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BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
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La figure placée sur le titre du Bulletin représente un Xévroplère
Mji-niéleonide du genre Palpares, le P. Klugi Kolbe, espèce africaine; elle a
été exécutée par M. le Professeur A. Miilot, d'après un spécimen provenant des
Collections entomologiques du Muséum.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
TOME VINGT ET UNIEME
1915
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCGXV
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1915
N*» 1
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGCCXV
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet ëtablissement, d'enrichir ses coilections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour êtie Membre titulaire, il l'aut payer une cotisation annuelle d'au
moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des coilections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs '').
Cî S'adresser pour ies versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association,
190, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1915. — r 1.
-=5*C=-
152' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
28 JAiNVIER 1915.
PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIEH,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. LE Président donne connaissance des faits suivants qui sont
relatifs à divers services du Muséum :
M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie au Muséum d'iiisloire
naturelle, a été nommé, pour Tannée 1916, Assesseur du Directeur
de cet établissement (Arrêté ministériel du 22 janvier 191 5);
Un nouveau congé d'un an sans traitement, à dater du 1" no-
vembre 191/1, a été accordé à M.Viglier, Préparate.ur de la Chaire
de Botanique (Organographie et Physiologie végétale) au Muséum
(Arrêté ministériel du 21 décembre 191/1);
M. Lebard (Alban), Licencié es sciences natuielles, est chargé
provisoirement et tant qu'il ne sera pas appelé sous les drapeaux,
des fonctions de Préparateur de ladite Chaire, en remplacement de
M. Viguier (Arrêté de la même date);
Sur la pro|)osilion de MM. les Professeurs Edm. Perricr, Boule,
Bouvier, Joubin et Troussart, M. Paul Carié a été nommé Corres-
pondant (Assemblée du 17 décembre nji/i).
Muséum. — xti. ^
b
^ 2 —
M. LE Président annonce la mort de Henri-Paul Gervais, Docteur
eu médecine, ancien Assistant de la Chaire d'Anatomie comparée,
Chevalier de la Légion d'honneur^, et retrace en quelques paroles
quelle a été sa carrière; entré au Muséum en 1869, il travailla sous
la direction de son père, le Zoologiste éminent Paul Gervais; ii devint
quelques années après son Aide-Naluraliste et le seconda dans ses
travaux relatifs à TAnatomie comparée; ii coopéra avez zèle sous les
successeurs de son père, MM. les Professeurs Pouchet, H. Filhol, à
l'organisation des Nouvelles Galeries d'Anatomie comparée et par-
ticipa e'galement à l'enseignement de cette branche de la Zoologie;
IVigc venant, il prit sa retraite après avoir donné sa collaboration
aux travaux de la Chaire à laquelle il était reste' attaché pendant
plus de quarante années (1869-1912).
LE MUSÉUM D HISTOIRE NATURELLE ET LA GUERRE.
M. LE PitÉsiDEiNT aunouce que M. le Professeur Coslantin a eu la
douleur d'avoir eu son fils tué au front; il se fait l'interprète de la
Réunion pour lui transmettre l'expression de ses regrets les plus
sympathiques.
Il annonce encore la mort d'un jeune savant plein d'avenir,
M. A. de Ronieu, attaché pendant plusieurs années comme Géo-
logue au Laboratoire colonial du Muséum; on ne lira pas sans
émotion le souvenir glorieux que le Professeur Lacroix évoque en
mémoire de son élève tant regrellé :
ALBERT DE HOMI^U (1875-1915),
j>AH M. A. Laguoix.
Le Muséum a appris avec une émotion profonde la mort d'Albei'l de
Ronieu, (jui ()endant plusieurs années fut un des siens et qui vient d'avoir
riionneui" de tomber au service du Pays.
Esprit (in et délicat, d'une éducation et d'une culture parfaites, de
Romeu était un homme de devoii-, modeste, d'abord sympatlu(pie, de
commerce agréable et sûr. Toujours prêt à rendre service d'une façon
disci-ète, il avait su se faire des amis partout où il était passé.
'') Défcdc à Larcliant (Soine-el-Marnc), le ;iO jan\ior igia.
Ce timide fut un officier d'une bravoure exceptionnelle. D»^s les pieniiers
jours de la mobilisation, il partit avec une section de parc d'ailillerie,
mais il demanda bientôt à passer dans les formations appelées à combattre.
Aiïecté à l'artillerie lourde, il s'y conduisit comme eût pu le faire le plus
vaillant officier de carrière. Il a été tué le 19 janvier dernier, près des
bords dé l'Aisne, <à Bucy-le-Long, dans les conditions que relate la
mise à l'ordre du joiu' suivante, dont il a été l'objet {Journal officiel du
i3 févriei') :
De Piomeu, Lieutenant de réserve au 5' régiment d'artillerie lourde, étant
adjoint du commandant de groupe, a pris voloiitaifémént la placé du sons-
lieutenant Hervé ({ui venait d'être tué A son poste de combat. A rempli le^
fonctions de Lieutenant de tir pendant deux jours sous un feu intense et est
tombé d son tour au même endroit (pie son prédécesseur, donnant ainsi à ses
hommes le plus bel exemple dé cotirdgë et de dévouement à la Patrie.
A sa sortie de l'École centrale en 1898, avec le diplôme d'Ingénieur des
Arts et Manuliictures , de Romeu fit un court stage dans l'industrie, mais,
attiré par la recberche scientilique, il ne tarda pas à quitter l'usine pour
la Sorbonne. Une fois licencié, il vint s'installer au Muséum dans mon
laboratoire et y fît une llièse de Pétrographie : Sur les roches filoniennes
non granitiques des Pyrénées.
Quand il fut en possession de toutes les méthodes modernes de la
Géologie et de la Minéralogie, il se spécialisa dans l'élude des Gisements
métallifères, pour lesquels il avait toujours eu une prédilection marquée.
De très rtoml)reux voyagea d'exploratioh en Fi-auee, au Ganada , aux Etats-
Unis, au Gongo, lui avaient petmis de recueillir de précieuses séries de
minéraux <lontil a fait don à nos Galeries et d'accumider des observations
précieuses et une expécience qu'il réservait poiu- un ouvrage didacticpie
auquel il tiavailiait depuis plusieuls années Ge projet explique pourcpioi,
ayant beaucoup vu et bien vu, il a fort peu écrit.
Lors de la création du Laboratoiie colonial du Muséum, il avait été,
sur ma proposition, ehaigé de sa section minéralogique , tlont il consei'va
la direction jusqu'au moment où il fut nommé chargé du cours de
Minéralogie et de Géologie à l'Ecole centrale, où il professa [)endant
deux ans. H a lendu de grands services à ce Laboratoire grâce à sa com-
pétence, à son activité, puis par la distinction de ses relations d'homme
du monde.
G'est donc une carrière qui promettait d'être brillante et féconde qui
vient d'être brusquement brisée pour la plus noble des causes.
Pendant quinze ans , j'ai vu de Romeu travailler à mes côtés. Je le
connaissais bien et j'avais pour lui autant d'estime que d'alfeclion. Aussi
est-ce le cœui- sei-i-é que j'écris ces quelques mots de souvenir poui' l'iui
de mes élèves qui m'était le plus chei'.
— Ix —
M. le Professeur Bouvier annonce que le Servi ce^enlomologiq.ue
vient de s'enrichir d'une précieuse collection de Coléoptères Téné-
brionides qu'avait réunie feu Jean Clialanay; mais il croit devoir
retracer à grands traits la vie de ce naturaliste qui, victime de la
guerre, est mort glorieusement à Vermelles (Pas-de-Calais), le
i5 octobre 191Û, afin que l'on puisse mesurer l'étendue de la perle
que l'Entomologie, en particulier, a faite en sa personne :
Fils de Professeur , destiné lui-même à continuer la tradition en entrant
dans renseignement, il devient élève de rÉcole normale (section des
Sciences); ses études tei-minées, il est désigné pour occuper une chaire au
lycée de Constantine. Entre temps, son goût pour rEntomologic s'étant
développé, il avait profité de son séjour en Algérie pour faire d'amples
récoltes: c'est peut-être dans ce pays, si riche en Coléoptères Ténéhrio-
nides, qu'il piit la résolution de s'attacher à l'étude de ces insectes. Rentré
en France , devenu tout à fait Entomologiste , il choisit pour sujet de ses
études les Dyliscides, ces Coléoptères aquatiques dont les tarses antérieui's,
de foi-nie singidière chez les mâles, sont chai-gés de ventouses qui leui-
permetlent de se fixer sur le corps des femelles; il en fait une étude
approfondie dans tous les groupes et son Essai de Morphologie comparée
sur le tarse des Bijtiscides lui permet de soutenir en SorJjonne une thèse
remarquée que la Société Entomologique de France a tenu à honneur de
publier. L'attention appelée sur lui, il est attaché au Service d'Entomologie
appliquée, nouvellement créé au Ministère de rAgriculture,puis nommé
Directeur de la station agronomique de Châlons-sur-Marne. Là il entreprit
ime étude complète des mœurs de la Cochylis, ce petit Microléj)idoptère si
nuisible aux vignes, et c'est à lui que l'on doit les meilleures études sur
l'application de la méthode de destruction par les pièges lumineux.
La mort étant venu surprendre ce naturaliste, plein d'avenir, devenu
Lieutenant, laissant une veuve et des enfants en bas âge — le derniei-né
étant venu au monde alors que leur père était au boni — un ap])el fui fait
aux Entomologistes pour venir discrètement en aide à cette malheureuse
famille, et c'est ainsi que ceux-ci, généreux donateurs, secondés par la
Société des Amis du Muséum, groupèrent la somme nécessaire pour
acquérir les collections laissées par leur" collègue Chatanay et les offrir au
Muséum.
La dernière lettre que le regrette savant écrivit à sa femme, lettre
qui est un véritable testament où s'épanchent les plus nobles sentiments
de dévouement pour la patrie, d'affection ])our sa femme et ses enfants,
publiée dans les Nouvelles du Muséum et d;iMs le journal le Temps (n" du
a 6 février iyi5), mérite d'être lue; elle est le témoignage des hautes
qualités morales du jeune savant, qui a lait le sacrifice de sa vie avec
— 5 —
la plus hante difj-nité. Qu'on en lise seulement la première phrase, on
sera profondément ému, car elle est admirahle : ffMa chérie, j'écris à
tout hasard cette lettre, car on ne sait [)as. . . Si elle t'arrive, c'est que la
France aura eu hesoin de moi jusqu'au hout. Il ne faudra pas pleurer, car,
je te le jure, je mourrai heureux s'il me faut donner ma vie pour elle.n
Si Chatanay a eu son avenir brisé, sa mémoire survivra; les manuscrits
terminés qu'il a laissés verront le jour, les manuscrits inachevés, mis
au point par des mains pieuses, seront im])rimés. vSa collection sera
entourée d'aidant plus de soins (pi'elle conli-ihue largement à accroître
les coUcclions de (loléoplères Ténébrionides du Muséum déjà si l'iches, car
elles comptent le fonds ancien étudié par Solier, la riche collection Fair-
maire et toutes les formes rapportées par les voyageurs naturalistes (pii
ont largement coopéré à l'accroître.
— (>
COMMUNICATIÛINS.
Remaiique^ sun les incisives lypÉRiEUitEs DES llMipés
ET DE QVELQVES AU'ri\ES CAltNlYQltES ,
PAR M. H. Neuville.
Les caractères spéciaux de la dentition des Ursidés sont très connus
quant aux molaires et aux prémolaires. Sans présenter, à beaucoup près,
de particularités aussi accentuées, les incisives de ces Mammifères en pos-
sèdent cependant; mais celles-ci n'ont que peu ou pas retenu rattention,
le fait principal relaté, quant à ces dents, étant, en général, celui de la
perte de la première incisive supérieure dans le genre Melursus.
G. GuviER ^'' a décrit très brièvement la forme des incisives des Ursidés,
en signalant que les secondes incisives inférieures ffont leur base portée
plus en arrière, plus vers le dedans de la bouche, que toutes les autres^.
OwEN n'a cependant pas mentionné ce caractère dans son Odontographj ,
et la figure de cet important ouvrage relative à la mâchoire inférieure
du genre Ursus ne reproduit pas non plus ce détail. Dans la suite,
H. et A. Milne-Edwards l'ont constaté sur VMlnropus '■^\ et Zittel a si-
gnalé, en décrivant les caractères généraux des Carnivores ^^\ qu'à la
mâchoire inférieure ffil arrive fréquemment que I, recule en dehors de
la rangée, un peu en arrière de I^ et de I^n.
Ayant étudié, il y a quelque lemps, la dentition des Ursidés dans ses
rapports avec la morphologie stomacale <"', j'ai obsei'vé sur un assez grand
nombre de sujets le détail dont il s'agit et ai pu suivre, tant sur les Ours
que sur les autres Carnivores, les variations assez étendues qu'il présente.
CeUes-ci me paraissent ofîrir quelque intérêt.
Si l'on examine un Ours d'espèce quelconque, dont la dentition soit
suflisamment intacte, on y observe que les incisives centrales — je ne
parle ici que de celles de la mâchoire inférieure — sont, suivant une loi
l)anale, les plus réduites; un léger sillon longitudinal les divise en un lobe
(') G. CuviER, Recherches sur les Ossements foisiles. Nouv. édit. , t. IV, Paris,
1828, p. 028.
(^) H. Milne-Edwards et A. Milne-Edwards, Recherches pour servir à l'Histoire
naturelle des Mammifères. Paris, 1 868-1 87^, p. 32'j.
''■J K. A. Zittel, Traité de Paléontologie , trad. Ch. Barrois. Part. I, t. IV,
189^ , p. Qili.
'*) H. Neuville, La musculature pylorique des Ursidés. Bull. Mus. Uisl, nat.,
1 91 3 , n° 5. — Idem , Le pylore des Ursidés. Annales des Se, nat., 191 'i.
— 7 —
interne ou ni/isial et nn lobe externe ou distal, celui-ci beaucoup moins dé-
veloppé, moins saillant, moins large et moins poinlit «pie fcliii-là. Sur les
secondes incisives , ou mitoyennes, sensiblement plus volumineuses «pie
les premières, ce sillon s'accentue et il en apparaît un autre, moins
important; ces dents présentent ainsi deux sillons loufjiludinaiix iné[;aiix,
tendant à déterminer, connue sur les incisives des Canidés, une l'oiiue
dite (» en trèdefl ou rren fleur de lysn, beaucou[) moins nette sur les
incisives inférieures que sur les supérieuies. 11 en est encore de même
pour les incisives externes, ou coins, plus fortes et ]dus saillantes que les
précédentes et dont le collet présente une section presi[ue circulaire,
tandis que la nu'me section, pratiquée sur les [)reniières ou les secondes,
est en foiine d'elbpse très allongée d'avant en arrière.
Ces détails sont, fondamentalement, ceux que décrivent les classiipies
en traitant des Cauidés; mais, dans le cas des Oiu-s comme dans celui
d'un bon nombre d'auti-es Carnivores, l'allongement d'avant en ai'ri«'io
peut devenir tout paiticulièrement sensible pour les secondes incisives
inférieures et ce fait se liaduit [)ar une saillie plus ou moins accnsée de la
face iinguale de ces mêmes dents vers l'intérieui' de la bouche. Les faces
antérieui-es ou labiales des six incisives inférieures s'alignent généralement
sur une droite, ou sur une courbe assez régulière et ]ieu accentuée, tandis
quelesftices linguales dossineut, en raison de la saillie des mitoyennes,
une ligne brisée (voy. fig, A).
L'examen des maxillaiies privés de leurs dents montre, en outre, que les
alvéoles des mitoyennes sont très nettement rejetées en arrière et que le
recul de ces dents est encore beaucoup plus sensible au niveau de la
racine qu'à celui du collet ou de la couronne (voy. fig. i>). L'inclinaison
de ces mêmes dents est généralement supérieure à celle des voisines ; c'est
ce fail qui , malgré le recul de l'alvéole , amène le plus souvent la face labiale
de leur couronne sur le même plan que celle des autres incisives; aussi,
lorsque cette inclinaison, variable avec les individus, n'atteint pas un degré
sullisant, les mitoyennes, au Ueu de s'aligner sur leur face labiale avec les
centrales et les coins, restent-elles au niveau assigné par l'emplacement
des alvéoles, c'est-à-dii'e plus ou moins en arrière des I^ et des I3.
Toutes ces particularités sont faciles à apprécier sur les figures ci-jointes.
La figure A représente l'ensemble des incisives inférieures d'un Ouïs des
cocotiers {Ursiis [Helarctos] midmjanm Raflles); elle donne une idée sulfi-
sante de l'aspect extérieur de ces dents, vues par la couronne, et surtout
du degré de recul des I.^^, chez les Ursidés. Sur le maxdlaire représenté en
B et qui appartient à un sujet de la même espèce, les dents ont été
conservées à di-oite et avulsées à gauche, de manière à permettre de
comparer les emplacements respectifs des alvéoles avec la place occupée
par la couronne de ciiaque incisive. Les maxillaires représentés en C et
enD{Ursus thibetamisY. Guv.) montrent la disposition réalisée lorsque
— 8 —
i'inclinaison des mitoyennes reste à peu près identique à celle des centrales
cl (les coins, au lieu de lui être supérieure cl d'amener ainsi la couronne
des mitoyennes sur le plan de ces dernières.
A première vue, l'on pourrait considérer les dispositions figurées en
G et D comme repi'éseutant une anomalie par dé[)lacement total de cer-
taines dents. Il ne s'agit cependant ici que d'une légère différence d'incli-
naison des mitoyennes, et ce détail — joint au recul de leurs alvéoles,
normal chez les Ours — suffit à provoquer une modification relativement
im|)ortante de l'architecture générale des incisives. Tous les degrés existent
d'ailleurs entre les dispositions des figures i et B et celles des figures C et D.
Tantôt le recul de la seconde incisive est à peine sensible; tantôt au con-
traire il s'exagère, et cette dent, au lieu de ne présenter qu'une saillie plus
ou moins accentuée de sa face interne ou linguale, est alors déplacée vers
l'arrière, au point de se laisser plus ou moins recouvrir, antérieurement, par
la première et la seconde incisives. Ce sont des exemples de ce dernier ordre
que représentent les figures C et D. Même dans les cas les moins accen-
tués , le recul de l'alvéole reste constant chez les Ours et beaucoup d'autres
Carnivores, et permet de déceler la particularité dont il s'agit là même où
un examen superficiel risquerait de la laisser passer inaperçue.
Ce recul peut s'observer, plus ou moins accentué, sur les divers repré-
sentants de la famille des Ursidés. Le groupe de l'Ours brun (Ursinés),
celui de l'Ours maritime (Thalassarctinés) et celui de l'Ours malais (Hé-
larctinés) le présentent tous trois. Peut-être est-il un peu plus accusé dans
ce dernier groupe, ou, d'une manière plus générale, chez certains Oui's
d'Extrême-Orient (//. malaijamt-s et U. llnhctanus) ''' ; mes observations n'ont
cependant pas porté sur un nombre de sujets assez élevé pour cpie je
puisse établir h ce point de vue une moyenne concluante, et je dois même
faire remarquer que si j'ai observé, sur ÏU. thibetanus, des cas réalisant
un maximum de recul de l, , j'ai vu , par contre , des sujets de cette dernière
espèce sur lesquels ce recul n'existe qu'à un très faible degré. Je signalerai
incidemment que les incisives de ces espèces orientales semblent avoir, en
raison du régime, un rôle beaucoup moins effacé que cela n'a lieu dans les
espèces plus carnivores ; aussi ces incisives sont-elles proporlioimellement
ti'ès fortes. Sur ïU. malaijanus notamment, elles sont pourvues d'uu cin-
p-ulum très développé, très saillant, leur donnant, surtout à la mâchoire
supérieure, un rehef assez particidier.
Le genre Melnrsus, suffisamment différencié pour ne pouvoir être
compris dans aucun des trois groupes d'Ursidés typiques, présente lui
aussi — et très nettement — un recul dos I^. La réduction des incisives
y est notable; elle porte à la fois sur le nombre de ces dents, dont l'une
(') Voir, au sujet do la position respective de ces deux espèces : H. Neuvuxe,
Le pylore dos Ursidés, Ann. des Se. nnl,, iiji'i.
1
— 9 —
(la centrale) est perdue ou. en voie de perdition à la màclioire supérieure,
cl sur leur volume, qui est très réduit aux deux nuichoires, de telle sorte
qiu3 les incisives y ont toute la place voulue pour se développer librement.
Je reviendrai ci-après sur ce fait.
Le genre Mhiiopus, encore plus différent que le pi-écédent des vrais
Ours, présente à un degré moyen ce caractère de recul des I,. I^ est cepen-
dant ici très réduite et parait laisser un i)eu plus de place à 1,^ qu'il n'en
existe chez les autres Ursidés. Le sujet dont j'ai pu disposer, quant à ce
genre, est, je crois, celui-là même qui servit aux travaux de H. et A. Mh.ne-
Edwards, lesquels, comme je le signalais en commençant, ont observé et
mentionné la particularité dont il s'agit Les canines inférieures, écrivaient-
ils, sont très rapprochées : rr aussi les incisives, bien (|ue petites, pour pouvoir
se loger, chevauchent-elles beaucoup les unes sur les autres; colles de
la seconde paire sont insérées en arrière, et celles de la paire externe sont
repoussées plus en avant que les médianes n ; la planche 56 du travail cité
reproduit ce caractère et me semble même l'exagérer.
En étendant les présentes observations aux Ours fossiles, j"ai pu me
rendre compte que dans l'espèce représentant par excellence le type Oui's,
c'est-à-dire chez VU. spelaeiis, le caractère en question ne semble généra-
lement exister qu'à un très faible degré. 11 ne paraît pas non plus très
développé chez les ancêtres probables de VU. thibetanus, c'est-à-dire chez
les U. etruscus ou arvernensis. Par contre, un Arctitherimn de la Galerie de
Paléontologie du Muséum me l'a présenté avec une remarquable évidence.
Mais, plus encore dans le cas de ces fossiles que dans celui des Ours
actuels, mes recherches n'ont pu porter sur un nombre de sujets sullisant
pour que je sois tenté d'assigner aux variations du caractère dont il s'agit
des limites spécifiques quelque peu rigoureuses.
Comme je l'expiimais ci-dessus , ce déplacement des 1^ est loin d'être
exclusif aux Ursidés, chez lesquels il est seulement plus général, plus par-
ticulièrement net, et arrive à être plus accusé. Il se i-etrouve , plus ou moins
accentué mais avec quelques caractères constants et toujours indépendants
du sexe, sur la plupart des Carnivores. Les Canidés m'en ont offert de
nombreux exemples (Loup et Lycaon notamment; voy. fig. E). Les Chiens
domestiques le présentent pi-esque constamment, mais en général à un
fîiible degré. Les Hyènes le présentent à peu près aussi normalement que
les Ours et à un point souvent très marqué. J'en ai également trouvé des
exemples très nets dans la famille des Mustélidés, notamment sur le Blai-
reau et le Glouton. Dans la famille des Félidés, cette même particularité
existe fréquemment aussi, mais elle y est très faible; l'exiguité des inci-
sives l'y rend très peu apparente et laisse d'ailleurs un champ plus ouvert
à la libre croissance de ces dents. Les Viverridés la présentent à des degrés
très divers; connue les Félins, ils ont généralement de très petites inci-
sives et celles-ci sont le plus so.uvent implantées en une courbe régulière;
— 10 —
copendanl, chez le Cryploprnclo, la tendance an reenl, ton! en restant
variable, peut être [vbs accentuée comme le montre la ligure F.
Quoi qu'il en soit des dilïo'rences pi-ésentées par ces divers exemples, ce
ne paraît pas être au point de vue la\onomi<|ue (pie le recul des secondes
incisives inférieures, chez les Carnivores en général el»les Ours en parti-
culier, doive être trouvé intéressant : ce sont les dilTéreoces que présente
ce caractère de groupe à groupe et d'individu à individu qui me semblent,
plus que ses variations encore mal déterminées d'espèce fi espèce, de
nature à faire connaître son origine et sa signification générale.
Remarquons tout d'abord qu'à aucun degié d'accentuation du recul
des Ig il n'y a tendance à une modification appréciable dans la forme ou
les dimensions normales de ces dents. Celles-ci ne présentent surtout
aucune tendance particulière à l'atrophie; chez les Ours comme chez les
autres Carnivores, ce sont les seules incisives centrales qui manifestent,
comparativement aux autres, une telle tendance, à peine sensible dans le
cas des Ursidés. Même lors(|ue les I., sont totalement déplacées, couronne
et racine, en arrière des autres, elles sont sohdement implantées dans le
maxillaire et leur état de développement reste, suivant la règle, intermé-
diaire à celui des I^ et des 1.^.
Il me parait s'agir, dans ce recul des I., , d'un fait très simjjle malgré son
apparente complication , résultant directement de causes assez banales , faciles
à apprécier, qui sont : l'étroitesse de la partie antérieure de la mâchoire par
rapport au volume des incisives, la croissance préalable des incisives cen-
trales, et la persistance des incisives latérales caduques au moment de
l'éruption des mitoyennes définitives. Celles-ci, lorsqu'elles viennent à rem-
placer les mitoyennes temporaires, ne disposent pas entre l'incisive perma-
nente, déjà sortie, et l'incisive latérale tenq)oriure, encore en place, d'un
espace suffisant. Il arrive alors ce qui arrive toujours lorsipi'une dent, au
moment de son éruption, ne trouve pas, entre les voisines, un empla-
cement assez large : cette dent croît en avant on en arrière des autres
au lieu de s'intercaler régulièrement entre elles. Un tel déplacement, qui
ailleurs est anormal, devient habituel dans les cas ci-dessus relatés et s'y
effectue toujours vers l'arrière.
Ces phénomènes mécaniques immédiats, de portée individuellement très
variable, sont eux-mêmes provoqués par les régimes alimentaires, qui, en
agissant sur les caractèies généraux des mâchoires et des dents, déter-
minent fondamentalement les différences si étendues que présente le
caractère en question chez les divers représentants de l'ordre des Carni-
vores. Un rapport qu'il n'est pas toujouis facile de déterminer — faute
parfois de renseignements précis — mais dont l'existence ne parait pas
discutable, existe en effet entre le légime, le degré d'écartement des
canines et l'état de développement des incisives. Là où le recul des I, m'a
paru atteindre son maximum, c'est-à-dire chez certains Ours d'Extrême-
— 11 —
Orient, l'élroilesse de la partie antérieure des mâchoires est très accentuée
et les incisives conservent cependant nn volume considérable. Le contraste
est particulièrement grand entre la partie antérieure de la mandibule de
ces Ours et celle des Carnivores de taille à peu près écpiivatenle sur lesquels
le recul des I^ est le moins accusé, je veux dire les grands Félins, et ce
sont les comparaisons entre ces types extrêmes qui me semblent de nature
à renseigner sur l'origine du fait anatomique dont il s'agit.
Les dimensions des incisives sont très différentes dans ces deux cas
extrêmes. Dans le premier, celui des Ours et en parliculier des Ours d'Ex-
trême-Orient sus-visés, les incisives sont fortes. Dans le second, celui des
Félins, elles tendent au contraire à se réduire. Les états de développement
intermédiaires à ceux-ci, ({ue présentent, soit l'ensendde des Carnivores,
soit même les divers Llrsidés, s'accompagnent, dans la généralité, d'un
recul des I, à peu près proportionnel au volume de ces dents. Si l'on consi-
dère que celui-ci est évidemment en rapport avec le régime, et que les
Ours d'Extrême-Orient dont il a été question paraissent plus omnivores que
les autres, on est amené à penser qu'il doit y avoir corrélation, chez les
Ours, entre le régime à prédominance omnivore et l'accenluatiou du recul
des I,,. Dans les limites où je puis conclure d'après le nombre peut-être
insuffisant des sujets sur lesquels j'ai observé l'extension du caractère, sur
lequel j'attire l'allention , l'existence de cette corrélation me semble probable.
La présence, tout aussi accentuée, de ce même caractère chez les Hyènes,
doit résulter d'une convergence et me paraît pouvoir s'expliquer par ce
fait (jue, si le régime omnivore entraîne ou maintient chez les Ours, par
la pi'éliension et le broiement répétés de matières végétales plus résistantes
que la chair, un développement accentué des incisives, un développement
équivalent peut être entraîné, chez les Hyènes, par le cfiongementn des
parties les plus dures de leurs proies, lequel est beaucoup plus énergique et
plus complet de leur part que de celui des Ours. Les comparaisons que per-
mettent de faire les animaux de ménagerie suffiraient à renseigner sur les
dillerences présentées à ce sujet par les Hyènes et les Ours communs :
celles-là rongent les os beaucoup plus énergiquement que ceux-ci et les
entament facilement avec leurs incisives. Les traces de celte action de
l'Hyène sont d'ailleurs bien connues des Paléontologistes, qui ont fréquem-
ment à les observer sur les débris trouvés dans des repaires où l'Hyène et
l'Ours ont tous deux existé; ces traces, très communes, peuvent même
suHire à caractériser la présence de l'Hyène, car les Ouïs n'eu ont jîmjais
laissé de semblables "'.
(') Ces traces d'Hyène peuvent être rapprochées de celles que certains Ron-
geurs africains, les Aulacodus , laissent fréquemment sur l'ivoire. L'action des
incisives est à peu près aussi puissante dans les deux cas, et cette comparaison
peut contribuer à mettre en évidence la force des incisives des Hyènes.
— 12 —
Sans alteindre une telle ])iiissance, les* incisives des Chiens sont d'une
force notable. Or nous avons vu que le recul des I, s'y observe fréqneni-
inont à un assez haut degré.
Bref, chez tous les Carnivores où ces dents remplissent un rùle éner-
gique — quelle que soit la matière, animale ou végétale, sur laquelle
il s'exerce — et où l'étroitesse du maxillaire ne leur permet pas un
développement suffisant à la place normale, c'est par un recul des alvéoles
des I., et une modification d'inclinaison de ces dents que les incisives
arrivent à acquérir ou à conserver, dans leur ensemble, un développement
corrélatif des nécessités pliysiologiques. Celles-ci, sans être exactement les
mêmes, restent comparables dans les divers cas présentés, au point de
vue en question , par les Carnivores.
Le caractère dont il s'agit reste imparfaitement fixé malgré la double
influence des causes actuelles et des causes ancestrales qu'il manifeste
nettement : il est en effet, comme nous l'avons vu, soumis à des variations
individuelles considérables. Si on l'envisage autrement que d'une manière
individuelle, tantôt il paraît en voie de progression, tantôt il est manifes-
tement en voie de régression. Le premier de ces cas est vraisemblablement
celui des Ours en général. Comme je l'écrivais ci-dessus , les ancêtres pro-
bables de ÏU. thihetanus ne paraissent pas encore présenter le recul des I^
à un degré accentué, et il paraît en être à peu près de même pour
VU. spelaeus, bien (|ue celui-ci soit adapté, d'après les caiactères de ses
molaii'es, à un régime surtout végétal; je réitère cependant, quant à ces
fossiles, mes précédentes léserves. Le second cas, celui d'une régression,
est notamment présenté par le Melursus, qui manifeste un recul des I^
coïncidant avec une réduction générale des incisives de nature à permettre
le libre développement de celles-ci (voy. ci-dessus); il semble en être
encore ainsi chez Y^Elurofus.
En résumé, les modifications d'emplacement et d'inclinaison que
subissent, à des degrés divers, les secondes incisives inférieures des Car-
nivores, résultent, d'une manière directe, de phénomènes très simples,
])ortant sur l'ensemble des incisives inférieures et retentissant surtout sur
les secondes eu raison de leur rang d'éruption. Ces modillcations ne
paraissent nullement en relation avec un rôle spécial de ces dernières
dents. Elles peuvent, h leur degré maximum, donner à la dentition de
certains Carnivores un caractère assez particulier, voire même assez
anormal, pour qu'il m'ait paru intéressant d'en "suivre les variations et
d'en i-echercher la genèse.
fhisniiii. — M. II. Neuville.
I,.
Oiniraii |iliii|.
Ini-isi\es inférit'iiros des Ui'si(l(''s.
lirsii.s iiiidnijinins lialllcs ( i <jii()- 'i/i8 ). D. — L'rsu^ tli<bvliiiiHs V. {\\\ . [\. \']'-')'\).
Ur.siis miilnijiiiiifi IîmIIIcs ,:uiln' siijrl). E. — Caiiis lnjiiis L. (A. 1720).
Ur.sii.'i lJ,ih:i>iiiiis F. CiiV. (\. 17;:ÎI). j F. — Crijpiopi-Drla Jrro.r (irii. ( \. iiuj->.:i].
Ces iioiircs soiil: do jji'aiidciir iialiirclli\
Iji's iiimiéi'ds sciiil, rc[\\ (In Spinicr (rAnnloinip (•iiiii|i,ir(>i' ilii Arii>éiiiii.
— 13 —
Rectification : IIroplatus Schineideri Lambertois ,
EST IDENTIQUE À Ur. EbENAUI BoETTGER ,
PAR M. F. MOCQUARD.
Le N° 8 du Bulkliii du Muséum d'histoire naturelle, qui termine l'an-
née 1918, contient la description, par M. Lanibcrton, Professeur à Tana-
narive, d'un Uroplate de Madagascar qu'il considère comme constituant
une-espèce nouvelle, à laquelle il a donné le nom de Uroplatus Schneideri.
Cette description n'est peut-être pas d'une netteté irréprochable , malgré
le soin avec lequel l'anteur a étudié ce type spécifique, qu'il a cru nouveau.
Ainsi, la forme de la roslrale n'est pas mentionnée, ni celle de i'oiifice
auditif, ni le sexe; en outre, l'indication de la coloration de chacune des
parties de l'animal, tête, cou, tronc, membres, queue, accompagnant
séparément la description de chacune de ces parties, permet diflicilement
de se faire une idée exacte de la teinte générale.
Suivant M. Lamberton, l'espèce Ur. Schneideri serait très voisine de
Ur. Ebenutii Boetlger; crmais, dit-iL elle en diffère cependant trop par ses
proportions, par le grand développement et la forme de sa queue, pour
n'en être considérée que comme une simple variétér).
Je ne retiendrai, de ces diflerences., que celle qui concerne l'appendice
caudal et qui, dans le cas actuel, n'a aucune valeur spécifique; et voici
les raisons sur lesquelles est fondée cette appréciation.
Rappelons d'abord que la queue. est foliacée chez les cinq espèces d'IJro-
jjlates connues en 1909 "', et que, non seulement chez les Uroplates, mais
chez tous les Geckonidœ, la queue est d'une extrême fragilité et jouit de
la propriété de se reproduire; la forme et les dimensions de cet organe
peuvent donc être très variables chez une même espèce. Or, l'étude de trois
spécimens de Ur. Ebenaui, dont deux & adultes et une jeune 9, capturés
il y a vingt ans sur la montagne d'Ambre par MM. Alluaud et Belly ''', ont
clairement montré que le type de cette espèce n'est pourvu que d'une
queue en voie de reproduction, de même que Ur. phantasticus Bou-
lenger. Chez l'un de nos deux mâles, en effet, la cpieue a été sûrement
brisée immédiatement en airière du renfloment sexuel et se trouve rem-
placée par un tronçon très grêle, de li millimètres de longueur, qui rejjré-
sente la queue en voie de régénération. Ce spécimen ofTre ainsi, à jiail les
(') Voir Nouvelles Arcliives du Muséum, 5" série, 1909, t. 1, p. il et ûo.
(2) Bullelin de la Société philomalhique , %' série, iSy^-i^yS, l. Vil, p. 117.
- U —
clifféreQces de sexe, à fort peu près l'aspect du Ur. phantasticus , tandis que
chez le second d , la queue est entière , sauf quelques légères déchirures
sur l'un des bords du limbe. Chez notre jeune 9 , la queue a 1 6 milli-
mètres de long, sur une longueur totale de Â8 millimètres; elle est de même
forme, mais relativement plus développée que chez le dernier d dont nous
venons de parler, et elle est intacte, les occasions de rupture ou de lésion
ne s'étant sans doule pas encore présentées, pai' suite du jeune âge de
l'animal.
Ces trois spécimens à'Ur. Ebeimtn font partie de la collection du Muséum ,
où l'on peut les examiner*
Cette espèce est sujette à quelques variations signalées pour la piu|)art
dans le mémoire indiqué ci-dessus ('\ mais il ne me paraît pas possiljle de
douter que Ut\ Schneiden (de même que Ur. phantasticus) ne soit un simple
spécimen de Ur. Ebenaid
(') llml.
— 15
Description de deux Maliciiites d Afrique (Col. Malacodermks),
PAR Maurick Pic,
Correspondant du Mt seum.
Pseudocolotes Decorsei n. S[).
Salis laliis, nilidus, feie glaber, paium couvexus, niger, aulennis ad
basin pedibusque pro majore parte teslaceis.
Assez large, briilant, presque glabre, faiblement convexe, noir avec la
base des antennes et les pattes, pauf les caisses un peu rembrunies vers
la base, testacées. Tête large, avec les yeux qui sont gris, presque aussi
large que le prothorax, finement ponctuée; antennes assez longues, fdi-
Ibrmes, à n' article subglobuleux, 3' et suivants subtriangulaires; pro-
tliorax court et large, presque de la largeur des élv très, rétréci et subarcpié
postérieurement, à angles antérieurs presque droits, finement ponctué:
élytres courts et larges, à épaules marquées mais subarrondies, élargis
postérieurement et convexes sur le disque, subarrondis au sommet, à
peine rebordés sur les côtés, à ponctuation assez forte et peu serrée, irré-
gulière; sommet de l'abdomen débordant les élytres, celui-ci foncé; pattes
grêles. Longueur '2 millim.
Madagascar, région de l'Androy, à Ambovombé, février 1901 (D' J. De-
corse, in Muséum de Paris).
Cette petite espèce, par sa coloration noire, se rapproche de P. inno-
taltis Pic, eu din'èic par les antennes bicolores, la coloiation du dessus
plus noire, les épaules non ell'acées, la ponctuation des él}lres diilé-
rente.
Pseudocolotes Cariei n, sp.
Latus, nitidus, fere glaber, subdepressus, violaceo-metaliicus, anteunis
lestaceis, pedibus nigro-piceis, pro parte testaceis.
Large, brdiant, presque glabre, subdéprimé avec seulement les élytres
un peu convexes en arrière, violet à rellets métalliques, antennes testacées,
pattes noir de poix , avec partie des tibias et des tarses testacée. Tête avec
les jfeux gris à peu près de la lai-geur du prothorax; antennes testacées,
assez courtes; prothorax transversal, Aublement arqué sur les côtés, de la
largeur des élytres, peu ponctué; élytres courts et larges, à épaules un
peu marquées, très élargis postérieurement et convexes sur le disque en
— 16 —
arrièi-e, siibarrondis au sommet, rebordés sur ies côtés, à peiue ponctués-,
pattes en partie foncées, en partie testacées, grêles, postérieures longues
avec les tibias faiblement arqués. Long., 2 millim. 5.
Ile Maurice, monts Corps de garde, novembre 1900 (P. Carié, in Mu-
séum de Paris et collection Pic).
Cette espèce est distincte entre toutes par sa coloration jointe à la forme
de ses élytres.
17
Note sun le Skjiele nuculoides CoMito,
PAR M. Ed. Lamy.
Entre autres formes intéressantes*'' contenues dans du sable coquillier
i-ecueilli à Baliia, en 1912, par M. P. Serre, consul de France, se Irou-
vaient d'assez nombreux spécimens d'un [lelit Lamellibranclie, le Semcle
Hiiculoides Vm\rixd[Ainpliidi'sma] '"', qui, pourvu d'un ligament inlei'uc et
se rattachant à la famille des Scrohiciilariidac ou Semflidae, a été consid('i'é
par M. Wm. H, Dali comme le t\pe d'une section particulière nommée
par lui Sc'inelina.
Cette espèce, caractérisée par sa faible taille (/i à 5 millim. de long) et
son aspect nucnliforme, à sommets placés foi't en arrière''', offre, en
effet, une disposition de charnière un peu spéciale. Malheureusement,
comme je l'ai fait remarquer récemment**', il n'y a ])as concordance entre
ce qu'indiquait M. Dali en 1900 ''^' dans sa diagnose de la section Scinelina
et la description spécifique du S. nuculoides donnée en 1902 par M. Gh.
T. Simpson **'.
Mais, au mois de mai 191 A, M. Dali a bien voulu m'informcr que sa
diagnose de 1900 est la seule vraiment correcte et, en même temps, il a
eu l'obligeance de me communiquer des exemplaires de S. iiiiciiloidcs re-
cueillis au large du cap Fear (Caroline du Nord).
D'après ces échantillons et d'après ceux, d'ailleurs identiques, provenant
de l'envoi de M. Serre, j'ai pu, comme le montrent les figures ci-jointes,
vérifier l'exactitude des caractères décrits par M. Dali.
On observe dans chaque valve deux dents cardinales en avant de la fos-
sette ligamentaire : dans la valve gauche, l'antérieure [2] est forle et
C Cf. Lamy, //* />»//. Mus. Iiisl. nat., XVIII,' 1912, p. ''lag et |i. f)!!.
(-' Conrad, Amer.JoHvn. Se, XLI, i8ii, p. 8^7; Mioc. Fou., iSif), p. 78,
pi. XLI, Hg. (k
'■^5 Dall, Rep. rrAlbaIrossn Moil., Prnc. U. S. ^at. Mus., Xll [1H89], 1890,
p. 27/1 , pL XIV, lig. 5.
'^' Lamy, Revis. Scrobiculariidee Mus. hist. nat. Paris, Jourii. de CoiichijL, LXI,
[1918], 1914 , p. 3iG.
'^' Dall, Coiitril). Tort, l^'aiina Klorida, pt. V, Tians. Wuijh. Fr. Insl. Se.
PItdad., III, 1900, p. ijUiJ.
'''' Dall et Simpson, AIoll. Porlo-Iîico, Bull. U. S. Fisli. Coinm., \X [lyun
1903, p. -'177.
Muséum. — xxi. 2
18
bifide, la postérieure [^ i] est peu développée; dans la valve droite, au
coiilraire, c'est la postérieure [3b] qui est bifide et Tautérieure [3a]
pjjT. 1. — Charnière de Scmelc (Semelina) uuculoides Gonr.
V. 0., valve gauche : a el àb, dénis cardinales.
V. D., valve droite : 3a et 3b, dénis cardinales; L.ii el LPi , dents latérales.
est simple. D'autre part, tandis qu'il y a des dents latérales fortes [LA i
ei LPi] dans la valve droite, elles sont indistinctes dans la valve gauche.
19 —
Note sur le Schizotherus grandis (VEnniLL) Lociun,
PAR M. Ed. Lamy.
" A Irois reprises ''\ A. Locard a signalé comme appaileiianl à la famille
des Macliidœ une forme de l'Atlantique (golfe de Gascogne et Ouest du
Se'négal) qu'il appelait Schîzothœrus grandis et qu'il identiliait à l'espèce
américaine décrite sous le nom de Cj-i/ptodon grandis par M. A.-E. Ver-
riU '^'.
11 y a là, d'abord au point de vue de la nomenclature, une confusion.
Le nom Crijptodoti a été proposé successivement pour deux genres très
diflérenls : dès 1822, par Turton, pour une forme de Lucinacea déjà ap-
pelée Thijasira par Leach (1818), puis seulement en 1807, par Conrad,
pour un représentant des Mactracea nommé postérieurement Schizothœrus
par Conrad (fin janvier i853) et un peu auparavant Tresus par Gray
(commencement janvier i853).
Or la forme déci-ile par M. Verrill appartient aux Lucinacea : c'est donc
un Cryplodon dans l'acception donnée à ce nom par Turton et non pas
dans le sens où Conrad a employé ce terme; le vocable Schizothwrus ne
peut donc lui être appliqué, comme l'ont d'ailleurs déjà fait remarquer
M. Verrill et Miss K. Bush ''', ainsi (|ue M. Wm. H. Dali <''.
On pouvait cependant se demander quelle était l'espèce visée par Locard :
la place qu'il lui attribuait parmi les Macfridœ pouvait laisser supposer
qu'il -avait reconnu chez les échantillons examinés par lui l'existence d'une
charnière mactroïde et qu'ils étaient par suite génériquement différents du
Cryplodon grandis.
Or j'ai retrouvé au Muséum de Paris, dans la collection des Mollusques
du frTahsmaU'i une valve déterminée par Locard et, bien (pie cet échan-
tillon soit bi'isé, la région umbonale est sullisaunnent conservée pour
montrer que la charnière est dépourvue de dents; très probablement la dé-
(') Résuit. Scient. Camp. ffCaudari'^ , Ann. Univ. Lxjon, 1896, p. 180. — Expéd.
Scient, cr Travailleur w et «Talisman'), MoH. test., Il, 1898, p. 232. — Coquilles
marines au large des côtes de I<'rance, 1899, p. i36.
(«) Moll. New England, Tram. Connect. Acml. Se, VI, i885, p. /i3(),
pi. XLIV, tîg. 2 9. — Dall, Bull. U. S. Nat. Mus., n" .87, 1889, p. 5o,
pi. XLVl, tig. 3 2.
(^) Revision ileep-waler Moli. Allanllc Norlli America, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XX, i8y8, p. 785.
('') Synops. Lucinacea, Proc. U. S. \at. Mus., XXIII, 1901, p. 786.
— 20 —
termination spécifKjue est exacte et il s'agirait bien de l'espèce de M. Ver-
rill , laquelle a d'ailleurs pour synonyme Cnjptodon fynformiH Dali (').
Mais il est étonnant de constater qu'une confusion de terminologie ait
pu entraîner, de la part de Locard, une erreur de position systémaliquc
assez grave pour placer dans la famille des Maclridœ une foi-me à cliar-
nière complètement édentule.
(') Rep. MoH. «Blake«, Bull Mus. Comp. Zool Horv. Coll. Cambr., XII, 1886.
p. 267. — Rep. Moll. «Albatross55, Proc. U. S. Nat. Mus., XII [1889] 1890 ,
p. 2 63,pl. XIV, fig. 1.
— 21 —
DEscmPTioy m quelques Mollusques nouveaux du G/îiv/) Atlas,
PAR M, Paul Pallary.
La Sociëti^ de géographie nous a confié la mission de recueillir des docu-
ments zoologiques dans le Grand Allas.
De février à fin juin courant, nous avons parcouru le versant septen-
trional de cette chaîne entre Agadir, Mogador et l'oued Redat et avons pu
séjourner dans le Goundafa et le Glaoua.
Nous avons rapporté de cette tournée un certain nombre de Mollusques
nouveaux comprenant o Hyalines, i Albea, 3 Euparypha, 8 Xérophdes,
1 Trochula, i Archelix, i Massylaea, i Buliminus, i Férussacie, i Lim-
née, 1 Mélanopsis et i Pisidie, soit un total de 22 espèces ou variétés iné-.
dites dont voici la description :
Hyalinia Cheliella Pechaud.
i883. Hyalinia cheliella Pechaud, in Excurs, malac, pp. i5-i6.
Var. Atlasica Plry.
Cette variété ne dilfère du type que par sa taille plus faible. Elle lui
ressemble beaucoup par la forme des tours, leur enroulement et la forme
de l'ouverture.
Dimensions : grand diamètre, 10 millimètres; petit diamètre, 9 milli-
mètres: hauteur, 4 millim. 3/A.
Mogador (jardin du Sultan). Dans un ravin escarpé avant Si Ahmed
Saih. Dar kaïd Embarek. Dar Anllous.
Hyalinia (Zonitoides) Aguergodrensis Pallary.
Coquille déprimée; mince , translucide , ornée de stries très fines visibles
seulement à la loupe. Coloration d'un jaune très clair. Spire déprimée.
5 tours étages, convexes; le dernier arrondi, non descendant. Ouverture
elliptique très oblique. Péristorae simple, mince. Ombilic étroit.
Dimensions : grand diamètre, 6 millim 1/2; petit diamètre, 6 milli-
mètres; hauteur, 3 millim. i/à.
Habitat : fagadir d'Aguergour n'kik.
— 22 —
Celle espèce esl une forme de la sërie nitida donl un seul représentant ,
H. Houtijana Bgt. {in Pechaud), a été seulemenl signalé en Algérie jusqu'à
ce jour.
Albea Maroccana Pailary.
1910. Calcarma candidissima var. maroccana Paliary, in Abhand. Senckenber.
Naturf. Gesellsch., Band 82, p. 10/1.
La forme qui vit dans les Ida ou lanan et Agadir est de petite taille, à
caiène plus ou moins obtuse et à spire déprimée. Elle est assez voisine de
A. maroccana, mais sa spire est bien plus déprimée et rappelle par sa forme
générale A. Maijrani Gassies. Nous la distinguons sous le nom de vai-iété :
Tananensis.
Aucun AJbea ne vil ni dans le nord-ouest, ni ie centre et le littoral jus-
qu'aux Ida ou tanan. Le genre paraît être limité à la zone orientale du
Maroc et la vallée du Sous.
EupARYPHA pisANA Mïdler.
Var. AMPULLACEA Piry.
Forme globuleuse à tours presque spliériques a la façon des Ampullaria
et des Natica. Dernier tour égalant la moitié de la hauteur totale. Les pre-
miers très bombés en forme de dôme.
Dimensions : grand diamètre, 18 millim. î/-i: petit diamètre, 17 milli-
mètres; hauteur, 16 millimètres.
De Mogadoi'.
Var. GP.AciLis P.
Caractérisée par ses tours et son ouverture subcpiadrangulaires, ainsi
que son avant-dernier tour vaguement subcaréné. Les premiers tours sont
nettement séparés.
De Mogador.
EuPARYPHA Dehnei Rossmi'tssler.
Var. TURGiDA Plry.
A derniers tours très gros, avec un rudiment de cordon carénant; base
déprimée, presc^ue plane, denticule sur la paroi interne à l'insertion du
péristome.
Dimensions : grand diamètre, 20 miUimètres; petit diamètre, 18 milli-
mètres; hauteur, 16 millimètres.
Agadir.
9'\
Xerophila BaivESi Pallary.
CoqniHe déprimée, à test mince, finement striëe en dessus et eu des-
sous. Coloration blanchâtre avec quelques zonules circulaires peu appa-
rentes. Spire déprimée, protoconque petite, noirâtre. 5 tours 1/2 très peu
convexes, se développant lentement. Avant-dernier tour légèrement angu-
leux à l'insertion de l'ouverture. Dernier tour très grand, non descendant,
bien arrondi, sans trace d'angulosité. Ouverture aussi haute que large,
peu oblique. Péristome légèrement bordé, un peu rosacé. Golumelle très
oblique s'étalant sur l'ombilic qui est relativement étroit pour une Xéro-
phile de ce groupe.
Dimensions : grand diamètre , 1 9 millimètres ; petit diamètre , 1 1 milli-
mètres; hauteur, 8 millimètres; hauteur de l'ouverture, 6 millim. 1/2;
largeur de l'ouverture, 6 millim. 1/2.
Habitat : autour de la citadelle d'Agadir.
Nous dédions cette espèce au géologue Abel Brives bien connu par ses
belles explorations du Maroc et en particulier du Grand Atlas.
Xeroi'hila Lejiprierei Pallary.
Co({uille à test mince, globuleuse, à stries fines visibles à la loupe. Co-
loration blanche sur laquelle se détache sur la partie supérieure une bande
marron foncé qui borde la suture sur les premiers tours et s'étale sur le
tiers supérieur de l'avant-deinier et du dernier tours. A la partie inférieui'e,
l'ombilic est entouré par une série alterne de bandes brunes et blanches ,
dont une, celle de la partie médiane, est plus large que les autres. Spire
un peu conoïde. Protoconque petite, d'un brun verdâtre: 6 tours i//t très
convexes, le dernier parfaitement arrondi et non descendant.
Ouverture ovalaire, aussi haute que large, peu oblique. Péristome
mince, bordé à l'intérieur, laissant voir les bandes par transparence. Golu-
melle peu arquée, s'étalant à peine sur l'ombilic qui est très étroit.
Dimensions : grand diamètre, 10 millimètres; petit diamètre, 9 milli-
mètres; hauteur, 6 millim. 1/2.
Habitat : Télouet, dans les ravines qui sont au sud de dai' Glaoui.
Par sa coloration, cette espèce rappelle X. Lemoiiiei Debeaux du Sud
oranais. Mais à cela seul ee borne la ressemblance : l'espèce oranaise est
bien plus grande et son ombilic est bien plus largement dilaté.
Elle peut être mieux rapprochée d'une autre Xérophile du Sud oranais ,
le A. subcostulata Bgt. (m Malacol. algér. , pi. 20, lig. 21-26), dont elle
diffère cependant par son test plus lisse et son ombilic plus large- Mais
pour le reste, forme générale et coloration, il y a une grande ressemblance
entre les deux espèces.
— 2Zi -^
Xerophila GouNDAFUNà Pallary.
Cofpille conoïde, mince, brillante, à stiies fines, visibles à la loupe.
Coloration d'un brun fonce' sur lequel se dâache une bande blanche le long
de la carèue et une autre plus large , autour de l'ombilic.
Protoconque d'un brun verdfitre, 6 tours 1/4, très convexes, suture
déprimée. Avant-dernier tour anguleux vers sa partie médiane, dernier
tour non descendant. Ouverture oblongue , peu oblique , ovalaire , à bords
minces, non bordée à l'intérieur, bord coluraellaire à peine étalé sur l'om-
bilic qui est médiocrement ouvert, plutôt petit.
Dimensions : grand diamètre, 9 millimètres; petit diamètre, 8 millim. 1/6 ;
hauteur, 5 millim. 3//i.
Habitat : sur les rochers de grès rouge, rive gauche de l'oued Nfis,
entre dar Goundafi et le confluent de l'oued Agoundis.
Celte espèce diflere de X. Lemprierei par ses derniers tours anguleux
à la périphérie et son ouverture plus allongée.
Xerophila Thomsoni Pallary.
Cette espèce est une des variations extrêmes du X. mendicida Paladilhe
(= polytricliia Ancey). C'est la forme la plus grande de cette série; elle
mesure : grand diamètre, 10 millim.; petit diamètre, 9 millim.; hauteur,
6 millim.
Dans les fentes des rochers, sur les montagnes au sud-est d'Amismiz.
Xerophila Embareki Pallary.
Coquille déprimée à partie supérieure peu convexe, presque plane, à
lest très finement strié et orné de taches brunes semblables à celles de
X. conspurcaUi , et, lorsque la coquille est fraîche, portant de nombreux
poils bruns , très denses et très courts.
h tours 1/2 , peu convexes. Protoconque d'un beau brun foncé luisant.
Dernier tour anguleux à la périphérie, non descendant. Ouverture dépri-
mée à sa partie supérieure, légèrement anguleuse dans le prolongement
de la carène, et dans la partie columellaire , obliquant vers la gauche jus-
qu'au bord de l'ombilic sur lequel elle ne s'étale pas. Intérieur orné d'un
rebord blanchâtre parallèle aux bords ; la paroi interne comprise entre ce
rebord et le boi'd extérieur est d'un beau rouge vineux clair. Bords de
l'ouverture minces , tranchants, non repliés en dehors. Ombihc peu ouvert.
Dimensions : grand diamètre , 8 millim. 1/2 ; petit diamètre , 7 millim. 1/2 ;
hauteur, h millim. 3//i.
Habite sous les pierres à dar kaïd Embarek.
— 25 —
L'espèce la plus rapprochée est H. parlatoris Bivona ( Rossmasslei-
Iconog., 1 84-3, pi. 5i, fig. 688) de la Sicile. Toutes deux sont à peu près
de même taille et également pilifères. Mais dans la forme marocaine les
poils sont plus denses et plus courts, snrtout en dessous; l'ouverture est
colorée en rouge lie de vin sur le bord interne. Le 1. Emhavehi diffère
encore du X. parlaloris par ses tours articulés de taches brunes et blanches
et sa carène plus saillante.
C'est la seule espèce de ce groupe vivante dans le nord de l'Afrique
signalée jusqu'à ce jour.
Dans son étude sur les Mollusques de V Espagne et du PoHufjal, Servain
décrit, p. 56-57, un IlelLv Anasina, de taille plus faible que la présente,
qui, dit-il, crn'a de rapports de ressemblance qu'avec Y Hélix parlatoris
de la Sicile".
Xeromphila Hassaniana Paliary.
Coquille déprimée, mince, fragile, à test translucide d'un jaune coi-né,
orné , en dessus , de taches marron foncé et très linement strié. Spire à
peine saillante, un peu conique. 5 tours i/t2 très peu convexes, le dernier
anguleux. Ouverture ovalaire, très oblique, à bords minces. Ombilic très
peu large.
Dimensions: grand diamètre, lomillim. 3/4; petit diamètre, lomillim.;
hautem-, 6 miilim.
Du vallon des Ait Hassan, à Tinesk, au continent de l'oued Ait Hassan
avec l'oued Nfis , sur le chemin d'Amismiz à dar Goundafi.
Cette espèce dérive de X. EmhareU, mais elle s'en distingue par sa taille
plus grande , sa spire plus conique et sa carène plus inférieure. Dans cette
forme , l'angulosité est presque médiane sur l'avant-dernier tour, tandis
(ju'elle en affecte seulement la partie supérieur^, dans X. Emhareki. Dans
cette dernière espèce, le dessus de la coquille est presque plan, tandis qu'il
€st convexe dans X. Hassaniana.
La figure 3 o de la planche XIX, du tome 1 de la Malacologie de l'Algé-
rie, qui représente X. Duveijvieri Bgt. grossi, rend assez bien le profil de
notre espèce.
Xerophila Taïebi Paliary.
Coquille à test mince, finement striée, d'une couleur gris jaunâtre ma-
culée de taches brun foncé sur les premiers tours et ornée de bandes claires
autour de l'ombilic. Spire un peu déprimée, protoconque d'un brun ver-
dàtre clair. 5 tours i/k convexes, avant-dernier et dernier tours bien
ronds, non descendants. Ouverture ovalaire, peu oblique. Péristome
simple, mince, avec un léger rebord interne. Columelle peu arquée s'éla-
lant très peu sur l'ombilic qui est petit.
— 26 —
Dimensions: grand diamètre, 7 millim.; petit diamètre, 6 millim.; hau-
teur, U millim. 1/3.
Habitat: dar Goundafi et Taguenahoutz , dans la vallée du Reraïa.
Dédiée au kaïd si Taïeb Goundafi, qui nous a largement facilité l'explo-
ration du territoire soumis à sa juridiction.
Xerophila Youssefi Pallary.
Espèce présentant les mêmes caractères que la précédente, mais en
différant : 1° par sa taille plus faible; 2" par sa spire plus conoïde, ce
qui donne à l'ensemble une forme plus globuleuse; 3° par sa coloration
plus vive.
Télouet, sur les bords d'un petit oued un peu au nord de dar kaïd
Giaoui , où on le trouve sous les pierres.
Trochlla Anto.mae Pallary.
Coquille à test mince, orné de stries très fines s'accentuant davantage
vers le milieu de l'avant-dernier et dernier tours. Couleur blanche, avec
quelques fascies décurrentes d'un brun foncé et d'autres plus claires.
Spire déprimée. Protoconque petite, verdàtre. 6 tours un peu convexes,
étages; les derniers un peu déprimés le long de la carène : celle-ci est
recoupée par des stries plus grossières que sur le reste des tours.
Suture linéaire. Dernier tour non descendant. Ouverture subovalaire,
un peu oblique, déprimée au sommet, anguleuse au milieu. Bord inférieur
très peu convexe, bord columellaire ti'ès peu oblique, s'étalanl légèrement
sur l'ombibc. Ombilic petit, presque punctiforme.
Grand diamètre, 7 millim. 1/9 : petit diamètre, 7 millim.; hauteur,
h millim. 3/4.
Habitat. — Le X. Antomae est assez commun dans la région qui s'étend
de l'oued Nfis à l'oued Redat entre Amismiz , Aguergour et Touggana.
Au nord, il arrive jusqu'à Oumenast oii il est assez abondant. Il a été
rapporté d'Amismiz par feu Henri Vaucher et nous l'avons dédié à sa femme.
A rapprocher de X. irochoides Poiret, dont il diflère par sa spire plus
déprimée, par son ombilic plus ouvert, son dernier tour moins arrondi et
surtout par ses stries plus rugueuses.
C'est certainement cette espèce qui a été signalée par Mousson sous le
nom iV Hélix iiumkUca, dont elle se distingue cependant à tant d'égards!
Elle est de taille plus faible, plus fortement striée, et surtout son ombilic
est beaucoup plus étroit.
Cette espèce est assez variable dans sa forme. On trouve des exemplaires
très déprimés, d'autres plus coniques et le dernier tour est plus ou moins
anguleux. Les exemplaires qui proviennent de Touggana sont plus grands.
— 27 —
plus lisses et à louis plus renflés : ils conslituenl une variëté major P. de
9 millim. i/a-g-y millim.
Archelh a II marina Bourguig'nat.
Var. KsEBiANA Plry.
Atteint jusqu'à A5 millim. de grand diamètre, alors que le type n'en
mesure que 36. Commune dans la vallée de l'oued Kseb.
Massylaea Rerayana Mousson.
Var. ALTA Plry.
Un peu plus petite que le type , mais à spire élevée. Haute vallée de l'oued
Nfis et de ses aflluents.
BiLiHiNus (Mauronapaeus) Issarnensis Pallary.
Une diagnose détaillée de cette espèce nous parait superflue. Nous dirons
seulement que la forme la plus voisine est le Buliiniiius todillus Morelet.
Eile en dilfère par son sommet moins effilé, ses tours plus gros, plus
convexes et enfin son ouverture plus arrondie.
Du B. Cdriciineiisis Letourneux''^ elle se distingue par sa taille plus
grande, ses tours supérieurs plus élancés et par le denticule de la paroi
columellaire plus saillant. Ce denticule est à peine visible dans B. Carlcn-
neiisis tandis qu'il est très apparent dans B. todillun et noire espèce.
On sait que le genre Bulimiuus est très pauvrement représenté au Maroc
par une seule espèce, le Buitminm pupa Brug. C'est la première fois qu'une
forme différente est signalée dans ce pays.
J'ai recueilli cette espèce dans un ravin un peu au-dessus de Si Ahmed
Saïh.
Ferussacia Atlasica Pallary.
La spécialisation de cette Férussacie sera très facile : c'est un F. Vescoi
plus élancé, à spire plus comprimée. Mais le mode d'enroulement des
tours est le même.
Celte espèce domine dans l'Atlas, depuis la mer jusqu'à Aguergour. Elle
est très constante dans ses caractères.
Var. MiNOR P.
Si Ahmed Saïh.
C' Buliminus todillus var. cartensis (sic) Kobelt, in Iconogr., fig. 687.
28 —
LiMNAEA TRUNCàTULA Mïlller.
Il n'est pas facile de préciser le type de cette espèce qui n'est connue
que par tradition , Millier n'ayant donné aucune référence iconographique.
Les exemplaires du versant nord correspondent assez bien aux iigurations
de la Malacologie de l'Algérie. Mais ceux de Télouet en sont très différents
parleur spire lurriculée, le dernier tour plus renflé et moins haut (plus
trapu) et le test orné de costulalions très délicates. Leur taille dépasse celle
de la variété major Bgt. : nous distinguons celle variété sous le nom de
Toloueleitsif),
Melanopsis DIABETE^sIs Pallary.
Coquille allongée, mais trapue, à tours un peu étages, à spire conique
ornée sur les premiers tours de nodosités et sur l'avant dernier de côtes
onduleuses faisant suite à une double série de nodosités provoquant une
dépression très nette; dernier tour lisse. Test solide, opaque, d'une cou-
leur de rouille. Spire brièvement conique, à sommet élagé. Sept tours
ornés de plis ou de nodosités. Dernier tour plus grand que la moitié de la
hauteur totale. Ouverture oblongue. Péristome déprimé à sa partie supé-
rieure un peu au-dessous de l'insertion. Golumelle très cintrée.
Hauteur, 16 millim. 1/2-17: épaisseur, 7 inillim. 1/2.
Dans la source du jardin du Sultan, à Diabet, près Mogador.
Cette espèce est très distincte du M. Mogadorensis P. , par sa taille plus
grande, ses tours plus renflés, surtout les derniers qui sont presque cylin-
driques dans le Mogadorensis , par son ouverture plus allongée à la base et
surtout par son ornementation.
PisiDiuM (Fluminina) Atlasicum Pallary.
Coquille petite, ovalaire, inéquilatéraie, fragile, très renflée, brillante,
d'un jaune verdâtre clair; à test orné de stries très fines visibles à la loupe,
bord inférieur très arqué. Partie antérieure bien arrondie, partie posté-
rieure allongée. Sommets très gros se touchant.
Diamètre antéro post. , 5 millim. 1/2 ; diamèlre transverse, 3 millim. 1//1 ;
diamètre umbono-venlral, li millim. 1/2.
Habite dans la vase de tous les cours d'eau <]n Crand Atlas. Il est abon-
dant à Telouet.
Ce Pisidium est très différent du P. Liimsiernianum Forbes par son
épaisseur plus grande et son bord antérieur plus allongé.
29 —
MÉCANISME DE LA RESISTANCE DES BàTRACIENS ET DES RePTILES
AU Virus rabique,
PAR M"'"- Marie Phisalix.
Dans une précédente conjmnnicalion ''', j'ai montré, par l' expérimenta-
tion directe sur un certain nombre de Batraciens et de Reptiles, que ces
animaux sont rc'fractaires à la rage expérimentale communiquée par le
virus fixe : quelle que soit, en ellet, la voie par laquelle on l'introduit, il ne
se développe pas dans ces organismes. En particulier les Couleuvres qui
reçoivent l'émulsion rabique dans l'œil ou sous les méninges, à travers la
membrane occipito-atloïdienne , ne se montrent pas différentes de celles
auxquelles on a injecté un même volume d'eau salée physiologique, et
continuent à vivre comme les témoins.
Les exceptions concernant la Salamandre terrestre et la Vipère aspic ne
sont qu'apparentes, et tiennent à ce que, pour ces espèces, leur propre
substance nerveuse normale, de même que celle du lapin, rabique ou non,
constitue, ou développe un poison dont meurent les animaux indépen-
damment de toute autre cause. Cette interprétation est justifiée encore par
le fait , que la salive du lapin , vérifiée rabique , n'a aucun effet sur la Sala-
mandre et la Vi})ère.
A quoi tient la résistance de ces Vertébrés inférieurs au virus rabi-
que ?
Il convient d'abord de remaïquer qu'elle est complètement indépendante
des vai'iations de leur température, car si on maintient les sujets inoculés
avec le virus rabique à la température constante de 35 degrés, qui se
rapproche de celle des Mammifères, Grenouilles, Salamandres, Crapauds,
Orvets, Gouleuvi-es, Vipères, se comportent exactement comme les témoins,
et sortent comme eux vivants de l'épreuve.
C'est un fait qui avait déjà été établi par Babès, puis par Remlinger
pour la Grenouille, que Hogyès pensait avoir rendue rabique dans les
mêmes conditions d'expérience.
Le tissu nerveux ou le sang des animaux réfractaires auraient-ils des
propriétés rabicides ?
(1) ^jmi, Pijig^L,^^ Action du virus raliique s-ur les Batraciens et les Reptiles
( C. R. Ac. (fes Se. , t. 1 5S , p. a 76 , 1 9 1 ^ ).
— 30 -
Pour s'en assurer on peut employât* la technique suivante :
1° Pour le lissu neiveux :
On prélève aseptiquement Tencéphale du sujet réfractaire; on le broie avec son
volume d'encéphale de lapin rabique (= virus fixe; c'est celui de l'Institut Pasteur
de Paris qui a été employé dans toutes les expériences); on émulsionne avec une
petite quantité d'eau distillée et on abandonne l'émulsion à la température de la
fjlacière pendant ai heures. On passe ensuite le produit dans un noiiet de toile
linc en l'exprimant, et on l'inocule dans le cerveau ou sous la dure-mère des
lapins après leur trépanation.
9" Pour le sang :
On prélève aseptiquement le sang du sujet réfractaire; on laisse séparer le
sérum à basse température; on le recueille, et s'il est toxique pour le lapin, on le
chaulTe en pipette close au bain-raarie, à la température de 58 degrés, prolongée
pendant un quart d'heure.
On immerge dans le sérum un petit fragment, gros comme un pois, de virus
fixe, et on abandonne le tout à la température de la glacière pendant un temps
qui varie, suivant l'espèce qui a fourni lo sérum, de sU à 48 heures. On retire
le sérum en excès, et on broie le fragment de virus en l'émulsionnant avec une
petite quantité d'eau distillée, stérihsce; on filtre à travers un nouet de toile fine
en exprimant l'émulsion. Celle-ci est inoculée dans le cuveau ou sous la dure-mère
des lapins après leur trépanation.
En ce qui concerne le tissu nerveux, Remiinger a vu que les Lapins qui
reçoivent le mélange virus fixe + cerveau de Tortue meurent avec uu retard
insignifiant sur les témoins '').
De mon côté, j'ai observé que les Lapins auxquels on inocule le mélange
virus fixe + cerveau de Couleuvre ou de Vipère mem-ent sensiblement dans
le même temps que les témoins, du 11° au 19' jour, avec cette particula-
rité dun raccourcissement notaWe de la jihase paralytique.
La substance nerveuse normale, qui. dans le cas des Mammifères, se
montre, d'après Babès, légèrement atténuante vis-à-vis du virus rabique,
n'a donc , en ce qui concerne les Reptiles (Tortue , Couleuvre , Vipère) , aucune
action rabicide, et ce n'est pas à elle que ces animaux doivent leur imnui-
nité.
11 n'en est j)as de même pour leur sérum. Mais, dans les essais que Ton
pratique avec ce dernier, une précaution s'impose, précaution nécessitée
par le fait que le sang des Vertébrés inférieurs est fréquemment toxique
pour les Vertébrés supérieurs, surtout quand il est dii-ectement porté sur
les centres nerveux, très sensibles aux poisons : c'est ainsi que les Lapins
qui reçoivent sous la dure mère, à la surface du cerveau , le virus li\e ayant
^-' P. Rëmlingek, La Tortue lei rostre est réfractaire à la rage (6\ H. Soc. de
Biol.,l.l, 1905, p. y 7).
— 31 —
séjourné pendant 2/1 heures dans le sérum normal de Vipère ou de Cou-
leuvre, meurent constamment en moins de 36 heures, hien que la quantité
de sérnm introduite avec les quelques g-outtes d'émulsion rahique soit exces-
sivement petite.
Remlinger a vu d'autre part que si le virus rabique a séjourné pendant
le. même temps dans le sérum de Tortue mauritanique , les Lapins qui re-
çoivent ce virus meurent quel([ues heures avant les témoins.
Le sérum normal de Tortue est donc moins toxique pour le cerveau du
La])in que le sérum de Serpent, puiscpi'il n'avance la mort que de quelques
heures : et il n'a aucune action empèchanle sur la vitalité du virus rabique.
Il n'en est plus de même si on chauffe le sérum avant de le mettre en
contact avec le virus fixe : ce sérum , qui par le chauffage perd son action
toxique, devient pliis ou moins empêchant suivant l'espèce ; c'est ainsi que
les Lapins qui ont reçu le mélange virus fixe + sérum chaiijfé de Tortue mau-
ritanique ne manifestent les pieiniei's symptômes rabiques que vers le
1 0° jour et meurent du 92° au 28% avec un retard manifeste d'une dizaine
de jours sur les témoins. Comme cette action s'exerce d'une manière perma-
nente dans l'organisme de la Tortue vivante, elle peut suffire à empêcher le
développement du virus rabique.
L'action empêchante est ])liis manifeste en ce qui concerne la Vipère et
la Couleuvre : les Lapins qui reçoivent le mélange virus Jixe + sérum chaujé
de Vipère ou de Couleuvre résistent pendant un temps qui varie avec la du-
rée du contact des produits : lorsque le contact n'a duré que ai heures, la
vitalité du virus est déjà très amoindrie, mais elle n'est pas détruite; les
lapins deviennent tardivement j-abiques : il présentent les premiers symp-
tômes vers le 62° jour avec le sérum de Couieuvi-e, et meurent vers le ()a°.
11 ïnni et il sulTlt de 27 heures de contact du virus avec le sérum pour
que la vitalité du premier soit com[)lètement détruite, c'est-à-dire pour que
le mélange ne développe plus la rage chez les animaux auxquel on l'ino-
cule.
Mais ceux-ci n'acquièrent pas l'immunité, car éprouvés par inoculation
sous-dure-mérienne de virus fixe normal, au bout de 1 à k mois, ils sont
morts dans le même tenqis que les témoins, sans que des injections intra-
veineuses de sérum chaullé aient pu enrayer la marche des symptômes ra-
biques. Le sérum des Serpents (Couleuvre à collier, (Jouleuvre vipérine,
Vipère aspic,. . .), est donc rabicide: il détruit in vitro le virus rabique, et
bien qu'il soit nécessaire, pour mettre en évidence cette action, de faire
disparaître le pouvoir toxique du sérum par un chauflage approprié, il est
vraisemblable que Couleuvres et Vipères doivent à l'action rabicide de leur
sang leur immunité uatui'elle contre le virus rabique.
Mais il ne semble pas on être de même pour la Salamandre terrestre, ou
du moins la démonstration expérimentale n'en peut être faite qu'à demi,
car le sérum normal de Salamandre, déposé sur le cerveau du Lapin, est
— 32 —
toxique pour cet animai, et le sërnm chauffe ne possède aucune action ra-
bicide : ies Lapins qui reçoivent l'émulsion virus fiœe + sérum chaujé de
Salamandre meurent effectivement du 1 1" au i a' jour en même temps que
ies témoins.
i'eut être ia Saiamandre doit-eile son immunité contre le virus rabique
à son venin muqueux cutané, dont j'ai montré la présence dans le sangO,
et en outre les propriétés immunisantes contre le virus fixe("'.
Quoi q[u'ii en soit, ces faits montrent que c'est par des mécanismes diffé-
rents que les Vertébrés inférieurs sont réfractaires au virus rabique : pro-
priétés rabicides plus ou moins marquées du sérum chez les uns : Tcstudo
maurilanica, Tropidonotus nairlx et viperinns , Vipera aspis; propriétés vac-
cinantes de leur venin chez ies autres : et que ces deux mécanismes peuvent
même se superposer et se renforcer comme chez ia Vipère aspic, dont le
venin possède aussi, comme le mucus des glandes cutanées de la Sala-
mandre, des propriétés vaccinantes contre le virus rabique.
Laboratoire d' Uerpélologie du Muséum.
(1) M"" Phisalix, Recherches 11 istolojjiques, omliryologiques el pliysiologiques
sur les glandes à venin de la Salamandre Icriestrc (Ihèsc de Docl. en mcd. ,
Paris, 1900).
(2) ]y|m<! PmsALix, Vaccinalion contre ia rage expérimentale par le venin cutané
nuiqueux des Batraciens, puis par le venin de ia Vipère aspic (C. //. Ac. des Se,
t. i58, p. 111, 191 'i)-
33 -=-
Considération sur le terme tjlTime de vactivite volcanique^
J>AR M. LE Prof. Stanislas Meunier.
Tout le monde admet que la Lune est un astre mort et tout le monde
admet également que la Terre est un astre qui mourra. Si ces assertions
sont exactes, il paraît logique d'en conclure que la Lune nous ofTre le spec-
tacle de l'état futur de la Terre, et cependant la comparaison des deux
Géop-rapliies a conduit souvent les observateurs à des conclusions différentes
et même opposées , puisque certains d'entre eux ont vu dans notre satellite
comme un arrêt du développenieat évolutif d'un globe qui ne serait pas
arrivé au stade terrestre.
Dans de semblables conditions, il peut être inléres'^ant de montrer, con-
formément à des vues que j'ai exposées ailleurs sur l'essence du phénomène
volcanique , que le rr problème lunaire n n'est , malgré son apparente difficulté ,
qu'une application directe et inévitable des notions relatives au volcanisme
ordinaire.
Celui-ci dérive nécessairement de la collaboration de deux phénomènes
dont la réalité ne fait de doute pour personne : i" l'absorption progressive
de l'océan et de Tatmosphère par la masse solide du globe devenue peu à
peu accessible aux pénétrations à des profondeurs de plus en plus grandes,
au fur et à mesure de son refroidissement spontané et continu ; 9° le fail-
lage, qui consiste dans la réduction de l'écorce en conséquence de la contrac-
tion progressive du noyau , et dans le glissement de ces fragments les uns
sur les autres, suivant le plan des géoclases orogéniques, qui détermine des
réchauffements locaux de roches pénétrées d'eau , et leur transformation en
magmas foisonnants.
La mort de la Terre sera la conséquence, d'une part, de son refroidis-
sement qui en rapproche constamment la température de celle de Tespace
céleste, et, d'autre part, de sa contraction qui laréduii-a en débris météo ri-
toides, les circonstances qui précéderont ce terme lUtirae dépendant essen-
tiellement de l'allure comparée de deux réactions concourantes de réfrigé-
ration et de dessèchement.
Les choses ne seront évidemment pas les mêmes si le dessèchement et la
frigorification parviennent en même temps à leur réalisation (ce qui est
d'ailleurs contradictoire, puisque bien avant de parvenir au degré thermo-
métrique de l'espace, l'eau superficielle serait entièrement congelée, trans-
formée en une matière sèche et incapable de continuer à s'infiltrer dans le
soi); — ou bien ^ si le refroidissement est achevé avant la pénétration de
MusKuM. — «vi. "^
— 3/i —
toute l'eau de surface, ce qui laisserait un océan glacé à la surface de Taslre
mort: — ou bien enfin si le dessèchement superficiel s'est réalisé bien
avant le refroidissement complet.
On ne peut douter que c'est ce dernier cas qui doit se présenter sur la
Terre, puisqu'on a constaté, à la suite de Durocher, de Delesse et de leurs
émules, que la masse entière des océans serait bien des fois insulîisnnte
pour fournir à toute la masse terrestre le degré d'humidilé que représente
n-l'eau de cariièrc des roches. H y a donc lieu de s'imaginer la période où,
toute l'eau de surface ayant disparu, les profondeurs encore chaudes
contiendront des niveaux imprégnés, subissant les recouvrements orogéni-
ques et engendrant des éruptions volcani(|ues. Rien ne sera changé dans le
mécanisme éruptif, sinon que ses produits viendront s'épancher sur un sol
et se dégager dans un espace d'où auront disparu les réactions superficielles
actuelles.
On aurait une idée de l'effet réalisé en s'imaginant, par exemple, la sé-
rie des éruptions qui se sont succédé pendant les temps tertiaires, affran-
chies du mélange et de l'influence des produits sédimentaires et des effets
de l'érosion. Pour cette durée, qui n'est certes pas trop longue pour (juon
la compare à l'intervalle possible entre l'époque d'absorption totale des
mers et celle de la cessation du phénomène volcanique, on aurait à énu-
mérer une suite de cônes, de coulées de laves , de pluies de cendres, dans
les régions les plus diverses, avec des dimensions parfois colossales comme
les cirques d'Hawaii, de la Réunion, de la Caldera du Jorullo; comme les
champs de basaltes tertiain^s du Grœnland, du Dekkan et du Cap de Bonne-
Espérance : comme les chaînes volcaniques éteintes de l'Auvei-gne , de l'Eifel ,
de la Bohême, de la Hongrie, des Karpathes, de la Californie; comme les
champs de cendres et de trass des bords du Rhin, du Latium, du Yicentiu,
du Parc National, etc., etc.
Il est incontestable que cet ensemble, dont la production aurait masqué
tous les dépôts aqueux marins et lacustres et qui aurait conservé toute la
fraîcheur de ses formes, modifiées seulement par des éboulements de blocs
cédant à la pesanteur, — offrirait, avec la réunion des traits volcaniques de
la surface de la Lune, une ressemblance singulièrement intime.
Aussi ne ferons-nous pas de difTicullé pour conclure que la disposition
des choses sur notre satellite indique , dans son économie générale et dans
l'allure de l'évolution qu'il a traversée, les caractères essentiels que nous
avons reconnus sur la Terre.
C'est l'étude de celle-ci qui nous révèle qu'il a dû exister sur la Lune
une enveloppe atmosphérique et océanique de dimension telle que son
absorption par la croûte solide a été complète avant que toute la chaleur
souterraine apte au développement de laclivité volcanique ait été dissipée ;
— et réciproquement, c'est l'observation de la Lune qui nous fournit le crité-
rium le plus précieux pour proclamer la légitimité de la théorie volcanique
— 35 —
à rexpressioii de laquelle nous avait amené l'observation de phénomènes
exclusivement fournis par notre planète. C'est un exemple qu'on me per-
mettra de noter, de l'autonomie et de la fécondité de la Géologie comparée.
On peut croire qu'à l'époque actuelle, les manifestations volcaniques ont
cessé délinitivement sui- la Lune et <jue toute l'eau d'imprégnation souter-
raine, ou à peu près, s'est congelée dans les pores et dans les cavités de
roches profondes; les rainures témoignent du morcellement imposé parle
retrait au glohe, desséché maintenant depuis longtemps, et annoncent le
commencement de sa réduction en débris d'abord disséminés par égrène-
ment le long de l'orbite lunaire etiinalement précipités à l'état de météorites
sur la sin-face de la Terre. Ce sera la répétition des circonstances qui
alimentent les chutes actuelles de pierres tombées du ciel, résidus d'un
ancien satellite dont le volume, bien plus faible que celui de la Lune, a
provoqué bien plus rapidement le terme évolutif final.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Nomination de M. Stanislas Meunier, Professeur
de Géolofrie, comme Assesseur du Directeur du Muséum. — Congé
accordé à M. Viguier, Préparateur de la Chaire de Botanique
(Organograpliie). — Nomination de M. Lebard, Préparateur intéri-
maire de cette Chaire. — Nominalion de M. Paul Carié, comme
Correspondant du Muséum. — Allocution de M. Edmond Perrier,
Président de la Réunion, prononcée à l'occasion du décès de
M. le D"^ Henri Gervais, ancien Assistant de la Chaire d'Analomie
comparée. — Le Muséum d'histoire naturelle et la guerre : Notice
nécrologique sur M. A, de Roraeu, Géologue, par M. A. Lacroix; —
Notice nécrologique sur M. J. Chatanay, Entomologiste, par M. le
Professeur Bouvier i à 5
Communications :
H. Neuville. Remarques sur les incisives inférieures des Ursidés et de
quelques autres Carnivores. PI. J 6
F. IMocQUARD. Rectification : Uroplatus Schneideri Lamberton est identique
à Ur. Ebenaui Boettger 1 3
M. Pic. Description de deux Malachites d'Afrique (Col. Malacodermes). . . i5
Ed. Lamy. Note sur Semele nuculoides Conrad 17
— Note sur le Schizothœrus grajidis (Verrill) Locard 19
P. Pallary. Description de quelques Mollusques nouveaux du Grand Atlas. 21
M'"^ PiiisALix. Mécanisme de la résistance des Batraciens et des Reptiles
au Virus rahique 29
St. Meunier. Considération sur le terme ultime de l'activité volcanique. . . 33
^
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1915
N° 2
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCGGXV
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907. a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaileiu-, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs'''.
*') S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos, trésorier de l'Association,
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1915. — N" 2.
153' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
•25 FÉVRIER 1915.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEnR DD MDSÉOM.
C
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. lo Président donne connaissance des faits suivants qui sont
relatifs à divers services du Muséum :
Un nouveau congé d'un an, sans traitement, à dater du i" jan-
vier 191 5, a été accordé, sur sa demande, à M. Dwtan, Prépara-
teur de la chaire d'Analomie comparée. Pendant la durée de ce
ongé, M. Dantan sera suppléé par M. .landet (Arrêté ministériel
du i" février iOi5);
Un congé d'un mois, à dater du i"" février 1916, a été accordé,
sur sa demande et pour raison de santé, à M. Delpuy, Chef des
Travaux pratiques du laboratoire de Tatiliou (Arrêté ministériel du
1" février iQiB)-
LE MUSÉUM D'IIISTOIIIE NATURELLE ET LA GUERRiv
M. le Président annonce que le Muséum vient de perdre un de
ses meilleurs serviteurs, le surveillant général Pleindoux, mobilisé
comme Officier d'Administration de i-"^ Classe du Génie, allaché
MUSKUM. XXI. '
— 38 —
depuis la déclaration de la guerre au Service des colombiers
militaires auquel il avait appartenu autrefois. Dans les délicates
fonctions qu'il remplissait au Muséum, fonctions qui le mettaient
en rapport aussi bien avec le personnel qu'avec le public, il a tou-
jours fait montre des qualités de tact et d'aménité qui le faisaient
hautement apprécier ; les discours prononcés à ses obsèques par un
de ses compagnons d'armes et par le Directeur ont fait ressortir
non seulement ses mérites, mais les regrets de voir disparaître un
homme de bien, estimé et aimé de tous, militaires ou civils.
M. le Président annonce ensuite qu'il a reçu de M"^ Pomme de
Mirimonde, Membre de la Société du Muséum, par l'eniremise de
M. A. Goutaud, vice-président de cette Sociélé, une série de docu-
ments, dont plusieurs intéressant la vie ancienne du Muséum, dans
les premières années du dernier siècle, et constituant en même
temps de précieux autographes. On lira certainement avec intérêt
la notice explicative que M. Goutaud a pris soin de rédiger, notam-
ment l'une des pièces de ce dossier (pièce n° 1 1 ) qui, sous la signa-
ture de Ducrotay de Blainville, le successeur de Guvier dans la Ghaire
de Guvier (i832), ne manque pas d'originalité:
LES CERTIFICATS DE SCOLARITÉ
DÉLIVRÉS AUX ÉTUDIANTS DES ÉTABLISSEMENTS SCIENTIFIQUES
ET EN PARTICULIER DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE AU JARDIN DU ROI,
d'après les documents donnés par M""" Pomme de Mirimonde,
PAR M. Albert Goutaud.
Les documents remis pai- M'"° Pomme de Mirimonde, membre de la
Sociélé des Amis du Muséum, ont trait à la scolarité d'un étudiant de
l'Ecole de Médecine de Paris, M, Bennet (Guillaume), originaire de Cork
(Irlande), et passé Docteur en médecine après des études au Collège de
Chirurgie d'Edimbourg.
Les pièces, recueilHes dans la succession tout récemment ouverte d'un
escendant du D' William Bennet, comprennent :
i" Un certificat d'assiduité au cours public de Cliiinio générale, i)eiu\aiil
i'année 1828, signé du Professeur, M. Laugier, et contresigné par le Direc-
teur du Muséum, le baron Guvier;
9° Même certificat pour le cours de BoUmique, avec les signatures de
M. Desfonlaines, Professeur, et du baron Guvier;
— 39 —
3° Même ceililical, pour la inùiic année, cours d'upéialious chirurgi-
cales professé à l'hôpital de la Pitié, avec ia signature du Professeur Chef
de service à ia Pitié, M. Béclard ;
4° Même cerlilicat, pour la même année 189^-1823, cours d'Anato-
mie avec dissections à ramphilhéâlre général des hôpitaux, avec la signa-
ture du Professeur agrégé , médecin de la Pitié , Chef des travaux anato-
miques, M. Serres;
5° Même certificat, pour la même année, délivré par le Professeur
clinicien, )nédecin à ia Charité, M. i^ouquier(?) ;
6° Même certificat, pour l'année 1823-1894, délivré par M. Béclard,
Professeur d'anatomie à l'Ecole de Médecine ;
7" Même certificat, même année, délivré par M. Orfila, IVofesseur de
chimie à l'Ecole de Médecine;
8° Même certificat, formulé en latin, par M. Laëunec, Professeur au
Collège de France, Professeur de pathologie et Clinicien à l'Ecole de Méde-
cine (18 des calendes de juin 182 4) ;
9° Même certificat, également rédigé en iatin, daté des ides de décem-
bre 1824, délivré par M. Laënnec, Professeur et Clinicien, pour attester
l'assiduité aux leçons du Pi'ofesseur, l'observation et le diagnostic des ma"
iadies dont avait fait preuve l'étudiant ;
10° Même certificat, pour la même année d'études, en raison de la
présence assidue aux visites et aux ciinic|ues de l'hôpital de la Charité,
dirigées par M. le Professeur Lerminier, médecin à ce même hôpital;
11'' Même certificat, pour l'année d'études 1824 et pour l'année sui-
vante, délivré, en 182G, par M. le Professeur H. -M. Ducrotay de Blain-
ville, Professeur d'Anatomie, Physiologie comparée et Zoologie à la
Faculté des sciences de Paris, à l'Athénée Royal de cette même ville,
Médecin en chef de la VI' Légion de la Garde nationale, membre de l'In-
stitut de France, du Cercle médical des Sociétés philomathiques de Paris,
d'Histoire naturelle Wernérenne d'Edimbourg, de Dublin, vétérinaire de
Copenhague, philosophique de Philadelphie, des sciences physiques et
médicales du Pihin inférieur, d'Histoire naturelle et de médecine de Dresde ,
des Académies impériales des Curieux de la nature , impériale d'histoire
naturelle de Moscou et des sciences naturelles de Philadelphie . . .
Il n'y a pas lieu , ce semble , de faire des remarques au sujet de la forme
de ces diverses pièces dont deux seulement, celles émanant du secrétariat
du Muséum, ont un caractère nettement administratif.
Les autres, comme écriture et comme rédaction, paraissent émaner per-
sonnellement du Professeur signataire, surtout le certificat signé Blainville
où s'étale complaisamment l'énumération des titres honorifiques dont on
s'était plu à récompenser ses nombreux travaux et ses vues ingénieuses sur
les matières de sou enseignement.
4.
- AO —
Eli loul cas, réliidiant irlandais William Beunet prouva qu'il avait clé à
bonne école, avec ces illustres maîtres de la science française, et il fit hon-
neur à leur enseignement, en pratiquant la médecine de la façon la plus
disliuguée et la plus utile jusqu'à sa mort survenue en 1876, c'est-à-dire
pendant une période de près de 5o ans. Avec l'instruction qu'il tenait du
Muséum, de l'Ecole de médecine de Paris, de l'École de chirurgie d'I'Mim-
bourg, peut-être aurait-il pu espérer à mieux qu'à faire de la médecine
générale et de la balnéothérapie dans une toute petite ville du Nord de
l'Angleterre, Harrogate, dont les eaux, encore peu connues, et scientifi-
quement mal étudiées, passaient pour guérir les affections de l'estomac,
du foie , et autres manifestations morbides tenant au ralentissement de la
nutrition.
Le D"^ Bennet se dévoua à cette tâche : il fit la fortune de cette très mo-
deste station; mais celle-ci ne lui rendit pas la pareille, car il mourut
pauvre, ayant la salisfaction d'avoir réussi pour le compte des autres.
Aujourd'hui Harrogate est une station rrarrivéeii : on la dit même popu-
laire , non seulement à cause de ses eaux minérales , mais à cause des em-
bellissements dont elle a été l'objet de la part d'une édililé tout à fait dans
le mouvement. El puis, l'air y est excellent : non loin, on peut voir des
ruines pittoresques provenant d'un château aulhentiquement ancien,
Knaresborough.
L'histoire ne dit pas que l'on ait élevé une statue au D' Bennet, sinon
pour avoir découvert la stalion, du moins pour lui avoir donné un cerlain
lustre par des trouvailles hydrologiques dont profilèrent ses malades et qui
contribuèrcnl à mériter du renom à Harrogate. Ses études cliniques sur
l'effet des sources, ses brochures sur la diversité des sources découvertes
et la spécialisation de leur action physiologique ou pathologique, les succès
de sa pratique venant justifier ses indications théiapeutiques, tout se
réunit pour combler les vœux du bon docteur Bennet.
En un temps donné, il fut de mode, dans un certain monde, de choisir
la station d'Harrogate pour premier séjour de voyage de noces. C'était la
consécration définitive de la répulalion de cette bonne petite ville. L'ancien
étudiant des cours de Laugier, Lerminier, Cuvier, Blainville, Orfila,
B;'clard, vécut encore assez pourvoir des jardins publics, à l'instar de
ceux de Paris, qui pouvaient lui rappeler certains coins de verdure où il
avait promené sa studieuse jeunesse. Mais, que de fois, en suivant les em-
bellissements de sa ville d'a(lo[)tion, il avait tremblé que ces parcs et jar-
dins, en tourraentanl le sol, ne portassent préjudice à ses chères eaux
thermales. ffOn va loucher aux sources! Harrogate est perdu!" 11 aurait pu
dire aussi bien : rrOn va gâter mes sources!" car il les avait faites un peu
siennes par un travail et une application passionnée de cinquante ans.
— /il
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur L. Roule présente et offre pour la Bibliothèque
du Muséum, de la part de M. C. Raveret-Wattel, le Pisciculteur
émérite, Touvrage ayant pour titre : La pisciculture industrielle,
Paris, 191^-
— h'I
COMMUNICATIONS.
Considérations sur les genres Xenodermichthys Guntu.
ET AlEPOSOMUS GiLL DANS LA FAMILLE DES AlÉpOCÉpIULIDÉs ,
PAR M. Louis Rolle.
I. La famille des Alépocéphalidés, entièrement composée de Poissons
abyssaux, se divise en deux sections selon que les téguments sont écail-
leux ou privés d'écaillés. Les auteurs décrivent ti'ois genres dans celle
(\ei'mève : Xenodcnnichtlnjs Guntli., Aleposomus dill, Leplodcrma Vaillau'.
Ce dernier genre se caractérise, et se distingue des deux autres, par l'iné-
galité de longueur des nageoires dorsale et anale. En revanche, les deux
premiei's, ayant en commun des nageoires impaires d'égale longueur, ont
prêté à confusion, car les auteurs diffèrent d'avis à leur sujet comme à
celui des espèces qu'ils leur attribuent. Je puis apporter à ce débat quelques
considérations nouvelles, en me basant sur l'étude comparative d'un
superbe exemplaire de Xenoderinichthys , récemment obtenu dans ses dra-
gages par le Piince de Monaco ( kj i 6 : St. 15560 ) , avec les échantillons de
A. socialk Vaillant pêches par le Truimilletir et conservés dans les collections
du Muséum.
IL La diagnose de X. socialis, donnée par Vaillant (1888), est incom-
plète; elle ne mentionne point les fins plissements tégumenlaires ni la
présence d'une ligne latérale, et n'attribue aux nodules cutanés qu'une
zone trop restreinte. Il a fallu trois rectifications successives, dues à Collelt
(1896), à Kœhler (1896), enfin à Holt et Cyrne (1908), pour donner à
la diagnose une précision plus grande. Mes observations me permettent de
la com[.léler encore, et de signaler par surcroît l'importance des allératir.ns
causées par les circonstances de la pèche, ou par l'action des liquides
conservateurs, sur les téguments délicats de ces poissons. Ces alléralions
accidentelles ont donné lieu, très probablement, aux divergences d'attribu-
tions générique et spécifique.
La diagnose ainsi complétée est la suivante :
ffCorps comprimé latéralement et caréné. Vers le milieu du corps, la
hauteur égale environ 9 fois et demie l'épaisseur; la plus grande épais-
seur se trouve au niveau de la tête et de la partie antérieure du tronc. Les
— /i3 ~
lignes médio-dorsale et méflio-ventrale sont anguleuses et forment carène.
La carène médio-dorsale se borne au tronc et s'arrête à la télé. La carène
médio-venirale, par conti'e, se prolonge dans la re'gion gulaire.
ffLes mensurations de huit individus de tailles dillérenles et de même
provenance, mesurant de 96 millimètres à i55 millimètres de longueur
(caudale non comprise), donnent, pour les proportions : la longueur égale
5 à G fois la [)lns grande hauteur, k fois à U fois et demie la longueur de
la tèle, et 9 à 1 1 fois le diamètre de l'œil. — La capacité de variations est
donc assez grande, soit qu'elle existe normalement, soit qu'elle résulte de
l'action variable des liquides conservateurs.
ffTête courte; front bombé; profd très obtus. Bouche petite: sa commis-
sure se place à l'aplondj du tiers antérieur de l'œil. — Yeux grands; leur
diamètre mesure presque le double de l'espace interorbitaire.
ff Téguments délicats et lisses au toucher. Les rugosités signalées par les
auteurs sont en réalité de fines crêtes longitudinales, serrées, quehjue peu
atténuées souvent au niveau des myoseples, mais non interrompues. —
Les individus diffèrent extrêmement au sujet de leur présence, car on
trouve tous les intermédiaires entre une distribution générale sur le tronc
entier et une absence presque complète.
«Corps muni sur toute sa surface de petites saillies sphériques, qui
correspondent aux nodules des auteurs. Ces saillies sont de deux tailles.
Les plus petites , qui mesurent o millim. , 1 à 0 millim. , 9 de diamètre , sont
disséminées partout, même sur la tête. Les plus grandes, qui ont o millim., 6
à 0 millim., 8 de diamètre, sont situées en majorité au-dessous de la ligne
latérale, et se rangent assez bien par séries obliques qui dessinent grossiè-
rement un groupement pseudo-quinconcial. — La variation entre les indi-
vidus porte sur l'état de ces nodules, qui, bien saillants chez les uns,
s'eiïacent chez les autres au point de ne se laisser discerner qu'à un examen
attentif, ou même de disparaître complètement par places.
ff Ligne latérale entière, munie sur toute sa longueur d'une rangée des
précédents nodules. — La variation porte, à son égard, sur la disparition
complète ou partielle de ces nodules, et, en outre, sur sa propre dispari-
tion complète ou partielle : disparition apparente, occasionnée par la
rétraction des tissus et n'ayant aucune autre signification.
ff Nageoires dorsale et anale égales, symétriques, longues et basses,
comptant 98-80 rayons; leur longueur fait environ le tiers de celle du
corps sans la caudale, et le quintuple environ de leur hauteur.
ff Pédoncule caudal distinct du tronc, aplati latéralement en forme de
spatule, portant sur ses deux crêtes dorsale et ventrale des rayons de
dimensions inégales, qui vont en augmentant régulièrement de hauteur
d'avant en arrière.
ff Teinte noire uniforme, y compris la langue et l'intérieur de la bouche.
Dentition conforme à la description donnée par les auteurs. 51
— hh —
III. Ces observalions sur les vaiialinns individuelles, et sans doute
accidentelles, conslalées entre les exemplaires qui ont une provenance iden-
tique et appartiennent indubitablement à un même type spécifique, rap-
prochées des remarques ou des critiques faites à plusieurs re[)i'iscs par les
auteurs et qui trouvent leur explication dans ces variations mêmes, me
portent à considérer comme nécessaire une rectification des diagnoses
génériques et une nouvelle attribution des espèces : d'aulant mieux que,
sauf à l'égard de A. socialls Vaillant, les espèces ont été créées pour un ou
deux individus seulement. Les diagnoses de Xenodermichtliys et à'Alepo-
somns ne peuvent plus porter désormais sur la présence ou l'absence
de la ligne latérale, pas plus que leurs espèces ne doivent se fonder sur
des relevés Irop stricts des i-apports et proportions entre les parties du
corps habituellement considérées. Ceci prèle à plusieurs remarques, qu'il
devient nécessaire d'exposer dans leur ordre.
1° Le premier point à relever porte sur les faibles différences établies
entre Xenodermichihijs socialls Vaillant et X. nodtilosus Gunther, celle-ci,
créée la première, donnant le type générique. Ces deux espèces appar-
tiennent vraiment à un même genre. Elles ont en commun, contrairement
aux descriptions laissées par Vaillant, les crêtes tégumentaiies, les nodules
sphériques disséminés sur tout le corps, la ligne latérale présente. Leurs
dissemblances essentielles portent seulement sur la longueur du corps pro-
portionnellement à la hauteur, plus grande chez X. mdulosus que chez
X. sociulis, et sur le nombre des rayons des nageoires dorsale et anale,
33 chez X. nodidosus, contre aS-So chez X. socialis. Ces différences sont
de Tordre de celles qui séparent les espèces et ne valent pas davantage.
Or, puisque Xcnodcrmichthijs nodidosus a été créé, comme genre et comme
espèce, par Gunther en 1878, avant que Gill n'ait établi le genre Alepo-
somus en i884, il en résulte, selon les lois de la priorité, et contrairement
à l'opinion de plusieurs auteurs subséquents (Goode et Beau, Jordan et
Evermann, Brauer), que l'espèce décrite par Vaillant doit être rapportée,
comme l'ont fait Collett, Koehler, Ilolt et Byrne, au genre Xenodermichtliys,
et non pas au genre Aleposomus.
