi de deux caisses de collections recueillies au Mozambique 229
Vasse (Guillaume). L'Éléphant africain et la nécessité de le protéger. ( PI. IL) '101
— (Liste d'Amaryllidées envoyées du Mozambique et description d'une
espèce nouvelle de Crinum', par M. D. Bois.) h h '1
Villeneuve (L)r J.). Insectes Diptères de la croisière de Y Ile-de-France en
Norvège et au Spitzberg 569
Vilmoiun (M. et Mmc Ph. de). Oiseaux rapportés du Soudan égyptien.
(Catalogue par M. A. Menegaux.) 385
Vogué (Vicomte Melchior de), Représentant de l'Académie française à
l'Inauguration de la statue de Rernardin de Saint-Pierre 48a
Wagner (E.-Pr.). Collections recueillies au Brésil et dans la Bépublique
Argentine (Chaco austral). [Liste et description d'une espèce nou-
velle de Coléoptères : Temnochilides, par M. Albert Léveillé.] a/47
Weele (Dr H.-W. van der), de Leyde. Collections recueillies par M. Mau-
rice de Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise. Insectes Né-
vroptères nouveaux . . 206
Ao.
— 596 —
TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE.
ACTES ET HISTOIRE DU MUSEUM.
Pages.
Acquisition par le Muséum d'un Zèbre de Grant (Equus Granti de Win-
loh) r»
Admission à la retraite, sur sa demande, de M. Poujade (G.-A.), Prépara-
teur à la Chaire d'Entomologie (1" février 1907 ) 1
Attribution à M. Gérard d'une Bourse de voyage (1" année) 488
Bi-cenlenaire de Linné (mai 1907). Lecture de l'Adresse lue par M. le Pro-
fesseur Mangin, Délégué du Muséum national d'Histoire naturelle à
la première réunion des savants venus à Upsal 3oo
— Compte rendu des fêtes du bi-centenaire de Linné à Upsal et à
Stockholm par M. L. Mangin, Délégué du Muséum national d'His-
toire naturelle "71
Décès du Père Soulié, Missionnaire au Thibet, Collaborateur et Donateur
du Muséum (i5 février 1905). Notice nécrologique , par M. Henri
Lecomte 38o
Délégation du Ministre de l'Instruction publique et du Muséum national
d'histoire naturelle à M. Gravier (Ch.) pour les représenter au Con-
grès international de Zoologie de Boston (Compte rendu du Con-
grès) ''s'1
— de M. le Ministre de l'Instruction publique à M. le Professeur Joubin
pour le représenter au Congrès des Pêches à Bordeaux (septembre
1907) 384
— du Muséum à M. le Professeur Mangin pour le représenter aux fêtes
scientifiques données à Upsal , à l'occasion du deuxième centenaire de
Linné 229
Don par M. Anthony à la Bibliothèque du Muséum des ouvrages suivant- :
i° Etudes et recherches sur les Edentés tardigrades et gravigrades ;
20 Les affinités des Bràvypodioe (Paresseux) et en particulier de
VHemÏBRADYPUS MâBBYI Anth. avec les HapàlOPSID/B du Santa-Cruzwn
de l'Amérique du Sud 1 9°
— par M. Anthony à la Bihliothèque du Muséum du mémoire intitulé :
Une adaptation du thorax des vieillards aux fonctions respiratoires.. . 384
- par M. Bourgeois (Léon), Assistant au Muséum, d'une notice intitulée :
Sur quelques instruments d'optique d'un usage courant dans les labo-
ratoire» 2^4
— 507 —
Don par MM. Victor Cayla et le Dr Jacques Pellegrin, à la Bibliothèque du
Muséum, d'un ouvrage intitulé : Zoologie appliquée en Fronce et aux
Colonie» 384
par M. Clémenl (A.-L.), à la Bibliothèque du Muséum, de son ouvrage
intitulé : L'apiculture moderne, 70 édition •>•''>•">
— par M. le Professeur Hamy d'une brochure intitulée : Note» intime» sur
George» Cuvier, rédigées en 1 836 par le Dr Quoy 1
— par M. P. Hariot, à la Bibliothèque du Muséum, de la publication in-
titulée : Instructions pour la récolte des Cryptogame» cellulaires. . . . 384
— par MM. P. Hariot et L. Mangin, à la Bibliothèque du Muséum, du
mémoire intitulé : Sur la maladie du rouge du Sapin pectine dans la
foret de (a Savine (Jura) 384
— par M. Iches (L.), à la Bibliothèque du Muséum, du Boletin del Mi-
nisterio do Agricultura, Buenos-Aires, n° 5 , t. VU, 1906, contenant
des travaux entomo logiques personnels 235
— par M. J. Kùnckel d'Herculais, Assistant au Muséum, à la Bibliothèque
du Muséum, de son ouvrage intitulé : Les invasions des Acridiens,
vulgo Sauterelles, en Algérie 99
— par MM. L. Mangin et P. Hariot, à la Bibliothèque du Muséum, du
mémoire intitulé : Sur la maladie du rouge du Sapin pectine dans la
forêt de la Savine (Jura) 38 '1
— par M. le Professeur Stanislas Meunier, à la Bibliothèque du Muséum,
de l'ouvrage intitulé : Catalogue sommaire de la Collection de géologie
expérimentale du Muséum 19°
— parle Muséum national (U. S. National Muséum) d'une collection de
Polypiers 343
— par M. C. de Nussac, Sous-Bibliothécaire du Muséum, à la Biblio-
thèque du Muséum, de son ouvrage intitulé : Les débuts d'un savant
Naturaliste, le Prince de l'Entomologie, "Pierre-André Latreille, à
Brive, de ijCa à i^qS 98
— par MM. le Dv Jacques Pellegrin et Victor Cayla, à la Bibliothèque du
Muséum, d'un ouvrage intitulé : Zoologie appliquée en France et aux
Colonies 384
— par feu Potron (Eugène) de la statue de Bernardin de Saint-Pierre. . . 48a
— par M. C. Baveret-Batel , à la Bibliothèque du Muséum, de son ouvrage
intitulé : La Pisciculture : Le repeuplement des eaux et l'exploitation
des étangs 1 9'^
— par M"e Bichard, à la Bibliothèque du Muséum, des manuscrits et des
des dessins originaux (5o planches d'Orchidées) du Dr Achille Bi-
chard, Professeur à l'École de Médecine et ancien Aide-Naturaliste
au Muséum, des carnets de voyage aux Antilles de Louis-Claude Bi-
chard, Membre de l'Institut, du journal de voyage en Abyssinie et
de manuscrits du Dr A. Petit 3o4 et 3o5
— par M"ie Simart, de l'herbier constitué au Brésil par son père, M. Gla-
ziou % 229
— par Soulié (le Père), de 7,000 plantes du Thibet 38o et 38 1
— par M. Starr (Frédéric), Professeur à l'Université de Chicago, au ser-
— 598 —
vice de l'Anthropologie, d'une Collection de 90 bustes d'Indigènes du
Mexique 488
Echange de publications du Muséum avec l'Institution Carnegie de Was-
hington 384
Envoi par M. Caille, Chef de l'Ecole botanique, Chargé de mission en Gui-
née française, de quatre caisses de collections botaniques 384
— par M. Chevalier (Aug.), de caisses de collections diverses provenant de
la Côte-d'Ivoire 229 et 3o4
— par le lieutenant Desplagnes, Chargé de mission dans la Haute-Guinée,
d'une caisse d'échantillons destinés au Laboratoire de Minéralogie. . 3o4
Erection d'un monument à Buflon. Désignation de M. Jean Carlus, sculp-
teur, comme exécuteur de la fonte de sa statue (ai lévrier 1907).. 97
— d'un monument à Latreille à Bri\e, sa ville natale. Invitation de la
Municipalité 229
Compte rendu de la Cérémonie 48a
Exposition des collections rapportées de la République de l'Equateur par le
D' Rivet (Mission géodésique dirigée par le Lieutenant-Colonel Bour-
geois) 1, ig3 et 23o
Compte rendu de l'Inauguration a3o
Fondation de la Société des amis du Muséum national d'Histoire naturelle.
Premiers articles des statuts 483 et 484
Inauguration de la statue de Bernardin de Saint-Pierre, dernier Intendant
du Muséum (1792), donnée par M. Eugène Potron 48a et 483
— à Brive, du monument élevé à la mémoire de Latreille, Membre de
l'Institut, Professeur au Muséum 48a
Instructions pour la récolte , la conservation et l'envoi des animaux articu-
lés (Insectes, Mille-Pal tes, Arachnides, Crustacés) destinés au Mu-
séum d'Histoire naturelle (rédigées par les soins de M. le Professeur
Bouvier) 382
Lettre de M. Chevalier (Aug.), Chef de la mission de l'Afrique occidentale
française (Côte-d'lvoire) a33
— de M. Chevalier (Aug.) relative à la grande forêt africaine de la Côte-
d'Ivoire 379
— de M. Fauchère, Sous-Inspecteur de l'agriculture à Madagascar, rela-
tive à l'introduction de plantes à Madagascar, faite par les soins de
feu Maxime Cornu, Professeur de culture 38 1
— de J.-B.-P.-A. Lamarck à M. Bouchot de Perthes 3oa
— de M. Lamarck (Guillaume), Ingénieur des Ponts et Chaussées, à son
fils Eugène de Lamarck, Capitaine de frégate 37.5
Mission du Lieutenant Desplagnes dans la Haute-Guinée. Envoi d'une caisse
d'échantillons destinés au Laboratoire de Minéralogie 3S4
— Pelliot-Vaillant dans l'Asie centrale. Nouvelles et annonces de récolt<>
d'animaux données par M. le Professeur L. Vaillant u, 379 et 687
— 599 —
Nominal ion de M. de Romeu au Canada • • 3 8 A
d,> M. (jayla (Victor) comme Boursier du Muséum national d'Histoire
naturelle (iro année) /|K8
de M. A. Chevalier, Docteur es sciences, Chef de la mission Chari-Lac
Tchad, de Sous-Direcleur du Laboratoire des Hautes-Études de Bo-
tanique ( 8 janvier 1 907 ) 97
de M. Coquidé comme Boursier du Muséum national d'Histoire natu-
relle (iro année) ''88
de M. Delille ( D1 Fernand) comme Chevalier de la Légion d'honneur
(Ministère de la guerre, décret du 29 août 1907) '188
de M. Donzelot comme Boursier du Muséum national d'Histoire natu-
relle (a" année) /|88
— de M. Fauchère, Sous-Inspecteur de l'Agriculture à Madagascar, comme
Correspondant. du Muséum ''87
— de Sir Archibald Geikie, Secrétaire de la Royal Society, à Londres,
comme Correspondant du Muséum '"87
— de M. le Dr E.-T. Hamy, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum,
comme Membre étranger, à l'Académie royale des Sciences de Suède
( 9 janvier 1907) 98
— de M. Haug, Missionnaire protestant, comme Correspondant du Mu-
séum ^°4
de M. Huerre comme Boursier du Muséum national d'Histoire naturelle
(iie année) ••• *88
— de M. Kollmann comme Boursier du Muséum national d'Histoire natu-
relle (2e année) i88
— de M. Le Cerf (Ferdinand-Louis) comme Préparateur à la Chaire d'En-
tomologie (arrêté du 96 septembre 1907) A87
— de M. Lucét, Vétérinaire, Lauréat de l'Académie des Sciences, comme
Assistant de la Chaire de Pathologie comparée , en remplacement de
M. Phisalk, décédé • •• 38/|
— de M. Mangin (L.), Professeur de Botanique (Cryptogamie), au titre
de Commandeur de a8 classe de l'Etoile polaire 488
— de M. Mingaud (Galien), Conservateur du Musée d'Histoire naturelle
de Nîmes, comme Correspondant du Muséum 687
— de M. Pelourde comme Stagiaire près le Muséum national d'Histoire
naturelle (2e année) ^88
— de M. Petit (Charles-Paul-Michel) comme Correspondant du Muséum. £87
— de M. Piroutet comme Boursier du Muséum national d'Histoire natu-
relle (2e année) ^88
— de M. Sémichon comme Stagiaire du Muséum national d'Histoire natu-
relle (1" année) 488
— de M. Terroine comme Boursier du Muséum national d'Histoire natu-
relle (2e année) '■88
Offre de M. le Dr F.-F. Lavtchinski, Attaché au port de Vladivostock, d'ac-
compagner des confrères français dans sa mission au Kamtchatka. . . 98
Organisation d'une Étude générale du Plankton de la Baie do la Hougue,
par MM. Edm. Perrier et R. Anthony 5^9
— 600 —
Présentation par M. Joubin(L.), Professeur de Zoologie (Malacologie, etc.),
de l'ouvrage de M.Lamy, intitulé : Révision des Arca vivants du Mu-
séum d'Histoire naturelle de Paris (189
— de deux feuilles des cartes sur lesquelles sont relevés les gisements de
coquilles comestibles de nos côtes fi 89
— par M. Lecomte (H.), Professeur do Botanique (Phanérogamio), à la
Bibliothèque du Muséum , du tome I" de la Flore générale de Y Indo-
Chine, publiée sous sa direction et sous les auspices du Gouverne-
ment de l'Indo-Chine et rédigée par MM. Foret et Gagnepain fi 89
— par M. Vaillant (Léon) des 1" et 2e fascicules du tome IX de la k° série
des Nouvelles Archives du Musée d'Histoire naturelle '181
Bentrée en fonctions de M. Labroy, Chef des Serres, la Mission à Manaos
(Brésil), dont il avait été ebargé par le Ministre des Colonies, ter-
minée (icr janvier 1907) 1
Bôle du Muséum à Madagascar. Lettre de M. Fauchère, Sous-Inspecteur de
l'Agriculture, relative à l'introduction de plantes faite par les soins
de feu Maxime Cornu, Professeur de Culture au Muséum 38 1
ANTHROPOLOGIE, ZOOLOGIE ET ANATOMIE.
