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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
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La figure placée sur le titre du Bulletin représente un t'rtislacé JVIacroure
du genre Scyllarus, le .S', paradoxus Miers, espèce africaine capturée sur les
côtes de la Guinée portugaise; elle a été exécutée par M. le Professeur A. Millot,
d'après un spécimen entré récemment dans les Collections entomologiques du
Muséum (Bull. Mus. nat. d'Hist. nat,, ioi5, p. ^17).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
TOME VINGT-DEUXIÈME
1916
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCCCXVI
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
ANNÉE 1916
N° 1
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCCXVl
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
1. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 fiancs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (l).
(,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association,
1 90, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1916. — NJ 1
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159e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
27 JANVIER 1916.
PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance du fait suivant qui est
relatif aux Services du Muséum :
M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie au Muséum, a été
nommé, pour l'année 1916, Assesseur du Directeur. (Arrêté
ministériel du 21 janvier 1916.)
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur L. Lapicque présente et offre, pour la Biblio-
thèque du Muséum, la thèse de Doctorat es sciences de son élève,
M1Ic Gabrielle Koenigs, ayant pour titre : «■ Étude de l'excitabilité
des nerfs vaso-moteurs et pigmenlo-moteurs", Paris, 191 5.
Muséum. — xxn.
— 2
COMMUNICATIONS.
Remarques sur la variarilite
DE LA CRÊTE SAGITTALE DU CRISE DES GORILLES,
par M. H. Neuville.
La présence d'une crête sagittale sur le crâne des mâles adultes est
considérée comme l'un des caractères du genre Gorilla. Les variations
individuelles de celte crête ont frappé tous ceux qui se sont occupés de la
morphologie crânienne des Gorilles; les différences générales , notamment
celles de hauteur, qu'elle peut présenter, ont été maintes fois signalées, et
les données numériques sont nombreuses à ce sujet. Ce ne sont pas de
telles variations que je me propose d'examiner ici, mais des faits de portée
morphologique beaucoup plus large.
Dans d'assez nombreux Mémoires relatifs à des cerveaux de Gorilles,
Broca, cherchant à pénétrer les raisons des différences présentées par ces
pièces, fait brièvement allusion aux caractères des divers Gorilles alors
connus et mentionne une réduction caractéristique que subirait, sur cer-
tains de ceux-ci, la crête sagittale (1). Hartmann, dans son ouvrage bien
connu sur les Singes anthropomorphes (3), mentionne, en traitant des
Gorilles, nin crâne avec des sutures encore séparées dans lequel la crête
sagittale, déjà développée, paraissait en quelque sorte formée par deux
lames séparées par un sillon longitudinal. Le bord supérieur de chacune
de ces lames correspondrait aux deux lignes temporales, très rapprochées
l'une de l'autre de chaque côté». L'auteur estimait que si l'animal n'était
pas mort à cette phase de son développement, les deux lames de la crête
se seraient probablement soudées, dans la suite, en une lame unique;
c'est là, en effet, le processus de la formation des crêtes sagittales, qui
résultent, comme l'on sait, de la fusion des deux erêtes dites temporales,
W Voir notamment : P. Bboca , Présentation d'un cerveau de Gorille mâle
et adulte (Bulletin de la Société d'anthropologie , s* série, 1876, p. 426-43 1, et
Mémoires d'anthropologie , t. I, 1888, p. 567-071). — Id., Étude sur le cerveau
du Gorille (Revue d'anthropologie, 1878, 2e série, t. I, p. 1-46, et Mémoires
d'anthropologie, t. V, 1888, p. 6oi-65i).
<2' R. Hartmann, Les Singes anthropomorphes, édit. française, Paris, 1886,
p. 48-4q.
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celles-ci se rapprochant de plus en plus de la région sagittale et finissant
par s'y confondre. Sans pouvoir me prononcer sur la possibilité du déve-
loppement ultérieur des crêtes dites temporales sur le crâne signalé par
Hartmann, je ferai simplement remarquer que la véritable crête sagittale
n'y existait pas, puisqu'elle se réduisait encore à ses deux éléments for-
malifs.
11 m'a été permis d'examiner trois crânes de Gorilles mâles se présen-
tant à l'état ainsi décrit par Hartmann. De ces trois crânes, deux au moins
possédaient un ensemble de caractères tels qu'ils doiveut être considérés
comme ayant atteint leur entier développement, et, si ce fait est moins
évident pour le troisième, il n'en reste pas moins très probable pour
celui-ci. C'est à l'examen sommaire de ces trois cas et à la recherche de
leur signification que je me propose de me livrer dans les quelques pages
suivantes.
Le premier des trois crânes ainsi dépourvus de crête sagittale m'a été
communiqué en 1911 par le Dl A. Durrieux (voir pi. I). C'est celui d'un
mâle non pas âgé, mais parfaitement adulte. Je lui ai consacré une
description assez détaillée dans V Anthropologie (l). Au cours de celte des-
cription, j'ai mentionné un autre crâne, également dépourvu de crête
sagittale, appartenant à la Collection d'Analomie comparée du Muséum
(n° A. 12770) [voir pi. II]. Cette dernière pièce se présente à un état
paraissant exactement identique à celui du crâne signalé par Hartmann :
ses os, bien qu'assez fortement réunis les uns aux autres par l'engrenage
des sutures, ne sont pas encore fusionnés, et leurs lignes de démarcation
restent parfaitement nettes; la seconde dentition est ici terminée cl l'animal
devait avoir atteint, ou il s'en faut de bien peu, sa taille définitive. Un
troisième crâne dépourvu de crête sagittale m'a enfin été envoyé, dans le
courant de 191/1, en même temps que d'autres pièces, par le D1 A. Dur-
rieux. Je l'ai décrit avec quelques détails, en le comparant aux deux pré-
cédents, et en tirant de ces examens et comparaisons les conclusions qu'ils
m'ont paru comporter (2). Dans ce nouveau travail, je me bornerai à ex-
poser sommairement les questions ainsi soulevées.
La présence d'une crête sagittale est, ainsi que je l'écrivais en commen-
çant, regardée comme constante sur le crâne des Gorilles mâles adultes,
la femelle ne présentant pas ce caractère. Bien que ce dernier détail n'ait
pas directement trait aux faits ici envisagés, je crois utile de faire remar-
quer que, s'il se trouve des mâles dépourvus de crête sagittale, il existe,
inversement, des femelles dont le crâne présente cette crêle à un état de
(l) H. Nkuviixe, A propos d'un crâne do Gorille rapporté de la Likouala-Mos-
saka par le D1' A. Dchrieux (L'Anthropologie, t. XXIII, 1919, p. 563-5 86)1
(-> Id. , Sur deux nouveaux crânes de Gorilles de la Likouala-Mossaka (Collec-
tion du D' A. Diriuf.ux) [L'Anthropologie, t. XXVI, 19.16, p. 363*3 96]*
— tx —
développement assez accusé. Ce fait paraît méconnu des auteurs qui se
sont le plus occupés de la morphologie crânienne des Gorilles et qui ont
suivi le plus attentivement les variations de leur crête sagittale (1). J'ai pu
cependant eu observer un cas dans la Collection d'Anatomie comparée du
Muséum. C'est celui d'un crâne de Gorille femelle, portant len° A. 10.660,
sur lequel il existe une crête parfaitement formée; cette crête, assez basse,
si on la compare à celle de la plupart des mâles , s'étend cependant sur
toute la région sagittale et pourrait , à première vue , laisser à penser qu'il
s'agisse d'un jeune mâle. Le sexe ne paraît pourtant pas douteux. Il est
déterminé à la fois d'après les registres du Muséum (reproduisant proba-
blement, selon l'usage, les indications fournies par le voyageur qui,
en i885 , rapporta cette pièce d'une région qui doit être le Haut-Bénilo),
et aussi d'après les caractères de la dentition; l'ensemble de ces derniers
caractères, et surtout la dimension des canines, sont ceux d'une femelle
encore relativement jeune. Je représente ci-contre cette pièce (pi. 111). La
possibilité de l'existence d'une crête sagittale sur le crâne du Gorille
femelle, ainsi démontrée, n'en reste pas moins tout à fait exceptionnelle,
et c'est à ce litre que je la signale.
Au contraire, l'absence de celte crête, sur des crânes appartenant, par
l'ensemble de leurs autres caractères, à des Gorilles mâles adultes, semble
relever d'une catégorie de faits beaucoup plus généraux, évoquant le sou-
venir de ce qu'écrivait Broca (voir ci-dessus) quant aux différences de la
région sagittale considérée comme pouvant contribuer à caractériser les
divers Gorilles.
Ainsi que je l'ai exposé dans les deux Mémoires ci-dessus relatés, les
indigènes de certaines parties du Congo (région delà Likouala-Mossaka)
connaissent la présence, dans leurs forêts, de trois Singes anthropomor-
phes, désignés, en bakota, par les noms de Céko, Eboubou et Dediéka.
Le nom de Céko, qui rappelle de très près ceux de Jocko et de Tchégo ,
désigne un Chimpanzé. Celui d'Eboubou s'applique à un Gorille dont je
ne puis préciser les caractères , mais répondant à la définition habituelle
du genre Gorilla; la crête sagittale est toujours présente sur le crâne des
mâles de celle forme, et s'observerait parfois aussi sur les femelles, ce qui
rappelle l'observation ci-dessus relatée. Enfin le nom de Dediéka est celui
d'un Gorille différent du précédent par divers caractères , notamment par
l'absence de crête sagittale. C'est à ce Gorille dit Dediéka que se rappor-
tent ceux des crânes communiqués par le Dr A. Durrieux dont il est ques-
O Voir notamment à ce sujet :
W. L. H. Duckworth, Variations in crama of Gorilla Savagei [Journal oj Ana-
lomy and Physiology , vol. 39, 18g 5 , p. 335-345).
St. Oppenheim, Zur Typologie des Primatencraniums (Zeitschrift fur Morpho-
logie und Anthropologie, Bd. XIV, 1911, p. 1 36).
Muséum. — M. H. Neuville.
Pl. III.
ClSTRAOT pllOt.
Crâne de Gorille $ présentant une crête sagittale (en haut, région vijriltale).
(N° A. 10.G60 des Collections d'Anatomie comparée du Muséum.)
tion ici. Le lieu d'origine exact du crâne n° A. 12.770, que je compare à
ceux-ci (voir ci-dessus), est inconnu; les recherches faites dans les Cata-
logues du Laboratoire d'Auatomie du Muséum permettent seulement de
supposer qu'il a été rapporté de la région de la Sangha ; je ne le rap-
proche donc de ces deux derniers crânes qu'au point de vue morpholo-
gique: la différence d'âge qu'il présente avec ceux-ci (il est très sensible-
ment plus jeune) rend d'ailleurs ce rapprochement moins étroit qu'il ne
pourrait l'être s'il s'agissait de sujets d'âge pleinement comparable.
Je réunis dans le tableau ci-dessous les principales données numériques
relatives à ces trois pièces :
Toutes les dimensions portées sur ce tableau caractérisent nettement
des sujets de grande taille, et même, au moins pour les deux premiers,
de force plutôt exceptionnelle. L'ensemble des caractères est normal pour
chacun des trois crânes (sauf l'anomalie que je signale ci-dessous pour le
second), et l'on ne saurait admettre qu'il s'agisse ici de sujets dégénérés.
— 6 —
largeur miuima x too
L'indice jugo-frontal , calcule d après la formule 1 = iai.gCur biZyComniiq.ic ,
est respectivement de 35 et de 38 pour les deux Gorilles dits Dediékas et
de. 4i pour le crâue du Muséum. Or la moyenne est justement de ki poul-
ies Gorilles mâles adultes, avec un minimum de 34 et un maximum de 54 ,
ce maximum pouvant atteindre 70 pour les jeunes (,). Le moins âgé des
trois sujets se présenfe donc, à ce point de vue, avec les proportions
moyennes des mâles adultes, et les deux rrDediékas» dépassent très sensi-
blement celles-ci. Cette donnée est importante, caria décroissance de l'indice
ainsi calculé traduit un écart de plus en plus grand entre le diamètre
bizygomatique et le diamètre minimum du crâne, et met ainsi en évidence
une profondeur de plus en plus grande des fosses temporales, de laquelle
on est en droit de conclure à une force de plus en plus considérable do
l'appareil masticateur. Cet appareil était donc très développé sur chacun
des trois sujets en question. L'état des dentitions suffirait, d'autre part, à.
le prouver, et la longueur des canines pourrait, à elle seule, caractériser
ce même fait.
La coïncidence de ces particularités avec l'absence de crête sagittale
montre que l'on doit avoir affaire, ici, à des formes vraiment particulières
de Gorilles, car, en principe, le développement de la crête et celui de
l'appareil masticateur, notamment des canines, vont de pair dans les formes
banales de ces Anthropomorphes, de même que dans un grand nombre
d'autres mammifères. 11 ne paraît cependant pas possible d'admettre que
cette crête ait pu se développer avec les progrès de l'âge, sur aucun des
trois sujets dont il s'agit. Les comparaisons auxquelles je me suis livré
dans mon premier Mémoire (2) contribueront à montrer qu'à un âge voisin
de celui du premier rrDediéka* , le Gorille mâle est déjà pourvu d'une crête
sagittale normalement développée, eelle-ci paraissant se former au cours
de la période s'étendant entre l'apparition des canines définitives et celle
des troisièmes molaires. Or, sur aucun de nos sujets, il n'y a même île
commencement de réunion des crêtes temporales, et, par suite, de ten-
dance réelle à la formation d'une crête sagittale. Les crêtes temporales
sont très voisines l'une de l'autre sur chacune des trois pièces; mais l'in-
tervalle subsistant entre elles, et les menus caractères qu'elles présentent,
indiquent qu'elles ne sont pas du tout en voie de coalescence; il y a lieu
de croire, tant d'après les caractères intrinsèques de la région sagittale que
d'après l'âge apparent des sujets, que la période pendant laquelle celte
coalescence aurait pu se produire est passée depuis un certain temps déjà
pour chacun de ces individus. Une anomalie de la crête temporale droite du
second rrDediéka* (le mouvement ascenlioimel de celte crête vers la ligne
sagittale s'étanl prématurément arrêté) diminue pour celui-ci la valeur de
W Oppenheim, loc. cit., p. lai.
M Loc. cit., p. 383-584; voir aussi fig. 2.
— 7 —
celle observation; on en trouvera la discussion dans mon second Mémoire.
Les arguments permettant de considérer l'état de la région sagittale du
premier (rDediéka* surtout, et aussi l'état de cette même région sur le crâne
du Muséum n° A. 12.770, comme des états définitifs, n'en subsistent pas
moins pour ces deux sujets et paraissent même rester applicables au troi-
sième.
H semble donc avéré qu'il existe des Gorilles mâles adultes, pleinement
développés et atteignant même une taille considérable , sur le crâne des-
quels n'apparaît jamais le cimier sagittal considéré comme l'un des carac-
tères du genre Gorilla. Au point de vue de la morphologie crânienne, et
en particulier des corrélations existant entre la crête sagittale et l'appareil
masticateur, ce fait présente un intérêt intrinsèque évident. Ce côté de la
question est à lui seul assez important, assez pourvu de portée générale,
pour mériter de retenir l'attention. Y aurait-il lieu d'admettre en outre,
comme inciteraient à le faire les assertions des indigènes Bakotas, aux-
quelles se rallient des Européens ayant une connaissance sportive très
sérieuse des grands mammifères du Congo, qu'il existe un type de Gorille
dont celte absence de crête sagittale soit l'une des caractéristiques? Il serait
imprudent de conclure dès maintenant pour ou contre ces assertions. Le
polymorphisme des Gorilles est actuellement assez bien établi pour que l'on
ne doive interpréter ses manifestations qu'à bon escient, et les coupures
spécifiques ou sub-spécifiques qu'il a déjà suggérées paraissent trop sujettes
à caution pour que l'on doive, autrement que d'après des pièces assez
nombreuses, et accompagnées, comme l'ont été celles du Dr A. Durrieux,
d'un ensemble de documents précis, compliquer encore la taxonomie du
genre Gorilla.
— 8 —
considerations sur les deux especes abyssales du genre sûlea
dans l'Atlantique valÛarctique
ET SUR LE SOUS-GENRE NOUVEAU BaTHYSOLEA,
par M. Louis Roule.
L'une de ces espèces a été trouvée , par le Talisman et le Travailleur, au
large de la péninsule ibérique et du Maroc. Décrite par Léon Vaillant (1 888 )
sous le nom de Soka profunâicola , mais non figurée, elle fut l'objet en
1889, par Gunther, d'une description nouvelle sous le nom de Soka
Greeni, et ne fut pas figurée davantage. Holtet Byrne, en 1905, la signa-
lèrent une fois de plus, et donnèrent d'elle de bons dessins explicatifs; ils
en avaient obtenu, au large des côtes anglaises, un assez grand nombre
d'exemplaires. A leur avis, cette espèce se rencontre par i35 à 760 brasses
de profondeur, depuis le sud de l'Irlande jusqu'aux îles Canaries. Enfin, et
tout récemment (191 3), Kyle l'a assimilée par erreur à Soka Capellonis
Si.eindachner, qui diffère d'elle, cependant, par des caractères de forme
générale, de dimensions des pectorales, de coloration, et d'habitat.
La seconde espèce est inédite. Recueillie par S. A. S. le prince de Mo-
naco, en août 1901, à la station 1186, par 660 mètres de profondeur,
je lui ai donné, à cause de sa teinte laiteuse, le nom spécifique de lactea.
L'unique individu, en excellent état de conservation, qui la représente,
habile une région atlantique plus méridionale que la précédente, car il
provient des îles du cap Vert. Sa diagnose différentielle, exposée ci-dessous.
permet de la distinguer aisément du type inilial de S. profundicola Vail-
lant, conservé dans les collections du Muséum, et dont les figures données
par Holt et Byrne d'après d'autres individus expriment avec justesse les
caractères principaux.
Type profundicola Vaillant. — Tête mince, à museau plus long que le
diamètre orbitaire; museau acuminé et dépassant la bouche; longueur de
la tête faisant environ le i/5" de la longueur totale; longueur de la caudale
faisant du i/8e au 1/9" de la longueur totale; couleurs du corps différentes
selon les deux côtés, gris brunâtre foncé uniforme sur le côté oculifère,
avec quelques macules peu distinctes et fugaces, jaune brunâtre uniforme
sur le côté aveugle; couleurs des nageoires impaires différentes de celles
du corps, plus foncées dans l'ensemble, de teinte brun noirâtre coupée de
bandes transversales plus claires.
Type lactea nov. sp. — Têle épaisse, à museau plus court que le dia-
mètre orbitaire; museau tronqué, ne dépassant pas la bouche; longueur
de la têle faisant environ le i/6e de la longueur totale; longueur de la
caudale faisant le 1/1 oc de la longueur totale ; couleurs du corps sembla-
bles des deux côtés, d'un blanc jaunâtre clair uniforme; couleurs des na-
geoires impaires semblables à celles du corps, sauf quelques macules
brunâtres du côté aveugle.
Ces deux espèces , ainsi distinguées , offrent en commun plusieurs par-
ticularités qui les mettent à part des autres représentants de leur groupe
générique : les écailles nombreuses et petites , les vertèbres nombreuses ,
la dorsale munie d'un chiffre élevé de rayons , les pectorales presque atro-
phiées et réduites sur chacun des deux côtés à un court filament, les vil-
losilés céphaliques peu nombreuses, la narine du côté aveugle à bords
entiers. La petitesse des pectorales a jadis porté Vaillant à rapprocher son
espèce de celles du sous-genre Microchirus. D'après celte opinion , Goode
et Bean (1896) l'ont même mentionnée sous le nom de Microchirus pro-
fundicolus. Tel n'est pas mon avis. Les Micvochirus ne sont pas seulement
caractérisés par la réduction de leurs pectorales , mais encore par la taille
relativement grande de leurs écailles , par leur corps assez ramassé et pourvu
d'un chiffre de vertèbres comparativement inférieur, par leur dorsale munie
de rayons en quantité moindre. Ces dispositions ne sont point celles des
deux espèces abyssales en cause, qui ressemblent davantage aux Solea
véritables. Il convient, par suite, d'éviter de les ranger dans le sous-genre
Microchirus , et d'établir pour elles un sous-genre nouveau, celui de Bathy-
solea. L'espèce nommée par Vaillant devient Bathysolea profit ndicola, et
l'espèce draguée par le prince de Monaco prend le nom de Batlujsolea lactea.
L'exposé suivant exprime comparativement les caractères marquants
des sous-genres du genre Solea auct. dans les régions paléarctiques , et
précise la place exacte, ainsi que la valeur, du sous-genre Bathysolea :
Genre Solea auct. — Yeux placés sur le côté droit de la tête; anale et
dorsale distinctes de la caudale; ventrales sensiblement symétriques; anus
médian; écailles cténoïdes ; pectorales présentes, au moins sous la forme
de fdaments réduits et sur l'un des côtés du corps.
Pe section. — Plus de 4o vertèbres (42-4q. en moyenne); ligne laté-
rale à 100 écailies ou plus ( 1 1 5 à i5o en moyenne); dorsale à plus de
70 rayons (72 à 90 en moyenne).
A. Narine du côté aveugle à bords entiers.
i° Sous-genre Eusoiea. — Pectorales normales , entières quoique petites
parfois, présentes sur les deux côtés; villosités céphaliques nombreuses,
formant une plaque dans la région buccale. Ex. : Eusolea solea L.
— 10 —
9° Sous-genre Bathysolea. — Pectorales réduites et restreintes à un
filament court sur chacun des deux côtés; villosités céphaliques peu nom-
breuses, seulement assemblées en bandes qui contournent In bouche et les
côtés de la tête. Ex. : Batlnjsoîea profttndicola Vaillant et Balhysolca lactea
nov. sp.
B. Narine du côté aveugle à bords frangés.
3° Sous-genre Pegusa Gunther. — Pectorales et villosités céphaliques
comme Eusoleu. Ex. : Pegusa lascaris Risso.
11° section. — Moins de ho vertèbres (3/1-89 en moyenne); ligne laté-
rale à moins de 100 écailles (54 à 80 en moyenne); dorsale à 70 rayons
ou moins (53 à 70 en moyenne).
h" Sous-genre Microchirus G. Bp. — Pectorales courtes et parfois fila-
menteuses, présentes des deux côtés. Ex. : Microchirus variegatus Donovan.
5° Sous-genre uionoeiiiru* Raf. — Pectorale courte et filamenteuse,
présente seulement sur le côté oculifère, absente sur le côté aveugle.
Ex. : Monochirus hispidus Rafinesque.
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.
1888. — L. Vaillant, Exp. du Travailleur et du Talisman; Poissons.
1889. — Gunther, Armais and Magazine of Natural History, série VI, vol. IV.
1896. — Goode and Bean, Oceanic klitliyology.
igo5. — Holt and Byrne, Department of Agriculture. . . for Ireland, Fish-
eries Branch; Scientific Investigations, Appendice V.
1913. — Kïle, Beport on the Danish Oceanographical Expéditions 1908-
1910 to the Mediterrancan . . ., vol. II, n° a.
— 11 —
Description de l'Hjppocampus Aimei sp. nov. ,
ESpàcE NOUVELLE d' EAU DOUCE, PROVENANT DU MeKQNQ,
par M. Louis Roule.
I. Les deux individus qui font l'objet de la présente description ont
été donnés au Muséum par M. le lieutenant Paul Aimé, olîicier d'adminis-
tration. D'après les indications du donateur, ils ont été péchés en 1910,
par son frère, M. le Dr Pierre Aimé, médecin major des troupes colo-
niales, dans le Mékong, près des rapides de Kemmarat, entre Savanna-
khet et Kong, à 3oo kilomètres environ au-dessus des chutes du fleuve.
Leur identité de provenance contribue à les placer tous deux dans une
même espèce, malgré leurs dissemblances; ces dernières, du reste, sont
de l'ordre de celles que l'on constate entre les individus des deux sexes
chez Hippocampus. L'un de ces individus étant femelle, et l'autre mâle,
les présomptions, en, l'absence de documents complémentaires, penche-
raient en faveur de cette opinion.
II. Individu femelle. — Couleur (dans l'alcool) gria jaunâtre clair; pas
de lambeaux cutanés. P, 19; D. 20; A. h.
Millimètres.
totale , , , . 1 o5
, .)
, de la tête 37.5
1 du rostre • , 1 3 . 0
post-orbitaire 10. 5
Diamètre orbitaire , ,...,.. h . 0
Longueur du thorax 34 . 0
Hauteur du thorax , . . . . 1 h . 0
Longueur de la queue hh.o
Anneaux thoraciques : 11. — Anneaux caudaux : 3a.
Couronne grêle et haute, portant 5 longues épines divergentes. Crète
médio-frontale, en avant de la couronne, longue et saillante, portant un
petit tubercule sur son trajet, et se terminant en avant par une longue
épine. Crête sus-orbitaire triangulaire, armée d'une épine à chaque angle.
3 autres épines entourent l'orbite : l'une ante-orbitaire, l'autre post-orbi-
taire, la troisième infra-orbitaire.
Dorsale étendue sur les deux derniers anneaux du tronc et sur les deux
premiers de la queue. Carènes la téro -dorsales du tronc armées de longues
— 12 —
épines sur les lignes suturales 1, k , 6, 8, 1 1, celles de î étant les plus
fortes et celles de il les plus courtes: les autres lignes suturales étant
munies d'épines moins accusées. Carènes latérales du tronc armées d'épines
moins longues que les précédentes, et présentant les mêmes inégalités
alternantes. Carènes latéro-ventrales du tronc armées de longues épines
suturales peu dissemblables. Carène médio-ventrale hérissée de 5 crêtes
saillantes du 5° anneau au io% la dernière étant la plus forte.
Fig.
Femelle.
Carènes latéro-dorsales de la queue armées d'épines suturales dissem-
blables sur les trois premiers quarts de son étendue; les épines les plus
longues occupent les lignes suturales 2, h, 7, 9, 11, i3 , 1 5 , 17; les
plus courtes, inférieures de moitié environ, occupent les lignes intermé-
diaires; à partir du 18e anneau, les épines diminuent, puis disparaissent;
ces carènes s'étendent sur les deux derniers anneaux du thorax et s'y
terminent par une épine. Carènes latéro-ventrales de la queue armées
d'épines plus faibles et moins dissemblables, qui continuent les rangées
des épines latéro-ventrales du tronc, diminuent de hauteur à partir du
10e anneau, et disparaissent vers le i5\
III. Individu mâle. — Cet individu diffère du précédent par plusieurs
dispositions, qui ne s'écartent point de celles que l'on constate dans le
— 13 —
dimorphisme sexuel. Sa taille est plus petite et sa couleur plus foncée. Sa
couronne, moins forte et plus basse, ne porte que k épines. Son rostre,
plus court, égale la région post-orbitaire. Les grandes épines des carènes
latéro-dorsales du tronc et de la queue sont plus fortes, et fréquemment
incurvées en crochet postérieur. Les épines des carènes laléro-ventrales du
tronc et de la queue sont plus courtes, moins dissemblables, et manquent
sur les deux tiers postérieurs de la région caudale.
IV. Cette espèce se rapproche sensiblement d'H. hyslrix Guich. Elle
en diffère par son rostre plus court, son tronc un peu plus haut, sa queue
plus courte , ses fortes crêtes de la carène médio-ventrale du tronc , l'ar-
rangement différent des longues épines, les rayons de la dorsale plus
nombreux. H. hystrix Guich. étant une espèce marine d'aire géographique
étendue, puisqu'on l'a trouvée de Zanzibar au Japon, il est permis de
penser qu'//. Aimei en serait une forme satellite, et adaptée aux eaux
douces.
On a signalé l'existence en eau douce d'assez nombreuses espèces de
Lophobranch.es. La plupart appartiennent à la famille des Doryichthydcs
(dans les genres Microphis Dunck. ; Doryichthys Dunck.; Coelonotus Pet.,
Belonichthys Pet.). Les autres font partie de la famille des Syngnathidés
(dans les genres Ichthyocampus Kaup et Syngnathus L.). Aucune mention
à ce sujet n'étant encore faite pour la famille des Hippocampidés , la pré-
sente espèce suppléerait à ce défaut.
M. le Président, en félicitant M. le Professeur Roule du vif
intérêt de sa communication, fait remarquer qu'elle est de nature
à inciter de plus en plus les géologues à la prudence dans les cas
où ils prétendent conclure les conditions du milieu d'une époque
donnée de la caractéristique zoologique ou botanique des fossiles
qu'on y recueille. Il est certain que la présence d'Hippocampes
dans un dépôt sédimenlaire aurait fait attribuer à ce dépôt une
origine marine, et que la présence de Pleuronectes aurait de même
conduit à considérer le dépôt comme littoral. Les faits de ce genre
méritent d'être signalés d'une manière spéciale aux stratigraphcs.
— là —
Sur PS Nymphonomorphe nouveau
cAPTuné par le Travailleur, dans les mers européennes,
AU COURS DE SA CAMPAGNE DE l88l,
par M. E.-L. Bouvier.
Anoplodactylus massiliensis nov. sp.
Espèce remarquable par la gracilité de son corps et de ses pattes; les
segments du tronc sont séparés par une ligne articulaire visible, étroite
entre les prolongements coxaux et pour le moins aussi longue que ceux-ci,
qui sont d'ailleurs très largement séparés. Le premier segment, au niveau
des pattes, est le plus large de tous; il se rétrécit pour former le cou qui
est fort bref et qui se continue, lui-même, en se dilatant et se relevant un
peu, pour former le céphalon. Ce dernier est surmonté par un tubercule
oculaire long, en cône très aigu et un peu recourbé en avant; les yeux
ovalaires sont situés un peu au-dessus de la base du cône, les postérieurs
un peu plus grands que les antérieurs et situés un peu plus haut que ceux-ci,
dont les sépare un léger intervalle. L'abdomen est très court, verticalement
dressé, subcyliudrique et obtus au sommet.
La trompe s'insère sous le premier segment du tronc et se dirige un peu
du côté ventral; elle se dilate très légèrement de la base au bout libre, et se
rétrécit à peine sensiblement dans sa région terminale; son contour est
subtriangulaire, mais avec des angles fort obtus, de sorte qu'elle parait
arrondie au premier abord. Le bout est obtus, percé d'un orifice buccal en
triangle, au delà duquel on voit sur la trompe, près de chaque angle, une
légère dépression.
Les chélicères s'articulent côte à côte sur le bord antérieur du céphalon ;
leur scape grêle, légèrement arqué, n'atteint pas tout à fait l'extrémité de
la trompe, au-devant de laquelle se rabattent leurs pinces. Ces dernières
sont plus courtes que le scape , à peine aussi larges que celui-ci dans leur
partie la plus large, qui se trouve au bout distal de la portion palmaire; les
doigts sont plus allongés que cette partie de la pince, et leurs bouts aigus
se croisent à l'extrémité. Il y a d'assez nombreux petits poils sur toute
l'étendue des chélicères, et particulièrement sur leurs pinces.
Les pattes sont grêles, pauvrement ornées de courts poils et G fois aussi
longues (pie le tronc joint au céphalon. Leur second article coxal est légè-
— 15 —
renient plus long que le prolongement coxal correspondant et de même
longueur à peu près que les articles contigus réunis; au total, les
coxa? égalent presque en longueur la moitié du tibia I, Du côté ventral,
les 2e et 3" articles coxaux se terminent distalement par une saillie bas*e et
obtuse, sur laquelle est placé, dans le s" article, l'orifice génital femelle.
Le fémur est égal au libia 2 et un peu plus long que le tibia 1 ; distale-
ment et dorsalement il se continue par un prolongement oblique à sommet
obtus; on observe un prolongement semblable au bout distal du propode.
Ce dernier article n'est pas tout à fait deux fois aussi long que la griffe; il
porte h sa base, sur son bord ventral, 2 ou 3 soies spiniformes; j'ai vu
sur certains une ou deux soies semblables, mais plus réduites, sur le bref
article arsien.
Dimensions de l'exemplaire type :
Millimètres.
du corps (tronc et céplialon) 6.1
du scape des chélicères 2.1
de la pince 1 . /1
des coxœ de la 3e patte h . o
Longueur / du fémur 11.0
du tibia 1 û.i
du tibia 2 11.0
du tarse avec le propode 2.0
de la griffe 1.2
Cet exemplaire est une femelle adulte que le « Travailleur » captura, le
6 juillet 1881, au large de Marseille, lat. N. /i3°, long. 3°22', par khh mè-
tres de profondeur sur fond vaseux. Elle ne ressemble en rien aux Ânoplo-
dactylus lentus Wilson , petiolatus Kr. , virescens Hodge, angulatus Dohrn,
et typhlops Sars, qui caractérisent surtout le genre dans nos mers euro-
péennes; mais elle présente des affinités étroites avec deux espèces
récemment signalées dans nos régions: VA. oculalus Garpenter (1903),
trouvé par 800 mètres de profondeur dans les eaux irlandaises et VA. Poli-
gnaci Bouvier (1916), capturé par M. le comte de Polignac en Guinée
portugaise, au large des îles Rouban et Bubac, à 25-3o mètres de pro-
fondeur.
Elle se distingue d'ailleurs de l'une et l'autre par ses pattes beaucoup
plus grêles et plus longues et par son corps bien plus étroit; dans ces deux
espèces, en effet, les pattes ne mesurent pas plus de k fois la longueur du
corps, bien que ce dernier soit assez court et relativement trapu. Dans ces
deux espèces, en outre, la 2e coxa présente dorsalement un prolongement
distal qui fait défaut dans notre espèce et le libia est relativement beaucoup
plus court. VA. oculalus ressemble tout à fait à notre espèce par son tuber-
cule oculaire, mais ses chélicères sont bien plus grêles, leurs doigts sont
— 16 —
aussi longs que la portion palmaire, et les pattes sont dépourvues de pro-
longement distal au bout du tibia 1 et du propode; d'ailleurs la trompe se
rétrécit en avant et se dilate assez fort vers le milieu. Dans VA. Polignaci,
d'autre part, le tubercule ordinaire est un large cône bas où les yeux sont
très réduits et les doigts des pinces sont de même longueur que la portion
palmaire.
Peut-être trouvera-t-on quelque jour des passages qui permettront de
réunir ces trois formes.
— 17 -
Les Sphingides du genre Acheromia, Lépidoptères mellivobes
parasites des abeilles.
Adaptation générale; adaptation spéciale de la troupe,
par M. J. Kûnckel d'Herculais.
I. VACHERONTIÀ AtROPOS LlN. ET l'A PIS MELLIFICA LlN. EN EUROPE,
en Afrique et à Madagascar.
Les Naturalistes qui se sont occupés des rapports des Insectes avec les
fleurs, s'ils ont placé au premier rang des fertilisateurs les Hyménoptères,
ont considéré les Lépidoptères et les Diptères comme devant se partager
le second rang: certains d'entre eux ont même donné la prééminence aux
Lépidoptères.
Personne mieux que Delpino n'a fait ressortir l'importance qu'il leur
attribue comme fécondateurs en définissant leurs rapports avec les fleurs
par des néologismes originaux, quelquefois poétiques. C'est ainsi que les
plantes entomophiles sont psychopkiks quand elles ont pour marieurs
(pronubi) les Lépidoptères crépusculaires et nocturnes (1). Pour H. Mill-
ier^, cries Lépidoplères constituent le seul ordre qui, dans son en-
semble et non seulement clans certaines familles , soit adapté pour se pro-
curer le nectar des fleurs» , et il précisait sa pensée en ajoutant : rrLeurs
pièces buccales ont été tout à fait libres de s'adapter elles-mêmes à une
récolte facile du nectar dans les fleurs les plus variées. Cette adaptation
est obtenue par un étonnant développement des maxilles avec avortement
de la plus grande partie des organes buccaux. -n
P. Knutb, l'élève de H. Muiler, en rééditant et complétant l'œuvre de
son maître, a respecté ses idées tout en les développant; pour lui, rren ce
qui concerne le rapport de l'adaptation aux fleurs, les Lépidoptères
surpassent les Hyménoptères, puisque tous demandent au nectar des fleurs
O Delpino (Federico), Ulteriori Osservazioni e Considerazioni sulla Dichogamia
nel Rcgno végétale. Articulo iv. Délie plante zoidotile (Atli délia Soc. liai. d. Se.
nat., t. XVI, i873, p. i5a).
M Miller (Hermann), Die Befruchtung der Blumen dttrch Insekten und die
gegenseiligen Anpassungen beider, Leipzig, 1878, p. 56 et 07.
Muséum. xxii. 2
— 18 —
leur seule nourriture. . . Leur trompe est adaptée pour l'extraction exclusive
du nectar des fleurs servant seul à leur propre nourriture (1) ».
H. Millier et P. Knuth donnent les mensurations de trompes d'une série
de Lépidoptères, soit réunis par groupe, soit séparés par espèce, pour
arriver à cette conclusion : «Le choix des fleurs par les Lépidoptères est
généralement en corrélation avec la longueur de la trompe ; les formes
chez lesquelles elle est longue, préfèrent les Heurs au nectar profondément
situé {i).r, Si nous relevons ce qu'ils écrivent par rapport aux Sphingides,
par exemple, nous noterons ceci : w correspondant aux Sphingides qui ont
une trompe grandement allongée , il y a des formes spéciales qui sont
principalement ou entièrement adaptées à leurs visites » ; ce sont par excel-
lence les fleurs Lépidoptérides pour Papillons crépusculaires et nocturnes
(Nachtfulterblumen de P. Knuth), les Sphingides étant particulièrement les
fertilisa teurs des fleura aux longues corolles tabulaires , ou aux longs éperons.
Les Lépidoplérologues allemands les plus autorisés viennent corroborer
l'opinion des Botanistes sur le régime floral de tous les Sphingides en l'ap-
puyant de leur autorité. En effet, A. Spuler {,), dans la nouvelle édition de
l'important ouvrage de P. Hoflnian sur les Papillons d'Europe (1908),
écrit textuellement que «YAcherontia Atropos suce assurément aussi les fleurs
sphingophiles et tire néanmoins du miel des ruches».
On pourrait montrer par de nombreux exemples que les Lépidoptères
ne sont pas tous anthophiles, et que les Papillons diurnes comme les
Papillons nocturnes savent trouver en dehors des fleurs mille occasions
de satisfaire leur goût pour les substances sucrées et même pour les ma-
tières en voie de décomposition. Mais les promoteurs de l'adaptation réci-
proque des Lépidoptères et dis fleurs se sont bien gardés de tenir compte
du régime extra floral de beaucoup d'entre eux , ce qui aurait singulière-
ment contrecarré leur conception , si séduisante en apparence.
Pour montrer combien leurs vues sont exclusives, nous allons, à propos
des Lépidoptères du groupe des Sphingides, faire l'histoire de l'un
d'entre eux qui, par ses caractères généraux, son aspect étrange, la con-
stitution de sa trompe, son appareil sonore défeusif et terrorisant, ses
mœurs très spéciales, est le prototype d'un Papillon auquel est imposé un
régime extra floral; nous voulons parler du Sphinx Têle-de-mort , YAche-
rontia Atropos Lin. et de ses congénères.
Si les auteurs précités avaient daigné feuilleter le premier volume des
Mémoires de Réaumur, ils y auraient rencontré des descriptions et des
M Knuth (Paul), Bandbuch der Bltitenbiologie unter Zugrundelegung von Her-
rnann Mïllers Werh, Die Befmchtung der Blumcii duveh Insekten, t. J, Leipzig,
1898, p. 200 et 201.
(2) Miller (H.), foc. cit., p. 58. — P. Knuth, foc. cil., p. ao3.
tJ) Spuler (Arnold) , Dit ScluneUerlingc Evropa» , Bel. I , Stuttgart , 1 90S , p. 88.
— 19 —
figures suffisamment démonstratives qui les auraient fait réfléchir; ils au-
raient remarqué, entre les trompes longues et effilées du Sphinx (Hyloïcus)
hguslri Lin., du Sphinx (Herse) convolndi Lin., mesurant respectivement
h à 8 centimètres, et la trompe courte, massive et fortement chilinisée de
1' [rhcrontia Atropos atteignant seulement 13 à îk millimètres, un tel con-
traste qu'ils en auraient été frappés; ils auraient vu également, ce qu'in-
diquent fort bien les figures de Réaumur (1), que l'orifice de la trompe de
ce dernier, au lieu d'être située à l'extrémité comme chez les Sphinx pré-
cités, était placé en dessus avant son extrémité, qui est très pointue et
légèrement incurvée. L'attention appelée, ils auraient dû pressentir que
VA. Atropos avait des habitudes et un régime différents.
A défaut de Réaumur, ils auraient pu consulter l'œuvre de Hasselquist (2),
où Linné, son rédacteur, a, d'après le Naturaliste français, donné une des-
cription de la trompe de VA. Atropos; mais les Naturalistes allemands
pouvaient-ils ignorer les faits rapportés par le D' Kuhu en 1781 (1)? Des
religieux de la Thuringe avaient constaté, en septembre 1779, dans une
de leurs ruches la présence d'un Aclteronlia traqué par les Abeilles , et cela
lui remit en mémoire que , quelques années auparavant, d'autres Papillons
Tête-de-mort avaient été trouvés dans diverses ruches. Us auraient éprouvé
quelque surprise en lisant la remarque suivante que fait leur compa-
triote : rrll est probable que l'odeur aromatique douceâtre du miel n'attire
pas les Papillons Têle-de-mort par hasard. 11 me semble que cette conjec-
ture n'est point du tout absurde à envisager. . . : à cause de sa courte et
large trompe, de son vol lent et lourd, il lui est très difficile de chercher
simplement sa nourriture dans les fleurs. Cela démontre pourquoi un tel
animal. . . aime le sucre. *
Il est encore plus extraordinaire que les observations consignées par le
Genevois François Huber, dans son ouvrage classique , observations qui ont
soulevé en France comme en Allemagne de vives polémiques, n'aient pas
attiré leur attention (4).
M Réaumur, Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, t. I, 1786; Cin-
quième Mémoire, p. 289, pi. XIV, fig. i3, là, i5, 16 et 17; Septième
Mémoire, p. 293.
M Hasselquists (Fredric), Iter Palestinum, eller Resail heliga landet, foer-
râtlad ifran ar îjùg lit iy5a med beshifningar, rôn anmerkningar ofwer de
maerkwaerdigaste naturalier, utgifven af C. Linimbus, Stockholm, 1757, p. 617.
M Kuhn (IV Aug. Christ.), Anekdoten zur Insekten Geschichte. - Elftes
Stiick : Von dem Sphinx Atropos Lin. {Der Natiirforscher, Stiick XVI, Halle,
17S1, p. 73).
(4' Huber (François), Nouvelles observations sur les Abeilles, t. II, Paris-Genève,
181 4, p. 289, chap. vi : Un nouvel ennemi des Abeilles. — [Les observations ont
été publiées par son fds, Pierre Huber; F. Huber étant aveugle, elles avaient clé
lailcs soit par P. Huber, soit par Rumens, son serviteur.]
9 .
— 20 —
En 180^1, des Apiculteurs, ses voisins, sachant combien étaient grandes
ses connaissances sur les Abeilles , la publication de ses premières observa-
tions remontant à 1792, vinrent le consulter au sujet des bruits insolites
qu'on entendait, surtout la nuit, dans leurs ruches, des troubles que ma-
nifestaient alors leurs habitantes, <b la légèreté qu'offraient à l'automne
certaines ruches, réduites au poids de la cire. Pour les paysans, celte per-
turbation, ce pillage, suivi souvent de la mortalité des Abeilles, étaient
l'œuvre de Chauves-souris qui avaient dû pénétrer dans les ruches ; mais
Huber n'eut pas de peine à réfuter leur dire en leur répondant que les
Chauves-souris, exclusivement insectivores, ne se nourrissaient pas de miel.
Pour éclaircirla question, rr il mit des gens en embuscade, et bientôt ils lui
apportèrent, non pas des Chauves-souris, mais un Sphinx Atropos, grand
Papillon de nuit, plus connu sous le nom de Tête-de-inort. Ces Sphinx
voltigeaient autour des ruches ; on en saisit un au moment où il allait
entrer dans l'une des moins peuplées : son intention était évidemment de
s'introduire dans la demeure des Abeilles et d'y vivre à leurs dépens. . .
On surprit enfin dans plusieurs ruches le gigantesque Sphinx, qui avait
causé la désertion des Abeilles ».
Huber a soin d'ajouter : rr Jl fallait des preuves multipliées pour me per-
suader qu'un Lépidoptère, insecte dépourvu d'aiguillon, sans cuirasse et
privé de tout autre moyen de défense, pût lutter victorieusement contre
des milliers d'Abeilles ; mais ces Papillons étaient si nombreux cette année-
là qu'il était facile de se convaincre de la réalité du fait. t) Nous ne suivrons
pas le narrateur dans tous les détails qu'il donne sur l'ingéniosité des
Abeilles qui savent rétrécir l'entrée de leurs ruches pour empêcher les
larrons d'y pénétrer, mais nous citerons textuellement le passage d'Huber
qui se rapporte plus particulièrement au sujet que nous traitons.
rrLes autres Sphinx se nourrissent uniquement du nectar des fleurs;
ils possèdent une trompe allongée, mince, flexible, roulée en spirale; ils
cherchent leur nourriture dès que le soleil est couché; mais l'Atropos se
réveille plus tard, il ne voltige auprès des ruches que lorsque la nuit est
avancée; il est armé d'une trompe très courte, très grosse et douée d'une
grande force ; un organe inconnu lui sert à produire un son aigu, un cri
strident lorsqu'on le saisit. Ce son, auquel le vulgaire attachait des idées
sinistres (1), ne serait-il point aussi pour les Abeilles un objet de terreur ?«
Enfin il conclut son Mémoire par cette remarque qui lève tous les doutes
sur le régime mellivore du Sphinx Atropos : rrline observation récente vint
encore à l'appui des faits que nous avons rapportés. En disséquant un
grand Sphinx, pris en plein air, nous trouvâmes son abdomen entièrement
rempli de miel; la cavité antérieure qui occupe les trois quarts du ventre
était pleine comme un baril ; elle pouvait en contenir une grande cuiller
(1> Voir Réaumub, lue. cil., Septième Mémoire, p. 298 et sg&.
— 21 —
à soupe; ce miel, d'une pureté parfaite, avait la même consistance et le
même goût que celui des Abeilles. »
Kirby et Spence, dans la première édition de leur Introduction à l'Ento-
mologie publiée en 1816, comme dans les éditions subséquentes (1), après
avoir remis en mémoire les observations de Kuhn , ont fait mention de celles
faites par Huber sur la présence de ïAcherontia Atropos dans les ruches.
Weslwood, dans son Introduction à la Classification des Insectes éditée
en i84o(a), signale également les observations de Kuhn, de Huber et
d'autres qu'il ne nomme pas, en faisant remarquer que les auteurs con-
jecturent que l'hostilité des Abeilles est désarmée par le bruit strident
qu'émet le Papillon.
Il semblerait que de tels faits, consignés par des investigateurs les plus
dignes de foi , eussent dû lever tous les doutes sur le régime mellivore de
ÏAcherontia Atropos, lorsqu'un Naturaliste, l'un des plus autorisés, Le
Peletier de Saint-Fargeau , dans le chapitre qu'il consacre aux Abeilles dans
son Histoire naturelle des Insectes Hyménoptères, s'inscrivit en faux contre
l'allégation d'Huber et ne ménagea pas les critiques et les objections ; qu'on
eu juge (S1:
ff Huber signale un Lépidoptère qui, selon lui, viendrait piller les
ruches, précisément à l'époque où il devient impossible aux Abeilles de
réparer les pertes de vivres qu'elles avaient amassés pour la mauvaise sai-
son. C'est ïAcherontia Atropos. . . qui est accusée (4) de ce vol à domicile.
J'avoue qu'il m'est impossible de croire celte accusation comme aussi fon-
dée que pourrait le croire notre observateur. . . J'espère démontrer que
les faits allégués. . . contre elle, non seulement ne sont pas prouvés , mais
même présentent un caractère d'invraisemblance, qui suflit pour faire
rejeter cette accusation de pillage. •» Alors commence point par point une
critique des plus vives, r? Contre l'ordinaire , on ne lit nulle part ces mots :
j'ai vu, j'ai observé, j'ai fait, que M. Huber emploie avec raison toutes
les fois qu'il a vu lui-même, observé lui-même, fait lui-même une expé-
rience, ri Nous ne suivrons pas le savant Hyménoplérologue dans toute son
argumentation, nous nous bornerons à reproduire ses conclusions : ff L'ab-
surdité des faits rapportés... force à rejeter l'accusation portée contre
YAcherontia de dépouiller, en une nuit, une ruche de toute sa provision de
(') Kirby (William) et Spence (William), An Introduction to Entomology or Elé-
ments ofNatural History of Insects, t. I, éd. II, London, 1816, Lettre v : Injuries
caused by Insects : Indirect injuries, p. 1 65. — Ed. VI, i843. . . , p. 1 3 1 - —
Ed. VII, 1856, p. 88.
(2> Westwood (G. 0.), An Introduction to the Modem Classification of Insects ,
t. II, London, 18&0, p. 368.
(:t) Le Peletier de S.unt-Fargeau (Amédée), Histoire naturelle des Insectes :
Hyménoptères, t. I, i836, p. 376 à 38o.
(''> Le Peletier met Aclicrontia au féminin.
— 22 —
miel. Ils prouvent aussi que l'auteur n'a eu (l'autre tort que d'avoir adopté
ces récits un peu légèrement. Du reste, si nous n'admellons pas la possi-
bilité du pillage, nous ne nions pas qu'il soit possible que quelque Ache-
rontia Atropos (ce Sphinx éclôl souvent aux approches de l'hiver, du
20 septembre à la fin d'octobre), ait cherché un refuge, par hasard,
dans quelque ruche, contre les froids précoces qui peuvent déjà se faire
sentir. 11 faut nécessairement un asile pour l'hiver aux individus de celte
espèce éclos avant celle saison , car ils ne doivent pondre qu'au printemps.
Lorsque le hasard aura présenté à l'un d'eux une ruche ouverte, il s'y sera
retiré, comme il eût fait ailleurs. Souvent, presque toujours même, l'asile
qu'il choisira ne sera pas approvisionné ; ce sera une cavité entre des
pierres, un arbre creux; et cependant YAcherontia y passera sou hiver,
en grande partie, dans l'engourdissement que le froid cause à tous les
insectes parfaits qui ont à le supporter. D'un autre côté, l'introduction
d'un être vivant étranger dans une ruche, même dans le jour, et le bruit
entendu la nuit aux environs des ruches, ainsi que la sortie de quelques
Abeilles, ont pu avoir lieu dans ce cas, probablement très rare, et voilà
à quoi ont dû se borner les dégâts réels.»
L'autopsie faite par Huber fils lui-même prouvant que la partie anté-
rieure du tube digestif (1) contenait une provision de miel n'avait pas paru
suffisamment probante à Le Pelelier pour le convaincre; esclave de la tra-
dition qui voulait que tous les Lépidoptères soient anthophiles, il ne pou-
vait admettre la moindre objection; il n'avait pour soutenir son plaidoyer
que des arguments ; toute observation personnelle sur laquelle il aurait pu
asseoir son raisonnement lui faisait défaut.
Les objections de Le Peletier de Saint-Fargeau n'en avaient pas moins
réussi à jeter le doute dans les esprits, et la bibliographie nous apprend que
partout les Apiculteurs se préoccupèrent de savoir si oui ou non YAcherontia
Atropos se nourrissait de miel aux dépens des Abeilles ; dans un seul jour-
O En réalité l'organe que Huber considérait comme la partie antérieure du
tulie digestif était la poche qui s'insère à la partie postérieure de l'œsophage et
qui a reçu des Anatomistes français le nom de jabot; cette poche a la faculté de
se dilater ou de se rétrécir grâce à l'élasticité de ses parois garnies d'un réseau
de fibres musculaires; c'est en raison de cette élasticité que les Anatomistes alle-
mands ont appelé celte poche Saugmagen, c'est-à-dire a estomac suceur» ; il joue
le rôle d'un réservoir alimentaire servant aux Lépidoptères à l'aire provision de
nourriture, ce qui leur permet de supporter de longs jeûnes, lorsque les intem-
péries les condamnent au repos ou que le froid les contraint d'hiverner. D'après
les observations de A. Constans, Y A. Atropos peut également passer en France
(Bourgogne, Alpes-Maritimes) l'hiver sous la forme de chrysalide, dont réclusion
a lieu en été ou même au printemps de Tannée suivante ;a).
(,) Constant (A.), Note relative à YAcherontia Atropos (Ami. Soc. Eut. ffc Fr. , 6" sér. ,
t. II, 1882; Bult., p. lxxvi).
— 23 —
nal d'Apiculture, publié en Bavière de i855 à 1866, on ne trouve pas
moius de douze notes sur les rapports de ce Lépidoptère avec les Abeilles ,
notes d'où il ressort que leurs auteurs ont émis les opinions les plus
contradictoires (1). Il est à noter cependant (jue certains d'entre eux et bien
d'autres ont vu les Papillons Tête-de-mort rôder autour des ruches,
se poser sur les ruches elles-mêmes et enfin pénétrer dans certaines d'entre
elles.
Il est particulièrement intéressant de mentionner quelques observations
sur la rencontre de ces Papillons dans les ruches, rencontre que corroborent
les citations que nous avons faites précédemment. Voici d'abord des obser-
vations faites en Angleterre. M. Lloyd, de Badminton, au témoignage de
Perkins(2), captura au mois de mai 1861 une belle femelle d'/l . Atropos au mo-
ment où elle allait pénétrer dans une de ses ruches. Le Bév. Bury(3) nous
a transmis un récit très circonstancié et plein d'humour des agissements
d'une femelle de ce Sphingide qu'il a suivis en juiu 1869 : manœuvres
autour de ses ruches, pénétration dans l'une d'elles, sortie chargée
d'Abeilles, lutte avec les Abeilles qui l'avaient attaquée, fuite en un vol
rapide, rencontre en octobre de ce même Papillon ou d'un de ses congé-
nères caché dans les plis d'un tapis qui protégeait celle ruche. D'autre
part, Hellins'"' nous rapporte que, le 28 juillet 1886, dans une ferme de
Darliuglon (South-Devon), un grand bruit ayant été perçu le soir, on en
rechercha la cause, et on fut tout surpris d'y rencontrer un Dealh's Head
Molli tout couvert d'Abeilles; quoique capturé avec des pincettes, il
n'avait subi aucun dommage et, mis en captivité sous un verre, il y vécut
quinze jours: privé d'air dans son étroite prison, il mourut certainement
asphyxié. En France, le Professeur J. Perez(5) mentionne, en 1889, la
rencontre par un Apiculteur des Landes, digne de foi, de douze Papillons
Tête-de-mort dans une seule ruche; ce nombre paraîtra extraordinaire,
mais nous aurons l'occasion de citer d'autres observations qui prouvent
qu'ils se trouvent parfois réunis en troupe au milieu des colonies
d'Abeilles. En Syrie, l'Entomologiste Apiculteur américain Benlon(6) a
W Voir Taschenberg, Bibliolheca Zoologica, Bel. III , Leipzig, 1890. Acheronlia
Atropos, p! 1812, 181 3 et i8i4. — Liste de Noies publiées de i855à 1 864
in Eichsliidt Bienen-Zeitung et in Preussrn Bienen-Zeitung.
M Pebkins (C. Mathew), Acheronlia Atropos at Bee-Hive (Eut. Monthly Magaz.,
t. XIX, i88a-i883, p. a36).
(J) Bunï (Bev. Charles), The Dcath's Head and the Becs (The Zoologist, Sec.
ser. , t. IV, 1869 [Nov. 1869], p. 1913-191 5).
(*> Hkllins (J.), Acheronlia Atropos in a Bee-Hive (Eut. Monthly Mag.,l.X\UV,
1886-1887 [Dec], p. iGa-163).
W Pebkz (J.), Les Abeilles, Paris, 1889, p. 90-91.
W Benton (Frank), The Dealh-Head Molh in relation to Honey-Bees (Proceed.
Eut. Soc. 0/ Washington, t. III, 1893-1896, p. 60).
— U —
trouvé flans l'intérieur d'une ruche deux exemplaires de ce Sphingide.
Aigner-Abafi(1) a été témoin, près de Budapest, delà pénétration d'un indi-
vidu dans celte ruche. Mais voici une observation des plus intéressantes qui
vient de m'être communiquée par M. A. Bernard, Apiculteur des plus expé-
rimentés, observation faite dans son rucher installé à Kouba, près d'Alger;
nous pensons qu'il y a tout intérêt à lui laisser la parole:
« J'avais une ruche dont l'entrée n'était pas protégée par une rangée de
petits clous, comme celle de mes autres ruches, en sorle que les Sphinx
Atropos ont pu y pénétrer sans difficulté, ainsi qu'on va en avoir la preuve.
Les Abeilles ayant émigré , j'ai été surpris de cette désertion que je me suis
expliquée lorsque j'ai ouvert la ruche: j'ai trouvé alors, sur le plateau, les
cadavres de a5 Sphinx (je les ai comptés); ils n'avaient pas pu ressortir;
l'entrée, suffisante lorsqu'ils n'étaient pas repus, ne l'était plus lorsqu'ils
furent gorgés de miel ; ceci ne veut pas dire qu'un certain nombre n'a pas
pu reprendre le chemin qu'ils avaient suivi d'abord. D'autres ruches mon-
trent encore, en ce moment, des cadavres de Sphinx la tête engagée dans
la barrière de clous de l'entrée, qu'ils avaient forcée pour s'introduire dans
la ruche, mais qu'ils n'avaient pu franchir pour ressortir; dans ce cas,
l'invasion, sans doute moins importante, n'avait pas déterminé l'exode
des Abeilles, en sorle que je n'ai perdu qu'une ruche du fait des Sphinx
Atropos. 11 est à noter que je n'avais jamais tant vu de ces Papillons
que l'année où j'ai fait mes observations (2).»
De temps à autre, il se trouve quelque Apiculteur ou quelque Entomo-
logiste qui consigne des observations précises sur le régime de VA. Atropos
ou tout au moins contrôle celles qu'on lui communique. Le Pasteur Slock-
mann ( 1 8 5 5 ) rencontre dans une de ses ruches un de ces Sphingides
ffdont le corps contenait une cuillerée à café de miel(3) -n. Le Lépidoptéro-
logue réputé Herrick-Schaffer (1861) se porte garant d'un très intelligent
Apiculteur de Spire qui avait souvent remarqué nda pénétration par force
de ce Papillon par l'entrée des ruches, son séjour de 5 à 12 minutes dans
leur intérieur où il rôdait comme une souris, sa sortie sain et sauf» ; bien
plus, il avait constaté rrqu'un petit exemplaire pris à la sortie contenait
bien une demi-drachme de miel transparent et sirupeux (,,)», c'est-à-dire
(l> Aigner-Abafi (Budapest), Acheronlia Atropos L. (Hlustrierte Zeitschrift fur
Entomologie Gesellschaft , Internationales Organ fur die Intéressé» der allgemeinen
und angewandten Entomologie, wie der Inseklen-Biologie, Bd. 5, 1900, p. 36).
W Bernard (A.), Trésorier de la Société des Apiculteurs algériens. Lettre du
1" février 1916.
W Stockman* (Beda), Mittel gc-gen d. Eindringen d. Hornisse und Todten-
kopfein d. Bienenenstocke (Birnen Zeilung, Bd. II, Eichsladt, 1 855 , p. 118).
(4> Herrick-Schaffer, Kurze Beisenotizen. Sphinx Atropos als Honigdicb (Cor-
respondmzblatt fur Smnmler von Insecten in besondere von Schmettertingen , 1. Jahr. ,
Begensburg, 1861, n° a3, Nov. 1861, p. i83).
— 25 —
2 à 3 grammes. Un Apiculteur du Berry, de Lasalle, auteur d'un ouvrage
sur la Culture des Abeilles (1880), fait la réflexion suivante: *Le Sphinx
Atropos n'est heureusement pas très commun, car il absorbe une grande
quantité de miel ; nous en avons trouvé 7 à 8 grammes dans l'estomac
d'un seul de ces animaux (1). r> L'exactitude de l'observation d'tluber est
donc confirmée.
S'il est avéré que YAcherontia Atropos réussit à pénétrer dans les ruches
des Abeilles domestiques, lorsque leur entrée est assez large pour qu'il
puisse y faire passer son corps volumineux, il est certaines observations
qui nous renseignent sur la façon dont il se comporte envers les Apis
melliftca qui vivent encore à l'état sauvage ou qui sont retournées à l'état
sauvage.
LïApis meïïifica Lin. a, naturellement ou artificiellement par suite du déve-
loppement universel de l'Apiculture, une aire de distribution géogra-
phique extrêmement étendue; mais il est une aire de distribution naturelle
qui nous intéresse tout particulièrement, c'est celle qui est en relation
avec la répartition géographique de YAcherontia Atropos. Or celui-ci est un
habitant de la Région Éthiopienne, qui comprend en réalité, d'après A. R.
Wallace, toute l'Afrique située au sud du Tropique du Cancer, en y com-
prenant Madagascar, les îles Maurice et Bourbon, les Seychelles^ ; on
peut même dire que ce Spbingide est un Lépidoptère africain qui, bon
voilier, a étendu son aire de distribution en franchissant la Méditerranée (3);
de même c'est dans celle Région Ethiopienne que se rencontrent en grand
nombre des Abeilles à l'état sauvage.
Les colons Hollandais et les voyageurs ont signalé à maintes re-
prises depuis des siècles la rencontre de leurs ruches dans les forêts de
l'Afrique du Sud et de l'Abyssinie : tels sont par exemple Lobo (i6a5-
iG35)(4), Sparrman (1772 -1776) (5), plus récemment Livingstone (mars
O De Lasalle, Culture raisonnée, facile et économique de Mouches à miel,
Bourges, 1880, p. 187.
(2) Wallace (A. R.), The Géographie al Distribution oj Anima'*, t. I, Lomloti,
187G, p. a5i, map 1.
M 11 use parfois d'un procédé bien simple pour passer en Europe ; nous avons
fait jadis une traversée de jour et de nuit, d'Alger à Marseille, à bord d'un
transatlantique, en compagnie d'un A. Atropos appliqué contre la paroi extérieure
de la cage d'un escalier conduisant aux cabines; il effectua cette traversée assez
mouvementée sans bouger et sans que les opérations du débarquement l'aient
troublé.
W Lono (R. P. Jérôme), Voyage historique d'Abissinie (sic), trad. Le Grand,
Paris-La Haye, 17985 p. 71.
(5) Sparrman (Anders), An accounl of a Journey into Africa from Ibe Cape of
Good-Hope ; and a Descriplion of a new Species of Cuckow (Philos. 'Fruits, oj the
Roy. Soc. ofLondon, t. LXVII, Part I, 1777, p. 38).
— 26 —
1 85^» ) (1), Sandeman (î 878) (a), qui ont pu souvent les découvrir en suivant
les manœuvres d'un Oiseau qui les recherche pour vivre à leur détriment,
car il est très friand de miel et surtout du couvain (larves et nymphes)
des Abeilles; ses habitudes l'on fait désigner, à juste titre, sous le nom
d'Indicateur (Cucidiis indicator Gm.)(3).
A. Delegorgue (4) et J. A. Wahlberg (5), qui tous deux voyagaient dans
l'Afrique australe à la même époque (1 838- 18/1 5) et étaient liés d'amitié,
nous ont appris que VA. Atropos était très répandu dans la région qu'ils
avaient parcourue , ce qui démontre qu'il y trouvait largement le miel né-
cessaire à sa subsislance ; les ruches établies par les Abeilles africaines
dans les cavités des arbres, les crevasses de rochers , souvent assez grandes,
tout aussi bien que les ruches primitives mal closes faites par les indi-
gènes, lui offrent de grandes facilités d'accès. Plus récemment (1900),
Miss F. Barrett a eu l'occasion d'en rencontrer des individus dans la même
M LivisGSTONE (Rev. Dr David), Exploration dans l'intérieur de l'Afrique aus-
trale et voyage à travers le continent, de Saint-Paul de Loanda à l'embouchure
du Zambèze, de 1860 à i856, trad. franc., 3e éd., 1877, cliap. XT1II« P- ^'4a
(9 déc. i854).
P> Sandeman (E. F.), On the Habits of the Honey-bird (Indicator) [The Ibis,
Quart. Journ. of Omith., t. IV, I.ondon, 1880, p. 386].
Pî Classé d'abord parmi les Coucous ( Cuculidœ) sous le nom de Cuculus indi-
cator Gm., il a élé rangé avec ses congénères dans le sous-ordre des Scansores,
pour constituer la famille des Indicatoridee ou Honey-Guides et le genre Indicator
Vieillot. 11 s'est appelé successivement Cuculus indicator Gm. , Indicator Sparrmani
Steph., Indicator albirostris ïemminck, etc. (Sclater, Catalogue of the Collection
of the lirilish Muséum, t. XIX, p. 5), et c'est sous ces noms divers que ses mœurs
ont été mentionnées.
W Delegorgue (Adolphe), Voyage dans l'Afrique australe, notamment dans le
territoire de Natal, dans celui des Cafres Amazoulous et Mahatisses et jusqu'au
tropique du Capricorne, exécutés pendant les années i838, i83q, 18Û0, i8âi,
i8âa, i8à3 et i8ùà, t. II, Paris, 1867. — A. Delegorgue avait confié les
Papillons qu'il avait recueillis au Dr Boisduval, Téminent Lépidoptérologue du
xixe siècle, qui en dressa le Catalogue et décrivit les espèces nouvelles (Entomo-
logie : Catalogue des Lépidoptères recueillis par M. Delegorgue pendant les
années 1 838-1 867) ; c'est dans ce Catalogue inséré à la fin du t. II que le Sphinx
Tète-de-mort est signalé ainsi : crHetérocères, p. 5g5, n° i\h. Acherontia Atropos
Lin. — Se trouve partout.»
P) Wahlberg (J. A.) remit les Lépidoptères provenant des récolles faites lors de
son premier voyage (i838-i845) et de sou second voyage (i854-i85G) au Pro-
fesseur Suédois H. D. J. Wallengren, qui consacra deux mémoires à leur étude
(1857 et i865) ; c'est dans le dernier que se trouve consigné le renseignement qui
nous intéresse ; il a été publié sous ce titre : Heterocer-Fjàrilar samlade i Kaffer-
landet of J. A. Wahlberg Beskrifna of H. D. J. Wallengren (Kongl. Sivenska
Vetenshaps Alcademiens Handlingar, Bd. 5, n° 4, Stockholm, i86f), p. 19:
« Acherontia Atropos Lin. — Hab. in Caffraiia vulgaris. Wahlberg-Delegorgue.»)
— Tt —
région, près d'Umtata (Colonie du Gap), l'un dans sa propre demeure,
poursuivi par les Abeilles; l'autre dans une ruche, les Abeilles bourdon-
nant autour*1*.
Ces Abeilles sauvages africaines, que les indigènes ont su domestiquer,
sont considérées par les Hyménoplérologues les plus autorisés comme
constituant deux variétés de notre Abeille domestique, qu'ils désignent
sous les noms d'Apis mellifica xar.fasciata Latr. et à' Apis melliftca var.
unieolor Lalr. ; ces deux Apis ont en Afrique une grande répartition géo-
graphique.
VApis mellifica var. jasciata, descendant jusque dans les régions les
plus méridionales de l'Afrique, est celle dont les indigènes et les colons
de l'Afrique du Sud recherchent les ruches , celle que les voyageurs
mentionnent à propos de cet Oiseau aux habitudes si curieuses, dont
nous venons de parler, l'Indicateur. D'après eux , elle édifie ses gâteaux
dans les cavités des arbres, les crevasses de rochers, les trous existant dans
le sol (Sparrman'2)), mais elles s'établissent de préférence dans les cavités
des arbres, car leurs nids sont nombreux dans les forets, d'après les récils
des voyageurs et en particulier de Livingstone (3) ; à leur exemple, ainsi
que le rapporte ce dernier, les indigènes leur offrent des ruches artificielles
faites d'un seul morceau d'écorce détaché d'un arbre d'une longueur de
1 m. 5o dont ils forment un cylindre, cylindre qu'ils obturent aux deux
extrémités par une sorte de natte faite d'herbes tordues.
VApis mellifica var. unieolor est répandue également en Afrique; mais si
elle se rencontre dans le Sud, au Transvaal, au Congo, par exemple, elle
habite de préférence Madagascar, Bourbon, l'Abyssinie et remonte jusque
sur le littoral méditerranéen (Tunisie, Algérie). Nous sommes renseignés
sur les habitudes de ces Abeilles par les observations faites à Madagascar
par le Rev. Cory (4) et par M. A. Grandidier(5). C'est une Abeille dont les
ruches abondent dans les forêts, où elles s'établissent dans les cavités des
vieux arbres ou dans les crevasses des rochers, et que les indigènes ont à
moitié domestiquée ; à cet effet ils disposent des troncs d'arbres creusés
de telle façon que les nombreux essaims y trouvent facilement un refuge ;
(1> Barrett (France?), Further Noies on South Afriean Lepidoptera (ediled
by his brother E. G. Barretl) [ The Entomologist' s Monlhly Magazine, a* sér. , t. XI
(t. XXXVI), London, 1900, p. i4i].
M Sparrman, loc. cit., p. 38.
W LivixGSTOKE, loc. cit., chap. XVI, p. 287 (11 et 1 a Janv. i85'i).
(4) Cory(Rov. C. P.), Noies on the Malagasy Bee (Apis unicohr); ils habits ,
enemies and cuiiure (The Antananarivo Animal and Madagascar Magazine, Antana-
narivo and London, n° XIII, Christmas, 1889, Part I of vol. IV, p. 39 à 5o).
'5) Gra.ndidier (Alfred), Histoire physique , naturelle et politique de Madagascar,
t. XX : Histoire naturelle des Hyménoptères par Henri de Sacssurb, p. 2 à h.
(Les observations biologiques ont été rédigées par M. A. Granditlier.)
— 28 —
il est rare qu'ils installent ces ruches au voisinage de leurs cases, car, au
dire du Pi. P. Gory, ces Abeilles conservent des instincts d'indépendance ciui
leur font déserter les ruches où on cherche à les fixer; en général les indi-
gènes préfèrent rechercher les ruches naturelles des Abeilles sauvages dans
l'intérieur des forêts.
Nous pouvons maintenant établir un rapprochement entre la distribution
géographique de YAcherontia Atropôs et celle des Abeilles africaines; elle
est absolument identique; il n'est donc pas surprenant que le Sphingide
trouve facilement à s'introduire dans les ruches naturelles ou artificielles
de ces Abeilles; la preuve nous en est fournie par le Rev. Campbell qui
parcourait l'Afrique du Sud au début du xixc siècle01. Ce voyageur relaie
en effet que les Hottentots connaissant le penchant que ce Papillon a poul-
ie miel et, voulant accaparer à leur profit les provisions des Abeilles sau-
vages, persuadaient les colons que celui-ci était capable d'infliger une
blessure mortelle à ceux qui pillaient les Abeilles.
Il est évident que les ruches édifiées par les Abeilles sauvages africaines
dans les cavités des arbres , les crevasses des roches , les unes et les autres
souvent assez grandes, tout aussi bien que les ruches primitives fabriquées
par les indigènes, offrent de grandes facilités d'accès aux AcherontiaAtropos.
Les observations et les expériences du Piev. Cory faites à Madagascar vont
nous en fournir la preuve et nous renseigner d'une façon définitive sur
les rapports de ces Sphingïdes avec les Abeilles et réciproquement sur les
agissements des Abeilles à leur égard.
L'i. A tropos est très commun à Madagascar, où il est considéré comme
le plus grand ennemi des Abeilles: le Piev. Cory put prendre jusqu'à dix
exemplaires dans une seule ruche ; il a donc eu toute facilité pour mul-
tiplier ses observations et répéter ses expériences, et c'est ainsi qu'il a résolu
la question si controversée des conséquences du combat que les Abeilles
livrent à leur voleur de miel ; il les a vues fondre sur lui et s'entasser sur
son dos, sur ses ailes, s'agripper à ses pattes, s'efforçant de trouver le dé-
faut de la cuirasse qui leur permettrait de le cribler de coups d'aiguillons;
indifférent à ces attaques, le gros Sphinx se contente de mettre ses ailes en
vibration pour se débarrasser de ses adversaires qu'il disperse et jette de ci
de là; il s'avance lentement dans la ruche, les ailes frémissantes, pour
aller se suspendre nonchalamment à un des rayons, sans se soucier des
Abeilles qui s'attaquent encore à lui en s'accrochant ferme à ses pattes;
celles-ci, de guerre lasse, reconnaissant leur impuissance, finissent même
par renoncer à déloger leur ennemi qui peut alors, tout à loisir, se gorger
de miel. Pour mieux préciser cette impuissance des Abeilles, l'observateur
introduisit dans les ruches à plusieurs reprises des A. Alropos, qu'il tuait
W Campbell (Rcv. John), Travels in S. Africa, undertakon al tlio request of
the Missionary Society ( Quarterly Heview, Jtily l8i5, Lonilon, p. 3 1 5 ).
- 29 —
ensuite: l'examen attentif démontra qu'aucun aiguillon n'avait réussi à
traverser leur tégument, véritable cuirasse protectrice; un Papillon mort,
incapable par conséquent de se défendre en faisant vibrer ses ailes, fut livré
aux Abeilles: celles-ci mirent en pièces l'ennemi sans défense; arraché à
leur fureur, le corps était demeuré indemne des piqûres des assaillantes.
II est encore un autre point de la biologie de VA. Âtropos que le Rev.
Cory a éclairci magistralement; c'est celui du rôle de la stridulation,
appelé vulgairement cri, que ce Sphingide a la faculté d'émettre et qui,
suivant nombre d'Apiculteurs, aurait le pouvoir de terroriser les Abeilles.
Notre observateur avait remarqué à maintes reprises que le Papillon ne
faisait jamais entendre aucun son lorsqu'il était à l'entrée ou dans l'inté-
rieur de la ruche; pour reconnaître si en réalité les Abeilles pouvaient être
subjuguées par la stridulation émise, il eut recours à l'expérience; prenant
un .4. Atropos, il le maintint entre le pouce et l'index au milieu des
Abeilles; ainsi pressé, il commença à striduler; aussitôt les Abeilles se pré-
cipitèrent en s'entassant sur lui, s'acharnant à le transpercer de mille
coups d'aiguillons, sans chercher, chose curieuse, à piquer la main qui le
tenait captif; l'expérience répétée une vingtaine de fois donna le même
résultat, et, dans chaque cas, le voleur redouté, délivré de la pression des
doigts, arrêtait sa stridulation perçante et, comme précédemment, sortait
indemne de la lutte.
Ainsi tombent toutes les conjectures ou assertions mises en avant par
des Apiculteurs qui, n'ayant pas été à même d'approfondir leurs observa-
lions, ont admis que les Abeilles pouvaient se défendre contre VA. Atropos
en l'assassinant; tels sont par exemple Kuhn ;1), Huber(2), Newmann v, Ben-
ton (4); d'autres se sont con tentés de présumer que ceux qui étaient trouvés
morts dans les ruches étaient des victimes des coups d'aiguillons des Abeilles,
tels sont notamment Benton(5), Aigner-Abafi (6), Pierre : : Benton, par
exemple, a trouvé dans une même ruche quatre cadavres dénudés, aux
antennes et aux pattes coupées, réduits à l'état de squelette; Aigner-Abafi
fl> Kuhn, loc. cit., p. 7/1.
M Huber (Fr. ), loc. cit., p. 3 00.
f3> Newmann (Edward), Life History of Acherontia Atropos (DeaUi's Head
Hawmoth) [The Entomologist , t. II, 1 864-65, n° 19, sept. 1860, p. 280].
<4) Benton, loc. cit., p. 60.
(5> Benton, loc. cit.,u. 60.
(6' Aigner-Abafi (Ludwig von), Acherontia Atropos L. Schàdlichkeit (Illustrierte
Zeitschrift fur Entomologie , Organ der crAUgemeinen Entomologischen Gesell-
schafb, Internationales Organ i'iir die Inleressen dor allgemcinen und ange-
wandten Entomologie, vue dor Insckten-Biologie , Bd. 5, 1900, Neudamm, p. 36
et suiv. ).
PiKiuîE (L'Abbé), Sur l'hivernage de ['Acherontia Atropos (Revue du Bour-
bonnais, mars igo3,p. 64).
— 30 —
et l'Abbé Pierre ont consigné des observations faites par des Apiculteurs
relatives à l'ensevelissement des cadavres à' A. Atropos sous une couche de
propolis, ensevelissement que les Abeilles pratiquent habituellement quand
il s'agit de cadavres de souris ou d'autres animaux qui se sont introduits
dans les ruches et y sont morts; mais pour tous ces observateurs ces Sphin-
gides avaient été tués par les Abeilles.
Ils ne sont pas nombreux les Apiculteurs ou les Entomologistes qui,
à notre connaissance ont pensé que VA. Atropos était protégé soit par son
épaisse toison, soit par son tégument cuirassé, ou par les deux à la fois,
contre les atteintes des aiguillons des Abeilles; nous citerons Bastian(1),
Maindron {-}, Perez (3), Clément (4), ces trois derniers évidemment renseignés
par des éleveurs d'Abeilles.
D'autre part quelques observateurs, comme l'Abbé Pierre (5), M. de Roc-
quigny-Adanson(C), ont émis l'opinion que les A. Atropos hivernaient dans
les ruches; dans celles que les Abeilles, redevenues sauvages, établissent
dans de larges cavités, telles que les cheminées, l'Abbé Pierre (7),
M. Donckier de Donceel(8) ont trouvé des individus morts ou vivants à
l'arrière-saison au mois d'octobre, ou même en hiver au mois de janvier.
D'après cela, il y a tout lieu d'admettre que les Papillons trouvés morts
dans les ruches sont ceux qui y sont venus terminer leur carrière ou sont
morts pour des causes que nous ignorons; mais, ce qui est certain, c'est
qu'ils ne sont nullement des victimes des Abeilles, comme on l'a répété à
satiété, puisqu'au milieu des morts il y a des vivants, ainsi que le montre
l'observation faite par M. Donckier.
11 est d'ailleurs un trait de mœurs des Abeilles domestiques dont les
A. Atropos peuvent tirer un profit avantageux; nous voulons parler de
l'instinct qui les incite à retourner à l'état sauvage. En effet, certains
essaims , s'échappant des ruches et allant se suspendre à une branche aux
alentours des ruches, s'ils ne sont pas recueillis immédiatement par les
apiculteurs, prennent le temps de rechercher un abri : cavité d'un arbre,
trou de muraille, cheminée, etc.; à titre d'exemple, nous citerons les
"' Bastian (Pasteur), Les Abeilles, traité théorique et pratique d'Apiculture
rationelle, Paris, 1888, p. 23 1.
<2> Maindron (Maurice), Les Papillons, Paris, 1888, p. i65.
M Pérez (J.), Les Abeilles, Paris, 1889, p. 90.
W Clément (A.-L.), Apiculture moderne, s. d. , p. 97.
<5> Pierre (L'Abbé), loc. cit., p. 64.
W Rocquigny-Adanson (De), Remarque insérée à la suite de la note de l'Abbé
Pierre.
O Pjerre (L'Abbé), loc. cit., p. 61*.
W Donckier de Donceel, Observations sur un essaim d'Abeilles envahi par
Acherontia Atropos (Lep. Sphintfidœ) [Bull. Soc. Eut. de Fr., n° 16, 26 oct. 191 4 ,
p. 45o].
— 31 —
essaims qui s'étaient établis au Jardin des Plantes de Paris, l'un dans le
tronc creux d'un vieux Catalpa de l'Ecole de Botanique (1), l'autre dans une
assez grande cavité du tronc d'un Sophora (2), situé au voisinage de la Ga-
lerie de Géologie et de Minéralogie. En Algérie, les Abeilles sauvages se
cachent souvent dans les cavités des arbres, des vieux Oliviers notamment,
mais elles choisissent le plus souvent des creux de rochers; on en a
rencontré au Zaccar au-dessus de Miliana, ou à Mzila, en Kabvlie, dans
des escarpements peu accessibles (1). Nous citerons encore les essaims qui
s'étaient installés dans des cheminées, d'après les observations citées
plus haut de l'Abbé Pierre, de M. Donckier et nos propres observations;
nous mentionnerons le choix fait par un essaim, à Bièvre (Seine-et-Oise),
d'une statue de la vierge creuse ayant donné naissance à une forte colonie
que nous avons vue en plein travail; nous signalerons qu'une statue en
plâtre de Saint Joseph, installée sur le portail de l'église de Draria (Sahel
d'Alger), logeait autrefois un essaim; les Abeilles entraient par un petit
trou de l'un des pieds (4). Les essaims choisissent parfois des logis de plus
grandes dimensions: tel est celui qui avait élu domicile dans le clocher de
l'église de Chamarande (Seine-et-Oise), et y prospéra pendant plusieurs
années (5). On pourrait signaler bien d'autres références, mais nous croyons
devoir rappeler que ces particularités étaient connues fort anciennement;
il nous suffira de citer ce passage des mémoires de Béaumur : rrUn grand
trou de mur ou un grand trou de tronc d'arbre vaut pour un essaim une
ruche; celui qui en trouve un et qui y niche a bien su choisir le lieu où
il devait s'établir que ne le savaient choisir les essaims qui se contentent
des dehors d'une branche d'arbre ^.n
Cette dernière phrase de Réaumur doit retenir notre attention car elle
nous apprend qu'il savait qu'elles édifiaient parfois des constructions
aériennes; mais avant d'aborder ce sujet, il convient de parler des agisse-
ments des Abeilles qui sont amenées à élire domicile dans de vastes locaux.
Dans ces conditions toutes spéciales, elles se contentent de construire
leurs gâteaux librement en les suspendant simplement sans se préoccuper
de les protéger antérieurement. Nous avons pu voir jadis (1867), chez an
Apiculteur de Vincennes, M. Le Blon, des colonies distinctes établies dans
une chambre éclairée faiblement, les ouvrières allant et venant par la ta-
(l> Observation de A. Giard, communiquée à M. E.-L. Bouvier; voiries notes
bibliographiques citées plus loin, à propos de la nidification aérienne des Abeilles.
('2) Clément (A.-L.), Une colonie d'Abeilles au Jardin des Plantes. (La Nature,
29e année, n° 1 ^7 A , ih août 1901, p. 20/1, fig. 1 et 2.)
(3) Bernard (A.), loc. cit.
(,,) Bernard (A.), loc. cit.
(5) Clément (A.-L.), loc. cit., p. 20/1.
I Réaumur, Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, Paris, Impr. roy. ,
t. V, 1750, 12e mémoire, p. O21.
— 32 —
batière légèrement soulevée; chaque colonie avait suspendu ses gâteaux
sous des tablettes disposées tout autour de la pièce; rien n'était aussi cu-
rieux que ces gâteaux pendus de tous côtés, par groupes distincts, comme
des stalactites. M. A.-L. Clément a vu également des Abeilles construire
des rayons suspendus sous des ruchers couverts et dans des laboratoires
voisins des ruches (1). C'est ainsi que travaillent les Abeilles qui ont choisi
pour lieu d'élection des clochers, de vastes cheminées où la place ne man-
que pas; lorsqu'elles sout ainsi suffisamment abritées, elles savent s'épar-
gner du travail et économiser la cire comme la propolis; mais, lorsqu'elles
sont insuffisamment protégées, elles prennent des précautions contre les
intempéries.
A ce sujet, M. le Professeur Gaston Bonnier m'a communiqué fort
obligeamment une observation inédite très intéressante faite pendant l'été
de 1869, au cours d'une excursion en Dauphiné, dans l'Oisans, en compa-
gnie de M. Georges de Layons, l'Apiculteur émérite, son collaborateur dans
ses publications relatives à l'Apiculture t2); la voici textuellement : rrNous
avons trouvé, en contrebas du village d'Auris. sous des roches surplombant
la Romanche, constituant une sorte de grotte, des ruches sauvages qui
avaient été bâties à l'air libre. Chaque ruche attachée à la paroi supérieure
était de forme ovoïde et se trouvait entourée d'une paroi propolisée à l'in-
térieur, formée de faux rayons de cire avec esquisse de cellules, comme
une espèce de monstrueuse et énorme cellule mère. Le plus curieux, c'est
que ces parois étaient plus épaisses du côté de l'issue de la grotte, par où
venait le courant d'air. «
Dans tous les cas que nous venons de citer, où les Abeilles manifestent
leur indépendance, aucun obstacle ne se dresse devant nos Sphiugides qui
peuvent sans la moindre peine atteindre les rayons édifiés librement et se
gorger de miel à satiété. Une observation faite par M. Donckier, obser-
vation qui est d'ailleurs fort intéressante à plus d'un titre, nous en
donne la preuve. Il a constaté, en effet, à l'intérieur d'une cheminée de
son habitation de Lardy (Seine-et-Oise), la présence de huit Acherontia
Atropos, sept qu'il a recueillis vivants en parfait état et un qu'il a trouvé
ensuite desséché et très déchiqueté^; ce dernier, étant mort, avait été
certainement dilacéré par les Abeilles, alors que les vivants étaient de-
meurés indemnes, quelle que fut la violence des attaques de celles-ci,
comme le prouvent les observations et expériences du Rev. Cory, que nous
avons mentionnées ci-dessus.
Mais les A. Atropos ont encore de plus grandes facilités pour piller les
provisions des Abeilles quand, lors de l'essaimage, celles-ci, surprises par
M Clément (A.-L.), Note manuscrite.
('2) Bonnier (Gaston), Lettre du ai novembre 1 9 1 T>-
W Donckieh (H.), loc. cit., p. 45 1 .
— 33 —
un temps pluvieux qui ne leur permet pas de chercher rapidement un
gîte, la vieille mère, de son côté, se trouvant pressée de pondre, se
de'cident à s'établir en plein air en fixant leurs rayons sur la branche à
laquelle elles se sont suspendues au sortir de la ruche.
Rien ne serait plus intéressant au point de vue de la Biologie et de Ta
Psychologie que de faire connaître les opérations qu'exécutent les Abeilles
travaillant à l'air libre et en pleine lumière; nous n'aurions pas eu de
meilleur guide que M. G. de Layens, qui a suivi ces opérations, on peut
dire heure par heure, avec une remarquable patience, et les a décrites
avec une grande précision (1) ; mais nous nous écarterions trop de notre sujet
d'étude, si même nous nous contentions d'en faire un simple résumé;
nous devons nous borner à appeler l'attention sur quelques-unes de ces
constructions aériennes qui ont été figurées ou qui ont été décrites.
Les grandes constructions aériennes des Abeilles domestiques suspendues
à des branches se rencontrent assez fréquemment , car nombre d'Apicul-
teurs les ont observées, mais elles ont été rarement représentées. L'une
d'elles rencontrée en Angleterre par Lord Malmesbury dans ses plantations ,
situées près de Sopley, sur les bords de la rivière Avon, a été représentée
par Gurtis dans la dernière planche de son ouvrage intitulé: Brilish Ento-
rnology, publié en 1809 (2) ; il avait eu la satisfaction de voir l'édifice aérien,
qu'il considérait comme étant sans exemple dans l'histoire des Abeilles,
avant qu'on l'enlevât, en octobre 1808, et, bien plus, il put à loisir
en exécuter une aquarelle qui le reproduit avec la plus grande fidélité;
il avait eu toute facilité pour l'observer et le peindre (3), car il était sus-
(') De Laïens, Elevage des Abeilles par les procédés modernes, Paris, p. ik'x.
' Curtis (John), Brilish Enlomohgy; being illustrations and descriptions of llie
gênera of Insects found in Great Britain and Ireland, conlaining coloured figures
from nature of llie most rare and beautiful species, and in many instances of l lie
plant upon which Ihe are found, Apis, mellifica^he Common Hive or Honey Bee,
t. XVI, London, 1839, n" 769, pi. 769. — La planche porte la mention sui-
vante : 3gi, Pub. by J. Curtis, Dec. 1, 1839. T. D. L. Elle a été reproduite
dans la nouvelle édition publiée en 1862, édition où l'œuvre de Curtis a été
groupée par familles : Hymenoptera, London, 1862.
M A l'exemple de Cuvicr, J. Curtis était un Naturaliste sachant dessiner et
peindre ; aussi a-t-il pris soin de faire tous les dessins et aquarelles de ses planches,
insectes et plantes. Westwood, qui a publié une notice sur J. Curtis, s'exprime
ainsi à ce sujet : trLes dessins originaux de cet ouvrage... forment une des
plus belles collections de dessins qui aient jamais été exécutes.'? Au début de
sa carrière, il se plaisait à dessiner, d'après nature, monuments et paysages, qu'il
coloriait ensuite; mais lorsqu'il devint Naturaliste, il acquit le talent de graver
à l'eau forte et en taille douce, et c'est à lui que sont dues les planches de 17;i-
troduction in Entomology de Kirby et Spence publiée de 181 5 à 1826, ainsi d'ail-
leurs que celles des divers mémoires de Kirby et de Brown. (Westwood, Notice
sur John Curtis, Ann. Suc.Etit.de Fr., 4° ser., t. III, i863, p, 5a5-5io.)
Muséum. — xxn. 3
— u —
pendu à une brandie qui se trouvait seulement à une soixantaine de cen-
timètres au-dessus du sol.
Les années passent, et il nous faut attendre le siècle suivant pour ren-
contrer les observations nouvelles que M. le Professeur E.-L. Bouvier a eu
Tlieureuse fortune de pouvoir faire sur la nidification des Abeilles à l'air
libre, pour retrouver de bonnes figures des différentes constructions
aériennes qu'elles sont capables d'exécuter, figures qui accompagnent deux
de ses très intéressants mémoires (1).
Des circonstances fortuites l'ont mis en présence de deux édifices aériens
que les Abeilles avaient établis à Paris même. Le premier édifice, commencé
en mars 190/1, avait été fixé à la face inférieure d'une grosse brandie d'un
SopkoraJaponica, situé au voisinage de la Galerie de Géologie et de Miné-
ralogie du Muséum national d'Histoire naturelle ; un dessin de M. A.
Millot en donne une fidèle représentation.
Cette construction achevée se composait de six gâteaux dont l'un d'entre
eux. le troisième, mesurait en longueur 6 k centimètres et en hauteur
38 centimètres, les autres ayant des dimensions presque aussi grandes, le
sixième seul étant moins développé. Le second édifice avait été construit
au printemps et dans le courant de l'été de igo5 dans le voisinage du
Muséum, dans un jardin de la rue de la Pitié, où il était fixé sur une
haute et forte branche de Marronnier ; il se composait également de six
gâteaux dont les dimensions étaient moindres ; le quatrième gâteau , le
plus grand, ne mesurait que 35 centimètres de longueur et 27 centimètres
de hauteur ; de très bonnes photographies exécutées par M. P. Lesne nous
en donnent la représentation sous tous les aspects.
Postérieurement à ces notes et mémoires, M. le Professeur Bouvier a
signalé les dons faits au Muséum de nids aériens d'Abeilles par M. et
Mmc Pionsscray et par M. René Oberthur <">.
Le premier avait été édifié par un essaim errant, en juin 190/1, aux
environs de Provins (S.-et-M.), dans un Pommier, à une branche duquel
O Bouvier (E.-L.), Sur la nidification d'une colonie d'Abeilles à Pair libre
{Bull. Soc. Philomatique , 9™" sér., t. VII, n° k, 190/i, p. 186-206; PI. 1, 2, 3,
h et 5). — Id. , Une colonie d'Abeilles (Bull. Soc. nat. d'Agriculture de France,
iqo'i, p. 5o3 et 5oft). — Id. , Sur une nidification remarquable à' Apis
mcllifca observée au Muséum de Paris (Bull. Soc. Entomologique de France,
190/1, p. 187; 1900, p. i44). — Id. , Nouvelles observations sur la nidifi-
cation des Abeilles à Pair libre (Ann. Soc. Enlomologirjue de France, t. LXXV,
1906, p. /129 à 444; PI. 18, 19 et ao). — Id., La nidification des Abeilles à
l'air libre (C. B. Acad. Sciences, t. CXLIl, 1906, p. ioi5 à 1020).
(s) Bouvier (E.-L. ), Sur les nids aériens de l'Abeille mellifique (nouveaux faits)
[Bull. Soc. Eut. de Fr., 1907, n° 17, i3 nov. 1907, p. 29/1]. — Id., Don d'un
nid d'abeilles édifié à l'air libre (Bull. Mus. Nat. d'Uist. nat., t. XIV, 1908,
n° 4, avril 1908, p. 177).
- 35 -
il était suspendu; il y demeura et prospéra jusqu'en décembre, époque où
la branche qui le portait fut sciée afin qu'il pût être installé dans une
caisse vitrée, aménagée tout spécialement pour le recevoir, et être trans-
porté à Paris; arrivé à bon port, il hiverna dans le bureau du donateur;
au printemps de 1900, il fut placé au rucher du Jardin du Luxembourg
pour y passer la belle saison ; aux approches du froid , il trouva un asile
dans la même pièce que l'année précédente; enfin il fut transporté au Val-
Fleury, près Meudon , où il demeura le printemps, l'été, l'automne et
l'hiver de 1900-1907; mais, pour des causes que nous ignorons, les Abeilles
abandonnèrent leurs gâteaux au printemps de 1907. N'est-on pas en
droit de penser que quelque Papillon Tête-de-mort était venu rôder autour
de ces gâteaux et même en avait commencé le pillage? JN'avous-nous pas
mentionné précédemment que les Abeilles épouvantées et impuissantes à
terrasser leur ennemi désertaient, leur demeure ? Il est à remarquer (pie
la colonie, mise à l'abri des intempéries dans une cage vitrée, malgré
tous les déplacements qu'elle avait subis, avait continué ses travaux et
avait prospéré pendant trois années.
Dans les régions où le climat est plus clément que dans le Nord de la
France, les constructions aériennes des Abeilles se rencontrent beaucoup
plus souvent, en Corse par exemple, où on les trouve fréquemment dans
le maquis. M. Guglielmi, d'Ajaccio, a envoyé à M. René Oberthur une
très curieuse nidification faite à l'air libre, que celui-ci a offerte au Muséum ,
et sur laquelle M. le Professeur E.-L. Bouvier a appelé l'attention en 1907,
dans une note précitée. Il présente cette curieuse particularité d'être édifié
dans un lacis de ronces et de fougères (Pteris aquilina); les Abeilles n'en
ont pas moins bâti leurs rayons avec une habileté consommée en triom-
phant de toutes les difficultés que présentaient l'enchevêtrement des ra-
milles et des feuilles. D'autre part, lors de son deuxième voyage eu Corse,
M. G. Bénard , Préparateur au Laboratoire d'Entomologie du Muséum , a
observé dans les derniers jours de mai 1909, aux environs d'Ajaccio, au
Campo delP Oro, deux nidifications aériennes dont la première avait ses
gâteaux suspendus à une roche au milieu d'un marécage, l'autre attaché
à la face inférieure d'un tronc d'arbre penché.
Franchissons la Méditerranée: en Algérie, en Tunisie, les indigènes
élèvent des Abeilles et construisent même de grands ruchers ; nous en
avons rencontré un, très important, dans les montagnes de l'Aurès, à
Chir, au pied du Kef-Mahmel, dont les habitantes étaient installées dans
des ruches faites d'écorce brute de chêne-Hèo-e.
Souvent, lorsque la saison est favorable, des essaims de ces ruchers
retournent à l'état sauvage ; mais, la plupart du temps, leurs nidifications
aériennes sont temporaires, les colonies périssant à l'arrière-saison.
II est cependant des exceptions; ainsi M. Bourgeois, de la Société d'Hor-
ticulture de Tunisie, a rencontré en khroumirie, deux années de suite.
— 36 —
en pleine foret, un nid installé dans la partie touffue d'un Thuya; d'une
année à l'autre, les Abeilles avaient allongé* leurs gâteaux de q5 centi-
mètres, si bien que l'édifice mesurait près d'un mètre de hauteur sur-
ho centimètres de largeur; il était là probablement depuis assez long-
temps, car les rayons étaient non seulement noirs, mais imprégnés à la
partie supérieure d'un mélange de propolis et de cire, formant une sorte
de mastic, sur lequel des débris forestiers s'étaient fixés, le rendant im-
perméable à la pluie ; toutes les issues supérieures étaient closes et seules
quelques ouvertures étaient ménagées dans le bas pour la sortie et la ren-
trée des Abeilles (,).
Qu'il s'agisse de la figure donnée par Curtis, des figures données par
M. le Professeur Bouvier, les unes et les autres ne représentent que des édi-
fices aériens abandonnés par les Abeilles, généralement décimées ou même
frappées à mort par les rigueurs de l'hiver; nous avons maintenant sous
les yeux des nidifications aériennes où nous pouvons voir les Hyménop-
tères en plein travail; mais c'est par de là l'Atlantique que ces très inté-
ressants clichés photographiques ont été publiés. Un Apiculteur émérite a
mis en honneur aux Etals-Unis la culture des Abeilles et développé leur
élevage intensif; lui-même a industrialisé la production du miel et de la
cire; son expérience en la matière l'a engagé à écrire un livre original in-
titulé : A. B. C. of the Apiculture, qui a eu des éditions successives, et le
succès qu'il a obtenu lui a mérité d'être traduit en français par M. E. Bon-
douneau '-^ ; cette traduction a eu elle-même deux éditions : dans la dernière
surtout, nous trouvons une foule de renseignements originaux et en par-
ticulier les représentations suivantes de constructions aériennes : d'abord
deux d'entre elles figurées sans leurs habitants (3), et rappelant les
nidifications dont nous avons parlé; ensuite deux autres offrant à nos
regards deux colonies d'Abeilles vivant en plein air ; on y voit les travail-
leuses se livrer à leurs occupations habituelles , et rien n'est plus curieux (4).
'') Renseignements fournis par M. Bourgeois, de la Société d'Agriculture de
Tunisie, par l'obligeante entremise de M. Ch. Rivière, ancien Directeur du
Jardin d'Essai du Hamma, à Alger.
(J) Root (A. T.) et Root (E. R.), A. B. C. de l'Apiculture, Encyclopédie de tout ce
qui a rapport à l'Abeille, Miel, Ruches, Instruments, Plantes mellifères, etc., ré-
sultats d'observations et d'expériences de milliers d'Apiculteurs, contrôlés ensuite
par un travail pratique dans nos propres ruchers. Traduction française de M. E.
Bondonneau, inédit., Paris, igo5; 2mc édit., Paris, 1909. — Celte dernière
édition est beaucoup plus étendue que la première et renferme de nombreuses
additions émanant soit de M. E. Root, qui a rédigé à nouveau et complété
l'œuvre de son père, soit de M. E. Bondonneau avec la collaboration de nombreux
Apiculteurs.
m Id., loc. cit., 1" édit., p. 345 ; 2U,C édit, p. 372 et 373.
'*) Id,, loc. cit., 2me édit., p. 369 et 373.
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37 —
II. Les Acherontia de l'Asie orientale et méridionale,
de l'Archipel asiatique
et les Abeilles sauvages ou domestiques des mêmes régions.
Gomme nous venons de l'exposer, en Afrique, dans l'Asie antérieure et
l'Europe, il n'existe qu'une seule espèce dH Acherontia, VA. Atropos; dans
l'Asie orientale et méridionale comme dans l'Archipel asiatique, il se ren-
contre deux espèces <¥ Acherontia, VA. Lachesis Fab., qui est connu depuis
le xvme siècle (1 758 )(1), et VA. Styx Westw. , décrit près d'un siècle plus
lard (i848).
L'aspect général de ces Acherontia asiatiques rappelle celui de VA»
Atropos, si bien que VA. Styx notamment a été confondu longtemps avec
lui par les Lépidoptérologues les plus autorisés ; MM. W. Rothschild et
K. Jordan ont donné une description très détaillée et très étudiée qui per-
met d'en saisir les caractères différentiels les plus apparents (2); mais on
peut s'étonner que ces auteurs, dans leur excellente monographie des
Sphingides se soient contentés de dire à propos des Acherontia en général,
qu'ils avaient la trompe courte, 1res épaisse, poilue (1); si cela est rigou-
reusement vrai pour VA. Atropos, cela n'est plus exact si l'on considère les
trompes des A. Lachesis et Styx ; en effet, si la trompe de VA. Atropos a
12 à \h millimètres de longueur, celle d'un A. Lachesis de même taille
mesure 18 à 20 millimètres; elle est d'autre part moins large à la base;
quant à la trompe de VA. Styx, elle compte 16 à 18 millimètres; elle est
plus étroite que celle de VA. Atropos et de VA. Lachesis; nous ferons re-
marquer que ces longueurs sont en rapport avec la profondeur des cellules
mellifères des différentes espèces d'Abeilles dans lesquelles les trompes
doivent s'introduire ; nous en reparlerons à propos des Apides indo-ma-
laises.
Ce qui caractérise la trompe de ces Sphingides asiatiques, c'est d'avoir,
comme leur congénère VA. Atropos, l'ouverture par laquelle sont humées
les matières fluides à la partie supérieure de la trompe avant son extrémité,
qui, très pointue, est légèrement incurvée vers le bas. Nous avons pensé
que la figuration seule pouvait préciser les caractères différentiels des
W A cette époque, il était confondu avec VA. Atropos ; il ne fut distingué
qu'en 1 798 par Fabricius ; il a d'ailleurs été décrit et figuré depuis sous diffé-
rents noms, A. Morta Hubner (1822), A.' Satanas Boisduval (i83G), A. Lethe
Westwood (i848), A. Circe Moore (i858), sous lesquels il est désigné dans di-
verses collections.
W Rothschild (Walter) and Jordan (Karl), A Révision of (lie Lepidopterou»
SphingidtBi London and Aylesbury, iyo3, p. 29.
W Id., p. 16.
— 38 —
trompes de ces trois espèces à'Ackeronlia, et, pour être assure de sa ri-
goureuse fidélité, nous avons demandé à M. le Professeur A. Millot, l'habile
dessinateur naturaliste, de vouloir bien l'exécuter, ce qu'il a fait fort aima-
blement. Nous croyons devoir signaler que les exemplaires des trois espèces
(YAcherontia dont nous avons représenté les têtes et les trompes n'ont
pas été choisies pour faire ressortir les différences existant entre elles; de
nombreux spécimens des deux sexes de chaque espèce ont été préparés,
examinés et comparés.
En réfléchissant à ces dispositions qu'affectent ces trompes, on peut
aisément comprendre leurs usages.
On sait que les Abeilles, lorsqu'elles ont rempli leurs cellules de miel, ont
l'habitude de coiffer — les Apiculteurs disent de cacheter — chacune d'elles
d'un opercule, ne laissant ouvertes que les cellules qui doivent servir à
leurs besoins journaliers, quand la récolte de nectar s'appauvrit ou fait
défaut; nos Sphingides,avec leur trompe robuste, fortement chitinisée et,
en extension, d'une grande rigidité, terminée par une pointe acérée, ont
toute facilité pour perforer les opercules et humer ensuite le miel par l'ou-
verture béante ovalaire, relativement grande, siluée en arrière à la face
supérieure.
iïtant données dans les trois espèces iïAcherontia ces dispositions toutes
spéciale des trompes, on peut être assuré que le mode d'existence et le
régime sont similaires.
Nous avons d'ailleurs pour appuyer notre dire, les remarques faites par
Douglas (l), qui regarde les grands Papillons Tète-de-mort de l'Inde comme
des voleurs de miel de deux des espèces d'Abeilles de ce pays, d'autant
mieux qu'il en a trouvé des individus vifs ou morts dans leurs demeures.
Dans les dernières années du dix-septième siècle, le R. P. Bonanni a
signalé l'existence à l'extrémité de la trompe des Papillons de petits organes
auxquels il a donné le nom de pap'dlœ, appellation qui a été conservée (2).
VAeherontia Atroposrien est point dépourvu; il suffit de jeter les yeux sur
la figure de l'extrémité de la trompe donnée par M. Guyénot pour y voir
70 à 80 de ces papilles (1). Si l'on se reporte aux expériences de Réaumur(4),
M Douglas (J. C), The Hive-Bees indignons to India and tbe Introduction of
tho Italian Bées (Joum. Asiat. Ben«al, t. LV, Part 2 , n° 2, t886, p. 96).
(*) Bonanni (Philippus), Observaliones circa viventia , quee in rébus non viventibuê
vepeviuntur, cum Micrographia euriosa sive Rerum minulissimarum Obscrvatio-
nibus, quœ ope ftlicroscopii recognilœ ad vitium exprimentur, Romae, MDCXCI,
cap. vi, S 111 : Papilio, n° 28; tab. x, fig. 29, 3o et 3i ; tab. xi, fig. S*.
W Guyénot (Em.), Les Papilles de la Trompe des Lépidoptères (Bull. Se. de la
Fr. et de la Belg., 7™ scr., t. XLVI, fasc. 4, 18 janv. igi3, p. 3a3 et â«4;
fig. 5G).
W Rkaumur, Mémoires pour servir à ïllistoim des hiseeles, t. I, ty$k,
p. 2^10, et t. IV, 1738, p. 210 à 21 3.
— 39 -
démontrant que les Lépidoptères et les Diptères peuvent régurgiter
leur salive pour dissoudre le sucre cristallisé, on n'hésitera pas à être encore
plus afiîrmatif que Newport (I) et à considérer ces papilles comme étant
non pas probablement mais réellement des organes gustatifs, absolument
comparables à ceux que nous avons décrits et figurés dans les paraglosses
des Diptères (Volucelles); c'est en nous appuyant dans les deux cas sur les
mêmes arguments physiologiques, reposant sur des données anatomiques
que nous admettons que les papilles de l'extrémité de la trompe des Lépi-
doptères, comme celles des paraglosses des Diptères, sont des organes ser-
vant à la gustation (2). Nous ne partageons donc pas l'opinion de M. Guyé-
not qu'il formule ainsi :
fr Peut-être au cours de la manœuvre d'extension et d'enroulement de la
trompe, qu'accompagne l'aspiration des sucs nutritifs, les papilles sout-
el!es précisément impressionnées par les sucs que renferment certaines
corolles. Ce sont en tout cas des impressions d'ordre tactile et non gus-
talif , ainsi que permet de le penser la connaissance de la structure his-
tologique de ces organes. * L'étude morphologique que M. Guyéuot a faite
des papilles de la trompe des Lépidoptères est fort intéressante, car elle
nous montre combien est grande leur diversité dans les différents groupes,
mais leur étude histologique exclusive, bien faite d'ailleurs, ne permet
d'en déduire aucune conclusion au point de vue fonctionnel.
W Newport (G.), On the Nervous System of ihe Sphinx liguslri Linn... (Philos.
Trans. R. S. of London, t. îa'i, 1 8 3 6 § il, Nerves of the Sensés, p. 397). —
Ip. , Art. Insecta in The Cyclopedia of Anat. and Plujs. of H. B. Tood, t83(),
p. 901.
Nous ferons observer que M. Guyénot a commis une erreur dans la traduction
du texte de Newport ; voici ce texte avec tes remarques qu'il comporte : «To
judge from the structure of the papilhe, and froni the cireumstanee that they are
always plunged deeply inlo any fluid when the insect is-taking food, Ihey may
probably bc regardée! as organs of taste.» L'auteur anglais tient parfaitement
compte des conditions physiologiques dans lesquelles se trouvent les papilles
lorsque l'insecte prend sa nourriture et il conclut qu'elles peuvent probablement
être regardées comme des organes de goût; en anglais, taste signifie goût et non
pas tact.
(3) Kïnckel d'Herculais (J.), Terminaisons tactiles et gustatives de la trompe
des Diptères (Ass.fr. p. Avunc. des Se., 1878).
KiiNCKEL d'Herculais (J.) et Gazagnaire (J.), Du siège de la gustation chez les
Insectes Diptères. Constitution anatomique et physiologique de Tépipharynx et
de l'hypopharynx (Comptes Rendus Acad. Se., t. XC1II, 1881, p. 3/17).
Kïnckel D'HsuciLAis (J.), Recherches sur l'organisation et le développement des
Diptères et en '.particulier des Volucelles de la famille des Syrphides, 1881, pi. XXIV,
XXV et XXVI.'
In., Lamarck et Buflbn : Leurs conceptions des facultés sensorielles chez les
Insectes. Discours présidentiel (Rull. Soc. Eut. Fr., n° 1909, p. 5-n).
— âO —
Pour en revenir à notre point de départ, nous conclurons que VAche-
rontia Atropos est fort bien doué pour déguster les saveurs des miels
grâce à ses nombreuses papilles gustatives.
Nous ajouterons, d'autre part, que YAcherontia Atropos est pourvu de
robustes pâlies dont les tibias sont garnis d'épines; les deux dernières
pattes portent chacune une paire d'éperons, dont l'un est très long; le
dernier article des trois paires de pattes est muni de forles griffes; ainsi
armé et pourvu, on comprend avec quelle facilité le Sphinx peut se
cramponner aux gâteaux de cire des Abeilles. Les A. Lachesis et Slyx sont
munis de la même façon d'épines, d'éperons et de griffes, mais ayant un
peu moins de puissance que chez leur congénère.
Nous sommes redevables aussi bien aux voyageurs qu'aux naturalistes
des connaissances que nous possédons sur les moeurs des Abeilles de l'Inde ,
de l'Indo-Chine et de l'Archipel asiatique; ce sont les observations et les
études de Spencer Saint-John, de Wallace, de Woodbury, de L. Rous-
selet, de Horne, de Benton, du Rév. P. Caslets, qui nous fournissent les
renseignements les plus précis. C'est par eux que nous savons que Wipis
dorsatà Fab. , la plus grande des trois espèces qui habitent ces régions,
a l'habitude de suspendre un unique et grand gâteau à la face inférieure
des branches horizontales des arbres, même des plus élevés, mais qu'elle
édifie aussi bien au-dessous des poutres des véranda ainsi qu'à celles des
plafonds des habitations; c'est par eux que nous apprenons aussi que la
plus petite de ces trois espèces, YApis florea Fab., la plus minime de toutes
les Abeilles connues, attache également son unique gâteau, de moindres
dimensions, aux branches des arbres de moyenne grandeur, Orangers et
Citronniers, par exemple, et même aux rameaux de différents arbustes.
Les voyageurs nous donnent d'ailleurs des renseignements pittoresques
qui nous apprennent que, ne construisant qu'un unique rayon, elles savent
en accroître le nombre grâce à la multitude de leurs essaims.
Spencer Saint-John (l), qui explora les forêts des territoires anglais de la
région orientale de Bornéo, nous a laissé un récit pittoresque de la façon
dont les indigènes recueillent les nids des Abeilles construits sur l'arbre
Tapang '2), grimpant, pour les prendre, sur les cimes qui s'élèvent sans
branches jusqu'à plus de cent pieds et dont celles-ci couvrent une cir-
conférence de quinze à vingt-cinq pieds. La contrée est peuplée de ces
Tapang, les Abeilles abondent et sur un seul d'entre eux le voyageur a
compté vingt nids.
'') Saint-John (Spencer), Life in the Forest of Far East (Bornéo), 186a. —
Extrait par T. W. Woodbury dans sa note citée plus loin sur les Abeilles à Bornéo
et à Timor.
W Ce grand arbre de Bornéo esl une Légumineuse à rude écorce,le Koowpassia
excelsa Tauberg.
— 41 —
Wallace, lors du séjour qu'il fità Timor (1857-1859 et i86i)('<\
a eu l'occasion d'observer les nidifications aériennes des Abeilles et a
donné des détails fort intéressants sur la récolte de ces rayons établis
également sur les arbres les plus élevés, dépassant cent pieds de hau-
teur; il a lui-même assisté à l'enlèvement de trois rayons par les indi-
gènes chasseurs d'Abeilles (Bee-hunters) qui , avec une audace inouïe, un
sang-froid extraordinaire, grimpent à ces hauteurs vertigineuses pour les
recueillir.
C'est à Woodbury, Apiculteur anglais très en renom , que nous sommes
redevables de renseignements précis sur ces Abeilles de la Malaisie(->. La
lecture de l'ouvrage de Spencer Saint-John, la communication par
Ch. Darwin des spécimens recueillis par Wallace à Timor, spécimens qu'il
reconnut appartenir à Y Apis testacea Smith qui n'est autre qu'une va-
riété de VA. dorsata Fab. , ses conversations avec Wallace, par l'entremise
de Darwin, lui donnèrent la confirmation de l'exactitude des observations
de Spencer Saint-John et de celles que Wallace lui-même avait consignées
dans son ouvrage, et lui permirent l'adjonction de quelques détails com-
plémentaires, notamment la reproduction d'un dessin représentant trois
nids alignés et suspendus à une même branche.
Ce sont surtout les voyageurs et les naturalistes ayant parcouru l'Inde
ou y ayant séjourné qui fournissent les renseignements les plus complels
et les plus précis sur les habitudes et les constructions aériennes des
Abeilles asiatiques qui y abondent.
Louis Rousselet, qui voyagea dans l'Inde de i863 à 1868 (3), nous a
laissé le souvenir des impressions qu'il a ressenties en visitant les ruines
de Bhojepore-Ka-Koumbas (1868), lorsqu'il y observa les agissements des
abeilles : rr Chacun des cercles de la coupole n'est qu'un réseau de den-
telles, fruits, arabesques, au milieu desquels se jouent d'innombrables
petites figures de musiciens et de danseuses. Le temps a fait écrouler la
partie centrale du dôme et la pluie du ciel arrose aujourd'hui le lingam de
Mahadeo. D'innombrables Abeilles ont suspendu leurs rayons a la voûte
qui parait garnie de stalactites. Ces laborieux insectes remplissent le temple
de leur tourbillonnement, et le visiteur hésite tout d'abord à pénétrer dans
celte ruche, mais les prêtres nous rassurent en nous disant que les Abeilles
(') Wallace (A. B.), The Malay Archipelago , th. éd., p. 199-201.
W Woodbury (T.W.), Bées in Bornéo and Timor ( The Journal of Horticulture . . .,
London, t. XVI, 1869, p. 3oo et 3oi, fig.), L'auteur n'a signé son travail que
sous cette forme : A Devonshire Bee-Keeper: cette désignation suffisait pour le
faire reconnaître. — Trad. fr. par C. Kanden in Y Apiculteur, ae sér. , t. V, 1871,
p. 46 à 5o, fig.
(3) Bousselet( Louis), L'Inde des Rajahs, Voyage dans l'Inde centrale et dans les
Présidences de Bombay et du Bengale, Paris, 1875, p. 557.
— 42 —
ne piquent que les ennemis de Maliadeo et, pour peu que vous ayez sur ce
point la conscience tranquille, vous pouvez entrer impunément. Le fait est
que, pendant notre visite, un grand nombre de ces insectes vinrent se
poser sur moi, sans me faire aucun mal.»
Aux yeux de Home (1), l'excellent observateur des Abeilles de l'Inde,
Tune d'elles (Apis dorsata) trcause souvent de grands ennuis en défigurant
les vieux monuments , tels que le Taj Mahala à Agra , avec leurs rayons pen-
dants; les tentatives pour nettoyer les belles arcades de marbre blanc ont
été vaines; car aussitôt qu'un nid était détruit, il était réédifié à quelques
pieds de distance. » Rappelons que le Tadj Mahala est ce splendide et mer-
veilleux mausolée élevé par l'empereur Chah Jehan à l'impératrice Moumtaz
Mahal . dont Louis Rousselet a donné la description en l'accompagnant de
très belles gravures qui en donnent une fidèle reproduction, mais malheu-
reusement ne peuvent donner une idée de sa magnificence m. Horne nous
parle encore d'une colonie de cette Abeille ayant suspendu son grand gâ-
teau à une branche d'arbre à Mainpuri, dans le Nord de l'Inde, ainsi que
d'une colonie qui avait attaché son rayon sous une poutre du toit d'une
véranda à Bareilly, ville située également dans le Nord de l'Inde (Bohil-
khand), d'une troisième colonie installée sous la véranda de la maison du
Gouvernement, à Nynee Tal, d'une quatrième, pins curieuse encore, qui
avait élu domicile dans une armoire d'un emploi journalier.
Le R. P. Castets'^ a pu, dans une villa dépendant du collège des Jé-
suites de Trichonopoly, assister à l'arrivée d'un premier essaim dans une
grande salle du premier étage et à son installation sur une grosse poutre;
c'était un énorme essaim formant une grappe d'environ un mètre de dia-
mètre sur vingt centimètres d'épaisseur: deux heures après, il vit entrer
dans la salle un second et puissant essaim qui s'établit sur une poutre voi-
sine; mais bientôt un violent combat s'engagea entre les deux occupants et
le premier essaim, battu, dut prendre la fuite, abandonnant son gâteau déjà
commencé. Le vainqueur se mit à l'œuvre, et en deux mois et demi il avait
construit un énorme rayon mesurant plus d'un mètre carré sur quelques
centimètres d'épaisseur.
(" Horne (Charles), Note on the Habits of same Hynienopterous Insects from
the North-West Provinces ot" India. With an Appendix, containing Descriptions
of some new Species of Apidas and Vespidœ collected by Mr. Horne, by Frede-
rick Smith, of the Brilish Muséum, lllustrated from Drawings by the Author of
the Notes (Trans. ZwA. Soc. London, t. VH, London, 1872, Part III, Avril 1870,
p. 181 à 18&).
W Rousselet (Louis), loc. cit., p. 809, 3ii et 3i5.
(3) J. Castets (S. J.), Les Abeilles du Sud de l'Inde (Revue des Questions
scientifiques, publiée par la Société scientifique de Bruxelles, 3e sér. , t. IV,
juillet 189.3, p. 465 à 488).
— /i3 —
Ces citations sont suffisantes pour montrer combien sont nombreuses les
colonies d'Abeilles sauvages dans l'Insulinde et dans l'Inde et faire res-
sortir la facilité qu'ont leurs ennemis et leurs parasites de les rencontrer;
maïs nous allons serrer la question de plus près, en ce qui concerne les
rapports des Acherontia, hôtes des mêmes régions, avec ces Hyménoptères.
Le rayon de Y Apis dorsata que Home a eu la bonne fortune d'examiner
en détail à Mainpuri mesurait 72 centimètres de longueur sur 56 centi-
mètres de hauteur. Dans la galerie d'Entomologie appliquée du Muséum
national d'Histoire naturelle, ou peut voir un de ces grands gâteaux
construits par Y Apis dorsata encore suspendu à la branche qui le portait ;
ce gâteau recueilli par le Dr J. Harmand, alors qu'il explorait l'Indo-
Chine en 1876, mesure à sa partie supérieure, là où il s'attache à la
branche, 80 centimètres de largeur, et, en longueur, dans son état actuel ,
ho centimètres, mais devait, sur place, atteindre et même dépasser 5o cen-
timètres. Ces deux rayons ne sont pas des plus grands, car il y en a
ayant 1 m. 5o à 1 m. 80 de largeur sur 0 m. 90 à 1 m. a 0 de longueur,
d'après le Professeur Frank Benton, l' Entomologiste-apiculteur amé-
ricain, qui fit un voyage dans l'Inde pour étudier sur place les Abeilles
indigènes (1).
Le nid observé dans l'Inde à Mainpuri par Horne contenait 31,106 cel-
lules, sur lesquelles les cellules à miel, toutes placées à la partie supé-
rieure, se trouvaient être au nombre d'environ 2,000 et beaucoup plus
profondes que celles des ouvrières; elles auraient h centimètres et demi
d'après les mensurations de Horne, et atteindraient jusqu'à 7 centimètres
d'après celles du R. P. Gastets.
Les rayons de Y Apis Jloreu, qui ont de petites proportions, en rapport
avec leur tadle minime, ne mesurent en général que i5 à 25 centimètres
de longueur sur une quinzaine de centimètres de largeur; souvent ils sont
orbiculaires et ont à peu près les mêmes dimensions dans les deux sens;
les cellules à miel, plus profondes que celles des ouvrières, comme chez
Y Apis dorsata, mesurent un peu plus du double, soit 12 à i3 millimètres
de profondeur.
Dans la galerie d'Entomologie appliquée du Muséum national d'Histoire
naturelle, se trouve un petit gâteau (YApisjlorea qui peut servir de terme
de comparaison avec le grand gâteau de YApis dorsata; il a été rapporté
du Bengale par Massé au début du xixe siècle et a un intérêt historique,
M Benton (Frank) a publié ses observations dans une revue spéciale améri-
caine intitulée : Honey-Bee, mais, à défaut du mémoire original, nous avons
pu en trouver tous les passages intéressants reproduits par I. Root et E. R. Root
dans l'.l B C de l'Apiculture , Irad. fr. de E. Bondonneau, 1'" édit., Paris, 1 «)<'>.">,
p. 2 à l\, et 2e édit., p. 6, 7 et 8; les figures qui accompagnent ces citations
sont meilleures dans la première édition que dans la seconde.
— hh —
car il a été décrit et figuré par Latreilie en i8c4 (1), mais sans qu'il ait
pu désigner quel en était le véritable constructeur; M. R. du Buysson,
lorsqu'il était attaché au Laboratoire d'Entomologie, a pu reconnaître
qu'il était l'œuvre de la minime Apisjlorea.
La troisième espèce d'Abeille, habitant l'Inde, l'Indo-Chine, Geylan,
ainsi que les différentes îles de l'Archipel asiatique, a les mêmes mœurs
que les Abeilles sauvages de la région Ethiopienne en y comprenant Mada-
gascar; elle s'établit comme ces dernières dans les cavités des arbres et les
fentes de rocher ; les indigènes l'élèvent dans des ruches grossières , vases
de poterie, troncs d'arbres creux, implantées dans les murs de leurs mai-
sons; elle travaille à la façon de Y Apis mellifica, mais elle offre cette parti-
cularité que, sous l'influence d'un climat chaud, elle travaille toute l'année.
Sa taille étant plus petite que celle de l'Abeille mellifère , il est naturel que
les rayons qu'elle édifie aient moins d'épaisseur; celle-ci est en effet réduite
d'un peu plus de moitié, 10 millim. 6 au lieu de 22 millimètres; par con-
séquent les alvéoles doivent avoir de plus petites dimensions; elles ont de
fait 3 à h millimètres de diamètre et 7 à 8 millimètres de profondeur,
d'après les indications fournies par Benton.
Maintenant, si l'on veut bien se reporter au paragraphe où nous avons
donné la longueur comparée des trompes des trois espèces YAcherontia,
si l'on veut bien jeter les yeux sur les figures de la planche, on reconnaîtra
que ces longueurs sont proportionnelles à la profondeur des alvéoles à
miel des espèces d'Abeilles dont ils pillent les provisions. En effet, les
alvéoles à miel de Y Apis mellifica mesurent en profondeur non operculée
10 millimètres, operculée 12 millimètres, et la trompe de YAcherontia
Atropos a de 12 à \k millimètres de longueur; l'alvéole à miel de Y Apis
dorsata mesure de 5o à 70 millimètres de profondeur et la trompe de
YAcherontia Lachesis, de même taille, a 18 à 20 millimètres de longueur
et, moins ramassée, est plus étroite; la trompe de YAcherontia Styx,
également de même taille, a également 18 à 20 millimètres de longueur,
mais elle est plus étroite de moitié; nous n'avons pas besoin de faire re-
marquer que les longueurs des trompes sont en rapport avec la taille
(1> Latreille (P. A.), Mémoire sur un gâteau de ruche d'Abeilles des Grandes
Indes et sur les différences des Abeilles proprement dites, vivant en grande so-
ciété, de l'Ancien Continent et du Nouveau (Ann. du Mus. d'Hist. nat. de Paris,
t, IV, i8ofl, p. 383-3ej4; pi. 69, fig. 1 et 2). — Latreille l'a représenté à nou-
veau — mais le graveur ayant retourné son calque la gauche est devenue la droite
— fig. 1 et 2 de la pi. XXI qui accompagne son mémoire intitulé : Des
Abeilles proprement dites et plus particulièrement des Insectes de la même fa-
mille qui vivent en société continue et qui sont propres à l'Amérique méridionale
(Mélipones et Trigones), avec un tableau méthodique des genres comprenant
les insectes désignés anciennement sous le nom général d'Abeille ( Apis Lin.
Geojfroi).
— 45 —
des individus, dans les trois espèces iï Acherontia. De toute façon les lon-
gues et robustes trompes des Acherontia Lachesis et Styx sont merveilleu-
sement construites pour aller puiser le miel dans les alvéoles profondes de
YApis dorsata; mais qui peut le plus, peut le moins, VA. Styx certai-
nement à l'occasion glisse sa trompe effilée dans les cellules à miel moins
profondes de YApis Jlorca, qui travaille à découvert, tout aussi bien que dans
les alvéoles à miel de YApis indica qui s'établit dans des cavités à l'exemple
des Africaines; si les A. Atropos réussissent à piller les ruches sauvages
dans l'Afrique du Sud et Madagascar, il n'est pas douteux que les Acherontia
asiatiques et malais n'opèrent de même, puisque nous avons le témoignage
de Douglas, qui les a trouvés à l'œuvre (1).
11 ne suffit pas d'avoir prouvé que les Acherontia ne peuvent avoir aucun
rapport avec les fleurs par suite de l'organisation spéciale de leur trompe,
d'avoir montré qu'ils sont des parasites des Abeilles admirablement adaptés,
aussi bien par l'épaisseur de la toison qui recouvre leur corps que par
la résistance qu'offre leur tégument à la pénétration de l'aiguillon des
Hyménoptères, que par la disposition de leur trompe spécialement
appropriée au régime mellivore; il faut encore faire remarquer que
Y Acherontia Atropos comme les A. Lachesis et Styx sont des Sphingides
très répandus. La Bibliographie (2) nous apprend que les rencontres de
Y A. Atropos sont innombrables; on en aura, d'autre part, une idée en
mentionnant que le Tring Muséum de l'Hon. Waller de Rothschild en
contient à lui seul 80 spécimens provenant des régions Ethiopiennes et
paléarctique les plus diverses; c'est donc par centaines qu'ils existent
dans les collections des grands musées et les collections particu-
lières.
La présence en Europe de très nombreux spécimens (Y Acherontia tient
en particulier à une cause d'ordre général; leurs chenilles se nourrissent
spécialement de plantes de la famille des Solanacées, Dalura stramonium
L., Nicotiana tabacum L., Lycium afrum L. et vulgare Dunal (=L. barba-
reum L.), Solanum dulcamara L. et S. tuberosum; c'est sur cette dernière
plante qu'on le rencontre le plus souvent en Europe et même à Mada-
gascar(3), et ce n'est pas sans raison qu'on admet que l'extension de la
culture de la pomme de terre a favorisé grandement la multiplication de
ce Sphingide.
O Douglas (L. G.), loc. cit., p. 96.
'2) Tasciienberg(0.), dans sa BitAiotheca zoologica,BdAll,p. 18 1 1 à 181 5, donne,
de 1861 à 1880, 58 indications de rencontre (TA. Atropos et 76 notes écrites à
propos de sa Biologie et de sa Physiologie, par les auteurs qui l'ont observé ou
étudié; depuis lors combien de rencontres et d'observations diverses viendraient
accroître ces chiffres !
M Conv (Rev. G. P.), loc. cit., p. 48.
— 46 —
A défaut de Solanacées, VAtropos femelle confie parfois sa progéni-
ture à d'autres plantes appartenant à des familles fort différentes0', telles
que celles des Rubiacées (Rubia tinctorium L.), Saxifragées [Philadelplms
coronarius L.) , Caprifoliacées [Sambucus nigra L. ), Célastrinées (Evoni/mus
curopœaL.), Rignoniacées ( Catalpa syringœfolia Sims.), Ombellifères (Dau-
cus carotaL.), Oléacées [Jasminum officinale h.). Au sujet des chenilles de VA.
Atropos se nourrissant des feuilles de Jasmin, étant données les assertions
d'Albin , de Réaumur , de Linné ( d'après Réaumur) et de beaucoup d'auteurs ,
par tradition ou observation personnelles nous croyons devoir faire remar-
quer qu'il peut y avoir eu quelquefois confusion entre le Jasmin véritable et
lesLyciets que les anciens auteurs, en effet, appelaient aussi Jasmins à cause
de la ressemblance de leurs fleurs; c'est ainsi que le Lycium afrum L. était
appelé Jasmin d'Afrique, que le Lycium vulgare Dunal ou L. barbarum L.
était dénommé Lyciet à feuilles lancéolées ou Jasminoïdes (2) ; nous avons vu
plus haut que les Lycium se rangeaient parmi les Solanacées et comptaient
parmi les plantes préférées des chenilles de VA. Atropos.
Les chenilles des Acherontia Lachesis et Styx , d'après les observations
faites principalement clans l'Inde, ont une préférence marquée pour les
Solanacées, car elles se nourrissent ordinairement des feuilles des Daittra(D.
slramonium L'm.;D.trape:ia Nées), des Solanum (S. indiciini Lin.. S. mclon-
genahin., S. trilobatum Lin., .S. atrovirens Dun., S. bijlorum Lotir, 5. lube-
rosum Lin.), du Lycopersicuin esc u loi tu m Miller, du Nicofiana tabaann Lin.;
mais occasionnellement elles vivent aux dépens de plantes appartenant à
d'autres familles, telles que celle des Oléacées, notamment sur diverses
espèces de Jasmin (Jasmiuum officinale Lin., J. affne Wight, J. acinninatis-
simum Blume , /. arborescens Ron. , J. attenuatum Roxb., J. sambac Ait,
/. cordijhlium Wall, Forsteni Blume) celle des Papilionacées, spéciale-
ment sur des Erythrines (E. biselosa Griff, E.fusca Lour, E. berbacea Lin.,
E. holosericea Kurz, E. indica Lam., E. lobulata Miq., E. Moowi Tach,
E. ovalifolia Roxb.), celle des Gesnéracées, en particulier les Sésames (Sesa-
mum indicum D. G., S. prostration Retz), des Rignoniacées (Colea tripinnata
Seeman), des Verbénacées (Slachytarpheta indica Vahl), des Cucurbitacées
[Coccinia indica Wight), des Euphorbiacées (plusieurs espèces à\[nlidesina)m.
01 Ragonot (E.), Désignation des plantes sur lesquelles a été trouvée la chenille
de ^Acherontia Atropos (Ann. Soc. Ent. de Fr., 5e sér., t. IX, 1879, Bull.,
p. i.xxiv).
W Consulter, entre autres ouvrages classiques : Mordant de Lauxay, Le Bon
Jardinier, pour l'année 180g, Paris, p. 644, et autres éditions anciennes.
M Ces renseignements sur les plantes nourricières des chenilles des Acherontia
Lachesis et Styx m'ont été fort obligeamment donnés par l'Hou. Lionnel Waller
Rothschild (Lettre du 3o janvier 1916), l'un des auteurs de la belle Monogra-
phie des Lépidoptères Sphingides que nous avons citée au début de celte élude; je
le prie d'agréer mes plus sincères remerciements.
— kl —
On voit, d'après ces indications, que les femelles des trois espèces iVAche-
ruiilia, A. Atropos, A. Lachesis, A, Sty.r, font ordinairement choix des
Solanacées et surtout de celles que la culture a répandues partout, la
Pomme de terre, par exemple, pour y déposer leurs œufs; ce n'est, en
général, qu'à défaut des plantes de celle famille qu'elles les confient à des
végétaux appartenant à d'autres groupes; il faut croire qu'elles savent
pressentir que les jeunes chenilles trouveront en eux les principes nour-
riciers comparables à ceux qu'ils rencontrent habituellement dans les
Solanacées.
N'y a-t-il pas lieu de rappeler que les Pieris brassicœ Lin., napi Lin. et
rapœ L. ont su trouver dans les Capucines (Tropœohm majus Lin. et T. minus
Lin. [Géraniaciées], originaires du Pérou), un succédané des Crucifères,
découverte que notre palais justifie, car chacun sait qu'elles ont la saveur
du Cresson; elles ont su également reconnaître les affinités des Reseda
(H. hitca, R. lutcola , R. odovala Lin.) avec les Crucifères; la Pieris Daplidiee,
elle aussi, en a tiré profit en confiant indistinctement à des plantes de ces
deux familles le soin d'élever sa descendance ; les Papillons ont donc
devancé les Botanistes dans la connaissance des rapports entre elles des
Crucifères et des Résédacées.
Nous mentionnerons également que Fritz Millier, séjournant au Brésil,
a eu l'occasion d'ohserver les mœurs de certains Papillons, qualifiés par lui
avec raison de Papillons botanistes^', qui ont découvert les affinités de cer-
taines plantes, bien avant que les Botanistes les plus expérimentés les aient
conslalées. Les chenilles de certaines espèces d'Héliconides (Meehamtis,
Dirccnna, Ceralina, Ithomia) se nourrissent de différentes espèces de Sola-
nacées, alors que celles du génie voisin Thyridia ont L'habitude de vivre
aux dépens des Rrunfelsia, classées parmi les Scrofulariacées avant nue
Bentham et Hooker aient reconnu qu'il fallait les rattacher aux Sola-
nacées. Il cite un autre exemple tout aussi concluant.
Nous croyons devoir faire mention d'un exemple que nous avons fait
connaître de cette faculté qu'ont les Papillons de distinguer les parentés
botaniques (2'. Les Attacus (Samia) Cynthia, originaires du Japon,
échappés du Jardin d'Acclimatation et de la Magnanerie de Vincennes , ont
su trouver, même dans les jardins de Paris, les Ailanthes (Ailuiitltus glan-
dulosa Desf.)^ qui nourrissent leur progéniture dans leur pays d'origine,
le Japon. Dans les pépinières du Muséum national d'Histoire naturelle, il
existait un seul et unique pied d'un arbre du Nord de la Chine, le Pltello-
(1) Mïllei» (Frilz) , Butlerflies as Botanists (Nature, London and \ew-York,
t. XXX, i884 [July 188/1], p. aio).
P' Kûnckel d1Herculais(J.), Observations sur la faculté que possèdent les Pa-
pillons de discerner les admîtes botaniques (Au». Soc. Eut. de Fr., (Y sér., t. IV,
188 A (Nov. t884), Bull. , p. cxxxi et cxxxn).
— 48 —
dendréh amùrense; pendant deux ans il nourrit des colonies de chenilles de
ceBonibycides, et Ton put voir pendus à ses branches de nombreux cocons.
Naturalisés depuis de longues années, ces Lépidoptères avaient su trouver
une plante isolée appartenant à la famille des Zanlhoxylées, très proche
parente de celle des Simarubées, dans laquelle est placée actuellement
YAilanthus glandulosa; ajoutons qu'autrefois l'un et l'autre étaient rangés
dans cette même famille des Zanthoxylées. On pourrait multiplier les
exemples de cette faculté qu'ont les Papillons de découvrir les affinités des
plantes, mais ceux que nous avons cités nous semblent suffisamment dé-
monstratifs pour montrer que les Acheronlia savent choisir les plantes
nourricières qui conviendront à leurs jeunes chenilles.
Si l'on veut bien se reporter aux prémices de ce Mémoire consacré à
retracer l'histoire biologique des Aclierontia, on constatera que nous
sommes arrivés à démontrer que ces Lépidoptères exclusivement mellivores,
vivant au détriment des Abeilles, doivent être retranchés des Sphingides
anthophiles. Nous sommes donc, ajuste titre, amenés à conclure que les
assertions par trop générales des auteurs qui se sont occupés de Biologie
florale, tels que F.Delpino, H. Millier, Knuth et leurs émules ou disciples,
assertions relatives à la fréquentation obligatoire exclusive des fleurs à
longues corolles tubulaires ou aux longs éperons , pas plus d'ailleurs qu'à
celle d'autres fleurs, par tous les Sphingides pour y puiser le nectar, et à
l'adaptation réciproque des fleurs et de ces Lépidoptères , ne peuvent être ac-
ceptées sans restriction , car elles ne sont pas l'expression absolue de la vérité.
D'ailleurs n'avons-nous pas d'autres exemples de Lépidoptères dont la
trompe est construite pour un tout autre usage que la récolte du nectar des
fleurs? En 1 875 , en effet , nous avons découvert que les Papillons du groupe
des Noctuelles faisant partie du groupe des Ophidérines avaient une trompe
conformée pour tarauder la peau des oranges afin d'en sucer le jus , d'après
des observations faites en Australie ( '; l'exactitude de mes descriptions et
de mes assertions fut confirmée par Francis Darwin (2), R. Bligh-Read (3),
Tryon(4). Depuis lors n'a-t-on pas reconnu, dans l'Afrique du Sud,
O Kïnckel d'Hercijlais(J.), Les Lépidoptères à trompe perforante, destructeurs
des Oranges (C. R. Âcad. Se. Paris, t. LXXVI, 1875, p. 397, figs. — Atm.
Soc. Eut. de Fr., 5e sér., t. V, 1875, Bull., p. 212. — Annals and Magaz. Nat.
Hist., !\e sér., t. XVI, 1875, p. 372, figs.).
M Darwin (Francis), On the Structure of the Proboscis of Ophideres fullonica ,
an Orangc-sucking Aloth ( The Quart. Journ. of Microscop. Se., t. XV, 1875,
p. 385-390, figs.).
M Bligh-Read (Reginakl), Lepidoptera havingthe Antlia terminal in a leretron
or borer (The Proceed. oj the Lin. Soc. of New South Wales, Sydney, t. III,
Part 2, 1878, p. i5o-i54, pi. 1A).
M Trïon (Henri), Orange-piercing Mollis — Fam. Opliiderinœ ( The Quecnsland
Agricidtural Journal, t. II, Parti, April 1898, p. 1-8, pi. XVIII-XXIII).
— 49 —
que les Ophidercs et d'autres Noctuelles du groupe des Ophiusides (Sphin-
gomorpha, Achtea, Serrodes, etc. (,)) avaient une trompe construite sur un
plan analogue, qui, moins robuste, était suffisamment acérée pour percer
la peau des Prunes , des Pêches , des Figues , des Raisins , des Goyaves , et
en ge'néral de tous les fruits dont la peau n'offre pas grande résistance?
D'autre part, on pourrait montrer par une foule d'exemples, connus
des Entomologistes, qu'un très grand nombre de Lépidoptères, apparlenant
à différents groupes, dédaignent le suc des fleurs, préférant se gorger de
sudations végétales, de sécrétions et d'excrétions animales, voire même
de produits résultant de fermentation ou de corruption.
Comme nous venons de l'exposer, les Sphinx du genre Âcherontia
avaient proposé aux savants quelques énigmes relatives à leur Biologie;
nous pensons en avoir donné les solutions, mais ils laissent encore à inter-
préter celles qu'ils soumettent à notre sagacité dans le domaine de l'Ana-
tomie et de la Physiologie.
Arrivé au terme de celte étude, je dois remercier de leur extrême
obligeance M. le Professeur Gaston Bonnier, qui a bien voulu me commu-
niquer des observations personnelles inédites sur la nidification aérienne
des Abeilles; M. Robert du Buyssou qui, par sa connaissance approfondie
des Hyménoptères, m'a permis de mettre au point la synonymie embrouillée
des Apides de l'Afrique du Nord, de l'Asie orientale et méridionale, de
l'Archipel asiatique, et par conséquent m'a donné le moyen d'attribuer à
chaque espèce ses véritables travaux de nidification; M. A.-L. Clément,
l'Entomologiste très versé dans la connaissance des Abeilles, auquel je suis
redevable de la communication d'ouvrages que je n'avais pu trouver ni
dans les Bibliothèques publiques, ni dans celles des Sociétés spéciales,
ouvrages où j'ai pu puiser de très utiles renseignements.
O Barrett (Miss Frances), Further Notes on South Africa Lepidoptera (cdited
by his brother E. G. Barrett). — Moths feeding on fruit in Natal ( The Ent.
Month. Mag., t. XXXVI, 1900, p. lia. — The Tram. Ent. Soc. qf Lond. Pro'
ceed., p. vn-vni. — Nature, 3i May, p. 1 12). — Mallï (C.W.), The fruit Molli
(Ophiusa Licnardi Boisd.), Cape of Good Hope. Départ, of Agric. (Agricult. Journ.,
July 1900). — Fuller (Claude), Fruit piercing Moths (Sphingomorpha chlorea
Cram.), Nalal. Départ, of Agr. (Second Report of the Government Entomologist , 1901,
Pietermaritzburg , Natal, 1902).
Muséum. — xxll.
-= 50 -^
Notes sur les. espèces rangées par Lamarck dans les genres
Venericardia et Cardita,
par M. Ed. Lamy.
Tandis que Lamarck plaçait le genre Cardita Bruguièro, 1792, dans les
Cardiacées, il considérait son genre Venericardia , 1801 , comme faisant le
passage entre celte famille et celle des Conques, dans laquelle il le rangeait
après les Venus : Desliayes (i83o, Encycl. Méthod., Vers, II , p. 19/i) a
montré que ces deux genres ne pouvaient être ainsi séparés et qu'ils sont,
en réalité, 1res voisins, malgré la différence du contour, oblong chez les
Cardita., cordiforme chez les Venericardia.
En 1818, dans les Animaux sans vertèbres, p. 619-622 (numérotées,
par suite d'une erreur de pagination, 609-612), Lamarck rapportait au
genre Venericardia, outre une coquille vivante, V. australis, 10 espèces
fossiles (1) :
Venericardia planicosta. — Celle forme appartient à la section Megacar-
dita Sacco, 1899, dont le type est le V. Jouanneli Bast. Le Chaîna rhom-
boidea Brocchi, qui semblait à Lamarck une variété, est une espèce bien
distincte.
V. petuncularis ■= V. pectuncularis Lk. (1806, Ann. Mus., VII, p. 58).
V. imbricata — D'après M. J. Favre (191 4, Cat. ill. coll. Lamarck
Musée Genève, pi. 2 4 et 25, fig. 12 8-1 38), la collection personnelle de
Lamarck au Musée de Genève renferme, sous ce nom, des valves se rap-
portant, en réalité, à h espèces : V. imbricata Gmcl., V. complauata Desh.,
V. squamosa Lk. , V. elegans Lk.
V. acuticosta. — Selon Deshaycs (ï8a4 , Descr. coq.foss. envir. Paris , I,
p. 166), le Cardium serrigerum Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, 1" p.,
p. 19) fait double emploi avec Venericardia acuticosta.
V. mitis. — Sous ce nom , il y a dans la collection Lamarck , au Musée
O Quatre de ces formes, V. petuncularis, V. imbricata, V. mitis, V. elegans,
devraient être représentées dans la collection du Muséum de Paris, mais les
échantillons correspondants n'ont pu être retrouvés.
