inv*
2 P*f (
, trr
v". fi '
4 «^ " '
i #>*-
i
i*.
kl
: r -
V- J*
^4
- A y ^^ ,
u/Jf ^^^^^^^;
mi
'-,-v
iw-K »-•
^m
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
\lùl<*
La figtire placée sur le titre du Bulletin représente un Oiseau de l'ordre des
Gruiformet, le (agmi de Nouvelle-Calédonie : Rlnnocheetus jubatus ,1. Verreaux
et Des Murs, dans l'altitude <le la crainte; elle a été exécutée par M. le Profes-
seur A. Mulot.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
£>*$ ïXT
^;
TOME VINGT-QUATRIEME
1918
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCCCCXVlll
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1918
N° 1
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCGGKVIII
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
t. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres , jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y l'attachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum , ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(l> S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos , trésorier de l'Association ,
130, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNÉE 1918. — N° 1
-C3*<-
174B RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
31 JANVIER 1918.
PRESIDENCE DE M. EDMOND PEH1UEH,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des laits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
M. Mouquet, Vétérinaire, a été nommé temporairement Assis-
tant Ve'térinaire des Ménageries (Décision ministérielle du 6 août
1917);
M. Charles Gravier, Assistant au Muséum, est nommé Profes-
seur delà Chaire de Zoologie (Vers et Crustacés), emploi nouveau
(Décret du 17 octobre 1917);
M. Germain, Préparateur au Muséum, est nommé Assistant de
la Chaire de Malacologie, en remplacement de M. Gravier (Arrêté
du 3o novembre 1917);
Sont nommées Stagiaires pour Tannée scolaire 1917-1918 (Ar-
rêté du 3o novembre 1917) :
M,nc Lemoine, Docteur es Sciences naturelles;
M"e Dehobne, Docteur es Sciences naturelles;
Muséum. — xxiv. 1
Des Bourses de Doctoral sont allouées, pies le Muséum (Arrêté
du même jour), à :
M"c Morand, Licenciée es Sciences naturelles,
MUe Brière. Licenciée es Sciences naturelles.
M. Kùnckel d'Hercilais, Assistant au Muséum, est admis, pour
ancienneté dàge et de services, à faire valoir ses droits à une pen-
sion de retraite à compter du icr novembre 1917 (Arrêté du 27 sep-
tembre 1917).
M. Kunckel est nommé Assistant honoraire (aux termes du
même Arrêté).
M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie au Muséum d'His-
toire Naturelle, a été nommé, pour Tannée 1918, Assesseur du
Directeur de cet Établissement.
M. Massart, Professeur à l'Université de Bruxelles, chargé, durant
l'année scolaire 1916-1917, de Conférences de Botanique au
Muséum, continuera à assurer ce service du icr janvier au 3o juin
1918 inclus (Arrêté du 29 janvier 1918);
Sur la proposition de M. le Professeur Boule, M. Diego Rei>oche
y Torrens, Directeur du Museo Canario à LasPalmas, a été nommé
Correspondant dans la séance du 12 avril 1917.
Sur la proposition de M. le Professeur Lecomle, M. Barly Bal-
four a été nommé Correspondant dans la séance du 21 juin 1917.
Sur la proposition de M. le Professeur Trouessart, le Frère
Apolinaire, Directeur du Musée d'Histoire Naturelle de Bogota
(Colombie), a été nommé Correspondant dans la séance du
28 juin 1917-
Dans la même séance, M. Chudeal a été nommé Correspondant,
présenté par l'Assemblée.
— 3
PRESENTATION D'OUVRAGE.
M. R. Legbndre, en son nom et en celui de M .A. Thbvenin, tous
deux Membres de la Section d'Hygiène du Ministère de l'Armement
et des Fabrications de Guerre, Direction des Inventions, des Etudes
et des Expériences techniques, pre'sente et offre pour la Bibliothèque
l'ouvrage suivant, ayant pour titre : Comment économiser le chauffage
domestique et culinaire. Notioris pratiques, Paris, 1918, dont ils sont
les auteurs.
1 .
COMMUNICATIONS.
MAyoUUSTES ET LÉZARDS À Là TrIXITE ,
par M. Paul Serre,
Consul de France, Associé du Muséum.
H y a quelques décades, ou décidait d'introduire à la Martinique, où la
Vipère fer de lance avait pullulé et tuait chaque année , notamment dans
les champs de cannes, un grand nombre de travailleurs, un de ses plus
terribles ennemis, la Mangouste; mais il advint que ce dernier animal
ayant lui-même fort multiplié, il fallut lui déclarer à son tour une guerre
à mort.
La même surprise était réservée aux planteurs de La Trinité qui intro-
duisirent ici la Mangouste pour débarrasser leurs champs d'une infinité de
Rats qui rongeaient la canne à sucre. Malheureusement, à mesure que les
rongeurs se faisaient déplus en plus rares, les Mangoustes, elles , se faisaient
de plus en plus nombreuses; il en résulta que ces derniers Mammifères
commirent nuitamment de grands dégâts dans les poulaillers et s'enhar-
dirent même à saigner, de jour, les Poules, les Canards et même les jeunes
Dindons, Porcs, Chevreaux, etc., qui s'écartaient à quelque distance des
habitations. Chose plus grave encore, ces carnassiers détruisirent également
les Oiseaux et les gros Lézards de terre, si utiles à l'agriculture, parce que
gros destructeurs d'Insectes, et l'on constata sur les plantations de cannes
qu'après la disparition de ces Reptiles, le terrible insecte rrfroghoppern se
mettait à pulluler causant de grands dégâts (i;.
Mr. Cariée, l'actif manager hollandais du rr Waterloo Es ta te », la seconde
comme importance des seize exploitations sucrières de La Trinité, décida
de débarrasser ses champs des innombrables Mangoustes qui y avaient élu
domicile. Ayant fait disposer de tous côtés des pièges perfectionnés (avec
un oeuf de poule ou un morceau de viande ou de poisson comme appât)
et offert une prime de 26 sous par tête d'animal, il parvint à faire occire
en 1916 non moins de i,5oo Mangoustes, ce qui est à peine croyable,
puis 2,000 de janvier à la fin de mai 1917.
Maintenant il achète, par l'intermédiaire de la rr Station expérimentale
0 Probablement la larve d'une Cicadelle du genre Aphrophora.
_ 5 —
de Porfc-of-Spain», aux petits négrillons et petits rr coolies « hindous qui
ont trouvé là une source inespérée rie gros profits, autant de Lézards
vivants payés 1 o sous pièce qu'ils peuvent en attraper, soit au moyen
d'un nomd coulant, soit avec un filet après avoir noyé leurs terriers. Et
maintenant, Mr. Carlec s'occupe de l'élevage des Lézards, aussi de celui des
Grenouilles et des Crapauds, dans un grand terrain qu'il a fait enclore, afin
de lâcher ensuite ces animaux sur les exploitations adjacentes où ils devien-
dront ses meilleurs auxiliaires en détruisant les rffroghoppers» et autres
insectes nuisibles à la canne.
Mais ce Hollandais pratique fera bien de se méfier des Mangoustes de
ses voisins, qui, à l'instar des Atta ou Fourmis parasol (une autre peste
des tropiques), vont généralement marauder dans les propriétés d'autrui.
On réclame maintenant ici la suppression, dans les campagnes, de la
taxe sur les Chiens, qui sont, comme on le sait, grands chasseurs de Man-
goustes.
— G
Sun une petite Collection pf Crustacés de Cuba
offkp.tr âv Muséum par M. pf Boury,
par M. E.-L. Bouvier.
Au cours d'un récent voyage à Cuba, M. E. de Boury , le savant malaco-
logiste, a recueilli dans cette île, surtout aux environs de Santiago, un
certain nombre de Crustacés décapodes qu'il a généreusement offerts au
Muséum. Je crois utile de donner ici la liste de ces Crustacés dont plusieurs
offrent de l'intérêt, soit parce qu'ils sont nouveaux ou rares, soit parce
qu'on ne les avait pas signalés jusqu'ici dans les eaux de Cuba.
DÉCAPODES.
Macroures. — Penaeus brasiliensis Latr. , Parapenaeus conslrictus St. ,
Sieyonia laevigata St., Pontonia Grayi Ratbb. , Platyblema rugosum Sp.
Bâte, Cambarus cubensis Sauss. , Panilurus argus Latr., Scyllarus ameri-
canus Smith.
Brachyiires. — Eriphia gonagra Fabr. , Leplodius jloridanus Gibbes ,
Actaea nodosa St., A. setigera Edw. , acantha Edw., Pilumnus gemmatus
St., Epibolocera armât a Smith, Eupanopeus Herbsti Edw., Pachygrapsus
Iransversus Gibbes, Percnon planissimum Herbst, Gecarcinus ruricolaL.,
Macrocœloma diacanthum A. M. Edw., Thoe puella St., Mithrax pilosus
Rathb. , M. coryphe Herbst. , M. cinctimanus St. , Tekophrys ornatus Rathb. ,
Periccra cornula Latr.
\ nomoiires. — Avec le Pagimts insignis Sauss. , le Clibanarius tricohr
Gibbes, le Calcinus sulcalus Edw. et le rare Evpagurus Marshi Rathb. , les
Paguridés suivants qui sont des formes nouvelles intéressantes :
Paguristes anomalus sp. nov. (fig. 1).
Cette espèce se distingue de tous les autres Paguristes jusqu'ici connus
par le fait que ses femelles ne présentent aucune trace de la poche incubatnee
abdominale que l'on considérait à bon droit comme une caractéristique
du genre. Abstraction faite de ce trait remarquable, elle ressemble totale-
— 7 —
ment aux Paguristes les plus typiques; elle en a le faciès, les appendices
et présente comme eux des fausses pattes sexuelles placés sur les segments
abdominaux antérieurs, une paire sur le premier chez la femelle, sur
chacun des deux premiers chez le mâle. On peut la considérer soit comme
un descendant direct, mais lointain, de la forme ancestrale dépourvue de
poche, qui servit d'ancêtres aux Paguristes, soit comme un Paguristes qui
a rétrogradé vers cette forme ancestrale en perdant la poche incubatrice ;
dans l'état actuel de nos connaissances, il est impossible de choisir entre
Fig.
Paguristes anomalus, X i3.
ces deux hypothèses. Mais ce que l'on peut affirmer, c'est que notre Pagu-
ristes est à un stade évolutif plus avancé que la majeure partie des repré-
sentants du genre; car ses branchies sont formées par deux rangs de
lamelles ovales absolument entières, tandis que dans la plupart des autres
Paguristes, les filaments branchiaux qui les constituent sont encore un
peu indépendants sur le bord des lamelles.
La carapace est ponctuée vers le front, où elle présente un sillon gas-
trique médian. La saillie rostrale est assez longue, étroite, terminée en
pointe; les deux angles frontaux sont médiocrement saillants (1). Les écailles
ophthalmiques sont étroites, bifurquées au sommet qui dépasse un peu la
— 8 —
pointe rostrale ; les pédoncules oculaires se dilatent beaucoup à la base et
se rétrécissent graduellement jusqu'à la cornée ; ils dépassent un peu les
pédoncules antennaires, atteignent presque l'extrémité des pédoncules
antennulaires et sont d'un quart plus courts que le bord frontal. Les fouets
antennaires égalent à peine en longueur la région gastrique, ils présentent
des soies assez grandes et assez nombreuses.
Les chélipèdes (2, 3) sont petits, subégaux, comprimés sur leurs faces
externe et interne ; leur méropodite est armé de denticules en scie irrégu-
lière sur le bord inférieur ; le carpe et la pince présentent sur leur bord
interne une rangée de dents aiguës, sur leur face supérieure des saillies
obtuses de dimensions très diverses, mais particulièrement fortes sur la
portion palmaire. Il y a de nombreux poils sur cette face des deux articles ,
et ces poils s'élèvent davantage au bord externe où ils font une sorte de
frange. Les doigts sont à peine plus longs que la portion palmaire et cornés
à leur extrémité distale. Les pattes ambulatoires (4,5) sont courtes , fortes ,
inermes, elles dépassent très peu les pinces; leur doigt égale à peu près en
longueur le propodite qui présente une rangée de petits bouquets de poils
sur sa face supérieure, et, sur sa face interne, deux séries irrégulières de
stries qui portent de courtes soies sur leur bord antérieur. Comme dans
les autres Paguristes, les patles nettoyeuses de la paire antérieure ne pré-
sentent pas de saillie digitale sur leur propodite-, cet article présente sur
sa face externe, en contact avec le bord inférieur, une bande rugueuse
également étroite dans toute son étendue. Les fausses pattes fixatrices sont
liés fortement inégales et dissemblables, de même que les deux moitiés
du telson.
Longueur du céphalothorax d'un mâle adulte , k millimètres ; les fe-
melles sont à peu près de même taille et portent 20 à 3o œufs assez
volumineux.
Huit exemplaires pris en dehors de la baie de la Zocappa, près de
Santiago de Cuba , sous les vieux Madrépores ; la plupart logés dans les
coquilles de Planaxis lineatusàa Costa, quelques-uns dans celles de Colum-
bella cribraria. Certains exemplaires sont bien jeunes et dépassent à peine
la taille d'une glaucothoé; ils sont de tous points semblables aux adultes,
mais les stries du propodite des pattes ambulatoires sont moins apparentes
et les pédoncules oculaires plus robustes.
Glaucothoé cubensis (fig. 2).
Dans la coquille d'un Planaxis lineatus se trouvait une Glaucothoé du
groupe des Mixtopaguriens, peut-être même celle du Paguristes anomalus
qui fut capturé avec elle.
Cette forme diffère de toutes les Glaueothoés jusqu'ici connues par le
grand développement de son rostre et la faible longueur de ses pédoncules
\
— 0 —
oculaires : le premier s'avance fortement entre ceux-ci sous la forme d'une
lame triangulaire acuminée au sommet ; les secondes présentent une forme
vaguement ovoïde et ne se dilatent pas sensiblement dans leur région cor-
néenne ; ils ne sont pas deux fois aussi longs que larges. Les pédoncules
antennulaires ne diffèrent pas sensiblement de ceux du Glaucothoe ros-
trata, tels qu'ils ont été représentés par Miers, mais les pédoncules anten-
naires dépassent un peu le bord antérieur de la cornée. Les pinces sont
subégales, deux fois et demie aussi longues que larges, et totalement
inermes; leurs doigts sont à peu près aussi longs que la portion palmaire,
contigus sur leurs bords et armés chacun d'une griffe terminale cornée
qui se prolonge un peu sur les bords. Les doigts des pattes ambulatoires
sont notablement plus courts que la portion palmaire. Les pattes des deux
dernières paires sont tout à fait semblables à
celles du Glaucothoe rostrata.
Ce qui donne à notre exemplaire un intérêt tout
particulier, c'est le fait qu'il se trouve dans une
coquille spirale, enroulé comme elle, sans d'ail-
leurs avoir perdu aucun des caractères dislinctifs
du Glaucothoe; ses segments abdominaux sont
bien séparés et chitineux avec des épimères obtus ;
ses fausses pattes sont au nombre de cinq paires ,
biramées, parfaitement symétriques, et celles de
la paire postérieure forment, avec le lelson , une
rame caudale qui ne diffère en rien de celle des
Glaucothoés libres. A ce point de vue, notre spé- Fig. 2. — Glaucothoe
cimen ressemble à toutes les Glaucothoés que nous cubensis, x 28.
avons jusqu'ici étudiées ou discutées, et diffère
des Glaucothoés d'Eupagurus recueillies ou élevées par M11" Millet T.
Thompson (,) ; chez ces dernières, en effet, les uropodes ou fausses pattes
postérieures sont «■ asymétriques comme chez l'adulte*, même avant que
l'animal ait établi son gîte dans une coquille. Notre Glaucothoe appartient
évidemment à une espèce où l'asymétrie produite par la coquille n'est pas
encore devenue héréditaire au point de se faire sentir déjà au stade post-
larvaire de Glaucothoe. On sait d'ailleurs que , dans le genre Mixtopagurus,
la symétrie du corps demeure presque complète jusqu'à l'état adulte.
Clibanarius brachyops sp. nov. (fig. 3).
Cette espèce est surtout remarquable par la brièveté relative et la
grande épaisseur de ses pédoncules oculaires (t) qui sont notablement plus
C> Millet T. Thompson, Tlie metamorphosis of the hermit Crab (Proc. Boston
Soc. Nat. Uist., vol. 3i, n° A).
— 10 —
courts que le bord frontal, partout épais, mais principalement à la base où
leur largeur égale environ ho centièmes de leur longueur. Malgré ces carac-
tères qui le distinguent nettement des autres Clibanarius, notre Cl. bra-
chi/nps se rattache étroitement au même genre. Son front est droit, un
peu aigu au milieu ; les écailles ophthalmiques sont larges, armées de deux
pointes et de quelques denticules. Ses pédoncules antennulaires et anten-
naires n'atteignent pas tout à fait l'extrémité des yeux; il y a une forte
épine en dehors sur l'écaillé antennaire; le fouet des antennes est nu, ses
articles sont plutôt courts et très distincts. Les chélipèdes (2) sont subégaux :
il y a deux denticules à l'angle que forme en avant le bord inféro-interne
Fig. 3. — Clibanarius brachyops, X a3.
du méropodite ; le carpe est court, orné seulement de deux saillies aiguës ;
les mêmes saillies sont plus nombreuses sur la face supérieure de la pince
et au nombre de quatre sur le bord interne de cette face: les doigts sont
dentés ou plutôt fortement sinueux sur leur bord interne. Les pattes am-
bulatoires (3) sont inermes: leur doigt, avec sa longue griffe, est à peu
près aussi long que le propodite.
Cette espèce fut trouvée au même lieu et dans les mêmes coquilles que
les deux formes précédentes: sa taille est très réduite et n'atteint pas un
centimètre. Elle est représentée par un mâle et par une femelle adultes ;
cette dernière porte un petit nombre d'oeufs ovoïdes dont le grand diamètre
égale presque 1/2 millimètre comme ceux du Paguristes anomalus.
11
Eupagurus pygmaeus sp. nov. (fig. l\).
Avec les exemplaires ci-dessus décrits se trouvait, dans une coquille de
Columbella cribparia, un petit Eupagurien femelle dont la physionomie est
des plus caractéristiques.
Fig. k. — Eupagurus pigmaeus, X 3o.
Le front (1) est brièvement aigu dans sa partie rostrale; les pédoncules
oculaires sont un peu plus courts, très dilatés à leur base et fort rétrécis
dans leur région cornéenne, qui est assez longue; les écailles ophthal-
miques sont quadrangulaires avec leur bord oblique antérieur armé de
h ou 5 dents longues et aiguës; les pédoncules™ antennulaires et anten-
naires dépassent longuement les yeux et sont dépourvus de toute armature;
— 12 —
l'écaillé antennaire, étroite et arquée, arrive au moins jusqu'au milieu de
la cornée. La pince droite ( 2) est operculiforme, presque aplatie sur sa face
supérieure, qui est très arquée en dehors, presque droite en dedans, et
armée de nombreuses épines; ces dernières se groupent en une rangée sur
le bord externe et sur le bord interne ; il y a également des épines sur le
carpe, qui est assez court. La pince gauche (3) est beaucoup plus réduite,
plus étroite, armée de dents sur son bord externe qui est couvert d'épines
et de petites saillies sur sa face supérieure. Les pattes ambulatoires (d) sont
relativement courtes, ornées seulement de quelques soies comme les chéli-
pèdes ; leur doigt est presque aussi long que le propodite et porte 4 ou
5 soies spiniformes sur son bord inférieur.
Je range provisoirement cette espèce dans le genre Eupagurus, mais il
pourrait appartenir à l'un des genres à'Eupaguriens où les mâles pré-
sentent des tubes sexuels, peut-être au genre Anapagurus ou Catapagu-
roides. En tout cas, on la reconnaîtra toujours aisément à ses caractères
bien particuliers. Je lui attribue le qualificatif de pygmaeus parce qu'elle
est de très petite taille; elle n'atteint pas 1 centimètre de longueur, et la
largeur de son front ne dépasse guère 1 millimètre.
STOMATOPODES.
(Tonoiluctylus Œmtedni Hatsen.
ANISOPODES.
Pagurotanais Bouryi sp. nov. (fig. 5,6, 7).
Certaines jcoquilles de Planaxis lineatus étaient habitées par un petit
Anisopode qu'on aurait pris d'autant plus aisément pour un Pagurien qu'il
se trouvait au milieu des espèces nouvelles décrites ci-dessus, et montrait
à l'orifice de la" coquille ses deux pinces subégales et semblables.
Cette curieuse espèce constitue le type d'un genre nouveau et d'une
espèce nouvelle étroitement adaptée à la vie dans les coquilles. Tous les
pléopodes ont disparu (fig. 5 : 1), saut peut-être un rudiment de la paire
antérieure; l'abdomen est mou, tordu dans le sens de la spire, enfin et
surtout les pattes des cinq dernières paires (fig. 5 : 1 ; fig. 6 : i3, là)
présentent sur la face externe de leurs trois articles subterminaux (pro-
podite, carpe, méropodite), une râpe d'écaillés qui rappellent tout à fait
les organes uropodieus des Pagurides et jouent vraisemblablement le
même rôle dans les rapports de ranimai avec la coquille. Pour ces diverses
- 13 —
raisons, je propose de désigner le nouveau genre par le nom de Paguro-
tanais. En dehors des caractères précédents, qui sont fort typiques, il se
distingue par la segmentation normale de son abdomen , la réduction de
ses uropodes qui présentent pointant une petite branche externe (1), la
conformation en pince parfaite de ses pattes antérieures (5) et le grand
Fig. 5. - Pagurolanais Bouryi.
la femelle de la figure 1 mesure a millim, 5.
développement des pattes de la paire suivante (7) qui doivent être ravis-
seuses parce qu'elles sortent uue série d'épines sur le bord inférieur de
leurs quatre derniers articles. Le genre paraît se rapprocher surtout des
Tanaïs, mais il en diffère par tous les caractères précédents, sauf la forme
de pattes antérieures -, c'est vraisemblablement un Tauaïdien primitif très
modifié par adaptation à la vie pagurienue.
— u —
Je désignerai celle curieuse forme sous le nom de Pagurotanais Buuryi
en l'honneur du savant qui l'a découverte. Les caractères de l'espèce sont
les suivants :
Corps (1 ) rélréci d'avant en arrière , à segments très nets , mais peu calcifiés
dans la région de l'abdomen et seulement du côté dorsal ; ça et là , quel-
ques poils ramifiés agglutinants, plus nombreux d'ailleurs sur les appen-
dices de locomotion. Céphalothorax formant entre les antennes uue avance
frontale (2) triangulaire, acuminée, irrégulièrement dentée sur les bords;
une échancrure sur son bord à la base des antennes. Un pou en arrière et en
dessous de cette] échancrure apparaissent les yeux, qui dépassent à peine
000 (x et qui se composent de A ou 5 ocelles noirs superficiels, couron-
nant d'autres ocelles profonds , plus nombreux et plus
pâles.
Antennes de la 1 " paire ( 3 ) très développées , avec
un long article basai et deux fouets inégaux portés
par le he article pédonculaire ; ces deux fouets se
terminent l'un et l'autre par un article rudimentaire
qui est précédé par trois articles dans le grand , par
un seul dans le petit. Antennes de la 2e paire (4)
très réduites, atteignant à peine l'extrémité de l'article
basai des précédentes, formées de cinq articles iné-
gaux dont le premier est plus long et beaucoup plus
fort que les autres. Maxilles tronquées, fortement
ciliées sur leur bord, probablement dépourvues de
lacinie interne; une série de stries parallèles (10),
peut-être branchiales, sur les mâchoires dont les deux
lacinies sont tronquées et bien développées. Maxilli-
pèdes (fig. 7 ) remarquables par le développement et
l'armature de leur article carpien qui présente sur son bord externe une
série continue de 9 à 10 dents, à l'angle antérieur de son bord interne
5 épines dentiformes (fig. 6 : 11).
Pattes antérieures assez puissantes , avec un carpe très long ( 5 ) , armé
de spinule sur ses deux bords; pinces à peu près aussi longues, à doigts
plus courts que le propode, terminés en griffe aiguë et, sur leurs bords en
regard, armés de dents qui portent pour la plupart des soies cultriformes
ciliées en arrière (12); exopodite de ces pattes uniarticulé, denticulé en
dessus et muni de quatre soies dans sa partie terminale (5). Pattes de la
2e paire (7) un peu plus longues, beaucoup plus grêles, terminées par
une griffe fort aiguë ; leurs quatre derniers articles, longs et armés de soies
spiniformes sur leur bord inférieur. Pattes des cinq paires suivantes ( 1 .
8, i3, 1 h) beaucoup plus courtes et plus faibles, d'autant plus réduites
qu'elles sont plus rapprochées de l'abdomen , toutes d'ailleurs du même
type, avec une râpe (i3, ih) d'écaillés eu crochets sur la face externe
Fig. 6.
Pagurotanais Bouryi
X 72.
— 15 —
du méropodile, du carpe et du propodite, un dactyle fort étroit et ter-
miné par une griffe courbe très aiguë.
Abdomen subcylindrique (1), sans autres appendices que les uropodes
et un rudiment (non aperçu dans tous les spécimens) des pléopodes anté-
Fie. 7. Pagurotuiiais Houviji.
Divers appendices très grossis.
rieurs; telson arrondi en arrière, uropodes très réduits (i5), leur branche
interne de deux articles, la branche externe d'un seul, qui est très petit.
Longueur totale d'un individu sans les appendices, a million. 5 au plus,
œufs peu nombreux, arrondis, d'un diamètre de i3o à i4o (x.
Quatre exemplaires, dont un mâle, capturés dans les Madrépores à la
Zocappa , près de Santiago de Cuba.
— 1G —
Quelques Observatioss sur les moeurs et sur l'habitât
des Crustacés â l'Ile de Cuba,
par m. e. de boury.
Après l'étude scientifique présentée par M. le Professeur Bouvier, qui
a su donner aux quelques matériaux que j'ai rapportés de Cuba un intérêt
qu'ils n'auraient jamais eu sans cela , il me paraît bon d'y joindre quelques
observations en quelque sorte anecdotiques, montrant le côté pittoresque
de la question, c'est-à-dire la vie des Crabes à Cuba, qui est véritablement
un lieu d'élection pour ces Crustacés, souvent si curieux à étudier.
Je n'ai qu'un regret, c'est qu'étant avant tout malacologïste , je n'aie
pas su apprécier, comme j'aurais dû le faire, toutes les richesses que
j'avais sous les yeux. Sans doute, je ramassais avec intérêt tout ce qui
s'offrait à mes regards d'observateur incorrigible, mais si j'avais connu
tout le parti que M. Bouvier tirerait de mes trouvailles, je me serais appli-
qué à les rendre plus sérieuses et j'aurais très probablement obtenu des
résultats autrement importants.
A Cuba, en effet, on rencontre des Crustacés partout, dans la mer, dans
les rivières, sous les pierres, sur les arbres, dans les habitations et jusque
sous les toits.
Si l'on se promène sur la grève madréporique qui se trouve à droite de
l'entrée de la baie de Santiago de Cuba quand on vient de quitter celle-ci ,
on voit une petite falaise d'un ou deux mètres qui n'est entièrement
recouverte qu'à marée haute. La crête qui surplombe la mer est couverte
d'une multitude de Crabes (probablement le Paehygrapsus transversus) ,
que l'on voit courir avec rapidité. Ils font bonne garde, car, dès que l'on
cherche à s'approcher d'eux, ils se précipitent dans la mer avec une telle
vélocité qu'il doit être extrêmement difficile de se les procurer par ce
moyen.
Au bas de la falaise, le sol plonge en pente très douce, mais je ne l'ai
jamais vu complètement découvert. Il y a au moins 5o centimètres d'eau,
ce qui rend les recherches assez difficiles. Cette partie est couverte de
sortes de grosses pierres plates qui ne sont en réalité que de vieux blocs
madréporiques , souvent fort lourds. Si on les porte sur le bord de la
falaise pour les examiner à loisir, on peut y trouver de véritables richesses,
soit comme Mollusques , soit aussi comme petits Crabes , ou comme Pagures ,
— 17 —
une infinité de coquilles étant occupées par ces derniers, surtout les
Troques; mais d'autres très petites coquilles sont également habitées par
ces curieux animaux, par exemple les Rissoina, les Planaxis, les Eulimus.
C'est surtout parmi ces petites espèces que l'on aurait chance de rencontrer
de nombreuses nouveautés.
Si l'on casse et si l'on explore les cavités des vieux madrépores qu'on
rencontre sous l'eau, sur les bords et en dedans de la baie, ou y rencontre
bon nombre de ces animaux, entre autres un Grustacé allongé, de couleur
verte (probablement le Gonodactylus OErstcdli) , qui occupe les cavités
creusées par les Mollusques dans un polypier fort dur qui renferme auss i
des grands Lithodomes, un des beaux Mollusques bivalves de Cuba. On
peut, du reste, faire de véritables collections en explorant et cassant aver
soin ces vieux madrépores.
Les dragages que j'ai opérés dans les herbiers, principalement dans
l'Ensenada de Nispero, petite baie latérale qui prend naissance près de la
passe et à l'intérieur de la baie de Santiago, m'ont donné d'excellents
résultats. On y recueille beaucoup de petits Crabes, de petites Crevettes et
en nombre relativement assez grand, un Cruslacé qui, d'après M. Bouvier,
était jusque-là d'une excessive rareté.
Il est bon de fréquenter le marché où l'on vend, outre d'énormes Cre-
vettes appelées rrCamarones^, plusieurs espèces de Crabes recueillis, soit
en dehors de la baie, soit dans les herbiers de celle-ci où les enfants les
pèchent à la ligne. Il faut traiter cette espèce avec beaucoup de précaution ,
et j'avoue que j'ai payé cher un oubli d'observation. Ayant pris machinale-
ment l'espèce derrière les grosses pattes, pour éviter d'être pincé, je fus
par contre cruellement piqué, n'ayant pas fait attention à deux énormes
pointes acérées qui protègent la carapace de chaque côté.
A certaines époques, la baie de Santiago est envahie parles ïourlourous
(Gecarânus ruricohi), gros Crabes disgracieux, épais, carrés, de couleur
grisâtre, montés sur d'énormes pattes et pourvus de deux gros yeux pro-
éminents. On les rencontre surtout sur les grèves vaseuses mêlées de petits
arbrisseaux rabougris , et aussi sous les maisons bâties sur pilotis qu'on
trouve en plusieurs points sur les bords de la baie. Les Cubains en l'ont
grand cas, mais comme ce Crabe est très friand des baies du Mancenillier,
très dangereuses, on a soin de le laisser jeûner assez longtemps dans des
barils défoncés recouverts d'un grillage. Il s'en fait alors un grand com-
merce, ceux qui les récoltent venant les vendre dans la ville.
La vase qui se rencontre en abondance autour du port, et en particulier
aux abords du Club nautique, est percée d'une multitude de petits trous
qui ne sont que l'orifice de terriers habités par des petits Crabes rectangu-
laires (les Uca ou Gélasimes) dont une pince seule est développée, tandis
que l'autre est atrophiée. Quand on s'approche , on les voit regagner en hâte
leur retraite.
Muséum. — xxiv. 2
— 18 —
Los rivières et les ruisseaux renferment de 1res beaux Crabes (sans doute
des Epibolocera) , souvent fort rares, marbrés de noir et de blanc, qui
seraient, paraît-il, spéciaux à la partie occidentale de file. J'ai eu l'occasion,
en traversant un gué composé de larges marches pierreuses peu élevées,
de voir ces jolis Crustacés se sauver sous les pieds des chevaux. L'eau,
d'une extrême transparence, permettait de les observer très facilement. J'ai
pu m'en procurer deux ou trois dans le petit ruisseau qui traversait la
propriété que j'occupais. Ils font aujourd'hui partie des collections du
Muséum.
Sur terre, il y a une espèce l; qui pullule et que l'on rencontre au voi-
sinage des habitations, sous les pierres, les madriers, les planches. Il n'est
pas rare, le soir, de les voir courir à la partie supérieure des chambres,
entre les solives qui supportent le toit et reposent sur le mur. Les espaces
qui les séparent étant vides pour laisser passer l'air, il peuvent y circuler
tout à leur aise.
C'est surtout à l'ilot de Cayo Smith, formé de tufs coralligènes, qu'on
les rencontre en abondance. Le soir, on ne peut sortir sans les voir courir
dans les sentiers rocailleux, où ils font assez grand bruit. On les entend
encore davantage dans certains réduits fort primitifs, installés dans les
jardins, au voisinage des maisons. Ils dégradent sans cesse les abords de la
cavité qui y a été creusée, et les premiers jours on se demande d'où pro-
vient tout ce bruit.
Enfin il y a un autre groupe de Crabes (sans doute le Gecarcinus rttricolu)
qui habite les montagnes et vit sur les Cocotiers. Je n'ai malheureusement
pas eu l'occasion de les observer, mais on m'a fourni à leur sujet quelques
détails curieux. Quand le moment est venu, ils descendent jusqu'à la mer
pour pondre. Je n'ai pas su s'ils survivaient à cet acte de reproduction et
s'ils regagnaient leurs montagnes. Toujours est-il que les jeunes, à peine
éclos, quittent la mer pour gagner l'intérieur. Ils sont en si grand nombre,
que le sol en parait rouge et que tout est dévasté sur leur passage. Ils
grossissent rapidement à mesure qu'ils approchent de la montagne, niais
il est probable qu'ils rencontrent beaucoup d'ennemis sur leur passage et
qu'un nombre proportionnellement restreint atteint seul le but.
J'engage donc vivement les naturalistes qui auraient l'occasion de
séjourner à Santiago de Cuba de reprendre celle élude si inléresssante
avec plus de soin que je ne l'ai fait moi-même. Ils en seront largement
récompensés.
(l) Ne serait-ce point le Pagurien terrestre, Cenobita Diogmes.
— 11)
(jLANDLLA l'LICATA,
NOUVEL ORGANE CHEZ LE MALE DE BoTIIRlURUS V1TTATUS ,
PAR M. E. Pavvlowsky,
PllOEESSEUR AGREGE A l'AcADÉMIË DE MEDECINE MILITAIRE
DE PÉTROGRAD.
En 1910, j'ai reçu du Muséum d'histoire naturelle de Paris, pour des
recherches anato iniques, quelques exemplaires de Scorpions, et parmi
eux un mâle de Bolhriurus viltatus, de la famille de Bolhriuridœ , qui n'a
presque pas, jusqu'ici, été analomfquement étudiée.
Pig. 1. — Coupe transversale de la vésicule à venin du mâle
de Bolhriurus villalus.
E, dépression en forme de cupule du revêtement cutané de la face dorsale de la vésicule;
D, enveloppe, musculaire des glandes à venin;
/>' , glande à venin; G, chitine; .1, plis de la glandula plicata.
Les mâles de quelques espèces de celle famille possèdent sur la face
dorsale de la vésicule à venin une dépression en forme de cupule (krae-
pelin 1899) : alors que Bothriurus dorbignyi (luer. en est complètement
dépourvu, elle n'existe qu'à l'état de simple rainure longitudinale peu
profonde chez B. burmeisteri KrpI, et B. chilensis, et n'est pleinement
accusée que chez B. villalus.
En correspondance avec cette dépression, on trouve sous la peau un
organe glandulaire spécial, non encore décrit chez les Scorpions.
Sur la coupe transversale de la vésicule* à venin (lig. 1^, on voit un
épaississemeut de la chitine qui recouvre la dépression. La coloration au
2.
— 20 —
Giemsa y décèle une mince cuticule superficielle, presque imperceptible,
daus la région de la dépression (fig. a), cuticule qui se colore en bleu,
contrairement à l'épaisse couche de chitine sous-jacente striée perpendicu-
lairement à la surface, et qui ne se colore pas.
Au-dessous de la chitine, l'hypoderme de la dépression forme un grand
nombre de plis longitudinaux plus profonds au centre que sur le pour-
tour. Des faisceaux de fibrilles se détachent de l'hypostracum et vont
jusqu'aux extrémités en cul-de-sac des plis épithéliaux. A ce niveau, les
cellules de la couche sont plus grosses que dans le reste de l'hypoderme.
Leurs noyaux sphériques nucléoles contiennent un réseau de chromaline
tinemeut granuleux.
La surface interne des plis épithéliaux est recouverte d'une mince mem-
brane basilaire , et entre les plis se rencontrent divers éléments du tissu
conjonctil.
Ki(j. 2. — (loupe transversale d'une partie de la glandula plicala.
le, teclostracum ; es, epiostracum ; hyp, hypostracuua ; èp, plis de glandula plicala;
jb , û brille de l1hypostracum ; me, membrane externe.
Le grand nombre d'autres Scorpions que j'ai étudiés (Bulhus, Liobu-
lliits, Anomalobuthus , Ortbochirus, Parabuthus, Uroplecles, Odonlurus, Ba-
bycurus. Lichos, lsomelrus, Centrurus, Tityus, Urodacus, Scorpio, Hetero-
metrus, Paradinus, Opisthophlamus , Opisthacanlhus , Opisthocenlrus , etc.)
ne présentent rien d'analogue à l'organe que je suis autorisé à considérer
comme une glande, d'après les caractères de l'épithélium.
La sécrétion de cette glande passe à travers la chitine , grâce peut-être
à la structure fibreuse de cette dernière et aux fibrilles logées dans les
plis de l'épithélium. Les nombreuses glandes à cire des Insectes (Apidw,
Apltidœ. . .) présentent une disposition analogue; on en voit sourdre la
sécrétion dans sa forme solide définitive à travers la cuticule chitineuse.
En i88i, Dewitz a décrit dans les pattes des Insectes des glandes sacculi-
formes avec de gros plis de chitine; leur schéma chez les Locustidœ pré-
sente quelque ressemblance avec la glande que j'ai décrite chez Bothriurus
viUatiis. Les glandes des ailes des papillons se présentent aussi comme des
formations énigmatiques.
— 21 —
Comme la fonctiou de la glande de B. vittatus reste inconnue, je pro-
pose pour elle la désignation indifférente de glandula plicata.
La femelle de B. vittatus ne possède pas la dépression en rapport avec
un organe glandulaire comme le mâle; s'agit-il d'un dimorphisme sexsuel?
Kraepelin, qui, en 1908, a étudié les cas de dimorphisme chez les Scor-
pions, prétend que chez les deux sexes ces distinctions ne s'établissent
que par modifications d'organes déjà existants, l'apparition de nouveaux
organes chez un seul sexe n'ayant pas lieu. 11 serait donc intéressant de
rechercher si la femelle de B. vittatus possède ou non un rudiment quel-
conque de glandula plicata.
Glandula plicata se présente comme une troisième glande dans la vési-
cule à venin qui contient déjà les deux glandes venimeuses accolées par
leur face interne. Chez d'autres Bothriuridae (B. bonariensis, Brachistoster-
nus intermcdius et Festylus glasioni), seules espèces que j'aie étudiées,
glandula plicata faisait complètement défaut.
Bibliographie.
Bonnkt, Recherches sur l'anatomie comparée et le développement des Ixo-
didés. (An». Unir. Lyon, Nouv. sér., I, Se. méd., fasc. 20, 1907.)
Dewitz, Ueber die Fortbernogung der Thiere an sencrechten glatten Flàchen
vormittelst eines secrètes. (Arch. Ges. Physiol., 33, 188/1.)
Joyeux-Laffuie, Appareil venimeux et venin du Scorpion. (Arch. de Zool. exp.,
9e s., Vol. III, i883.)
Kraepelin, Scorpiones und Pedipalpi. (Dus Tierreich, 1899.)
Kraepelin, Die secundarcn gesch. der Scorpionen, Pedipalpen und Solifugen.
(Milt. aus dem Naturh. Muséum , XXV, Hanihurg, 1918.)
Pawlowsky, Ein beitrag zur Kenntnis der giftdnisen der Arthropoden. (Trac.
Soc. nalur. Saint-Pélersb. , vol. XLIN. 1913.)
Pawlowsky, Scorpiolonische Miltelhungen. I. Ein Beitrag zur Morphologie der
giftdrùsen der Scorpione. (Zeil. wiss. Zool. , vol. CV, 191 3.)
Pawlowsky, Scorpionische Mittelhungen. H. Ein Beitrag zum Bau und zur
Entwicklung der giftdrusen bei den Scorpione. (Ibid., vol. CXII, 191 4, et Revue
rutse d'Entom., vol. XIV, 191/1.)
99
Sit, veux Espèces d'Eumastàcin* de l'Equateur
(Obth., Locust.),
par M. Candido Bolivar y Pieltain.
Je dois à l'obligeance de MM. le Professeur Bouvier et L. Ghopard
d'avoir pu étudier les deux espèces nouvelles à'Eumastacinœ, dont la des-
cription ci-dessous, de la Collection du Muséum de Paris, 'provenant des
récoltes de \F. P. Rivet à l'Equateur, lors de son voyage en 1905.
Eumastax Bouvieri nov. sp.
Coloration générale d'un brun jaunâtre; tête noire, avec le front et les
parties buccales jaunâtres, ainsi que les deux premiers articles des antennes,
les autres étant d'un brun noirâtre. Veux d'un brun foncé.
Pronolum tronqué en avant, obtusément arrondi en arrière; carène
médiane peu visiblement saillante: lobes latéraux bien plus longs que
hauts, l'angle antérieur largement arrondi, le bord inférieur très oblique
et légèrement sinué au milieu, l'angle postérieur presque droit, le bord
postérieur oblique et peu sinué. Organes du vol parfaitement développés.
Elylres complètement hyalins, dépassant quelque peu l'extrémité de l'ab-
domen chez le mâle, atteignant l'apex des valves de l'oviscapte chez la
femelle. Leur vénulation ainsi que celle des ailes, noire. Ailes normales,
presque deux fois aussi longues que larges chez le mâle, proportionnelle-
ment un peu plus larges chez la femelle. Pattes antérieures et intermé-
diaires d'un jaune brunâtre, présentant l'extrémité des tibias ainsi que les
tarses verdâtres. Fémurs postérieurs jaunâtres dans la moitié basale, rouges
dans la moitié apicale; genoux noirs. Les carènes longitudinales (sauf
l'inférieure médiane), noires dans la partie gonflée du fémur, excepté dans
une zone basillaire assez large, où elles sont de la couleur du fond. Les
tibias postérieurs, brunâtres, obscurcis en dessus, avec deux anneaux jaunes,
dont l'un, plus petit, près de la base, l'autre bien plus large, avant la fin
du premier tiers. Les épines, noires vers l'extrémité; celles de la série in-
terne portent en avant, sur le bord du tibia, une petite tache jaune. Tarses
postérieurs d'un vert foncé.
Abdomen brun, avec les parties terminales noires chez le mâle, dans
lequel il est arrondi, indistinctement caréné en dessus, pas très gonflé vers
l'extrémité, f.ame suranale triangulaire, très aiguë à son angle postérieur;
— 23 —
présentant deux carènes parallèles en dessus, qui, de la base, s'étendent
au delà du milieu, laissant entre elles un sillon assez profond, ainsi que
deux autres carènes extérieures, une de chaque côté, un peu obliques
d'abord, puis pliées presque' en angle droit, se dirigeant vers les carènes
internes qu'elles atteignent. Cerques du mâle courts, dépassant de très
peu l'apex de la lame suranale, parallèles, droits, s'amincissant peu à
peu à partir de la base jusqu'à leur milieu, ensuite cylindriques jusqu'à
l'extrémité, où ils sont tronqués, quelque peu arrondis; couverts de poils
très longs et très fins. Titillateurs coriaces, triangulaires, n'atteignant pas
l'apex de la lame suranale. Lame infra-anale globuleuse, amincie vers l'ex-
trémité, où elle est tronqué-arrondie.
Chez la femelle, l'abdomen est comprimé et fortement caréné en dessus,
dans toute sa longueur. Lame suranale triangulaire, pourvue 'de deux
carènes dorsales, follement rapprochées vers le milieu de la lame, et lais-
sant entre elles un profond sillon. Cerques longs, n'atteignant pas l'apex
de la lame suranale, peu à peu amincis vers l'extrémité, où ils sont aigus,
arrondis, pubescenls. Lame infra-anale se rétrécissant depuis son milieu
jusque vers l'apex, auprès duquel s'amincissant beaucoup soudainement
et finissant en une pointe, qui reste entre les valves inférieures de Povi-
scaple, dans leur partie basale. Valves de l'oviscapte allongées, pubescentes,
pourvues de grosses denticulations.
d Long, corp., i3,5; pron., 1,8; élytr. , 11: ailes, 10 x 5,2; fém.
post. , 1 0 mm.
9 Long, corp., 18; pron., 2,2; élytr., 10: ailes, 12x7; fém. post.,
10 mm.
Equateur : Santo Domingo de ios Colorados (5 10 m. d'alt.). P. Rivet,
1905. 1 d et 1 9.
Type : un exemplaire d dans la Collection du Muséum de Paris.
Suivant le tableau donné par M. Burr, cette espèce doit se placer à côté
des Eum. surda Burr et colîaris (Gerst.), par ses fémurs postérieurs rouges
dans leur moitié apicale. Elle semble très nettement différente du colîaris
par ses organes de vol parfaitement hyalins, ainsi que par les cerques du
mâle qui sont courts, parallèles, droits, et nullement courbés en faucille
et croisés comme chez l'espèce de Gérstaecker. La nouvelle espèce se rap-
proche beaucoup plus du surda, dont elle peut se distinguer par la venti-
lation noire, au lieu de brune, des élytres et des ailes, qui sont propor-
tionnellement plus longs. Les parties terminales de l'abdomen du mâle
offrent aussi des différences très remarquables.
Scirtomastax Chopardi nov. sp.
d. Coloration fondamentale brun très foncé. Corps obtusément caréné
en dessus, depuis le bord antérieur (\u pronotum jusqu'au 7' segment
. — 24 —
abdominal, et parcouru par une étroite ligne médiane longitudinale jau-
nâtre. Le corps porte de chaque côté une frange jaune qui, commençant
aux joues, où elle est étroile et oblique, s'étend sur toute la moitié infé-
rieure des lobes latéraux du pronotum, traverse le méso- et métapleurae,
et arrive sur l'abdomen où elle longe le bord des tergites dorsaux, deve-
nant d'un jaune plus vif vers l'extrémité de l'abdomen, jusqu'au 7" seg-
ment où elle finit soudainement. Yeux brun clair, assez brillants. Le front
dans sa partie médiane porte une étroite ligne transversale, jaune, inter-
rompue au milieu par la carène frontale; la partie du front inférieure à
cette ligne présente la coloration générale du corps, la partie supérieure
est d'un jaunâtre pâle, ainsi que les deux premiers articles des antennes,
dont le reste est un peu plus foncé. Parties buccales vert pâle.
Pronotum tronqué en avant, obtusément incisé en arrière; carène mé-
diane très peu marquée; lobes latéraux du pronotum une fois et demie
plus longs que hauts, angle antérieur largement arrondi; bord inférieur
sinué au milieu, et aussi très près de l'angle postérieur, ce qui fait que
celui-ci soit plus aigu et prolongé; bord postérieur droit, oblique d'avant
en arrière. Partie sternale du thorax jaunâtre. Elytres et ailes nulles. Pattes
antérieures et intermédiaires de couleur jaune, quelque peu verdâtre sur
les tibias et les tarses. Fémurs portérieurs jaunes , à région prégéniculaire
verdâtre; carènes longitudinales (sauf les deux inférieures) noires dans la
partie gonflée du fémur, pourvus de poils spiniformes. Genoux d'un mar-
ron foncé. Tibias postérieurs jaunâtres; les épines de la série externe,
petites, au nombre de 21 ; celles de la série interne plus grands, de lon-
gueur alternante, au total de 22. Tarses postérieurs verdâtres.
Abdomen cylindrique, non gonflé à l'extrémité; 7e segment dorsal, très
court en dessus, largement coupé en rond au bord portérieur. 8e segment
à peine visible sur le partie dorsale de l'abdomen où il n'est représenté
que par une ligne étroite, et de chaque côté par une portion triangulaire
noire, très brillante, qui, près de son angle postérieur, semble être soudée
au segment suivant. 9e segment large en dessus, présentant de chaque côté
une ample échancrure, où est logée la base du cerque; il est complètement
noir. Lame suranale lancéolée, courte, ne dépassant point les cerques,
aiguë à son extrémité; avec une profonde fossette longitudinale, qui n'at-
teint pas la moitié de la lame , dont le reste est plane. Cerques très gros et
globuleux-coniques dans leur moitié basale; devenant ensuite très étroits,
très brillants et quelque peu comprimés, et se courbant en demi-cercle, de
sorte que leur moitié distale, qui va en s'amincissant vers l'apex , reste
dirigée en avant et couverte en grande partie par la lame suranale. Lame
infra-anale allongée, divisée en deux parties par une ligne transversale; la
partie basale étant la plus grande et presque une fois et demie aussi longue
que large, à bord postérieur arrondi. La partie apicale, maculée de jaune de
chaque côté, avec le bord postérieur quelque peu relevé, et incisé au milieu.
— 25 —
cf. Long, corp., 12; pron., i,5; fém. post., 9,6mm.
Equateur : Santo Domingo de los Golorados (5 10 m. d'ait. ). P. Rivel,
1905. i cf.
Type : un exemplaire c? dans la Collection du Muséum de Paris.
Cette espèce doit être 1res prochaine du Se. cordillerœ Saussure, espèce
d'Ambato, <|ui est aussi de l'Equateur, et dont on ne connaît que la femelle
type. A en juger par la courte diagnose donnée par de Saussure, notre
espèce semble différer principalement par la coloration des antennes et du
corps.
— 26 —
Les Tellines de la Mer Bouge
(D'APRES LF.fi MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. LE Dr JoUSSEÂUMe) ,
par M. FId. Lamv.
M. le D' Jousseaume, continuant la série de ses libéralités au Muséum,
m'a remis, en même temps que les Tellines recueillies par lui dans la
Mer Rouge, les notes manuscrites qu'il avait rédigées sur ce groupe de
coquilles et qui renferment la descriplion détaillée de plusieurs formes
intéressantes.
Tiîlltna (Telmnella) petauna Deshayes.
Le T. petalina Deshayes (i854, P. Z. S. L., p. 367 ; 1868, Sowerby,
in Reeve , Conclu Icon. , Tellina, pi. XLIX, fig. 292)8 été indiqué par Bertin
(1878, Revis. Tellinidés, Nouv. Archives Mus. Paris, 2e s., I, p. 282) de
Zanzibar et de Madagascar (1).
rr Cet te espèce est très distincte de la suivante par son mode de colora-
tion, mais il serait bien difficile de l'en séparer à l'état subfossile. t
ffHab. — Périm, Djibouti : assez commune. y (D' J.)
T. (Tellinella) staurella Lamarck.
Parmi les individus de T. stauretta Lk. recueillis par M. le Dr Jous-
seaume, il y en a qui appartiennent à la variété h de Lamarck (1818,
Anim. s. vert., V, p. 522), blanche avec une croix rouge sur les sommets,
mais sans rayons roses sur les valves, et qui sont conformes, par suite, à
la figure 168 de Sowerby (i846, Thés. Conclu, I, pi. LX).
ffHab. — Massaouah, Djibouti, Aden : se trouve assez communément
à l'état vivant ou subfossile. » (D' J.)
W Le Tellina virgala L., indiqué de la Mer Rouge par Bertin (1878, foc. cil. ,
p. a3i), n'y a pas été trouvé par le D' Jousseaume, pas plus que par Vaillant,
[ssel, Mac Andrew,
— 27 —
T. (Tellinella) staurella Lk. var. apicifusca Jousseaume.
D'autres exemplaires correspondent à la coquille représentée dans la
ligure 11 de la planche 9 de Rômer (1871, Mari. u. Chemn. Conch. Cab.,
2e éd., TellinideB, p. 19), reproduction de la figure 70 de Chemnitz
(1782, Conch. Cab., VI, p. 86, pi. 8), ol M. le Dr Jousseaume propose
d'appeler T. apicifusca cetle coquille dont il dit : «■ Cette forme, que j'ai
toujours rencontrée associée avec le T. petalina Desh. et la variété h du
T. staurella Lk. , n'est probablement qu'une variété constante du T. stau-
rella, et c'est certainement celte variété que l'on a déterminée sous le nom
de T. exculta Gould (i85o , Proc. Boston Soc. Nul. Hist., III, p. 253 ; i85a ,
U. S. E.rplor. E.vp. Wïlkes, p. /107, pi. 35, tig. 517). car sa coloration est
identique, v (l)
llab. — Massaouah, Djibouti.
T. (Tellinella) rastellum Hanley.
f.e Tellina rastellum Hanley [iSM\ , P. Z. S. L., p. 59; 18A6, in
Sowerby, Thés. Conch., I, p. 225, pi. LXIV, fig. 23i et pi. LXVjig. 2/12).
qui a pour synonyme T. Philippii Anton (i844 , Philippi, Abbild. Conch.,
I, p. 12G, pi. II, fig. 8), a été signalé de la Mer Rouge par Issel ( 1869,
Malac. Mur Rosso, p. 57 ) 2).
crJ'ai trouvé à Aden des jeunes de cetle Telline qui pourrait facilement
être prise pour une autre espèce, telle que T. Cumingi Hanley, et c'est
peut-être ce qui est arrivé aux auteurs [Reeve, Issel, Sturany] qui ont
signalé cette dernière forme dans la Mer Rouge, car c'est certainement
par erreur que cet habitat a été indiqué pour ce T. Cumingi, qui se trouve
à Guacomayo [Amérique Centrale]. 1 (D' J.)
Hab. — Djibouti , Périm , Aden.
Y. { Tellinella) sulcata Wood.
L'espèce de la Mer Rouge désignée sous le nom de 7'. sulcata Wood
(181 5, Gêner. Conch., p. 178, pi. XLVII, fig. 1) — T. Woodi Des-
(l' Cette forme déterminée par Mac Andrew (1870, Rep. Test. Moll. Suez,
inn. Mag. Nat. Hist. , 4e s. . VI, p. M16) comme T. excuJta Gld. a été, au con-
traire, identifiée par A. H. Cooke (1886, 4>n>. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII,
p. io5) au T. crucigera Lk., qui est également signalé de la Mer Rouge par
M. Sturany (1901, Denkxchr. K. Akad. Wiss. Wien, LXIX, p. 377).
M Vaillant (i865, Jour», de Conchyl., XI II, p. 190) dit avoir trouvé à Suez
une valve, en assez mauvais état, de cette espèce; ce spécimen, conservé au
Muséum de Paris, appartient en réalité à un T.pharaonis Hanley.
— 28 —
bayes (,) a été selon E. A. Smith (1891, P. Z. S. L. , p. 4a5) exactement
représentée clans les figures 4-6 de la planche i3 de Rîimer (1871, Conch.
Cab., p. 45).
D'après A.-H. Gooke (1886, An,». Mag. Nat. HisU, 5e s. , XVIII , p. 1 o5 ) ,
c'est la forme jeune du T. sulcata Wood qui a été décrite par Sowerby
( 1 867, m Reeve , Conch. Cab., pi. XXXIV, fig. 1 90) comme T. Belcheriana ! .
et par suite M. le Dr Jousseaume identifie au T. sulcata Wd. les ligures de
Savigny (1817, Descr. Egypte, Planches, MolL, pi. VIII, fig. 10 î-â) qui
étaient rapportées par Issel (1869. Malac. Mac Rosso, p. 58 et 358) au
T. Belcheriana.
ffHab. — Suez, Djeddah, Hodeidah, Djibouti, Aden : abondante sur-
tout à Suez^.r (DrJ.)
T. (Telmnella) madagascariensis Gmelin.
Le T. madagascariensis Gmelin (1790, Sijst. Nat., éd. xin, p. 8207),
signalé d'Aden par E. A. Smith (1891, P. Z. S.L., p. 4a6), est représenté
dans la collection du Dr Jousseaume par une valve subfossile provenant
également d'Aden (4).
T. (Teluxella) Adamsi Rertin.
H. Adams (1870, P. Z. S. L, p. 6, pi. I, fig. 3) a donné à une forme
de la Mer Rouge le nom de T. (Tellinella) virgulaia : cette appellation
ayant été appliquée dès i844 par Hanley (P. Z. S. L., p. 16 4 ; 1 84 6, in
Sowerby, Thés. Conch., I, p. a3i, pi. LVI, fig. 5) à une coquille ressem-
blant beaucoup au T. donacim L, H. Adams l'a remplacée ultérieurement
(1870, P. Z. S. L., p. 793) par T. eri/thraeensis; mais il avait lui-même
déjà employé (1870, P. Z. S. L, p. 790,pl.XLVIII,fig. 8) cette épithète
m D'après E. A. Smith (1891, P. Z. S. L, p. 6a5), le nom de T. Woodi
Desh. a été donné, dans la collection Cuming, au T. sulcata Wd., mais ne
paraît pas avoir été jamais publié. H existait déjà un T. sulcata Lamarck
(1818, Aniin. s. vert., V, p. 028) identifié d'ailleurs par Deshaycs (i835, initn.
s. vert., 9e éd., VI, p. a 00) à VArcopagia remies L.
(2> 11 no faut pas confondre avec ce T. Belcheriana Sow. (pi. XXXIV, fig. i<)o)de
Suez un autre T. Belcheri Sowerby (pi. XLVI, fig. 373), d'habitat inconnu.
W Le Tellinella Deshayesi Hanley est indiqué de la Mer Rouge par Berlin
(1878, loe. cit., p. a5i) : le Dr Jousseaume dit qu'il est possihle que celte rare
espèce existe dans cette région, mais il ne l'y a pas rencontrée.
(4> Berlin (1878, hc. cit., p. a48) signale cette espèce à la fois de Madagascar
et du Sénégal: M. Dautzenberg (1912, Miss. Gruvel Côte occid. Afrique, Imm.
Institut océanogr., V, p. 101) la < ite de la Côte occidentale d'Afrique, mais il
doute que l'habitat ^Madagascar?' soit exact.
— 29 —
pour une nuire Teiline qui est un Peronœa : aussi Berlin (1878, loc. rit.,
p. 962) a-t-il proposé pour le virgulala d'Adams le nom de T. Adam*) ' ,
en le plaçant parmi les DonaciUa, tandis que le Dr Jousseaume le range
dans les Tellinella.
tr Cette espèce, bien plus roslréc dans le jeune âge qu'à l'état adulte,
croît beaucoup plus rapidement en largeur qu'en longueur. -
rcHab. — Assez abondante à Suez, rare à Djibouti - ( D' J.).
T. (Tellinella) rugosa Boni.
Le T.rugosa Boni (1780, Test. Mus. Caes. Vind., p. 29, pi. II, Gg. 3-4)
est répandu dans tout l'Océan Indo-Pacifique depuis la Mer Bouge jus-
qu'aux Tuamolu.
A côté de la forme typique, M. le D' Jousseaume admet une variété
obtusa: «Les individus de cette variété sont beaucoup plus petits et leur
extrémité postérieure est très courte: long. 3o mm., larg. i5,épaiss. i5:
leurs faibles dimensions et la Iruncature de l'extrémité postérieure tien-
nent à la densité du soi dans lequel ils vivent, trop compact pour qu'ils
puissent s'y enfoncer et se développer normalement. 1
Hab. — Massaouali, Obock, Djibouti, Périm, Aden.
T. (Pristis) pristis Lamarck.
Dans ses notes manuscrites, M. le D' Jousseaume crée «un genre Pristis
pour le T. pristis Lk., le T. capsoides Lk., et plusieurs autres espèces de
forme analogue et à charnière semblable-.
Le T. pristis Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 53 1) a un habitat
fort étendu : Sud de l'Afrique, Madagascar, Océan Indien, Philippines,
Japon.
«Les individus recueillis à Aden, qui, jeunes, sont identiques à ceux
de Djibouti, deviennent par le progrès de l'âge plus larges et plus trian-
gulaires, le développement dans le sens de la longueur n'ayant pu se
produire normalement par le manque d'épaisseur de la coquille et la ré-
sistance de la couche sableuse dans laquelle ils vivent- (Dr J.).
Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nul. Uist., 4cs., VI , p. 4/iG) indique de
la Mer Rouge le T. capsoides Lamarck, mais le Dr Jousseaume a «la convie-
lion que cet auteur a pris pour T. capsoides des individus de T. pristis-.
Hab. — Djibouti, Aden.
'< Postérieurement à Berlin, A.-il. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist. ,
5e s., X VIII, p. 106) a proposé également ce même nom T. Idamsi pour ce
T. virgulata H. Ad. (non Haiil.).
— 30 —
r
Savigny (1817, Doser. Egypte, Planches Moll.) a représenté, pi. VIII,
fig. 11 i-3, une Telline que Issel (1869, Malac. Mar lfosso, p. 3 5 <> )
n'avait pu identifier : M. le Dr Jousseaume la regarde comme une espèce
nouvelle qu'il nomme Prislis Audouini et qu'il décrit ainsi :
rt Testa crassa , alba, pallide Jlavescens , ovato-trigona , convexiuscula ,
inœquivalvis, subœquilateralis , inferne et antice rotundato-curvala , lalere
postico afîenuato, sape nie longe declici, inferne arcuato ; concentrice lameltoso-
striata : striœ inœquales, antice minores et striis obliquis interruptis sectœ ;
inlerstitia slriatulis minimis radiantibus postice dccussata ; umbones lutescentes,
triangulares ; pagina interna albo-Jlavida ; sinus pallii depressus , ovalis, ad
impressionem muscularem anticam fere tingens ; ligamentum nigrum , fossulee
oblongœ dimidiam partent occupans.
«• Dimensions : long. 66, larg. 35, épaiss. îh mm.
ff Coquille solide, blanche, teintée au sommet de jaune pâle qui va en
se dégradant avant d'atteindre les bords; sa forme est celle d'un ovale an-
guleux au sommet de la coquille : l'extrémité antérieure décrit une courbe
arrondie et la postérieure est coupée en haut par une ligne droite inclinée
et en bas par une courbe arrondie se terminant en angle saillant à sa
jonction avec le bord inférieur ; sur cette extrémité légèrement déjetée à
droite se trouvent trois saillies anguleuses, une sur la valve gauche qui
vient se loger dans une vaste échancrure qui sépare les deux autres sur
la valve droite. A la surface des valves s'élèvent des stries concentriques
lamelleuses offrant cette particularité très remarquable d'être, dans un peu
plut de la moitié postérieure des valves, beaucoup plus saillantes et beau-
coup plus espacées ; à l'endroit où les stries serrées de l'extrémité anté-
rieure viennent se réunir aux précédentes, il existe un entrecroisement de
stries obliques et courtes; les intervalles qui séparent les stries postérieures
sont, en outre, découpés par de iines stries rayonnantes. L'intérieur des
valves est blanc avec une large tache jaunâtre au centre ; les impressions
musculaires et palléales, ainsi que les dents de la charnière, ressemblent à
celles des espèces de ce groupe; le ligament, logé dans la moitié d'une
fossette naviculaire très longue et étroite, est d'un brun foncé.
rrliab. — Suez, où je n'ai rencontré que deux individus de taille beau-
coup plus grande que celui figuré par Savigny.-
Ces deux individus sont d'ailleurs en assez médiocre état, notamment
quant aux dents de la charnière, et ils ne me paraissent pas pouvoir être
séparés spécifiquement du T. pristis Lk. : peut-être constituent-ils une
variété major (1).
M Le T. siamensis von Martens (1860, P. Z. S. h,, p. 18) |= T. perplexa
Rôraer (non Hauley), 1871, Conch. Cab., p. lnj , pi. 1/1, lig. 4-6] semble égale-
ment une forme 1res voisine.
— 31 —
T. (Phauaomîlla) pharaonis Hanley.
Le Tellina pharaonis Hanley (i84fi, P. Z. S. L., p. 168; 1866 , in
Sowerby, Thés. Conch., I, p. 9 35, pi. LX1II, fig. 91 5) correspond aux
ligures i3 i-3 de la planche VIII de Savigny (1817, Descr. Egypte,
Planches Moll.)^.
Berlin (1878, loc. cit., p. a5a) constituait, avec cette espèce et les
formes voisines parmi les Tellinella, son groupe des Vulsetta, qui est con-
sidéré par M. le Dr Jousseaume comme un genre distinct Pharaonetta.
ffHab. — Suez : cette espèce, qui vit dans le sable à une certaine pro-
fondeur au-dessous du niveau delà mer, se rencontre rarement : je n'ai pu
en récolter que quatre individus. n (I)' J.)
T. (Phabaonella) tenuisulcata Sowerby.
Dans la Conchologia Iconica de Reeve, on trouve ligures deux Tellina
lenuilirala Sow. très différents : l'un, pi. XX.XIX, fig. 919 a-b , est le véri-
table T. tenuilirata Sowerby (1867, in Reeve, Conch. Icon., sp. 919),
petite espèce de la Nouvelle-Galles du Sud : l'autre, pi. XLIII, fig. 253,
a été appelé par Tryon (1868, Gat. Teliinidae, Amer. Journ. of Conch. , IV,
p. 82) T. Beadleiana, niais cette nouvelle dénomination est superflue, car
Sowerby lui-même avait signalé (1869, in Reeve, Conch. Icon., Tellina,
Index, p. h) que, pour cette seconde forme, le nom lenuilirala avait é\Â
employé par erreur et devait être remplacé par tenuisulcata.
Cette espèce, comme le T. pharaonis, se rencontre très rarement dans la
Mer Rouge.
Le D' Jousseaume n'a pas trouvé trace du Tellina perna Spengler
(1798, Skrict. Naturh.Selsk., IV, 2, p. 79) auquel Bertin (1878, loc. cit..
p. 253) a rapporté, dans la Collection du Muséum de Paris, trois indi-
vidus fossiles de la Mer Rouge.
D'autre part, le Tellina semilaevis von Martens (i805, Ann. Mag. Nat.
Hisi., 3e s., XVI, )). h 29) paraît au D' Jousseaume bien voisin du T. perna,
et il ne serait pas surpris qu'en y joignant également le T. tenuisulcata ,
ffl'on ne finisse par réunir sous ce nom de T. tenuisulcata les coquilles de
cette forme trouvées dans la Mer Rouge " -2).
M Nous avons vu plus haut qu'une valve en assez mauvais état, rapporté'1 par
Vaillant (i8C5, hum. de Conchyl., XIII, p. îao) au Tellina rastellum, provenait
en réalité d'un T. pharaonis Hanl.
(2> L'identité du T. tenuisulcata Sow. [= tenuilirata Sow. sp. a53] avec le
T. semilaevis v. Mari, est également admise par M. H. Lynge (1909, Mém. Acad.
R. Se. Lelt. Danemark, 7e s., V, p. 2 00).
— 32 —
Enfin, d'après lui, «la coquille déterminée par Mac Andrew (1870,
Ami. Mag. Nat. Hist. , [\vs., VI, p. h 46) comme T. venusta Deshayes est
certainement la même espèce que celle qui a été dénommée T. tenuisulcala
ou T. semilaevis-n.
T. ( Tellinides) ovalis Sowerby.
Le Tellinides ovalis Sowerby (t 8*2 5 , Cat. Shells Coll. Tankerv. , App. ,
p. 111), qui habite l'Océan Indien depuis le Japon et les Philippines jus-
qu'à Madagascar, a été signalé de la Mer Rouge par Mac Andrew (1870,
Ann. Mag. Nat. Hist., 4e s., VI, p. h k<6) et par Berlin (1878, loc. cit.,
p. a84).
D'après Hanley (1866, in Sowerby, Thés. Conch., I, p. 296, pi. LX,
lîg. 1Â7), Lischke (18/ 4, Japan. Meer. Conch., III, p. 96) et M. Lynge
(1909, Mérn. Âcad. Boy. Se. et Lett. Danemark, 7e s., V, p. 198), cette
espèce, qui correspond au Solen ex albido radiatus Ghemuitz (1789,
Conch. Cab., VI, p. 71 , pi. 7, fig. 5y-58) = Solen slriatus Gmelin ( 1790,
Sysl. Nat., éd. XIII, p. 3227), a pour autres synonymes Teîlina tridentaia
Anton (1837, Archivf. Nalurg., III, Bd. I, p. 283) et T. gratiosa Ronier
| ho» Desh.J (1871, Conch. Cab., p. 170, pi. 34, fig. 10-12)01.
Hab. — Suez, Obock, Aden.
T. (Tellinides) adenensis E. A. Smith.
Le Tellina( ingulus?) adenensis E. A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. 626,
pi. XXXIII, lig. 9) est une coquille assez grande (long, h 5'n'n),obIongue et
1res aplatie, qui ressemble un peu au T. armata Sowerby (1868, in Reeve,
Conch. Icon., pi. XLV, fig. 26/i fl-«)par sa couleur d'un blanc rosé plus ou
moins teinté d'orangé vers les sommets, mais qui est plus acuminée posté-
rieurement ; outre de fines stries d'accroissement concentriques , il y a des
stries obliques limitées à la moitié antérieure des valves.
De nombreux exemplaires d'Aden représentent cette forme dans la col-
lection de M. le Dr Jousseaume, qui fait de cette espèce un Tellinides.
T. (Phvlloda) foliacea Linné.
Le Tellina foliacea Linné (1758, Sijst. Nat., éd. X, p. 675), qui, d'après
von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauritius, p. 33o), a pour
synonyme T. cinnamomea Marlyn, habile l'Océan Indien depuis la Mer
Rouge jusqu'aux Philippines.
(1) Le T. gratiosa Deshayes [non Rômer | est, d'après A. H. Cookc (1886,
Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. io5), synonyme de T. crucifiera Lk.
— 33 —
rfHab. — Obock, Aden : espèce assez rare; se trouve morte sur les
plages sableuses i (Dr J.).
T. (Strigilla) speciosa Deshayes.
Le Tellina speciosa Deshayes (1 856, Journal de ConchyL, V, p. 8t,
pi. III, fig. 5) a une coquille orbiculaire ornée de côtes concentriques
saillantes et de stries obliques très fines.
ffHab. — Suez, Souakim, Djibouti, Aden : très rare.
ffUn exemplaire de cette espèce, que j'ai recueilli à Djibouti, a une
coquille un peu plus allongée, surtout à l'extrémité postérieure, et un peu
moins convexe : les plis concentriques qui existent sur les individus très
adultes près du bord inférieur sont moins saillants dans ce spécimen. Un
ieune que j'ai trouvé à Suez présente cette particularité d'être plus étroit
et plus allongé que ceux recueillis à Aden^ (Dr J.).
T. (Tellidora) lamellosa Issel.
Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 73, pi. I, fig. 7) a signalé de la
baie de Suez un Gouldia lamellosa qui, d'après Mac Andrew (1870, Ann.
Mag. Nat. Hist. , 4e s. , VI , p. 446) et P. Fischer (1 87 1 , Journ. de Conehyl. ,
XIX, p. 2i5), est identique au Tellidora pusilla H. Adams (1870. P. Z.
S. L., p. 6, pi. I, fig. k).
A.-H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. 100) pen-
sait que c'était, en raison de la charnière, une erreur de faire de cette
espèce un Tellidora : mais l'examen de cette charnière du T. lamellosa
montre qu'elle correspond, au contraire, très bien à celle du T. Burneti
Brod. et Sow. : dans la Yalve droite, il y a deux dents cardinales conver-
gentes dont la postérieure est bifide et deux dents latérales allongées très
saillantes; dans la valve gauche, on observe deux dents cardinales, dont
l'antérieure est bifide, tandis que la postérieure mince est plus ou moins
obsolète, et les deux dents latérales sont représentées par les bords relevés
de la valve.
ffHab. — Suez, Djibouti, Aden : se trouve assez souvent daus le sable
des plages. »
( A suivre.)
Muséum. — xxiv.
— 34
Contributions à la Faune Malâcologique
m: Madagascar,
par M. Louis Germain.
III"'.
Les Péléovpodes fluviatiles de Madagascar.
La faune de l'île de Madagascar, si remarquable par la présence ou le
grand développement de certains genres, ne parait posséder qu'un petit
nombre de Pélécypodes fluviatiles.
V. Sgànzis(s), le premier, découvrit eu 1 846 un Unio dans la grande
Ile. Il n'eu donna malheureusement ni description, ni figuration, si bien
que son Unio madagascariensis , dont le type est perdu, reste une espèce
incertaine.
Dix-sept ans plus tard, H. B. Tbistbam w décrit son Spluerium nmdagas-
cariense, qu'il avait découvert aux environs de Tananarive. Puis E. A.
Smith '"', en étudiant les matériaux réunis par W. Johnson et W. Dean
Gowan, signale les espèces suivantes :
Limosina ferruginea Krauss.
Pisidium Johnsoni Smith.
Sphaerium madagascariensis Trislram.
Corbicula madagascariensis Smith.
W Cf. Bulletin Muséum Hist. nalur. Parts, XIX, n° 7, novembre 191 '6,
p. '173477, et p. 477-^81, pi. XIX.
,2> Sganzix (V.), Catalogue des coquilles trouvées aux îles de France, de
Bourbon et de Madagascar {Mémoires Société Histoire naturelle Strasbourg, III,
2e livraison, i84i, p. 8).
W Tiustium (H. B.), Proceedings Zoological Society of London, 186;!,
p. 6).
<4> Smith (E. A.), A Contribution to the Molluscan Fanna of Madagascar
(Proceedings Zoological Society of London, 188a, p. 075-889, pi. XXI et
XXII).
— 35 —
En îtfyo, C. F. Ancey (1) décrit le Corbicula Sikorae, el en 1906 2\ une
autre espèce nouvelle, le Pisidium plaualum.
Mais les plus intéressantes découvertes ont été faites, dans cet ordre
d'idées, par Perrier de La Bathie et F. Geay, le regretté voyageur-natura-
liste du Muséum. Le premier récolla WElheria elliptica de Lamarck dans
le Mabavavy, rivière du nord-ouest de Madagascar m ; le second découvrit
deux Unio remarquables par leurs caractères et leurs affinités : YUnio Geayi
Germain et YUnio malgachensis Germain (i).
% 1.
La liste des Pélécypodes de Madagascar connus actuellement reste donc
fort courte. Il est cependant probable qu'elle est très incomplète; la décou-
verte, en igo6, c'est-à-dire il y a seulement une dizaine d'années, d'un
animal de grande taille et aussi abondant dans les localités où il habile
que Y /Etheria elliptica de Lamarck , montre que nous connaissons mal la
faune malacologique de la grande île. 11 est ainsi permis de penser que les
découvertes ultérieures accroîtront notablement la liste suivante, à laquelle
s'ajoindra peut-être quelque espèce du genre Spalha.
.Iythekia kllipïica de Lamarck.
1807. /Etheria elliptica de Lamarck, Annales Muséum hist. natur. Paris, X, p. /101,
pi. XXIX et pi. XXXI, %. 1.
1907. .Etheria elliptica Anthony, Étude monograph. des Mtheridae , p. 36 1.
1907. .Etheria elliptica Germain, Bulletin Muséum Itist. natur. Paris, XIII, 11e 3,
p. a 2 5.
1909. Etheria elliptica (Jermvin, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XV, p. 27O,
pi. III, fig. 35 et pi. IV, fig. 87.
1909. /Etheria elliptica Kodklt, Abhandl. d. Senckenberg. Naturforsch. Gesellsch.
Frankfurt-a.-M. ; XXXII , p. 92.
1919. /Etheria elliptica Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XVIII ,
p. 633 et p. li'.i-j.
'' Ancey (C. F.), Mollusques nouveaux de farchipel d'Hawai . de Madagas-
car et de l'Afrique équatoriale {Bulletins Société malacologique de France, Vil,
juin 1890, p. 3^5-346).
(2> Ancey (C. F.), Description of two new Cleopatra and a Pisidium (The
Nautilus, XX, n° h , août 1906, p. 44-A6).
(3) Germain (Louis), Note sur la présence du genre /Etheria dans les rivières
de Madagascar (Bulletin Muséum Hist. naturelle Paris, XIII, n° 3, avril 1907,
p. 225-227).
<*> Germain (Louis), Les Unionidae de Madagascar (Bulletin Muséum Hist
natur. Paris, XVII, 11° 3, avril 1911, p. i36-i3g, pi. I).
3.
— 36 —
Exemplaires typiques recueillis dans les rapides de la Mahavavy et de
son affluent de droite, l'Androtsy, au nord-ouest de Madagascar. Ces échan-
tillons étaient fixés sur les roches (basaltes) garnissant le fond de la
rivière, à une profondeur d'environ un mètre au-dessous des plus basses
eaux. La localité où ces animaux ont été découverts est à une altitude de
200 mètres et à environ i5o kilomètres de la mer. (M. Perrier de La
Bathie, 29 juin 1906.)
Nodularia Geayi Germain.
1911.. Unio (Nodularia) Geayi Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris; XVII,
p. 1.37, pi. I, fig. 1, a, 6, 7.
iyi4. Nodularia (Cœlatura) Geayi Simpson, Catalogue qf Naïades [édité par
Brvant Walker]; II, p. io33.
Espèce se rapprochant surtout des Nodularia des régions équatoriales
de l'Afrique et notamment, des Nodularia aequatorialis Morelet(,) et Nodu-
laria Gaillardi Germain (2).
Elle a été découverte à Madagascar par le regretté F. Geav, voyageur-
naturaliste du Muséum d'histoire naturelle.
Unio ( — ?) malgachensis Germain.
1911. Unio (?■ — ) malgachensis Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Pans;
XVII, p. t38, pi. I, fig. 3, d et 5.
kji'i. Unio malgachensis Simpson, Catalogue of JSaiades [édité par Hrtant Wal-
ker]; II, p 719.
Madagascar, sans indication précise de localité [F. Geav].
Espèce encore peu connue, établie sur un exemplaire unique, n'ayant
pas encore atteint son entier développement. Cet Unio est remarquable
par son aspect siliquiforme allongé, ses sommets très gros et fortement
proéminents et ses valves bien tordues à la région postéro-inférieure.