ANTHBOPOLOGIE.
Nouvelles découvertes de l'Age de pierre à la Côte-d'Ivoire, par M. le Pro-
fesseur E.-T. Hamy h
Collection de 99 bustes d'Indigènes du Mexique donnée par M. Frédéric
Starr, Professeur à l'Université de Chicago 'iss
Notice sur l'origine du peuple Songbays (Habitants de la région de Tom-
bouctou et des bords du Niger, par M. A. flaun) 28G
Note sur un roeber gravé des environs d'Etampes ( Seine-et-Oise ) | Pl^ ],
par MM. G. Courly et P. Embry 90
ZOOLOGIE.
VERTÉBRÉS.
MAMMIFÈRES.
La protection du Castor du Bhône, par M. Menigaud fiofi
Les Chats amoures de l'île de Man, par M. le I)1' Gustave Loisel 1 85
Les Chats sans queue en Touraine, par M. E.-C. Saint-Blancard 575
L'Éléphant africain et la nécessité de le proléger, par M. Guillaume Vasse. fioi
\ulopsie de l'Éléphant Salnb, mort au Muséum le 99 janvier 1907, par
Mroe Phisalix 189
Sur la musculature du rein de L'Éléphant d'Afrique, Elephas | Loxodon)
africanus Blumb , par M. Auguste Pettit 535
La Faune de l'État de Goyas (Brésil). Note de voyage, par M. A.-G.-A.
Bacs 288
Le Zèbre de Grant (Equus Granti de Winton). Nouvelle acquisition du
Muséum •>
— r.ni —
OISKAUX.
Catalogue des oiseaux envoyés en 1906 du Tonkin et de l'Annam, par
\l\!. Boutan et A. Menegaux G
Catalogue des Oiseaux rapportés par M. <'t M™" Ph.de Viimorin,du Soudan
égyptien, par M. A. Menegaux 385
Liste des Oiseaux rapportés on 1906, par M. Geay, du Sud Ouest de Mada-
gascar, par M. À. Menegaux tofi
Oiseaux de la Guyane française donnés au Muséum par M. Rey, Gouver-
neur des Colonies, par M. Menegaux Ao3
Ornithologie. Renseignements pratiques :
I. Manière de prendre les mensurations 1 <)<>
II. Étiquetage et récolte 237
III. Termes employés en français, on latin, en allemand, en anglais,
pour la description des Oiseaux , par M. A. Menegaux 3o5
Lisle des Trochilidés observés par M. le Dr Rivet, dans la République de
l'Ecuador, par M. Eugène Simon 1 0
POISSONS.
Characinidés américains nouveaux (de la Collection du Muséum), par M. le
Dr Jacques Pellegrin 2:)
Liste des Poissons recueillis à Madagascar par M. F. deay. Description d'une
espèce nouvelle, par M. le D1' J. Pellegrin 201
Poissons du Sud-Cameroun recueillis par M. le D1' Gravot, par M. le D*
I. Pellegrin 3 1 9
Alission permanente en Indo-Chine. Poissons du Tonkin, par M. le Dr
J. Pellegrin '' 99
Sur le genre Ptychochromis et sa division en espèces, par M. le D' J. Pel-
legrin 322
La Piscilacture du Turbot au Laboratoire maritime du Muséum ( Saint-
Vaast-la-Hougue) , par M. R. Anthony 557
Siluridé nouveau du Fouta-Djalon (rapporté par M. le Dr A. Chevalier),
par M. Jacques Pellegrin 23
INVERTÉBRÉS.
CRUSTACÉS.
Diagnoses d'Amphipodes nouveaux recueillis dans les Possessions françaises
de l'Océanie par AI. L. Seurat, Directeur du Laboratoire de recher-
ches biologiques de Rikitea, par M. Ed. Chevreux 4i2
Sur le commensalisme d'un Crabe portunien, le Litsocarcinm orbicularis
Dana, par M. E.-L. Bouvier 5o3
Crustacés décapodes nouveaux recueillis à Payta( Pérou) par M. le Dr Rivet,
par AI. E.-L. Rouvier 1 13
Crustacés recueillis au cours de la croisière de l' Ile-de-France en Norvège et
au Spitzberg, Copépodes, Amphipodes, lsopodes et Schizopodes,
par M. Sig. Thor 56(5
— 602 —
Sur quelques Cumacés des côtes de' France (lig. 1 à 8), par M. le Dr W. T.
Caïman, Britisli Muséum (Naturat Hitory) 116
Sur quelques larves d'Eucyphotes provenant de l'Expédition antarctique
suédoise, par M. H. Coutière ^07
ARACHNIDES.
Arachnides recueillis par M. H. Neuville au Spitzberg en juillet 190O, par
M. E. Simon 00A
Arachnides recueillis au cours de la croisière de Y Ile-de-France en Norvège
et au Spitzberg. Liste dressée par M. E. Simon 5O7
Sur la piqûre des Scorpions lunisiens, par M. le D' Moutet, (Extrait d'une
lettre à M. le Professeur Bouvier.) 27
INSECTES.
Coléoptères.
Coléoptères recueillis au cours de la croisière de Y Ile-de-France en Norvège
et au Siptzberg. Liste dressée par M. Lesne 5G7
Caféiers attaqués par un Coléoptère Anthribido du genre PhlœoOius dans l'ile
de San Thomé, par M. Ch. Gravier 266
Mission de M. F. Geay à Madagascar. Diagnose d'un Coléoptère Bostrychide
du genre Apate, par M. P. Lesne 3a£
Notesurles Coléoptères Bostrychidesdela Guyane française, par M. P. Lesne. 207
Diagnose d'un Coléoptère Bostrycbide de l'Amérique du Nord (Scobicia
arizonica nov. sp.), par M. Pierre Lesne 2 44
Collections recueillies par M. de Morgan dans le nord de la Perse. Coléop-
tères Carabides : Carabes et Calosomes, par M. de Lapouge 124
Collections recueillies en Perse par M. de Morgan. Coléoptères : Clavicornes
nouveaux, par M. Antoine Grouvelle 5oG
Collections recueillies par MM. J. Harmand et E. Gallois au Japon. Coléoptères
Coccinellides. Liste et description d'espèces nouvelles, par M. le Dr
Sicard 210
Collections recueillies par M. Ch. Alluaud et par MM. de Bothschild dans
l'Afrique orientale anglaise. Coléoptères Coccinellides, par M. le Dr
Sicard 2."Jo
Sur un Coléoptère Curculionide (Sphenophorus slriatns Fabr.) qui attaque
les Bananiers à San Thomé (Golfe de Guinée), par M. Ch. Gravier. 3o
Collections recueillies par M. Maurice de Bothschild dans l'Afrique orien-
tale : Coléoptères: Dytiscides et Hydrophilides, par M. le D' Bégim-
bart 1 26
Collections recueillies en Perse par M. de Morgan. Coléoptères Lampyrides,
par M. Ernest Olivier 28
Collections recueillies par M M. tle Rothschild dans l'Afrique orientale anglaise.
Diagnose d'un Coléoptère du genre Lyru$, par M. Jules Bourgeois.. 2/16
Collections recueillies par M. Maurice de Bothschild dans l'Afrique orien-
tale. Coléoptères: Machilides, Anthicidcs et Lariides I, par M. Mauiice
Pic i33
— f>03 —
Voyage de M. Alluaud dans l'Afrique orientale. Description d'un Colêoptère
Anthicide du genre Notoxua, par M, Maurice l'if a5fl
Colleclions do M. Maurice de Rothschild recueillies en Ahyssinie et dans
l'Afrique orientale anglaise. Coléoptères : Scarabéides. (Description
d'une espèce nouvelle du genre Onitis), par M. Cari Felsche, de
Leipzig "'.}
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans L'Afrique orientale.
Coléoptères : Onthophagides , par M. H. d'Orbigny ia8
Note sur les Coléoptères : Klatérides du genre Paradn.ron Flcut, par M. P.
Lesne 4 1 8
Collections recueillies par MM. de Rothschild dans l'Afrique orientale an-
glaise. Colêoptère du genre Scraptia, par M. Maurice Pic a.").")
Collections recueillies par M. E.-R. Wagner au Brésil et dans la République
Argcnline. Coléoptères Temnocliilides, par M. Albert Léveillé 2A7
Orthoptères.
Catalogue des ForficuHdes des Collections du Muséum , par M. Malcolm Rurr. 5o8
Catalogue des Macbilides de la Collection du Muséum, par M. Silvestri. . . 3a
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans l'Afrique orien-
tale. Tbysanoures, par M. F. Silvestri 5i3
Orthoptères. (Pseudo-Néoroptères. )
Les Termites. Ravages dans les plantations de Caféiers et de Cacaoyers dans
l'île de San Tbomé, par M. Cli. Gravier
Orthoptères fossiles (Orth. amphihioliques).
Un Odonoaptèrc du Rhétien (Lias inférieur) du Fort-Mouchard, près des
Àrçures (Jura), par M. Fernand Meunier 5a 1
Orthoptères fossiles [Orthoptères proprement dits).
Un nouveau Protoblattiné du Stéphanien de Commentry, par M. Fernand
Meunier Ba3
Névropières.
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans l'Afrique orientale
anglaise. Névroptères nouveaux : Ascalaphide et Myrméléontide, par
M. le D' W. van der Weele , de Leyde 256
Hyménoptères.
Collections faites par M. le Bon Maurice de Rothschild dans l'Afrique orien-
tale anglaise. Braconides, par M. Gy. Spépligeti 34
— Ichneumonides, par M. Gy. Spépligeti 1 30
Collections recueillies par MM. de Rothschild dans l'Afrique orientale an-
glaise. Hyménoptères Mutillides, par M. Ernest André 3r>G
— 604 _
Lépidoptères.
\,,v sur le Gelechia ocellatella Boyd, par \1. .1. Surcouf et M. le Dr Auzat. 1 A 1
Observations biologiques sur la larve d'un Papillon (Zeuzera sp.?) qui
attaque les Cacaoyers à San Thomé (Golfe de Guinée), par M. Ch.
Gra\ ier 1 3q
Ses ravages dans les plantations de Cacaoyers de l'île de San Thomé ( Golfe
de Guinée) ai4
Hémiptères.
Cacaoyers attaqués par des Coccides (Diaspides) dans l'île de San Thomé
(Golfe do Guinée), par M. CI:. Gravier ai6
Collections de M. Maurice de Rothschild recueillies dans l'Afrique orientale.
Hémiptères (Hétéroptères) nouveaux, par M. René Courteaux 3-.>7
Description d'un Hémiptère (Tessaratominee) nouveau du Mozambique, par
M. René Courteaux 3(5
Diptères.
Note sur les Diptères de l'Afrique occidentale recueillis à Kliati (Soudan)
par M. le Vétérinaire Pécaud, par M. Jacques Surcouf i43
Note sur les Diptères du genre Heematopota de la colleclion du Muséum,
par M. Jacques Surcouf 5ao
Les Tabanides du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, par
M. Jacques Surcouf :
1" note. Liste des espèces a 19
2e note. Description de deux espèces nouvelles a58
Noie sur les Insectes piqueurs du Musée de Lisbonne. Tabanides et Musci-
des, par M. Jacques Surcouf 260
Note sur les Tabanides africains de la Collection du Musée de Hambourg,
par M. Jacques Surcouf 262
Description de trois Diptères nouveaux du genre Tabanus de la zone tro-
picale de l'Afrique, par M. Jacques Surcouf. 38
Notes sur les Tabanus rapportés de l'Afrique tropicale par M. le Dr Brumpt,
par M. Jacques Surcouf. '10
Description d'espèces nouvelles de Diptères piqueurs de l'Afrique tropicale,
Tabanus, par M. J. Surcouf 33 1
Iitseclrs nuisibles.
Observations biologiques sur la larve d*un Papillon (Zeuzera sp.?) qui at-
taque les Cacaoyers à San Thomé (golfe de Guinée), par M. Ch. Gra-
vier i3()
Sur quelques Parasites des Cacaoyers à San Thomé (golfe de Guinée) | lé-
pidoptère : Zeuzera, Termites, Coccides divers, Champignon], par
\l. Ch. Gravier " ' :!
Sur quelques Parasites des Caféiers (Coléoptère Anthribidc du genre
l'hlœobiux) à San Thomé (golfe de Guinée), par M. Ch. Gravier. . . 2G6
— G05 —
Sm un procédé permettant de préserver les plantations d'Arbres des ra-
vages causés par les larves d'Insectes, par M. Philippe Eberhardt . . 13
ONYCHOPHORES.