— 51 —
de Genève (1916, J. Favre, loc. cit., pi. 26, fig. 1 ^2-i43) , deux valves
de V. imbricata Gmel(1).
V. senilis. — Avec celte appellation on trouve dans cette même collection
( 1 g 1 A , J. Favre, loc. cit., pi. 26, 6g. 1 h k- 1/18) des valves appartenant a
trois espèces: V. senilis Lk. , V. (Megacardita) Jouanneti Bast. , V. (Cardio-
cardita) profundisulcata Mayer (2).
V. lœvicosta. — D'après M. J. Favre (191 4, loc. cit., p. 26, fig. 1&9-
1 5 3 ), les types Lamarckiens , représentant cette forme au Muse'e de Genève ,
se rapportent à plusieurs espèces, entre autres: V. (Cardiocardila) turo-
nensis Ivolas et Peyrot et V. (Cardiocardita) allernans Duj.
I . concentrica. — M. Favre (191 h, loc. cit., pi. 26, fig. i54) fait con-
naître que, sous ce nom, la collection Lamarck renferme une valve d'une
Lucine qui est le Phacoides (Cavilucina) sulcatus Lk.
V. decussata. — Cette appellation , donnée par Lamarck à une coquille
du Bassin de Paris, a été attribuée par Goldfuss à un fossile de Saint-
Cassian, pour lequel Deshayes ( 1857, Tr. élém. Conch., II, p. 166) a pro-
posé le nom de Cardita trigoniœformis.
V. elegans. — Une aube espèce de Sainl-Cassian, qui avait reçu de
Klipstein le même nom que ce fossile de Grignon, a été appelée, pour
éviter ce double emploi , Cardita elegantula (d'Orbigny) Deshayes (18.57,
loc. cit., p. i65).
Il faut ajouter à ces 10 espèces 3 formes également fossiles décrites par
Lamarck en 1806 dans les Annales du Muséum, VII, p. 56 et 58.
V. mullicostata. — Cette forme, rattachée par Defrance comme variété au
V. pecluncularis , a été maintenue distincte par Deshayes.
V. cor-avium. — Deshayes a réuni en 1860 (Descr. Anim. s. vert. bass.
Paris, I, p. 768) cette espèce de Lamarck au Cardita sulcala Solander
[Chama] (1776, Brander, Fossil. Hanton, pi. 7, fig. 100 [non Bruguière].
V. squamosa. — Cette espèce, établie d'abord en 1806 (Ann. Mus., VII,
p. 58), puis réunie en 1818 [Anim. s. vert., V, p. 620 = 610 bis) par
Lamarck au V. imbricata Gm. à titre de variété, doit être conservée dis-
tincte (1826, Deshayes, Descr. coq. foss. envir. Paris, I, p. i52 et 157).
(1> Deshayes déclarait que ce V. mitis ressemble au jeune du V. planicosta Lk.
( 1 8 a '1 , Descr. coq. foss. envir. Paris, I, p. io5) ou pourrait en être une variété
(1860, Descr. Anim. s. vert. bass. Paris, I, p. 708) : aussi M. Fabre pense-t-il
que les types du Muséum de Paris (lovaient être des planicosta.
- (2) Une espèce du Crag d'Angleterre , assimilée par Sowerby au V. senilis, est,
en réalité, distincte ( 1867 , Deshayes, Tr. élém. Conch., Il, p. 179) et a reçu de
Nyst le nom de Cardita squamulo.su.
— 52 —
Dans le genre Cardita, Lamarck rangeait en 1819 (Anim. s. vert.. VI,
irep. , p. 21-27) 5 espèces fossiles :
Cardita gallicana. — M. J. Favre(ip,i6, loc. cit., p. 29, fig. i83-i86)
indique que, clans la collection Lamarck, on trouve, pour représenter ce
C. gallicana Lk. , deux espèces, dont Tune se rapporte à la diagnose, tandis
que l'autre est une forme jeune ressemblant au Cardita (Glans) acuîeata Poli.
C. intermedia. — Cette espèce, qui est le Chaîna intermedia Brocchi
(181 A , Conch. foss. Subapenn. , II, p. 520, pi. XII, fig. i5), fossile d'Ita-
lie(1>, était signalée par Lamarck comme vivant en Australie (voir plus loin).
C. rudista. — Le Chaîna rhomboidea Brocchi (181&, loc. cit., p. 5a3 et
667, pi. XII, fig. 16), considéré par Lamarck comme une variété du Vene-
ricardia planicosta , et assimilé, au contraire, par Deshayes, i835 (An. s.
vert., 2e éd., VI, p. h 28) à ce C. rudista Lk., est une espèce distincte.
C. Etrusca. — C'est un simple synonyme de l'espèce méditerranéenne
connue sous le nom de Venericardia antiquata Linné (pars) = Cardita sul-
cuta Bruguière [non Solander] (i835, Deshayes, Anim. s. vert., 2e éd.,
VI, p. £29; 1892, Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus, Moll. Roussillon, II,
p. 226).
C. crassa{-]. — Cette espèce BurdigalienneetHelvétienne, assimilée par
Hoernes (i865, Foss. Moll. Tert. Beck. Wien, II, p. 26) au C. crassicosta
Lk. vivant dans l'Océan Indien, est une espèce bien distincte ( 1912 , Coss-
mann et Peyrot, Act. Soc. Linn. Bordeaux, LXVI, p. 167).
Deux autres Cardites fossiles avaient été mentionnées par Lamarck, en
i8o5 , dans les Annales du Muséum, VI, p. 34o :
Cardita aspera. — C'est le C. asperula Defrance , qui ne doit pas être
confondu avec le Venericardia asperula Deshayes (182 h, Descr. coq. foss.
envir. Paris, I, p. 1 55).
Cardita avicularia. — En 1819 (Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 19),
Lamarck a reconnu que cette forme est en réalité un Cardium qu'il assimi-
(1) Avec cette espèce de Brocchi, Basterot a confondu une forme fossile du
bassin de Bordeaux, qui a été appelée Cardita sallomacensis par MM. Cossmann
et Peyrot (1912, Act. Suc. Linn. Bordeaux, LXVI, p. i6i), bien que Deshayes
eût déjà ( 1857, TV. élém. Conch., II, p. 177) proposé pour elle ie nom de
C. Basteroti. — Une autre coquille assimilée par Dubois de Montpéreux au
C. intermedia a reçu de Deshayes (ibid., p. 180) la dénomination de C. Duboisi.
(2' Ce nom spécifique, donné par Lamarck à une coquille fossile de Touraine,
a été attribué de nouveau par Gray à une espèce vivante Ouest-Américaine, pour
laquelle M. Wm. H. Dali (1903, Proc. Acad. Nat. Se. Philad., LIV [1902],
p. 706) a proposé l'appellation de Cardita Grayi.
— 53 -
lait au Cardium lithocardium Linné (1771, Mantissa Plant, ait., p. 544);
elle doit s'appeler Cardium aviculare Lk., et c'est le type du genre Avicula-
rium Gray = Lithocardium Woodvvard (1900, Dali, Tevt. Fauna Florida,
p. 1078).
Enfin au genre Cardita appartient, au contraire, une coquille fossile qui
a été décrite en i8o5 par Lamarck {Ann. Mus., VI, p. 343) comme Car-
dium calcitrapoides et qui devient le Cardita calcitrapoides Lk. = Venericar-
dia acukata Deshayes [non Poli] (182 4, Descr. coq.foss. envir. Paris, I,
p. i64).
Outre le Venericardia auslralis, nous passerons maintenant en revue les
espèces vivantes placées par Lamarck dans les Cardita :
Venericardia australis.
(Lamarck, Anim. s. vert., V, p. 620 = 6 10 bis.)
H est généralement admis que celte espèce est la coquille Néo-Zélandaise
figurée sous ce nom par Quoy et Gaimard (i834, Voy. «Astrolabe*, Zool.,
III, p. 48o, pi. 78,% 11-1 k)W.
Elle a pour synonymes, d'après M. H. Suler (iqi3, Man. New Zealand
Moll., p. 9o5), le Cardita tridentata Reeve [non Say] (i843, Conch. Icon.,
pi. V, fig. 22 a-b) m et le Cardita purpurata Deshayes ( i854, P. Z. S. L.
[i85a],p. 100, pi. XVII, fig. 12-1 3).
Cardita sdlcata.
(Lamarck, Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 21.)
Ainsi que le font remarquer MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892 ,
Moll. Roussillon, II, p. 224), le Chaîna antiquata de Linné (1758,
O Bien que cette forme soit indiquée de Nouvelle-Zélande par ces auteurs,
Deshayes (i854, P. Z. S. L. [ i85a], p. io3) a assimilé à Yaustralis de Quoy et
Gairqard (en citant d'ailleurs une référence erronée : « Voy. de l'Astr., pi. 80,
fig. lin, au lieu de pi. 78, fig. 1 i-i4) une coquille Australienne, qu'il considérait
comme différente de l'espèce de Lamarck et qu'il proposait d'appeler Cardita
Quoyi : Tate pensait que ce C. Quoyi Desh. pouvait être son C. rosulenla (1887,
Trans.% R. Soc. South Auslralia, IX, p. 69, pi. V, fig. 3; 1901 , Proc. Linn. Soc.
N.S. Wales, XXVI, p. 434); en tout cas, ce dernier, comme l'a fait remarquer
M. Ch. Hedley (1911, Zool. lies. Fish. Exper. «Endeavourv , p. 97, pi. XVII,
fig. 4), est différent de la forme figurée par Quoy et Gaimard.
(2> Le vérifable Cardita tridentata Sav(i89g, Journ. Acad. Nat. Se. Philad.,
V, p. 216) est une espèce Américaine, qui se rencontre sur la côte Atlantique,
depuis le cap Hatleras jusqu'en Floride et dans le golfe du Mexique.
— 54 —
Syst. Na!., cd. X, p. 691; 1767, ibid., éd. XII, p. 11 38) est une
espèce des plus douteuses : parmi les références du Systema Nalurœ , la
figure de Bonanni (1781 , Ricreat d. Occhio, Test. Biv., fig. 98) concorde
avec la coquille Méditerranéenne appelée Cardita sukata par Bruguière
(1792, Encycl. Méthod., Vers, I, p. 4o5), puis par Laraarck (1) ; la figure
de Guallieri (17^-2 , Index Test. Conch., pi. 7 1 , fig. L) est méconnaissable,
bien que Hanley ( 1 855 , Jpsa Linn. Conch., p. 86) la rapporte également
à ce C. sulcata Brug. ; la figure d'Adanson ( 1767 , Hist. Nal. Sénégal, Coq.,
p. 222, pi. 16, fig. 2) s'applique à son Cardita ajar [Chanta], du Sénégal.
L'habitat indiqué par Linné vin 0. africano» ferait croire qu'il a eu en
vue ce C. ajar; mais, d'après Harley (t 855 , loc. cit., p. 86), dans la col-
lection Linné, on trouve, pour représenter le Chanta antiquata un C. sulcata
Brug. et aussi une coquille exotique, le C. hicolor Lamarck.
Comme, d'autre part, dès 1776, Solander (mi Brander, Fossil. Hanton.,
pi. 7, fig. 100) a décrit un Cardita sulcata [Charnu] qui est une forme
fossile d'Angleterre, MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus préfèrent
adopter, pour l'espèce méditerranéenne nommée C. sulcata par Bruguière,
l'appellation de C. [Venericardia] antiquata L. , précisée en 1795 par Poli
(Test. Utr. Sicil., II, p. 11 5, pi. XXIII, fig. 12-1 3).
Cardita ajar.
(Lamarck, loc. cit., p. 22.)
La coquille Sénégalaise appelée Chaîna ajar par Adanson (1757, Hist.
Nat. Sénégal, Coq., p. 222, pi. 16, fig. 2), qui était réunie par Linné,
sous le nom de Chama •antiquata, au Cardita sulcata Brug., de la Méditer-
ranée, a été confondue par Bruguière (1792, Encycl. Méthod. Vers., I,
p. 4o6) avec une espèce de l'Océan Indien, le C. hicolor Lk.
Ce Venericardia ajar, qui se distingue par ses côtes anguleuses, étroites,
séparées par des intervalles très nets, est le type du sous-genre Cardiocar-
dita qui, ainsi que le fait observer M. G. Dollfus (1911, Mém. Soc. géolog.
France, Paléont., XVIII, p. 58), est deBlainville, 1825, et non d'Anton,
1839, comme le dit M. Dali (1903, Synops. Carditacea, Proc. Acad. Nat.
Se. Philad., LIV [1902], p. 699).
Cardita tcrgida.
(Lamarck, loc. cit., p. 22.)
Lamarck rapportait à son C. turgida les figures A90-/191 de Chemnilz
(1784, Conch. Cah., VII, pi. h8) et la figure 2 de la planche 2 33 de
C) Contrairement à l'indication donnée dans les Animaux sans vertèbres, il n'y
a au Muséum de Paris aucun échantillon de cette espèce déterminé par Lamarck.
r*- 55 «-
Y Encyclopédie Méthodique; mais, en examinant le type de cette espèce,
Deshayes (1800, Encijcl. Mélh. , Vers, II, p. 197; i835, Anim. s. vei^t.,
2e éd., VI, p. 627) avait constaté qu'il est forl différent de toutes ces
figures qui représentent de grands individus du C. bicolor Lk., et ii avait
maintenu, avec raison, le C. turgida comme une espèce bien distincte,
tandis que Reeve (i8/i3, Conch. Icon., pi. VI, sp. 3o) n'a pas tenu compte
de cette rectification (1).
Ce type est, en effet, conservé au Muséum de Paris et j'ai établi précé-
demment (1915, Bull. Mus. Iiisl. nal., XXI, p. 198) que c'est ce spéci-
men même qui a été représenté sous le nom de C. turgida par Valen-
ciennes, en i846, dans Y Atlas de Zoologie du Voyage de «La Vénus»
(i836-3g), pi. 22, fig. 3, car il y a coïncidence absolue avec ces figures
pour la taille (£7 x 3%m/m), ^a sculpture et la coloration (2).
Cet exemplaire, qui est étiqueté de la main de Lamarck, a été rapporté
de la Baie des Cbiens Marins par Péron et Lesueur en 1801.
De plus, on trouve au Muséum un autre individu de la même espèce
recueilli également en Australie par ces deux voyageurs.
Or ce deuxième échantillon correspond aussi exactement que possible à la
figure donnée par Reeve (i843, Conch. Icon., pi. III, fig. 1 1 a) pour le
C. incrassata Sovverby (1825, Cat. Shells Tankerv., App., p. v).
On doit donc identifier au C. turgida de Lamarck le C. incrassala Sow.,
auquel Reeve, puis Hanley (i842-56, Cat.Bec.Biv.Sh.,^. 1&9) ont réuni
le C. rubicunda Menke (i843, Moll. Nov. Holland., p. 38; Reeve, loc. cit.,
pi. 111, fig. lift).
Ce C. incrassala Sow., déjà rapproché par Deshayes ( 1857, Traité élèm.
Conchyl., II, p. 167) du Venericardia Jouanneti Bast., a été placé par M.Sacco
(1899, Moll. terr. terz. Pie monte e Liguria, PI. XXVII, p. 9) dans sa section
Megacardila , qui a pour type cette espèce de Bastérot.
Cardita squamosa.
(Lamarck, loc. cit., p. 22.)
Hanley (i856, Cat. Rec. Biv. Sh., pi. XVIII, fig. 10) a indiqué, d'ail-
leurs avec doute, celte espèce comme synonyme de C. aculeata Poli [Chaîna]
(1795, Test. Utr. Sic, II, p. 122, pi. XXIII, fig. 23). Mais Lamarck a
appelé C. squamosa la coquille représentée par Poli ( 1 795 , ibid., pi. XXIII,
(1) Quant à la forme Méditerranéenne que Philippi avait nommée en i836
(Enum. Moll. Sied., I, p. 54) C. turgida, il a reconnu lui-même en 18 h h (ibid.,
II, p. lio) que c'est une variété major du C. antiquata L. (pars) = sulcata Brug.
W Garpcnter (i864, Rep. Moll. West Coast North Amer., p. 5a8) croyait à
tort que le C. turgida figuré par Valeneiennes était synonyme du C. làticOftam
Sow., qui correspond, au contraire, au C. arcella Val.
— 56 —
fig. 22) sous le nom de Chaîna muricata ^ : or, d'après Deshayes (i835 ,
Anim. s. vert., 2 e éd., VI, p. Û27), celle-ci n'est qu'un grand individu de
C. trapezia L. : aussi MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll.
Roussillon, II, p. a34) font-ils du muricata Poli= squamosa Lk. une simple
variété de C. trapezia.
CARDITA IN'TERMEDIA.
(Lamarck, loc. cit., p. 2 3.)
Lamarck a identifié au Chaîna intermedia Brocchi (t8i4, Conch.foss.
Subapenn., II, p. 620, pi. XII, fig. i5), fossile de Sienne, une espèce
vivante d'Australie (2).
En effet, dans la collection du Muséum de Paris, deux valves, une droite
et une gauche, mesurant respectivement 4a x 35 et 36 x 37 m/m et indi-
quées comme ayant été rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Péron
et Lesueur, ont été déterminées d'abord Gardita grisea par Lamarck,
qui a rayé ensuite ce nom spécifique pour le remplacer par celui d'inter-
media.
Deshayes (i83o, Encycl. Méth., Vers, II, p. 200 ; 1 835 , Anim. s. vert.,
2e éd., VI, p. ^28), qui les a examinées, reconnaît que leur identité avec
les individus fossiles d'Italie ne saurait être plus parfaite. Mais ces deux
valves étant elles-mêmes absolument fossiles, on peut se demander s'il n'y
a pas eu quelque confusion d'échantillons ou d'étiquettes.
Cardita trapezia.
(Lamarck, loc. cit., p. 2 3.)
Cette espèce Méditerranéenne de Linné [Chaîna] (1767, Syst. Nat., éd.
XII, p. 11 38), type de la section Glans von Mûhlfeld, 1811, compte,
dans la collection du Muséum, trois valves (une gauche et deux droites)
sensiblement de même taille {rjx6m/m), qui ont été déterminées par
Lamarck.
Nous avons vu que Lamarck a donné le nom de Cardita squamosa à la
coquille qui a été figurée par Poli comme Chaîna muricata et qui n'est,
d'après Deshayes , qu'un grand individu de Cardita trapezia L.
M Sowerby (i83a, P. Z. S. L., p. iq5; i843, Reeve, Conch. Icon., pi. IV,
fig. 18) a employé le même nom spécifique muricata pour un Cardita exotique,
qui est extrêmement voisin du C. calyculala L. ou lui est même identique.
<2) Sowerby (1837, Trans. Geol. Soc. London, 2e s., V, p. 327, pi. 25, fig. 10)
a donné à une coquille du tertiaire des Indes le nom de C. intermedia changé par
d'Orbigny en C. Sowerbyi (i85a, Prodr. Paléont., III, p. ni).
— 57 —
Cardita bicolor.
(Lamarck, lue. cit., p. 2 3.)
Les figures £90-/191 de la planche 48 du Corichylien-Cabinet (vol. VII)
ont été rapportées successivement par Chemnitz au Chaîna antiquata L., par
Bruguière au Cardita ajar Adanson et par Lamarck à son C. turgida : Des-
hayes (1 835 , Anim. s. vert., 2e éd., p. £27 et 629) a montré quelles doi-
vent être identifiées, en réalité, au C. bicolor Lk. et, d'après lui (i83o,
Encycl. Méth., Vers, II, p. 196; i835, loc. cit., p. ^26 , £27 et 629), cette
espèce est aussi représentée exactement dans les figures 2 et 3 de la planche
233 de ï Encyclopédie, qui avaient été indiquées par Lamarck, la première,
comme ne correspondant pas bien à son C. turgida, et la seconde, comme
mauvaise pour le C. sulcata Brug. [= antiquata L. (pars)].
La confusion du C. bicolor Lk. avec le C. sulcata Brug n'est d'ailleurs pas
étonnante, car Hanley ( 1 855 , lpsa Linn. Conch., p. 86) nous apprend
que, même dans la collection de Linné, on trouve, sous le nom tV anti-
quata, le C. sulcata Méditerranéen et le C. bicolor exotique.
Celte erreur a été continuée par Beeve, qui, négligeant les rectifications
de Deshayes et identifiant bicolor à antiquata, a figuré ( i843, Conch. Icon.,
pi. VI, fîg. sqa-b), avec cette dernière appellation, des spécimens de Cey-
lan, qui appartiennent au C. bicolor Lk.
D'après les types que j'ai examinés, le C. bicolor Lk. correspond, en
effet, exactement à la figure a 9 b de Beeve, c'est-à-dire possède une coquille
à région postérieure peu prolongée.
Quant à la forme représentée dans la figure 29 rt de Beeve, à côté pos-
térieur nettement rostre, on peut la considérer comme une variété rostrata.
Ces types du C. bicolor sont conservés, avec l'étiquette manuscrite de
Lamarck, dans la collection du Muséum de Paris : ils consistent en deux
valves, l'une droite, l'autre gauche, dépareillées, bien que de même taille
(35 x 29 m/m) (1), qui ont été rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par
Péron et Lesueur.
Cardita depressa.
(Lamarck, loc. cit., p. a 3.)
Ainsi que le dit Deshayes ( 1 83o , Encycl. Méth., Vers, II , p. 1 97 ; 1 835 ,
Anim. s. vert., 2e éd., VI, p. 43o), Lamarck a établi son C. depressa sur
deux valves gauches roulées (mesurant respectivement 35 x 26 et
26x20 m/m) mentionnées dans la collection du Muséum comme provenant
du voyage de Péron et Lesueur.
C) Lamarck indique une largeur de l\lx millimètres.
— 58 —
Ces deux valves typiques sont d'aspect subfossile et, de même que pour le
C. intermedia, l'authenticité de leur provenance peut être mise en question.
Deshayes y rattachait même , à titre de variété , des valves fossiles des
faluns de la Touraine, et Dujardin a fait ce C. depressa Desh. synonyme
de son Cardita monilifera (1837, Mém. Soc. géolog. France, II, p. a65,
pi. XVIII, fig\ 1 1), mais cette dernière espèce est entièrement différente,
car les côtes y sont séparées par de larges intervalles.
Au contraire, dans les deux valves déterminées par Lamarck, il n'y a
entre les côtes que des sillons très étroits , comme dans Venericardia Jouan-
neti Bast.
Par suite, si ces échantillons sont réellement Australiens, ils représen-
tent peut-être simplement une forme du V. incrassata Sow. = turgida Lk. :
ce serait une variété à côtes lisses, peu saillantes, séparées par d'étroits
intervalles.
[A suivre.)
59
Là ZONE I)E SCISSIPARITÉ CHEZ LES NAÏDIMOIiPHES,
par Mlle Lucienne Dehorne.
L'extrémité postérieure de ces Oligochètes d'eau douce est constamment
en voie d'accroissement et pendant que bourgeonne celte extrémité, des
zones de scissiparité apparaissent successivement dans la région moyenne
du corps.
Une zone de scissiparité comprend deux régions histogénétiques dispo-
sées de part et d'autre d'un plan transversal suivant lequel le zoïde se
déparera de sa souche. La première de ces régions fournit, en avant, des
segments ordinaires destinés à la souche et à sa descendance; la seconde
donne, en arrière, la tête et les segments antérieurs du zoïde.
Chez les Polychètes bourgeonnants, Syllidiens — Serpuliens — Cténo-
drilides, la zone de scissiparité se comporte de la même manière.
J'ai toujours considéré que la situation de cette zone était un des points
les plus importants de l'étude du bourgeonnement.
Si nous regardions les segments comme des individualités presque
distinctes, nous pourrions penser que la scissiparité doit se produire au
niveau de l'une des cloisons qui les limitent, au niveau d'un dissépiment.
C'est d'ailleurs l'opinion que l'on voit prévaloir dans tous les travaux
accomplis sur le bourgeonnement et la scissiparité des Annélides.
Deux auteurs seulement, Kennelll) et Gallo\vay(2), ont observé diffé-
remment le phénomène. Pour tous les autres (3), le dissépiment se divise en
deux lames rr qui ferment les cavités générales de la souche et du zoïde r,
M Kennel, 1882, Ueber Ctenodrilus pardalis (Arb. a. d. Zool. Inst. Wiirzburg,
Bd. V).
W Gallowat, 1889, Non sexual reproduction in Dero vaga (Bull, of the Mus.
of comp. Zool. Cambridge , 35).
W Schultze, 18/19, Ueber die Fortpflanzung durch Teilung bei Nais probosci-
dea (Wiegmanns Archiv. fur Nalurgesch., Jahrg. i5). — Lenckart, i85i, Ueber
die ungescblecbtliche Yermebrung bei Nais prohoscidea (W. A. f. N., Jahrg. 17).
— Periuer (E.), 1871, Histoire naturelle de Dero obtusa (Archives de Zoologie
expérimentale, t. I). — Semper, 1876, Die Vervandsch. der gegliederten Thiere ,
III. — Vejdowsky, 188/1, System und Morphologie der Oligocheten. — ■ Vos
Bock, déjà cité. — Wetzel, 1903, Natùrl. Theilung von Chaelogaster diaphanus.
— ■ Dalla Fior, 1906, Fortpflanzung von Stylaria lacusfris [Arb. a. d. Zool.
Inst. Wien, Bd. 17).
— 60 —
(von Bock)(1); le dissépiment lui-même prolifère: sa lame antérieure,
plancher dissépimentaire du segment (h), bourgeonnant d'arrière en
avant, donne à la souche les segments qui lui manquent; sa lame posté-
rieure ou voûte dissépimentaire du segment (n + 1) bourgeonne dans un
sens opposé et fournit les segments de la portion antérieure du zoïde.
En 1882, Kennel publiait ses recherches sur le Polychète bourgeon-
nant Ctenodrilus pardalis; il y mentionnait que la zone de scissiparité se
trouve dans un segment, en arrière du dissépiment. Le même fait était signalé
en 1899 Par Galloway, chez un Naïdimorphe : Dero vaga.
C'est en 1918 que je commençai mes recherches sur la famille des
Naïdimorphes. Gomme je l'ai déjà dit dans une note précédente, mes éludes
portèrent surtout sur des animaux vivants. Dès le début, et bien avant de
connaître les travaux de Kennel et de Galloway, j'avais établi que la zone
de scissiparité apparaissait chez tous les Naïdimorphes dans un segment du
corps moyen, en arrière du dissépiment. Pendant toute la durée du phéno-
mène, la voûte dissépimentaire du segment n'est jamais touchée par l'acti-
vité histogénétique de la zone, non plus d'ailleurs que la portion d'intestin
comprise entre le dissépiment et la zone elle-même. Ce résultat est
définitif'2'.
La localisation du phénomène est très visible sur l'animal vivant, dont
les tissus sont d'une extraordinaire transparence. Il est des Naïdimorphes ,
en particulier les espèces du genre Chactogaster, où la distance entre la
zone et le dissépiment est si faible, qu'elle peut échapper au premier coup
d'œil. J'admets qu'elle peut devenir nulle chez les animaux fixés par le
sublimé , et cependant je possède des coupes sagittales d'animaux tués en
complète extension où l'on peut voir que la zone et le dissépiment sont
bien distincts.
D'ailleurs l'étude du dissépiment et de ses relations avec les organes
internes montre que le dissépiment est, avant tout, un plan musculaire
(musculature interpariétale et concentrique dans des plans transversaux —
sphincter dissépimentaire). Il participe aux contractions de la paroi du
corps et de l'intestin et aux propulsions circulatoires. (A titre de muscle,
(') Von Bock, 1898, Ueber die Knospung von Chaetogaster diaphanus (lena
Zeitschr., Bd. 3i ).
<2) Depuis le mois d'août 191 k jusqu'au mois d'avril 1915 , je fus retenue
dans le Nord envahi; j'eus l'occasion de retrouver et d'étudier un grand nombre
de genres Naïdimorphes qui abondent dans les canaux de cette région. Sans livres,
sans notes et sans réactifs, et avec un microscope seulement, j'ai recommencé
l'étude des points essentiels de mon sujet. Peut-être ne pourrai-je plus faire une
étude si minutieuse et si patiente. Elle m'a permis de vérifier tout ce qui concerne
la destinée des animaux sexués et les lois de fépigamie (voir Bull, des Amis du
Muséum, juin 191 5) ainsi que ce fait si important de la scissiparité : la zone de
scissiparité est dans le segment et non dans le dissépiment.
— 61 —
il reçoit une paire de nerfs importants issus d'un renflement ganglionnaire
de la chaîne ventrale.) Il maintient dans la cavité générale les troncs vascu-
laires, le tube digestif et les néphridies. C'est un plan de résistance dont
les fibres multiples s'insèrent largement sur la paroi du corps et sur
l'intestin; il protège les organes contre les refoulements brusques du
liquide cœlomique qu'il partage en flux partiels et successifs. Enfin il est le
A. La scissiparité des Annélides suivant les auteurs.
La zone de scissiparité zs se confond avec ie dissépiment d.
B. Figure schématique représentant la véritable scissiparité chez les Naïdimorphcs.
La zone de scissiparité z$ est dans le segment en arrière du dissépiment d.
point d'insertion d'un grand nombre de muscles des bulbes sétigères
(muscles postérieurs élévateurs et muscles des mouvements latéraux). Le
dissépiment se montre ainsi d'une absolue nécessité dans la vie du Naïdi-
morphe , où il joue un rôle musculaire et un rôle de protection. Aussi le
voyons-nous persister lors de l'accroissement des sacs génitaux (qui le
traversent sans le transformer) et pendant toute la durée des phénomènes
de la scissiparité.
11 ne peut en être autrement chez les Polychètes bourgeonnants auxquels
les Naïdimorphes sont si semblables; les observations de Kennel le prou-
vent déjà et l'étude que j'en fais va bientôt me permettre d'énoncer la
généralité du fait chez les Annélides.
— 62 —
Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon
Diaislo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagne la
CHUTE DE CETTE MÉTÉORITE,
par M. le Professeur Stanislas Meunier.
Le fer de Canyon Diablo a été découvert en 1891, au milieu d'un désert
particulièrement difficile et inhospitalier P\ dont le sol était recouvert de
blocs métalliques de toutes les tailles depuis hoo kilogrammes jusqu'à un
poids presque insignifiant. La région, sur une surface énorme, était toute
ocracée par la rouille provenant de l'altération météorique ; de tous côtés
sont des accumulations de limonite représentant des blocs maintenant
disparus, et sous le nom de shalle balls on a décrit (2) des ovoïdes dont le
cœur est métallique mais dont la périphérie est composée surtout de fer
magnétique (FVO4). On a évalué le poids total des masses mélalliquesavant
leur destruction à 10 millions de tonnes (,). C'est au j oint qu'un moment on
pouvait être porté à croire qu'il ne s'agit pas de métal extraplanétaire, mais
bien d'un gisement terrestre de fer métallique. Et, chose curieuse, l'examen
topographique de la localité pouvait paraître favorable à cette supposition
qui est complètement abandonnée aujourd'hui. Il est incontestable, en
effet, que le paysage ressemble étrangement à celui d'un cratère volcanique.
Le sol présente une dépression circulaire de i,5oo mètres de diamètre,
entourée d'un bourrelet à aspect de moraine de ho à 5o mètres de hauteur
et au voisinage de laquelle des fragments rocheux font comme une traînée
rappelant l'apparence des ircheires» des volcans d'Auvergne.
C'est en conséquence de ces circonstances imprévues que des savants
américains ont émis cette hypothèse hardie que le bolide, apportant le fer à
une époque inconnue , a dû avoir un volume et un poids tels que par son
choc il a creusé dans le sol le « cratère du Mount Coon^ ; pendant que par
la chaleur résultant de la destruction de sa force vive, il a vitrifié et fondu
les roches sous-jacentes qui en ont acquis l'apparence volcanique.
Ces auteurs sont même allés jusqu'à supposer qu'une partie du métal a
pu être volatilisée et ils s'expliquent ainsi la présence de l'oxyde de fer et de
l'oxyde de nickel jusqu'à une notable profondeur souterraine.
O Foote, American Journal (3), XL1I, 4i3 (1891).
M Mebrill, Smithsonian Micellaneous Collection, L, ;?e partie, ao3 (1907).
W Bamunger, Pi'oceedîngs of the Academy of natural Sciences of Phihdelphia ,
LY1, 55G (sept.-déc. 191/1).
— 63 —
Mais personne jusqu'ici ne semble s'être demandé si ies fers recueillis
n'auraient pas conservé, clans leur structure intime, quelque témoignage de
cet échauffement si exceptionnel. On sait eu effet que les météorites nous
arrivent très froides, imprégnées jusque dans leur cœur du froid du ciel et
qu'elles ne sont échauffées au moment de leur chute qu'à leur surface quasi-
géométrique, par la résistance de l'air qu'elles traversent et compriment
en tombant.
On avait, il est vrai, soumis le fer de Canyon Diablo à la célèbre expé-
rience de Widmannstellen, mais on peut croire qu'on n'en a jamais étudié
le résultat avec un soin suffisant.
Disons d'abord que le fer de Canyon Diablo donne à l'analyse chimique des
résultais très voisins de ceux que procure lefer de Caille (Alpes-Maritimes)
trouvé en 1828 et dont le Muséum possède la masse entière de 6a5 kilo-
grammes. Or, ce fer de Caille est célèbre par la régularité extrême des
ligures qu'y dessinent les acides et dans lesquelles on voit des poutrelles de
kamacile (Feui\'i) systématiquement orientées, encadrées de lamelles de
tsenilo (Fe6iNi) et rejointes par des espaces conjonctifs formés de plessite
(Fe'°i\i). Les éléments de tœnile sont fréquemment sous la forme de fila-
ments s'élargissant progressivement vers leurs extrémités, de façon à recon-
stituer des sortes de petits coins (sphénomes) tout à fait remarquables.
On les voit spécialement sur les belles photographies si admirablement réus-
sies de M. le Dr Laiteux, correspondant du Muséum, qui, à sa haute
valeur d'histologiste qui lui vaut une si grande notoriété, a ajouté depuis
quelques années le mérite d'avoir réuni une magnifique collection de météo-
rites dont il étudie les spécimens avec une science consommée. Le fer de
Caille est un type de météorite engrammique.
• La figure procurée par le fer de Canyon Diablo est bien éloignée de
jouir de la netteté de celle de Caille. Le premier contact de l'acide fait
perdre à la plaque métallique le poli qu'on lui avait donné, mais il n'a
guère d'autre effet : à première vue, le fer mérite de compter parmi les
variétés dites agrammiques.
Mais si l'on prolonge suffisamment l'attaque et si l'on emploie de
l'acide chlorhydrique additionné d'une petite quantité d'acide azotique,
on voit apparaître des délinéamenls ayant assez de régularité en général,
pour qu'on soit disposé à y voir une figure; toutefois c'est une illusion ,
et un examen plus attentif tait voir qu'on a en réalité affaire à un simple
moiré métallique. H s'agit de lames cristallines ayant une certaine ressem-
blance avec les poutrelles de kamacite, mais dont les contours déchiquetés
et mal définis ne sont pas bordés de tamite, et la comparaison se fait avec
une figure qui serait tombée en décomposition et comme en loque. C'est un
fer pseudogrammique.
Pourtant, en explorant attentivement certaines zones, on y trouve, dans
un grand état de dissémination, de véritables débris de figures, dont les
- 64 —
plus nets sont des fragments d'aiguilles de lœnite qu'il n'est pas possible
de méconnaître. Les plus caractérisées présentent la dilatation terminale en
forme de coin que nous désignions tout à l'heure sous le nom de sphénomes,
et il arrive d'en trouver plusieurs restés encore au voisinage les uns des
autres, dans la situation qu'ils occupent dans la belle figure de Caille par
exemple.
11 est même possible de rencontrer quelque gril complet , identique à
ceux qui contiennent une des variétés les plus fréquentes de la plessite.
L'interprétation de ces faits s'impose ; ils nous donnent la preuve que
certaines parties au moins de la masse méléoritique, après avoir joui de la
structure qui caractérise les fers eugrammiques, ont été soumises à une cause
d'où est résultée une mobilité de leurs éléments constituants, qui se sont
déplacés et qui ont disparu en partie comme par une absorption au profit
des éléments voisins. Celle cause ne peut être qu'un échauffemeut , et il est
logique de croire qu'il s'agit de ce même échauffement déterminé par la
perte de la force vive du bolide, au moment de son subit et violent contact
avec le sol et qui a produit le métamorphisme local des masses souterraines.
Nous pouvons d'ailleurs très aisément imiter artificiellement cette histolyse
de la roche métallique , en portant au rouge des barres taillées dans la sub-
stance de fers météoriques à belles figures et en les soumettant sur l'en-
clume à des pressions et à des chocs. La collection du Muséum renferme
deux spécimens provenant, l'un du bloc de Red River (Cross Timbers,
Louisiane), trouvé en 181 h , l'autre prélevé sur la masse trouvée en 1867
à Chesterville (Caroline du Nord), qui tous les deux donnent avec les acides
des figures nettement dissociées et offrent par conséquent des analogies
avec la figure de Canyon Diablo.
Comme on le voit, ces observations apportent un appui nouveau à la
supposition traumatique que MM. BarringeretTilghman ont proposée pour
expliquer les particularités topographiques et pétrographiques du Coon
Crater. En outre, elles confirment les conclusions que nous avons for-
mulées nous-mêmes quant à la non-intervention de la fusion sèche dans
l'origine et le mode de formation des roches météoritiques métalliques qui
sont invariablement désorganisées par l'application de la chaleur.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Nomination de M. le Professeur Stanislas Meunier
comme Assesseur du Directeur du Muséum. — Présentation et don
de la thèse de Doctorat de M1U Gabrielle Koenigs 1
Communications :
H. Neuville. Remarques sur la variabilité de la crête sagittale du crâne
des Gorilles. [PI. I, II, III.] a
L. Rocle. Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans
l'Atlantique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea ... 8
— Description de YHippocampus Aimei sp, nov., espèce nouvelle d'eau
douce, provenant du Mékong. [Figs.] 11
E.-L. Rouvieh. Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Tra-
vailleur, dans les mers européennes, au cours de sa campagne de
1881 i4
J. Kènckel d'Herculais. Les Sphingides du genre Acherontia , Lépidoptères
mellivores parasites des Abeilles. — Adaptation générale; adaptation
spéciale de la trompe. [PI. IV.] 17
Ed. Lamy. Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Veneri-
cardia et Cardita 5o
Mlle Lucienne Dehorne. La zone de scissiparité chez les Naïdimorphes.
[Figs-] • 59
Stanislas Meunier. Renseignements fournis par la structure intime du fer
de Canyon Diablo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accom-
pagné la chute de cette météorite : . . . 69
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
J'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'kistoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres , jardins et bibliothèques , et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'yrattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés parle Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles , ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos , trésorier de l'Association,
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1910. N° 2.
100e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
•2i FÉVRIER 1916.
ASSESSEUIl DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
M. Piel de Churcueville a été charge' à nouveau de suppléer
M. Pelolrde pendant la durée du congé accordé à ce dernier
(Arrêté ministériel du 16 février 1916).
Un nouveau congé d'un an, sans traitement, à dater du icr jan-
vier 1916, a été accordé, sur sa demande, à M. Dantan, Prépara-
teur de la Chaire d'Analomie comparée (Arrêté ministe'riel du
7 février 1916).
M. Démange a été chargé de suppléer M. Daman pendant la
durée du congé accordé à ce dernier (Arrêté ministériel du 7 fé-
vrier 1916).
M. le Président annonce la mort de M. Pelolrde, Préparateur
de la Chaire de Botanique (Cryptogamie), décédé le 17 février
courant, et exprime tous les regrets que cause la disparition d'un
jeune savant qui s'était consacré à l'élude des plantes fossiles et
Muséum. — x\n 5
PRÉSIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
— 66 —
dont les travaux remarques laissaient espérer qu'on verrait en lui
un continuateur d'Adolphe Brongniart et de Bernard Renault.
On appréciera ses mérites par la lecture de la notice suivante:
FERNAND PELOURDE (1884-1916),
PAR H. L. MANGIK.
Fernand Pelourde, que nous avons eu la douleur de perdre le 16 fé-
vrier 1916, était Préparateur de la Chaire de Cryptogamie au Muséum
d'Histoire naturelle depuis huit ans.
Né à Bonneville (Charente), le 7 juillet 1 884 , d'un père instituteur, il
entra au collège de Confolens au sortir de l'école communale. Reçu bache-
lier en 1901, il suivit les cours de la Faculté des Sciences de Poitiers et
fut reçu licencié en 190A. Admis à mon laboratoire au titre de boursier
de doctorat, il se révéla comme un chercheur patient et un travailleur
infatigable, négligeant trop souvent, malgré mes instances, les prome-
nades salutaires pour consacrer quelques heures de plus aux études qui
le passionnaient.
Le sujet de thèse que je lui indiquai décida de sa vocation. Il s'était
proposé de rechercher si l'anatomie comparée des appareils végétatifs chez
les Fougères pouvait fournir, en dehors des caractères tirés de l'appa-
reil sperangial, des données intéressantes pour la classification de ces
plantes. Si la constitution de la tige est rarement caractéristique, sauf chez
le Pleridium aquilinum et VOsmunda regalis, par contre les variations de la
structure du pétiole et de la racine fournissent des données très impor-
tantes au point de vue systématique.
L'application de ces données aux principaux genres de Fougères fran-
çaises a valu à son auteur le titre de Docteur avec la mention très hono-
rable. Cette étude très consciencieuse constituait une préparation excellente
aux observations paléobotaniques dans lesquelles Pelourde allait se can-
tonner.
Ce sont les collections du Muséum qui lui ont fourni les matériaux des
recherches qu'il a publiées. Citons notamment les notes suivantes sur le
Flichcia enoslensis, nouveau type de pétiole qui ressemble au pétiole des
Aspidium; sur quelques végétaux fossiles de l'Autunois; sur quelques
Fougères mésozoïques : Cyathéacées, Dipteredinées, Osmondacées; sur
deux espèces nouvelles de Dictyopkyllum du Tonkin, dans le bassin de
Hongay, etc.
Pelourde avait commencé une série d'observations très intéressantes sur
les Psaronius. On sait que ces plantes, rapportées par Corda aux Marat-
tiacées, sont, ainsi que l'a démontré Grand-Eury, des Pecopteris arbores-
cents; mais on les éloignait des Marattiacées vivantes par une structure
— 67 —
particulière des frondes. Pelourde démontra que cette distinction n'est
pas fondée. Par de minutieuses comparaisons entre les genres vivants de
Marattiacées : Marattia, Kauljussia, Danaea, Augiopteris et les cicatrices
foliaires des Psaronius (Caulopteris) ou celles des pétioles (Slipitophteris) ,
il établit que l'appareil conducteur des frondes chez les Psaronius subit
des modifications semblables à celles qu'on observe chez les Marattiacées
vivantes.
L'examen des racines de Psaronius a montré la possibilité de distinguer
par la structure de ces organes les diverses espèces de ces plantes; cette
constatation a un grand intérêt, puisque très souvent la gaine des racines
représente le seul débris fossile conservé dans certains terrains.
Le parenchyme qui enveloppe les racines de la gaine des Psaronius
était considéré comme homogène et d'origine caulinaire. Pelourde dé-
montra que cette origine est double : caulinaire et radiculaire, et il a fait
connaître l'importance des lacunes et des cellules gommeuses pour la
détermination des échantillons.
En poursuivant ces travaux , sans se dérober aux devoirs de sa fonction
qu'il accomplissait avec beaucoup de zèle, Pelourde trouvait encore le
temps de résumer, pour l'Encyclopédie scientifique de Doin, une excel-
lente mise au point sur les Cryptogames fossiles.
Cet ouvrage a été récompensé à l'Institut par une partie du prix Jérôme
Ponti. Voici en quels termes M. Zeiller appréciait l'ouvrage du lauréat :
ffM. Pelourde a donné un exposé remarquablement clair et substantiel,
présenté avec beaucoup de méthode, de ce que l'on sait aujourd'hui au
sujet des Cryptogames de la Flore paléozoïque , s'attachant à mettre en
lumière, à l'aide principalement des observations anatomiques, les rap-
ports des types éteints avec les végétaux vivants, ainsi que les relations
dont on peut présumer l'existence entre les différentes classes aujourd'hui
nettement séparées de cet embranchement.»
Pelourde justifiait ainsi les espérances que sa mort prématurée a fait
évanouir.
Liste des Travaux de F. Pelodrde.
1907. Recherches anatomiques sur la classification des Fougères de France
(Ann. Soc. nul. Bot., 9e série, t. IV). Thèse de doctorat.
Sur la position systématique des tiges fossiles appelées Psaronius, Psaro-
niocaulon, Caulopteris (C. R. Acad. des Sciences, a5 seplembre 1907).
1908. Sur un nouveau type de pétiole de Fougère fossile (C R., novembre 1908).
Recherches sur la position systématique des plantes fossiles dont les tiges
ont été appelées Psaronius, Psaroniocaulon, Caulopteris (Bull. Soc. Bot.
Fr., îi février 1908).
Recherches comparatives sur la structure de la racine chez un certain nom-
bre de Psaronius (Bull. Soc. Bot. Fr., 8 mai 1908).
5.
— 68 —
1908. Note sur le genre Diplolabis (Bull. Assoc. franc., Congrès de Clermont-
Ferrand, 1908).
Observations sur un nouveau type de pétiole fossile, le Flicheia esnotensis.
nov. gcn. n. sp. (Bull. Soc. d'Hist. nat.Âutun, XXI, 1908).
1909. Recherches comparatives sur la slructure des Fougères fossiles et vivanlcs
(Ann. Soc. nat. Bol., 9e série, t. X, 1909).
1910. Observations sur quelques végétaux fossiles de l'Autunois (Ann. Soc. nat.
Bot., 9e série, t. XI, 1910).
1911. Remarques à propos de quelques Fougères mésozoiques. (Ann. Soc. nat.
Bot., g" série, t. XIV, 1911).
1912. Observations sur le Psaronius Brasiliensis (Ann. Soc. nat. Bot., 9e série,
t. XVI , 1912).
Note préliminaire sur deux espèces mouvelles de Dictyophyllum du Tonkin.
(Bull. Mus. d'Hist. nat., 1912, n° A).
1913. Remarques sur la trace foliaire des Psaroniées (Bull. Assoc. franc. , Congrès
de Nimes, 191.3).
Sur quelques végétaux fossiles du Tonkin (Bull, du Service géolog. de
l'Indochine, vol. I, fasc. 1 , 1913).
igi'i. Note préliminaire sur quelques végétaux fossiles du Sud-Ouest de la Chine
rapportés par M. Legendrc (Bull. Mus. d'Hist. nat., 191 1\ , n° 3).
Paléontologie végétale. Cryptogames cellulaires et Cryptogames vasculaires,
1 vol. (Encyclopédie scientifique, Doin édit., Paris).
M. le Président croit devoir appeler l'attention sur un modeste
employé du Muséum dont les mérites ont été' hautement appréciés
par l'autorité militaire.
M. Jltard, Gardien de galerie, a été l'objet de la citation sui-
vante :
Très bon gradé. — A été d'une conduite merveilleuse pendant les atta-
ques du 25 septembre au 6 octobre 191 5; s'est précipité l'un des premiers
pendant l'assaut pour occuper l'abri casemate où se trouvait uue pièce de
77, sans s'occuper du danger. A également pris part aux combats à la
grenade et contribué à la prise de plusieurs tranebées. (Ordre de la bri-
gade. )
Ont été promus, à dater du ier janvier 1916 (Arrêté ministériel
du 7 février 1916), les fonctionnaires et agents du Muséum ci-
après désignés :
Assistants. — M. Gravier, de la 3e à la 2e classe (6,000 à
6,5oo francs); MM. Haiiiot, de la 5e à la kK classe (5, 000 à
— 69 —
5,5oo francs); MM. Rivet et Lamy, de la 6e à la 5e classe (4,5oo à
5,ooo francs).
Préparateurs. — MM. Guignard, de la 3e à la 2e classe (2,900 à
3,2oo francs); MM. Piedallu, Kollmann, Perrin et Legendre, de la
5e à la ke classe (2,3oo à 2,600 francs); M. Banson, de la 6e à la
5e classe (2,000 à 2.3oo francs).
Adjudant militaire. — M.Villeneuve, de la 7e à la 6e classe (2,000
à 2,100 francs).
Sous-brigadiers des gardiens. — MM. Fouassier et Bouleau, de la
5e à la kc classe (2,100 à 2,200 francs); M. Tiiarreau, de la 6e à la
5e classe (2,000 à 2,100 francs).
Gardiens de galerie. — MM. Lancelle, Bua, Badaire et Richon (V.),
de la 5e à la he classe (2,000 à 2,100 francs); M. Chèze, de la 6e
a la 5e classe (1,900 à 2,000); MM. Richon (A.) et Jutard, de la
7e à la 6e classe (1,800 à 1,900 francs); MM. Dupanloup, Cros,
Georg et Macary, de la 8e à la 7e classe (1,700 à 1,800 francs);
MM. Prieur et Reveneau, de la 9e à la 8e classe (1,6 00 à 1,700 francs);
M. Ghagot, délégué, indemnité portée de 1,800 à 1,900 francs.
Gardien de bureau. — M. Mittelbergeu , de la 5e à la 4e classe
(2,000 à 2,100 francs).
Gardien de bibliothèque. — M. Mally, de la 8° à la 7e classe (1 ,700
à 1 ,800 francs).
Concierge. — M. Wacql'et (F.), de la 5e à la 4e classe (2,000 à
2,100 francs).
PRESENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur Stanislas Meunier dépose sur le bureau pour la
Bibliothèque du Muse'uni, de la part de M. A. Dollot, correspondant,
le Profil en long géologique des tranchées du chemin de ferde l'Ouest-
Élat, entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcelles-Geinlure,
avec de nombreuses coupes verticales détaillées relatives aux points
les plus intéressants. Il insiste sur l'intérêt scientifique de ce tra-
vail qui vient s'ajouter à des études du même auteur, d'où résultera
une connaissance intime du sous-sol parisien, On sait que le Labo-
— 70 —
ratoire de Géologie du Muséum a reçu de M. Dollot et conserve
une innombrable collection de spe'cimens, tous complètement déter-
minés et étiquetée, qui constituent un véritable monument géolo-
gique qui sera utilisé pour l'histoire de la région parisienne. Il faut
adresser à M. Dollot l'expression de l'admiration des amis des
Sciences pour la persévérance inlassable avec laquelle il poursuit
un travail des plus difficiles et des plus féconds.
71 -
COMMUNICATIONS.
Observations faites en Serbie
sur le Spalax monticola Serbicus (Mehely),
par M. Gustave Loisel.
Sources de recherches. — Eludes an Musée du Séminaire, à Belgrade;
captures laites à Pojarewatz (vallée de la Morava) , Kracidol, Velo-Tsarniké
(vallée de la Mlava), Zaïtcliar, Veliki-Izvor (vallée du Timok); gardes en
captivité à Pojarewatz; données fournies par les instituteurs et les
paysans.
Nom local et utilisation. — Slepa-Ktitche (chien aveugle), probablement
parce (pie sa forme ressemble un peu à celle d'un petit chien à la nais-
sance; Rovatz (fouisseur).
Ses griffes passent dans le pays pour avoir la propriété de rendre, pour
les femmes, les maris aveugles, et, pour les commerçants, les clients con-
fiants.
La chair et la peau ne sont pas utilisées par les Serbes ; quelquefois
cependant, on fait des bonnets avec la fourrure, mais seulement pour les
bourgeois et comme objet de rareté.
La description morphologique du Spalax est bien connue; j'ajouterai
seulement aux données des systémalistes l'odeur légèrement alliacée que
j'ai observée chez les mâles au mois de mai et la présence de globes ocu-
laires, petits mais bien conformés, que l'on trouve par la dissection sous
la peau de la région orbitaire.
Les mœurs sont, au contraire, peu ou pas connues, parce que peu de
Naturalistes ont eu l'occasion de posséder cet animal vivant et parce qu'il
ne parait pas pouvoir vivre longtemps en captivité; je n'ai gardé envie
des Spalax que cinq jours au plus, et on m'a assuré en Serbie qu'on ne
peut les garder plus de huit jours.
Le Spalax habite les vallées, fuyant les terres humides, celles qui sont
recouvertes périodiquement par les inondations. On le trouve principale-
— 72 —
ment dans les champs cultivés et dans les jardins, même dans 1rs jardins
des habitations de Pojarewatz.
C'est un animal essentiellement terricole, plus peut-être encore que
la Taupe dont il emprunte parfois les galeries, mais il a son terrier
propre.
Ce terrier se compose de galeries plus ou moins nombreuses sur le
trajet desquelles se trouvent trois chambres :
i° Une chambre de repos située à o"'5o du sol tout au plus en été
(plus profondément en hiver);
a0 Une chambre servant de magasin de réserve;
3° Une chambre, au sol formé de terre battue, au plafond perméable
au contraire, et qui, au dire des paysans, lui servirait d'une sorte de
citerne pour recevoir et garder l'eau des pluies.
J"ai vu un Spalax commençant son terrier ; il se servait alternativement
pour cela de son groin et de ses pattes antérieures , les pattes postérieures
servant à rejeter la terre creusée et à la tasser derrière lui; l'orifice de ce
terrier à la surface du sol avait une forme circulaire et un diamètre de 6 à
7 centimètres; il s'enfonçait obliquement en pente assez douce. Il paraît,
du reste, que les Spalax bouchent en général l'orifice de leur terrier avec
de la terre.
Les Spalax sont essentiellement végétariens; je leur ai présenté des
vers de terre, des scarabées, de petits morceaux de viande, aliments
qu'ils ont tous dédaignés.
Ils se nourrissent de racines de maïs , d'oignons , de pommes de terre, de
pois , etc. , qu'ils mangent en s'aidant de leurs pattes antérieures comme
les Écureuils.
Je les ai vus chez moi manger aussi des herbes et autres plantes
herbacées à la surface du sol et, comme j'ai trouvé de ces dernières sortes
d'aliments dans l'estomac de Spalax venant d'être capturés, il faut
admettre que ces animaux sortent aussi à la surface du sol pour se
nourrir.
Cependant , c'est habituellement par le moyen de galeries qu'ils vont ,
comme la Taupe, chercher leur nourriture, et cela, semble-t-il, le jour
comme la nuit, le matin et le soir surtout; ils font des traces sous terre
assez superficielles pour qu'on puisse parfois les suivre à la vue par les
mouvements de la terre; dans la journée, dans les jardins surtout, on peut
encore reconnaître leur présence aux oscillations des plantes, surtout des
oignons dont ils arrachent les racines.
Je n'ai jamais entendu mes Spalax crier; mais, par contre, j'ai senti
parfois ies morsures de leurs grandes incisives.
— 73 —
D'après les renseignements qui m'ont été fournis, les Spalax ne s'en-
dorment pas l'hiver. Ils se reproduisent trois fois par an : en mars-avril ,
juillet-août, novembre-décembre; ils ont à chaque portée trois à cinq
petits; mais je n'ai pu recueillir aucune donnée concernant le temps de la
gestation.
— là —
Observations sur vne SÉcrÉtion particulière du HÉbisson de Serbie,
par M. Gustave Loisel.
Les Hérissons de Serbie (Erinaceus roumanicus Barr-Ham) que j'ai pu
garder et élever en captivité dans le jardin de mon hôpital de Pojarewatz ,
étaient nourris habituellement avec des Grenouilles ou de la viande cuite;
souvent aussi je leur donnais de ces jolis petits Crapauds que je trouvais le
soir en abondance dans le jardin, et c'est alors, dans ce dernier cas seule-
ment, que j'ai pu observer les particularités suivantes :
~Le Hérisson, dans sa chasse, saisissait le Crapaud comme il le pouvait;
puis il allait immédiatement lui écraser la nuque pour l'immobiliser; il le
reprenait ensuite généralement par les pattes, mâchonnait sa proie un
instant, puis, retournant fortement sa tète, il lançait sur son corps des
jets successifs d'un liquide blanc et crémeux; il revenait ensuite au Crapaud,
mangeait à nouveau; puis, se retournant, recommençait à se lancer la
même sécrétion sur le corps et ainsi de suite jusqu'à la fin de la manduca-
tion; quand il lançait ce liquide, le Hérisson faisait des efforts pour attein-
dre toutes les parties de son corps jusqu'à la base de la queue ; souvent
même , il se servait de son museau pour enfoncer le liquide blanc entre
les piquants jusque sur la peau.
Je n'ai eu l'occasion d'observer cette sécrétion particulière que chez un
seul individu adulte : une femelle en lactation prise avec ses six petits à
Malo-Tsarniké (Pajarevatzky), le 18 juillet 1915. Les jeunes présentèrent
cette même particularité, dès qu'ils commencèrent à essayer de manger
des Crapauds; mais leur sécrétion était alors formée d'un liquide transpa-
rent et fluide comme de l'eau.
Il est probable que ce liquide rejeté provenait des glandes salivaires que
j'ai trouvées très développées et de couleur blanche chez le Hérisson femelle
en question.
JH
Serpents d'Afrique Occidentale recueillis par M. Gruvel,
par M. Paul Chabanaud.
Les Serpents qui font l'objet de cette Note sont compris dans un
envoi arrivé au Muséum le 29 avril 1913. Le mauvais état de la plupart
d'entre eux ne m'a pas permis de déterminer tous les individus de cette
petite collection. Les seules étiquettes de la main du chasseur indiquent
comme lieu de capture: Abomey. Il est possible que la récolte entière pro-
vienne de cet endroit, mais ceci n'est pas certain et serait même assez
extraordinaire pour un certain nombre d'espèces décrites de régions situées
beaucoup plus au Sud. Comme, au cours de ce voyage, M. Gruvel a exploré
une grande partie de la côte occidentale africaine et que, d'autre part, une
étiquette placée sur le bocal qui contient cette collection porte ces mots:
ffEmbouchure du Congo^ , on peut admettre que les espèces sans indica-
tion de localité ont été capturées dans les limites de leur habitat connu.
Typhlops viridiflavus Peracca.
1 individu, long. 1 65 millimètres.
Nouveau pour les collections du Muséum.
DlPSADOMORPHCS BLANDIKGH HalloW.
h individus provenant d'Abomey, dont 2 présentent une anomalie des
écailles.
PsAMMOPHIS SIBILANS L.
2 individus, dont 1 jeune et 1 adulte, provenant d'Abomey.
Naia melanoleuca Hallow.
1 individu provenant d'Abomey.
Naia nigricollis Reinh.
2 individus jeunes sans localité.
— 70 —
Causus rhombeatds Licht.
2 individus provenant d'Abomey.
Atractaspis congica Peters.
1 individu, sans localité.
Atractaspis dahomeyensis Bocage.
î individu, sans localité, présentant les caractères suivants: î postocu-
laire distincte; dorsales, 29; ventrales, 223; sous-caudales entières i3,
doubles 12. Longueur totale : hh5 millimètres , dont 18 mill. pour la
queue. Coloration : dessus gris très foncé, presque noir; partie inférieure
de la lèvre supérieure et tout le dessous gris rosé avec le bord postérieur
de toutes les ventrales et des sous-caudales blanchâtre.
Espèce nouvelle pour les collections du Muséum (1;.
''! C'est à ma connaissance le troisième individu connu de cette rarissime
espèce. Décrite par Barhoza du Bocage (Jorn. se. Lisb., XI [1 887], p. 196) sur un
exemplaire évidemment anormal, dont la postoculaire était soudée à la tempo-
rale, A. dahomeyensis ne figurait pas vraisemblablement dans les collections du
British Muséum en 1896, lors de la publication du troisième volume du Catalogue
of Snahes de G. A. Boulenger. Le second exemplaire, du Togoland, a été signalé
par Franz Werner dans un travail sur les Beptiles et Batraciens du Togoland, du
Cameroun et de la Nouvelle-Guinée allemande, paru dans les Verhandlungen der
zoologisch bolanisch GeseUschaft in Wien, XLIX [1899], p. 1^19. Werner indique
qu'il possède une po^oculaire distincte, d'où il conclut, à juste titre, que le type
de l'espèce était un exemplaire anormal. L'exemplaire de Werner possède 3i dor-
sales et 229 ventrales, ce qui est conforme à la description de l'espèce, mais il
diffère du type par le nombre très supérieur des sous-caudales (A entières et
9 3 doubles) et par la coloration.
L'individu capturé par M. Gruvel diffère du type par le nombre des dorsales
(29 au lieu de 3 1) et des ventrales (223 au lieu de 2/10). Mais, à part la pré-
sence de la postoculaire, qui est, comme je l'ai dit plus baut, le cas normal, il lui
est conforme par le nombre de ses sous-caudales et par sa coloration.
— 77 —
Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne,
par m. p. chabanaud.
Tarbophis guidimakaensis sp. dov.
Rostrale deux fois plus large que haute; juste visible en dessus. Suture
des interuasales moitié plus courte que la suture des préfrontalcs. Fron-
tale presque deux fois plus longue que large en son milieu ; sa largeur
médiane égale aux deux tiers de sa largeur au bord antérieur; beaucoup
plus longue que sa dislance de l'extrémité du museau; sensiblement plus
longue que les pariétales; angles postérieurs externes largement arrondis;
angle postérieur médian sensiblement droit. Narines petites, indistincte-
ment prolongées vers l'arrière par une concavité de l'écaille(1). Nasale divi-
sée, à peu près carrée, en contact avec la préfrontale. L'oréale une fois et
demie aussi longue que haute. Préoculaire : 1 , nettement en contact avec
la frontale. Post- oculaires : 2 à gauche (anomalie vraisemblable), 3 à
droite. Temporales petites : 2 + 3 à gauche, 3 + 3 à droite. Labiales supé-
rieures : 9, la 4e et la 5e bordant l'œil (Sangle posléro-supérieur de la 3e
se dirige vers l'œil et s'en rapproche sensiblement, mais sans qu'il y ait
contact); la 6e la plus liante; les 7e et 8e presque égales à la 6e. Diamètre
longitudinal de l'œil égal aux trois quarts de sa distance de l'extrémité
du museau. Labiales inférieures en contact avec la mentonnière anté-
rieure : 3 à droite, k à gauche (2). Mentonnières antérieures trois fois plus
longues que les postérieures qui sont en contact réciproque immédiat.
Dorsales en 23 rangs, disposées obliquement, non élargies ni sur le
C Bien que ce caractère ne soit généralement pas indiqué pour les espèces du
genre Tarbophis, j'ai pu me rendre compte que, chez elles , la narine est relative-
ment assez grande et plus ou moins prolongée vers l'arrière par une concavité
de la nasale; le diamètre de l'ouverture occupant la moitié ou les deux tiers de la
hauteur de la nasale qui est toujours beaucoup plus longue que haute. Chez
T. guidimakaensis, au contraire, la nasale, presque carrée, étant proportionnelle-
ment plus haute, la narine occupe à peine la moitié supérieure de la plaque et
parait d'autant plus petite que la concavité qui lui sert en général de prolonge-
ment est peu distincte.
M Une subdivision accidentelle porte même, de ce côté, ce nombre à cinq.
— 78 —
rang dorsal médian, ni sur les extrêmes latéraux, avec 1 fossette apicale.
Ventrales 227. Anale divisée. Sous-caudales 79 doubles.
Coloration foncière d'un blanc rosé, paraissant plus pâle sur le ventre
et vers l'extrémité de la queue. Tête entièrement d'un brun pourpré en
dessus (1), sauf la partie inférieure de la rostrale et des six premières
labiales supérieures qui sont de la couleur foncière; la coloration brune
s'étend en outre sur le cou et sous les côtés de la bouche, en arrière, à
partir du niveau du globe de l'œil, laissant la couleur foncière s'étendre
sur tout le milieu du dessous de la bouche (symphisiales et labiales com-
prises) et du milieu du cou. L'extrémité postérieure des deux premières
labiales inférieures est marquée d'une tache commune brun pourpré; les
autres labiales inférieures sont marquées de quelques macules de la même
couleur, laquelle forme en outre deux traits obliques, placés plus en
arrière, à peu près au niveau de la commissure des lèvres. Milieu du dos
marqué d'environ 7 G taches de la même couleur brun pourpre, assez bien
délimitées, en forme de courtes bandes transversales, irrégulières; ces
taches s'arrondissent vers l'arrière , deviennent plus claires vers le dernier
tiers du corps et finissent par disparaître complètement, laissant le der-
nier tiers de la queue entièrement de la couleur foncière, à peine obscur-
cie sur le dessus. A droite et à gauche de cette rangée de taches médianes,
les écailles sont plus ou moins obscurcies par la coloration brun pourpre,
d'où il résulte une série de taches obliques, mal définies, plus claires que
les taches médianes, et, comme elles, s'effaçant graduellement vers l'ar-
rière. Toutes les ventrales immaculées , ainsi que les sous-caudales.
Longueur totale : 46 centimètres, dont 8 pour la queue (S).
Afrique occidentale , région de Guidimaka (Mauritanie saharienne).
1 seul exemplaire, capturé par M. Audan, entré au Muséum le 2 3 août
1912. N° d'entrée : 12,4/t 5.
Voisin de T. variegatus Reinh., dont il se distingue par sa frontale plus
allongée, plus longue que les pariétales, par ses internasales plus larges
que longues, par le nombre de ses écailles, tant dorsales que ventrales et
sous-caudales, et enfin par sa coloration entièrement différente.
(,) Cette dernière couleur est assez malaisée à définir. Le terme brun mauve
conviendrait peut-être mieux. Il ne faut pas oublier que cette description est faite
sur un individu, en très bon état, il est vrai, mais ayant séjourné depuis un cer-
tain temps déjà dans les liquides conservateurs.
<2> Je ne puis indiquer la dimension d'une façon [dus précise, parce que l'unique
exemplaire de cette espèce ayant séjourné un certain temps dans le formol, la
raideur qui en est résultée ne m'a pas permis de l'étendre pour le mesurer direc-
tement. Le procédé que j'ai dû employer laisse place à une erreur de quelques
millimètres.
79 —
Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary,
PAR M. P. GlIABANAUD.
Je donne ici la liste complète des Serpents recueillis au Maroc par
M. Pallary et qui font partie de plusieurs envois arrivés au Muséum en
1910, 1916 et 1915. Ces envois comprennent une quantité plus impor-
tante de Lézards dont la liste sera donnée plus tard.
Tropjdoxotus viperjnus Latr.
Nombreux exemplaires jeunes et adultes provenant des localités sui-
vantes : Dar Kaïd Embareck , Dar Kaïd m'Toughi et Dar Goudafi.
Zamexis hippocrepis Linn.
•2 exemplaires à coloration dorsale très foncée et à ventre rouge, pro-
venant de Imi nTahout1'.
Goelopeltis moxspessulana Hermann.
1 exemplaire mesurant 1&9 centimètres, provenant de Imi n'Tahout.
PsAMMOPHIS SCHOKARl Forsk.
1 jeune provenant de Dar Kaïd Embarek.
Macroprotodon cucullatus Geoffr.
k exemplaires provenant de Amismiz , Dar Kaïd Embarek , Dar m'Toughi
et Dar Goudafi.
(l) La collection du Muséum ne possédait encore aucun exemplaire de cette
espèce ayant cette coloration.
— 80 -
BlTIS AR1ETANS MeiT.
i exemplaire mesurant 87 centimètres, privé de ses crochets venimeux
et portant l'indication suivante :
« Vipère achetée à un charmeur, à l'entrée des gorges de Taroudant,
provenant de Sous (Anti-Atlas). »
— 81
LL\ NOUVEAU PrCNOGONIDE , ÂMMOTHEA (AcilKLIi) ARMATA
TROUVÉ PAR LE TaLISMAX .
par M. E.-L. Bouvier.
Le tronc est fort peu convexe, sans articulations mobiles, encore que Ton
aperçoive des traces de ses lignes articulaires; ses prolongements latéraux
sont bien plus longs que sa largeur axiale, et d'ailleurs absolument conti-
gus, de sorte qu'ils forment avec la partie axiale une sorte de disque ova-
laire; entre les deux prolongements postérieurs se détache l'abdomen qui
dépasse à peine ces prolongements; entre les prolongements antérieurs
s'avance le céphalon qui en est espacé latéralement par une profonde
échancrure et qui complète le disque.
Abstraction faite des prolongements latéraux du tronc , le céphalon est
la partie la plus large du corps; il est tronqué en avant où chacun de ses
angles s'élève en une saillie conique terminée par une courte soie claire. A
quelque distance du bord s'élève le tubercule oculaire qui a la forme d'un
dôme un peu comprimé en avant. Les yeux font totalement défaut. — La
partie axiale du ier segment du tronc est un peu moins large que celle des
deux articles suivants et présente sur sa face dorsale une paire de petites taches
noirâtres allongées parallèlement à la ligne médiane; la partie axiale du
k° segment est beaucoup plus étroite. Les prolongements latéraux s'élar-
gissent en triangle, près de leur bord extérieur, et présentent de ce côté une
paire de fortes saillies terminées en soie; dans les prolongements des trois
premières paires, c'est la saillie postérieure qui est la plus forte, plus ou
moins en tronc de cône, avec 2 ou 3 pointes apicales; par contre, dans
la dernière paire, c'est la saillie antérieure qui est plus développée.
L'abdomen dépasse à peine ces derniers prolongements : il est subcvlin-
drique et très légèrement incliné vers le haut. La trompe est remarqua-
blement réduite el à peine de la longueur du tronc proprement dit; elle
est ovoïde, deux fois aussi longue que large el très obliquement diri-
gée en bas; elle présente un léger sillon vertical médian qui, en avant,
aboutit à l'angle inférieur du triangle buccal, en arrière se bifurque et se
recourbe à droite et à gauche loin de la base de l'organe.
Les deux chélicères sont séparées par un faible intervalle; leur court
pédoncule, un peu plus long que large, porte deux saillies aiguës sur son
bord antérieur; la pince se représente par un bourgeon quelque peu trian-
gulaire el vaguement tricuspide.
Mi:skum. — - XXII. l>
— 82 —
Les palpes sont Lien plus longs que la trompe et leur 2e article se
termine à peu près au niveau du bord antérieur des chélicères. Cet
article et le h' sont subégaux et de beaucoup les pins grands; tous les
autres sont fort courts, surtout les 6e et 7e.
Les ovigères se distinguent également par les faibles dimensions de
leurs quatre derniers articles, surtout du 10e; le 6e est un peu plus long,
le 5° le plus long de tous. J'ai constaté la présence d'une forte épine simple ,
mais aiguë, au bord supérieur du 10e article et au bord inférieur du 9e;
l'armature des ovigères comporte deux autres épines qui sont un peu dé-
coupées.
Les articles coxaux des pattes sont comprimés dorsalement et fortement
rétrécis à leur base, surtout le 2e; les deux premiers sont à peu près
de même longueur et armés sur leurs bords de deux puissantes saillies
lancéolées qui se terminent, comme toutes les fortes saillies du corps, par
une courte soie claire. Les saillies sont légèrement relevées et inclinées en
avant; il y en a deux sur chaque bord du 1" article, trois sur chaque
bord du 2e. Le 3e article est à peine plus court que les précédents; on ob-
serve deux ou trois soies sur son bord antérieur. Le fémur et le tibia 1 sont
rétrécis à leur base et très dilatés ensuite, le tibia 2 est bien plus étroit.
Chacun de ces articles présente sur son bord supérieur 3 ou k petites
saillies qui se terminent par une forte soie claire; il y a en outre 2 saillies
semblables sur le bord inférieur du fémur et quelques-unes plus réduites
sur les flancs de la saillie dorsale qui termine le fémur et où s'ouvre le
canal des glandes cémentaires. Ces trois articles sont à peu près de même
longueur. Le tarse et le propode réunis égalent un peu plus de la moitié
du fémur; il y a une forte soie spiniforme sur le bord inférieur du tarse,
3 ou h sur la partie avoisinante du propode; il y a ensuite sur le propode
une série de soies plus réduites et quelques-unes aussi sur le tarse. La
griffe égale la moitié du propode et les grilles auxiliaires atteignent presque
le milieu de la griffe.
Les orifices sexuels du mâle sont situés au bout d'une forte saillie sub-
cylindrique qui occupe distalement le bord ventral du 2e article coxal des
pattes des deux paires postérieures.
La coloration (qui persiste depuis des années dans l'alcool) est d'un
rouge orange vif. très uniforme; la trompe seule est de teinte beaucoup
plus claire.
Les téguments renferment de nombreuses petites glandes sphériques
qui se rétrécissent en un col bref et menu avant de s'ouvrir à la sur-
face.
Habitat. — Talisman, i883, n° 112, 3o juillet; 3o7-4o5 mètres; lies
du Cap-Vert, à Saint-Vincent, lai. N. iG'J 55', long. 0. 27*27'. Sable et
rochers.
— 83 —
Dimensions. — Mâle, type dont les dimensions sont les suivantes :
du corps sans la trompe. 2 millim. dont un tiers pour l'abdomen.
de la trompe 1 millim. environ.
du fémur delà ae patte. 1.35 j
Longueur < du tibia 1 1 . 28 / .. , ... , ,
, .... or 1 Mesurées au rmheu de chaque
du tibia 2 1 . 35 } ■ 1 •
, , . j , o ( articulation.
du tarse et du propode. 0.7 3 \
de la griffe 0 . 35 ]
Affinités. — Cette espèce paraît se rapprocher surtout de VAchclia
Langi Dohrn, qui s'en distingue d'ailleurs fort aisément par sa trompe
beaucoup plus longue, son tubercule oculaire hautement cylindrique et
muni d'yeux bien développés, par ses griffes auxiliaires beaucoup plus
longues, son armature beaucoup moins puissante et les épines spé-
ciales dentelées des ovigères.
84
TuiCTENOTOMIDAE (CoL.) DE LA CoLLECTWS DU MUSEUM DE PllilS,
PAR M. AuG. LaMEERE.
L'excellent travail publie par M. Pouillaude sur les Tricténotomidae de la
Collection R.Oberthùr (Insecta, IV, 1 9 16, p. â£3) est venu nous apporter
les précisions nécessaires sur les espèces de Trictenotoma insuffisamment
décrites par H. Deyrolle ( Bull. Soc. Ent. Fr., 187O, p. lix). Il m'a permis
de classer aisément le matériel relativement riche que possède le Muséum
de Paris, et j'en donne ici le catalogue en l'accompagnant de quelques noies
complémentaires pour la connaissance de ces Coléoptères remarquables.
Les Tricténotomidae, considérés d'abord comme étant des Lucanidae par
Gray, furent placés dans les Longicornes par Westwood, puis dans les
Cucujidae par Smith. J. Thomson et Lacordaire en firent une famille limi-
trophe de celle des Cerambycidae. Ce sont, en réalité, des Hétéromères,
comme l'indique leur formule tarsale : aucun doute ne doit subsister à
cet égard depuis que M. Gahan a décrit la larve d'un Trictonotoma de
Java qui doit être le T. Westwoodi H. Deyr. (Tram. Eut. Soc. Lord.,
1908, p. 275, t. VI, f. 1 a-f.V Celte larve n'a rien des caractères d'une
larve de Longicorne : elle rappelle surtout celle des Pythidae, des Pyro-
chroïdae ou des Oedemeridae.
Les Tricténotomidae sont probablement les Hétéromères les plus
archaïques de la nature actuelle, et ils doivent former une famille à part.
S'ils ressemblent aux Lamellicornes, aux Longicornes el même aux Cucu-
jidae, c'est que tous ces Coléoptères descendent avec les Hétéromères d'un
ancêtre direct commun.
11 est très vraisemblable que la larve des Tricténotomidae doit être ligni-
vore , l'adulte se trouvant sur les troncs abattus : c'est ce que m'a assuré
l'entomologiste belge J.-L. Weyers qui a observé ces Insectes à Sumatra.
Les Tricténotomidae sont de grands Coléoptères habitant les régions mon-
tagneuses de l'Asie tropicale méridionale et orientale ainsi que la Malaisie.
Les mâles ont le dernier arceau ventral de l'abdomen fortement échan-
cré; il va, comme chez beaucoup de Prioninac el de Lucanidae, une
grande variabilité dans le développement de leurs mandibules : le mâle
Majora d'énormes mandibules, bien différentes de celles de la femelle et
ordinairement caractéristiques de l'espèce; le mâle minor a les mandi-
bules très semblables à celles de l'autre sexe.
— 85 —
Les Trictenotomidae ne comprennent que deux genres :
Ecusson arrondi en arrière; rebord latéral du protliorax offrant une dent
poste'rieure précédée de crénelures ou de denlicules; pubescence
'aib'e. Autocrates.
Ecusson pointu en arrière; rebord latéral du prothorax sans crénelures
ni denticules et offrant une ou deux dents; pubescence forte.
Trictenotouia.
Genre Autocrates J. Thomson.
J. Thomson, Musée scient., 1860, p. 28: Lacord., Gen. Col, VIII, 1869, p. 3;
Pouilt., Insecta, IV, 1 9 1 ^ , p. 2 43.
Plus archaïques que les Trictenotouia , les Autocrates habitent le massif
montagneux qui s'étend au Nord-Ouest de l'Inde, de l'Himalaya au
Tonkin; ils comptent trois espèces :
1. Extrémité du 8e article des antennes sans crochet; rebord latéral du
prothorax crénelé; mandibules du mâle ni échancrées ni relevées au
bout; pubescence disposée en traînées longitudinales sur les
élytres; coloration noire à reflets violacés. — Yunnan.
1. A. Oberthùri.
Extrémité du 8e article des antennes contournée en crochet ; pu-
bescence des élytres uniforme; coloration d'un vert ou pourpre
métallique. 2.
2. Rebord latéral du prothorax crénelé; mandibules du mâle échancrées
et dentées latéralement près de l'extrémité. — Himalaya.
2. A. AENEUS.
3. Rebord latéral du prothorax pluriépineux ; mandibules du mâle
simples, mais relevées à l'extrémité. — Tonkin. 3. A. Vitalisi.
1. A. Oberthùri, A. Vuillet, Bull. Soc. Eut. Fr., 1910, p. 347,
f. 1-2-4; Pouill., Insecta, IV , 191 4, p. 244.
Cette espèce , très intéressante , car elle est la plus voisine des Tricte-
notouia, provient de Tsekou (Yunnan); elle manque au Muséum. Les
types sont dans la Collection de M. R. Oberthùr.
2. A. aeneus, Parry, Proc. Ent. Soc. Lond., 18^7, p. 126; Westw. ,
Cab. Orient. Ent., i848, p. 48, t. XXIII, f. 4 (9); Dohrn, Stett. Ent.
Zeit., 1875, p. 79 (d*); A. Vuillet, Bull. Soc. Ent, Fr., 1910, p. 348, f. 3;
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 244.
- 86 -
Collection du Muséum : 3 d et 5 9 du Sikkim (Harmand): 9 d et 1 9
du Darjeeling (par H. Deyrolle); î 9 de Kurseong et î 9 de l'Inde
boréale (Coll. Fairmaire); 1 d (Coll. Fairmaire); 1 d (par H. Dey-
rolle).
3. A. Vitalisi, A. Vuillet, Insecta, II, 1912, p. 997, f. 1 (d)\ III,
191.3, p. 4i3,f, 1 (9).
La Collection du Muséum renferme les types des deux sexes de cette
espèce que lui a donnés M. Vitalis de Salvaza ; ils proviennent du Haut-
Tonkin, la femelle portant l'étiquette : Cliapa, 1,900 m.
Genre Trictenotoma Cray.
Gray in Griff. , Anim. Kingdom , Ins., I, i832, p. 53i ; Lacord., Gen. Col., VIII,
1869, p. 3; Pouill., Intecta, IV , 191 4, p. 2 44.
Les espèces de ce genre sont étroitement apparentées ; les seuls carac-
tères que l'on puisse invoquer pour les séparer sont : la forme du pro-
thorax , la structure des mandibules du mâle major, la proéminence plus
ou moins forte de la saillie métasternale , laquelle est en général un peu
plus développée chez la femelle que chez le mâle , la forme des espaces
dénudés du pronotum, enfin la coloration de la pubescence du dessus du
corps, celle du dessous étant presque toujours grisâtre.
En ce qui concerne la teinte de la vesliture supérieure, j'estime qu'il
n'est pas possible, ainsi que l'a fait H. Deyrolle, de considérer comme
spécifiquement différentes des formes qui ne se distinguent que par ce
caractère seul : il est probable que toutes les espèces de Trictenotoma va-
rient dans leur revêtement pileux du gris au rouge en passant par le
jaune; les individus originaires d'une même région, comme le dit fort
bien M. Pouillaude, présentent une teinte uniforme, mais il n'en est pas
toujours ainsi , comme on le verra ci-après ; il est possible que nous ayons
affaire dans certains cas à des variétés locales, dans d'autres à des modifi-
cations de coloration provenant d'une alimentation différente, à moins
qu'il ne s'agisse d'une question d'altitude.
D'après ces prémisses, je pense que nous n'avons à considérer que sept
véritables espèces :
1. Rebord latéral du prothorax n'offrant qu'une dent, située en arrière;
mandibules du mâle major sans trace de concavité externe, cannelées
transversalement en dessus jusqu'à la base ; saillie métasternale
proéminente, mais non anguleuse; espaces dénudés du pronotum
transversaux; vestiture supérieure rougeâtre ou d'un gris jaunâtre
sur fond noir à reflets violacés : antennes très robustes. — Sud de
l'Inde. 1. T. Gravi.
— 87 —
Rebord latéral du prothorax offrant deux dents, ou une seule dent
située en avant: mandibules du mâle major offrant une concavité
externe, leur base non cannele'e transversalement; fond des téguments
noir sans reflet violacé; antennes plus grêles. 2.
2. Prothorax étroit, plus étroit que les élytres dans sa plus grande lar-
geur, ses côtés convergeant faiblement en arrière. 3.
Prolhorax plus large que les élytres au niveau delà dent anté-
rieure du rebord latéral qui est notablement plus saillante que la
postérieure, ses côtés convergeant fortement en arrière; saillie méta-
sternale prononcée. 5.
3. Dent postérieure du rebord latéral du prothorax aussi développée que
l'antérieure: espaces dénudés du pronotum plus ou moins
arrondis. Zj .
Dent postérieure du rebord latéral du prothorax bien pins faible
que l'antérieure et parfois à peine distincte; espaces dénudés du pro-
notum transversaux et étroits; saillie métasternale faible et obtuse;
mandibules du mâle major non échancrées eu dehors et fortement
cannelées longitndinalement à leur base; vestiture variant du gris
jaunâtre au jaune rougeâtre. — Java (et Bornéo?).
h. T. Westwoodi.
h. Saillie métasternale faible et obtnse; mandibules du mâle major non
échancrées en dehors et rugueuses à leur base; vestiture variant du
gris jaunâtre au jaune orangé. — Sud de l'Inde (Birmanie?), Ton-
kin, Sud-Est de la Chine. 2. T. Davidi.
Saillie métasternale prononcée et anguleuse; mâle inconnu; vesti-
ture d'un gris clair. — Laos. 3. T. Modhoti.
5. Saillie métasternale arrondie; mandibules du mâle major rugueuses à
leur base et non échancrées en dehors; vestiture d'un gris jaunâtre.
— Himalaya. 5. T. Mniszechi.
Saillie métasternale anguleuse; mandibules du mâle major ponctuées
à leur base et fortement échancrées en dehors près de l'extrémité. 6.
6. Espaces dénudés du pronotum relativement assez petits, non circu-
laires; saillie métasternale plus forte; vestiture variant du gris au
rouge sombre. — Birmanie, Tenasserim, Malacca, Sumatra, Nias,
Java, Bornéo. 6. T. Childheni.
7. Espaces dénudés du pronotum très grands, circulaires; saillie méta-
sternale moins forte; vestiture d'uu gris jaunâtre. — Ceylan.
7. T. Templetonf.
— 88 —
1. T. Gravi, Smith, Cal. Col. Brit. Mus., Cucuj., 1 85 1 , p. 18; H. Deyr. ,
Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. xlix; Pouill., Insecta, IV, 1 9 1 A , p. 967.
Espèce très intéressante par la forme du prothorax et la coloration rap-
pelant celles de Y Autocrates Oberthiïri.
Smith indique la vestiture comme rougeàtre; M. Pouillaude la donne
comme jaune pour les individus femelles provenant de Trichinopoly qui
sont dans la collection de M. R. Oberthur. J'en ai vu un exemplaire
femelle à puhescence d'un gris jaunâtre de la région de Coorg dans la col-
lection de M. Babault et d'autres des deux sexes de Wallardi (Travancore)
variant du jaune ochracé au rougeàtre.
Les mandibules du mâle major, non encore décrit, sont légèrement
sinueuses au côté externe comme chez T. Davidi, mais il n'y a pas de con-
cavité externe à la mandibule gauche et la concavité interne de celle de
droite est moins prononcée; la première dent de la mandibule droite est
plus près de la base; le côté externe de l'une et de l'autre est cannelé
transversalement jusqu'à la base, sans différenciation d'une convexité basi-
laire autrement sculptée.
Collection du Muséum : un d de Wallardi (par Donckier) d'un jaune
ochracé; une 9 des Gales méridionales (Coll. E. Gounelle) rougeàtre.
2. T. Davidi, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., i875, p. lx; Pouill.,
Insecta, IV, 1916, p. 266.
Très remarquable est la discontinuité dans l'aire géographique de celte
espèce : M. Pouillaude la cite, en effet, de Mercara dans l'Inde méridionale,
aussi bien que de la Chine orientale et du Tonkin.
La vestiture varie du gris verdâtre au rouge orangé, les individus du
Tonkin offrant seuls, mais pas tous, cette dernière coloration.
Je me demande si la forme décrite par A. Dohrn (Stett. Ent. Ze.it. ,
1882 , p. 658) sous le nom de T. Childreni var birmana, d'après un couple
de Birmanie , n'est pas la même que cette race rougeàtre du Tonkin si-
gnalée par M. Pouillaude, que possède en trois exemplaires le Muséum de
Paris et dont M. Bedel a eu l'amabilité de me montrer deux spécimens.
Dohrn déclare que sa variété ne diffère du T. Childreni que par sa colo-
ration rougeàtre; or il est facile de se rendre compte d'après la description
que Dohrn donne de son T. Lansbergei [loc. cit., p. A 5 7 ) , que c'est le
T. Westwoodi de Java que l'auteur allemand appelle Childreni. Les diffé-
rences assez légères qui existent entre les T. Westwoodi et Davidi peuvent
avoir échappé à Dohrn.
Collection du Muséum : un c? de la Collection Fairmaire portant deux
étiquettes, Chine et Darjeeling, exemplaire d'un gris verdâtre; un couple
du Kiang-Si (abbé David) d'un gris jaunâtre; deux couple-; du Kiang-Si,
de la Collection Fairmaire, d'un jaune ochracé; trois femelles d'un rouge
— 89 —
orangé, du Tonkin , deux de la province de Tuyen-Quan, Haute rivière
claire (A. Weiss, 1901 ), une des montagnes du Haut Song-Chai (Rabier).
3. T. Modhoti, H. Deyr., Bull. Soc. Eut. Fr., 1875, p. lx; PouiiL,
Insecta, IV, 191 A, p. 2 h 9.
Celte espèce, dont le mâle est inconnu, manque au Muséum de
Pi
ans.
h. T. Westwoodi, H. Deyr., Bull. Soc. Eut. Fr., 1875, p. lxi; Pouill.,
Insecta, IV, 1 9 14 , p. 25o. — T. Childreni, Dohm, Stelt. Eut. Zeit., 1882,
p. 457; Gahan, Trans. Eut. Soc. Lond., 1908, p. 275, t. VI, f. 1 a-f
(larve).
Cette espèce, voisine du T. Davidi, était connue jusqu'ici de Java seule-
ment; la Collection du Muséum en possède deux exemplaires de Bornéo,
mais comme il n'y a pas de localité précise indiquée, nous devons attendre
de nouveaux renseignements pour savoir s'il n'y a pas erreur dans la pro-
venance.
La vestiture varie du gris jaunâtre au jaune ochracé, teinte la plus
habituelle , et même au jaune franchement rougeàtre.
Collection du Muséum : un d d'un gris jaunâtre de Java (coll. Fair-
maire) ; d'un jaune ochracé : deux d* et une 9 de Java (par H. Deyrolle),
une 9 de Bornéo (par Boucard); d'un jaune rougeàtre : une 9 de Java
(par H. Deyrolle), une 9 du Bornéo (par Boucard).
5. T. Mniszechi, H. Deyr., Bull. Soc. Eut. Fr., 1875, p. lx; Pouill.,
Insecta, IV, 191/1, p. 2/18, f. 3 (d*).
M. Pouillaude indique comme localités de capture de cet Insecte :
Kliasia Ills, Sikkim , Kurseong et Darjeeling.
Je crois pouvoir rapporter à celle espèce un couple de Trictenotoma du
Muséum de Paris provenant de l'Assam ; je constate cependant une légère
différence d'avec la ligure de M. Pouillaude : la dent postérieure du rebord
latéral- du prolhorax est assez prononcée dans ces exemplaires, tout en
étant bien moins saillante que chez T. Davidi. La vestiture est d'un gris
jaunâtre.
Dans le Cabinet qf Oriental Entomology , 18A8, p. kj, Westwood déclare
avoir sous les yeux deux exemplaires du T. Childreni : la femelle type de
Gray, du Tenasserim, qu'il représente dans la figure 1 de la planche 48,
et un mâle de l'Assam, ('ont il représente la tête et le prothorax dans la
figure 2a de la même planche. Cette dernière figure montre nettement un
prolhorax un peu différent de celui du T. Childreni, unis tout à fait con-
forme à celui des exemplaires de l'Assam que j'ai sous les yeux.
Collection du Muséum : un couple de Shellong, Assam (par Donckier).
— 90 —
6. T. Childrkni, Gray in Griff. , Anim. Kingd., Ins., I, i83a,p. 534,
t. V; Dupont, Mag. Zool. , i832, Cl.ix, t. XXXV; Casteln., Hisl. nat. Ins., II,
i84o, p. 388, l. XXIV, f. î ; Westw., Cub. Orient. Ent., i848, p. 4 8,
t. XXIII, f. î; H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. lx; Pouill. , Insecta,
IV, 19a, p. a45, f. 1 (d1), 9 (9).
Le type de cette espèce , une femelle du Tenasserim , a été' figuré par
Gray et par Westwood ; la figure de Westwood , beaucoup meilleure que
celle de Gray, me semble bien ne pouvoir se rapporter qu'à l'espèce dési-
gnée sous le nom de T. Childreni par H. Deyrolle et par M. Pouillaude.
Le T. Schildrenii de Dupont et le T. Chiledrenii de Laporte de Gastelnau,
indiqués de Java, doivent être le même Insecte que celui de Gray qui
existe aussi à Java, ainsi qu'on va le voir : les figures de Dupont, celle
notamment qui montre la saillie métasternale, ne laissent pas de doute à
cet égard; quant à la figure de Gastelnau, elle semble copiée sur la pre-
mière figure de Dupont; d'ailleurs la grandeur des espaces dénudés du
pronotum dans ces figures écarte toute assimilation avec le T. Westwoodi.
Celte espèce varie pour la vestiture du dessus du corps comme les au-
tres, et les différences de teinte ont donné lieu à la constitution de quatre
espèces par les auteurs. Je ne considère ces espèces que comme des sous-
espèces.
a. T. Childreni Thomsoni, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. lx;
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 25o.
D'un gris verdàlre ou jaunâtre : Bornéo, Ile Banguey. M. Gestro m'en a
communiqué un exemplaire, capturé par L. Fea en Birmanie, à Carin-
Ghecù (i.3oo à i.4oo m. d'altitude).
Difficile parfois à séparer de la sous-espèce suivante, comme le dit
M. Pouillaude.
Collection du Muséum : un d de Bornéo (par H. Deyrolle).
b. T. Childreni Childreni , Gray.
D'un jaune pâle, parfois un peu soufré, parfois légèrement ochracé :
Malacca, Sumatra, Bornéo.
Collection du Muséum : une 9 sans localité (par Parry); deux 9 de
Malacca (par H. Deyrolle); deux d de Medan à l'Est de Sumatra, août
(Coll. J. Chatanay) ; deux 9 de la presqu'île de Malacca et une 9 des pos-
sessions hollandaises de Bornéo (coll. Fairmaire).
c. T. Childreni Doriu, H. Deyr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. lxi ;
Pouill., Insecta, IV, 1914, p. 247.
D'un jaune franchement ochracé ou rougeâtre : Sumatra, Java, Bornéo
(Pontianak ). J'en ai vu plusieurs exemplaires de Medan (Est de Sumatra),
mêlés à des individus du T. Childreni typique.
— 91 —
Collection du Muséum : une 9 de Sumatra (par H. Deyrolle): une 9
de Préanger, h Java (Raffray) ; une 9 de Bornéo (par H. Deyrolle).
il. T. Childreni Lansbergei, Dohru, Stell. Ent. Zeit., 1882, p. 457;
Pouill., Insecla, IV, 191 4, p. 2^7.
Dohrn, qui appelait le T. Weshvoodi H. Deyr. T. Ckildreni Gray et qui
n'a pas connu ce dernier, a réuni sous le nom de T. Lansbevgei un Tricte-
notoma de Sumatra qui, d'après sa description, est un T. Ckildreni Doriai,
et un couple de l'île Nias à vesliture d'un ochracé très rouge. Tous les
exemplaires de l'île Nias offrent en effet cette coloration, et ils constituent
un bon exemple de race locale ; parmi les spécimens que m'a commu-
niqués M. Gestro, il en est pourtant un qui est moins rouge et qui se
rapproche beaucoup de la forme Doriai.
Collection du Muséum : un couple du Nord de l'île Nias, Hili Madjedja,
I. Z. Kannegieter, 4e trim. i8o,5 (coll. Fairmaire).
7. T. Templetoni, Westw., Cab. Orient. Ent., 18A8, p. 48, t. XXIII,
f. 2 (d^Parry, Tmns.Ent. Soc. Lond., V, i848, p. 83 (9); H. Deyr.,
Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, p. xlix; Pouill., Insecla, IV, 1 9 1 4 , p. 2/49,
f. 4(9).
Cette espèce, de Ceylan, n'est pas représentée dans la Collection du
Muséum.
92 —
Notes suu les Coléoptères Térediles,
PAR M. P. LeSNK.
15. — Variabilité de certains Lyctides de l'Amérique du Nord.
Les formes typiques du genre Lyctvs.
Une des espèces de Lyctides les plus répandues dans l'Amérique septen-
trionale est celle qui est connue généralement sous le nom de Lyclus pla-
nicollis Leconte (1 858). Décrite d'après des exemplaires provenant du
cours inférieur du Rio Colorado, elle a été observée depuis dans toutes les
parties méridionales du territoire des Etats-Unis : Californie, Nevada,
Arizona, Etats-Unis du Golfe et Etats Sud-Atlantiques (1). Elle parait être
l'espèce dominante au Texas. Sa larve vit dans le bois d'essences non
résineuses variées : Frêne, Chêne, Noyer blanc, Plaqueminier, Sycomore,
Bambou , etc. (2).
C'est une forme remarquable par sa coloration noire ou brun foncé avec
les pattes plus claires, souvent ferrugineuses, et par sa pubescence com-
posée de fines soies apprimées. Sur les élytres, ces soies se disposent en
files régulières unisériées, entre chacune desquelles sont comprises deux
rangées longitudinales plus ou moins régulières de points enfoncés un peu
allongés. Le prothorax est assez variable dans sa forme générale, quel-
quefois parallèle, le plus souvent élargi en avant. Le pronotum offre une
ponctuation composée d'éléments circulaires plus ou moins larges et plus
ou moins profonds, sans jamais être contigus ; sa fossette médiane est plus
ou moins profonde et plus ou moins allongée ; elle atteint parfois le bord
antérieur du segment en s'eflilanl en une sorte de canalicule. Elle est fai-
blement enfoncée chez les exemplaires de Californie que j'ai eus sous les
yeux, et chez lesquels le pronotum est également moins convexe et moins
di nsément ponctué qu'à l'ordinaire. Dans certains cas, les étroits inter-
valles longitudinaux sur lesquels s'implantent les soies des élytres sont
(1' Cf. A. D. Hopkins in Technicat papers on miscellaneous forcst Insccls
(U. S. Dep. of Agric, Bttr. of Eut., Teckn, Ser,, No. ao, Pari ni [1911],
p. i38).
W lo. , ibid., p. i3i.
— 93 —
saillants et un |>eu costi formes, déterminant autant de nervures à surface
mate(,).
Les articles 3 et k des antennes sont, clans cette espèce, presque tou-
jours nettement allonge's. Cependant on constate que, chez certains indi-
vidus qui se sont développés notamment dans le bois de Frêne, ces articles
se raccourcissent et sont à peine plus longs que larges. Ces mêmes indi-
vidus offrent parfois une tendance à la réduction du système des points
enfoncés des élytres, ces points s'ordonnant alors en une série unique sur
certains intervalles.
La taille varie de 2,5 à G millimètres.
Les caractères sexuels secondaires sont très faibles. Ils se réduisent à la
présence, chez le mâle, de fines soies dressées et recourbées en avant,
insérées au bord postérieur du menton. Ces soies font défaut chez la
femelle.
En i832, J. Waltl avait fait connaître un Lijclus carbonarius^} trouvé
dans un bois indéterminé provenant du Mexique. La description qu'il en
donne s'applique bien à l'espèce de Leconle sans convenir à aucune autre
espèce connue, et il semble que les deux noms doivent être considérés
comme synonymes.
E. Dugès, qui a retrouvé au Mexique, dans les Etats de Guanajuato et
de Michoacan, le Lycttts dont il est ici question, en a donné en i883 la
description de l'adulte et de la larve '3). Il avait observé cette dernière dans
le bois d'un Chêne. Plusieurs des adultes recueillis par lui aux environs de
Guanajuato, où l'espèce recherche le bois de l'rrAlizo» (Alnus acuminata
M Le Muséum de Paris possède un individu du Texas présentant ces carac-
tères. Cliez cet exemplaire, dont la taille dépasse 5 millimètres, la fossette du
pronotum s'allonge, en s'amincissant , jusqu'au bord antérieur.
'2> Dr J. Waltl, Ueber das Sammeln exoslicher Insekten (Faunus , I, p. 167,
Munich, 1 83a ). — Voici la copie de cette description parue dans un recueil peu
répandu :
xLijctus carbonaiius milii.
«L. angustatus, ater, thorace fossulatim punctato, in medio fovea lala; elytris
obsolète coslalis, interstiliis punclatis ; tibiis fenrugineis.
«Long. 2 lin. Habitat in Mexico.
ffDcr Kopf grob punktirt ; Fûhler schwarz ; der Brustcliild langer, als breit,
inàssig gewolbt, vorn etwas breiter, als hinten, fingerbutartig punktirt, in der
Mitte eine ziemlich breite, jedoch mehr langlichte, Grube; die Flùgeldecken
mit ganz oberflâchlichen Rippen, die Zwiscbenràume in einer unordentlichen
Reihe mit, wie von einer Abie eingestocbenen nicht runden, Punkten vçrsehen ;
die Unterscbenkel und Fiissc rostgelb."
W Dr E. Dugès, Métamorphoses du Lyclus planicollis Lee. (Ann. Soc. eut.
Belg., i883,p. 54, pi. ï).
— 9â —
H. B. K.), existent dans les Collections du Muséum. Par leurs antennes et
par la sculpture ély traie, ils appartiennent à la forme typique; mais les
points enfoncés du pronotum sont plus gros et moins serrés qu'ils ne le
sont généralement chez le L. phniicoîlis typique, et la fossette du prono-
tum est plus profonde. Les angles postérieurs du prothorax ont une ten-
dance à devenir obtus. Toutefois il n'apparaît pas que l'on puisse séparer
spécifiquement les exemplaires mexicains de ceux des Etats-Unis du Sud.
En 1860, V. Wollaston a décrit sommairement (,) un Lyclus leacocianus ,
d'après un individu unique qui avait été recueilli à Madère (2). Celle
forme , restée longtemps énigmatique (3) , présente les caractères essentiels
du L. carbonarius ; mais le type de Wollaston s'en distingue par l'épais-
sissement très marqué des articles du funicule antennaire, par la forte
convexité du front, par les intervalles sétigères des élytres costiformes et
dépolis, alors que le reste de la face dorsale du corps est brillant. Les
angles postérieurs du pronotum sont pointus et un peu saillants. La
fovéole du pronotum , longue et bien enfoncée , n'atteint pas le bord an-
térieur du segment, dont les bords latéraux ne sont pas denticulés et sont
presque droits.
Pour -un observateur non prévenu, il s'agirait d'une espèce particu-
lière.
Or, M. Gilbert J. Arrow, Assistant au British Muséum, me communi-
quait récemment une intéressante série de Lyclus qui avaient été trouvés
dans le bois d'un Frêne d'Amérique utilisé dans l'industrie en Angleterre.
Ces exemplaires, qui possèdent les caractères principaux de L. carbonarius ,
offrent un dimorphisme remarquable.
Les plus grands individus possèdent la plupart des caractères du L. leaco-
cianus. Ils ont le front très convexe et comme gibbeux, les articles du funi-
cule antennaire fortement épaissis, le 3e article étant susceptible de devenir
aussi large que long , la dépression médiane du pronotum transformée en
un sillon atteignant le bord antérieur du segment, les intervalles piligères
alternes des ély 1res formant comme trois côtes dépolies sur chaque ély Ire.
En outre , les tibias sont légèrement élargis.
Les exemplaires de petite taille offrent une tendance moins marquée à
l'épaississernent des articles du funicule antennaire. La dépression du pro-
notum est moins nettement sulciforme et devient parfois normale. Les côtes
élytrales s'atténuent ou disparaissent.
W Ann. and Mag. of Nat. Hist., ser. 3, t. V, p. 256.
(2' Capture évidemment accidentelle.
W L'identité probable du L. leacocianus et du L. plamcollit a été signalée
pour la première fois dans Je Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, année
1909, p. 35 1 .
— 95 —
Des formes de transition relient ces deux types l'un à l'autre.
Ces faits, qui mettent en évidence l'instabilité delà plupart des carac-
tères que Ton pourrait considérer comme spécifiques chez le L. kacocianus,
semblent démontrer l'identité de celte forme et du L. carbonarius.
Ils permettent encore de l'attacher à ce dernier un Lyctus de Saint-
Domingue figurant dans les Collections du Muséum d'Histoire naturelle (1)
et qui offre plusieurs des caractères dont il vient d'être question: gibbosilé
du front, épaississement des articles du funiule antennaire, extension de
la fovéole du pronotum sous forme de canalicule jusqu'au bord antérieur
du segment, saillie des intervalles sétigères des élylres se présentant sous
la forme de côtes dépolies, dilatation des tibias.
Fig. 1 et^.
Antenne chez le Lyctus carbonarius Waltl . forme typique du Texas (fig. 1),
et chez la forme leacociauus Woll. (fig. a).
D'ailleurs la variation sexuelle n'est pas en cause dans ces différents cas,
puisque mêles et femelles peuvent également présenter les particularités
caractéristiques de la forme kacocianus.
Les observations qui précèdent montrent quelles sont les lignes princi-
pales de la variation chez le L. carbonarius. Le L. kacocianus représenterait
la forme la plus évoluée de celte espèce. Au contraire, le type que l'on
pourrait considérer comme correspondant à une forma minor serait offert
par le L. modeslus Lesne (2), du Mexique moyen, chez lequel les points en-
M Cet individu, ainsi que la plupart des L. carbonarius qui font partie des
Collections du Muséum de Paris, a été généreusement offert à cet Etablissement
par M. Antoine Grouvelle.
■2) Bull, du Mus. nat. d'Hist. nat., 1911, p. 534.
— 96 —
foncés des élylres sont unisériés entre les intervalles piligères consécutifs
et où ii n'existe pas trace de côtes ély traies. Le L. modestes est, d'ailleurs,
de tous les Lyctides, nn de ceux qui sont le plus complètement dépourvus
de caractères adaptatifs pouvant être considérés comme récents.
11 est intéressant de noter que, dans l'Amérique du Nord, le L ije lus f us-
ons L.(1) varie d'une manière analogue au L. carbonarius, bien qu'avec une
amplitude moindre. Une forme du L. fusais, originaire des États-Unis, et
probablement de l'État del'Ohio, se distingue, en effet, de la forme type
par son corps plus robuste, par les articles 3 et suivants du funicule anten-
naire épaissis, par le prothorax presque aussi large que les ély 1res et par
les intervalles pilifères des élylres marqués d'une série de grains écrasés
donnant chacun naissance à une soie(2). Ces caractères distinclifs rappellent
beaucoup ceux du L. leacociànus. Il semble ainsi qu'il existe dans l'Amé-
rique septentrionale des conditions spéciales de milieu susceptibles de pro-
voquer des modifications équivalentes chez les deux espèces, L. carbonarius
et L. fusais, dont il est ici question.
Les faits qui viennent d'être exposés révèlent l'existence d'une espèce
de Lyctide (Lyclùs carbonarius WallI) particulièrement variable (3), chez
laquelle on peut en quelque sorte assister aux phénomènes de l'intumes-
cence des parties dorsales de la tête et du prothorax, de l'épaississement
des articles du funicule antennaire, delà formation et de l'extension de
la fovéole du pronotum, de la duplication des séries longitudinales de
points enfoncés des élylres, enfin de l'apparition des côtes élytrales. Ces
faits ne sont pas sans intérêt au point de vue de l'étude générale des Lyc-
tides, car il n'est aucun des caractères énumérés ci-dessus qui ne se trouve
fixé chez quelque espèce du même groupe.
(') On sait, notamment par l'attestation de PaykuH (Fauna Svecica, III, 1800,
p. 33a) et de Schaum (in Stelt. Eut. Zeit., VIII, 18/17, P- 3l8)' que le SilPha
fusca de Linné (Syst. Nat., éd. 12, I [1767J, p. 573) est l'espèce généralement
connue sous les noms de Lyctus linearis Goeze 1777, L- unipunctatus Herbst
1783, L. canaliculatus Fabr. 1792, L. striatus Melsh. i844, etc.
(2) Voici la diagnose de cette forme :
Lyctus fuscus crassicollis , morp. (?) nov.
A forma typica corpore robustiore, antennis articulis funiculi crassioribus , pro-
lliorace ernssiore, elytris latiludine subœquali, intervallis setigeris elylrorum gra-
nulalis dilTert. Long. 6,7-6 mill. — Types dans la Collection de M. René Oberthùr.
W E. J. Kraus (A Revision of the powder-post beelles of the family Lyctidœ
of llie United States and Europe, in U. S. Dep. of Agi:, Bur. of Elit., Tcchmca
Séries, No. 20, Part m, Wasbinglon, 1911, p. ia4), qui cependant ne paraît
pas avoir connu la forme leacociànus , considère cette espèce comme étant la plus
variable parmi celles qu'il a étudiées.
— 1)7 —
C'est ainsi que les seuls Lyctus à séries de points élylraux normalement
géminées sont deux espèces nord-américaines (L. cavicollis Lee. et L. par-
rains Cas.), dont la parenté avec le L. carbonarius ne semble pas douteuse.
En particulier, leL. cavicollis est très voisin de ce dernier, dont il n'est peut-
être qu'une race régionale californienne. Au contraire, le L. parrains Cas.,
si remarquable par sa coloration noire, par son prothorax comme renflé
et couvert en dessus, ainsi que la tête, d'une sculpture aréolée, est une
forme plus différenciée.
A la même souche se rattache le L. saturalis Fald. , de l'Asie Centrale et
de la Transcaucasie. Parmi d'autres particularités, on observe, chez cette
espèce, un épaississement des articles du funicule antennaire semblable à
celui offert par la forme leacocianus, et les séries de points élytraux ont
souvent une tendance à la duplication.
Il convient donc de rapprocher entre elles en un groupe naturel les
quatre espèces L. carbonarius, L. cavicollis, L. parrains, L. suturalis.
Avec les L. fuscus L. et L. cinereus Bl., qui en sont voisines, elles consti-
tuent le noyau des formes typiques du genre Lyctus.
M
IISEUM. XXII.
98
Liste alphabétique des Tribu, Genres, Sous-Genres, Espèces,
Races et Variétés
ÉTUDIÉS DANS LES NOTES SUR LES COLEOPTERES TÉrÉDILES (NOTES 1-1 5).
Les chiffres qui suivent chaque nom désignent : i° ceux qui précèdent le tiret, les
années du Bulletin du Muséum et ies pages correspondantes; a0 ceux placés après le tiret,
les numéros des Notes et les pages correspondantes des tirés à part.
Acrkpis, 1912, p. 4o8; 1913, p. 271. —
Note 10, p. 1 et 4; note 12, p. 1.
acuticollis n. sp. (Paraboslrychus), 1913,
p. 192. — Note 11, p. 3.
a>qualis Woll. (Lyclus), 1909, p. 3/i8. —
Note 3, p. 1.
at'ricana Grouv. (Lyctoderma), 1911, p. 207;
1913, p. 564-565. — Note 7, p. 6;
note 13, p. 2-3.
africanus Lesne (Lyetus), 1908, p. 356;
1914, p. 332. -Note 2, p. 1; note 14,
p. 1.
Ascctotheca, 1912, p. i'io. — Note 9, p. 1.
asperula 11. sp. (Chondrotheca) , 1910,
p. 3o6. — Note 5, p. 2.
australis n. subsp. (Lyclus), 1914, p. 334-
335. — Noie 14, p. 3-4.
Bomrïchus, 1913, p. 271. — Noie 12, p. 1.
brunneus Sleph. (Lyclus), 1909, p. 3 4 <j el
35o ; 1914, p. 332. — Note 3, p. 2 et 4 ;
note 14 , p. 1.
canaliculatus F. (Lyclus), 1916. p. 96.
— Note 15, p. 5.
capensis n. subsp. ( Lyclus), 1914, p. 332.
— Note 14, p. 1.
capucinus L. (Bostrychus), 1913, p. 271.
— Note 12, p. 1.
carbonarius Waltl (Lyetus), 1916, p. 93
et suiv. — Noie 15, p. 2 et suiv.
cavicollis Lee. (Lyclus), 1916, p. 97. —
Noie 15, p. G.
Gbphalotoma 11. g.. 1911. {). 2o4 el 207.
— Note 7. p. 3 el 6.
CHONDROTUECAn.g., 1910. p. 3o5. — Note 5,
p. i.
cinereus Blancli. (Lyclus), 1916, p. 97.
— Note 15, p. 6.
cleroides n. sp. ( Psoa), 1913, p. 273. —
Note 12, p. 3 et 4.
consanguineus Lesne (Schistoceros), 1910,
p. i85 et 186. — Note 4, p. 3 et 4.
crassicollis n. subsp. (Lyetus), 1916, p. 96.
— Note 15, p. 5.
DOLICHOBOSTRYCHLS, 1913, p. I90, 1(J2, UJO.
— Note 11, p. 1 el 3.
elongatus Lesne (Paraboslrychus), 1913,
p. 192. — Note 11, p. 3.
fulvipesReitt. (Trislaria), 1911 , p. 206. —
Note 7, p. 5.
fuscus L. (Lyetus), 1916, p. 96 el 97. —
Note 15, p. 5 et G.
galapaganusn. subsp. (Schistoceros). 1910,
p. i83-i86. - Note 4, p. 2-4.
Germaini Lesne (Ascutolheca). 1912. p. l'u.
— Note 9 , p. 2.
Gounellei Grouvr. (Phyllyclus), 1911, p. 206.
— Note 7, p. 5.
G rouvelleiReitt. (Trislaria), 1911, p.2oG.
— Noie 7, p. 5.
— 99 —
hipposideros n. sp. , 1908. p. 356; 1914,
p. 333. — Note 2, p. î ; note 14, p. 2.
jatrophœ Woli. (Lyctus), 1909, p. 3A9. —
Note 3, p. a.
labralis Blackb. (Tristaria), 1911 , p. 20G.
— Note 7, p. 5.
leacocianus Woli. (Lyclus), 1909, p. 35 1;
1916, p. 9/4. — Note 3, p. 4; note 15,
p. 3.
Licheivophanes , 1908, p. 179. — Note 1,
p. 1.
linearis Goeze (Lyctus), 1916, p. 96. —
Note 15, p. 5.
longicornisOl. (Telrapriocera), 1910, p.i83.
— Note 4 , p. 1 .
luctuosus 01. (Bostrycbus), 1913, p. 271.
— Note 12, p. 1.
LïCTODERMA n. g., 1911, p. 204, 207;
1913, p. 562-565. —Note 7, p. 3,6,
7; note 13, j). 1.
Lïctopsis, n. g., 1911, p. 2o4 et 208. —
Note 7, p. 3 et 7.
Lyctds. 1908, p. 356; 1909, p. 348-35i;
1911,p.48et 53a; 1914, p. 33a; 1916,
p. 97. — Note 2, p. 1; note 3, p. 2 et
4 ; note 6 , p. 1 ; note 8 , p. 1 ; note 1 5 ,
p. 1-6.
maculata Lee. (Psoa), 1912, p. 4o6-4o8.
— Note 10, p. 3-5.
rnarmoralus Lesne (Licbenopbanes) , 1908 ,
p. 180. — Note 1, p. 2.
Mjxthea, 1909, p. 34g; 1914, p. 335. —
Note 3, p. a; note 14, p. 4.
modestus, n. sp. (Lyclus), 1911, p. 534;
1916, p. 95. — Note 7, p. 1; note 15,
p. 4.
obsila Woli. (Minthea). 1909, p. 349;
1914, p. 335. — Note 3, p. 2; note 14,
p. 4.
pachymera n. sp.(Lu-topsis), 1911, p. 2o5
et 206. — Note 7, p. 4 et 5.
Parabostrychus, 1913. p. 191 et 192. —
Note 11, p. 2 et 3.
parvulus Cas. (Lyclus), 1916, p. 97. —
Note 15, p. 6. '
Pmylucti;s n. |p. , 1911, p. 2o4 , 206. —
Note 7, p. 3, 5. 7.
planicollis Lee. (Lyclus), 1909, p. 35 1;
1916. p. 93. — Note 3. p. 4; note 15,
p. 1.
politus Kraus (Lyctus), 1914, p. 332. —
Noie 14, p. 1.
Psoa 1912, p. 4o4; 1913, p. 271. —
Note 10, p. 1 et 5; note 12, p. 1.
pubescens Panz. (Lyctus), 1911, p. 4g.
— Note 6, p. 2.
pubivenlris n. sp. (Ascutolheca), 1912,
p. i4i. — Note 9, p. 2 et 3.
quadrisignata Hom (Psoa), 1912, p. 4o5,
4o8; 1913, p. 272. — Note 10, p. 2 ;
note 12, p. 1.
scabrieollis n. sp. (Lyetopsis), 1911, p. 2o5.
— Noie 7, p. 4.
semiennis n. sp. (Lvclus), 1914, p. 333.
— Note 14, p. 2.
sexgultala Lesne (Psoa), 1912, p. 4o6;
1913, p.272.— Notel0,p. 2; notel2,'
p. 2.
simplex Reitt. (Lyctus), 1911, p. 538. —
Note 8, p. 4.
sinensis n. sp. (Lyctus), 1911, p. 48. —
Noie 6, p. 1.
singularis n. sp. ( Cepbaloloina), 1911,
p. 207. — Note 7, p. 6.
striatus Meisb. (Lyctus), 1916, p. 96.
— Note 15, p.. 5.
suturalis Fald. (Lyctus), 1911, p. 536;
1916, p. 97. — Note 7, p. 2; note 15,
p. 6.
testacea n. sp. (Lycloderuaa), 1913, p. 563.
— Note 13, p. 2.
Tetrapriocera, 1910, p. i83. — Note 4,
p. t.
tridens Fabr. (Telrapriocera), 1910, p. i83.
— Note 4 , p. 1 .
Tristaria Reitt., 1911, p. 202, 2o4, 206.
— Note 7, p. 3, 5, 7.
Tristariens n. trib., 1911, p. 202, ao3,
207, 208. — Note 7, p. 1 , 2 , 6 , 7.
unipunclatus Ilerbsl (Lyctus), 1916, p. 96.
— Note 15, p. 5.
villosus n. sp. (Lyctus), 1911, p. 537. —
Note 8, p. 3.
Weissi n. sp. ( Lichenoplianes) , 1908,
p. 179. — Note 1, p. 1.
yiinnaiius n. sp. (Dolicbobostrycbusi,
1913, p. 191. — Noie H, p. ;,.
100 —
Liste alphabétique des Plantes citées.
Acacia albicans Del., 1909, p. 3 6 <j . —
Note 3, p. 3.
Alizo, 191G, p. g3. — Noie 15, p. 2.
Alnus acuminata H. B. K., 1916, p. 93.
— Noie 15, p. 1.
Audibertia polystachia , 1912, p. 608. —
Note 10, p. 5.
Bambou, 1916, p. 93. -Noie 15, p. 1.
Bauhinia rufescens, 1909 , p. 368. — Noie 3 ,
p. 1.
Chêne, 1916. p. 92 et g3. — Noie 15,
p. 1 et 2.
Ficus sp., 1909, p. 348, 349. — Noie 3,
p. 1, 2.
Frêne, 1916, p. 92 et 96. — Note 15.
p. 1 et 3.
Giiiije, 1911, p. 538. — Noie 8, p. h.
Jalroplia curcas L., 1909, p. 34(j. — Noie 3,
p. 2.
Leucœna esculerttâ Beulli., 1911. p. 538.
— Noie 8, p. 4.
Mimosa sp. , 1910, p. 1 83. — Noie k. p. 1.
Noyer blanc, 1916, p, 92. — Noie 15,
p. 1.
Patates, 1909, p. 348. - - Note 3, p. 1.
Plaqueminier, 1916, p. 92. — Note 15,
p. 1.
Pommier, 1912, p.4o8.— Note 10, p. 5.
Réglisse, 1914, p. 332. -- Noie 14, p. 1.
Sycomore, 1916, p. 92. — Note 15, p. 1.
Vigne, 1912, p. 4o8. — Note 10, p. 5.
Xanthosoma sagittœfolitan Scholl. , 1910,
p. 3o8. — Note 5, p. 4.
101 —
L'Île de là Trinité wenacee d'une fnvasion de Sauterelles,
par M. Paul Skrre,
Consul de France, Associé du Muséum.
Comme en i885,l'iie de la Trinité" vient, en 191 5, d'être menacée
d'une invasion d'Acridiens de l'espèce Schistocerca paranensis{i\ venant du
Venezuela, la République voisine, où ils ont occasionné de grands dégâts,
notamment dans l'Etat de Guayana; les champs de maïs et de pois y sont
aujourd'hui dévastés.
Le passage des essaims avait été signalé à Ciudad-Bolivar en janvier
dernier; mais, soit apathie, soit par manque d'aide financière de la part du
Gouvernement de Caracas, les Vénézuéliens décidèrent de laisser eu paix
ces insectes du Bon Dieu qui avaient bien droit, eux aussi, à l'existence,
et qui disparaîtraient certain jour comme ils étaient venus.
Le 22 mai dernier, l'Agent consulaire d'Angleterre à Guïria, localité
du Venezuela, située à 48 milles de Port-d'Espagne, signalait l'approche
de nuées de Sauterelles, venant de l'Ouest, et avançant en moyenne de
1 0 kilomètres par jour.
Ces Insectes r semblant craindre l'ombre, exerçaient surtout leurs
instincts dévastateurs dans les champs baignés de soleil, et leurs préfé-
rences allaient aux Cocotiers, aux Bananiers, aux Palmiers gru-gru , ainsi
qu'aux maïs, aux pois et autres légumes, aux buissons de Quassia-
amara, etc. Ils attaquaient également l'un des arbres-abri du Cacaoyer
(Anauco), mais s'écartaient de l'autre Immortelle, de l'espèce Bucare, des
Caféiers, desZamans, des Tomates.
Les Acridiens en question firent quelques dégâts dans l'île anglaise de
Patos, située à 3 milles de la cote vénézuélienne; mais, grâce aux vents
d'Est qui soufflent à cette époque de l'année, l'île de la Trinité fut sauvée
d'une réelle calamité. H eût suffi, en effet, d'un vent d'Ouest, ou d'une
période de calme, pour apporter ici la ruine et la misère.
La plupart des Insectes qui se dirigèrent vers l'ile de Chacachacare, au
Nord, et la pointe d'Icacos, au Sud, exténués par une longue lutte contre
un vent contraire, tombèrent à la mer et se noyèrent. Aussi se plaint-on
(1) Schistocerca americana Drury, dont les vols parcourent toute l'Amérique
du Sud, F Amérique centrale et gagnent même l'Amérique du Nord. (J. K. d'H.)
— 102 —
dans ces endroits des odeurs repoussantes émanant de millions de Criquets
morts, de couleur jaune ou rouge de crevette cuite, échoués sur les
plages.
Les insectes adultes, mesurant h cent. 1/2 de long, qui parvinrent à
atterrir, furent détruits, pour la plupart, par des équipes de travailleurs
mobilisés en hâte et pourvus d'insecticides divers et de pulvérisateurs.
D'ailleurs, le sol des îles Patos et Chacachacare est beaucoup trop dur
pour que les femelles puissent y enterrer les capsules contenant de 100 à
i5o œufs et dont l'éclosion, qui a lieu au bout de trois mois, doit être
soigneusement surveillée.
Le Gouvernement trinidadien n'a pas hésité à envoyer à Cristobal-
Golon (Venezuela) une Commission spéciale chargée de procéder surplace
à une enquête et à prendre des photographies des champs dévastés, en vue
d'arrêter de suite, à la Trinité, les mesures de protection nécessaires pour
sauver les plantations de Cacaoyers, de Cocotiers, de Bananiers, de Cannes
à sucre, etc.
L'aspersion des plantes vers lesquelles les Criquets se dirigent avec une
bouillie d'arséniale de plomb (k livres de pâte pour 5o gallons d'eau et
h livres de chaux vive), ou bien composée d'arsenic blanc, 1 livre; de
carbonate de soude, h livres dissoutes dans 1 gallon d'eau bouillante, puis
jetées dans 5o gallons d'eau contenant 3 livres de chaux vive et 1 gallon
de mélasse, a été recommandée.
Mais la méthode qui consiste à disposer, le matin de très bonne heure,
à certains endroits, un appât (son) empoisonné avec de l'arsenic blanc ou
un composé arsenical (arséniate de soude ou arséniate de plomb) a paru
plus pratique. On commence par brasser à sec 2 livres 1/2 d'arsenic blanc
et 5o livres de son; ensuite on jette six oranges amères ou des citrons
coupés en menus morceaux, avec l'écorce, dans h livres de mélasse de
sucre et 5 gallons d'eau; enfin on mélange le son empoisonné à la prépa-
ration d'oranges et l'on ajoute l'eau nécessaire pour avoir une bouillie
suffisamment liquide.
On comptait également sur l'aide des Merles-Corbeaux (mangeurs
de tiques), des différents «Qu'est-ce qui dit» (Gobe-mouche) et des Lézards.
La Kérosène , produite maintenant dans l'ile, eût été non moins utile pour
incinérer les bataillons envahisseurs. Les Criquets meurent aussi en grand
nombre dès qu'ils entrent eu contact avec le Champignon de la muscardiue
(vert), Metarrhizium Anisoplice.
On ne trouve à la Trinité que deux espèces non migratrices de Criquets :
le Schistoccrca prœsignata , et la Sauterelle géante Tropidacris dux peu pro-
lifique et possédant un grand nombre d'ennemis.
Les fonctionnaires intéressés du Gouvernement trinidadien m'ont prié
de bien vouloir solliciter de M. le D1 Roux, Directeur de l'Institut Pasleur,
l'envoi, par l'intermédiaire du Ministère des Affaires étrangères, comme
— 103 —
cela a eu lieu à différentes reprises pour le sérum anlipesteux, de cultures
pures du Coccobacillus acridiorum découvert par M. F. d'Herelle, et qu'ils
auraient l'intention d'aller inoculer aux. Acridiens migrateurs sur la côte
ferme, en vue de leur enlever toute velléité d'entreprendre le voyage de la
Trinité.
A la suite de démarches faites par moi à Paris, j'ai eu la satisfaction de
recevoir un tube de poudre d'Acridiens morts des suites de la maladie
causée par le Coccobacille. Cette poudre est préférable aux cultures pures
qui s'atténuent très rapidement et demandent une série de passages pour
obtenir un virus a un degré d'exaltation suffisant.
Le Bactériologiste chargé des infeslations n'a qu'à diluer un peu de celte
poudre, où les Bacilles conservent très longlemps leur virulence, dans
quelques gouttes d'eau stérile et il inocule ensuite avec ce mélange des
Criquets ou des Sauterelles. La mort des Insectes survient de quatre à sept
heures après l'injection , et il suffit d'isoler le Coccobacille du liquide diar-
rhéique pour avoir des cultures pures au maximum d'exaltation, lesquelles
servent à ensemencer les bouillons destinés aux infestations. Celles-ci
pourraient être faites sur la terre ferme, le long des côtes du golfe de
Paria , de manière à former une zone de barrage où les Sauterelles prove-
nant de l'intérieur du Venezuela viendraient s'infester , ce qui empêcherait
leur arrivée à la Trinité.
Cette expérience mérite d'être tentée, car elle réduira dans de notables
proportions le nombre des Insectes qui parviendront à franchir le golfe de
Paria; mais je doute qu'elle donne un résultat entièrement satisfaisant.
Pour être efficace, la campagne d'infestation devrait s'effectuer dans tous les
districts du Venezuela envahis par les Schistocerca americana et, en
outre, être poursuivie pendant deux ou trois ans pour amener la dispari-
tion des Insectes.
Le Mycologiste du Département d'Agriculture à la Trinité, M. J. B.
Rorer, de nationalité américaine, s'est d'ailleurs livré ici à diverses expé-
riences intéressantes.
Les premières injections n'ont causé la mort des Insectes qu'après
trente-six heures , mais le contenu de l'abdomen des premières victimes a
tué un second crbatch» de Sauterelles en dix-huit heures. Après avoir accru
la virulence des Bacilles, on est arrivé a tuer les Criquets eu six et même
quatre heures. Des expériences se poursuivent dans le Sud-Ouest de l'île, à
Cedros , oii le Locuste géant Tropidacris dux est fort commun et commet
des dommages.
Toutefois, un membre du crBoard» sanitaire local qui a eu des désillu-
sions, parait-il, avec le choléra des Bats, s'est montré sceptique en ce qui
concerne l'emploi des cultures de Coccobacilles dans les champs.
Son Excellence Sir George Le Hunte, Gouverneur des îles de La Trinité
et Tobago, qui ne laisse jamais échapper une occasion de montrer sa
— 104 —
parfaite courtoisie, a proposé i[ue les remerciements de la Société d'Agri-
culture locale me soient adressés pour mon aHe précieuse en cette
circonstance.
Il est à souhaiter maintenant que les rfScienlisls» employés par le
Gouvernement trinidadien entrent en correspondance avec M. F. d'Hérelle
afin de pouvoir profiter de la longue expérience et des avis éclairés de
notre distingué compatriote.
~ 105 —
Longévité de quelques Insectes en captivité,
par M. Alphonse Labitte.
Jusqu'à présent, nous n'avons que très peu de connaissances sur la
longévité des Insectes. La cause provient de ce que rares sont les Entomo-
logistes ayant eu en leur possession et en captivité des Insectes vivants.
Depuis ma jeunesse, passionné pour l'Histoire naturelle, désireux
surtout d'observer les petits êtres méprisés par le commun des hommes,
j'ai possédé, en captivité, pour étudier leurs mœurs, des Insectes de tous
ordres, principalement des Coléoptères ; grâce à cette circonstance, et pour
quelques-uns, j'ai pu mesurer la durée de leur existence.
Je ne parlerai ici que de l'Insecte adulte pris à sa transformation à l'état
parfait, issu de sa nymphe, ou capturé par moi, ou reçu à l'Insectarium
en don par une main généreuse; c'est à partir de cet instant que j'ai
compté les jours de sa vie.
Je laisse volontairement de côté le laps de temps que l'animal a vécu
dans son état larvaire. On devra cependant noter que celui-ci est, en
général, d'autant plus court que l'état adulte est plus long. Une larve
de Blaps, par exemple, avant sa dernière métamorphose, vit deux ou trois
mois, tandis qu'une larve de Hanneton vit deux et trois ans.
Les chiffres que je présente sur la durée de l'existence des insectes qui
ont vécu en captivité dans ma ménagerie sont rigoureusement exacts ; ils
portent sur des centaines d'individus que j'ai pu suivre et observer depuis
plus de vingt ans, non seulement au point de vue qui m'occupe aujour-
d'hui, mais aux points de vue biologique, psychologique et physiologique;
j'ai publié quelques-unes de mes observations dans différentes revues; les
Entomologistes que ces questions intéressent peuvent s'y reporter (1).
Lorsque j' ai parlé de mon intention de publier ce petit travail , quatre
questions m'ont été posées ; on les trouvera ci-après avec leurs réponses.
Ces questions, je me les étais faites déjà, car elles paraissaient s'imposer; je
pensais que le célibat ou l'abus de l'accouplement pouvaient avoir une
certaine importance, dans le plus ou moins de durée d'existence des
O Mercure de France, t. LXXXVI, p. 456, n° 3i5; t. XCI, p. 720, n° 336;
t. XGVIII, p. 5o4 et 708, noi 363 et 364. — La Science et la Vie, n° 7, p. 83;
n° ik, p. aao. — Agriculture nouvelle, années 1912, 1913 et îgifi.
— 106 —
Insectes. J'ai scrupuleusement suivi les faits et gestes des hôtes de i'Insec-
tarium; je les ai attentivement et sévèrement contrôlés; mes réponses
sont le simple et fidèle résultat de mes observations minutieuses, souvent
répétées à des laps de temps différents, quelquefois à plusieurs années
d'intervalle, comme celles d'ailleurs que j'ai décrites dans mon étude sur
Y Intelligence des Insectes, où l'on trouvera des durées d'existences de
Coléoptères vivants en captivité.
On verra que le sexe, la virginité, l'accouplement, la fécondité n'ont
joué, dans la généralité, qu'un rôle relatif dans la durée de la vie des
Coléoptères dont je donne plus loin la nomenclature.
Questions.
i° Les mâles vivent-ils plus ou moins que les femelles?
a0 Les Insectes qui ne se sont pas accouplés vivent-ils davantage que
ceux qui se sont accouplés?
3° Il y a-t-il lieu de supposer que les Insectes vivant en liberté ont une
existence plus longue que ceux qui vivent en captivité?
h" Quelles sont les familles qui présentent la plus longue existence?
Réponses.
i° Dans toutes mes observations, je n'ai rien trouvé de bien régulier ou
d'absolu dans la durée de la vie des Insectes Coléoptères. Si nous nous re-
portons au Tableau des moyennes d'existences établi plus loin, nous ver-
rons évidemment que la généralité des femelles des Coléoptères observées
ici ont une vie plus longue que celle des mâles. Mais si nous examinons
en particulier chaque existence, nous trouverons que certains mâles durent
plus que certaines femelles dans la même famille et le même genre d'In-
sectes, comme ce mâle de Carabus auratus, vivant 1.029 jours, tandis que
la plupart des femelles ne dépassent pas 65o jours.
2° Certaines femelles n'ayant pas subi d'accouplement sont mortes
jeunes; d'autres ont atteint une vieillesse normale. H en a été de même
pour les mâles. Je parle toujours pour la généralité.
3° La question est ici difficile, sinon impossible à résoudre, puisqu'on
ne peut suivre un Coléoptère en liberté, depuis sa naissance à l'état adulte,
jusqu'à sa mort.
Je crois cependant qu'à l'étal libre, l'existence de ces Insectes ne doit pas
atteindre la durée qu'ils obtiennent en captivité; les accidents de toutes
— 107 —
sortes dont ils sont victimes, les changements brusques de température,
etc. abrègent leur vie et les font disparaître prématurément.
4° Jusqu'à présent, d'après les familles ou groupes d'Insectes présentant
la plus longue existence que j'ai été à même d'observer, je dois inscrire en
première ligne la famille des Ténêbrionidesj en seconde ligne celle des
Stercoraires; puis arrivent à peu près en lignes parallèles les Hydrophilides
et les Carobides. Ensuite nous trouvons les Cerambycides , les Lueanides
(à l'exception des Dorais), enfin les Gétonides et les Mclolonlhides.
Nombre de jours d'existence.
CifiiMlclida».
G. CAMPESTRIS. (jf, 182. 9, 1 8*
Ces deux Insectes sont morts du manque de nourriture pendant une
absence que j'ai faite.
Proerustes.
P. coriacecs L. — d\ 78, 243, 3i5, 3a5, 5sj8, 697. — 9, 189,
200, £17, 571.
Moyennes : maies, 87^1.90. — Femelles, 3.38.20.
Carabins.
G. AURATis L, — d\ 348, 629, 781, 789, 897, 928, 1.029. —
9, 89, 433, 554, 645, 8/17, 981, 1.018, 1.112, 1.119 (l^1 et 8A7,
sujets éclos dans la ménagerie).
C. monilis F. — d\ 259, 327 (sujets éclos dans la ménagerie), 33 1,
3/17, 36 1, A 07, 43 1. — 9, 298, 3o8, 4i 1.
C. festivus Dr. — d\ 363.
C. morbillosus Latr. — d\ 297, 34i. 4ai. — 9, 3i5, 3a8.
G. catexulatus Scop. — d", 347, $6't. — 9, 35 1 .
C. iiispanus Farb. — d\ 337. — 9, i58.
— 108 —
G. intricatus L. — d, 228, 343. — 9, 297.
G. nemoralis Illig. — d\ soi. — 9, 1 83 , 191.
C. CANCELLATUS Illig. d\ 67, 1 09 , 123. 9, 89.
C. purpdrascens F. — c5* , 9^ , 129, l43. 9, 123.
G. lotharingus Dij. — d, 396, 344, 347. — 9, 278, 367, 4o6.
Moyenne : d\ 323.20. — 9, 385.71.
Sphodrus leucophthalmus L. — d\ 229. — 9, 223, 273.
Scarites.
S. gigas Oliv. — d, 233. — 9, 233.
Ces deux Insectes ont été dévorés par les Rats.
Stapliîliiius.
OCYPDS OLENS Mull. 1 7, /19, 68, 70, l6i.
Neorophorus.
N. vespilloL. — d,87, 288, 323. — 9, 245, 280. 3i6, 3i6.
Deux autres de ces Insectes ont disparu de la ménagerie après 292 jouis
de captivité.
Moyenne : d1, q32.33. — 9, 291.50.
Dytiscus.
D. marginalis L. — d, 567, 99 1, 1 .oo5. — 9, 670, 91 8.
Moyenne : d\ 853.66. —9, 740.
Hydropliilius.
H. piceds L. — d1, 89, 1 65 , 24o. — 9, 73, 436, 61?».
Moyenne : d, i64.66. — 9 , 374.
— 10'J
Ht'Ioloiltllitlc».
M. vulgaris F.— d\ 11, 16, 19, 21, 29. — 9, 23, 26, 27,27,31,
Moyenne : d\ 19.20. — 9, 26.80.
l'etonides.
C. aurata L. — d\ a&, 91. —9, 20. 48, 196.
Moyenne : d\ 57. 5o. — 9, 88.
LticanidcM.
Lucanus cervos L. — d\ 5 , io, 11, 12, 1 3 , i 4 , i5, 16, 19, 20, 24,
95, 28, 3o, 32, 34, 35, 37, 39. — 9, 5, 11, i5, 19, ai, ai, 25,
27, 29, 29, 32, 32, 35, 37, 194.
Moyenne : d\ 19.16. — 9, 31.72.
Dorcu».
1). parallelipipedus. — d*, 278, 3o8, 384, 395. — 9, 370, 372.
Moyenne : d\ 327. — 9, 375.33.
Atcuclius.
A. sacer L. — d\ i5i, 176, 2i5, 3i7, 36i, 379, 387, 48i, 6ia.
- 9, 263, 452, 5g4, 633 (263, 48 1 et 633, éclos à la ménagerie).
A. semi-punctatus F. — d, 278, 338, 36 1. — 9, 392.
Moyenne : d\ 338.25. — 9, 466. 80.
Siwjplms.
S. SciiABFFEW L. — c5", 102, 172, 1 88 , 202 , 3ag. — 9 , 197, 261.
3oi, 307 (188 et 3oi, éclosdansla ménagerie).
Moyenne: d\ 198.40. — 9, 266. 5o.
— 110
l'opris.
G. hispanusL. — tf, 309, 368, 38a, 3g7, 484, 68i, 728, 794, 863,
982. _ 9, 38a, 489, 767, i.o53, 1.127, i.i37 (38a, 368, 489,
794, 863 et i.o53, éclos à la ménagerie).
G. lunaris L. — â, 193, 2o4, 3o2, 309. — 9, 200, 3i2, 344
(309 et 3i2 éclos à la ménagerie).
Moyenne : d\ 496.50. — 9, 6â3.44.
Geotrupes.
G. STERCORARIUS L. d\ 988, 1.022, I.I27. 9, 998, 1. 1 37
(998, éclos dans la ménagerie).
G. sylvaticcs Panz. — d\ 243. — 9, i64, 36 1.
G. typhoeus L. — 9, 329.
G. mutator Marsh. — d\ 723. — 9, 682, 824.
Moyenne : d\ 700.06. — 9, 642. i4.
Orycies.
0. NAsicoRNis L. — d\ 35, 4o. — 9. 43, 68.
Moyenne : d\ 37. 5o. — 9, 55. 5o.
Blaps.
B. mortisaga Duméril. — d\ 467, 528, 666, 963, 1.617. — 9, 327,
881, 1.022, 1.123, 1.219.
Moyenne : d\ 848.20. — 9, 9i4,4o.
(J'avais pris le i5 septembre 1904, à Paris, au quai de Javel, dans une
cour d'usine , 1 4 Blaps mortisaga. 8 de ces Insectes sont morts à différentes
époque?, entre le i5 septembre igo4 et le 3i décembre 1910. A cette
dernière date, les 6 Blaps survivants furent dévorés par les Rats. Ils vécu-
rent donc dans la ménagerie jusqu'à cet accident 2.297 jours-
Un Blaps, entré dans la ménagerie le 8 juillet 1911, vit encore.)
B. gigas L. — 8 de ces Insectes, entrés dans la ménagerie le 6 juillet
1905, vécurent jusqu'au 3i décembre 1910, où 7 d'entre eux furent dé-
vorés par les Rats. Ils ont donc vécu 2.028 jours en captivité.
Le survivant a vécu jusqu'au i4 décembre iyi4, soit 3.449 jours-.
— 111 —
B. magica E. Wag. — d\ 171, 663 , 1.1 52. — 9, 90, 364, 365,
367, i.i52, 1.168 (90 et 171, ëclos dans la ménagerie).
B. Edmondi Sol. — dV36a, 7^6, 1.106. — 9, 557, 823,963.
Moyenne : d\ 700. — 9 , 727.66.
Akis.
A. spinosa L. — d\ 610, 993, 1.002, 1.110. — 9, 833, 1.022,
1.082, 1.1 15.
A. reflexa F. — d\ 623, 768, 935, 962, 1.109. — 9' /l3a' 737>
844, 1.027.
Moyenne : d\ 854. 4o. — 9, 951.42.
Pimelidcs.
PlMELIA ANGDLATA Sol. d\ I70, 427, 629, 675, 82O. 9, 497,
8i3, 918.
P. inflata Herbst. — â, 378, 783, 812, 910. — 9, 774, 786,
845,899.
P. depressa Sol. — d\ 838. — 9, 74i, 84 1, 989.
P. cribripennis Sol. — d1, 642, 746, 823, 897, 912. — 9, 327,
545, 611, 622.
Moyenne: d\ 669.08. — 9, 714.18.
Adesmi».
A. mkirocëphala Sol. — 274, 33 1, 348, 352.
CHRYSOMELID JE .
Timarcha.
T. tenebricosa F. — cf, 35, 235. — 9. 106, i5i, 288.
T. mceencis Vill. — 9, 106.
Moyenne : 0*, i35. — 9 , 181.66.
— 112 —
CERAMBYCID^.
Doreadîon.
D. KDLIGINATOS L. 6-2, 66.
Ccramfoyxi
G. Héros F., Scop. — d1, 62. — 9, 73.
G. cerdo Scop. — d\ 95.
Curciilionidae.
Mecaspistigrinls Panz. — d\ 11 4. — 9, 53, 71,
Moyennes d'existences.
suj.es. FEMELLES.
Procrustes 376.10 338.20
Carabus 3a3.2o 380.71
Necropliorus 23s. 33 991.50
Dytiscus 853.06 760.00
Hydropbilus 1 64.66 376.00
Melolontha vulgaris 1 9.20 26.81
Cotnnia aurai» 57, 5o 88.00
Lucanus cervus 19.16 .81.72
Dorcus p 027.00 375.33
Àteuchus 338. a5 666.80
Sisyphus 198.60 266. 5o
Copris /igô.SS 623.66
Geotrupes 700.06 662.16
Oryctes 37. 5o 55. 5o
IHaps mortisaga 868.20 91 6.60
Blaps gtgas j
Blaps magica > 700.00 727.66
IHaps Edmondi 1
Akis 856. 60 951.62
Pimelia 669.08 716.18
Timarclia 1 35.00 181.66
— 113
Ma.mma de longévité chez quelques Insectes Coléoptères.