'j° Le genre Aleposomus a été créé en 188/i par Gill pour un seul indi-
vidu, recueilli par ïAlbatross dans l'Atlantique occidental, au nord des
Bermudes. Caractérisé surtout par sa privation de ligne latérale, son unique
espèce a été nommée A. Copei Gill. Sa description succincte a été reprise
plus tard, en 1896, par Goode et Beau et par Jordan et Evermann; ces
auteurs mentionnent les crêtes tégumentaires, les nodules sphériques, et
signalent pour caractère principal l'absenee de ligne latérale- Dans l'inter-
valle , en 1 888 , Vaillant avait décrit et nommé sou Xenodermichihijs socialis,
d'après un lot de plus d'une centaine d'individus recueillis par le Travail-
leur et le Talisman dans l'Atlantique oriental, au large du Maroc et du
Soudan; sa diagnose fut basée sur des exemplaires à crêtes effacées, à
— /i5 —
nodules peu nonihreux, h ligne latérale absente. Aussi (ioodc el Boan, ainsi
que Jordan et Evei-mann, s'élevèrent-ils ultérieurement contre cette attribu-
tion générique, et placèrent-ils l'espèce dans le genre Aleposomus , à côté de
A. Copel Ciill. C'est aux observations ultérieures de (lollett (i8()6) sur un
individu pris au\ /Vçores par le Prince de Monaco, de Kœbler ( 1896) sur
un individu pris par le Caudan dans le golfe de Gascogne, de Holt etByrne
(1908) sur deux individus capturés dans l'Atlantique occidental, au large
de l'Irlande, que l'on doit d'êlre revenu à la première attribution générique,
que jnes rechercbes conlirment complètement.
Toutefois, ces recherches peimettent d'aller plus loin encore, et de con-
clure à la mise probable en syuonym'xedi' Xoiioderinichlhys socialis Vaillantavec
Aleposomus Copei Gill. L'espèce atlantique américaine, créée pour un seul
individu, appartient très probablement au cycle des formes de l'espèce
allanliipie européo-africaine, dont la diagnose se base sur l'élude compara-
tive de plusieurs exemplaires pris en plusieurs localités différentes. Les
différences constatées entre ces deux espèces sont de l'ordre de celles que je
relève sur mes échantillons, et que j'attribue surtout, à cause de la délica-
tesse des téguments, aux frotlcnienls ou aux pressions pendant la pêche,
comme h l'action des liquides conservateurs. L'individu obtenu en 191/1
par le Prince de Monaco , capturé par un grand filet de pêche pélagique et
traité avec soin, ne montre aucune altération particulière; il a conservé
toutes ses crêtes, tous ses nodules et toute sa ligne latérale. Il faut donc
admettre que les deux formes atlantiques ne com[)Osent vraiment qu'une
seule espèce, dont le nom définitif pourrait être, selon les lois de la prio-
rité, Xeuodennichthys Copei Gill.
3" Il en résulterait, par surcroît, que le genre Aleposomus Gill devrait
disparaître de la nomenclature. Mais Brauer ( 1906) a repris ce nom pour
l'applirjuer, en sus des deux formes atlantiques, à quatre espèces de l'Océan
Indien, dont deux avaient été décrites en 1892 et 1898 par Alcock, qui
les rapporte au genre Xenodennichihys [X. Guentheri el X. sqiiamilatcrus)-,
et dont les deux autres furent décrites par lui-même après avoir été prises
par l'expédition de la Valdivia [A. lividiis et A. nudiis). Ces quatre espèces
s'écarlent de l'espèce atlanti(jue et de l'espèce japonaise, non point tant par
les caractères qu'invoque Brauer, que par ceux que l'on peut tirer de la
minime longueur des nageoires impaires, de leur grande hauteur et du
petit nombre de leurs rayons. Ces espèces a[)partiennent sans doute à une
autre section généricjue, pour laquelle le nom Aleposomus peut se conserver,
mais avec diagnose modifiée.
IV. Je résume de la manière suivante mon opinion sur ces diverses
questions :
1° (/. Xeuodermichthys Gunth. car. em. (non Alcock). — Nageoires dorsale
et anale basses et longues, comptant plus de 26 rayons, ayant une longueur
— /i6 —
égale au tiers environ de celle du corps sans la caudale, el une hauteur
inférieure au quart de leur longueur.
Ce genre contient deux espèces fondamentales : X. nodulosiis Guntli,
( 1878) des mers du Japon, et X. Copci Gill (i884) de l'Océan Atlantique.
Celle dernière espèce ne diffère pas sensiblement de X. socialis Vaillant (1 888)
et, selon les règles de la nomenclature, la ferait tomber eu synonymie.
9" G. Aleposo)iius lîrauer car. em. (non (îill: Xenodormichlliys Alcock). —
Nageoires dorsale et anale courtes et hautes, comptant 90 rayons ou moins
de 20 rayons, ayant une longueur égale environ au cinquième ou au
sixième de celle du corps sans la caudale, et une hauteur supérieure au liers
de leui' longueur.
Ce genre contiendrait cjualre espèces, toutes de l'Océan Indien :
A. [Xenoderniichtliijs) Giienlhen Alcock ( 189-^): ^. [XenodevmichOnjs) sfjua-
milatcrus Alcock (1898); A. lividus Brauer ( 1906); A. jH/r/wsBrauer (1906).
Chacune de ces espèces a été créée pour un ou deux individus. 11 serait
possible, leurs principaux caractères différentiels portant sur la ligne laté-
rale et les proportions des parties, que leur nomhre se réduisît ullérieu-
rement à l'aide de documents nouveaux et d'une élude comparative semblable
à celle que j'ai pu effectuer sur X. Copei Gill {X. socialis Vaillant).
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE.
1892. Alcock, Ami. ami Mag. ojNat. Hist., 6° série, vol. X.
1898. Alcock, Ahh. and Mng. af Nat. Hisl., 7° série, voi. II.
1899. Alcock, Indian Deep-sca Fishes , colicctcd by llie l^vEsmurort.
i9o(). BuAiKii , Die Ticfser-Fisclie; Vai.divu, XV Band.
189G. CoLLicTT, Paissons. Campagnes scientifiques du Prince de Monaco, vol. X.
188/i. Gill, Amer. Nal., vol. XVIII.
1896. GooDE and Bean, Oceanic Ichtii., Mein. Harv. Coll., vol. XXII.
1878. GiNTUER, Ann. and Mag. of Nat. Ilist., .5° série, vol. II.
1887. Gl.ntuek, Report nf Deep sea Fislies; Challenger, vol. XXII.
1908. HoLT and Bïrne, Fish. ofireland, Scient. Invest. 1906, n° V.
1896. Jordan and Eïermann, Fishes of North and Middle America, part I.
1896. KoEHLEii, Poissons. Résumé scientijifjue de la campagne du Caudan,
fasc. III.
1888. Vaillant, Poissons. Expédition scientifique du Travaillevu et du Talis-
man, vol. I.
- /i7
scyllarus paradoxis miers.
Structure, développement post-larvaire , distributios géographique,
PAR M. E.-L. Bol viER.
Au cours (le son voyage à l'ile de Gorée et en Sén^ambie, le baron
Ilermanu MaKzan a capluré deux petits OKeraplaires d'un Scyllare (pie
Miers^'' regarda comme une vari(^té {paradoxus) de notre espèce com-
mune et d(icrivit de la manière suivante :
Ils rr diffèrent de la forme typique de l'espèce par leur carapace un peu
plus large et dont les trois saillies cardiaques sont plus élevc^es, par la
forme des dents situtîes sur la carène longitudinale médiane en avant de
la suture cervicale, la plus antérieure de ces dents étant obsolète, la seconde
très petite et située juste en avant et au-dessous de la dernière qui est très
proéminente, tandis que dans le -S. arctiis ces dents sont toutes bien défi-
nies et presque à égale distance les unes des autres. Dans tous deux, la
carapace est couverte de tubercules déprimés scpiamifoimes et le post-
abdomen marqué de ligues déprimées produisant des dessins foliiformes.fl
Le plus grand exemplaire dépassait à peine 28 millimètres de longueur.
Je ne crois pas que cette foime ait été signalée depuis Miers. Par une
vraie bonne foi tune, elle a été retrouvée l'année dernière par M. Gain eu
Guinée portugaise, au cours de la campagne du rSylvana^ conduite par
M. le comte Jean de Polignac , qui a généreusement offert toutes ses collec-
tions au Muséum. Les exemplaires de M. de Polignac ont été capturés à
rcmboucbure de la rivière Bolola, près de Mato-Grande, sur nu fond de
sable, cailloux et rocbes (station 90) : ils comprennent une femelle ovigère,
longue d'environ 55 millimètres (depuis le bout du rostre jusqu'à Textré-
mité du telson), et deux mâles, dont le plus petit atteint 25 millimètres
et le plus grand 87. Ce dernier semble avoir acquis la maturité sexuelle.
Ces exemplaires répondent complètement à la description de Miers et
l'on ne saurait douter qu'ils appartiennent à la même forme: ils se dis-
tinguent comme eux par l'acuité très grande des trois saillies cardiaques
(surtout delà saillie médiane), par l'atropbie à peu près complète de la
dent rostrale, la réduction et le grand recul de la dent épigastrique ,
la pointe plus saillante et plus aiguë de la dent gastrique.
(') E. J. Miers, On a Collection of Crustacca made by Baron Hormann Maltzan
at Gorec Island, Scnogambie. {Ann. ^at. Hist. (5), vol. VIII, p. 36^1-365, t88i.)
— /i8
Ces différences entre les deux formes ne sont pas les seules et Ion peut
en relever beaucoup d'autres, notamment les suivantes, qu'il est bon de
mettre en regard.
Forme paradoxiis.
i" La saillie cardiaque porte dor-
salcment quatre rangées longitudi-
nales de protubérances squami-
formes qui s'arrêtent derrière la
pointe simple et conique de la
saillie;
9° Abstraction faite du lobe ex-
terne qui est largement obtus, les
lobes terminaux de l'article distal
des antennes sont longs et se ré-
trécissent de la base au sommet,
qui est subaigu ;
3° Le sternite thoracique pos-
térieur est armé de trois fortes
pointes diiigées en bas et en arrière ,
une au milieu et une de chaque
côté à la base des pattes ;
ti" L'échancrure postérieure des
segments abdominaux I-IV est
arrondie au sommet; la partie
antérieure lisse de chaque segment
présente une paire de stries trans-
versales ; Tarborescence médiane
des segments 2 à 5 se termine par
un pi'olongement linéaire et, dans
les segments 2 à 4 , se rétrécit ré-
gulièrement d'arrière en avant.
5° A tout Age, îes épimères des
segments abdominaux II, III, IV
se teiminent par une pointe qui
de\ient particulièrement forte chez
les grands exemplaires.
Forme arctits.
i" La saillie cardiaque porte
dorsalemeut deux rangées de pro-
tubérances squamiformes, les deux
squames antérieures constituant au
bout distal de la saillie deux tu-
bercules obtus;
9° Abstraction faite du lobe in-
terne qui est subaigu, les lobes
terminaux de l'article distal des
antennes sont médiocrement longs
et se terminent par un sommet plus
ou moins obtus;
3° Le sternite thoracique posté-
rieur présente simplement en son
milieu un tubercule bas et mousse ;
4° L'échancrure postérieure des
segments abdominaux I-IV finit en
pointe ; la partie antérieure lisse de
chaque segment est dépourvue
de stries; l'arborescence médiane
des segments 2 à 5 se termine tou-
jours par un lobe arrondi et sa
branche la plus longue se trouve
vers le milieu.
5° Les épimères des segments
abdominaux II et III, chez les
grands individus, se terminent par
une pointe médiocre qui n'est pas
encore développée chez les indi-
vidus plus jeunes et manque tou-
jours sur le segment suivant.
Au surplus, on peut dire que le S. paradoxus se distingue du S. arctus
par le développement plus grand et la saillie plus aiguë de ses dents ou de
ses protubérances spiniformos. 11 s'en distingue également par les sillons
— /i9 —
pilifères de ses pâlies qui sont liés peu dé\eloppe's, à peine dislincls el
presque dépourvus de leur puhescence caraclérislique, sauf sur le niéro-
podite des pâlies de la première et de la dernière paire. J'ajoute cpie
l'échancrure steruale antérieure est en demi-cercle dans le S. arctus, plus
large et plus anguleuse dans leparadoxus, mais cette différence n'est ma-
nifeste que chez les adultes, l'échancrure se réduisant heaucoup dims les
jeunes des deux espèces.
Stade post-larvaire probable de l'espèce. — De ce qui précède, on peut
conclure que l'espèce est franchement tropicale et que sans doute on la
retrouvera hien plus au Sud , dans les eaux littorales ou sublittorales do.
l'Afrique occidentale, c'est-à-dire en des régions où, jusqu'ici, on n'a
signalé aucune espèce de ScyJlarus.
Je crois même devoir rap[)orler à cette espèce, avec de légers doules
il est vrai, un jeune au stade post-larvaire nislo, capturé au Gabon,
en 1879, par M. Heurlel, qui fit des récoltes singulièrement heureuses
sur la côte africaine.
Cet exemplaire est un peu plus petit que le Nisio laevis de notre Scijlla-
rus arctus, car c'est tout au plus s'il mesure du rostre au telson i5 mdl:-
mèlres de longueur. 11 diffère de ce nislo par un certain nombre de
caractères qui le rapprochent élroilement du Scijllarus paradoxm adulte :
1° il est totalement dépourvu de saillie roslrale: 2° ses saillies gastrique
et cardiaque sont hautes et comprimées sur les lianes; 3° ses carènes Itran-
chiales se terminent au niveau de la suture cervicale par une petite dent;
4° les lobes distaux du dernier article des antennes sont rétrécis de la base
au sommet, moins pourtant que chez l'adulte: 5° les épimères des segments
abdominaux -3 , 3 et /i se terminent par une pointe infléchie en arrière,
hlant données les grandes dissemblances qui distinguent les nislos de
leurs adultes, la série des caractères qui précèdent semble bien montrer
que notre nixlo est celui du Se. paradoxus.
Au surplus ce nislo présente un certain nombre d'autres caractères qui
lui sont propres : sa carapace est très déprimée et ses carènes sont toutes
très saillantes: il y a deux séries parallèles de denticules sur ses saillies
gastricpie el cardiaque; les denticules de ses carènes branchiales sont foil
nombreux, mais la série de denticules qui se trouve en dehors de ces
carènes est pauvre et très peu indiquée, la paire de saillies médianes
du bord antérieur de l'arceau anteunulaire est très réduite; on observe
deux dents • sur le bord externe de l'avant-dernier article des pédoncules
antennaires el trois ou quatre denticules sur le bord interne; il y a une
carène assez nette sur la partie médiane des segments abdominaux 2,3,
4 et 5 , et les épimères de ces segments sont finement deuliculées sur
les bords et se terminent en pointe plus ou moins forte ; les tergiles sont
un peu rugueux, enfin la saillie transversale ai'ciforme et le sillon qui
— 50 —
accompagne celle saillie eu avuul de la région gaslrique sonl 1res peu
accenlués.
D'ailleurs, cet exemplaire présente tous les caractères particuliers au
slade niato, entre autres la paire d'épines sternales située près de la base
des |iattes postérieures. Sur ie milieu du même sternite, se trouve un tuber-
cule bas et obtus.
Comme j'ai pu m'en convaincre en étudiant le S. ardus, il y a deux
stades nislos successifs et séparés sans doute par une mue : le premier,
loinarquable par sa carapace très déprimée et son abdomen rugueux, dont
les épimères sont frangées de spinules, coirespond au Nislo aspcr de
Sarato '"', le second, plus convexe et plus lisse, au Nisto laevia du même
auteur. Par ses caractères essentiels, le nisto de M. Heurtel appartient au
[)rcmier de ces deux stades.
En tous cas, il n'est pas douteux que le S. parado.vus s'apparente de
fort près au S. ardus. Il y a même lieu de croire qu'il représente uue forme
de celui-ci adaptée à la vie dans les eaux tropicales; mais cette adaptation
lui a conféré des caractères frappants qui lui donnent un rang parmi les
espèces du genre; ce n'est plus une simple variété à mon avis, et cette
opinion acquerra un grand poids si l'on établit définitivement, comme
c'est probable, que le nislo de M. Heurtel représente le stade post-larvaire
• le la forme qui nous occupe.
'i G. S.vnATO, Eludes sur les Crustacés de Nico (Le Moiiilvur des Etrangers
de Nice, i" mars i885).
— 51
Note sun les Prioninae
DU Muséum national d'Histoire naturelle de Paris,
PAR AuG. LaMEERE,
Proi'esseir a l'Université de Bruxelles.
Me trouvant en France au moment où la guerre a éclaté, je n'ai pu
retourner en Belgique; de délicates et généreuses interventions m'ont
permis de travailler au Muséum de Paris où j'ai été reçu par MM. Edmond
Perrier et Bouvier avec une sincère et touchante cordialité dont je leur suis
infiniment reconnaissant. 11 m'a été possible ainsi de classer toute la col-
lection de Priouinae de cette magnifique institution.
Celte note renferme les descriptions d'un genre inédit et de quelques
espèces nouvelles qui ne m'étaient pas encore passées sous les yeuv lorsque
j'ai publi('; ma Révision des Prionides, ainsi que des renseignements com-
plémentaires sur riiabitat de diverses formes. Une grande partie de la
collection de Paris avait déjà été étudiée par moi antérieurement, de sorte
qu'il ne m'est plus resté qu à en recueillir les présentes glanures.
La collection de Priouinae du Muséum de Paris est des plus liches; elle
est surtout formée de l'ancienne collection qui renferme bien des espèces
rares, de la collection Fairmaire, très nombreuse en types de Madagascar
principalement, et des multiples acquisitions dues aux naturalistes
voyageurs. Je tiens à remercier MM. Kiinckel d'Herculais , Lesne et
Bénard de la peine qu'ils se sont donnée pour réunir tous ces matériaux
épars formant maintenant un ensemble imposant qui ne doit être surpassé
que par la collection de M. René Oberthùr et par celle du Brilish Muséum.
Parandra (Archandra) polita Say. — Cette espèce, connue de l'Amé-
rique centrale, du Mexique et du Sud des Etats-Unis, a été trouvée par le
capitfiine Noirel dans l'Equateur à Bucay (Province de Guyas) , à 3oo mètres
d'altitude.
Stenodontes (Nothopleurus) subcancellatus J. Thonis. — La collection
renferme un exemplaire mâle d'un Nothopleurus ([ui répond complètement
à la description du Mallodon suhcancellatum J. ïhoms. que j'ai eu le tort
de passer en synonymie. J. Thomson lui donne le Brésil comme patrie et
le spécimen du Muséum est étiqueté : Amérique méridionale, par Parzudacki,
i843.
Cet Insecte appartient au sous-genre Nothopleurus par ses épisternums
métathoraciques étroits et concaves en avant, ainsi que par ses antennes
— 52 —
{jrêles, à articles allonges, le 3° élaut cependant encore renflé et plus
cnurl que le h\ ce (]ui diiïérencie inimédialemcnl l'espèce des auli'es
Nothoplcurus américains, dont le S*" article des antennes est un peuplas
long que le k".
Steiiodoiites suhcancellatus est voisin des S. maxillosus Drury et bitubcrcu-
Inlas Beauv. , qu'il précède dans l'évolution. 11 a les processus jug'ulaircs
normaux, comme chez S. maxillosus, mais ses fémurs et ses tibias sont
conformés comme chez S. hituberculatus , étant dépourvus de la fine ponc-
tuation et de la pubescence caractéristiques du 5. maxillosus.
La longueur est de /j3 millimètres, la teinte d'un brun marron clair;
les processus jugulaires sont médiocres et très peu dirigés en dehors, étant
semblables à ceux de S. inaxillosus cl spinibnrbis ; les mandibules sont forte-
ment élevées en carène à la base jusqu'au milieu de leur longueur, leur
convexité s'inclinant obliquement, l'extrémité étant assez grêle; elles
montrent trois dents internes; les antennes, grêles et pas très allongées,
n'ont pas les articles renflés au sommet; le i"articleest peu renflé à l'extré-
mité et très courbé; le 9.' article des palpes n'est pas particulièrement
allongé; la ponctuation de la tête est grosse et confluente; le prothorax
est échancré en arrière des angles latéraux: ses côtés sont parallèles,
faiblement crénelés , non rugueux, le pronotum étant couvert d'une ponc-
tuation sexuelle uniforme très apparente qui ne laisse de lisses que la
ligne médiane avec une petite dilatation postérieure et de chaque côlé
deux espaces tiès réduits, l'un interne, vaguement triangulaii'c, l'autre
exlcrne linéaire; les élytres sont obsolètemcnt ponctués: les pattes sont
comme chez S. bilubcrculntus.
Rhaphipodus Fontanieri nov. sp. — Deux mâles et deux femelles de
iJombay (par Funlanier, i83<)).
Cette espèce diffère du R. subopacus Gah. du Sud do l'Inde pai- ses
élytres entièrement luisants, très finement et très densément ponctués,
avec de gros points épars; elle se rapproche aussi du R.fatalis Lmr. du
ïonkin, mais ce dernier a les élytres très finement chagrinés.
La longueur est de ^5 à 55 millimètres, la teinte dun brun manon
clair avec les élyircs cliàlain.
L'œil est assez renflé; le 1" article des antennes, qui ne dépasse pas le bord
postérieur de l'œil, est très gros, fortement comprimé, prismatique, forte-
ment ponctué, aussi long que les a" à à' réunis; le 3° est nettement plus
long que le k'; les côtés du piothorax sont parallèles chez le mâle, presque
[jarallèles chez la femelle, et armés de dents grêles et longues en petit
nombre jusqu'à la base, les angles antérieurs formant un petit lobe saillant,
surtout chez la femelle; les tarses sont normaux, assez étroits, sauf les
antérieurs du mâle, le dernier article étant aussi long que les autres
réunis.
— 53 —
— HovATOMA RUDis Fairm. — L'individu que Fairniaire (Revue d'Ent.,
XX, 1901, p. 9o5)a considéré comme étant une femelle de cette espèce,
lui appartient réellement.
HovATOMA LAETA G. 0. Waterli. — Cette forme n'est pas une simple variété
de VH. ohscura G. 0. VVaterh., comme je l'avais supposé antérieurement,
mais une espèce très distincte. Les élytres n'offrent point de poils dressés
^etils sont d'une teinte fauve plus ou moins testacée avec le limbe rembruni;
la villosité de la tête et du prothorax est plus forte; les antennes sont plus
grêles; la taille est moindre (22 à 28 millimètres).
M. G. 0. Waterhouse n'a connu que la femelle, laquelle a été redécritc
par L. Fairniaire sous le nom de villosicollis (Ann. Soc. Eut. Bclg. , XLIX,
1905, p. iSa). L'exemplaire du British Muséum est de Fianarantsoa;
le type de Fairniaire, ainsi qu'une autre femelle de sa collection, provient
de Diégo-Suarez. J'ai trouvé au Muséum un mâle étiqueté : Madagascar,
GrandidieriSgi ; ses antennes, plus grêles et un peu plus longues que celles
de VH. ohscura, ont le 3" article bien moins rugueux, l'extrémité ne mon-
trant que quelques gros points.
Hovatoma mulica G. 0. Waterh. n'est pas synonyme d'i/. lacla, espèce
à laquelle elle ressemble beaucoup; elle en diffère par l'angle suturai des
élytres incrme, simplement anguleux, U. laela offrant, au contraire, à la
suture une dent très marquée, quoique un peu moins développée et moins
aiguë que l'épine de l'angle suturai chez H. ohscura; les antennes sont plus
courtes et moins grêles chez ll.mutica que chez H. lacta, et, chez le mâle,
les trois premiers articles sont plus renflés et plus rugueux, le 3" article
montrant, comme chez H. ohscura, quelques fines épines en dessous.
Les espèces d'Hovatoma qui possèdent des épines en dessous des fémurs
dans les deux sexes, peuvent donc être distinguées de la manière suivante:
1. Pronolum entièrement rugueux dans les deux sexes 9
— Pronotum en partie couvert de ponctuation sexuelle chez le mâle, en
partie lisse chez la femelle. H. cinnamomea 01.
2. Elytres glabres ^>
— Elytres offrant de longs poils dressés épars 5
3. Elytres couverts de fines granulations et de teinte obscure.
H. KUDis Fairm.
— Elytres sans granulations, finement rugueux et de teinte claire, fi
h. Elvtres épineux à l'angle suturai; antennes grêles.
^ ' H. LAETA G. 0. Waterh.
— Elytres inermes à l'angle suturai; antennes robustes.
H. MOTicA G. 0. Waterh.
5. Elytres fortement rugueux, sans granulations. H. Humbloti Lmr.
— Elytres couverts de fines granulations. IL obscura G. 0. Waterh,
Muséum. — xxi. ^
— 5A —
Ei'RvpoDA (Neoprion) Batesi Ga'.i. — Celle r?|:rfc n'élail connue jusqu'ici
que par deux exemplaires mâles du Japon; une femelle se Uouve dans la
collection du Muséum; elle est e'tiipielée : Haut-ïonkin et Has-Yunnan,
entre Man-Hao, Muong-Hum (près Lao-Kay) et Ban-Nam-Goun (lieule-
tenant Lesourt, 1906).
Cette femelle, de 35 millimètres, a l'angle latéral du prothorax nuirqué,
mais obtus et, comme chez le mâle, le rétrécissement postérieur est bien
moins prononcé que chez E. parandmefovmis Lacord.; les antennes sont
robustes, avec deux longues fossettes poiifères séparées par une carène
au côté interne des articles à partir du h% le 3" en offrant deux au sommet
et une à la base.
EuRYPODA {Eurvpoda) nigrita J. Thoms. — Cette espèce, connue de
Malacca, de Sumatra et de Bornéo, a été envoyée en nombre au Muséum
par le Père Cavalerie, du Kouy-Tchéou.
Cacodacnds iiERRiDANDS J. Thoms. — Un mâle type du To.reutes rasilis
Olliff de l'île Norfolk se trouvait dans la collection J. Bourgeois : cet Insecte
est bien, comme je l'avais supposé d'après la description, le Oicoclncnus
hehridanus.
Ergates (Triciiocnemis) neomexicanus Casey. — A en juger d'après un
exemplaire femelle |)rovenant du Mexique (Aug. Génin, 191/1), celle
espèce est distincte de i'/i. spiculatns J. Lee, à laquelle je l'avais réunie
d'après l'avis de Ilorn [Trans. Amer. Eut. Soc, XVIII, 1891, p. /ii).
Le prolhorax est plus court, plus transversal; les antennes sont moins
allongées et moins grêles, avec le 1" article moins long; la teinte générale
des élytres est moins obscure et mêlée de grandes taches livides; la pu-
bescence du dessous du corps est plus fournie.
L'espèce neomexicanus habite le Mexique, le Nouveau-Mexique et le
Colorado; l'espèce spiculatns, la Californie et Vancouver.
Callipogox (Callomegas) proletarius Lmr. — Cette espèce, que j'ai
décrite d'après un exemplaire femelle sans indication de localité du British
Muséum, et d'après une autre femelle, du Musée de Berlin, provenant de
Porto-Rico, est représentée dans la collection du Muséum par une femelle
de provenance inconnue et par un mâle étiqueté : Martinique.
L'espèce se différencie immédiatement du C. sericeus 01. d'Haïti et de
Cuba à la pubescence des élytres uniforme et sans reflets soyeux, aux
antennes moins longues, au 3' article sillonné en dessus, les deux derniers
articles étant complètement porifères, sans carènes ni aspérités.
Le mâle du Muséum est un mâle minor , dont les mandibules sont cou-
formées comme chez le mâle minor du C. sericetis.
. — 55 —
Callipogon (Orthomegas) irroratus nov. sp. — Un mâle de Colombie
(Vallée de la Magdalena, André, 1877).
Long de 1x5 millimètres, d'un brun de poix, rougeàlre sur les élylrcs et
sur les pâlies; celles-ci luisantes comme l'abdomen; élytres semés de nom-
breuses petites taches de pubescence jaunes arrondies ou ovalaires.
Voisin des C. jaspirJeus Buquet et C. c'mnamomeus L. : les yeux sont
rapprochés en dessus, mais moins que chez C. cinuamomeus , quoiqu'ils
soient tout aussi rendes; les mandibules sont courtes et peu velues, sans
dent verticale prononcée; les antennes dépassent le dernier quart des
élytres; leur T' article est glabre; l'angle postérieur du prolhorax est
moins ramené eu avant que chez (!. cinnamomcus , mais plus que chez
/>. jaspidem; il n'y a plus de ponctuation sexuelle, le prouotum étant
cotivert d'assez gros points épars et glabre, sauf sur les côtés oii se trouvent
quehpies taches de pubescence; entre les îlots de pubescence, ies élytres
sont assez luisants et ponctués ; le 3' article des antennes n'est pas sillonné
en dessus et il est très peu âpre en dessous; le prolhorax ofîrc de
chaque côté trois dents avec la trace de crénelures en arrière de la dent
antérieure.
Cette curieuse espèce, très diiïérente des autres Orlhomegas, n'est pas
sans offrir quelques rapporis avec le C. iSpiloprionus) sericeomaculatus
Auriv. de Bolivie.
NoTuopiiysis FORciPATA FALciFERA Qucdf. — Un couplc du pays dea
Barotsés, au Nord-Ouest de la Rhodésie (V. Kllenbergor, 1910).
Le mâle correspond complètement à l'exemplaire du même sexe, pro-
venaut de Muata Kumbana, sur le(picl (Jnedenfeldt a établi cette variété :
il est tout noir, de petite taille, sans bifurcation à l'extrémité des mandi-
bules. La femelle est également petite et entièrement noire.
Le mâle ofï're sur le prouotum une ponctuation sexuelle que je n'ai
point remarquée chez les exemplaires de N. forcipala Har. typiques du
Qvvango que j'ai vus jadis : tout le prouotum est finement ponctué, la
ponctuation devenant plus forte, plus serrée et un peu réticulée sur une
large zone des côtés; la femelle a le milieu du pronotum ponctué d'une
manière moins apparente et les côtés ne montrent que de gros points
assez épars.
Par l'extension de la ponctuation sexuelle sur les côtés du pronotum,
comme aussi par les granulations qui se trouvent à l'extrémité des élytres,
ce Nothoplii/sh n'est pas sans avoir des rapports avec iV. Folchinii que j'ai
décrit récemment du Benadir {Ann. Mus. Genova{d), VI, 191^, p. 197)-
Prionomma (Ancvloprotus) javanum Lansb. — Cette espèce, connue de
Sumatra et de Java, existe aussi dans la presqu'île de Malacca, comme en
témoigne un exemplaire de la collection provenant de M. de Morgan.
6.
— 56 —
Emphiesmenus "Weissi nov. sp. — Une femeile du Tonkin septen-
trional (Ha-Hiang), par A. Weiss.
Ce remarquable Insecte offre tous les caractères génériques de la
femelle de l'unique EtnjÂiesmenus connu, E. Schageui Lansb. , de Sumatra;
il est donc probable que le mâle, encore à découvrir, sera très différent.
Cette femelle est entièrement glabre; la saillie intercoxale de l'abdomen
est large et arrondie; le métasternum est très court; les pattes sont allon-
gées, avec les tarses longs, les lobes du troisième article étant courts,
étroits, anguleux.
La longueur est de 4o millimètres, la teinte d'un brun foncé rougeâtre.
La lêle est éparsément ponctuée en avant, finement granuleuse en ar-
rière; l'épistome est fortement concave ; les tubercules aniennifères sont très
largement séparés, relativement petits, un peu aplanis en dessus, saillants
en dehors; entre eux le front offre une profonde dépression en forme de
trèfle limitée par des carènes et se continuant par un profond sillon du
vertex; les yeux, assez étroits, sont largement séparés et limités par une
carène au côté interne.
Les antennes n'atteignent pas le milieu des élytres, le premier article
dépassant peu le bord postérieur de l'œil; les articles sont en triangle
allongé; le système poiifère, fortement slrié, n'occupe que leur côté
inférieur, les deux derniers articles seuls étant complètement striés.
Le prothorax est très remarquable par sa forme qui rappelle celle du
genre Psalidocoptus \\ hite , très différente de celle de Y Emphicstnenus
Schogeni Lansb. : il est presque aussi long que large , avec quati'e saillies
de chaque côté; l'antérieure est en large triangle; il y en a une médiane
et une post-médiane épineuses, l'épine post-médiane élant à une assez
grande dislance de la base; dans l'espace relativement long qui se trouve
entre l'angle antérieur et l'épine médiane, se voit une quatrième saillie
ayant la forme d'une petite dent Iriangulaire; le pronotum est luisant et
calleux sur le disque, avec la trace d'une intumescence de cliaque côté du
milieu, la callosité étant rétrécie en arrière, puis dilatée le long du bord
postérieur; l'espace luisant est très éparsément et très finement ponctué;
les côtés sont au contraire grossièrement et rugueusemcnt ponctués.
L'écusson est large , semi-circulaire.
Les élytres, à peine anguleux à l'angle suturai, sont larges et arrondis
sur les côtés avec l'épipleure dilatée; ils sont très grossièrement ponctués
et rugueux à la base, alutacés et assez mats sur le reste de leur étendue,
où se voient des points épars.
Les pâlies sont finement et densément ponctuées avec des traces d'épines
en dessous des tibias.
PsALiDOGNATHus LiMEiVius Er. — Cette espèce, d.u Pérou, est distincte
du P. superbus Fries; elle en diffère par un caractère qui la rapproche du
— 57 —
P. Frtendi Gray : le bord antérieur du protliorax s'étend en avant sur les
côtés de la léte, de manière à simuler de chaque côté un denticule précé-
dant la première dent latérale. La femelle de la collection du Muséum est
de teinte violette, comme le mâle type du Musée de Berlin.
Derobrachus (Orthosoma) Digueti nov. sp. — Une femelle du
Mexique (Sierra du Nayarit), par M. L. Diguet, 1898.
Long de 35 millimètres, d'un brun de poix; tête finement ponctuée;
épistome triangulairement prolongé entre les tubercules antennifères qui
sont un peu aplanis; en arrière de chacun de ceux-ci, une fossette limitée
par une carène qui se continue au bord interne de l'œil; yeux gros, assez
rapprochés en dessus, leur lobe inféi'ieur ovalaire; palpes assez courts,
à dernier article fortement élargi au bout; antennes dépassant à peine le
quart antérieur des élytres, le troisième article pas plus long que le pre-
mier et plus court que les quatrième et cinquième réunis, les quatre der-
niei's seulement entièrement striés; prothorax plus de deux fois aussi large
que long, armé de chaque côté de trois épines, l'antérieure précédée d'un
denticule, la deuxième avant le milieu, la troisième à une assez notable
dislance de la base; pronotum finement et éparsément ponctué, un peu
rugueux sur les côtés ; poitrine glabre ; élytres longs , à côtés parallèles ,
montrant des traces de sillons longitudinaux, fortement et éparsément,
mais obsolètement ponctués, arrondis à l'angle suturai; pattes épareément
ponctuées, inermes; tarses postérieurs étroits, avec les lobes du troisième
article anguleux; dernier arceau ventral de l'abdomen fort allongé.
Ce curieux Insecte établit en quelque sorte la transition entre les
Orthosoma et les Derobrachus du type geminaius Lee. Les antennes sont
celles d'un Orthosoma, mais le large prothorax rappelle les Derobrachus
vrais, de même que la structure des tarses postérieurs.
DoRYSTiiENES (LoPHosTERM s) Beli Lmr. — Cette es|>èce, connue jusqu'ici
par un exemplaire mâle unique provenant de l'Annam (Mont Attopeu),
est représentée encore dans la collection du Muséum par une femelle
capturée dans le Tonkin central, aux environs de Tuyen-Quan (A. Weiss,
1901).
La femelle a les antennes dépassant à peine le milieu des élytres; le
troisième article est égal aux quatrième et cinquième réuni* et ne dépasse
guère le niveau de la première dent latérale du prolhorax; le cinquième
aiticle est avancé au sommet interne et les suivants progressivement; le
onzième article est appendiculé, mais incomplètement divisé en deux;
le dernier article des palpes est fusiforrae.
DouYSTHENEs (LopHosTERNus) DENTiPES Fairm, — C'est à cette espèce que
se rapportent les individus pris par A. Pavie entre Luan^-Prabang et
•_ 58 —
Theng, el désigiids par Gh. Hrongiiiarl sous le nom do Cyrlognnlhun
aqiiilinus J. Tlioms. dans son Mémoire sur la Misikm Pnvic en Indo-CInnc
(l'aiis, U)o/i , p. i33 ).
Dorysthenes (Lophosternus) gracilipes nov. sp. — Un mâle du
Thibet (massif montagneux enlre le Mëkong et la Salouen, -îS" à 3o° do
lat. N.), par J. lîacot, 1908.
Cet Insecte est, par la brièveté relative de ses mandibules, un Lophosternus
qui n'est pas sans offrir une certaine affînité avec le D. {Lopliosternus)
anguUcollis Fairm. du Yunnan méridional . notamment par l'absence de
ponctuation sexuelle sur les éiylres; mais il présente quelques caractères
iuq)ortants du sous-genre Cijrtoffnatkus : il a les antennes fortement im-
briquées, les palpes à dernier ai-licle largement triangulaire, les élytres
rétrécis en arrière et faiblement anguleux à la suture, les tarses à lobes
du troisième article étroits et épineux. Je le laisse néanmoins dans le sous-
genre Lophosternus , cai\ par ses antres caractères, il ne semble pas transiter
vei'S le» Cyrto^nathiis.
Long (le 3o millimètres, d'un brun marron clair; tète à ponctuation
serrée et réticulée, creusée d'une fossette non limitée par une carène entre
les tubeiculcs antennifères; épistome avec un bourrelet li-ansversal com-
plet; yeux très gros, à lobe inférieur très rapproché de la base des man-
dibules, le lobe supérieur rapproché du tubercule antennifère et bordé au
cûté interne d'une forte carène; mandibules fortement et assez densément
ponctuées; dernier article des ])alpes en triangle allongé et très élargi au
bout; antennes (brisées dans le type unique) à articles trois et suivants
imbriqués, leur sommet interne fort avancé, leur sommet externe avancé
également, mais moins, le système porifère couvrant entièrement les
articles à partir du quatrième et toute la longueur de la moitié externe du
troisième; premier article n'atteignant pas le niveau du bord postérieur de
l'œil, le troisième de la longueur des deux suivants réunis; prothorax étroit,
armé de chaque côté de deux dents faibles et assez rappiochées, l'anlé-
l'ieure plus courte que l'autre, les angles postérieurs obtus; pronotum
couvert d'une ponctuation fine, peu serrée, plus grosse et plus dense sur
les côtés; élytres à ponctuation grosse et serrée, çà et là un peu rugueuse,
les côtes lisses et assez saillantes; poitrine velue; pattes grêles et allongées ,
faiblement épineuses, les fémurs presque linéaires, les tibias postérieurs
longs et éli-oits; tarses longs, sauf les antérieurs qui sont plus larges avec
les lobes du troisième article très faiblement anguleux; lobes du troisième
article des tarses intermédiaires plus étroits et anguleux, ceux des tarses
postérieurs très étroits et épineux.
Prionus heterotarsus nov. sp. — Une femelle de la Chine boréale
(collection Fairmaire).
— 59 —
Voisin (lu P. insularis Moisch. de la Chine et du Japon, mais radicale-
ment distinct par les lojjes du troisième article des tai'ses e'troits et for-
tement ang-nieux à toutes les pattes.
Il diffère en outre du P. insularis pai- les mandibules très renfle'es à la
base, par les antennes plus courtes ,'n'atteij;nant guère le (piart antérieur
des élytres, avec le premier article court et gros et le troisième plus court
que les quatrième et cinquième réunis (mais notablement plus long que
le premier), par la dent médiane des côtés du protiiorax moins longue,
les angles postérieurs n'étant pas dilatés, mais armés d'une petite dent
aiguë.
L'Insecte est d'un brun rouge, obscur en dessus; il y a quelques points
au milieu du pronolum et sur les côtés ; les élytres sont fortement ])onctués ,
rugueux; la saillie intercoxale de l'abdomen est normale; la longueur est
de /i5 millimètres.
Prionus (Polyarthron) pectinicornis Chatanayi nov, subsp. —
Deux mâles de la collection J. Ghatanay, rapportés par le D' Noël, de
Tibesti ou Bilma au Sahara.
Semblable à la sous-espèce saharensis Pic des oasis d'El Coleah et d'In
Salah, mais d'une teinte testacée uniforme un peu enfumée.
Je dédie cet Insecte à la mémoire de J. Ciiatanay, Entomologiste aussi
zélé que savant, glorieusement lue à rennemi, et dont nous regrettons
profondément la mort prématurée.
Prionds Flohri h. W. Bâtes. — Deux mâles et trois femelles de cette
espèce ont été capturés par M. L. Diguet au Mexique, dans la sierra de
Tlalpujahua (région montagneuse des environs de Toluca), entre 2,Aoo et
9,700 mètres d'altitude. Les exemplaires de H. W. IJates provenaient de
San Juan Tumbio.
Dans ma Revision des Prioiiides, j'ai décrit un Prionus Flohri des Musées
de Bruxelles et de Saint-Pétersbourg qui n'est pas l'espèce de Bâtes, mais
celle dont M. Casey a décrit la femelle sous le nom de Prionus Townsendi
et, me semble-t-il, le mâle sous le nom de Prionus curlicollis (Memoirs on
the Colcoptera , 111, iyi-2, p. 26G et 3/17). Ce Prionus Townsendi Casey a
été trouvé au Mexique, à la colonie Garcia, près Cbiiiuahua.
Le véritable Prionus Flohri a les lobes du troisième article des tarses
arrondi à l'extrémité à toutes les pattes; les antennes n'offrent que treize
articles dans les deux sexes, le treizième article étant appendiculé (dans
l'une des femelles que j'ai sous les yeux, l'appendice de rantenne droite
forme un quatorzième article distinct). Ces antennes, du type de celles du
P. californicus Motsch. , sont assez grêles et ellilées, avec les cornets internes
de celles du mâle non échancrés au bout, le processus externe du troi-
sième article de celles de la femelle étant allongé. La tête est petite^
— 60 —
offrant entre les yeux, eu dessus, xni profond sillon limité de part et d'autre
par une éminenee , et il y a une dépression marquée derrière les yeux. Le
prolhorax est court, avec les trois dents latérales aiguës, la médiane étant
longue et légèrement recourbée en arrière; le bord antérieur est presque
droit, le bord poslériem^ sinueux et parfois lobé au milieu: la poitrine est
1res pubescente dans les deux sexes; les élylres sont rugueusement ponc-
tués; la saillie intercoxale de l'abdomen n'est pas élargie chez la femelle;
les tibias sont faiblement rugueux; la teinte est obscure en dessus; la lon-
gueur est de 33 à h8 millimètres.
Le Prionus mexicanus H. W. Baies pourrait bien, malgré ses antennes
de 1 h articles et un pi'othorax à bords antérieur et postérieur un peu diffé-
rents, être synonyme du P. Flohri; il provient de la sierra de Durango.
Celui que j'ai décrit comme tel dans ma Révision des Prionides, d'après des
exemplaires du Musée de Hamijourg, est une autre espèce que je crois
pouvoir rapporter au P. aztecus Gasey (Memoirs on the Coleopfera, III,
igia , p. 246), de la sierra de Durango, car il a i6 articles aux antennes.
Une femelle de Prionus de Saint-Domingue, ayant i4 articles aux
antennes, a été décrite et figurée par Palisot de Beauvois (Ins. Afr. et
Amer., i8o5, p. 916, t. 34, f. 3) sous la dénomination erronée de
P. brevicornis F. Elle n'appartient à aucune des espèces connues, et je pro-
pose de désigner cet Insecte, à retrouver, sous le nom de P. Beauvoisi.
Parelaptus nov. gen. — Ce genre , propre à Madagascar, est voisin des
Elaptus s. str. de l'Australie; il en diffère par le corps plus étroit et par
l'allongement du 1 "article des tarses qui, aux pattes postérieures, est aussi
long que les autres réunis. Les yeux, très écartés en dessous et notable-
ment en dessus, sont très renflés, mais ils ne s'étendent que jusqu'au
niveau du milieu de la cavité d'insertion de l'antenne, la joue étant assez
développée; les antennes dépassent l'extrémité du corps de leur dernier
article chez la femelle, des deux derniers articles chez le mâle; elles sont
entièrement mates et pubescentes avec le 3° article d'environ un quart plus
long que les autres: le protborax est très transversal, arrondi sur les côtés
en avant et en arrière , le rebord latéral étant saillant au milieu ; les pattes
sont longues et grêles, surtout les postérieures; les lobes du 3" article des
tarses sont étroits ; les hanches intermédiaires et j>oslérieures sont saillantes
au côté interne ; le dernier arceau ventral de l'abdomen est échancré dans
les deux sexes.
P. Kùnckeli nov. sp. — Un mâle de Madagascar de la collection Fair-
maire, une femelle de la province -de Fénérivc (régiou de Soanférana,
A. Matinaux, iQoô).
Long de 1 5 à 1 7 millimètres , d'un brun plus ou moins obscur, entière-
ment revêtu d'une couiHe pubescence jaune , finement rugueux sur tout le
— 6t —
corps et sur les pattes, avec le pronotum et les élytres couverts de points
serrés ; les épisleruums prothoraciques sont entièrement lisses.
Il y a une telle ressemblance dans la physionomie et dans la vestilure
de ce Gloslérien avec celle des Megopis s. str., que j'ai été amené à réexami-
ner de plus près la position que j'ai donnée au grand genre Megopis dans
le système des Proninae ; j'avais été amené à le placer dans mon groupe
des Callipogonini , mais je pense que c'est une erreur et qu'il fait partie
des Anacolini. L'abaissement du rebord latéral du prolhorax, la forme des
épistcrnums métathoraciques, l'enveloppement de la base des antennes
par les yeux, plaident en faveur de ce dernier rapprochement ; si je ne l'ai
pas fait plus lot, c'est parce que les yeux n'embrassent pas les antennes
en dessous chez les Megopis les plus primitifs ; mais je crois que ce n'est là
qu'une apparence, ])rovenant de ce que chez les Megopis primordiaux la
tête est allongée d'un façon particulière, de manière à faire sortir les an-
tennes de l'aire occupée par les yeux.
Les genres de Callipogonini que j'ai réunis au genre Megopis dans le
groupe Megopides, PlaUjgnatkus , Cacodacnus , Toxeules elSliciosomus, pour-
raient être sans inconvénient réunis, comme le genre Jamivonus d'ailleurs,
au groupe des Eurypodae.
Quant au genre Megopis, il devra se placer parmi les AnacoliÈt,
immédiatement après les Closteri, et consliluer un sous-groupe des
Megopides. "
Closterus simplicicornis Boppe. — Connue de Suberbieville, au Nord
de Madagascar, cette espèce a été également trouvée dans la partie méri-
dionale de l'île, dans l'Androy, à Behara, en mars, par le D' Decorse.
Closterus elongatus Boppe. — Cité de Vohemar (Nord de Madagascar),
ce Closterus a été rencontré aussi par le D' Decorse, dans l'Androy, à Am-
batomaiky, en février.
Closterus longior Lmr. — La collection renferme une femelle de 67os-
ierus capturée dans l'Androy, à Ambovombe, en janvier, par le D' Decorse,
femelle que je crois être celle du C. longior décrit d'après un mâle du ter-
liloire de Diego-Suarez , au Nord de Madagascar.
Long de 5o millimètres, ce spécimen rappelle complètement le maie du
C. longior par son allongement, par sa coloration ainsi que par la sculpture
du pronotum et des élytres; les yeux sont un peu plus écartés, mais ils
sont cependant encore très rapprochés en dessous. Les antennes atteignent
le milieu des élytres; les articles sont dentés en scie à partir du 3" qui est
seulement un peu plus long que le f\°; le 11° article est légèrement denté
en scie avant l'extrémité qui forme comme un 1 2' article ; les 8' à 10' ar-
ticles sont dentés au sommet externe.
— 62 —
Celte femelle ressemble à celle du C. sei-raticornis Gah. , dont elle diffère
par ses élytres luisants et aul rement sculptés, par son pronotum glabre et
entièrement couvert d'une Irè? grosse poncluation rugueuse; sa forme al-
longée, la sculpture du pronotum et des élytres, comme aussi l'avancée
anguleuse du sonmiet interne du 3° article des anienncs et le rapproche-
ment des yeux en dessous ne permettent pas delà confondre avec la femelle
du C.JlahelUcorim Serv.
Megopis (Baralipton) mandibularis Fairm. — La femelle de celte espèce,
de Formose et de la Chine orientale (Fou-Tchéou, Amoy)", a les mandi-
bules simples, sans aucune trace de la grande dent antéterminale dressée
de celle du mâle: ses antennes, non ciliées en dessous, dépassent le quai-t
postérieur des élytres, et leur sculpture est semblable à celle des antennes
du mâle; le 3° article est de la longueur des trois suivants réunis; la ta-
rière est comme chez M. marginalis F.
Anoploderma (MiGDOLis) FRVANUM Weslw. — La femelle donnée au Mu-
séum en 1899 P^'" ^- Counelle est plus grande que celle que ce regretté
Entomologiste m'avait comnmni(juée en 1902 : elle a 87 millimètres ; le
nombre des articles des antennes est de neuf; le 3" est notablement plus
long que le k" ; le 5' est plus court que le h' et que le 6"; le 7' est plus
long que ses voisins; le 9% presque aussi long que les 7" et 8° réunis,
semble vaguement formé de trois articles coalescents.
Anoploderma (Sypilus) Gounellei nov. sp. — Deux mâles trouvés
par M.E. R. Wagner de janvier à mars 1910 , à Banderas (Chaco de San-
tiago del Estero), dans l'Argentine.
Cette espèce oifre Ions les caractères essentiels de Y Anoploderma {Sypilus)
D'Orbignyi Guér., mais elle en diffère par sa coloration d'un brun mar-
ron , par la ponctuation du pronotum <|ui est éparse au lieu d'être quasi
confluente et réticulée, par les antennes plus grêles, plus fortement
dentées en scie, les processus du sommet interne des li° h 10" articles
étant plus longs et plus aigus, par le lobe inférieur des yeux un peu
moins renflé, par Tarrière-corps moins rétréci postérieurement, les élytres
ayant encore leurs bords presque parallèles et n'étant pas terminés en
angle aigu.
La longueur est de 21 à 2 3 millimètres; le dessous du corps, la tête et
les côtés du pronotum oflrent des poils d'un jaune doré.
L'Insecte est intermédiaire entre ÏA. Breiteri Lmr. et VA. D'Orbignyi
Guér., tout en étant plus voisin de ce dernier.
HvpocEPHALiJs ARMATDs Dcsm. — La collection renferme le mâle type de
Desmarest acquis jadis en vente publique pour 3oo francs. Les nombreux
— 63
individus que le Muséum possède, et qui proviennent de la province
de Balîia (San Anlonio de Barra) , varient beaucoup quant à la taille et à la
forme générale. La longueur du mâle oscille entre ^lo et 78 millimètres,
celle de la femelle entre tio et 07 millimètres. Les 1res grands individus
des deux sexes sont plus trapus et proportionnellement plus larges que les
plus petits.
64
Description owy genre nouveau b'Épitragides de Mavagascar
(Coléoptères, TE^ÉBRIONIDAE),
PAR J. ChATA?(AY.
Rhonialeiis nov. gen.
Très voisin des Himntismus à antennes courtes et yeux peu convexes,
dont il reproduit les principaux caractères (notamment del'//. Jusli Fnn.),
mais bien distinct parle corps court, glabre, noir, aptère ; le métasternum
très court à sillons antécoxaux peu marqués ; les élytres rebordés à la base;
les carènes oculaires bien nettes.
Chez le c?, Tavant-çorps est extrêmement développé et les pattes anté-
rieures sont épaissies, ce qui donne à l'insecte un faciès marqué de Scaiirus.
Chez les 9, comme il est de règle chez tous les genres voisins, l'avant-
corps est comparativement réduit, et les pattes sont simples.
R. scauroides nov. sp.
Types : Province de Tuléar ; Androka (L' Gaudron, 1918, in coll. Mus.
Paris; — série).
CJ* : Eu entier d'un beau noir profond, assez brillant sur l'avant-corps ,
mat sur les élytres, sauf au voisinage de la moitié basilaiie de la suture.
Tête grande, presque carrée, légèrement bilobée en avant. Épistome
formant un petit lobe médian, saillant, échancré assez profondément; sé-
paré du front par une étroite et légère impression transversale, un peu
approfondie de chaque côté. Front grand, subconvexe, présentant de
chaque côté, le long des yeux, une assez forte carène rectiligne. Ponctua-
tion ronde, bien séparée et assez profonde, assez fine en avant, très grosse
sur le sommet du front , légèrement coniluente le long des carènes oculaires ,
très fine et devenant tuberculeuse sur le vertex.
Yeux assez grands , latéraux, très peu convexes. Tempes et gorge presque
lisses, celle-ci avec au milieu quelques plis transversaux largeset cojrls. Sillon
gulaire formé, comme chez les Hinialismus, par deux très profonJes fos-
settes étroites, obliquement dirigées en avant et en dehors à partir des
angles postérieurs de la pièce basilaire ; dents latérales du cadre buccal
saillantes, très robustes, carénées en dehors. Pièce basilaire trapézoïdale,
tronquée droit en avant, fortement déclive en arrière; menton grand, rem-
— 65 —
plissant en entier le cadre buccal, ponctué, presque plan, — Palpes ma-
xillaires bruns, rougeàlres à Textrémité, courts et épais, faiblement sécn-
riformes. Mandibules très épaisses, déprimées en dehors à la base et for-
tement ponctuées, courbées presque à angle droit ; munies, un peu au delà
de la courbure, d'une courte et forte dent supérieure ; extrémité de la man-
dibule presque lisse, tronquée, amincie et tranchante. Antennes courtes,
n'atteignant pas le milieu du pronotum, peu épaisses, brunes, à flne pu-
bescence fauve couchée, plus abondante vers l'extrémité; i" article gros
et court; ^' petit, aussi long que large : les suivants, jusqu'au 7", obconi-
ques, décroissant régulièrement de longueur; les 8% 9" et 10' très légère-
ment comprimés, 10'' un peu plus court que les précédents, plus long que
large; 1 1" petit, plus étroit et plus court que le 10'.
Pronotum très développé, presque aussi long à lui seul que l'arrière-
corps; tronqué et légèrement rebordé en avant, avec les angles antérieurs
à peine saillants; côtés fortement arqués, aussi ré-
trécis en avant qu'en arrière, leur plus grande lar-
geur un peu en avant du milieu. Angles postérieurs
obtus. Base rebordée, largement échancrée en arc
d'un angle à l'autre. Disque presque plan sur le dos,
fortement convexe en avant et sur les côtés, de sorte
que le rebord latéral, qui est entier, n'est pas visible
de haut sur toute sa moitié antérieure ; brusquement
déclive en arrière devant la base. Ponctuation plus
line et moins profonde que celle de la tête, notam-
ment sur les parties convexes du devant et des côtés ,
oii elle est presque effacée. Ecusson très petit, en
pentagone irrégulier, transverse ; lisse.
Élytres courts, fortement l'étrécis en ogive en ar-
rière, tronqués droits à la base, qui est rebordée
jusqu'à l'écusson. Epaules débordant fortement la base du pronotum,
aussi larges que la plus grande largeur de celui-ci, 'presque anguleuses.
Tout le dessus mat, à l'exception d'un espace de part et d'autre de la
moitié basilaire de la suture; couvert d'une ponctuation râpeuse devenant
obsolète en arrière ; le bord antérieur de chaque point est relevé en ini
petit tubercule luisant; on distingue les rangées striales, formées de points
plus forts , et sur chaque intervalle deux rangées de points ; mais vers
la base du disque, la ponctuation des intervalles étant presque aussi forte
que celles des rangées striales, celles-ci sont peu distinctes. Arêt eépipleurale
nettement inférieure, invisible de haut, sauf en arrière. Epipleures dilatés
sous l'épaule, rétrécis en arrière, mais entiers.
Dessous noir brillant. Abdomen court, à ponctuation profonde , grosse et
espacée à la base, plus line et plus serrée vers l'extrémité; 5° sternite
simple, non rebordé; saillie intercoxale du 1" sternite étroite, ogivale.
Rhomalem scawoides d*
J. Chataiiay.
— 66 —
M(^tas(ernum très court, avec les sillons aniccoxaiix très faibles: presque
lisse et très brillant au miliini : une rangée (!c points forts le long des han-
ches intermédiaires; épislernes niélathoraciques courts, f\ bord inlerne ar-
qué, rétrécis en arrière, à ponctuation fine et espacée. Mososlernum court,
fortement rétréci entre les hanches intermédiaires, déclive; sa portion an-
térieure non carénée, fortement ponctuée: il présente au milieu de son
bord postérieur une profonde et étroite impression triangulaire : méso-
pleures à ponctuation (ine et éparse, les épimèrcs très pelits. Prosternum
très développé en avant des hanches : la sulure qui le réunit aux |)ropleurcs
obsolète en avant : sailhe prosternale impressionnée entre les hanches, oblu-
sément saillante en arrière, fortement ponctuée: propleures à ponctuation
superficielle, confluente en rides longitudinales ondulées, effacée en avant
et en dehors.
Pattes antérieures très robustes. Arête postéro-interne des fémurs sub-
dentée un peu avant l'extrémité. Tibias sinués, fortement et brusquement
épaissis sur leur moitié apicale, leur angle apical interne saillant et cou-
vert d'une épaisse pubescence fauve. Tarses épais , assez courts , à li pre-
miers articles subégaux, munis en dessous de brosses courtes et très serrées:
5' un peu plus court que les .3 précédents réunis , cilié en dessous.
Tibias intermédiaires régulièrement élargis de la base à l'extrémité : leur
angle apical interne à pubescence fauve, i" article des tarses presque aussi
long que les 2" et .3' réunis, 4' un peu plus court que le 3°, 5' aussi long
que les 3 précédents ensemble. Vesliture comme celle des tarses anté-
rieures.
Tibias postérieurs semblables aux intermédiaires, un peu plus longs;
tarses légèrement comprimés, à t" article subégal aux 2 suivants réunis et
au h'. Vestiture semblable.
Longueur, 11 à i4 millimètres; largeui- maxima, h a 5,5 milli-
mètres.
Outre les types , la collection du Muséum contient un exemplaire d de
la même espèce, provenant d'Ikongo (Grandidier, 1902).
9 : Le seul exemplaire de ce sexe que j'aie vu dilîère du c? par l'avanl-
corps plus ré<luit, le pronotum plus étroit et bien plus court que les élytres,
moins bossu, le 5' sternite plus acuminé, les pattes simples, les palpes
encore plus faiblement sécuriformes , le lobe médian de l'épistome à peine
échancré (ce dernier caractère est probablement accidentel).
Longueur, i3 millimètres ; largeur maxima, 5 millimètres.
Cette espèce est un des types connus d'Epitragides les plus singuliei's.
Elle dérive évidemment des Hmatismus , auxquels elle se rattache par l'in-
lermédiaire de 17/. Justi Fvm.: ses caractères les plus remarquables, no-
tamment la brièveté du métasternum , résultent d'une adaptation à la vie
épigée, adaptation qui ne peut être qu'assez récente, la vestiture des tarses
n'étant pas modifiée ; mais , tandis qu'en règle générale les Ténébrionides
__ 67 —
aptères ont les dpaulcs plus arroiidies et moins saillantes que les types ailés
dont ils déiivent, c'est ici le contraire qui se produit.
La couleur, la forme générale et dans une certaine mesure la ponctuation
et la structure des pattes donnent à cet Insecte une physionomie deScawus
tout à fait frappante. Mais il va sans dire que ce n'est là qu'une analogie
toute superlîcielle. '
— 68 —
Mollusques recueillis aux Îles Kerguelen par M. Loranchet
[Mission Rallier du Bâti, igi3-igiù),
PAR M. Ed. Lamy.
Lors d'un précéilenl voyo{jo en 1909 aux îles Kerguelen, M. Uallier du
Baly avait recueilli i5 espèces de Mollusques'''.
Au cours d'une mission en 1 9 1 3-i 9 1 4 , il a fait dans cette même localité
un nouveau séjour, pendant lequel M. J. Loranchet a eiïectué, notamment
sur la côte Ouest (baie Yonng William) encore peu explorée, des récoltes
malacologiques comprenant 3i espèces, sur lesquelles i3 seulement se
trouvaient déjà représentées dans la collection faite en 1909 : parmi les
18 autres se rencontrent plusieurs formes intéressantes qui ne liguraient
pas encore dans les collections du Muséum de Paris.
Hemiarthrum setulosum Carpenter.
1876. IJemiarlhrum selulosum Carpenler m^s. , Dai-l, in Kidoer, Nal. Hist.
Kcrguolcn, Bull. U. S. Nal. Mus., lil, p. /i/i.
1911. //. so.lulosnm Gpr. , Lamy, Moll. Kcrguolon, Ann. Insl. Occandgr. , III,
3, p. lio.
Port d'Hiver (fond de sable el roche, 7 mètres) : 1 individu.
AcT.ïON (Act.eonina) edentulus Watson.
i883. Acleuon{Aclee(niiua) cdenlulus Watson, Moll. vChn\hngcry>, Jniini. Liim. Soc.
Lond. ZooL, XVII, p. aSi.
188G. A. {Acleeonina) edenluhis'W KTsoîi ,« CliaUengeiT^ Gaslerop.,^. 682, pi. XLVjI,
fig. 6.
Baie de l'Iceberg (fond de sable vaseux, 5 à 12 mètres) : 1 individu
trouvé parmi les algues.
'■' Lamv, Mollusques recueillis par M. Rallier du Baly aux îles Kerguelen
(1909) [Bull. Mus. hist. nal., XVI, 1910, p. 198-204, et Annales JnsMut Ocva-
nographique , III, 1911, fasc. 3, p. 4o-/i5].
— 69 —
TilESBIA CORPULENTA WatsOD.
1881. Pleurotoma (Thesbia) covpulenta Watson, Moll. et Challengers, Journ. Linn.
Soc. Lond. ZooL, XV, p. /i/i6.
1886. P. (Tliesbia) corpulenta Watson, «Challengerr> Gasterop.,-[). 33 1, pi. XXV,
llg. 8.
1903. Thesbia corpulenta Wats. , von Martens, Deutsch Tiefsee Exped. «Valdivia^i,
Gastrop. , p. 6 1 .
Baie Young William (dragage, 3o mètres : vase) : 1 individu.
V0LUTOMITRA FRAGILLIMA WalSOll.
1882. Volulomitra fragiliima Watson, Moll. « Challenger 55 , Journ. Linn. Soc.
Lond. ZooL, XVI, p. 33/i,
1886. V. fragiliima \YxTSOti, «Challengerri Gasterop., t^. 203 , pi. XIV, fig. 7.
Baie Yoiing William (dragage, 3o mèli'es : vase) : 1 individu.
BuccmoM ALBozoNATDM Watson.
1882. Buccimim albozonatum Watson, Moll. «Challenger», Journ. Linn. Soc.
Lond. ZooL, XVI, p. 358.
1886. B. albozonatum Watson, (: Challenger t) Gasterop., p. 212, pi. XIII, fig. 7.
Baie Yoimg William (dragage, 3o mètres: vase) : 9 individus; Baie de
l'Iceberg (fond de sable vaseux, 5 à 12 mètres) : 1 individu trouvé parmi
les algues.
Neobuccinum Eatoni E.-A. Smith.
187.5. Buccinopsis Eatoni E. A. Smitu, Shells Kerguelen, Ann. Mag. Nat. Hist.,
h' s., XVI, p. 68.
1879. Neobuccinum Eatoni E.-A. Smith, Moll. Kerguelen, Phil. Trans. R. Soc.
Lond., CLXVIII, p. 16g, pi. IX, fig. 1-1 a.
191 1. A^. Eatoni Sm., Lamy, Moll. Kerguelen, Ann. Inst. Océanogr., III, 3, p. ho.
Bassin de la Gazelle : 1 individu et 2 coquilles vides; Baie Bear-up
(dtagage, 00 à lio mètres: vase jaune) : 1 individu.
MnSKLM. XXI
— 70 —
CoMiNELLA (Chlanii>ota) vestita von Martens.
1878. Cominella vestita von Martens, Sitzungsb, Ges. Naturf. Fr. Berlin, p. 23«
1880. Buccinum (Cldanidola) vestitum von Martens, Conchol. Mittheil., I, p. lid ,
pi. IX, fig. 3 OrC.
1911. Cominella (Cldanidota) vestita Mrts., Lamy, MoII. Kerguelen, Ann. Inst,
Océanogr., IJI, 3, p. hi.
Port d'Hiver (fond de sable et roche, 7 mètres): 1 individu.
Trophon Philippianus Dunker.
J878. Troplion Philippianus Dunker mss. , Kobelt, in Martini u. Chemnitz,
Cunch. Cah., 2* éd., Piirpnracea, p. 277, pi. LXXII, fig. 4-5.
1911. T. Philippianus Dkr. , Lamy, Moll. Kerguelen, Ann. Inst. Océanogr., III,
3, p. l\i.
Bassin de ia Gazelle : 2 individus et 2 coquilles vides ; Port Elizabeth
(fond de vase molle noire, 3 à /j mètres) : 1 individu jeune; Port d'Hiver
(fond de sable et roche, 7 mètres) : 1 individu jeune ; Baie Young William ;
2 individus pris dans une lagune (fond de sable) et un individu jeune.
Struthiolaria mirabilis E,-A. Smith.
1875. Struthiolaria mirabilis E.-A. Smith, Sliells Kerguelen, Ann. Mag. Nat.
Hist., Zi's.,XVI,p. 67.
1879. 5. mirabilis E.-A. Smith, MoH. Kerguelen, Pliil. Trans. B, Soc. Lond.,
CLXVIII,p. 170, pi. IX, fig. 3,
1911. S. mirabilis Sm. , Lamy, Moll. Kerguelen, Ann. Inst. Océanogr., III, 3,
p. /il, pi. II, fig. 6-7.
Bassin de ia Gazelle : 10 coquilles vides; Baie du Yacht Club (vase
noire, 20 mètres) : 3 individus.
Edlima convexa E,-A. Smith.
1907. Eulima conve:ra E.-A. Smith, Nation. Antarct. Exped. igoi-igoù, III,
Zool., Moll. Gastr., p. 7, pi. I, fig. 9-9».
Baie Young William (dragage, 20 à 3o mètres : fond de sable vaseux):
3 individus.
71 —
Natica SC0LPTA von Martens.
1878. Nalica sculpta von Martens, Sitzungsb. Ges. Naturf. Fr. Berlin, p. ai.
1908. N. sculpta VON Martens, Deutsch. Tiefsee Exped. vValdiviar) , Gastrop. ,
p. 65, pi. IV, fig. 1.
igii. iV. sculpta Mrts. , Lamy, Moll. Kerguelen, Ann. Tnst. Océanogr. , III, .3,
p. h-ji.
Baie de i'Iceberg^ (fond de sable vaseux, 5 à 12 mètres): 1 individu
trouvé parmi les algues.
Natica perscalpta von Martens.
1878. Natica (Amauropsis) perscalpta von Martens, Sitzungsb. Ges. Naturf. Fr,
Berlin, p. 26.
1886. N. (^Amauropsis) perscalpta Mtrs., Watson, «Challengern Gasterop.,
p. A54, pi. XXVIII, fig. ti.
1908. N. perscalpta y oîi Martens, Deutsch. Tiefsee Exped. tt Valdivia^j , Gastrop.,
p. 65, pi. IV, fig. .5-6.
Bassin de la Gazelle : 1 coquille vide ; Baie Breakwater (dragage, 10 à
i5 mètres : sable vaseux) : 1 individu.
Natica (Lunatia) prasina Watson.
1881. Natica prasina Watson, MoII. tt Challenger t?, Journ. Linn. Soc. Lond.
ZooL, XV, p. a68.
1886. A/. {Lu7iatia) prasina WxTSOîi, «Challenger^n Gasterop., Tp. /lig, pi. XXVII,
%• 9-
Baie Young William (vase, 20 à 3o mètres) : 9 individus.
L/EVILITTORINA CALIGINOSA Gould.
iSig. Littorina caliginosa Godld, Proc. Boston Soc. Nat. Hist., III, p. 83.
1 852-1 856. L. caliginosa Goold, U. S. Explor. Exp. Wilkes, p. 198, pi. XIV,
fig. 9^0.
1879. Hydrobia caliginosa Gld. , E.-A. Smith, Moll. Kerguelen, Pliil. Trans.
R. Soc. London, CLXVIII, p. 178, pi. IX, fig. 8.
1911. Lmvilittorina caliginosa Gld., Lamt, s' Expéd. Antarct. Franc, du D' Char-
cot, Gastrop., p. 9.
Baie Young William (fond de sable) : k individus pris dans une
lagune.
72 —
Pellilittorina pellita von Martens.
i88'5. Litorina pellita von Martens, MoH. Siid-Goorgien , Silzungsb. Ges. Nalurf.
Fr. Berlin, p. 92.
1892. Pellilitorina pellita Mtrs. , von Martens et Pfeffer, MoU. Siid-Georgicn,
Jahrb. Hamburg. Wiss. Anst., III, p. 79, pi. I, fig. 6 d.
1906. P. pellita Mtrs., Lamy, ■MoH. Orcades du Sud, Bull. Mus. Hist. Nat.,
XII, p. 122.
Baie de l'Iceberg (fond de sable vaseux, 5 à 12 mètres) : 1 individu
trouvé parmi les algues.
Lacdnella antarctica von Martens.
i885. Lacmia antarctica von Martens, Moli. Sùd-Georgién, Sitzungsb. Ges. jVa-
tiirj. Fr. Berlin, p. 92.
1886. Lacunella antarctica Mtrs., von Martens et Pfeffer, MoH. Sùd-Georgion ,
Jahrb. Hamburg. Wiss. Aust., III, p. 89, pi. II, flg. 1 a-f.
1911. L. antarctica Mtrs., Lamy, a' Expéd. Antarct. Franc, du Z)'' Chnrcot,
Gastrop. , p. 10.
Baie Young William : -2 individus pris parmi les algues du fond.
Eatoniella caliginosa E.-A. Smith.
1875. Eatonia caliginosa E.-A. Smith, Shells Kerguelen, Ann. Mag. Nat. Hist.,
Il' s., XVI, p. 71.
1879. Eatomella caliginosa E.-A. Smith, Moli. Kerguelen, Phil. Trans. B. Soc,
Lond., CLXVIII, p. 175, pi. IX, fig. 9.
1011. E. caliginosa Sm., Lamy, a' Expéd. Antai'Ct. Franc, du D^ Cliarcot, Gas-
trop., p. 1 1.
Baie Young William (dragage, 3o mètres : vase) : 1 individu.
Margarella es pansa Sowerby.
i8^i-i8i5. Margarita expansa Sowerby, Conchol. lUustr., fig. 16-17.
187g. Trochus (Photinula) expansus Sow., E.-A. Smith, MoU. Kerguelen, Pliil.
Trans. B. Soc. Lond., CLX\III, p. 177.
1911. Margarella expansa Sow., Lamy, Moli. Kerguelen, Ann. Inst. Ocèanogr.,
III, 3, p. /i2.
Port Elizabetli (fond de vase molle noire, 3 à /( mètres) : 5 individus:
Port d'Hiver (fond de sable et roche, 7 mètres): 1 individu; Baie du
— 73 —
Yacht Club (dragage, 9o mètres : vase noire) : i individu ; Baie Bear-up
(dragage, 3o à ho mètres : vase jaune) : i individu; Baie Young William
(dragage, 3o mètres : vase) : 6 individus ; Baie de l'Iceberg (fond de sable
vaseux, 5 à 12 mètres) : 7 individus trouvés parmi les algues.
Nacella (Patinella) deaurata Gmelin.
1788. Palella scutum f/g«Mra<Mm Chemnitz, Conch. Cab., X,p. 827, pi. CLXVIII,
lig. 1616 a-h.
1790. P. deaurata Gwcliii, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3719.
1879. P. {Patinella) œnea Martyn var., E.-A. Smith, Moll. Kerguelen, Pliil.
Trans. R. Soc. Lond., CLXVIII, p. 179.
1911. Nacella (Patinella) deaurata Gm. yar. varicosa Rvc, Lamf, Moll. Ker-
guelen, Ann. Inst. Océanogr., III, 3, p. A 3.
Baie Breakwater (dragage, 10 à i5 mèlres : sable vaseux) : 1 individu
jeune; Raie Voung William (dragage, 3o mètres : vase): 1 individu jeune,
2 individus adultes.
Nacella (Patinella) kerguelenensis E.-A. Smith.
i85A. Patella ferruginea Sowerby mss. , Reeve, Conch, Icon., VIII, Palella,
pi. XVII, fig. ho a-h.
1879. P. {Patinella) kerguelenensis E.-A. Smith, Moil. Kerguelen, Phil. Trans.
li. Soc. Lond., CLXVIII, p. 177, pi. IX, fig. t3-i3 a.
Baie Bear-np (dragage, 3o à ho mètres : vase jaune) : 5 individus.
Nacella (Patinella) fuegiensis Reeve.
i855. Palella fuegiensis Reeve, Conch. Icon., VIII, Palella, pi. XXVIII,
fig. 78 a-b.
1879. P. {Patinella) fuegiensis Rve. , E.-A. Smith, MoU. Kerguelen, Phil. Trans.
R. Soc. Lon(/., CLXVIII, p. 180, pi. IX, fig. ik-ih a.
1911. Nacella (Patinella) fuegiensis Rve., Lamy, MoII. Kerguelen, Ann. Inst.
Océanogr., III, 3, p. /i3.
Bassin de la Gazelle : 2 individus ; Port d'Hiver (fond de sable et roche,
7 mèlres) : 9 individus; Baie Bear-up (dragage, 3o à ho mètres: vase
jaune) : 1 individu.
— TA —
SlPHONARIA LATERALIS GoulllOUy.
18^6. Siphonaria luteralis Couthouy mss. , Gocld, Proc. Boston Soc. Ncit. Hist.,
II, p. i53.
1 852-1 856. S. lateralis Couth., Gocld, U. S. Explor. Exped. Wilkes, Moll. ,
p. 363, pi. XXX, fig. ^62 a-b.
1806. 5. redimiculum Reeve, Conch. Icon., IX, Siphonaria, pi. V, fig. 2i a-b.
1879. S. redimiculum Rve. , E.-A. Smith, Moll. Kerguelen, Phil. Trans. R. Soc.
Lond., GLXVIIl, p. 16.
1911. S. lateralis Couth., Lamy, Moll. Kerguelen, Ann. Inst. Ocêanogr., III, 3,
p. A3.
Baie Bear-up (dragage, 3o à ho mèlres : vase jaune) : 1 individu; Baie
Sprigbtly : 7 iudiv dus fixés sur les algues et les rochers du rivage.
Cardita astartoides von Martens.
1878. Cardita astartoides ton Martens, Sitzungsber. Ges. Naturf. Fr. Berlin,
p. 20.
i885. C. astartoides Mrts. , E.-A. Smith, vChallengem Lamellibr., p. 212,
pi. XV, fig. a-2 c.
1911. C. astartoides Mrts., Lamy, a" Expéd. Antaixt. Franc, du D'^ Charcot,
Pélécjp. , p. 21.
Baie de l'Iceberg (fond de sable, 2 mètres) : 6 individus.
Anatina elliptica King et Broderip.
i83i. Anatina elliptica King et Broderip, ZooÎ. Journ., V, p. 335.
1860. A. elliptica Kg. et Br. , Reeve, Conch. Icon., XIV, Anatina, pi. II,
fig. xk.
191t. A. elliptica Kg. et Br. , Lamy, a' Expéd. Antarct. Franc, du D^ Charcot,
Pélécyp. , p. 21.
Port Fallières (dragage, h mètres: vase très molle) : 2 individus;
Baie Breakwater (dragage, 10 à i5 mètres : sable vaseux) : 2 individus.
75
Mytilus edulis Linné forma ungdlatus Linné.
Î758. Mytilus edulis Linné, Syst. Nat., éd. X, p. 700.
1758. M. ungulatus Linné, ibid., p. 700.
1857. M. ungulatm L. , Reeve, Conch. Icon., X, Mytilus, pi. II, fig. t\.
1879. M. edulis L.,E.-A. Smith, MoiL Kerguelen, Phil. Trans. R. Soc. LoruL,
CLXVIII, p. 189.
1911. M. edulis L. , Lamy, Moil. Kerguelen, Ann.Inst.Ocèanogi:, III, 3, p. k!\.
Bassin de la Gazelle : 1 coquille vide; Baie Bear-up (dragage, 3o à
ho mètres : vase jaune) : 3 individus; Baie Breakwater (dragage, 10 à
i5 mètres : sable vaseux) : -2 individus.
Mytîlcs magellanigus Chemnitz.
Î783. Myltlus magellanicus Chemnitz, Conch. Cab., VIII, p. iGa, pi. LXXXIIl,
fig. 7/13-7/13.
1879. M. magellanicus Cli., E.-A. Smith, Moi). Kerguelen, Phil. Trans. R. Soc.
Lo«^i., CLXVIII, p. 188.
1906. M. magellanicus Gh., Lamy, 1" Expéd. Antarct. Franc, du D'' Charcot,
Péiécyp. , p. 17.
Bassin de la Gazelle : 1 individu pris sur des rochers du rivage et 1 co-
quille vide; Baie Bear-up (dragage, 00 à 4o mètres : vase jaune) : 3 indi-
vidus.
MoDioLARCA TRAPEziNA Lamarck.
1819. Modiola ' trapesina Lamarck, Anim. s. vert., VI, 1" p., p. ni.
18/11. M. trapesina Lk., Delessert, Rec. Coq. Lamarck, pi. XIII, fig. 7.
1879. Modiolarca trapezina Lk., E.-A. Smith, Moll. Kerguelen, Phil. Trans,
R. Soc. Lond., CLXVIII, p. 190.
1911. M. trapezina Lk. , Lamy, Moll. Kerguelen, Ann. Inst. Océanogr., III, 3,
p. Uh.
Bassin de la Gazelle : h individus et 1 coquille vide ; Baie Sprightly ;
3 individus fixées sur les algues et les rochers du rivage.
76 —
MODIOLARCA MINUTA Dali.
i8'j6. Kidderia minuta Dali,, ni Kidder, Nat. Hist. Kerguclen, Bull. U. S. Nat.
Mus., III, p. Ii6.
1879. Modiolarca minuta Dali, E.-A. Smith, MoH. Kerguelcn, Phil. Trans.
R. Soc. Lond., CLXVIII, p. 191, pi. IX,fig. 28.
Baie Youn^ William : i5 individus fixés sur des galets.
Arca (Lissarca) rurrofdsca E.-A. Smith.
1879. Arca (Lissarca) rubvofusca E.-A. Smith, Moli. Kerguelen, Phil Trans.
R. Soc. Lond., CLXVIII, p. i85, pi. IX, fig. 17.
1907. A. [Lissarca) rubrofusca Sm. , Lamy, Revis. Arca, Joiirn. de Cotichyî.,
LV, p. 290.
Baie Young William : 9 individus pris parmi les algues du fond.
YoLDiA isonota von Martens.
tSSi. Voldia isonota ton Martens, Sitzungsb. Ges. Naturf. Fr. Berlin, p. 79.
1880. Y. isonota Mrts. , E.-A. Smitu, «Chullenger-n Lamellibr., p. 2^2, pi. XX,
fig. 5-5 b.
Baie Young William (dragage, 3o mètres : vase) : 2 individus.
Malletia gigantea E,-A. Smith.
1875. Solenella gigantea E.-A. Smith, Shells Kerguelen, Ann. Mag. Nul. lltsl.,
U° s., XVI, p. 72.
1879. S. gigantea E.-A. Smith, MoH. Kerguelen, Phil. Trans. R. Soc. Lmd.,
CLXVIII, p. 187, pL IX, fig. 19.
1911. Malletia gigantea Sm., Lamy, Moll. Kerguelen, Ann. Inst. Océanogr. , III,
3, p. lili.
Baie du Yacht Club (vase noire, 30 mètres) : 5 individus ; Baie Bear-up
(dragage, 3o mètres à ào mètres : vase jaune) : 2 individus; Baie Break-
water (dragage, 10 à i5 mètres : sable vaseux): 1 individu; Baie Young
William (fond de sable, 5 mètres) : 1 individu.
SOMMAIRE.
Pages
Acies administratifs. — Congés accordés à MM. Danlan, Préparateur de la
chaire d'Anatomie comparée, et à M. Delphy, Chef des Travaux
pratiques du laboratoire de Tatihou. — Nomination de M. Jandet,
comme Préparateur intérimaire à cette chaire. — Le Muséum d'his-
toire naturelle et la guerre : Décès de M. Pieindoux, Officier d'ad-
minislratioa de \" classe du Génie, Surveillant général au Muséum;
allocution de M. Edmond Perrier, Président de la Réunion. — Les
Certificats de scolarité délivi'és aux étudiants des Etablissements
scientifiques et en particulier du Jardin du Roi, par M. Albert
Coutaud 37 a 4o
Présentation d'un ouvrage far M. le Professeur L. Roule 4i
Communications ;
L. Roule. Considérations sur les genres Xemdermichthys Gunth. et Alepo-
somus Gill dans la famille des Alépocéphalidés ^2
E.-L. RoHviER. Scyllarus paradoxus Miers. Structure , développement post-
larvaire, distribution géographique ^1
Âug. Lameere. Note sur les Prioninee du Muséum national d'histoire natu-
relle de Paris ^*
i. Chatanay. Description d'un genre nouveau à'Epitragides de Madagascar
( Coléoptères, Tenebrionidœ) " '
Ed. Lamy. Mollusques recueillis aux îles Kerguelen par M. Loranchet
(Mission Rallier du Raty, igiS-igi A) ^8
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
ANNÉE 1915
NO 3
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCGXV
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Btillelin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
''" DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1 907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet ëtablissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
(ixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoii* donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum , ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs^''.
(') S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association,
19 0, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1915. ~ N" 3.
15/i' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
25 MARS 1915.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIEH,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. LK Président donne connaissance des laits suivants qui sont
relatifs à divers services du Muséum :
Un congé de trois mois, du i" février au 3o avril 191 5, a e'té
accordé, sur sa demande et pour raisons de santé, à M. Pelourde,
Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogamie) au Muse'um.
Pendant la durée de ce congé', M. Pelourde conserve l'intégralité
de son traitement (Arrêté ministériel du 92 février 191 5).
M. Louis MoROT, Assistant de la Chaire de Botanique (Organo-
graphie) du Muséum, est décédé subitement le 1 1 mars 1915.
M. LE Président fait connaître que ses obsèques ont eu lieu le
i3 mars et qu'on pourra lire dans ce Bulletin les discours qui ont
été prononcés sur sa tombe, discours qui tous ont fait ressortir les
titres et les mérites, on peut même dire les vertus, de ce modeste
et distingué savant.
M. Victor Berthiei',, Président delà Société d'Histoire naturelle
d'Aulun, Correspondant du Muséum, est décédé à Autun le 7 mars
1915.
MuSKUM. XXI. 7
— 78 —
M. LE Président, en signalant cette perte regrettable à plus d'un
titre, rappelle combien la Société d'Histoire naturelle d'Autun a
rendu de services à la science en publiant les travaux des naturalistes
les plus marquants, en particulier ceux de Paléontologie végétale
de Bernard Renault, qui bonora le Muséum par ses remarquables
ëtudes; la mort de celui qui la dirigeait avec tant de compétence est
pour elle une grande perte.
Sur la proposition de MM. les Professeurs Bouvier, Roule et
Troussart, M. Guy Babault, Voyageur-naturaliste, a été nommé
Correspondant du Muséum (Séance du 18 mars 191 5).
DISCOURS PRONONCÉS AUX OBSÈQUES DE M. LOUIS MOROT
(13 MARS 1915).
DISCOURS DE M. F. GAGNEPAIN,
ASSISTANT AH MOSÉCM.
Messieurs,
C'est comme Assistant au Muséum el comme Botaniste, que j'ai le triste
devoir de dire un éternel adieu à Louis Morol, Assistant et Rolanisie, en-
levé brusquement à son laboratoire, à ses travaux , à l'affectueuse sympatbie
de ses collègues et de ses nombreux amis.
Ils seraient ici tous, n'étaient les dures nécessités de la guerre qui
retiennent beaucoup d'entre eux loin de nous, occupés à des devoirs péni-
bles et sacrés. Par un fatal concours de circonstances, ce Laboratoire de
Physiologie et Analomie que Morot a tant aimé, où il a vécu tous les jours,
est à peine représenté ici à cette triste cérémonie d'adieu. La mort a pris
le Professeur et le savant éminent qui le dirigeait, la guerre a mobilisé
l'un des préparateurs et jusqu'au garçon; voilà que ce Laboratoire, qui avait
déjà perdu sou chef, vient d'être décapité de son unique Assistant.
Le nombre sera suppléé par l'unanimité des profonds regrets, car Morot
avait l'estime, le respect, la sympathie de tous.
Il était le meilleur des collègues, toujours présent à nos réunions, tou-
jours prêt à soutenir une heureuse et affectueuse initiative, toujours prêta
donner l'exemple de cette bonne solidarité qui fait des collègues plus que
— 79 —
des amis, presque des frères; c'est à ce titre que ies Assistaiils du Muséum
pleurent aujourd'hui l'un des meilleurs d'entre eux, un des mem])res
aimés de la famille.
De longtemps, il ;i|)|)arlenait à cetle famille. Assistant dès 1889, après
avoir été Préparateur aux Hautes Eludes, c'est sous la direction du Profes-
seur Van Tieghem, le pins grand des Botanistes analomistes français, qu'il
avait élaboré sa thèse de doctorat es sciences sur le péricycle. Elle fut très
remarqnée du maître des Botanistes de l'époque et valut à son auteur les
fonctions de second de la Chaire d'Organographie et Physiologie végétales.
Il contribua largement à en faire une école très réputée; des élèves
nombreux, devenus des maîtres notoires, s'y sont formés ou fortifiés.
Les travaux pratiques, les directions et conseils à donner aux nombreux
élèves n'absorbaient pas tout le temps et toute l'activité de Louis Morot.
Depuis deux ans déjà, dès 1887, Morot s'occupait du Journal de Bota-
nique qu'il avait créé, qu'il dirigeait et devait diriger jusqu'à ces dernières
années. La création d'un tel organe, aussi important, fait le plus grand
honneur à celui qui en eut l'idée. Louis Morot n'était alors que Prépara-
teur aux Hautes Etudes et l'on ne sait vraiment ce qu'il faut le plus louer
ou de l'idée créatrice, ou de la ténacité qui continua l'existence du journal,
ou de l'empressement des collaborateurs. Tous, Physiologistes et Analo-
mistes, Phanérogamistes ou Ciyplogamistes, ont prêté maintes fois le
concours de leur aclivilé scientifique pour insuffler au nouveau-né qui
s'appelait ie Journal de Botanique de Louis Morot, une existence prolongée
et féconde. Faire uailre un périodique scientifique, c'est œuvre difficile; le
faire vivre nécessite une telle continuité d'efforts, une telle activité dans la
correspondance, un tel tact dans les relations, que les fonctions de directeur
en sont très délicates et en deviennent bien vile très pénibles. Deux Bota-
nistes éminenls, l'un Desvaux, vers le premier quart du xix° siècle, doué
d'une grande érudition et d'un véritable esprit scientifique, l'autre
Ducharlre (i8/i5), qui devaitêlre Professeur eu Sorbonne, ont créé chacun
nu journal de botanique. Les deux périodiques ont vécu l'espace de 2-3
années, pour s'éteindre à jamais. C'est le titre le plus méritoire de Louis
Morot d'avoir soutenu l'effort jusqu'en 1 909 , niellant en lumière 22 volu-
mes importants, donnant non seulement son temps, mais encore ses subsi-
des pour mener à bien son œuvre, car il est certain que les abonnements
minimes ne pouvaient pas couvrir complètement les frais de texte et d'illus-
tration du Journal de Botanique.
Rédigeant les variétés, compulsant les périodiques en plusieurs langues
pour en rendre compte, s'occupant des figures et des nouvelles, il con-
tinua vingt-deux ans celle utile direction, puis le Jo^irnal de Botanique
fut irrégulier, puis il s'éteignit. . . La lassitude s'était emparée de Morot,
peut-èlre aussi le regret de voir son labeur si peu encouragé des pouvoirs
publics.
— 80 -
C'est ici qu'il Auitêlre équitable envers tous et donner à chacun suivant
son mérite. Il faut le dire très haut : l'cfeuvre de Morot fut considérable, et
son journal, à défaut de nombreux articles originaux qu'il n'avait pas le
temps décrire, lui assure le souvenir et la reconnaissance des Botanistes!
Le Journal de Botanique s'est éteint et son Directeur n'est plus. Les Assis-
tants du Muséum, qui regrettent un excellent collègue, tous les amis du
savant, et ils sont légion, pour une si grande perte, présentent à sa veuve,
à sa famille, les condoléances les plus vivement senties.
Louis Morot , c'est un aulre côté de son caractère, était un soldat en
même temps qu'un savant. Presque tous les ans, comme Capitaine de
réserve, il allait accomplir à Autun une période d'instruction. Autun,
ville savante, possède deux sociétés scientifiques, et dans l'une d'elles
Morot retrouvait un collègue et un ami dans la personne de Bernard
Renault, le Paléontologiste dont la renommée est mondiale, et qui,
simple Assistant, resle cependant une des gloires du Muséum. Morot
trouvait ainsi le moyen d'accomplir son devoir, plus que son devoir, de
Français et de soldat. Cela lui semblait si naturel et il était si modeste,
si peu expansif, que nous ignorions tout son patriotisme. Mais comme
nous, plus que nous peut-être, il a soufTerl d'une guerre perfidement
déclarée, barbarement conduite, en dehors de toute considération de
droit, de justice et d'humanité pour les [)cuples et pour les gens. Nous qui
saignons de cœur, par nos enfants, par nos frères et nos amis qui sont
au front, nous avons du moins l'espoir d'une victoire et d'une paix pro-
chaines.
Si Morot, le bon Français, naguère encore soldat, n'a pas eu cette conso-
lation suprême, nous avons ie droit de lui dire : rr Adieu, ami , dormez en
paix ! la revanche est certaine et la France vivra, ^i
DISCOURS DE M. GOSTANTIN,
PROFESSEUR AU MOSÉUM.
Messieurs,
Je viens au nom de la Chaire d'Organographie et de Physiologie végétales
du Muséum dire un adieu à mon vieil ami Morot, Assistant du Muséum.
Je représente ici le Laboratoire de Botanique, dont le chef glorieux est
maintenant dans la tombe, heureusement pour lui, d'ailleurs, car les
déchirements atroces de l'heure présente lui ont été ainsi évités, et nous
tous qui avons pleuré sa mort, nous avons la triste consolation de savoir
qu'il ne supporte pas le loiu-d poids des peines que nous endurons ; il aimait
beaucoup Morot, et celte fin brusque et inattendue de son seconrl l'aurait
— 81 —
profondément navré. Je parle, d'antre part, oncore an nom des anciens
Aides-naturalistes du Mnséiim, car j'ai été le prédécesseur de Morot dans
le poste qnil occupa consciencieusement depuis le i" février 1890; je
crois ponvoir ajouter que j'exprime éj^alement les sentiments de tous les
amis de celui que nous accompagnons anjourd'hui à sa dernière demeure,
car je suis au nombre de ces derniers, et cela depuis près de trente-
cinq ans.
C'est Van Tieghem qui me mit en relation avec Morot, et j'appris tout
de suite h l'estimer profondément. Un lien d'ailleurs nous avait immédia-
tement unis quand j'appris qu'il était le fils du trpère Morotw. En me
servant intentionnellement du mot père qui pourrait paraître trop familier,
j'entends laisser à cette appellation son sens auguste et sacré. Le père de
celui qui allait devenir mon ami était au plus haut point le père des
pauvres, et le souvenir de ses bienfaits est resté présent dans la mémoire de
tous ceux qui l'ont connu. Il y avait une raison spéciale poiu* moi à fixer
de suite mon attention bienveillante sur le fils d'un vieil Agrégé-préparateur
de l'École Normale de la période glorieuse qui a produit les Pasteur et les
Verdet, puisque je sortais de cette Ecole, aujourd'hui si cruellement
éprouvée. Morot père était, en outre, un Botaniste et s'était fait connaître
par un travail sur la physiologie chlorophylienne; c'était une nouvelle
raison <|ui devait me rapprocher de son fils.
Morot m'inspira tout de suite une vive sympathie par sa modestie, par
sa bonté, par la dignité d'une vie entièrement consacrée au travail et aux
bonnes œuvres. Le dévouement était d'ailleurs une plante qui croissait et
lleurissait naturellement dans la maison familiale qu'il habitait, et deux
frères de Morot l'ont bien prouvé en devenant missionnaires : l'un d'eux,
chassé aujourd'hui de Constantinople, a été obligé de rentrer en France
récemment.
C'est à partir de 1 883-84 , lorsque je devins Aide-naturaliste, que je com-
mençai à apprécier le caractère de Louis Morot; il avait été nommé presque
en même temps c{ue moi au poste de Préparateur. Combien ces temps sont
lointains ! Quel entrain, quelle jeunesse présentait alors le laboratoire de
Van Tieghem, oii se pressaient MM. Lecomte, Dufour, Belzung, Devaux,
Poirault, tous rassemblés avec Morot et moi dans une salle commune où
l'animation ne faisait jamais défaut. Morot qui avait déjà publié quelques
notes sur les tubercules des Ophrydées et sur les faisceaux collatéraux des
racines, en 188-2 et en i883, sur l'analomie et la structure de la tige des
Stijiidium à feuilles espa(3ées, en collaboration avec Van Tieghem en i883,
était amené peu à peu à aborder le travail d'ensemble qui devait faire le
sujet de sa thèse sur le péricycle,qui a paru en i885. C'est à cette époque
que nous publiâmes en collaboration, sur un sujet analogue, notre travail
sur les faisceaux libéro-ligneux surnuméraires de la tige des Cycadées. Grâce
à la précision mise par Morot, en digne disciple de Van Tieghem, dans la
— 82 —
définition et la délimitation d'un tissu très important des plantes, on arri-
vait à résoudre aisément de nombreux problèmes anatomiques qui étaient
restés jusque là en suspens, et l'on conçoit, dans sa réponse à la noie de
M. d'Arbaumoat sur le péricycle, publiée en 1886, quil ait revendiqué
l'importance du critérium qu'd avait défini avec précision.
De 1887 à 1890, il continua ses travaux d'anatomie, publia diverses
noies sur la place de l'Adoxa moscliatelline dans la classification, sur une
forme à grandes fleurs de l'Anémone sylvie, sur les aflinités anatomiques
du genre Podoon (du groupe des Anacardiacées) et sur les Dobtnea de la
même famille.
Pendant mon s('jour au Muséum dans la cbaire de Van Tieghem, les
excursions mycologiques ont été à l'ordre du jour, et nous devînmes tous
les fervents disciples de notre vénéré doyen, M. Bnudier. C'est ainsi que
Morot s'orienta vers les Cbampignons et publia deux notes en 1888 et 1890
sur l'identité spécifique du Polyporus abiietimis et de ïirpex Jusco-violaceus
et sur la vitalité du stroma des Cbampignons.
Mais ses efforts se portaient déjà depuis plusieurs années dans une autre
direction.
A partir de 1887, Morot entreprit la publication du Journal de
Botanique et, pendant vingt-deux ans, les soins qu'il donna à ce travail
considérable absorbèrent presque complètement son activité scientifique.
Ce journal lui fera certainement grand bonneur dans l'avenir : de très
nombreux et de très importants travaux de botanique ont vu ainsi le jour
grâce au dévouement de Morot , qui consacra à cette œuvre son talent , sa
méthode et, j'ajouterai, sa bourse.
Ce n'est évidemment pas avec une entreprise de cette nature que l'on
pouvait espérer s'enrichir, et Morot n'y avait jamais songé. L'entreprise
financière était même lourde; les encouragements que méritait une pareille
tentative qui faisait grand honneur à la botanique de notre pays ont fini
par lui faire défaut. En 1909, découragé, il renonça à son entreprise, mais
son œuvre restera, et certainement c'est grâce à elle que son nom est assuré
de survivre.
Il a apporté dans tous ses travaux scientifiques, aussi bien que dans la
composition de son Journal de Botanique, la conscience, la méthode la plus
scrupuleuse et l'honnêteté qui a caractérisé toute sa vie.
11 a conservé jusqu'aux derniers jours son verbe très particidier, sa
figure jeune, ouverte, un peu naïve, sur laquelle on lisait la droiture et
la sincérité. Depuis quelques années déjà, on f-emarquait que son pas
s'était appesanti, sa démarche était plus lente; il respirait ditTuilement. La
mort de son mailre. Van Tieghem, l'avait beaucoup peiné, car il avait
pour lui autant dalfection que de respect. La tourmente de la guerre a
achevé évidemment d'ébranler sa santé. Patriote ardent, il avait longtemps
fait partie de l'armée et était parvenu au grade de Capitaine. Mais il avait
— 83 —
dû donner sa démission par suite de sa santé défaillante. Depuis le
commencement des liosldilés, il consacra toutes nés forces disponibles au
service des ambulances. Jeudi dernier, il était parti l'après-midi en voiture
avec l'intention d'aller à son jardin de Gif, qu'il afTeclionnait particulière-
ment et au }uel il donnait tous ses soins. Une demi-heure après, la voiture
le ramenait mort à la maison.
C'est un bon et loyal Français qui disparaît. Le Muséum perd un servi-
teur consciencieux, modeste, qui a contribué par la publication de
2 2 volumes du Joiirnnl de Bolaniqur à la bonne renommée du Laboratoire
auquel il était attaché.
Pour ma part, je perds un ami et j'évoque avec émotion nijtre dernière
entrevue. 11 avait appris l'afFreux mais glorieux malheur qui avait fondu
sur moi, et il était accouru pour me prodiguer des paroles affectueuses qui
me touchèrent vivement sans pouvoir adoucir mes souffrances. Ces derniers
encouragements d'une vieille amitié de trente-cinq ans, mon cher Morot,
je ne les oublierai pas.
DISCOURS T>E M. EDMOND PERRIRR,
DIRECTEUR DU MUSÉCM.
Messieurs,
Il est de mon devoir d'associer le Muséum tout entier aux paroles que
vient de prononcer M. le Professeur Costantin en son nom, comme chef
actuel du Service auquel appartenait M. Morot, et je puis dire au nom de
celui dont M. Morot fut pendant de longues années le collaborateur assidu,
du Botaniste éminent que nous avons perdu cette année même, le Professeur
Van Tieghem, illustre partout où on s'intéresse aux plantes.
Sous leur litre modeste, qui nous est revenu de l'étranger et qui voile
par trop d'incontestables mérites, les Assistants du Muséum national d'His-
toire naturelle sont l'armature solide d'une maison oii viennent se con-
centrer toutes les productions du Globe, pour y recevoir un nom et pour
être soumises à une sorte de conseil de revision qui détermine si elles
sont propres à quelque service ou si elles sont inutiles ou même dange-
reuses. Cela suppose, chez ceux qui sont chargés de cette mission, des
connaissances étendues et de la plus grande précision dans un domaine
déterminé de la science, connaissances très rares et dont ils ont presque
le monopole. Aussi la perte d'un Assistant est-elle pour le Muséum un
grand deuil.
Louis Morot est un de ceux qui ont tenu leur place avec une conscience
qui lui a valu les sympathies de tous. A la Botanique qu'il aimait par-des-
— 8à —
sus tout, il consacrait tous ses instants; il avait môme fondé cl il rédigeait
presque seul uu recueil des plus intéressants. Tout entier au travail, on le
voyait peu ; mais on savait avec quelle conscience il accomplissait son devoir
et raffectueuse estime allait naturellement vers lui.
L'homme valait le savant. Déjà malade, il passait ses nuits à soigner
les blessés dans une ambulance. Le personnel du Aluséum compte envi-
ron 90 mobilisés. Afin d'atténuer les charges des mères et surtout afin que
les enfants dont les pères sont sous les drapeaux eussent l'occasion de se
voir, de s'aimer et de nouer de ces affections qui pénètrent les plus jeunes
esprits et qui durent toute la vie, surtout quand elles se lient à des souve-
nirs d'un ordre heureusement exceptionnel, une cantine a été fondée au
début de la guerre justement dans le laboratoire endeuillé où travailla
Morot et où il continuait à venir. On le voyait y entrer timidement, des
paquets volumineux à la main. C'étaient des provisions cueillies dans son
jardin, provenant de ses propres cultures et qu'il déposait sans attendre
d'être remercié.
Après la victoire dont nous entendons déjà battre les ailes, les pères de
tout ce petit monde seraient venus témoigner leur reconnaissance à ce bien-
faiteur si discret, à ce vrai Français qui, ayant passé l'âge de porter les
armes, servait encore son pays par sa bouté , vertu qui aurait sombré sous
la rrKultum allemande, si elle avait triomphé. Qu'il me soit permis de me
faire ici leur interprète reconnaissant, et je prie madame Morot, qui a eu
sa part dans ces générosités délicates , ainsi que la famille de notre cher
mort, de vouloir bien accueillir l'expression de notre sympathie.
OUVERTURE DU COURS DE M. LAMfiERE
(I6 MARS 1915).
ALLOCUTION DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
Messieurs,
Nous avons aujourd'hui le très grand bonheur et je dirai le très giaud
honneur d'associer le Muséum à l'alliance de la France et de la Belgique,
et d'aflîrmer ainsi que cette alliance n'existe pas seulement entre deux
gouvernements ou même entre deux années, mais qu'elle unit dans une
(puvre commune tous les organismes similaires, toutes les âmes des deux
pays.