' Morelet (A.), Coquilles terr. et fluv. de l'Afrique équinoxiale (Journal de
Conchyliologie, XV, 1 885 , p. 3», pi. II, fig. 9 [Unio aequatorïus]).
(2) Germain (Louis), Contributions à la faune malacologique de l'Afrique
équatoriale; XXII : Description de Mollusques nouveaux de l'Afrique équinoxiale
(Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XV, 1909, p. 54a , pi. VIII, fig. ftl et 4a
[Unio (Nodularia) Gaillardi]).
37
Unio (?) madagascariensis Sganzin.
! 84 1 . Unio madagascariensis Sganzin, Mémoires Société hist. natur. Strasbourg;
III, a* livr.,P. 8.
1909. Unio madagascariensis Simpson, Synopsis of Naïades, Proceed. Unit. St.
National Muséum, XX, 1900, p. 86a (Incert. sedis).
1909. Unio madagascariensis Kobei.t, Abhandl. d. Senckenberg. Naturforsch. Ge~
selhch. Frank furt-a.-M., XXXII, p. 9a.
191/1. Unio madagascariensis Simpson, Catalogue of Naïades [édite' par Bryant
W.u.ker], 111, p. 1 19.3 (Incert. sedis).
Cette espèce, qui n'appartient peut-être pas au genre Unio{l), est absolu-
ment inconnue. Elle a été découverte par V. Sganzin, qui donne seulement
les indications suivantes :
ff Cette coquille, que je crois inédite, est de la grandeur de la mulette
littorale; elle est verte et dune contexture très fragile; elle se trouve
abondamment dans le Mahoupa, rivière située près de Tamatave, île de
Madagascar.»
Corbicula madagascariensis Smith.
188a. Corbicula madagascariensis Smitii , Proceedings Zoological Society oj'London;
p. 388, pi. XXII, fig. a 5-37.
IQOO. Corbicula madagascariensis Kobelt, Abhandl. d. Senckenberg. Naturforsch.
Gesellsch. Frank fur t-a-M. , XXXII, p. 92.
Coquille d'assez petite taille (longueur : i& millimètres; largeur :
1 1 millim. 1/2; épaisseur : 7 millimètres), d'une forme subarrondie , sub-
tronquée postérieurement. Les sommets sont un peu proéminents, in-
curvés et légèrement antérieurs. La sculpture n'est accentuée que sous les
sommets où les stries d'accroissement sont profondes et régulières; elles
sont fines et irrégulières sur le reste de la coquille et sont toujours moins
accentuées sur la région postérieure.
A vingt milles de Tananarive | W. Johnson].
Le Corbicula madagascariensis Smith est, jusqu'ici, une espèce spéciale
à Madagascar.
M 11 est possible qu'elle soit un Nodularia inédit, ou peut-être mémo un
Mutela à test raince.
— 38
Corbicula Sikorae Ancey.
1890 (juin). Corbicula Sikorae Ancey, Bull. Société malacologique France, VIT,
p. 345.
1909. Corbicula sikorae Kobelt, Abhandl. d. Senckenherg. Nalurforch. Geselhch.
Frankfurt-a.-M. , XXXII, p. 99.
Cette Corbicule, de taille plus petite que la précédente (longueur :
11 millim. 1/2; largeur : 8 millim. 1/2; épaisseur : 5 millimètres), dont
elle semble bien voisine, n'a jamais été figurée.
Elle vit dans le rr fleuve Mangoro, dans l'intérieur de Madagascar, de
Tananarive à la côte orientale, à une altitude de 700 mètres au-dessus
du niveau de la mer (Sikora)» [C. F. Ancey].
Sphaerium ferrugineum Krauss.
18/18. Cyclas ferruginea Krauss, Sudafrikan. Mollusk., p. 7, taf. 1, fi g. 7.
1 851. Pimm ferrugineum Deshaïes , Catalogne Conchifera or Bivalve Sheïïs British
Muséum., p. 281.
1878. Sphaerium ferrugineum Sowehby, Monograph of the Genus Sphœrium, in
Reeve, Conchologia Iconica, XX, pi. V, fig. h'].
1879. Limosina ferruginea Clessin in Martini et (îhemnitz, Systemat. Conchyl-
Cabinet, p. 3^7, taf. XLV1, fig. i-h <».
1883. Limosina ferruginea Smith, Proceedings Zoological Society of London,
p. 388.
1 909. Limosina ferruginea Kobelt, Abhandl. d. Scnckenberg. Naturforsch. Gesellsch.
Frankfurt-a.-M., XXXII, p. 99.
1919. Sphœrium ferrugineum Connoi.ly, Annal» South African Muséum, XI,
part III, p. 980, n° bç)l\.
E. A. Smith [loc. supra cit., p. 089) a constaté l'identité absolue des
exemplaires provenant de Madagascar et des échantillons recueillis dans la
rivière Knysna (Gap de Bonne-Espérance), offerts au British Muséum par
Krauss lui-même.
A vingt milles de Tananarive [ W. Johnson].
Le Sphaerium ferrugineum Krauss habite l'Afrique australe. Le Brilish
Muséum possède également des exemplaires provenant de l'ile Maurice
(E. A. Smith, loc. supra cit., p. 388).
(1) Celte figuration est meilleure que la figure originale donnée par F. Krauss.
30 —
Sphaerium madagascap.iewse Tristram.
i803. Sphmrium madagasca rieuse Tristram, Proceedingi Zoological Society of
London, p. 61.
1878. Spheerium madogascariense Sowerby, Monograph of tbe genus Spheerium ,
in Reeve, Conchologia Iconica, XX, pi. III, fig. a 9 (mauvaise).
18^2. Spheerium madagascariense Smith, Proceedingi Zoological Society of London,
p. 388.
1909. Limosiua madagascariensis Kobelt. Abhandl d. Senchenberg. Nuturforsch.
Gesellsch. Frankfnrt-a.-M., XXXII, p. 99.
Cette espèce est extrêmement voisine du Sphaerium capense Krauss(1),
et présente comme lui un certain polymorphisme portant sur la plus ou
moins grande compression des valves. La différence des localités est, dit
E. A. Smith [loc. supra cit., 1882, p. 388], le meilleur caractère distin-
guant ces deux Pélécypodes. Il n'a aucune valeur, et il faudra , en présence
de matériaux de comparaison suffisants, réunir ces deux coquilles.
A deux jours de marche 1 l'ouest de Tananarive [Tristram].
A vingt milles de Tananarive [W. Johnson].
Betsiloe [W. Dean Gowan].
Cette espèce est, jusqu'ici, spéciale à Madagascar, mais si on la réunit
au Spheerium capense Krauss, son aire de dispersion s'étend à travers
toute l'Afrique orientale, depuis la colonie du Cap jusqu'à l'Abyssinie. Elle
a été recueillie jusqu'à 2,366 mètres d'altitude [H. Neuville et R. An-
thony (2'].
t1' Krauss (F.), Die Siidaj'rikanischen Mollusken, Stuttgart, 18/18. p. 7,
taf. I, fig. 6 (Cyclas capensis) [= Cyclas capensis Jickeii, Fauna der Land-und
Siisswasser-Mollusken Nord-Ost-Àfrika's (NovaActa d. Kais. Leop.-Carol. Deutschen
Akadem. d. Naturforsch. , Dresden, XXXVII, 187a, p. 991, taf. XL fig. lu). C'est
sur cette figuration que J. R. Rourguignat a établi son Spheerium subcapense
(Histoire malacologique Abyssinie [Annales Sciences naturelles , XV, 1 883, p. 1 33 ] ) .
évidemment synonyme de l'espèce de Krauss]; = Sphaerium capense Clessin
in Martini et Chehnitz, Systemat. Conchylien- Cabinet , p. 93, taf. X, fig. 3-5;
= Sphaerium capense Neuville et Anthony (Annales Sciences naturelles, Zoologie,
VIII, 1908, p. 388, fig. 35); = Sphaerium capense Connolly (Annal* ofthe Soulli
African Muséum, XI, p. 280, a" 593).
W Neuville (H.) et Anthony (R.), Quatrième liste de Mollusques d'Abyssinie
(Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XII, n° 6, 1906, p. 6i5), et Recherches
sur les Mollusques d'Abyssinie (Annales Sciences naturelles, Zoologie, VIII, 1908,
p. 339).
/iO
Pisidium Johnsoni Smith.
188a. Pisidium Johnsoni Smith, Proceedings Zoological Society oj London, p. 38g,
pi. XXII, fig. 28-29.
1909. Pisidium Johnsoni Kobelt, Ahhandl. d. Senckenberg. Nalurforsch. Geselltch.
Frankfurt-a-M., XXXII, p. 99.
Petite coquille (longueur maximum : 2 millim. i/3 ; hauteur maximum:
2 millimètres: épaisseur maximum : 1 millim. 1/2) ventrue, avec une
région postérieure arrondie inférieuremenl , plus longue et plus étroite
que la région antérieure; des sommets larges et renflés: un ligament petit
et linéaire; enfin un test gris pâle, brillant, finement strié concentrique-
ment.
A 20 milles de Tananarive [ W. Johnson].
Pisidium planatum Ancey.
Août 1906. Pisidium planatum Ancey, TheNautilus, XX, n° U , p. 46, n° 3.
Après avoir décrit ce Pisidium, C. F. Ancey ajoute : trA more depressed
form lhan P. Madagascariensis Smith , the only species of the genus des-
cribed from the island* (1). Or il n'existe pas de Pisidium mndagascariensis
Smith {-\ mais l'espèce de C. F. Ancey, qui n'a jamais été figurée, semble,
d'après la description originale, extrêmement voisine du Pisidium Johnsoni
Smith, dont elle paraît différer seulement par sa forme un peu plus com-
primée. Pour une longueur maximum de 3 millim. i/5 et une hauteur
maximum de 2 millim. 1/2 , le Pisidium planatum Ancey a une épaisseur
maximum de 1 millim. 1/2 , alors qu'un exemplaire du Pisidium Johnsoni
Smith de mêmes dimensions aurait une épaisseur maximum de 1 millim. 7.
On voit combien minimes sont de telles différences.
frHab. — Andriba, Central Madagascar ( teste Dautzenberc,).* [C. F. An-
cey. j
M Ancey (CF.), Descriptions of two new Clcopatra and a Pisidium {The
Nautilus, XX, n° h, août 1906, p. h&).
&> Mais seulement un Sphœrium madagascarieme Tristram, très voisin ,
comme nous venons de le voir, du Sphœrium capeuse Krauss.
— M
S 3.
Ainsi la liste des Pélécypodes d'eau douce de Madagascar actuellement
connus est la suivante :
Mlheria elliptica de Lamarck.
Nodularia (Caelatura) Geayi Germain.
Unio ( — ?) malgachensis Germain.
Unio (?) madagascariensis Sganzin.
Corbicula madagascariensis Smith.
Corbicula Sikorae Ancey.
Sphœrium jerrugineum Krauss.
Sphœrium madagascariense Tristram.
Pisidiitm Johnsoni Smith.
Pisidium planntum Ancey.
Soit seulement dix espèces, dont la répartition géographique est résumée
dans le tableau de la page suivante.
Le fait le plus saillant qui ressort de l'examen de ce tableau est la
présence simultanée en Afrique tropicale , à Madagascar et dans l'Inde de
représentants de la famille si spécialisée des vËthebid.«. Il est possible
que VMtheria elliptica de Lamarck soit d'origine récente à Madagascar; en
tous les cas, l'existence de cette espèce dans la grande île malgache est
tout à fait remarquable, aucune /Etherie n'étant connue hors de l'Afrique
équatoriale.
Les Nodularia malgaches s'apparentent également, d'une part , avec ceux
de l'Inde, et, d'autre part, avec ceux de l'Afrique tropicale.
Les Corbicula, Sphœrium et Pisidium fournissent des données moins
précises. Cependant les Sphœrium sont ou identiques, ou très intimement
apparentés aux espèces correspondantes de l'Afrique australe et de l'Afrique
orientale. L'un d'eux, le Sphœrium fer rugineum Krauss, se retrouve même
à l'île Maurice où il a peut-être été introduit.
De ces considérations il résulte que les affinités des Pélécypodes fluvia-
tiles de Madagascar sont surtout africaines. Il en est de même, d'ail-
leurs, des Limnaeidœ et des Planorbidœ{]). Aussi pouvons-nous conclure
que :
La faune Jluviatile de Madagascar — en ce qui concerne tout au moins
les Gastéropodes Pulmonés et les Pélécypodes — est beaucoup plus voisine
de celle de l'Afrique tropico-uustrale que la faune terrestre dont le» affinités
s'établissent surtout avec celles de l'Inde et de l'Australasie.
(1) Ct., pour ce qui concerne les Punorbide, la note IV, ci-après, p. 43.
— 42 —
a
'S
6.
■«S
a
H
CJ
-a
-
GO
ta
il
u
s g
S 1
■S- S
=S es
§^
es
s es
-s -o
^
0*
o
Q
-S
S
Ed
O
r; c»
1 I
II
fi CK
•2 =
S*
ci
©
o
00
■g a
41 £
S -«
en
•«« ^
fi s
o c
§ 2
"I -I
~» a.
s
is
S
ri
a
ce
ta .5
— a.
M £
S 5
o- 5
3 &
A3 —
co\tributions 1 la f aune m al aco logique
de Madagascar,
par M. Louis Germain.
IV w.
Les Planorbid.e de Madagascar.
La famille des Planorbid e est représentée, dans l'île de Madagascar, par
les deux genres Pïanorbis et Segmentina.
Le genre Pïanorbis comprend sept espèces, parmi lesquelles une | Pïan-
orbis (Tropidiscus ?) Diœoni Newton] est seulement connue à l'état fossile,
et deux autres [Pïanorbis (Pïanorbis) madagascariensis et Pïanorbis (Tro-
pidiscus) trivialis Morelet] ont été trouvées, à la fois, vivantes et fossiles.
Deux espèces seulement du genre Segmentina ont été signalées : l'une
vit actuellement dans l'île ( Chevalieri Segmentin Germain ) ; l'autre est une
espèce fossile nouvelle (Segmentina Boulei Germain) que je suis heureux
de dédier respectueusement à M. M. Boule . l'éminent Professeur de Paléonto-
logie du Muséum d'histoire naturelle.
Le tableau de la page suivante précise les affinités des espèces actuelle-
ment connues.
L'examen de ce tableau montre un pourcentage élevé d'espèces spéciales
à Madagascar. Mais ce caractère de particularisme est beaucoup plus appa-
rent que réel. Un examen attentif permet , en effet , de classer les espèces du
genre Pïanorbis en trois groupes :
A. Groupe du Pïanorbis madagascariensis Smith (Pïanorbis madagasca-
riensis Smith et Pïanorbis Hildebrandti Martens).
B. Groupe du Pïanorbis trivialis Morelet (Pïanorbis trivialis Morelet,
Pïanorbis simpliculus Dautzenberg, Pïanorbis Alhmudi Dautzenberg et (forme
fossile) Pïanorbis Diœoni Newton.
G. Groupe du Pïanorbis crassilabrum Morelet.
<*' Cf.: Bulletin Muséum Hist. nalur. Paris, XIX, n" 7, novembre 1 1) 1 3 , p. ri 7 3 -
A77, et p. 677-^81, pi. XIX; — et XXIV, n° 1, janvier 1918, p. 34-4a,
Mi
a
o
(/>
S
o
ea
S3
V-
z
-
H
Œ
-«:
c
3
a
S
3
•3
a
-—
«
-t.
o
5 3
Sa ta
en
+
+
+ + + +
9
if
a
-*>
E
m
te
C
+ +
■« kS
-Ci
bo
•—
o
S
S N
s 3 -2
2 Q *
"S * *
'1 J I
■s ^ S
=
«
«
r-3
S
3
s;
s; s;
s
5
'•n
r
=2*
. «1
_ — t—
.. Cu -
■S o>£
o s x 4
5= a -è
~ « =
3 ." B S
„ £ toCu-*^
** 3 O r* . B M
a-
c ...
t- c
O sj I
~ c S*
» I
--: -ô •— * ^ «t.
"5 fci B g g
* 2 e *S e &
« =2 -° - -2 £
b"2 5 ' >• 5
s |ie£g 3 •
S — K = £
«i> s g -S (S fa g
c " ■< Z ^ ' — ^=0
j ci ^
^ O « * w Ut M
ce > e ■— 1 5 •* as
•« — -^ =
3= «5 ™ -3
. » Or— i
J - 5 .= 5 = a
=5 £■=- -S o S
^ TZ ~ — . 2 03 -^
B — ? ° "
=: -c B
• '"I
- s o
i ~ «
~ c
— --a;
— « '■ s- — .=
S —75 r-, S
ë^a i-s |-
^ ri? eh-*5
■a S B g O . ^LS
C = O = c ^T"£
« |uo«J 1
— 45 —
Or le premier groupe est étroitement apparenté à celui du Planorbis
Pfeifferi Krauss de l'Afrique Australe.
Le groupe du Planorbis trivialis Morelet renferme des espèces extrême-
ment voisines les unes des autres, et dont plusieurs seront certainement
considérées comme synonymes quand on possédera des matériaux de com-
paraison suffisants. Il s'apparente aux nombreux Tropidiscm de l'Europe
méridionale et de l'Asie antérieure, et son origine est évidemment très an-
cienne à Madagascar, puisque le Planorbis (Tropidiscus) Diront Newton,
Tune des formes ancestrales du Planorbis (Tropidiscus) trivialis Morelet, y
vivait déjà au Permien :
Enfin le Planorbis (Gyraulns) crassilabrum Morelet s'apparente aux
nombreuses espèces de Gyraulus de l'Inde.
Quand aux Segmentines, leurs aflinités s'établissent, d'une part, avec les
espèces de PAfrique orientale, et d'autre part avec celles de l'Inde.
Ainsi, en résumé, les Planorbid.e de Madagascar montrent de nom-
breuses analogies avec ceux de l'Afrique et de l'Inde; mais, tandis que les
Planorbes malgacbes sont surtout apparentés aux Planorbes africains,
les Segmentines de Madagascar sont plus voisines de celles de l'Inde.
*
Planorbis (Planorbis) madagascariensis Smith.
1883. Planorbis madagascariensis Smith , Proceedings Zoological Society of London,
p. ^87, pi. XXII, fig. ao à 23.
1906. Planorbis madagascariensis Anceï, Journal de Conchyliologie, LU, p. 330,
n° XCIX (pars).
kjo<j. Planorbis madagascariensis Kobelt, Abhandl. d. Senckenberg. Naturforsch.
Gesellsch. Frankfurt a. M., XXXII, p. 90.
Le Planorbis (Planorbis) madagascariensis Smith est une espèce d'assez
grande titille (diamètre maximum, 12-1 3 millimètres: diamètre minimum ,
10 millimètres; hauteur, /i3/4 millimètres) possédant de !\ à h 1/2 tours de
spire à croissance assez rapide, le dernier grand, bien convexe arrondi et
une ouverture largement ovalaire dépassant, en dessus, le plan de l'avant-
dernier tour, à bords écartes réunis par une très faible callosité. Le test est
d'un corné brun, garni de stries longitudinales relativement fortes (1),
légèrement malléé au dernier tour.
Ce Planorbe est certainement très voisin du Planorbis (Planorbis) Pfeif-
' On observe aussi quelquefois, ajoute E. A. Smitu (loc. supra cit., 1883,
p. 387), des traces de stries spirales.
— . 46 —
feri krauss(,), qui vit dans l'Afrique australe'"1. 11 s'en sépare seulement
par sa taille plus grande (3), sa couleur plus sombre, les malléations de son
dernier tour et la forme un peu différente de son ouverture 4). L'examen
comparatif des figures données par E. A. Smith [Proceed. Zoolog. Society
London, 1882, XXII, fig. 90 à 22] et par S. Glessin [in : Martini et
Ghemnitz , Systemat. Conchyl. Cabinet, XVII, 1886, taf. X, fig. 20* à 28]
montre qu'on doit considérer le Planorbis (Planorbis) madagascariensis
Smith comme l'espèce représentative, propre à l'Ile de Madagascar, du
Planorbis (Planorbis) Pfeifferi Krauss de l'Afrique Australe.
Lac Itasy (Madagascar) [W. Johnson].
Subfossile dans les sables à Epyornis de Madagascar [G. Grandidier1^].
Planorbis (Planorbis?) Hildebrandti Martens
1880. Planorbis Hildebrandti Martens, Jahrbûcher il. deutschen Malakozool. Ge-
sellschaft, X, p. 83.
190O. Planorbis madagascariensis Anceï, Journal de Conchyliologie , LUI, p. 3a 0,
n° XCIX (pars).
Dans ses «Notes critiques et synonymiques-n G. F. Anceï (6) considère cette
espèce comme synonyme du Planorbis (Planorbis) madagascariensis Smith.
1 Krauss (F.). Sûâafnkanisch. Molhisk.. i848, p. 83, taf. V, fig. 7. Espèce
également figurée par G. B. Sowerby, Monograph of the genus Planorbis, in
L. Rekve, Conchologia Ironica; XX, London, 1878, pi. IV, fig. 33; et par
S. Glessin, Die Familie der Limnaeiden, in Martini et Ghemnitz, Systemat.
Conchylien-Cabinet , XVII, 1886, p. 87, n° 54, taf. X, fig. 26 à 38. — [Le
Planorbis (Planorbis) Pfeifferi Krauss est l'espèce représentative, dans l'Afrique
Australe, du Planorbis (Planorbis) Rùppelli Dcnker [Proceedings Zoological Society
of London, 18 4 8, p. 4a; et in Martini et Ghemnitz, loc. supra cit., X Vil, 18 56 ,
p. 4i, u" 7, taf. V, fig. 10 à 12] de l'Abyssinie et de l'Afrique Orientale. D'ail-
leurs ce Planorbis Riïppelli Dunker a lui-même été retrouvé dans l'Afrique Australe;
il a élé signalé dans le Lorenzo-Marques par M. Connollï [A Revised Référence
List of South African non-marine JMollusca ; with Descriptions of New Species, etc.
(Annalt South Ifrican Muséum, XI, part III, London, 2 4 octobre 1913, p. 2.38)].
1 Dans le Natal, le Zululand . le Lorenzo-Marques, la Rhodésie et le Transvaal.
P) Le Planorbis Pfeifferi Krauss mesure seulement 5 1/2 millimètres de dia-
mètre maximum et 1 1/2 à 2 millimètres de hauteur.
W Chez le Planorbis Pfeifferi Krauss , l'ouverture est moins développée en hau-
teur et son bord supérieur ne dépasse pas le plan de l'avant-dernier tour.
M Grandidier (G.), Recherches sur les Lémuriens disparus, et en particu-
lier sur ceux qui vivaient à Madagascar (Archives Muséum Hist. natur. Paris,
[4« série], VII, i9o5, p. 1-1 44; pi. I-XII).
((i> Anceï (C.-F.), Notes critiques et synonwniques (Journal de Conchyliologie ,
LU, 190G, p. 320).
— fil —
Cependant la lecture attentive de la diagnose donnée par E. von Martens ne
permet pas de solutionner cette question avec certitude. L'auteur allemand
dit, en effet : «r. . . anjr. h, sut lente crescentes, suturis prqfundiusculis , supra
coiwcvi , infra obtuse angulati, ultimus aperturam distincte descendent. . . ^ ' ,
ce qui ne cadre guère avec les caractères assignés par E. A. Smith à son
Planorbis (Planorbis) tnadagascariensis. En l'absence de toute liguration, il
nie parait diÛicile d'accepter cette assimilation, d'autant que le Dr. E. \on
Martëns considère son Planorbis Hildebrandti comme voisin du Planorbis
natalensis Krauss ' , espèce qui appartient peut-être au sous-genre Gyrauïus
et, par suite, très différente du Planorbe décrit par E. A. Smith.
Environs de Tananarive (Madagascar) [HildebrandtJ.
Planorbis (Tropidiscus?) Dikoni Newton.
if)io (janvier). Planorbis Dixoni Newton, Armai* and Magaz. Nalural History,
London; 8e série, V, p. 8, pi. I. fig. 6-7.
(le Planorbe est un des plus anciens représentants connus de ce genre.
Il a été, en effet, découvert par M. G. G. Dixon dans les formations sebis-
teuses permiennes s'étendant sur la rive droite de la rivière Mahavavy, en
face le village de Andogozo, près de l'extrême rivage nord-ouest de Mada-
gascar. Les fossiles sont contenus dans des nodules renfermant, le plus
souvent, des empreintes de Poissons décrits par A. Smith Woodward'3
(J'Jcrinesomm Dixoni Woodward et Goelacanthus madagascariensis Wood-
vvard), mais aussi quelquefois les restes de deux petits Mollusques fléau
douce : un Pélécypode (Naiadites sp.) et le Planorbis Dixoni Newton.
Ce Planorbe est encore fort peu connu , les empreintes étudiées par
R. B. Newton n'étant pas en excellent état. Trouvé à la surface interne d'un
nodule, avec un fragment indéterminable de Poisson, il se montre sous
la forme d'une petite coquille discoïdale de 5 1/2 millimètres de diamètre
1 Martens (D1 E. von j, Diagnosen nouer Arten (Jahrbûch. d. deuttehen Ma-
lakozoolog. Gesellscliaft , Fraukfurt a. Main, X, i883, p. 83).
2 Krauss (F.), Sùdafrikanischen Molhuken , 18/18, p. !*>3, taf. V, lig. 9.
Espèce figurée à nouveau par G.-B. Sowerby, Monograph of the genus Planorbis.
in L. Reeve, Conchohgia Iconica, XX, 1878, pi. IV, lig. 3a a-3ab (Planorbis
juUalis; — copie de la figuration de Krauss); et par S. Clessin, Die Familie der
Lininaeicleu, in Martini et Ciiemnitz, Systemat. Conchy lien-Cabinet , XVII, 1886,
p. îoq, n° 7'i, taf. XVII, fig. 3 (indiqué par erreur dans le texte : taf. XVI,
fig. 3).
PJ Woodward (A. Smith), On some Permo-Carboniferous Fishes frorn Mada-
gascar (Aimais and Magazine of .\atnral History, London, 8e série, V, nu a5,
janv. 1910, p. 1).
— 48 —
maximum sur h millimètres de diamètre minimum, possédant un dernier
tour très grand égalant en largeur, près de l'ouverture, la largeur du reste
de la spire. Le caractère le plus net est la présence d'une carène périphérique.
Autant qu'on en peut juger par l'ensemble des caractères actuellement
connus, cette espèce appartient au sous-genre Tropidiscus. R. B. Newton (,)
la rapproche du Planorbis (Tropidiscus) carinatus Millier (2), ce qui est cer-
tainement peu exact. D'après ce qu'on sait, et en l'absence de données
sur les caractères sculpturaux, il me semble que l'on peut considérer le
Planorbis (Trêpidiscus) Dixoni Newton comme une forme ancestrale
du Planorbis (Tropidiscus) trivialis Morelet.
Planorbis (Tropidiscus) trivialis Morelet.
A
1860. Planorbis trivialis Morelet, Séries conchyliologiques, II, lies orientales
d'Afrique, p. 97, pi. VI, %. 7.
1879. Planorbis trivialis Morelet, Journal de Conchyliologie, XXVII, p. 3ii,
n° 5.
1883. Planorbis trivialis Morelet, Journal de Conchyliologie, XXX,p. 197, n°Ci.
1886. Planorbis trivialis Clessin, Die Familie dcr Limnaeiden, in Martini et
Chemnitz, Systemat. Conchylien-Cabinet, p. 196, n° 193, iaf. XXIX,
1909. Planorbis trivialis Kobelt, Abhandl. d. Senckenberg. Naturforsch. Gesell-
schaft Frankfurt a. M., XXXII, p. 90.
A. Morelet {3) compare son Planorbis trivialis au Planorbis (Tropidiscus)
Philippii de Monterosato (4), qui n'est lui-même qu'une variété du Planorbis
(Tropidiscus) planorbis Linné (5). Ces deux Planorbes ont bien, en effet,
W «Strange lo say, the aflinities of the Malayasy shell appear to ressemble tlie
uell known modern form of Planorbis carinatus of Mùller.» [Newton (R. Rullen),
Noies on some Upper Palœozoic Shells from Madagascar (Annals and Maga-
zine of Natural History, London, 8e série, V, n° a5, janvier 1900, p. 7)].
(2) Miller (0. F.). Vermium terrestrium et fluviatilium Historiam , II, 177^1,
p. 157, n° 344.
® Morelet (A.), Récolte de M. Bewsher à file d'Anjouan (Comores).
(Journal de Conchyliologie, XXVII, 1879, p. 3n.)
(4) Monterosato (Marquis de), in Caziot (Commandant), Etude sur la faune
des Mollusques vivants terrestres et fluviatiles de l'île de Corse (Bulletin de la
Société des sciences histor. et naturelles de la Corse, Bastia, XXII [n0' 266 à 269,
janvier à avril 1903], p. a6a) [= Planorbis subangulalus Philippi, Enumeral.
Mofluscor. Sicil., II, 18&6, p. 119, pi. XI, fig. 6; non : Planorbis subangulalus
de Lamarck].
W Linné, Systema Natura;, éd. X, 1758, p. 769 (Hélix planorbis, non :
llelix plaiPtrbis Da Costa, 1773) [= Planorbis nmbilicatus Miller, Vermium
terrestrium et fuviatil. Histor., II, 188 4, p. 160, et auct.].
— 49 —
quelques caractères communs, mais ils s'éloignent par le mode d'enroule-
menl, la nature du .lest et l'ornementation sculpturale. En réalité, l'espèce
de A. Morelet est plus voisine de certaines formes du Planorbis (Tropi-
discus) orientalis Olivier (l), mais son test est plus léger, plus délicat, et la
carène de son dernier tour est moins accentuée et moins voisine de la base
de ce tour.
A. Morelet dit que sou espèce possède un test mince, très finement
strié, brillant, transparent et d'un brun fauve. L'examen de cotypes re-
cueillis à l'île Mayolte montre que les caractères sculpturaux sont assez
différents. En dessus, les stries d'accroissement, médiocrement obliques,
à peine onduleuses, subégales, 'sont assez régulièrement espacées, sauf aux
environs de l'ouverture. En dessous, les stries sont de même nature, mais
un peu plus délicates et légèrement moins obliques.
La côte nord-ouest de Madagascar [E. Vesco].
Environs de Majunga [D'Decorse, tn Collect. Muséum histoire natu-
relle Paris].
Le Planorbis trivialis Morelet est commun dans certaines région de Ma-
dagascar; il vit également à l'île Mayotte [Bewsher, E. Marie] et à l'île
d'Anjouan [Bewsher].
Planorbis (Tropidiscus) simpliculus Dautzenberg.
i8(j'i. Planorbis simpliculus Dautzenberg, Journal de Conchyliologie , XLII , p.ioi,
n° îa, pi. IV, fig. i.
Celte espèce est certainement voisine du Planorbis [Tropidiscus) trivialis
Morelet : elle possède le même test luisant, orné de stries d'accroissement
fines et irrégulières, et le même mode d'enroulement des tours de spire (3);
mais la taille est plus faible : 5 millimètres de diamètre maximum , h milli-
mètres 1/2 de diamètre minimum et 1 millimètre 1/2 de hauteur (S), et le
dernier tour est garni d'une carène obtuse inframédiane.
Environs de Diégo-Suarez (Madagascar) [Gh. Alluaud].
(1) Olivier (G. A ), Voyage dans l'Empire Ottoman, l'Egypte, la Perse. . . . etc. ,
Atlas, pi. XVII, tig. 11 (i-i 1 b ; — Lamarck (J.-B.-M. de), Histoire natur. ani-
maux sans vertèbres, VI, ae partie, Paris, avril 1822, p. 1 53 , n°5; et 2' éd.
(par G. P. Deshaves), VIII, Paris, i838, p. 385, n° 5.
t2' Dans sa diagnosc, M. Ph. Dautzenberg donne k tours de spire à cette
espèce; on en compte 5 chez le Planorbis [Tropidiscus) trivialis Morelet.
'3) Le Planorbis (Tropidiscus) trivialis Morelet mesure 7-10 millimètres de
diamètre maximum; 5 1/2-7 ih millimètres de diamètre minimum et 2-2 î/A
millimètres de hauteur maximum.
Muséum. — xxiv. k
50
Planorbis (Tropidiscus) Alluaum Dautzenberg.
1896. Planorbis Alluaudi Dautzenberg. Journal de Conchyliologie , XLU, p. 101,
n" 1 3 , pi. IV, fîg. a.
Appartenant au même groupe que les deux précédents, ce Planorbe de
petite taille (diamètre maximum, h 1/2 millimètres; diamètre minimum,
3 3/6 millimètres ; hauteur maximum, 1 3/4 millimètre) est très voisin du
Planorbis (Tropidiscus) simpliculus Dautzenberg. Comme ce dernier, il pos-
sède un dernier tour avec une angulosité infra médiane , mais plus obtuse;
de plus, les tours de spire sont plus convexes, séparés par des sutures plus
profondes, la face inférieure est beaucoup plus excavée; enfin le test, peu
luisant, est garni de stries d'accroissement irrégulières et assez distantes.
Environs de Diégo-Suarez (Madagascar) [Ch. Alluaud].
Planorbis (Gyraulus?) crassilabrum Morelel.
1860. Planorbis crassilabrum Morelet, Séries conchyliologiques , II, Iles orientales
d'Afrique, p. 96, n" 6a, pi. VI, fig. 8.
1879. Planorbis crassilabrum Morelet, Journal de Conchyliologie , XXVII, p. 3i2,
n° 6.
1881. Planorbis crassilabrum Morelet, Journal de Conchyliologie , XXIX, p. -jo-j ,
n° 19.
1 886. Planorbis crassilabrum Clessin, Die Famitie der Limuaeiden; in Martini
et Chemnitz, Systemat. Conchylien- Cabinet , XVII, p. 1 5o , n° i3i,
taf. XXII. fig. 6.
1909. Planorbis crassilabrum Kobelt, [bhandl. d. Senckenberg. Naturfwsch. Ge-
sellsch. Franhfurt a. M., XXXII, p. 90.
Dans la diagnose de cette espèce, A. Morelet définit le test de la ma-
nière suivante :
«Testa. . . solidula, paîlide comeu, pellucida, lœvis. . .%.
En réalité, le test est loin d'être lisse. Il montre, sur les exemplaires
appartenant aux collections du Muséum d'histoire naturelle et qui pro-
viennent de A. Morelet lui-même, des stries longitudinales assez fines,
obliques , subonduleuses , très inégales , irrégulièrement espacées ; en dessous
la sculpture est identique, les stries longitudinales étant seulement plus
W Morelet (A.), Séries conchyliologiques comprenant l'énumération de Mollusques
terr. et fluvial, recueillis pendant le cours de différents voyages, ainsi que la
description de plusieurs espèces nouvelles. 2e livraison : lies orientales de l'Afrique
(M. E. Vesco, 1868-69), Paris, novembre 1860, p. 96.
— 51
fines, plus serrées et plus régulières; mais, comme la cavité centrale est
très profonde , ces stries sont parfaitement visibles, même sur les premiers
tours.
// n'existe aucune trace de sculpture spirale, du moins sur les échantillons
([ne j'ai examinés. Aussi n'est-ce qu'avec doute que je classe ce Planorbe
dans le sous-genre Gyraulus'1'. S. Clessin (2) le rapproche du Planorbis
(Gyraulus) Gruneri Dunker(1\ espèce de l'Inde dont les affinités avec le
Planorbe décrit par A. Morelet ne sont pas très nettes (4).
La côte nord-ouest de Madagascar [E. Vesco].
Comme le Planorbis (Tropidiscus) trivialis Morelet, avec lequel il vit, le
Planorbis (Gyraulus?) crassilabrum Morelet habite les îles d'Anjouan
[Bewsher], de Mayotte [E. VescoJ et de Nossi-Bé [E. Marie].
Segme\ti"H (Segjwentina) Chevalieri Germain.
igo4. Segmentina Chevalieri Germain, Bulletin Muséum hist. natur. Paris, X,
p. 468.
1900. Segmentina Chevalieri Germain , Bulletin Muséum hist. natur. Paris, XI,
pi a 56.
1907. Segmentina Chevalieri Germain, Mollusques terr. et fluvial. Afrique centrale
française , p. 5 12.
1908. Segmentina Chevalieri Germain, Mollusques recueillis par E. FoÀ lac Tan-
ganyika; p. G.'ig, fig. 6-7.
1911. Segmentina Chevalieri Germait* , Noticema lacologique in : Documents scienti-
fiques Mission Tilho, II, p. 190.
Le type du Segmentina Chevalieri Germain a été recueilli dans le lac
Tanganyika par le voyageur français E. FoÀ. C'est une petite coquille (dia-
(,) Peut-être les exemplaires provenant de A. Morelet ne sout-il pas très
typiques : il est, en effet, possible que la sculpture spirale soit retrouvée chez
cette espèce dont les autres caractères correspondent assez nettement à ceux des
Planorbes du sous-genre Gyraulus.
(î) Clessin (S.), Die Familie der Limnaeiden, in Martini et Ciiemnitz,
Syslemat. Conchylien-Cabinet , XVII, 1886, p. 1 5 1 .
M Dunker (Dr. W.), in Clessin (S.), loc. supra cit., XVII, 1886, p. i48,
n" 128, taf. XXI, fig. 9.
1 La figuration du Planorbis crassilabrum Morelet donnée par S. Clessin (loc
supra cil., XVII, 188G, taf. XXII, lîg. 6) est tout à fait défectueuse.
h.
— 52 —
mètre maximum, 3 ijk-k i/4 millimètres; hauteur maximum, 1 1/2 milli-
mètre) plane en dessous avec un ombilic 1res profond et absolument
poncliforme. Depuis, celte Segmentine a été retrouvée dans le lac Tchad,
d'abord par M. A. Chevalier, puis par M. le commandant Tilho. Or, dans
la coquille du Tchad, l'ombilic est légèrement moins poncliforme que dans
celle du lac Tanganyika. Ce caractère s'accentue encore chez les exemplaires
de celte même espèce récoltés à Majunga (Madagascar) par le D' Decorse;
ici l'ombilic est toujours profond , mais il est devenu subponcliforme, le
reste de la coquille ne variant pas. Nous nous rapprochons ainsi du Seg-
mentina angusta Jickeli '', qui possède un ombilic très notablement plus
élargi. Si bien que, du point de vue des caractères de l'ombilic, il est pos-
sible de classer ces diverses coquilles de la manière suivante :
Segmentina angusta Jickeli
[mode macroporus]
I Segmentina Chevalieri Germain
[de Majunga]
Segmentina Chevalieri Germain
[du lac Tchad]
Segmentina Chevalieri Germain
\ [du lac Tanganyika j
Les autres caractères séparant le Segmentina Chevalieri Germain du Seg-
mentina angusta Jickeli sont la croissance plus rapide des tours de spire, le
dernier étant bien moins convexe en dessus , légèrement dilaté à son extré-
mité et muni d'une carène plus émoussée, — et l'obliquité beaucoup plus
grande de l'ouverture, celte dernière étant en outre moins développée en
largeur.
Le Segmentina Chevalieri Germain présente également des affinités avec
(') Jickeli (Dr. G. F.) , Reisebericht , Malakozbol. Blàlter, \\1 , 187H, p. 43 ; — et
Fauna der Land- und Sùsswasser-Mollusken 'Vord-Ost-Afrika's, Nova ictad. Kais.
Leop.-Carol. deutschen Akadem. d. Naturforsch., Dresden, XXXVII, 1874 , p. 990 ,
taf. Vil, lier, ah a-nkb-nli c; = Plaiwrbis angusta Glessin, Die Familie der Lim-
naeiden, in Martini et Ghemmtz, Systemat. Conchylipii-Cabinct, XVII, 1886,
p. 64, n° 37, taf. XV, fig. 8.
Le Segmentina angusta Jickeli vit non seulement en Abvssinie et dans la vallée
du Nil, où il descend jusqu'à Alexandrie (DrW. Innés), mais encore dans presque
toute l'Afrique orieulale.
— 53 —
le Segmentina calatha Benson ' de l'Inde, mais il s'en distingue par sa
cavilé ombilicale plus large en dessus, son ombilic beaucoup plus profond
en dessous.
Majunga (Madagascar) [Dr Decorse. 9 janvier 1900. Collections du
Muséum d'histoire naturelle].
En dehors de Madagascar, le Segmentina Chevalieri Germain est connu,
en Afrique, du lac Tanganyika [E. FoÀ, 1897] et du lac Tchad [A. Che-
valier, 1902 (sud-ouest du lac); G. Garde (N'Guigmi et Kélékorarom)].
Segmentina (Segmentina) Boulei Germain, nov. sp.
Coquille petite, relativement élevée, bien bombée en dessus — mais
submépiane dans sa région centrale, — presque plane en dessous; spire
composée de 5 tours qui, en dessus, sont à croissance d'abord lente et
régulière, les premiers peu convexes et enroulés presque sur un même
plan, le dernier énorme, très embrassant, très convexe, dilaté vers l'ou-
verture, muni d'une carène basale assez aiguë; en dessous, spire presque
plane, avec au centre un ombilic profond laissant voir l'enroulement des
premiers tours; dernier tour médiocrement convexe, formant presque
toute la coquille; ouverture cordiforme transverse.
Diamètre maximum, k millimètres; diamètre minimum, 3 millimètres:
hauteur, 1/2 millimètre.
Test orné, en dessus, de stries très fines à peine marquées, lisse ou
presque lisse en dessous.
Cette espèce se rapproche beaucoup du Segmentina (Segmentina) calatha
Benson (2) de l'Inde, dont elle semble une forme représentative se distin-
guant :
Par ses premiers tours à enroulement plus serré, à croissance plus régu-
lière; par son dernier tour plus embrassant, proportionnellement plus
développé et mieux dilaté a son extrémité; par son ombilic plus élargi; par
son ouverture plus cordiforme transverse.
Le Segmentina (Segmentina) Boulei Germain est plus éloigné des Seg-
mentines africaines, et notamment des Segmentina (Segmentina) angusta
') Benson, Armais and Magazine of Natural History , 2e série, V, i85o, p. 3 '19.
(IHanorbis ealathus). — Figuré par G. B. Sowerby, Monograph of the genus
l'Ianorbis, in Reeve (L.), Conchologia honica, London, 1878, XX, pi. IV, fig.3o «-
3o h; et par Hani.ey (S.) et Theobald (W.), Conchologia Indien : illustrations of
the Land and Freshwater Shells of lirili.sk huila, London, 1876, p. wui et p. 18,
pi. \\\l\, f%. 1 à 3.
-' \ oir la noie 1 ci-dessus.
— 5/i —
Jickeli et Segmentai a (Segmenlina) Chevalieri Germain, dont l'introduction
à Madagascar semble de date récente.
Fossile dans le quaternaire des marais d'Ambolisatra , au-dessus des
couches à ossements fossiles [F. Geay], en compagnie du Planorbis (Tro-
pidiscus ) trivialis Morelet (1).
M Dans les dunes du Faux-Cap à Fort Dauphin, F. Geay a recueilli, en
dehors de nombreux et intéressants fossiles , une très belle variété de V Hélix
(Helicophanta) Guestieri Crosse [Journal de Conchyliologie, XVI, 1868, p. 2G8,
n° 1, pi. IX, fig. k (Hélix Guestieriaiïa) ; et Crosse et Fischer, Planche» des
Mollusques de Madagascar (dans l'Histoire physique. . . naturelle de Madagascar
de A. Grandidier), 1889, pi. I, fig. 7-8] qui montre une exagération des carac-
tères de l'espèce de H. Crosse, notamment en ce qui concerne l'allure du dernier
tour, proportionnellement plus développé et plus élargi vers le bord de l'ouver-
ture et qui offre un méplat extrêmement développé. L'ouverture, longuement
ovalaire-oblonguc dans le sens transversal, est entourée d'un péristome fortement
épaissi, dilaté, réfléchi; les bords sont réunis par un callum 1res épais. CetHelico-
phanla, que je désigne sons le nom d'Hélix (Helicophanta) Guestieri Crosse,
variété preguestieri Germain , nov. var. , sera décrit et figuré dans mon Mémoire,
actuellement sous presse, sur les Mollusques quaternaires de Madagascar (Annales
de Paléontologie . îqi 8
55
Une nouvelle Plante à fleubs épiphvlles
par M. Henri Lecomte.
A la fin de l'année 1917, notre zélé et très perspicace Correspondant
M. G. Le Testu nous faisait parvenir trois feuilles d'une plante à fleurs
épiphylles qu'il avait eu l'occasion de rencontrer dans la vallée de l'Ikobé
(bassin de l'Ogoué), au Congo.
Cette plante , que M. Le Testu n'a observée que dans une région très
limitée, où il n'existe, paraît-il, pas plus de 5o plants, est remarquable
par la présence d'une grande bractée naissant de la face ventrale de la
feuille au-dessous de l'origine de l'acumeu ; la fleur, généralement unique ,
se trouve cachée entre cette bractée et la feuille.
L'Herbier du Muséum possédait déjà quelques feuilles d'une plante ana-
logue à celle de Le Testu. Ces feuilles, qui provenaient aussi du bassin de
l'Ogoué, avaient été recueillies par Me' Leroy en 189&, sans précision
de localité; et H. Bâillon, qui avait eu l'occasion d'examiner ces derniers
échantillons, dont il ne paraît avoir eu qu'une fleur à sa disposition, n'en a
jamais fourni la description; mais le nom «Leroya», inscrit sur un sachet
contenant les débris de l'unique fleur analysée, montre que ce Botaniste
avait cru pouvoir en faire un genre nouveau.
Malheureusement, M. Le Testu, qui avait observé sa curieuse plante
en 1916, n'avait pu rencontrer qu'une seule fleur, et une nouvelle visite,
un an après, ne lui avait fourni que la récolte de deux fruits; mais les
fleurs, cette fois, avaient disparu.
Nous l'avons examinée avec la plus grande attention, et l'analyse de
l'unique fleur, contrôlée par l'étude de la structure, nous a conduit à
penser que la plante récollée successivement par Mgl Leroy et par
M. Le Testu ne peut être séparée génériquement du Phylloclinium de
H. Bâillon , et que la création d'un genre nouveau ne s'impose en aucune
façon. Si les bractées florales sont assez réduites chez le Phylloclinium para-
doxum et atteignent à peine un centimètre de long, il suffit d'admettre un
développement beaucoup plus considérable de la bractée principale pour
obtenir la disposition si curieuse présentée par la plante de Mgl Leroy et
de M. Le Testu. Le plan général de la fleur est le même; la fruit est iden-
tique; la structure de la feuille est comparable dans les deux cas, et par
— 56 —
conséquent nous rattacherons au genre Phylhclinium de H. Bâillon les
plantes dont nous nous occupons.
Mais H. Bâillon n'a fourni de son nouveau genre Phylloclinium, dans
le Bulletin de la Société linnéenne (p. 870), qu'une description assez
incomplète, et, d'autre part, la diagnose de Warburg (Pflanzenjamil. , IV,
ia, p. 38), fournie d'après les indications de la note de Bâillon, est insuf-
fisante.
Il est donc nécessaire d'établir tout d'abord la diagnose du genre Phyl-
loclinium aussi complètement que possible.
Bâillon signale avec raison la possibilité d'une étroite affinité de ce genre
avec le genre Phyllobotrium de Millier d'Argovie. Les spécimens que nous
possédons des deux espèces de Plujllobotrium (P. spathulatum Midi. Arg.
et P. Zenkeri Gilg) ne portent pas de fruits, mais Gilg décrit pour les
graines un arille qui fait défaut chez Phylloclinium ; d'autre part, dans le
premier genre, il existe sur chaque feuille des inflorescences multiples,
tandis que chez les Phylloclinium chaque feuille ne porte qu'une seule
inflorescence, et souvent même une seule fleur.
Dans ces conditions, et provisoirement du moins, nous conserverons le
genre Phylloclinium II. Bn. distinct du genre Phyllobotrium Mùll. Arg.
Phylloclinium H. Bn.
(Bull. Soc. linn. Paris, p. 870: H. Lee. emend.)
Frittex. Folia alterna stipulala. stipula acutis rigidisque; petiolus a-4 cm.
longiis; supra striato-complanatus ; limbus obovato-spatulutus , subcoriaceus ,
apicetn versus rotundatus acuminatusque , penninervius, acumine longo acuto,
basi atténuâtes, margine serratus; costa, nervi, nervulique ulrinque promi-
nentes; nervi curvati margtnem versas conjluentes. Injhrescentia ad paginant
superiorem foliorum adnala; cyma Jlorifera a costa principali ex a.rilla brac-
tearitm persistentium nascens. Flores poly garni, c? velQ. Sepala â-5 , libéra,
ovata rel rotundata, intus concava ; petala i-5, majora ovato-oblonga ; recep-
taculum conve.rum. — d : stamina %5-Uo , libéra, hypogyna ; Jilamenta gra-
cilia; anlherœ oblongœ basi inscrite. Ovarium 0. — Ç : stamina utcS; ovarium
liberum uniloculare, placentis 2-4 parietalibus. Stylus simple .r , crédits, apice
stigmate In-trifttlo coronattts : ovula anatropa in quaque placenta indefnita.
Fructus capsularis stylo persistente acum imitas, piriformis vel sphœricus
superficie griinitlosus, pericarpio lignoso radialiter slriato. Semen oblongum
inœqualiter anguîatum; testa albido-Jlavescens , vel margarito-cinereum super-
ficie tuberculatitm ; albumen copiosum oleosum; embryo parvus.
A ce genre Phylloclinium ainsi compris, nous attribuerons actuellement
deux espèces : i° P.paradoxum H. Bn.. à bractées plus petites que les fleurs
57
et à inflorescence comprenant généralement plusieurs fleurs, et 9." P. brac-
teatum, à bractée principale dépassant beau- .
coup la fleur et à inflorescence habituelle- \\
ment (?) uniflore(1)..
Ces deux espèces n'ont été rencontrées jus-
qu'à ce jour que dans le bassin de l'Ogoué.
Phyllocmnium paradoxum H. Bn.
(Bull. Soc. linn. Paris, p. 870; H. Lee. emend.)
Frulex. Folia alterna , subcoriacea , stipulata ,
glabra, stipulis acutis rigidisque, auguste tri-
angularibus, ta mm. longis, basi 3 mm. latis ;
petiolus 2-4 cm. hngus supra complanato-
striatus ; limbus obovali-subspatulatus, usque
22-2-4 cm. hngus, 5,5-6 cm. lalus, basi at-
tenuatus, apice rotundatus acuminatusque , acu-
ntine acuto mucronato, 3-2,5 cm. longo ; costa,
nervi nervulique utrinque prominentes ; nervi
i5-irj-jugi, curvati, marginem versus serratum
conjluenles. Injlorescentia solitaria (î-à Jl.) ad
paginant superwrem foliorum adnata ; cyma
florifera a cosla principali ex axilla bractearum
persistentium nascens ; braclea principalis ovalo-
triangularis, apice acuta, circiler 1 cm., longa;
bractœ latérales 2 minores 2-2,5 mm. longœ;
pedicelli 0-8 mm. longi. Flores polygami.
Sepala S, interdum 4 concava, 7 -8 mm. longa,
margine ciliata; pelala fi-5 , oblonga usque
i5 mm. longa, 7 mm. lata, margine ciliata;
(S : stamina circiler ko; fdamenta subulata
h mm. longa; antherœ oblongw , subbasiftxœ ,
lateraliter déhiscentes, 1-1, 5 mm. longœ; ova.
rium nullum ; 9 : stamina ut d* ; ovarium ovoi-
deum i-loculare, placentis 2-4 parietalibus ;
stylus simplex , erectus , apice stigmate bi-trijido,
caniculato coronatus; ovula in quaque placenta
indefinita, anatropa. Fructus (fragmentum tan-
tmnmodo vidi) capsularis, pericarpio lignoso,
Rr
-
:v
m.
Fig
Fouille de Phyllo-
radialiter striato. Semina incognita.
clinium paradoxum II. Bn.
portant une seule fleur.
Br., bractée principale. Gr. )/•!.
(1> L'Index Kewensis, comme Gilg Tu déjà fait remarque?, mentionne (Sun-
plein. I, p. 337) un Phylloclinium Soyauxianum H. Rn.: mais il s'agit là d'uni'
— 58 —
Congo, région de Loango, forêts. Thollon n° i3/i3 (en Heurs au mois
l'octobre 1888).
Au sujet de cette espèce , il n'est pas inutile de faire remarquer que .
d'après nos échantillons, les fleurs doivent être roses ou rouges, comme
celles de la deuxième espèce, qui sont roses d'après M. Le Testu.
Dans l'inflorescence unique que porte la feuille, un peu au-dessus du
milieu du limbe, il existe habituellement plusieurs fleurs, les unes mâles,
les autres hermaphrodites , et ces fleurs sont assez grandes.
Les échantillons recueillis par Thollon ne comportaient malheureuse-
ment qu'un seul fruit vide de graines et dont j'ai pu observer seulement
des fragments incomplets conservés dans un sachet. Si ces matériaux no
m'ont pas permis de faire une étude complète, ils m'ont, en tout cas,
fourni l'occasion de m'assurer que, par l'état de sa surface et par sa struc-
ture, le péricarpe est absolument identique à celui de l'espèce suivante
dont M. Le Testu nous a fourni deux fruits avec leurs graines.
Phylloclinium bracteatum sp. nov.
Frutex circiter 0 m. 80 altus non ramiftcatus. Folia stipulata glabra apicem
versus congesta ; stipulœ acutee , rigidœ , 1 cm. longée , basi 2-3 mm. latœ ;
peliolus 3-â cm. longus supra complanatus; limbus obovato-triangularis , sub-
coriaceus, usquc 39.-35 cm. longus, 9 cm. latus , apice rolundatus , acuminatus,
acumine aculo, angusto, â-6 cm. longo, basi attenuatus et sectis petioli apicem
decurrens , prœter basin margine serralus ; nervi utrinque 18-23, curvati,
margine confluentes, subttts supraque prom inentes, nervuli ad perpendicuium
nervorum ; pagina, supra nitida, sublus pallida. Inflorescentia uniflora. ad
paginant superiorem folii adnata, a costa jjrincipali apicem limbi versus, ex
axilla bractearttm persistenlium nascens. Braciea principalis ovalo-lanceolata
acuminata, a costa principali nascens, basi apiceque atlenuata, margine ir-
regulariter serrata, 6-8 cm. longa , 3,5-à cm. lata ,palmatinervia , costis late-
ralibus utrinque 2-3. Bracteœ latérales 2, minores et inmquabiles , lanceolatœ
vel vittœformes , sub bractea principali sitœ , 2-3 cm. et 1,5-2 cm. longée.
Pedicellus prœter hœc bracteolis minimis spiraliter insertis instructus, glaber,
1,5 usque 6 mm. longus, sub bractea principali inserttts. Sepala h ovata,
Il mm. longa, apice ciliata, persistentia. Petala oblottga, apice plus minus
acuta, usque 10 mm. longa, rosea (foie Le Testu). Stamina 00, hypogtjna ,
basi libéra ; ftlamenla subulala, 1,5 mm. longa; anthères oblongœ i,5-2 mm.
longée , lateraliter déhiscentes. Ovarium superum , glabrum , pin/orme ; sltjlus
plus minus apice recurvattis, stigmatis 2 coronatus; ovarium uniloculare,
erreur, le Phyllobntriiun Soyau.riauvm de Bâillon nyant été attribué à tort au
genre Phylloclinium.
— 59 —
placentis parietalibus ■> instruction; ovula in quaque placenta indcfinila, ana-
A -
>
^
u
\
M
r"
\
\)l
4.-1
A
2r
N
-\
Fig. 2. — Feuille de Phylloclinium bracteatum II. Lee.
Vue par la face supérieure (A) et la face inférieure (B). Gr. 1/2.
tt'opa. Fructus ellipsoidalis maturus albus (Le Testu) circitcr 10 mm. altus
apice stylo persistenle 5 mm. longo coronatus ; pericarpin lignoso superficie
*
— 60 —
granulato radiàîiter striato. Seminà 3 irregulariter subtetreedricd vel subpris-
inatica, ô,5 mm. longa; testa margarito-cinereum, superficie tuberculatum ad
micropylam nrbicularitcr depressum ; albumen oleosum copiosum; embryoparvus.
A #ttlil#
7J
w /:
Fig. 3.
i. Sommet de la feuille, la bractée principale (en pointillé) supposée enlevée; on
distingue les bractées latérales et la fleur; — 2. lin sépale détacbé. Gr. 3; - —
3, 3'. Pétales. Gr. 3; — Un pétale avec les élamines correspondantes; — 5. Une
étainine séparée. Gr. 7; — 6. Pistil; — 7. Section transversale de l'ovaire; — ■ 8. Fruit.
Gr. 3/a; — 9. Section dans le péricarpe; — 10. Une graine vue par le côté, portant,
le raplié. Gr. 3; — 11. La même, vue parla région du micropjle.
Congo, vallée de l'Ikobé, affluent de la Ngounyé, tributaire de l'Ogoue'.
Paraît rare. (Le Testu, sans numéro, 1917.)
L'Herbier du Muséum possédait depuis i8o,5 quelques feuilles récollées
par W' Leroy dans l'Ogoué, sous le n° 1 1, mais sans précision de localité.
Gl
Or ces feuilles , bien que privées des stipules de la base et actuellement
dépourvues de fleurs, ne peuvent être séparées de la plante de Le, ïeslu ;
mais Bâillon, qui a eu l'occasion d'analyser une Heur, signale la présence
de 3 sépales et de 3 pétales, ce qui indique que les fleurs de cette espèce
peuvent posséder un péiianthe trimère ou tétramère. De plus, les feuilles
de la plante récoltée par Ms' Leroy
sont un peu plus grandes et de
consistance plus coriace. La plante
de Msr Leroy constituera pour
nous, du moins provisoirement,
la variété à grandes feuilles de
l'espèce décrite.
P. BKACTKATUM H. Mil.
var. coriaceum var. nov.
Ogoué. ff Arbuste n'ayant qu'un
bouquet de feuilles n (Mgr Leroy,
n° 11).
Comme chez le Phyllobotrium ,
dont le Pliylloclimuiii est d'ailleurs
très voisin, on rencontre dans le
pétiole et dans la feuille des carac-
tères de structure remarquables. V ° o iffcT^; o
Chez le PhyllocUniumparadoxum
H. Bn., par exemple, le pétiole,
coupe transversalement, montre
(lig. 1) : i° un système fasciculaire a
appartenant en propre au pétiole
et affectant la symétrie ordinaire p- i,
des systèmes vasculaires de pé- CT . ', , „ „
. . J , .. . L . A. Section transversale du pétiole. — 15. Sec-
lioles ; 2° Ull système (Cy) COnstl- ,jon transversale dans la feuille au-dessous de
tuant un véritable cylindre central l'origine de la fleur; — C. Section au-dessus
i .- oo i ,i de la naissance des fleurs. — A et B , d'après P.
de lige ; o des systèmes comme bracteatunu _ G) d>rès P_ paradoJm.
le précédent, mais placés latérale-
ment et très réduits. Celte disposition nous montre qu'en réalité, et comme
il était facile de le prévoir, le pétiole de la feuille comprend ici non seule-
ment le pétiole proprement dit, mais encore un pédoncule, c'est-à-dire
une tige florale, et ce dernier organe est étroitement connivent avec le
pétiole.
Une section transversale pratiquée dans un pétiole de notre Phyllocli-
nitini montre absolument la même disposition avec une étroite similitude
de tissus.
— 62 —
D'autre part, une section transversale pratiquée dans un limbe deP.ïtrac-
tealum au-dessous de la région où prend naissance la bractée principale , et
par conséquent avant l'origine de la fleur, nous montrera que le cylindre
central de la tige se continue dans cette région : c'est ce que représente
précisément la figure a.
Enfin une section transversale (C) pratiquée au-dessus de la région où
naît la fleur ou l'inflorescence montre, chez P. paradoxum, que le cylindre
central ne se continue pas au delà de l'origine de la fleur.
Ceci prouve que la fleur naît en réalité sur un axe, comme c'est la règle
générale, et non sur la feuille proprement dite, comme on pourrait le croire
d'après l'apparence et comme semble l'indiquer l'expression consacrée de
ff fleurs épiphyllesr pour les plantes dont nous nous occupons ici. Nous
avons pu nous assurer qu'il en est rigoureusement de même pour Mocque-
rysia floribunda Hua, qui porte lui aussi des fleurs épiphylles, mais qui se
distingue nettement des genres Phyllobolrium et Phylloclinium par sou
androcée réduit à cinq étamines opposées aux pétales.
En ce qui concerne le mésophylle, les feuilles de Phylloclinium et de
Phyllobolrium possèdent de nombreux sclérites dirigés parallèlement à la
surface et plus ou moins enchevêtrés les uns dans les autres. Les épidermes
qui limitent ce mésophylle ne sont pourvus de stomates qu'à la face infé-
rieure de la feuille.
Il est remarquable de constater que les feuilles de Mocquerysia manquent
de ces sclérites, ce qui ajoute encore une différence à celle qui a été indiquée
plus haut au sujet de Pandrocée (1).
Or des sclérites ont déjà été constatés par Harnis dans Ryania dentata
H. B. K. et R. Schomburgkii klotzsch, qui appartiennent à la famille des
Flacourtiacées , ou plutôt à la tribu des Flacourtiées de la famille des Bixa-
cées. El de ce fait, l'attribution des Phylloclinium et Phyllobotvium à celte
làmille des Bixacées, en raison des caractères de la fleur et du fruit, se trouve
encore confirmée par un caractère anatomique.
O Mais la présence de stipules linéaires, que nous avons pu constater clic/,
Mocquerysia floribunda, et qui n'avait pu être signalée d'après les matériaux in-
complets de Mocquerys, constitue un caractère commun avec les Phylloclinium et
Phyllobotrium.
63
Notes sur des Rosacées h Extrême-Orient ,
PAR M. J. CARDOT.
Cydonia Delavayi Gard, comb. nova (Syn. : Pirus Delavayt Franch. PI.
Delav. , p. 2-27. Eriolobus Delavayi Schneicl. ///. Handb, Laubhohk, I , p. 727.
Docynia Delavayi ejusd. , op. «7., II, p. 1001). — Nombreuses localités du
Y unnan ( Delavay, Duclou.x, Béarnais, Bons d'Anly, prince H. d'Orléans);
a e'ié récolté aussi par Wilsou dans le Su-tchuen occidental.
Franchet attribuait à cette espèce un ovaire à loges quadriovulées, et
faisait remarquer qu'elle établissait ainsi le passage entre les Pirus à loges
biovulées et les Cydonia à loges multiovulées; se basant sur l'affirmation
de Franchet, Schneider, plus récemment, crut devoir placer le Pirus
Delavayi dans le genre Docynia Dcne. Mais j'ai pu constater, sur les échan-
tillons originaux de Franchet eux-mêmes, conservés dans l'Herbier du
Muséum, que chaque loge de l'ovaire renferme non pas h, mais bien
de 8 à 10 ovules bisériés sur deux rangées verticales : ce n'est par consé-
quent pas un Docynia, genre où les loges de l'ovaire ne renferment cha-
cune que 3 ovules insérés au même niveau. Le Poirier de Delavay doit
doue être placé soit dans le genre Cydonia, soit dans le genre Chaenomeles,
si l'on admet celui-ci, qui ne diffère de Cydonia que par la préfloraison
imbriquée de la corolle.
La forme et la coloration des fruits du C. Delavayi paraissent variables :
d'après les étiquettes de Delavay, ces fruits sont ovales ou oblongs, de la
grosseur d'un œuf de pigeon , ou un peu plus gros, verts ou un peu rouges
du côté du soleil; mais des rameaux fructifères, provenant d'un spécimen
cultivé dans les jardins de la villa Thuret, à Antibes, et envoyés par
M. Poirault à M. D. Bois, qui en a fait don à l'Herbier du Muséum, pré-
sentent des fruits sphériques légèrement ombiliqués à la base et de cou-
leur jaunâtre. Une coupe longitudinale d'un de ces fruits montre que
presque tous les ovules avortent, de sorte que chaque loge ne contient
finalement qu'un seul pépin; il serait très intéressant de savoir si ce fait se
produit normalement dans le pays d'origine de la plante, car, si tel était le
caj, la valeur du principal caractère sur lequel repose la distinction géné-
rique entre les Pirus et les Cydonia s'en trouverait quelque peu affaiblie.
• On trouve une belle photographie du Cydonia Delavayi dans Végétation
oj Western, China de Wilsou, pi. 208.
— 64 —
Cydonia japonica Pers. — Japon : Nikko (Faillie, 1898; n° 2108); au
pied de l'ibuki (Faurie, 1892; n° 7791). — Le n° 4o4 de Savatier com-
prend le type et la var. lagenaria Mak. ; le n" /102, du même collecteur,
rapporté par Francliet au Pirus spectabilis Ait. (Enum. PL Jap. , I , p. 1 38) ,
appartient, d'après l'échantillon figurant dans l'Herbier général du Mu-
séum, au C. japonica var. lagenaria.
Forme de transition vers la var. lagenaria (styles un peu poilus à la
base; feuilles crénelées-dentées, à peu près semblables à celles du type du
Japon) : Yunnan : cultivé à Tali; petit arbre de 4 à 5 mètres, très rameux
dès la base, donnant un fruit de la grosseur d'un coing, jaune-citron,
d'un goût très aigre; on en fait d'excellentes confitures (Delavay, 1 884 ;
n° 1 1 34). — Même forme dans le Su-tchuen oriental, district de Tchen-
keou-tin (Farges). — Une forme analogue, mais très épineuse, à épines
courtes très robustes : Thibet oriental : Gnia-patong, Tsekou (Soulié,
1 895 ; n° 1575). — Une forme semblable à la précédente en ce qui
concerne l'aspect et les épines, à styles tomenteux à la base, à feuilles
crénelées-dentées ou subentières, couvertes eu dessous, à l'état jeune,
d'un tomentum roux abondant ; fleurs blanches, lavées de rose; fruits
jaunes, en forme d'aubergine : Yunnan : vallon derrière Kin-lchong-chan ,
ait. 255o mètres (Maire). Cette forme paraît être le Chaenomeles lagenaria
var. Wilsonii Rehd. in Sarg. PL Wilson., II, p. 298.
Var. lagenaria (Lois.) Mak. (Syn : C. lagenaria Lois. Pirus japonica et
Cydonia japonica Auct. plurim. , saltem pro parte). — Japon : Akita
(Faurie, 1888; n° 2200); jardins à Fukuyama (Faurie, 1889; n° 3786);
plaine d'Aomori (Faurie, 1886; n° 1^7). Corée : environs de Séoul (Son-
tag). Chine : Su-tchuen oriental : cultivé dans le district de Tchen-keou-
tin; nom chinois: hay-tan-houa (Farges, 1898; n° i446). Yunnan:
Mo-so-yn, cultivé (Delavay, 1 885) ; environs de Yunnan-sen (Ducloux,
1898; n° 64o); environs de Hay-tien (Ducloux, 1904; n° 2^58); Lao-
kouy-chan, près My-le (Ducloux, 1908; n° 5682); Toug-tchouan, ait.
2 5oo mètres. (Maire). Thibet oriental : Tsendjrong (Soulié, 1896;
n° i656); principauté de Kiala : Morymien (Soulié, 1893; n° 701).
Shen-si méridional (David, 1873).
Dans cette variété, les styles sont tantôt complètement glabres, tantôt
plus ou moins poilus ou tomenteux dans la partie inférieure, où ils sont
soudés. C'est elle qui est généralement cultivée dans les jardins d'Europe
sous le nom de Pirus ou Cydonia japonica.
Var. cathayensis (Hemsl.) Gard. comb. nova (Syn. : Cydonia cathayensis
Hemsl. in Hook. Icon. pi., tab. 2657, 2658. Chaenomeles cathayensis
Schneid. ///. Handb. Laubholzk., I, p. 730, fig. /io5 p, p\ hod c, f.
Chaenomeles lagenaria var. cathayensis Rehd. in Sarg. PL Wilson., II,
— 05 —
p. 997). — Chine : Su-tchuen oriental : district de Tclien-keou-lin ,
Kymin-se, ail. 1200 mètres (Farges, 1892; n° 1021); Heou-piu, ait.
1&00 mètres (Farges. 1892: n° 9^1). Yunuau : environs de Ynnuan-sen
(Dueloux, njo5; u° 33o4). — Nom chinois : Mou-koua; fruit astringent,
employé' dans la dysenterie (Farges).
Il m'est impossible de voir des espèces distinctes dans le C. Iagenaria
Lois, et le C. cathayensis Hemsl. Le C. japonica type est caractérisé par
ses styles, toujours complètement glabres, et par ses feuilles petites,
courtes, obtuses et crénelées. Le C. Iagenaria a les styles tantôt glabres,
tantôt plus ou moins velus ou lomenleux inférieurement, et les feuilles
plus grandes, dentées, à dents aiguës ou mucronées; mais on trouve en
Chine, comme je viens de l'indiquer plus haut, des formes ayant les styles
plus ou moins poilus dans le bas, et les feuilles crénelées comme celles
du G. japonica. Le C. cathayensis diffère du G. Iagenaria par ses feuilles
plus étroites, à dents plus longues, très aiguës, souvent même subulées; il
paraît avoir les styles toujours velus dans le bas. Le Chaenomeles angustifolia
Koidz. Gonsp. Ros.jap., p. 97, n'est probablement qu'une variété différant
du type japonica par ses feuilles plus étroites , ses Heurs blanches et ses
fruits ovoïdes.
La forme du fruit est variable dans les différentes variétés du C. japo-
nica : ce fruit est tantôt complètement sphérique, tantôt en forme d'auber-
gine, parfois plus ou moins côtelé; la coloration varie également, du vert
au jaune ou au rougeâtre. Le P. Mauloi Mast., figuré dans le Botanical
Magazine, pi. 6780, est une forme à fruits jaunes sphériques, fortement
ombiliqués aux deux pôles, appartenant par les styles glabres et les dimen-
sions, la forme et la crénelure des feuilles, au type japonica.
Dans le C. japonica type et dans la var. iagenaria, on trouve très fré-
quemment des Heurs unisexuées, mâles par avortement; on n'en a pas
encore constaté dans la var. cathayensis.
Docynia indica (Wall.) Dcuc. — Ou a rapporté à celle espèce, comme
simple synonymes, les D. Hookeriana et Griffithiana de Decaisne. Tout eu
reconnaissant que les différences qui séparent ces trois plantes ne sont pas
de grande importance, il me semble cependant un peu excessif de les
négliger complètement. Le D. Hookeriana diffère, en effet, du D. indica par
les feuilles des rejets stériles non tomenteuses en dessous, par les feuilles
des autres rameaux plus étroites et plus allongées, et par le fruit oblong.
Ce dernier caractère sépare également le D. Griffithiana du D. indica; de
plus, les feuilles des vieux rameaux du D. Grijjithiana sont tomenteuses
en dessous, du moins à l'état jeune, et celles des rejets stériles sont plus
larges et moins découpées que celles des D. indica et Hookeriana. Si ces
caractères se montrent constants, il y aurait lieu , scmble-t-il, de rétablir
les deux espèces distinguées par Decaisne.
Muséum. — xxiv. 5
— 06 —
Voici la liste et l'attribution des échantillons appartenant à ce genre,
dans l'Herbier du Muséum.
D. Indien. Khasia (Hooker fil. et Thomson, n" 5io). Sikkirn (Hookerfil.
et Thomson, n° 5oq).
D. Hooker iana. Khasia (Hooker fil. et Thomson. n° 5i 1 ).
D. Grijfiihiana. East Himalaya (Grillith, Herb. East Ind. Gomp. n° 208a).
Manipur : Mao (G. Watt, 1882; n" Gi 57). Birmanie supérieure: Maymyo
(herb. Calcutta); ce dernier échantillon, dans l'herbier Drake.
Genre Pi™*.
J'entends ce genre dans le sens large que lui ont donné le Gênera
plantarum de Bentham et Hooker, ïlndex generum Phanerogamorum de
Durand, et YIndex kewensis jusqu'au second supplément de cet ouvrage.
11 me semble, en effet, que les distinctions que l'on a cherché depuis
longtemps à établir entre les Pirus proprement dits, les Malus, les Erio-
lobus, les Micromeles et les Sorbus ne correspondent pas à de véritables
caractères génériques. La présence ou l'absence de cellules pierreuses
dans la chair du fruit, la consistance de l'endocarpe, les styles libres
ou soudés dans la partie inférieure, les lobes du calice persistants ou
caducs, fournissent des caractères dont je ne nie pas la valeur, mais qui
sont loin de présenter une constance absolue dans tous les groupes, et
ne peuvent guère, par suite, servir qu'à l'établissement de subdivisions
génériques à limites plus ou moins nettes. Je me sers des principaux de ces
caractères pour diviser le genre Pirus en h sous-genres, ainsi caractérisés :
I. Malus. Fruit globuleux, à chair dépourvue de cellules pierreuses;
endocarpe parcheminé; styles soudés à la base. Feuilles simples.
II. Eriolobus. Fruit globuleux, ovoïde ou oblong, à chair parsemée de
nombreuses cellules pierreuses ; endocarpe parcheminé ; styles soudés dans
leur partie inférieure, qui est généralement persistante et accrescente.
Feuilles simples.
III. Eupirus. Fruit pirifonne ou globuleux, à chair parsemée de nom-
breuses cellules pierreuses: endocarpe cartilagineux ou papyracé; styles
libres. Feuilles simples.
IV. Sorbus. Fruit globuleux, plus rarement ovoïde ou pirifonne, à chair
parsemée de cellules pierreuses plus ou moins abondantes; endocarpe
mince, très fragile; styles libres ou soudés à la base. Feuilles simples ou
composées.
Sect. 1. Aria. Feuilles simples.
Sect. 2. Aucuparia. Feuilles composées, imparipinnées.
— 67
Subgen. I. Malus.
Pirus prunifolia Willd. — Cette espèce du Japon, de Sibérie et du
nord de la Chine se distingue du P. baccata L. et spécialement de la
var. mandshurica Maxim. (Malus cerasifera Spach) par les lobes du calice
persistants et couronnant le fruit; elle diffère de toutes les formes du
P. Malus L. par les pétioles et les pédoncules plus grêles et plus longs.
Le n° 4i8 de Wilson (Western Hupeb, Veitch Exped., 1900), que
Rehder (in Sarg. , PL Wilson, II, p. 280) rapporte au M. prunifolia Borhk.
var. rinki Rehd. , ne me parait pas pouvoir être distingué du P. Malus fi
tomentosa Koch (P. dasyphylla Bork.); une forme complètement identique
a été récoltée au Japon par l'abbé Faurie (cultivé dans les jardins au nord
del'Akita, 1888; n° 2125).
Pirus Matsumurae Card. comb. nova (Syn. : Malus Matsumurae Koidz.
in Bol. Mag. Tokyo, XXIII, p. 172, Consp. Bos. jap. , p. 87). — Je rap-
porte à ce Pommier, d'après la description, un échantillon figurant dans
les collections du Muséum sous le nom de P. spectabilis Ail., et récolté
en 189/i par M"' A. Soutag à Panck-han, près de Séoul (Corée). Ce n'est
certainement pas le P. spectabilis, les divisions du calice étant manifeste-
ment plus longues que le tube ; et, par contre, la description du M. Matsu-
murae Koidz. lui convient très bien. Rehder (in Sarg. PI. Wilson., II,
p. 279) rapporte l'espèce de Koidzumi au M. prunifolia var. rinki, mais
elle en diffère par le calice moins tomenteux et par les dents des feuilles
aiguës, tandis qu'elles sont obtuses ou apiculées dans le P. prunifolia.
Pirus spectabilis Ait. — Chine : Tché-fou, haies des jardins (Debeaux,
1860); même localité (Fauvel).
Ces échantillons étaient étiquetés par Franchet, dans l'herbier Drake,
P. spectabilis var. mandshurica Maxim.; mais cette variété, toute différente,
appartient au P. baccata L.
*^.
Pirus micromalus Card. comb. noi><^*(Syn. : Malus micromalus Mak.
in Bot. Mag. Tokyo, XXII, p. 69). — Su-lchuen oriental : Tchen-
keou, ait. 1200 mètres, cultivé; nom chinois: Lin-kin (Farges, 1898;
n° i25i). Yunnan : Yunnan-fou, acheté au marché (Reauvais, 1900:
n° 685).
Je rapporte ces échantillons au M. micromalus Mak. d'après la descrip-
tion de celte espèce, qui leur convient très bien. Ce Pommier diffère du
P. spectabilis Ait. par les pédoncules plus courts, lomenleux, ainsi que les
calices, et par les feuilles généralement plus atténuées à la base, à veina-
lion plus marquée en dessous. Les fleurs sont roses ou d'un blanc rosé;
5.
— 68 —
c'est un arbuste de 4 mètres environ, d'après l'étiquette de Farges. Koid-
zumi (Consp. Rosac.jap., p. 89) dit que ce Pommier a été introduit de
Chine au Japon, et on ne le connaît de ces deux pays qu'à l'étal cultivé.
Rehder (inSarg. PI Wilson., II, p. 290) suppose que c'est un hybride
du P. spectabilis Ait. avec le P. baccata L. ou le P. floribunda Kirchn.,
mais les caractères indiqués par Makino,et qui se retrouvent sur nos échan-
tillons, notamment les pédicelles courts et lomenleux, me paraissent en
contradiction formelle avec cotte hypothèse; je croirais plutôt à un hybride
du P. spectabilis et du P. Malus @ tomentosa Koch. , mais rien ne permet
d'ailleurs d'affirmer qu'il s'agisse d'un hybride.
Pirus Taqieti Lévl. inFedde, Repert., VII, p. 199). — Corée : Hallai-
san(Faurie, 1907;^ 1 56 1).