Cicindela camprshis 182
Procrustes coriace u$ 697
Carabus auratus 1.112
Carabus monilis 43 1
Carabus fnstivus '111
Carabus atorbillasus 621
Carabus hispanus 828
Carabus intricatus 343
Carabus nrmoralis 261
Carabus cancellatus 128
Carabus purpurescens 1 43
Carabus lotharingus 4i6
Sphodrus leucophthalmus. . . . 273
Scarites gigas 288
Ocypus olens 161
Necrophorus vespillo 32 2
Dyliscus marginalis i.oo5
Hydraphilus piceus G 1 3
Melolontha culga>is 3i
Cetonia aurata 196
Lucanus cervus 196
Dorcus parallelipiprdus 3g5
Aleuchus sacer 633
Ateuchus semi-punctalus 3y2
Sisijphus Schaefferi 36 1
Copris hispanu; 1.137
Copris luuaris 344
Geotrupcs stercararius 1.137
Geatrupes sylvaticus 36 1
Geotrupes typhœus 329
Gfutruprs mutator 824
Or y des nasicornis 68
Blaps gigas 3.36g
Blaps mortisaga 1 .2 1 9
Blaps magica 1.168
Blaps Edmondi 1.106
Akis spinosa 1 . 1 1 5
Akis rejlexa 1 . 1 09
Pimelia augulata 918
Pimelia itiûexa 910
Pimelia depressa 989
Pimelia cribripennis 912
Adesmia microcephala 352
Timarcha tenebricosa 288
Dorcadion fuliginatus 66
Cerambyx lieras 73
Cerambyx cerda 9 5
Mecaspis tigrinus 1 1 4
Pour conserver les Insectes en captivité et leur assurer la plus longue
existence, on doit leur aménager des habitats assez spacieux pour qu'ils
puissent circuler avec l'illusion de la liberté; les entourer des objets,
herbes, mousses, bois ou pierres qu'ils aiment à rencontrer dans leurs
allées et venues, et leur donner la nourriture qu'ils préfèrent. Cependant,
j'ai pu élever des Carnivores et les garder très longtemps, en les nourris-
sant avec du pain d'épices.
M
USLIM.
\.\!1.
ll/l —
Notes sur les espèces rangées par Lamarck dass les ge\res
Venericardia et Cardita
(Fin),
par M. Ed. Lamy.
Cardita phresetica.
(Lamarck, Ânim. s. vert., VI, 1™ p., p. a/i.)
Le Charnu phrenetica Boni (1780, Test. Mus. Cœs. Viudob., p. 83) est
la même espèce que le Chaîna semiorbiculata Linné (17.58, Syst. Nat ,
éd. X, p. 691), dont le nom a la priorité pour cette forme de l'Océan
Indien et qui est le type du sous-genre Beguina Bolten, 1798 (—Azarella
Gray, 1 8 5 A ) .
Il y a au Muséum de Paris deux cartons étiquetés Cardita nephretica
par Lamarck : le premier porte un individu, ayant pour dimensions
67 x ^7 mm., qui provient de la collection du Slathouder; sur le second
sont fixés deux spécimens plus petits, mesurant respectivement 39x27
et 37 X26 mm.
Cardita crassicosta.
(Lamarck, loc.cit., p. ai.)
Lamarck pensait que son C. crassicosta correspondait peut-être aux
ligures 1 a-c de la planche 2 36 de V Encyclopédie Méthodique et que, par
suite, ce pouvait être le Perna Jeson d'Adanson, assimilation qui a été
admise par Blainville (i8a5, Man. Maîac, p. 5Ao).
Mais, comme l'a fait observer Desbayes ( ï 8 3 5 , Anim. s. vert., 2l'éd.,
VI, p. 63i [note] et p. 633), ces figures se rapportent bien plutôt au
C. nodulosa Lk. , espèce dont nous parlerons plus loin et qui. elle, res-
semble, en effet, beaucoup au Jeson; le C. crassicosta serait, au contraire,
assez exactement représenté par une autre figure de la même planche :
Deshayes indique la fffig. 5n, mais c'est évidemment une faute d'impres-
sion pour rrfig. 3».
Celte espèce de Lamarck a été surtout bien figurée par Reeve ( 18 A3,
Conch. lcon., pi. II, lig. 7 a-d) et par Hanley (1 84 2-06, Cat. Rec. Biv.
— 115 —
Sh., pi. 18, fig. 19), qui a représenté une variété très squameuse corres-
pondant au C. tridacnoides Menke (i8/i3, Moll. Nov. Holland., p. 39) (1).
Dans la collection du Muséum de Paris, deux cartons ont été étiquetés
par Lamarck C. crassicosta: sur le premier il y a une valve gauche mesu-
rant 5ox 3o mm. et sur le second on trouve deux valves, l'une droite,
l'autre gauche, qui, avec le même diamèlre umbono-ventral de 2 3 mm.,
ont une longueur respective de ko et 36 mm.; tous ces échantillons
ont été recueillis en Nouvelle-Hollande par Pérou et Lesueur [1801] (2).
Gardita rufescens.
(Lamarck, loc. cit., p. 2 h.)
La seule référence indiquée, d'ailleurs avec doute, par Lamarck pour
son C. rufescens, d'habitat inconnu, est la figure 1 85 de Lister ( 1 685,
Hist, conch. [pi. 3/17]). Or la coquille qu'elle représente avait déjà reçu de
Bruguière le nom de Gardita pectunculus : aussi Deshayes (i83o, Encycl.
Méth., Vers, II, p. 196) a-t-il pensé que le C. rufescens Lk. est proba-
blement la même espèce que ce C. pectunculus Brug. et, d'après
M. Dali (1903, Synops. Carditacea, Proc.Acad.Nat, Se. Philad., LIV
[1902], p. 703 ), cette coquille de Lister pourrait être un grand spécimen
du C. gracilis Shullleworth, des Antilles. Mais, d'autre part, elle peut
correspondre aussi bien au C. affinis Sowerby , de la côte Pacifique améri-
caine : c'est pourquoi Hanley ( i842-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 1^7) a
pu mentionner ce C. rufescens comme une forme du golfe de Nicoya.
Beeve, de son côté (i843, Conch. Icon., pi. IV, fig. 19 a-b), a figuré,
sous le nom de C. rufescens Lk. , une espèce dont il n'indique pas la pro-
venance, mais à laquelle von Marlens ( 1880, in Môbius, Beilr. Meeresf.
Mauritins, p. 32 1) a rapporté une coquille de l'île Maurice.
D'autre part, ce C. rufescens est, d'après Beeve lui-même, très voisin
(et serait même synonyme pour MM. Bucquoy . Dautzenberg, Dollfus
[1892, Moll. Roussillon, II, p. 229]) de son C'. senegalensis ( 1 843 , Conch.
Icon., pi. IV, fig. 16) (3 qui correspond à une (orme du Sénégal
appelée Peina Jeson par Adanson (1757, Hist. nat. Sénégal, Coq.,
p. 21 5, pi. i5, fig. 8).
Enfin je montrerai plus loin que ce 6'. rufescens Beeve me parait cor-
(1> Hanley (loc. cit., p. 1/J7 et p. 367) identifie au C. crassicosta Lk. le
C. gquamifera Soweriiy (1825, Cat. Shells Tankrrv.) [non C. squamigera Desli.].
(2) Il ne faut pas confondre avec ce Cardita (s. sir.) crassicosta Lk., d'Aus-
tralie, le Venericavdia crassicostata Sowerby = V. Cuvieri Broderip, de la
côte Pacifique américaine (i856, Hanley, Cat. Rec. Biv. Sh., pi. XVII, fijj. 56
[note]).
M Hanley (i862-56, loc. cit., p. 1A7 et p. 367) identifie ce C. senegalensis
Reeve au C. squamosa Sowerby ( 1825, Cat. Shells Tankerv.) [non Lamarck].
8.
— 116 —
respondre au C. nodulosa Lk., qui, d'après les types mêmes de Lamarck,
serait une espèce Australienne et qui est très probablement le C. rubida
Clessin.
Mais, quant au véritable rufescens de Lamarck, celle espèce resle énig-
matique.
CARDITA CALYCULATA.
(Lamarck, loc. cit., p. ai.)
Deshayes ( 1 835 , Anim. s. vert., 2 e éd., VI, p. 63i) a montré que la
coquille appelée C. calyculata par Lamarck n'est nullement la forme Médi-
terranéenne à laquelle Linné a donné ce nom, mais que c'est un Mol-
lusque exotique, le C. variegata Brug. , de l'Océan Indien.
C'est, en effet, à celte espèce de Bruguière qu'il faut rapporter un spé-
cimen, mesurant 63 X 29 mm., étiqueté par Lamarck C. calyculata. dans
la collection du Muséum de Paris.
Nous verrons ci-après que Lamarck a attribué, d'autre part, à ce C. va-
riegata Brug. le nom de C subaspera, tandis que, parmi les espèces
Lamarckiennes , c'est le C. sinuata Lk. qui correspond au véritable C. caly-
culata de Linné.
Caudita subaspera.
(Lamarck, loc. cit., p. 25.)
D'après Lamarck lui-même, il a appelé C. subaspera la coquille décrite
par Bruguière (1792, Encycl. Méth., Vers, I, p. Z107, pi. 200, fig. 6)
sous le nom de C. variegata , et ceci est confirmé par les figures données
parDelesserl(i8/u , Rec. Coq. Lamarck, pi. 1 1 , fig. oa-c)pource C. sub-
aspera.
D'autre part, comme nous l'avons vu plus haut, Deshayes a montré
que cette description de Bruguière s'applique exactement au C. calyculata
Lamarck (non Linné).
CARDITA NODULOSA.
(Lamarck, loc. cit., p. 2 5.)
Dans la collection du Muséum, Lamarck a déterminé C. nodulosa (l)
deux valves gauches rapportées de Nouvelle-Hollande en 1801 par Pérou
et Lesueur : elles ont très sensiblement la longueur (32 mm.) indiquée
dans les Animaux sans vertèbres et, en conséquence, elles doivent être
considérées comme les véritables types.
m Le nom spécifique nodulosa a clé employé à nouveau par Kceve ( 1 843 ,
Gonch. Icon., pi. IX , fig. hh) pour une forme entièrement différente, probable-
ment synonyme de C. aculeata Poli.
— 117 —
J'ai montré précédemment (191 5, Bull. Mus.kist. mit., XXI, p. 196)
que ces deux valves, qui ont environ 32 x 18 mm., appartiennent sans
aucun doute à la même espèce que la coquille figurée par Valcnciennes,
en i846, dans Y Atlas de zoologie du Voyage de «La Vénus* (i836-3g),
pi. 22, fig. 2, sous le nom déformé de C. mdulosa Lk. et, par suile,
il faut identifier complètement C. nodulosa Val. à C. nodulosa Lk. (l).
Le Muséum de Paris possède, en outre , deux valves (recueillies à la baie
des Chiens marins par Péron et Lesueur), plus petites (longues de i3mm.),
étiquetées par Lamarck rrcardile noduleuse var.a : elles me semblent pou-
voir être rattachées plutôt au C. aviculina Lamarck.
Enfin Dclesserl ( i84i , Bec. Coq. Lamarck , pi. 11, fig. 8 a-c) a
figuré comme C. nodulosa Lk. une coquille de taille moyenne (22 mm.),
cl elle se rapproche aussi beaucoup de ce C. aviculina Lk.
Quant aux deux valves typiques du C. nodulosa, provenant d'Australie,
qui sont teintées derougeâtre, elles ne me paraissent pas pouvoir être sé-
parées spécifiquement de la forme qui a été représentée par Reeve ( 1 8 4 3 ,
Conclu Icon., pi. IV, fig. 19 a-b) sous l'appellation de C. rufescens et qui
a été signalée de File Maurice par von Martens (1880 , in Môbius, Bcitr.
Meeresf. Mauritius, p. 32 1).
C'est aussi à la même espèce qu'appartient très probablement le
C. rubida Clessin (1888, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., p. 47,
pi. 11, fig. 9-10), nom proposé pour une coquille Australienne déter-
minée dans la collection Paetel comme C. rufescens Lk. (2).
D'autre part, ce G. rufescens de Reeve est extrêmement voisin de son
C. scnegalensis (i843, Conch. Icon., pi. IV, fig. 16) correspondant au
Perna Jeson Adanson, que Bruguière (1792, Encycl. Métk., Vers, I,
p. 4o8) rapportait au C. calyculata Linné.
Or, comme je l'ai déjà fait remarquer (1915, Bull. Mus., XXI,
p. 198), si Deshaycs ( 1 8 3 5 , An. s. vert., 2e éd., VI , p. 433) a pu rap-
porter au C. nodulosa les figures 1 a-c de la planche 234 de V Encyclopédie
Méthodique, qui, pour Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI, irep., p. 24),
pouvaient représenter le Jeson, c'est qu'effectivement les types Lamarc-
kiens de ce C. nodulosa offrent de grandes ressemblances avec cette
espèce d' Adanson, notamment pour la taille (43x9.3 mm. d'après la
figure de cet auteur [1707, Ilist. Nat. Sénégal, Coq., p. 2i5,pl. i5,
fig. 8]) et pour la couleur rrde rose ou de feu».
('J Carpeuler (1807, Rep. Moll. W. C. N. Amer., p. 378; 18OA, Suppl.
Rep., p. 5a8), qui considérait la coquille représentée par Valcnciennes comme
une forme Ouest-Américaine, pensait qu'elle pouvait être identique au C. affints
Sowerby, qui est, en réalité, une tout autre espèce.
(2) Quant ù savoir si cette forme est réellement le C. rufescem de Lamarck ,
j'ai dit plus haut que celui-ci reste une espèce énijpnatiquc,
— 118 —
Par suite, on peut se demander si ie C. nodulosa Lk. = rufescens Rve.
= rubida Cless., de l'Océan Indo-Pacifique, et le Jeson Adans. = senega-
lensis Rve., du Sénégal, ne seraient pas des variétés locales, toutes deux
de grande taille et de coloration rougeâtre, qui seraient à rattacher au
C.calyculata Linné = aviculina L\. = excavata Desh. , espèce extrêmement
polymorphe et signalée de localités très éloignées.
Cardita sinuata.
(Lamarck, loc. cit., p. a5.)
Le type du C. sinuata, avec étiquette manuscrite de Lamarck, est con-
servé au Muséum de Paris : il a pour dimensions 26 x i& mm.
Deshayes (i835, Anim. s. vert., 2 e éd., VI, p. /i3i)a reconnu que ce
C. sinuata, de provenance non indiquée, doit être identifié au C. caly-
eulata Linné, de la Méditerranée, tandis que, comme nous l'avons vu plus
haut, l'espèce nommée C. calyeulata par Lamarck est, en réalité, le C. va-
riegata Brug. , de l'Océan Indien.
Cette confusion lient à ce que les figures citées par Linné pour son
Ghama calyeulata (1768, Syst. Nat., éd. X, p. 692; 1767, ibid., éd. XII,
p. 1198), d'habitat Méditerranéen, représentent plusieurs Mollusques
différents, ainsi que l'ont fait remarquer MM. Bucquoy, Daulzenberg,
Dollfus (1892, Moll. Roussillon, II, p. 229) :
La figure 8 de la planche i5 d'Adanson ( 1757 , Hist. Nat. Sénégal,
Co*y.,p. 21 5) est relative à une espèce du Sénégal, le Jeson Adans. = Car-
dita senegalensis Rve.
La figure 18/1 de Lister (1680, Hist. Conch. [pi. 3/17]) correspond au
Cardita variegata Brug. de l'Océan Indien.
La figure i85 de Lister ( ibid. ) est indiquée par Brnguière pour son
Cardita peetunculus (1792, Encycl. Méthod., Vers, I, p. 4 12) (1).
W Ainsi qu'il a été dit plus haut, M. Dali (igo3, Proc. Acad. Nat. Se.
■ Philad., L1V [1902], p. 703) est d'avis que celte coquille de Lister, appelée
C. peetunculus par Bruguière, pourrait être un grand spécimen de C. gracilis
Slmttll., des Antilles. Il pense, d'autre part, que le C. peetunculus figuré par
Reeve (i8i3, Conch. Icon., pi. I, lig. 4) n'est pas, comme cet auteur l'indique,
une forme de Madagascar, mais doit être identifié au C, qffinis Sow. , de la côte
Pacifique Américaine. Von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Muuritius,
p. 32i) tenait aussi cet habitat Africain pour douteux. Cependant, on trouve,
dans les collections du Muséum de Paris, six coquilles correspondant exactement
à cette figure de Reeve, qui auraient été rapportées de Madagascar en i8ii par
L. Rousseau, lequel a même proposé pour elles in sche<lis le nom de C. madagas-
carirnsis. Mais il faut avouer que ces spécimens soi-disant Africains n'offrent aucun
caractère les distinguant d'exemplaires du C. qffinis Sow. recueillis clans le golfe
de la Californie par M. Guillemin (i865) et par M. L. Diguet (180/1-1898).
— 119 —
Seule, la figure F de la planche 90 de Gualtieri (17/12, Index Test.
Conch.) peut se rapporter à l'espèce Méditerranéenne qui est désignée par
les auteurs sous le nom de G. eaïyculata L. et dont on trouve, d'après
Hanley (i855, Ipsa Linn. Conch., p. 87), plusieurs spécimens dans la
collection de Linné.
A cette espèce Européenne ont d'ailleurs été assimilées des coquilles
provenant de Ténériffe, d'Australie, de Tasmaûie, de Nouvelle-Zélande, et
on lui a ainsi réuni comme synonymes C. aviculina Lk. , G. muricata Sow. ,
G. excavata Desh. , G. tasmanica Ten. Woods ( 1 885 , E. A. Smith. , Rep.
«Challenger* Lamellibr,, p. 210; 1918, Suter, Man. New Zealand
Mol!.,v. 9o3).
Cardita concamerata.
(Lamarck, hc. cit., p. 2 5.)
Cette espèce de Bruguière (1792, Encycl. Mêth., Vers, I, p. £09,
pi. s34, (ig. 6 a-c) correspondu la coquille représentée par Chemnitz
(1784, Conch. Cab., VII, p. 108, pi. 5o, fig. 5o6 a-d) sous le nom de
Chôma coneamerata : Lamarck a déterminé, dans la collection du Muséum,
un spécimen mesurant i4x 10 mm.
Cette forme, qui vit, non dans l'Océan Américain, mais au Cap de
Bonne-Espérance , est le type du genre Thecalia H. et A. Adams, 1887,
caractérisé par l'existence, chez la femelle, d'une poche incubalrice pro-
tégée par une invagination des valves.
Cardita avicdlina.
(Lamarck, hc. cit., p. 26.)
Deshayes (i835, Anim. s. vert., VI, p. 434) considérait cette espèce
comme très voisine du C. eaïyculata des auteurs, c'est-à-dire du C. varie-
gala Brug. , et n'en étant peut-être qu'une forte variété.
-En réalité , c'est , au contraire , au véritable C. eaïyculata Linné qu'il
faut la rattacher, comme le fait M. Suter (igi3, Man. Neiv Zealand
Moll, p. 903 ).
Déjà la figure donnée parDelessert ( i84i , Rec. Coq. Lamarck, pi. 1 1 ,
fig. 10 a-c) pour ce C. aviculina Lk. suggère l'idée de ce rapproche-
ment.
Mais, de plus, on trouve au Muséum de Paris deux coquilles recueillies
à file King par Péron et Lesueur , qui , bien que non étiquetées de la
main de Lamarck, sont indiquées comme ayant été étudiées par lui : l'un
de ces spécimens, mesurant 1/1x9 mm. 5, correspond à la forme
Australienne nommée par Deshayes (i854, P. Z. S. L. [18^2], p. 100,
— 120 —
pi. XVII, fig. i-3) C. cxcavata et assimilée par les ailleurs au C. calycu-
lata Linné (non Lamarck); l'autre échantillon, ayant pour dimensions
i3 x 9 mm., a subi une torsion lui donnant l'aspect du C. distorla Reeve
(i843, Conch. Icon., pi. IV, fig. i3), qui semble aussi n'être qu'une
déformation accidentelle de cette même espèce d'Australie.
D'autre part, j'ai dit plus haut que le Muséum de Paris possède aussi
deux valves rapportées de la baie des Chiens marins par Péron et Lesueur
qui, déterminées par Lamarck rrcardite noduleuse var.n, me paraissent
également pouvoir être rattachées à C. aviculina Lk. = excavata Desh. = ca-
lyculata Linné (1).
Cardita citrixa.
(Lamarck, loc. cit., p. 96.)
Cette espèce est représentée dans la collection du Muséum par un seul
individu recueilli en Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur : l'étiquette
correspondante, qui porte le nom de Cardita citrina, n'est pas de l'écri-
ture de Lamarck.
Cette coquille, mesurant 19x12 mm., a été considérée par Deshayes
(i83o, Encijcl. Méth., Vers, II, p. 201; 1 835 , Anim. s. vert., 2e éd.,
VI, p. k'Mi) comme un exemplaire jeune d'une variété ex colore du C. cras-
sicosta Lk. : mais elle aussi me semble correspondre plutôt au C. exca-
vata Desh. = calyculata L.
Cardita sublaevigata.
(Lamarck, loc. cit., p. 96.)
Le type de cette espèce est conservé au Muséum de Paris. J'ai montré
antérieurement ( 1915 , Bull. Mus., XXI, p. 199) que ce spécimen a été
représenté en 1 846 par Valenciennes dans Y Atlas du Voyage de «La
Venus», pi. 22, fig. k: son contour est exactement superposable à ces
figures, la taille ( 18 x 11 mm.) et la coloration sont les mêmes.
Ainsi que ledit Hanley(i842-56, Cat. Bec. Biv. Sh., p. i48 et p. 367,
pi. 18, fig. 28), ce C. sublaevigata appartient au genre Cypricardia Lk. et
il est la forme jeune du Cypr. vellicata Reeve (i843, Conch. Icon., pi. II,
fig. 7): cette espèce Indo-Pacifique doit donc prendre le nom de Trape-
ziiun [= Cypricardia] subleevigatum Lk.
(1' Malgré un contour beaucoup plus allongé, le C. pica Reeve ( i843, Conch.
Icon., pi. II, fig. 8 a-b) serait aussi une forme étroitement alliée à ce C. aviculina,
d'après l'opinion de Ilanley (1 842-56, Cat. Rev. Biv. Sh., pi. 18, fig. il
[note]), qui se demande même si elle en est réellement distincte.
— 121.—
Cardita corbularis.
(Lamarck, loc. cit., p. 26. )
Ce nom a été donné par Lamarck à une coquille du rr Cabinet de
M. Defrancen , qui, à ma connaissance, n'a été identifiée par aucun
auteur.
Cardita x.ithophagella.
(Lamarck, loc. cit., p. 26.)
Cette espèce Méditerranéenne, figurée par Delessert ( i84 1 , Rec. Coq.
Lamarck, pi. 11 , fig. 11 a-d), est, en réalité, un Coralliophaga Blainv. :
elle a pour synonymes Byssomya Guerini Payr. , B.fragilis Costa, 1 ene-
rupis Romani Cale, Cyprîcardia Renieri Nardo cl Coralliophaga sotosa
Dkr.
12*2
Contribution 1 vetube nu genre tEolosoma,
par M"0 Lucienne Dehorne.
Les Molosoma sont de minuscules Oligochètes d'eau douce (Famille des
Naïdimorphes), qui présentent dans l'épaisseur de leurs téguments des
glandes unicellulaires à contenu huileux, naturellement coloré en rouge,
en jaune ou en vert. C'est d'ailleurs à ce caractère que le genre doit son
nom.
Les espèces connues sont toutes également dépourvues de dissépiment
dans la région moyenne et postérieure du corps. — (Seul le segment cé-
phalique est limité, en arrière, par une toile dissépimentaire.) — Mais
elles conservent une métamérisation bien marquée, par la présence dans
chaque segment d'une paire de néphridies et de quatre faisceaux séti-
gères.
J'ai eu l'occasion d'observer souvent deux espèces communes dans nos
eaux françaises: Molosoma Hemprichi et M. tenebrarum. Chez l'une comme
chez l'autre, des lames musculaires transversales tendues entre l'intestin
et la paroi somatique , en-dessous des faisceaux sétigèrcs , accentuent la
métamérisation. Par leur situation, et par leurs fonctions, ces muscles
rappellent singulièrement les dissépiments des autres Naïdimorphes.
Comme eux, en se soudant à la paroi du corps, ils forment une zone de
résistance au voisinage de laquelle viennent s'insérer de nombreux mus-
cles sétigères. Us embrassent l'intestin d'une façon analogue et le main-
tiennent avec les vaisseaux qui l'accompagnent dans l'axe du corps. Il
semble bien qu'on se trouve en face de dissépiments incomplètement dé-
veloppés.
L'élude du développement de ces muscles pendant le bourgeonnement
achève de rendre cette homologie véritable.
Rappelons d'abord l'origine et la formation des dissépiments. Ils nais-
sent aux dépens de l'endothélium péritonéal; leur formation est purement
mécanique : elle est consécutive au développement des bulbes sétigères et
de la chaîne nerveuse ventrale, qui sont des productions épidermiques.
En s'accroissant vers l'axe de l'individu, ces bourgeons ectodermiques
repoussent devant eux les éléments mésodermiques [péritoine) qui les
recouvrent jusqu'à les porter en contact avec le revêtement péritonéal de
l'intestin avec lequel ils contractent des liaisons. D'autre part, on peut
— 123 —
imaginer ce qui en résulte dans le sens vertical. Nous avons une série
(Vanneaux empilés l'un sur l'autre, chaque anneau étant constitué par fies
bourgeons ectodermiques sétigères et neural, dont l'accroissement est
centripète. Les anneaux se trouvent séparés les uns des autres par des
plans mésodermiques constitués par les éléments péritonéaux qui revêtent
les bourgeons. C'est dans ces plans que prennent naissance les fibres mus-
culaires des dissépiments.
L'origine et la formation des muscles métamériques des jEolosomu sont
absolument identiques. Comme ces animaux ne possèdent pas de chaîne
nerveuse ganglionnaire, mais seulement une suite de cellules nerveuses
ganglionnaires sur la ligne médiane ventrale, c'est-à-dire, en somme, des
cellules ectodermiques spécialisées sur place, il n'y a pas eu refoulement
du péritoine somatopleural de cette région par un bourrelet ectodermique
neural, comme cela a lieu chez les Naïdimorphes ; et par conséquent, il
n'a pu se produire de liaison entre les éléments péritonéaux ventraux et
les lames mésodermiques latérales. Aussi celles-ci demeurent-elles isolées.
Dans les zoïdes en formation et dans l'extrémité bourgeonnante des
JEolosoma ces lames latérales sont aussi apparentes que chez les Naïdi-
morphes, et ce sont elles surtout qui marquent la métamérisation. C'est
pourquoi Vejdovsky (1), qui n'a jamais mentionné ni figuré de muscles
transversaux métamériques chez les JEolosoma, s'est trouvé obligé de
figurer ces lames dans leurs extrémités bourgeonnantes et de les y désigner
sous le nom de muscles transversaux.
En résumé :
77 existe chez les ^Eolosoma une paire de muscles transversaux par seg-
ment , tendus entre l'intestin et la paroi du corps et situés à la limite de deux
mêtarneres.
Ces muscles transversaux métamériques sont des dissépiments réduits. Ils
ont les Jonctions et la structure, la disposition et l'origine des dissépiments.
M)
Vejdovsky (i88'j), System und Morphologie der Oligochaeten , Prag.
124 —
Les Korthalsella r.-i.v Tiegh.W,
pak M. Henri Legomte.
Avec juste raison, van Tieghem (2) a séparé du genre Viscum, auquel il
était indûment réuni, un groupe déplantes se distinguant des Viscum par
plusieurs caractères très importants dont nous signalerons les principaux:
i° absence des bractées florales en nacelle qui caractérisent les véritables
Viscum et leur remplacement par une alvéole ou par des poils ; 2° fleurs
du type trimère, alors que les Viscum sont généralement tétramères;
3° étamines uon soudées aux lobes, réunies en un synandre; h" fruit cou-
ronné par les lobes persistants du périgone, qui sont caducs chez les Viscum.
La première plante séparée des Viscum pour les raisons ci-dessus était
une plante parasite récoltée en Océanie (îles Sandwich) par Remy. sous
le n° 5oa, et c'est évidemment Tune de celles qui s'éloignent le plus des
Viscum. Mais van Tieghem en a trouvé un grand nombre d'autres possé-
dant les mêmes caractères généraux et qui doivent être séparées du genre
Viscum pour les multiples raisons indiquées.
Ces derniers représentants du nouveau groupe, au lieu d'avoir une
lige à peu près cylindrique, comme les premiers, possèdent au contraire
une tige constituée par des articles aplatis.
Les premiers constituent pour van Tieghem le genre Korthalsella et les
seconds, le genre Bifaria{i), dont certaines espèces, à ramifications les unes
O Pondant l'impression de cette note, retardée par les circonstances actuelles,
nous avons pris connaissance d'un travail de M. Hayata (le. pi. Form., V, p. 187)
dans lequel ce Botaniste crée, pour l'ancienne espèce Viscum japônieum Thunb. =
V. monilifarme Bl., le nouveau genre Pseudixui , distinct des Korthalsella et Bifaria
de van Tieghem, l'organe staminal paraissant, au Botaniste japonais, formé de
trois anthères alternes et non opposées. En ce qui nous concerne, nous avons
toujours observé un synandre constitué par 6 sacs polliniqucs conni vents , groupés
en cercle, sans aucune séparation en anthères distinctes, et nous croyons devoir
conserver le genre Korthalsella , autant par respect de ta priorité que pour rendre
un juste hommage à l'éminent Botaniste qui sut, le premier, mettre en évidence
les caractères distinclifs de ce nouveau groupe.
l-1 VanTiegh., Korthalsella, genre nouveau pour la famille des Loranlhacées
{Bull. Soc. Bot. Fr. [1896], p. 83).
W V. Tiegh., Sur le groupement des espèces en genres dans les Ginalloécs,
Bifariées , etc. {Bull. Soc. Bot. Fr. [189G], p. i63).
— 125 —
spécialement végétatives, les autres fructifères, formeraient le genre
HclcrLvia.
Dans les trois nouveaux genres reconnus et créés par van Tieghem, les
caractères de la fleur et fin fruit sont identiques. Mais, d'autre part, dans
la section transversale d'un article en apparence cylindrique de la plante
récoltée par Remy sous le n° 5oa et désignée par van Tieghem sous le
nom de Korthalsella Remyana, nous avons reconnu une structure qui
exclut toute séparation générique entre les plantes à tige cylindrique et
celles à tige aplatie. En section transversale, l'article présente, en effet,
non pas un cercle de faisceaux libéio-ligneux, mais au contraire deux
groupes opposés, comme s'il s'agissait d'un organe aplati en lame.
Les deux groupes, composés chacun de k ou 5 faisceaux libéio-ligneux,
se regardent par la pointe de leurs faisceaux de bois, et nous avons pu
nous assurer, par des sections longitudinales , que les éléments situés à la
pointe interne du bois et se colorant par les réactifs autrement que les
plus gros vaisseaux, sont non pas des fibres (van Tieghem), mais réelle-
ment des vaisseaux.
Nous insisterons, en outre, sur l'abondance exceptionnelle et non si-
gnalée des cristaux d'oxalate de calcium dans la partie corticale. Ces cris-
taux se retrouvent en quantité encore plus marquée dans les tissus des
fleurs mâles et femelles.
Du fait de l'identité des appareils florifères, d'une part, et de la symétrie
de structure des articles, d'autre part, il résulte que les plantes réunies
par van Tieghem dans sa tribu des Rifariées ne peuvent être conservées
dans des genres distincts, et, comme l'a d'ailleurs fait Engler (Nachlr.,
p. 108), nous admettrons un genre unique, le genre Korthalsella, le pre-
mier créé, et qui possède, en outre, sur les deux autres, l'avantage de ne
rien préjuger de la forme.
Ce genre comprendra les sections Euhorlhalsella, Bifavia et Helevixia,
correspondant respectivement aux genres de van Tieghem.
Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont réunies en plus ou moins
grand nombre aux entre-nœuds, soit tout autour (s. Eukorthalsella) , soit à
l'ais-;e!le de deux écailles opposées (s. Bifaria), mais toujours au-dessous
de l'articulation séparant deux articles successifs de la tige.
Le plus souvent elles sont entremêlées de poils cloisonnés. Chez quel-
ques espèces, le réceptacle est relevé autour de chaque fleur pour former
une sorte d'alvéole.
Aux indications données par van Tieghem nous ajouterons que les
fleurs mâles sont toujours stipilées et infundibuliformes, alors que les
fleurs femelles sont presque sessiles et de forme ovoïde. Les trois étamines
sont indépendantes des lobes auxquels elles sont superposées, et chacune
d'elles se compose d'une anthère sessile à sacs polliniques s'ouvrant vers
la face interne. Ces trois anthères sont rapprochées vers le centre de la
— 126 —
Heur, conniventes , et forment une sorte de dôme ou synandre à 6 sacs
polliniques, avec une ouverture supérieure et centrale.
En ce qui concerne les fleurs femelles , nous n'avons rien à ajouter aux
indications données par van Tieghem ; cependant , si nous avons vu les sacs
embryonnaires en forme de U, dans un échantillon du moins, nous
n'avons pas eu l'occasion d'observer le collenchyme qui continuerait le
lissu conducteur.
Korthalsella (v. Tiegh. nomen nudum) H. Lee. emend.
Fruticuli parasitici. Caulis plus minus flavidus, teres vel complanatus,
articulatus. Folia parva, bracteiformia , opposita , superposita vel interdum
decussata. Flores unisexuales, axillares, ebracteati, sive in receptaculis
cavis ut in alveolis singulatim plus minus infixi, sive liberi et pilis inter-
mixti. Flores d basi attenuali, lobis 3 instructi , lobis triangularibus valvatis ;
anlherœ 3 sessiles, perigonii lobis non coalita?, in medio floris approxi-
malae, 2-loculosae; synandrium liberum, sessile, hemisphaericum , G-locel-
latum, apice poro centrali debiscens. Flores 9 ovoidei, trimeri, lobis par-
vis, triangularibus instructi; stamina o; ovarium inferum, perigonio
coalitum ; stigma sessile, vix conspicuum ; placenta centralis, coniça.
Fructus ovoideus, bacciformis, lobis persistentibus 3 instruclus. Semen
piriforme vel cordiforme , plus minus complanatum ; embryo pro parte
exserlus, teres, radicula supera.
La présente noie a principalement pour objet de faire connaître le fruit
et la graine dont la description n'a pas été donnée.
Cbez une plante récoltée à Ceylan par Thwaites (n° an5), et contenue
d'abord dans notre herbier sous le nom de Viscum moniliforme Bl.(Bifaria
attenuata van Tieghem) et que nous rattachons à l'espèce Korthalsella
moniliforme , le fruit ovoïde, jaunâtre, légèrement stipité, couronné par
les trois lobes persistants, ne mesure guère plus de 2mm de long, y com-
pris le pied.
Chaque fruit comprend d'abord, à la surface, une couche correspon-
dant au calice et contenant trois faisceaux libéro-ligneux qui corres-
pondent aux lobes. Les cellules épidermiques sont légèrement convexes
vers le dehors et chacune d'elles présente un plissement très net sur la
partie externe de la membrane. Les cellules du parenchyme sont très
fortement étendues tangentiellement et leur membrane est épaissie. Celte
couche se termine vers le dedans par un parenchyme à cellules beaucoup
plus petites formant le revêtement intérieur de la partie de l'enveloppe
correspondant au calice.
Tout ce qui est à l'intérieur constitue un fruit de forme ovoïde et dans
ce fruit se trouve une graine nue.
— 127 -
Le péricarpe se divise eu deux parties distinctes : la région externe vis-
queuse, et une couche interne non visqueuse. Celte couche interne, formée
de petites cellules, et dans laquelle se ramifient les faisceaux des carpelles,
subsiste seule à la lin et formera autour de la graine une enveloppe blan-
châtre comparable à la porche qui entoure les graines du caféier. La partie
externe, visqueuse et adhésive, se compose de cellules à membrane forte-
ment épaissie et chimiquement transformée eu composés pectiques.
La graine n'occupe pas le centre de ce péricarpe, mais une partie excen-
trique, de telle façon que la région visqueuse est plusieurs fois plus
épaisse au sommet que sur les côtés et qu'à la base.
En outre, dans la partie la plus épaisse, on reconnaît facilement que
les cellules. formatrices sont ondulées dans leur longueur. C'est de beau-
coup la partie la plus adhésive du péricarpe et nous verrons plus loin
l'utilité de cette disposition0'.
La graine, chez la plante que nous éludions, présente nettement la
forme d'un cœur un peu aplati, avec deux faces; sa longueur est de 0,9 à
1""". Dans la partie concave fait saillie l'extrémité radiculaire de l'embryon
dont le corps et les cotylédons sont au centre d'un albumen à grandes
cellules parallélipipédiques.
Cette graine est complètement nue dans le fruit et ne comprend que
l'embryon à radicule supère el l'albumen.
Chez un autre exemplaire de noire herbier, récolté par Zollinger
(n° 63-j), et ne pouvant être distingué spécifiquement du précédent
(séparé cependant par van Tieghem sous le nom de B. spiciformis) , nous
avons retrouvé tous les caractères indiqués ci-dessus, mais avec cette par-
ticularité qu'un certain nombre de graines encore enveloppées de la pavehe
(partie la plus interne du péricarpe) se trouvaient disséminées çà et là sur
la tige. Des péricarpes existaient vides et déchirés daus leur partie supé-
rieure, ce cpii prouve que le fruit a dû être projeté au dehors par le gon-
flement de l'enveloppe visqueuse. Or, toutes les graines, sans exception,
sont accolées à la tige par leur partie supérieure, c'est-à-dire par la région
où se Irouve l'extrémité radiculaire de l'embryon.
Cette particularité s'explique facilement parla présence, à cette extré-
mité, de la partie principale de la substance visqueuse adhésive.
De cette disposition il résulte que la radicule, en se développant, va
rencontrer immédiatement l'écorce et y pénétrer. Nous avons trouvé un
certain nombre de graines dont l'enveloppe avait subi un commencement
de développement et dont l'extrémité radiculaire se trouvait déjà en con-
tact avec l'écorce sur laquelle la graine peut, de préférence, se fixer.
W Cette inégalité dans la distribution de la substance visqueuse ne parait pas
exister — du moins au même degré — chez les fruits de notre Viscum
album L. •
— 128 —
Le mode de distribution de la substance visqueuse adhésive présente donc
un intérêt incontestable, au point de vue de ia conservation de l'espèce,
puisque la région du fruit qui se fixe le plus facilement est précisément
celle qui contient l'extrémité radieulaire de l'embryon, et qu'en se déve-
loppant cette radicule vient directement rencontrer l'écorce de l'hôte.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Congés accordés à MM. Pelourde et Dantan. —
Nominations de M. Piel de Churcheville et de M. Démange comme
Préparateurs intérimaires. — Décès de M. Pelourde : Notice nécro-
logique par M. le Professeur L. Mangin. — Citation à Tordre du
jour de M. Jutard, Gardien de Galerie. — Promotions des Fonc-
tionnaires et Agents du Muséum 65 à 69
Présentation d'un ouvrage par M. Stanislas Meunier 69
Communication :
G. Loisel. Observations faites en Serbie sur le Spalax monticola Serbicus
(Mehely) * • • 7 *
— Observations sur une Sécrétion particulière du Hérisson de Serbie. . . 7 h
P. Chabanaud. Serpents d'Afrique Occidentale recueillis par M. Gruvel. . . 75
— Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne 77
— Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary , . . . . 79
E.-L. Bouvier. Un nouveau Pycnogonide, Ammothea (Achelia) armata
trouvé par le Talisman. . 81
Aug. Lameere. Trictenotomidœ (Col.) de la Collection du Muséum de Paris. 84
P. Lesne. Notes sur les Coléoptères Térédiles : 15. Variabilité de certains
Lyctides de l'Amérique du Nord. — Les formes typiques du genre
Lyctus • 92
— Tables des Notes 1 à 15 98
P. Serrb. L'ile de la Trinité menacée d'une invasion de Sauterelles. ..... 101
A. Labitte. Longévité de quelques insectes en captivité io5
Ed. Lamy. Notes sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Vene-
ricardia et Cardita 1 1 4
Luc. Dehorne. Contribution à l'étude du genre Jiolosoma 122
H. Lecomte. Les Korthalsella van Tieghem 1 ai
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1916
N° 3
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCCCXVI
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(1) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association,
19 0, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1916. — N° 3.
«>#<=-
16T réunion des naturalistes du muséum.
-, 23 MARS 1910.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des fails suivants qui inté-
ressent le Muséum :
M. le Président signale que, sur la présentation de MM. les
Professeurs Boule, Jourin et Lacroix, M. le Général Jourdy a e'tc
nomme' Correspondant du Muséum (Assemblée du îG mars
1916).
Il a le regret d'annoncer la mort au front, le 8 mais 1916,
de M. Rocktenvald, Garçon attaché à l'Administration, dont les
services dévoués étaient des plus appréciés, et celle, survenue
le 19 mars 1916, de M. Papoint, Préparateur de la Chaire de
Paléontologie, dont il n'aura pas à faire l'éloge, M. le Professeur
Marcellin Boule s'étant chargé de faire ressortir la valeur de ses
services dans un discours prononcé à ses obsèques, discours dont
on lira ci-après les principaux passages.
Musé
tai. — un.
130
Discours prononcé par M. le Professeur Marcellin Boule
SUR LA TOMBE DE SON PREPARATEUR, M. JOSEPH PapOINT.
(Principaux passages.)
On ne saurait trop louer le corps des Préparateurs du Muséum. Son
mérite n'a d'égal que sa modestie. Il est comme la cheville ouvrière de
notre Maison qui lui doit une grande partie de sa renommée. Joseph
Papoint fut un modèle de cette élite, il fut le Préparateur idéal!
11 naquit à Paris le 2 mars 1866 d'un humble ménage d'ouvriers. Le
père était breton, la mère alsacienne , ce qui explique l'heureux mélange
de qualités diverses que l'enfant apporta en naissant et qui resta comme la
marque distinctive de son caractère. Déjà , à l'école primaire du boulevard
Saint-Marcel, il se fit remarquer par son intelligence, sa curiosité et son
air rêveur. 11 avait surtout beaucoup de goût pour le dessin qu'il put
apprendre aux cours du soir, après son travail dans une maison de com-
merce où ses parents l'avaient placé et où il est resté comme employé
pendant 18 ans.
Le jeune Papoint avait pour le Jardin des Plantes, près duquel il était né
et avait grandi, cet amour que tout provincial plus ou moins parisianisé
conserve pour son pays natal, et grande fut sa joie quand, en 1899, il
put être attaché au Laboratoire de Paléontologie en qualité d'employé tem-
poraire. Nous organisions alors la nouvelle galerie de la place Valhubert
et nous avions besoin d'auxiliaires ayant de l'habileté et du goût. Notre
choix ne pouvait être plus heureux. Papoint fut immédiatement apprécié à
sa valeur et, en 1903, dès que la place devint vacante, il fut nommé Pré-
parateur titulaire.
Il a donc rempli ces fonctions pendant 1 7 ans avec autant de dévoue-
ment que de distinction. Les travaux d'un Laboratoire de Paléontologie sont
des plus variés. La préparation des fossiles est un art tout à fait spécial, qui
ne s'apprend nulle part et qui n'a guère de tradition. Il y faut une grande
dextérité, beaucoup de patience, une ingéniosité toujours en éveil. Papoint
excellait dans cet art, se faisant tour à tour sculpteur, mouleur, photo-
graphe, dessinateur. Il était l'artisan désigné des ouvrages les plus délicats
ou les plus difficiles. Grâce à ses facultés d'observation et d'analyse des
formes, sans le secours des livres, par la simple manipulation d'innom-
brables ossements, il était arrivé à acquérir une science pratique de l'Os-
téologie. Il a pu ainsi accomplir des travaux de reconstitution et de mon-
tage d'animaux fossiles qui sont à la fois des œuvres de science et des œuvres
d'art. Son nom restera associé à la restauration pleine de difficultés des
crânes d'Hommes fossiles , aujourd'hui célèbres , de La Chapelle-aux-Saints
et de La Ferraine.
— 131 —
Mon regretté collaborateur a rendu beaucoup d'autres services. Son talent
de dessinateur, souple, délié, s'adaptanl à tous les genres, sa connaissance
des procédés les plus variés des arts graphiques faisait de lui un illustra-
teur émérite des ouvrages de science. Il a exécuté, pour ses Professeurs et
pour beaucoup d'autres Naturalistes, d'admirables dessins qui, eux aussi,
sauveront de l'oubli le nom de l'artiste.
Un artiste, voilà, en effet, ce qu'était avant tout notre charmant cama-
rade Papoint. Et cela se voyait dans son allure méditative, dans la clarté de
son regard, dans la finesse de son sourire. Mais son visage reflétait aussi
d'autres qualités :1a loyauté, la douceur de caractère, une grande délica-
tesse de sentiment. Il fut un fils excellent qui, après avoir soigné pendant
de longues années son père paralysé, fut heureux de se consacrer à sa
vieille mère.
Au Muséum, il était estimé de tout le monde. Au laboratoire , il ne
comptait que de chaudes amitiés. On le savait malade depuis longtemps, et
le spectacle des progrès d'un mal implacable mettait de la tristesse dans le
cœur de tous.
Sa mort va faire un grand vide dans le service de la Paléontologie, déjà
si diminué par la guerre. Et ce vide se fera sentir longtemps. C'est quand
sonnera l'heure de la paix victorieuse et d'un nouvel élan de notre activité
scientifique que celui dont nous déplorons la perle nous manquera le plus.
Il n'aura pourtant pas disparu tout entier. Ses préparations, ses dessins et
les autres témoignages de son talent qu'il nous a laissés, en même temps
qu'ils serviront de modèles aux jeunes, rappelleront aux aînés le souvenir
de leur précieux collaborateur, de leur bon ami, Joseph Papoint, à qui
j'adresse ici le suprême adieu !
M. le Professeur Joubin prend la parole pour annoncer que le
Muséum vient de recevoir une importante donation :
M. le DrF. Jousseaume, bien connu par ses belles recherches sur la faune
de la mer Rouge, avait déjà depuis longtemps contribué à enrichir les Col-
lections malacologiques du Muséum; il vient à nouveau de leur faire des
dons du plus haut intérêt.
Il avait recueilli , pendant ses nombreuses et fructueuses missions dans
la mer Rouge, une très importante série de Scalaria (plus de 800 indivi-
dus), qu'il a obligeamment remise à M. de Roury pour être intercalée dans
la collection que ce savant spécialiste constitue depuis plusieurs années au
Laboratoire de Malacologie.
D'autre part, aussi bien dans ses récoltes de la mer Rouge que dans
sa riche collection générale, qui renferme des coquilles de toutes les
provenances, M. le Dr Jousseaujik a autorisé M. Lamv à prélever, pour
les genres Lucina, Diplodonta, Mactra, Lutraiia , tous les spécimens
— 132 —
(environ i,3oo exemplaires) permettant de compléter les Collections
du Muséum.
Les dons de M. le Dr Jousseaume, qu'il veut bien d'ailleurs promettre de
continuer, sont d'autant plus généreux qu'il a consenti, avec la plus grande
libéralité , à céder même les types des espèces créées par lui.
PRESENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre pour la
Bibliothèque du Muséum le tome V des Annales de lEcolc nationale
d'Agriculture de Grignon, qui vient de paraître et qui contient un
mémoire qu'il résume en l'accompagnant de considérations qu'il
expose dans les ternies suivants :
Contribution à l'Histoire géologique de la Terre végétale,
par M. le Professeur Stanislas Meunier.
J'ai pris comme motif de cette étude la publication , qui a été interrompue
par la guerre, d'un travail de haute envergure et dont l'auteur est M.Cyrille
Grand'Eury (,), le célèbre Paléobolaniste et Géologue auquel la connaissance
des combustibles fossiles et des végétaux d'où ils dérivent doit de si remar-
quables progrès. Deux livraisons grand ia-W, accompagnées de 20 planches
dessinées d'après nature, ont seules paru jusqu'ici sur les dix livraisons
que l'ouvrage doit comprendre. Mais elles sont déjà, à elles seules, un
ensemble imposant de faits et d'idées; elles soulèvent des problèmes et pro-
posent des solutions dignes de la plus grande attention, et tendent à modi-
fier considérablement l'opinion acceptable quant à l'origine de la houille,
en introduisant dans le sujet une largeur de conception et un éclectisme,
qui sont évidemment plus compatibles avec l'interprétation des faits natu-
rels que l'exclusivisme des écoles actuellement en présence. Pour tout dire
en un mot, M. Grand'Eury arrive à faire de la houille le produit de la
fossilisation de certains types de Terres végétales, du type humique.
Il en résulte que partout où il peut se constituer de la terre par l'accu-
mulation presque exclusive de débris végétaux, il peut s'élaborer, à la faveur
d'un temps suffisant, des produits appartenant à la catégorie des combusti-
bles jossiles. Cette remarque a le grand avantage d'éliminer les conditions
climatériques intervenant dans la végétation des Plantes antracogènes et de
m Recherches géobotaniques sur les forêts et les sols fossiles et sur la végétation et
la flore houillière, in-4°. Paris, 1 91 i.
— 133 —
supprimer en principe l'incompatibilité admise longtemps entre le méca-
nisme houiller et les conditions des tourbières.
Quand on compare les divers types de combustibles fossiles, on recon-
naît que leur histoire comprend une période caractérisée par le développe-
ment au sein de leurs débris d'une active population microbienne, dont
Bernard Renault a eu le mérite de révéler l'existence dans tous les types de
tourbe, de lignite, de houille et même d'anthracite. La forme de ces Mi-
croorganismes varie suivant les époques, exactement comme varient d'une
période à l'autre les formes des Mollusques, ou les formes des Fougères, ou
celles de tout autre groupe naturel; mais la fonction réalisée est la même
dans un cas et dans l'autre, et l'équilibre physiologique de la Terre n'a
jamais été compromis.
Toutefois, il est impossible de ne pas faire ici une remarque dont on
appréciera l'importance. A la suite de sa découverte de Microorganismes
de toutes les variétés de charbons fossiles, comme daus toutes les variétés
de charbons actuels, c'est-à-dire de tourbes, Bernard Renault a émis une
théorie d'après laquelle l'action microbienne est la seule qui soit intervenue
dans l'élaboration xles combustibles minéraux. Suivant lui, et à cet égard il
a multiplié les affirmations les plus catégoriques, c'est la diversité des mi-
crobes, agissant aux différentes époques, qui seule a déterminé les diffé-
rences entre les variétés des combustibles*1'. Or, je ne crains pas d'assurer
que mon opinion personnelle est que Bernard Renault, malgré la puissance
de ses facultés , n'est pas arrivé à une conception complète du phénomène
houiller, parce qu'il s'est laissé captiver par le caractère purement micro-
scopique de ses études, et c'est une occasion de souligner la nécessité de
faire intervenir, dans des questions de ce genre, les modes d'information les
plus sûrs. Voyant des microbes à l'œuvre sur la matière destinée à deve-
nir de la houille, Bernard Renault s'est laissé séduire par ce chapitre bio-
logique, au point d'oublier qu'une fois enfouie sous des sédiments plus
récents, une couche quelconque, soit-elle entièrement formée de débris
organiques, entre dans la catégorie des roches proprement dites et tombe
sous la coupe des phénomènes souterrains constituant le métamorphisme.
A partir de ce moment, les traces des Microorganismes vivants pourront
y persister, mais leur travail s'est définitivement arrêté. Au contraire,
Renault pose en fait rrque les Matières végétales, une fois transformées en
lignite, en houille, etc., si elles sont garanties contre l'action de l'air et
des eaux minérales, par des couches de terrains assez épaisses ou assez
imperméables, conserveront la condition qu'elles avaient atteinte avant leur
enfouissement».
J'ai causé bien des fois avec Bernard Renault de ce grand problème, et
C> Sur quelques Microorganismes des Combustibles fossiles , par Bernard Renault,
i vol. in- 8" de /iO o pages et i atlas. Saint-Etienne, 1909.
— \U -
ses arguments ont été incapables de modifier la conclusion à laquelle je
suis arrivé et que tous les faits d'observation sont venus confirmer pour
moi. C'est que la houillification comprend deux périodes :i° une fermen-
tation microbienne analogue, sinon identique, à celle dont les tourbières
et les dépôts déterres humifères, comme le Tschernozom , sont actuellement
la proie; 2° une lente transformation poursuivie au cours des périodes géo-
logiques ultérieures , constituant un simple détail dans le métamorphisme
général qui s'empare de toute masse sédimentaire.
Un grand fait, suivant moi, domine la question: c'est que ces états de
tourbe, de lignite, de houille et d'anthracite (abstraction faite de ce qui
revient au métamorphisme volcanique et au métamorphisme orogénique)
sont en relation stricte avec leurs âges géologiques. Le fait seul du
dégagement dit grisou, que la houille continue à émettre même aujour-
d'hui, suffit à le démontrer. A chaque instant et sans arrêt, la houille perd
une partie de ses éléments par une véritable distillation souterraine, distil-
lation, qui, malgré son allure très lente, donne une série de produits qui
coïncide terme à terme avec les principaux résultats de la distillation rapide
dans les usines à gaz. Là où l'on rencontre le caput nmriaum de cette dis-
tillation, c'est-à-dire l'anthracite, il nous présente la composition chimique
du Coke dont il ne diffère que par sa compacité , effet nécessaire de la
compression souterraine. Dans un voisinage géographique plus ou moins
prochain , les gîtes de pétrole , avec leurs trois zones superposées d'eau
ammoniacale, d'huile minérale et de gaz combustible, peuvent même par-
fois se présenter comme des exagérations des condenseurs industriels.
A cette catégorie d'arguments fournis par la considération du métamor-
phisme général, il convient d'ailleurs d'en ajouter d'autres, auxquels con-
duit l'examen des effets du métamorphisme volcanique et du métamor-
phisme orogénique; en effet, pour comprendre qu'un lignite tertiaire
recueilli au sein d'une chaîne de montagnes présente les propriétés d'une
vraie houille, il faudrait admettre que, seulement parce que la région
devait être plus tard soumise aux effets orogéniques , la nature a fait inter-
venir le procédé, c'est-à-dire le Microbe, qui donne directement naissance
à la houille, au lieu de recourir à celui qui, dans les formations du même
âge, produit seulement le lignite. De même, pour comprendre comment
le combustible qui a été recouvert par les sorties basaltiques de la Bohême,
bien qu'il soit subordonné à des dépôts tertiaires, nous offre la composition
et les caractères de la houille, il faudrait invoquer la même raison méta-
physique. Car si Ton reconnaît l'efficacité du métamorphisme de contact
0:1 du métamorphisme dynamique, qui n'agissent que par 1 intermé-
diaire de l'eau souterraine exceptionnellement échauffée dans les points où
ils sévissent, il ne reste aucun motif pour refuser le même pouvoir au mé-
tamorphisme sédimentaire et, dès lors, la théorie de la houille parait
complètement tixée dans ses grandes ligues.
— 135 —
En tous cas, que la mention de ma divergence avec Bernard Renault me
soit une occasion de rendre hommage à ce grand homme, dont je m'honore
d'avoir été l'ami jusqu'à sa'mort. Il n'est parvenu à aucune des situations
qui sont d'ordinaire l'ambition et la récompense des savants. On fut trop
heureux de son inaptitude à prendre part aux intrigues, aux calomnies,
aux conspirations du silence et, en l'abreuvant des pires amertumes, on
l'élimina des directions où il avait droit au succès. Mais il s'est vengé, en
dépassant de toute la hauteur de son génie ses médiocres et triomphants
compétiteurs et en laissant derrière lui la série de ses œuvres qui feront son
nom impérissable.
Quoi qu'il en soit, et dorénavant grâce aux études des géologues et des
botanistes, grâce spécialement aux belles études de M. Grand'Eury, l'ori-
gine et le mode de formation des couches de houille, même les plus
épaisses et les plus homogènes, nous apparaissent avec autant de certitude
qu'elles sont restées problématiques pendant tant d'années. Aujourd'hui, le
charriage, dans l'eau où ils ont d'abord flotté de débris végétaux lavés et
triés apparaît comme la vraie cause du phénomène , aussi vraie que mé-
connue. Seulement, ce n'est pas avec ces couches, contre lesquelles Elie de
Beaumont s'est élevé avec tant d'énergie et tant de calculs mathématiques,
que s'est faite la houille, mais avec des feuilles et autres organes légers,
peu consistants, très altérables, tombés dans le fond des eaux au bord des-
quelles poussaient les forêts primaires. Ces débris, entraînés par des cou-
rants, faibles comme ceux qui circulent lentement dans les régions maréca-
geuses actuelles, jusqu'aux parties profondes où des arbres eussent été
submergés, s'accumulaient indéfiniment et subissaient sans arrêt l'action
microbienne qui les réduisait à l'état d'une pulpe homogène ou presque, à
laquelle il ne manquait plus que le régime métamorphique pour parvenir
progressivement de l'état de tourbe à celui de houille. Les choses se pas-
sent de même dans la plupart des lacs actuels des pays forestiers sous toutes
les latitudes, à certains points plus ou moins voisins de ceux où des sou-
ches et des branches se fossiliseront, et reçoivent par un triage précis ce
qu'ont pu leur apporter et y accumuler des courants dont la persistance
peut être longue. Et c'est ainsi que, dans ces régions, il se prépare pour
l'avenir et dans des relations mutuelles qui répètent exactement celles des
temps géologiques, ici des forêts fossiles , aux souches restées en place et
aux troncs parfois enlisés dans des vases lentement affaissées , et là des sols
humifères, fossilisés sans vestiges de végétation sur place et dont la substance
est d'autant plus homogène que la structure des débris végétaux qui y ont
collaboré a été effacée par l'effet de la fermentation microbienne.
136 —
COMMUNICATIONS.
L'U.WOS SACREE DANS L EXPLOIT ATION METHODIQUE DU MONDE VIVANT,
par M. Edmond Perrier,
Membre de l'Institut, Directeur du Muséum.
On a tant parlé de la puissance qu'a donnée à l'Allemagne sa forte orga-
nisation et des avantages que nous tirerions d'une organisation analogue,
qu'on sent déjà s'éveiller chez nous de prétendus organisateurs qui , si
on n'y prenait garde, feraient table rase de ce qui existe, et ruineraient
nos plus célèbres et nos plus glorieuses institutions pour les remplacer par
d'autres dont le principal mérite serait d'être signées de leur nom. L'ex-
ploitation méthodique du monde vivant, celle de nos productions colo-
niales, la transplantation en Europe des animaux et des plantes utiles ou
de simple agrément, l'enrichissement de nos colonies par l'importation
sur leur sol de nos plus précieuses productions indigènes sont des thèmes
faciles à exploiter, sur lesquels on peut bâtir les plus séduisants pro-
grammes et qui sont susceptibles d'entraîuer des personnalités de hante
importance, si elles sont mal informées de ce qui existe déjà, comme cela
arrive souvent pour des cas aussi spéciaux. Nous avons assez fait d'écoles ,
et nous avons toujours à nos portes des ennemis ou des concurrents assez
redoutables, pour procéder, dans les réformes que tout le monde souhaite;
avec la plus sévère méthode et la plus grande prudence, en s'appuyant sur
des hommes ou des organismes depuis longtemps éprouvés et non sur
des improvisations. Il faut, non pas faire du nouveau au profit de tel ou
tel personnage, mais perfectionner au plus haut point ce qui existe et
donner à nos organisations toute la puissance et tous les aliments finan-
ciers qui leur sont nécessaires.
On essaye de fonder en ce moment un club d'amateurs — ce qui n'a
pas l'air bien méchant au premier abord — dont l'objet serait de favoriser
entre la métropole et ses colonies, entre la France et les pays étrangers,
l'échange de tout ce qu'il y a de beau, de curieux, d'intéressant dans le
monde vivant; de transformer le globe, en un mot, de manière à en faire
un universel Paradis terrestre. Le mot n amateur n est parfaitement choisi
pour attirer les gens riches; il est entendu qu'on n'y fera pas plus de
science qu'au Jockey, ce qui n'est pas pour déplaire aux hommes du monde;
— 137 —
lout ce qui pourrait, dans le programme du nouveau club, paraître
quelque peu dangereux pour les choses sérieuses qui existent déjà est,
dans le programme de la nouvelle association, caché fort habilement sous
les roses et les papillons.
Les amateurs qu'on tente de réunir ainsi n'auront, nous dit-on, rien
d'officiel; le club qu'ils formeront n'aura rien d'administratif; il tient à
son entière liberté. Qu'a-t-on besoin de la poussière des bureaux pour
savourer le parfum des fleurs, s'extasier sur les miroitantes couleurs des
Morphos aux ailes d'azur, ou l'étincelant plumage des oiseaux? Sans doute.
Tout cela , c'est de l'art et de la poésie ; les poètes n'ont pas besoin d'ar-
gent, et d'ailleurs, il s'agit ici de dilettantes suffisamment fortunés pour
n'avoir rien à demander à personne. On dit cependant que le futur Salon
biologique a sollicité des subventions de l'État et l'appui officiel, à l'étranger,
de divers ministères; s'il obtenait tout cela, où serait l'indépendance qui
doit le distinguer des institutions déjà existantes et qui out exactement le
même programme? Ces institutions sont le Muséum national d'Histoire natu-
relle, la Société et le Jardin d'acclimatation, la Commission internationale
permanente de protection de la nature, qui siège à Bàle et où toutes les puis-
sances sont représentées par des délégués officiels. 11 faut y ajouter la
Société des amis du Muséum qui vient en aide au grand établissement, si
mal doté, de qui un ministre a dit qu'il était un rr résumé du monde».
Afin de remettre les choses au point , quelques mots sur chacune de ces
institutions, sur le rôle qu'elles ont joué et qu'elles jouent toujours au
prix d'efforts les plus méritoires.
La gloire de Buffon, des de Jussieu, de Lamarck, des Geoffroy Sainl-
Hilaire, de Cuvier, de Lacépède, qui rayonne sur le Muséum, ses immenses
collections fondamentales pour la science, le côté populaire de sa ména-
gerie et de son Jardin des Plantes masquent, pour la plupart des gens, le
côté pratique des fonctions que lui attribua la Convention par décret-loi
du 3 juillet 1793.
Ce décret, signé Collot d'Herbois, porte : «Le but principal de cet
établissement sera l'enseignement public de l'Histoire naturelle dans toute
son étendue et appliquée particulièrement à l'avancement du commerce,
de l'agriculture et des arts, a
11 s'agit donc, pour la Convention, non pas d'une nouvelle tflour
divoire» à édifier, mais d'un établissement qui doit, comme on dit,
mettre la main à la pâte , et le titre quatrième du décret précise :
itArt. 1er. Le Muséum correspondra avec tous les établissements
analogues placés dans les différents départements de la République.
rrART. 2. Cette correspondance aura pour objet les plantes nouvelle-
ment cultivées ou découvertes, la réussite de leur culture, les minéraux et
les animaux qui sont découverts et généralement tout ce qui peut inlé-
— 138 —
resser les progrès de l'histoire naturelle directement appliquée à l'agriculture,
au commerce et aux arts.
ff Art. 3. Le Professeur de culture sera chargé de faire parvenir dans
les jardins botaniques situés dans les divers départements de la France,
les graines des plantes et des arbres rares recueillies dans les jardins du
Muséum. Ces envois pourront être étendus jusqu'aux nations étrangères pour
obtenir des échanges propres à augmenter les vraies richesses naturelles. v
Le mot <r colonies n n'est pas prononcé, pour la bonne raison qu'à ce mo-
ment la France avait perdu les siennes; mais il est évident que si le décret
vise les nations étrangères, en l'absence de toute restriction, il vise a for-
tiori les domaines coloniaux que la France pourra acquérir, et c'est bien
ainsi que le Muséum d'Histoire naturelle a toujours compris son rôle. C'est
pour lui permettre de le remplir plus complètement encore qu'une loi du
2/1 juillet 1860 affectait à ses services seize hectares de terrain dans le bois
de Vincennes que, faute d'argent, il ne put utiliser.
D'ailleurs, au mois de janvier i854, une autre organisation prenait
naissance, sous le nom de Société zoologique d'acclimatation. Dans la séance
préparatoire qui réunit, le 20 janvier de cette année, les cinquante fon-
dateurs de la société, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Professeur au Muséum,
qui la présidait, s'exprimait ainsi :
itNous voulons fonder une association, jusqu'à ce jour sans exemple,
d'agriculteurs, de naturalistes, de propriétaires, d'hommes éclairés, non
seulement en France, mais dans tous les pays civilisés, pour poursuivre
tous ensemble une oeuvre qui, en effet, exige le concours de tous, comme
elle doit tourner à l'avantage de tous. Il ne s'agit de rien moins que de
peupler nos champs, nos forêts, nos rivières d'hôtes nouveaux. . . et par
là même de doter notre agriculture, notre industrie, notre commerce et la
société tout entière de biens jusqu'à présent inconnus ou négligés, non
moins précieux un jour que ceux dont les générations antérieures nous ont
légué le bienfait, -n
Dès i863, la société nouvelle était devenue une « institution universelle
dont le but était l'échange réciproque entre tous les pays civilisés des produits
naturels utiles, ou même simplement d'agrément , que les nus possèdent et que
les autres peuvent acquérir^ » , Elle comptait parmi ses protecteurs l'Empe-
reur Napoléon 111, le Pape Pie IX, presque tous les souverains; parmi ses
membres, presque toute l'aristocratie française; elle inaugurait, le 6 oc-
tobre 1860, le Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne, cet enfant
(l> Annuaire de la Société impériale Zoologique d'Acclimatation, 1" année, 1868,
p. 117.
— 139 —
gâté des Parisiens, qui eut pour marraines l'Impératrice Eugénie, la Prin-
cesse Clolildc, la Princesse Malliikle et tout un bouquet de jolies femmes
portant les noms les plus célèbres de l'Empire. Il s'agissait bien là, comme
pour le club dont on parle aujonrd'bui, d'une œuvre de gens du monde,
plus épris d'élégance, de fleurs, de raretés, que de science et qui jouis-
saient du rare bonheur de pouvoir être utiles en s'amusant.
Isidore Geoffroy Saint-Hilaire mourut au commencement du mois de
novembre 1861. Mais les œuvres qu'il a créées sont toujours bien vivantes;
elles ont, il est vrai, traversé l'une et l'autre quelques vicissitudes, mais
elles les ont dominées et sont actuellement en pleine ascension. Ne serait-ce
pas un devoir de patriotique reconnaissance, lorsque nous en serons à
panser nos blessures, que de les seconder ardemment dans leurs efforts
[tour accroître notre prospérité nationale, et n'est-ce pas aller contre l'union
sacrée que de leur créer des rivalités?
Depuis 1860, notre domaine colonial, alors à peine naissant, s'est étendu
sur l'Afrique tropicale, l'Afrique occidentale, Madagascar, l'Indochine, etc. ,
sans compter les pays de protectorat. Le champ d'activité du Muséum devait
s'étendre en conséquence. Son œuvre avait été déjà féconde. En 1720, il
avait doté la Martinique du Caféier, qui se répandit de là dans toutes les
Antilles et y prospéra si bien, qu'en 1776 Saint-Domingue exportait
i5,ooo kilogrammes de café et 25, 000 en 178g; de 1769 a 1772, il avait
introduit à l'île de France les Muscadiers, les Canneliers, les Girofliers, les
Mangoustans, les Sagouliers, et c'est grâce à l'assistance que lui prêtèrent,
au Jardin des Plantes, Buflbn, Daubenton, Thouin,Lamarck, que Géré put
créer à Gayenne un Jardin national d'acclimatation, comme on dirait
aujourd'hui, qui au mois de juillet était en mesure de distribuer près de
80,000 plants d'Arbres à pins, plus 80,000 Girofliers. En 1808, la co-
lonie récoltait 55<ooo kilos de girofles. Ce service d'importation dans les
colonies n'a cessé depuis de se développer au Muséum; en 1800, il leur
avait distribué 16,000 sachets de graines; de 186/1 à 1866, il a mis en
distribution 287,000 jeunes arbres ou arbustes, plants de serre, tuber-
cules, greffes ou sachets de graines (l).
D'autre part, il se préoccupait d'introduire en France les arbres et les
plantes qui pouvaient être utiles à la métropole. Le nombre des espèces
dont elle lui est redevable dépasse trois cents, et parmi elles il en est qui
sont devenues tellement répandues, qu'on a peine à croire que ce sont des
importations relativement récentes; lels : l'Acacia commun ( 1 634 ) , le Mar-
ronnier d'Inde à fleurs blanches (1606), le Marronnier à fleurs rouges
(1816), le Cèdre du Liban (1735), le Sophora du Japon (1706), le Pin
Laricio (1760), l'Ailanlhe (1788), le Pawlownia (l834), le Mûrier à
"' Alphonse Milnf.-Rdwards , Les Relations entre le Jardin des piaules et les colo-
nies françaises. Revue des cultures coloniales, 1899.
— 140 —
papier et diverses espèces de Frênes, d'Erables, de Tilleuls( 1790), etc. -.les
plantes à fleurs ont une place importante dans cette liste ; nos horticul-
teurs doivent au Jardin des plantes les Dahlias, les plus belles Pivoines, la
plupart des Phlox, des Iris, des Asters, des Lupins d'ornement, des Maho-
nia, des Onagres, etc. C'est encore lui qui , de 1810 à 181 h, lançait qua-
rante-cinq variétés de Pommes de terre, la patate, et parmi les plantes
textiles, le Phormium tenax et l'Ortie. Ce mouvement ne s'est pas ralenti.
De 1 884 à 1901, sous la direction du Professeur Maxime Cornu, trop
tôt enlevé à la science, les services coloniaux du Muséum prirent un essor
magnifique. L'étendue des serres fut quadruplée, des serres de multipli-
cation, destinées à préparer les envois de plantes utiles et notamment de
quinquinas aux colonies, furent créées; un système d'envois réguliers, à
l'aide de serres Ward, fut organisé, et tout cela réussit tellement, qu'en
189^, M. François, directeur de l'Institut royal agronomique de Gem-
bloux (Belgique), écrivait : ^Le Muséum possède actuellement la plus
riche collection de plantes économiques qui existe en Europe. Lors d'un
récent séjour eu Angleterre, j'ai vu la collection du jardin de Kew, mais la
partie réservée aux plantes coloniales ne peut rivaliser avec celle de Paris,
ni pour le nombre des espèces, ni pour la beauté des exemplaires (1).» Les
jardins de Kew sont célèbres dans le monde entier; le grand établissement
dont ils dépendent a pour rôle officiel, comme un groupe important de
services de noire Muséum, de veiller à la prospérité agricole des colonies an-
glaises; il a pour cela une magnifique dotation et voici comment, à la mort
de Cornu, le directeur de Kew, M. Tysellon Dyer, parlait de l'homme émi-
nent et d'ailleurs parfaitement méconnu que nous venions de perdre : rrEn
1 884 , Cornu succéda à Decaisne comme Professeur de culture du Muséum ,
position telle que si son but n'est pas aussi large que celui de Kew(2\ ses
obligations sont à peine moins lourdes. Au moment où Cornu entrait dans
ses nouvelles fonctions, la France avait tourné son attention vers un
champ où, dans le passé, elle avait tout fait (nous venons de voir com-
ment) : l'entreprise coloniale. La légitime ambition de Cornu fut d'utiliser
les ressources du Muséum dans un but très analogue à celui de Kew. Ce
qu'il accomplit ainsi, aussi bien pour les colonies françaises que pour la
métropole, est pour moi surprenant.»
Et voici maintenant ce que je me permets de soumettre aux réflexions
de ceux qui, après la guerre, auront la lourde charge de réorganiser le
pays. Presque au moment où M. Tysellon Dyer s'exprimait ainsi, un
Français, certes bien intentionné, mais peu fortuné, visita Kew par hasard
O Bulletin de F Association des anciens élèves de Fécule de Vilvorde, \8cjli.
('2> L'établissement de k.c\v correspond, en effet, à l'ensemble des services
botaniques et coloniaux du Muséum dont les ressources scientifiques sont, dans leur
ensemble, quoique moins bien dotées, autrement puissantes que celles de Kew.
— 1M —
et revint en France plein d'admiration pour le grand établissement d'An-
gleterre.
Nous n'avons rien de tel en France, pensa-t-il. Il se précipita au minis-
tère des colonies et réclama la création d'un kew français. Une commission
fut nommée pour étudier la question : Maxime Cornu et Alphonse Milne-
Edwards, alors Directeur du Muséum, en faisaient partie, rr C'est fort
simple, dirent-ils; le Kew français existe, il ne lui manque que de l'argent
et des moyens d'action : c'est le Muséum. Justement, il possède dans le
bois de Vincennes seize hectares de terrain que, faute de ressources, il n'a
pu utiliser. On peut très économiquement y construire des serres de multi-
plication, y aménager des pépinières. Le Muséum a déjà fourni à nos colo-
nies nombre de chefs de culture; il a formé toute une école d'explorateurs
qui gravitent autour de lui; il dispose de laboratoires, de voyageurs colo-
niaux, de chaires d'enseignement, de collections, de serres de culture,
d'un vaste jardin, de pépinières. Les serres du bois de Vincennes en seront
un complément peu coûteux; nous mettrons pour leur édification quatre
hectares à votre disposition, et moyennant une légère dotation supplémen-
taire, nous pourrons nous charger de tout.» La commission adopta d'en-
thousiasme ce projet simple et pratique. Mais cela ne faisait pas l'affaire
de quelques incompétences ambitieuses et solidement appuyées, et lorsque
parut le décret d'organisation du nouvel établissement, Alphonse Milne-
Edwards eut la stupéfaction de constater que le ministère des colonies
prenait bien les quatre hectares de terrain, mais que le Muséum n'interve-
nait que pour la forme dans l'organisation et l'administration du nouvel
établissement; Alphonse Milue-Edwards était déjà malade, il n'aimait pas
être joué et sa haute situation scientifique aurait dû le protéger contre de
telles aventures; il mourut peu de temps après. Quant à Cornu, dans une
lettre de l'un de nos chefs de culture des colonies, je copie textuellement
cette phrase : «Vous penserez peut-être, comme moi, que le jour où on
aura créé en France ou dans nos colonies un établissement d'agronomie
coloniale digne de ce nom, la belle figure de M. Cornu devra s'y trouver à
une place d'honneur. Ce sera la juste réparation due à ce grand homme
de bien, dont la fin a été certainement hâtée par l'ingratitude que les mi-
lieux coloniaux lui ont montrée au moment de la création du Jardin colo-
nial, n On dépensa beaucoup d'argent qu'il eût été facile d'épargner pour
créer, au voisinage de l'avenue de la Belle-Gabrielle , un établissement de
luxe qui, malgré les bruyantes et inutiles attractions par lesquelles on
essaya d'attirer les Parisiens, aboutit à un lamentable échec. Un ministre
des colonies, M. Clémente!, songea à le ramener à sa destination première;
mais le chemin était aussi long que celui de Tipperary.
Cependant le Muséum ne se découragea pas; il créa un laboratoire co-
lonial à qui le ministre Clémcntel assura une dotation; il organisa un
enseignement colonial; les voyageurs Geay, Alluaud, Diguct, Chevalier,
— U2 —
Gruvet , Eberhardi explorèrent les principales colonies . Il prit une part active
à la mission de la maladie du sommeil, à l'exploration scientifique du Maroc.
Un de ses Professeurs, M. Lacroix, se rendit à la Martinique pour étudier
l'éruption inattendue du mont Pelé et indiquer les mesures à prendre pour
limiter le désastre que pourrait produire le renouvellement de la catas-
trophe; un autre, M. Lecomte, a parcouru, en compagnie de M. Achille
Finet, nos colonies asiatiques, afin de rendre aussi complète que possible
la Flore de t Indo-Chine, qu'il publia; M. de Romeu a étudié de son côté les
richesses minières de l'Afrique. Je pourrais continuer longtemps celte énu-
mération à laquelle chaque jour ajouterait d'ailleurs quelque titre nou-
veau.
Tout cela n'a qu'un but : préparer l'exploitation des richesses de notre
empire colonial. Pour l'atteindre, il ne manque au Muséum, à la Société
d'acclimatation et au Jardin d'acclimatation, trilogie où la science offi-
cielle, la liberté d'action et la pratique sont étroitement associées, que
de l'argent. N'est-ce pas un devoir pour tous ceux que cette exploitation
intéresse, industriels ou amateurs, de se grouper autour de cet ensemble
homogène, de le fortifier, de l'enrichir et de porter au maximum ses
moyens d'action? N'est-ce pas une manœuvre dangereuse que de lui créer
d'inutiles rivalités? Nous avons trop souffert de léparpillement de nos
efforts, pour que, dans ce domaine comme ailleurs, l'union sacrée ne
s'impose pas. Il ne faut pas recommencer le coup du Jaidiu colonial de
Nogent.
143 —
Note sur trois Hybrides //Ursus americanus X U. arctos
y ÉS A LA MÉNAGERIE DU MuSEUM,
par M. E. Trouessart.
Le îG février 191 4, M. Gaston Menier, Sénateur, a fait don au Muséum
d'un couple d'Ours 1res intéressant. Le mâle est un Ours noir d'Amérique
(Ursus americanus Pallas), provenant de la grande île d'Anticosti, à l'em-
bouchure du Saint-Laurent (Canada), île dont le centre est couvert de fo-
rêts très giboyeuses. Ayant emmené cet animal en France, M. Menier lui
donna pour compagne une Ourse de l'espèce d'Europe (Ursus arctos L.),
qui vit dans les Alpes et les Pyrénées sous le nom dVOurs brun 75. A Ren-
tiily (Seine-et-Marne), propriété de M. Menier, cette femelle mit bas, en
1913, d'une seule portée, trois petits, dont un noir et deux bruns.
Les parents installés, en 191 4, à la Ménagerie du Muséum, dans le parc
appelé rrla Rocaille » s'y sont reproduits de nouveau le 12 janvier 1916.
La portée comporte, comme la première fois, trois Oursons, un noir et
deux bruns.
Au moment de leur naissance, ces petits ne dépassaient pas la taille
d'un Surmulot adulte, comme c'est l'ordinaire dans la famille des Ursidés.
Actuellement (23 mars), âgés de 2 mois et demi, ils ont à peu près les
dimensions d'un Chat adulte de forte race. La mère ne leur permet pas en-
core de sortir de sa tanière , et lorsqu'ils s'en écartent , les y ramène en les
tirant par l'oreille , avec ses dents.
Les Hybrides connus de la famille des Ursidés sont assez rares. A ma
connaissance , le cas actuel est seulement le troisième enregistré par les
Naturalistes.
C'est en 1876, dans le Jardin Zoologique de M. Nill, à Stuttgart"',
que l'on a signalé la naissance de deux Oursons ayant pour mère une
femelle Ursus arctos et pour père un Ours blanc (Ursus maritimus), c'est-
à-dire des progéuiteurs appartenant à deux sous-genres distincts ( Thalass-
arctos et Ursus proprement dit).
Dans le cas nouveau que je signale aujourd'hui , il s'agit également de
deux sous-genres distincts (Éuarctos pour le mâle, Ursus pour la femelle).
Mais le caractère sur lequel ces sous-genres sont fondés, — dans ce cas
comme dans celui de Stuttgart, — la caducité ou la persistance des trois
1 Zoologische Garten, 1876, p. 20; 1877, p. i35, 4oi; 1881, p. 370.
petites prémolaires, a trop peu d'importance fonctionnelle pour que l'on
doive s'y arrêter. Tous ces animaux appartiennent en réalité à un seul et
même genre, Ursus.
Il n'en sera pas moins très intéressant d'étudier, par la suite, ces hy-
brides et d'essayer de les croiser entre eux, ce qui permettra d'élucider
plusieurs questions encore très controversées parmi les Naturalistes.
L'hybridité des Mammifères a surtout été étudiée chez les Canidés,
famille dont celle des Ursidés est très voisine.
Buffon et Flourens ont établi que les métis entre le Chien domestique et
le Loup, ou le Chacal, étaient féconds entre eux jusqu'à la troisième ou
quatrième génération. Mais cette expérience est viciée par ce fait que le
Chien est un animal domestique depuis les temps géologiques, et que,
par suite, nous ignorons sa parenté exacte avec le Loup ou le Chacal.
Au contraire , dans le cas qui nous occupe ici , nous avons affaire à deux
espèces sauvages, bien distinctes cl très nettement séparées, au point de
vue géographique, par d'énormes étendues de terre et de mer. C'est ce
qui fait l'intérêt de ce croisement.
145
Les Lccines et les Diplodontes de la mer Rouge
(d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamï.
M. ic Dr F. Jousseaume a bien voulu, avec la plus grande libéralité,
m'auloriser à mettre à contribution, pour compléter les collections du
Muséum , les très nombreuses séries d'espèces de Lucines et de Diplodontes
qu'il a recueillies pendant ses divers voyages dans la mer Rouge, et il a
même eu l'obligeance de me communiquer ses notes manuscrites se réfé-
rant à ces espèces. Ces séries sont d'autant plus intéressantes que les for-
mes y sont représentées par des spécimens de tout âge cl notamment par
des stades extrêmement jeunes qui sont trop rarement rapportés par les
voyageurs-naturalistes. L'étude de ces matériaux qui viennent s'ajouter aux
coquilles de la même région données au Muséum par Botta, Lefebvrc,
L. Vaillant, Ch. Gravier, etc., m'a permis d'élucider plusieurs points de
synonymie.
Lucina edentula Linné forma ovlm Reevc.
On trouve dans la mer Rouge une Lucine, de dimensions plus ou moins
grandes (atteignant ou dépassant même 5o millimètres de diamètre anléro-
postérieur), qui offre une charnière absolument dépourvue de dents.
Elle a été identifiée par la plupart des auteurs au Venus ghbosa Fors-
kàl (1775, Descript. Anim. Itin. Orient., p. 122). Mais M. H. Lynge
(1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr. , Méni. Acad. R. Se. et Letlr.
Danemark, 7e s. , V, p. 175) a établi que, d'après les types mêmes qui fai-
saient partie de la collection Spengler et qui sont conservés au Musée de
Copenhague, l'espèce de Forskâl n'est pas un Lucina, car elle présente,
comme le dit Chemnitz qui l'a figurée (1784, Conclt. Cab., VII, p. 30,
pi. ko, fig. /»3o-/i3i ), deux dents à chaque valve : c'est un Diplodonta, au-
quel est identique le Diplodonta Savignyi Vaillant ( 1 865 , Journ. de Con-
chyL, XIII, p. ia5) correspondant aux figures 7 i-5 de la planche VIII de
Savigny (1817, Descr. Egypte, Planches, Moll.).
Quant à la forme complètement édentule assimilée à tort au V. globosa
par Vaillant, Issel, P. Fischer, von Martens, Cooke, Jousseaume, etc. , elle
appartient, au contraire, au genre Lucina s. sir. ([Rruguière, 1797] La-
marck, 1799, non 1801 ), qui a pour type le L. edentula L.
Muséum. — xxn. îu
— U6 —
Philippi (18/47, Abbild. Conch., II, p. ao5,pl. I, 6g. 1 ) a défini comme
Lucina edentula une espèce qui, par sa couleur entièrement blanche , son
plateau cardinal étroit , son expression musculaire antérieure courte et très
divergente vers l'intérieur des valves , se distingue nettement de la forme
des Antilles qui a été figurée sous ce nom par Chemnitz (178/1, Conch.
Cab., VII, p. 3Zi, pi. ko, fig. 427-429) bien qu'étant, en réalité, le
Lucina chrysostoma Meuschen [Tellina]m.
Cette coquille décrite par Philippi est d'ailleurs identique à celle appelée
par Reeve Lucina Philippiana (i85o, Conch. Icon., pi. V, fig. 23), cl
M.Lynge( 1909, loc. cit., p. 167) assimile ce L. Philippiana Rve. = eden-
tula Phil. à l'espèce Linnéenne des Indes Orientales qui porte ce dernier
nom spécifique (2).
D'autre part, Hanley (i855, lpsa Linn. Conch., p. 78) pensait que ce
L. edentula Linné [Venus] (1768, Sijst. Nat , éd. X, p. 689) est probable-
ment la forme désignée par Reeve comme L. ovum (i85o, Conch. Icon.,
pi. V, fig. 2 1 ).
Reeve, en effet, a décrit et figuré (i85o, loc. cit., pi. V, fig. 21-25)
plusieurs Lucines édentules à coquille plus (tumida,pila) ou moins (ovum,
Philippiana) renflée, avec lunule bien (ovum) ou mal (tumida, Philippiana)
indiquée, lancéolée (ovum) ou ovale (tumida , pila) et constituant une con-
cavité très nette (pila) ou à peine prononcée (ovum).
Or L. ovum et L. Philippiana, sauf en ce qui concerne la taille, me
paraissent inséparables : le contour, subrostré en avant, est le même, le
bord dorsal , en arrière des sommets, présente une direction semblablement
rectiligne formant avec le bord postérieur un angle presque droit, la con-
cavité de la lunule est également très faible ou nulle.
Je considère donc ovum et Philippiana comme deux formes de taille iné-
gale, ou deux stades d'âge différent, à rattacher à une même espèce qui
est répandue dans tout l'Océan Indien et qui peut être assimilée au
L. edentula Linné.
Parmi les Lucines édentules rapportées de la mer Rouge par M. le
Dr Jousseaume, les exemplaires de dimensions moyennes (diam. anl.-
post. : 3o à 20 millim.) correspondent plutôt à Xovum de Reeve.
Au contraire, le nom de variété Philippiana Rve. pourra être réservé aux
(') Ce L. cln-ysostowa Meusch. offre une teinte orangée eu dedans de la coquille ,
un plateau cardinal large et une cicatrice musculaire antérieure allongée, qui
s'écarte peu de la ligne d'impression palléale.
<2> Au contraire, M. Dali (1901, Synops. Lacinacea, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXIII, p. 802) tient le L. Philippiana Rve. = edentula Phil. pour différent de
l'espèce Linnéenne et l'identifie à une coquille des Antilles appelée L. Schramtm
par Grosse : mais l'examen du type de celle forme américaine ne m'a pas conduit
à accepter cette assimilation (1916, Lamy, Bull. Mus. hist. nat., XXI, p. 1 35).
— 147 —
spécimens de très grande taille (Go à 70 millim. de diamètre), comme on
en observe notamment en Nouvelle-Calédonie.
Le L. tumida Rve. me paraît également pouvoir être réuni au L. eden-
tula L. = ovuin Rve. , car il présente des caractères similaires dans sa forme
générale et dans la disposition de sa lunule. Il en est de même pour la
coquille des îles Tonga décrite par Gould (i85o, Proc. Boston Soc. Nat.
Hist], III, p. a56; i859, U. S. Explov. Exp. Wilkes, Moll., p. 4i4,
pi 36, fig. 5a5 a-b) sous l'appellation de L. vcsicula.
Hab. — Suez, Massaouah, Aden, Djibouti.
Lucina edentula Linné var. pila Reeve.
Seul, L. pila Reeve (i85o, Gonch. Icon., pi. V, fig. a4) se distingue
par ses valves plus globuleuses, par sou bord dorsal déclive en arrière des
sommets et se raccordant avec le bord postérieur suivant un angle obtus,
enfin par sa lunule fortement déprimée, formant une concavité très nette.
Cependant, étant donné qu'il existe des spécimens intermédiaires, il est
possible que pila soit à considérer comme une simple variété (1).
C'est plus spécialement à cette variété pila que je crois pouvoir rappor-
ter les plus grands exemplaires de Lucina edentula recueillis par M. le
D1 Jousseaume, qui atteignent 55 millimètres de diamètre.
Hab. — Suez.
Lucina picta H. Adams.
D'autres exemplaires de Luciues édentules ont, avec le même contour et
le même aspect que le L. ovuin, une taille beaucoup plus faible (seulement
une dizaine de millimètres) ; ils sont parfois teintés par des rayons discon-
tinus d'un fauve très pâle et, par conséquent, ils correspondent à la forme
décrite par H. Adams sous le nom de Loripes picta ( 1870, New Shells Red
Sea, P. Z. S. L., p. 792)(2) et rapprochée par A. H. Cooke (1886, Test.
Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. 99) du Lucina bullula
Reeve (i85o, Conch. Icon., pi. X, fig. 35).
M. le Dr Jousseaume, dans ses notes manuscrites, l'ait d'ailleurs, à pro-
pos de ce L. picta, les remarques suivantes : cr Cette espèce me semble
O Dans la collection du Muséum de Paris, Valencieanes a attribué les noms,
restés manuscrits, de L. Matthari , L. Eydouxi, L. Bottac, à trois formes de Lu-
cincs édentules qui doivent être identifiées, la première, au L. ovutn Rve
— edentula L. et, les deux autres, à la variété vilq R ve.
W Ce nom a été défiguré en L. hirta par von Martens dans le ZoolugicalRc -
cord de 1870, p. 176.
10.
— 148 —
bien voisine de Lucina fragilis Philippi et de L. bullula Reeve; les rayons
de couleur terne que l'on observe à l'état frais , disparaissent après un cer-
tain temps: il existe cependant quelques légères différences dans la char-
nière, mais l'étude de l'animal permettra seule de réunir ou de séparer ces
trois espèces. *
Effectivement le L. bullula Reeve, qui, pour MM. E. A. Smith (1 885,
Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 189) et H. Lynge (1909, Mém. Acad. R.
Se. Letlr. Danemark, f s., V, p. 168), est une espèce de l'Océan Indien
(Port Essington, Amboine, Siam), a été considéré par d'autres auteurs,
MM. Hidalgo, de Monterosalo, Dollfus et Dautzenberg, Dali, Dautzenberg
et H. Fischer, comme un synonyme du L. fragilis Phil. = gibbosa Scacchi,
de la Méditerranée0'.
II semble bien, en tout cas, que , sauf la taille et la coloration, d'ail-
leurs fugace , aucun caractère important ne permette de séparer le L. picta
du L. edentula et que, par suite, ce pourrait en être également une
variété : dans picta, en effet, comme dans edentula, le ligament est plutôt
externe et inséré sur une nymphe formée par l'épaississement du bord
cardinal, tandis que dans L. fragilis Phil. il est presque interne et enfoncé
dans une rainure étroite (2).
frHab. — Suez : abondante.*
0) PfciiTer (1869, Mari. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., Veneracea, p. 273)
fait aussi synonyme de L. fragilis Phil. l'espèce figurée par Reeve pi. X, fig. 35,
mais il déforme le nom en bullata : cette appellation L. bullata avait déjà été
employée par Philippi (1800, Abbild. Conch., 111, p. 101 , pi. II, fig. 1) pour un
Lucina s. str., qui parait n'être qu'un L. edentula voisin de la variété pila Rve.,
mais à région antérieure particulièrement atténuée.
(2) D'après M. Lynge (1909, loc. cit., p. 1O8), la forme de Port Elizabelh
(Cap) désignée par Krauss (i848, Siidafrik. Moll., p. 5) sous le nom de L. fra-
gilis Phil. est le L. edentula L. — Au contraire, M. Sowerby a cité de la même
localité en 189a (Mai: Shells of South Africa, p. Gi) un Loripes fragilis Phil.
(pour lui, synonyme de L. lacteus L.), qu'il a identifié postérieurement (1897,
ibid. , App.) au Lucina clausa Phil. : or celui-ci, pourvu de dents latérales et d'un
ligament complètement interne, est un véritable Loripes s. str. (Poli, 1791).
Dans son mémoire sur les Mollusques recueillis par le Dr Faurot dans la mer
Rouge (1888, Mém. Soc. Zoolog. France, I, p. a 10), M. le Dr Jousseaume men-
tionne comme provenant des plages soulevées de file Gameran, plusieurs valves
qu'il rapporte au Lucina globularis Lk. : dans ses notes manuscrites, il range
cette espèce dans les Loripes (auct., non Poli) en même temps que les L. picta
H. Ad., globosa auct. (non Forsk.),pi7rc Rve. , tumida Rve. : il s'agit donc certai-
nement d'une forme édentule, c'est-à-dire d'un Lucina s. str. (Lamarck, 1799,
non 1801), et il est probable que la forme que M. Jousseaume a eue en vue est
une simple variété de Yedentula. — Au contraire le véritable L. globularis La-
marck est un Diplodonta.
D'après la façon dont H. Adams comprend, lui aussi, le groupe des Loripes
- 149
LoRIPES LACTECS Poli.
Parmi les Lucines recueillies dans la mer Ronge par M. le Dr Jous-
seaume , il y a un spécimen qui me paraît devoir être rapporté au Loripes
lacteus Poli en raison de l'ensemble de ses caractères : forme lenticulaire,
lunule assez profonde, existence de stries concentriques et de très fines
lignes rayonnantes, pre'sence de deux sillons radiaux, l'un antérieur,
l'autre postérieur, ligament complètement interne dans une fossette oblique ,
charnière avec dents cardinales et latérales réduites à de faibles saillies.
Ce Loripes lacteus Poli [Tellina] (1791-95, Test. Utr. SiciL, f,p. 3i;
II, p. 46, pi. XV, fig. 28-29) = Amphidcsma lucinalis Lamarck = Lucina
leucoma Turton(1) est une espèce répandue dans la Méditerranée et dans
l'Océan Atlantique depuis la Grande-Bretagne jusqu'aux Canaries.
Cependant M. G. B. Sowerby (1889, Journ. of Conchol. , VI , p. i55)
avait affirmé qu'elle serait assez abondante au cap de Bonne-Espérance, où
se seraient rencontrés des spécimens semblables à ceux d'Angleterre. Mais ,
d'après des mémoires ultérieurs (1892, Mar. Sltells of South Africa,^. 61 ;
1897, ibid., App.), M. Sowerby aurait confondu avec le L. lacteus (qu'il
identifie d'ailleurs à tort au L.Jragilis Phil.) une forme bien distincte, le
L. clausus Phil.
En ce qui concerne l'échantillon de la mer Rouge dont nous parlons ,
c'est bien au L. lacteus Poli qu'il doit se rapporter : toutes les dents de la
charnière y sont beaucoup trop rudimentaires pour qu'on puisse le ratta-
cher au L. clausus Phil., qui possède de fortes dents latérales antérieures.
D'ailleurs, ce spécimen est absolument unique dans la très riche collection
(auct. , non Poli), son Loripes decussata de la mer Rouge ( 1870 , P. Z. S. L., p. 7)
doit être également une espèce édenlule : la figure qu'il en donne attribue à
celte coquille une forme bien spéciale et, d'autre part, la sculpture serait décus-
sée : je n'ai rien observé de semblable, ni comme conlour, ni comme ornemen-
tation , parmi les Lucines édentules recueillies par le Dr Jousseaume.
(1) Quant au Lucina lactea Linné [Tellina] ( 1708, Syst. Nat., éd. X, p. 676),
c'est une espèce restée énigmatique : Hanley ( 1 855 , Ipsa Linn. Conch., p. 4 2),
tout en reconnaissant que le type Linnéen est insutrisammont défini, regarde
comme possible qu'il ait été représenté dans la collection de Linné par un petit
exemplai re de Venus globosa (Forskal) Chemnitz ( 178/1 , Conch. Cab., VII, p. 36,
pi. ko, fig. 43o-/i3i) : aussi M. Wm. H. Dali (1903, Tn-t. Fauna Florida,
p. 1 350) admet-il que le T. lactea L. est ce Diplodonta globosa Forskal.
Le nom de Lucina lactea a été employé à nouveau par A. Adams ( 1 855 ,
P. Z. S. L. , p. 2 25) pour une coquille Australienne appartenant au genre Pha-
coides : afin d'éviter le double emploi, M. Taie (1897, Trans. H. Soc. South
Austral., XX, p. hS) a proposé d'appeler L. lacteola cette autre espèce à laquelle
il assimile le L. concentrica Ad. et Ang. (non Lk.).
— 150 —
du Dr Jonsseaume, qui, par suite, regarde comme accidentelle la présence
de cette coquille dans la mer Rouge.
Loripes clausus Philippi.
Dans ses notes manuscrites, M. le Dr Jonsseaume propose le nom de
Lucina galli-capiit pour une forme qu'il juge nouvelle et qu'il décrit
ainsi :
fr Testa solidula, lentiformis, suborbieuîarîs , laclea, lœvis, obsolète concen-
trice striata ; sulcus impressus in utroque latere lobum séparons, quorum posti-
ons major; valvœ antice sulcis duobus aut tribus irregulariter instructœ ; lu-
nula ovalis profunda; Ugamenlum omhino occultum; dentés cardinales obsoleti.
— Long. : 22 millim. ; larg. : 20 mm., 5; épaiss. : 10 millim.n
ttHab. — - Djibouti. »
a La coquille de cette espèce se reconnaît, à première vue, par une
crête qui, partant du sommet, s'étend en s'élargissant en arrière sur toute,
la longueur du bord supérieur et, du côté opposé, par un appendice,
simulant une caroncule, qui pend un peu en retrait au-dessous du crochet
et qui est séparé du reste de la coquille par un profond sillon.
n- Cette coquille, dont le test, d'un blanc terne, est assez solide et assez
épais, ne présente, à la surface, de particulier que de très superficielles
ondulations concentriques qui dénotent ses stades d'accroissement.
ffÀ l'aide d'une assez forte loupe, sur cette surface qui paraît lisse, on
découvre de fines stries concentriques et des stries rayonnantes plus fines
encore, qui s'entrecroisent comme dans un tissu.
tfLa crête, nettement limitée par une assez profonde dépression, est
également légèrement déprimée longitudinalement au milieu. A la surface
de cette crête se dressent de petites lamelles très espacées et assez réguliè-
rement disposées, qui semblent s'aboucher avec quelques uns des cordons
du reste de la coquille. Sur l'appendice simulant une caroncule, les stries
transversales sont plus vigoureusement accentuées.
crEn résumé, cette coquille, vue de face, produit l'impression d'une tête
d'oiseau fortement aplatie et raccourcie. n (Dr J.)
Le type de ce Lucina galli-caput m'a été obligeamment communiqué
par M. le Dr Jousseaume, et, à mon avis, cet exemplaire, de contour un
peu spécial, avec aréa dorsale postérieure très développée, est à rapporter
au Lucina cl'ausa Phil.
Ce L. dansa Philippi (18/19, Zeitschr. f. Malalc, V [18/18], p. i5i;
i85o, Abbild. Conch., III, p. 101, Lucina, pi. II, fig. 2) est une forme
très voisine du L. lactca Poli : elle présente des dents cardinales obsolètes.
mais des dents latérales bien développées surtout du côté antérieur : c'est
— 151 —
un Loripes, avec un ligament complètement invisible extérieurement et
logé dans une fossette obliquement descendante (1).
Cette espèce est répandue au Cap de Bonne-Espérance (2), à Madagascar,
aux Seychelles , à Zanzibar , et elle a été signalée de la mer Rouge par Issel
( 1869 , Malae. Mar Rosso, p. 8 1).
LoRIPES FlSCHERIANOS Issel.
La forme de la mer Rouge décrite par Issel sous le nom de Lucina Fi-
scheriana (1869, Malac. Mar Rosso, p. 83, pi. I, fig. 8)(S) possède une
coquille arrondie un peu transverse, subinéquilatérale, convexe, trans-
lucide, ornée de stries concentriques ondulées et de plis rayonnants en
général peu marqués m, obsolètes au milieu dès valves, plus développés
sur la région antérieure ; le bord des valves présente des denticulations cor-
respondant à ces plis radiaux.
Contrairement à ce que dit Issel , la charnière n'est nullement celle du
L. borealis L. , qui est un Phacoides : ses figures elles-mêmes montrent que
le ligament est complètement interne dans une fossette profonde et il y a
deux dents cardinales à gauche, une à droite : c'est la disposition qu'on
observe dans le L. lacfea Poli = lucinah s Lk., type du genre Loripes Poli,
1791, et le L. Fischeriana appartient donc à ce groupe.
ftHab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Hodeidah, Aden, Dji-
bouti : c'est l'espèce la plus répandue et la plus abondante de toutes les
Lucines de la mer Rouge. » (Dr J.)
Loripes concinnus H. Adams.
Le Lucina concinna H. Adams (1870, New Shells Red Sea; P. Z.S.L.,
p. 791, pi. XLVIII, fig. i4)(6) est une petite espèce (839 mm.) arrondie,
tiJ Von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauriîius , j>. 32i) fait
synonyme le L. bavbata Ueeve : mais celui-ci, d'aspect extérieur très semblable,
est complètement édentule avec un ligament tout à fait marginal et visible exté-
rieurement : c'est un Lucina s. str. ou un Pseudomdtha.
W On a. vu plus haut que la forme de Port Elizabeth , citée d'abord par M. So-
werby (1889 et 1892) sous le nom de Loripes lacteus L. ou de L.fragilis Phil.,
a été ultérieurement (1897) identifiée par lui au L. clausus Phil.
I3) J'ai reçu en'igio de M. Preston sous le nom de L. ceylanica des exem-
plaires de la même espèce recueillis à Trincomali.
<4> Gomme le fait observer P. Fischer (1871, Journ. de ConchijL, XIX, p. ai 5),
ces plis sont surtout évidents chez les individus très frais.
<5' L'appellation de Loripes concinna a été employée postérieurement par Hut-
ton (i885, Trans. New Zealand Inst., XVII [ 1 884], p. 3ii3) pour une espèce
néo-zélandaise qui doit changer de nom.
— 152 -
presque équilatérale , avec sommets renflés et saillants; sa sculpture consiste
en côtes rayonnantes, plus ou moins obsolètes sur le milieu de la coquille
et divergeutes vers le côté antérieur et vers le côté postérieur, rendues
squameuses par des stries concentriques serrées.
Quant à la charnière, le ligament est logé profondément dans une fos-
sette oblique, et par ce caractère cette espèce se rattache aux Loripes^.
Hab. — Suez, Souakim, Aden.
LORIPES ERYTHRAEOS Issel.
L'examen d'une très nombreuse série rapportée par M. le Dr Jousseaume
me porte à croire que L. erythrœa Issel, L. Crosseana Issel et L. elegans
H. Adams sont différents états de la même espèce.
Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 84, pi. 1, fig. 9) a établi son
L. erythrœa sur les figures 8 1-3 de la planche VIII de Savigny (1817,
Descr. Egypte, Planches, MolL), qui représentent une coquille presque
orbiculaire, ornée de granulations disposées en files rayonnantes et en ran-
gées concentriques; mais il fait remarquer que, dans ces figures, le contour
est trop arrondi et la striation longitudinale trop forte.
En réalité, le L. erythrœa est une petite coquille arrondie à région
antérieure subcirculaire et à région postérieure subtronquée, pourvues
chacune d'une dépression radiale plus ou moins nette; la sculpture rap-
pelle beaucoup celle de la plupart des Semele : elle consiste en fines stries
rayonnantes visibles seulement à la loupe, croisées par des côtes concen-
triques saillantes, lamelleuses, minces, flexueuses, çà et là interrompues.
Chez les spécimens très jeunes, à sommets extrêmement proéminents,
les côtes lamelleuses sontfortement développées et l'emportent de beaucoup
sur la striation rayonnante ; c'est le stade correspondant au L. Crosseana
Issel (1869, Malac. Mar Rosso , p. 255, pi. III, fig. 3).
Dans les exemplaires adultes, auxquels s'applique la description donnée
par H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791) pour son
L. eîegans, les deux systèmes d'ornementation prennent presque la même
importance, ce qui donne à la coquille un aspect treillissé se rapprochant
des figures de Savigny (pi. VIII, fig. 8 i-3).
Mais l'usure peut faire disparaître les lamelles concentriques saillantes
et les valves se montrent alors striées surtout radialement, comme l'indi-
quent les figures données par Issel pour le L. erythrœa.
M M. J. G. Melvill (1899, Ann. Mag. Nat. HisL, f s., IV, p. 98, pi. Il,
fig. 8) a décrit sous le nom de Lucina (^iffela une forme de Gwadur (Mer d'Oman)
qui parait bien voisine par son contour et sa sculpture, mais qui serait un
Codakia.
— 153 —
Enfin, dans les échantillons très roulés, toute ornementation s'ellace et
la coquille offre une surface lisse et porcelanée ('>.
En ce qui concerne la charnière à dents cardinales hien développées
et à dents latérales obsolètes, le ligament est complètement invisible exté-
rieurement et logé dans une fossette obliquement descendante : ceci con-
duit à placer le L. crythrœa = Crosseana = elegans également dans le
genre Loripes Poli.
Hab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Perim, Aden, Djibouti.
Phacoides dentifer Jonas.
Le Lucina dentifera Jonas, décrit et figuré par Philippi (1847, Abbild.
Conch., II, p. 206, pi. I, fig. Il), est une coquille trigono-orbiculaire , dé-
primée, ornée de lamelles concentriques dentelées et formant des écailles
saillantes sur le bord postérieur (2).
Par les caractères de sa charnière, à ligament externe et visible sur le
bord dorsal, cette espèce appartient au genre Phacoides s. sir. (Blainville,
1820), qui a pour type le L. jamaicensis Lk. = Tcllhia pectinata Gmelin.
«Hab. — Suez, Djeddah, Aden, Djibouti : moins rare dans la première
de ces localités, où on la trouve assez souvent sur la plage de l'Attaka.n
(DrJ.)(3).
Phacoides (Cavilucixa) Fieldixgi H. Adams.
Le Lucina Fieldingi H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L.,
p. 791, pi. XLV1II, fig. i3) est une coquille arrondie qui, bien qu'allei-
M Des modifications analogues dans l'ornementation suivant l'état des spéci-
mens ont été signalées chez le L. assimilis Angas, d'Australie, par M. Cli.
Hedley (1912 , Records Austral. Mus., VIII, p. i33).
M Comme le fait remarquer Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 82), Vaillant
(1 865 , Journ. de Conchyl., XIII, p. 116) a par erreur rapporté au L. dentifera
les figures 12 de la planche VIII de Savigny, qui représentent L. Semperiana Ls.
(3> Sous le nom de L. speciosa, Reeve (i85o, Conch. lcon., pi. VI, fig. 3a) a
décrit une coquille à laquelle il attribue pour localité la mer Rouge, tout en
reconnaissant sa ressemblance très étroite avec le L. pensylvanica Linné, des
Antilles. M. le Dr Jousseaume fait remarquer dans ses notes manuscrites qu «au-
cun des naturalistes qui ont exploré la Mer Rouge n'a signalé cette espèce, de
sorte que l'habitat indiqué par Reeve doit être mis en doute». Effectivement
M. Dali (1901, Synops. Lucinacea, Proc.U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 807) regarde
L. speciosa comme un simple synonyme de Phacoides [Hère) pensylvameus L. —
Le nom spécifique speciosa avait d'ailleurs été employé dès 1 836 par Rogers
(Trans. Am. Phil. Soc, n. s., V, p. 333) pour un Jagonia du Miocène de Vir-
ginie.
— 154 —
gnant une taille plus grande, n'est pas sans une certaine ressemblance
avec le L. elegans H. Ad. = eri/lhrœa Issel ; la forme, cependant, n'est pas
absolument la même : ici, en général, c'est le côté antérieur qui est suban-
guleux et le côté postérieur circulaire ; l'ornementation consiste en côtes
concentriques serrées et en stries rayonnantes tellement fines que la
sculpture concentrique est seule apparente à l'œil nu ; la cicatrice muscu-
laire antérieure est allongée et acuminée, par suite un peu triangulaire,
tandis que cbez L. erythrœa elle est ovale, plutôt arrondie à son extré-
mité; mais un caractère bien plus important est le fait que, chez L. Fiel-
dingi, le ligament est marginal et visible extérieurement ; celte espèce est
donc un Phacoides et, comme par son contour, sa sculpture, sa lunule, sa
cbarnière, elle se rapproche beaucoup du Ph. trisulcatuè Gonr. var. blandus
Dali (190-2, Moll. Porlo-Rico, Btdl. U. S. Fish Comm., XX [1900],
pi. 58, fig. i3), des Antilles, elle peut êlre rangée, à côté de celui-ci,
dans la section Cavilucina P. Fischer, 1887.
rrHab. — Suez, Souakim, Djibouti; espèce assez rare, dont la forme
n'est pas constante ; j'ai trouvé des individus plus grands que le type
figuré.» (Dr J.)
Phacoides (Bellijcina) Semperianus Issel.
L'appellation de Lucina pisum a été employée quatre fois pour des
espèces différentes :
i° En i836 par Sowerby ( Trans. Geolog. Soc. London, 2 e s., IV,
p. 2/11 , pi. XVI, fig. là) pour un fossile Cénomanien, qui doit conserver
ce nom ;
20 En i843 par d'Orbigny (Paléont. Franc., Terr. Crét., Atlas, III,
pi. 281, fig. 3-5) pour une forme Néocomienne, dont il a changé le nom
en L. Cornueliana (ibid., vol. III, p. 116);
3° En avril i85o par Philippi (Abbild. Conch., III, p. io5, pi. II,
fig. 9) pour un Divaricella de Mazatlan, que M. Dali a proposé d'appeler
1). perparvula (Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mas., XXIII, p. 81 5
et 829);
4° En août i85opar Reeve (Conch. Icon., pi. XI, fig. G6 a-b) pour une
coquille de Port Essington et de Singapour.
D'après M. E. A. Smith (t 885 , Rep. r Challengers Lamellibr., p. 181),
ce L. pisum Rve. constitue avec L. Semperiana Issel et L. seminula Gould
un groupe de trois espèces qui ont une forme très semblable, avec une
forte dépression sur le côté postérieur des valves, mais qui différeraient
par le développement de leur sculpture cancellée.
— 155 —
Tandis que dans L. Semperiana et L. seminula les costules radiales
seraient moins fortes que les rides concentriques, elles seraient dans
L. pisum aussi et même plus développées que celles-ci ; mais les figures
données par Reeve pour ce L. pisum montrent nettement la prédominance
des rides concentriques sur les côtes radiales, et je crois qu'on peut accepter
l'opinion de P. Fischer (1871, Journ. de ConchyL, XIX, p. 2i5) qui iden-
tifiait le L. pisum Rve. au L. Semperiana, nom attribué par Issel (1869,
Malac.Mar Rosso, p. 82, 254 et 35g) à la coquille figurée par Savigny
dans les fig. 12 de sa pi. VIII (1817, Descr. Egypte, Planches, Moli).
D'aulre part, M. Dali fait L. seminula Gould (1861, Proc. Boston Soc.
Nat. Hist., VIII, p. 36) (1) synonyme de L. pisum Rve., pour lequel, sans
tenir compte de l'assimilation faite par le D' Fischer, il propose le nom
spécifique à'eucosmia (1901, Synops. Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXIII, p. 806 et 816). '
M. Ch. Hedley (1909 , Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXXIV, p. h 26 et
4 27) admet cette opinion de M. Dali, mais il pense que le L. seminula
figure par M. Smith (loc. cit., pi. XIII, fig. 5-5 a) est différent de l'espèce
(!e Gould et il propose pour lui le nom de rugosa.
Le L. pisum Rve. (non Sow., nec d'Orb., nec Phil.) = seminula Gld.
(non Desh., nec Smith) = Semperiana Issel = eucosmia Dali, répandu dans
l'océan Indien, depuis la mer Rouge jusqu'en Australie, est une coquille
coidifonne , globuleuse, à région antérieure courte et à région postérieure
pourvue d'un sillon : c'est, dans le genre Phacoides, le type de la section
Bell urina, Dali, 1901.
Hab. — Suez, Aden, Djibouti.
(À suivre.)
(') Le nom de Luciua semihulurh avait été attribué dès i858 par Deshayes
(Douer. Amm. s. vert. Bass. Paris, I, p. 678, pi. hk , fig. 5-8) à un fossile du
Bassin de Paris.
156 —
Contributions À la Faune Malacologique
de l'Afrique Équatoriale,
par M. Louis Germain.
XLIL1'.
Gastéropodes recueillis, par M. le Dr Gromier,
sur les bords de la rivière Tsavo (Afrique orientale anglaise).
Pendant sa mission eu Afrique orientale, ie Dr Gromier n'a pu réunir
qu'un petit nombre de documents zoologiques. Les Mollusques qu'il a
remis au Laboratoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle pro-
viennent, soit du lac Albert-Edouard, soit des bords de la rivière Tsavo,
dans l'Afrique orientale anglaise.
J'ai déjà publié, dans ce Bulletinm, les intéressants matériaux concernant
l'Albert-Edouard et je me propose de consacrer le prochain fascicule de
ces Contributions à une étude d'ensemble de la faune malacologique de ce
lac. Je m'occuperai donc seulement ici des Gastéropodes récoltés sur les
rives de la Tsavo.
La rivière Tsavo descend de la pente orientale du Kilima N'Djaro. Après
un faible parcours Nord-Sud , elle s'oriente sensiblement Ouest-Est pour
remonter vers le Nord dans la toute dernière partie de son cours. La rivière
atteint ainsi le village de Tsavo où elle se jette dans le Sabaki, fleuve qui
rejoint l'océan Indien à Malindi(Melinda), à un peu plus de 100 kilomètres
au Nord de Monbasa.
(') Voir le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XXI, 191 5, n° 7 (dé-
cembre), p. 283-290.
M Germain (Louis), Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique
équatoriale, XXX : Sur quelques Mollusques recueillis par M. le Dr Gromier dans
le lac Albert-Edouard et ses environs (Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XVIII,
n° 2, 1912 , pp. 77-82).
— 157
Trochonanina (Martensia) Smithi Bourguignat.
1881. Heh.r (Trochonamna) mozambicensis var.? Smith, Procced. Zoological So-
ciety of London, p. 279, n° d , pi. XXXII, fig. 3, 3a.
1889. Trochonanina Smiihi Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 17.
1897. Trochonanina Smithi Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrilcas ,
p. 48.
C'est J.-R. Bourguignat qui a distingué du Trochonamna (Martensia)
mozambicensis Pfeiffer(I) l'espèce, parfaitement figurée par E. A. Smith, et
à laquelle se rapportent les deux exemplaires recueillis par le D' Gromier.
Le test est solide, avec une sculpture fortement accentuée en dessus.
Elle se compose de stries longitudinales très obliquement incurvées, sub-
égales, presque équidistantes et présentant l'apparence de petiles côtes.
En dessous, la sculpture est finement réticulée comme chez toutes les
espèces appartenant au genre Trochonanina.
Diamètre maximum : 10 1/2 - i3 millimètres; diamètre minimum :
91/2-12 i/5 millimètres; hauteur : 7 - 8 i/k millimètres; — diamètre
de l'ouverture 16-7 millimètres ; hauteur de l'ouverture : 5 - G 3/4 mil-
limètres.
La forme générale de la coquille est bien plus nettement déprimée que
chez le Trochonanina (Martensia) mozambicensis Pfeiffer, dont le Trocho-
nanina (Martensia) Smithi Bourguignat se distingue, en outre, par ses
stries longitudinales costule'es , fortement incurvées , et par son test plus
solide.
Bords de la rivière Tsavo (British East Africa) [Dr Gromier],
Cette espèce a été découverte, par J. Thomson, entre le lac Nyassa et la
côte de l'Océan Indien [E. A. Smith],
Rachis Hiuderrandti Martens.
1878. Buliminas (Rachis) braunsii, variété Hildebrandti Martens , Monatsbcrichte
d. Akad. d. Wissensch. Berlin, p. 296, taf. II, fig. 1-2.
1889. Baclns Hildebrandti Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. dq.
1897. Buliminus (Rachis) Hildebrandti Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-
Ost-Afrikas, p. 73.
Parmi les assez nombreux spécimens qui ont été recueillis par le
Dr Gromier, se trouvaient quelques échantillons jeunes, à divers stades
(,) Pfeiffer, Procccdings Zoological Society of London , 1 855 , p. 91, pi. XXXI,
fig. 9 [Ileli.v mozambicensis}.
— 158 —
de leur développement, et donl nous donnons ci -dessous la description
sommaire :
A. Individu de 8 millimètres de longueur sur h 3jà millimètres de dia-
mètre maximum. — La forme générale est pyramidale ; la spire se compose
de 6 tours, le premier très petit, le second subglobuleux-convexe, les
autres à peine convexes; le dernier tour est grand, très fortement angu-
leux , comme care'né dans sa partie médiane ; enfin l'ouverture , très angu-
leuse en haut, montre une autre angulosité bien marquée à l'endroit où la
carène du dernier tour atteint le péristome.
B. Individu de 1 1 millimètres de longueur sur 7 millimètres de diamètre
maximum. — La forme générale de la coquille reste la même, mais le
dernier tour de spire est plus convexe et l'angulosité médiane, encore très
forte, est déjà notablement atténuée.
C. Individu de là millimètres de longueur sur 8 1/2 millimètres de dia-
mètre maximum. — Les tours de spire sont plus convexes et mieux étages;
le dernier tour est plus régulièrement arrondi et son indication carénale,
fortement atténuée, tend à disparaître; enfin l'angulosité du bord externe
de l'ouverture, si nette chez l'individu A, n'est presque plus sensible.
Ainsi l'angulosité du dernier tour, si nettement marquée chez les tous
jeunes individus , tend de plus en plus à disparaître à mesure que l'animal
grandit. Toujours très atténuée chez les coquilles bien adultes, cette an-
gulosité disparaît entièrement chez les grands spécimens.
Les dimensions principales des exemplaires recueillis par le Dr Gromier
sont donnés dans le tableau suivant :
Le test est assez solide, orné de stries longitudinales fines, obliques
et un peu fiexueuses. 11 est brillant et montre de deux à quatre fas-
— 159 —
cies(1), la supérieure, infrasuturale , continuée aux tours supérieurs. Cette
décoration picturale varie d'ailleurs beaucoup : tandis que les fascies 1
(entourant l'ombilic) et h (infrasuturale) restent toujours constantes et
continues, les autres sont parfois absentes, parfois réduites à des taches
ou à des points.
Le Rachis ftildebrandti Martens est certainement voisin du Hachis
Braunsi Martens (2), espèce des mêmes régions qui présente plusieurs va-
riétés décrites par E. von Martens et E. A. Smith :
La variété lunulaius Martens (3), de l'Ousaghara, de Zanzibar et du ter-
ritoire situé entre le lac Nyassa et la côte de l'Océan Indien ;
La variété quadricingulatus Smith (i), qui vit également dans l'Ousaghara
et à Zanzibar ;
Et la variété hyposlictus Martens (5), de Zanzibar et des régions entre le
lac Nyassa et la côte de l'océan Tndien.
Ce polymorphisme a conduit J.-R. Bourguignat (l>) à donner le nouveau
nom de Rachis Bïoyeti à la forme si parfaitement figurée par E. A. Smith :
ff Cette espèce [Rachis Bïoyeti] est très bien représentée dans Smith,
sous le nom erroné de Bulimus [Rh.] Braimsii de Martens, Bulime avec
lequel cette coquille n'a pas le moindre rapport. Le Rachis Bïoyeti est, en
effet, parmi les Rachis, l'Espèce la moins anguleuse au dernier tour, la
forme dont la spire est la moins pyramidale, les tours le moins lectiformes
et l'ouverture la plus ample (7).»
O La fascie supérieure, infrasuturale, est rouge ainsi que celle entourant
l'ombilic ; les fascies intermédiaires sont brunâtres ou d'un rouge brun plus ou
moins foncé.
(î> Martens (Dr E. von), Nachrichlsblatt d. deutschen Maîakozool. Gesellschaft,
1869, p. i5o; et in : Pfeiffer, Novitates Concholog., IV, p. lin, taf. CXVIlt,
fig. 11-12.
M Martens (Dr E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897,
p. 72, taf. III, fig. 3i [= Bulimus (Rachis) Braunsi Smith, Proceed. Zoological
Society ofLondon, 1881, pi. XXXII, fig. 7 (seulement)].
M Smith (E. A.). Aimais and Magaz. Hatural History, (3e série, VI, 1890,
p. 1 53 , pi. V, fig. 6.
<5) Martens (Dr E. von), loc supra cit., 1897, p. 78 [— Bulimus (Rachis)
Braunsi variété, E. A. Smith, foc. supra cit., 1881, p. 281, pi. XXXII, fig. 7b-
7c].
f6> Bourguignat (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale , 1889, p. 60.
(7' Bourguignat (J.-R.) cite cette espèce du Mozambique, du Zanguebar, des
environs de Kondoa(Ousa;;hara) et des monts N'Gourou (au Nord de l'Ousaghara)
où elle s'élèverait jusque verj 2.000 mètres d'altitude (loc. supra cit., 1889,
p. 60).
— 1G0 —
Or on a vu précédemment , par l'étude des jeunes coquilles du Raclas
Hildebrandli Martens, que la forme plus ou moins convexe du dernier
tour n'a, chez les Rachis, aucune valeur spécifique. E. A. Smith était donc
dans le vrai en écrivant :
rrThe spécimens described by Marlens from Zanzibar are said to bave
bad the appearence of young shells,and thelasl whorl oblusely angulaled:
and in the variety Hildebrandti it is ebaracterized as very obtusely angu-
lated. In the shells before me, which are larger than those referred lo by
Martens, the angulalion is lolally absent. This ma y resuit merely from
différence of age(,).'»
Il convient donc de considérer comme synonyme du Rachis Braunsi
Marlens le Rachis Blcyeti Bourguignat, espèce basée sur un changement
déforme des tours de spire uniquement dû à la croissance de l'animal.
Le Rachis Hildebrandti Marlens, qui se distingue du Rachis Braunsi
Martens par sa forme plus allongée et son ouverture proportionnellement
moins développée en hauteur, présente lui-même une variété elongata.
Cetle variété, recueillie en 1 884 à Guélidi (Ouebi) par Revoil, a été nom-
mée Pachnodus Hildebrandti Martens, variété, par J.-R. Bourguignat lui-
même(2). C'est une coquille qui atteint 23 millimètres de longueur pour
seulement 10 millimètres de diamètre maximum et 9 millimètres de dia-
mètre minimum. Elle est donc très notablement plus élancée que le type
et, d'autre part, son dernier tour est parfaitement arrondi comme chez les
spécimens du Rachis Braunsi Martens figurés par E. A. Smith. Ainsi l'opi-
nion primitive du D' E. von Martens, qui subordonnait, comme variété,
le Rachis Hildebrandti Marlens au Rachis Braunsi Marlens est celle qui,
selon toute probabilité, doit être adoptée définitivement.
Bords de la rivière Tsavo (British East Afiïca)[Dr Gromier].
La répartition géographique du Rachis Hildebrandti Marlens est encore
peu connue. Découvert à Durenna, près de Mombas, par J. M. Hilde-
brandt en 1877 [E. von Martens] , il a été signalé depuis sur la rr côte des
Bénadirs , dans la vallée de l'Ouebi et aux environs de Guélidi , à h à
5 jours de marche à l'occident de Moguedouchou» [J.-R. Bourguignat].
La découverte du Dr Gromier étend donc notablement l'aire de dispersion
de cetle espèce (:,).
M Smith (E. A.), hc. supra cit., 1881, p. 281-282.
M Cetle coquille fait partie des collections du Muséum d'Histoire naturelle.
(') Le Rachis Braunsi Martens semble, d'après nos connaissances actuelles,
posséder une aire de dispersion plus étendue : il a été signalé depuis l'Ousaghara
jusqu'au Mozambique et vit dans la région comprise entre le lac Nyassa et la côte
de l'océan Indien.
161 —
Tropidophora (Tropidophora) anceps Martens.
1878. Cyclosloma anceps Martens , Monatsberichte d. Akad. d. Wissensch. Berlin,
p. 988, n° 1, taf. I,fig. h.
1889. Cyclostoma anceps Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale , p. i5o.
1890. Cyclostoma anceps Smith, Annals and Magaz. Natural History , 6e série,
VI, août, p. i48.
1891. Cyclostoma anceps Martens, Sitzungsberichte der Gesellsch. Naturforsch.
Freunde, p. ik.
1890. Cyclostoma anceps Martens, Annali Museo civico d. Storia Natur. di Ge-
nova, ae série, XV, p. 63.
1897. Cyclostoma anceps Martens, Beschalte Weichlhiere Deulsch-Ost-Afrilas ,
p. /18.
1908. Cyclostoma anceps Dactzenberg, Journal de Conchyliologie , LVI , p. :î3.
191^1. Tropidophora anceps Dautzenberg et Germain, Revue Zoologique africaine ,
IV, fasc. 1, fig. A7.
Les deux exemplaires rapportés par le D' Gromier ont été recueillis
morts. Ils ont, par suite, perdu la bande brune qui, très généralement,
orne le dernier tour de cette espèce. Leur test est épais, solide, présentant
la sculpture décrite par E. von Martens, mais atténuée au dernier tour
dont la partie médiane est presque lisse (1).
La taille reste moyenne, les dimensions principales étant les sui-
vantes :
Diamètre maximum : 17-22 millimètres ; diamètre minimum : 1G-
21 millimètres; hauteur : 17-21 1/2 millimètres; — diamètre de l'ou-
verture : 9-11 millimètres; hauteur de l'ouverture : 10-12 millimètres.
Bords de la rivière Tsavo ( Brilish East Africa) [Dr Gromier].
Le Tropidophora anceps Martens semble répandu dans toute la région
comprise entre les grands lacs et la côte de l'océan Indien d'où il a été
rapporté par de nombreux voyageurs [Emin Pacha, Hildebrandt, Stuhl-
mann, V. Bottego, Lieder, Dr J. Bequaert, etc . . .]. Il s'élève jusqu'à
1.700 mètres d'altitude.
Le Dr E. von Martens (2) a décrit, sous le nom de var. Liederi, une va-
O J.-R. Bourguignat [Mollusques Afrique équatoriale, 1889, p. 100] avait
déjà fait la même observation sur des spécimens provenant du Makala (vallée du
Haut Vouami) et de l'Oukamba, pays au Nord de TOusaghara.
<2> Martens (Dr E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897,
p. h [Cyclostoma anceps, var. Liederi].
MUSFUM. XXII. 1 1
— 16-2 —
riété de petite taille (,) découverte, par le Dr Lieder, à Rufidji (Afrique
orientale allemande).
(•> La variété Liederi mesure 21 1/2 millimètres de diamètre sur 22 milli-
mètres de hauteur (l'ouverture a 12 millimètres de diamètre sur 10 millimètres
de hauteur). Le type anceps atteint 2 5 millimètres de diamètre pour 26 milli-
mètres de hauteur (l'ouverture a i3 millimètres de diamètre sur ih millimètres
de hauteur).
163
w
Diagnoses d'Epongés
RECUEILLIES DANS l' ANTARCTIQUE PAR LE POURQUOI- Pas ?
par m. e. topsent,
Correspondant du Muséum,
Professeur à la Faculté des Sciences de Dijon.
HEXAGTINELLIDES.
Genre Scolymastra 11. g.
Rossettinœ a revêtements dermique et cloacal composes de spicules
semblables , des hexactines à actines trapues. En raison de leur petit diamètre ,
ces hexactines ne se disposent pas à la surface du corps en un réseau propre
à l'inhalation; elles y forment une couche assez dense, percée de distance
en distance de petits orifices béants représentant les stomions. H y a des
pentactines hypodermiques. Les microsclères sont des pappocomes, des
strohilodiscohexaslers et des discohexasters.
Scolymastra Joubini n. sp. — Grandes Eponges sacciformes à peau
unie, à parois épaisses et fermes; une grosse touffe d'ancres fixatrices; une
frange de soies autour de l'orifice cloacal.
Hexactines de revêtement des deux faces petites, à actines épaisses
( diamètre habituel , o mm. o65-o mm. 09 ; épaisseur d'actines , o mm. 012-
0 mm. 01 3), avec leurs épines groupées en bouquets terminaux.
Pentactines hypodermiques lisses sauf aux extrémités, à actine radiale
très longue et actines tangentielles variables.
Ancres ornées de fines épines pareilles à des granulations.
Pappocomes abondants et grands (diamètre, o mm. 22-0 mm. 2/1), à
rayons primaires courts, à rayons secondaires nombreux, d'abord coudés
à la base, puis droits, forts, pointus, entièrement raboteux.
Strohilodiscohexaslers grandes (diamètre, 0 mm. 4), à rayons secon-
daires très nombreux, très fins, à disque terminal large de 0 mm. oo5.
Discohexasters peu nombreuses, assez variables, ayant au moins cinq
rayons secondaires sur chaque actine.
Profondeur, 75 m,
1 '
— 164
Genre Gyninorossell» 11. g.
Rossettinœ sacciformes , lisses , sans conules , sans pleuralia , à pentactines
hypodermiques clairsemées ou localisées a la base du corps en touffes
fixatrices. Les microsclères sont des oxyhexasters et des discohexasters de
trois sortes , les macrodiscobexasters en forme de calycocomes.
Exemples : Gymnorossella nuda Topsent et :
Gymnorossella inermis n. sp. — Grandes Eponges sacciformes à cavité
très spacieuse et à parois relativement peu épaisses. Surface sans conules,
à réseau spiculeux continu.
Pentactines dermiques à aclines fortement épineuses, les tangentielles
longues de o mm. n à o mm. 17. Hexactines cloacales à peine plus
grandes.
Sous le réseau superficiel de diactines et dans le parenchyme, des
hexactines solides h actines souvent réduites de nombre, épaisses de
o mm. o5 à o mm. 06, lisses sauf aux extrémités.
Pentactines hypodermiques confinées à la base du corps et y jouant le
rôle d'ancres.
Holoxyhexasters et hémioxyhexasters petites (0 mm. 096-0 mm. n5)
et grêles à deux ou trois rayons secondaires par actine , fins et flexueux.
Calycocomes grands (0 mm. 23-o mm. 3i5) et nombreux, portant
généralement cinq ou six rayons secondaires par rayon principal, peu
divergents, finement épineux , et terminés par un petit bouton.
Mésodiscohexaslers très rares; diamètre, o mm. 1 15.
Microdiscohexasters abondantes, de o mm. 0U0 mm. o5 de diamètre ,
à rayons secondaires nombreux, égaux ou inégaux, les plus longs terminés
par un disque de o mm. 00 â5.
Aulorossella Gaini n. sp. — Grande Eponge couverte, jusqu'au bord
de l'orifice cloacal, de hauts conules serrés, surmontés d'une touffe très
fournie de pleuralia robustes. Toufie fixatrice épaisse. Cavité cloacale large
et profonde.
Oxyhexasters de o mm. 18 de diamètre, généralement sous forme
d'hémioxyhexasters à actines primaires comme atrophiées et ne portant pas
plus de deux actines secondaires droites, fortes, finement épineuses, ou
sous forme de monoxyhexasters, jamais d'holoxyhexasters.
Pentactines hypodermiques et basalia entièrement et finement épineux,
à actines tangentielles inégales, reçu rvées , très fréquemment rejetées toutes
d'un même côté de la tige.
Microdiscohexasters très abondantes, de o mm. 0A7 de diamètre, à
actines secondaires de longueur et de force inégales.
— 1G5 —
Le resle de la spiculation à peu de chose près comme chez Aulorossclla
levis Kirkpatrick.
Aulorossella aperta n. sp. — Le type est subcylindrique, haut de
1 6 centimètres , semé de conules assez bas que surmontent quelques longues
diactines. Orifice large, cavité très profonde, parois minces.
Hexactines dermiques à actines longues de o mm. i5 à o mm. 19,
obtuses, épineuses. Des pentactines et même quelques slauractines s'y
mêlent sur des tubérosités basales.
Hexactines cloacales plus inégales que les dermiques, à actines attei-
gnant 0 mm. 35 de longueur.
Pentactines hypodermiques peu nombreuses, peut-être localisées au bas
du corps, ornées d'épines fines comme des granulations, à actines tangen-
tielles droites, étendues dans un plan.
Diactines du parenchyme entremêlées au voisinage de la surface d'hex-
aclines, ordinairement hétéractines , solides et armées en leurs pointes
de fortes épines.
Galycocomes abondants et grands (o mm. 3-o mm. 38 de diamètre).
Actines primaires longues (0 mm. 018), un peu plus minces à leur
origine qu'à la naissance du capitulum , souvent avec une aspérité ou deux ;
leur canal axial pénètre très peu dans le capitulum et s'y termine brusque-
ment.
Gapitulums un peu plus courts que les actines primaires (0 mm. 016)
et à peu près aussi larges que longs. Actines secondaires, six à neuf , rare-
ment quatre, assez peu divergentes, grêles, entièrement épineuses,
terminées par un bouton.
Mésodiscohexasters rares, de 0 mm. 09 de diamètre, à disques épineux
larges sur des actines secondaires par trois , très divergentes.
Microdiscohexasters assez abondantes, de 0 mm. 075 à o mm. o85 de
diamètre , à actines secondaires de deux tailles , les petites à bouton et les
grandes à disque terminal.
Holoxyhexasters abondantes, larges de o mm. 11 5, grêles avec des
actines secondaires très divergentes , par deux ou par trois.
Rossella Racovitzse microdiscina n. subsp. — Extérieur, taille et type
des calycocomes et des oxyhexasters rappelant Rossella Racovitzœ Topsenl.
Mais les pentactines hypodermiques, abondantes, ont des actines lisses et
non couvertes , comme celles des ancres de la touffe fixatrice , d'épines serrées ,
fines comme des granules. Les calycocomes ont des rayons principaux
remarquablement courts (o mm. oo5-o mm. 007) et aussi épais que longs.
Enfin , les microdiscohexasters mesurent à peine o mm. o4 de diamètre et
ont des actines secondaires très fines, ordinairement d'une seule taille, à
disque terminal tout petit.
— 166 —
Rossella podagrosa ienuis n. subsp. — Les spicuies dermiques sont
surtout des hexactines. Les calycocomes, nombreux, de o mm. 28 à
0 mm. 3 de diamètre, sont plus grands que ceux de l'espèce typique. Les
mierodiscohexasters sont, au contraire, plus délicates ; elles ont omm. ok de
diamètre , et portent sur des rayons principaux longs de o mm. 006 , des
rayons secondaires tous égaux , fins et terminés par un disque qui ne dépasse
guère 0 mm. 001 de diamètre.
Il s'agit donc d'une sous-espèce de R. podagrosa correspondant à la
sous-espèce microdiscina de R. Racovitzœ.
MONAXONIDES.
Genre Ilomaxiiu'Ha n. g.
Axinellidce plus ou moins rameuses à spiculation uniforme , composée de
mégasclères monactinaux de forme simple.
Les Homaxinetta sont de proches parents des Hymeniacidon, mais s'en
distinguent par leur structure qui les a fait jusqu'à présent noyer dans le
genre Axinella pourvu d'oxes et de styles.
Type : Homaxinella supratumesçens Topsent. Autres exemples : H. arbo-
rescens (Rdl. et D.), H. balfourensis (Rdl. et D.), //. axifera (Hentschel),
H. tenuidigitata ( Dendy).
Thrinacophora simplex n. sp. — Espèce difficile à classer à cause de
la simplicité de sa spiculation, qui comprend seulement :
i° Des oxes fusiformes, peu courbés, acérés, longs de o mm. 88-
o mm. 91, épais de 0 mm. o33;
20 Des ttichodragmates longs de o mm. 08 à o mm. 1, épais de
0 mm. 01, souvent dissociés en raphides.
Le type est une Eponge en forme de colonne simple, haute de \h centi-
mètres, épaisse de 21 millimètres à la base, à surface couverte d'aspérités,
à structure d'Axiuelle.
Hymeniacidon torquata n. sp. — C'est une Eponge que j'avais décrite
sans lui donner de nom spécifique, d'après un spécimen recueilli par le
Français à l'île Anvers. Elle s'est retrouvée dans la collection du Gauss et
le Pourquoi-Pas ? l'a rapportée de l'île Petermann.
Les spicuies sont des styles courbés, rarement purs, généralement
marqués près de leur base d'un léger bourrelet qui la renfle en base de
subtyloslyle. Ils varient pour la plupart entre o mm. 5 et 0 mm. 57 de
longueur sur o mm. 012-0 mm. oi3 d'épaisseur, mais peuvent aussi ne
pas dépasser 0 mm. 33 sur 0 mm. 01.
— 167 —
Ophlitaspongia flabellata n. sp. — Stipitée, flabelliforme, mince, et
parla assez semblable à 0. tennis (Carter) Dendy, mais en différant par sa
spicnlation , faite de :
i° Styles lisses à base ronde suivie d'un léger étranglement, à tige assez
brusquement courbée et commençant par se renfler avant de s'atténuer en
pointe acérée; longueur, o mm. 54-i mm.; épaisseur, o mm. 022-
omm. o5 ;
20 Styles ectosomiques droits, à base un peu dégagée aussi et surmontée
d'un groupe d'épines; longueur, 0 mm. 25-omm. 65 ; épaisseur, 0 mm. 006-
o mm. oi3;
3° Toxes fortement courbés au centre, épineux aux bouts; longueur,
o mm. î-o mm. 28; épaisseur, 0 mm. 001 A-o mm. 00A.
Anchinoe toxifera antarctica n. subsp. — Forme massive avec des
rameaux grêles à la périphérie. Colonnes plumeuses de la charpente assez
brèves. Les subtylostyles de l'ectosome n'ont pas habituellement la base
tordue sur la tige et ne l'ornent de fines épines que strictement en son
sommet. Les toxes grêles ont une incurvation médiane courte et brusque et
ne produisent pas d'épines sur leurs extrémités.
Clathrissa glaberrima n. sp. — Eponge dressée, massive, à ectosome
parcheminé, lisse, avec des papilles aquifères coniques. Fibres du choano-
some composées d'un axe épais de tornotes parallèles sur lequel des acan-
thostyles s'appliquent étroitement.
Tornotes droits, fusiformes, renflés au centre, à bouts acérés ou submu-
cronés; longueur, o mm. 53-o mm. 6; épaisseur, o mm. 02-0 mm. 022.
Acanthostyks sans renflement basilaire, à tige doucement courbée et
ornée d'épines récurvées ; longueur, o mm. 26; épaisseur, 0 mm. 01 3-
o mm. 01 h.
Isochèles nombreux, courbés, épais; longueur, o mm. 025-0 mm. 0275.
Dendoryx ramilobosa n. sp. — Eponge jaune brunâtre, ferme,
dressée , rameuse , à rameaux lobés , anastomosés; lobes rugueux, séparés
par des vallécules que tend une membrane lisse. Pas d'orifices aquifères
apparents.
Slrongyks ectosomiques à bouts épineux dissemblables; longueur,
o mm. 2/1-0 mm. 255; épaisseur au centre, o mm. 007.
Acanthostyks principaux courbés en leur tiers basilaire, à pointe brève,
à base non renflée et seule ornée, en son sommet, d'épines faibles en
groupe assez dense ; longueur, 0 mm. A 8-0 mm. 55; épaisseur, o mm. 027-
o mm. o3.
— 1G8 —
Acanthoslyles hérissants de même type, mais plus petits.
Isochèks nombreux, arqués, assez gros; longueur, o mm. 022-
o mm. 02 5.
Sigmates abondants, de deux tailles : 0 mm. 062-0 mm. 067,
o mm. 018-0 mm. 02; un bout tordu, l'autre recourbé en faucille.
Genre Leptosia Topsenl (diagnose remaniée).
Eclyoninae encroûtantes , à squelette principal composé (Tacanthostyles
d'une seule sorte, bien que souvent inégaux, debout sur leur base au
contact du support, à spicules ectosomiques de type ordinairement diac-
linal, à ancres en fait de microsclères.
Genre Stylopus Fristedt (diagnose remaniée).
Eclyoninae encroûtantes , à squelette principal composé d'acanthoslyles
d'une seule sorte, bien que souvent inégaux, debout sur leur base au
contact du support, à spicules ectosomiques de type ordinairement diac-
tinal, sans microsclères.
Stylopus Fristedti n. sp. — Acanthoslyles un peu courbés, à base
renflée, à pointe peu acérée; longueur, 0 mm. 21-0 mm. 7; épaisseur,
o mm. o3-o mm. oA; les plus grands, épineux seulement sur leur moitié
basilaire.
Tylotes lisses, droits, à bouts elliptiques, inégaux, l'un d'eux à peine
renflé; longueur, o mm. 28-0 mm. 35; épaisseur, 0 mm. 007.
Myxilla elongata n. sp. — Éponges eu gros lobes allongés, fermes,
lisses, à nervation superficielle basse, creusés d'un cloaque axial profond
que dessert un oscide terminal béant.
Tylotomotes ou sublylotes ectosomiques, un peu courbés, légèrement
fusiformes, à tige parsemée d'épines courtes, à bouts épineux, inégaux,
l'un renflé, l'autre atténué en une pointe mucronée; longueur, o mm. 25-
o mm. 3 ; épaisseur, 0 mm. 01.
Acanthoslyles choanosoniques un peu courbés, à base à peine renflée,
modérément épineuse, à tige assez lâchement épineuse, à pointe courte
et lisse; longueur, 0 mm. 46-o mm. ^7; épaisseur, 0 mm. 017.
Isancres assez abondantes; longueur, o mm. 028-0 mm. o33.
Sigmates tordus, assez abondants; longueur, o mm. o5-o mm. 06.
Myxilla magna n. sp. — Eponge massive, ferme, jaune brun, à oscules
composés, à surface inégale marquée d'un réseau très accusé de nervures,
qui forme en chacun de ses nœuds une verrucosité saillante.
— 169 —
Tylotoniotes ectosomiques à tige lisse, à bouts inégalement renfle's,
parfois lisses sauf une épine terminale formant mucron, le plus souvent
ornés d'un groupe d'épines d'où se dégage ou non l'épine terminale;
longueur, o mm. 28-0 mm. 3; épaisseur, o mm. 01.
Styles choanosomiques lisses, courbés, à pointe courte; longueur,
0 mm. 5-o mm. 57 ; épaisseur, o mm. 027-0 mm. 029.
huncres abondantes, de deux tailles, les unes grandes (o mm. 078-
o mm. 08) à dents larges, les autres petites (0 mm. 023-o mm. 027) à
dénis étroites.
Siginutes un peu tordus, dé deux tailles, les uns très grands (0 mm. \h-
o mm. 22), très abondants, les autres plus petits (o mm. o4-o mm. 07),
moins nombreux.
Myxilla pistillaris u. sp. — Eponge jaune brun, en colonne simple,
lisse, longue (i25 mm.) et grêle surtout à sa base (3 mm.-i/i mm.), à
charpente rendue ferme par un notable développement de spongine en ses
nœuds.
Tomates ectosomiques courbés, fusiformes, lisses sauf aux bouts qui, de
grosseur inégale et brusquement amincis, se terminent par un groupe
de petites épines; longueur, o mm. 3; épaisseur, omm. 01.
Styles choanosomiques lisses, courbés, à pointe courte; longueur,
o mm. 48-o mm. 5.
lsancres abondantes, peu courbées, à trois dents larges, à lige ailée aux
deux bouts, inégales (o mm. 037-0 mm. 073).
Raphides très fins, peu abondants, rarement groupés en trichodrag-
mates longs de o mm. 09.
Tedania oxeata n. sp. — Espèce établie d'après la spiculation.
Tontotes ectosomiques lisses, fusiformes, pour la plupart un peu courbés,
à muerons longs, dissemblables, l'un d'eux se dégageant toujours brusque-
ment d'une base arrondie; longueur, o mm. 45-0 mm. 77; épaisseur,
o mm. 01 5-o mm. 018.