— 85 —
Monsieur Lamecre est l'un des Professeurs les plus ccovités de l'Univer-
silé (le Bruxelles; il va continuer, pour notre plus grand profit, le cours
momentanément inleiiompu qu'il donnait dans la belle capitale de la
Boloicpie avant quelle eût été. violée par un peuple dont la frKulturn est
surtout une rrKulturn d'appétits, qui a perdu toute conscience de ce qui
est, pour les autres hommes, le bien et le mal, le vrai et le faux, et n'a
même pas su conserver le respect du beau qu'il tente de détruire partout
pour y substituer le ffKolossalfl.
La Belgique était depuis longtemps une proie convoitée par la plus
grande Allemagne. Grâce à une certaine similitude de langage, les Alle-
mands avaient tenté de prendre position dans la Belgique tlamande et
visaient à s'emparer de l'Université de Gand. Des conférenciers français
furent invités à aller développer les idées françaises dans une des salles du
palais de l'Exposition récente, afin que les Flamands pussent faire leur
choix en connaissance de cause; c'était une sorte d'exposition par la parole
de l'œuvre intellectuelle de la France. Ils furent accueillis avec une sym-
pathie qui no fit que s'accroître à mesure que les orateurs se succédaient.
L'œuvre qu'ils avaient commencée a été achevée par le contraste de leurs
doctrines avec celles du militarisme allemand quipaiurent si monstrueuses,
quand elles furent froidement énoncées dans des ouvrages didactiques, que
personne ne crut qu'il se trouverait au , xx" siècle , des hommes pour les
mettre en pratique.
La démonstration est faite; elle a eu pour résultat d'unir la France
meurtrie et la Belgique ruinée; mais toutes deux, la grande sœur donnant
la main à la petite tout auréolée de gloire, renaîtront demain, plus ra-
dieuses que jamais.
L'Allemagne a organisé sa frKulturi en prenant pour base la brutale
affirmation du prince do Bismarck : La force priuKj le droit. Des savants,
tels que le chimiste sociologue Ostwald , se sont même employés à démon-
trer que la force était l'origine du droit. Il n'y a pas de sophisme plus
audacieusement inexact. Le Droit s'est, au contraire, dressé pour dire h la
Force : rrTu n'iras pas plus loinîn II a été créé non par les armes, mais
par l'idée, de plus en plus nettement précisée, que les hommes se sont
faite de leur dignité et des égards qu'elle leur imposait les uns pour les
autres. Le droit, c'est la civilisation; la force, c'est la barbarie. Le droit,
c'est la forme la plus élevée de la raison; la force, c'est la révolte de la
brute préhistorique, que nous croyions vaincue, contre la raison.
Aussi bien la science allemande est-elle marquée à ce sceau particulier
du culte de la matière. Les idées directrices, remarquait naguère un témoin
impartial, lui viennent du dehors, mais aussitôt elle les matérialise, en
quelque sorte, et greffe sur chacune d'elles ces recherches laborieuses,
terre h terre, cherchant à étendre des lois, sans remonter aux causes, pro-
voquant sans fin à de nouvelles recherches , en raison de leurs résultats
- 86 -
contradictoires. De là ces publications copieuses, cette science de fouisseurs
de tranchées, illusionnant par sa |)rofusion sur sa profondeur; de là son
impuissance à civiliser ceux qui la cultivent. L'Alleniagne en est demeurée
aux mœurs de ces Fourmis amazones, dont vous parlera sans doute M.La-
meere, qui passent leur temps à préparer des expéditions contre les four-
milières voisines , afin d'y prélever du butin et d'y capturer des esclaves
qu'elles emportent chez elles et par qui elles se font même nourrir.
Cet idéal n'est pas le nôtre. Le monde entier s'est levé contre lui; la
Belgique la première, à l'avant-garde, dès le pren)ier appel de son Roi, que
nous saluons ici comme l'un des héros dont l'humanité peut être le plus
fière, et dont nous évoquons la noble figure pour qu'elle plane au-dessus de
cet auditoire et que le Professeur exilé puisse, dans cette maison qui lui
est déjà familière, se sentir encore un peu plus chez lui.
LES SOCIETES ANIMALES,
LEÇON D'OUVERTURE D'UN COURS FAIT AU MUSEUM,
PAR AuG. LaMEERE,
PROFESSEUn À L'UNIVERSITÉ DE BRCXELLES,
MEMBRE DE L'ACADEMIE ROYALE DE BELGIQITE.
Mesdames, Messieurs,
Je suis vivement ému de l'hommage rendu à mon malheureux pays par
M. le Directeur du Muséum d'Histoiie naturelle, hommage auquel vous
avez l)ien voulu vous associer. La Belgique a fait son devoir; elle doit s'es-
timer heureuse d'avoir pu le faire en servant la France, la France qui a
donné au monde la Déclaration des Droits de l'flomme, la France à qui
nous, Belges, sommes redevables de la consolidation de notre indépendance
par la prise d'Anvers en 1882 , à qui nous devrons cette année notre libé-
ration.
Habitué depuis mon enfance à considérer la France comme une seconde
patrie, je me sens à peine exilé paimi vous, et je ressens d'autant moins
les rigueurs de l'exil que j'ai été l'objet de délicates et touchantes attentions
de la part des savants français; parmi toutes les marques de bienveillance
qui m'ont été accordées, aucune n'a été pour moi plus réconfortante que
celle de pouvoir prendre la parole dans cet auditoire, au Muséum auquel
se rattachent tant de glorieuses traditions. Ce m'est un devoir bien agréable
— 87 —
d'exprimer encore à Messieurs les Professeurs ma profonde gratitude poul-
ie jorand honneur qu'ils ont bien voulu me faire.
En ma qualité d'Entomologiste, j'ai e'té amené de|uiis de longues années
à m'occupei' des sociétés animales dont l'étiule fera robjol de ces leçons; en
réalité , nous nous occuperons d'une manière générale des associations
biologiques, car, prenant les termes de sociétés animales dans leur sens le
plus large, nous aurons à y comprendre des phénomènes communs à la
Botanique et à la Zoologie; nous constatons aussi qu'il existe des associa-
tions formées de représentants des deux règnes; enfin nous rencontrons
chez les Animaux les types peu nombreux d'associations que nous montrent
les Végétaux. Je traiterai donc de l'ensemble des phénomènes sociaux chez
les êtres organisés, en d'autres termes des rapports directs qui peuvent
exister entre deux ou plusieurs d'entre eux.
Tout est association dans cet espace illimité d'énergie différenciée cpii
constitue l'Univers ; les astres sont groupés en systèmes obéissant à la gra-
vitation universelle ; les corps qui les forment sont composés de molécules
résultant de la réunion d'atomes formés eux-mêmes d'une collection d'élec-
trons; sur notre planète, les minéraux sont le plus souvent associés, soit
qu'ils constituent des agrégats de cristaux, des mâcles ou des roches, et
c'est par conséquent un trait de plus que la matière organisée a de com-
mun avec la matière dite brute de nous offrir des phénomènes d'association.
Nons verrons d'ailleurs que la seule forme sons laquelle nous connaissons
la matière organisée, la celkile, est déjà elle-même une société.
Comment devons-nous situer dans l'ensemble des connaissances biolo-
giques le sujet que nous avons à envisager?
La science qui s'occupe des êtres susceptibles de vivre a reçu de Lamarck,
en i8oâ, le nom de Biologie, et c'est à l'encyclopédie des notions relatives
aux organismes que ce terme doit être réservé. Le principe de la division
primaire de ce vaste ensemble nous a déjà été indiqué par Aristote. Le
philosophe grec nous a laissé, en effet, deux ouvrages principaux sur les
Animaux, son «Histoire des Animauxn et son ff Histoire des parties des
Animaux n. Le premier, un traité de Zoologie, est réparti en chapitres qui
s'occupent chacun d'une catégorie d'Animaux; le second, qui est une
Analomie comparée, envisage dans chacune de ses divisions l'ensemble du
règne animal au point de vue d'un système d'organes. Etendant ces deux
manières d'étudier, les êtres vivants à toute la Biologie, nous diviserons
celle-ci en sciences systématiques, plus concrètes ou plus analytiques d'une
part, en sciences générales plus abstraites ou plus synthétiques de l'autre,
les deux points de vue se complétant d'ailleurs mutuellement. Dans le pre-
mier groupe, viendiont se ranger la Botanique et la Zoologie, celles-ci
étant partagées en autant de disciplines qu'elles comportent de catégories
d'organismes, l'Anthropologie étant, par exemple, une des subdivisions de
la Zoologie.
— 88 —
Dans le second groupe, qui répond à la connaissance des phénomènes
c{ue nous offrent les êtres vivants, la division s'établit d'après la nature de
ces phénomènes, et nous aurons :
1° La Morphologie, ou science des structures, comprenant la Cyto-
logie, l'Histologie, l'Anatomie, l'Embryologie, toutes ces notions étant
naturellement comparées, car la science consiste , non pas en une accu-
mulation, mais en une comparaison judicieuse des faits;
2° La Physiologie, ou science des fonctions, divisée elle-même, d'après
la nature de ces fonctions, en science de la nutrition , avec ses conséquences,
la croissance et la reproduction, et science de firi-itabilité , avec ses consé-
quences, la molililé et la sensibilité, celle-ci aboutissant à la Psychologie;
3° L'Élhologie ou science des rapports des organismes avec les milieux,
la science des moeurs et des adaptations. Ce terme cVEtliologie est dû à Isidore
Geoffroy Saint-Hilaire, fds du célèbre auteur de la théorie des analogues.
On lui substitue quelquefois l'expression d'Oecologie ou de Biologie, mais
à tort, le nom d'Oecologie n'ayant pas la priorité et le mot de Biologie
devant être réservé à Tensemble des connaissances relatives aux êtres
vivants. Des savants confondent souvent l'Ethologie avec la Physiologie et
la désignent sous le nom de Physiologie externe pour la distinguer de la
Physiologie interne ou Physiologie proprement dite. Mais j'estime qu'il y
a lieu d'en constituer une discipline complètement distincte, d'une part
parce que son objectif est nettement défini et comprend un ensemble de
connaissances à la fois dynamiques et statiques , une comparaison de struc-
tures et (le comporlemcnts, d'autre part parce quil est nécessaire de mettre
en évidence sa grande importance.
Sous l'influence de Linné et de Cuvier, rp^thologie a été longtemps
méconnue; les œuvres de Buffon et de Lamarck en sont tout imprégnées
cependant, mais c'est Ch. Darwin qui en a fait sentir toute la valeur. Un
être vivant peut l)ien être décrit, abstraction faite de son milieu habituel,
mais il ne peut être compris qu'à la lumière d'une comparaison entre sa
structure et ses conditions d'existence. Pendant longtemps les zoologistes
semblent avoir oublié que le milieu naturel des animaux n'est pas l'alcool,
et dans leurs spéculations phylogénéticpies ils n'ont que trop souvent i)ris
des formes ancestrales pour des descendants et vice-versa ou construit des
types de passage non viables faute de songer à l'Ethologie.
Étant la science des adaptations, l'Ethologie doit être divisée d'après la
nature de celles-ci, et la division primordiale (jui s'impose est dans la sépa-
ration de la Mésologie, connaissance des rapports des organismes avec les
milieux inanimés (la Biologie géographique en est une partie), et de
l'étude des rapports des organismes avec d'autres organismes, la Socio-
logie.
— 89 —
Les sociologues ont en général restreint la Sociologie à là Sociologie
humaine; pratiquement ils ont eu raison, la Sociologie humaine, vu la
nature de l'Homme, noas oflVant une foule de [)hénomènes, notamment
d'ordre psychologique, que nous ne rencontrons pas dans la Sociologie
biologique générale :. c'est ce qui l'a fait considérer comme une science
distincte de la Biologie; mais théoriquement la Sociologie humaine n'est
que la continuation de la Sociologie animale, comme l'Anthropologie n'est
qu'un département de la Zoologie et comme la Psychologie a également ses
racines dans Tanimalité.
Nous laisserons la Sociologie humaine en dehors de nos préoccupations,
car il n'appartient pas à un zoologiste d'en parler, mais nous prétendons,
en étudiant les sociétés animales , faire de la Sociologie.
Ces préliminaires établis, le premier objet qui doit s'imposera nos
])réoccupations est de faire le plan du domaine que nous avons à parcou-
rii' et de rechercher une classification des associations biologiques ; cette
classification sera natiu-eilement d'ordie purement pédagogique, et par
conséquent tout à fait différente des classifications étal)lies dans les
sciences systématiques , la Botanique et la Zoologie : ici la classification a
une valeur par elle-même, elle est un but à atteindre, puisqu'elle est le
symbole de la généalogie des organismes ; cUms notre champ d'études , au
contraire, une classification ne peut être qu'un moyen de grouper les
faits d'une manière à la fois commode et logique.
Nous pouvons classer les associations l)iologiques en nous plaçant à
trois points de vue principaux : d'après la composition des associations,
d'après les rapports existant entre les associés et d'après l'origine de
l'association même.
Au point de vue de leur composition , les associations .peuvent être hété-
rogènes ou homogènes ; dans le premier cas , elles sont formées d'orga-
nismes d'espèces difïérentes (exemple : un lichen); dans la seconde alter-
native, tous les éléments de la société sont de même espèce (exemple : une
ruche).
Si nous envisageons les rapports qui existent entre les associés, nous
pouvons classer les associations en concrètes et discrètes : elles sont con-
crètes quand les individus sont rattachés anatomiqnenient entre eux (exem-
ple : une colonie de Polypes); elles sont discrètes si chaque contractant
est isolé des autres (exemple : une société de Castors).
D'après leur origine, les associations sont ou bien agrégées ou bien
familiales : agrégées lorsqu'elles résultent de la concentration d'individus
sans liens de parenté directe (pii forment la société en allant les uns vers
les autres (exemple : une bande d'Oiseaux); famihales si les individus
restent avec leurs parents ou avec leurs frères et constituent une société en
ne se séparant pas les uns des autres (exemple : une compagnie de Per-
dreaux).
90 —
En combinant ces trois points de vue, nous arrivons à classer les asso-
ciations biologiques de la manière suivante :
, , , , . ( Parasitisme.
I. Associations heteuogknes 1 m . r
( iVlutuaiisrae.
II. Associations cYTOLOGiqnEs.
,., , 1 Plasmodes.
III. Associations matrimoniales i r. . i ,• i;,-
recondation, sexualité.
( cellulaires,
concrètes. . . , -,
( coloniales.
IV. Associations familiales.
discrètes .
avec neutres.
sans neutres.
Termites.
l Guêpes.
} Abeilles.
f Fourmis.
,r 4 , , , ( simples.
V. Associations aguegees discuetes < '^ , , i i \
composées (peuplades).
Dans la première catégorie viennent se ranger les associations hétéro-
gènes, formées d'individus appartenant à des espèces différentes et con-
stituant ce que l'on a coutume d'appeler la symbiose ; si l'association est
à l'avantage de l'un des contractants seulement, il y a parasitisme; si les
deux parties s'entr'aident, c'est du mutualisme.
Toutes les autres associations sont homogènes, el si l'on voulait donner
plus d'extension au terme de mutualisme , l'on pourrait dire qu'elles con-
stituent du mutualisme entre individus de la même espèce. Remarquons
cependant que la classification que nous allons suivre n'est pas absolue,
car dans le cas d'hybiidation nous avons affaire à une association hétéro-
gène, comme aussi dans le cas de fourmilières qui renferment une po-
pulation d'esclaves.
Nous étudierons d'abord la cellule, qui elle-même, comme nous l'avons
dit déjà, est une association, et nous constituerons une catégorie d'rti'so-
ciations cijtologiques , car, au point de vue qui nous occupe, toutes les
cellules ne sont pas identiques : il n'y a pas de cellules sans éléments
nucléaires, mais il y a des cellules dans lesquelles les éléments nucléaii-es
ne sont pas concentrés en noyau, étant répartis à l'état de nébuleuse dans
toute la masse cytoplasmique.
Après l'étude préalable nécessaire de la cellule, nous passerons à une
troisième catégorie, celle des associations matrimoniales. Ce sont des asso-
ciations agrégées dont nous connaissons deux types. Dans l'un, il y a agré-
gation de deux ou plusieurs cellules qui fusionnent temporairement leur
— 91 —
cytoplasme, les noyaux restant indépendants, pour la digestion en com-
mun d'une grosse proie : ce sont les plasmodes que l'on trouve chez divers
Protozoaires et surtout chez les Myxomycètes. La fécondation constitue
l'autre type: ici deux cellules seulement, et jamais plus, nous verrons
pourquoi, réunissent leurs cytoplasmes et aussi leurs noyaux, qui se di-
visent ensemble, et cela jusqu'à ce qu'il y ait divorce, comme dans les
plasmodes, la fécondation proprement dite étant suivie d'un second acte,
la réduction chromati(|ue , qui équivaut à une séparation des conjoints. Ce
phénomène singulier, qui semble être appaiu plusieurs fois dans l'évolu-
tion, nous ne l'étudierons pas dans tous ses détails, mais nous aurons à
l'envisager dans son essence, dans son origine et dans son utdilé; nous le
poursuivrons aussi dans ses conséquences, l'apparition de sexes chez les
Animaux, la sexualité constituant une association matrimoniale discrète,
par opposition aux plasmodes et à la fécondation qui ont un résultat con-
cret. 11 y aura lieu pour nous d'envisager l'origine des sexes, leurs carac-
tères ditférentiels , qui se neutralisent en une naturelle harmonie, les
rapports qu'ils montrent entre eux, et les associations temporaires ou
permanentes, monogames ou polygames, auxquelles ils donnent lieu ; nous
aborderons encore le problème très controversé des caractères sexuels
secondaires, et nous tenterons d'expliquer comment il se fait qu'à de rares
exceptions près le mâle est le beau sexe dans la nature.
Nous serons ainsi amenés à étudier les associations familiales , dans les-
quelles des individus d'une même espèce restent avec leurs parents ou
vivent ensemble fraternellement; ici nous pouvons établir une division
entre associations familiales concrètes et associations familiales discrètes,
des connexions anatomiques réunissant les associés dans le premier cas,
tandis que dans l'autre chaque contractant possède une individualité ana-
tomique propre.
Concrètes sont les associations cellulaires et les associations coloniales.
Les associations cellulaires, représentées par tous les organismes supé-
rieurs, résultent de la division d'une cellule unique, spore ou œuf fécondé,
qui donne naissance par bipartitions successives à d'innombrables cellules
restant ensemble pour former une société ; bien des problèmes se posent
relativement à ce type social, notamment quanta son origine, certaine-
ment multiple; nous aurons à rechercher dans quelles conditions histo-
riques les organismes nuilticellulaiies ont pris naissance et quels sont
les types unicellulaires primitifs , qui par leur comportement et par leur
physiologie étaient susceptibles de produire soit des Végétaux, soit des
Animaux.
Les associations coloniales procèdent du bourgeonnement, phénomène
général chez les organismes multicellulaires inférieurs ; ce sont des asso-
ciations familiales concrètes au second degré , constituées par la répétition
d'une même individualité morphologique initiale. Telles sont les plantes
— 92 —
supérieures , colonies de bourgeons , les Éponges et les Polypes chez les
Animaux, exemples dans lesquels l'ensemble de l'association forme une
unité physiologique; au contraire, les Bryozoaires et les Tuniciers, où des
connexions anatomiques seules rattachent les individus, forment (Jes asso-
ciations dans lesquelles ceux-ci ont chacun leur physiologie propre. Ici
également de nombreux problèmes se posent, dominés par le fait de l'exis-
tence d'une étroite ressemblance entre les colonies et les organismes multi-
cellulaires.
Parmi les associations familiales discrètes, nous aurons à considérer
celles qui présentent des neutres et celles qui n'en ont point. Les premières
sont durables et ne se rencontrent que chez certains Insectes , les autres
sont éphémères et existent chez divers types d'Animaux.
Les sociétés d'Insectes sont de beaucoup les plus intéressantes des so-
ciétés animales; nous commencerons par elles car, par la présence de
neutres, c'est-à-dire d'individus stériles à organes génitaux atrophiés, elles
ressemblent dans leur strticture générale aux organismes multicellulaires
et aux colonies animales. Dans les unes, chez les Termites, il y a égalité
des sexes, les neuires étant ou mâles ou femelles et l'association étant
fondée par un couple dit royal , le roi vivant aux côtés de la reine ; chez les
Hyménoptères au contraire. Guêpes, Abeilles et Fourmis, l'association est
purement féministe, les mâles ne prenant pas part à l'activité sociale; les
neutres sont toujours des femelles stériles et il n'y a pas cohabitation
d'époux. Il s'agit d'Insectes nidifiant dans tous les cas, et, bien que les
Hyménoptères ne dérivent pas des Termites, bien que les associations de
Guêpes, d'Abeilles et de Fourmis se soient constituées indépendamment les
unes des autres, puisque nous connaissons de nombreuses Guêpes et Abeilles
solitaires, toutes ces sociétés ont de nombreux traits communs remarqua-
bles que nous devrons mettre en évidence. Nous verrons que leur origine
doit être cherchée dans un même phénomène, l'apparition de neutres due
à une alimentation défectueuse , et que leur évolution progressive s'est faite
en quelque sorte parallèlement.
L'étude de ces sociétés d'Insectes est l'une des plus attachantes et des
plus instructives qui soient ; même en la dégageant des légendes et de
l'anthropomorphisme qui l'ont altérée, elle n'en constitue pas moins une
mine inépuisable d'étonnement. Ce sont surtout les Termites et les Four-
mis qui méritent de fixer notre attention , par leurs procédés de nidification,
leurs moyens de se procurer leurs aliments, leurs cultures de Champignons
et de Phanérogames, leur élevage d'animaux domestiques aussi nombreux
qu'extraordinaires. Quoi de plus ir.-altendu que ces Coléoptères, à larves
assassines , nourris et choyés par les Termites et les Fourmis auxquels ils
fournissent une substance enivrante, qui remplace pour leuis hôtes le
tabac et l'alcool des sociétés humaines !
Comparées à ces sociétés d'Insectes où dominent les neutres, où l&per-
— 93 —
fectionnement social se traduit par l'apparition d'un langage et d'une ve'ri-
lable intelligence, les associations fomiliales discrètes sans neutres n'ont
jamais donné lieu à des pliënomènes bien compliqués ; elles sont toujours
temporaires , un moment venant où les enfimts se séparent de leurs parents
ou de leurs frères pour trouver dans l'émigralion leur subsistance ; c'est
dans ce groupe que viennent se ranger l'étude des rapports des embryons
avec l'organisme maternel ou paternel dans le viviparisme, la constitution
de petites familles cbez certains Insectes, chez les Oiseaux et les Mammi-
fères en général, comme aussi les sociétés fraternelles des chenilles du
Bombyx processionnaire, de quelques autres Insectes et de diverses
Araignées.
Passons à une dernière catégorie, les associations agrég-ées discrètes. 11 en
est d'abord de simples, qui résultent le plus souvent d'un rassemblement
d'individus de même espèce dans un endroit déterminé particulièrement
favorable à l'accomplissement des fondions de reprotluclion ou de nutri-
tion. Des Poissons, des Oiseaux et des Mammifères donnent suitoullieu à
des associations de ce genre qui sont toujours temporaires, les plus célè-
bres étant celles des Castors et des Mancbots.
Enfin, dans les associations du type de la société humaine, les peu-
plades, nous avons affaire à des groupements à la fois agrégés el familiaux
permanents, des agrégations de familles; c'est ce que nous voyons chez des
Mammifères seulement, chez des Ongulés, Ruminants et Chevaux, el aussi
chez les Singes, l'abondance d'aliments dans les pâturages et sur les arbres
des forêts tropicales permettant le rassemblement dans un endroit favo-
rable de familles qui arrivent à constituer une unité sociale.
Nous nous trouvons en présence d'un vaste programme, d'un pro-
gramme beaucoup trop vaste pour que nous songions à en étudier toutes
les parties en détail ; j'estime d'ailleurs que l'enseignement en chaire doit
se borner à donner les grandes lignes de .la science, à poser les problèmes
principaux et à indiquer les directions dans lesquelles doivent s'effec-
tuer les recherches, le véritable enseignement se faisant dans le labora-
toire et dans la nature ; nous concentrerons donc toute notre attention sur
les sociétés d'Insectes et sur la comparaison que nous pouvons en faire
avec les sociétés de Mammifères du type de la société humaine. Nous cher-
cherons surtout à extraire de l'étude objective du sujet les grands traits
qui caractérisent l'ensemble des phénomènes biologiques sociaux, et je
vais immédiatement appeler votre attention sur trois particularités très
générales que nous oITrent ces associations biologiques, particularités de
première importance que je vous prie d'avoir sans cesse à l'esprit dans la
suite de ces leçons, afin que vous en constatiez l'application.
Les sociétés animales sont caractérisées par : i" la limitation de la repro-
duction sexuelle; a" la division du travail et la différenciation; 3° la solida-
rité croissante.
MUSÉCM. XXI. 8
— 9/1 —
Si nous envisageons les organismes multicellulaires, nous constatons
qu'ils sont constitués de deux sortes de cellules, les unes reproductrices
et virtuellement immortelles, comme les Protozoaires, les autres qui
ne se reproduisent pas et qui meurent de mort naturelle; celles-ci sont
sacrifiées aux autres, dont elles sont les humbles serviteurs dans l'in-
térêt supérieur de l'espèce. Il y a donc limitation de la reproduction
sexuelle.
Le même phénomène se présente dans les associations coloniales : les
plantes ont des bourgeons fertiles à fleurs, et des bourgeons stériles à
feuilles, comme dans les colonies de Polypes Hydroïdes il y a des polypes
nourriciers et stériles et des polypes reproducteurs, ceux-ci ayant l'aspect de
méduses.
Dans les sociétés de Termites, de Guêpes, d'Abeilles et de Fourmis,
nous avons des neutres, individus stériles qui forment l'immense majorité
de la population, et un, deux ou quelques individus fertiles; la limitation
de la l'eproduction est donc aussi la règle.
Toutes les associations familiales durables se ressemblent donc étroite-
ment par la réduction du nombre des individus reproducteurs; là où cette
réduction n'existe pas , nous n'avons que des sociétés éphémères.
Si nous n'avions en vue que ces exemples, nous arriverions à cette
conclusion que, pour qu'une société puisse se développer, devenir perma-
nente et acquérir un certain degré d'évolution, il est nécessaire qu'elle
renferme des crneutresn.
Ces vues sont confirmées par les sociétés agrégées simples, dans les-
quelles tous les individus se reproduisent, et ici encore l'association est
éphémèie et peu perfectionnée.
Il en est autrement dans les peuplades de Mammifères : celles-ci sont per-
manentes et elles sont susceptibles d'atteindre le plus haut degré possible
de supériorité, puisque la société humaine en est issue; elles n'offrent
cependant pas de neutres et, à première vue, elles constituent une excep-'
tion singulière au caractère général de la limitation de la reproduction
sexuelle.
Mais quels sont les Animaux qui donnent lieu à ces associations ? Des
Ruminants, les Chevaux et des Singes, c'est-à-dire des Mammifères à
longue gestation et ne produisant qu'un ou deux petits à la fois : il n'y a
pas de sociétés de Lapins. Ce sont seulement des types à reproduction
réduite qui ont été capables de former des sociétés permanentes; l'abaisse-
ment du niveau de la population est encore amené d'ailleurs chez ces
Mammifères par le fait qu'ils sont polygames et qu'il y a en conséquence,
par des combats, élimination d'un certain nombre de mâles. L'apparente
exception que nous voyons dans ces groupements de Mammifères confirme
donc la règle de la limitation de la population dans les sociétés animales
perfectionnées.
— 95 —
Au cours de cette constatation , nous avoils déjà implicitement touché au
deuxième caractère général que présentent les associations biologiques, la
division du travail et la difTérenciation des individus , si bien mis en évi-
dence par H. Milne-Edwards.
Tout le monde sait que dans les sociétés humaines perfectionnées
chaque individu est spécialisé en vue d'une lâche particulière , tandis que chez
les sauvages primitifs chaque membre de la communauté est à la fois son
propre tailleur, pêcheur, armurier, etc. Chez les blancs, l'on peut même
assez souvent reconnaître le métier à la physionomie de l'ouvrier; la supé-
riorité d'une société humaine est fonction d'une division du travail entraî-
nant une différenciation des individus de plus en plus marquée.
Dans les sociétés agrégées et dans les sociétés familiales sans neutres,
l'on voit quelquefois des membres de la communauté chargés momentané-
ment de certaines fonctions sociales , tels que l'individu qui fait le guet
pendant que les autres chassent ou se réjouissent, comme chez les Corneil-
les et les Marmottes , ou les individus qui font l'office de bonnes d'enfants
chez les Manchots.
La division du travail et la différenciation des individus sont très mar-
quées dans les sociétés d'Insectes, d'abord par la distinction à faire entre
les individus reproducteurs et les individus neutres, ceux-ci à leur tour
pouvant montrer une différenciation au second degré : chez les Fourmis ,
il existe fréquemment des ouvrières de tailles dillerentes attachées à des
fonctions déterminées, et souvent aussi il y a des soldats, très distincts des
ouvrières et défenseurs de la communauté. Quant aux Termites , ils sont
très remarquables par leurs soldats extraordinaires et parfois de plusieurs
types dans une même termitière.
Ce que nous voyons dans les sociétés d'Insectes se répète pour les
colonies animales : outre les méduses reproductrices des Hydroïdes , nous
trouvons les individus stériles parfois différenciés au second degré en
polypes nourriciers et en polypes défensifs, ceux-ci étant comparables à des
soldats.
Dans les organismes multicellulaires, la division du travail et la diffé-
renciation qui en résulte sont éminemment caractéristiques, plus déve-
loppées que partout ailleurs : il y a d'abord les cellules reproductrices et les
cellules mortelles, celles-ci à leur tour étant différenciées en muscidaires,
nerveuses , etc. , et adaptées à des fonctions très diff'érentes. Chez les Plantes ,
comme chez les Animaux, l'on peut établir une distinction entre les cel-
lules épidermiques ou ectodermiques , assimilables à des soldats, et les
cellules internes, plutôt nourricières.
Le phénomène peut même être poursuivi jusque dans les associations
matrimoniales : il y a division du travail et différenciation entre les sexes
chez les Animaux, et chez les Animaux véritables, comme chez les Plantes,
la fécondation se fait entre deux cellules spécialisées , un œuf et un sperma-
8.
— 96 —
lozoïde. L'œuf est immobile et lourd, apportant au mariage toute la dot de
l'embryon futur; le spermatozoïde fait seul le voyage, et il est équipé
eu conséquence; c'est un chevalier sans sou ni maille, mais amenant le
stimulant nécessaire à l'activité du ménage.
Ces faits sont intéressants; il serait cependant encore plus intéressant de
connaître leur déterminisme; sur cet objet iious sommes d'une profonde
ignorance, bien qu'il ne faille nullement désespérer d'arriver un jour à
découvrir la solution des problèmes à envisager. Nous ne connaissons pas
la cause de la mort naturelle des cellules qui ne sont pas reproductrices;
nous ne savons pas comment d'nuœuf fécondé sortira une cellule nerveuse^
sans que dans la lignée cellulaire ancestrale' de celle-ci il y ait une autre
cellule nerveuse; nous savons plus ou moins que c'est sous l'influence
d'une nourriture insuffisante qu'un œuf d'Abeille fécondé produii-a une
ouvrière et non pas une reine, mais nous ignorons complètement comment
il se fait qu'un œuf fécondé de Fourmi donnera un soldat, alors que celui-
ci n'a jamais eu de soldat parmi ses ancêtres et que ses père et mère n'ont
jamais eu non plus les caractères d'un soldat.
Ces problèmes olîrent une certaine analogie avec celui de l'origine des
espèces dans la nature. Nous savons que les espèces descendent les unes
des autres, mais nous ignorons le mécanisme réel de cette descendance,
nous ignorons comment une espèce procède d'une autre sans que celle-ci
ait jamais présenté les caractères de l'espèce nouvelle. La solution de l'un
de ces problèmes entraînera peut-être au moins en partie la solution des
autres.
Le troisième caractère général des associations biologiques sur lequel je
désire appeler votre attention découle de la division du travail et de la
différenciation qui en résulte : c'est le phénomène de solidarité croissante
entre les individus de la société. Plus une association est perfectionnée,
plus les différents éléments qui la composent dépendent étroitement les
uns des autres et s'entr'aident d'une façon plus efficace. Une Hydre d'eau
douce peut être découpée en quarante morceaux qui reconstituent chacun
un nouvel indiWdu; mais, sans que nous sachions non plus comment, il
n'en est plus du tout de même chez un animal supérieur, où rien ou
presque rien de ce qui est amputé ne se régénère, oii la destruction de
certaines cellules peut entraîner immédiatement la destruction de la société
tout entière , comme la capture de la reine d'un essaim d'Abeilles par un
Oiseau détermine la perte de toute une ruche future.
Cette alliance de plus en plus étroite de tous les éléments de l'association
et leur coordination progressive font que dans l'évolution la société s'unifie
de plus en plus et finit par former un ensemble dans lequel les individus
passent en quelque sorte au rang d'organes de ce que l'on peut appeler
un superorganisme. Il en est ainsi aussi bien pour un organisme multicel-
lulaire si on le compare à un Infusoire,.pour une colonie de Siphono-
— 97 —
phores sî on la compare à un Polype , pour une fourmilière si on la compare
à une Fourmi.
Cependant, si nous passons des associations cellulaires aux associations
coloniales et surtout aux associations discrètes, nous constatons que Tuni-
fication est de moins en moins prononce'e, et qu'une part de plus en plus
grande est maintenue à l'individualisme.
Les sociétés d'Insectes nous montrent des manifestations très marquées
de l'entr'aide, les Fourmis notamment se nourrissant les unes les autres
et ayant un langage antennaire tactile facile à observer; mais, dans ces
associations, la subordination des parties pour former un organisme
a atteint un niveau bien moins élevé que dans un être multicellulaire;
l'entr'aide règne également dans les sociétés de Singes où l'individualisme
est cependant encore plus prononcé que chez les Fourmis.
Tous ces caractères généraux des sociétés animales se retrouvent dans
la société humaine : il est inutile de faire allusion au problème de la popu-
lation; c'est de l'observation de la société humaine qu'est partie la notion
de la division du travail et de la diflérenciation des individus; enfin, dans
la société humaine, encore en pleine évolution, l'entr'aide, la solidarité
entre tous les éléments s'accentue de jour en jour. Ce que nous observons
dans les sociétés animales se rencontre donc dans le domaine de la Socio-
logie humaine, nouveau témoignage de ce que, comme l'a dit Pasteur, la
vie est une.
Ne nous laissons pas entraîner cependant, par la constatation des diver-
ses ressemblances sur lesquelles nous venons d'insister, à méconnaître les
différences considérables que montrent les principales sociétés animales et
qui tiennent essentiellement à la natui-e très différente des éléments qui
entrent en association : un organisme multicellulaire, fondé sur la cellule,
n'est pas une colonie animale , et celle-ci diffère d'une fourmilière , comme le
Polype diflère de la Fourmi; une société de Singes n'a pas non plus la phy-
sionomie d'une association d'Insectes. Ces organisations sociales, parties
d'éléments très différents, tout en présentant des traits communs remar-
quables, n'ont pas abouti cependant au même résultat dans l'évolution, et
il serait puéril de considérer que la société humaine finira par ressembler
à un organisme multicellulaire ou à une fourmilière. La société humaine
est incontestablement la plus perfectionnée de toutes à cause de l'excessive
intelligence de l'Homme: ce facteur intellectuel constitue dans la société
même un ferment de progrès qui n'existe point dans les autres associations.
Par cette intelligence , l'Homme est seul à pouvoir avoir conscience de son
état social et peut, en conséquence, perfectionner celui-ci lui-même; en
outre, chaque individu peut, en apportant des idées nouvelles, contribuer
au progrès de l'ensemble. Il n'est donc pas à souhaiter que les sociétés
humaines arrivent à ressembler aux organismes multicellulaires, où tous les
éléments sont asservis aux destinées de la communauté et sont en quehjue
— 98 —
sorte transformés en macliines , ce qui est également à peu près le cas dans
les sociétés d'Insectes. Au contraire , dans la société humaine , l'individua-
lisme doit rester dominant pour le plus grand bien de tous, le génie de
chaque individu devant pouvoir s'épanouir sans contrainte d'aucune sorte.
Dans la société humaine doivent régner la fraternité , l'égalité , mais aussi
la liberté.
— 99 —
COMMUNICATIOiNS.
Mâlform^ations de la colonise vertébrale
chez quelques poissons abyssaux à tro?ic raccourci,
PAR M. Louis Roule.
Les Poissons vises dans la présente ëtude sont Opisthoproctus soleatus
Vaill. et Cyema ainim Guntli. L'examen de ieur colonne vertébrale a élé
elïectué par la radiographie.
Ces deux formes abyssales se font remarquer par la brièveté "de leur
tronc , accusée surtout dans la région postérieure du corps. Par fois, quoique
rarement, une disposition similaire est offerte, à titre d'anomalie relevant
de la tératologie , par des espèces à tronc allongé. Des cas de cette sorte
ont été signalés chez le Brochet de nos eaux douces (Eson lucius L.).
L'étude des formes abyssales doit donc s'effectuer en s'aidant de la compa-
raison de leur structure avec celle de ces cas tératologiques.
J'ai eu l'occasion d'examiner récemment un Brochet monstrueux de ce
type; l'individu avait été prélevé aux Halles Centrales, dans un lot de
poissons normaux, par M. le D' Jugeât, vétérinaire-inspecteur, qui se pro-
pose d'en faire une étude complète. La partie postérieure du tronc de cette
pièce, en arrière des nageoires dorsale et anale, est petite, courte , rétrécie ,
déjetée latéralement. La nageoire caudale, conservée intacte, a cependant
une de ses moitiés plus faible que l'autre. La déviation latérale de l'extré-
mité postérieure du tronc fait que le corps paraît se terminer au niveau
des nageoires dorsale et anale, qui prennent en partie la place normale-
ment occupée par la caudale. A l'examen radiographique , la colonne ver-
tébrale montre, dans sa région postérieure, une malformation singulière
qui tient de plusieurs catégories d'anomalies. Normale depuis son début
antérieur jusqu'au niveau des nageoires dorsale et anale, elle décrit en-
suite plusieurs courbures prononcées et asymétriques. Les corps vertébraux
de la région tordue sont irréguliers, et incomplètement ossifiés. Les hsemé-
pines et les neurépines offrent également une structure aberrante; certaines
manquent, la plupart de celles qui subsistent sont grêles et flexueuses.
Les disques intervertébraux sont plus épais que dans la partie normale.
Les pièces bypurales sont réduites ou absentes. En résumé, l'extrémité
postérieure de la colonne vertébrale, depuis le début des nageoires dor-
— 100 —
sale et anale, montre les parlicularite's caracte'risticpaes d'une ossification
imparfaite conduisant à l'atrophie partielle et à la déviation, et se révélant
au dehors par le raccourcissement de la région postérieure du corps.
Un exemplaire de grande taille d'Opisthoproctus sokatus Vaill. , en bon
état de conservation, récemment péché par S. A. S. le Prince de Monaco
(campagne de 191^), également soumis à l'examen radiographique ,
montre aussi, dans sa région postérieure raccourcie, quelques particula-
rités du même ordre, quoique moins accentuées. Sa colonne vertébrale
rectiligne n'offre aucune sinuosité; toutefois, son extrémité postérieure se
coude vers le haut plus brusquement que d'ordinaire. Les vertèbres de son
quart postérieur sont incomplètement ossifiées ; les centres amphicœliens
sont petits et très excavés; les disques intervertébraux, par contre, sont
relativement fort épais. La nageoire caudale et les pièces hypurales
semblent d'apparence normale.
Un exemplaire de Cyema atrum Gunlh. , recueilli par l'expédition du
Travailleur, bien conservé , examiné de la même façon , montre également
quelques phénomènes similaires. Le quart antérieur de sa colonne ver-
tébrale se compose de vertèbres inégales et irrégulières ; elle décrit une
faible sinuosité. La région postérieure, bien que les nageoires dorsale et
anale conservent leur hauteur, s'eflfde peu à peu en comprenant des ver-
tèbres de plus en plus petites ; les pièces hypurales paraissent manquer,
ainsi qu'une véritable caudale.
Les dispositions offertes par ces deux foiTnes abyssales sont donc telles,
qu'elles paraissent lier l'état raccourci du ti'onc postérieur à l'ossillcation
imparfaite de l'axe squelettique. Elle s'accorderaient ainsi avec celles des
Brochets monstrueux. Il ne semble point, cependant, que l'on puisse tirer
de ces concordances aucune conclusion ferme, en raison de la rareté de
ces divers exemplaires et des difficultés d'appréciation qui en résultent.
Tout au plus peut-on y voir une indication relative à l'organisation de
certaines espèces abyssales, qui rencontrent peut-être, dans les circonstances
spéciales de leur mifieu, la raison d'être habituelle, ou relativement fré-
quente, de diverses particularités qui ne se montrent ailleurs qu'accideur
tellement et au titre tératologique.
101
N'OIE SUR tjyE COLLECTION C0?iCH¥L10L0GIQUE
I)U COMMENCEMEyi DU AIï" SIECLE,
PAR M. Ed. Lamy.
M. J. Kiinckei (rHercuIais ma obligeamment remis une brochure in-
îilulée : frNolice (riuie nombreuse et magnifique collection de Coquilles,
sélevant à plus de 5,5oo individus, tous de la plus parfaite conservation,
■et le plus grand nomi)re d'espèces inédites ou très précieuses. A vendre
présentement 75 et datée: «Paris, ce 9 novembre 1819 [Imprimerie d'Ant,
Bailieul, rue Sainle-Anne, n" 71]".
Les demandes de renseignements devaient êlre adressées à a M. Millan,
avocat, rue Sainte-Anne, n° 69; M. Louis Dufresne, Chef du laboratoire de
Zoologie, au Jardin royal des Plantes '''; et à M. Sébastien Léman, rue du
Pot-de-Fer-Saint-Sul[)ice, n° 121.
Dans rinlroduction de ce catalogue, il est indiqué que cette collection
est classée d'après le rr Système des animaux sans vertèbres ^ publié par
Lamarck en 1801, et qu'on a d'ailleurs tenu compte des genres établis
par lui depuis cette date.
Il est dit également que cette collection, qui avait eu un «premier pro-
priétaire n, rr jouissait déjà d'une grande réputation, lorsque les cabinets de
MM. Paris, Hwass et de l'Etang lui ont été réunis n, et que, outre les
coquilles, rrcent soixante-sept dessins de Coquilles peints par Barraband. . .
sont joints à la collection. Ils ont, pour la plupart, servi de modèles pour
les planches de l'Encyclopédie méthodique^'.
Or on sait que Hwass, Conseiller de Justice du Roi de Danemark, était
un riche amateur qui, possesseur d'une très belle collection de Cônes,
l'avait mise à la disposition de Bruguière pour lui permettre de composer
son importante monographie de ce genre dans le 1" volume des Vers de
YEncijcJopedie Méthodique (1799), et Lamarck (1810, Ann. Mus.,W,
p. 27; 1822, Auim. s. vert.., VII, p. kh^) nous apprend que rrHwass fit
dessiner avec le plus grand soin et par les meilleurs artistes les coquilles
mêmes qui avaient servi aux descriptions de Bruguière « : ces figures d'ailleurs
ne furent publiées dans l'Encyclopédie qu'après la mort de ce dernier.
'') Dufresne, Aide-naturaliste chef pour la Zoologie, s'occupait au Muséum du
rangement de ta collection des coquilles, et c'est lui que Lamarck, devenu aveugle,
chargea de nommer les espèces (1828, Deleuze, Hist. et Descr. du Muséiim
royal d'Iiist. nat., II, p. 635).
— 102 —
La collection qui nous occupe était donc des plus intéressantes, puisqu'elle
renfermait les types de Hwass, avec leurs dessins originaux.
Quel était , en 1819, son possesseur, qui a gardé l'anonymat dans son
catalogue ?
Si on feuillette les 9 7 pages composant cette brochure , on trouve divers
renseignements curieux.
Dans le genre Comis, représenté par 178 espèces et 676 individus,
parmi lesquels se trouvent ceux qui ont ff servi de modèles aux planches
des cônes de l'Encyclopédie»''', il est signalé notamment un C. calédoniens
ffdu voyage d'Enlrecasteauxn, sept variétés de C. cedo-nuUi, rr dont trois
sont figurées dans les dessins de la collection a, un C. gloria-maris, ff pro-
venant de la vente de M. de Lyonnet« '^\ etc.
Parmi les Oliva, se remarquent les spécimens d'O. angulosa et d'O.
uniangidaris dessinés dans Y Encyclopédie Mélhodique, pi. 363, fig. 6 et
fig. 2.
Les Voluta comprennent 43 espèces et io5 mdividus : d y a en parti-
cuher trois espèces de Hwass représentées chacune par le seul exemplaire
connu : la Gondole nobihs, la Pacifique, le Faune.
Dans les Turbo et les Trochus, figurent plusieurs espèces provenant du
voyage du capitaine Gook.
Gitons encore un Carinaria vilrea, qui était le second individu connu à
Paris '-^J.
Entre les genres Sahellaria et Magilus de Lamark, sont intercalés deu
genres créés personnellement par l'auteur anonyme du catalogue : ((Calci-
trapa ^oh.-n el^Trochlearia Nob." : dans ce dernier est placée, sous les noms
ffLe Bord de trappe ou le Bord d'escalier ^i , une rf coquille unique qui avait
coûté 100 louis au général Parisi.
Parmi les Bivalves, ou trouve mentionné également un nMaclra pHcaria
Nob.5i, et à côté des Ostrea est rangé un genre resté inédit : rOslreopsis
Dufr.fl, avec trois espèces : (fO. folium Dufr., 0. spondijUformis Dufr. ,
0. anomiœjovmis Dufr.»; il y a aussi un rrPerna elongata Dufr.T).
Notons, tout de suite, que cette indication ffDufr.», et non frNobis»,
comme plus haut, prouve que Dufresne n'est pas l'auteur de ce catalogue.
Un dernier renseignement va, du reste, nous permettre de percer
l'anonymat.
C) BruguièrPi citait comme raretés exceptionnelles figurant dans la collection
Hwass les C. cedo-nulli, C. regim, C. calédoniens, C. omaicus, C. raphanus, C. dux ,
C. gloria-marts.
(*) Le Catalogue raisonné du célèbre cabinet de coquilles de feu Pierre Lyonet a
été publié à la Haye en 1796.
'3) La collection du Muséum de Paris en possédait déjà un exemplaire donné
par Huon [Expédition d'Ëntrecasleaux] (Lamabck, Anim. s. vert., VH, p. 678).
X
_ 103 —
Dans le genre Spondijlus, représenté par une belle série de 16 espèces
et ii3 individus, est indiqué, comme coquille unique, un S. regius.
Mais, précisément en 1819, dans le volume VI (1" partie, p. 190) de
Y Histoire des animaux sans vertèbres, Lamarck dit avoir observé cette espèce
dans le ? cabinet de M. Richard^ : ce collectionneur n'existait d'ailleurs plus
en 1 8tî 9 , car dans le volume \'II , paru cette année-là , Lamarck mentionne ,
à propos du Ptjrula claihrata (p. 672) et du Triton clathratmn (p. 676), le
fr cabinet de Jeu M. Ricbard^ ^^\
De plus, ce spécimen de Sp. regius vu par Lamarck, déjà dessiné impar-
faitement dans VEnctjclojjédie Méthodique, pi. 198, fig. 1, a été figuré 1res
exactement en 18/11 par Delessert {Rec. Coq. Lamarck, pi. 90, fig. 1) qui
donne, au sujet de cette coquille, les renseignements suivants: rrelle appar-
tenait à la collection de Ricbard, achetée à la mort de ce Professeur par
M. le duc de Rivoli; on la compte encore aujourd'hui parmi les exemplaires
les plus précieux de mon cabinet «.
D'autre part. Chenu (iShli, Notice sur le Musée Conchyliologique de
M. le baron Benjamin Delessert, p. 3i), en parlant de ce Spondyle royal
de la collection Delessert, raconte une anecdote assez plaisante sur
son acquisition par Al R***, Professeur de botanique d'une faculté' de
Paris n.
Or, Cuvier a publié en iSaB {Mém. Mus. hist. nat,, XII, p. 349-366),
sur Claude-Louis Richard, Professeur de botanique à la Faculté de mé-
decine de Paris depuis 1798, mort en 1821, un Éloge historique où il
parle d'tme collection de coquilles possédée par ce savant botaniste, qui
s'occupait également de conchyliologie : tr aucune collection en ce genre
n'était mieux distribuée, plus exactement nommée que la siennes {loc. cit.,
p. 363).
Du rapprochement de ces textes et de ces dates, je crois pouvoir con-
clure que le possesseur de la collection qui nous occupe, et très proba-
blement aussi l'auteur du catalogue correspondant, n'est autre que
C.-L. Richard (').
(0
Outre la sienne propre et celle du Muséum, Lamarck cite dans les Animaux
s«HS vertèbres plusieurs collections consultées par lui et appartenant à : Ménard,
de Roissy. Defrance, Faujas de Saint-Fond, Valenciennes, Regley, Dufresne,
Rron^rniart, Castellin, de Gerville, marquis de Drée, d'Audebard de Férussac,
Humboldt et Bonpland, Gilet-Laumont, comte de la Touche, Salé, marquis de
Bomay, Jussieu et enfin Richard.
(2) Richard (Claude-Louis ou Louis-Claude-Marie, 175/1-18^1) ne doit pas
être confondu avec son lils Achille (i79i-i«5a), botaniste également éminent,
qui fut aussi professeur à la Faculté de Médecine de Paris, après avoir été conser-
vateur des collections Delessert et aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle
(Ad. Brongmart, Notice historique sur A. Richard, Bull. Soc. Boian. France, I,
i85i, pp. 373-38G).
— 10^ —
Toute cette collection fut vraisemblablement achetée par le prince
Masséna, duc de Rivoli, comme l'avaient élé ou !e furent celles de M°" de
Bandeville '*', de SoUier de la Touche, la plupart des coquilles du cabinet
Castellin '"' et les Mollusques faisant partie de la collection personnelle de
Lamarck ''^
Delà, elle doit, avec tout cet ensemble, être passée en 18/I0 dans le
Musée Conchyliologique de B. Delessert, déjà possesseur, depuis i833,
de la collection privée faite par Dufresne, et on sait qu'en 18G9 ^^^ collec-
tions de Delessert sont entrées au Musée de Genève.
''' Lamarck di{ que deux coquilles de sa collection , Petricola pholadiformis et
Crepidula dilalata, provenaient du cabinet de M"' de Dandeville, passé en 1792,
d'après Bruguière, enlre les mains de l'aLbé Gruel.
<^' Lamarck renvoie pour le Galalhea radiata à un spécimen du tfcabinet
Castellin». — Le Catalogue des Genres et des Espèces les plus remarquables com-
posant la riche collection de coquilles de M. Castellin a été publié en 182 5 à Paris;
d'après une note manuscrite sur l'exemplaire de la bibliothèque du Muséum de
Paris, il aurait pour auteur F. de Roissy.
('' Cette collection comprenait aussi une série de Zoopbytes qui furent donnes
en i83i par le duc de Rivoli au Muséum de Paris, où sont également conservées
un certain nombre de coquilles déterminées par Lamarck , celles pour lesquelles
on trouve dans ies Animaux sans vertèbres la mention ttMus. n°>5.
SOMMAIRE.
* Pages.
Actes administratifs. — Congé accordé à M. Pelourde, Préparateur de la
Chaire de Botanique (Cryptogamie). — Décès de M. Louis Morot,
Assistant de la Chaire de Botanique (Organographie). — Décès de
M. Victor Berthier, Président de la Société d'histoire naturelle
d'Autun, Correspondant du Muséum. — Nomination de M. Guy
Babault, voyageur-naturaliste, comme Correspondant du Muséum.
— Discours prononcés aux obsèques de M. Louis Morot par MM. F.
Gagnepain, Assistant au Muséum; Costantin, Professeur au Muséum,
et Edmond Perrier, Directeur du Muséum. — Ouverture du cours
de M. Laraeere : Allocution prononcée à cette occasion par M, Edmond
Perrier, Directeur du Muséum. — Les Sociétés animales. Leçon
d'ouverture d'un cours fait au Muséum, par M. Auguste Lameere,
Professeur à l'Université de Bruxelles, membre de l'Académie royale
de Belgique 773 98
Communications :
Malformations de la colonne vertébrale chez quelques poissons abyssaux à
tronc raccourci , par M. Louis Roule 99
Note sur une collection conchyliologique du commencement du xix' siècle,
par M. Ed. Lamy 101
X
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1915
N° 4
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGGGXV
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet ëlablissemcnt, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il laut payer une cotisation annuelle d'au
moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
(ixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoii* donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 irancs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs ''>.
'') S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association,
190, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISÏOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1915. — r /(,
-O-frC-
155' RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
29 AVRIL 1915.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. LE Président annonce que le Muséum vient d'être doulou-
reusement frappé par la mort de M. Arnaud, Professeur de la
Chaire de Chimie organique, que sa santé affaiblie et le chagrin
causé par la mort d'un fils tombé glorieusement au front tenaient
depuis quelque temps éloigné de son laboratoire. Élève, collabo-
rateur, puis successeur de Chevreul, il poursuivit toute sa carrière
au Muséum et y exécuta les travaux qui Tont fait distinguer et lui
ont mérité l'honneur de succéder à son illustre maître. Décédé
le 27 mars, suivant ses volontés il a été incinéré au cimetière du
Père-Lachaise, dans la plus stricte intimité; mais, dans cette
réunion tout intime du personnel et des amis de la maison, il
est du devoir de son directeur de rappeler ce qu'elle lui doit.
ALBERT ARNAUD.
Albert Arnaud, que vient de perdre le Muséum où il avait succédé à
Glievrenl, son maître, dans la Chaire de Gliiinie appliquée aux corps orga-
niques, était une figure d'autrefois , un de ces savants qui vivent dans leur
science, sans se laisser distraire ni par une ambition, ni par une recherche
MUSÉUM. XXI. 9
•* A,N»tAt
— lOG —
(juelconque du plaisir, et (]ui apportent dans la vie cette rectitude de prin-
cipes qui devient de plus en plus admirable à mesure qu'elle devient plus
rare.
La Chimie lui doit d'importants travaux, d'autant plus méritoires qu'il
fut un autodidacte dans toute l'acception du mot et que volontairement,
par respect pour son maître Ghevreul , il se confina dans une partie de la
Chimie à laquelle l'illustre centenaire avait dû de belles découvertes et qui
fut également féconde entre ses mains : la recherche des principes que
fabriquent les Végétaux et auxquels ils doivent les propriétés dont la mé-
decine et l'industrie ont longtemps tiré un si grand parti.
Depuis les recherches fécondes de Dumas, de Laurent, de Gerliardt, de
Wiirtz, de Berthelot, les jeunes chimistes se sont engagés dans la voie de
\ii synthèse avec une ardeur qui a d'ailleurs été récompensée. Ils ont trans-
formé, dédoublé, compliqué de mille façons les produits naturels fournis
par les Animaux et les Plantes; ils les ont reconstitués de toutes pièces
eu partant des éléments, et ils en ont fabriqué une foule d'autres que la
Vie ne savait pas produire. Us avaient peu à peu négligé de rechercher , par
ce qu'on appelle l'analyse immédiate, si les Plantes ne contiennent pas
d'autres princi|)es inconnus dont l'élude |Jourrait conduire à des résultats
inattendus. Cette analyse immédiate est une opération longue et délicate ;
mais Arnaud était doué d'une patiente habileté que la longueur du travail
ne rebutait jamais, et il est arrivé à des résultats qui lui ont valu de la
part de sou maître Chevreul et de Pasteur une estime toute particulière
dont il était justement fier.
Les débuts du futur chimiste avaient étédilliciles. Sa famille, après avoir
connu des jours de prospérité, avait été victime de malheurs successifs qui
avaient rendu sa situation précaire; mais celte situation, loin d'abattre le
jeune Arnaud, ne fit qu'accroître son énergie. Son grand-pèi'e maternel,
Michel Weber, était l'un des plus brillants élèves de Bréguet. Il avait
fondé, rue Saint-Honoré, une maison d'horlogerie où se fabriquaient les
chronomètres de précision les plus réputés. En donnant sa fille à John
Arnaud, le père du futur savant, il l'associa à sa maison. La jeunesse
est ambitieuse; plein d'ardeur, le nouvel associé peijsa qu'on pouvait
imprimer un essor plus considérable à une maison dont la réputation
était universelle. Il entreprit de nombreux voyages, récolta des commandes
considérables, les exécuta avec la conscience habituelle aux Weber; mais
les plus importantes d'entre elles ne furent pas soldées. De tels mécomptes
sont de ceux dont la santé d'un chef d'industrie s'accommode mal; John
Arnaud mourut jeune, laissant deux fils, Léon et Albert. Ce que le père
Weber put sauver du naufrage de sa maison était peu de chose.
Heureusement sa fille était une artiste de grand talent. Élève du célèbre
peintre de lleurs et de fruits lledoulé, elle songea à tirer parti de ses
pinceaux; ses vélins eurent de brillaiils succès. Redouté lui confia la
— 107 —
direction en second «le son eilelier; elle y ajouta quelques leçons, et réussit
ainsi à entourer d'une certaine aisance ses vieux parents et ses deux fils,
aisance bien précaire, puisqu'elle dé[)eudait exclusivement de son travail et
qu'on ne pouvait songer, dans la maison , à faire aucune économie. Quel-
ques-uns des panneaux de Julie Arnaud figurent au musée de Genève, à
celui de Besançon et dans les collections de la famille de Rothschild ; mais
à ce moment la [)eintui"e n'enrichissait pas.
11 avait fallu quitter la rue Saint-Honoré , et après un court séjour rue
de Rivoli, les vieux parents Weber, M'"' Julie Arnaud et ses fils étaient
venus s'installer chaussée du Maine dans un chalet rustique, entouré d'un
vaste jardin, où les arbies fruitiers se mêlaient à d'autres n'ayant pour
mission que de projeter leur onjbre sur une pièce d'eau où s'ébattaient
de-i canards de Barbarie, échappés d'une basse-cour dont le maître du
logis était particulièrement lier. C'est dans cette soite de campagne que les
deux frères Arnaud, qui étaient demi-pensionnaires au lycée Saint-Louis,
passèrent leur enfance. Le grand-père allait quotidieimement les y cheicher.
dette vie calme ne dura pas longtemps. Les grands parents s'éteignirent:
le " père Weber doucement; M"'° Weber, d'une maladie douloureuse,
analogue à celle qui devait plus tard enlever son petit-lils. Puis ce fut le
tour de Léon Arnaud , atteint d'une double pneumonie à la suite d'une
imprudence; il mourut en quarante-huit heures, et Albert demeura la
seule consolation de sa mère, femme d'élite, à qui il avait voué une atfec-
tion sans bornes. La mère et le fils revinrent habiter Paris, et le jeune
Albert suivit, dès lors, les cours de l'Ecole Monge que dirigeait M. Godard.
Les vacances passées à plusieurs reprises à Cherbourg, dans une famille
de marins, la famille Fauve! , lui avaient donné le goût de la mer; il
songeait à se présenter à l'Ecole navale ; mais la limite d'âge était de
quinze ans; une maladie l'empêcha de concourir, et, depuis lors, il se
voua à la Chimie. 11 avait transformé un cabinet de toilette de l'apparte-
ment de sa mère, rue du Cherche-Midi, en un laboratoire où il répétait
les expériences classiques, telles qu'il les voyait décrites dans ses livres
élémentaires.
M'"" Arnaud mère avait eu, probablement au cours de ses leçons,
l'occasion de connaître la famille Elie de Beaumont. L'illustre Géologue
s'intéressa au jeune Chimiste et le présenta à Léon Vaillant, dans l'espoir
de lui procurer un poste au Muséum. Léon Vaillant le mit en rapport
avec l'Aide-naturaliste de Chevreul, le Chimiste Cloëz, qui, pour l'éprouver,
lui donna à faire une analyse chimique, l'épouvantail des jeunes débutants.
Albert Arnaud s'en tira à merveille , si bien que Cloëz le présenta à Chevreul
qui lui ofirit de le garder à son laboratoire. Oh! l'offre n'était guère
tentante 1 Six cents Francs d'appointements comme Préparateur auxiliaire
et un avenir incertain. M"" Arnaud mère était demeurée liée avec la famille
Bréguel dans laquelle Berthelot était entré; elle crut devoir le consulter
— 108 —
sur la décision à prendre. Sagement, Berthelot répondit que faire de la
Chimie quand on ne sortait pas d'une de nos grandes Ecoles scienti-
fiques était fort aléatoire; il conseilla au jeune homme de se préparer au
concours d'admission à i'Ëcole normale supérieure, à l'Ecole polytechnique
ou à l'École centrale. Mais Albert Arnaud était enthousiasmé par la
Chimie; retarder le moment où il pourrait s'adonner tout entier à sa
science de prédilection lui parut un sacrifice auquel il ne put se résoudre.
Il accepta les offres de Chevreul; Cloëz le chargea, en outre, de préparer
son cours de Chimie à l'Ecole des Beaux-Arts, et il garda cette très
modeste fonction sous son successeur, M. Riban.
C'était en 1872. Albert Arnaud se mit au travail avec ardeur: il s'acquit
bientôt l'estime et l'affection de Chevreul ; son rêve était de devenir Assis-
tant au Muséum en remplacement de Cloëz, lorsque celui-ci succéderait,
comme Professeur au Muséum, au vieux maître, succession que l'âge
avancé de celui-ci permettait d'escompter sans grand remords ; il est si rare
que l'on vive jusqu'à cent trois ans ! Les choses tournèi'ent autrement.
Ce fut Cioëz qui mourut, à près de soixante ans : rr J'avais toujours trouvé,
répondit Chevreul, quand on lui annonça l'événement, que ce jeune
homme avait une mauvaise santé. ^ Il lui donna Arnaud pour successeur,
c'était un avancement inespéré : un peu d'aisance qu'Albert Arnaud trouvait
pour la première fois. H méritait certes le poste qui lui arrivait ainsi
prématurément, pensait-il. Dès 1881, il publiait, dans les Comptes rendus
de l'Académie des Sciences, un premier résultat des recherches qu'il avait
faites sur les alcaloïdes des quinquinas, dont le nombre s'élève à une
douzaine inégalement répartis dans les diverses espèces. C'est ainsi que les
quinquinas de Colombie (Cinchona lancifolia) contiennent toujours trois de
ces alcaloïdes : la quinine, la cinchonidine et la cinchonine, avec prédomi-
nance soit de la première, soit de la dernière. Les quinquinas de l'Equa-
teur (C. succirubra) en contiennent quatre dont les proportions seraient
dans l'ordre suivant : quinine, cinchonidine, cinchonine, quinidine; il s'y
ajoute, surtout dans les échantillons provenant de l'Inde, de la quina-
mine. Les quinquinas du Pérou contiennent surtout de la quinine, pres-
que jamais de cinchonidine, un peu de quinidine et de cinchonine. Les
Cmchona pkayensis contiennent surtout de la quinine et de la quinidine.
Outre du quinquina proprement dit, la Colombie exporte sous ce nom
l'écorce d'un arbre voisin, le quinquina cuivré, qui appartient en réalité
au genre Remijia. C'est dans cette écorce qu'Arnaud découvrit un alca-
loïde nouveau, la cinchonamine , qui fixa de suite l'attention des chimistes.
Elle possède, en effet, une propriété exceptionnelle, celle de former avec
l'acide azotique un nitrate insoluble ; elle précipite , en conséquence , les
autres nitrates tous solubles, décèle la présence de l'acide nitrique libre
et fournit ainsi aux chimistes des moyens de reconnaître ce corps et de
le doser infiniment plus précis que ceux dont ils disposaient jusque-là.
— 109 —
Les ditlicuités vaincues par Arnaud dans ces recherches apparaîtront net-
tement si on se souvient que le nombre des alcaloïdes très voisins les uns
des autres des quinquinas est d'une quinzaine; qu'ils sont le plus souvent
mélangés entre eux, que leur proportion dans les écorces n'est pas
considérable, qu'il faut par conséquent traiter de grandes quantités de
matières pour les obtenir et employer pour les isoler des procédés très
délicats et très longs.
Un autre beau travail d'Arnaud est celui qu'il a consacré à l'étude des
matières colorantes des feuilles. Ces matières sont éminemment oxydables,
très altérables par conséquent à l'air et dans les liquides qui peuvent
contenir de l'air en dissolution. Arnaud dut imaginer des procédés spé-
ciaux pour les obtenir à l'état où elles se trouvent naturellement dans les
feuilles. Parmi elles, il découvrit une matière rouge, cristaliisable et qu'il
identifia plus tai'd avec la matière colorante de la carotte ; c'est un carbure
d'hydrogène, la Caroline, dont il fut ainsi amené à faire une étude com-
plète. La carotine est aussi la substance colorante de^tomates, des coque-
licots, des spores de la rouille du blé, de la neige rouge, etc. En s' oxydant,
elle produit de la xanthophylle qui colore les plantes étiolées et les feuilles
jaunies d'automne et qui joue peut-être un rôle dans la formation de la
chlorophylle. Le rôle de la carotine dans la physiologie végétale est donc
de haute importance et Arnaud ne s'y était pas mépris.
En même temps qu'il poursuivait ces travaux, Arnaud, ayant reçu du
célèbre voyageur Revoil une certaine quantité des substances dont se ser-
vent les Çomalis pour empoisonner leurs flèches et qui sont presque toutes
extraites des feuilles de plantes de la famille des Apocynées, à laquelle
appartiennent les Pervenches , y découvrit un glucoside nouveau cristallisé,
auquel il donna le nom d'ouabaïne, parce que la substance qui le contient
est extraite du bois d'un Strophantus désigné par les indigènes sous le nom
d'ouabaïo. 11 étudia plus tard le poison utilisé dans le même but par les
Pahouins et qui se trouve seulement dans les graines d'un autre Slro-
jihantus, le Strophantus glaber; ce poison s'est trouvé identique à l'oua-
baïne. Celui que fournit le Strophantus Kumbé est, au contraire, différent.
Arnaud lui a donné le nom de strophantine. L'ouabaïne et la strophanline
sont toutes deux des éthers de sucres, la première de la rhamnose
ou isodulcite, la seconde du glucose. Ce sont des poisons du cœur.
Ces divers travaux, la découverte de la cholesterine dans la carotte, celle
d'une substance analogue à la substance vésicante de l'huile de croton
dans une (Jigale vésicante de Chine, la préparation à l'état cristallisé de la
pyocyanine qui existe dans le pus bleu, et la preuve donnée que celte
substance n'est pas la substance vaccinante de ce pus avaient attiré à ce
point l'attention des chimistes que l'Académie des Sciences, en 1887,
partagea le prix Jecker entre Arnaud et M. Haller, aujourd'hui membre
de l'Académie. Ils lui valurent la haute estime et ia protection de Pasteur;
— 110 —
si bien que, lorsque Debray mourut, il fut placé en seconde ligne sur la
liste des candidats au siège académique qu'il laissait vacant.
L'année suivante, à la mort de (îhevreul, le Muséum et l'Académie des
Sciences furent d'accord pour lui attribuer sa succession. Depuis cette
brillante promotion, Arnaud ne cessa pas de travailler. H s'efforça de
trouver des moyens d'extension permettant l'exploitation industrielle et
économique du caoutcbouc des herbes de l'Afrique centrale.
Il continua ses recherches sur les Strophautm, et il obtint la slro-
phanline à l'état cristallisé. Le thanghin, poison d'épreuve utilisé à
Madagascar et ])réparé au moyen du Tanghinia venenifera, attira ensuite
son attention. C'est de l'amande du fruit du Tanghinia qu'il retira
la ianghinine , substance nouvelle bien cristallisée, non azotée.
Arnaud, en collaboration avec M. Grimaux, reprit alors l'étude des alca-
loïdes des quinquinas. Ces savants démontrèrent les rapports qui existent
au point de vue chimique entre la cupréine et la quinine. Par méthylation
directe de la cupréine, ils réalisèi'ent une synthèse partielle delà quinine.
En substituant au radical méthyle d'autres radicaux alcoohques, ils
préparèrent des homologues de la quinine qui ne se rencontrent pas dans
le règne végétal; ce sont : la quinèthyline , la (jiiiiiapmpyline et la quiiia-
myline, nouveaux alcaloïdes dont les propriétés chimiques et thérapeu-
tiques sont très voisines de celles de la quinine.
L'activité d'Arnaud se tourna alors vers les corps gras. Il isola de la
matière grasse du Pirramnio ou Tiiriri un acide gras nouveau, C"* H'^" 0\
l'ncide laririque, isomère de l'acide stéarolique, corps artificiel obtenu au
moyen de l'acide oléique. Il fixa la formule de constitution de l'acide
laririque, ce qui permet de conclure que les acides taririque et stéarolique
contiennent une triple liaison occupant une place différente dans leur
formule développée. La théorie permet de concevoir de nombreux isomères
de ces deux acides, se distinguant uniquement par la position de la triple
liaison dans la longue chaîne de l'acide sléarique, C'*'H^'^0^
MM. Arnaud et Poslernate se proposèrent bientôt de préparer quelques-
uns de ces isomères. L'étude des dérivés iodés des acides taririque et
stéarolique, inconnus jusqu'alors, leur fournit une méthode générale de
])réparalion de nouveaux acides à fonction acétylénique, appartenant à la
série stéarique. La séparation de ces acides, de propriétés physiques et
chimiques très voisines, a présenté de très grosses difficultés, que
MM. Arnaud et Posternate ont surmontées.
La dernière publication du regretté Professeur, faite en collaboration
avec son Préparateur, M. Hasenfratz, se rapporte .ui mécanisme de l'oxy-
dation des acides laririque et stéarolique sous l'aclion du permanganate
de potassium. La riqilure de la chaîne de ces acides n'a pas lieu dans le
sens que la théorie laissait supposer.
Malgré la maladie qui chaque jour faisait de rapides progrès, Arnaud
— 111 —
pensait encore à de nouveaux travaux. A sou laboratoire, sur ses indica-
tions, on préparait des matériaux destinés à des recherches que la mort,
hélas! ne lui a pas permis d'entreprendre.
La mort de sa mère avait été pour Albeit Ai-naud un deuil cruel. 11
s'était juré de lui consacrer toute sa vie; aucun (ils ne remplit avec plus
de teudresse et de sollicitude ses devoirs filiaux. Ce fut seulement plusieurs
années après sa mort, lorsqu'il était sur le point d'atteindre la quaran-
taine, quii songea à se constituer un foyer. Son choix s'arrêta sur une
jeune fille de tous points accomplie, digne entre toutes d'être la compagne
intelligente et dévouée d'un homme de science, M"" Jost, fille d'un Alsa-
cien, qui s'était attiré l'estime et l'affection de tous ceux qui l'ont connu
dans l'exercice de ses fonctions délicates d'Inspecteur général de l'Ensei-
gnement primaire; je puis eu porter témoignage, l'ayant, en diverses
circonstances, vu de très près à l'œuvre. Il était l'homme de confiance de
cet autre grand homme de bien, M. Ferdinand Buisson.
Quatre fils et une fille sont nés de ce mariage; Arnaud les éleva avec
le constant souci de les armer solidement contre les vicissitudes de la vie;
il savait, par expérience, combien la fortune est incertaine, et il voulait
que ses enfants fussent toujours à ia hauteur des circonstances. 11 semble
d'ailleurs que, dès 1900, il ait senti sa santé chanceler. Les souffrances
endurées par sa grnnd'tnère au cours de sa maladie de cœur avaient fait
sur lui une vive impression; il redoutait de mourir de même. Il écrivit
à cette épofpie à sa femme une lettre touchante dont les termes impliquent
qu'il redoutait une fin subite; mais celte lettre, retrouvée seulement après
sa mort, demeui'a secrète et il ne laissa deviner qu'il se sentait atteint que
lorsque les signes extérieurs de la maladie dont il est mort ne lui per-
mirent plus de la dissimuler. H ne changea rien à sa vie et attendit
stoïquement.
Chaque année il faisait avec les siens un voyage de vacances. Son amour
pour la famille était tel, que celles de 189(3 furent employées à rechercher
sur place, dans l'Allier et en Suisse, en remontant aussi loin que possible
dans le passé, les traces de sa famille paternelle. Il en put suivre trois
générations sur les registi-es de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier), où
était né son grand-père, d'une lamille de riches entrepreneurs de roulage,
originaire dudiaizil, dans les Hautes-Alpes, près de Lesdiguières, dans
la haute vallée de Ghampsaur, vallée occupée jadis par les Sarrasins de
qui il tenait peut-être, pensait-il, les traits caractéristiques de sa physio-
nomie. H n'hésita pas h se rendre sur place pour reprendre le fil de sa
généalogie; le fil se rompit à Gap, les archives antérieures à 1/199 n'ayant
pas été classées. Quant aux ancêtres maternels, les Weber, ils venaient du
Locle.
Après ces vacances de recherches généalogiques, ce fut la mer qui attira
Arnaud; le souvenir de son enfance passée dans le jardin de la chaussée
— 112 —
(lu Maine renaissait alors en lui. Cette période de plein air lui paraissait
indispensable à la santé de ses enfants; il devenait alors naturaliste, re-
cherchait avec eux les fossiles, récoltait les coquillages au bord de la mer
et chassait les papillons, surtout les papillons de nuit qu'il prenait à l'aide
de pièges lumineux de son invention. Il finit par acheter en Normandie,
à Saint-Cast, une lande qu'il défricha de ses mains. Il y fit construire un
chalet qu'il emplit de ses meubles de famille les plus précieux et où il
passa quelques étés. Malheureusement, la mer aggravait son état. Il fallut
songer à autre chose, et ce laborieux fut contraint d'aller chercher sous le
soleil des côtes de la Méditerranée, loin de l'agitation et du climat capri-
cieux de Paris, un repos qui lui pesait. Il ne pouvait prendre son parti
d'abandonner momentanément son cours. 11 ne pouvait, d'autre part, se
faire à l'idée d'être séparé de ses enfants par la maladie. De sorte que son
amour de la famille finit par arriver chez lui à une sorte de paroxysme.
Son aspect un peu rude cachait, en effet, un cœur d'une extrême
sensibihté. Chevreul, qui l'avait deviné, lui avait laissé en héritage une
garniture de cheminée Empire et des livres anciens précieux : Pasteur lui
avait témoigné une sympathie efficace. Il ne pouvait sans émotion parler
de ces deux maîtres. Les longs monologues mêmes dont Chevreul n'était
pas ménager n'avaient jamais lassé sa patience d'ëlève reconnaissant.
Lorsqu'il sentit son mal sans remède, ce n'est pas à lui, c'est aux siens
qu'il ne cessait de penser. Il les voulait sans cesse près de lui; les rares
instants de leur éloignement lui apparaissaient comme autant d'heures qui
lui étaient dérobées, et l'on devine combien lui fut cruelle Tannonce de la
mobilisation dans laquelle deux de ses fils étaient compris. Hélas ! un évé-
nement plus douloureux l'attendait; car il apprenait que son fils aiué avait
été tué à l'ennemi le 7 septembre ''^. Ce fut le coup de grâce. Quelques
jours après, c'était son toui".
Modestie, franchise, droitui'e absolue étaient les traits essentiels de ce
caractère solidement trempé. Il avait avant tout l'amour de la vérité et de
'•) Jean-Albert Arnaud, élève de 1"" année de Sainl-Cyr, promotion de la
Grande Revanche, est tombé mortellement frappé à Maurupt-le-Montois (Marne)
le 7 septembre.
Il avait été chargé d'une mission de confiance. H devait avec sa section et celle
de son camarade de Franeini prendre position en un boqueteau situé à r)oo mèlres
du mur derrière lequel il avait retranché ses hommes. Cet espace était balayé
par les obus. A peine s'élançail-il à la tête de sa section, qu'il entraînait sabre
au clair, au cri de «En avant in, quand des éclats d'obus le frappèrent en plein
front et en plein cœur. Il put encore franchir en courant une cinquantaine de
mèlres, puis s'affaissa auprès de son camarade de Franeini, qui ne put que
recueillir son dernier soupir et son murmure suprême : «Maman!. . . n
Maintenant il repose dans le petit cimetière de Maurupt, où le cyclone de
mitraille a tout anéanti — sauf les tombes.
— 113 —
la sincérité, la haine de l'hypocrisie et du mensonge. Des obsèques où l'on
n'apporte qu'une présence pour ainsi dire extérieure, où le souvenir du
mort qui s'en va disparaît dans les conversations banales ou les propos
d'affaires, lui pai'aissaient des cérémonies plutôt irrévérencieuses, l'^n
juillet 1913, il écrivait à sa chère et digne femme : rrQue mes obsèques
aient lieu sans aucune cérémonie, sans fleurs, ni couronnes, ni discours.
• — Ne faire part que quinze jours après. — Les démonstrations extérieures
qui ne répondent pas ta la profondeur des sentiments m'ont toujours paru
particulièrement odieuses. « Il a été fait selon son désir. Au Père-Lachaise ,
le pasteur Wagner — tandis que les flammes consumaient le corps qu'il
avait voulu soustraire aux horreurs de la lente destruction naturelle —
tirait de cette vie de travailleur ardent, pour qui l'elfort maximum était
le devoir, de cette vie d'honnête homme, qu'aucun sentiment douteux
n'avait jamais eftleuré, la grande leçon de haute morale qu'elle contenait.
Mais pour qu'elle tut complète, il fallait que les compagnons de sa vie
scientifique vinssent à leur tour témoigner de la profonde estime, de la
grande affection qu'ils professaient pour leur collègue, (i'est ce que j'ai
essayé de faire ici.
PRKSENTiTION D'OUVRAGE.
M. le Professeur H. Lecomte présente l'ouvrage ayant pour titre :
I,es gîtes minémuvde la France : Bas.sin houiUer de la Basse-Loire , par
M. Ed. Bureau, Professeur honoraire au Muséum.
Ce travail considérable, entrepris depuis de longues années sous les
auspices du Ministère des Travaux publics, comprend trois volumes, dont
le premier date déjà de plusieurs années, (le premier volume est consacré
à l'historique des concessions et par conséquent aux phases de l'exploita-
tion ; ce chapitre est suivi d'une description géologique détaillée du bassin
de la Basse-Loire, avec une carte géologique de la région. Le deuxième
volume contient les descriptions de tous les fossiles végétaux recueillis
jusqu'à ce jour dans le bassin de la Basse-Loire, et dont quelques uns
constituent des espèces nouvelles créées par M. Bureau. Enûn le troisième
et le dernier volume comprend un bel ensemble de 80 planches consacrées
à la représentation de ces divers fossiles. En raison du temps <|u'a
nécessité cette publication , les premières planches sont en lithographie,
alors que toutes les dernières sont des reproductions en phototypie.
Cet ouvrage considérable, entrepris depuis longtemps déjà, et dont la
publication vient seulement d'être terminée , constitue un véritable mo-
nument élevé par M. le Professem* Bureau à la gloire de son pays d'origine
et de prédilection. C'est une œuvre d'ensemble qui présentera aux Paléo-
— lu —
botanistes im fidèle tahieau fie tous les fossiles véfr^tnux recueillis dans un
bassin houiller d'importance secondaire peut-iHre au point de vue du
rendement, mais présentant du moins une extension assez grande et
surtout une richesse exceptionnelle en végétaux fossiles.
Le travail considérable que j'ai l'honneur de présenter à la Réunion
constitue une œuvre importante de Paléohotanicpie , et personne n'était
plus quahfié que mon éminent maître et prédécesseur pour l'entreprendre,
puisqu'il était au Muséum , berceau de la Paléobotanique , le continuateur
de Brongniart.
115
COMMUNICATIOINS.
Les t:EM\i:s TRiMERKSURiiS et Lachesis ne sn\r pas identiques,
PAR M. F. MOCQUARD.
Dans son Catalogue des Ophidiens de la Collection du Rritish Muséum ,
mon très savant et très obligeant ancien collègue de ce Musée "', M. Hou-
leuger, a rapporté au genre Lachesis toutes les espèces du genre Trhm'-
resurus, qui disparaissait ainsi <le la nomenclature '"'.
Cependant, après une étude comparative et approfondie des caractères
de ces genres, étude consignée dans le volume de la Mission scienlifiquc nu
Mexique consacré aux Reptiles ''', j'ai dii maintenir la distinction des deux
genres précités. Mais la confiance, si justifiée d'ailleurs, qu'inspirent à tous
les Herpétologistes les travaux de M. Boulenger, les a conduits, en giaiule
jiartie, à partager sa manière de voir.
Si, parmi les Herpétologistes qui acceptent la fusion des deux genres
Lachesis et Trimeresurm , il en est qui ont de sérieuses raisons pour en
repousser la distinction, peut-être eussent-ils servi la science en les faisant
connaître; mais il est possible aussi que d'autres aient ignoré (pie cette
longue étude des Reptiles publiée par la Mission scientifique au Mexique
était enfin terminée et qu'elle leur ait ainsi échappé. Cet ouvrage, en effet,
tiré à un petit nombre d'exemplaires et d'un prix élevé , ne se trouve pas
dans toutes les mains, et il m'a paru utile de reproduire dans le Bulktin du
Muséum , dont les lecteurs au moins pourront en prendre connaissance , l'en-
semble des caractères qui distinguent nettement les deux genres en question.
Voici cet extrait, emprunté aux Reptiles du Mexique, p. 961 :
ffCe genre (le genre Lachesis) est réduit à une seule espèce, L. mtitus,
dont l'aire de dispersion s'étend de l'Amérique Centrale sur toute la région
ti-opicale de l'Amérique du Sud, c'est-à-dire jusqu'en Bolivie.
«Il ne me paraît pas devoir être fusionné avec le précédent (le g. Tri-
meresurus) : la disparition des urostéges à l'extrémité de la queue et leur
remplacement par cinq rangées longitudinales d'écaillés, dont les trois
moyennes , étroites , allongées et épineuses , ne résultent pas d'une simple
(•) Je saisis cette occasion pour adresser à M. Boulenger mon meilleur souvenir.
(2) Catalogue of the Snakes in Ihe British Muséum, Vol. III, p. 539 (1896).
''^\ Mission scientifique au Mexique, Reptiles, p. 961 (1909).
— 116 —
division des urostéges qui les précédent; la forme g-ranuleuse des écailles
de la partie antérieure de la face suscéphalique ; la faible imbrication de
celles du tronc et la saillie tuberculeuse dont elles sont relevées, sont
autant de particularités qu'on ne rencontre pas chez les Trimérésures.
Mais la raison vraiment détei-minanle qui m'a ftiit écarter toute hésitation
relativement à la séparation des deux genres, réside dans une différence de
dentition non encore signalée et dont l'importance ne semble pas pouvoir
être méconnue. Elle consiste en ce que, chez les Trimérésures, la série des
dents ptérygoïdiennes se continue en arrière jusqu'au delà de l'articulation
de l'os transverse avec le ptérygoïde , tandis que chez Lachesis mutus cette
série n'atteint tout au plus que l'extrémité intérieure de cette articulation.
J'ai comparé, à ce point de vue, avec la dentition de Lachesis mutus, celle
des six espèces suivantes de Trimérésures : Tr. lanceolalus , atrex ,jaracara,
Schlegeli, hilinealus et grnmineus: la différence signalée s'est montrée con-
stante. Ce caractère diflerentiel, d'une si grande netteté, et auquel on ne
saurait contester une valeur générique, joint à ceux mentionnés plus haut
et se rapportant à la pholidose, rend, à mon avis, inadmissible la fusion
en un seul des deux genres Lachesis et Tnmeresurus.
ff II était intéressant d'étendre la conqiaraison dont nous venons de
parler aux autres genres de la famille des Crotalidés : c'est ce que nous
avons fait, et nous avons constaté que, dans le genre Ancistrodon, la série
des dents ptérygoïdiennes se prolonge au delà de l'articulation de l'os
transverse avec la ptérygoïde exactement comme chez les Ti-imérésures.
Au contraire, chez les deux genres Sistrure et Crotale, la série de ces
mêmes dents atteint, ou dépasse à peine, l'extrémité antérieure de l'arti-
culation des deux os précités, ainsi que cela a lieu chez le genre Lachesis.
tf Si Ton ajoute que ces ti-ois derniers genres sont les seuls chez lesquels
la pholidose de l'extrémité de la queue a éprouvé des modifications parti-
culières , il semblera difficile , bien que celles-ci se soient effectuées suivant
deux types différents, avec une tendance marquée à une plus grande
s])écialisation chez les Sistrures et les Crotales, de ne pas les considérer
comme dues à un processus de même ordre et rapprochant entre eux plus
intimement encore les trois genres où on les observe.
ff II en résulte que les genres qui composent la famille des Crotalidés
forment deux groupes bien distincts, dont l'un comprend les genres
Ancistrodon et Tnmeresurus, le second les trois autres genres, Lachesis,
Sistrurus et Crotalus; d'où cette conclusion qui s'impose, que le genre
Lachesis a, avec celui des Sistrures et celui des Crotales, des affinités plus
étroites qu'avec le genre Trimeresurus , et que ce dernier ne peut lui êtie
assimilé. »
Une autre démonstration de la proposition que nous venons d'établir
nous est encore fournie par l'ilkistration que M"" Phisalix, dans un fort
— 117 —
intéressant mémoire ayant pour titre : La têle osseuse et les dents chez les
Serpenls^^\ a donnée de la dentition chez Lachesis mulus.
La tigure 36 B, p. 196, qui représente, vue par sa face latérale, la têle.
osseuse de ce serpent, montre avec exactitude et une grande netteté, en
avant de l'articulation de l'os transverse avec le ptérygoïde, le point où
s'arrête la série des dents ptérygoïdiennes . On voit aussi sur la figure G,
qui est désignée sous le même nom de L. mulus, que cette série de dents
est notablement plus nombreuse et qu'elle dépasse en arrière la dite articu-
lation : cette tête osseuse ne pouvait donc être celle d'un Lachesis; mais,
à n'en pas douter, c'était celle d'un Trimeresunts , ou , peut être, celle d'un
Ancistrodoii ; et le nom sous lequel elle était inscrite était sûrement erroné.
M""" Phisalix, à qui j'avais signalé l'erreur commise, m'en a très gracieuse-
ment fait connaître la cause : de deux figures représentant les têtes
osseuses de Lachesis mulus et de T rimer esiirus alterimtus'^^\ réduites aux
mêmes dimensions et vues l'une et l'autre par leur face inférieure, la
seconde devait être supprimée ; mais, en faisant le groupement sur planche,
elle prit la place de la première. Il y a donc eu simplement substitution
d'une figure à l'autre. Mais une, heureuse conséquence résulta de cette
substitution fortuite : c'est que la comparaison des figures B et G montre ,
avec la dernière évidence , comme si elles avaient été réunies dans ce but
sur la même planche, que la série des dents ptérygoïdiennes est différente
chez les genres Lachesis et Trimeresurus , ce qui justifie pleinement le titre
de la présente note.
Enfin, cette conclusion nous paraît si légitime, que nous ne pouvons
nous persuader qu'un Paléontologiste, après avoir constaté sur des restes
fossiles d'Ophidiens des différences de dentition aussi nettes que celles
qu'on observe chez les genres Lachesis et Trimeresurus, hésiterait un seul
instant à rapporter ces restes à des genres différents.
t') Annales des Sciences naturelles, Zoologie, 9° série, vol. XVI, p. 196, lig. 36
A et B. (1919).
(^) Cette espèce est à ajouter à celles mentionnées ci-dessus, chez lesquelles il
a été constaté que la série des dents ptérygoïdiennes se prolonge, chez les Trinié-
résures, en arrière de l'articulation de l'os transverse avec le ptérygoïde.
118
CoyTRlBVTJON À l' ETUDE BB lÉtHOLOGIE
KT DBS CAHACTÈRES MORPHOLOGIQUES DU CalLIONYMUS LYRA Liyy.,
PAR M. R. Anthony.
Préliuinaires.
Le CnllioinjtMis b/ra Linn., communément appeië Dragonuet,^e/wMjeo//-s
Umgonet des auteurs anglais, est un Téléostéen acantboptérygien , type
d'une famille pai'Liculièi-e , celle des Callionymidae, qui entre, avec les Tra-
chinidae, les Blenniidae et les Zoarcidae, par exemple, dans la division
des Jugulares, caractérisés pai* la position très antérieure des nageoires
alnlominales.
Les Callionymidae paiaissent devoir être, en dépit de l'opinion de certains
auteiu"s , absolument écartés des Gobiidae, ([ui ne leur ressemblent, à certains
égards . qu'en raison de convergences adaptatives dues à quelque similitude
dans le gem'e de vie.
Les principaux caractères morphologiques du Calhotuimm hjra sont les
suivants :
Le corps est allongé, déprimé dorso-ventralement, affectant d'une façon
très générale la forme d'un coin. La télé très élargie est oblongue et trian-
gulaire. La peau lisse contient de nombreux chj'omol)lastes , grâce auxquels
l'animal peut changer le ton de ses couleurs et l'uniformiser dans une cer-
taine mesure avec celle du milieu dans lequel il vit. ' La ligne latérale est
«Iroite et assez peu marquée. La bouche, subventrale, est munie d'une
mâchoire supérieure très protractile , dont les dimensions dépassent celles de
l'inférieure. Les dents, en cardes, lines. nombreuses et serrées, existent aux
deux mâchoires. Les yeux sont supérieurs, saillants, très ra])prochés , et la
membrane qui les'recouvre dans leur région dorsale est pigmentée comme
la peau du corps. Le bord de l'opercule, ainsi que les rayons branchiostèges ,
sont reliés par une membrane continue à l'arc basilaire thoracique; il en
(') On peut consulter à cet égard ies éludes connues de G. Pouchet : Des
changements de coloration sous l'influence des nerfs. Paris, Genncr-Baillière, 1878.
Journal de VAnatomie et de la Physiologie, iSjG. — Recueil des principales œuvres
de G, Pouchet, par \. l'ottit, 1903.
— 119 —
résulU' luie obliléralioii complète de ia fente operculaire réduite seulement
à un petit oiilice arrondi muùi d'une valvule et situé au voisinage de la
ligne médiane doi-sale du corps. Le préopercule possède un prolongement
osseux muni de 4 épines dont une est dirigée en avant et 3 en arrière.
Quant aux nombre de leurs rayons, les nageoires sont constituées de la
façon suivante '':
Preinièri! nageoire dorsale i rayons.
Deuxième nageoire dort^ale ; lo
Nageoire anale i o
Nageoire caudale i •
(bifurques, n l'exception des iayi)ii>-
inargiuaux ).
Nageoires pectorales 90
( Ititiirqués ).
Nageoires abdominales 6
(très solides, uiullifurqués el «''taruis
à leur vxlrémilé,
surtout dans la r(5gion nioyeiino
de la nageoire ) .
Le mâle, la femelle et le jeune presenlent des différences niorphologi-
([ues assez profondes, pour que pendant longtemps on ait cru devoir les
considérer comme les types de trois espèces dilïéi-enles. Pei-sonne n'ignore
plus aujourd'hui que le CalHoiiijmiis dracuneulus Lacép. et le CttUionijmns
elegons Lesueur ne sont que la femelle et le jeune du CaUionifmus lym.
Le mâle est au surplus caractérisé : i" par la très grande longueur du
premier rayon de sa première nageoire dorsale, qui dépasse souvent les
limites antérieures de la seconde nageoire dorsale; a" par l'allongement
aussi des derniers rayons de la nageoire anale et de la seconde doreale;
3° par le grand développement de la tète, surtout dans le sens de la
longueur; 4" par des couleurs plus vives et plus brillantes.
Chez la femelle, le 3"" et le i"" rayon, souvent même le 9""" de la pre-
mière nageoire dorsale sont noirâtres.
1. Observations éthologiques sir lk Càluouxuus iïrà.
Le Callioniimus lyra est très commun dans la Manche; il vit en grande
abondance dans la zone littorale de ia baie de la Hougue. Mais, soit que les
mâles soient peu nombreux, soit qu'ils vivent habituellement et pendant
'') Les chitTres donnés ci-dessous ne coïncident pas ahsolumonl avec ceux des
auteurs, notamment île Moreau. tlet auteur parait avoir omis le dernier rayon
de la a""' nageoire dorsale et le dernier rayon de la nageoire anale , insérés presque
au raènae point que le pénultième. Il aurait omis également un très petit rayon,
le premier du côté dorsal de la nageoire caudale.
— 120 —
certaines époques de l'année dans des endroits plus difficiloment accessibles ,
il est un fait, c'est que, malgi'é une chasse très active aux Dragonnets,
pendant les mois d'Août et de Septembre 1906, à Saint- Vaast-la-Hougue
dans la zone du balancement des marées, je n'ai jamais réussi à me pro-
curer, en assez grand nombre, il est vrai, que des femelles ou des jeunes.
Les jeunes Callionymus, dont la taille varie de 3 à 6 centimètres du
centre de l'œil à la naissance de la qneue, se rencontrent surtout soit au
boi'd de la mer même à marée basse sur fond de sable fin , soit plutôt encore
dans les flaques d'eau peu profondes que la mer laisse après son retrait sur
le sable.
La faune qui accompagne les jeunes Callionymus sur le fond des flaques
en question est généralement ainsi constituée :
Crangon vulgaris Fabr. , très commun ;
Gobius minutus Gm. , commun ;
Portumnus variegatus Leach. , très rare.
Jeunes Pleuronectes :
Pleuronecles platessa Linn., commun, ne dépassant géneialement pas
h centimètres ;
Solea sp. , rare, ne dépassant généralement pas 3 centimètres ;
Wiombus lœvis Rond, très rare;
Illiombus maximus Linn. , extrêmement rare.
Tous ces animaux, ainsi d'ailleurs que les Callionymus, miment plus ou
moins par la couleur de leurs téguments celle du substratum sur lequel
ils vivent.
Lorsque les flaques d'eau contiennent en même temps des rochers et des
algues, on peut y rencontrer aussi le Palenion serraius Penn. , qui se trouve
même parfois dans des flaques complètement sablonneuses, le Carcinus
mœnas Penn., des Cottes, des Labres, des (Irénilabres, etc.
J'ai recueilli aussi de jeunes Callionymes dans le lit que se creuse la
rivière de Saire dans le sable de la plage avant de se jeter à la mer. Cette
partie du cours de la rivière, visible à marée basse, est d'ailleurs, à marée
haute, recouverte par la mer. Là, les Callionymes sont accompagnés du
Crangon vulgaris Fabr. , de V Ammodytes tobianus Linn. , du Trachinus vipera
Cuv. , du Gobius minutus Gm. et, sauf la Sole, des mêmes jeunes Pleuro-
nectes cités précédemment.
En remontant le cours de la Saire, sans sortir toutefois de la zone du
balancement des marées, on s'aperçoit qu'à partir d'un certain point ses
eaux deviennent plus saumâtres et que son fond de sable lin est remplacé
par un lit de cailloux couverts d'algues vertes. Là, la faune se modifie, les
Callionymes deviennent plus rares; lorsqu'on atteint la hauteur des parcs
à huîtres de Jonville, on n'en trouve même plus.
— 121 —
A marée basse, j'ai recueilli des Callioiiymes adultes, tous femelles,
comme il a élé dit, dans les deux stations suivantes : d'une part, dans les
vieux parcs à huîtres abandonnés, situés entre le passage du Rhun et la
rivière de Saire et où le fond est constitué de sable grossier mélangé de
pierres assez volumineuses; d'autre part, dans le lit de quekpies petits ruis-
seaux qui descendent de l'ile Tatihou jusque dans la mer à ti'avers le banc
de sable vaseux qui s'étend du vieux fort juscjuau petit fort de notre ile.
La taille de ces animaux oscillait autour deio centimètres environ, du
centre de l'œil à la naissance de la queue. C'est enfin en effectuant des cha-
lutages sur les fonds de sable (In ou grossier de la rade, que je me suis
procuré le plus grand nombre de (lallionymes adultes, presque tous
femelles. Le chalut ramenait toujours en même temps des Pleuronectes
adultes, parmi les(juels les Plies étaient les plus noml)reuses.
Le Gallionyme est un animal essentiellement benthonique , qui ne quitte
que rai'ement le substratum. Sur fond de cailloutis, il se dissimule comme
ii peut entre les pierres. Sur fond de sable, il vit ensablé.^
J'ai spécialement observé les conditions de cet ensablement.
Lorsque le Callionyme est immobile sur le fond et non ensablé, ses deux
nageoires dorsales et sa nageoire anale (hsparaissent pour ainsi dire; elles
sont repliées de telle sorte que leurs rayons sont couchés en arrière le long
de la ligne médiane du corps, La nageoire caudale est repliée également,
semblant par le fait du rapprochement de ses rayons terminer le corps par
une extrémité effilée.
Les nageoires pectorales sont disposées parallèlement à l'axe somatique
longitudinal, mais forment une sorte de gouttière ouverte en dehors et où
se trouve logé le bord interne de la nageoire abdominale. D'ordinaire,
lorsque l'animal est au repos , les nageoires pectorales restent immobiles.
Souvent, cependant, je les ai vues s'animer d'un mouvement rapide et
continu, sans que pour cela le Gallionyme se déplaçât. Quant aux nageoires
abdominales, toujours absolument immobiles quand l'animal est en station,
elles sont étalées à la façon d'éventails ouverts formant au poisson une
base élargie sur laquelle il semble posé.
De temps en temps, le Gallionyme quille son immobilité. Parfois il se
soulève simplement sur ses nageoires abdominales qu'il rapproche alors de
la ligne médiane de son corps tout en les portant un peu en arrière. D'au-
tres fois il se déplace dans le sens antero-postérieur, et cela sans pour ainsi
dire quitter le substratum. On croirait le voir marcher. Il porte alors en
dedans et en arrière ses nageoires abdominales sur les rayons antérieurs
desquelles il prend un point d'appui pour lancer son corps eu avant. Et
c'est à l'aide de ses nageoires pectorales qu'il continue ensuite à progresser.
En général, au bout de peu temps, le Gallionyme les ramène le long de sou
corps, étale à nouveau ses nageoires abdominales et reprend sa position
de repos.
Muséum. — xxi. lo
122 —
^
Quelquefois copemlant il foit des courses plus longues, qui sont aussi
plus rapides. Alors, luclinaul à droite ou àgauche sa queue tout entière ,
il imprime au reste de son corps
la direction qui convient. Ses na-
geoires abdominales , comprimées
vraisemblablement par la pression
de Teau dans laquelle il s'agite,
tendent à se rapprocher et à
s'accoler au corps.
Je n'ai guère vu le Callionyme
progresser de celte sorte que lors-
qu'il est enfermé dans un vase
d'où il semble vouloir sortir ou
lors(ju'on le poursuit.
Gomme la plu[)art des Poissons
de fond , les Cottes , par exemple ,
et les Pleuronectes, le Callionyme
ne se déplace que par à coup,
brusquement , n'effectuant chaque
fois qu'un chemin très court. Pen-
dant tout le temps qu'il progresse ,
aussi bien que pendant la station ,
l'animal maintient sa nageoire
caudale repliée sur elle-même et
ses nageoires dorsales et ventrale
réclinées en ari'ière le long de la
ligne médiane du corps. Excep-
tionnellement cependant et dans
des circonstances que je n'ai pu
parvenir à déterminer nettement,
parfois même pendant la station,
certains Callionymes étalent leur
nageoire caudale ou dressent les
rayons de leurs nageoires dorsales
ou ventrale. Quelques-uns même
maintiennent dressée assez long-
temps leur première nageoire
dorsale.
Pour que le Callionyme se
décide à quitter le subslratum,
il faut qu'il soit vigoureusement
poursuivi. Il peut ai-river alors qu'il parvienne à sauter par-tlessus les
boids de l'aquarium ou hors de la llaque où il se trouve.
Fljj.
Calliunymvs fyra au repos sur le sable.
CriKjuis. d";i|)i'ès mie ph(i|o|;r;i|thio, pour
montrer la position des nageoires abdominales
( A ) et pectorales ( B ). — G. N .
— 123
9
ê
^
Lorsqu'on pose un Callionyme sur un fond de sable , il commence pres-
que aussitôt à s'ensabler.
L'ensablement se fait de la façon suivante :
i" L'animal prend un point d'appui sur ses nageoires abdominales
qu'il ramène légèrement vers la ligne médiane de son corps en les enfon-
çant à peu près perpendiculairement dans le sable ;
9" A l'aide de ses nageoires pectorales , dont il agite rapidement le bord
iolerne de dedans en dedors, il chasse le sable à droite et à gauche el se
creuse en quelque sorte un lit. Une partie du sable déplacé du fait de ce
mouvement, que les procédés cinématographiques seuls pourraient per-
mettre d'analyser d'une façon précise , est rejetée
sur les côtés, une autre pai'tie retombe sur la
région moyenne du coi'ps de l'animal;
3° Prenant toujours point d'appui sur ses
nageoires abdominales, le Callionyme porte
alors la tcle en avant et en bas , ce qui a pour
effet d'ensabler cette dernière;
k" La queue s'ensable enfin par de petits
mouvements de latéralité très rapides. Et pen-
dant ces deux derniers temps , les nageoires pec-
torales s'agitent toujours.