Voisine du P. baccata L. , cette espèce eu diffère par les feuilles coriaces,
rousses en dessous, et par les fruits un peu déprimés, portés sur «les
pédoncules plus courts et couronnés par les divisions du calice persis-
tantes et réfléchies.
Pirus baccata L. — Western China: Chang-yang (Wilson, 1900;
n° 7Û8). Prov. de Chi-li : près de Shi-feng-ko (F. N. Meyer, 191 3:
u° 998). Yunuan : bois aux sources du Lan-kien-ho, près du col de Hee-
chan-men, ait. 3, 000 mètres (Delavay, 1889 ; n° 4337', arbrisseau ou petit
arbre); bois des gorges du Lan-ho-kien , au-dessus de Mo-so-yu (Delavay,
1889; n° 8767); San-kia, région de Kiao-kia (S. Ten, 1909; Ducloux,
nu6i9i). kouy-tcheou : Waitcheou (Cavalerie, 1908). Su-tchuen orien-
tal : Lao-oua-keou , près Tchen-keou , ait. 2,200 mètres (Farges, 189^;
n° 1028 p.p-; nom chinois: ye-houa-houng). ïhibet oriental : province de
Batong , Yargong (Soulié, 1908; n° 3 160; fruit comestible; arbre appelé
ff ben-a-ching •" en thibétain). Corée : environs de Séoul (Courant); Syou-
ouen (Faune, 1901; n" 79). Japon : environs d'Aomori (Faurie, 1 885
et 1886; n" 5i6 et 1107); cap Soya (Faurie, 1891: n° 7254); forêts
d'Abashiri (Faurie, 1890; n° 5A 19) ; montagnes de Shiobara (Faurie,
1889; n° /H75) et d'Hakodate (Faurie, i884, n° 3384).
Dans les Plantae Delavayanae, p. 227, Franchet a rapporté le n° 37O7
de Delavay au P. Pashia Ham. !
Le M. cerasifera Spach appartient à la var. mandshurica Maxim.,
caractérisée par ses fruits plus gros et son calice pubescent extérieure-
ment.
Pirus tiieikera Gard. comb. nova (Syn. : Malus theifera Rehd. in Sargent,
PL Wilson., II, p. 283). — Western Hupeh (Wilson, 1900; Veitch
Exped., n" 98 et 557). Yunuan: Song-pin-chao, près Pin-lchouau (Jean
Py, 1907; Ducloux, n°535i). Ichang : Nan-to, and mountains to north-
— 69 —
ward (Henry, 1887; n° 3 8 1 /» , sub nom. P. spectabilis Ail.). Sn-tchuen
oriental : district de Tchen-keou-tin , ait. 1/100 mètres (Farges, n° 1 35 ) :
Heou-pin, près Tchen-keou, ait. i,4oo mètres (Farges, 1892; n° 989.
Nom chinois : Ye-mon-koua). Thibet oriental : principauté de Kiala, Ta-
tsien-lou, forêts (Soulié, 1892 ; n° k^5); Kia-mdzan-ka , Olongchen, bords
vv^flos ruisseaux (Soulié, 1892; n° A/17).
Ce Pommier est bien voisin du P. baccata L. , et l'on peut même se
demander s'il y a vraiment lieu de l'en distinguer spécifiquement; il n'en
diffère que par ses feuilles pins épaisses et plus fermes à l'état adulte,
garnies aux bords de dents plus rapprochées et généralemenl plus aiguës,
par les fleurs souvent rosées, par les lobes du calice plus larges et plus
courts, et parles styles le plus souvent au nombre de trois seulement, rare-
ment de quatre. Les fruits paraissent intermédiaires, par leur grosseur,
entre ceux du baccata type et ceux de la var. mandshurica.
Punis Halmana Voss. (Syn. : P. spectabilis Fr. et Sav. Enum.pl. in Jap.
cresc, 1, p. i38, non Ait.). — Japon : Nippon, environs de Yokoska (Sa-
\alier; n° A02); Tokio, cultivé (PI. Jap. Expos, de 1889); Akita, cultivé
(Faune, 1888; n° 2052); Nagasaki, cultivé (Maximowicz, lier secund.,
i863, sub nom. P. spectabilis). Chine septentrionale (Fortune, i845; sub
nom. M. spectabilis Ait., scripsit Spacb ) ; Shang-haï, cultivé pour l'orne-
ment (Hélot et d'Argy, i865). Kouy-tcheou : Pin-fa (Cavalerie et For-
tunat, 1905; n° 23o2).
Ce Pommier, cullivé comme arbre d'ornement au Japon et eu Chine,
a été longtemps confondu avec le P. spectabilis Ait.: il en diffère par les
sépales caducs, plus courts et plus larges, souvent obtus, par les calices
complètement glabres en dehors, ainsi que les pédoncules, et par les fleurs
andro-polygames, quelques-unes mâles au milieu des fleurs bisexuées; le
nombre des styles varie de o à 5. Il y a une très bonne description et une
excellente planche de celle espèce dans l'ouvrage de Sargent, Trecs and
Shrubs, 1, p. 35, pi. XVIII. La pairie de ce Pommier parait -être la Chine,
où Wilson l'a trouvé à l'élat sauvage, dans le Su-lchuen occidental.
Delavay et Ducloux ont récollé dans le Yunnan, aux environs de
Yunnan-sen, une variété de cette espèce à fleurs semi-pleines, remarquable
par les lobes du calice extrêmement courts, très obtus, largement arron-
dis; elle sera décrite dans les Nolulae syslematicae de M. Lecomlc (vol. III)
sons le nom de var. obiusilnba.
/ Pirus Sieboldii Regel. (Syn. : Malus Toringo Sieb. P. E 'squirotii Lé\l. in
Fedde, Report., XII, p. 189!) — Japon : Akita, jardins; on s'en sert e
comme sujels sur lesquels on greffe les Pommiers (Faune, n° 21 52);
Nikko, Shimotsuke (Faurie, 1887). Chine : Kouy-tcheou (Cavalerie et
Forlunat, n" i3oA; c'est le type du P. Esquirolii Lévl.; Cavalerie, 1908;
\
— 70 —
n° 956). Ce dernier numéro a été rapporté a tort par Mgr Léveillé au
P. Halliana Voss.
Forma latifolia Gard, (foliis majorions et latioribus). — Japon : environs
d'Aomori (Faurie, 1886; n° 5o2).
Forma tomentosa Card. (calice extra dense tomenloso). — Su-lchuen
. oriental : district de Tchen-keou-tin (Farges; n° 1828 p. p.).
Var. integpiIfolia Gard. eomb. nova (Syn. : P. Toringo var. integrifolia
Fr. et Sav. Emtm.pl. in Jap. cresc, I, p. 189, et II, p. 35o; P. Zutni
Matsum. in Bot. Mag. Tokyo, XIII, p. 1, fide Rehder). — Japon : Nikko
(Faurie, 1898; n° 2107); Tchitose (Faurie, 1887; n° 384); province
d'Akita (Faurie, 1 888 ; n° 2199); province de Musashi, Chichibu (PI. Jap.
Expos, de 1889).
Le n° 384 de Faurie est un arbuste couché, à rameaux spinescents.
Var. incisa Gard, comb. nova (Syn. : P. Toringo var. incisa Fr. et Sav.
loc. cit. P. subcrataegifolia Lévl. in Fedde, Bepert., VII, p. 199! Crataegus
Tàquetii Lévl. op. cit., X, p. 377!) — Corée : Hallaisan (Faurie, 1907;
n°i558).
Forma tomentosa Card. (calice extra dense albo-tomentoso). — Su-
tchuen : vallée du Li-kiu, Tihoudjo, 3,4oo-3,70o m. (Legendre, 1911:
n° i3o5).
Il y a une belle planche coloriée et une bonne figure de la var. incisa
dans la Bévue horticole, 1870-1871^. 45 1, sous le nom de Malus Tor-
ringo.
La var. arborescens Rehd. apud Sarg. PI. Wilson., II, p. 294, parait
être la forme typique de l'espèce.
Rehder a décrit et figuré sous le nom de Malus Sargenti (apud Sarg.
Trees and Shrubs , vol. I, part II, p. 71, pi. XXXVI) un arbuste très
voisin du P. Sieboldii var. incisa, mais à port plus raide, à feuilles plus
grandes, à fruits plus gros, rouges, et à fleurs d'un blanc pur, plus larges,
formées de pétales orbiculaires. Je n'ai vu aucun échantillon authentique
de cette plante; mais il y a dans les récoltes de l'abbé Faurie trois échan-
tillons qui semblent s'y rapporter, ou tout au moins s'en rapprocher beau-
coup. L'un (n° 6377), portant des fruits, a été récolté en 1890 dans
un jardin à Hirosaki; un autre, également fructifère, a été cueilli en 1898
à Togakushi (n° 2io5); le troisième enfin, stérile, provient des mon-
tagnes de Nambu, où Faurie l'a récolté en 1890 (n° 6i4o). Ces trois
échantillons diffèrent des autres formes du P. Sieboldii par leur aspect
plus raide, leurs feuilles plus larges, plus fermes et plus épaisses, un peu
coriaces, presque toutes lobées (la plupart trilobées). Ces caractères con-
viennent bien au M. Sargenti; seulement les fruits sont plus petits que
ceux ligures sur la planche XXXVI de Trees and Shrubs, et ne sont pas sen-
— li-
siblement plus gros que ceux du P. Sieboldii. Sur le n" 61/10, Jes feuilles
sont plus profondément divisées, la partition atteignant la nervure mé-
diane sur la plupart des feuilles, qui paraissent ainsi presque trifoliolées.
Subgen. II. Eriolobus.
Pirds TR4NSIT0RU Bat. — Thibet oriental : principauté de Kiala : Kia-
mdzam-ka, Olong-chen (Soulié, 1892; n° tiMi).
Pirds kaxsdensis Bat. — J'ai trouvé dans les Collections du Muséum
deux échantillons indéterminés qui me semblent bien appartenir à cette
espèce. L'un est le n° 4 76 de Pratt (West Szechuen and tibetan frontier,
chiefly near Tachienlu) : échantillon fructifère; les feuilles répondent très
exactement à la figure kok d, c de Schneider, ///. Handb. Laubhohlc, I,
p. 728 , mais le fruit est plus allongé que ne le figure cet auteur (fig. 4o3 d,
p. 737); il mesure 8 à 1 1 millimètres de long sur 5 à 6 de large, et ne
présente généralement que deux loges, renfermant une ou deux graines;
aucune trace des lobes du calice ne persiste sur le fruit; l'endocarpe est
parcheminé, résistant, et le sarcocarpe m'a paru contenir de très petites
cellules pierreuses. L'autre échantillon, portant des fleurs en bouton, a été
récolté par l'abbé Farges dans le Su-tchuen oriental , sans indication de
localité ni de date; il est bien conforme au précédent par la forme des
feuilles, mais, contrairement à la description de Batalin, les pédicelles sont
entièrement glabres, ainsi que le réceptacle et le calice, ce dernier tomen-
teux seulement sur la face interne des lobes, et les styles, au nombre de 4,
sont presque complètement glabres et connés seulement vers la base. Il me
parait bien probable néanmoins que cet échantillon n'est qu'une forme du
P. kansnensis.
Piris Prattii Hemsl. — Schneider (lll. Handb. Laubhohk., I, p. 719)
place cette espèce parmi les Pommiers ; mais la présence de cellules pier-
reuses dans la chair du fruit doit la faire classer dans les Eriolobus. La
forme du fruit, l'endocarpe parcheminé et résistant, et les styles connés
à la base , rapprochent les espèces de ce groupe des Pommiers , tandis que
la présence de cellules pierreuses dans le sarcocarpe les rattache aux
Poiriers proprement dits et aux Sorbiers; elles servent ainsi de transition
entre ces trois groupes.
Pirus yunnanensis Franch. — Yunnan : bois de Tsang-yang-tchang,
Gnia-pin-kiou, versant occidental du Ma-eul-chan (Delavay, 1889); Lou-
pou, près Tong-tchouan (S. Ten, 1909; Ducloux, n° 6197). Su-tchuen
oriental : district de Tchen-keou-tin, ait. 2,200 mèl res ( Farges , n" 1 .33
et 791").
— 7*2 —
Schneider a également placé cette espèce parmi les Pommiers; mais
l'existence de cellules pierreuses dans le sarcocarpe et les autres caractères
doivent la faire classer dans le sous-genre Eriolobus, à côté du P. Tscho-
noshii Maxim, du Japon.
Le nom chinois de cet arbre est : Chan-ly-eul (Farges).
Subgen. III. Eupiru*.
Pirus Lindleyi Rehd. (Syn. : P. sinensis Lindl. , non Poiret). — Dans
son Synopsis of thé Chinese species of Pyrus (in Proceed. Amer. Acad., I,
p. 2a5 et 23o), Rehder fait remarquer avec raison que tout ce que les
auteurs récents ont appelé P. sinensis ne répond nullement ni à la descrip-
tion, ni à la planche du P. sinensis de Lindley ( Trans. Hort. Soc. Lond. , VI,
p. 396, et Bol. Regist., XV, tab. 1 2^8); il suffit en effet de comparer cette
planche de Lindley et celle de Decaisne (Jard. fruit, du Muséum, Poiriers,
pi. 5) pour reconnaître le bien fondé de l'observation de Rehder. Cet
auteur ajoute que le véritable P. sinensis Lindl. ayant disparu des cultures
d'Europe n'est plus connu que par la description et la figure de Lindley,
ainsi que par l'unique spécimen type conservé au Musée botanique de
Cambridge (Angleterre), où il a été photographié par le professeur
Sargent.
En étudiant les Poiriers de l'Herbier du Muséum, j'ai remarqué un
échantillon étiqueté : rrP. Malus L. Chine; Tché-fou, les haies des jardins.
0. Debeaux, 1860.» Cet échantillon, qui porte deux fruits, n'est évidem-
ment pas une forme du P. Malus; par contre, il répond très exactement à
la description et, en ce qui concerne les feuilles, à la figure de l'espèce de
Lindley. Les fruits, portés sur des pédoncules épais, vigoureux, longs
de 5 à 5,5 cm., sont ovales, mesurant 3 à 3,5 cm. de long sur 2,3 cm. de
large, et couronnés par les lobes du calice persistants et plus ou moins
accressenls: la chair est extrêmement granuleuse, d'où le nom de rrSand
Pearn donné à cette espèce lors de son introduction en Europe, vers 1820.
11 ne semble pas douteux que cet échantillon de Debeaux appartienne bien
au P. Lindleyi. Un autre spécimen, consistant seulement en deux rameaux
stériles, étiqueté par Decaisne : «? P. sinensis Lindl. Rot. Reg. Sha-lee or
Sandy Pear. Chiswich, 1869. M. Goèzen, parait appartenir également à la
même espèce. Enfin il y a encore, dans les Collections du Muséum, deux
échantillons avec jeunes fruits, récoltés en 191 h par F.-N. Meyer, l'un
dans le Shansi (n° 1G07), l'autre dans le Kansu (n° 19A6), et distribués
par Un. Si. Deparlm. of Agriculture sous le nom de nPyrus nov. sp. », qui
me semblent se rattacher encore au P. Lindleyi, notamment par la gros-
seur du pédoncule et par les sépales persistants; mais ils différent du type
par les feuilles oblusémenl crénelées aux bords, el non dentées en scie:
on pourrait en faire une var. crenata.
— 73 —
Pmus ussuriensis Maxim. (Syn. : P. sinensis Dcne Jard. fruit. Mus.,
Poiriers, pi. 5, et auct. al., non Lindl. nec Poir. ). — Japon : Nagasaki,
Hakodate (Maximowicz, sub nom. P. sinensis Lindl.). Dans l'herbier
Drake, une feuille étiquetée P. chinensis Lindl. porte deux échantillons
récoltés aux environs de Yokoska par Savalicr : l'un, en fleurs, appartient
au P. ussuriensis Maxim..; l'autre, stérile, semble appartenir au P.serolina
Rehd., à cause de la forme des feuilles, plus allongées que celles de Vus-
suriensis.
Le P. ussuriensis se distingue très facilement du P. Lindleyi par la forme
et surtout par la denticulation des feuilles, formée de dents très rappro-
chées, allongées , sétacées, et par son fruit arrondi, ombiliqué.
Pjrus serotina Rehd. — Chine : Ichang (Henry, 1887; n° 3396).
Western Hupeh (Wilson, 1900; Veitch Exped. n° 109).
Cette espèce présente la même denticulation que le P. ussuriensis
Maxim.; elle en diffère, d'après Rehder, par ses feuilles ovales-oblongues
et non suborbiculaires , plus longuement acuminées , et par le calice caduc.
11 v a dans l'Herbier du Muséum une série d'échantillons avec jeunes
fruits, provenant du jardin de Siebold, à Leyde, étiquetés par Decaisne :
P. sinensis Lindl. \av.juponica , qui appartiennent certainement au P. sero-
tina Rehd. var. culla (Mak.) Rehd.
Le P. Simonii Carrière (in Rev. horl., 1872, p. 98, fig. 3), d'après
l'échantillon authentique figurant dans l'Herbier du Muséum, est un
Poirier à grandes feuilles, tenant le milieu pour la forme entre celles du
P. ussuriensis et celles du P. serolina, et ayant la denticulation caracté-
ristique de ces deux espèces; c'est peut-être une forme hybride.
Piriis Doumeri Bois. — Schneider a rapproché ce Poirier du Docipiia
indica Dcne; mais il se sépare nettement de celui-ci par les loges de
l'ovaire ne contenant chacune qu'une ou deux graines, et en outre par les
fruits beaucoup plus gros, ombiliqués à la base, et parles feuilles entières
ou seulement très légèrement dentées dans le haut. Ce n'est certainement
pas un Docynia , mais un vrai Pirus.
L'arbre décrit par M. Bois provenait du Lang-bian (Annam). M. Che-
valier a récolté tout récemment dans la même région, à Djering, deux
échantillons (n03 3ia63 et 3ia8i) d'un Pirus qui me paraît bien appar-
tenir au P. Doumeri. Les feuilles sont couvertes en dessous, à l'état jeune,
d'un tomentum blanchâtre qui disparaît très vite, de sorte qu'elles sont
complètement glabres à l'état adulte; elles sont bien semblables à celles du
type de M. Bois, quoique un peu plus dentées aux bords; l'écorce est tout
à fait identique et présente les mêmes lenticelles sur les deux plantes. Mais
le fruit parait un peu différent. Tandis qu'il est complètement sphérique
et ombiliqué h la hase dans le type du P. Doumeri, celui du Poirier récolté
— 1k —
par M. Chevalier aurait, d'après l'étiijuette accompagnant l'un des échan-
tillons, la forme du Coing, dont il posséderait également le parfum. Les
deux spécimens de M. Chevalier portent chacun un jeune fruit, malheu-
reusement pas assez avancé pour que l'on puisse juger de sa forme défini-
tive à la maturité. Ce fruit est couronné par le calice persistant, dont les
divisions sont allongées, linéaires, blanches-tomenteuses sur les deux faces.
Il y a 5 styles libres, fortement laineux dans le bas, glabres dans le haut,
et claviformes au sommet; les étamines paraissent être au nombre de 2 5
environ, à filets glabres. Chaque loge de l'ovaire ne renferme qu'un seul
et gros pépin. H me paraît à peu près certain que ces échantillons appar-
tiennent réellement au P. Doumeri, dont le fruit est probablement plus ou
moins variable.
Pirds Pashia Ham. var. Kum\oni Stapf. (Syn. : P. Kumtwni Dcne). —
Tonkin : rochers calcaires entre Dong-dang et la Porte de Chine (Balansa,
1886; n° i535); province de Lang-son; village de Tam-lung (Chevalier,
iç)i3; n° 29705). Laos : Xieng-kouang (Spire, n" 465).
Sur les échantillons fructifères de Spire et de Chevalier, les fruits sont
beaucoup plus petits que ne les décrit et ne les figure le Botanical Magazine,
pi. 8256; mais on sait que la dimension des fruits est extrêmement va-
riable dans le P. Pashia. — Le D' Spire a récolté au Laos, dans la région
de Tran-ninh , une forme bien voisine du type de l'Inde , dont elle ne dif-
fère que par le tomentum des pédicelles et des calices couleur de rouille,
et non blanchâtre, ce qui la rapproche de la var. grandijlora Gard, de
Chine.
Le P. Kumaoni diffère du P. Pashia type par les pédicelles et les calices
glabres, par les divisions du calice plus larges, très arrondies, et par les
feuilles moins acuminées. Mais un échantillon récollé en 1890 par l'abbé
Delavay à Mo-so-yn (Yunnan) présente, sur le même rameau, les lobes
du calice tantôt arrondis, tantôt aigus ou mucronés, avec les pédicelles et
les calices plus ou moins tomenteux et les feuilles presque obtuses; c'est
donc une forme de transition entre P. Pashia et P. Kumaoni et justifiant
la réunion de ces deux plantes en une seule espèce.
Le P. Pashia est répandu en Chine dans le Yunnan (Delavay, Ducloux,
Maire), dans le Thibet oriental (Soulié), le Su-tchuen (Farges), le Kouy-
tcheou (Cavalerie et Fortunat) et le Kiang-si (David); mais les échantillons
de provenance chinoise diffèrent tous, sous certains rapports, du type de
l'Inde. Ceux du Yunnan, du Thibet et du Kiang-si s'en distinguent par
leurs feuilles obtuses, ou plus largement, plus brièvement et obtusément
acuminées. Ceux du Su-lchuen et du Kouy-tcheou, se rapprochant du
type indien par la forme des feuilles, en diffèrent par leurs fleurs plus
grandes, larges de 3,5 à 3 centimètres, et par les jeunes feuilles, les
pétioles, les pédoncules et parfois aussi le tube du calice couverts d'un
— 75 —
tomentum roux, et non blanchâtre, plus ou moins abondant. La première
de ces formes sera décrite dans les Notulœ systematicœ de M. Lecomte
(vol. III), sous le nom de var. obtusata, et la seconde sous celui de var.
grandiJJora. La var. obtusata est la plante mentionnée par Franchet comme
P. Calleryam dans les Planta? Davidianœ, 1, p. 190, et comme P. Pashia
dans les Planlœ Delavayanee , p. 227.
Piris Calleryana Dcne. — Cette espèce diffère du P. Pashia Ham. par
les feuilles portées sur un pétiole plus grêle et plus long, et par les Heurs
beaucoup plus petites , à pédicelle et calice glabres.
C'est à tort que Rehder (Syn. chin. sp. ofPyrus, in Proeeed. Amer.
Acad., L, p. 207) dit que le P. Calleryana n'a généralement que deux
styles : sur les échantillons originaux conservés dans l'Herbier du Mu-
séum, on observe dans beaucoup de (leurs trois et parfois même quatre
stvles.
Piris Koehnei Schneid. — Ce Poirier, décrit d'après nu échantillon
récolté par Faber dans le Tsche-kiang , et signalé ensuite à Formose par
Hayata, est voisin du P. Calleryana Dcne; il s'en distingue par les (leurs
beaucoup plus grandes, et par les lobes du calice allongés, très aigus,
tandis qu'ils sont courts et obtus dans le Callerijana.
J'ai désigné sous le nom de var. crossotocalyx (Not. system., vol. III) un
Poirier récolté dans le Thibel oriental, à Tsekou, par l'abbé Monbeig, et
dans le Yunnan, aux environs de Yunnau-sen, par l'abbé Ducloux, qui
me paraît être une variété du P. Koehnei, caractérisée par ses (leurs
plus petites et par les lobes du calice dentés- fimbriés sur presque (ont le
pourtour.
Pirus retul.efolia Bge. — Le Poirier cilé par Franchet dans le Cata-
logue des plantes de Tchéfou de Fauvel, p. 25, sous le nom de P. Malus
j2 tomentosa, n'est autre, d'après l'échantillon figurant dans l'Herbier du
Muséum, que le P. betulaefoîia Bge. Les styles, au nombre de 2 ou 3,
glabres el complètement libres, montrent au premier coup d'œil qu'il ne
peut être question d'un Malus.
Le P. betulœfolia diffère du P. Pashia Ham. par les feuilles plus courtes,
à dents plus profondes, aiguës, el à pétiole plus grêle et plus long;
tomenteuses dans le jeune âge, elles deviennent plus ou moins glabres
en vieillissant.
Pirus Fauriei Schneid. — Corée : Syon-ouen, autour d'un tombeau
(Faurie, 1906; n" 010). Echantillon complètement identique au n° 78
du même collecteur, sur lequel Schneider a établi celte espèce, remar-
quable par les dimensions réduites de toutes ses parties.
1/
76 -
Subgen IV. Sorbus, Sect. 1. Aria.
Pirus granulosa Bertol. — On doit rapporter en partie à celte espèce
le Micromeles khasiana Dcne, in Nouv. Arch. Mus. Par., X, p. 169: celte
dénomination est en effet établie sur le n° 65 1 de Hooker cl Thomson
(Pyrus c), et surle n° 3078 de Griffilh ; or le premier de ces deux numéros
n'est pas autre chose que le type même du P. granulosa de Berloloui. Seu-
lement Rehder a fait remarquer avec raison que Berloloni a commis une
confusion dans la référence des échantillons de ses P. granulosa et verni-
culosa : «Pyrus (c)» se rapporte au P. granulosa, taudis que kP. variolosa
Trell. (pour Wall.) var?» se rapporte au P. verruculosa ou P. Pashia.
Quant au nn 2078 de Griffith, il conslitue le P. khasiana Hook. FI.
Brit. liai, II, p. 378. Cette espèce, 1res voisine certainement du P. gra-
nulosa , en diffère cependant par ses feuilles plus allénuées et cunéiformes à
la base, à nervures latérales formant un angle plus aigu avec la nervure
médiane.
Le Micromeles castaneifolia Dcne , /or. cit. , est rapporté par Redher au
P. granulosa: il est bien probable que ce n'est, en effet, qu'une forme de
cette espèce; cependant les fruits semblent être plus petits, avec un disque
apical plus distinct.
Une autre forme très remarquable est celle que je désigne (Notulœ sys-
tematicœ, vol. III) sous le nom de var. turbinata : elle diffère du type par
les fruits plus gros à la maturité, turbines, et non sphériques, longs de
9 centimètres environ sur 1 ,5 à 1 ,7 cm. de large, à chair remplie d'énormes
cellules pierreuses pouvant atteindre près de 2 milllimètres de diamètre,
et par les feuilles plus largement ovales, à dents moins aiguës et moins
saillantes. Cette variété a été récoltée au Cambodge par Pierre, à Sumatra
parForbes (n° 9.37G), et à Perak, péninsule Malaise, par un collecteur du
Dr King (Herb. Hort. bot. Calc.,n° 83 1 3).
D'après les annotations de Pierre, c'est un arbuste de 2 à 8 mètres,
croissant fréquemment en épiphyte sur d'autres arbres.
Le P. granulosa, ayant l'endocarpe très mince et fragile, appartient
certainement au groupe des Sorbiers, et non à celui des Poiriers pro-
prement dits.
Pirus caloneurv Beau. — Su-tchueu oriental : district de Tchen-keou-
tin, bois de Hcou-pin, près Tchen-keou , ait. i,4oo-i,6oo m. (Farges,
189.3 et 1899; nos 120.8 et 1/172). Kouy-tcheou : Pin-fa (Cavalerie,
n° /io5 p. p.). Vunnan : Tchen-fong-chan . bois des montagnes (Delavay,
189/.).
Arbuste de 3 mètres; nom chinois : Tang-ly-enl-chan (Farges).
Diffère du P. alnifolia Fr. et Sav. par les feuilles plus atténuées aux deux
— 77 —
extrémités, à nervures barbues aux aisselles, par les styles plus nombreux
(3 à 5), et par les fruits sphériques.
Pirus Keissleiu Lévl. (Syn. : Sorbus Keissleri Kehd. Micromeles Decais-
neana Schneid.). — Su-lcbuen oriental : district de ïcbeu-keou-tin.
Bons échantillons en Heurs et en fruits, bien identiques à ceux récoltés
dans le Hupeb occidental par Wilson, et dans le Su-lcbuen par Henry.
Kouy-tcheou : Pin-fa, hautes montagnes (Cavalerie, iao5, n° â3i3).
Pires Hbnryi Gard. comb. nova.-<{Syti. : Sorbus Henryi Hebd. in Sarg.
PI. Wilson., II, p. 276. Micromeles Sclnverinii Schneid. in Fedde, Repert.,
III, p. i5i). West Szecbuen and Tibelan fronlier, cbiefly near Tachienlu,
at q,ooo-i3,5oo feet (Pratt.). Bien identique au type de l'espèce, n° 89.S7
de Henry.
Pires Zahlbruckneri Gai*d. comb. nova. (Syn. : Sorbus Zahlbruckiïeri
Schneid. in Bull, llerb. Boiss. , -jc sér. , VI , p. 3 1 8 , et ///. llandb. Laubhokk. ,
I, p. 685, lig. 379 v, 38o a). — Su-lcbuen oriental : district de Tchen-
keou-lin (Farges).
Dans cette espèce, les lobes du calice tantôt sont plus ou moins nelle-
nieu l persistants, tantôt disparaissent complètement avant la maturité du frn il.
Parla denliculalion el la nervation des feuilles, la l'orme et la grosseur
des fruits, le P. Zahlbruckneri se rapproche beaucoup du P. alnifolia Fr. et
Sav. : il en diffère par la forme des feuilles, qui sont beaucoup plus allon-
gées, elliptiques ou lancéolées, et légèrement tomenteuses-aranéeuses en
dessous.
Pirus alnifoua Fr. et Sav. — Su-lcbuen oriental : district de Tchen-
keou-tin, ait. 2000 m. (Farges, n° 11G). Kouy-tcheou : San-chouen (Ca-
valerie, n° 3946). Corée: environs de Séoul (Courant, 1891). Japon:
Daisen (Faurie, 1899, 11" 0189).
L'abbé Faurie a récollé en Corée et à Pile Quelpaert de nombreux
écbantillons de celle espèce (nos 83, 3o5, 3o6, i552, i553) que Rehder
1 PI. Wilson., II. p. 275) a rapportés à la var. lobulata Koidz. Consp.
Hostie, jap., p. 69: ils se rapprochent bien de celte variété par les feuilles
lobulées, mais elles ne sont nullement cordi formes à la base, comme l'in-
dique Koidzumi. Un autre échantillon du même collecteur, 11" 395/1, pro-
venant de Nanai (Japon), est remarquable par ses feuilles plutôt créuelées-
lobulées que dentées , el portant quelques poils sur les nervures, eu dessus
et en dessous.
Pirus commutata Card. nom. iiov. ( Syn. : Sorbus japonica Sieb. , Hedl.
Pyrus lanula Mi({. non Dou. Aira japonica Dcne. Sorbus Aria var. I.amao-
A'
J
— 78 —
nensis (Wall.) Maxim., non Pirus kamounensis Wall. Micromeles japonica
Koebne). — En admettant cette espèce dans le genre Pirus sensu lato, on
ne. peut lui laisser l'épi thète de japonica, en raison du P. japonica Thunb.
(jue beaucoup d'auteurs placent encore dans le même genre; c'est pourquoi
j'ai dû créer un binôme nouveau.
Le P. commutata, qui paraît assez répandu dans le Japon moyen
et méridional, est fort voisin du P. alnifolia Fr. et Sav., dont il diffère
toutefois par les feuilles blanches tomenteuses en dessous. Sur certains
échantillons, ce tomenlum a une tendance à disparaître sur les vieilles
feuilles.
Le n° 1 554 de Faurie (île Quelpaert : Hallaisan, 1907), que Rehder
(PL Wilson., Il, p. 2y5) rapporte au S. alnifolia var. lobulata, appartient
plutôt au P. commutata, en raison de ses feuilles villeuses sur les deux
faces, alors qu'elles sont toujours glabres dans le P. alnifolia.
Pirds Folgneri Lévl. (Syn. : Micromeles Folgneri Schneid. Sorbus Fol-
gneri Rehd.). — Su-tchuen oriental : district de ïchen-keou-lin (Farges,
n° 791 bis). Kouy-tcheou : Pin-fa (Cavalerie, 1907; n° 3292). Il y a une
forme obtusij'olia en mélange avec le type, sous le n° 791 bis de Farges.
Les lobes du calice sont parfois plus ou moins persistants. Contraire-
ment à ce qui est indiqué dans le conspectus du genre Sorbus publié par
Rehder dans les Plantée Wilsonianœ , II, p. 272, sur le n° 7075 de Henry
et sur le n° g5i de Wilson, rapportés par Redher lui-même au S. Folgneri,
les fruits portent des lenlicelles blanchâtres ou grisâtres plus ou moins
abondantes.
Cette espèce est très voisine du Micromeles Hemsleyi Schneid. , elle en
diffère par ses feuilles plus petites et plus étroites , à nervures secondaires
moins nombreuses, et par ses fruits généralement un peu allongés,
ovoïdes, non sphériques ou subglobuleux.
Pirds Hemsleyi Gard. comb. tt<wdÇ(Syn. : Micromeles Hemsleyi Schneid.
in Fedde, Repert., III, p. i52, et ///. Handb. Laubhohk., I, p. 70 A,
lig. 088 a, 389 c. Sorbus Hemsleyi Rehder, in Sarg. PL Wilson., II, p. 276.
Pirus veslila Franch. PL Delav., p. 2 3o, et Diels, PL chin. Forrest., in
Not. front tlie Bot. Gard. Edinb., VII, p. 92, non Wall.). — ïunnan : bois
des gorges de San-tchaug-kiou, près de Ho-kin, ait. 2 5 00 (Delavay,
188Û; n° 733); bois à la montée du col de Yen-lze-hay (Delavay, 1 885) :
bois de Tsin-chom-ho, sur le Hee-chan-meu , ait. 2800 m. (Delavay, 1889);
versant oriental de la chaîne du Lichiang (Forrest, n° 2112); Lou-pou,
près Tong-tchouan (S. Ten, 1909; Ducloux, n° 6198). Su-tchuen : bas-
sin du Yalong, Kvvei-let, ait. 3,4oo m. (Legendre, 191 1 , n° 928) ; district
> de Tchen-keou-tin (Farges).
Je pense qu'il faut rapporter au Micromeles Hemsleyi Schneid. le Sorbier
— 79 —
du Yunnan que Franchet et Diels ont rapporté, à lorl bien certainement,
au /'. vestila Wall., de l'Inde; les échantillons répondent bien à la descrip-
tion et aux figures de Schneider, sauf que les lobes du calice sont plus ou
moins persistants: ils diffèrent du P. vestita Wall, par leurs feuilles beau-
coup moins grandes, leur inflorescence moins tomenteuse, et leurs fleurs
[dus petites, à deux styles seulement.
D'après les étiquettes de Delavay et de Forrest, ce Sorbier atteindrait
une dizaine de mètres de haut; l'étiquette du n° 928 de Legendre porte :
arbre de 3 m. 5o à k m. 5o, à fleurs blanches très odorantes; sur ce spéci-
men, les feuilles sont poilues en dessus à l'état jeune; la même forme a
été récoltée par Delavay dans le Yunnan, au col de Yen-tze-hay.
Le P. vestita var. khasiana Franch. PL Delav., p. a3o, non Hook..
n'appartient pas an P. Hemsleyi, mais constitue une espèce nouvelle,
décrite dans les Nolulte ■ systematicœ (vol. III) sous le nom de P. coronata
Gard.
Pirls WKTiiONËUP.v (lard, coinb. «or/ (Syn. : Sorbus aanthoneura Rehd.
in Sarg. PI. Wilson., Il, p. 272). — Su-tchuen oriental : district de
Tchen-keou-tin(Farges). Hupeb (Henry, n° 7905 ).
Le n° 7905 de Henry, sans Heurs ni fruits dans l'Herbier du Muséum,
ne diffère du type (n" 683o du même collecteur) que par les nervures
plus foncées en dessous. Sur les échantillons du Su-tcliuen, les fruits
sont plus nombreux et un peu plus petits que sur le type, mais tous les
autres caractères concordent bien.^.
Subgen IV. Sorbus, Sect. 2. Aucuparia.
*\
Pibds pekinensis Card. cuinb. nova (Syn. : Sorbus pekinensis Koehne,
in Gartenjl. I, p. &06). — Je rapporte à celte espèce, d'après la descrip-
tion et la figure qu'en donne Schneider, ///. Handb. Laubhohk., 1, p. 669 ,
fig. 367 g1, sous le nom de S. discolor HedI., le n° 3/190 de Wilson (Veitch
Exped.) : Western China, 7,500 ft. , Aug. ujo3. Si cette détermination est
exacte, le P. pekinensis aurait donc une large dispersion.
Pirls amdrensis (lard. comb. nova (Syn. : Sorbus aiuurensis Koehne in
Feddc, Repert., X, p. 5 10). — Mandchouric russe : Ghingan (Komarov, ,
u° 843, sub nom. N. auciiparia). Echantillon bien identique à ceux récoltés
dans la vallée de l'Amour par Maximowicz. '
Cette espèce appartient, comme la précédente, au groupe caractérisé
par les stipules supérieures grandes, foliacées, dentées et persistant au
moins jusqu'à la floraison. Elle est très voisine, du P. pekinensis, dont elle
diffère surtout, d'après l'auteur, par ses pétales un peu plus courts que le*
élamines, tandis qu'ils sont une fois plus longs dans l'autre espèce.
— 80 —
Pirus pohuashanknsis Hce. — Je pense qu'il faut rapporter à cette espèce
le Sorbier mentionné par Francliet sous le nom de P. aucuparia dans
les Plantée Davidianœ, I, p. 120 (bois de Gebol et de Nan-tan-cban). La
forme des stipules de la base de l'inflorescence l'éloigné certainement du
P. aucuparia; les jeunes folioles sont mollement velues en dessous, ainsi
que le pédoncule, le racbis et l'inflorescence; mais tous ces organes devien-
nent plus ou moins glabres en vieillissant. Ces échantillons répondent bien
à la description du P. pohuashanensis.
Pirus gracilis Sieb. et Zucc. — Japon : île Kiou-siou , forêts du mont
Icbifusa (Faurie, 1900: n° 38o,5); Nippon : Jizogalake (Faurie, io,o3;
n° 5384); province de Kii (Plantes du Japon. Expos, de 1889).
C'est à tort que Y Index de Kew, après Gray et Miquel, réunit cette
espèce au P. samhucifolia Cbam. et Schl. : elle s'en distingue facilement
par les stipules des feuilles supérieures persistantes, grandes, foliacées et
arrondies, et par les folioles dont les dimensions augmentent graduelle-
ment de la base au sommet de la feuille, les trois supérieures étant tou-
jours plus grandes que les autres. Le sommet des folioles est généralement
aigu, cependant les supérieures sont assez souvent obtuses; et sur le n° 5384
de Faurie, toutes les folioles sont obtuses.
Koidzumi (Consp. Hosac. jap., p. 5i) rapporte au P. gracilis comme
simple synonyme le S. Schwerini Schneid.
Pirus Wilsoniana Gard. comb. nova (Syn. : Sorbus Wilsoniana Sclineid.
iu Bull. Hcrb. Boiss., 2 e sér. , VI, p. 3ia, et ///. Handb. Laubhohlc, I,
p. 671 , (ig. 367 k, 368 p, q). — Su-tchuen oriental : district de Tehen-
keou-tin; Han-ky-sé, près Tcben-keou, ait. 1/100 m. (Farges, 1892,
n" 1110). Kouy-tcbeou : Pin-fa (Cavalerie, 1907: n° 3284).
Forma angustifolia : foliolis angustioribus, 6,5—8,5 cm. longis,
i,5—i,8 cm. latis. — Patung : Ichang (Henry, n° 2824). Su-tcbuen
oriental : district de Tcben-keou-tin , Heou-piu, ait. 1,800 m. (Farges,
1898; n° i423)."
Le n° 1110 de Farges comprend aussi une forme à inflorescence et
racbis couverts d'un tomentum blanc, abondant, et à folioles mollement
velues en dessous. Cette forme me paraît être ce que Koelme a appelé
Si expansa (PL Wilson., III, p. 457), mais elle se rattacbe au type par
des transitions graduelles.
Pirus pluripinnata Card. comb. nova1 (Syn. : Sorbus foliolosa var. pluri-
pinnuta Schneid. in Bull. Herb. Boissier, 2e sér., VI, p. 01 5, et ///. Handb.
Laubholzk., I, p. 680, tig. 374 e; et S. pluripinnata Koehne in Sarg. PL
Wilson. , I, p. 48 1). — Cette espèce, du Su-tchuen. ressemble beaucoup
au P. foliolosa Wall. p. p. par le nombre, la forme et les dimensions des
— 81 —
folioles, mais s'en dislingue par les stipules des feuilles florales persis-
lautes, herbacées, grandes, larges el fortement dentées, rappelant celles du
P. Wilsonîana et des autres espèces du groupe 1 de koehne.
1
Pirus Rehderiana Gard. comb. nova (Sorbus Rehderiana Koelmc, in
Sarg. PL Wihon., I, p. 464). — Thibet oriental : Tsekou (Soulié, 1 895 ;
n° 1 3 5 3 ) ; province de Batang : Yargong (Soulié, ioo4; n° 0618).''
.le rapporte ces échantillons au S. Rehderiana Koehne, d'après la descrip-
tion de cette espèce, qui leur convient bien, sauf que sur la plante du
Thibet le rachis des feuilles est un peu poilu, tandis qu'il serait glabre sur
le type du Su-tchuen. Le n° 36 18 est une forme à feuilles plus petites et à
folioles plus rapprochées.
Le P. Rehderiana me parait assez voisin du P. insignis Hook. de l'Inde;
mais celui-ci a le rachis et le pétiole couverts à l'état jeune d'un tomenlum
roux, abondant, et les folioles, moins dentées, sont coriaces à l'état adulte.
a
Pirus mesogea Gard. nom. nov. (Syn. : Sorbus hupehensis Schneid. in
Bull. Herb. Roiss., 2 e sér. , VI, p. 3 16, et IlL Handb. Laubhohk., I, p. 680,
lig. 076 r, 375 n).
Var. svncarpa Gard. comb. nova (^Syn. : Sorbus hupehensis var. syncarpa
Koehne, in Sarg. PL Wihon., 1, p. A67). — Western Hupeh (Wilson,
Veitch Exped., n° 3-îo p.p. ). Su-tchuen oriental : district de Tchen-keou-lin ,
ait. 2,000 m. (Farges, n° 367). La plupart des échantillons compris sous
ce numéro ont les folioles des feuilles plus grandes, plus allongées et plus
dentées, et les inflorescences plus larges que ne les a le type de Wilson
(n" 2082); les fruits paraissent blancs à la maturité, comme l'indique
Wilson (cf. Koehne, PL Wilson., II, p. 467).
Je décris dans les Nolulœ systematicœ (vol. III) une var. luxa Gard.,
différant du type par ses feuilles plus grandes, à 5 paires seulement de
folioles, plus écartées, plus grandes et plus larges, à rachis mollement
velu, et par son inflorescence très large et très lâche : West Szecbuen and
Tibetan frontier, chiefly near Tachienlu (Pratt, n'J 2 23).
Le P. mesogea parait être fort variable; sous ses diverses formes, il se
reconnaît aux folioles toujours laineuses vers la base, de chaque côté de
la nervure.
En transférant le S. hupehensis Schneid. dans le genre Pirus. j'ai dû
créer un nom d'espèce nouveau, parce qu'il existe déjà un P. hupehensis
Pampan.
Pirus renunoupatv Gard. nom. nov. (Syn. : Sorbus Pratlii Koehne, in
Sarg. PL Wilson., I, p. 668). — Thibet oriental : Ta-lsien-Iou (Mussot,
n° ia3).
Muséum. — x.uv. (i
//
v'
V
— 82 —
Transférée dans le genre Pirus , celte espèce doit changer de nom, à
cause du P. Prattii Hemsl. (1895 ).
Pirbs Koehneanà Gard. eomb. nova (Syn. : Sorbus Koehneam Schneid.
in Bull. Herb. Boiss., 2 e sér. , VI, p. 3 16, et ///. Handb. Laubhohk., 1.
p. 681, fig. 376 0). — Western China (Wilson, 1902; Veitch. Exped.,
n° 35o3). Schen-si septentrional : mont Kian-san (Giraldi, 1897). Kansu
(Przewalski; suh nom P. microphylla Wall, in herb. Mus. Par.). Yunnan:
plateau du Jo-chan, ait. 3, 4oo mètres (Maire). Thibet oriental : princi-
pauté de Kiala, Ta-tsien-lou (Soulié, 1892 et 1893, nos A43 et 785);
Vargong, forêts des montagnes (Soulié, 1900, n° 3167).
Dans l'Herbier du Muséum, le n° 67 66 de Henry, type du S. Koehneanà
Schn. , est composé de deux échantillons , dont l'un est bien le S. Koehneanà ;
mais l'autre parait appartenir au S. hupehensis Schneid. , bien que les folioles
soient entièrement glabres en dessous.
Le P. Koehneanà est extrêmement voisin du P.foliolosa Wall. p. p., Hook. ;
il en diffère par l'inflorescence tantôt presque glabre, tantôt garnie de
poils peu abondants, blanchâtres (et non roux comme dans le foliolosa),
et par les fruits blancs ou blanchâtres à la maturité, tandis que ceux de
l'espèce voisine sont roses ou rouges.
V
Pirus CASHMiRiANA Card. covib. nova (Syn. : Sorbus cashmiriana Hedl.,
in K. Sv. Vet.-Akad. Handl. , XXXV, p. 35). — Je rapporte à cette espèce,
d'après la description et les figures qu'en donne Schneider [111. Handb.
Laubhohk., 1, p. 680, et fig. 37a, h-k) deux échantillons en fruits,
récoltés par Jacquemont dans l'Himalaya (n° 2137), et un autre exem-
plaire en Heurs, récolté dans le Cachemyre par Falconer (Herb. East Ind.
Comp., n° Sgo), qui avaient été rapportés par Decaisne, dans l'Herbier
du Muséum, au P.foliolosa; mais ce n'est certainement ni le P.foliolosa
Wall., Hook. . ni le P. Wallichii Hook., dont ils diffèrent par leurs folioles
pourvues presque jusqu'à la base de dents plus fortes et plus nombreuses./,
Pikus fouolosa Wall, p.p., Hook. (Syn. : P. ursina Wall. S. ursina
Schneid.). — Les échantillons récoltés par Delavay dans le Yunnan (bois
du Tsang-chan, au-dessus de Tali, i885 et 1889), et que Franchel a
rapportés au P.foliolosa de l'Himalaya (PL Delav., p. 23o), paraissent en
effet, à peu de chose près, identiques à ceux de l'Inde, bien que Koehne,
dans sa revision des Sorbiers chinois du groupe Aucuparia (PI. Wilson.:,
I, pp. 457-/i83), ne mentionne pas le P.foliolosa en Chine. Il faut rap-
porter aussi à cette espèce un autre échantillon recolle également par
Delavay, en 1889, dans les bois de San-lcha-ho (Yunnan), que Franchet
a étiqueté à tort P. Wallichii Hook., ainsi que les n°" AA38 et hhho de
Forrest, tous deux encore du Yunnan, distribués le premier sous le nom
— 83 —
de P. microphylla, le second sous le nom de P. Wallichii, niais qui n'ap-
partiennent certainement ni à l'une, ni à l'autre de ces deux espèces. — ■
Les fleurs sont parfois roses, d'après une étiquette de Delavay.
Je décris dans les Notulœ syslematicœ , de M. Lecomte (vol. III), trois
variétés nouvelles qui me semblent bien appartenir au P. foliolosa. L'une,
que je nomme var. subglabra, a été récoltée dans le Thibet oriental, à
Tsekou, par le Père Soulié (n° 1208); elle est remarquable par sa gla-
brescence presque complète, surtout en ce qui concerne les feuilles; on
ne trouve que des poils très rares, dispersés sur le racbis et le bord des
folioles; l'inflorescence présente des poils un peu plus nombreux; les fo-
lioles sont plus courtes et proportionnellement plus larges que dans le type.
La seconde variété, provenant de la même localité (Soulié, n° 1162),
est caractérisée par son calice coloré en rouge vineux et par ses pétales
pourpres; le rachis et les nervures des folioles sont garnis en dessous de
poils roux, et l'on en trouve aussi quelques-uns sur la face inférieure
des folioles. Cette remarquable variété, que j'appelle rubriflora, mérite-
rait d'être cultivée en raison du coloris de ses fleurs . exceptionnel parmi
les Sorbiers.
Enfin la troisième variété est caractérisée par ses folioles en six à
neuf paires , allongées, entières dans la moitié ou les deux tiers inférieurs,
par le rachis, la nervure des folioles et l'inflorescence couverts de poils
mous, les uns blancs, les autres roux, disparaissant à l'étal adulte, et
parles stipules, les unes étroites, scarieuses, les autres larges, herba-
cées, dentées; c'est le P. Wallichii Franch. PL Delav. , p. s3o , non Hook.) ;
je la désigne sous le nom de var. ambigua. Elle a été récoltée par Delavay
dans deux localités du Yunnan.
Le Sorbus Vilmorini Schneid. , récolté aussi dans le Vunnan par Delavay,
n'est vraisemblablement qu'une autre forme du P. foliolosa; d'après la
tigure qu'en donne l'auteur (M. Handb. Laubholzk., 1, fig. 076 s) et
la pi. 82/1 1 du Botaniral Magazine, les folioles sont beaucoup plus courtes
(pie dans la var. ambigua. Des échantillons, qui nous ont été gracieusement
communiqués par M. de Vilmorin, ne diffèrent pas du P. foliolosa.
Pirus Wallichii Hook. (Syn. : Sorbus foliolosa Schneid. ///. Handb.
Laubhohk., I, p. 680, non Spach!). — Je rapporte à cette espèce le
n° 4o(>2 de Henry (Ichang, Patung district); c'est une forme gla-
brescente, identique au n° 6882 de G. Watt, provenant du Manipur,
frontière orientale de l'Inde, sauf (pie sur la plante de Chine les folioles
sont un peu plus nombreuses que sur celle du Manipur (9 à 11 au lieu
de 5 à 9).
D'après Hooker (7*7. Brit. Ind. , II, p. 376-077), le P. foliolosa Wall.
Cat., 667, comprend deux espèces : l'une à tomentum d'un brun fer-
rugineux, l'autre à tomentum blanchâtre. Hooker réserve à la première
6.
— 84 —
le nom de. P. foliolosa, eu indiquant comme synonyme P. ursina Waii.
Cat,, 675, et donne à la seconde le nom de P. Wallichii Hook.; celle-ci
est en outre caractérisée par ses folioles dentées seulement vers le som-
met, parfois même entières, et par ses fleurs plus petites. Hooker aurait
mieux fait assurément d'abandonner le nom de P. foliolosa, puisque
Wallich avait confondu deux espèces sous ce nom, et d'adopter pour la
première espèce le nom de P. ursina Wall. C'est ce qu'a fait récemment
Schneider, en appelant Sorbus ursina le P. foliolosa Hook.; mais cet auteur
a commis une autre erreur en désignant sous le nom de .S', foliolosa Spach
le P. Wallichii Hook. : Spach appelle en français le S. foliolosa Wall.
rrSorbier ferrugineux *, et dit, dans sa description : feuilles jeunes cou-
vertes d'un duvet ferrugineux n (Spach, Hist. mit. des Vègêt., II, p. 96);
il est donc manifeste que la plante que cet auteur avait en vue n'est
nullement le P. Wallichii de Hooker, mais bien certainement le P. foliolosa
du même botaniste, ou P. ursina de Wallich. Il est permis de se deman-
der si Schneider s'est donné la peine de consulter l'ouvrage de Spach, et
il est en tout cas manifeste qu'en prétendant éclaircir la synonymie de
ces deux espèces , il n'a fait que l'embrouiller davantage , ce qui est assez ,
d'ailleurs, dans les habitudes des savants allemands.
Pirus setscuwanensis Gard. comb. nova (Syn. : Sorbus \ ilmoriui var.
setschwanensis Schneid. in Bull, llerb. Boissier, 2* sér. , VI, p. 3 18, et
M. Handb. Laubhohk. , 1, p. G83, fig. B'jkt, 375 s,/. 5. setschwanensis
Koehne, in Sarg. PI. Wilson., III, p. h^S. Pirus microphylla Franch.
PL David., 2e part., p. kh , non Wall.). — Western China, mt. Wa
(Wilson, iqo3; Veitch Exped., n°35o2\ Su-lchuen (Henry, ii°8q63);
massif du Oua-pao-shan, ait. 2,8oo-3,5oo mètres (Legendre, 1908,
h" 36â); bassin du Tong-ho, col de Y-lé, ait. 3, 000 mètres (Legendre,
n° 1 119). Thibet oriental : province de Moupine (David, 1870)^
Le n° 1 1 19 de Legendre et le n° 8963 de Henry répondent très exacte-
ment à la description de l'espèce: les autres échantillons, particulière-
ment ceux récoltés dans la province de Moupine par l'abbé David, et
que Franchet a rapportés à tort au P. microphylla, ont les folioles plus
glandes, pouvant atteindre parfois près de 2 centimètres de long sur
7 millimètres de large.
Ce Sorbier diffère du vrai P. microphylla Wall, de l'Himalaya, princi-
palement par les pétales oblongs, à onglet atteignant près de la moitié
de la longueur du limbe, et par le fruit beaucoup plus petit et plus pâle.
Les styles, au nombre de 2 à 5, sont glabres, tantôt presque libres,
tantôt connés dans la moitié inférieure.
Pirus sambucifolia Chain, et Schl. — Japon : montagnes de Sbiretoko
(Faurie, 1890, u° 10963); Miyokosan (Faurie, 1897, n° 38-j). Saghalin :
— 85 —
forêt près de Korsakof (Faurie, 1908, n° 558, forme à folioles non lui-
santes en dessus).
Forme à folioles non acuminées, simplement aiguës ou même obtuses,
ternes en dessus: Japon: Miyokosan (Faurie, 1897; n° 33i); Shiribeshi,
ait. i,5oo mètres et au delà (Faurie, 1906; n° 6691).
Forme passant à la var. pscudogracilis : Japon : île d'Yetorofu (Faurie,
1891; q'7493).
Var. pseudogracilis Card. comb. nova (Syn. : Sorbus sambucifnlia var.
pseudogmcilis Schneid. in Bull. Hcrb. Boiss. , 9e sér. , VI, p. 3n, et ///.
Handb. Laubholzk., I, p. 668, fig. 867 b). — Japon: île de Rebunshiri
(Faurie, 1893, n° 8453); montagnes de Riishiri (Faurie, 1891, n° 7384);
sommet de l'Hayashine (Faurie, 1896 , n° i3i 16). Saghalin : forêt près
de Korsakof (Faurie, 1908, n° 559).
Le P. sambucifolia Cham. et Scld. se distingue du P. commixta Card.
par sou inflorescence plus petite, ses fleurs plus larges et moins nom-
breuses, et ses folioles en 3-5 paires seulement et généralement luisantes
en dessus.
Je décris dans les Notulœ systematicœ (vol. III), sous le nom de var.
phtyphyllaria , une variété nouvelle de la même espèce, récoltée par
l'abbé Faurie en 1889, sur le bord de la mer, aux environs de Séséki
( n° 5 1 1 3 ) , caractérisée par ses folioles larges , très brièvement acumi-
nées, les plus grandes longues de 5 à 6 centimètres sur 2 à 3 de large;
un échantillon en fruits de la même forme, récolté par Faurie au jardin
botanique de Sapporo, figure dans l'herbier Drake sous le nom de
.S. domestica L., étiquette de la main de Franchet; les fruits sont beau-
coup plus gros que ceux des autres formes du P. sambucifolia.
Punis commixta Card. comb. nova (Syn. : Sorbus Aucuparia vai*. japonica
Max. in Mél. biol., IX, p. 170. .S. japonica Koehne in Mittl. deutscb,
Dendrol. Gesellsch., 1906, p. 57. 5. commixta Hedl. Monogr. Galt. Sorb.,
p. 38). — Japon : île Tsu-sima (W'ilford, i85g). Très nombreuses loca-
lités japonaises (Faillie). Saghalin : monts Takinosaiva (Faurie, 1708,
n° 556).
Forma microphylla Card. — Feuilles petites, longues de 6 à 10 centi-
mètres; les plus grandes folioles, longues de 2,5 cm. à 3,5 cm., larges
de 0,7 cm. à 1 centimètre. — Corée : île Quelpaert, forêts, vers 800 mè-
I res (Faurie, 1907, n° i55i).
Forma angustissima Card. (Syn. : Sorbus commixta forma angustissima
Schneid. in Bull. Herb. Boiss., a" sér., VI, p. 3i4). — Folioles très
étroites, longues de 4 à 5 centimètres, larges 0,7 cm. à 0,9 cm. —
Japon : forêts de Shiretoko (Faurie, 1893, n° 10944).
Le P. commixta diffère Au P. Aucuparia Ehrh. par les folioles plus
— 86 -
longuement acuminées, pourvues de dents pins fines, plus longues et
souvent presque subulées, et par l'inflorescence complètement glabre,
ainsi que les feuilles.
Pirus rifoferruginea Gard. comb. nova (Syn. : P. atnericana var. ru/o-
Jerruginea Shirai in herb. cit. Schneid. Sorbus cotnmixta var. rufoferrii-
ginea Sclmeid. in Bull. Herb. Boiss., 2 e sér. , VI, p. 3i5. S. rnfoferruginea
Koidz. Consp. Bos. jap., p. 5o). — Japon : Asamayama (Faurie, 1897,
n°379).
Cette espèce parait suffisamment distincte du P. cotnmixta Gard, par
les pétioles, le rachis, la face inférieure des folioles et l'inflorescence
couverts d'un abondant tomentum d'un roux ferrugineux.
Pirus sibip.ica Gard. comb. nova (Syn. : P. Aucuparia var. glabra Trautv.
in Bail. Mosc. , XXXIII, 2. p. 533. Sorbus sibirica Hedl. Monogr. Gatt.
Sorb., p. kk). — Chine septentrionale (Simon, i863, n° 16). Japon:
Hakone (Savatier). *ï
Ce dernier échantillon avait été étiqueté par Franchet, dans l'herbier
Drake : P. Aucuparia var. japonica. Les spécimens récoltés par Simon
dans le nord de la Chine consistent en rameaux sans fleurs ni fruits,
mais paraissent bien néanmoins appartenir à cette espèce, dont un échan-
tillon authentique, récolté par Augustinowicz dans la vallée de la Kolyma,
existe dans l'Herbier du Muséum. Un autre échantillon du Japon, sans
indication de localité , figure aussi dans l'herbier Drake.
Ce Sorbier diffère de Y Aucuparia par sa glabrescence totale, et par ses
folioles plus acuminées; il se rapproche beaucoup du S. cotnmixta Hedl.,
mais en diffère cependant par les dents des folioles plus larges et moins
longues, apiculées, non subulées, parfois subobtuses. H est possible,
toutefois, que l'on découvre des transitions entre les deux plantes.
Pirus tianschanica Franch. — Afghanistan : vallée de Kurum ( Aitchi-
son, 1880).
Cette espèce se distingue facilement du P. Aucuparia par ses fleurs plus
grandes et par ses étamines beaucoup plus courtes que les pétales.
Pirus micrantha Fr. et Sav. — Japon : cap Soya (Faurie, 1891,
n° 72/1/1). Arbrisseau rampant ou couché, d'après Faurie.
Sur ces échantillons, les folioles sont plus nombreuses que sur le type
de Franchet et Savatier, récolté par ce dernier aux environs d'Yédo
(5 ou 6 paires, au lieu de 3 ou 4), et les fleurs sont un peu plus larges
(7 à 8 millimètres, au lieu de 6 à 7); c'est probablement pourquoi,
dans l'herbier Drake, Franchet avait rapporté ce numéro de Faurie au
P. Aucuparia Ehrh., mais évidemment à tort : les folioles augmentant
— 87 —
graduellement de grandeur de la base au somme! de la feuille donnent
à celle-ci un galbe tout particulier, qui ne se rencontre jamais dans
aucune forme de YAucuparia.
Je décris dans les Notufœ systematicœ (vol. III), sous le nom de var
macropkylb, une variété caractérisée par ses feuilles atteignant plus de
30 centimètres de longueur, à 6 ou 7 paires de folioles espacées de o à
3 centimètres. Cette forme qui, d'après Faurie, constitue un grand arbre,
a été récoltée par lui en 1891 au cap Soya (n° 72 A3 ).
88 —
Sur quelques Mklobésiées des Comores
envoyées au museum par m. h. poissow
par Mme Paul Lemoine,
Stagiaire au Muséum d'Histoire naturelle.
M. Henri Poisson a récemment envoyé an Muséum une petite collection
d'Algues recueillies à Madagascar on dans les régions voisines; l'un des
échantillons, une Mélobésiée, est remarquable en ce qu'elle a pris nais-
sance sur un câble de fer; les fragments du câble sont recouverts d'une
masse calcaire d'environ 10 centimètres d'épaisseur, constituée par la
superposition de croûtes appartenant toutes, vraisemblablement, au Litho-
thamnium purpurascens Fosl. (l); la croûte superficielle, seule vivante et
colorée en rose-saumon, a pu être déterminée avec certitude. On remarque
aussi, en un point de ce câble de fer, quelques fragments d'une autre
espèce, très petite, Melôbesia [Pliostroma) mauritiana Fosl.(2)
Le câble sur lequel ont poussé Litholhamnium purpurascens et Melôbesia
mauritiana provient d'une chaîne d'ancre d'un voilier, séjournant dans des
fonds de fto mètres depuis vingt ou trente ans; cette chaîne a été retirée
par le Commandant Cousin, commandant le paquebot Océanien des Messa-
geries Maritimes, dans les parages de Moroni (Grande-Comore).
J'ai eu récemment l'occasion de faire remarquer le manque de rensei-
gnements que nous possédons jusqu'ici sur les Corallinacées de l'archipel
des Comores (,) et de signaler l'existence de fragments de cinq d'entre
elles, dont trois ont pu être nommées spécifiquement : Lithophyllum mega-
locystum, Lithophyllum australe, Amphiroa J'ragilUssima , dans une roche,
formée en partie par leurs débris agglutinés, à file Mayotte.
(1' Fosi.ie, Flora of Koh Chang. Prehminary report on the botan. results
of the Danish Exped. to Siam, «899-1900. Part II. Corallinaceae. Botanisk
Tidêskrift, vol. XXIV, 1901, p. 18. Copenhague, 1901. Percy Sladen Expédition
lo the Indian Océan, 1905. (Trans. Linn. Soc. Lond., ser. II, vol. XII, part 2,
n" X. Tlie Lithothamnia, p. 189, Londres, 1907).
■') Fosi.ie, Algologiske notiser III. Del Kong, nm*ske vidensk. sclskabs skrifler,
1906, n° 8, p. 3a, Trondhjem, 1907. Pliostroma a new subgenus of Melôbesia.
(D.Kong.norske videnks. selsk. skrifter, 1908, n° 11, p. 5, Trondhjem, 1908.)
W Lemoine (Mme Paul), Sur quelques Corallinacées trouvées dans un cal-
caire de formation actuelle de l'Océan ludion, (Bull. Mus. Hisl. nat., 1917, n° 2,
p. i3o-i3a.)
— 89 —
Lithothamnium purpurascens , qui vient s'ajouter aux trois espèces précé-
demment signalées, avait été découvert auparavant au Banc des Amirautés,
dans des fonds de 82 à 110 mètres, et en plusieurs localités du golfe de
Siam où elle vivait à une profondeur de k à 28 mètres (1).
Cette espèce avait jusqu'ici été trouvée sur des Coraux; elle se présente
sous l'aspect de croûtes minces, très dures, d'un rose-saumon vif, légère-
ment brillantes; la surface est inégale; les conceptacles , abondants, sont
peu saillants; seule la partie centrale forme une petite pointe saillante;
leur diamètre est de 700 p. En coupe, les cellules sont ovoïdes, très petites,
de 4 à g p de longueur et h à 6 (x de largeur; leur dimension est assez
fréquemment 7fxx4 à 6 p. Les files cellulaires ne sont pas rectilignes,
elles sont intriquées et entremêlées; il s'ensuit que, dans une coupe ver-
ticale, il n'est possible de les suivre que sur une partie seulement de leur
trajet. A la base de ces cellules péritballiennes existe un hypothalle très
peu développé, dont les cellules mesurent 12 à 20 p de longueur et 7 à
8 (x de largeur.
La seconde espèce trouvée à Moroni (Grande Comore), le Melobesia
(Pliostroma) mauritiana, forme une petite croûte d'un rose violacé; à la
loupe, on voit que la croûte est formée de la réunion de plusieurs petites
croûtes dont les limites sont visibles. Les cellules sont, dans une section de
la croûte, disposées en rangées, sans hypothalle différencié; les cellules me-
surent i5 à 25 p. de longueur et 10 à 18 (x de largeur; les conceptacles
sont convexes et mesurent 3oo (x de diamètre et i5o (x de hauteur;
l'épaisseur de la croûte varie de 4o p à 170 (x. Cette espèce avait été
auparavant signalée à l'ile Maurice, sur le Lithophyllum tuberculatum.
Grâce à ces deux intéressantes espèces envoyées par M. H. Poisson,
nous connaissons actuellement six espèces de Corallinacées aux Comores,
dont cinq Mélobésiées ; toutes ces espèces étaient déjà connues en différents
points de l'Océan Indien : Iles Amirantes, Saya de Mallia, Cargodos Ga-
rajps, Chagos, Ile Maurice; aucune de ces Mélobésiées n'a jusqu'ici été
trouvée sur les côtes de Madagascar.
O Un échantillon de cette espèce de l'Herbier du Muséum, provenant de
Tearia, déterminé par M. Foslie, me paraît différer par la structure du L. pur-
purascens.
90 —
Observations sir la composition immédiats
des pièces 8qublbttiqub8 des ecbinodsrmes.
Note de AI. Stanislas AIeunier.
Parmi les savants qui. le plus récemment, ont encore affirmé la qualité
minéralogique de certains matériaux anatomiques des Echinodermes. il
c .nvieot de faire une place à part à MM. F. W. Glarke et W. C. \Yheeler(,).
De nombreuses analyses concernant 9 Echinoïdes, 1 1 Stelléiïdes et 20 Cri-
noïdes appartenant tous à la faune actuelle, conduisent ces auteurs à con-
clure que les constituants inorganiques des Echinodermes ont la composi-
tion de calcaires modérément dolomitiques. Ils ajoutent prudemment qu'il
pourra se rencontrer des exceptions, mais ils constatent qu'ils n'en ont
pas rencontré jusqu'ici.
H me semble qu'il y a dans ces assertions une faute de raisonnement
d'autant plus regrettable, qu'elle ne va à rien moins qu'à la méconnais-
sance des conditions essentielles qui distinguent le monde organique du
monde minéralogique; celui-ci reposant sur une stabilité de composition
chimique qui s'exprime par une formule, tandis que l'autre est le théâtre
de changements incessants d'après l'âge des parties considérées et d'après
les variations du milieu extérieur: — en d'autres termes, en compte courant
avec l'ambiance, échangeant avec elle et sans arrêt les matériaux chi-
miques appelés à chaque instant à s'incorporer dans la matière vivante
contre les résidus complexes des réactions physiologiques.
La méthode d'analyse que les chimistes cités préconisent a certes de
quoi procurer à des naturalistes le plus intense des étonnements. Elle con-
siste à soumettre les tissus étudiés 1 tests, piquants, dents de lanterne
d'Aristote) à Yignition, c'est-à-dire à la combustion et à la calcination ob-
tenues à la chaleur rouge, puis, après constatation de la perte de poids, à
doser successivement dans le résidu fixe la chaux et la magnésie comme
matières principales, et l'acide phosphorique . la silice, des sesquioxides
comme accessoires. Cela fait, nos auteurs restituent aux bases, par un cal-
cul très simple, la quantité d'acide carbonique que la chaleur du creuset
C) The inorganic constituent» oj Echinoderms ; dans les Profetsional Popera
(90 L.) U.S. Geologicol Survey, Washington, i<ji 5.
— 91 —
passe pour leur avoir fait perdre, et ils obtiennent ainsi des poids de car-
bonate de chaux et de carbonate de magnésie qu'ils se regardent comme
autorisés à qualifier de principes immédiats des organismes.
En somme, ces organismes arrivent à consister, dans la pensée de
MM. Glarke et Wheeler, en un mélange qui peut être (par exemple pour
un Strongyhcpntrotiis d'Upernavik) de ^9,96 p. 100 de calcaire dolomi-
tique pour 10, ok d'rélémenls organiques-.
Nous rencontrons en outre ici, en face de celle aberration physio-
logique, une véritable insurrection contre le principe même de la méthode
à laquelle , à la suite de Ghevreul , on donne le nom d'analyse immédiate ,
et qui vise à séparer les unes des autres des matières distinctes normale-
ment associées physiologiquement dans les profondeurs biologiques.
Substituée dans maintes circonstances à l'analyse élémentaire qui
suppose la destruction totale de la matière examinée, l'analvse immédiate
a rendu des services incalculables, en permettant d'isoler des composés
d'application précieuse, comme — pour nous borner à un seul exemple
tout particulièrement topique — les différents acides gras et la glycérine
compris dans les huiles et dans les graisses. Mais, relativement à la con-
naissance de la composition des tissus animaux ou végétaux, c'est-à-dire
de la nature des principes définis qui y sont mélangés, il y a ordinaire-
ment lieu de se demander si les traitements même les plus délicats, à
l'aide des réactifs même les moins énergiques, ne les ont pas modifiés
en les séparant. Et c'est un doute qu'il semble bien difficile de ne pas voir
surgir dans toutes les recherches de ce genre.
En y réfléchissant, on reconnaîtra qu'il est tout aussi gratuit (et nous
ajouterons : tout aussi inexact) de dire qu'il existe du carbonate de chaux
dans la substance d'un test coquillier ou dans celle d'un os, qu'il serait illé-
gitime d'y concevoir la présence du gaz acide carbonique et de la chaux
caustique. Si, à l'aide d'un acide, nous extrayons de la matière os-euse le
phosphate dit rrdes os-n , nous nous comportons comme quand nous fabri-
quons du carbonate de potasse par incinération du bois.
De même, lorsque MM. Clarke et Wheeler insistent sur la ressemblance
des proportions de la chaux et de la magnésie avec celles de ces mêmes bases
dans une dolomie, ils commettent une erreur complète, — les 10 p. 100
de matières organiques dont ils font abstraction étant des parties essen-
tielles des corps analysés et en en faisant par conséquent contraster absolu-
ment la composition avec celle des composés minéraux qu'on leur com-
pare.
En conséquence, nous regardons le mémoire des deux savants améri-
cains comme donnant le coup de grâce à la singulière tendance de tant
d'auteurs qui supposent comme pouvant faire partie intégrante et normale
des organismes tel ou tel minéral défini chimiquement et cristellogra-
phiquement.
— 92 —
FjKs Venins cutanés nu Spelerpes fuscus Gbây,
par M,ne Marie Phisalix.
Le Spelerpes fuscus est un petit Triton spécial aux Alpes-Maritimes, à la
Sardaigne et à l'Italie.
Benedetti et Polledro(l) en ont étudié la sécrétion cutanée de la même
façon que Capparelli pour le Triton cristatus, c'est-à-dire sans distinguer
les produits des deux sortes de glandes, celui des glandes muqueuses étant
tacitement considéré par ces auteurs comme inoffensif. Par l'excitation du
courant induit, ils produisent une sécrétion généralisée qu'ils recueillent
par lavage des sujets dans une petite quantité d'eau distillée.
L'extrait aqueux ainsi obtenu est donc un mélange, caries deux sécré-
tions sont solubles dans l'eau.
Les auteurs en ont essayé l'action sur les petits animaux : Grenouille et
Cobaye, action qui est ainsi une résultante de celle des deux sécrétions.
Ils ont vainement tenté d'extraire de ce venin brut les principes toxiques,
notamment des alcaloïdes par la méthode de Stas-Otio, ou d'obtenir un
venin plus pur en employant la méthode de Gratioiet-Gloez.
J'ai pu reprendre l'élude physiologique des sécrétions cutanées du
Spelerpes avec des spécimens recueillis dans les Alpes-Maritimes et que je
dois à l'obligeance de M. Ghabanaud, correspondant du Muséum.
I. SEPARATION ET PROPRIETES GENERALES DES DEUX VENINS.
i° Venin dorsal ou granuleux. — Les glandes qui le sécrètent sont
localisées sur la face dorsale du corps, sans former de saillies distinctes et
d'amas ailleurs que sur la queue : les faces dorsale et latérales de celle-ci
sont en effet occupées, depuis la base jusque vers la pointe, par de grosses
glandes serrées les unes contre les autres par la distension de leurs acini,
comme chez un autre Salamandridé qui appartient à l'Amérique, le Plé-
thodon oregonensis. Partout aillleurs, les glandes dorsales sont petites et
éparses, beaucoup moins nombreuses que les glandes muqueuses. Leur
contenu n'est expulsé que sous les excitants énergiques (courant élec-
trique. . .) ou les réactifs (formol. . .), contractant et durcissant la peau.
W Benedetti (A.) et Poleedro (0.), Sur la nature et sur l'action physio-
logique du venin de Spelerpes fuscus. ( Arch. ilal. <lt> Biol. , XXXII , 1 899 , p, 1 3î>.)
— 93 —
Mais ces excitants agissent en même temps sur les glandes muqueuses qui
excrètent les premières; ils sont donc à éviter, et nous avons eu recours à
l'expression directe du groupement caudal entre les extrémités mousses
d'une pince à mors. La sécrétion ainsi obtenue est émulsionnée pour l'em-
ploi dans une petite quantité d'eau distillée, à raison de 1 centimètre
cube par sujet.
Le venin exprimé des glandes est un produit blanc, crémeux comme
les venins similaires de Salamandre et de Triton. 11 se prend rapidement à
l'air en uue masse élastique, poissante, qui se rétracte cl donne un coa-
gulum dur et vitreux. La saveur amère du produit s'accroît après quelques
instants de séjour sur la langue. Projeté dans l'eau distillée, il donne une
solution opaline, à réaction acide, et un faible résidu vitreux. L'alcool
détermine flans cette solution un coagulum partiel, tandis que le liquide
environnant reste un peu louche, moins cependant que l'extrait aqueux
initial. Contrairement à ce qui arrive pour les venins de Crapaud et de
Salamandre, le venin reste dans le coagulum, l'alcool n'en dissout qu'une
quantité inappréciable aux moyens usuels de contrôle, car, d'une part,
l'extrait alcoolique n'a pas la saveur amère du venin ou de sou extrait
aqueux, d'autre part il n'est pas toxique. Cet extrait parfumé rappelle
l'odeur du benjoin ou de la vanilline, un peu différente de l'odeur propre
des animaux vivants.
L'alcool ne peut donc servir à séparer les principes toxiques des deux
sécrétions . fait qui nous a conduit à employer un moyen purement méca-
nique pour obtenir le venin granuleux.
2° Venin muqueux. — Les glandes muqueuses sont uniformément dis-
séminées sur toute la surface du corps , dont elles occupent seules la face
ventrale; on en distingue aisément à i'œil nu les pores excréteurs.
Ces glandes excrètent leur produit sous les excitations les plus légères,
telles que celle des vapeurs d'élber agissant pendant un temps même très
court , une minute au plus. Les animaux en sudation sont lavés à l'eau dis-
tillée, à raison de î centimètre cube par sujet.
L'extrait aqueux ainsi obtenu est incolore, neutre au tournesol ou au
curcuma, il mousse par agitation à l'air, et abandonne contre les parois des
récipients qui le contiennent un résidu vitreux très adhérent. Cet extrait
n'a ni saveur, ni odeur déterminée; cependant la manipulation des Spe-
lerpes cause de l'irritation piluilaire : coryza et sternutation , comme celle
des Tritons et des Alytcs.
i° Action physiologiqie ou venin granuleux.
Action -sur la Grenouille. — Trois sujets du poids de i5 grammes, ino-
culés avec o cm.c. 5 et i cm.c. d'extrait correspondant à la traite de -j ,
— 94 —
h et 6 Spelerpes, sont morts en 1 h. 20 minutes, 1 h. 10 minutes et
1 heure, après avoir présenté les symptômes suivants :
Aussitôt après l'inoculation, il se produit de l'accélération des mouve-
ments hyoïdiens, puis l'animal reste immobile un certain temps, mais non
prostré. 11 se déplace de temps à autre avec facilité. Sa peau est recou-
verte d'une abondante sueur muqueuse. La pupille est un peu rétrécie.
La respiration, qui avait été accélérée au début, se ralentit ensuite pro-
gressivement, de manière h devenir rare et presque insensible.
Les battements cardiaques sont affaiblis et espacés ; les mouvements
volontaires ne deviennent impossibles que vers la fin de l'envenimation; et
les réflexes sont longtemps conservés. La peau prend une teinte agonique
jaunâtre; enfin la respiration s'arrête définitivement en inspiration, lais-
sant les poumons gonflés d'air.
A l'ouverture du corps, ou voit le cœur complètement arrêté, ou les
oreillettes seules exécutant encore quelques battements , le ventricule étant
dans tous les cas arrêté eu systole.
Il y a de la congestion de la muqueuse buccale et des viscères. Pas de
rigidité cadavérique. Le sang est de couleur sombre, mais fluide; il n'y a
pas d'hémolyse in vivo.
(les symptômes ont été observés par MM. Henedetti et Polledro aussi
bien que par nous-même, avec cette restriction que le myosis ne nous
a pas paru très intense, et qu'il ne s'est à aucun moment produit de
la stupeur chez nos sujets envenimés ; ceux-ci ont conservé l'aisance et la
spontanéité de leurs mouvements, ainsi que la conscience jusqu'aux der-
nières minutes qui ont précédé la mort.