Oxes choanosomiques lisses, acérés, fusiformes, courbés plus près d'une
extrémité que de l'autre; longueur, o mm. 68-0 mm. 85; épaisseur,
o mm. o3-o mm. oà'.).
Onychkes de deux tailles, les plus grandes très abondantes, à griffe
terminale longue, sans renflement; les petites, raboteuses aussi, à nodosité
mal visible: longueur, o mm. 5 et o mm. 08-0 mm. 10b.
Homoeodictya erinacea n. sp. — Eponges de forme allongée,
pleines, hérissées de longs piquants, simples ou divisés, fibres spiculeuses
périphériques dénudées, même clic/ les spécimens très jeunes, dans un but
de défense. Oscules latéraux.
— 170 —
Oxes fusiformes, un peu courbés, à bouts pointus; longueur, o mm. 8-
o mm. 88; épaisseur, o mm. o3a.
lsochcks palmés, très abondants, à tige épaisse un peu arquée en avant,
à ailes reployées en dehors, à dents reployées en dedans, à faulx élevée,
ornée de deux ou trois tubercules de chaque côté; longueur, o mm. o54-
o mm. o56.
Trichodragmatcs abondants, faits de raphides linéaires; longueur,
o mm. 08.
Homoeodictya Kirkpatricki n. sp. — Forme assez semblable à celle
de l'espèce précédente.
Oxes doucement courbés, peu acérés; longueur, î mm. 85; épaisseur,
o mm. o32.
lsochèles palmés se distinguant de ceux de H. erinacea par leur tige
droite et leurs faulx sans tubercules latéraux; longueur, o mm. o65.
Guitarra sigmatifera n. sp. — Eponge orangée massive, compacte,
veloutée, avec quelques bosselures et un oscule apical.
Tomostrongyles lisses, un peu renflés au centre et présentant à un bout
une dilatation terminée en large mucron et à l'autre bout un simple amin-
cissement obtus; longueur, o mm. 57-0 mm. 68; épaisseur, o mm. oi5-
o mm. 017.
Placochèles longs de 0 mm. 087-0 mm. 095 , à tige large au centre de
o mm. 01 3-o mm. 01 5, à dents longues de 0 mm. o38.
Sigmates grêles, longs seulement de 0 mm. 01-0 mm. 01
1
Genre JI ici-ovin a n. g.
Gelliinœ ayant pour mégasclères des oxes et pour microsclères des
microxes. Les oxes constituent une charpente fibreuse solide; les microxes
sont libres dans les parties molles.
Microxina Charcoti n. sp. — Eponges tubuleuses , ramifiées , à base
étroite et fibreuse, à cavité profonde, grande ouverte, à parois minces
hérissées de longues pointes raides. Charpente fondamentale consistant en
un réseau de fibres polyspiculées d'où s'élèvent, à intervalles d'environ
3 millimètres, les pointes, fibres solides qui atteignent 10 millimètres
de longueur.
Oxes acérés, fusiformes; longueur, o mm. 57-0 mm. 61; épaisseur,
0 mm. o3.
Microxes fusiformes, fréquemment centrotylotes ; longueur, 0 mm. 067-
0 mm. 1 ; épaisseur, o mm. oo3-o mm. 00 h.
— 171 —
Gelliodes spongiosus n. sp. — Eponges claires, absolument massives,
assez compressibles , les fibres de la charpente étant paucispiculées, sans
renforcement apparent de spongine. Orifices aquifères nombreux , inégaux ,
les plus petits et une partie des grands tamisés par un réseau spiculeux à
larges mailles; quelques orifices béants, larges de 6 à 10 millimètres.
Intérieur richement canalisé. Cellules sphéruleuses de o mm. 012 à
o mm. o 1 5 de diamètre.
Oxes fusiformes, doucement courbés , à pointes assez courtes; longueur,
o mm. 63-o mm. 665; épaisseur, o min. 017.
Sigmates fortement arqués , nombreux ; longueur, o mm. 02-0 mm. 022 ;
épaisseur, o mm. 0012.
Toxes rares, peu courbés, à bouts récurvés; longueur, 0 mm. 1-
o mm. 1 1.
Gellius tremulus n. sp. — Eponge massive, amorphe, ferme, incom-
pressible, à canaux spacieux. Oscules vastes et béants, non surélevés,
simples ou composés ; pores larges tamisés par l'ectosome spiculeux , mince
et un peu hispide. Cellules sphéruleuses de o mm. 02 de diamètre à sphé-
rules grosses.
Oxes souvent Ilexueux; longueur, 0 inm. 63-o min. 83; épaisseur,
0 mm. 025-0 mm. 026.
Sigmates à courbure hésitante, à crochets dans un même plan; extrê-
mement nombreux et de toutes tailles, depuis o mm. 02 de longueur
sur moins de 0 mm. 001 d'épaisseur jusqu'à plus de 0 mm. 2 sur
o mm. 007.
Raphides grêles, quelquefois groupés en trichodragmates ; longueur,
o mm. 08.
Gellius tenellus n. sp. — Croûte claire, mince, fragile, à réseau sque-
lettique unispiculé. Cellules sphéruleuses de o mm. 008 de diamètre.
Oxes à pointes assez courtes, fréquemment courbés en deux fois à
quelque distance de leur centre ; longueur, o mm. 3-omm. 35; épaisseur,
o mm. 012.
Sigmates inégaux, à crochets dans un même plan; les plus grands (lon-
gueur, o mm. 095; largeur, o mm. o34; épaisseur, o mm. 0023) ont
souvent une courbure hésitante; les plus petits (longs de 0 mm. o35)
ont une forme assez variable.
Calyx stipitatus n. sp. — Eponge dressée, pédicellée, étalée en une
lame subtriangulaire qui ne dépasse pas 3 mm. d'épaisseur. Face exha-
lante semée à intervalles étroits d'oscules béants de o mm. h à 1 milli-
mètre de diamètre , descendant en ligne le long du pédicelle. Face inha-
lante à pores couverts. Ectosome lisse à squelette régulièrement réticulé,
— \lî —
mince du côté inhalant, plus épais de l'autre, aisément détachable. Fibres
choanosomiques claires, longues, épaisses de o mm. i5-o mm. 2 , à spon-
gine non débordante, laissant à la lame, malgré sa minceur, peu de sou-
plesse. Entre elles, un réseau unispiculé.
Oxes peu fusiformes, à pointes courtes, doucement courbés; longueur,
0 mm. 3-o mm. 32 5; épaisseur, o mm. 017.
SOMMAIRE.
Page».
Actes administratifs. — Nomination du général Jourdy comme Correspon-
dant du Muséum. — Décès de M. Rocktenvald, Garçon de l'Admi-
nistration, et de M. Papoint, Préparateur de la chaire de Paléonto-
logie. — Discours prononcé par M. le Prof. Marcellin Boule aux
obsèques de ce dernier. — Donation de Collections malacologiques
par M. le Dr Jousseaume 129a! 3 2
Présentation d'un ouvrage par M. le Prof. Stanislas Meunier i3a
Communications :
Ed. Perrier. L'Union sacrée dans l'exploitation méthodique du monde
vivant * 36
E. Trocessart. Note sur trois Hybrides d'C/rsus atnericanus X U. arctos
nés à la Ménagerie du Muséum i43
Ed. Lamy. Les Lucines et les Dipîodontes de la mer Rouge (d'après les
matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) i45
L. Germain. Coutributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato-
riale. — XLII. Gastéropodes recueillis, par M. le Dr Gromier, sur
les bords de la rivière Tsavo 1 56
E. Topsent. Diagnoses d'Epongés Recueillies dans l'Antarctique par le
Pourquoi-Pas '! * 63
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1916
N° 4
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGGCXVI
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres , jardins et bibliothèques , et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être l'achetée en versant une somme
fixe de 1 5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'A$sociation,
190, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1916. — N° 4.
162B REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
20 AVRIL 1916.
PRESIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président annonce que M. le Directeur du Muséum a le
regret de ne pas pouvoir présider la Re'union, étant à la veille de
partir pour l'Espagne où, dans l'intention de resserrer les liens qui
rapprochent les intellectuels de ce pays et ceux du nôtre, vont se
rendre cinq membres de l'Institut : M. Et, Lamy, Secrétaire perpé-
tuel de l'Académie française; M. Edmond Perrier, ancien Président
de l'Académie des Sciences; M. Ch. Widor, Secrétaire perpétuel de
l'Académie des Beaux-Arts; M. Bergson, membre de l'Académie
française et de l'Académie des Sciences morales et politiques;
M. Imbart de la Tour, membre de l'Académie des Sciences morales
et politiques; nous accompagnerons notre Président et ses col-
lègues de tous nos vœux pour le succès de l'œuvre patriotique qu'en-
treprennent ces savants missionnaires.
M. le Président donne la parole au secrétaire de la Réunion qui
s'exprime en ces termes :
tfL'Académie des Sciences, voulant conserver et honorer la mé-
moire des donateurs qui fondèrent les prix qu'elle distribue aux
Muséum. — xxn. i 2
— 174 —
savants dont elle apprécie les mérites, s'attache à recueillir des ren-
seignements biographiques. M. Lacroix, Secrétaire perpétuel de
l'Académie des Sciences, se souvenant que j'avais été un des exé-
cuteurs testamentaires de l'un d'eux, A.-R. Dusgate, pensa que mes
relations entretenues avec lui durant de longues années me permet-
traient de lui donner quelques notes utiles. Je me remémorais mes
souvenirs, je faisais des recherches dans mes papiers et je pouvais
lui remettre quelques pages, pensant qu'il y trouverait les rensei-
gnements qu'il désirait. En ayant extrait les indications qu'il jugeait
utiles pour l'œuvre qu'exécutait l'Académie, M. Lacroix me les ren-
dit en m'engageanl à les publier dans le Bulletin du Muséum, où
elles seraient à leur place, puisque M. A.-R. Dusgate était aussi un
donateur du Muséum. Suivant ses conseils, je crois toutefois m'ex-
cuser de la forme personnelle que je me suis trouvé dans l'obli-
gation de donner à cette notice biographique. n
IUGHARD DUSGATE,
FONDATEUR D'UN PRIX A L'INSTITUT (ACADEMIE DES SCIENCES ),
DONATEUR DE COLLECTIONS MINERALOGIQUES AU MUSEUM NATIONAL
DMIISTOIRE NATURELLE.
(Notice biographique par M. J. Kunckel d'Hercilus.)
Abraham-Richard Dusgate, né à Sigdeford, comté de Norfolk, le 16 jan-
vier 1796, appartenait à une ancienne famille anglaise, propriétaire ter-
rienne; après avoir fait de bonnes études scolaires, il entra à l'Ecole navale.
Bien qu'il eut pour compagnon et camarade celui qui fut plus lard l'Amiral
Seymour, avec lequel il entretint toujours d'étroites relations d'amitié, il
renonça, après la signature de la paix, en 181 5, à poursuivre sa carrière
dans la Marine. Joseph Planta, Sous-Secrétaire d'Etat au Ministère des
Affaires étrangères lui proposa alors d'accompagner, en qualité de Secré-
taire d'Ambassade, lord Amherst, que le Gouvernement anglais envoyait,
en 1816, auprès de l'Empereur de la Chine, comme Ambassadeur extra-
ordinaire et Ministre plénipotentiaire; il déclina cette offre, cependant bien
tentante, ne voulant pas modifier la ligne de conduite qu'il s'était tracée. 11
se proposait de mettre à exécution un vaste projet, celui d'entreprendre un
voyage d'exploration dans l'intérieur de l'Afrique. Il se rendit alors en
France (1816), afin de compléter ses connaissances linguistiques et scien-
tifiques; maître de sa fortune, il pouvait donner tout leur essor à ses
desseins.
Il ne venait pas à Paris sans s'être assuré des recommandations qui
pourraient le guider et lui créer des relations; ses parents étaient liés avec
— 175 —
la famille Ogiand, et M""8 Ogland lui donna des lettres d'introduction pour
sa sœur ;,), femme du Gênerai Alexandre d'Herculais; il fut bien accueilli et
il eut l'heureuse fortune de se trouver dans un milieu pour ainsi dire fami-
lial, où l'on parlait sa langue maternelle, et d'être l'hôte du salon d'un
général, oii il rencontrait aussi bien des anciens officiers de la marine et
des armées de la République et de l'Empire que des personnalités litté-
raires et scientifiques. Le hasard le servait dans ses projets de voyage; le
Général Alois d'Herculais était un ancien Ambassadeur de la République
française dans les Provinces barbaresques (2) et il pouvait faire la connais-
sance de M. Charles Tulin, Consul de Suède à Tunis, dont il devint par la
suite l'ami; celui-ci était le beau-frère de la Générale d'Herculais et son
propre frère occupait le poste de Consul d'Angleterre à Tunis.
Le premier soin du jeune Dusgate fut de constituer une bibliothèque
africaine, comprenant non seulement les ouvrages les plus anciens, mais
tous les voyages modernes, en toutes langues; ses moyens le lui permet-
taient. Il s'occupa en même temps, en vue de son séjour dans les Provinces
barbaresques, de se rendre compte des conditions économiques qu'il y
rencontrerait; à cet effet, il étudia d'abord les poids, mesures et monnaies
de Tunisie, et publia sur ce sujet une notice en 1882.
Entre temps, pour accroître son savoir dans les différentes branches des
sciences, il suivait les cours de Haùy, d'Alexandre Rrongniart, deLamarck,
de Cuvier; c'est dire qu'il était un auditeur assidu des cours du Muséum
et un hôte des Laboratoires dont il connaissait tout le personnel; il assis-
tait aux réunions de la Société philomatique , qui était en réputation à
cette époque et jouissait d'une grande influence dans le monde scientifique;
dans son sein se préparaient même les élections académiques. Grâce à l'inté-
rêt qu'il portait aux sciences, à l'aménité de son caractère, à l'élégance de
ses manières, le jeune Dusgate était devenu l'ami de ses maîtres qui l'ad-
mettaient dans leur intimité; il fréquentait la maison de Cuvier; le soir, en
prenant le thé , que de fois ne l'ai-je pas entendu évoquer ses souvenirs et
parler en termes émus de l'accueil qu'il avait reçu dans la famille du grand
naturaliste; Mme Cuvier et sa fille lui avaient témoigné la plus grande sym-
pathie. A cette époque, ce grand jeune homme d'une trentaine d'années,
aux cheveux blonds, aux yeux bleus, au teint coloré, peu favorisé du côté
de la barbe, d'une tenue des plus correctes, était le type accompli du gen-
tleman. Il faut se souvenir que Cuvier était protestant comme le jeune
Anglais qu'il considérait comme son élève; un rapprochement devenait
fl) Les deux sœurs étaient nées Gordon Bruce.
(2) Le Générai d'Herculais avait été chargé par te Directoire de négocier un
emprunt de 600,000 piastres avec le dey d'Alger; il réussit dans ses démarches; la
pièce originale relative à cet emprunt portant sa signature se trouve dans les ar-
chives du Gouvernement général, à Alger. Nommé ambassadeur, sa résidence était
à Tunis; il ne quitta son poste que pour faire la campagne d'Italie avec Bonaparte.
12.
— 176 —
naturel. On sait que M"1 Clémentine Olivier mourut en 1827, à la veille
de contracter un brillant mariage.
Pourquoi R. Dusgate vécut-il dans la solitude? Pourquoi ne se donna-
t-il pas une compagne? Nous n'en connaissons ni les raisons, ni les
causes. Une femme a-t-elle eu sur lui quelque influence pour le déterminer
à demeurer célibataire? Le mauvais état de sa santé qui l'inquiéta vers
1 83o influa-t-il sur sa détermination? Nous l'ignorons. Ce que nous savons,
c'est qu'aucun portrait de femme ne figurait dans ses appartements et que
son rrkome» était fermé au sexe aimable; toutefois, il se plaisait à rappeler
à ses visiteurs que le mobilier de son salon était celui de M"e Duchesnois ,
de la Comédie-Française, mobilier qu'il avait acquis à la vente faite après
sa mort en i835.
*
Les éludes de Dusgate à l'Ecole navale avaient fait de lui un bon mathé-
maticien; pour lui, les calculs les plus compliqués étaient un jeu; ses
papiers en fournissent la preuve. On ne s'étonnera pas si nous rappelons
qu'il enlra en relations avec les mathématiciens et les astronomes les plus
réputés de son temps, et en particulier avec Arago, pour lequel il se plai-
sait à exécuter des calculs astronomiques ; sa bibliothèque d'ailleurs témoi-
gnait, par l'ensemble des ouvrages qu'elle contenait, de ses goûts et de
ses aptitudes.
Quels sont les motifs qui déterminèrent ce savant à renoncer au voyage
d'exploration en Afrique qu'il avait projeté et si bien préparé? Il nous le
fait comprendre dans la préface de sa Notice sur les poids, mesures et mon-
naies de Tunisie, où il donne pour cause du retard qu'a subi la publication
de ce travail létal précaire de sa santé; en effet, les médecins en renom de
l'époque étaient unanimes à affirmer que les soins nécessaires exigeaient
son séjour à Paris. Dans ces conditions, renonçant à parlir pour l'Afrique,
il fit l'acquisition d'un vaste et bel hôtel avec jardin, rue Saint-Romain,
n° h {V>\ il s'installa dans l'appartement du deuxième étage, où il pouvait
jouir de l'air et de la lumière par les fenêtres donnant en plein midi sur son
grand jardin, se réservant de louer le rez-de-chaussée et le premier étage à
des personnes notables de son choix, telles, par exemple, que le juriscon-
sulte Pascalis, Président de la Cour de cassation, et un évêque de Tripoli.
C'est là qu'il passa son existence, conservant des relations parmi le
monde scientifique; il se plaisait notamment dans la société de l'érudit
Aug. Dureau de la Malle, avec lequel il entretint une correspondance sui-
vie, et de quelques savants tels que Deshayes, le Conchyliologiste, son
contemporain, et d'autres personnalités. Occupant ses matinées au travail
et à la correspondance, il réservait ses après-midi, quand le temps était
propice, à des promenades dans son équipage au Rois de Roulogne; il
(1) Ce bel hôtel Louis XVI est aujourd'hui défiguré, son jardin détruit; la
Caisse d'épargne centrale s'en est emparée pour y bâtir.
— 177 —
prenait plaisir à visiter le Jardin d'acclimatation , à la fondation duquel il
s'était intéressé pécuniairement, car il en était actionnaire. Il offrait le
soir le thé à ses visiteurs et de longues causeries s'engageaient; faisant
appel à ses souvenirs, j'ai appris ainsi quels avaient été ses projets, ses
études, quels avaient été ses maîtres, quels étaient ses amis; sachant que
j'étais le neveu de Jules Pelouze, il m'encourageait à suivre la voie scien-
liiique et me faisait don de minéraux pour enrichir ma collection; je lui
suis toujours resté reconnaissant d'avoir contribué à déterminer ma voca-
tion scientifique.
R. Dusgate consacrait ses loisirs à se perfectionner dans la connaissance
de la langue française, à lire les auteurs latins dans le texte; son livre de
chevet était les Essais de Montaigne, dont il possédait la plupart des édi-
tions, et il avait même adopté la devise de son auteur favori : Que sais-je?
Habitué à vivre à Paris, allant souvent passer la belle saison à Saint-Ger-
main, emmenant ses chevaux et ses voitures, il ne songea plus à retour-
ner dans son pays natal; il n'y fit que de rares voyages à de longs inter-
valles pour régler des questions d'intérêt; il abandonna la gestion et la
jouissance de ses domaines à sa sœur, se contentant d'échanger avec elle
une correspondance qu'il lui coûtait même d'écrire en anglais, tant il avait
pris l'habitude de ne se servir que de la langue française. Cependant sa
demeure familiale n'était pas sans confortable et sans luxe, car je me
souviens de l'avoir entendu dire que toutes les portes des appartements
étaient en acajou massif.
L'âge venant, les amis disparaissant tour à tour, ses serviteurs et ses
chevaux vieillissant, il abandonna ses promenades au Bois de Boulogne et
modifia ses habitudes; il devint, lui, l'ancien calculateur, un financier: il
passait ses après-midi à la Bourse ou chez son banquier et rentrait modes-
tement chez lui en omnibus. 11 conservait cependant certaines traditions et
retrouvait quelque plaisir à recevoir le soir et à offrir le thé, même quand
on interrompait ses lectures de prédilection et qu'on dérangeait ses chats
favoris, trois magniliques angoras, couchés sur sa table.
La guerre de 1870 et la Commune bouleversèrent sa vie aux habitudes
régulières et traditionnelles. A l'approche de l'armée prussienne, il quitta
Paris le 8 septembre 1870 et alla s'établir à Boulogne-sur-Mer; la corres-
pondance que j'échangeais avec lui prouve combien les événements, le
siège de Paris — un obus était tombeau-dessous de son appartement,
dans le salon de M. Pascalis — puis la Commune, troublèrent son esprit.
Pientré à Paris après la pacification, il commença à décliner, et ce grand et
beau vieillard, qui avait conservé sa belle chevelure soyeuse blanche, com-
mença à sentir les atteintes de la décrépitude; sa vue s'affaiblit; la lecture,
sa grande consolation, lui devint impossible; bientôt ses yen*, atleinls
d'une kératite, se voilèrent, et la vie ne fut pour lui qu'une longue souf-
france, d'autant plus pénible qu'il avait conservé toute sa lucidité d'esprit.
— 178 —
Il songea alors à ses dispositions testamentaires. M'accordant toute sa
confiance, il me fit part de ses intentions qu'il avait couchées sur le papier ;
une magnifique calligraphie témoignait de résolutions prises depuis long-
temps; il me chargea de choisir un notaire auquel je devais soumettre ses
projets, afin d'arrêter la forme, les clauses et les termes d'un testament
définitif. De nombreuses conférences eurent lieu entre le testateur, le
notaire et moi-même; elles furent laborieuses, car M. R. Dusgate avait
pris une résolution irrévocable ; il avait en effet décidé de faire deux testa-
ments : l'un en anglais pour les biens et les fonds qu'il possédait en Angle-
terre, en accord avec les lois de son pays natal; l'autre en français pour
les biens et les fonds qu'il possédait en France, pour se conformer à la
loi française (1); ce dernier devait être un testament mystique ou secret,
testament qui doit être remis au notaire «clos et cacheté par le testateur
lui-même en présence de six témoins»; cette manière de tester est fort
peu usitée, car le notaire, dans sa longue carrière, n'en avait jamais fait, ni
vu faire.
Dans ces conditions, son neveu par alliance, M. Bushby, de Londres,
principal héritier, représentant son fils, et les deux exécuteurs testamen-
taires, M. Monteaux, banquier, et moi, homme de science, tous deux con-
seillers spéciaux, tombèrent d'accord pour retrancher de ce testament cer-
taines clauses et obtinrent du testateur qu'il se rapportât à eux du soin de
l'accomplissement de ses volontés. 11 y avait en effet deux clauses qui ne lais-
saient pas de nous préoccuper. M. Dusgate , quoique élevé dans la religion
protestante, était en réalité un philosophe à l'esprit des plus indépendants;
il voulait que ses obsèques fussent le plus simples possible, sans aucune
démonstration religieuse apparente ; il nous pria lui-même de choisir nous-
mêmes la secte qui pouvait donner satisfaction à ses désirs. Homme pré-
voyant, il avait depuis de longues années fait édifier son tombeau sur un
point élevé du cimetière Montmartre; seules les deux initiales de son nom,
R.D. , l'indiquent aux passants, il y avait une autre clause qui ne manquait
pas d'originalité et qui étonnera quelque peu de la part d'un homme qui
était un ami des animaux — il avait recueilli chez lui le vieux cheval du
Maréchal Bessières pour lui assurer ses invalides et léguait 5oo francs de
rente à la Société protectrice des animaux — nous devions condamner à
mort ses trois chats angoras et les mettre dans son cercueil; nous fûmes
d'accord pour ne pas remplir cette dernière volonté contraire à la bien-
séance, et dont l'exécution était d'ailleurs interdite par les règlements;
nous appelâmes les chats au conseil et, leurs ronrons témoignant de leur
désir de vivre , nous les confiâmes à un de ses vieux serviteurs , auquel il
avait largement sauvegardé l'avenir pour lui-même et sa famille.
(,) Par décret du 10 avril 1 858 , il avait été autorisé à fixer son domicile en
France et à y jouir de ses droits civils.
— 179 —
A ce sujet, nous mentionnerons une particularité peu ordinaire dans
ses rapports avec ses serviteurs, qui d'ailleurs e'taient attachés à sa per-
sonne de père en fils, depuis de longues années — Jean, son cocher,
était chez lui depuis cinquante-sept ans — il les habillait, leur donnait
à discrétion le vivre et le couvert, mais il ne leur remettait pas la totalité
de leurs gages ; il se réservait de capitaliser ces économies tant soit peu
forcées; par ses dispositions testamentaires, il put ainsi laisser de belles et
bonnes rentes à ses vieux domestiques ou à leurs héritiers.
Parmi ses dispositions, il en est une qui indique une de ses préoccu-
pations d'esprit les plus grandes, celle d'être enterré sans que les preuves
de sa fin se soient manifestées ; il prescrivit à son héritier et à ses exécu-
teurs testamentaires de faire constater sa mort par le D1 Bouchut, dont il
avait médité l'ouvrage intitulé : Des Signes de la mort et des moyens de pré-
venir les enterrements prématurés (18^9, 1" éd.), lui assurant des hono-
raires de grand seigneur ; nous nous conformâmes à ses volontés. On com-
prendra d'après cela comment il fut porté à fonder à l'Académie des
Sciences le prix quinquennal sur les signes diagnostiques de la mort.
Richard Dusgate mourut le 2a mars 1 874 , et fut conduit trois jours
après au cimetière Montmartre sur le plus modeste des corbillards.
Les souvenirs d'autrefois , ma présence au Muséum l'engagèrent à lais-
ser ses Collections minéralogiques à cet établissement. Légataire de sa
Collection de coquilles et de sa bibliothèque , je remis cette Collection au
Muséum; elle avait un intérêt parce qu'elle renfermait une série de
60 types de Mollusques terrestres et fluviatiles de la France réunis par
Draparnaud ; j'y joignis l'ouvrage de ce Conchyliologiste où les espèces
étaient mentionnées.
La bibliothèque alricaine qu'il avait constituée fut léguée à la Bi-
bliothèque nationale d'Alger, ses livres spéciaux de marine au Dépôt de la
Marine, ses instruments d'astronomie et de navigation à la Société de
Géographie.
Il fit un legs important à l'hôpital de Lynn Régis, laissa 5oo francs de
rente à la Société protectrice des animaux et n'oublia pas quelques an-
ciens amis ou personnes auxquels il était redevable de quelque grati-
tude ; ce qui témoigne, malgré certains actes empreints d'une véritable
originalité, en faveur de sa grande bonté.
3 avril 1916.
Jules Kïnckel d'Herculais.
— 180
COMMUNICATIONS.
Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicornes),
par M. Maurice Pic,
Correspondant du Muséum.
Les Longicornes du groupe des Clytini faisant l'objet du présent article
proviennent des récoltes de feu l'abbé David en Cbine et font partie des
Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris.
Xylotrechus bifenestratus n. sp.
Parum elongatus, postice subattenuatus (antennis pedibusque, femo-
ribus posticis pro parle nigris exceptis, testaceis), niger, capite antice,
elytris ad basin apiceque rufescentibus , luteo pubescens, tborace signa-
turis nigris bifenestratis ornato, elytris nigro quadri fasciatis.
Peu allongé, faiblement atténué postérieurement (membres, moins le
sommet des cuisses postérieures foncé, testacés ), noir avec le devant de la
tête, la base et le sommet des élytres roussâtres, revêtu d'une pubescence
jaune avec des dessins noirs sur le prothorax (ceux-ci renfermant deux
macules jaunes juxtaposées en arrière du disque) et U fascies sur les
élytres également noires. Tête moins large que le prothorax, unicarénée
sur le front; antennes courtes, subfiliformes, ciliées en dessous, prothorax
subglobuleux, étranglé devant la base, un peu moins large que les élytres;
élytres assez courts, peu atténués à l'extrémité, tronqués au sommet avec
l'angle externe un peu marqué, ornés sur chacun des dessins noirs sui-
vants : une fascie raccourcie près de la base , arquée en avant avec , un
peu en dessous de celle-ci, une 2e fascie complète, circonflexe, deux fascies
transversales, en dessous du milieu et avant le sommet, celles-ci jointes
sur la suture et sur les côtés; pattes postérieures longues, fémurs plus
longs que les élytres; dessous antérieurement noir, maculé de jaune,
abdomen jaune a sommet des segments foncé et glabre. Long. 12 mill.
Chine: Nord de Pékin, i865 (A. David).
Voisin de X. diversesignatus Pic, forme analogue, dessins noirs du
prothorax semblables, mais fascies ély traies plus larges et différentes, les
médianes n'étant pas jointes sur leur milieu et cuisses postérieures en
partie foncées.
181 —
Clytus magnificus n. sp.
Robustus, subparallelus, niger, pro parte luteo pubescens, thorace
nigro, luteo cincto, elytris nigris, luteo cinctis, apice luteo maculatis,
ad et post médium trausverse luteo bifasciatis ; antennis pedibusque
nigris.
Robuste, subparallèle, noir membres compris, orné en partie d'une
pubescence jaune, celle-ci condensée par places avec le pourtour du
prothorax et celui des élytres étroitement bordés de jaune, élytres ayant,
en outre, le sommet et deux fascies transversales jaunes. Tête bien plus
étroite que le prothorax, densément ponctuée; antennes courtes et assez
robustes; prothorax robuste, subglobuleux, densément ponctué, presque
de la largeur des élytres ; écusson pubescent de jaune ; élytres assez longs,
peu atténués à l'extrémité, subtronqués en dedans au sommet, ayant cha-
cun, en outre d'une étroite bordure et du sommet largement jaunes, deux
fascies transversales de même pubescence, la ire antérieure, remontant
vers l'écusson et sur les côtés, la 2e transversale, un peu arquée, placée
en dessous du milieu ; cuisses postérieures ne dépassant pas les élytres ;
abdomen jaune, le reste du dessous du corps foncé et maculé de jaune.
Long. 22 mill.
Chine : Mou Pin, 1870 (A. David).
Cette belle espèce se distingue, à première vue, de C. validus Frm. par
la disposition des bandes des élytres et par la forme de ces organes moins
rétrécie à l'extrémité.
Demonax inhumeralis n. sp.
Paru m elongatus, pro parte griseo pubescens, antennis pedibusque pro
parte rufescentibus, niger, elytris apice griseo nolatis, ante et post mé-
dium griseo bifasciatis, fascia prima circumflexa, infra corpore albo
notato.
Peu allongé, en partie pubescent de gris, membres en partie rous-
sàtres, noir avec le sommet des élytres pubescent de gris et deux fascies
grises, dessous maculé de blanc. Tête un peu moins large que le pro-
thorax; antennes assez longues, à articles 3 et 5 faiblement épineux au
sommet; prothorax subglobuleux, un peu plus étroit que les élytres,
bordé de blanc sur les côtés de la base ; écusson pubescent de blanc ;
élytres assez courts, un peu rétrécis à l'extrémité, tronqués au sommet,
avec l'angle externe un peu épineux, dépourvus de macule numérale
blanche, à fond noir ayant des reflets fauves avec le sommet assez large-
ment marqué de blanc et deux fascies de pubescence blanche, la première
étroite, circonflexe, remontant vers l'écusson, la deuxième transversale,
— 182 —
placée en dessous du milieu ; poitrine et côtés antérieurs du dessous mar-
qués de blanc et ier segment de l'abdomen largement bordé de blanc;
cuisses postérieures dépassant les élytres, ier article des tarses long. Long.
1 1 mill.
Chine : Mou Pin, 1870 (A. David) (1).
Voisin de D. acanlhocerus Gglb. dont il semble différer par la forme
moins allongée et le 2me segment de l'abdomen non bordé de blanc.
(») En outre de l'exemplaire du Muséum, j'ai étudié, pour rédiger cette
description , un deuxième spécimen faisant partie de ma collection.
— 183
Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge
(d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume)
(Fin),
par M. Ed. Lamy.
GODOKIA TIGERINA Linné.
Ainsi que le fait remarquer Hanley (i855, Ipso, Linn. Conch., p. 73),
Linné a donné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 688) le nom de Venus tigerina
à une coquille de l'Océan Indien, à laquelle postérieurement (1766, ibid. ,
éd. XII , p. 1 1 33 et 1 1 34) il a réuni à tort une forme tropicale, le Venus
orbicularis, qu'il avait d'abord (1768, ibid., éd. X, p. 688) regardée
comme une espèce distincte.
D'ailleurs, sous l'appellation de Lucina tigerina, trois espèces de localités
différentes, mais appartenant toutes au genre Codokia Scopoli (emend.), ont
été confondues :
La ire, des Antilles, doit prendre, d'après M. Dali (1901, Synops. Luci-
nacea, Proc. V. S. Nat. Mus., XXIII, p. 799), la dénomination de L. or-
bicularis Linné : c'est probablement aussi la forme du Sénégal appe-
lée Chanta Codok par Adanson (1757, Hist. Nat. Sénégal, Coq., p. 2a3,
pi. 16, fig. 3 ).
La ae est une coquille du golfe de Californie, que M. Dali (1901, loc.
cit., p. 801 et 821) a proposé d'appeler L. colpoica.
La 3' est l'espèce de l'Océan Indo-Pacifique qui doit conserver le nom
de L. tigerina Linné : c'est elle qui a été décrite et figurée par Reeve
sous l'appellation de L. exasperata (i85o, Conch. Icon., pi. I, fig. 4),
mais avec une indication d'habitat (Baie de Honduras) complètement
erronée.
Cette espèce, 6uborbicuIaire et convexe, a une sculpture décussée où
les rides concentriques granuleuses sont aussi développées que les côtes
rayonnantes , ce qui donne à la surface de la coquille un aspect treillissé.
Elle a été représentée par Gualtieri (17^2, Index Test. Conch.) dans la
figure A de sa planche 77 : aussi M. le D1 Jousseaume avait-il proposé,
dans ses notes manuscrites, de l'appeler Codakia Gualtierii, en faisant les
remarques suivantes : rr L'espèce de la Mer Rouge que je désigne sous ce
nom a un contour circulaire , son diamètre transversal étant presque tou-
— 18/4 —
jours égal au longitudinal, mais quelquefois un peu plus long; les crochets
sont saillants et en contact; la lunule est petite, très profondément
enfoncée et aux deux tiers formée par la valve droite ; l'intérieur est
jaune avec des bords blancs et des taches rouges sur le bord cardinal ; chez
un individu le rouge s'étendait sur tous les bords ; larg. et long. : 60 mm. ;
épaiss. : 33.»
11 ajoute d'ailleurs : cr II est probable que ce n'est qu'une variété locale
de V. tigerina Linné»; et effectivement c'est à cette espèce qu'il convient
d'assimiler complètement les spécimens de L. Gualtierii recueillis par lui.
frHab. — Massaouah , Kamaran [subfossile] (D' Faurot), Perim,
Aden, Djibouti : assez abondante dans chacune de ces localités.'" (D' J.)
Godoku (Jagonia) divergens Philippi.
En 1837, Conrad (Journ. Acad. Nat. Se. Philad., VII, p. 254, pi. 19,
fig. 1 1) a décrit un Lucina bella d'après des spécimens qui auraient été
trouvés par Nuttall à San Diego (Californie); M. Dali (1901, Synops.
Lucinacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 798) pense que ces échan-
tillons avaient été, au contraire, «• probablement» recueillis aux îles Sand-
wich et que L. bella a pour synonyme L. divergens Phil. (i85o, Abbild.
Coneh., III, p. io3, pi. II, fig. 4), du Pacifique. Mais l'identité de ces
deux espèces est regardée comme douteuse par M. Lynge (1909, Danish.
Exped. Siam , Mar. Lamellibr. , Mém. Acad. R. Se. Lettr. Danemark, 7e s. ,
V, p. 170).
Quant à la forme du golfe de Californie que Carpenter (1 855-57, Cat.
Reigen Coll. Mazatlan Moll., p. 98 ; i864, Suppl. Rep. Moll. West Coast
North Amer., p. 64s ) appelait L. pectinata (non Gmelin , nec G. B. Adams)
et qu'il admettait pouvoir être le L. bella, elle est assimilée par M. Dali
(1901, loc. cit., p. 801 et 822) à son Jagonia mexicana.
D'autre part, sous l'appellation de L.Jibula, Adams et Reeve ont repré-
senté en i8A8 (Zool. Voy. « Samarang » , Moll., p. 80, pi. XXIV, fig. 5)
une coquille de la Mer de Chine identique au L. divergens Phil. ; mais, en
décrivant cette espèce en i85o, dans la Conehologia Iconica, Reeve lui a
réuni une forme delà Colombie occidentale; par suite, tel qu'il l'a alors
figuré dans la planche VII de cet ouvrage, ce L.fibula correspond, comme
le dit M. Dali (1901, loc. cit., p. 799, 801 et 822) en partie (fig. 33)
au L. mexicana et en partie (fig. 37 et 38 a-b) au L. divergens : le nom
de L. fibula s'applique donc à deux espèces différentes et, de plus, la
diagnose publiée par Reeve est, ainsi que l'a fait remarquer von Maliens
(1889, Journ. lÀnn. Soc. Zool., XXI, p. 209), postérieure de quelques
mois à la description donnée par Philippi : en conséquence, il est préfé-
rable d'adopter la dénomination de divergens Phil. pour la forme de la Mer
— 185 —
de Chine; elle est d'ailleurs répandue dans tout l'Océan Indo-Pacifique,
depuis la Mer Rouge jusqu'aux Paumotu.
Ce L. divevgens Ph. a également pour synonymes, d'après M. Dali
(1901, loc. cit., p. 799), L. ramulosa Gould (i85o, Proc. Boston Soc.
Nat. Hist., III, p. 255 ; i85a, U. S. Explor. Exp. Wilhes, Moll, p. 4i5,
pi. 36, fig. 5-23 a-b) et, selon M. Lynge (1909, loc. cit., p. 170), L. (Co-
dakia) manda A. Adams (i855, P. Z. S. L., p. 2 25)(1).
Enfin, d'après A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat.
Hist., 5e s., XVIII, p. 99), ce sont des L.fibula de la Mer Rouge qui ont
été déterminés par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., k* s.. VI,
p. /»/i8) L. Reevei Desh. et il semble bien que réellement la forme de la
Réunion décrite sous ce dernier nom par Deshayes (i863, Cat. Moll.
Réunion, p. 19, pi. XXX, fig. 8-9) comme ayant des côtes dichotomisées
divergentes en avant et en arrière, est aussi à assimiler au L. divergeas
Phil.
Cette espèce de Philippi possède, en effet, un contour orbiculaire et
une sculpture décussée très forte, où les côtes rayonnantes dichotomes
sont incurvées et divergentes sur les régions antérieure et postérieure des
valves (2).
M. le Dr Jousseaume fait, à propos de cette coquille, les remarques sui-
vantes : rfSa forme est très variable, l'extrémité postérieure étant plus ou
moins tronquée; on trouve des individus à côtes très grosses et assez
régulières, mais la plupart sont à côtes irrégulières; dans les deux cas,
elles se dichotomisent à une distance plus ou moins éloignée du bord.n
ffHab. — Suez, Djeddah, Souakim, Massaouah, Perim, Aden, Djibouti :
peu abondante. * (Dr J. )
DlVARICELLA QUADRISCLCATA d'Ol'bigUy.
Une coquille de Suez, ornée de stries divergentes anguleuses, a été
appelée par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat.Hist., ke s., VI, p. 448)
M M. Gh. Hedley (igi3, Stud. Austral. Moll., Pt. XI, Proc. Linn. Soc. N. S.
Wales, XXXVIII, p. 267) déclare le Codakia munda A. Ad. impossible à iden-
tifier, car il n'a pu trouver au British Muséum aucun exemplaire de cette espèce,
qui n'a jamais été figurée.
(2) La forme représentée par Savigny dans les figures 9 1-4 de sa planche VIII
(1817, Descr. Egypte, Planches, Moll.) est probablement un stade jeune soit de
L. tigerina L. , soit plutôt de L. divergeas Phil.
Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 85) signale de la Mer Rouge un Lucina
Uuppclli «Reeven, dont il fait un Codakia ;. M. le Dr Jousseaume, dans ses notes
manuscrites, attribue cette espèce à crRômer» : je n'ai pu trouver de renseigne-
ment sur celte espèce dans aucun ouvrage.
— 186 —
Lucina (Cyclas) quadrimaculata d'Orb. , ce qui, comme le dit A. H. Cooke
(1886, Ann. Mag. Nat. HisL, 5° s., XVIII, p. 98), est un lapsus pour
quadrisulcata d'Orb. M. Sturany (1901, Exped. «Pola», Lamellibr. Roth.
Meer. , Denkschr. K. Alcad Wiss. Wien, LXIX, p. 285) a cité également
du golfe de l'Akaba ce L. quadrisulcata^. M. le Dr Jousseaume pense
quVen indiquant cette espèce de la Mer Rouge, on a certainement commis
une erreur de détermination r, : je ne puis partager cet avis.
Le L. quadrisulcata d'Orbigny (i846, Voy. Amériq. mérid. , Moll. ,
p. 584) est une forme de l'Atlantique Américain que Ghemnitz a figurée
(1782, Conch. Cab., VI, p. i34, pi. i3, fig. 129) sous l'appellation de
Tellina divaricata par confusion avec la véritable espèce Linnéenne de ce
nom, qui est une coquille Méditerranéenne moins grande et plus convexe.
Chez cette espèce de d'Orbigny, qui se rencontre dans la Mer des An-
tilles et sur la côte Américaine depuis le Massachusetts jusqu'au Brésil , la
lunule est asymétrique et plus développée sur le côté droit; il y a, dans la
valve droite, un petit denticule latéral qui est rapproché des dents car-
dinales et qui s'adapte entre deux tubercules sur la valve gauche; la cica-
trice musculaire antérieure est très courte; le bord interne des valves, qui
paraît lisse à l'œil nu, est pourvu de fines crénelures(2).
J'ai vérifié très nettement l'existence de ces caractères, précisés par
M. E. A. Smith ( 1 885 , Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 178), sur de
nombreux exemplaires provenant de Cuba (P. Serre, 1910) et de Bahia
(Duyrivel, i84i; coll. Petit, 1878; P. Serre, 1912).
Or, d'autre part, j'ai pu constater qu'une importante série de spécimens
rapportés de la Mer Rouge par M. le Dr Jousseaume, ainsi que d'autres
individus recueillis à Suez par Lefebvre (1887) et aux Seychelles par
L. Rousseau ( 1 84 1 ) , offrent absolument les mêmes caractères et sont entiè-
rement semblables aux échantillons Américains : je ne peux donc que me
ranger sur ce point à l'opinion d'A. H. Cooke ( 1 886 , Ann. Mag. Nat. Hist. ,
5e s., XVIII, p. 98) qui admet l'assimilation de cette forme de la Mer
Rouge avec le L. quadrisulcata d'Orb. des Antilles.
(1) C'est évidemment la même forme pour laquelle P. Fischer ( 1871, Journ.
de Conchyl., XIX, p. 216) renvoie à la figure h*] a de Reeve (i85o, Conch.
Icon., pi. VIII) tout en l'appelant L. ornatissima d'Orb. : mais, d'après ce que
d'Orbigny (i846, Voy. Amer, mer., Moll., p. 584) dit de son espèce, ce nom
est bien plutôt synonyme de L. Macandreœ H. Adams, ainsi que l'a supposé
M. E. A. Smith.
W Dans une autre espèce des Antilles, le L. dentata Wood — L. serrata
d'Orbigny, qui offre une sculpture très semblable au L. quadrisulcata et qui a
également une cicatrice musculaire antérieure courte, il n'existe qu'un seul sillon
(au lieu de quatre) sur la région antérieure, il n'y a, à droite comme à gauche,
aucune trace de denticule antérieur et le bord des valves est pourvu de larges
dénis correspondant aux stries divergentes.
— 187 —
Par contre, il est dans l'erreur quand il affirme qu'il y a identité égale-
ment avec le L. (Cycïas) Cumingi A. Adams et Angas (i863, P. Z. S. L.,
p. 436,pl. XXXVU,%. 20).
Cette dernière espèce, la plus grande du genre Divaricella, quoique
se trouvant, elle aussi, dans l'Océan Indo- Pacifique (Ceylan, Australie,
Nouvelle-Zélande), est certainement différente : l'examen de coquilles
provenant de Nouvelle-Irlande (Quoy et Gaimard, 182g), d'Australie
(J. \erreaux, i8dh) et de Nouvelle-Zélande (Filhol, 1875) m'a permis
de reconnaître qu'elle présente, comme le dit M. E. A. Smith (i885, loc.
cit., p. 177), des caractères distinctifs : la lunule, étroite et lancéolée, est
presque symétrique; il y a, dans chaque valve, un denlicule latéral auté-
rieur assez écarté des dents cardinales; la cicatrice musculaire antérieure
est allongée; le bord interne des valves est entièrement lisse.
En conséquence, quelque surprenante que puisse paraître cette conclu-
sion, par tous ses caractères la forme de la Mer Rouge et des Seychelles
s'éloigne notablement du L. Cumingi, qui a pourtant une distribution géo-
graphique plutôt analogue, et se rapproche complètement du L. quadri-
sulcata, d'habitat bien plus différent.
Toutefois, comme le nom de L. angulifera a été attribué par von Mar-
tens (1880, in Mobius, Reitr. Meeresf. Mauritius, p. 32 1, pi. XXII,
fig. ili-ika) à une espèce des Seychelles, de Maurice et de la Mer Rouge,
dont la description, malheureusement trop insuffisante, pourrait cepen-
dant, à la grande rigueur (1), s'appliquer à la forme qui nous occupe, et
comme, d'autre part, il est synonyme, d'après MM. E. A. Smith ( 1 885,
Rep. «Challenger* Lameïïibr., p. 177) et Wra. Dali (1901, Synops. Luci-
nacea, Proc. U. S. Nat. Mus., XX1II, p. 8 lu), de L. ornata Reeve (t85o,
Conch. Icon,. pi. Mil, fig. 48), peut-être y aurait-il lieu de conserver
celle appellation à' ornata Rve. pour cette coquille Africaine, à titre de
simple forme géographique du L. quadrisulcata d'Orb. (2) ?
llab. — Suez.
Divaricella Macandkee H. Adams.
Le Lncina (Cxjclas) Macandreœ H. Adams (1871, New Shells Red Sea,
P. Z. S. L., p. 791, pi. XLVIII, fig. i5), du golfe de Suez, est regardé
(1> La figure donnée par von Martens est peu concordante avec les spécimens
de la -Mer Rouge et correspond plutôt à une forme du Sénégal très voisine du
L. dcntala Wd.
W D'Orbigny (i84G, Voy. Amer, mer., Moll. , p. 586) a mentionné un
L. sechellensis , mais il lui attribue un I>ord entièrement lisse, par lequel cette
espèce se rapprocherait , au contraire , du L. Cumingi.
— 188 —
par M. E. A. Smith (i885, Rep. «Challenger» Lamellibr., p. 178) comme
pouvant être identique au L. ornatisshna d'Orbigny (18/16, Voy. Amer.
mér., MolL, p. 584), forme insuffisamment décrite de l'île deFrance(l).
C'est une espèce bien caractérisée, où les côtes divergentes nombreuses,
assez étroites, granuleuses ou dentelées sont fortement saillantes, sépa-
rées par des sillons très profonds , et divariquées suivant un angle très aigu
(environ 2.5°) (2).
rcHab. — Massaouali , Kamaran [subfossile] (D1' Faurot), Djibouti:
très rare.» (Dr J.)
DlPLODONTA ROTDNDATA MontagU.
Parmi les représentants du genre Diplodonta recueillis par M. le Dr Jous-
seaurae dans la Mer Rouge, il y a des individus à coquille convexe, mais
en général peu renflée, avec région antérieure subanguleuse dans le haut
et plus étroite que la région postérieure, qui est arrondie et très large,
enfin avec le bord dorsal concave en avant des sommets et rectiligne en
arrière d'eux : par suite, les deux valves se joignent suivant un contour
polygonal. Ces spécimens offrent donc tout à fait l'aspect du D. rotundala
Montagu [Tettina] (i8o3, Test. Brit., p. 71, pi. II, fig. 3), des mers
d'Europe, et doivent être rapportés à cette espèce, qui a été effectivement
signalée de la Mer Rouge par M. Caramagna (1888, Bull. Soc. Malac.
ItaL, XH1, p. i38) et par M. Shopland (1896, Joum. Bombay. Nat. Hist.
Soc, X, p. 2 33) ainsi que de la Mer d'Oman par MM. Melvilî et Slanden
(1906, P. Z.S. L., p. 816) (3>.
Au milieu de ces exemplaires , il y en a certains qui , bien qu'insépara-
bles spécifiquement du D. rolundata, ont un contour plus arrondi et pa-
raissent correspondre à la figure donnée par Issel (1869, Malac. Mar.
Rosso, p. 253, pi. III, fig. 2) pour son D. subrotunda, lequel, dès lors,
serait à considérer comme une simple variété.
Hab. — Suez, Souakim, Massaouah , Perim, Aden, Djibouti.
W Nous avons vu plus haut qu'on ne peut guère accepter l'opinion de P. Fischer
(1871, Joum. de Conchyl., XIX, p. 216) qui fait correspondre ce L. ornatissima
d'Orb. à la figure hq a de Reeve.
<2' Chez la seule espèce voisine, L. irpex E. A. Smith ( 1 885 , Rep. «Challenger»
Lamellibr., p. 176, pf. XH1, fig. h-h a), d'Australie, l'angle de divergence des
côtes est d'environ 45°.
W Sous le nom de Diplodonta lateralis, M. E. A. Smith (1878, Phil. Tram.
R. Soc. London, GLXVIII, p. 482, pi. Ll, fig. 7-7*1) a décrit, d'après un spéci-
men unique provenant de file IWriguez (à l'est de l'île Maurice), une coquille
qui, par sa forme très peu globuleuse, atténuée en avant, élargie et arrondie en
arrière, paraît extrêmement voisine du D. rotundata.
189 —
DlPLODONTA GLOBOSA Forskàl.
A côté des échantillons précédents, on en trouve d'autres qui ont une
forme orbiculaire un peu transverse (surtout chez les individus encore
jeunes), fortement globuleuse, à région antérieure arrondie et presque
aussi développée que la postérieure, à bord dorsal convexe en avant comme
en arrière des sommets : la ligne de jonction des valves est donc très net-
tement ovale. Ces spécimens correspondent pleinement au Venus globosa
Forskal, tel que Ta figuré Chemnitz (1784, Conch. Cab., VU, p. 36,
pi. ho, fig. &3o-43i).
En effet, ainsi que M. Lynge (1909 , Exp. Danish Siam, Mar. Lamellibr. ,
Mém. Acad. R. Se. Leltr. Danemark, 7e s., V, p. 175) l'a établi, ce Venus
globosa Forskâl (1775, Descr. Anim. Itin. Orient., p. 122), dont les
types sont conservés au musée de Copenhague et qui présente, comme
le dit Chemnitz (178/1, loc. cit., p. 36), deux dents à chaque valve, est
un Diplodonta : c'est aussi cette espèce qui a été représentée par Savigny
dans les figures 7 i-5 de sa planche VIII (1817, Descr. Egypte, Moll.)
et qui a été nommée par L. Vaillant Diplodonta Savigmji ( 1 865 , Journal de
Conchyl., XIII, p. i25)(1).
D'autre part, M. Dali (1903, Tert. Fauna Florida, p. i356) admet que
le Tellina lactea Linné ( 1768, Syst. Nat., éd. X, p. 676) est ce Diplodonta
globosa Forsk. : en effet, d'après Hanley(i855, lpsa Linn. Conch., p. Z12),
il serait possible que le type de cette espèce Linnéenne, très insuffisam-
ment décrite, eût été représenté dans la collection de Linné par un petit
exemplaire de Venus globosa Forsk (2).
Locard a décrit sous le nom de Diplodonta orbiculata Monterosato (1898,
(1) 11 est fort probable que l'espèce de Karachi décrite par M. J. C. Melvill
(1899, Ann. Mag. Nat. Hitt., 7e s., IV, p. 99, pi. II, fig. 11) sous le nom do
Diplodonta holosphœra est également identique.
Quant à la forme complètement édentulc identifiée au V. globosa Forsk. par
les différents auteurs qui ont étudié la faune de la Mer Rouge, nous avons vu
plus haut (p. i/i5) que c'est un Lucina s. tir., qui peut être assimilé au L. ovutn
Rve. = L. edentula L.
A. Adams (i855, P. Z. S. L., p. 226) a attribué le nom assez semblable de
Diplodonta globulosa à une coquille Australienne, mais cette espèce n'a pas été
figurée et M. Ch. Hedley ( 1 9 1 3 , Proc. Linn. Soc. N. S. Wales , XXXVIII , p. 2G7 ) ,
qui n'a pu en retrouver au British Muséum aucun spécimen , la déclare mécon-
naissable.
('2) Ce Tellina lactea Linné serait donc bien distinct de la forme Méditerra-
néenne qui, décrite et figurée par Poli (1791-90, Test. Ulr. Sicil., I, p. 3i; II,
p. 46, pi. XV, fig. 28-29) sous ce même nom de Tellina laclea, est le type du
genre Loripes et a pour synonymes Lucina lucinalis Lk. [Amphidesma] et Lucina
leucoma Turton.
Mdskdm. — xxn. i3
— 190 —
Exped. Scient. «Travailleur* et «Talisman*, Moll. Test., H, p. 2 65, pi. XIV,
fig. 8-11) une coquille draguée parle « Talismans dans le golfe de Gas-
cogne : par sa forme arrondie équilatérale et un peu transverse, elle res-
semble beaucoup au D. globosa de taille moyenne.
Parmi les échantillons rapportés par M. le Dr Jousseaume il s'en ren-
contre même un dont les valves ont un contour très transverse et sont
partagées chacune en trois zones par deux carènes extrêmement obtuses
partant du sommet : ce spécimen est donc fort analogue au D. labellijormis
Locard (1898, loc. cit., p. 286, pi. XIII, fig. 13-17), du golfe de
Cadix.
Diplodonta tumida H. Adams.
H. Adams a décrit sous le nom de Mysia tumida (1870, New Shells
Red Sea, P. Z. S. L., p. 791, pi. XLVIII, fig. 16) une coquille renflée,
nettement équilatérale, à région antérieure très courte et arrondie, à
région postérieure plus longue et plutôt quadrangulaire, à sommets pro-
éminents: il lui attribue une sculpture décussée, formée de fines stries, les
unes rayonnantes, les autres concentriques.
Plusieurs spécimens recueillis par M. le Dr Jousseaume me paraissent par
leur forme pouvoir être rapportés à celle espèce : les lignes rayonnantes
n'y sont que très faiblement indiquées, la striation transversale est, au
contraire, fort nette; certains de ces échantillons ont conservé, vers le bord
ventral, des restes d'épiderme et alors ces stries concentriques se montrent
au microscope formées par des granulations extrêmement petites.
Je pense que ceci peut correspondre aux lignes concentriques de points
minuscules signalés par M. R. Sturany comme constituant l'ornementation
de son D. raveyensis (1901, Exp. rrPola», Lamellibr. Roth. Meer. ,
Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, LXIX, p. 285, pi. VI, fig. 8-11), de la
Mer Rouge; lui-même reconnaît que son espèce ressemble par sa forme et
par sa taille au D. tumida, mais il admet qu'elle s'en différencie par
l'absence de sculpture rayonnante; cependant les ponctuations dont il
parle et qui forment des lignes concentriques me semblent également pou-
voir être disposées en files radiales qui représenteraient les stries rayon-
nantes mentionnées par H. Adams : je crois donc qu'il est possible que
D. raveyensis soit à réunir à D. tumida.
Hab. — Suez, Perim, Aden, Djibouti (,).
W Issel (1869, Malac. Mur Rosso, p. 85, pi. I, fig. 10) a décrit sous le nom
d'EInlhia Arcoiiatii une coquille, du golfe d'Akaba, qui posséderait une char-
nière semblable à celle du Cardita sulcata Brug. , mais devrait cependant être rangée
parmi les Lucines : dans les récoltes de M. le Dr Jousseaume je n'ai rien observé
pouvant correspondre à cette forme qui constitue pour P. Fischer (1887, Man.
Conehyl., p. 11 84) un genre incertœ sedis et qui reste énigmatique.
191 —
Liste des Limaciens
PROVENANT DES RECOLTES DE M. PALLARY DANS LE GRAND AtLAS,
par M. Carlo Pollonera.
Malacolimax nvctelius Bgt.
Dar M'tougui, Ourika, vallon de l'Oued Ait Hassen, Taguenahoutz.
Amalia gagates Drpd.
Dar M'tougui, Amismiz, vallon de l'Oued Ait Hassen.
Amalia cabiliana Pollonera.
Dar M'tougui, Amismiz.
Geomalacus (Letourneuxia) marocanus n. sp.
Diffère du G. Tournieri Pollonera par les bandes médianes du dos et du
bouclier moins fortes que les bandes latérales; par sa limacelle à nucléus
latéral et à stries d'accroissement concentriques; enfin par son appareil
reproducteur à bourse copulatrice ronde.
Dar Goundafi, échantillons pas tout à fait adultes. Taguenhaoulz , un
échantillon très jeune.
Note additionnelle par M. Pallary.
J'ai tout lieu de craindre que plusieurs des Limaciens provenant de mes
captures ne soient pas parvenus à M. Pollonera, car je ne vois pas men-
tionnée sur la liste ci-dessus une Limace de grande taille dont j'avais recueilli
plusieurs exemplaires, dans des détritus, sur la rive droite de l'O. N'fis à
Dar Goundafi, ni mes récoltes de l'imi n'Takandout (dar Anflous), ni la
grosse Parmacelle qui a été nommée : P. dorsalis par Mousson.
i3.
— 192 —
Cette Parmacelle, qui est très répandue dans le grand Atlas, ne me
paraît se distiuguer du P. Deshayesi M. T. que par sa coloration, car
les limacelles n'offrent aucune différence appréciable. La coloration du
P. Deshayesi est d'un brun roux uniforme, tandis que la variété du Sud
Marocain est d'un jaune soufre clair avec des zébrures brunes.
Le P. dorsalis est fréquent au pied du massif au printemps. J'ai même
capturé un exemplaire vivant à Aguergour au commencement de juin.
— 193 —
Contributions à la Faune Malacologique
de l'Afrique Équatoriale^,
par M. Louis Germain.
XLI1I.
Faundle Malacologique du lac Albert-Edouard
(Afrique orientale).
Beaucoup moins étendu que ses voisins, le Victoria-Nyanza et le Tan-
ganyika, le lac Albert -Edouard occupe encore, à une altitude de
090 mètres environ, une superficie de 3, 600 kilomètres carrés. Il est
coupé, non loin de son rivage Est, par le 3o° de longitude Est (Green-
wich) et s'étend entre o°2' de latitude Nord et o'4'3o" de latitude Sud.
De forme grossièrement ovalaire, il est prolongé, vers le Nord-Est, par
une double expansion : les lacs Kufuru et Ruissambo. Sa plus grande
largeur est d'environ 60 kilomètres et sa longueur, qui atteint 70 kilo-
mètres, dépasse i3o kilomètres si l'on tient compte de son expansion
Nord-Est.
Le lac Albert -Edouard est réuni à l'Albert-Nyanza et, par suite, au
bassin du Nil, par l'Issonga, grosse rivière qui coule, d'abord dans une
direction S.-N. , puis, sous le nom de rivière Semliki, dans une direction
S. W.-N. E. Par contre, l' Albert-Edouard est, au Sud, sans communication
avec le lac Kiwu. Il est seulement prolongé, dans un alignement N.-S. ,
par la vallée du Rutshurru (2).
La faune du lac Albert-Edouard est encore peu connue. Le Dr E. von
Martens, se basant sur les matériaux recueillis par le D' Stuhlmann, en a
C> Voir le Bulletin du Muséum d'hist. natur. Paris, XXI, 1910, n° 7 (décembre),
p. 283-290, et XXII, 1916, n° 3 (mars), p. 1 56-162.
'*' La rivière Rutshurru prend naissance dans le massif volcanique d'origine
récente, dominé par le Kirunga, volcan encore en activité [G. Graf von Gôtzen,
Durch] AfrikaTvon Ost nach West, Berlin, 1895, p. 197 et suiv.], massif qui,
entre le Kiwu et l'Albert-Edouard , barre le grand Graben de l'Afrique orientale.
Elle se jette, dans l' Albert-Edouard , un peu à l'Est du poste belge de \\ it-
sebumbi.
— 194 —
publié les principaux éléments en 1897 (1). Depuis, l'expédition allemande
qui, en 1907 et 1908, parcourut l'Afrique centrale a ajouté quelques
indications nouvelles (2). Une note de H. B. Preston {3) complétait nos
connaissances sur ce sujet, lorsque le Dr Gromier adressa, en 1911,
au Laboratoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle, une
petite série de Mollusques qu'il venait de recueillir dans le lac Albert-
Edouard <4>.
La note actuelle coordonne ces divers matériaux. Elle essaie, en outre,
de faire ressortir les caractères généraux de la faune malacologique du
lac Albert-Edouard.
§ 1.
Limnaea (Radix) undussemae Martens.
1897. Limnaea undussumae Martens, Beschaîte Weichthere Deulsch Ost-Afrikas ,
p. i35, taf. I, fig. 18, taf. VI, fig. 2 et 5.
1907. Limnaea undussumae Germain, Mollusques Afrique centrale française,
p. 492.
1911. Lymnaea undussumae Tuiele, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika-Expedi-
tion Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. iqo^-
1Q08, 111, p. 908.
1916. Limnaea, Radix) undussumae Dautzenberg et Germain, Revue zoologique
africaine, IV, fasc. 1, p. 39.
Celte espèce, voisine du Limnaea [Radix) natalensis Krauss(5), a été
découverte, dans le lac Albert-Edouard, par le voyageur F. Stuhlmann.
(') Martens (Dr E. von), Beschaîte \\ eichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , Berlin,
1897.
<2> Thiele (Dr. J.), Mollusken der Deutschen Zenlralafrika-Expedition [Wis-
sensch, Ergebnisse der deutschen Zentral-Africa-Expedition, îgoy-igoS , Bond 111
[Zool. I], 1911, p. 175-214, taf. IV- VI, a5 fig. dans le texte).
I3) Preston (H. B.), Additions to the non-Marine Molluscan Fauna of Britisli
and German East Africa and Lake Albert Edward (Annals and Magaz. Natural
History , 8e ser. , VI, nov. 1910, p. 5a6-536, pi. VI1-IX).
(4) Germain (Louis), Contribut. faune malacologique Afrique équatoriale .
XXX : Sur quelques Mollusques recueillis, par M. le Dr Gromier, dans le lac Albei 1-
Edouard et ses environs (Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII, 1912, n° 2,
p. 77-83).
(0) Krauss, Sùdafrikanische Mollusken. Ein Beitrag zur Kenntniss der Mollus-
ken des Kap- und Natallandes und zur geographischen Verbreitung derselben, 18/18,
p. 85, taf. V, fig. i5 (Limnaeus natalensis).
— 195 —
Planorbis (Coretis) sudanicus Martens.
1870. Planorbis sudanicus Martens, Malokozool. Blâtter, XVII, p. 35.
1871. Planorbis sudanicus Martens in: Pfeiffer, Novitates Concholog., IV, p. 23,
11° 694, pi. XIV, fig. 6-9.
1886. Planorbis sudanicus Clessin in : Martini et Chemnitz, Systemal-Conchylien-
Cabinet, Limnœiden , p. 1 35 , taf. XXII, fig. 5.
1890. Planorbis sudanicus Bourguignat, Hist. malacolog. lac Tanganyika, p. 10,
pi. I, fig. 1 3-i 5 , et Annales se. naturelles, X, même pagin.
189/1. Planorbis sudanicus Sturany in : Bacmann, Durch Massailand zur NUquelle ,
p. 3.
1897. Planorbis sudanicus Martens, Reschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 1 46 , taf. I, fig. 17.
1907. Planorbis sudanicus Germain, Mollusques Afrique centrale française,
p. 5o4.
1909. Planorbis sudanicus Tiiiele , Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expedition,
Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. igoj-igo8 , III,
p. 209.
1911. Planorbis sudanicus Germain, Notice malacolog., Documents scient. Mission
Tilho, II, p. 187.
1914. Planorbis (Coretus) sudanicus Dautzenbbrg et Germain, Revue zoologique
africaine, IV, fasc. 1, p. ho.
Répandu dans toutes les régions orientales et centrales de l'Afrique
équatoriale, où il montre de nombreuses variétés, le Planorbis (Coretus)
sudanicus Martens a été recueilli, dans le lac Albert-Edouard, d'abord par
F. Stdhlmann (1891), puis par les membres de l'Expédition allemande
dans l'Afrique centrale (1907-1908).
D'autre part de nombreux exemplaires subfossiles, appartenant à la
variété major Martens (1), ont été découverts, par F. Stdhlmann, près de
Katarenge et dans la partie Sud-Ouest du lac. Ces spécimens atteignent
de i5 à 18 millimètres de diamètre maximum.
M Primitivement signalée par E. A. Smith (Proceedings zoological Society of
London , 1 880 , p. 3hç)), cette variété major a été nommée par le Dr E. von Mar-
tens (Heschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, 1898, p. îifi). Elle avait été
antérieurement figurée par J.-B. Bourguignat (Histoire malacohgique lac Tan-
ganyika, 1890, pi. I, fig. 1 3-i 5). Une variété de taille encore plus grands haltite
le lac Manyara : c'est la variété magnus Sturany , in : Baumann (0.), Durch Massai-
land zur NUquelle, 189/1, p. 16, taf. XXIV, fig. 10, 1 A et 39.
19G
Planorbis (Coretus) choanomphalus Martens.
1879. Planorbis choanomphalus Martens, Sitz. bericht. d. Gesellsch. naturforsch.
Freunde Berlin , p. io3.
1897. Planorbis choanomphalus Martens, Beschaîte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. i48,taf. vi, fig. i4-i 5.
1905. Planorbis choanomphalus Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris,
p. 255.
1908. Planorbis chonaomphalus Germain, Mollusques lac Tanganyika et ses envi-
rons, p. 3o.
1910. Biomphalaria Smithi Preston, Annals and Magaz. of Natur. history, ser. 8,
VI (novembre), p. 535, pi. IX, fig. 26-26 A.
1911. Planorbis choanomphalus Thiele , Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expe-
dition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Ajriha-Exped. iqoj-
igo8, III, p. 209.
Le Planorbis choanomphalus Martens est une coquille très nettement
caractérisée . rappelant assez bien , par son aspect général , les espèces du
genre Choanomphalus du lac Baïkal. Ce phénomène de convergence est
principalement dû à l'existence de carènes très saillantes qui, au dernier
tour, sont disposées : l'une à la partie supérieure, l'autre autour de l'om-
bilic qui prend ainsi l'aspect d'un large entonnoir. Une troisième carène,
assez émoussée chez le type, est située à la partie médiane du dernier
tour. La taille atteint de 8 à 9 millimètres de diamètre maximum pour
5-6 millimètres de diamètre minimum et 3 1/2 millimètres de hauteur.
L'ouverture mesure h millimètres de diamètre sur 5 millimètres de hau-
teur.
Considérant surtout la disposition des carènes, le D1 E. von Martens
rapproche le Planorbis choanomphalus Martens de certaines espèces de
l'Amérique du Sud et, notamment, du Planorbis andecolus d'Orbigny (1).
Le fait est exact; mais, comme je l'ai précédemment indiqué (2), il est
beaucoup plus général et peut se résumer comme suit :
Les Planorbes des régions africaines équatoriales ont d'étroites affinités
avec ceux de l'Amérique tropicale , mais les espèces africaines restent constam-
ment de taille plus faible ^\
(>> Orbigny (A. d'), Magasin de Zoologie, 1 84 9, p. 26; et Voyage dans l'Amé-
rique méridionale , 1843, p. 346, pi. XLV, fig. i-4.
(*) Germain (Louis), Essai sur la Malacographie de l'Afrique équaloriale,
Archives Zoologie expérim. et génér., 4° série, VI, n° 4, mars 1907, p. 11 4, et
Recherches sur la faune malacologique de l'Afrique équatoriale, id. , 5e série, 1,
n° 1, avril 1909, p. 123 et suiv.
W Ainsi le Planorbis sudanicus Martens se rapproche du Planorbis guadalu-
— 197 —
En réalité le Planorbis choanomphalus Martens appartient au même
groupe que les Planorbis adowensis Bouguignat (1), Planorbis Bridouxi
Bourguignat (2) et Planorbis Bridouxi, variété Foai Germain (3), espèces qui
constituent une section assez nette du sous-genre Coretus. Le Planorbis
Bridouxi Bourguignat, si répandu dans presque toutes les eaux douces
africaines équatoriales , et surtout sa variété Foai Germain du lac Tanga-
nyika sont les Planorbes les plus voisins du Planorbis choanomphalus Martens.
Quant au Biomphalaria Smilhi Presto n , il se rapporte incontestablement
au Planorbis choanomphalus Martens (4).
Lac Albert-Edouard [J. E. S. Moore in : H. B. Preston].
Lac Albert-Edouard [Expédition allemande 1907-1908].
Subfossile près du poste belge de Witschumbi, dans la région Sud-
Ouest du lac Albert-Edouard, 10 mai 1891 [Dr F. Stuhlmann].
Variété basisulcatus Martens.
1897. Planorbis choanomphalus, variété basisulcatus Martens, Beschalle Weich-
thiere Deutsch-Ost-Afrikas , p. 169, taf. VI, fig. 16.
La variété basisulcatus Martens se distingue par sa carène médiane
plus accentuée et par sa carène inférieure très nolablement plus saillante.
La taille est également plus grande, puisqu'elle atteint les dimensions
suivantes :
Diamètre maximum : 11 millimètres; diamètre minimum: 9 milli-
pensis Sowerby (Gênera, II, i83o, p. 2 et fig. 2 de la planche non numérotée,
consacrée au genre Planorbis), mais il est beaucoup plus petit. Le même carac-
tère s'observe, d'une manière très générale, chez les Ampullaires dont les formes
géantes habitent l'Amérique du Sud.
(l) Bouiîguignat (J.-B.), Description de diverses espèces terr. etjluv. et de diffé-
rents genres de Mollusques de l'Egypte, de l'Abyssinie, de Zanzibar, du Sénégal ri
du centre de l'Afrique, 1879, p. 11 ; et Iconographie Malacologique des animaux
Mollusques Jluviatiles du lac Tanganyika, 1888, p. 17, pi. I, fig. 1-4.
(2' Bourguignat (J.-R.), toc. supra cit., 1888, pi. I, fig. 9-12 [Planorbis Bri-
dou.xianus],
(3> Germain (Louis), Sur quelques Mollusques terr. et fluv. rapportés par
M. Ch. Gravier, du désert Somali , Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XI,
190'!, p. 35 1 ; et Liste des Mollusques recueillis par M. R. FoÀ, dans le lac
Tanganyika et ses environs, id. , XI, 1900, p. 2 56.
(4) Le type décrit par H. B. Preston correspond à un individu de grande
taille : diamètre maximum : 9,5 millimètres; diamètre minimum : 7,2.5 milli-
mètres; hauteur : h millimètres; diamètre de l'ouverture : 6,5 millimètres;
hauteur de l'ouverture : 5 millimètres.
_ 198 —
mètres; hauteur : 3 1/2-4 millimètres; diamètre de l'ouverture : 4-5 milli-
mètres; hauteur de l'ouverture : 5-6 millimètres {l).
Subfossile près du poste belge de Witschumbi, dans la région Sud-
Ouest du lac Albert-Edouard, 10 mai 1891 [DrF. Stuhlmann].
Planorbis (Diplodiscds) apertus Martens.
1897. Planorbis apertus Martens, Beschalte Weichtltiere Deutsch-Ost-Afrihus ,
p. ihg, taf. VI, fig. 17.
1912. Planorbis apertus Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XV11I,
p. 80.
J'ai précédemment donné quelques détails (Contributions, etc., XXX,
Bulletin Muséum hist. natur. Paris, 1912, p. 80 et suiv.) sur cette espèce
recueillie par le Dr Gromier. Je n'y reviendrai donc pas ici.
Lac Albert-Edouard, près de Kirima, sur la côte Nord-Ouest, 2 5 mai
1891 [F. Stuhlmann].
Lac Albert-Edouard, près du poste belge de Kasindi, i5 mars 1911
[Dr Gromier].
Vivipara unicolor Olivier.
180 h. Cyclostoma unicolor Olivier, Voyage Empire ottoman, III, p. 68, Atlas II,
pi. XXXI, fig. 9.
189^. Paludina unicolor Sturany in : Bacmann, Durch Massailand zur Nilquelle ,
p. 8, taf. XXIV, fig. 8-9.
1897. Vivipara unicolor Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas,
p. 175.
1907. Vivipara unicolor Germain, Mollusques Afrique centrale française , p. 5i 3.
1908. Vivipara unicolor Germain, Mollusques lac Tangamjika et ses environs,
p. 55.
1911. Vivipara unicolor Germain, Notice malacologique , Documents scient. Mission
Tilho, II, p. i95, pi. Il, fig. i3-i7 et pi. III, fig. 2.
191/1. Vivipara unicolor Dautzenberg et Germain, Bévue zoologique africaine, IV,
fasc. 1, p. 5a.
1914. Vivipara unicolor Geiîmain, Seconde notice malacologique, Documents
scient. Mission Tilho, III, p. 3o3 (tirés à part, datés de 1916).
Il est à remarquer que cette espèce, si abondamment répandue dans
toute l'Afrique tropicale et le bassin inférieur du Nil, n'a pas encore été
(') Ces dimensions correspondent aux grands individus de la variété basisulcatus
Martens. D'autres, qui constituent un mode minor de cette variété, ne mesurent
que 8 millimètres de diamètre maximum, 7 millimètres de diamètre minimum
et 3 millimètres de hauteur.
— 199 —
rencontrée, à l'état vivant, dans le lac Albert -Edouard. F. Stuhlmann a
recueilli, dans la région Sud du lac, des exemplaires subfossiles qui
atteignent 27-27 1/2 millimètres de longueur et 20-21 millimètres de
diamètre maximum.
Leur ouverture mesure 12 1/2 à 1 3 millimètres de hauteur pour 10 à
10 1/2 millimètres de diamètre. Ces spécimens ont été décrits, par le D' E.
von Martens, sous le nom de variété conoidea{x\ Ils diffèrent du type par
leur coquille plus élancée, leur spire à croissance plus régulière, composée
de tours plus convexes et sans trace de carène. La variété elatior, également
créée par le Dr E. von Martens {~\ ne semble pas différente de la variété
conoidea.
BvTnixiA (Garbia) Alberti Smith.
1888. Bythinia Alberti Smith, Proceedings Zoological Society of London, p. 54,
n° 6.
1899. Bythinia Alberti Martens, Sitz. ber. der Gesellsch. Naturforsch. Freunde
Berlin, p. 175.
1897. Bythinia (Gabbia) Alberti Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
AJrikas, p. 190, taf. VI, fig. 3a.
1911. Bythinia (Gabbia) Alberti Tiiiele, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika -
Expédition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-AJrika-Exped.
igoj-igo8 , III, p. 210.
1912. Bythinia (Gabbia) Alberti Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris,
XVIII, p. 81.
*
La figuration de cette Bythinie donnée par E. von Martens est tout à
fait insuffisante. Les nombreux exemplaires recueillis par le D1' Gromier,
soit à l'état vivant, soit à l'état subfossile, permettent de publier un icono-
graphie plus exacte du Bythinia Alberti Smith (fig. 1-2). Je renvoie le
lecteur, pour l'étude des caractères de cette espèce, à la description que
j'en ai donnée en 1912.
Lac Albert-Edouard, près de Kirima, dans la partie Nord-Ouest du lac,
27 novembre 1891 [F. Stuhlmann].
Lac Albert-Edouard [Expédition allemande, 1907-1908].
Lac Albert-Edouard, près du poste belge de Kasindi, i5 mais 1911
[D' Gromier].
(1' Martens (D' E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897,
p. 176.
(-> Martens (Dr E. von), loc. supra cit., 1897, p. 177, laf. VI, fig. 2") [= Pa-
ludina rubicunda Sturanï in : Baumann, Durch Massailand lur Ndquelle, iSg'i,
p. 8, laf. XXIV, fig. a-lx (non von Martens)].
— 200 —
Fossile dans les terrains sédimentaires situés à 5 mètres au-dessus du
lac Albert-Edouard , près du poste belge de Witschumbi , 1 5 avril 1911
[Dr Gromier].
Fig. 1 et a. — Bythinia (Gabbia) Alberti Smitli.
Lac Albert-Edouard [D1 Gromier] X 11.
Bythinia (Gabbia) humerosa Martens.
1879. Bythinia Stanleyi Smith, var. humerosa Martens, Sitz. ber. d. Gesëlhch.
Naturforsch. Freunde Berlin, p. iol\.
1897. Bythinia (Gabbia) humerosa Martens, Beschalte Weichthiere Drulsch-Ost-
Afrikas, p. 190, taf. VI, fig. 3i (et fig. de la radula à la p. 190).
1911. Bythinia (Gabbia) humerosa Thielb, Mollusk. d. Deutschen Zentralafrika-
Expedition, Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Eorped.
igoj-igo8 , III, p. 210.
191/1. Bythinia (Gabbia) humerosa Dautzenberg et Germun, Berne zoologt<jue
africaine , IV, part. 1 , p. (i 1 .
Petite coquille de forme générale globuleuse, avec un dernier tour bien
arrondi et un peu ventru. Les jeunes ont une spire très courte, terminée
par un sommet obtus. Les adultes atteignent les dimensions suivantes :
Longueur : h-h millimètres; diamètre maximum : 3 1/9-/1 millimètres;
hauteur de l'ouverture : 2 i/4-2 1/2 millimètres.
Subfossile sur les bords du lac Albert -Edouard, près du poste belge de
Witschumbi, io mai 1891 [F. Stdhlmann].
Lac Albert-Edouard [Expédition allemande, 1907-1908].
201 —
Ampdllaria erythrostoma Reeve.
1806. Awpullaria erythrostoma Reevë, Concholog. Iconica, X, lab. Xlll, fig. 59.
Yariété Stuhlmanni Martens.
1897. Ampullaria erythrostoma , variété Stuhlmanni Martens, Beschalte Weichtluere
Deutsch Ost-Afrikas, p. 1 55 , fig. à la même page.
1907 Ampullaria erythrostoma, variété Stuhlmanni Germain, Mollusques Afrique
centrale française , p. 53o.
La variété Stuhlmanni Martens est une coquille de grande taille, puis-
qu'elle atteint les dimensions suivantes :
Hauteur : 83-84 millimètres; diamètre maximum : 73-77 millimètres;
diamètre minimum : 58-62 millimètres; hauteur de l'ouverture : 6i-63 mil-
limètres; diamètre de l'ouverture : 38-4 1 millimètres (1).
La forme générale est très globuleuse, avec un dernier tour ventru-
arrondi formant presque toute la coquille.
Il n'a été recueilli, dans le lac Albert-Edouard, que des exemplaires
jeunes de cette Ampullaire. Ils proviennent de la partie Sud-Ouest du lac,
près de Katarenga [Dr F. Stchlmann, a 3 janvier 1891].
Ampullaria ovata Olivier.
180/1. Ampullaria ovata Olivier, Voyage dans l'Empire ottoman, II, p. 3g,
pi. XXXI, fig. 1.
i85i Ampullaria ovata Pihlippi, Monogr. Ampull., in : Martini et Chemnitz,
Systemat. Conchylien-Cabinet , p. /19, taf. XIV, fig. 5.
1907. Ampullaria ovata Germain, Mollusques Afrique centrale française , p. 527.
1908. Ampullaria ovata Germain, Mollusques lac Tanganyiha et ses environs,
p. 1 5, 61 et 62, fig. 23 (var. major).
1911. Ampullaria ovata Germain, Notice malacologique , Documents scient. Mis-
sion Tilho, II, p. 23a.
191/1. Ampullaria ovata Dadtzenberg et Germain, Revue zoologique africaine, IV,
fasc. 1, p. kg.
VAmpullaria ovata Olivier typique n'a pas encore été signalé dans le
lac Albert-Edouard , mais le Dr F. Stuhlmann y a découvert la variété sui-
vante :
W Ces grands exemplaires ont été recueillis, dans l'Albert-Nyanza , par le
Dr F. Stohlmann.
— 202 —
Variété Emini Martens.
1897. Ampullaria ovata Olivier, variété Emini Martens, Beschalte Weichthiere
Deutsch Ost-Afrikas , p. 160, fig. à la même page.
Coquille caractérisée par la forme de son dernier tour, étroitement
développé en hauteur, et par son ouverture, relativement petite et étroite.
Elle atteint de grandes dimensions. Les exemplaires recueillis par
F. Stuhlmann (en novembre 1890) et par 0. Nedmann (en février i8o,4)
dans le lac Victoria ont jusqu'à 9/1 millimètres de hauteur, 72 1/2 milli-
mètres de diamètre maximum et 58 millimètres de diamètre minimum.
Leur ouverture mesure 58 millimètres de hauteur pour 4 2 millimètres de
diamètre. Les individus qui vivent dans le lac Albert-Edouard sont de taille
beaucoup plus petite , puisque les plus gros échantillons ne dépassent pas
60 millimètres de hauteur pour k 9 millimètres de diamètre maximum
(l'ouverture a hd millimètres de hauteur sur 29 millimètres de dia-
mètre). Cette constatation est intéressante; elle n'est d'ailleurs pas spéciale
à cette espèce, la plupart des coquilles du lac Albert-Edouard restant
de taille plus faible que leurs congénères des autres localités de l'Afrique
orientale.
Lac Albert-Edouard , près de Rumande, 18 mai 1897 [Dr F. Stuhlmann].
Melania (Striatella) tuberculata Mùller.
J776. Nerita tuberculata Mëli.er, Vermium terrestr. etfluv. histor., II, p. 191.
1907. Melania tuberculata Germain, Mollusques Afrique centrale française,
p. 537.
1911. Melania tuberculata Thiele, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Exped. ,
Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Ajriha-Exped. 1 goj-i 908, 111,
p. 211.
1911. Melania tuberculata Germain, Notice malacologique , Documents scient.
Mission Tillw, II, p. 20.S, pi. II, fig. 7 à il.
1912. Melania tuberculata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII,
p. 8a.
191/1 Melania (Striatella) tuberculata Daitzenberg et Germain. Revue zoologiquc
africaine, IV, fasc. 1, p. 61.
1916. Melania (Striatella) tuberculata Germain, Seconde notice malacologique,
Documents scient. Mission Tillw, III, p. 3og (tirés à part, parus
en 1916).
Lac Albert-Edouard, Kiruve et Katarenga, au Sud-Ouest du lac,
mai 1891 [Dr F. Stuhlmann].
— 203 —
Subfossile, près de Kishakka, au Nord-Ouest du lac Albert-Edouard
[Dr F. Stuhlmann, mai 1891].
Lac Albert-Edouard [Expédition allemande, 1907-1908].
Lac Albert-Edouard , à la station de Kasindi , i5 mars 1911 [Dr Gromier].
Le Sud du lac Albert-Edouard , poste belge de Witscbumbi , 1 5 avril 1911
[Dr Gromier].
Fossile dans les terrains se'dimentaires situés à 5 mètres au-dessus du
lac Albert-Edouard, près du poste belge de Witschumbi [Dr Gromier].
Variété Victoriae Dautzenberg.
1908. Meïania tuberculata, variété Victoriae Dautzenberg, Journal de Conchy-
liologie, LVI, p. a3 , pi. II, fig. 4-5.
1912. Melania tuberculata, variété Victoriae Germain, Bulletin Muséum hisl.
nat. Paris, XVIII, p. 82.
Lac Albert-Edouard, à la station de Kasindi, i5 mars 1911 [Dr Gro-
mier].
Le Sud du lac Albert-Edouard , poste belge de Witscbumbi, i5 avril 1911
[Dr Gromier].
Unio (Parreysia) Stuhlmanni Martens.
1897. Unio Stuhlmanni Martens, Beschalte Weichthiei'e Dcutsch Ost- Affilias ,
p. 2.3 1, taf. VII, fig. i3.
1900. Parreysia Stuhlmanni Simpson, Synopsis of Naïades, Pruceedings of the
Un. St. Nation. Muséum, XXII, p. 846.
191/1. Parreysia Stuhlmanni Simpson, Descriptive Catalog. of Naïades [publié par
Bryant Walker], III, p. 1126.
Celte espèce, du groupe de Y Unio (Parreysia) Bakeri H. Adams(1>, est
de forme assez régulièrement elliptique avec les sommets placés vers le
tiers antérieur de la coquille. Les exemplaires typiques ont 43 millimètres
de longueur totale sur 26 millimètres de largeur maximum et \h milli-
mètres d'épaisseur maximum.
Lac Albert-Edouard, près de Witschumbi (mai 1891), de Kiruwe
(mai 1891) et de Katarenga (juin 1891] [Dr F. Stuhlmann],
'') àdams (H.), Pruceedings Zoological Society of London, 1866, p. 376.
204
Unio (Parreysia) ngesianus Martens.
1897. Unio ngesianus Martens, Beschalte Weichtiere Deutsch Ost-Afrikas, p. sbU,
taf. VII, fig. 7.
1900. Parreysia ngesiana Simpson, Synopsis of Naiades, Proceedings of the Un.
St. Nation. Muséum, XXII, p. 8^7.
191a. Parreysia ngesiana Simpson , Descriptive Catalog. of Naiades [publié par
Bryant Walker], III, p. 1129.
Du même groupe que la précédente, cette espèce est de forme très
sensiblement différente. Elle est beaucoup moins elliptique allongée et ses
sommets sont situés vers les 2/5 antérieurs. La taille atteint :
Longueur totale: 33-35 millimètres; largeur maximum: 2 4-2 h 1/2 mil-
limètres; épaisseur maximum : 16-17 millimètres.
La sculpture est fortement accentuée; de nombreuses rides et chevrons
s'observent dans la région des sommets.
Lac Albert -Edouard, près de Kissakka, sur la côte Nord-Ouest,
ai mai 1891 [Dr F. Stuhlmann].
Subfossile à Kaha-Ekjo [Dr F. Stuhlmann].
Mdtela nilotica Gailliaud.
1827. Iridina nilotica Cailliaud, Voyage à Meroë , etc., IV, p. 262; Atlas, II
[1823], pi. LX, fig. 11.
i835. Iridina nilotica Sowerry, Zoolog. Journal, I, p. 53, pi. II.
1868. Iridina nilotica Reeye, Concholog. Iconica, XVI, pi. II, sp. h.
i838. Platiris (Spatha) nilotica Lea, Synopsis of Naiades, p. 33.
1857. Mutela nilotica H. et A. Adams, Gênera of récent Mollusca, II, p. 5o6.
1900. Mutela nilotica Simpson, Synopsis of Naiades, Proceedings of the Un. St.
Nation Muséum, XXII, p. 90 3 (pars, non de Lamarck).
1911. Mutela nilotica Germain, Notice malacologique , Documents scient. Mission
Tilho, II, p. 210, pi. III, fig. 8.
1911. Mutela nilotica Tuiele, Mollusk. d. deutschen Zentralafrika-Expedilion ,
Wissensch. Ergebn. d. deutschen Zentral-Afrika-Exped. igoj-igo8,
III, p. 21 3.
191/1. Mutela nilotica Simpson, Descriptive Catal. of Naiades [publié par Buvant
Walker], III, p. i355.
L'expédition allemande dans l'Afrique centrale (1907-1908) a rap-
porté, du lac Albert-Edouard, plusieurs valves de cette espèce très ré-
pandue dans tout le bassin du Nil.
— 205
Corbicula radiata (Parreyss) Philippi.
18/16. Cyrena radiata Parreyss in : Philippi, Abb. und Beschr. muer Conchyl,
II, p. 78, laf. I, fig. 8.
1908. Corbicula radiata Germain, Mollusques lac Tanganyika et ses environs,
p. 16 et p. 89.
19.11. Corbicula radiata Thiele, Mollusk. d. dcuischen Zenlralafrika-Expedition.
Wissensch. Ergebn.d. deutschen Zrntral-Âfriha-Exped. iqoj-iqoS III,
p. 212.
1912. Corbicula radiata Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII
p. 82.
igi2. Corbicula radiata Connoixy, Ann. South Afric. Muséum, XI, p. 279.
191/1. Corbicula radiata Dadtzenrerg et Germain, Bévue zoologique africaine, IV,
fasc. 1, p. 70.
Lac Albert-Edouard, Kishakka, sur la côte Nord-Ouest, 21 mai 1891
[J)r F. Stuhljiann].
m Subfossile près de Katarenga, sur la côte Sud-Ouest du lac Albert-
Edouard [Emin Pacha, Dr F. Stuhlmann].
Lac Albert-Edouard [Expédition allemande, 1907-1908].
Lac Albert-Edouard , station de Kasindi, i5 mars 1911 [Dr Gromier].
Fossile dans les terrains sédimentaires situés à 5 mètres au-dessus
du lac Albert-Edouard, près du poste belge de Witschumbi, mars 1911
[Dr Gromier].
Sphaerium sp. ind.
Une espèce de Sphaerium, restée indéterminée, a été recueillie, dans
l' Albert-Edouard, par F. Stuhlmann et par les membres de l'expédition
allemande de 1907-1908.
§ 2.
Ainsi la faune malacogique du lac Albert-Edouard comprend, d'après
nos connaissances actuelles, 18 espèces ou variétés : G Gastéropodes Pul-
monés , 7 Gastéropodes Prosobranches et 5 Pélécvpodes. Encore convient-
il de remarquer que, sur ce nombre, trois ne sont connues qu'à l'état
subfossile (Planorbis suâanicus, variété major Martens; Planorbis choanom-
phalus, variété basisulcalus Martens; Vivipara unicolor, variété conoidea
Martens).
Un premier caractère général semble donc être la pauvreté de la faune
du lac. Mais il faut tenir compte du petit nombre des voyageurs qui l'ont
exploré. Aussi l'examen comparatif des espèces du lac Albert-Edouard et
Muséum. — xxn. ltl
— 206 —
des masses lacustres voisines permet-il de conclure que les découvertes
ultérieures accroîtront sensiblement sa richesse faunique.
Un autre caractère général est la prédominance des Mollusques de
petite taille et, parmi les grandes espèces, la faible taille relative des indi-
vidus. Les espèces les plus abondantes sont toutes de petites dimensions
[Bythinia (Gabbia) Alberli Smith; Bythinia (Gabbia) humerosa Martens;
Melania (Striatella) tubercuîala Mùller; Corbicula radiata (Parreyss) Phi-
lippi]. Les variétés major ne sont plus connues qu'à l'état fossile [Pla-
norbis sudanicus , variété major Martens; Planorbis choanomphalus , variété
basisuîcatus Martens]. Quant aux grandes coquilles, comme les Ampullaria
erythrostoma Reeve, variété Stuhlmanni Martens et Ampullaria ovata Oli-
vier, variété Emini Martens, nous avons vu précédemment qu'elles res-
taient constamment plus petites que leurs congénères des autres lacs.
Par ce caractère , la faune du lac Albert-Edouard se rapproche de celle
du Victoria-Nyanza où presque toutes les espèces sont des variétés minor.
Ce fait tient uniquement, pour le Victoria-Nyanza tout au moins, à la
grande crudité de ses eaux, presque dépourvues de calcaire. Il semble
logique d'admettre qu'il en est de même pour le lac Albert-Edouard.
Le tableau suivant précise la répartition géographique, dans les prin-
cipaux lacs et bassins fluviaux de l'Afrique tropicale, des espèces vivant
dans l'Albert-Édouard :
De l'étude de ce tableau découlent les observations suivantes :
i° Le lac Albert-Edouard ne possède que trois espèces spéciales : urt
Planorbe (Planorbis apertus Martens) et deux Unios (Unio Stuhlmanni Mar-
tens, Unio ngesianus Martens) qui, toutes trois, sont étroitement appa-
rentées à des Mollusques vivant dans les autres lacs.
2° Quelques particularités négatives de cette faune sont ainsi mises en
évidence. C'est, parmi les Gastéropodes Pulmonés, l'absence de toute
espèce des genres Bullinus (sous-genres Isidora et Pyrgophysa) et Physopsis
si caractéristiques de la faune africaine équatoriale; parmi les Gastéro-
podes Prosobranches , le manque de Cleopatra et de Lanistes et la rareté
probable des Vivipares, puisque le seul Vivipara unicolor Olivier, variété
conoidea Martens, n'est encore connu qu'à l'état fossile; enfin, parmi les
Pélécypodes, la grande famille des Motelidae est fort mal représentée :
aucun Spatha n'habite les eaux du lac, fréquentées seulement par de peu
nombreux individus du Mutela nilotica Cailliaud.
3° Les nombreux lacs, d'étendue beaucoup moindre, disséminés dans
l'Afrique orientale, notamment entre le lac Kiwu et le Victoria-Nyanza et,
au nord du 5° de latitude S., entre le lac Tanganyikaet le Kilima N'djaro,
sont très mal connus au point de vue faunique. Il est cependant fort inté-
— 207
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i4.
— 208 —
ressant de constater que les quelques espèces qui y ont été recueillies —
elles proviennent des lacs Mohasi (1), Ruanyana (2) et Manyara (3) — vivent
également dans l'Albert-Edouard et la plupart des autres grands lacs de
l'Afrique orientale. Il est vivement à souhaiter qu'une exploration métho-
dique des richesses zoologiques de ces lacs soit entreprise , car elle appor-
terait de très intéressantes données zoogéographiques (4).
h" La faune du lac Albert-Edouard est, dans son ensemble, analogue à
celle des autres grands lacs de l'Afrique orientale. On y rencontre, en effet,
soit les mêmes espèces , soit des variétés de ces espèces , soit enfin des es-
pèces représentatives. C'est ainsi que le Planorbis aperlus Martens est repré-
senté, dans le lac Tanganyika, par le Planorbis Lamyi Germain (5); les
Unio Stuhlmanni Martens et Unio ngesianus Martens par VUnio Bakeri
H. Adams(6) de l'Albert-Nyanza. L'analogie se poursuit même jusqu'aux
variétés : le Planorbis choanomphalus Martens, variété basisulcalus Martens
est remplacé, clans le lac Victoria, par le Planorbis choanomphalus Mar-
tens , variété Victoriae Smith (7).
5° Un important pourcentage d'espèces du lac Albert-Edouard se retrouve
dans les grands bassius fluviaux de l'Afrique tropicale : Nil , Chari et Congo.
Ainsi, en résumé, la faune du lac Albert-Edouard ne montre pas
de spécialisation réelle : elle est analogue, non seulement à celle des
autres lacs de l'Afrique orientale (Albert, Kiwu, Tanganyika (8), Nyassa et
(1) Le lac Mohasi, très étroit et long d'une quarantaine de kilomètres, est situé,
vers l'altitude de i,/ioo mètres, dans une direction générale E. W., par environ
9." i' de latitude S., entre le lac Kiwu et le Victoria-Nyanza (entre 3o° a' et
3o° W 3o" environ de long. E. Greenwich).
W Le lac Ruanyana, également enlre les lacs Kiwu et Victoria, est situé près
du village de Weranyanye, par environ a0 io' de latitude S. et 3i° i5' de lon-
gitude E. (Greenwich).
t3' Le lac Manyara est situé, à l'altitude d'environ îooo mètres, entre l\° i'
et li" 3' de lat. S. par 36° de longitude E. Greenwich (à l'Ouest des monts Meru
et Kiliraa N'djaro).
(4> Notamment au sujet de l'évolution des faunes lacustres de l'Afrique orientale.
(5) Germain (Louis), Liste des Mollusques recueillis par M. E. FoÀ dans le lac
Tanganyika et ses environs, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XI, igo5,
n° h, p. 2 55, n° la ; et Mollusques du lac Tanganyika et de ses environs, Paris,
Impr. nation., 1908, p. 3i, fig. i-5.
<6> Adams (H), Proceedings Zoological Society of London, 1866, p. 376.
W Smith (E. A.), Annals and Magaz. Natural History , G°ser.,X, 1892, p. 383
( Planorbis Victoriae).
W Germain (Louis), Origine de la faune fluviatile de l'Est Africain, IX* Con-
grès international de Zoologie, Monaco, 1913 (191 4), p. 559-671; 3 cartes dans le
texte.
Muséum. — M. L. Germain.
Pl. V.
Fig. 3. — Calcaire fossilifère des environs du poste belge de Witschumbi ,
au Sud-Ouest du lac Albert-Edouard, i5 avril 1911 [Dr GromierJXs-
— 209 —
surtout Victoria), mais elle présente en outre de très étroites affinités avec
celle des grands bassins fluviaux du Congo, du Ghari et du Nil.
Ces constatations viennent à l'appui des conclusions que je formulai,
en 1913, au sujet d'une commune origine lacustre de toutes les faunes
fluviatiles de l'Afrique tropico-orientale.
*
*
On trouve, dans les se'diments voisins du lac, de nombreuses coquilles
fossiles ou subfossiles. Les premières ont été recueillies par le D' F. Stihl-
mann, qui a rapporté les espèces suivantes :
* Planorbis (Coretus) sudanicus Martens, variété major Martens0'.
* Planorbis (Coretus) choanomphalus Martens, variété basisulcatus
Martens.
* Vivipara unicolor Olivier, variété conoidea Martens.
Bythinia (Gabbia) Alberti Smith.
Bylhinia (Gabbia) humerosa Martens.
Melania (Striatella) tuberculata Mùller.
Unio (Parreysia) ngcsianus Martens.
Corbicala radiata (Parreyss) Philippi.
Ces espèces proviennent presque toutes des régions Sud et Sud-Ouest
du lac; seul le Melania {Striatella) tuberculata Mùller a également été trouvé
dans les calcaires bordant les rives Nord-Ouest de l'Alberl-Edouard.
Le docteur Gromier a envoyé au Laboratoire de Malacologie du Muséum
quelques Mollusques qui complètent ces indications :
Bythinia (Gabbia) Alberti Smith.
Melania (Striatella) tuberculata Mùller.
Corbicula radiata (Parreyss) Philippi.
Ces coquilles sont fort abondantes dans un calcaire grenu et assez solide
(fig. 3) constituant, au voisinage du poste belge de Witschumbi (Sud-
Ouest du lac), des formations situées à 5 mètres au-dessus du niveau
actuel des eaux.
On remarquera que ni les Ampullaires ni le Mutela nilotica Càilliaud
n'ont été retrouvés à l'état fossile. Par contre, presque toutes les espèces
fossiles vivent encore aujourd'hui dans le lac : seul, en effet, le Vivipara
unicolor Olivier — si commun dans presque toute l'Afrique équatoriale —
semble avoir disparu, en même temps que les variétés de grande taille
W Les espèces marquées d'un astérique no semblent plus vivre, actuellement ,
dans les eaux du lac Albert-Edouard.
— 210 —
des Planorbis (Coretus) sudanicus Martens et Planorbis (Coretus) choanom-
phalus Marteus. Mais, pour les autres espèces, les échantillons fossiles ne
présentent, avec les individus vivants, aucune différence appréciable.
Ainsi, à une époque très récente, le lac Albert-Edouard présentait une
superficie plus grande qu'aujourd'hui. Deux régions de cette ancienne
extension sont dès maintenant fixées : lune, au Nord-Ouest, le long de
la rivière Issonga reliant l'Albert-Edouard à l'Albert-Nyanza et, par suite,
au bassin du Nil; l'autre, au Sud-Ouest, dans la vallée du Rutshurru,
rivière coulant dans le grand graben qui, partant du Zambèse, rejoint la
vallée du Jourdain en Syrie après avoir traversé, dans une direction Nord-
Sud , toute l'Afrique orientale.
— 211 —
Quelques Renseignements sur des ÉcHAyriLLONs
RECEMMENT PARVENUS AU LABORATOIRE DE GÉOLOGIE,
par M. le Professeur Stanislas Meunier.
M. Paul Serre, Vice-consul de France à Port d'Espagne, Trinidad, et
associé du Muséum , nous a fait parvenir une intéressante série de concré-
tions calcaires recueillies par lui dans une grotte située dans l'île de
Gaspary. On sait que cette île est comprise dans un chapelet qui s'étend
de l'extrémité Nord-Ouest de la Trinité jusqu'auprès de la côte du Vene-
zuela. La grotte s'ouvre sur le versant méridional de Gaspary et, pour la
visiter, il faut descendre non sans difficulté jusqu'à une vingtaine de mètres
de profondeur par des échelles , d'ailleurs installées à demeure en vue des
touristes. On arrive ainsi dans une salle recouverte d'une vaste coupole
effondrée en son milieu, et qui laisse pénétrer la lumière dont s'éclaire
un petit lac d'eau salée d'un vert d'émeraude et d'une limpidité parfaite, où
les touristes se haignent volontiers et d'où, par un étroit couloir de 200 mè-
tres de longueur, ils peuvent gagner la mer.
C'est dans la partie obscure de la grotte que se trouvent les concrétions
calcaires et tout d'abord de gros piliers qui , allant du sol au plafond , ont de
3 à 8 mètres au maximum; c'est de là que proviennent les spécimens
qui sont parvenus au Laboratoire. Dans cette jolie série, on remarque
d'abord dès tronçons de stalactites de la forme conique ordinaire avec un
vestige plus ou moins visible du canal axial , vers le centre de la surface de
cassure, dont la structure est très confusément concentrique. Quelquefois
la matière calcaire est dépourvue de toute orientation dominante et unifor-
mément grenue comme dans un bloc de marbre de Carrare dont la con-
lexture n'aurait rien à voir avec la forme extérieure.
11 y a aussi de fines stalactites très grêles, tantôt d'un blanc de lait, tantôt
un peu translucides et d'une légère teinte jaunâtre. Comme opposition , on
rencontre des stalagmites de divers types. Plusieurs d'entre elles sont pro-
bablement empruntées à la paroi de bassins du genre des gours, si fréquents
dans les cavernes de tous les pays, mais se signalent par la forme en dents
de scie de leur pourtour naturel.
Beaucoup de nos concrétions sont en forme de choux-fleurs , dont on ne
se figurerait peut-être pas aisément le gisement, si M. Paul Serre n'avait
mis dans sa collection un cylindre calcaire concrétionné et probablement
— 212 —
stalagmitique, à la surface duquel se pressent des choux-fleurs du genre
de ceux qui nous occupent et qui tous montrent la fracture d'un pédoncule
qui les mettait en rapport avec quelque masse rocheuse. ,
La grotte de Gaspary a de nombreux analogues dans les îles voisines.
On sait que, durant son ce'lèbre voyage aux régions équinoxiales, Alexandre
de Humboldt a signalé celle de Guacharo , dans laquelle il a découvert le
Stealornis, curieux oiseau nocturne qui, par une exception rare, est frugi-
vore.
Puisque l'occasion se présente de signaler les services dont nous sommes
redevables à M. Serre, ajoutons qu'il se consacre aux Antilles à des œuvres
efficacement patriotiques qui lui ont permis, par exemple, de réunir dès
maintenant plus de 35,ooo francs pour nos œuvres de guerre. Il éprouve
malgré tout comme un besoin de justifier son séjour loin du front, car il
dit dans sa lettre: crEn septembre 1916, et bien que non disponible
(classe 1890) j'ai voulu rentrer, mais j'ai été invité à rester à mon poste. «
Indépendamment du bel envoi de M. Serre, on signalera une petite
collection de fossiles, très délicatement conservée, de l'éocène de Venteley,
recueillis par M. Gharpiat, qui était attaché au Laboratoire de Géologie,
avant d'aller prendre sa place aux armées.
Enfin, parmi plusieurs échantillons qui nous arrivent du Maroc où ils
ont été recueillis par le lieutenant Durand, — actuellement adjoint au
Colonel commandant la place de Saflî, subdivision de Casablanca, ancien
élève de l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon, — nous avons déter-
miné un petit spécimen de cuprite, sensiblement pure, à grains d'acier
et à poussière très rouge, qui constituera un minerai excellent si elle
est suffisamment abondante.
213 —
Propriétés venimeuses de la salive parotidienne
chez des colubridés aglyphes
DES GENRES TrOPIDONOTUS KlJIIS , ZaMENIS ET HeLICOPS WaOLER.
Note de Mme M. Phisalix et du R. P. F. Caius.
Au petit nombre d'espèces de Colubridés aglyphes chez lesquels la veni-
mosité de la salive parotidienne a été constatée , soit par les effets de la
morsure, soit par ceux de l'inoculation de cette salive, nos recherches nous
permettent d'eu ajouter trois nouvelles, et de confirmer pour une quatrième
les résultats antérieurement obtenus.
Préparation du venin. — La glande parotidienne des Colubridés aglyphes est
massive, et les lumières glandulaires étroites ne peuvent, comme chez les grands
venimeux, servir de réservoir à sa propre sécrétion. Nous avons dû, pour obtenir
celle-ci, faire un extrait aqueux de la glande-, à cet effet, la pulpe est additionnée
d'une petite quantité d'eau distillée, et, après une demi-heure de contact, le
mélange est filtré sur papier, ou exprimé dans un nouet de toile fine. Le liquide
qui passe au filtre de papier ou de toile est généralement incolore, visqueux,
neutre ou légèrement alcalin au tournesol; il est doué de propriétés venimeuses.
i° Zamenis gemonensis Laur.
Les sujets sur lesquels nous avons expérimenté provenaient tous du
Bocage vendéen et appartenaient à la variété Z. Viridijlavus Lacépède.
Chez ces couleuvres , les parotides sont petites et le poids des deux glandes
à l'état frais ne dépasse pas 20 à 22 milligrammes chez les plus gros sujets.
Action sur le cobaye. — L'extrait aqueux correspondant aux deux
glandes tue le cobaye d'un poids de 3 à 5oo grammes en une heure et
demie par injection intra-péritonéale, et en trois heures par inoculation
sous-cutanée.
Au bout d'une dizaine de minutes, le sujet envenimé présente delà
parésie du train postérieur du corps, puis de la paralysie, en même temps
que se manifestent des accidents respiratoires ; le rythme de la respiration
est saccadé, le sujet, tête dressée, se tient relevé sur les pattes antérieures
en perpétuelle imminence d'asphyxie; il a de l'hypersécrétion nasale; puis
— 214 —
il survient du rboncus , des hoquets , et la respiration finit par s'arrêter, un
peu avant le cœur.
A l'autopsie , on constate un œdème sous-cutané hémorrhagique , au lieu
d'inoculation, avec une coloration violacée de la peau, une vive congestion
des vaisseaux de l'intestin grêle , dont une portion contient un peu d'épan-
cheraent sanguin, des hémorrhagies ponctiformes sur les parois intesti-
nales. En arrière , les poumons présentent quelques lobules d'hépatisalion
rouge.
2° Zamenis hippocrepis Lin.
Les sujets employés étaient de taille moyenne, ne dépassant pas om. 80 de
longueur ; le poids moyen des deux glandes variait entre 1 5 et 18 milli-
grammes.
Action sur le Cobaye. — La dose qui correspond aux deux glandes fait
périr en vingt-quatre heures un Cobaye de 35o à 5oo gr. qui reçoit l'extrait
sous la peau. A cette moindre toxicité près , les symptômes et les lésions
d'autopsie sont identiques à ceux que détermine le venin de l'espèce précé-
dente.
Mais nous n'avons jamais observé avec le venin de ces deux espèces de
Zamenis les violentes convulsions que Alcock et Rogers ont signalées chez
la souris avec le venin de l'espèce Zamenis mucosus.
3e Tropidonotus piscator Schneider.
Chez cette espèce , la toxicité salivaire a été pour la première fois con-
statée en 1902 par Alcock et Rogers.
Les glandes parotides sont assez volumineuses ; le poids des deux glandes
peut atteindre à l'état frais 72 milligrammes.
Action sur les Lézards. — Un sujet de l'espèce Calâtes versicolor Kalaart ? ,
très commune aux Indes , et pesant 53 grammes, reçoit par injection intra-
péritonéale la dose correspondant à h glandes, pesant ensemble 53 milli-
grammes.
Le Lézard ne manifeste aucun trouble dans la première demi-heure qui
suit l'inoculation; mais, examiné quelques heures après, on le trouve inerte,
ne répondant plus aux excitations ; les mouvements respiratoires ralentis
s'effectuent bouche ouverte, à intervalles réguliers de 90 secondes, et rede-
viennent plus fréquents vers la fin. La mort arrive par arrêt de la respiration,
et presque aussitôt après le cœur s'arrête à son tour, cinq heures environ
api'ès l'inoculation.
A l'autopsie, pratiquée aussitôt, le cœur est immobile et exsangue et les
poumons fortement congestionnés.
— 215 —
Action sur les Oiseaux. — Un petit Passereau du poids de 21 gr. 5 (Plo-
ceus baya Blyth) reçoit dans ie pectoral l'extrait d'une glande qui pesait
1 9 milligrammes à l'état frais.
Comme chez le Lézard, l'inoculation n'a pas d'autre effet primaire que
d'immobiliser l'oiseau surplace, debout sur ses pattes. Mais, au bout d'une
dizaine de minutes, la stupeur est suivie de faiblesse musculaire et de
troubles de la respiration : l'oiseau s'affaisse sur les tarses, la respiration
s'accélère et devient anhélente; puis les accidents paralytiques s'accusent
et intéressent les muscles de la nuque : l'oiseau, tête pendante, et affaissé
sur sa face ventrale, tente vainement de se relever; il pousse de petits cris
plaintifs en tombant sur le dos. La mort arrive par arrêt de la respiration,
au bout de 22 minutes, précédée de hoquets et de soubresauts convulsifs.
L'autopsie faite aussitôt montre que l'arrêt du cœur suit de très près celui
de la respiration ; les poumons sont congestionnés.
Deux autres sujets pesant respectivement a3 et 19 gr. 5 sont morts, l'un
en i3, l'autre en 11 minutes, avec la dose correspondant à 2 4 milli-
grammes de glande.
Un Corbeau indien (Corvus splendens Vieill.) du poids de 291 grammes
s'est montré proportionnellement plus sensible encore que les petits Passe-
reaux: il est mort en 7 minutes, après avoir reçu dans le pectoral la dose
d'extrait correspondant à 48 milligrammes de glande.
Les symptômes ont d'ailleurs évolué de la même façon : stupeur, puis
affaiblissement musculaire en même temps que respiratoire; mort par
arrêt respiratoire, sans convulsions; le cœur continue à battre pendant
2 minutes encore après l'arrêt de la respiration. Les poumons sont con-
gestionnés.
Action sur les petits Rongeurs. — Ils présentent comme les Lézards une
assez grande résistance au venin : un petit Rat des palmiers (Sciurus pal-
marum L.), du poids de 1 1 h grammes , reçoit sous la peau la dose d'extrait
de 2 glandes pesant ensemble 72 milligrammes.
Aussitôt après l'injection, l'animal est très agité : il est pris de tremble-
ments des membres, ses oreilles frémissent; mais bientôt il semble si com-
plètement remis qu'on cesse de suivre l'observation. Cependant il meurt
dans le courant de la nuit, et l'autopsie, faite le matin, ne montre pas de
lésions macroscopiques.
Ces expériences, bien encore qu'incomplètes, montrent toutefois que
l'envenimation par la salive parotidienne de Tropidonolus piscator est carac-
térisée par de la stupeur au début, puis par de l'affaiblissement musculaire
et respiratoire, par l'arrêt précoce de la respiration qui entraîne la mort,
et qui précède un peu celui du cœur. Chez les espèces qui ont reçu le
venin sous la peau, l'action locde s'est bornée à un œdème modéré et
— 216 —
incolore, se distinguant ainsi de l'infiltration hémorrhagique que déter-
minent les venins des espèces étudiées en Europe (7V. natrix et viperinus) ,
sur le Cobaye.
h° Helicops schistosus Daudin.
La fonction venimeuse n'a jusqu'à présent été recherchée ni constatée
dans aucune espèce du genre Helicops.
Chez Helicops schistosus, la glande parotide est petite; son poids chez
les sujets utilisés, et qui étaient de tailles diverses, a varié de 1 à i3 milli-
grammes. La sécrétion en est d'ailleurs très toxique.
Action sur les Oiseaux. — Un Ploceus baya du poids de 20 grammes
est tué en 2 h. 1 5 m. par la dose d'extrait correspondant à 1 milligramme
de glande fraîche; et en 16 m. avec une dose de 6 milligrammes, ino-
culées l'une et l'autre dans le muscle pectoral.
L'inoculation est douloureuse et suivie immédiatement d'une période
d'excitation pendant laquelle le sujet crie et s'agite. 11 tombe bientôt sur le
flanc, se relève, circule, retombe, les pattes faiblissant de plus en plus.
Il pique avec fureur quand on l'approche. En même temps, se produisent
des troubles de la respiration ; il y a de la dyspnée , des mouvements du
bec, de la trémulation des ailes ; puis une paralysie croissante des membres
et enfin de la respiration.
A l'ouverture du thorax, immédiatement après l'arrêt de la respiration,
on trouve le cœur exsangue, battant à vide, les oreillettes six fois plus vile
que les ventricules; les poumons sont congestionnés et recouverts d'ecchy-
moses. Le pectoral, au lieu d'inoculation, est infiltré d'un liquide visqueux
et hémorrhagique.
Action sur les petits Rongeurs. — Ils sont plus résistants que les Oiseaux
au venin de Y Helicops; il faut la dose correspondant à 20 milligrammes
de glande pour tuer en v.h heures un Sciurus palmarum, pesant
106 grammes, alors que 7 milligrammes ne produisent aucun effet
morbide, immédiat ou éloigné.
Après une période de stupeur qui dure environ 1 heure et demie après
l'inoculation, il se produit quelques symptômes d'affaissement musculaire
et d'accélération respiratoire; mais ces phénomènes sont peu marqués et
fugaces; le sujet, semblant complètement revenu à son état normal, n'est
plus observé que le jour suivant au matin : on le trouve immobile dans un
étal de torpeur; il répond encore aux excitations; mais bientôt les troubles
respiratoires de la veille reparaissent et s'accentuent. Vers le milieu de la
matinée , les réflexes s'affaiblissent , toute la région postérieure du corps
devient paralysée; le sujet respire difficilement en ouvrant la bouche; puis
— 217 —
il a du hoquet et meurt par arrêt de la respiration avec du clouisme des
pattes ante'rieures.
L'autopsie n'a pu être pratiquée qu'une demi-heure après; le cœur est
arrêté; il est, ainsi que les gros vaisseaux, rempli de sang noir. L'action
locale est marquée par une infiltration gélatineuse et hémorrhagique de
toute la région ventrale.
Les résultats des expériences précédentes portent à 9 le nombre des
espèces de Golubridés aglyphes chez lesquels la venimosité de la salive
parotidienne a été dûment constatée; ces espèces appartiennent à 5 genres,
dont la liste suivante donne le résumé :
Xenodon, Boïe Xenodon severus Lin(1).
!Tr. natrix^K
Tr. viperiniis.
Tr. piscator (3).
IZ. mucosus Lin (4).
Z. gemonensis Laur.
Z. hippocrepis Lin.
Coronella , Laurenti C. austrîaca Laur (5).
Helicops, Wagler H. schislosus Daud.
Chez toutes ces espèces , la venimosité salivaire est corrélative de l'exis-
tence de la glande parotide, glande que ne possèdent pas tous les Colubridés
aglyphes; mais on ne sait pas encore si cette glande a toujours une fonc-
tion toxique : la morsure de certaines Couleuvres opisthoglyphes malgaches ,
des genres Ithycyphus et Eleirodipsas (couleuvres constamment pourvues
d'une parotide déversant sa sécrétion par un crochet sillonné), n'est effec-
tivement pas considérée comme venimeuse par les indigènes; toutefois,
aucune expérience précise n'ayant été faite à leur sujet, ce cas négatif ne
saurait juger la question; mais l'exemple plus éloigné de Batraciens, tels
que Rana temporaria et Rcina esculenta, où la sécrétion cutanée muqueuse
(1> J. J. Quelch, Venom in harmless snakes. (Zool. (3), XVII, i8g3.)
W C. Phisalix et G. Bertrand, Recherches sur les causes de l'immunité
naturelle contre le venin de vipère; toxicité du sang et des glandes. (Arch. de
Physiol. (5), VI, p. 4a3-43a, 189A.)
(3> C. Jourdain, Quelques observations à propos du venin des Serpents.
(C. R. Ac. des Se, CXVIII, p. 207-208, 1894.)
W A. Alcock et L. Rogers. On the toxic properties of the saliva of certain
trnon poisonous colubrines». (Proceed. of the R. Soc. ofLondon, t. LXX, p. 446,
1902.)
(5) jyjme ]\|ARIE pHISALIX, Propriétés venimeuses de la salive parotidienne
d'une Couleuvre aglyphe, Coronella austriaca Laur. (C. R. Ac. des Se, CL1V,
p. itibo, 1914.)
— 218 —
est inoffensive chez la première, alors qu'elle est hautement toxique chez la
seconde (I), montre qu'en ce qui concerne la venimosité d'une même sécré-
tion , on ne peut conclure d'une espèce à une autre espèce, même très voi-
sine d'un même genre.
L'opinion de M. Jourdain (î), qui considère la salive de tous les Ophidiens
comme plus ou moins venimeuse, demande pour chaque espèce une vérifi-
cation expérimentale; et les faits que nous avons mis en lumière doivent
rendre circonspect dans la généralisation de quelques résultats dont la
signification biologique dépasse de beaucoup les faits eux-mêmes, puisqu'il
s'agit en l'espèce de savoir si , chez les Colubridés aglyphes où la fonction
venimeuse apparaît , elle est primitive ou secondairement acquise.
Laboratoire d'Herpétologie du Muséum.
(i) M^e Marie Phisalix, Action physiologique du mucus des Batraciens sur
ces animaux eux-mêmes et sur les Serpents; cette action est la même que celle du
venin de Vipère. (Joum. de Physiol. et de Path. gén., mai 1910, p. 32Ô-33o.)
<2) C. Jourdain, Quelques observations à propos du venin des Serpents.
(C.R.Ac. des Se., GXV1II, p. 307-208, 189/i.)
SOMMAIRE.
Pnges,
Actes administratifs. — Voyage des Académiciens en Espagne : Liste des
Membres chargés de faire des Conférences. — L'Académie des
Sciences et les donateurs fondateurs de prix : recherches de rensei-
gnements biographiques par M. Lacroix, Secrétaire perpétuel de
l'Académie des Sciences et Professeur au Muséum. — Richard
Dusgate, Fondateur d un prix de l'Institut (Académie des Sciences),
Donateur de Collections minéralogiques au Muséum : Notice biogra-
phique par M. J. Kùnckel d'Herculais 173 à 179
Communications :
M. Pic. Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicomes) 180
Ed. Lamt. Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge ( d'après les
matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) i83
C. Pollonera. Liste des Limaciem provenant des récoltes de M. Pallary
dans le grand Atlas j q t
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato-
riale. — XLIII. Faunule Malacologique du lac Albert -Edouard
(Afrique orientale) [PL V.] ! g3
St. Meonier. Quelques renseignements sur des échantillons récemment
parvenus au Laboratoire de Géologie 211
M'"' Phisalix et R. P. F. Caics. Propriétés venimeuses de la salive paroti-
dienne chez des Colubridés aglyphes des genres Tropidonotus Kubs,
Zamenis et Helicops Wagler 2 1 3
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
REUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1916
N° 5
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGGCXVl
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
Tétendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibhothèques , et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an. ,
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum , ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente , soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,5200 francs (1).
(,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de V Association,
îao, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1916. N° 5.
'X3>o—
163e REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
25 MAI 1916.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président, dans un rapide exposé du voyage que les Aca-
démiciens ont accompli en Espagne, est heureux de faire connaître
le succès qu'ont obtenu dans les différentes villes leurs confé-
rences; il pense qu'on lira avec plaisir le récit de ce voyage dans
les pages suivantes.
M. le Président a la satisfaction d'annoncer que M. Lucien
Berland, Préparateur de la Chaire d'Entomologie, Adjudant-
chef au kie de ligne, a été cité à l'ordre du jour de la Division
(io mai 1916).
PRÉSENTATION D'OUVRAGE.
M. le Dr R. Anthony présente et offre pour la Bibliothèque le
Mémoire qu'il vient de publier et qui a pour titre : Sur un cerveau
de foetus de Chimpanzé.
Muséum. — xxu. i5
— 220 —
COMMUNICATIONS.
En Espagne,
par M. Edmond Perrier,
Memrre de l'Institut, Directeur du Muséum.
11 y a en Espagne, à Madrid, uu Institut français d'enseignement supé-
rieur que dirigent deux éminents Professeurs de nos Universités : M. Mé-
rimée, Professeur à la Faculté des lettres de Toulouse: M. Paris , Professeur
à la Faculté des lettres de Bordeaux et Correspondant de notre Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres. Cet Institut est prospère: il était naturel
que l'on cherchât à resserrer le lien qu'un aussi bel établissement a déjà
établi entre la France et l'Espagne: c'est ce sentiment qui a inspiré le
voyage que viennent d'accomplir , dans le pays de Cervantes, cinq membres
de nos Académies: MM. Etienne Lamy, Secrétaire perpétuel de l'Académie
française; Ch. Widor, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts:
Bergson, membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences
morales et politiques; Imbart de la Tour, membre de cette dernière Aca-
démie, et moi, au titre de l'Académie des Sciences. Il ne s'agissait, on le
pense bien, ni de politique, ni de diplomatie. Le rôle de la rr Mission des
académiciens français * , comme on a qualifié notre voyage en Espagne,
était de simplement lier conversation avec les intellectuels espagnols, quel
que fût leur parti , de leur dire toute la sympathie et toute l'estime que la
France a pour leur pays, son admiration sincère pour les œuvres magni-
fiques qu'il a su produire et son désir de collaborer plus étroitement avec
lui dans l'avenir. Entre deux nations qui parlent presque la même langue,
qui ont puisé leur civilisation aux mêmes sources, qui sont, comme l'a dit
finement M. Bergson, au même niveau moral, il devait être facile de
trouver uu terrain d'entente cordiale. L'esprit passe facilement au-dessus
des montagnes, et nous nous sommes aperçus, en effet, que les Pyrénées
soudent l'Espagne et la France l'une à l'autre bien plus qu'elles ne les
séparent. La «r Mission académique * a visité Saint-Sébastien , Burgos,
Madrid, Tolède, Séville, Grenade, Cordoue; trois de ses membres se sont
même rendus à Salamanque et à Oviédo; partout, et dans les milieux
divers où sa composition variée lui permettait de pénétrer en amie, elle a
— 221 —
reçu un accueil de la plus pénétrante cordialité, et, pourrais-je dire, de la
plus vibrante sympathie.
A Madrid, soit dans la magnifique salle des Actes, ou paranympho, de
l'Université, soit dans la non moins belle salle des conférences du grand
club littéraire artistique et mondain de YAteneo, six conférences ont été
données devant un auditoire de i,5oo à 2,000 personnes, qui n'ont pas
ménagé aux conférenciers des applaudissements s'adressant surtout à l'im-
partialité avec laquelle ils ont exposé les causes en présence et à la juste
part qu'ils ont faite à l'Espagne dans l'évolution intellectuelle et artistique
de l'humanité. Dans l'église de Saint- Louis-des-Français, à Madrid, dans
les imposantes et somptueuses cathédrales de Burgos, de Séville, de
Grenade, le maître Widor a fait résonner sur les orgues des improvisations
charmantes ou de superbes fragments de ses œuvres, et l'admiration qu'il
a su inspirer est remontée jusqu'aux Eminences qui dirigent le plus stric-
tement catholique peut-être de tous les clergés. Gambetta, auquel il faut
toujours en revenir quand on cherche des modèles en politique, disait à
ceux de ses collègues qui le pressaient de prendre certaines mesures trop
significatives : «• L'anticléricalisme n'est pas un article d'exportation, -n De
même qu'elles ont fortement compromis notre influence dans l'Asie
Mineure, où Guillaume II a cherché depuis à introduire la sienne, en
prenant justement le contre-pied de notre altitude, de même dans la
catholique Espagne on a mis sur le compte de notre décadence morale
des mesures dont l'Allemagne a su habilement tirer parti pour exciter
contre nous un bon nombre de nos voisins et nous présenter comme des
persécuteurs et des sectaires. Le talent de Widor et sa bonne grâce char-
mante auront montré notre pays sous un autre aspect.
A côté des chefs de maisons industrielles ou commerciales , des membres
du corps consulaire qui ont fondé partout où ils l'ont pu des écoles
françaises, qu'il appartient à notre gouvernement de soutenir et de déve-
lopper, nous avons trouvé d'ailleurs d'autres Français et d'autres Fran-
çaises qui ont dû quitter le sol natal, mais, résignés à vivre loin de lui,
ont su faire aimer leur pays par la charité et la bonté dont ils ont donné
l'exemple.
Le roi Alphonse XIII a tant fait pour rassurer les famdles françaises sur
le sort des soldats disparus et des prisonniers, pour obtenir en leur faveur
tous les adoucissements possibles, que nous devions lui porter l'expression
de la gratitude émue de notre pays et aussi le remercier publiquement
dans nos conférences. Chaque fois que son nom a été prononcé, il a été
couvert des plus chaleureux applaudissements, signifiant que tous les
Espagnols s'associaient à son œuvre de haute bienfaisance.
Sans doute, nous ne pouvons prétendre que l'Allemagne n'ait pas en
Espagne des partisans décidés et irréductibles, qu'il n'existe pas une presse
à leur dévotion; mais nulle part, dans les réunions, cependant ouvertes à
i5.
— 222 —
lous , que nous avons tenues, ces sympathies ne se sont manifestées, et les
journaux germanophiles, après s'être demandé si nous n'allions pas violer
la neutralité de l'Espagne, ont fini par émettre simplement l'opinion que
ce voyage d'académiciens n'avait d'autre but que de préparer le resserre-
ment de nos relations commerciales avec nos voisins. Cette préoccupation
est bien caractéristique de la mentalité germanique. Elle est peut-être la
dernière qui puisse être attribuée à des membres de l'Institut dont les
noms ne figurent guère sur les listes des sociétés industrielles ou commer-
ciales. Nous ne faisons d'ailleurs aucune difficulté de reconnaître que si,
malgré tout , notre voyage avait pour conséquence plus ou moins lointaine
d'ouvrir quelques portes à nos producteurs et à nos commerçants , nous
n'aurions pas à regretter ce contre-coup.
Notre seule ambition était, nous le répétons, de dire à nos voisins
combien nous admirons leur œuvre dans le passé et dans le présent , le
génie qu'ils ont dépensé dans l'ornementation de leurs monuments, dans
leur littérature qui nous a valu d'immortels chefs-d'œuvre, dont Corneille,
Beaumarchais et Victor Hugo n'ont pas dédaigné de s'inspirer, dans leur
peinture qui a inondé jusqu'aux plus modestes églises de toiles mer-
veilleuses, dans leur sens historique qui a su redécouvrir Jeanne d'Arc à
une époque , comme le leur a dit M. Imbart de la Tour, où en France on
était en train de l'oublier et où on ne connaissait pas encore les pièces
authentiques de son douloureux procès. M. Widor pouvait à cœur ouvert
leur exprimer la peine qu'avaient éprouvée tous les musiciens français en
apprenant la mort tragique, on peut dire l'assassinat de Granados.
M. Etienne Lamy , en sa qualité de Secrétaire perpétuel de l'Académie fran-
çaise, était particulièrement qualifié pour parler à la nation sœur des
affinités de langue qui l'unissent à nous. Enfin, puisque l'Allemagne se
targue de science et de philosophie, il appartenait à M. Bergson et à moi
d'établir la valeur morale et scientifique des arguments sur lesquels elle
appuie sa conception de la vie sociale ou des relations des peuples entre
eux , et de comparer cette conception avec la nôtre. Parles témoignages
si délicats de sympathie qu'ils nous ont donnés, nos hôtes ont montré
combien nous avons été compris et combien ils avaient apprécié notre
démarche de pure courtoisie vis-à-vis- d'eux. Aussi bien avons-nous à
gagner nous-mêmes à mieux connaître l'Espagne. Ses vieilles villes sont
toutes pleines de richesses artistiques incomparables, d'une tout autre
inspiration que les magnifiques monuments de l'art italien, et nos élèves
des écoles des Beaux-Arts gagneraient certainement à les mieux étudier et
à les mieux connaître. D'ailleurs les maîtres anciens ont dans l'Espagne
moderne de superbes héritiers; des peintres comme Bilbao et Zuloaga, des
sculpteurs comme Benlliure y Gil ou de Blayr sont de tout premier ordre .
de même l'architecte Anibal Gonzales, qui construit à Séville, pour une
prochaine exposition, des palais dont la délicate magnificence est compa-
— 223 —
rable à celles de PAlcazai' ou rie l'Alhambra. Autour d'eux, notre jardinier
paysagiste Forestier a dessiné des jardins qui feraient encore rrles délices
des rois Maures*.
Dans les vieilles Universités d'Espagne, on cultivait surtout les lettres
et le droit. L'Université de Salamanque s'était acquis dans cette voie une
réputation universelle qu'elle soutient encore. Depuis, les établissements
scientifiques se sont multipliés en Espagne. Madrid possède un Musée
d'Histoire naturelle que dirige un éminenl Zoologiste, le Professeur Bolivar.
On y peut voir, comme dans les plus grands musées d'Europe, un de ces
rares et merveilleux moulages du squelette du Diplodocus, que le docteur
Holland, Directeur de l'Institut Carnegie, de Piltsburg, apporta naguère en
Europe pour les Musées de Paris, de Londres, de Berlin et de Madrid. Le
Musée de Madrid possède aussi un Okapi admirablement monté; on se sou-
vient de l'étonnement que produisit, il y a quelques années, la découverte
auxconGns du Congo belge de ce singulier animal, antilope par son aspect
général, girafe par sa dentition, ses pattes à deux doigts seulement . ses
cornes courtes et tout le reste de son organisation ; c'était la résurrection
d'un animal que l'on croyait depuis longtemps disparu : YHelladotherium,
dont les restes avaient été jadis exhumés par Albert Gaudry des dépôts
miocènes de Pikermi , non loin d'Athènes. Le Musée de Madrid possède
aussi une collection unique de ces petits Papillons voisins des Teignes , dont
le nombre et la variété déconcertent ces modèles de patience que sont les
Entomologistes. Tous ces Microlépidoptères , comme ils disent dans leur
langage spécial, sont méthodiquement rangés en lignes serrées de bataille,
les ailes étendues, le corps traversé par une fine et longue épingle, dans
des boîtes vitrées, dont les joints parfaits défient l'intrusion des Anthrènes,
ces terribles ennemis des collections d'Insectes. Cette collection n'a de
comparable que celles réunies par le Grand-Duc Nicolas Mikhaïlovitch
Romanoff de Russie et Lord Walsingham, ardents amateurs de Papillons.
Ajoutons que les montages d'animaux empaillés sont de véritables modèles
de taxidermie artistique.
Par la beauté de ses Palmiers , de ses Bananiers . par la richesse de ses
collections de plantes tropicales vixantes et la vigueur de leur végétation.
le Jardin botanique de Madrid, que dirige M. A. Frederico Gredilla, est
un des plus intéressants d'Europe.
D'autre part, au point de vue des recherches biologiques, l'Espagne esl
en train d'acquérir une des premières places. Avec une ardeur toute
juvénile et qu'on ne saurait trop admirer, le Professeur Odon de Buen,
qui ne cesse de témoigner par tous les moyens les sentiments d'affection
qu'il a pour la France, a fondé aux Baléares deux Laboratoires maritimes
dont l'organisation est admirable. Il fut un des disciples les plus aimés de
ce maître de la Zoologie française que fut Henri de Lacaze-Dulbiers, pour
qui le monde marin n'avait pas de secrets, et qui fonda pour l'étudier les
— -22/i —
Laboratoires célèbres de Roscoff, en Bretagne, et de Banyuls, sur la Médi-
terranée. Lacaze-Duthiers avait séjourné aux Baléares à une époque où on
se souvenait encore du passage de George Sand ; il avait signalé la richesse
toute particulière de la faune marine de ces îles. En s' établissant aux
Baléares, le Professeur Odon de Buen a rendu hommage à l'illustre Zoolo-
giste français. Il lui en a rendu un autre , d'une délicatesse particulière. Il
esl intimement lié avec le sculpteur Benlliure, dont on a admiré de
grandioses compositions, telles que la Mort du Toréador, et qui est le
sculpteur attitré de la famille royale. Benlliure vient d'être récemment
nommé Correspondant de notre Académie des Beaux-Arts. Son ami Odon
de Buen lui a suggéré d'envoyer à l'Institut, comme remerciement, un
magnifique buste en bronze de Lacaze-Duthiers, dont les traits et la phy-
sionomie très mouvementée étaient de nature ai nspirer un chef-d'œuvre.
La Faculté de médecine de Madrid compte parmi ses Professeurs une
illustration de tout premier ordre, l'Histologiste Bamon y Cajal, lauréat du
prix Nobel, qu'il partagea avec l'Italien Golgi. Avant lui, l'organisation
des centres nerveux de l'homme et des animaux supérieurs était un véri-
table mystère. On savait bien qu'ils contenaient des cellules de forme
irrégulière et des fibres, les unes simples et droites, les cylindres-cuves ,
pénétrant dans les nerfs et se terminant dans les viscères , dans la peau ,
dans les organes des sens ; les autres irrégulièrement ramifiées et demeu-
rant en général dans les centres, les prolongements protoplasmiques. On
soupçonnait que ces prolongements protoplasmiques mettaient en commu-
nication réciproque les diverses cellules; mais en quoi consistait cette
communication? Comment se comportaient d'autre part les cylindres-axes?
N'intervenaient-ils pas, eux aussi, dans les relations des cellules entre
elles? Comment démêler leur course dans l'inextricable réseau qu'on
observe dans la moelle épinière et le cerveau ? Non seulement Bamon y
Cajal , suivant de près Golgi , a découvert des procédés de coloration des
éléments nerveux et de leurs fibres qui , combinés avec la méthode des
coupes minces en séries régulières , permettent de les suivre sans hésitation
dans tout leur trajet, de préciser leur mode de terminaison, leur trajet et
leurs rapports; mais il a voué sa vie aux recherches précises que ses
méthodes lui permettaient de mener à bien. Du coup , le rôle de toutes les
parties du système nerveux central s'est trouvé éclairé d'une lumière
inattendue. L'homme qui a obtenu de tels résultats s'est placé à la tête des
Anatomistes contemporains.
Entre les Naturalistes de France et d'Espagne, des liens nombreux
existent depuis longtemps. Les Professeurs Navarro, Pacheco, Blas Lazaro
é Hiza, Andoso, José de Zuaco, de Barras, Pittaluga, Luis Lozano, Gor-
goza y Gonzalès, Telesfora de Arauzadi, de Salvat, qui a organisé à Séville
un beau Laboratoire de Physiologie et de Pathologie, d'autres encore, sont
bien connus en France.
— 225 —
Il est à désirer que leur enseignement et le nôtre se rapprochent, que
leurs élèves se mêlent davantage et qu'ainsi s'établisse une entente de plus
en plus cordiale entre des hommes qui sont non seulement, comme le
remarquait Bergson, crau même niveau moral », mais de même formation
intellectuelle. (Le Temps.)
226
Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien)
recueillis par m. le commandant vlbert.
par M. Paul Chabanaud.
Les Reptiles qui fout l'objet de cette note ont été envoyés au Muséum en
1910. Ils sont au nombre de 12 individus, répartis en 6 espèces.
Tous les exemplaires qui composent cette petite collection ont été
malheureusement plongés dans un alcool trop fort qui a amené une légère
altération de leur couleur. Malgré ce fait évident, l'action décolorante de
l'alcool ne suffit pas à expliquer l'aspect généralement pâle qu'ils présentent
tous, bien qu'à des degrés divers; aussi faut-il admettre, je crois, et
jusqu'à preuve du contraire, que cette coloration particulière est due à
l'influence locale.
LACERTILIENS.
Sténodactylos glttatus Guy, — 2 exemplaires.
Tabentola mauritanica Linn. — 1 exemplaire de taille moyenne qui
pourrait être rapporté à la var. deserii Boul. en raison de la forme allongée
de sa tête, et aussi de sa coloration d'un blanc jaunâtre uniforme. Toute-
fois les granulations dorsales , entre les tubercules, sont aussi grosses , peut-
être même plus grosses sur le milieu du dos , que celles des exemplaires
typiques. Cet individu pourrait donc être considéré comme intermédiaire
entre la forma typica et la var. deserti Boul.; opinion qui, si elle venait à
être confirmée, ne permettrait plus de maintenir T. deserti Boul. comme
variété distincte.
N'ayant encore eu sous les yeux aucun individu appartenant d'une façon
indubitable à la variété en question, je ne puis me prononcer.
Agama inermis Reuss. — 2 exemplaires.
Acaxthodactvlds boskianus Daud. — 1 exemplaire.
A. scdtellatds Aud. — 2 exemplaires.
Chalcides Bodlengeri Anderson. — 3 exemplaires, dont aucun ne corres-
pond exactement à la diagnose de l'auteur; l'un d'eux présente la cinquième
— 227 —
labiale supérieure bordant l'œil, à gauche, et la quatrième à droite;
28 rangs d'écaillés autour du milieu du corps. Les deux autres présentent
le caractère normal de la cinquième labiale bordant l'oeil . mais possèdent
respectivement l'un 26 rangs d'écaillés et l'autre 2^.
Franz \\ erner avait déjà signalé ( Verhandlungen der Zoologisch-boiani-
schen Gespllschaft in Mien, XLMI [1897]. p. 4o5j la présence de -ih rangs
d'écaillés chez un certain nombre d'exemplaires de Tunisie, aiusi que le
fait, pour l'un d'eux, d'avoir la cinquième labiale bordant l'œil d'un seul
côté, et la quatrième de l'autre.
Chez celte espèce, les caractères tirés de l'écaillure sont donc beaucoup
plus variables que chez Ch. sepoides Aud. dont elle est très voisine, bien
que nettement distincte, comme l'indique d'ailleurs clairement la descrip-
tion de l'auteur. Il se pourrait que l'on rencontrât des exemplaires de
Ch. Boulengeri dont la quatrième labiale supérieure borderait l'œil de
chaque côté et qui n'auraient en même temps que -ik rangs d'écaillés
autour du milieu du corps; caractères identiques à ceux de Ch. sepoides.
Dans ce cas, la forme du museau, bien plus proéminent en avant, au-
dessus delà bouche, moins large et moins arrondi en avant, la position
des narines au-dessus de la suture entre la rostrale et la première labiale
supérieure, position consécutive au fait que les bords latéraux de la
rostrale sont moins prolongés en arrière, les internasales nettement sou-
dées ensemble, les yeux relativement un peu plus grands, l'orifice auditif
plus allongé et placé plus bas par rapport à la bouche, de telle sorte que
la commissure des lèvres se trouve située au niveau de son milieu , tandis
que, chez sepoides, cette commissure aboutit à l'extrémité inférieure de la
fente auditive qu'elle touche presque, la coloration, etc., permettraient
d'éviter aisément la confusion.
Cette intéressante espèce, qui n'a encore été rencontrée qu'en Tunisie .
où elle semble remplacer Ch. sepoides, est nouvelle pour les collections du
Muséum.
OPHIDIENS.
Macroprotodon cucillatus Geoffr. — 1 exemplaire d'une coloration
très remarquable : entièrement d'un blanc à peine jaunâtre avec les taches
du dos presque indistinctes; celles du ventre bien marquées, mais
conlluenles presque partout et formant une ligne sinueuse depuis la gorge
jusqu'à l'extrémité de la queue; lête entièrement d'un noir de poix avec,
sous la bouche, une tache blanche en forme de fer de lance.
228 —
Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc
RECUEILLIS PAR M. PaLLARY,
par M. Paul Chabanaud.
Au début de cette année (I), j'ai publié ia liste des Serpents capturés au
Maroc par M. Pallary, en 1913-1914. La présente note vient compléter la
précédente et comprend les Lacertiliens, les Ghéloniens et les Batraciens.
L'étude de l'ensemble de cette chasse se trouve donc actuellement entière-
ment terminée.
REPTILE».
LACERTILIENS.
Saurodactylus mauritanicus D. et B. — 7 individus, dont 1 étiqueté
Imi n'ta Kandout (Dar Antlous), 3 Dar m'Zoudi, 2 Dar Goudafi et
1 Zaouïa el-Moktar (entre Mogador et Marrakech).
Gymnodactylus moerens, nov. sp. — Tête assez grosse, déprimée
entre les yeux; museau allongé, arrondi en avant; les k membres, surtout
les doigts , grêles ; queue très grêle , cylindrique , déprimée longitudinale-
ment en dessus, à sa base, s'amincissanl de plus en plus vers son
extrémité.
Rostrale au moins deux fois plus large que haute, avec un court sillon
longitudinal en dessus; narine située entre la rostrale et 3 écailles de
même dimension que les écailles environnantes, dont la plus externe, en
forme de croissant, sépare totalement la narine de la première labiale
supérieure; 8 ou 9 labiales supérieures, la septième placée sous le milieu
de l'oeil; œil grand, sa distance de l'extrémité du museau égale à une fois
et demie environ son diamètre longitudinal, paupière supérieure garnie
de 3 à 5 écailles prolongées en pointes plus ou moins saillantes ; orifice
auriculaire en ovale oblique , presque circulaire ; dessus du museau recou-
vert d'écaillés granuleuses très grosses, lisses, diminuant de grosseur vers
l'arrière, mais encore sensiblement plus grosses entre les yeux et sur tout
le milieu du dessus de la tête, jusqu'à l'occiput, que celles qui recouvrent
(,) Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle [1916], n" 3 , p. 79.
— 229
les parties environnantes; le reste du dessus de ia tête, les tempes et tout
le dessus du corps, y compris les k membres, recouverts d'écaillés assez
petites , granuleuses , lisses , juxtapose'es , irrégulières , donnant à l'ensemble
du derme l'aspect de la peau dite de chagrin, aspect rendu plus sensible
encore par la coloration.