Lorsque le sable est suffisamment fin et que
d'autre part la couche d'eau est sulîisamment
épaisse, l'ensablement ne diue pas en tout plus
de deux secondes.
Lorsque, au contraire, la couche d'eau est
mince, ou que le sable est grossier, il est pé-
nible et toujours imparfait. 11 faut, en effet,
une certaine épaisseur d'eau pour cpie le sable
fin déplacé par le mouvement des nageoires ])ec-
torales puisse flotter et retomber sur l'animal.
L'opération terminée, le Callionyme s'ébroue, pour ainsi dire, c'est à-dire
qu'il rejette vigoureusement par la bouche le sable qu'il a ingurgité au
moment de l'ensablement de la tête.
La présence du Callionyme ensablé, qui, pour un observateur non
averti, peut aisément passer inaperçue, se décèle de la façon sui-
vante :
On voit émerger les deux gros yeux verdâtres de l'animal , en avant des-
quels on dislingue une dépression en entonnoir répondant à la bouche par
laquelle entre l'eau nécessaire à la respiration. En arrière, sont deux petits
orifices places sur la mêuK! ligue que les yeux, s'ouvrant et se fermant,
paraissant et disparaissant d'une façon rythmique : ce sont les orifices
branchiaux expirateurs.
Fijr. 9.
Scliéma destiné
à montrer fa position
relative (de haut en lins)
des orifices expirateurs ,
des yeux et de t'en tonnoir
buccal du Cafiionyme en-
foui dans le sable. X 2.
10 .
s
— 12/1 —
Gomme celle de tous les poissons téléostiens essentiellement benthoni-
ques, la respiration du Caliionyme est franchement active. On peut facile-
ment l'étudier sur l'animal ensablé.
Du côté de l'entonnoir antérieur, on voit se produire une aspiration
d'eau qui entiaîne avec elle quelques petits grains de sable. Chaque inspi-
ration alterne régulièrement avec une expiration, laquelle se traduit par
l'ouverture brusque et simultanée des orifices expirateurs , d'où l'on voit
sortir un courant d'eau qui se transforme même en un jet lorsque la couche
d'eau est suffisamment mince.
Ce courant d'eau contient souvent quelques-uns des petits grains de
sable, entrciînés dans la cavité bucco-branchiale au moment de l'inspiration.
Cependant, tout le sable introduit ne sort ]ias ainsi par les orifices expira-
teurs, et de temps en temps l'aniuial, pour se débarrasser de l'excès de
matières solides devenues encombrantes, exécute une sorte de chasse
vigoureuse en sens inverse du courant de la respiration.
C'est surtout par le fait de ces chasses, qui ne nous ont d'ailleurs pa
paru présenter le caractère d'une périodicité régulière , que se constitue
l'entonnoir antérieur.
Chez le Caliionyme adulte ensablé, le nombre des expirations est en
moyenne de i4 par minute avec un minimun de 9 et un maximun de 16.
Chez l'animal non ensablé, inquiet par conséquent et moins absolument
immobile, la respiration s'accélère. Le nombre des expirations est en
moyenne de 20 par minute avec un minimum de i4 et un maximum
de 3o.
Pour pouvoir observer les détails du mécanisme respiratoire, il faut
étudier le Callionvme non ensablé.
On voit alors, au moment de l'inspiration, l'orifice buccal s'ouvrir, les
joues s'écarter, le plancher de la bouche se gonfier. Il en résulte une aspi-
ration d'eau dans la cavité bucco-branchiale qui est d'ailleurs complètement
fermée du fait de la continuité que présente la membrane operculaire avec
les téguments de l'arc basilairethoracique, du fait aussi de l'occlusion vrai-
semblablement possible que subit eu ce moment la valvule qui ferme
l'orifice expirateur. L'expiration succède à l'inspiration d'une façon ryth-
mique et régulière ''\
Par la contraction des muscles adducteurs operculaires , les joues s'apla-
tissent et l'eau, forçant les valvules des orifices expirateurs , sort en deux jets
(') A l'aide des procédés cinématographiques, Ch.-François Franck a étudié
d'une façon très précise les mouvements inspirateurs et expiraleurs chez la Tanche,
qui est également un poisson à respiration active. En raison de la localisation
de son orifice expirateur et de la lenteur de ses mouvemenls respiratoires, le Cal-
iionyme se prèle admirablement bien aux mêmes constatations physiologiques, et
cela sans le secours d'aucun appareil, par le seul examen r/e visu.
— 125 —
qui peuvent, chez un Caliionyme de taille moyenne, s'élever jusqu'à 5 ou
ù centimètres de hauteur.
L'expiration est généralement brève et l'inspiration à peu près trois fois
plus longue.
Le Caliionyme, mis à sec, peut conserver de l'eau un certain temps
dans sa cavité bucco - branchiale , ce qui lui permet de résister et de
vivre longtemps hors de son élément. Lorsqu'on l'excite, il rapproche
alors vivement ses opercules et rejette l'eau en deux jets parfois très puis-
sants.
Autant le Caliionyme non ensablé paraît brusque dans ses mouvements
et farouche lorsqu'on l'approche, autant il semble, lorsqu'il est ensablé,
impassible et indolent. On peut l'observer, ie toucher, le déplacer sans
qu'il semble même s'en apercevoir; mais si tout à coup il perçoit un
contact , il s'élance avec une telle violence , qu'il peut se trouver projeté
hors du vase où il se trouve.
Enfin , les Callionymes deviennent , de même que les Pleuronectes ,
rapidement famihers. J'en ai conservé longtemps dans les aquariums du
laboratoire de Tatihou en les nourrissant de petits Crustacés, Crangons,
Palemons, Talitres, Orchesties, qu'ils venaient prendre jusque dans ma main.
Dès que je m'approchais, ils s'acheminaient tous vers la glace qui me sépa-
rait d'eux , semblant attendre les proies que je devais leur apporter.
II. Considérations sur les rapports des conditions d'existence
AVEC LA morphologie CHEZ LE CaLLIONYMUS LYRA.
Parmi les conditions d'existence qui caractérisent le Callionymus hjra, il
en est deux qui, au point de vue de l'étude des liens de causalité possibles
entre l'éthologie et la morphologie , paraissent de toute première impor-
tance.
Le Caliionyme est d'une part un animal benthonique; d'autre part il vit
ensablé.
C'est avec la première de ces conditions que paraît être en rapport
l'aplatissement qu'il présente dans le sens de la pesanteur, et que l'on
constate chez la plupart des Poissons vivants posés sur le substratum , qu'ils
soient euthétiques, comme les Raies, les Torpilles et les Squatines dont l'apla-
tissement est, de ce fait, dorso-ventral(c'est également le cas du (ùallionyme),
ou qu'ils soient pleurothétiques , comme les Pleuronectes dont l'aplatisse-
ment est bipleural '''.
»
(') Dans Je travail intitulé : Influence de la fixation pleuroihétîque sur la Mor-
phologie des Mollusques acéphales dimyaires(/lMtt, des Se. nat., Zoologie, 1906),
j'ai étudié en détail le rôle de la pesanteur sur la Morphologie des Mollusques acé-
phales benlhoniques. Le cas des Tridacnes me parait être l'un des plus démons-
tratifs.
_ 126 — ^
Chez le Caliionyrae toutefois cet aplatissement n'intéresse pas également
toutes les pai'ties du corps.
Très marqué dans la région de la tète , pour laquelle d'ailleurs d'autres
facteurs que la pesanteur semblent aussi intervenir, il l'est moins dans celle
de la queue, où l'on voit cependant les masses musculaires latérales s'étaler
de part et d'autre des os interépineux et du racliis, ce qui donne à la coupe
transversale de l'animal une forme nettement en bissac. A l'aplatissement
somatique général se rattache aussi la position que prennent les nageoires
dorsales et la nageoire anale, habituellement réclinées d'avant en arrière,
dans la gouttière longitudinale que forment les masses musculaires latérales ,
le rapprochement également des rayons de la nageoire caudale qui seml»le
})ar la forme qu'elle prend terminer le corps en pointe eflilée. Une dispo-
sition analogue s'observe, d'ailleurs, chez beaucoup d'autres poissons
sédentaires , le Syngnathe , par exemple. Au surplus la nageoire caudale
est arrondie, plus exactement tronquée, chez le Gallionyme comme chez
tous les poissons (^ui nagent \)e\i {Cotius, Blonnius, Gobius, etc.), fait qui
indique ])our cet organe un certain degré de régression.
C'est également avec la vie sur le fond et sans doute aussi avec les
conditions de l'ensablement que paraissent être en rapport les dispositions
mor[)hologiques de l'appareil respiratoiie.
J'ai, eu l'occasion d'insister ailleurs sur les ditTérents modes de respiration
et les ditférents types d'appareil mécanique respiratoire qu'on observe chez les
Poissons téléostéens en rapport avec leurs modes de vie ''>. Je crois avoir
montré que, si la respiration est purement passive chez les Téléostéens
nageurs do vitesse, comme le Maquereau et le Thon, où la pression continue
de l'eau a en quelque sorte laminé l'opercule et enqK'ché le développement
de ses muscles moteurs , elle est, au contraire, active, très comparable à celle
des Mammifères, par exemple chez les Poissons de mœurs sédentaires, où
une musculature operculaire puissante s'est conservée et même développée
par l'usage. Le Gallionyme, poisson essentiellement sédentaire , répond à ce
dernier type, et sans doule l'élargissement de sa tête n'est-il j)as un efîet
seulement de l'action de la pesanteur, mais aussi un résultat direct du
développement d' !j muscles de son opercule.
Outre ce caractère d'une puissante musculature operculaire étroite-
ment liée à un mode actif de respiration, le Gallionyme en possède un
autre qui paraît se rattacher d'une façon spéciale au fait de l'ensable-
ment.
Alors que le Cotttts, par exemple, autre poisson de mœurs sédentaires,
et dont la forme générale du corps rappelle d'assez près celle du D-ia-
C Voir h. Anthonv, Contribution à rétudo morphologique générale dos carac-
tères d'adaptation à la vie arboricole cbez les Vertébrés [Aiui. des Se. iialnirltes ,
Zoologie, 9""' série, p. aSS-a.^y).
— I'i7 —
{jonnot, possèdi^ une fenlc operculaire libre sur toul son parcours, celle
du Callionymo est oblilérée par une membrane qui relie les rayons bran-
chiostèges et le bord même de l'opercule à la marge antérieure de l'arc
basilaire tboracique ; reste seulement libre un polit orifice situé au voisi-
nage de la ligne mëdiane du corps. Celte différence paraît essentiellement
tenir à ce que le Callionyme est, à proprement parler, un fouisseur, alors
que le Coltiis ne l'est point.
Chez un Poisson nageur de vitesse, ?\ respiration par conséquent passive,
et oîi il n'y a point, à proprement parler, ni d'inspiration ni d'expiration
effective, l'eau, qui s'engouffre parlabouche dans la cavité bucco-brancliiale
par le fait même de la progression , tend à sortir sous l'opercule , et cela
ensuivant naturellement la direction du grand axe longitudinal, <pii est
celle même de la progression. Il en résulte nécessairement une ouverture
operculaire dont le plus large écarlement correspond au point où la pous-
sée de l'eau est la plus forte , c'est-à-dire sensiblement à celui où commence
la ligne latérale.
Les mouvements d'inspiration et d'expiration rytbmique n'existent, en
réalité, que chez des Poissons plus sédentaires, comme la Tanche et la
Carpe, dont les muscles operculaires présentent , en raison du fonctionne-
ment auquel ils se trouvent soumis, un développement important. Chez
ces animaux, l'aspii-alion de liquide dans la cavité bucco-branchiale n'est
rendue possible qu'en raison de l'existence d'une membrane qui occlut au
moment de l'inspiration la fente de l'opercule. Au moment de l'expiration ,
cette membrane est forcée, et la sortie de l'eau se fait également, dans ce
cas, par toute la longueur de la fente avec maximum au niveau de ia
région moyenne, toul comme chez les nageurs de vilesse, oii la membrane
operculaire est très réduite , sinon complètement absente. Il est au surplus
possible de se rendre compte de ce fait, en faisant respirer une Carpe, par
exemple, dans un milieu où se trouve suspendu un nuage de matières
colorées.
A mesure que la sédentarité augmente, la respiration devient plus
active, plus pénible, peut-on dire encore, et les muscles de l'opercule sont
plus puissants. Le Collus réalise à peu près ce type extrême. Mais si, au
lieu de le considérer, nous considérons le Callionyme, poisson sédentaire
également, nous voyons que, chez lui, animal ensablé, l'eau expirée, pour
pouvoir se faire Jour, doit traverser la couche de sable qui le recouvre.
Elle tend nécessairement alors à forcer celle couche de sable là où elle est
la plus mince, c'est-à-dire aux environs de la ligne médiane dorsale du
corps et non naturellement sur les cotés. C'est ainsi que se localisent les
lieux de sortie de l'eau expirée et que se constituent les orifices dont la
position est caractéristique chez ce Poisson. Une ébauche physiologique et
transitoire de cette disposition se retrouve d'ailleurs chez les Pleuronectes ,
où la fente operculaire est libre sur toute son étendue, mais où la sortie de
— 128 —
l'eau ne se fait que par un orifice situé près de la base du crâne et qui
est, en quelque sorte, l'amorce de celui morphologiquement constitué du
Dragonnet''^.
Sans insister sur la forme et la solidité remarquable des rayons des
nageoires abdominales, qui paraissent être liées aux conditions spéciales
de la vie benthonique et du fouissement , nous noterons que ce sont
aussi les conditions de vie ensablée qui paraissent avoir profondément
modifié l'appareil visuel des Callionymes.
Chez ces Poissons, les yeux sont à fleur de tète, et lorsque l'animal est
enfoui dans le sable, eux seuls dépassent, paraissant comme des émeraudes
sur le gris uniforme du substratum.
Ils présentent, en outre, la pailicularité suivante : ils sont aplatis supé-
rieurement. Ce même caractère s'observe identique chez les Pleuronectes
qui vivent également ensablés, comme la Plie et le Turbot.
Une telle disposition est la manifestation d'une loi générale en morpho-
génie et qui est celle de l'aplatissement sur les surfaces libres. Ici, la surface
libre est marquée par la séparation du sable et de l'eau , comme en ce qui
concerne l'Anableps , dont le dos est , comme l'on sait , rectiligne et plat,
la surface libre est la limite de l'eau et de l'air.
C'est toujours à ce facteur que paraît se rattacher l'aspect particulier
des téguments du Callionyme. La peau de ce Poisson est lisse et nue, d'un
contact visqueux , et secrète souvent un mucus assez abondant. J'ai insisté
ailleurs '"^ sur le rôle de l'action polissante de l'eau sur les téguments des
Poissons nageurs de vitesse, comme le Maquereau et le Thon. Ici la nudité
parait être le résultat delà vie fouisseuse. Les Pleuronectes, dont le mode
d'existence se rapproche beaucoup de celui des Callionymes, tendent,
comme l'on sait, à perdi-e leurs écailles : si elles persistent encore dans
quelques régions limitées du coi-ps chez la Flondre, si on les trouve espa-
cées à la surface des téguments chez la Limande, elles ont complètement
disparu chez la Plie.
Enfin la couleur arénacée du Callionyme, susceptible de se modifier avec
la teinte générale du milieu, est aussi nettement en rapport avec son genre
de vie. Ou l'observe aussi chez les Pleuronectes qui généralement l'accom-
pagnent et chez le Gobius minutus.
^'5 J'ai insisté jadis sur une disposition du même genre existant chez un Mol-
lusque acéphale, VUnio, où les bords du manteau se placent de façon à constituer
un véritable siphon physiologique, amorce do la disposition morphologique carac-
téristique des Acéphales dits à siplion. Voir R. Anthony, Influence de la fixation
pleurothélique sur la Morphologie des Mollusques acéphales dimyaires {Ann. des
Se. natur., Zoologie, 1906).
'-'■''> Voir R. Anthony, Les organes de locomotion aérienne chez, les Vertébrés volants .
Paris, Librairie aéronautique, io, rue de Seine, Paris, 1918.
— 129 —
Nota. — Eu puhliant celte courte étude, je me rends -un compte exact
de tous les défauts qu'on y pourra relever : son imprécision en beaucoup
de points, son caractère véritablement incomplet.
(j'est simplement l'ébauche d'un travail qui devait être plus étendu et
que j'avais entrepris, en 1906, au Laboratoire maritime de Saint-Vaast-
la-Hougue. Diverses circonstances m'avaient obligé à l'interrompre. Loin
de toute documentation , je me borne aujourd'hui à rédiger mes anciennes
noies , pensant qu'elles seront peut-être l'amorce de recherches complémen-
taires sur une question qui m'avait autrefois paru présenter quelque
intérêt.
Mars 1916.
— 130 —
Notes sur les espèces Làmarckienses
ArPAnTE!fAM AU GENRE LlTCINA BrUGUIÈRE, 1 '/[)'/,
PAR M. Ed. Lamy.
Outre (juel(|ues formes vivantes : Venus jîmbriaîa L., V. jamaicensis
Chemn. , V. poisyJvanica L. , TelUna divaricata L. , 7'. muricata Chemn. ,
Lamarck rapportait en 1806 (Mém. foss. envir. Paris, Ann. Mus., VII,
])p. 9 36-9^1 ) au genre Luciiia Bruguière, 19 espèces fossiles du Bassin
(le Paris.
1° Lucina lamellosa. — En 1818, dans les Animaux sans vertèbres,
V, p. 537, Lamarck range cette espèce dans le genre Cnrhis Guvier, en
même temps qu'un fossile de Valognes, le C. peltinadus. Le Muséum de
Paris possède une coquille mesurant /i8x33 millimètres, qui a élé déter-
minée par Lamarck Corbis lamellosa.
2° Lucina concenlrica. — Dans la collection du Muséum , trois cartons
ont été e'tiquetés par Lamarck L. concentrica. Sur le premier, il y a deux
valves gauches trouvées à Château-Thierry par Dufresne, et ayant pour
dimensions respectives 34x32 et 3ix3o millimètres; elles se rapportent
bien à cette espèce, qui est un Phacoides. Sur le deuxième carton, sont
fixées trois valves recueillies aux Bauves par Dufresne; deux, l'une droite,
mesurant 97x9/1 millimètres, l'autre, gauche, de taille plus faible,
93x9 1 millimètres, appartiennent également au L. concentrica, mais la
troisième, encore plus petite, 18x19 millimètres, est une valve droite de
L. saxorum] jk. Le troisième carton porte deux valves, sans indication de
provenance; l'une, gauche, ayant un diamètre de 17 millimètres, est
encore un X. saxorum; l'autre, droite, plus grande (91x18 millimètres),
possède une charnière édentule et une impi-ession musculaire antérieure
dirigée perpendiculairement au bord ventral : elle doit, par suite, être
rapportée a\iL. sco^/M/on/m Basterot ( hoh Brongn.), regardé par MM. Goss-
mann et Peyrot (1911, Conch. Néog. Aquitaine, Act. Soc. Linn. Bor-
deaux, LX\, p. 970) comme étant la mutation subscopulorum d'Orb. du
Lucina incrassala Dubois, qu'ils placent dans le genre Miltha H. et
A. Adams, et plus particulièrement dans la section Megaxinus Brugnone.
%" Lucina circinaria. — Deshayes (i8()0, Descr. Anim. s. vert. bass.
Paris , I , p. 653 ) a fait observer que , sous le nom de L. circinaria, Lamarck
— m —
a confondu deux espèces fossiles difl'érentes: L. suxorum Lk. eli. emmdala
Desli., qui appai-tieniient d'ailleurs au même genre Phacoides.
Il" Lucina saxorum — Phacoides [Lucinoma) sa-rorum Lk. (igoB, Coss-
mann,Moll. Eocen. Loire Inf., Bull. Soc. Se. Nat. Ouest France, 9" s., V,
p. i5a).
5° Lucina dioaricata. — Cette Lucine fossile du bassin de Paris, regar-
dée par Lamarck comme l'analogue parfait du L. divaricnta Linné | Tellina | ,
espèce actuellement vivante , a été démontrée bien distincte par Agasaiz
(i8/i5, Iconogr. Coq. tert., Nouo. Mém.Soc. Hehét. Se. Nat., VU, p. O/i),
qui l'a nommée L. pulchella.
6" Lucina gibbosula = Milthn [Gihholucina) gibhosula Lk. (1911, Coss-
mann et Peyrot, (-oncb. Néog. Aquitaine, Act. Soc. Linn. Bordeaux, LXY,
p. 9.70).
7° Lucina renulata. — Deshayes (1860, Bescr. Aniîn.s.vert. bass. Paris,
I,p. ()i5) a reconnu que cette espèce, qui aurait été, d'après Lamarck,
l'analogue, en petit, du L. edenlula \Ànné [Venus], est, en réalité, un
Diplodonla. — La forme fossile du Bassin de Paris, nommée par Lamarck
(1806, Ann. Mus., VI, p. 4i5) Erycina elliptica, appartient également,
selon Deshayes ( 18O0, lac. cit., p. 620), au genre Diplodonta.
8° Lucina albella, =^ Phacoides [Parvilucina) albellus Lk. (1906, Coss-
mann, Moll. Eocen. Loire Inf. , Bull. Soc. Se. Nat. Ouest France, 9"" s. , Y,
p. i56).
Çf" Lucina sulcata=^ Phacoides ( Cavihtrina) sulcatus Lk. (1 901 , Dali, Synops.
Lu'cinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXlll, p. 8o5). — D'après M. J. Favre
(191a, Cal. m. coll. Lamarck Musée Genève, pi. 26, fig. i5/»), ie Veneri-
cardid concentrica Lamarck (1818, Anini. s. vert. V, p. G21) est la même
espèce.
10° Lucina squamosa. — Ainsi que Ta fait remarquer Deshayes (i8qA ,
Descr. eoij. foss. envir. Paris, I, p. 107), la coquille fossile que Lamark ap-
pelait, en 1806, L. squamosa, est différente de l'espèce vivante à laquelle
il a attribué ie même nom en 1818, dans les Animaux sans vertèbres
(V, p. 5^2) ; ces formes sont d'ailleurs toutes deux des Jagonia.
11" Lucina unduluta. — Cette forme oligocène, confondue par Nyst avec
le L. commutata Phil. et rattachée primitivement par Deshayes (iSa^,
Bescr. coq. foss. envir. Paris, l, p. 106) comme variété au L. divaricala
L., est une espèce bien distincte ( 1860, Deshayes, Bescr. Anim. s. vert. bass.
Paris, I, p. 63;;!), appartenant au genre Bivaricella.
12° Lucina complanata. — C'est, d'après Deshayes, une variété (1824,
Bescr. coq. foss. env. Paris, l, p, 101) ou un synonyme (1860, Bescr.
— 132 —
Anim. s. vert. bass. Paris, I, p. 038) du L.elegaus Defrance, qui est un
Phacoides de ia section Cavilucina ( 1906, Cossmann, Moll. Eoc. Loire Inf.,
Bull. Soc Se. Nat. Ouest France, 2' s., V,p. i5o).
Une autre espèce fossile du Bassin de Paris, appelée par Lamarck en
1806 Venus mutabilis {/Inn. Mus., MI, p. 61 ), a éié rapportée par lui en
1818 (Anim. s. vert., V, p. 54o) au genre Luciiia : elle a pour type, dans
la collection du Muséum, une valve droite, mesurant 63x5 1 millimètres,
accompagnée de l'étiquette originale. Chez le L. mutabilis, à tous les âges,
ia charnière est dépourvue de dents, et, si Lamarck dit qu'il y a des dents
cardinales chez les jeunes individus, c'est par confusion avec une autre
espèce, que Deshayes(i82 4, Descr. foss. env. Paris, I, p. 92 et 99)
croyait être le L. conforta Defr., devenu le type de la section Eomillha
(jossmann ( 1 9 1 G ) , mais qui est, en réalité, d'après M. J. Favre (1912,
Cat. m. coll. Lamarck Musée Génère, pi. i3,fig. 67-68), une forme voisine
appartenant au même groupe, le Miltha Cuvien Bayan (1878, Etud. coll.
Ecole Mines, (asc. 11, p. 128) = L. Defrancei Desh. (non d'Orbigny) <''.
Parmi les Lueina, a été également placée par Deshayes (1824, Descr.
coq. foss. env. Paris, I , p. 96) une coquille de Grignon qui a été décrite par
Lamarck (1806, Ann. Mus., \II, p. i3o) sous le nom de Venus callosa
et dont M. Cossmann (1911, Conch. Néog. Aquitaine, Act. Soc. IJun.
Bordeaux, LXV, p. 268) fait le type de sa section Gibboluctna (l^ot^)
dans le genre Miltha.
Enfin, en 1818, dans les Animaux sans vertèbres, \ , p. 5^9 et 543 ,
Lamarck cite deux Lucines fossiles de Touraine et d'Aquitaine:
L'une, qu'il identifie au L. lactea Linné [Tellina], est, d'après M. J.
Favre ( 1912 , Cat. ill. coll. Lamarck Musée Genève, pi. i4 , fig. 7^-78), une
autre espèce, d'ailleurs fort voisine, le Loripes Dujardini Deshayes (i85o,
Traité élém. Conch., 1, a"" p., p. 783).
L'autre, Lueina columbella, compte, dans la collection du Muséum, des
spécimens étiquetés de la main de Lamarck : ce sont deux valves qui
proviennent de Dax et qui mesurent, l'une, gauche, i3xi3,5, l'autre,
droite , 1 1 ,5x 1 2 milllimètres. Cette espèce fossile , qui appartient au groupe
des Lw^a dans le genre PAaco/rfes , serait, d'après MM. Cossmann et Peyrot
(1911 , Act. Soc. Linn. Bordeaux, LX\, p. 323), représentée en Touraine
par une forme typique et en Aquitaine par une mutation Ba.^eroti Agassiz,
Elle a été assimilée par Deshayes (i835, Anitn. s. vert., a""" éd., M,
p. 23o) à une coquille vivant actuellement au Sénégal, dont d'Orbigny
(i836-44, Moll. Gammes, p. 107, pi. VII B, fig. 26-38) a fait une
<*' D'Orbigny (1SI16, Voy. Amer, mérid., Moll., p. 585) a nommé L. Defranciana
l'espèce fossile du Bassin de Paris confondue par Lamarck avec L. divaricata et
appelée L. pulchella par Agassiz.
— 133 —
espèce distincte sous le nom de L. Adansoni ^^\ mais qui, pour MM.
Cossmannet Peyrot, serait probablement aussi une mutation de L. colum-
bella typique.
En 1818, dans les yl«mrtM,r saHS vertèbres, L V, outre le Venus fotibriata
L. , dont il fait un Corbis, Lamarck rapporte au genre Lucina 16 espèces
vivantes, auxquelles doivent être ajoutées 2 formes qu'il rangeait parmi
les Cytherca, mais que Deshayes a reconnu être des Lucines :
Corbis fimbriata.
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 587.)
Le Venus fimbriata Linné (1768, Syst. Nat., éd. X, p. 687), placé par
Lamarck d'abord en i8o() (Aun. Mus., Vil, p. 287) parmi les Lucina,
puis en 1818 dans le genre Corbis de Cuvier, compte, dans la collection
du Muséum, un représentant, mesurant 5ox30 millim. 5, qui est accom-
pagné d'une étiquette manuscrite de Lamarck.
Lucina jamaicknsis.
(Lamarck, loc. cit., p. SSg.)
Cette espèce, qui est le Venus jamaicensis (Speugler) Cheranitz( 178A ,
Conch. Cab., VII, p. 2/1, pi. XXXIX, fig. /108-409) et qui a pour syno-
nymes le Tellina scabra Chemnitz (1796, Conch. Cab., XI, p. 208,
pi. 19g, fîg. 1943-9144) [non Lucina scabra Lamarck] <^' et le Lucina
funiculala Reeve (i85o, Conch. Icon., pi. VII, fig. 4o), est, d'autre part,
identique, d'après M. Wm. H. Dali (1901 , Syno^ts. Liicinacea , Proc. U.S.
Nat. Mus., XXIII , p. 807) au Tellina pectinata Gmelin (1790 , Syst. Nat.,
éd. Xlll, p. 3236) [non Lticina pectinata C.B. Adams, nec CarpenterJ, qui
est le type du genre Phacoides Blainville.
Dans la collection du Muséum , trois cartons ont été étiquetés par Lamarck
L. jamaicensis; ils portent respectivement : le premier, un exemplaire ayant
pour dimensions 5i x48 millimètres, provenant de Rio-Janeiro (1817) et
présentant des lamelles peu marquées ; le deuxième, un individu de taille
plus grande, 72x64 millimètres, qui est orné de lamelles bien dévelop-
pées et qui peut, par suite, correspondre à la variété b (tscabran de La-
marck; le troisième, deux coquilles, au contraire plus jeunes, mesu-
rant 35x26 millim. 5 et 27x24,6, recueillies par Pérou (Voyage de
Baudin) et indiquées par Lamarck comme appartenant à sa variété c (rintàs
extùsque candida -n .
(') il ne faut pas confondre avec celte espèce le L. Adansoni Reeve = senega-
lensis Rve., qui est un Diplodonta.
(^) Le Lucina scabra Lamarck est, comme on le verra plus loin, le L. muricata
Spengler.
— 13^ —
LUCINA PENSYLVANICA.
(Lamarck, loc. cit., p. 54o.)
Cette esj)èce est ie Venus pensijlvanica Linnë (lyôH, SysU Nat., cd. X,
p. 688): elle a comme synonymes Lucina gmiidinataJ{eeve (i85o, Conch.
Icon., Liicina, sp. 99) et L. spociosa Reeve (ibid., pi. VI, fig. Sa), et elle
doit être rangée, parmi les Phiicoidcs, dans le sous-genre llcre (îabb.
Dans la collection du Muséum, Lamarck a déterminé un spe'cimeii,
mesurant hhxhh millimètres, rapporté de l'ile Saint-Thomas par Mangé
(Expédition Bauclin) ^''.
LuCINA EDENTULA.
(Lamarck, hc. cit., p. 54o.)
Lamarck a attribué l'appellation de Liichia edentula à une coquille ffjaune
d'abricot en dedausii et habitant la mer des Antilles : c'est la forme qui a
été représentée par Chemnitz (178 4, CoiKh. Cab., VII, p. 3/i, pi. 4o,
fig. ^97-429) comme Venus edentula Linné, mais qui, différente de l'es-
pèce Linnéenne de ce nom, est, en réalité, ainsi que l'a reconnu Philippi
(1847, Abbild. Concli., II, p. 906, pi. I, fig. 3), le Telliiia clirijsostomn
Meuschen(i787,3/«s. Gevers., p. 489), devenu, par suite, LMcma (s.str.)
chrysostoma Meusch.
Dans la collection du Muséum, deux cartons ont été étiquetés par
Lamarck L. edenltdn.
Le premier porte un grand échantillon décapé, mesurant 68x67 mil-
limètres, qui est un individu de L. chrysostoma Meusch.
Sur le second, il y a deux spécimens: l'un, ayant 44 millimètres de lar-
geur comme de hauteur, est également un L. chrysostoma , car il offre une
teinte orangée en dedans de la coquille, un plateau cardinal large et une
cicatrice musculaire antérieure allongée, qui s écarte peu de la ligne
d'impression palléale. L'autre exemplaire, plus petit, 34x3 1 millimètres,
par sa couleur entièrement blanche , son plateau cardinal très étroit, son
impression musculaire antérieure courte et très divergente vers l'intérieur
des valves, est bien un Lurinn edentula, tout au moins d'après la définition
donnée pour cette forme par Philippi (1847, loc. cit., p. 90.5 , pi. I, fig. 1).
Cette coquille décrite par Philippi est d'ailleurs la même que celle figu-
rée par Reeve sous l'appellaliou de L. Phillppiana (i85o , Conch. Icon.,
pi. V, fig. 23), et M. H. Lynge (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamcl-
'') Sur rétiquotlo, les noms spécifiques ff épaisse 7) et «penstjlvanican sont soûls
de l'écriture de Lamarck.
— 135 —
libr. , Mém. Acad. R. Se. Letlr. Danemark, j"" s., V, p. 167) uloulitie ce
//. Philipinana Rve. — edentula Pliil. A l'espèce Liiinéenne des fndes Orien-
tales qui porte ce dernier nom spécitiqne '■^K
D'autre part, Hanlcy (i855, Ipsa Linn. Conch., p. 78) pensait que ce
L. cdcnlula Linné [IVmms] (1768, Syst. Nat., cd. X,p. 689) est [U'oba-
blcnient, parmi les Lucines édentvdes décrites par Reeve, celle appelée
L, ovum [Conch. Jean. , pi. A , fig". 91).
Or, L. ovum et L. Philippiana, sauf en ce qui concerne la taille, ne
paraissent {>uère différer : le contour, subrostré en avant, est le même; le
bord dorsal, en arrière des sommets, présente une direction semblable-
ment recliligne , formant avec le bord postérieur un angle presque droit ;
la lunule est également peu marquée et à concavité presque nulle.
On peut considérer L. ovum Rve. comme étant un stade jeune de L.
Plnlipi)taHa^\e., et à cette espèce répandue dans tout l'Océan Indien est
probablement assimilable le Lticina (s. str.) edentula Linné.
LuClNA RADULA.
(Lamarck, loc. cit., p. 5/ji.)
Le Teliina radtiln Montagu (i8o3. Test. Brit., p. 68, pi. â, lig. 1-2),
placé avec raison par Lamarck parmi les Lucina, est un Pliacoldes identi([ue,
d'après Hanley ( i855, Ipsa Linn. Conch., p. 77 ), au Venus borealis Linné
( 1766 , Sijst. Nat. , cd. XII, p. 1 1 3'i ), ([ui a également comme synonymes
Venus spuria Gmelin, Venus circinnata Rrocchi, Lucina alha Turton, etc.
Lucina divaricata.
(Lamarck, loc. cit., p. 54i.)
Le Teliina divaricata Linné (1768, Sijst. Nat. ^, éd. X, p. 677) est une
Lncine européenne qui a|)partient au genre DivariceUn et qui a pour
synonymes Teliina digilaria Poli [non Linné), Cardiuni arcuatum Montagu,
Lucina conimutata Philippi.
'') Au contraire, M. Dali (1901 , Synops. Liicinacca, Proc. U. S. Nat. Mus.,
' XXIII, p. 809) regardo le Av. Philipinana Rvc.= edenluJa Pliil. comme différent
(le l'espèce Linnéenne et l'identifie à une forme des Antilles nommée L. Scliramini
par Crosse (1876, Jnui-n. de Conchyl., XXIV, p. 16G; 1878, ibid., XXVI,
p. 3 a 8, pi. X, fig. 6). Grâce à l'obligoance de MM. Ph. Dautzenberg et H. Fischer,
j'ai pu examiner, dans la collection du Journal de Conchyliologie, le lyj)e de ce
L. Schrauimi : ceiiv espèce, de coloration blanche à l'extérieur et à l'intérieur, se
distingue par sa co(juiile subanguleuse , et non arrondie , de chaque côté du bord
cardinal, et surtout par son ligament qiu est développé, en arrière des sommets,
sur toute la longueur de ce burd dorsal , tandis (jue , dans la forme figurée par
Philippi et par Reeve, il n occupe ([ue la moitié de celte étendue.
— 136 —
Avec cette espèce Lamarck a confondu une forme vivante rie i'Océan
Atlantique Américain, qui avait été figurée par Chemnitz (1782 , Coiich.
Cab., VI, p. i34, pi. i3, fig. 129) sous ce nom de Tellina divaricata,
mais qui , plus grande et moins convexe , est le Lucina quadrisukata d'Or-
bigny (18^6, Voy. Amer, mcrid., MolL, p. 5 8 A).
En particulier , dans la collection du Muséum . Lamarck a déterminé
comme L. divaricata une coquille, d'aspect subfossile, qui, correspondant
aux figures de V Encyclopédie Méthodique (pi. 286, fig. k a-b)., citées par
lui et ayant la taille qu'il indique (3o mm. de largeur), est un spécimen
de Divaricella quadrisukata d'Orb.
Quant à la forme figurée par Reeve (i85o, Conch. /ro». ,pl. VIH,
fig. h']) sous le nom de Lucina divaricata, c'est encore une autre espèce :
le Lucina dentata Wood [Tellina] = L. serrata d'Orbigny, des Antilles.
D'autre part, nous avons vu que Lamarck, en 1806, regardait comme
analogue du L. divaricata une Lucine fossile du Bassin de Paris reconnue
distincte par Agassiz, qui l'a nommée L. pulcliella.
Lucina carnaria.
(Lamarck, loc. cit., p. 5 il.)
Comme l'a reconnu Deshayes (i835, ^4»»/*. s. vert., 2"^ éd., VI, p. 209
et 227), le Tellina carnaria Linné (1758, Syst. Nal., éd. X, p. 676),
placé par Limarck dans les Lucines, est bien une Telline, qui est le type
du genre Strigilla Turton ''^
Lucina scabra.
(Lamarck, loc. cit., p. 5^2.)
Lamarck a donné le nom de Lucina scabra à la forme qui, représentée
dans les figures igiS-i 9/16 de Chemnitz (1796, Concli. (lab., XI, p. 907
et 209, pi. 199), est le Tellina imbricata Chemnitz = T. muricata Spengler
et qui devient actuellement le Phacoides (Lucinisca) muricatus Spglr.
Il ne faut pas confondre avec cette espèce le Tellina .scabra Chemnitz
{non Lk.), que nous avons vu, jdus haut, être le Venus jamuicensis (Spglr.)
Chemn. = Lucina pectinata Gmel.
[A suivre.)
'') Il est vraiment stupéfiant de constater que la même confusion ait été encore
faite par Locard : dans sa collection, actuellement au Muséum de Paris, on trouve,
parmi les Lucines (des côtes de France), toute une série d'exemplaires de celle
Telline (d'ailleurs exotique) étiquetés Lucina mirabilis, nom qu'il avait proposé
(1899, Coq. mar, côtes France, p. 3ii) pour remplacer celui de Lucina carnaria
primitivement employé par lui (188G, Prodr. Malac franc., MolL wiar.,p. 465).
— 137
Note de géographie botanique
CONCERNANT QUELQUES GrAMINÉes DE l'AsiE ORIENTALE,
PAR M"' A. Camus.
J'ai noté dans ce travail des localités nouvelles de quelques Graminées
d'Asie relevées dans l'Herbier du Muséum de Paris :
Eriochloa villosa Kunth , Rev. Gram. ,I,p. 2o3,t. i3; Paspalum villosum
Chine : Tchao-tchao , août 1906 (Chanet); Kouy-tchéou, route Pin-ne
(Cavalerie et Fortunat, n° a/iyS); Su-tchuen, plaine Tchentou et vallée du
Ming, altitude 5oo mètres ( Legendre , n° 293); Yunnan, plateau de Lou-
pou, altitude 2,000 m. (Maire). — Japon, Corée.
E. ■pohjslachya H. B. et K., Nov. Gen. et Sp., I, p. 95 , f. 3i ; £". annu-
lala Kunth ; Paspalus annulaUis Flueg. ; Milium orixence Roxb. ; M. ramo-
sum Retz.
Hong-Kong (Bodinier, n" 969). — Tonkin : Quang yen (Balansa,
n" 377); Hanoï (Balansa, n" iSao); Nam-dinh (Mouret, n" 607); Phuc-
nhac (Bon, n" 588, 916, 1077). — Annam : Tourane (Balansa). —
Cochinchine (Thorel, n" lilxo); Saigon (Pierre, Lefèvre, n" I180). —
Siam, Inde.
Bechnannia erucœformis Host, Gram., 111, p. 5 , t. 6.
Chine: env. de Pékin (Bodinier, n° 328); Mandchourie (GhalTanjon,
n° ihhi); Mongolie orientale ( David ) ; Thibet oriental : Ta-tsien-lou ( Soulié ,
n° 2/18), Tongolo (Soulié, n°' 333 et 634): Yunnan : plaine de Tong-
Ichouan (Maire), Yunnan sen (Ducloux). — Japon, Asie Mineure, Europe
orientale, Amérique du Nord.
Setaria Forbesiana Hook. f., FI. Brit. Ind. , VII, p. 81 ; S. macroslachija
Duthie; S. macrostachya v. Schultzii Benth.; Panicum Forbesîanum fiées ;
Chamœraph. setosa v. Schultzii Kuntze.
Chine : Yunnan : Gnou-kay (Delavay, n" 1788), Yunnan-sen, Tchong-
chan (Ducloux, n" 4i 81 ,liùio), Kiang-yn (Delavay, n''3486), Mo-so-yn
MUSÉDM. XXI. 1 1
— 138 —
(Delavay, n" 6553),Ta-long-tan (Delavay n" iaSg), Su tchuen : plaine de
Tchentou et vallée duMing (D' Legendre, n° 3q); Kouy-Tehéou : Pinaf-
( Cavalerie et Fortunat, n° 1 365 ). — Tonkin : partie supérieure de la vallée
de Moc-ha (Balansa, n" 693/i). — Inde.
Le Cenchrus injlexus R. Br., signalé en Australie par Rob. Brovvn, Pr. Fi,
Nov. Hoil. , p. 1 g5 , et à Cameran ( Annam) par Balansa in Morot , Journ. de
hot. (1890), p. i4o, existe dans l'Herbier du Muséum provenant de l'ile
Bourou (Voyage à la recherche de La Pérouse sous le commandement de
d'Entrecasteaux, n° iSaS), de Timor (Gaudichaud), du Cambodge
(JuUien), d'Annam : Nha trang (Robinson, n" i5/i8), de Cochinchine :
Saigon (Lefèvre, n"' 137 et/iSg, Thorel, n° 487, Germain, n° 20), de
Poulo-Condor (Harmand).
Trofius racemosus Sco]i. , Introd., p. 78; T. tcheliensis Debeaux; Lappago
racemosa Honck. ; Cenchrus vacemosus L.
Yunnan : Ta-pin-tze (Delavay, n" aaS et 1812).
Pohjtoca punctata Slapf in Hook. f. , FI. Brit. Ind., MI, p. 103; Scle-
rachne punctata R. Br. ; Chionachne Massii Balansa.
Tonkin : Dap-cau (Brousmiche, n° 3 12); Long-lchéou (Simond):
village du Papier, près Hanoi (Balansa, n" /i535); Hanoï (d'Alleizelte,
n° 390 , et Balansa, n"' hjûli et 4556). — Laos : Louang prabang (Du-
puy, n" 282). — Cambodge : Bassac (Thorel, n° 2529). — Inde, Java.
Dimeria falcata Hack., in DG., Prodr.,\T, p. 85,
Hong-Kong (Bodinier, n" i346). — Tonkin : Sept-Pagodes (Mouret,
n" 571). — Chine.
Miscanihus nepaknsis Hack. in DG. , Piodr. , VI, p. io4; Eulalla
nepalensis Trin.
Chine : lunnan : Col de Pi-iou-ze au-dessus de Ta-pin-lze (Delavay,
n° 4617); Mont Hee chou nuen, ail. 25oo m. (Delavay, n" 600); pâtu-
rages à Tcha ho, altitude 2,600 mètres (Maire); Setchuen occidental :
Oua-pao-shan, altitude 1,000 à 2,000 mètres (Legen.'re, n° 589). — Inde.
Saccharum arundinaceum Retz, Obs. IV, p. i/i; S. hengalense Retz;
S. procerum Roxb.; S. exaltatmn Roxb.
Chine : Yunnan, env. de Ta-pin-tze (Delavay, n° 4665). — Tonkin;
Kienkhe(Bon, n" 234i); Yen-lhe (Bois, n° 238). — Siam : forêt au pied
du Phnom-Domrek (Harmand). — Laos : bassin de Se moun (Har-
mand, n". 283. — Inde, Chine, Formose, Hong-Kong.
^ 139 —
Var. angvsiifoliim A. Camus n. v. — Folia o,5-i centimètre lata. — Il
ne paraît pas exister d'intermédiaires entre celte variété à feuilles étroites,
à nervure médiane relativement très large, et le type.
Tonkin : Collines à l'entrée de la baie de Hon-gay (Balansa, n° 683),
Hanoï, à l'ouest du Day (Balansa, n° 6820).
S. sponlaiieum L. Mant., 9 , p. i83; Subsp. indicum Hack. in DG.,Prodr.,
VI , p. 1 1 4 ; S. spontaneuin Uoxb. ; S. semidecumbens et canaliculalum Roxb. ;
5. insulare Brongn. : S. propinquum Steud.
Cbine : Kouy-tcbéou, Lofou (Cavalerie, n" 365o); Yunnan, Kiang-yn
(Delavay, n" 9977), Yunnan-sen (Ducloux,n'' /i234). — Tonkin : Hanoï
(d'AUeizette, n" 3 97 ; Balansa, n" 1735 et 6737), Dong-tbo (Bon,n° 5716);
Langson (Finet et Lecomte, n° jli); Sept-Pagodes (Mouret, n° 577). —
Cambodge : Bassac(Tborel, n°-25o7); Kompong-lliom (CoUard, n" 20). —
Cocbincbine (Bauflin, Pierre). — Inde, Malaisie, Cbine, etc.
S.fuscum Roxb., FI. Ind. ed Carey 1, p. 236 ; Eriochrysis ftisca Trin. ;
E. attenuata ^ees ; Miscanthus fuscus Qealh.
Malaisie : Singapore (Langlassé, n" 97). — Inde, Siam.
Erianthusfulous Nées ap. Steud. , Synops. , 1 , p. 609 ; E. riifqnlus Griseb.;
Sacchar. rujipilum Steud.
Cbine : Sutcbuen oriental; env. de Tcben kéou, ait. i4oo m. (Farges,
n" 911): Yunnan : Mong-tze (Leduc, novembre 1890) : Col de Pi-iou-se
au-dessus de Ta-pin-tsé (Delavay); Ta pin au-dessus de Mo-so-yn
(Delavay, n" 1799); Yunnan sen, Tcbong-chan (Diicloux, n° ^233).
Le PoJijtrias pmmorsa Hack., in DG., Prodr., VI, p. 189, signalé à
Java, à Luçon et enfin sur le continent dans la presqu'île malaise par
Ridley, a été retrouvé aux localités suivantes :
Annam : Nha-trang et env. ( Robinson , n" 1119). — Cocbincbine :
Saigon (Pierre, n° 1691).
Pog-onalhemiii sarcharoideum P. Beauv. , Agrost. Expl. pi. p. 9 tab. 1 1 ;
P. crinitum Kuntb.; hch. crinitum Trin.
a. genuimim Hack. in D. C. Prodr., VI, p. igS; Sacch. paniceum
Lamk; Perotis polijstacinja VVilld; Pogonath. polijstach)juin R. et Scb. ;
L. saccharoideiun Hook. ; PoUinia pohjstacluja Spreng.
Cbine : Kouy-lchéou, Lofou (Cavalerie, n° 3660); Hin-y-bien (Bodi-
nier, n" 1507). — Tonkin : Deo couan (Balansa, n° 379); Ban pbêt
(Balansa, n° igoô). — Siam, Inde, Java.
— \àO —
^. monandrum Hack. /. c, p. 198; Androp. criniuis TImnb. ; A.tnouandrus
Roxb. ; Hoîiioplitis crinita Ti'in. ; Poltima monavdra Spreng.; Pogonopsis
tenera Presi: Pogonalh. refractum Nées; Pogonath. polystachyum Kiinth;
P. crinitum Trin.
Chine : Kouy-tche'ou : Pin-fa, R. (Cavalerie et Fortunat , n" 54o);
Sutchuen ( D' Leg-endre , n° 66). — Hong-kong: C.(Rodinier, n° 90/1). -
Tonkin : Trai-hutt (Lecomte et Finet, n° 611); Sept-Pagodes (Mouret,
n° 5i6); Long-tche'ou (D' Simond); Tu-phap (Balansa, n" lySo); Hanoï
(Démange; Brousmiche, n° 119). — Anuam : Lang-co (Eberhardt,
n° 1698). — Siam : (Hosseus, n° 291 ). — Cambodge : Mont de Pursat
(Godefroy, n° 4-2 1); Bassac (Thorel). — Cochinchine (Pierre). —
Japon, Formose, Inde, Malaisie, Australie.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Décès de M. Arnaud, Professeur de la Chaire de
Chimie organique- — Nolice nécrolocique par M. Edmond Perrier. io5
Présentation, par M. ie Professeur H. Lecomte, de i'ouvrage de M. Ed.
Bureau, Professeur honoraire au Muséum, ayant pour titre : Les
gîtes minéraux de la France : Bassin houiller de la Basse-Loire 1 1 3
Communications :
F. MocQDAiiD. Les genres Trimeresurus et Lackesis ne sont pas identiques, 1 15
R. Anthony. Contribution à l'étude de i'éthologie et des caractères mor-
phologiques du Callionymus lyra Linn 118
Ed. Lahv. Notes sur les espèces Lamarckiennes appartenant au genre Lucina
Bruguière , 1 797 1 3o
M"" A. Camus. Note de géographie botanique concernant quelques Grami-
nées de l'Asie orientale 187
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1915
N** 5
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGGGXV
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bullelin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des A7nis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour bul de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
renseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaitem*, il faut avoir donné au Muséum , ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs^''.
(') S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos , trésorier de l'Association,
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1915. — N*^ 5.
-5«8»o--
156^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
27 MAI 1915.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIEH,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. LE Président donne connaissance des faits suivants, qui sont
relatifs à divers services du Muséum.
M. Edmond Perrier a été maintenu dans les fonctions de Direc-
teur du Muséum d'Histoire naturelle à partir du i6 mai 191 5
et jusqu'à la fin des hostilités. (Décision ministérielle du
28 avril 1915.)
Un nouveau congé' de trois mois, avec demi-traitement, du
i*"" mai au 3i juillet i9i5, a été accordé, sur sa demande et pour
raisons de santé, à M. Pelourde, Préparateur de la Chaire de
Botanique (Cryptogamie). (Arrêté ministériel du 3 mai 191 5.)
Sur la proposition de M. le Professeur Mangin , ont été nommés
Correspondants du Muséum, dans la séance du 90 mai 1916 :
M. le Docteur R. Gonzalès Fragoso, Attaché au Museo nacional
de Ciencias nafurales, de Madrid;
M. TAbbé Hy, Professeur à l'Université catholique d'Angers.
Muséum.
XXI.
12
— 1^2 —
Par décret du k mai 191 5, le Directeur du Muséum a été
autorisé à accepter ie legs de M. Pierre-Josepli-Henri Marmottan,
ancien Député, ancien Maire du xvi^ arrondissement, Correspon-
dant du Muséum, savoir :
1° Pour l'ensemble des services du Muséum, une somme de
100,000 francs;
9" Pour le Laboratoire de Zoologie (Insectes et Crustacés), une
somme de 95,ooo francs;
0° Ses collections complètes de Coléoptères et d'He'miptères.
las
COMMUNICATIONS.
PnOMENADE d'une AlTESSE RoYALE
r
sun LE DOS de L'Eléphant du Jardin du Roi en i8a6,
PAR M. Ed. Bonnet.
(Quelques animaux de '\a Ménagerie eurent autrefois, beaucoup plus
qu'aujourd'iiui , le don d'exciter la curiosité' du public; telle fut, par
exemple, la Girafe ofîerte en présent à Cbarles X par Méhémet-Ali, Vice-
roi d'Egypte, laquelle fit son entrée à Paris le 3o juin 1827, fut pré-
sentée au Roi, à Saint-Cloud, et obtint un tel succès, surtout auprès des
dames, qu'il fut alors de bon ton de porter des chapeaux à ]a girafe, des
cols à la girafe, etc.; elle servit, en outre, de modèle, non seulement pour
illustrer les traités d'histoire naturelle publiés à cette époque, mais aussi
pour décorer des boîtes de fantaisie, des bonbonnières et même de vul-
gaires fers à repasser ; il existe dans les collections du Muséum un de ces
fers à repasser et une bonbonnière, en faïence deDelft, donnée par M. le
Professeur Bureau ''^
Deux ans avant l'arrivée de la Girafe à la Ménagerie du Muséum , Méhémet-
Ali avait déjà fait don à cet établissement d'un Llé])hant d'Afrique qui, s'il
ne fut pas présenté au Roi et s'il ne connut pas la grande popularité comme
la (jirafe, eut du moins l'honneur de promener sur son dos une Altesse
royale : l'héritier présomptif de la couronne de France.
L'Eléphant en question était une jeune femelle , de la taille d'un Ane
au moment de son entrée à la Ménagerie, le 56 mai 18 2 5; on lui donna
le nom de Chevrette et d'assez nombreux Parisiens vinrent la visiter, mais
ce fut seulement au mois de décembre de l'année suivante que le jeune duc
de Bordeaux — il avait alors un peu plus de six ans — ayant manifesté le
désir de voir ce proboscidien qui lui était inconnu, fut amené au Jardin
des Plautes par son gouverneur , le baron de Damas.
C' Celte Girafe, la première que Ton ait vue en France, était une femelle; elle
■est morte à ia Ménagerie eu 18^1 5; Salze, Professeur au Collège royal et à FEcole
secondaire de Médecine de Marseille, a publié, dans les Mémoires du Muséum ,
t. XIV (1837), p. 68-84, les observations qu'il avait faites sur ce ruminant
peudant son séjour au Lazaret do Marseille , avant son départ pour Paris.
1^ .
— \hh —
Voici en quels termes le Moniteur du i3 décembre 1826 reml compte
de celte visite :
ffLe 3 de ce mois, Monseigneur le duc de Bordeaux visitait la rotonde des
éléphants , au Jardin du Roi ; le cornac proposa à l'un des jeunes compa-
gnons du prince de monter sur l'un de ces animaux '-'). Sur le refus de
l'enfant, très intimidé, Monseigneur le duc de Bordeaux s'écria, en regar-
dant son gouverneur : rr Ah ! moi , j'y monterais avec bien du plaisir ... t: M. le
baron de Damas, qui saisit avec empressement toutes les occasions de déve-
lopper et d'entretenir les heureuses dispositions de son royal élève, lui en
donna la permission. Aussitôt, le cornac fait agenouiller l'éléphant, le prince
monte dessus , s'y tient seul , et fait plusieurs fois le tour de la rotonde , à la
grande admiration des nombreux spectateurs. Ce trait de courage inspira ,
sur-le-champ, à M. le docteur Alard des vers charmants, (jui ont été
remis au jeune prince, et qu'il a emportés avec lui. n :
Je reproduis , d'après le Parnasse médical français d'Achille Ghereau
( p. i3), la complainte en (|uinze vers du Docteur Alard, membre de l'Aca-
démie de Médecine et Médecin en chef de la Maison de la Légion d'hon-
neur de Saint-Denis ^').
Digue rejeton d'Henri Quatre,
Aimable Prince, 6 cher enfant,
Dont ma patrie est idolâtre !
Dès que j'ai vu, sur réléphanl.
Ton jeune héroïsme s'ébattre ,
Et fier et joyeux et content
De ton premier trait de vaillance,
Je me suis dit au même instant :
«Si, jaloux de notre puissance,
Quelque ambitieux conquérant
Ose troubler l'indépendance,
Le bonheur, la paix de la France ,
Quand notre Henri sera grand,
J'ai déjà la douce espérance
De voir mon pays triomphant. »
Je pensais trouver dans les procès-verbaux des séances de l'Assemblée
des Professeurs et dans les archives de l'Administration, que M. le Direc-
(') Le rédacteur de cet article, qui probablement connaissait mal la Ménagerie
ou, peut-être, n'assistait point à la visite, n'a pas jugé nécessaire de désigner cet
Éléphant d'une façon plus précise; mais, d'après les recherches que, sur ma
demande, mon collègue, M. Sauvinet, a faites dans les anciens registres de la
Ménagerie , toutes les présomptions sont en faveur de la jeune femelle nommée
ChevreUe.
(") Pour plus amples renseignements biographiques sur ce médecin, voir
Gbereav, loc. cit.
— 145 —
leur a bien voulu m'autoriser à consulter, quelques documents sur ia
visite fin duc de Bordeaux, mais j'ai eu le regret de constater qu'il n'en était
fait absolument aucune mention; toutefois, ces procès-verbaux m'ont
fourni certains renseignements, qu'il n'est pas, je crois, sans intérêt de
reproduire ici.
Celte jeune femelle d'Eléphant avait été amenée d'Egypte en France, sur
la corvette La Chevrette, qui lui donna son nom, et débarquée, non pas
à Marseille, comme la Girafe, mais au Havre, le 28 avril iS-jS; Frédéric
Cuvier, Garde de la Ménagerie, fut chargé d'aller prendre livraison de
l'animal , et il confia à un aide-canotier du nom de Valotte le soin de le
conduh"e à Paris; l'administration du Muséum eut, dans la suite, à rem-
bourser à l'intendant de la Marine une somme de 322 francs 66 centimes
pour les frais de transport et d'entretien dudit Eléphant ; il fallut, en outre,
verser des indemnités de voyage à Frédéric Cuvier et à Valotte; le 6 sep-
tembre de la même année, Frédéric Cuvier, Carde de la Ménagerie, deman-
dait à l'Assemblée des Professeurs l'aménagement d'un parc spécial pour y
loger le jeune Eléphant; mais comme cet aménagement nécessitait une
dépense de 1,200 francs, la demande ne put être accueiliie, en raison de
l'insuffisance des fonds disponibles.
Quanta Chevrette, devenue adulte, elle n'eut plus, après i83o, l'occa-
sion de promener une Altesse royale sur son dos , et elle dut se contenter
de faire l'amusement des promeneurs et plus spécialement des militaires et
des bonnes d'enfants; elle mourut paisiblement à la Ménagerie le 1" fé-
vrier i855, âgée d'environ 82 ans; enfin, mise en peau, préparée et
montée par les soins du Laboratoire de Zoologie, elle prit place dans
la collection des animaux empaillés, et ultérieurement elle fut transférée
dans le grand hall des nouvelles Galeries de Zoologie où on peut la voir
encore actuellement comme unique représentant de l'Eléphant d'Afiique.
146
Nouvelle espèce dv Genre Nyctophilvs [N. geayi)^
PAR M. E.-L. Tbouessart.
M. Oldfield Thomas, le savant Mammalogiste du Musée Britannique,
vient de publier ''' une revision des Chiroptères du genre Nycinplu'lus ,
dont les nombreuses espèces sont répandues depuis la Nouvelle-Guinée et la
Nouvelle-Calédonie, à travers tout le continent australien, jusqu'à la côte
occidentale de ce continent et à la Tasmanie. Ces espèces varient beaucoup
de taille et surtout sous le rapport de la dimension des oreilles. Aux formes
d'Australie caractérisées par M. Thomas, il convient d'ajouter la suivante :
Nyctophilus Geayi, nov. sp.
Taille petite et formes délicates. Oreilles très grandes. Feuille nasale sem-
âilable à celle de iV. major Peters (= tlmorieusis Geoff,). Pénis grand
(6 raillim.), en massue aplatie, l'anus s'ouvrant à 3 millimètres en arrière
de sa base, de telle sorte que les testicules se prolongent de chaque côté de
la queue , jusqu'à 9 millimètres de la base du pénis , encadrant l'orifice
anal. Pelage d'un brun uniforme dessus et dessous.
Avant-bras, 89 millimètres; oreille, 96 millimètres (pour les autres
dimensions, voirie tableau).
Le crâne, très petit (moins de lomilbm. de longueur totale), ayant été
perdu pendant l'examen du type, il est impossible de donner les caractères
dentaires.
Habitat. — Forêts au bord de la rivière Nicholson, dans l'Etat de
Victoria (Australie Sud-Est), 1911.
Ce Chiroptère faisait partie des dernières récoltes du regretté voyageur-
naturaliste François Geay, décédé à Melbourne, au cours de son voyage en
Australie, et l'espèce lui est dédiée comme un dernier hommage de recon-
naissance pour les services qu'il a rendus au Muséum.
La grande dimension relative des oreilles, qui contraste avec les formes
délicates du reste du corps , distingue cette espèce au premier coup d'œil.
('' 0. Thomas, Noirs on the Getius Nvctophihis (Inn. and Ma g. of Nnt. Hist.
série 8, t. XV, p. ^g.S, mai igiS). Une revision précédente du même ,»pnre est
de Tomes, Pivc. Zool.Soc, i858, p. 26-37.
1/|7 —
DlSIKNSIONS COMPARÉES DES PRINCIPALES ESPECES DE NvCTOPIlILUSi
DR LA COLLECTION DU MusÉUM,
U8 —
Note sur vn procédé d'Étude
DE l'architecture DU TISSU SPONGIEUJ DES OS,
PAR R. Anthony.
On a remarqué depuis longtemps que les travées rhi tissu spongieux
des os sont agencées de telle sorte que la moindre résistance fondamentale
de ce tissu se trouve en quelque manière corrigée, et qu'avec un mini-
mum de substance il offre une résistance maxima aux tractions muscu-
laires et surtout aux pressions ''^
On observe que, lorsque l'os est soumis à des conditions anormales de
fonctionnement, son architecture se modiGe^'l
L'agencement des travées correspond d'autre part chez les différents
animaux aux nécessités physiologiques qui leur sont particulières. C'est
ainsi, par exemple, que la tête du fémur du CÀoloepus, animal qui vit
habituellement suspendu dans les arbres, présente une architecture non
systématisée, très différente par conséquent de celle bien connue -fpii
caractérise la tête du fémur humain.
Pour exclure tout finalisme de l'explication d'une telle harmonie entre
la structure de l'organe et la fonction qu'il a à remplir, on fait générale-
ment appel à l'hypothèse de l'excitation fonctionnelle (W. Roux) : la
nutrition serait, dit-on, plus active là où l'excitation serait la plus éner-
gique. Mais il convient de ne pas se payer de mots et de ne point perdre
de vue qu'un tel mécanisme , s'il est réel , a lui-même besoin d'être expliqué
là comme partout où on l'invoque.
Pour espérer remonter aussi loin que possible l'enchaînement des
(') Voir à ce sujet les travaux de Rodet (i86ù), Meyer (1867), J. Woiff
(1870), Wolfermann (1872), Aeby (1870), Langerhans (187/i), Duret (1876),
Charpy (i88i), ceux aussi du mathématicien Gulmann.
(^> Wolff, Roux , Triepel ont montré qu'il en est ainsi dans les cas d'ankyloses
et les suites de résections chirurgicales.
MuHer, Lauenstein et Schultz ont également observé des modifications archi-
tecturales de la tète du fémur chez des individus présentant la déformation par-
ticulière désignée par Hofmeister sous le nom de hanche bote.
Et il m'a été donné d'en constater également dans l'astragale d'un sujet qui
n'avait pu, durant de longues années, poser le pied à terre en raison d'une
tumeur blanche du genou.
— 149 —
causes, aboutir peut-être à une explication pius complètement satisfai-
sante de ce curieux phénomène d'adaptation, de nouvelles études sur
l'architecture du tissu spongieux des os s'imposent, et il conviendrait sans
doute de les faire plus particulièrement poiler sur des types autres que le
type humain, lequel semble jusqu'ici avoir été envisagé d'une façon
presque exclusive.
Coupe coronale de l'extrémité supérieure d'un fémur gauche de Gorille.
La préparalion effectuée d'après ie procédé indiqué a été directement photographiée, et
la photographie reproduite en zineogravure tout comme un dessin au trait ( Coll. d'Ana-
tomie comparée du Muséum d'Histoire naturelle, A. 14178). Il convient de remarquer
que l'architecture de ia tête fémorale est très différente chez le Gorille et chez l'Homme.
Chez le premier, on voit deux systèmes de travées partant , l'un de la paroi supérieure,
l'autre de la paroi inférieure du col , et convergeant en une région située un peu en
dehors et au-dessous du centre de figure de la tête. A cette même région aboutissent ,
venant de la périphérie de la tête , des travées convergentes formant en quelque
sorte deux systèmes, et dont le supérieur est le plus accentué.
La méthode des coupes minces, qui est celle que l'on emploie le plus
souvent dans ce genre de recherches , comporte des possibilités d'erreurs.
Une coupe , si mince soit-elle , ayant toujours une certaine épaisseur, il est
tout à la fois extrêmement diflicile de distinguer le plan de section des
plans sous-jacents et absolument impossible d'aboutir à une représentation
exacte et précise, soit par le dessin, soit par la photographie. Le chercheur
— 150 —
en est réduit de ce fait à des approximations qui peuvent i'induire en
erreur et risquer de l'inciter à des simplilications intempestives, que font
d'ailleurs redouter les représentations trop schématiques généraleuient
offertes par les auteurs à l'appui de leurs théories.
Le procédé que j'emploie et préconise pour l'étude de l'architecture du
tissu spongieux des os me paraît présenter les avantages suivants ;
1° La coupe est d'une épaisseur nidle; elle n'offre par conséquent au-
cune difficulté d'interprétation ;
9° La méthode permet en outre une reproduction pliologra|)hique
dii-ecte qui ne laisse rien à désirer sous le rapport de la netteté;
3° Elle comporte enfin la conservation d'une pièce de musée démon-
strative, solide et inaltérable.
DESCRU'TION DU PROCKDÉ.
A. L'os est scié suivant la direction par rapport à laquelle on désire
l'étudier.
I). La partie osseuse isolée est dégraissée, s'il y a lieu, dans de l'eau
follement ammoniacale fréquemment renouvelée. Le dégraissage, qui doit
être complet, j)eut dans cei'tains cas durer plusieurs jours. D'autres pi'o-
cédés de dégraissage peuvent d'ailleurs être employés.
C. Coloration dans une solution alcoolique sursatitrée d'alizarine. La
coloration, dont la durée varie suivant le volume de la pièce, doit être
poussée aussi loin que possible.
D. Lavage dans l'eau courante jusqu'à disparition complète de l'excès
d'alizarine.
E. Inclusion dans le pltUie, exécutée de telle sorte que ce dernier
pénètre bien dans toutes les cavités du tissu spongieux; une mince couche
de plâtre d'épaisseur aussi uniforme que possible doit recouvrir la surface
de section.
F. Usure du bloc de plâtre ainsi obtenu sur un gués blanc bien dressé
et parallèlenient à la surface de section osseuse.
G. Polissage sur un grès blanc de grain plus fin.
H. Séchage à l'air libre durant quelques jours.
L Vernissage facultatif suivant les procédés habituellement employés
par les mouleurs.
La substance osseuse se détache en rouge sur fond blanc, avec une telle
finesse et une telle netteté que l'on croirait voir une peinture. La prépa-
ration est photographia ble et la photogra[)hie peut être directement repro-
duite par les mêmes procédés qu'un dessin au trait.
151
Note suit Gonodactylis [Pjîotosqvilh) Guerim Wiiite (CristàcÉs),
PAR M. P. CaRRIÉ,
Correspondant du Muséum.
A propos de coite rare espèce, je viens de recevoir de M. Thirioux, ((ui
Ta découverte à l'ile Maurice, la conuuunicalion suivante :
ff Je connais celle espèce depuis plus de vingt ans. Eiie est en effet du
littoral; vil dans les coraux, où elle fait sa demeure à une profondeur de
5 à 10 pieds. Quand elle veut se reposer ou fuir un danger, elle entre dans
le trou de corail qu'elle a choisi et en bloque l'entrée avec l'écusson épi-
neux qui se trouve sur l'avant-dernier segment de l'abdomen, ce qui fait
que le naturaliste croit avoir devant lui un petit oursin et ne pousse pas
plus loin ses investigations, n
Je ne sais quelle est la nuance de cette squille , mais il est probable
qu'elle est, comme ses congénères de la même région, d'une couleur ver-
dâtre : or il se trouve sur les coraux de notre île, et en grande abondance,
un petit oursin verdâtre''' qui ressemble d'une façon frappante à cette
partie de l'animal. M. Bouvier, en signalant celle particularité chez le
Gonodactyius Guerini, a appelé mon attention sur ce cas de mimétisme des
plus curieux ^'K
('' Echimmelra lucuntur L.
("-) BuUelin scientifique de la France et de la Belgique, t. XLYIII, p. 3i3,
pi. VII, tig. 10.
152
Anthicides et Hylophilides des chasses de E. Gallois au Japon,
PAR M. Maurice Pic,
Correspondant du Muséum.
Les Anthicides et Hylophilides faisant l'objet du présent article ont été
envoyés au Muséum de Paris par M. Edme Gallois. J'ai eu déjà l'occasion
d'étudier précédemment quelques espèces récoltées par cet habile chasseur
entres autres le Hylophilus Galloisi [Bull. Mus. Hist. NaL, XVI, 1910,
p. 20).
NoTOXDS Haagi Mars. Yose, ligne de Kofu, en juin et juillet.
Notoxus Haagi v. nov. Galloisi. Yose, 11 juillet 1909.
Elytris testaceis, ad basin et post médium nigro notatis. Long. 6 mill.
Cette variété se distingue facilement de la forme type par le dessin ély-
trai foncé composé, sur chaque élytre, de macules isolées, au lieu de for*
mer une bande discale continue.
Mecynotarsus minimus Mars. Riv. Nagara à Gifu, 18 avril 1910.
FoRMicoMis BRAMiNus Laf. et var. Mont Ibnki près Gifu, -i juin 1910;
Tokyo, 7 juillet 1907; Nakano, 96 mai 1907; Shinjiku, .3i juillet 1907;
Shibuya, 2 juin 1907.
PsEUDOLEPTALEUs TRiGiBBER Mars. et var. Tokyo, en juin, juillet et sep-
tembre; Yose, ligne de Kofu, juillet 1909.
Anthicomorphus NiPONicis Lewis. Ghuzenji, 28 juillet 1910; Alpes de
Sasago, près de Kofu, 97 juillet 1908; Kumanotaïra, près Karuïzawa,
12 juillet 1908.
Anthicus valgipes Mars. Environs de Gifu, 19 avril 1910.
Anthicds floralis L. Shinjiku, près de Tokyo, 28 juin 1907; Tokyo,
12 juillet 1910.
Anthicds Confucii Mars. Nakano, près de Tokyo, 19 avril 1908.
Anthicus Marseuli Pic (scoticds Mars). Mont Takao, près Hochioji,
3i mai 1908; Mont Ibuki, près Gifu, 2 juin 1910; de Yose au col Tobo-
toke, 1 3 juin 1909; Kumanotaïra, près Karuizawa, 26 juin 191 1.
Anthicus Marseuli var. cohoeres Lewis. Ghuzenji, 26 août 1910;
Tokyo, 1 5 juillet 1907; Kumanotaïra, près Karuizawa , 1" octobre 1907.
- 153 —
Anthicus LfiviPENNis Mars. Chuzenji, ii août 1910.
Anthicus fugiens Mars. Mont Kinkazan à Gifu, avril et juin 1910; Mont
Takao , près Hachioji , en mai et juin ; Mont Ibuki près Gifu , 6 juin 1910;
Nakano, 19 mai 1907, etc.; Environs de Gifu, 19 avril 1910.
Antbicus baicalicus Muls. Rey et var. niponicus Lewis. Rivière Nagara
à Gifu, 18 avril 1910.
Hylophilus (Olotelus) diversithorax n. sp. Mont Takao, 19 juin
1910.
Oblongus, nitidus, griseo pubescens, testaceus, capite nigropiceo,
anlennis pedibusque pro parte, thoraceqne in disco brunnescentibus.
Oblon^, brillant, revêtu d'une pubescence grise peu serrée, un peu
soulevée sur les élytres, testacé avec le milieu du prothorax un peu rem-
bruni, pattes et antennes testacées, ces organes étant en partie rembrunis.
Tête subtronquée postérieurement, un peu rélrécie derrière les yeux,
ceux-ci assez gros, éloignés entre eux ainsi que du bord postérieur de la
tête dont la ponctuation n'est pas très forte et peu écartée; antennes longues
et grêles, un peu .épaissies à l'extrémité, à -i' article plus court que 3',
dernier court, subtronqué au sommet; prothorax ponctué comme la tête,
assez court, rétréci en avant, tubercule de chaque côté près et en avant
du milieu, inégal et impressionné en dessus; élytres bien plus larges que
le prolhorax, subparallèles, un peu rétrécis à l'extrémité, nettement im-
pressionnés antérieurement, à ponctuation assez forte et peu écartée;
pattes assez grêles, tibias antérieurs un peu arqués, les médians et posté-
rieurs subsinués. Longueur : près de 3 millimètres.
Voisin de H. flaveolus Muls. , mais tête obscurcie , prothorax plus large
et subanguleux sur les côtés vers le milieu.
HvLOpmLus (Olotelus) Harmandi Pic. Tokyo, i-j juin 1910.
J'attribue à cette espèce, comme 9, un exemplaire, de Yose. de colo-
ration analogue, mais de forme plus trapue, avec les antennes plus courtes,
épaissies à l'exlrémité , et les cuisses postérieures munies d'un appendice
lamelliforme noir.
HvLOPHiLis jAPONicis Champ. Mont Takao, près Hachioji, i5 mai 1908;
Yose, 1 1 juillet 1909.
Hylophilus distortcs Champ. Mont Takao, 19 juin 1910.
HvLOPHiLDs 4-maculatus Mars. var. Mont Takao, ^3 mai 1908.
Hylophilus Grouvellei Pic. Environs de Gifu, 19 avril 1910; Tokyo,
juillet 1909 et 1910.
15i -
Notes sur les espèces Lamarckiennes
APPARTENANT AU GENRE LuCINA BrUGOIÈRE , l'jyj
(Fin),
PAR M. Ed. Lamy,
LuCINA RECTICULATA.
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 5 4 a.)
Deshayes (i836, Anim. s. vert., 9' éd., VI, p. 947) fait remarquer que ,
sous le nom de L»c'ma redculata, Lamarck parait avoir confondu deux
espèces :
L'une, qui correspondrait à la figure 1 18 de ChemnilK (1782, (Amch.
Cnh., VI, p. 124, pi. XII) citée par Lamarck, serait un Amphidesme des
Antilles; ausà Philippi (t85o, Abbild. ConcL, III, p. loA) et M. \\m.
H. Dali (1901 , Synops. Lnànacea, Proc. U. S. NaL Mus., X\I1I, p. 798)
ont -ils fait du Lucina retimlata Lamarck une espèce de Semeie
{S, proJicHn Pult.).
L'autre serait une Lucine européenne dont l'identité demeui-e douteuse :
d'après 1\0L Bucquoy, Dautzenbei-g , DoHfus (1898, Mol t. BonssiUoii , U,
p. 638), ce n'est certainement pas ie Lucina (Jagonia) relkntatn Poli "'
et ce serait prol^ablement le Lucina [Phncoides) hormiia Linné.
Quand au véritable Tellina reticulata Linné (1767, SysL Nul., éd. XII,
p. 1119), c'est une forme restée incertaine que !\ï. Dali (1900, 7'er<. Fmina
Florida, p. 991) regarde comme une espèce orientale.
Lucina squamosa.
(Lamarck, Iw:. cit., p. 5^3.)
L'appellation de Lucina squamosa a été attribuée siiccessivement par
Lamarck à deux espèces différentes ajtpartenant d'ailleurs l'une et l'autre
au groupe des Jagonia.
0) Payraudeau a donné ce nom de Lucina reticulata à une espôce européenne
bien reconnaissable , figurée par Poli et ornée de côtes nombreuses, fiiws, bifur-
quées seulement sur les régions latérales : c'est ie Tellina reticulata PoH [non
Linné, nec Cbemnitz), (pii doit être désigné, d'après M. Dali (1901 , Proc. U. S.
Nul, Mus., WIII, p. 79HJ, sous l'appellation de Jagunia decussata 0. G. Costa.
— 155 —
Kn i8o() (Ànn. \fus., VIF, p. 9/11; 1808, ihid., XII, }>!. A-?, lijv. lo),
il avait appeïë Ltieinû sqnnmom mie forme fossile de l'Oligocène du Bassiii
de Paris, laquelle doit conserver ce nom.
En 1818, dans les \mm(m,r sans vertèbres, V, p. 5^9, il donne ce
même nom à une espèce vivante qui, correspondant aux figures 3 a-c de
lo planche 286 de V Encyclopédie Méthodvpœ , est d'ailleurs identique à son
Lucina pecten, ainsi que le dit M. Dali (1908, Terf. Fauna Ftorida,
p. i35o).
Deshayes (i835, Anm. s. verl., a" t^d., VI, p. 998, note) pensait que
le Lucina rett'ciilata (Poli) Payraudeau était peut-être la même coquille
que ce L. squnmosa Lk.; mais, comme l'a fait i-emarquer Philippi (i85o,
AbhUd. Conch., III, [). loi), ce sont deux formes bien difïérentes : l'espèce
de Poli est miéditerranc'enne et celle de Lamarck est exotique (Antilles et
Sénégal) (').
Lucina lactea.
(Lamarck, loc. cit., p. Sia.)
D'une part, Lamarck a rapporté le Tellina lactea Linné (1768, Syst.
NaL, éd. X, p. Oyf)) à deux espèces différentes : son Amphidesma Incinalis
(c8i8, Amm. s. vert., V, p. Agi) el sou Lucina lactea [ibid. , p. 6^2).
D'autre part, tout en meï\tionnaiit dans la synonymie de ce Lucina lactea
le Loripes kcteiis Poli (17^)1-1795, Test. IJtr. Sicii, I, p. 3i ; II, p. M),
pi. XV, fîg. 98-99), '' ^^^^ également ce même Lonpes dans celle d'une
troisième espèce : sou Amphidesma lactea [An. s. mrl., V, p. 191).
Récluz (i8/i3, Rev. Zool. Soc. Cuv., p. 998; 1869, ^^'- ^^- ^■'"»"-
Bordeaux, XXVIÏ, p. 64), qui a vu les types des trois espèces dans la
collection Lamarck, déclare que l'une, \ Amphidesma latiea Lk. , est un
Scrobiculariidé '"\ mais que les deux autres sont bien des Lucines.
\J Amphidesma Incinalis '' aurait été, en effet, basé sur un exemplaire
('' Com'ad a employé le nom de Lucina squamosa (18/10, Foss. Med. Tevt.,
p. 38, pi. XX, fig. 1) pour une forme fossile des États-Unis qui est le CodaUa
(Jagonia) speciosa Rogers.
'-' Récluz identifiait cet Ampkiâfisma lactea Lk. au Scrobicularia Collardi Payr,
Kn 1898, dans les MoUiisqmn dv Roussilhn, lï, p. 627, M\f. Bucquoy, Daut-
zenberg, Dollfus i'onl assimilé au Diplodunta rultiiidata Mtg. Mais M. Dautzen-
berg m'a communiqué une note manuscrit*^ qu'il a prise, depuis lors, au musre
de Genève et d'après laquelle le type de VAmph. lactea «st prol>ablomont un
Siindfsiinia alha Wd. , c'est-à-dire, sinon le Srroh. Catlardi , en tout cas un Sci-o-
biculariidt', conformément à l'opinion de Récluz.
'•''> Rlainviile (182.5, Man. Malac. p. 55i)a donné le nom de Lucina {Amphi-
desma) pellncida à la forme représentée dans les ligures 1 a-c de la planche 286
de VEnciichfédie Mplliodiquc, (|ui son! dtées i^mme référence iconographique
par Lamarck pour wn Amphideuma Incinalis.
— 156 —
de Tellina lactea Poii, forme que Rëcliiz juge distincte de l'espèce limiéenne
de ce nom et qu'il fait, à tort, synonyme du Lucina Desmaresti Payr.
Quant au Lucina lactea Lk., il est identifié par Rëcluz au Tellina lactea
Montagu (i8o3, Test. Brit., p. 70, pi. 2, fig. 6), qu'il regarde aussi
comme différent de celui de Linné et pour lequel il propose le nom de
Lucina [Loripes) Gervillei [= L. antiquata Récluz, non Sovverby], mais qui
doit être réuni à l'espèce de Poli.
L'appellation de Lucina (Loripes) lactea Linné [Tellina] était réservée
par Récluz pour une coquille qu'il assimilait au Lucina fragilis Philippi
[= Loripes gibbosns Scacchi].
En réalité, le Tellina lactea Linné est très difficile à élucider, la descrip-
tion Linnéenne étant beaucoup trop incomplète.
Schrœter (1786, Einleit. Conchyl., 111, p. 1/17) a cité pour référence
la figure 126 de la planche XIII de Ghemnitz (1782, Conch. Cab., VI,
p. i3o), qui indique une coquille possédant une dent cardinale dans la
valve droite, et Hanley (i855, Ipsa Linn. Conch., p. 62), tout en recon-
naissant que le type Linnéen est insuffisamment défini, regarde comme
possible qu'il ait été représenté dans la collection de Linné par un petit
exemplaire de Venus globosa (Forskal) Ghemnitz (1784, Conch. Cab., VII,
p. 36, pi. ko, fig. 43o-/i3i) : aussi M. Dali (1903, Tert. Fauna Florida,
p. i356) admet-il que le T. lactea L. est ce Diplodonta globosa Forskal.
Philippi, de son côté (i836-i8/i4, Enum. Moll. Sicil, l, p. 34; II,
p. 2 5), considère le T. lactea L. comme étant identique à une autre espèce,
son Lucina fragilis, opinion adoptée par Récluz, puis par Weinkauff
(1867, Conch. Mittelm., I , p. i65}.
Mais MM. Rucquoy, Dautzeuberg, Dollfus (1898, Moll. Iloussillon, II,
p. 627) ont montre que ce L. fragilis est, en tout cas, différent de la
forme méditei-ranéenne décrite et figurée par Poli sous le nom de Tellina
(Loripes) lactea, qui a pour synonyme, d'après Forbes et Hanley (i853,
Hist. Brit. Moll., II, p. 57), le Lucina leucoma Turton (1822, Conch. Ins.
Brit., p. Il 3, pi. 7, fig. 8) et pour laquelle M. Dali (1908, Tert. Fauna
Florida, p. i3o6) propose d'adopter le nom de Loripes lucinalis Lk.
Il y aurait donc quatre espèces à ne pas confondre :
1° Tellina lactea Linné = Diplodonta globosa Forskal;
2" Lucina lactea (Récluz) Weinkauff = L. gibbosa Scacc. = L. fragilis
Pbil.;
3° Lucina Desmaresti Payraudeau ;
4° Tellina lactea Poli = Lucina lucinalis Lk. = L. leucoma Turt.
Celte dernière espèce, Lucina lactea Poli («oh Linné), qui a pour autre sy-
nonyme Lucina amphidesmoides Desh.''', est le type du genre Loripes Guvier.
(') D'après Deshayes lui-même (i835, Anim. s. verl., 2° éd., VI, p. 938,
note), il a nommé en i83o {Encycl. Méthod.. Vers, II, p. 876) Lucina amphides-
— 157 —
Bien que cela ne soit pas mentionné dans les Animaux sans vertèbres,
un carton de la coliection du Muséum a été étiqueté par Laniarck Iwcrna
lactea var. b : il porte deux valves et un individu complet, indiqués comme
provenant de l'île Sainl-Pierre-Saint-François (Australie), c'est-à-dire pro-
bablement du voyage de Pérou et Lesueur. Or les deux valves isolées,
qui ont pour dimensions respectives, l'une, gauche, 17x16, l'autre,
droite ,17x17 millimètres, sont simplement des spécimens de Loripes lacteus
Poli, d'Europe. Au contraire, la coquille entière, mesurant 23,5x23 milli-
mètres est exolique, et peut-être australienne : car cet échantillon me paraît
devoir être rapporté au Lucina clausa Philippi (1800, Abbild. Conch., III,
p. 101, pi. II, fig. 2); cette forme, dont le Muséum possède de nombreux
échantillons recueillis à Zanzibar, à Madagascar et au Cap, et qui est très
voisine d'ailleurs du L. lactea, présente des dents cardinales obsolètes, mais
des dents latérales bien développées, surtout du côté antérieur : c'est
également un Loripes <'', avec un ligament complètement invisible
extérieurement et logé dans une fossette obliquement descendante.
Lucina undata.
(Lamarck, loc. cit., p. 543.)
Le Lucina undata Lk. = Venus undata Pennant (1777, Brit. Zool.,
p. 95, pi. 55, fig. 5i) est, d'après Lamarck lui-même, le type du genre
Mijsin Leach , qui a pour synonyme Lucinopsis Forbes et Hanley, et qui fait
partie de la famille des Veneridœ.
Lucina sinuata.
(Lamarck, loc. cit., p. 543.)
Après avoir d'abord {Anim. s. vert., V, p. Ags) placé le Tellina jtexuosa
Maton et Rackett ( 1807 , Trans. Soc. Linn. London, VllI, p. 56) parmi les
Amphidesma, Lamarck cite à nouveau cette espèce comme étant peut-être
synonyme de Tellina sinuata Montagu mss., qu'il range dans le genre
Luci)ia.
En réalité, sous les noms à' Amphidesma jlexuosa et de Lucina sinuata, il
s'agit effectivement d'une seule et même forme, le Tellina jlexuosa Montagu
(i8o3, Test. Brit., p. 72), qui, comme l'indique Lamarck lui-même, est
moides l'espèce connue sons l'appellation Ae Lucina lactea, tandis qu'il réservait ce
nom pour le Diplodonta rotundata Montagu.
(') A mon avis, c'est à tort que von Martens (1880, m Mobius, Beilr. Meercsf.
Matiritius, p. Sai ) en a fait synonyme le L. barbata Reeve, qui, ayant un aspect
extérieur très semblable, mais étant complètement édentuie, avec un ligament
tout à fait marginal et visible extérieurement, est un Lucina vrai s. str.
Muséum. — xxi. i3
— 158 —
le type du genre Thyasira Leach et est devenu, par suite, pour les auteurs
modernes, Thyasira Jlexuosa Mtg.
Ldcina pecten.
(Lamarck, /oc. cit., p. 5i3.)
Le nom de Lucina pecteii a été donné par Lamarck à une espèce séné-
galaise, qui n'est autre que le Pechmculus Jagon d'Adanson (1767, Hist.
nat. Sénégal, Coq., p. 2Û5, pL 18, iig. 3).
D après MM. Bucquoy, Daulzenbirg, DoUfus (1898,^/0//. Roussillon,
II, p. 607), cette espèce du Sénégal a été confondue par beaucoup
d'auteurs, Philippi, Deshayes, Ileeve, etc., avec le L. i-eticalata Poli, de la
Méditerranée, mais elle en diiïère parce qu'elle est moins transverse, plus
solide, avec une sculpture plus grossière, composée de côtes rayonnantes
fortes, moins nombreuses et bifurquées partout vers la moitié de la
hauteur.
On a vu plus haut que ce véritable L. pecten Lk. a pour synonyme
L. squamosa Lamarck, 1818 (non 1806, nec Deshayes), tandis quel.
sfjuainosa Desl)ayes {non Lk.) est, au contraire, synonyme de L. reiicidala
(Poli) Payr. [=L. fecien auct. [non Lamarck)].
D'autre part, M. Dali (1 901 , Synops. Lucinacea, Proc. U . S. Nat. Mus.,
XXIII, p. 799) fait tomber le nom de Lucina pecten Lamarck en synony-
mie de Jagonia orbicidata Montagu [Fe/jHs] (1808, Siippl. Test. Bnt.,
p. /i9, pi. 29, fig. 7), espèce de l'Afrique occidentale et dos Antilles, à
laquelle sont également identiques Lucina imhricatula C. B. Adams (i845,
Proc. Boston Soc. Nat. Hist., II, p. 10) et Lucina occidentalis]\ee\e{i 85 o ,
Concli. Icon., Lucina ,.sp. 34, errata).
Lucina lutea.
(Lamarck, loc. cit., p. îj/ti.)
Le Lucina lutea Lk., de Pile de France, a été figuré par Delessert (1861
Piec. coq. Lamarck, pL 6, fig. 9 a-c): von Martens (1880, in Mnhins,
Beitr. Meeresf. Mauritius, p. Sa 2) a reconnu que c'était un Scintilla qu'il
regarde comme pouvant être la même espèce que le Se. pisum Soweiby
(1866, Thés. Conch., III, p. 178, [À. 935, fig. 54-55), également de
'île Maurice.
LCCINA DIGITALIS.
( Lamarck, loc. cit., p. .5i4.)
Le nom de Lucina digitalis a été donné par Lamarck au Tellina digiiaria
Linné (1768, Sysi. Nat., éd. X, p. 677) qui est, eu réalité, un Astarte,
type de la section DigitariaS. Wood, i853 = Woodia Deshayes, i858.
^ 159 --
LuCINA 6L0B0LAR1S.
(Lamarck, loc, cit., p. 54^4.)
A cause de la disposition de la cliarnière (dans chaque valve deux dents
cardinales, dont rantérieure à gauche et la postérieure à droite sont bifides),
celte espèce d'Australie et de Nouvelle-Zélande a été placée avec raison par
Reeve (i85o, Conch. Icon., pi. IX, fig. 53) parmi les formes appartenant
au genre Diplodonta Bronn, dans lequel elle a été rangée par Hutlon
(1878, Jourii. de ConclujL, XXVI, p. 5i).
Le type qui est conservé dans la collection du Muséum , avec l'étiquette
originale de Lamarck, mesure 10 millmètres de largeur comme de
hauteur <*' : il a été rapporté du Port-du-Roi-George (Australie), par Péron.
Cytherea interrupta.
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 58i.)
Deshayes (i835, Anim. s. vert., 2" éd., VI, p. 3i8) a reconnu que
cette coquille, au heu d'être une Gythérée, est une Lucine, mais il la consi-
dérait comme une variété sénégalaise du Lucina tigerina Linné [ Venus].
Reeve (i85o, Conch. Icon., Lucina, pi. Il, fig. 5) rejette cette dernière
opinion, qui a été acceptée par PfeifTer (1869, in Mart. u. Ghemn. , Conch.
Cah., 2* éd., Veneracea, p. 261), et fait, avec raison, de cette forme une
espèce distincte vivant dans le détroit de Torrès.
Gytherea tigerina.
(Lamarck, loc. cit., p. 584.)
De même, Deshayes (1826, Dict. class.hist. nat.y IX, p. 53o) a montré
que cette espèce est aussi une Lucine '^'.
Ainsi que le fait remarquer Hanley (i855, Ipsa Linn. Conch, p. 73),
Linné, après avoir regardé (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 688) une
forme tropicale , le Fe/ms orbicularis , comme une espèce distincte , l'a ensuite
(1766, Sijst. Nat., éd. XII, p. ii34), à tort, réunie à son Venus tige7ina
(1768, Syst. Nat., éd. X, jx 688; 1766, ibid., éd. XII, p. ii33 et
11 34), de l'Océan Indien.
D'ailleurs, sous l'appellation de L. tigerina, trois Lucines de locahtés
différentes, mais appartenant toutes au genre Codokia Scopoli, ont été
confondues.
(') Lamarck indique une largeur de 1 1 millimètres.
(2' Il ne faut pas confondre ce C. tigerina Linné avec le Cytherea tigrina
Lamarck [Anim. s. vert., V, p. 079), forme voisine du C. castrensis Linné.
i3.
— 160 —
La première, de l'Océan Indo-Pacifique, doit conserver le nom spe'ci-
fique de L. iigenna Linné et a pour synonyme Lucina exasperata Reeve
(i85o, Conch. Icon., pi. I, fig. U).
La deuxième, des Antilles, doit prendre, d'après M. Dali (1901,
Proc. U. S. Nat. Mus., XXFII, p. 79^), la dénomination de L. orbicularis
Linné''' : c'est probablement aussi la forme du Sénégal appelée Chamn
Çodok par Adanson (1 767 , Hist. nat. Sèuégal, Coq. , p. 228 , pi. 1 6 , fig. 3 ).
La troisième'est une espèce du golfe de Californie, pour laquelle M. Dali
(1901 , Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 801 et 821) a proposé le nom
de L. colpoica.
La collection du Muséum renferme trois cartons étiquetés par Lamarck
Cijtheren iigenna :
Sur le premier se trouve un exemplaire, mesurant 48x 63 millimètres,
pour lequel Lamarck ajoute cette annotation : rr coquille accidentellement
difforme" ; c'est un spécimen de L. orbicularis L. , qui présente sur la
valve gauche une dépression submédiane donnant lieu à un pli saillant
sur la valve droite.
Le deuxième carton porte un grand individu, 92 X73 millimètres, avec
l'indication : rrvar. [aj", variété caractérisée par Lamarck comme rrintus
penitus albun-, c'est aussi un échantillon de L. orbicularis L.
Sur le troisième carton, étiqueté : ffvar. [3]" , sont fixés deux spécimens
l'un , ayant pour dimensions 81x72 millimètres, nie paraît être encore un
L. orbicularis L.: l'autre, au contraire, mesurant 90x78 millimètres,
correspond bien à la description donnée par Lamarck pour cetle variété :
trtesla exasperata, subgranosa ri , et il doit élre identifié au Lucina cxasperata
Reeve, c'est-à-dire au véritable L. tigerina Linné.
CvTHEREA PDNCTATA.
(Lamarrk, foc. cit., p. 58/4.)
Cetle forme indo-pacifique, qui est le Venus punctata Linné (1708,
Syst. Nat., éd. X, p. 688), est également une Lucine, comme l'a reconnu
Deshayes (1826, Dict. class. hist. nat., IX, p. 53 1).
Il y a dans la collection du Muséum deux spécimens de celte espèce
déterminés par Lamarck : l'un a pour dimensions 71x69 millimètres,
l'autre est un frindividu polin et mesure 65x57 millimètres.
'^' Le nom L. orbicularis a été employé de nouveau par Deshayes (1 836) et par
Sowerby (1887) pour deux autres espèces, qui sont des coquilles fossiles.
^ 161 —
Él.vagnacÉes de Chine et d h do-Chine,
PAR Hbixri Lecomte.
La famille des Elaeagnacées est particulièrement bien représentée en
Extrême-Orient et surtout en Chine. Comme nous le verrons plus loin,
elle manque au contraire dans les régions tropicales de l'Asie ou n'y com-
porte qu'un petit nombre d'espèces du genre Elœagnus, d'ailleurs con-
tinées dans les régions montagneuses d'altitude élevée.
Notre énumération ne comprend que les Elœagnus de l'herbier du
Muséum que nous avons eu l'occasion de déterminer : non seulement nous
«vous trouvé la plupart des espèces déjà signalées par Hemsley et ensuite
par Diels, mais nous avons encore dû séparer plusieurs espèces nouvelles,
soit de Chine, soit d'Indo-Chine.
F. B. Forbes et \V. B. Hemsley (An. Enum., etc., Journ. of tlic Linn.
Soc, XXVI, p. lioa) signalent les es[)èces suivantes : Elœagnus an gusti-
foliaC, E. glabraThimh., E.gomjanlhes Benth, E. Grisjii Rance, E. lutl-
folia L. , E. Loureiri Champ., E. macrophijUa Thunb., E. multiJJora
Thunb., E. Oldhami Maxim., E. pungens Thunb., E. iimhellaia Thunb.
et Hippophae vhamnoides L.
De son côté, L. Diels (Die Flora von Centr. China, dans EngL Bol.
Jnhrb., XXIX, p. 682) y ajoute les espèces E. Bockii Diels, E. Henriji
VVarb. et E. lanceolata Warb.
Les espèces récemment déterminées sont les suivantes :
E. BoNii H. Lee.
Not. Sjstem., III, p. la-^.
Tonkin (Bon,n" 33 3 1).
Cette espèce se rappoche de E. triftora Boxb. ; mais elle s'en distingue
par les caractères suivants : 1° feuilles obovales et non ovales; 9° acumen
plus prononcé et plus long ; fleurs portées par un rameau feuille long de
plusieurs centimètres, au lieu de former un épi très court.
E. CONFÊRTA Boxbg.
Fi. Ind. , p. /160 ( 1 833 ) ; Schiecht. , m D. C. Prodr. , XIV, p. 6 1 2 , et Linnœa , XX.X ,
p. 36/ ( 1860); Servetlaz, Mon. des Elaeagn., p. 89.
Chine, Yunnan (Bon d'Anty, sans numéro);
Malaisie;
Indo-Chine : Laos (Spire, n° 887); Mékong (Tliorel, n" 266/»).
— 162 —
S. sp. Balansae Serv.
Monogr. des Elaeagn. , p. 98.
Tonkin : Fankeuin, à la base des roches calcaires (Balansa, n" 1007),
rrarbrisseau monoïque? à rameaux diiïusn ;
Tu-phap (Balansa, n" 8791 et 8799);
Hanoï (Bon, n° 869 bis), rFruit mangé par les indigèues'T,
Plui Doan (Brousmiche, sans numéro);
Ton Dao (Bon, n° 1261); Kiên Khé (Bon, n° aSSa).
S. sp. MOLLIS Serv.
Monogr. des Elaeagn., p. 96.
Cocbincbine : province de Bien-Hoa, sur les montagnes près du fleuve
Lu (Pierre, 8009).
E. Davidii Franch.
PI. David., ex Sinarura Imperio in N. Arcli. Mus., (1888), p. 11 5.
Chine, Thibel oriental : province de Moupine (David); Icbang (Henry,
n° 9953). Cette plante a été distribuée sous le nom de E. pungensThnnhg.:
mais de cette dernière espèce elle se dislingue nettement par son style
velu et aussi par ses fleurs brusquement atténuées à la base du périanlhe.
E. Delavayi h. Lee.
Not. System. , III.
Chine, Yunnan, Tchéou-tchoui , près de Ta piu tzé (Delavoy, sans nu-
méro); Chine, brousse des monts Ho Ki Kéou, ait. Sooom. (Maire, sans
numéro), rfruils rouges comestibles n.
E. Fargesii H. Lee.
Not. System., III.
Chine, Su tchuen oriental (Farges, n° 888 bis).
Celte plante, rapprochée de E. lanceolata par Schneider, en dilTère très
notablement par de nombreux caractères, en particulier par le nombre
des nervures des feuilles, par les pédicelles floraux plus courts et enfin
par le style glabre et à peine courbé au lieu d'être velu et circiné.
— 163 —
E. Gacdichaudiana Schlecht.
In D. C. Prodr., XIV, p. 612; Servett, loc. cit., p. io3.
Annam : Tourane (Gaudichaurl, n" 280);
Mékoûg-Hué (Harmand, sans numéro).
E. GLABRA Thiinbg.
FI. Jap., p. 67; Schlecht., m D. C. Prodr., XIV, p. 61 4; Maxim, in Méi. biol.,
VII, p. 56 1; Franch. et Savatier, En. PI. Jap., 1, p. A09; Miq., m Ann. Mus.
Bol. Lugd. Bat., III, p. i38; Hemsiey, m Journ. Soc. Linn., XXVI, p. Aoa.
Chine: Moiing moiing Ky, près TcliènNèou, ait. i/ioo m.; arbuste
grimpant; i3 nov. 1892 (Farges, n" 888).
Var. CDPRESSA H. Lee.
Folia infra valde colorata.
Corée (Faurie, n" 880).
E. GONYANTHES Bcuth.
Hook, Kew. Journ., V (i853), p. 196; E. ferruginea var. Gussont, Obs. h. di
Falco, p. 9 et 10; Schlecht., m D. G. Prodr., XIV, p. 611.
Chine : Macao (Hance, n" 7660, Callery, n° 2o5);
île de Sancian : tombeau de saint François-Xavier (Esquirol, sans nu-
méro);
Indo-Chine : Laos, monts d'Attopeu (Harmand, u° i255);
Cambodge, Knang Krepeuh (Pierre, n" 33o8).
E. Henryi Diels.
Die Flora von Centr. China, in Engl. Bot. Jahrb., XXIX, p. 483.
Chine : Ichang (Henry, n" 3807).
E. LANCEOLATA Warbg.
In Diels, Die Flora von Centr. China, Eng. Bot. Jahrb., XXIX, p. 483.
Chine : Su tchuen oriental , district de Tchen Kéou tin ( Farges , n' 1 69 ) ;
Hupeh (E. H. Wilson,n°9 786);
Yunnam, au-dessus de Ta pin tze (2600 m. d'altitude). trPetit arbre
très rameux, à forme plus ou moins sarmenteuse. Fleurs d'un blanc mat.n
(Delavay, n" 728.) [Dec. 1884.]
. — 16/i ~
Var. GRANDiFOLiA Scrvelt.
Chine : Yunnan (Delavoy, n" aiiy).
Var. RUBESCENS H, Lee.
Rameaux tomenleux rougeàlres. Piaule très spinescente , à épines coni-
ques provenant de la transformation des rameaux latéraux.
Chine : Yunnan, au-dessus de Ta pin tze, altitude, 25oo m. (Delavay,
n°728).
E. LouREiRi Champ.
h Hook, Kew. Journ. Bot., V, p. 196-, Benth. , FI. Hongk., p. 298; Schlecht. ,
m D. C. Prodr., XIV, p. 6 1 3 ; Maxim , m Mél. Biol., VII, p. 559.
Chine : Hong-Kong, grand arbuste à branches sarmenteuses (Bodinier,
n''/io9).
E. LAosENSis H. Lee.
Not. syst., m, p. 1 25.
Laos : Phon Ihane (Spire, n° 1/17 3).