Remarquons aussi que les auteurs italiens ont employé des extraits cinq à
six fois plus concentrés que les nôtres pour amener la mort de Grenouilles
de même poids, dans un temps qui s'est montré au moins de durée double
pour l'envenimalion : ainsi il nous a suffi de la sécrétion de a Spelerpes
pour tuer la Grenouille en î h. 20 minutes, alors que dans l'expérience
de MM. Benedelti et Polledro, celle de \h sujets n'a déterminé la mort
qu'en 2 h. ko minutes. L'écart est trop considérable pour qu'il soit sim-
plement dû à des variations saisonnières ou autres dans la virulence, telles
que nous les connaissons ; nous pensons qu'il doit plutôt être imputé à
un certain antagonisme physiologique entre les deux sécrétions; c'est du
moins ce qui ressort, comme nous le verrons, de l'action du venin mu-
queux pur sur le même animal réactif.
20 Action physiologique do venin muqueux.
Action sur la Grenouille. — La sécrétion d'un seul Spelerpes est capable
de tuer la Grenouille en 3 heures par inoculation dans le sac dorsal. Avec
la dose correspondant à 3 sujets, la mort survient en 58 minutes.
— 95 —
La sécrétion muqueuse est très toxique si l'on considère que les Spe-
lerpcs qui l'ont fournie ne pesaient en moyenne pas plus de 3 grammes
chacun : c'est donc un venin, plus toxique même que le précédent.
Huit expériences nous ont fourni des résultats identiques quant à la
symptomatologie de l'envenimation.
Aussitôt après l'inoculation, on observe une période d'agitation vive; la
respiration s'accélère; puis, au bout de quelques minutes, ces symptômes
font place à une stupeur profende; le sujet reste dons les attitudes spon-
tanément prises ou qu'on lui /ait prendre; il se déplace quand on l'excite,
pour reprendre bientôt l'inv/iobilité somnolente. De temps en temps, il a
des nausées; l'hypersécrétion cutanée, apparue dès le début, est tenace;
elle recouvre loule la face dorsale d'un enduit qui mouille la place où se
trouve la Grenouille. Le venin muqueux nous apparaît ainsi comme un
excitant énergique de la sécrétion muqueuse elle-même. La pupille est
dilatée.
Vers la fin de l'envenimation, les mouvements volontaires deviennent
impossibles, mais les réflexes sont conservés. La respiration , affaiblie et
ralentie, s'arrête la première en inspiration: le cœur s'arrête ensuite ven-
tricule en diastole plus ou moins marquée.
A l'autopsie, on trouve les poumons gonflés d'air et les viscères conges-
tionnés.
Si nous comparons ces effets chez la Grenouille à ceux du venin gra-
nuleux, nous voyons qu'ils s'en distinguent nettement par les nausées, la
stupeur marquée, la mydriase et l'action diastolique; les deux derniers
symptômes sont antagonistes de ceux que détermine le venin granuleux,
myotique et systolique.
Action sur le Cobaye. — La quantité limitée d'animaux dont nous dis-
posions ne nous a pas permis d'essayer sur cet animal l'action du venin
granuleux; mais nous avons observé l'action du venin muqueux, et la
comparaison des effets obtenus avec ceux de Benedetti et Polledro, qui
employaient le mélange brut des deux sécrétions, nous permet de dépar-
tager aisément ce qui revient à l'une et à l'autre.
Les auteurs italiens ont noté les effets suivants avec la sécrétion brute
de 3o Spelerpes, soit 5 cm.c. de liquide inoculé sous la peau :. début,
agitation et cris, miction, salivation abondante et croissante, accélération
respiratoire. Au bout de 20 minutes, à celte phase d'excitation succède
une phase de dépression générale : affaiblissement musculaire, accélération
cardiaque, ralentissement des mouvements respiratoires et augmentation
de leur amplitude, hypothermie, petits tremblements musculaires sans
convulsions, relâchement des sphincters, dilatation de la pupille, conser-
vation de la conscience jusqu'au moment voisin de la mort, où la paralysie
devient diffuse, mort en moins d'une heure par arrêt de la respiration.
— 96 —
A l'autopsie, les poumons, le foie, les intestins sont congestionnés, avec
quelques foyers hémorragiques sur les poumons; le cœur est arrêté en
systole.
Parmi ces symptômes, ainsi que nous avons pu le vérifieF par l'inocula-
tion au Cobaye delà sécrétion muqueuse pure, l'accélération respiratoire
suivie de ralentissement et d'arrêt, la paralysie musculaire plutôt tardive,
l'action excito-sécrétoire sur les glandes salivaires du Cobaye (comme sur
les glandes cutanées muqueuses de la Grenouille), sont communs aux
deux venins.
L'action systolique comme l'action myotique (cette dernière observée
chez la Grenouille) relèvent du venin granuleux.
La mydriase, la stupeur, les tremblements généralisés qui s'accompa-
gnent d'hypothermie, sont exclusivement dus au venin muqueux. L'hypo-
thermie est encore plus marquée qu'avec le venin de Vipère ou d'Hélo-
derme, où la température s'abaisse de 1 degré par heure; avec le venin de
h Spelerpes seulement, la température s'abaisse de 2 degrés en 1 h. i5 mi-
nutes ; la courbe de ses variations permet de prévoir l'issue de l'enveni-
mation.
Ainsi le Spelerpes fuscus, comme la plupart des Batraciens, possède
deux venins cutanés qui , pour l'action sur l'œil et le cœur, sont antagonistes
l'un de l'autre.
(les venins sont très actifs, surtout le venin muqueux, dont la dose
mortelle en moins de 3 heures pour la Grenouille est celle qui correspond
à un seul Spelerpes.
En ce qui concerne le venin muqueux, considéré par les auteurs italiens
comme une sécrétion inolfensive, ses effets sont comparables à ceux des
venins muqueux les plus loxiques (Triton, Blyte, Discoglosse. . .) : il est
stupéfiant, paralysant de la respiration, qui s'arrête la première en inspira-
lion, paralysant du cœur qui s'arrête en diastole, fortement excitant de la
sécrétion muqueuse et de la sécrétion salivaire, paralysant mvsculaire, hypo-
thermisant, mydriatique , et en outre sternutaloire , comme les venins de
Triton et d'Alyte.
Quant au venin granuleux, son action paralysante sur la respiration est
sensiblement la même que celle du venin muqueux; il paralyse plus
tardivement les muscles; son action excito-sécrétoire est plus modérée
et moins durable ; c'est surtout un poison myotique et systolique comme le
venin granuleux de Crapaud et de Salamandre, mais il n'est pas convulsi-
vant, comme celui de la Salamandre, et se distingue en outre des venins
similaires jusqu'ici étudiés par son insolubilité à peu près complète dans
l'alcool.
Laboratoire d' H erpétologie du Muséum.
SOMMAIRE.
Actes administratifs. — Nominations de M. Mouquet comme Assistant
Vétérinaire des Ménageries; de M. Gravier, comme Professeur de
Zoologie (Vers et Crustacés); de M. Germain, comme Assistant de la
Chaire de Malacologie; de Mm<! Lemoine et de M11* Dehorne, comme
Stagiaires; de M11" Morand et Brière, comme Boursières. — Ad-
mission à la retraite de M. J. Kùnckel d'Herculais. — Nomination
de M. J. Kùnckel d'Herculais comme Assistant honoraire. — Nomi-
nations de M. Stanislas Meunier comme Assesseur du Directeur du
Muséum; de M. Massait, comme Chargé de Conférences: de
MM. Diego Reproche y Torrens, Barlv Balfour, Chudeau et du Frère
Apollinaire, comme Correspondants du Muséum 1 et ï
Présentai ion d'un ouvrage par MM. Legendre et Thévenin 3
Cotntniuncations :
P. Serre. Mangoustes et Lézards à la Trinité. . . . h
E.-L. Bouvier. Sur une petite Collection de Crustacés de Cuba offerts au
Muséum par M. de Boury (Figs.) 6
E. de Boiry. Quelques Observations sur les moeurs et sur l'habitat des
Crustacés de l'Ile de Cuba i&
H. Pawlowskv. Glandulaplicata, nouvel organe chez le mâle de Bothriurus
riitalus. ( Figs. ) t ()
C. BoLiv.Wi. Sur deux espèces à'Eumasticinœ de l'Equateur (Orth. Locust.). a ù
Ed. Lamv. Les Tellines de la Mer Rouge 26
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique do Madagascar :
III. Les Pélécypodes fluviatiles de Madagascar 3'i
IV. Les Planorbidœ de Madagascar k'i
H. Lecomte. Une nouvelle Plante à fleurs épiph\lles. (Figs.) 55
J. Caudot. Notes sur les Rosacées d'Extrême-Orient. (Suite.) (!3
Mro° P. Lrmoire. Sur quelques Mélobésiées des Comores envoyées au Mu-
séum par M. H. Poisson 8 8
SL Meunier. Observations sur la composition immédiate des pièces sque-
letliques des Echinodermes. 90
M"" M. Phisalix. Les Venins cutanés du Spelerpes Juseus Gray pa
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1918
N° 2
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGCGXVIII
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres , jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association ,
130, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
ANNEE 1918. — N° 2.
175e REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
28 FÉVRIER 1918.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND PERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivants qui inté-
ressent le Muséum :
Sur la proposition de M. le Professeur Joubin, M. Jacques de
Morgan a été nommé Associé du Muséum dans la séance de l'As-
semblée des Professeurs tenue le 2 1 février.
Il annonce ensuite que Mme de La Bassetière a fait don au Muséum
d'un précieux souvenir historique, le microscope de Lavoisier, qui
prendra place parmi les souvenirs soigneusement gardés dans une
pièce spécial*; de la galerie de Zoologie. M. le Directeur ajoute qu'on
ne saurait trop remercier la donatrice d'avoir choisi le Muséum
comme lieu d'élection; il s'est empressé de lui témoigner sa recon-
naissance.
Il donne ensuite lecture de la lettre suivante que lui a adressée
M. Charles Moureu , Membre de l'Institut et de l'Acade'mie de mé-
decine, Professeur au Collège de France, qu'on lira avec la plus
grandesatisfaction :
Monsieur le Directeur et cher Confrère,
Mon beau-père, M. Bertrand Loubet, d'Oloron-Sainte-Marie (Basses-
Pyrénées), qui vient de mourir, avait constitué petit à petit une Collection
Muséum. — xxiv. 7
— 98 —
de Papillons dont on s'accorde à reconnaître le réel intérêt. Pour honorer la
mémoire de son mari, qui fut non seulement un passionné de l'Entomo-
logie, mais aussi un ami de l'Enseignement public et un grand homme de
bien, Mme Bertrand Loubet, sa veuve, me charge de vous informer qu'elle
serait très heureuse de faire don de cette collection au Muséum d'Histoire
naturelle.
D'un point de vue personnel, je me permets d'ajouter qu'en ma double
qualité d'ami du Muséum et de gendre très affectionné et reconnaissant,
j'éprouverais la plus vive satisfaction, alliée à un souvenir ému de piété
filiale, à voir ces innombrables et délicieuses petites bêtes, dans la compa-
gnie desquelles mon beau-père vécut tant d'années, servir à l'instruction
des naturalistes dans votre grand et célèbre Établissement.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur et cher Confrère , l'assurance de
ma haute considération et de mes sentiments très dévoués.
Charles Moureu ,
Membre de l'Institut et de l'Académie de médecine,
Professeur au Collège de France.
18 décembre 1917.
Après cette lecture, M. le Président fait remarquer que cetle
donation estlaite dansdes conditions exceptionnelles, caria famille
de M. Loubet prend à sa charge tous les frais que nécessitent rem-
ballage, le transport et l'aménagement de cette intéressante collec-
tion de Lépidoptères.
PRESENTA flO\ D'OUVIUdES.
\i. le Professeur Stanislas Meunier présente et offre à la biblio-
thèque du Muséum un opuscule intitulé : De quoi est formée la terre
arable, faisant partie de la Collection des petits Manuels des Syndi-
cats agricoles (bibliothèque Vermorel).
M. le Dr R. Anthony, Professeur à l'École d'anthropologie, Assi-
stant au Muséum, un ouvrage ayant pour titre : La Force et le droit,
le Prétendu droit biologique; un mémoire intitulé : La Morphologie du
cerreau chez le Singe et chez l'Homme; une note sur la Circulation em-
bryonnaire primitive des Poissons Téléostiens (étude de l'Embryon
de l'Épinoche [Gasterosle?is gymnurus Cuv. |).
Muséum. — MM. Réitérer et Neuville. Pl. I.
Coupe longitudinale de l'un des ganglions mélanisés
Gross, : 30 liiam.
— 99
COMMUNICATIONS.
Sur un cas de dégénérescence mÉlanique des ganglions lymphatiques
(Hippopotame),
par MM. Ed. Retterer et H. Neuville.
Nous avons étudié deux des ganglions lymphatiques de l'Hippopotame
dont la rate a fourni matière à une note précédente (1); ils étaient situés
au-dessous du diaphragme, vers le hile du foie. Nous recherchions des gan-
glions lymphatiques pour comparer, sur ce sujet, leur structure à celle de
la rate, et ceux-ci avaient attiré notre attention par leur couleur qui, vue
à travers la séreuse, était d'un noir bleuâtre très foncé. A l'étude, celte
pigmentation nous a présenté des caractères dignes de remarque et que
nous allons relater.
L'un de ces ganglions était long de 9 centimètres, et large au milieu de
i a millimètres ; l'autre était du tiers environ plus petit. Tous deux avaient
une structure identique; nous décrirons celle du plus volumineux.
Une coupe passant par le hile et le grand axe du ganglion, c'est-à-dire
par ses pôles, montre: i° une capsule fibreuse partout continue avec le
tissu ganglionnaire; 2° nue couche corticale d'un noir de charbon, formant
une couronne pigmentée dont l'épaisseur varie, selon les points, entre
omm,3 et omm,6 ; 3° des amas de tissu réticulé plein (follicules ou cordons
folliculaires), mesurant oD"n, 3 à oD,m, h : k° un axe central, fibreux, d'un
demi-millimètre d'épaisseur en moyenne. La planche 1 permet de se rendre
compte de cette structure.
Sauf quelque- travées conjonctives traversant la couronne pigmentée et
plus nombreuses du côté des pôles, on ne distingue, dans la masse noire,
aucun détail histologique. Elle parait formée de blocs ou de mottes de
pigment, réunis entre eux par une substance vaguement fibriilaire. De la
lace interne de la couronne partent de distance en distance des prolon-
gements pigmentés, formant des festons qui divisent le tissu réticulé en
follicules ou nodules. Colorés au carmin aluné, ces nodules se présentent à
(1) Ed. Retterer et H. Neuville, Sur la rate et les hématies de l'Hippopotame
( Bulletin du Muséum , déc. 1917).
_ îoo —
l'état de tissu réticulé plein, dont les noyaux, larges de -3 à h f*, sont
réunis entre eux par un cytoplasme homogène vaguement réticulé. La
plupart de ces noyaux prennent le carmin d'une façon intense ; mais beau-
coup d'entre eux contiennent des grains de pigment, et un certain nombre
sont même entièrement pigmentés. Aussi les nodules présentent-ils un poin-
tillé noir qui , à leur limite externe, c'est-à-dire vers la couronne pigmentée,
devient de plus en plus serré. Ces nodules sont parcourus par de nombreux
et larges capillaires sanguins se déversant dans les veines que contient l'axe
fibreux central aboutissant au hile. La planche II, qui reproduit, au gros-
sissement d'environ 65o diamètres , une région limite entre la partie pig-
mentée et le tissu réticulé, montre quelques-uns des détails de texture de
cette région.
Pour déterminer l'origine du pigment, nous avons inclus des fragments
dans la paraffine et fait des coupes sériées, de 7 à 10 p d'épaisseur, que
nous avons traitées par la même méthode que les ganglions normaux (l).
Les unes ont été soumises à l'action successive du ferro-cyanure de potas-
sium eL de l'alcool chlorhydrique: les autres ont séjourné 12 heures dans
une solution faible d'acide chlorhydrique avant d'être traitées par le ferro-
cyanure et l'alcool chlorhydrique. Celte analyse a donné les résultats sui-
vants: le long de la face interne de la couronne pigmentée, nombre de
noyaux du tissu réticulé ou des nodules se colorent en bleu ; d'autres pré-
sentent une teinte bleuâtre, avec des granules fixant le carmin; dans les
points où les noyaux ont disparu , c'est-à-dire à la limite de la couronne
pigmentée, on ne voit plus que des blocs ou des mottes de pigment. Ajou-
tons que les coupes ayant subi pendant 12 heures l'action de la solution
d'acide présentent, dans l'axe fibreux et dans la masse conjonctive réunis-
sant les blocs pigmentés, une teinte bleue diffuse. Cette teinte diffuse nous
semble due à une coloration secondaire par le bleu de Prusse qui s'est pro-
duit à la suite de la décomposition de l'hémoglobine sous l'action de l'acide
chlorhydrique, Quelque prolongé que fût le séjour des coupes dans la solu-
tion chlorhydrique , nulle part les mottes ou blocs pigmenlaires ne prirent
une teinte bleue.
Ces faits nous semblent comporter les conclusions suivantes : c'est dans
le tissu réticulé du ganglion que les noyaux commencent à présenter les
premières modifications annonçant la dégénérescence pigmentaire. Comme
les noyaux des ganglions normaux, ils contiennent une substance albumi-
noïde ferrugineuse; au lieu d'évoluer en hémoglobine, cet albuminoïde
ferrugineux se transforme en un dérivé, également ferrugineux, puisqu'il
se colore en bleu par le ferro-cyanure de potassium et l'acide chlorhydrique,
mais subissant une évolution régressive. En effet, au lieu de devenir libres
d Voir Ed. Retterep, , Complus rendus des séances de la Société de Biologie,
8 janvier et 18 mars 1916.
Muséum. — MM. Retterer et Neuville.
Pl. II.
Ganglion inélanique.
Coupe pratiquée à la limite interne de la couronne pigmentée
et intéressant la périphérie d'un noJule.
Gross. : env. 65o diam.
— 101 —
par fonte du cytoplasme, les noyaux ainsi modifiés confluent les uns avec
les autres et donnent naissance aux blocs ou mottes pigmentaires. D'abord
ferrugineux, c'est-à-dire à l'état d'hêmosidérine, le pigment finit par consti-
tuer une masse privée de fer, c'esl-à-dire analogue à Vhémaloïdine.
En un mot, la mélanose de ces ganglions lymphatiques d'Hippopotame
nous paraît due à une dégénérescence spéciale des noyaux du lissu de ces
organes. Ces noyaux contiennent un albuminoïde ferrugineux, comme
ceux des ganglions normaux. Mais cet albuminoïde n'évolue pas en hémo-
globine, et le cytoplasme ne disparait pas par fonte : la masse nucléaire
dégénère sur place en pigment.
Historique et critique. — Dans Y Anatomie générale, Bichat parle des
glandes ou ganglions bronchiques noirs : rrTrès souvent, ajoute-t-il, j'ai
déjà trouvé les glandes lombaires, mésentériques, etc., noires aussi ».
Bayle, puis Laënnec (Auscultation immédiate) ont décrit ensuite, sous le
nom de mélanoses, des tumeurs ou des épanchements de matière jaune
foncé, bistre ou noire. Fourcroy(1) considéra les glandes lymphatiques
noires comme des sortes de réservoirs de la matière chimeuse du sang.
Ce fut surtout Breschet qui commença à fixer l'attention sur les faits
de mélanose'2'. Il les observa dans un certain nombre d'animaux, surtout
dans les Chevaux , et plus particulièrement sur ceux dont la robe est blanche
ou grise {3) ; il divisa les mélanoses en enkystées et en membraneuses ou
épanchées (4). Il décrivit notamment et figura un cas de mélanose ulcérée
de la région inguinale, observé sur une femme (5). ^Les vaisseaux lympha-
tiques , et particulièrement les ganglions , présentent assez communément ,
écrit-il {"\ de ces altérations.» Après avoir rapporté diverses observations et
expériences faites sur l'origine et la nature de la matière mélanique, il for-
mule ces conclusions : cr L'examen anatomique et l'analyse chimique dé-
montrent donc que les mélanoses ne sont formées que par du sang. Il faut
pourtant que ce fluide animal ait éprouvé une certaine altération. . . » (7).
Breschet est revenu sur ce sujet dans un travail d'ensemble (8), où il relate
notamment le fait suivant : rDans un cas, dit-il, nous avons reconnu, avec
M. Andral, que les masses noires étaient non seulement hors des vais-
seaux, mais particulièrement dans la cavité des veines. Plusieurs fois , sur ces
(1' Fourci'.oy. Système des eoniia:ssauces chimiques, Paris, an i.v.
fï) Breschet, Considération sur une altération organique appelée dégénérescence
noire , mélanose , etc. , 1821.
(3) Loc. cit., p. li.
M lbid., p. lu
(5) lbid., p. 10.
'•> lbid. ,[>. 11.
M lbid., p. 19.
'"' Breschet, Le système lymphatique, 1 8 3 6 , p. a8a.
— 102 -
mêmes animaux (Chevaux), nous avons vu que tous les ganglions lym-
phatiques du hassin, du pourtour de l'anus et du mésentère étaient le
siège de la dégénérescence noire." Rien n'est moins rare, ajoute-t-il, non
que la teinte noire des ganglions bronchiques, mais que la mélanose elle-
même de ces organes.
Cruveilhier C1) distingua le pigment des tissus normaux de celui qui
imprègne les organes malades et qui constitue la mélanose proprement
dite.
Les diverses assertions que nous venons de résumer reposaient simple-
ment sur l'examen à Toeil nu: de plus, ou confondait autrefois la coloratiou
noire du poumon et des ganglions due aux poussières de charbon (anthra-
cose) avec le pigment d'origine organique directe.
La théorie de Breschet est devenue classique : le pigment serait un dérivé
des hématies et se présenterait soit à l'état de composé ferrugineux [hémo-
sidérine), soit de composé dépourvu de fer (hématoïdine). D'autre part, on
reconnut que la coloration noire de certains ganglions était due à l'an-
thracose : ce sont surtout les ganglions de la racine du poumon qui sont le
siège de cette pigmentation toute particulière, due à la pénétration de
poussières charbonneuses, à un état de diffusion extrême, dans l'arbre
respiratoire.
Bien que l'analyse ci-dessus relatée nous ait permis de suivre les diverses
transformations de l'albuminoïde ferrugineux du ganglion , nous ne croyons
pas que le pigment des ganglions de l'Hippopotame reconnaisse l'origine
que lui assignerait la théorie actuelle. Depuis Billroth, Frey (2), etc. , on
admet en effet que la pigmentation des ganglions lymphatiques serait
due au sang extravasé; le sang qui, par rupture des vaisseaux, vient à
infiltrer les tissus serait résorbé par les vaisseaux lymphatiques, et ceux-ci
le transporteraient dans les ganglions correspondants, les hématies seraient
ensuite incorporées dans les cellules endolhéliales, et surtout dans les ma-
crophages , qui transformeraient l'hémoglobine en pigment. Sur la plupart
des sujets morts de maladies chroniques, Saltykow (3) a trouvé du pigment
dans les sinus des ganglions lymphatiques; ce pigment serait dû, d'après
cet auteur, aux modifications régressives des hématies apportées par les
lymphatiques afférents; de ces hémalies, les unes perdraient leur hémo-
globine par résorption ; d'autres deviendraient granuleuses et se transfor-
meraient sur place en pigment.
Que le sang extravasé donne naissance à du pigment infiltrant les
M .Chuveilhier, Anatomie pathologique du corps humain, 1 8 ag-i 835 , t. I,
fasc. 19.
<2) Freï, Untersuchungen ûber die Lymphdrusen. . ., 1861, p. 7/1.
,3' Saltikow, Uber bluthaltige Lymplulriïsen beim Monschen. Zeitschrijl j.
Heilkunde (Anatomie), 1900, t. XI.
— 103 —
ganglions lymphatiques , c'est Jà un phénomène en quelque sorte physio-
logique, différant totalement de ce que montre notre observation, c'est-
à-dire de la transformation ou dégénérescence du tissu ganglionnaire en
une masse mélanique. Dans cette même observation , il ne s'agit pas non
plus du transport ou de la métastase de cellules pigmentaires détachées de
néoplasies ou tumeurs mélaniques des téguments ou d'autres organes :
de telles formations n'existaient pas sur le sujet dont il s'agit.
Cadéac(,) oppose d'ailleurs, quant aux animaux domestiques , la mêla-
nose simple à celle des tumeurs mélaniques. "Dans la méîanose simple,
écrit-il, il se produit des accumulations de pigment qui ne présentent
aucun des caractères des tumeurs vraies.» Après avoir relaie l'influence de
l'hérédité, il mentionne celle de ïàge, les animaux âgés étant plus fré-
quemment et plus gravement atteints par les tumeurs mélaniques <2). 11
admet, en traitant de ces mélanoses, que les pigments rrsont élaborés par
des cellules spéciales, d'origine mésodermique », et, "formés parle proto-
plasma cellulaire. . ., s'accumulent dans celui-ci sans envahir le noyau »(3).
Nous venons de voir que le pigment peut apparaître non seulement dans le
corps cellulaire , mais dans le noyau même des cellules (4).
Conclusions. — Le cas de méîanose que nous avons observé sur deux
ganglions lymphatiques d'Hippopotame nous semble dû à une dégénéres-
cence spéciale du tissu de ces organes. Les noyaux, riches en albuminoïde
ferrugineux, n'évoluent pas ici de façon à devenir des hématies libres par
foule du cytoplasme : après avoir présenté tous les caractères de noyaux con-
tenant de l'hémoglobine ou une substance analogue riche en fer, ils régres-
sent et confluent pour constituer des masses de pigment dépourvu de fer.
La méîanose de ces deux ganglions nous paraît résulter de la dégénéres-
cence même de leurs éléments constitutifs : c'est une altération aulochthone
du tissu ganglionnaire.
(l> Leblanc, Cadéac et Carougeau, Pathologie chirurgicale ge'ne'rale. (Encyclo-
pédie vétérinaire Cadéac), 190a, p. 365.
« Ibid., p. 36 1.
<3> Ibid., p. 358.
(4) Voir à ce sujet Ed. Retterer, Comptes rendus des séances de la Société de
biologie, 3o juin et a/i juillet ip,i5, 16 décembre 1916.
— 104
Etude complémentaire de deux Agama de l'Afrique Occidentale et
description de quatre especes nouvelles de reptiles de la meme
REGION,
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
Agama colonorum Daud. — J'ai signalé par erreur (1), sous le nom de
A. planiceps Peters, un très jeune A. colonorum Daud. capturé à la Côte
d'Ivoire, par M. Pouillot.
A. planiceps n'a jamais été rencontré, que je sache, en dehors de
l'Afrique du Sud.
Agama cristata Mocq.(2). — H y a lieu d'ajouter quelques indications
complémentaires , et d'apporter quelques légères modifications à la diagnose
de Mocquarl.
Les écailles ventrales sont bien lisses, comme il est dit dans la descrip-
tion , mais les pectorales sont sub-carénées et celles qui avoisinent la ré-
gion axillaire sont, en outre, légèrement mucronées. On compte emiron
56 écailles le long de la crête dorsale, de l'origine des membres antérieurs
à celle des postérieurs. Une grave blessure, qui intéresse la majeure partie
de la région ventrale du type unique , rend presque impossible le dénombre-
ment des écailles autour du milieu du corps; leur nombre doit être d'en-
viron 70 à 80. L'extrémité des membres postérieurs, repliés le long du
corps, dépasse un peu le bord antérieur du tympan. Le 4e orteil s'étend
bien an delà de l'extrémité du ier. La queue, à en juger par le tronçon qui
subsiste seul chez le type, est très robuste et comprimée latéralement dès
sa base, plus fortement ensuite ;.sur ses côtés, les carènes des écailles sont
dirigées obliquement d'avant en arrière et de bas en haut. 11 existe enfin ,
sur le museau, une deuxième écaille saillante, située immédiatement en
arrière de celle dont il est fait mention dans la description, mais de forme
plus courte.
0) Bulletin du Muséum, 1917, p. 87.
& Ibid., XI, 190Ô, p. 288.
— 105 —
Amaga sankaranica, sp. nov. — Corps sub-cylindrique , à peine dé-
primé en dessus. Tête assez grosse, allongée, snb-cordiforme; région occi-
pitale convexe. Narines un peu tubulées, dirigées latéralement et en arrière,
s 'ouvrant juste sous le canthus rostralis, à la partie postérieure d'une nasale
allongée et convexe. Deux écailles allongées et convexes, placées l'une der-
rière l'autre, sur le museau. Occipitale agrandie; sa longueur égale aux
deux tiers du diamètre du tympan. Ecailles du dessus de la tête obtusé-
ment carénées ; celles de la région occipitale dirigées d'avant en arrière,
parallèlement à la longueur du corps. 10 labiales supérieures à gauche,
11 à droite, 10 labiales inférieures. Tympan presque superficiel , son dia-
mètre longitudinal presque égal à l'ouverture interpalpébrale. Deux ou
trois épines très courtes sur le bord antérieur des oreilles; en arrière de
celles ci et sur les côtés du cou, des groupes d'épines plus fortes et dont la
longueur égale environ le tiers du diamètre du tympan. Deux plis trans-
versaux sous la gorge. Un vestige, à peine indiqué, de poche gulaire. Une
très faible crête nuchale; pas de crête dorsale. Dorsales de dimensions
inégales: celles du milieu du dos beaucoup plus grandes que celles des
côtés; toutes fortement imbriquées , fortement carénées et mucronées, les
carènes convergeant vers la ligne vertébrale. Environ 45 écailles le long
de la ligne vertébrale, de l'origine des membres antérieurs à l'origine des
membres postérieurs; 72 autour du milieu du corps. Ventrales lisses.
Extrémité des membres postérieurs dépassant le bord antérieur du tym-
pan; tibias plus longs que le crâne. 3e doigt un peu plus long que le 4";
3e orteil un peu plus long que le h'; 5e orteil s'étendant jusqu'au niveau
de l'extrémité du 1". Toutes les écailles du dessus des membres fortement
carénées et mucronées; celles du dessus des bras, des cuisses et des tibias,
plus grandes que les plus grandes dorsales; celles des avant-bras, plus
petites. Queue longue, déprimée sur son renflement basilaire, un peu com-
primée ensuite, cylindrique vers son extrémité , couverte d'écaillés forte-
ment carénées et mucronées, ne formant pas d'anneaux. Mâle inconnu.
Femelle sans pores préanaux.
Dessus d'un fauve clair, avec des marques et des taches d'un brun rous-
sâtre foncé, disposées de la manière suivante : quelques petites taches sur
le museau et les lèvres; une ligne transversale sur le front, d'un œil à
l'autre, et une autre sur l'occiput; une ligne verticale joignant le dessous
de l'oeil au bord de la lèvre; une autre oblique joignant le dessous de l'œil
à la commissure des lèvres; une grande tache autour des oreilles, étendue
sur la nuque; six larges bandes transversales sur la nuque et le dos (la
dernière au niveau des cuisses), interrompues par trois lignes longitudi-
nales claires ; d'autres bandes transversales plus étroites sur les membres
et d'autres semblables formant des demi-anneaux autour de la queue. Tout
le dessous d'un blanc jaunâtre, avec quelques marbrures brunes sous la
bouche.
— 106 —
Millimètres.
Longueur totale 181,0
Distance de l'extrémité du museau à l'anus 65, o
Longueur de la tête 9 a, 0
Largeur de la tète 17,0
Longueur des membres antérieurs 33, 0
Longueur des membres postérieurs 5i, 0
Longueur des pieds (du talon à l'extrémité du 3e orteil). 19, 5
Longueur de la queue 1 1 G, 0
La proportion relative des doigts et des orteils, jointe au peu de régu-
larité de la dimension dos écailles dorsales, rapprochent cette espèce dVt.
ucukaln Merr. et armata Pet., mais elle s'en distingue nettement par l'ab-
sence de la crête dorsale et de grandes écailles saillantes disséminées parmi
l'ensemble des dorsales. Elle diffère en outre à" A. aculeata par sa tête de
forme plus allongée : chez cette dernière espèce, le diamètre longitudinal
de l'orbite est plus grand que la dislance de l'orbite au bord an teneur de
la nasale, presque égal à la distance de l'orbite à l'extrémité du museau;
tandis que, chez A. sankaranica , ce même diamètre est égal à la dis-
lance de l'orbite à un point situé en avant de la narine, mais très en
arrière du bord antérieur de la nasale, qui est elle-même de forme allon-
gée, alors qu'elle est courte, subglobuleuse chez l'espèce de Merrem.
Chez A. armata Pet., les ventrales sont carénées, les tibias plus courts que
le crâne, et le 5e orteil s'étend au delà du 1". Par contre, chez A. sankara-
nica, les ventrales sont lisses, les tibias plus longs que le crâné, et l'extré-
mité du 5e orteil ne dépasse pas le niveau de l'extrémité du ier.
Enfin la forme de la tête, l'absence d'écaillés saillantes, isolées ou par
groupes, sur la région dorsale, la longueur des membres postérieurs et
celle du 5° orteil séparent cette nouvelle espèce d\4. ancltietœ Boc. (1), dont
la tête est courte, dont les membres postérieurs atteignent le tympan et
dont le 5e orteil ne s'étend pas jusqu'au niveau de l'extrémité du 1"'.
Moussaïa (pays Sankaran), février 1899, 1 9 [Chevalier].
Type, Collection du Muséum de Paris.
Agama gracilimembris , nov. sp.
Mâle. — Corps subdéprimé sur la région dorsale. Tête assez étroite,
fortement déprimée entre les yeux, légèrement déprimée sur l'occiput.
Museau court, obtus. Narines latérales, s'ouvrant juste sous le canthus
rostralis, à la partie postérieure d'une nasale courte, renflée. Ecailles du
dessus de la tête carénées, celles de la région occipitale avec les carènes
dirigées transversalement. 2 écailles saillantes, courtes, sur le museau. Occi-
(') Jornal de scieiicias mathema'.icas , physicas e naluraes da Academia real dat
Sciencias de Lisboa (2), IV, 1896, p. 129.
— 107 —
pitale très grande; sa longueur au moins égale au diamètre longitudinal
de l'ouverture inlerpalpébrale. 9 à 10 labiales supérieures; 9 labiales infé-
rieures. Quelques écailles relevées en pointes très courtes sur les bords des
oreilles et les côtés du cou. Un vestige de poche gulaire; pas de pli col-
laire. Un pli dorso-latéral très lin, procédant de la fossette pré-humérale,
qui est très profonde. Pas de crête nuchale, non plus que de crête dorsale.
Ecailles dorsales ovalaires, faiblement imbriquées, de dimensions inégales
entre elles; celles des 3 ou k rangées vertébrales les plus grandes; les autres
plus petites, surtout celles de la région axillaire, mais entremêlées d'é-
cailles un peu plus grandes, nullement saillantes, disposées sans ordre,
isolées ou par groupes. Toutes ces écailles faiblement carénées, non mucro-
nées; les carènes formant des lignes longitudinales rendues peu régulières
parla disproportion des écailles, sub-parallèles entre elles, ne convergeant
pas vers la ligne vertébrale. Tout le dessous de la bouche et du corps cou-
vert d'écaillés de grandeur moyenne, assez fortement carénées. Environ
75 écailles autour du milieu du corps. Dessus des quatre membres couvert
d'écaillés un peu plus grandes que les plus grandes dorsales, fortement
imbriquées, follement carénées, mais non mucronées. 8 pores préanaux.
Membres grêles , l'extrémité des postérieurs atteignant presque le bord
postérieur de l'orbite; tibia à peine plus long que le crâne. 3e doigt plus
long que le 4e; 3e orteil plus long que le he: 5e orteil s'étendaut jusqu'au
niveau de l'extrémité du ier. Queue longue, déprimée sur son renflement
basilaire, qui est très prononcé, grêle et cylindrique ensuite; les écailles
peu fortement carénées, non ou indistinctement mucronées, ne formant
pas d'anneaux.
Tête noire en dessus. Dessus du corps et des quatre membres d'un gris
brunâtre, un peu bronzé, avec une bande vertébrale d'un blanc verdâtre,
partant de l'occiput, plus large sur la nuque, s'alténuanl ensuite et dispa-
raissant au niveau de l'articulation des membres postérieurs; côtés du dos
avec k ou 5 taches symétriques, mal définies, roussàtres. Queue grise en
dessus, avec quelques mouchetures noires, placées chacune sur l'extrémité
d'une écaille et près les unes des autres, délimitant ainsi des segments
immaculés. Dessous de la bouche noire, avec des marbrures blanches ; poi-
trine et abdomen noirâtres; dessous des membres, de la queue et région
anale d'un gris jaunâtre clair.
Femelle. — Taille un peu plus forte. Tête moins fortement déprimée
entre les yeux; museau plus court, un peu plus largement arrondi à son
extrémité. Tympan plus grand, sub-ovalaire; sou diamètre vertical plus
grand que l'ouverture interpalpébrale. Occipitale moins grande. 10 labiales
supérieures. Lignes formées pjr les écailles dorsales très légèrement con-
vergentes vers la ligne vertébrale. Environ 85 écailles autour du milieu
du corps. Pas de pores préanaux. Membres grêles mais plus courts : l'ex-
— 108 —
trémité des postérieurs dépasse à peine l'épaule. Queue grêle, mais plus
courte ; son renflement basilaire à peu près nul.
Tout le dessus de la tête, du corps, des membres et de la queue d'un
brunâtre clair, uniforme, sauf les exceptions suivantes : museau noirâtre ;
un trait brun joignant le dessous de l'œil à la commissure des lèvres ;
deux grandes taches noires, mal définies, chacune placée autour et en
arrière des tympans; sur ces taches tranchent les petites pointes écail-
leuses saillantes, qui sont d'un blanc bleu; quelques macules blanches ou
d'un blanc bleu, en avant des taches noires, sur la région temporale;
une ligne vertébrale mal définie, commençant en arrière du niveau des
épaules, et quelques traits transversaux sur les cuisses bruns. Tout le
dessous d'un brunâtre clair, uniforme.
Millimètres.
<? ?
Longueur totale ia3,o i3o,o
Distance de l'extrémité du museau à l'anus.. . . /i5,5 5&,o
Longueur de la tête "' 1 3,5 1 5,5
Largeur de la têle î o/i 1 9.4
Longueur des membres antérieurs -?3,o 36,0
Longueur des membres postérieurs 3i,o 33, o
Longueur des pieds ('2' î a,o i 3,5
Longueur de la queue 77.5 76,0
Dahomey, 1 d* et 1 9 [Eugène Mégy, 190/1].
Types, Collection du Muséum de Paris.
Je rapporte avec quelque doute à cette espèce un individu jeune,
originaire du pays des Senoussi [mission Chevalier-Decorse au Chari-
Tchad, 1 902-1 90&], qui possède une conformation identique des doigts et
des orteils, mais avec la tête plus grosse. L'extrémité des membres posté-
rieurs atteint le bord postérieur de l'orbite. Pas de pli collaire, mais l'in-
dication de poche gulaire manque totalement. Les écailles dorsales parais-
sent de dimensions moins inégales ; toutefois celles des rangs vertébraux
sont beaucoup plus grandes que les autres ; les carènes forment des lignes
à peu près parallèles et ne convergent pas vers la ligne vertébrale. Dessus
entièrement noir. Dessous blanchâtre, marbré de noir.
Eremias quadrinasalis, sp. nov. — Corps cylindrique, non rétréci
dans la région lombaire. Tête assez allongée, non déprimée en dessus
Museau obtus, épais, avec un canthus rostralis très faible, arrondi. Région
nasale nullement renflée. Toutes les plaques céphaliques parfaitement
lisses. Naso-frénale beaucoup plus large que longue , oblusément angulée
tu Prise de l'extrémité du museau à la saillie de l'articulation mandibulaire.
W Prise du talon à l'extrémité du 3e orteil.
— 109 —
à son borrt postérieur, largement séparée de la rostrale par les supranasales
et séparée de la frontale par les préfrontales. Frontale un peu plus longue
que la distance qui la sépare du bord postérieur de la roslrale, sillonnée
dans toute sa longueur, profondément en avant, faiblement sur son extré-
mité postérieure, 2 grandes supra-oculaires occupant la presque totalité
de la région supra-orbitale -.l'antérieure largement en contact avec la fron-
tale, séparée de la deuxième loréale par 2 petites plaques convexes, juxta-
posées, l'externe plus longue que l'interne; la postérieure étroitement en
contact avec la frontale (1), largement en contact avec les fronto-pariétales
et suivies d'un groupe de 3 ou 4 petites plaques subgranuliformes. Ces
deux supra-oculaires séparées des supra-ciliaires par une rangée de gra-
nules. 7 supra-ciliaires; les a premières les plus longues 2) ; les 5 sui-
vantes à peu près d'égale longueur entre elles. Suture entre les fronto-
pariétales aussi longue que les deux tiers de la longueur de la frontale,
plus courte que leur largeur commune. Interpariétale deux fois aussi lon-
gue que large ; sa longueur égale aux deux tiers de celle de la suture entre
les fronto-pariétales. Occipitale très petite, sub-rectangulaire , séparée de
l'interpariétale par la suture des pariétales , sans trace de plaque intermé-
diaire. Pariétales un peu plus longues que les deux tiers de leur largeur
commune. Supra-temporales étroites, presque aussi longues que les bords
externes des pariétales, leur extrémité postérieure morcelée en deux gra-
nules juxtaposées. Narine percée entre h nasales (:,) ; la supérieure et l'anté-
rieure en contact avec la rostrale: l'inférieure angulairement en contact
avec la rostrale, reposant entièrement sur la 1" labiale supérieure et séparée
de la 2 e labiale par la 1 rt loréale angulairement en contact avec la 1 rc labiale;
la postérieure petite, en contact avec la nasale supérieure, la naso-fré-
uale, la 1" loréale et la nasale inférieure: 1" loréale plus courte que la 2e
qui est elle-même séparée de l' infra-oculaire par une pré-oculaire deux fois
aussi longue que haute. Infra-oculaire bordant largement la lèvre entre la
5° et la 6e labiale supérieure. Paupière inférieure écailleuse. Temporales
petites, convexes, granuliformes ; les supérieures carénées, ainsi que les
inférieures placées près de l'oreille; les inférieures antérieures et médianes
plus grandes que les supérieures, moins convexes ou même planes, nulle-
ment carénées. Orifice auriculaire eu oval régulier, son plus grand dia-
mètre (vertical) un peu plus court que le diamètre longitudinal de l'œil:
son bord antérieur sans lobules auriculaires , mais garni d'écaillés un peu
(1> On remarque toutefois une fine granulation dans le sillon qui sépare la
frontale des deux supra-oculaires. Ce caractère, plus visible sur le côté gauche
que sur le côté droit, n'existe pas entre les supra-oculaires postérieures et les
fronto-pariétales.
W Du côté droit, la première est partiellement divisée.
W A gauche, la supra-uasale est en outre partiellement divisée.
— 110 —
saillantes, formant une faible denticulalion très mousse. Dorsales petites,
granuliformes sur la nuque, de plus en plus grandes et plus allongées vers
l'arrière, fortement carénées, mais plus faiblement sur les lianes, où elles
sont un peu plus hrge3 qae sur le milieu du dos ; 65 à 68 en travers du
milieu du corps. Supra-tibiales un peu plus grandes que les dorsales.
k paires de grandes mentonnières, dont celles de la i" paire seules en
contact l'une avec l'autre ; celles de la 2 e paire, séparées l'une de l'autre
par un rang d'écaillés ; celles de la 3e paire, séparées par au moins 2 rangs
d'écaillés. Un pli gulaire assez faible. Collier incurvé vers l'arrière, entière-
ment libre, composé de 8 écailles. Ventrales sur 6 rangs longitudinaux
(les 2 rangs externes indistincts) et 28 séries transversales. 1 grande
anale précédée de 9 plaques un peu plus petites ; le reste de la région
préanale occupé par quelques écailles plus petites. 2 séries de plaques
infra-tibiales ; la série externe, composée de plaques très grandes: l'interne,
composée de plaques de moitié pins étroites. Lamelles infra-digitales bi-ca-
rénées ; 16 sous le k" doigt; 26 sous le 4" orteil. Doigts modérément com-
primés latéralement. Extrémité des membres postérieurs atteignant à peine
le collier. Queue (incomplète) robuste, cylindrique, légèrement déprimée
sur sa base ; toutes les caudales très fortement carénées ; celles du dessous
de la base de l'appendice, obtusément mais distinctement carénées.
Dessus de la tête d'un brunâtre assez clair, uniforme. Le reste du dessus
du corps de la même teinte, mais un peu grisâtre sur le dos, roussàtre
sur la queue. Une bande médiane étroite, noirâtre, parlant de l'occiput,
s'effaçant vers la région lombaire, avec de chaque côté un trait longi-
tudinal, de la même teinte, sur la nuque. Flancs noirâtres; cette teinte
constituée par deux bandes, dont la supérieure part de l'œil, passe au-
dessus du tympan et s'effaee Vers la région inguinale, et dont l'inférieure
part du dessous de l'oeil, passe par le tympan, s'élargit sur les flancs et
se prolonge jusque sur les côtés de la queue. Ces deux bandes, séparées
par une ligne claire partant de l'œil et paraissant formée, sur les flancs,
d'une série de petites tacbes arrondies, continentes. Toute la partie noi-
râtre des flancs, marquée de nombreuses tacbes claires, arrondies, mal
détînies. Dessus des pattes noirâtre, avec de nombreuses taches claires,
analogues à celles des flancs.
Milliuièlres.
Distances de l'extrémité du museau à l'anus . 66,0
Longueur de la tète (•' 16,0
Largeur de la tôte 9,5
Longueur des membres antérieurs 19,0
Longueur des membres postérieurs . . 38, o
Longueur des pieds M 20,0
Longueur de la queue ?
(1> Prise de l'extrémité du museau au bord postérieur de l'oreill
(-> Prise du talon à l'extrémité de l'orteil le plus long.
— 111 —
Cette espèce est remarquable, entre toutes les Eremias s. sir. à ven-
trales en séries longitudinales régulières et à infra-nasale entière, par sa
narine percée entre h nasales, dont la postérieure, la plus petite, est
séparée de la rostrale par l'infra-nasale. Elle se distingue encore par le
nombre de ses dorsales (65 à 68 en travers du milieu du corps) et par
ses mentonnières dont celles de la ire paire sont seules en contact réci-
proque ; celles de la 9 e et de la 3e paire étant séparées, sur la ligne mé-
diane, par au moins î rang d'écaillés. C'est par l'ensemble de ces carac-
tères que celte nouvelle espèce se distingue d'E. nitida Gïinth. ainsi qne
(VE. nigérien Klaptocz(1), avec lesquelles elle présente, à d'autres égards, la
plus grande affinité.
E. quadrinu salis est, avec E. nitida Gùntb. , nigérien Klaptocz, guineensis
B1"T et siebenroeki Tornier, la cinquième espèce de ce groupe décrite
d'Afrique Occidentale.
î individu [mission Chevalier-Decorse au Cliari-ïcbad , 1909-1 90 A].
Type, Collection du Muséum de Paris.
Glauconia debilis, nov. sp. — Tête élargie en arrière des yeux.
Museau rétréci en avant, assez étroitement arrondi (vu en dessus), vague-
ment trilobé, assez fortement proéminent en avant de la bouche, en forme
de croc, avec la région préorale concave inférieurement. Rostrale modé-
rément grande, s'étendant jusqu'au niveau du bord antérieur des yeux ;
sa largeur égale environ à la moitié de la largeur du museau, au tiers de
la largeur de la tête (prise en arrière des yeux). Oculaires séparées l'une
de l'autre par 3 écailles : les supra-oculaires de forme étroite et allongée
et la préfrontale en contact avec les nasales. Post-oculaires grandes, de la
largeur de 2 rangs d'écaillés, suivies chacune de 9 écailles. Nasale divisée:
la fente procédant de l'angle anléro-supérieur de la 1" labiale. Oculaire
bordant la lèvre entre 2 labiales ; la ir" petite , à peine aussi large que la
moitié du bord inférieur de l'oculaire, ne s'étendant pas jusqu'au niveau
de l'œil ; la 2e grande, s'élevant jusqu'au niveau du bord inférieur de
l'œil, dont elle est toutefois largement séparée. Symphysiale très petite,
divisée. 5 labiales inférieures ; les 9 dernières sous la 9e labiale supérieure.
\h écailles autour du corps. Longueur totale : 107 millimètres. Longueur
de la queue : 9 millimètres, comprise 11 à 12 fois dans la longueur
totale. Diamètre du milieu du corps : i,5 millimètre, compris 71 fois
dans la longueur totale.
Entièrement incolore. Les yeux apparaissent comme deux points noirs
qui tranchent vigoureusement sur la teinte pâle de l'ensemble.
W Adalbert Klaptocz, Reptilien, àmphibien und Fisch aus Franzosisrh
Guinea (Zoologisch Jahrbùcker, System., X.LIII, iQi3, p. 28a).
— 112 —
KousH, avril 1903, 1 individu [mission Chevalier-Decorse au Ghari-
Tchad, 1902-1906].
Type, Collection du Muséum de Paris.
Cette espèce est voisine de G. distanti Blgr., dont elle se distingue par
sa rostrale beaucoup moins grande, ne séparant pas les nasales de la pré-
frontale, et par sa fente nasale procédant de l'angle antéro-supérieur de
la irc labiale (,). Ce dernier caractère rapproche G. debilis de G. narirostris
Pet. dont l'éloignent son museau en forme de croc, sa rostrale plus large
et la forme de ses supra-oculaires. Voisine également de G. reticulata
Blgr. (2>, dont elle se distingue surtout par la forme de son musean et par
sa irc labiale supérieure beaucoup plus étroite que le bord inférieur de
l'oculaire.
t1' Chez G. distanti, d'après la figure qui accompagne la description (Bob-
lenger in Distant : A Naturalist in the Transvaal, p. 17a) celle fenlc nasale pro-
cède du hord anlérieur de l'oculaire, tout près de l'angle postéro-supérieur de la
iru lahiale.
("-' Aimais oj nal aval History (7), KVIII, 1906, p. 44 1.
— 113
Sur un nouveau Stuongle (Trichostrongylid*)
DE l'EcHASSE,
par M. L.-G. Seurat.
Amidostomum Chevreuxi n. sp. — Corps grêle, de couleur légère-
ment sanguinolente. Cuticule finement striée transversalement, à stries
espacées de 5 (x; pas d'ailes latérales; papilles postcervicales très petites,
subsymétriques; pore excréteur ventral, s' ouvrant en arrière de l'an-
neau nerveux et en avant de ces papilles. Cavité buccale courte (8 fx)
et large (10 f*), à parois très épaisses, présentant à sa base, et du côté
dorsal, une grosse dent triangulaire, très large à sa base, à pointe aiguë
relevée du côté externe; quatre petites papilles sessiles sur le cadre buccal.
Pas de pharynx; œsophage cylindrique armé de trois lames triturantes
axiales, en relation à sa partie inférieure avec un bulbe inerme (proventvi-
cule) de même largeur, privé de tout appareil masticateur et simplement
revêtu d'une membrane cuticulaire très mince (1>; l'œsophage musculaire
est entouré par l'anneau nerveux au milieu de sa longueur.
Mâle. — Longueur totale 7 mill. 25 à 8 millimètres; corps grêle,
terminé par une queue uncinée à concavité ventrale. La queue est ornée
de deux ailes latérales amples, de io5 (i de longueur, repliées par leur
bord libre externe vers la face ventrale; lobe dorsal non délimité; côte
dorsale (pointe caudale) divisée en deux branches elles-mêmes bifur-
quées, chacune de ces quatre branches étaut en rapport avec une petite
papille; côte externo dorsale épaisse, naissant directement sur la pointe
caudale et nettement séparée du tronc commun des côtes latérales; celte
côte n'atteint pas le bord externe des ailes; côtes posléro-latérale et médio-
latérale, exlerno-iatérale et la téro- ventrale, rapprochées en deux groupes;
côte ventro-ventrale, éloignée de la côte laléro-venlrale, atteignant le bord
libre des ailes; une paire de grosses papilles sessiles, contiguës, sur la
marge inférieure du cloaque; deux papilles prébursales, subsymétriques,
brièvement pédonculées. Spicules courts, égaux, divisés dans leur moitié
distale en deux branches inégales contiguës; gorgeret étroit, falciforme.
(,) Extérieurement , la distinction en œsophage et bulbe n'est pas apparente.
Muséum. — xxiv. 8
— 114 —
En avant de chacun des spicuies on observe une large p'age transparente,
de 1 12 fi de longueur, correspondant aux muscles rétracteurs des spicuies;
sur une vue de face, ces deux plages presque confluentes occupent toute
la largeur du corps ; à leur niveau , le rectum et le canal éjaculateur sont
très étroits.
AM1DOSTOMUM CHEVREDXI n. 9p.
Longueur totale
Epaisseur maxima
Queue
Ide i'anneau nerveux
du pore excréteur
des papilles postcervicales .
Cavité buccale
Œsophage et bulbe
Rapport de la longueur totale à celle de l'œsophage
Distance de la vulve à l'anus
Œufs
Spicuies (égaux)
Gorgeret
cf
Femelle. — Corps grêle, terminé par une queue allongée, digitiforme;
anneau nerveux entourant l'œsophage (bulbe compris) aux 3/7 de sa lon-
gueur.
Vulve, fente transversale de 90 (x de largeur, légèrement saillante, située
au quart postérieur de la longueur du corps. Ovéjecleur à branches diver-
gentes, du type normal des Stiongles : le vestibule mesure 5io fx de lon-
gueur totale et ne renferme que trois œufs; glande vernissante, do (x;
sphincter, io5 (x. L'utérus antérieur, de 2 mill. 100 de longueur, remonte
vers l'avant, parallèlement à l'axe du corps; il renferme BG œufs accolés
par leurs côtés et se relie par un oviducte court et étroit à l'ovaire antérieur,
ce dernier remontant vers l'ayant parallèlement à l'axe du corps. L'utérus
postérieur, de 1 mill. 920 de longueur, renferme 35 œufs rangés côte à
côte en série linéaire et se relie par un oviducte courbé en crosse à l'ovaire
postérieur, lequel remonte parallèlement à l'axe du corps, le long des
utérus et de l'ovaire antérieur. Les utérus sont, par conséquent , opposés et
les ovaires parallèles. Ovaires très allongés, différenciés en un germigène
incolore et un vitellogène opaque, de couleur noirâtre. OEufs utérins
(71 dans les utérus, 3 dans l'ovéjecteur) à coque épaisse, pondus à un
état d'évolution peu avancée (blastula).
Habitat. — Galeries creusées sous la tunique cornée du gésier de
l'Kchasse (Himantopus himantopus L.), 3 d\ A Q. Boue, 26 janvier 1918,
à côté de celles du Chevreuxia revolutu (Rud.).
Fig. î-A. — Amidostomum Chevreuxi Seurat.
1 , région céphalique vue dorsalemenl ; — a , la même , vue de profil ; — 3 , queue du mâle
et bourse caudale vues par la face ventrale; — 4, les mêmes, vues de profil.
Affinités. — Cette espèce est voisine de V Amidostomum henryi Skrjabine,
dont elle diffère d'ailleurs par de nombreux caractères : bourse caudale,
dimensions des spicules, des œufs, etc. 11 est, d'autre part, difficile de dis-
cuter ses affinités avec Y Amidostomum aculum (Lundhal), en raison de la
description insuffisante de celui-ci, même complétée par Linstow (1909).
Type : Muséum national d'Histoire naturelle, Paris,
8.
116 —
Les Tellines de la Mer Rouge
(d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume)
(Suite),
PAR M. Ed. Làmy.
Tellina (Exotica) rhomboïdes Quoy et Gaimard.
Selon M. le Dr Jousseaume , «le Tellina (Peronaea) erythrœensis H. Adams
(1870, P.Z.S.L., p. 790, pi. XLV1II, fig. 8)(,) n'est que l'adulte du
T. (Maroma) erythrœa Issel [non RômcrJ (1869, Malac. Mar Rosso, p. 60,
pi. I, lïg. k)y> (2), et rrle T. (Peronaea) lactea H. Adams (1870, P.Z.S.L.,
p, 790), qui. n'ayant pas été figuré, est difficilement reconnaissablc, n'est
aussi qu'une variété de ce T. erythrœa Issel, ou même lui est peut-être
complètement identique^.
Il range cet erythrœa Issel dans un genre spécial Exotica : «• Toutes les
espèces de ce nouveau groupe ressemblent par la forme au T. donacina
Gmelin, mais la majeure partie sont obliquement striées : le caractère
distinctif saillant est l'absence de dents latérales, et il existe deux dents
cardinales à chaque valve : l'une qui est l'antérieure sui la valve gauche,
et la postérieure sur la valve droite est grosse et souvent bifide au sommet,
l'autre est petite, n
A. H. Cooke (1886. Ann. Mag. Nat. Hist. , 5e s., XVIII p. 107) consi-
dère ce T. erythrœensis H. Ad., à coquille transverse ornée de stries
tbliques, comme étant simplement une forme du T. rhomboïdes Quoy et
Gaimard (1 835 , Voy. cr Astrolabe* , Zoo!., MoII. , III, p. 5c-2 . pi. 81,
fig. 4-7) [= T. clatkrata (Quoy) Deshayes (1 835 , Anim. s. vert., VI,
p. 208)] et il pense que le T. lactea H. Ad. a élé établi sur un jeune
spécimen fruste de la même espèce.
Il fait également synonyme de rhomboïdes le nom de T. silirula Des-
hayes (1 854 , P.Z.S.L., p. 363; 1868, Sowerby, in Reeve, Conch. Icon.,
pi. XLVII, (ig. 278 «-</), attribué par Mac Andrew (1870, Ann. Mag.
C H ne faut pas confondre ce Peronma erythrœensis avec le T. (Tellinella) ery-
thrœensis H. Ad. = virgulata H. Ad. = Adamsi Bertin.
(2> Le T. (Angulus) erylhreea Romer [non Issel] est assimilé par le L)r Jous-
seaume au T. arsinoemis Issel.
— 117 —
Nat. Hist, h" s., VI, p. 446) à une coquille du golfe de Suez('>, et le
T. compta GouM (i85o, Proc. Boston Soc. Nat. Hist., III, p. 2 53 ; i852,
U. S. Eœplor. E.rp. Wilkes, Moll., p. 4o6, pi. XXXV, fig. 5i5) ue lui
semble pas non plus une espèce différente.
En outre, E.-A. Smith (i885, Rep. «Challenger» Lamellibr., p. io3)
identifie au T. rhomboïdes le T. caseus Sowerby (1867, in Reeve, Conch
Icon., pi. XXII, fig. n5) et le T. lauta Gould (i85o, Proc. Boston Soc,
Nat. Hist., III, p. 252 ; i85a , U. S. Explor. Exp. Wilkes, Moll., p. 4o8,
pi. XXXV, fig. 5 1 4).
Enfin II. Adams (1870, P.Z S.L., p. 789, pi. XLVIII, fig. 6) a donné
le nom de T. (Peronœa) para à une Telline de la Mer Rouge : « Cette
coquille d'un blanc jaunâtre est quelquefois complètement blanche,
ou d'autres fois légèrement teintée de rose ; l'on rencontre des individus
identiques avec l'exemplaire figuré par II. Adams, et d'autres dont l'extré-
mité postérieure est plus longue et plus rostrée ; ce plus ou moins de
saillie de l'extrémité postérieure est très fréquent chez des Tellines de, la
même espèce » (Dr J.).
Le nom T. para ayant été précédemment employé par Gould (i85a,
Boston Jonrn. Nat. Hist, VI, p. 378) pour une espèce de la côte Ouest
Américaine, Berlin (1878, Rév. Tellinidés, Nom. Archives Mus. Paris,
■?." s., I, p. 3oi) a proposé d'appeler T. secunda la forme décrite par
H. Adams, mais ce T. para H. Ad., orné de stries obliques, est également
identifié par E. A. Smith (i885, loc. cit., p. io3) au T. rhomhoides Q.
et G.
Ces différentes synonymies sont toutes acceptées par M. Lynge (1909,
Danish Exped. Siam, Mar. Lamellibr., Mêm. Acad. B. Se. Lett. Danemark,
7e s., V, p. 2o3), qui, comme E.-A. Smith, ne place ce T. rhomhoides
parmi les Angulus qu'avec un point d'interrogation, ce qui tend à justifier
la création du groupe Exotica.
ffHab. — Suez, Djeddah, Massaouah, Périm, Aden, Djibouti : abon-
dante dans cette dernière localités (Dr J.).
T. (Exotica) sobpallida E.-A. Smith.
Le T. (Angulus?) suhpallida E.-A. Smith (1891, P.Z.S.L.,^. 626,
pi. XXXIII, t\g. 9) offre une sculpture oblique semblable à celle du
T. rhomhoides Q. et G., mais sa forme est plus quadrangulaire, beaucoup
moins allongée transversalement.
ffHab. — Suez, Aden : cette espèce est assez rare" (D1 J.).
M D'après A. H. Gooke, l'indication de la Co/ombie comme habitat du T. sili-
cula ue mériterait aucune créance.
— 118 —
T. (Exotica) triradiata H. Adams.
Le TelUna (Peronœa) triradiata H. Adams (1870, P.Z.S.L., p. 790,
pi. XLV1II, fig. 9) est une coquille allongée transversalement, ornée de
stries concentriques serrées, sans slriation oblique.
«•Quoique cette espèce soit, comme décoration, identique à T. décora
Sow. , je la crois différente ; malheureusement je ne possède pas cette der-
nière pour les comparer » (Dr J.).
D'après A. H. Gooke (188I), Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. 107),
le T. (Peronœa) rosacea H. Adams (1870, Mac Andrew, Ann. Mag. Nat.
Hist., U' s., VI, p. Ixkb) n'est que la forme jeune de ce T. triradiata.
Hab. — Suez.
M. le Dr Jousseaume a donné le nom A'Exotica exotica à une petite
Telline qui, en raison de sa forme oblongue et de sa sculpture consistant
seulement en stries concentriques serrées, paraît n'être qu'une forme
viinor de T. triradiata H. Ad. et qu'il décrit de la façon suivante :
«Testa parvissima , donacijormis , tumida, crassiuscula , elongato-transversa ,
valde inœquilateralis , albo-rosea , radiis sanguineis nmnerosis ad apicem intri-
calis ornata, concentrice striatula ; anlice longe elliptica, postice brevissima,
oblique et abrupte truncata , injlexa ; superne et injerne latera parallela ; apex
angulatus ; ligamentum parvum, partim infossum; cardo normalis, dentés car-
dinales inœquales, latérales nulli.
ffDimens. : long., 6,5; larg. , 3,5; épaiss. , 2 millimètres.
ffCoquille petite, solide, ayant la forme du Donax analinum Lk., mais
un peu plus renflée et plus cylindrique ; sou extrémité antérieure est très
longue, arrondie, à bords supérieur et inférieur parallèles; la postérieure,
très courte, taillée en bec de flûte, est déjetée du côté droit; cette inflexion
fait paraître la coquille étranglée en cet endroit; les sommets sont angu-
leux. A l'aide d'une forte loupe, on découvre à la surface de fines stries
concentriques assez saillantes et serrées. La couleur, d'un blanc rosé, est
irrégulièrement parsemée de nombreux rayons d'un rose beaucoup plus
intense, qui dégénère, près du sommet, en un enchevêtrement de petites
lignes brisées; celte couleur rose est si fugace, qu'elle disparaît com-
plètement chez les coquilles qui ont séjourné quelque temps sur la plage.
A l'intérieur, les impressions musculaires sont nettement accusées et les
palléales à peine visibles. Le bord cardinal , relativement à la taille de la
coquille, est assez épais: les dents cardinales sont petites, et les dents
latérales font défaut. Le ligament, logé dans une fossette assez profonde,
est court et jaunâtre.
— 119 —
ffHab. — Suez, Périm, Aden; dans cette dernière localité', j'ai rencon-
tré des individus blancs à peine colorés , à la partie postérieure des som-
mets , d'une petite tache rose ; à Suez , j'ai pris deux individus à coquille
d'un jaune citron » (Dr J.).
T. (Angulbs) Valtonis Hanley.
Romer (1871, Conch. Cab., p. i36, pi. XXX, fig. 7-9) a décrit comme
provenant de la Mer Rouge un T.Jlacca, dont la coquille allongée ne pré-
sente que des stries concentriques peu marquées.
M. le D* Jousseaume ne doute pas que ce ne soit la même espèce que le
T. Valtonis Hanley (1 844, P. Z. S. L., p. 1 43 ; i846, in Sowerby, Thés.
Conch., 1, p. 283, pi. LVII, fig. 68), malgré l'intensité de coloration de
celui-ci (1).
De même, d'après lui, le T. hiluris Hanley (i854, P.Z.S.L., p. i43;
i846, in Sowerby. Thés. Conch., I, p. 281 , pi. LVII, fig. 54), delà Mer
Rouge, ne doit être également qu'une variété décolorée et plus tron-
quée <2).
ffHab. — Suez, Djibouti, Aden: abondante surtout dans les deux der-
nières de ces localités » (D1 J.).
T. (Angélus) arsinoensis Issel.
Au T. (Macoma) arsinoensis Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 5g,
pi. I, fig. 3) M. le Dr Jousseaume croit que l'on doit réunir le T. (Pero-
nœa) scitula H. Adams (1870, P. Z. S. L., p. 790, pi. XLVIII, fig. 7) et
le T. (Aiigulus) erylhraea Rômer [non Issel] (1871, Conch. Cab., p. 137,
pi. XXX, fig. 10-1 3).
tf Cette espèce a l'extrémité postérieure tronquée ou rostrée suivant
l'habitat des individus, et elle varie de coloration : le rouge-chair vif, le
jaune et le blanc sont les trois couleurs dominantes, mais entre elles on
trouve livs fréquemment des teintes intermédiaires; malgré ces différences
de coloration el du plus ou moins de prolongement de l'extrémité posté-
(1) Dans la collection du Dr Jousseaume, certains individus de cette espèce,
d'un rouge très brillant, étaient étiquetés T. nitens Deshayes (i854, P. Z. S. L.,
p. 538), espèce d'habitat inconnu.
(2) Sowerby (1868, in Reeve, Conch. Icon., pi. XLVI, fig. 276) a mentionné
de la Mer Rouge le T.felix Hanley (18H , P. Z. S. L., p. 71 ; 18/16, in Sowerby,
Thés. Conch., I, p. 281, pi. LVII, fig. 52); mais, selon le Dr Jousseaume, cette
espèce, qui a été décrite d'après des individus provenant de Panama, n'existe
pas dans la Mer Rouge.
— 120 —
Heure, il m'a été impossible de séparer par groupes les nombreux indi-
vidus que j'ai recueillis. *
ffHab. — Suez, Hodeidah, Djeddah, Djibouti, Périm, Aden : c'est
l'espèce la plus abondante et la plus répandue dans la Mer Rouge *>
(DrJ.)(1J.
T. (Arcopagia) Bertixi Jousseaume.
Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. ia5,pl. XII, fig. 119 [non 1 1 5]
a figuré sous l'appellation de Tellina donacina une coquille qui ne doit pas
être confondue avec l'espèce européenne pour laquelle ce nom avait été
déj'i employé par Linné (1758, Sysl. Nat., éd. X, p. 676) m.
Ce T. donacina Chemn (non L.) a été identifié par M. le D1 Jousseaume
(1895, Le Naturaliste, 17° année, p. 187) à une forme d'Aden et de Dji-
bouti qu'il a appelée Arcopagia, Bertini , et qu'il décrit ainsi :
rTesta parva, tennis, sublœvigata, nitida, margaritacea , roseo-lutescens ,
subovato - cuneata , tumida , subœquivalvis , subœquilateralis ; antice avala,
postice declivis, cuneata ad extremi latent, lateraliter via- iuclinata ; cardo
angustus : dentés cardinales validi, in valva dextra duo, in altéra unus,
latérales utrinque duo; ligamentum parvissimmn parthn înfossum.
ttVar. : testa alba.
ffDimens. : long., 11 ; larg. , 6; épaiss., k millimètres.
tr Coquille petite, assez épaisse, semi-ovale en avant, cunéiforme en
arrière. Sa couleur est d'un jaune-orangé mêlé de rose-chair ; en général ,
elle est plus foncée près des sommets qne sur les bords où elle devient
(') Dans la collection du Dr Jousseaume, certains spécimens de cette espèce
étaient étiquetés T.iridescens Benson [Sariguinolaria] (1862, Ann. Mag. Nal. Hist.,
IX, p. 690), espèce du Japon paraissant très voisine.
iMac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat. Hist., h" s., VI, p. 446) a donné, avec
point d'interrogation , à une coquille du golfe de Suez le nom de T. vernalis Han-
ley : selon A. H. Ci>oke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XVIII, p. 107), il
s'agit en réalité du T. (Angulus) unifasciata Sowerby (1867, m Reeve, Conch.
Icon., pi. XXIX, fig. i5G); et en effet, d'après M. Lyuge (1909, Mém. Acad. R.
Se. Lett. Danemark, 7e s., V, p. 202), l'indication donnée par Berlin (1878,
Revis. Tellinidés, p. 281) de la Floride comme habitat de ce T. unifasciata est
certainement erronée, car c'est une forme de l'Océan Indien.
W Cette espèce Linnéenne a été citée par Lamarck (1818, Anim. s. vert., V,
p. 552) comme correspondant peut-être à son Donax anatinum, tandis qu'il ju-
geait complètement différent le Tellina donacina Maton et Rackett, qu'il croyait
être son Psammobia telliiiclla (1818, loc. cit., p. 5i5 et 552). En réalité, le T. do-
nacina L. (non Chemn.), auquel est identique l'espèce de Maton et Rackett, est
une ïelline, type du sous-genre Mœrella P. Fischer.
— 121 —
presque blanche chez quelques individus. Les valves, qui sont brillantes
et qui jettent des reflets irisés, paraissent lisses: mais, à l'aide d'un verre
grossissant, on découvre des stries concentriques régulières et très serrées.
Des crochets anguleux et coniques partent vers les extrémités deux bords
rectilignes inégalement inclinés, le postérieur se dirigeant par une pente
plus rapide vers l'extrémité qui, un peu déjotée à droite, se termine par
une pointe arrondie ; l'extrémité antérieure se prolonge en décrivant la
moitié d'une ellipse. L'intérieur des valves, de même couleur que leur face
externe, est brillant : les impressions musculaires y sont bien marquées
et les palléales peu apparentes. Les dents cardinales sont au nombre de
trois : une sur la valve gauche et deux sur la droite; les dents latérales
sont assez saillantes : les postérieures sont plus éloignées des sommets que
les antérieures. Le ligament petit, court et brun, est en partie enfoncé
dans une petite fossette naviculaire.
rr Quoique cetle espèce soit voisine de T. rorbuloides Hanley et de
T. cuneolus Sow. , tous les individus que j'ai rencontrés sont très petits et
plus allongés que la première de ces espèces; ils sont également inférieurs
en taille à la seconde et d'une teinte beaucoup plus claire. Ayant trouvé
dans cette coquille tous les caractères que l'on observe dans T. robusta
Hanley, je l'ai placée, malgré sa forme un peu différente, dans le genre
Arcopagia.
trHab. — Aden, Djibouti, où celte espèce n'est pas très rareu
(Dr J.)'1).
T. (Arcopagia) Isseli H. Adams.
Le T. (Arcopagia) Isseli H. Adams (1870, P. Z. S. L., p. 790,
pi. XLVIII, fig. 10) paraît à A. H. Gooke (1886, Ann. Mag. Nat. HisL,
5e s., XVIII, p. 106) ne pas pouvoir être distingué, par aucun caractère,
du T. balaustina Poli.
D'autre part, M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Se. Lett. Danemark, 7e s.,
V, p. 195) regarde ce T. Isseli et le T. balaustina comme ayant d'étroites
affinités avec le T.pinguis Hanley, et notamment il trouve presque impos-
sible d'établir une distinction entre certains spécimens de balaustina et
d'autres de pinguis.
rfHab. — Suez, Aden : quoiqu'elle soit très rare, j'ai cependant pu me
procurer à Suez une douzaine d'individus de cette espèce» (Dr J.).
(1> Le Tellina Siebenrocki Sturany (1901, Lamellibr. Rolh. Meer. , Exp. «Polan ,
Denkschr. K. Akad. Wiss. Wien, LXIX, p. 278, pi. VI, fig. £-7) dont la coquille,
rostrée en arrière, est d'un rose brillant et opalin, devenant rouge pourpre vers
les sommets, me parait pouvoir être rapproché de ce T. Bertini Jouss.
122 —
T. (Arcopagia) pinguis Hanley.
Pour M. le Dr Jousseaume, le *T. (Tellinula) jragillima Issel (1869,
Malac. Mar Rosso, p. b'o, p. I, fig. 5) est certainement la même espèce
que celle décrite postérieurement par H. Adams (1870, P. Z. S.L.,
p. 790, pi. XLVIII , fig. 11) sous le nom de T. (Arcopagia) Savignyi :
lorsqu'on la drague vivante, elle est recouverte de stries concentriques
saillantes, qui disparaissent au moindre frottement; pour la description,
Issel s'est servi d'une coquille intacte, et Adams, d'une un peu roulée *.
Ce T. Savignyi H. Ad. est considéré par A. H. Cooke (1886, Ann.
Mag. ISat. Hiit, 5e s., XVIII, p. 106) et Sturany (1901, Lamellibr. Rolh.
Meer. , Exp. crPoIan, Denkschr. K. AJcad. Wiss. Wien, LXIX, p. 278)
comme identique au T. pinguis Hanley (i844, P. Z. S. L., p. 63 ; 18^6 ,
in Sowerby, Thrs. Conch., I, p. 2Ô2, pi. LVI, fig. 34).
A celte réunion, le Dr Jousseaume fait cette objection : «• Hanley dit
T. pinguis lisse, tandis que T. Savignyi est manifestement slrié; aussi, en
attendant de plus amples informations , j'ai conservé comme espèce le
T. Savignyi H. Ad. [= jragillima Issel]". Mais Hanley reconnaît que son
espèce est parfois substriée concentriquement ; d'autre part, H. Adams dé-
clare dans la sienne les stries presque obsolètes postérieurement, et nous
avons vu plus haut que le Dr Jousseaume lui-même admet que cette
sculpture est variable suivant l'état de conservation de la coquille.
Le T. pinguis se distingue par sa forme orbiculaire et par le fait que la
région postérieure présente un angle radial et est légèrement déprimée en
avant de cet angle.
trHab. — Suez, Souakim, Djibouti, Aden, Périm : abondante dans ces
localités y, (Dr J.).
T. (Arcopagia) ncx Hanley.
Le Tellina nux Hanley (1844, P. Z. S. L., p. 62 ; i846, in Sowerby,
Thés. Conch., I, p. 25i, pi. LVI, fig. 33) est une forme ressemblant
extrêmement au T. pinguis Hanl. : elle s'en différencie cependant par son
contour plus ovale et par l'absence d'un angle radial sur la région posté-
rieure (1).
(1) D'après M. J. G. Hidalgo (iç)o3, Estud. prelim. fauna Filipinas, Mon. R.
Acad. Cienc. Madrid, XXI, p. i5i), le T. nux, représenté par Sowerby dans la
Conchologia Iconica de Reeve (pi. XVI, fig. 76), est une espèce différente et, selon
M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Se. Lelt. Danemark, 7e s., V, p. 19^), il en est
de même pour la forme figurée par Romer ( 1 <S 7 1 , Conch. Cal., p. 88, pi. XXIV,
fig. i-3), qui n'a aucune ressemblance avec l'espèce de Hanley.
— 123 —
crHab. — Djeddah, Périm, Aden : deux ou trois individus trouvés dans
chacune de ces localités» (Dr J.).
Dans les notes manuscrites du Dr Jousseaume est indiqué un Arcopagia
Innesi, dont je n'ai pu retrouver les types dans sa collection, mais qu'il
décrit de la façon suivante :
((Testa alba, parva, tennis , pellucida , ovato-transversa , vix convexiuscula ,
fere «équivalais et œquilateralis , regulariter concentrice striata ; antice et postice
semielliptica; Jle,rura vix notata; margo ventralis regulariter convexus ; apex
parvus submedianus ; Ugamentum minutum; cardo angustus, bidentatus :
dentés cardinales partn, latérales for liores.
ffDimens. : long., 8; larg. , 6; épaiss. , 2 mm.
«Cette coquille, petite, mince, fragile, pellucide à l'état frais et un
peu opaque lorsqu'elle a séjourné sur le sable, se reconnait facilement
à sa forme ovale et à ses deux extrémités très larges et presque d'égale
longueur; l'extrémité antérieure est un peu plus longue, moins large et
plus arrondie que la postérieure; cette dernière, à peine carénée, est si
peu tronquée que son contour semble former une courbe régulière; les
sommets petits et assez saillants se rejoignent à la courbe des extrémités
par une ligne presque droite et légèrement déclive; le bord inférieur décrit
un arc de cercle d'une régularité parfaite. Les valves presque égales sont, à
la surface, ornées de fines stries concentriques régulières , saillantes , serrées
et, contrairement à ce que l'on observe sur la plupart des espèces de cette
famille, ces stries sont un peu plus petites et moins nettement accusées sur
l'extrémité postérieure. A l'intérieur, on distingue nettement, à l'aide d'une
loupe, les impressions musculaires et palléales , qui sont identiques à celles
des autres espèces de ce genre. Le bord cardinal est étroit et les dents de
la charnière sont très petites, mais disposées comme celles de tous les
Arcopagia : la saillie des dents latérales est un peu plus forte que celle des
cardinales. Le ligament est petit, mince et élroit.
crHab. — Suez, Massaouah, Djibouti , Aden : un seul exemplaire dans
chacune de ces localités. On rencontre cette espèce avec A. fragillima
Issel sur les plages sableuses ■» (D' J.).