Symphisiale très grande; 6 ou 7 labiales inférieures distinctes, bordées,
sur leur bord interne, d'une rangée (2 ou 3 vers l'arrière) de plaques un
peu plus petites, mais bien distinctes, dont
celles de la première paire (mentonnières)
séparées l'une de l'autre par 1 , 2 , ou
3 écailles au maximum; côtés delà tête (en
dessous et en arrière de la commissure des
lèvres) recouverts d'écaillés plus grandes
que celles de la gorge; ces dernières à peu
près de la dimension des dorsales , mais non
granuleuses, à peine convexes, semblables
les unes aux autres, mais de plus en plus
aplaties, de plus en plus grandes et de plus
en plus fortement imbriquées vers l'arrière
et passant ainsi insensiblement à la forme
et à la dimension des plaques. pectorales et
ventrales; pectorales et ventrales régulière-
ment hexagonales, aussi larges ou un peu
plus larges que longues, nettement imbri-
quées, disposées obliquement et en travers
du milieu du corps, sur 18 ou 20 rangées
longitudinales assez régulières , passant enfin
insensiblement, sur les flancs, à la forme
convexe et à la disposition irrégulière des
dorsales.
Queue recouverte en dessus d'écaillés
allongées, convexes, fortement imbriquées,
verticillées ; dessous garni d'une rangée
longitudinale médiane de plaques imbri-
quées, beaucoup plus larges que longues, Gymnodactylus moeren», nov. sp.
débutant immédiatement ou presque im-
médiatement après l'anus et se prolongeant jusqu'à l'extrémité de l'ap-
pendice.
Tout le dessus du corps, y compris la tête, les quatre membres et
la queue, d'un noir bronzé, plus ou moins grisâtre 'aux approches de la
mue, avec h taches arrondies, d'un noir profond, vaguement ocellées de
blanchâtre, placées deux par deux au-dessus de chaque épaule, l'une
juste au-dessus de l'articulation, l'antre un peu en arrière; ces taches corn-
Fig.
— '230 —
plètement indistinctes chez certains individus. Dessous uniformément d'un
blanc grisâtre, avec quelques marbrures grises sur le pourtour du dessous
de la bouche et sur les côtés des membres, ces marbrures procédant de la
coloration éclaircie du dessus du corps.
d. Tête plus grosse; museau plus court; écailles dorsales un peu plus
grosses , d'où uue différence moins sensible avec les écailles du dessus de la
tête; cuisses plus fortes, queue renflée à sa base, trois grandes taches bru-
nâtres, mal définies, l'une sur la région préanale, les deux autres sur la
face inférieure de chaque cuisse.
9. Tête un peu plus étroite; museau plus allongé; dorsales plus fines,
d'où une différence plus sensible avec les écailles du dessus de la tête;
cuisses plus grêles; queue moins renflée à sa base; ventre et face inférieure
des cuisses immaculés.
MILLIMÈTRES.
Longueur de l'extrémité du museau à l'extrémité de la
queue 106
Longueur de la tête 1 3
Longueur de l'extrémité du museau à l'anus ho
Longueur de l'anus à l'extrémité de la queue 66
Extrêmement voisin de G. trachyblepharus Boettg. : même taille , même
faciès; présence identique, chez l'un comme chez l'autre, d'écaillés pro-
longées en pointes à la paupière supérieure, mais moins saillantes chez moe-
rens, ainsi que de trois grandes taches brunes placées, chez les d, l'une
sur le ventre et les 2 autres à la face infé-
rieure de chaque cuisse ; écailles du dessous
/ du corps semblables ; même dépression longi-
tudinale à la base de la queue, en dessus;
enfin même série longitudinale médiane de
plaques sur la face inférieure de la queue.
S'en distingue néanmoins très nettement par
les caractères suivants: museau plus allongé,
un peu plus largement arrondi à son extré-
Fi«. 2. mité; œil plus grand, son diamètre longitu-
i/i . . 1 dinal étant compris environ une fois et demie
A. trymnoaactylus moerens, r
nov. Sp. dans sa distance de l'extrémité du museau,
B. G. trachyblepharus Boettg. tancns que, chez trachyblepharus, ce même
diamètre est compris un peu plus de deux fois
dans cette même distance; rostrale moins haute et paraissant, de ce fait,
sensiblement plus large; narine percée entre k écailles : la rostrale, deux
écailles ne différant pas essentiellement de celles qui recouvrent le reste du
museau, et enfin une écaille en forme de croissant, bien développée et
qui sépare entièrement la narine de la 1" labiale supérieure. Chez trachy-
— 231 —
blepharus, au contraire, l'iuternasale est sensiblement plus grosse que les
écailles environnantes, et l'écaillé en forme de croissant (post-nasale) est
presque indistincte et ne limite qu'en arrière le trou de la narine qui se
trouve ainsi bordé en dessous par la ire labiale supérieure. 8 ou 9 labiales
supérieures distinctes, les 7 premières à peu près d'égale hauteur, la
7e placée sous le milieu de l'œil, tandis que. chez trachyblepharus , il n'y
a que 6 ou 7 labiales supérieures distinctes, décroissant rapidement de
hauteur en arrière, la 6e étant placée sous le milieu de l'œil. Symphisiale
comme chez trachyblepharus, mais encore plus large; 6 ou 7 labiales infé-
rieures bien développées, au lieu de k ou 5 seulement, mentonnières plus
développées: écailles des côtés de la bouche nettement plus grandes que
celles du dessous: écailles dorsales bien plus granuleuses, nettement con-
vexes et juxtaposées, au lieu d'être un peu aplaties et subimbriquées. Série
médiane inférieure de la queue commençant tout près de l'anus, tandis
que chez trachyblepharus — tout au moins chez l'unique exemplaire d
que j'ai sous les yeux — cette même série d'écaillés ne débute qu'après
le premier tiers.
9 individus (U d et 5 9), dont 5 sont étiquetés Telouet. et k Imi
'n'Tahout.
Tarentola mauritanica L. — ih individus , dont 1 étiqueté Imi
n'Tahout; les autres sans localité.
Agama Bibrom A. Dum. — i3 individus, dont 1 étiqueté Zaouïa el-
Moktar, 1 Settat; les autres sans localité.
OphisacriS Koellikeri Giïnth. — 7 individus adultes et jeunes (1).
Br.ANus cwereus Vandelli. — h individus étiquetés Aïn el-Hardjar (î).
Trogonophis Wiegmanni Kaup. — 5 individus, dont 1 étiqueté Imi
n'Tahout, 1 Oued n'Fis, 1 Dar Anllous et 9 Aïn el-Hardjar.
Lacerta ocellata var. pater Lataste. — 1 individu.
L. muralis Laur. — 9 individus étiquetés Telouet.
L. perspicillata D. et B. — 8 individus étiquetés Telouet.
Psammodromus algirus L. — 12 individus , dont 7 étiquetés Dar
m'Zoudi, 1 Telouet, 1 Ourika et 3 Dar Goudafi.
'' Le Muséum ne possédait jusqu'ici qu'un seul exemplaire de cette espèce,
spéciale au Maroc, lequel provenait des chasses du Dr H. Millet.
- Les deux seuls exemplaires qui figuraient jusqu'ici dans les Collections du
Muséum provenaipnt de Madrid.
— 232 —
Acanthodactylus vclgaris D. et B. — 19 individus , dont 10 étiquetés
Dar Goudafi, 1 Imi n'Tabout, 1 dunes de Mogador et 7 Telouet.
Sur ces 19 exemplaires, seuls les 7 provenant de Telouet présentent la
suboculaire bordant la lèvre; chez tous, les dorsales sont fortement caré-
nées. Ce dernier caractère, comme le fait remarquer très justement
M. G.-A. Boulenger(1), est spécial aux individus du Maroc et les différencie
de ceux d'Algérie, chez lesquels les dorsales sont lisses, sans toutefois
qu'aucune ligne de démarcation puisse être établie entre les deux formes.
Le fait que le plus grand nombre d'entre eux présentent la suboculaire ne
bordant pas la lèvre est également conforme à la même observation (loc.
cit.); mais il est à remarquer ici que seuls les exemplaires provenant de
Telouet font exception à la règle — d'ailleurs donnée comme très géné-
rale — et que tous les exemplaires de cette seule localité sont dans le
même cas. 11 serait possible que la variabilité des caractères observée chez
A. vulgaris fût soumise aux influences locales et que les caractères en
question fussent susceptibles d'une fixité plus ou moins complète pour une
localité donnée.
Eremias guttilata Licht. — 9 individus, dont 3 étiquetés m'Zoudi,
î Imi n'Tahout, 2 Zaouïa el-Moklar et 3 Telouet.
Edmeces algeriensis Peters. — Les 7 exemplaires (sans localité) de
cette espèce pourraient être rapportés à la variété meridionalis Dou-
mergue(2), dont ils présentent assez nettement les caractères.
Chalcides ocellatds Korsk. forma typica. — h individus étiquetés Dar
m'Zoudi.
L'un d'eux présente une curieuse atrophie — d'apparence congénitale —
de l'extrémité du membre postérieur gauche : la jambe se termine brusque-
ment, en forme de moignon, mais sans trace de cicatrice, et, à la place du
tarse complètement disparu, se voit un appendice digitiforme, entièrement
recouvert d'écaillés, comme d'ailleurs tout le moignon sur lequel il prend
naissance.
Gh. ocellatus \ar. polylepis Boul. — 7 individus étiquetés Dar
m'Zoudi.
Je n'ai vu aucun représentant de cette variété dans les Collections du
Muséum.
O Catalogue ot'the Reptiles and Batrachians of Barbary (Tram. 0/ the Zoolo-
gical Society, XIII [1891], p. i3a).
W F. Doumeroie. Essai sur la faune erpétologique rie l'Oranie, in-8°, Oran,
■ 1901 , p. 216.
— 233
CHÉLONIENS.
Glemnvs leprosa Schw. — 3 individus étiquetés Dar Raid Embareck
m'Toughi.
BATRACIENS ANOURES.
RANIDAE.
Rana escclenta L. — 9 individus, tous de petite tailie, dont a éti-
quetés Mogador, i Zaouïa el-Moktar et 6 Dar Goudafi.
BUFON1DAE.
Bufo maukitanici's Sehleg, — 3 individus, dont a étiquetés Telouet et
1 Settat.
— ÎU —
Sur un Tyve nouveau d'Actinie de l'Ile San Thome
(Golfe de Guinée) ,
par M. Ch. Gravier.
J'ai recueilli 5 exemplaires de celte espèce nouvelle d'Actinie, le
21 août 1906, à la plage de Bella Yista, dans la vase. Le plus grand a
28 millimètres de hauteur et 21 millimètres de diamètre dans sa plus
grande largeur; le plus petit, moins contracté que le précédent, a 25 milli-
mètres de hauteur et i3 millimètres de diamètre moyen.
L'individu décrit ici mesure 27 millimètres de hauteur et 18 milli-
mètres dans sa plus grande largeur, correspondant à la région moyenne.
La colonne, à surface très rugueuse, est couverte de saillies généralement
méandriformes , surtout dans la partie supérieure. Il n'y a pas de tuber-
cules marginaux. La paroi est couverte d'une couche d'épaisseur uniforme
de la fine vase où vivent ces animaux, ce qui fait ressembler l'animal à
certains Phellia; elle est assez épaisse et résistante, grâce au mésoderme
qui forme la charpente de toutes les saillies superficielles. La partie supé-
rieure de la colonne, sur une bande étroite, est à nu et présente une teinte
rosée comme les tentacules. La base n'est pas étalée, mais assez fortement
déprimée; elle est même beaucoup plus excavée chez les autres exemplaires
que chez celui qui est décrit ici.
A cause de l'état de contraclion de l'animal, il est extrêmement difficile
de compter exactement je nombre des tentacules; il y en a plus de 70.
Répartis en trois séries concentriques, leur taille décroît de l'intérieur à
l'extérieur. Ils sont profondément cannelés dans toute leur longueur; leur
paroi est épaisse.
Le pharynx est spacieux et s'étend sur environ la moitié du corps en
hauteur ; il épouse , chez l'exemplaire étudié ici , la forme à section hexago-
nale de l'animal. Les deux siphonoglyphes sont profonds.
Si l'on fait une coupe longitudinale de la partie supérieure de la paroi
de la colonne, suivant un plan passant par l'axe de symétrie apparente de
l'Actinie étudiée ici, on voit que le muscle sphincter, inclus dans la méso-
glée, est d'épaisseur moyenne; il est aminci sur ses bords et forme une
large ceinture au sommet delà colonne. Grâce à ce muscle, l'animal parvient
à enfermer à peu près complètement sa couronne de tentacules à l'intérieur
de la cavité formée par le disque buccal et la partie supérieure de la colonne.
— 235 —
Il y a ici quatre cycles de cloisons; le quatrième est incomplet. Seules,
les cloisons du premier cycle sont macreutériques ou complètes; elles sont
pourvues de muscles longitudinaux ou fanons très puissants rappelant,
par leur taille relative, ceux que l'on observe chez les Halcampidœ et les
Edwardsiidœ ; en outre, leur section transversale se montre découpée en
lobes séparés par des échancrures profondes, ce qui correspond à de
grosses cannelures qui donnent à ces muscles une physionomie bien
particulière; ils se terminent assez brusquement, un peu au-dessus de leur
insertion sur la sole pédieuse. Celle-ci, plus mince que la colonne, non
recouverte de vase, peut être comparée à une sorte de physe partiellement
invaginée et rappelle la physe rétractée décrite par J. PI. Mac Murrich
chez YHalianthus chilensis Mac Murrich. Les cloisons du second cycle sont
relativement peu développées; elles sont minces et s'étendent, en largeur,
sur moins de la moitié de la distance de la paroi de la colonne à celle du
pharynx. Sur les deux tiers environ de leur hauteur, à partir de la sole
pédieuse , leur bord interne est pourvu d'un filament mésentérique coloré
en rouge violacé chez l'animal conservé et décrivant de larges ondulations.
Les cloisons du troisième cycle sont plus réduites et présentent les mêmes
traits d'organisation que les précédentes; celles du quatrième cycle sont
encore plus étroites ; il en manque 7 paires pour que ce cycle soit complet
chez l'exemplaire décrit ici.
Quoique les aconties soient extrêmement développées, on n'en voit
saillir aucune, ni par la bouche, ni par aucun point de la surface de la
colonne; il n'y a donc pas de cinclides apparents. Chez l'un des exemplaires,
une déchirure de la sole pédieuse laisse passer un faisceau de ces aconties
qui se fixent sur les septes des trois premiers cycles. Elles s'étendent,
enroulées »n spires serrées , en s'accolant aux filaments mésentériques des
cloisons du second et du troisième cycle, jusque dans la région moyenne
du pharynx: elles remplissent presque complètement avec les filaments
mésentériques l'espace compris entre le pharynx et la paroi de la colonne.
Outre des nématocystes arqués, très nombreux, de 22 fx eu moyenne de
longueur, les aconties possèdent de bien plus grands nématocystes presque
rectilignes, ayant jusqu'à 70 (x de longueur, d'une tout autre physionomie
que les précédents et beaucoup plus clairsemés qu'eux.
Avec ses six paires de cloisons macreutériques, son sphincter méso-
gléique et ses aconties si développées , l'Actinie décrite ci-dessus se range
parmi les Sagartiidœ. Par ses tentacules sillonnés longiJudinalement et par
la consistance de sa colonne, elle rappelle les Boloceridte.Le puissant déve-
loppement des fanons des cloisons du premier cycle ne se retrouve à un
pareil degré que chez les Actinies pivotantes; par ce trait d'organisation,
de même que par le faible développement des cloisons des autres cycles,
elle prend une place tout à fait à part chez les Sagartiidœ et se sépare nette-
ment de toutes les formes de cette famille décrites jusqu'ici. Parmi les
Muséum. -*• xxu. »6
— 236 —
Halcampidœ, les genres Halianthus Kwietniewski et UaliantheUa Kwiet-
uiewski ont plus de 6 paires de cloisons ; le second en a même 1 a , dont
6 complètes et, en outre, un sphincter mésogléique. Sans parler des
aconties, l'Actinie de San Thomé en diffère par ses cloisons plus nom-
breuses, puisqu'elle est pourvue de cloisons du quatrième cycle. A ce type
nouveau, je propose de donner le nom générique de Telmalaclis(X) pour
rappeler l'habitat de l'animal. Le nom spécifique Valle-Flori a été choisi en
l'honneur du Marquis de Valle-Flor, à qui appartient Bella-Vista (dépen-
dance de la célèbre plantation de Rio do Ouro) et à qui San Thomé, la
* Perle des Colonies portugaises ■» , doit en grande partie sa prodigieuse
prospérité.
W Der^fxa, -aroç, «vase, limon».
287
Les Mactres et les Lutraires de la Mer Hodge
(d'âpres les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamy.
Comme il Pavait fait pour les Lucines et les Diplodontes l' , M. le D' F. Jous-
seaume m'a fort aimablement permis de prendre, parmi les Mactres et
Lutraires qu'il a recueillies dans la Mer Rouge, tous les spécimens néces-
saires pour compléter les Collections du Muséum; il a même bien voulu
consentir à céder les types de plusieurs espèces créées par lui : c'est dire
toute l'importance d'un don aussi généreux.
Mactra olorina Pliilippi.
La forme du canal de Suez décrite sous le nom de Mactra isthmia par
M. le Dr Jousseaume (1888, Moll. rec. Faurot Mer Rouge, Mém. Soc.
Zoolog. France, I, p. 199) me paraît, à en juger par le type et plusieurs
antres spécimens qu'il a donnés au Muséum de Paris, ne pas pouvoir être
séparée spécifiquement du Mactra olor'ma Philippi ( 1 866 , Abbild. Conch.,
II, p. 72 et 7Z1, pi. II, fig. a).
Ce M. olorina de la mer Rouge correspond, d'après Vaillant ( 1 865 ,
.lourn. de Conchyl., XIII, p. 1 91 ) et Issel ( 1869, Malac. Mar Rosso, p. 52
et 357), aux figures U i-3 de la planche VIII de Savigny (1817, Descr.
Egypte, Planches, Moll.) : c'est une coquille trigone, rostrée en arrière,
ornée de sillons Iransverses limités à la région antérieure; elle est blanc
jaunâtre, parfois avec rayons d'un fauve très pâle.
Philippi avait d'abord décrit en i844 (Zeitschr.J. Malalc., I, p. 161)
cette espèce sous l'appellation de M. cygnea; mais en 18 h 6 (Abb. Conch.,
II, p. 7/1), ayant constaté l'emploi antérieur fait de ce nom par Chemnitz
(1782, Conch. Cab., VI, p. 217, pi. XXI, fig. 207) pour une autre
forme, il l'a remplacé par celui de M. olorina.
Môrch (1870, Malak. Blàtt., XVII, p. 123) identifie ce M. olorina au
M. striata Spengler ( 1802 , Skrict. Naturh. Selslc. , V. 2 , p. io4)(2).
W Lamy, Bull. Mus. Hist. nat., XXII [ 1916] , n°* 3 et 6.
(i> Précédemment à Spengler, Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 39»,
pi. XXII, (ig. 292-aa3) avait attribué le nom de Mactra striata à une espère qui
»'st un Mesodesma.
— 238 —
D'autre part, le M. semisulcata Deshayes mss. ( i854 , Reeve, Conch.
lcon., VIII, Mactra, pi. XI, fig. 48)(1), d'Australie, est regardé par
Weinkauff (1886, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., Mactra, p. 59,
pi. XX, fig. 4-4 a) comme une variété et par M. E. A. Smith ( 191Â , List
Austral. Mactridœ, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. i44) comme un
synonyme de l'espèce de Philippi(S).
Hab. — Canal de Suez , Ismaïlia.
Mactra lilacea Lamarck.
En même temps que le M. isthrnia, M. le Dr Jousseaume (1888, Mol),
rec. Faurot Mer Rouge, Mém. Soc. Zool. France, I, p. 200) a décrit un
M. Fauroti, d'Aden, qui, orné également de sillons limités à la moitié
antérieure de la coquille, se distingue par une forme moins haute, plus
transverse, plutôt ovale que triangulaire et, dans sa collection, il a rattaché
à cette espèce deux variétés alba et carnicolorata.
Cette dernière variété me paraît correspondre exactement au Mactra
lilacea Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 479), dont les types, repré-
sentés par deux valves détaille légèrement inégale (3), sont conservés dans
les Collections du Muséum de Paris.
Hanley (18/12, Cat. Rec. Biv. Shells, p. 32) croyait que ce M. lilacea
Lk. devait probablement être rattaché au M. lisor Adanson comme variété
blanche avec zones lilas, à sommets violets présentant intérieurement une
tache sombre, et Reeve (i854, Conch. Icon., pi. XI, fig. 69) semblait
disposé à suivre cette opinion, qui a été adoptée par Morch (1870, Malak.
Blâtt., XVII, p. 123). Mais Weinkauff (1 884, Conch. Cab., p. 43) pense
que cette réunion est douteuse et que, d'après les mots de Lamarck:
(1' Contrairement à ce qui est indiqué par Reeve , la diagnose de cette espèce
n'a pas été publiée dans les Proceedings of the Zoological Society of London
de 1 854. Le nom de M. semisulcata ayant été donné dès i8o5 par Lamarck
(Ann. Mus., VI, p. 4ia; 1807, ibid., IX, pi. XX, fig. 3 a-b) à une forme
fossile de Grignon, Ch. Mayer ( 1867, Cat. Moll. tert. Musée Zurich, 11, p. 45)
a proposé, pour l'espèce de Deshayes, l'appellation M. Deshayesi.
W Sous le nom assez semblable- de Mactra semistriala Deshayes mss. , Reeve
(i854, Conch. Icon., pi. XII, fig. 55) a décrit une espèce d'habitat inconnu :
Weinkauff ( 188 4 , Conch. Cab., p. 38, pi. XII, fig. 7-70), qui en a figuré un
spécimen, lui trouve de si nombreux rapports avec le M. olorina que ce pourrait
en être une variété tronquée en arrière.
M. G. B. Sowerby ( i8p,i , Mar. Shells South Africa , Journ. ofConchol., Vil,
p. 376) a décrit un M. œr/uisulcata, du Natal, qui ressemble au M. semisulcata
Desh., mais qui, outre sa forme subtrigone plus haute et plus équilatérale, se
distingue par l'existence de stries concentriques également bien marquées sur les
deux extrémités de la coquille.
W Lamv, Bull, Mus. Hist. nul., XX [191 4], p. a44.
— 239 —
nsuperne elegantcr plicaiar, , son espèce appartiendrait à un autre groupe
que celle d'Adanson : eu réalité les deux formes , qui ont des sillons sur la
lunule et le corselet, sont fort voisines, bien que distinctes.
Les deux valves-types portent écrit, à leur intérieur: t? Lisbonne», mais
Lamarck faisait remarquer qu'elles avaient peut-être été rapportées du
Brésil. Postérieurement, sur le carton où elles sont fixées, on a indiqué
comme habitat : r? Mer Rouge » , probablement parce qu'ayant des sillons sur
leur moitié antérieure, elles ressemblent beaucoup au M. pulchra Gray
(18%-], Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 372; i854, Reeve, Conch. Icon.,
sp. 60, pi. XIII, fig. 63)(1), espèce de la Mer Rouge, que je crois même
pouvoir identifier complètement au M. lilacea^.
Tandis que le M. lisor Adanson = glabrata Linné, du Sénégal, estéqui-
latéral, à sommets médians et à moitié antérieure offrant sensiblement le
même développement que la moitié postérieure, le M. lilacea Lk. = pulchra
Gr. = Fauroti var. carnicolorata Jouss. est une coquille ovalo-trigone in-
équilatérale : les sommets sont plus rapprochés de l'extrémité antérieure
plus courte, plus haute et arrondie, l'extrémité postérieure étant, au con-
traire, allongée, atténuée et acu minée; les valves sont ornées de sillons
concentriques limités à la région antérieure ; la coloration est blanchâtre
avec zones carnéolées ou violacées faiblement teintées et parfois avec traces
de rayons d'un jaune pâle.
tne autre espèce , le M. décora Deshayes (1 854 , P. Z. S. L. , p. 63 ; Reeve ,
Conch. Icon., pi. XVI, fig. 80), signalée par Weinkauff ( i884 , Conch.
Cab., p. 39, pi. XII, fig. 8-9) de la Nouvelle Galles du Sud(s), offre, en
m Comme Weinkauff (1 884, lue. cit., p. 57, 91, io5) fa fait observer, il y
a eu confusion dans le numérotage des figures 60, 6a et 63 de la planche XIII
de Reeve : la figure 60 convient au M. donaciformis Gray (sp. 62), forme Paci-
fique américaine se rattachant au M. pallida Brod. et Sow. ; la figure 62 s'ap-
plique au M. virgo Desha\es (sp. 63) et c'est la figure 63 qui représente le
M. pulchra Gray (sp. 60) : ceci explique comment, dans la collection du
Dr Jousseaume, des échantillons de la Mer Rouge déterminés Ai. virgo (parce qu'ils
correspondent à la figure 63) sont, en réalité, à rapporter au Ai. pulchra
Gr. (sp. 60) [= Ai. lilacea Lk.]. — Le véritable Ai. virgo Desh. (sp. 63),
fig. 62, est une espèce Australienne, réunie par M. E. A. Smith (iai4, Proc.
Malac. Soc. Lond., XI, p. 1^7) au Ai. pura Desh.
M C'est probablement à ce Af. lilacea = pulchra qu'il faut rapporter la forme
de Port-Elisabeth (Colonie du Cap) identifiée au M. Adamoni Phil. [= lisor
Adanson = glabrata L.] par M. G. B. Sovverby (1889, Mar. Shells South Africa,
Joitrn. ofConchol., VI. p. i56, pi. III, fig. 6) et celle de Karachi (golfe d'Oman )
déterminée comme Ai. glabrata par MM. Melvill et Standen (1906, Moll.
Persian Guif, P. Z. S. L., p. 827).
W Dans le catalogue Paetel (1890, III, p. 3i), la même espèce est citee
d'Australie sous le nom de Ai. décora Dsh. et de la Mer Rouge sous relui âv
M. decorata Dsh.
— 246 —
même temps qu'une sculpture identique, un contour, arrondi en avant,
atténue en arrière, tellement semblable qu'on peut, avec M. E. A. Smith
(191 à, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 1^2), la réunir au M, pulchra :
elle constituera simplement une variété ex colore, à zones violettes et à
rayons brunâtres, de teintes vives.
Elïectivement, M. le Dr Jousseaume a déterminé M. décora Desh. des
spécimens d'Aden présentant bien ce double caractère de contour subtri-
gone et de riche coloration.
De plus, à certains exemplaires de couleurs moins brillantes, il a
attribué le nom de M. décora var. pallida{l).
D'autre part, parallèlement à cette première série de formes ayant un
contour un peu triangulaire, on peut établir une deuxième série avec des
spécimens qui, sillonnés également sur la région antérieure de la coquille,
se distinguent par un contour transverse plus nettement ovale, l'extrémité
postérieure étant presque arrondie comme l'antérieure; et dans ce second
groupe, d'ailleurs inséparable spécifiquement du précédent, nous retrou-
verons les mêmes variations de coloration.
Une première variété, avec zones violettes et rayons brunâtres aussi
vivement marqués que dans décora, offre tous les caractères de la forme de
Massaouah appelée M. Jickclii par Weinkauff (i884, Conch. Cab., p. 5/i ,
pi. XIX, fig. 1-3) et pourra prendre ce nom.
La coloration sera moins accentuée dans une deuxième variété qui
correspond au M. Fauroli Jouss. typique, chez lequel on observe seule-
ment sur chaque sommet une teinte pourpre violacé avec deux rayons
jaunâtres divergents.
Enfin toute trace de couleur finit même par disparaître dans les
coquilles qui constituent le M. Fauroli var. alba du Dr Jousseaume (2).
W En outre, M. le Dr Jousseaume (i8o,4, Le Naturaliste, 16e année, p. i3i,
fig. 1) a signalé de Zanzibar un Mactra Zellwegeri qui, à en juger par le type
que j'ai pu examiner, est une espèce très analogue par son contour subtriangu-
laire, par ses sillons concentriques existant seulement sur la région antérieure,
par sa couleur gris jaunâtre avec zones concentriques bleuâtres et rayons
brun pâle ; mais, de taille plus grande (78 millimètres de longueur),
elle constitue, par rapport au M. lilacea, une forme major comparable à ce
qu'est, sur la côte Occidentale Africaine, le M. Largillierti Phil. relativement au
M. glabrata L.
W Remarquons que les spécimens appartenant à cette variété alba offrent une
assez grande ressemblance avec le M. olorina Phil. : ils s'en distinguent par leur
contour plus ovale, non rostre en arrière, et aussi parce que, selon le Dr Jous-
seaume (1888, loc. cit., p. 200), le sinus palléal est moins profond dans olorina
[= islhmia],
Weinkauff (188 4, Conch. Cab., p. 5i) place au voisinage du M. décora et du
M. Jickeliile M. attenuata Desh. (qui a été signalé de Madras par MM. Melvill
et Standen [1898, Journ. of Conclu,!., IX, p. 84]); mais rien n'indique, ni dans
— n\ —
En résumé, à côté de la forme typique lilacea Lk. (= pulchra Gr. =
M. Fauroti Jouss. var. carnicolorala Jouss.), qui comporte deux modifica-
tions de teinte, pallida Jouss. et décora Desh., on peut admettre une
variété (ex forma) Jickelii Wkf. avec deux mutations de couleur, Fauroti
Jouss. et alba Jouss. : toutes ces variations pourront se grouper de la
façon suivante :
Contour
sublrigone. ovale.
I obsolète lilacea. alba.
Coloration < pâle pallida. Fauroti.
( vive décora. Jickelii.
Hab. — Djibouti, Aden.
MtcTRA achatina Cherunitz.
Au M. achatina Chemnitz (1790, Conch. (lab., XI, p. a 18, pi. GC,
fig. 19.57-1 958) (r, répandu dans l'Océan Indien, de la Mer Rouge, aux
Philippines, ont été réunis par Reeve (i854, Conch. Icon., Mactra,
pi. XII, fig. 5i) le M. maculosa Lamarck (1818, Aiiim. s. vert., V,
p. lf]k), dont le type est conservé au Muséum de Paris, et le M. adspersa
Diinker (i8!i$, Zeitschr. f. Malak.,M [i848], p. 186; i85o, Philippi,
Abbild. Conch., III, p. i35, pi. III, fig. 2), de la côte Est d'Afrique i).
Cette espèce ovalo-trigone est de couleur pourpre violacé ou rouge
brunâtre avec rayons et taches blanchâtres'1'.
Hab. — Suez , Périm , Aden.
la diagnose de Deshayes ( 1SÔ/1 , P. Z. S. L., p. 6a), ni dans la ligure de Reeve
( Conch. Icon., pi. XVIII, lig. 97), que les stries concentriques soient limitées à la
région antérieure.
Quant au M. symmelrica Deshayes ( 1 853 , P. Z. S. L., p. 17; Reeve, Conch.
Icon., pi. XVI, fig. 84), de Nouvelle Calédonie, que Weinkauff (loc. cit., p. 98)
compare au M. pulchra Gr. , ce parait être une espèce entièrement différente par
son contour équilatéral et symétrique, ainsi que par sa coloration jaune pâle.
(1) Ces figures 1957-1958 de Chemnitz ont été indiquées par Lamarck (Anim.
s. vert., V, p. ^90) comme références pour la variété b de son Atnphidesma
rariegata [= Semele purpurascens Gmelin — S. obliqua Wood]; Récluz ( 1 8 4 5 ,
Rev. Zool. Soc. Cuv., VIII, p. 4 10) avait, par suite, cru que cette forme consti-
tuait peut-être une espèce distincte sous le nom d'Ampli idesma (?) achatina
Chemnitz.
W 11 ne faut confondre ce M. achatina Ch. = maculosa Lk. = adspersa Dkr.
ni avec le M. maculata Chemn., ni avec le M. aspersa Sow.
(3> M. E. A. Smith, qui avait d'abord (i885, Rep. « Challenger n Lamettibr.,
p. 5g) rattaché au M. achatina comme synonyme ou variété le M. ornetta Gray
— 24*2 —
Mactra huns Philippi.
Le M. hians, dont Philippi (i846, Abbild. Conch., III, p. 71, pi. II,
fig. 1; i85o, ibid., III, p. 1 38) indique la ressemblance avec le M. hel-
vacea Chemn., d'Europe, est une grande coquille oblongue ornée de
rayons brunâtres devenant violets vers les sommets.
La forme allongée transversalement est déjà très accusée chez M. hians
jeune et permet de le distinguer du M. achatina Gh. de même taille; le
mode de coloration est d'ailleurs nettement différent.
Le M. hians a été signalé des Philippines (Cuming) et de Zanzibar
(Rodatz).
Dans sa collection, M. le Dr Jousseaume avait attribué à un spécimen
de cette espèce le nom, resté manuscrit, de Mactra Rochebrunei.
Hab. — Suez.
{A suivre.)
(1837, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 371 : t854, Reeve , Conch. Icon., pi. XIII,
fig. 58), fait actuellement (191 4, List Austral. Mactridœ, Proc. Malac. Soc.
London, XI, p. i45) de cette forme des mers de Chine une espèce distincte. —
Le M. Dysoni Deshayes inss., dont Reeve (i854, Conch. Icon., pi. XIII, fig. 64)
donne une description insuffisante, parait à Weinkauff (i884, Conch. Cab.,
p. g4, pi. XXXI, fig. 7) être une variété blanche de ce M. ornata Gr.
Deux petites espèces, ornées de larges rayons brunâtres, le M. pulchella Phi-
lippi (i846, Abbild. Conch., II, p. 71, pi. II, fig. 3; i884, Weinkauff, Conch.
Cab., p. 46, pi. XIV, fig. 3-3 6). de Chine, et le M. incerta E. A. Smith (i885,
Rep. « Challenger» Lamellibr., p. 5g, pi. V, fig. 7-7 c), des îles de l'Amirauté,
se distinguant de la forme jeune du M. achatina Ch. par leur contour trigone
subéquilatéral et par la présence de sillons sur le corselet et la lunule.
243
Contributions À la Faune Malacologique
de l Afrique Équatoriale W,
par M. Louis Germain.
XLIV.
Mollusques terrestres
RECUEILLIS DANS LES PROVINCES DE KlLWA ET DE MaBENGE
(Afrique orientale).
Les provinces de Kilwa et de Mahenge s'étendent, entre les 8° et io°de
latitude sud, depuis la côte de l'Océan Indien jusqu'aux environs du 36°
de longitude est Greenwich.
La province de Kilwa est la plus orientale. Bornée au nord par le
cours inférieur du Rufidji, au sud par le fleuve Umbekuru, elle est sépa-
rée, à l'ouest, de la province de Mahenge par une ligne qui, partant au
nord du confluent du Rufidji et de l'Ubanga, aboutit au sud sur le io"
de latitude sud, un peu à l'ouest du 37° de longitude est Greenwich.
A l'ouest de celte limite, la province de Mahenge s'étend un peu au delà
du 3()0 de longitude est Greenwich.
Ces deux provinces sont encore bien peu connues et leurs parties cen-
trales n'ont pas été explorées. Elles sont largement arrosées, au nord par
les nombreux tributaires de la rive droite du Rufidji, au sud par le cours
inférieur des affluents de la rive gauche du Ruvuma. La région centrale
est parcourue par les cours d'eau qui , partant des massifs montagneux de
l'intérieur, viennent se jeter dans l'Océan Indien. Les principaux sont le
Mandandu et le Mavudji.
L'intérieur du pays est assez montagneux. Le Mahenge surtout est,
dans sa région centrale, entre deux affluents du Rufidji, le Luwegu à
l'est et l'Ulanga à l'ouest, couvert de montagnes dont les plus hauts som-
mets, situés dans la région même de Mahenge (2), s'élèvent entre 1,000 et
2,000 mètres.
(n Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. nat. de Paris, XXI, ip,i5, n° 7, p. a83-
•jqo; XXII, 1916, n° 3, p. i56-i69, et n° l\ (avril).
(2) Mahenge est situé au centre du massif montagneux défini précédemment.
_ 2M —
La plus grande partie des Mollusques étudiés dans cette note — et qui
m'ont été adressés en septembre iqi3 par M. G. Naegele — proviennent
de la province de Kilwa. Ils ont été recueillis à Kipatimu, localité de l'hin-
terland de Kilwa qu'il m'est impossible de situer avec précision , aucune
des nombreuses cartes que j'ai consultées n'en faisant mention. H en est
de même pour la localité de Kwiro, dans la région de Mahenge, où ont
été récoltés les autres Mollusques dont il est ici question.
Ennea (Edentulina) ovoidea Bruguière.
1789. Bulimus ovoideus Bruguière, Encyclopédie mêthod. , Vers, I, p. 335.
1890. Bulimus grandis de Férussac et Deshaïes, Hist. gêner, part. Mollusques,
II, p. toi, pi. CXLIV, fig. 1-2.
i846. Pupa grandis Pfeiffer, Symbol. Heliceor. vivent., 111, p. 95.
18/47. PuPa grandis Phiuppi , Abhild. und Beschr., II, xn, p. i56, Bulimus,
Taf. VI, fig. 4.
i848. Bulimus ovoideus Pfeiffer, Monographia Heliceorum viventium, 11, p. 45.
i85g. Bulimus ovoideus Woodward, Proceed. Zoological Society of London , p. 35o.
1880. Bulimus ovoideus Craven, Proceed. Zoological Society of London, p. 217.
1 885. Gibbus (Edentulina) ovoidea Tryon, Mannal of Conchology , 2e série, Pal-
monata, I, p. 82, pi. XVII, flg. 18.
1889. Edentulina ovoidea Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. i4o.
1897. Ennea ovoidea Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Osl-Afrikas, p. 11,
Taf. II, fig. 11-1 3.
Le seul exemplaire que j'ai examiné est bien typique. Son test est so-
lide, d'un brun marron clair non brillant, orné de stries longitudinales
médiocres , très obliques , subonduleuses et assez serrées.
Longueur : 33 i/a millimètres; diamètre maximum : 10 millimètres; .
diamètre minimum: 17 millimètres; hauteur de l'ouverture: t5 milli-
mètres (1) ; diamètre maximum de l'ouverture : 1 3 millimètres l2).
G. R. Boettger a décrit (3), sous le nom d1 Edentulina ajfinis Boettger (4),
une coquille bien voisine de Y Ennea ovoidea Bourguignat'5'. Elle diffère de
(1) Y compris l'épaisseur du péristome.
W Le Dr. E. von Martens a signalé (loc. supra cit., 1897, p. 12) des exem-
plaires mesurant 4 a millimètres de longueur pour 19 millimètres de diamèlre.
(3) Boettger (C. B.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa,
Proceed. Malacological Society of London, X, part vi, sept. 191 3, p. 34g, n° 4,
pi. XV, fig. 8 (type) et pi. XV, fig. 9 (var. gracilis).
W C. B. Boettger décrit également une variété gracilis Boettger de cette
espèce.
W Bourguignat (J.-R.), Mollusques de l'Afrique équatoriale, 1889, p. i4a,
pi. VII, fig. 8-9.
— 245 —
celte dernière espèce par sa taille plus faible (longueur : 3i miHiin. 5;
diamètre: 1 5 millimètres; hauteur de l'ouverture : i3 millimètres; dia-
mètre de l'ouverture : 10 millimètres), ses tours de spire moins convexes
et sa forme générale plus élancée W. Elle se rapproche ainsi de Y Ennea
(Edentulina) obesu (Gibbons) Taylor et n'est pas sans analogies avec la forme
nommée Edentulina Grandidieri par J.-R. Bourguignat.
Kipatimu (Province de Kdwa, Afrique orientale).
UEnnea (Edentulina) ovoidea Bruguière , qui vit à Madagascar et peut-être
à Socotora {i], habite également une assez grande partie de l'Afrique orien-
tale, notamment entre le lac Tanganyika et la côte de l'Océan Indien. Il
est surtout répandu dans l'Ousambara [Conradt et G. Volkens, A. E. Cra-
ve.\ . Lieder (3) ] et l'Ousaghara [Missionnaires fiançais in J.-R. Bourgiii-
<;nat|. où il s'élève jusqu'à une altitude de 9,000 mètres.
Ennea (Edentulina) obesa (Gibbons) Taylor.
1877. Bulitninut obesus Gibbons in Taylor, Qvarterly Jauni, of Conchology, 1,
p. a55, pi. II, fig. 3.
1880. Bulimus ubesus Craven, Proceedings Zoological Society of London , p. ^17.
1881. Ennea obesa Smith, Proceed. Zoological Society of London, p. 281, n° 9.
1880. Gibbus (Edentulina) obesa Trîon, Manual of Conchology, 2e série, Pul-
monata, I, p. 83, pi. XVII, fig. ai.
1889. Ennea zanguebarica Morf.let, Journal de Conchyliologie, XXXVII, p. 6,
pi. I, fig. 7-70.
1889. Edentulina obesa Boorgiiignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. i4i.
1891. Ennea obesa Martens, Sitz. berichte d. Gesellsch. Naturf. Freunde Berlin,
p. 16.
1895. Ennea obesa Smith, Proceed. Malacological Society of London, 1, part vu.
p. 166, n" 11.
1897. Ennea obesa Martens, Beschalte Weichthiere Deutseh-Ost-Afrikas , p. i3.
Le test de cette espèce est d'un gris cendré luisant et subtransparent;
il est solide, bien qu'assez mince, et montre des stries longitudinales très
M UEnnea (Edentulina) ajjiiiis Boettger et sa variété gracilis Boeltger ont été
recueillis à Kipatimu.
î2) Où il a été signalé par H. Crosse (Journal de Conchyliologie , 1 88A , p. 357 ) ;
E. A. Smith (Land and Fresh-Water Shells of Sokotra and Abd-el-Kuri, Natuml
llistory of Sokotra and Abd-el-Kuri, 1903, p. lia) considère cette indication
comme tout à fait douteuse.
'31 Les exemplaires récoltés par Lieder atteignent une très grande taille :
48 millimètres de longueur pour 10 millimètres de largeur. Ils ont été figurés
— 246 —
obliques , fines , serrées, moins accentuées au dernier tour. Les sutures
sont marginées; le péristome, fortement épaissi, est réfléchi.
Voici les dimensions principales de trois exemplaires :
E. A. Smith (1) considère comme synonymes les Ennea bulimiformis
Grandidier (2) et Ennea Grandidieri Bourguignat (3), tandis que le Dr. E.
von Martens (4) conserve au dernier un rang spécifique et subordonne ,
comme variété, le premier à Y Ennea obesa (Gibbons) Taylor. Il est diffi-
cile, en l'absence de toute figuration, de se faire une opinion au sujet de
Y Ennea bulimiformis Grandidier. Quant à Y Ennea Grandidieri Bourguignat,
il est incontestablement très voisin de Y Ennea obesa (Gibbons) Taylor.
dont il ne diffère que par ses tours légèrement plus convexes et un peu
étages.
Kipatimu. ( province de Kilwa, Afrique orientale).
Cet Ennea semble habiter la plus grande partie de l'Afrique orientale ,
entre les grands lacs et la côte de l'Océan Indien. Il a été signalé à Zan-
zibar [J. S. Gibbons]; en de nombreux points de la côte du Zanguebar : à
Pangani [A. E. Craven], à Tanga, Mombasa et Malindi [Missionnaires
français , in J.-B. Bourguignat] , à Kizemo , dans l'Ukwere (à environ 90 kilo-
par le Dr. E. von Martens (Beschalte Weichthiere Deulsch-Ost-Afrikas , 1897,
Taf. II , fig. 12). Ils proviennent du plateau Mwera, situé, par environ io° de
lat. S. et 390 long. W. Greenwich, entre les fleuves Ukeiidi (Lukuledi) et Um-
bekuru.
"' Smith (E. A.), Land Shells from Central Africa, Proceed. Malacologiccd
Society oj London, I, part vu, octobre 1895, p. 166.
(2> Grandidier (A.), Mollusques de TOusaghara, de l'Oukami, etc., Bulletin
Société malacologique France, IV, 1887, p. 188.
f3) Bourguignat (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale . 1889, p. i4a,pl. VII,
fig. 8-9 (Edentulina Grandidieri).
W Martens (Dr. E. von), Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Ajrikas , 1897,
p. i3 {Ennea Grandidieri) et p. i3 (Ennea obesa, variété bulimiformis).
— 247 —
mètres ouest de Bagamoyo) [F. Stchlmann]; sur la rive orientale du lac
Nyassa [J. Thomson]; dans l'Ousambara [A. E. Craven, W. Schmidt]; dans
la plaine des Massai [0. Nefmann] et dans l'Afrique orientale anglaise,
notamment à Witu et à Mangea [Dr. J. W. Gregorv].
Ennea (Gulella) qdinquedentata Boettger.
1913. Ennea (Gulella) quinquedentata Boettger, Proceed. Malacological Society
ofLondm, X, part vi [septembre], p. 3/19, n° 3, pi. XV, fig. 7.
Cette espèce, décrite sur des exemplaires également recueillis à Kipa-
timu, ne me parait pas différer sensiblement de Y Ennea (Gulella) lœvigala
Dohrn(1). Voici, en effet, le tableau comparatif des principaux caractères
de ces deux Ennea :
Ennea quinquedentata Boeltger.
Coquille pupiforme.
8 tours convexes à croissance régu-
lière.
Ouverture subverticale pyrifornie.
Ouverture garnie de 5 denticula-
lions : 1 pariétale lamelliforme; 1 co-
lumellaire; 1 à la base du bord colu-
mellaire; 3 sur le bord externe.
Test lisse.
Long. : 10 mill. ; diam. : 5 mil!.;
long, de l'ouverture : 3 mil!.; diam.
de l'ouverture : 2 1/2 mill.
Ennea lj:vigata Dobrn.
Coquille cylindrique.
8-9 tours convexes, à croissance
régulière, le dernier ascendant.
Ouverture à peine oblique (2>, ob-
longue arrondie.
Ouverture garnie de 5 denticula-
tions : 1 pariétale lamelliforme; 1 co-
lumellaire profonde; 1 dentiforme à
la base du bord columellaire; a sur
le bord externe, la supérieure plus
grande.
Test lisse.
Long. : 10-11 mil!.; diam.: 5-5 1/9
mill. ; long, de l'ouverture : 3 1/2 mill. ;
diam. de l'ouverture : 3 i/4 mill.
M Dohrn, Proceedings Zoological Society ofLondon, i865, p. 2 3a; et Pfeif-
fer, Monographia Heliceorum viventium, V, 1868, p. 454, n° 3i. Cette espèce
a été fidèlement figurée par E. A. Smith (Proceedings Zoological Society of Lon-
don, 1881, p. 281, n° 10, pi. XXXII, fig. 6*). Cet Ennea, découvert entre le lac
Nyassa et la côte de l'Océan Indien [J. Thomson], a été retrouvé dans l'île de
Muinba (lac Nyassa) [J. Kirk]; sur le plateau Mwera , entre les fleuves Ukelidi
(Lukelidi) et Umbekuru (par 10° lat. S. et 3g0 long. W. Greenwich) [Lieder];
dans l'Ousaghara, aux environs de Kerasa [Missionnaires français, in J.-R. Bouh-
guignat], et dans le bassin du Haut Congo, à Lukolela (par i° lat. S.), Kassongo
(sur le Lualaba, par l\° a5' lat. S. environ), Kalanga (par environ 11" lat. S.,
sur le Lufira, affluent du Lualaba) et Bukama (sur le Lualaba, par environ 90 ia'
lat. S. et 2 5° 5o' long. W. Greenwich) [Dr. J. Bequaert].
W L. Pfeiffer (loc. supra cit., 18G8, p. 454) dit, en effet: «apertura vix
obliqua. . . n . ce qu'on pourrait traduire par : ouverture subverticale.
— 248 -
On voit combien ces deux Etmea sont peu différents. C'est à peine si la
forme générale est un peu plus régulièrement cylindrique chez ïEnnea
fœvigata Dohrn. De nouveaux documents permettront, sans doute, de ré-
unir ces deux espèces.
L'exemplaire que j'ai examiné est de forme générale subcylindrique,
très légèrement moins atténué en haut que chez le type lœvigata Dohrn.
Ses sutures sont linéaires et ascendantes; son dernier tour montre, au-
dessus de l'ouverture, une région méplane assez nettement indiquée. Il
mesure les dimensions suivantes :
Longueur: 9 1/2 millimètres; diamètre maximum : k 1/2 millimètres;
diamètre minimum : k î/h millimètres; hauteur de l'ouverture : 3 1/2 mil-
limètres; diamètre de l'ouverture : 3 millimètres.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Tayloria helicoides Boettger.
1913. Gonaxis helicoides Boettger, Proceed. Malacological Society oj London, X,
part vi [septembre], p. 35o, n° 5, pi. XV, fig. 10-13.
A pi'opos de la sculpture de cette espèce, G. R. Boettger écrit : «Testa
. . .supra auguste costulato-striata , infra levis, nilens*. Ce n'est pas tout à
fait exact. En dessus, les premiers tours sont presque lisses (avec seulement
des stries longitudinales très fines); les autres tours sont ornés de stries
costulées lamelleuses bien saillantes, très obliques, onduleuses, faisant
saillie aux sutures qui apparaissent ainsi légèrement crénelées. Au dernier
tour, ces côtes s'arrêtent à la partie médiane. En dessous, la sculpture se
compose uniquement de stries longitudinales très fines, irrégulières, à
peine obliques et, d'espace en espace, de stries beaucoup plus fortes pé-
nétrant jusqu'au fond de l'ombilic. Cette disposition est analogue à celle
observée chez le Streplaœis (Gonaxis) gigas Smith W',
Le test est subtransparent, corné clair et assez solide.
L'exemplaire que j'ai examiné correspond bien à la description de
C. R. Boettger, bien qu'il soit un peu plus aplati et que son ouverture
soit proportionnellement plus petite. Il mesure les dimensions suivantes :
Hauteur: 9 millimètres; diamètre maximum : \h 1/2 millimètres; dia-
(l) Smith ( E. A.), Diagnoses of new Sheils from Lake Tanganyika an<l East
Africa, Armais and Magaz. of Natural History, 5e sér. , vol. VI, 1880, p. £39;
et Proceed. Zoological Society of London, 1881, p. 379, n° 6, pi. XXXII. fig. U-ha
(Slreplaxis gigas). Cette espèce a été prise, par J.-R. Bourgiignat (Mollusques
Afrique équatoriale , mars 1889, p. 38), comme type du nouveau genre Gibbon-
sia ( Gibbonsia gigas Bourguignat ).
M Cf., dans le travail supra cit. de E. A. Smith (1881), la fig. lia.
— 249 —
mètre minimum : 1 3 millimètres; hauteur de l'ouverture : 6 3/ft milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 7 millimètres (1).
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Cette espèce appartient évidemment au genre Tayloria créé par J.-R.
Bourguignat (2) pour une espèce découverte par J. S. Gibbons et Sheppàrd
dans l'ile de Zanzibar : le Tayloria ventrosa ïaylor (3).
Les Taylories sont caractérisées par une coquille assez mince, subsolide,
recouverte d'un épidémie d'un brun marron; leur spire est convexe arron-
die, plus ou moins nettement tectiforme; leur ombilic est profond, assez
largement ouvert en entonnoir; l'ouverture, bien oblique, est ovalaire;
elle est bordée par un péristome relativement épais, plus ou moins réflé-
chi; enfin, le test est élégamment sculpté de stries lamelliformes flexueuses,
onduleuses, plus saillantes au voisinage des sutures et remplacées, en des-
sous , par de simples stries longitudinales.
Les Taylories vivent dans l'Afrique orientale. En dehors des espèces
signalées ci-dessus, deux autres Tayloria ont été décrits : l'un est le Tay-
loria Joubertiw découvert par les Missionnaires français à Nyantaga (par
environ 4° 08' latitude sud) dans l'Outongoué, à une cinquantaine de kilo-
mètres à l'est d'Oudjiji : — l'autre est le Tayloria iterata Martens (5), espèce
de taille plus forte que les précédentes (8), recueillie, par F. Stuhxmann
(189^), sur les bords de la rivière Dundumi, qui descendent des pentes
sud des monts Uluguru(7).
'' Le type de C. H. Boettger mesure 10 millimètres de hauteur, 16 1/2 milli-
mètres de diamètre maximum et îa millimètres de diamètre minimum. L'ou-
verture a 7 millimètres de hauteur sur 8 millimètres de diamètre.
(2) Bourguignat (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale, mars 1889. p. 38.
W Taïlor (J. W. ), Descriptions of new Species of Land Shells from the Ea^t
coast of Africa, Quarterly Journal of Conchology , I, part ni, août 1877, p. a53,
pi. II, fig. 9 (Zonites [?] ventrosa) [== Tayloria ventrosa Bourguignat, Mollusques
Afrique équatoriale, mars 1889, p. 39].
W Bourguignat (J.-B.), hoc. supra cit., mars 1889, p. 39 et p. 67, pi. II,
fig. 6-9.
<5> Martens (Dr. E. von), Beschalte Weicldhiere Deutsch- Ost-Afrikas , 1897,
p. 33, figuré à la même page.
W Le Taylfji'ia iterata Martens atteint 1 7 millimètres de diamètre et 1 1 milli-
mètres de hauleur. Son ouverture a 7 millimètres de hauteur et 9 millimètres
de diamètre.
W La chaîne connue sous le nom de monts Uluguru est située entre le Rut'u
(= Ruvu, affluent du Kyngani) à l'est, et le cours du Mgeta (affluent du Kyngani)
à l'ouest et au sud. La chaîne , de direction presque N.-S. par environ 37° 4o' de
long. E. Greenwich, s'étend entre 6° Ixo' lat. S. et <j*i&' lat. S. environ. Ses
principaux sommets atteignent a,4oo mètres.
250
Trochonanina (Martensia) Germaini Boettger.
iqi3. Trochonanina Germaini Boettger, Proceed. Malacobgkal Society ofLondon,
X, part vi [septembre], p. 348, n° 1, pi. XV, fig. i-3.
Coquille presque plane en dessus, bien convexe en dessous; spire com-
posée de 6 tours et demi à croissance lente et régulière, les deux premiers
médiocrement convexes, les deux derniers presque plans; dernier tour peu
développé, non descendant, à peine dilaté à son extrémité , plan en dessus,
très convexe en dessous, muni d'une carène supérieure1'5 assez aiguë, tran-
chante; sommet obtus; sutures peu profondes, mais très nettement indi-
quées et submarginées par suite de l'existence, contre la suture, de la
carène qui se continue, en s'alténuant, jusqu'aux tours supérieurs ; ouver-
ture oblique, fortement anguleuse au point où la carène aboutit au péri-
stome, largement convexe inférieurement; ombilic étroit et profond;
péristome tranchant, triangulairement réfléchi sur l'ombilic.
Hauteur: 12 millimètres; diamètre maximum : 27 millimètres; dia-
mètre minimum : 2 3 millimètres; hauteur de l'ouverture : i3 milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : \h millimètres ('2).
Test mince, transparent, d'un corné fauve brillant. Tours de spire
ornés, en dessus, de stries spirales très fines, serrées, subégales, coupées
de stries longitudinales très obliques, fines, inégales, plus irrégulièrement
distribuées que les stries spéciales et de plus en plus fortes du sommet au
dernier tour. Il en résulte que , sur les premiers tours , les stries spirales
paraissent plus saillantes que sur les tours suivants. La sculpture se résout
ainsi en une fine granulation particulièrement nette sur les tours médians.
En dessous, de 1res fines stries spirales sont coupées par des stries longi-
tudinales plus fortes, irrégulières, inégales, obliques et atténuées vers
l'ombilic.
Cette description correspond à une coquille plus aplatie que celle figurée
par C. R. Boettger (3). Elle ne constitue, évidemment, qu'une simple mu-
tation tlepressa.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Le Trochonanina (Martensia) Germaini Boettger ne se rapproche que du
M Cette carène est située tout à fait à la partie supérieure du dernier tour.
<2' Le type décrit par C. R. Boettger mesure, hauteur : 10 millimètres; dia-
mètre maximum : 2 h 1/2 millimètres; diamètre minimum : 22 millimètres; hau-
teur de l'ouverture : 9 millimètres; diamètre de l'ouverture : 12 millimètres.
<3' Et qui provenait de l'Harrar ( S. E. de l'Abyssinie).
— 251 —
Trochonanina (Martensia) nyassana Smith C)(2), dont il se distingue très
facilement par sa forme générale beaucoup plus déprimée (3).
Trochonanina (Martensia) mozambicensis Pfeiifer.
i855. Hélix mozambicensis Pfeiffer, Proceed. Zoological Society of London, p. 91,
pi. XXXI, fig. 9.
1859. Hélix mozambicensis Pfeiffer, Monographia Heliceorum viventium, IV, p. 3a.
1869. Nanina (Trochomorpha) mossambicensis Martens, Malakozoolog. RUitter,
VI, p. 211.
1869. Trochonanina mozambicensis Modsson, Journal de Conchyliologie, XVII,
p. 33o.
1870. Martensia mossambicensis Sëmper, Reis. Arch. Philippin,, II, vol. III, p. 4a
Taf. III, fig. 5;Taf. VI, fig. i5.
188G. I\anina (Martensia) mozambicensis Tryon, Manual of Conchology, a* série,
Pulmonata, II, p. 5o, pi. XXIV, fig. 80.
1889. Trochonanina mozambicensis Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale,
p. 17.
1 89/i. Trochonanina mozambicensis Smith , Proceed. Malacological Society of London,
I, part iv, p. i64, n° h.
1895. Martensia mossambicensis Godwin Adsten, Proceed. Malacological Society of
London, I, p. 281, pi. XIX, fig. î-ie.
1897. Trochonanina mossambicensis Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 46, Taf. I, fig. 8.
1912. Martensia mozambicensis Connolly, 4nn. South African Muséum, XI, part ni,
p. 10a, n° i5i.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Un exemplaire de taille moyenne (hauteur : 9 millimètres; diamètre
maximum : 12 millimètres; diamètre minimum : 11 millimètres: hauteur
de l'ouverture : 6 millimètres; diamètre de l'ouverture : 6 millimètres).
Très répandue dans l'Est africain — et principalement dans les régions
côlières — cette Trochonanine vit également dans l'Afrique australe :
Lorenzo Marques [Peters, Penther], Transvaai [Fry, Cregoe] et Rho-
désie [Miss Weineck].
M Smith (E. A), On a Collection of Shells f'rom Lakes Tanganyika and
Nyassa and other localities in East Afiïca , Proceedings Zoological Society of Lon-
don, i5 février 1881, p. 278, n° 3, pi. XXXII, fig. 2-26.
l"2' Le Trochonanina nyassana Smith vit dans les régions s'étendant entre le
lac Nyassa et la côte de l'Océan Indien [J. Thomson].
'3) L'espèce de Smith mesure 2 5 millimètres de diamètre et i3 millimètres de
hauteur. Pour un même diamètre maximum, le Trochonanina Germaini Boettger
atteindrait seulement 9 millimètres de hauteur.
Muséum. — xxn. 17
— 252
Buliminus (Ena) Boivini Morelet.
1860. Glandina Boivini Morelet, Séries Conchyliologiques , II, p. 72, pi. V, fiç. 5.
1887. Bulimus Boivini Grandidier, Bulletin Société malacologique France, IV,
p. 187.
1890. Bulimus (Ceraslus) mamboiensis Smith, Ann. and Magaz. Natur. History,
6esér., VI, p. i53, pi. V, fig. 7.
1897. Buliminus Boivini Martens, Beschalte Weichtkiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 61 (excl. syn. Bulimus ptychaxis Smith).
1897. Buliminus mamboiensis Martens, loc. supra cit., p. 62.
1899. Buliminus Boivini Smith, Proceed. Zoological Society of London, p. 587,
n° 3o.
1900. Buliminus (Cerastus) Boivini Kobelt, in Martini et Ghemnitz, System.
Conchylien-Cabinet , 2e éd., p. 63a, pi. XCVI, fig. 19-21.
1912. Ena Boivini Gonnolly, Ami. South African Muséum, XI, part m, p. i65,
n° 3o3.
191/1. Buliminus (Ena) Boivini Dautzenberg et Germain, Bévue zoologique afri-
caine, IV, fasc. 1, p. 20.
Le Buliminus (Ena) Boivini Morelet est une espèce variable quant à sa
forme générale. Le tableau suivant, qui donne en millimètres les princi-
pales dimensions d'un assez grand nombre d'individus, met ce polymor-
phisme en évidence :
•253
On voit que, proportionnellement, les exemplaires recueillis à Kipalimu
sont plus élancés que la majorité de ceux provenant de Kondoa (Ousa-
ghara). Il ne s'agit, évidemment, que de simples variations individuelles.
Le test est assez solide, à peine transparent, d'un corné très clair lorsque
l'épiderme brun marron qui le recouvre a disparu. Il est orné , même sur
les premiers tours, de stries costulées obliques, subégales, à peu près
équidistantes et très sensiblement atténuées, à la manière des espèces du
genre Pseudoglessula, dans la région inframédiane du dernier tour.
E. von Martels (I) considère le Buîiminus ( Rna) ptychaxis Smith (2) comme
synonyme. Cette opinion est erronée. Le Buîiminus pUjcha.ris Smith doit
être considéré comme une variété du Buîiminus (Ena) Boivini Morelet, se
distinguant, en dehors de sa taille pins grande (,), par la forme très parti-
culière de sa columelle.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Ce Buîiminus vit dans une grande partie de l'Afrique orientale et cen-
trale. On le connaît, le long des côtes de l'Océan Indien, depuis Lorenzo
(') Martens (Dr. E. von), Beschalte Weichthiere Deut&ch-Ost-Afrikas, 1897,
j>. G 1 .
W Smith (E. A.), On the Shells of Tanganyika and of the Neighbourbood of
Lljiji, Central Africa, Proceedings Zoological Society of London, 20 avril 1880,
p. 346, n° 4, ni. XXXI, fig. 3.
W La variété ptychaxis Smith mesure 27 millimètres de longueur et 10 mil-
lim. 1/2 de diamètre. L'ouverture atteint 9 millimètres de hauteur et 5 milli-
mètres de diamètre maximum.
17'
— 254 —
Marques au sud [Connolly, Penther] jusqu'à Mombasa au nord [Boivin]
(notamment à l'île de Zanzibar [F. Stuhlmann] et à Bagamoyo [G. A. Fi-
scher]). A l'intérieur, il a été signalé dans l'Afrique orientale anglaise
(à Momboia [Emin Pacha]); dans l'Afrique orientale allemande : Togetoro ,
Mbagalala [F. Stuhlmann], l'Ousaghara, notamment aux environs de
Kondoa [Bloyet, Missionnaires français in J.-B. Bourguignat]; dans
de nombreuses localités du bassin du haut Congo : Malema, Lukonzolwa,
Kakompo, Kalombo, Niemba, Kunda, Kiambo, Bukama, Katanga
[Dr. J. Bequaert]; dans les régions montagneuses voisines du lac Nyassa :
plateau de Nyika au nord-ouest du lac ; plateaux Masuku et Zomba , monts
Chiradzulu et Malosa au sud du lac [A. Whyte]. Enfin ce même Bulime
est également connu dans l'Afrique australe anglaise : Eastern Zuzuland
[Toppin] et Lorenzo Marques [Connolly, Penther].
Bachis Hildebrandti Martens.
1878. Buliininus (Rachis) Braunsii variété Hildebrandti Martens, Monatsbcr. d.
Akadem. d. Wissensch. Berlin, p. 29^, Taf. Il, fig. 1-2.
1916. Ruclns Hildebrandti Germain, Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XXII,
n° 3 (mars), p. i58.
Il m'a été communiqué un exemplaire peu adulte de cette espèce poly-
morphe. Il mesure i5 millimètres de longueur, 8 \jh millimètres de dia-
mètre maximum et 7 1/2 millimètres de diamètre minimum. L'ouverture
a 7 1/2 millimètres de hauteur et h 1/2 millimètres de diamètre maxi-
mum.
Le test montre quelques traces de taches colorées aux tours supérieurs.
Ces taches sont disposées sur deux bandes, l'une légèrement submédiane,
l'autre infrabasale. Le sommet est brun roux, brillant. Enfin on observe,
au dernier tour, deux étroites bandes brunes infracarénales disposées
comme chez les Hachis usagaricus Smith (1) et Rachis chiradzuîuensis
Smith « «.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
C Smith (E. A.), List of Land- and Freslivvater-SheHs collectée! by Dr. Emin
Pasha in Central Africa, vvith Descriptions of new species, Ann. and Magaz. oj
Natural History, 6e série, VI, 180,0, p. i52, pi. V, fig. 5 [Bulimus (Rachis) usa-
garicus J.
W Smith (E. A.), On a collection of Land-Shells from British Centrât At'rica,
Proceedings Zoological Society of London, avril 1899, p. 586, n" 27, pi. XXXIII,
fig. ko.
(s1 Ce rapprochement ne concerne, bien entendu, que la disposition des deux
bandes brunes du dernier tour et non les autres caractères spécifiques.
— 255 —
Achatina (Achatina) zanzibarica Bourguignat.
1879. Achatina zanzibarica Bourguignat, Mollusques Egypte, Abyssinie , Zan-
zibar, etc. , p. 5 , n° IV.
1889. Achatina zanzibarica Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale , p. 75.
1895. Achatina usambarensis Boule, Nachrichtsblatt d. ileutschen Malahozoolog.
Gesellsch., p. 1 00.
1897. Achatina zanzibarica Martens , Beschalte Weicbtbiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
p. 86.
190A. Achatina {Achatina) zanzibarica Tryon in Pilsbry, Manual of Conchology,
ae série, Pulmonata, XVII, p. 5i, n° 46.
Deux exemplaires jeunes m'ont e'té communiqués.
L'un [n° I] mesure '1 1 millimètres de longueur, 2 5 millimètres de dia-
mètre maximum et 22 millimètres de diamètre minimum (hauteur de
l'ouverture : 2 5 millimètres; diamètre de l'ouverture : 12 millimètres);
l'autre [n° II] atteint 45 millimètres de longueur, 27 millimètres de dia-
mètre maximum et 22 millimètres de diamètre minimum (hauteur de
l'ouverture : 29 millimètres; diamètre de l'ouverture : îh millimètres).
Le dernier tour est subcaréné, principalement chez l'exemplaire [n° I],
Le test est mince, fragile, transparent, d'un corné fauve assez brillant,
orné — aux deux derniers tours — de llammules longitudinales d'un
rouge brun , subverticales, étroites et régulièrement distribuées. Le sommet
et les premiers tours sont d'un rouge brun brillant. Les stries longitudi-
nales sont très marquées ; elles sont coupées de stries spirales donnant au
test un aspect déçusse particulièrement net sur la moitié supérieure du
dernier tour.
Kipatimu (province de kilwa, Afrique orientale).
Kwiro (province de Mahenge, Afrique orientale).
C. R. Boettger a décrit, de cette dernière localité, une variété Naegeli (l)
différant du type par sa taille plus petite (longueur : 78 millimètres; dia-
mètre : 38 millimètres; hauteur de l'ouverture : 39 millimètres; diamètre
de l'ouverture : 20 millimètres f2)), sa forme plus élancée et ses tours de
spire à croissance plus rapide.
O Boettger (C. R.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa ,
Proceed. Malacologieal Society ofLondon, X, part vi, sept. 1913, p. 35 1, a0 8,
pi. XVI, fig. 4.
(2' Le type mesure 117 millimètres de longueur et 57 millimètres de dia-
mètre. Son ouverture a 65 millimètres de hauteur sur 3o millimètres de dia-
mètre.
— 256 —
Découvert à Nasimoya, flans l'île de Zanzibar ( Letocbneox *'// J.-R. Boi r-
guignat], YAchalina unrJbarka Boni'guignal a été retrouvé en rie nom-
breux points de la côte de l'Océan Indien : Bagamoyo [F. Stuhlmanx j,
côte de Zanzibar [W. Sohmidt], Buloa, près de Tanga [Eismann]. A l'in-
térieur, cette espèce est connue de l'Ousambara [Conradt, Rolle'1'] et,
plus au nord, des rives du lac Jipe (2) [Wolkens]. Lwgheld l'a également
recueillie dans la plaine de Massai'.
Pseddoglessula Leroyi Bourguignat.
1889. Stenogyra Leroyi Bourguighat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 110.
pi. VI, fig. it P.
1897. Pseudoglessula Leroyi Mabtens, BesohaUe Wèiehthiere Deutsch-Ost-Afinkas ,
p. n5, lig. de la radulo à la même page, et Tat*. V, fig. 3.
îuni. Pseudoglessula Leroyi Pilsbry in Trfon , Manual of Conchology, a* série,
Pulmomla, XVII, p. 168, n" 16, pi. L\l, lig. 8g.
Test épais, relativement pesanl , solide, recouvert d'un épidémie à peine
brillant, d'un brun marron assez foncé; sommet subobtus : tours embryon-
naires ornés de stries très fines; premiers tours avec des stries costulées
fortes, obliques, un peu onduleuses et relativement espacées; même
système sculptural sur les autres tours, mais avec, des stries costulées plus
nettement onduleuses, plus obliques, moins régulièrement distribuées et
assez souvent bifurquées près des sutures; dernier tour avec des costules
fortes, irrégulièrement sublamelleuses, bien atténuées à la partie infra-
m édiane où elles restent cependant sensibles jusqu'à l'ombilic.
Ombilic profond, entouré d'une angulosité très marquée; péristome
légèrement réfléchi sur le bord externe et nettement épaissi; bords de
l'ouverture réunis par une callosité blanche fortement marquée.
Longueur : 35 [ 1 ] — 35 1/2 [9.] millimètres; diamètre maximum :
■20 [1] — 17 'à/h [2] millimètres; diamètre minimum : 16 [i]-io \jh [2]
C Ce dernier voyageur a recueilli cette espèce à Nguelo, dans l'Ousambara.
Nguelo est situé, sur un petit allluent du Sigi (fleuve se jetant dans la haie
de Tanga. Océan Indien), par 38° W long. Est Greenwich et par 5° 3' lat.
Sud.
W Le lac Jipe (Djipe, Dschipe ou "Ype des cartes allemandes; Jipi des cartes
anglaises) est situé au S. E. du Kilima N'Djaro, entre 3° 3o' lat. S. et 3" ho' lat. S.
environ et sensiblement sur 37" 45' long. E. de Greenwich. 11 est orienté S. S. E.-
N. N. E. Du lac .lipe sort, au nord, la rivière Lumi qui , prenant plus loin le nom
de rivière Tsavo, se jette dans le Sabaki, fleuve rejoignant l'Océan Indien un
peu au nord de Malinde.
(3) Fis;. 9 dans le texte de J.-H. Bourguignat' errore lypogr.).
— 257 —
millimètres; hauteur de l'ouverture (1) : i5 1/2 1 1]— i5 1/2 [2] milli-
mètres; diamètre <le l'ouverture w : 11 | 1 |- 10 1/2 [2] millimètres.
Cette description correspond à peu près à la variété obtusa décrite par
C. H. Boettgrr (3) et qui diffère du type par sa forme notablement moins
allongée, plus ventrue dans toutes ses parties. Les échantillons [1 ] et [2]
présentent ce caractère au maximum, surtout l'exemplaire | 1 | qui con-
stitue une mutation ohesa bien nette.
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Le Pseudoglessula Leroyi Bourguignal appartient à un groupe renfer-
mant quelques espèces très voisines les unes des autres et qui repré-
sentent, dans l'Afrique orientale, le groupe du Pseudoglessula elavata
Gray (4) de l'Afrique occidentale.
Ces espèces se distinguent surtout par l'allongement plus ou moins
grand de leur spire. Les formes trapues sont représentées par le Pseudo-
glessula Kirki Craven (,) et le Pseudoglessula Presloni Smith ((1). Le premier
est orné de bandes périphériques brunes qui manquent chez toutes les
autres espèces; le second se sépare du Pseudoglessula Leroyi Bourguignal
par ses tours de spire plus nettement convexes et par son test plus
délicat (7). La forme la plus allongée est le Pseudoglessula gracilior
Smith (S), espèce qui vit dans l'Ukami, comme le Pseudoglessula Presloni
Smith.
Il est évident que ces divers Pseudoglessula appartiennent à un même
groupe très homogène et peut-être même à une seule espèce.
(') Y compris l'épaisseur du péristorue.
(2> Y compris l'épaisseur du péristome.
(3) Boettgkr (C. R.), Descriptions of new species of Land Shells from Africa,
Proceed.Malacological Society of London, X, part vi, septembre 1913, p. 35a
n" 9, pLX'V!I,%. a.
f4' Gray, Magaz. of Natur. History, 1837, p. ^87 (Achatina elavata) [ = Acha-
tina ealabarica Pfeiffer, Proceed. Zoological Society of London, 1 865 , p. 83a J.
(5) Craven (A. E.), On a Collection of Land and Freshwaler Shells made
during a sliort Expédition to the Usambara in Eastern Africa, with Descriptions
of seven new species , Proceed. Zoological Society of London, mars 1880, p. 218,
pi. XXII, fig. 9 [Achatina Kirki],
C) Smith (E. A.), Descriptions of new species of Ena , Pseudoglessula, and
Subulina from British and German East Africa, Proceed. Malacologicol Society of
London, VI, part 1, mars 190 4, p. 68, lig. II.
<7) Ces espèces vivent : le Pseudoglessula Kirki Craven à Magila, localité de
l'Onsambara, sur le chemin de fer de Tanga au Victoria-Nyanza; le Pseudoglessula
Prestoni Smith dans l'Ukami, région située au sud-est de Zanzibar, à peu près
••ntre 370 3o' et 38° 3' long. E. Greenwich cl entre 6° W et f 20' lai. S.
M Smith (E. A.), loc. supra cit., mars 190'!, p. 69, lig- III-
— 258 —
Leurs affinités peuvent être résumées par le tableau ci-dessous
PSEDDOGLESSULA KlBKI PSEDDOGLESSULA PrESTONI
[forma ventricosa fasciata] [forma ventricosa unicolor]
PSEDDOGLESSULA LEROYI , Variété OBE8A
Pseudoglesscla Leroyi, variété obtusa
Pseudoglkssula Leroti.
Pseudoglessula gracilior
[forma elongata]
Découvert dans l'Ousaghara, sur les pentes du N'Gourou [A. Leroy], le
Pseudoglessula Leroyi Bourguignat a été retrouvé à Buloa, près de Tanga,
sur la côte de l'Océan Indien, un peu en dessous du 5° de latitude S.
[ElSMANN, 1895].
Subulina (Subulona) kilwaensis Germain nov. sp.
Coquille longuement subulée, étroite; spire composée de i3 tours, à
croissance lente et régulière, le premier très petit, convexe; les trois sui-
vants médiocrement convexes et subégaux; les autres à peine convexes;
dernier tour médiocre avec une indication carénale peu marquée; sutures
linéaires, bien indiquées, subcrénelées surtout aux tours supérieurs;
ouverture pyriforme ovalaire, à peine oblique, bien anguleuse en haut;
bords marginaux réunis par une callosité blanche; columelle incurvée,
obliquement tronquée à la base.
Longueur : 2 5 millimètres; diamètre maximum : 5 millimètres; dia-
mètre minimum : 4 4/5 millimètres; hauteur de l'ouverture : 5 milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : 2 3/4 millimètres.
Test un peu épais, solide, corné blanchâtre, sublactescent et assez
brillant {l); tours embryonnaires lisses; autres tours ornés de stries longi-
tudinales presque verticales, fines, très irrégulières, fortement accentuées
aux sutures où elles forment des crénelures très inégalement distribuées.
<n L'épiderme ayant disparu. Il en reste des traces sur les derniers tours, mon-
trant que cet épiderme est d'un corné fauve assez clair.
— 259 —
Cette Subuline se rapproche du Subulina (Subulona) usagarica Smith (1 (î),
mais s'en distingue par ses tours moins nombreux (3) et un peu moins
convexes ; par son ouverture de forme différente et par sa taille plus faible <4).
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
Tropidophora (Tropidophora) anceps Marlens.
1878. (Jyclostoma anceps Martens, Monatsberiçhte der Kônigl. Akadem. der Wis-
senschaften zu Berlin, p. 288, n° 1, Taf. I, fig. h.
1916. Tropidophora (Tropidophora) anceps Germain, Bulletin Muséum Hist. natur. .
Paris, XXII, n° 3, p. 161.
Quelques spécimens bien typiques de cette espèce assez commune. Us
ont, au dernier tour, une étroite bande brune inframédiane bien marquée.
Un exemplaire jeune montre deux bandes : une inframédiane normale et
une supramédiane de même largeur, mais un peu atténuée. C'est une
mutation ex colore bicincta Germain.
Les individus restent de petite taille. Les plus grands mesurent seule-
ment 18 millimètres de hauteur, 20 millimètres de diamètre maximum et
17 millimètres de diamètre minimum (hauteur de l'ouverture : 11 milli-
mètres; diamètre de l'ouverture : to millimètres (5)), tandis que les exem-
plaires bien typiques atteignent 2 5 millimètres de hauteur, 26 millimètres
de diamètre maximum et 20 millimètres de diamètre minimum (hauteur
de l'ouverture : ih millimètres; diamètre de l'ouverture : 10 millimètres).
Kipatimu (province de Kilwa, Afrique orientale).
W Smith (E. A.), List of Land- and Freshwater Shells collected by Dp- Emin
Pasha in Central Africa , witli Descriptions of new Species , Annals and Magaz. of
Natural History, 6e sér., VI, 1890, p. 1 58 , pi. V, fig. 17 [Stenogyra [Subulina)
usagarica J.
(s) Le Subulina usagarica Smith est connu de Kidete | Emin Pasha] et de l'Ou-
sagara [B. Hannington].
(3'. On compte i5 tours de spire (au lieu de i3) chez le Subulina usagarica
Smith.
C'î L'espèce de E. A. Smith mesure 37 millimètres de longueur pour 7 milli-
mètres de diamètre. Son ouverture a 7 millimètres de hauteur et 3 1/2 milli-
mètres de diamètre.
(5> Y compris l'épaisseur du péristome.
— 260 —
Le genre Rorthalsella et la thibi des Bifariees
DE VAN TlEGHEM,
par M. Henri Lecomte.
Du genre Viscum, van Tieghemn) a 1res légitimement séparé une
plante recueillie aux îles Sandwich (i85i-i855) par Jules Rémy et qui
se trouvait dans l'herbier du Muséum sous le nom de 1 iscum articulation
Burm.
A ce genre nouveau, l'émment Botaniste a donné le nom de Kofthal-
sella , en mémoire du Botaniste hollandais Korthals qui , le premier, sépara
les Ginalloées des Viscées et montra ainsi la nécessité de distinguer géné-
riquement les limon de plantes qui. malgré les apparences, s'en éloi-
gnent par leur appareil végétatif, par leurs fleurs et par leurs fruits.
Ces premiers représentants du genre Korlkalsella sont des plantes parasites,
à tige cylindrique jaunâtre et dont les feuilles sont réduites à des écailles
opposées très courtes et plus ou moins conniventes en un anneau entourant
la tige. A l'aisselle de ces écailles se trouvent de nombreuses fleurs uni-
sexuées, très petites, dépourvues de bractées et entremêlées de poils rou-
geâtres. La fleur mâle comprend 3 sépales (au lieu de à chez les } iscum)
avec des anthères non distinctes, rapprochées au centre de la fleur en un
synandre hémisphérique à 6 sacs polliniques, pourvu au sommet d'un pore
pour la sortie du pollen, à grains ellipsoïdes et à trois plis. La fleur femelle
possède elle-même trois lobes; l'ovaire infère est complètement adhérent
et se termine, entre les lobes, par un stigmate sessile, en forme de cône
très surbaissé. Au sein de cet ovaire se produit nne fente parallèle à l'axe
de la fleur et, vers le bas de cette fente, se développe une saillie conique
s'interposant peu à peu entre les deux côtés de la fente et simulant un
placenta central dans lequel se forment directement les sacs embryon-
naires. Le fruit est une baie ovoïde couronnée par les trois lobes persis-
tants et contenant une graine plus ou moins aplatie, au sommet de
laquelle fait saillie un embryon cylindrique, à radicule supère, situé dans
l'axe même de la graine.
(l) Van Tieghem . Korthalsella, genre nouveau pour la famille des Loranthacées ,
Bull. Soc bot. Fr. [1896], p. 83.
— 261 —
Ces plantes diffèrent donc des l ïscum :
i° Par l'absence de bractées florales et leur remplacement par des poils:
2 " Par le type trimère et non tétramère de la fleur:
3° Par l'appareil staminal non soudé an\ lobes et formant mi synandre;
4° Par le fruit couronné par les lobes persistants de la Heur.
Cet ensemble de caractères justifie pleinement la séparation proposée
par van Tieghem.
Mais, un peu plus lard(l), ce Botaniste rencontrait d'autres plantes
possédant les mêmes caractères essentiels que les Korthalsella, tout en pré-
sentant quelques différences au point de vue de l'appareil végétatif. Van
Tiegbem distinguait alors des Bifaria à tige plate, à articles successifs
situés dans un même plan et à fleurs réparties sur toute la plante. H
langeait dans le genre Hetériccia des plantes semblables aux Bifaria, mais
à ramifications de deux sortes, les unes purement végétatives, les autres
florifères. Ces trois genres formaient, pour van Tieghem, la tribu des
Bifariées.
Celte fragmentation du genre n'a pas paru justifiée à Kngler(2!, qui a
simplement conservé le genre primitif Korthalsella avec trois sections.
L'examen que nous avons fait des plantes de notre herbier a pleinement
confirmé cette dernière opinion et, sous le nom générique de korthalsella
v. Tiegb., nous grouperons les Loranthacées d'apparence aphylle, pos-
sédant des fleurs imisexuées trimères, dépourvues de bractées et entre-
mêlées de poils, ayant des anthères soudées en un synandre central et
produisant un fruit bacciforme couronné par les trois lobes persis-
tants.
Hayata(3) ayant, de son côté, reconnu le bien fondé de la distinction
établie par van Tiegbem entre les véritables Viscum et les Korthalsella,
autrefois confondus, a cru cependant devoir constituer, pour Viscum japo-
nicum Thunbg., un genre nouveau Pseudixus et même séparer la tribu nou-
velle des Pseudixées.
Le Botaniste japonais dit avoir observé dans les fleurs mâles trois éta-
mines alternes avec les lobes, alors que van Tieghem décrit trois étamines
biloculaires superposées aux lobes.
Si Hayata ne faisait rentrer dans son nouveau genre Pseudixus que la
plante du Japon, je pourrais admettre, grâce à des matériaux en bon
;i V. Tiegh. , Sur 1<> groupement des espèces en genres des Ginallocos. Bifa-
riées. Phoradendrées et Viscées, quatre tribus delà famille des Loranthacées,
lhill. Suc. bot. Fr. [1896], i> i33.
M Engl. etPn., PJtanzenf. Nachtr., V, p. 187.
:i' Haï*ta, Iron. IV nul. Formotan, III. 1. [>. i38
— 262 —
état, un complément d'information justifiant cette séparation. Mais, à la
suite de la diagnose, il cite les régions suivantes : flndia, Malaya, Mau-
ritia, Australia, Polynesia* , ce qui montre indubitablement que dans son
nouveau genre il fait rentrer l'ensemble des espèces suivantes : Viseum
articulatum Burm., V . moniliforme Bl., V. moniliforme Wight et Arn., V.
japonicutn Thunbg.
Avec cette extension, je ne puis me ranger à l'avis de Hayata, car
l'examen de nombreux échantillons des provenances les plus diverses
m'a fait reconnaître qu'en ce qui concerne l'appareil staminal les manières
de voir successives de van Tieghem et de Hayata ne sont justifiées ni l'une
ni l'autre.
En réalité, la fleur mâle, entourée par trois lobes triangulaires, ren-
ferme non pas des étamines libres, mais un synandre hémisphérique
composé de six sacs polliniques et occupant le milieu de la fleur, sans
aucune connexion avec les lobes. Ce synandre est pourvu , à son sommet ,
d'un pore par lequel s'échappera le pollen (ce qu'il est facile de constater
sur des fleurs quelque peu avancées). Les sacs sont contigus et soudés à
leur base vers le centre; mais plus haut se trouve un intervalle dont le pore
occupe le sommet.
En aucun cas et chez aucun échantillon, même chez des fleurs à lobes
largement écartés, je n'ai observé d'étamines séparées, mais toujours et
sans exception le synandre dont j'ai déjà parlé.
Ce synandre étant formé de 6 sacs polliniques (2 par lobe), on com-
prend qu'il soit loisible à l'observateur, et avec la même raison, d'admettre
que ces sacs correspondent deux par deux aux lobes et qu'ils leur sont
superposés (van Tieghem), ou bien que les paires correspondent aux
intervalles et sont par conséquent alternes avec les lobes (Hayata).
Sur des sections transversales du synandre j'ai pu observer les cloisons
radiales séparant les sacs polliniques, et rien dans la structure uniforme
de ces cloisons ne m'a permis d'admettre la possibilité d'une séparation
en trois anthères distinctes.
Le synandre hémisphérique porte , sur toute sa face externe , une assise
mécanique sous-épidermique constituée par des cellules dont les épaississe-
menls en U présentent leur concavité vers le dehors. Il résulte de cette
disposition que la dessiccation provoquée par l'anthère détermine un
redressement de la face externe du synandre et, par conséquent, une
déchirure de la paroi autour du canal central où manque précisément
l'assise mécanique. La sortie du pollen par le pore supérieur se comprend
facilement.
Nous conserverons donc le genre Korlhalsella, autant par respect de la
priorité que pour rendre un juste hommage à l'émineut Botaniste français
qui sut le premier montrer les différences entre les Viseum et les korthal-
sellii ■
263
Korthalsella (van Tiegh. nomen nudum) H. Lee. emend.
Fruticuli parasitici. Caulisplus minus jlavidus , teres vel complanatus , arii-
culatus. Folia bracteifortnià, parva, opposita,superposita vel interdum decussata.
Flores nnisexuales , a.r illares , ebracteati , sive inreceptaculi cavis ut in alveolis
singulalim plus minus infiœi, sive liberi et pilis intermixti. Flores c? basi
aitenuati, lobis S instructi, lobis triangularibus, valvatis ; synandrium liberum
centrale, perigonii lobis non coalitum, 6-loculosum , hemispheericutn , sessile,
poro centrait dehiscens. Flores 9 ovoidei, trimeri, lobis parvis, triangularibus
instructi; stamina 0; ovarium inferum perigonio coalitum; stigma sessile,
vie conspicuum ; placenta centralis, conica. Fructus oooideus, bacciformis ,
lobis persiste nfib as '4 instructus. Semen pîriforme vel cordiforme, plus minus
complanatum; embrijo pro parte exsertus, teres, radicula supera.
Le genre comprend trois sections correspondant respectivement aux
genres créés par van Tieghem :
Articles cylindriques au moins à leur sommet Eukorthalsella.
Articles aplatis sur loute la longueur:
Des ramifications végétatives et d'autres florifères . . . ' Heterixia.
Toutes les parties semblables Bifaria.
I. Sect. Eukorthalsella (Engl.) H. Lee. emend.
Caulis Jlavidulus, arliculis brevibus (usque 1 cm.) apice teretib us ; folia
bracteifortnià annularia vel sœpe a decussata; nodi Jloribus numerosis
cincti.
Tige cylindrique sur toute la longueur des entre-
nœuds; entre-nœuds courts; fleurs nombreuses, sur
plusieurs rangs à chaque nœud K. Remyana.
Tige à articles cylindriques en haut, aplatis en bas;
fleurs sur un ou deux rangs autour de la tige à
chaque nœud; bractées annulaires, mais fleurs for-
mant souvent deux groupes opposés à chaque nœud . K. cylindrica.
Fleurs toujours en deux groupes opposés et volumi-
neux à chaque nœud; articles assez longs, obeo-
niques . plus gros en haut qu'en bas. . . . .' K. aoraiensts.
Korthalsella Remyana v. Tiegh. nom. nud. — Caulis cylindricus jlavidus ;
internodia brevia; bracteœ annulares caulem cingentes;Jlores more Korthalsellœ,
paroi, numerosi, midliseriali.
Iles Sandwich (Remy, n° 5oa pars).
— 264 —
K. cylindrica v. ïiegli. nom. nud. — Caulis flavidulus; internodia basi
complanata; bracteœ 2 opposite caulem cingentes; flores more Korthalsellœ,
parvi, uniseriatî.
Hawaï (Heller, u° 2196).
Sandwich : Lanai (Remy, n° 5oa pars).
K. aoraiensis (J. Nad.) v. Tiegh. nom. nud.; Viscum aoraiense (J. Na-
deaud, Enum. des pi. indig. de Vile de Tahiti). — Fruticuli parasitici, glaber-
rimi, nodis valide tumidis instructif articuli subfusci, 8-20 mm. longi, obconici
vel apice plus minus obconici ; bracteœ opposite, non décimâtes ; flores more
Korthalsellœ , pauci , pilis numerosis intermixti; fructus minimi, lutei,
utrinque 3 , e nodulo nascentes.
Tahiti (J. Nadeaud, u° ht 1). Cette plante se développe d'après Nadeaud
sur ïAhjxia slellata et le Byronia tahilensis. Elle se rencontre sur les
créles élevées de l'Aorai, à 1,800 mètres d'altitude et sur les sommets
d'Orofero.
11. Sect. Heteiuxia (v. Tiegh. ut genus).
Caulis basijloribus carens ; internodia complanata ; ramuli superiores paroi,
non complanati , Jloribus instructi.
Articles ovales, pourvus d'une seule côte, plats, de
moins de 1 cm. de long À. Lindsayi.
Articles oblongs, pourvus de plusieurs côtes, longs de
plus de a cm K. geminata.
Korthalsella Lindsayi (Oliv.) v. Tiegh. nom nud.; 1 iscum Lindsayi Oliv.
ex Hook. f. Handb. N. Zeal. FI., p. 108. — Articulis complanalis, oralibus,
j-10 mm. longis, ni longitudinem î-coslatis; ramuli Jloriferi parvi, sœpc
geminati; flores more generis.
Nouvelle-Zélande (Filhol, sans numéro).
K. geminata (Korth.) v. Tiegh. nom. nud.; Viscum geminatum Korth. in
Verh. Batav. des. , XVII [ 1 809 ] , p. 259. — Fruticulus parasilicus (in Euge-
nia spec); caulis hast complanatus, articulatus, articulis oblongis. a cm.
longis, g-10 mm. la lis, in longitudinem multicostatis; caulis apice ramosus ;
ramuli parvi, Jloriferi. bracteis admolis; semina pirifonnia 7.5 mm.
longa.
Bornéo (Korthals, n" 1 y ^1 ).
— 265 —
III. Sect. Bifaria (v. Tiegh. ul gemts).
Caulis plus minus complanatus; folia bracteiformia, opposila, non decus-
sala, sœpe conniventia ; injlorescentia annularis caulem cingens vel injlores-
centiœ anillares oppositœ.
0 Les articles de la base presque cylindriques , les autres
plus ou moins aplatis, rougeàlres, rappelant la forme
d'un cylindre pourvu de deux ailes dans un même
plan, bradées opposées, non décussées. Fleurs en
deux groupes opposés à chaque nœud À. rubescens.
Q Articles tous nettement aplatis.
X Fleurs disposées autour de la tige, au moins dans
les parties supérieures de la plante.
-|- Articles linéaires, étroits, non sensiblement plus
larges au milieu qu'aux extrémités, non pour-
vus de bourgeons courts aux nœuds.
o Articles petits à une seule côte A. lœnioides.
o Articles plus grands à plusieurs côtes visibles. K. Gaudichaudii.
-f- Id. avec bourgeons courts et serrés aux nœuds.. À. Jasciculata.
+ Articles obovales , les plus longs n'atteignant pas
2 cm K. monilijormis.
X Fleurs toujours en deux groupes opposés et dis-
tincts à chaque nœud.
-f- Articles oblongs , rubanés , très aplatis , au moins
deux fois plus longs que larges, dépassant
généralement 12 mm. et pouvant atteindre
3 cm. de long sur 5-6 mm. de large ; côte peu
saillante: plante de plusieurs décimètres de
haut K. platycaulis.
-f- Articles rectangulaires ou trapéziformes, les plus
grands pourvus de plusieurs côtes saillantes et
dépassant généralement 7-8 mm. de large.
Fleurs souvent entremêlées de poils , plongées
chacune dans une alvéole du réceptacle, à
bords plus ou moins laciniés À. eomplanata.
K. moniliformis (Wight) H. Lee; Viscum moniliforme Wight et Arn.,
Prodr., [). 38o ; Wight., Icon., 1. 1 o j 8 : I .japonicum Thunbg. in Traits. Linu.
Soc, II, p. 329; D. G. Prodr., IV, p. i>83. — Fruteœ parasitions parvus,
arlictdis complanatis obovalibus 8-1-2 mm. longis basi apiecque altenuatis;
nodi jloribus paucis cincti ; flores more generis ;fruclus obovnidaus baccijormis ;
semen t, ovale vel cordit orme embryone cijlindrico paullum exserto inslructum.
— 266 —
Inde : Griffilth, uu a 7/11 (Bifaria apiculata v. T.); Wright, n° 10 k ;
Hohenacker, n° 96; Hook. et Thoms, M' Khasia; PeiTottet,n05 386 et h 29;
Schmidt, n° 96; Schlagentweit , n° 286; Pierre, n° 3071; Jacquemont,
sans numéro; Griffilh (B. japonica v. T.); Wight, n° 1229 (B. Wightii
v. T.); Str. et Winterb. n° 3 (B. multiramosa v. T.); Falcouer, n° 5o6
(B. garhwalensisx. T.); Utacamund, Metz, n° 1679 (B. Metzii v. T.).
Japon : Zollinger, n" 63o (B. spiciformis \ . T.); Debeaux, sans numéro:
Maximowicz (B. japonica v. T.); Oldham, n° 269.
Ile Maurice : Boivin , Vesco.
Hawaï : Heller, nos 2212 et 21 83.
Philippines : Merr., n° 7o3o (V. Opuntia Thunb.).
Chine : Cavalerie, n° 3 46 2.
K. tœnioides (Comm.); Viscum tœnioides Comm. ex Thou. , Obs. Plant.
Afr. in Mél., p. 43; Bifaria Aitchinsoni v. Tiegh.; Distichixus Bichardii
v. Tiegh.; Bifaria polystachja v. Tiegh. — Frutex parasitions parvus , arti-
culis linearibus 8-iâ mm. longis, basi atlenuatis, complanatis ; nodi floribus
paucis (5-6) cincti; Jlores more generis ; fructus obovoideus, bacciformis;
semen 1, ovale vel cordiforme ; embryo rectus pro parte exsertus ; radicula
sapera.
Inde : Aitchinsou, n° k 11; Hook. et Thoms., n° 12.
Abyssinie : Quartin-Dillon et Petit.
Nossi-Bé : Pervillé, n° 71 4 (Bifaria Bichardii v. T.).
Ile de France : Bory de Saint-Vincent, sans numéro.
île Bourbon : Boivin, n° 1286; Vieillard et Deplanche; Bichard,
nos 399 et 697; Armange, n° 10.
Chine : Maire, sans numéro, ait., 2,800 m.; Tchen Keou tin; Farges,
sans numéro (parasite des chênes et autres arbres, ait., 1,200 m.).
Japon : Em. Weiss, sans numéro.
Corée : Faurie, n° 875.
K. fasciculala (v. Tiegh.) H. Lee; Bifaria Davidiana v. T.; B. fascicu-
latay. T. — Frutex parasiticus parvus; articulis linearibus usque 16 mm.
longis; nodi gemmis brevibus multibracteatis instrucli, bracteis admolis; jlos
fructusque more generis.
Chine : Shensi méridional, sans numéro (B. Davidiana v. T.): Su tchuen
oriental: Farges, sans numéro {B. fasciculala v. T.).
K. rubescens (v. Tiegh. ) H. Lee; Bifaria rubescens v. T.; B. Lepinix.T.
— Frutex ima basi articulis leretibus, apice complanatis, vix aliformibus, plus
minus rubescenlibus instr-uctus; nodi tumefacti ; bracteœ injlorescentiœque oppo-
silœ non decussatœ ; Jlos fructusque more generis.
Tahiti : Ribourt, Vesco, Lepine.
— 267 —
K. Gaudichauciiï (Bifaria Gaudichaudix.T.). — Frutex parasiticus , arti-
culis ima basi teretibus apice complanatis instructus, costa valde prominente ;
bractea internodium omnino cingens; flos fructusque more gêner is.
Bourbon : Gaudichaud. sans numéro, et G. de l'Isle.
K.platycaulis (v. Tiegh.) H. Lee. — Frutex parasiticus, â-6 dcm. altus,
articulis oblongis complanatis, costa vix conspicua instructis, seepe 2 cm. lon-
gis, usque 5-6 mm. lads; nodi bracteis 2 et inflorescentiis 2 oppositis, non
decussatis instructi; Jlos fructusque more generis.
Fiji : Seemann, n° 21*2 (Viscum articulatum Burm.): Harvey, Wiik., id.
Hawaï : Heller, n° 26&0 (Bifaria Helleri v. Tiegh.).
Taïti : Savatier, sans numéro; Nadeaud, id.; Hombron, id. ; Mœren-
hout, id.; Vesco, id. (Bifaria platycaula v. T.).
Nouvelle-Calédonie : Pancher, n° 626 (B. platycaula v. T.).
Comores : Humblot, n° 33 1 (B. Humblotii y. T.).
K. complanata (v. Tiegh.) H. Lee.; Bifaria complanuta v. Tiegh. —
Articuli maximi sœpe ultra 1 cm. lati, bracteis parvis, oppositis instructi,
flores in alveolis infixi, alveolis margine plus minus ftmbriatis; costœ promi-
nenies 3-oo ; jlos fructusque more generis.
Sandwich : Bemy, n° 5o4 , pars Bifaria mullicostala v. T. ; pars Bifaria
complanata v. T. ; pars Korthalsella fasciata v. T.
Hawaï : Heller, n" 2810 (Viscum pendulum Hell.).
Taïti : Vesco ( Viscum platycaulon).
V. crassa v. Tiegh. ut species; art culis crassis brevibus.
Sandwich : Bemy, n" 5o5 pars: Gaudichaud, n° 193.
Muséum. — xxn.
— 268
A PROPOS D'UN VlSCUM DE NoSSI-BÉ , À FLEVHS
WAB0RD EiïCAPUCnONNÉES ,
par M. Henri Lecomte.
Boivin a récolté à Nossi-Bé, rrsurles Palétuviers, au-dessous du plateau
de Gelville, juin 1 8^7^, un Viscum aphylle auquel il a. donné, sans
description d'ailleurs, le nom de V. cylindricum. Le même Botaniste voya-
geur a recueilli un autre échantillon n à Djabal , à une certaine distance ,
mais en regard de la mer, mars i85i». Ces deux spécimens présentent
les mêmes caractères et ne peuvent être séparés.
Cette espèce de Boivin n'a fait l'objet d'aucune description , et si van
Tieghem, qui a eu l'occasion de la rencontrer dans l'herbier du Muséum,
en a fait un Ozixia cylindrica, il ne signale nulle part le caractère spécial
de cette plante. Le nouveau genre manque de diagnose et ne se trouve
même cité dans aucun mémoire de van Tieghem.
Il nous a donc paru d'autant plus intéressant de reprendre l'étude de
cette plante que ses fleurs présentent un caractère remarquable non signalé
jusqu'à ce jour.
Appareil végétatif. — La tige, qui est très ramifiée, ne justifie le nom
spécifique cfcylindrica« attribué par Boivin à cette espèce que par sa forme
générale, qui se rencontre d'ailleurs chez d'autres espèces; elle est nette-
ment striée dans sa longueur, surtout chez les rameaux jeunes, et elle se
montre articulée aux nœuds.
Chaque nœud, assez fortement renflé, porte deux feuilles bractéiformes
opposées, très réduites et formant de chaque côté de la tige une sorte de
coupe occupée par les fleurs. Ces feuilles réduites alternent d'un nœud à
l'autre et sont par conséquent décussées.
La tige jeune comprend d'abord, sous l'épidémie à cellules parallélipi-
pédiques et à stomates disposés transversalement, quelques assises d'un
parenchyme vert légèrement palissadique.
Dans le pareiichyme général se trouvent 5 ou 6 faisceaux libéro-ligneux
accompagnés chacun de deux faisceaux fibreux, l'un interne, l'autre
externe.
Dans des tiges plus âgées et dans l'intervalle entre les faisceaux libéro-
ligneux signalés ci-dessus, se forment des faisreaux de bois dépourvus
— "269 —
de liber mais flanqués, comme les faisceaux libéro-ligneux, île deux
faisceaux fibreux internes et. externes.
Enfin, dans des tiges plus âgées encore, le parenchyme des rayons
médullaires et celui du centre de la tige épaissit et lignifie ses membranes
cellulaires.
11 se constitue ainsi une sorte de cylindre ligneux d'origine complexe
et à surface plus ou moins irrégulière, autour duquel se trouvent les 5
ou 6 faisceaux libériens non contigus appartenant aux faisceaux libéro-
ligneux des tiges jeunes. Plus extérieurement , dans le parenchyme situé
sous le tissu à chlorophylle, on observe les 10 ou 12 paquets fibreux
qui flanquaient à leur face externe les faisceaux libéro-ligneux primitifs
d'une part, et les faisceaux uniquement ligneux de formation ultérieure,
d'autre part.
Gomme on le voit par ce qui précède, la structure de la tige de cette
plante mérite déjà une mention particulière.
Fleurs. — Chaque coupe latérale formée par les bractées opposées ren-
ferme 2-8 fleurs; mais, à l'encontre de ce qui existe chez les véritables
I iscum de la section Aspidixia, ces fleurs ne présentent pas, à leur base,
du moins en apparence, les deux bractées opposées caractéristiques des
I iscum.
Quand la coupe formée par une bractée ne renferme que deux lleurs ,
celles-ci sont séparées par le rudiment d'un bourgeon ; s'il existe quatre
lleurs, on rencontrera deux bourgeons, c'est-à-dire deux groupes com-
prenant chacun un bourgeon central et deux fleurs latérales; enfin, si le
nœud est assez développé, le nombre des fleurs situées de chaque côté peut
s'élever à huit.
Ce qui caractérise essentiellement ces fleurs, c'est, comme on vient de
le voir, qu'elles manquent des bractées opposées qui accompagnent tou-
jours, à leur base, les fleurs de Viscum.
Les spécimens recueillis par Boivin ne portent que des fleurs femelles ;
chacune de celles-ci comprend d'abord une base presque cylindrique
contenant l'ovaire adhérent ; cette partie est surmontée par quatre lobes
charnus, triangulaires, à préfloraison valvaire et de bonne heure caducs.
Ces lobes entourent un style cylindrique, assez court, terminé par un
stigmate capité peu développé.
Les pièces du périgone se détachent bientôt, et le style devient visible.
II en résulte que le fruit doit porter le style à son sommet.
Malgré l'absence de bractées florales, la plante de Boivin ne peut être
rattachée au genre Korthulsella, puisque chez ce dernier genre les fleurs
sont trimères avec persistance des lobes sur le fruit mûr. 11 s'agit donc
incontestablement d'un Viscum, mais avec absence apparente des bradées
opposées caractéristiques de ce génie
— -270 —
L'étude des nœuds portant des fleurs très jeunes nous montre chacune
de -celles-ci complètement cachée par une sorte de capuchon inséré par
tout le pourtour de sa hase sur les bords de l'alvéole contenant le
bouton.
Ce capuchon, qui mesure au maximum trois quarts de millimètre de
hauteur, se développe eu même temps que le bouton, mais en amincissant
peu à peu sa base, par laquelle il est attaché. A un moment donné cette
base se déchire à peu près perpendiculairement, le capuchon est soulevé et
la fleur devient libre.
Il suflit d'examiner avec attention le capuchon recouvrant un très jeune
bouton pour observer, à son sommet, une légère dépression linéaire, comme
il arriverait si le capuchon élait réellement d'origine double. Or, chez les
Viscum , les deux bractées florales sont toujours plus ou moins conniventes
à leur base .; une soudure des bractées sur presque toute leur longueur ne
laisserait plus qu'une très légère fente au sommet pour le passage de la
fleur ; enfin, si ces deux bractées se trouvent encore plus rapprochées et si
elles sont soudées jusqu'au sommet, elles formeront un capuchon continu
autour de la fleur. Et cette origine double du capuchon se manifeste encore
par la très légère dépression que nous avons signalée plus haut à son
sommet. Le capuchon recouvrant la fleur présente, d'ailleurs, à sa face
interne, une assise régulière de cellules constituant un épidémie interne,
alors que les tissus se montreraient irrégulièrement digérés, si la fleur était
d'origine endogène, comme elle le paraît à un premier examen.
Il en résulte que la plante de Boivin ne peut être séparée du genre
Viscum. Le genre Ozixia de van Tieghem ne nous paraît donc pas une
création justifiée.
Les noms de Boivin et de van Tieghem constituant simplement des
nomina nuda, et de plus le qualificatif p-cylindrica» de Boivin ne corres-
pondant pas à un caractère spécial à cette espèce, nous décrirons la
plante sous le nom de Viscum palliolatum (de palliolatus = couvert d'un
capuchon).
On est autorisé à penser que le capuchon recouvrant le bouton floral
constitue un mode spécial de protection pour cet organe. Et cette protection
n'est peut-être pas inutile pour un Viscum parasite des Palétuviers et
exposé aux brises salines.
Viscum palliolatum , sp. nov.
Frutex aphyllus, in arboribus prope mare sitis parasitants. Ma mi ramulique
teretes , striati, ramosissimi. Nodi tumefacti bracteis a opposilis decussatisque
instructi. Flores unisexuales , sessiles vel subsessiles , axillares, utrinque a-8 ,
ebracteati, in alveolis sili, primo tecti, palliolati, palliolo inox deciduo.
Flores Ô" incoguili. Flores ? teretes, 3-'i mm. longi, cylindrati, lobis U val-
— 271 —
vatis instructi. Stamina o. Ovarium inferum ; stylus cylindratus inchtsus,
stigmate parvo globoso instructus. Fructus incognitos.
Nossi-Bé (Boivin, n° -2112) sur Palétuviers et toujours du moins au
voisinage de la mer.
/</. (Pebvillé, saus numéro) parasite sur Sonneratia ttll>«.
Nous ne connaissons malheureusement ni les fleurs mâles ni les fruits
de cette espèce.
M. H. Perrier de la Bàthie a récolté à Feringalana, entre Medelanona et
Andriba, un autre Gui parasite d'une Célastracée qui parait singulièrement
voisin de la plante précédente, mais avec des branches toujours opposées
et non verticillées. Malgré l'âge de la plante, qui porte seulement des
fleurs déjà avancées, nous avons trouvé un bouton tardif recouvert encore
de son capuchon et plusieurs de ces derniers organes restaient fixés aux ra-
meaux de la plante.
I ar. 1. Perrieri : flores pedicellati , pedicellis t—i.ô nuit, longis.
Madagascar: Feringalana, entre Medelanona et Andriba (H. Perrier
de la Bàthie. n° 78^1 ).
Enfin, c'est encore à la même espèce qu'il faut rattacher, comme va-
riété B, le Gui aphylle récolté par Douliot à Madagascar. Chez cette
plante, les rameaux, beaucoup plus grêles que dans l'espèce précédente,
' portent des fleurs à pédicelle allongé atteignant facilement k millimètres
de longueur.
Yar. H. Douliotii : ramis gracilibus > pedicellis usque 4 mm. longis.
-Parasite comme le gui sur un talishé- (Douliot. sans numéro).
— 272
COI PB GÉOLOGIQUE DU VERSANT S. S. 0. DE LA COLLINE SITUEE AU N. E.
de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de l\
ferme du Buisson À Guyencourt (Aïsm) [Feuille 34, quartNord-
Ouest],
PAR M. H. Chapiat.
(Laboratoire de M. Stanislas Meunier.)
La hase de l' Y présien esl indiquée par la présence de nombreuses
sources qui coulent sur les argiles de couleurs variées (jaune rougeatre,
gris noir) du Sparnacien.
L'eau de ces sources possède un degré hydrotiinétrique assez élevé
(37 à 5o). L'une d'entre elles, qui sourd à 100 mètres au S. 0. de la
ferme du Buisson, a déposé sur toutes les petites branches, os, coquilles
d'escargots, qui encombraient sa rigole d'écoulement, une couche calcaire
d'aspect oolithique de plusieurs millimètres d'épaisseur.
L'Yprésien a une allure régulière. 11 est constitué par des couches de
sables blanc verdàtre, rosés ou bruns. Par endroits, ces couches de sable
alternent avec des lits minces d'argile noire et de marne calcaire de î cen-
timètre d'épaisseur.
Le sable est souvent aggloméré en rognons ou en plaquettes de grès
brun rouge, très friable, mais présentant presque toujours un noyau résis-
tant de couleur noire , riche en oxyde de fer.
Fréquemment une enveloppe gréseuse d'un demi-centimètre d'épaisseur
entoure des poches de sable rosé.
Le Lutétien débute par une couche de sable calcaire, glauconieux, con-
tenant des grains de quartz roulés, de grosseur variant entre celle d'un
grain de mil et celle d'un œuf de pigeon. Ces ^galets» de quartz sont
disposés par ordre de taille, les plus gros formant un lit continu à la base
de la couche, où ils sont mêlés à de nombreux fossiles, parmi lesquels
abondent Venericardia planicosta, Turritetla sulcifera, etc. A côté de ces
espèces souvent bien conservées, on trouve des Génthes roulés, usés el
recouverts d'un enduit glauconieux vert olive.
Au-dessus de ce sable, se trouve uu banc épais de calcaire grossier,
fragmenté et de dureté variable.
Ce calcaire est pétri de coquilles de Pelecypodes ( Corbis lamellosa, Car-
dita,Cardium, Lucina. . .), de Gastropodes (Natica, Poiamides), et, à un
— 273 —
certain niveau, d'une quantité de Nummuliles lœvigala. (les derniers bancs
sont plus durs que les bancs voisins.
A ce calcaire employé comme pierre à bâtir, succède un calcaire jaune,
sableux, très friable , se désagrégeant de telle façon sons l'action des agents
atmosphériques, qu'aux points où il affleure il peut être confondu avec du
sable.
A sa base, ce banc calcaire renferme de nombreux moules internes de
Bivalves et de Cerithes géants. Dans ses parties moyenne et supérieure, il
abonde en fossiles d'une remarquable conservation.
Le Lutétien inférieur se termine par une couche de calcaire à milioles,
de deux mètres environ d'épaisseur, exploité pour la construction.
Le Lutétien supérieur débute par un lit de glaise verte de 10 centi-
mètres.
Cette glaise est surmontée par un calcaire grossier, dur, portant des
empreintes de Cerithes, sur lesquelles se sont rassemblées les molécules
ferrugineuses que contenait la pierre. Un filet assez mince de marne blanche
sépare ce calcaire grossier à Cerithes, du banc de calcaire compact, dur,
mais fragile, disposé en plaquettes, qui forme le sommet de la colline.
Retenu loin du Laboratoire par mes obligations militaires, je suis con-
traint de remettre leur détermination à une époque ultérieure.
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administrâtes. — Expos-- du voyage des Académiciens en Espagne,
par M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum.
— Citation à l'ordre du jour de la Division de M. Lucien Berland,
Préparateur de la Chaire d'Entomologie 219
Prétentation d'un mémoire par M. le Dr R. Anthony a 10,
Communications :
Ed. Perrier. En Espagne 220
P. Chabanaud. Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par
M. le Commandant Vibert 226
— Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc recueillis par M. Pallary
[Figs] 228
Ch. Gravier. Sur un Type nouveau d'Actinie de l'île San Thomé 2 34
Ed. Lamt. Les Mactres et les Lulraires de la Mer Rouge (d'après les maté-
riaux recueillis par M. le Dr Jousseaume) 287
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato-
riale. — XLIV. Mollusques terrestres recueillis dans les provinces
de Kilwa et de Maheuge (Afrique orientale) i> 43
H. Leoomte. Le genre Korthahella et la tribu des Bifariées de Van Tieghem . 260
— A propos d'un Viscutn de Nossi-Ré, à fleurs d'abord encapuchonnées. . 268
R. Chapiat. Coupe géologique du versant S. S. 0. de la Colline située au
N. E. de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la
ferme du Ruisson à Guyeucourt (Aisne) 372
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1916
N° 6
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCGCXVI
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum , ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1916. — N° 6.
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16/iE REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
29 JUIN 1916.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERJUER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
Un congé de trois mois, avec traitement intégral, valable du
ier juin au 3i août 1916, a été accordé, sur sa demande et pour
raison de santé, à M. Lucet (Désiré-Adrien), Assislant de la
Chaire de Pathologie comparée au Muséum. (Arrêté ministériel du
3i mai 1916.)
Un congé d'un mois, avec traitement intégral, a été accordé,
sur sa demande et pour raison de santé, à M. Haun (Joseph-
Alexandre), Commis à la Bibliothèque du Muséum. (Arrêté minis-
tériel du 10 juin 1916.)
M. Piroutet, Licencié es sciences, a été chargé, à dater du
icr mai et jusqu'à la désignation d'un titulaire, des fonctions de
Préparateur de la Chaire de Paléontologie au Muséum, en rem-
placement de M. Papoint, décédé. (Arrêté ministériel du 3i mai
1916.)
Muséum. — xxii. 19
— 276 —
Sur la proposition de MM. les Professeurs Verncau et L. Roule,
out été nommés Correspondants :
MM. le Dr Huguet, Médecin chef des services sanitaires à Rabat
(Maroc), Léon Clerget, 27, rue du Marché, à Neuilly (Seine),
Chabanaud, 12, rue de Condé, à Paris. (Assemblée du i5 juin
1916.)
M. le Professeur Stanislas Meunier, en annonçant à la Réunion
des Naturalistes la perte que vient de faire le Muséum dans la per-
sonne d'un de ses Correspondants, M. le Dr Latteux, décédé le
9 juin à Paris, à l'âge de 76 ans, ajoute à son égard quelques
renseignements :
Associant à l'Histologie, dont il avait fait sa spécialité et qui lui a valu
une si incontestable réputation, un amour irrésistible pour la Minéralogie,
M. Lattedx tenait une place dans le monde scientifique par la grande
valeur de ses collections, quand il se laissa captiver par l'étude des roches
tombées du ciel.
C'est alors qu'il entra en relation d'échange avec le Muséum et qu'il
procura ainsi de précieux spécimens à notre grande Collection nationale
En particulier, il lui donna, contre des doubles, un fragment de la
pierre tombée le 20 juin 1903 à Uberaba, au Brésil, qu'il avait acquis au
cours de l'important voyage dont il donna au public une si agréable rela-
tion dans son luxueux volume intitulé : Au pays de l'or el des diamants.
J'eus bientôt fait d'apprécier ses hautes et rares qualités d'observation ,
et c'est avec le plus grand plaisir que je m'aperçus un jour que , sans nous
en être doutés l'un el l'autre, nous étions entrés dans une véritable colla-
boration scientifique.
Grâce à son incomparable habileté , qui lui permettait de résoudre cha-
que jour quelque nouvelle difficulté de la photographie microscopique, le
Dr Latteux reproduisit des séries de lames minces de météorites pierreuses
et des suites de plaques de fer extraterrestres, polies et mordues aux
acides. Par lui , quantité de points restés mystérieux dans l'étude passion-
nante de ces roches se trouvèrent élucidés comme d'eux-mêmes, et des
aperçus très hauts et très larges en surgirent pour le progrès de la Géo-
logie comparée. Aussi fus-je très heureux d'obtenir un jour l'attribution
à M. le Dr Latteux , par l'Assemblée des Professeurs du Muséum, de la
médaille de BulTon et du diplôme de Correspondant, titre auquel, par
sa valeur personnelle, il a contribué à continuer son lustre.
— 277
PRESENTATION D'OUVRAGES.
M. le Professeur II. Lecomte présente et offre pour la Biblio-
thèque du Muséum le t. XVI, fasc. 3 et &, de la Flore générale
de V Indo-Chine, publiée sous sa direction, avec le concours de
M. F. Gaginepain.
M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre un Mémoire
de M. Ph. Négris, ancien Ministre des Finances helléniques, sur le
Métamorphisme des roches sédimentaires, publié dans la Revue
intitulée : L'Actualité scientifique, numéro du i5 juin 1910.
Errata.
Discours prononcé par M. le Professeur Marcellin Boule sur la tombe
de son Préparateur, M. Joseph Papoint. (Bull, du Mus., 1 9 1 G , n° 3.)
Page i3o, 4e ligne, au lieu de : cette élite, lire : dans cette élite.
Page i3o, dernière ligne, au lieu de : La Ferraine, lire : La Ferrassie.
Page 1 3 1 , 3e ligne , au lieu de : faisait , lire : faisaient.
Bulletin du Muséum, 1916, n° 5 :
Page 272, au lieu de : R. Chapiat, lire : R. Charpiat.
»9-
— 278
COMMUNICATIONS.
Le Cabinet d'Histoire naturelle des frères de Lomènie de Brienne,
l'Herbier de l'abbé Pourret et le legs fait par le Dr Barbier
au Muséum en i8âj, Histoire et documents ,
par M. Ed. Bonnet.
Le 8 mai 18&6, mourait à Paris, en son domicile, rue de Beaune, n" 1,
le Docteur Joseph-Athanase, baron Barbier, membre de l'Académie de
Médecine, ancien Chirurgien en chef de l'hôpital militaire du Val-dc-
Gràce; resté célibataire et ne laissant pour héritiers que des collatéraux,
il avait rédigé, en date du 22 juin i832, un testament olographe qui,
entre autres dispositions, contenait la clause suivante :
rr Je donne et lègue au Muséum d'histoire naturelle (Jardin des Plantes)
mon bel herbier, compris le corps de bibliothèque d'acajou qui le ren-
ferme , à condition qu'il sera placé et soigné dans une pièce convenable ;
plus je donne, pour être placé dans la Bibliothèque du Muséum, l'ouvrage
des Graminées, par Host; quant aux ouvrages qui sont contenus dans le
soubassement de la bibliothèque, ils ne font pas partie de ce legs. On
remettra aussi au Jardin des Plantes ma petite collection de minéraux, n
D'après les renseignements verbaux qui m'ont été donnés autrefois par
Edouard Spach , Aide-naturaliste puis Conservateur des Collections bota-
niques du Muséum, qui avait intercalé l'herbier Barbier dans les Collec-
tions du Jardin des Plantes, le legs dont je viens de reproduire la teneur
avait causé quelque surprise; le testateur étant à peu près inconnu comme
Botaniste, on ignorait, au Muséum, qu'il fût possesseur d'un herbier de
quelque importance; cependant, en i8/i5, un an avant le décès de Bar-
bier, Sachaile, dans Les médecins de Paris jugés par leurs œuvres, écrivait :
ffM. Barbier a cultivé la Botanique avec succès. . . On dit qu'il ter-
mine, dans ce moment, un grand ouvrage dans lequel la médecine et la
chirurgie se réunissent à la botanique, et dont il aurait puisé les éléments
dans les beaux herbiers qu'il possède, n
Quoiqu'il en soit, le 9 juin 18/16, le Directeur du Muséum proposait, à
l'Assemblée des Professeurs, de demander au Ministre de l'Instruction
— 279 —
Publique l'autorisation d'accepter ce legs et, en attendant cette autorisa-
tion, de recevoir ces collections à titre de de'pôt; enfin, le 23 février 18/17,
le Ministre de l'Instruction Publique transmettait au Directeur du Mu-
séum une ampliation de l'Ordonnance royale du i5 décembre 18/16 auto-
risant le Muséum à accepter le legs Barbier et, en mars de la même
année 18/17, l'herbier Barbier, contenant 120 boites, était placé dans les
Galeries de Botanique ; les 4 volumes in-folio des Icônes et descriptiones
Graminum Austriacorum de Host, reliés en veau fauve et dorés sur tranche,
étaient remis à la Bibliothèque et, sur le feuillet de garde du tome I, on
lit la date d'entrée : rr i5 avril 18/17 " f^e la mam du Docteur Lemercier,
Sous-bibliothécaire, qui n'a pas mentionné le nom du donateur; quanta
la petite collection de minéraux, elle était probablement sans intérêt, car
il n'en a pas été fait mention sur les registres d'entrée de la Chaire de
Minéralogie.
On connaît maintenant, par ce qui précède, comment et dans quelles
conditions l'herbier Barbier est devenu la propriété du Muséum; il me
reste à exposer l'histoire et la valeur scientifique de celte collection,
mais je crois utile de faire précéder cet exposé de la biographie du
donateur.
Barbier (Joseph-Athanase), né à Brunoy (Seine-et-Oise), le i3 mai
1767, suivit les cours de l'ancienne Faculté de Médecine de Paris dont son
père était Docteur-régent; en 1792, après la suppression de la Faculté de
Médecine, il entra dans le service de santé militaire avec le grade de Chi-
rurgien sous-aide (11 septembre); l'année suivante il fut promu Aide-
major (26 juillet 1793) et le 22 décembre 179/» il devenait Professeur
de Pathologie à l'Ecole de Médecine de Strasbourg; nommé Chirurgien
major le 28 octobre 1790, il passe au Val-de-Grâce qui venait d'être
transformé en hôpital militaire d'instruction et y professe l'Anatomie et la
Chirurgie; il se charge, en outre, des leçons de Botanique, obtient de
l'administration militaire un terrain dans l'enceinte du Val-de-Grâce, qu'il
fait défricher, planter en jardin botanique, et il fait l'avance des fonds
nécessaires à ces plantations et à la construction de cinq serres chaudes;
il devient Chirurgien en chef adjoint le 10 mai 1796, puis Chirurgien en
chef et premier Professeur le 8 janvier 181 5; entré temps, il avait été
reçu Docteur en chirurgie par la nouvelle Faculté de Médecine de Paris,
le 5 janvier 180 4, avec une thèse intitulée : Propositions de chirurgie pra-
tique sur l'amputation à lambeaux; ce travail, le seul, du reste, qu'il ait
publié, a été assez vivement critiqué par J.-L. Jourdan dans le tome I de
la Biographie du Dictionnaire des Sciences médicales de Panckoucke; nommé
membre de l'Académie de Médecine, section de Chirurgie (182/1), Barbier
est admis à la retraite le 26 janvier 1825 et reçoit du gouvernement le
titre de baron en récompense de ses longs et honorables services: rendu
— 280 -
à la vie civile, il n'a cessé d'exercer que peu d'années avant sa mort sur-
venue le 8 mai i846 , ainsi que je l'ai dit au début de ce travail (1).
En l'an vin, l'instruction ayant été supprimée à l'Hôpital militaire du
Val-de-Grâce , l'existence du jardin botanique créé par Barbier se trouva,
de ce fait, fortement compromise; Cels (Jacques-Martin), membre de
l'Institut, section d'Agriculture, qui avait formé lui-même un grand jardin
dont Ventenat et Redouté décrivaient et dessinaient les plantes nouvelles ,
en profita pour demander à l'administration militaire que le jardin du
Val-de-Grâce lui fût concédé; c'est alors que Barbier adressa au Conseil
d'État un Mémoire dans lequel il concluait au rejet de la demande de
Gels, aflirmant ses droits à être maintenu dans la direction dudit jardin
et offrait même, malgré les sacrifices pécuniaires qu'il avait déjà faits, de
prendre ce jardin en location au prix qui serait fixé par le Ministre des
Finances; ce Mémoire, publié sans nom d'imprimeur, forme une brochure
in-8° de 7 pages qui a pour titre : Mémoire sur le Jardin botanique du Val-
de-Grdce par Je citoyen Barbier, officier de santé en chef de l'hôpital militaire
de Paris établi au Val-de-Grâce — Présenté au Conseil d'Etat; il porte la date
du 1 1 prairial an ix et se termine par la signature autographe de Barbier.
La formule nettement possessive et très brève par laquelle Barbier
désigne, sans y ajouter aucun renseignement, l'herbier qu'il lègue au
Muséum, laissait, jusqu'à un certain point, supposer qu'il avait constitué
lui-même cette collection, tant avec ses récoltes personnelles que par
échanges avec d'autres botanistes; or, en compulsant quelques fascicules
de cet herbier lorsqu'il fut déposé aux Galeries de Botanique, on put, de
suite , acquérir la conviction que la part de Barbier dans la composition
de cette collection était assez minime et qu'on se trouvait en présence de
l'herbier formé par l'abbé Pourret (2) et déposé par lui-même dans le
W Quelques biographes ont donné à Barbier les prénoms de Jacques-Atha-
nase et indiqué la date du 7 mai comme étant celle de son décès; les prénoms et
la date que j'ai cités dans cette notice biographique sont ceux et celle qui
figurent dans le testament de Barbier , dont l'original fut déposé aux minutes de
Me Bayard, notaire à Paris, et dont je possède un extrait délivré par M" Lan-
quest, successeur médiat de M* Bayard; en outre, une biograpbie parue du
vivant de Barbier lui a attribué plusieurs ouvrages publiés par un homonyme, le
Docteur J.-B.-Grégoire Barbier, d'Amiens. Sachaile a certainement fait erreur
lorsqu'il dit (loc. cit.) que Barbier prit sa retraite en 18/11, c'est-à-dire à 7/1 ans;
enfin, c'est à tort également que Clos et Timbal-Lagrave , deux auteurs que
j'aurai encore à citer, ont attribué à Barbier la qualité de Pharmacien des
armées.
W Pourret (Pierre- André), Narbonne. 1 7 5 '1 , f Santiago, Espagne, 1818;
pour 6a biographie voir : Clos, Pourret et son histoire des Cistes (Mém. de
l'Acad. des Sciences de Toulouse, II, p. 9/1/1); Galibert, La vie et les travaux du
botaniste Pourret (Revue de Toulouse, juillet 1867); Timhal-Lagra\e, Reliquia
Pourretianœ, Toulouse, 1875.
. — 281 —
Cabinet d'histoire naturelle des frères de Loménie de Brienne lorsqu'il en
fut nommé Directeur; de plus, la disposition des échantillons, leur mode
de fixation sur de grandes feuilles de papier fort ornées d'un encadre-
ment fait à la main , les étiquettes autographes et les longues descriptions
calligraphiées qui accompagnent certaines espèces, notamment les plantes
de la famille des Cisuieées, tout enfin indiquait nettement que Barbier
transmettait, au Muséum, l'herbier de Pourret dans l'état où il l'avait
vécu; mais dans quelles conditions et à quelle époque cette collection, qui
avait antérieurement subi d'assez nombreuses vicissitudes, était-elle de-
venue la propriété de Barbier? C'est ce qu'il est assez difficile de préciser,
d'autant plus que Barbier lui-même paraît avoir volontairement gardé le
silence sur ce point important.
Etienne-Charles, Cardinal de Loménie de Brienne (1727-179/1), s'in-
téressait à l'Histoire naturelle; étant archevêque de Toulouse, il fit la
connaissance de l'abbé Pourret, qui appartenait au clergé de Narbonne,
et se l'attacha, d'abord comme secrétaire, puis lui confia l'organisation et
la direction du Cabinet d'histoire naturelle dont, avec son frère cadet,
Athanase-Louis-Marie de Loménie , Comte de Brienne , Lieutenant général ,
également amateur d'Histoire naturelle, il s'occupait de réunir les maté-
riaux; nommé, en 1787, Contrôleur général des finances en même temps
que son frère devenait Ministre de la guerre, il emmena avec lui, à
Paris, Pourret, qui fut alors chargé de l'organisation définitive du Cabinet
d'histoire naturelle dont quelques parties se trouvaient au château de
Brienne, mais dont tous les éléments devaient être réunis dans la capitale
et à la formation duquel Pourret avait largement contribué par le don de
son important herbier personnel; mais, un an plus tard, en août 1788,
les frères de Brienne durent l'un et l'autre donner leur démission; l'aîné,
devenu archevêque de Sens et cardinal, se rendit à Rome et en Italie
d'où il ne revint qu'en 1790; par suite de ces circonstances, l'installation
du Cabinet d'histoire naturelle à Paris fut suspendue et, en 1789, Pourret
était de retour à Narbonne, qu'il dut quitter dès les premières manifes-
tations révolutionnaires pour se réfugier en Espagne, où il resta jusqu'à
sa mort (1818).
Rentré en France, le Cardinal de Brienne prêta serment à la Constitu-
tion civile du clergé et donna sa démission de Cardinal; nonobstant celle
condescendance aux idées révolutionnaires, il fut arrêté à Sens, en 1793,
et incarcéré; relaxé peu de temps après, puis arrêté de nouveau, en
1 79/i , on le trouva mort dans son lit (16 février) (1). On a prétendu qu'il
s'était suicidé en absorbant un poison contenu dans le chaton de sa bague
M Cf. Perrin, Le cardinal Loménie de Brienne, archevêque de Sens; ne» der-
nièrea années, Paris, iSt)(>.
— 282 —
épiscopaîe, mais il est plus vraisemblable que, brutalisé par ses gardiens,
obligé de manger et de boire outre mesure avec eux, il succomba à une
attaque d'apoplexie foudroyante. Quant à son frère, le Comte de Brienne,
il périt sur l'échafaud en cette même année 179&.
Au milieu de tous ces événements, qu'était-il advenu des collections
d'histoire naturelle? Étaient-elles restées à Paris, dans l'état où les avait
laissées Pourret? ou bien avaient-elles été reportées au château de Brienne
où se trouvaient encore différentes collections que Pourret n'avait pas eu
le temps de mettre en ordre?
Dans sa notice sur : Troyes et le département de l'Aube pendant les
soixante dernières années (1789-1848) (1), Alexandre Guérin nous apprend
que, pendant les combats livrés les 29 janvier et k mars 181 h autour de
Brienne, une partie du château fut incendiée et que la précieuse collec-
tion d'histoire naturelle qui s'y trouvait fut détruite. Timbal Lagravc
reproduit (2) cette affirmation en faisant toutefois remarquer que l'herbier
Pourret a cependant été conservé, d'où l'on pourrait, ce me semble, con-
clure que l'herbier en question ne se trouvait pas à cette époque au
château de Brienne.
Timbal -Lagrave affirme, en outre, qu'ecen 1812 la Comtesse de
Brienne avait légué à Pourret l'herbier de ses frères ... et qu'elle l'avait
même engagé à venir le recueillir»; mais qui était cette comtesse de
Brienne? Très vraisemblablement la femme du Lieutenant-général, et alors,
des deux frères de Loménie, l'aîné était son beau-frère et l'autre son
mari ; dans sa lettre , elle devait indiquer à Pourret où elle habitait et où
se trouvait l'herbier en question, toutes choses que Timbal nous laisse
ignorer et qu'il ne paraît pas avoir cherché à élucider.
D'après une tradition orale conservée au Laboratoire de Botanique du
Muséum et que j'ai reproduite, sans eu avoir vérifié l'authenticité, dans
le Bulletin de la Société botanique de France (XL, i8g3, p. lxxv), l'her-
bier du cabinet de Brienne, avant de passer entre les mains du Docteur
Barbier, aurait fait partie des collections de plantes réunies à La Mal-
maison par l'Impératrice Joséphine; mais des recherches récentes m'ont
prouvé que cette tradition était absolument fausse, Joséphine n'ayant
jamais collectionné que les plantes vivantes qu'elle faisait cultiver dans les
jardins et dans les serres de La Malmaison et ne conservant point les fasci-
cules de plantes sèches qu'elle pouvait quelquefois recevoir, comme, par
exemple, les deux portefeuilles de plantes qui lui avaient été envoyés du
W Mémoires de la Société d'agriculture', sciences, arts et belles-lettres <lu dépar-
tement de l'Aube, XIX (i855), p. 4o, et XX (i856), p. 48.
(2) Reliquiœ Pourretianœ, p. 21 et 22.
— 283 —
Brésil et qu'elle donna à Ventenat (1); du reste, si la collection de Loménie
avait appartenu à Joséphine, on devrait y trouver des spécimens des
espèces nouvelles cultivées à La Malmaison, or il n'en existe aucune;
celles décrites par Ventenat font partie de l'herbier de ce botaniste con-
servé à Genève (2); quant à celles décrites par Bonpland, elles ont été, pour
la plupart, données par lui-même, en i833, à l'Herbier du Muséum. Ce
qui a pu donner lieu à la légende que je viens de détruire, c'est probable-
ment la forme et l'aspect du meuble-bibliothèque légué par Barbier,
lequel est de pur style Empire, avec ornements en cuivre et en bronze,
mais n'a, néanmoins, que de vagues ressemblances avec les meubles de
La Malmaison, notamment avec les meubles-bibliothèques du cabinet de
travail de Napoléon; ceux-ci sont en véritable acajou massif et d'un travail
très soigné, tandis que le meuble Barbier, d'un travail beaucoup moins
fini, a été dans ses parties principales construit en acajou femelle (Ce-
drela), les colonnes et quelques appliques étant seules en véritable acajou;
enfin, lorsqu'après la mort du Prince Eugène (21 février 182 A) , héritier
de La Malmaison, les meubles du château furent, en juin 1829, vendus à
l'encan, on eut soin, pour les reconnaître dans l'avenir, d'y imprimer une
marque au fer chaud avec la vignette M. M. (S); or il est facile de constater
qu'aucune marque de ce genre n'existe sur le meuble Barbier (4).
L'herbier Pourret, qui constituait à lui seul, ainsi que je l'ai déjà dit,
la partie la plus importante du legs Barbier, a été intercalé : les plantes
de France dans l'Herbier spécial de cette région , et toutes les autres dans
l'Herbier général; chaque échanlillon a été muni d'une étiquette à en-téte
du Muséum avec la mention : rrCollection de l'abbé Pourret, extraite de
l'Herbier légué par M. le Dr Barbier, 18^751. Les plantes de l'herbier
Pourret se reconnaissent, en outre, très facilement à leur aspect; les
échantillons ne sont pas fixés par des bandelettes, mais entièrement collés
sur de grandes feuilles de papier blanc vergé, ornées d'un encadrement
fait à la main(5); dans l'angle inférieur gauche, une étiquette autographe
M Cf. Lasègce, Musée botanique de Benjamin Delessert, p. 70.
(i) Cf. Lasègue, loc. cit.
P' Cf. J. Ajalbert, Le château de La Malmaison, p. £7.
W Ce meuble, qui est conservé au Muséum dans ie Laboratoire de Botanique
phanérogamique, a été, il y a quelques années, rendu à sa destination primitive
et transformé en bibliolhèque après avoir été débarrassé des boîtes vides qui
renfermaient l'herbier; il ne pouvait, du reste, contenir que 60 boites, alors que
la totalité de l'herbier en comptait 120, dont la moitié, c'est-à-dire 60 boites,
avaient été livrées au Muséum par les exécuteurs testamentaires, sans les casiers
où elles devaient être placées.
W Les feuillets de l'herbier Pourret, étant d'un format un peu supérieur à
celui de l'Herbier du Muséum, ont dû être le plus souvent rognés et, par suite,
l'encadrement a pu disparaître.
— 284 —
de Pourret porte le nom de l'espèce, l'indication de la localité, le nom du
collecteur si la plante n'a pas été recueillie par Pourret, s'il y a lieu la
synonymie et assez souvent des remarques critiques; dans l'angle inférieur
droit, le nom spécifique a été calligraphié par un scribe de l'archevêché
de Toulouse ou du Contrôle général des financés; toutefois, je dois faire
ohserver qu'un certain nombre de plantes portent seulement les noms
génériques et spécifiques sans aucune indication de localité ni d'origine.
Les échantillons que je considère comme ayant été ajoutés par Barbier
sont collés sur des feuillets plus petits, d'un papier plus mince, avec un
encadrement différent; à l'exception d'une petite collection de Crypto-
games cellulaires provenant de Thuillier, ce sont, pour la plus grande
partie, des plantes cultivées, d'origine exotique, sans indication de loca-
lité ni de collecteur; l'étiquette qui les accompagne n'est point de la main
de Pourret et le nom spécifique n'a pas été reproduit, comme précédem-
ment, en belle calligraphie.
A côté des plantes sèches, il existe dans l'herbier Pourret une impor-
tante série de planches gravées , la plupart coloriées, extraites de quelques-
unes des grandes iconographies botaniques publiées dans la seconde moitié
du xvme siècle; beaucoup, envoyées à Pourret par Nicolas-Joseph Jacquin
(1727-1817), sont tirées des Sekctarum slirpium Americanarum hisloria
(1760-1780), Hortus botanicus Vindobonensis (1770-1776), Florœ Âus-
trincœ icônes (1778-1778), Icônes plantarttm rariorum (1781-1786) de ce
Botaniste; comme ces planches sont de format grand in-folio, plusieurs ont
été ramenées aux dimensions de l'herbier en les rognant dans leur pour-
tour et, lorsque la légende en avait été enlevée, le nom de l'espèce a été,
quelquefois, inscrit à la main par Jacquin lui-même.
A l'exception des échantillons que j'ai signalés comme ayant été vrai-
semblablement introduits par Barbier, cette collection contient les plantes
recueillies par Pourret lui-même, au cours de ses herborisations dans le
Midi de la France et dans les Pyrénées; on y trouve aussi un petit nombre
d'espèces qu'il avait cueillies, à Paris, dans le Jardin du Roi et r?à Brienne,
autour du château». A côté des récoltes personnelles de Pourret, il existe,
dans son herbier, une assez importante série de plantes qu'il avait reçues
de nombreux correspondants, tant français qu'étrangers, avec lesquels il
était en relation d'échanges et dont la liste suivante énumère les principaux
avec l'indication des pays d'où provenaient ces plantes :
Aïton (quelques plantes d'Angleterre cultivées ou spontanées), Allioni
(Italie), Asso (Espagne), Banks (Angleterre, Canaries, Açores, Madère),
Barrera (Boussillon), Broussonnet (environs de Montpellier), Cavanilles
(Espagne), Chaix (Dauphiné), Desfontaines (Algérie), Jacquin (Autriche,
quelques plantes spontanées ou cultivées), A.-L. de Jussieu (plantes de
— 285 —
ses propres récoltes et de celles de son oncle Ant. de Jussieu), de Lapey-
rouse (Pyrénées), de Latourette (quelques plantes de diverses localités i,
Lemonnier (plantes de son jardin botanique), Leschenault i quelques plan-
tes de Tlnde), Lhérilier (quelques rares échantillons). Linné fils (seulement
quelques plantes), Mayoral (Espagne), Née (Espagne, environs de Ma-
drid et de Gibraltar), Ortega (Espagne el Pyrénées espagnoles), Pech
(environs de Narbonne, Pyrénées), Poiret (Numidie), L. C. Richard
(plantes du Jardin de Trianon), Scopoli (Italie, Tyrol), Séguier (Italie,
France méridionale), Solander (quelques rares échantillons), Spielmann
(Alsace et Orient), Thunberg (quelques espèces du Cap), Thouin (plantes
cultivées au Jardin du Roi ), Villars (Dauphiné ); eu outre, on constate dans
cet herbier la présence d'un certain nombre de plantes provenant des re-
colles de Tournefort (1656-1708) en Espagne et en Orient, données par
A.-L. de Jussieu et d'autres recueillies en Espagne et en Portugal par Sal-
vador (1690-1761) que Pourret avait évidemment reçues de l'un de ses
correspondants espagnols; enfin Ray (1628-1705) est lui-même repré-
senté dans celte collection par une Graminée, YAristida adscensionis L.
Le principal intérêt de cet herbier réside dans ce fait qu'il contient les
espèces et les variétés nouvelles créées par Pourret dans plusieurs notes et
notices, dont les unes ont paru, du vivant de leur auteur, dans les Mé-
moires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, el
dont les autres, restées longtemps inédites, ont été publiées seulement dans
la seconde moitié du xixc siècle par Clos et par Timbal-Lagrave (1).
De tous les travaux de Pourret, le plus important est assurément son
Projet d'une Histoire générale des Cistes , présenté à l'Académie de Toulouse
le 8 mai 1 788 , dont un extrait a été publié pour la première fois par Clos ,
en 1 858 , dans les Mémoires de cette même Académie (a), d'après le
manuscrit original conservé aux archives de ladite Société, et réédité, en
1875, d'une façon plus complète par Timbal-Lagrave (3). Or ni l'un ni
l'autre de ces deux auteurs n'a consulté, pour celte publication et, par
conséquent, n'a cité l'herbier Pourret qui contient 28 espèces de Cistes au
lieu de 22 mentionnées dans le mémoire reproduit parTimbal, lequel pré-
sente eu outre quelques autres différences; de plus, chaque espèce ou va-
riété est accompagnée d'un ou deux grands feuillets calligraphiés par le
scribe des frères de Loménie, donnant les noms, les synonymes, l'origine
de l'échantillon et des remarques critiques: quelques-uns de ces spécimens
sont accompagnés d'une planche tirée de l'une des grandes iconographies
que j'ai précédemment indiquées: quant au genre Helianthemum , si dans
W Cf. Reliquiœ Pnurretiante , passim.
<5> Tome II, i858, p. zkk.
W IjOC. cit. , p. qh.
— 286 —
l'herbier les espèces sont moins nombreuses que clans la simple et brève
énuméralion qui termine l'Histoire de la famille des Cistes (1), du moins
chaque espèce est accompagnée d'un ou deux feuillets donnant les mêmes
renseignements que pour les espèces du genre Oistus; à côté de deux He-
Uanthemum, qu'il considérait comme nouveaux, les H. potymorphum var.
hirsutum et H. versicolor var. corsictim, Pourret a même ajouté un feuillet
écrit de sa main, avec un croquis au crayon.
Il y a quelques années, les Cistacées de Pourret étaient classées, suivant
leur origine, les unes dans l'Herbier de France, les autres dans l'Herbier
général; avec l'autorisation de M. le Professeur Lecomte, je les ai toutes
réunies en un seul et même fascicule qui a pris place dans la section des
Herbiers historiques.
Enfin, autant que j'ai pu m'en assurer, les échantillons étant dissémi-
nés dans l'Herbier de France, les espèces mentionnées ou décrites par
Pourret dans ses autres Mémoires, notamment daus sa Chloris narbonensis (2) et
dans son Itinéraire pour les Pyrénées^, sont, sauf quelques rares exceptions,
conservées dans les Collections du Muséum; pas plus, du reste, que pour
les Cistes, ces échantillons n'ont été revisés et cités par Timbal qui, j'en
ai, avec regret, acquis la certitude, n'a jamais consulté cet herbier dont il
a cependant esquissé l'histoire, avec la bio-biblographie de Pourret, dans
ses Reliquiœ Pourretianœ.