Catalogue des Onychophores des Collections du Muséum d'Histoire natu-
relle de Paris, par M. E.-L. Bouvier 5i8
VERS.
Annélides.
Sur les Annélides polychètes recueillies par l'Expédition antarctique fran-
çaise (Térébelliens, Serpuliens), par M. Ch. Gravier 46
Sur les Annélides polychètes rapportés par M. le Dr Rivet de Payla
(Pérou), par M. Ch. Gravier J'^i)
Polydades recueillis par M. Ch. Gravier dans le golfe de Tadjourah en
190 4 , par M. Adolphe Meixner loi
MOLLUSQUES.
Note sur la présence du genre Elhcria dans les rivières de Madagascar, par
M. Louis Germain 2ad
Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique équaloriale, par
M. Louis Germain :
IX. Mollusques nouveaux de l'Afrique centrale (Note prélimi-
naire), rapportés par M. A. Chevalier 64
X. Mollusques nouveaux du lac Tchad (Mission Chudeau) [Fig.]. 269
XL Mollusques recueillis par M. le Dr Decorce en divers points
de l'Afrique centrale (Fig.) 343
XII. Sur quelques Mollusques du Congo recueillis par M. Roubaud
(Fig.) ;• la5
Coquilles marines recueillies par M. le D1 Neveu-Leraaire pendant la mis-
sion de Créqui Montfort et Sénéchal de la Grange dans l'Amérique
du Sud (1908), par M. Éd. Lamy 53o
Sur quelques Mollusques de la République de l'Equateur (Fig. 1 à 3) [Mis-
sion de M. le Dl Rivet), par M. L. Germain 5a
Liste des Coquilles marines recueillies par M. Ch. Gravier à l'île San-
Thomé (1 906 ) [ Fig. ] , par M. Edouard Lamy i45
Liste des Mollusques recueillis par M. Gadeau de Kerville pendant son
voyage en Khroumirie, par M. Louis Germain i54
Un cas de siphon supplémentaire chez une Lutraria elliptica Lmck, par
M. R. Anthony &a4
COELENTÉRÉS.
Spongiaires.
Éponges calcaires recueillies par le Français dans l'Antarctique (Expédition
du l)r Charcot), par M. E. Topsent 53g
Pœcilosclérides nouvelles recueillies par le Français dans l'Antarctique, par
M. E. Topsent 69
— 60G -
Antho-,
oaires.
Sur quelques Alcyonaires du golfe de Tadjourah, par M. Ch. Gravier 43o
Note préliminaire sur les Alcyonaires de l'Expédition Charcot, par M. louis
Roule 437
Sur un nouvel Alcyonidé du golfe de Tadjourah (Sarcophylum m y ce Inities
nov. sp.), par M. Ch. Gravier 335
Sur la biologie d'un Alcyonidé (Sarcophytunt mycelotdes Gravier) du golfe
de Tadjourah, par M. Ch. Gravier 434
Note sur quelques Coraux des récifs de l'île de Tadjourah , par M. Ch. Gra-
vier (d'après un mémoire de T. Wayland Vaughan) 33g
Sur un genre nouveau de Pennatulidé (Mesobelemnon nov. g. gracile nov.
sp.), par M. Ch. Gravier
Sur les Pennatulidés de la famille des Kophohelemnonitlœ Kolliker, par
M. Ch. Gravier .' 161
Ilydroméduses.
Hydroides récoltés par j\I. Ch. Gravier à l'île de San Thoiné, par M. Ar-
mand Billard 37^1
Sur la présence à marée liasse de Corymorpha nutan» Sars sur un;* plage, de
l'île Talihou , par M. A.-Eug. Malard 503
La Méduse du Tanganyika et du Victoria-Nyanza; sa disparition en Afrique
(1 Carte), par M. Ch. Gravier 318
BOTANIQUE.
Excursion Algologique du Laboratoire de Cryptogamie à Tatihou, par
M. P. Hariot 35s
Apocynacées productrices de caoulchouc du Gabon septentrional (d'après
les échantillons du D' Gravol), par M. Henri Hua H 8
Sur un Arbre à caoutchouc du Tonkin, par MM. Marcel Dubard et Phi-
lippe Eberhardt 55 1
Les Caféiers sauvages de Madagascar, par M. Marcel Dubard 279
Les faisceaux anormaux chez les Canarium et genres affines, par M. André
Guillaumin 553
Sur les Collections botaniques faites par M. Alluaud en Afrique orientale,
par le R. P. Sacleux 79
Un nouveau Crînum de Mozambique, par M. D. Rois 444
Sur quelques Cucurbitacées cultivées d'Indo-Chine, par M. Cayla 175
Sur quelques Dasyaulus nouveaux d'Indo-Chine, par M. Marcel Dubard. . 456
Note sûr l'Herbier de Desvaux, par M. Ed. Ronnet 376
Discussion de quelques espèces du genre Illipo, par M. Marcel Dubard ... 45 1
Espèce et variétés nouvelles de Mais obtenues après mutilation cl distri-
buées par le Muséum , par M. L. Rlaringhem 83
Note sur quelques Monstruosités végétales (fasciations) observées au Labo-
ratoire de culture en 1906 , par M. H. Poisson 173
— 607 —
Sur quelques i spèces du genre Nonmhia, par M. Marcel Dubard 54g
Recherches sur le genre O.rrra (Verbénacées), par M. Marcel Dubard. . . . 70
Les Pmtopetia malgaches de l'Herbier du Muséum et la variation dans un
genre exotique, par MM. Costantiu <'t Gailaud /':','.l
Organisation d'une Étude générale du Planklon de la baie de la Hougue,
par MM. Edm. Perrier et R. Anthony 55g
Plants récoltés par M. T. Obalski dans P Amérique du Nord, par M. Paul
Danguy a M6
Collections recueillies au cours de la croisière de VÎle-ds-Franee en Norvège
et au Spitzberg (juillet 1906) par M. II. de Neuville. Botanique.
Liste des Plantes Phanérogames, dressée par M. P. Danguy 56g
Sur quelques maladies des Quinquinas à San Tliomc (golfe de Guinée), par
M. Ch. Gravier 356
Observations sur les Sabiacées, par M. Henri Lccomte 544
Sur la détermination du Sahoa, par M. Marcel Dubard 2 83
PHYSIOLOGIE.
Recherches sur la Constitution des substances lipoïdes, par M. Kmile-F. Ter
roi ne ''ho
Recherche et dosage du Formène et de l'Oxyde de carbone dans l'atmo-
sphère des mines de houille, par M. Nestor Grébant 3(i8
PSYCHOLOGIE.
Psychologie des Poissons. Quelques anecdotes, par M. L. Lépinay £76
PATHOLOGIE.
Note sur une Épidémie d'origine alimentaire ayant sévi sur les Carnivores
du Jardin des Plantes et due à un Bacille anaérobie , par M. Pierre
Achalme et Mme Marie Physalix 4G5
Note relative à une Épizootie ayant sévi sur les Antilopes Nylgaut du Jardin
des Plantes au mois de février 1907, par M. P. Achalme et
Mœe M. Phisalix 296
Sur une Septicémie du Casoar, par Mme M. Phisalix g3
PALÉONTOLOGIE, GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE.
PALÉONTOLOGIE.
Fossiles du Sud-Ouest de Madagascar, par M. Armand Thévenin 177
Note sur des Fossiles rapportés de Madagascar par M. Geay, par M. Ar-
mand Thévenin 85
Sur un envoi de Fossiles des terrains secondaires de Madagascar, par
M. Armand Thévenin 88
— 608
GEOLOGIE.
A
Collection recueillie au cours de la croisière de Y Ile-de-France en Norvège
et au Spitzberg (juillet 190(1) par M. H. de Neuville. Géologie. Dé-
termination des roches, par M. Ramond 573
Les Marnes saiinoisiennes de Villejuif (Seine), par H. Lucien Hamelin. . . 858
Les grandes Régions naturelles de la colonie du Dahomey et dépendances,
par M. H. Hubert 07G
Sur les Roches éruptives rapportées par le Capitaine Théveniaut de l'Adrar,
par M. A. de Romeu 179
PHYSIQl E.
Recherches sur les phénomènes magnéto-optiques dans lés cristaux, par
M. Jean Recquerel :
1" note 36a
2e note &6p,
— 609 —
TABLE PAR ORDRE GEOGRAPHIQUE.
EUROPE.
Angleterre (lie de Man).
Pages.
Zoologie : Les Chats anoures de l'ile de Alan. (Ktude par M. le D' Gustave
Loisel.) (S5
FitANCE.
Anthropologie : Rocher gravé des environs d'Ëtampes (Seine-et-Ois"c). [Note
par MM. G. Courty et P. Emery.] 90
Zoologie : Les Chats sans queue en Touraine, par M. E.-C. Saint-Blancard 575
— La protection du Castor du Rhône, par M. Galien Mingaud hok
— La Piscifacture du Turhot au Lahoratoire maritime du Muséum (Saint-
Vaast-la-Hougue), par M. R. Anthony 557
— Coelentérés. Sur la présence à mer Lasse de Corymorpha milans Sars sur
une plage de l'île Tatihou 563
— Insectes Lépidoptères. Gelechia ocellata atlaquant la Betterave. (Note
par MM. Surcouf et Auzat.) 1 & 1
— Mollusques. Siphon supplémentaire chez une Lutraria elliptica Lmeck,
par M. R. Anthony l\ik
Zoologie et Botanique : Organisation d'une étude générale du Plankton de
la baie de la Hougue, par MM. Edm. Perrier et R. Anthony 55g
Botanique : Excursion Algologique du Laboratoire de Cryptogamie à Tati-
hou (Manche). [Liste des espèces recueillies dressée par M. P. Ha-
riot. ] 35s
— Maïs. Espèce et variétés nouvelles obtenues après mutilation , distribuées
par le Muséum. (Note de M. L. Blaringhem.) 83
Géologie : Les Marnes sannoisiennes de Villejuif (Seine), par M. Lucien
Hamelin , 358
Paléontologie : Insectes. Odonatoptère du Rhétien (Lias inférieur) de Fort-
Mouchard, près des Arçures (Jura), par M. Fernand Meunier 5a 1
— Insectes Orthoptères. Nouveau Protoblattiné du Stéphanien de Com-
mentry, par M. Fernand Meunier 5a3
ASIE.
Inde.
Botanique : Discussion de quelques espèces du genre Illipe, par M. Marcel
Duhard
Muséum. — xm. k\
— 610 —
Indo-Chine.
Botanique : Cucurbitacées indigènes cultivées, recueillies par M. Eberhardt.
(Étude par M. Cayla.) 175
Indo-Chine (Tonkin et Annam).
Botanique : Sur quelques Dasyaulus nouveaux, par M. Marcel Dubard. . . . 456
Zoologie : Oiseaux envoyés en 1906 par M. Boutan. (Catalogue dressé par
M. A. Menegaux.) 6
Indo-Cuine (Tonkin).
Zoologie : Poissons. Collections recueillies par la Mission permanente de
rindo-Chine. Liste et description d'espèces nouvelles, par M. le Dr
J. Pellegrin ^99
Botanique : Sur un arbre à caoutchouc du Tonkin (Bleekrodea tonkinensis
nov. sp.), par MM. Marcel Dubard et Philippe Eberhardt 55 1
Japon.
Zoologie : Coléoptères recueillis par MM. J. Harmand et E. Gallois. (Liste
et description des Coccineljides , par M. le Dr Sicard.) 210
Perse.
Zoologie : Collection recueillies par M. de Morgan. Insectes Coléoptères :
Clavicornes, par M. Antoine Grouvelle 5o6
— Collection recueillies par M. de Morgan. Insectes Coléoptères : Lampy-
rides. (Etude par M. Ernest Olivier.) 28
— Insectes Coléoptères : Carabides (Carabes et Calosomes). [Etude par
M. G. de Lapouge.] 12/1
AMERIQUE.
Amérique du Nord :
Etats-Unis.
Zoologie : Diagnose d'un Coléoptère Bostrychide de l'Amérique du Nord
(Scobicia arizonica nov. sp.), par M. P. Lesne 2 M
Amérique du Sud :
Brésil.
Zoologie : La Faune de l'État de Goyaz (Brésil). Notes de voyage par
M. G. A. Baer ^88
Chili, Costa Rica, Panama.
Zoologie : Mollusques. Coquilles marines recueillies par M. le Dr Neveu-
Lemaire pendant la Mission de MM. Créqui-Monfort et Sénéchal de
la Grange (1906). [Liste dressée par M. Ed. Lamy.] 53o
— 611 —
Ecuador
Zoologie : Trochilidéa (Oiseaux-Mouches) observés par M. le Dr Rivet. (Liste
dressée par M. E. Simon.) 1 (i
— Characinidé nouveau recueilli par M. le D* Rivet, par M. le I)r .1. IM-
legrin •• •• *5
— Mollusques. Collections recueillies par M. le Dr Rivet. (Liste et descrip-
tion des espèces nouvelles, par M. L. Germain.) 52
Guyane française.
Zoologie: Oiseaux. Don de M. Rey, Gouverneur des colonies. î" note. Liste
dressée par M. A. Menegaux 4y3
— Insectes Coléoptères recueillis par M. et M"10 Geay et par M. E. Le
Moult. (Note sur les Coléoptères Rostrichides, par M. P. Lesne.). . . 207
Pérod.