Le caractère que les stries concentriques sont moins nettes sur l'extré-
mité postérieure est à rapprocher de l'indication tstriis postice fere obso-
letis-n donnée par H. Adams pour T. Savignyi= fragillima, et cet A. Innesi
est certainement une coquille très voisine des T. pinguis et nnx : en raison
de la forme ovale transverse et du fait que la région postérieure est à peine
carénée, ce serait plutôt à cette dernière espèce qu'il conviendrait proba-
blement de le rapporter.
— 124 —
T. (Arcopagia) scobinata Linné.
Le Tellina scobinata Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 676) a élé
signalé de la Mer Rouge par Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 58).
ff Hab. — Massonah, Obock, Djibouti, Périm, Aden : espèce assez com-
mune, vivante et fossile» (Dr J.) (1).
(A suivre.)
(1> M. le Dr Jousseaume cite également de la Mer Rouge Y Arcopagia lingua-
felis Linné [Tellina] (t 768 , Sysl. Nat., éd. X, p. G7&) sur le témoignage d'Issel
(1869, Malac. Mar Rosso, p. 269), qui signale de cette provenance trois exem-
plaires fossiles se trouvant dans le Musée de Turin.
D'après A. H. Cooke (1886, Ann. Mag. Nat. Hist., 5e s., XV11I, p. 106), la
coquille du golfe de Suez déterminée par Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat.
Hist., h* s., VI, p. hkb) comme T. (Tellinclla) resecta Desli. est probablement un
stade jeune, en très mauvais état, du T. plicata Valenc.
125 —
Contributions à la Faune Malacologkjub
de l'Afrique Equatoriale,
par M. Louis Germain.
XLIX'1).
Sur le Galatea radiata de Lamarck.
Le genre Galatea fut institué par J.-G. Bruguières (2>, en 1792, pour
une coquille fluviatile fort anciennement connue, puisqu'on en trouve déjà
dans l'ouvrage célèbre de M. Lister ^ une figuration très reconnaissable
sous la définition de Pectunculus subviridis crassissimus rostralus. C'est
pour ce même Mollusque — plus tard figuré par I. Born (4) et F. H. Mar-
tini et Chemmtz (5) — que F. de Roissy (5), remarquant l'emploi fait anté-
rieurement du vocable Galatkea pour un genre de Crustacé, créa le
genre Egeria (i8o5) auquel G. B. Sowerby(7) substitua celui de Potamophila
(1821).
O Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. Natur. Paris, XXI, 191 5, n° 7, p. 283-
290; — XXII, 1916, n° 3, p. 106-162 ; n° h , p. 193-210; n° 5, p. 26 3-2 5g;
et n° 6, p. 317-329; — XXIII, 1917, n° 7 (décembre), p. 694-529.
(2' Bruguières (J. G.), Encyclopédie méthodique , VI : Histoire naturelle des Vers,
2* partie, Paris, 1792, Allas, II, pi. CCL.
(3) Lister (M.) , Historiae seu Synopsis methodicae Conchyliorum , quorum
omnium picturae, ad vivum delinealae exhibentur, Londini, 1680, t. CLVIH,
fig. i3 (une seconde édition de cet ouvrage a été publiée en «770, Oxoniae,
in-fol.).
(4> Born (I.), Testacea Museï Caesarei Vindobonensis, Vindobonœ, 1780, tab. IV,
fig. 12-1 3.
(5> Martini (F. H.) cl Ciiemnitz, Npups systernatisches Conchylicn- Cabinet,
geordnetet und beschreibet, Nùmberg, VI, 1782; taf. XXXI, fig. 327-339.
(6' Boissy (F. de). Histoire naturelle, générale et particulière des Mollusques ,
animaux sans vertèbres à sang blanc. Ouvrage taisant suite aux œuvres de Leclerc
de Buffon. . ., rédigé par C. S. Sonnini, Paris, VI, i8o5, p. 32r4 et 327 (les
tomes I à IV de cet ouvrage ont été rédigés par Denys de Montfort.
(7> Sowkrby (G. B.), Number XI of the gênera of récent and fossil Shells ,
London, January 1821 (ouvrage non paginé, classé par ordre alphabétique des
genres).
- 126 —
Ce court aperçu historique montre combien, dès cette époque, la syno-
nymie de ce Lamellibranche était complexe. Cependant, en 1 8o4 , J.-B.-M. de
Lamarck avait maintenu le genre Galathea de J.-G. Bruguikres — adopté
depuis par presque ton; les naturalises '' — et décrit, sous le nom de
Galalhea radiata, la seule espèce alors connue , espèce qui est justement celle
figurée par les anciens auteurs sous les noms de Venus paradoxa (Boni),
Venus reclusa (Martini et Chemnitz) , Venus hermaphrodita (Gmelin) et Venus
subviridis (Gmelin).
La description de J.-B.-M. de Lamarck parut dans les Annales dn
Muséiim. Elle est rédigée dans les termes suivants, légèrement modifiés
dans Y Histoire naturelle des Aminaux sans vertèbres (1818) (2) :
cri. Galathée à rayons. Galalhea radiata, pi. 28.
rrLa Galathée à rayons est une coquille bivalve un peu trigone, inéqui-
latérale, bombée vers sa base, et à superficie lisse, recouverte d'un épi-
derme glabre et verdâtre. Lorsqu'on a enlevé cet épidémie, on voit un
test d'un blanc de lait, taché de violet vers la base, c'est-à-dire vers les
crochets de la coquille. On aperçoit en outre, sur chaque valve, deux à
quatre rayous violets qui partent des crochets (ex natibus) et vont aboutir
au bord supérieur des valves. La coquille est close, dépourvue de lunule,
et offre dans la face du corcelet deux nymphes épaisses , calleuses et un peu
saillantes.
(') Cependant W. H. Dali. [Contributions lo the Tertiary Fauna of Florida
part VI, Transactions Wagner free Institutc of Science of Philadelphia, lit,
part VI, October iqo3, p. i453] a repris le nom iVEgeria, celui de Galathea
étant préoccupé (Fabricius, 179^, Crustacé). Je ne saurais trop m'élever contre
ces continuels et inutiles changements dans une nomenclature déjà bien surchar-
gée. Autant il est indispensable de changer un nom pouvant prêter à confusion,
autant il est illégitime de débaptiser les genres pour lesquels aucun doute n'est
possible. Or jamais un naturaliste ne confondra Galetea, Mollusque, avec Gale-
thea, Crustacé. Je ne puis donc admettre la substitulion proposée par W. H. Dall,
et je crois qu'à l'avenir il faudra s'imposer, comme une règle absolue, êe changer
seulement les noms génériques faisant double emploi dans un même embranchement.
W «La Calathée est une coquille fluviatile, très voisine des Cyrènes par ses
rapports, mais qui s'en dislingue par la ronformation particulière de ses dénis
cardinales : ce qui a engagé Bruguières à en former un genre à part. Ses dents
cardinales sont divergentes. 11 y en a deux sur une valve, qui sont conniventes
sous le crochet, et qui ont, en devant, une cavité raboteuse. Sur l'autre valve,
on en voit trois, disposées en triangle, l'intermédiaire étant avancée, séparée,
prosse et calleuse. Les impressions musculaires sont latérales et paraissent doubles
de chaque côté. On ne connaît encore de ce genre que l'espèce suivante :
tri. Galathée à rayon. Galathea radiata.n
[J.-B.-M. us Lamarck, Hist. Nalur. animaux sans vertèbres, V, juillet 1818,
p. 555.]
— m —
ffLa largeur de cette coquille est de 8 à 9 centimètres (au moins
3 pouces), et sa hauteur ou sa largeur est presque de 7 centimètres.
«< L'intérieur des valves, d'un blanc de lait luisant, avec quelques taches
violettes, n'offre point de nacre et n'a point de crénejures sur les bords
des valves. On y voit des impressions musculaires latérales qui paraissent
doubles de chaque côté, à cause du déplacement des attaches de l'animal à
mesure qu'il s'est accru.
Les crochets de la base de la coquille sont séparés, un peu en
saillie... (1U
L'exemplaire ainsi décrit par J.-B.-M. de Lamarck appartient aujourd'hui
aux Collections malacologiques du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
La localité où il a été recueilli n'est pas indiquée, l'étiquette manuscrite
portant seulement :
* Individu du Cabinet de Faujas, décrit par M. Lamarck (S). »
Il me semble intéressant de donner une description et une iconographie
de cet échantillon historique. (PI. III, i\g. 18-19.)
C'est une coquille peu adulte, ayant entièrement perdu sou épidémie,
de forme générale subrigone-ovalaire, avec une région antérieure arrondie ,
légèrement plus longue que la région postérieure qui est étroite et terminée
par une partie subrostrée. Le bord intérieur, à peine subconvexe dans une
direction descendante, se raccorde par une partie largement convexe à un
bord inférieur également bien convexe, saut dans son dernier tiers posté-
rieur où il est un peu subsinueux. Le bord postérieur est subconcave, très
descendant, et se raccorde au bord inférieur par une partie subrecliligne
formant troncature étroite. Les sommets sont très proéminents , subaigus ,
fortement recourbés et montrent quelques traces de rides et des rudiments
de tubercules.
La charnière est assez peu développée. Pour une largeur maximum de
la coquille de 61 millimètres, la largeur maximum du plateau cardinal
n'est que de 10 millimètres (3). Sur la valve droite, les dents cardinales
M Lamarck (J.-B.-M. de), Sur la Galalhée, nouveau genre de Coquillage bi-
valve (Annales du Muséum lusl. iiatur. Paris, V, an uni [180/1], p. 433-434).
('2I D.ms son travail (loc. supra cil., i8o4,p. 434), de Lamarck écrit : «L'in-
dividu de la Galatbée que je viens de décrire fait partie de la belle collection de
coquilles de M. Castellin, qui a bien voulu me la communiquer. » Je ne m'explique
pas cette différence.
(3> L'exemplaire typique figuré par A. G. Bernardi (Monographie genres Galatea
et Fischeria, Paris, 1860, pi. Vil, fig. 1) a 71 millimètres de largeur maximum
et sa cbarnière occupe i5 millimètres dans sa plus grande largeur. Rapportée
à ces mêmes dimensions, la cbarnière du type de J.-B.-M, de Lamarck aurait
seulement 11, 6 3 milhmètrei» de largeur maximum.
— 128 —
sont médiocres , assez éleve'es. très convergentes, garnies de quelques sillons
peu marqués. La dent latérale antérieure est courte et garnie de quelques
sillons ; la dent postérieure , également peu développée , est relevée et tran-
chante à son extrémité.
Le ligament est très épais, mais fort court (10 millimètres environ de
longueur); il est porté sur une nymphe élevée. La lunule est étroitement
triangulaire (largeur maximum, (5 millimètres) et longue de 17 millimètres.
Les impressions musculaires antérieures sont irrégulièrement arrondies
et profondes; les postérieures, ovalaires-allougées et profondes. Quant à
l'impression palléale, elle est bien marquée, mais peu profonde, et montre
un grand sinus antérieur presque superficiel et de forme arrondie.
La longueur maximum atteint 76 millimètres; la hauteur maximum
coïncide avec une ligne verticale partant des sommets : elle est de 6 1 milli-
mètres; l'épaisseur maximum (3 h millimètres) est un peu postérieure par
rapport à la verticale parlant des sommets.
Le lest est épais, très solide, un peu pesant, complètement démuni de
son épidémie. 11 est d'un magnifique blanc pur, très brillant , à peu prèj
unicolore : il n'existe en eiïel, sur chaque valve, que trois étroits rayons
violets qui, partant du sommet, se dirigent vers le bord inférieur en s'in-
fléchissant légèrement vers la région postérieure. Os trois rayons, dont
aucun n'atteint la partie médiane delà coquille, sont fort étroits et réunis
par une tache allongée de même couleur, mais beaucoup plus pâle (PI. III,
fig. 19). La lunule est également colorée eu violet du même toi. A l'in-
térieur, la coquille est d'un blanc pur brillant; on y remarque seulement
une tache violette sur le bord postérieur de la charnière et quelques traces
de violet sur le bord supérieur de l'impression musculaire supérieure. La
sculpture se compose de grosses stries d'accroissement très irrégulières,
fortement espacées et inégales, dont la disposition est précisée sur la
figure 1 9 de la planche III.
Plusieurs faits ressorlent de cette description. Le premier concerne la
charnière, relativement peu développée chez le type de J.-B.-M. deLamarck
qui possède un plateau cardinal médiocrement élargi. Il en est parfois tout
différemment; ainsi s'expliquent les différences qui existent entre la descrip-
tion précédente et celles de certains auteurs. S. IIang, par exemple, parlant
du Galnthea radiata de Lamarck, dont il venait de découvrir le véritable
habitat, dit que la charnière «est très large, épaisse, dense; [que] les dents
médianes sont fortes, moins obliques que chez les autres espèces; [que J les
fossettes portent de nombreux sillons assez réguliers; [enfin que] les dents
latérales [sont] élevées sur la valve droite» (,). D'ailleurs, presque toutes les
(') Rang (S.), Notice sur la Galathée, genre rlo Mollusque acéphnle de la famille
des Gonchacés (Annales sciences naturelles, XXV, i832, p. 160).
— i29 -
figurations de cette espèce données depuis J.-B.-M. de Lamarck montrent
une charnière plus développée que chez le type original que je figure.
(PL III, %. 18.)
Daulre part, ce même type original est une coquille ovalaire subtri-
gone, relativement peu haute; la] majorité des échantillons figurés de ce
Galathea ont, au contraire, une forme beaucoup plus régulièrement tri-
gone et très notablement plus haute (fig. 20, dans le texte).
Fig. 20. - Galatea radiata de Lamarck.
Type figuré par A. C. I5er\ai\di (foc. supra cit., 1860, pi. Vit, fij;. 1 ).
Grandeur naturelle.
Ces multiples différences tiennent uniquement à l'étal de l'échantillon
type, coquille peu adidle, légèrement roulée et ayant perdu son épiderme.
Or, comme toutes les tialalhées , le Galathea radiata de Lamarck varie considé-
rablement avec Tâge. Il présente, de plus, un polymorphisme assez étendu.
La coquille est d'autant plus régulièrement ovalaire que l'animal est [dus
jeune. Chez les individus peu adultes, le bord inférieur est convexe, à
peine subsinueux vers la région rostrale; mais, à mesure que le Mollusque
avance en âge, la région postérieure se développe, s'allonge parfois en un
véritable rostre, et la sinuosité du bord inférieur s'accentue.
Le polymorphisme de la charnière est le plus considérable. En général ,
le plateau cardinal est fort large et les dents très saillantes. Mais tous les
intermédiaires s'observent entre celte forme à charnière particulièrement
robuste et celles plus délicates.
Muséum.
xxiv.
— 130 —
La taille est également variable :
J.-B.-M. de Lamarck (1) indique de 80 à 90 millimètres pour la longueur
de la coquille;
G. P. Deshayes(2) donne q5 millimètres de longueur maximum et
77 millimètres de hauteur;
C. A. Bernardi ;3), seulement 88 millimètres de longueur maximum,
71 millimètres de hauteur et hh millimètres d'épaisseur maximum.
Il existe des exemplaires beaucoup plus grands, puisque j'en ai signalé
atteignant 1 1 0 millimètres de longueur maximum , 80 millimètres de hau-
teur et 5o millimètres d'épaisseur maximum (4).
Enfin le test est généralement vert olive et orné de rayons divergents
bleus, verls ou violacés. 11 est parfois beaucoup plus foncé, d'un brun noi-
râtre passant au marron vers la région antérieure. Dans tous les cas, cet
épiderme coloré se détache très facilement, et le test apparaît, en dessous,
d'un blanc éclatant.
*
* *
Quelques variétés du Gaiathea radiata de Lamarck ont été figurées ou
décrites. Presque toutes sont des mutations ex colore :
a. Var. unicohr Bernardi.
[Galatea radiata, b. unicolor Bernardi, Monographie genres Galalhpa etFischeria,
Paris 1860, p. 16;= Galatea radiata var. a non radiata Fischer, Journal de
Conchyliologie , Paris, V, 1 856 , p. 343.]
Coquille d'un coloris plus pâle, dépourvue de taches et de rayons à
l'extérieur et à l'intérieur.
/3. Var. multiriadata Bernardi.
[Galatea radiata, c. multiradiala Bernardi, loc. supra cit., 1860, p. 19, pi. VII,
fig. 4-5.]
Coquille de taille ordinairement plus petite et à test très épais, ornée
de nombreuses radiations sur toute la surface des valves. Ces rayons sont
C> Lamarck (J.-B.-M. de), loc. supra cit., i8o4, p. S3i.
(2) Deshaïes (G.-P.), Traité élémentaire de Conchyliologie avec les applications
de cette science à la Géologie, Paris, I, a" partie, i85o, p. 668.
(3> Bernardi (C. A.), loc. supra cit., Paris, 1860, p. 18.
(4> Germain (Louis), Etude sur les Mollusques terrcslres et fluvialiles re-
cueillis par L. Fea pendant son voyage en Afrique Occidentale et aux îles du
golfe de Guinée (Annali del Museo Civico di Storia Naturale di Genora, ser. 3",
VIT fXLVIJ), novembre 1916, p. 161-162).
— 131 —
tantôt bleus sur fond blanc, tantôt bleus ou verls sur fond bigarré de vert,
de bleu et de rose.
y. Var. olivacea Bernardi. (Fig. 21 dans le texte.)
[Galeata radiata, d. olivacea Behnardi, loc. supra cil., 1860, p. 19, pi. VII,
fig. a-3.]
Coquille sans radiations, recouverte d'un épiderme extrêmement luisant,
comme émaillé , d'un brun olivâtre. Les crochets et une partie de la coquille
Fig. ai. — Galatea radiata de Lamarck , variété olivacea Bernardi.
Grandeur naturelle.
[D'après A.-C. Berisardi, loc. supra cit., 1860, pi. VU, fig. 3.]
sout grenat foncé. L'intérieur des valves est d'un blanc nuancé de violet
près des bords.
8. Var. purpurea.
| Galatea radiata, var. jS inlus parpureo mandata Fischer, loc. supra cit., i85(i,
p. 3/i3.]
Coquille maculée, à l'intérieur, de larges taches d'un rouge violacé.
Le polymorphisme de la forme et de la charnière du Galatea radiata
de Lamarck a conduit à la création d'espèces qui ne sont que des formes
locales.
— 132 —
Tel est, sans doute, le cas pour les Galatées suivantes :
Galatea bungulata Sowerby (,).
Coquille île même forme générale, mais plus comprimée, mesurant
75 millimètres de longueur maximum pour 62 millimètres de hauteur,
munie de deux grosses côtes saillantes qui, partant des sommets, se diri-
gent vers la région postérieure, (les côtes me paraissent une anomalie. On
trouve d'ailleurs des côtes rayonnantes réparties sur toute la surface des
valves chez une espèce du Bas-Congo (2) décrite par M. Ph. Dautzenberg (3)
sous le nom de Galatea Tuckeyi (1). Une forme quaternaire de la même
région (6), mais beaucoup plus petite (8), le Galatea Duponti Dautzenberg (7),
se distingue du Galatea radiata de Lamarck par rr . . . sa forme plus trian-
gulaire, ses bords latéraux plus droits, plus allongés, ses nymphes
beaucoup plus petites, sa charnière plus forte et surtout plus haute, ses
impressions musculaires plus profondes (%.
Galatea pseudoradiata Brito Capello {9).
Cette Galatée, longue de 79 millimètres, haute de 67 millimètres et
épaisse de 4i millimètres, diffère seulement du Galatea radiata de Lamarck
par des détails de la charnière, notamment par ses dents cardinales plus
saillantes (10) et ses dents latérales plus développées. Elle vit dans le Quanza ,
fleuve de l'Angola.
(1> Sowerby (G.-B.) in Reeve (L.), Conchologia konica, XVI, London, Sep-
tember 18G8, Monograph of the genus Galatea, pi. V, sp. 12.
(2) Entre 35 et 67 kilomètres de ia côte.
W Dautzenberg (Pli.), Mollusques recueillis au Congo par M. Ë. Dupont,
entre l'embouchure du fleuve et le confluent du Kassai (Bull. Académie royale
de Belgique, Bruxelles, 36 série, XX, n° 12. 1890, p. 673 (tir. à part, p. 17 j,
pi. 11, lig. 1 à 6.
(4) Cette espèce atteint i3o millimètres de longueur, 108 millimètres de hau-
teur et 6ft millimètres d'épaisseur maximum.
(r>' Le Galalea Duponti Dautzenberg a été découvert par Ë. Dupont dans les
alluvions anciennes du Congo, au tond du port de Banane, près de la mission de
Nemlao.
(c> Longueur maximum, 7 5 millimètres; hauteur maximum, 67 millimètres
épaisseur maximum, 5o millimètres.
(7) Dautzenberg (Ph.), loc. supra cil., 1890, p. 677 (tir. à part, p. 2t),
pi. III, fig. j-2 (Galateia Duponti).
(8' Dautzenberg (Ph-), loc. supra cil., 1890, p. 677 (tir. à part, p. 21).
'9> Brito Capello (F. de), Description de quelques espèces du genre Gala-
teia du Benzo et du Quanza (Memor. d. Academ. se. Lisboa, i° Classe, V, part. Il
1878, p. 10, n° 2 [Galateia pseudoradiata).
(1°) Ces dents sont très saillantes, mais restent peu élevées , comme chez le
Galalea radiata de Lamarck.
— 133 —
Galatea Agciari (1> Brito Capello (2).
Coquille de forme moins haute, plus e'paisse, plus allongée trans-
yerse, mesurant 84 millimètres de longueur, 63 millimètres de hauteur
et /ii millimètres d'épaisseur maximum. Pour une même longueur de
84 millimètres, le type radiata aurait 67,5 millimètres de hauteur et seu-
lement 87,5 millimètres d'épaisseur maximum. La charnière est analogue à
celle du Galatea pseadoradiata Brito Capello. Comme la précédente, celle
coquille vil dans le Quanza, fleuve de l'Angola.
*
Je résume ci-dessous la synonymie, déjà fort complexe, du Galatea
radiata de Lamarck, en faisant remarquer que le nom deparado.ra Boni,
étant de beaucoup le plus ancien, doit être adopté pour désigner cette
espèce. J'ai ajouté la liste des localités où vit celte Galatée, longtemps
considérée comme rare, et que J.-B.-M. de Lamarck croyait originaire des
rrrivières de l'île de Cevlan et des Grandes Indesn.
Galatea paradoxa Boni.
PL III, fig. 18-19 et fig. 20-21 (dans le texte).
1 6 8 5 . Pectunculus subviridis erassissimus rostralus Lister, Histnria Conchyliorum,
t. CLVII1, fig. i3.
1780. Venus paradoxa Born, Testacea Musei Caesarei Vindobonensis , p. 66,
tab. IV, fig. 12-1 3.
1780. Venus reclusa de M. de Favanne, La Conchyliologie ou Hist. Coquilles
[3e édit. de l'ouvrage de A.-J.-D. d'Argenvillr , Hist: natur. éclaircie
dans une de ses parties , la Conchyliologie], Paris, pi. /16, fig. A.
1783. Venus reclusa Martini et Chemnitz, Systemat. Conchylien-Cabinet, VI,
p. 3a6, taf. XXXI, fig. 327-829.
178^1. Venus reclusa de M. de Favanne, Catalogue systém. et rais, cabinet appart.
à M. le Comte de * * (Comte de Latour d'Auvergnk), Paris, p. 3io,
n° i5o6.
1786. Venus reclusa Schroter, Einleitung Conchylien Kennlniss, nacli Linné,
Halle, III, p. 160, n° 16 et p. iq3 , n° i3i.
178g. Venus meretrix variété Gmelin, Systema naturee, éd. xm, p. 3273,
n° i5.
1789. Venus hermaphrodita Gmelin, Systema naturee, éd. xm, p. 3278, n° Ao.
(,) Espèce dédiée au Professeur Antonio Augusto de Aguiar.
(2> Brito Capello (F. de), loc. supra cit., V, part. II, 1878, p. 10, n" 3
(Galaleia Aguiaru).
— 134 —
178g. Venus subeiridis Gmelin, Systema naturœ , éd. xm, p. 3a8o, n° 55.
1792. Galatea (sans nom spécifique) Bruguières, Encyclopédie méthodique, Vers,
Atlas, II, pi. CCL, fig. la-ib-ic.
180 A. Galalhea radiata de Lamarck, Annales Muséum Hist. nalur. Paris, V,
p. Zi3o,pl. XXVIII.
i8o5. Egeria radiata de Roissy in Buffon (edit. Sonnini), Mollusques, VI,
p. 327, pi. LX1V, fig. 5.
1807. Galalhea radiata de Férussac, Essai méthode conchyliologique appl. anim.
Mollusques terr. etjluv., p. 90.
1811. Donax variegata Perry, Conchology or nalur. Hislory oflhe Shells, London,
pi. LVIII, fig. 1.
1817. Tellina hermaphrodita Dillwtn, A Descriptive Catalogue of récent Shells,
London, I, p. 107, n° 81.
1817. Venus paradoxa Dillwyn, loc. supra cit. , I, p. 180, n° A9.
1817. Trigona radiata Schumacher, Essai nouveau système habit. Vers lestacés ,
Copenhague, p. 1 53.
1818. Galalhea radiata de Lamarck, Hist. nalur. Animaux sans vertèbres, Paris,
V, p. 556, n° 1.
1821 (janvier). Potamophila radiata Sowerry, Gênera of récent and fossd
Shells, etc., London, t. IV, (n° XI)'1'.
1822. Megadesma radiata Bowdich, Eléments of Conchology, includ. the fossil
gênera and the animal univalves , London, 2d part, p. 8, fig. 21.
1826. Cyclas radiata de Blainville, Manuel de Malacologie et de Conchyliologie,
Paris, p. 552, pi. LXXI1I, fig. 3.
1825. Venus paradoxa Wood, Index testaceologicus , London, pi. VU, fig. /18.
1827. Galalhea radiata Couch, Illustrated introduct. to Lamarck's Conchology,
London, p. 1 2 , pi. VII, fig. îa-ib.
1829. Galalhea radiata Rang, Manuel de l'hist. nalur. des Mollusques et de leurs
coquilles, Paris, p. 3 16.
1829. Galalhea radiata Gcyier, Règne animal, Paris, III, p. 1/17; Planches
(Mollusques) : Pi. 101 , fig. 3-3a-36.
i83o. Galathea radiata Deshayes, Encyclopédie méthodique, Vers, Paris, II,
p. 16k (page numérotée par erreur 26Û).
i83o. Galalhea (sans nom spécifique) Menke, Synopsis melhod. Molluscomm
gêner, et spec. . . Museo Menkeano, p. 111.
i832. Galathea radiata Rang, Mémoire animal de la Galathée, Annales sciences
nalur., ive série, XXV, p. i52, pi. V, fig. i-a-3.
W Cet ouvrage n'est pas paginé et les Planches ne sont pas numérotées. Les
genres sont classés par lettre alphabétique. En face de la notice sur le genre
Potamophila (notice occupant deux pages), une planche représente le Galatea
radiata de Lamarck. Celle planche est datée dejanvier 1821.
— 135 —
1 835. Galalhea radiata de Lamarck, Hist. natur. Animaux sans vertèbres, a* éd.
[par G.-P. Deshayes], Paris, VI, p. 284, n° 1.
i84o. Megadesma radiala Swainson, .4 Trealise oj '' Malacology, London, p. 370,
fig. 119.
t8'i 1. Galathaea radiata Reeve, Concholog. syslemat., London; I, p. 88, pi. LXIV,
fig. 1-2.
i842. Potamophila radiata Sowerby, A Conchological Manual , London, 2d edit. ,
p. 2 36 , fig. 1 1 5.
i344. Galalhea radiata Hanley, Descriptive Catalogue oj récent Shells , London,
p. 9/1.
i844. Galalhea radiata Potiez et Michaud, Galerie des Mollusques, Catalogue
Mollusques Muséum Douai, Paris, II, p. 198.
i845. Galathra ? adiata Catlow et Reeve, The Conchologist's Nomenclature,
A Catalogue récent species oj Shells. . . , London, p. 3i.
i85o. Galalea radiata Deshayes, Traité élément. Conchyliologie, Paris, I,
2e partie, p. 666, pi. XVII, fig. 1 1-12-13.
1 854. Galatea radiata Fischer, Journal de Conchyliologie , V (a8 série, t. I),
p. 343, n° 8.
1860. Galatea radiata Bernardi, Monographie genres Galatea et Fischeria, p. 18,
n° 1, pi. VII, fig. 1 à 5, pi. VIII prof. 3 et planche d'anatomie non
numérotée en face de la page 16.
1868 (septembre). Galatea radiata Reeve, Conchologia Iconica, XVI , Monogr.
of the genus Galatea, pi. I, fig. 1, ia, îb, îc, id.
1868. Galathea radiata Morelet, Mollusques terr. et jluviat. voyage Dr. Wel-
wilsch , p. 46.
1876. Galatea radiata Martens, Monatsber. d. konigl. Akad. d. Wissensch. Berlin,
p. 271, n° 45.
1886. Galalea radiata Nobre, Noticia sobre as Conchas terr. y fluv. racolli.
F. Newton nas poss. portug. da Africa Occidental; 0 Instituto, XXXIII,
p. 4o3 (tir. à part, p. 7).
1887. Galatea radiata Fischer, Manuel de Conchyliologie, p. 1094, pi. XXI,
fig. 21.
1905. Galatea radiata Boettger, Nachrichtsblatt. d. deutschen Malàkozoolog.
Geselischajl , p. i83.
1903. Egeria paradoxa Dall, Transact. Wagner free Institule oj Science of
Philadelphia , 111, part VI, p. i454.
190g. Galatea radiala Nobre, Bulletin Société portugaise Sciences naturelles
Lisbonne, III, suppl. II, p. 108.
1916. Galatea radiata Germain, Annali Museo Civico di Storia naturale Genova,
série 3, Vil (XLVII), p. 161, fig. 8, dans le texte.
La patrie de celte espèce est reste'e longtemps ignorée. ffLa Galalhée
à rayons, dit J.-B.-M. de Lamarck, est une coquille rare, fort belle, pré-
— 136 —
cieuse , très recherchée des amateurs et dont il ne paraît pas qu'on ait encore
donné aucune description. On prétend qu'elle se trouve dans les rivières
de Ceylan et dans celles des Grandes Indes (l)». C'est S. Rang qui indiqua,
le premier, le véritahle habitai de cette coquille. Il la découvrit dans les
tf . , . fleuves d'Afrique ouverts sur l'Océan entre Sierra-Leone et le cap des
Palmes, espace que les navigateurs connaissent sous le nom de côte de
Malaguette. Elle s'y tient à quelques lieues au-dessus de leur embouchure...
Ces coquilles s'enfoncent dans les bancs de sable sur lesquels il ue rest;1
quelquefois que deux ou trois pieds d'une eau douce à laquelle celle de la
mer vient se mêler pendant seize heures sur vingt-quatre. . . Les noirs qui
vivent sur les bords de ces rivières connaissent parfaitement la Galathée
qu'ils nomment Cokré, et se nourrissent de son animal dans les temps de
disette. . .« (2).
Depuis, le Galatea radiata de Lamarck a été signalé dans les localités
suivantes :
Cameroun : Mungo Creek, dans le delta du Cameroun [Dr R. Ruchholz
in Dr. E. von Martens (3) ; Dr. 0. Roettger (4)].
Congo : fleuve Congo, sans indication précise de localité [G. R.
Sowerby (5)].
Congo français : dans l'Ompolunyé, l'un des bras de l'Ogooué [L. Fea
in L. Germain (6)].
Angola : dans le Congo et ses affluents [F. Newton in : A. Nobre (7)].
W Lamarck (J.-B.-M. de), loc. supra cit., 180A, p. l\Zh.
fa) Rang (S.), loc. supra cit., p. 163-1 63.
(3' Martens (Dr. E. von), Die vom Prof. Dr. R. Buchholz in Westafrika
gesammelten Land- und Sùsswasser-Mollusken (Monatsber. d. honigl. Akad. der
Wissensch. Berlin, 1876, p. 371).
O Boettger (Dr 0.), Beitrag zur Kenntnis der Laud-, Siisswasser- und
Brackwasser-iVlollusken von Kamerun (Nachrichlsbl. d. deutschen Malakozobl.
Ge&ellschaft , Frankfurt a. M., iqo5, part, h, p. 1 83).
If' Sowerby (G.-B.), loc. supra cit., janvier 1821.
(*) Germain (Louis), loc. supra cit., novembre 1916, p. 3ia (tir. à part,
p. i63).
O Nobre (A.), Noticia sobre as Conclias terr. y fluv. racolh. F. Newton nas
poss. portug. da Africa Occidental (0 Instituto, Lisbonne, XXXIII, 1886, p. 4o3;
ir. à part, p. 7); et Matériaux pour l'élude malacologique des possessions por-
tugaises de l'Afrique Occidentale (Bulletin Société portugaise sciences naturelles,
Lisbonne, III, suppl. Il, 1909, p. 108).
Muséum.
M. G
ermain.
Pl. in.
Fig. 18-19. — Galatea radiata de Lamarck.
Type de J.-B.-M. de Lamarck,
Colleclions malacolc-tfiques du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris
— 137 —
Contributions 1 la Faune Malacologique
r
de l'Afrique Equatoriale,
par M. Louis Germain.
Une nouvelle Véronicelle de l'Afrique Centrale française
( Veronicella Cheyalieri n. sp.).
La Véronicelle décrite dans cette note a été recueillie par M. A. Chevalier
pendant sa mission si fructueuse en Afrique Centrale française (2). Elle
provient deKrébedjé, village de la rive droite de la rivière Tomi(3) [Haut
Oubangui (Bassin du Congo (4))] située par environ i6°W de longitude
ouest (Greenwich) et 5° 45' environ de laditude Nord.
Veronicella Chevalieri Germain, nov. sp.
Fig. 29 à s5 (dans le texte).
Animal ovalaire allongé, plus large en avant qu'en arrière, arrondi en
avant, arrondi et assez atténué en arrière, dorsalement subcaréné sur sa
plus grande longueur, finement et régulièrement granuleux. La coloration
est, en dessus, d'un grisjaunacé, plus clair sur les bords, semé de nom-
breuses taches allongées ou arrondies, petites, irrégulièrement distribuées,
d'un gris fer foncé. Ces taches sont plus serrées vers les bords que sur la
<•) Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. natur. , Paris , XXI, igi5, n° 7, p. 283-
290; - - XXII, 1916, n° 3, p. 106-162 ; n" 4, p. 193-210; n° 5, p. 243-209;
et n° 6, p. 317-329; — XXIII, 1917, n" 7 (décembre), p. 69/1-529; — XXIV,
1918, n° 2 (février), p. I2.r)-i36.
'2' Chevalier (A.), L'Afrique Centrale française, Mission Chari-Lac Tchad
Paris, Challamel, in-8°, 1907.
(3) La rivière Tomi est un affluent (rive droite) de la rivière Kémo qui se
jette dans l'Oubangui (tributaire du Congo) au petit village de Bembé, exacte-
ment par 170 de longitude Ouest (Greenwich) et par environ 5° 4' de latitude
Nord.
(4) Admiuislrativement, le cercle de Krebedjé est rattaché au territoire du
Chari.
— 1B8 —
région médiane. En dessous , le coloris est uniformément d'un jaune bru-
nâtre un peu ochracé, beaucoup plus clair qu'en dessus, très légèrement
orangé sur les bords (,). Le plan locomoteur est à peine plus clair; il
atteint, en largeur, environ le tiers de la largeur totale de l'auimal; il est
nettement séparé par un sillon et montre de nombreuses stries transversales
assez profondes, inégales, presque régulières et serrées. Après s'être nota-
blement rétréci, le plan locomoteur se termine à environ 1 millimètre de
V,
m
■-\
s,
W
Fig. 9 2-2 3. — Veronicella Chevalieri Germain.
L'animal vu en dessus (fig. 22) et en dessous (lig. 23).
Exemplaire conservé dans l'alcool X 3,5.
Krébedjé (Haut-Oubangui) [A. Chevalier].
l'extrémité du corps. Les tentacules supérieurs sont cylindriques, un peu
subulés, d'un jaune Ocliracé peu foncé; les points oculaires se détachent
nettement en bleu sur leur extrémité plus claire. Les tentacules inférieurs
sont de la même couleur.
L'orifice anal, de forme elliptique très allongée, atteint près d'un milli-
mètre de longueur; il est à peine festonné sur les bords et situé légèrement
à gauche de l'extrémité postérieure du pied. L'orifice femelle, très petit,
arrondi, est placé à gauche du pied, très légèrement en dessous du milieu
du corps.
Longueur totale, -2k millimètres; largeur maximum, 8 3/4 millimètres;
(') En dessous, le corps est, comme en dessus, très finement granuleux.
— 139 —
épaisseur maximum, 5 millimètres; largeur maximum du pied, 2 3/4 milli-
mètres (animal conservé dans l'alcool).
Ces dimensions sont celles de l'échantillon type. Les quelques autres
individus que j'ai pu étudier, avaient les dimensions suivantes :
La coloration varie légèrement. En dessous, certains individus (n05 2 et 4 )
sont un peu plus foncés; en dessus, le corps est, soit plus gris, plus foncé,
avec des taches hleutées plus nombreuses (échantillon n° 2), soit, au con-
traire, plus clair avec des taches marron moins nombreuses (u° 3).
L'organisation de cette espèce présente les particularités suivantes :
Appareil digestif. — Le bulbe buccal, de forme subsphérique un peu
allongé, est assez gros; il renferme la radula normale des Yéronicelles.
L'œsophage, d'abord très étroit, d'un blanc jaunâtre, s'élargit progressi-
vement et assez rapidement; il devient alors large et irrégulièrement bos-
selé jusqu'à sa jonction avec la poche stomacale. Cette dernière, qui mesure
environ 3 millimètres de longueur, est jaunâtre et munie d'une petite corne
à sa partie externe gauche. Il en sort un intestin , d'un brun peu foncé, qui
remonte d'abord à peu près à la hauteur du bulbe buccal, puis revient sur
lui-même et, à mi-chemin de la poche stomacale, décrit une anse soutenue
par une forte bride musculaire. Il redescend ensuite au niveau de l'estomac,
décrit une nouvelle anse beaucoup plus petite et s'enfonce dans les tissus
du pied.
Le foie, très volumineux, d'un brun roux foncé, englobe entièrement
l'intestin et occupe la majeure partie de la cavité viscérale.
Les deux glandes salivaires sont blanches, petites, irrégulièrement élar-
gies en forme de raquettes; elles débouchent, un peu postérieurement,
dans le bulbe buccal par un canal court et extrêmement délié.
Appareil génital. — La glande harmaphrodite (gl. h., fig. 26), située
vers l'extrémité postérieure du corps où elle se trouve noyée dans la masse
du foie, est très petite (longueur, 1/2 à a/3 de millimètre environ), ovalaire
un peu allongée, jaunacée claire. U en sort un canal déférent c. d. (fig. 24)
— \âO —
très délié, fort tortueux, qui s'élargit un peu au voisinage delà glande
albuminipare gl. a. (fig. qU) de forme subconique et d'assez forte taille
(1/9 à 3//i de millimètre environ de longueur). L'oviducte 0. v. est petit,
arrondi, blanchâtre; il se termine par un vagin 0' v' (fig. a4), peu diffé-
rencié et à peine élargi au voisinage de l'orifice femelle. Il existe une poche
OU.,.
ji *
Fig. 26. — VeroniceUa Chevalieri Germain.
Partie poster' eure de l'appareil génital; X&5. — gl. h., glande hermaphrodite; —
gl. a., glande albuminipare ; — c. d. , canal déférent; — c' d', partie intratégumen taire du
canal déférent; — 0. v., oviducte; — 0' 'v., vagin ; — p. c. , poche copulatrice ; — v. s. ,
vésicule séminale; — i., intestins; — r. , rectum.
copulatrice p. c. (fig. 26) en forme de gousse, longue de 1/2 millimètre
environ et d'un blanc légèrement laiteux. Le réservoir séminal (v. s.,
fig. 26) est relativement gros (o,35 millimètre de longueur), subsphérique
et violacé.
Le canal déférent s'enfonce alors dans les téguments au voisinage de
l'orifice génital femelle; il redevient libre à la base du tentacule supérieur
droit. 11 est long, très contourné (r. d., fig. 2 5), étroit, à peu près égale-
ment calibré et aboutit à la base du fourreau de la verge. Tout près s'insère
— Ul —
le muscle rétracteur du pénis (m., fig. a5). Les glandes multifides sont
allongées arquées (0,8 à o,85 millimètre de longueur); au nombre de trois,
elles sont accolées les unes aux autres et sensiblement égales entre elles.
L'ensemble de cette portion antérieure de l'appareil génital mesure environ
o millimètres de longueur
. m.
L. m..
Fis. a 5. — Veronicella Çhevalieri Germain.
Partie antérieure de l'appareil génital X3o. — c. d. , canal déférent; — p., pénis;
m. , muscle rétracteur du pénis ; — gl. m, , glandes ruultilides.
Les appareils respiratoire et nerveux ne présentent rien de particulier.
Il faut cependant noter l'importance relative du nerf tentaculaire supérieur
accessoire, dont le développement est presque aussi considérable que celui
du nerf tentaculaire supérieur proprement dit.
Le Veronicella Çhevalieri Germain a été découvert par M. A. Chevalier
dans le Haut-Oubangui (bassin du Congo), près du village de Krébedjé.
— 142 —
Les Sapotacées du genre Baillonella,
par M. Henri Lecomte.
Le Botaniste Pierre a créé ie genre Baillonella (Pierre, Notes bolan.,
Sapotacées, p. i3) pour une Sapotacée dont ii ne possédait que les graines;
mais il distribua plus tard une planche représentant une sommité, avec
analyses de fleur et fruit de la plante fournissant la graine en question.
Quelque flottement persiste dans l'esprit quand ou ne tient compte que des
graines souvent rapportées par les voyageurs sans aucune indication sur
les caractères végétatifs de l'arbre et sur la fleur. Eu effet, les M'Pongoués
désignent sous le nom eYOreré ou Oureré un arbre à graisse qui est habi-
tuellement celui dont les graiues sont connues sous le nom de Djavé. Un
autre arbre produit des graines de même forme, mais cependant à tégument
à la fois beaucoup plus dur et plus épais, et ces graines sont désignées par
les N'Komis du Fernan Vaz sous le nom à'Anungou ou Noungou. Elles ne
sont certainement pas confondues avec le Djavé parles indigènes, et, en
effet, ils leur donnent des noms différents; mais comme le terme Oreré
parait s'appliquer à tout arbre à graisse , il en est résulté que les Botanistes
européens ont pu recevoir des graines, très différentes les unes des autres,
de Djavé ou de Noungou avec la désignation de graines d'Oreré, ce qui a
été une source de confusions dont on retrouve la trace dans les lettres par
lesquelles le Botaniste Pierre réclamait des précisions à son dévoué col-
laborateur le P. Klaine, de Libreville.
II me semble bien établi aujourd'hui que le genre Baillonella a été créé
pour l'espèce dont la graine, connue sous le nom de Djavé, présente un
tégument relativement mince (1 millimètre au plus), alors que chez le
Noungou (genre Thieghemella Pierre — Dumoria Chevalier) les graines, avec
une forme extérieure à peu près semblable, présentent un tégument dur
et ligneux ayant plusieurs millimètres d'épaisseur. Aucune confusion ne
me parait possible entre ces deux sortes de graines produites d'ailleurs par
des Sapotacées très différentes d'aspect.
Le Botaniste Pierre n'avait pas manqué de constater cette différence
essentielle dans le tégument, et sa description de la graine ne laisse rien à
désirer. A. Chevalier le reconnaît implicitement (A. Chevalier, Les bois du
Congo, p. u5o) en fournissant la synonymie de son Dumoria africana, et
si Engler (Sapotac. Afric, p. 81) place le Noungou du Cameroun dans son
— 143 —
espèce Mimusops Djave = Baillonella Djave Pierre, c'est sans doute une
confusion de noms, de même d'ailleurs quand il dit que l'Oreré est le fruit
du Djave' , alors que le Djavé est au contraire le fruit de l'Oreré.
Le premier genre cité plus haut, Baillonella Pierre, n'a pas été adopté
par Engler, qui a incorporé les deux espèces B. Djave Pierre et B. obovata
Pierre au genre Mimusops. H. Bâillon (Hist. îles PL, XI, p. 3o3) rattache
aussi les Baillonella aux Mimusops.
Si la fleur est construite sur le même plan général que celles du
genre Mimusops, il existe cependant, et dans l'appareil végétatif et dans
la graine, des différences essentielles qui justifient amplement la création
d'un genre distinct. La nervation des feuilles, avec ses nervures tertiaires
coupant obliquement les nombreuses nervures secondaires parallèles entre
elles et réunies en arc près de la marge, éloigne complètement les plantes
dont nous nous occupons des Mimusops, et ce caractère, visible extérieu-
rement, ne permet aucune confusion. En outre, la graine présente une
cicatrice latérale plus ou moins large, allant presque d'une extrémité à
l'autre ; or, chez les Mimusops, la cicatrice de la graine est nettement basi-
laire et, de plus, circulaire et beaucoup plus petite. Enfin la graine est
dépourvue d'albumen, alors que celle des Mimusops en contient abon-
damment.
A notre avis, le genre Baillonella doit être conservé et son incorporation
au genre Mimusops est une pure hérésie. Si l'on adoptait une telle manière
de voir, il faudrait, pour être conséquent avec soi-même, rassembler par
exemple presque toutes les Labiées dans le même genre !
La présente note n'a pas pour objet de revenir sur la description du
Baillonella Djave Pierre (— Mimusops Djave Engler) que Chevalier (loc. cit.,
p. 2^2) signale sous le nom de B. toxisperma Pierre. Nous ferons simple-
ment remarquer que, dans ses figures distribuées, Pierre adopte le nom de
B. Djave (1) et ne donne B. toxisperma qu'en deuxième ligne et à titre
de synonyme. Nous adopterons donc, à l'exemple de l'auteur du genre
et de l'espèce, la combinaison B. Djave Pierre m.
Pierre a en outre signalé une autre espèce , B. obovata Pierre , créée à la
suite de l'étude qu'il avait faite de matériaux recueillis par nous-même au
Congo.
Malheureusement il n'avait pu fournir que les caractères de l'appareil
végétatif et de la graine . car ce Baillonella paraît fleurir à une époque bien
déterminée.
M Ce nom B. Djave a incontestablement la priorité, car de Lanessan avait lait
connaître la plante sous le nom de Bassia Djave (Les Plantes utiles des colonies,
p. 837).
W Le nom spécifique toxisperma impliquerait d'ailleurs l'existence de propriétés
toxiques, alors que la graine fournit une matière grasse, pouvant être considérée
comme comestible.
— ia —
Pendant un séjour que nous finies , au mois de janvier 1 89/1 , sur les bords
de la Ngoma, affluent de gauche du fleuve Kouilou au Congo, nous eûmes
l'occasion de rencontrer un arbre gigantesque appartenant à la famille des
Sapotacées et que les indigènes du pays Loango connaissent sous le nom
de Moabi ou Mohabi. Nous nous décidâmes à faire couper cet arbre par
nos porteurs, puisque l'énorme diamètre du tronc (environ 1 m. 60) ne
permettait pas de grimper jusqu'aux premières branches , situées à 2 5 mètres
du sol, pour atteindre les fleurs et les fruits, et quand l'arbre fut à terre
nous pûmes nous rendre compte, non sans quelque dépit, qu'il ne portail
que des fruits, mais pas une seule fleur, de telle sorte que l'opération
pénible de l'abalage, avec les outils de fortune que nous possédions, se
trouvait presque inutile. Nous pûmes cependant recueillir des fruits et des
graines, du bois, de l'écorce et le latex fourni par cette écorce, qui attei-
gnait, à la base du tronc, jusque o m. 1-60 m. i5 d'épaisseur.
C'est d'après les caractères des feuilles — les graines étant identiques
à celles du Djavé — que Pierre, à qui nous remîmes ces matériaux, créa
l'espèce nouvelle Baitlonella obovata.
Dans l'Herbier du Muséum, nous trouvâmes plus tard des fleurs (sans
feuilles ni fruits) d'un ffMonhabitT des Loangos que le voyageur Thollon
avait recueillies dans le Mayombe, sur le sentier de Brazzaville, en no-
vembre 1888 ; mais, en l'absence de feuilles, comme nous ne connaissions
pas les fleurs du Moabi abattu par nos porteurs, nous ne pouvions identifier
les deux plantes.
Nous profitâmes alors du séjour au Congo de notre ancien élève M. G.
Le Testu, pour appeler sou attention sur cet arbre dont les indigènes
extraient une graisse estimée, retirée des graines.
Le premier envoi de Le Testu comprenait des rameaux pourvus de fleurs,
récollés le 2 novembre 1908. A ce moment l'arbre portait des fleurs, mais
se trouvait dépouillé de feuilles. Malheureusement toutes les corolles étaient
tombées et les fleurs se trouvaient réduites au pédicelle, au calice et à
l'ovaire.
Sur nos instances, Le Testu continua ses recherches pendant les années
suivantes; le i5 septembre 1910, il recueillait un rameau encore pourvu
d'une sorte de couronne de feuilles à son extrémité, mais portant des bou-
lons très jeunes entre ces feuilles.
Le 3o septembre, il complétait sa récolle par des rameaux couverts
de Heurs à lexlréiniLé, mais complètement dépourvus de feuilles, ce qui
permet de conclure que les feuilles tombent au moment où se développent
les Heurs; mais, dès que ces fleurs sont passées, se produit une nouvelle
pnusse de feuilles, et l'arbre est abondamment feuille au moment de la
maturité des fruits, en janvier, comme nous l'avions constaté nous-même
en 189^1.
En possession des matériaux recueillis par Le Testu, nous pûmes nous
— 145
assurer que le Monhabit de Thollon est exactement la plante de Le Testu
et la nôtre.
Nous avons dû, malheureusement, faire l'élude des fleurs sur des boutons
très jeunes, car la corolle disparaît très vite : mais comme quelques fleurs
passées contenaient encore des rudiments de corolle, il nous a été possible
de compléter nos observations.
A. Chevalier (loc. cit., p. a&3) s'exprime de la façon suivante, après
avoir parlé du Djave : * D'à près Engler, le Moabi de Loango recueilli par
Lecomte serait une autre espèce, Mimusops Pierreana Engl. ( = Baillonella
obovata Pierre), se différenciant par des feuilles obovales lancéolées. Il est
très probable que les deux plantes appartiennent à la même espèce, car
nous avons observé de grandes variations dans la forme des feuilles du
Boillonella toxisperma. Jusqu'à ce qu'une nouvelle enquête permette de
trancher la question avec certitude, nous considérons donc le Moabi du
Mayombe comme identique au Moabi de rOgooué(,). n
Nous ne partageons pas l'avis de Chevalier, car non seulement les feuilles
du Moabi possèdent un limbe plus arrondi au sommet et à acumen moins
aigu , mais en outre il existe d'autres différences :
Djave
(Baillonella Djave).
Limbe arrondi ou aigu au sommet ;
Base du limbe aiguë, s'atténuant peu
à peu ;
Limbe papyracé ;
Généralement plus de 3o paires de
nervures secondaires;
Pétiole long de 2-3 eentimèlres, par-
fois l\ centimètres dans des feuilles très
grandes ;
Pétiole glabre ;
Feuilles existant au moment de la
floraison :
Staminodes aussi longs que les lobes
de la corolle et plus ou moins pélaloïdes ;
Appendices de la corolle oblongs,
entiers;
Calice persistant appliqué sous le fruit.
Moabi
[Baillonella obovata).
Limbe arrondi au sommet et à acumen
obtus ;
Base du limbe se rétrécissant d'abord
peu à peu, puis brusquement;
Limbe subcoriace ;
a 5 paires au plus ;
Pétiole de h centimètres;
Pétiole velu ;
Feuilles tombées au moment de la
floraison ;
Staminodes plus courts que les lobes
de la corolle, épais et creusés en gout-
tière à leur face interne ;
Appendices ovales, aigus au sommet,
un peu irréguliers et denticulés ;
Calice persistant réfléchi sous le fruit.
M Probablement lapsus, car Chevalier vient, dans le teite précédant cette
citation, do parler du Djavé et non d'une autre plante; la phrase doit donc étr«
rectifiée de la façon suivante : « . . .comme identique au Djavé de l'Ogooué».
Muséum. — xxir.
10
— 146 —
Ces différences ne permettent pas de conserver le Moabi dans la même
espèce que le Djavé, et nous tenons pour légitime l'espèce Baillonella
obovata Pierre mss. , qui a la priorité sur le nom donné par Engler,
Mimusops Pierreana.
-
Baillonella obovata Pierre mss.
Mimusops Pierreana Engl. Sapot. Afric. , p. 82,
Arbor akissima apicem ramorum versus dense foliata, foliis ante Jlores-
centiam caducis; rami apice crassi ; petiolas cylindratus , pilosus , 3-5 cm.
longus, basi stipulatus , stipidis oblongo-lanceolatis , S mm. Ion gis; lamina
subcoriacea , obovata, apice rotundala, acumine obtuso instructa, basi plus
minus abrupte coarctata, nervis parallelis ùo-%5 utrinque instructa, margine
arcuatim conjluentibus ; nervuli oblique transverzi; venœ reticulatœ ; costa,
nervi, nervuli venœque subtus prominentes ; lamina subtus ferrugineo-tomen-
tosa. Flores axillares bracteis à instructi; pedicelli ferrugiueo-tomentosi
3 cm. longi. Calyx : sepala 8, 2-seriata, exterioria â vix valvata, indupli-
cata, extra tomenlosa, interiora â leviter imbricaia, alterna, extra tomen-
tosa; sepala exterioria basi lata, interioria basi leviter coarctata, â mm.
longa. Corolla gamopetala-lobis leviter tubo superans; tubus 1-1 mm. J allas;
lobi ovati apice plus minus acuti, appendicibus 2 , ovalis, apice aculis
imbricalis instructi. Stamina 8 opposita ; filamenta brève basi dilatata ; antherœ
triangulares extrorsœ apice apiculatœ; staminodia 8, alterna, crassa lon-
gitudinaliler intus concavata , basi exterius pilosa, corollœ lobis breviora.
Ovarium hemisphœricum dense pilosum 8-loculare ; stylus brevis, conicus
glaber. Ovulum in quoque loculo 1 anatropum intus insertum. Fructus
ovoideus baccatus pirum magnum œquans, calyce persistente rejlexoque
instructus; pulpa subflava, fragrans. Semen 1 oblique ovoideum pallide
brunneum, cicatrice oblonga latiuscula instruction , semino toto paullo breviore,
5 cm. longum lateraliter leviter compressant, embryonis conformis cotyledo-
nibus crassis, altero paullo minore.
Congo. Niounvoux sur la Ngoma (Lecomte G, n° 66). Nord de
Mayomba (Lecomte). Mayombe (Thollon, n' 126/1); quelques fleurs
seulement.
Mayombe. Bayaka. Tclnbanga (Le Testu, n0' 1 A4 1 et i636).
Le Moabi que nous avons fait abattre sur les bords de la Ngoma ne
mesurait pas moins de 27 mètres de fût avant les premières branches,
avec 1 m. 60 de diamètre à 1 mètre du sol. Sa cime majestueuse dépas-
sait les autres arbres de la forêt. L'écorce, profondément crevassée, de
couleur rougeâtre, contenait de nombreux laticifères d'où s'écoulait un
latex présentant la couleur et la consistance de la crème.
— 147 —
Le bois rougeâtre, dur, présente des couches d'accroissement obscu-
rément marquées, mais cependant apparentes, ce qui est tout naturel
puisque l'arbre perd ses feuilles à une époque de l'année. Le bois de la
période de repos est pauvre en vaisseaux ; de plus , on y rencontre peu
de couches transversales de parenchyme mou coupant le bois, d'un rayon
médullaire à l'autre, alors que ces couches minces se montrent très nom-
breuses et par conséquent très rapprochées dans le bois du reste de
1 année. Les rayons médullaires sont fins et on en compte en moyenne
10 sur une largeur de î millimètre. Les vaisseaux sont petits et peu
nombreux.
Le latex (densité à l'état sec voisine de l'unité) a été l'objet d'essais
variés de coagulation, mais il n'a fourni qu'un produit dur, résineux,
sans utilisation probable.
Le fruit a la forme et la taille d'une grosse poire; il est accompagné
par le calice dont les pièces sont réfléchies vers le bas. Quand la chair
du fruit est mûre, elle est d'un beau jaune, assez molle et exhale une
odeur prononcée. Ce fruit est recherché par le Bœuf sauvage et l'Antilope,
qui s'en montrent très friands.
La graine se rapproche autant que possible par sa forme de la graine
du Baillonella Djave Pierre. Chacune mesure environ 5 centimètres de
long, 3 à 3 cenlim. 5 de large et a centim. 5 d'épaisseur. Sous un tégu-
ment brun de î millimètre d'épaisseur, elle contient une amande formée
de deux cotylédons épais et charnus, avec une radicule faisant légèrement
saillie à la base de l'embryon.
Cent parties de graines décortiquées ont fourni :
Tégument 36
Amande 64
Les amandes pilées , après dessiccation à îoo degrés, ont donné :
Eau- 3,54 p. ioo.
Matière grasse 45 à 5o
Le rendement en graisse, pour les graines non décortiquées, ressort
donc à 3o-35 p. îoo.
La graisse est jaunâtre, solide à la température ordinaire; elle fond
à 32°-33° et se solidifie à 25°-26° (1>.
Dans la note qui accompagne les fleurs recueillies par lui, Thollon
dit que les graines fournissent une graisse très estimée des noirs du pays,
ce qui correspond bien à ce que nous avons appris des indigènes dans
la région du Kouilou.
(1> Lecomte et Hébert, C. R. Acad. des Sciences, 1890, p. 374-377.
10.
— U8 —
Le genre Baillonella comprend donc actuellement deux espèces :
Base du limbe peu à peu atténuée sur le pétiole; pétiole
glabre; staminodes pétaloides, de même longueur' que
les lobes de la corolle ; calice persistant appliqué sous le
fruit. B- DJave-
Base du limbe atténuéa et à la fin tronquée; pétiole velu;
staminodes épaissis, creusés en gouttière et plus courts
que les lobes; calice réfléchi sous le fruit. B. obovata.
Dans une prochaine note, nous nous proposons d'examiner les carac-
tères du Tieghemella Pierre.
— U9
Sur l'obligation
DE CONSERVER AU CrOSNE LE NOM DE SîACHYS AFFIN1S BvNGE,
par M. D. Bois.
Dans le Potager d'un Curieux, éditions 1889, 1892 et 1899, nous
avons, M. Paillieux et moi, appliqué au Crosne le nom de Stachys ajjinis,
donné à cette Labiée chinoise par Bunge, dans son Enumeratio Plantarum
quas in China boreali collegit, p. 5i; Petropoli, i83t.
Ce même nom ajjinis ayant été attribué par Fresenius à une. autre
espèce de Stachys originaire de l'Arabie et de l'Egypte, Naudin, par une
erreur d'application de la loi de priorité réglant la nomenclature, dénomma
la plante chinoise S. tuberifera {Revue horticole, 1887, p. 290), estimant
qu'il convenait de substituer une appellation nouvelle à celle de Bunge,
considérée par lui comme postérieure à celle de Fresenius.
Or il suffit de consulter l'ouvrage ayant pour titre Muséum Senckenbcr-
gianum, Francfort-sur-le-Mein (i834-i8û5), p. 91, pourvoir que l'espèce
de Bunge a été publiée plusieurs années avant celle de Fresenius, qui
figure pour la première fois dans cet ouvrage.
Certains auteurs continuant à maintenir au Crosne le nom de Stachys
tuberifera Naudin, il convient, nous semble-t-il, de montrer qu'il ne peut
être conservé qu'à titre de synonyme, celui de Stachys ajinis Bunge étant
seul valable.
Quant au S. ajjinis Fresenius, nous proposons de lui appliquer le nom
de Stachys Boveana, en souvenir de Bové, Voyageur-naturaliste, qui l'a
récolté au Sinaï en i83a.
150 —
Complément d'observations
SUR LÀ SILICIFICÂTION DES BeLEMNITES.
Note de M. Stanislas Meunier.
Ayant été conduit par des recherches purement chimiques sur ia com-
position de divers fossiles à rencontrer des cas non signalés jusqu'alors
de Bélemnites partiellement silicifiée, j'ai constaté que la silicification
n'a fait que consacrer chez ces Mollusques le contraste entre divers
tissus organiques dont leur rostre était constitué à l'époque lointaine de
leur vie.
L'attaque aux acides de semblables spécimens a procuré une véri-
table dissection chimique de ces organismes, dont la signification a été
si incroyablement méconnue par des minéralogistes qui ont affirmé par
là la méconnaissance complète qu'ils pratiquent à l'égard de l'essence
même des phénomènes biologiques.
Sans insister de nouveau sur l'abîme qui sépare les tissus vivants
des réseaux cristallographiques , je dois constater que la notion que j'ai
acquise de la structure du Céphalopode secondaire que je viens de nom-
mer a confirmé, en les précisant, des observations qui semblent tout à fait
oubliées et qui résultent de très importantes constalations auxquelles se
livrait dès i83o, à Strasbourg, le célèbre Paléontologiste et Ingénieur
français Philippe-Louis Voltz (1).
L'auteur était adroitement parvenu, par des procédés mécaniques et
spécialement par des fractures sous le choc du marteau ou sous le dard
du chalumeau, suivi de projection dans l'eau froide qui provoquait des
éclatements, à saisir de très nombreux indices de structure dans les rostres
minéralisés. En les confirmant par l'observation à la loupe de certaines
faces planes obtenues par friction sur une meule, il reconnut la constitution
( d'ailleurs visible sur bien de nos modernes préparations taillées en lames
minces) de bien des échantillons de Bélemnites, qu'il décrit comme for-
mées de nombreuses enveloppes se recouvrant les unes les autres et qui
alternent avec des surfaces conjonctives très miuces qui lui semblent mar-
O Observations sur les Bélemnites, par P.-L. Voltz, in-4° de 73 pages avec-
8 planches lithographiées. (Extrait des Mémoires de la Société d'Histoire natu-
relle de Strasbourg , j83o.)
— 151 —
quer ia place du tissu dispartfîiîMes préparations de silicifieation semblent
indiquer qu'il se trompait etoprenait justement les surfaces interposées
entre les coques pour les coques elles-mêmes, et vice-versa, mais le résul-
tat n'en est pas moins digne du plus haut intérêt.
Et à cette occasion, je remarquerai le singulier destin de bien des pu-
blications scientifiques; on voit dans presque tous les historiques relatifs
aux Bélemnites la mention du travail de Voltz, mais il est infiniment
probable que les auteurs qui le citent, et malgré leur apparence d'érudits,
ne l'ont point lu et le mettent de confiance dans leur liste bibliogra-
phique. Par exemple Zittel, à la page /191 du tome 11 de son Traité de
paléontologie , renvoie au mémoire que je viens de signaler, mais cela
ne l'empêche pas, à la page /196 du même volume, de déclarer que
ff comme les Bélemnites ne se rencontrent presque jamais comprimés,
même dans les couches schisteuses, on doit admettre que le rostre était déjà
composé de prismes solides chez les animaux vivants*. Il aurait évidemment
pu opposer aux assertions de Voltz une contradiction qui, d'ailleurs,
serait complètement illégitime, et il aurait ainsi épargné à plusieurs
Minéralogistes de profession des écarts d'appréciation qui méritent de
rester légendaires parmi les méprises les plus remarquables.
Quoi qu'il en soit, le fait que j'ai eu la bonne fortune de rencontrer
dans un gisement sénonien et, qui consiste dans l'état partiellement silicilié
des Bélemnites, m'a amené, par une suite logique à laquelle je ne pouvais
échapper, à comparer ces fossiles à notre Sepia actuelle; d'ailleurs j'ai déjà
mentionné plusieurs faits à ce sujet.
Parmi ceux que j'ai le plus récemment rencontrés, il en est un qui pour-
rait avoir des conséquences théoriques au point de vue de la s-ilicification
si manifeste dans les roches secondaires où apparaissent, grâce à elle, de
certains organes déjà énumérés. Ce fait concerne l'existence, que je crois
non constatée jusqu'ici, au-dessous de la croule granuleuse qui recouvre
la partie dorsale du sepiostaire, de plusieurs membranes associées à celles
que Vogt a vues déjà et qui sont formées de la même substance que la
plume de Calmar, mais qui résultent avant tout d'une sorte de feutrage de
spicules siliceux.
A l'œil nu, cet ensemble se présente comme des lambeaux d'une très
fine étoffe de soie, d'un blanc immaculé et toute chatoyante; mais au mi-
croscope on n'y voit que des filaments en tout comparables aux filaments
dont sont si richement pourvues les Hexactinelles des types Euplectella,
Hyalonema, etc., et qui, comme celles-ci, résistent aux acides et sont
réfractaires au chalumeau, ce qui ne les empêche pas toujours, comme
elles, de manifester la présence dans leur tissu de la substance dite rrorga-
nique» et l'absence de toute structure cristalline.
En conséquence, il se pourrait, vu le nombre et l'intimité des res-
semblances mutuelles déjà constatées, que dans les Bélemnites il eût
— 152 —
existé comme dans le sepiostaire, certains niveaux bistologiques déjà
silicifères et spécialement prédisposés en conséquence à aider à la silici-
fication véritable (c'est-à-dire à la transformation en quartz ou en zoésite)
de la substance vivante dont elles étaient formées. Les Hallirhoiies isariœ
que j'ai naguère signalées dans la craie blanche sénonienne de Margny
(Oise) pourront fournir de leur côté des arguments à l'appui de cet
argument.
SOMMAIRE.
Actes administratifs. — Nomination de M. J. de Morgan comme Associé du
Muséum. — Don par Mme de La Bassetière du microscope de Lavoisier.
— Lettn- de M. Ch. Moureu, Membre de l'Institut, annonçant la
donation faite par M. Bertrand Loubet, d'Oloron- Sainte-Marie
(Basses-Pyrénées), son beau-père, de sa Collection de Lépidoptères. 97
Présentation d'ouvrages par M. le Professeur St. Meunier et par M. le Dr
B. Anthony 98
Communications :
Ed. Retterer et H. Neuville. Sur un cas de dégénérescence mélanique
des ganglions lymphatiques (Hippopotame) [PL I ef II] 99
P. Chabanaud. Elude complémentaire de deux Agama de l'Afrique occi-
dentale et description de quatre espèces nouvelles de Reptiles de la
même région 1 0 k
L.-G. Seurat. Sur un nouveau Strongle (Trichostrongylidœ) de l'Echasse
(Figs.) 1 13
Ed. Lamy. Les Tellines de la Mer Bouge (d'après les matériaux recueillis
par M. le Dr Jousseaume) 116
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato-
riale :
XL1X. Sur le Galalca radiata de Lamarck (Figs. et PL III) ia5
L. Une nouvelle Véronicelle de l'Afrique française ( Veronicella
Chevalieri n. sp.) [ Figs.] 187
H, Lecomte- Les Sapotacées du genre Baillonella i4a
D. Bois. Sur l'obligation de conserver au Crosne le nom de Stachys affinis
Bunge 1 &9
Si. Meunier. Complément d'observations sur la silicification des Belemnites. 100
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1918
N° 3
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCGXV1II
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
t. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (l).
(,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association,
120, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1918. — N° 3. ****
fc«8>3— •
i76E réunion des naturalistes du muséum.
21 MARS 1918.
PRESIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. ie Président, en l'absence de M. Edmond Perrier, Directeur
du Muséum, se fait un devoir d'informer la Réunion de la perte,
regrettable à tous égards, que l'Etablissement vient de faire en la
personne de M. J. Deniker, Bibliothécaire du Muséum, homme
d'une érudition à toute e'preuve, secondée par une connaissance
approfondie des langues les plus diverses; on aura une idée de sa
haute valeur scientifique par le discours qu'au nom de M. Edmond
Perrier, indisposé et obligé de garder la chambre, M. le Professeur
Ch. Gravier a prononcé à la cére'monie funèbre.
DISCOURS PRONONCÉ AUX ORSÈQUES DE M. J. DENIKER,
BIBLIOTHÉCAIRE DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE,
par m. le professeur cil gravier.
Mesdames, Messieurs,
Une parole bien plus autorisée que la mienne devait retracer ici la
carrière du regretté collègue dont nous déplorons la perte. Mais M. Edmond
Perrier, souffrant, m'a chargé, il y a quelques heures à peine, de le repré-
senter à cette triste cérémonie, et c'est ce qui me vaut l'honneur inattendu
Muséum.— xxiv. i 1
— 154 —
de rappeler aujourd'hui — Irop brièvement et bien imparfaitement — les
principaux traits de la belle et laborieuse vie scientifique de notre Biblio-
thécaire du Muséum national d'Histoire naturelle.
Deniker naquit à Astrakan en i85d. Son père était de descendance
française; ses ancêtres étaient originaires de la Flandre. 11 fit ses études en
Russie. Il sortit de l'Institut technologique de Pétrograd avec le titre d'In-
génieur dans la section de Chimie.
11 vint en France tout jeune ; il avait à peine vingt-trois ans. 11 se mit
avec ardeur à l'étude des sciences naturelles, au Muséum et à la Sorbonne ;
en même temps, avec Broca, il s'initia aux méthodes de l'Anthropologie.
Sous cette double impulsion, il prépara son excellente thèse de Doctorat
es sciences sur l'Anatomie des Singes anthropoïdes.
Quelques années avant d'avoir conquis le grade de Docteur es sciences ,
il avait traduit l'ouvrage d'Ellenberger sur l'Anatomie du Chien.
Deniker avait beaucoup voyagé ; il avait de remarquables aptitudes
pour les langues vivantes. II connaissait presque toutes les langues de
l'Europe et il en parlait au moins une douzaine. Ses talents de polyglotte
contribuèrent à sa nomination au poste envié de Bibliothécaire du Muséum
national d'Histoire naturelle, en 1888.
Il s'adonna complètement aux questions d'Anthropologie et il orienta
ses recherches vers la classification des races de l'Europe; ses publications
à ce sujet lui firent décerner, par l'Université de Londres, la médaille com-
mémorative de Huxley.
Puis il étendit ses investigations à tous les peuples du globe, et il écrivit
son ouvrage capital sur les Races et peuples de la Terre, véritable monu-
ment d'érudition, dont la première édition parut en 1900. Il ne cessa, de
travailler, jusqu'à la dernière minute de sa vie , à la préparation de la
seconde édition, et il était constamment hanté par la crainte de ne pouvoir
mener son œuvre à bien. Fort heureusement, il a laissé de précieuses notes
qui permettront à ses savants fils d'achever sa tâche.
Ses mémoires scientifiques le firent nommer Docteur honoraire de
l'Université d'Aberdeen, de plusieurs Universités d'Allemagne et de
Russie et lui valurent le prix Fournier à la Société de Géographie , le prix
Montyon à l'Académie des Sciences et la croix de Chevalier de la Légion
d'honneur.
En dehors de ses travaux d'Anthropologie, il étudia le Bouddhisme et les
langues mongoles qui s'y rapportent; il préparait un dictionnaire de ces
idiomes, qui ne sont déchiffrés que par quelques érudits dans le monde.
Ses recherches dans ce domaine lui permirent, à la suite de la visite de
prêtres thibétains à Paris, de fournir maintes indications au Musée Guimct.
Pénétré, ajuste titre, de la nécessité de plus en plus impérieuse de la
connaissance des langues vivantes, non seulement pour les études spécula-
tives, mais aussi pour l'essor économique de notre pays, il fonda la Société
- 155 —
pour la Propagation de l'étude des langues étrangères en France, étude
beaucoup trop négligée jusqu'ici chez nous.
Enfin il organisa avec Darboux la partie française du Catalogue inter-
national de la Bibliographie scientifique.
Deniker était, sous une apparence réservée, un homme bienveillant et
généreux. Tous ceux qui ont eu la bonne fortune d'être en relations avec
lui garderont de cet homme de bien, de cet ami fidèle, le meilleur sou-
venir. Eminemment serviable, il était toujours prêt à aider les travailleurs,
grâce à son érudition et à ses connaissances si étendues dans les langues
vivantes.
Nous prions sa digne veuve et toute sa famille de vouloir bien agréer
l'expression de notre respectueuse sympathie et de nos cordiales con-
doléances.
1 1
J5G
COMMUNICATIONS.
Sur trois espèces de Mammifères
de là region balkanique,
paiî M. Max Koli.mann.
Le Laboratoire de Mammalogie a reçu récemment de M. le D' Rivet, mé-
decin de l'Armée d'Orient, un petit nombre de peaux de Mammifères, parmi
lesquelles se trouvent trois espèces bien connues et même communes,
mais qui peuvent donner lieu à diverses remarques inte'ressantes.
MuSTELA MVALÏS N1VALIS L.
Rien de plus variable que les Belettes, de plus confus que leur systéma-
tisation et leur synonymie. Il n'est même pas bien sûr que les quatre ou
cinq espèces ou sous-espèces décrites en France soient réellement toutes
distinctes. G. S. Miller t1', qui a revu récemment l'ensemble des Mammi-
fères de l'Europe occidentale, distingue les espèces suivantes :
i° Mustela nivalis nivalis L. , comprenant à côté de la forme type,
M. n. monticola Cavazza et M. n. minutas Pomel. Ce serait la Belette des
légions septentrionales de l'Europe depuis le cercle arctique jusqu'aux
Alpes et aux Pyrénées.
2° Mustela nivalis boccamela Bechstein, forme méridionale répandue en
Provence, en Italie, en Sicile et à Malte. Sous ce nom sont confondues
M. vulgaris meridionatis Costa, M. nivalis italiens Barrett-Hamilton et
M. n. siculus Barrett-Hamilton, M. dombrowski Matschie et Fœtorius major
Fatio.
En fait, M. nivalis nivalis dépasse certainement les limites géogra-
phiques que Miller lui assigne et pénètre dans la région méditerra-
néenne. En effet, le spécimen envoyé d'Albanie par M. Rivet appartient
sans aucun doute à cette forme. Les régions dorsales sont brun-roux assez
foncé; la lèvre supérieure et la face inférieure sont blanc pur sans aucune
1 Catalogue <>( ihe Maminals oflhe Western Europe, London, 1912.
— 157 —
trace de jaune. La ligne de séparation est très ondnle'e. Les membres anté-
rieurs sont presque entièrement blancs , sauf une partie de leur face externe
ainsi que les orteils (il est probable que cet animal avait commencé à
prendre son pelage d'hiver). La queue est de la même teinte que le dos ,
sauf le court pinceau terminal qui est un peu plus brun.
Dimensions 9 adulte. — Longueur de la tête et du corps, 1 95 millimètres ;
longueur de la queue (sans le pinceau terminal), 55 millimètres.
Le crâne, comparé à celui d'une Belette de France (département du
Loiret), est absolument identique comme forme, profils horizontal et laté-
ral et comme taille.
Dimensions du crâne. — Longueur condylobasale, 38,5 millimètres;
longueur basilaire, 37 millimètres; longueur maxima, 38,5 millimètres;
largeur zygomatique, 20 millimètres; largeur du rostre au niveau des
canines, 7 millimètres; largeur interorbitaire en arrière du processus
préorbitaire , 8,5 millimètres. Ces mesures coïncident très bien avec la
moyenne de celles qu'on peut relever sur le crâne des Belettes vulgaires
femelles de nos pays.
En raison de sa faible taille, de l'absence de teinte jaune sur la face ven-
trale, le spécimen qui nous occupe ne peut appartenir à M. n. boccamela,
pas plus qu'aux autres formes que Miller a rassemblées sous ce nom spéci-
fique. Le spécimen de M. Rivet provient de Progradec (Albanie).
Concluons donc : M. n. nivalis L. , la Belette commune de nos pays, n'est
pas caractéristique des régions nord-alpines de l'Europe. Elle pénètre dans
la région méditerranéenne où, semble-t-il, elle conserve, au moins dans cer-
taines régions à saisons bien tranchées, la propriété de blanchir en hiver.
Erinaceus roumanicus Barrett-Hamilton.
Dans son Catalogue des Mammifères de l'Europe occidentale, G. S. Mil-
ler (1) rassemble sous ce nom deux formes considérées jusqu'ici comme
différentes : E. eitropaeus roumanicus Barrett-Hamilton (2) et E. e. danubiens
Matschie (S). La première présenterait en effet, sous la poitrine, une tache
blanc sale qui manquerait à la seconde; quelques autres caractères dentaires
et crâniens de moindre importance permettraient également de les distin-
guer. Pourtant Satunin (4), qui convient que les descriptions originales ne
coïncident pas absolument, réunit ces deux sous-espèces parce qu'il ne peut
admettre que deux formes très voisines mais cependant distinctes puissent
occuper sensiblement la même aire géographique.
M Loc. cit.
M Ann. and Mag. Nat. Hist., 7''' série, V, 1900.
W Sitzungsb. Geselhch. Naturforsch. Freunde, Berlin, 1901.
W Ann. Mus. Zool. Ac. , Saint-Pélersb.ourj; , XI, 1906.
— 158 —
Le spécimen envoyé par M. Rivet présente un ensemble de caractères
qui pourraient le faire considérer comme appartenant à l'espèce E. rounta-
nicus, Miller n'indique pas pourquoi il identifie les formes de Barrett-Ha-
milton et de Matschie; il se borne à montrer comment les caractères crâ-
niens différencient E. roumanicus de E. europacus et à signaler une certaine
variabilité dans la teinte des régions ventrales. La question ne paraît pas
tranchée; il faudrait examiner une série beaucoup plus nombreuse que
celle dont disposait Miller. Quoi qu'il en soit, il n'est pas sans inconvénient
de multiplier des subdivisions dont la valeur est très contestable; c'est
pourquoi, jusqu'à plus ample informé, nous nous rangerons à la manière
de voir de Miller.