E. LATIFOLIA L.
L. Sp. Pi, Ed. I, p. isi ; Schlecht,, in D. C. Prodr., XIV, p. 610; Maxim, in
Mél. biol., VII, p. 56o.
Chine (Zimmermann, n° 870 ).
Corée (de Montigny, n"'9G et 97; Faurie, n"' 586, 877, 98G).
E. Maximowiczu Servetl.
Bull. Herb, Boiis., a' sér., t. VIII, p. 887.
La plante que nous rapportons à cette espèce, dont elle paraît con-
stituer une variété, a été recueillie par le_D' Legendre,àooo m. dallilude.
L'échantillon très maigre, dépourvu de fruits, possède des fleurs ayant les
caractères de celles de E. Maxiraowiczii Serv. ; mais les feuilles possèdent un
limbe quelque peu plus large, non atténué et souvent arrondi au som-
met; enfin le pétiole ne mesure que 5-6 millimètres au lieu de 7-11 mil-
limètres.
Cette forme pourra constituer la variété Legendrei.
Chine : plaine Tcheutou et vallée du Ming (Legendre, n° 5/17), 22 oct,
1908.
— 165 —
Chine : Yunnan, environs de Yunnan Sen. rr Arbuste e'pineux, brous-
sailleux, haut de a mètres. Fleurs argentées. Talus et digues d'irrigation. •«
(Beau vais, n" 383);
Chine : Yo lin chan (Ducloux, n° 7/1/17);
Chine: Tong-tchouan. « Broussailles des coteaux; fleurs jaunes; fruit
comme celui du cornouiller; grand arbuste toujours vert.n (Maire,
sans numéro).
E. MACROPHYLLA Thuubg.
FI. Jap. , p. 67; Schlecht. , in D. G. Prodr. , XIV, p. 61 i; Maxim, m Mél. biol. ,
VII, p. 56o; Franch. et Savat. , Enum. PI. Jap., I, p. /108.
Corée : Quelpaert (Faurie, n° 879).
E. MULTiFLORA Thunbg.
FI. Jap., p. 66; Schlecht., in D. G. Prodr., XIV, p. 61/1; Bot. Mag. Tab. 73^11.
Chine : Su tchuen oriental, district deTchen Kéou tiu (Farges, n° 5i5).
E. PUNGENS Tunbg.
FI. Jap., p. 68; Schlecht., m D. G. Prodr., XIV, p. 61/i; Maxim, in Mél. biol.,
VII, p. 559; Franch. et Savat., Enum. PI. Jap., I, p. iog.
Chine : Yunnan (Delavay, sans numéro); Hay tien, près de Pin y (Du-
cloux, n" 8099); environs de Yunnan sen (Bodinier et Ducloux, n*" 17),
3 déc. 1896.
E. REFLEXA Dec"°.
E. Morren et Decaisne, in Bull. Acad. Brux. , III, i836, p. 171.
Chine : Sao-Kiang (de Montigny, n" 98), i855.
Cette espèce a été placée avec E. umbellata par Schlechtendal et Mi-
quel; mais, à mon avis, cette identification est erronée, car la plante de
Montigny présente un style glabre, alors que E. umbellata Thunbg. pos-
sède un style velu. D'autres caractères viennent confirmer celte difierence
et ne permettent pas de rejeter l'espèce de Decaisne.
L. Thonrergu Serv.
Monogr. des Elœagnacées, p. 65.
Var. coREANA H. Lee.
à styles complètement glabres.
Corée : île Quelpaert (Faurie, n" 878); Mokang (Taquet, n° 8/19);
— 166 —
Var. OBLONGiFOLiA H. Lee.
Fruits petits, ellipsoïdaux, longs de 6-8 millimètres, portés par uu
pédiceUe un peu renflé dans sa partie supérieure, long de 6-7 millimètres.
Drupe couverte de poils scutelli formes épars; noyau résistant, mais non
dur et osseux; induvie tapissée par des poils fauves. Graine ellipsoïdale à
embryon charnu.
Corée : Quelpaert (Taquet, n" 8/17; Faurie, n" 881).
Taquet a recueilli en Corée, sous le numéro 45 1, une forme à fleurs
non campanulées, mais non encore ouvertes et à feuilles plus petites;
pétiole plus court. C'est peut-être une espèce nouvelle.
E. TONKiNENSis Serv.
Monogr. des Élaeagn. , p. 99.
Tonkin(Bon,n°6i36);ThôMât(Bon,n° 109.3) ;Voxc'i (Bon, n»6o8i),
fffruits rougeâtres, déc. 18881; bords de la rivière Ouonbi (Balansa,
if 1006), frnov. 1 885 11: forêt de Ding-Bang, entre Hanoï et Bac-Ninh
(Balansa, n" /198G), frfruils charnus, rougeâtres, comestibles^.
Var. GRANDiFOLiA H. Lcc.
Foliis, 11 centim. longis, 5 centim. lalis.
Tonkin, entre le fleuve Bouge et la rivière Claire (Leconite et Fiuet,
n"° 697 et 702).
Var. LONGispicATA H. Lee.
Sjncis , 1-1,5 centim. longis.
Tonkin : Phuong-Moiet Yen Ninh (Bon, n°' 1028 et lûkS); nom indi-
gène : Nhôt dai.
E. vmiDis Serv.
Monogr. des Élaeagn., p. 88.
Var. Delavayi H. Lee.
Foliis ellipticis basi paulo rotundatis vel attenualis.
Chine : Yunnan (Delavay, n° 267).
167
E. DMBELLATA.
Thuabg., FI. Jap., p. GG, tab. XIV; Schlecht., m D. G. Prodr.,XIV, p. 616;
Maxim, in Mél. biol., VU, p. SSg; Hook, FI. Br. Ind. V, p. aoi ; Hance,
Journ. Bot., 1882, p. 38; Franch.,m Mém. Soc. Se. Nat. Cherbourg, XXIV,
p. aôo.
Indo-Chine : Cambodge, monts Krewanh (Pierre, sans numéro);
Chine (Beauvais, sans numéro; Fortune, n° 77 A);
Idiano- : Hupeh (Henry, n"' i437 A, 1/128);
Thibel : T>ekou (SouHé, u" i58i; Monbeig, n° 64); Ta tsien lou
(Monbeig, n° kS; Forrest, n"' -3176, /igGtî et 477/1);
Kouy tcheou (Cavalerie, n" 8807);
Yunuan (Ducloiix, n° 3-i38); Taii (Delavay, a" 2/17); Ou Ichay (De-
lavay, n° 7); Lan Kong (Delavay, n" 826); Mo so yn (Delavay, n° ^862);
Tong-lchouan : aUitude. 2800 mètres (E. Maire, sans numéro);
Su tchuen oriental (Farges, n" 5i5);
Tchang(VVi!son, n" 106);
Japon (Dickins, Savatier, n" 1070; Debeaux, sans numéro).
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE.
11 suffit de consulter la Flore des Indes (FI. of Brit. Ind., V, p. 201)
pour se rendre compte que non seulement les espèces du genre Elœagnus
sont peu nombreuses (quatre) dans les Indes anglaises, mais encore que
les représentants de ce genre se rencontrent exclusivement en des régions
d'altitude élevée, au Thibet, dans l'Himalaya et en Assam.
La flore de Ceylan ne comporte que la seule espèce E. Jatifolia L. con-
finée dans la zone montagneuse.
A Java, E. latifolia L. , E. rigida Bl. et E. Javanica Bl. ne se trouvent
que sur les montagnes, soit sur les pentes du Salack (près de Buitenzorg),
soil sur les monts Burangrang (Bijdr. , p. 638).
En Chine, au contraire, les espèces se montrent très nombreuses et
paraissent très répandues, si on en juge par la multitude des localités
diverses où ces plantes ont été recueillies [)ar les voyageurs.
Dans rindo- Chine, où les climats s'échelonnent sur l'immense ter-
ritoire qui va de Saigon à la frontière de Chine, les Elœngnus se montrent
encore assez abondants au Tonkin {E. tonkinensis Serv. , E. Bonn H. Lee,
E. conforta Boxb. ). Ils deviennent plus rares en Annam, où E. Gaudichau-
diana Schlecht. se trouve sur les sommets voisins deTourane. Sur les mon-
tagnes du Cambodge et du Laos, on n'a récolté que E. Gonyanthes Benth.
et E. Laoscnsts H. Lee. Enfin, de la Cochinchine, qui est la partie la plus
méridionale de notre colonie, nous ne connaissons que E. conferta Boxbg.
— 168 —
var. mollis Serv. , et encore cette plante se trouve-t-elle reléguée sur les
montagnes voisines du fleuve Lu , dans la province de Bien-Hoa.
On peut donc dire qu'en Asie orientale les Elœagnus constituent un
genre essentiellement chinois, dont quelques espèces seulement se retrou-
vent plus au Sud , mais uniquement sur les hautes montagnes. En raison
de sa situation géographique et de son puissant relief, surtout dans la
haute vallée du fleuve Rouge, le Tonkin est la région de l'Indo-Chine où
les Elœngnus se rencontrent le plus fréquemment.
Quant au genve Hippopluië , s'il se rencontr e en Chine , en Sibérie, dans
le Nord de la Perse et même dans les hautes montagnes du Nord de
rinde, il ne parait pas exister en Indo-Chine et il n'a pas été signalé à
Java.
SOMMAIRE.
Page».
Actes admiimtratij's. — Décision ministérielie maintenant M. Edmond
Perrier dans ies fonctions de Directeur du Muséum. — Congé accordé
à M. Peiourde, Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogamie).
— Nomination de M. le Docteur Gonzalès Fragoso, Attaché au Museio
nacional de Ciencias naturales de Madrid, et de M. l'Abbé Hy, Pro-
fesseur à l'Université catholique d'Angers, comme Correspondants
du Muséum. — Décret autorisant le Muséum à accepter le legs de
M. P.-J.-H. Marmoltan i/ji et lia
Communications :
Ed. Bonnet. Promenade d'une Altesse royale sur le dos de l'Eléphant du
Jardin du Roi en 1826 i^3
E.-L. Trocessart. Nouvelle espèce du genre Nyctophilus {N. geayi) 1^6
R. Anthony. Note sur un procédé d'étude de l'architecture du tissu spon-
gieux des os. Fig 1^8
P. Garrié. Note sur Gonodactylus [Protosquilla) Guerini White (Crustacés). i5i
M. Pic. Anthicides et Hylophilides des chasses de M. E. Gallois au Japon. 102
Ed. Lamy. Notes sur les espèces Lamarckiennes appartenant au genre Lucina
Bruguière, 1797 (Fin) ^"^ *
l/^E. Lecomte. Elœagnacées de Chine et d'indo-Chine lO 1
BULLETIN
DO
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1915
N« 6
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCGXV
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enricbir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
renseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de 1 5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs'''.
^'^ S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de V Association,
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1915. — N*' 6.
157' REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
24 JUIIN 1915.
PRESIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. LE Président donne connaissance des faits suivants, qui inté-
ressent le Muséum.
Il annonce la mort de M. Merlaud-Ponly, Gouverneur de l'Afrique
occidentale française, et exprime tous les regrets que sa disparition
cause au Muséum, qui avait en lui un ami portant le plus vif
intérêt à la Zoologie et s'attachant à favoriser toutes les recherches
d'Histoire naturelle dans le vaste domaine qu'il administrait.
C'est aussi avec peine qu'il annonce la mort au champ d'honneur,
à Quennevières (Oise), le i6 juin igiS, de M. H. Achalme,
Aspirant Officier au 168" régiment d'infanterie, fils de M. le
D' Achalme, Directeur du Laboratoire colonial de l'Ecole des
Hautes Etudes, près le Muséum d'Histoire naturelle; il se fait
l'interprète de la Réunion pour prier son père d'agréer l'expression
de ses sentiments de regrets et de sympathie.
Muséum. — \x\.
_ 170 —
COMMUNICATIONS.
Antoine Vallot, premier médecin de Louis XIV et surintendant
DU Jardin royal des plantes : son anoblissement, le lieu de sa
NAISSANCE, LA FACULTE DANS LAQUELLE IL A ÉtÉ REÇU DOCTEUR,
PAR M. Ed. Bonnet.
Dans celte Note, je me propose d'élucider et de faire connaître quelques
particularités douteuses ou ignorées de la biographie de Vallot et de rap-
peler brièvement les services qu'il a, comme administrateur, rendus au
Jardin des plantes.
Antoine Vallot, premier médecin de Louis XIV et surintendant du Jardin
royal des plantes, aurait été anobli, par son royal client, seulement en
mai 1668, d'après les lettres-patentes publiées par M. Léon Moulé dans
le Bullelin de la Société française d'histoire de la médecine (t. X, 1912,
p. 194); toutefois, la noblesse de Vallot était, en réalité, beaucoup plus
ancienne, mais elle avait été sujette à de fâcheuses vicissitudes , qui avaient
nécessité, en i665, les lettres de confirmation que je transcris ci-après.
Cette curieuse pièce, conservée aux Archives Nationales (Z'°563) et
dont il existe une copie à l'École supérieure de pharmacie, dans les papiers
du docteur Le Paulnier, nous apprend, en effet, que Antoine Vallot avait
été anobli par lettres-patentes de juin 16/19, alors qu'il n'était encore que
premier médecin de la reine régente Anne d'Autriche; mais, par une dé-
claration du mois de septembre 166/1, Louis XIV avait révoqué toutes les
lettres d'anoblissement expédiées depuis l'année 1 634 jusqu'à la date de
ladite déclaration. C'est alors que Vallot ayant ff très-humblement supplié
Sa Majesté de le relever de la rigueur de ladite déclaration et de lui faire
expédier les lettres sur ce nécessaires , à quoi ayant égard et mettant en
considération les services dudit sieur Vallot, le Roi a confirmé les lettres
d'anoblissement du mois de juin 16/19 pour en jouir par ledit sieur Vallot,
ainsi que ses enfants et descendants, tant mâles que femelles, nés et à
naître en loyal mariage".
Pour quelles raisons les lettres de confirmation, expédiées en i665,
furent-elles, dans la suite, jugées insuffisantes et nécessitèrent-elles, trois
ans plus tard, l'envoi de nouvelles lettres d'anoblissement dans lesquelles
il n'est fait aucune mention de l'anoblissement de Vallot en 16/19 et de la
confirmation de cet anoblissement en i665? C'est une question sur laquelle
— 171 —
je ne pourrais formuler que des suppositions et que je laisse à de plus
compétents le soin d'élucider.
Les renseignements que l'on trouve sur la personnalité de Vallot, aussi
bien dans les écrivains du xvh° siècle que dans les biographies modernes,
sont assez contradictoires.
Dans ses lettres, Guy Patin, qui n'aimait pas les docteurs des universités
provinciales, affirme, sans en fournir aucune preuve, que Vallot était
docteur de la faculté de Reiras'''; Ghomel''^' croit qu'il était docteur de
Montpellier, probablement parce qu'il avait été, en i664, investi, par le
roi, de la charge de chancelier de cette faculté, devenue vacante par le
décès de Martin Richer de Belleval; mais, Astruc'^' déclare qu'il n'a point
trouvé le nom de Vallot dans les registres de réception de ladite faculté.
Le lieu de sa naissance est encore plus douteux que l'origine de son doc-
torat : Michaud '*' et après lui Dechambre <^' et Larousse '*' le font naître
en 169^ , à Reims ou à Montpellier, tandis que Le Roi *'' et le docteur Del-
mas'*' disent qu'il était né à Arles, comme Vautier auquel il succéda,
en 1669, dans les charges de premier médecin du roi et de surintendant
du Jardin royal.
Or, les registres de l'ancienne faculté de médecine de Reims, que mon
trèsobhgeant confrère, M. le docteur Guelliot, a consultés sur ma demande,
nous apprennent que Antoine Vallot a été reçu docteur de cette faculté
le 9 juillet 1624, sous la présidence de Glaude Gilat; les titres de ses
thèses ne sont pas mentionnés, mais il est qualifié, quant à son lieu d'ori-
gine, par l'épithète dariensis, adjectif dérivé de Clariacum, dénomination
latine de Glairac, petite ville de l'arrondissement de Marmande, dans le
Lot-et-Garonne.
On sait que Vallot mourut d'un accès d'asthme, le 9 août 1671, au
Jardin royal où il s'était retiré; mais, si tous les auteurs sont d'accord
sur la date de son décès, celle de sa naissance est beaucoup moins précise,
et il serait né, non pas en iSgi, comme l'ont écrit plusieurs biographes,
mais en 1696 ou en iSgS, suivant qu'on admettra avec Astruc''^ et
(•) Lettre DGXXX, t. III, p. 463, édit. Réveillé-Parise.
(") Essai historique sur la médecine en France, p. 27.
(^) Histoire de la Faculté de Médecine de Montpellier, p. 38 1.
('') Biographie universelle, nouv. éd., t. XLII, p. 5io, article rédigé par
Thiébaud de Berneaud.
(^) Dictionn. encycl. des sciences médic, 5* sér. , t. II, p. 38o, article de
L. Hahn.
(«) Grand Dictionn., t. XV, p. 760.
(') Journal de la santé de Louis XIV, p. XX.
(«) Journal de la santé de Louis XIV, in Chronique médicale, i" et i5 juillet
1911, p. 4o5 et 433.
'') Loc. cit.
a.
— 172 —
Eloy'*' qu'il était âgé de 76 ans, ou avec Le Roi''\ de 76 ans, au
moment de son décès.
A deux siècles et demi de dislance et en tenant compte des idées qui
divisaient alors le corps médical, il est difficile de porter un jugement im-
partial sur la personnalité de Vallol. Si, comme l'affirme Astruc, rril fit du
tort à la faculté de Montpellier en remplissant, à prix d'argent, les régences
qui y vaquèrent'? pendant qu'il en était chancelier, il faut cependant se
défier des critiques acerbes et des appréciations souvent haineuses de Guy
Patin; Vallot était docteur de Reims, il employait dans sa pratique le
Quinquina et l'Emétique, raisons plus que suffisantes pour que Guy Patin
le qualifie : igncirus , ineptus nebulo, méchante bête.
A.-L. de Jussieu a jugé avec plus d'équité et d'impartialité le rôle de
Vallot comme surintendant du Jardin des plantes : rrD'abord mauvais
administrateur, de même que Vautier auquel il avait succédé, écrit
A.-L. de Jussieu*'', Vallol devint, dans la suite, un protecteur zélé de
l'établissement et de la science; il tira du Jardin de Saint-Germain-des-
Prés, Joncquet, médecin de la faculté de Paris, pour le faire entrer au
Jardin du Roi; il envoya Fagon '*', qu'il avait attaché au Jardin et qu'il fit,
dans la suite, nommer à la chaire de chimie, recueillir en Auvergne, en
Languedoc, en Provence, dans les Alpes et dans les Pyrénées, des plantes
pour le Jardin, et il employa lui-même tous les moyens que lui donnait sa
place pour rassembler le plus qu'il élait possible de plantes étrangères
et des pays les plus éloignés ; c'est sous ses auspices que Joncquet publia ,
en i6G5, le Catalogue du Jardin, qui comprenait 4, 000 plantes. •0
Ce catalogue, publié à Paris chez Denis Langlois, sous le titre : Hortus
regins, forme un volume in-folio de 188 pages et 2 folios; il est orné d'un
beau frontispice gravé d'après Lebrun , représentant une vue du Jardin ,
au-dessus de laquelle Apollon, sous les traits de Louis XIV, conduit le
char du Soleil; une femme, portant la couronne murale, personnifie la
ville de Paris et montre à Apollon un plant de lis en fleur entouré
de plusieurs petites tiges latérales, tandis qu'un génie, placé entre
le char du Soleil et la vue du Jardin, tient dans ses bras une cor-
beille de fleurs avec la devise : Hoc numine Jloret ; à la suite de ce fronti-
spice et avant rénumération des plantes, on trouve : une épître dédicatoire
au Roi, signée de Vallot, une épître au lecteur, rédigée par Joncquet, et
enfin une pièce de vers latins , consacrée à la louange de Vallot , restau-
rateur du Jardin Royal, et dont l'auteur est Fagon.
(') Diclionti. historique de la médecine, t. IV, p. A65.
*^) Loc. cit.
(^J Seconde Notice historique sur le Muséum d'histoire naturelle, in Ann. du
Mus., Il, i8o3, p. 7-1 1.
("' H était, par sa mère, Louise de la Brosse, petit-neveu de Guy de la Brosse,
londateur du Jardin des plantes.
173
Confirmation des lettres de noblesse accordées au sieur Vallot,
premier médecin du Roi.
Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous pré-
sens et à venir, Salut.
Les bons et utiles services que nostre amé et féal conseiller en nostre
Conseil d'Estatet nostre premier médecin , le sieur Vallot nous auroit rendus
en qualité de nostre médecin ordinaire, ensemble à nostre très cher et très
amé frère unicque, le duc d'Orléans, et à feu nostre oncle le duc d'Orléans,
en diverses et périlleuses maladies nous auroient conviez de i'annoblir,
ensemble sa postérité et lignée née et à naistre en loyal mariage, par nos
lettres patentes du mois de juin 16Û9 , ainsy qu'il est plus au long contenu
en nos dictes lettres; mais par ce que par nostre déclaration du mois de
septembre dernier, nous avons révocqué toutes les lettres d'annoblisse-
ment expédiées depuis l'année i634 jusques à présent, ledict sieur Vallot
nous a très humblement supplié de le rellever de la rigueur de nostre
dicte déclaration et de luy faire expédier nos lettres sur ce nécessaires; à
quoy ayans esgard et meltans en considération les services dudict sieur
Vallot qui nous ont meu à luy accorder nos dictes lettres et ceux qu'il
nous a rendus depuis l'expédition d'icelles et qu'il continue de nous rendre
journellement à nostre entière satisfaction, scavoir faisons, que pour ces
causes et de nostre grâce spécialle, pleine puissance et auctorité royalle,
nous avons , par ces présentes , signées de nostre main , confirmé et con-
firmons lesdictes lettres d'annoblissement dudict mois de juin 1669 cy
attachées soubz le contrescel de nostre chancellerie , pour jouir par ledict
sieur Vallot, ensemble ses enfans et descendans, tant masles que femelles,
nés et à naistre en loyal mariage, des honneurs, auctorité, prérogatives,
prééminences, franchises, libertés et exemptions portées par nos dictes
lettres et tout ainsy qu'en jouissent et ont accoustumé de jouir les autres
nobles de nostre royaume et ceux qui sont issus de noble et ancienne race,
sans que, pour raison de la présente confirmation, ils soient tenus de
nous payer nyà nos successeurs roys, aucune finance de laquelle, à quelque
somme qu'elle se puisse monter et revenir, nous leur avons faict et faisons
don par ces dictes présentes, non obstant la révocation portée par
nostre dicte déclaration du dict mois de septembre dernier, à laquelle nous
avons desrogé et desrogeons pour ce regard par ces dictes présentes en
considération des services du dict sieur Vallot.
Sy donnons en mandement ^''.
(1) On trouvera la reproduction complète de cette formule, commune à la
plupart des lettres-patentes, dans les Lettres d'anoblissement de 1668 publiées
{loc. cit.) par M. Moulé.
— \là —
Donné à Paris, au mois de febvrier, l'an de grâce mil six cens soixante
cinq et de nostre règne le vingt deuxième.
(Signé) LOUIS.
Et, sur le reply : Par le Roy : Le Tellier.
Et, à coslé, visa : Seguier.
Pour servir aux lettres de confirmation de lettres de noblesse et scellé
du grand sceau de cire verte sur lacqs de soye rouge et verte.
Registrées en la Cour des Aydes, le vingtième jour de mars mil six cens
soixante cinq.
175
Description d'vn nouvel exemplaire d'Opisthoproctus Vaill.,
suivie de considérations sur la valeur systematique et biologique
de ce genre,
PAR M. Louis Roule.
Gel exemplaire de Poisson abyssal est le cinquième connu. Le premier,
qui est le type du genre, fut péché en 188^2 parle Travailleur, sur les côtes
du Maroc, à 2,o3o mètres de profondeur. Le deuxième a été pris par la
Valdivia, en 1898, dans le golfe de Guinée, à 4, 000 mètres de profon-
deur. Le troisième et le quatrième ont été recueillis en 1910 par S. A. S.
le Prince de Monaco, dans la station 3o3o, non loin du banc Gorringe,
au large du Portugal, par 6,760-0 mètres de profondeur. Le cinquième,
qui fait l'objet de la présente description, a été obtenu en 1916, parla
croisière du Prince de Monaco, à la station 36o8, non loin des Açores,
par 9,600-0 mètres de profondeur.
Le premier exemplaire, décrit par Vaillant '^^, a reçu de lui le nom
A'Opisthoproctus soleatus. C'est aussi sous ce nom que Brauer'"' a décrit le
deuxième individu, en complétant la diagnose donnée par Vaillant. Quant
au troisième et au quatrième, ils appartiennent à une espèce différente,
nommée par Zugmayer ''' Opisthoprocius Grimaldn. Le cinquième exem-
plaire, par contre, f;iit partie de la première espèce et doit être nommé
Opisthoprocius soleatus Vaill. Les descriptions faites par Vaillant et Brauer
lui sont applicables.
Cet individu de prise récente diffère toutefois des quatre autres par sa
taille, plus forte de beaucoup. L'exemplaire du Travailleur mesure seule-
ment 22 millimètres de longueur; celui de la Valdivia, 62 millimètres;
ceux du Prince de Monaco (station 3o3o) comptent 55 et 60 millimètres
de longueur totale, ou lili et 48 millimètres de longueur sans la caudale,
alors que l'exemplaire de la station 36o8 mesure io3 millimètres de lon-
gueur totale et 86 millimètres de longueur sans la caudale. Sa taille fait
donc plus du quadruple de celle du type initial , et le double environ de
"' Vaillant (L.), Les Poissons. . . Travailleur cl Talisman; Paris, 1888.
('-' Brauer (A.), Die Tlefsee-fische. . . Valdivia; lena, 190G.
('' Zugmayer (E.), Les Poissons... Campagnes du Prince de Monaco;
XXXV, 1911.
— 176 —
celle des aulres. 11 démontre, par suite, que les dimensions oflerles par
les représentants du genre peuvent ne pas être aussi minimes que les pre-
mières découvertes tendaient à l'indiquer.
Les principales mesures de l'échantillon sont les suivantes :
Longueur totale i o3 miliim.
Longueur totale sans la caudale 86
Longueur de la lèle a 9
Longueur du museau 10
Epaisseur de l'œil télescopique 1 ^i
Longueur de la sole ventrale 80
Largeur maxima de la sole ventrale 1 5
Hauteur du corps à la base de la pectorale 39
Largeur du corps à la base de la pectorale i5
Distance prédorsale 60
Distance préventrale 60
La formule des nageoires est la suivante ;
P i3 — V 11 — i"D 11 — 2' D adipeuse — A nulle — G21 + 10.
Les autres particularités s'accordent sensiblement avec celles que
Braner''' a mentionnées chez l'individu qu'il a étudié.
Il est pourtant une disposition qui mérite un examen plus détaillé.
Brader ("\ après Vaillant ''', considère la moitié inférieure de la nageoire
caudale comme représentant l'anale. La caudale se divise, effectivement, en
deux parties distinctes, séparées par un intervalle libre, dont la supérieure,
un peu plus large que l'inférieure, porte, en outre, un plus grand nombre
de rayons; ces deux auteurs admettent, pour expliquer cette disposition,
que la moitié supérieure correspond seule à la véritable caudale, et que
l'inrériein-e équivaut à l'anale devenue terminale et postérieure. Pareille
conformation ferait défaut à 0. Gr imal di i Zupp^. , qui possède une petite
anale placée normalement quoique fort reculée, et dont la caudale se montre
entière et symétrique. Mon exemplaire ressemble à ceux de Vaillant et de
Brauer; il est privé d'anale, et il possède une caudale scindée en deux
parties inégales.
Mais, contrairement à l'avis de ces deux auteurs, je n'admets point que
la part inférieure de celte caudale soit l'homologue de l'anale. J'ai fait
prendre, pour trancher la question avec certitude, une radiographie de
l'échonlillon. On y voit que les deux parties de la caudale rattachent éga-
lement leurs rayons à l'ensemble des pièces hypurales qui occupent toute
O Brauer (A.), Ojj. cit.
W Brauer (A.), 0/j. nt.
'■'*' Vaillant (L.), Op. al.
— \11 —
la région postérieure de l'axe squelellique. La colonne vertébrale compte
35 vertèbres, dont Sa composent l'axe principal paraitement linéaire et
sans courbe; les 3 postérieures, plus petites, forment la baguette termi-
nale urostylaire à laquelle se raccordent les précédentes pièces hypurales.
Les deux parties de la nageoire, en raison de l'identité de leurs connexions,
ont donc une égale valeur morphologique; toutes deux contribuent à com-
poser la nageoire caudale, et aucune d'elles n'équivaut à l'anale. Ainsi , dans
les deux espèces décrites, la caudale est sensiblement de même confor-
mation.
Leur différence quant aux nageoires tient donc à ce que l'une (0. Gri-
mahlii) possède une véritable anale, et que l'autre (0. sokatus) en est
privée. Cette privation est complète. La radiographie ne montre aucune
trace de son squelette, ni rayons réduits, ni interépineux. Il faut donc en
conclure que cette absence est essentielle, totale. Au reste, même chez
0. Grimaldu, l'anale, fort courte, très reculée en arrière, est adipeuse. En
définitive, celte nageoire ne joue dans cet organisme qu'un rôle amoindri,
ou nul.
Une telle disposition, rapprochée des autres particularités singulières de
la structure , comme l'aplatissement en sole de toute la face ventrale du
tronc, l'extension en avant de celte zone aplatie sous la forme d'une large
languette consistante, la petitesse extrême delà bouche et sa position au
sommet d'un museau étiré en coin, la conformation spéciale des pièces
operculaires , donnent à Opisthoproctus une place à part.
Les deux premiers auteurs qui ont étudié ce genre se sont occupés de
cette question. Vaillant ''* le rapproche cY Ichthyococciis Bp. et le range dans
la famille des Sternoptt/cliidés. Brauer'^', avec plus de raison, le compare à
son genre Winteria parmi les Sa/mo»iV/es. Pourtant, les caractères spéciaux
de cet être sont d'une telle valeur exclusive qu'on ne peut songer à le
placer parmi aucune des familles connues. Il constitue vraiment à lui seul
le type d'une famille, celle des Opisthoproctidés , et même d'un ordre, que
la structure extraordinaire de la face ventrale du tronc permet de désigner
par le terme de Platygastriclitlnjes.
Mais il est possible que ces particularités relèvent d'un autre ordre de
choses. J'ai déjà signalé, dans une communication précédente (^), la
remarquable ressemblance établie, quoique avec atténuation, entre l'ossifi-
cation imparfaite des centres vertébraux postérieurs d' Opisthoproctus et
ceux des Brochets (Eson lucius L.) tératologiques à tronc raccourci. Il se
pourrait donc que cette structure, où se rencontre également le raccour-
(1) Vaillant (L.), Op. cit.
('^) Bracer (A.), Op. cit.
(') Roule (L.), Malformations de la colonne vertébrale chez quelques poissons
abyssaux à tronc raccourci. [Bull. Mus. hist. nat. , igiS, n° 3.
— 178 —
cissemenl du tronc, fût le résultat d'arrêts ou de déviations du dévelop-
pement. En ce cas , et il semble que la réalité penche plutôt de ce côté ,
Opisthoproctus serait la forme téralologique spéciale d'un poisson dont la
forme normale est encore inconnue. Si l'on tente de reconstituer cette der-
nière d'après la comparaison des Brochets monstrueux avec les Brochets
normaux, on obtient une disposition qui présente avec Wi)iteria certaines
ressemblances, d'autant mieux que l'unique exemplaire connu de Wtnteria
a été péché dans la région habitée par Opisthoproctus. L'opinion de Brauer
serait donc acceptable en ce cas, mais pour d'autres motifs que ceux indi-
qués par cet auteur.
179
Dispositions novvelles
DES SALLES dAqUARIUM À LA MÉNAGERIE DES RePTILES ET PoiSSONS ,
PAR M. Louis Roule.
Ces dispositions nouvelles ont été prises pendant l'hiver 1914-191 5;
les travaux qu'elles ont nécessités viennent de s'achever. Jusqu'alors,
l'aquarium proprement dit, et la part réservée aux Poissons dans la ména-
gerie, ne comprenaient qu'une salle. Deux pièces désormais leur sont
affectées, conformément à l'importance du groupe des Poissons considéré
en lui-môme, comme à celle de la pisciculture et de l'élevage en bacs.
L'enseignement donné aux visiteurs par la collection vivante y est complété
par celui que procure la vue de planches murales en couleurs, consacrées
aux principaux types des Poissons de la France groupés par habitat. Ces
planches, dont quelques-unes sont de véritables œuvres artistiques, ont
été faites jadis par Bocourt, garde des collections et herpétologiste distin-
gué; conservées au laboratoire dans des cartons, elles ne rendaient aucun
service, sauf pour les cours. Exposées eu public, elle possèdent désormais
et en permanence toute leur utilité ; leur présentation actuelle a été réalisée,
sur mes indications, par M. Janson, préparateur an Muséum.
La collection vivante en bacs ne comporte que les Poissons sédentaires
d'eau douce, choisis parmi les familles les plus caractéristiques de l'ancien
et du nouveau continent, en accordant une préférence aux espèces réputées
des principales catégories d'élevage :
Famille des CYPRINIDÉS :
Carpe commune. — ùjprinus carpio L.
Carpe rouge de Chine ou Hi-Goi. — Cypr'mus carpio nigro-auralus Lac.
Cyprin doré. — Carassius carassius aiimtus L.
Tanche commune. — Tiiica t'uica L.
Orfe. — Idus idus melanotus.
Famille des CYPRINODONTIDÉS :
Xiphophorus Helleri Heck.
GirarcUnus denticulatus Garni.
180
Famille des SILURIOÉS :
Poisson-Chat. — Ameiurus nebiilosus Les.
Loricaria parva Boul.
Callichthys punctatus Black.
Macrones vittaius El.
Famille des PERCIDÉS :
Perche. — Perça Jliwiatilia L.
Famille des CENTRARCHIDÉS :
Perche-Soleil. — Eupomotis gihhosus L.
Perche-Truitée. — Micropterus salmoïdes Lac.
Famille des CICHLIDÉS :
Cichlosoma nigrofasciatum Giinth.
Famille des LABYRINTHICIDÉS :
Macropode. — Macropus viridi-aumtus Lac.
Le complément donné par les planches coloriées placées dans la saile
d'entrée comporte quatorze tableaux de grandes dimensions :
A. Série des Poissons marins des côtes de France :
1 . Type abyssal. — Stomias boa Risso ; le Stomias.
2. Type méso-abyssal. — Cœlorhynchus cœlorhynchus Risso; le Gre-
nadier.
3. Type pélagial. — Scomher scomber L.; le Maquereau.
U. Type littoral profond. — Trigla cuculus L.; le Grondin rouge ou
Rouget carpeau.
5. Type littoral des fonds vaseux. — Trachinus draco L.; la Vive. —
Solea solea L.; la Sole.
6. Type littoral des fonds rocheux. — Labrus maculatus Bl. ; la Vieille
ou Perroquet de mer.
7. Type littoral d'eaux saumâtres. — Mugil cephalus Rond. ; le Muge ou
Mulet.
— 181 —
B. Sérib des Poissons des eaux docces de France :
8, Type migrateur potamotoque avec habitat marin pélagial. — Alosa
alosa L. ; l'Alose d'Europe.
9. Type migrateur potamotoque avec habitat marin abyssal. — Sabno
salor L. ; le Saumon atlantique.
10. Type migrateur thalassoloque. — Anguilla anguilla L. , avec sa larve
marine (Leptocephalus brevirostris K.) et son hémi-larve; l'Anguille
d'Europe.
11. Type sédentaire. — Perça Jluviatilis L.; la Perche.
12. Type sédentaire. — Esox liicius L. ; le Brochet.
13 et 1/i. — Deux planches consacrées à l'organisation générale des Fois-
sons d'après la Morue (Gadus morrhua L.) et la Carpe [Cyprinus
carpio L. ).
— 182 —
ThaussinidÉs nouveaux captures au large des cotes soudanaises
PAR LE tf Talismans,
PAR M. E.-L. Bouvier.
AxiDS (Neaxios) laevis Bouvier.
Jolie petite espèce à carapace lisse et inerme en dehors des carènes , à
sillon cervical net mais très superficiel , à rostre triangulaire atteignant le
bout distal de Tavant-dernier article des pédoncules anlennulaires. Le bord
antérieur de la carapace est dépourvu d'épines, il se continue directement
avec l'épislome au-dessous des antennes (mais une ligne indique encore
le lieu de soudure) puis redevient libre et forme une avance ptérygostos-
mienne qui se termine en pointe. Profondément creusé en gouttière, le
rostre se relève sur ses bords en deux carènes latérales armées chacune de
Il dents aiguës; les deux carènes se continuent sur la partie antérieure de
la région gastrique, oii elles aboutissent à une 5" dent. En avant du sillon
cervical est une carène médiane qui porte trois fortes dénis et deux légères
saillies sur la moitié distale de la région gastrique. Cette carène ne se pro-
longe pas dans la dépression lisse et profonde que produit la grande exca-
vation dorsale du rostre.
Les pédoncules oculaires égalent un peu plus du tiers de la longueur
du rostre; ils ne sont pas dilatés dans la région cornéenne qui est d'un
brun rougeâtre et qui en occupe la plus grande partie. L'article basai des
pédoncules antennulaires est un peu plus court que les deux articles sui-
vants réunis, il porte une épine vers le milieu de son bord externe. Les
deux articles suivants sont subégaux; les fouets (dont un seul a persisté)
dépassent un peu en longueur la carapace. Le i" article des pédoncules
antennaires se termine en avant et au-dessous par une petite épine qui
précède le tubercule urinaire; le 2' article est grand, il se termine en
dessus par une forte épine distale qui atteint le milieu de l'écaillé ou
acicule antennaii'e; cette dernière égale les deux tiers du h° article qui se
termine à peu près au niveau des pédoncules antennulaires. Le 5° article
est court ; le 3' porte en dessous et en avant une assez forte épine.
L'ischiopodite des maxillipèdes externes est armé de petites dents sur son
bord inféro-interne , mais il ne présente pas d'épines sur le bord inféro-ex-
terne ; par contre, il y a deux épines un peu en avant du milieu du méropodite.
Des deux chélipèdes, le gauche existe seul dans notre spécimen. Lebasi-
podite et l'ischiopodite sont très comprimés latéralement et portent chacun
— 183 —
3 petites épines sur leur bord inférieur; il y a, en outre, une spinule sub-
dislale au bord supérieur du second de ces articles. Le carpe est très court ,
plus large que long et tout à fait inerme. La pince est forte, très comprimée
latéralement bien que ses deux faces soient convexes, carénée sur ses
deux bords et sur les deux bords de chaque doigt ; la carène supérieure est
obtuse. Les doigts sont contigus, de largeur à peu près égale , dépourvus de
dents et croisés à l'extrémité. Toutes les parties des chélipèdes sont lisses; la
pince est complètement inerme ; elle présente çà et là quelques poils courts
sur la partie palmaire, des poils plus nombreux et plus longs sur les
doigts; ces derniers égalent à peu près la portion palmaire. Les pattes de
la 2° paire sont beaucoup plus laibles que les chélipèdes , un peu plus forles
que les autres pattes ambulatoires et presque de même longueur ; elles pré-
sentent un petit nombre de poils mais sont dépourvues d'épines. Leurs
pinces sont un peu plus courtes que le méropodite et beaucoup plus
longues que le carpe; leurs doigts égalent un peu plus de la moitié
de la portion palmaire. Dans les pattes ambulatoires, le propodite
est un peu plus court que le méropodite et n'égale pas tout à fait deux
fois la longueur du carpe ; celui-ci est à peu près de même longueur que
les doigts , qui sont légèrement arqués et aciculiformes.
L'abdomen est absolument lisse et dépourvu de carènes et d'épines ; les
épimères des segments 9,3, 4, 5 sont arrondis, le bord inférieur des épi-
mères du 6" segment est un peu excavé en arrière. Les branches des uro-
podes sont légèrement carénées en dehors et ces carènes portent quelques
spinules; il y a des soies raides sur le bord externe de l'exopodite et une
spinule au bout externe de la ligne articulaire.
Le telson est un peu plus court que les uropodes, arrondi à l'extré-
mité et muni dorsalement de quatre faibles carènes divergentes; sur son
bord latéral , il porte 4 ou 5 spinules dont une subterminale plus forte.
Sa longueur égale environ une fois et demie sa largeur.
Habitat. — Talisman, 9 juillet, n" 70, au large du Soudan ;lat. N. a 5°
29', long. 0. 18° 18'; 698 mètres, sable vasard, coraux, coquilles. Une
femelle dont le thélycum ressemble beaucoup à celui figuré par Strahl
dans son Neaxius pkctorhijnchus. Longueur approximative, 90 millimètres.
Affinités. — Cette espèce appartient presque sûrement au sous-genre
Neaxius, car elle ne m'a pas paru présenter de pleurobranchies ; il est
vrai que, pour cet examen, je n'ai pu que soulever le bord de la carapace.
Des diverses formes du sous-genre, celle qui se rapproche le plus de la
nôtre me paraît être YAxius (Neaxius?) odontorhynchus décrit par M. de
Man {igo5) d'après une femelle du «SibogaTi. La carapace et le rostre
de cet Aœiiis ne sont point sans analogies avec les parties correspondantes
de notre espèce , mais les chélipèdes sont tout autres et présentent des
dents sur leurs pinces.
184
Upogebia Talisman! sp. nov.
Cette espèce n'est pas sans analogies avec VU. littoralis Risso ; les prin-
cipaux caractères qui l'en distinguent sont les suivants :
Son rostre est plus large et plus long , avec les deux pointes terminales
plus rapprochées et la face ventrale saillante arme'e de 3 ou 4 épines iné-
gales et incurvées en avant ; sur la face dorsale rostro-gastrique , les tuber-
cules sont plus rapprochés du milieu et quelques-uns même se trouvent
sur la ligne médiane en arrière; la carène gastrique qui délimite de chaque
côté cette aire ne fait pas saillie en pointe à la base du rostre, elle se
décompose d'ailleurs en deux séries linéaires de tubercules séparées par un
hiatus; les faisceaux de soies dorsales sont plus longs et plus nombreux.
Sur le bord antérieur de la carapace, l'épine marginale de VU. littoralis
est remplacée par une série de 3 à 5 épines ou spinules ; on observe en outre
deux épines sur le bord postérieur du sillon cervical, l'une assez réduite,
juste au-dessus de la ligne thalassinienne , l'autre plus grande, un peu au-
dessus de cette ligne.
Au lieu d'être subcylindriques, voire un peu rétrécis à la base, les pédon-
cules oculaires s'étalent notablement au niveau de celle-ci. — Le dernier
article des pédoncules antennulaires est bien plus grêle que dans VU. litto-
ralis, et au lieu d'être plus long que les deux articles précédents réunis, il
est notablement plus court; d'ailleurs, au lieu d'atteindre presque le bout
distal des pédoncules antennaires, il n'atteint même pas celui de l'avant-
dernier article de ces pédoncules.
Dans les deux espèces, le rudiment d'écaillé antennaire se termine en
avant par une ou deux pointes, mais tandis que les autres articles des
pédoncules antennaires sont inermes dans VU. littoralis, on trouve
3 ou U épines sur le bord ventral des 2' et h" articles dans notre U. Talis-
viani.
Les pattes antérieures de cette espèce sont plus faibles et beaucoup plus
armées : le méropodite est presque semblable dans les deux espèces , avec
une épine subdistale à son bord supérieur et une série irrégulière de den-
ticules sur son bord inférieur; mais tandis que le reste de l'appendice,
dans VU. littoralis, ne présente pas d'autre armature qu'une épine située
en avant sur le bord supérieur du carpe, et deux pointes en avant au bord
supérieur du propodite, nous trouvons ici de nombreuses épines et spi-
nules, toutes situées sur les bords ou sur la face externe du carpe et du
méropodite. D'ailleurs, le propodite est fort et dilaté dans VU. littoralis
avec un doigt fixe assez grand, tandis qu'il n'est pas plus large que le carpe
dans VU. Talismani où, du reste, le doigt fixe est peu développé.
L'armature des pattes de la 2* paire est sensiblement la même dans les
deux espèces; pourtant, au bord supérieur du carpe, on observe une série
— 185 -
de fi ou 5 épines dans VU. Talismani tandis que l'armature du même bord
se réduit à une épine distale dans VU. littoralis.
La rame externe des uropodes et ie felson présentent un bord postérieur
presque droit dans VU. littoralis tandis que le bord postérieur de la rame
externe est nettement convexe dans VU. Talismani, le bord postérieur du
telson présentant d'ailleurs une échancrure dans la même espèce. Quant à
la ramo interne des uropodes , sa longueur est plus faible que celle du bord
postérieur, dans la première de ces espèces, alors qu'elle est notablement
plus grande dans la seconde.
Habitat. — Talisman, i883, u° aB, i5 juin, 120 mètres; au large du
cap Blanc. Deux femelles adultes de 20 à 3o millimètres de longueur.
Affinités. — Par sa richesse en épines , cette espèce n'est pas sans ana-
logies avec VU. spinigera, S. I. Smith, des régions pacifiques de l'Amérique
centrale. Elle se rapproche surtout de deux espèces indo-malaises trouvées
par le rcSibogaii, VU. ceratophora de Man et VU. monoceros de Man qui
présentent comme elles une armalure épineuse sur la face ventrale du
rostre, sur la face interne des pinces, et sur les pédoncules antennaires.
Cette armature est toutefois bien plus riche dans notre espèce, surtout sur
la face inférieure du rostre , où l'on trouve plusieurs épines au lieu d'une
seule.
Muséum. — xxi i5
- 186
Sur les TÉrÉbelliens
DES GENRES TeREBELLIDES M. SiRS ET ApONOBRAlNCHUS GrAVIER
PAR M. Ch. Gravier.
Au cours de ma mission scientifique à la Côte des Somalis, je draguai
dans le port d'Obock, à la profondeur de i5 mètres environ, un exemplaire
unique d'un Térébellien qu'enveloppait une mince couche de sable fin
agglutiné par du mucus et qui attira immédiatement mon attention.
L'étude de ce Polychète me conduisit à le placer dans la tribu des Canepho-
ridea Malmgren, à côté du gem-e Terebellides M. Sars. Je signalais d'ailleurs
les affinités étroites existant entre le Terebellides Strômi M. Sars et le
Térébellien d'Obock; j'insistais notamment sur les similitudes frappantes
que présentent, cbez les deux Polychèles, la forme générale du corps, les
crochets aciculaires , le nombre des faisceaux de soies dorsales , le rang du
segment où commencent les tores uncinigères , les pinnules et les plaques
onciales des segments abdominaux , les bourrelets des segments antérieurs
du corps, etc.
Deux caractères me paraissaient séparer nettement l'espèce de M. Sars
du Térébellien de la Côte des Somalis :
1° La composition du premier tore ventral, constitué par des soies
coudées à pointe longuement étù-ée et légèrement recourbée vers le haut ,
dirigée vers la partie postérieure du corps;
9° L'absence de branchies; cette absence, par opposition à ce que l'on
observe chez le Tei'ebellides Strômi (seule espèce connue actuellement de ce
genre), dont la branchie quadripartite fort développée a une physionomie
toute spéciale, m'amena à fonder le genre nouveau Aponobrauchus pour le
Térébellien d'Obock ^'l
Tout récemment, M. Maurice CauUery, après avoir examiné le spécimen,
malheureusement unique, (ï Aponobrauchus et l'avoir comparé à des exem-
plaires de Terebellides Strômi qu'il étudiait, me dit qu'il pensait que
ï Aponobrauchus Perrieri élaii un Terebellides Strômi ayant perdu sa branchie;
''' Ch. Gravier, Sur deux types nouveaux de Térébeliiens , Anisochrus nov,
gen.decipiens nov. sp., Aponobranchus nov. gen. Perrieri no\. sp. {Bull. Mus. hisl.
natur., t. XI, 1906, p. ^137). — Contribution à l'élude des Annélides Polychètes
de la mer Rouge, 3" partie (Nouv. Arch. Muséum d'hisl. natur., 1906, p. 232 ,
pi. V, fig. 939-2/12; fig. io5-4o9 dans le texte).
— 187 —
la cicatrisation se serait faite sans qu'il restât trace de l'accident dont l'animal
avait dû être victime.
Ainsi que le fait observer A. Wollebaek ''', les soies coudées du premier
tore ventral existent chez tous les exemplaires de Tcrebellides Sivômi, bien
que des zoologistes de haute valeur , comme M. Sars ^■■' et Malmgren ^^' n'en
aient point fait mention '*'.
Ces soies sont plus ou moins fortement coudées et plus ou moins grêles ,
suivant les exemplaires considérés; mais leur aspect général demeure
constant.
En ce qui concerne l'absence de branchies cpii, à mes yeux, demeurait
le caractère fondamental du genre Aponobranchus , ']^a\ tenu à comparer le
Térébellien d'Obock à un exemplaire typique de TerebeUides Stromi qu'a
bien voulu me communiquer M. Pierre Fauvel, à qui on doit tant de tra-
vaux importants sur les Annélides Polychètes et qui a étudié dernièrement
de nombreux individus de l'espèce de M. Sars '^'. Dans la description de
VAponobranchus, j'avais mentionné sur la face dorsale du second sétigère
ffune masse ovoïde attachée simplement par sa base, libre sur tout le reste
de sa surface n d'ailleurs parfaitement intacte. Après avoir examiné attenti-
vement les deux Térébelliens, il me paraît vraisemblable d'admettre que
cette masse ovoïde n'est autre que le pédicule élargi et déformé de la
branchie quadrilobée. S'il en est bien ainsi, toute différence s'efface donc
entre l'espèce de M. Sars et le Térébellien d'Obock et, par suite, le genre
Aponobranchus doit être supprimé. La saillie du second sétigère n'offre
aucune trace de régénération de la branchie , ni même de cicatrisation , ce
qui est surprenant. Le développement relativement considérable de cet
organe chez le TerebeUides Slrômi indique qu'il est le siège d'une circula-
tion abondante. L'animal semble avoir supporté aisément la suppression de
sa branchie; sa cavité générale est remplie d'ovules parvenus à un stade
avancé de leur évolution.
i'' A. Wollebaek, Nordeuropaeiske Annulata Polychaeta. I. Ammocharidae ,
Amphictenidae, Tereliellidœ og Serpulidae, Skrifter Vidensk. iKrisliania, 1911,
Mathem.-naturvid. Klasse, n° 18, 2 Bd, p. 78, pi. XVIII, fig. 1-9. «Hver Ken
M. Sars eller Malmgren har anmerket noget om demie forskjel , som jeg har findet
konstant hos et betydeilg antal exemplarer.n
'^' M. Sars, Beskrivelsor og Jagttagelser over nogle maerkelige eller nye i Havet
ved den bergenske Kyst levende Dyr, Bergen, i835, p. i8, tab. i3, fig. 3i a-d.
''' A. J. Malmgren, Nordiska Hafs-Annulater, Ofv. Koiigl. Vetensk. — Akad.
Fôrhandl., T. 32, 1 865, p. 896, Tab. XIX, fig. 48.
'*) Ces soies coudées avaient été décrites et figurées par J. Steen (Anato-
misch-histoiogiscbe Untersuchung von TerebeUides Strœmi M. Sars, Jena, i883.
('^ P. Fauvel, Annélides Polychètes von pélagiques provenant des campagnes
de VHirondpUe et de la Princpsse Alice (1880-1910), Résuit, Camp, scient. Prince
de Monaco, fasc. XLVI, lyi'i.
t5.
— 188 —
D'après WoUebaek, le tube des Terebellides Slrômi est presque exclusive-
ment constitué par de la line vase argileuse; parfois, suivant J. Steen, à
la pai-oi assez épaisse de ce tube s'incorporent des grains de sable et des
fragments de coquilles de Mollusques. Ainsi que je l'ai rappelé ci-dessus ,
le Terebellides Strômi d'Obock était enfermé dans un fourreau mince de
sable fin agglutiné par du mucus. Steen, qui a pu observer à l'état vivant
de nombreux exemplaires de ce Polychète, dit que ce dernier ne séjourne
pas constamment dans son tube et que, dans les récipients où il les con-
servait, il a vu de nombreux individus reposant directement sur la vase
ou sur des algues mortes. Peut-être en était-il de même pour le TérébelUen
d'Obock, au moment où je le recueillis: sorti de son tube, il se reconstrui-
sait peut-être , après avoir perdu accidentellement sa branchie , une nou-
velle habitation à l'aide des éléments à sa portée , ceux du banc de sable
fin situé dans le port d'Obock. à quelques centaines de mètres des récifs.
Quoi qu'il en soit, il n'est pas sans intérêt de trouver dans la partie
septentrionale et extrême-occidentale de l'océan Indien, ce Ver cosmopolite,
répandu dans les trois grands Océans, depuis les régions arctiques
jusqu'aux mers australes et qui vit aux profondeurs les plus variées , depuis
le voisinage de la surfoce jusqu'à plus de 2,000 mètres de profondeur. Il
existe d'autres Polychètes tels que VOwenia fusiformk D. Gh. qui, malgré
l'extension de leur répartition , tant dans le sens vertical que dans le sens
horizontal, conservent une remarquable constance de caractères ''^
C Ch. Gbatier, Sur YOwenia fusiformis Délie Chiaje et sa distribution géo-
graphique {Bull. Mus. hist. nalur., t. XII, 1906, p. agi)-
189 —
Relations entre les deux modes de génération des Naïdimorphes^
PAR M^^' Lucienne Dehorne.
Ou sait que , parmi les Oligoehètes , la famille des Naïdimorphes garde
le privilège de bourgeouner et de se reproduire par scissiparité. L'dvolutiou
du Naïdimorphe asexué, bourgeonnant, vers sa forme sexuée, fait l'objet
d'une partie de mes recherches sur cette famille. Cette note doit en montrer
les faits les plus saillants.
I. Epigamie et bourgeonnement.
Il est utile de rappeler comment les phénomènes de la reproduction
agame sont liés à ceux de la reproduction sexuée chez les Polychètes bour-
geonnants, et notamment chez les Syllidiens.
Les Syllidiens dont M. A. Malaquin <'^ a donné une si belle étude passent
à la reproduction sexuée de la façon suivante :
a. Ou bien il y a lipigamie. Un individu asexué devient tout entier
forme sexuée.
b. Ou bien il y a Schizogamie. Les bourgeons sexués se séparent d'une
souche non sexuée.
c. Enfin , dans une même espèce , les deux phénomènes peuvent se su-
perposer, si bien qu'à côté de Syllidiens épigames et de Syllidiens schizo-
games, il existe des Syllidiens indifféremment épigames et schizogames
[Autolytus longiferiens , Exogone gemmifera).
»
Le phénomène de l'Épigamie appartient aussi aux Naïdimorphes. A cer-
taines époques de l'année , qui sont fixes pour chaque espèce — ainsi que
Vejdovsky'^' et Piguet ''' l'ont déjà reconnu — les individus deviennent
formes sexuées. Mais on sait :
1° Qu'ils sont toujours hermaphrodites ;
c A. Malaquin, i8g3. Recherches sur les Syllidiens. {Mémoires de la Société
des sciences et arts de Lille.)
(^' Franz Vejdovsky, i884. System und Morphologie der Oligochaeten. Prag.
(^' Emile Piguet, 1909. Observations sur les Naididées. (Revue suisse de
zoologie. )
— 190 —
2° Que les modiiicalions épigaraiques sont moins profondes que chez
les Polychètes. Elles se bornent, extérieurement : i° à la disparition des
soies dorsales dans un ou plusieurs segments antérieurs du corps moyen;
2° à la formation, dans cette région, d'un clitellum et de pores génitaux.
— Les Naïdimorphes étant presque tous agiles et très sensibles, il ne se
produit pas de modifications dans les organes locomoteurs, ni dans les or-
ganes des sens.
Certains auteurs : M. E. Perrier ^'\ Semper '■-\ Tauber ^'', Piguet '*^
admettent que l'apparition des ébauches génitales chez les Naïdimorphes
marque l'arrêt de la faculté de bourgeonner et met un terme à la repro-
duction agame.
Seul Vejdovsky (i88/i) reconnaissait que ia vie génitale des individus
ne supprime pas toujours le bourgeonnement et la scissiparité.
L'observation sur le vivant de ces animaux, presque tous minuscules et
souvent très vifs , est des plus laborieuses. En dépit de ces difficultés , je me
suis astreinte à suivre l'évolution de plusieurs genres de celte famille {Pris-
tina, ISaïs, Stylaria, Dero, Chaetogaster). 11 résulte de toutes mes observa-
tions que les individus porteurs d'ébauches génitales ne cessent pas de
bourgeonner et de se reproduire par scissiparité. Ces phénomènes de géné-
ration agame se poursuivent généralement jusqu'à l'époque de la complète
maturité sexuelle.
Pour les genres où l'activité bourgeonnante est très ralentie , comme les
Ophidonaïs, les Dero, qui ne forment qu'un zoïde à la fois, l'arrêt de la
reproduction agame peut coïncider avec l'apparition des ébauches génitales.
Mais on trouve souvent des Dero sexués , qui présentent encore à leur extré-
mité postéiieure un zoïde en voie d'achèvement. Celui-ci évolue très nor-
malement ; il se libère de la souche et mène une vie absolument identique
à celle des autres individus.
L'espèce Chaelogaster diaphanus, dont l'activité bourgeonnante est consi-
dérable, montre bien que le j)hénomène asexuel de la scissiparité n'exclut
pas ceux de la reproduction sexuelle. Cette espèce, en pleine maturité géni-
tale, continue à bourgeonner et à former des zoïdes. La rareté des chaînes
où la souche, sexuellement mûre, s'accouple et pond, m'a seule empêchée
d'affirmer que la scissiparité persiste pendant toute la vie sexuelle. Cepen-
(') Edmond Perrier, 1872. Histoire naturelle du Dero oblusa. {Archives de
zoologie expérimentale, t. I.)
(-' Semper, 1877. Die Vervandsch. der gegliederten Thiere. III. Strobilisation
und Segmculnlion.
'^) Tauber, 187/1. Undersogelser over Naïdernes Kjônsiôse Formering. {Nalur-
historik Tidskrift. Copenhague.)
(^^ Emile Piguet, 1906. Naïdidées de la Suisse française. {Revue suisse de
zoologie.)
— 191 —
dant je n'ai jamais vu de CJi. diaphaîius sexud complètement libe'ré de ses
zoïdes.
D'ailleurs, dans son ouvrage : ff System und Morphologie der Oligochae-
lenn, Vejdovsky signale aussi que le bourgeonnement et la scissiparité per-
sistent pendant toule la vie génitale du Ch. diaphanus. Mes observations
confirment donc celles de Vejdovsky, et je crois qu'aucun doute ne peut
plus subsister à cet égard.
L'étude attentive des Naïdimorphes à grande activité scissipai'e (S^î//am,
Pristina, Naïs, Chaetogasler) montre :
1° Que le corps continue à bourgeonner des zoïdes pendant que les
éléments reproducteurs naissent et évoluent dans les métamères génitaux ;
2° Le bourgeonnement et la scissiparité ne sont que suspendues durant
les phénomènes de la maturité sexuelle.
3° Il peut y avoir coexistence des deux modes de reproduction pendant
toute la période des accouplements et des pontes (Ch. diaphanus).
Il semble bien que l'alternance de génération ne doive plus être reven-
dicjuée pour les Naïdimorphes.
IL Stolonisation épigamique.
Un individu qui devient sexué porte dans tout son être une disposition
à la sexualité. On est en droit de penser que des zoïdes issus de souches
sexuées doivent eux-mêmes porter des ébauches génitales.
L'observation des chaînes de Naïdimorphes [Dero, Pristina, Chaetogaster,
Stylaria, Pristina) à souche sexuée a toujours confirmé celle façon de
penser. Il y a une véritable stolonisation épigamique.
Ce résultat est important :
1° Il montre que tous les Naïdimorphes, les gemmipares aussi bien que
les scissipares, subissent la loi de la stolonisation épigamique : formation
de zoïdes sexués semhlahles à la souche sexuée.
2° Des faits analogues se produisent chez quelques Polychètes bour-
geonnants : les Serpuliens Protula dysteri^^\ Salmacina incrustans , œdijica-
trix , Dysteri '^\ SabellaoceUata^^\ présentent des phénomènes de scissiparité
et de sexuahté qui rappellent singulièrement ceux des Naïdimorphes.
C' Huxley, i885. On a hermaphrodite and fissiparous species of Tubicolar An-
nelid. (Edimburg Philosophical Journal.)
'^' Claparède, 1869. Annélides Chétopodes du golfe de Naples. [Mémoires de
l'Institut genevois. )
''^ Krôïer, i856. Oversigt over videnskabelige selskab. Forhendlinger.
— 192 —
Leur scissiparité aboutit à la formation d'individus sexués semblables
eu tous points au parent sexué. Ce n'est plus une schizogamie comme chez
les Syllidiens, où la souche non sexuée, donne des zoïdes sexués,
différents du parent, incapables de se nourrir, et destinés à disparaître dès
ijue les phénomènes de la reproduction sexuée seront terminés.
Grâce aux recherches de M. A. Malaquin sur les phases sexuelles et
asexuelles de la Salmacina Dysteri Huxley '*', il est permis d'élablir un
parallélisme étroit entre les Serpuliens scissipares et les Naïdimorphes.
Chez la Salmacina Dysteri Huxley :
La forme hermaphrodite est la forme sexuée la plus fréquente.
Les mélamères sont unisexués. Les gonades mâles et femelles sont res-
pectivement dans des métaraères différents.
Le phénomène de la scissiparité et ceux de la reproduction sexuée peu-
vent être simultanés. (Schizogonie accompagnée de sexualité réduite
[A. Malaquin].)
Les individus qui présentent celte simultanéité des deux reproduc-
tions sont généralement des formes hermaphrodites jeunes. D'après l'auteur,
dès que la reproduction par scissiparité cessera, tous les individus, uni-
sexués el hermaphrodites se transformeront en formes sexuées complètes,
c'est-à-dire en formes hermaphrodites.
Chacun de ces faits présente une analogie frappante avec ceux qui cai'ac-
térisent lez Naïdimorphes :
Les zoïdes sexués sont semblables en tous points à la souche qui les bour-
geonne et sont doués de la même vitalité.
La seule forme sexuée est la forme hermaphrodite.
Le naïdimorphe hermaphi-odite a deux métamères unisexués ; un méta-
mère mâle en avant d'un métamère femelle.
Les deux reproductions sont simultanées.
Cette simultanéité se présente à des degrés différents. Elle est peu
évidente chez les Ophidonaïs. Elle est déjà plus prolongée chez les Dero.
Elle persiste chez les Naïs, chez les Pristina et chez les Stylaria jusqu'à la
complète maturité sexuelle. Enfin , elle est constante chez le Chaelogaster
diaphanus.
'•' A. Malaquin, 1911. Accroissement et pliases sexuelles et asexuelles delà
Salmacina Dysteri Huxley. {Zoologischer Anzeiger, 1 h Marz iQt l.)
— 193 —
Salmacina Dysteri Huxley.
I. Simultanéité des deux modes de
reproduction.
II. Scissiparité aboutissant à la forma-
tion de zoïdes sexués en tous
pointssemblables au parent sexué.
III. Forme sexuée la plus fréquente :
forme hermaphrodite.
IV. Métamères unisexués
V. Persistance de la simultanéité des
deux modes : jusqu'à l'herma-
phroditisme complet.
Naidimorphes.
1. Idem.
II. Stolonisation épigamique.
III. Une seule forme sexuée : forme
hermaphrodite.
IV. Métamères unisexués.
V. Généralement jusqu'à la maturité
complète. Elle persiste pendant
celle-ci chez Chaetogasler dia-
phanus.
III, Évolution épigamiqde parallèle de la souche et des zoïdes.
En isolant, dans une série de cristallisoirs, des cliaînes de Naidimorphes
à souche sexuée , il est aisé de procéder à une élude méthodique de la sto-
lonisation épigamique.
Le Cliaetogaster diaphanus et la Stijlaria lacustris , espèces à zoïdes nom-
breux, sont celles qui se prêtent le mieux à ce genre d'observation.
Au moment où le zoïde I se détache de la chaîne épigamique, il possède
des ébauches génitales un peu moins développées que celles de la souche.
Pendant que le zoïde 11 est en voie d'achèvement, l'appareil génital de la
souche évokie. Le zoïde II se détache à son tour; il présente alors des
ébauches génitales un peu moins avancées que celles de la souche, mais
beaucoup plus évoluées que ne l'étaient celles du zoïde I à l'instant de sa
séparation.
Ainsi donc, les zoïdes sexués qui se séparent de la souche sexuée pré-
sentent des ébauches génitales d'autant plus développées que la souche est
plus avancée dans son évolution épigamique.
IV. Fin de la vie génitale.
Enfin la mort ne clôt pas nécessairement la vie génitale des Naidi-
morphes.
Tauber, M. E. Perrier et Bretscher'"' pensent que ces animaux meurent
après la ponte
(" Bbetscher, 1908. Zur Biologie und Faunistik der Wasserbewohnenden
Oligochaten der Schweiz. [Biol. Centralbl.)
— 19/1 —
Mais Vejdovsky a observé que la plupart des Naïdimorphes ne meurent
pas après la phase sexuelle. Cependant il suppose que les /Eolosoina doivent
mourir après une vie génitale très courte.
J'ai pu suivre la vie des Stylaria lacustris et celle des Chaetogaster diapha-
ntis depuis le mois d'août jusqu'à celui d'avril.
Pendant que régressait l'appareil génital de la Stylaria, le bourgeonne-
ment et la scissiparité reprenaient déjà avec la plus grande activité.
Chez Ch. diaphanus, les organes génitaux ont été résorbés peu à peu, et
la reproduction agame , qui avait persisté pendant toute la phase génitale ,
continuait à perpétuer l'espèce.
195
SVR QUELQUES ESPECES DE CaRDITA FIGUREES PAR VaLENCIENSES ,
PAR M. Ed. Lamy.
Valenciennes a figuré, eu i846, dans Y^AlIns de Zoologie du Voyage de
nia Vénus V [i83(j-tig), publié par Du Petit-Thouars, cinq espèces de
Cardita : le texte correspondant n'a jamais paru et ies auteurs subséquents
ont émis des hypothèses variées au sujet de ces coquilles. Dans les collec-
tions du Muséum de Paris j'ai retrouvé notamment trois spécimens qui ont
servi de modèles pour ces figures et, de plus, j'ai constaté que deux sont,
en même temps, des types de Lamarck. Ceci permet d'expliquer pourquoi
l'identité des formes représentées par Valenciennes est restée probléma-
tique : on a toujours cru qu'il s'agissait uniquement d'espèces américaines;
or, en réalité, certaines de ces formes appartiennent à l'Ancien Monde et,
si Valenciennes les a fait figurer dans son travail, c'est probablement à titre
de document comparatif'.
Je crois donc utile d'exposer le résultat de mes constatations.
Cardita arcella Val.
(Valenciennes, Voy. vVémisn, Atlas de Zoologie, pi. 29, fig. 1.)
Hanley (i842-5G, Cat. Rec. Bk. Shells, p. 869, pi. XVlII,fig. 28) indi-
que, avec doute, comme synonyme de Cardita nitida Reeve le ffC. arcinelia
Val. Ven.i : arcinelia est évidemment un lapsus pour arcella.
D'un autre côté, Carpenter (186 4, Suppl. Rep. Moll. West Coast North
Amer., p. 628) et M. Wm. H. Dali (1908 , Synops. Carditacea, Proc. Acad.
]Sat. Se. Philad., LIV [1902] , p. 707 ; 1909 , Shells Peru, Proc. U. S. Nat.
Mus., XXXVII [1910], p. 281) admettent qu'il est possible que C. arcella
Val. soit à rapporter au G. radiata Sowerby.
Ces deux opinions, d'ailleurs contradictoires, sont également à rejeter.
Le C. nitida Reeve (i8A3, Conch. Icon., pi. VI, fig. 27 a-b) a un aspect
assez semblable, mais ies tubercules ornant les côtes, au lieu d'être espacés,
sont serrés les uns contre les autres, et il appartient, d'ailleurs, à la faune
des Philippines. Le C. radiata Sowerby (1882 , P. Z. S. L., p. 1 96; i848,
(^) Il s'agit, en effet, notamment, de formes se rencontrant sur la côte Sud-
Ouest d'Australie, et l'expédition de «La Vénus» n'a fait escale qu'à Sydney.
^ _ 196 _
Reeve, Conch. Icon., pi, I, fig. 5 a)''' est une espèce de la côte Pacifique
Amëricaine, mais sa forme est complètement différente.
J'ai pu trouver, dans-ies collections du Muséum de Paris, l'échantillon
même d'après lequel ont été dessinées les figures données par Valencien-
nes : il offre, en effet, un contour exactement superposable (il a 33 miliim.
de longueur sur 26 de hauteur) et il est identique dans les moindres détails
de coloration et de sculpture. Ce spécimen , qui était resté d'ailleurs sans
aucune indication de nom spécifique, a été recueilli à Acapulco (Mexique)
par Du Petit-Thouars en 1839. L'examen de ce type m'a, du reste, prouvé
qu'il s'agit simplement d'un exemplaire de Cardita laticostata Sowerby
(1882, P. Z. S. L., p. 196; i843, Reeve, Conch. Icon., pi. VII, fig. 36
a-c): C. arcella Val. tombe donc en synonymie de C. laticostata Sow.,
auquel M. Dali (1908, Proc. Acad. Nat. Se, Philad., LIV [1902], p. 706)
rattache, d'autre part, le C. tricoîor Sowerby (1882, P. Z. S. L., p. 194;
i848, Reeve, Conch. Icon., pi. VII, fig. 86 c?) comme variété ex colore ^^\
Cardita moddlosa Lk.
( Valenciennes , loc. cit., pL 22, fig. a.)
Valenciemies indiquant Lamarck pour auteur du C. modulosa, il y a eu
évidemment une faute d'impression , et il s'agit du C. nodidosa Lamarck
(1819, Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 25)'^'.
Etant donné que l'habitat du C. nodulosa est, d'après Lamarck, l'Aus-
tralie et les mers de Chine, Carpenter (1887 , Rep. Moll. West Coast ISorth
Amer., p. 278; i864, Suppl. Rep., p. 628), qui considérait la coquille
figurée par Valenciennes comme une forme Ouest-Américaine, pensait
qu'elle était probablement différente et l'identifiait au C. ajfinis Sowerby
(1882, P. Z. S. L., p. 196 : i848 , Reeve. Conch. Icon., pi. I, fig. G), mais
celui-ci est, en réalité, une tout autre espèce.
L'échantillon représenté par Valenciennes n'existe pas dans les collec-
^'' La coquille représentée par Reeve dans sa figure 5 b comme une variété du
C. radiata Sow. est une espèce distincte pour Clessin (1888, Mart. u. Chemn.
Conch. Cab., 2° éd., Cavditacea, p. ^0, pi. i3, tig. 8j, qui l'appelle C. picta.
('' C. tricoîor étant cité par Sowerby {loc. cit., p. igi) avant C. laticostata
{ibid., p. igS), le nom spécifique à adopler est tricoîor, et laticostata doit lui être
subordonné. — Quant au C. angisulcata Reeve( 1 843 , Conch. Icon., pi. VIII, fig. 61),
que Tryon (1879, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., XXIV, p. 254) prétendait être
aussi une variété du laticostata, c'est une espèce de la mer Rouge (1869, Issel,
Malac. Mar Rosso, p. 80).
<^' Le nom spécifique nodulosa a été employé à nouveau par Reeve (i843,
Conch. Icon., pi. IX, fig. 44) pour une forme entièrement diCTérente, pouvant être,
d'après Weinkauff (1867, Conch. Mittelm., 1, p. i53), synonyme du C. aculeata
Poli , de la Méditerranée.
— 197 —
lions du Muséum de Paris, mais on y trouve deux valves gauches rap-
portées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Pérou et Lesueur, étiquetées C.
nodulosa par Lamarck et ayant très sensiblement la longueur indiquée par
lui (Sa mm.) : par conséquent elles doivent être considérées comme les
véritables types de cette espèce.
Delessert (1861, Rec. Coq. Lnmarck, pi. XI, fig. 8 a-c) a figuré une
valve de C. nodulosa de taille notablement plus faible (22 millim.) et le
Muséum de Paris possède, en outre, deux valves (recueillies à la baie des
Chiens marins par Pérou et Lesueur) encore plus petites (longueur de
i3 millim.), étiquetées par Lamarck ffcardite noduleuse var. n.
Ces deux valves, pas plus que celle représentée par Delessert, ne corres-
pondent, ni pour les dimensions , ni pour l'aspect, à la coquille figurée par
Valenciennes.
Au contraire , si cette coquille de Valenciennes ( mesurant 49X91 millim .)
est notablement plus grande que les deux valves de Lamarck (ayant envi-
ron Sa X 18 millim.), que je considère comme typiques, leur comparaison
mutuelle ne laisse cependant aucun doute : dans les deux cas , il s'agit de la
même espèce , et j'identifie complètement le C. modulosa Val. au C. nodu-
losa Lk.
D'un autre côté, ces valves typiques du C. nodulosa, provenant d'Aus-
tralie, qui sont teintées de rougeàtre, ne me paraissent pas pouvoir être
séparées spécifiquement de la forme qui a été figurée par Reeve (i84S,
Conch. Icon., pi, IV, fig. 1 9 a) sous le nom de C. vufescens et qui a élé
signalée de l'île Maurice par von Martens (1880, in Môbius, Beilr. Meeresf.
Mauridus ,p.S9i)'*'.
C'est aussi très vraisemblablement à la même espèce qu'il faut identifier
C. rubida Clessin (1888, Conch. Cab., 2° éd., p. 67, pi. XI, fig. 9-10),
nom proposé pour une coquille australienne déterminée dans la collection
Pastel comme C. rufescens Lk.
Enfin le C. rufescens de Reeve est très voisin de son C. senegalensts (1 843,
f' Quant à décider si cette forme est réellement le C, rufescens de Lamarck
(1819, Anim. s. vert., VI, i" p., p. ai), l'hésitation est permise : la seule réfé-
rence indiquée, d'ailleurs avec doute, par Lamarck est la figure i85 de Lister
(i685, Hist. Conch. [pi. 36^]). Or, la coquille qu'elle représente avait déjà reçu
de Bruguière (1799, Encycl. Méthod., Vers, I, p. /ji2)lenomde Cardita pectun-
culus:aus8i Deshayes (i83o, Encycl. Méth., Vers, II, p. 196) a-t-il pensé que le
C. rufescens Lk. est probablement la même espèce que ce C. pectunculus Brug.
et, d'après M. Dali (1908, Synops. Carditacea, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., LIV
[1902], p. 703 ), cette coquille de Lister pourrait être un grand spécimen de C
gracilis Shuttleworlh , des Antilles. Mais, d'autre part, elle peut correspondre
aussi au C. affmis Sowerby, de la côte Pacifique Américaine : c'est pourquoi Hanley
(i8i9-56, Cat. Rec. Biv. ShelU,p. 1^7) a pu citer ce C. rufescens Lk. comme une
forme du golfe de Nicoya.
— 198 —
Conch. Icon., pi. IV, fig. 16) ''', qiii correspond au Perna Jeson d'Adanson
(1787, Hist. Nat. Sénégal, Coq., p. qi5, pi. XV, fig. 8)^-^
Or les figures 1 a-c delà planche 934 de YEncijclopédie Méthodique, que
Lamarck supposait (1819, Anim. s. vert., VI, l'^p., p. ai) pouvoir repré-
senter le Jeson d'Adanson '^', ont e'té rapportées par Deshayes (1 835, Anim.
s. vert., 9' édit., VI, p. 433) au C nodulosa, et il est de fait que les types
Lamarckiens de ce C. nodulosa, et surtout les figures données par Valen-
ciennes , offrent de grandes ressemblances avec le Jeson : notamment celui-
ci, tel que Ta dessiné Adanson, mesure 43 X 23 millim. et il possède une
«couleur de rose ou de feui.
La question qui se pose donc , c'est de savoir si le C. nodulosa Lk =
modulosa Val. = rufescens Rve. = ruhida Cless. est réellement une espèce
Indo-Pacifique distincte de celte forme Ouest- Africaine , le Jeson Adans. =
C. senegnlensis Rve., ou si ce ne sont pas, l'une comme l'autre, deux
variétés locales, de grande taille et de coloration rougeâtre, à rattacher au
C. calyculata Linné = aviculina Lamarck — excavala Deshayes , espèce très
polymorphe, signalée à la fois de la Méditerranée et de Ténériffe, d'une
part, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, d'autre part.
Gardita tcrgida Lk.
( Valenciennes , loc. cil., pi. 3a, fig. 3.)
Comme le C. turgida Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, i" p., p. 22)
est dit habiter l'océan Indien, Garpenter (i864, Tiep. Moll. West Coasl
North. Amer., p. 598) pensait que la forme figurée par Valenciennes sous
ce nom était différente et qu'elle était synonyme du C. laticostala Sowerby
d'Amérique, opinion qui a été acceptée par M. Wra. H. Dali (1909, Proc.
U. S. Nat. Mus., XXX.VII [1910], p. 282). Mais nous avons vu plus haut
que , parmi les espèces de Valenciennes , c'est son C. arcella qui est iden-
tique au C. laticostata.
Quant à la coquille appelée C. turgida par Valenciennes, non seulement
elle appartient bien à l'espèce de Lamarck, mais, de plus, c'en est même
*') Ces deux formes ont même été regardées comme synonymes par MM. Buc-
quoy, Dautzenberg, DoUfus (1899, Moll. Rnussillon, II, p. 239).
'-' Le C. senegalensis Rve. serait aussi, d'après Hanley (i856, Cat. Rec. Biv.
S'/i., p. 367),ie C. squamosa Sowerby (iSaS, Cat. Shells Tankerv.) [non Lamarck].
(^) Ce Jeson, qui avait été rapporté par Bruguière au C, calyculata Linné,
aurait pu, pour Lamarck, être son C. crassicosta : mais ce dernier, auquel Hanley
(i856, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 867) identifie le C. squamifera Sowerby (1825, Cal.
Shells Tankerv.) [non C. squamigera Desh.] , est ime espèce australienne bien dis-
tincte, qui, d'après Deshayes (i835, loc. cit., p. 43o , note), serait représentée
plutôt par une autre figure de cette pi. 2 34 de V Encyclopédie : Deshayes indique
la «fig. 5n, mais c'est évidemment une faute d'impression pour «fig. 3».
— 199 —
le type: en effet, ce type Lamarckien , déjà vu par Deshayes (i 83o , Encycl.
Méih., Vers, II, p.*! 97; i835, Anim. s. vert., 2° édit., VI, p. iay)!'' est
conservé actuellement au Muséum de Paris et je me suis assuré que, par
sa taille (47 x 82 mm.), ainsi que par les particularités de sa sculpture et
de sa coloration, il coïncide absolument avec les figures de Valenciennes.
Cet exemplaire , qui est étiqueté de la main de Lamarck et qui a donc
été représenté par Valenciennes, a été rapporté de la baie des Chiens
marins par Péron et Lesueur en 1801.
De plus, on trouve au Muséum un autre échantillon de la même espèce
recueilli également en Australie par ces deux voyageurs.
Or ce second spécimen correspond aussi exactement que possible à la
figure donnée par Reeve (i84.3, Conch. îcon., pi. III, fig. 11a) pour
le C. incrassata Sowerby (1826, Cat. Shells Tankerv., App., p. v).
On doit donc identifier le C. incrassata Sow. au C. tiirgida de Lamarck
et de Valenciennes. A cette synonymie il convient d'ailleurs d'ajouter,
d'après Reeve et Hanley (i8Û2-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. lig), le nom de
C. rubicunda Menke (i8/i3, Moll. Nov. Rolland., p. 38; Reeve, loc. cit.,
pi. III, fig. 11 6)^').
Cardita sobl^evigata Lk.
(Valenciennes, loc. cit., f\. 122, fig. h.)
La coquille représentée par Valenciennes sous le nom de C. sublœvigala
Lk. est extrêmement intéressante, car je me suis convaincu que là encore il
s'agit du type même de Lamarck : ce spécimen historique, provenant de
la collection du Stathouder et conservé, avec son étiquette originale, au
0) Lamarck rapportait à sonC. turgida les figures ^90-/491 de Chemnitz (178^,
Conch. Cab., VII, pi. XLVIII) et ia figure 2 de la planche 288 de VE7icyclopédie
méthodique; mais, en examinant le type, Deshayes avait constaté qu'il est fort diffé-
rent de toutes ces figures qui représentent de grands individus du C. bicolor Lk.,
et il avait maintenu avec raison le C. turgida comme une espèce bien distincte ,
tandis que Reeve n'a pas tenu compte de cette rectification. — Quant à la forme
méditerranéenne que Phiiippi avait nommée en i836 {Enum. Moll. Sicil, I, p. 54)
C. turgida, il a reconnu lui-même en i844 {ibid., II, p. lio) que c'est une variété
major du C. anliquata Linné (pars) = sulcata Bruguière.
(-) La coquille mentionnée de Tampa Bay (Floride) par Conrad (1889 , j4m.
Mar. Conch., p. 89 , pi. 8 , fig. a ) sous le nom de C. incrassata Sow. , et appelée
plus lard C. Conradi par Shultieworth (i85G, Jouru. de Conchyl., V, p. 178), n'est
certainement pas, d'après M. Dali (1 908 , Proc. Acad. Nal. Se. Philad., LIV [1 902] ,
p. 708, 706 et 718), une forme Américaine : ce serait une variété du C. anliquata
L. — Carpenter, d'autre part (1867, jRep. Moll. W. C N. Amer., p. 287, 806.
869), a signalé des Galapagos un Cardita incrassata pour lequel il cite une réfé-
rence erronée «Pfr., P. Z. S. L, i8a5, p. 107» et qui, pour M. Dali (1908, loc.
cit., p. 706 et 718), est probablement le C. crassa Gray {non Lk.) — C. Grayi Dali.
— 200 —
Muséum de Paris, a un contour ovale-oblong , atténué en avant, exacte-
ment superposable aux figures données par Vaienciennes, la taille
(18x11 millim.) et la coloration (sommcljaunâtreet ensuite zones blanches
et brunâtres) sont les mêmes.
D'ailleurs, comme l'a reconnu Hanley ( 1 842-56, Cat. Rec. Biv. Shells,
p. i48 et p. 867, pi. XVIII, fig. 28), ce C. suhlœvigata Lk.'^'est la forme
jeune du Cypricardia vellicata Reeve (i8/i3, Conch. Icon. , ('ypricnrdia,
pi. II, fig. 7), et celte espèce de l'Océan Indo-Pacifique (du golfe Persique
à l'Australie) doit donc prendre le nom de Trapedum [= Cypricardia]
sublœvigatiim Lk '^'.
Cardita Michelini Val.
(Vaienciennes, loc. cit., pi. 29, fig. 5.)
Les collections du Muséum renferment une coquille qui, rapportée
d'Acapulco par Du Petit-Thouars en 1889 , correspond entièrement par son
aspect à la figure donnée par Vaienciennes pour son C. Michelini et appar-
tient certainement à cette espèce : on ne peut cependant pas affirmer que
ce soit le type, car ce spécimen, mesurant 53x56 millim., présente des
dimensions plus grandes que cette figure qui n'a que ^2x46 millim., mais
c'est, en tout cas, un co-type.
D'ailleurs Hanley (i856, Caf. Rec. Biv. Sh., pi. XVII, fig. 56, note) a
fait remarquer que cette espèce de Vaienciennes n'offrait pas grande diffé-
rence avec le Cardita Cuvieri Broderip (1882, P. Z. S. L., p. 55; i843.
Reeve, Conch. Icon., pi. V, fig. ^U), du Pacifique Américain, et effecti-
vement elle doit lui être réunie, ainsi que l'a déjà admis M. Dali (1908,
Proc. Acad. Nat. Se. Philad., LIV [1902], p. 708).
Hanley affirme également que ie Venericardia crassicostata Sowerby
(1825, Cat. Shells Tankerv., App., p. iv) ''' n'est, d'après le type même,
qu'une simple variété de ce C. Cuvieri, opinion qui a été suivie par Car-
penter {iS&li, Suppl. Rep. Mail W. C.IS. Amer.,]). 524)(''.
('^ Après l'avoir correctement écrit p. i48, ainsi que dans la légende de la
planche XVIII, Hanley déforme ce nom, p. 8^7, en C. lœvigata.
'^) Cypricardia Lsimarck, 1819, est postérieur à Trapezmm (Humphrey, 1797)
von Mûhlfeld, 1811.
'^' Il ne faut pas confondre cette forme avec le Cardita [s. str.) crassicosta
Lamarck [= C. squamifera Sow. {teste Hanley)].
W M. Dali ( 1908, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., LIV [1902], p. 707) a cru,
au contraire, devoir assimiler au V. crassicostata Sowerby le V.Jlammea Michelin
(i83i, Mag. de Zool., 1" ann., Moll., pi. VI), espèce qui n'est autre que le
V. mejrastropha Gray (1825, Ami. of. Philos., 2" s.. IX, p. 187 [fig-]),
comme l'a reconnu Hanley (i856, Cat. Rec. Biv. Sh., pi. XVIII, fig. 99, légende -.
1909, Lamy, Journ. de Conchyl., LVII, p. 282).
— 201 —
OBSEJiVATIO^S SUR LE GE-VRE ErEMOLAEKA,
PAR M. Paul Danguy.
Le genre Eremolaenu a été établi par Bâillon pour une plante rapportée
par Humblot de Madagascar^''. Ce genre, tout en ayant d'étroites affinités
avec les Ternstroemiacées , comme l'a fait remarquer son auteur, doit défi-
nitivement être placé dans la petite famille des Chlœnacées, qui ne com-
prend que des plantes malgaches.
L'un des caractères essentiels du genre Eremolaena est d'avoir ses ovules
insérés sur un placenta basilaire ou à peu près, ascendants, avec le mi-
cropyle dirigé eu bas et en dehors; tandis que, dans les autres Chlœnacées,
les ovules attachés plus ou moins haut sur un placenta placé dans l'angle
interne de chaque loge, sont descendants avec le micropyle tourné en haut
et en dehors.
Ce genre ne renfermait primitivement que la seule espèce désignée par
Bâillon sous le nom d'Ereinolaena Ihmbloùana; dont il a donné une des-
cription très claire en français dans le Bulletin mensuel de la Société
limiécmie de Paris et qu'il a figurée plus tard dans l'Atlas de la Flore de
Madagascar'"-'. Il en comprend à présent une deuxième. F. Geay a récolté
en elîet durant sa mission à Madagascar, en 1909, sur la zone cùtière de
la province de Mananjary , trois échantillons d'une plante dont les fleurs ont
presque tous les caractères de l'espèce décrite par Bâillon. D'après un petit
échantillon donné par M. le Professeur Jumelle à l'Herbier du Muséum,
on peut constater que la même espèce a été également rencontrée pai-
M. H. Perrior de la Bathie sur les dunes littorales du Bas-Faraony , c'est-
à-dire dans des localités probablement voisines de celles visitées par
F. Geay. M. F. Gérard qui a étudié les échantillons de M. H. Perrier de la
Bathie, a placé cette plante dans le gem-e Rhodochlaena et l'a appelé iî. ro-
iimdiJhUa^^K Quoique la description du Rhodochlaena rotundifolia F. Gérard
ne concorde pas absolument avec tous les caractères observés dans la plante
de F. Geay, qui est bien un Eremolaena, nous sommes persuadé que tous
(') Bulletin de la Société linnéenne de Paris, 188/1, p. '41 3; 1886, p. 566.
(-' Alfred Grandidier, Histoire naturelle et politique de Madagascar, vol. si :
Histoire naturelle des plantes, par H. Bâillon, Atlas, pi. io5.
'^' Paris. Comptes rendus de l' Académie des Sciences, 191^4, t. CLVIH, p. 170^.
Muséum. — \\\. '"
— 202 —
les échantillons appartiennent à une seule espèce, et suivant les lois de la
nomenclature nous conserverons le nom spe'cifique établi par M. F. Gérard
et nous la désignerons par le binôme Eremolaenn rotundifolia.
Nous faisons suivre ces observations des diagnoses latines de ces deux
espèces qui n'ont pas encore été publiées. Celle de YEremolaena Humblo-
tiana H. Bn. a été faite d'après les échantillons types l'écoltés par Humblot
(n° 2 45) et conservés dans l'Herbier du Muséum: celle de ïEremolaena
■rotundifolia d'après les échanlillons de F. Geay , n"' yoSS , 8 1 1 3 , 8 1 1 i.
Eremolaenn Hnmblotiana H. Bn. — Arbor, 3o m. alta; ramis validis,
junioribus pilosis (pUis peltalis setosisque intermixtis), vetiistioribusglabris
rugosislenticellis numerosis nolatis. ad nodos cicatricibus stipularum deci-
duarum annulatis. Folia sparsa, coriacea, juniora pilosa, vetustiora glabra ,
stipulata, stipulis fugacissimis (stipulas non vidi), peliolata, ovala vel ob-
ovata obtusa, rarius subacuta, penninervia, nervis 7-8 jugis infra valde
proeminentibus, margine in sicco involulo: peliolo crasso 12-9 5 mm.
longe; limbo 9-12 cm. longo, 6-7 cm. lato. Inflorescentia corymbiformis
pilosa (pilis pellatis setosisque intermixtis); flores sessiles ad apicem
pedunculorum geminati. Sepala 5, carnosa, pilis peltatis setosisque tecta,
2 exteriora minora, 4-6 mm. longa, ovata vel ovalo-orbicularia, 3 interiora
majora 19-92 mm. longa, falciformia, ad basim unilateraliter obtuse auricu-
iata, contorta. Petala 5 alba, glabra subirregulariter late obovata , ad basim
cuneata , apice obtusissima repanda, contorta 9o-25 mm. longa, 10-20 mm.
iata. Discus carnosus cupuliformis, glaber margine ciliato, 1 mm. Sta-
mina numerosa facie interiore disci inserta 7-12 mm. longa, fdameulis
subulatis glabris; antheris bilocularibus, introrsis, orbicularibus 1 mm.
Ovarium hirsulissimum globoso subtrilobum 2 mm., triloculare, loculis
biovulatis, ovula anatro])a ad basim loculorum inserta, adscendentia micro-
pyle externe; stylus glaber 11 mm. longus, subtriangularis; stigma tri-
lamellosum , lamellis 9 mm. longis ac latis.
Humblot. N" 245. Manahar. i3 mai 1882.
Eremolaena rohindifolia P. Danguy: Rhodochlaena rotundifolia F.Gérard.
— Frutex; ramis junioribus angulato sulcatis, pilis pellatis tectis, velus-
tioribus glabris teretibus, lenticellis pallidioribus notatis. Folia sparsa,
coriacea glaberrima stipulata? {stipulas non vidi), petiolata, ovata vel
obovata obtusissima, rarius subacuta, penninervia, margine in sicco invo-
lulo, pétiole 4-6 mm. longo pilis pellatis passim munito: limbo 3-5 cm.
longo, 9-3 cm. late. Inflorescentia pauciflora, terminalis axillarisve pilis
peltatis tectn vel flores solitarii ad apicem ramorum; flores pedicellati,
pedicellis 6-10 mm. longis. Sepala 5 carnosa, pilis peltatis tecla, 2 exte-
riora minera 1, 5-2 mm. longa, ovata, 3 interiora majora 12 mm. longa.
— 203 —
falcifoiinia, ad basim uailaleraliler obtuse auriculala, conlorla. Petala
5 glabra, subirregulariler iate obovata ad basiiu cuneala apice oblu-
sissima repanda, 12-1 3 mm. longa, 10-11 mm. lata, conlorta. Discus
carnosus ciipidiformis, omnino glaber, i,5 mm., facie interiore disci
inserta 6-7 mm. longa, filamenlis subulalis glabris: antheris orbicularibus
introrsis, bilocularibus 1 mm. Ovariiim liirsutum globoso subfrilobum
9 mm., triloculare , ioculis biovulatis, ovula anatropa ad basim'loculorum
inserta adscendentia, miciojiyle externo; styhis glabcr cvlindricus G mm.
longus, apice abrupte dilatalus, stigma tiiiobuin.
F. Geay. I\°' 7533, 81 1 3, 81 1 A. ■Province de Mananjary, zone côtière.
Mars-avril 1909.
VEremoIaenarotundifolia est plus grêle que ¥ Eremolaena Hiimblofiaiia ,
il s'en distingue facilement par la nature de sa pilosité , les dimensions de
ses feuilles et de ses fleurs, son inflorescence et la structure de son
stigmate.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Décès de M, Merlaud-Ponty, Gouverneur de
l'Afrique occidentale française. Mort au champ d'honneur de M. H.
Aclialme, fils de M. le D' Achalme, Directeur du Laboratoire
colonial du Muséum 1 69
Communications :
Ed. BoNNRT. Antoine Vallot, Premier Médecin de Louis XIV et Surinten-
dant du Jardin royal des Plantes : son anoblissement, le lieu de sa
naissance, la Faculté dans laquelle il a été reçu Docteur 170
L. Roule. Description d'un nouvel exemplaire d''Opisthoproctus Vaill., suivie
de considérations sur la valeur systématique et biologique de ce genre. 1 76
— Dispositions nouvelles des salles d'Aquarium à la Ménagerie des Reptiles
et Poissons 17g
E.-L. BonviBR. Thalassinidés nouveaux capturés au large des côtes souda-
naises 18a
Ch. Gravier. Sur les Térébelliens des genres Terebellides M. Sars et Apono-
branchus Gravier 1 86
M"* L. Dehornb. Relations entre les deux modes de génération des Naïdi-
morphes 189
Ed. Lamt. Sur quelques espèces de Cardita figurées par Valenciennes. ... igS
P. Danodi. Observations sur le genre Eremolaena aoi
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1915
NO 7
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCGCXV
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques , et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
AjlTICLE 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés parle Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire , il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur éq^iivalenle , soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins i,s20o francs ^'l
(') S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos, trétorier de l' As$ociation ,
130, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1915. - N' 7.
158' REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
23 DÉCEMBRE 1915.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. LE Président donne connaissance des actes administratifs
qui intéressent le Muséum :
Un congé de six mois, sans traitement, valable du i*"^ août 191 5
au 3i janvier 1916, a été accordé, sur sa demande et pour rai-
sons de santé, à M. Pelourde , Préparateur de la Chaire de Bota-
nique (Cryptogamie) [Arrêtés ministériels des 17 août et 2 no-
\cm]jre 1915];
Un nouveau congé d'un an, sans traitement, à dater du i*"" no-
vembre 1915, a été accordé à M. Viguier, Préparateur de la
Chaire de Botanique (Organograpbie) [Arrêté ministériel du
1 7 novembre 1916];
M. Lkbard , Licencié es Sciences, a été chargé de nouveau, à
dater du 1" décembre 1916, des fonctions de Préparateur de la
Chaire de Botanique (Organograpbie), en remplacement de
M. Viguier, en congé sans traitement [Arrêté ministériel du
10 décembre 1916];
Muséum. — xxi. fj
) it A .n- « .
— 206 —
M. Vaillakt, délégué dans les fonctions de Préparateur de la
Clialre d'Herpétologie et dlchtyologie du Muséum, a été nommé
Préparateur de celte Chaire, à dater du i""^ janvier 191 5. [Arrêté
ministériel du 17 août igiBj;
Le Conseil municipal de la Ville de Paris a voté au Muséum
une subvention annuelle de 2,000 francs pour participation de la
Ville aux frais généraux d'entretien des bâtiments et des jardins
de rÉlablissement. [Délibération du 5 juillet 1916];
Une bourse de Doctorat de i,5oo francs (1™ année) a été attri-
buée, à titre exceptionnel, à M. Vincens (Jean-Marie-François),
Licencié es Sciences naturelles. [Arrêté ministériel du k dé-
cembre 1915.]
M. LE Président prend ensuite la parole pour exprimer tous les
regrets que doit inspirer au Muséum la mort au front d'un de ses
excellents employés du service de la culture, la grave blessure
ayant entraîné la perte d'un membre d'un Préparateur de la
Chaire d'Herpélologie et d'Ichtyologie, mais est heureux d'annoncer
que celui-ci a pu reprendre son service en portant sur sa poitrine
la Médaille militaire et la Croix de guerre. Par contre il est heu-
reux d'appeler l'attention de la Réunion sur les mérites d'un des
Chefs de culture.
M. Magnaud, Jardinier permanent au Muséum, mobilisé comme
soldat, est décédé le 28 octobre 191 5. Mort pour la France. Bles-
sure de guerre à Boursault (Marne).
M. Vaillant, Préparateur de la Chaire d'Herpélologie, mobilisé
comme soldat, a été grièvement blessé le 28 août 191^. A dû êlre
amputé de la cuisse droite. Médaille militaire et Croix de guerre
avec palme.
M. RouYER, Chef de Carré du Fleuriste, Lieutenant au hb" ba-
taillon de chasseurs à pied, a été cité à l'Ordre du jour de la
St" division et nommé Capitaine à litre temporaire.
M. le Professeur H. Lecomte annonce avec un profond regret la
mort glorieuse d'un Officier Botaniste des plus zélés; pensant que
sa mémoire méritait d'être conservée, il lui a consacré la notice sui-
vante :
— 207 —
LE LIEUTENANT MOURET,
PAR M. H. Legomte.
Dans notre séance du 17 février 191^4, le Lieutenant Mouret, de l'In-
fanterie coloniale, revenant du Maroc, faisait passer sous nos yeux une belle
série de photographies documentaires relatives à la Flore naturelle de notre
nouveau Protectorat de l'Afrique du Nord.
Le Lieutenant Mouret était, eu elTet, en même temps qu'un brave soldat,
un Botaniste zélé, toujours heureux de profiter de ses divers séjours dans
nos colonies pour recueillir des collections botaniques.
Dès les premiers jours de la guerre, avec le corps de nos héroïques
coloniaux dont il faisait partie, Mouret prenait part aux combats de la
frontière de Belgique et, le -22 août, il tombait grièvement blessé d'une
balle à l'épaule.
Après un rapide séjour à l'hôpital, il revenait en convalescence à Paris,
et sa première visite était pour la galerie de Botanique du Muséum. 11 me
disait alors sou vif désir de retourner prendre sa place sur le front.
Mais il ne devait plus nous revenir, et le 18 avril dernier le Journal ojji-
cid contenait la mention suivante :
«Mouret, Lieutenant au /12" Régiment d'Infanterie coloniale, blessé
grièvement le 22 août et cité à l'ordre de l'armée, a été tué le k mars en
entraînant bravement ses hommes à l'attaque. îi
A ce brave, qui s'honorait d'être des nôtres, nous réserverons le souvenir
ému que nous devons aux véritables amis du Muséum, surtout quand ils
sont en même temps des soldats tombés pour la défense du pays.
Le Sergent Mouret se trouvant à la Martinique, en 1 902-1 goi, reciieiliit
une collection de 3oo plantes qui fut versée ultérieurement au Muséum.
Les hasards de ia vie coloniale le conduisirent ensuite au Tonlcin où il herbo-
risa principalement aux Sept-Pagodos ot à Nam-Dinh (1908); il nous remit
C72 plantes de cette région.
Enfin, en iyii-1912, ie Sergent Mouret, promu Lieutenant, faisait campagne
au Maroc occidental et profilait de ses quelques loisirs pour rassembler un her-
bier qu'il remit à M. Pétard, cliargc de Mission du Muséum, et qui viendra
bienlôt, je l'espère, grossir nos colleclions.
PRESENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur H. Legomte présente et offre pour la Bibliothèque
du Muséum les fascicules 3 du I. IV et 3 du t. V de la Flore gêné-
— 208 —
raie de rLido-Chine publiée sous sa direction : Boraginacées et Con-
volvulacées par MM. Gagnepain et Courchet, Hydrophylacées par
M. Paul Danguy, Solénacées par M. G. Bonati, Thyméleacées, Eléa-
gnacées, Loianthacées, Santalacées, Balanophoracées par M. H. Le-
COMTE.
200
COMMUNICATIONS.
Df.S IllÎHiTir.S DE l'ElÉpHANT ET DE DEUX TyLOPODES
(Dromaourk et Lama),
PAR MM. Ed. Rktterer et h. Neuville.
Les globules rouges du saug, ou hématies, des Mammifères adultes,
sont décrites comme des disijues dont les deux plans ou bases seraient
excavés. Vus de face, ces disques présentent un bord sombre, plus épais,
et un centre plus clair, plus mince. Vus de champ, ils afTectent une forme
généralement comparée à celle d'un biscuit ou d'un bissac.