O Cf. Timbal-Lagiuve, Reliquiœ Pourretianœ , p. i02-io3.
'2' Cf. Timcal-Lagrave, loc. cit., p. a'i.
(s) ££ Timbal-Lagrave, loc. cit., p. io'i.
287 —
Seconde note sur un procédé d'Étude
de l'architecture du tissu spongieux des os,
par R. Anthony.
Dans une courte note publiée ici même l'an dernier ( Bulletin du Muséum
(V Histoire naturelle, igi5 , n° 5) j'indiquais un nouveau procédé d'éludé
de l'architecture du tissu spongieux des os et faisais ressortir eu même
temps les avantages qu'il me paraissait présenter sur les procédés ancien-
nement mis en usage.
A. savoir :
i° Épaisseur nulle de la coupe, d'où absence de toute difficulté d'in-
terprétation ;
2° Possibilité de reproduction photographique ne laissant rien à désirer
sous le rapport de la netteté;
3° Possibilité de la reproduction de la photographie ainsi obtenue de la
même façon qu'un dessin au trait;
/i° Obtention d'une pièce de musée démonstrative, solide et inalté-
rable.
Je veux insister aujourd'hui sur la façon dont un tel procédé permet
l'élude analytique de tout un os spongieux au point de vue de sa structure
architecturale.
J'ai utilisé comme pièce de démonstration un calcaneum droit d'Eléphant
portant dans les Collections du Laboratoire d'Anatomie comparée du Muséum
le n° 188/1-1 1 36. Cet os a été tout d'abord divisé en deux parties suivant
la ligne de section 1 (voir pi. VI); la partie externe représentée en non-
sur la figure ayant été éliminée, la partie interne a été traitée à la solution
alcoolique sursaturée d'alizarine. Il convient d'insister à ce propos sur la
nécessité de laisser les pièces osseuses un temps très long dans la solution
d'alizarine, et cela d'autant plus qu'elles sont plus volumineuses : cette
portion de calcaneum d'Éléphant y est restée un mois, et ce lemps fut
insuffisant, car les parties les plus compactes n'étaient point encore par-
venues à la coloration rouge foncé que l'on doit obtenir (1).
W C'est à cela qu'est imputable le léger défaut que présente l'image a de la
planche VII (surface supérieure de la grande apophyse).
— 288 —
L'os une fois coloré a été inclus dans un bloc de plâtre sur l'un des
côtés duquel a été fixée une réglette en os graduée au 1/2 millimètre et
placée de telle façon : i° qu'elle soit exactement perpendiculaire à la sur-
face de section 1 (voir pi. Vil); 20 que son o coïncidât exactement avec
celle surface de section.
Il est alors facile d'user progressivement le bloc de plâtre d'une quantité
toujours égale et de photographier chaque fois les surfaces de section ainsi
obtenues. Dans ce cas particulier , le bloc de plâtre a été usé de façon à
obtenir une photographie tous les 9 millimètres 1/2.
Par les procédés habituellement mis en usage en embryologie, on peut
enfin reconstituer dans leur ensemble les différents systèmes de travées et
en suivre à travers l'os les divers aspects. La planche VI représente le calca-
neum d'Éléphant vu par sa face supérieure et la succession des coupes qui
y ont été pratiquées.
Ces diverses coupes ont été représentées dans la planche VII et les nu-
méros des images constituant cette figure correspondent aux numéros
de la planche VI.
Notons, pour nous borner ici à l'examen d'un seul détail, que le système
de travées arciformes qui occupe l'intérieur de la grande apophyse, encore
assez mal indiqué dans la coupe 1 , l'est très bien, au contraire, dans la
coupe 2 qui correspond à peu près à la plus grande dimension longitudi-
nale de l'os, et coïncide sensiblement avec son axe physiologique; il l'est
encore suffisamment dans la coupe 3, mais semble perdre toute netteté
dans h coupe h qui est placée bien en dedans de l'axe physiologique de l'os.
Muséum. — M. le Dr R. Anthony.
Pl.VI
Architecture du tissu spongieux des os.
Muséum. — M. le D1 R. Anthony.
Pl. VII.
X
s
o
"Eb
a
o
Cl,
3
o
— 289 —
Note sur un Cyclopterus lumpus L. femelle,
par M. Louis Roule.
Cet individu a été acheté aux Halles Centrales dans la première quin-
zaine de mai 1916; il provenait de la région de Douarnenez (Finistère).
Monté a sec pour être placé dans les collections, sa longueur totale mesure
o m. 55, et sa plus grande hauteur 0 m. 26. Son étude, au moment du
dépouillement, a donné quelques renseignements intéressants sur la ma-
turité sexuelle de l'espèce dont il fait partie.
Cette femelle approchait de l'époque de la ponte , mais n'avait pas encore
commencé à rejeter ses œufs. Les deux ovaires, très volumineux, pe-
sant ensemble 1826 grammes comme poids total, étaient bourrés d'œufs
matures et parvenus à leur taille définitive : 2 mm. à 2 mm. 2 de diamè-
tre. J'ai pu évaluer leur nombre, parle calcul, à 1 65, 800. Les évaluations
faites antérieurement par d'autres auteurs sont les suivantes : 101,935
(Thompson), 19/1,112 (Buchlan), 207,700 (Bloch).
L'époque habituelle de la ponte, dans la Manche qui occupe la zone
méridionale de l'aire géographique de cette espèce arctique, va de février
à avril. La présente femelle avait donc dépassé la date ordinaire; la sienne
se rapprochait de celle que l'on a signalée comme se présentant dans la
zone septentrionale de l'aire de distribution (Groenland).
— 290
Clef dichotomique pour la détermination pratique
des espèces de poissons qui se trouvent, meme accidentellement,
dans la Manche,
par M. Jean Delphy,
Sous-Directeur du Laroratoire maritime de Tatihou
(Saint-Vaast-la-Hougue — Manche).
C'est au souvenir des difficultés, parfois assez embarrassantes, ren-
contrées au début de mes études d'Ichthyologie , que m'est venue l'idée
d'établir la présente Clef. C'est avec l'espoir d'éviter aux autres les mêmes
difficultés que j'ai mis tous mes efforts à mener à bien ce travail. J'espère
aussi que, tel qu'il est (mais bien loin de le croire parfait, je le juge , au
contraire éminemment révisable), il permettra à nombre d'amis de la
Nature, de ces Naturalistes «amateurs» de qui Giard faisait naguère un si
éloquent éloge et à qui la science doit tant, il leur permettra, dis-je, de
fournir nombre d'indications précieuses sur la présence de telle ou telle
espèce en tel ou tel point de nos côtes. On est frappé, en effet, en étudiant
les lchtbyologistes , de voir combien peu de localités, toujours les mêmes,
sont citées dès qu'une espèce n'est pas tout à fait commune. Il est cepen-
dant souhaitable que l'on connaisse avec plus de précision la distribution
des espèces, ce qui est très intéressant non seulement pour les Naturalistes,
mais encore pour tous ceux qui s'intéressent, pour quelque raison que ce
soit, aux pêches.
Il existe un grand nombre d'ouvrages au moyen desquels on peut dé-
terminer les Poissons. Mais ils sont ou trop complets, ce qui oblige à de
longues et fastidieuses recherches, ou incomplets et ne renfermant pas
certaines espèces, parfois même communes. Je me suis ici borné à la Faune
de la Manche, objet de mes études actuelles, mais je crois n'avoir omis
aucune des espèces dont la présence y a été signalée , même comme acci-
dentelle.
La forme d'une Clef dichotomique a été adoptée, comme paraissant la
plus avantageuse et la plus commode. Tout artificielle et si éloignée de la
classification naturelle qu'elle soit, c'est celle qui rend en somme les meil-
leurs services dans la pratique. Il a fallu faire choix de caractères particu-
lièrement nets et constants, ce qui a été la grande difficulté pour nombre
de groupes, et les vérifier avec le plus grand soin. Prenons un Poisson
— - 291 —
donné : nn Naturaliste exercé décide immédiatement à quelle espèce il
appartient, parce qu'il juge et pèse rapidement l'ensemble de ses carac-
tères; le vulgaire lui donne généralement au premier regard un nom, gé-
néralement aussi sans aucune précision. Mais, dans l'ensemble de ses carac-
tères, il en est qui frappent, qui attirent l'attention, soit d'eux-mêmes,
soit parce qu'ils ont été indiqués avec précision, des caractères particuliè-
rement dktinctifs. C'est ceux-ci que j'ai essayé de choisir, en recourant,
quand il le fallait, à des rapports mesurables. Afin de faciliter le plus pos-
sible la détermination, j'ai fait appel à des caractères bien visibles et faci-
lement discernables. Toutefois j'ai complètement laissé de côté, à cause des
erreurs grossières qu'on pourrait devoir à leur emploi, ceux qui sont
tirés de la coloration ou de la taille relative. Il va sans dire que les déter-
minations ainsi faites ne dispenseront le plus souvent pas d'une vérification
ultérieure dans les ouvrages descriptifs (pour notre Faune le meilleur reste
encore celui de Moreau), car, ainsi que le dit l'éminent Ichthyologiste
M. le Professeur Rodle, «la spécification doit se baser sur l'ensemble des
caractères et non sur quelques-uns d'entre eux».
Je me suis arrêté ici aux espèces, réservant pour un autre travail ulté-
rieur plus complet la distinction des variétés. Si l'on croit remarquer l'ab-
sence de certaines espèces, c'est qu'elles sont considérées comme des va-
riétés de celles qui sont énumérées ci-après. Je n'ai pas cherché à employer
les noms conformes aux Règles de la nomenclature , mais les ai adoptés en
raison de la généralité de leur emploi. Il eût été superflu et même dérou-
tant d'allonger cette Clef de listes, forcément incomplètes, de synonymes.
Encore une fois, c'est dans l'espoir de contribuer, pour une faelib part,
à faciliter la connaissance de notre Faune que ce travail a été exéculé; aussi
serai-je très reconnaissant à tous ceux qui voudraient bien m'adresse!-
leurs critiques ou leurs observations à son sujet.
Laboratoire maritime du Muséum, IleTatihou, avril 1916.
N. B. — Les groupes de la classification sont indiqués par l'emploi des dési-
nences conventionnelles significatives suivantes : Ordre : uïdœ ; sous-ordres
oïiue; tribus : idi; sous-tribus : ini; familles : idw; sous-familles : inee.
Abréviations. — Nageoires : D , G , A , P, V. B : boucbe. d 0 , d I 0 ,
d Ir 0 : diamètre, diam. longitudinal, diam. transversal de l'œil. — f. br. :
fentes brancbiales. — H : hauteur. Hc : hauteur du corps. — i 0 : espace
interorbitnire — 1 : largeur. — L : longueur. - L. 1. : ligne latérale. — Lt :
longueur totale. M : museau. — N : rapport espace prénasal / espace internasal.
0 : rapport t-q' -- p 0 : espace préorbitaire. — Q : queue. — r : nombre de
rayons de. . . — r. brehst. : rayons branebiostèges. — ï : tête. — Vp : extrémité
postérieure des ventrales. — G : plus ou moins commun, en moyenne; — R :
plus ou moins rare, en moyenne. — X : exceptionnel, accidentel.
Muséum. — xxn. 20
— 292
Poissons de la Manche.
I. Bouche circulaire , en ventouse , sans maxillaire inférieur ( Gyclostomi ) :
Petromyson marinus. B
II. Bouche fendue , à maxillaire inférieur :
a. Pas d'opercule (Selachii) III.
jS. Un opercule XXX.
III. a. Fentes des branchies placées latéralement (Squaloïme). . . IV.
(3. Fentes des branchies placées inférieurement (Raïoïnae). . XVIII.
IV. a. A présente (Hypopteridi) V.
/S. Pas d'A ( Anhypopteridi) XVI.
V. a. aD, 5 f. br. (Squalini) VI.
/3. îD, 6 ou 7 f. br. (Monopterhini) : (6 f. br.) : He.vanchus griseus. X
VI.* a. Dj au-dessus ou en arrière des V (Scylliorhiniclœ) VII.
/3. D, nettement en avant des V IX.
VII. a. G à bord supérieur entier (Scylliorhinus) VIII.
^3. G à bord supérieur denté Prislmrus melanostomus. R
VIII. a. Lobes des narines continus et recouvrant la lèvre supérieure :
Scylliorhinus canicula. G
|3. Lobes des narines nettement séparés et éloignés de la lèvre supé-
rieure Scylliorhinus stellaris. G
IX. a. Pas de nictitante (Lamnidœ) X.
/3. Une nictitante XII.
X. a. G aussi longue que le corps Alopias vulpes. B
|3. C moins longue que le corps XL
XL a. Dents longues, lancéolées, à pointes basales. . . . Lamnacornubica. li
(3. Dents longues, lancéolées, sans pointes basales :
Oxyrhina Spallanzanii. X
y. Dents très petites, nombreuses Selache maximus. B
XII. a. Des évents (Galeidœ)v XIII.
j3. Pas d'évenls (Carchariidœ) XV.
XIII. a. Dents en petits pavés (Mustelus) : XIV.
(3. Dents dentelées et aiguës Gakus canis. G
XIV. a. P atteignant au moins au-dessous du \jk antérieur de Dj :
Mustelus vulgaris. G
(3. P atteignant au plus au-dessous de l'origine de D, : Mustelus lœvis. C
— 293 —
XV. a. Tête à prolongements latéraux portant les yeux (Zygaeninse) :
Zygœna maliens. X
(3. Tète sans prolongements latéraux (Carchariinœ) :
Carcharias glaucus. R
XVI. a. Aiguillon à chaque D plus ou moins développé (Squalidaî) :
Squalus acanthias. C
/3. Pas d'aiguillon, D1 en avant ou au-dessus des V (Scymnidœ). XVII.
■y. Pas d'aiguillon, Dj nettement en arrière des V (Squatinidœ) :
Squatina angélus. G
XVII. a. D, très en avant des V (Scymninœ) Somniosus brevipinnis. X
/3. Dl opposée aux V (Echinorhininœ) Echinorhinus spinosus. X
XVUI. a. 2D, Q grosse, continuant le corps sans ligne de démarcation (Squa-
tinoraïidi) Rhinobatus sp. X
|3. 2D , Q distincte du tronc qui est toujours discoïde (Batidi). XIX.
y. 1 ou oD (Cephalopteridi) XXIX.
XIX. a. Q grosse, nue; C bien développée; V entières (Torpedidœ). XX.
(3. Q grêle , armée d'épines ; C peu développée ou même nulle ;
V lobées (Raiidœ) XXI.
XX. a. Events circulaires ou ovales. ... XX bis.
p. Events réniformes Torpédo Nobiliana. X
XX bis. a. Base de la queue très large, Dx presque deux fois aussi longue
que D0 Torpédo marmorala. W
(3. Base de la queue rétrécie , LDt = 1 - LD2 Torpédo oculata. X
o
XXI (1). a. O <C 9 (œil plus petit que l'éveut) Raia microcellata. G
|3. O ^5 6 Raia oxyrhynchus. l\
y. 3<0<5 XXII.
XXII. a. Milieu dorsal de la Q plus ou moins concave, nu : Raia circularis. C
(3. Milieu dorsal de la Q plus ou moins convexe, couvert
d'aiguillons XXIII.
XXIII. a. Museau allongé XXIV.
p. Museau court XXVI.
XXIV. a. Orifices des tubes de Lorenzini, à la face ventrale, mar-
qués de noir XXV.
|3. Orifices des tubes de Lorenzini, à la face ventrale, non
marqués de noir Raia alba. ('•
O Je garde ici, d'une manière provisoire, la classification ordinairement adoptée
et pour ainsi dire classique des espèces du grand genre Raia. J'espère montrer,
dans un travail prochain, combien elle serait à remanier, dans le sens surtout de
la simplification.
ao.
— 294 —
XXV. a. Dents très serrées, à base plus large que longue ( ; — r.
2g\ \larg. du disque
> 1 Raia macrorhuncha. R
100/
(S. Denis espacées, à base plus longue que large ( ; — —■ — —
„g \ roi \Jarg. dudis
< — )
100/
sque
Raia bâtis. C
XXVI. a. 0 > 4 Raia radiata. R
|S. 4 > 0 ^ 3 Boio punctata. R
y. 0 < 3 XXVII.
3
XXVII. a. 1 >- N > T Raia asterias. G
a
/3. N ^ i XXVIII.
Ç Q
XXVIII. a. Largeur du disque = - longueur du disque — - MVp :
' Raia elavata. G
7
jS. Largeur du disque = ^ longueur du disque = MVp :
Bai a undulata. G
XXIX. a. îD (Leiobatidœ) Leiobatus aquila. R
|S. oD (Trygonida?) Trygon vulgaris. R
XXX. a. Écailles wganoïdes» (Ganoïdei) XXXI.
]3. Ecailles cycloides ou cténoïdes (Teleosti) XXXI I.
XXXI. a. îD : 38 à A3, ?A : a4, rP : 34 Acipenser sturio. R
|3. rD : 34 , rA : ai, rP : 21 Acipenser Valenciennesi. X
XXXII. a. V nulles XXXIII.
jS. V abdominales ..... XLVI.
7. V thoraciques LXVI.
S. V jugulaires GXV.
XXXIII. a. Corps couvert de plaques osseuses, branchies eu
houppes (Syngnalhidi) XXXIV.
(3. Corps non couvert de plaques osseuses, branebies pec-
linées XLI,
XXXIV. a. Des P, Q préhensile, pas de G (Hippocampinœ) :
Hippocampus breviroslris. C
jS. Des P, Q non préhensile , généralement 1 C ( Syngna-
thinœ) XXXV.
y. oP (Ncrophidinae) XXXVIII.
XXXV. a. Pas de ceinture scapulaire (museau très comprimé, très haut) :
Siphonostoma typlilc. G
(3. Une ceinture scapulaire ( Sy ngnathus ) XXXVI.
— 295 —
XXXVI. i. D commençant après le i5e anneau XXXVII.
j3. D commençant sur le \h* anneau Syngnathus Dumerili. R
XXXVII. a. Sourcil continué en arrière par une arête plus ou moins pro-
noncée Syngnathus acus. C
/3. Sourcil peu prononcé, non continué en arrière par une arête :
Syngnathus ethon. R
XXXVIII. a. D sur 11 à i3 anneaux, dont les 3 ou h derniers ap-
partiennent à la Q (Entelurus) XXXIX.
|3. D sur j à il anneaux dont les 2 ou 3 premiers ap-
partiennent au tronc (Nerophis) XL.
XXXIX. a. D en partie au-dessus de la ac moitié du corps (Lt^> 12LT) :
Entelurus œquoreus. G
p. D entièrement sur la 1" moitié du corps (Lt<^ 11LT) :
Entelurus anguineus. G
LT
XL. a. LM = — , M <^ Hc . Nerophis lumbnciformis. G
LT
jS. LM > — , M > Hc Nerophis ophidion. G
XLI. a. Rouche normale, corps très allongé , nageoires impaires
unies (Anguilloïdœ) XLII.
|S. Rouche normale, corps très allongé, nageoires impaires
distinctes XLI II.
y. Mâchoires formant un hec , corps comprimé latéralement
(Gymnodontidi) XLV.
S. Museau prolongé en une lame (Xiphiidœ) Xiphias gladius. X
XLII. a. D commençan' très en arrière des P (màchoiie supérieure plus
courte que l'inférieure) Anguilla vulgaris. G
(S. D commençant au-dessus des P (mâchoire supérieure plus longue
que l'inférieure) Conger vulgaris. G
XLI II. a. Rayons mous (Ammodytidœ) XLIV.
(3. Rayons épineux Anarrhicas lupus. X
XLIV. a. Mâchoire supérieure non protractile. . . Ammodytes lanceolatus. C
|S. Mâchoire supérieure protractile Ammodytes tobianus. C
XLV. 1. Lt = i,5 Hc Mola mola. R
|3. Lt = 2 Hc Mola oblonga. X
XLVL a. Malacoptérygiens XLV1I.
|S. Acanthoptérygiens LVIII.
XLV1I. et. D, adipeuse (Salmonidœ) LIV.
(S. Pas de D.2 adipense XLVIII.
— 296 —
XLVI1I. a. j-V ^5 i û (Lamprididi) Lampris luna. X
/3. rV <^j 1 î; D non opposée à A ( Glupeidœ) XLIX.
y. rY ^ 1 1; D opposée à A (Scombresocidae) LVI.
XLIX. et. Mâchoire supérieure ne dépassant pas l'inférieure (Clu-
peinœ) L.
jS. Mâchoire supérieure saillante (Engraulime) :
Engraulis encrassicholus. R
L. a. Vomer denté Clupea harengus. G
(3. Vomer non denté Ll.
LI. a. MDt > DjC Clupea (Melella) sprattus. C
/3. MD, < D,C LU.
LU. a. Opercule lisse Clupea (Harengula) latula. C
jS. Opercule strié (Alosa) LUI.
LUI. a. 8 r. brehst. , plus de 5o appendices lamelliformes au premier arc
branchial Clupea (Alosa) alosa. C
|3. 8 r. brehst. , moins de 5o appendices lamelliformes au premier arc
branchial Clupea (Alosa) finta. R
y. 7 r. brehst Clupea (Alosa) pilcharJus. R
LIV. a. Mâchoire supérieure aussi ou plus avancée que l'inférieure. LV.
jS. Mâchoire supérieure moins avancée que l'inférieure :
Osrnerus eperlanus. R
LV. a. Maxillaire supérieur <C pO , dents vomériennes sur le chevron
du vomer seulement Sahno salar. C
c
j3. Maxillaire supérieur ^> - pO , dents vomériennes sur le chevron
et sur le corps du vomer Sahno (Trutta) marina. R
LVI. et. Museau en forme de bec fort allongé LVIL
jS. Mâchoires courtes , Exocœtus voUtant. X
LVIL et. Rayons de la D et de l'A réunis par une membrane :
Belone vulgaris. C
jS. Rayons de la D et de l'A séparés Scombretox sauras. R
LVIII. et. Dt formée d'épines séparées (Gastrosteidi) L1X.
(S. Dj à rayons unis LXI.
LIX. a. Des dents (Gastrosteidae) LX.
|3. Pas de dents (Centriscidœ) Centriscus scolopax. X
LX. et. j-Dj = 2 à 4 Gaslrostem aculeatus.. C
|3. rDj = io Gastrosteus (Leiurus) pungitius. G
y. rDl = i5 Gastrosteus (Spinachia) spinacliia. G
— 297 —
LXI. a. V normales (Mugiloïnre) LXI1.
(3. V extrêmement réduites (Sclerodermidi) . . . Batistes capriscus. X
LXII. a. rD, = 4 (Mugilidœ) LX1II.
|3. rD1 >> h ( Atherinidœ) Alherina presbyter. G
LX1II. a. Espace jugulaire ovale LXIV.
jS. Espace jugulaire linéaire, presque nul LXV.
LXIV. a. Maxillaire supérieur caché par le sous-orbitaire. . Mugil aurai us. C
/3. Maxillaire supérieur dépassant le sous-orbitaire. . . Mugil capito. G
LXV. a. Lt ^ 4,5 Hc A%)7 cfcefo. G
/3. Lt = 4 Hc rw. Mugil chelo curtus. R
LXVI. a. Corps complètement comprimé latéralement (Plouro-
nectoïnœ) M CXVI.
(S. Corps de forme normale LXV1I.
LXVII. «. V unies (Gobioïnœ) LXV1II.
jS. V séparées, pas de barbillons LXXVII.
7. V séparées, des barbillons (Mulloïnœ) Mullus barbalus. G
LXVIII. a. V formant ventouse (Cyclopteridœ) LXIX.
jS. V formant coupe ( Gobiidae) LXXI.
LXIX. <x. Cavité du corps allongée, région caudale courte (Cyclopterinœ) :
Cyclopterus lumpus. G
/3. Cavité du corps courte, région caudale longue (Lipari-
dinee) LXX.
LXX. a. ?-D = 34 à 36 , rA = 27 ou 28 Liparis vulgaris. C
jS. rD — 26 à 3o, rA = 2 4 Liparis Montagui. R
LXXI. a. Dents des mâchoires sur plusieurs rangées (Gobius).. LXXIL
jS. Dents des mâchoires sur une seule rangée . . . Aphya pellucida. R
LXXIL a. Membrane antérieure aux V LXXIIL
|S. Pas de membrane antérieure aux V qui ne forment pas coupe :
Gobius (Lebetus) scorpioïdes. R
LXXIIL «. HD, > r HD2 Gobius jozo. X
(3. HD,<;^HD2 LXXIV.
(1> Les auteurs modernes donnent les Pleuronectoïnœ (ou Zeorhombi) comme
jugulaires. Si des genres comme Rhombua le sont de toute évidence, il est indu-
bitable (pie d'autres, IHeuronectcs (Platessa Cuv.), Solea, ont souvent l'apparence
parfaite de fhoraciques, et ce n'est pas par suite d'une erreur grossière que Linné
( 1 7 5 <S ) , GoiJan (1770) placèrent le grand genre Pleuronectes et le genre Zeut
parmi les thoraciques, où leurs allinités naturelles les font entrer.
— 298 —
LXXIV. a. /Dj = 6 LXXV.
fi. rDj = 7 Gobius Ruthensparri. G
LXXV. *. d. tr. 0 <C iO Gobius capilo. C
p. d. tr. 0 > iO LXXVI.
LXXVI. a. Au plus 2 ou 3 rayons supérieurs des P crinoïdes :
Gobius minulus. C
/3. 6 ou 7 id. . . . Gobius paganellus M. G
LXXVI1. a. Sous-orbitaire articulé avec le préorbitaire (Tri-
gloïnœ) LXXX.
|3. Sous-orbitaire »io« articulé avec le préorbitaire. . . . LXXVI1I.
LXXVIII. a. Opercule épineux LXXIX.
j3. Opercule non épineux (Scombroïnœ) XCI.
LXXIX. a. Pharyngiens inférieurs soudés (Scombroïnœ, La-
bridi) CVI.
|3. Pharyngiens inférieurs non soudés (Percoïnœ).. . . CXI.
LXXX. a. Tête incomplètement cuirassée LXXXI.
(3. Tète complètement cuirassée LXXXIV.
LXXXI. a. i D (Scorpœni.laî) LXXXIL
|3. a D (Coltidœ) LXXXIII.
LXXXIL t. Tète non écailleuse, portant des lambeaux cutanés :
Scorpœna porcus . X
jS. Tète écailleuse, sans lambeaux cutanés. . Sebastes dactyloptera. X
LXXXIII a. Cavités branchiales séparées Cottus bubalis. C
jS. Cavités branchiales confluentes sous la gorge. . Cottus scorpius. C
LXXXIV. a. P entières (Agonidœ) Agonus cataphractus. C
(S. P à 2 ou 3 rayons détachés (Triglida?) LXXXV.
y. P divisées en a parties (Dactylopteridœ) :
Dactyloptera volitans. X
LXXXV. a. P à 2 rayons séparés Peristedion cataphractum. R
/3. P à 3 rayons séparés (Trigla) LXXXVI.
O Doit-on réellement considérer le Gobius paganellus et le Gobius niger
comme deux «espèces» bien distinctes? Cela dépend évidemment de l'extension
que Ton veut donner à ce terme dV espèces ». Dans le cas de l'affirmative, la
meilleure diagnose différentielle serait :
AT i j, , ... j i t i ( > ^2 Gobius naeanetttu
Nombre d écailles de la L. I. { , ,. r.°
( < a 2 Gobius niger,
si elle était applicable, ce qui n'est pas.
299 —
LXXXVII.
LXXXVI. a. Épine coracoïdienne courte I <- LP j
(3. Épine coracoïdienne longue i = — LP I Trigla lyra .
LXXXVII. «. — = 2
dO
ÏÔ
dO
LXXXVIII.
LXXXIX.
LXXXVIII. a. 0 = 3 (stries transversales sur le. corps, mais incomplètes,
sur les côtés seulement) Trigla pini. G
|3. 0 5~^ a Trigla cuculus. G
LXXXIX. a. L. 1. à grosses écailles carénées et denticulées XC.
(3. L. 1. à écailles lisses Trigla corax. G
X C. t. rD = X ou XI + 1 6 ou 1 7 ; rA = 1 5 ou 1 6 ( stries transversales
très nettes, formées par des replis cutanés, entourant complè-
tement le corps) Trigla hneata. C
|S. )D = VII à IX +19 ou 20; r\ = 18 à 20 (pas de stries) :
Trigla gumardus. G
XCI. a. 2 D XCII.
/3. 1 D XCVIL
XCII. a. Pas de disque sur la tète (Scombridi) XCIII.
jS. Disque sur la tète (Echeneididi) Echeneis sp. X
XCIII. a. Plusieurs fausses nageoires (Scombridœ) XCIV.
jS. Une seule fausse nageoire ou pas, 2 A (Carangidae) :
Caranx trachurus. C
y. Une seule fausse nageoire ou pas, 1 A (Caprodidae) :
Capros aper. R
XCIV. a. D éloignées l'une de l'autre Scomber tcombrus. C
|3. D rapprochées XCV.
XCV. 1. Dents des mâchoires fines, courtes, vomer générale-
ment denté XGVI.
jS. Denis fortes, vomer non denté Pelamys sarda. X
XCVI. oc. P n'atteignant pas Dj Thynnus (Orcynus) tliynnus. X
|S. P atteignant et dépassant D! . . . Thynnus [Orcynus) alalonga. X
XCVIL a. D à rayons semblables (Centrolophidi) XGVI II.
jS. D à rayons dissemblables (Sparidi) CI.
XCVIIf. a. Corps de forme ordinaire XCIX.
(3. Corps de forme très allongée C.
— 300 —
XCIX. a. Dents des mâchoires sur plusieurs rangées (Bramidœ) :
Brama raii. X
jS. Dents des mâchoires sur une seule rangée (Centrolophidœ) :
Centrolnphus pompilus. X
C. a. V réduites à une écaille Lopidopus argenteus. X
jS. V plus ou moins développée, A longue (Cepolidœ) :
Cepola rubescens. X
CI. «• Incisives tranchantes (Obladinae) Box boops. C
jS. Incisives coniques, dents latérales arrondies ou mousses
(Sparinœ) CIL
y. Incisives coniques, dents latérales pointues (Cantharinœ). CV.
CII. a. Dents antérieures en velours ou en cardes fines (Pagellus). CI II.
jS. Dents antérieures fortes, coniques-, grosses molaires de la mâ-
choire supérieure sur deux rangs Pagr-us vulgaris. G
■y. Dents antérieures fortes, coniques; grosses molaires de la mâ-
choire supérieure sur plus de deux rangs : Chrysophrys aurata. C
cm. «.$£»« civ
dO
fi P__ <~ i Pagellus centrodontus. C
p. dQ^ ....
CIV. «. P arrivant à l'aplomb de l'A; Lt = 3,5 LP environ :
Pagellus erythrinus. X
)S. P dépassant l'aplomb de l'A; Lt = h LP Pagellus acarne. R
CV. et. Sous-orbitaire antérieur échancré Cantharus griseus. C
jS. Sous-orbitaire antérieur non échancré Cantharus brama. C
CV1. a. Préopercule lisse (Labrus) CVII.
p\ Préopercule dentelé C VIII.
CVII. a. Lt = Hc (rD = XIX au moins + x) Labrus bergylta. C
p\ Lt = - Hc (ri) = XVIII au plus + . . . ) Labrus mxxtus. C
CVIII. a. rA = III + CII.
r r^ = IV au moins-}- Labrus (Centrolabrus) exoletus. X
CIX. *. Dents des mâchoires sur une seule rangée ( Crenilabrus) . . CX.
p\ Dents des mâchoires sur plusieurs rangées :
Labrus (Ctenolabrus) rupestris. R
CX. a. 5 ou 6 rangs d'écaillés sur la joue. . Labrus (Crenilabrus) melopt. C
(3. 3 rangs d'écaillés sur la joue .. . Labrus (Crenilabrus) Bailloni, R
— 301 —
CXI. «. Aà peu près égale à D non épineuse CXII.
(3. A beaucoup plus courle (pie D non épineuse (Sciœninœ). CX1V.
CXII. a. 1 D Serranus cabrilla. G
(3. a D (Labrax) CXIII.
CXIII. a. Vomer denté seulement sur le chevron Labrax lupus. C
(S. Vomer denté sur le chevron et sur le corps. . . Labrax punctatus. R
CXIV. a. Barbillon, court et gros, à la mâchoire inférieure. . Umbrina cirrosa. R
jS. Pas de barbillon Sciœna aquila. R
CXV. a. Corps complètement comprimé latéralement (Pleuro-
nectoïnae) CXVI.
|S. Corps de forme normale, non comprimé latéralement
(Gadoïdœ) CXXXI.
CXVI. (t. Corps symétrique (Zeidœ) CXV1I.
(3. Corps dissymétrique (Pleuronectidœ) CXVIII.
CXVII. a. Épine scapulaire très courte, à peine sensible Zeus faber. C
(3. Épine scapulaire >: dO Zeus pungio. R
CXVIII. a. Yeux à gauche CXIX.
jS. Yeux à droite CXXIII.
CXIX. a. iO <C dO, pas d'épine préanale (Zeugopterm) CXX.
(3. iO < dO, épine préanale (Ariuiglossus) CXXI.
y. iO ^ dO (Rhombus) CXXII.
CXX. a. V unies à TA Zeugnpterus punctatus. R
|3. V libres de l'A, D à ie" rayons très inégaux :
Zeugopterus unimaculatus. R
y. V libres de l'A, D à i'" rayons à peu près égaux :
Zeugopterus megastoma. R
CXXI. a. 2e rayon de la D beaucoup plus long que les autres :
Ariuiglossus Grohmannî. X
f>. Rayons de la D à peu près égaux Arnoglosms lalerna. R
CXXII. a. Tubercules sur le côté gauche Rhombus maximus. C
|S. Ecailles lisses sur le côté gauche Rhombus lœvis. C
CXXIII. a. D commençant au-dessus de l'œil supérieur CXXIV.
j3. D commençant en avant de l'œil supérieur (Solea). . CXXVIII.
CXXIV. a. LB^^LT CXXV.
fi. LR <c ^ LT (Pleuronectes) CXXVI.
302 —
cxxv.
CXXVI.
CXXVIII
CXXIX.
Dents de la mâchoire supérieure sur 2 rangées, écailles
cycloides Hippogîossus vulgavis. R
Dents petites sur une seule rangée, écailles cténoïdes :
Hippoglossoïdes limandoïdes. X
0-
y-
L. 1. faisant une demi-circonférence au-dessus de la P :
Pleuronectes (Limanda) limanda. C
L. 1. droite ou presque, pas de tubercules épineux à la base
des nageoires impaires (Platessa) GXXVII.
L. 1. droite ou presque, des tubercules épineux à la base des
nageoires impaires Pleuronectes (Flesus) Jlesus. G
GXXVII. a. Sur l'espace interorbitaire , des tubercules osseux bien déve-
loppés Pleuronectes (Platessa) platessa. C
Sur l'espace interorbitaire, pas de tubercules osseux; pas
d'épine anale Pleuronectes (Platessa) microcephalus. R
Sur l'espace interorbitaire, pas de tubercules osseux; épine
anale apparente Pleuronectes (Platessa) cynoglossus. R
P développées (Solea) CXXIX.
P très réduites (Microchirus) CXXX.
y-
et.
t.
Narine antérieure du côté aveugle lubulaire, plus petite que
l'œil Solea vulgaris.
Narine antérieure du côté aveugle étoilée, plus grande que
l'œil Solea lascaris.
R
Écailles ciliées, Lt ^2 5 LT Solea (Microchirus) lutea. X
Ecailles pectinées. Lt = 3 LT. . Solea (Microchirus) variegata. X
P non pédiculées CXXXII.
P pédiculées (Pediculati) Lophius piscatorius. C
Pas d'appareil ventousaire CXXXIII.
Appareil ventousaire (Lepadogasteroïnœ) CLI.
Rayons mous (Gadoïnae) CXXXIV.
Rayons épineux (Rlennioïnae) CXLIII.
3 D CXXXV.
9 D CXL.
Rarbillon plus ou moins long à la mâchoire infé-
rieure ( Gadus) CXXXVI.
jS. Pas de barbillon (Merlangus) CXXXIX.
CXXXVI. a. V à rayons externes très allongés, dépassant
l'anus'. CXXXVII.
/S. V à rayons ordinaires CXXXVI1I.
— 303
CXXXVII.
GXXXV1II.
a. At el A2 complètement séparées Gadus minutas. R
jS. A, et A., unies par une membrane Gadus luscus. G
D2 = 1 6 à 1 9 ; rAj =17 à 1 9 ; rA2 ^ 1 6 à 1 8 ; LT = 6 à 7 dO ;
a. )
CXXXIX.
CXL.
CXLI.
CXLII.
GXLIII.
CXLIV.
CXLV.
CXLVI.
dO = - pO (pas de tache sur le côté, L. I. blanche) :
Gadus morhua. R
(3. rD2 = 20 à 2A; rA,= 2& ou a5; rA2 = 20 à 22; LT= h dO;
dO = - pO (lâche noire sur le côté, sous D,, L. 1. noire) :
Gadus œglejinus. G
a. Mâchoire supérieure plus longue que la mâchoire inférieure :
Gadus (Merlangus) merlangus. G
p. Mâchoire supérieure plus courte que la mâchoire inférieure,
ligne latérale courbe en avant : Gadus (Merlangus) pollachius. C
y. Mâchoire supérieure plus courte que la mâchoire inférieure,
ligne latérale droite Gadus (Merlangus) carbonarius. G
a. Pas de barbillon à la mandibule Merlucius vulgaris. G
jS. Un barbillon à la mandibule; rï>i > 3 CXLI.
y. Un barbillon à la mandibule; ?D, < 3 . . . . Raniceps raninus. G
a. rDj ordinaires ; rV > 5 Lola molva. C
|S. rDj ordinaires; rV = 1 bifide P/if/tv's blennoïdes. R
7. rDj crinoïdes, Dt basse; barbillons à la mâchoire supé-
rieure CXLII.
a. 3 barbillons Molella tricirrata. R
jS. 5 barbillons Mutella muslela. G
a. Préopercule ordinaire; rV = 6 (Trachinidœ) CXLIV.
j3. Préopercule ordinaire; rV < 6 (Blenniidae) CXLV.
y. Préopercule avec un prolongement postérieur formant une
espèce d'éperon (Callionymidœ) Caïlionymus lura. C
a. Pas d'épine sur le bord antérieur du sourcil : Trachinus vipera. C
(3. Une épine plus ou moins développée sur le bord antérieur du
sourcil Trachinus draco. C
a. C distincte, libre; rV > 1 (Blennius) CXLVI.
/3. C distincte, libre; rV = 1 apparent, très réduit, épineux :
Pliolis gunnellus. G
y. G non distincte de D et de A Zoarces viviparus. X
a. Tentacule sourcilier ^S - dO CXLVI1.
(2. Pas de tentacule sourcilier CL
— 304 —
GXLV1I. a. D à peu près égale CXLVIII.
jS. D très inégale Biennius ocellaris. C
CXLVIII. «. Tentacule sourciller :< dO CXL1X.
j3. Tentacule sourcilier > dO Biennius galtorugine. G
CXL1X. oc. Canine nulle ou peu distincte, à la mâchoire supérieure :
Biennius palmicornis. R.
|S. Canine forte , bien distincte , à la mâchoire supérieure :
Biennius pavo. X
CL. a. Filaments sétacés sur la tête Biennius Montagui. C
jS. Pas de filaments sétacés fur la tête Biennius pholis. C
CLI. a. D, C , A unies Lepadogaster Goùani. C
/3. C libre (Mirbelia) GLU.
CL1I. a. LD > LA Lepadogaster (Mirbelia) De Candolli. C
j3. LD ---= LA CLIII.
CL111. a. LQ = 3 à k 1Q Lepadogaster (Mirbelia) bimaculatus. C
jS. LQ = 5 à 6 IQ Lepadogaster (Mirbelia) microcephalus. R
— 305 —
Les M autres et les Lutraires de la mer- Rouge
(D APRÈS LES MATERIAUX RECUEILLIS PAR M. LE D' JoUSSEAUMe)
(Fin),
par M. Ed. Lamy.
Mactra (Mactrotoma) depressa Spengler.
M. le Dr Joussenume a décrit sous le nom de Mactra crisla (1896 , Bull.
Soc. Philom. Paris, 8e s., VI, p. io5) une forme d'Aden, dont ia coquille
déprimée et elliptique est munie d'une carène sur la région postérieure.
Dans sa collection, les types de cette espèce sont accompagnés dune
étiquette mentionnant qu'ils pourraient se rattacher au M. depressa Spen-
gler et c'est, en effet, à celui-ci qu'il convient d'identifier ce M. crista.
M. H. Lynge, qui a figuré (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamel-
libr. , Mém. Acad. R. Se. Lett. Danemark, 7e s., V, p. 222, pi. IV, fig. 20-
23) les spécimens originaux du M. depressa Spglr. conservés au Musée
de Copenhague, déclare erroné l'habitat «Guinéen indiqué par Spengler
(1 802 , Slcrivt. Naturh. Selsfc, V, 2 , p. 1 18) (J) et il admet qu'à cette espèce
correspond bien la coquille Australienne représentée par Réeve (i85/i ,
Couch. Icon., pi. XIV, fig. 67) sous le même nom.
D'autre part , il ne me paraît pas douteux que cette forme de Reeve est
également le M. ovalina Lamarck (1818 , Anim. s. vert., V, p. A77) figuré
par Delessert (i84i, Rec. Coq. Lamarck, pi. 3, fig. 7 a-b) ('2).
(1) Spengler (1802, loc. cit., p. 19&) a d'ailleurs signalé de Guinée le M. fra-
gilis Cbemnitz (non Gray) [= M. brasiliana Lk.] et il a décrit aussi de celte
région un M. compressa (ibid., p. ia5), qui, d'après Morch (1870, Malak. Blâtl.,
XVII, p. ia3), aurait été établi sur un très vieil exemplaire de ce même
M. fragili».
("2' Dans la Collection du Muséum de Paris, on trouve une coquille qui est
indiquée comme ayant été déterminée par Lamarck et qui est fixée sur un car-
ton porlantces mots écrits de sa main : p-maclre pélaline, m. petalinan; ce nom,
qui ne ligure pas dans les Animaux sans vertèbres, a été rayé et une écriture
différente l'a remplacé par celui de wM. ovalina». Par son contour ovale, ainsi
que par son sinus palléai court et large, ce spécimen semble bien appartenir à la
même espèce que celui représenté comme M. ovalina par Delessert.
Quant à l'appellation M. depressa, elle a été attribuée par Lamarck (1818,
— 306 —
M. Lynge (1909, loc. cit., p. 2-32) fait remarquer que celte appellation
M. ovaîina a été appliquée par divers auteurs à plusieurs espèces diffé-
rentes : or, en particulier, il considère le M. ovalina représenté par Reeve
(loc. cit., pi. XIV, fig. 66) comme différent de celui de Lamarck et comme
identique au M. angulifera Desh. (1).
Mais je crois pouvoir réunir Y ovalina de Reeve, ainsi que celui de
Lamarck, au M. depressa Spglr. : en effet, dans la Collection du Muséum
de Paris, on trouve plusieurs coquilles recueillies ensemble à Zanzibar
par L. Rousseau, en 18/11, qui constituent une série très intéressante,
car on y observe, avec des termes de passage, les deux formes figurées
par Reeve sous les noms à'ovalina (sp. 66) et de depressa (sp. 67), qui
ne sont donc que des représentants extrêmes d'une seule et même
espèce.
Ce M. depressa Spglr. = ovalina Lk. est répandu dans tout l'océan Indo-
Pacifique, de la mer Rouge à l'Australie.
Hab. — Djibouti, Aden.
Labiosa (Raeta) pef.licula Deshayes.
Le Raeta pellicula Deshayes (Mactra) [i854, P. Z. S. L., p. 68;
Reeve, Conch. Icon., pi. XXXI, fig. 12/1; i856, H. et A. Adams, Gen.
Rec. Moll., II, p. 386; 1882. Duuker, lnd. Moll. Mar. Japon, p. i85)
est, d'après M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Se. Lettr. Danemark, 7e s.,
V, p. 22/i), voisin du R. anatinoides Reeve [Mactra] (i854 , Conch.
Icon., pi. XXI, fig. 123), mais en serait cependant distinct : en effet, il
paraît s'en différencier par sa région postérieure nettement rostrée,
au lieu d'être brusquement tronquée; cependant, comme il existe des
loc. cit., p. /179) à une espèce totalement différente, le Standella pellucida Chcm-
nitz. _ Deshayes a également employé le nom spécifique de depressa pour une
espèce fossile (182/1, Descr. coq. foss. envir. Paris, I, p. 32), qu'il a appelée
postérieurement M. compressa (i83o, Encycl. Méthod., Vers, II, p. 399), bien
qu'il existât déjà aussi un M. compressa Spengler (1802).
W Ce M. angulifera Deshayes (i85/i, P. Z. S. L., p. 70; Reeve, Conch. Icon.,
pi. XVI, fig. 83), espèce de l'océan Indien très voisine du M. ovalina Lk., s'en
distinguerait par ses valves plus épaisses et par son contour plutôt triangulaire
qu'ovale, à hord dorsal postérieur oblique et à région postérieure tronquée. De
plus, selon M. E. A. Smith, qui, après avoir en 188/1 (Rep. Zool. Coll. «Alertn,
Moll., p. 101) déterminé M. angulifera Desh. un spécimen du Queensland, l'a
rapporté en 191/1 (Proc. Malac. Soc. Lond., XI, p. 1/1 5) au M. ovalina, il y
aurait un autre caractère différenciel : les sommets seraient lisses dans cette
dernière espèce, tandis qu'ils sont tt tenue et regulariter plicati» chez celle de
Desbaves.
— 307 —
termes de passage, il est fort possible cpie anatinoides soit simplement une
variété (I).
Le M. pcllicula a été indiqué du Japon par Deshayes : M. le Dr Jous-
seaume y rapporte, dans sa collection, de nombreuses valves recueillies
par lui à Aden.
Getle coquille de la mer Rouge doit être celle qui a été décrite par
M. R. Sturany (1905, Nachrichtsbl. Deutsch. Malah. Ges., 370 année,
p. 1 33 [%•]) sous le nom de Raeta Jickelii, et c'est fort probablement la
même que la forme de Bombay appelée Raeta Abercrombiei par M. J. G.
Melvill (1893, Mar. Sbells Bombay, Mem. Manchester Litt. a. Phil. Soc,
VII, p. 64, pi. I, fig.'a5).
Une autre espèce, également très voisine et peut-être identique, le Raeta
Grayi A. Adams (1872 , P. Z. S. L.,~p. i3 , pi. III, fig. 2 3), a été signalée
de Bornéo et du Queensland(2).
Hab. — Aden.
Lutraria oblonga Gliemnitz var. australis Deshayes.
M. le Dr Jousseaume a décrit sous le nom de Lutraria Turneri (1891,
Le Naturaliste , i3° année, p. 207) une forme de Zanzibar, dont il a bien
voulu me communiquer le type et divers autres spécimens : elle est à rap-
procher du L. oblonga Gbemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 27, pi. 2,
fig. 12) = L. solenoides Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. /168).
Ainsi que M. G. B. Sowerby (1889, ^ar. Shells Soulh Africa, Journ.
qf CoitchoL, VI, p. 1 55) fa fait remarquer à propos de spécimens de Port
Elisabeth (colonie du Cap), le L. oblonga, sous des noms variés (1), semble
avoir une aire de distribution considérable qui, depuis la côte Ouest
(I) Reeve indiquait, a\ec un point d'interrogation, comme synonyme de son
M. anatinoides un Mactra te liera Deshayes (non Gray) et cette synonymie a été
admise par Conrad (1868, Americ. Journ. qf Conch., III [1867], p. hi), tandis
que H. et A. Adams faisaient du M. tenera Desh. un Racla et du M. anatinoides
Rve. un Merope. — Gray avait désigné (1828, Wood, Ind. Test., Suppl., p. h,
pi. I, fig. h; 1837, Mag. Nat. Hist., n. s., I, p. 378-) sous le nom de Spisula
tenera Humph. une espèce qui n'est autre que le M. (Mactroloma) aspersa Sow.
M Ainsi que je l'ai dit antérieurement (191/1 , Revis. Scrobiculariidœ , Journ. de
Conchjl., LX1 [ 1 9 1 3 ] , p . 2G6), les figures données par M. Sturany (1901, Exped.
« Pola» Rothe Meer, Lamellibr. , Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, Go/cr Bd.,
p. 2 66 , pi. III, fig. 1-6) pour son Raeta bracheon, du golfe de Suez, montrent,
qu'en réalité il s'agit évidemment d'un Leplomya, qui n'est d'ailleurs qu'une
forme du Leplomya cochlearis Hinds [Nrœra].
M Petit de la Saussaye (1869, Cal. Moll. test, mers Europe, p. 38) rattachait
déjà comme variété au L. oblonga Chemn. le L. dissimilis Deshayes, qui, d'après
Muséum. — xxn. 21
— 308 —
d'Irlande, s'étend, vers l'Est, jusqu'aux Philippines et, vers le Sud, jus-,
qu'au cap de Bonne-Espérance : même des exemplaires trouvés en Aus-
tralie et dans l'océan Indo-Pacifique, bien qu'ils soient considérés comme
spécifiquement distincts par la plupart des auteurs, {l'offrent cependant
aucun caractère différenciel précis et c'est, en effet, également au Lutr.
oblonga que M. Ch. Hedley (1906, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXXI,
p. 667; 1909, Mai-. Fauna Queensland, Austral. Assoc. Adv. Se, p. 35 1)
rapporte des échantillons du Queensland (l).
Cependant, il y a peut-être lieu de conserver à titre de variétés deux
formes, L. arcuata Desh. et L. australis Desh., qui, avec la même dispo-
sition de charnière que chez le L. oblongam, présentent néanmoins dans
la valve droite un plus faible développement de la dent cardinale posté-
rieure.
La première, L. arcuata Deshayes (i854, P. Z. S. L., p. 70; Reeve,
Conclu Icon., pi. Il, fig. G), des Philippines et du Japon, qui, comme
L. oblonga, offre un choudrophore allongé, oblique en arrière, et une
forme elongato-transversa, possède une coquille fortement arquée, très
inéquilatérale, à région antérieure courte et atténuée, à région posté-
rieure longue et arrondie.
La deuxième, L. australis Deshayes (i854, P. Z. S. L., p. 71; Reeve,
Conclu lcon., pi. III, fig. 12), d'Australie, se distingue par sa forme bre-
viuscula, à région antérieure encore plus atténuée, ainsi que par son chou-
drophore moins oblique et, en conséquence, plus saillant à l'intérieur des
valves.
C'est, en particulier, à cette variété australis du L, oblonga que je crois
pouvoir rapporter le L. Turneri Jouss.
Hab. — Suez, Périm, Aden.
MM. Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1 89G , Mail. Roussillon, II, p. 576), serait
une forme sud-australienne tout au moins diflicile à en distinguer.
Outre ce L. dissimilis Desh., cinq autres formes figurées par Reeve dans sa
Concholugia ïconica paraissent très voisines du L. oblonga Cli. : L. arcuata Desh.,
des Philippines, L. australis Desh., d'Australie et des Moluques, L. Philippinarum
Desh., des Philippines et d'Australie, L. rynchœna Jonas, d'Australie, et même
L. Sieboldi Desh., qui, indiqué de Vancouver par Reeve, est, selon Deshayes et
Dunker, une espèce japonaise.
W Menke (i8'i3, Mail. Nuv. Holland., p. 46) avait déjà identifié des spéci-
mens australiens au Lutr. solenoides Lk.
<2' (liiez le L. oblonga, dans la valve gauche, il y a une dent cardinale bifide
très saillante (accompagnée d'une lamelle accessoire postérieure) et une dent
latérale antérieure, qui, très rapprochée, simule une deuxième dent cardinale;
dans la valve droite, on observe deux dénis cardinales divergentes, dont la plus
antérieure est placée à côté d'une dent latérale antérieure, de sorte que par leur
rapprochement ces deux lames simulent une dent bifide.
309
Standella (Eastoxia) nicoiurjca Gmeiin.
Cheninitz a décrit successi\einent comme deux espèces différentes :
i° en 1782 (Conch. Cab., VI, p. -238, pi. XXIV, fig. 287). un Mactra
rugosa Indiœ oricntalis, nommé Mactra nicobariea par Gmeiin (1790, $yst.
Xat., éd. XIII, p. 3a6i)(l), M. retieulata par Spengler (1802, Skrivt.
Naturh. SeIsk.,V, 2. p. 119) et Lutraria Chemmtzi par Philippi (i85o,
Zeitschr. f. Malak., VI [1869], p. 26): 20 en 1795 [Conclu Cab., XI,
p. 218, pi. GC, %. 19.55-1906), un Mactra œgyptiaca.
Reeve, en figurant (i854, Conch. Icon., Mactra, pi. XX, fig. 112) une
coquille déterminée par Deshayes M. œgyptiaca, admettait qu'elle devrait
peut-être recevoir une autre appellation et M. Wm. H. Dali (1898, Tcrt.
Fauna Florida, p. 887), jugeant, en efiet, le M. œgyptiaca de Chemnitz
différent de celui de Reeve, a adopté pour ce dernier le nom spécifique de
nicobariea Gmeiin.
Mais M. H. Lynge (1909, Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr. , Mém.
[cad. R. Se. Lettr. Danemark, 7e s., V, p. 225), qui a pu examiner les
spécimens originaux de Chemnitz, aussi bien ceux du Mactra œgyptiaca
que ceux du Mactra rugosa Indiœ oricntalis, a reconnu qu'il s'agit d'une
seule et même espèce, comprenant deux formes extrêmes, la première,
ligurée exactement par Chemnitz, fig. îgoS-igôô, à coquille ovale ornée
de côtes rayonnantes serrées, la deuxième, bien représentée par Reeve,
i\g. 1 12, à extrémité postérieure pointue et à côtes plus espacées.
Cette espèce est répandue dans l'océan Indien, depuis la mer Rouge
jusqu'en Australie.
Hab. — Obock, Djibouti, Aden.
Standella (Eastoxia) Solanderi Gray.
Le Spisula Solanderi Gray (1807, Mag. Nal. Hist., 11. s., I, p. 373;
i854, Reeve. Conch. Icon., Mactra, pi. XX, fig. n3) [= Mactra carinata
Solander mss. (non Lamarck)] est une espèce de l'océan Indien (mer
Rouge et Mohiques) qui est voisine du M. nicobariea Gm., mais chez
laquelle les côtes de la région postérieure, très espacées et saillantes,
forment des crêtes élevées.
Cette coquille possède normalement une forme ovale allongée transver-
salement, mais elle peut offrir des déformations tenant à son habitat dans
M H ne faut pas confondre, comme l'a fait von Martens (1887, Shells Merfjui,
Journ. Linn. Soc. London., Zonl., XXI, p. 217), ce Mactra nicobariea avec le Mi/a
nicobariea Gmeiin — Mija candida Chemnitz, qui est un Anatinella.
31 .
— 310 —
les anfractuosités des coraux et on observe des spécimens de contour très
raccourci devenu presque orbiculaire.
En particulier, sous le nom de Petricoîa lyra, M. J. C. Melvill a décrit
en 1898 (Ann. Mag. NaL Hist., f s., I, p. ao4 , pi. XII, %. i3) une
coquille d'Aden qu'il a ultérieurement reconnue lui-même (1899, ibid.,
IV, p. 97) être un Standella voisin du S. Solanderi Gr. et qui n'est très
probablement, en effet, qu'un exemplaire raccourci de cette dernière
espèce.
Hab. — Djibouti, Aden.
— 311 —
Les Cardites et les Cypricardes de la mer Rouge
(d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamy.
Les notes suivantes ont été rédigées d'après l'examen d'une série de
Cardites et Cypricardes recueillie dans la mer Rouge par M. le Dr Jous-
seaume, qui, continuant ses dons antérieurs (1), l'a offerte au Muséum de
Paris.
Cardita variegata Bruguière.
Lamarck indique lui-même (1819, Anim. s. vert,,\l, 1" p., p. 25)
avoir appelé Cardita subaspera la coquille décrite par Bruguière (1793 ,
Encycl. Méthocl, Vers, I, p. 4o7, pi. CCXXXIIl, fig. 6) sous le nom de
G. variegata, et ceci est confirmé par les figures données par Delessert
(i84i, Rec. Coq. Lamarck, pi. XI, fig. 9 a-c) pour ce C. subaspera.
D'autre part, Deshayes (i835, Anim. s. vert, 2* éd., VI, p. A3i) a
montré que la description de Bruguière s'applique exactement à la coquille
appelée par Lamarck (1819, îoc. cit., p. 2/4) C. cahjculata : celle-ci n'est
donc pas la forme méditerranéenne à laquelle Linné a attribué ce nom {i\
mais est le C. variegata Brug., qui est répandu dans l'océan Indo-Pacifique
de la mer Rouge à l'Australie.
Ce C. variegata Brug. = subaspera Lk. = cahjculata Lk. (non L.), qui
correspond à la figure 1 84 de Lister (i685, Hist. Conch. [pi. CCCXLVII]),
se distingue du véritable cahjculata L. par sa taille plus grande, par sa
forme plus renflée, par ses côtes rayonnantes convexes qui, munies de
squames recourbées, sont, de plus, crénelées latéralement et sont ornées
de taches brunes en forme de chevrons (3).
Hab. — Suez, Massaouah, Djibouti, Périm.
M Bull. Mus. Hist. nat., XXII [1916], n0' 3, U, 5, 6.
(2> Parmi les espèces Lamarckiennes, c'est le C. sinuata Lk. qui correspond au
véritable C. cahjculata de Linné.
M Le C. radula Reeve (i843, P. Z. S. L, p. 191; Conch, hon., pi. 1, fig. 9),
qui serait, pour A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat, Hist., 5e s., XVIII, p. 101),
inséparable du C. variegata Brug., me parait plutôt devoir être rattaché comme
variété au C. aviculina Lk., forme exotique (océan Indo-Pacifique) extrêmement
voisine du C. cahjculata L.
— 312 —
Cardita (Beguina) gubernaculum Reeve.
Comme le dit Dnnker (i853, Index Moll. Guin. infer. coll. Tams,
p. 49), qui lui trouve une certaine ressemblance avec le Perna jeson Adan-
son [= Cardita senegalensis Reeve], du Sénégal, le C. gubernaculum Reeve
(i8/i3, P. Z. S. L., p. 191; Conch. Icon., pi. III, fig. 9 a-b), de la côte
orientale africaine (Zanzibar, mer Rouge), est une espèce fort variable
aussi bien dans sa forme que dans la disposition de ses côtes.
De son côté, dans ses notes manuscrites sur cette espèce, M. le D' Jous-
seaume, qui fait remarquer que «les côtes sont saillantes ou presque
effacées, souvent lisses ou plus ou moins squameuses", ajoute : «de tous
les exemplaires que j'ai recueillis, il n'y en a pas deux semblables; après
avoir examiné attentivement tons ces individus, je crois que le C. guber-
naculum Rve. doit être réuni an Cardita phrenetica Lk.r, ; et il identifie
même complètement à l'espèce de Lamarck (1818, Anim. s. vert.. Ml,
1" p., p. ai) un individu de Massaonab, d'ailleurs «peu coloré et sans
lâche blanche à la partie ventrale du sommet».
Je crois cependant devoir maintenir ces deux espèces distinctes. Chez le
C. phrenetica Born. [Chaîna] (1780, Test. Mus. Cm. Vindob., p. 83), qui
doit prendre le nom plus ancien de C. semiorbiculala Linné [ Chaîna] (1 758 ,
Syst. Nat., éd. X, p. 691), d'abord la coloration générale est caractéristique :
elle est brune, sauf la région antérieure qui est blanche; mais, de plus,
la sculpture est différente : elle consiste, chez cette espèce de Linné, en
rides rayonnantes toujours étroites, croisées par des stries concentriques
qui les rendent simplement granuleuses. Au contraire, chez le C. guberna-
culum de Reeve, les côtes rayonnantes plus larges sont sillonnées longitu-
dinalemeut et, en même temps, elles sont, en général, squameuses.
Mais il faut reconnaître que certains individus de C. gubernaculum, qui
ont les côtes presque lisses et chez lesquels la région postérieure est dilatée
et aplatie, arrivent, par convergence, à ressembler extrêmement au
C. semiorbiculata.
Au contraire, d'autres spécimens présentant un contour transverse
allongé et pourvus de squames très développées se modifient dans un autre
sens et rappellent tellement le C. crassicosta Lamarck (1819, Anim. s.
vert., VI, ire p., p. 2^ ; 18/1 3, Reeve, Conch. Icon., pi. Il, fig. 7 a-d),
d'Australie, que dans diverses collections c'est cette dernière appellation
qui fréquemment leur est à tort attribuée (1).
Enfin , les coquilles de Zanzibar décrites et figurées par M. S. Clessin sous
les noms de C. oblonga (1888, Mari. v. Chemn. Conch. Cab., a4 éd., Cardi-
O C'est notamment souvent le cas des individus sul>fossiles recueillis dans les
plages soulevées de la mer Rouge.
— 313 —
tacea, p. 43, pi. VIII, fig. 1-2) et C. pallida (ibid., p. 48, pi. IX, fig. 1-2)
ne sont aussi très certainement que des exemplaires de C. gubernaculum.
En général, le C. gubernàculum possède une coquille oblongue, com-
primée, 1res courte et étroite en avant, large et dilatée en arrière. La
sculpture est formée de côtes rayonnantes plus ou moins squameuses; sur
la région antérieure, elles sont nombreuses et assez étroites; sur la région
postérieure, il y en a seulement quelques-unes et celles-ci, très larges, sont
sillonnées longitudinalement; les squames sont d'autant plus développées
qu'on se rapproche du bord ventral, les côtes du côté dorsal étant, au
contraire, plutôt lisses. La couleur est brune, souvent mélangée de jaune
et d'orangé : Reeve distingue même une variété (3 albct, à peine teintée.
Hab. — Massaouah, Périm, Aden.
Venericardja rufa Laborde.
Reeve (i843, P. Z. S. L., p. 193; Conch. ïcon., pi. VIII, fig. 4i) a
décrit sous le nom de Cardita angisuîcata une coquille dont il ne mention-
nait pas l'habitat et qui a été regardée par Tryon (1872, Proc. Acad. Nat.
Se. Philad., XXIV, p. 2 54) comme une variété du C. laticostata Sowerby,
de la côte Pacifique américaine. C'est, en réalité, une espèce bien carac-
térisée, qui a été indiquée de la mer Rouge par Issel (1869, Malac. Mar
Rosso, p. 80 et 253) et par Mac Andrew (1870, Rep. Test. Moll. Gulf of
Suez, Ann. Mag. Nat. Hist, 4e s., VI, p. 448).
D'autre part, dans les figures 3 et 4 d'une planche de «Coquilles de la
mer Rouge» publiée dans son Voyage de l'Arable Pétrée, L. de Laborde
a représenté, dès i83o, une Cardita rufa, dont il dit, p. 66 : «elle a de
la ressemblance avec C. bicolor Lk., mais elle en diffère assez pour consti-
tuer une espèce a part».
M. le Dr Jousseaume, dans ses notes manuscrites, identifie avec raison
à ce C. rufa Laborde le C. angisuîcata Rve.
Celte espèce est une coquille trapéziforme, plus ou moins allongée en
arrière, ornée d'une vingtaine de côtes rayonnantes larges et aplaties,
séparées par des intervalles étroits et profonds : près des sommets, elles
sont ornées de tubercules qui deviennent transverses sur la région anté-
rieure, tandis que sur la région postérieure les côtes voisines du bord
dorsal sont munies d'écaillés saillantes; sous un épiderme brunâtre, la colo-
ration est blanche avec zones d'un roux plus ou moins foncé (1).
Hab. — Obock, Djibouti, Périm, Aden.
M D'après A. H. Cookc (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XV111, p. 101), le
<:. angisuîcata Rve est étroitement allié au C. Jukesi Deshayes (i854, P. Z. L. S.
[i85a], p. 101, pi. XVII, fig. l4), mais offre des côtes plus larges et dos inter-
valles, en conséquence, plus étroits.
— 314
Venericardia akabana Sturany.
Il faut remarquer que chez le V. rufa Laborde = angisulcala Reeve, daus
le jeune âge, la région postérieure est plus courte, par suite la forme est
moins iuéquilatérale, les côtes sont ornées de tubercules bien plus saillants
et elles sont séparées par des intervalles sensiblement aussi larges qu'elles-
mêmes : la coquille a donc alors un aspect assez différent de celui de
l'adulte et rappelant beaucoup le Cardita cardioides Reeve (i843, P.Z.S.L.,
p. 1 94 ; Conch. Icon., pi. IX, fig. k§ a-c).
Précisément a ce C. cardioides Mac Andrew (1870, Rep. Test. Moll. Gulf
of Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., h' s., VI, p. 448) avait rapporté deux
coquilles de la mer Rouge qui, d'après A. H. Cooke (1886, Ann. Mag.
Nal. Hisl., 5e s., XVIII , p. 101 ), seraient, en réalité, l'une, un C. elegan-
tula Deshayes (i854, P. Z. S. L. [i85a], p. 101, pi. XVII, fig. 6-7),
espèce signalée aussi de Suez par Mac Andrew, l'autre, un spécimen jeune
de C. cruentaia Desh. : ce dernier nom doit probablement être un lapsus
pour C. crenulala Deshayes (i854, P. Z. S. L. [i85a], p. 102) (1).
D'autre part, M.R. Sturany (1901, Exp. «Pola^Lamellibr. Rolh. Meer.,
Denîeschr.K. Ahad. Wiss. Wien, LXIX, p. 267, pi. III, fig. 9-12) a signalé
comme rappelant le C. cardioides une forme du golfe de l'Akaba représentée
seulement par deux valves gauches et l'a décrite sous le nom de Cardita
akabana : elle diffère du C. rufa Lab. d'abord par son contour : la région
postérieure, très peu développée, au lieu d'être anguleuse en haut et en
bas, se raccorde suivant une ligne courbe avec le bord dorsal fortement
déclive et avec le bord ventral semi-circulaire. Cette forme rappelle plutôt
le C. elegantula Desh.; mais, dans cette dernière espèce, les côtes sont sé-
parées par des intervalles aussi larges qu'elles et sont ornées de tubercules
assez espacés : au contraire, chez le C. akabana, il y a des interstices plus
étroits entre les côtes, et celles-ci sont munies de tubercules beaucoup plus
serrés les uus contre les autres.
Or, parmi les coquilles recueillies par M. le Dr Jousseaume, il y a des
individus jeunes qui, par leur contour arrondi en avant, subquadrangulaire
en arrière, doivent être rapportés au C. rufa = angisulcala. Mais , à côté de ces
spécimens, se trouve un échantillon unique, de petite taille (un peu moins
de 2mm de diamètre), chez qui les sommets sont nettement saillants et la
région postérieure offre un bord dorsal très déclive se raccordant au bord
ventral par une ligne convexe sans angle marqué : cet exemplaire présente
C) Mac Andrew (1870, lac. cit., p. 448) a également assimilé au C. ovalis
Reeve ( 1 843, P.Z.S.L., p. ig3 ; Coucli. Icon., pi. VI, fig. 27 c) une valve provenant
de la mer Rouge, mais, selon A. H. Cooke (1886, lue. cit., p. 101), elle présen-
terait de grandes différences avec la forme typique de cette espèce.
— 315 —
donc une forme ressemblant beaucoup à celle du C. akabana, et je crois
pouvoir l'identifier à cette espèce.
Hab. — Djibouti.
Trapezium oblongum Linné.
Le Chaîna oblonga Linné ( 1768, Syst. Nat.} éd. X, p. 692) a été appelé
Chaîna guinaica par Cbemnitz (178/1, Conch. Cab., VII, p. 187 , pi. 5o,
fig. 5o4-5o5), Cardita carinata par Bruguière (1799, Encycl. Méthod.,
Vers, I, p. A09, pi. 2.3/i, fig. 2) et Cypricardia guinaica par Lamarck (1819,
Anim. s. vert., VI, 1" p., p. 28). Cette espèce doit donc prendre le nom
de Trapezium [= Cypricardia] oblongum Linné (1).
Chez ce T. oblongum L. = guinaicum (Chemn.) Lk., qui est répandu
dans tout l'océan Indo-Pacifique, depuis la mer Rouge jusqu'aux Tuamotu,
les valves quadrangulaires et renflées présentent un angle obtus descendant
du sommet vers le bord inféro-postérieur, la surface est ornée d'une
sculpture décussée, les sommets sont parfois teintés de pourpre, et celle
même couleur, plus ou moins intense, s'observe souvent à l'intérieur de la
coquille.
Hab. — Périm.
CORALLIOPHAGA CORALLIOPHAGA Chemnitz.
Le Chanta corail 'iophaga Cbemnitz (1788, Conch. Cab.,X, p. 359, pi. 172,
fig. 1673-167/i), appelé Cardita daclylus par Bruguière (1792, Encycl.
Méthod., Vers, I, p. &12, pi. 2 34, fig. 5 a-b), a été pris par Blainville
(182.5, Mon. Malac, p. 56o, pi. LXXVI, fig. 5) pour type de son genre
Coralliophaga sous le nom de Corail, carditoidea.
A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s.,
M Deshayes, tout en faisant remarquer ( 1 835 , Anim. s. vert., 2 e éd., VI,
p. /i38) que C. guinaica Lk. tombait en synonymie de C. oblongaL., avait cepen-
dant employé le même nom C. oblonga pour une espèce fossile qu'il a appelée
postérieurement C. jmrisiensis (1869, TV. élèm. Conchyl., II, p. 17, pi. a&,
fig. 8-9).
Sowerby, de son côté (1822, Gen. Shells, Cypricardia) , a décrit un autre Cypr.
oblonga, que Reeve (18/1 3, Conch. lcon., pi. 1, fig. U a-b) croyait être l'espèce
Linnéenne (qui, pour lui, n'était pas le C. guinaica). Hanley (i855, Ipsa Linn.
Conch., p. 89), au contraire, pense que le C. oblonga Linné correspond bien mieux
au C. guinaica. Dès lors, la coquille de Sowerby devait changer de nom et
M. J. G. Hidalgo ( 1903, Mem. R. Acad. Cienc. Madrid, XXI, p. 366) a proposé
celui de C. Sowerbyi, qui d'ailleurs, d'après von Martens (1880, in Môbius,
Beilr. Meeresf. Mauritius, p. 327, serait synonyme de Cardium gilva Martyn.
— 31G —
XVIII, p. io3) lui a réuni avec raison comme forme jeune le Coralliophaga
striolata H. Adams (1870, New Shells Red Sea, P. Z. S. L., p. 791,
pi. XLVI1I, fig. 1-2).
Ce C. coralliophaga est répandu dans l'océan Indien, de la mer Rouge
au Japon, et il se rencontre également, dans l'Atlantique, en Floride, aux
Rermudes et aux Antilles : car c'est la même espèce qui a été appelée Cy-
pricardia Hornbeckiana par d'Orbigny ( 1 853 , Moll. Cuba, II, p. 366,
pi. XXVI, fig. 33-3/1 )(1>.
Normalement, c'est une coquille oblongue, étroite, mince, semi-transpa-
rente, ornée de stries rayonnantes et de stries concentriques, ces der-
nières formant des lamelles saillantes sur le bord postérieur.
Mais, comme toutes les espèces habitant les trous de rochers ou de
coraux, elle se déforme souvent et, à côté de spécimens de forme cylin-
drique, on en trouve d'autres de contour plus ou moins irrégulier, soit
très raccourci, soit au contraire dilaté en arrière.
En particulier, Reeve (i843, P. Z. S. L., p. 196; Conch. lcon., Cypri-
cardia, pi. II, fig. 9) a décrit sous le nom de Cypricardia laminata une
coquille trapéziforme et, seule, l'absence de stries rayonnantes l'empêchait
de la regarder comme une modification de C. coralliophaga : or c'en est
fort probablement un simple, synonyme, ainsi que le dit A. H. Cooke
(1886, loc. cit., p. io3).
Hab. — Djibouti, Aden.
W M. Wm, H. Dail (it)o3, Tert. Farina Florida, p. 1/198) fait également syno-
nyme un Cypricardia gracilis Sbutlleworth, cité par Petit dans un Supplément an
Catalogue des coquilles de la Guadeloupe ( 1 856, Journ. de Conchyl., V, p. i5o).
Cette espèce ne paraît pas avoir été jamais décrite, tandis que Shuttleworth a
publié (dans le même volume, p. 178) un Cardita gracilis: à ce dernier, d'ail-
leurs, doit être très probablement identifiée une coquille qui a été figurée à tort
par Clessin (1888, Mari. u. Chemn. Conch. Cab., 2e éd., Carditacea, p. 45, pi. X,
lig. 6 -7) sous le nom de Cardita dactylus Brug. et qui n'est pas un Coralliophaga.
317
CoVTBIBUTIONS À LA FâUNË MâLÂCOLOOIQUE
de l'Afrique èquatomalfA^ ,
paiî M. Louis Germain.
XLV.
Sur le genre Leroya Bourguignat
[famille des Ampullariidae]
[genre Lanistes Denys de Montfort, sous-genre Leroya Bourguignat].
Les Lanistes sont des Ampnllaires scneslres caractéristiques de la faune
fluviatile de l'Afrique tropicale. Ces Prosobranches vivent, en grande
abondance, dans tous les lacs et cours d'eau du domaine équatorial d'où ils
ont essaimé : au nord jusqu'à la côte méditerranéenne, en suivant la vallée
du Nil; au sud jusqu'à la IUiodésie, le Transvaal, le Bechuanaiand et la
région de Lourenço Marques (5).
Le genre Lanistes a été créé, en 1810, par Denys de Montfort, qui
s'exprime ainsi :
frXXXP genre Laniste, en latin Lanistes.
ffLe Laniste.
ffCaract. gén. Coquille libre, univalve; spire latérale, parfaite, tours
contigus et à gauebe; ombiliquée; bouebe entière, en gueule de four; stries
d'accroissement se dessinant en arrière.
«Espèce servant de type au genre.
O Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. natur. Paris, XXI, 1915, n° 7, p. a83-
280; — • XXII, 1916, n° 3, p. 156-162 ; n° h et n° 5 (avril et mai 1916).
M II est à remarquer que les seules espèces de Lanisles vivant dans l'Afrique
australe appartiennent au sous-genre Meladomus. Ce sont les Lanistes (Meladomus)
purpureus Jonas (Archio fur Naturgeschichte, 1839, P- 9^19> pb X, fig. 1);
Lanisles (Meladomus) ohvaceus Sowkiusy (Catalogue of Shells of Earl Tankerville,
Appendix, 1826, p. IX [Pahulina olivacea]) et ses variétés; Lanistes (Meladmnus)
iirain Petkrs (in Trosciiei,, Archiv fur Naturgeschichte, XI, i8'i5, p. 21 5; figuré
dans Piiilippi, Monogr. Anipull. , in Martini et Chemnitz, Si/stemat. Conclu/lien -
Cabinet, 1 85 1 , p. 22, taf.VI, lig. 2) et ses variétés; et Lanistes (Meladotnus) ellip-
ticus Mautens (in Pekikfeii, Novitatës Concholog., Il, 1866, p. 22^1, pi. FAX,
fig. 0-10).
— 318 —
«Laniste d'Olivier. Lanistes Olivierii.
trCyclostoma carinatans Olivier, voyage au Levant. D'Argenville? Conch.
part. II, p. 82, chiff. 8, et planch. 9, coquill. terr. fig. 8?
ffLa belle coquille qui nous sert de type a été recueillie dans les canaux
d'Alexandrie, en Egypte, par Olivier. . .(1).*
En 1860, Swainson (2) , sous le nom de Meladomus, réédita ce genre en
prenant pour type le Paludim olivacea de Sowerby(3) [ = Lanistes (Melado-
mus) olivaceus\.
C'est ce vocable de Meladomus qui a été adopté par J.-R. Bourguignat,
car le nom de Lanistes ayant été, dit cet auteur (4), appliqué par Humphrey (S)
— dès 1797 — au Mijtilus discors Linné (0) ne saurait être conservé.
Mais, comme le fait remarquer le Doct. E. von Martens (7), Humphrey
n'a ni employé la nomenclature binominale, ni caractérisé son nouveau
genre, qui, dans ces conditions, doit être abandonné. En réalité, ajoute
E. von Martens, le genre Lanistes, appliqué à un groupe de Modioîaria —
entièrement délaissé aujourd'hui — date seulement de 18/10, c'est-à-dire
qu'il est postérieur de trente ans à l'ouvrage de Denys de Montfort,
C'est donc Lanistes Denys de Montfort qui doit être définitivement adopté.
Les espèces de Lanistes étant fort nombreuses, les auteurs ont cherché
à les classer rationnellement. Déjà H. et A. Adams(8) les groupaient en deux
genres: Lanistes et Meladomus, définis d'une manière fort insuffisante,
les diagnoses ne permettant guère de saisir les différences séparant les deux
coupes génériques proposées (9).
W Montfort (Denys de), Conchyliologie systématique et classification métho-
dique des coquilles, etc., II, 1810, p. ia3.
(2) Swainson (W.), A Treatise on Malacology, or the natural classification of
Shellsjish, Londres, 1 8ûo, p. 34o.
W Sowerby(G. B.), Catalogue of Shells of Earl Tankerville, Ajtpendix, i8a5,
p. IX; et Gênera of Shells, 1-833, pi. CCLI, fig. 3.
W Bourguignat (J.-R.), Mollusques Afrique équatoriale , mars 1889, p. 170.
(5) Humphrey, Muséum Calonnianum, Londoni, 1797.
W Linné (C), Systema naturae, éd. XII, 1767, p. 11ÊÏ9. (— Modioîaria discors,
espèce de la Manche et de l'Océan).
(?) Martens (Doct. E. von), Beschalte Weichthicre Deutsch-Ost-Afrikas,
1897, p. 161.
C) Adams (H. et A.), The Gênera of récent Mollusca arrangea according to
their organization, I, Londres, 1 858, p. 3/18-3/19.
(•) Voici comment les frères H. et A. Adams s'expriment au sujet de ces deux
genres :
«Gen. Lanistes.
rrOperculum horny, sinistral, or with the nucleus on the left margin.
«Shell depressed, thin, sinistral, deeply and vvidely umbilicatcd ; spire short;
- 319 —
Il existe cependant deux séries de Lanistes assez nettement caracté-
risées :
Chez les uns, l'ombilic, plus ou moins large, est toujours entouré d'une
carène saillante;
Chez les autres, l'ombilic , qui est constamment étroit et parfois recou-
vert, n'est jamais entouré de carène^.
On est ainsi conduit à diviser les Lanistes en deux sous-genres :
§ Sous-genre Lanistes sensu stricto (2).
Une carène spirale plus ou moins saillante entourant un ombilic géné-
ralement large; une carène spirale à la partie supérieure des tours, sous
la suture.
Exemple : Lanistes (Lanistes) Bolteni Chemnitz (3).
aperture oblong, entire; inner Hp expanded over the lasl whorl; peristome
simple, acute.
«Syn. Lanistes Swains.
«Ex. L. Bolteniana Chemnitz pi. 87, fig. 5. Operculum L. Bolteniana, %. 5 a-
5 h.
«The species of this genus are from the river Nile, Zanzibar, and West Africa.
The shell and operculum only are known; the latter is horny and nearly trans-
parent.
«G en. Meladomus.
«Operculum horny, sinistral.
« Shell sinistral, tliin, imperforato, covered wilh a dark olivaceous epidermis;
spire produced, acuminated; aperture oval, reversed, contracted and acute pos-
teriorly, entire in front, perislome thin, simple.
«Ex. Meladomus olivaceus Sowerby, pi. 87, fig. 6. Operculum M. olivaceus
fig. 6 a-6 b.
«This genus, the animal of which is at présent unknown, ditlers from Pomas
and Ampullaria is being sinistral and lurreted. It is an inhabitant of the rivers of
Africa. »
(H. et A. Adams, loc. supra cit., I, 1 858, p. 348, 34g.)
M C'est le Dr E. von Martens, Beschahe Weichthiere Dcutsch-Ost-Afrikas , 1897,
p. 162 et p. 169, qui, le premier, a fait ressortir l'importance de ce caractère.
(2) Le sous-genre Lanistes comprend les groupes suivants, établis par J.-R. Boun-
glignat en 1889: Purpuriana (Mollusques Afrique équaloriale, 1889, p. 170);
Olivaceana (loc. cit., p. 172) et Nyassana (loc. cit., p 179).
W Chemnitz (J. J.), Systemat. Conchylien- Cabinet, 1\, 1, 178G, p. 89,
pi. CIX, fig. 921-929 (Hélix Bolteniana) [ = Cyclostoma carinala Olivier, Voyage
empire Ottoman, 11, p. 3g et Atlas, i8o'i, pi. XXXI, fig. 2;= Lanistes Olivieri
Denys de Montfort, Conchyliologie systemat., II, 1810, p. ia3; figuré à la
p. 122].
320
§ Sous-genre Meiadomus Swainson (1).
Pas de carène spirale entourant l'ombilic qui est étroit et, parfois, en-
tièrement recouvert; coquille très généralement plus haute que large.
Exemple : Lanistes (Mcladomus) purpurcus Jouas '2).
*
*
A ces deux sous-genres il faut en ajouter un troisième : celui proposé
par A. Grandidier (1) (1887), sous le nom générique de Leroy a pour deux
Amptillnriitlae senestres de l'Afrique orientale, les Leroya Bourguignali
Grandidier et Leroya Charmclanti Grandidier.
A. Grandidier ajoute :
trCe genre... se compose d'Espèces à faciès de Liltorines. On remarque,
en effet, chez elles, même épaisseur du test, même contour, même surface
sillonnée de cercles en creux, même épaisseur columellaire (1).»
n-Le Leroya Charmetanti est si semblable à la Littorina rudis de nos côtes
océaniennes, qu'il n'y a pas, à l'exception de la sinistrorsité, de différences
entre elles.
ffPour le Leroya Bourguignali , qui a une spire un peu moins allongée,
une coquille plus ventrue et plus ramassée, il a les plus grands rapports
de similitude avec le Liltorina Kttoralis également de nos côtes océa-
niennes (5). «
Puis l'auteur conclut par cette diagnose , un peu sommaire, des Leroya :
^Coquille senestre, canme celle des Meladomus; imperforée et possédant
un test, un contour, un bord columellaire et notamment un mode de sillons
spiraux en creux, tout à fait similaires au test, au contour, au mode de
sillons des Littorines (6).»
L'année suivante (1888), J.-R. Bourguignat donne une définition beau-
coup plus précise du nouveau genre :
rrLes Leroya sont des Ampullariidae d'un aspect thalassoïde, caractérisés
par une coquille senestre tout à fait imperforée possédant : 1° Un test
<1J Comprenant les groupes Libicyana Bourguignat ( loc. supra cit., 1 889, p. 1 7O )
et Boheniana Bourguignat [loc. supra cit., 1889, p. 178).
(2' Jonas (J. H.), Archiv jiir Nçtturg,, 18.39, p. 2/12, pi. X, fig. 1 [Ampul-
laria purpurea],
W Grandidier (A.), Mollusques de l'Ousaghara , de l'Oukami, etc. (Afrique
équatoriale) [Bulletins Société Màlaçahgiqw France, IV, 1887, P> 191]-
W Grandidier (A.), loc. supra cit., IV, 1887, p. 191.
(5> Grandidier (A), loc. supra cit., 1887, p. 192.
(6) Grandidier (A.), loc. supra cit., 1887, p. '92,
— 321 —
épais, solide, pesant, sillonné en creux par une série de sillons spiraux;
3° une ouverture entourée par un bord péristomal continu, volumineux,
épais, d'un poli éclatant; 3° un opercule mince, transparent, petit,
s'enfonçant profondément dans l'intérieur, concave extérieurement, convexe
intérieurement, orné du côté externe de linéoles très tenues, concentriques
autour d'un nucléus situé du côté dextre, un peu en dessous de la ligne
médiane, et du côté interne de quelques linéoles plus accentuées également
concentriques autour d'une surface nucléolaire fortement ridée par des
sillons crispés sur laquelle on remarque d'autres stries rayonnantes du
nucléus à la périphérie (1).n
Examinons rapidement la valeur de ces différents caractères.
Il faut d'abord remarquer que les analogies avec les Liltorines ont été
fort exagérées. Les Leroya, qui ne possèdent ni le mode de sculpture ni la
nature du test des Littorines, ressemblent avant tout aux Lanistes et ne sont,
à tout prendre, comme nous le verrons plusloin, que des Lanistes à test très
solide, relativement pesant, avec une ouverture bordée par un péristome
épaissi et continu.
Les caractères énumérés par A. Grandimer et J.-R. Bourguignat ne
sont pas génériques; quelques-uns même se retrouvent chez certaines
espèces de Lanistes.
Ainsi l'ombilic, toujours fermé chez les Leroya, est également entière-
ment recouvert chez les Lanistes de la série du Lanistes (Meladomus) nyas-
saensis Dohrn (2).
La sculpture spirale du test, que J.-R. Bourguignat considérait comme si
caractéristique, se retrouve également chez le Lanistes (Meladomus) cilialus
Martens(3), qui possède, par contre, un test mince et un ombilic ouvert (4).
Cette sculpture spirale est, d'autre part, des plus variable : très déve-
loppée chez le Lanistes (Leroya) Farleri Graven et chez sa variété, Charme-
lanti Bourguignat, elle est rudimentaire chez la variété alira<a Germain
W Bourguignat (J.-R.), Iconographie malacologique des Animaux Mollusques
fluvialilrs du lac Tanganyika, Corbeil, î 888 , p. 17-18.
(*] Dohrn (H.), List of the Land and Freshwater Shells of the Zambesi and
Lake Nyassa, Tropical Ai'rica, collected by J. Kirk [Proceedings Zoological Social y 0/
London, février i865, p. 233). Figuré par E. A. Smith , On the Shells of Lake
Nyassa and on a few marine Species froni Mozambique ( Proceedings Zoological
Society of London, 1877, p. 71 5, pi. XXIV, fig. 8-9).
M Martens (Dr E. von), Ubersicht der von Hrn. J. M. Hildeorandt wabreiul
seiner letzten mit Untcrstùtzung der Akademie in Ostafrika ausgefuhrten Reise
gesammellen Land-und Sùsswasser-Gonchylien (Monatsberichte der Kônigl. Akade-
mie der Wissenschaften zu Berlin, 1878, p. 29(3, n° 20, taf. II, fig. 8-10).
('') Le Lanistes (Maladomus) ciliatus .Martens a été découvert par J. M. Hilde-
brandt, à Finboni , sur la côte du Zanzibar.
— 322 —
(nov. var.), qui montre seulement de faibles stries spirales limitées aux
tours supérieurs. Enfin, le test est entièrement dépourvu de sculpture
spirale chez les Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Martens et Lanistcs (Leroya)
Graueri Thiele (1).
Restent le lest épais et pondéraux, l'épaisissement du péristome et du
bord columellaire , que l'on retrouve, à un degré variable, chez toutes les
espèces connues.
Enfin E. von Martens (2), après avoir donné qnelques détails sur la
radula des Lanistes (Leroya) Farleri Craven et Lanistes (Leroya) Stuhlmanni
Martens (3), a montré que ces organes ne différaient pas de ceux des vrais
Lanistes et se rapprochaient surtout de ceux du Lanistes (Meladomus) ovum
Pet ers.
Ainsi, en résumé, il ne peut être question de considérer les Leroya
comme génériquement distincts des Lanistes.
Ce sont des Lanistes de taille médiocre ayant toujours un test solide,
épais et pesant, un ombilic entièrement recouvert, un péristome épaissi et
encrassé (4), et dont certaines espèces sont ornées d'une sculpture spirale
bien développée (5).
Les Prosobranches répondant à cette définition constituent un petit
groupe bien homogène et qu'il y a intérêt à réunir en un sous-genre
Leroya rattaché aux Lanistes.
Les Leroya sont, jusqu'ici, peu nombreux. Peut-être même se rédui-
ront-ils à deux : une espèce à sculpture spirale [Lanistes (Leroya) Farlcri
Graven et ses variétés], une espèce sans sculpture spirale [Lanistes (Le-
roya) Stuhlmanni Martens + Lanistes (Leroya) Graueri Thiele], lorsqu'on
connaîtra suffisamment d'exemplaires recueillis dans des localités diverses
et éloignées les unes des autres.
") Espèces qui, cependant, appartiennent bien, par i'ensemble de leurs carac-
tères, au sous-genre Leroya.
<2> Martens [Dr E. ton), Beschaîte Weichthierc Deulsch-Ost-Afrihas, 1897,
p. 171.
(*) Les radules des Lanistes (Leroya) Farleri Craven et Lanistes (Leroya)
Stuhlmanni Martens ont été figurées par le Doct. E. von Martens, Beschaîte
Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897, p. 171.
W L'ensemble de ces caractères communique aux Leroya un aspect halolim-
nique, plus ou moins prononcé suivant les individus, mais indéniable.
(5) Le sommet des Leroya est obtus cliez les espèces dépourvues de sculpture
spirale (le Lanistes (Leroya) Graueri Thiele , décrit sur des exemplaires érodés,
a, probablement, un sommet obtus), et aigu ou très aigu chez les espèces ornées
d'une sculpture spirale, même chez le Lanistes (Leroya) Farlcri, variété alirata
Germain, dont la sculpture spirale est tout à fait rudimentaire. Par ce caractère,
les Leroya à test réticulé s'éloignent davantage des Lanistes (dont le sommet est
presque toujours obtus) que les Leroya à test simplement strié.
— 3'23 —
Tous les Leroya connus vivent soit dans les contre'es de l'Afrique orien-
tale comprises entre les grands lacs et l'océan Indien (,\ soit dans les bassins
du haut Congo et, principalement, dans les eaux du Lualaba. Il est inté-
ressant de remarquer — en rappelant l'aspect thalassoïque des Leroya —
que c'est justement celte région qui a fourni la presque totalité des Mol-
lusques halolimniques actuellement connus en Afrique.
Le tableau dichotomique suivant donne la liste des espèces et des
variétés :
/ Test avec une sculp-
ture spirale très
développée sur tous
les tours de spire , s
Test sans sculpture
spirale ou avec une
sculpture spirale
rudimentaire limi-
tée aux tours su-
\ périeurs 3
Coquille globuleuse
ventrue Lanisles (Leroya) Farleri Craven.
Coquille subglobu-
leuse allongée.. . . Lanistes (Leroya) Farleri ,\ar.CharnietantiGrandid\cr.
Coquille globuleuse
ventrue , sommet
aigu ou obtus h
Coquille ovalaire al-
longée , sommet
obtus Lanisles (Leroya) Stuhlmanni Martens.
/ Test avec sculpture
spirale rudimen-
taire limitée aux
tours supérieurs ;
coquille globuleuse
ventrue; sommet
très aigu Lanisles (Leroya) Farleri, var. alirata Germain.
Test sans sculpture
spirale; coquille
très ventrue; som-
met probablement
obtus M Lanisles ( Leroya) Graueri Thiede
(1) C'est dans la région ainsi définie que vivent la majorité des espèces et des
variétés.
M Dans les exemplaires décrits par J. Thiele (loc. infra cit., 1911, p. 210),
le sommet est érodé. 11 est donc impossible de préciser s'il est aigu ou obtus.
Cependant les analogies de cette espère avec le Lanisles (Leroya) Stuhlmanni
Martens font penser que le Lanisles décrit par J. Thiele a, comme celui caractérisé
par le Doct. E. von Martens, un sommet obtus.
Muséum. — xxu.
32
3-2/1
+
Nous allons maintenant donner quelques détails sur chacune de ces
espèces et variétés.
Lanistes (Leroya) Farleri Craven.
1880. Lanistes Farleri Craven, Vrocedings Zoological Society o/London, 16 mars,
p. 21g, pi. XXII, fig. 7«-7<i.
1887. Lanistes sculptus Martens, Sitz. ber. dcr Gesellsch. Naturforsch. freundc
Berlin, p. 97.
1887. Leroya Bourguignati Grandidiek, Bulletins Société Malacohjgique France,
IV, p. 192.
1888. Leroya Bourguignati Bourguignat, Iconographie malacologique lac Tanga-
nyika, p. 17, pi. VI, fig. 2-5.
1889. Leroya Bourguignati Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale , p. 180.
1890. Leroya Bourguignati Bourguignat, Histoire tnalacologique lac Tanganyil.a,
p. 23, pi. VI, fig. 2-5; et Annales Sciences naturelles, 7e série, X,
même pagin.
1897. Lanistes (Leroya) Farleri Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas , p. 171.
1S97. Lanistes (Leroya) Farleri, variété Bourguignati Martens, lue. supra cit.,
p. 172, taf. VI, fig. 34.
La coquille décrite par A. Grandidier et figurée par J.-R. Bourguignat
sous le nom de Leroya Bourguignati est certainement synonyme du La-
nistes (Leroxja) Farleri Craven. Voici, d'après les diagnoses originales, un
tableau comparatif des principaux caractères de ces deux Lanistes :
Lanistes (Leroya) Farleri.
Coquille globuleuse turbinée.
h i/2-5 tours très convexes, méplans
aux sutures.
Ouverture semi-lunaire.
Péristome simple, aigu.
Test verl olive ou brun foncé orné
de bandes spirales, couleur terre de
Sienne, en nombre variable.
Nombreuses stries spirales très ap-
parentes, coupant les stries longitudi-
nales et donnant à la coquille un aspect
subréticulé.
Lanistes (Leroya) Bourguignati.
Coquille ventrue.
5-6 tours très convexes, méplans aux
sutures.
Ouverture peu oblique, ovalaire.
Péristome aigu.
Test épais, solide, violacé ou brun
châtain foncé avec bandes spirales d'un
roux vineux.
Nombreuses stries spirales profon-
dément sculptées.
— 325 —
A. E. Craven ne précise pas la nature du lest de son Lanistes Farleri,
mais l'examen de la ligure 7 (pi. XXII) des Proceedings (1880) montre
qu'il s'agit évidemment d'une coquille épaisse et solide. La comparaison
avec l'iconographie du Lanistes (Leroya) Bourguignati Grandidier donnée
par J.-R. Bocrguignat (1) conduit aux constatations suivantes :
Les deux coquilles ont la même forme générale, sensiblement la même
taille (2) et la même sculpture, peut-être un peu plus fortement accentuée
chez le Lanistes Bourguignati Grandidier. L'ouverture , de même forme , offre ,
dans les deux cas, les mêmes proportions par rapport aux dimensions de
la coquille (3). Enfin les tours de spire sont un peu plus convexes, le péri-
stome plus encrassé et la callosité aperturale mieux accentuée chez le La-
nistes Bourfc uignati Grandidier que chez le Lanistes Farleri Craven.
Ces différences sont purement individuelles. Sur les six exemplaires de
Lanistes (Leroija) Farleri, variété alirata Germain dont il sera plus loin
question — et qui proviennent d'une même localité — on observe des va-
riations analogues.
En résumé, et en se rapportant, d'autre part, au tableau comparatif ci-
dessus, on doit conclure que le Lanistes (Lcroya) Bourguignati Grandidier
est synonyme du Lanistes (Lcroya) Farleri Craven.
O Bourguignat (J.-R.), Iconographie malacologique des Animaux Mollusques
Jluviatiles du lac Tanganyika, Corbeil, 1888, pi. VI, fig. 2 à 5.
'2' Dans leurs diagnoses originales, A. E. Craven et J.-R. Bourguignat donnent,
comme dimensions, a5 millimètres de longueur et 21 millimètres de diamètre
pour le Lanistes Farleri; 22 millimètres de longueur et 19, millimètres de dia-
mètre pour le Lanistes Bourguignati. Pour un même diamètre de 25 millimètres,
cette dernière coquille atteindrait 21, 5 millimètres de longueur, c'est-à-dire très
sensiblement la même longueur que le Lanistes Farleri. D'ailleurs E. von
Martens (Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , 1897, P* 172)> 'P" a donné
les dimensions d'un assez grand nombre de spécimens de ces deux coquilles, cite
des exemplaires qui, pour uue même longueur de 25 millimètres, ont 20, 21 ou
22 millimètres de diamètre.
P) A. Grandidier (loc. supra cit., 1887, IV, p. 192) donne, au type du
Lanistes Bourguignati, une ouverture mesurant 16 millimètres de hauteur pour
10 millimètres de diamètre (coquille : 22 millimètres de longueur et 19 milli-
mètres de diamètre). Ce sont précisément les dimensions indiquées par
A. E. Craven (loc. supra cit., 1880, p. 219) pour l'ouverture du type dont la
coquille atteint 25 millimètres de longueur et 21 millimètres de diamètre. Il
semblerait donc que l'ouverture soit proportionnellement plus grande chez le
Lanistes Bourguignati. Or, si l'on mesure la figure donnée par J.-R. Bourguignat
(loc. supra cit., 1888, pi. VI, fig. 2), ou obtient : longueur : 25 millimètres;
diamètre maximum: 20 millimètres; hauteur de l'ouverture : i5 1/2 millimètres;
diamètre de l'ouverture : 12 millimètres (y compris, comme chez le Lanistes Far-
leri, l'épaisseur du péristonie). Ainsi le rapport entre les dimensions de la coquille
et celle de l'ouverture reste bien la même dans les deux cas.
22 .
— 326 —
Le Lanistes (Leroya) Farleri Craven vit dans les régions comprises en Ire
les grande lacs et l'océan Indien. 11 a élé signalé dans les localités suivantes :
Ile de Zanzibar [Dr. C. W. Schmidt].
Magila (5° io' latitude sud et 38° 48' longitude est Greenwich, station
du chemin de fer de Tanga à Korogwe et au lac Victoria), dans l'Ousam-
bara (Usambara) [Rév. J. FarlerJ.
Seruka, dans l'Ousambara [Dr. C. W. Schmidt].
Fleuve Kyngani ou fleuve Youami [le R. F. Leroy in J.-R. Bourgugnat].
L'Unibugwe (Mbugwe), région située au sud-ouest du lac Manyara
(Laua y Mueri), entre ce lac et le lac Lauaya Sereri [0. Nekmans].
Rivière Kissemo , cours d'eau descendant des monts Lluguru situés entre
deux affluents du Kyngani : le Rufu a Test et le Mgela h l'ouest et au sud
[F. Stuhlmann].
Rivière Msonga, affluent du Rufu, à trois heures de marche au sud de
Tuminguo (37° 35' longitude est Greenwich et 6° 5o' latitude sud), dans
l'Oukami (Ukami) [Lieder].
Le Malagarazi , à son embouchure dans le lac Tanganyika [Missionnaires
français, m J.-R. Bourguignat].
Variété Charmetanti Grandidier.
1887. Leroya Channetanti Ghandidier, Bulletins Société malacologiqae France,
IV, p. .93.
1889. Leroya Channetanti Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, p. 180,
pi. VII, fig. 21-22.
1897. Lanistes (Leroya) Farleri, variété Channetanti Martens , Beschalte Wcich-
thiere Deutsch-Ost-Afrihas , p. 17.3.
Coquille plus allongée, plus acuminée que celle du type; spire com-
posée de 6 tours ; sommet aigu ; même lest avec ornementations picturale
et sculpturale identiques.
Longueur : 20 millimètres; diamètre : 16 millimètres; hauteur de l'ou-
verture : 16 millimètres; diamètre de l'ouverture : 9 millimètres.
Fleuve Kyngani ou fleuve Vouami [le R. F. Leroy].
Variété alirata Germain, nov. var.
Coquille de même forme générale que le type; spire composée de 6 tours
convexes méplans sous la suture; dernier tour grand, arrondi, ventru;
sommet très aigu, rougeâtre; bord columellaire fortement épaissi.
— 327 —
Le tableau ci-dessous donne les dimensions principales de quelques
exemplaires provenant de deux colonies (1) :
Le test des exemplaires A est solide, d'un fauve marron un peu olivâtre,
orné de 6-8 zonules spirales brunes peu visibles, assez étroites, dédoublées
et visibles à l'intérieur de l'ouverture. Une zone plus claire (marron) en-
toure la région ombilicale.
Les individus B ont un test plus solide et un bord columellaire plus
fortement épaissi; leur épidémie est marron très foncé, presque noir et
assez brillant. 11 existe, au dernier tour, sept bandes spirales d'un brun
sombre (2), visibles à l'intérieur de l'ouverture (S).
La sculpture se compose de stries longitudinales obliques et très irré-
gulières. Ces stries sont, généralement, fort inégales et, aux environs de
l'ouverture, on. distingue de grosses stries écartées entre lesquelles s'inter-
calent des stries beaucoup plus fines. Sur les tours supérieurs seulement,
les stries longitudinales sont coupées par des stries spirales faibles et peu
nombreuses (4).
Kwiro, province de Mahenge, Afrique orientale [G. Naegele].
O Ces colonies proviennent de la même localité de Kwiro, dans l'Afrique
orientale.
W Chez un individu, les bandes a et 3 sont coalescentes (j 2 3 4 5 6 7). La
bande 7 entoure la région ombilicale.
'3' L'intérieur de l'ouverture est lie de vin avec un bord marron brillant.
M Celte sculpture est plus accusée chez les individus de la colonie B que chez
ceux de la colonie A.
328 —
Lamstes (Leroya) Stuhlmanni Marlens.
1897. Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-
Afrikas, p. 171, lai". VI, fig. 37.
1901. Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Dupuis et Putzevs, Annales Société royale ma-
lacologique Belgique, XXXVI, p. lx.
Coquille de forme ovalaire assez allongée; sommet obtus; dernier tour
ventru en haut, près de la suture, s'atténuant vers la base; ouverture
ovalaire avec un bord externe et un bord columellaire subparallèles.
Longueur : 2 5 millimètres: diamètre maximum : 20 millimètres; dia-
mètre minimum : 16 millimètres; hauteur de l'ouverture : 18 millimètres;
diamètre de l'ouverture : i3 millimètres.
Test épais, solide, recouvert d'un épidémie gris brun modérément
foncé; pas de sculpture spirale; stries longitudinales fines et irrégulières.
Dar es-Salam , nombreux exemplaires achetés sur le marché , en mars 1 89 h,
par F. Stuhlmann.
LeLualaba à Nseudwe (Manyéma) [F. Dupuis et Dr. S. Putzeys].
Le Congo, Stanley Falls (entre Stanleyville et l'Equateur) [F. Dupuis
et Dr. S. Putzeys] (,).
Lanistes (Leroya) Graueri Thiele.
1911. Lanistes Gratter» Thiele , Wissench. Ergebnisse d. deulschen Zentral-AfriLa-
Expedition igoj-igo8, III, Zoologie, p. 910, taf. V, fig. 5.
La description donnée par le Dr. J. Thiele est incomplète (2) et la figu-
ration insuffisante. Il est ainsi très difficile de se rendre compte de la
valeur de cette espèce.
C'est une coquille de forme très ventrue globuleuse, réduite à quatre tours
de spire par suite de la disparition — par érosion — des tours supérieurs.
Ces tours sont arrondis-convexes, méplans à leur partie supérieure (près
de la suture) et à croissance rapide, le dernier très grand, fortement ven-
'') Cette espèce paraît être très abondante dans le Congo aux environs des
chutes Stanley. F. Dupuis et Dr. S. Putzeys (Diagnoses de quelques espèces de
coquilles nouvelles provenant de l'Etat indépendant du Congo suivies de quelques
observations relatives à des espèces déjà connues (Annales Soc. royale vialacologique
Belgique, XXXVI, 1901, séance du 7 décembre, p. i.x), qui en ont récollé de
nombreux échantillons, ajoutent que leur test est très épais et recouvert ttdun
enduit noir foncé 1res adhérent».
(2) Et faite, de plus, sur des exemplaires ayant perdu leurs premiers tours de
spire.
— 329 —
Ira, occupant environ les 5/6 de la hauteur totale de la coquille. L'ouver-
ture est subverticale, ovalaire, anguleuse en haut, bien arrondie en bas;
elle est bordée par un péristoine e'paissi; le bord columellaire est épais, bien
réfléchi, décoloration blanche; enfin l'ombilic est entièrement recouvert.
Longueur : 27 millimètres; diamètre : 25 millimètres (l).
Test solide, d'un brun olivâtre, orné de zouules spirales d'un brun plus
sombre, visibles à l'intérieur de l'ouverture. Il n'y a pas de sculpture spirale.
Cette espèce semble très voisine du Lanistes (Lcroya) Stuhlmanni Mar-
tens, dont elle ne diffère guère que par la forme très notablement plus
ventrue de son dernier tour. Il est probable qu'elle constitue seulement
une variété ventricosa de l'espèce du Dr. E. von Martens.
Uvira, à l'extrémité nord-ouest du lac Tanganyika, un peu au sud de
l'embouchure de la rivière Kanyumbengu (2), par 3° 28' latitude sud et
290 3o' longitude est Greenwich [Grauer].
Kasongo , station du chemin de fer de Kongolo à Kindu , sur le Lualaba ,
au confluent de la rivière Musukui (h° 3o' latitude sud et 26° 35' environ
longitude est Greenwich) [Grauer].
(') Les dimensions de l'ouverture n'ont pas été données par le Dr. J. Tiiiele,
mais la figure 5 de la planche V (loc. supra cit. , 1911) représente un exemplaire at-
teignant les dimensions suivantes : longueur : 3a millimètres; diamètre maximum :
3o millimètres; hauteur de l'ouverture : ao millimètres; diamètre de l'ouverture:
1 8 millimètres.
W Cette rivière se jette dans le lac Tanganyika, en Face des îles Katangara.
330 —
Use collectios botanique du Haut Dahomey
et de la Vallée du Niger moyen , récoltée par M. de Gironcourt,
en igo8-igio,
par M. Henri Hua.
La collection dont nous donnons la détermination dans celle note a été
récoltée par M. de Gironcourt, en 1910, au cours d'une mission au Da-
homey dans les deux années précédentes.
A l'époque de sa remise au Muséum, M. le Professeur Lecomte m'avait
prié d'en examiner la valeur.
Elle présentait l'avantage de donner des documents sur une région mal
connue de nos colonies africaines. Malheureusement, l'insuffisance de la
plupart des échantillons ne permettait pas de leur faire dans les Collections
du Muséum la place qu'ils méritaient à d'autres points de vue.
A la fin de l'année 1915, le prince Bonaparte communiqua à M. le
Professeur Lecomte les exemplaires qu'il avait entre les mains, et qui com-
plétaient ceux du Muséum d'une heureuse façon. Grâce à cet appoint, nous
avons pu reprendre l'étude du tout d'une façon fructueuse. Les deux col-
lections étant le complément nécessaire l'une de l'autre, le prince Bona-
parte a bien voulu donner la sienne au Muséum.
Les plantes récollées et dont rémunération suit, appartiennent à deux
types de végétation bien tranchés : le type sénégalais semi-désertique des
dunes, avec trois espèces (V Acacias et autres arbustes, et des plantes her-
bacées grisâtres, et le type de la brousse tropicale de Kaudy et des Nekkis,
avec plusieurs Cassia et Indigofera, des Rubiacées telles que les Mussaenda,
Crossopteryx , Gardent», des Commélinacées, Commelina, Cyanotis, Ancillena,
la Sapindacée grimpante si commune dans ces régions , le Paulliuia pihnata.
Beaucoup des plantes du type tropical recollées vers io° lat. N. dans le
haut Dahomey sont les mêmes que celles que M. Pobéguin a rapportées
des hauts plateaux de Guinée dans le cercle de Kadé.
Une humble plante, qu'on serait tenté de négliger parce qu'elle res-
semble trop à celles de chez nous, le Carex glauca, mérite une mention
spéciale. Alors que les autres Cypéracées sont très nombreuses sous les
tropiques, le genre Carex, si riche en espèces dans les régions tempérées,
possède à peine une trentaine de représentants en Afrique tropicale. Pres-
que tous sont de la région orientale et du haut Nil. Trois seulement ont
élé trouvés dans la région occidentale, au Cameroun : G. echinochloa
— 331 —
Kunze, chlorosaccus P. B. CI. et simensis Hochst. — Le Carex glauca rap-
porté par M. de Gironcourt est d'un habitat plus occidental encore puis-
qu'il végète au Dahomey. Il est impossible de le distinguer des similaires
d'Algérie et d'Europe.
Une autre plante d'Europe a été trouvée au bord du Niger : c'est le
Séneçon vulgaire, si répandu chez nous. Le fait est à rapprocher de la
présence du Mouron rouge, AnagaUis arvensis, signalé dans une collection
des régions similaires que nous avons examinée autrefois. Ce sont peut-
être des introductions faites avec les cultures.
Il y aurait beaucoup d'autres remarques intéressantes à faire sur diverses
plantes de la collection de Gironcourt. Nous devons nous borner à une
sèche énumération, pour ne pas excéder les limites qui nous sont assignées
ici.
Notons toutefois que d'intéressants renseignements sur les usages locaux
accompagnent presque tous les échantillon , et que quelques photogra-
phies présentent des aspects de végétations. Elles ont pour sujet les
espèces suivantes : Nijmphœa stellata, Cratœva religiosa, Cochlosperum
tinctorium, Hibiscus cannabinus, Lonchocarpus cijanescens, Bridelia ferru-
ginea.
Au point de vue économique, sans entrer dans le détail des usages
signalés . il convient de remarquer la présence de deux espèces de Coton ,
dont chacune correspond à des conditions de végétation générale diffé-
rentes. Le Gossypium «rboreum est utilisé dans le haut Dahomey vers le
10e degré de latitude Nord, tandis que le G. herbaceum est cultivé dans les
alluvions du Niger, vers Say.
I. Plantes récoltées vers io° de lat. Nord.
Anona senegalensis Pers. (129); Kandy.
Argemone mexicana L. (119); entre Carimana et Kandy.
Boscia senegalensis Lam. (i83); Brousse.
Ionidium enneaspermum Vent. (1 97); idem.
Cochlosaer.mum tinctorium Rich. (ii4); idem, terrains gréseux et
gneissiques.
Securidaca longipedunculata Fres. (109, 121); idem.
Talinum cuneifolium Willd. (2 33); de Paragou à Djougou.
Sida riiombifolia L. (189, 21 5); brousse.
Sida linifolia Cav. (253); pays des Sombas.
AliCTILON INDICCM Don. (3û6).
Urena lobata L. (a3o).
— 332 —
Gossvpiom arboreum L. (q5o); pays des Sombas.
Grewia aff. G. Woodiana K. Sch. (i5i); brousse.
Grewia sp. (ia5); entre la Nigeria et le haut Togo, bons sols.
Gissus popblnea G. et P. (2 34); de Paragou à Djougnu, granités.
Paullinia pinnata L. (a44); Haut Ouémé, granités.
Cardiospermum Halicacabum L. (285).
BïRsocARPiis coccineus Sch. et Th. (229); de Paragou à Djougou, gra-
nités.
Crotalaria graminicola Harms. (a4o); Haut Ouemé, lieux frais, gra-
nités.
Indigofera bracteolata DC. (116); brousse, terrains gréseux et gneis-
siques.
I. hirsuta L. (i56); sols gréseux.
1. aff. Schweinfurthh Taub. (211).
Desmodium gangeticum D. C. (195); brousse.
D. MAURITIANUM D. G. (169).
DOLICHOS ARGENTEUS Willd. (292).
Eriosema cajanoides Hock. fil. (i64, 207); brousse.
Glycine holophylla Taub. (2 5 1); pays des Sombas.
Lonchocarpus cyanescens Benth. (262); Haut Ouémé, lieux frais, gra-
nités.
Swartzia madagascariensis. Desvx. (i58); Haut Dahomey, sols gréseux.
Cassia Sieberiana D. G. (120); de la Nigeria au Haut Togo.
G. nigricans Vahl. (110).
Terminalia avicennioides G. et P. (126); Kandy.
Dissotis Irvingiana Hook. fil. (25a); Haut Togo, montagne de gneiss.
Ammania senegalensis Lam. (i43); Kandy, lieux frais.
Cussonia Barteri Seem. (180); brousse.
Grossopteryx africana K. Sch. (118); Haut Dahomey.
Mussaenda elegans Hiern (a55); Haut Togo, montagne de gneiss.
Gardénia Thunbergia L. (i3i); Kandy.
Febetia apodantha Schw.
Fadogia Gienkowskyi Schw. (i65); brousse, terrains gréseux.
Spermacoce Buellle D. G. (196); idem.
Sp. globosa Sch. et Th. (221); Nikki, granités.
Octodon setosum Hiern (i36, 225): régions de Kandy et de Nikki.
— 333 —
MlTRACARPUS SENEGALENSIS (l 1 3).
/Edesia glabra 0. Hoffm. (197); brousse.
Ageratum convzoides L. (a ai); région de Nikki, granités.
Gonyza ,egyptiaca D. G. (3 1 7) ; région de Nikki, granités.
Bidens alimensis D. G. (3 50); montagnes de gneiss du Togo.
Chrysanthellum ixdicum D. G. (360); idem.
Centaurea precox 0. H. (630); région de Nikki, granités.
Pleiotadis rugosa D. G. (3s3, 360).
Asclepias Schweinfiïrthii N. E. Br. (309); brousse, lieux frais.
Cryptolepis nigritana Dec. (163); brousse, lieux un peu frais.
Leptadknia lancifolia Dec. (1C2); brousse, terrains gréseux.
Heliotropium strigosum Willd. (193); brousse, sols légers et secs.
Ipom.ea sp. (312); brousse, lieux frais.
I. convolvulifolia Hallier fil.; Haut Ouémé, lieux frais, granités.
Scoparia dulcis L. (173); brousse.
Cycxium camporuh Engl. (181); brousse.
Sopubia ra.mosa Hochst (i63); brousse, terrains gréseux.
Stereospermum kuNTiiiANUM Chain. (168); brousse".
Sesamum indicum L. (107, 3A8); Djougou.
Lantana salvifolia Jacq. (21 k, 228); brousse.
Stachytarpheta angustifolia Vahl. (106, 190); brousse, lieux fiais.
Nelsoxia campestris R. Br. (111, 270); Kandy, terrains gréseux.
Rlellia patula Jacq. (339); Haut Ouémé, lieux frais, granités.
Asystasia coROMANDELiANA (225); Nikki, granités.
Justicia sp. (258); Haut Togo, montagne de gneiss.
Ociml'm menth.efolium Hochst. (1 63) ; Kandy, grès.
Orthosiphon bracteosum Baker (200); brousse, lieux un peu frais.
Boeriiavia adscendexs Willd. (173) ; brousse.
Lasiosiphon Kraussii Meisn. ( 1 3 5 , 1 A 1) ; Kandy.
Arthrosolen chrysantha Solms Laubacb (252); pays des Sombas.
Euphorbia convolvuloioes (227); de Parakou à Dougou, granités.
Bridelia ferruginea Bentti. (a64)j Haut Togo, montagne «le gneiss.
Excoecaria (ïrahami Slapf (i53); lieux fiais, marécages.
Lissochilus perplratus Lindley (1 52).
Eulopiua sp. (218); région de Nikki, granités.
Lissochilus arkxarius Lindley (237); Haut Ouémé.
— 334 —
K.empferia /ethiopica Benth. (i5o); brousse.
H/Emanthus humilis A. Chev. (â3a); de Parakou à Djougou, granités.
Commelina Vogelii C. B. Cl. (1 85) ; brousse.
Ctneilema lanceolatum Benth. (a 38); Haut Ouémé, lieux frais , granités.
BlJFORESTIA IMPERFORATA C. B. CI. (297).
Cyanotis sp. (316); Nikki, granités.
Carex glauca (ia4); brousse, lieux humides.
Cvperus Dregeanus ( i 9 9) ; brousse, lieux humides et frais.
Panicum semialatum B. Br. (202); brousse, lieux un peu frais.
Cenchrus catharticus Delile (2o5); Savalou, montagne de gneiss.
II. Plantes du Niger moyen.
Nymph.ea lotus L. (i32); mare de Dori.
N. stellata Willd (79); lit du fleuve.
Cadara farinosa Forsk. (66); pays du Sereri.
Crat^va religiosa Forsk. (67); idem.
Policarp.ea linearifolia D. C. (6a); Koura , limon, pays des mares.
Hiriscus cannabinus L. (71); lit du fleuve, près Bourem.
H. furcatus L. (97); alluvions, vers Say.
Gossypium herraceum L. (176); alluvions, cultivé entre Niamey et Say.
Gelastrus polyacanthus L. (70); Sereri, dunes.
Crotalaria orovata Don. (83); Tillabery, dunes.
Indigofera diphylla Vent. (89); idem.
Tephrosia (96); alluvions, vers Say. Echantillon trop réduit pour la
détermination spécifique.
T. orcordata Bak. (81); entre Bourem et Gao, dunes.
jEschynomene indica L. (92); lit du fleuve.
Cassia nigrisans Vahl. (i îo).
Bauhinia rufescens Lam.
Acacia albida Delile (7/1, 179); Hamgoundji, dunes, île du Niger.
A. pennata Willd. (68); Sereri, dunes.
A. verugera Schw. (65); idem.
Combretum aculeatum Vent. (78); Tosaye, latérite.
Senecio vulgaris L. (i45); entre Bamba et Bourem.
Laun^a arrorescens 0. H. (84); Tillabery, dunes.
— 335 —
Glossonema nubicim Dec. (100); Garimama, ailuvions.
D.emia cordata R. Br. (77); Fia, dunes.
Leptadenia Spartium Wight. (72); Garbamé, dunes.
Trichodesma africamm (101); Garimama, ailuvions.
Heliotropium u\dulatum Vahl. (90); sable.
H. indicdh L. (100).
Gistanche lotea Link et Hoffmg. (76); rive droite, base des dunes.
Utricularia (87); lit du fleuve. Echantillon indéterminable.
Ocimum gandh Sims(io3); Garimama, ailuvions.
0. MENTH.EFOLiuM Hoclist. (63); pays des mares, près Koura, limons.
Celosia trigyna L. (96): lit du lleuve, vers Say.
Phvllanthis pentandrus Sch. et Th. (85); Tillabery, dunes.
Crozophora Brocchiaxa Schw. (112).
Elioncrus elegans Kunth (10&).
Panicdm hcmile Nées (98); entre Say et Garimama.
P. TURGiDUM Foi'lk. (75); dunes.
Aristida païens Hua (7 4); Hamgoundji, dunes.
Ghloris Prieiri Kunth. (6^); près Tombouclou.
330
Note sur des Mousses de Kerguelen,
par M. J. Gardot.
Les Mousses qui font l'objet de cette note ont été récoltées par deux de
nos compatriotes, M. Rallier du Baty, Capitaine au long cours, et M. Bos-
sière, du Havre. M. Rallier du Baty a fait deux voyages à Kerguelen, l'un
en 1907-1908, l'autre, interrompu par la guerre, en 1910-191/1. C'est
surtout au cours de ce dernier voyage qu'assisté de son second, M. Sainl-
Lannes-Gramont, M. Rallier du Baty put s'occuper avec succès de recher-
ches scientifiques; les matériaux qu'il rassembla ont été déposés au Mu-
séum et M. le Professeur Mangin voulut bien me confier l'étude des
Mousses. En même temps, mon ami I. Thériot me communiquait une
collection de Mousses rapportée de Kerguelen par M. Bossière. qui visita
cette île à la même époque que M. Rallier du Baty, en 1918-191/1; des
échantillons de cette collection ont été généreusement offerts par M. Thériot
au Laboratoire de Cryplogamie.
Les récoltes de M. Rallier du Baty comprennent 48 espèces; celles de
M. Bossière, 3i. L'ensemble des deux collections se monte à un total de
62 espèces; sur ce nombre, il y a 9 espèces nouvelles, et 12 autres non
signalées encore à Kerguelen. Ces additions portent à 1G0 environ le chiffre
des Mousses actuellement constatées dans cette île.
J'ai l'intention de publier ultérieurement un travail complet sur la Bryo-
logie de Kerguelen. Pour l'instant, je me contenterai de donner ici la liste
des espèces récollées par MM. Rallier du Baty et Bossière, avec de courtes
diagnoses préliminaires des espèces nouvelles. L'ordre suivi est celui de ma
Flore bri/ologiquc des Terres magellaniques, de la Géorgie du Sud et de
l'Antarctide, publiée en 1908 dans les rrWissenschaftliche Ergebnisse der
schwedischen Sudpolar-Expedition 1901-1903".
ftndreaeaeeae*
1. Andreaea surappendiculata C. Miill. ■ — (Bossière).
2. Andreaea parallela C. Mùll. — (Bossière).
3. Andreaea acutifolia Hook. fil. el A\ils. — (Rallier du Baty).
337
Weîsiaeeae.
k. Dicranoweisia antarctica (C. Mùll.) Par. — (Rallier du Baty). Espèce
uouvelle pour Kerguelen.
5. Dicranoweisia surtortifolia (Broth.) Gard. comb. nova. (Blindia Brolh.).
— (Rallier du Baty).
Dicranaceae.
6. Dichodontium persquarrosum (Dus.) Card. — (Rallier du Baty).
7. Dicranlm (Holodonticm) inerme Mitt. (Blindia auriculata G. Midi.). —
(Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
8. Dicramm (Leiodicranum) aciphyllum Hook. fil. et Wils. forma (= D.
rigens Besch.). — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
9. Dicranum (Dicranoloma) kerguelense G. Miill. — (Rallier du Baty,
Bossière).
10. Dicranom (Dicranoloma) pungens Hook. fil. et Wils. forma robusta. —
(Rallier du Baty).
11. Dicranlm (Dicranoloma) falklandicdm Card. forma. — (Rallier du
Baty). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
12. Campylopos cavifolios Mitt. — (Rallier du Baty).
13. Campylopus Rallieri Gard. sp. nova. — Species habitu, statur'a et
coslae structura anatomica G. cavifolio omuino similis, subula
autem aculissima, apice saepe decolorata et subhyalina (nec subob-
tusa vel truncato-denticulata) celkdisque superioribus elongatis (nec
quadratis vel subquadratis ) diversa. — (Rallier du Baty).
[h. Gasipylopus canescens Sch. — (Bossière). Espèce nouvelle pour
Kerguelen.
Selîgeriaceae*
15. Blindia microcarpa Mitt. — (Rallier du Baty , Bossière).
Ditrichaocae.
lfi. Ditrichum conicum (Mont.) Par. (Blindia pulvinala et aschistodontoidcs
G. Mùll.). — (Rallier du Baty).
17. Ditrichum subaustrale Broth. var. robustum Card. var. nova. —
A forma typica differt : cespitibus deusioribus, magis elatis, usque
8 cm. altis, l'oliorumque reli basilari e cellulis longioribus etangus-
tioribus composito. — (Rallier du Baty).
— 338 —
18. Ceratodon purpureus Brid. forma (= C. kerguelensis C. Mùli.). —
(Bossîère).
Pottîaceae.
19. Didymodox AisTROALPiGENDS (C. Mùll. ) Broth. ? — (Rallier du Baty).
20. Pottia acutidentata Gard, et Thér. sp. nova. — Species ex affinilate
Pottiae HcimiiB.et S., habitu et raagnitudine Poltiae TSaumanni
C. Mùll. simillima, sed foliis in parte superiore valde et acule den-
tatis, cellulis dense et minute papillosis, morg'malibus plus minus
dissimilibus et laevibus, costaque validiore, in cuspidem crassiorem
excurrenle prima scrutatione discernenda. P. antarcticae et magella-
nicae Sch. magis affinis, ab illis tamen foliis validius dentatis
costaque crassiore disiincta. Praetera, inflorescentia dioica videtur,
quo charactere ab omnibus speciebus sectionis diversa foret. —
(Bossière).
21. Tortula Rallieri Gard. sp. nova. — Habitu, foliis elongatis ma-
dore squarrosis, marginibus inferne revolutis, apicem versus
sinuato-subdenliculalis Torlulae geheebiacopsi (C. Miill.) Brotb.
affinis videtur, cellulis autem marginalibus pluriseriatis majoribus
et parum papillosis vel sublaevibus, parietibus crassioribus , lim-
bum lutescentem , laliusculum et plerumque sat distinclum effor-
mantibus diversa; a caeteris speciebus ejusdem sectionis foliis mar-
• ginatis praeditis exiguitate cellularum internarum jam distincta. —
(Rallier du Baty).
dirimniiaceae.
22. Grimmia Bossierei Gard, et Thér. sp. nova. — A G. kerguelensi
Gard. (G. austrojunali Broth. non G. Miill.) proxima cellulis in tota
parte superiore foliorum bistratosis piloque leniter denliculato dif-
fert. — (Bossière).
23. Rhacomitriom symphyodontum (G. Miill.) Jaeg. — (Rallier du Baty).
Espèce nouvelle pour Kerguelen.
24. Bhacomitrium pachydictyon Gard. — (Bossière). Espèce nouvelle pour
Kerguelen.
25. Rhacomitriom rupestre (Hook. fil. etWils.) Hook. fil. et Wils. (Grim-
mia aterrima et zygodonticuulis G. Miill.). — (Rallier du Baty,
Bossière).
26. Bhacomitrium orthotrichaceum (G. Mùll.) Par. — (Rallier du Baly,
Bossière).
— 339 —
27. Rhacomitrium fuscoluteum Card. sp. nova. — A R. ort/wlrichacco
(C.Miill.) Par. staturarobustiore, caulibuselatioribus, usque îocm.
altis, foliis latioribus siccilale minus imbricalis, aliquid incurvatis
et reti ubique unislratoso diversum. — (Rallier du Baty).
28. Rhacomitrium lanuginosum Bvid.fonna (— R. chrysoblastian (G. Mùll. )
Par.). — (Rallier du Baty, Bossière).
Brjaceae.
29. Mieuchhoferia campylocarpa (Hook. et Arii.) Mitl. (M. kerguelensis
C. Mùll.).— (Rallier du Baty).
30. Weber.v austroalbicans (G. Miill.) Broth. — (Rallier du Baty).
31. Bryum Urbanskyi Brotb. — (Bossière).
32. Bryum amblyolepis Card. — (Rallier du Baty, Bossière). Espèce nou-
velle pour Kerguelen.
33. Bryum macrantherum G. Mùll. — (Bossière).
3/i. Bryum affine Lindb? — (Bossière). Espèce nouvelle pour Kerguelen.
35. Bryum pseudotriquetriforme Gard. sp. nova. — B. pseudolriquetro
var. gracilescenti Sch. adspectu simillimum, aquo differt foliis apice
plerumque integris, reti e cellulis mullo majoribus et praeserlim
lonoioribus efformato, cellulisque niarginalibus vix diversis. —
(Rallier du Baty, Bossière).
Var. densum Card. var. nova. — A forma lypïca cespitibus coni-
pactis, foliis minoribus, apice saepius minute denticulatis , cel-
lulisque aliquid minoribus sed lamen semper majoribus quani in
B. pseudolriquetro diversa. — (Bossière).
36. Bryum flaccidissimum Card. et Tbér. sp. nova. — A Brijo Davalii
Voit, habita simillimo foliis multo minus longe et minus late decur-
rentibus, retique laxiore, e cellulis duplo fere majoribus composito
facile dislinguitur. — (Rallier du Baty, Bossière).
37. Bryum laevigatum Hook. fil. et Wils. — (Rallier du Baty, Bossière).
38. Bryum consimile Broth. — (Rallier du Baty).
Bartramiaceae»
39. Bartramia patens Brid. — (Rallier du Raty).
ftO. Bartramia diminutiva G. Mùll. — (Rallier du Baty).
Muséum. — xxn. a-'l
— 340 —
41. Bartramia sobrina Gard. sp. nova. — X B. robusta Hook. (il. et
Wils., cui inflorescenlia ■ dioica aflinis, foliis minoribus, basi angus-
liore, longiore, apicc minus abrupte contracta, nervo in parte
basiiari dimidio angustiore subulaque tenuiore et minus obscure
reticulala dislinguitur. — (Rallier du Baly).
Var. minor Gard. var. nova. — Multo minor et gracilior, foliis mino-
ribus et angustioribus, siccitate minus rigidis, habilu et statura
B. diminutivae G. Mùll. similis, a qua diflert inîlorescentia dioica et
subula foliorum magis dentata. — ( Bossière).
42. Bartramia robusta Hook. fil. et Wils. — (Rallier du Baty).
43. Philonotis polymorpha (G. Mùll.) Brolh. — (Rallier du Baty,
Bossière).
44. Philonotis australis (Mitt.) Par. — (Rallier du Baly).
45. Philonotis scabrifolia ( Hook. fil. et Wils.) Brolh. — (Rallier du
Baly, Bossière).
46. Breutelia chrysura (G. Mùll.). Brolh. [Bartramia graminicola et
anisothecioides C. Mùll.). — (Rallier du Baty, Bossière).
47. Breutelia pendula (Hook.) Jaeg. — (Rallier du Baty).
Pol j -friehaccae»
48. Psilopilum antarcticum (C. Mùll.) Par. — (Pallier du Baty, Bossière).
49. Psilopilum cuspidatum Dus. — (Rallier du Baty). Espèce nouvelle pour
Kerguelen.
50. Pogonatum alpinum Roebl. (Polytrichum austroalpinum G. Mùll.). —
(Rallier du Baty).
Leskeaceae.
51. Pseldoleskea filum (G. Mùll.) Par. — (Bossière).
52. Pseudoleskea chalaroclada (G. Mùll.) Par. — (Pallier du Baty).
llypaiat'eac. .
53. Drepanocladus uncinatus (Hedw.) Warnst. (Hypnum austro-uncinalum
C. Mùll.). — (Rallier du Baly, Bossière).
54. Hypnum cupressiforme (L.) Hedw. — (Bossière).
55. Gatagonium politum (Hook. fil. et Wils.) Dus. — (Rallier du Baty ).
— 341 —
56. PtAGiOTHECiuM georgicoantarcticum (G. Midi.) Par. (lhjpnum antarc-
'ticum G. Miill. non Milt.). — (Rallier du Baty).
57. Isopterïgidm antarcticum (Mitt.) Gard. (Hypnum austropulchellum
G. Miill.). — (Rallier du Baty).
58. Brachythecium subplicatum (ripe) Jaeg. — (Rallier du Baly, Bossière).
Espèce nouvelle pour Kerguelen.
59. Brachythecium georgicoglareosum (G. Miill.) Par. — (Bossière). Es
pèce nouvelle pour Kerguelen.
60. Brachythecium adstroglareosdm (G. Miill.) Par. — (Rallier du Baly,
Bossière).
61. Brachythecium Gramontii Gard. sp. nova. — Species seclionis
Salebrosa, a B. mistroglarcoso el austrosàlebroso (G. Miill.) Par.
foliis minus profonde sulcatis el in lertia superiore distincte denli-
cuïatis jam diversa. Gaules graciles, elati, ad i5 cm. et ultra alti ;
cespites densi, aurei, sericei. — (Rallier du Baty). Cette espèce est
dédiée à M. Saint-Laimes-Gramont, qui a récolté une grande partie
des plantes rapportées par M. Rallier du Baty.
62. Bracflythecium paradoxum (Hook. (il. etWils. ) Jaeg. — (Bossière).
33.
— 342
Note sun use petite collection de Mousses de Madagascar,
par M. J. Cardot.
Au cours de leur mission "à [Madagascar en 1912, MM. R. Viguier et
H. Humbei't ont récollé quelques Mousses et Sphaignes, dont ils vou-
lurent bien me confier l'élude. Privé parla guerre de mes collections et de
ma bibliothèque, c'est au Laboratoire de Cryptogamie du Muséum que j'ai
pu, grâce à la bienveillance de M. le Professeur Mangin, à qui je suis
heureux d'exprimer ici toute ma gratitude, mener ce travail à bonne fin.
Les récoltes bryologïqucs de MM. Viguier et Humbert comprennent
39 espèces, parmi lesquelles j'ai reconnu quatre espèces inédites, dont un
Macromitrium présentant une particularité très curieuse dans la structure
de la feuille; il y a, en outre, deux autres espèces nouvelles pour la flore
malgache. C'est donc six unités qui viennent s'ajouter au total de près
de 55o espèces décrites dans l'ouvrage tout récemment publié sur les
Mousses de Madagascar, faisant partie de la vaste publication consacrée
par MM. A. et G. Grandidier à la grande ile africaine.
Sphagmm Arbogasti Ren. et Card. — Province d'Andovoranlo, district
d'Anivorano: marais près d'une forêt couronnant une colline à 8 kilo-
mètres au sud d'Anivorano, près des sources de la rivière Sahandrano-
lana, 8 octobre 1912; n° 565. — Province de Tananarive, district de
Manjakandriana : marais silué à l'est d'Ambatalaona, 10 décembre 1912;
n° 1980.
Sphagnum Humbertii Card. sp. nova. — Habilu, statura, colore,
foliorum forma etfere omnibus characleribus anatomicis Sphagno ericetorum
Brid. borbonico admodum simile, a quo differt lanlum poratione omnino
inversa, scilicet poris in pagina ventrali foliorum lam caulinorum quam
rameorum perpaucis et soluin in angulis leneocystarum, imo in pagina
dorsali numerosissimis, secundum chlorocyslas et inlerdum quoque in
parte média leucocystarum disposilis.
Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy: ruisselet près du
sommet du Tsiafajavona , à 25y5 mètres d'altitude, 28 novembre 1912;
n° 1688. — Même province, district de Betafo: sommet des monts Vavato,
creux humide le long des rochers, 26 novembre 1912; n° i582.
Celte espèce nouvelle vient prendre place dans le pelit groupe des
Ovalia, delà seclion Cuspidata, lequel ne comprenait jusqu'ici que deux
— 343 —
espèces : le S. ericetorum Brid. , de la Réunion, et le S. molluscum Bruch,
de l'hémisphère boréal (Europe, Asie, Amérique du Nord). On ne peut
la distinguer du S. ericetorum que par la répartition tout à fait différente
des pores sur les feuilles caulinaires et raméales; mais ce caractère, consi-
déré comme essentiel par la plupart des Sphagnologues actuels , suffît à
lui seul à justifier l'établissement d'une espèce nouvelle.
Sur le n° i58a, qui paraît être une forme jeune, à développement
plus ou moins incomplet, les pores couvrent toute la surface des leuco-
cysles sur la face dorsale, et les chlorocystes émergent étroitement et
presque également sur les deux faces de la feuille, au lieu d'être nette-
ment dorsales comme dans le n° 1688.
J'ai pu voir, dans l'herbier Cosson, un échantillon cotype du S. ericeto-
rum Brid., récolté par Bory à la Réunion, et auquel s'applique très
exactement la description de Warnstorf, faite d'après l'échantillon type
conservé à Berlin dans l'herbier de Bridel ; mais on a réuni sur la même
feuille de l'herbier Cosson des échantillons appartenant à deux autres
espèces : S. tumidulum Besch. et S. obtusiusculum Lindb. ; c'est ce dernier
que Bescherelle a pris à tort pour le vrai S. ericetorum Brid.
Ajoutons que cette dernière espèce, ainsi que le S. Hnmberlii, ressemble
beaucoup extérieurement au S. tumidulum Besch. ; mais celui-ci en dif-
fère complètement par la forme des feuilles et par tous les caractères
anatomiques.
Sphagndm Bermeri Besch. — Province d'Andovoranto, district de
Moramanga: forêt d'Amdamazaotra, petite dépression marécageuse non
loin deia Sahatanà, à s>. kilomètres à l'est de Périnet, 3o octobre 191 <? ;
n° 1101.
Ces échantillons appartiennent au véritable S. Bernieri Besch., et non à
la forme plus grêle, à feuilles plus petites, à leucocystes un peu po-
reuses que Warnstorf a appelée S. ikongoense, mais qu'il réunit mainte-
nant au S. Bernieri.
Trematodon Viguieri Card. sp. nova. — Autoicus, laxe vel gregarie
caespitosus. Caulis brevis, 1-2 mm. altus. Folia flexuosa, e basi sensim
dilata ta laxe reticulata longe linearia, inferiora acuta vel subacula, supe-
iora et perichaetialia majora, apice obtuso truncatulove denticulata, caele-
um intégra, maiginihus planis vel parce reflexis, costa plana, percurrente
el apicem versus eyanida, cellulis in parle basilari magnis, Iaxis, subrec-
tangulis, oblongis, pellucidis, inanibus, caeleris quadralis, minulis, parce
chlorophyllosis, parietibus anguslis. Capsula in pedicello pallide stra-
mineo, 10-1 5 mm. longo, siccitate llexuosulo erecla inclinatave, oblonga
vel subcylindrica , curvatttla, circa i,5 mm. longa, o,5 mm. erassa, collo
flexuoso, basi nunc aequali nunc strumuloso, sporangio duplo et triplo
longiore, 3-5 mm. longo instructa, o perçu lo conico, longe curvirostri.
— Uà —
Annulus revolnbilis, duplex et triplex. Pei'istomium purpureum vel hlbel-
lum, dent i bus longe snbulâtis, indivisis, hic illic angusle Assis, intus
paucitrabeculatis , exlerius longitudinaliter valde strialis, 0,35-0,4 mm.
longis. Sporae virescentes, minute granulosae, eirca 20 fx dianrt.
Environs de Tamatave, pentes rocheuses des bords de l'ivoloina, 20 sep-
tembre 1912; n° 206. — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano :
talus humides des berges de la Vohilra, à Anivorano, octobre 1912;
n° 5o6.
Espèce voisine du T.pallidens G. Mull., s'en distinguant par les feuilles
a subule plus large, par le tissu de la partie verte formé' de cellules à parois
minces, et par le péristome pourpre ou rougeàtre. On peut la comparer
aussi à deux espèces de la Réunion : T. borbomcus et subambiguus Resch. ,
dont elle diffère par le tissu non épaissi; elle se distingue, en outre, de la
première par les dents péristomiales plus étroites, et de la seconde par le
col de la capsule au moins une fois plus long que le sporange, et par le
péristome plus élevé. La (aille plus forte, le pédicelle plus long, le col de
la capsule flexueux, à peine courbé, les feuilles supérieures et périchétiales
à subule plus obtuse, ne permettent pas de la confondre avec le T. curvi-
collis Gard.; enfin, la structure des dents péristomiales la sépare très
nettement du T. lacunosus Ren. et Gard.
Garckea Rescherellei C. Midi. — Environs de Tamatave, pentes
rocheuses des bords de l'ivoloina, 20 septembre 1912 ; n° 207.
Dicranellà minuta (Hpe) Jaeg. — Environs de Tamatave, pentes
rocheuses des bords do l'ivoloina, 20 septembre 1912; n° 208.
Dicranellà madagassa Ren. — Province d'Andovoranto , district de
Moramanga : forêt d'Analamazaotra, à terre, 21 octobre 1912; n° 864.
Il faut rapporter aussi à cette espèce deux échantillons figurant dans les
Collections du Muséum, l'un étiqueté: «Dicranellà madagassa Broth.sp.hova
Nanisama, oct. 1906, leg. d'Alleizette» ; l'autre sous le nom de rrD. Pervil-
leana Resch. (determ. Rrotherus), Manjakandriana (Tralboux)». Ces échan-
tillons diffèrent du type (leg. Doit) sur lequel l'espèce a été primitivement
décrite, par leurs pédicelles non ou à peine flexueux; sur la plante de
Manjakandriana, les feuilles supérieures sont en outre plus longues; il n'est
pas douteux néanmoins qu'elle appartienne bien au D. madagassa. Il y
a donc lieu de supprimer, dans notre ouvrage : Mousses de Madagascar,
p. 65, la localité de Manjakandriana pour le D. Pervilleana.
Leucoloma tuberculosum Ren. — Province d'Andovoranto, district de
Moramanga : forêt d'Analamazaotra , épiphyte, 28 octobre 1912; n°io73
p.p.
Campvlopiis IIeribmjdi Ren. et Gard, forma. — Province d'Andovoranto,
— 345 —
district d'Anivorano : sommet du pic de Vohainonjo , pies de Fetroraby,
6 octobre 191 2 ; n° 5^2.
C'est une forme à tiges plus élancées que dans le type et tomenteuses
presque jusqu'au sommet, à feuilles plus longues, moins rapprochées et
plus flexueuses.
Leucobryum Isleanum Bescli. forma. — Province du Vakinankaratra, dis-
trict d'Ambatolampy : à terre, dans les bois autour de l'ancienne résidence
royale de Tsiujoarivo, 1" décembre 1 91 2 ; u° 1811.
Forme de transition vers la var. molle.
Var. molle (G. Miïll.) Card. — Province d'Andovoranlo, district de
Moramanga : forêt d'Analamazaotra, épiphyle sur tronc, avec llymeno-
phyllufn, 28 novembre 1918; n° 1073 bis.
Cardotia heterodictya (Bescb.) Besch. — Province d'Andovoranlo, dis-
trict d'Anivorano : forêt près du village d'Ambohitromby, 8 octobre 1912;
n° 586.
Macromitrium fasciculare Mitt. (Dasymitrium borbonicum Bescb. ). — Pro-
vince d'Andovoranto, district de Moramanga : forêt d'Analamazaotra, sur
les brandies à'Ochrocarpus Bongo nov. sp., 21 octobre 1912; n° 8/19 bis.
Macromitrium anomodictyon Card. sp. nova. — Pseudauloicum, de-
presso-caespilosum, fusco-luteum. Caulis repens, appressus, corticibus
arcte adlixus, ramis confertis, crassis, brevibus, 5-io mm. longis, obtu-
sis, simplicibus vel parce ramulosis. Folia dense conferla, sicca erecta,
incurvato-crispata, madida erecto-patentia, e basi oblonga carinata sensim
lanceolata, acuminata, acuta subacutave, 2,25-2,75 mm. longa, o,5-
0,6 mm. lala, aetate mox effracta, marginibus ubique planis, inferne
papillis paucis dentiformibus praeditis, caeterum integris, costa lutes-
cente, perçu rrente vel subpercurrente, basin versus circa 5o fx lata, cellu-
lis inferioribus linearibus, subsinuosis vel subcurvatis, trnncalis, pelluci-
dis, secus costam utrinque ascendentibus , parietibus valde incrassatis, sparse
et grosse papillosis. iufimis laevibus, caeteris majusculis, rotundalis vel
subrotundatis, cblorophyllosis, papillosis, partira et irregulariler bistrato-
sis, hic illic tristratosis , marginalibus aliquid minoribus, saepe transverse
dilatatis, laevibus vel sublaevibus et plerumque unistratosis. Folia peri-
chaetialia caulinis et rameis latiora et breviora, reti basilari ultra médium
folii producto. Vaginula paraphysibus longis, numerosis hirta. Calyptra
nuda, apice l'usca. Capsula in pedicello laevi, apice siccitate leniter sinis-
tiorsum torto, 5-6 mm. longo erecta, ovala, i,5 mm. longa, 0,6-0,7
lata, laevis, ore rubello siccitate constricto et leniter plicatulo, operculo
ignoto. Peristomium simplex, dentibus snliliuearibus, albicantibus, gia-
nidosis, inlns obscure et auguste trabeculatis , apice obtuso, truricatulo
— 346 —
vel bifido, cnrlostomio déficiente. Sporae ignotae. Planlulae masculae gra-
ciles, ad basin foliorum caulinorum nascentes, plures flores gereutes, foiiis
minutis, lanceolato-acuminalis, unistratosis.