Voici, à titre documentaire, la description détaillée de l'individu que
nous avons eu entre les mains.
Piquants très longs (au moins 3o millimètres) avec base blanchâtre,
deux anneaux blancs et deux bruns, l'extrême pointe brune. Cette dispo-
sition bien marquée sur les piquants de la région dorsale est encore plus
nette sur ceux qui recouvrent la tête.
Museau et lèvre inférieure noirs; le reste de la tête couvert de longs
poils blancs et bruns disposés sans ordre.
Parties inférieures blanc grisâtre en avant, brunâtres en arrière. Mem-
bres antérieurs blancs à la base et sur leur face inLerne ; membres postérieurs
entièrement bruns, de même que les mains et les pieds.
Ongles couleur de corne , très forts comme chez E. europacus en général,
mais particulièrement longs, caractère qui tient peu Urètre à la nature du
sol de la région d'où provient cet animal.
Dimensions 9 adulte, — Tête et corps : ip,5 millimètres; queue, 18 milli-
mètres; pied antérieur, 27 millimètres; pied postérieur, 39 millimètres;
oreille, 27 millimètres.
Les caractères crâniens sont à peu près ceux qu'indique Miller. La lon-
gueur relative est plus grande que chez E. europaeus; la partie maxillaire
moins obtuse; prémaxillaires coupés carré en arrière et n'atteignant pas
le milieu des nasaux; saillie du bord antérieur de l'orbite beaucoup moins
marquée. Miller signale quelques différences dans la forme de la première
prémolaire supérieure. Le crâne que j'ai examiné comparativement à celui
de quatre E. europacus de France ne m'a pas montré, à ce point de vue, de
particularités sensibles.
Dimensions du crâne. — Longueur coudylobasale, 55 millimètres; lon~
gueur basilaire, 5i,5 millimètres; longueur maxima, 55 millimètres;
largeur zygomatique, 35,5 millimètres; largeur au niveau de la racine
antérieure de l'arcade zygomatique, s 3 millimètres; largeur maxima au
niveau des intermaxillaires, 12,6 millimètres; largeur des intermaxillaires,
i3 millimètres: longueur des nasaux, 20 millimètres,
— 159 —
Au total, en comparant ces mesures à celles de Miller et notre crâne
à ses figures, on constate que l'allongement relatif est urip eu moindre, et
qu'à ce point de vue l'individu que nous avons examiné occupe une posi-
tion intermédiaire entre ÏE. roumanicus et F/s", europaeus. Remarquons enfin
(pie cet animal est sensiblement plus petit que lesii. roumanicus de l'Europe
centrale (Allemagne) et, à ce point de vue, se rapproche particulièrement
de ceux de Corfou.
Le spécimen récolté par M. Rivet provient de Plati, en Macédoine.
E. roumanicus se rencontre donc dans l'Europe orientale depuis Konigsberg
au Nord à travers l'Allemagne, la Hongrie, jusqu'en Roumanie et en Grèce.
Il y a lieu de remarquer que , par certains de ses caractères, E. roumanicus
tend à passer ai?, concolor Martin, d'Asie Mineure. Dans ces conditions, on
pourrait considérer cette espèce comme le véritable Hérisson de l'Europe
orientale. Celui de l'Europe occidentale restant VE. europaeus, cette der-
nière espèce a d'ailleurs donné des formes dérivées dans un certain nombre
de régions caractérisées par un isolement géographique plus ou moins
relatif: E. e. hispanicus en Espagne, E. e. italiens en Italie, E. e. consoki en
Sicile, E. e. nesiotes en Crète.
Lepcs europaeus transsylvanicus Matschie.
L'envoi du Dr Rivet contient quatre spécimens peau et crâne de L. e.
transsylvanicus Matschie. Cette forme du Lièvre d'Europe a été trouvée
jusqu'ici en Roumanie et vers le Sud, à travers la péninsule Ralkanique,
jusqu'au Péloponèse (Miller). On ne connaît pas sa répartition exacte.
Nos spécimens proviennent de Florina et d'Ekchison en Macédoine, et
de Koritza en Albanie; il s'étend donc vers l'Est jusqu'à la côte adriatique.
11 serait intéressant de le comparer aux spécimens de L. e. meridiei Hil-
zeiiner (de l'Italie et du sud de la France), récoltés à Corfou par Witaker
et Mottaz.
160
Étude dune Collection de Reptiles de l'Afrique Occidentale
FRANÇAISE, RÉCEMMENT DONNEE AU MUSEUM d'HiSTOIRE NATURELLE
de Paris par le D' G. Bouet, avec la description de deux espèces
NOUVELLES,
par M. Paul Chabanaud,
Correspondant du Muséum.
La plupart des Reptiles étudiés clans le présent travail ont été capturés au
Sénégal, par le DrG- Bouet, à des dates récentes. Un certain nombre, cepen
dant, font partie du matériel considérable recueilli par ce même chasseu
pendant le voyage qu'il effectua précédemment du Dahomey à Dakar, nu
tériel dont la majeure partie a fait l'objet de notes parues antérieurement'1
Cette collection se compose de h\ exemplaires répartis en 19 espèces,
parmi lesquelles deux sont inédiles et décrites pour la première fois dans
les lignes qui suivent.
v
a-
0
LACERTILIENS.
Hemidactylus Brooki Gray. — Casamance : Sèdhiou ou Kolda, 1 9.
Psilodactylus caudicinctds A. Dum. — Sénégal : Guénoto, 1 cf.
Chez cet exemplaire, la queue est entière et ne porte aucune trace de
régénération, circonstance fort rare pour une espèce dont l'appendice cau-
dal est d'une fragilité extrême. Peut-être est-ce à ce fait que l'on doit attri-
buer la grosseur exceptionnellement réduite de cette queue? Chez tous les
individus à queue d'un diamètre énorme, en effet, la longueur de l'appen-
dice est fort minime, et celui-ci porte des traces évidentes de régénération.
Il est permis de conclure que, chez les très rares individus dont la queue
n'a jamais été brisée, le diamètre de cette dernière n'a en réalité rien
d'excessif.
MILLIMÈTRES.
Distance du museau à l'anus 85
Longueur de la queue 63
Diamètre de la queue (près de la base) 9
(■) Bulletin du Muséum, 1916. p. 36a; 1917, p. 7, 83 et a->6. Voir, pour
l'interprétation des signes, op. cit., 1916, p. 3G/i.
— 161 —
Agama insularis, sp. nov. — Tête étroite, allongée, fortement dé-
primée entre les yeux , un peu convexe sur la région occipitale ; dislance
de l'extrémité du museau au bord antérieur de l'orbite égale à la distance
du bord postérieur de l'orbite au bord postérieur du tympan. Ecailles du
dessus delà tête modérément carénées; assez grandes sur toute la partie
antérieure de la tête, jusqu'au niveau de l'occipitale, qui est très agrandie,
beaucoup plus petite sur le reste de la région postérieure, ces dernières
avec les carènes dirigées dans le sens longitudinal du corps. 1 écaille sail-
lante, très longue, sur le museau (divisée en deux écailles allongées, pla-
cées l'une derrière l'autre, chez l'un des deux exemplaires étudiés); une
autre écaille étroite et allongée, en contact antérieurement avec la rostrale,
bordant intérieurement la nasale et aussi longue que cette dernière plaque.
Narines un peu lubulées, percées sur le canthus rostralis, dans la partie
postérieure d'une nasale renflée, oblongue. 8 labiales supérieures et 8 la-
biales inférieures. Mâchoire inférieure un peu saillante en avant de la su-
périeure (1). Tympan superficiel , aussi grand que l'ouverture interpalpébrale.
Quelques épines très courtes, isolées, sur le bord de l'oreille; d'autres
semblables formant une ligne horizontale partant du dessous de la com-
missure des lèvres et s'arrêtant au-dessous du tympan; d'autres, enfin,
également très courtes, réunies en groupes en arrière des oreilles et sur
les côtés du cou. Pas de poche gulaire; gorge fortement plissée transversa-
lement. Corps déprimé, plus fortement en arrière. Une crête nuchale très
basse, se prolongeant en une crête dorsale encore plus basse mais distincte
jusque sur la queue; cette crête dorsale, formée par les carènes saillantes
d'une rangée vertébrale d'écaillés assez grandes, plus longues que larges.
Ecailles dorsales petites, rhomboïdales , carénées, non ou indistinctement
mucronées; les carènes convergeant vers la ligne vertébrale; toutes les
dorsales égales entre elles et plus petites que celles de la rangée vertébrale.
Ventrales un peu plus grandes que les dorsales, parfaitement lisses. Envi-
ron 90 rangs transversaux de dorsales le long de la ligne vertébrale (à
compter de l'origine des membres antérieurs à l'origine des membres pos-
térieurs), celte rangée vertébrale n'étant composée elle-même que d'environ
5o écailles entre les deux mêmes points; 120 à i3o écailles autour du
milieu du corps. Dessus des membres antérieurs avec des écailles deux fois
plus grandes que les dorsales, fortement carénées; partie antérieure du
dessus des cuisses et tout le dessus des tibias avec des écailles carénées, un
peu moins grandes que celles des membres antérieurs; partie postérieure
du dessus des cuisses avec des écailles de même grandeur que les dorsales.
Membres assez longs , peu robustes ; l'extrémité des postérieurs dépassant
le bord antérieur du tympan ; tibias plus longs que le crâne; k° doigt à peine
plus long que le 3e; k° orteil un peu plus long que le 3e; 5e orteil s'éten-
(l) Caractère sans doute purement accidentel.
— 162 —
dant très au delà du i*r. Queue presque deux fois aussi longue que le reste
de l'ensemble, déprimée sur sa base qui est faiblement renflée, fortement
comprimée ensuite. Caudales disposées en segments liés nets et composes
chacun d'au moins trois rangs d'écaillés; toutes fortement carénées, non
mucronées, sauf celles de la rangée vertébrale et des rangées les plus voi-
sines de cette dernière, dont les carènes sont prolongées en une épine plus
ou moins saillante; les carènes généralement dirigées horizontalement,
Dessus de la tête d'uu brun foncé, un peu olivâtre; cette couleur for-
mant sur le dos et le dessus des membres une réticulalion entourant des
taches arrondies, claires; une bande vertébrale claire, mal définie (l). Extré-
mités des membres avec des bandes transversales brun-marron clair, alter-
nant avec des bandes transversales blanchâtres. Queue blanchâtre, avec des
demi-anneaux brun-marron clair. Des lâches bleues, plus ou moins vagues,
sur le dessus et les côtés de la partie postérieure de la tête et du cou. Dessous
d'un blanc uniforme, sauf sous la bouche qui présente des lignes longitu-
dinales onduleuses, brunes.
HIWUIÈTBBS.
Longueur totale 196,0
Distance du museau à l'anus 70,0
Longueur de la tète ^ ;?o,5
Largeur de la tête 1 4,o
Longueur des membres (Ultérieurs 89,0
Longueur des membres postérieurs 53,5
Longueur des pieds M ai, a
Longueur de la queue 1 sG,o
Guinée Française : île Rooma (groupe des îles de Las), mai 191/1, 2 9,
dont 1 jeune.
Types, Collection du Muséum de Paris.
Extrêmement voisine tVAgama Kirkii Blgr. , décrite du Haut-Zambèze ,
dont elle ne diffère que par sa tête de forme beaucoup plus allongée et par
ses écailles beaucoup plus petites (1 ao-i3o autour du milieu du corps, au
lieu de 90) et dont les dorsales sont plus petites que les ventrales.
Acanthodactylus senegalensis , sp. nov. — Museau étroit. Naso-
frénale plus longue que large. 3 supra-oculaires entières; la 1" en contact
avec la frontale et les supra-ciliaires et séparée de la loréale par une seule
plaque; la 2e et la 3e en contact avec la frontale et séparées des supra-
ciliaires par une rangée de granules ; en arrière de la 3e supra-oculaire , la
C> Distincte seulement sur l'exemplaire adulte.
® Prise de l'extrémité du museau à la saillie de l'articulation mandibulaire.
(3) Du talon à l'extrémité de l'orteil le plus long.
— 163 -
région supra-orbitale est occupée par des granules. 6 supra-ciliaires. Fron-
tale peu profondément sillonnée. Suboculaire séparée du bord de la lèvre
par les labiales supérieures 5 et 6, en contact l'une avec l'autre; la 5e, la
plus petite. Temporales de forme allongée; les supérieures plus petites que
les inférieures, toutes fortement carénées. Une supra-temporale étroite,
tout le long du bord externe des pariétales. Bord antérieur de l'oreille avec
des denliculations assez fortes, arrondies, a 3 gulaires, à compter de l'ex-
trémité de la suture entre les sous-mnudibulaires de la 3e paire et les
plaques du collier. Collier entièrement libre, denliculé, composé d'environ
0 plaques. Dorsales faiblement imbriquées, plus petites sur la partie anté-
rieure du corps que sur la partie postérieure; toutes fortement carénées:
ko en travers du milieu du corps. Ventrales un peu plus larges que lon-
gues, sur ikt rangs longitudinaux et 28 séries transversales, à peu près
rectilignes. Une série médiane de préanales agrandies; la dernière, la plus
large. îh pores fémoraux de chaque côté; les a séries sub-conliguës.
Extrémité des membres postérieurs dépassant le collier. Denticulation des
doigts très courte, presque indistincte; celle des orteils très longue, surtout
sur le côté externe et à la base , oii la longueur des épines excède le dia-
mètre de la région correspondante.
Dessus d'un gris noirâtre, formant sur le dos 5 bandes longitudinales
peu distinctes, dont la vertébrale plus nette que les autres; le tout parsemé
de taches arrondies d'un blanc un peu verdàlre. Extrémité des membres
et queue plus clairs, Dessous uniformément blanc.
MILLIMÈTRES.
Longueur totale 1 3^1,0
Dislance du museau à l'anus Zia.5
Longueur de la tète 1 0,7
Largeur de la tète 7,6
Longueur des membres antérieurs ih,o
Longueur des membres postérieurs 158,5
Longueur des pieds 1 /i,5
Longueur de la queue . 8 1 ,5
Sénégal : Sangaleam, près Rufisque, 1 d.
Type, Collection du Muséum de Paris.
Cette espèce est extrêmement voisine à'Acanthodactylus parolalis Licht.,
dont elle n'est peut-être qu'une race locale. Elle s'en distingue cependant
très nettement par son museau plus étroit, par ses temporales carénées,
par la longueur de ses membres postérieurs et surtout par le développe-
ment beaucoup plus considérable de la denticulation de ses orteils.
C'est, à ma connaissance, le deuxième Acaittltoriactylus signalé en
Afrique tropicale occidentale. La première espèce de ce genre décrite de
— 164 —
cette région est Y A. Boueli Chab. (1), du Dahomey, forme des plus remar-
quables, et suivant l'opinion de M. G.-A. Boulenger, voisine d\4. vitlgaris
D. B.
Chalcides sphaenopsiformis A. Dum. — Sénégal : Sangaleam, près
Rufisque, 1 individu.
Mabuia Perroteti D. B. — Gasamance : Sédhiou et Kolda , 1 6 individus
adultes et jeunes.
Mabuia Raddoni Gray. — Casamanca : Sédhiou ou Kolda, 1 individu;
Guinée Française : île Rooma (groupe des îles de Los), 1 individu.
OPHIDIENS.
Glauconia Boueti Chab. (2). — Sénégal : Youpé (Cercle de Bakel), 1 indi-
vidu.
Cet exemplaire diffère un peu du type de l'espèce. Partie supérieure de
la rostrale un peu plus courte que chez le type, ne dépassant pas le niveau
du bord antérieur des yeux, tronquée au lieu d'être arrondie postérieure-
ment. Partie inférieure de cette même plaque très large, d'où il résulte
que la partie inférieure de la nasale se trouve considérablement rétrécie et
de beaucoup plus étroite que la première labiale supérieure, avec laquelle
d'ailleurs elle est en partie soudée. Longueur totale : i5o, milimètres.
Longueur de la queue : i3,7 millimètres, comprise 11-12 fois dans
la longueur totale. Diamètre : 2,5 millimètres, compris 63,6 fois dans la
longueur totale.
Coloration identique à celle du type.
Cette espèce, que j'ai comparée à G. longicaada Peters, est voisine éga-
lement de G. narirostris Peters, dont elle diffère par son corps plus allongé,
par la position de ses narines, également distantes de la rostrale et de la
première labiale supérieure, enfin par la conformation de son museau dont
la région préorale est légèrement mais nettement concave.
Prosymna meleagris Collaius Sternf(3). — Sénégal : Dagana; 1 indi-
vidu.
M Bulletin du Muséum, 1917, p. 87.
(-) Ibid., p. 9.
(3) Mitteilungen aus dem Zoologischen Sammlung des Muséums fur Nalurhunde
in Berlin, IV, 1908, p. 216. — ■ Chabanaud, Revision du genre Prosymna Gray
(Bulletin du Muséum, 1916, p. 433 et suiv.).
— 165 —
Dessus d'un brun roussâtre peu foncé , uniforme sur la tête et le cou ,
mais avec deux taches blanches assez grandes, obliques, placées chacune
sur le bord postérieur des pariétales et s'étendant sur trois écailles avoisi-
nantes (dont la temporale supérieure delà 2e série). A la distance d'une
longueur de tête à compter de l'extrémité des pariétales, la teinte brune
se rétrécit au point de ne plus occuper que le rang vertébral des dorsales ,
et la teinte blanche du dessous du corps remonte de chaque côté, formant
ainsi un collier blanc, très large sur les flancs, se rétrécissant de bas en
haut et étroitement interrompu sur le milieu du dos. A partir de ce point,
toutes les écailles du dessus du corps portent chacune la petite tache
blanche normale chez cette espèce. Dessous uniformément blanc, sauf la
gorge (en avant du collier blanc) qui est presque totalement occupée par
la teinte brune du dessus.
Cet exemplaire présente d'intéressantes anomalies de plaques cépha-
liques. Les internasales ne sont soudées ensemble que sur la moitié anté-
rieure de leur longueur; sur la moitié postérieure, elles sont séparées l'une
de l'autre par une plaque en forme de triangle dont la base est en contact
avec le milieu du bord antérieur de la préfrontale. En outre, la loréale
gauche est divisée verticalement en deux plaques dont l'antérieure est plus
longue que la postérieure.
Cette remarquable variété de coloration, décrite de Togo, est nouvelle
pour la Collection du Muséum.
*Dasypeltis microps Blgr. ''. — Sénégal : Youpé (Cercle de Bakel),
octobre 1916, 1 individu présentant les particularités suivantes : 8 labiales
supérieures , 3°, hc et 5° bordant l'œil ; dorsales sur 2 3 rangs , dont les petites
latérales obliques sur 3 rangs; ventrales, 2 25; sous-caudales, -g + 1 ;
dessus d'un gris brunâtre pâle , uniforme ; dessous uniformément blanc.
MILLIMÈTRES.
Longueur totale Ao6,o
Longueur de la tète 1 o,3
Diamètre de l'œil 2,5
Longueur de la queue 72,0
Dromophis praeornatus Schleg. — Sénégal : Sangalcam, près Rufisque,
1 jeune avec la cicatrice ombilicale encore visible.
Cet exemplaire présente l'anomalie remarquable d'avoir les préfrontales
réunies en une seule plaque. Ventrales, 186 ; sous-caudales, — ;, + *•
Psammophis 9IB1LANS L. — Sénégal : Guénoto, janvier 19 15, 1 jeune.
W Annal» of Natural History (7), XIX, 1907, p. 3aft.
— 166 —
Psammophis trinasalis Werner(1). — Sénégal : entre Malam et Kaëdi,
1 d avec les caractéristiques suivantes : ventrales, 167; anale divisée:
sous-caudales — + 1 . Longueur totale : 1 ,375 millimètres, dont h 1 o milli-
mètres pour la queue.
Dagana, 1 individu de grande taille, en fort mauvais état.
Psammophis elegans Shaw. — Sénégal : Mpal, près Saint-Louis, 1 indi-
vidu en mauvais état.
Naia melanoleuca Hallow. — Sénégal (?), 1 peau desséchée (avec le
crâne), mesurant 2,365 millimètres de longueur totale, dont Ao5 milli-
mètres pour la queue.
Naia nigricollis mossambica Peters. — 1 individu , sans localité.
Gausus riiombeatus Liclit. — 1 individu, sans localité.
Bitis arietans Meri*. — Sénégal : Maka-Kolibentan (cercle de Niaai-
Ouli), septembre 1916, 1 individu.
Echis carinatus Schn. — Sénégal : Courbambey et cercle de Bakel ,
6 individus.
(') Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Geselhchaft in Wien, LU,
p. 34o.
1G7 —
Les Tellines de la Met, Rouge
(d APRÈS LES MATÉRIAUX RECUEILLIS PAR M. LE Dr JoUSSEAUMe)
(Fin),
par M. Ed. Lamy.
T. (Arcopaginula) imflata Chemnitz.
Romer (1871, Mart.-u. Chemn. Conch. Cab., 2 e éd., Tcllinidœ, p. 5-j et
77) pensait que, sous le nom de Tellina striatula, deux espèces avaient été
confondues : l'une, le véritable T. striatula Lamarck (1818, Anim. s. vert.,
V, p. 529), correspondant à la figure io3 (t. 267) de Lister ( 1770, Ilist.
Conch.), aurait été le jeune du T. (Cyclotellina) fausta Pulteney des Indes
Occidentales (Floride et Antilles); l'autre, le T. striatula Hanley (18/16, in
Sowerby, Thés. Conch. ,I,p. 2 55, pi. LXI,fig. 175), qui a pour synonyme
T. hippopoidea Jonas ( 1 8 A 3 , in Philippi, Abbild. Conch., I, p. 72 , pi. I,
fîg. 3 ) , serait le T. injlata Chemnitz (1782, Conch. Cah. , p. 9 1 , pi. 9 , fîg\ 76)
des mers de Chine et des Philippines (,). Mais M. le Dr Jousseaume croit
que tria figure de Lister, à laquelle renvoie Lamarck, pourrait bien repré-
senter autre chose que l'espèce qu'il décrit sous le nom de T. striatula».
Bertin (1878, Rév. Tellinidés, Nouv. Arch. Mus. Paris, 2e s., 1, p. 3 18
et 32o), en effet, regarde comme erronée l'assimilation du T. striatula Lk.
au T. fausta Pult. , et admet au contraire l'identité de l'espèce de Hanley
avec celle de Lamarck : c'est également l'opinion de M. J.-G. Hidalgo
(1903, Estud. prelim. Fauna malac. Filipinas, Mem. R. Acad. Cienc.
Madrid, XXI, p. i5o) et de M. H. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Se. Lett.
Danemark, 7e s., V, p. 190), qui adoptent, par suite, le nom plus ancien
de T. injlata Chemnitz (2).
(1) Le nom de T. striatula a été employé pour trois autres espèces : i° par
Olivi ( 179a , Zool. Adviat., p. 101, pi. IV, fîg. 2) pour le Gaslrana fragilis L. ;
20 par J. Sowerby ( 1 8 3 5 , Miner. Conch. Or. Drit., V, p. 79, pi. 456, fi;;. 1)
pour une coquille fossile d'Angleterre; 8° par Calcara (i84o , Mon. gen. Clans,
e Bul., p. tii) pour le Tellina Oudardi Payr.
W 11 ne faut pas confondre ce T. injlata Chemn. = striatula Lk. ni avec le
Sei'obicularia injlata Schumacher (1817, Nouv. Si/si. Hub. Vers test., p. 128) qui
est le Métis odentula Spengler, ni avec le T. injlata Sowerby (1867, in Reevc,
Conch. Icon., [il. XXI, fig. 109), qui, d'après B-ertin (1878, loc. cil., p. 3Gi), est
un Gastrana du Sénégal.
— 168 —
E.-A. Smith (1891, P.Z.S.L., p. ^26), faisait de ce T. injîata Cliemn.
un Tellinella. Pour le Dr Jousseaume, «par sa forme, la truncature de son
extrémité postérieure et sa charnière, cette espèce paraît trop différente de
celles qui constituent le groupe des Arcopagia pour ne pas motiver la
création d'un nouveau genre Arcopaginula dont elle sera le type».
ffLe T. (Peronœoderma) simplex H. Adams (1870. P.Z.S.L., p. 789,
pi. XLVIII, fig. 5) n'a été établi que sur un jeune individu de T. striatula,
et cette espèce ne saurait donc être conservée (1). »
rrHab. — Suez, Obock, Djibouti : vivante et fossile.» (Dr J.)
T. (Métis) coarctata Philippi.
En 1888 (Mém. Soc. Zooîog. France, 1, p. 199), M. le D' Jousseaume
avait déterminé comme Métis ephippium Spengler une coquille recueillie à
Camerau par le Dr Fanrot. Dans ses notes manuscrites, il admet que celle
forme de la Mer Rouge est semblable aux coquilles qu'il a trouvées
dénommées Tellina lacunosa Ghemnitz dans différentes collections, mais il
ajoute : « Je dois cependant dire que toutes les espèces que j'ai vues sous ce
nom n'ont que des rapports bien éloignés avec l'individu figuré par Chem-
nitz : de nouvelles recherches permettront peut-être de s'assurer si l'espèce
de Ghemnitz est bien la même que celles déterminées et représentées
avec cette dénomination par les auteurs modernes.»
En réalité, sous l'appellation de Métis lacunosa, trois espèces ont été
confondues :
La irc, le véritable Tellina lacunosa Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI,
p. 92, pi. 9, fig. 78), est une espèce de Guinée et du Sénégal (1910,
Dautzenberg, Gontrib. faune malac. Afriq. Occ. , Acl. Soc.Linn. Bordeaux,
LXIV, p. 1 5 5 ) ; d'après M. Lynge (1909, Mém. Acad., R. Se. Lclt. Dane-
mark, 7e sér. , V, p. 2o5), le type original n'existe probablement plus,
mais cette forme correspond à la figure et à la description données par
Ghemnitz (2).
M Selon A.-H. Cooke (1886, Ann. Mag. Hat. Hist., 5e s., XVIII, p. io5), les
coquilles du golfe de Suez déterminées T. Listeri Hanley par Mac Andrew ( 1870,
Ann. Mag. Nat. Hist. , k' s. , VI , p. h U 6 ) seraient également , en réalité , des T. h ippo-
poidea Jonas = striatula Lk.
M Ce T. lacunosa Chemnitz est la coquille figurée dans 1 'Encyclopédie métho-
dique sous le n° 1 de la planche 281, en haut de laquelle Bruguière a inscrit le
nom générique Capsa : et, par suite , P. Fischer ( 1 887, Man. de Conchyl. ,p. 1 1 5o ) ,
puis MM. Cossmann et Peyrot (1910, Conch. Néogén. Aquitaine, Act. Soc. Linn.
Bordeaux, LXIV, p. a86) ont considéré cette espèce comme le type de ce genre
Capsa Bruguière, 1797, qui, d'après M. Wm. II. Dali (1901, Proc. U. S. Nat.
Mus., XXIII, p. 293), est identique à Métis H. et A. Adams, 1 8 5 G , ayant pour
type Tellina Meyeri (Dunker) Philippi.
— 1G(J —
La 2e esl Je Telîina intastriata Say [probablement faute d'impression
pour inlerslriata] (1827, Journ. Acad. Nat. Se. Philad., V, p. 218)
= T. Grûneri Philîppi ( 1 8 ^ 5 , Zeitschr.j. Malak., II, p. i5o) = T. inor-
naki Adams ( 186&, Krebs, West Indian Mar. Shell., p. 101 ) de la Floride
et des Antilles (1901, Dali, Synops. Tellinidœ, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXIII, p. 298), et elle paraît, d'après M. Lynge (1909, Mém. Acad. R.
Se. Lett. Danemark, 7e s., V, p. 2o5), devoir être identifiée au véritable
T. ephippium Spengler (1798, Skrivt. Nalurh. Selsk., IV, 2, p. io3,
bl. XII, fig. 5) dont les types, actuellement conservés au Musée de
Copenhague, concordent exactement avec la figure 111 de Sowerby
(1867, in Reeve, Conch. Icon., pi. XXI) et avec la figure 2/1A de Hanley
(1866, in Sowerby, Thés. Conch., pi. LXV).
Enfin la 3e espèce est une forme des mers de Chine, qui correspond
aux figures données sous l'appellation de T. lacunosa par Hanley ( 18A6 ,
in Sowerby, Thés. Conch., pi. LXV, fig. 262), Sowerby (1866, in Reeve,
Conch. Icon. , pi. VI, fig. 25) et Romer (1871, Conch. Cab., pi. 38,
fig. 10-12), et elle doit prendre le nom de T. coarctata Philippi (i845,
Zeitschr.j. Malak., II, p. i5i).
D'après Romer (1871, Conch. Cab. , p. 2o3 ) , ce T. lacunosa ami. = coarc-
tata Phil. , très semblable à ephippium , s'en différencie par les caractères
suivants : sa coquille est moins inécpiilatérale , les sommets étant placés
moins en arrière du milieu des valves ; elle est moins inéquivalve , la valve
droite étant moins aplatie ; enfin , tandis que chez ephippium il existe sur
la partie postérieure de la valve droite une seule carène saillante , il y a
sur cette valve droite , chez lacunosa auct. , deux crêtes postérieures assez
obtuses ; or elles s'observent, en particulier, très nettement sur les exem-
plaires de la Mer Rouge.
ffHab. — Aden : quelques individus de différents àges.n (Dr J.)
T. (Telmnimactra) edentula Spengler.
Le T. edentula Spengler (1798, Skrivt. Nalurh. Selsk. , IV, p. 96) est
une coquille ovalo-trigone , inéquilatérale , à valve droite un peu plus grande
que la gauche, à corselet enfoncé et à très grand sinus palléal s'étendant
presque jusqu'à l'impression musculaire antérieure.
A ce T. edentula Spglr. (1), qui a pour synonymes Scrobicularia inflata
Schumacher (1817, Nouv. Syst. Hah. Vers test., p. 128) et Lulraria telli-
noides Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. A70), on doit encore, avec
(') Il ne faut pas confondre avec cette espèce le TelUna edentula Broderip et
Sowerby (1829, Z>>nl. Journ., IV, p. :56-'>), qui est un Macoma du Japon et de
l'Alaska, que M. Dali (1916, Proeeed. U. S. Nat. Mus., LU, p. 4i3) a proposé
d'appeler M. brota.
Muséum. — xxiv. la
— 170 —
E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p. ^27), identifier la forme appelée
Tcllina anguîata par Chemnitz (1782, Conclu Cab., VI, p. 89, pi. 9,
fig. 7 4-7 5 ) [non Linné] (,), pour laquelle MM. Dautzenberg et 11. Fischer
(1906, Joion. de Conchyl., LIV, p. 22/1) ont proposé le nom de Tellina
Lamyi.
rrHah. — Suez, Aden.
tf L'unique individu que j'ai trouvé à Suez diffère de ceux d'Aden par
sa taille plus petite , sa forme plus oblongue , ses bords supérieur et infé-
rieur parallèles, son bord cardinal plus étroit : il mesure kz millimètres
de longueur, 29 de largeur et 10 d'épaisseur, pendant que des individus
d'Aden, de même longueur /12 millimètres, ont 32 millimètres de lar-
geur et 1 4,5 d'épaisseur. Je donnerai le nom de var. sueziemis à cette
variété, que l'on pourra plus tard considérer comme espèce, si l'on trouve
plusieurs individus semblables à celui que j'ai recueilli.
«■J'ai établi un nouveau genre Tellinimactra pour cette espèce, qui pré-
sente dans sa charnière une particularité remarquable que Lamarck avait
parfaitement observée : aussi, malgré la forme tellinoïde de la coquille,
avait-il placé une espèce semblable, et peut-être la même, dans le genre
Lulruria, sous le nom de Lutraria tellinoides : ce genre se distingue des
Tellinidés par un double ligament, l'un externe comme dans les Tellines,
l'autre interne comme dans les Mactres et les Lutraires, mais peu con-
sistant et rudimentaire , quoique logé dans de vastes fossettes. » (D1 J.)
T. (PSEUDOMETIS) TRUNCATA Jonas.
Le Tcllina truncatu Jonas (i843, in Philippi, Abbild. Conch., I, p. 71,
Tcllina, pi. I, fig. 2) est une coquille trigone, inéquilalérale, arrondie
en avant, tronquée en arrière, finement striée transversalement, à sinus
palléal ne dépassant guère le milieu des valves (2).
ff Hab. — Suez , Obock : rare. *
(l) Le véritable T. anf-ulata Linné (1767,.5^/sf. Aat., éd. XII, p. 1116), qui,
d'après la diagnose originale, serait une Telline voisine du T. virgata L. , reste,
comme l'a fait remarquer Romer (1871, Conch. Cab., p. 209), une espèce dou-
teuse. Il a été, en particulier, interprété très différemment par Hanley à trois
reprises : en 18A2 (Cat. Rrc. Biv. Shells, p. 27), il dit que les propres spécimens
de Linné sont indubitablement des Lutraria; en 1 846 (in Sowerby, Thés. Conch.,
I, p. 325), il croit que celte espèce linnéenne est un Pmmmobia; en i855(//;w
Linu. Conch., p. 34), il pense qu'elle pourrait être rapportée au Tellina plieata
Valenciennes.
('2) M. Lynge (1909, Mém. Acad. R. Se. Lell. Danemark, 7e sér. , V, p. 191)
signale que le Musée de Copenbague a reçu de L. Vaillant, sous le nom de
— 171 —
M. le D' Joiisseaume pense que rr celle forme rangée par les auteurs
dans le genre Macoma est, ainsi que le Tellina dubia Desh. et le Métis
coxa Jouss. , bien plus voisine du genre Métis*, et il propose , pour ces trois
espèces , un nouveau genre Pseudometis.
T. (Pseudometis) ddbia Deshayes.
Le T. (Macoma) dubia Deshayes (i854, P.Z.S.L., p. 871, 1868,
Sowerby, in Reeve, Conch. Icon., pi. XLVI1, fig. 279) a été signalé d'Aden
par E.-A. Smith (1891, P.Z.S.L., p. k 27).
ffHab. — Suez, Aden : sur les plages sableuses. *
En 1 89A , dans le Bulletin de la Société Phihmathique de Paris, 8e s. , VI,
p. 106, M. le Dr Jousseaume a publié la diagnose d'un Métis coxa assez
abondant à Aden sur la plage de Plsthmus ; dans ses notes manuscrites,
on trouve la description suivante de cette forme qui ne me parait pas
pouvoir être séparée du T. dubia Desh. :
«Testa lenuis, suborbicularis , irmquivalis , inœquilatcralis , lurgida, longi-
tudinalitcr cl concentricc obsolète striata , nilens alba; anticc rolundala, poslicc
in parte superiore abrupte dcclivis, postea obtuse truncata, attenuata; umbones
obtusi, angulati; area cxcavata, angusta, longissima, lanceolata; liganientum
parvum, luteo spadieeum.
ff Dimensions : longueur, 18, 28, 3o millimètres; largeur, iA, 21,
25 millimètres; épaisseur, 7, 11. 12 millimètres. — Ainsi qu'on le voit
par ces dimensions prises sur trois individus , il n'existe pas , comme du
reste dans presque toutes les espèces du genre Tellina, une relation con-
stante entre les trois diamètres.
ff Coquille mince, fragile, brillante et d'un blanc laiteux; sa valve gauche
est plus petite et beaucoup moins ventrue que la droite; son contour est
celui d'un ovale au-dessus duquel les sommets forment une saillie trian-
gulaire et dont la troncature de l'extrémité postérieure interrompt la régu-
larité. A sa surface, concentriquement ridée par des arrêts d'accroissement,
on découvre, à l'aide d'un verre grossissant, de fines stries concentriques,
découpées par des stries rayonnantes encore plus ténues. L'extrémité
antérieure est arrondie et le bord qui la rejoint au sommet est légèrement
déprimé vers le milieu; l'extrémité postérieure faiblement tronquée et
large se rejoint au sommet par un bord droit ; les arêtes qui, sur chaque
SjF. truncata Hanlep , un individu tfArcopagia injlata Chenin. (= striatula Lk.);
dans les collections du Muséum de Paris, un carton étiqueté par Vaillant T. trun-
cata Ifanl. porte à la fois un spécimen de truncata Jonas et deux exemplaires de
T. injlata Cbemn., ce cpui prouve qu'effectivement cet auteur (1 865, Joum. de
Conchyl., XIII, p. 121 ) confondait ces deux espèces.
la.
— 172 —
valve, séparent cette extrémité du reste de la coquille sont bien marquées,
quoique peu saillantes; l'écusson est déprimé en fossette lancéolée, qui
s'étend dans toute l'étendue de la partie rectiligne de l'extrémité posté-
rieure; à son angle supérieur, on voit un petit ligament assez saillant et
d'un jaune corné légèrement brunâtre. L'intérieur des valves est lisse ,
luisant et comme vernissé; les impressions musculaires et palléales sont
peu apparentes; les bords antérieur et inférieur sont finement denticulés
par des stries qui semblent se prolonger dans l'intérieur des valves. La
charnière est formée d'une surface triangulaire assez large, sur laquelle
au niveau des sommets on trouve dans chaque valve deux dents diver-
gentes assez grêles; la dent postérieure de la valve gauche est toujours
beaucoup plus petite que les autres, n
T. (Macoma) ventricosa Deshayes.
M. le D' Jousseaume cite de la Mer Rouge le Tellina ventricosa Deshayes
( 1 8 5 A , P.Z.S.L., p. 356; 1867, Sowerby, in Reeve, Conchjl. Icon.,
pi. XX, fig. 100), d'après l'indication que Bertin ( 1878, loc. cit., p. 34 1 )
a donnée de la présence, dans les collections du Muséum de Paris, de
deux individus recueillis par Lefebvre (1837).
rr Quant au Macoma cumana Costa [Psammobia] (1829, Cal. Test. Sicil,
p. 20, pi. II, fig. 7), c'est une espèce méditerranéenne qui n'a été trouvée
à Suez qu'accidentellement: aucun explorateur ne l'a signalée vivante dans
la Mer Rouge, et je ne la mentionne que pour détruire l'erreur commise
par les auteurs qui ont admis son existence dans cette dernière localité. »
(D'J.)
— 173
CoNTRIBUTWyS À LA FaUXE MaLACOLOGIQUE
de l'Afrique équatoriale,
par M. Louis Germain.
Catalogue des Espèces appartenant au genre Fischeria Bernardi.
Le genre Fischeria a été créé en 1860 par C.-A. Bernardi (8). En 1903,
le Dr W. H. Dall(3), remarquant que ce nom avait été employé par
Desvoidy (i83o) pour désigner un genre de Diptères, lui substitua celui
de Profischeria (4). Je déplore ces continuels et inutiles changements dans
la nomenclature, et je crois qu'il est bon de considérer comme valables les
noms qui ne font pas double emploi dans un même embranchement. Il ne
saurait y avoir confusion parce qu'un genre de Diptères et un genre de
Mollusques portent le même nom.
Les Fischeria sont des coquilles voisines des Galathea [= Egeria].
Elles s'en séparent par leur taille toujours beaucoup plus faible, leur test
bien plus mince, mais surtout leur charnière qui montre des dents laté-
rales bien développées , allongées et comprimées comme celles des Gyrènes.
Les relations avec les Iphigenia , signalées par les anciens auteurs , ne sont
que superficielles.
M Voir le Bulletin du Muséum d'Hist. naturelle Paris, XXI, 1915, n° 7,
p. 283-290 ; — - XXII, 1916, n°3, p. 1 56-i 6a; n° k , p. 198-210; n° 5,
p. a33-2 59 et n° 6, p. 317-329; — XXI11, 1917 , n° 7, p. 4g4-5io; 5i i-52o
et 5ai-5a9; — XXIV, 1918, n° 2, p. i25-i36 et i37~i4i.
W Bernardi (C.-A.), Monographie des genres Galatea et, Fischeria ; Paris,
1860.
(3) Dall (W.-H.), Proceedings of the Biological Society of Washington , XVI,
21 février igo3, p. 7 ; Contributions to the Terliary Fauna of Florida . . ., Trans-
actions Wagner Free Institute of Science of Philadelphia ; vol. III, part VI, 190/4,
p. i/i56.
(4) W. H. Dall considère les Fischeria comme une section des Galatea. 11
adopte d'ailleurs, pour ce dernier genre, le nom iV Egeria de Roissy, le vocable
dalatea ayant été employé antérieurement par Fabiucius ( 1793).
— 174 —
On ne connaît qu'un petit nombre d'espèces de Fischeria; encore faut-il
ajouter que plusieurs de celles décrites, dans ces dernières années, par
H. B. Preston restent des plus douteuses. Toutes vivent dans les régions
occidentales de l'Afrique, depuis le Congo jusqu'au Sénégal. La plupart
out été recueillies à une faible distance des côtes, mais des recherches
ultérieures prouveront certainement que ce genre a des représentants dans
les nombreux systèmes hydrographiques de l'intérieur. Dans cet ordre
d'idées, il est déjà possible de citer deux exemples: le Fischeria approxi-
matif Preston vit à Podor, dans le Sénégal, à environ 200 kilomètres de la
côte, et le Fischeria cenlralis Germain a été recueilli dans le Bani (Moyen-
Niger), à plus de i,4oo kilomètres de l'Océan Atlantique.
Avant de passer en revue les espèces actuellement connues, il est inté-
ressant de comparer les dimensions principales des Fischeria jusqu'ici décrits.
Cette comparaison est résumée dans le tableau suivant, où la hauteur et
l'épaisseur maxima ont été ramenées à une même longueur maximum
idéale : 100.
NOMS PES ESPECES.
Fischeria curta Dunker
Fischeria Lenzi Dautzenberg
Fischeria tumida Martens . .
Fischeria globosa Prestou . . .
Fischeria truncata Martens . .
FiscJieria Delesserli Bernardi
Fischeria centralis Germain . .
Fischeria Messageri Preston . .
Fischeria approximans Preston
DIMENSIONS RAPPORTEES
1 ONE lOKCUEUR Mil IMDM IDE1LE : 100.
Hauteur maximum. Epaisseur maximum.
(') H. B. Preston , dont los descriptions sont incomplètes , n'a pas donné l'épaisseur des
espèces décrites.
On voit que les Fischeria se groupent nettement en trois séries :
La première comprend les espèces proportionnellement très hautes,
globuleuses (Fischeria Lenzi Dautzenberg, Fischeria curta Dunker) ou
très globuleuses (Fischeria tumida Martens).
La seconde groupe les espèces plus allongées, mais encore relativement
hautes, puisque leur coefficient, à ce point de vue, est constamment supé-
rieur à 72. Ce sont encore, d'ailleurs, des formes globuleuses.
— 175 —
Enfin la troisième série réunit les espèces ovalaires allongées, qui toutes
sont peu épaisses.
Fisciieria curta Dunker.
1867. Fischeria curta Dunker, Malakozoolog. Bldlter, Cassel, p. 207, laf. III,
fig. à, 5, 6.
Le Fischeria curta Dunker est, proportionnellement, la moins allongée
des espèces du genre : pour une longueur maximum de 19 millimètres (1),
elle atteint i5 millimètres de hauteur maximum, ce qui donne un indice
de hauteur égal à 82. La forme générale, hien ovalaire, très renflée, avec
un bord inférieur largement et régulièrement convexe, rappelle tout à fait
celle des espèces du genre Corbicula, mais la charnière et les impressions
musculaires sont celles des autres Fischeries. Les sommets sont très pro-
éminents, renflés, souvent décortiqués, laissant voir un lest d'un blanc
bleuâtre.
Le test est épais, solide, d'un blanc bleuâtre, recouvert d'un mince épi-
derme vert olive plus ou moins marron antérieurement; il est garni de
stries concentriques médiocres et irrégulières, [/intérieur des valves est
violacé.
Afrique occidentale, sans indication précise de localité £W. Dunker].
Fischeria Lenzi Dautzenberg.
1890. Fischeria Lenzi Dautzenberg, Bulletin Acad. sciences Belgique, XX, n° a ,
p. 578, pi. III, fig. 3-8.
Coquille ovalaire, bien renflée, avec un bord antérieur subarrondi, un
bord postérieur très faiblement rostre et un bord inférieur convexe, légère-
ment sinueux postérieurement. Le test est peu épais, les sommets saillants
et les dents latérales très allongées.
Longueur maximum: 21 millimètres; hauteur maximum: 17 milli-
mètres ; épaisseur maximum : 1 2 millimètres.
Le Fischeria Lenzi Dautzenberg n'a pas encore été trouvé à l'état
vivant.
Congo Belge : Fossile ou subfossile dans les alluvious quaternaires du
Congo, a Nemlao, près de Banana [E. Dupont].
(l) Cette longueur est celle du type décrit par W. Dunker [Zwei neue Siïss-
wasser-Muscheln aus Afrika (Malakozoolog. Bldlter, Cassel, 1867, p. 208)].
176
Fischeria TiiMiDA von Martens.
187O. Fi&cheria tumida von Martens, Monalsbor. d. Lonigl. Akad. der Wissen-
schaftl. Berlin, p. 271. taf. V, fig. 9-10-11.
Connu seulement par une valve, ce Fischeria a été figuré par lé
Dr. E. von Martens, mais non décrit complètement. C'est une coquille de
forme générale ovalaire-subtrigone, proportionnellement très haute, avec
des sommets gros, proéminents et submédians. La région antérieure est
arrondie, la région postérieure, à peine plus étroite, est également
arrondie ; la bord inférieur est régulièrement convexe. Le test est recou-
vert d'un épidémie brun foncé et l'intérieur des valves est violet pâle
uniforme.
D'après la figuration donnée par le Dr. E. von Martens, cette espèce
mesure 26 millimètres de longeur maximum, 21 millimètres de hauteur
maximum et 16 millimètres d'épaisseur maximum. En se rapportant au
tableau de la page 17^, on voit que cette espèce est de beaucoup la plus
ventrue {,); elle est, de plus, à peu près aussi haute, proportionnellement
à sa longueur maximum, que le Fischeria Lenzi Dautzenberg.
Congo Français : Environs de Loango [von Mechow , in : Dr. E. von
Martens; Musée de Berlin].
Fischerfa globosa Preston.
1909. Fischeria globosa Preston, Annal» and Magazine qf Natural History, Ser. 8,
IV, p. 91, pi. IV, fig. 10.
D'après la description et la figure originale données par H. B. Preston ,
celte coquille semble très voisine du Fischeria truncala von Martens. La
plus grande différence paraît résider dans la position des sommets qui sont
mieux submédians. Le test(2) est blanc bleuté, recouvert d'un épidémie
vert olive pâle et garni de stries concentriques assez fines devenant plus
fortes et ridées à la région postérieure. L'intérieur des valves est d'un
lilas uniforme.
W Je rappelle que H. B. Preston n'a décrit qu'incomplètement les espèces qu'il
a créées. 11 en résulte qu'on ne peut établir de comparaison, notamment avec son
Fischeria globosa, qu'il dit « . . .very much inflated», mais dont il ne donne pas
l'épaisseur maximum.
(2) Aucun détail n'est donné sur la nature même du lest; l'examen de la
figure 10 (pi. IV, loc. supra cit., i()Ou) semble indiquer une coquille relative-
ment épaisse.
— 177 —
Longueur maximum : 18 millimètres; hauteur maximum : \h milli-
mètres. H. B. Preston ne donne pas l'épaisseur de cette coquille.
Congo : Delta du Congo , sans indication précise de localité [ H. B. Preston].
Fischeria truncata von Martens.
•876. Fischeria truncata von Martens, Monastsber. d. konigl. Akad. der Wissen-
schafll. Berlin; p. 271 , n° 46 , taf. V, fig. 6-8.
i()o5. Fischeria truncata Boettger, Nachrichtabl. d. deutschen Malakozoolng.
Gesellsch., Frankfurt a. M., pari. IV, p. i83.
Coquille trigoue, proportionnellement très haute pour sa longueur,
ventrue, arrondie antérieurement, obliquement tronquée postérieurement,
avec un bord inférieur convexe , seulement subsinueux vers la région posté-
rieure. Le lest est épais, solide, d'un blanc violacé recouvert d'un épiderme
olivâtre assez foncé, beaucoup plus sombre vers la région inféro-postérieure
où il passe au marron foncé. L'intérieur des valves est violet.
Longueur maximum : 27 millimètres; hauteur maximum : 20 milli-
mètres ; épaisseur maximum : i5 millimètres.
Cette espèce est celle dont le test est le plus solide et dont la charnière
est la plus robuste. Par sa forme générale, elle se rapproche surtout du
Fischeria Lenzi Dautzenberg, mais cette dernière est plus petite et encore
moins allongée; son lest est beaucoup plus mince et sa région posté-
rieure moins fortement tronquée.
Cameroun: Mungo Creek [Dr. R. Buchholz].
Guinée Française: Assinie [M. Chaper(1)]; = Assinie [Collect. Muséum
Paris, Achat Vimont, n° 9, i883].
Fischeria Delesserti Bernardi.
1860. Fischeria Delesserti Bernardi, Monographie Genres Galatea et Fischeria,
Paris, p. 46, pi. III, fig. 3-4 et pi. IX, prof. 5.
1868 Fischeria Delesserti Morelet, Mollusques terr.Jluc. voyage Dr F. Welwitscb
Angola, Paris, p. 46.
1868 Galatea Delesserti Sowerby, Monograph of the genus Galatea, in Reeve,
Conchologia Iconica, XVI, pi. V, fig. 10-10 a.
1908. Egeria (Profischeria) Delesserti Dall, Proceed. Biolog. Society of Washing-
ton, XVI, p. 7.
ijp4. Egeria (Profischeria) Delesserti Dall, Transactions Wagner Free Instituts 0/
Sciences of Philadelphia, III, part VI, p. i454.
(1! In Dautzknbekg (Ph), Mollusques recueillis au Congo par M. E. Dupont
entre l'embouchure du fleuve et le confluent du Kassai ( Bulletin Académie royale
Sciences Belgique, Bruxelles, XX, n° la, 1890, p. 679).
— 178 —
Coquille Iransverse, un peu ovalaire allongée, subarrondie en avant,
atténuée et rostrée en arrière, avec les sommets renflés et arrondis et un
bord inférieur convexe, légèrement sinueux postérieurement.
Le test, d'épaisseur médiocre, est blanc sous un épidémie jaune ver-
dâtre ou olivâtre ; il est parfois orné d'un ou deux rayons violets sur la
région postérieure. L'intérieur de la coquille est d'un blanc bleuâtre avec
de larges taches bleues ou violacéees.
Longueur maximum : 99 (1)-34 {i) millimètres; hauteur maximum :
21 (l)-9/i(2) millimètres; épaisseur maximum : i6(,,-i6 1/9 (2) millimètres.
A. C. Bernardi (3) a signalé une variété ex colore brunnea différant par
son épidémie plus sombre , d'un brun noirâtre ferrugineux (4).
Les jeunes ont une coquille assez différente de celle des adultes. En voici
la description, d'après des exemplaires provenant du Sénégal et apparte-
nant aux collections du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris.
Coquille subovalaire très allongée; région intérieure bien développée,
arrondie; région postérieure à peine plus longue , presque aussi développée
en hauteur, régulièrement arrondie ; bord supérieur régulièrement arqué ;
bord inférieur convexe, avec postérieurement une indication de sinuosité
à peine marquée: sommets petits, recourbés, submédians; charnière
mince, faible, avec dents cardinales petites et saillantes et dents latérales
longues, élevées et tranchantes ; ligament très court ; impression muscu-
laire antérieure faible ; impressions musculaires postérieure et palléale tout
à fait superficielles.
Test mince, léger, presque subtransparent, blanc violacé, recouvert d'un
épidémie mince, d'un jaune olivâtre avec parfois de pâles rayons violacés (5);
stries d'accroissement fines, irrégulières, inégales, serrées, plus fortes et
plus serrées à la région inférieure ; intérieur des valves violacé ou lilas.
Voici les dimensions des trois exemplaires étudiés :
W D'après C.-A. Bernardi, loc. supra cit. (Paris, 1860, p. 66).
W Daprès les exemplaires appartenant aux Collections du Muséum national
d'Histoire naturelle de Paris.
(3) Bernardi (G.-A.), loc. supra cit., Paris, 1860, p. A 7 [Fisclieria Deles-
serti b. brunnea].
W C.-A. Bernardi ajoute que la coquille de cette variété est plus renflée en
avant et en arrière que celle du type (loc. supra cit., Paris, 1860, p. A7).
(b> Un des exemplaires étudiés possède six de ces rayons.
— 179 —
En ramenant ces dimensions, comme pour les exemplaires adultes, à
une longueur maximum idéale de 100, on obtient un indice de hauteur
variant de 58,8 (échantillon y) à 62,5 (échantillon a)(1), alors que cet
indice est de 72,4 chez le Fischcria Delesserti Bernardi adulte. Les
jeunes ont, d'autre part, un indice d'épaisseur qui n'est que de kh (il est
de 58,6 chez l'adulte). Les jeunes ont ainsi une coquille beaucoup plus
allongée, et en même temps, plus déprimée que celle des adultes.
Sénégambie : Le Sénégal, sans indication précise de localité \ColIect.
Muséum Paris, M. Robert, avril 1 8 3 G ] .
Libéria : Cours d'eau, près du cap Palmas [G.-A. Bernardi, Coller!.
PI. Cuming].
Fisciieria centralis Germain.
190/1. Fisciieria centralis Germain, Bulletin Muséum Ilisl. nalur. Paris; X, n° 7,
p. /171.
1907. Fisciieria centralis Germain, Mollusques terrestres et Jluciatiles Afrique Cen-
trale française , p. 58a, pi. lilh., fig. 6-7.
Coquille plus régulièrement elliptique allongée, beaucoup moins épaisse
proportionnellement {~] que celle du Fisciieria Delesserti Bernardi. La ré-
gion postérieure est beaucoup moins roslrée, les sommets sont plus obtus
et la charnière moins robuste que dans l'espèce de C.-A. Bernardi.
Le test est épais, solide, d'un brun jaunâtre, garni de stries d'accrois-
sement fines et régulières. L'intérieur des valves est d'un violet uniforme.
Longueur maximum : 00 1/2 millimètres ; largeur maximum :
20 1/2 millimètres ; épaisseur maximum : \h millimètres.
Soudan Français : Dans le Bani (Moyen-Niger), sans indication précise
de localité [Mission du général de Trentinian, 1899: — Collect. Muséum
Paris],
Fisciieria Messageri Preston.
Fischeria approximans Preston.
1909. Fischeria Messageri Preston, A iinals and Magaz. N atural History, London
ser. 8, III, n° 1/1, p. 186, pi. VII, fig. 17.
1909. Fischeria approximans Preston, lue. supra cit., London, ser. 8, III, n° h,
p. 186, pi. VII, fig. 18.
(l' Cet indice est très voisin de ceux des Ficheria Messageri Preston et Fisciieria
approximans Preston. Voir, à ce sujet, p. 1 7Z1.
W Pour une même, longueur maximum de 29 millimètres, le Fischeria Deles-
serti Bernardi atteint iG millimètres d'épaisseur maximum, et le Fischeria cen-
tralis Germain 13,97 niillimètres seulement.
— 180 —
Je réunis ces deux espèces, décrites incomplètement par H. B. Preston.
D'après un examen attentif des diagnoses originales et des ligures les
accompagnant, je crois qu'il s'agit d'individus jeunes du Fischeria Deles-
serli Bernardi ou d'une espèce du même groupe (1).
Ce sont, en effet, des coquilles ovalaires bien allongées, dont l'indice
de hauteur maximum est de 63,8 pour le Fischeria Messagerie, et de
63,4 pour le Fischeria approximans (3). Ces indices sont très voisins de ceux
signalés précédemment chez les jeunes du Fischeria Delesserti Bernardi (4)
et se rapportent manifestement à des coquilles n'ayant pas atteint leur
entier développement. De plus, bien que H.-B. Preston ne donne aucune
mensuration concernant l'épaisseur, l'examen des figures montre que les
deux espèces décrites sont incontestablement des coquilles 1res déprimées.
La charnière est faible , avec des dents petites , encore peu développées.
Enfin le test est mince, finement strié, recouvert d'un épiderme vert
olive.
Tous ces caractères concordent avec ceux que l'on observe chez les jeunes
Fischeria. Je crois donc qu'il convient de considérer les deux espèces de
H. B. Preston comme constituant le stade jeune d'une coquille appartenant
au groupe du Fischeria Delesserti Bernardi.
Sénégambie : Fleuve Sénégal, sans indication précise de locatité (Fi-
scheria Messager i Preston); = Podor, dans le Sénégal (Fischeria appro-
ximans Preston) [H. B. Preston].
M Peut-être même du Fischeria centralis Germain.
W Longueur maximum, a 3 i/a millimètres ; hauteur maximum, i5 millimètres.
'3) Longueur maximum, 20 1/2 millimètres; hauteur maximum , i.3 millimètres.
W Et qui varient de 58,8 à 6a, 5.
181 —
IjONTRIBUTWyS À LA FâUNE MaLACOLOGIQUE
de Madagascar,
par M. Louis Germain.
Vo>.
Espèce nouvelle de Véronicelle recueillie par F. Geay
1 [Veronicella Geayi nov. sp.].
Le dernier voyage à Madagascar (i o,o5) du regretté F. Geay, Voyageur-
Naturaliste du Muséum, a été des plus fructueux. Parmi les nombreux
matériaux malacologiques adressés au Laboratoire de Malacologie se trou-
vaient quelques exemplaires d'une grande Véronicelle recueillie dans les
montagnes calcaires bordant le cours inférieur du Fihérénana(2). Cette
Véronicelle est une nouvelle espèce que je suis heureux de dédier au dévoué
voyageur.
Veronicella Geayi Germain, noo. sp.
( Fig. k, 5 , 6,7 dans le texte. )
Le corps de cette Véronicelle est subovalaire très allongé (3), arrondi en
avant, atténué et un peu pointu en arrière. La face dorsale, d'un jaune
grisâtre très légèrement teinté de verdâtre(4), est ornée de granulations
verruqueuses très inégales. Les unes sont fort petites et ne dépassent pas
i/5 de millimètre de diamètre; les autres sont subsphériques et quelques-
unes ont jusqu'à î millimètre de diamètre. Toutes sont fort inégalement
réparties : elles sont plus abondantes sur les bords et vers l'extrémité pos-
térieure. En dessous, la coloration est uniformément d'un gris un peu ver-
tu Voirie Bulletin du Muséum d'Hitt. noter. Paris, XIX, 1913, p. 673-/177
et A77-681 ; — XXIV, 1918, n* 1 (janvier).
M Le Fihérénana est un fleuve qui prend sa source dans la chaîne de Tlsalo.
Il coule presque constamment dans une direction N.K.-S. W. et vient se jeter
clans le canal de Mozambique un peu au nord de Tuléar [= Tulléar].
^ Les bords latéraux sont presque parallèles sur la plus grande partie du corps.
I.p>. bord? do l'animal sont plus foncés, d'un brun légèrement oebrace.
— 182 —
dâtre, plus jaunacé vers les bords, le tout se tenant dans une tonalité plus
claire qu'en dessus. Toute la face inférieure est finement granuleuse (,). Le
plan locomoteur est de même couleur; il est relativement étroit puisqu'il
n'atteint guère, en largeur, que le cinquième de la largeur totale de l'ani-
mal ; il est nettement séparé et montre de nombreuses stries transversales
serrées , subégales et assez régulières. Le plan locomoteur se rétrécit nota-
JSfe:
-■.'*■' -V- ^
' : f~ V. ' -
I
I
i-
vv &T *
Fie. i-5. — Veronicella Geayi Germain.
L'animal vu en dessus (fig. 5) et en dessous (fig. h); légèrement réduit.
(Animal conservé dans l'alcool.)
Montagnes calcaires du bas Fiherenana (Madagascar) [F. Geay].
blement en arrière , où il devient libre sur une longueur d'environ 2 milli-
mètres et se termine à environ k millimètres de l'extrémité postérieure du
corps. Les tentacules supérieurs sont cylindro-couiques , d'un jaune un
peu marron, longs de 6 millimètres (2), un peu plus clairs à leur extrémité
sur laquelle se détachent, en bleu foncé, les points oculaires. Les tenta-
cules inférieures sont de la même couleur.
(1) Les granulations sont subégales et régulièrement distribuées.
(2) Après contraction dans l'alcool.
— 183 -
La longueur totale de l'animal (conservé dans l'alcool) atteint 89 milli-
mètres; sa largeur maximum 0-2 millimètres et son épaisseur maximum,
i5 millimètres. La largeur maximum du pied est de G 1/2 millimètres.
L'orifice anal est situé à environ 5 millimèlres de l'extrémité postérieure
du corps, enfoncé, à gauche du pied, dans le sillon pédieux, si bien qu'il
est recouvert par l'extrémité libre du plan locomoleur. Il est de forme
subcirculaire , non festonné sur les bords, et atteint environ 2 millimètres
de diamètre. L'orifice femelle est placé, vers le milieu du corps, à gauche
du pied, mais assez loin du sillon"; il est ovalaire et mesure environ
1 \\h millimètre dans sa plus grande dimension.
J'ai observé quelques variations chez les individus récoltés par F. Geay.
La taille est loin d'être constante , ainsi que le montre le tableau suivant :
La coloration varie peu. Certains individus sont d'un jaune ochracé,
presque beiges en dessous; leurs tentacules sont jaune-paille très clair.
Chez ces spécimens , le foie est également plus clair, la glande albumini-
pare et les vésicules multitides d'un beau jaune.
Enfin la répartition des verrues de la région dorsale semble varier avec
chaque individu , mais , en dessous , le corps est toujours finement granuleux.
L'organisation du Veronicclla Gcayi Germain présente les particularités
suivantes.
Appareil digestif. — A part le bulbe buccal, l'ensemble du tube diges-
tif est formé de téguments extrêmement minces et fragiles. Le bulbe buc-
cal est blanc, assez résistant, long de 6 1/2-7 millimètres. Il en sort un
œsophage court qui s'élargit en une première poche volumineuse (p. s,,
(r< À k 1/2 millimètres environ.
— 184 —
fig. 6), en forme de poire renversée et d'un rouge saumoné. L'estomac
proprement dit est ovalaire allongé, peu volumineux (st., fig. 6), de con-
sistance plus solide et d'un gris brun assez clair. A sa sortie de l'estomac,
le tube digestif remonte à peu près au niveau du premier renflement in-
testinal et forme une première anse; puis il redescend pour se recourber
jÊêL
Fig. 6. — Veroniceïïa Geayi Germain.
Ensemble du tube digestif.
b.h., bulbe buccal. — te., œsophage. — p. s., poche stomacale antérieure. —
st. , estomac. — i, intestin. — r ', rectum intralégumentairc. — g. s. , glandes sali-
vaires. — es., canaux excréteurs des glandes salivaires. — m.f.a., fragment de la
masse antérieure du foie. — m.f.p., fragment de la masse postérieure du foie. —
cf. a., canal excréteur de la masse antérieure du foie. — cf. p., canal excréteur de la
masse postérieure du foie.
à nouveau à la hauteur de la face antérieure de l'estomac. L'intestin forme
alors une seconde anse et remonte un peu en se recourbant en une troisième
et dernière anse. Enfin le rectum pénètre dans les téguments du pied pour
aboutir postérieurement à l'anus. Tout l'intestin , depuis sa sortie de l'es-
tomac , est régulièrement calibré et coloré en gris clair.
— 185 —
Les glandes salivaires (g. s., fig. 6) sont blanches, petites, sub-
globuleuses, longues de 6 millimètres environ. Elles débouchent dans
la bulbe buccal par des canaux excréteurs (c s., fig. 6) très courts et fort
déliés.
Le foie est extrêmement volumineux; il entoure presque complètement
tous les organes, et notamment les anses intestinales qui sont noyées dans
sa masse. D'un marron-chocolat clair, il peut être considéré comme consti-
tué par deux masses principales : l'une postérieure (m.J.p., fig. 6) débou-
chant dans l'estomac par un canal situé à la partie inférieure de cet organe
(cf. p., fig. G) ; l'autre antérieur (m.f. a., fig. 6) dont le canal excréteur
(cf. a., fig. 6) s'ouvre entre les orifices d'entrée et de sortie de l'estomac.
Ces conduits sont courts , mais relativement larges.
Appareil reproducteur. — La glande hermaphrodite (gl. h., fig. 7),
longue de 7-8 millimètres, ovalaire un peu allongée, d'un jaune ochracé
assez vif, est complètement noyée dans la masse postérieure du foie. Elle
est très fragile et il en sort un canal déférent C il. ((ig. 7) très délié, mé-
diocrement tortueux, à peine élargi au voisinage de la glande albumini-
pare. Cette dernière (gl. a., fig. 7), fort développée, occupe dans la ca-
vité générale un volume considérable, puisqu'elle ne mesure pas moins
de 3o millimètres dans sa plus grande longueur, i3 millimètres dans sa
plus grande largeur et 9 millimètres d'épaisseur maximum. De forme
générale tronconique. divisée en un grand nombre de lobes inégaux
disposés sans ordre apparent et fortement serrés les uns contre les
autres, elle est de couleur jaune clair. La glande albuminipare est
surmontée d'un volumineux oviducte (0. v., fig. 7) turgescent, fortement
contourné, d'un blanc bleuté, se terminant par un vagin (0'. v'., fig. 7)
gros et court élargi au voisinage de l'orifice femelle. Le réservoir séminal
(v. s., fig. 7), de forme subsphérique ou un peu ovalaire, est d'un gris
jaunâtre.
Le canal déférent s'enfonce dans les téguments au voisinage de l'ori-
fice génital femelle et redevient libre à la base du tentacule supérieur
droit. Il est long, contourné (c. à., fig. 7), étroit, très fin à sa sortie
de la base du tentacule droit; puis il s'élargit, passe, vers le milieu de
son trajet libre, par un diamètre maximum, se rétrécit à nouveau et
s'enfonce dans le fourreau de la verge (/. ». , fig. 7 ) vers la base de cet
organe.
Les glandes multilides (#7. m., fig. 7) sont au nombre de i5 à 18.
Elles sont très longues, atteignant jusqu'à ao millimètres, presque régu-
lièrement cylindriques et d'un jaune clair légèrement ochracé. A peu
près également calibrées, elles sont de longueurs fort inégales : deux ou
trois n'ont que ifi-17 millimètres; trois ou quatre atteignent seulement
1 a millimètres.
Mlséum. — xxiv. i3
_ 186 —
Montagnes calcaires de la rive droite du cours inférieur du Fihérénana
(Madagascar) [F. Geay, igo5].
Fig. 7. — Veronicella Geayi Germain.
Ensemble de l'appareil reproducteur.
gl. h. glande hermaphrodite. — gl. a., glande albunrinipare. — c. à. , partie posté-
rieure libre du canal déférent. — cr dl , partie antérieure libre du canal déférent. —
c'.d'., partie intratégumentaire du canal déférent. — 0. v. , oviducte. — 0'. «'., vagin.
— r. , rectum intratégumentaire. — t., intestin. — /•»•, fourreau de la verge. —
gl.m., glandes multifides. — b.b., bulbe buccal. — œ. , œsophage. — p. s., poche
stomacale. — gl. t., glandes salivaires. — ce, canal excréteur de la glande salivaire.
— m. , muscle réfracteur du pénis.
— 187
CONSIDERATIONS GÉNÉRALES SUR LES MÉGATHYRIDÉs,
LEUR ORIGINE ET LEUR CROISSANCE,
par M. J. dk Morgan,
Associé du Muséum d'Histoire naturelle.
Quand on examine, même sommairement, la série des Mégathyridés ,
on est frappé de rencontrer tant de similitude d'aspect général entre cer-
l ai ns types de Cistetta et le peu d'espèces appartenant au genre Megathy-
Fig. t. — Megathyrîs cuneiformis Fig. a. — • C. pes-anseris
[d'Orbigny]. [E. Deslongchamps].
ris que nous connaissons. C. pes-anseris [Eug. Deslongchamps] (C\g. 2
et 7)., C. Megatrema [Sowerby] (fig. h), C. Chaperi [de Morgan], C. cor-
neti [de Morgan sp. n.] pour les terrains crétacés supérieurs, C. Cossmanni
/ ,
sïk
~">v
S.
:--<v\iï-^
te-- >■■ "--■>%
Fig. 3. — C. cuneala
[Risso].
Fig. k. — C. megatrema
[Sowerby].
[de Morgan sp. n.] pour l'Oligocène et C. cuneala [Risso] (lig. 3) parmi
les espèces vivantes, présentent toutes des formes les rapprochant de M.
cuneiformis [d'Orbigny] (fig. 1 et 5), et C.subradiata [Sandberger] (fig. 19),
du Stampien d'Allemagne, est très voisine de l'espèce méditerranéenne
M. decollatus [Chemnitz] (fig. 20). A côté de ces groupes dtv Cistella, très
10,
— 188 —
homogènes par les caractères généraux des espèces qui les composent , il
est beaucoup de formes qui , bien que semblant être apparentées aux divers
types de ces groupes, s'en éloignent plus ou moins el forment une sorte
de transition entre les Cistella mégathyriformes et d'autres groupes qui , à
première vue, paraissent n'avoir aucun lien commun avec les types méga-
thyriformes.
Ces analogies de formes extérieures entre les Megathyv's et les Cistella,
dont je viens de donner les noms spécifiques, appelaient depuis longtemps
mon attention. Dès i883, époque à laquelle j'ai publié ma première note
sur ces Brachiopodes (Bull. Soc. Zonl. de France, t. VIII), je me demandais
s'il n'existait pas un lien de parenté entre les deux genres composant la
famille des Mégathyridés; si ces deux genres ne possédaient pas une ori-
gine commune, et si l'un d'entre eux ne devait pas l'existence à des trans-
formations subies par l'autre au cours des âges, par suite de modifications
survenues dans les conditions de la vie de ces petits êtres.
Fig. 5 et 6. — Megathyris cuneiformis [d'Orbigny].
En reprenant la question, et en examinant un grand nombre de valves
dorsales de M. cuneiformis, type certain le plus ancien que nous connais-
sions de ce genre, j'ai remarqué que, dans cette espèce, les scptums laté-
raux, caractéristiques au point de vue générique (fig. 5 s. s.), ne se déve-
loppent pas toujours dans le jeune âge et que, par suite, la coquille
semble pendant un temps appartenir au genre
Cistella, n'en différant que par la double cour-
bure de chacune des lamelles apophysaires. Sou-
vent d'ailleurs, dans ces fossiles de la craie, les
lamelles sont disparues (fig. 6 ) , et là où devraient
être les septums (Cig. 6 a. a.) on ne voit plus
qu'une surface lisse perforée comme le reste de
la coquille; mais la forme même de la valve ne
permet pas de la confondre avec la valve dorsale de C. pes-ansetis (fig. 7),
même alors que les lamelles apophysaires feraient défaut. Par exception ,
j'ai rencontré une valve dorsale adulte de M. cuneiformis dans laquelle les
septums secondaires ne se sont jamais développés (fig. 6). Cette atrophie
forme donc le passage entre les deux genres, ce qui m'amène à supposer
que le genre Cistella serait issu du genre Megathyris.
M. cuneiformis el C. pes-anseris étant deux espèces contemporaines
(Craie blanche à Bel. mucronata) , il ne peut être question de considérer la
Fig. 7. -- C. pes-anseriê
[E. Deslongchamps].
— 189 —
seconde comme procédant de la première ; c'est donc au cours d'époques
plus anciennes qu'il conviendrait de placer la séparation. Malheureusement
nous ne possédons aucun Mégathyridé certain antérieur au Sénonien supé-
rieur, de telle sorte que nous devons rester à ce sujet dans le domaine des
hypothèses, et nous contenter d'enregistrer les observations capables de
donner corps à cette supposition.
Si cette hypothèse se justifie, ce que de nouvelles observations seules
peuvent amener, peut-être sera-t-il possible alors de suivre les diverses
phases par lesquelles est passée l'évolution des formes si variées du groupe
des Cistella. Quoi qu'il en soit , il est certain que l'atrophie des septums
secondaires chez les Megathyris n'a pas été immédiatement suivie du re-
dressement en une seule courbe continue des lamelles apophysaires et de
la division en deux lobes au lieu de quatre du corps de l'animal. Bien des
générations ont été nécessaires pour que cette transformation s'accomplisse.
Quant aux Cistella, dont la forme générale est très éloignée du type
Megathyris, peut-être devons-nous attribuer leur origine à l'atrophie des
pièces génériques chez des coquilles que nous ne connaissons pas encore
et qui remontent à des époques fort reculées, car ces Cistella se montrent
à nous dès la Craie supérieure et sont contemporaines de M. cuneiformis et
de C. pes-anseris.
A l'époque sénonienne supérieure , les Cistella sont très nombreuses et
très variées comme formes. Leur ensemble montre que nos connaissances
positives se bornent à la section transversale d'un faisceau généalogique
dont le sommet ou les sommets nous sont inconnus, de même que la lon-
gueur elle-même de la partie du faisceau antérieur à la Craie supérieure.
A partir de cette époque jusqu'à nos jours, les diverses branches de ce fais-
ceau se poursuivent tant bien que mal, avec des interruptions parfois très
grandes, dues à l'insuffisance de notre documentation; mais les espèces
représentatives se succèdent dans chacun des groupes et permettent la
conception des formes intermédiaires qui nous manquent encore.
Il est à remarquer que parfois , en étudiant l'intérieur de la valve dor-
sale des diverses espèces, on rencontre des anomalies faisant songer au
temps où l'appareil interne était divisé en quatre lobes au lieu de deux,
dérogations à la loi générique chez les Cistella, qui probablement sont
dues à des retours d'atavisme.
C'est ainsi qu'un exemplaire de C. subradiata de la collection Cosmann
(lig. 8) montre dans l'intérieur de sa valve dorsale une solution de conti-
nuité des lames apophysaires. Cette brisure se trouvant à la place où chez
les Megathyris sont les septums secondaires, et les lames se recourbent
légèrement comme pour faire place aux septums absents. Dans cet espace,
le test est perforé comme dans tout le reste de la coquille. Comparée à la
valve régulière de l'espèce (fig. 9), cette valve montre, à n'en pas douter,
190
qu'il y a là survivance accidentelle d'un dispositif atrophié depuis bien
des générations.
Fig. 8 et 9. — CisteUa tubradiata [Sandberger],
Fig. 10. — C.pontilevieusis
[ de Morgan ].
C. pontileviensis [de Morgan], de l'Helvétien de Touraine, offre d'une
manière constante, dans sa grande valve, des impressions très différentes
de celles qu'on rencontre chez les CisteUa des
diverses espèces appartenant à ce groupe, et
rappelant la division du corps de l'animal en
quatre lobes (fig. 10).
Enfin, Kowalevski, étudiant la croissance
embryonnaire chez C. neapolitana, constate que
de très bonne heure apparaissent sur le repli
du manteau quatre groupes de soies caduques
(fig. 11 a), munis chacun de leurs muscles
rétracteurs (fig. 116). Ces soies apparentes
déjà dans la larve libre, se déclarent nettement dans la période qui suit
immédiatement la fixation de l'embryon. Or, à un âge quelque peu plus
avancé, ces groupes de soies
se réunissent par paires et
ne forment plus que deux
groupes, dispositif conforme
à la division en deux lobes du
corps des CisteUa, alors que
l'existence de quatre groupes
de soies ne serait justifié que
chez des espèces appartenant
au genre Megathyris. Il sem-
ble donc y avoir, comme le
fait existe d'ailleurs pour une
foule d'animaux appartenant
à tous les ordres, identité
dans les caractères embryon-
naires chez les divers Mégathyridés, et ce fait, joint aux survivances ata-
viques dont j'ai parlé plus haut, serait en faveur de l'hypothèse dans laquelle
les CisteUa procéderaient des Megathyris. Dans la première phase de leur
Fig. 11. — Embryon de la C. neapolitana
aussitôt après sa fixation (d'après Kowalevski).
*- >?■
— 191 —
existence, dans le stage embryonnaire ces petits Brachiopodes ne seraient
encore que des Mégalhyridés. Us se partageraient en Megathyris et Cistella
peu de temps après leur fixation et, comme nous Talions voir, feraient
un long stage générique avant d'entrer dans leur évolution spécifique qui ,
pour beaucoup d'espèces, ne débute que très tardivement.
C. cornula.
C. Collarrh.
C. Baudom.
C. Chevalieri.
C. semicoslata.
C. crassicostata.
C. cor data.
C. neapolitana.
AÇÔ
cOOÛ
i a
Ev
ÇQQ^
a 3
ûOO
* a
co
KO
moôO
C. cuneata.
C. Douvillei.
C. Bouryi.
Fig. 12.
Dans le tableau ci-dessus (fig. 12) j'ai groupé les croquis de onze espèces
de Cistella envisagées chacune aux divers âges dont il m'a été possible de
suivre les traces , en observant les lignes de croissance sur un grand nombre
de spécimens.
On remarquera que les espèces de B à G débutent toutes par la même
forme, que A est quelque peu plus haut et que H, K, L et M sont trans-
verses. Ce dispositif correspond grosso modo à la forme générale que doit
— 192 —
avoir plus tard la coquille adulte. Eu effet, C. cornuta (A) est une coquille
allongée, alors que C. Collardi (B), C. Bandoni (C), G. Clievalieri (D),
C. semicoslata (E) et C. crassicosta (F) sont plutôt discoïdales.
Dans ce groupe (AF), qui appartient tout entier à l'Eocène et se montre
dune grande homogénéité, quelques espèces poursuivent leur croissance
(n° 2) sans changer de forme. B2, C2, D2, E2 sont dans ce cas, alors que
A2 , F2 et G2 se caractérisent quelque peu spécifiquement.