Zoologie : Collections rapportées de Payta par M. le Dr Rivet. Annélides
polychètes, par M. Ch. Gravier 5a5
— Crustacés décapodes nouveaux recueillis à Payta. (Description des es- ,
pèces, par M. E.-L. Rouvier.) 1 1 3
République Argentine.
Zoologie : Collections recueillies par M. E.-R. Wagner. (Liste et description
des Coléoptères Temnochilides . par M. A. Léveillé.) 2^7
AFRIQUE.
Adrar.
Géologie : Roches éruptives rapportées par M. le capitaine Théveniaul.
( Étude par M. de Romeu. ) 179
Afrique équatoriale.
Zoologie : Mollusques. Collections recueillies par M. A. Chevalier. (Descrip-
tion des espèces nouvelles, par M. L. Germain.) G4
— La Méduse du Tanganyka et du Victoria Nyanza. Sa dispersion en
Afrique, par M. Ch. Gravier 218
Afrique équatoriale. — Lac Tchad.
Zoologie : Collections recueillies par M. R. Chudeau. Mollusques nouveaux.
(Description par M. L. Germain.) . 269
Afrique orientale :
Zoologie : Collections faites par M. le Raron Maurice de Rothschild. Insectes
Hyménoptères : Rraconides. (Description des espèces nouvelles, par
M. Szépligeti.) ; 34
4i.
— 612 —
Zoologie : Insectes Hyménoptères : lchneumonides. ( Description des espèces
nouvelles , par M. Szépligeti.) 1 36
Afrique orientale anglaise.
Zoologie : Mammifères. Le Zèbre de Grant (Equus Granti de Winton).
Nouvelle acquisition de la Ménagerie du Muséum 5
— Collections recueillies par M. Ch. Alluaud. (Description d'un Goléoptère
Anthicide du genre Notoxus, par M. M. Pic.) a5ft
— Collections recueillies par M. CI). Alluaud. (Liste et description de
Coléoptères Coccinellides, par M. le Dr Sicard.) a5o
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild. (Liste et description des
Coléoptères Coccinellides, par M. le Dr Sicard.) a5o
— Collections réunies par M. Maurice de Rothschild :
Insectes Coléoptères : Dytiscides et Hydrophilides. (Description
des espèces nouvelles, par M. le Dr Régimbart.) 126
— — Insectes Coléoptères : Malachides, Anthicides, Lariides. (Description
des espèces nouvelles, par M. Maurice Pic.) 1 33
— — Insectes Coléoptères : Onthophagides. (Description des espèces
nouvelles, par M. H. d'Orbigny.) 1 2 S
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild. (Diagnose d'un Coléo-
ptère du genre Lycus, par M. J. Rourgeois.) 246
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild. (Descriplion des Insectes
Névroptères nouveaux, par M. le Dr H.-W. van der Weele.) 206
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild. (Description d'espèces
nouvelles du genre Scraptia, par M. M. Pic.) 2 55
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild. Insectes Hémiptères.
(Description d'un Hémiptère nouveau du genre Corizus, par M. R:
Courteaux.) 32g
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild. Insectes Hyménoptères.
(Description d'une espèce nouvelle de Mutillide, par M. E. André.). 3a6
Botanique : Collections faites par M. Alluaud dans son voyage de Mombassa
au Victoria Nyanza. (Etude d'ensemble. Délimitation des zones. Liste
des espèces dressée par le R. P. Sacleux.) 79
Afrique tropicale.
Zoologie : L'Éléphant d'Afrique et la nécessité de le protéger, par M. Guil-
laume Vasse ào 1
— Insectes Diptères : Tabanides. Collection recueillie par M. le Dr Rrumpt.
(Liste et description d'une variété nouvelle, par M. J. Surcouf.) ... ho
Congo belge.
Zoologie : Insectes Diptères du genre Hamatopota (Heematopota Laverani
nov. sp. ) , par M. J. Surcouf '■* a 1
Congo français.
Zoologie : Insectes Diptères : Tabanides. Collection faite par M. J. Bou-
cher. (Détermination d'un Tabanws, par M, J. Surcouf.) 39
— 613 —
Zoologie : Mollusques. Sur quelques Mollusques du Congo recueillis par
M. Roubaud, par M. L. Germain &a5
Collections recueillies par le Dr Decorse. Mollusques. (Liste et descrip-
tion des espèces, par M. L. Germain.) 343
Mission Cottes. (Mission Sud-Cameroun.) Collections recueillies par
M. le Dr J. Gravot. (Liste des espèces dressée par M. le Dr J. l'clle-
grin.) 3ig
Côte d'Ivoire.
Anthropologie : Nouvelles découvertes de l'âge de pierre, par M. E.-T.
Hamy
h
Côte d'Ivoire (Basse-).
Zoologie : Collections recueillies par M. le Dr Bouet. (Liste de Tabanides et
description d'une espèce nouvelle de Tabanus T. Boueli, par M. J.
Surconf.) 333
Côte des Somalis (Golfe de Tadjourah).
Zoologie : Cœlentérés: Alcyonaires. Genre nouveau de Pennatulidé. (Meso-
belemnon nov. g., gracile nov. sp.). [Description par M. Cb. Gra-
vier.] l59
— Cœlentérés. Noie sur quelques Alcyonaires du golfe de Tadjourah, par
M. Ch. Gravier a3o
— Sur la biologie d'un Alcyonidé (Sarcophjtum mycetoïdes Grav.) du
golfe de Tadjourah, par M. Ch. Gravier '"34
Sur un nouvel Alcyonidé du golfe de Tadjourah (Surcophytum myce-
toïdes), par M. Cb. Gravier. . . 335
Collections recueillies par M. Cb. Gravier. (Note sur quelques Coraux
des récifs du golfe de Tadjourah, par M. T. Wayland Vaughan.).. . 339
Turbellariés. Polyclades recueillis par M. Cb. Gravier. (Description
des espèces nouvelles, par M. Adolphe Meixner.) '. i64
Dahomey.
Géologie : Les grandes régions naturelles de la Colonie du Dahomey et dé-
pendances, par M. H. Hubert ^76
Ethiopie.
Zoologie : Insectes Coléoptères : Scarabéides. Collections recueillies par
M. Maurice de Bothschild. (Description d'une espèce nouvelle du
genre Onilis, par M. Cari Felsche.) 99
— Collections recueilles par M. M. de Rothschild. Insectes Hémiptères.
( Description d'espèces nouvelles des genres Holopterna , Plectrocnemia ,
Corizus Dermatinus , par M. B. Courteaux.) 327
— Collections recueillies par M. M. de Rothschild. Insectes Orlhoptères.
Thysanoures , par M. F. Silvestri 5 1 3
— 6U —
Fouta-Djalon.
Zoologie : Siluridé nouveau recueilli par M. Ang. Chevalier, par M. le Dr J.
Pelleg
nn.
23
Gabon.
Botanique : Colleclions recueillies par M. le Dr Gravot. Apocynacées produc-
trices de caoutchouc du Gabon septentrional, par le Dr Henri Hua. 4/i8
Gamme.
Zoologie : Insectes Diptères : ïabanides. Collection faite par M. Best. (Des-
cription d'un Tabanus nouveau, par M. J. Surcouf. ) 3o
Guinée française.
Zoologie : Insectes Diptères. (Description de Tabanus nouveaux: T.Boueti,
T. Laverani, T. Martini, par M. J. Surcouf.) 33 1
— Collections recueillies par le Dr Decorse. Mollusques. (Liste et descrip-
tion des espèces, par M. L. Germain.) 343
A
Ile San Thome.
Zoologie : Insectes Coléoptères : Curculionide. (Sphenophorus striatus Fab.)
attaquant les Bananiers. (Étude par M. Ch. Gravier.) 3o
— Insectes Lépidoptères : Chenille de Zeuzei-a? attaquant les Cacaoyers.
( Étude par M. Ch. Gravier.-) i 3g
— Mollusques recueillis par M. Ch. Gravier. (Liste des espèces dressée par
M. Edouard Lamy.) 1 45
— Collections recueillies par M. Ch. Gravier. (Liste des Hydroïdes, par
M. A. Billard.) ' 27*
Zoologie et Botanique : Parasites des Caféiers (Coléoptère Antbribide du
genre Phleeobius; Termites; Champignons). [Observations par M. Ch.
Gravier.] 266
— Parasites des Cacaoyers (Lépidoptère du genre Zeuzera; Termites; Coc-
cides divers; Champignons). [Observations par M. Ch. Gravier.].. . 2i3
Botanique : Sur quelques maladies des Quinquinas, par M. Ch. Gravier. . 356
Mozambique.
Zoologie : Insectes Diptères : Tabanides. Collections recueilhes par M. Guill.
Vasse. (Description d'un Tabanus nouveau, par M. J. Surcouf.).. . . 38
— Insecte Hémiptère. Collections recueillies par M. Guill. Vasse. (Descrip-
tion d'une espèce nouvelle de Tessaratominœ.) 36
Botanique : Un nouveau Crinum de Mozambique, par M. D. Bois kkk
Soudan égyptien.
Zoologie : Catalogue des Oiseaux rapportés par M. et M",c Pli. de Vilmorin,
par M. A. Menegaux 385
— 615 —
Soudan fkançais.
Anthropologie : Note sur l'origine du peuple Songhays (habitants de la ré-
gion de Tombouctou et des bords du Niger), par M. A. Haun 28G
Zoologie : Insectes Diptères : Tabanides recueillis à Kbali par M. le Véléii-
naire Pccaud. (Liste des espèces dressée par M. J. Surcoût-.) ifi3
— Collections recueillies par le D' Decorse. Mollusques. (Liste et descrip-
tion des espèces, par M- L. Germain.) 33a
Tunisie.
Zoologie : Sur la piqûre des Scorpions tunisiens, par M. le Dr Moutet. ... 27
Tunisie (Kbroumirie).
Zoologie : Mollusques recueillis par M. H. Gadeau de Kerville. (Liste dres-
sée par M. Louis Germain.) i54
Madagascar.
Zoologie : Oiseaux rapportés par M. F. Geay. (Liste dressée par M. A. Me-
negaux.) 10^
— Poissons recueillis par M. F. Geay. (Liste et description d'une espèce
nouvelle, par M. le Dr Jacques Pellegrin.) 201
Poissons. Collections provenant de l'Exposition coloniale de Marseille.
(Étude du genre Ptychochromis, par M. le Dr J. Pellegrin.) 32 2
— Crustacés. Collections recueillies par M. F. Geay. Sur le commensalisme
d'un Crabe porlunien (Lissocarcinus orbicularis, Dana), par M. E.-L.
Bouvier °°3
Collections recueillies par M. F. Geay. ( Diagnose d'un Coléoptère du
genre Apate, par M. P. Lesne.) 3ai
Insectes. Coléoptères Élatérides du type Paradoxon Fleut. , par M. P.
Lesne ^l8
— Mollusques recueillis par M. Perrier de la Bathie. (Note sur la présence
du genre Mheria dans les rivières de Madagascar, par M. L. Ger-
main. ) "^
Botanique : Les Caféiers sauvages de Madagascar, par M. M. Dubard 279
Les Pentopetia malgaches de l'Herbier du Muséum et la variation dans
un genre exotique, par MM. Coslantin et Gallaud 43g
— Sur la détermination du Sakoa (Spondiées), par M. M. Dubard 283
Paléontologie : Fossiles rapportées du Sud et du Sud-Ouest par M. Geay.
(Étude par M. Armand Théveniu.) 85
— Fossiles rapportés du Sud-Ouest par M. Perrier de la Batliie. (Ktude
par M. A. Théveniu.) ; • • • 88
— Fossiles recueillis dans le Sud-Ouest par le Capilaine Cokanap. (Etude
par M. Armand Thévenin.) * 7*7
«16 —
OCEANIE.
Archipel des Gambiers et Archipel de Tuamotou.
Zoologie : Crustacés. Diagnoses d'Amphipodes nouveaux recueillis clans les
Possessions françaises de l'Océanie par M. L. Seurat, Directeur du
Laboratoire de recherches biologiques de Rikitea, par M. Ed. Che-
vreux /lia
Nouvelle-Calédonie.
Botanique : Verbénacées. Recherche sur le genre O.rera. (Révision du genre,
par M. Marcel Dubard. ) 76
t
TERRES POLAIRES AUSTRALES.
Mers antarctiques.
Expédition du Dr Jean Charcot :
Zoologie : Annélides polychètes (Téréhelliens, Serpuliens). [Description des
espèces nouvelles, par M. Ch. Gravier. ] 46
— Cœlentérés. Notice préliminaire sur les Alcyonaires, par M. Louis
Roule 437
— Spongiaires. Pœcilosclérides nouvelles. (Description par M. E. Top-
sent. ) , G9
— Spongiaires. Etude et description des espèces nouvelles, par M. E. Top-
sent 539
Expédition antarctique suédoise :
Zoologie : Crustacés. Sur quelques larves d'Eucyphotes, par M. H. Cou-
tière /107
TERRES POLAIRES ROREALES.
Mers arctiques.
A
Croisière de Vile de France en Norvège et au Spitzberg (juillet 1906) :
Zoologie : Collections recueillies par M. H. Neuville. Arachnides, par M. E.