G. Gulliver''', qui s'est astreint à étudier les hématies de la plupart des
Vertébrés, résume dans les termes suivants ses conclusions relatives à la
forme de ces éléments chez les Mammifères : cfThis is regularly a circular
biconcave disk, the concavities very shallow and deepening toward ihe
centre; and this is characteristic of Apyrenemata.At the circumference , the
Ihickeness is betvveen a third and a fourth of the diameter of the cor-
puscle. n Les formes piano-concaves, biconvexes, bosselées, granuleuses et
autres, seraient dues, selon Gulliver, à l'altération subie par les hématies
pendant leur examen.
Cependant, Mandl, dès i838'^', signala, et Gulliver lui-même con-
firma, une remarquable exception à la forme générale ainsi décrite : les
hématies des Camélidés, au lieu d'être simplement discoïdes, ont un con-
tour elliptique.
En 1908 , F. Weidenreich '^', recevant le sang sur une lame et le fixant
avant de l'examiner, trouva que les hématies ont la forme de cloches : au
lieu d'être biconcaves, elles seraient concavo convexes.
En 190G, l'un de nous'*', fixant le sang m situ, dans les vaisseaux, ou
'"' G. Gulliver, Observations on tlie sizes and shapes of the red corpuscles of
tlie blood of Verlebrates [Proc. of the Zool. soc. of London, 1876, p. A74 ; voy.
p. 482).
('-' Mandl, Atiatoinie microscopique, t. I, a* partie (Liquides organiques).
Mémoire sur les parties microscopiques du sang. Paris, i838, p. 17.
'■*' Pour l'historique complet de la question, voir Éd. Retterer, Journal de
l'Anatomie, 1906, p. 899 et suiv.
^*) Ed. Retterer, Comptes rendus des séances de la Société de biologie, 16 juin
1906, p. ioo5; 12 déc. 1908, p. 59/i. Journal de l'Anatomie, 1906, p. 667.
— 210 —
le laissant couler directement dans le liquide fixateur, vit les hématies
affecter la forme de sphères, àViémisphèfcs ou de lentilles. Déterminant les
conditions c[ui influencent la configuration de ces éléments, il montra que
l'apparence discoïde résulte d'im arlejact. En effet, lorsqu'on dépose une
hématie sur une lame ou une lamelle, elle s'aplatit, et si l'on chauffe la
lame, suivant un mode usité pour la fixation du sang, cet aplatissement
est encore plus considérable. L'hématie étant une petite masse de consis-
tance gélatineuse, il convient de la fixer dans sa forme; pour cela il est
essentiel de la durcir avant qu'elle n'ait quitté le vaisseau ou qu'elle n'ait
touché un corps quelconque, au contact duquel elle ne peut, avant durcis-
sement, que se déformer. Il est donc nécessaire de plonger le vaisseau, ou
de laisser directement couler le sang, dans un liquide approprié, tel que
le liquide de Zenter ou l'acide osmique, avant tout examen. Observées
dans de telles conditions, les hématies humaines présentent des formes
sphéilques , hémisphériques , lenticulaires, ou en croissant.
Cette détermination approfondie de la forme pourrait sembler quelque
])eu oiseuse ; elle est cependant capitale pour l'appréciation des dimen-
sions, de la constitution, et même de l'origine, des éléments en question.
Les classiques, en assignant aux hématies humaines un grand diamètre
de 7 fjt, commettent une erreur manifeste : ces éléments ne mesurent en
réalité que h ou 5 fz. Celles qui présentent une forme sphérique se com-
posent d'une masse partout, ou presque partout, chargée d'hémoglobine.
Celles dont la forme est hémisphérique montrent une sorte de croissant, ou
plutôt de calotte, hémoglobique , dont la concavité est remplie d'un
ménisque peu ou point chargé d'hémoglobine. Enfin, les hématies en
croissant sont réduites à une calotte hémoglobique.
Etendant ces recherches aux Mammifères domestiques, Rettereu a pu
vérifier les résultats ainsi obtenus sur les hématies humaines. On retrouve,
sur ces Mammifères, les mêmes formes, avec des dimensions variant sui-
vant l'espèce. C'est ainsi que les hématies de la Chèvre ont a fx ; celles du
Mouton, de 2 fx 5 à 3 fx; celles du Bœuf, du Porc, du Cheval et du Chat,
de 3 à /i fx; celles du Cobaye, de 3 à 5 fx; celles du Chien, de A à 5 fx
comme celles de l'Homme.
Il suflit de comparer la technique des classiques ;\ celle de Retterer, et
de se reporter à ce qui vient d'être dit, jiour voir que les auteurs ont fait
porter leurs mensurations sur des éléments déformés, et comprendre com-
ment s'est effectuée cette déformation. Les dimensions qu'ils ont relevées
sont trop fortes de 2 fx et même davantage ; de nouveaux matériaux vont
en fournir de nouvelles preuves.
Nous avons pu, en effet, entreprendre des recherches sur les animaux
arrivant au laboratoire d'Anatomie comparée du Muséum et provenant,
pour la plupart , de la ménagerie de ce dernier établissement. Ceux de ces
animaux qui ont fourni matière au présent travail sont d'autant plus inlé-
— 211 —
lessanls qu'il est rare d'en pouvoir observer les éléments analomiques à
l'état frais.
TECHNIQUE.
Pour les différents sujets étudiés ici, nous avons eu à notre disposition
des caillots provenant de l'écoulement direct du sang- dans le liquide fixa-
teur ou de la coagulation à l'intérieur de vaisseaux immergés dans le même
liquide. Celui-ci était, comme nous le disons ci-dessous, de la formaldé-
hyde commerciale étendue de 5 à lo volumes d'eau <"'. Pour obtenir des
préparations microscopiques, nous avons eu recours aux frottis sur lames,
et avons collé les éléments figurés au moyen de Talcool à 36", qui, men-
tionnons-le en passant, fait virer au rouge le sang noirci par la formaldé-
hyde. Après dessiccation, les préparations ont été colorées par divers
réactifs : hématoxyline et éosiue, thionine, bleu de toluidine, violet
de gentiane, etc.
Pour déterminer l'épaisseur des hématies, notamment dans le cas des
Tylopodes, nous avons inclus dans la paraffine de fins vaisseaux remplis
de sang, et les avons débités en coupes de 5 [x.
Dans le but de vérifier l'action du fixateur employé, quant à la conser-
vation de la forme et des dimensions des hématies, nous en avons fait une
étude préalable sur le sang du Chien ^'^K On sait que le liquide de Zenker
ne rétracte ni ne gonfle les éléments. Or la formaldéhyde commerciale,
allongée de cinq volumes d'eau, fixe les hématies du Chien tout aussi fidè-
lement que le Zenker; ces éléments y conservent aussi parfaitement que
possible leur forme et leurs dimensions. C'est ce titrage que nous considé-
rons comme le plus recommandable.
Eléphant [Elephas indicus L, , (S).
Le sujet dont nous avons étudié le sang est mort en juillet 1916, à la
ménagerie du Muséum, d'une péritonite à marche très rapide, presque
foudroyante. 11 était âgé d'environ vingt-quatre ans. Une préparation de
'') Nous emjiloyons cette désignation des doses employées pour éviter les confu-
sions, souvent graves et parfois même grossières, résultant des indications en
pourcentage. Dans les formules qu'ils citent, certains auteurs tiennent compte de
ce que \g formol da commerce n'est qu'une solution renfermant environ lio p. 0/0
d'aldéhyde formique (a) et établissent un titrage en aldéhyde anhydre; la plupart
basent, au contraire, ce titrage sur la dose de formol commercial employée.
Notre désignation élimine toute possibilité de méprise. — (a) Voir à ce sujet :
H. Neuville, Sur la Formaldéhyde [Bulletin de la Sociêlé Philomatliiqite de Paris,
1898-99, pp. loA-iai).
<-) RKTTEREn, Des hématies du Chien [Comjites rendus des séances de la Sociêlé
de biologie, 9 oct. 1915 [191 5, n° i5], p. l\ç){]).
212
son sang, oblenue par frottis, est reproduite photograplii([tiemenl en A,
sur ia planche ci-joinle.
En jetant un coup d'œil sur cette figure, on est frappé par l'irrégularité
que présente la surface de la plupart des hématies. Au lieu d'un contour
arrondi, elles offrent df.s facettes, ce qui nous semble dû à des causes
mécaniques extérieures : pression exercée par la masse des organes, ou
létraction du caillot. Ce fait est intéressant à noter, car il implique que les
hématies de l'Eléphant sont formées d'une substance très molle, dont le
peu de résistance explique, comme nous l'avons déjà avancé, les diffé-
rences observables entre les hématies fraîches, étalées sur une lame de
verre ou desséchées, et celles qui ont été fixées avant de s'être déformées
au contact d'un corps solide.
Ces éléments ont une forme et une constitution vai'iables. Les hématies
telles que 1,1, sont sphériques et mesurent 5 fx en moyenne; elles se
colorent en bloc par l'hématoxyline. L'hématie 2 est hémisphérique. Elle
montre un croissant, qui est en réalité une calotte sphérique, coloré de
façon intense par l'hématoxyline; nous l'appellerons croissant ou calotte
hcmoglobiqtie , par opposition au ménisque peu colorable pai l'hématoxyhne
ou l'éosiue, d'apparence claire sur la photographie, qui occupe sa conca-
vité et que nous appellerons ménisque aithémoglobique. L'hématie 3 , lenti-
culaire, présente une sorte de zone équatoriale très hémoglobique, sur
chaque base de laquelle on trouve un ménisque anhémoglobique.
En parcourant le champ de la préparation ici reproduite, il est facile
d'observer des éléments de formes analogues à celles que nous venons de
mentionner, et une série d'autres dont les formes sont intermédiaires à
celles-ci.
Les aspects ainsi présentés par des éléments soumis à l'action du même
fixateur et des mêmes colorants permettent de bien comprendre le détail
des images fournies par le sang examiné à l'état frais. Que les hématies 2
et 3 se présentent de face, elles offriront un centre clair, qui est un
ménisque anhémoglobique, et une périphérie sombre ou même tout à h'û
obscure, constituée par les bords de ia calotte ou de la zone hémoglobique.
On a pris l'habitude d'attribuer cette apparence au fait que l'hématie, pré-
tendue biconcave, serait plus mince au centre et plus épaisse sur les bords.
L'examen de cette hématie, convenablement fixée et vue de cliamp, prouve
au contraire qu'elle est plus épaisse au centre que sur les bords. Ce centre
parait clair lorsque le ménisque anhémoglobique est au foyer de l'objectif;
des différences de mise au point donnent aux hématies des apparences
variables, contribuant à entretenir les erreurs commises quant à leur
forme.
En nous basant sur l'élude des organes hématiformateurs, nous consi-
dérons l'hématie sphérique, telle que 1,1, uniquement formée d'une masse
liématoxylinophilc ou éosinophile, comme une îovme jeune. Le méniscjue
Muséum, — MM. Réitérer et Neuville.
Pl. II.
B
C
CiNTIlACT pbot.
A. Hématies de l'Eléphant. — B et C. Hématies du Dromad
Grossissement : environ 800 diamètres. — Voir détails dans le texte
aire.
— 213 ~
anhéinog-iobique nous paraît résulter de la perle d'hémoglobine sur une
partie de cet élément.
L'examen des hématies dans le sérum sanguin peut tromper sur la pré-
sence de cette partie auhémogloljique, celle-ci ayant le même indice de
réfraction que le sérum. Que l'on examine ainsi un globule sphérique ou
hémisphérique tel que 9, présentant un ménisque anhémoglobique , ce
globule paraîtra cupulijonne, ou en croissant. Que l'on examine de même
un globule pourvu de deux ménisques anhémoglobiques, tel que 3, il
paraîtra biconcave. Ces apparences cupuliformes ou biconcaves peuvent
d'ailleurs devenir réelles par résorption des parties d'où l'hémoglobine a
disparu.
Nous pouvons donc conclure ainsi : les hématies de l'Eléphant sont nor-
malement sphériques, hémisphériques ou lenticulaires , et leurs dimensions
moyennes varient de 5 fx à 5 fi 5.
Historique et critique. — Peu d'observateurs ont étudié les hématies de
l'Eléphant, et encore se sont-ils contentés d'examiner le sang, à un état
plus ou moins frais, en l'étalant sur lames. Ce procédé explique les résultats
qu'ils ont obtenus.
Mentionnons d'abord les observations faites en 1889 par Sch(ii,tz''\
qui s'est placé siu"tout au point de vue de la genèse des hématies, mais
dont les résultats, quant à la forme de ces élémeuts, sont fort intéressants
pour l'époque.
C'est sur un Eléphant ayant vécu à Potsdam et apporté après sa mort à
l'Ecole vétérinaire de Berlin que Schcltz put prélever du sang et l'exa-
miner au microscope. Il trouva que les globules, ou vésicules, y différaient
plus entre eux que dans le sang des autres Mammifères observés jus-
qu'alors, et attribua ces différences à la présence simultanée de vésicules
jeunes, adultes et vieilles. C'est surtout, suivant Schultz, par le grand
nombre de vésicules jeunes, avec des membranes peu ou point colorées,
que le sang de l'Eléphant diffère de celui des autres Mammifères. Parmi ces
corpuscules, les uns lui ont paru globuleux , d'autres aplatis, et d'autres
encore rrpliés singulièrement comme ceux des têtards de grenouille et de
salamandre ligures dans les deux planches n° 6-9 de son ouvrage sur la
circulation 1. Il observa également l'existence de globules semilunaires et
de globules elliptiques, et considéra ces particularités de formes comme
démontrant un passage entre les corpuscules du chyle et ceux du sang.
A très peu de temps de là, trois autres observateurs, Mandl, Gulliver
et WhaiHon Jones, étudièrent le sang de l'Eléphant et recherchèrent les
(') ScuDLTZ, Ueber das Elephantenblut [Mullcr's Archiv fur Anatomie . . . ,
1889, p. 252-25/1). — Note sur le sang de l'Eléphant [Comptes rendus de l'Aca-
démie des sciences de Paris, 1889, ^- ^^^h P- i36).
— 2[li —
dimensions de ses Jiëmaties. D'après Manol, leur diamètre serait de
o mm. oi; aussi conclut-il que, crpanni les Mammifères, l'Eléphant possède
les globules les plus grands '"'». Gulliver '^^ avait déjà émis cette assertion,
également i-eprise par Wharton Jones (^). Les chiffres avancés par ces
observateurs sont encore reproduits dans les livres didactiques, ceux de
Mathias Diival et de V. \"" Euner par exemple. A notre avis, ils sont
cependant erronés, en raison du mode d'examen employé, quia déformé
et aplati les hématies de l'Éléphant, très molles comme nous l'avons dit.
Dromadaire (Camelus dromedarim L.)
et Lama Gi \n\co (Aucheina huanachus Mol.).
Les figures B et G de la planche ci-jointe sont des reproductions photo-
graphiques de préparations de sang de Dromadaire. Le sujet qui a fouini
matière à ces préparations était nn Dromadaire coureur originaire d'Aral)ie,
d'abord importé à Obock, puis envoyé en France, où il vécut de longues
années à la ménagerie du Muséum. 11 était âgé d'environ trente-six ans;
son décès paraît attribuable à une consomption sénile, mais fut peut-
être hàlé par l'aggravation dun abcès déjà ancien de la mâchoire inférieure.
Les figures citées montrent que la pliqiart de ses hématies sont ellip-
tiques ou ovalaires. Cependant il en est aussi de sphériqnes : telles sont
les hématies 1,1 (B et G). D'autres sont simplement un peu plus allongées
dans un sens que dans l'autre.
Les hématies du Dromadaire se comportent, sous l'influence des colo-
rants, comme celles de l'Eléphant : les unes se colorent dans toute leur
masse, d'une façon uniforme et intense; d'autres montrent, sur une zone
superficielle, un ménisque anhémoglobique. En 2 (B), par exemple, il
existe une petite zone anhémoglobique vers l'une des extrémités de l'hé-
matie, qui est elliptique. Sur l'hématie 3, le ménisque anhémoglobique
s'étend sur tout un côté de l'élément. Sur la figure G, une hématie sphé-
rique, 1, est pourvue d'un petit ménisque anhémoglobique.
Les hématies sphériques mesurent ici 5 [x; celles qui approchent de la
forme sphérique sont longues de 5 fx 5 et larges de k ju. Les hématies ellip-
tiques ont une longueur de 7 fx 5 à 8 pt , et une largeur de 3 à ^ (j.. Leur épais-
seur a été déterminée comme nous l'avons dit en exposant la technique
suivie, par inclusion de fins vaisseaux dans la paraffine et mise en coupes
'') Mandl, Manuel d'analomie générale, Varis, i8^3, p. aiiS.
(^) Voir, loc. cit., ie résumé que présente Gulliver de ses propres travaux et
ses indications bibliographiques.
(3) f Wharton Jones, The Blood-corpuscle considercd in ils différent Phases
of Development in the Animal Séries (Philos. Tinna. oj ihe Royal Society, London,
t840, p. 63-100; pi. I-IÎ).
— 215 —
régulièrement épaisses de 5 fz. Après coloration, on observe sur ces dernières
coupes des fragmenls d'hématies tapais de a à 3 pt et larges de 3 fx. De
ces fragments, les uns sont foimés par un protoplasme dont toule la masse
se colore d'une façon intense et uniforme, tandis que les autres présentent
une portion hématoxylinopliiie ou éosinopliile et une autre portion , ou mé-
nisque, peu colorablc; d'autres enfin, en forme de calotte ou de croissant,
épais de 2 fx 5 et larges de 5 f/, et présentant une face convexe et une
fiice concave, sont très colorés.
Une coloration intense par l'hématoxyline et la thionine permet de dis-
tinguer dans les hématies du Dromadaire, conmie d'ailleurs aussi dans
celles de l'Eléphant : i" un nodule central de 2 à 3 fx, teint énergique-
ment et sinudant une sorte de noyau'"'; 2° un anneau plus clair, peu
coloré; 3" des contours périphéi'iques très colorés et figurant une sorte de
membrane limitante.
Nos observations relatives au Lama guanaco ont porté sur le sang des
vaisseaux spléniques, fixés dans le formol allongé de dix volumes d'eau.
Les hématies, colorées par le violet de gentiane et conservées dans la gly-
cérine, sont ici longues de 7 fx 5 , larges de 3 (x et épaisses de 1 fx 5 à 2 fx.
La plupart des détails mentionnés pour celles du Dromadaire pourraient
être rappelés à leur sujet. Nous n'y insisterons donc pas, mais signalerons
ci-dessous une remarquable coïncidence entre les résultats obtenus par
BiFFi et les nôtres.
Historique et critiqitp. — Traitant du sang des Camélidés, Mandi, s'ex-
prime ainsi ''^' : frLe sang du Dromadaire [C. dromedarius) et de l'Alpaca
[Auchenia llacuia)... contient des globules elliptiques; ils sont pâles et
moins ovalaires que les globules de Grenouilles. Vus de champ, ils sont
bondjés. n Leur grand diamètre serait de 1/1 25° et leur petit de i/aSo" de
millimètre pour le Dromadaire ; ces diamètres seraient respectivement de
1/120° et de 1/220° de mm. pour l'Alpaca. Il précisa ensuite cette donnée
dans les termes suivants'^' : rrLa famille des Chameaux est la seule dont
les globules sanguins ne soient pas ronds comme ceux des autres Mammi-
fères, mais. . . elliptiques comme chez les Oiseaux, les Reptiles et les
Poissons, -n
Dès 18/I0, Gulliver '*' confirma les premières assertions de Manol en
étudiant le sang de VAuchenia pnca et de Y A. lama, et en leur ajoutant la
(^) Ce nodule central est très net sur les photographies elles-mêmes; dans les
fijjnn^s ci-contre, il est atténué par le clichajje, mais reste cependant très visible
en ]\ et en C.
(■^) Loc. cit. (i838),p. 17.
(■') Loc.cit.{iSli^), p. 2^18.
C'^ Voir ci-dessus.
— 216 —
découverte de ce fait que , si l"hématie des Camélidés resserabie comme
forme à celle des Vertébrés inférieurs, elle est par conlre dépourvue de
noyau, comme celle des autres Mammifères. En i849 , il assigna les di-
mensions suivantes aux hématies du Chameau (C. bactrianus L.) : lon-
gueur 8 (i, largeur h ^ 9.S , épaisseur i fx 65. En iSyS, ce même auteiu"
résume ainsi son opinion sur ces hématies particulières : «Of the Apyre-
nemata, the Camels alone hâve ovai red blood corpuscles; but the, as be-
fore mentioned, conforme in al! olher respects to ihe apyrenematous
type; and a few subrolund or circular disks may occur among the pre-
vailing oval ones.n
T. Wharton Jones (M décrivit dans le sang du Lama (Paco), des corpus-
cules à différents états transilionnels depuis la forme circiiUiire jusqu'à la
forme ovale, qui. écrivait-il, est celle trof the perfect red corpuscle^i. Cette
évolution de la forme coïncidait, d'après lui, avec une progression de la
coloration, celle-ci devenant plus intense lorsque la forme ovale est réali-
sée. Nos propres observations démentent ce dernier fait : la preuve en est
bien visible sur les micro-photographies ci-jointes, tant pour le Dromadaire
que pour l'Éléphant. Les formes circulaires incolores, considérées comme
primitives par Wharton Jones étaient, en partie au moins, des globules
blancs.
Plus récemment, Havem, décrivant la forme des hématies des Mammi-
fères, s'exprime ainsi sur celles des Camélidés^-' : frJ'ai retrouvé la forme
typique , biconcave , des globules rouges chez tous les Mammifères que j'ai
examinés. Mais on sait que, chez quelques-uns d'entre eux, ces éléments,
au lieu d'être discoïdes, sont elliptiques (Chameau, Vigogne, etc.), sans
qu'on puisse expliquer la cause de celte particularité singulière. Ces hé-
maties elliptiques sont moins fortement biconcaves que les discoïdes, mais
leur ressemblent complètement sous les autres rapports, -n
Pappenheim '^' retrouva, dans le sang d'un Chameau mort, des hématies
biconvexes et ovalaires ; les plaquettes sanguines y faisaient défaut.
Lesbre, dans ses Recherches aiiatomiques sur les Camélidés '•''\ dit simple-
ment que les globules rouges du Chameau sont ti-ès petits et que leur dia-
mètre est de i à 5 fx.
Weidenreich a apporté plus de détails sur ce même sujet '^'. Il a étudié
le sang du Chameau et du Lama et a trouvé les hématies de ces deux
espèces identiques sous le rapport de la forme et des dimensions. Ses don-
(') Loc. cit., p. 77-78.
(^' Hayem, Du sang et de ses altérations anatoiiiiques, Paris, 1889, p. iif>.
(•'') Virchow's Archiv, 1900, t. CLX, p. 3 10.
W 'Archives du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, 1908, t. VIII, p. 3 2 5.
(^) Weidenreich, Sludien ûber das B]u\ {Archiv fiir mikroskop. Analomie, 1907,
t. LXIX, p. /(oo).
— 217 —
nées, oblenues après lixalion par les vapeurs d'acide osmique, peuvent se
résumer ainsi : Vues de face, avec éclairag-e latéral, ces hématies montrent
mie dépression centrale, moins accentuée qu'à la lumière transmise. La
plupart se présentent de face; on les observe rarement de champ, d'oii la
didlculté de déterminer leur forme. Lorsque, cependant, elles se présentent
de champ, leur apparence est convexo-concave, de même ({ue chez les
autres Mammifères; mais elles se disting^uent par lem- faible concavité el la
faiblesse de leur petit diamètre. Leur forme ne rappelle pas toutefois exac-
tement celle de cloches : ce sont de simples pla'jucs minces, à contours elip-
iiqms, et k'gèremeiit recourbées, ne présentant pas de tendance à l'empile-
ment. Weidenrkich leur assigne une longueur de i k (i, une largeur de 8 (x
et une épaisseur de i f^. Ces hématies seraient plus pâles que celles des
autres Mammifères, moins riches, par conséquent, en hémoglobine.
A peu près à la même époque, Biffi^'' a publié une étude, qui nous
semble particulièrement intéressante, sur les éléments figurés du sang du
Lama {Auchenia lama). Nous les résumerons de la manière suivante, quant
à la forme des hématies : Ces éléments sont elliptiques ; ils ont la forme
d'une lentille biconvexe (una grossa lente biconvessa); bien qu'ils ne pos-
sèdent pas de noyau, certains, de forme circulaire ou ovalaire, paraissonl
eu renfermer un; le grand diamètre des hématies eUipliques varie de 7 à
12 ja;ia moyenne serait de 8 fx 5; leur petit diamètre est de 2 fx et leur
épaisseur de t (x. Après avoir discuté les résultats différents des siens, il
conclut ainsi {lac. cit., p. 670) : rrPer quanto concerne gli eritrociti del
Lama, pono pero aflirmare che sono nett..mpnte biconvessi e che soltanlo
di rado , in globuli molto alterati , puô osservarsi un accasciamento della
parete formante concavita. r>
BiFFi confirme donc ainsi, sur le Lama, les résultats essentiels que
nous avons obtenus sur le Dromadaire, et infirme par conséquent les
données de Weidenreich et d'autres auteurs.
En résumé, d'après les divers exemples ci-dessus relatés, les liistolo-
gistes sont arrivés à des conclusions différentes, quant à la forme et à la
constitution des hématies des Mammifères, parce qu'ils ont examiné ces
éléments dans des conditions différentes.
Ceux qui se sont bornés à étaler sur lames du sang frais, et à l'écraser
entre lame et lamelle, ou bien à le dessécher, décrivent des formes dis-
coïdes auxquelles ils assignent un grand diamèlrc tmp considérable. D'au-
tres, apportant plus de soin au mode de préparation, ont fixé les hématies
avant de chercher à en déterminer la forme; mais, n'employant que des
colorations insuffisantes, ils n'ont vu et pris en considération que la partie
(') U. Bnn, Alriinc osscrvazioni ncl sanj;uo del Lama [Archivio di Fisiuloifiu,
1908, t. 111, p. OG-'i).
— 218 —
liéinoglobique ; de cette façon , l'hématie sphérique parait concavo-convcxe
et sa forme se rapproche plus ou moins de celle d'une cloche. Enfin , les
uns et les autres décrivent une forme toujours identique à elle-même, d'un
type idéal, en négh'geant de lenir compte des variations évolutives; or l'hé-
matie, comme tout élément vivant, passe par une série de stades où sa
configuration et sa constitution sont différentes.
Dans le cas des Camélidés notamment, une fixation précise et des colo-
rations appropriées prouvent que les hématies ont des formes diverses : la
plupart sont ovalaires ou elliptiques, mais il en est aussi de sphériques et
d'hémisphériques. Ces hématies sont aussi volumineuses que celles du
Chien ou de l'I^léphant, pour ne citer que ces exemples; parfois même
elles le sont plus. Si l'on considère, comparativement, les hématies
d'autres Mammifères, il est infiniment [irobable que les formes sphériques
représentent, dans l'ensemble, des élémenis jeunes, et qu'à mesure de leur
vieiUissement une portion de leur protoplasme devient anhémoglobique, en
même temps que se modifient leurs contours. Peut-être aussi les organes
hématiforraateurs des Camélidés possèdent-ils des cellules dont le noyau
présente une forme spéciale, déterminant celle de l'élément qui en dérive.
Quoi qu'il en soit, malgré leur configuration particulière ces hématies des
Camélidés pi'ésentent la même structure que cellfs des autres Mammifères.
Elles sont en effet composées, comme nous l'avons dit : i° d'une portion
hémoglobique occupant généralement le centre de l'élément; 2° d'une zone
anliémoglobique , souvent reiillée sur l'une des faces de cet élément en un
ménisque; 3° d'un contour net, hématoxylinophile, simulant une mem-
brane limitante.
CONCLUSIONS.
Les hématies de l'Eléphant sont sphcriqiies , hémisphériques , ou lenlicu-
laircs, et mesurent en moyenne 5 |u.
Celles du Dromadaire et du Lama sont la plupart ovalaires ou elliptiques,
mais il en est aussi de sphériques. Ces dernières ont un diamètre de 5 fji ;
la plupart des hématies elliptiques ont une longueur de 7 fx 5 ou 8 (x, une
largeur de 3 à 5 f*, et une épaisseur de 9 pt, environ.
— 219 —
Description d^vne monstruosité par fissure bucco-rranchiale
CHEZ LA Carpe (Cyprinus carpioL.),
PAR M. Louis Roule.
Les cas de monslruosilés de la rég-ion céphaliqtie se montrent assez sou-
vent chez les Carpes, et les exemples en sont nombreux dans la littérature
te'ratologicpie. Les plus fréquents sont ceux des Carpes mopses à museau
raccourci, et des Carpes à houclie rétrécie ou close. Celui dont il est ici ques-
tion appartient à une autre catégorie; la cavité buccale et la cavité bi-an-
chiale du côté droit se trouvent largement unies l'une à l'autre chez l'indi-
vidu qui le présente, et toutes deux s'ouvrent ensemble à l'extérieur par
un orifice unique formant fissure. La tête porte donc, au-dessous de la
joue droite, une fissure bucco-branchiale complète, longitudinale, infé-
rieure, donnant directement accès dans les deux cavités dont elle dépend;
au lieu d'avoir, comme il en est pour son côté gauche qui garde la confor-
mation habituelle, i'orifice buccal séparé et distinct de l'ouverture des
ouïes.
Cette Carpe monstrueuse mesure -2Û centimètres de longueur totale, du
bout du museau à la fourche de la caudale. Les proportions, d'autre part,
sont normales. Elle est comme âge , selon toutes probabilités, dans le
3° été depuis son éclosion. Elle provient du département de l'Allier, oii elle
fut pêchée vers la fin du mois d'août 191 5, et a é(é envoyée en don au
Muséum par M. E. Henry, de Bourbon-l'Archambault.
La fissure intéresse toute la région jugulaire; elle joint largement et
complètement, sur la face inférieure de la tête, non loin de la ligne médio-
ventrale à laquelle elle est parallèle, l'ouverture buccale à l'ouverture bran-
chiale sous-operculaire de droite. Elle est percée entre le bord inférieur des
pièces operculaires de son côté et le bord correspondant des pièces hyoï-
diennes du plancher buccal; l'épaisseur de ces dernières l'empêche d'em-
piéter sur la ligne médiane, et la repousse de côté tout en la laissant infé-
rieure. Le repli membraneux operculaire de droite se prolonge , et s'étend
en avant au delà de ses limites normales, pour parvenir jusqu'au-dessous
de l'œil, et contribuer k former la lèvre externe, ou supérieure, de cette
fente. Aucune disposition particidière n'est montiéf! par la lèvre interne ,
ou inférieure , que constitue simplement la muqueuse buccale.
— 'J20 —
Le squelette de ia face piésenie, autour de la fissure, des modilications
appréciables à Tétude extérieure. Le maxillaire du côté droit semble pres-
que atropbié, alors que son symétrique du côté gaucbe conserve, quoique
gracile, les dispositions babituelles. La moitié droite de la mandibule est
absente; la moitié gauche, ne pouvant se souder Ji la précédente en raison
de cette absence, se trouve déviée vers l'arrière. Le jugal de droite, ne
|)ouvant non plus s'articulei' avec la branche manquante de la maudibule,
dessine en avant une saillie volumineuse, et contribue à rendre asvmé-
Irique les contours de la fissure.
Les pièces du squelette hyoïdien, dans le plancher buccal, tout en pa-
raissant garder leur structure normale, sont pourtant plus petites que d'ha-
Fig. 1. — Carpe tératologique , avec anomalie par fissure bucco-brancliialc.
Vue du côté droit et anormal de la lête.
bitude, et ne soulèvent point ce plancher, qui offre en conséquence une
surface aplanie. Les pièces operculaires de la joue droite, raccourcies dans
le sens de leur hauteur et de leur longueur, laissent libre et béante la fis-
sure, et découvrent quelque peu en arrière les lamelles branchiales, qui
se trouvent partiellement exsertes. Les rayons branchiostèges du côté droit
sont atrophiés, et no soutiennent point un espace jugulaire absent dont la
fissure a pris la place.
La partie postérieure de la fissure est représentée par l'espace sous-oper-
culaire, qui conserve sensiblement sa disposition habituelle, sauf les allé-
l'ations sns-indiquées. La partie antérieure est formée par la bouche qui,
déviée de sa direction transversale pour se rendre longitudinale, prolonge
ainsi la lissure dans le sens de sou orientation. La lèvre buccale supérieure
reste en place, cpioique amincie, et va, ainsi qu'il en est chez les Carpes
normales, d'un gros barbillon à l'autre. La lèvre inférieure est absente,
comme la partie de droite du plancher Iniccal, sur remplacement de
— 221 —
laquelle la fissure esl percée. Les deux barbillons du côté droit restent
sensiblement égaux en grosseur à ceux du côté gauche, sauf que leurs bases
d'insertion se trouvent quelque peu déviées et reportées en dedans.
En somme, ce cas tératologique esl celui d'une lissu)-e bucco-branchiale
complète, qui intéresse toute la part de droite du plancher buccal, et
ouvre laigement au dehors la cavité buccale sur toute son étendue, ainsi
que la cavité branchiale sous-operculaire. Le défaut local de plancher
buccal et d'espace jugulaire transforme ainsi l'ensemble des pièces jugo-
operculaires en une sorte de battant mobile. On pourrait comparei- cette
monstruosité à celle d'un bec-de-lièvre inférieur, et non supérieur, qui
intéresserait la face jusqu'au niveau de i'arnère-bouche et des branchies.
Fi{j. a. — Carpe lératologiquc, avec anomalie par fissure bucco-branchiale.
Vue du côté gauclie et noi'mal de la tète.
La cause probable en est due, sans doute, à l'atrophie des pièces maxil-
laires et maudibulaires du côté droit, et à celle d'une partie du squelette
hyo-branchial. 11 en est résulté une monstruosité par défaut de soudure,
les tissus mous n'étant pas arrivés à combler d'eux-mêmes l'espace laissé
libre par les tissus scjuelettiques déficitaires. Cette atrophie, étant données
si\ nature et ses conséquences, est si'irement primitive, non point acquise
par accident après l'éclosion, ni par cicatrisation d'une mutilation. Elle n'a
point empêché l'individu de vivre et de se nourrir, les matériaux alimen-
taires pouvant passer aisément par la fissure , pénétrer dans la cavité bucco-
bianchiale, et parvenir de là dans le pharynx.
M
USEUM.
XXI.
10
— 222
Note sur divers IlErriLLs du IIoumasie,
PAR M. Paul Giiabanaud.
Les Reptiles qui font l'objet de cette note ont été récoltés dans diverses
.localités de Roumanie par M. A.-L. Montandon elligurenl, sur le registre
des entrées au Laboratoire d'Herpétologie du Muséum, sous les rubriques
suivantes : 1911 [n" k], 7 janvier (4 bocaux); 1918 [n" i^i], 5 mai
(2 bocaux).
Je donne ici la liste complète des Reptiles qui composent ces deux en-
vois, lesquels contiennent en outre un petit nombre de Batraciens Uro-
dèles dont je n'ai pas eu à m'occuper.
LACERTILIENS.
Anguis fragilis Linn.
Deux individus dont un jeune, étiquetés : Gomana Vlasca.
Lacerta tacrica Pallas.
Huit individus, dont cinq sont étiquetés : Macin (Dobroudja); deux,
Gomana Vlasca ; un , Bucarest.
Parmi ceux-ci, deux individus (1, Gomana Vlasca; 1, Bucarest) sont
remarquables par la présence de deux post-nasales au lieu d'une seule (cas
normal dans cette espèce). Gelle particularité, bien que rare, n'est pas ab-
solument exceptionnelle et la proportion de deux individus qui la pré-
sentent sur buit normaux en est ici la preuve. Geci indicjnc une fois de
plus avec quelle circonspection on en doit user, surtout chez les Lézards,
à l'égard des caractères tirés du nombre et de la disposition des jietiles
écailles de la léte, et en particulier des nasales. D'où je conclus que Schrei-
ber [Herpetoloffia europaea, 2° édit. , 1912, j). 879 et suiv.) a le plus
giand tort de choisir la présence de 1 ou de 2 post-nasales comme base de
la subdivision en espèces du genre Lacerta. 11 eût sans doute jjeaucoup mieux
fait de suivre purement et simplement l'exenqjle de Boulenger ( Qilalogiie
ofLizai-ds, IIl, p. 8 et 9), qui n'utilise ce caractère qu'en dernière ana-
lyse et en ayant bien soin de ne pas l'indiquer isolément, mais réuni à
[)lusieurs autres. Gelte manière de procédei', qui témoigne de la science
— 2-23 —
profonde que possède le savant lierpétolo.oisle angolais des animaux dont il
traite, a le double avantage de ne pas donner au caractère en question
plus d'importance qu'il n'en a en réalité, et de faciliter singulièrement la
détermination, même lorsqu'il s'agit d'individus présentant quelque ano-
nudie dans l'écaillure.
Ablepiiarus i'Annonicus Liclil.
Cinq individus, dont h étiquetés : Gomana Vlasca, et i sans indication
de lieu de capture.
OPHIDIENS.
CORONELLA AUSTRIACA Laur.
Un seul individu, à taches presque obsolètes, étiqueté : Gomana Vlasca.
ViPERA BERUs Linn. ttjpica.
Deux individus 9, dont l'un ])run très foncé, étiquetés : Brosteni
(Garpathes de Moldavie).
ViPERA BERUS vor. PRESTER Linn.
Ginq individus (/i c? et i 9), dont trois sont étiquetés : Zorkni (vallée
de Perlad, Moldavie), et deux : Brosteni (Garpathes de Moldavie).
Tous ces exemplaires présentent le nigrinisme le
plus intense : la couleur jaune de l'extrémité inférieure
de la queue n'apparaît en cet endroit que chez dois
individus; encore n'est-elle bien marquée que chez un
seul. L'exemplaire chez lecpel la teinte jaune de l'ex-
trémité caudale est à peine sensible, porte quelques
macules claires aux labiales supérieures.
Tous sans exception ont le ventre laiteux, caractère
dont Schreiber (/. c, p. 6iG) a pris occasion pour
rétablir la variété scijtha Pallas, à laquelle il attribue
la Russie comme patrie exclusive. Je n'ai pas cru de- Vipera berus
voir me conformera cette manière de voir, car tous les var. presto- Linn. ^'l
exemplaires mélanisants de V. berus, que j'ai pu obser-
ver, présentent cet aspect laiteux des écailles ventrales, et ceci cruelle que
('' Je dois l'exécution du dessin de rclto ti<;iire à in Irôs grande oliligcaucc de
M'"° JM. Phisalix, à qui j'adresse ici mes plus vifs remerciements.
i8.
— 22/1 —
soit leur provenance. En outre ce caractère n'est pas spécial aux V. bcrus
noires : il se rencontre fréquemment chez les individus mélauisants de
V. aspis Lhm., surtout chez les mâles.
D'ailleurs la validité de la var. presler de V. herus est elle-même sujette à
caution , le nigrinisme qui en est la caractéiisti(jue étant très variable ; aussi
Boulenger [Calalogue ofSnakcH, 111, p. A7G) ne Ta-t-il pas admise.
Au nombre des exemplaires provenant de Zorleni, il en est un qui mé-
rite une mention spéciale à cause des particularités remarquables qu'il
présente: 5 canlhales, dont une seule apicale; 0 préfrontales joignant les
canthales et disposées en triangle; en arrière de la préfoutale médiane et
entre les deux latérales, deux écailles plus petites mais bien développées;
frontale très développée et joignant les snpraoculaires tout le long de leur
bord interne; dorsales 20 rangs. H y a donc chez cet individu : dévelop-
pement anormal des plaques céphaliques en même temps que réduction
exceptionnelle des écailles dorsales, ce qui aboutit à une dimiiuition du
nombre des premières et à une augmentation du nombre des secondes.
A signaler encore un exemplaire d* de Zorleni, ayant 20 rangs d'écaillés
dorsales.
— 225 —
IjEs EnoDiENS DE l'Afrique orientale
(CoLKOPTKRES TkNKP.UIONIDEs) ,
PAR M. P. L
ESNE.
La présenle unie a pour but de faciliter l'étiKle des Érodiens qui liabitont
l'Afrique orientale. Ces Coléoptères, encore imparfaitement connus, appar-
tiennent à des types génériques différents de ceux que Ton rencontre
dans la région paléarclique '"'. A ce titre, ils contribuent à donner à la faune
du Nord-Est afi'icain son caractère très particulier.
C'est probablement au voisinage du tropique que se produit le passage
delà faune nord-africaine à celle de l'Afrique orientale, mais les rensei-
gnements précis nous font défaut à ce sujet. Des 6 genres étudiés ci-après,
un seul (Diodonles) est aussi représenté dans l'Afrique occidentale et dans
l'Afrique australe; deux (Histeromorphus, Ammodoides) existent à la
fois dans l'Afrique orientale et en Arabie; les trois autres (Arthrodion,
Arthrodibius , Biilbulus ) , qui sont les plus avancés en évolution , se composent
exclusivement de formes autochtones du pajs des Somalis et des régions
circonvoisines, Nubie, Nil Blanc, Abyssinie, Rendilé. Sur les 17 espèces
étudiées , 1 1 n'ont encore été rencontrées que dans l'Est africain , 3 sont
propres à Socolora et à Abd el Kouri, 2 se trouvent à la fois en Afrique
et en Arabie, 1 existe dans l'Afi-ique centrale et occidentale. Près des 5/6
de ces espèces sont donc endémiques dans l'Afrique orientale.
Le fait qui domine la variation des Erodiens est la tendance au perfec-
tionnement des organes qui servent à ces insectes à fouir les sables où ils
se tiennent. A cet égard , la gradation des caractères chez les formes de
l'Afrique orientale est remarquable. Le terme le moins différencié (Hislero-
morphiis) a le corps déprimé, les élytres normalement déclives à l'apex
et privés d'aspérités râpeuses, les pattes antérieures sans franges de cils.
Au contraire, les Arthrodibius et Bulbulus, placés à l'autre extrémité de
la série des formes est-africaines, ont le corps très convexe, ovoïde, les
'•' L'entomologiste autrichien E. Reitter, qui a récemment revisé les Erodiens
paléarctiqucs (Z)pt/tec/ie Ent. Zeitschr. , 191 A, p. 'i3 et suiv.), a fondé pour ces
insectes un certain nombre de coupes génériques nouvelles qui paraissent presque
toutes devoir subsister. Cependant le genre Arthrodliuis Reitt. diffère si peu des
Arlhrodeis vrais , qu'il devra sans doute être réuni à ceux-ci.
— 226 —
élytres saccifonnes à i'apex et garnis de rugosités spéciales , et leurs pattes
antérieures sont ciliées. Les genres Diodoiites, Ammodoides et Arlhrodion
établissent une transition graduée entre ces deux types extrêmes.
Les caractères sexuels sont peu variés. Ils affectent généralement le pro-
sternum, qui est souvent muni chez le mâle d'une fossette d'où émerge un
pinceau de soies. D'autres fois, les téguments ventraux ( poitrine et abdomen)
deviennent granuleux dans le même sexe.
L'organe le plus caractéristique des Erodiens paraît être l'antenne ,
dont les articles terminaux offrent une conformation spéciale. Le lo^ article,
qui est en apparence l'article terminal, est le plus développé de tous. Il est
presque entièrement recouvert , comme les articles précédents, d'une couclm
cliitineuse épaisse, mais il présente à l'apex une aire sensorielle annulaire,
de coloration claire, souvent divisée en deux ou c[uatre secteurs par d'étroits
ponts chilineux. Cette aire est abritée par un peigne très serré de soies courtes
et épaisses, recourbées vers l'axe de l'arlicle. Le ii' article, réduit à un
mince anneau chitineux qui f;nt à peine saillie au sommet du i o\ offre une
large tranche apicale, entièrement occupée par une aire sensorielle, abritée
elle aussi par des poils de revêtement très denses.
Une singularité des Erodiens est l'habitude qu'ont ces insectes
d'avaler de petits grains de quartz qui s'emmagasinent dans leur jabot, où
ils jouent, sans doute, dans la trituration des aliments, un rôle analogue
à celui des cailloux avalés par les Gallinacés '*'.
D'après mes observations, le régime des Erodiens est polyphagc. Ces
insectes se nouri-issent volontiers de Fourmis, mais aussi d'autres insectes,
(le tissus végétaux, etc.
TABLEAU DES GENRES.
]-f\. Cuisses et tibias antérieurs sans franges de longues soies. Elytres
l'égulièrement déclives en arrière, sans constriction préapicalc. i o" article
des antennes offrant à l'apex h aires sensorielles séparées par de minces
ponts chitineux.
2-3." Mandibules nullement excavées à la face externe. Pas de carène au
bord interne de l'œil. Epipleures larges, rétrécis seulement vers l'apex
Téguments dorsaux presque imponctués. E])istome échancré et bidenté
au bord antérieur. 1. G. Histeromorphus Kraatz.
''' Je n'ai disséqué qu'un petit nombre d'Érodicns apparlenanl aux genres
Erodhis et Dmlonles, mais j'ai toujours trouvé un certain nombre de grains de
quartz dans leur jabot. L. Dufour, qui a élutlic le tube digestif de VErodius
fjibbus'F. [Ann. des Se. nat., t. 111, iSai. p. ^78), n'a pas signale cette particu-
larité.
227
3-2. Mandibules (reusées en gorge de poulie à la face externe. Une carène
longeant le bord interne de l'œil, l^piplcures larges à la base même de
l'élytre, mais se rétrécissant brnscpiement et devenant très étroits dès le
quart antérieur. Téguments dorsaux grossièrement sculptés, fortement
pondues sur la trie et le pronotum, et souvent recouverts d'un enduit
terreux. 2. G. Diodontes Solier.
/i-l. Cuisses antérieures portant des franges de soies. 10° article des
antennes avec deux aires sensorielles apicalcs semilunaires ou avec une
seule aire sensorielle apicale annulaire.
r)-8. Élvlres régulièrement déclives au sommet, sans constriclion prémar-
ginale à l'apex. Pas de frange de soies au bord interne des tibias i\n[v-
rieurs. 10' article des antennes avec deux aires sensorielles semilunaires.
Bord postérieur du pronotum légèrement saillant au milieu.
6-7. Mandibules assez allongées, recourbées eu dedans à l'apex, sans
scrobe ni sillon en gorge de poulie à la face externe. Epistome Iridenté
au bord antérieur, la dent médiane étroite, les latérales lobiformes. Bord
antérieur de la tête régulièrement arqué, non siuué de cbaque côté de
l'épistome. Protborax offrant son maximum de largeur en avant du
milieu. Tarses postérieurs comprimés. 3. G. AmiModoîdes n. g.
7-6. Mandibules courtes, leur bord externe limité par deux carènes longi-
tudinales saillantes comprenant une concavité en forme de gorge de
poulie, l^^pistome fortement récurrent par rapport au front et séparé de
celui-ci par une carène rectiligne. Pronotum gradnellemeut rétréci en arc
de la base à l'apex. Tarses postérieurs non ou faiblement comjjrimés.
fi. G. Ai-tlirodion n. g.
8-5. Apex des élytres sacciforme, surplombant et dépassant la marge ter-
minale des élytres dont il est séparé par une constriclion plus ou moins
profonde. Une frange de soies au bord interne des tibias antérieurs.
Protborax offrant son maximum de largeur en arrière, droit ou piesque
droit à la base. Epistome non récurrent. Aires sensorielles du 10° article
des antennes variables.
9-10. Tarses postérieurs non comprimés. Face externe des mandibules
limitée par deux carènes longitudinales comprenant une concavité en
forme de gorge de poulie. Cuisses antérieures non ou faiblement épaissies.
Prosternum non costiforme sur la ligne médiane.
5. G. Arthrodiltius n. g.
10-9. Tarses postérieurs fortement comprimés. Mandibules sans scrobe ni
sillon en gorge de poulie à la face externe. Cuisses antérieures épaissies ,
carénées en dessous dans toute leur longueur. Prosternum costiforme.
6. G. RiiUiiiiiis n. g.
— 228 —
1. u. Ilisteroinorphus»
Kraalz, i865, Rev. der Tenobr., p. ii.
Aux caractères énumérés ci-dessus il faut ajouter les suivants : Mandi-
bules sans sillon en gorge de poulie à la face externe. Cuisses antérieures
épaissies, non carénées en dessous. Tarses postérieurs comprimés. Pas de
caractères sexuels secondaires.
Les Histeromorphns , remarquables par leur faciès d'Histérides, sont de
tous les Erodiens ceux qui paraissent (Mre le moins évolués. L'absence
de frange de cils aux pattes aniérieures, la conformation des mandibules
et de l'épistome, celle de l'apex des élytres, la configuration des aires
sensorielles des antennes justifient cette manière de voir.
L'espèce la plus anciennement connue, //. pUcatus Kr., a été décrite
comme provenant de i'Abyssinie. A ma connaissance, elle n'a pas été
retrouvée dans cette contrée; mais elle existe en Arabie. Les trois autres
espèces sont propres soit à Socotora , soit à l'ile voisine d'Abd el Kouri.
Ces Erodiens à caractères primitifs seraient donc localisés dans les l'égions
voisines du golfe d'Aden , c'est-à-dire à peu près au centre de l'aire de dis-
persion générale delà tribu.
TABLEAU DES ESPECES.
1-6. Elytres presque lisses ou marqués seulement (le sillons superficiels
formant un reticulum, ou de sillons transverses sinueux. Apex des
élytres nullement explané.
2-3. Epistome presque rectilignement tronqué ou très faiblement sinué
en avant. Côtés du prothorax régulièrement arqués de la base à l'apex
el convergeant dès la base. Elytres régulièrement plissés, parcourus par
des rides transverses parallèles, onduleuses. Long. 8,.5-i i mill.
1. H. UNDATUs Gah.
3-2. Epistome échancré en arc de cercle en avant. Côtés du prolliorax paral-
lèles en arrière et convergents seulement dans leur moitié antérieure.
^1-5. Carinule épipleurale entière. Elytres avec des rides transversales si-
nueuses , très nettes latéralement. Long. 1 9 mill. 2. H. socotranus n. sp.
5-A. Carinule épipleurale elTacée en arrière sur près de la moitié de sa
longueur. Elytres plus ou moins distinctement réticulés. Long.
9,5-11 mill. 3. H. PLTCATis Kr.
6-1. Elytres offrant chacun A pi'ofonds sillons longitudinaux sinueux. Apex
des élytres explané. Long. 8 mill. h. H. plicatipennis Wat.
Ooq
i. H. iNDATUs Gahan 1900, in Bull. Livevp. Mus., 111, 1 , p. 8. — Id.,
apiul H. 0. Forbes, The Nat. Hist. of Sokotra and Abd-el-Knii, p. ?!()o,
t. XVll, f. 7 (1908).
Distribution gcographi/jue. — lie Abd ei Kouri, en décembre et février
(FI. 0. Forbes).
2. H. socotranus, n. sp.
//. plicatus Kr. sec. Gahan ap. Forbes, The Nat. Hist.' of Sokolra and
Abd-el-Kuri, p. 270 (igoS).
Distribution géographique. — • Socolora : Hadibu Plain, eu décondjre 1898
(Coll. Fairmaire > Musénm de Paris) [ex II. 0. Forbes?].
3. H. PLICATUS Kraatz, 1860, Rev. der Tenebr. , p. 1-2.
Distribution géographique. — Abyssinie (sec. Kraatz). rcAbyssinie ou
Arabie r (Coll. Marseul [ex A. Deyrolle] >- Muséum de Paris). Arabie
(Pcrvillé, i8/i3, in Muséum de Paris).
li . H. PLicATiPENNis Waterhousc , 1 88 1 , in Proc. Zool. Soc. Lond. (1881),
p. A73, t. XLllI, f. 1. — Gahan ap. Forbes, The Nat. llisl. of Sokotra and
Abd-el-Kuri, p. 278, fig-. (copie).
Distribution géograjûifjue. — Socolora (I. Bailey Balfour).
2. G. Diotlontcs*
Solier, i83/i, in Ann. Suc. ont. Fr. [i83/i], p. 5 18. — Lacordaire, Gen. des
Col., V, 1859, p. 21. — Kraatz, Rev. der Tenebr., i865, p. 8.
Ces Krodiens ont un faciès particulier. La tête et le pronotum sont gros-
sièrement ponctués et les élytres offrent des côtes ou des carènes longitu-
dinales le plus souvent reliées entre elles par des rameaux transverses;
d'autres fois ces carènes forment un réseau polygonal. Les téguments sont
généralement recouverts d'un enduit terreux. Le corps est convexe et les
élytres renflés comme chez les Erodiens normaux.
Le gem^c ne comprend guère que six espèces appartenant à deux types
bien distincts. Quatre d'entre elles sont localisées dans l'Afrique orientale
équaloriale, oii il faut placer le centre géographique du genre, une cin-
quième est plus spéciale à l'Afrique centrale et occidentale. Il en existe
enfin une sixième espèce dans l'Afrique australe '''.
Ces insectes ne possèdent ni franges de cils aux pattes antérieures, ni
anqioule sacciforme à l'apex des élytres, et les aires sensorielles du 10"
C' C'est le D. sulcatus Sol., espèce privée de bourrelet rivpéal et d'ailleurs
encore très mal connue.
— 230 —
article de leurs antennes sont quadruples. Sous ce rapport, ils sont moins
avancés en évolution que les autres Erodiens, les H isteroinorphus misa
part. Par leurs élytres amples, très convexes et le plus souvent spinuleux,
et par leurs mandibules creusées en gorge de poulie en dehors, ils réalisent
cependant un progrès vers les Erodiens normaux.
TABLEAU DES ESPECES
(')
1-6. Bord antérieur de l'épislome arrondi, tronqué ou légèrement
écliancré, sans dent médiane'^*. Facette médiane du mésosternum
explanée. l*]lytres offrant chaciui k carènes recliligues reliées ou non
l'une à l'autre par des carinules transverses; intervalles des carènes semés
de petits grains piligères. c? Prosternum simple.
2-5. Angle scutellaire des élylres simple, sans canalicule oblique.
3-ii. Tête épaissie en bourrelet ou carénée ti-ansversalement en avant, le
bord antérieur de l'épistome tronqué ou échancré. Points enfoncés du
verlex plus petits que ceux du milieu du front. Grains pilifères des ély-
ti'es nombreux. Facette médiane du mésosternum ponctuée et en outre
ridée longitudinalement. Corps en ovale allongé, très convexe. Lon-
gueur 7,5-10,5 mill. 1. D. porcatds Sol.
/i-3. Tête arrondie en avant, sans bourrelet au bord antérieur. Points en-
foncés du vertex très larges, plus gros que ceux du front. Grains pili-
fères des élytres rares. Facette médiane du mésosternum ponctuée, à
peine ridée, notablement moins convexe que chez le précédent. Lon-
gueur 7,5-8 mill. 2. D. Chatanayi n. sp.
5-2. Angle scutellaire des élytres offrant un canalicule oblique qui déter-
mine avec son liomologue une sorte de faux scutellum. Bord antérieur
de la tête brièvement tronqué, sans bourrelet ni carène marginale.
Points enfoncés du vertex plus petits que ceux du milieu du front. Lon-
gueur 7,5 mill. 3. D. subscutellatus n. sp.
6-L Bord antérieur de l'épistome tridenté ou trituberculé. Facette mé-
diane du mésoslernum convexe, marquée de larges points enfoncés. Ca-
rènes élytrales formant un reticulum à larges mailles; grains pilifères
. rares ou nuls dans les intervalles. Points enfoncés du verlex très larges,
superficiels, plus gros que ceux du front, cj* Prosternum offrant une
fovéole donnant naissance à un pinceau de poils. Long. 5,8-9 "^i''-
à. D. AREOLATUs Gerst.
f'' Le D. seniicribrosus Fairm., connu seulement par une courte description,
ne fijjnre pas dans ce tableau.
(■-) Il existe quelquefois un rudiment do dent médiane chez le D. porcaliis.
— 2:^)1 —
1. D. PORCATUS* Solioi-, i83/i, in Ann. Soc. eut. Fr. [i83/i], p. 619,
pi. XIII, fig. 7-8 et 10-19.
D. fossulatus* Solier, i83A, loc. cd., |). 5-3i, pi. XUl, f\g. 9.
Cette espèce est très variable. La seconde forme sénégalaise décrite
par Solier {D. fossulatus) ne parait pas eti diiïérer. La configuraliou du
bourrelet clypéal varie beaucoup indépendamment de toute usure; ce
bourrelet est tantôt presque rectiligne, tantôt arcpié. Les carènes ély traies
sont aussi varialiles, et leurs intervalles sont simples ou, le plus souvent,
cou[)és de carènes transverses reliant enti'e elles les carènes longitudi-
nales.
II existe snr le INil Rlanc une forme d'un faciès parlicnlier, grâce à son
pronotum moins large, à bords latéraux moins obliques, et à ses carènes
élytrales pins épaisses et plus saillantes que chez les individus de l'AI'riiiue
centrale et occidentale.
Dktnhuùoii géographique. — Sénégal (Maille in Muséum de Paris, type
du porcatus Sol.; Ileudelot in Muséum de Paris, etc.) : Galam (Leprieur
in Muséum de Paris, type du fossulatus Sol.). Kayes (G. Massiou)'"'.
Haut Niger (coll. Chalanay). Boucle du Niger: Gono, Dalla et Ayora, en
juin (R. Ghudeau); Nord du Niger, Azouad : Atelek, en août (11. Ghu-
deau). Hoggar, Tadent (Cap. Nieger). Haut Dahomey : Kandey (Ga[).
L. Chevalier). Zinder (coll. Chalanay) et Dungass, au S.-E. de Zinder,
en septembre-octobre (Mission Tilho, D"' R. Gaillard). Bassin du Chari :
Baguirmi, Tcheckna, en août (A. Chevalier, Mission Chari-Tcliad). Bas
Chari, entre Fort-Lamy et Mandjaflfa, en octobre; Moyen Chari, entre
Demraou et Bousso, en juin; région entre les Niellims et Fort-Archam-
bault, en mai et juin; Est de Fort-Archambault, pays Gouléi et Nara, en
juin; Kiao-Kata, en juillet; Fort-Archambault, Bakaré ou Boungonl, en
mai et en juin (D' Decorse, Mission Chari-Tchad). Oubangui (coll. Fair-
maire) '"'.
Nil Blanc (coll. Marseul, ex A. DeyroUe, 1861 ) [subsp. propr.?j
2. D. Chatanayi, n. sp.
Espèce de petite taille , au corps lelativement plus large et moins con-
vexe que chez l'espèce précédente, lipistome régulièrement arrondi en
avant, sans bourrelet marginal accusé. Points enfoncés du milieu du front
assez fins, ceux de la partie postérieure du front et du verlex très larges.
Pronotum aussi large que les élytres à la base, sa surface inégale, mar-
quée de larges points enfoncés, cjui sont plus gros en arrière qu'en avant.
(') Tous les matériaux mentionnés ici font partie des collections du Muséum
de Paris.
('-) Coltc dernière indication demanderait à être conlirméo.
— 232 —
Côtes élylraies épaisses et assez inégales, rattachées l'une à l'auti'e par des
reliefs transverses très irréguliers, i" et 2° sternites abdominaux imponc-
tués sur leur facette médiane.
Cette forme est sans doute la moins évoluée de toutes celles qui cou-
stiluent le genre Diodontes. Elle est dédiée au regretté Jean Chatanay, mort
glorieusement à Vermelles (Pas-de Calais), le i5 octobre iQi'i.
Distribution géographique. — Deux individus provenant d'Entebbe (Ou-
ganda) figuraient dans les cartons de la collection Chatanay, acquise par
le Muséum national d'Histoire naturelle.
0. D. subscutellatus , n. sp.
Comme la précédente, cette espèce est relativement courte et peu con-
vexe. L'épistome n'a pas de bourrelet marginal, mais, au lieu d'être régu-
lièrement arrondi en avant, il est brièvement tronqué. Les points enfoncés
du vertex sont plus petits que ceux du milieu du front. Le pronotum,
large et inégal, comme chez le D. Chatanay i, est moins fortement ponctué,
et les points voisins du bord postérieur ne sont pas plus gros que ceux
situés en avant. Côtes élytrales épaisses, avec des reliefs transverses irré-
guliers. Lobe prosternai et facette médiane du mésosternum marqués d'une
ponctuation fine.
L'espèce est surtout caractérisée par la présence d'un faux sculellum.
Distribution géographique. — Afrique orientale anglaise , monts Matthevvs ,
rivière Couranni, en mars (Maurice de Rotliscbild in Muséum de Paris).
— Type unique.
A. D. AREOLATUS Gerstiicker, 1871, in Arch. fur Naturg., XXXVIII,
p. 58. — Id. , Decken's Reise , III , 2 , p. 1 6G , pi. IX , fig. 0.
D. parvus* Gebien , 1910, ap. Sjostedt, Ergebn. Exped. Kilimandjaro,
VII, p. 366.
Ce Diodontes se reconnaît facilement à son épistome oblusément tri-
denté au bord antérieur et ù la présence chez le d d'un fin pinceau de
poils émergeant d'une fossette du prosternum. Les carènes élytrales for-
ment un réseau polygonal à larges mailles, au lieu d'être plus ou moins
scalariformes. Le milieu des sternites abdominaux 1 et a est marqué de
gros points enfoncés.
L'entomologiste allemand Gebien a décrit sous le nom de D. parmis
une forme originaire du Mérou qui ne me paraît pas devoir être séparée
spécifiquement de l'espèce actuelle.
Distribution géographique. — Afri(|ue oi'ientale anglaise : Ikoula (coll.
Fairmaire); Tavela, altitude 760 mètres, en janvier et mars [Ch. Alluaud);
Poii de Seringheti, entre Tavéta et Boura, en mars (Ch. Alluaud); Boura,
— 233 —
ait. i,o5o mètres, en mars (Gli. Alluaud et R. Jeaiinel); Entlara, pays
Taïta (Decken); Samhourou, en octobre-novembre (ex Gebien). Afrique
orientale allemande : Bas Mérou, Ntrare na Nyuki, en novembre et jan-
vier (types du /). parvus) [Y. Sj6stedt|.
5. 1). sEMicRiBRosiis Fairuiairc, iH(ji, in Aiin. Soc. eut. Belg. ,
p. ccxcni.
Espèce douteuse, caractérisée d'une façon insufTisanle, qui se dislin-
guerait notamment par sa grande taille (ii milliin.), par l'absence de
bourrelet à l'épistome et par les intervalles des côtes des élytres sans réti-
culation. Le type, vraisemblablement conservé au musée de Vienne, pro-
vient des récoltes de von Hohnel sur la côte orientale d'Afrique, vers le
i" degré de latitude Nord.
o
). G. Ainiiiodoûles n. p'
o
Goips large, subdéprimé. Bord antérieur de la tète arqué, non sinué
latéralement. Pas de carène au bord antérieur du front, ni au bord interne
des yeux. Epislome tridenté au bord antérieur, la dent médiane étroite,
les latérales lobiformes. Mandibules suballongées, non dentées, mais mu-
nies d'un relief transverse sur la face doi-sale avant l'apex, sans scrobes ni
concavité en gorge de poulie à la face externe. Menton pi-esque plan, non
sillonné ni échancré. lo" article des antennes à peine plus large que le
précédent, avec deux aires sensorielles apicales semilunaires séparées
seulement par un très faible intervalle. Prolliorax muni d'une suture laté-
rale, nullement élargi dans sa moitié postérieure et ofïrant généralement
son maxinumi de largeur en avant du milieu. Pronolum bisinué à la base.
Lobe prosternai non élargi à l'apex. Epipleures nettement délimités. Scrobes
fémoraux très courts. Une frange de longs cils au bord externe (supérieur)
des cuisses antérieures; frange interne des mêmes cuisses très réduite et
localisée à la base, celle des tibias de la même paire nulle. Calcai-s des
tibias antérieurs épaissis, très robustes, l'interne j)res([ue aussi long que
le tarse antérieur.
C? Prosternum muni au bord antérieur d'une Ibsselle donnant nais-
sance à une houppe de poils.
Type remarquable p,ar ses mandibules simples, non excavées en dehors,
par ses élytres relativement déprimés et régulièrement déclives, non renflés
à l'apex. C'est chez lui qu'apparaissent pour la première fois les franges
fouisseuses des pattes antérieures; mais elles ne sont encore développées
qu'au bord externe des cuisses. Ce genre forme un terme de transition
entre les précédents et les suivants. 11 est sans doute très voisin du genre
Hislcivin'mus Galian (189G), de l'Hadramaoul. 11 ne renferme qu'une hcuie
— '23/t —
espèce, dont le mode de dispersion est analogue à celui de YHisteromorphm
plicatus Kr.
A. LATEUiPUNOTATUs* Fairmairc , 1890, in Anii. Soc. enl. Fr. [1890],
p. 553.
Long. 6 à 9 ïiiill. Corps noir. Pronoluni dense'menl et assez forlemenl
ponctue' sur les côte's, ses angles antérieurs arrondis au sommet. Elytres
marqués de sillons en réseau , régulièrement convexes ou présentant cha-
cun trois côtes sinueuses plus ou moins marquées; ligne épipleuralc
entière, droite. Proslernumiargement costiforme sur la ligne médiane en
avant. Lobe moyen du mélasternum presque lisse. Tibias postérieurs
arqués, leur courbure concave externe.
Certains individus, provenant d'Arabie, offrent un faciès tout particu-
lier, leur corps étant graduellement atténué depuis les parties antérieures
du prothorax jusqu'à l'apex des élytres.
Dlstrihulion géographique. — Abystiinic (A. Raffray in Muséum de
Paris). Oboc (D' Aubert, D'Jousseaume, M. Maindron in Muséum de Paris).
Mer Rouge, île Camaran (type de Fairmaire, Muséum de Paris). Arabie
(Pervillé i863, in Muséum de Paris); id. (coll. Marseul, ex-coll. A. Dey-
rolle).
II. G. Artlii'odioiB n. g.
Corps en ovale court, très convexe, subglobuleux. Front limité en avant
par une forte carène rectiligne et offrant latéralement, au bord interne de
l'œil, une fine carène longitudinale. Épistome récurrent, situé dans un
plan faisant avec le front un angle très accusé, sou bord antérieur échan-
cré, sans dent médiane. Mandibules très robustes, aussi larges à l'apex
qu'à la base, leur face externe occupée par un sillon en gorge de poulie.
Menton sillonné longitudinalement au milieu. 10° article des antennes
aussi long que large, muni de deux aires sensorielles apicales semi-
lunaires très faiblement séparées. Prothorax régulièrement rétréci d'ar-
rière en avant depuis la base, faiblement bisinué au bord postérieur,
offrant une suture latérale. Lobe prosternai élargi en arrière. Elytres régu-
lièrement déclives à l'apex; ligne épipleurale entière, légèrement convexe
vers le haut. Cuisses antérieures épaissies, carénées sur presque toute leur
longueur en dessous, offrant un scrobe apical, et munies de deux franges
de cils, l'interne très réduite. Pas de frange de cils au bord interne des
tibias antérieurs. Tarses postérieurs non ou faiblement comprimés.
Caractères sexuels secondaires inconnus.
Type tout particulier, dont les affinités avec le genre Ammodoides sont
évidentes, mais qui offre en outre certains caractères le l'approchant des
Arlhrodiliiu'o. Il ne comprend qu'une seule espèce connue.
— 235 —
A. AFRiCANUM* Fairniairc 1882 , apud Rcvoil, Faune et flore des Çoma-
lis, Col., p. 62. — 1(1., in Bcr. d'Ent., XI (1892), j). 106 (siib Spiraihm).
A. plîcatum* Gesli'o, 1899, in Ami. Mus. Cio. di Genovu, 9° scr., XII,
p. yGA (sub AiiJnvdcis').
Long. 8-10 mil!, (lorps su]»!]'lobnIcnx, noir, peu I)rillanl cl qucbpielois
mat en dessus. Trte e'parsemcnt et très finement poncluée en dessus sin-
le disrpie, fortement et densënient sur les bords. Ponctuation de prono-
tum extrêmement fine et peu dense dans toute son étendue. Elytres lisses
ou semés de petits grains en saillie, régulièrement convexes ou offrant
chacun trois cotes vagnes. Tarses garnis de poils courts, spinuliformes.
Distiihuùon géographique. — Pays des Somalis.
Somalie française, raiiway du Harrar : kilomètre 90 (Bonboure in
Muséum de Paris): La Sarra, kilomètre 198 (D' Gh. Martin in Muséum
de Paris). Ouel)bi (Bricbetti-Robeccbi, 1891, type de (iestro in Musée de
Gènes). Ouarsangueli (Rcvoil, type de Fairmaire in Muséum de Paris).
5. G. Arthruditiius n. P'.
(iorps ovoïde , très convexe. Bord antérieur de la tête avancé au milieu
et sinué de chaque côté. Front non caréné au bord interne des yeux et
n'offrant qu'exceptionnellement à son bord antérieur une côte mal accu-
sée. Epislome situé dans le plan du front, son bord antérieur tridenté,
échancré, tronqué ou arrondi. Mandibules creusées en gorge de poulie à
la face externe. Menton non ou faiblement sillonné au milieu. 10° article
des antennes généralement muni d'une seule aire sensorielle annulaiie à
l'apex. Prothorax l'égulièrement rétréci d'arrière en avant depuis la base,
droit à la bnse, et offrant une sulure latérale. Lobe prosternai plan. Kly-
tres sans traces de côtes, ronfles en arrière en un lobe sacciforme dépas-
sant leur bord apical dont il est séparé par une constriction. Ligne épi-
pleurale entière, droile ou légèrement convexe vers le haut. Cuisses
antérieures non ou faiblement épaissies, munies de deux franges de cils
l'une au bord externe, l'autre au bord interne. Tibias antérieurs ])ortant
également une frange ciliée an bord interne. Til)ias postérieurs droits.
Tarses postérieurs non comprimés.
Ge genre, l'un des plus évolués du groupe, se compose de six espèces
propres aux parties de l'Afiique orientnie situées au nord de l'équateur.
Chez certains de ces insectes, la configuration des aires sensorielles du 10°
article des antennes n'a pas la constance que l'on pourrait s'atlen(h'e à
trouver à ces organes.
Au point de vue des caractères sexuels secondaires, les espèces consti-
tuent doux groupes. Les unes offrent chez le mâle une fossette sétigère sur
le prosternum. Chez les autres le prosternum est simple.
— 23G —
TABLEAU DES ESPECES.
1-6. Epistome arrondi, tronqué ou cchancré, parfois asymélrinue au
])ord antérieur el ne formant jamais un lobe avancé tridenté. d* Pro-
sternum sans fossette sétigère *'^
2-5. Yeux fortement transverses, pins de deux fois aussi larges que longs.
10° article des antennes trapézoïde. Gonstriction apicale des élytres
faible. Abdomen et milieu de la poitrine lisses, nullement granuleux;
front non granuleux. Corps large.
3-4. Bord externe du protliorax siuué au voisinage de l'angle antérieur,
qui est 1res aigu. Bord antérieur de Tépistorae variable, généralement
arrondi. Tarses portant des soies longues et nombreuses. Elytres assez
fortement ponctués latéralement. Long. io-i3 mill.
1. A. LAXEPUNCTATLS Fairm.
/|-3. Bord externe du prolhorax nullement sinué à l'angle antérieur. ]^]pi-
slonie profondément échancré en avant, bidenté. Poils des tarses spinu-
leux, rares et très courts Ponctuation des flancs des élytres extrêmement
fine et presque effacée en avant. Long. i5 mill. 2. A. major n. sp.
5-2. Yeux moins de deux fois aussi larges que longs. io° article des
antennes allongé, ses côtés parallèles. Gonstriction apicale des élytres
large et profonde, leur pointe marginale en forme de bec. Front,
abdomen el milieu de la poitrine finement granuleux '"'. Lobe prosternai
plus étroit que chacune des hanches antérieures. Epistome arrondi au
bord antérieur. Flancs des élytres garnis de gi'ains râpeux. Poils des
tarses courts, spinuliformes. Ongles relativement longs. Long, lo mill.
3. A. RUGULiVENTRis Faimi.
0-1. Epistome formant un lobe avancé tridenté. d* Prosternum muni
d'une fossette sétigère.
7-10. Epistome sans côte ni sillons limitatifs.
8-9. Guisses lisses. Déclivité apicale des élytres avec de petits grains
épars. Forme courte. Long. 9,6-10, 5 mill. h. A. asperulus Gestro.
9-8. Guisses rugueusement ponctuées. Déclivité apicale des élytres cou-
verte de grains assez gros, très denses. Forme ovale allongée. Long.
8,5-1 2,5 mill. 5. A. plicatulus Fairm.
10-7. Epistome séparé du front par une côte peu accusée, doublée, en
arrière, d'un sillon interrompu au milieu. Bords latéraux du prouotuni
"' Caractère non vérifié chez \ A. major, dont la femelle seule est connue.
'''■' Ce caractère est peut-être sexuel et propre au mitle.
— 237 —
sinués en avant près de l'angle antérieur qui est saillant et très aigu.
Suture latérale du prolhorax entière ou effacée dans sa moitié posté-
rieure. Long. 8,5-1 1 mill. 6. A. nitidiventuis Fairm.
1. A. LAXEPUNCïATos* Faimiairc, i88/j , in C. R. Soc. eut. Belg. [ i884] ,
p. cxxui. — Id., in Ann. Soc. cnt. Fr. [1887 |, p. 167.
Chez celte espèce la sculpture des élytres consiste eu gros points enfoncés
dont le bord antérieur est relevé en une aspérité râpeuse. Sur les épisterncs
métathoraciques et sur les côtés de l'abdomen , il n'existe que quelques rares
points enfoncés. Épipleures relativement étroits, à bords parallèles, Boid
antérieur de l'épistome généralement arrondi, parfois tronqué ou sub-
échancré, d'autres fois vaguement et asymétriquement tridenté.
Le 10° article des antennes offre deux aires sensorielles apicales semilu-
naires séparées l'une de l'autre à leurs extrémités par un très mince pont
chilineux.
DistribuùoH géographique. — Côte du Bénadir, Magdichou (Revoil in
Muséum de Paris, types) ^'\
2. A. major, n. sp. (9).
Corps large, ovoïde, très convexe, noir, lisse en dessus. Front très
finement et assez densément ponctué. E[)istome profondément ccliancré en
Fig. 1. — Arlln(i:liOius major Losnc $, vu de dessous et de prolil.
En haut, n droite, léte vue de face.
avant et comme bidenté. \eu\ fortement transverses , un peu plus de deux
fois aussi larges que longs. Les 7 premiers articles des antennes glabres;
('' Cette espèce avait déjà été rapportée en t853 par Boivin au Muséum de
Paris, mais avec une Indication de provenance inexacte.
Muséum. — xxi. ly
^ _ 238 _
iiiiicles 8-10 avec quelques soies courles; lo"" arlicle Irapézoïtle , à peine
cillongé, avec deux aires sensorielles semilunaires séparées par de très
minces ponts chitineux. Pronotum marqué d'une ponctuation extrêmement
fine, à peine sensible, son bord externe non sinuéen avant. Elytres olïrant
latéralement une ponctuation extrêmement fine, presque effacée en avant,
devenant moins fine et râpeuse en arrière. Constriction apicale des élytres
faible. Poitrine et abdomen nullement granuleux. Tarses portant de rares
et courts poils spinuleux. Long. i5 mill.
Cette espèce est apparentée à la précédente, dont elle diffère par la con-
figuration de ré|)istome, par les épipleures beaucoup plus larges, la ligne
épipleurale étant arquée et convexe vers le haut, et par les épisternes méta-
llioraciques et les côtés de l'abdomen imponctués. C'est le plus grand des
Erodiens de l'Afrique orientale.
Dislribudou géographique. — Afrique orientale anglaise, Pays Rendilé :
Lesamise (M. de Rothschild in Muséum de Paris). Type unique.
3. A. RUGULivENTRis* Faimiaire, i88/i, in C.R. Soc. ent.Belg. [i88/i],
p. cxxni. — Id., in Ai\n. Soc. eut. Fr. [1887], p. i68(c5').
Cette espèce a des caractères très tranchés. Le front, la poitrine et l'ab-
domen couverts de grains, le 10' article des antennes allongé et parallèle,
rectangulaire, le 11' plus développé et plus saillant qu'à l'ordinaire, les
yeux faiblement transverses, la pointe terminale des élytres en forme
de bec, les ongles grêles et longs sont des particularités qui lui sont
[)ropres.
L'aire sensorielle de l'apex du 10" article est ciiculaire et continue ou
bien elle est interrompue par un unique et mince pont chitineux. Suture
latérale prothoi-acique entière, redressée à son bout postérieur. Ligne épi-
pleurale droite.
Distribution gTographique. — Côte du Bénadir, Magdichou ( Revoil in
Muséum de Paris, type d).
k. A. ASPERiiLus* Gestro , 1 896 , iu Ann. Mus. Civ. di Gcitova , 9° sér. , XV,
p. 365.
Espèce très voisine de la suivante.
Distribution géographique. — Somalie, Bardera sur le Djouba, en août
(V. Bottego in Musée de Gênes, types).
5. A. PLicATULus* Fairmairc, i883, m Ann. Soc. eut. Fr. [i883], p.<)7.
Il y a jieu de choses à ajouter aux caractères mentionnés plus haut. PVonI
fiausversalenient convexe sur les côtés j en avant, et marqué de points
— 239 —
oiifoncés assez forts, môles, au moins latéralempiii, du grains saillaiils
inlei-posés. lo" article des antennes rétréci à la base, muni d' une aire
sensorielle apicale annulaire ininterroin[)ue ou oiïrant des ponts cliitineux
irréguliers (c? de Nubie) ; 1 1" article bien apparent.
â Front, menton et abdomen granuleux, les grains de l'abdomen plus
fins que ceux du front et du menton. Une fossette sétigère prostcrnale et,
en outre, des soies éparses sur le proslernum. Le diamètre de la houppe
prosternale est tantôt égal à l'espace ([ui sépare celle-ci du bord antérieur
du prosternum (c5' de Nubie), tantôt de moitié moins large que cet es[»ace
(d du Nil Blanc) ''*; dans ce dernier cas, les soies circonvoisines sont
moins abondantes.
9 Des grains saillants seulement sur les côtés du front et au dernier
sternite abdominal.
Dislrîbulion géographique. — Nubie (Botta in Muséum de Paris), Abys-
sinie (A. Rafîray in Muséum de Paris, type 9). Nil Blanc (GoU Reiche >
Marseul > Muséum do Paris).
G. A. NiTiDivENTRis* Fairmairc, i88^j, in G. R. Soc. eut. Belg. [i88/i],
p. cxxni.
.1. cyphonotus* Fairmaire, 1887, in AnnSoc.eiit. Fi: [1887], p. 1G6.
Front densémeut et assez fortement ponctué. Antennes portant des soies
nombreuses assez fines et assez longues; 10' article notablement plus large
que le précédent, arqué ou angulé au bord apical et offrant une aire sen-
sorielle oipicaie annulaire ininterrompue; 1 l'article peu apparent. Prono-
tum éparsement et très finement ponctué, sa sulure latérale entière ou
effacée en arrière (soit dans sa moitié postérieure, soit seulement près de
la base) et recourbée vers le haut à son bout poslérieui-. Elytres marqués
d'une ponctuation à peine sensible, sauf en arrière, où elle est râpeuse et
assez forte; ligne épipleurale entière, légèrement arquée, l'épipleurc étant
plus large au milieu qu'à la base. Dessous du corps lisse ou presque lisse,
sans poinis enfoncés ni granulations (d* 9). Cuisses et tibias postérieurs
lisses portant seulement les poils très courts, spinuliformes , habituels.
Tarses garnis de soies fines en dessous.
Cette espèce se reconnaît au premier coup d'o-il aux caractères de la
région fronto-clypéale.
Dislribiidon géographique. — Côte du Bénadir Magdichou (Bevoil in
Muséum de Paris, types).
(') H est probable que ces diflerences sont en rapport avec rexistencc de deux
races ou peut-être même de deux espèces.
19-
2/iO
5. G. Bulhiiliis II. g.
Corps ovoïde, très convexe. Front sans carène oculaire. Epistome silué
dans le plan du front. Tous les articles des anlenues Iransverses à partir
du 2"; 10' article tronqué droit, offrant nne aire sensorielle apicale annu-
laire ininterrompue: ii° article peu apparent, nullement saillant. Mandi-
bules sans scrobe ni sillon en gorge de poulie à la face externe. Pronotum
di-oit à la base, régulièrement rétréci à partir de la base. Une suture laté-
rale prolhoracique. Apex des élylres saccifornie , surplombant^et dépassant
en arrière la marge terminale dont il est séparé par une constrictiou plus
ou moins profonde. Prosternum costiforme suivant la ligne médiane.
Cuisses antérieures épaissies , carénées en dessous dans toute leur longueur,
munies de deux franges de longues soies; tibias antérieurs également
munis d'une frange de soies au bord interne. Tarses postérieurs fortement
comprimés.
Ce genre renferme la seule espèce suivante.
B. BYRRHiFORMis* Fairmaire , 1892, in Rev. d'Ent. [1892], p. 106'''.
Long 5-7 mil!. Noir ou brun foncé. Epistome sans carène limitative en
arrière, tronqué ou subéchancré en avant, couvert de grains serrés ainsi
(|ue le front. Yeux environ deux fois aussi larges que longs. Suture laté-
rale prothoracique complète. Ligne épipleurale atténuée ou effacée dans sa
moitié postérieure. Pas de fovéole prosternale sétigère chez le mâle.
Distribution géographique. — Afar et Nil Blanc.
Baie de Tadjourah : Oboc (D' Jousseaume in Muséum de Paris; coll.
Lajoye); Djibouti (Maindron, D' Jousseaume, Goutière, Bonhoure in
Muséum de Paris). Fleuve Blanc (D'Arnaud in Muséum de Paris).
(') Un exemplaire de la collection du Muséum, provenant de Djibouti, porte
l'éliquetle «Arthrodeis bidentuJus Fairm.?? écrite de la main de M. de Vauloger.
'Ihl
Nouveau cas dk Parasitisme.
Une HémÉrobe qui s'attaque à l'Homme,
PAR M. LE D' A. Krohn.
Au ivloiir (l'une courle excursion sur les l»nr(Js de TOsnie (Charente),
je me sentis piquer au poignet gauche. Du même côté une petite masse
pelucheuse adhérait à la manche; je n'y prêtai pas attention.
Une seconde piqûre plus vive me fit examiner de plus près cet inconnu
floconneux : je m'aperçus que le poignet et la manche se reliaient par un
petit pont de matière vivante.
La piqûre était l'œuvre d'une larve d'Hémérobe de très petite taille, à
corps vermiforme, tête zébrée suivant le grand axe, les premiers anneaux
de l'abdomen poilant cet édifice qui m'avait donné le change.
Je mis le parasite en expérience.
J'ai pu le contrôler du 98 septembre au 3 novembre, époque où, per-
dant sa vigueur, la larve refusa de s'alimenter ; j'étais le patient.
Une fois sur le terrain d'attaque, la larve se mettait à l'œuvre, sans
tâtonnement, indifférente à ce qui se passait, entièrement absorbée par ce
genre de travail, qui lui semblait familier. Repoussée, elle faisait aussitôt
une nouvelle piqûre, se déplaçant à peine de quelques millimètres, s'achar-
nant une demi-heure et plus sur le même point.
Il se formait une petite papule rosée, plane, plus claire à son centre,
avec sensation prurigineuse que le moindre contact exaspérait et qui per-
sistait quelques heures.
Voici quelle était la façon d'opérer de l'insecte.
L'extrémité anale très adhérente, arrondie, se fixait à la peau, et nor-
malement à cette surface, entre deux sillons, les mâchoires commençaient
leur travail. Entre ces deux extrêmes, le corps bridé se cintrait d'autant
](lus que se prolongeait l'absorption du liquide. L'une des mâchoires,
c'était en général la gauche, se glissait horizontalement entre la couche
cornée épidermique et la couche papillaire du derme pour se livrer à un
va-et-vient d'affouillement que la piqûre faisait parfaitement sentir.
La seconde mâchoire servait d'opposant sans s'enfoncer et restait dressée
par rapport au point de pénétration.
Cette inégalité d'action entre les deux mâchoires amenait une déviation
de la tête, qui s'incUnait du côté de l'attaque de l'épiderme, — parfois
— 2A2 —
même se tordant de A5° sur leur axe, les faces supérieures et inférieures
devenaient latérales, — en sorte que la loupe permettait de déceler, derrière
la cuticule, à la base des mâchoires, un mouvement régulier de contrac-
tion ou d'aspiration. Tout le corps oscillait d'un rythme lent et conlinu
aidant le jeu des mâchoires, la région abdominale rétrothoracique s'assom-
brissait, mais il m'a été impossible de m'assurer de la coloration et de la
nature du liquide aspiré.
L'extrémité anale servait à la progression ; il m'est cependant ariivé de
voir l'insecte la relever pour hâter sa marche.
•i/43 —
JSOTES SUR LES ESPECES LâMAnCKIEyyES
DES GEyBES CvPRINA, CyPRICARDIA, HiATELLA ET IsOCARDIA,
PAR M. Ed. Lamy.
Genre C'yprlna.
Sui" les huit espèces rangées en 1818 {Anini. s. vert., V, p. 5G6 —
556 bis) par Lamarck dans son genre Cyprina ''', il u'y en a que deux :
C. islandica (pars) et C. islandicoides (pars), qui appartiennent réellement
à ce groupe; Deshayes a reconnu que les six autres sont des Venus et il en
avait d'ailleurs regardé d'abord (i835, Anim. s. vert., 2° e'd., VI, p. 289)
cinq : C. gigas, C. islandica (pars), C. pedemontana , C. islandicoides
(pars), C. umbonaria, comme des synonymes d'une même espèce, le Venus
Brocchii; plus tard (i8/i8, Tr. élétn. Conch., I, 5° p., p. 5/t5), il a admis
l'existence de deux espèces distinctes : Venus umbonaria Lk. = V. gigas
Lk. = F. Brocchii Desb. (pars), et Venus pedemontana Lk. = V. islandica
Brocc. (non L.)= V. islandicoides Lk. (pars) = V. Brocchii Desb. (pars).'
Cyprina gigas.
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 567 = 557 bis.)
Un spécimen , qui cependant n'est pas accompagné d'une étiquette ma-
nuscrite de Lmiarck, est indiqué dans la collection du Muséum de Paris
comme le type de cette espèce fossile : il a été rapporté de Sienne par Cuvier
C) En raison de la dénomination antérieure du genre Cyprimts Linné, 17-^8,
M.Wm. H. Dail a remplacé Cyprina Lamarck, 1812, d'abord en iSgS (Tert.
Fauna Florida, p. 538) par Arclica Schumaclier, 1817 (rwn Mœhring, 1752),
puis en 1908 (ibid., p. i5oo) par Cijclas (lîruguière, 1798) Link, 1807. De
son côté, M. Roverelo (igoj, Illustr. Moll. foss. tongr., Aui R. Univ. Genova,l\
[tgooj, p. 96) a proposé ie nom de Cypriniadea, ce qui a été accepté par
M. R. BuUen Newton (190s, Journ. of Conchoh, X, p. 196 et 2^3) : M. W. E.
Iloylo, au contraire (1902, ibid.,^. ai 4), a conservé Cijprnm comme étant éty-
mologiqueraent différent de Cyprinu». MM. Cossmann et Peyrot (1911, Concli.
Néog. Aquif., Ad. Soc. Linn. Bm-deattx , LXV, p. 76) ont également justiGé le
maintien de Cyprina.
— IMi —
el il mesure i5o millimètres de diamètre anléro-postérieiir sur i/i5 de
diamètre umbono-venlral.
C'était d'abord pour Deshayes (i835, loc. cit., p. 289) un très grand
individu de FcHHS islandica Brocchi [non Linné) = Fenîis Brocchii Desh. ;
il a reconnu ensuite (1 8/18 , loc. cit. , p. ôiS ) que c'est une espèce distincte :
Mereinx [Amiantis) gigas Lk. (1901, Sacco, Moll. terr. terz. Piemonte e
Liguria, Boll. Mus. Zool. ed Anat. comp. R. Univ. Torino, XVI, p. 116).
Gyprina Islandica.
(Lamarck, loc. cit., p. 5G7.)
Contrairement à ce qui est mentionné dans les Animaux sans vertèbres,
le Muséum de Paris ne possède pas d'échantillon de celte coquille qui ait
été déterminé par Lamarck.
Avec l'espèce vivante de l'Océan Atlantique, Lamarck, adoptant une
opinion erronée de Brocchi {xSih, Conch.foss. Subapenn., Il, p. 55û,
pi. XIV, fig. 5), a confondu une forme fossile d'Italie, le Venus islandica
Brocchi [non Linné) = Fem/s Brocchii Desh., devenue pour M. Sacco
(1901, hc. cit., p. 116) le Mcrctria- (Amiantis) Brocchii Desh.
Cyprina Pedemontana.
(Lamarck, loc. cit., p. 568.)
Dans la collection du Muséum de Paris, une valve droite, ayant pour
dimensions 55xA8 miUimèlrcs et rapportée de Turin par Bonelli, est
indiquée comme le type du C. pedemontana, bien que l'étiquette correspon-
dante soit d'une écriture ditïerente de celle de Lamarck.
Deshayes (1 835, loc. cit., p. 291; 18/18, Tr.ékhn. Conch.,l, 2° p.,
p. 546), qui identifiait cet échantillon à son Venus Brocchii (pars) =
Ctjprina islandicoides Lk. (pars), a fait de cette forme une espèce distincte:
le Meretrix [Cfillisla) pedemontana Lk. (1901, Sacco, loc. cit., p. 116).
Cyprina corrugata.
(Lamarck, loc. cit., p. 508.)
D'après M. J. Favre (191 4, Cat. ill. coll. Lnmarch, Musée Genève,
pi. 16, fig. gt et pi. 17, fig. 92), Lamarck a confondu sous le nom de
Cyprina corrugata deux espèces fossiles des Etats-Unis et non d'Italie : le
Venus Mortoni Conrad et le Venus Rileiji Conrad, que M. Wm. H. Dali
(1908, Tert. Fauna Florida, p. i3i5 el i3io) fait respectivement syno-
nymes de Venus campechiensis (Imelia el de Venus tndacnoides Lamarck.
— 2Zi5 —
GVPRINA TRIDACNOIDES.
(Lamarck, loc. cit., p. 568.)
Le Musëum de Paris possède une valve gauche, mesurant 1^0x120 mil-
limètres, sur laquelle est fixée une étiquette portant de la main de
Lamarck l'inscription : Cypnna tridacnoîdes.
Desliayes (i835, loc. cit., p. 291) a fait remarquer que celle grande
coquille est un fossile d'Amérique, mais non d'Italie (comme l'avait cru
Lamarck) et que c'est un Vernis : le V. Iridacnoides Lk. [=V. defonnis Say
(18/18, Deshayes, Tr. élém. Conch., I, 9' p., p. 683)].
Celte valve typique n'est pas plissée : elle correspond donc à la forme
normale assimilée par M, Dali (1908, loc. cit., p. i3ii) an Venus Biloiji
Conrad.
Gyprina tenui-stria.
(Lamarck, loc. cit., p. 568.)
Deshayes (i835, loc. cit., p. 291) a reconnu que celte espèce est un
Vénéridé, le Venus chinensis Chemnitz (1788, Conch. Cab., X, p. 356,
pi. 171, fig. i663), dont il a fait le type de son genre Cyclina (18/19, ^''"•
élém. Conch., 1, 2' p., p. 626, pi. 1/1, fig. 20-22).
Cyprina islandicoides.
(Lamarck, loc. cit., p. 508.)
Lnniarck confondait sous ce nom Irois espèces fossiles :
La première, d'Angleterre, est, selon Deshayes (t 835, loc. cit., p. '^92),
la forme appelée Venus œqualis par J. Sowerby (1812, Miner. Conch., I,
p. 59, pi. XXI), mais c'est bien, en réalité, un Cyprina, qui serait même
identique au C. islandica Linné (iShS , Deshayes , Tr. élém. Conch. , 1 , 2' p. ,
p. 686).
La deuxième, d'Italie, assimilée par Deshayes (i835, loc. cit., p. 292;
18/18, loc. cit., p. 5/16) au Cyprina pedemontana Vk.=^Venus islandica
Brocc. (non h.) = V. Brocchii Desh. (pars), aurait été le véritable islandi-
coides de Lamarck pour M. Sacco (1901, loc. cit., p. 116), qui l'a
nommée, par suite, Mei'etrix (Amiantis) islandicoides , mais cette interpré-
tai ion est inexacte.
La troisième, de Bordeaux, est, en effet, d'après M. J. Fabre (191/i,
Cal. m. coll. Lamarck, MuséeGenève , pi. 19 et 20, fig. 9/1). la seule espèce
figurant dans la collection personnelle de Lamarck au Musée de Genève et,
en conséquence, c'est à cette forme burdigalienne qu'il faut réserver le
— 2^6 —
nom de Meretrix (Cordiopsis) islandicoides Lk. , dont est synonyme Mere-
trix intermlarh Cossmann et Peyrot (1910, Act. Soc. Linn. Bordeaux,
LXIV, p. /.09).
Celte troisième espèce est égaiement représentée au Muséum de Paris
par un spécimen-type de Bordeaux, étiqueté de la main de Lamarck et
ayant pour dimensions 87 X ^4 millimètres.
Gyprina ujibonaru.
fif (Lamarck, loe. cit., p. SGg.)
Le type de cette espèce est conservé au Muséum de Paris avec éliquelle
manuscrite de Lamark : il mesure 101x96 millimètres.
Cette forme fossile du Piémont, dont Deshayes avait d'abord fait aussi
une variété de son Venus Brocchli, a été ensuite regardée par lui (i8/i8,
Tr. êlém. Conch., I, a' p., p. 5/i5) comme une espèce distincte, identique
d'ailleurs au Venus gigas Lk. [Cijpriiui].
Genre C'^prieardia.
Dans son genre Cyprîcardia '^\ Lamarck admettait , en 1819 {Anim. s,
vert., VI, 1" p., p. 27), trois formes fossiles : C. modiolaiis, C. obliqua,
C. trigona, reconnues par Deshayes (i835, Anhn. s. vert., 9" éd., VI,
p. ^^9; 1867, Tr. èléin. Conch., II, p. 138-189) être, en réalité, toutes
trois des Crassina Lamarck, 1818 = Astarte J. Sowerby, 1816 '^\ et quatre
espèces vivantes : C. giiinaica, C. au^oulata, C. rostrata, C. coralliophaga,
auxquelles il faut joindre deux Cardita : C. suhiaevigata et C. lithopha-
gella.
CyPRICAROIA GniNAlCA.
(Lamarck, Anim. «. ve^t.y VI, 1" p., p. a8.)
Contrairement à ce qui est indiqué dans les Animaux sans vertèbres,
aucun échantillon de cette espèce n'a été déterminé par Lamarck dans la
collection du Muséum de Paris.
Lamarck a donné ce nom de CijprkimVm gulnaica au Chaîna oblonga
('' L'appellation générique de Cypricardia Lamarck, 1819, doit, comme celle
de Libitina Schumacher, 1817, être l'emplacée par le nom plus ancien de Trape-
zium (flumphrey, 1797) von Miihlleld, i8n.
(^) D'après M. J. Favre (191 i, Cat. ill. coll. Lamarck, Musée Genève, pi. 29,
fig. 188-189), le véritable C. modivlaris Lk. est V Astarte obliqua Deshayes (non
Lk.) = Cransinolla vicinalis Bayle , tandis que le Cypricardia obliqua Lk. est
V Astarte modiolaris Desliayes [non Lk.).
— V\l —
Liuné (1768, Sijst. Nat., éd. X, p. G99), appelée Cliama guinaica par
Cliemnilz (1784, Concli. Crt6., VII, p. 187, pi. 5o, %. 5oA-5o5), puis
Cnrdila carinata par Briiguière (1792, Encycl. Métlml, Vers, I, p. /jog,
pL 286, fig. 9). Cette espèce doit donc prendre actuellement le nom de
Trapezrim [= Ctjpiicardia] obloiigum Linné '''.
Sowerbv (1822, Gen. Shells, Ctjpiicardia) a décrit un autre Cypricardia
obloiiga, que Reeve (i84i, Conch. Stjst., p. 10^, pi. LXXX, fig. 1-2;
i8/j3, C'o?(c/«. Icon., pi. I , fig. h a-h) croyait être l'espèce Linnéenne (qui,
pour lui, n'était pas le G. guinaica). Hanley(i855, Ipsa Linn. Gonch.,
p. 89), au contraire, juge cette opinion peu fondée et pense que le
G. ohlouga Linné correspond bien mieux au G. guinaica Chemn. Dès lors ,
la coquille de Sowerby doit changer de nom et M. J. G. Hidalgo (1908,
Kstud. prelim. f^una malac. Fdipinas, Mem. R. Acad. Cienc. Madrid, XXI,
p. 364) a proposé celui de G. Sowerbyi. Mais von Martens (1880, in
Mobius, Beitr. MceresJ. Mauritiiis, p. 827) ayant fait observer (pie ce
G. ohlonga Sow. {non L.)est identique au Gnrdiiim gilm Martyn (1789,
IJnircrs. ConchoL, [d. i48), ce serait l'appellation de Gypricardia gilva, ou
plutôt Trapezimn gilvuni Martyn, qui pourrait être adoptée.
Gypricardia angulata.
(Lamarck, hc. cit., p. 28.)
On trouve au Muséum de Paris trois spécimens de celte espèce fixés sur
un carton étiqueté de la main de Lamarck : ils mesurent respectivement
88x21, 34 X 18 et 2/1 X 18 millimètres.
Cette espèce, répandue dans l'océan Indo-Pacifique, de Madagascar à
l'Australie, correspond à la varietas Ghaiim ohhngœ de Chemnitz (1795,
Gonch. Gab., XI, p. 288, pi. 208, iig. 1998-199/1) nommée Libitina
bicarinata par Schumacher (1817, Ess. nom. syst. habit. Vers test., p. 1G9,
pLXVII, fig. 2).
Gypricardia rostrata.
(Lamarck, loc. cit., p. 38.)
Le type de cette espèce, rapporté de l'île aux Kanguroos (Australie)
par Pérou et Lesueur, est conservé au Muséum de Pai-is : il a pour dimen-
sions 4ox 33 millimètres.
(1) Deshayes, tout on faisant observer (|ue C. guinaica Lk. devait tomber en
synonymie de G. obîonga L. , avait cependant employé le même nom spécifique
ohlonga pour une autre espèce fossile (18 a A, Descr. coq. fous, cncir. Pai-is , \ ,
p. 285, pi. XXXI, tîg. 3-''4) qu'il a appelée postérieurement C. parisiensis (i8^,
Tr. l'im. Conch., II, p. 17, pi. a^j, lig. 8-9).
— 2/i8 -
Deshayes [iS3^, Ànim. s. vert., 9° éd., VI, p. /loç)) a reconim que
c'esl un iadividu déformé de C. angnlata Lk. et consliliianl ime variée'
chez laquelle le côté postérieur est allongé et atténué, au lieu d'être qua-
drangulaire et obliquement tronqué '"'.
Gypricardia coralliophaga.
(Lamarck, loc.cit., p. 98.)
Cette espèce est le Chaîna coralliophaga Chemnitz (1788, Couch. Cah.,
X, p. 359, pi. 179, iig. 1670-1674), nommé ('ardita daclt/lus par Bru-
guière (1799, Encycl. Méthod., Vers, I, p. 4i2, pi. 906, lig. 5 a-h) ;
c'est également le Coralliophaga carditoidea Blainville (1895, Maii. Mnlac,
p. 56o, pi. LXXVl, fig. 5) et le Cypricardia Hornbeciciana d'Or])iijny
(1 853, Mo//. Cuba, II, p. 266, pi. XXVI, %. 33-34) ^'K Celle forme, qui
est le type du genre 'Coi-alliophaga Blainville, est répandue dans l'océan
Indien, de la mer Rouge au Japon, et se rencontre également en Floride,
aux Bermudes et aux Antilles.
Lamarck assimilait à celte espèce un fossile d'Italie figuré par Brocchi
sous le nom de Chaîna coralliophaga (181 4, Conch. Joss. Siibapenn , U ,
p. 5â5, pi. Xlll, fig. 10 a-b) : d'après M. J. Favre (191/1, Cal. ill. coll.
Lamarck, Musée Genève, pi. 99, fig. 187), celte coquille du Plaisancion
est le Coralliophaga lithophagella Lk. [Cardita].
CaRDITA SUBLAEVIGATA.
(Lamarck, ^4»»»». s. vert., VI, 1" p., p. 96.)
Le type de cette espèce, avec étiquette manuscrite de Lamarck, est con-
servé au Muséum de Paris : il provient de la collection du Stalhouder. J'ai
montré antérieurement (1915, lUdl. Mus. hist. nat., XXI, p. 199) que ce
C La figure donnée par Reeve (i843. Conch. Icon., pi. 1, fij;. 3) pour ce
(l. roslraia correspond mal au type de Lamarck ot représente plutôt un C. an-
Ijiilaia normal.