La différence est plus sensible dans le stage n° 3. Mais A3 et F3 se con-
fondent encore, et il en de même pour B3, D3 et H3. Enfin au h* et 5* stage
les caractères s'accentuent encore, et dès lors la coquille se développera
toujours semblablement à elle-même. Telle est la nature de la croissance
des Cistella les plus répandues dans l'Eocène des environs de Paris : groupe
très homogène que j'ai choisi comme exemple, parce qu'à tous points de
vue il est très caractéristique.
Fig. i3. — C. cyplyana
[de Morgan].
Fig. \t\. — ■ C. neapolitana
[Scacchi].
Ce groupe Éocène dont il vient d'être parlé n'est pas spécial au Luté-
tien : on rencontre de nos jours (C. Schrammi [Crosse et Fischer]) des
formes lui appartenant, mais son origine semble être dans les Cistella
lisses, plus hautes que larges, qui existent déjà dans le Sénonien supérieur
( C. cyplyana [de Morgan] ) (fig. 1 3 ) et descendent jusqu'aux temps modernes
(C. neapolitana) [ tig. i4] en le modifiant quelque peu. Je donne à ce
groupe tout entier le nom de Cistella terebratulijormes , en raison des ana-
logies d'aspect général qui présentent ces espèces avec les Térébralulidés.
Quelques rares espèces circulaires, entre autres C. Joubini [de Morgan
sp.n.] (fig. i5), que je désignerai sous le nom A'oboliformes , doivent peut-
être occuper la tête de la série des Térébratuliformes.
De même, nous voyons parmi les Cistella des diverses époques des
groupes Spiriferiformes (ex C. Megatrema [Sowerby]) et Orthi&iformes (ex
C. Bouryi [de Morgan], (fig. 16), C. capsula [Jeffreyss]).
C'est dans cette classe que doit se ranger C. liasina [Eug.Deslongchamps],
si toutefois cette coquille appartient réellement à la famille des Méga-
thyridés. Ces deux derniers groupes semblent devoir être rattachés aux
— 193 —
Megathiriformes et comprendre les formes exagérées qu'on rencontre dans
la Craie du nord de l'Europe. C. hirundo [V. Hagenow] (fig. 17), C. da-
itica [de Morgan] (fig. 18), C. Bttelti [V. Hagenow], C. Fuchsi [de Mor-
gan]. Mais les Spirifêriformes et les Orlhisiformes appartiennent à des
époques très diverses : elles n'ont donc pas toutes la même origine, et il
est à croire que les types primordiaux, bien qu'apparentés entre eux,
étaient cependant très différents.
mm
sx
Fig. i5. — C. Joubini
[de Morgan].
Fig. 16. — C. Bouryi
[ de Morgan ].
C. subradiala [Sandberger] (fig. 19) présente, je lai dit plus haut,
tous les caractères extérieurs des Megathyris (M. decollatus [Chemnilz])
[lig. 20] qui vivent encore dans nos mers; mais cette coquille est beau-
coup plus ancienne que M. decollatus, puisqu'on la rencontre dans l'Oli-
gocène (Stampien). C'est donc qu'il a existé jadis, soit pendant l'Eocène,
Fig. 17. — C. hirundo
[V. Hagenow].
Fig. 18. — C. danica
[de Morgan].
soit aux temps crétacés, soit plus anciennement encore, un type ancestral
de celte forme, que nous n'avons pas encore retrouvé et qui serait en
même temps l'origine de C. subradiala du Stampien, peut-être même aussi
des Cislella à valve dorsale operculiforme du Miocène et des temps posté-
rieurs (Cfalunica [de Morgan] (fig. 92).
Pour les Cislella rhynchonelliformes , qui sont peu nombreuses, je citerai
une espèce nouvelle de grande taille C. Dautzenbergi [de Morgan sp. n.|
(fig. 23) de l'Eocène parisien. Ce groupe existe également dans le Lutétien
des Pyrénées (C. Roberti [de Morgan sp. n.]).
— 194 —
Quant aux espèces appartenant au genre Megathyris , elles sont si peu
nombreuses (quatre seulement) qu'il n'est pas possible d'établir une filia-
tion, fût-elle même hypothétique. M. Vasseuri [de Morgan], du Redonien
Fig. i 9. — C. subractiata
[Sandberger].
Fig. go, ■ — Megathyris decollatus
[Chemnitz].
de la Manche, semble descendre de M. cuneiformis [d'OrbignyJ; mais
M. oblitus [Michelotti] et M. decollatus [Chemnitz], qui sont très proches
parents, sont d'une forme débutant dans le Pliocène (Astien) et dont
aucun représentant antérieur n'est connu jusqu'à ce jour.
Fig. a2. — C. falunica
[de Morgan].
Fig. a 3. — C. Dautzenbergi
[de Morgan].
Bien que nos connaissances actuelles sur les Mégathyridés soient encore
très incomplètes, on peut cependant entrevoir l'existence de groupes assez
bien définis.
Genre Megathyris d'Orbigny.
Forme crétacée.
Forme pliocène
i M. cuneiformis d'Orb. (t\g. 11).
| M. Vasseuri de Morg.
\ M. oblitus Michelotti.
I M, decollatus Chemnitz (fig. i3).
195 —
Genre Cistello Gray.
C. Mégatkyriformes..\ C-^-«^mE.DesIongchampS(fig.io).
( t. cuneala Hisso (fig. o).
["Groupe/ C. Orthisiformes. . . . j C' ^ ^ Morgan (fig. 18).
J (G. capsula Jetfreys.
C. Spiriformes C. megatrema Sowerby (fig. 8).
C. Oboliformes C. Joubini de Morgan (fig. 17).
} r T" 'i 1 tc \ C- cipluana de Morgan (fis-. i5).
UT.i-niiiW ''• Icrebratuli ormes . „ ,. - , • /V «/
,L\ J ( L. neapolttana bcacchi (fig. 16).
C. RhynchmettiJ vrmes.
C. Thioti Cossmann.
C. Dautzenbergi de Morgan (ûg. 3 3).
Tous les Mégathydés connus jusqu'à ce jour rentrent aisément dans
ces diverses classes, et les deux groupes, bien que présentant des lacunes,
semblent être homogènes quant à leur composition; mais la parenté qui
existe entre eux parait être très éloignée et, dans tous les cas, de beaucoup
antérieure à l'époque sénonienne.
Les espèces antérieures à la Craie à Bel. mucronata sont toutes encore
douteuses au point de vue générique C? liasina [E. Deslong], C? oolitica
[Davidson], C? helveûca [de Morgan sp.
n.] du Néocomien. Par leur aspect externe
ces coquilles se rapprochent beaucoup des
Mégathyridés et ne peuvent être certai-
nement rangées soit dans les Thecidea,
soit dans les Eudesella (fig. 2 h). D'ailleurs
la place que doivent occuper les Méga-
thyridés dans l'ensemble des Brachiopodes
n'est pas encore précisée. Ces animauv ne
sont pas, comme certains auteurs l'ont
supposé, les intermédiaires entre les Brachiopodes libres et ceux qui sont
fixés parleur test [Cranta, Thecidea, etc.). Ce sont des Articulés simple-
ment attachés aux corps solides par un ligament, jamais adhérents; et,
de ce fait, ils sont plus proches des Térébratulidés, Rynchonellidés, etc.,
que des groupes adhérents ou semi-adhérents.
Dans cette étude sommaire d'ensemble, j'ai dû faire intervenir les noms
de certaines espèces qui n'ont pas encore été publiés. La description de
ces formes nouvelles fait partie d'un travail plus étendu que je prépare en
ce moment.
Fig.
ai. — Eudesella mayalis
[ Munier-Chalmas].
196 —
Procédés triciibomes ,
par m. g. lép1ne.
3e NOTE M.
Les procédés par sélection des trois couleurs ne permettant pas des
poses suffisamment courtes pour le portrait, on pourrait concevoir l'ob-
tention du jaune et du bleu sur une plaque opaline contenant ces deux
couleurs sous la forme d'une trame ou de lignes parallèles.
Avec les moyens perfectionnés de photogravure, il nous semble qu'on
pourrait réaliser une dégradation suffisante jusqu'au blanc de chacune
d'elles.
Le repérage devrait être absolu et correspondre aux lignes parallèles
du violet et de l'orangé, qui auraient donné la sélection sur le cliché
photographique.
Cette épreuve ainsi obtenue serait, à la vérité, d'une finesse relative ;
c'est pourquoi nous avons pensé qu'en la recouvrant d'une dispositive
rouge virée au cuivre , il en résulterait un beau modèle.
Nota. — On sait les difficultés qu'éprouvent les photograveurs pour l'obten-
tion du rouge. A notre avis, il conviendrait d'en tirer deux, un carmin et un
rouge cuivre rappelant la sienne brûlée.
(1) Voir Bulletin du Muséum, n° 6, 1910, p. 33o, et n° 7, 101 3, p. 533.
— 197 —
r
Observation sur le mode de solidification de l'Ecorge initiale
du Globe terrestre;
À propos d'un récent travail de M. Adrien Guebhard ,
par M. le Professeur Stanislas Meunier.
Un de nos Géologues les plus distingués, M. Adrien Guebhard, émet
l'avis que l'écorce terrestre a débuté par la solidification superficielle du
ff globule mouvant de fonte incandescente de Laplace {1'» progressivement
refroidi. Ayant, pour mon compte, étudié la même question par une mé-
thode particulière, je suis parvenu à une manière de voir bien différente
et dont je demande à résumer en quelques mots les caractères essentiels.
En rapprochant les enseignements de Laplace des données fournies par
l'observation du Soleil, et en même temps des résultats d'expériences de
laboratoire , je pense que les matériaux constituant les régions externes
du sphéroïde chaotique destiné à devenir la Terre, en particulier les métaux
collaborant à la photosphère, devaient être bien loin de l'état de liberté
chimique. Ges corps étaient nécessairement engagés dans des combinaisons
dont les propriétés et, par exemple, le point thermométrique de solidifica-
tion étaient fort distants de ceux qui concernent les éléments eux-mêmes.
Par exemple , il faut nécessairement remplacer la supposition , dans l'atmo-
sphère de vapeur de fer métallique, celle de vapeurs de composés ferru-
gineux , tels que le chlorure, le fluorure, etc.; de même, il faut remplacer
l'hypothèse du magnésium, du potassium, du silicium volatilisés par celle
décomposés gazeux renfermant, avec des métaux, des minéralisateurs ana-
logues à ceux qui président, même encore aujourd'hui, à l'élaboration des
roches dans Jes profondeurs terrestres. Ajoutons que la photosphère, dont
Paye a si bien analysé les conditions sur le Soleil l2), est tout aussi «■ résis-
tante à la surface du globe gazeux du Soleil que pourrait l'être la pellicule
superficielle de globule de fonte attribuée à Laplace.
A un autre point de vue, je crois devoir relever, dans les notes de
M. Guebhard, l'opinion que si les charriages tangentiels étaient intervenus,
ils auraient eu pour effet «d'invraisemblables plongées de fonds de cuvettes
dans le bain même d'où leur densité les a fait émerger-. Sans insister sur
11 Compte» rendus Acad. Se, GLXVI, [). Auo (11 mare i<,)i8).
-' />.' l'origine <lu Monde, p. j3'i , 1 vol. in-8' (Paris, i884 |.
— H)8 —
la supposition inacceptable, comme on va le voir, de la fusion sèche, je
rappellerai que les charriages , dont les coupes de montagnes proclament
si souvent la réalité, n'ont aucune raison pour se traduire par des plongées,
mais au contraire par des poussées, de bas en haut, de matériaux profonds
et chauds sur des masses qui leur étaient superposées. Toute la théorie
orogénique et en même temps toute la théorie volcanique en découlent.
Je remarquerai encore que le point de vue de M. Guébhard dérive
avant tout d'une supposition qui , bien qu'ayant eu en un temps le consen-
tement unanime des géologues , paraît de plus en plus inacceptable: celle du
passage de la masse de la Terre par l'état de fusion sèche ou ignée. Les mé-
thodes de la géologie comparée et, dans le cas particulier, l'étude attentive
des phénomènes en cours sur le globe solaire conduisent à y voir une
masse gazeuse dans une région sphéroïdale de laquelle, à grande distance
de la limite supérieure de l'atmosphère, la substance constituante passe
sans intermédiaire de l'état de vapeur à l'état solide , par un mécanisme qui
a été tout naturellement comparé à la condensation du givre. C'est le pro-
duit de cette condensation qui, grâce à son état physique, communique à
la photosphère le pouvoir émissif pour la lumière, qui lui a valu son nom.
Faye a insisté sur les conséquences , pour cette enveloppe , de la circulation
de différents courants atmosphériques, parmi lesquels se signalent la
formation des taches et la projection centrifuge des protubérances.
A cet égard, je me permettrai de rappeler la série de recherches (I) qui
m'ont procuré la synthèse de tous les minéraux dits initiaux ou corticaux,
depuis les alliages de fer et de nickel jusqu'aux silicates magnésiens
(pyroxène et péridot) dont sont faites les roches , que Daubrée qualifiait
de cosmiques et dont Fouqué et Michel Lévy, les défenseurs de la fusion
sèche, n'ont imité les caractères que très partiellement^.
En résumé, la conception à laquelle je suis amené par l'observation
me semble remarquablement concordante avec une foule de notions désor-
mais acquises , quant au régime dynamique de toutes les régions acces-
sibles des écorces astrales. Elle devra servir de point de départ aux spécu-
lations ultérieures.
(1> Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences, XXVII
N°5(i88o).
W Synthèse des minéraux et des roches, p. ho et h 1, 1 vol. in-8° ( 188a).
SOMMAIRE.
Pag»».
Actes administratifs. — Information donnée à la Réunion, par le Président,
du décès de M. J. Deniker, Bibliothécaire du Muséum. — Discours
prononcé à ses obsèques, au nom de M. Edmond Perrier, Directeur
du Muséum, par M. le Professeur Ch. Gravier 1 53
Communications :
Max Kollmann. Sur trois espèces de Mammifères de la région balkanique. i50
P. Chabanaud. Etude d'une Collection de Reptiles de l'Afrique Occidentale
française récemment donnée au Muséum d'Histoire naturelle de
Paris par le Dr G. Bouet, avec la description de deux espèces nou-
velles i6g
Ed. Lui y. Les Tellines de la Mer Rouge (d'après les matériaux recueillis
par M. le Dr Jousseaume) 167
L. Germain. Contributions à la Faune Malaeologique de l'Afrique équato-
riale :
LI. Catalogue des espèces appartenant au genre Fischeria Ber-
nardi i^3
— Contributions à la Faune Malacologique de Madagascar :
V. Espèce nouvelle de Véronicelle recueillie par M. Geay (Vero-
nicella Geayi nov. sp.). [Figs.] 181
J. de Morgan. Considérations générales sur les Mégathyridés. — Leur
origine et leur croissance. ( Figs.) 187
G. Lépine. Procédés tricliromes. 3" Note : 196
St. Meunier. Observation sur le mode de solidifadion de l'écorce initiale
du Globe terrestre, à propos d'un travail récent de M. Alfred
Guébhard 197
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNEE 1918
N° 4
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGGGXVIll
AVIS.
Les auteurs sonfpriés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
ï. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres , jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés parle Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scieutifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(,) S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos, trésorier de l'Association ,
lao, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1918. — N° 4.
25 AVRIL 1918.
PRÉSIDENCE DE M. EDMOND P«ERRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président, n'ayant à donner connaissance d'aucun fait
pouvant intéresser la Réunion, donne immédiatement la parole aux
personnes présentes qui ont des Ouvrages ou des Mémoires à pré-
senter.
PRÉSENTATION D'OUVRAGES.
M. Costantin présente et offre pour la Bibliothèque du Muséum,
de la part de Mn,e veuve Noël Bernard, un ouvrage posthume de
son mari, qu'elle a l'ait publier par la librairie Alcan, ouvrage
intitulé L'Evolution des Plantes. Elle a demandé à M. Costantin,
dont N. Bernard a été l'élève et l'Agrégé-préparateur lorsqu'il était
Maître de conférences à l'Ecole Normale, de vouloir bien rédiger
une préface pour ce livre.
La notoriété scientifique de Noël Bernard est maintenant bien
établie par ses belles études sur les Orchidées, et il était d'un véri-
table intérêt de recueillir et de publier pieusement tout ce qu'avait
conçu un esprit aussi éminent. On lira avec fruit les chapitres
remarquables de cette œuvre sur l'évolution individuelle et la
sexualité, la notion d'espèce, l'hérédité, les variétés, le croise-
ment et la variation, etc., l'évolution dans la symbiose.
Muséum. — xxiv. i4
177" RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. «ir^r^
tu
— 200 —
M. A. Ménégaux dépose sur le bureau de l'Assemblée, pour la
Bibliothèque du Muséum , les trois premiers numéros de l'année 1918
de la Revue française (V Ornithologie , avec la promesse de continuer
par la suite. Cette Revue en est à la dixième année de son existence
et au n° 108, sans compter plusieurs numéros supplémentaires.
Pendant cette longue période, la Revue a publié de nombreux
travaux, avec planches et figures, intéressant la systématique, la
synonymie, ranatomie, la distribution géographique, la biologie,
l'élevage, la protection des Oiseaux et leur rôle en agriculture.
Elle a pris une place si importante dans la Science qu'elle fait
l'échange avec plus de vingt cinq périodiques, dont beaucoup ne se
trouvaient pas à Paris, et parmi lesquels sont les plus renommés
de l'étranger : Y Ibis, d'Angleterre; YAnl, et le Condor, des Etats-
Unis; Y Emu, d'Australie; YHomero, de la République Argentine, etc.
La plupart des grands Musées y sont abonnés, et elle reçoit par
échange les Bulletins de toutes les Sociétés ornithologiques.
Je me plais à signaler que, malgré la perturbation amenée par
la guerre, les collaborateurs n'ont pas manqué, même au Iront, et
qu'elle a pu continuer à paraître régulièrement tous les mois.
M. le Professeur Joubjn présente et offre pour la Bibliothèque du
Muséum les ouvrages suivants, dont il relève tout particulièrement
les mérites :
i° Revision des MactridjE vivants du Muséum d'Histoire naturelle de
Paris, par M. Edouard Lamy, Assistant de la Chaire de Malacologie.
2° Etude sur les Mollusques terrestres etjluvialilcs recueillis par L. Féa
pendant son voyage en Afrique occidentale et aux (les du Golfe de Guinée,
par M. Louis Germain, également Assistant de la Chaire de Mala-
cologie.
201
COMMUNICATIONS.
Note sur les Mammifères
rapportés d'Asie Mineure par M. Gadeau de Kerville,
par M. Max Kollmann.
Le faune de l'Asie Mineure, encore incomplètement connue (l), est
remarquable par son caractère composite. D'une part, cette région pré-
sente un ensemble assez varié de conditions géographiques et climatoio-
giques; d'autre part, elle est située au voisinage immédiat de la Caucasie,
c'est-à-dire du point de conlact des faunes de l'Europe orientale, de la
Perse et de l'Afrique, par l'intermédiaire de l'Arabie et de la Syrie. C'est à
ce point de vue que sont intéressantes les quelques espèces que nous avons
à mentionner.
Eriinaceus europaeus transcaucasicus Satunin.
C'est une des plus grandes formes de l'espèce E. europacus. La descrip-
tion de Satunin ('2) s'applique très exactement aux spécimens que nous avons
examinés.
Piquants de la région dorsale de 28 à 32 millimètres de longueur,
lisses, cannelés, complètement dépourvus de perles saillantes, jaune clair
dans toute leur étendue, sauf un étroit anneau brun subterminal. Tête
couverte de poils bruns, de même que les quatre membres; gorge, poi-
trine, ventre, blanc sale.
Comme le fait remarquer Satunin, l'ensemble des caractères crâniens
rattache d'une façon certaine le Hérisson de la Transcaucasie à ÏE. enro-
paeus type, et le distingue en même temps de la forme roumaine E. e.
roumanicus Barret-Hamilton.
Parmi les caractères dentaires qui définissent assez bien ÏE. e. transcau-
casicus, citons la présence de deux tubercules, l'un antérieur, l'autre pos-
térieur à la base de la canine supérieure , et la taille relative de la première
(1) Les naturalistes anglais n'ont fait connaître que la faune de la S} rie et de
la Judée.
<2> Milth. Kauk. Mus., 111, 1907, p. 8.
là.
— 202 —
prémolaire supérieure qui est au moins deux fois aussi longue que la
seconde incisive.
Dimensions, c? adulte. — Longueur de la tête et du corps, zko milli-
mètres. Longueur du pied postérieur, /n millimètres. Longueur de la plus
longue griffe (2e), 11 millimètres. Longueur du pied antérieur, 3o milli-
mètres.
Dimensions du crâne. — Longueur maxima, 61 millimètres. Longueur
condylo-basale, 6 1 millimètres. Longueur basilaire 5/j millimètres. Largeur
zygomatique, 37,5 millimètres. Largeur interorbitaire, 16 millimètres. Lon-
gueur palatine, 33 millimètres.
Mr. europaeus est réparti en Europe depuis la Scandinavie jusqu'à la ré-
gion méditerranéenne (Espagne, Italie, Crête), et vers l'Est clans toute la
Russie jusqu'en Transcaucasie (Monts du Talysch) (1). La présence de E.e.
iranscaucasicus en Asie-Mineure rattache la forme de cette région à celle de
l'Europe.
Muséum de Paris, 5 sp. , n° 1917-34, alcool.
VULPES ALPIIERAKYI Satunin.
Salunin (2) a donné le nom de Vulpes alpherakyi à un Renard, très
répandu dans les steppes transcaucasiennes, qu'il avait d'abord assimilé à
V. leucopus Pallas des déserts de l'Inde, de l'Asie centrale, de la Perse et
de l'Arabie.
Le système de coloration est, en effet, sensiblement le même, y compris
diverses particularités , comme l'existence d'une tache blanche derrière
chaque épaule. La présente espèce diffère cependant du V. leucopus par
quelques caractères, surtout par une décoloration générale très marquée,
qui est propre aux animaux des pays dépourvus de végétation arbo-
rescente.
Radde {3j avait déjà distingué cette forme sous le nom de Vulpes mela-
notus ; cette désignation spécifique étant préoccupée , on doit lui substituer
celle qu'a créée Satuniu.
M. Gadeau de Kerville a rapporté de l'Anatolie (J) un spécimen d'une
teinte générale fauve pâle, couleur de sable, presque blanche en cer-
(1) La steppe Mugan est sur le versant nord du massif du Caucase; la région
de Talysch est au sud de ce massif; ces deux contrées sont sur le littoral de la
Caspienne.
(2> Mitth. Cane. Mus., 1907, III, p. 02.
P) Fatma. Flor. Caspi, 1886, p. 5.
C1' Ce Renard provient vraisemblablement des régions montagneuses de
l'Arménie, où l'été ne dure que deux mois, mais est assez chaud pour faire
mûrir le raisin, à l'époque actuelle, comme dans l'antiquité où le vin y abondait.
( V. Xénophon , Anabase.)
— 203 —
tains points, qui appartient certainement à Vulpes alpherakyi. (Le crâne
manque. )
Tête d'un blanc jaunâtre dans son ensemble, un peu plus fauve sur
la ligne médiane, sur le nez et autour des yeux. Lèvres et joues entière-
ment blanches.
Gorge et poitrine couvertes d'un duvet cendré et de jarres blanches
formant un ensemble grisâtre. Le blanc pur réapparaît sur le ventre.
Régions dorsales également couvertes de duvet cendré, mais entremêlé
de jarres parfois noires, le plus souvent fauve clair à pointe blanche ou en-
tièrement blanche. Le cou et les épaules fauve clair; varié de brun par
places; le reste du dos fauve très clair. La teinte est plus foncée sur la
ligne médiane et se décolore progressivement sur les côtés jusqu'à former
en arrière des épaules, où les poils sont entièrement blancs, une large
tache tout à fait caractéristique, à laquelle nous avons déjà fait allusion.
Oreilles de longueur moyenne, blanches en dedans, noires en dehors.
Membres antérieurs et postérieurs d'un roux brillant en avant, brun
jaunâtre en arrière et en dedans. Queue presque entièrement couverte de
longs poils d'un fauve clair varié çà et là de pinceaux roux ou noirâtres ,
principalement à la base et à la face dorsale.
Dimensions. — Longueur de la tête et du corps : 700 millimètres.
Longueur delà queue, y compris le faisceau terminal : 45o millimètres.
Longueur des oreilles : 90 millimètres.
Celte forme est remarquable par ses teintes d'un fauve pâle, comme
décolorées, caractère évidemment en rapport avec son habitat particulier.
C'est, en effet, un hôte des régions plus ou moins désertiques, très
répandu, d'après Satunin, dans la steppe Mugan.
D'autre part, 1 . alpherakyi est, sans conteste, étroitement apparenté à
1 . leucopus Pallas. Ce dernier est exclusivement asiatique. Le spécimen que
nous avons examiné provient d'Anatolie et témoigne ainsi des affinités par-
tiellement orientales de la faune de cette région.
Muséum de Paris, 1 sp. , n" 1917-37, peau.
Mus musculus GENTiLis Brants.
Celte sous-espèce bien connue est caractérisée par ses teintes fauves, son
ventre blanc, sa longue queue. On la rencontre en Egypte, Abyssinie,
Caucase, Asie Mineure (Satunin).
Lepus cyrensis Satunin.
Ce Lièvre est remarquable par ses faibles dimensions et par ses teintes
claires, couleur de sable. C'est vraiment, à ce point de vue, un animal des
régions chaudes et désertiques. Il n'est pas rare dans la steppe Mugan
(Satunin).
— 20/i —
Dessus de la tète et dos couverts de poils fauves terminés par lin anneau
noir avec pointe jaune clair. L'ensemble est brun clair, tiqueté de fauve,
plus grisâtre daus la région postérieure et sur les côtés de la tête. Lèvre
inférieure et menton blancs. Gorge, faces inférieure et latérales du cou
roux clair; le reste de la face ventrale est d'un blanc pur, de même que la
face interne des membres. Face antérieure du bras, de l'avant-bras et de
la main de la même teinte que le cou. Faces latérale et postérieure de la
jambe grises. Pied entièrement gris. Oreilles relativement courtes, presque
blanches en dedans , sauf sur le bord externe ; côté dorsal roux brunâtre
sur la moitié interne, blanc sur la moitié externe; pointe noire sur une
longueur de deux centimètres. Queue noire sur le dessus , blanche en
dessous et sur les côtés.
Dimensions. — Longueur de la tête et du corps, 3io millimètres.
Longueur de l'oreille, 86 millimètres. Longueur du pied postérieur,
116 millimètres.
Le crâne ne présente pas de particularités bien saillantes. Ses dimen-
sions sont naturellement en rapport avec la faible taille de l'animal.
Longueur condylo-basale , 57 millimètres. Longueur basilaire, 5 2 mil-
limètres. Longueur maxima, 69 millimètres. Largeur zygomatique,
38 millimètres.
Satunin (l) compare avec raison Lepus cyrensis à Lepus caspius Ehren-
berg(2). Ainsi comprise, cette espèce est répartie dans la Russie méri-
dionale, de la région d'Astrakhan jusqu'en Transcaucasie (Steppe Mugan,
monts de Talysch) et jusqu'à la Caspienne.
Le spécimen que nous avins examiné provient de la région d'Angora,
en Anatolie. C'est donc en Asie Mineure un représentant de la faune de
l'Europe orientale.
Muséum de Paris. 1 sp. , n° 1917-49, peau et crâne.
W Millh. Kauh. Mus., 1907, III, p. 83.
(2> Symbolea Physicœ, 1828, fol. 9.
— 205
Coléoptères Ëlatérides Indochinois
de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
Catalogue et Description des espèces nouvelles,
par M. Ed. Fleutiaux.
Agrypnus /equalis Candèze.
Cochinchine (R. Germain) - (Ministère des Colonies) - Delestre ; -
(Baudouin d'Aulne) - (Amiral Vignes) - (Collection Fleutiaux). — Cap
Saint- Jacques, mai (Comte de Barthélémy). — Saigon, oct.; Cap Saint-
Jacques (Collection Bonhoure). — Cap Saint- Jacques, février (Capitaine
Modest). — Thudaumot, octobre (Laprade, Collection Bonhoure). —
Cochinchine , Cambodge ( Comte de Barthélémy).
Cambodge (A. Pavie).
Annam : Hué (B. P. Renauld). — Région de Hué à Bung-Miu (Comte
de Barthélémy). — Qui-Nhon (R. P. Hamon).
Tonkin : Indochine française, principalement Tonkin (J. Levasseur).
— Tonkin et Annam (Brousmiche). — Tonkin (Collection Bourgeois) -
Langue). — Tonkin central (A. Krempf). — Tonkin, Monkay (Brocars). —
Montagnes du Haut-Song-Chai (Rabier). — Cho-Moï (Roget). — Région
de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Haut-Tonkin, été: Tonkin
central, environs de Tuyen-Quan, avril à septembre: Région deChim-lloa
et de Tuyen-Quan, printemps; Région de Tuyen-Quan et de Phu-an-Binh ,
avril à juin; Province de Tuyen-Quan, Haute-Rivière Claire , printemps,
été; Environs de Yen-Bai (A. Webs). — Lao-Kay (D' Chevalier). —
Ha-Giang (Capitaine Bonifacy). — Vallées de la Haute-Bivière Claire, entre
Ha-Giang et Vinh-Tuy, principalement à Sac-Quang (J. de Betz). — Envi-
rons de Lao-Kay (Capitaine Sauvez). = Région de Hanoï, Chiné, près
Phu-Ly (L. Duport). — Région de Ha-Giang (Siebens Olivier). — Haut-
Tonkin; région de Rac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Yen-Minh (F. de
Broissia).
Agrypnus fusiformis Candèze.
Cochinchine : Saigon, août: Cap Saint-Jacques, février et novembre
— 206 —
(Capitaine Modest, Collection Bonhonre). — Cocbinchine, Cambodge
(Comte de Barthélémy).
Tonkin : Tonkin central (A. Krempf).
Adelocera spurca Candèze.
Cochinchine : Cap Saint-Jacques (Capitaine Modest).
Annam : M. Attopeu (J.-M. Bel).
Laos : (Dr Neis).
Tonkin : Haut-Tonkin; région de Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et
Yen-Minh(F. de Broissia).
Adelocera Salvazei Fleutiaux.
Siam : Bangkok (Harmand).
Adelocera cristata n. sp.
Oblong, peu convexe; noir à peine brillant, couvert de squamules
jaunes peu serrées, élytres ornés à la base d'une bande transversale de poils
bruns partant de l'épaule et contournant l'écusson. Tête fortement ponc-
tuée, légèrement déprimée en avant et finement rebordée. Antennes courtes,
faiblement dentées, premier article brunâtre, les autres ferrugineux. Pro-
notum plus long que large, peu convexe, assez déprimé à la base, presque
parallèle, peu sinué près des angles postérieurs, arrondi et rétréci dans sa
partie antérieure; ponctuation forte au milieu, moins grosse sur les côtés;
angles antérieurs légèrement avancés; postérieurs courts, aigus, presque
droits, non carénés. Ecusson oblong, fortement ponctué. Elytres paral-
lèles, rétrécis dans le tiers postérieur, peu convexes, couverts de points
gros et serrés en avant, plus petits et rangés en stries régulières en arrière.
Dessus de même couleur, pubescence moins apparente. Pattes ferrugi-
neuses.
Longueur : nmm 1/2 à i3 millimètres.
Cochinchine (Lemesle). — Un exemplaire, Muséum d'Histoire naturelle
de Paris.
Sumatra : Palembang. Un exemplaire, ma collection.
Proche de modesta Boisd.; beaucoup moins fortement ponctuée; pu-
bescence plus régulière; élytres ornés d'une bande transversale étroite près
de la base, formée par des poils bruns.
Je crois très voisine la forme vicina que Candèze a brièvement décrite
de Birmanie {Ami. Mus. Civ, Gén,, 180,1, p. 772).
— 207 —
Adelocera modesta Boisduval.
Laos : Lakhon ( Harma r d ) .
Pericus variegatls 0. Schvvarz.
Tonkin : Tonkin centrai, environs de Tuyen-Quan (A. Weiss).
Laos : Lakhon (Harmand).
Meristhus Perraudierei Fleutianx.
Tonkin : Tonkin central, environs de Tuyen-Quan, printemps, été'
(A. Weiss).
Meristhus quadripunctatos Gandèze.
Tonkin : Hanoï, juin (Collection A. Bonhoure).
Agraeus excavatus n. sp.
Court, brun noirâtre, couvert de squamules brunes et hérissé de longs
poils noirs. Tête verticale, plane, fortement ponctuée, bord antérieur
tronqué au milieu. Antennes jaunes: premier article brunâtre: 9" et 3e très
courts; suivants triangulaires. Proiiotum aussi long que large, étranglé en
arrière; bords latéraux très sinueux, relevés en avant et formant de chaque
côté un lobe épais et très saillant: surface médiane inégale, couverte en
avant et en arrière d'une grosse ponctuation, marquée en avant d'un sillon
arqué lisse et profond, dont les branches atteignent le bord antérieur:
squamules brunes plus apparentes en avant, au milieu quelques poils de
même couleur, longs et couchés en arrière: lobes pointus au sommet, ren-
flés latéralement, fortement excavés en dedans par une incision profonde
irrégulièrement arquée, laissant voir par transparence la paroi externe,
fortement ponctués en dedans et en [dehors, hérissés en dedans de longs
poils bruns dressés au sommet, face antérieure lisse; angles postérieurs
minces, transparents, aigus, divergents. Écusson assez grand, triangu-
laire, fortement ponctué. Elytres ovales, convexes, rétrécis en arrière,
nullement striés, fortement ponctués, ornés chacun d'une petite tache de
squamules brun clair près du bord latéral avant l'extrémité, hérissés
de longs poils noirs très écartés, couchés en arrière sur toute la surface et
formant en outre une touffe très dense sur chacun au tiers antérieur près
de la suture; angles numéraux carénés. Dessous également brun noirâtre,
fortement ponctué. Tibias et surtout tarses plus clairs, — Longueur :
Ammi/2.
— 208 —
CooHiNCiiiNE. — Xa-Rak , province de Thudaumot , forêts de bambous
(Gapus). Un exemplaire.
Se dislingue do Mouhoti Cand. par sa couleur brune, la longueur plus
grande des poils hérissés des élytres, et notamment par le grand développe-
ment des lobes antérieurs du pronotum et le profond sillon qui les creuse
au point de les traverser presque complètement.
Lacon hispidulus Candèze.
Cambodge (Harmand).
Lacon fibrinus Candèze.
Tonkin: Tonkin et Annam (Brousmiche). — Montagnes du Haut-Song-
Chaï ( Rallier). — Tonkin (D1 R. Bavay). — Haut-Tonkin ; région de
Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Yen-Minh (F. de Broissia).
Espèce très voisine de juliginosus Cand., du Japon ; elle se retrouve en
Chine orientale, en Corée, à Formose.
Lacon longds Fleutiaux.
Cambodge (Harmand).
Lacon taciturnus Candèze.
Cociiinciiine (Lernesle). — Baria (Dr J.-L. Vauthier.) — Cap Saint-
Jacques (Capitaine Modest).
Cambodge ou Laos (Bonnotte).
Tonkin (Langue). — Ha-Giang (Lieutenant -colonel Bonifacy). —
Tonkin central, région de Tuyen-Quan et de Phu-an-Binh, avril-juin
(A. Weiss).
Lacon gvpsatcs Candèze.
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Région
«le Ha-Lang (Mollard). — Haut-Tonkin et Bas-Yunnan, entre Man-Hao,
Muong-Hum, près Lao-Kay, et Ban-Nam-Coun (Lieutenant Lesourt). —
Lao-Kay, vallée du Nam-Ti ou Pei-Ki-Ho (D' Gervais).
Lacon argillaceus Solsky, var. Davidi Fairmaire.
Tonkin : Région de Lao-Kay et Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Ha-Giang
( Lieutenant-colonel Bonifacy ).
— 209 —
Lacon serrula ? Gandèze.
Tonkin : Région de Ha-Giang (Siebens Olivier).
Lacon lapideus ? Candèze.
Tonkin : Environs de Tuyen-Qnan, avril-juin (A. Weiss). — Vallées
de la Haute-Rivière-Glaire, entre Ua-Giang et Vinh-Tuy (J. de Retz).
— Région de Ha-Giang (Siebens Olivier).
Lacon sinensis Gandèze.
Tonkin (Langue). — Tonkin central, environs de Tuyen-Quan, prin-
temps-été (A. Weiss).
Lacon Gandezei Fleutiaux.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, juillet ; Quim-Quam-Thuong, avril
juin (A. Weiss). — Vinh-Yen, Tamdao, juin (Golleclion A. Bonlioure).
Lacon tostus Candèze.
Tonkin : Ha-Giang (Capitaine Bonifacy). — Région de Ha-Lanp
(Mollard).
Lacon afflictus Candèze.
Cochinchine (Amiral Vignes).
Tonkin: Haut-Tonkin ; région de Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Yen-
Minh (F. de Broissia).
Lacon dilatatus Fleutiaux.
Annam ou Tonkin (Brousmiche):
Alaus sordidus Westwood.
Tonkin (Dr R. Bavay). — Haut-Tonkin; région de Bac-Ken, Ha-Giang
Quan-Ba et Yen-Minh (F. de Broissia).
— -210 —
Alaus larvatus Candèze.
Tonkin: Environs de Lao-Kay (Capitaine Sauvez). — Région de Ha-
Giang (Siebens Olivier). — Montagnes du Haut-Song-Chaï (Rabier). —
Yen-Tinh (Roget).
Alaus elaps Candèze.
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont).
Alads putridus Candèze.
Tonkin: Haut-Tonkin; région de Bac- Ken, Ha-Giang, Quen-Ba et Yen-
Minh (F. deBroissia).
Campsosternus Modhoti Candèze.
Tonkin : Région de Ha-Giang (Siebens Olivier). — Région de Ha-Lang
(Mollard).
Variété Vitalisi Fleutiaux.
Cochinchine : Mont, de Chaudoc (Harmand).
Laos: Lakhon (Harmand).
Variété Fairmairei Fleutiaux.
Tonkin (Langue) : Yen-Tinh (Rogct).
Campsosternus Frïhstorferi Schwarz.
Tonkin : Vin- Yen, Taindao (Collection A. Bonhoure).
Campsosternus Vitalisi Fleutiaux.
Tonkin : Région de Ha-Giang (Siebens Olivier). — Haul-Tonkin ; région
de Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Yen-Minh (F. de Broissia).
Campsosternus Cantori Hope.
Siam: Bangkok (Harmand).
— 211 —
Campsosternus argentipius Candèze.
Annam : Bahnar, Kon Heugo (J.-M. Bel).
Cambodge ou Laos (Bonnotte).
Campsosternus sobrimjs Candèze.
Cochinchine (Harmand) — (Amiral Vignes) - (Délestre) — (Michel de
la Malleray) — (Pierre) — (Baudouin d'Aulne). — Saigon (B. Germain).
— Cap Saint-Jacques (Capitaine Modest).
Cambodge (Pavie).
Annam : M. Attopeu (J.-M. Bel).
Laos : Lakhon (Harmand).
Variété
Cochinchine ( Germain ).
Laos : Lakhon (Harmand).
Variété
Cochinchine: Baria (D' Vauthier).
Siam: Bangkok (Hai'mand),
Campsosternus auratus Drury.
Annam : Hué (R.-P. Renauld).
Tonkin (Langue). — Haut-Tonkin (Roget). — Région de Lao-Kay et
de Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Province de Tuyen-Quan, Haute-Rivière-
Claire, avril à juin (A. YVeiss). — Montagnes du Haut-Song-Chaï (Rabier).
— Haut-Tonkin et Bas-Yunnan, entre Man-Hao, Muong-Hum, près Lao-
Kay2 et Ban-Nam-Coun (Lieutenant Lesourt). — Région de Ha-Lang
(Mollard). — Région de Hanoi, Chiné près de Phu-Ly (L. Duport). —
Haut-Tonkin; région de Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Yen-Minh
(F. de Broissia).
Variété
Tonkin : Région de Ha-Giang (Siehens Olivier).
— 212 —
Variété
Tonkin : Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy).
Oxynopterus annamensis n. sp.
C? Déprimé, atténué en arrière: complètement glabre; brun foncé,
tête et pronotum noirâtres, élytres légèrement brillants. Tète petite,
étroite, creusée au milieu. Labre arrondi, rugueux. Mandibules saillantes.
Yeux gros. Antennes noirâtres, très longuement flabellées à partir du troi-
sième article. Pronotum trapéziforme, rétréci en avant, peu convexe ;
bords latéraux rebordés et sinueux ; bord antérieur échancré en cercle et
garni d'une frange de poils dorés couchés sur la tête ; surface peu convexe,
avec deux légères dépressions à la base et deux en avant, faiblement
chagrinée; angles postérieurs longs, aigus, très divergents, recourbés en
dedans au sommet. Lcusson lisse , arrondi en arrière, déprimé transversa-
lement. Elytres sinués à la base, ovales, atténués à l'extrémité et terminés
par une épine, peu convexes, très finement chagrinés. Dessous noir peu
brillant. Proslernum rugueux près du bord antérieur, peu densément
couvert d'une ponctuation double. Propleures à ponctuation sériée et irré-
gulière. Métasternum et surtout abdomen très finement ponctués. Pattes
noires, bases des cuisses et trochanters jaunes. — Longueur, 48 milli-
mètres.
Annam: M. Attopeu (J.-M. Bel). Un exemplaire.
Ressemble beaucoup à Audouini Gand. (? nec Hope); taille plus petite;
couleur plus foncée; antennes plus longuement flabellées, articles 3, h
el o courts et égaux. Probablement aussi voisin de Harmseni Gand.
Pectocera Messi Gandèze.
Toxkix : Région de Ha-Giang (Siebens Olivier).
Pectocera farinosa n. sp
Allongé, peu convexe; brun rougeâtre, couvert d'une pubesceuce d'un
blanc argenté, plus longue et plus dense sur le pronotum et la base des
élytres. Tête étroite, creusée longitudinalement au milieu, fortement ponc-
tuée. Labre arrondi et ponctué. Mandibules saillantes, noires au sommet.
Yeux gros. Antennes noirâtres, longues et comprimées. Pronotum trapézi-
forme, déprimé, densément ponctué, légèrement sinueux latéralement;
angles postérieurs aigus et divergents. Elytres finement ponctués, légère-
ment striés-sillonnés. Dessous de même couleur. Saillie proslernale, milieu
— 213 —
du métasternum , tibias et tarses plus foncés. — Longueur, 28 milli-
mètres.
Annam: Nha-Trang, avril (Comte de Barthélémy). Un exemplaire.
Diffère de Cantori Hope par la forme plus large, la couleur plus claire,
la pubescence ne formant pas de taches sur les élylres et par les antennes
comprimées, non flabellées(1).
Anathesis laconoides Candèze.
Cochinchine (Amiral Vignes). — Cap Saint- Jacques, avril (Comte
de Barthélémy ).
Annam : Bong-Miu , près Tourane ; Halang, Bantak-Vang (J.-M. Bel).
— Nha-Trang, avril (comte de Barthélémy).
Tonkin (Langue). — Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont).
— Environs de Tuyen-Quan, mars à juin (A. Weiss. ) — Haut-Tonkin;
région de Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Ven-Miuh (F. de Broissia.)
Siam: Bangkok (Larnaudie).
Psephus cvaneus Candèze.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, printemps-été (A. Weiss).
Sphenomerus Mouhoti Candèze.
Annam : M. Attopeu (J.-M. Bel).
(') Pectocera nivea , 11. sp.
Allongé, peu convexe, atténué en arrière; brun plus ou moins rougeàtre,
pubescence blanchâtre formant un duvet dense. Antennes brimes, comprimées,
dépassant la moitié du corps chez le mâle, presque filiformes et mois longues
chez la femelle. Pronotum déprimé, trapéziforme, rétréci en avant, sinué sur les
côtés ; ponctuation double, légère et très écartée; angles postérieurs divergents,
Klj très plus larges que le pronotum à la base, graduellement atténués en arrière,
terminés en point, slriés-sillonnés. Dessous de même couleur, tibias et tarses plus
foncés. — Longueur, 17 à 97 millimètres.
Hindoustan : Madura ; Pulnej (ma collection).
La pubescence couvre uniformémeut toute la surface ; néanmoins les mar-
brures sont quelquefois distinctes sur les élytres. Extrêmement voisin du farinosa
Fleut. ; plus allongée et plus atténuée ; ponctuation légère laissant au fond dénude
un aspect presque lisse.
— 2U —
Sphenomerus Bonnottei u. sp.
Obloug, subparallèle, peu convexe, entièrement ferrugineux, pubes-
cence jaune clair. Tête convexe, légèrement déprimée en avant, bord anté-
rieur saillant, ponctuation large et ombiliquée. Antennes ferrugineuses,
dentées à partir du 3° article. Pronotum à peine plus long que large,
presque quadrangulaire, peu convexe, déprimé à la base, légèrement
impressionnée au milieu en arrière: bord antérieur arrondi; angles pos-
térieurs courts, aigus, peu divergents, carénés; ponctuation grosse,
peu serrée, nettement ombiliquée sur les côtés. Ecusson oblong, très
finement pointillé. Ëlytres peu convexes, subparallèles, rétrécis postérieu-
rement et arrondis au sommet, déprimés à la base, fortement ponctués-
slriés ; interstries convexes et rugueux. Dessous de même couleur. Sutures
prosternales canaliculées en avant. Hanches postérieures étroites, graduelle-
ment élargies en dedans. Pattes ferrugineux clair. — Longueur, 9 millimètres.
Laos ou Cambodge (Bonnotte). Un exemplaire.
Beaucoup plus petit que brunneus Gand.; ferrugineux, plus parallèle;
tête plus déprimée en avant; ponctuation de la tête et du pronotum moins
profonde et ombiliquée : interstries des élytres plus convexes.
Pachyderes macrothorax Wiedemann.
Cambodge (Harmand).
Variété Demangei Fleutiaux.
Tonkin: Hanoi, juin (Collection A. Bonhoure).
Pachyderes niger Candèze.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, printemps-été (A. Weiss).
Melanthoides similis Fleutiaux.
Laos : Lakhon (Harmand).
Melanthoides partitcs Candèze.
Annam ou Tonkin ( Brousmiche ).
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Environs
de Tuyen-Quan, printemps-été (A. Weiss), — Haut-Tonkin; région de
Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Ven-Minh (F. de Broissia).
— 215 —
Conoderus trif asciatus , n. sp.
Allongé, convexe: noir peu brillant, pubescence jaune clair légère;
angles du pronotum jaunes, élytres ornés de trois taches rouges : la pre-
mière oblongue à la base, la deuxième étroite arquée, au milieu, la troi-
sième arrondie, avant l'extrémité. Tète convexe, aplatie en avant, nettement
et densément ponctuée. Antennes noires, 1" article ferrugineux; a0 et 3°
courts et globuleux, ce dernier moins gros crue le précédent; h' plus
long que les 2e et 3e réunis. Pronotum plus long que large, convexe,
parallèle, rétréci en avant seulement près des angles antérieurs, densément
et nettement ponctué : angles postérieurs aigus, non divergents, carénés.
Ecusson oblong, rugueux. Elytres parallèles jusqu'à la moitié, rétrécis
au delà et arrondis au sommet, fortement striés-ponctués; interstries
rugueux. Dessous noir; cuisses noirâtres; tibias et tarses ferrugineux. —
Longueur, 6 millim. 1/2.
Tonkin : Région d'Ha-Lang (Mollard). Un exemplaire.
Près C.fasciatus Cand. ; pronotum parallèle, angles postérieurs du pro-
notum non divergents; taches postérieures des élytres non apicales, bande
pubescente médiane remplacée par une tache.
Conoderus elegans Candèze.
Tonkin (Langue). — Région de Tuyen-Quan, Quim-Quam-Thuong,
avril à juin (A. Weiss).
Conoderus tonkinensis Fleutiaux.
Gochinchine : Raria (Dr J.-L. Vauthier).
Tonkin (Langue). — Montagnes du Haut-Song-Chaï (Rabier). — Région
de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Région de Tuyen-Quan et de
Phu-an-Rinh, avril à juillet : environs de Tuyen-Quan, avril à septembre
(A. Weiss). — Région de Ha-Lang (Mollard). — Valléede la Haute-
Rivière-Claire, entre Ha-Giang et Vinh-Tuy, principalement à Rac-Quang
(J. de Retz). — Ha-Giang (lieutenant- colonel Ronifacy). — Vinh-Yen,
Tamdao, juin (Collection A. Ronhoure).
Heteroderes macroderks Candèze.
ToNkiN : Ha-Giang (Lieutenant -colonel Ronifacy). — Haut-Tonkin;
région de Rac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ra et Yeu-Minh (F. de Rroissia).
Muséum. — xxn. , K
— 216 —
Heteroderes albicans Candèze.
Cochinchine (Baudouin d'Aulne).
Siam : Bangkok (Harmand).
Tonkin : Haut-Tonkin; région de Bac-Ken, Ha-Giang, Quan-Ba et Yea-
Minh (F. de Broissia).
Heteroderes oblitus Candèze.
GocHiNcausE (Baudouin d'Aulne).
Heteroderes ornatds Candèze.
Siam: Bangkok (Larnaudie).
Heteroderes triangdlaris Eschscholtz.
Annam : Hué (Delauney, Collection Fleutiaux).
Tonkin (De Beauchêne in Collection Fairmaire) : Ha-Giang (Lieutenant-
colonel Bonifacy).
/Eolus brachmana Candèze.
Annam : Hué (Delauney, Collection Fleutiaux).
Tonkin (De Beauchêne, Collection Fairmaire).
jEolus pardus Candèze.
Annam: Région de Hué à Bung-Miu (De Barthélémy).
Tonkin (Langue).
Drasterips collaris Candèze.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan (A. Weiss). —Ha-Giang (Lieutenant -
colonel Bonifacy). — Hanoï, mai (Collection A. Bonhoure).
Drasterils Fouqueti Fleutiaux.
CocumcniNE (Baudouin d'Aulne).
— 217 —
Drastebius illinitus Candèze.
Tonkin : Ha-Giang (capitaine Bonifacy, 1903) — (Lieutenant- colonel
Bonifacy, 191 3). — Environs de Tuyen-Quan, été (A. Weiss).
Melanoxantiius melanocephalus Fabricius.
Gochinchine (Amiral Vignes).
Tonkin (Langue).
Melanoxantiius melanurus Candèze.
Gochinchine (Baudouin d'Aulne). — Saigon (Gennain).
Siam : Bangkok (Laruaudie) — (Harraand).
Melanoxanthus Duporti Fleutiaux.
Tonkin : Région de Tuyen-Quan et de Dong-Chau, avril-juin (A. Weiss).
Melanoxanthus Motschulsk.ii Fleutiaux.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan (A. Weiss).
Melanoxanthus Dominei n. sp.
Oblong, convexe; jaune, dessus de la tête et antennes à partir du
kc article noirâtres, bords latéraux des élytres ohscurs. Tête convexe,
arrondie en avant, ponctuation ombiliquée. Antennes assez épaisses, n'at-
teignant pas la base du pronotum. Ce dernier, plus long que large, arrondi
sur les côtés , rétréci en avant , convexe , très déprimé à la base ; ponc-
tuation assez forte , peu profonde , serrée ; angles postérieurs aigus , forte-
ment carénés. Ecusson triangulaire, saillant, rugueux. Élytres aussi larges
que le pronotum, peu atténués en arrière, convexes, fortement ponctués,
striés; interstries plans et éparsément pointillés. Dessous également jaune.
Pattes plus pâles. — Longueur, 5 millimètres.
Tonkin: Environs de Tuyen-Quan, printemps-été (A. Weiss). Un exem-
plaire.
Voisin de M. cinctus Fleutiaux; tête jaunâtre en avant, pronotum
entièrement jaune, élytres obscurcis sur les côtés; base des antennes et
pattes jaunes; ponctuation du pronotum moins profonde, interslries des
élytres moins rugueux.
Dédié à la mémoire du glorieux défenseur de Tuyen-Quan.
— 218 —
Megapenthes ligatcs Candèze.
Tonkin (J. Levasseur) - (Dr R. Ravay). — Région rie Lao-Kay el de
Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Montagnes du Haut Song-Chaï (Rabier). —
Région de Tuyen-Quan et de Dong-Chau, mars-juin (A. Weiss).
Megapenthes obscdricornis Fleutiaux.
Tonkin (Langue).
Laos : Lakhon (Hanuand).
Megapenthes epitrotus? Candèze.
Cochinchine (Amiral Vignes).
Megapenthes crassos Fleutiaux.
Tonkin : Vallées de la Haute Rivière-Glaire, entre Ha-Giang et Vinh-Tuy,
principalement à Rac-Quang (J. de Retz).
Megapenthes modetcs Candèze.
Cochinchine : Cap Saint-Jacques (Coll. Ronhoure).
Tonkin (Langne).
Megapenthes piceus Fleutiaux.
Cochinchine : Saigon (Collection Ernest André).
Laos : Lakhon (Harmand).
Megapenthes tetricos Candèze.
Cochinchine (Amiral Vignes).
Siam : Rangkok (Harmand).
Variété
Tonkin ; Environs de Tuyen-Quan, printemps, été, région de Tuyen-
Quan el de Fhu-an-Rinh , avril-juin; Haut-Tonkin, été (A. Weiss).
— 219 —
Megapenthes ochraeipennis , n. sp.
Allongé, convexe, atténué. Dessus brun plus ou moins noirâtre avec les
côtés du pronotum et les élytres jaunes, pubescence jaune pâle. Tête peu
convexe, régulièrement ponctuée Antennes ne dépassant pas la base du
pronotum, jaunes à la base, légèrement déniées à partir du 4e article;
3° plus long que le -3e et moins que le h\ Pronotum plus long que large,
convexe, brillant, très sinué sur les côtés, peu rétréci en avant, déprimé
à la base, régulièrement ponctué; angles postérieurs aigus, divergents,
bicarénés. Ecusson oblong, atténué au sommet, rugueux. Élytres convexes,
atténués en arrière, écliancrés au sommet, fortement ponctués-striés , plus
légèrement à l'extrémité; insterstries rugueux en avant. Dessous noirâtre
brillant, pubescence très fine; pourtour de l'abdomen et pattes plus ou
moins jaunâtres. Long, 10 millimètres à 10 millim. 1/2.
Tonkin : Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy). — Un exemplaire. —
Vallées de la Haute Rivière-Claire, entre Ha-Giang et Vinb-Tuy, principa-
lement à Bac-Quang (J. de Retz). Trois exemplaires.
Même forme allongée et atténuée que M. juncens Cand., mais plus
étroite; pronotum plus sinué latéralement, plus convexe, angles postérieurs
divergents , écusson plus atténué en arrière.
Anchastus lateralis Candèze.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, été (A. Weiss).
Variété
Cochinchine (Germain) - (Harmand).
Laos : Lakbon (Harmand).
Laos ou Cambodge (Bonnotti).
Cardiophorus carduelis Candèze.
Cochinchine (Harmand).
Cardiophorus marginalis Candèze.
Tonkin : Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy).
— 220 —
Cardiophorus conductus Erichson.
Gochinchine (Baudouin d'Aulne) - (Amiral Vignes). — Trian, janvier
(Golleclion A. Bonhoure).
Siam: Bangkok (Harmand).
Variété palmtus Candèze.
Gochinchine (Amiral Vignes).
Cardiophorus stolatus ? Erichson.
Cochinchine (Julien).
Cardiophorus confusus Fleutiaux
[servilis Fleut. nec Cand.).
Annam : Hué (Delauney).
Cardiophorus similis n. sp.
Allongé, peu convexe. Dessus brun, quelquefois jaunâtre sur les élytres,
pubescence jaune clair. Tête plane , bord antérieur avancé , arrondi , étroi-
tement rebordé , ponctuation fine et serrée, antennes à peu près aussi
longues que la tête et le pronotum, articles épaissis au sommet, brunes;
extrémité des articles ferrugineux: premier très épais, moins long que les
deux suivants réunis; deuxième un peu moins long que le troisième. Pro-
notum plus long que large, peu convexe, également rétréci en avant et
en arrière, très finement et très densément ponctué; sillons basilaires
assez longs, parallèles au bord latéral: angles postérieurs dirigés en
arrière; base sinuée. Ecusson fortement sillonné en avant. Elytres ovales,
fortement ponctués-striés , surtout latéralement. Dessous de même couleur.
Pattes plus ou moins rougeàtres; ongles petits, faiblement dentés. —
Longueur, 7 millimètres à 7 millim. 1/2.
Totckin : Vallées de la Haute Bivière-Claire , entre Ha-Giang et Vinh-Tuy,
principalement à Bac-Quang (J. de Betz). Quatre exemplaires. — Ha-
Giang, octobre à décembre (A. Weiss). Un exemplaire.
Voisin de C. unicolor Cand.; de même forme et de même couleur,
variant du brun obscur au brun jaunâtre; ponctuation de la tête beaucoup
moins forte, celle du pronotum presque semblable, mais plus régulière et
plus dense.
— 221 —
Carmophortjs contemptus ? Candèze.
Cochinchine (Baudouin d'Aulne).
Gardiophorus javanus Candèze.
Cochinchine (Beauchêne, Collection Fairmaire). — Baria (Dr Vautliier).
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Kliéou ( Cli. Diiport). — Environs de
Tuyen-Quan, juillet à septembre (A. Weiss). — Ha-Giang (Capitaine
Bonifacy).
Cardiophords manuleatus Candèze.
Variété a Cand.
Tontcin (DT R. Bavay).
Cardiophorus maculipennis n. sp.
Epais, noir brillant avec le sommet des angles antérieurs du pronotum
plus ou moins jaunâtre et une large tache jaune aux épaules, bien appa-
rente, étendue presque jusqu'à la moitié ; pubescence grise , clairsemée.
Tête légèrement convexe , ponctuation peu serrée surtout en avant, bord
antérieur arrondi et rebordé. Antennes ne dépassant pas la base du pro-
notum, noires, avec les deux premiers articles brunâtres, le second plus
pale, de même longueur que le suivant; troisième à dixième faiblement
épaissis au sommet. Pronotum aussi long que large, arrondi sur les côtés,
rétréci en avant, un peu moins en arrière, globuleux, déprimé à la base;
ponctuation tantôt légère et écartée, tantôt plus distincte et même assez
forte; sillons basilaires court, angles postérieure courts, obtus, carénés
en dehors ; sutures latérales effacées en avant. Ecusson échancré en avant.
Elytres arrondis sur les côtés, ponctués-stries ; inlerstries peu convexes.
Dessous entièrement noir , pubescence grise , ponctuation nette et serrée.
Hanches postérieures assez brusquement élargies en dedans , très étroites
en dehors, Pattes noires; tarses bruns; ongles échancrés, — Longueur
7 millimètres à 7 millim. 1/2.
Cochinchine : Mont, de Chaudoc (Harmand), quatre exemplaires. —
Laos ou Cambodge, un exemplaire (Bonnotte).
Je le possède moi-même de Cochinchine : Cap Saint-Jacques (Beauchêne),
et du Cambodge : Kompong-Thom (Vitalis de Salvaza).
La ponctuation du pronotum est variable; la tache numérale s'étend
quelquefois aux épipipleures (Gap Saint-Jacques), ou bien est prolongée
2 2 2
en arrière d'une manière peu apparente presque jusqu'au sommet des
élytres, en dedans du bord latéral ^Kompong-Thom).
Ressemble à C. humerosus Mots, mais de taille beaucoup plus grande.
Gardiophorus bombycinus ? Gandèze.
Tonkin : Vallées de Haute Rivière-Claire, entre Ha-Giang et Vinh-Tuy,
principalement à Bac-Quang (J. de Retz).
Cardiophorus unguicularis n. sp.
Allongé , brun , plus foncé sur la tête et le pronotum , pubescence jaune
assez longue. Tète densément ponctuée, bord antérieur arrondi et rebordé.
Antennes jaunes, dépassant la base du pronotum, articles épaissis au
sommet, deuxième plus court que le troisième. Pronotum un peu plus
long que large, arrondi sur les côtés , rétréci en avant, très peu en arrière,
convexe, déprimé à sa base, très densément ponctué, presque lissse tout
à fait à la base; sillons basilaires courts; angles postérieurs courts, obtus,
carénés latéralement, obliquement échancrés en dehors; sutures latérales
nulles. Écusson échancré en avant. Élytres plus larges que le pronotum ,
rétrécis seulement près de l'extrémité, convexes, fortement ponctués-
stries, interstries convexes et pointillés. Dessous également brun, très
finement et très densément ponctué. Hanches postérieures graduellement
élargies en dedans, très étroites en dehors. Pattes jaunes; ongles four-
chus. — Longueur 1 1 millimètres.
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou, frontière de Chine (Ch.
Dupont). Un exemplaire.
Voisin de C. astutus Cand; brun, aspect moins brillant; élytres plus larges
que le pronotum, moins rétrécis en arrière; hanches postérieures graduel-
lement élargies en dedans.
Cardiophorus bifidus n. sp.
Court , épais , noir peu brillant , pubescence jaune peu serrée. Tète den-
sément ponctuée, bord antérieur arrondi et rebordé. Antennes ferrugi-
neuses, claires à la base, fines, ne dépassant pas la base du pronotum;
articles légèrement élargis au sommet ; deuxième presque aussi long que le
troisième. Pronotum aussi long que large, arrondi sur les côtés, rétréci
en avant, un peu moins en arrière, convexe, couvert d'une ponctuation
très serrée, effacée le long de la base; sillons basilaires courts; angles pos-
térieurs courts, dirigés en arrière et carénés en dehors; sutures latérales
nulles. Écussou légèrement échancré en avant. Elytres arrondis en arrière ,
convexes, fortement ponctués-stries; interstries convexes sur les côtés.
— 223 —
Dessous de même couleur, finement pondue. Hanches postérieures dilatées
en dedans, presque nulles en dehors. Pattes ferrugineuses; ongles four-
chus. — Longueur, 8 millimètres.
Siam : Bangkok (Harmand). Un exemplaire.
Voisin de C astutus Cand. , plus court et plus large, ponctuation du
pronotum plus nette et plus profonde; élytres moins atténués; antennes et
pattes ferrugineuses.
Gardiotarsus Vitalisi Fleutiaux.
Cambodge ou Laos (Bonnotte).
Cardiotarsus lateralis n. sp.
Etroit, allongé, brun obscur, élytres jaunes avec la suture noire jusqu'à
la troisième strie et presque jusqu'au sommet, peu brillant, pubescence
blanchâtre. Tête petite, bord antérieur tranchant, échancré au milieu:
ponctuation très fine et inégale. Antennes noirâtres, ferrugineuses à la
base, ne dépassant pas la base du pronotum, articles élargis au sommet;
deuxième presque aussi long que le troisième. Pronotum beaucoup plus
long que large, très peu rétréci en avant et en arrière, convexe, déprimé à
la base; ponctuation très fine et sériée entremêlée en dessus de quelques
points plus gros espacés; sillons basilaires courts et peu marqués, angles
postérieurs courts, obtus, carénés; sutures latérales effacées en avant.
Ecusson échancré et excavé en avant. Elytres arrondis et rétrécis seulement
dans le quart postérieur, convexes, fortement ponctués-striés , ponctuation
des premières stries moins profondes; premiers interstries plans, les
autres convexes. Dessous très finement et très densément ponctué, brun
rougeâtre sur le propectus et une partie du métasternum, noirâtre sur
l'abdomen. Prosternum étroit, parallèle. Hanches postérieures assez brus-
quement élargies en dedans , très étroites en dehors. Pattes jaunes ; ongles
échancrés. — Longueur, 9 millim. 1/2.
Laos : Lakhon (Harmand). Un exemplaire.
Plus étroit que C. Vitalisi Fleut. ; pronotum plus long, beaucoup plus
légèrement ponctué; élytres largement bordés de jaune.
Cardotarsus fulvipes n. sp.
Allongé, convexe, noir, peu brillant, élytres légèrement brunâtres aux
épaules et à l'extrémité, pubescence jaune claire peu abondante. Tête peu
convexe, densément ponctuée, bord antérieur largement arrondi, rebordé.
Antennes noirâtres, brunes à la base, articles élargis au sommet; deuxième
— 224 —
presque aussi long que le troisième. Pronotum aussi long que large,
arrondi sur les côtés , rétréci en avant et en arrière , globuleux , fortement
déprimé à la base; ponctuation fine, régulière et serrée en avant, effacée
postérieurement; sillons basilaires très longs, parallèles au bord latéral;
angles postérieurs courts, peu aigus, dirigés en arrière, carénés en dehors,
échancrés latéralement ; sutures latérales nulles. Écussson légèrement im-
pressionné et échancré en avant, couvert d'une large ponctuation rugueuse
peu distincte. Élytres convexes, subparallèles, arrondis au sommet, forte-
ment ponctués-stiïés ; interstries convexes. Dessous noirâtre; propleures
densément ponctuées, métasternum et abdomen plus finement. Hanches
postérieures assez brusquement élargies en dedans, très étroites en dehors.
Pattes jaunes ; ongles simples. — Longueur, 6 millim. 1/2.
Tonkin : Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy). Un exemplaire.
Petite espèce remarquable par son pronotum globuleux à ponctuation
effacée en arrière, ses angles postérieurs échancrés en dehors, les sillons
basilaires très larges; écusson faiblement échancré et grossièrement ru-
gueux.
Diploconus ornatos Candèze.
Tonkin (Langue). — Région de Tuyen-Quan, Quim-Quam-Thuong ,
avril à juin (A. Weiss).
Diploconus brevis Candèze.
Tonkin (Langue). — Environs de Tuyen-Quan, printemps-été (A.
Weiss).
Variété
Tonkin ; Environs de Tuyen-Quan et Quim-quam-Thuong, avril à juin
(A. Weiss). — Haut-Tonkin et Bas-Yunnan , entre Man-Hao, Muong-Hum,
près Lao-Kay et Ban-Nam-Coun (Lieutenant Lesourt).
DlPLOCONUS MELANOPTERUS Candèze.
Cochinchine (Pierre) - (Amiral Vignes).
Laos : Lakhon (Harmand).
Siam : Bangkok (Harmand).
Diploconus coracinds Candèze.
Cochinchine (Baudouin d'Aulne).
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont).
Siam : (Bomurt). — Bangkok (Larnaudie). — Bangkok (Harmand).
'225
Diploconus nigerrimus Fleutiaux.
Tonkin : Environs de Tuyen-qnan, printemps-été; Région de Chim-Hoa
et de Tayen-Qnan, été (A. Weiss). — Vallées de la Haute Rivière-Claire,
entre Ha-Giang et Vinh-Tuy, principalement à Bac-Quang (J. de Retz).
— Haut-Tonkin et Bas-Y unnan, entre Man-Hao, Muong-Hum, près Lao-
Kay et Ban-Nam-Coun (Lieutenant Lesourt).
Melanotus rufus Fleutiaux.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, printemps-été; Quim-Quam-Thuong,
avril-juin (A. Weiss). — Vallées de la Haute Rivière-Glaire, entre Ha-
Giang et Vinh-Tuy, principalement à Bac-Quang ( J. de Retz).
Melanotus brevis Candèze.
Cochinchine (Baudouin d'Aulne).
Tonkin (Langue).
Melanotus apicalis Fleutiaux.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan , printemps-été ; Région de Chim-Hoa
et de Tuyen-Quan, été (A. Weiss).
Melanotus puscus Fabricius.
Cochinciiine (Pierre) - (Amiral Vignes).
Tonkin (Collection Fairmaire) : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou
(Ch. Dupont). — Environs de Tuyen-Quan, printemps-été (A. Weiss).
— Ha-Giang (lieutenant-colonel Bonifacy). — Vallées de la Haute Rivière-
Claire, entre Ha-Giang et Vinh-Tuy, principalement à Bac-Quan (J. de
Retz).
Siam : Bangkok (Larnaudie). — Bangkok (Harmand).
Melanotus regalis Candèze.
Cochinchine : Saigon (Germain).
Cambodge (A. Pavie).
Annam : Qui-Nhon (J.-M. Bel).
Tonkin : Montagnes du Haut Song-Chaï (Rabier). — Environs de
Tuyen-Quan, printemps-été (A. Weiss). — Région d'Hanoï, €hiné près
— 226 —
Phuly (Louis Duport). Haut-Tonkin et Bas-Vunnan, entre Man-Hao,
Muong-Hum, près Lao-Kay, et Ban-Nam-Coun (lieutenant Lesourt). —
Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Gh. Dupont). — Région de Ha-
Giang (Siebens Olivier).
Melanotus trapezicollis Gandèze.
Annam ou Tonkin (Brousmiche).
Tonkin (Langue). — Région de Ha-Lang (Mollard).
Melanotus Fairwairei Fleutiaux.
Tonkin (Langue). — Montagnes du Haut-Song-Chaï (Rabier). — Ha-
Lang (Lamey).
Melanotus basalis Fleutiaux.
Tonkin (Langue) - (Dr R. Bavay). — Lao-Kay (Dr Gbevalier). —
Environs de Tuyen-Quan, mars-avril; environs de Yen-Bay (A. Weiss).
— Ha-Giang (lieutenant-colonel Bonifacy"). — Région de Lao-Kay et de
Ho-Khéou (CI). Dupont).
Corvmbites perpendicularis Fleutiaux.
Tonkin (Dr R. Bavay).
CoRYMBITES TONKINENSIS Fleutiaux.
Tonkin (D1 R. Bavay).
Pristilophus morosus Candèze.
Siam : Bangkok (Harraand).
Pristilophus bengalensis Candèze.
Gochinchine (Amiral Vignes).
Penia tonkinensis n. sp.
Oblong, peu convexe, brun brillant, pubescence jaune clairsemée,
longue et hérissée. Tête petite, plane, faiblement impressionnée en triangle,
irrégulièrement ponctuée, transversalement rebordée en avant. Antennes
noirâtres, fines, atteignant la moitié du corps: 3e article plus long que
le 2e et plus court que le h'. Pronotum trapézoïdal, largement échancré
227
en avant , très sinué sur les côtés , déprimé le long de la base , éparsément
ponctué surtout en arrière; angles antérieurs aigus et saillants, postérieurs
aigus et divergents ; bords latéraux bicaréués sur toute leur longueur. Ecus-
son petit, plan, pointillé. Elytres dilatés en arrière, arrondis au sommet,
finement striés, les trois dernières stries externes, surtout la dernière forte-
ment ponctuées à la hauteur fies épipleures;inlerstries finement et éparsé-
ment pointillés; bords latéraux tranchants; angles numéraux carrés et
carénés. Dessous de même couleur, pubescence plus dense. Epipleures des
élytres larges en avant, rétrécies en arrière, assez brusquement à partir du
bord postérieur du métasternum, visiblement prolongées jusqu'au sommet
de l'angle apical. Hanches postérieures étroites, faiblement et graduelle-
ment élargies en dedans. Pattes brunes, cuisses plus claires; 3e et h" articles
des tarses lamelles; ongles simples. — Longueur, 10 millimètres.
Tonkin : Région de Ha-Lang (Mollard). Un exemplaire.
De forme plus courte que P. nebrioides Cand. ; angles antérieurs du
pronotum plus aigus, postérieurs plus longs et plus divergents: écusson
plus petit ; épaules carrées ; hanches postérieures étroites et graduellement
élargies en dedans; lamelles des tarses grandes.
Hemiolimerus scclpticollis Fairmaire.
Annam ou Tonkin (Brousmiche).
Tonkin : Montagnes du Haut Son-Chai (Rabier). — Région de Chim-
Hoa et de Tuyen-Quan, printemps (A. Weiss). — Région de Ha-Lang
(Mollard). — Région de Ha-Giang (Siebens Olivier).
Allotrids quadricollis Castelnau.
Tonkin : Région de Ha-Giang (Siebens Olivier).
Lddigenus politus Gandèze.
Cochinchine (Amiral Vignes).
Cambodge (Harmand) — (Pavie).
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, juin-septembre; Haut-Tonkin,
été (A. Weiss). — Région de Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy). —
Indochine française, principalement Tonkin (J. Levasseur).
Aphanobius cylindricds Candèze.
Cochinchine (R. Germain) — (Amiral Vignes). — Cap Saint-Jacques
(Collection A. Bonhoure).
— 228 —
Tonkin (Langue). — Montagnes du Haut Song-Ghaï (Rabier). —
Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont). — Environs de Tuyen-
Quan, printemps; Région de Chim-Hoa et de Tuyen-Quan, printemps
(A. Weiss).
Siam : Bangkok (Harmand).
Ludius rubiginosus Gandèze
(rufopilosus Gand.).
Tonkin : Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy).
Ludius hirtellus Gandèze.
Gochinchine : Baria (D' Vauthier).
Ludius Bonifacyi n. sp.
Allongé, cylindrique, noirâlre terne, pubescence jaune. Tête convexe,
ponctuation grosse et serrée. Antennes brun jaunâtre, atteignant la base
du pronotum, premier article noirâtre; 2e et 3e courts, égaux, subglobu-
leux; suivants plus longs que les ac et 3e réunis, faiblement dentés. Pro-
notum plus long que large, parallèle, arrondi dans sa partie anté-
rieure, très convexe, brusquement et fortement déprimé tout près de la
base ; ponctuation un peu moins grosse et moins serrée que sur la tête ,
mais plus profonde; angles postérieurs assez longs, non^ divergents,
carénés. Écusson allongé, triangulaire et fortement ponctué. Elytres cylin-
driques, rétrécis en arrière dans le tiers postérieur, arrondis au sommet,
fortement slriés-ponctués ; interstices très rugueux à la base , un peu moins
en arrière. Dessous noir, pubescence jaune. Prosternum rétréci en arrière,
assez fortement ponctué ; saillie longue et effilée ; sutures pi osternales
dédoublées. Propleures ponctuées comme le proslernum; ponctuation
moins grosse sur le mélasternum et l'abdomen. Hanches postérieures angu-
leuses. Pattes brun clair. — Longueur, 9 millim. 1/2.
Tonkin : Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy). Uu exemplaire.
Extrêmement voisin de L. hirsutus Cand.,des Philippines; écusson plus
allongé et graduellement rétréci en arrière; élytres plus rugueux, surtout
à la base.
Agonischius thoracicus Fleutiaux.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, printemps-élé; province de Tuyen-
Quan, Haule Rivière-Claire, printemps-élé (A. Weiss).
— 229 —
Agonischius lepidus Gaudèze.
Cochinchine (Haruiand).
Cambodge ou Laos (Bonnotte).
Agonischius dorsalis Candèze.
Tonkin (Langue).
Variété brunnips Fleutiaux.
Tonkin : Ha-Lang (Lamey).
Agonischius suturalis Caudèze.
Pronotum entièrement rouge.
Cochinchine (Harmand) — (Amiral Vignes).
Laos : Lakhon (Harmand).
Variété a Candèze.
Pronotum avec une tache médiane noire.
Cochinchine (Harmand).
Variété Dussauti Fleutiaux.
Cambodge ou Laos (Bonnotte).
Agonischius bariensis n. sp.
Allongé , convexe ; tête et pronotum noir peu brillant, élytres brun
noirâtre terne, pubescence grise très rare. Tête assez fortement ponctuée.
Antennes noires, comprimées, dentées, dépassant la base du pronotum:
3e et k" articles subégaux. Pronotum plus long que large, peu rétréci
en avant, convexe, brusquement déprimé à la base, sillonné au milieu en
arrière , assez fortement et densément ponctué; bord antérieur arrondi;
angles postérieurs longs, aigus, divergents, bicarénés. Ecusson oblong,
rétréci en arrière, arrondi au sommet, densément ponctué. Elytres con-
vexes, légèrement plus larges que le pronotum, peu atténués en arrière,
très rugueux et fortement ponctués-striés. Dessous noir, ponctuation assez
écartée sur le propectus, beaucoup plus fine sur le reste du corps. Hanches
postérieurs obtusément dentées. Pattes brun noirâtre avec l'extrémité
— 230 —
des fémurs, des tibias et les tarses en entier rougeâtres. — Longueur,
9 millim. 1/2.
Cochinchine : Baria (D1 J. L. Vauthier). Un exemplaire.
Ressemble à la variété nigripennis de A. sulcicollis Gand.; moins atténué
en arrière, moins brillant, élytres très rugueux; hanches postérieures
assez brusquement el non graduellement élargies en dedans.
Agonischius Vauthieri n. sp.
Allongé, convexe, rouge eu dessus, peu brillant, pronotum avec les
bords latéraux, le milieu, le bord antérieur et l'écusson noirâtres; pubes-
cence rousse, jaune clair sur les bords du pronotum et la suture des
élytres. Tête fortement et densément ponctuée. Antennes noires, courtes,
n'atteignant pas la base du pronotum, dentées; 3e et ha articles subégaux.
Pronotum plus long que large, peu rétréci eu avant, convexe, brusque-
ment déprimé à la base, sillonné au milieu en arrière, fortement et densé-
ment ponctué ; bord intérieur arrondi : angles postérieurs longs , aigus ,
divergents et bicarénés. Ecusson allongé, atténué en arrière, densément
ponctué. Elytres convexes , rétrécis seulement au sommet, très rugueux el
fortement ponctués-striés. Dessous noir, peu brillant, pubescence grise,
ponctuation serrée, un peu plus grosse sur le propectus. Hanches posté-
rieures subgraduellement élargies en dedans. Pattes noires; tarses brunâtres.
— Longueur, 1 0 millimètres.
Cocbinchine : Baria (Dr J. L. Vauthier). Deux exemplaires.
Voisin de bariensis Fleut. , même rugosité; écusson plus atténué en
arrière, hanches postérieures subgraduellement élargies en dedans.