Simon 5o4 et 0G7
— — Acariens et Crustacés, par M. Sig. Thor. 566
— — Coléoptères , par M. P. Lesne 567
— — Hyménoptères, par M. R. du Ruysson 568
— — Hémiptères, par M. R. Courleaux 568
— — Diplères, par M. le Dr J. Villeneuve 569
Botanique : Phanérogames déterminés par M. P. Danguy 56g
Goélogie : Roches déterminées par M. Ramond 573
— 617 —
TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES
ET DES PRINCIPAUX GENRES.
VERTERRES.
MAMMIFERES.
Castor fiher Lin
Elcphas (Loxodon) Africanus BIu-
mcnbach
Equus Granti de Winton
OISEAUX.
Actophilus africanus Gml
Adelomyia melanogenys Fras. . . .
dïgialites pallidus Strickl
Agapornis madagascariensis Bris.
Ageslrura Mulsanti Bourc
Aglœactis cupreipennis Bourc et
Muls
Agyrtria maculata Vieill
Agyrtria viridiceps Gould
Amazilia fuscicaudata jucunda
Heine
Ammodromus manimbe Lcht. . .
Anastomus iamelligerus Temm. .
Androdon œquatorialis Gould . . .
Anhinga rufa Lac. Daud
Antliracoceros malabaricus Eml.
Ardea Goliath Cretz
Ardea melanocephala Vig. Ghild.
Ardea purpurea Lin
Ardeola Grayii Sykes
Ardeola ralloïdes Scop
Arenaria interpres Lin
Athene cuculoïdes Vig
Basilenterus mesoleucus Scia t. . .
f\oli
398
21
1 1 1
io5
23
20
Zl98
*9
19
499
399
19
£00
8
399
399
399
i5
399
1 1 0
7
A96
Boissoneauxia flavescens Lodd. . .
Boissoneauxia Jardinei Bourc .
Bourcieria fulgidigula Gould.. . .
Bubo maculosus cinerascens Gucr.
Bubulus ibis Lin fioo
Bucco lomatia Gml A93
21
20
20
388
10
10
395
G
6
/.95
''97
Bucbanga atra Herm
Bucbanga leucogenys Walden . .
Budytes melanocephala Lcht.. .
Bulastus indiens Gml
Buteo desertorum Daud
Gampophilus rubricollis Bodd..
Campylopterus largipennis Bodd
Celeus rufus Gra 495
Centropus madagascariensis Briss. 1 06
Centropus monacha Bupp 3 89
Certhiola cbloropyga Gab fi97
Ccryle rudis Lin 392
Cbaradrius varius Vieill 397
Chlorophanes spiza spiza Lin ... fi 97
Cblorostilbon melanorhyncus
Gould 1 9
Chrysolampis moschitus Lin .... A98
Cœophlœus lineatus Lin fi95
Cœreba cœrulea Lin £97
Cœreba cyanea Lin 697
Colius leucotis Bupp 392
Colius macrourus Lin 392
Coracius abyssinicus Bodd 393
Gorvus scapulatus Daud . 109 et 3g4
Coua cristata pyropyga A. Grand. 166
Crocomorphus flavus Midi i95
Crypsirhina varians Lalh 1 3
618 —
Cuculus caiiortis Lin 7
Cyanolesbia cœlestis Gould 22
Dacnis bicolor Vieill 4 96
Damophila Julia? feliciana 19
Dondroeca œstiva Gen flgô
Dicrurus ater A. Lcht 3g4
Disrosura longicauda Gm ...... 4 97
Dorimasles ensifer Boissonncau . 20
Dromas ardeola Payk 110
Engyete Derbyi Delat et Bourc. . 21
Eriocnerais Luciani Bourc 21
Eriornemis Mosquerai Delat et
Bourc 21
Eriocnerais nigriventris Bourc. . ai
Eucephala Grayi , Delat et Bourc. 1 9
Eugenia iniperatrix Goulet 20
Eurystomus glaucurus P. L. S.
Muller 108
Eutoxeres aquila Bourc 18
Eutoxeres heterura Gould t8
Falculia palliata S. G. Saint-Hil. 109
Florisuga mellivora Lin.. . 19 et Z198
Gallinula chloropus Lin 111
Gervaisia pica Pelz 110
Grus grus Lin 3 98
Halietus vocil'er Daud 387
Heliangelus strophianus Gould. . 22
Heliantha Lutetiœ Delat et Bourc. 20
Heliodoxa Jamesoni Rourc 20
Heliotrix Bar rôti Bourc 23
Helolarsus ecaudatus Daud .„ . . 387
Heniistephania Ludoviciœ recti-
rostris Gould 17
Herodias garzetta Lin 4oo
Hippolais pallida Harnp. Ehr . . . 396
Homophania Wilsoni Delat et
Bourc 2 0
Hoplopterus spinosus Lin 397
Hylocliaris sapphirina Gm 4 98
Hypolhymis azurea Bodd 10
Ihis ;ethiopica Lath 3gg
Lafresnaya Sanke Delat et Bourc. 20
Lauipornis nigricollis Vieillot. . . 698
Lamprocolius chalybeus Hemp.
Ehr 3g3
Lamprotornis purpuropterus
Bupp 3g3
Lamprotornis purpuropterus œno-
cephalus Heugl 3g3
Lanierius erythrogasler Cretzschm 390
Laniu sexubitarsis Prev. des Murs. 890
Lanius nubicus Lath 3go
Lanius superciliosus Lath 9
Leptosomus discolor Herm 107
Limosa limosa Lin 398
Lobivanellus senegallus Lin 397
Lusciniola fuscatus Blyth 1 a
Lybius Vieilloti Leach 388
Melierax melabates Heugl 387
Melittophagus pusillus ocularis
Rchw 391
Merops nubicus Gml 391
Merops persicus Pal! 392
Merops sumatranus Rallies 8
Metallura primolina Bourc 22
Metallura tyriantbina quitensis
Gould 23
Milvus œgyptius Gml 387
Myrtis Fannyœ Lesson 2*3
Neophron monacus Temm 386
Neophron percnopterus Lin. . . . 386
Nilaus afer Lath 890
Nyclicorax griseus Lin 16
Ochtodromus Geoflroyi Wagl ... 111
Œdicnemus senegalensis S\v. . . 398
Opisthophora euryptera Lodd... 22
Oreotrochilus Chimborazo Jame-
soni Jardine 19
Orlhotomus sutorius Forst 12
Patagnna gigas Vieillot 19
Pericrocotus brevirostris Vig. . . 9
Pericrocotus cinereus Lafr 10
Pericrocotus roseus Vieill g
Petasophora iolata Gould 19
Phaetornis Baroni Eartert 18
Phœtornis Moorei Lawrence.... 18
— (119 —
Phfrtornis Moorei fratereulus
Gould
Phestornis ruber Lin
Phaetornis slriigularis Gould . . .
Pheetornis syrmatophorus Gould.
Pheetornis Yaruqui Bourc
Phalacrocorax africanus Gml.. . .
Pica pica sericea Gould
Picumnus Bull'oni Lalr
Ploceus vitellinus Lcht
Polyplcctron Germani Elliot. ...
Polyvemus bombus Gould
Popelairea Conversi Bourc et
Muls
Pratincola niaura Pall
Prinia mystacea Rupp
Psalidoprymna gracilis Gould . .
Psalidoprymna Victoria; Bourc et
Muls
Pycnonotus Arsinœ Lcht
Pycnonotus tricolor minor Heugl.
Quelea- sanguinirostris œthiopica
Sund
Rhampliomicron microrrhyncum
Boiss
Bhiphidura albicollis Vieill
Sarcogrammus atronuchalis Blyt.
Scops elegans Gass
Spathura melenanthera Jardine.
Spermophila castaneiventris Cab.
Spermopbila minuta Lin
Spreo superbus Rùpp
Steganura paradisea Lin
Sterna média Horsf
Stoparola melanops Vig
Terekia cinerea Gùld
Terpsiphonc affinis Blyth
Thalurania Fannyœ Delat et
Bourc
Thalurania furcata Gml
Thalurania verticeps Gould
Thalurania verticeps hypochloa
Gould
/j97
18
18
18
/ion
i3
495
394
23
a3
12
396
22
22
396
396
395
22
1 1
i5
7
21
Z198
498
393
395
112
1 1
1 1 1
1 1
*9
498
19
»9
Thoristicus hagcdash Lath
Threnetes Fraserî Gould
Tliryotliorus coraya coraya Gml.
Tinnunculus Nowtoni Gurney . .
Tityra cayana Lin
Totanus littoreus Lin
Trachyphonus Arnaudi Des Murs.
Trenon nipalensis Jlodgs
Tringa minuta Leisl
Tiogon curucui Lin
Turdus phreopygus Cab
Turtur, ambiguus B. du Boc. . . .
Turtur tigrina Temm
Upupa epops Lin
Uratelornis chimœra W. Roth. . .
Uraeginthus bengalus Lin
Urosticte Benjamin Bourc
Vanga curvirostris Lin
Veniliornis Cassini Math
Veniliornis tophrodops Wagl. . .
Vireolanius leucotis S\v
Vireosylvia chivi Vieill
Volatinia Jacarini Lin
Xanthopygia tricolor Hart1
Xenopirostris damii Schl
Zosterops simplex Swinh
POISSONS.
AcanthorhodeustœnianalisGùnlh.
Acanthorhodeus tonkinensis Vail-
lant
Achirus marmoratus Lac
Ambassis Commersoni Cuv. et
Val
Amphisile punctulata Bianc
Anabas maculatus Thomin
Anabas multil'asciatus Thomin.. .
Anabas scandens Dald
Apogon aureus Lin
Apogon macropterus Cuv. et Val.
Auchenoglanis Ballayi Sauv
Auchenoglanis Ballayi var, Gra-
voti var. n
399
18
496
1 0.r)
495
398
389
i/i
398
ig5
495
396
lit
392
107
395
21
392
495
li 95
49^
494
498
1 1
106
8
5oo
202
204
202
322
3:22
5oo
20^1
20i
320
321
620
Bagarius Yarclli Sykes
Balistes rectangulns Bloch
Balistes undulatus Mungo Park .
Barbus camptacantlius Bleek. . . .
Barbus camptacantlius var. Cot-
tesi var. nov
Barbus camptacantlius deauralus
Cuv. et Val
Bedotia Geayi Pell. nov. sp.
202 ,
Caranx fesdar Forsk
Carassius auratus Lin
Cheilinus trilobatns Loep
Chrysophrvs sarba Forsk
Clarias macrocephalus Gunlh . . .
Clarias Walkeri Gùntli
Coilia Grayi Bich
Crenidens Forskali Cuv. et Val..
Culter brevicauda Gunlh
Culler recurviceps Bicb
Cyprinus carpio Lin
Diodon hystrix Lin
Eleopichthvs dahuricus Basil. . .
Eleotris fusca Bloch
Eleolris obscura Schlg
Eleotris opbiocephalus Cuv. et
Val
Epinephelus flavocaruleus Lac. .
Equula edentula Blocb
Fierasfer Homei Bicb
Fundulus gularis Boul
Gerres punctatus Cuv. et Val. . .
(îlyphidodon sparoides Cuv. et
Val
Gobius giuris Ham. Bucb
Gobius ocellaris Brous
Ilaplocbilus cameronensis BouL.
Hemiculter leucisculus Bleek . . .
Homiramphus unifascialus Banz.
Hypo])btalmicus Hnrniandi Sauv.
lscbikauia lineala Pell. nov. sp. .
5oo,
Letbrinus centurio Cuv et Val...
/l99
201
201
320
320
5oo
ao5
203
499
202
203
^99
320
5oo
203
5oo
5oo
499
201
5oo
202
5oo
2 03
9o4
203
202
321
203
2 03
202
202
322
5oo
202
5oo
5oa
5oo,
Letbrinus masbenoides Ehrb . . ,
Letbrinus nebulosus Forsk. . . .
Labro Garnieri Sauv ,
Luciobrama longireps Pell. nov
SP
Lutjanus fulviflamma Forsk. . . .
Macrodon malabaricus Blocb var.
macrophtaima var. nov
Macropus viridiauratus Lacp. . .
Mastarembelus goro Boul
Monopterus javanensis Laep. . . .
Mormyrops zancliroslris Gùnth. .
Mugil cjeruleomaciilatus Lacp. . .
Mugil Kelaarti Gùntli
Muhil Smithii Gùntb
Murœna flavimarginataBïipp.. . .
Munena cbinensis Kaup
Myripristis murdjan Forsk
Nanochromis dimidiatus Pellg. .
Naseus unicornis Forsk
Noolebias unifascialus Steind. . .
Novacula tœniura Lacp
Ophicbtys cbinensis Kaup
Opbiocephalus maculalus Lacp. .
Opbiocephalus melanosoma Bleek.
Ostracion cornutus Lin
Osteochibis vittatus Cuv. et Val.
Parabramis bramula Cuv. et Val.
Paramphilius nov. gen
Paramphilius trichomycteroides
Pell. nov. sp
Paralilapia Polleni Bleek
Paretroplus betsileanns Boul. . . .
Paretroplus polyaclis Bleek
Periophlahuus Kœnlreuteri Pall. .