(-) M. Dali (1908, Tert. Fatina Florida, p. 1 /198) ajoute à cette synonymie un
Cypricardia gracHis Shuttleworth, cité par Petit dans un supplément au Gala-
logue des coquilles de la Guadeloupe (i856, Journ. de Conchyl., V, p. i5o). Celte
espèce ne paraît pas avoir été jamais décrite, tandis que Shutlleworlli a pnlilié
(dans le même volume, p. 178) un Cardita gracilis, de Porlo-Rico.
D'autre part, une coquille de la Trinidad, figurée par dessin (1888, Mart. n.
Chemn. Conch. Cah., a'^éd., Cardilacea, p. 45, pL X, fig. 6-7) sous le nom de
Cardita dactylus Bruguière, n'est pas un Coralliophaga, mais doit, au contraire,
être très probablement identifiée au véritable Cardita gracilis Shultl.
— 2/i9 —
spécimen liisloiiquo a é(c lioui-o en 1866 par Valenciennes dans ï Allas iJe
Zoologie (In Voilage de rrLa Vénusv [i83(J-3g), pi. a 2, lig. h ; son contour
ovale-oblong-, atténué en avant, est exactement superposabie aux flgures
données par Valenciennes, la taille (18x11 millim.) et la coloration
(sommet jaunâtre et ensuite zones blanches et brunâtres) sont les
mêmes.
Comme l'a reconnu Hanley (i843-56, Cat. liée. Biv. Shells, p. 1/18 et
p. 3O7, pi. XVlIi, fig. 98), ce C. Huhlaevigala Lk. est la forme jeune du
Cilliricardia veUicala Reeve (186 3, Conch. Icon., Cijimcardia, pi. II, lig. 7)
et cette espèce de l'océan Indo-Pacifique (du golfe Persique à l'Australie)
doit donc piendre le nom de Trapezium sublaevigatum Lk.
GaRDIïA LITIIOPIIAGELLA.
(Lamarck, loc. cit., p. 2G.)
Cette espèce méditerranéenne, figur<-e par Delessert (18/ii, Rec. Coq.
Lamarck, pi. XI, fig. 11 a-d), appartient au genre Coralliophaga ; elle a
pour synonymes Bijssoimja Giierini Payraudeau''', B. fragilis Costa, Veiie-
rupis Romani Calcara , Cypricardia Rciiieri Nardo et aussi Coralliophaga
selosa Dunker, d'après M. de Monterosato (1878, Nnova Rivisla Concli.
MediL,p. iB)''\
Genre Hiatclla.
HiATELLA ARCTICA.
(Lamarck, Anim. sans vert., VI, 1'" p., p. 3o.)
Le Mya arctica humé (1767, Syst. NaL, éd. XII, p. 1 ii3), rangé par
Bruguière (1792, Encycl. Méth., Vers, I, p. 4ii, pl. nZk, fig. h a-b)
parmi les Cardita, aurait fait partie d'un genre Hiatella établi par Daudin
(1802 , Bosc, Hist. Nat. Coq., III, p. lao) et accepté par Lamarck (1819,
Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 29).
(') D'après MM. Bucquoy, Daiitzenberg, Dolifus (1896, MoU. Roussillon, II,
|). 595), la forme figurée par Reeve (1875, Conch. Icon., XX, Saxicava, pi. I,
fig. 10) sous le nom de Saxicava Guerini Payr. est une variété de Saxicava
arctica L.
'^) Ce C. setosa Dunker (186/1, in Grubo, Insel Lussin Meeresf., p. 48) avait
été d'abord regardé par Jeffreys (1881, P. Z. S. L., p. 698) comme appartenant
au genre Pyllnna, et Locard (1898, Exprd. Scient. vTravailleum et vTalisman^,
Miill. tcsl., Il, p- 3o3) lui a aussi idciililié le Pseudopythina Mac-Andrewi
\\ Fischer : il n'a pas tenu compte, en ctTct, d'une rectification par laquelle
Jolfreys (1881, ibid., p. 9.02) s'est rallié ultérieurement à Topinion de M. de Mon-
terosato.
— 250 —
D'aulro pari, après avoir cité parmi les Solen {Aiiim. s. vert., \, p. /i53)
le Soieii imiiittus Linué (1767, Sysl. Nal., éd. Xll, p. 11 15) figuré par
Chemnitz (1783", Conch. Cab.,\l, p. 67, pi. YI, fig. 5i-53), Lamarck
mciUioune à nouveau celte même forme dans la synonymie de ÏHiatdla
arciica.
En réalité, comme l'a reconnu Deshayes (i835, Ainm. s. verL, 2° éd.,
VI, p. 57 et p. hkù.), ce Mya arctica, dont l'identilé avec le Solen minutus
a élé admise par Linné lui-même (i855, Hanley, Ipsa Liitn. Conch., p, 3-2),
est un Saxicava, et le genre Hiatella doit être supprimé.
Genre Isocardia.
Avec les Isocardia Lamarck classait en 1819 [Aniiii. s. vert., VI, 1" p.,
p. 3i) une forme fossile, le Chaîna arhfnia (Brocchi (1816, Conch. foss.
Suhapenn., Il, p. 668, pi. XVI, fig. i3), mais elle est, d'après Hœrues
(i865, Foss. Moll. Tert. Beck. Wien, II, p. 168), synonyme de Chama
argentea Marili (1797), type du genre Pecchiolia Meneghini, i85i, qui
appartient, en réalité, à la famille des Verlicordiidœ.
Quant aux espèces vivantes rangées par Lamarck dans son genre Iso-
cardia, elles sont au nombre de trois :
Isocardia cor.
(Lamarck, Anim. s. vcrt..,\l, 1" p., p. 3i.)
Dans la collection du Muséum, Lamarck a étiqueté : «■ Isocarde globu-
leuse, Isocardia corr, un spécimen (de 68 x 76 millim.) appartenant à celte
espèce, qu'il avait nommée, en 1801 [Système Anim. s. vert., p. 1 18), Iso-
cardia globosa.
Cette coquille des mers d'Europe a élé appelée successivement par Linné
Carditim hunianuni (1768, Syst. Nati, éd. X, p. 682), Chama cordiformîs
(1766, Mîis. Ludov. Lllricœ, p. 5 1 6 ) , Chama cor (1767, Syst. Nat. , éd. XII ,
p. 1 187) : M. Dali, en conséquence (1900, Tert. Fanna Florida, p. io64),
lui attribue le nom à'Isocardia humana L. , qui a encore pour synonymes
Bucardia dalmatica Klein, Glossus ruhicundiis Poli, Bucardium communis
von Miihlfeld.
Quant à la variété fossile rallacliée par Lamarck à Vlsocardla cor, elle
correspond, d'après M, J, Favrc (191^, Cat. ill. coll. Lamarck, Musée
Genève, p, 3o, fig. 190-191), h deux espèces différentes : Ylsocardia bar-
digaknsis Desli. , du Burdigalien, et VAnisocardia tenera Sow. , de Gal-
lovien.
— roi —
IsOCARDlV MoLTKIANA.
(Lamarck, loc. cit., p. 3i.)
Celle espèce de l'océan Indien esl le CImina Mollhiana (Spengler)
Chemnilz (178A, Coiich. Cab.,N\ï,]). io5, pi. 68, fig. A8A-487), rangé
par Brugnière (179-3, Encijcl. Méth., Vers, I, p. hoh) dans les Cardita, et
elle est devenue le lyi)e du sous-genre Meiocardia H. et A. Adams.
Tandis que le véritable Moltlcana serait court, qnadrangulaire, orné de
largos plis, la coquille représentée par Bruguière dans VEncijclopédle,
pi. 208, fig. 1 a-d, qui serait plus allongée et tachetée de rose, conslitue-
rail pour Reeve (i845, Conch. Icon., pi. I, fig. 5) une espèce distincte
qu'il appelle hocardia LamarcJd.
D'autre part, la forme qui a été figurée par Sowcrby (i8'32, Gen.
SheUs, Isocardia, fig. 3; 18/11, Reeve, Conch. Sijstem., p. 101, pi. 78,
fig. 3) comme /. MoUliana, et qui présente des côtes serrées, serait diffé-
renlc aussi bien de l'espèce de Chemnilz que de celle de Bruguière, et elle
a reçu de Reeve (i8/i5, Conch. Icon., pi. I, fig. a) le nom A'Isocardia vul-
garis; Romer (1869, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., "î" éd., Cardiacea,
p. 9) y rattache ïl. Lamarcki Rve. à titre de variété.
Isocardia semi-sulcata.
(Lamarck, loc. cit., p. Sa.)
Le Muséum de Paris possède, comme type de cette espèce, une valve,
mesurant 22 x i5 niillim., qui a été rapportée de l'ile Saiut-Pierre-Saint-
François (Australie) par Péron et Lesueur (i8o3) et dont l'étiquette porte
celte inscription de la main de Lamarck : ffgenre nouveau voisin des Gor-
bulos? Isocarde semi-sillonnée, /. semi-sulcata-D .
Deshayes a pris en i835 [Anim. s. vert., 2" éd.,\I, p. hhS) cette
coquille vivante pour type de son genre Cardilia et il a reconnu ' qu'à ce
même groupement appartenait une petite espèce fossile tertiaire des envi-
rons de Paris, qu'il avait observée dans la collection Michelin et pour laquelle
il avait proposé in schedis le genre Ileniicyclodonla, ainsi qu'il nous
l'apprend en i85o (Traité élém. Conchyl.,^\., 2° p., p. 261) ^^K
H avait d'abord pensé que ce genre Cardilia [= Hemicyclodonla) devait
se placer dans le voisinage des Lutraires, non loin des Analines, et, en
i85o, il le rangeait même à la suite de la famille des Ostéodesmes. Mais
C Michelin avait donné eu 1828 {Coll. II. Michelin : Coq. foss. Teri\ l\trisirii ,
fijT. H-ij) une figure de celte conaillc sous le nom déformé (ïlleniicyclunusta (sic)
' Michelini Desh.
— i>52 —
nlus tard, en 1860 {Descr. Ainm. s. vert. bass. Paris, I, p. 28/1 et agS),
il l'a mis dans la famille des Mactracea. Enfin, ce genre a été pris par
P. Fischer (1887, Man. Conchyl, p. iiao) pour type d'une famille spé-
ciale, les Cardiliidœ, qui a été maintenue par F. Bernard (1896, IhtU. Soc.
gèolog. France, 3' s., XX.III, p. i5o), en raison des particularités de la
charnière.
— 253
CoyTmiiuTioys .1 là Faune malàcologique
DE lAfUKJUE ÉQUÀTOniALE ,
PAR M. Louis Germain.
TABLES DES FASCICULES 1 A XL. •
(ujoS-igiS.)
Los quarante premiers fascicules des Contribulions à la faune malacohjjiquc de
l'Afnqne équaloriale forment un ensemble disséminé dans les neuf volumei» du
Bulletin du Musruin national d'Histoire naturelle de Paris, parus entre iQoS et
1918. H en résulte que les recherches sont rendues longues et difficiles. L'établis-
sement de taldes systématiques et d'index alphabétiques permet seul de remédier
à. ces inconvénients.
C'est pour combler celle lacune et répondre aux demandes cpii m'ont été
adressées à ce sujet que je publie les tables des fascicules 1 à XL, c'est-à-dire de
la l'r.EMiÈnE sÉniE de ces Conti-ibulions.
Dans ces ta])los et index, le premier nombre imprimé on chiffros romains est
le numéro des Contributions; le deuxième, placé entre crochets <">, indique ie
volume correspondant du Bulletin du Muséum. Los deux aulros noMd)ros. on
chiffres arabes, donnent respectivement la date et la pagination du volume'-*.
Afin de rendre ces tables aussi utiles que possilde, j'y ai joint un Index aiplia-
jiétique des noms géographiques cités.
Cl Et c'>(jal('iiiciil l'n cliiffres roiiiains.
1-1 Celle pagiualion esl aussi celle des lires à pail.
Muséum. — xxi. 20
— 254 —
A. Table des Matières.
FASCI-
CULES.
II
III
IV
M
VII
VIII
IX
X
. XI
Xll
XIII
XIV
xv
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
TITHES DES FASCICULES.
TOI ES.
Note préliminaire sflf quelques MctliuBqttes
nouveaux du lac Tchad et du bassin du
Chari
Mollusques recueillis par M. Lenfant dans
le lac Tchad
Sur quelques Lamellibranches du lac Tchad
rapporté? pai* M. le lieutenant IlAnDEtEt.
Sur les Mollusques recueillis, par M. le
lieutenant Moll , dans la région du lac
Tchad
Sur les Mollusques recueillie, par M. le
(•aj)itaine Ddperthuis, dans la réfjioii du
Kanem (lac Tchad)
Sur quelques Mollusques du lac Viclofia-
Nj anza i i i . s . i i
Sur le (fetlfè Spekia ....... t-.i . i ..-.. .
Sur quelques Corbicules de l'Afrique équa-
toriale
Mollusques nouveaux de l'Afrique centrale.
( Note préliminaire. )
Mollusques nouveaux du lac Tchad. ( Mis-
sion R. Chudeau. )
Mollusques recueillis par M. le D' DsconsE
eu divers points de l'Afi'iqué centrale.
Sur quelques Mollus(ities du Congo
Sur un Pseudoti'ochus nouveau du Congo.
Mollusques nouveau! de la Côle-d'Ivoire.
(Mission A. Ciikvaueh, 1900-1907)...
Sur un nouveau Chelidonopsis du Congo..
llelix nouveaux des environs du Cap Blanc.
Sur quelques Mollusques de l'Est africain
appartenant au Muséum d'histoire natu-
relle de Gènes
MoHus(iiies fluviatiles recueillis dans l'Aza-
ouad (nord-est de Tombouctou)
Mollusques nouveaux de l'Afrique tropi-
cale
ÎNIollusques fluviatiles recueillis près de
Kabarah (sud de Tombouctou)
Mollusques nouveaux du Soudan français
recueillis par M. G. Garde
Dcscrijition de Mollusques nouveaux de
l'Alriquc équinoxiale
[XI]
[XII]
[XII]
[XII]
[xn]
[Xllj
[XII]
[XII]
[XJiîi
[XIIII
[XIII 1
[XIII]
[XIV]
[XIV]
[XIV]
[XIV]
[XVI
[XV]
[XV]
[XV]
[XV]
I XV 1
ANNEES.
KJO.J
igoG
190G
190G
igoli
1 9()()
)9o0
190G
1 907
10 "7
1 907
1908
1908
1908
1908
1909
i 9"9
> 909
i9"9
1909
i9*J9
b3-55
— 255 —
20.
— 25G —
B. Table des Figures.
FIGCnES.
TITRES DES FIGUHES.
8 à 10
1 1 à i6
»7
i8
'9
ao
9 1
•29.
93
9'l
a 5
a 6
•'7
a8
FASCI-
CULES.
Mutda aiijriistald Souerliy, variété
ponderosa Germain
Pliodon ( Citmcronia ) Uardelvti
Germain
Pliodon {Cameromu) llardvhli
Germain, variété Mulli Germain.
Pliodon ( Camcronia ) tchadiensin
Germain
Limicolaria turnformis Martens ,
variété obcsa Germain
Miilela aninislala Sovverby, variété
curta Germain
Ampullaria gradata Smith, échan-
tillons jeunes
Liiiu tiiip.sipnjnnm.i Martens
Lnio hiiimpnjinniu Martens, for-
mes passant aux espèces aiion-
(fées du groupe de VUnio
HauUecœuri Bourguignat
a. Corbirida consobiina Caiiliaud;
1). C.firbicula cegyptiacn Bourgui-
gnat, type de l'auteur; c. Corbi-
cidn subtruncata Bourguignat,
type de i'auleur; d. Coibicula
Ik'jioiis'i Bourguignal , t\pe de
l'auteur
a. Corbicula Krjnganica Bourgui-
gnat, type de )'anleur; b. Cor-
bicula Laviffcriana Bourguignat,
ly])e (le l'auteur; c. Corbicula
Joubvrti Bourguignal, type de
l'auteur; d. Corbicula Camcroni
Bourguignat, type de l'auteur.
Snccinca Ichadicmis Germain ....
Succinoa Chudeaui Germain
Liinnaca Chudeaui Germain
Phijsa {hidora) Joubiiti Germain.
Planorbis Chudeaui Germain ....
Thapsia Lamiji Germain
Ilomorus Courleti Germain
Cnrvclla Guerini Germain
L(tiiisk':i bicarinalus Germain. . . .
Vnio {Modularia) Roubuudi de
Rochebnine
III
III
111
IV
V
V
VI
VI
VI
VIII
VIII
X
X
X
X
X
XI
XI
XI
\1I
XII
[XII]
[XII]
[XIII]
[XIII]
[XIII]
[XIII]
[XIII]
IXIII]
[XIII]
[XIII]
[XIII]
[XIIIJ
190G
190 G
1907
1907
1907
1907
1907
1907
1907
1907
'007
19U7
PAGES.
56
57
57
Go
1G9
17^
998
3o3
3o3
)8a
583
971
371
97a
973
974
3/1 5
3/19
35o
/ia8
639
257
258 —
FIGURES.
56
57
58
Go
(u
Ca
G3, 6/1
65
66
67, 68
^69
70
71
TITRES DES FIGURES.
Pseudolrochus superhus Germain.
Phijsa {Apkcta) Waterloli Germain.
Hdicarion {Granularion) Duporti
Germain
Opeas Lemoinei Germain
Slreptostele Feai Germain , ,
Ampulluria ovata Olivier, variété
lamellom Germain
Carte schématique de ia régioii
parcourue par M. le D' Gaillard.
Uiiio ( Nodulflt'ia) Jourdiji Germain.
Carie schématique des régions
parcourues par M. le D"^ Pou-
TRIN
Cloopatra Poutrini Germain
Llnio Briarti Daulzçnhero-
Spatha oppicala de Rochebruiic. .
Hpatha riihcns de Laraarck
Achatina (Âchatina) ialtcala Reove ;
exemplaire jeune montrant l'in-
dication carépale du dernier
tour
PAGES.
3-31
3-^3
a57
a Go
3a/(
/i3't
fi 8/1
9.88
PI. XI
PI. XH
PI. XII
353
^^^mifrmmirrmmm
259 -^
C. Index a^phapétioue
efis Gr.rjBeS, SoU8-Genres et Espèces'''.
Achatina halteata Reeve, XXV, [XYII],
1911, p. 223; - XXVII, [MX], U)i'j,
p. 283; -XXXIX, [XIX], p. 35a.
Arhalina balteata ,\'av. Vidaleti Germain , XL ,
[XIX], 1913, p. 854.
Achatina cjecplliita Moreiel, XI, [XIII],
1907, p. 349.
Achalina Fraseri Pljilippi , XX\U , [XVIU] ,
Ujl-Î , p. s 60.
Achatina fu^cid^^a MP^et, X\VI, [WIIl,
1911, p, a^7.
Achatina involuta Reeve, XXXII, [XVIII],
J919, p. a6o.
Achatina iœvigata Pfeiffer, XXXII , j XVIII ] ,
1919 , p. a6a.
Achutiufl, matginaia Swftlnson , XXV, [XVII] ,
1911, p. aa^.
Achatina marg^hiata, var. Fourneani Ger-
main, p. XXV, [XVII], 1911, p. aa-i.
Achatina marginata, \aT. subsuluralîs Pils-
bry, XXV, [XVII], 1911, p. 226.
Achatina Martensiqna Smith, YIi [XH];
1906, p. 290; - XVII, [XY], 1909,
p. 27a.
Achatina nilotipft l\îfirte|is, V, [Xjl] , 190C,
p. 171.
Achatina nurnidica J\[srteps,XXVI, [XVII],
t9U, p. 33&,
Achatina ohlitlerala Dautzen^erç, XXXVII,
[\\l], 1013, p. 385,
Achatina oetqqa Mo^^}et, X)^V1{, [XVII],
1911, p. 323.
Achatiija reçlist|Mgqt3§ini(,h, Y, [\\l], lout»,
p. 167; - XVII, [XV], 19P9, p. 370;
-XXIX, [XVII], icjii,p. 436; - Xp,
[XVIII], 191 •^, p. 79,
AchatinarubieundaMAPtens, XXXII, [XVIII],
1912, p. a58.
Acliatina Sillimana de Fpruseac , XXV,
[XVII], UjU, p. 38?.
Achatina Soiimana Moreiet, XXV, [XVil],
1911, p. 323.
Achatina auturalis Philippi, XXV, [\\U],
19U, p. aaii.
Aehatina sifturalis Ptoififec, XXV, [XVII],
1911, p. 330.
Achatina tincta Pieeve, XII, [XIII], 1907,
p. àaC; - XXXYII, [XIX] , 1913 , p,a<Sfi;
-XL, [XIX], 1913, p. 35'i.
Aphatina tincta, var. Ploillec, XXXYII,
[XIX], 1913, p. 383.
Aclialina liirri3 Warleus, Y, [XII], njoU,
p. i(5«;-XXXJY,[XVIIl],i9ia, p.435.
Achatina Weyn$i Dautzeuherg' , XXXYII,
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1909, p, 373.
iEtheria, sp. ind. d'Amathié (sijlpp du
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jEtheria, sp. ind. du Chari, XI, [XIII],
1907, p. 35i.
jElhePÎa Cailliaitdi de Péruas{»o, I, [XI],
19p5, p. 489.
Mtheria elliptica da Lapaarck. XVII, [XV].
1909, p. âyfj; - XXIX, [XVUj, 1911,
p. 4'4i;-XXXI, [XVIII J, 1913, p. 84;
3- XXXI, [XVIII], 1913, p. 433, àSj.
AMUOJf0c^His, XIY, [XIY], 1908, p. ia4.
Ampullaria Bridouxi Bourguignat, XXIX,
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Ampullaria chariensis Germain, I, [XI],
1905, p. 480; - V, [XIIJ, i9otl,
p. 173, - XXIII, [XVI], 1910, p. 213.
Ampullapia Dutnesnili Billote, I [XI], 1906,
p. 486.
Ampullaria Dumesniliana Billote I, [XI],
1905 , p. 486.
Ampullaria erylhrostoma Reeve, XXX,
[XVIII], 1913, p. 78.
Ampullaria gradata Smilh, VI, [XII],
1906, p. 89Î'; - XVII, [XV], 1909,
p. 273,
Ampullaria guinaica de Lamarck, XXVII,
[XVII], 19H, p. 3a3.
'') Les iioiiis ailoptés Boni on ilulii/itfs , les syiiouyines en ear^clèws romains. — Les uqiuiirps
im|il'imés en it(ifique.i ri:||V<>'e|it itl'ï PSgPS du fitilktin où k's espèces soul ét"di8as; les npmhces iiii-
priini's en caractèrci» gras ji'!" pages où sont décrites les espèces ou vurjétés upuyclles. Pour
H oildés, les renvois aux pages sont en cai'actères rojnains,
les espèces cl variétés sculcmenl
2G0
Ampullai-ia koidojana Parreyss , XXII, [ XV I ],
1910, p. 908 ;-XXXIV, [XVIII], J()i9,
p.' 437.
Ampullaria leojmldvUlensh Putyeys, XII,
IXIII], 1907, p. 4d7.
Ampullaria ovata Olivier, XXIII, [XVI],
1910, p. 2o5 , 9oG, ao8 , 21a; -XXVI,
[XVII], 1911, p. 3.?,9;- XXIX, [XVII],
1911, p. ^%; -XXXIII, [XVIII] 1919,
p. 3s3; - XXXIV, [XVIII], 1919,
p. U3B,ù3y; - XXXVII, [XIX], 191.8,
p. 990; - XL, [XIX] , 1913 , p. .35.5.
Ampullaria ovata, var. Bridouxi Bouvgui-
gnat, XXIX, [XVII], 1911, p. àSfj.
Ampullaria ovata, var. Emïni Martens , XXX ,
[XVIII], 1919, p. 78.
Ampullaria ovata, var. lamellosa Germain,
XXXIII, [XVIII], 1919, p. 323.
Ampidlaria ovata, var. Welwitschi Bour-
guiKnat, XXVI, [XVII], ign, p. ,:i<j ;
-XXXIII, [XVIII], 1919, p. 393.
Ampullaria ovuni Peters, XII, [XIII |,
1907, p. i97.
Aiupullaria Ruclieti Billote, I,[XI], 1905,
p. 486.
Ampullaria speciosa Philippi , I , [ XI ] , 1905,
p. 489; - IV, [XII], 1906, p. .5.9 ; -
XII, [XIII], 1907, p. 497; - XXIII,
[XVI], 1910, p. 904, 30.9, 219; -
XXXI, [XVIII], 1912, p. 85; - XXXV,
[XVIII], 1919, p. 438; -XXXVII, [XIX],
1913, p. aSy.
Ampullaria Wehvilschi Bourguignat, XXVI,
[XVII], 1911, p. 939, -XXXIII, [XVIII],
1911, p. 393.
Ampullaria, sp. ind. du lac Bouchia (Lo-
haye) XXXVII, [XIX], 1913, p. 990.
Anodonta Chaiziana Rang, V, [XII], 190O,
p. 179.
Anodonta rubens de Lamarck, XXXVIII,
[XIX], 1913, p. 999; XL, [XIXJ,
1913, p. 356.
Autemon, XIV, [XIV], 1908, p. i94.
Ahtemonopsis , 1WV. subg., XIV [XIV],
1908, p. 1%4.
BiompLalaria Smilhi Preston , XXX , [XVIII],
<9'-î. P- 71)-
Buliminus cœnopictus (Hutlon), XXVIII,
XVII, 191 1, p. 395.
Bulimus aurora Jay, XXV [XVII), 1911,
p. 993;- XXVII, [XVII], 1911, p. 391;
-XXXII, [XVIII], 1919, p. 258.
CulimusCailliaudiPfeiffpr, XXXIV. [XVIII],
1912 , p. 435.
Bulimus deceptus Reeve, XXVI, [XVII],
191 1, p. 938.
Bulimus Guineensij Jonas, XXV!, [XVIIj,
1911, p. 938.
Bulimus indistinclusPfeiffi^r. XXVI . [XVII] ,
1911, p. 938.
Bulimus jaspideus Morelet f.S63, XII,
[XIII] , 1907, p. 496.
Bulimus jaspideus Morelet 1866, XII,
[XIII], 1907, p. 496;- XXV. [XVIII,
1911, p. 993; -XXXVII, [XIX|, 1913,
p. 986.
Bulimus iiberianus Lea, XXVI, [XVII],
1911, p. 93l.
Bulimus niloticus Dohrn, V, [XII], 190O,
p. 171; - XXXIV, [XVIH], 1919,
p. 434; -XXXVII, [XIX], 1913, p. 985
Bulimus numidicus Reeve, XXVI, [XVIIJ.
1911, p. 935; -XXXII, [XVIII]. 1919,
p. 958; XXXIV, [XVIII], 1919, p. 435.
Bulimus octon us Bruguicre, XXVIII, [XVll] ,
1911, p. 399.
Bulimus scalaris Dunker. XI , [XIII ] . 1 907,
p. 35o.
Bulimus solimanus Morelet, XXV, [XVII],
1911, p. 999; - XXVII, [XVII], 1911,
p. 391.
Bulimus suffusus Reeve, XXV, [XVII],
1911, p. 993.
Bulla achatina, var. marginata Donovan ,
XXV, [XVII], 1911, p. 996.
BulIinusRaymondi (Rourguignal ). XXVIII,
[XVII], 1911, p. 396.
Bullinus strigosa Marlens, XXXI, [XVIII],
1919, p. S6.
Bullinus tcliadiensis Gemaain , XXXI , [XVIII] ,
191a, p. 85, 86; - XXXVII, [XIX],
1913, p. 986.
Bullinus trigona Martens, XXXI, [XVIII |,
1919 , p, 86.
Burloa nilotica {Vfeiiïor) , V, [XII], 190O,
p. iji ; - XXIII, [XVI], 1910, p. 91 1 ;
-XXXIV, [XVIII], 1919, p. 433, à3'i;
- XXXVII, [XIX], 1913, p. 385.
Burtoa nilolica, var. obliquata Martens,
XXXVII, [XIX], 1913. p. 985.
Bijthiitia Alberti Smith, XXX, [XVIII],
1919, p. 78, 79, 81.
Bythinia cyclostomoides Bourguignat, II,
[XII], 1906, p. 54.
Bythinia humerosa Martens, XXX, | XVIII J ,
1919, p. 78.
2G1 —
Dijthiitia Maitreti dciniaiti , XI, [XIII],
1 1)07, \i. 35 1.
Bylhiiiia neolhaumaefonnis Germain, IX,
[XIII], 1907, |>. 05.
Bylhinia Neumanni Martens, X, [Xlll],
i<)07, p. 969; - XVIII, [XVJ, 1909,
p. 375; - XX, [XV), 1909, p. kj-2 ;
- XXIII, [XVI], 1910, p. 206, S08,
913; - XXXVII, [XIX], 1913, p. à8,j.
Bythinia Tilhoi Germain. XXXIII, [XVIII],
' 1910,, p. »aa.
Cameronia~ Giraudi Bourguignat, XXIX,
[XVII], 191 1, p. /./il.
ClIEUDONEURA, XV, [XIV], 1908, p. iGo.
Clieli'loneura arietina de Rochebrune ,
XXXVIII, [XIX], 1913, p. 99/1.
Chvlidonopds arielina (do Rochebrune), XV,
|\IV], 1908, p. 160; - XIX, [XV],
1909, p. 370; -XXXVIII, [XIX], 1913.
p! 994.
Clu'lidonopsts hirundo ( Marlens) , XV, [XIV] ,
1908, p. 160;- XXXVIII [XIX], 1913,
p. -lyà.
Chelidonopsis Roiibaudi Germain , XV, [XIV] ,
1908, p. 160.
Cleopalra Indimoides Olivier, I , [XI] , 1900 ,
p. 488; - XXIII, [XVI], 1910, p. ao7,
919; - XXXVII, [XIX], 1913, p. 987.
Clcopatra bulimoides, var. unilirata Ger-
main, XXXVII, [XIX], 1913, p. 987,
989.
Cleopatra cycloslomoides Olivier, I , [ XI ] ,
1905, p. 488; - II, [XII], iqoG,
p. 5'/; - XX, [XV], 1909, p. /171,
À79.
Cleopalra ajcloslnmohles , var. tchadicnsis
Germain, XIX, [XV], 1909, p. 375,
377; - XX, [XV], 1909, p. àjo, 471.
Clcopatra Ponti-ini Germain , XIX , [XV |,
1909, p. 375, 3Ϋ; - XXIII, |.\V1|,
1910, p. ao8. 919; - XXXVII, [XIX],
1913, p. 989, 987.
Cochlea guinaica Gbemnilz, XXVII, [ XVII J,
igii, p. 393.
COCHLOGENA, XXXIV, [XVIII |, I919, p.
435.
Coecilioides Joubhii Germain, XXVIII,
|XVII], 1911, p. 395, 386.
CoLPAmsToiuA, XIV, [XIV), 1908, p. i94.
Colimnostoma Leroiji Bourguignat, XIV,
[XIV], 1908, p. 194.
Columbvlla, e.spèces des environs de Tom-
bouelou, XX, [XV], 1909, p. 470.
Corbicula œgyptiaca Bourguignat, VIII,
[XII[, 190G, p. 58 1, 5Ha.
Corbicula astartitia Martens, VIII, |\ll],
1906, p. 58i.
Corbicula astartina,\ ar. minor, VIII . | Ml],
1906, p. 585.
Corbicula astarlinella Bourguignat, VIII,
[XII], 1906, p. 584.
Corbicula Audoini Germain, XXI, [XV[,
1909, p. 473, 4Î5; - XXIII, [XVI],
1910, p. ao8, 9 11, 919; - XXXVIII,
[XIX], 19.3, p. ao5.
Corbicula callypyga Bourguignat, I, [XJ],
1905 , p. 488.
Corbicula Cameroni Bourguignat, VIII,
|X1I], 190G, p. 581,585.
Corbicula consobrina Cailliaud. VIII . | Ml 1 ,
190G, p. 589, 584.
Corbicula Degousei Bourguignat, VIII,
[XII], i9oG,p. 58i, 583.
Corbicula Finclwri Germain, IX, [Xlll],
1907, p. 68.
Corbicula Fo«! Mabille, VIII, [XII ], 190G,
p. 585.
Corbicula Giraudi Bourguignat, VIII , [XII] ,
1906 , p. 58'/.
Corbicula Gravieri Bourguignat, I, [XI],
1905 , p. 488.
Corbicula Jouberli Bourguignat, VFII,
[XII], 190G, p. 58i, 58'i.
Corbicula Kynganica Bourguignat, VIII,
[XIl[, 1906, p. ù8-i.
Corbicula Lacoini Germain, I, [XI], 1905,
p. 489; - III, [XII], 190G, p. 55;
- X, [XIII], 1907, P- 2G9.
Corbicula Lavigeriana Bourguignat, VIII,
[XII], 190G, p. 58 1, 583.
Corbicula nyassana Bourguignat, VI , [XII J ,
1906, p. 307;- XXX, [XVIII 1, 1912,
p. 89.
Corbicula radiala Parreyss, I, [XI], 1905,
p. 48c); VI, [XII], 1906, p. .Î07; -
XXX, [XVIII], 1912, p. 7«> 79. '^'•
Corbicula Soleillcti Bourguignat, 1, [XI],
1900, p. 487.
Corbicula subtruncata Bourguignat, VIII,
[XII], 1906, p. 58i, 5Sa.
Corbicula sp. ind. des Pays-Bas dn Tchad,
XXXI, [XVIII], 1912, p. 86.
Corbula trigona Hinds, XXVII, |XVII],
1911, p. 3'j/i.
Curvella concentrica (Reeve), XXVII,
[XVII], 1911, p. 9.39.
262 —
Curvella conoidea {MavlBns), XI, [XlllJ,
1907, p. 35o.
Curvella Dailhji Pilshry, XXVII, [XVII],
1911, p. 2.39.
Curvella decepla (Reeve), XXVIl, (XVH],
191 ), p. S08 , 939.
Curvella decepta, var, major Gerinain,
XXVII, [XVII], 1911, p. 83?».
Curvella GuHroi Gerniain , XXXHI , [XVIII] ,
1913, p. 333<
Curvella Guerini Garniain , XI, [XIII],
1907, p. 343, 34» î - XIV, [XIV],
1908, p. 126.
Curvella Guineensis (Jonas), XXVI, [XVII],
191 1, p. a38 , 239.
Curvella mornata Chaper, XXVI, [XVII],
1911, p. 239.
Curvella liberiana Pilsbry, XXVI, [XVII],
1911, p. 239.
Curvella ovata Piitzeys, XIV, [XIV], 1908,
p. 125; -XXVI, [XVII], 1911, p. 239.
Curvella Redfieldi Pilsbry, XXVI, [XV|l],
1911, p. 239.
Curvella sulcata Chaper, XXVI, [XVII],
1911. p. 238, 239.
Curvella tonmlenta {Movdei) , XXVI , [XVH] ,
4911, p. 239,
Curvella vitrea Germain , XIV, [XIV] , 1908,
Cyclostoma unicolor Olivier, III, [XII],
1906, p, 5a i -XXXI, [XVIII], 191a,
p. 84; -XXXVII, [XIX]. 1913, p. 387.
Cyrena astartina Martens, VIII, [XU],
190Q, p. 584.
Cyrena consobrina Martens, VIII, [XII],
1906, p. 58a.
Cyrena radiata Philippi , VI, [XII], 1906,
p. 307; - XXX, [XVIII], 1912,}). 81.
Edgaria littoralis Bourguignat, XXIX,
[XVII], 19,1, p. 437.
Enn^a albida Put^eys, XIJ, [XÎÎI], iQO?,
p. Ù!i5.
Ennea haangahuai» d'Ailly, XXVI, [XVH],
1911, p. 233-
Etmea Bocagei Girard, XXXIII, [XVIII],
1919, p. 319.
Ennea capitata (Gould), XXVI, [XVII],
1911, p. a3i.
Ennea Duseni d'Ailly, XXVI, [XVII], 1911,
p. 233.
Ennea Gravieri Germain , IX, [XIII], 1907,
p. 64.
Ennea Joubini Germain, XXXIII, [XVIII],
1912, p. 318.
Emiea IÇermorganli Aneey, XXXIII , [ XVIII ] ,
1912, p, 319.
Ennea LamoUei Oeniiaiii, XXVI, [XVII],
1911, p. 227, 3^3.
Ennea lalula Martens. IX, [Xlil], 1907,
p. 64.
Ennea niicrostoma (Miillendorff), XXXIII,
[XVIII], 1912, p. 319.
Ennea stropboïdes (Gredlev), XXXIII,
[XVIII], 1919, p. 319.
Ennea vilreaMorelçt, XXVI, [XVII], 1911,
p. 280.
Enneastrum capilatum Bourguignat, XXVI,
[XVII], 1911, p. 23..
E(jrEpA, XXXVIII, [XIX], 191 S, p. 995.
Feruêsacia Chude<mi Gerniaiii, XWIII,
[XVII], i9ii> P- 330,3*».
f«[;m/r.o/, i.XXXlX, [XIX], 1913, p. 35o.
Frulicicola bujmigolensiB Pollonera , XXXIX,
[XIX], 1913, p. 35i.
Gibbus Libcrianus (Lea), XXVI, [XVII],
1911, p. a3i.
Giraudia Horei (Smith), XXIX, [XVII],
1911, P- ^^0.
Giraudia Hqrei, var- Giraudi Bourg^aigcot ,
XXIV, [XVII], 1911, p. V/o.
Glessula ?œw>ofa( Pfeiffer) , XXXII , [XVIII],
1912, p. 263.
GonatisplbjdusBourguignat, XXVI, [XVII],
1911, p. 399.
Gpnaxis proslratus Bourgqignat, X\VI,
[XVII], 1911, p. 329.
GoNYoniscvs, XXXIX, [XIX], 1913, p. 349,
Gonyodiscus minusculus Prestop, XXXIX,
[XIX], 1918, p. 85o.
Grandidieria roslraiis Boijrguignat , XXIX,
[XVII], 1911, p. 44o.
GitÀisui-inioN, nov. mbg., XXXI I , [XVIII],
1912, p. 254, ^^ti.
HALOLIMNOHBLIX , tJOW. (jen., XXXIX ,
[XIX], 1913, p. 350.
HaloUmnohelix aliicola ( d'Ailly ) , XXXIX ,
[XIX], 1918, p. 35i.
— 208
Ilalolimnohelix hujungolensu (Pollonera),
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35i, 353.
Halolimnohelix Biikobae { Martens) , XXXIX,
[XIX], igtS, p. 35o.
HaloUmnohelLv hulumhiana (Martens),
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35i, 35a.
Ilalolimnohelix Conradti ( Mavtens ) , XXX|X ,
[XIX], 1913, p. 35i. 35fl.
IhilolimnoheUx harevia. (Murlens), X^XIX,
[XIX], 1913, p. 35o.
Ilalolimnohelix hilimae (Marlens] , XXXIX,
[XIX], 1913, p. 35i, 353.
UalalimnoUelix Runssorina (Martens),
.XXXIX, [XIX], 1913, p. 35i.
Ilalolimnohelix rmvciuoriensis ( Sniitli ) ,
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35i, 353.
Ilalolimnohelix SjMedii (d'AiUy), XXXIX,
[XIX], 1913, p. .5.3i.
Ilapalus conoiileus Mqrteas, XI, [XIII],
1907, p. 3&0.
Ilapalus ovalusPuIzeys, XIV, [XIV], 1908,
p. 135.
Ilelicarion coliimellaris d'Ailly, XXXII,
[XVIII], 1912, p. 356.
Ilelicarion depressus d'Ailly, XXXII , [XVIII] ,
1913, p. 356.
Ilelicarion Dujtortl Germain, XXXII , [XVIII] ,
1912 , p. 2 50.
Ilelicarion 2)ertenuis d'Ailly, XXXII , [ XVIII ] ,
1913 , p. 35G, 258.
Ilelicaiion Roubandi Germain, XXII, [XV],
1909, p. 539.
Ilelicanon Sowerbyi ( Pfeiffpr ) , XX V, [ XV 1 1 ] ,
191 1, p. 920.
Ilelicarion suhglohosus. d'Ailly, XXXlïi
[XVIII], 1912, p. 356.
Il^ljx Adanspnipe Morgjet, XI, [XHI],
1907, p. 346.
Ileljx Africpna Pfeiffer, X^V, [XVIJ ] , 1 9 1 1 ,
p. 331.
HeJi^ alticQla d'AiJIy, XXXIX, [XIX],
1913 , p. 35 1.
Uelix amfinda Rosgmaaaler, XVI, [XIV],
j0o8, p. 391.
Ileiix bukûbae Martens, XXXIX, [XIX],
1913, p. 35û:
Ilelixbulumbiana Martens, XXXIX, [XIX] ,
1913, p. 36i.
Hélix calamechroa Jonas, XI, [XIII],
1907, p. 34i;- XXVII, [XVII], 1911,
p: 319;- XXXII, [XIXJ, 1913, p. 305.
Hélix camerunensis d'Ailly, XXXIX , [XIX] ,
1913, p. 3^19.
Hélix Chudeani Germain, XVI, [XIV],
.908, p. 290; - XXVIII, [XVII],
1911, p. 395.
Hélix Conradti Martens, XXXIX, [XIX],
1913, p. 35 1.
Hélix Durai Hidalgo, XVI, [XIV], i9(.8,
p. 390,
Hélix Durai, var. haplaa Westcrlund, XVI,
[XIV], 1908, p. 390.
Hélix Hammala CaïUiaud, XXXIV. [XVIII] .
1912 , p. A35.
Hélix Folini Pfeiffer, XXXII ,[ XVIII ], 1 9 1 3 ,
p. 355.
Iklix funirula Vaienciennes , XXXII , [XVIII ],
1913, p. 363.
Hélix Gautieri Germain . XVI , [XIV] , 1908 ,
p. aOt ; - XXVIII, [XVII], 1911,
p, 335.
Hélix hepalizon 6'ould , XI, [XIH], 19117,
p. 3/i3.
Hélix ibuonsis Pfeiffer, XI, [XIIÎ], 1907,
p. 347. •
llelix iiidecorala Gonld, XI, [XIII], 1907,
p. 3/1/1.
flelix Jungneri d'Ailly, XXXIX, [XIX],
1913, p. 3/19.
Heljx karevia Marlens, XXXIX, [XIX],
1913 , p. 35o.
Hélix kilimae Martens, XXXIX, [XIX],
1913, p. 35i.
Hélix nemoralis Linné, XVII, [XV], 1909,
p. 37»-
Hélix octona Chemnitz, XXVII, [XVII].
1911, p. 393.
Hélix pimid Millier, XVI, [XIV], 1908,
p. 390, 391 .
Iklix Ponmnbiji Kobelt, XVI, [XIV],
1908, p. 291.
Hplix runssorina Martens, XXXIX, [XIX],
1913 , p. 35i .
Hélix SjostedU d'Ailly, XXXIX, [XIX],
1913, p. 35i.
Hélix striatella Rang, XXXII, [XVIII],
1913, p, 359.
Hélix talcQsa GouJd, XXXII, [XVIII],
1912 , p, 955.
Hélix troglodytes Morelet, XXV, [XVII],
1911, p. 931.
Hélix vortex Linné, XXIV, [XVII], 1911,
p. i35.
llomorus hadius (Martens), XXVI, [XVII],
1911, p. 3.57.
— 2G/i —
Ilomorus Courted Germain, XI, [XIII],
1907, p. 3''i3, 348.
Homorus decoUatus ( Morelet ) , XI , [ XIII ] .
1907, p. 349.
Homorus involultis ( Gould ) , XXXII , [ XVIII ] ,
1919, p. stio.
HomonislaevigatiisKobeît,XXXII, [XVIII] ,
1919 , p. 969.
Homorus lentus (Smilh), XXXII, [XVIII],
1919, p. 169.
Homorus Soaerhyi (Morelet), XXXII,
[XVIII], 1919, p. 969.
Iridina angustata Sovverby. III, [XII],
1906, p. 55; - XXVIII, [XIX], 1913,
p. 993.
Iridina cœleslis Lea , IV, [XII], iqo6,
p. 59 ;- XXXVIII, [XIX], 1913, p. 994.
Iridina rostrata Rang, IV, [XII], 1906,
p. 59; - XXXVIII, [XIX], 1913,
p. 994.
Iridina rubens Rang, XXXVIIl , [XIX],
p. 999.
Iridina Wahlbergi Krauss, XXIII, [XVI],
1910, p. 911.
Isidora scalaris Kûslor, XI, [XIII], 1907,
p. 35o.
Lacunopsis, VII, [XII], 1906, p. 577.
Lacunopsis zonata Crosse, VII, [XII],
1906, p. 578, 58o.
Lamellària, VII, [XII], 1906, p. 578.
Lanisles bicarinatus Germain, XII, [XIII],
1907, p. 495, 428.
Lanisles Font Germain, I, [XI], 1905,
p. 48?.
Lanistes gribinguiensis Germain, I, [XI],
1905, p. 489.
Lanistes grdnaicm (de Lamarck), XXVII,
[XVII], 1911, p. 3-23.
Lanistes lybicus Morelet, I, [XI], 1905,
p. 485, 487.
Lanistes olivaceus, var. procerus Martens,
XII. [XIII], 1907, p. 497; - XXXIV,
[XVIII], 1919, p. 436.
Lanistes oyum (Peters), XII, [XIII]., 1907,
p. 427.
Lanisles procerus Martens, XII, [XIII|,
1.(07, P- 497; -XXX1V,[ XVIII], 1919,
p. 433, à3(i.
Laniilcs subcariiiatus ( PfeilVer ) , XII , [ XIII ] ,
1907, p. 499.
Lanistes Stuhlmanni MaHens, I, [XI], 1900,
p. 487.
Lanisles Vignoni Bourguignat, I, [XI],
1905, p. 487.
Lavigeria Jouberti Bourgnignat , XXIX,
[XVII], 1911, p. â38.
Lavigeria Jouberti, var. minor Germain,
XXIX, [XVII], 1911, p. 438.
Leptospatha spalhulilbrmis de Rochebrune
et Germain, V, [XII], 1906, p. 173.
Limicûlaria. Extension du genre vers le
Nord, XXVIII, [XVII], 1911, p. 325-
396.
Limieolaria Adansoni Jickeli,V, [XII], 1906,
p. 168; -XXXIV, [XVIII], 1919, p. 435.
Limieolaria Alluaudi Germain, XIX, [XV],
1909 , p. 397.
Limicoloria aurora (Jay), XXV, [XVII],
1911, p. ad-î; - XXVII, [XVII], 1911,
p. .591; -XXXII, [XVIII], 1912, p. s5«.
Limicoloria Bridouxi Bourguignat. XXIX,
[XVII], 1911, p. 436.
Limieolaria Charbonnieri Bourguignat, V,
[XII], 1906, p. 167; -XXIII, [XVI],
1910, p. 211.
Limieolaria Cailliaudi Martens, XXIX,
[XVIII], 1919, p. 436.
Limieolaria centralfs Germain, X, [XIII],
1907, p. 970.
Limieolaria connectens Martens, I, [XI],
1905, p. 488; - IV, [XII], 190G,
p. 58 ; - X, [XIII], 1907, p. 970; -
XX, [XV], 1909, p. 479; - XXXI,
[XVIll], 191:^-, P- 86.
Limieolaria Droueti Morelet, XXVI , [ XVII ] ,
191 1, p. 936.
Limieolaria Jlammata Cailliaud, XXXIV,
[XVIII], 1919, p. 433, â35.
Limieolaria Gestroi Germain, X, [XIII],
1907, p. Z^Z.
Limicoloria jaspidea ( Morelel ) , X 1 1 , [ XI 1 1 ] ,
1907, p. Ùa6;- XXV, [XVII], 1911,
p. 293; - XXXVII, [XIX], 1913,
p. 986; - XL, [XIX], 1913, p. 355.
Limieolaria jaspidea, var. Poutrini Germain,
XXXVII, [XIX], 1913, p. «86; -XL,
[XIX] , 1913, p. 355.
Limieolaria Kambeul Adanson, X, [XIII],
1907, p. 970.
Limieolaria Kambeul, var. turris Piisbi-y,
V, [XII], i9o6,p. i68;-XXVl, [XVII],
1911, p. 935;- XXXIV, [XVIII], 1912,
p. 435.
2G5 —
Limkolaria lucalana l'il^hrj', \I1, [Mil],
1907, p. /.26; - XXV, [XVIIJ, i.jii,
p. 323; - XXXVII, [XIX], 1913, p. 286.
Liiiiicularia Marlcnsi Suiilh, VI, [XIIJ,
190G, p. -jijG; - XVII, [XV], 1909,
p. -«72.
Liiuicolaria Marleiisiana Crosse, VI, [XII],
1906, p. 297; -XVII, [XV], 1909,
p. 972.
Liiuicolaria iiilolica Dolirii , V, [XII] , 190G,
|). 171.
LiuiLcolaiia iiiiotica Pfeiller, XXXIV,
[XVIII], 1912, p. lah.
Liiuicolaria iiilolica , var. oliliipiala Mar-
ions, XXXVII, [XIX], 1913, p. 285.
Liiuicolaria numidica (Reeve), XXVI,
[XVII], 1911, p.355;-XXXII, [XVIII],
1912, p. a58.
Liinicolaria nuiuidica PfeilTer, XXXIV,
[XVIII], 1919, p. Zi35.
Limicolaria reclislrij>ata Smith, I, [XI],
1905, p. /188; -V, [Xn[, 1906, p. l6■7,•
-XVII, [XV], 1909, p. -j-jo;- XXIII,
[XVI], 1910, p. 211; - XXIX, [XVII],
igti, p. à3(j; - XXX, [XVIII], 1912,
p. 7y,- - XXXI, [XVIII], 1912, p. 86.
Liiuicolaria reclisli igalu , var. Bridouxi Bour-
îiuignat, XXIX, [XVII], 1911, p. i36.
Liiuicolaria rcctislrinala, var. cornea Ger-
main, XVII, [XV], 1909, p. 271.
Liinicolaria rerlisirigata , var. ex-1'orma :
clongata el ventricosa Germain, XVII,
[XV], 1909, p. 270.
Limicolaria rcctisirigata, var. melanompha-
liis Germain , XVII , [ XV ] , 1 909 , p. 8 î 1 ;
-XXX, [XVIII], 1912, p. 80.
Limicolariu /•((//i'c«)«,'/« Sliuttievvorth, XXXII,
[XVIII], 1912, p. 258.
Liinicolaria safiirata Sniilli , XIX, [XV],
1909 > P- 377.
Limicolaria suflTusa Adanis , XXV, [XVII],
1911, p. 223.
Limi-oluria turrijormis Martens, I, [XI],
1905, p. /i83; -Y, [XII], 1906, p. iHH.
Limicolaria lurrijormis , var. Lacoini Ger-
main, I, [XI], 1905, p. -183; - V,
[XII], 1906, p. 170.
Limicolaria tnrri/orinis , var. Nemnanni Mar-
tens, I,[ XI], 1900, ii.hH'i; - V, [XIIJ,
1906, p. 170.
Limicolaria turriformis , var. obesa Germain ,
V, [XII], 1906, p. t<î9, 171; -
XXIII, [XVI], 1910, p. 211
Limicolaria lurrijormis, var. solida Mar-
tens, V, (XIIJ. 190O, p. 170.
Limicolaria ;(«/■/■/« Pleiller, V, [XIIJ, 190G,
p. i(J8; -XXVI, [XVIIJ, 1911, p. a.î.j;
-XXIX, [XVIII], 1912, p. /i33, â3:>,
/i38.
Limicolaria tiirris, var. albociiicta Germain ,
XXVI, |XVII], 1911, p. 235.
Limicolaria turris , var. Duperthuisi Ger-
main, V, [XIIJ, 1906, p. 108;'-
XXIII, [XVIJ, 1910, p. 211.
Limicolaria turris, var. pallida Germain,
XXVI, [XVII], 1911, p. 235.
Liiiinaea «//•«•aHa Ruppell , I,|XI], 1900,
p. /188; -X, [XHIJ, 1907. p. 269; -
XVIII, [XV J, 1909, p. 372; - XX,
|XVJ, 1909, p. 471; - XXIII, [XVIJ,
1910, p. 211 ; -XXXI, [XVIIIJ, 1912,
p. 85, 86.
Limnaea a/ricana, var. azaouadensis Ger-
main, XVIII, [XVJ, 1909, p. 3Ï2;-
XX, [XVJ, 1909, p. 471.
Limnaea Chiidcaui (iermain , X, [XlilJ,
1907, p. 2 7 2.
Liiniiaea e.rserta Martens, I, [XiJ. igoS,
p. 488; - X, [XIIIJ, 1907, p. 272.
Limnaea Jouberti Bourguig-nat , XVIII, [XVJ ,
1909, p. 372.
Limnaea nalalensis, var. exsertus Martens,
X, [XIIIJ, 1907, p. 279.
Limnaea tchadiensis Germain, I, [XIJ,
1905, p. 484; - X, [XIIIJ, 1907,
p. 272; - XXIII, [XVIJ, 19.0, p. 211.
Limnaea undussumao Martens, I, [XIJ,
1905, p. 484; - XXX, [XVIIIJ, 1912,
p. 78.
Liiiinaea Vignoiu Germain, XXI, (XVJ,
1909, p. 474.
Limnaea sp. ind. du Djouiab, XXIII,
[XVIJ, 1910, p. 206.
Lilhoghyphus zonatus Woodward, VII,
[XVIJ, 1906, p. 577, 58o; - XXIX,
[XVIIJ, 1911, p. 439.
LiTTOBtIfA, VII, [XIIJ, 1906, p. 578.
Livinhacia nilotica Crosse, V, [XIIJ, 1906,
p 171.
Marconia vitiea Bouij,niij;nal , XWI, [XVIIJ,
1911, p. 2 3o.
Marî;aiilana Vi{;noniaiia Bernardi , X\II,
[XVJ, 1909, p. 5/|9.
Margaron Chaiziana Lea , V, [XIIJ, 1906,
p. 179.
Marginclla , espèces fossilos des environs
de Toujbouclou, XX, [XVJ, 1909,
p. 469, 4'Jo.
— 2GG
Massiiiielix, nov. nubg., XXXIX, [XIX],
i()i.3, p. 353.
Mpladomus guinaicus Bourguignal . XXVII,
[XVII], 1011, p. 32.3.
Meladoinus procefu3 Bourg-uijjnal, XWIV,
[XVIIl], 1912, p. 436.
MrlaflotîJtis ôvuiii BotU^iii(jnat . XII .[ XIII J ,
1907, p. 427.
Melania fasciolata de Lamarck, II, [XII],
1906, p. 64.
Melania fœnaria Reeve, XXVI, [XVII],
iglij pi 94o.
Melania (?) lîorei Smilh, XXIX, [XVII],
1911, p. 440.
Melania nassa, var. paucicostala Smith,
XXIX, [XVII], igii, p. 44o.
Melania nigrilana Morelet, XXVI, [XVII],
19U, p. S'/Oi
Melania nigrita Morelet, XXVÎ, [XVII],
1911, p. 24o.
Melania tuberculala (Mûller), I, [XI],
1905, p. 488; - II, [XII I, ir,oG,
p. 54; - IV, [XII], 190G, p. 5o; -
VI, [XII], 1906, p. 307;- X, [XIII],
1907, p. 269; - XVII, [XV], 1909,
p. 375;- XVIII, [XV], 1909, p. 575;
-XX, [XV], 1909, p. âGg, 470, 472;
- XXII, [XVI], 1910, p. ao(j, 212;
- XXVIII, [XVII], 1911, p. 326; -
XXX, [XVIII], iqi9, p. 78, 79, 81;
- XXXI, [XVIII], 1919, p. 84, 85,
86; - XXXVII, [XIX], igiS, p. ago ,
295.
Melania tuberculala, var. Victoriae Daulzen-
l)er(j, XXX, [XVII], 1912, p. 78, 81.
Mclanoides fasciolata Olivier, II, [XII],
1906, p. 64.
Miilela AUuaudi Gevmain , XXÎI , [XV] , 1909,
p. 544.
Mutela anffîistata (Sowerhy), I, [XI], 1906,
p. 489; -III, [XII]. 1906. p. 5.5;llV,
[XII], 1906, p. 5r;;- XX, [XV], 1909,
p. 47a;-XXIII, [XVI], 1910, p. 212;
-XXXVIII, [XIX], 1913, p. agS.
Mulela anguslala, var. ciirla Germain, V,
[XII], 190C, p. 1Ï4; -XXIIl, [XVI],
igio, p. âi2.
Mutela angustata, var. ponderosa Germain,
I, [XI], 1905, p. 489; - III, [XII],
1906, p. 56. 69; - X, [XIII], 1907,
p. 269; - XX, [XV], 1909, p. 47a;
- XXIII, [XVI], 1910. p. 20G, 310,
212; - XXXI, [XVI II], 1912, p. 85.
Mulela cœleslis Clessin . IV. [Xll], igoO.
p. 60; - XXXVIII, [XIX] 1913, p. 294.
Mutela nyassaensis Smith, VI, [XII],
1906, p. 3o6.
Mutela rostrata Jickeli, ÎV, [Xll], 1906,
p. 6o;-XXXVIII, [XIX], 1913, p. 394.
Mulela, sp. ind. d'Amathié (sillon du lîahr-
el-Ghazal), XXXI, [XVIII], 1912, p. 84.
Mntelina complanala Joussêaume, îX, [XIII],
1907. p. 68.
Mnlelina complanala, var. cuiia Germain,
IX, [XIII], 1907, p. 68.
Mulelina falcmccnsis Germain, IX, [XIII],
1907, p. 6t.
Mnlelina Mabillei de Rochebriine, IX,
[XIII], 1907, p. 67; - X.XI, [XV],
Mnlelina Mabillei, var. Frasi Gefmain,
IX, [XIII], 1907, p. 6Î|-XXI,(\V1.
1909 P- -'77-
Mnlelina Mabillei, var. Gaillardi Germain ,
XXI, [XV], 1909, p. 4ȕ.
Mutelina ]).ilii<liroIa Simpson, XXI. [XV ],
igcH), |>. 47(5.
Mnlelina rosli'aln (l\au(r),\y, [XII], 1911(5,
p. 59; - X, [XIII I, 19.»7, p. 2(39;
-XXXVIII, [XIXJ, 1913, p. s<jfi.
Nanina Adansoniae Morelet. XI, [XIII ],
1907, p. 346.
Nanina calamechroa (.lonas), XI, [XIII ),
1907, p. 344; -XXVII, [XVII], 1911,
p. 319.
Nanina hepatizon (Gould), XI, [XIH],
1907, p. 343.
Nanina indecorata [Gould] , XI , [XIII |,
1907, p. 344.
Nanina troglodytes Albers, XXV, [XVJI],
1911 , p 221.
Neolltauma bicarinatum Bourguignat, IX,
[XIII], 1907, p. 66; -XXIX, [XVII],
1911 , p. â38.
Nerita tuberculata Miiller, II, |XII], 1906,
p. 54; - XVII, [XV], 190.), p. 274; -
XIX, (XV], i90(), 11.375;- XX, [XV],
1909, p. 469;-XXVIlI, [XVII], 1911,
p. 326; -XXXI, [XVIII], 191a, p. 81.
84; - XXXVII, [XIX], 1913, p. 990.
NotUilaria Lourdeli Simpson, Vl, [XII],
1906, p. 3o6.
Okullu. - Nom indi;;i''ne des Achnimn bal-
tenta Heeve et Achalina tinvtu Ileeve.
XL. [XIX]. 1913, p. 354, 355.
— 2G7
Oiwns llainorwiUvi Dnulzenberg , XXXll,
[XVIIIl, i()i9, p. 259.
Oiretis Lmoinci Gi^rliinirt, XXXH, [XVIll ),
) ()i 9 , p. 2 50.
Ôpcns sHhiHinpcr(]mm\n , XXXIII, [XVI 11]^
i()i2, p. 321.
Paîiiriina biançuialô Kttgter 11^ [XII],
igoO, p. 5-î.
Pàluditia buiimoidcs OÎiviôr, XXÎU, [XVI],
1910, p. 207;-XXXVn [XIX], I9i3.
p. 287.
Paludiiia constricta Marlens, XVII, [XV],
1909, p. 574.
Paludina cyclostomoides Kiister, II , [XII ] ,
1906, p. 54.
Paludina unlcolor Dcshayes, II, [Xll|,
1906, Pi 53.
Paludina Vicloriœ Slurany, VI, [XIl],
19(.G, p. 3oo; -XVII, [XVJ, 1909,
p:27/i.
VaramcliDiia Locardi Bdurjjuîîjiult, XXIX,
[WIl], 1911 , p. /i.'?7.
Paramelartia loCardiana Bour|fui(jriàt, XXlX,
[XVII], 1911, p. 43;.
Paramvliima pnwicosMa (Sniilh), XXIX,
[XVIIJ, 1911, p. àSj.
PaWeysîa HautteCœuri Simpson, Vt, [Xlî],
1906, p. 3o3.
Pan'cysiahypsiprimnus Simpson, Vl , [Xll],
1906, p. 3o2,
Parreysia Monceti Simpson, VI , [XII |,
1906, p. oo5.
Perfeysia Ruellani Simpson, VI, [XII],
190(5, p. 3o5.
PEiunF.nis, Xin, [XIV], 1908, p. 64.
Perideris Solimana d'Ailly, XXV, [XVII],
1911 , p. 222.
Perideris Verdieri Chaper, XXVII , [XVII],
1911 , p. 32 1.
l'hijsa Daulzenbergi Gerinà\ii ^ I [XI], i9o&,
p. 480;- X,[XIII], 1907, p. 969.
Physa Dunkeri Germain, I, [XI], 1906,
p. 480; - XI, [XIII], 1907, p. 35o.
Phym Fm'ikali Khfenberg, I^ [XI], 1906,
p. 488.
/'/()/«« ./o»/Wm Gefmàin , X , [XIII], 1907.
p. 2 7».
Physa Muvleusi Germain , IX . | XIII | , 1 907 ,
p. 6S.
Physa Haymondiana Bourguijjnal , XXVIII ,
[XVII], igii, p. 336,
Physa scâlariR Duhk(?r, I, [Xt], 1905,
p. 486; - XI, [XIII], 1907, p. 35o.
Phjia sttigoU Maftens, I, [Xl|, 1905,
p. 486, 488-, -X,[XTIÎ]; 1907 ^ P- '^^'!);
- XVIIl, [XV], 1909, pi SjS;- XX,
[XV], 1909, p. 479; -XXIII, [XVI],
1910, p. 211.
Phijsa tihadienêii , GcfiHaîn , 1 , ( XI ] ,
1905, p. 485? - X, [Xlll], 1907,
p. 969; - XVIII, [XV], 1909,
p. 373,-- XX, [XV], 1909, p. 471; -
XXI, [XV], 1909, p. 475; - XXIII,
[XVI], 1910, p. 207, 211; -XXXVII,
[XIX], 1913, p. 986.
Phiisa trhildicnsis , var. disjnnctû Germain,
i, [Xi], 1906, p. 483.
Phijsa tchadiensis , var. regulurk Germain,
1, [XI], 190.5, p. 48S.
Physa tchadiensis, variétés ex colore : al-
hidà Gêi'm., castanca Gerlii. , él irans-
lucida Gcrm.. I, [XI]. 1905, p. 486.
Physa Ichadivnsis, var. ex-forraa : hrcvh-
pira Germ., elata Germ , vcnifkosa
Germ. , I [XI], 1900, p. 48.'». I8<î.
Physa ZrrtHcaffi Bourguignat, I, [XI |, 1900,
p. 488.
Physa Ya)iegi Germain, IX, [XIH], 1907,
p. 65.
Physa Waterloti Germain, XXVII, [XVII],
1911 , p. 319, il22.
Physopêis ovoîdca Bourguignat, IX, [XIII],
1907, p. 6.5.
Pliysopsis ovoidea Martens , ÎX , [M'I],
1907, p. 65. •
Pisidiuni Landeroini Germain, XX I, [XV],
1909, p. 473, 4Ï6; - XXni, |XVI],
1910, p. ao6, 212; - XXXVIII, [XIX],
1913, p. 3<j5.
Pisidiuni rmventoriensis Germain, XXIV,
[XVII], 1911, p. i33, 135.
Plsùm parasiticum Parreyss, XXXVIII,
[XIX], 1913, p. 295.
Planorhis arfoii'e««« Bourguignal, I, [XI],
1906, p. 488.
Planorhis apertus Martens, XXX, [XVIII],
igi-^^ p- 77. 78, 80.
Planorhis Bridon.ri Bourguignaf, I, [XI],
1905, p. 488;-X, [XIII j, 1907, p. 269;
- XVIII, [XV], 1909, p. 37a, 876; -
XX,[VI],i909,p.47i;-XXin,[XVI],
1910, p. 212; -XXXI, [XVIII], 191^
p.'84. 85,86; -XXXVH, [XIX]. 1913,
p. a86.
268 —
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[XV], 1909,1). 37/.;-XXXI, [XVIII],
1912, p. 8k; - XXXVII, [XIX], 1913,
p. 386.
l'ianorbis choanomphalus Marlens, XXX,
[XVIII], 1919, p. 78.
Planorbis choanomphalm , var. bisuîcatus
Martens, XXX, [XVIII], 1912, p. 78.
Planorbis Chudcaui Germain, X, [XIII],
1907. p. 8Î4; XXIII, |XVI] 1910,
p. 3i2;-XXIV, [XVII], 1911, p. i3^i.
Planorbis Gardei Germain, XXI, [XV],
1909, p. 4*5; - XXIII, [XVI], 1910,
p!2ia;-XX\I, [XVIII], 1912, p. 86.
Planorbis Lamiji Germain, XXX, [XVIII],
1912, p. 77.
Planorbis Rollandi Movlel , X, [XIII], 1907,
p. 270.
Planorbis rolundatii.i Poiret, XXIV, [XVII],
1911, p. i35.
Planorbis salinaruiii ;VIorelet, X, |XIII],
1907, p. 270.
Planorbis sudaiilcns Martens, I, [XI],
1905, p. /188; - X, [XIII], 1907,
p. 969; -XXIII, [XVI], 1910, p. 3oO,
211; - XXX, IXVIII], 1912, p. 78;
- XXXI, [XVIII], 1912, p. 86.
Planorbis siidanicus, var. major Martens,
XXX, [XVIII], 1919, p. 78.
Planorbis tetragonostoma Germain, X,
[XIII], 1907, p. 269.
Planorbis Tilhoi Germain, XXIV, [XVII],
1911, p.
134.
Planorbis untbilicalns Millier, X, [XIII].
1907, p. 270.
Planorbis vortex Linné, XXIV, [XVII],
1911, p. i35.
Plunorbula tchadiensis Germain, X [.XllI],
1907, p. 270; - XVIII, [XV], 1909,
p. Sjh; - XX, [XV], 1909, p. 471;
- XXIII, [XVI], 1910, p. 212.
l'ialiris nyassaensis Lea,Vl, [XII], 1906,
p. 3o6.
PliodonGiraudi Bourguignat, XXIX, [XVII] ,
1911, p. ââi.
Pliodon Hardeleti Germain, 1, [XI], igoB,
p. 489; - III, [XII], 1906, p. 50;
- X, [XIII], 1907, p. 269.
Pliodon Hardeleti, var. Molli Germain, III,
[XII[, 1906, p. 58.
PliodonSpekeiBourguignal,!, [XI], 1905,
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Pliodon tchadiensis Germain , I, [.\I], igoS,
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PseudoglcssuladiaphanaVu[ze)'S, XIV, [.XIV],
1908, p. 126.
Pseudoglessnla Fi«c/ie«' Germain, XIV, [XIV].
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Psendolrochus superbns Germain, XXVI,
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Pseudotrochus Verdicri (Chaper), XXVII,
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Pupa capitataGould, XXVI, [XVII], 1911,
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Pupa cœnopicla Hutton, XXVIII, [XVIl],
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Pupa insularis Ehrenberg, XXVIII, [XVII],
191 1 , p. 325.
Pupa microstoma MollendorlT, XXXIII,
[XVIII], 1919, p. 319.
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Pijrgophi/sa Dunt:cnbergi Germain , X.XIV,
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— 269 —
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Spalha Mahillcl Jonsseannie, IX, [XIII],
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IX, [XIII], 1907, p. c*.
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Spalha oppicata de Rochebruae, XXXVIII,
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Spalha Protchei (de Rochebrune), XXII,
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Spalha rotundala Maliens, I, [XI], 1906,
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Spatha rnhens Cailliaud, I, [XI], 1906,
p. /189; - IX. [XIII], 1907, p. 66; -
XXXVIII, [XIX], 1913, p. -njâ, 2q3;
- XL, [XIX], 1913, p. 356.
Spata rubens, var. Chiideaai Germain, IX,
[XIII], 1907, p. 6«.
Spalha rubvns var. rotundala Marlens.
XXXVIII, [XIX], 1913, p. 992.
Spatha rubens, var. Wismani Martens, XI,
[XIII], 1907, p. ,5.3/.
Spatha Stuhlmanni Martens, XIV, [XIV],
1908, p. 126; - XXIII, [XVI] , 1910,
p. 211.
Spatha Sluhhuanni, var. foiHoeensisGennn'm ,
XIV, [XIV], 1908, p. laî.
Spalha tan(;anyicensisSniilb, XXIX, [XVII]
1911, p. 44i.
Sp.tlha Vii^noui (Bernardi), XXII, [XV],
1909, p. 5^2.
Spatha Wahlbergi Krauss, XXIII, [XVI],
1910 , p. 911.
Spaliia Wahlberjji , var. Bour(îiiij;nali
Simpson, V, [XII], njoO, ]i. 173.
Spalha Wahiberi;! , var. spalliulifoi-inis
Marions, V, [XII], 19116, p. 173.
Spatha Wismani Martens, M, [\]II|.
1907, p. 35i,
Spalha, sp. ind. d'AmaLhié (sillon du IJaiir-
ei-Ghazul),XX.XI, [XVIlIj, 1912. p. 8;i.
Spalha, sp. ind. de M'Baiki (Lobaye),
XL, [XIX], 1913, p. 357.
Spalhella Bloyeli Bourffuifjnal , V, [XIlj,
1906, p. 173; - XXIII, [XVIj, 1910,
p. 210.
Spalhella Bourguign iti Bour(jui(jnat, V,
[XII], 1906, p. 173.
Spalhella nyassana Bourguijjnal , VI , [ XII ],
1906 , p, 3o6.
Spalhella Protchei de Rochebrune, XXII,
[XV|, 1909, p. 5'i3.
Spalhella spathuliformis Bourjfuiffnal , V,
[XIIJ, 190O, p. 173;- XXIII, [XVIJ,
1910, p. 310.
Spekia, vit, [XII], 1910, ]). 577.
Spekia Camproni Boiirijuiffnat, VII, [XII],
1906, p. 578 , 58o.
Spekia Duveyrieriana Bour{jui(;nat, \'II,
[XII], 190G, p. 578, 58o.
Spekia Giraudi Bourguignat, VII, [XII],
1906, p. 578 , 58o.
Spekia Grandidieriana Bourgiiignat, VII,
[XII], 1906, p. 578, 58o.
Spekia Hamyana Bourguignat, VII, [XII],
1906 , p. .578 , 58o.
Spekia Reyniondi Bourguignat, VII, [XII],
1906, p. 578 , 58o.
Spekia zonata ( Woodvvard ) , VII, [ XII ] ,
1906, p. 578, 58o: - XXIX, [XVIII],
1911, p. /iSq.
Spekia zonata, variétés elongata Bourg.,
tanganyik.ina Bourg. , et unisulcata
Bourg., VII, [XII], 1906, p. 578.
Sphaerinin ntjanzae Smith, VII, [XII],
190G, p. 007.
Si>haerium , s|). ind. du lac Albert-
Edouard, XXX, [XVIII], 1912, p. 78,
Slenogyra angusiior Dohrn , XXXIH,
[XVill], 1912, p. 321.
Slenogyra badia Marlens, XXVI, [XVII],
1911 , p. 237.
Slenogyra invalida Morelet, XI, [XIII],
1907, p. 3'i9.
Slenogyra octon i Pilsbry, XXVII, [XVII],
1911, p. 322,
Slenogyra Sowerbyana Morelet, XXXII,
[XVill], 1912, p. 962.
Slr.'ptarh albilns Pleiiïer, XXVI, [XVII],
1911. p. ^-'Q.
Slrepla\is caiiierunensis d'Ailiy, XXVI,
[XVII], 19,1, p. 229
Strepta.ris Chevalieri Germain, XIV, [XIV],
1908, p. 125.
Muséum. — xai.
21
270 —
Slreplaxi» Gaudioni Dupois et Pulzeys,
XXVI, [XVII], igit, p. 23i.
Slreptaxis Maugerac Gray, XXVI, [XVII],
igii , p. as8.
Slreptaxis nobilis Gray, XXVI, [XVII],
if,ii, p. 237;-XXXII, [XVIII], 1913,
p. 2.54!.
StrepUi^is prostratm Gould, XXVI, [XVII],
tgii, p. 33rj.
Slreptaxis tramlucidus Dupuis et Putzeys,
XXVI, [XVII], i9fi,p. 23i.
Slreptaxis vilrea (Moveiei] , XXVI, [XVII],
191 j, p. z3o.
Slreptaxis Welwitschi Morelet, XXVI, [XVII].
191 i, p. 239.
Streptostcle Feai Germoia , XXXIII , [XVIII],
1913 , p. 319»
SriioPHocnEiLUs , XII, [XUI], *9*'7i
p. 426.
Siihulina angustior (Dohrn), XXXIII,
[XVIII], 1913, p. 321.
Snhulina Feai Germain, XXXIII, [XVHI],
1913 , p. 330<
Siiliulina Fraseri H. el A. Adanis, XXXII,
[XVIII], 1913, p. 260.
SubuKna Krehcdjeensis Germain, IX, [XIII],
1907, p. «Â^ - XI, [XIII ]. 1907,
p. Vi?,.
Subuiina lenta Suiith, XXXII, [XVIII],
1913, p. 963.
Subuiina oclona (Chemnitz) , XXVII , [XVII],
191 1, p. 333.
Ssfbnliita slriiUella ( Rang) , XXXII, [XVIII] ,
)9»3, p. 35g;-XXXm,'[XVIlI}, tgta,
p. 331.
S'iccinea badia Morelet, X, [XIII], 1907,
p. 373.
SHrriiiea Chudeatii Gerniaia , X , ( XIII ] ,
1907. p. 2ÎI; - XXIIl,[XVI], 1910,
p. 211.
Sittxinen halioiidea Dour(;nijfiiat , XXI, [XV }
>90i)' P- 'n'^-
Sttccinea LdUzannei Germain» XXI, [XV],
1909 , p. 493.
Snccinott pgeudomalovyx Dupais et Pnteer»,
XXI, [XV], 1909, P- 't?^-
Sitcdnm tehailietisis Germain. X, [XIII],
1907, p. 2ÎO? - XXI, [XV], tgo9,
p. /17/1; -XXIV, [XVII], 1911, p. i3/t.
Thapsia calamechron {ionas), XI, [XIII],
1907, p. 3'/^;- XXVH, [XVHJ. 1911,
l>. ..';y;- XXXII, [XVIII], 1912, p. rijô.
Thapsia imleforata (Gonld), XI, [XIII],
1907, p. 3kà.
Thapsia inmmideuts Sraith, XI, [XIII],
1907, p, 3i5.
Thapsia Lamyi Gannain , XI . [ XIII ] , 1 907,
p. 345.
Thitpsia nijikana Smith, IX, [XIII], 1907,
p. 6/t; - \I, [XUI], 1907, p. 3Ù6.
Thapsia nijikana , var. Courleti Ôennaiu ,
IX, [XIII], 1907, p. 04 f- XI, [XIII],
tg(>7, p. à\{>.
Thapsia troglodytes (Morelôt), XI, [XIII],
1907, p. 34'i; - XXV. [XVII |, 1911,
p. 23/.
Tiphobia Horei Smith , XXIX , [ XVII] , 1 gi 1 ,
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ÎHACHicrsTis, XXXIX, [XIX], 1913,
p. 35o.
Trarhiicystis (1) ruwcnzoricnsis i^milh ,
XXXIX, [XIX}, 1913, p. 3.^1.
Trovhonnnina Adanaoniae (Morelet), XXVl,
[XVII], J9ii.p.33'M-XXXII,[XVHI],
1913, p. 355.
Troi.honaniiia bifdaris (Doîirn), XXVl»
[XVIf], igii, p. s.^'i;- XXXII, [XVIII],
1913, p. 355.
Trochonanina crenidtita Germain, I, [Xl],
igo5, p. 4S4.
Trochonanina 7è(«!»(«« (PfpitlVr). XI, [XIII],
1907, p. 3/17.
Ti-ochonanina Leroiji Bonfpnifjprval , I. [XI],
1905, p. 'i84.
Trorhonanina permtinata MarteiiS, Xl,
[XIII], fgo7, p. U-i,
Trochonanina pcrcoslidat.a (Dupuis el Put-
zej8), XI, [XIII], t9rT7, p. .3'ifi.
Trochonanina qkinquojllaris Gerinaîn, XXVI.
[wii], 1911, p. 237, 23»s'- xxvn,
[XVII], fgii, p. 53o;-XXXII,[XVtII|,
igi3 , p. 355.
Trochonanina reticalata (d'Ailly), XI,
[XIII], 1907, p. 3i3, 34G,
Trochonanina talcosa (Gould), .XXXII,
[XVIII.], 1913, p. a55.
Trochonanina talcosa, var. datior Martens,
XXXII, [XVIII], 1913, p. 3 5,'-».
Trochonanina Iriflans (î^xifa'is el Putzeys),
XXVI, [XVII I, 1911, p. 33'i; - XXXII,
[XVIII], 1913, p. 95fi.
Trocbozonites Adansoniae (iMoretel), XI,
[XIII], 1907, p. 3'i6.
Trochozonitesretieulatusd'AilIy, XI , [ Xlil] ,
1907, p. 3i7.
271 —
Trochozonites taJcosus d'Ailly, XXXH,
[XVIIIJ. 1912, p. -«55.
Trochozonites trifîlaris Dupuis et Putzeys,
XWI, [XVII], 1911, p. -iS'i.
Unio aep;\ipliaca Caillîaud , I, [XtJ, 1900,
p. /.89.
Unio aequatona Morelet, XXXV, [XVIII],
1912, p, Ufio.
Unio Biikeii H. Adaïus, XXX, [XVIH],
191a, p. 77.
Unio hangm-anemis (iermain , IX , [XIIIJ,
4907, p. 6(».
Utiio Biiarti Daulzenberfj , XIX, [XV],
1909, p. 375; - XXXVIll, [XIX],
1913, p. Sfjl, 29'!.
Unio Charbonnicri Bourguignat , XXIX ,
[XVII], i9fi, p. â/jo..
Lnio CJdvoti Germain, IX, [XIIIJ, 1907,
p. 06.
Unio corrunala Millier, VI, [XII], 1906.
p, 3o-2.
Unio Duponti Bourguignat, VI, [XII],
igoO, p. 3o/i.
Unio Duponti de Rochebrune, VI, [MI],
1906, p. 3o4.
Unio Edxvardsianus Bourguignat, VI, [XII],
190O, p. 3o4.
Unio elegans Lea, XII, [XIII], 1907,
p. 49.9.
Lnio essueusis Chaper, V, [XII], 190G,
p. 173; - XXIII, [XVI], 1910, p. Mi.
Unio Gaillardi Germain, XXII, [XV],
1909 . p. 54%.
lnio Grandidieri Bourguignat, VI, [XII],
190G, p. 3o4.
Udio Grantianus Bourguignat, VI, [XII|,
190G, p. 3oi.
Unio HauUecœtiri Bourguignat, VI. [XII],
1906, p. 3o3.
Unio Uanltecœuri Bourguignat, var. ex
colore ; enstanea,fu8ca, lulescens, nigra,
ornata et vlridis Germain; - var. ex
forma : compressa, riirta, elongala, glo-
bosa, inlermcdia et snbcomprcssa Ger-
main, VI, [XII], 190O, p. oo5.
Unio hypsiprimnus Martens, VI, [XII],
1906, p. 302.
Unio Janneli Germain, XXXVI, [XIX],
1918, p. 3 35.
Unio Jourdyi Germain, XXXV. [XVIII |,
1912, p. 438 1 - XXXVI, [XIX J.
1918, p. 235.
Unio Jonnhji Moreiet, XXXVI, [XIX],
1913. p. 23.').
i/mo A^oeWm Germain, XXII, [XV], 1909,
p. 541.
Unio Lacoiiii Germain, I, (XI], 190.1,
p. 489; - XIX, [XV], 1909, p. 375;
XX, [XV] , 1909, p. âyo, 471 ; - XXII,
[XV], 1909, p. 54i; - XXIII, [XVI],
1910, p. aw, 212; -XXXI, [XVIII],
1912, p. S5; -XXXVIII, [XIX], 191 3,
p. a<ji.
Unio Lacoini , var. Chudeaui Germain, XXII,
[XV], 1909, p. 541.
Uiiio Lacoini, var. clongata Germain,
XVIII, [XV], 1909, p. .375.
Unio lunilanvnsis Sliepman, XII, [XllI],
1907, p. 'i3o.
Unio Loiirddi Bourguignat, VI, [XII],
190G , p. 3oG.
Unio Lounleli, var. Smilhi Germain.^ VI,
[XII], 190G, p. 30«.
Unio Moncifi Bourguignat, VI, [XH], 190G,
p. 3o5.
Unio Monccli , var. 7'ubra Germain, IV,
[XII], 1906, p. 60; - VI, [XII],
1906. p. :io<i.
Lnio muleUufurmis Germain, IV, [XII],
1906, p. Go; - XXXVIII, [XIXJ,
1913, p. 290.
Unio ngesianus Martens, XXX, [XVIII],
i9»'-î> P- 77. 78-
Unio ngnîgmiensis Germain, XXII, [XV],
1909, p. 540.
Unio postumus de Rochebrune, VI, [XII],
1906, p. 3o'i.
Unio Ronbiuili de Rochebrune, XII,
[XIII], 1907, p. ia(j.
Unio rostralis Bourguignat , XXlX , | XVII ] ,
1911, p. ////o.
Unio Ritellani Bourguignat, VI, [XII],
1906, p. 3(j'j; - XVII, [XV], 1909,
p. 375.
Unio Ruellani , var. Bayoni Germain , XVII,
[XV], 1909, p. aî5.
Unio Sluhhmanni Martens, XXX, [XVIH|,
1912, p. 77,78.
Valmla Revoili Bourguignat, XIX, [XV],
i909iP-376.
Valvata Tilhoi Germain, XIX, [XV], 1909,
p. 37.^, :iî«; - XXIII. [XVI], 1910,
p. 20G, 208, 209, 212; - XXXVII,
|XIX|, 1913, p. 390; - XXXVIII,
[XIX], 1913. p. 29.5.
ai .
272
Valvata Tilhoi , mutations alt-a et dcpresa
Germain, XIX, [XVJ, 1909, p. »î«;
- XXIII. [XVI], 1910, p. 309.
Vvronkclla Gaillardi Germain, XXIV, [XVII],
1911, p. 133.
Vilrina Sowerbyana Pfeiffer, XXV, [XVII],
1911, p. 920.
Vivipara abtjssiiiica Marlens, VI, [XII],
1906, p. 3oi.
Vivipara capillata Frauenfekl , VI, [XII],
1906, p. 3oi.
Vivipara cepoides Snjilli. VI, [XII], 1906,
p. Soi.
Vivipara cotisiricta Martens , M, [XII],
igoti, p. 3oo; - XVII, [XV], 1909,
p. s-â.
livipara conslrida, sar.lrnchleans Marions
XVII, [XV], 1909, p. 974.
Vivipara costu'ata Martens, I!, [XII],
190G, p. 53; - VI, [XII], 1906,
p. 3(jH , 3oo.
Vivipara costulata , variétés alla , p;loboisa et
trilirata Germain, VI, [XII], 1906,
]>. 209,
Vivipara jucunria Smith, II, [XII], 1906,
p. 53; - VI, [XII], 1906, p. 398.
Vivipara Lenfanli Germain, II, [MI],
1906, p. 53.
Vivipara meta Marions. VI, [XII], ujoli,
p. a<j<j; - XVII, [XV]. 1909, p. -jjù.
Vivipara pagodella Martens, M, [XII],
190G, p. 3oo,
Vivipara phlinotropis Marions, VI, [XII],
1906, p. 3oo.
Vivipara polila Frauenfekl, VI, [XII],
1906, p. 3oi.
Vivipara Robcrlsoni Frauenfeld, VI, [XII],
1900 , p. 3oi.
Vivipara ruhicunda Martens, VI, [XII],
1906 , p. 3oi.
Vivipara ruhicunda, var. sublurrila Mar-
tens, VI, [XII], 1906, p. 3oi.
Vivipara Simonsi Bourgniffnat , VI, [XII],
1906, p. 3oi.
Vivipara Smilhi Bour(jui(;nal, VI, [XII],
i9o() , p. 3oi .
Vivipara truclilearin Martens, VI, [XII],
190G, p. 000; - XVII, [XV], 1909,
p. 97/..
Vivipara nnicohr (Olivier), I, [XI], 1900,
p. 488; - II, [XII], 1906, p. .53; -
IV. [XII], 190G, p. 58; - VI, [XII],
1906, p.3oi ;-X, [XIII], 1907, p. 269;
-■ XVIII, [XV], 1909, p. 375; - XX,
[XV], 1009, p. 472; - XXIII, [XVI],
1910, p'. 307, 212;- XXXI. [XVIII],
1912, p. 84, 85; - XXXVII, [XIX],
1913, p. 287.
Vivipara unicolor, modes bicarinata el uni-
carinata Germain, XXIII, [XVI], 1910,
p. 207; - xxxvn, [XIX], 1913,
p. 287.
Vivipara unicolor, var. biangulata Kiister,
XX, [XV]. 1909, p. 479; - XXIII,
[XVIJ. 1910,1"). 907; -XXXI, [XVIII],
1912, p."85;- XXXVII, [XIX]. 1913,
p. 987.
Vivipara unicolor, var. conoidca Martens ,
XXX, [XVIII], 1912, p. 78.
Vivipara unicolor, var. elatior Martens, II,
[XII]. 1906, p. 5a; - VI, [XII],
190G , p. 3oi.
Vivipara unicolor, var. Jeffrcysi , Frauenfeld.
VI, [\II], 190G, p. 3oi.
Vivipara unicolor, var. Lenfanti Germain ,
II, [XII], 190G, p. .»».
Viviparus costulalus Smith, VI, [XII],
i9oG, p. 298.
Viviparus jucundus Smith, VI, [XH],
190G, p. 298.
Viviparus trochlearis Smith, XVII, [XV],
1909, p. 974.
Viviparus Vicloriae Smith, VI, [XH],
190G, p. 998, 3oo; - XVII, [XV],
1909, p. 274. ^
Viviparus Vicloriae, var. a Smith, VI,
[XII], 190G, p. 3oo; - XVII, [XV],
1909 ' P- ■^l'^-
Zairia clejjans de RocLebrune, XII, [XIII],
1907, p. 429.
Zootecus insularis (Ehrenberg) , XXVIII,
[XVII], 1911, p. 325.
278
D, Index Ai.piiAni-TinuE
DES (il'.NRES, SoLFS-GeNHES , Esi'ÈOES ET VaRIÉtÉS NOUVEAUX.
Achatina balleata Reeve, var. Vidalcli Ger-
main, XL, [XIX], 1913, p. 354.
Achatina marginata Swainson , var. Four-
neaid Germain, XXV, [XVII], 1911,
p. 224.
Ampullaria chariemis Germain, I, [XI],
igoB, [). liSC).
Ampullaria ovula Olivier, var. liimellimi
Germain, XXXIII, [XVIII], i.)i9.,
p. 3î3.
ARTEMONOPSIS Gernrain , XIV, |XIV],
1908 , p. 124.
Bythinia lœothaitmaeformis Germain , IX ,
[.XIII], 1907, p. 65.
Bythinia Ti Ihoi Gevmu'm , XXXIII , [XVIII],
1912, p. 322.
Caecilioides Joubini Germain, XXVIII,
[XVII], 1911, p. 326.
Clielidonopsis Roubaudi Germain , XV,
[XIV], 1908, p. 160.
Cleopatra Poutrini Germain, XIX, [XV],
1909, p. 376.
Corlicula Andoini Germain, XXI, [XV],
1909, p. 475.
Corbicida Fischeri Germain, IX, [XIII],
1907, p. 68.
Corbicida Lacoini Germain, I, [XI], 1905,
p. 487.
Carvella Guerini Germain, XI, [XIII],
1907, p. 349.
Ciircella vitrea Germain, XIV, [XIV],
1908 , p. ia5.
Ennea Gravieti Germain, IX, [XIII], 1907.
p. 64.
Ennea ( Sphinctoslrema ) Joubini Germain ,
XXXIII, [XVIII], 1912, p 3i8.
Enjiea (Excisa) Lamollei Germain, XXVI,
[XVII], 1911, p. 232.
Ferussacia Chiuleaui Germain, X.XVIII,
[XVII], 1911, p. 327.
GRANULARiON Germain , XXXII , [ XVIII |,
1912 , p. 206.
HA LOLira^O HELIX Germain,
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35o.
Helicurion Duporti Germain , XXXII ,
[XVIII], 1912, p. 256.
Helicurion /?o«itt«(/! Germain , XXII , [XV],
1909, p. 539.
Hélix (Eupanjpha) Chudeuui Germain,
XVI. [XIV], 1908, p. 290.
Hélix (Jacoila) Gautieri Germain, XVI,
[XIV], 1908, p. 291.
Homonis Courteti Germain, XI, [XIII],
1907, p. 348.
Lanistes bicarinatus Germain, XII, [XIII],
1907, p. 428.
Lanistes gribinguiensis Germain, I, [XI],
1905, p. 487.
Limicoluria Alluaudi Germain, XIX, [XV],
1909, p. 377.
Limicoluria Grstroi Germain , XVII, [XV],
1909, p. 272.
Limicoluria rertistrigata Smilh , var. mela-
vomphalns Germain , XVII , [XV] , 1909,
p. 271.
Limicoluria lurriformis Martens. var. Lacoini
Germain, I, [XI], 1905, p. 483; -
var. obesa (Jormain , V, [XII], 1906,
p. 171.
Limicoluria lurris (Pt'eiffer), var. Duper-
thuisi Germain, V, [XII], 1906,
p. 168.
Limnaea a/ricana Ruppell , var. azaona-
densis Germain, XVIII, [XV|, «909,
p. 372.
Limnaea Chndeaui Germain, X, [XIII],
1907, p. 272.
Limnaea tchadiensis Germain, I, [XI],
1905 , p. 484.
Limnaea Vignoni Germain, XXI, [XV],
1909. p. 474.
MASSAIHEUX Germain, XXXIX, [XIX],
I 1913, p. 352.
'lia
Mulela Alluiindi Germain, X\1I, [XV],
1909, p. 544.
Mulclu aiigustata Sowerby, var. curla Ger-
main, V, [XII], 1906, p. 17''; - '•'^^'■
ponikrosa Germain, 111, [MIT, i9i>6,
p. 5(3.
Mulelina complanata Jousseaume, var.
nirta Germain, IX, [XIII], 1907,
p. 68.
Mutelina falemeensis Germain, IX. [XIII],
1907, p. 67.
MiUelimi Mabillei (de Rochebrune ) , var.
Frasi Germain , IX , [XII] , 1907, p. 67 ;
- Var. Gaillardi Germain , XXI , [ XV ] ,
«909. P- ^77-
Opeas Lcmoinei Germain, XXXII , [WIII],
1912, p. 269.
Opeas subpaiipev Germain, XXXIII,
[XVIII], 191a, p. 3ai.
r/ii/.srt { Pi/rgophysa) Dautzenbergi Germain,
i. jXI], 1905, p. hSû.
l'hijsu ( hidora) Joiihini Germain , X .| XIII j.
«9"7. P- •*-7-i-
Pliijsa (hiili)ia) Ichailieusis Germain, 1,
jXl], i<)<>5, p. 485; - var dif^imrtu
GiM-iiiaiii, I. |XI], igoS, p. 48.5; -
var. ?'<*^"'("'w Gerniain, I, [XIj, >9"'*'
p. 485; - var. ex forma : elata Ger-
main, veutrkosa Germain, I, [XI],
lf)o5, p. h^b \ - brevispira Germain, I,
|XI|, 1900, p. 48(); - var. ex colore :
albiila Grrmain, nistanea Germain,
traiishidda Geiniaiu, I, [XI], 1905,
p. '18G.
Vliijsa (hidora) Viuieiji Germain, IX,
JMll], 1907, p. 65.
Phymi [plecta) IFa/e/foa Germain, XXVII,
[XVII], njii, p. 3-29.
nynopsi:t MnHend Germain , IX , [ XIH ] ,
1907, p. 65.
Pisidium Landeroini Germain, XXI, [XV],
1909 , p. 476.
Pisidium ruwenzoïicims Germain, XXIV,
[XVII], 1911, p. i35.
Planorbis Chudeiiid Germain, X, [XIII],
1907, p. 374.
Planorbis Gardei Germain, XXI, [\V],
1909. P- ^75-
Planorbis Tdhm Gennoin , XXIV, [XVH],
1911, p. i3'i.
Pliodon Uardeleti Germain, III, [XII],
1906. p. 56; - var. Molli Germain,
III, [\II], 1906, p. 58.
Pliodon tchadieusis Germain, IV, |\ll|.
1906, p. 60.
PSEUDEUPERA Germain , XXXVIII, [XIX],
1913, p. 995.
Pseudoglessida Fisclieri Germain, XIV,
[XIV], 1908, p. 136.
Pseudolrochus Belli Germain, XIII, [XIV],
1908 . p. 53.
Pseudotroeimi superbus Germain , XXVIÏ ,
[XVII], 1911, p. 320.
SCULPTIFERUSSACIA Germain, XXVIII,
[XVII], 1911. p. 327.
Spatha Mabillei Jonsseaume, var. mamou-
nensi/i Germain, IX, [XIII], 1907,
p. 67.
Spaiha ritbens de Lamarck, var. Chudcain
Germain, IX, [XllI], 1907, p. 00.
Spatha Stuhlmannî Martens, var. comoeen-
sis Germain, XIV, [XIV], 1908, p. 197.
Strcptaxis ( Arlemonopsi-s) Clievalien Ger-
main, XIV, [XIV], 1908, p. tQft.
Slreptostele Feai Germain, XXXIII, [XVIII],
1912. p. 319.
Snbtdina Feai Germain, XXXUI, [XVIII],
1912 , p. 320.
Subuliiia krebedjeensis Germain, IX, [XIII],
1907, p. 65.
Snrciiica Cbudeaiti Germain, X, [XIII],
1907, p. 97 j.
Siiccinea LaïKannei Germain, XXI, [XV],
«909, p. 473.
tîuccinea ichadiensLi Germain, X,[XI!I],
1907, p. 270.
Thnpsia Lamj/i Germain , XI, [XIII], 1907,
p. 3'i5.
Thapsia wjihana Smith, var. Coiu-Mi
Germain, IX. [XIII], 1907, p. 64.
Trwhoiiaxina freimkUa Germain , I , [ XI ] ,
njoô, p. 484.
Troehonaninn quirujucfiiari/i Gonnain , XXVI ,
[XVII 1 , 1911, p. 233.
Vnio baiigomnensis Germain, IX, [XIII],
1907, p. 60.
— 275 —
Unio Chivoli Germain, IX, [XIII], 1907,
p. 66.
Lhiio Gaillardi Gennaiti, XXII, (XV],
1909, p. 5/19.
Lnio IlauUecawi Bourgujfjnat, mut. ex
colore : ca.rtanea , fusca , lidesceiis , nli<ra,
(irnata et viridis Goniiain; mut. ex for-
ma : covtpreêsu , vio-tu , ekjH<,;ai(i, gl(y-
bosa, intermedia i'X suJKompressa Ger-
main, VI, [XII], 1906, p. 305.
Unio Janneli Germain, XXXVI, [XIX],
tgiS, p. 235.
Unio Kwhleri Germain, XXlI , [XV] , 1909 ,
p, 54i.
Unio Lacoini Germain , var. Chmleaui Ger-
main, XXJI, [XV], 1909, p. hki.
Unio Loio'deli Bourffuijrnat, var. Hmiihi
Germain, VI, [XII], 1906, p. 3o0.
Umo Moneeli Bourguignat , var. rnhra
Germain, VI, [XII], 190O, p. 3o6.
Unio nguigmiciisis Germain, XXII, [XV],
1909, p. hko.
Unio Roubaudide Rochebrune , XII, [XIII],
1907, p. 4-39.
Unio Ruellani Bourguignat, var. Bayoni
Geeumia, XVII, [XV], 1909, p. «yû.
Vdvata Ttlhoi Genuain, XfX, [XV], 1909,
p. 376.
Veronicella Gaillardi Germain, XXIV,
[XVII], «911, p. i33.
^
— 276 —
R. Index alphabktique des Espèces figurées.
Achatina hallcala Reeve (jeune individu),
XL, [XIX], 1913, p. 353.
Achatina marpnala Swainson, var. Fow-
neaui Germain, XXV, [XVII], 1911,
p. 935.
/Ethcria elliplica de Lamarck, XVII, [XV],
1909, Pi. III et PI IV.
Amptillaria gradata Smith (individus jeu-
ne.s), VI, [XII], 1906, p. 998.
Ampiillaria ovata Olivier, var. lamcllosa
Germain, XXXIII, [XVIII], 1919,
p. 324.
Chelidunopm arietina (de Rochebrune),
XV, [XIV], 1908, p. 169.
Chelidonopsis Roubaudi Germain, XV,
|XIV], 1908, p. 161.
Cleopatra Pouttini Germain, XXXVII, [XIX],
1913, p. 988.
Corbieula .Egyptiaca Boiirguignat , VIII,
[XII], 1906, p. 589.
CorbLcula Cameroni Bourguignat, VIII,
[XII], 1906, p. 583.
Coibictda consobrina Caiiiiaud, VIII, [XII],
igoO , p. 589.
Gtrbicula Jouberli Bonrguignal, VIII,
[XII], 1906, p. 583.
Corbieula Degousei Bourguignat, VIII,
IXII], 1906, p. 589.
Corbieula Kynganica Bourguignat, VIII,
]XII], 1906, p. 583.
Corbieula Lavigeriana Bourguignat, VIII,
|XII], 1906, p. 583.
Corbieula subtruncata Bourguignat, VIII,
[XII], 1906, p. 589.
Curvella Guerini Germain, XI, [XIII],
1907, p. 35o.
Eiuwa Lamollei Germain, XXVI, [XVII],
1911 , p. 939.
Helicarion Dnporti Germain, XXXII, [XVIII],
1919, p. 957.
Helicarion Roubaudi Germain, XXII, [XV],
190g, p. 539.
Helicarion Son-erbyi ( Pfeiiler) , XX V , [ XVII |,
1911, p. 991.
Homorus Courtrli Germain, XI. [XIII],
1907, p. 349.
Lanistes bicarinatus Germain, XII, [XIII],
1907, p. ^198.
Limicolaria Gestroi Germain, XVII, [XV],
1905 , p. 979.
Limicolaria turri/ormis Martens , var. obena
Germain, V, [XII], 1906, p. 1G9.
Limnaea Chiideaui Germain , X, [XIII],
1907, p. 979.
Mulela Alluaudi Germain, XXII. [XV],
1909, PI. VIII.
Miitela a)i[>;uM(iia (Sowerby), var. c«r/rt Ger-
main, V, [XIl], 190G, p. i7'i; — var.
ponderosa Germain, III, [XII], 190G,
p. 56.
Opeas Lemoinei Germain, XXXII, [XVIII],
1919, p. 960.
Pliysa (hidora) Jonbini Germain , X , [ XIII ] ,
1907, p. 973.
Phijsa {Aplecta) Waterloti Germain , XXVII ,
[XVII], 1911, p. 393.
Planorbis Chudeaui Germain, X, |XIII],
1907. p. 974.
Pliodon Hardeleti Germain, II, [XII],
1906, p. 57; — \ar. Molli Germain,
III, [XII], 1906, p. 57.
Pliodon tchadiensis Germain, IV, [XII],
1906, p. 60.
Pseudolrochm Relli Germain, XII, [XIV],
1906, p. 54.
Pseudotrocliii-s superlnis Germain, XXVII,
[XVII], 1911, p. 391.
Spatha oppicata de Rôehebrune , XXXVIII,
[XIX], 1913, PI. XII. fig. 69.
'277
Spatha Prolchei de lîofliehiuiie, XXII ,
[XV], 1900, PI. VIII, fig. /i6.
Spallid rnbciis (de Lainnrck) XXXVIII,
[XIX], 1913, PI. XII, fiîf. 70.
Strcplaxis Maugerue Gray, \XVI, [XVII J,
1911, p. aaS, et Pi. III, fig. 3-6.
Strcptnstelo Fmi Germain , XXXIII, [XVIII],
1912 , p. 320.
Succinea Chuckaui Germain, X, [XIII],
1907, p. 271.
Succinea IchadiemU Germain , X , [ XIII ] ,
1907, p. 971.