Province de Tananarive, district d'Andramasina ; sur branches, dans un
petit bois, vers 1,700 mètres d'altitude, entre Tsinjoarivo et Ambohima-
sina, 2 décembre 1912; n" 190s?.
Cette intéressante espèce, de la section Goniostoma , diffère de toutes ses
congénères des îles austro-africaines, et même, je crois, de toutes les espè-
ces actuellement décrites, par ses feuilles en partie bislrates dans la moitié
supérieure. Ce doublement de la couche cellulaire présente ceci de particu-
lier qu'il résulte d'une division tangentielle d'une partie des cellules se pro-
duisant non pas, comme cela a lieu d'babitude, du côté de la face ventrale
de la feuille seulement, mais tantôt sur une face, tantôt sur l'autre, et
pour quelques rares cellules simultanément sur les deux faces, ce qui
donne à la section transversale de la feuille un aspect très particulier, ainsi
que le montre la figure ci-jointe.
Macromitrium Soulae Ren. et Card. — Province du Vakinankaralra, dis-
trict d'Ambatolampy : bois autour de l'ancienne résidence royale de Tsin-
joarivo, épiphyte, 1" décembre 1912; n° 181 3 bis.
Phvscomitrium dilatatum Ren. et Card. — Province d'Andovoranto, dis-
trict de Moramanga : forêt d'Analamazaotra, au fond d'un vallon, près de
la station forestière, s3 octobre 1912; n° 9&1.
Funaria borbowica (Besch.) Broth. — Province d'Andovoranto, district
de Moramanga: forêt d'Analamazaotra, à terre, 21 octobre 1912;
n°864 bis. — Espèce nouvelle pour Madagascar.
Funaria cal vescens Schwaegr. — Province d'Andovoranto, district de
Moramanga : forêt d'Analamazaotra, sur la terre humide, 22 octobre
1912; n° 919.
Bryum appressum Ren. et Card. — Province d'Andovoranto, district
d'Anivorano : sommet du pic de Vohainonjo, près de Fetromby, dans les
touffes du Campylopus Heribaudi, 6 octobre 191 2 ; n° 5/J2 bis.
Iîkvï m homalobolax C. Mùll. — Province d'Andovoranto, district d'Ani-
vorano : sommet du pic de Vohainonjo , près de Fetromby, G octobre 1 91 9 ;
n° 54 3.
— 347 —
Brycm spinidens Ren. et Gard. — Province de Tananarive, district d'An-
dramasina : sur branches dans un petit bois, vers 1 ,700 mètres d'altitude,
entre Tsinjoarivo et Ambohimasina , 2 décembre 1919; n° iç)33.
J'ai constaté, sur une des tiges de cet échantillon, une curieuse anoma-
lie : une fleur femelle renfermait, à côté d'archégones normaux, d'autres
archégones présentant un étranglement vers le tiers inférieur, toute la par-
tie située au-dessous de cet étranglement offrant l'aspect et le tissu d'une
anthéridie. Le tout avait donc l'apparence d'une anlhéridie surmontée d'un
archégone. Cette singulière déformation est à rapprocher de celle que
j'ai déjà signalée sur d'autres spécimens de la même espèce. (Voir Mousses
de Madagascar, p. 3o3.)
Bkyum alpinulum Besch. var. densum Ren. et Gard. — Province d'Ando-
voranto, district d'Anivorano : à terre, autour du buffet de la gaie de Bric-
ka ville, parmi le Philonotis imbricatuh, 3 octobre 1912 ; n° 454 bis.
Rhizogonidm spiniforme Bruch. — Province d'Andovoranto, district
de Moramanga : forêt d'Analamazaotra , épiphyte sur troncs, associé à
Hymenophijllum sp., 28 octobre 1919 ; n° 1073. — Province du Yakinan-
karatra, district d'Ambatolampy : dans la forêt, au bord de l'Onive, en
aval de la résidence de Tsinjoarivo; n° i85/i.
Le n° i854 correspond exactement à la Mousse décrite par Bescherelle
sous le nom de Rhizog. Pervilleanum, et dont les échantillons originaux
figurent dans les Collections du Muséum. La description de Bescherelle est
absolument fantaisiste : les feuilles ne sont aucunement ovales-elliptiques
à la base, comme l'indique cet auteur; elles sont graduellement et longue-
ment cuspidées, et à nervure plus ou moins longuement mais presque tou-
jours nettement excurrenle. D'après une annotation de Beuauld, inscrite
sur l'étiquette de l'un des échantillons originaux, les fleurs sont ou peuvent
être au moins en partie synoïques, comme dans le R. spiniforme; en
somme , le R. Pervilleanum n'est qu'une simple forme contractée et à feuilles
denses de ce type polymorphe , si largement répandu dans toutes les régions
tropicales.
Philonotjs wbricatula Mitt. — Province d'Andovoranto, district d'Ani-
vorano : à terre , autour du buffet de la gare de Brickaville , 3 octobre 1 9 1 2 ;
n° 454.
Philonotis laxissima (G. Mùll.) Bryol. jav. — Province d'Andovoranto,
district d'Anivorano : talus humides des berges de la Vohitra, à Anivo-
rano, en mélange avec Trematadon Viguieri, 5 octobre 1912; n° 5o6 bis.
Breutelia Viguieri Card. sp. nova. — Dioica. Gaulis gracilis, ultra
6 cm. longus, dense fusco-tomcntosus , irregulariter pinnatus, ramis sat
confertis , gracilibus , pentibus , inaequalibus , 3-6 mm. longis. Folia eau-
— 348 —
lina subsquarrosa . e basi late triangulari, haud vel vix plicatnla, sai
abrupte et longe acuminata, tenuiter subulata, marginibus inferne
integris , longe lateque revolutis , superné acule serratis , 1,6-2 mm.
longa, basi fere 1 mm. lata, costa sat valida, lutescente, in subulam
produclaet apice evanida , reti basilari laxiusculo, cellulis lineari-oblongis ,
pafietibus crassiusculis , transversis utraqûe pagina grosse papillosis,
cellulis superioribus angustioribus, firmioribus. Folia ramea patentia,
minora et angustiora, oblongo-lanceolala, sensim in acumen subulatum
producta, circa i,5 mm. longa, o, 5 mm. lata, caeterum caulinis similia.
Fins masculus lerminalis, discoideus, e basi erecta triangulari-acuminatis,
steliato-patulis, externis subulatis, internis obtusis. Caetera desunt.
Province du Vakinankaratra , district d'Ambatolampy : ruisselet près du
sommet du Tsiafajavona , ait. 2 5y5 mètres, parmi les touffes du Spka-
gnum Humbertii, 28 novembre 1912; n° 1688/er.
Cette espèce nouvelle, dont je n'ai malheureusement trouvé que quel-
ques brins, appartient à la section Acoleos, représentée dans le domaine
mascaréno-malgache par trois autres espèces : B. gnaphalea (Pal. Beauv.)
Sch. et B. slenodictya (Ben. et Gard.) Broth., de la Réunion, et B. sclero-
dictya Gard. , de la zone moyenne des forêts de Madagascar et de l'Inde.
Le B. Viguieri se distingue déjà de ces trois espèces par son tissu très dil-
férent, beaucoup moins serré, rappelant plutôt le tissu des Philonolis; le
poil et le mode de ramification des tiges m'empêchent de le rapporter à
ce dernier genre.
Pogonatum OBTUSATULira (C. Mùll.) Par. — Province et district de Ta-
malave : environs de Tamatave, pentes rocheuses des bords de l'Ivoloina,
2 os eptembre 1912; n° 209.
Pogonatum brachvthecium Bescb. , forme passant à la var. madagassum
Gard. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : forêt d'Anala-
mazaotra, à terre, 21 oclobre 1912; n° 866 ter.
Var. madagassdm Card. — Province d'Andovoranto, district de Mora-
manga : forêt d'Analamazaotra, talus argileux près de la station forestière,
18 octobre 1912; n° 766.
La fructification de cette variété n'était pas encore connue; le pédicelle
est long de 2 à 3 centimètres; la capsule, assez grosse, un peu resserrée
sous l'orifice à l'état sec, est longue de 3 à 3,5 mm. sans l'opercule, et
large de i,5mm., l'opercule est conique, et la coiffe, d'un roux pâle,
recouvre toute la capsule. Le P. Parisii Thér. me parait bien n'être qu'une
autre forme du P. brachythecium.
Polytrichum subformosum Besch. forma. — Province d'Andovoranto,
district d'Anivorano : très commun sur les talus entre les gares de Bogez
et de Jttnck, vers 160 mètres d'altitude, 12 octobre 1912; n° 690.
— 349 -
Forme tout à fait semblable à celle de la Réunion et de Maurice, dont
Besclierelle avait fait son P. calopogôn.
Polytrichcm remotifolium Pal. Beauv. — Province du Vakinankaratra,
district d'Ambatolampy : sur la terre , dans un marais le long de la roule
d'Ambatolampy à Tsinjoarivo, 3o novembre 1912; n° 1777.
Espèce nouvelle pour Madagascar; n'était connue que de la Réunion el
de Maurice.
Hedwigia ciliata Br. et Sch. — Province du Vakinankaratra, district
d'Ambatolampy : rochers au sommet du Tsiafajavona , massif de l'Ankara -
Ira, 9,600 mètres, 27 novembre 1912; n° 1717.
Tout à fait identique à la plante d'Europe. Celte espèce n'était jusqu'à
présent signalée à Madagascar que d'après Bosas, et sans indication de loca-
lité; sa découverte sur un point précis du massif de l'Ankaratra est donc
intéressante.
Orthostichella subimbricata (Hpe) Broth. — Province de Tananarive,
district de Manjakaudriana : épiphyte sur les troncs dans la forêt à l'est
d'Ambatolaona, 11 novembre 1912; n° 1221.
Papillaria africana (G. Mùll.) heg. forma. — Province de Tananarive,
district de Manjakandriana : forêt à l'est d'Ambatolaona, en mélange avec
l'espèce précédente, 11 novembre 1912; n° 1221 bis. — Province d'Ando-
voranto, district de Moramanga : forêt d'Aualamazaotra, près de la station
forestière, épiphyte, 18 octobre 1912; u° 787.
Celte forme est le P. Boiviniana de Besclierelle.
Pinnatella tamariscina (Hpe) Broth. — Province d'Andovoranto, dis-
trict de Moramanga : forêt d'Analamazaotra, épiphyte sur troncs, 28 oc-
tobre 1912 ; n° 107& bis.
Le tissu de celte espèce est assez souvent complètement lisse.
Hookeriopsis diversifolia (Ren. et Card.) Broth. — Province d'Andovo-
ranto, district d'Anivorano : rochers humides, dans la forêt près d'Ambo-
hitromby, 8 octobre 1912; n° 570.
Magnifiques échantillons couverts de capsules; l'inflorescence et la fruc-
tification de cette Mousse n'étaient pas encore connues. Les fleurs sont
synoïques; la capsule, portée sur un pédicelle rougeâtre, long de i5 à
18 mm., courbé et un peu rude au sommet, est oblongue, diversement
inclinée, subhorizontale ou un peu penchée, longue, sans l'opercule, de
i,5 mm. environ et large de o,5 à 0,6 mm., pourvue d'un col distinct,
atténué, et très fortement étranglée sous l'orifice à l'étal sec après la spo-
rosc; opercule conique-rostre ; péristome bien développé : dents de l'exos-
tome rougeàtres, jaunâtres au sommet, pourvues sur le dos d'un sillon
large et profond, et sur la face ventrale de lamelles très nombreuses, rap-
— 350 —
prochées, saillantes sur les bords; endostome jaunâtre, à membrane basi-
laire assez élevée, à lanières étroitement triaogulaires-subulées, presque
aussi longues que les dents, carénées, entières ou très étroitement fendues
sur la carène, presque lisses, très légèrement papilleuses vers le sommet;
pas de cils.
EctropotheciijM Chenagom Ren. et Card. — Province d'Andovoranto,
district d'Anivorano : ravins humides avant d'arriver à la gare de Junck ,
10 octobre 191 2; n° 616.
Hypndm aditncoides (Brid.) G. Midi. (H. Kiaerii G. MùlL). — Province
du Vakinankaratra , district d'Ambatolampy : ruisselet près du sommet du
Tsiafajavona, ait. 2 575 mètres, parmi les touffes du Sphagnum Humbertii,
28 novembre 1912; n° 1688 bis.
Cette espèce était signalée à Madagascar, «■ région centrale», d'après
Borgen, sous le nom de Hypwm Kiaerii G. Miill. in sched., mais sans
indication exacte de localité.
Isopterygilm subleptoblastim C. Miill. — Province d'Andovoranto , dis-
trict de Moramanga : foret d'Analamazaolra, épipbyte sur troncs d'arbres ,
28 octobre 1912; n° 107/1 ter.
Isopterygium LtJTEONiTENS (Ren. et Gard.) Ren. — Province d'Andovo-
ranto, district de Moramanga: foret d'Analamazaotra, petite dépression
marécageuse non loin de la Sabalana, à 2 kilomètres à l'est de Permet,
parmi les touffes de Sphagnum Bernieri , 3o octobre. 1912 ; n.° 1101 bis.
Vesigdlaria sphaerocarpa (G. Miill.) Broth. — Province d'Andovoranto,
district d'Anivorano : rochers très humides dans un ravin près du viaduc de
la gare de Junck, i3 octobre 1912; n° 71 3.
— 351 —
Le Musée Goeldj, au Para,
par M. Paul Serre, Associé du Muséum.
Para, ou Belem, est une jolie ville de 5o,ooo habitants, ensoleillée et
proprette, où subsistent encore quelques vestiges des révolutions passées
et que l'on est tout étonné de trouver au nord du Brésil , après avoir visité
Baliia et Pernambouc. Grâce à un merveilleux réseau de tramways, avec
voilures 1res confort ables de 1" et de ac classe, on peut la visiter en vingt-
quatre heures, ses grandes artères se heurtant partout à la foret vierge. La
vie y est horriblement chère, mais, par suite de la crise actuelle et d'une
active concurrence, le prix de la pension, dans les deux meilleurs hôtels,
n'est que de 20 francs par jour. On y trouve deux fort beaux cinémas,
des cafés à terrasse et un tr Moulin- Rouge», le tout à l'instar de Paris.
C'est à Para que se trouve le Musée Goeldi, parcouru chaque année par
200,000 visiteurs, qui est un des plus importants du Sud-Amérique. Il
fut créé en 1867 par un groupe de rrParaensesn qui s'intéressaient à
l'Histoire naturelle et à l'Ethnographie , à la tête duquel se trouvait un
Géographe brésilien nommé Domingos Soares Ferreira Penna; mais ce fut
ou 189/i que le Gouverneur de l'État de Para, M. Lauro Sodré, entreprit
de le transformer. Celui-ci, qui n'avait été jusque-là qu'un simple
Cabinet de curiosités, devint un véritable Musée d'Histoire naturelle. A cet
effet, il appela auprès de lui un Suisse originaire de Saint-Gall, Docteur
Émile-A. Goeldi, qui était alors chef de la Section de Zoologie au Musée
national de Rio-dc-Janeiro. Six ans plus lard, en 1900, le Musée de Para
avait pris une importance telle, que le Gouverneur d'alors, M. Paes de
Curvalho, lui donnait le nom de son réformateur. Enfin, en 1907, le Pro-
fesseur Goeldi était nommé Directeur honoraire et se retirait à Berne en
vue d'y professer la Zoologie, laissant la direction de l'établissement à un
autre Suisse, M. Jacques Huber, originaire de Schatfouse, Chef de la
Section de Botanique depuis 1895, homme savant et aimable, tué il y a
quelque temps par le climat des tropiques.
L'entrée du Musée Goeldi se trouve dans la grande Avenue Indepen-
dencia. L'établissement couvre aujourd'hui une superficie de cinq hectares
et son budget annuel, qui était de 100 conlos de reis (168,000 francs
environ], fournis par l'État de Para, a été réduit à 84 conlos par suile
de la crise financière qui a suivi la mévente du caoutchouc. Le Directeur
— 352 —
dispose, eu outre, d'une somme de 5o conlos pour rétribuer son per-
sonnel.
Le Chef de la Section d'Entomologie, M. Adolphe Ducke, né en Autriche,
mais naturalisé Brésilien, mesure non moins de im ()5. Aussi lui a-l-on
donné, dans le pays, le sobriquet de « Kilomètre». Arrivé à Para en 1899 ,
il a parcouru tout l'État de Para et a été chargé de diverses missions scien-
tifiques dans le Haut-Amazone et dans les Etals de Maranhâo et de Ceara.
La Galerie de Zoologie est placée sous la direction d'une Allemande,
M"c Emilia Snethlage, arrivée à Para en 190 5, et qui a parcouru, seule,
ou simplement accompagnée d'un Préparateur, tout l'intérieur de l'Etal.
Le Botaniste américain, Mr. C. F. Baker, après avoir séjourné à la
Station agronomique de Santiago de las Vegas (Cuba), fut employé pen-
dant un au et demi environ au Musée Goeldi, c'est-à-dire jusqu'au jour où
il trouva, en Californie, une situation mieux rétribuée. Il est aujourd'hui
aux Philippines.
L'édifice principal du Muséum (ancienne maison d'habitation) est
pkcé au milieu des Jardins botanique et zoologique. Les chambres en sont
petites et mal éclairées. On y manque d'espace et les Mammifères natu-
ralisés y sont parfois empilés les uns sur les autres.
On peut y voir une collection très complète d'Hyménoptères de l'Amé-
rique du Sud, admirer de merveilleux «Morphos» et un Papillon très rare,
Copioptenjx phénix (1), le tout difficile à conserver en bon état par suite de la
grande humidité atmosphérique et faute de posséder une étuve; puis un
herbier amazonien contenant i5,ooo spécimens en double, et un herbier
des États voisins et général de 3, 000 spécimens environ, constitué en
procédant à des échanges avec les Muséums américains et européens, no-
tamment le rrBrilish Muséum »; aussi, uue collection de Cryptogames, de
Fongns et de Lichens bryophyles comprenant 1,200 espèces.
La collection d'Oiseaux de la région amazonienne, conservés en boites
de carton, comprend 10,000 exemplaires environ, et MUe Snethlage en a
fait imprimer le catalogue — à Berlin , naturellement.
11 y a, également, une jolie collection de fossiles (Devonien) trouvés
dans la partie septentrionale de l'Mat d'Amazone et des urnes funéraires
et poteries diverses des races éteintes d'Indiens de l'embouchure de l'Ama-
zone, notamment de l'ile Marajo, le tout portant des dessins compliqués
ressemblant à ceux des anciens Egyptiens; aussi des crtangas» en triangle
avec un trou à chaque coin pour y passer une ficelle, utilisés, à défaut de
feuilles de vigne, par les femmes indiennes qui possédaient la pudicité
(l'explique qui pourra) bien avant l'arrivée dans le pays des Pères
Jésuites.
On voit là les fameux «Trocanos» (cloches de bois) des Indiens Collinos
') De la famille des Saturnides. (F. Leccrf.)
— 353 —
etTarianas, lesquels ressemblent étonnamment aux «Tontons» encore en
usage dans les postes de garde, à Java.
La collection d'ornements vestimentaires et d'armes (massues, arcs,
(lèches, zagaies, etc.)des Indiens du Tocantins (Cayapos et Garajas) est la
plus complète que l'on connaisse.
On remarque une magnifique collection de Serpents conservés dans
l'alcool, déterminés à Londres, et de Poissons, retour de Vienne, où
ils ont servi à des études très poussées, ainsi, qu'une superbe collection
d'Oiseaux montés et quasi complète en ce qui concerne les Toucans et les
Perroquets américains.
La collection des bois du pays est également digne de l'attention du
visiteur. Le Brositnum guyanense, dont le cœur est de couleur rouge
brun et tacheté, est employé dans l'ébénisterie : on en fait aussi des
manches de parapluie, bien qu'il soit très lourd.
Le Jardin zoologique donne asile à <j5o espèces d'animaux (environ
800 spécimens), soit achetés de différents côtés, soit provenant de dons
particuliers : un Once rouge ou Puma (Felis voncolor) et un Once tacheté
(Fclis onca); un «Raposa» répandant une odeur infecte; des «Tapirs a; des
«Coatis»; des rrTuronsT>; des rr Agoutis» ; des «Cutias» ; des «Saulas» ; des
«Iraras» (Gakra barbara); des «Tatous» (Dasypus sexcinctus); des «Ma-
racajas» (Felis Chibigouazon); un Meplùtis suffocans qui, heureusement , ne
quitte sa niche que la nuit; un Rongeur du Haut Amazone (Dinomys bra-
nichi); des Tamandua tetradactyla auxquels on apporte chaque jour une
colonie de Termites à dévorer; un «Bandeira» (Myrmecophaga jubata),
terrible lutteur qui étreint son ennemi à la façon d'un ours pour lui en-
trer sournoisement dans le dos ses griffes-poignards; quelques beaux Cbe-
vreuils, Mazama vu/a et M. nemorina; des «Pécaris» (Tayassus albirolris)
et «Tajagu»; deux espèces de ces Dycotiles se reproduisent fort bien en
captivité: une collection de Singes, très complète, malgré la mortalité sé-
vissant dans les cages; une belle femelle de Chimpanzé (Anthropopithecus
troglodytes) qui rompt souvent le grillage ultra-fort de sa cage et que son
gardien, Allemand au poil roux, fait déloger ensuite à coups de bambou et
en lui présentant un gros martinet de l'arbre où elle s'est réfugiée et non
sans qu'elle mette toute la ménagerie en révolution avec ses cris affreux et
perçants (ce gros Anthropoïde est le seul survivant d'un lot de cinq Chim-
panzés amenés dans le pays par une Commission de savants de l'École de
médecine tropicale de Liverpool, et l'on serait parvenu à lui inoculer une
lièvre jaune bénigne, mais, malheureusement, sans arriver à préparer un
sérum): des Macaques (Cebus) de Pregos (de nuit) ventrus, dont le mem-
bre viril se termine en tête de clou, ce qui ne doit guère faciliter l'œuvre
de chair; mais la Nature a de ces bizarreries! des Caiararas ( Cebus albifrons) ;
des Atclcs paniscus et marginatus au front couvert de poils blancs et à la
queue prenante, qui ouvrent. . . bêtement, la bouche en 0; des Sahuims
— 35/i —
(Ouistitis, Callithrix et Leontocebus) ; des Gallinacés irMutums» et «Jacus»
(Psophia viridis), au cri bizarre de ventriloque , et Crepitans; des Urubus-
Rois à tête rouge assez isolés , car ils peuvent donner le charbon aux autres
animaux du «Zoo^; des Éperviers-aigles ; un couple de Harpyia deslructor
de l'Amazone, harpies au point qu'il a fallu les isoler des Vautours.
Dans un superbe vivier se prélassent des rrJacarés lingan (Caïman scole-
rops) rrCoroa» et crAssu» (Caïman niger); ce dernier, qui mesure 3 m. 5o
de long, dévore tous les animaux morts à l'Infirmerie de la ménagerie, où
séjournent les nouveaux arrivés et les malades ; des Lézards et des Iguanes
de l'Amazone, verts, noirs et rouges ; d'énormes rrBoas constrictors» et un
rrAnaconda», le plus gros serpent d'eau connu (Eunectes murinus).
Dans une énorme volière se trouvent réunis des Oiseaux aquatiques
blancs, roses et panachés, au bec pointu ou en spatule; Hérons, Garces,
Marrecas, Frangos, Ibis, etc., et des Tortues terrestres (Jaboty), le tout
de l'Amazone.
A proximité d'un canot de cèdre de 18 mètres de long des Indiens Cara-
jas, du Rio Tocantins, se trouve une belle collection d'Aras rouges, bleus ,
verts et jaunes ; l'un d'eux, encore jeune et tout vêtu de bleu, avec le tour
des yeux jaune, est assez rare; il s'agit de Y Ara hyacinthina au formidable
bec; beaucoup de Perruches (Periquitos) et un exemplaire du merveilleux
Perroquet jaune (Commis guarouba); un Toucan à la poitrine blanche
(Rhamphastos erylhrorhynchus) a des relations de bon voisinage avec deux
Xantkornis viridis; des rrCuricas» (Graydidascalus brachyurus), des «Ana-
cas* (DcrotypHS fuscifrons) et un superbe Pipra opalisans (Pipridé), etc.;
des Chouettes misanthropes de l'Amazone sont reléguées dans un coin
obscur, ce qui les ravit d'aise.
L'aquarium du Muséum, construit en 1910 et qui a coûté la coquette
somme de 5o,ooo francs, est très fréquenté par les visiteurs.
On y voit des exemplaires du Poisson-papillon (Gastropekcns fasciatus)
et du Poisson-chien; le Pterophyllum scalare de l'Amazone, aux grandes
nageoires pendantes ; VAcarafolha qui a l'apparence d'une feuille morte,
ce qui lui permet de se dissimuler facilement; le Monocirpus polyacahthus
qui peut coucher sur son corps ses nageoires dorsales et anales; les na-
geoires pectorales el la seconde nageoire dorsale southyalines et se meuvent
avec une grande rapidité; ce Poisson peut, en outre, changer de couleur
suivant la nature du fond (mimétisme); puis des «Acaras» = Herospec
(cette espèce a été acclimatée en Allemagne, il y a quelques années), envi-
ronnés de leurs petits qu'ils avalent parfois par mégarde, mais qu'ils re-
jettent aussitôt; le fameux Poisson de l'Amazone, Lepidosiren paradoxa.
paradoxal, en effet, car ce Poisson possède des poumons; le Farlovoiella,
à la bouche en tube, lui permettant de lever sa proie là où elle se croit le
plus en sûreté; enfin le Poisson géant de l'Amazone trPirarucus (Arapaima
gigas) à l'énorme queue-godille, .pie les Indiens tuent à coup de flèches ou
— 355 —
avec un harpon, quand il fait le gros dos à la surface de l'eau, et qui se
sèche comme la morue.
Mais le spe'cimen le plus curieux est encore une petite Tortue aquatique
de l'Amazone, Nicoria punctulata, qui possède deux têtes parfaitement for-
mées et, par conséquent, deux bouches qui mangent en même temps.
L'œsophage est probablement double, mais tout le reste du corps ne paraît
offrir aucune particularité spéciale. Néanmoins, l'autopsie de ce petit
monstre s'imposera dès que la vie l'aura quitté.
Le Musée Goeldi possède, en outre, une superbe collection de Palmiers
amazoniens comprenant 1 20 espèces : l'frAssahy* (Enterpe precatoria) dont
la graine est recouverte d'une pellicule qui sert à préparer une sorte de
peinture rouge sombre, dont les indigènes raffolent quand elle est mé-
langée à leur plat quotidien de manioc; aussi des Euterpe oleracea
fournissant un breuvage rafraîchissant; le trÇaisuén du Punis (Elaeis
melanococca); IVInaja-fanai (Attalea goeldiana); Ylriartœa exorrhiza; le
Manicaria saccifera; l'rrUrucuryn (Attalea excelsa) dont on brûle les
fruits pour coaguler le caoutchouc; le Phjtekphas macrocarpa; beau-
coup d'OEnocarpus, notamment un superbe rrBacaba» (OEnocarpus dis-
tichus) qui a porté non moins de 4o,ooo fruits à la fois, et divers Orbi-
gnija; le fameux arbre aux cierges, Parmentiera cereifera; une collection
complète , ou presque , de Theobroma de l'Amazone ; des Hevea de toutes
espèces; le Castilloa signalé pour la première fois en 1899 à l'attention
des Botanistes et des industriels par M. Huber; le Sapium qui donne une
gomme très ordinaire ; des Landolphia , et, aussi, le seul Maniçoba (?) du
Ceara qui se plaise au Para ; enfin le Bertholletia excelsa qui donne la noix
de Para et le Dipteryx odorata qui produit la noix de Tonka; des Caféiers de
toutes provenances ; de beaux bouquets de bambous, Guadua superba, bien
nommés; des Cycas, qui se sont beaucoup mieux développés au Para que
dans leur pays d'origine; les inévitables Pandanus appuyés sur de mul-
tiples béquilles; des Orchidées de l'Amazone : Catasetum , Cattleya, Co-
ryanthes, etc.
Déjà, en temps de paix, on manquait d'argent dans tous les Jardins
botaniques du monde; mais au Jardin Goeldi on manquait, en plus, de
place. Beaucoup de plantes, reléguées dans de vieilles boites à pétrole,
attendent sur des bancs ou sur le sol qu'on leur assure un meilleur sort.
On ne trouve là, d'ailleurs, aucun jardinier de métier. Le premier,
rrCapataz», qui a seize hommes sous sa direction, gagne seulement
180,000 reis par mois (environ 3oo francs) dont 70,000 reis de gratifi-
cation.
Dans une cour du jardin se trouve le modeste monument offert par
l'Académie des Sciences de Bavière et consacré à la mémoire de deux
Naturalistes bavarois, J. von Spix et G. von Martius, qui parcoururent cer-
taines régions de l'Amazone au commencement du xixe siècle et dont le
Muséum. — xxn. ai
— 356 —
dernier est bien connu de tous les Botanistes pour son grand ouvrage :
Flora brasiliensis.
Le Bulletin annuel du Muséum est imprimé à Para, en portugais,
une fort jolie langue, si l'on en croit ceux qui la parlent, mais bien peu
répandue dans le monde et qui ressemble joliment au patois de Galice.
Ce Bulletin est libéralement distribué à toutes les Associations savantes.
Par faute d'argent, l'établissement n'a pu faire paraître encore (en 1900)
que quatre fascicules de la publication Arborelum amasonicum et, de 1900
à 1906, les quatre fascicules complets, avec planches en couleurs du des-
sinateur allemand E. Lohse, actuellement Chef d'imprimerie à Rio, do
IV Album des Aves amazonicas».
Quant aux observations météorologiques faites au Musée depuis 1895,
elles ont été transmises régulièrement à Vienne ! Pourquoi pas à Constan-
tinople?
On remarquera , sans doute , qu'il se dégage de tout ce qui précède un
certain parfum germanique ; mais il faut espérer que les choses changeront,
maintenant que le Brésil a pris courageusement fait et cause pour les
pays Alliés, et tout spécialement pour l'ancienne Mère-patrie, le Por-
tugal.
Le tramway qui longe la route de Souza mène le visiteur au rrBosque
Municipale (le Bois de Boulogne de Para). On voit dans cet endroit un
peu perdu un merveilleux coin de forêt vierge propice aux rêveries et
aux jeunes amours , ainsi que des reproductions dé curieuses construc-
tions indiennes en forme de hauts-fourneaux ; aussi une belle fontaine
aux statues déboulonnées : le tout ayant coûté beaucoup d'argent, afin de
faire aussi bien, sinon mieux, qu'en Europe, mais abandonné plus tard,
comme il est d'usage au Brésil; enfin, un beau spécimen de Poisson-
bœuf [Manatus inunguîs) Sirénien de l'Amazone, qui se nourrit des herbes
flottant à la surface d'un petit lac dont il est l'unique locataire , et qui n'a
pas, certes, tous les visiteurs qu'il mérite.
SOMMAIRE.
,* Pages.
Actes administratifs. — Congés accordés à MM. Lucet et Haun. — Nomina-
tion de M. Piroutet comme Préparateur de ia Chaire de Paléontologie.
- Nominations de M. le Dr Huguet et de M. Léon Clerget comme
Correspondants du Muséum. — Notice nécrologique de M. le Dr
Latteux, Correspondant du Muséum, par M. St. Meunier.. . . 275-276
Présentation d'otwages par M. le Professeur H. Lecomte et par M. le Pro-
fesseur St. Meunier 377
Errata : Bulletin de mars 1916 , n° 3 277
Communications :
Ed. Bonnet. Le Cabinet d'Histoire naturelle des frères de Loménie de
Brienne, l'Herbier de l'Abbé Pourret et le legs fait par le Dr Barbier
au Muséum en 18^7, Histoire et documents 278
B. Anthony. Seconde note sur un procédé d'étude de l'architecture du tissu
spongieux des os [PI. VI et. VII] 2g7
L. Boule. ]\ote sur un Cyclopterus lutnpus L. femelle 280
J. Delphi. Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de
Poissons qui se trouvent, même accidentellement, dans la x\Ianche. 290
Ed. Lamy. Les Madrés et les Lutraires de la mer Bouge (d'après les maté-
riaux recueillis par M. le Dr Jousseaume). [Fin.] 3o5
- Les Cardites et les Cypricardes de la mer Bouge (d'après les matériaux
recueillis par M. le Dr Jousseaume) 3 1 1
L. Germain. Contributions à la Faune mnlacologique de l'Afrique équato-
riale. — XLV. Sur le genre Leroya Bourg 3 ! 7
H. Hua. Une collection botanique du Haut Dahomey et de la Vallée du
Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910 33o
J. Cardot. Note sur des Mousses de Kerguelen 33 (j
— Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar. [Fig.] 34 3
P. Serre. Le Musée Goeldi, au Para 35 x
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1916
N° 7
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGCCWI
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y l'attachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés parle Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
C S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos, trésorier de l'Association ,
îao, boulevard Saint-Germain.
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BULLETIN
DU
MISÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1916. — N° 7
— =><&■<=
105e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
30 NOVEMBRE 1916.
PRESIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants qui inté-
essent le Muséum :
Mme Lemoine, née Dujardin-Beaumetz (Flore- Eugénie-Marie),
Docteur es sciences naturelles, a été nommée Stagiaire (ire année)
près le Muséum d'Histoire naturelle, pour Tannée scolaire 1916-1917.
(Arrêté ministériel du i3 novembre 1916.)
Une bourse de i,5oo francs (Doctorat, 2e année) a été allouée
près le Muséum d'Histoire naturelle à M. Vincens (Jean-Marie-
François), Licencié es sciences naturelles. (Arrêté ministériel du
i3 novembre 1916.)
M. le Président se fait l'interprète de la Réunion des Naturalistes
pour exprimer tous les regrets qu'elle éprouve en lui annonçant la
mort des suites de la guerre d'excellents serviteurs du Muséum :
M. Haun, Commis de la Bibliothèque, Lieutenant de chasseurs,
Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Médaille militaire,
Muséum. — xxn. 25
— 358 —
est décédé le ici novembre 1916, à la suite de l'extrême fatigue
résultant de sa mobilisation dans le Service des Chemins de fer;
M. Rouhaud (René-Marie), Jardinier-chef des Pépinières, Caporal
aux armées, qui a trouvé une mort glorieuse le 7 août 191G;
M. Drévillon, Employé au Laboratoire maritime de Tatihou,
dépendant du Muséum, affecté au 5e régiment d'infanterie coloniale,
mort pour la Fiance le 9 septembre 1916 des suites de blessures
reçues au front, à Rarleux (Somme ).
Après avoir honoré nos morts, il n'est qu'équitable de l'aire res-
sortir les mérites de ceux qui ont rendu d'éclatants services aux
armées; nous ne saurions mieux faire que de reproduire la cita-
tion à l'ordre du jour de l'armée de M. Rouyer, Chef du Carré-
fleuriste, actuellement Capitaine du Génie (i5e Cie terr.) : te Depuis
l'arrivée de la division sur la Somme, ne s'est jamais départi d'une
inlassable activité; sans cesse en première ligne, il dirige les tra-
vaux confiés à sa compagnie avec un zèle et un courage dignes des
plus grands éloges. Grâce à ses [(révisions, les troupes d'attaque ont
toujours élé abondamment pourvues en matériel. r>
PRESENTATION D'OUVRAGE.
M. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre pour la
Bibliothèque du Muséum le numéro de novembre de la revue des
Sciences pures et appliquées : L'Actualité scientifique (l>; il résume
en quelques mots un article qu'il y a inséré :
Depuis quand n'est-on pas surpris de rencontrer au sein de bancs cal-
caires de tous les âges géologiques, des cavités ayant si exactement la forme
de coquilles qu'en les reprenant avec de la cire on obtient des moulages
de spécimens zoologiquement déterminables ? Et a-t-on perdu le souvenir
des longues dissertations tendant à démontrer qu'un dissolvant convenable,
circulant dans la roche, a pu respecter intégralement la calcite qui la com-
pose pour dissoudre, sans en laisser la moindre trace, l'aragonite qui
M L'Actualité scientifique , revue mensuelle des sciences pures et appliquées;
rédacteur en chef, M. René t)age (5" année, livraison de novembre 1916).
— 351) —
aurait formé les tests? A la place de cette supposition à caractère métaphy-
sique, l'observation de certaines vases actuelles, fortement odorantes et
qu'où drague dans les bassins des ports eu curage, donne directement
la solution du problème. On y voit des coquilles enfouies, en proie à la
décomposition et à une âpre dissection de la part de légions de microbes
qui les décomposent de façon à ne laisser, dans le lieu qu'elles occupaient,
qu'une quantité insensible de résidu minéral. Il sutfit de supposer que la
vase en question, n'ayant pas été dérangée artificiellement, aurait pu ac-
quérir une compacité et une cohésion qui lui auraient permis de conserver
ses cavités intérieures, pour imaginer la reproduction, à notre époque, du
phénomène géologique si problématique encore pour beaucoup de per-
sonnes, car il va sans dire que la circulation souterraine d'eau faiblement
incrustante peut remplir de dépôts minéraux les cavités en question et y
construire de toutes pièces des simili-coquilles en calcaire ou même en
silice, comme on en trouve un exemple dans le calcaire grossier de Pierre-
laye, près Pontoise et bien ailleurs, et dans toute l'épaisseur de la série
sédimentaire.
— 360
COMMUNICATIONS.
Les Savants espagnols au Muséum national d'Histoire naturelle.
(a3 Octobre 1916.)
On a pu lire dans un précédent Bulletin du Muséum (Bulletin
n" 5, p. 220) la note que M. Edmond Perrier a consacrée à la rela-
tion du voyage en Espagne des délégués des membres de l'Institut,
en s'attachant à faire ressortir l'accueil chaleureux et sympathique
qu'ils avaient reçu dans toutes les villes où ils avaient été conviés
à prendre la parole.
Les savants et les érudits espagnols ont tenu à rendre à la
France une visite destinée à resserrer les relations entre les intel-
lectuels des deux pays; ils ont tenu à honneur de venir au Muséum,
dont la réputation leur était connue, dans l'intention, tout au
moins, de jeter un coup d'œil sur les riches collections que con-
tiennent ses serres et ses galeries.
M. le Directeur avait eu la gracieuseté de réunir chez lui ses col-
lègues de l'Institut qu'il avait accompagnés en Espagne , MM. Etienne
Lamv , Secrétaire perpétuel de l'Académie française ; Widor , Secré-
taire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts; Bergson, Membre de
l'Académie française et de l'Académie des Sciences morales et poli-
tiques; Imbart de la Tour, Membre de celte dernière Académie;
puis M. Pierre Paris, Directeur de l'Institut français à Madrid;
M. Legendrk, Secrétaire de la Mission française; ainsi que les
savants espagnols, le Duc d'A.LBE, Chef de la Mission; MM. Alta-
mira, historien; Bilbao, peintre; Menendez Pidal, Castro, Otavio
Picon, littérateurs; Blay, sculpteur; Odon de Buen, zoologiste;
Ocana, physiologiste; Asana, Secrétaire général de l'Ateneo.
Après avoir été présentés par le Directeur aux Professeurs du
Muséum et aux Assistants que ne réclamaient pas les services de
— 361 —
guerre, photographes et cinémalographes, reporters, chargés de
conserver des souvenirs vécus de cette réunion hispano-française,
groupèrent tout le monde auprès de la statue de Chevreul. L'opé-
ration terminée, sous la conduite des chefs de service commença
la visite de l'Etablissement, dans les Serres, les Galeries de Zoolo-
gie, de Géologie, de Minéralogie, de Botanique, de Paléontologie;
chacun d'eux s'attacha à appeler l'attention des hôtes du Muséum
sur les pièces les plus rares et les plus intéressantes des Collec-
tions; nous espérons qu'ils conserveront bon souvenir de l'accueil
qui leur a été fait et des choses qu'ils ont vues; le regret qu'ils ont
témoigné de ne pouvoir consacrer plus de temps à contempler toutes
les merveilles de la nature réunies depuis des siècles au Muséum
en est la preuve certaine.
362
EnUmÉsation des Ophidiens non encore étudiés de l Afrique occi-
dentale, APPARTENANT AUX COLLECTIONS DU MusÉUM , AVEC LA DES-
CRIPTION DES ESPECES ET DES VARIETES NOUVELLES,
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
M. le professeur Louis Roule m'a confié l'étude d'une importante série
d'Ophidiens qui ont été envoyés au Muséum pendant le cours des années
1908 à 191 h et qui proviennent des localités suivantes : Mauritanie
saharienne, Cote de l'Ivoire, Guinée française, Dahomey, Congo français
et Congo belge.
Situés sur la côte occidentale du Continent Africain, entre l'extrémité
ouest du Sahara, au nord, et l'Angola, au sud, ces divers pays appar-
tiennent tous à la zone interlropicale et constituent un ensemble où toutes
les possessions françaises de cette région sont représentées, à l'exception
toutefois du Sénégal proprement dit.
Le Congo belge est la seule colonie étrangère qui ait été comprise dans
ce travail.
A part la Mauritanie saharienne, représentée ici par une seule espèce
( Causas rhombeatus Licht.) , laquelle se trouve être , dans ce pays , à la
limite nord de son aire d'habitat , les autres localités possèdent une faune
herpétologique assez homogène, tout au moins en ce qui concerne les Ser-
pents des espèces les plus communes , dont la plupart se rencontrent
encore dans des régions situées beaucoup plus au sud.
Le Congo belge, au contraire, dont l'immense territoire s'étend jusqu'au
lac Tanganyika , parait différer assez sensiblement sous ce rapport. Sur les
quatre espèces d'Ophidiens qu'en ont rapportées MM. Gromier et Le Petit,
deux sont nouvelles; l'une des deux autres (Causus lichtensteini Jan) appar-
tient à la faune de l'Afrique occidentale, mais la dernière (Chlorophis emini
Giinth.) est considérée comme faisant plutôt partie de la faune de l'Est
africain.
Dix-sept chasseurs ou donateurs ont contribué à réunir les matériaux
de cette étude. Voici leurs noms, avec l'indication des localités qu'ils ont
explorées, les dates auxquelles leurs envois sont parvenus au Muséum et
le nombre d'espèces et d'exemplaires recueillis par chacun d'eux.
— 363 —
Ai dan (Mauritanie saharienne, 1913): 1 espèce, 1 exemplaire:
le D' Bouet (Côte de l'Ivoire, 1909, et Dahomey, 1910 à 1913) :
3o espèces, 87 exemplaires:
le D1 B rot (Haut-Dahomey, 1908): 1 espèce, 1 exemplaire;
0. Caille (Guinée française, 191a) : 1 espèce, 1 exemplaire;
\. Chevalier (Guinée française , 1909, etDahomey, 1909 et 1910) :
1 1 espèces , 1 2 exemplaires ;
Douet ( Congo français , 1912): 1 espèce , 1 exemplaire ;
Ellenberger (Congo français, 1911, 1912) : 8 espèces, 9 exem-
plaires;
Fourneau (Congo français, 1909): 1/1 espèces, 17 exemplaires;
Gromier et Le Petit (Congo helge, 1911): 4 espèces, h exem-
plaires ;
Gruvel (Dahomey, 1918) : 2 espèces, 2 exemplaires (1);
Ernest Haug (Congo français, 1910) : 2 espèces, 3 exemplaires;
le Dr Mesnil (Congo belge, 1909) : 1 espèce, 1 exemplaire;
le Commandant Modest (Congo français, 1911) : 9 espèces,
19 exemplaires;
Martial Monnet (Guinée française, 1912) : 5 espèces, 11 exem-
plaires :
.1. dl Rouchet de Chazotte (Congo français, 1908) : h espèces,
7 exemplaires;
Porkguin (Guinée française, 1908) : 2 espèces, 9 exemplaires;
Primot (Dahomey, 191 k) : 3 espèces, 6 exemplaires.
Le total des exemplaires recueillis s'élève au nombre de 199, répartis
en 59 espèces ou variétés, parmi lesquelles 17 formes ne figuraient pas
jusqu'ici dans les collections du Muséum; 8 espèces et k variétés sont
inédites et décrites pour la première fois dans le présent travail. Enfin
deux d'entre ces dernières offrent un intérêt tout particulier : l'une d'elles
forme le type d'un nouveau genre et l'autre d'un nouveau sous-genre.
A tous ces Ophidiens, il conviendrait d'ajouter un nombre important de
Lacertiliens et de Batraciens, qui ont été recueillis par les mêmes chasseurs,
mais dont l'étude n'est pas encore entièrement terminée. Leur description
sera publiée plus tard.
W Les espèces signalées dans le présent travail, comme a\ant été capturées
au Dalioinev par M. Gruvel, doivent être ajoutées à la liste que j'ai donnée
(Bulletin du Muséum, 1916, n" 9, p. ^5 ) des Serpenta recueillis en Afrique occi-
dentale par ce même chasseur. Tous ces animaux font partie du même envoi.
— 36/i —
Dans l'énuméralion qui suit, un * indique celles des espèces non inédites
qui ne figuraient pas encore dans la collection du Muséum.
TYPHLOPIDAE .
*Typhlops Steinhausi Werner"'. — Congo, 1 exemplaire, longueur
totale : 1 57 millimètres, dont 3 millimètres pour la queue [Douet].
Typhlops dubius, sp. nov. — Tête plus étroite que le corps. Museau
très proéminent, arrondi: narines inférieures. Rostrale très grande, pro-
longée en arrière jusqu'au niveau des yeux; sa largeur égale aux trois
quarts de la largeur de la tête. Nasale semi-divisée: la fente procédant de la
première labiale. Préoculaire en contact avec la deuxième et la troisième
labiale, presque de même largeur que la nasale, sensiblement moins large
Typhlops dubius, sp. nov.
1% !•
Fig. 9..
Fig. 3.
que l'oculaire. Oculaire en contact avec la troisième et la quatrième labiale.
Yeux visibles sous la préoculaire et l'oculaire. Préfrontale médiocrement
élargie, sa largeur égale à environ deux rangs d'écaillés. Supra-oculaires
au moins aussi larges que la préfronlale. Trenle écailles autour du corps.
Queue plus courte que son diamètre à sa base , terminée par une épine.
Longueur du corps égale à environ trenle fois son diamètre.
Entièrement d'un brun noir, un peu plus clair en dessous; toutes les
plaques cépbaliques bordées de blanc métallique; base et extrémité de
toutes les écailles blanchâtres.
Longueur totale : 1/17 millimètres, dont h millimètres pour la queue.
Diamètre du corps : un peu moins de 5 millimètres.
Très voisin de T. Blanfordi Boni., dont il diffère par la tête moins large
que le corps, la largeur beaucoup plus grande de la rostrale, la piéocu-
W MitteilungenausdemNaturhistorischen Muséum in Hambourg, XXVI [1908],
p. 209.
— 365 —
laire presque aussi large que la nasale, la préfrontale plus étroite, les
supra-oculaires au moins aussi larges que la préfrontale, le corps moins
allongé et par la coloration.
Peut-êlre identique à T. A do If. Stef nfeld (1), doni il possède le même
système de coloration, avec une forme seulement un peu plus allongée:
s'en dislingue par la grosseur de la tête et par la forme des plaques cépha-
liques, en admettant que, chez T. Adolf, ces derniers caractères soient
réellement identiques, comme l'indique Slemfeld, à ceux de Blanfordi.
Congo belge : volcans du Kivori (altitude l, 5 oo mètres); 1 individu
[mission Gronaier-Le Petit J.
Type , collection du Muséum de Paris.
Tvphlops punctatcs Leach. — Guinée française, 1 individu [Pobéguin];
Côte de l'Ivoire, 1 individu [Chevalier]; Dahomey, 5 individus [Bouet];
Congo français, î individu [Fourneau]; Congo : Ogoûé, î individu [Er-
nest Haug].
Tvphlops pcnctatus intermedius Peters. — Guinée française, î individu
(longueur totale : 8o centimètres) [Caille], î individu [Martial Monnet];
Dahomey, s individus [Bouet]; Congo français, î individu [Fourneau].
Tvphlops punctatus nigrolineatus HaHow. — Haute-Guinée française,
individu [Monnet].
i
Tvphlops mucroso Peters. — Dahomey, î individu [Bouet].
Tvphlops coEcisDum. — Congo : Gabon. î individu [Ellenberger].
Typhlops rufescens, sp. nov. — Museau proéminent, avec un canthus
horizontal bien marqué mais obtus. Bostrale très grande, sa largeur égale
aux deux tiers de la largeur de la tête; son bord postérieur largement tron-
qué, en contact avec une préfrontale beaucoup plus étroite que la rostrale
et dont la largeur égale à peine celle d'un rang et demi d'écaillés. Supra-
oculaires au moins aussi larges que la frontale. Nasale très grande, semi-
divisée. Narines inférieures, touchant le canthus mais non la rostrale; fente
nasale procédant de la 2e labiale. Yeux indistincts. Préoculaire étroite, de
moitié moins large que la nasale, en contact avec la 2e labiale seulement.
Oculaire petite, squamiforme, en contact avec la supra-oculaire, la nasale,
la préoculaire, et séparée des labiales par deux suboculaires superposées
dont la supérieure est semblable à l'oculaire elle-même, et l'inférieure beau-
coup plus grande, sa hauteur égale aux deux tiers de la hauteur de la
M Mitteilungen nus ifem Zoologischen Muséum in Berlin, V [1910], p. 70.
— 366
3 et h.
préoculaire, laquelle se Irouve en contact avec les labiales 2
Quatre labiales supérieures : la 1™ et la 3e petites: la ac large; la h' très
grande, égale en dimensions à la suboculaire. Vingt rangs d'écaillés autour
du corps. Queue extrêmement courte, conique, moins longue que son
diamètre à sa base, terminée par une épine. Diamètre du corps : C> milli-
mètres, compris soixante-dix fois dans la longueur totale, qui est de
42 2 millimètres.
Typhlops rujescens, sp. nov.
Fig. â.
Fig.
o.
Fig. 6.
Entièrement d'un roussàtre clair; narines et épine de la queue brun
rougeàtre.
Voisin de T. caecus Dum., dont il se distingue par son museau bien plus
bombé, avec le canthus obtus et non tranchant, parle nombre plus faible
de ses rangs d'écaillés (20 au lieu de 22), par sa queue beaucoup plus
courte et par sa coloration plus foncée.
Congo français , 1 individu [Du Rouchet de Chazotte].
Type, collection du Muséum de Paris.
GLAUCONIIDAE.
Glauconi» monticola, sp. nov. — Museau fortement proéminent,
arrondi. Roslrale atteignant le niveau du centre des yeux, sa largeur égale
à environ la moitié de celle de la tête; un peu plus large que les nasales.
Celles-ci grandes, semi-divisées. Oculaire bordant la lèvre entre deux la-
biales dont la 1" (qui sépare la nasale de l'oculaire) petite, subcarrée,
séparée de l'œil par une distancée peu près égale à sa hauteur; la 2e labiale
grande, atteignant le niveau du centre de l'œil, lequel est bien visible sous
l'oculaire. Oculaires séparées l'une de l'autre par 3 écailles. Préfrontale
médiocrement grande , aussi longue que large. Supra-oculaires deux fois
plus larges que la préfrontale; non en contact avec la rostrale, suivies
chacune d'une grande écaille dont la largeur est égale à deux rangs et
demi ou trois rangs d'écaillés, en contact avec la 2e labiale supérieure.
— 367 —
Derrière cette grande écaille s'en trouve une autre un peu moins large
(environ deux rangs d'écaillés). Quatre labiales inférieures de chaque côté
de la symphysiale. Quatorze rangs d'écaillés autour du corps.
Longueur totale : 1 38 millimètres, dont 12 millimètres pour la queue.
Diamètre du corps : 2,5 millimètres , compris 55 fois dans la longueur
totale et 5 fois et demie dans celle de la queue.
Entièrement d'un brun noir; toutes les écailles bordées de blanc
cuivreux: bouche blanchâtre. Se distingue entre toutes les espèces du
Glauconia monticola , sp. no\
Fig. 7.
Fig. 8.
Fig- 9-
groupe de Emini Boul. (Merkeri Werner, g-ranV/o/' Boul. , latirostris Sternf.
et Boulengeri Boettg.) par la nasale à demi-divisée. Ce caractère la rap-
proche de signala Jan, mais elle se distingue de cette dernière espèce par
sa roslrale plus large, par son corps moins grêle et surtout par sa queue
beaucoup moins longue.
Congo belge : volcans du Kivori (altitude i,5oo mètres), 1 individu
[mission Gromier-Le Petit].
Type, collection du Muséum de Paris.
Glauconia nigricans Schleg. — Dahomey, 3 individus [Bouet].
Glauconia bicolor (Jan) Gruveli, subsp. nov. — Diffère de Informa
lypica parles caractères suivants : corps beaucoup plus allongé, son dia-
mètre étant compris au moins 78 fois dans sa longueur totale (au lieu de
5o à 65 fois); queue plus courte, sa longueur ne comprenant que A à
5 fois son diamètre (au lieu de 20 à 26 fois); coloration d'un brun rou-
geatre en dessus, avec le bord des écailles jaunâtre; dessous blanchâtre.
Cette forme est peut-être spécifiquement distincte de G. bicolor Jan.
Si je m'en rapporte à la figure donnée par Jan (1), les plaques médianes
du dessus de la tète (soit la préfrontale, la frontale et surtout les supra-
oculaires) seraient plus larges chez Gruveli, où leur dimension est égale à
JàS, Iconographie générale îles Ophidiens, l'Mivr. , pi. \, fig. i5.
— 368 —
la moitié au moins de la largeur des écailles placées immédiatement après
les supra-oculaires. La diagnose de Jan ne donne aucune précision à cet
égard, et il semble peu prudent démettre une appréciation définitive
d'après les seules données d'une figure, si correcte soit-elle. Dans ces con-
ditions, la différence qui existe entre ces deux formes, dans les proportions
du corps, ne me semble pas constituer un caractère d'une importance suffi-
sante pour justifier leur séparation en deux espèces distinctes, étant donnée
en outre la similitude de la coloration.
Longueur totale : 1 56, 5 millimètres, dont 4,5 millimètres pour la
queue. Diamètre : 2 millimètres.
Dahomey, î individu [Gruvel].
Type, collection du Muséum de Paris.
BOIDAE.
Pvthon sebae Gméliu. — Côte de l'Ivoire, 2 jeunes [Chevalier]; Congo
français, î jeune [Fourneau].
COLUBRIDAE.
Aglypha.
Tropidonotus olivaceus Peters. — Dahomey, î individu [Rouet],
î individu [Primot]; Congo français. î individu [Modest], î individu
[Fourneau].
TnopiDOXOTUs variegatus Peters. — Guinée française : Sampouyara,
î individu [Chevalier].
Tropidonotis ferox Gùnth. — Haute Guinée française, 3 individus
[Monnet].
Roaodon(,} lineatus D. et R. — Dahomey, 8 individus [Rouet]; Côte de
l'Ivoire, î individu [Chevalier]; Congo français, 5 individus [Fourneau].
Roaodon fuliginosus Roie. — Dahomey, 2 individus [Rouet].
(l) Il me paraît impossible de conserver aucune des deux formes usitées
jusqu'ici pour l'orthographe de ce nom et qui toutes deuv sont fautives :
linaedon n'a aucun sens étymologique et Rooilon ne signifie pas : w A dents d<-
Bonn, comme font voulu Duméril et Bibron, mai< : r\ dents de bœuf» !
— 369 —
Boaodon olivaceus Dum. — Congo, i individu [Modest].
LvcopiiiDiiM capense Sniïlli. — Dahomey, 1 individu [Bouel]; Congo
français, t individu [Fourneau].
Lycophidium capense multimaculatum Boettg. — Dahomey, 5 individus
[Bouet].
Hormonotus modestus D. et B. — Dahomey, î individu [Chevalier].
Sdiocephalcs capensis Smith. — Haut Dahomey, î individu [Brot].
*Simocephalis poensis Smith. — Congo français, î individu (ven-
traies 261; sous- caudales ^ + 1; longueur totale : 690 millimètres,
dont 1 35 millimètres pour la queue) [Fourneau].
Simocephalus insignis, sp. nov. — Tête allongée , subrectangulaire,
subdéprimée en dessus. Museau large. Diamètre de l'œil égal à un peu
moins de sa distance de l'extrémité du museau, plus grand que sa dis-
tance du bord de la lèvre. Bostrale triangulaire, environ une fois et demie
aussi large que haute; sa portion visible d'en haut mesurant environ
un huitième de la distance qui la sépare de la frontale. Internasales très
Simocephalus (Cephalosimus , subg. nov.) insignis, sp. nov.
Fijj. 1 0. Fift. 1 1 .
petites, beaucoup moins longues que larges, subtriangulaires; leur suture
commune extrêmement courte. Préfrontales excessivement grandes, beau-
coup plus longues que larges, chacune d'elles bordant l'œil en avant et
au-dessous de la supra-oculaire. Frontale pentagonale avec l'angle posté-
rieur médian arrondi, sensiblement plus large que longue; sa longueur
égale à la distance qui la sépare de la roslrale et égale à peine aux deux
tiers de la longueur des pariétales. Supra-oculaires sub-rectangulaires,
environ une fois et demie aussi longues que larges. Pariétales très grandes,
— 370 —
aussi longues que la distance qui les sépare de l'extrémité du museau, et
presque aussi longues que la distance qui sépare l'extrémité du museau de
l'angle postérieur de la frontale. Une grande nasale et deux post-nasales.
Narine grande, percée dans la région postérieure de la nasale, presque
bordée par l'internasale, bordée en arrière par la post-nasale supérieure.
L'angle antéro-supérieur de la nasale est aigu et fortement engagé entre la
rostrale et l'internasale correspondante; l'angle an téro -inférieur sépare
plus qu'à moitié la rostrale de la première labiale supérieure. Post-
nasale supérieure plus grande que l'inférieure, en contact avec la loréale
et la deuxième labiale supérieure: post- nasale inférieure petite, carrée, en
contact avec la nasale, la post-nasale supérieure et les deux premières
labiales supérieures. Loréale grande, envirou deux fois aussi longue que
haute, en contact avec la post-nasale supérieure, la préfrontale corres-
pondante, la -2e, la 3e, la 4e labiale supérieure et bordant l'œil. Deux post-
oculaires. Temporales a + a. Neuf labiales supérieures; la i" de moitié
moins haute que les suivantes; toutes les autres à peu près d'égale hauteur
entre elles; la l\c et la 5e bordant l'œil. Les deux premières labiales infé-
rieures forment entre elles une longue suture en arrière de la symphi-
siale; cinq labiales inférieures eu contact avec les mentonnières antérieures,
qui sont à peu près de même longueur que les labiales inférieures de la
î ,c paire et presque de moitié plus longues que les mentonnières de la 2e paire.
Dorsales en séries obliques, sur 21 rangs au milieu du corps, 27 sur le
cou, plus ou moins chagrinées ou ridées, avec une carène d'autant plus
forte que le rang auquel elles appartiennent se trouve plus rapproché du
rang vertébral; celles du rang vertébral fortement élargies, hexagonales
avec le bord postérieur subéchancré et deux fortes carènes longitudinales.
Le rang vertébral se subdivise, au niveau du premier tiers de la queue, en
deux rangs composés d'écaillés semblables à celles des rangs latéraux et ne
portant chacune qu'une seule carène.
Ventrales 179, sans trace de carènes latérales; anale entière; sous-
caudales -^ + 1 ; celle dernière écaille apicale très longue.
Dessus uniformément brun foncé, avec le bord de toutes les dorsales
plus clair. Tout le dessous du corps, y compris les lèvres supérieures et
inférieures , d'un jaune brunâtre clair.
Longueur totale : 157 millimètres, dont 39 millimètres pour la queue.
Congo : Ogooùé, 1 individu très jeune, avec la cicatrice ombilicale
encore distincte [Ellenberger].
Cette curieuse espèce constitue, dans le genre Simocephalus , une excep-
tion suffisamment remarquable pour qu'il me paraisse nécessaire d'en
faire le type du sous-genre nouveau Cephalosimus n\ dont les carac-
(1) Anagramme de Simocephalus.
— 371 —
tères sont les suivants : plaque nasale subdivisée en trois éléments, pas de
préoculaire, préfrontale et loréale bordant l'œil, 9 labiales supérieures,
dorsales sur 21 rangs, ventrales et sous-caudales sans trace de carènes
latérales.
Je ne rapporte d'ailleurs qu'avec doute celte espèce au genre Simo-
cephalus Giïnth., dont elle semble se distinguer par certains caractères plus
importants encore. Les maxillaires et les mandibulaires m'ont paru
dépourvus de dents à leur extrémité distale et je n'ai conslaté la présence,
sur chacun de ces os, que d'un petit nombre de dents, espacées les unes
des autres et implantées sur leur région médiane; dentition qui rappel-
lerait celle des Dasypeltis. D'autre part , les vertèbres m'ont paru dépour-
vues de tout vestige d'hypapophyse. Enfin la pupille semble plutôt circu-
laire que réellement elliptique. Je pense que l'état d'extrême jeunesse du
type unique et que le faible degré d'ossification qui en est la conséquence
doivent être mis en cause : les dents, très petites et très fragiles, ont pu
être arrachées ou brisées; quant à la pupille, une déformation a pu se
produire après la mort.
Pour trancher semblable question , il est nécessaire d'attendre la capture
d'un individu adulle, circonstance qui seule permettra de vérifier d'une
façon certaine l'identité de caractères sur lesquels je suis obligé, dans
l'état actuel des choses, de laisser planer un grand doute. Alors seulement
il pourra être décidé du maintien de cette espèce dans le génie auquel je
la rapporte, ou de l'élévation du sous-genre Cephalosimus au rang de
coupe générique distincte, laquelle pourrait d'ailleurs se trouver systéma-
tiquement fort éloignée du genre Simocephulua.
Type, collection du Muséum de Paris.
* Ghlorophis Emini Giïnth. — Congo belge, 1 individu mesuranl
800 millimètres de longueur totale, dont -j65 millimètres pour la queue
[Gromier et Le Petit].
Ghlorophis irregularis Leach. — Guinée française, 3 individus [Cheva-
lier] ; Congo français, 2 individus dont un n'ayant que 8 labiales supé-
rieures du côté gauche [Fourneau].
Ghlorophis heterodermus [llallow.] Pobeguini, subsp. nov. — Dif-
fère de la forma typica par les caractères suivanls : deux labiales supé-
rieures bordant l'œil ; temporales 2 -f 1 .
Portion de la rostrale visible en dessus un peu plus longue que chez la
forme typique; 9 labiales supérieures à droite, 5" et 6° bordant l'œil;
8 à gauche, fte et 5e bordant l'œil. La subdivision de la 1" temporale
paraît accidentelle, car elle n'est complète que du seul côté gauche; à
droite, la temporale supérieure de la i™ série est réduite à une petite
— 372 —
plaque triangulaire occupant l'angle antéro-supérieuy de la grande tempo-
rale inférieure, qui se trouve ainsi postérieurement eu contact avec la
pariétale. Il se pourrait donc que l'on rencontrât des exemplaires de celle
variété dont la formule des temporales serait 1 + 1 .
Fie. 12. — Chlorophis heterodermus Pobeguini, subsp. nov.
Coloration entièrement d'un bleu d'ardoise uniforme, un peu plus clair
en dessous, avec le museau et la région gulaire d'un blanc rosé.
77
Ventrales i5i; anale entière; sous -caudales — + î.
Longueur totale : 780 millimètres, dont i85 millimètres pour la
queue.
Guinée française , 1 d* [Pobéguin].
Type, collection du Muséum de Paris.
Philothaunus semivariegatus Smith. — Dahomey, 7 individus [Bouelj;
Congo français, 1 individu [Fourneau].
G\STROPïxissMARAGDi>iASchleg. — Congo français, 1 individu [ Fourneau] :
Gabon, 1 individu [Ellenberger].
Rhamnophis aethiops Gùnlli. — Congo français : Gabon , 1 individu à
coloration foncière rougeàtre [Ellenberger].
Pkosymna ambigua Bocage. — Congo français, 1 individu [Fourneau].
PhoSvmna meleagris Reinhardt. — Dahomey, 2 individus [Bouet],
Scapiiiophis alboponctatcs Peters. —Dahomey, 3 individus dont 1 peau
desséchée mesurant 1G1 centimètres de longueur totale [Bouet].
Gravia Smvthi Leach. — Côte de l'Ivoire : ïoupa, 1 individu sans loréale,
d'où il résulte que, de chaque côté, la préfrontale est en contact avec la 2e et
la 3e labiale supérieure; ventrales i5o; sous-caudales — _|- 1 ; coloration
gris olivâtre assez foncé, avec les dessins médiocrement visibles: dessous
blanc jaunâtre à peu près immaculé. Longueur totale: 1,076 millimètres,
— 373 —
dont 36o millimètres pour la queue. Avec la mention : rrCouIeuvre d'eau,
octobre 1906^ [Bouet].
Dahomey : environs de Sakété, cercle de Porto-Novo, 1 individu à pla-
ques céphaliques normales; ventrales 1 55 + t divisée précédant l'anale,
S S
(iui est elle-même divisée; sous-caudales ;i+i; coloration d'un noir oli-
1 88
vàtre uniforme en-dessus, d'un blanc jaunâtre en dessous, avec quelques
taches noires. Longueur totale : 1,800 millimètres, dont 3 1 5 millimètres
pour la queue. Avec la mention: «Dans un marigot^ [Chevalier].
Dasypeltis scabra L. , forma typica. — Haute-Guinée française, î indi-
vidu [Monnet].
Dasypeltis scabka palmarum Leach. — Dahomey, a jeunes [Bouet].
Opisthogly plut • .
*Tarbophis variegatus Reinhardt. — Dahomey, k individus [Bouet].
Tarbophis semiaxulatus Smith. — Dahomey, î individu [Bouet].
Dipsvdomorpiius Blandingi Hailow. — Dahomey, 3 individus [Bouet] :
Congo: Lambaréné , î individu [Ellenberger]; Congo : Ogooûé, a indivi-
dus [Haug].
Dipsadomorphus Boueti, sp. nov. — Dents palatines fortement
agrandies antérieurement. Longueur du museau égalant de une fois et un
tiers à une fois et demie le diamètre longitudinal de l'œil; ce diamètre étant
lui-même un peu plus long que la distance comprise entre l'œil et le bord
antérieur de la narine. Nasale presque deux fois aussi large que haute,
visible d'eu haut. Internasales plus larges que longues, un peu plus courtes
que les préfronlales. Frontale campaniforme, à bords latéraux concaves,
une fois et un quart à une fois et demie aussi longue que large en son mi-
lieu, presque deux fois plus large qu'une supra-oculaire, beaucoup plus
large que sa dislance de l'extrémité du museau, sensiblement plus courte
(iue les pariétales. Narine grande, percée entre deux nasales quelle sépare
complètement l'une de l'autre. Loréale aussi haute ou même plus haute que
longue. î préoculaire n'atteignant pas la face supérieure de la tête, large-
ment séparée de la frontale. Deux postoculaires. Temporales a + a. Sept
labiales supérieures; la 3°, la he et la 5e bordant l'œil; la 7e très longue'1'.
i*î Chez le mâle, cette 7° labiale supérieure est divisée du seul côté droit. 11 se
pourrait donc que l'on rencontrât des individus ayant 8 labiales supérieures.;
MuSÉliJI. — x \ 1 1 . 26
— 374 —
Cinq labiales inférieures (11 en contact avec les mentonnières de la 1" paire,
lesquelles sont plus longues que celles de la 2e paire. Dorsales lisses,
dispose'es en séries obliques, sur 19 rangs longitudinaux; celles du rang
vertébral modérément élargies. Ventrales obstusément angulées latérale-
ment. Anale entière. Sous-caudales hétéromorphes : les unes simples, les
autres doubles. Corps comprimé latéralement.
Dessus entièrement d'un gris brunâtre assez clair, pointillé de brun
foncé; tête et cou avec des macules irrégulières, d'un brun assez foncé; le
tronc et la queue avec des taches de la même couleur que les macules
brunes du dessus de la tête et du cou, mais formant des bandes transver-
sales irrégulières , plus étroites ou même interrompues sur le milieu du dos:
Dipsadomorphus Boueti tf , sp. nov.
Kg. i4.
chacune de ces bandes transversales étant constituée par deu\ taches vague-
ment rhomboïdales , plus ou moins symétriques et plus ou moins nette-
ment continentes sur le milieu du dos, marquées chacune, sur leur centre,
par conséquent sur chaque liane, d'une tache claire, mal définie; ces
bandes transversales de plus en plus foncées et plus nettes vers l'arrière.
Lèvres supérieures et tout le dessous du corps d'un gris jaunâtre, plus clair
que la coloration foncière du dessus, pointillé de brun, avec deux lignes
longitudinales brunes, mal définies, s'élendant depuis la gorge jusqu'à
l'extrémité de la queue.
1 1 1 "2
d1. Ventrales 2()3; sous-caudales- +3 + - + 1 . Longueur totale :
1 112 n
833 millimètres, dont 182 millimètres pour la queue.
''' Quatre à gauche seulement, chez le type Ç
— 375 —
9. Ventrales a<k; sous-caudales - + 7+^0+1. Longueur totale
09b" millimètres, dont 120 millimètres pour la queue.
Cette nouvelle espèce, qui présente tous les caractères du genre Dipsa-
domorphus Filz.. se distingue de toutes les autres espèces du même genre
décrites jusqu'ici par la conformation particulière de ses sous-caudales, dont
les unes sont simples et les autres sont doubles.
Ce caractère constitue, dans le g. Dipsadomorphus, une exception des plus
remarquables. Il paraîtrait même admissible de supposer que nous nous
trouvions en présence d'une forme intermédiaire, susceptible de légitimer
la réunion du g. Dipsadoboa Gùuth. au g. Dipsado-
morphus Fitz. , puisque l'une des caractéristiques
des Dipsadoboa est d'avoir toutes les sous-caudales
simples et non doubles comme dans le g. Dipsado-
morphus. Semblable hypothèse ne serait pas sou-
tenable. Le dimorphisme des sous-caudales de
D. Boueti n'a absolument rien de commun avec le
monomorphisme des mêmes écailles de l'un et
l'autre des deux genres en question. Il s'agit même
ici d'une exception très rare, surtout chez les Fig. i5.
Colubridae. D'ailleurs des caractères morpholo- Dipsadomorphus Boueti & ,
giques d'une importance beaucoup plus grande SP- nov-
tranchent la question avant même qu'elle soit Base de la <lueue'
, 11,1 .1,111 1 vue en dessous,
posée : te développement considérable des dents
palatines et des mandibulaires antérieures, joint à l'ensemble de ses autres
caractères, exception faite, bien entendu, de la forme des sous-caudales,
range incontestablement l'espèce en question parmi les Dipsadomorphus du
groupe de Blandingi.
Je suis heureux de dédier cette intéressante espèce au D' Bouet à qui re-
vient l'honneur d'en avoir fait la découverte.
Types, collection du Muséum de Paris.
Lbptodira iiotambokia Laur. — Dahomey, 12 individus [Bottct]; Guinée
française, k individus [ Monnet]; Congo français. 1 individu | Fourneau I,
•2 individus [ModestJ.
Chamaetortus aulicos (Giiuth.) Ellenbergeri , var. nov. — Diffère
de la forma typica par les caractères suivants : rostrale proportionnelle-
ment moins large; préoculaire largement eu contact avec la frontale;
9 labiales supérieures, la 4e, la 5" et la 6e bordant l'œil; ventrales 209;
Q5
sous-caudales rg+i; coloration d'un brun grisâtre uniforme, un peu
plus clair en dessous.
— 376 —
Longueur totale : 33o millimètres, dont 75 millimètres pour la queue.
Chez la forma typica, il ne semble pas que la préoculaire soit en contact
avec la frontale; c'est du moins -aqui ressort de la diagnosede Gûnther(1),
où il est dit ceci . crThe upper anteocular reaches just to the upper surface
of the liead.T) D'autre part, M. Boulenger (2) reste muet sur ce caractère et
se contente de dire : rrLoreal a little longer than deep, bordering the eye
below a suiall praeoculam , sans rien ajouter qui puisse corroborer ou mo-
difier la dia:nose de Gùnther au sujet de cette «petite préoculaire».
Enfin l'unique exemplaire de la collection du Muséum, et qui appartient
indubitablement à la forme typique, présente la préoculaire évidemment
étendue sur la face supérieure de la tète, mais bien séparée de la frontale.
Chamaetortus aillions Ellenbergeri , subsp. nov.
Fig. îG.
Fig. 17.
C'est en raison de cette différence, ainsi que du nombre supérieur des
labiales et aussi des ventrales, que j'ai cru devoir distinguer cette variété
nouvelle sous un nom spécial.
Le type unique est un jeune, ce qu'indique sa taille et aussi la cicatrice
ombilicale encore visible. C'est aussi sans doute à cet état de juvénilité
qu'il faut attribuer la forte proportion de sa lèle, ainsi que ses yeux
énormes.
Lambaréné, 1 individu jeune [Ëlleuberger].
Type, collection du Muséum de Paris.
Dromopuis lineatus D. et B. — Dahomey, 1 individu [Bouet].
Dromophis praeornatcs Sehleg. — Dahomey, 1 individu [Bouet].
(11 Proceedings of the Zoological Society of London , 1 866 , p. 3 10.
's) G.-A. Boulexger, Catalogue of Snal.es, III, p. 98.
— 377 —
Psammopiiis Shokari Forsk. — Dahomey, 1 individu | Bouet] (,).
Psammophis sibilans L. — Dahomey, 2 individus [Bouet], h individus
[Primot].
"Psammophis regularis Sternfeld. — Dahomey, 1 individu [Bouet]; Côte
de l'Ivoire, 1 individu [Chevalier]; Congo fiançais, a individus [Four-
neau].
Disphoudus typus Smith. — Congo français, 2 individus [Du Rouchet
de Chazotle].
Dispholidus typus Belli Smith. — Congo belge, 1 individu [Mesnil].
*Miodon Neuwiedi Jan. — Dahomey, 3 individus [Bouet].
Aparallactus nigrocollaris , sp. nov. — Diamètre de l'œil plus
grand que sa distance du hord de la lèvre. Deux préfrontales.
Aparallactus nigrocollaris, sp. nov.
^§3
Fig. 18. Fig. 19.
Rostrale deux fois plus large que haute, sa portion visihle d'en haut
mesurant à peine un tiers de la distance qui la sépare de la frontale. Inter-
nasales un peu plus courtes que les préfrontales. Frontale hexagonale, au
moins deux fois aussi longue que large, beaucoup plus longue que sa
distance de l'extrémité du museau, aussi longue ou un peu plus courte
W La capture de Psammophis Shokari Forsk., au Dahomey, est un fait très re-
marquable, car cette localité se trouve excessivement éloignée de Taire d'habitat
de cette espèce qui n'a encore été signalée, en Afrique, que du Nord et de l'Est.
Il se pourrait même que l'indication fût erronée. Un numéro d'ordre, attaché par
le Dr Bouet à chacune de ses captures, se rapporte sans doute à une liste qui peut-
être n'a pas été communiquée au Muséum par son auteur, mais que, dans tous
les cas, je n'ai pu me procurer. Je me réserve de confirmer ou d'infirmer ulté-
rieurement cette indication de localité, lorsque je serai en possession de rensei-
gnements complémentaires. Force m'est, en attendant mieux, de tenir compte
des indications fournies par le chasseur et d'admettre, au moins à litre provisoire ,
que cet exemplaire a bien été capturé au Dahomey.
— 378 —
que les pariétales. Nasale entière, non en contact avec la préoculaire qui
peut être très petite. Une seule post-oculaire. Temporales 1 + 1 ; la pre-
mière séparée de la post-oculaire par la 5" labiale en contact, avec la parié-
tale; la 2e grande, s'étendant tout le long du bord latéro-postérieur de la
pariétale. Sept labiales supérieures; la ac en contact avec la préfrontale
correspondante; la 3e et la he bordant l'œil; la 5e la plus haute, en contact
avec la pariétale. Symphysiale séparée de la î" paire de mentonnières par
les labiales inférieures delà i" paire formant suture entre elles. Menton-
nières de la i'e paire subégales à celles de la ae paire, en contact avec
quatre labiales inférieures. Dorsales lisses, sur i5 rangs.
Dessus d'un brun plus ou moins foncé ou un peu olivâtre, plus clair sui-
tes côtés, avec le bord des écailles paraissant un peu jaunâtre par transpa-
rence. Dessus de la tête jusqu'à l'occiput, le tour des yeux jusqu'au bord
de la lèvre, et une bande transversale sur le dessus et les côtés du cou
d'un noir brunâtre. Lèvres supérieures, à l'exception de la 3e et de la
h" labiale , lèvres inférieures en entier et tout le dessous de la bouche ,
du cou et du reste du corps d'un blanc jaunâtre uniforme.
Deux individus :
Ventrales i56; anale entière; sous-caudales kj. Longueur totale :
^67 millimètres, dont A5 millimètres pour la queue.
Ventrales 1^18; anale entière; sous-caudales 5i. Longueur totale :
999 millimètres, dont 67 millimètres pour la queue.
Congo français [Du Rnuchet de Chazotte].
Un troisième exemplaire diffère des deux précédents par des caractères
suffisamment importants pour qu'il m'ait paru nécessaire de le distinguer
sous le nom de :
Aparallactus nigrocollaris Roucheti, var. nov. — Nasale très
allongée, en contact avec la préoculaire qui est beaucoup plus grande que
Aparallactus nigrocollaris Roucheti, sp. et var. nov.
Fig. 30. Fig. 21.
chez la forma typiba; d'où il résulte que la 2e labiale supérieure ne touche
pas la préfronlale. Frontale plus courte, à peine une fois et demie aussi
longue que large , un peu plus longue que sa distance de l'extrémité du
— 379 —
museau , beaucoup plus courte que les pariétales. Coloration identique à
celle de la forme typique.
Ventrales 189; anale entière; sous-caudales 66. Longueur totale :
a55 millimètres, dont 54 millimètres pour la queue.
Congo français, 1 individu [Du Rouchel de Chazotte].
Types, collection du Muséum de Paris.
Ronleophis. gen. nov. — Maxillaires courts, avec 6 dents pleines.
auxquelles succède, après un court intervalle, un assez grand crochet sil-
lonné en dehors et implanté sous le milieu de l'œil. Dents mandibulaires
antérieures fortement agrandies. Toutes les vertèbres munies d'une hyp-
apophyse. Tête petite, indistincte du cou, à museau court et largement
arrondi et à région naso-frénale oblique. Ouverture des narines dirigées
vers le haut. OEil petit, à pupille ronde. Dorsales assez courtes, sans
fossette apicale, lisses sur la partie antérieure du corps, carénées sur la
partie postérieure. Ventrales arrondies. Corps cylindrique. Queue assez
courte.
Rouleophis Chevalieri, sp. nov. — Longueur du museau égale à
deux fois et un quart le diamètre de l'œil. Ce diamètre un peu plus court
que la distance qui sépare l'œil du bord de la lèvre. Rostrale deux fois
aussi large que haute; sa portion visible en dessus égale au quart ou au
tiers de sa distance de la frontale. Internasales quadrangulaires, aussi
longues que larges; leur suture commune égale aux deux cinquièmes
Rouleophis Chevalieri , gen. nov. et sp. nov.
Fig. a3.
environ de la distance qui les sépare de la frontale. Une seule préfrontale.
Frontale une fois et demie aussi longue que large, plus longue que sa
distance de l'extrémité du museau, plus courte que les pariétales qui sont
elles-mêmes une fois et un tiers aussi longues que la frontale. Une grande
nasale entière (1), au moins deux fois plus longue que haute, en contact
avec la rostrale, l'internasale correspondante, la préfrontale , la préoculaire
et les trois premières labiales supérieures. Préoculaire petite, presque
(1' Paraissant semi-divisée du côté gauche.
— 380 —
régulièrement pentagonale; en contact avec la 3e labiale supérieure, la
nasale, la pré frontale , la supra-oculaire et bordant l'œil. 1 postoculaire.
1 grande temporale en contact avec la pariétale et les deux dernières
labiales. Sept labiales supérieures; 3e et h° bordant l'œil; 5e et 6e les plus
liantes et en contact avec la pariétale; (>e la plus longue; 7e petite. Les
deux premières labiales inférieures en contact réciproque derrière la sym-
physiale; h labiales inférieures en contact avec les mentonnières de la
première paire, qui sont plus larges, mais à peu près de même longueur
que celles de la 9e paire.
Dorsales sur i5 rangs longitudinaux non obliques, sans fossette api-
cale, lisses s"ur les deux premiers tiers de la longueur du corps, carénées
ensuite; ces carènes formant des lignes longitudinales, parallèles et régu-
lières, qui se continuent jusqu'à l'extrémité de la queue. Presque indis-
tinctes à l'endroit où elles commencent, ces carènes deviennent graduel-
lement plus fortes jusqu'au niveau de la naissance de la queue, où elles
sont très accusées. Elles sont aussi beaucoup plus faibles sur les flancs
que sur le milieu du dos. Vers le premier tiers de la longueur de la queue,
le rang vertébral s'élargit brusquement, devient ainsi d'une largeur égale
à celle des deux rangs précédents pris ensemble; les écailles qui le com-
posent portent alors deux carènes , placées chacune dans le prolongement
des carènes des deux rangs précédents. Après une suite de 12 écailles
bicarénées, se voit un double rang de 5 ou 6 écailles unicarénées, aux-
quelles succède enfin une dernière série médiane d'écaillés élargies et
bicarénées, laquelle série se prolonge jusqu'à l'extrémité de la queue.
\entrales 1(57; anale entière ; sous-caudales simples A 9.
Dessus d'un brun olivâtre brillant: toutes les écailles — sauf les plaques
cépbaliques — très finement bordées de blanchâtre. Labiales supérieures
et dorsales du rang le plus externe avec une macule , de plus en plus
petite vers l'arrière, jaune orangé clair. Dessous entièrement de la même
couleur jaune orangé, mais un peu plus foncée, avec, à partir du premier
quart de la longueur du corps, les ventrales bordées de la teinte foncée du
dessus. Cette bordure foncée réduite en avant à une macule plus ou moins
distincte, s'élargissant de plus en plus en arrière, s'étendant enfin sur la
presque totalité des sous-caudales, sur lesquelles la teinte jaune finit par
devenir presque indistincte. Longueur totale : 357 millimètres, dont
55 millimètres pour la queue.
Guinée française : Sampouyara, 1 individu [Chevalier].
Type, collection du Muséum de Paris.
Les caractéristiques de ce nouveau genre Roulcophis sont des plus inté-
ressantes : sa dentition est identique à celle du g. Aparallactus Smith, dont
le rapprochent encore la conformation générale de sa tète, ses yeux petits
et à pupille ronde, sa préfrontale unique, son corps cylindrique à écailles
Dépourvues de fossette apicale et enfin sa queue courte à sous-caudales
— 381 —
simples. Mais il se distingue des Aparallactus par la présence d'hypapo-
pliyses développées tout le long de la colonne vertébrale.
D'autre paît, la structure toute particulière et exceptionnelle de ses dor-
sales rappelle de façon saisissante ce qui existe à ce point de vue dans le
genre aglyphe Opisthotropis Gûnth., avec lequel il a encore d'autres
points communs. Dans l'un et l'autre de ces deux genres, en effet, la tête
est à peu près identique, sauf le museau qui est plus allongé chez les
Opisthotropis ; la préfrontale est unique, ce qui est un cas assez excep-
tionnel, tant chez les Colubridar aglyphes que chez les opistoglyphes ; les
dorsales, en plus du caractère tout spécial décrit plus haut, sont dé-
pourvues de fossette apicale; enfin les vertèbres sont, dans les deux cas,
munies d'hypapophyses.
Cette similitude de caractères entre un genre aglyphe et un genre opi-
sthoglyphe est à rapprocher de l'analogie qui existe entre le g. Dasypelth
Wagl. et le g. Elachistodon Reinh. Toutefois si, dans ces deux derniers
genres, les points de rapport se trouvent dans les particularités de la
structure des vertèbres ainsi que de la dentition, à part, chez Elarhi-
stoclon, [les crochets sillonnés dont le g. Dasypeltis est complètement dé-
pourvu, l'aspect extérieur est, par contre, totalement différent.
Entre Rouleophis et Opisthotropis, au contraire, l'analogie réside non
seulement dans la présence des hypapophyses vertébrales, mais aussi dans
la forme générale du corps et dans la structure des écailles, tandis que
la dentition est toute différente.
Je suis heureux de dédier le nom générique de cette forme remarquable
à M. le D' Louis Roule, Professeur d'Herpétologie au Muséum national
d'Histoire naturelle, et le nom spécifique à M. Chevalier, qui l'a rapportée
de la Guinée française.
Proleroglypha.
Elapeciiis Gïntiieri Bocage. — Dahomey, 1 individu [Bouet].
Naia melanoleuca Hallow. — Dahomey, i peau desséchée [Bouet],
Congo, 1 individu [ModestJ.
Naia nigricollis Reinhardt. — Dahomey, 2 individus, dont 1 peau
desséchée [Bouet].
Dendraspis viriuis HalloAV. — Dahomey, 1 individu; Côte de l'Ivoire,
1 individu [Bouet].
L'exemplaire provenant de la Côte de l'Ivoire mesure 182 centimètres
de longueur totale, dont 46 centimètres pour la queue; sa taille est donc
très voisine du maximum ( 1 ,<S3o millim.) indiqué par M. Boulenger pour
— 382 —
cette espèce. Il possède aai plaques ventrales, dont la dernière est divisée
comme l'anale, qu'elle précède immédiatement, et — 7 + 1 sous-caudales.
Une étiquette de la main du chasseur indique que, dans le pays, on dé-
signe cet Ophidien sous le nom de r Serpent vert des bananiers».
VIPERIDAE.
Causus rhombeatus Lient. — Mauritanie saharienne, 1 individu [Au-
dan]; Côte de l'Ivoire, 1 individu [Chevalier]; Guinée française, 1 indi-
vidu [Monnet]; Dahomey, S individus [Bouet]; 1 individu [Primol]:
Congo français, 1 individu [Du Rouchet de Chazolte], (> individus [Four-
neau] et 9 individus, dont 3 9 accompagnées de leurs œufs pondus
[Modest].
Causus Lichtensteuvi Jan. — Congo français, 1 individu [Modest]:
Congo belge, 1 individu [Gromier-Le Petit].
Ritis arietans Merrem. — Dahomey, 2 individus [Bouet].
Bitis nasicorms Shaw. — Dahomey, 1 individu [Bouet].
Ecnis carinatus Schn. — Dahomey, 6 individus [Rouet].
Atheris squamiger Hallow. — Gabon, 1 individu [Ellenberger].
Atractaspis congica Peters. — Dahomey, 1 individu [Gruvel].
Atractaspis irregularis Reinh. — Congo français, 1 individu [Modest],
1 individu [Fourneau].
Erratum.
Bulletin du Muséum, 1916, n° a. Page 77, ligne 12, au lieu de : L'oréale,
lisez : Loréale.
383
A propos de /,'Hippooampus Arnei (jvbc Aimei) L. R.,
par M. Louis Roule.
i° La description de cette espèce nouvelle du Mékong' a paru dans le
n° î du Bulletin pour 1916 (pages 11-1 3). Une erreur typographique a
transformé le nom du donateur, M. Paid Arné, en Paul Aimé. L'espèce
devra donc être désignée, à son tour, sous le nom de Hippocampus Arnei.
-2° Une mention complémentaire, faite récemment par M. Arné, expose
que les exemplaires décrits onl été recueillis à la suite de l'explosion d'une
charge de dynamite, employée pour faire sauter un rocher près des rapides
de Kemmaral.
Clef dichotomique pour la détermination pratique
des especes de poissons qui se trouvent, meme accidentellement,
dans la Manche,
par M. Jean Delphy,
Sous-Directeur du Laroratoire maritime de Tatihou
( Saint- Vaast-la-Hougue — Manche).
RECTIFICATION A LA NOTE
parue dans le Bulletin, du Muséum, n° 6, 1916, p. a5o.
XXVI. *. 0 5> 3 Raia punctata. R
|3. 0<3 XXVII.
5 5o
XXVIII. a. Largeur du disque = y longueur du disque = y- MVp :
Raia radia ta R
fi Q
jS. Largeur du disque = — longueur du disque = - MVp :
' Raia clavala. 0
7
7. Largeur du disque = . longueur du disque = M Vu :
Raia undulata. C
— 38'i
Les Pectoncles de la mer Bouge
(d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamy.
M. le Dr Jousseaume, continuant en faveur du Muséum la série de ses
libéralités, m'a remis, en même temps que les Peetuncuîus et les Limopsis
recueillis par lui dans la mer Rouge, ses notes manuscrites relatives à ces
formes; ceci me permet de compléter ou de rectifier les renseignements
sur certaines espèces qu'il avait créées et dont il a bien voulu déposer les
types dans nos collections; en remettant ainsi a un grand établissement
public ces spécimens particulièrement intéressants, il réalise sa volonté
d'assurer leur conservation et d'en permettre l'étude à tous les travailleurs
qui ne sauraient trop lui être reconnaissants.
Pectdnculus pectdnculus Linné.
Dans ses notes , M. le Dr Jousseaume considère comme une espèce dis-
tincte la coquille représentée par Savigny dans la figure 2 de la planche X
des Mollusques de la Description de l'Egypte et lui attribue le nom de Pee-
tuncuîus Audouini : il la caractérise ainsi :
ff Testa irArca peetuncuîus L. » simillima , sed radiis planulatis distantio-
ribusque.
«Cette espèce a été prise par tous les malacologistes pour YArca peetun-
cuîus Linné == Peetuncuîus pectiniformis Lamarck. Mais toutes les figures
auxquelles renvoient ces deux auteurs montrent des côtes arrondies sépa-
rées par des sillons étroits. Dans l'espèce de la mer Rouge, au contraire,
les côtes ont une surface plane et anguleuse et sont séparées par des sillons
de dimension à peu près égale à la leur.
tfll peut se faire que cette nouvelle espèce ne soit qu'une variété de VA.
peetuncuîus ; mais c'est une variété si nettement tranchée que j'ai dû la
signaler et la considérer comme une espèce distincte, -n
D'après M. E. A. Smith également (1891, Shells Aden, P. Z. S. L.,
p. 432), sous le nom d1 Arca peetuncuîus Linné (17.^8, Syst. /VW. , éd. X,
p. 6g5) = Peetuncuîus pectiniformis Lamarck (1819, Anim. s. vert., VI,
1'" p., p. 53), deux espèces différentes auraient été confondues :
— 385 —
L'une, le P. amboinensis Goielio [Cardium] (1790, Sysl. Nul., éd. XIII,
|). o255), serait uue forme où les côtes rayonnautes sont séparées par des
sillons très étroits.
L'autre , le ve'ritable P. pectunculus L. , serait une espèce à sillons inter-
costaux assez larges. Cette seconde forme correspondrait donc au P. Au-
douini Jouss.
Mais ces caractères différentiels ne paraissent pas avoir une valeur spéci-
fique, et surtout le fait que l'on trouve ensemble ces deux formes dans un
lot de Pecloncles provenant d'une même localité me conduit à regarder le
P. amboinensis comme une simple variété du P. pectunculus L. (= Audouini
Jouss.).
ffHab. — Suez, Souakim, Obock, Djibouti, Hodeidab, Périm, Aden :
les individus recueillis à Aden sont plus épais et plus ventrus que ceux de
Suez n (D1 .!.).
Pectcncclus Guesi Jousseaume.
M. le D' Jousseaume a attribué, dans sa collection, le nom de Pectun-
culus Guesi successivement à deux espèces différentes.
D'une part, on trouve étiquetées ainsi cinq coquilles de 20 à 3o milli-
mètres de diamètre, recueillies à Aden; elles ressemblent au P. pectunculus
L. et constituent une espèce pour laquelle le nom Guesi est valable, car
c'est pour elle qu'il a été publié, en 1895, dans Le Naturaliste, p. 187.
D'autre part, des coquilles également d'Aden, mais plus petites (i5 à
18 millim.) et ressemblant, celles-ci, au P. arabicas H. Adams, sont
accompagnées d'une étiquette sur laquelle le D' Jousseaume a rayé le mot
adenensis pour y substituer celui de Guesi: dans cette seconde acception,
ce nom est resté manuscrit, il doit donc être abandonné et remplacé par
celui d' adenensis.
Ceci m'amène à une rectification : en 1909, M. le D1 Jousseaume
m'avait communiqué comme étant des co-types de son P. Guesi plusieurs
spécimens de Suez et de Djibouti : par suite du double emploi dont je viens
de parler, ces exemplaires appartenaient eu réalité à l'espèce correspondant
au P. adenensis, et il y aura lieu de modifier en conséquence le passage
correspondant de ma Revision des Pectunculus du Muséum de Paris (1912,
Journ. de Conchyl., L1X [ 1 9 1 1 ] , p. 107).
Quant au véritable P. Guesi ( i8q5 , Le Naturaliste, 17e année, p. 187),
c'est, comme je dis plus haut, une espèce qui a l'aspect du P. pectunculus
L. ; mais elle offre un caractère qui n'est pas mentionné dans la description
succincte du D' Jousseaume : les 2 5 côtes rayonnantes, dont elle est ornée,
sont divisées par un sillon plus ou moins net et, parla, elle me parait être
la même forme que celle décrite par M. J.-C. Melvill (^1896, Moll. Arabian
— 38G —
Sea, Mein. a. Proc. Manchester Lit. Pltil. Soc, XLI , p. a4, pL VII , fig. 3a) ,
sous le nom de P. maskatensis , qui tomberait, dès lors, en synonymie.
Pectunculds nodosus Reeve.
LeP. nodosus Reeve (1860, Conch. lcon., Peclunculus, pi. V,fig. 22), qui
est surtout caractérisé par 1 existence de forles nodosités sur les côtes, a été
signalé de Ceylan, d'Aden et de l'île Maurice.
!rHab. — Aden : je n'ai trouvé qu'une valve roulée qui me paraît, sans
pouvoir l'affirmer, appartenir à cette espèce n (D1 J.).
Ce spécimen est, en effet, trop fruste pour pouvoir être déterminé d'une
façon précise.
Pectlnculus arabicus H. Adarns.
Ce Pecloncle , figuré par Savigny (1817, Descr. Egypte , Planches , Moll.,
pi. X, fig. 4), a été nommé presque eu même temps Axinœa arabica par
H. Adams ( 1 870 , P. Z. S. L. , p. 99 ) et Pectunculus Savignyi par P. Fischer
(1871 , Journ. de ConchyL, XIX, p. 219).
M. le Dr Jousseaume signale cette espèce de Suez et ajoute : «• Je n'ai
trouvé de celte espèce que la coquille rejetée sur la plage, où elle^st rare.»
Ainsi que je l'ai expliqué plus haut, M. le D' Jousseaume m'avait remis
en 1909 des spécimens étiquetés P. Guesi qui n'ont rien de commun avec
la véritable espèce qu'il a décrite sous ce nom dans Le Naturaliste eu 1890 ,
mais qui appartiennent, au contraire, à une autre espèce nommée primitive-
ment par lui P. adenensis : par suite, dans ma Revision des Peclunculus (1912,
Journ. de ConchyL, LIX [1911], p. 107), la coquille d'Aden dont j'ai parlé
comme ne pouvant pas être séparée spécifiquement du P. arabicus H. Ad.,
c'est ce P. adenensis, et il faut, dans la synonymie de l'espèce d'H. Adams,
remplacer l'indication de P. Guesi Jouss. par « P. adenensis Jouss. mss.*.
Dans ses notes manuscrites, leD' Jousseaume décrit cet Axinœa adenensis
de la façon suivante :
«Testa transversa, oblique ovulis , subdepressa, intequitateratis , spadicea
vel cferuleo-alba ,J'asciis transversis undulalis rujis picla; radialim costata et
tenuissime striala, costis ad marginnm evanidis ; umbones tumidi, lateraliler
auriculati; intus spadicea, ad marginem alba.
trDimens. : long. 1 5 à 18, haut. i3 à 16, épaiss. 8 à 10 millim.
ff Cette espèce, très voisine de V Axinœa arabica H. Adams, s'en dislingue
par sa forme moins globuleuse et plus déprimée (I), par l'étendue de son
''' ffEn comparant tes dimensions des deux espèces, nous avons : arabica,
lony. 18, haut. 18, épaiss. 12; adenensis, long. 18, liant. 16, épaiss. îo.n
— 387 —
extrémité postérieure, qui se prolonge et rend la coquille inéquilatérale,
par la saillie moins forte des sommets, sur les côtés desquels se prolongent
des oreillettes plus proéminentes.»
Gomme je le dis ci-dessus, ce P. adenensis Jouss. [= Gucsi Jouss. mss.
in schedis [non 1895)] ne me parait pas pouvoir être séparé du P. arabicas,
dont il est tout au plus une variété.
rrHab. — Suez, Massaouah, Djeddah. Hodeidah, Djibouti, Aden : partout
j'ai trouvé des valves en assez grande quantité, mais très rarement des
individus complets (1).»
LlMOPSIS MULTISTRIATA Forskal.
Le Limopsis multistriata Forskal [.4 rat] (1770, Descr. Anim. Itin.
Orient., p. 120) est une espèce bien connue qui offre un contour triangulo-
ovalaire sensiblement équilatéral et chez laquelle le bord des valves est
lisse intérieurement : elle est répandue dans l'océan indo-Pacifique, depuis
la mer Rouge jusque sur la côte Est d'Australie m.
A. H. Cooke (1886, Test. Moll. Suez, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s.,
X.VIII, p. 95) regarde comme étant la forme jeune du L. multistriata le
L. cancellata Reeve (i843, Conch. Icon. , Pectunculus, pi. VII, fig. 89),
dont il a pu examiner le type.
M. le D' Jousseaume a recueilli ce L. multistriata à Suez, où cette espèce
rr vit dans le sable : ou la rencontre quelquefois à marée basse sur le bord
de la mer retirée ».
II signale d'Aden le Limopsis Forskali A. Adams (1862, P. Z. S. L.,
p. 2 3o), qui est une forme très voisine ou même inséparable de L. multi-
striata et à propos de laquelle il dit: rrCetle espèce, si toutefois ce n'est pas
une simple variété du L. multistriata, est très variable de (aille et surtout
de coloration : l'on trouve des individus bruns bordés de blanc latéra-
lement; d'autres sont blancs sur les côtés, avec deux larges rayons bruns
partant du sommet et séparés par une zone médiane blanche; enfin il en
est qui n'ont qu'une seule bande brune ou qid sont entièrement blancs. *
Hab. — Suez , Aden.
(1' Il existe, en outre, dans la mer Rouge, un grand Pectoncle, P. lividus Reeve
(i863, Conch. Icon., pi. IX, fig. 5i);mais aucun représentant de cette espèce
ne se trouve parmi les coquilles recueillies par le Dr Jousseaume.
W Le bord interne des valves est, au contraire, crénelé chez un pelit Limopsis
existant aussi dans la mer Rouge, le L. elachista. Sturany (1901, Lamellibr.
Rothen Meer. Exped. ffPola», Denkschr. K. Akad Wiss. Wien, LXIX, p. 368,
pi. IV, lig. i-'i)> qui offre une sculpture treillisée où prédomine la slriation con-
centrique : aucun spécimen de cette espèce n'a été recueilli par le D' Jousseaume.
— 388 —
Le gesre Donella de la famille des Sapotacées ,
par M. Henri Lecomte.
L'étude simultanée de la famille des Sapotacées par H. Bâillon, d'une
part, et L. Pierre, de l'autre, a eu pour résultat la création d'un nombre
considérable de genres nouveaux. Aux 2 1 genres que reconnaissait A. de
Candolle dans le Prodrome, en 186/1, H. Bâillon en a ajouté 20 et
L. Pierre 53.
Bien entendu, beaucoup de ces genres sont insuffisamment caractérisés
et doivent disparaître, ou bien, en raison de leur création à peu près simul-
tanée, viennent empiéter les uns sur les autres.
Les auteurs plus récents n'ont pas adopté la plupart de ces genres ou
bien les ramèuent au rang de sections.
Engler, par exemple, n'admet que les genres Epiluma II. Bn. , Achrado-
lypus H. Bn., Pachystela Pierre, Zeyherella Pierre, Malacantha Pierre et
Diploknema Pierre.
Le genre Dotiella, créé par Pierre pour une plante d'Asie et des Indes
Néerlandaises connue antérieurement sous le nom de Chrysophyllum Rox-
burghii G. Don, n'a même pas élé conservé par Engler, qui le fait rentrer
dans la section Viiîocuspis A.l). G. du genre Chrysophyllum avec C.splendens
Spreng. du Brésil et probablement aussi C.Jlexuosum Mark de la même
provenance, celte dernière espèce ayant provoqué la création de la section
Viiîocuspis par A. de Candolle.
Mais il sulfit d'un examen sommaire pour montrer les différences consi-
dérables qui séparent les deux plantes du Brésil de celle d'Asie et des Indes
Néerlandaises.
Eu ce qui concerne les feuilles, les nervures secondaires, dans C. Rox-
burghii G. Don, font avec la côte un angle de 70 à 8o°; elles sont droites,
parallèles, très rapprochées et séparées les unes des autres par des infer-
tiles dépassant à peine 1 millimètre. Au contraire , dans les Chrysophyllum du
Brésil, l'angle des nervures secondaires avec la côte descend à 5o-6o° et, de
plus, ces nervures sont séparées les unes des autres par des intervalles
de 7-10 millimètres.
— 389 —
Pour la fleur et le fruit, les différences sout non moins notables, comme
le montre le tableau ci-dessous :
Chrysophyllumjlexuosum Mart.
Corolle deux fois plus longue que le
calice.
Filets staminaux plus longs que l'an-
thère.
Anthères ovales-triangulaires pénicillées
au sommet.
Anthères à déhiscence latérale.
Ovaire complètement velu.
Graines à cicatrice allongée et large.
Cotylédons plus épais que l'albumen.
Chrysophyllum Roxburghii G. Don.
Corolle à peine de même longueur quo
le calice.
Filets staminaux plus courts que l'an-
thère.
Anthères triangulaires pénicillées au
sommet.
Anthères à déhiscence nettement dor-
sale.
Ovaire glabre entouré par une cou-
ronne de longs poils naissant d'une
couronne basilaire disciforme.
Graines à cicatrice allongée et linéaire.
Cotylédons plus minces que l'albumen.
Des différences de même nature existent entre C. splendens Spreng. ,
d'une part, et C. Roxburghii G. Don, d'autre part; mais, chez la plante du
Brésil , les anthères ne sont pas pénicillées au sommet et sont simplement
velues sur les deux lobes, ce qui les distingue encore plus profondément
de C. Roxburghii.
Le genre Donella Pierre, dont nous admettons la légitimité, présente
les caractères ci-dessous :
Donella Pierre mss. ;
li. Bâillon, Histoire des PL, V11I, p. 29/1, H. Lcc. , emend.
Arbores foliis sœpe basi articulatis, subcoriaceis vel membranaccis , nervis
parallelis creberrimis prope marginem conjluentibus; cymis axillaribus umbel-
liformibus.
Sepala 5 , orbicularia , concava, quincuncialia. Corollœ tubus brevis; lobi J
tubo subœquales , imbricati. Stamhia tubo corollœ ajjixa; jilamenta grucilia;
antherœ ad basin dorsijixœ, extrorsœ, apice penicillatœ vel apiculatœ. Ger-
men 5-locuîare, glabrum basi pilis longis cinctum; stylus cylindro-conicus
corolla subœqualis, paullo exsertus; stigma non evolutum ; ovula venlriftxa,
Fructus baccalus sœpe â-5-angulatus, apice plus minus depressus vel co-
nicus, pericarpio tenui. Semina â-ô sœpe 5 , compressa, hilo ventrali lineari
instructa, albumine carnoso; embryonis cotyledonibus Joliosis basi subau-
riculatis , radicula subelongata.
MrstuM. — xxii.
a7
— 390 —
Ce genre diffère du genre Chrysophyllum :
i° Par ses feuilles oblongues généralement asymétriques à la base,
pourvues de nombreuses nervures secondaires peu inclinées sur la côte ,
parallèles, espacées de 1-2 millimètres au plus, réunies tout près du bord
de la feuille par une nervure marginale dont se détachent des veines irré-
gulièrement parallèles aux nervures et peu nombreuses;
20 Par les anthères pourvues d'un pinceau de poils ou d'un acumen
prononcé au sommet;
3° Par l'ovaire, non pas velu sur toute sa surface, mais entouré à la
base par un bourrelet discoïde portant une couronne de longs poils;
h" Par le stigmate entier et généralement non lobé;
5° Par le fruit généralement à 4-5 graines et pourvu d'autant de côtes
que de graines;
6° Par la cicatrice des graines qui est toujours linéaire et non pas ellip-
tique ou ovale;
70 Par l'albumen plus épais que les cotylédons , alors qu'il est plus
mince chez les Chrysophyllum.
Ces caractères constituent un ensemble ne permettant pas de confondre
Donella Roxhurghii d'Asie et des Indes Néerlandaises avec les nombreux
Chrysophyllum d'Amérique.
En adoptant ce genre, on arrive à ce résultat remarquable que tous les
Chrysophyllum vrais restent confinés en Amérique.
S'il est de circonstance, à propos des plantes dont nous nous occupons ici,
de protester contre la création de genres inutiles ou mal délimités, il n'est
pas moins utile de reconnaître la nécessité d'établir des genres nouveaux
toutes les fois que la chose est nécessaire, en particulier quand des plantes
nouvelles viennent s'ajouter à celles qui étaient antérieurement connues.
11 convient peut-être de condamner en même temps la facilité déplo-
rable avec laquelle certains botanistes érigent en genres de simples sec-
tions , au risque de créer des groupements très difficilement reconnaissables.
Lamarck a écrit : rrOn peut dire, en quelque sorte, qu'il en est des
genres en Botanique comme des constellations en Astronomie; celles-ci dis-
pensent de donner un nom simple à chaque étoile visible. 75 (Introd. à la
Botan. , dans Tableau Encyclopéd, , etc. , p. xv.)
Pour reprendre cette comparaison de Lamarck, il est clair que, si on
vient à désigner par des noms particuliers les groupements qui constituent
la queue et le corps de la Grande Ourse, on perdra, par cette fragmenta-
tion, une partie du bénéfice dû au groupement des étoiles en constel-
lations.
Il en est de même en botanique pour ce qui concerne les genres; mais
ici les espèces sont groupées d'après leurs caractères morphologiques et
non pas, comme en astronomie, d'après de simples rapports 'de position.
— 391 —
Si le genre, pour Tournefort et Linné, était un assemblage d'espèces se
ressemblant par les organes de la fructification, il faut reconnaître que la
définition de A. -P. de Candolle est notamment plus large: «On désigne
sous le nom de genre la collection des espèces qui ont entre elles une res-
semblance frappante dans Y ensemble de leurs organes, n
Il me semble que, dans l'état actuel de nos connaissances, avec la notion
que nous possédons d'une variation possible, provoquée soit par des croi-
sements, soit par des actions de milieu, nous ne pouvons concevoir le
genre sans tenir compte de la variation et, par conséquent, de la filiation
possible des êtres.
Et alors le genre devient pour nous la réunion des espèces qui se rap-
prochent par l'ensemble de leurs caractères et principalement de ceux des
organes de la fructification et qui accusent, à un plus haut degré que toutes
les autres espèces, une apparente communauté d'origine.
Adopter celte manière de voir, c'est admettre implicitement que le genre
ne peut être défini par un caractère unique, mais par un ensemble de
caractères, et c'est par conséquent revenir, dans une certaine mesure, à la
conception d'Adauson, à laquelle Lamarck ne se montrait point hostile
quand il écrivait : «Quant à ce qui concerne le choix des parties propres à
fournir les caractères essentiels ou distinclifs des genres, Linné prétend
qu'on ne doit jamais tirer ces caractères que de la considération de quel-
ques-unes des parties de la fructification. Nous sommes tout à fait dans la
même opinion s'il est vrai que la chose soit toujours praticable; mais, dans
le cas où elle ne le serait pas, c'est-à-dire dans ceux où ce moyen se trou-
verait absolument insuffisant, nous ne voyons pas bien l'inconvénient qui
résulterait de tirer des distinctions génériques secondaires bien tranchées
de quelques parties du port, etc. (1'.i
L'introduction, proposée plus haut, du principe de parenté évidente dans
la conception du genre présente l'avantage de donner à cette définition du
genre un caractère de parallélisme marqué avec la célèbre définition de
l'espèce par Cuvier.
En ce qui concerne spécialement le groupe de Sapolacées dont nous nous
occupons dans cette note, l'ensemble des caractères présentés par les
espèces d'Asie, des Indes Néerlandaises, de Madagascar et d'Afrique se
montre si concordant et si homogène, que leur rapprochement s'impose à
la fois par l'examen attentif des organes de la fleur et du fruit, de même
que par ceux de la feuille, alors que leur incorporation au genre Chryso-
phyllvm d'Amérique ne se justifie que si on s'obstine à ne considérer que
le plan général de la fleur comme critérium du genre.
O Lamarck, Introd. du Tableau encyclop. et meth. des trois règnes de la nature
(Botanique, p. xm).
37.
— 392 —
Dans les Sapotacées sans staminodes, à calice et corolle isomères, àan-
drocée isostémone et à graine pourvue d'albumen, nous reconnaîtrons donc,
à côté du genre Chrysophyllum confiné en Amérique, le genre Donella,
dont les diverses espèces habitent uniquement l'Ancien Monde, et la diffé-
rence de nervation foliaire est si marquée entre ces deux groupes d'espèces ,
que leur réunion dans un genre unique ne peut être conservée.
Au genre Donella nous attribuerons donc les espèces suivantes :
Donella Roxlmrghii (G. Don) Pierre; Chrysophyllum Roxburghii G. Don,
Gen. Syst., p. 33, A. DC. Prod., VIII, p. 102; C. acuminatum Roxbg. ,
FI. Ind., p. 365; C.javanicum Steud., Nomencf., p. 35o.
Asie, Océanie.
Id. var madagascariensis , Madagascar.
D. Buchkolzii (Engl.) Pierre, Afrique;
D. Wehvitschii (Engl.) Pierre;
D. Klainei (Pierre);
D. pruniformis (Pierre).
Les Donella africains ont, il est vrai, des anthères mucronées, alors
que chez les Donella d'Asie ces organes sont pénicillés au sommet; mais
tous les autres caractères de la feuille, de la fleur, du fruit et de la graine
sont si concordants, que la réunion de ces espèces en un genre unique est
aussi justifiée que possible.
— 393 —
A PROPOS DU GENRE CrYPTOGYNE DE MADAGASCAR,
par M. Henri Lecomte.
Hooker fils (Gen. PI., II, p. 656) a créé le genre Cryptogyne pour une
plante de Madagascar dont le fruit et la graine sont malheureusement
encore inconnus, mais dont les étamines se doubleraient, vers l'intérieur,
de lobes pétaloïdes opposés, comme les étamines, aux lobes de la corolle :
«staminodia (?), ovato-lanceolata , tubo corollœ ad basin ftlamentorum ajfixa ,
Us introrsum opposita et inter se basi in annulum connata v. arcte contigaa.r,
Radlkofer, dans sa classification (pour Th. Durand, Index Genermn
Phanerogamorum , p. 253), place ce genre, avec doute cependant, près des
Chrysophylluni , dans sa tribu des Clirysophy liées, alors que l'auteur même
du genre Cryptogyne l'intercalait entre les genres Argania et Labatia. Pour
Hooker, il s'agit évidemment d'une Sideroxylée, alors que, pour Radlkofer,
les lobes intérieurs aux étamines ne sont pas des staminodes et, par con-
séquent, la plante ne peut appartenir à ce groupe.
Engler (Pflanienf. , IV, î , p. i5o) se range à l'opinion de Radlkofer et
fait du Cryptogyne un genre de la tribu des Chrysophyllées. Cet auteur
fournit même des figures représentant des étamines soudées au dos des
lames situées, comme l'indique la diagnose de Hooker fils, en dedans des
lobes de la corolle. Récemment encore, Krause, se fondant sur cette pré-
tendue organisation , considérait à tort les Cryptogynes comme un passage
vers son nouveau genre Englerophytum , à androcée gamoslémone (Krause,
Bot. Jahrb. Z. (191/1), p. 346 ).
Cependant, dès 1890, dans ses Notes Botaniques (p. 34), L. Pierre s'ex-
primait comme il suit: rrLe Cryptogyne, qu'on a décrit avec des stami-
nodes épipétales, fait voir, de même que le Sideroxylon et la Calvaria, cet
organe très développé et subissant sans s'enrouler un léger déplacement
sans pourtant devenir épipélale.» Malheureusement une autre phrase sui-
vante du même auteur, peut-être par suite d'un lapsus, semble contredire
celte affirmation de Pierre.
Peu de temps après, au commencement de 1891 (Bull. Soc. Linn. de
Paris, p. 91 2), H. Bâillon revenait sur cette question : «Le Cryptogyne ne
peut subsister comme genre. Il n'a pas de staminodes superposés aux
élamines fertiles. 11 a cinq sépales quinconciaux, une corolle à cinq lobes
imbriqués et cinq étamines superposées à ces lobes. Leur filet est brus-
— 394 —
quement réfléchi, replié sur lui-même dans sa portion supérieure; son
sommet atténué va se fixer à une anthère d'abord extrorse , à deux loges
linéaires. Les staminodes sont des lames pélaloïdes, sessiles, ovales-lan-
céolées, attachées sur la corolle clans l'intervalle des étamines. Très larges,
elles s'imbriquent dans le bouton et se séparent difficilement les unes
des autres, mais elles ne se déplacent pas latéralement; elles ne sont jamais
superposées aux lobes de la corolle."
Comme on le voit par cette citation, l'affirmation de H. Bâillon est for-
melle; elle diffère d'ailleurs de l'opinion de Pierre en ce que Bâillon n'ad-
met pas la torsion des staminodes.
Et cependant, malgré ces indications très nettes de deux botanistes juste-
ment réputés pour la précision de leurs analyses florales, Engler, en 1897,
émettait l'opinion et produisait les figures auxquelles nous avons fait allu-
sion plus haut.
Il n'était donc pas inutile de reprendre cette question. C'est ce que nous
avons pu faire grâce aux échantillons de Baron et de du Petit-Thouars
conservés au Muséum de Paris.
Nous avons cru devoir procéder d'abord par analyse de la fleur et nous
avons pu nous assurer que l'opinion de H. Bâillon ne peut être mise en
doute.
La fleur comprend cinq sépales en quinconce, hauts de 3 millimètres
environ; la corolle possède cinq lobes: l'androcée est formé de cinq éta-
mines superposées aux lobes de la corolle; mais, entre ces étamines. sont
insérés des slaminodes très larges, au nombre de cinq. Ces organes sont
alternes avec les étamines fertiles, comme il est de règle chez les Side-
rowylon.
Mais ces staminodes se développent suffisamment pour devenir plus
grands que les lobes eux-mêmes et pour s'imbriquer les uns les autres,
en dedans de la corolle, formant ainsi une sorte de deuxième corolle
intérieure aux étamines. Ces bords superposés s'accolant plus ou moins,
il devient difficile et très délicat de procéder uniquement par l'analyse
ordinaire.
Aussi avons-nous jugé utile de pratiquer des coupes transversales dans
la fleur et, de cette façon, nous avons pu nous assurer, sans aucun doute
possible, que les cinq staminodes sont réellement alternes avec les éta-
mines et, par conséquent aussi, avec les lobes de la corolle. Mais leurs
bords , superposés en dedans des étamines , forment en ce point une épaisseur
plus grande que partout ailleurs, ce qui a fait croire à des staminodes
superposés aux étamines.
Les étamines ont leur filet libre dès le col de la corolle , et le sommet de
ce filet se trouve réfléchi en dehors vers sa partie supérieure pour porter
l'anthère.
Quant aux lobes de la corolle, ils se montrent auriculés à leur base.
— 395 —
La diagnose de Hooker (ils doit donc être transformée de la façon sui-
vante pour ce qui concerne les staminodes :
Staminodia 5 alterna, magna, imbricata, sœpe margine coalita.
Les fruits étant inconnus, il n'est pas possible de dire s'il s'agit d'un
Sideroxylon proprement dit ou d'un autre genre du même groupe, et, en
attendant, il n'est peut-être pas inutile de conserver ce genre Cryplogyne,
qui vient se placer près des Sideroxylon et qui se trouve suffisamment
caractérisé par ses grands staminodes imbriqués constituant en dedans des
étamines une sorte de corolle interne.
396
Notes sur, des Rosacées d'Extrême-Orient,
PAR M. J. Cardot.
1
Gedm aleppicim Jacq. ( G. striclum Ait). — Corée : île Quelpaert (Faurie,
1907; n03 1 570-1 .^71); Pyeng-yang (Faurie, 1901; n° 101). Sakhalin :
environs de Korsakof (Faurie, 1908; n° 585). Tonkin : Gha-pa (Haute-
feuille).
Espèce très répandue en Chine et dans tout l'Archipel japonais. L'abbé
Faurie a récolté dans plusieurs localités du Japon, ainsi qu'à l'île Sakhalin,
une forme remarquable par les divisions du calice très allongées (n03 715,
2070 et /1942 du Japon; n° 584 de Sakhalin). Certains échantillons pa-
raissent tenir le milieu entre le G. aleppicum et le G. japonicum Thunb. ;
tels sont, notamment, les n05 2072 et 5777 de l'abbé Faurie.
Geum Fauriei Lévl. , in Fedde, Repert., VIII, p. 281. — Cette espèce,
très sommairement décrite par Msr Léveillé sur un spécimen provenant
de l'île Sakhalin, a été récoltée également au Japon par l'abbé Faurie.
au bord du lac de Sobetsu, en septembre 1887, et à Sorachi en juillet
1898 (n° 2069). Voisine du G. japonicum Thunb., elle en diffère par
le développement extraordinaire du segment terminal des feuilles radi-
cales, très grand, orbiculaire-cordiforme et large de 12 à 17 centimètres,
les autres segments petits, ovales, les plus grands longs de 2 à 2 cm. 5 au
plus. Elle paraît très voisine aussi du G. macrophyllum Willd. de l'Amé-
rique boréale occidentale, indiqué également à Sakhalin et au Kamtschatka,
mais en diffère encore par le développement plus grand du lobe supérieur
des feuilles radicales.
Waldsteinia sibirica Tratt. — Paraît assez répandu au Japon, où l'abbé
Faurie l'a récollé dans plusieurs localités du Nippon et d'Yéso.
Fhag-aria mlgerrensis Scblecht. — Yunnan : Monglse (Tanant, 1893);
Yunnan-seri, mont Tchang-chan (Ducloux, 1905; n° 33o5); Tong-
tchouan, 2 5oo-3ooo mètres (Maire). Su-tchuen oriental, district de
— 397 —
Tchen-kéou-tin , 1A00 mètres (Farges, n° 673). Kouy-Tcheou : Hin-y-
hien, Kouy-yang, etc. (Borliuier, 1897 et 1898; nos i53i et 2257). West-
ern China, S. Wushan (Wilson, n° 612). II faut rapporter aussi à cette
espèce les échantillons- récoltés par le D' Henry à Ichang, province de
Hupeh (n° 1769) et dans le Szechwan (S. Wushan) [n°53o& A], cpii ont
été distribués sous le nom de F. eliator Ehrh.
Le F. nilgerrensis se reconnaît à sa villosité très abondante et très étalée
(généralement jaunâtre) et à son calice dressé, appliqué contre le fruit,
rarement étalé, jamais franchement réfléchi, ce qui le distingue du F.
elalior. Le fruit, est blanc ou à peine rosé à la maturité. Les divisions du
calice sont en nombre variable (de 10 à i5). Sur la plante originale, des
Nilgherris, les pétales sont un peu velus, caractère qui fait défaut sur les
échantillons de Chine. Les folioles des feuilles sont tantôt toutes sessiles,
comme le dit Gay dans sa description du F. nilgerrensis [Ann. Se. nat.,
sér. IV, VIII, 906), tantôt les latérales sessiles, la médiane pétiolulée,
tantôt enfin toutes pétiolulées; ces variations s'observent également sur les
échantillons provenant des Nilgherris.
La plante récoltée à Tong-tchouan par M. Maire est probablement le
F.Mairei Levl., in Fedde, Repert., XI, p. 3oo, qui ne me paraît pas pou-
voir être distingué du F. nilgerrensis.
Fragaria vesca L. — Thibet oriental : Ta-tsien-lou , principauté de Kiala,
bois, pelouses (Soulié, i8g3 ; n° 967). Corée : Hallaisan, forêts, ait.
1000 mètres et au delà (Faurie, 1907: n° 1 598 ).
Ces échantillons ont les poils des pétioles, des tiges et des pédoncules
très étalés, ce qui les rapproche du F. eliator Ehrh. , dont ils diffèrent par
la taille, le port et les autres caractères; Franchet a déjà signalé la même
forme au Yunnan. Sur la plante d'Hallaisan, les divisions du calice sont
parfois dentées.
Fragaria Iinume Makino, in Bot. Mag. Tokyo, XXI, p. i56. Iinuma,
Somoku-Dzusetsu, IX, pi. 28! — Japon : Iwagisan (Faurie, 1886;
nn 1020); montagne de Hakkoda (Faurie, 1886: n° 872); Shimi-dzu-togé
^Faurie, 1888; n° 2392); montagnes dTesashi (Faurie, 1889; n° 3895).
Celte plante se reconnaît immédiatement au nombre des pièces florales
(calice à i4-i6 divisions, corolle à 7 ou 8 pétales). La villosité est beau-
coup moins abondante que chez F. nilgerrensis, et le calice est réfléchi à
la maturité. La planche du recueil japonais Somoku-Dzusetsu est très
exacte.
Fragaria moupinensis Card. comb. nova (Potentilla moupinensis Franch.).
— Thibet oriental : Tsekou, haut Mékong (Soulié, n° i566); Ta-tsien-
lou et Tongolo, principauté de Kiala (Soulié, 1899; n° /i5o); même
— 398 —
localité (Mussot, 1898). Yunnan : Yunnan-sen (Ducloux, 1908; Q° 5683).
Western China : mont Omi (Wilson, 190/i; n" 4854).
dette plante, que Franchet plaçait clans le genre Potentilla, est certaine-
ment un Fraisier, ainsi que le prouvent les fruits en voie de développement
de quelques-uns de nos échantillons. Les petites folioles accessoires sont
parfois situées sur la partie inférieure des pétioles , au lieu d'être très rap-
prochées des trois grandes folioles, comme sur le type de Franchet; parfois
il y a une seconde paire de petites folioles, parfois au contraire on ne
trouve qu'une seule de ces folioles, ou même elles peuvent faire totalement
défaut. Des folioles accessoires analogues s'observent assez souvent sur nos
Fraisiers d'Europe.
Fragaria indica Andr. — Formose : Kushaku (Faurie, 1908; n° 189);
Hokulo (Faurie, 1918; n° 86); Bunkiko (Faurie, 191A; n° 1870). Ton-
kin : Cha-pa (Hautefeuille, 1911; n° 72); même localité (Lecomte et
Finet, 1911; n° 5o6); Tu-phap (Balansa, 1887, n° 3382); Than-moï
(Balansa, 1886; n° i536); vers Long-tchéou (Simond, n° 217); Lan-
mat (Bon, 1881; n° 186); Hao-nho (Bon, 1882:11° i4i3). Annam : Da-
noï, haute vallée du Quang-tri (Cadière, 1910). Nombreuses localités en
Chine : Kouang-tong, Yunnan, Kouy-tchéou, Thibet oriental.
Plante très polymorphe, plus ou moins robuste, plus ou moins velue;
divisions externes du calice plus ou moins développées, mais toujours den-
tées et plus larges que les divisions internes; réceptacle tantôt presque
glabre, tantôt longuement poilu; folioles simplement dentées ou profon-
dément incisées; stipules entières ou dentées.
Potentilla fruticosa L. var. davurica Lehrn. — Thibet oriental :
Yargong, principauté de Batang( Soulié, 1908; nos 3i45, 363i). Western
China (Wilson, 1908; n° 3468). — Forma ternata Gard. — Forme
remarquable par ses feuilles toutes ternées. — Thibet oriental : Tsekou ,
Sila (Soulié, 1895; n° 1182). — ■ Cette espèce est très répandue en
Chine, sous différentes formes.
Potentilla bifurca L. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou (Pro-
vost, 1891). Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Soulié, 189/1; n° 2292).
Var. Moorcroftii Th. Wolf. (P. Moorcroftii Wall.). — Thibet oriental :
Tongolo, principauté de Kiala (Soulié, 1898; n° 1 106).
Potentilla biflora Willd. — Thibet oriental : province de Batang
(Soulié, 1903); Ta-tsien-lou (Mussot, n° 107).
Dans sa Monographie der Gattung Potentilla, p. 71, Wolf fait remar-
quer avec raison que l'on doit rapporter à cette espèce, comme simple
— 399 —
synonyme, le P. Infflisii Royïe, de l'Himalaya, qui a été rattaché bien à
tort par J. D. Hooker (FI. o/Brit. Ind., II, p. 348) au P. fruticùsa U ,
dont il diffère essentiellement par les styles subterminaux, filiformes.
Potextilla ambigua Garni). — Vunnan : Lay-tenu, près Tong-tchouan
(Ducloux, 1909; n° 6201). Western China, 10-10000 f. (Wilson;
i9o3-o4: nos 3A55 et 3455 a), ïhibet oriental : Tongolo (Soulié, 189/i:
n° a55o); Ta-tsien-loit, principauté de Kiala (Soulié, 1890; n° 1092.
Mussot, n° 106).
Potentilla Mivabei Makino. — Japon : Vézo, sommet du volcan Akan
(Faune, 1890:11° 10689); mont Shiribeshi, 1,800 m. (Faurie, igoH;
n" 6713).
Cette plante est bien voisine de l'espèce précédente, dont elle n'est pro-
bablement qu'une race locale ou régionale; elle ne semble guère en différer
que par les divisions externes du calice, étroites, linéaires, non elliptiques.
Potentilla eriocarpa Wall. (Syn. : P. Davidii Franch. PL David, II,
p. Ao). — Thibet oriental, prov. de Batang, Yargong (Soulié, 1903;
n" 3622), Zambala (Soulié, 1903: nOÎ 3i 57, 0976), rochers des mon-
tagnes.
L'examen des échantillons originaux du P. Davidii Franch., conservés
dans l'herbier du Muséum, m'a permis de constater que cette plante ne
diffère absolument en rien du P. eriocarpa, auquel il faut donc la rattacher
comme simple synonyme. Les élamines ne sont qu'au nombre de 20 à q5,
et non «rpermulta», comme le dit Franchet.
Potentilla ancistrifolia Bge. — Central China : Western Hupeh
(Wilson, 1900 et 1901; n° i5i5 et 21 Ai). Su-tchuen oriental : district
de Tchen-keou-tin (Farges, n° 547 bis). Corée : Kan-ouen-to, rochers
(Faurie, 1902; n° 106).
L'abbé Faurie a récolté, dans diverses localités du Nippon et d'Yéso,
des formes à feuilles toutes ou presque toutes ternées, dont plusieurs ne
peuvent guère être distinguées des formes analogues de l'espèce suivante.
Potentilla Dickinsii Franch. — Chine : environs de Pékin et Mongolie
orientale (David, i865). Ces échantillons avaient été rapportés par Fran-
chet, dans l'herbier du Muséum, au P. fragarioides L. a typica Maxim.!
— Japon : Norikusa (Faurie, 1908; n° 6716); Towada (Faurie, 1894-,
n° i324o); Kattasan (Faurie, 189A; n° i3395); Shiobasa (Faurie. 1889;
n° 4i3o), forme à feuilles toutes ternées. — Corée : Hoang-hai-to (Fau-
rie, 1906; n° 342): Uallaisan (Faurie, 1907; n° 1099), forme à fouillis
presque toutes ternées.
— /jOO —
Il est fort probable que les P. ancistrifolia et Dickinsii ne sont pas
spe'ciflqnement distincts. Quand il est bien caractérisé, le P. ancistrifolia
se différencie du P. Dickinsii par ses folioles plus épaisses, à nervures
tressaillantes sur la face inférieure, ce qui les rend rugueuses, toutes
sessiles ou la terminale seule pétiolulée. Mais il existe dans les deux plantes
des formes à feuilles toutes ou presque toutes ternées chez lesquelles ces
différences ont une tendance très marquée à s'atténuer, à tel point que
certains échantillons restent indécis et ne peuvent être rattachés à l'une
plutôt qu'à l'autre. Les caractères tirés de la rugosité et de la villosité
plus ou moins abondante des achaines, indiqués par Wolf (Monogr.,
p. 8o-83 ), ne m'ont paru avoir aucune valeur, car j'ai vu des échantillons,
d'ailleurs très bien caractérisés comme P. ancistrifolia , avec des carpelles
à peu près lisses, et par conséquent semblables à ceux du P. Dickinsii.
Les stipules sont tantôt très entières, étroitement lancéolées, subulées,
tantôt plus larges et pourvues d'une ou deux dents.
Potentilla fdlgens Wall. — Chine : Yunnan, plusieurs localités (Du-
cloux, Beauvais). Kouy-tcheou : San-chouen, etc. (Cavalerie, n° 3837).
Su-tchuen : Hoong-mon-tchang (D'Legendre, 1908; n° 5i4).
Potentilla multifida L. — Environs de Pékin ( Provost).
Potentilla sericea L. — Chine : Su-tchuen oriental (Soulié). Thibet
oriental : Tongolo, principauté de Kiala, pelouses sèches (Soulié, 1 8g3 et
1896; n0' 1072 et 355s).
Potentilla mclticaulis Bge. — Chine : environs de Pékin (Bodinier,
1888 et 1889). Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Mussot, u05 109, n4).
Yargong, principauté de Batang, pelouses sèches, bords des champs
(Soulié, 1901, 1903; n05 3i5i et 3626).
On considère souvent cette plante comme une variété du P. sericea L.
Woiî (Monographie, p. 159-160) la rattache au P. soongorica Bge, mais
à tort, semble-t-il, car un échantillon original de P. mullicaulis Bge,
conservé dans l'herbier du Muséum, ne répond nullement à la planche 332
des Icônes Plantarum FI. ross. de Ledebour, ni à la planche 8 du Revisio
Potentillarmn de Lehmann, représentant toutes deux le P. soongorica
Bge.
Potentilla discolor Bge. — Chine : parc impérial de Pan-chau (Bodi-
nier, 1889). Kouangsi : environs de Liou-tcheng-hien , bords du Peï-
kiang, montagne de Ou-mei-chan (Beauvais, 1899; n° 206). Su-tchuen :
plaine de Tchentou, vallée du Ming, ait. 5oo m. (Legendre, 1908; n0' 69
et 73). Western Hupeh (Wilson, 1900; n° 208). Japon : île de Tsushima
— 401 -
(Faurie, 1901; n" A88G). Corée : Chinampo, lieux sablonneux (Faurie,
1901; n° io4).
Potentilla Potaninii Th. Wolf. — Tbibet oriental : Ta-tsien-lou , prin-
cipauté de Kiala (Soulié, 1898; n° 527); ïongolo, terrains secs (Soulié,
189A; n° a55i).
Var. subdigitata Th. Wolf. — Thibet oriental : Tongolo, terrains secs
(Soulié, 1892, 1893; nos 45i et ioy3). Le n° 3463 de Wilson paraît
appartenir aussi à cette variété.
Il n'existe aucun échantillon authentique de cette espèce dans les col-
lections du Muséum ; mais les spécimens récoltés par le Père Soulié ré-
pondent bien à la description de Wolf, si ce n'est que les folioles sont
peut-être un peu plus profondément incisées que ne l'indique l'auteur.
Tous les autres caractères concordent bien. Wolf n'a pas vu d'achaines
mûrs, mais il dit du style : rrstylus subtenninalis, basi parum vel quan-
doque nullatenus incrassatus (illi Gomphostylarum subsimilis), longi-
tudine carpelli, stigmate dilatalo», ce qui s'applique parfaitement à nos
spécimens, qui présentent des achaines en bon état de maturité; ceux-ci
sont réniformes, entièrement lisses et pâles.
Potentilla nivea L. — Chine : sommet du Sy-lin-chan ( Bodinier,
1888). Thibet oriental : Yargong, province de Batang (Soulié, 190&;
n° 30 2 4). Su-tchuen oriental : Leou-pin, près de Tchen-keou, rochers
calcaires, ait. 2,5oo m. (Farges, 189A; n° io&3).
Potentilla Saundersiana Royle. — J. D. Hooker (FI. of Brit. Ind., II,
p. 35/ij a rattaché cette plante comme variété au P. ntullijida L.; mais
Franchel {Plantée Delavayanœ , p. 2i5) a fait remarquer avec raison qu'à
cause de ses feuilles nettement digitées le P. Saundersiana ne peut être
rattaché ni au P. multifula ni au P. sevicea, qui ont tous deux les feuilles
pinnées et à segments très étroits.
Potentilla caespitosa Lehm. — Thibet oriental : Yargong, province
de Batang, pelouses sèches des hautes montagnes (Soulié, 1903; n°3i54);
Tongolo, principauté de Kiala, terrains secs et sablonneux (Soulié, i8g3;
n° 970); Ta-tsien-lou, principauté de Kiala (Soulié, 1893; n° 2290).
Wolf (Monogr. Pot., p. 2^3) considère cette plante, avec raison pro-
bablement, comme une simple variété du P. Saundersiana Royle.
Potentilla Leschenaultiana Ser. , et P. Griffithii Hook. — Ces deux
espèces ont donné lieu à de nombreuses confusions. Franchet a rapporté à
la première plusieurs formes du Yunnan qui doivent être rattachées, sans
— 402 —
le moindre doute, au P. Grijfithii. Wolf a pris pour cetle dernière espèce
une plante qui appartient vraisemblablement au P. concolor (Franch.)
Rolfe, tandis que son P. siklcimensis parait bien être le vrai P. Grijfithii
Hook. D'autre part, c'est à tort que l'on a l'attaché au P. Leschenaultiana
le P. bannehalensis Camb. : celle piaule, dont plusieurs échantillons origi-
naux figurent dans les collections du Muséum , diffère du P. Leschenaultiana
par l'absence complète de tomentum vrai à la face inférieure des folioles
et parles divisions du calice plus allongées et plus acuminées.
Le P. Leschenaultiana n'a été trouvé jusqu'ici que dans les Nilgherris
et dans la chaîne de l'Himalaya; le P. Grijfithii paraît, au contraire, avoir
son centre de dispersion dans le Yunnan, où il a été récolté dans de nom-
breuses localités par Delavay, Ducloux, Bodinier, Forrest, Maire, et d'où
il s'avance vers l'Ouest jusque dans le Bhotan et le Sikkim.
Les deux plantes sont, en somme, très voisines, et la distinction devient
parfois assez difficile. Le P. Grijfithii diffère cependant du P. Leschenaul-
tiana par sa villosité moins abondante et plus courte, et par ses folioles
plus vertes et souvent presque glabres en dessus; en outre, le style est
souvent plus grêle, un peu plus long et moins fortement épaissi h la base
que dans l'espèce voisine.
Le P. Grijfithii se montre extrêmement polymorphe au Yunnan; c'est
une plante plus ou moins robuste , parfois très grêle , à tiges dressées ou
étalées, à fleurs grandes ou petites, le plus souvent jaunes, mais parfois
blanches ou d'un jaune très pâle, a achaines lisses ou bien plus ou moins
ridés. Les feuilles sont très variables également, mais elles sont toujours
couvertes sur la face inférieure, de même que les stipules et très souvent
aussi les divisions externes du calice, d'un tomentum blanc et dense, sur
lequel se détachent plus ou moins nettement les nervures, qui sont cou-
vertes de longs poils; les stipules sont entières, dentées ou incisées. Les
divisions du calice sont tantôt toutes obtuses, tantôt les externes obtuses
et les internes plus ou moins aiguës, tantôt encore toutes subaiguës.
La var. concolor Franch. du P. Grijfithii, établie sur une plante récoltée
au \unnan par Delavay, doit, comme l'a indiqué Rolfe (Bot. Mag.,
lab. 8180), constituer une espèce propre, plus robuste que le P. Grijfithii ,
à fieurs plus larges et à feuilles totalement dépourvues de tomentum sur la
face inférieure. Par contre, les var. pumila et reticulata de Franchet, que
cet auteur rattachait au P. Leschenaultiana, appartiennent en réalité au P.
Grijfithii. Quant à la var. concolor Franch. , du P. Leschenaultiana, elle
semble bien n'appartenir ni à l'une ni à l'autre espèce; elle paraît se rap-
procher beaucoup du P. Clarhci Hook. , de l'Himalaya , si ce n'est pas cette
espèce même.
Ainsi que je l'ai dit plus haut, le P. siklcimensis Wolf, Monogr., p. 169,
appartient fort, probablement au P. Grijfithii; quant au P. Grijfithii du
même auteur, c'est une plante à feuilles dépourvues de tomentum à la
— 403 —
face inférieure, appartenant, selon toutes probabilités, au P. concoîor
Rolfe, mais représentant une forme moins robuste que la plante du
Yunnan, et à stipules plus incisées.
C'est par suite, en effet, d'une interprétation inexacte de la description
du P. Griffilhii Hook. , que Wolf déclare cette espèce dépourvue de to-
mentum vrai sur la face inférieure des folioles : il existe dans l'herbier
du Muséum un échantillon authentique de P. Grijjitltii du Sikkim (n° i5
de Hooker fds et Thomson) qui a bien les feuilles tomenleuses en dessous.
Enfin, je dois encore mentionner ici une plante du Yunnan, remar-
quable par ses feuilles veloutées, couvertes sur la face supérieure d'une
villosilé abondante et apprimée, et que Francbel a rapportée, à tort bien
certainement, au P. hololeuca Boiss. , qui en diffère au premier abord par
ses folioles profondément incisées. J'ai décrit cette forme, dans les Notulœ
systematicœ de M. Lecomte, III, p. 235, sous le nom de var. velutina.
Potentillv poterioides Franch. — Dans sa Monographie, Wolf, qui
n'a pas vu le P. poterioides, le place dans son groupe 20, Tanacetifoliee ,
de la série des Orlhotrichœ , ne comprenant que des espèces à feuilles
dépourvues devrai tonienlum sur la face inférieure. Le P. poterioides a,
au contraire, les folioles nettement lomenteuses en-dessous, conformément
à la description de Franchet; cette espèce devrait donc prendre place
parmi les Èriolrichœ de Wolf, mais elle ne peut entrer dans aucune des
subdivisions de cette série; de plus, le style, subterminal, un peu plus
court que l'acharné unir, n'est pas distinctement élargi à la base, et, par
conséquent, n'appartient pas au type des Conoslylœ de Wolf; mais il
en est de même pour plusieurs espèces que l'auteur place dans cette
sous-section, notamment le P. Potaninii Wolf et le /\ Saunderstana
Hovle, qui pourraient tout aussi bien être placés dans la sous-section des
(lomphostijlœ.
Parla composition des feuilles et la forme des folioles, le P. poterioides
rappelle le P. pimpinelloides L. et le P. poteriifolia Boiss.; il se distingue
déjà de ces deux espèces par ses folioles tomenleuses en dessous ; le P. pim-
pinelloides est, en outre, une plante plus robuste, à style nettement
épaissi à la base; et le P. poteriifolia a le style subbasilaire, étroitement
fusiforme.
Potentilla viscosa Don. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou (Pro-
vost, 1891 ).
Potentilla Gerardiana Lindl. — C'est bien h tort que J. D. Hooker
(FI. o/Brit. lnd., II, p. 35o) a rattaché cette plante au P. fragarioides L. ,
qui en diffère déjà par la forme de son style, nullement épaissi à la base.
Le P. Gerardiana est , au contraire, une espèce à style fortement épaissi
— à()!i —
inférieurement, voisine du P. bannehalensis Gamb., dont elle diffère par la
taille moins robuste, les tiges plus grêles, moins feuillées, les cymes flori-
fères plus lâches, à rameaux plus allongés, les fleurs plus petites, les divi-
sions du calice moins acuminées , les extérieures notablement plus courtes
que les autres, enfin par les folioles des feuilles plus allongées et plus atté-
nuées à la base. Dans les collections du Muséum, il y a plusieurs échan-
tUlons de cette espèce, récoltés dans différentes localités de l'Inde par Jac-
quemont, et un autre spécimen provenant de l'Afghanistan : Kurrum Val-
ley, leg. Aitchison, 1879 , n° 595.
En outre, d'autres spécimens des récoltes de Jacquemont représentent
une forme assez différente de la même espèce , à tiges grêles , étalées ou
ascendantes, rarement dressées, hautes de 6 à 16 centimètres, à feuilles
petites, à 2, rarement 3 paires de folioles, à cymes pauciflores; j'ai décrit
cette forme dans les Nolulae systematicae de M. Lecomte , III , p. 287, sous le
nom de P. Gerardiatia var. minor; mais il est possible que ce soit le P. Mun-
roana Lehm., Rev. Pot., p. ko et tab. i3.