Periophtalmus Kœulreuteri Pall.
var. Papilio Bloch
Pcliocephalus sinius Sauv
Plirnctura liiulica Boul
Ph-esiops nigricans Bùpp
Plalyrephalns punctatus Cuv. et
Val
2o3 Poiynemis plebeius Lin.
203
203
^99
5oi
20^1
2t)
5oo
322
5oo
3i9
202
902
202
201
901
204
322
2 03
3ig
202
201
201
A 99
5oo
23
94
209
393
202
202
322
3 1 9
321
204
203
202
— 621
Prislipoma operculare Playf. ... ao3
l'scttus argentens Lin ao3
Pseudoscarus bataviensis Bleek* . 203
Pteroïs zebra Guv. et Val ao3
Ptycbocliroinis betsiloaims Boul. 3a3
Ptychochromisoligacanlhus Bleek.
202 , 324
Sarcodaces odoë Bloch 3ig
Silurus azotus Lin 699
Sillago shama Forsk ao3
201
3a 1
Squaliobarbus caudalis Sauv. . . . 5oo
Syngnathus cyanospitiu Bleek.
Synodontis angclicus Srhilt. . . .
TetragonopteruB Rivi'lti Poil. nov.
Sp 2 5
Tetrodon hispidus Lacp 20 1
Tetrodonsti'llalus Bloch 301
Teuthîs Oramin Bloch 303
Therapon jarlnia Forsk 20.3
Xenocypris tapeinosoma Bleek . . 5oo
INVERTEBRES.
CRUSTACES.
Décapodes.
Anebocaris ancylifer Coût. nov.
sp &07
Anisocaris puerilis Coût. nov. sp . h 1 0
Bodotia pulchella G. 0. Sars ... 118
Eocuma Dollfusi Calm 119
Eocuma Sarsii Calm 120
Iphinoe serrata Norm 118
lphinoe tenella G. 0. Sars 119
Iphinoe trispinosa Good 118
Isocheles Weidemanni Stimp
var. pacificus Bouv. nov. var. . 1 1 5
Leptoslylis Walkeri Calm. nov. sp. 121
Lissocarcinus orbicularis Dana... 5o3
Retrocaris anlarticus Coût. nov.
sp An
Xiphopeneus Biveti Bouv. nov.
sp 1 1 3
Stomapodes.
Mysis oculata Fab 567
Amphipodes.
Eiasmopus spinidaclylus Cbevr.
nov. sp ki à
Gammarus locusta Lin 50(3
Grubia brevidactyla Ghevr. nov.
sp '117
Hyale allinis Ghevr. nov. sp. . . . 'i 1 5
Hyale dentifera Chevr. nov. sp . . '1 1 '1
Hyale pusilla Chevr. nov. sp. . . . Ai5
Liiljeborgia proxima Ghevr. nov.
sp h 1 3
Orchestia lillorulis Mont 506
Stenothoe crenulata Chevr. nov.
sp l\ 1 2
Xenocheira Seurati Chevr. nov.
sp à 1 0
Isopodes.
Iarea marina Fab 5O7
Copépodes.
Calanus linmarchicus Gun 560
ARACHNIDES.
Aranéides.
Coryphœus spilsbergensis Thor. . 5Ô7
Erigona arclica White 5o5
Erigona tirolensis L. Kock 5o5
Hilaira glacialis Thor. . . 5o5et 5Ô7
Lcplhyphantcs sobrius Thor. . . .
5o5, 5Ô7
622
Oligolophus alpinus Hubst
Pardosa liguaria Clerk
Pardosa pullata Clerk
Salticus scenicus Clerk
Typhochraestus (Coryphaeus)
spilsbergi 'nsis Thor. . 5o5 et
Xystieus cristatus Clerk
Acariens.
Bdella longicornis Lin
Molgus littoralis Lin
INSECTES.
Coléoptères.
Agabus Solieri Aub
Airosa Wagneri Lév. nov. sp . . .
Amida tricolor Har
Ancyrona pygmea Lév. nov. sp. .
Anthicus œthiopicus Pic nov. sp.
Apale Geayi Lesne nov. sp
Aspidimerus orbiculus Gyll
Bidessus geminus Fab. var.
œthiopicus Régimb. nov. var.
Bidessus Rotbscbildi Régimb. nov.
SP ;••••
Bostrychopsis uncinata Germ. . .
Caria superba var. japonica var.
nov. Sic
Calosoma substriatum pumicatum
nov. var. Lapg
Calosoma sycopbanta prasinum
La])g ab. nov
Carabus Adamsi separatus Lapg.
nov. var
Carabus cribratus nigratus Lapg.
nov. var
Carabus Stroganovi Morgani
Lapg. nov. var
Cliilocus tristis Feld
Cbilocus similis Ross var. japoni-
cus Weise
567
567
567
567
567
567
567
567
567
9^7
211
2 4g
i35
3a5
211
127
126
208
211
124
124
1 25
125
îaâ
2 1 1
211
Chilomenes plagiata Schwenb. . .
Coccinella axyridis Pâli, et ses va-
riétés
Coccinella bis-sexnotata M
Coccinella 7-punctata Lin. var.
Brucki, Muls
Dinoderus bifoveolatus Wollasl..
Dinoderus minutus Fab
Ditoma nitidicollis Grouv. nov.
sp
Dysides obscurus Perty
Epilacbna admirabilis Crotcb. . .
Epilachna atra Sic. nov. sp
Epilachna niponica Lew
Epilacbna retigera Sic. nov. sp..
Epilachna Rothschildi Sic. nov.
SP
Epilachna 28-maculata Mots. . . .
Halyzia cincta Fab
Halyzia 10-gutlata Lin
Halyzia 12-guttata Poda
Halyzia i5-guttala Fab
Halyzia Japonica Thunb. et ses
var
Hedybius œthiopicus Pic. nov.
sp
Helophorus œthiopicus Régimb.
nov. sp
Heterarthron gonager Fab
Heterocerus Morgani Grouv. nov.
SP
Hydroporus vitlula Aube?
Hyperaspis japonica Crotcb
Rhône hexaspilota Hopc var. mi-
rabilis Motsch
Lampyroïdea persica Ern. Oliv.
nov. sp
Laria Mauritii Pic. nov. sp. . . .
Lichenophanes plicatus Guér. . .
Lyctus brunneus Steph
Lycus Rothschild] J. Bourg nov.
8P
Micrapate (piadralicollis Lesnc. .
211
210
210
210
208
208
507
209
210
250
210
25l
252
210
210
210
210
210
210
133
I27
208
5o6
567
21 1
210
28
i35
208
210
266
208
623
624
Thysanoures.
Ctenolepisma Rotbsrhildi Sitv.
nov. sp 5 1 k
Japix Bouvieri Silv. nov. sp. . . . 617
Lepisma paupercula Silv. nov sp . 5 1 3
Tlierraobia infelix Silv. nov. sp. 5 16
Machilis acuminothorax Luc. . . 3a
Machins alterna tus Silv 3a
Machilis Bouvieri Silv 32
Machilis crassicornis Luc 3a
Machilis cylindrica Geoff. 3a
Machilis polypoda Lin 33
Machilis Targioni Grassi 33
Machilinus Geayi Silv 33
Machilinus rupestris Lucas 33
Machiloides madacassus Silv. ... 33
Petrobius maritimus Leach 33
Prcemachilis confucius Silv 33
Pr.'emachilis excelsior Silv 33
Prœmachiiïs italica Grassi 33
Névroplères.
MvRMÉLKONTIDES.
Tmesibasis Bolhscbildi V. d.
Weele nov. sp
Toniatares Rotbscbildi V. d.
Weele nov. sp
Hyménoptères.
Amblyteles mandilmlaris Szépl.
nov. sp 137
Brachycentrus Szépl. nov. gen . . 35
Brachycentrus minutus Szépl. . . 3")
Ctenocbares flavipennis Szépl.
nov. sp i38
Dendrosoter inteistitialis Szépl.
nov. sp 35
Formica fusca L 568
Formica rufa L 568
Glyptomorpha apicalis Szépl. nov.
sp 34
a56
267
Leptothorax acervoruni Fab. . . . 568
Mesostenoïdes trochanteratus
Szépl. nov. sp i3a
Myrmica sulcinodis Nyl 568
Odontomutilla voiensis E. And.
nov. sp 3a6
Paniscus œlhiopicus Szépl. nov. sp. 1 3g
Pczomacbus sp 568
Rhogns nigricarpus Szépl. nov.sp. 36
Lépidoptères.
Gelechia orellata Boyd 1 h 1
Zcuzera cofl'eœ Nietner 2 15
Hémiptères.
Acanlhocaris sp .">(i<S
Agallia limhata Kl 568
Cicadula Dahlboni Zelt 568
Gorizus ornalus B. Court, nov. sp. 329
Cyclogaster Vassei B. Court, nov.
sp 36
Delphax lugubrina Bob 568
Dermelimus œthiopicus B. Court.
nov. sp 33o
Diaspinéos des serres du
Muséum Z129
Gerris asper Fab 568
Holopterus antennata B. Court.
nov. sp 397
Natalicola (nec Cyclogaster) Vas-
sei P. Court, nov. sp 33 1
Plectronomia BothscbildiB. Court,
nov. sp 328
Diptères.
Cbrysops dimidiatus M. W a63
Chrysops oblicme fasciatus Macq. 263
Hœmatopota Laverani Sure. nov.
sp d 21
Hiematopota strigipennis Karsh. 4a 1
Hœmatopota Irimaculata New-
stead la 1
— 625 —
Pangonia barbala Macq a6A
Pangonia niaculata Meig a63
Pangonia Magretti lïczzi A 2
Rliinomyza denticornis VVied. . . 335
Tabanus afïicanus Gray A 1
Tabanus alexandrinus Wied.. . . a63
Tabanus aquilus Sure. nov. sp. . 3g
Tabanus argenleus Sure. nov. sp.
a63, -26/1 et 33A
Tabanus ater Rossi a(i3
Tabanus atripes van dex' Wulp. . 335
Tabanus barbants Coqub 263
Tabanus Besli Sure 262
Tabanus bigultatus Wied. . Ai, i44,
21a, 260, 262 , a63
Tabanus Blancbardi Sure 33 A
Tabanus Boneti Sure. nov. sp. . . 333
Tabanus bovinus Lin 212
Tabanus Brumpli Sure. nov. sp . Aa
Tabanus canus Karscb. ... Ai, iA5,
312 , 261
Tabanus capensis Macq.. . 262,' 263
Tabanus Chevalieri Sure 33A
Tabanus conibustus Bigot . A 1 , 2 1 2
Tabanus conformis Walk Ai
Tabanus congoiensis Ri cardo. Ai, 263
Tabanus conspicuus Ricardo. . . . 263
Tabanus ditœniatus Macq. . A 1 , 1 A 5 ,
212 , 261
Tabanus disjunctus Bicardo. ... 212
Tabanus fasciatus Fab. Ai, 212, 262
et 335
Tabanus gabonensis Macq. 212, 263
et 33 A
Tabanus gratus Loëw Ai, iA5,
261, 262
Tabanus ianthinus Sure. nov.
sp ai 2 , 2 58
Tabanus latipes Macq. iA5, 212,260
Tabanus Laverani Sure. nov. sp. 33 1
Tabanus ioucostomus Loëw Ai
Tabanus liventipes Sure. nov. sp. 38
Tabanus maculatissimus Macq.. 21a
Mosècm. — XIII.
Tabanus Martini Sure. nov. sp. . 33a
Tabanus nigroliirtu- Ricardo. . 969 <■[
36*4
Tabanus obscurefuniatus Sure. .
a6i, 969
Tabanus obsciirclrirlus Ricard.. 9Ô9
Tabanus œncus Sure. nov. sp. . . a()3
Tabanus par Walk A 1 , 3 1 2
Tabanus pluto Walk aia , 260
Tabanus quadriguttatus Ricard. . 213
Tabanus rufiems Pal. Beauv. . . . 33A
Tabanus rufipes Pal. Beauv.. 3çj, Ai,
212, 262 , 3Ô3
Tabanus rufipes Macq. ... iA5, 212
Tabanus serratus Loëw 1 A 5
Tabanus Severini Sure. nov. sp. a5g
Tabanus socius Walk iA5, a63
Tabanus splendidissimus Bicardo. 212
Tabanus tenuicornis Macq a63
Tabanus lestaceiventris Macq Ai,
212, 261
Tabanus thoracinus Pal. Beauv. Ai,
213, 263
Tabanus tœniatus Macq 26s
Tabanus tœniola Pal. Beauv .... Ai,
iA5, 312, 262 et 335
Tabanus tomentosus Macq 2 63
Tabanus ugandœ Bicardo „ Ai
Tabanus variabilis Loëw 33 A
Tabanus variatus Walk 361
Onychophores.
^12
— 626
Peripatus Goudoli Bouv 5l 8
Peripatus Hobsti Evans 519
Peripatus iuliformis Giiild 5i8
Peripatus Janiaïcensis Grab. et
Cock 5i8
Peripatus Lankesteri Bouv 5i8
Peripatus nicaraguensis var. istli-
micola Bouv 5i 9
Peripatus Ohausi Bouv 5i8
Peripatus Perrieri Bouv 5i8
Peripatus Sedgwicki Bouv 5i8
Peripatus Simoni Bouv ôiq
Peripatus Tliolloni Bouv 5ig
Peripatus Thurmi Sclat 5 1 9
Peripatus torquatus Kenn 5 1 8
Peripatus tuberculatus Bouv. ... 5i8
Peripatopsides.