Thapsia Lamyi Germain, XI, [XIII],
1907, p. 345.
Trocltonanhia quiuqui'fiUtru Germain , XXVI,
[XVII], 1911 , p. 236, et PI. III,
fig. 1-3.
Unii, Briarti Daulzenberg, XXXVIII , | XIX]
i9t3, PI. XI, fig. 07-08.
Unio Gnillardi Germain , XXII, | W |, 1 909
PI. VIII, fig. '11-62.
Unio liijp.iipnjiniiHs Marions, VI. [XII]
190O , p. 3o3.
Unio Jourdyi Germain, XXXV, [XVIII]
191a, p. 639.
Unio Kœhleri Germain, XXII, [XV], 1909
pi. VIII, fig. 63, 66 et 67.
Unio landanvnsis Shepman , XII, [XIII]
1907, p. 63o.
Unio ngitigmiensis Germain , XXII , [XV]
1900, p. 539.
Unio 7{oj<èrt«(ii (le Rochebrune , XII, [XIII]
1907, p. 629.
Unio Rudlani Bourguignat, var. Ihtiinn
Germain, XVII, [XV], 1909, PI. III
fig. 30.
— 278 —
F. Index alphabktioue des Noms géogbaphjques.
Adrar (Montagnes de 1'), XXVllI, [Wfl],
1911, p. 3f5, 396,-3^7.
Agringa (Puils,-Egueï),XXi, [XV], 1909,
p. 476.
Ahaggar, X, (XIU], 1907, p. 970.
Albert- Edouard (lac), XXX, [XVIll],
191a , p. 77 et suiv.
Alima (riv. , affluent du Congo), XXII,
[XVI, '909, P- 543.
Amalliîé (village, - sillon du Rahr-el-Cha-
zal, pays bas du Tchad) , XXXÎ , [ XVIII ] ,
1912 , p. 83 , 84.
Am Raya (village, - Bahr-el-Ghazal
moyen), XXIII, [XVI], 1910, p. fîog.
Angola, X, [XIII], 1907, p. 370.
Anno-Bom ( ile - Golfe de Guinée),
XXXIII, [XVIII], 1912, p. 319.
Askia (Chenal d' - Sud de Tombouctou).
XX, [XV], 1909, p. 470, 471, 47a.
Atar (village de l'Adrar- Mauritanie),
XXVIII, [XVII], 1911, p. 395, 327.
Azaouad (N.-E. de Tombouctou), XVIII,
[XV], 1909, p. 371 et suiv.; - XX,
|XV], 1909, p. 471, 472; - XXHI,
[XVI], 1910, p. 907.
Baganioyo (village sur le fleuve Kyngaui,
E. Afr.), VIII, [XII], 1906, p. 583,
583.
Bahr - el - GhazaI (affl. du Nil), XXXIV,
[XVIII], 1919, p. 433 et suiv.
Bahr-el-Ghazal (Province du), XXXIV,
[XVIII], 1912, p. 433 et suiv.
Bahr-el-Ghazal (tributaire du Tchad),
XXI, [XV], 1909, p. 473; - XXIII,
[XVI], 1910, p. 9o4, 2g5, 209; -
XXXI, [XVIII], 1912, p. 84.
Bangoran (riv. , affl. du Ghari], IX,
[XIII], 1907, p. 66, 68.
Bengou (Mare de - Territoire du Niger),
XXXIII, [XVIlI], 1912, p. 393.
Beso (village - Haut Oubangui), XI,
[XIII], 1907, p. 348.
Bikoro (bords du lac Tumba, bassin du
Congo), XXXVII, [XIX], 1913, p. 986.
Blanc (Cap - Mauritanie), XVI, [XIV],
1908, p. 990, 991.
Bodelé, XXHI, [XVI], 1910, p. au'i ,
2o5, 910, 311.
Boguenl (zone irinondation dw Sénégal),
XYIII, [XV]. 1909, p. 373.
Bokou (affl. de TOubangiii), XXXIV,
[XVIII], 1919, p. 433.
Bol (village- Bords du Tchad), V,[X!1],
1906, p. 1(56;- XXIV, [XVII], 1911,
p. i3'i.
Borkou, XXIII, [XVI], 1910, p. 306.
Bossa (village - Bords du Tchad), XXI,
[XV], 1909, p. 475.
Bouchia (lac de - Bassin du LoLaye),
XXXVII, [XIX], 1913, p. 990.
Bougouman (village sur le Chari), I, [XI],
1905, p. 487.
Boungoul (village - Territ. du Chari), XI,
[XIII], 1907, p. 345, 346.
Bounji (village - Congo français), XXII,
[XV], 1909, p. 543.
Bouroukrou (village - Côle d'Ivoire),
XIV, [XIV], 1908, p. 195.
Brazzaville (Congo français), XII, (XIII],
1907, p. 425 et suiv., - XV, [XIV],
1908, p. 160 et suiv.; - XXII, [XV],
1909, p. 54o.
Bugula (Ile de [Archipel Sesse , Vicloria-
Nyanza]), XVII, [XV], 1909, p. 971,
973, 974, 275, 276.
Bujungola (Est africain), XXXIX, [XIX],
1913, p. 35i.
Bukoba ( village - Bords du Victoria-Nyanza),
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35o.
Butumbi (Est Africain), XXXIX, [XIX],
191 3, p. 35 1.
Buvuma (Ile de [Archipel Sesse, Victoria-
Nyanza]), XVII, [XV], 1909, p. 271.
Camayenne (Envir. de Konakry, Guinée
franc.) , XXXII , [XVIIl] , 1913 , p. 358,
259.
Cameroun, XI, [XIII]. 1907, p. 343,
347;- XXVII, [XVII], 1911, p. 390; -
XXXII, [XVIII], 1912, p. 954,256,
961; -XXXIX, [XIX], 1913, p. 349.
Cassine (Rio - Guinée portugaise), XXXIII,
[XVIII], 1912, p. 329.
— t>79 -
Chari (Fleuve, et Terriloire du), I, [XI],
i()o5. p, /i83 etsuiv.;-V, [XII], igoO.
|).' 166,168, 169; - XI, [XIII 1, 1907,
p. 3/t3 et suiv.; - XXIII. [XVI], 1910,
p. 911; - XXXV, [XVHI], 191s, p.
^38, Uo; - XXXVi, [XIX], igiS,
p. 935.
Cûlimbine (riv. - Soutlan français), V,
[XII], 1906, p. 173.
Coinoé (fleuve - Côle d'Ivoire), XIV,
[XIV], 1908, p. 197.
Congo (Bassin du), XI, [XIII], 1907,
p. 347; - Xn, [XIll], 1907, p. ^''^5
et suiv.; - XIII, [XIV], 1908, p. 53
et suiv.; - XV, [XIV], 1908. p. 160
et suiv.; - XXVI, [XVII], 1911,
p. 337; - XXXVH, [XIX 1, 1913,
p. 38-2; XXXVIII, [XIXj, 1913, p. ay'i;
- XL, [XIX], iyi3, p. 35a cl suiv.
Congo français, XXV, [XVII], 1911,
p. 320.
Corbol (Pays du Moyen-Cliari) , V, [XII],
1906, p. 168.
C.Me de l'Or, XXV II , [XVii], 1911,
p. 330.
C.'.fe d'Ivoii-e, XIV, [XIV], 1908, p, i3'i
et suiv.; - XXVII, [XVII], 1911,
p. 320.
Daliomey, XXVII, [XVII], 1911, p. 819
et suiv.
Dereiua (village de l'Ussambara , E. Afr.).
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35i.
Djourab, XXIII, [XVI], 1910, p. 206,
207, 208, 209, 210, 211 ;- XXXVIII,
[XIX], 1913, p. 395.
Duiigass (Mare de - Entre ie Niger el le
Tchad), XXIV, [XVII], 1911, p. i3/i.
Eguei, XIX [XV], 1909, p. 375, 376,
377; - XXI, [XV], 1909, p. 473; -
XXm , [XVI], 1910, p. 9o4 etsuiv. ; -
XXXVIf, [XIX],' 1913. p. 282, 387,
389, 290; - XXXVill, [XIX], 5913,
p. 291, 295.
Kgypie (Rapport des faunes terr. et eau
(jotice «uuparable à f-elui observé en
Mauritanie), XXVIII, [XVII], 1911,
p. 336.
Entébé (village au N. de Victoria-Nyanza),
VI, [XII], 190G, p. 396 el .suiv.
Élienne (Port) [Mauritanie]. XVI, [XIV],
1908, p. 390, 391.
Faguibine (lar - Environs de Tombouc-
lou). XVIII, [XV], 1909, p. 371, 373.
Falénié (fleuve de Sénégauibje) , IX,
[XIII], 1907, p. 67.
Findar (village sur le Gribingui), XXXI,
[XVIII], 1912, p. 83.
Fort ArchainbauU, (sur le Chari), IX,
[XIII], 1907, p. 66; - XI, [XIII],
1907, p. 35i.
Fort de Pos.sel (sur le Haut-Oiibangui) .
XI, [XIII], 1907, p. 348.
Fort Lanjy (sur le Chari), I, |XI], 1905,
p. /i83 et suiv.; - V, [XII], 1906,
p. 166, 1O8, i6(); - XIX, [XV],
1909, p. 375, 376. 377; - XXXVII,
[XIX], ii)i3, p. 987, 289, 290; -
XXXVllI, [XIX], 191a, p. 991, 295.
Fort Rousset (Moyen-Congo), XL, [XIX],
1913, p, 352 , 354 et suiv.
tieaaffa (Mare de - Entre le Niger et le
Tchad), XXIV, [XVII], 1911, p. i3/i.
Golungo-Alto (District de - Angola),
XXVI, [XVII], 1911, p. 23i.
Gribingui (riv.), I, [XI], 1905. p. ^187;
- IX, [XIII], 1907, p. Cf) et .suiv.; -
XI, [XIII], 1907, p. 343 el suiv.; -
XXXI, [XVIII], 1919, p. 83.
Guéranda (village de l'Ëgueï), XIX, [XV] ,
1909, p. 376.
Guidimouni (Étangs de - Entre le Niger
et le Tchad), XXIV, [XVII], 1911,
p. i34.
Guinée française, XXXII , [XVIII], 1912,
p. 254 et suiv.
Guinée portugaise, XXXII ,[ XVIII ] , 1912,
p. 261 ; XXXIII, [XVIII], iyi2,
p. 3i8.
Hadjer el-Haniis (Piton de - Lac Trtiad),
I, [XI], 1905, p. 486; - II, [XIIj,
1906, p. 53.
liangara (vill. - Egueï), XIX, [XV],
1909, p. 376; - XXI, [XV], «909,
p. 476.
lid'ante D. llenrique (Roca - lie du
Prince) , XXXni . [XVlfl] , 191"- , P- 3i9 ,
330, 331.
Iro (lac - Moyen -Chari), V, [XII],
190G, p. 168.
'280
Issa-Ber (bras du Niger), XXI, [XVI.
1909. P- ''7"-
Ivindo (riv. - Congo français). XXV,
[XVIII], 1911, p. 923, aa/t.
Kabarah (S. de Toniboudou) , XXI, [XV].
1909, p. /tGg. li-jo.
Kanassorom (village - rive 0. du Trhad),
V, [XII], 190G, p. 166.
Kaneiu, XXIII, [XVI], 1910, p. aof) ,
906, 911 , 919.
Karevia (Est africain), XXXIX, [XIX],
1913 , p. 35o.
Karonga (village, bords du Nyassa), VIII,
[XII], 190G, p. 58i.
Kasindi ( poste belge du lac Albert-
Edouard), XXX, [XVIII], 1912, p.
80, 81, 89.
Kenia (mont), XXXIX, [XIX], 1913,
p. 349.
Kercbi (village - province du Bahr-el-
Ghazal nilotique), XXXIV, [XVIII], 1919,
p. /i35, 436.
Khor-Gombella (village - bords du Souek,
affl. du Bahr - el - Ghazal nilotique),
XXXIV, [XVIII J, 1912, p. 437.
Kibanga (village - bords du Tanganyika).
VII, [XII], 1906, p. 579, 584; -
XVIII, [XV], 1909, p. 373.
Kichuchu (rocher- Rinvenzori), XXIV,
[XVII], 1911, p. i35.
Kiliiua N'djaro, XIX, [XV] , 1909, p. 378 ;
-XXIV, [XVII], 1911, p. 'i33, i35; -
XXXIX, [XIX], 1913, p. 3/19 et suiv.
Kiri (île du Tchad) 1, [XI], igoS,
p. 486, 487, 488.
Kirima (village, N. 0. du lac Albert-
Edouard), XXX, [XVIH], 1919, p. 81.
Kollangui [Étangs de - Guinée franc.),
XXII, [XV], 1909, p. 549.
Kologo (village - rive E. du Tchad), V,
[XII], 1906, p. 166.
Komadougou-Yobé (afïl. du Tchad ) , XXIII ,
[XVI] , 1910, p. 2o5.
Koine (ile - archipel Sesse, Vicloria-
Nyanza ), XVII, [XV], 1909, p. 979.
Konakry (Guinée), XI. [XIII], 1907,
p. 343. 344; - XXXII [XVIII], 1912,
p. 254 et suiv.
Koro-Torao (Haut Bahr-el-Ghazal). XXIII,
[XVI], 1910, p. 9o5, 909.
Kouka (rives du Tchad), V, [XII], 1906.
p. 166.
Koukourdei (Pnils - Egueï), XXI, |XV],
1909, p. 47G.
Koulona (village - bords tlii Tchad), X,
[XIII], 1907, p. 279, 273; - XXI,
i^XV], 1909, p. 474, 470.
Kouom(vdlage - Moyen-Chari), XI, [XIII),
1907 , ]). 3'iG, 348, 35o.
Kouri (archipel- Lac Tchad), I, [XI],
1905, p. 486;- IV, [XII], 1906, p. 58;
- IX, [XIII], 1907, p. 65.
Kourossa (archipel du Tchad), I, [XI],
1905, p. 486, 487, 488.
Kousri (village - Territoire du Chari),
XIII], 1907, p. 345, 35o.
Krebedjé (Cercle de - Territoire du Chari),
IX, [XIII], 1907, p. 65;- XI, [XIII],
1907 , p. 343 et suiv.
Kyngani (fleuve - Est africain), Vlil,
[XII], 1906, p. 582, 583.
Libreville, XI, [XIII], 1907, p. 344.
Lobaye (affl. de l'Oubangui), XXXVII,
[XVIII]. 1912, p. 283 et suiv.; - XL.
[XIX], 1913, p. 359 et suiv.
Lualaba (affl. du Haut-Congo), XXXIX,
[XIX], 1913, p. 35o.
Makoua (village - Congo français), XXV,
[XVII], 1911, p. 993, 224, 22.").
Mamoun (Le - Pays du Territoire du
Chari), IX. [XIII], 1907, p. GG e!
suiv.
Manyénia (Haut- Congo), XII. [XIII),
1907, p. 496.
Marvisch (riv. - Gabon). XXV. [XVII],
1911 , p. 994, 996.
Massaï (Pays des- Est africain], XXXIX,
[XIX], 1913, p. 359.
Mauritanie, XVI, [XIV], 1908, p. 990.
991; - XXVIII, [XVII], 1911, p. 395
et suiv.
M'Bagha (pays - Bassin du Lobaye).
XXXVII, [XIX], 1913, p. 983 et suiv.
M'Baïki (village sur le Lobaye, affl. de
l'Oubangui), XL. [XIX], 1913, p. 359,
354 et suiv.
M'Banaou (île du Stanley Pool, Congo),
XII, [XIII], 1907, p. 425 et 43o; -
XXXIV, [XVIII], 1912, p. 433.
Moguedouchou (Est africain), XIX, [XV],
19091 P- 376.
Mokaka (Congo), XXII, [XV], 1909,
p. 543.
— 281 —
M'pala (village, 0. du Taiijfaiiyika ), VIF,
[XII], KjolJ, p. 57(), r)8o.
Miikubu (Vallée du - Ruwenzori E.),
XXXIX, [XIX|, 191:3,1). 35 1.
N'Djolé (village sur l'Uyooué), XXV,
[XVII 1, 1911, \>. -i-i-':
INdukali ( villajje - hords du Vicloria-
iNyanza), VI, [XII], 190O, p. 299.
Negelona-kindora (vilia{fe - N.-E. du
Tchad), I, [XI], 1905, p. /188; - II,
[XII], 190O, p. '188.
IN'Guigiui (village - Hords du Tchad), X,
[Mil], 1907, p. 270, 37i; - XXI,
[W], 1909, p. /174, 475; - XXII,
[XV], 1909, p. ô/io, 54i.
Niellims (village - Moyen Chari), XI,
[XIII], 1907, p. 3/(5.
Niger (ancienne communicalion avec le
Nd, d'après la Iradilion), XXI, [XV],
1909' P- ^1^-
Niger (communicalion ()ualernaire avec le
Tchad), XXIII, [XVI], 1910, p. 212.
Niger (fleuve), IX, [XVII], 1907, p. (J7;
-XI, [XIII], 1907, p. 35i ; - XXXIIl.
[XVIII], 1912, p. 323; - XXXVIII,
[XIX], 1913, p. 292.
Nd (ancienne communicalion avec le Niger,
d'après la Iradilion, XXI, [XV] 1909,
p. /i73.
Nil (communication ((ualernaire avec le
Tchad), XXI, [XV], 1909, p. 473; -
XXIII, [XVI], 1910, p. 206, 212.
Nil (fleuve), I, [XI], 1906, p. 488;
- XXXIV. [XVIII], 1912, p. 433.
N'Kogo (village - Congo franc.), XXV.
[XVII] , 1911, p. 222.
Nonconta (village - province du Bahr-el-
Ghazal nilolique), XXXIV, [XVIII],
1912 , p. 435.
Nyangwé (village - Haul-Congo), XII,
[XIII], 1907, p. 426.
Nyassa (lac), VIII, [XII], 1906, p. 584;
-X\X, [XVIIIJ, 1919, p. 77.
Nyassaland, XI, [XIII], 1907, p. 343.
Oesle (Bahia do - Ile du Prince), XXXIIl.
[XVIII], 1912, p. 322.
Ouabi (riv.), XIX, [XV], 1909, p. 37O.
Ouani (village de l'Eguei), XXI, [XV],
1909, p. 476.
Ouassoulou (village, sur le Niger),
XXXVIII, [XIX]. 191.1 p. 292.
Oiibaii|;ui, I, [XI], 1905, p. -'187; - XI,
[XIII], 1907, p. 348; - XIX, [XV],
1909, p. 37G; - XXXIV, [XVIII I,
1912, p. 433; - XXXVll, [XIX],
1913, p. 282; - XXXVIII, [XIX],
1913, p. 292, 293, 394, 295.
Porl-Etienne (Mauritanie), XVI, [XIV J,
1908, ]). 290, 291.
Porlo-Novo (Dahomsy), XXVII, [XVIIJ.
1911, ]). 319 et suiv.
Prince (Uedu - Golfe de Guinée), XXXIIl,
[XVIII], 1912, p. 3i8 et siiiv.
Ôuerké (Village - frontière française du
' Libéria), XXVI, [XVII], 1911, p. 227
et suiv.
Piimbio (village - bassin diiBokou, affluent
de rOubangui), XXXIV, [XVIII], 1912,
p. 435, 436.
Roum (ile - près de Konakrv, Guinée
franc.). XXXII, [XVIII], I9r2, p. 254
et suiv.
Ruinbwa (village bords du Victoria-
Nyanza), XVII, [XV], 1909. p. 274,
275.
Bunssoro (Est africain) , XXXIX . [XIX].
1913, p. 35o, 35 1.
Ruwenzori, XIX, [XV], 1909, p. 375,
378; - XXIV, [XVII], 1911 , p. i33,
i34; - XXXIX, [XIXJ, 1913, p. 349
et suiv.
Saimra (riv.), XVIII, [XV], 1909, p. 371.
Sassundra (fleuve - Côte d'Ivoire), XIV,
[XiV], 1908 , p. 126.
Sénégal, XXXIl, [XVIII], 1912, p. 354,
259, 2O2.
Sénégaïubie, XXVII, [XVIIJ, 191 1 , p. 32o;
- XXVIII, [XVII], 1911, p. 32().
Sesse (archipel - N. W. du Vicloria-
Nyanza), XVII, [XV], 1909, p. 370,
271.
Sierra -Leone, XXVI, |XVII|, 1911,
p. 229; -XXXII, [XVIIIJ, i9i2,p. 2(ii.
Soubré (village - bassin du Sassandra,
Côle d'Ivoire), XIV, [XIVJ, 1908,
p. 12O.
Soueh (allliieiil du Rahr-ul-Gliazal nilo-
tique), XXXIV, [XVIII], 1912, p. 433,
435, 430.
— 282 —
Slanley-Pool (l'ic du Moyen-Congo), Xll ,
fXiil], 1907, p. ^195, 437; - XV,
[XIV], 1908, p. 161.
Tanganyika (lae), VI, [XII], 1906,
]). 296; - VII, [XII]. igo(5, p. 577 et
suiv.; - XXIX, [XVII], 1911, p. Zi36
et saiv. ; - XXXI , [XVIII], 1913, p. 77,
79; - XXXVII, [XIX], 1913, p. 285;-
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35o.
Taoudeni (village - Mauritanie], XVIII,
[XV], 1909, p. 371.
Tchad (iaf), I, [XI], 1905, p. 483 et
suiv.; - II. [XII], 1906, p. 52 et suiv.;
- III, [Xll], 1906, p. 55 et suiv., -
IV, [XII], 1906, p. 58 et suiv.; - V,
[XII], 1906, p. 166 et suiv.; - VI,
[XFI], 1906, p. 3oi; - IX, [XIII],
1907, p. ()5 et suiv.; - X, [Xllf].
1907, p. atig et suiv.; - XI, [XIII],
1907, p. 343 et suiv.; - XX, [XV],
1909, p. 471; - XXI, [XV], 1909,
p. 475, 477; - XXIII, [XVI], igto,
p. 9o4, 206; - XXIV, [XVII], 1911,
p. i33; - XXXI, [XVIII], 1913. p. 83
et suiv.; -XXXVII [XIX], 1913, p. 282,
286, 287, 290; - XXXVIII, [XIX],
1913, p. 291.
Tchad (ancienne communication avec le
Nil], XXI, [XV], 1909, p. 473.
Tchad (Pays-Bas du), XXXI, [XVIII],
1919 , p. 83 et suiv.
Tchad quaternaire, XXII, [XVI], 1910,
p. 319.
Télé (village- Temtoire da Chari), IX,
[XIII], 1907, p. 64; - XI, [XIII],
1907, p. 346-346.
Tit (village du Sahara), X, [XIII], 1907,
p. 970.
Togoland, XXXII, [XVIII], 1912, p. 361.
Tombouctou, XX, [XV], 1909. p. 469;-
X.\III, [XVI], 1910, p. 907.
Tombouctou (Golfe (juaternairede), XVIII.
[XV], 1909, p. 371.
Toro (pays à l'E. du Tchad). XXIII,
[XVI], 1910, p. 204, 905, 209, 311,
212.
Touat (Le- Sahara), X, [XIII], 1907,
p. 270.
Trebou (village des bords dti lac Tumba.
bassin du Congo), XXXVII, [XIX],
1913, p. 385 et suiv.
Tsana (lac - Abyssinie), XVII, [XV],
19091 P- •^70. -Î73-
Tumba (lac - bassin du Congo), XXXVII,
[.XIX], 1913, p, 985 et suiv.
Uganda, XIX, [XV], (909, p. 375.
Ugoï (rivière- Est africain), VIII, [Xllf.
190O . )). 584.
Ussagara (Uégion de 1' - Est africain),
XXXVII, [XIX], 1913, p. 985.
Ussambara ( Pays de 1' - Est africain ) ,
XXXIX, [XIX], 1913, p. 35».
Victoria-Nyanza (lac), I, [XI], 1905,
p. 488; - VI, [XII]. 1906, p. 296 et
suiv. ; - XXII , [ XV J , 1 909 , p. 542 ,544 ;
-XXX, [XVIII], 1912, p. 77,79, 81;
XXXIX, [.XIX], 1913, p. 35o.
VVimi (Rivière de la zone inférieure du
Ruwenzori) , XXIV, [XVII] , 1911, p. i35.
Witschumbi (poste du S. de i'Alberl-
lulouard), XXX, [XVIU], 1913, p. 80,
81, 89.
Zanzibar, I, [XI], i9<)5, p. 483 et suiv.
Zongo (village sur TOubangui), X.XAVUI,
[XIX], 1913, p. 393, 293, 994, 390.
— 283
CoyrniBVTioifis À la Favse Malacologiqvb
DE L^ Afrique ÉQVAToniAiE,
PAR M. Louis Germain.
XLlt'>.
Mollusques jnouveaux des îles du Golfe de Guiinée.
De 1897 à 1908, le voyageur italien L. Fea re'unit, en Afrique occi-
dentale et dans les lies du golfe de Guinée, une riche collection de Mol-
lusques terrestres et fluviatiles appartenant aujourd'hui au Musée Civique
d'histoire naturelle de ia ville de Gènes. Le directeur de cet établissement,
le D' R. GESTRf», a bien voulu me confier l'étude de ces matériaux qui
apportent une contribution d'une réelle importance à la faone malaco-
logique d'îles aussi peu connues, au point de vue zoologique, que Fer-
nando-Po ou Annobon.
Les espèces nouvelles sont relativement nombreuses. Deux d'entre elles
sont particulièrement intéressantes: Tune [Streptostek {EmlreptoHtck) trun-
cdiii Germain, nor. sp.] est le type du nouveau sous-genre EUSTREPTO-
STELE; l'autre est une Sitale [Sitala {Pro-sitak) fernandopocnsis Germain,
H(H\ np.] pour laquelle j'ai créé le sous-genre PROSITAl*A.. Les autres
espèces nouvelles, dont on trouvera les descriptions dans cette note appar-
tiennent à des genres qui ont tous des représentiints sur le continent
africain'^'.
Ennea (Uniplicaria) Gestroi Germain, nov. sp.
Coquille très petite, presque régulièrement cylindrique; spire composée
de 6 tours à croissance lente et régulière séparés par des sutures linéaires
(') Avec la note XLI commence la deuxième série de ces Cmti-ikitiom. Afin de
rendre les recherches plus faciles, j'ai puhlié ci -joint un Index alpliabétiqufi des
espèces étudiées dans les fascirutes I à XL ( 1906 à 191 3).
(•-) Les espèces nouvelles décrites ici seront fij^nrées dans un mémoire étendu
consacré aux récoltes de L. Fea, mémoire qui doit paraître protliainemonl dans
les Amati del Mmeo Cimo di Sloria Nalurale dt Genova.
— 28/i —
bien indiquées ; dernier tour médiocre, subcylindricjue, arrondi; ouverlurc.
petile, oblique, subjiyriforme, anguleuse en baul, largement convexe à la
base; bords marginaux re'unis par une for(e callosité blanche; une lamelle
pariétale réduite à un bouton médiocrement saillant; périslome continu,
un peu épaissi et légèrement l'éfléchi; bord externe arqué en avant; bord
columellaire subrecti ligne, épaissi en son milieu.
Longueur: 6-4 1/2 millimètres; diamètre: 1 6/5-9 millimètres; hau-
teur de l'ouverture : 1 1/6 millimètre; diamètre de l'ouverture : 1 milli-
mètre.
Test subtranspaj-ent, assez solide, d'un corné jaunâtre brillant, orné de
stries longitudinales très débcates.
Punta Frailes (lie de Fernando-Po) [L. Fea].
Ennea (Uniplicsiria ) nemoralis Germain, nor. sp.
Coquille cylindrique abovée; spire composée de 6-6 î/-2 tours à crois-
sance médiocre, les deux premiers très petits et prescjue enroulés sur le
même plan, le dernier peu développé, atténué à la base, avec un apla-
tissement très peu sensible au-dessus de la callosité a|)eiiurale; sutures
linéaires, bien marquées; fente ombilicale étroitement allongée; ouverture
subverticale, subovalaire, à bords marginaux réunis par une callosité
blanche; une lamelle pariétale médiocre, oblique, beaucoup plus voisine
du bord externe que du bord columellaire; périslome subcontinu, épaissi,
réfléchi; bord externe convexe; un peu arqué en avant, bord columellaire
subrectiligne.
Longueur: 7 i/a millimètres; diamètre maximum.: 3 1/2 millimètres;
diamètre minimum : 3 1/6 millimètres; hauteur de l'ouverture : 2 1/2 milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 2 millimètres.
Test solide, un peu épais, jaune marron, lisse aux premiers tours et
orné, sur les autres tours, de stries longitudinales coslulées, très obliques,
subéquidislanles , plus saillantes sous les sutures.
Celte espèce, qui est assez variable, habite dans la forêt de l'ile d'An-
nobon, entre 4oo et 5oo mètres d'altitude [L, Fea],
Ennea ( Enneastrum ) Girardi Germain, nov. sp.
Coquille subcylindrique; spire composée de 6-7 tours à croissance régu-
lière séparés par des sutures médiocrement profondes; dernier tour mé-
diocre, atténué à la base; dépression ombilicale médiocre, sublriangulaire;
scrobiculation ponctiforme; ouverture subtriangulauc , n'trécic à la base,
anguleuse en haut; une lamelle pariétale oblique, saillante, plus voisine
— 285 —
(lu bord externe ([ue du bord columellaire; deux dents palatales assez sail-
lantes et rapprochées; deux dents columellaires saillantes dans une direc-
tion légèrement ascendante, subf^gales, l'iuférieure plus rapprochée du
plan de l'ouverture; bord externe subrectiligne, bord columellaire à peine
arqué.
Longueur : /j i/-2 millimètres; diamètre maximum : 2 i/a millimètres ;
diamètre minimum : -j millimètres; hauteur de l'ouverture : 1 3/4 milli-
mètre; diamètre de l'ouverture : 1 ijk millimètre.
Test solide, subopaque, peu brillant; tours embryonnaires presque lisses,
les antres ornés de stries médiocres, peu régulières, beaucoup plus sail-
lantes au voisinage des sutures ([u'i, par suite, sont crénelées.
Bahia de S. Carlos; Musola, entre .5oo et 700 mètres d'altitude; Moka,
entre 1,200 et i,5oo mètres d'altitude (Ile de Fernando-Po) [L. FeaJ.
Ennea ( Enneasirum ) Feai Germain, nov. sp.
Coquille petite, ovoïde un peu ventrue; spire composée de 7 tours con-
vexes à croissance assez rapide, séparés par des sutures profondes; dernier
tour médiocre, arrondi, atténué vers la base, avec une dépression ombili-
cale assez profonde limitée par une angulosité marquée ; ouverture à peine
subquadrangulaire, petite, oblique, à bords marginaux réunis par une cal-
losité blanche très fortement accentuée; péristome continu, épaissi, nette-
ment réfléchi, d'un blanc pur; une lamelle pariétale saillante, oblique,
située plus près du bord externe que du bord columellaire; une dent pala-
tale petite mais bien saillante, atteignant le péristome; bord externe arqué
en avant; bord columellaire subrecliligne, réfléchi sur la région ombi-
licale.
Longueur: 2 1/2 millimètres; diamètre: 1 1/2 millimètre; hauteur de
l'ouverture : 1 millimètre; diamètre de l'ouverture : 3/4 millimètre.
Test luisant, solide, sublransparent, jaune clair; tours embryonnaires
avec de très fines stries longitudinales; autres tours ornés de petites côtes très
saillantes espacées, subégales^ blanches sur la tranche saillante, pénétrant,
au dernier tour, dans la dépression ombilicale.
Basile, entre /loo et 600 mètres d'altitude, et Musola, entre 600 et 700
mètres d'altitude (lie de Fernando-Po) [L. FeaJ.
EUSTREPTOSTELE Gci'main 191 5, nor. subgcn.
Les espèces de ce nouveau sous-genre différent des vrais Streptostele par
leur columelle tronquée et leur lest fortement coslulé.
Type: Streptostcle truncata Germain, nov. sp.
28G
Streptostele ( Eustreptostele ) truncata Germain, nov. fip.
Coquille pelile, lurriculée; spire composée de 7 tours à croissance régu-
lière et assez rapide: dernier tour ovalaire, un peu atténué à la base, sou-
vent obtus; sutures linéaires, très forlemeiit marginées; ouverture oblique,
pyriforme-allongée, à bord marginaux réunis par une callosité blancbâtre;
péristome épaissi, subréflécbi; bord externe subsinueux, arqué en avant;
columelle très arquée, brusquement et subhorizontaleiiient tronquée à la
base.
Longueur : h 3//i millimètres; diamètre : i i/4 millimètre; hauteur de
l'ouverlure : 1 i/k millimètre; diamètre de l'ouverture : 3/4 millimètre.
Test épais, solide, luisant, d'un jaune très clair absolument transparent;
tours embryonnaires lisses; autres tours ornés de j)etites côtes saillantes,
obliques, régulières, subéquidistantes , beaucoup plus accentuées sur la
partie marginée de la suture qui est ainsi fortement crénelée; dernier tour
avec costules plus serrées, presque régulières, remplacées, en dessous,
par des stries longitudinales fines et atténuées vers rombilic.
Basile, entre hoo et Goo mètres d'altitude (lie de Feruaudo-Po)
[L. Fea].
Thai'sia THOMENSis Dobru.
i86(). llelir ihoineasis DonnN, Malakozool. Blâttm- , XlII, p. 11/1, Taf. V,
fig. 8-10.
1888. Nanina [Tliapsia] thoinriisis 'Tiwoii , Manual of Conchology , 9" série, Pul-
mtmala, II, p. 127, PI. XLII, fig. 2-3.
igo8. Thapsia thomemis Germain, Bulletin Muséum hi-st. nalur. Paris, n° 1, p. Go.
Variété subthomensis Germain, nov. var.
Coquille se séparant du type par sa forme beaucoup plus élcvée-globu-
leuse; sa spire conqîosée de 5 i/a tours convexes à croissance assez rapide,
le dernier grand , à peu près aussi convexe en dessus qu'en dessous , com-
primé mais non caréné dans sa partie médiane.
Hauteur : 10 ijk millimètres; diamètre maximum : ih millimètres;
diamètre minimum : i3 millimètres; hauteur de l'ouverture : 7 milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 7 millimètres.
Même test que le type avec, au dernier lour, des stries longitudinales
un peu plus accentuées, obliques, inégales et inégalement distantes, atté-
nuées, en dessous, vers l'ombilic.
Agua Izè, entre ioo et 700 mètres d'altitude (Ile de San-Tliomé)
[L. Fea].
287 —
Trochonanina (Trochozonites) Moreleti Germain, nov. sp.
('-ociuille snbconique déprimée, sublectiforme en dessus; spire composée
de 5-5 1/9 tours peu convexes à croissance lente et régulière séparés par
une suture fortement marginée; dernier tour médiocre, non dilaté à son
extrémité, à peu près aussi convexe en dessus qu'en dessous, muni d'une
carène médiane saillante et un peu aiguë; ombilic étroit et profond; ouver-
ture gubovalaire transverse, bien anguleuse en haut et au point où aboutit
la carène; péristome mince, tranchant.
Hauteur : li millimètres; diamètre maximum : 10 millimètres; diamètre
minimum : 9 millimètres; hauteur de l'ouverture : 5 millimètres; dia-
mètre de l'ouverture : h i/'2 millimètres.
Test mince, transparent, corné rougeâtre, plus clair en dessous qu'en
dessus; sculpture réticulée très délicate.
Quelques spécimens sont agrémentés, au dernier tour, d'une étroite
fascie brune rigoureusement appliquée sur la carène et visible, [lar transpa-
rence, à l'intérieur de l'ouverture. Cette variété fasciata est beaucoup plus
rare que le type.
Vistq Alegre, entre 200 et 3oo mètres d'altitude; Pubeira Palma, entre
lioo et 600 mètres d'altitude; Agua Izè, entre /ioo et 700 mètres d'alti-
tude (lie de San-Thomé) [L. Fev].
Trochonanina (Trochozonites) multisulcata Germain, nov. sp,
Coquille trochiforme élevée; spire composée de 8 tours médiocrement
convexes à croissance régulière et assez lente, le dernier très fortement
caréné; sutures assez marquées, ombilic petit, partiellement recouvert par
la patulescence du bord columellaire ; ouverture ovalaire-trnnsverse , très
anguleuse en haut et au point où la carène atteint le péristome; bord colu-
mellaire obliquement arqué, triangulairement rétléchi sur l'ombilic.
Longueur : 6 3/4 millimètres; diamètre maximum : G millimètres; dia-
mètre minimum : 5 i/h millimètres; hauteur de l'ouverture : 2 i/-j milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 3 millimètres.
Test à peu près transparent, d'un corné marron à peine luisant; tours
embryonnaires avec seulement de fines stries longitudinales subverlicales ;
autres tours ornés de filets carénants : au dernier tour on compte sept de
ces filets carénants dont deux, plus dévelo[)pés que les autres, sont presque
aussi saillants que la carène. Ces filets sont continui's avec la même dispo-
sition sur les tours su[)éricurs.
Basile, entre hoo et 600 mètrrs d'altitude; Musola, entre 5oo et 700
mètres d'altitude (lie de Fernando-Po) [L. Fiu].
— 288 —
Celle intéressanle espèce apparlient au groupe du Trochonamna [Tro-
chozonites) htfilaris Dohrn^''. Elle se rapproche surloul du Trochonamna
(Trochozonites) talcosa Gould'-^ donl elle se sépare par les caraclères de son
ornemenlalion sculplurale.
Sous-geure PROSITALA Germain , iiov. suhgcn.
J'insliUie ce nouveau sous-genre pour une Sitale découverte à l'île de
Fernando-Po parle voyageur ilalicn L. Fea, Silale donl les espèces corres-
pondanles Labileul les îles orientales d'Afrique, notamment les Gomores.
Sitala (Prositala) fernandopoensis Germain , nov. sp.
Coquille de forme Irochoïde un peu ventrue; spire composée de 7 tours
assez convexes, étages, à croissance régulière, séparés par des sutures
très marquées; dernier tour médiocre, arioudi; sommet suboblus; ond^ilic
ponctiforme, un peu évasé; ouverture semi-ovalaire étroite, anguleuse en
haut, bien arrondie en bas; bord externe convexe; bord columellair» sub-
rectiligiie dans une direction oblique, triangulairement réfléchi sur l'om-
bilic.
Longueur : 3-3 1/9 nnllimètres; diamètre maximum : /j i/h-h 1/9 milli-
mètres; diamètre minimum : 3 /i/5-4 millimètres; hauteur de l'ouverture :
1 1/9 millimètre; diamètre de l'ouverture : 1 i/A millimètre.
-Test non brillant, d'un jaune grisâtre, orné d'une sculpture finement
granuleuse, presque régulière.
Bahia de S. Carlos; Basile, entre lioo et 600 mètres d'altitude (lie de
Fernaudo-Po) [L. Fea].
Pseudoglessula splendida Germain, nov. sp.
Coquille longuement et étroitement turriculée; spire composée de
19 tours à croissance lente et régulière, le dernier médiocre, convexe en
dessus, presque plan en dessous d'un filet carénant médiocre et saillant;
sutures profondes, nettement marginées; ouverture subquadrangulaire,
légèrement oblique, anguleuse en haut, en bas et au point où la carène
atteint le péristome; columelle arquée, obliquement tronquée; bords mar-
ginaux réunis par une faible callosité; péristome simple et tranchant.
Longueur: i5 1/9-16 1/9 millimètres; diamètre maximum : 9 0//1-0
millimètres; diamètre miniminn : 9 1/9-9 3/4 millimètres; hauteur de
Pouverture : 3 millimètres; diamètre de l'ouverture : 1 1/9 milhmètre.
^'^ DoHP.N (H.), Jalirb. d. deutscli. Malakuziwl. GesellschaJÏ, 1878, p. iTjj^
'■-' GocLD, Pruceedings Boston Society, lit, i85o, p. lyi.
— 280 —
Test siiblransparent, mairoa roiigeâhe, Iros brillant; premier ton
lisse; antres tours orne's de slries longiludiuales coslulëes, subvcrticales,
presque régulières et assez espacées.
Basile, entre lioo et Goo mèlies d'altitude (lie de Fernando-Po)
[L. Fea].
Cette espèce se rapproche du Pseudoglessula Duseni d'Ailly ^'', mais elle
s'en distingue, en dehors de sa taille plus grande, par sa forme générale
particulièrement élancée-étroile, par des tours de spire plus nombreux,
plus convexes et par sa suture nettement niarginée.
Curvella Feai Germain , 7iov. sp.
Coquille petite, globuleuse-ovoïde; spire composée de 5 tours convexes
à croissance assez rapide, le dernier grand, ovalaire-allongé , un peu
atténué vers la base; sutures linéaires, submarginées; ouverture pyri-
forme, oblique, très anguleuse en haut, à bords réunis par une mince
callosité; columelle arquée, subtordue; bord externe très arqué en avant.
Longueur : 4 i/k millimètres; diamètre maximum : 2 i/3 millimèlres;
diamèlre minimum : 2 millimètres; hauteur de l'ouverture : 2 i/k milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 1 i/4 millimètre.
Test mince, fragile, transparent, brillant; premiers tours lisses; autres
tours ornés de stries longitudinales médiocres, inégalement espacées, obli-
quement dirigées d« droite à gauche ei fortement arquées au dernier loui".
Basile, entre /ioo et 600 mètres d'altitude (lie de Fernando-Po)
[L. Fea].
Opeas Gestroi Germain, nov. sp.
Coquille turriculée , imperforée; spire composée de 7-8 tours peu con-
vexes'"' à croissance régulière, séparés par des sutures linéaires peu pro-
fondes ; dernier tour ovalaire-allongé , médiocrement arrondi , avec une vague
indication carénale; ouverture petite, ovalaire, étroite, oblique, à bords
marginaux réunis par une callosité blanchâtre; bord columeliaire arqué,
rélléchi ; bord externe fortement arqué en avant.
Longueur : ih inilhmètres; diamètre maximum : k ijh millimètres;
diamètre minimum : 3 5/6 millimètres; hauteur de l'ouverture : k 3//i-5
millimètres; diamètre de l'ouverture : 2 millimètres.
C AiLLY (A. d'), Contrit»iition à la connaissance des Mollusques terrestres
et d'eau douce Kainéroun [Dihang T. K. Svenska Akad, Haiullingar, XXII, 189C,
p. 107, pi. V, lig. 8-10).
("^) Sauf les deux tours embryonnaires qui sont, le premier globuleux convexe,
le second convexe.
— 290 —
Test un peu épais, solide, recouvert d'un épiderme jaunacé ; premiers
tours lisses; autres tours ornés de stries costiiUes assez espacées, peu
oldiques et plus serrées au dernier tour.
Ile d'Annobon, dans la forêt, entre hoo et 5oo mètres d'altitude
[L. Fea].
Pseudopeas Feai Germain, nov. sp.
Coquille ovalaire-allongée , largement ombiliquée; spire composée de
5-6 tours convexe à croissance assez rapide séparés par des sutures bien
marquées; dernier tour grand, ovalaire-oblong; ombilic lai'ge, très pro-
fond; ouverture pyriforme-ailongée, un peu oblique, longuement angu-
leuse en haut^'^; bord columellaire subvertical, légèrement réfléchi sur
l'ombilic; péristome simple, tranchant, fortement arqué en avant.
Longueur : 5-8 itiillimèlres ; diamètre : 2-3 i/a millimètres; hauteur
de l'ouverture : 9-3 millimètres; diamètre de l'ouverture : i i/5-i 1/2
millimètre.
Test subopaque; recouvert d'un épiderme d'Un jaune marron terne:
tours embryonnaires avec des stries spirales très marquées; autres tours
ornés de stries longitudinales irrégulières, médiocres, fortement ondu-
leuses dans une direction oblique,
Basile, entre 4oo et 6do mètres d'altitude; Musola, entre 5oo et 700
mètres d'altitude (Ile de Fernando-Po) [L. Fea].
(') L'inserlion du bord supérieur de l'ouverture se fait sur une assez yrande
longueur, si bien qu'elle apparaît comme canaliculée un peu ù la maniiVe de ce
qu'on observe chez les Enneû dtl sOus-fjenré Excisa.
— 291 —
A VnOPOS DE QUELQUES GÉNnES DE TuYMÈlÉACÉES ,
PAR M. ÏÏEiSRl LecOMTE,
Gomme pour la plupart des familles très homogènes, la tlélimitalion des
genres de Thyméléacées est souvent difficile, par suite d'insuffisance des
diagnoses, et il faut bien reconnaître qu'à l'exception de quelques cas par-
ticuliers, comme celui des Rhaiimoneuron (voir Not. System., 111, p. loo),
les e'tudes relatives à la structure intime des organes n'ont apporti'^ à la
systématique de celte famille qu'une contribution minime et d'un emploi
pratique très limite.
C'est ainsi que les re'suîtals de van Tiegheiii^'' toncernaut l'origine du
périderme, la présence ou l'absence de liber interne dans la feuille, l'exis-
tence ou l'absence de cristaux et leur nature, etc., pour si intéressants
qu'ils soient en eux-mêmes, sont d'une application pratique à peu près
nulle; tout au plus peuvent-ils, dans certains cas douteux, servir de carac-
tères de vérification.
Bien qu'ayant fait l'objet de travaux assez nombreux, cette famille n'a
cependant jamais été étudiée dans son ensemble et dans la généralité de
ses caractères , et il est regrettable que des travaux comme celui de Meyer^"'
ne soient pas accompagnée de diagnoses complètes de tous les genres con-
sidérés et en particulier des genres nouvellement créés. H est clair, en effet,
que le jour où un Botaniste croit devoir ériger à la dignité de genre nou-
veau une sectioil d'un genre ancien , là diagnose de ce dernier doit être
complétée par l'adjonction du caractère nouveau permettant de distinguer
les deux genres; autrement les genres arrivent à chevaucher les uns sur
les autres, et c'est ce qui arrive précisément pour les Thyméléacées.
L'inconvénient s'aggrave encore de ce fait que des observations erronées,
ou tout au moins incomplètes , ont fait attribuer à certains genres des carac-
tères qu'ils ne possèdent pas ou en méconnaître d'autres qui existent réel-
ieinent.
Nous pourrions, à ce point de vue, signaler de nombreux exemples.
0) Van TiEGHEM, Sur les Thyméléacées et les Pénéacées, in Ann. Se nul.,
7" série, t. XVII , p. i85.
(-' A. Meyer , Ami. Se. nal., a" série, t. XX, p. 55.
— 292 —
C'est ainsi que Gilg ''', auleur du genre Rhamnoneuron , dit expressément
que le disque manque ou est réduit à un anneau excessivement petit, alors
que cliez Tunique espèce connue de ce genre, le disque forme un anneau
irrégulier, de 2 mm. de hauteur environ, entourant le tiei's inférieur de
l'ovaire.
En ce qui concerne le genre Daphne, Linné [Gênera) ne parle pas du
disque. Pour Endlicher (i836) : nSquamulœ hypogyme nuUœ.v Meissner,
au contraire (D.C. Prodr. , XIV, p. 5oo), le signale expressément: rDiscns
hypogynus obsoletus vel minulus animlaris intcrdum brevissime urceolaris vel
(limidiatiis.n Plus tard Bâillon [Hist. des PL, vol. VI, p. i3i) s'ex])rime à
peu près comme Meissner. Et cependant Bentham et Hooker {Gen. Plant.,
111, p. 190) disent très nettement : t( Disons hypogynus o.r,
Or, nous avons examiné toutes les espèces contenues dans l'herbier du
Muséum et, sans exception, nous avons observé un disque annulaire très
net, qui forme même parfois un véritable manchon cupulaire autour de
la base de l'ovaire (D. papxjracca Wall, par exemple). Il faut donc en con-
clure que la diaguose du genre Daphne par Bentham et Hooker est ei-ronée
en ce qui concerne ce caractère particulier.
Le genre Slellera, créé par Gmelin, puis adopté par Linné et ensuite
par A.-L. de Jnssieu [Gênera, p. 77), est incontestablement plus ancien
que le genre Wikslrœmia, créé par Endlicher en i836. Or, Linné jdaçait
dans le genre Slellera Tespèce S. (lluunœjasme , qui a des fleurs peiilamères
et pourvues d'un disque très net. Mais Endlicher rattachait plus tard les
Slellera au genre Passerina, et ce dernier genre, d'après cet auteur lui-
même, possède des Heurs tétramères dépourvues de disque! 11 en résulle
nécessairement une confusion inextricable.
D'ailleurs Regel '"' estime que les deux genres Slellera et Wihslrœmia ne
peuvent être pratiquement distingués dans l'état actuel des diagnoses, et
nous partageons pleinement cette opinion. En effet, le caractère principal
distinguant ces deux genres tient au périanthe, qui serait complètement
persistant autour du fruit ou nettement caduc chez les Wikslrœmia , alors
que chez les Slellera il se couperait transversalement et ne serait persistant
que par sa partie inférieure ; or il n'est pas rare de trouver, sur un même
spécimen de Wikslrœmia , des périanthes coupés transversalement et d'au-
tres intégralement persistants. Dans la pratique, celle distinction est
donc complètement insuffisante. En ce qui concerne l'arrangement des
feuilles, nous rappellerons que si ces organes sont habituelleraent opposés
chez les Wihslrœmia ci ûierne?, chez les Slellera, il faut cependant recon-
naître qu'une espèce de Wikslrœmia a recule nom de W. allernifoliaVy>\\a\.
en raison tie l'arrangement de ses feuilles.
(•) E. GiLG, Studien ùber d. Thymei , in Engl. Jahrh., XVlll, p. 5i3.
'2) Regel, ActaUort. Petrop., IX, p. 616, et Garlenfiora, XXXV, p. Gig.
— 293 —
De fait, dans les collections, ces deux genres sont plus ou moins con-
fondus.
C'est pour ces raisons que nous avons dû, surtout en ce qui concci-ne
les espèces d'Extrême-Orient, lenii- grand compte de certains caractères (jue
leur constance nous a pei-aiis de considérer comme exceptionnellement im-
portants.
Gomme nous avons déjà eu l'occasion de le dire plus haut, la présence
d'un disque annulaire entourant la base de l'ovaire est un caractère qui se
rencontre sans exception chez tous les Daphnc et qu'il n'est pas possible de
négliger.
11 présente la même forme annulaire chez les Tlujmelea. Au contraire,
tout en restant annulaire, il devient plus ou moins membraneux, assez
élevé et lacinié à son bord libre chez les Dapluwpsis du Nouveau Monde et
aussi chez quelques Thyméléacees d'Asie qu'il n'est cependant pas possible
de séparer des Daphne {D. lac'uùata H. Lee).
Les Dkranolepis possèdent un disque cupulaire très net entourant la
base de l'ovaire. Les Eriosolena, llknmnoneuron et Sijnaploleins pi-ésenlent
un disque membraneux assez élevé, mais généralement ouvert d'un côté.
Chez les Edgeivorlhia et Liiwdeitdroii , le disque, de forme cupulaire, se
montre crénelé à son bord libre. Les Lasiadema ei Liiiosloina ont un dis(jue
peu élevé formé d'une couronne de lobes arrondis entourant la base de
l'ovaire. Ces lobes sont glabres chez les Linostoma et velus, au contraire,
chez les Lasiadenia. Les Wikstrœmia se distinguent des autres par la pré-
sence de 9, 3, Il lobes assez longs, simples ou divisés, insérés à la base
de l'ovaire. Quant aux Stellera, ceux de la section ChamœateUera ont un
disque formé de i ou 2 lamelles simples ou lobées, alors que ceux de
la section Deitdrostellera possèdent un disque asymétrique enveloppant
la base de l'ovaire.
Enfin nous n'avons observé aucune trace apparente de disque chez les
espèces étudiées des genres suivants : Arthrosolen , Diarihron, Dirca,
Gnidia, Laslosiphou , Ovidia et Siruthioln.
Il convient de remarquer d'ailleurs que des plantes possédant un disque
sensiblement identique peuvent se rapprocher par d'autres caractères. C'est
ainsi que les Edgeivorlhia et Liuodendron , à disque à peu près semblable,
cupuliforme et à bords crénelés, possèdent on même temps un stigmate
ovoïde allongé qui les distingue de la plupart des autres ThyméléacJes.
Les Rhamnoneiiron et Eriosolena, qui se rapprochent par leur mode d'indo-
rescence, possèdent aussi un disque identique.
Nous pourrions multiplier les exemples de ces correspondances remar-
quables qui sont évidemment moins nettes et moins frappantes chez les
plantes que chez les animaux, mais qu'un examen attentif permet cepen-
dant de découvrir, en particulier dans le domaine que nous envisageons
par la présente note.
— 294 —
Par ce que nous venons de dire, ou voit que le Botaniste ne peut négli-
ger les caractères tirés de la présence et de la forme du disque chez les
plantes de la famille des Thyméléacées , et on s'étonne à bon droit des er-
reurs ou des omissions que présentent les diagnoses efl ce qui concerne
cet organe.
Si le nombre des lobes du périgone ne constitue pas en général un ca-
ractère de première valeur, chez les plantes à préfloraison imbriquée du
moins, el si, chez les Thyméléacées, le type tétramère paraît dériver du
type pentamère par réduction puis disparition du lobe le plus interne , il
n'est pas moins certain que , si le nombre des étamines correspond exacte-
ment à celui des loJjes et si ce caractère se montre constant dans un très
grand nombre de fleurs, le Botaniste doit en tenir grand compte. Et c'est
précisément ce qui arrive pour la famille que nous éludions, car les Thy-
méléacées , présentant les caractères habituels des Wihstrœmia et en parti-
lier leurs feuilles opposées et le disque en forme de lamelles distinctes,
possèdent en même temps tin périgone à h lobes el 8 étamines. Il est vrai
que le genre comprend une espèce à feuilles alternes (W^. aîiermfolia Batal.) ,
mais la diagnose est muette sur le nombre des lobes et des étamines, de
telle façon que la plante pourrait ne pas appartenir réellement au genre
Wtlcstiœmia. D'après les caractères dii dis(jUe indiqués par la diagnose, il
s'agit peut-être d'un Slellera de la section Deiidrostellmi.
La tétramérie nous paraît donc constituer un caractère général des
Wilsirœmift.
La pentamérie se renconti-e au conlrâil'è chez les Stelln'a.
Les diagnoses de ces deux genres pourront donc être formulées comme
il suit :
Stellera Gmel.
Flores hermaphroditt ô-meri; cahjûù htjpocralerirnorphus, supra gcrmcn
nrtkulatus, decidiius, faûce esquanmla. Slamina lo suh faiice a-seriatim m-
serla; anlheris inclusis vd superioribus Scmicâ'scrtis. Gerniéli subscssile, apicn
biirlmtatn, disco annulari v. cyathiformi , membranacco , mine obliqxio , hasi
cinclum; stylo terininali, germiue breviore et apice shgmaloso hispidulo-papil-
loso subovoideo. Frnctiis nucularis, bcisi caîycis persistenle tumescente la.xe
tunicatus, lyericarpio tcnûi crustâceo, semine pdrèè albiminoso. — P'rtiticttli
vel herbœ perennes, foliis àlternis lanceolàlis; flores terminales racemosi,
spicàti, vel subcapitati.
WlKSTROEMIA Eudl.
Flores hermaphrodili à- merî, calycê tubûloso v. infundibuUformi , faûce
nuda, limbo h-fido, sœpius â tubo solubili deciduoque. Stainina 8 , a-scriaia ,
inclusa. Disci hjpogyni squamœ àl'iberœ vel connalœ. Germen i -ovuldluw ,
. _ 295 —
sUjIo ierniinnli brevi v. brevissimo stigmaloso-capitato. Frtictus baccalus v. de-
mitm siccus, nunc cahjce inclusus; scminis testa crustuceû; racUcula brevi
supcra. Arbores v.jriilices; folia opposila, mcmbrdnaceà v. subcoriacea,
venosa, decidua ; flores capitati v. umbetlati, awillares v. terDiiiiales , solitarii
V. rarius ramoso-corymbosi.
Les piincipulcs différences entre ces deux genres deviendront les sui-
vantes :
Stellera. Wikstroemia.
FeuiHes aliornes.
Pleurs pcnlamèros, lo étaminos.
Disque formé d'une lame plus ou
moins lobée au sommet ou d'un an-
neau asyméli'ique.
Feuilles {jénéralemenl opposées.
Fleurs télramèrcs, 8 élamines.
Disque formé de i-k lamelles iso-
lées ou plus ou moins soudées.
Même avec les pre'cisions indiquées ci-dessus, il faut reconnaître que le
{jenre Stellera manque quelque peu d'homogénéité et comprend deux sec-
tions qu'il conviendrait peut-êti'e d'ériger en genres distincts.
Le Stellera Chamajasme L., qui est l'espèce type du genre, est une
plante herbacée vivace, à rameaux simples dès la base et dont les Heurs
glabres sont groupées en capitules terminaux. Chacune de ces Heurs possède
un jnstil à ovaire assez allongé, plus large au sommet qu'à la base et velu
dans sa partie supérieure seulement. Le style grêle est assez court, porte
un stigmate glol)uleux , rougeâtre, légèrement papilleux et relativement
petit. Le disque est représenté par une lame unique, aplatie, égalant
presque la moitié de la longueur de l'ovaire et obscurément bilobée ou
tronquée à son sommet.
D'après van Tieghem ''', dans cette espèce, le périderme de la tige se
développe tardivement et se forme aux dépens de l'épiderme; le paren-
chyme de la feuille n'est palissadique cjue sous la face supérieure.
Les espèces de ce groupe constituent la section Chamœstellera reconnue
par A. Meyer '^' et admise plus tard par Meissner ^'^\
Dans la section Dendrostellera on a groupé des espèces se présentant sous
la forme d'arbrisseaux à inflorescence en épi. Gomme les espèces de la sec-
lion précédente, elles ont des lleurs à ovaire assez allongé, mais velu au
sommet seulement, avec un style grêle et assez court. Ce qui les dillérencie
surtout , c'est la présence cVun sligiuate ellipsoïdal et papilleux. De plus, chez
(') Van ïiEGHKM, Bull. Soc. bol. France , t. XL (1898), p. 76.
(■^) Bull. Ac. St. Petersb., I, p. SSq (i843), et Aun. Se. nal., 2" série, t. XX,
p. .53(i8i3).
(••') In /).(;. Prodr., XIV, p. 548 (1857).
— 296 —
les espèces de celte seclion , le disque est représenté non plus par une lan-
guette allongée, mais par une lame enveloppante asymétrique formant
autour de la base de l'ovaire une sorte de cornet plus ou moins fendu
d'un côté. Enfin van Tieghem ''' a reconnu que, chez ces mêmes espèces,
le périderme, qui se développe de bonne heure, se forme non aux dépens
de l'épiderme comme chez les espèces de la première seclion, mais aux
dépens de l'exoderme, et enfin que le parenchyme de la feuille est palissa-
dique sur ses deux faces.
11 paraît donc incontestable que ces deux groupes d'espèces se montrent
distincts non seulement par les caractères externes, mais encore par la
structure des organes. Nous les conserverons provisoirement dans le genre
Stellera en raison des caractères généraux identiques de la Heur et du
fruit, mais nous distinguerons les deux sections par la forme du disque
et du stigmate.
Nous avons rencontré chez les Thyméléacées un pollen uniformément
sphérique et plus ou moins granuleux à la surface.
Chez les Edgeœorthia, le diamètre des grains s'élève à 35-/io fx. Chez les
Daphne , il existe deux groupes distincts suivant les espèces; en cflct, les
D. altaica, odora , papyracca ont un pollen mesurant 27-80 fx de diamètre,
alors que chez les D. relusa, striata et Gcnhiva ce diamètre descend à
18-90 fX.
Chez les Wihtrœmia , Stellera et Pentathymelea , le diamètre des grains
de pollen se maintient entre 18 et 29 fx.
Par la présente note nous avons donc établi une distinction aussi nette
que possible entre les deux genres Wikslrœîïiia ei Stellera , et ensuite nous
avons montré les variations que présente le disque dans sa forme et dans
son développement chez les divers genres de la famille.
(') Loc. cit., p. i85.
297 —
Les propriétés vAcciNAyTES de la sécrétion cutanée muqueuse des
Batraciens contre le virus rahique sont indépendantes de celles
qu'elle possède contre sa propre action et contre celle nu VENIN
DE Vipère aspic,
PAK U""' PlIlSALlX.
Dans une pi-emière série d'expériences, j'ai montré que des Lapins qui
ont été immunisés successivement contre le venin cutané muqueux de la
Salamandre teirestre et contre celui de ia Vipère aspic , résistent victorieu-
sement a rinoculation intra-cérébrale du virus rabique, qui fait invaria-
blement éclore la rage cbez les témoins ''^ J'ai montré également que la
vaccination par un seul de ces venins a une action retardatrice manifeste
sur l'éclosion de la rage, mais qu'elle est impuissante à l'éviter.
Poursuivant ces recherches avec la sécrétion d'autres espèces de Batra-
ciens, j'ai constaté qu'on obtient aussi une immunité absolue contre le
virus fixe en substituant au venin de Salamandre celui de l'Axolotl ou
le mucus de la Grenouille rousse.
Expériences. — Deux Axolotls [Siredoii mexicanns Wagler) ou 3 Grenouilles
rousses [Rana leinporaria Lacep.) sont mis en sudation par des vapeurs d'cther,
puis lavés avec i5 centimètres cubes d'eau distillée <iui dissout la sécrétion mu-
queuse. On ajoute à ce liquide un peu d'éther, et on abandonne ce produit pen-
dant 68 heures à la température de ia glacière, conditions qui suffisent à le sté-
riliser.
Dans ce liquide on fait dissoudre lo milligrammes de venin de Vipère aspic
(venin pesé sec), et on chauffe en pipettes closes au bain-marie à la température
de 75° pendant i5 minutes qui détruit la toxicilé du venin do Vipère, laisse sub-
sister son pouvoir vaccinant, et na pas d'action modificatrice sur la sécrétion
muqueuse.
Le mélange ainsi préparé est injecté tous les deux jours dans la veine mar-
ginale de l'oreille des lapins (3 séries de 3 sujets), aux doses croissantes de 1,
2 , 3 , i , 5 centimètres cubes.
Ces sujets sont éprouvés 3 jours après la dernière inoculation par introduction
de virus fixe dans le cerveau après trépanation (nous avons employé dans toutes
nos expériences le virws fixe qui nous a été obligeamment fourni par l'Institut
Pasteur.)
(1) ]yi>B<= ]\|. Phisalix, Vaccination contre la rage expérimentale par le venin mu-
queux de Batraciens , puis par le venin de Vipère aspic ( C. R. Ac. des Se. , 1. 1 58 .
igii, p. 111).
— 298 —
Chez aucun de ces animaux , ainsi préparés ol éprouvés , nous n'avons
vu se développer la rage; quant à la durée de l'immunité, l'épreuve, par
ime deuxième inoculation de virus rabique, faite à des intervalles diiïérenls
de 2, 3 et /i mois, nous a montré qu'elle dure environ 2 mois dans l'un
comme dans l'autre cas.
Dans cette vaccination, il est à remarquer que la ou les substances
immunisantes ne résultent pas d'une réaction chimique entre les deux
venins, car on obtient les mêmes résultats quand on fait la vaccination
successive par le mucus et par le venin de Vipère, ainsi qu'elle a été réa-
lisée dans mes premières expériences.
Le mucus d'Axololl, comme *elui de Salamandre terrestre, est à la fois
toxique et vaccinant contre sa propre action et celle du venin de Vipère;
mais il n'en est pas de même de celui de la Grenouille rousse, qui ne pré-
sente aucune de ces deux propriétés, et qui, néanmoins, se montre vacci-
nant contre le virus rabique. Il faut donc en conclure que, dans la sécré-
tion muqueuse de la peau des Batraciens, la substance qui immunise contre les
venins n'est pas la même que celle qui vaccine contre le virus rabique.
Cette sécrétion muqueuse de la peau des Batraciens est des plus intéres-
santes par les diverses propriétés physiologiques qu'elle est susceptible
d'acquérir spontanément et isolément, sans que ses qualités physiques de
liquide limpide, plus ou moins muqueux, aient été par ailleurs modifiées :
primitivement inoffensive chez Proteus anguinus Gray, Dactykthra lœvis
Daud. , et justifiant ainsi la comparaison qui en a été faite avec la sueur
des Mammifères, elle manifeste des propriétés phlogogènes chez beaucoup
d'espèces et notamment chez Rana tcmporaria Linn.; elle est nettement
venimeuse chez la plupart des espèces examinées : Rana escuknta Linn.,
Salamandra macuhsa Gray, Siredon mexicanus Wagler, etc.; elle est seule-
ment vaccinante contre les mucus toxiques et le venin de Vipère aspic chez
Siren laccrtina Gray; et enfin chez Rana tcmporaria, où elle n'est ni
toxique, ni vaccinante contre les venins, elle se montre, au contraire, cfii-
cace dans l'immunisatioQ contre le virus rabique.
Dans le venin des Serpents, où ces diverses propriétés sont réunies, fin-
dépendauce des substances phlogogènes, venimeuses, vaccinantes, a besoin
d'une démonstration expérimentale délicate, et celle-ci a été fournie par
G. Phisalix pour le venin de la Vipère aspic; mais dans celui des Batra-
ciens, cette indépendance est évidente, puisque les diverses sul)stance3
actives peuvent apparaître isolément chez des espèces différentes, et parfois
très voisines d'un même genre, telles que Rana tcmporaria et Rana cscu-
tenla.
( Laboratoire d'IIerpélologie du Muséum. )
LISTE
DES ASSOCIÉS ET GOUUESPOrSDANTS
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
CORUKSPONDANTS.
Badault (Guy) 28 mars 1915
Carié (Paul) 17 dcc. 1914
Fr.AGoso (D' R. Gonzalès) 20 mai 1915
Hï (L'Abbé) 20 mal, 1915
\
MEMBRES CORRESPONDANTS DÉCÉDÉS EN 1915
■3.
Beutuier (Victor) 7 mars 1915
TABLES DES MATIERES
COiNTENUES DANS CE VOLUME.
TABLE ALPHABETIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉES.
Pages.
Anthony (D'^R.). Contribution à rélude de rétliologie et des caractères mor-
phologiques du CalUotnjmus hjva Linu. [Fig.] 118
— Noie sur un procédé d'étude de l'Architecture du tissu spongieux des
os. [ Fig.] 1 4 8
AivNAUD (Albert). Professeur de la Chaire de Chimie organique. Décès
(27 mars 19 15). Notice nécrologique par M. Edmond Perrier. ... io5
Babault (Guy), Voyageur-naturaliste. Nomination de Correspondant du
Muséum 78
Bertiiikii (Victor), Président de la Société d'Histoire naturelle d'Autuu,
Correspondant du Muséum. Décès (7 mars 191 5) 77
BosNET (D' Ed.). Promenade d'une Altesse royale sur le dos de l'Eléphant
du Jardin du Roi, en 1826 l'iS
— Antoine Vallot, premier Médecin do Louis XIV et Surintendant du
Jardin royal des Plantes : son anoblissement, le lieu de sa naissance,
la Faculté dans laquelle il a été reçu Docteur 170
Bouvier (Prof. E.-L.). Annonce de l'entrée dans les Collections entomolo-
giques du Muséum de la Collection de Coléoptères Ténébrionides do
feu Jean Chatanay, mort au champ d'honneur. — Notice nécrolo-
gique sur J. Chatanay 4
— SctjUarits paradojcus Miers. Structure, développement post-larvaire,
distribution géographique ^^
'- — Tiialassinidés nouveaux capturés au large d?s côtes soudanaises 182
Bureau (Edouard), Professeur honoraire au Muséum. Don de son ouvrage
intitulé : Les gîtes minéraux de la France, Bassin liouiller de la
Basse-Loire. Présentation de l'ouvrage et exposé des matières qu'il
contient , par M. H. Lecomte 111
Camus (M"' A.). Note de géographie botanique concernant quelques Gra-
minées de l'Asie orientale 187
Gabié (P.). Nomination de Correspondant du Muséum 1
— Note sur Gonodactylus (Prolosquilla) Guerini White (Crustacés) l5i
Muséum. — x\i. 28
— 302 —
Ghabanaud (P.). Noie sur divers Reptiles de Roumanie. [Fig.] 3-jj
Chatanay (Feu Jean). Entrée de ses Collections enlomologlques au Muséum.
(Voir E.-L. Rouvier) 4
— Description d'un genre nouveau à'Ej)itragides de Madagascar (Col.
Tenebrionidee ). [Fig.] OA
CosTANTiN , Professeur au Muséum. Discours prononcé aux obsèques de
M. Louis Morot 80
CouTAUT (Albert). Les Certificats de scolarité délivrés aux étudiants des
Établissements scientifiques et en particulier du Jardin du Roi.. , . lio
Danguy (P.). Observations sur le genre Eremolœna 201
Dantan, Préparateur de la Chaire d'anatomic comparée. Mise en congé. . 87
Deborne (M"° L.). Relations entre les deux modes de génération des
Naidimorphes 1 8ij
FnAGOZO (D' R. Gonzalès), Attaché au Museo nacional de Giencias natu-
rales de Madrid. Nomination de Correspondant du Muséum 1 ^i 1
Gagnepain (F.), Assistant au Muséum. Discours prononcé aux obsèques de
M. Louis Morot 78
Germain (Louis). Contributions à la Faune Malacologique del'Africjuc orien-
tale. — Table des matières des notes 1 à XL 9 83
— Note XLI. Mollusques nouveaux des îles du golfe de Guinée 288
Gervais (D' Henri-Paul), Docteur en médecine, ancien Assistant à la Chaire
d'Anatomie comparée, Chevalier de la Légion d'honneur. Décès
(94 janvier iQiB) 9
Gravier (Ch.). Sur les Térébelliens des genres TerebelUdes M. Sars et Apn-
nobvaiichus Gravier 186
Hy (M. l'Abbé), Professeur à l'Université catholique d'Angers. Nomination
de Correspondant du Muséum l 'u
Jandet. Nomination de Préparateur intérimaire 87
Krohn (D' a.). Nouveau cas de Parasitisme : une Hémérobc qui s'attaque
à l'homme 2 ^1 1
Lacroix (Prof. A.). Notice nécrologique sur Albert de Romeu, Géologue,
mort an champ d'honneur (voir son nom) 3
Lameere (Aug.), Professeur à l'Université do Bruxelles, membre de l'Aca-
démie royale de Belgique. Cours professé au Muséum en 191 5 :
Allocution de M. Edmond Perrier, Directeur du Muséum , à l'ouver-
ture de ce cours (16 mars igiS); Leçon d'ouverture, Lps Sociétés
animales 8'i à 98
— Note sur les Piioninœ du Muséum national d'Histoire naturelle do
Paris 5 1
— 303 —
Lamy (Ed.), Assistant au Muséum. Note sur Setuclc nnrnloides Conrad.
[Fig.] 17
— Note sur ie Schizothœais grandis (VeriU.) Locard 19
— Mollusques recueillis aux îles Kergiielen, })ar M. Loranchet (Mission
Rallier du Baty, igiS-igi/i) 68
— Note sur une Collection conchyiiologique du conimeucemont du
xu" siècle . 101
— Notes sur les espèces Lamarckiennes appartenant au jjenre Lucina
Bruguière, 1797 i3o et i56
— Sur quelques espèces de Cardia figurées par Valenciennes 195
— Notes sur los espèces Lamarckiennes des genres Cyprina, Cypricaidia ,
Hiatella et hocardia 3/18
Lebard, Licencié es sciences naturelles. Nomination de Préparateur intéri-
maire de la Chaire de Botanique ( Organographie) 1 et 9o5
Lecomte (H.). Présentation et Exposé des matières de l'ouvrage de
M. ïldouard Bureau, Professeur honoraire au Muséum, intitulé :
Les gttps minéraux de la France, Bassin houiller de la Basse-Loire . . 1 13
— Eléagnacées de Chine et d'Indo-Chine iGi
— A propos de quelques genres de Thyméléaeées 991
— Le lieutenant Mouret, mort au champ d'honneur. Notice nécrologique. ■20']
Lesne ( p. ). Les Ërodieus de l'Afrique orientale. ( Col. Ténébrionidcs. ) [ Fig. ] 298
Marmottan (D' Henri), Ancien Député, ancien Maire du XVP arrondis-
sement, Correspondant du xMuséum. Décret autorisant le Muséum à
accepter les legs faits par lui. (Décret du h mai 1916.) lia
iMi:nLAUD-PoNTy, Gouverneur de l'Afrique occidentale française. Décès... 169
Meunier (Stanislas), Professeur au Muséum. Nomination d'Assesseur du
Directeur pour Tannée 1 9 1 5 1
— Considération sur le terme ultime de l'activité volcanique 33
MocQUARD (F.). Rectification : Uroplatus Schneideri Laml). est identique à
/}'. Ebenaui Bœttger 18
— Les genres Trimeresurus et Lachesis ne sont pas identiques 1 1.5
MoiioT (Louis), Assistant de la Chaire de Botanique (Organographie).
Décès (11 mars 1915); Discours prononcés à ses obsèques par
MM. V. Gagnepain, Costantin, Edmond Perrier 77 ^ 8/1
Mour.ET (Lieutenant), mort au champ d'honneur. Notice nécrologique par
M. le Professeur H. Lecointe 207
Neuville (H.). Remarques sur les incisives inférieures des Ursidés et de
quelques autres Carnivores. [PI. L] 6
— et Réitérer (Ed.). Des hématies de l'Éléphant et de deux Tylopodes
(Dromadaire et Lama). [PI. IL] 309
Pallary (P.). Description de (pielques Mollusques nouveaux du Grand
Atlas ai
a3.
— SOà —
Pelourde, Préparateur de la Chaire de Botanique ( Cryptogamie ). Mis en
congé 77, lia et 2o5
Perrier (Edmond), Membre de rinstitul, Direeleur du Muséum. Paroles
de regrets prononcées à propos de la mort de M. Henri-Paul Ger-
vais, Docteur en médecine, ancien Assistant de la Chaire d'Ana-
tomie comparée, Chevalier de la Légion d'honneur 3
— Paroles de regrets prononcées à propos de la mort de M. Plaindoux,
Surveillant général au Muséum, Oiïicier d'administration de 1" classe
du Génie, attaché au Service des Colombiers militaires 87
— Paroles de regrets prononcées en souvenir de M. V. Berthier, Prési-
dent de la Société d'Histoire naturelle d'Autun, Correspondant du
Muséum 77
— Discours prononcé aux obsèques de M. Louis Morot, Assistant de la
Chaire de Botanique (Organographie) 83
— Allocution prononcée à l'ouverture du Cours de M. Lameere (16 mars
1916) 84
— Notice nécrologique sur M. Albert Arnaud, Professeur de la Chaire de
Chimie organique au Muséum 1 o5
— Paroles de regrets prononcées en souvenir de M. Merlaud-Ponty , Gou-
verneur de l'Afrique occidentale française 169
— Paroles de condoléances adressées à M. le D"^ Achalme, Directeur du
Laboratoire colonial de l'École des Hautes Etudes, près le Muséum
d'Histoire naturelle, au sujet de la mort de son fils H. Achalme,
mort au champ d'honneur 169
■ — Paroles de regrets prononcées au sujet de la mort au front de M. Ma-
gnaud. Jardinier au Muséum 206
— Paroles de regtels adressées à M. Vaillant, Préparateur de la Chaire
d'Herpélologie et Ichtyologie, grièvement blessé, et félicitations
pour l'obtention de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. . 20G
— Félicitai ions adressées à M. Bouyer, Chef de Carré du Fleuriste, pour
sa citation à l'ordre du jour de l'armée et sa nomination de capi-
taine 206
PnisAux(M"'^ M.). Mécanisme de la résistance des Batraciens et des Beptiles
au Virus rabique 29
— Les propriétés vaccinantes de la sécrétion cutanée muqueuse des Batra-
ciens contre le Virus rabique sont indépendantes de celles qu'elle
possède contre sa propre action et contre celle du venin de Vipère
aspic 297
Pic (M.), Correspondant du Muséum. Description de deux Malachides
d'Afrique (Col. Malacodermes) 1 5
— Anthicidcs et Hylophilides des chasses de M. E. Gallois au Japon.. . . iBs
Plaindoux, Surveillant général du Muséum, OlTicier d'administration de
i" classe du Génie, attaché au Service des Colombiers militaires.
Décès (février 1916). Paroles de regrets prononcées par M. Edm.
Perrier, Directeur du Muséum 87 et 38
Pomme de Mirande (M"'). Documents donnés au Muséum ( voir Coutaud). 38
BETïEr.ER (D' Ed.), et Neuville (H.). Des hématies de l'Éléphant et de
deux Tylopodes (Dromadaire et Lama). [PI. I.] 207
— 305 —
RoMEU (Albert de), In[féniourdes Arlset Maniifartures, Docleur es sciences,
Professeur à l'Ecole centrale. Géologue allaché an Laboratoire colo-
nial du Muséum, LieutenanI de réserve d'Artillerie, mort au cliamp
d'honneur (i 9 janvier 1910). — Notice nécrologique par M. le Prof.
A. Lacroix 2
Roule (L. ), Professeur au Muséum. Considérations sur les genres Xenoder-
michlliyn Gunih. el Aleposomiis Gill. dans la famille des Alépocé--
phalidés ^ 9
— Malformations de la colonne vertébrale chez quelques Poissons abyssaux
à tronc raccourci qq
— Description d'im nouvel exemplaire d'Opisthoproctus Vaill., suivie de
considérations sur la valeur systématique et biologique de ce genre. 175
— Dispositions nouvelles des salles d'Aquarium à la Ménagerie des Roptiles
et Poissons 1 ijo
— Présentation de l'ouvrage de M. G. Raveret-Watel intitulé : La Pisci-
culture industrielle , Paris igiA Ui
— Description d'une monstruosité par fissure bucco-branchiale chez la
Carpe ( Cyprinus carpio L. ). [ Fig.] 2 1 o
Trouessaht (E.-L.). Nouvelle espèce du genre Nyclopinlus (N. Geayi) .... i46
ViGuiER, Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie). Mise
en congé 1 et 2o5
ViNCENS (Jean-Marie-François), Licencié es sciences naturelles. Nomination
de Boursier (1" année) 206
— 30G
TABLE PAR ORDRE MÉTHODIQUE.
ACTES ET HISTOIRE DU MUSEUM.
Pages.
Allocation d'une bourse de doctorat à M. Vincens (Jean-Marie-François),
Licencié es sciences naturelles 906
Congé accordé à M. Dantau, Préparateur de la Chaire d'Anatomic com-
parée 37
— accoï'dé à M. Pelourde, Préparateur de la Chaire de Botanique
(Cr\ptogamie) 77, 1/12 et 2o5
— accordé à M. Viguier, Préparateur de ia Chaire de Botaiiique (Orga-
nographie) 1 et ao5
Décès de M. Arnaud (Albert), Professeur de la Chaire de Chimie orga-
nique 1 o5
— de M. Berlhier (Victor), Président de ia Société d'Histoire naturelle
d'Autun, Correspondant du Muséum 77
— de M. Magnaud , Jardinier au Muséum 906
— de M. le Lieutenant Mouret, Botaniste 207
— de M. Plaindoux, Surveillant général du Muséum, Officier d'Adminis-
tration de 1'" classe du Génie, attaché au Service des Colombiers
militaires 87
— de ]M. de Bomeu, Ingénieur des Arts et Manufactures, Docteur es
sciences , Professeur à l'École centrale , Géologue atttaché au Labo-
ratoire colonial du Muséum 9
Décret autorisant le Muséum à accepter les legs faits par M. le D' H. Mar-
mot tan, ancien Député, ancien Maire du XVP arrondissement, Cor-
respondant du Muséum ( U mai igiô) lia
Don de M'"" Pomme de Mirande de Documents intéressant le Muséum. . 38
— d'ouvrages à la Bibliothèque du Muséum par MM. Raveret-Wattel,
Bureau, Lecomte 4i, ii3 et 907
Nomination de M. BabauU (Guy), connue Correspondant du Muséum.. . . 78
— de M. Carié (P.), comme Correspondant du Muséum 1
— de M. Fragozo (D' R. Gonzalès), attaché au Museo nacional de Cien-
cias naturales de Madrid , comme Correspondant du ^luséum 1 4 i
— de M. Hy (l'abbé), Professeur à l'Université catholique d'Angers,
comme Correspondant du Muséum >. lii
— 307 —
Nomination de M. Lebard, Licencié es sciences naturelles, comme Prépa-
rateur intérimaire de ia Chaire de Botanique (Organograpliie). i et aoS
— de M. Vaillant, comme Préparateur de ia Chaire d'Herpétoiogie et
d'Ichtyologie 9o6
Subvention accordée par le Conseil municipal de Paris 206
ZOOLOGIE ET ANATOMIE.
VERTEBRES.
MAMMIFERES.
Remarques sur les incisives inférieures des Ursidés et de quelques autres
Carnivores , par M. H. Neuville ^
Nouvelle espèce du genre Ntjctophihs {N. Geayi), par M. E.-L. Trouessart. 1^6
Note sur un procédé d'étude de l'Architecture du tissu spongieux des os,
fig., par M. le D"" R. Anthony 1 ^48
Des hématies de l'Éléphant et de deux Tylopodes (Dromadaire et Lama),
par MM. Ed. Retterer et H. Neuville, PI. I aog
REPTILES.
Rectification : Uroplatus Schneideri Lamberton est identique à Ur. Ehenaui
Bœttger, par M. F. Mocquard 1 3
Les genres Tritmresurus et Lachesis ne sont pas identiques, par M. F.
Mocquard * • •'
Note sur divers Reptiles de Roumanie, ûg., par M. Paul Ghabanaud a 29
POISSONS.
Considérations sur les genres Xenodprmkhthys Gunth et Aleposomtis GilL,
dans la famille des Alépocéphalidés , par i\I. L. Roule A a
Malformations de la colonne vertébrale chez quelques Poissons abyssaux à
tronc raccourci, par M. L. Roule 99
Contribution à l'étude de Télbologie et des caractères morphologiques du
Callionymiis lyva Linn, figs., par R. Anthony 118
Description d'un nouvel exemplaire iV Opisthoproctus Vaill. , suivie de consi-
dérations sur la valeur systématique et biologique de ce genre, par
M. L. Roule 175
Description d'une monstruosité par fissure bucco-brancbiale chez la Carpe
{Cypi-itms catpio L.) , iig. , par M. L. Roule 219
308
INVERTEBRES.
CRUSTACES.
Noie sur Gonodactijlus {Protosquilla) Guerini Whito, par M. P. Carié. ... iT)!
Scyllarus paradoxns Miers. Structure, développement post-larvaire, distri-
bution géographique, par M. E.-L. Bouvier ^7
Thalassinidés nouveaux capturés au large des côtes soudanaises, par
M, E.-L. Bouvier i8a
INSECTES.
Coléoptères.
Descriptions de deux Malachides nouveaux (Malacodermes), par M.M. Pic. i5
Note sur les Prioninee du Muséum national d'Histoire naturelle , par M. Aug.
Lameerc 5 1
Description d'un genre nouveau àEpitragides de Madagascar (Tenebrionidœ),
fig. , par J. Chatanay 6/i
Anthicides et Hylophilides des chasses de M. E. Gallois au Japon, par
M. M. Pic 1 52
Les Érodiens de l'Afrique orientale (Ténébrionides), fig., par M. P.Lesne. 226
Névroptères.
Nouveau cas de Parasitisme : une Hémérobe qui s'attaque à l'Homme, par
M. le D' A. Krohn 9/ii
VERS.
Sur les Térébelliens des genres Terebellides M. Sars et Aponobranchvs
Gravier, par M. Ch. Gravier 1 80
Relations entre les deux modes de génération des Naïdimorphes, par
M"" Lucienne Dehorne 1 8y
MOLLUSQUES.
Note sur Setnele nucuhides Conrad, fig., par M. Ed. Lamy 17
Noie sur le Schizothœcus grandis (Werrill) Locard , par M. Ed. Lamy. ... 19
Description de quelques Mollusques nouveaux du Grand Atlas, par M. P.
Pallary 31
Mollusques recueillis aux îles Kerguelen, par M. Loranchet (Mission Rallier
du Baty, 1913-191 ^)), par M. E. Lamy 68
— 309 —
Noie sur une Collection conchylloiogique du comnaencement du xix' siècle,
par M. Ed. Lamy ' «i
Sur ([uelques espèces de Cardia figurées par Valenciennes, par M. Ed.
Lamy ^95
Noie sur les espèces Lamarckiennes , appartenant au genre Lucina Bru-
guière, 1797, par M. Ed. Lamy i3o et i54
Notes sur les espèces Lamarckiennes des genres Cyprina, Cypricardia ,
Hiatella et Isocardia, par M. Ed. Lamy 243
Conlribulions à la Faune Malacologique de l'Afrique équatoriale. Table des
matières contenues dans les Notes I à XL, par M. L. Germain 253
— XLL Mollusques nouveaux des îles du golfe de Guinée, par M. L.
Germain ^"^
BOTANIQUE.
Noie de Géographie botanique concernant quelques Graminées de TAsié
orientale , par M"° A. Camus 1 37
Éléagnacées de Chine et d'Indo-Chine, par M. H. Lecomte 161
A propos de quelques genres de Thyméléacées, par M. H. Lecomte 291
Observations sur le genre Eremoleena, par M. P. Danguy 201
GEOLOGIE.
Considération sur le terme ullime de l'activité volcanique, par M. Stanislas
Meunier 33
PHYSIOLOGIE.
Mécanisme de la résistance des Batraciens et des Beptiles au Virus rabi(pie ,
par M""' M. Phisalix 29
Les propriétés vaccinantes de la sccrélion cutanée muqueuse des Batraciens
contre le Virus rahique sont indépendantes de celles qu'elle possède
contre sa propre action et contre celle du venin de Vipère aspic, par
M-"' M. Phisalix 297
■^
— 310 —
TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE.
EUROPE.
France.
Pages.
Zoologie : Contribution à l'étude de i'éthologic et des caractères morpholo-
giques de CaUionymus lyra Lin. (Poisson), par M. le D' R. Anthony. 1 18
RoUHAME.
Zoologie : Note sur divers reptiles de Roumanie, par M. P. Chabanaud. aao
ASIE.
Asie orientale.
Bolanique : Note de Géographie botanique concernant quelques Graminées ,
par M"" A. Camus 187
Chine et Indo-Chine.
Boianique : Éléagnacées de Chine et d'Indo-Chine , par M. H. Lecoj»te . . 1 G 1
Japon.
Zoologie: Anthicides et Hylophilides (Coléoptères) dès chasses de M. E. Gal-
lois au Japon , par M. M. Pic 1 59
AFRIQUE.
Afrique équatorialk.
Zwdogie : Contributions à la Faune malacologique de i'Afriqne équatoriale.
— Mollusques nouveaux des iles du golfe de Guinée, par M. L. Ger-
main 98.3
Afrique orientale.
Zoologie : Les Érodiens de l'Afrique orientale (Coléoptères Ténébrionides),
par M. P. Lesne aaS
Côte des Somalis.
Zoologie : Sur les Térébelliens des genres TerrebelUdes M. Sars et Apono-
branckus Gravier (Vers), par M. Ch. Gravier 186
— 311 —
Madagascar.
Zoologie : Rectification : Uroplahis Schneideri Lambert on. = Ur. Ebenaui
Bœttger, par M. F. Mocquard 1 3
— Description d'un genre nouveau d'Epilragidcs de Madagascar (Co-
léoptères Ténébrionides), par M. J; Ghatanay [Fig.] 6^
— Description de deux Malachides d'Afrique (le premier de Madagascar)
[Coîéoptères Malacodermes] , par M. Maurice Pic i5
Botanique : Observations sur le genre Eremolwna, par M. Paul Danguy. . aoi
Ile Maurice.
Zoologie : Description de deux Malachides d'Afrique (le second do l'ile
Maurice) [Coléoptères Malacodermes], par M. Maurice Pic i .^j
Guinée (Golfe de).
Zoologie : Description d'un nouvel exemplaire (ÏOpisthopi-octus Vaill. suivie
de considérations sur la valeur systématique et biologique de ce genre,
par M. L. Roule 170
Soudan (Côtes du).
Zoologie : Thalassinidés nouveaux capturés au large des côtes soudanaises ,
par M. E.-L. Bouvier 182
Maroc,
Zoologie : Description de quelques Mollusques nouveaux du Grand Atlas,
par M. Paul Pallary 91
AMERIQUE.
Brésil.
Zoologie : Note sur le Semele nuculoides Conrad, par M. Ed. Lamy 17
OCÉANIE.
Australie.
Zoologie : Nouvelle espèce du genre Nyctophilus (iV. Geayi), par
M. E.-L. Trouessart \ hC
OCÉAN ANTARCTIQUE.
Zoologie : Mollusques rocucillis par M. Loranchet (Mission Rallier du Baty,
191 .3-191 '1), par M. Ed. Lamy 68
— 31^2 —
OCEAN ATLANTIQUE
Zoologie : Considérations sur lesjjenres Xenodermichthys Gunlh et Aleposoinus
GiH dans la famille des Alepocéphalidés, par M. Louis Roule 4 a
— Scyllarus paradoxus Miers. Structure , développement post-larvaire , dis-
tribution (Téographique , par M. E.-L. Bouvier fi']
— Note sur le Schkothœcus grandis (Verrill) Locard (Mollusques, Mac-
tridm), par M. Ed. Lamy 19
313
TABLE ALPHABETIQUE DES ESPÈCES
ET DES PRINCIPAUX GENRES.
VERTEBRES.
MAMMIFERES.
Pagps.
209
Éléphant, Dromadaire et Lama
Ktude des hématies , par
MM. Ed. Retterer et H. Neu-
ville
Nyctophiius Geayi. Trouessart
sp. nov 1 /i 6
Ursidés et autres Carnivores :
Remarques sur leurs inci-
sives inférieures, par M. H.
Neuville 6
REPTILES.
Genres Triineresurus et Lachesis
non identiques. Note par
M. F. Moc(|uard 1 1 5
Reptiles de Roumanie. Note
par ^I. P. Chabanaud 222
Pagps.
Uroplatus Schneideri Lamb. =
Uv. Ebonaui Rœttger. Rectifi-
cation par M. F. Mocquard. i3
POISSONS.
Calltonyiiius hjra Lin. Etude de
l'élhologie et des caractères
morphologiques, par M. R.
Anthony 118
Cyprinus carpio Lin. Description
d'une monstruosité, par M. L.
Roule
Opislhoproctus soleatiis Vaillant.
Description d'un nouvel exem-
plaire, par M. L. Roule. . . .
\cnodprttiichlliys Gunth. et Ala-
posoiiius. Considérations sur
ces genres, par M. L. Roule.
217
175
42
INVERTEBRES.
CRUSTACES.
Gonodaciyius {ProlosquiUa) Gue-
riiii White. Note par iAI. P. Ca-
ne.
Scyllanis paradn.rux Miers .
Structure , développement
post - larvaire, distribution
géographique, par M. E.-L,
Bouvier
Thalassinidés nouveaux : Axius
( Neaxitis ) Itevis , Bouv. sp.
nov. -, Upogebia Talismani
Bouv. sp. nov
i5i
'n
182
INSECTES.
Coléoptères.
Ammodoïdcs Lcsnc nov. gen.
(Ten.) 933
Anoploderma Gounollei La-
meere nov. sp. ((Jor.) 63
Arthrndibius Lesne nov. gen.
(Ten.) 935
A. major Lesne uov. sp. [Fig.]
(Ten.) a37
314 —
Artlirodion Lesne nov. gen.
(Ten.) 23/i
Bulbulus Lesne nov. oen. (Ten.) aio
Callipogon (Othomegas) irro-
ratus Lameere nov. sp. . > . . 55
Dcrobrachus (Orlhosoma) Di-
guetl Lameere nov. sp 57
Diodonies Chatanayi Lesne nov.
sp. (Ten.) 281
subscutellatus Lesne nov.
sp. (Ten.) 280
Dor) sthenes ( Lophosternus ) gra-
cilipes Lameere nov. sp.
(Cer.) 58
Emphiesmenus Weissi Lameere
nov. sp. (Cer.) 5G
Histeromorph us socotranus Lesne
nov. sp. (Ten.) 299
Hylophilus (Ololelus) diversi-
Ihorax Pic. nov. sp. (Hyloph.) i53
Notoxus Galloisi Pic. nov. var.
de N. Haagi Mars. ( Anth.). , iSa
Paraleptus Lameere nov. gen.
(Cer.) 60
P. Kùnckeli Lameere nov. sp,
(Cer.) 60
Prionus heterotarsus Lameere
nov. sp. (Cer.) 58
(Poljarthron) pectinicor-
nis Chatanayi nov. subsp.
[Cer.] 59
Pseudocolotes Cariei Pic. nov,
sp. (Malach.) i5
Decorsei Pic. nov. sp.
(Malach.) i5
Rhaphidopus Fontanieri La-
meere nov. sp. (Cer.) Sa
Rhomaleus Chat. nov. gen. ... Gi
R. scauroïdes Chat. nov. sp.
[Fig.] ■ 6/1 et 65
VERS.
Annélides.
Aponobranchus Perrieri Grav. —
TerebeHides Slromi M. Sars
d'après note sur les Térobel-
. liens de M. Ch. Gravier 1 (S() vi 1 ISS
Génération des Naïdimorphes ,
]iar M"" Lucienne Dehorne. . 189
MOLLUSQUES.
Mollusques des îles Kerguelen.
Liste dressée par M. Ed.
Lamy 68
Albea Maroccana Pallary nov.
sp 22
Archelix Kseriana Plry nov.
var 37
Buliminus Issarnensis Plry nov.
sp ^7
Cardila : Espèces figurées par
Valeuciennes. — Etude par
M. Ed. Lamy 195
Curveila Feai Germ. nov. sp. 267
Cyprina : Espèces Lamarckien-
nes. Étude par M. Ed. Lamy. 9/1 3
Cypricardia : ^ Espèces Lamar-
ckiennes. Elude par M. Ed.
Lamy 3^6
Ennea Feai Germ. nov. sp. . . . 253
Gestroi Germ. nov. sp. 25 1
Girardi Germ. nov. sp. 252
nemoralis Germ. nov. sp. 253
Euparypha AmpuHacea Plry
nov. var 33
gracilis Plry nov. var ... 23
turgida Plry nov. var. . . 23
Eustreptoptele Germ. nov. sub-
gen 3 53
E. truncata Germ. nov. sp 25A
Ferussacia Atlasica Plry nov. sp . 97
Hiatella : Espèces Lamarckien-
nes. Etude par M. Ed. Lamy. 3^9
Hyalina Aguergourensis Plry
nov. sp 21
Atlasica Plry nov, sp.. . . 21
Isocardia : Espèces Lamarc-
kiennes. Etude par M. Ed.
Lamy aBo
Lucina : Espèces Lamarckicnnes.
EtudcparM.Ed.Lamy. i3oet i5/i
Massyla-a alla Plry nov. var 27
Molaiiopsis Diabetensis Plry.
nov. s| 28
— 315 —
Opeas Gestroi Germ. nov. sp. . 357
Pisidium Atlasicum Plry 28
Prosilala Germ. nov. subgcn. . a.5()
P. Fernaudopoensis Germ. nov.
sp 9Ô6
Pseudoglossuia splendida Germ.
nov. sp 256
Pseudopeas Feai Germ. nov. sp. 258
Schizothaerus grandis (Vaill.)
Tocard 17
Semele nuculoides Conrad. ... 17
Tliapsia subtbomeusis Germ.
nov. var aSA
25î
Trochonanina Moreleti Germ.
nov. sp
multisucalla Germ. nov.
«P •••
Trochula Anloniœ Plry nov. sp .
Xcropliila Brivesi Plry nov. sp. .
Embareki Plry nov. sp . .
— — ■ Gouiidafiana Plry nov. sp.
Hassaniana Plry nov. sp .
Lemprierei Plry nov. sp.
Taiebi Plry nov. sp 25
Thomsoni Plry nov. sp .
Yousscii Plry nov. sp..
55
a6
23
2/i
ai
25
23
3^
26
BOTANIQUE.
Eléagnacées de Gbine et d'Indo-
Cliine. Étude par M. H. Le-
comte
Elcagnus glabra Thunbg. var.
cupressa H. Lee. nov. var. .
IanceolataWarbg.var.ru-
bescens H. Lcc. nov. var, . . ,
Thunbergii Serv. var.
coreana H. Lee. var. .;.... .^
— Thunbergii Serv. var.
oblongifolia H. Lee. nov.
var
Tonkinensis Serv. var.
grandifolia H. Lee. nov. var.
i6j^
i63
i64
i65
16^
Eleagnus viridis Serv. var. Dela-
vayi H. Lee. nov. var 16G
Eromolœna. Etude sur ce genre
par M. P. Danguy 201
Humblotiana H. Bu. nov.
sp 9 02
rotundifolia P. Danguy
nov. sp » 202
Graminées de l'Asie orientale.
Note de géographie botanique
par M"" A. Camus 187
Thyméléacées. Étude de quel-
ques genres par W. H. Le-
comte ^59
310 —
TABLE DES FIGURES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
ZOOLOGIE.
MAMMIFERES.
Pages.
Incisives inférieures des Ursidcs (PI. 1) i a
Coupe coronale de rextrémité supérieure d'un fémur de Gorille 1/19
A. Hématies de rÉléphant. — B. Hématies du Dromadaire (PI. II) 912
REPTILES.
Vipera berus Lin. var. prester Lin 228
POISSONS.
Callionymus lyra au repos sur le sable ( Fig. 1 ) 1^2
— Schéma montrant la position des orifices expiraleurs, des yeux et de
l'enlonuoir buccal 1 33
Carpe lératologique avec anomalie par fissure bucco-brancliiale. — Fijj. 1.
Vue du côté droit et anormal de la tête. — Fig. 2. Vue du côté gauche
et normal de la tête 2 30 et atti
INSECTES.
Coléoptères.
Arlhrodibius major Lesne, femelle vue de dessous et de profil. — Tète vue
de face 287
Rhomaleus scauroides J. Chatanay, mâle 65
MOLLUSQUES.
Charnière de Semele [Semelina) nucxdoïdes , V. G. valve gauche; V. D. valve
droite 1 ^^
SOMMAIRE,
Pages .
Actes administratifs. — Congés accordés à M. Pelourde, Préparateur de la
Chaire de Botanique (Cryptogainie), et à M. Viguier, Préparateur
de la Chaire de Botanique (Organographie). — iNominations de
M. Lebard , comme Préparateur intérimaire de la Chaire de Bota-
nique (Organographie) et de M. Vaillant, comme Préparateur de la
Chaire d'Herpétologie et d'ichtj'ologie. — Subvention accordée par
le Conseil municipal de Paris pour l'entretieii des bâtiments et
jardins. — Attribution d'une bourse de Doctorat à M. Vincens, —
Décès de M, Magnaud, Jardinier, mort pour la France. — Médaille
militaire et Croix de guerre accordées à M. Vaillant. — Citation à
l'ordre du jour et nomination de Capitaine de M. Rouyer, Chef de
Carré du Fleuriste. Paroles de regrets et paroles élogieuses pronon-
cées à ce sujet par le Président. — Décès de M. le Lieutenant
Mouret , Botaniste , mort au champ d'honneur. Notice nécrologique
par M. le Professeur H. Lecomte 3o5 à 907
Présentation d'un ouvrage par M. H. Lecomte 207
Communications :
Ed. Retterer et H. Neuville. Des hématies de l'Éléphant et de deux Tjlo-
podes (Dromadaire et Lama) '-^^^9
L. RoDLE. Description d'une monstruosité par fissure Imcco-branchiale chez
la Carpe ( Cyprinus carpio L. ) • • '^^9
P. Chabanaud. Note sur divers Reptiles de Roumanie ^22
P. Lesne. Les Érodiens de l'Afrique orientale (Coléoptères Ténébrionides). 2 25
A. Krohn. Nouveau cas de Parasitisme. — Une Hémérobe qui s'attaque à
l'Homme =î'"
Ed. Lamt. Notes sur les espèces Lamarckiennes des genres Cyprina, Cypri-
cardia , Hiatella et Isocardia • • 2 4 ->
L. Germain. Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique équato-
riale : Tables des fascicules 1 à XL (1905-1913) 2Ô3
— Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique équatoriale. — XLI. :j83
H. Lecomte. A propos de quelques genres de Thyméléacées 991
M"" M. Phisalix. Les propriétés vaccinantes de la sécrétion cutanée mu-
queuse des Batraciens contre le virus rabique sont indépendantes de
celles qu'elle possède contre sa propre action et contre celle du venin
de Vipère aspic ^97
( Voir la suite à la page ù de la couvertw^ )
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nationai d'Histoire natu-
relle 299
Tables des Matières :
Table alphabétique des Auteurs et des personnes citées 3oi
Table par ordre méthodique. Actes et Histoire du Muséum 3o6
Tables zoologique et anatomique, botanique, géologique et physio-
logique 307 à 3o9
Table par ordre géographique 3 1 0
Table alphabétique des espèces et des principaux genres 3 1 3
Table des figures 3 j 6
New York Botanical Garden Library
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