Je dois encore mentionner ici un échantillon de Hooket* et Thomson
(n° 61 5), provenant du Cachemyr, et figurant dans l'herbier du Muséum,
où il a été jadis nommé par Spach : P. Lesehenaultiana var. bannehalensis ,
mais qui diffère du P. bannehalensis type, de Jacquemont, par les tiges plus
grêles et étalées, et par les divisions du calice moins acuminées; cette
forme parait presque intermédiaire entre le P. bannehalensis et le P. Ge-
rardiatia.
Potentilla pennsylvanica L. — Mongolie méridionale : Tai-lou-keou
(Prévost, 1891).
Potentilla chinensis Sér. — Corée : Ouen-san, sables du littoral (Fau-
rie, 1901; n° 107); île Quelpaerl, lieux herbeux et bords des chemins
(Faurie, 1907; n° 98). Très répandue en Chine, dans le Yunnan, le Thi-
het, le Kouy-tcheou, etc.
Potentilla supina L. — Corée : Séoul (Beauvais, 1890, Faurie, 1901
et 1906; n03 102 et 0^9); montagne des Diamants (Faurie, 1906;
n° 35o). Tonkin, plusieurs localités (Balansa , Bois, Bon, Simond, Thorel).
Répandue en Chine.
Var. incana Lehm. (P. cenligrana Franch. PI. Delav., p. 216, non
Maxim. !). — Yunnan : in uliginosis ad Ou-chan (Delavay, 1882 ; n° 681);
champs à Ta-pin-tze , près de Ta-li (Delavay, i885; n° i52i).
Var. ternata Peterm. (P. amurensis Maxim.). — Yunnan : Long-tcheou,
bords des mares (Beauvais, 1893); environs de Yunnan-sen, très
— 405 —
commun dans les cultures, terrains humides (Ducloux. 1899; n" 635);
rizières asse'che'es à Tong-tcheou, ait. 2,000 mètres (Maire).
J'ai de'crit dans les Nolulae systematicae , III. p. 287. sous le nom devar.
campcstris, une forme récoltée par Delavay dans le Yunuan, voisine de la
var. tmiata, mais s'en distinguant par sa taille plus réduite, sa ramification
plus dense, ses fleurs très petites et plus brièvement pédonculées. enfin
par la villosité plus abondante qui recouvre toute la plante.
Potentilla norvegica L. — Japon : Yézo : Sapporo (Faurie, 1886;
n° 1295). Sakhalin : lieux herbeux près Korsakof (Faurie, 1908; nJ1 5g3
et ôgi).
Potentilla cryptotaenia Maxim. — Chine : Su-tchuen oriental : pe-
louses un peu humides à Kieou-ko-pao , district de Ta-lin-hien . ait. 2,000 mè-
tres (Farges, 1898; n° 1^20).
Potentilla aegopodiifolia Lévl., apud Fedde, Rep. nov. sp., VII, p. 198.
— Corée : lieux herbeux humides au bord du Naipiang (Faurie, 1901;
n" 108); prés humides à Ouen-san (Faurie, 1901; n° io3); fluvium Jalu
super trajeclus Zatan-ien (Komarov, 1897; n° 896).
Celte plante, trop sommairement décrite (en cinq lignes!) par M"
Léveillé, constitue une esnèce des plus remarquables, n'ayant d'étroites
affinités avec aucune des Potentilles connues jusqu'ici. C'est une piaule
élevée, presque glabre, à feuilles ternées, remarquable par les stipules des
feuilles inférieures très longuement soudées au pétiole, et par le calice ac-
crescent, à divisions exlernes très étroites, presque linéaires, d'abord aussi
longues et à la fin plus longues que les divisions internes. La partie libre
des stipules est lancéolée, acuminée, entière. Les pétales jaunes, obcordés.
dépassent un peu les divisions du calice. Le réceptacle est très velu. Bien
que le style soit à peine ou même ne soit nullement épaissi à la base, celte
espèce ne peut cependant prendre place que dans la série des Conostylae
de Wolf, au voisinage du P. norvegica L. et du P. cryptotaenia Maxim.
Le n° io3 de Faurie, que M?r Léveillé ne rapporte qu'avec doule au
P. aegopodiifolia , lui appartient bien certainement, d'après l'examen que
j'ai fait de quatre échantillons de ce numéro figurant dans les collections du
Muséum 1 herbier général et herbier Drake): il en est de même du n° 89^
de Komarov, qui a été distribué sous le nom de P. cryptotaenia Maxim.
Potentilla centk.rana Maxim. — Chine : Yuunam : Yunnan-sen , val-
lons du Tchong-chan, lieux très humides (Ducloux, 190G; n° h 108).
Corée : Nai-piang, dans les champs, au bord des chemins (Faurie, 1901;
n" io5; P. rosulifera Lévl. !).
Le n° 34 12 de Savalier, rapporté par Franchet au P. centigrana | lim/in.
Mi -iiM. — xxii. 28
— 406 —
pi. in Jap. eresc. , II, p. 34i), est une forme du P. Kleiniana Wiglit, à
feuilles composées de 4 ou 5 folioles; la plante du \ unuan attribuée par le
même auteur au P. centigrana dans les Plantai' Dehvayanae, p. 216 (l)e-
lavay, n° 48 1) est le P. sapina L. var. incaiia Lehm. Frauchet a du lui-
même reconnaître postérieurement cette double erreur, car on trouve dans
l'herbier général du Muséum un échantillon du véritable P. centigrana du
Japon (n° 5oo de Faurie), correctement déterminé par lui. Ajoutons enfin
que le P. rosulifera Lévl. , in Fedde . Bep. , VII , p. 1 98 , n'est pas autre chose
que le P. centigrana.
Potentilla Kleiniana Wight. — Western China : mont Omi (Wilson,
H)o4; n° 4855). Yunnan : ïong-tchouan , bords des fossés, ait. a,5oo mè-
tres (Maire); route de Ko-kouy à San-chan (Mey, 1906; comm. Ducloux,
n° 46io pp.). Thibet oriental : Tsekou (Soulié, 1895; n° 1487). Toukin :
Gha-pa (Lecomte et Finet, 1911; n° 571: Hautefeuille, n° 71); bords de
la Rivière noire, à Tu-phap (Balansa, 1888; n° 3388). Corée : Fusan,
lieux herbeux (Faurie, 1906; n° 348).
Potentilla mon vnthes Lindl. — Su-tchoueu : Ta-tsien-lou (Pratt, n° 757).
Potentilla gelida C. A. Mey. — Central China : W. Hupeh (Wilson,
n° 3o59).
Potemilla MatsdmiraeTIi. Wolf. (P. fragiformis Franck et Sav.Enum,
pi. in Jap. cresc, I, p. i32. P. gelida Auct. jap.). — II y a, dans l'her-
bier du Muséum, de nombreux échantillons de cette plante, provenant des
récoltes du Père Faurie dans l'Archipel japonais : et dans l'herbier Drake se
trouve un spécimen provenant du s cond voyage de Maximowicz au Japon.
Sur ces échantillons, le style est très grêle, filiforme, tantôt nullement.
tantôt légèrement épaissi à la base. Sur d'autres exemplaires d'Asie, no-
tamment de Sibérie, figurant également dans les collections du Muséum,
on trouve souvent le st\le plus court, soit conique dès la base, soit au
contraire un peu en massue, et il existe toutes les transitions possibles
entre ces différentes formes. 11 en résulte que je suis fort disposé à ne voir
dans le P. Matsumurae qu'une simple forme longistyle du P. gelida, bien
que Wolf classe ces deux plantes dans deux sections différentes.
Potentilla megalantha Takeda, in Keir Bull., 1911, p. 2 55. — Japon:
falaises de Kunashiri (Faurie, 1889; n° 5i 75); rochers au bord de la mer
à Nemuro (Faurie, 1889, n0' 3744, 5070; 1890, n° 562i; Makamura
Morikatsu, comm. Faurie, sub n° 4884); falaises au cap Erimo (Faurie.
1893; n° io545); île d'ïelorofu (Faurie, 1891; n°7484); île d'Etorop
(Dr Mayr, 1890: comm. Faurie, sub n° 6808).
— 407 —
Cette belle plante, voisine du P. fragiformis Willd., et particulièrement
de la var. luchla( Willd.) Wolf de celte espèce, s'en distingue par ses fo-
lioles plus arrondies ou tronquées au sommet, plus e'paisses, et par les
achaines pourvus sur le dos d'une carène très nette et saillante.
Potentilla fragarioides L. — Plante extrêmement polymorphe, ré-
pandue en Chine et au Japon. Corée : environs de Séoul (Beauvais, 1891).
Forma vegctior Th. Wolf : environs de Pékin (Bodinier, 1888 V
Var. Sprengeuaixa Maxim. — Japon : collines de Nemuro (Faurie,
1890; n° 5558). Sakhalin :lieux herbeux près de Korsakof (Faurie, i<>o8;
n° 595).
Var. japomca (Blume) Card. comb. nov. [P. japonica Blume). — Japon :
Fusiyama (Faurie, 1898; n° î2 1 1 5 ) ; Ibuki (Faurie, 1898; n° a 116).
Var. ternata Maxim. [P. ternata Freyn, in Oeslerr. Bot. Zeitschv., 1902 ,
p. 62; P. ternata Makino, in Bot. Mag. Tokyo, 1902, p. 3o, nonC. Koch;
P. FreyiiianuBoram.). — Cette variété semble à peu près aussi répandue
que le type en Chine et au Japon, où elle se montre également très poly-
morphe.— Corée : Montagne des Diamants (Faurie, 1906; n° 34A);
montNam-san, près Séoul (Faurie, 1901: n° 758); Syou-ouen (Faurie,
1906; n° 345).
Les échantillons de Corée sont remarquables par le grand développement
des folioles des feuilles radicales.
Potentilla reptans L. — Yunnan : Yunnan-sen (Ducloux, 1906;
n° h 109).
Var. incisa Franch. — Environs de Pékiu (Bodinier, 1888). Vuunau :
Ngay-Kio près Kiao-kia (Ducloux, 1909; n" 653i).
\ ar. skrioophvlla Franch. — Je rapporte à celte variété d'assez nom-
breux échantillons du Yunnan, récoltés dans différentes localités par Dela-
vay et Maire , et qui correspondent bien à la plante de Mongolie décrite par
Franchet, notamment par leurs feuilles presque toutes ternées et couvertes
sur la face inférieure de longs poils blancs apprîmes; ils en diffèrent tou-
tefois par leurs fibres radiculaires non ou à peine renflées, et par leuKs
fleurs plus petites, parfois très brièvement pédonculées. D'autre part, un
échantillon de l'herbier Drake, récolté par Fauvel à Chefou (Chine septen-
trionale) se rapporte bien à la var. sericophylla par ses fibres radiculaires
renflées et parles autres caractères, mais en diffère par ses liges courtes,
non rampantes, et par ses Heurs plus brièvement pédonculées.
28.
— 408 —
C'est à tort que Franchel indique les sépales extérieurs de la var. serico-
pkylla comme un peu plus grands que les internes : ce caractère ne se vé-
rifie pas suc l'échantillon original conservé dans l'herbier du Muséum, sur
lequel toutes les divisions calicinales sont à peu près égales.
Potentilla anserina L. var. pusilla Goss. et Gerni. — Thibet oriental :
Vargong, province de Balang (Soulié, 1908; n° 3i53).
Potentilla peduncularis Don. — Thibet : Tsekou, 2,900-/1,200 mètres
(Monbeig, 1908 et 1912); montagne de Tsen-tchrong (Soulié, 1896;
n" 1068); Ta-tsien-lou (Soulié, 1898; n° 2291 pp.).
Potentilla stenophylla Diels, in Notes front Royal Bot. Gard. Edinb.,
1912, p. 271. (P. peduncularis var. stenophylla Franch.). — Yunnan :
sommet du Io-chan, ait. 3,4oo mètres (Maire). Thibet oriental : Tsekou,
mont Sila (Soulié, 189.5; n" 12/17); Ta-tsien-lou (Soulié, 1893; n° 2291,
pp.). Western China, rocks, 1/1,800 ft. (Wilson, 1904*, n° 3/162).
C'est avec raison que Diels a élevé au rang d'espèce cette jolie plante que
Franchet soupçonnait déjà, d'ailleurs, être une espèce propre; elle diffère,
en effet, du P. peduncularis par des caractères assez importants : feuilles
plus étroites, folioles plus courtes, moins dentées, souvent entières dans
leur partie inférieure, ou même tout à fait entières latéralement et seule-
ment tridenlées au sommet; on ne trouve jamais de lobules entre les fo-
lioles, tandis qu'il en existe très souvent dans le P. peduncularis; fleurs
moins nombreuses (souvent une ou deux seulement); divisions externes
du calice toujours entières, tandis qu'elles sont généralement dentées ou
tritides dans le P. peduncularis; entin, chez ce dernier, le style n'est guère
plus long que l'acharné, alors que, dans le P. stenophylla, il est environ
une fois plus long.
Potentilla leuconota Don. — Thibet oriental : Ta-tsien-lou (Mussot,
n° 1 1 1) ; Tsekou (Monbeig) ; montagnes de Patong (Soulié , 1 89.5 ; n° 1 00H
pp.). Su-tchuen oriental: district de Tchen-keou-tin (Farges, n° 33i bis).
Central China : W. Hupeh (Wilson, 1901; n° 8072). Western China: mont
Omi( Wilson, 190/1; n* 485.3).
Potentilla (Sibbaldia) Sibbaldii Hall. fil. — Thibet oriental: Tongolo,
principauté de Kiala, lisières des bois, pelouses (Soulié, 1891, 1893,189/1;
n0! 10, io58, 25/19 bis).
Potentilla (Sibbaldia) adpressa (Bge) Gard. comb. nova. (Sibbaldia ad-
pressa Bge). — Il faut rapporter à celte espèce, comme simple synonyme,
d'après les échantillons originaux de l'Himalaya conservés dans l'herbier
— 409 —
du Muséum (n° i5<)i de Jacquemont) le P. Lindenbergii Lehm. Rev. Pot. ,
p. îft, tab. 2 , que J. D. Hooker avait rattaché bien à tort au P. fruticosah.
comme var. pumila. La figure de Lehmann correspond d'ailleurs parfaite-
ment avec celle de Ledebour (Ic.pl. FI. ross., tab. 276), sauf en ce qui
concerne les pétales, qui sont représentés trop larges par Lehmann; l'exa-
men des (leurs de la plante de Jacquemont m'a montré des pétales étroits,
souvent plus courts que le calice, absolument comme sur la plante de l'Al-
taï. Les étamines, au nombre de 10, ont les anthères orbiculaires ou sub-
orbiculaires et les filets parfois très courts; les ovaires, au nombre d'une
dizaine également, sont portés sur un réceptacle très veïu, et séparés des
étamines par un anneau de poils qui égalent presque les styles; ceux-ci
sont sublerminaux , filiformes.
Potentilla (Sibbaldia) pirpurea Hook. — Yunnan : coteaux calcaires et
pierreux au-dessus du col de Yen-tze-hay (Delavay, 1888 ). Thibet oriental :
Ta-lsien-lou , principauté de Kiala (Soulié, 189A; n° 2288. Mussot,
n° io4).
Agrimonia eupatoria L. — Espèce répandue dans toute l'Asie orientale,
depuis la Sibérie jusqu'en Indo-Chine. La forme pilosa est au moins aussi
fréquente que le type; l'abbé Faune l'a récoltée en Corée et à Formose.
Celte forme, qui a reçu les noms d' A. pilosa Ledeb. , A. dahurica Wiiid.,
A. viscidula Bge, et qui se relie au type par de nombreuses transitions,
en diffère, sur les écbantillons bien caractérisés, par ses feuilles à limbe
plus mince, moins velues, parfois presque glabres, ou ne présentant des
poils qu'à la face inférieure des folioles , sur les nervures primaires et se-
condaires, par ses fleurs plus petites, par son calice fructifère moins hé-
rissé, et par ses tiges plus généralement rameuses dans le haut. On trouve
presque toujours des glandes résinifères à la face inférieure des folioles,
caractère qui rapproche cette forme de VA. odorata Mill., mais ce dernier
a les soies externes du calice à la fin réfléchies, ce qui n'a pas lieu dans la
forme pilosa.
Spenceria ramalana Trim. — Western China, 11,000 ft. (Wilson,
190.8; n° 3453). Thibet oriental : Yargong, pâturages et pelouses sèches,
des montagnes (Soulié, 1900 et 190/1; n"' 3 1 4 9 , 062 1); Tongolo, Ta-
tsien-lou (Soulié, 1893; n° 658. Mussot, n° 11 5).
(■! suivre.)
— MO —
Fougères de vHerbier du Muséum,
par le Prince Bonaparte.
Déterminations de M. Garl Christensen
et du Prince Bonaparte , membre de l'Institut.
Tous les spécimens dont le nom est précédé d'une étoile ont été déter-
minés par M. Cari Christensen , de Copenhague.
Tous ceux sans indications spéciales ont été déterminés par le Prinoe
Bonaparte.
Les numéros qui précèdent les noms de genres sont ceux qui leur sont
attribués dans Y Index Filicum de C. Christensen, 1906 et 1913.
20. Dryopteris.
*Dryopteris arida 0. Kuntze.
Insulinde, Java, 1801. — Legit Gôring, nn 188.
*Dryopteris Boryany G. Christensen.
Indes orientales, IVellighery. 18&0. — Legit Perrottet , n° 620.
Dryopteris cochleata C. Christensen.
i° Peninsula Indiae orientalis. ■ — Herb. Wight, n° 01 52.
Distributed at the Boyal Gardens, Kew, 1866-1868. — Herbier du
Muséum, 1869, n° i3.
*2° Indes orientales. Côte près des Neillegheries , Calicot, Jan-
vier 18 A3. — Legit Perrottet.
Ors. — Détermination de M. C. Christensen dont l'étiquette originale
porte l'observation suivante : rThe true one.» — R. B.
*3° Indes orientales , environs de Pondichéry, 1 855. — Legit M. Perrottet.
Obs. — Détermination de M. Cari Christensen dont l'étiquette originale
porte l'observation suivante : «The true one.^ — R. B.
— 411 —
Dryopteris extensa 0. Kuntze.
*i° Insulinde, Sumatra, 18 Ai. — Legit Hombron.
*2° Insulinde, Sumatra, détroit de la Sonde, Baie de Lampoong, 18/11 .
— Legit Hombron, n°5. Voyage de YAstrotabe et de la Zélée, i838-i8Ao.
Dryopteris gongylodes 0. Kuntze.
*i° Insulinde, Java. — Herb. diversorum botanicorum Insulae Javae.
In horto Academiae Lugduno-Batavae, n° 100.
*-2° Indo-Chine , Pulo-Condor, 1869. — Legit de Lanessan.
Obs. — Sur l'étiquette originale : rrMihi misit Gahiac-
Dryopteris goxgylodes 0. Kuntze. Var : hirsùta Mettenius.
Indes orientales, Pulo-Pinang, i8.'M-o5. — Legit Adolphe Delessert.
*Dryopteris heterocarpa 0. Kuntze.
Insulinde. Java. — Herb. diversoruwi botanicorum Insulae Javae.
Inhorto Academiae Lugduno-Batavae, n° i52.
Dryopteris invisa 0. Kuntze.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Terrestre.
Janvier 1895. — Legit Langlasse, n0' i5o et i65.
Dryopteris ochthodes G. Ghristensen.
*i° Indes orientales, Nellighery, 18A0. — Legit M. Perrottet, n° .^67.
*2° Peninsida Indiae Orientalis. — Herb. Wight, n° 3i5o.
Distributed at the Boyal Gardens, Kew, 1866-1868. — Herbier du
Muséum, 1869, n° i3.
*Dryopteris ornât a G. Ghristensen.
Sans nom de collecteur , sans date.
Obs. I. — Sur la première étiquette originale : <r Reçue en échange
à Cadix, 1828.7».
Obs. IL — Sur la deuxième étiquette originale : «• Cette espèce existe
dans la collection des Philippines de Guming; on pourra en trouver le
nom par comparaison. ■* Signature abrégée et illisible. — R. B.
Obs. III. — Cette plante de Guming n'existe pas dans notre herbier,
au moins sous le nom ci-dessus. — R. B.
— 412 —
*Dryopteris phegopteris G. Ghristensen.
Nouvelle-Hollande, côle occidentale. — Legit Guichenol.
*Dryopteris recedens 0. Kuntze.
Insulinde, Madura, Montagnes du Dendigalt, 1801. — Legit Belangé.
*Dryopteris rufesgens G. Clmstensen.
lies Philippines. — Legit Cuming. Herbier de Bory-Saint-Vincent,
18/17. " — Fougères. Gâtai. n° 60, 57.
Obs. — Détermination B. Bonaparte, confirmée par M. Cari Ghris-
tensen. — B. B.
*Dryopteris setigera 0. Kuntze.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Pagsanjan. Janvier 1895.
— Legit Langlasse, n° 1 56.
Obs. — Sur un second exemplaire, sur l'étiquette originale : rr Plante
terrestre de 1 mètre de hauteur. »
Dryopteris sparsa 0. Kuntze.
*i° Indes orientales, Nellighery, 18/10. — Legit Perrottet, n° 55 1.
*2° Indes orientales, Nellighery, 18/10. — Legit M. Perrottet, n° 6o3.
*3° Insulinde, Java, i85i. — Legit Gôring, n° 18/i.
Dryopteris sparsa 0. Kuntze. Var. :
*i° Sans provenance; sans nom de collecteur; sans date. — R. B.
*a° Indes orientales, Nellighery, 18 '10. — Legit M. Perrottet, nos 55 1
et 565.
Dryopteris truncata 0. Kuntze.
*i° Insulinde, Ile de Timor. — Legit Lachenault.
*2° Iles Philippines. — Legit Cuming.
Herbier de Bory-Saint-Vincent, 18/17. — Fougères, Gâtai. n° 52 , i5.
*3° Insulinde, Java. — Legit Lachenault, n° 75.
A
*h° Insulinde, Ile de Timor. — Dédit prof. Desfonlaines , Luteliae,
Aug. 1818.
Herbier de Bory-Saint-Vincent, 18/17, — Fougères. Gâtai. n° 63, 3i.
— -413 —
*5° Océanie, Taliili , par Lesson, 1827.
Herbier de Bory-Saint-Vincent, 18/17. — Fougères, Gâtai. n° 5-2 , 34.
Obs. — Sur la même feuille se trouve un échantillon provenant de
Madura, récolté par Belaogé en 1 83 1 . — R. B.
*6° Insulinde, Madura, Mont du Dendigalt, i83i. — Legit Belangé.
Herbier de Bory-Saint- Vincent, 18/17, — Fougères, Gâtai. n° 5a, 34.
0BS. — Sur la même feuille se trouve un échantillon récolté à Tahiti
par Lesson en 1827. — R. B.
*7° Insulinde, Manille, 1807. — Legit M. Barthe, médecin de la
frégate La Sybille.
*8° Insulinde, Java, volcan Gedeh , Tjibodas , 1867. — Legit D1 Ploem.
Obs. — Détermination R. Bonaparte confirmée par M. Cari Chris-
tensen. — B. B.
Dryopteris unita 0. Kuntze.
îles Philippines, Manille, Novembre i836. — Voyage de M. Gau-
dichaud sur La Bonite , 1 836-37, n° 5o.
Dryopteris parasitica 0. Kuntze.
V Insulinde, Java. — Legit Perrottet.
V Australie. — Legit M. Kiener, n° 5.
3° Indes orientales. — Herb. Wight. propr. Gryptogamia , n° 117.
4° Peninsula Indiae orientalis. — Herb. Wight. prop. Gryptogamia,
n° 126.
*5° Indes orientales, Pulo-Pinang, i834-i835. — Legit Adolphe
Delessert.
Obs. — Détermination B. Bonaparte confirmée par M. Cari Ghris-
tensen. — B. B.
*6° îles Philippines , Manille , Mont Igorrotes , 1 84o. — Legit M. Calléry.
*7° Indes orientales, Nellighery, i84o. — Legit M. Perrottet, n° 535.
*8° Iles Philippines, Manille, 1857. —Legit M. Barthe, médecin de la
frégate La Sybille.
*Dryopteris parasitica 0. Kuntze. Subspecies : Amboinense Willd. ,
pro specie.
îles Philippines, Manille, Novembre i836. — Voyage de M. Gaudi-
chaud sur h Bonite, 1 836-37»
— M4 —
*Dryopteris parvsitica 0. Kuntze. Var. : sitbpubescexs pvo specie.
îles Philippines, Manille, Novembre i836. — Voyage de M. Gaudi-
chaud sur la Bonite. 1836-07.
26. Aspidium.
Aspidium polymorphum Wallieh.
Fronde stérile. Insulinde, Timor. — Legit Gaudichaud.
Obs. — Détermination du Dr H. Christ de Bâle. — R. B.
hk. Davallia.
*Davallia devticulata Mettenius.
Plantes de la Malaisie et des îles Philippines. Mont Banajao. Jan-
vier 1894. — Legit Langlasse , n° i5i.
5o. Schizoloma.
SCHIZOLOMA DIVERGENS Kllhll.
Singapore, Bukit Mandé, près des ruisseaux, le 18 septembre 189/1.
— Legit Langlasse , n° 329.
5â. Lindsaya.
Lindsaya repens Beddome.
Malaisie, Mont Banajao, Janvier 1895. — Legit Langlasse, n° 161.
• '4. Diplazium.
Diplazium Bantamense Blume.
Inde, i843. — Legit W. Griffith.
Diplazium maximum G. Ghristensen.
Indes orientales, Nillighery, i8ao. — Legit M. Perroltet, n° 612
Diplazium.
66. Stenochlaena.
Stenochlaena sorbifolia J. Smith. Var. : leptocarpa Fée pro specie.
Insulinde. Java, 1867. — Legit Dr Ploem,
415
87. Onyeliîum.
Onychium siliculosdm G. Christensen. •
Plantes de Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Janvier 1895.
Legit Langlasse, n° i63.
g6. Pteris.
Ptep.is quadriaurita Relz.
Peninsula Incline orientalis. — Herb. Wight. propr. Crvptogamia, ^87.
Pteris tripartita Swartz.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Pagsaujan. Janvier 1 890. —
Legit Langlasse, n° i54.
Obs. — Sur l'étiquette originale : <r Plante terrestre haute de 1 m. 5o.»
11 4. I*o l> podium.
POLVPODIUM PHÏMATODF.S L.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Janvier 1895.
— Legit Langlasse, n° i5<2.
Ors. — Sur l'étiquette originale : cr Terrestre. »
POLYPODIDM PTEROPUS Blume.
Insulinde, Java, i85i. — Legit (Jôring, n° 190.
116. Cyclopliorus.
Cyclophorus adnascens Desvaux.
Indes orientales. — Herb. Wight. propr. Crvptogamia, n° 54.
120. Drynaria.
Dryxaria mollis Beddome.
Indes orientales, Himalayas, Kumaon, Binsas, 7,000 pieds. — Hiina-
layan Herbarium, IL Straehey and J. E. Winterbottom, n° 11.
/i16
101. I .> £0<l iiuii.
Lygodium cibcinatum Swartz.
Plantes de la Malaisie et des Philippines. Mont Banajao. Janvier 1895.
- Legit Langlasse, n° 160.
Obs. — Sur l'étiquette originale : « Fronde grimpante de 5 à 6 mètres."
i36. Osmunda.
OSMDNDA BANKSIIFOLIA Klllin.
Insulinde, Ile de Timor. — Legit Blume, 1 836.
— 417 —
Note scn le Maxillaria chlorantha X ochroleuca (Orchidées),
PAR M. J. CoSTANTIN.
Un Maxillaria intéressant, qui a fleuri dans les serres du Muséum en
juillet 1916, mérite une mention.
Il appartient à la section des Aggregatœ, de Cogniaux, de la llore du
Brésil (l), à pseudobulbcs monophylles. Les rhizomes sont très courts, les
pseudobulbes nombreux, serrés les uns contre les autres. Les pseudobulbes
sont aplatis et les gaines des feuilles distiques engainent les pseudobulbes.
Parmi les types à pseudobulbes monophylles, à labelle trilobé, à sépales
acuminés, on doit signaler : Maxillaria chlorantha Lindl. ; M. ochroleuca
Lodd. ; M. Rodriguesii Cogn.; M. splendens Pœpp et Endl.; M. pterocarpa
Barb. Rodrig. ; mais le pterocarpa est une petite plante toute naine (2) ; le
Rodriguesii a des sépales égaux aux pétales; le splendens a des pédoncules
beaucoup plus longs que les pseudobulbes, le clinandre à marge ciliée.
Dans notre plante, les pseudobulbes sont un peu plus longs que les
pseudobulbes et le clinandre est à marge nue.
Il reste les deux espèces M. chlorantha et M. ochroleuca, dont notre plante
se rapproche d'une manière frappante. Ce sont, d'ailleurs, deux espèces très
voisines , mais cependant très distinctes.
Voici la description du type du Muséum que je puis désigner M. chloran-
tha-ochroleuca. Rhizome court, à pseudobulbes monophylles isolés , aplatis,
à deux bords tranchants, 5,5-y centim. de long sur 2,5 centim. de large.
Feuilles distiques engainant par la base les pseudobulbes; limbe 1 8-2 1 cen-
timètres long x 1,5-2,7 centim. large, échancré au sommet, se rétrécis-
sant vers la base en un pseudopétiole qui est une gaine pliée (9 centim.
long; largeur de la moitié de la gaine pliée, là millira.). Pédoncules un peu
plus longs que les pseudobulbes. Bractée, 29 millim. long, carénée sur le
dos, à pointe aiguë, pâle blanchâtre, dépassant notamment l'ovaire qui n'a
que 18 millim. Sépale dorsal 35 millim. long x 6 millim.de base, engainant
à la base, à bords légèrement rabattus en dessous à la partie supérieure,
linéaire -lancéolé acuminé, à base blanc crème, ou couleur jaune d'œuf un
M Maktius, Flora brasiliensis , vol. III, pars vi, p. 22.
W Idem, pi. III, fig. 3.
— /il8 —
peu pâle sur la partie terminale (environ 2 centim.), plus pâle en des-
sous; sépales latéraux soudés au pied de la colonne en un menton peu
saillant (2-3 millim.) , arrondi , 32-35 millim. de long :< 5 millim. de large ,
bords rabattus en dessous de la partie supérieure , blanc crème à la base .
jaune foncé vers l'extrémité. Pétales latéraux un peu plus petits, 3o millim.
long X h millim. de large à la base, beaucoup plus étroits à partir du
milieu, 2,5 millim. large; bords rabattus en dessous, blanc crème à la
base, jaunes à l'extrémité. Labelle trilobé, 12 millim. long x h millim.
large; lobe médian à bords ondulés, très poilu en dessus, convexe en
dessous, contour longuiforme : lobes latéraux dressés, de couleur jaune
nuancée de brunâtre au bord; plus pâles en dessous, poilus en dessus, avec
des mouchetures rouge brun sur la face supérieure et au bord ; callosité
allongée, s'avançant jusqu'à la base du lobe médian antérieur, de couleur
jaune, un peu jaune rougeàtre, avec de nombreuses taches rouge brun,
disséminées sur toute la longueur, quelques poils disséminés sur la surface ;
labelle non sillonné, jaune clair et crème jaunâtre en dessous, à base (vers la
partie intérieure du menton) un peu rouge brunâtre , face externe du labelle
couverte de poils. Colonne 8-9 milim. long, droite, légèrement incurvée, à
la partie supérieure un peu atténuée, glabre, se terminant à la base par un
pied sur lequel sont insérés les sépales latéraux formant menton : anthère
convexe, lisse, bombée, surmontée d'une pointe, dépassant le creux entre
les deux parties bombées; h pollinies comprimées, 2 grandes, 1,8 millim.,
et 2 plus petites, non appendiculées , insérées sur une glande visqueuse en
forme de croissant.
En résumé :
La plante précédente participe à la fois des caractères du M* ockroleuca
et du M. chlorantka : elle a le labelle de Y ockroleuca et les bractées et
sépales du chlorantka.
Dans le cklorantka, la bractée est plus longue que l'ovaire (c'est le cas
ici); les sépales sont membraneux; ils sont tous trois de même longueur
(c'est le cas). Dans ïochrolciica , les sépales latéraux sont subcoriaces (ils
sont, dans notre plante , assez fermes et non membraneux ) , mais les sépales
latéraux sont un peu plus longs que le sépale dorsal.
Dans le cklorantka, le labelle est sillonné en haut (ce qui n'est pas le cas
pour notre plante ); dans Y ockroleuca, le labelle n'est pas sillonné (comme
ici). Le lobe terminal du labelle est pubescent dans Y ockroleuca (comme
dans notre plante), tandis qu'il est glabre dans le chlorantka.
Il y a donc de fortes présomptions pour que notre plante, qui participe
à la fois des caractères de deux espèces distinctes, soit un hybride naturel
de ces deux espèces.
M. chlorantha a l'aire de dispersion suivante : Brésil, sur ks arbres, à
Blumeueau, province de S. Catharina, prov. de S. Paulo, prov. de Itto-de-
— 419 —
Janeiro. Signalé aussi eu Guyaue anglaise, à Demerara (par Loddiges),
dans le district de Pomeroon. Mentionné au Venezuela : prov. de Caracas ,
à Téomaras; prov. de Pamplona, à la Bija (altitude de 2,700 m.). Fleurit
de janvier à avril.
(Notre plante a fleuri dans les serres fin juin, début juillet.)
M. ochrolèuca : signalé au Brésil , province de Rio-de-Janeiro, à la Serra
dos Orgos.
Il y a doue tout lieu de penser que cette plante intéressante est un hybride
naturel de M. chlorantka et de M. ochrolèuca.
4l>0
t
Observations et Etudes faites .1 Madagascar
par M. Jean Legendre,
Médecin major de ire classe.
Paludisme et pisciculture. — Destruction des larves de Moustiques par les
Poissons. — Eq 1918, je fus charge par ie Ministère des Colonies d'une
mission ayant pour but d'étudier les moyens de lutter contre le paludisme
intense qui sévit sur les Hauts-Plateaux de Madagascar et qui prend sou
origine dans les rizières dont la superficie cultivée est considérable. Les
larves des Moustiques du genre Anophèle, propagateurs de la malaria,
vivent, en effet, dans les rizières, où elles se rencontrent avec une abon-
dance extrême.
En outre des mesures antipaludiques classiques dont je ne parlerai pas,
le programme suivaul fut proposé par moi et approuvé par le Gouverneur
général Picquié, qui avait compris toute l'importance de ma mission.
Je créai à Tananarive une Station aquicole avec laboratoire et douze
bassins d'élevage, alimentés par l'eau d'un canal de décharge faisant partie
du système hydraulique de la plaine. Pour l'empoissonnement des rizières
en vue de la destruction des larves d'Anophèles , j'eus recours au Cyprin
doré (Carrassius auralus), autrefois introduit dans file par Jean Laborde.
Ce Cyprinidé, dont l'appétit pour les larves est très connu, pullule et croît
dans les eaux stagnantes des rizières avec une rapidité remarquable. Pour
ne citer qu'une expérience, i,3oo Cyprins, d'un poids total inférieur à
6 kilogrammes, mis en rizière fin janvier, donnèrent, après cinq mois,
18,000 Poissons de toute taille , pesant ensemble 120 kilogrammes. Les
plus gros atteignaient i5o grammes.
Ce petit Poissou fraie dans la rizière , où il dépose ses œufs sur les parties
immergées de la tige du Riz.
A raison de 100 kilogrammes à l'hectare, l'élevage des Cyprinidés dans
les rizières peut produire à Madagascar, en une saison rizicole de 6 à 7 mois ,
trente-cinq mille tonnes (35, 000 t.) de Poisson. Avec des Cyprinidés de
grande taille à croissance plus rapide que celle du Poisson rouge , ce ren-
dement serait considérablement augmenté.
J'ai introduit à la Station aquicole des Carpes-miroirs (Cjjprinus carpis,
var. specularis) d'une variété sélectionnée à croissance rapide, importées
de France, et des Carpes Maillard, provenant de la Réunion. Avant de
— 421 —
quitter Madagascar, j'ai pu faire pondre ces dernières dans un bassin spé-
ciaiement aménagé à cet effet. Mon intention est de substituer au Cyprin
doré, pour l'empoissonnement des rizières, des marais et des étangs, ces
deux variétés de Carpe qui lui sont supérieures par la taille et la qualité de
la chair.
Jacques Pellegrin , qui a fait l'élude des espèces dulcaquicoles de la grande
île africaine, a mis en évidence une caractéristique de sa faune ichlyolo-
gique : l'absence des Cyprinidés; actuellement, elle possède les trois que
je viens de nommer.
La réalisation de mon programme de Pisciculture fournira en abondance
un aliment très recherché par les Malgaches et une denrée d'exportation
au goût des Chinois qui travaillent dans la colonie du Cap et à Pile Mau-
rice.
Madagascar est la seule colonie française qui possède une station de
Pisciculture. Elle le doit à l'idée dont j'ai poursuivi sans trêve la réalisation
depuis des années : l'application à la destruction des larves de Moustiques
du procédé biologique qu'on emploie couramment en agriculture pour la
destruction des Insectes nuisibles, l'opposition d'une espèce à une autre.
En la circonstance, le procédé donne un rendement maximum, puisque
l'espèce utile rentre dans l'alimentation humaine et qu'on peut, à volonté,
en assurer la multiplication.
Le problème du paludisme sur les Hauts-Plateaux de Madagascar est un
problème agricole, c'est par la pisciculture et l'hydraulique qu'on le résoudra
rapidement (1) ; les autres moyens ne sont que des moyens secondaires, des
moyens d'attente.
Pêche. — A mon instigation et à litre d'essai, la pêche a été réglementée
dans la commune de Tananarive. Un projet de réglementation générale
était à l'étude quand j'ai quitté la colonie; il est nécessaire de mettre un
frein à l'instinct destructeur des Malgaches qui mangent le Poisson à l'état
d'alevins. Le Poisson doit être protégé au même titre que le sont dans la
même colonie l'Aigrette et les Gallinacés sauvages.
Entomologie agricole. — Chenilles nuisibles aux cultures de Riz. — Les
quelques loisirs que me laissait mon objectif principal : l'assainissement des
rizières, je les ai consacrés à l'étude des parasites des Céréales de grande
culture, des parasites des Plantes maraîchères et des Arbres fruitiers.
J'ai signalé au service de colonisation les dangers de la propagation d'uni1
variété de Riz originaire de Java, dont il était fait un essai à la Station agri-
W La mise à sec de la rizière avant la récolte ou immédiatement après, l'em-
poissonnement pendant la période de mise en eau sont des mesures anlimalariques
d'ordre capital.
Muséum. — wii. 2^
• — 422 —
cole de Namisana. Une parcelle de ce Riz, alors que les parcelles d'autres
Riz à son contact étaient épargnées, est devenue la proie de la chenille
d'un Lépidoptère nocturne non encore déterminé. Cette larve se loge dans
un des deux ou trois premiers espaces interuodulaires de la lige dont elle
perfore les cloisons de séparation. Les tiges parasitées étaient dans la pro-
portion de ko p. i oo ; au moment où le grain allait grossir et mûrir, l'épi
se desséchait et le grain se ratatinait.
Le papillon dont il s'agit existait déjà dans la région, mais il a manifesté
pour cette variété de Riz importé une éleclivité qu'il serait imprudent
d'entretenir.
Des Lépidoptères diurnes, du genre Pamphile, passent leur vie larvaire
sur les feuilles de toutes les variétés de Riz , mais sans causer aucun dom-
mage à la plante.
Larves de Diptères attaquant les pêches. — Ayant remarqué que les fruits
du Pécher dit Malgache, très répandu sur les Hauts-Plateanx , mais pro-
bablement d'importation étrangère, étaient parasités par les larves d'une
Mouche dans la mesure de 3o p. îoo en janvier, de 70 à 80 p. 100 en
février, j'élevai ces asticots qui, au nombre de 6 à 7, forment dans la pulpe
des pêches un volumineux abcès allant jusqu'au noyau, qui déprécie com-
plètement ces fruits. Les insectes parfaits que j'obtins furent déterminés
par E. Roubaud qui y reconnut Ceratitis ca'pitata.
D'autres variétés de Pêcher, provenant du Cap et cultivés à la Station de
i\amisana, dont la floraison et la maturation précèdent d'un mois environ
la maturation de la pêche malgache, furent tous, sauf les derniers fruits
mûrs, épargnés par le parasite. La raison en est, évidemment, que Ceratitis
capitata n'a pas encore commencé sa ponte quand les fruits de ces arbres,
supérieurs par leur volume et la qualité de leur chair à la pêche malgache,
viennent à maturité en décembre e tau début de janvier. Il en résulte une
indication pratique importante que je signalai au service compétent, dont
les essais d'acclimatation et d'amélioration des Rosacées à fruits comes-
tibles, pratiqués à la Station agricole, sont très encourageants. Le Pêcher,
entre autres, croît facilement; ses fruits, en raison de la situation de Mada-
gascar dans l'hémisphère sud, pourraient devenir l'objet d'une exportation
sur la métropole , de même que les pêches du Cap sont dirigées sur le marché
de Londres.
Sur les Hauts-Plateaux de Madagascar, la plupart, sinon toutes les
[liantes utiles, ont à supporter des dommages de la part des Insectes, pres-
que toujours des chenilles de Lépidoptères nocturnes. L'extrême abondance
des papillons est certainement en rapport avec l'absence à peu près totale
des Oiseaux.
La Pathologie végétale de la grande île africaine reste presque tout
entière à étudier scientifiquement pour en régler une prophylaxie rai-
— 423 —
sonnée, afin que rien ne vienne compromettre un avenir agricole plein
de promesses.
Botanique appliquée. — Introduction de Cinchonas. — Une plantation «le
Cinchonas, ou Quinquinas , par semis de graines provenant des Indes néer-
landaises, pays gros producteur des écorces de Quinquinas d'où on extrait
la quinine et ses sels, fut faite par le Service de colonisation. Certaines zones
d'altitude de la grande ile paraissent devoir convenir aux Cinchonas, dont
la culture, si elle réussit, pourrait devenir une source de revenus pour la
colonie.
SOMMAIRE.
Page*;
Acte.? administratifs. — Nominations de Mm° Lemoine comme Stagiaire , do
M. Vincens comme Boursier. — Décès de M. Haun, Commis de la
Bibliothèque, de M. Rouhaud, Jardinier-chef des Pépinières, de
M. Drévillon, Employé au Laboratoire maritime de Tatihou. —
Citation à Tordre du jour de l'armée de M. Rouyer, Jardinier-chef
du Carré-fleuriste, Capitaine du Génie 357 et 358
Présentation d'un ouvrage par M. le Professeur Stanislas Meunier 358
Communications :
Les Savants espagnols au Muséum national d'Histoire naturelle 36o
P. Chabanadd. Énuméralion des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique
occidentale, appartenant aux Collections du Muséum, avec la des-
cription des espèces et des variétés nouvelles. [Figs. j 3 G -j
L. Roule. A propos de X Hippocampus Arnei (nec Aimei) L. R 383
J. Delphi-. Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de
Poissons qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche.
Rectification " 3<S3
E<l. Lamy. Les Pectoncles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis
par M. le D' Jousseaume) 384
H. Lecomte. Le genre Donella de la famille des Sapotacées 388
— ■ A propos du genre Cryptogyne de Madagascar 3q3
J. Cardot. Notes sur des Rosacées d'Extrême-Orient 3q<>
Le Prince Bonaparte. Fougères de l'Herbier du Muséum h i o
J. Costahtjn. Note sur le Maxillaria chlorantka X ochroleuca (Orchidées). . 4 17
J. Legendre. Observations et Études faites à Madagascar iaq
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres , jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
renseignement qui s'y l'attachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Meynbres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 1 o francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
nxe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Associa lion.
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1916. — N° 8.
100K RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
21 DÉCEMBRE 191G.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants, qui inté-
ressent le Muséum :
Un nouveau congé d'un an, sans traitement, à partir du ier no-
vembre 1 9 1 6 , a été accorde' à M. Viguier , Préparateur de la Chaire
de Botanique (Organographie) au Muséum. (Arrêté ministériel du
17 novembre 1916.)
M. Lebard, Licencié es Sciences naturelles, a été chargé de nou-
veau , à dater du ier novembre 1916, et pour Tannée scolaire 1916-
1917, des fonctions de Préparateur de la Chaire de Botanique
(Organographie) au Muséum, en remplacement de M. Viguier, en
congé sans traitement. (Arrêté ministériel du 2 décembre 1916.)
M. le Président donne la parole à M. le Professeur Bouvier, qui
se fait un devoir de signaler la glorieuse conduite aux armées de
M. Lucien Berland, Préparateur du Service d'Entomologie.
Mobilisé comme sergent de l'active dès le début de la guerre , M. Berland
fut d'abord envoyé en Bretagne pour y former des recrues; après quelques
Muséum. — xxu. 3o
mois, il partit pour le front et prit part aux longs et durs combats qui
eurent pour théâtre la région de Notre-Dame-de-Lorette, où il gagna ses
galons de sergent-major.
Un peu plus tard, il était dans l'Argonne, au Four-de-Paris; il resta
dans ce poste dangereux jusqu'au mois de juin 1916; il s'y distingua si
bien, qu'il fut successivement promu adjudant, adjudant-chef, puis sous-
lieutenant: une citation à l'ordre du jour de sa division proclamait bien
haut ses exploits et son courage.
Dans le courant de juin, il fut détaché à Verdun et, dès son arrivée, prit
part à la lutte qui redevenait ardente autour de la glorieuse cité. Le
27 juin, au moment où il conduisait sa compagnie à l'attaque de Thiau-
mont, il fut frappé à la tempe gauche par un éclat d'obus. La blessure
était grave et il fallut évacuer le vaillant soldat; durant des mois, il fut
entre la vie et la mort, car le temporal était fracassé, l'hémisphère gauche
gravement atteint. Grâce aux soins admirables qu'il reçut à l'hôpital de
Royat, il put résister à sa terrible blessure et aux opérations qui s'en sui-
virent.
Pour le sang-froiil et l'audace qu'il avait montrés dans l'attaque, il reçut
la croix de la Légion d'honneur.
Nous serons fiers de revoir au Muséum ce brave entre les braves. Il est
mieux aujourd'hui, mais réclame un long repos intellectuel; quand vien-
dront les jours de paix, il pourra reprendre la place qu'il occupait au
Muséum et justifier les espoirs que tous les amis de la Science entomolo-
gique ont fondés sur lui.
M. le Président annonce que le Muséum a perdu un de ses
meilleurs collaborateurs en la personne de M. Adrien Lucet. Assis-
tant de la Chaire de Pathologie comparée, décédé le 6 décembre
1916. Ses connaissances étendues et ses travaux de Pathologie
vétérinaire Pavaient fait remarquer par le Professeur Chauveau qui
avait tenu à en faire son collaborateur; il devint rapidement Membre
de l'Académie de médecine, Président de la Fédération des So-
ciétés vétérinaires de France, et fut admis dans de nombreuses
Sociétés scientifiques; ses mérites l'avaient fait nommer Officier
de l'Instruction publique, Officier du Mérite agricole, Chevalier
de la Légion d'honneur. Selon la volonté de M. Lucet, ses obsèques
ont eu lieu à Courtenay (Loiret) dans la plus stricte intimité;
M. le Président regrette que cette décision l'ait empêché d'exprimer
les sentiments d'estime qu'il avait pour lui et de rappeler les prin-
cipaux travaux qu'il avait exécutés au cours de sa carrière scien-
lifique, en insistant sur leur valeur.
— A27 —
M. le Président annonce que le Muséum vient encore.de perdre
un savant des plus distingués, le Dr H.-L. Sauvage, Assistant hono-
raire, qui, pendant de longues années, fut attaché à la Chaire
d'Herpétologie et d'Ichtyologie. Ses connaissances sur les Reptiles
et en particulier sur les Poissons étaient des plus approfondies; ses
mémoires, comme ses travaux d'ensemble sur les Poissons vivants et
fossiles, marquent et continueront à marquer dans la Science.
Lorsqu'il quitta le Muséum pour se retirer à Boulogne-sur-Mer, sa
ville natale, ce fut pour y devenir le Directeur de la station agri-
cole, le Directeur des Musées, le Secrétaire perpétuel de la Société
académique. Son œuvre scientifique si appréciée lui valut d'être
nommé Olficier de l'Instruction publique, puis Chevalier de la
Légion d'honneur; les services qu'il rendit lui méritèrent l'hono-
rariat dans toutes les fonctions qu'il avait occupées. Nous ajou-
terons que l'aménité de son caractère et son obligeance extrême lui
conciliaient toutes les sympathies; il disparaît laissant au cœur de
ceux qui l'ont connu les plus sincères regrets.
M. le Professeur Bouvier, au sujet d'une donation faite au
Muséum, s'exprime ainsi :
J'ai la satisfaction de faire connaître que, grâce à l'amabilité de mon
collègue M. le Professeur L. Roule, il a pu être installé dans une des salles
de la Ménagerie des Reptiles deux vitrines renfermant des Inseetes Ortho-
ptères des régions chaudes du globe; vitrines et insectes sont un don de
M. l'Abbé Foccher. On ne saurait trop le remercier d'avoir bien voulu
gratifier le Muséum de familles entières de ces singuliers animaux du
groupe des Phasmides, les uns, les Phyllies, qu'on a eu rarement l'oc-
casion de voir vivants, les autres, les Cyphocranes, qu'on n'a jamais vus
au naturel, non pas seulement en France, mais en Europe; naturalistes et
curieux qui visiteront la Ménagerie des Reptiles auront toute facilité
d'étudier ou d'admirer ces singuliers animaux.
Grâce à l'obligeance de M. le Professeur E. Bugivion (de Lausanne), bien
connu par les belles études qu'il a faites à Ceylan sur les Termites,
M. l'Abbé Foucher, put, en 191 3 , disposer d'un certain nombre d'œufs de
Phyllies, qu'il plaça à la fin de juin dans une vaste cage vitrée; les éclo-
sions se succédèrent pendant le mois d'août et il obtint 38 jeunes, dont
l'évolution complète ne s'accomplit pas. Cet échec ne le découragea pas, et
ayant eu à sa disposition, en 1914, déjeunes sujets donnés aimablement
par le prince d'Arenherg, il reprit les élevages commencés, et cette fois ob-
tint des résultats qui lui permirent de décrire et de représenter, mieux que
3o.
— 428 —
ses devanciers, toutes les phases de l'existence du Phyllium bioculatum
Gray.
Mais si l'attention avait été appelée à diverses reprises sur les Phyllies ,
dont la ressemblance frappante avec les feuilles de certains arbres les
faisait appeler des feuilles ambulantes, et en faisait des objets de curiosité,
M. l'Abbé Foucher eut l'heureuse fortune de recevoir d'un naturaliste d'Am-
boine, M. Rey, des œufs, mimant absolument des graines, qui donnèrent
naissance a de jeunes Phasmides , rappelant absolument les Bacilles de nos
pays. Notre naturaliste, préoccupé d'assurer l'alimentation de ses nour-
rissons, eut l'excellente idée, après divers essais, de leur offrir comme aux
Phyllies des feuilles de ronce, qu'ils acceptèrent aussi bien qu'elles, et lui
permirent d'assurer leur alimentation en toute saison; il eut aussi la satis-
faction de mener à bien leur éducation et de reconnaître dans la forme
adulte le Cyphocrana^ gigas Lin. ; il a pu ainsi le faire représenter à tous
les âges, dans les attitudes les plus inattendues et faire peindre les adultes
dans leur livrée naturelle, livrée dont nous étions loin de soupçonner les
couleurs extrêmement variées.
Il faut louer la volonté et la persévérance de M. l'Abbé Foucher qui a
su faire prospérer les éducations de ces Phasmides, recueillant chemin
faisant quantité de faits biologiques inattendus, dans des conditions d'une
extrême simplicité, car son installation était fort modeste; c'était sa
cuisine, transformée en uu insectarium fort intéressant à visiter, qui était
son laboratoire.
Nous devons lui savoir grand gré du don qu'il a fait au Muséum,
don qui permettra à chacun de voir pour la première fois ces curieux
insectes de l'Archipel des Moluques.
M. le Professeur Joubin annonce que M. le Dr Jousseaume con-
tinue la série de ses dons généreux de Coquilles, qui embrassent
actuellement 10 genres de Lamellibranches (Lucines, Diplodontes,
Mactres , Lutraires , Crassatelles , Gardites , Aslartes , Chaînes , Arches ,
Pectoncles), comprenant 3, 600 individus (mer Rouge: 1,600 indi-
vidus; localités diverses : 2,000 individus), et 5 genres de Gastéro-
podes (Volutes. Olives, Gyprées. Strombes, Scalaires), représentés
par 5,25o individus (mer Rouge : 1,1 5o individus; localités di-
verses : 6,100 individus).
(1) Cyphocrana, Ser ville, 1 8a 5, lice Cyphocrania Burmeisler, 1 83g.
Nous ferons remarquer que l'auteur allemand, en modifiant l'orthographe du
nom, semble s'être attribué la priorité, de la création du genre; aussi ce nom
a-t-il été accepté, à tort d'après nous, par des auteurs subséquents, Westwood ,
i85y, K. Brunner von Wattenwyl et J. Redtenbacber, 1908. (J. K. d'H.)
— 429 —
M. le Président donne la parole à M. le Professeur Stanislas
Meunier qui signale à la gratitude de la réunion M. Paul Serre,
Consul de France à la Trinidad, Associe' du Muse'urn, qui, dans
une lettre datée du 20 novembre dernier, a fait connaître qu'il a
recueilli dans sa résidence la somme de 5 1,437 &*• 6° pour les
OEuvres de Guerre de la France et qui termine en disant : «et je
continue U
/|30
COMMUNICATIONS.
Les Moeurs des Pteromys de lInde,
par M. Guy Babault,
Correspondant du Muséum.
Au cours de la Mission zoologiquc que j'ai été chargé de remplir dans
l'Inde, j'ai eu l'occasion d'observer les mœurs de ces grands Ecureuils-
Volants , qui ne sont pas rares , dans la chaîne de l'Himalaya , sur les hauts
sommets, jusqu'à la limite des forêts de Conifères. L'espèce dont il s'agit
ici est le Pteromys punclatus de Gray, qui n'est pas la plus grande du
genre, mais atteint cependant 80 centimètres de longueur, dont la moitié
environ pour la queue. Les membranes des flancs, lorsqu'elles sont ten-
dues, augmentent de près de 2 3 centimètres de chaque côté la largeur
du corps de l'animal.
Le pelage est serré, mais assez court, sauf à la queue qui est touffue et
aux membranes aliformes où les poils forment une sorte de frange. La
région dorsale est d'un bai clair, la pointe des poils passant au blanc
argenté, ce qui donne à la fourrure un aspect piqueté. En dessous, la teinte
générale est d'un roux vif, plus clair vers le milieu du ventre, et passe
au blanc sur la gorge, le tour de la gorge et le menton. L'extrémité des
sourcils, des moustaches et les pieds sont noirs. Les yeux, grands et sail-
lants, ont l'iris marron et sont protégés par de longs sourcils.
Le tronc est fusiforme; les doigts, sauf les pouces des mains, sont
munis d'ongles recourbés et très aigus, et la face palmaire des quatre pattes
porte de fortes pelotes saillantes, servant à amortir la chute de l'animal
à la fin de son élan, qui est quelquefois très violent (pi. VIII. fig. 3 et h).
L'Ecureuil-Volant s'élève sur les hautes montagnes de l'Inde septentrio-
nale jusqu'aux derniers arbres des immenses forêts de ces régions, presqu'à
la limite du règne végétal. C'est en poursuivant un troupeau de Mouflons
que j'aperçus, pour la première fois, un de ces Rongeurs s'élançant du
haut d'un rocher a pic que je contournais. Je le pris d'abord pour un Oiseau
de proie. Surplombant l'abîme au-dessus de ma tête, décrivant uue courbe
d'environ 5o mètres, il disparut à mes yeux.
Encore intrigué de cette apparition rapide, j'allais poursuivre ma route,
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— 431 —
quand à nouveau l'animal reparut, décrivant une trajectoire semblable à la
première. Huit fois de suite, il renouvela ce vol plané sans paraître des-
cendre d'une façon notable. Quelques minutes à peine s'écoulaient entre
chaque apparition, comme s'il prenait le temps de s'élever en grimpant
pour reprendre une nouvelle envolée; il semblait se diriger uniquement
par l'inclinaison qu'il donnait à son corps.
Quelque temps après, un autre Pteromijs , que j'aperçus sur un arbre
isolé, me permit de serrer de plus près le problème de ce vol singulier. A
notre approche, l'animal s'était réfup;ié dans l'excavation d'une des plus
hautes branches. Dans l'espace d'un éclair, nous le vîmes s'élancer dans le
vide avec force, la tête la première et les membranes repliées (pi. VIII,
fig. 1 ). Il se laissa tomber verticalement, du haut de la branche , fran-
chissant les deux tiers au moins de la hauteur de l'arbre, puis, tout
coup, relevant la tète, il étendit ses membranes (pi. VIII, fig. 2) et
exécuta un vol magnifique vers une forêt située en contrebas.
A plusieurs reprises, par la suite, il me fut donné d'observer ces ani-
maux , et chaque fois je remarquai le même départ. Le plus long vol que
j'aie noté est celui de la haute vallée de la Paroati (plus de 3oo mètres).
Ce vol plané est aussi rapide qu'une chute, mais l'animal semble parfai-
tement calculer son élan et le mesurer suivant la distance à parcourir. La
trajectoire, à partir du moment où il déploie ses membranes, est très
tendue , mais , naturellement , toujours oblique. D'ailleurs , l'Ecureuil-Volant
semble modifier très facilement sa direction en plein vol, et il évite parfai-
tement les obstacles qu'il rencontre. J'ajoute que lorsqu'il n'a qu'un bond
à faire d'une branehe à l'autre, il saute comme un Écureuil ordinaire sans
se servir de ses membranes.
Ces animaux pénétrent jusque dans les villages; j'en ai observé un qui
habitait un arbre sec au beau milieu des habitations de Pulga.
Nocturnes, comme toutes les espèces du genre Pteromys, ces Rongeurs
ne sortent d'ordinaire qu'au crépuscule et regagnent leur retraite un peu
avant l'aurore. Ils restent tout le jour pelotonnés dans leur trou, la tête
cachée entre les pattes et la queue rabattue et roulée autour du cou.
Quand on les dérange dans leur sommeil, ils font entendre un grognement
prolongé qui se termine par un cri aigu.
Leurs défenses consistent en coups de griffes des pattes de devant et en
morsures qu'ils portent en projetant le haut du corps eu avant; ils rejettent
rapidement la tête en arrière après chaque attaque.
La femelle met bas, en mai, dans un trou d'arbre ou de rocher, qu'elle
aménage pour recevoir ses petits, au nombre de deux. Ceux-ci restent fort
longtemps avant de se risquer à se servir des membranes des flancs. C'est
seulement vers trois mois qu'ils commencent à se lancer à l'exemple des
parents, mais, beaucoup plus jeunes, ils bondissent déjà fort bien de
branche en branche.
— 432 —
Les indigènes de ces régions affirment que ces Écureuils hivernent dans
les troncs d'arbres creux. Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais trouvé de pro-
visions dans les trous que j'ai explorés.
En captivité, et pris jeunes, ces animaux s'apprivoisent aisément et ne
tardent pas à suivre leur maîlre. Ils sont alors très doux et amusants. J'en
ai gardé un près d'un mois. Il jouait avec un jeune Renard. Son cri, répété
plusieurs fois de suite , était monotone , court et aigu , mais non désagréable
à l'oreille.
Malheureusement , il est presque impossible de garder longtemps des
Pteromysen captivité. Malgré tous les soins , ils dépérissent rapidement,
bien qu'ils mangent avec plaisir la nourriture qu'on leur donne , telle que
pain, lait, fruits secs et autres substances végétales.
— 433 —
Révision nu Genbe Prosymna Gn.ir,
par M. Paul Charanaud,
Correspondant du Muséum.
Le genre Prosymna Gray(1) est compose' d'un petit nombre d'espèces
qui appartiennent exclusivement à la faune du Continent Africain (2), où
elles sont généralement répandues sur tout le territoire compris entre
le Cap de Bonne-Espérance et l'Equateur. Seules quelques-unes d'entre
elles remontent d'une dizaine de degrés sur l'hémisphère boréal , mais sans
dépasser, ni même peut-être atteindre, la limite sud du Sahara. Jusqu'ici
du moins , le Soudan égyptien , le Soudan français , le Lagos et le Dahomey
sont les régions les plus septentrionales où l'on ait encore rencontré des
représentants de ce genre. Excepté Prosymna ambigua et P. meleagris, qui
se montrent relativement communes, toutes les espèces du genre Prosymna
paraissent fort rares , et même plusieurs d'entre elles ne sont guère connues
que par un type unique.
En 189,4, le Catalogue of Snakes de M. G. A. Boulenger ne mentionnait
que cinq espèces différentes , les seules connues à cette époque : P. sun-
devalli Smith, frontalis Peters, ambigua Bocage, meleagris Reinh. et jani
Bianc.
A ces cinq espèces il y a lieu d'ajouter P. frontalis Bocage (non Peters),
rétablie ultérieurement par M. Boulenger sous le nom nouveau de P. an-
golensis (3).
Depuis 189/1, six autres espèces ont été décrites : P. Bocagei Boni.,
Bergeri Lindh. (4), Vassei Mocq. , Greigerti Mocq. , variabilis Werner et trans-
vaalensis Hevvitt, ce qui porterait à douze — et même treize, en admettant
comme espèce distincte une forme, P. concolor Lônnberg, considérée par
(1) In G. A. Boulenger : Catalogue of Snakes, II, p. a '46. London, 189/1.
(2' C'est par erreur que le Zoological Record, Reptilia and Batrachia, année
1909, p. 3o, attribue à Prosymna variabilis Werner la Chine comme patrie
d'origine. Cette espèce est décrite de l'Afrique orientale allemande.
(s) Proc. Zool. Soc. London, 1915, p. 208.
'4' Lindholm a fait de cette espèce le type du sous-genre Pseudoprosymna ,
dont elle est jusqu'ici l'unique représentant et dont la caractéristique consiste
en ce que la fente nasale, qui procède, comme chez toutes les Prosymna, de la
loréale, ne s'étend pas jusqu'à l'ouverture de la narine.
— an -
son auteur comme sous-espèce de meleagris'^ — le nombre des espèces
actuellement connues, si Tune d'entre elles, Prosymna Vassei Mocq. (2), ori-
ginaire du Mozambique, n'avait été mise en synonymie par son propre
auteur.
Peu de temps, en effet, après la publication de cette description,
M. Mocquard faisait paraître une «Rectification^3' dans laquelle i Iconsi-
dérait Vassei comme étant identique à une autre espèce du même genre,
Prosymna Bocagei Boul.(4), décrite quelques années auparavant et origi-
naire de Zongo, dans les rapides de l'Oubanghi.
Cet acte de haute conscience scientifique témoigne, de la part de son
auteur, d'un sentiment de modestie auquel on ne saurait trop rendre
hommage. Toutefois, il ne me semble pas que la manière de voir à laquelle
s'est définitivement arrêté M. Mocquard soit pleinement justifiée par la
stricte réalité des faits, et je demeure convaincu, après avoir examiné le
type unique de Prosymna Vassei, lequel fait partie des collections du
Muséum , que la synonymie proposée à son sujet ne saurait être admise.
Si la forme et la disposition des plaques eéphaliques présentent, évi-
demment, un assez grand nombre de particularités commune» à ces deux
formes — rostrale très grande et très proéminente en avant de la bouche,
une seule Internasale, une seule préfrontale bordant l'œil, ainsi que la
frontale, entre une très petite préoculaire et la supraoeulaire , temporales
1+2 — , ia concordance de cet ensemble de caractères ne suffit pas à
contrebalancer l'importance des écarts qui se manifestent à d autres pointa
de vue.
Chez P. Poeagei, le museau est étroitement arrondi en avant, vu de
dessus, presque en forme d'ogive, et son extrémité, vue de profil, est
légèrement mais nettement retroussée; conformation toute spéciale et uni-
que jusqu'ici dans le genre Prosymna. Cette forme de l'extrémité du mu-
seau est clairement indiquée dans la description. Il est, par surcroit, facile
de s'en rendre compte par le seul examen des figures qui accompagnent celte
diagnose (S), et surtout de quatre autres figures publiées en 1 oui, dans
les Annales du Musée du Congo (6), en même temps qu'une traduction fran-
çaise, par M. Boulenger, de la description originale, et qui représentent
l'animal en entier et sa t4te vue sur les trois faees.
81 Deux variétés de coloralion ont été également décrites s P. sundevalli
bivittala Werner et meleagris collaris Slernfeld.
W Bull. Mus. Paris, XII [1906], p. â5o.
W Ibid., p 467.
<*) Ann. Nat. Hist., (6), XIX [1897], P- 278-
<-*> Loc.eit.
('l Ann. du Mus. du Congo, Zool., (t), H, fasc. 1 [1901], p. 9, pi. III, fij>. A,
à a, U b et h c.
— 435 —
La frontale paraît beaucoup plus courte que large — toujours d'après
ces mêmes figures, car il n'est pas question de ces caractères dans le texte
— bien que sensiblement plus longue que les pariétales, qui sont elles-
mêmes d'une forme extrêmement raccourcie, la largeur de chacune d'elles
excédant sensiblement sa longueur.
Chez P. Vassei, la forme générale de la tête est plus allongée que chez
Bocagei et la structure du museau est très différente : son extrémité, lar-
gement arrondie, vue de dessus, n'est nullement retroussée, vue de profil,
et rappelle d'une façon générale l'aspect que présente cette partie de la
Fi}1;, i. l'ig. 2.
Prosymna Vassei Mocquard.
tête chez P. ambigua Bocage. La frontale est d'une forme plus allongée,
ainsi que les pariétales, dont chacune est beaucoup plus longue que large
à sa base. En outre, trois labiales supérieures bordent l'oeil : la 2e, la 3e et
la k'\ tandis que, chez P. Bocagei, seules la 3e et la 4e arrivent en contact
avec le globe oculaire.
Enfin il existe un caractère distinctif d'une importance assez grande pour
que l'on éprouve quelque surprise de n'en pas trouver mention dans la
diagnose de M. Mocquard : P. Vassei possède deux postoculaires bien dé-
veloppées , tandis que Bocagei n'en présente qu'une seule.
Une autre légère rectification s'impose également à la description ori-
ginale : le type de P. Vassei possède i54 ventrales et des sous-caudales au
nombre de — + î, alors que la diagnose indique seulement : m5i gas-
troslèges et 17 paires d'urostègesw.
J'ajouterai encore que la longueur totale de ce même type est un peu
supérieure à celle primitivement indiquée : 235 millimètres au lieu de
23 1 millimètres.
L'exaclilude des figures ci-jointes est suffisante pour permettre, par la
seule comparaison avec celles qui représentent P. Bocagei, l'appréciation
des différences morphologiques qui distinguent ces deux formes.
— 436 —
Bien qu'évidemment différentes Tune de l'autre, ces deux espèces sont
cependant très voisines : elles constituent ensemble, dans le genre Pro-
symna, un groupe particulier, caractérisé par l'extrême petitesse de la
préoculaire qui se trouve séparée de la supra-oculaire par la préfrontale
et la frontale bordant l'œil.
Tout au plus serait-il possible d'admettre que nous nous trouvions en
présence de deux formes locales d'une seule et même espèce; hypothèse
qu'il serait hasardeux de soutenir dès à présent, en raison de la trop
grande modicité du nombre des matériaux d'étude. D'ailleurs l'unité spéci-
fique de ces deux formes, fût-elle réelle, constituerait un fait assez curieux.
Les espèces d'Ophidiens qui habitent en même temps le Sud-Est africain
et l'Ouest équatorial sont en très petit nombre, et les Prosymna, sauf peut-
être meleagris et ambigua, ne comptent pas parmi les Serpents dont l'aire
d'habitat est particulièrement étendue. Il serait donc surprenant que l'une
des espèces de Prosymna les plus récemment découvertes soit à ce point
répandue, que les deux premiers individus capturés proviennent de ré-
gions aussi éloignées l'une de l'autre et dont le climat et la faune pré-
sentent des différences aussi sensibles.
Le tableau dichotomique suivant, établi dans le but de faciliter les
déterminations, précise les principaux caractères différentiels de toutes
les espèces , sous-espèces et variétés connues aujourd'hui du genre Prosymna.
On trouvera, à la suite de ce tableau, un Catalogue systématique con-
tenant la liste de tous les exemplaires que possède le Muséum de Paris ,
avec, pour chacun d'eux, l'indication du lieu de capture (1).
Tableau dichotomique.
1. Bord antérieur de la rostrale arrondi dans le sens vertical,
sans trace de canthus horizontal; h à fi labiales supérieures
dont 2 bordant l'œil 1 variabilis.
2. Rostrale plus ou moins fortement proéminente en avant de la
bouche, avec un canthus horizontal plus ou moins obtus,
mais toujours bien marqué 3, 4.
3. Dorsales carénées 2 Jani.
4. Dorsales lisses 5,6.
5. Deux internasales; une ou deux préfrontales 7, 8.
(1! J'ai cru inutile de répéter, dans ce Catalogue, toutes les synonymies ainsi
que les renseignements bibliographiques déjà publiés dans le Catalogue nf Snakes
de M. Boulenger; je me contente d'indiquer tout ce qui lui est postérieur en
dale. Pour le reste, je renvoie le lecteur à cet ouvrage fondamental.
— 437 —
6. Une seule internasale, une seule préfroutale 11, 12.
7. Deux préfrontales; 5 labiales supérieures, 2 e et 3" bordant
l'œil ; temporales i-f-2 3 Greigerli.
8. Une seule préfrontale (rarement divisée); 7 labiales supé-
rieures, 3e et A0 bordant l'œil; temporales 2 + 2 ou 2 + 3. 9, 10.
9. Internasales séparées l'une de l'autre ou en contact par leur
angle interne ; pas de bandes continues le long du dos . h Sundevalli.
10. Internasales petites, largement séparées l'une de l'autre; deux
bandes brunes, parallèles, le long du dos ka biviltata.
11. Frontale moins large que la moitié de la largeur de la tête. . 13, 14.
12. Frontale plus large que la moitié de la largeur de la tête. . . . 15, 16.
13. 7 ou 8 labiales supérieures, 3e et h° ou k" et 5e bordant l'œil ;
5o sous -caudales doubles 5 frontalis.
14. 6 labiales supérieures, 3e et k° bordant l'œil; 17 à 2 5 sous-
caudales doubles 6 angolensis.
15. Préfrontale et frontale séparées de l'œil par la préoculaire et
l'oculaire en contact réciproque; 2 labiales supérieures bor-
dant l'œil 17, 18.
16. Préfroutale et frontale bordant l'œil entre une très petite pré-
oculaire et la supra-oculaire 27, 28.
17. 2 ou 3 postoculaires; 6 ou 7 labiales supérieures, 3e et h" ou
lxe et 5e bordant l'œil 19, 20.
18. Une seule postoculaire 21, 22.
19. Fente nasale procédant de la loréale mais ne joignant pas l'ou-
verture de la narine; 169 à i85 ventrales, 38 à &q sous-
caudales (subg. Pseudoprosyiima) 7 Bergeri.
20. Fente nasale s'étendant de la narine à la loréale; 1 3 1 à 1 53
ventrales; 19 à 3 A sous-caudales 8 ambigua.
21. G labiales supérieures, 3° et he bordant l'œil ; i56 ventrales;
22 à 26 sous-caudales doubles 9 transvaalensis.
22. 5 labiales supérieures, 2e et 3e bordant l'œil 23,24.
23. Frontale plus courte que les pariétales; dorsales sur
1 7 rangs 10 b concolor.
24. Frontale plus longue que les pariétales; dorsales sur
1 5 rangs 25, 26.
— 438 —
25. Pas de collier blanc 10 meleagris.
26. Un collier blanc 10 a collaris.
27. Extrémité du museau étroitement arrondie, légèrement re-
troussée; une seule posloculaire; 2 labiales supérieures bor-
dant l'œil Il Bocagei.
28. Extrémité du museau largement arrondie, nullement re-
troussée; 2 postoculaires; 3 labiales supérieures bordant
l'œil - 12 Vasm.
Catalogue systématique.
1 . Prosymna variabilis Werner.
Jahreshefte des Vereins fur vaterlandische Naturkunde in Wùrtlemberg ,
LXV [1909], p. 57.
G. A. Boulenger, Proceedings of the Zoological Society of London, 191 5,
p. 6 2 5-6 a 6.
Afrique orientale allemande : Moschi.
2. Prosymna Jani Bianconi.
G. A. Bodlenger, Annah of the South African Muséum, V, 9 [1910],
p. 5o8.
Mozambique : Inhambane; Afrique orientale portugaise ; Zoulouland.
3. Prosymna Greigerti Mocquard.
Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XII [1906], p. 4 66.
3/1/17 (*■- Soudan français : région du Lobi (lieutenant Greigerl).
Type m.
h. Prosymna Sundevalli Smitb.
G. A. Bodlenger, Annals of the South African Muséum, V, 9 [1910],
p. 5o8.
Afrique du Sud : colonie du Cap, Natal, Orange, Transvaal.
34/17 a%- Transvaal (Bel).
W Le type de cette espèce possède 171 ventrales et des sous-caudales au
nombre de — -f 1 ; sa longueur totale est de 1 75 millimètres, dont 1 3 millimètres
pour ia queue.
— 439 —
h a. P. SlJNDEVALLI BIVITTATV WeiMiei'.
Abhandlungen der Bayerischen Akademie der Wissenschaflen, (a a), II [« 9o3] ,
p. 38i (nom).
Verhandlungen der fc.-L zoologischbotanîschen Gesellschaft in Wien, XL
[190a], p. 33g (diagnose).
Afrique du Sud : Sud du fleuve Orauje.
5. Prosymna angolensis Boidenger.
Proceedings of the Zonïogical Society of London, 191 5, p. a 08.
= Prosymna frontalis Bocage (uou Peters).
Herpétologie d'Angola et du Congo, p. 98, pi. XI, tig. a.
Intérieur du Benguella et de Mossamedès.
Nom vulgaire : Golongo (B. du Bocage, op. cit.).
6. Prosymna frontalis Peters.
G. A. Boclenger, Aniiah ofthe South African Muséum, Y, 9 [1910], p. 55.
Sternfeld, Mitteilungen ans dem Zoologischen Muséum in Berlin, V, 1 ,
[1910], p. 55.
Afrique du Sud-Ouest : Otjimbingue et Mossamedès.
7. Prosymna (Pseudoprosymna) Bergeri Lindholm.
Jahrbùcher des Nassauischen Vereinsfûr Naturlcunde, 55 [190a], p. 57.
Boulenger, Annal» of the South African Muséum, V, 9 [1910], p. 5og.
Afrique du Sud-Ouest allemande : Bietmont, district du Gibeon.
8. Prosymna ambigua Bocage.
Boulenger, Annals of the South African Muséum, Y, 9 [19m], p. 5o8
et 5og.
Id. , Proceedings of the Zoological Society of London, 191 5, p. 9 08 el 6a 5.
Angola; Bhodesia nord; Est africain : de la Côte de Zanzibar au
Zoulouland (1\
okhi a. Congo français (Dibowski).
34/17 a1. Congo français (Dibowski).
34/47 |3. Haut-Nil (du Bourg de Bozas).
3/1/17 (3\ Congo français (Fourneau).
W 11 est à remarquer qu'aucun des exemplaires de la collection du Muséum
ne provient de ces localilés. L'aire d'habitat de celle espèce se trouve ainsi consi-
dérablement étendue vers le Nord.
— âkO —
9. Prosymna transvaalensis Hewilt.
Aimais of the Transvaal Muséum, II [1910], p. 7-3.
Transvaal.
10. Prosymna meleagris Beinhardt.
Sternfeld, Mitleilungeii aus dem Zoologischen Muséum in Berlin, IV, 1
[1908], p. 216.
Boulenger, Proceediiigs oj'the Zoological Society 0/ London, 1 gi5 , p. 6^9.
Du Soudan égyptien, de Sierra-Leone et du Dahomey jusqu'au Congo.
"èhh'j y. Congo français (Thollon).
3 hh 7 S. Soudan français (de Zeltner).
0^67 e. Côte de l'Ivoire (Escard).
34^7 |. Soudan français (D1 Bouet).
3/1/17 v). Dahomey, 3 exempl. (D1 Bouet).
10 a. P. meleagris collaris (var.) Sternfeld.
Milteilungen aus dem Zoologischen Muséum in Berlin, IV, 1 [1908J,
p. 216.
Togo.
10 b. P. meleagris concolor (subsp.) Lonnberg.
Arkivfur Zoologi, VU, 8 [191 1], p. 5 et 7, fig. 2 et 3.
Bas-Congo.
11. Prosymna Bocagei Boulenger.
Aimais o/Natural History, (6), XIX [1897], P- 27^-
Id., Annales du Musée du Congo, Zoologie, 1, II [1901], p. 9, pi. III ,
fig. h, h a, h b, h c.
Rapides de l'Oubangui : Congo.
12. Prosymna Vassei Mocquard.
Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, XII [1906], p. 260.
35^7 fi3. Mozambique (Vasse). Type.
441
Un Plécoptère (Ins. Névr.) nouveau de France.
PAR LE R. P. LoNGIN NaVAS, S. J. ,
Correspondant du Muséum.
Hemimelaena( Perla) Revelierei sp. nov. (Perlidae).
Similis Jlaviventri Hoffm. , major.
Caput inferne fusco-fulvum, superne fuscum, sublaeve, ante M breviter
fulvo pilosum ; fascia média longitudinal pone ocellum anticum flavida .
aute apicem constricta, apice dilatata, fere in formam calicis desuper visa,
flavo-olivacea , M et callis nigris, nitidis; ocellis in triangulum latum dis-
positis, posticis duplo inter se quam ab oculis, sesqui quam ab anterioribus
distantibus, nigris; oculis nigris; palpis fusco-nigris ; antennis fusco-
nigris, articulo primo grandi, sequentibus in tertio basilari transversis ,
céleris Iongioribns quam latioribus.
Prothorax capite angustior, sub recta ngularis, retrorsum vix angustatus,
inferne fuscus, superne rugosus, fuscus, fascia média longitudinali an-
gusta in praescuto mesonoti continuata et plaga lalerali parum definita.
fiavo-olivaceis ; meso et metathorax fusco-nigri.
Abdomen totum fusco-nigrum , fulvo leviter breviterque pilosum , ultimo
tergito fusco-fulvo; cervis fulvis, fulvo pilosis, lobo basilari apice tuber-
culiformi, tuberculo nigro, pilis fulvis radiantibus; articulis primis
transversis, ceteris elongatis, apice fuscis. Pedes fusco-fulvi, inferne palli-
diores.
Aise hyalin* , levissime olivaceo tinctse, area apicali plerumque
a venulis; sectore vadii ultra anastomosim plerumque ter furcato; venulis
anastomosis (radiali et intermedia) proximis, haud in lineam vertam
continuais.
Ala anlerior reticulatione fusca, forli; area costali fere G venulis, pro-
cubitali 7-8, cubitali fere 8; vena axillari prima a secunda magis distante
quam a postcubitali.
Ala posterior reticulatione subtota olivaceo-pallida, ad alae apicem in area
Muséum. — xxu. 3i
— 442 —
coslali et sectore radii ultra anastomosim l'usca; fere 5 venulis cubitalibus;
axillari prima semel furcata.
millimètres.
Long. corp. rf • • 10'^
Long. al. ant iû,5
Long. al. post i i,9
Palria. Saint-Nazaire, mars 1916, G. Revelière leg. (Coll. m.).
Je profiterai de cette occasion pour citer encore les Trichoptères de la
même région qui m'ont été envoyés dernièrement par M. Revelière et qui
méritent d'être connus.
Famille des LIMNOPHILIDES.
Limnophilus ajinis Gurt. Saint-Nazaire, 8 avril.
Limnophilus rhombkus L. Saint-Nazaire, 19 mai.
Limnophilus sparsus Gurt. Blain ( Loire-Inf. ) mai Juillet ; Forêt du Gavres ,
juillet 1916.
Stenophylax permistus Mac Lachl. Blain, mai; Saint-Nazaire, i5 avril.
Famille des SÉRIGOSTOMIDES.
Nolidobia ciliaris L. Blain, 27 avril.
Famille des LEPTOCÉRIDES.
Lcptoccrus fulvus Ramb. Blain, juillet.
Famille des PSYCHOMIIDES.
Tinodes VaneriL. Blain, iermai 1915.
Saragosse, 19 décembre 1916.
— ààZ —
Description dwn Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie,
par M. Ed. Lamy.
Dans le genre Condylocardia Munier-Chalmas mss. , Félix Bernard a
placé en 1896 (Bulletin Muséum Hist. nat. Paris, II, p. 195-197; Journal
de Conchyliologie , XL1V, p. 169-207, pi. VI) cinq espèces : C. Sancti-Pauli
Munier-Chalmas (= C. pauliuna F. Bern.) el C, auslralis Mun.-Ch., de
l'île Saint-Paul, C. crassicosta F. Bern. et C. concenlrica F. Bern., de l'île
Stewart, enfin C. Dalli F. Bern., fossile du Lutécien (1).
De plus , dans les matériaux qui , faisant partie des collections du Muséum
de Paris, ont servi aux éludes de Félix Bernard, se trouve une 6e espèce
qu'il avait reconnue comme étant un Condylocardia, mais qu'il n'a pas dé-
crite : il s'agit d'une forme que M. L. Diguet avait découverte en 1897
dans le golfe de Californie, mais dont il n'avait, à cette époque, rapporté
que des valves en assez mauvais état.
En 1 9 1 li , ce même voyageur a recueilli , également dans le golfe de Cali-
fornie, du sable coquillier qui renfermait des spécimens mieux conservés
de la même espèce , et ces exemplaires permettent de donner la description
de cette coquille, pour laquelle je propose le nom de G. Digueti.
Condylocardia Digueti nov. sp.
Testa mini?na, oblique trigona, latior quant alta , alba , œquivahis, sal con-
vexa, inœquitaleralis , latere antico elongato , postico breviore. Costa? radiantes
perpaucœ , 8-g , quam interstitiel multo latiores ac slriis incrementi concen-
tricis corrugatœ , supcrficiem ornant. Prodissoconcha, a r cliqua testa pu/ ri no
discreta, umbones prominentes format. Cardo, in utraque valva, dentés cardi-
nales duos fossula ligamenti sejunctos ac utrinque dentem lateralem elorwatum
exhibet. Impressiones musculares inconspicuœ. Margo ventralis intemus late
crenatus.
(1> Postérieurement, neuf autres espèces de Condylocardia ont été signalées,
toutes d'Auitraiie : C. projecta Hedley (1902), C. pectinata Tate et May (1900
[Cardùella]: Hedley, 1902), C. ovata Hedley (1906), C. pprreeta Hedley (1906),
C. trifoliata Hedley (1906), Cl. compressa Hedley et May (1908 [Gwna]; Verco,
1908), C. subradial a Tate (1888 [Carditelhi]: Verco, 1908), C. Chapmani Gatfiff
et Gabriel (191a), C. tenuicoslte Chapman et Gabriel (191H) [fossile].
3
— Ixhk —
Diam. ant.-posl. : i millim. 5; diam. umbono-ventr. : 1 millim. 3; crass. :
o miHim. 65 W.
Très petite coquille, obliquement triangulaire, plus longue que haute,
blanche, équi valve , assez convexe, inéquilatérale, à côté antérieur allongé,
à côté postérieur plus court. Sculpture formée de côtes rayonnantes peu
nombreuses, 8-9, beaucoup plus larges que leurs intervalles et découpées
en rides transversales par les stries d'accroissement concentriques. Sommets
saillants formés par la coquille embryonnaire (prodissoconque), qui est sé-
parée de la portion suivante de la coquille par un bourrelet. Dans la valve
Condybcardia Digueli Ed. Lamy.
1. Valve gauche, face externe. —2. Charnière de la valve gauche: 2 a et a p, dénis
cardinales; LA. n et LPii, dents latérales. — 3. Charnière de la valve droite : 3 b et
3p, dents cardinales; LA i et LPiu, dents latérales. — Gross. : 26 fois.
gauche, en avant de la fossette du ligament interne, on observe une dent
latérale antérieure [LA 11] très écartée du sommet et une dent cardinale
antérieure [2 a] oblique; en arrière, il existe une dent cardinale posté-
rieure [2p] conique, saillante, et une dent latérale postérieure [LPn]
éloignée. Dans la valve droite, en avant de la fossette ligamentaire, on
trouve une dent latérale antérieure [LA ij très écartée et une dent cardi-
nale antérieure [3 b] volumineuse (2); en arrière, il y a une dent cardinale
postérieure [3p] triangulaire, moins saillante, et une dent latérale posté-
rieure [LPm] peu développée. Impressions des muscles adducteurs in-
distinctes. Le bord interne des valves présente quelques larges crénelures
correspondant aux côtes.
') Parmi les divers échantillons rapportés par M. Diguet, il y a une valve
qui, un peu plus grande que la moyenne, atteint y millimètres de longueur et
1 millim. 65 de hauteur.
W .le n'ai rien observé permettant d'admettre , comme dans C. crassicosta Bern. ,
l'existence d'une ire dent cardinale antérieure [3 a] et, par l'absence de cette
saillie, ainsi que par le développement de la dent cardinale postérieure [3 p], la
charnière du C. Digueti rappelle celle du C. Dalli Bern.
— 445 —
Habitai. — Baie de San Gabriel, île d'Espiritu Sanlo, golfe de Cali-
fornie.
Cette espèce ressemble, extérieurement surtout, au C. c rassicosta Beru. :
elle a cependant une forme plus triangulaire et elle offre un nombre plus
faible de côtes (8-9, au lieu de 12-1 5).
446
Sables coquilliers mabins pour le Laboratoire de Malacologie,
pau M. A. Bavay.
On nomme pénéralement sables coquilliers tous ceux formés de beaucoup
de débris de coquilles mélangés de débris de coraux ou de roches. Ceux
qui se déposent normalement au bord de la mer contiennent, en outre, un
nombre plus ou moins grand de coquilles entières des Mollusques qui ont
vécu aux abords de la plage où ils gisent.
C'est la présence de ces coquilles, d'habitude assez petites, qui rend
ces sables intéressants pour le Malacologiste. Les sables réclamés par le
Laboratoire de Malacologie doivent donc remplir cette condition : contenir
de petites coquilles, et celles-ci doivent être entières et le plus possible non
décolorées. Elles sont les représentants de toute la Faune micromalacolo-
gique de la région maritime environnante. Beaucoup d'entre elles seront
détériorées, parfois méconnaissables, mais d'autres seront mieux conservées
et, sur le nombre, il s'en trouvera de suffisamment intactes. Le talent du
collecteur consistera donc à trouver et à choisir les sables les plus riches
en bons échantillons et en nombreuses espèces. Leur examen ultérieur
permettra de faire un inventaire utile des petits Mollusques, qui, mieux
que de plus grands , caractérisent la région maritime d'où ils proviennent.
Ces petites espèces appartiennent à une dizaine de familles, dont les
membres s'éloignent peu des rivages pendant leur vie; aussi impriment-
elles au sable qui contient leurs dépouilles un cachet que le naturaliste
apprend à reconnaître.
Ce sont des Rissolées, Rissoïnécs, Odostomiées , Lioliées, Cyclostrema-
tidées, Cœcidées, Marginellidées , Trochidées, petites Cirlihidèes, Cardiidées,
Veneridées, etc. Leur petite taille leur aide à conserver dans les sables
leurs formes et leurs couleurs, mais aussi faut-il souvent le secours de la
loupe pour reconnaître leur présence.
Ces sables coquilliers utiles ne se trouvent pas partout sur les rivages.
On les cherchera surtout dans les baies, au fond des anses et sur les
parties latérales de celles-ci, sur les côtés des isthmes qui relient une petite
presqu'île, un îlot, un rocher à la terre, là où le flot vient mourir dou-
cement, jamais où il brise.
Les dépôts qui, sous une couche d'algues mortes , forment un cordon
marquant la limite des hautes marées, sont généralement les plus riches en
— U1 —
coquilles, mais on en trouve aussi au niveau de la marée basse ou dans
l'intervalle, le long des ruisselets qui y descendent, dans les creux des
rochers et des coraux, dans les flaques laissées par la marée. Tous ce»
dépôts renferment les coquilles dos Mollusques qui ont vécu dans la baie ou
sur quelque banc un peu au large de celle-ci. Le flot les apporte à terre
quand elles sont mortes ou quand une circonstance, les détachant du fond,
les rend le jouet de la vague qui les amène à la rive et les en ramène, non
sans péril pour leur intégrité.
Si la grève est bordée de galets, inutile de chercher parmi ceux-ci des
coquilles : elles ont été broyées. Les simples graviers jouent trop souvent le
même rôle que les galets vis-à-vis des menues coquilles qui s'y trouvent
mélangées; elles sont par eux broyées ou usées et deviennent méconnais-
sables. Ce ne sera donc que par exception et jante de mieux que l'on re-
cueillera des graviers à coquilles.
C'est surtout sur les grèves à sable fin ou même mélangé d'un peu de
vase ou de parcelles ténues de mica que l'on trouvera les sables coquilliers
les meilleurs , les plus riches en petits individus conservés entiers. La vase
et la poussière de mica jouent vis-à-vis de ces tests le rôle du foin dans un
emballage ; les fragments de quartz ont un effet tout contraire.
Ces sables coquilliers, récoltés à l'aide d'une cuillère, d'une valve de
coquille, doivent être lavés à l'eau douce pour se dessaler, subir un pre-
mier triage à la main qui les débarrasse des débris d'algues, de coquilles,
de coraux, de roches, un peu gros, encombrants et inutiles. Ils sont en-
ensuite séchés à l'air et à l'ombre, mis en sacs de toile ou en boites de bois
et soigneusement étiquetés. Un litre de sable peut sullire.
Toutes les coquilles qui proviennent de ces dépôts sont mortes et sou-
vent détériorées. On peut se procurer beaucoup d'entre elles vivantes, en
passant sous l'eau parmi les algues ou les zostères un filet en forme de
poche, fait d'une forte toile claire à moustiquaire, montée sur un cercle
en fer, enmanché lui-même au bout d'un bâton. Le magma qui se rassemble
au fond de la poche renferme souvent des milliers de petites coquilles bien
fraîches.
H va sans dire que les sables marins coquilliers recueillis eu tous autres
endroits que ceux indiqués ci-dessus, ou par tout autre moyen, peuvent
être fort bons, pourvu qu'ils soient reconnus contenir de petits Mollusques.
Tels seraient ceux recueillis sur les pattes des ancres, quand celles-ci ren-
trent à bord, ou bien les résidus de dragues, ou encore les sables recueillis
à terre là où de grosses coquilles ou des coraux sont entassés pour sécher
avant d'être transformés en chaux. Telles sont encore les poussières des ma-
gasins où l'on conserve les valves d'huîtres perlières ou nacres, celles qui
proviennent du battage des éponges non passées aux acides.
Enfin il ne faut pas oublier ces coquillettes que les enfants recueillent
en masses sur certaines plages, pour en faire des fleurs artificielles, des
— 448 —
boîtes, des bibelots pour les touristes. En Basse-Californie, cela se nomme
des Amùlhs. On en recueille aux petites Antilles (à Saint-Martin, Saint-
Bartbélemy), aux Babamas , aux Bermudes. Elles sont vendues en bouteilles
aux étrangers et même exportées en barils de certains points d'où elles
arrivent en Europe. On peut trouver là de fort bons spécimens d'espèces
rares; leur ensemble en tous cas sera toujours fort intéressant à étudier.
Les récoltes de ce genre faites aux îles Loyalty par les enfants des écoles
indigènes ont donné de merveilleux résultats.
— /i/i9 —
Au sujet D'un Essai de Faune des Echinides fossiles
des Terrains Secondaires,
par m. charpiat.
(Laboratoire de M. Stanislas Meunier.)
La détermination des fossiles pourrait être rendue plus rapide et plus
facile par la publication de traités spéciaux , construits sur le plan des flores
classiques.
On aurait ainsi des « faunes », qui seraient à la Paléontologie ou à la
Zoologie ce que les flores sont à la Botanique.
C'est une de ces faunes, celle des Oursins fossiles des terrains secon-
daires , que nous avons essayé d'établir. Il suffira au Géologue de connaître
le sens des quelques mots un peu spéciaux qui désignent les pièces consti-
tuant l'exosquelette des Oursins, pour déterminer avec celte faune. Ce lui
sera aussi facile que l'est, pour le Botaniste, l'identification des plantes au
moyen de la flore.
Cet essai porte sur 219 espèces fossiles , se répartissant en :
98 oursins réguliers :
i5 Salénidés.
2 Temnocidaris.
îa Cidaris.
6 Rhabdocidaris.
5 Hemicidaris.
&9 Diadématidés.
9 Echinides.
121 oursins irr
1 Asterostoma.
1 Pyrina.
1 Eehinoconus.
U Pygurus.
3 Botriopygus.
6 Clypeopygus.
8 Catopygus.
3 Faujasia.
h Conoclypus.
3 Cassiduius.
éguliers
1 Rhynchopygus.
a Stigmatopygus
3 Archiacia.
7 Pygaulus.
1 Echinanthus.
7 Caratamus.
7 Trematopygus.
1 Echinobrissus.
1 Ananchytes.
2 Coilyrites.
— 450 —
i
7
1 1
Hemipneustes.
Cardiaster.
Holaster.
1 1 Hemiaster.
3 Periaster.
5 Echinospatagus.
2 Heteraster.
î Enallaster.
7 Epiaster.
G Micraster.
î Spatangus.
M. Stanislas Meunier, mon Maître, et M. Lambert, réminent Paléonto-
logiste qui s'est spécialisé dans l'étude des Échinides, ont bien voulu exa-
miner cet essai et me guider de leurs conseils; je les en remercie très sin-
cèrement et les prie de croire à ma gratitude.
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1916.
CORRESPONDANTS.
Ghabanaud (Paul), Entomologiste et Herpétologiste i5 juin 1916
Clebgkt (Léon) i5 juin 1916
Huguet (Dr), Médecin en chef des Services sanitaires, à Rabat
(Maroc) i5 juin 1916
r r r
MEMBRE CORRESPONDANT DECEDE EN 1916.
Latteux (Dr), Histologiste et Minéralogiste 9 juin 1916
TABLES DES MATIERES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
TABLE ALPHABETIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉES.
Pages.
Antiio>y (Dr H.). Seconde noie sur un procédé d'étude de l'architecture du
tissu spongieux des os [PI. VI et VII] 287
— Présentation et don d'un mémoire : Sur un cerveau de fœtus de Chim
panzé
357
Babault ( Guy). Les mœurs des Pteromys de l'Inde [PI. VIII] 43o
Badaire, Gardien de Galerie. Promotion de la 5e à la li° classe 69
Bavay (A.). Sables coquilliers marins pour le Laboratoire de Malacologie. 446
Berland (Lucien), Préparateur de la Chaire d'Entomologie. Citation à
l'ordre du jour 919
— Ses services de guerre : Notice par M. le Professeur E.-L. Bouvier, . . 4 20
Bonaparte (Prince). Fougères de l'Herbier du Muséum 4io
Bonnet (Dr Ed.). Le Cabinet d'Histoire naturelle des frères de Loménie de
Brienne , l'Herbier de l'Abbé Pourret et le legs fait par le Dr Barbier
au Muséum en 18/17. Histoire et documents 278
Boule (M.), Professeur de Paléontologie. Discours prononcé sur la tombe
de Joseph Papoint, Préparateur de la Chaire de Paléontologie. ... i3o
— Errata relatifs à ce discours 977
Bouleau, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 5e à la 4e classe. 69
Bouvier (E.-L.). Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Tra-
vailleur, dans les mers européennes, au cours de sa campagne de
1881 lk
— Un nouveau Pycnogonide, Ammothea (Achelia) armata , trouvé par le
Talisman °i
— Les services de guerre de M. Lucien Borland, Préparateur de la Chaire
d'Entomologie /,a5
— Au sujet d'une donation faite au Muséum par M. l'Abbé Foucher : Don
d'Orthoptères vivants, Phyllium et lïijphocrana '1-27
— 454 —
Cardot (J.). Note sur des Mousses de Kerguelen 336
— Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar [Fig.] 34a
Note sur les Rosacées d'Ertrême-0 rient, 1 396
Chabanaud (Paul). Serpents d'Afrique Occidentale recueillis par M. Gruvel. 75
— Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne 77
— Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary 79
— Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le Com-
mandant Vibert 2afi
— Sur divers Reptiles et Ratraciens du Maroc recueillis par M. Pallary
[Figs] 2a8
— Nomination de Correspondant du Muséum 276
— Énumération des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique Occiden-
tale, appartenant aux Collections du Muséum, avec la description
des espèces et des variétés nouvelles [Figs.].., 302
— Revision du genre Prosymna [Figs.] 433
Chagot, Gardien de Galerie, Délégué. Augmentation d'indemnité 69
Charmât (R.). Coupe géologique du versant S. S. 0. de la Colline située
au N. E. de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de
la ferme du Ruisson à Guyencourt (Aisne) 272
— Au sujet d'un Essai de Faune des Echinides fossiles des Terrains Se-
condaires ^ 49
Ciièxe, Gardien de Galerie. Promotion de la 6* à la 5e classe 69
Churchevillb (Piel de). Nomination de Préparateur Suppléant de la
Chaire de Rotanique (Cryptogamie) 65
Clebget (Léon). Nomination de Correspondant du Muséum 276
Costantin (J.). Note sur le Maxillaria chlorantha x ochroleuca (Orchidées). A 17
Cros, Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69
Dan-tan, Préparateur de la Chaire d'Anatomie comparée. Mise en congé.. 65
Dehorne (MUe Lucienne). La zone de scissiparité chez les Naidîmorphes
[Figs.] 59
— Contribution à l'étude du genre /Eolosoma 122
Delphi (Jean), Sous-Directeur du Laboratoire maritime de Tatihou. Clef
dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons
qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche 290
— Rectification à cette Note 383
Démange. Nomination de Préparateur suppléant 65
Dollot (A.). Correspondant du Muséum. Don à la Ribliothèque du Mu-
séum du Projtl en long géologique des tranchées du Chemin de fer de
l'Ouest-État, entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcellei Ceinture. 69
Duéullon . Employé au Laboratoire maritime de Tatihou, du 5e régiment
d'infanterie coloniale. Mort au front S58
DiPANLuir, Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69
— 455 —
Dusgatk (Richard), Fondateur d'un prix à l'Académie des Sciences, Dona-
teur de Collections minéralogiques au Muséum. (Notice biographique
par M. J. Kiinckel d'Herculais.) 1 7 A
Fouassibr, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 5* à la 4" classe. G9
Georg , Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69
Germain (Louis). Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique
équatoriaie :
— XLII. Gastéropodes recueillis par M. le D1 Gromier sur les bords de la
rivière Tsavo (Afrique orientale anglaise) 1 56
— XLI1J. Faunule Malacologique du lac Albert-Edouard (Afrique orientale)
[PI. V et iigs.] i93
— XLIV. Mollusques terrestres recueillis dans les provinces de Kilwa et
de Mahenge (Afrique orientale) 2 43
— XLV. Sur le genre Leroya Bourg, [famille des Ampuîlarudm] [genre
Lanistes Denys de Montfort, sous-genre Leroya Bourg.] 3i/
Gravier (Ch.), Assistant de la Chaire de Malacologie. Promotion de la 3*
à la ae classe 1)8
- Sur un Type nouveau d'Actinie de l'ile San Thorne (Golfe de Guinée). a34
Guignaud, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro-
motion de la 3* à la 2* classe 69
Hariot, Assistant de la Cbaire de Botanique (Cryptogamie). Promotion de
la 5" à la h* classe 68
Haun (J.-A.), Commis à la Bibliothèque. Mise en congé 275
— Lieutenant de chasseurs, Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de
la Médaille militaire , mobilisé dans le Service des Chemins de fer.
Décès 357
Hoa (Henri). Une collection botanique du Haut Dahomey et de la Vallée
du Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1 9 10.. . . 33o
Hugiet (Dr), Médecin-Chef des Services sanitaires à Rabat (Maroc).
Nomination de Correspondant du Muséum 276
Joubin (L.), Professeur de la Chaire de Malacologie. Donations faites au
Muséum de Collections conchyliologiques réunies par le D' F. Jous-
seaume i3i et 4 28
Jourdy (Général). Nomination de Correspondant du Muséum 129
Jotard, Gardien de Galerie. Citation à l'ordre du jour de la brigade 68
— Promotion de la 7e à la 6e classe 69
Kckmgs (M"6 Gabrielle). Don de sa thèse de Doctorat : Etxide, de l'excita-
bilité des nerfs vaso-moteurs et piginento-oioleurs 1
Kollmann, Préparateur de la Chaire de Mammalogie el Ornithologie.
Promotion de la 5" à la A* classe 69
— 456 —
KilNCKEL d'Hercclais (J.). Les Sphingides du genre Acherontia, Lépidoptères
mellivores parasites des Abeilles. — Adaptation générale; adaptation
spéciale de la trompe [ PL IV ] 17
— Notice biographicpie sur Richard Dusgatc, Fondateur d'un prix à
l'Académie des Sciences et Donateur de Collections minéralogiques
au Muséum * 7 ^
La bitte (Alphonse). Longévité de quelques insectes en captivité to5
Lameere (Auguste). Trictenotomidae (Col.) de la Collection du Muséum de
Paris 84
Lamy (Ed.). Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres
Venericardia et Cardita 5o et 1 1 4
— Assistant de la Chaire de Malacologie. Promotion de la 6e à la 5e classe. 69
— Les Lucines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les matériaux
recueillis par M. le Dr Jousseaume) i45 et 1 83
— Les Mactres et les Lutraires de la mer Rouge (d'après les matériaux
recueillis par M. le Dr Jousseaume) 287 et 3o5
— Les CardUes et les Cypricardes de la mer Rouge (d'après les matériaux
recueillis par M. le Dr Jousseaume) 3 1 1
Les Pectoncles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par
M. le Dr Jousseaume) 384
— Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie
[Figs.] 44-j
Lancelle, Gardien de Galerie. Promotion de la 5e à la 4e classe 69
Lebard, Licencié es sciences naturelles. Nomination de Préparateur sup-
pléant 425
Lecomte (H.). Les Korthalsclla Van Tieghem 1 a4
— Le genre Korthalsella et la tribu des Bifariées de Van Tieghem 260
— A propos d'un Viscum de Nossi-Ré, à fleurs d'abord encapuchonnées. . 268
— Don, à la Bibliothèque du Muséum, du tome XVI, fascicules 3 et 4 ,
de la Flore générale de l'indo- Chine 277
- Le genre Donella, de la famille des Sapolacées 388
— A propos du genre Cryplogyne de Madagascar 393
Legendre (Jean), Médecin major de 1" classe. Observations et Etudes
faites à Madagascar 420
Legendre, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et d'Ornithologie.
Promotion de la 5e à la 4e classe O9
Lemoine (M1"6), née Dujardin-Beaumetz, Docteur es sciences naturelles.
Nomination de Stagiaire 357
Lesne (P.). Notes sur les Coléoptères Térédiles : 15. Variabilité de certains
Lyctides do l'Amérique du Nord. — Les formes typiques du genre
Lyctus [ Figs] 92
— Li-te alphabétique des Tribus, Genres, Sous- Genres, Espèces, Races
et Variétés étudiés dans les Notes sur les Coléoptères Térédiles.
(Notes 1-15.) 98
— 457 —
Loisel (Dr Gustave). Observations faites en Serbie sur le Spalax inonticola
Serbicus ( Mehely ) 71
— Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie ... 76
Longin Navâs (R. P. ), Correspondant du Muséum. Un Plécoptère (1ns. New.)
nouveau de France hh\
Lucet (Désiré-Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie comparée. Mise
en congé 273
— Décès et Notice nécrologique 626
Macary, Gardien de Galerie. Promotion de la 8e à la 7e classe 69
Mally, Gardien de Bibliothèque. Promotion de la 5e à la 4° classe 69
Mangin (L.), Professeur au Muséum. Femand Pelourde (188/1-1916). . . 66
Meunier (Prof. Stanislas). Nomination d'Assesseur du Directeur du Muséum
(21 janvier 1916) 1
— Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diablo
(Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné la chute de
cette météorite 6'i
— Présentation et Don, de la part de M. Dollot, Correspondant du Mu-
séum, du Profil en long géologique des tranchées du Chemin de fer de
l' Ouest-Etat , entre la gare Saint-Lazare et celle de Courcclles-Ceinture ,
avec accompagnement d'explications 69
— Contribution à l'Histoire de la terre végétale i3a
— Quelques renseignements sur des échantillons récemment parvenus au
Laboratoire de Géologie 211
— Présentation et Don d'un Mémoire de M. Ph. Négris sur le Métamor-
phisme des roches sédimentaires 277
— Remarques géologiques sur la Chimie. Résumé d'un article de L'Actualité
scientifique 358
Mittelberger, Gardien de Rureau. Promotion de la 5e à la /ie classe 69
Négris (Ph.), ancien Ministre des finances helléniques. Don d'un Mémoire
intitulé : Métamorphisme des roches sédimentaires 277
Neuville (H.). Remarques sur la variabilité de la crête sagittale du crâne
des Gorilles [PI. I, II, III] a
Papoint (Joseph), Préparateur de la Chaire de Paléontologie. Décès 129
— Discours prononcé sur sa tombe par M. le Professeur M. Boule i3o
Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique (Cryptogamie).
Mise en congé 65
— Décès 65
— Notice et liste de ses travaux, par M. L. Mangin 66 à 69
Perrier (Edmond), Membre de l'Institut, Directeur du Muséum. L'Union
sacrée dans l'exploitation méthodique du monde vivant 1 36
Muséum. — xxn. 32
— 458 —
Pebrieb (Edmond). En Espagne. — Liste des Membres de l'Institut faisant
partie de ia Mission académique chargée d'y faire des Conférences.. 17^
— En Espagne. — Récit du voyage 220
— Les Savants espagnols au Muséum national d'Histoire naturelle (23 oc-
tobre 1916) 36o
Perrin, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro-
motion de la 5e à la 4e classe 69
Phisalix (M"" M.) et R. P. F. Caius. Propriétés venimeuses de la salive
parotidienne chez des Colubridés aglyphes des genres Tropidonotus
Kuhs , Zamenis et Helicops Wagler 2 1 3
Pic (Maurice), Correspondant du Muséum. Nouveaux Clytini de Chine
(Col. Longicornes) 180
Pjedallu, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Pro-
motion de la 5e à la h' classe 69
Piroiîtet,' Licencié es sciences. Nomination de Préparateur suppléant de la
Chaire de Paléontologie 275
Pollonera (Carlo). Liste des Lhnacipiis provenant des récoltes de M. Pallary
dans le grand Atlas 191
Prieur, Gardien de Galerie. Promotion de la 9* à la 8e classe 69
Ranson, Préparateur de la Chaire de Mammalogie et Ornithologie. Promo-
tion de la 6e à la 5e classe 69
Reveneau, Gardien de Galerie. Promotion de la 9e à la 8e classe O9
Richon (A.), Gardien de Galerie. Promotion de la 7e à la 6e classe 69
Richon (V.), Gardien de Galerie. Promotion de la 5e à la he classe 69
Rivet (Dr Paul). Assistant de la Chaire d'Anthropologie. Promotion de la
6e à la 5e classe 69
Rocktenvald, Garçon attaché à l'Administration. Mort au front 129
Rouhaud (R.-M.), Jardinier-chef des Pépinières, Caporal aux armées. Mort
au front 358
Roule (Louis). Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea
dans l'Atlantique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea. 8
— Description de Y Hippocampus Aimei sp. nov. , espèce nouvelle d'eau
douce, provenant du Mékong [Figs.] 11
— Note sur un Cijdopterus lumpus L. femelle 289
— A propos de YILppocampus Arnei (nec Aimei) 383
Rouyer, Chef du Carré-fleuriste. Capitaine du Génie. Citation à l'ordre du
jour des armées 358
Sauvage (Dr H.-S.), Assistant honoraire au Muséum. Décès et Notice nécro-
logique ^27
Serre (Paul), Consul de France, Associé du Muséum. L'île de la Trinité
menacée d'une invasion de Sauterelles 101
— Le Musée Goeldi, au Para 35 1
— 459 —
Thaisreau, Sous-Brigadier des Gardiens. Promotion de la 6° à la 5e classe. 69
Topsent (E.). Diagnoses d'Epongés recueillies dans l'Antarctique par le
Pourquoi-Pas ? 1 63
Trouessart (E.), Professeur au Muséum. Noie sur trois Hybrides (TUrsus
americanus X U. arctos nés à la Ménagerie du Muséum 1 63
Viguier, Préparateur de la Chaire de Botanique (Organograpliie). Mise en
congé Aa5
Villeneuve, Adjudant militaire. Promotion de la 7e à la 6e classe O9
Vincens (J.-M.-F.), Licencié es sciences naturelles. Nomination de Boursier. 357
Wacqoet (F.), Concierge. Promotion de la 5" à la h" classe 69
— 460 —
TABLE PAR ORDRE METHODIQUE.
ACTES ET HISTOIRE DU MUSEUM.
Pages.
Allocation d'une bourse de doctorat à M. Vincens (Jean-Marie-François),
Licencié es sciences naturelles 35 7
Biographie. Richard Dugaste, Fondateur d'un prix à l'Académie des
Sciences, Donateur de Collections minéralogiques au Muséum. ■ —
Notice par M. J. Kùnckel d'Herculais 1 7 4
— Dr Latteux, Correspondant du Muséum. Notice nécrologique par M. le
Prof. Stanislas Meunier 276
— Joseph Papoint, Préparateur de la Chaire de Paléontologie. Discours
prononcé sur sa tombe par M. le Prof. Marcelin Boule i3o
— Fernand Pelourde, Préparateur de la Chaire de Botanique (Crvp-
togamie). Notice par M. le Prof. L. Mangin 66
Citations à l'ordre du jour de M. Berland, Préparateur de la Chaire d'En-
tomologie a 1 9 et h a 5
— de M. Jutard, Gardien de Galerie 68
— de M. Rouyer, Jardinier-Chef du Carré fleuriste 358
Congé accordé à M. Dantan, Préparateur de la Chaire d'Anatomie com-
parée (7 février 1916) 65
— à M. Haun (G.-A.), Commis à la Bibliothèque (10 juin 1916) 357
— à M. Lucet (Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie com-
parée ( 3 1 mai 1916) a 7 5
— à M. Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique
(Cryptogamie) [16 février 1916] 65
— à M. Viguier, Préparateur de la Chaire de Botanique (Organographie),
1 7 novembre 1916 ^20
Décès de M. Drévillon, Employé au Laboratoire maritime de Tatiiiou (mort
au front, 9 septembre 1916) 358
— de M. Haun, Commis à la Bibliothèque, Lieutenant de Chasseurs,
Chevalier de la Légion d'honneur (icr novembre 1916) 357
— du Df Latteux, Correspondant du Muséum (9 juin 1916) 976
— 461 —
Décès de M. Lucet (Adrien), Assistant de la Chaire de Pathologie com-
parée, Membre de l'Académie de Médecine (6 décembre 1916) .. . A 2 7
— de M. Papoint (Joseph), Préparateur de la Chaire de Paléontologie
(19 mars 1916) ? 129
— de M. Pelourde (Fernand), Préparateur de la Chaire de Botanique
(Cryptogaraie) [16 février 1916] 65
■ — de M. Rocktenvald, Garçon attaché à l'Administration (mort au front,
8 mars 1916) 1 29
— de M. Rouhaud (René-Marie), Jardinier-Chef des Pépinières (mort au
front , 7 août 1916) 358
— de M. Sauvage (Dr H.-E.), Assistant honoraire, Chevalier de la Légion
d'honneur (5 janvier 1917) 4 28
Don par M. le Dr R. Anthony d'un Mémoire : Sur un cerveau de fœtus de
Gorille 219
— par M. A. Dollet de Cartes géologiques relatives aux tranchées du che-
min de fer de l'Ouest-Etal 69
— par M. le Prof. H. Lecomte de fascicules de la Flore générale de l'Indo-
Chine 277
— par M1,e G. Kœnigs de sa thèse : Etude de l'Excitabilité des nerfs vaso-
moteurs et pigmento-moteurs 1
— par M. l'abbé Fouchcr d'Orthoptères Phasmides vivants (Phyllies et
Cyphocranes) A28
— par M. le D' Jousseaume de Collections malacologiques 1 3 1 et £29
— par M. St. Meunier d'un Mémoire : Contribution à l'Histoire géolo-
gique de la Terre végétale i32
— par M. St. Meunier d'un Article : Remarque géologique sur la Chimie
(Résumé) 358
— par M. Ph. Négris, ancien Ministre des finances helléniques, d'un
Mémoire : Le Métamorphisme des roches sédimentaires 277
Liste des Correspondants du Muséum nommés par l'Assemblée des Profes-
seurs en 1916 ^ 5 1
— de Correspondants décédés en 1 9 1 6 A 5 1
Nomination de M. Chabanaud (Paul ), comme Correspondant du Muséum
(i5 juin 1916) 276
— de M. Clerget (Léon), comme Correspondant du Muséum (i5 juin
1916) 276
— de M. Démange, comme Préparateur suppléant (7 février 1916). .. . 65
— de M. Huguet, Médecin-Chef des Services sanitaires à Rabat (Maroc),
comme Correspondant du Muséum (i5 juin 1916) 276
— de M. le Général Jourdy, comme Correspondant du Muséum (16 mars
1916) 129
— de M. Lebard, Licencié es sciences naturelles, comme Préparateur sup-
pléant de la Chaire de Botanique (Organographie) [6 décembre
1916] ^25
._ 46'2 —
Nomination de Mme Lemoine, Docteur es sciences naturelles, comme
Boursière (i3 novembre 1916) 3fi7
de M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie, comme Assesseur du
Directeur pour Tannée 1916^21 janvier 1916) 1
de M. Piel de Cliucherville, comme Préparateur suppléant (16 fé-
vrier 1916) 60
— de M. Piroutet, Licencié es sciences, comme Préparateur suppléant
(3i mai 1916) 275
— de M. Vincens (J.-M.-F.), Licencié es sciences naturelles, comme
Boursier de Doctorat (i3 novembre 1916) 357
Promotion de fonctionnaires et agents du Muséum (ier janvier 1916). ... 68
ZOOLOGIE ET ANATOMIE.
VERTEBRES.
MAMMIFERES.
Bemarques sur la variabilité de la crête sagittale du crâne des Gorilles,
par M. H. Neuville [PI. I, II, III] 2
Observations faites en Serbie sur le Spalax montieola Sevbicus (Meliely),
par M. G. Loisel 71
Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie, par
M. G. Loisel 74
Note sur trois Hybrides d^Ursns americanus X U. arclos nés à la Ménagerie
du Muséum , par M. E. Trouessar? 1 43
Seconde noie sur un procédé d'étude de l'architecture du tissu spongieux
des os, par M. B. Anthony [PI. VI et VII] 287
Les moeurs des Pteromys de l'Inde, par M. Guy Babault 43o
REPTILES ET RATRACIENS.
Serpents d'Afrique occidentale recueillis par M. Gruvel. Liste dressée par
M. Paul Cliabanaud 7!)
Description d'un Serpent nouveau de Mauritanie saharienne, par M. P. Clia-
banaud . • 77
Beptiles recueillis au Maroc, par M. Pallary. Liste dressée par M. P. Clia-
banaud 79
Sur divers Beptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le Comman-
dant Vibert, par M. P. Cliabanaud 226
— A63 —
Sur divers Reptiles et Batraciens du Maroc recueillis par M. Pallary. Liste
et Description d'espèces nouvelles, par M. P. Chabanaud. [Figs.]. . 928
Énumération des Ophidiens non encore étudiés de l'Afrique occidentale,
appartenant aux Collections du Muséum, avec la Description des
espèces et des variétés nouvelles, par M. P. Chabanaud. [Figs.]. . . . 363
Revision du genre Prosymna Gray, par M. P. Chabanaud. [Figs.] 433
POISSONS.
Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans l'Atlan-
tique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea, par
M. L. Roule 8
Description de Y Hippocampus Aimei, sp. nov., espèce nouvelle d'eau douce
provenant du Mékong [figs] , par M. L. Roule 11
Note sur un Cyclopterus lumpus L. femelle, par M. L. Roule 289
Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Poissons
qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche, par
M. J. Delphy, et Rectification 290 et
383
A propos de Y Hippocampus Arnei nec Aimei, par M. L. Roule 383
INVERTEBRES.
ARACHNIDES.
'1
Pantopoda.
Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Travailleur, dans les
mers européennes, au cours de sa campagne de 1881, par M. E.-L.
Bouvier
Un nouveau Pycnogonide, Ammotheu (Achella) armata trouvé par le
Talisman, par M. E.-L. Bouvier 8*
INSECTES.
Coléoptères.
Trictenotomidœ de la Collection du Muséum, par M. Aug. Lamerre 84
Notes sur les Coléoptères Térédiles : 15. — Variabilité de certains Lyctides
de l'Amérique du Nord. — Les formes typiques du genre Lyctus. —
Table des notes 1 à 15 99 et 98
Longévité de quelques insectes en captivité, par M. A. Labilte io;>
Nouveau Clytini de Chine, par M. M. Pic 180
Orthoptères.
L'île de la Trinité menacée d'une invasion de Sauterelles, par M. P. Serre. 1 01
Névroplères.
Un Plécoptère nouveau de France, par le R. P. Longin Navâs i4o
Lépidoptères.
Les Sphingides du genre Acherontia, Lépidoptères parasites des Abeilles.
— Adaptation générale; adaptation spéciale de la trompe, par
M. J. Kùnckel d'Herculais [PI. V] 17
VERS.
La zone de scissiparité chez les Naïdimorphes, par Mlle Lucienne Dehorne.
[Figs.] 59
Contribution à l'étude du genre Eohsoma, par Mllc Lucienne Dehorne. . . 123
MOLLUSQUES.
Note sur les espèces rangées par Lamarck dans les genres Venericardia et
Cardita, par M. Ed. Lamy 5o et 116
Les Lutines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les matériaux
recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Larny ... i45 et i83
Les Mactres et les Lutraires de la mer Rouge (d'après les matériaux
recueillis par le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy ai'] et 3o5
Les Cardites et les Cypricardes de la mer Rouge (d'après les matériaux
recueillis par M. le Dr Jousseaume) , par M. Ed. Lamy 3i 1
Les Pectoncles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par M. le
Dr Jousseaume) , par M. Ed. Lamy 384
Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie (fig. 3),
par M. Ed. Lamy 443
Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équatoriale. — XLII.
Gastéropodes recueillis par M. le Dr Gromier sur les bords de la
rivière Tsavo , par M. L. Germain 1 56
— XL1II. Faunule Malacologique du lac Albert-Edouard (Afrique orien-
tale) [PI. V, figs.], par M. L. Germain 193
— XLIV. Mollusques terrestres recueillis dans les provinces de Kilwa et de
Malienge (Afrique orientale), par M. L. Germain si3
— XLV. Sur le genre Leroya Rourg, par M. L. Germain 3 1 7
Liste des Umaciens provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand
Atlas, par M. C. Pollonera 191
Sables coquilliers marins pour le Laboratoire de Malacologie, par M. A.
Bavay 446
— A65
ECHINODERMES.
Au sujet d'un Essai de Faune des Échinides fossiles des Terrains secon-
daires, par M. Gharpiat ^19
COELENTERES.
Sur un type nouveau d? Actinie de l'île San Thome (Golfe de Guinée), par
M. Ch. Gravier a34
SPONGIAIRES.
Diagnoses d'Épongés recueillies dans l'Antarctique par le Pourquoi-Pas ?
par M. E. Topsent 1 63
ZOOLOGIE GÉNÉRALE.
Le Musée Goeldi au Para, par M. Paul Serre 35 1
/
ZOOLOGIE APPLIQUEE.
L'île de la Trinité menacée d'une invasion de Sauterelles, par M. P. Serre. 101
Observations et Études faites à Madagascar, par le Dr Jean Legendre 4ao
BOTANIQUE.
Le Korthalsella Van Tieghem, par M. H. Lecorate ia4
Le genre Korthalsella et la tribu des Bifariées de Van Tieghem , par M. H.
Lecomte a 60
A propos d'un Viscum de Nossi-Bé, à Heurs d'abord encapuchonnées, par
M. H. Lecomte 268
Le genre Donella de la famille des Sapotacées, par M. H. Lecomte 388
A propos du genre Cryptogyne de Madagascar, par M. H. Lecomte 3y3
Une collection botanicme du Haut-Dahomey et de la Vallée du Niger
moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910, par M. Hua. 33o
Note sur des Mousses de Kerguélen, par M. J. Cardot 336
Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar (figs.), par
M. J. Cardot 34a
Note sur les Bosacées d'Extrême-Orient, par M. J. Cardot 396
Fougères de l'Herbier du Muséum, par le Prince Bonaparte 4o8
Note sur le Maxillaria chlorantha X ochroleuca (Orchidées), par M. .1.
Costantin t\ 1 h
Observations et Études faites à Madagascar, par le Dr Jean Legendre ^117
466 —
PALEONTOLOGIE ET GEOLOGIE.
Renseignements fournis par la structure intime du fer de Canyon Diablo
(Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné la chute de
cette météorite, par M. St. Meunier 6a
Contribution à l'Histoire géologique de la terre végétale, par M. St. Meu-
nier i3a
Quelques renseignements sur des échantillons récemment parvenus au
Laboratoire de Géologie , par M. St. Meunier 211
Coupe géologique du versant S. S. 0. de la Colline située au N. E. de
Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme du
Buisson à Guyencourt (Aisne), par M. R. Charpîat 272
Au sujet d'un Essai de Faune des Echinides fossiles des Terrains secondaires,
par M. R. Charpiat hh§
PHYSIOLOGIE.
Propriétés venimeuses de la salive parotidienne chez les Colubridés aglyphes
des genres Tropidonotus Kuhs, Zamenis et Helicops Wagler, par
Mme Phisalix et le R. P. F. Caius ai3
— 467 —
TABLE PAR ORDRE GÉOGRAPHIQUE.
EUROPE.
France.
Zoologie : Note sur un Cycloplerus lupus L. femelle, par M. L. Roule 289
— Un Plécoptère (1ns. Nev.) nouveau de France, par le R. P. Longin
Navâs d lu
— Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de Pois-
sons qui se trouvent, même accidentellement, dans la Manche, par
M. J. Delphy 290 et 383
— Sur un Nymphonomorphe nouveau capture' par le Travailleur dans les
mers européennes, au cours de sa campagne de 1881, par M.
E.-L. Bouvier t /1
Géologie : Coupe géologique du versant S. S. O.de la Colline située au N. E.
de Ventelay (Marne), suivant le chemin de terre allant de la ferme
du Buisson à Guyencourt (Aisne), par M. B. Charpiat à fi 9
Serbie.
Zoologie : Observations faites en Serbie sur le Spalax monticola Serbicus
(Mehely), par M. G. Loisel 71
— Observations sur une sécrétion particulière du Hérisson de Serbie, par
M. G. Loisel 7/,
ASIE.
Extrême-Orient.
— Notes sur les Bosacées d'Extrême-Orient, par M. J. Cardot 396
Chine.
Zoologie : Nouveaux Clytini de Chine (Col. Longicornes) , par M. M. Pic, . 180
Indo-Chine.
Zoologie : Description de YHippocatnpus Arnei sp. nov. Espèce nouvelle
d'eau douce, provenant du Mékong, par M. L. Roule. . . p. 1 1 et 383
Inde.
Zoologie : Les mœurs des Pteromys de l'Inde, par M. Guy Babault /i3o
Ceylan.
Botanique : Les Korlhalsolla Van Tiegh., par M. H. Lecomte 124
— 468 —
AFRIQUE.
Afrique équatoriale.
Zoologie : Contribution à la Faune Malacologique do l'Afrique équatoriale,
par M. L. Germain , XLII. Gastéropodes recueillis par M. le D Gromier
sur les bords de la rivière Tsevo 1 5 G
— XLIII. Faune malacologique du lac Albert-Edouard (Afr. or.) [PI. V].. 17.3
— XLIV. Mollusques recueillis dans les provinces de Kilwa et de Mahenge
(Afr. or.) 2^3
— XLV. Sur le genre Leroya Bourg 317
Afrique équatoriale et méridionale.
Zoologie : Revision du genre Prosymna Gray (Reptiles) [figs] ,par M. P. Cha-
banaud 433
Afrique occidentale.
Zoologie : Serpents d'Afrique occidentale recueillis par M. Gruvel, par
M. P. Gbabanaud 75
— Énumération des Oplndiens non encore étudiés de l'Afrique occidentale
appartenant aux Collections du Muséum avec la description des es-
pèces et des variélés nouvelles [figs], par M. P. Chabanaud 3Ga
Botanique : Une collection botanique du Haut-Dabomey et de la vallée du
Niger moyen, récoltée par M. de Gironcourt en 1908-1910, par
M. H. Hua 33o
Golfe de Guinée (île San-Thome).
Zoologie : Sur un type nouveau d'Actinie de l'île San Thome, par M. Cb.
Gravier a34
îles du Cap-Vert.
Zoologie : Un nouveau Pycnogonide, Amothea [Achelia) artnata trouvé par
le Talisman, par M. E.-L. Bouvier 81
Mauritanie saharienne.
Zoologie : Description d'un serpent nouveau, par M. P. Chabanaud 77
AFRIQUE DU NORD.
Tunisie.
Zoologie : Sur divers Reptiles de Kebili (Sud-Tunisien) recueillis par M. le
Commandant Yibert, par M. P. Cbabanaud 22G
— 469 —
Maroc.
Zoologie : Reptiles recueillis au Maroc par M. Pallary, par M. P. Ghabanaud 79
— Sur divers Reptiles et Ratraciens du Maroc recueillis par M. Pallary,
par M. Paul Chabanaud • . . . • 228
— Liste des Limaciens provenant des récoltes de M. Pallary dans le grand
Atlas, par M. G. Pollonera 191
Afrique orientale.
Mer Rouge.
Zoologie : Les Lutines et les Diplodontes de la mer Rouge (d'après les maté-
riaux recueillis par M. le D' Jousseaume), par M. Ed. Lamy 1 45 et i83
— Les Madrés et les Lutraires de la mer Rouge (d'après les matériaux
cueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 287 et 3o5
— Les Cardiles et les Cypricardes delà mer Rouge (d'après les matériaux
recueillis par M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 3i 1
— Les Pecloacles de la mer Rouge (d'après les matériaux recueillis par
M. le Dr Jousseaume), par M. Ed. Lamy 384
Madagascar.
Zoologie : Observations et études faites à Madagascar par M. le D' Jean
Legendre 617
Botatiique : A propos d'un Viscum de Nossi-Ré à fleurs d'abord encapuchon-
nées, par M. H. Lecomte 268
— A propos du genre Cryptoyyne de Madagascar, par M. H. Lecomte. . . . 3g3
— Note sur une petite collection de Mousses de Madagascar ( iig. ) , par
M. J. Gardot 3/j-j
AMERIQUE.
Amérique du Nord.
Zoologie : Notes sur les Coléoptères Térédiles, par M. P. Lesne : 15. Varia-
bilité de certains Lyctides de l'Amérique du Nord (figs) <J2
Mexique.
Zoologie : Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie
(figs.), par M. Ed. Lamy 443
États-Unis.
Géologie : Renseignements fournis par la structure intime du fer de Ca-
nyon Diablo (Arizona) quant aux circonstances qui ont accompagné
la chute de cette météorite, par M. Stanislas Meunier 62
— 470 —
Amérique dc Sud.
Brésil.
Zoologie : Le Musée Goeldi au Para, par M. P. Serre 35i
Antilles (La Trinité).
Zoologie: L'île de la Trinité menacée d'une invasion de Sauterelles, par
M. P. Serre 101
Géologie : Quelques renseignements sur des échantillons récemment par-
venus au Laboratoire de Géologie, par M. Stanislas Meunier 211
OCÉAN ARCTIQUE.
Zoologie : Considérations sur les deux espèces abyssales du genre Solea dans
l'Atlantique paléarctique et sur le sous-genre nouveau Bathysolea , par
M. L. Roule 8
OCÉAN ATLANTIQUE
Zoologie : Clef dichotomique pour la détermination pratique des espèces de
Poissons qui se trouvent même accidentellement dans la Manche, par
M. J. Delphy 29° et 383
MER MÉDITERRANÉE.
Zoologie : Sur un Nymphonomorphe nouveau capturé par le Travailleur
dans les mers européennes au cours de sa campagne de 1881, par
M. E.-L. Bouvier *4
MER DES INDES.
île de Kerguelen.
Botanique : Notes sur des Mousses de Kerguelen, par M. J. Cardot 336
«
OCÉAN ANTARCTIQUE.
Zoologie : Diagnoses d'Epongés recueillies dans l'Antarctique par le Pour-
quoi-Pas ? par M. E. Topsent 1 63
471
TABLE ALPHABETIQUE DES ESPECES
ET DES PRINCIPAUX GENRES.
VERTERRES.
MAMMIFERES.
Pages.
Gorilles : Variabilité de la crête
sagittale du crâne (PI. I, II et
III) , par M. H. Neuville 2
Hérisson de Serbie : Sécrétion
particulière , par M. G. Loisel 74
Pteromvs de l'Inde : Mœurs
(PI. VIII), par Guy Babault. 43o
Spalax monticola Serbicus : Ob-
servations biologiques, par
M. G. Loisel 71
Ursus americanus X U. arctos :
Naissance à la Ménagerie , par
M. E. Trouessart 1 43
REPTILES ET RATRACIENS.
Reptiles recueillis au Maroc, par
M. Pallary. Liste dressée par
M. P. Cbabanaud
79
Reptiles de Kebili (Sud-Tuni-
sien), recueillis par M. le C*
Vibert. Liste dressée par M. P.
Chabanaud 296
Reptiles et Batraciens du Maroc
recueillis par M. Pallary. Liste
dressée par M. P. Cbabanaud 228
Gymnodactylus moerens P. Chab.
nov. sp. (Lacertiliens), iig... 228
Opbidiens mm encore étudiés
de l'Afrique occidentale appar-
tenant aux Collections du Mu-
séum : Liste et description
d'espèces nouvelles, par M. P.
Cbabanaud 362
Serpents d'Afrique occidentale
recueillis par M. Gruvel :
Liste dressée par M. P. Cha-
banaud 73
Serpent nouveau de Mauritanie
saharienne , par M. P. Chaba-
naud 77
Aparallactus nigrocollaris P. Ch.
sp. nov., fig 377
Roucheti P. Ch.
var. nov 378
Chamœtortus aulicus Ellenberg,
var. nouv. P. Ch., fig 375
Chlorophis heterodromus Pobe-
guini, sub. sp. nov., fig.. . . 371
Dipsadomorphus Roueti P. Ch.
sp. nov. , fig 373
Glauconiabicolor Gruveli P. Ch.
subsp. nov 367
monticola P. Ch. sp. nov. ,
fig .' 366
Rouleophis P. Ch. gen. nov... 379
R. Chevalieri P. Ch. sp. nov., fig. 379
Prosymna : Revision du genre,
par M. P. Chabanaud 433
P. Vassei Mocquard. , 6g 435
Simocephalus insignis P. Ch. sp.
nov., fig 369
Tarbophis guidimakaensis P. Ch.
sp. nov 77
Tvphlops dubius P. Ch. sp. nov. ,
'iig 364
rufescens P. Ch. sp. nov. ,
fig 365
— 472 —
POISSONS.
Cyclopterus lumpus L. femelle :
Note par M. L. Roule 28g
flippocampus Arnei L. R. sp.
nov., fig 11 et 383
Solea et Rathysolea : Considéra-
tions sur les deux espèces de
ce genre et de ce sous-genre
nouveau, par M. L. Roule. . 8
Poissons de la Manche. Clef dicho-
tomique pour leur détermina-
tion, par M. J. Delphy. 990 et 338
INVERTEBRES.
PYCNOGONODES.
Amothea (Achelia) armala E.-L.
Rouv. sp. nov
Anopiodactylus massiliensis E.-L.
Rouv. sp. nov
INSECTES.
Coléoptères.
Clytini nouveaux de Chine ( Lon-
gicornes), par M. M. Pic...
Clytus magnifiais Pic n. sp. . . .
Coléoptères Térédiles : Lyctides
de l'Amérique du Nord. —
Formes typiques du genre
Lyctus(fig.), par M. P.Lesne.
Demonax inhumeralis Pic n. sp.
Xylotrachus bifenestratus Pic
nov. sp
Névroptères.
Un Plecoptère nouveau de
France : Hemimelaena (Perla)
Revelieri sp. nov. (Perlidœ),
par le R. P. Longin Navâs . .
Lépidoptères.
Les Sphingides du genre Ache-
rontia. Lépidoptères melli-
vores parasites des Abeilles :
A. Atropos Lin., A. Lachesis
Fab.,A.StyxWestw.(Pl.IV).
MOLLUSQUES.
Venericardia et Cardita de La-
marck. Note par M. Ed.
Lamy 5o et 1 14
180
181
92
181
180
hh
Lucina et Diplodontes delà mer
Rouge, par Ed. Lamy i45 et 1 83
Mactres et Lulraires de la mer
Rouge, par Ed. Lamy 2.37 et 3o5
Cardites et Cypricardes de la
mer Rouge, par Ed. Lamy. . 3 1 1
Condylocardia Digueti Lamy.
Lamellibranche nouveau du
golfe de Californie (fig-),
par Ed. Lamy 463
Pectoncles de la mer Rouge , par
M. Ed. Lamy 384
Faune malacologique de l'Afrique
équaloriale, par M. L. Ger-
main :
XL1I 1 56
XL11I (PI. V) iq3
XL1V 243
XLV 317
Rythinia Alberti Smith (fig.). . 200
Leroya ( sur le genre ) 3 1 7
Subulina (Subulona) kilwaensis
Germ 2 58
Limaciens du grand Atlas : Liste
dressée par M. Carlo Pollo-
nera 191
Geomalacus (Letourneuxia)ma-
roccanus n. sp 191
ÉGHINODERMES.
Essai de Faune des Échinidcs
fossiles des terrains secon-
daires, par M. Charpiat. . . .
449
473 —
COELENTERES.
Anthozoaires.
Type nouveau d'Actinie de l'île
de SanThomé , par M. Gh .Gra-
vier a34
Telraatactis Valle-Flori Grav. . . a35
Spongiaires.
Eponges recueillies dans l'An-
tarctique par le Pourquoi-
Pas ? : Diagnoses par M. E.
Topsent 1 63
Anchinoe toxifera antarctica
Tops. n. subsp 167
Aulorossala aperta Tops. n. sp. . i65
Gaini Tops. n. sp 1 6A
Calyx stipi talus Tops. n. sp. . . . 171
Clathrissa glaberrima Tops. n.
sp 167
Dendoryx ramilobosa Tops. n.
sp 167
Gelliodes spongiosus Tops. n. sp. 171
Gellius tenellus Tops. n. sp. .. . 171
tremulus Tops. n. sp... 171
Guitarra sigmatifera Tops. n. sp.
Gymnorosella Tops. n. sp
inermis Tops. n. sp
Homaxinella Tops. n. sp
Homoeodictya erinacea Tops. n.
SP
Kirpatricki Tops. n. sp. .
170
16Û
i64
166
169
170
Hymeniacidon torquata Tops. n.
sp 166
Leptosia Tops, gen 168
Microxina Tops. n. gen 170
170
168
168
169
166
Gharcoti Tops. n. sp. . . .
Myxilla elongata Tops. n. sp. . .
magna Tops. n. sp
pistillaris Tops. n. sp. . .
Rosella podagrosa tennis Tops,
n. subsp
Racovitzae microdiscina
Tops. n. subsp i65
Scolymastra Joubini Tops. n. sp. i63
Stylopus Fiïstedt gen. rem.. .
Fristedti Tops. n. sp. . .
Tedania oxeata Tops. n. sp. . . .
Tbrinacopbora simples Tops. n.
SP
168
168
169
i(J6
BOTANIQUE.
Gollection botanique du Haut-
Dahomey et de la vallée du
Niger moyen, récollée par
M. de Gironcourt. Liste dres-
sée par M. H. Hua 33o
Gryptogyne : Genre de Mada-
gascar, par M. H. Lecomte. . 3g3
Donella : Genre de la famille
des Sapotacées, par M. H. Le-
comte 388
Fougères de l'Herbier du Mu-
séum, par le Prince Bonaparte A10
Korthasella (Les) de Van Tie-
ghem, par M. H. Lecomte.. . 12A
Korthasella : Ce genre et la tribu
des Bifariées de van Tieghem ,
par M. H. Lecomte 260
Muséum. — xxn.
Hybrides des serres du Muséum.
Note par M. J. Costantin . . .
Maxillaria chlorantha Lindl.. . .
ochroleuca Lodd
Mousses de Kerguélen, par M. J.
Gardot
Bartramia sobrina Card. sp. nov.
Brachythecium Gramontii Gard,
sp. nov
Bryum flaccidissimum Card. sp.
nov.
pseudotriquetriforme Card.
sp. nov
var. densum Card.
var. nov
Campyiopus Ballieri Card. sp.
nov.
617
417
i 1 7
336
3io
34i
339
339
339
337
Ditrichum subaustrale Broth.
var. robusturn Gard. var. nov. 337
Grimmia Bossierei Card. etTbér
sp. nov, .
338
Pottia aculidenta Gard, et Thér.
sp. nov 338
Tortula Rallieri Card. sp. nov.. 338
Mousses de Madagascar, par
M. J. Car dot 34a
Breulelia Viguieri Card. sp. nov. 367
Macromitrium anomodictyon
Card. sp. nov. (%.). 365 et 366
klh —
Sphagnurn Humberti. Card. sp
nov 36a
ïrematodon Viguieri Card. sp.
nov 363
Viscum de Nossi-Bé, à fleurs
d'abord encapudionnées, par
M. H. Lecomte 268
Viscum palliolatum H. Lee. sp.
nov 270
Douilioti H. Lee.
var. nov. . . , 271
Perrieri H. Lee.
var. nov 271
BOTANIQUE APPLIQUEE.
Introduction de Cinchona ou
Quinquina à Madagascar :
Note par M. le Dr J. Legen-
dre, 4a3
— 475
TABLE DES FIGURES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
ZOOLOGIE.
MAMMIFERES.
Pages.
Crânes de Gorille (PI. I , II et III) • . a à 4
Crânes de Gorilles dépourvus de crête sagittale (PI. I et II). — Crâne
présentant une crête sagittale (PI. III).
Architecture du tissu spongieux des os (PI. VI et VII) 288
Écureuil volant : Pteromys punctatus Gray (PI. VIII) A3o
Fig. 1. Membranes alaires repliées au départ du vol. — Fig. 2. Mem-
branes alaires en extension dans le vol soutenu. — Fig. 3 et h. Pattes
antérieures et pattes postérieures montrant les pelotes servant à amortir
le choc au terme de l'élan.
REPTILES.
Lacertiliens,
Gynmocliilus moerens Chab 229
Ophidiens.
Typhlops dubius Chab. (Fig. 1, 2 et 3) 364
ujescens Chab. (Fig. h , 5 et 6)
3(36
Glauconia monticola Chab. (Fig, 7, 8 et 9) 367
Sinocephaîus insignis Chab. (Fig. 10 et 1 1 ) 369
Chlorophis heterodermus Pobeguini Chab. (Fig. 12) 372
Dipsadomorphus Boueti Cliab. (Fig. i3, ik et i5) 37Z1
Chamœtortus aulicus Ellenbergi Chab. (Fig. 16 et 17).
Aparallactus nigrocollaris Chab. (Fig. 18 et 19)
nigrocollaris Roucheti Cbab. (Fig. 20 et 21). . . .
Rouleophis Çhevalieri Chab. (Fig. 22 et a3)
376
77
378
579
— 476 —
POISSONS.
Hippocampus Arnei Roule (Fig. 1, femelle; fig. 2 , mâle) 12
INSECTES.
Coléoptères.
Lyctus carbonarius Walt et L. leacocianus Woll : Fig. 1 et 2, Antennes.. . 95
Lépidoptères.
Les Sphingides du genre Acherontia (PI. IV) 37
Fig. 1, A. Atropos L. — Fig. 2, A. Lachesis. — Fig. 3, A. Styx
Westw.
MOLLUSQUES.
Condylocardia Digueti Ed. Lamy aoo
Fig. 1 à 3. Détails de structure : Bythinia (Gabbia) Alberti Smith.
Calcaire fossilifère des ^environs du poste belge de Witschumbi , au sud-
ouest du lac Albert-Edouard (PL V) 208
BOTANIQUE.
Mousse de Madagascar : Macromilrium anomodictyon Card 346
SOMMAIRE.
Pages.
Actes administratifs. — Congé accordé à M. Viguier. — Nomination de
M. Lebard comme Préparateur intérimaire. — M. Berland et ses
services de guerre. — Décès de M. A. Lucet et de M. le Dr H.-L.
Sauvage : Notices. -7— Donation d'Insectes Orthoptères vivants : Phyl-
lies et Cyphocranes, par M. l'Abbé Foucher. — Donation de Collections
de Coquilles par M. le Dr Jousseaume. — Donation aux OEuvres de
guerre de la France d'une somme de 5i,437 fr. 5o recueillie à la
Trinité, par M. Serre, Consul de France, Associé du Muséum. 4a5 à 439
Communications :
G. Babaclt. Les mœurs des Pteromys de l'Inde. (PI. VIII.) 43o
P. Chabanadb. Revision du genre Prosymna Gray. (Figs.) 433
R. P. Longin Navâs. Un Plécoptère (Ins. New.) nouveau de France 44 1
Ed. Lamï. Description d'un Lamellibranche nouveau du Golfe de Californie.
(Figs.) 443
À. Bavay. Sables coquilliers marins pour le Laboratoire de Malacologie. . . fi 46
A. Cbahpiat. Au sujet d'un Essai de Faune des Échinides fossiles des
Terrains secondaires 44y
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1916 45 1
Correspondant décédé en 1 9 1 6 45 1
Tables des Matières :
Table alphabétique des Auteurs et des Personnes citées 453
Table par ordre méthodique. Actes et Histoire du Muséum 46o
Table par ordre géographique 467
Table alphabétique des espèces et des principaux genres '171
Table des ligures 475
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