Operipatus insignis Spenc 5a 1
Operipatus Leuckarti Sànger. . . 52 1
Operipatus oviparus Dendy 52 1
Opisthopalus Blainvillei Gay. . . . 5ao
Opisthopatus cinctipes Pure. ... 52 0
Peripatoïdes Nova>-Zelandia? Hut-
ton 620
Peripatoïdes orientais Flatch. . . 5 a 1
Peripatoïdes Suteri Dendy 5a o
Peripatopsis Balfouri Sedgw. . . . 520
Peripatopsis capensis Grube.. . . 520
Peripatopsis clavigera Purch. . . . 520
Peripatopsis leonina Purch 520
Peripatopsis Moseleyi Wood-Ma-
son 520
Peripatopsis Sedgwicki Purch.. . 5ao
VERS.
innélides.
Branchiomma Boulei Grav. nov.
sp 5a6
Eulalia personata Giav. nov. sp. . 5a 8
Helicosiphon biscocensis Grav.
nov. sp 5j
Lesena Wandelensis Grav. nov.
SP *7
Lysilia Mac Intoshi Grav. nov.
SP *9
Morphysa Schanardai Grav. nov.
SP 829
Phyllodoce parvula Grav. nov. sp. 537
Pista cristata 0. F. Millier 48
Polycirrus insignis Grav. nov. sp. 48
Potamilla antarctica Grav. nov.
SP *9
Serpula vermicularis Lin 5o
Spirorbis Perrieri Caull et Mesn. 5o
Terebella Ehlersi Grav. nov. sp. . 46
Thclepus spectabilis Verrill. ... 48
Plathelminthes.
Latoceslus marginatus A. Meix.
nov. sp 168
Leptoplana concolor A. Meix. nov.
sp 167
Notoplana cotylifera A. Meix. nov.
sp 167
Pericelis byerlevana Laidlaw .... 171
Prosthiostomum lineat uni A. Meix.
nov. sp 172
Prosthiostomum siphuncuius
Délie Cliiaje ... 172
Pseudoceros bimarginatum A.
Meix. nov. sp 1 69
Pseudoceros Gravieri A. Meix.
nov. sp 170
Pseudoceros vinosum A. Meix.
nov. sp 171
Stylochus djiboutensis A. Meix.
nov. sp i65
Stylochus reticulatus A. Meix. . . 166
Stylochus salmoneus A. Meix.
nov. sp 1 05
MOLLUSQUES.
Gastéropodes.
Achatina tincta Bées 4a6
— G27 —
Agriolimax Kervillei germ nov.sp.
Amalia gagates Drap *• • •
Amnicola Dupoteti Forbes
Ampullaria leopoldvillensis Pulz.
Ancylus costulatus Kiist
Ancylus striatus Wcbb et Bertli .
Anlidrynnaeus Joubini Germ. ..
Bourciera Fraseri Pfeif
Bourciera helicinaeformis Pfeif. .
Bulinius irroratus Beevc
Bulimus popelairianus Nyst. . . .
Buliinulus sequatorius Pfeif. . . .
Buliinulus caliginosus Reeve. . . .
Buliinulus catlowiœ PU
Bulla Mabillei Loc
Bytbimia Martreti Germ
BythimianeotliaumœfonnisGerm.
nov. sp
Bytbimia numidica Bourg
Bitliimia Orsinii de Cbarp
Calyptraea trochiformis Gml ....
Cantbarus sulcalus Boni
Cassis tesliculus Lin
Ghiton canariensis d'Orb
Glauculus Kraussi Phil
Clauculus spadiceus Phil
Columbella unifasciata Sow. . . .
Columbella rustica Linn
Concholepas peruviana Lcmk. . .
Conus testudiiiarius Mart
Crepidula arenala Brod
Curvella Guerini Germ
Cyclopborus uigrofaciatus Mill. .
Cyclotus Perezi Hidalgo
Gyclotus quitensis Pfeif
Cypraea cervinetta Kiener
Gypraea spurca Lin
Dolium ringens Swaius
Drymaeus baezensis Hidalgo ....
Drymaeus cbamœleon Pleif
Drymœus aequatorianus Smitb. .
Drymaeus fallax Pfeif
Drymaeus Joubini Germ
i.r)A
i5 h
i58
i:>7
i57
59
6a
62
55
55
56
56
57
i5i
35i
66
i58
i58
535
ih-j
1/18
i5i
i5o
i5o
53 1
t&7
533
i45
536
35o
63
63
62
53/i
i48
53/i
57
59
57
57
59
Drymaeus napo Angas
Drymaeus quadrifascialus Angas.
Knnea albida Putz
Ennea Gravieri Germ. nov. sp. ,
Kulima intermedia Gant
Fasciolaria granosa Brod
Fasciolaria princeps Sow
Fissurilla crassa Lmck
Fissurella crassa Lmck
Fissurella lalemarginata Sow. . .
Fissurella limbala Sow
Fissurella maxima Sow
Fissurella peruviana Lmck
Fissurella puuctalissima Pils. . .
Harpa rosea Lmck
Hélix aperta Boni
Hélix apicina Lmck
Hélix a^persa Miill
Hélix barbara Lin
Hélix bituberculata Pfeif.
Hélix Bourcieri Pfeif
Hélix Gonstantinte Forbes
Hélix critica de Fér
Hélix Durieui Moq.-Tand
Hélix equestrata Moric
Hélix fera Let. et Bourg. ......
Hélix Juno Pfeif
HéUx lanuginosa de Boiss
Hebx melanostoma Drap
Hélix oreas Kock
Hélix pisana Mùll
Hélix psammodica M or
Hélix pyramidata Drap
Hélix Rozetti Micb
Hélix selenostoma Pfeif
Hélix tabarbana Let. et Bourg. .
Hélix trochoïdes Poiret
Hemisinus guayaquilensis Pet.
de la S
Hyalinia eurabdota Bourg
Lanistcs bicarinalus Germ. nov.
sp.
Lanistes ovum Pelers.
58
58
/|2f)
65
1/19
53 1
53 1
538
8
538
538
537
538
537
i'k;
1 5 r>
1 5 6
i55
i:»7
54
5/i
i55
i56
■ 57
53
i56
54
i55
i55
53
i56
107
157
i56
54
i56
1 57
63
i55
4a8
4a7
4a.
— 628 —
Limmea Chudeaui Germ. nov. sp.
Littorina peruviana Lmck
Liltorina punclala Gml
Melongena morio Lin
Murex labiosus Gray
Murex regius Woorl
Murex rosarium Chemn
Namina liepalizon Gould
Nassa Gayi Kien
Neomphalus aler Les
Neomphalus euryomphalus Go-
nas
Neomphalus luctuosus d'Orb. . . .
Neomphalus tridentalus Pot. et
Micli
Nerita atrata Chemn
Obeliscus cuneus Pfeif
Oleacina algira Brug
Oleacina striala MiiH
Oliva acuminala Lmck
Oliva leucozonias Gray
Oliva peruviana Lmck
Phasaniella azorica Dantz
Physa contorta Mich. et var. . . .
Physa Dunkeri Germain nov. sp.
Physa Jonbini Germ. nov. sp.. . .
Pbysa Vaneyi Germ. nov. sp. . .
Physopsis Martensi Germ. nov. sp.
Planaxis lineatus Da Cost
Planorbis Chudeaui Germ. nov.
SP
Planorbis marmoralus Micli ....
Planorbis numidicus Bourg
Pleckocheiius cardinalis Pfeif. . .
Pleckocbeilus Taylori Reev
Pleurotoma sinistralis Pelil
Polamides radula Lin
Purpura chocolatum Dudos. . . .
Purpura Delessertiana d'Orb. . .
Purpura Inrinalostonia Lin
Purpura neritodea Lin
Ricinula aodulosa G. IL Ailams.
Bissoina inca d'Orb
273
535
i49
1^17
538
532
1 Ifj
Mk
53 1
536
536
537
537
i5o
60
i55
53
1/16
1Z16
53o
i5o
i58
35 1
273
6.")
65
i48
27A
i58
i58
56
55
1/1 5
i48
53 a
53 a
,',;
167
1/18
535
Scalaria commutata di Mont. . .
Sphœrium Ddingoli Bivona ....
Streptaxis flora Pfeif
Strombus bubonius Lmck
Strombus galcatus Swain
Strombus peruvianus Swain ....
Subulina Krebedjeensis Germ.
nov. sp 65 ,
Succinea Chudeaui Germ. nov.
sp.
Succinea tchadiensis Germ. nov.
*P
Synapterpes Biveti Germ. nov.
SP ••
Tectarium miliare Quoy et Gaim.
Testacella bisulcala Bisso
Thapsia calamocbroa Jouas
Thapsia indecorata Gould
Thapsia insimulans Smith
Thapsia Lamyi Germ. nov. sp. . .
Thapsia nyikaua Smith et var.
64,
Triton rudis Brod
Triton scaber King
Trocbonanina Adansoniae Mor. . .
Trochonanina reticulata d'Ailly.
Tropbon cassidiformis Blain.. . ,
Turbo niger Gray.
Turritella cingulala Sow
LamcUibranclics.
iEtheria elliptica Lmck
Arca Bouvieri P. Fischer
Arca decussala Sow
Arca plicata Chemn
Corbicula Fischeri Germ. nov.
169
i58
r
02
t48
534
534
348
271
271
60
i4q
i54
344
345
345
3'i(i
346
533
533
3 '17
347
53i
536
9 20
i53
i53
i53
sp.
Lithndomus biexcavata Reeve. . .
Mactra lisor Adans
Melina vulsell Lmck
Mutelina complanala Jouss. . . .
Mutelina complanata var. curta
Germ
68
1 5 :;
s53
68
68
fi'29
Hydroides.
Sertularia Versluysi Nuttmg.. . .
Thuiaria tubulif'ormis Markt. . .
Anthozoaires.
Anisopsammia profunda Pourt. .
Aphrastrea deformis Lmck
Astrangia Ralhbuni T. W. Waugh.
Astreopora Ehrenbergii Rem.. . .
Balanopbyllia floridana Pourt...
Coscinaraea monile Fonk
Cyphastrea Forskaliana M. Edw. et
Hanire
Drllocyathus ilalicus Micli
Dcndronoplithya curvata Kùkent.
Dcndronepbtbya cirsium Kùkent.
Dendronephtbya formosa Grav.
sp. nov 43 1 et
275
275
343
34o
343
3/12
343
342
34o
343
43i
43i
432
Dendronephtbya KùkenthaliGrav.
oov. gp 4.'5 1 et i33
Dendronephtbya lanxifera llolm. 43i
Dendrophyllia cornucopia Pourt. 343
Desmophyllum ingens Mos) 343
Echinopora Ehrenbergi M. Edw.
el G. Haime 34o
Favia gravida Verr 343
Favia Okeni M. Edw. et G. Haime. 34 1
Favia Savignyi M. Edw. ei G.
Haime 34 1
Favites spinosa Klunz 34 1
Flabellum alabastrum Alosl .... 34;}
Flabellum angulare Mosl 343
Flabellum deludens von Marenz. 343
Flabellum pavoninum Alcock. . . 343
Fungia concinna Verr IVi2
Fungia cyclolites Lmck 34a
Fungia echinata Pallas 34a
Fungia fungites Lin 34a
Fungia patella Ellis et Sol 342
Fungia plana Stuk 34a
Goniastrea pectinata Ebr 34 1
Goniastrea reliformis Lmck.. . . 34i
Goniopora Djihoutensis T. W.
Vaugb. nov. sp 342
Goniopora planula Elir 34a
Goniopora somaliensis T. W.
Vaugh. nov. sp 34 2
Goniopora Stokesi M. Edw. et G.
Haime 342
Herpetolitba t'oliosa Ehr 34a
Juncella gemmacea Val 43i
Kophobelemnonidœ 161
Litbophytum arboreum Forsk.. . 43 1
Madrepora galapengcnsis T. W.
Vaugb 343
Mœandra lamellina Ehr 34 1
Maeandra pacbychila Ebr 34 1
Mesobeleinnon nov. gen. gracile
Ch. Gravier nov. sp 1 5q
Urbicella annuligera AI. Edw. et
G. Haime 34o
— 630
Orbicella Kottœ M. Edw. et J.
Haime 34o
Orbicella indequalis Klunz .... 34o
Orbicella minikoensis Gard 34o
Pbysogyra Gravieri T. W. Vaugb. 34o
Physogyra somalionsis T. W.
Vaugh 3 4 o
Porites Branneri Batbb 343
Porites Verrilli Rebb 343
Scleropliyilia margariticola Kiuz. 34 1
Scytaliopsis nov. gen. djiboutensi-i
Grav 432
Siderastrea stellata Verrill 343
Stephanotrochus diadema Mosl . . 343
Xenia umbellala Lmck 43 1
Spongiaires.
Artemisina Dianae Tops. nov. sp. 70
Axinella supratumescens Tops.
nov. sp ^4
Grantia Iruncata Tops. nov. sp. . 54o
Iopbon pluricornis Tops. nov. sp. 73
Iophon unicornis Tops. nov. sp. . 7 9
Leucandria birsula Tops. nov. sp. 54 1
Leucandria Joubini Tops. nov. sp. 542
Leucosolenia Lucasi Dendy 53g
Tedania Cbarcoli Tops 69
PALÉONTOLOGIE.
Invertébrés.
INSECTES.
Blaltinopsiella pygma;a Fern.
Meun. nov. sp 52 4
Piroutetia liasina Fern. Meun.
nov. sp 5a2
MOLLUSQUES.
Acantboceras mamillare Schlot.
«8, 89 el 178
AranlborernsMantolli Sow. 85 et 178
Acantboceras vicinale Slol 85
Arantbotbyris multistriata Kitch. 88
Alectryonia gregaria Sow 88
Alectryonia ungulata Schlol 88
Alveolina oblonga Fortis 85
Aspidoceras avellanum ZitieJ. . . . 178
Aspidoceras subdistractum Waag. 178
Beiemnites Kunknotensis Waag. 89
Beiemnites Stoliczkai Waag. ... 86
Bulimus Favanei Fiscber 87
l'nlimus Grandidieri Fiscb 87
Cardioceras Scbaumburgi Waag. 89
Corbula pectinata Sow 86
Cyclostomum Grandidieri Fiscb. 87
Cyrena convexa Brongn 359
Desmoceras Beudanti Brongn.. . 88
Desmoceras diphylloïdes Forbes. 89
Desmoceras Dupinianum d'Orb. 89
Epiaster nutrix Lamb 88
Exogyra flabellata Gold 85
Flabellotbyris dichotoma Kitcli. . 89
Gryphœa vesicularis Sow 88
Hamesia oroeea Fiscb 87
Ilelix bicingulata Fiscb 87
Jlelix Hova Fiscb 87
Hélix lbaroensis Fiscli 87
Heiix Souverbyana Fiscb 87
Inoceramus labiatus Sow 86
Janira tricostata 88
Limnaea slrigosa 35g
Lytoceras Adelœ d'Orb 88
Lytoceras sutile Opp 178
Macrocepbalites Grantanuiii Opp. 88
Macrocepbalites macroropbalum
Sow 88
Macrocepbalites Maya Sow. 86 et 89
Macrocepbalites Opis Waag. ... 86
Nautilus Bouchardianus d'Orb . . 89
Nautilus giganteus Sow RS
Nautilus jumarensis Waag 8g
Noetlingia Boulei Laml 88
Notogenus Cuvieri Agns. 35g et 36o
Nystia plicala d'Arch 35g
Ostrea Grandidieri Fisch 85
— 631 —
Ostroa polecydion Pi<rli . . 85 et 178
ParahopHtes Mileliaaum d'Orb. . 85
Peltoceras sp : 89
Perisphinctes aborrans Waag ... 178
Peri9phincl.es frequens AVaag. . . 86
Perisphinctes bians Waag 89
Perispbinctes perdagatus Waag.
88 et 178
Pbyllocoras disputabile Rihb. .
88 et 178
Pbylloceras Feddeni Wnag 88
Pbylloceras lodaiense Waag. ... 89
Pliylloceras Manfredi Opp 88
Pbylloceras mediterraneum Neu-
niayr 89
PbvHocoras perdagatus Waag. . . 178
Pliylloceras Velledœ Micb 89
Potamides plicatus Porug 35g
Pseudotrapezium depressum Sow. 86
Puzosia compossa Kossm 178
Puzosia latidorsala Micb 85
Rhynconella concinna Sow 89
Rbynconella moraviea Uhliz 178
Sphaeroma margarnm Desm. . . . 859
Terebratula aurata Kilcb 88
Terebratula jooarensis Kitcb ... 89
Trigonia costata Sow 86
Turrililes tuberculatus Sow .... 85
BOTANIQUE.
Acocanthera Schimpesi Scbwenf. 81
Adina rubro stipulata K. Sch. . . 80
jEolanthus repens Oliv 82
Algues : Liste des Algues re-
cueillies à Talibou (Manche).. 353
Anthericum Gregorianum Rend.. 81
Apocynacées productrices de Ca-
outchouc 668
Asparagus Scbweinfurti Raker. . 81
Aspilia Holstii 0. H 81
Benincasa cerifera Savi 1 77
Bleekrodea tonkinensis Dub. et
Eberh 55a
Caféiers sauvages de Madagascar. 379
Canarium et genres allines 553
Citrullus Vulgaris Scbard 177
Cluitya Kilimadscharica Kngl . . . Si
Coffea Alleizctti Dubard aov. sp. 980
Coffea Augagneuri Dubard nov.
SP 279
Coffea brachyphylla Badlk 279
Coffea Humblotiana Rail 279
Coffra Madagascarit-nsis Drakc. . 281
Coffea macrocarpa A. Rich 279
Coffea Mauritiana Lam 279
Croton pulchelluni II. B 8a
Cucurbita Pepo Lour 175
Cucurbitacées cultivées d'Indo-
Cliine 175
Cucnmis melo Lin 177
Dasyaulus cochinchinensis A 58
et 6O0
Dasyaulus ellipticus . . . /j 58 et 6G0
Dasyaulus firmus 65g et 660
Dasyaulus floribundus. . 667 et 660
Dasyaulus Thorellii.. . . /1 67 et 660
Dipsacus pinnatifidus Stand. ... 81
Disa Stairsii Kransl 81
Englerodaphne leiosiphon Gilg. . 81
Ficus mallotocarpus Warb 81
Funtumia elastica Stapf 668
Graminées de l'herbier de Des-
vaux 277
Gynura Meyeri Joannis 0. H. . . . 81
Helychrysum Hobnelii Schw. ... 81
Ulipe latifolia Roxb 652
Illipe longifolia A. D. (].. « 653
Illipe Malabrorum Kôu 653
Jasminum Hildebrandti Knobl. . 81
Leonotis Elliotii Baker 81
Luffa acutangula Roxb 177
Lufia cylindrica Rœm 177
Melantbera Cuanzensis Hiem. . . 81
Moniordica Charantia Lin 177
Noronhia Alleizetti Dubard nov.
sp 55 1
— 632
Noronhia Boivini Dubardnov. sp.
Noronhia Broomeana Home. . . .
Noronhia divoricatai Se. Eli.. . .
Noronhia eniarginata Pori
Nnronliia lincarifolia Dubard
nov. sp
Notonia Schweinfurthi 0. et H..
Ornithogalum caudatum Alton, .
Oxera Baladica Vieil
Oxera Balansa? Dub
Oxera eauliflora Dfpl
Usera coriacea Dub
Oxera glandulosa Vieil!. . 76 et
Oxera macrocalyx Dub
Oxera Morieri Vieill. ... 76 et
Oxera neriitolia Bocuw
Oxera palmatinervia Dub
Oxera Pancberi Dub
Oxera pulcbella Labill. . . .
Oxera robusta Vieill
?6 et
55o
5/i9
5 '19
81
81
78
7*
78
78
78
78
78
78
78
78
77
78
Oxera sessilifolia Dub 78
Oxera sulfurea Dub 78
Pentopetia malgaches : Tableau et
caractères des espèces, li'àç) à hhk
Polyrlina gracilis Oliver 81
Sabiacées ( Observations sur
les) ij'i'j à 5^9
Sclerocarya Cadra a84 et 286
Senecio cyaneus 0. H 81
Senecio deltoideus Less 81
Senecio discifolius Oliv 81
Senecio Maranguensis 0. II 81
Solanum aculeastrum Dunal.. . . 82
Solarium nicaniun Lin 82
Solanum Schumamanum Dam. . . 81
Spondias dulcis 286
Swertia Usambarensis Engler. . . 81
Valeriana Volkensii Engl 81
Veronia Botbii 0. et H 81
Zea Mays : espèces et \ariélés.. . 83
— 633 —
TABLE DES FIGURES ET DES CARTES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
ANTHROPOLOGIE.
Pages.
Rocher gravé du bois de la Briche (Seine-et-Oise). PI. V 90
ZOOLOGIE.
Mammifères.
Défense d'éléphant d'Afrique, des régions avoisinant l'Equateur, apporté sur
le marché de Zanzibar, en avril 1907, et dont le poids atteint 97 kilo-
grammes. PI. Il froo
Oiseaux.
Itinéraire du voyage de M. et Mme de Vilmorin dans le Soudan égyptien.
PI. 1 384
Mensuration : longueur totale, fig. 1 197
Mensuration : longueur de l'aile, fig. a 197
Mensuration : longueur du hoc, fig. Il , 198
Mensuration : longueur du tarse et des orteils, fig. 5. . . . . 900
Termes employés pour la description. PI. III 3o6
Poissons.
La piscifacture du Turbot, fig. 1 à ix 558
Crustacés.
Anebocaris ancylifer H. Goutière nov. sp. , fig. 1 à 5 h 08
Anisocaris puerilis H. Goût. nov. sp. , fig. 1 à 4 4 10
Bodotria pulchella G. 0. Sars, fig. 1 118
Eocuma Dollfusi W. T. Caïman nov. sp. , fig. 2 à h 119
Eocuma Sarsii W. T. Caïman nov. sp. , fig. 5 121
Isocheles Wurdemarmi var. pacihcus Bouv. nov. var. , fig. 2 et 3 1 1 5
Leptostylis Walkeri W. T. Caïman nov. sp., fig. 6 à 9 122 à 123
Retrocaris antarcticus H. Coût. nov. sp. , fig. 1 k h h 11
Xiphopeneus Hiveti Bouv. nov. sp. , fig 1 1 h
— 634 —
Insectes.
COLÉOPTÈRES.
Micrapate quadratirollis Lesne nov. sp 209
Paradoxon microps J1 Lesne nov. sp 4 1 9
ORTHOPTÈRES PROPREMENT DITS.
lilattinopsialla pygmœa Fern. Meun. nov. sp 5a 4
ORTHOPTÈRES AMPHIBIOTIQUES.
Pirouletia liosina Fern. Meun. nov. sp 52a
Mollusques.
Curvella Guerini Germ. nov. sp 35o
Drymeeus Joubini Germ. nov. sp 60
Drymeeus napo Angus 58
Uomorus Courteti Germ. nov. sp 34g
Lamstes bicarinatus Germ. nov. sp 4 28
Limnœa Chudeaui Germ. nov. sp 27:!
Pîanorbis Chudeaui Germ. nov. sp 37a
Pleurotoma sinistralis Petit 1 46
Physn Joubini Germ. nov. sp 273
Succinun Chudeaui Germ. nov. sp 272
Succinea tchadicnsis Germ. nov. sp 271
Thapsia Lamyi Germ. nov. sp 346
Unio lauilanensis Shcpman &3o
Unio Roubaudi de Roch 4 29
COELENTÉRÉS.
Acalèphes.
La Méduse du Tankanyika et du Victoria Nyanza et sa dispersion en
Afrique. PI. IV 2 2 2
ERRATUM.
Erratum, p. 443. Accolade devant P. androsaemifolia var. pilota et multiflora,
au lieu de : Feuilles glabres, lire: Feuilles glabres inférieurement.
Page*.
A. Gbodt'ellb. Clavicornes nouveaux recueillis en Porsc par M. de Morgan. :»oG
Mu.colm Bunn. Catalogue des ForGculides du Muséum, i" l'ortie 5o«
F. Silvestiu. Collections recueillies par M. M. de Rothschild dans l'Afrique ^
orientale. Thysanoures }i •'
E.-L. Bouvier. Catalogue des Onyehophorcs des collections du Muséum
d'histoire naturelle n
Fernand Meunier. Un Odononatoptère du Rhétien (Lins inférieur) de Fort-
Mouchard (Jura) [fig.] 5ai
— Un nouveau Proloblatliné du Stéphanien de Commentry (fig.) »a3
Cn. Gravier. Sur les Annélides polyehètes rapportés par M. le Dr Rivet de
Payta (Pérou) >a5
Ed. Lamy. Coquilles marines recueillies par M. le l')r Nrwu-Lemaire pen-
dant la Mission de Créqui Monllbrt et Sénéchal de la Grange dans
l'Amérique du Sud >*"9
E. TorsEM. Éponges calcaires recueillies par le Français dans l'Antarctique
(Expédition Charcot) 539
Henri Lecomte. Observations sur les Sabiacées S'1'1
Marcel Dlbard.' Sur quelques espèces nouvelles du genre Noronhia 5ÛQ
Marcel Dubard et Philippe Eberuardt. Sur un arbre à caoutchouc du
Tonkin ■••• 5>1
André Guillaumin. Les faisceaux anormaux chez les Canarium cl genres
affines 553
R. Anthony. La Piscifacture du Turbot "• ^07
Edm. Perrier et R. Anthony. Organisation d'une Etude générale du Plank-
ton de la Baie de la Hougue 'M)
Eue Malard. Sur la présence à marée basse de Corymovpha milans sur une
plage de Pile ïatihou ,J"
H. Neuville. Collections recueillies au cours de la croisière de Pfle-de-
France en Norvège et au Spitzberg. Étude par MM, Thor, Eug. Si-
mon, Lesue, R. du Buysson, R. Courteaux, Danguy et Ramond. . . 504
E.-C. Saint-Blancard. Les Chats sans queue en Touraine 575
H. Hubert. Les grandes régions naturelles de la colonie du Dahomey 076
Table des matières du volume XUI (1907) 58»
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