Rappelle par sa couleur rouge la variété Dussauti de A. suturalis Gand.;
comme dans cette dernière expèce, il est fort possible que chez A. Vauthieri
le pronotum au moins puisse devenir noir peut-être entièrement.
Agonischius Delauneyi Fleutiaux.
Tonkin : Monkay (Brocars).
Variété Florentini Fleutiaux.
Tonkin (Langue). — Région de Ha-Giang (Siebens Olivier). — Ha-
Giang (lieutenant-colonel Bonifacy ). — Région de Tuyen-Quan et de Dong-
Ghau, avril à juin (A. Weiss). — Vallées de la Haute Rivière-Glaire,
entre Ha-Giang et Vinh-Tuy, principalement à Bac-Quang (J. de Retz).
Laos : Lakhon (Harmand).
— 231 —
Agonischius bitinctus Camlèze.
Laos : Laklion (Harmand).
Agonischius chalcoxanthis Candèze?
Cochinchine (Pierre).
Cambodge ou Laos (Bonnotte).
Agonischius (près Castelnaui Gand.).
Tonkin: Région de Tuyen-Quan, Quim-Quam-Thong , d'avril à juin
(A.Weiss).
Agonischius subopacus Fleutiaux.
Tonkin (Langue). — Lao-Kay (Dr Chevalier).
Agonischius Frùhstorferi 0. Schwarz.
Annam ou Tonkin (Brousmiche).
Tonkin : Région de Ha-Lang (Mollard).
Agonischius obscuripes Gyllenlial.
Variété obscur icollis Fleutiaux.
Tonkin : Région de Lang-Son et de Cao-BaDg (Girard).
Variété jerrugineus Fleutiaux.
Tonkin : Région de Lang-Son et deCao-Bang (Girard).
Agonischius sulcicollis Candèze.
Variété miner Fleutiaux.
Indochine française, principalement Tonkin (Levasseur).
Tonkin: Environs de Tuyen-Quan, avril à septembre ; Haut-Tonkin, été
(A. Weiss). — Région de Lao-Kay et de Ho-Kheon (Ch. Dupont). —
Région de Ha-Lang (Mollard).
Muséum. — xxiv. 16
— 232 -
Variété.
To.\kl\ : Lang-Son (de Pontouraude).
Variété nigripennis Fleutiaux.
Tonkin (Langue). — Région de Lang-Son et de Cao-Bang (Girard). —
Lang-Son (de Pontouraude). — Environs de Tuyen-Quan, juillet à sep-
tembre; Quim-Quam-Thuong, avril-juin; environs de Dong-Chau, avril à
juin; environs de Yen-Bai (A. Weiss). — Vallées de la Haute Rivière-
Glaire, entre Ha-Giang et Vinh-Tuy principalement à Bac-Quang (J. de
Retz). — Région de Ha-Giang (Siebens Olivier). — Ha-Lang (Lamey).
— Région de Ha-Lang (Mollard).
Agonischius brunneipenms Fleutiaux.
Tonkin (Langue). — Environs de Tuyen-Quan, mars-avril: Région de
Tuyen-Quan et de Pbu-an-Binh, avril à juin (A. Weiss). — Ha-Giang
(Lieutenant-colonel Bonifacy).
Agonischius tonkinensis Fleutiaux.
Tonkin (Lange). — Lang-Son et Cao-Bang (Girard). — Ha-Lang
(Lamey). — Ha-Giang (Lieutenant-colonel Bonifacy). — Haul-Tonkin
(Collection Fairmaire).
Variété colonus Fleutiaux.
Tonkin : Haut-Tonkin (Collection Fairniaire).
Agriotes agonischioides n. sp.
Allongé, convexe, brun noirâtre, pubescence jaune assez épaisse. Tète
convexe, fortement et densément ponctuée. Antennes ferrugineuses, fines,
ne dépassant pas la base du proiiotum; 2e et 3e articles subégaux. Pro-
notum plus long que large, peu rétréci en avant, légèrement sinué sur les
côtés, convexe, déprimé à la base, sillonné au milieu en arrière, forte-
ment et densément ponctué ; angles postérieurs longs, aigus, divergents,
unicarénés. Ecusson oblong, finement ponctué. Elytres un peu plus larges
que le pronotum, peu atténués en arrière, convexes, fortement ponctués-
stries ; interstries finement rugueux. Dessous de même couleur, pubescence
— 233 —
plus fine. Saillie prosternale effilée. Hanches postérieures insensiblement
élargies en dedans, plus larges en dehors que les épistèmes métathora-
ciques. Pattes ferrugineuses. — Longueur, 1 3 millimètres.
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou (Ch. Dupont). Quatre
exemplaires.
Ressemble beaucoup à Âgonischius subopacus Fleut. ; mais sutures
prosternales canaliculées en avant, tandis qu'elles sont fermées chez les
Agonischius ; forme plus courte et plus large, angles postérieurs du pro-
notum unicarénés, saillie prosternale plus effilée, hanches postérieures à
peine rétrécies en dehors. Moins convexe et plus court que Agriotcs
pilosus Panz.; pronotum rétréci en avant.
Agriotes Mollardi n. sp.
Allongé, convexe, brun noirâtre, élytres jaunâtres, pubescence jaune
pâle. Tête convexe, fortement et densément ponctuée. Antennes jaunes,
ne dépassant pas la base du pronotum ; a* article un peu plus court que
le 3e. Pronotum plus long que large, à peine rétréci en avant, convexe,
déprimé à la base, sillonné au milieu eu arrière, fortement et densément
ponctué: angles postérieurs longs, aigus, peu divergents, unicarénés.
Ecusson oblong, rugueux. Élytres légèrement atténués, convexes, fine-
ment rugueux, fortement ponctués-striés. Dessous brun noirâtre, légère-
ment ponctué, pubescence très fine. Pattes jaunes. — Longueur, 10 mil-
limètres.
Tonkin : Région de Ha-Lang (Mollard). Un exemplaire.
Plus pelil que A. agouisclnoidcs Fleut.; élytres jaunâtres, écusson un
peu atténué au sommet.
Silesis cambodgiensis Fleuliain.
Tonkin : Région de Ha-Lang (Mollard).
Silesis Florentini Fleutiaux.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quau, avril à juin; région de Tuyen-
Quan, Quini-Quam-Thuong, avril à juin (A. Weiss). — Ha-Giang (Lieu-
tenant-colonel Bonifacy). — Vallées de la Haute Rivière-Claire, entre
lla-Giang et Vinh-Tuy, principalement à Bac-Quang (J. de Retz).
Silesis Vitalisi Fleutiaux.
GocuiNciiiNE : Gap Saint-Jacques (Coll. A. Bonhoure).
16.
— 234 —
t
Silesis (près (lijjkilis Fleul.).
Tonkin : Voilées de la Haule Rivière-Claire, entre Ha-Giang et Vinh-
Tuy, principalement à Bac-Quang (J. de Retz).
Glyphonyx striatus? Schwarz.
Tonkin : Région de Lao-Kay et de Ho-Khéou(Ch. Dupont).
Hemiops flava Gastelnau.
Laos ou Cambodge (Bonnotte).
Hemiops nigripes Castelnau.
Tonkin : Environs deTuyen-Quan, printemps (A. Weiss). — Région de
Ha-Lang (Mollard).
Hemiops tenuistriata (Fairm.) n. sp.
Étroit, convexe; brillant, tête et pronotum roux clair, élylres jaune
pâle, pubescence rousse, longue et hérissée sur la tête et le pronotum:
jaune pâle, courte et clairsemée sur les élytres. Tête fortement et éparsé-
ment ponctuée, impressionnée entre les yeux. Antennes noirâtres. Pro-
notum plus long que large , peu rétréci en avant , convexe , graduellement et
faiblement déprimé à la base; ponctuation forte et écartée en avant, nulle
en arrière; sillons basilaires longs, parallèles au bord latéral; angles pos-
térieurs obtus, non carénés. Ecusson ovale, formant une grande encoche
semi-circulaire dans la base du pronotum, légèrement et éparsément
ponctué. Elytres plus larges que le pronotum à la base, subparallèles,
rétrécis au sommet, indistinctement striés par des rangées irrégulières de
points espacés assez gros. Dessous jaune avec le milieu du métasternum
et de l'abdomen noirâtre. Pattes brun noirâtre. — Longueur, 11 millimètres.
Haut-Tonkin (Collection Fairmaire). Un exemplaire.
11 pense que cet insecte provient des chasses de Lamey à Ha-Lang,
sur la frontière de Chine.
Espèce voisine de H. subslriala Fleut. ; couleur plus pâle, rangées de
points des élytres moins régulières, pattes noirâtres.
— 235 —
Parhemiops palliata Gandèze.
Tonkin (J. Levasseur).
Parhemiops dubia Fleutiaux.
Cambodge (Harmand).
Parhemiops Mouhoti? Fleutiaux.
Cambodge (Harmand).
Un exemplaire, dont le 3e article des antennes est plus court que le 4e
et non denté. Un second exemplaire à ponctuation du pronolum plus
fine et dont les élytres sont graduellement obscurcies vers l'extrémité'.
Tharopsides II. g.
Court. Tête creusée au milieu ; bord antérieur peu saillant au-dessus du
labre. Yeux gros. Labre étroit, transversal, mandibules coudées. Antennes
courtes; premier article, très épaissi vers le sommet; deuxième, très petit;
suivants bipectinés. Pronolum plus long que large, subquadrangulaire.
Élytres courts, et graduellement rétrécis en arrière. Prosternum à bord
antérieur arrondi, peu avancé, fortement rétréci en arrière; saillie étroite
et parallèle, banebes intermédiaires non conliguës mais peu écartées ; pos-
térieures transversales, étroites, faiblement et graduellement élargies en
dedans. Tarses filiformes: ongles simples.
Remarquable par ses yeux gros et ses antennes courtes, bipectinées.
Diffère des Lepturoides par sa forme courte, parle bord antérieur delà tête
très rapproché du labre, les antennes bipectinées. Pronolum plus grand,
subquadrangulaire: élytres courts, pas plus larges que le pronolum. Ega-
lement voisin des Actinodes; forme courte; mandibules moins saillantes;
antennes bipectinées; hanches postérieures non brusquement élargies au
milieu: tibias non élargis au sommet.
Tharopsides Harmandi n. sp.
Brun, à peine brillant, élytres plus clairs, pubescence grise peu serrée.
Tête fortement ponctuée. Antennes ne dépassant pas la moitié du pro-
nolum; premier article brun clair, les autres jaunâtres. Pronotum peu
convexe peu déprimé à la base, faiblement sillonné au milieu en arrière,
marqué de deux légères fossettes en avant: ponctuation grosse et écar-
tée; angles postérieurs courts, subcarénés. Ecusson oblong, éparsément
— 236 —
ponctué. Elytres graduellement rétrécis en arrière, fortement striés-ponc-
tués; interstries pointillés. Dessous brun jaunâtre clair; ponctuation serrée
sur le propectus, très fine et écartée sur le reste du corps. Pattes jaunes.
— Longueur, 9 millimètres.
Siam : Bangkok (Harmand). Un exemplaire (1).
Plastocerus thoracicus n. sp.
Etroit, peu convexe; noir brillant, glabre. Tête avancée au-dessus du
labre, fortement ponctuée en avant, plus fortement encore en arrière,
impressionnée en dessus. Antennes noires , atteignant la moitié du corps,
minces, longuement flabellées à partir du 3e article. Pronotum aussi long
que large, déprimé, arrondi en avant, avancé au-dessus de la tête, sinué
sur les côtés, rétréci en arrière, bords latéraux relevés et tranchants dans
leur partie antérieure arrondie; bord postérieur sinué; angles postérieurs
courts, aigus, divergents, ponctuation forte et écartée. Elytres longs,
plus larges que le pronotum, parallèles, arrondis au sommet, grossière-
ment et rugueusement ponctués, à peine distinctement striés. Dessous
de même couleur très finement et éparsément pointillé, brillant. Saillie
prosternale longue et extrêmement mince. Hanches postérieures élargies
au milieu. Pattes noires; tarses plus longs que les tibias. — Longueur,
8 millimètres.
Tonkin : Environs de Tuyen-Quan, avril (A. Weiss). Un exemplaire.
Très remarquable par sa couleur noire, la forme de son pronotum dilaté
latéralement et avancé au-dessus de la tête, et par la saillie prosternale
longue et mince comme une aiguille.
Toxognathus MounoTi Fleuliaux.
Cochinchine : Cap Saint-Jacques (Collection A. Bonhourc).
(l) Tharopsides Bakeri n. sp.
Même forme que T. Harmandi Fleut. ; noir peu brillant, pubescence nulle. Tête
fortement creusée au milieu , ponctuation plus grosse. Antennes noires. Ponctua-
tion du pronotum plus forte, fossettes plus écartées. Kcusson plus fortement ponc-
tué. Stries des élylres plus profondes el plus fortement ponctuées. Dessous noir.
Pattes noirâtres; trochanters, extrémité des cuisses, des tibias et tarses brunâtres.
— Longueur, 9 millimètres.
Iles Philippines : Mindauao, Zamboanga (Baker). Un exemplairo (ma
collection).
— 237 —
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild
dans l'Afrique orientale.
Coléoptères Elatérides. — Descriptions des espèces nouvelles,
par M. Ed. Fleutiaux.
Lacon denticollis n. sp.
Oblong, parallèle, convexe, noir, hérissé de poils blanchâtres clair-
semés. Tête impressionnée en avant, fortement et densément ponctuée.
Palpes jaunes. Antennes brunes, 2e et 3e articles jaunâtres ; 2 e court, glo-
buleux : 3e plus petit ; suivants larges, comprimés, triangulaires; dernier
ovale, plus long que les précédents. Pronotum aussi long que large, droit
sur les côtés , brusquement rétréci près des angles antérieurs , convexe en
avant, graduellement déprimé en arrière, fortement et deusément ponctué ,
irrégulièrement denticulé sur les côtés; angles postérieurs légèrement
divergents, largement tronqués latéralement, Écusson étranglé près de
la base, rétréci en arrière, ponctué. Elytres parallèles, rétrécis au delà
de la moitié, arrondis au sommet, convexes, rugueux, fortement ponetués-
slriés. Dessous noirâtre, fortement ponctué, même pubescence. Sillons tar-
saux profonds et bien limités sur les propleures et le métasternum. Hanches
postérieures modérément élargies en dedans. Pattes brunes ou noirâtres:
tarses jaunâtres. — Longueur, 6 millim. 1/2 à 7 millim. 1/2.
Afrique Orientale anglaise : sud du lac Rodolphe , entre le chemin de fer
et le lac, 1905. Deux exemplaires.
Très voisin de L. Tellinii Fleutiaux; ponctuation moins grosse, écusson
plus long que large, antennes plus fortement dentées.
Psephus rugosus. n. sp.
Allongé, convexe, noir ou brunâtre, pubescence jaune. Tête aplatie en
avant, bord antérieur saillant, droit, subéchancré aux angles, ponctuation
large, ombiliquée et très serrée. Antennes brunes; 2e et 3e articles très
courts, globuleux, égaux ; suivants triangulaires. Pronotum plus long que
large, graduellement rétréci en avant, convexe, brièvement sillonné au
milieu de la base, couvert d'une ponctuation serrée, ombiliquée, laissant
— 238 —
une ligne lisse au milieu, en arrière. Ecusson oblong, granuleux. Elytres
plus larges que le pronotum, cylindriques, rétrécis et arrondis seulement
au sommet, striés; interstries granuleux. Dessous brun plus ou moins
clair. Pattes ferrugineuses. — Longueur, 12 millimètres à 12 millim. 1/2.
Afrique Orientale anglaise : sud du lac Rodolphe entre le chemin de fer
et le lac, 1905. Un exemplaire.
Afrique Orientale allemande : Bagamayo, ma collection.
Espèce voisine de P. granit lipennis Cand. ; plus robuste, front moins
arrondi en avant, ponctuation plus large, pronotum présentant une ligne
lisse en arrière , élytres plus granuleux.
Psephus rubidus n. sp.
Allongé, subparallèle, peu convexe, entièrement ferrugineux, pubes-
cence jaune , courte et peu serrée. Tête déprimée , ponctuation ombiliquée ,
plus large vers le milieu, bord antérieur subtransversal, peu saillant.
Antennes ferrugineuses, dépassant la base du pronotum ; 3e article beau-
coup plus long que le 2e et plus court que le k°; suivants légèrement
comprimés et à peine dentés. Pronotum plus long que large, rétréci en
avant, très faiblement sinué sur les côtés, peu convexe, graduellement
déprimé en arrière, sillonné au milieu à la base; ponctuation large et
ombiliquée; bord antérieur sinué; angles postérieurs longs , divergents,
carénés. Écusson oblong, rétréci en arrière, fortement ponctué. Elytres
plus larges que le pronotum, parallèles, arrondis au sommet, peu con-
vexes, rugueux, ponctués-stries; interstries plans. Dessous de même cou-
leur; ponctuation du propectus grosse et peu profonde, effacée à la base
des propleures ; saillie prosternale brunâtre. Ponctuation du métaslernum
assez grosse , celle de l'abdomen plus serrée. Hanches postérieures peu et
graduellement élargies en dedans, légèrement dentées. Pattes ferrugi-
neuses, cuisses jaunâtres. — Longueur, 12 millim. 1/2 à i3 millimètres.
Afrique Orientale anglaise : sud du lac Rodolphe , entre le chemin de fer
et le lac, 1905. Deux exemplaires.
Peut être comparé à P. ineptus Cand. ; plus parallèle; tête moins convexe
et plus large; angles postérieurs du pronotum plus longs, plus aigus:
stries des élytres plus régulières; interstries plans.
Psephus depressus n. sp.
Allongé, déprimé, brunâtre ou rougeâtre, pubescence jaune peu serrée.
Tête convexe, ponctuation ombiliquée plus ou moins serrée et rugueuse,
bord antérieur arrondi. Antennes jaunes minces, filiformes atteignant
— 239 —
presque la moitié du corps; 3e article presque aussi long que le suivant.
Pronotum moins long que large à la base, trapéziforme , plus ou moins
arrondi sur les côte's, à peine convexe, déprimé en arrière; ponctuation
assez forte en avant, légère et espacée postérieurement; angles postérieurs
aigus et carénés. Ecusson oblong, pointillé. Elytres subparallèles, à peine
convexes, finement pointillés, légèrement ponctués striés ; interstries plans.
Dessous de même couleur, finement ponctué. Saillie prosternale brusque-
ment abaissée derrière les hanches antérieures. Pattes jaunâtres. — Lon-
gueur, 12 millimètres à 12 millim. 1/2.
Ethiopie méridionale: Hiéka, mars 1905. Un exemplaire. — Kounhi.
avril 1905. Un exemplaire.
Cette espèce est plus grande que P. anopUschioidesFleut. Tête plus grande,
plus densément ponctuée, bord antérieur moins arrondi, non rebordé,
pronotum plus densément et plus fortement ponctué en avant.
L'exemplaire de Hiéka est brun, son pronotum est franchement trapé-
zoïdal. L'exemplaire de Kounhi est jaune, son pronotum est plus arrondi
sur les côtés ; sa ponctuation, généralement plus légère.
Psephus fossulatus n. sp.
Allongé, étroit, subparallèle, convexe; brun, bord antérieur de la tête,
bord antérieur et angles postérieurs du pronotum, écusson, suture cl
bords latéraux des élytres ferrugineux; pubescence jaune peu apparente.
Tête déprimée au milieu, fortement, profondément et rugueusemenl
ponctuée, bord antérieur largement arrondi, peu saillant. Antennes
jaunes dépassant la base du pronotum; 3e article beaucoup plus long que
le 2e et un peu plus court que le h'; suivants légèrement comprimés.
Pronotum aussi long que large à la base, rétréci en avant, faiblement
sinué sur les côtés, convexe déprimé en arrière, sillonné au milieu dans
la partie postérieure, fortement, profondément et densément ponctué,
marqué en avant de la moitié de deux fossettes profondes ; bord antérieur
très légèrement sinué; angles postérieurs longs, aigus, divergents, indis-
tinctement carénés. Ecusson oblong, arrondi en arrière, déprimé, ponctué.
Elytres plus larges que le pronotum, parallèles jusqu'au tiers postérieur,
graduellement rétrécis au delà, arrondis au sommet, convexes, très lé-
gèrement rugueux, peu profondément ponctués-striés ; interstries plans.
Dessous de même couleur avec les hanches et le pourtour de l'abdomen
ferrugineux. Hanches postérieures assez notablement dilatées en dedans,
obtusément dentées. Pattes jaunes. — Longueur, i3 millimètres.
Ethiopie méridionale : Kounhi, Tchafianani, Laga-Hardine, avril 1905.
Un exemplaire.
Cette espèce est remarquable par les deux fossettes de son pronotum.
— 240
iffiolus Rothschildi n. s p.
Allongé, peu cou vexe, noir peu brillant, angles postérieurs et bord po&-
teneur du prcnotum ferrugineux, pubescence jaune assez épaisse. Tête
convexe, ponctuée, bord antérieur arrondi, saillant, légèrement échancré
de chaque côté. Palpes jaune pale. Antennes jaune pâle à la base, noi-
râtres à partir du 4e article. Pronoluin à peine plus long que large, sub-
parallèle, rétréci aux angles antérieurs, peu convexe, ponctué; angles pos-
térieurs courts, aigus, non carénés. Ecusson subarrondi, ponctué. Elytres
parallèles, arrondis au sommet, fortement ponctués-striés ; interstries
plans, légèrement rugueux. Dessous noirâtre avec le prosternum presque
en entier, une grande partie des propleures et le milieu du métasternum
jaunâtres; ponctuation assez forte sur le propectus, fine sur le reste
du corps. Hanches postérieures nolablement et brusquement élargies en
dedans. Pattes jaune pale. — Longueur, 5 millim. 1/2.
Ethiopie méridionale: Goro-Gomolou, août io,o5. Un exemplaire.
Ressemble à M. Alluaudi Fleut. ; plus grand; pubescence plus épaisse;
élytres entièrement noirs, ponctuation du pronotum moins grosse.
iEolus Mauricii n. sp.
Oblong, peu convexe, noir peu brillant, bord antérieur et angles posté-
rieurs du pronotum ferrugineux, deux petites taches de même couleur peu
apparentes au sommet des élytres, pubescence jaune. Tête convexe, ponc-
tuation fine et peu serrée, bord antérieur arrondi, peu saillant. Palpes
ferrugineux. Antennes noires. Pronotum aussi long que large , peu rétréci
en avant, ponctuation plus forte que sur la tête ; angles postérieurs courts,
aigus, non carénés. Elytres parallèles, arrondis au sommet, fortement
ponctués-striés ; intertries plans. Dessous noir, avec le sommet des pro-
pleures jaunes. Hanches postérieures notablement élargies en dedans,
subanguleuses. Pattes brunes, tarses jaunâtres. — Longueur, h mil-
lim. 1/2.
Ethiopie: Addis Abbeba, juillet ioo5. Un exemplaire.
Plus court que JE. Rothschildi Fleut., pubescence moins épaisse, bord
.intérieur de la tête, moins saillant. Antennes entièrement noires. Pro-
notum pas plus long que large, légèrement rétréci en avant.
Heteroderes Rothschildi n. sp.
Oblong, subdéprimé, brun noirâtre, angles postérieurs du pronotum
plus clairs; pubescence courte, obscure, grisâtre sur la base du pro-
— 2M —
notum. Tête déprimée eu avant, fortement et irrégulièrement ponctuée,
intervalles très finement et densément pointillés , bord antérieur arrondi.
Antennes jaunes avec la base des articles un peu obscurcie à partir du 3e;
assez épaisses, n'atteignant pas la base du pronotum; 2e article court:
suivants élargis au sommet. Pronotum plus long que large, peu rétréci
en avant, sinué surlatéralement, très peu convexe, brusquement déprimé
à la base, fortement ponctué, intervalles finement et densément pointillés;
angles postérieurs aigus, peu divergents, bicarénés, carène interne très
courte. Ecusson quadrangulaire, bombé. Elytres environ deux fois plus
longs que le pronotum, de même largeur, arrondis sur les côtés, peu ré-
trécis en arrière, arrondis au sommet, peu convexes, nettement striés et
ponctués au fond des stries, interstries plans, doublement ponctués, mais
beaucoup plus légèrement que le pronotum, et même presque indistincte-
ment vers le bout. Dessous noirâtre, pubescence jaune fine et soyeuse,
entièrement couvert d'une ponctuation double s'alténuant en arrière,
devenant très légère sur l'abdomen. Pattes jaune pâle; he article de tarses
lamelles. Longueur, 9 millimètres à 11 millim. 1/2.
Harrar, mars a 905. Nombreux exemplaires.
Rappelle beaucoup H. malaisianus Gand., de Java; de même taille, de
même couleur, de forme plus large et plus déprimée.
Cardiophorus frontalis n. sp.
Allongé, étroit, convexe, brun jaunâtre clair, pubescence jaune très
légère. Tête plane déprimée en avant, finement et rugueusement ponctuée,
bord antérieur rebordé , avancé au milieu ; yeux gros. Antennes dépassant
la base du pronotum, jaune clair. Pronotum plus long que large, sub-
parallèle, légèrement arrondi latéralement, convexe, graduellement dé-
primé à la base, faiblement sillonné au milieu tout à fait en arrière,
ponctuation double et irrégulière ; angles postérieurs étroits, parallèles,
tronqués au sommet. Elytres longs, plus larges que le pronotum , convexes,
fortement ponctués-stries. Dessous de même couleur. Pattes jaune clair.
— Longueur, 8 millimètres.
Afrique Orientale anglaise: Rendilé, Mont Karoli, mai 1905. Un exem-
plaire.
Très voisin de C. depressus Cand.; tête prolongée au milieu; pronotum
plus étroit, ponctuation double, sillons basilaires plus courts, angles pos-
térieurs plus déprimés en dessus.
— 2/r2 —
LES PsâMMOBIES DE LA Mer RoUGE
(d'après les matÉriauï recueillis par .17. le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamy.
Comme il l'avait fait précédemment pour plusieurs genres, M. le
D' Jousseaume, en donnant au Muséum de Paris les Psammobies recueillies
par lui dans la Mer Rouge, a bien voulu me remettre les uoles inédites où
il avait consigné ses observations sur les espèces de ce groupe.
Asaphis deflorata Linné.
Le Venus âe/lorata Linné ( 1758, Syst. Nat., éd. X, p. G87) [«= Telliiia
anomah Chemnitz (1782, Couch. Cab., VI, p. o,3, pi. IX, fig. 79-85)],
auquel Lamarck (1818, Anini. s. vert., V, p. 5 1 1 ) a donné le nom de
Sanguinolaria rugosa, est le type du genre Asaphis Modeer (1).
Lamarck a admis, à côté du 5. rugosa typique, une variété h qu'il dé-
clarait pouvoir être une espèce distincte : c'est, selon Berlin (1880, Revis.
Ga ridées, Nouv. Arch. Mus. Hist. nat., 20 s., III, p. 80), Y Asaphis arenosa
Kumpli [Tellina] (17A1, Àmboin. - Rar., p. ii5, pi. 45, fig. C), pour
lequel von Martens (1897, Sûss- u. Rrackwass. Moll. Indisch. Archip., in
Weber, Zool. Ergebn. Reise Niederland. Ost. Ind., IV, p. 282 ) maintient le
nom d' Asaphis rugosa Lk.
Bertin admet encore comme 3e espèce différente le Venus violascens
Forskàl (1775, Descr. Anim. ltin. Orient., p. xxxi).
M. le D' Jousseaume fait, dans ses notes manuscrites, les remarques
suivantes : «• Pour ces trois espèces, j'ai rencontré de nombreuses variétés
de forme, de coslulation et de coloration : les unes sont blancbes, d'autres
jaunes, roses ou bien d'un violet pâle ou foncé; certaines ont des rayons
violets et jaunes entremêlés. La variabilité des Asaphis me paraît si grande,
M M. H. Lynge (1909, Daimk Exprd. Siam, Mar. Lamellibr., Mém. icad. R.
Se. Lotir. Danemark, 7e s., V, p. 210) considère cette espèce, à laquelle il réunit
IM. coccinea Martyn [Cardium], comme une forme d'habitat très étendu (Mec
fiouge, Océan Indo-Pacifique et également .Mer des Antilles), les spécimens des
Indes Occidentales ne se distinguant de ceux des Indes Orientales par aucun
caractère constant.
— 243 —
qu'il est, je crois, impossible de trouver pour chacune de ces trois espèces
un caractère constant; aussi, malgré l'autorité de mes collègues en malaco-
logie, ai-je la conviction qu'il n'existe dans la mer Rouge qu'une seule
espèce : j. arenosa Rumph.»
rrHal). — Suez, Massaouah, île Gameran, Obock, Djibouti, Périm,
Aden : abondante, vivant à une faible profondeur sur les plages rocail-
leuses.» (Dr J.)
Soleteilina (Psammotjja) rubra Chenmitz.
Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 5 1 h ) indique la Mer Rouge comme
habitat pour son Psammobia elongata, qui a été figuré par Delessert
( 1 84 1 , Rec. Coq. Lamarck, pi. V, fig. h ) , et Issel ( 1 869, Malac. Mar Rosso,
p. 56 et 356) a rapporté à cette espèce les fig. 2 i-3 delà planche VIII
de Savigny (1817, Descrip. Egypte, Planches, Moll.), qui représentent
une coquille d'assez grandes dimensions , ornée seulement de lignes d'ac-
croissement concentriques.
Cependant, dans ses notes manuscrites, M. le D' Jousseaume dit, au
sujet de ce Ps. elongata : Al y a certainement eu confusion ou erreur
de localité, car l'espèce de Lamarck figurée dans le Recueil de Delessert n'a
pas été trouvée dans la Mer Rouge. »
Selon M. J.-G. Hidalgo (1903, Estud. prelim. Fauna malac. Filipinas, II,
Mem. R. Acad. Cienc. Madrid, XXI, p. 96 et 95), Philippi (i865, Ab-
bild. Conch., I, p. 193, pi. II, fig. 2 et 3) aurait représenté sous ce nom
de Ps. elongata deux espèces différentes : la figure 3 correspondrait seule
au véritable Ps. elongata Lk. et la figure 2 serait, en réalité, le Psammotœa
violacea Lamarck (1818, Anim. s. vert., V. p. 5 1 7) (l) .
VonMartens (1897, Moll. Indisch. Archip., p. 2/10) a maintenu égale-
ment distinctes ces deux espèces.
Au contraire, MM. Dautzenberg et H. Fischer (191/1, Sur quelques types
de Garidés, Journ. de Conchyl., LXI [ 1 91 3] , p. 227) les ont réunies sous
le nom de Ps. elongata Lk.("'.
(1) Bertiu (1880, loc. cit.,ip. 98) dit que, d'après Desliayes (note recueillie
dans la collection de l'Ecole des Mines de Paris), il faudrait réunir au Psatnmo-
lœa violacea Lk. le Ps. variegata Wootl [Solcn] (181 5, Gencr. Conduit. , p. 189,
pi. XXXIV, lig. 2-/1). Pour M. Hidalgo (1903, loc. cit., p. p,4 et 97), la véritable
espèce de YVood serait distincte, tandis que la coquille figurée à tort sous ce nom
par Crouch (1827, Illustr. Introd. Lamarck Conchol.. pi. V, fig. 8) devrait être
réunie au Ps. elongata Lk.
(2) Ils admettent, du reste, qu'au Ps. violacea Lk. sont identiques le Psam-
mobia violacea Sovverby (i84i, Pieeve, Conch. System, pi. LUI, fig. 2) et le
Capsella violacea Reeve (1857, Conch. Icon., pi. I, fig. 6), tandis que, pour von
Marttns (1897, loc. cit., p. 23g), il était douteux que ce Ps. violacea Lk. fût le
— Ma —
En outre, ils pensent qu'on pourrait assimiler à la même espèce le
Psammotella Ruppelliana Reeve (1857, Conch. Icon., pi. I, fig. 4), de la
Mer Rouge , lequel avait déjà été identifié par Issel au Ps. elongata.
M. le Dr Jousseaume, de son côté, rattache ce Ps. Ruppelliana comme
variété au Psammotœa rubra Ghemnitz.
Sous le nom de Solen ruber, e mari rubro, Ghemnitz (1782, Conch.
Cab., VI, p. 39 et 69, pi. VII, fig. 55) a en effet figuré un Psammotœa,
de couleur carnéolée rouge pâle, auquel le Dr Jousseaume rapporte uue
forme abondante à Suez , sur la plage de l'Ataka.
Il identifie, d'autre part, au Ps. Ruppelliana des spécimens provenant de
Djibouti et d'Aden, à propos desquels il fait la remarque suivante : «Les
individus que j'ai recueillis dans ces deux localités sont d'un violet intense
avec deux rayons pales à l'extrémité postérieure : il semble que cette
espèce, en remontant vers le nord, perde de sa coloration », et il ajoute :
«LePs. Ruppelliana et également le Psammotella oblonga Deshayes ( 1 854 ,
P.Z.S.L., p. 3ai ; 1857, Reeve, Conch. Icon., pi. I, fig. 7) [qui a été si-
gnalé d'Aden par E.-A. Smith ( 1891 , P.Z.S.L., p. 425)] ne sont que de
simples variétés du Ps. rubra Ghemnitz. J'aurais pu distinguer plusieurs
autres variétés : la plus curieuse est une forme blanche , beaucoup plus petite
et souvent inéquivalve. J'ai observé certaines difformités qui ont subi une
torsion de la coquille pendant leur croissance, ce qui tient au milieu anor-
mal dans lequel elles se sont développées. »
Ce Solen ruber Gheinn. , dont le Ps. violacea Lk. (= elongata Lk. ?)
semble bien voisin, a reçu de Gmelin (1790, Syst. Nat., éd. XIII,
p. 3227) le nom de Solen roseus{]), et c'est à lui qu'il faut identifier la
forme signalée de la baie de Suez par L. Vaillant ( 1 865 , Journ. de Conchyl. ,
XIII, p. 120,) comme correspondant aux figures 2 de Savigny (pi. VI11)
sous l'appellation erronée de Psammobia rosea ffDesh.»(2) : on trouve, en
même que celui de Hanley (i84a-56, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 60, pi. XII, fig. 60)
et des autres auteurs.
Le Psammotœa serotina Lamarck (1818, Anim. s. vert., V, p. 617) a été éga-
lement regardé par Deshayes ( 1 835, Anim. s. vert., 2e éd., VI, p, 182) et par
Bertin ( 1880, loc. cit., p. 96) comme une forme synonyme de Ps. violacea Lk.
Il ne faut d'ailleurs pas confondre avec ce Psammotœa violacea Lk. le Solen
violaceus Lamarck qui est un Soletellina (s. str.), identique, d'après Hanley, au
Solen diphos Linné.
M Bertin (1880, loc. cit., p. 98 et 101) fait du Solen roseus Gmelin [= 5.
ruber Chemnitz] un Psammotœa et il range les Ps. Ruppelliana Bve et oblonga
Desh. dans le sous-genre Psammotella.
W C'est à tort qu'Issel indique dans la synonymie du Ps. elongata le Ps. cœru-
lescens Vaillant : celui-ci, comme nous le verrons plus loin, correspond aux
figures t de Savigny. ( C'est par suite d'une faute d'impression que Vaillant
donne le chiffre 2 à la fois pour cœrulescens et pour rosea.)
— 245 —
effet, dans les collections du Muséum de Paris quatre coquilles étiquetées
de ce nom par Vaillant lui-même, qui appartiennent en réalité à l'espèce de
Chemnitz et de Gmelin, tandis que le Ps. rosea Deshayes ( 1 83^ , En-
cycl. Métkod., Vers, III, p. 85 a) est le Solen sanguinolentes Gmelin =
Sanguinoîaria rosea Lamarck , type du genre Sanguinalaria.
Hab. — Suez, Aden, Djibouti.
Soletellina ( Psammosph.erita) psammosph.erita Jousseaume
En 1896 (Bull. Soc. Philomath. Paris, 8e s., VI, p. 10/1) M. le D' Jous-
seaume a attribué le nom de Psammosphœrka psammosphœrka à une
coquille d'Aden qui, «par sa forme, se rapproche des espèces du genre
Sanguinoîaria et par sa coloration de celles du genre Psammotella», et pour
laquelle il donnait cette diagnose :
« Testa tenuis, fragilis, obtuse ovalis, subœquilateralis , ventricosa , antice
vix atlenuata, poslice latior, subtruncata , rotundata, concentrice tenuiler
striala, pallide violacea, albo biradiata; umbones obtusi, prominentes, intus
curvati, approximati. Long. ig; ait. i5; lat. 10 mm.n
Dans ses notes manuscrites, il complète cette description de la façon
suivante :
rr Testa, subgloboso-ovalis , tenuis , fragilis , antice et postice rotundata;
subnitida, fere polka, slriis tenuibus evanidis concentrice ornataj aïba vcl pal-
lide violacco latisshnc radiata ; epitesta caduca tenuijlavicante ad margines in-
dula; umbones tumidi, cordati, subapproximati ; cardo angustissimus in valva
dextra bidentalus, in altéra unidentatus ; dentés latérales nulli.
ftDimens. : long. i5 à 21 ; larg. 12 à 16; épaiss. 7 à 10 mm.
tr Coquille ovale, subtriangulaire au sommet et si renflée qu'elle semble
globuleuse. Son test mince et fragile est peu transparent et d'apparence
un peu cornée. A la surface des valves qui paraît lisse, on découvre à la
loupe de fines stries concentriques en partie usées par le frottement. Près
des bords, un épitest mince jaune pâle forme une bande de quelques
millimètres de largeur. La couleur de la coquille est variable : on trouve
des spécimens entièrement blancs, d'autres avec une large bande rose pâle
qui part du sommet et qui s'élargit en s'éloignant : d'autres encore sont
roses ou violets, avec deux rayons blancs qui se réunissent au sommet sous
un angle d'environ 65°. Les sommets renflés et coniques sont renversés eu
dedans. Les bords forment une courbe arrondie, à rayon très grand pour
l'inférieur et très court, au contraire, pour les extrémités. A l'intérieur, on
retrouve les couleurs de la lace externe. Les impressions musculaires et
pailéales sont peu marquées. Le sinus palléal, de forme ovale, est très
— 246 —
large. La charnière, très étroite et sans dents latérales, est formée de deux
petites dents cardinales sur la valve droite et dune seule sur la gauche. Le
ligament est saillant, court et corné noirâtre : il est recouvert à sa naissance
par un prolongement lamelleux déjeté en dehors, qui ne s'aperçoit qu'à
l'intérieur des valves.
crLe genre Psammosphœrita , dont cette espèce est le type, diffère du
genre Psammotœa par sa coquille non baillante.
rrHab. — Aden. Je n'ai rencontré cette curieuse forme que dans le port
d'Aden où j'en ai recueilli, sur les différentes plages, plusieurs individus.
Parmi eux , j'ai trouvé une coquille ayant le bord cardinal qui se prolonge
en dedans comme un cuilleron et sur lequel reposent les dents : si je n'avais
eu à ma disposition que cet exemplaire , non seulement j'en aurais fait une
espèce distincte, mais encore un autre genre nouveau."
La seule espèce dont cette forme me parait se rapprocher est le Solelellina
tumens Deshayes mss. (1867, Reeve, Conch. Icon., pi. IV, %. 20 a-b),
mais cette coquille des Philippines ( 1903, Hidalgo, Estud. prelim. Fauna
malac. Filipinas,\>. 92), qui est représentée dans les collections du Mu-
séum de Paris par un individu des côtes de Ceylan (1880, Bertin, Revis.
Garidées, p. 89), atteint une taille plus grande (35X25 millimètres), est
nettement inéquilatérale et offre une coloration violette très foncée.
Gari Weinkauffi Grosse.
Savigny (1817, Descrip. Egypte, Planches Moll) a représenté dans les
figures 1 i-3 de sa planche VIII un Psammobia, de dimensions moyennes,
présentant des rayons colorés et orné de stries obliques : Issel (1869,
Malac. Mar Rosso, p. 56 et 356) l'a identifié au Ps. rosea Desh., en s'ap-
puyant sur l'autorité de Vaillant.
En réalité, il y a là une double erreur. D'une part, comme le fait
remarquer Bertin (1880, Revis. Garidées, p. n5), l'espèce de Deshayes
n'est autre que le Solen sanguinolentes Gmelin = Sanguinolaria rosea
Lamarck. D'autre part , nous avons vu plus haut que les spécimens que
Vaillant a déterminés comme Ps. rosea Desh., et qui sont conservés au
Muséum de Paris, sont des Solen roset/s Gmelin = Psammotœa rubra
Ghemnitz , qui concordent avec les figures 2 de Savigny.
Quant à l'espèce correspondant aux figures 1 de Savigny, elle a égale-
ment, au Muséum de Paris, des représentants qui ont été rapportés de
Suez par Vaillant : mais il lésa nommés Ps. cœndescens , et c'est par suite
dune faute d'impression que, dans son travail, il indique comme réfé-
rence pour ces coquilles, au lieu de fig. 1, rrfig. 2», ce chiffre 2 étant à
nouveau cité par lui pour son Ps. rosea.
D'ailleurs, comme nous le verrons plus loin, cette appellation cœndescens
— 247 —
reste un nom douteux : en tout cas, elle ne convient pas à l'espèce en ques-
tion, laquelle n'est ni le Ps. truncata L. (== cœndcscens Reeve), ni le Ps.
amethyslus Wood (= cœrulescens Lk.?).
Cette forme, très exactement représentée dans les figures 1 de Savigny,
a été, du reste, identiiiée au Ps. pulchella Reeve [non Lamarck] ( 1 856,
Conch. lcon., pi. IV, fig. 23) par Bertin (1880, Rev. Garidées, p. 11 4),
qui avait d'abord songé à l'appeler Gari Savignyij niais, d'après Jeffreys
(tn Bertin), il y aurait identité complète entre ce G. Savignyi et une forme
soi-disant méditerranéenne appelée par Crosse (1866, Journ. de Conclujl.,
XII, p. 17, pi. II, lig. à) Psammobia Weinkauffî, et ce dernier nom a été
finalement adopté par Bertin, qui pense que l'habitat «■ Algérien indiqué
par Crosse était accidentel.
Cependant M. Hidalgo (1903, Estud. prelim. Fauna Filipinas, p. 86) ne
croit pas, en raison de leurs différences, devoir réunir ces deux formes, et il
avait proposé pour l'espèce de Reeve et de Bertin le nom de Ps. Bertini;
mais , comme il l'a reconnu (p. 102), elle avait déjà été appelée antérieure-
ment Ps. Reevei par von Maliens (1897, -^0//. Indisch. Archip., p. 2^7).
Dans ses notes, M. le Dr Jousseaume emploie le nom G. Weinkauffî et il
indique comme paraissant synonyme le Psammobia pallida Deshayes (1)
(i85A, P.Z.S.L., p. 323), signalé d'Aden par E.-A. Smith (i885, Rep.
rr Challenger* Lameïïibr. , p. g3 ; i 8g 1 , P. Z. S. L. , p. 4a5 ), qui lui réunit
comme synonyme le Ps. malaccana Reeve et comme variété le Ps. suffusa
Reeve ( 1857, Conch. Icon., pi. VI, fig. ta; pi. VII, fig. 5 k).
rrHab. — Suez: Djibouti, Aden : beaucoup plus commune dans la pre-
mière de ces localités. C'est certainement par erreur que l'on a assigné à
celte espèce la Méditerranée pour habitat, n (D1 J.)
Gari (Heteroglypta) contraria Deshayes.
Le Psammobia contraria Deshayes (1860, Cal. Moll. Réunion, p. 11,
pi. XXVIII, fig. 20-21 ) de l'île de la Réunion et de Zanzibar (1880, von
Martens, in Mobius, Beitr. Meeresf. Mauritius u. Seychellen, p. 33 1) est
hien caractérisée par sa sculpture : les côtes en forme de chevrons sont
disposées en deux séries venant se rencontrer au tiers antérieur de la
coquille.
Pour les Psammobies chez lesquelles la région postérieure montre une
ornementation très particulière, von Martens a proposé le nom d'Hclcro-
(l> Bertin (1880, loc. cit. , p. 119) faisait de ce Ps. pallida Desh. un Psammo-
cola.
Lamarck a donné, dnnsla Collection du Muséum, le nom manuscrit Psammobia
pallida à un échantillon identilié par Bertin au Ps. vespertina Cliemnitz ( 1 y 1 h ,
Lamy, Bull. Mus. Hist. nat. , XX, p. 2 3).
Muséum. — xxiv. 1 7
2/i 8
glypta, et dans ce groupe il a fait rentrer, avec le Ps. contraria, notamment
les Ps. amethyslus Wood (= tripartita Desh.), Ps. trnncala L. (= pulcltella
Lk. = bipartita Pliil. = ceerulescens Rve.), Ps. scabra Chemnitz (=== cor-
rugata Desh.).
Hab. — Djibouti : 2 individus.
Gari (Heteroglypta) scabra Chemnitz.
Le Tellina scabra Chemnitz (1782, Conch. Cub., VI, p. 102, pi. X,
fig. 0/1; 1788, Schroeter, Namçn Régis ter Conch. Cab., p. 60) a pour
synonymes, d'après von Marteus (1897, Moll. Indisch. Archip., p. 268),
les Ps. maculosa Lamarck (1818, Anun. s. vert., V, p. 5i3), Ps. corrugala
Deshayes, Ps. ornuta Desh., Ps. marmorea Desh. ( 1 854 , P.Z.S.L.,
p. 323 et 324; 1 856 , Reeve, Conch. Icon., pi. II, fig. 9, pi. IV. fig. 26
a-b, fig. 27).
A cette synonymie M. Hidalgo (1903, Estud. prelim. Fauna Filipims,
p. 101 ) et M. Lynge( 1909, Danish E.vped. Siam, Mar. Lamettibr., p. 210)
ajoutent le Ps. rubicunda Deshayes ( 1 85 4 , P.Z.S.L., p. 32 4; Reeve,
pi. V, fig. 34), qui, d'après MM. Dautzenberg et H. Fischer (191 4, Journ.
de Conchyl. , LXI[i9o3], p. 2i5), n'est en effet qu'une variété de colo-
ration.
Hab. — Djibouti, Périm, Aden : très rare. — Var. rubicunda Desh.:
Aden, un seul individu.
Gari (Heteroglypta) bicarinata Deshayes.
Le Psammobia bicarinata Deshayes (i854, P. Z.S. L., p. 322; 1 856 ,
Reeve, Conch. lcon.,\)\. V, fig. 28 et 3o), de Zanzibar et de Madagascar,
a été signalé de Suez par Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 50).
ffHab. — Aden, où je n'ai recueilli qu'une seule valve, d'ailleurs en
très bon état de conservation. -n (Dr J.)
Gari (Heteroglypta) amethystus Wood.
Dans la planche X du Conchylien-Cabinet (1782, vol. VI, p. 100),
Chemnitz a rapporté au Tellina Gari Linnœi les figures 92 et 93, qui,
d'autre part, ont été mentionnées par Lamarck (1818, Anim. s. vert., V,
p. 5 1 3) comme références iconographiques pour son Psammobia cœrules-
cens : en réalité, elles représentent deux espèces différentes.
La ligure 92 correspond , d'après Berlin ( 1 880 , Revis. Garidccs, p. 112),
au Psammobia pulcltella Lamarck [non Reeve] (1818, Anim. s. vert., V,
— 249 —
j>. 5i5)(l) : il lui identifie également la forme figurée par Reeve (1857,
Coneh. Icon., pi. VIII, fig. 60) sous l'appellation de Ps. cœruksceiis (bien
que n'étant pas le cœrulescens de Lamarck), et il croit d'ailleurs pouvoir lui
attribuer le nom de Gan gari L. (2;. Mais MM. Dautzenberg et H. Fischer
(1 9 1 4 , Journ. de Conch., LXI [1918], p. 220) regardent le Teïïina gari L.
comme impossible à identifier, et ils adoptent l'opinion de Hanley (i855,
JpsaLinn. Conch., p. 4o), de von Martens (1897, Mott. Indisck. Archip.,
p. 245) et de M. Hidalgo (1903, Estud. prelim. Fauna Filipinas, p. 84 et
102) qui ont. fait tomber le Ps. pulchella Lk. (non Rve.) en synonune de
Ps. truncata Linné | Tellina] (17(37, Syst. Nat., éd. xii, p. 1118), espèce
du Japon et des Philippines, non signalée dans la Mer Rouge.
La figure 93 de Chemnitz a été rapportée par Bertin (1880, (oc. cit.,
p. 112) et par von Martens ( 1 897, loc. cit., p. 244) au véritable Ps. cœin-
lescens Lk. , mais M. Hidalgo (i<)o3, loc. cit., p. 84 et 85) trouve que la
description donnée par Lamarck est peu concordante (3) et que cœrulescens
est nom douteux qui doit être laissé de côté : en conséquence, il préfère
attribuer le nom de Ps. améthystes Wood (non Reeve)(4) au Psammobia cor-
respondant à cette figure 98, car elle a été considérée par Wood (181 5,
Gêner. Conchol., p. 1 38, pi. 34, fig. 1 ) comme représentant son Solen amé-
thystes (5).
A ce Ps. améthystes VVd. , Berlin et M. Hidalgo identifient d'ailleurs le
Psammobia tripartifa Deshayes ( i854 , P. Z. S. L., p. 3ai; 1 856 , Reeve,
fl) Le Ps. pulchella Reeve = Reevei v. Mart. est une espèce différente que
Bertin, comme nous l'avons vu plus haut, fait synonyme de Ps. WeinkavM
Crosse.
Brusina, d'autre part (1866, Contrïb. Fauna Mail. Dalmati, Alli I. R. Soc.
Zool. Bol. Vienna, XVI, p. g3), a désigné sous le nom de Psammobia pulchella
un véritable Tellina : T. pulchella Lk.
('2) Von Martens (1880, in Mobius, Beitr. Meeresf. Mauritius, p. 33 1) et
Ounker (1882, Ind. Moll. Mar. Japon., p. 186) citent encore comme devant être
identifié à cette figure 9a de Chemnitz le Ps. bipartite Philippi (18A9, Zeitschr.
/. Malak., V [ 18/18], p. 166).
W Le Ps. améthystes Reeve [non Wood] ( 1 8 5 6 , Conch. Icon., pi. fil, fig. 19)
est une autre forme que Bertin ( 1880, loc. cit., p. 12.5) identifiait au Ps. virgala
Lk.. mais qui serait, d'après Dunker(i882, Ind. Moll. Mar. Japon., p. 187),
son Ps. radiata et qui, comme' celui-ci , a été placé par M. Lyngc (1909, Danish
Exped. Siatn, Mar. Lamellibr., p. 211) dans la synommie du Ps. zonalis Lk.
' M. Hidalgo (1903, loc. cit., p. 101) croit que les caractères indiqués par
Lamarck pour son Ps. cœrulescens coïncideraient peut-être plutôt avec ceux du
Ps. Lessoni Blainville = slrialrlla Philippi.
(■'') A ce Ps. améthystes Wd. (non Rve.) paraît correspondre, dans la Collection
du Muséum de Paris, un Psammobia furcellala Lamarck mss. qui, d'après Bertin
(1880, loc. cit., [>. 11 3), pourrait être le type du Ps. cœrulescens dont Lamarck
aurait par inadvertance changé le nom.
17-
— 250 —
Conch. Icon., pi. III, fig. 20) : cette synonymie est admise également par
M. le Dr Jousseaume,
cfHab. — Aclen : trois valves appartenant à des individus dage diffé-
rent.» (Dr J.)
Gari (Psammocola) occidens Ghemnitz.
La forme figurée par Chemnitz (1789, Conch. Cab., VI, p. 7Z1,
pi. VIII, fig. 61) sous le nom de Sol occidens n'est pas un Sanguinolaria ,
comme l'avait admis Lamarck (1819, Anim. s. vert., V, p. 5 10) : c'est un
Psammobia appartenant au sous-genre Psammocola Blainville = Gobrœtts
Leach.
ffHab. — Aden . très rare." (Dr J.)
251
CoVTniBUTfONS À LA FAUNE MâLACOLOGIQVE
r
de l Afrique Eqvatoriale ,
par M. Louis Germain.
LIT1'.
Sur quelques Mollusques terrestres de Zanzibar.
Les Mollusques qui font l'objet de cette note ont été recueillis en 1891
par M. A. Raffray, alors consul de France à Zanzibar.
A côté d'espèces très répandues dans toute l'Afrique orientale (Trocho-
nanina [Martensia] mozambicem'ts Mousson, Trochonanina [Martensia]
albopicta Marlens, Trochonauina [Martensia] Jenynsi Pfeiffer, Buliminus
\ Pseudoceraslus \ Boivini Morelet, etc.) et même en Abyssinie et dans l'Inde
péninsulaire [Buliminus cœnopiclus Hullon, Rachis [Rachiseîlus] punctatus
Anton, etc.), cette collection en renferme d'autres, beaucoup plus inté-
ressantes, que nous connaissions seulement de quelques régions limitées
de l'Est Africain: Ousagbara, Oukamba, Oukambara, etc. Elles viennent
compléter les données zoogéograpbiques, encore bien incomplètes, que
nous possédons sur les îles africaines de la côte de l'Océan Indien (2).
Streptaxis (Gonaxis) Craveni E. A. Smitb.
1880. Streptaxis Cravcni E. A. Smitu, Aimais Magaz. Natural Hislorij. London ,
5° série, VI, p. 499.
1881. Streptaxis Gravent E.-A. Smith, Procecdt ngs Zoological Society London;
p. 280, pi. XXXII, fig. 5.
(1) Voir le Hu'lelin du Muséum Hist. natur. Paris, XXI, iqi5, n° 7, p. 288-290;
— XXII, 1916,11° 3, p. 156-162; n° l\ ; p. 173-210; n° 5, p. 233-25g,etn° 6,
p. 317-329; — XXIII, 1917, n" 7, p. ^9^1-5 1 o; p. 5i i-5so et p. 5a 1-529; "
XXIV, 1918, n° 2 , p. 1 2 5-i 36 et p. 187-1 '1 1 ; 11" 3, p. 1 78-180.
(2) Il n'a été publié (pie très peu de travaux spécialement consacrés à la faune
malacologiq ue de l'île de Zanzibar. Les plus importants sont ceux du Dr. E. von
Mautens [Concliylicn aus Zanzibar zwischen Sesamsamen, Nachrichtsblatt d. deut-
schen Malakozoolog. Gesellschaft , Franckfurl a. AI., août 1869, p. \h 9-1 56] et de
John \V '. Tavloii [Descriptions of New Species of Land Sliclls from tlie East Coasl
of Africa, Quarterhj Journal of Conchology , 1, part III, 1877, p. 25 1-255 et
p. 280-288; pi. III].
'>59
1 885. Streptaxis (Eustreptaxis) Gravera, Tryon, Manual of Conchology , a* série,
Puhnonata; I, p. 67, pi. XVI, fig. 6-7.
1889. Gonaxis Craveni Bourguionat, Mollusques Afrique Eqnatoriale , Paris,
p. i34.
1897. Streptaxis Craveni Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
Rerlin, p. 3i , taf. II, fig. 35-35 a- 35 b - 35 c, 36-36 a.
L'unique exemplaire recueilli par M. A. Raffray correspond exactement
aux très exactes figurations données par E. A. Smith, mais il est de taille
beaucoup plus petite :
Longueur, 16 millimètres; diamètre maximum, 12 millimètres; dia-
mètre minimum, 10 millim. 1//1 ; hauteur de l'ouverture, î.'î millim. 1/2;
diamètre de l'ouverlure (y compris l'e'paisseur du péiïstome), 12 milli-
mètres.
C'est donc une variété minor dont le test montre les mêmes caractères
sculpturaux que chez le type.
H.-B. Preston a décrit et insuffisamment figuré, sous le nom d'Ennca
quadrilateralis (,), un Streptaxis qui, d'après le cotype que possède le Labo-
ratoire de Malacologie du Muséum, se l'apporte certainement à celte espèce.
C'est une coquille mesurant 2/i millimètres de longueur maximum,
17 millimètres de diamètre maximum et i5 millimètres de diamètre mini-
mum (2), dont le test est garni de fortes stries costulées à peu près régu-
lières, subégales, très obliquement et très fortement ondulées, surtout
à l'avant-dernier tour. Comme chez le Streptaxis Craveni Smith, le bord
externe de l'ouverture est fortement arqué près de son insertion supé-
rieure.
Zanzibar [A. Raffray, 1891].
Le Streptaxis Craveni Smith vit dans l'Afrique orientale : Monbasa, près
de l'embouchure de la Tana [J. Kirk] ; Pangani et Derema , dans l'Ousambara
(=Usambara) [Conradt, J.-R. Bourg^gnat]; collines entre les bassins
du Vouami et du Kyngani, avant d'arriver à Kondoa, dans l'Ousaghara
(== Usaghara) [J.-R. Rourgdignat].
(1) Preston (H.-B.), Additions lo tbe non-Marine Mollusca Fauna of Brilisb
and German East Africa and Lakc Albert-Edward (Annal* ami Magaz. Natural
History, London, série 8, vol. VI, novembre 1910, p. 597, pi. VII, fig. 2 ). Celte
coquille a été recueillie sur les collines Shimbi. dans l'Est Africain anglais.
(2) L'ouverlure a \h millimètres de liauteur et, en y comprenant lVpaisseur
du péristome, 1 1 millimètres de diamètre. Ces dimensions sont, très notablement,
différentes, comme valeurs absolues et comme valeurs relatives, de celles données
par II. B. Preston [Inc. supra cit., 1910, p. 5a8): bauleur, 20 millim. 1/2 ;
diamètre maximum, 17 millim. 1/2; hauteur de l'ouverlure, 10 millimètres ;
diamètre de l'ouverture, 9 millim. 1/2.
253 —
Streptaxis (Gonaxis) Gibbonsi Taylor.
1877. Gonaxis Gibbonsi Taylor, Quarterly Journal oj Conchoiotry , I, p. 95a,
pi. II, fig. 1.
i885. Streptaxis (Euslreptaxis) Gibbonsi Tryon, Manual oj Conchology ; 2" série,
Pulmonata, I, p. 70, pi. XIV, fig. 8a-83.
1889. Gonaxis Gibbonsi Bourgcignat, Mollusques Afrique Equatoriale, Paris,
p. i33.
1897. Ennea gibbonsi Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrihas ,
Berlin, p. i5.
Le test de ce Streptaxis est gris perle très pâle, transparent, brillant;
les premiers tours sont à peu près lisses; les autres sont ornés de stries
longitudinales obliques, onduleuses, un peu écartées, très fines, sauf au
voisinage immédiat des sutures où elles sont assez accentuées. Le dernier
tour et presque lisse.
Longueur, 6 millim. 3/4; diamètre maximum, k millim. 3/4 ; dia-
mètre minimum, 4 millim. i/4; hauteur de l'ouverture, 3 millim. 3/4;
diamètre de l'ouverture (y compris l'épaisseur du péristome), 3 milli-
mètres.
Zanzibar [A. Raffray, 1891 J. Découvert à Zanzibar par J.-S. Gibbons,
ce Streptaxis n'a pas encore été retrouvé en dehors de cette île.
Ennea (Gulella) laevigata Dolirn.
1 805. Ennea laevigata Dohrn, Proceedings Zoological Society oj London, p. 3 3a.
1868. Ennea laevigata Pfeiffer, Monogr. Heliceor. vivent., V, p. hbk.
1881. Ennea laevigata Smith, Proceedings Zoological Society oj London, p. 381,
pi. XXXII, fig. 6.
1889. Enneastrum laevigatum Bourguignat, Mollusques Afrique equatoriale,
Paris, p. 127.
1 897. Ennea laevigata Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , Berlin,
p. ai.
1899. Ennea (Gulella) laevigata Smith, Proceedings Zoological Society of London,
p. 58o, n° 3.
191/1. Ennea laevigata Dautzenberg et Germain, Revue zoologique africaine,
Bruxelles, IV, fasc. 1, p. 8.
Les exemplaires, assez nombreux, recueillis par A. Raffbav sont de
taille normale : 10-11 millimètres de longueur et 5-5 millim. 1/2 de dia-
mètre maximum. Leur test, très brillant, est à peu près lisse: on dis-
tingue en effet, à un assez fort grossissement, seulement de fines stries
longitudinales obliques assez serrées et médiocrement régulières.
— 254 —
Zanzibar [A. Raffray, 1891]. Une variété seœdentata Martens(1) vit éga-
lement à Zanzibar.
Découvert entre le lac Nyassa et la côte de l'Océan Indien [J. Thomson],
cet Ennea a été retrouvé dans Pile de Mumba (lac Nyassa) [J. Kirk]; sur
le plateau Mwera, entre les fleuves Ukelidi (=Lukelidi) et Umbekuru (par
io°lat. S. et 090 long. W. Greenwich) [G. Lieder]: dans le bassin du
Haut-Congo, à Lukolela (par i° lat. S.) Kassongo (sur le Lualaba, par
4°25' lat. S. environ), Katanga (par 1 1° lat. S., sur le Lufira, affluent du
Lualaba) et Bukama (sur le Lualaba, par environ 9°i2' lai. S. et 25°5o'
long. W. Greenwich) [Dr J. Bequaert]; dans l'Ousaghara, aux environs
de Kerasa (Missionnaires français, in J.-R. Bourguignat]; enfin, plus au
Nord, dans l'Afrique Orientale anglaise, sur les plateaux de Zomba et de
Masuku (6.000-7,000 pieds = 1, 820-2, 1 35 mètres environ), sur les Monts
Nvika (vers 7,000 pieds = 2,1 35 mètres environ) et sur le Mont Ghirad-
zulu [A. Whyte |.
Trocuonamna (Martensia) mozambicensis Pfeiffer.
1 855. Hélix mozambicensis Pfeiffer, Proceedings Zoolngical Society oj London ,
p. 91, pi. XXXI, fig. 9.
10,16. Trochonanina (Mortensia) mozambicensis Germain , Bulletin Muséum Ilisi.
natur. Paris, XXII, n° 5, p. a5i (2).
Un exemplaire de cette espèce bien connue et à large distribution
géographique. 11 est de taille normale : diamètre maximum, i3 milli-
mètres; diamètre minimum, 12 millimètres; hauteur maximum, 9 milli-
mètres 3/4.
Zanzibar [A. Raffray, 1891].
Trochonanina (Martensia) albopicta Martens.
1869. Nanina mossambicensis var. albopicta Martens, Mollusken, in C. C. von der
Decken, Reisen in Ost-Afrika, III, Berlin, p. 56, taf. I, fig. 2.
1878. Trochonanina Mossambicensis var. albopicta Martens, Monatsber. Kaiserl.
Akad. d. Wissenschaftl. Berlin, p. 289, n° h.
(1> Martens (Dr. E. von), Nachrichtsblatt. der deutschen Malakozoolog. Gesells-
chaft, Frankfurt a M., 1869, p. i5^i (Ennea laevigata var. sexdenlala) et : Bes-
chalte Weichthiere Deutsch-Ost-Âfrikas , Berlin, 1897, p. 22 (Ennea se.vdentata).
M Le lecteur est prié de se reporter, pour les espèces dont il a été question
dans les précédents fascicules de ces Contributions, à la paj;e du Bulletin du
Muséum indiquée ; il y trouvera les références indispensables,
— 255 —
i885. Trochonanina Anceyi Bourguignat, Helixarionidae régions orientale» Afrique .
P- 9-
1 885. Ledouhcia albopicta Bourguignat, loc. supra cit.j p. la.
1 886. Nanina (Martensia) Mozambicensis var. albopicta Tryon, Manual of Con-
chology, a0 série, Pulmonata, II, p. 5o.
188G. Nanina Anceyi Tryon , loc. supra cit., II, p. 5i.
1889. Trochonanina Anceyi Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, Paris,
p. 3 0.
1889. Ledoulxia albopicta Bourguignat, loc. supra cit., p. ai.
1897. Trochonanina (Martensia) mossambicensis var. albopicta Martens, Bcschalte
Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , Berlin, p. '17.
1898. Trochonanina Mozambicensis variété albopicta Sturanv, Siidaftikan. Land-
Sussw.-Mollusk.; Kaiserl. Akadem. d. Wissenschaftl. Wien, Mathem.-
Natur. C/.,LXVlI,p. a 89.
1910. Martensia albopicta d'Ailly, MoIIusca, in D' Y. Sjôstedt, Schwed. Expé-
dition dem Kilimandjaro , dern Meru, etc., Stockholm, p. i3.
Le Dr. E. von Martens a émis l'idée (loc. supra cit., 1897, p. 67) que
le Trochonanina Anceyi Bourguignat était synonyme de son Trocho-
nanina albopicta. Le Muséum d Histoire naturelle possède les exemplaires
types étiquetés de la main même de J.-R. Bourguignat et sur lesquels
cet auteur a établi son espèce. Les plus grands individus ont 1 ■>. milli-
mètres de diamètre maximum, 10 millim. 1/2 de diamètre minimum
et 7 millimètres de hauteur. Ils ont un dernier tour muni d'une carène
médiane filiforme et saillante. Leur test est, en dessus, d'un brun jau-
nâtre assez clair (les premiers tours étant plus foncés) avec, sur les pre-
miers tours, de petites taches brunes, arrondies et, sur les derniers
tours, de nombreuses petites taches allongées, blanchâtres, disposées sans
ordre; en dessous, le test est jaunacé, presque blanc, avec de nombreuses
mouchetures brunes (1) beaucoup plus petites que les taches ornant le
dessus de la coquille. Les tours embryonnaires montrent une très fine
sculpture réticulée (2) ; les autres tours ont des stries costulées obliques,
assez saillantes, régulières et serrées. En dessous, la coquille montre de
très fints stries longitudinales inégales et irrégulières coupées de stries
spirales fines, mais bien marquées, peu écartées et subégales. Le test est
relativement épais et solide.
Or M. Ph. Dautzenberg, que je suis heureux de remercier, a eu l'ama-
bilité de me communiquer quelques exemplaires du Trochonanina albopicta
W Également disposées sans ordre, ces mouchetures sont absentes aux envi-
rons immédiats de l'ombilic.
W Stries longitudinales fiaes, obliquement onduleuses, serrées, coupées de
stries spirales difficiles à déceler.
— 256 —
Martens déterminas par le Dr. E. von Martens lui-même (,). Ils sont abso-
lument identiques aux types étiquetés Trochonanina Ancetji par J.-R. Bour-
guignat. 11 ne saurait donc subsister le moindre doute quant à l'identité
de ces deux espèces : le nom à\dbo[)icta, étant le plus ancien, doit être
adopté pour désigner ce Mollusque appartenant au sous-genre Martensia m
et qui doit être rattaché, comme variété, au Trochonanina (Martensia)
mozambicensis Pfeiffer.
Zanzibar [A. Raffray, 1891].
Découverte au Zanguebar et à Zanzibar [Wiegmann, J.-R. Rourgui-
gnat], cette espèce a été retrouvée dans un grand nombre de localités de
l'Est Africain : Tette, sur le Zambèze [Peters]; Kitui, dans rOukamba
(=Ukamba) [J.-M. Hildebrandt]; Kondoa, dans l'Ousaghara (=Usugara)
[J.-R. Bourguignat]; Mgera, dans le district de Pangani [Neumann]; Tanga
et Monibo, dans l'Usambara [Y. Sjôstedt]; Mombasa et le long de la côte
entre Mombasa et Tanga [J.-R. Bourguignat]; Kibonoto, dans la zone des
cultures du Kilima N'djaro, entre i,3oo et 1,900 mètres [\. Sjôstedt].
Trochonanina (Martensia) Jenynsi Pfeiffer.
186 5. Hélix Jenynsi Pfeiffer, Proceedings Zoological Society ofLondon; p. 1 3 1.
1 866. Hélix Jenynsi Philippi, Abbild. u. Beschr. neuer Conchyl., II, p. 86,
Hélix, laf. VII, fig. 8.
1868. Hélix Jenynsi Pfeiffer, Monogr. Heliceor. vivent., I, p. 81 , n° 190.
i85o. Nanina (Xesta) Jenynsi Albers, Die Heliceen, p. 59.
i85a. Hélix Jenynsi Reeve, Conchologia Iconica, VII, fig. 979.
1 853. Hélix Jenynsi Pfeiffer, Monogr. Heliceor. vivent., III, p. 67, n° 169.
1 856. Hélix Jenynsi Pfeiffer, Helic, in. Martini et Chemnitz, Systemat. Con-
chylien-Cabinet , a" éd., p. 3ai , n° 821, taf. CXXIX, fig. a3-a/i.
1859. Hélix Jenynsi Pfeiffer, Monogr. Fleliceoi'. vivent., IV, p. 3a, n° 192.
1860. Nanina Jenynsi Martens, Malakozoolog. BU'itter, VI, p. 26.
18(37. Hélix Jenynsi Martens, Ostasiatische Landschnecken , p. a56.
1 868. Hélix Jemjnsi Pfeiffer, Monogr. Heliceor. vivent., V, p. 84, n° 260.
i86(). \anina Jenynsi Martens, Nachrichtsblatt d. dèutsch. Malakozool. Gesell-
schaft, Frankfurt a. M., p. 169.
1878. Trochonanina Jenynsi Martens, Monatsber. d. Kônigl. Ahademie d. Wis-
sensch., Berlin, p. 290, n" 6.
M Ces exemplaires proviennent du Mozambique. Les plus grands ont i3 milli-
mètres de diamètre maximum , 1 ■>. millimètres de diamètre minimum et 7 mil-
lim. 1/3 de hauteur. Ils ont le même lest et exactement les mêmes ornemen-
lations picturale et sculpturale que celles décrites ri-dessus.
<2) El non, comme le dil J.-R. Bourguignat [loc. supin cit., 1 8 8 5 , p. 1 a , et
Inc. supra cit., 1889, p. ai], à son sous-genre Ledoulxia.
— 257 —
1879- Trochonanina Jenynsi Martens, Silzungsb. d. Geselhch. Naturf. Freunde
Berlin, p. 102.
1881. Hélix (Trochonanina) Jenynsi Smith, Proceedings Zoological Society 0/
London, p. 279, n" 5.
1 885. Troclionanina Jenynsi Bourguignat, Hclixarionidee régions orientales Afrique,
Paris, p. 18.
1886. Nanina (Martensia) Jenynsi Trïon, Manual of Conchology , 2e série, Pulmo-
nata, II, p. 5o, pi. XXIV, fig. 87-88.
1889. Trochonanina Jenynsi Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale , Paris,
p. 19.
1890. Trochonanina Jenynsi Smith, Aimais Magaz. Naiural Hislory , London,
0e série, VI, n° 3a, p. 1/17, n° 2.
1891. Trochonanina Jenynsi Martens, Sitzungsb. d. Gesellsch. Naturf. Freunde,
Berlin, p. ik.
1897. Trochonanina jenynsi Martens, Beschalle Weichthiere Deutsch-Ost-Afrihas ,
Berlin, p. 48.
M. A. Raffray a recueilli seulement quelques exemplaires de cette
espèce, dont deux sont richement colorés: sur un fond d'un corné marron
brillant se détache une large bande supramédiane d'un marron brillant
continuée en dessus.
Zanzibar [A. Raffray, 1891].
Le Trochonanina (Marlensia) Jenynsi PfeifTer est commun le long des
côtes de l'Océan Indien: île de Querimba, sur la côte de Mozambique,
entre 1 o° et 1 20 lat. S [ Peters] ; île de Zanzibar [ W. Rrauns , F. Stuhlmann ,
Wiegmann]; Rosato, près de Ragamoyo [A. Leroy, F. Stuhlmann]; Raga-
moyo[A. Leroy]; Pangani [J. M. Hildebrandt, Conradt]; Mombasa [A. Le-
roy]. Il vit également dans les régions de l'intérieur, mais il semble moins
répandu : plateau Mwera, entre les fleuves Ukelidi (=Lukelidi) et Lfmbe-
kuru (par io° lat. S. et 3q° long. W. Greenwich) [G. Lieder] ; entre le lac
Nyassa et la côte [J. Thomson]; Kirassa [Emin Pacha]; Kikoka, dans l'Usa-
ramo [F. Suhlmann] ; environs de Togetoro, à 1 100 mètres d'altitude, dans
la chaîne de l'Uluguru (1) et à Mbagalala [F. Stuhlmann]; l'Useguha
[W.Sohmidt]; Kondoa, dans l'Ousaghara (=IIsagara) [A.Leroy, F. Stuhl-
mann], Derama, dans TOusambara (=Usambara) [Conradt]; Kissemo,
près du lac Oukerewé (Virtoria-Nyanza). En dehors de l'Afrique, celle
espèce vit également à Java et aux Nouvelles-Hébrides [Zollinger] (2).
(l> Les monts Ulugura sont situés entre le Bufu (= Ruvu , affluent du Kjn-
gfani), à l'Est, et le cours du Mgeta (allluent du Kyngani), à l'Ouest et au Sud.
'-) Cf Martens (Dr. E. von), Ostasiastische Laiulsclineckon, in Die Pieussieche
Expédition nach Ostasien-Zoologischen , Bd. III, Berlin, 1867, p. 2.r)4.
— 258
Trochonanina ( Martensia) Bloyeti Bourguignat.
1889. Trochonanina Bloyeti Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale; Paris,
p. ai, pi. II, fig. 10-12.
1897. Trochonanina Bloyeti Mabtens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afril;as ,
Berlin, p. 48.
La sculpture de cette espèce est fort remarquable. En dessus , les tours
embryonnaires montrent de très fines stries longitudinales coupées de stries
spirales difficilement visibles étant donné leur ténuité; les autres sont ornés
de stries costulées , presque îamelleuses, saillantes, régulières, subégales,
subéquidistaules, très obliquement onduleuses, plus fortes à l'avant-dernicr
tour, moins accentuées et plus serrées au dernier tour. En dessous existent
de très fines stries longitudinales peu régulières, atténuées vers l'ombilic et
coupées de stries spirales également fines, peu nombreuses et espacées.
Cette espèce est bien distincte, en debors de sa sculpture, par son ombi-
lic relativement large et sa forme très déprimée. La figuration donnée par
J.-R. Bourguignat est exacte; cependant, sur la figure 10 (pi. il, loc. supra
cit., 1889), le profil des tours de spire est trop rectiligne.
Le plus grand des spécimens recueillis par A. Raffray mesure 1 h milli-
mètres de diamètre maximum, i3 millimètres de diamètre minimum et
7 millimètres de hauteur, c'est-à-dire très sensiblement les dimensions du
type décrit par J.-R. Bourguignat, qui avait i5 millimètres de diamètre et
7 millimètres de hauteur.
Zanzibar [A. Raffray, 1891].
Cette espèce n'était encore connue que de la localité où elle fut décou-
verte : environs de Kondoa, dans l'Ousaghara ( = Usagara) [Capil. Blovet].
Psciidocerastiis nov. sabg.
Il existe, dans les contrées oriento-tropicales de l'Afrique, de grands
Buliminus — l'appelant ceux de la série des Buliminus (Cerastus) abyssi-
niens Ri'ippell (1) — qui ont été classés dans les sous-genres 1 >s plus variés :
Petraeus, Cerastus, Ena, etc., et même Hachis [—Rkachis]. Ils constituent
un groupe très homogène et leur sculpture costulée rappelle celle des
C Bulimus Habessinicns Rûppeix in Beck, Index Molluscor. , 1887 , p. 67, n° 2
[== Bulimus Ahyssinicus L. Peiffer , Zeilschrift fur Malalozool. , i845, p. 157
et Monogr. Reliceor. rivent., II, 18A8, p. 1 10, nn 288; = Buliminus ahyssinicus
Jickeli, Fauna der Landund Siisswdss. Mollusk. Nord-Ost-Afrik. , 1874, p. io3
taf. V, fig. a].
— 259 -
Pseudoglessula : au dernier lour, les côtes lamelleuses s'arrêtent à la partie
médiane et se résolvent, en dessons, en stries beaucoup pins fines'1'.
Le type de ces espèces est le Buliminus Boivini Morelet, très répandu
dans l'Esl Africain. Autour de lui sont venues se grouper un assez grand
nombre d'espèces que je propose de réunir dans le nouveau sous-genre
Pseudocerastus. Les Pseudocerastus actuellement connus se répartissent
en deux séries :
Buliminus [Pseudocerastus) Boivini Morelet.
Buliminus [Pseudocerastns) plychaœis Smilh.
Buliminus [Pseudocerastns) Liederi iMartens.
Buliminus [Pseudocerastus) Kirki Dohrn (s).
Buliminus [Pseudocerastus) Gibbonsi Taylor(3\
\ Buliminus [Pseudocerastus) Bridouxi Bourguignat((l).
Buliminus [Pseudocerastus) Emini Smith (5).
Buliminus [Pseudocerastus) Lasti Smith (t,).
B / Buliminus [Pseudocerastus) kidetensis Smith (7).
Buliminus [Pseudoceraslus) uniplicatus Smith (8).
Buliminus [Pseudocerastus) Sluhlmanni Martens(!l).
(1) Bien entendu, ce rapprochement concerne seulement la sculpture des tours
île spire autres que les tours embryonnaires. Il n'existe aucune analogie entre les
autres caractères des Pseudoglessula et des Buliminus ici envisagés.
,2- Dohiîn (H.), List of the Land and the Freshwater Shells of the Zam-
besi and Lake Nyassa, etc. [Proceedings Zoological Society of London, févr. i865,
p. a3a).
M Taïlor (J. W.), Descriptions of uevv Species of Land Shells from the East
coast of Africa [Quarterly Journal of Conchology, I, 1887, pi. III, fig. 1).
'4) BoDRGuiGNAT (J.-R.), Mollusques Afrique équaloriale , Paris, 188g, p. 5l,
33; pi. Il, fig. 4-5 [Bulimus Bridouxi).
(5' Smith (E.A.), List of Land and Fresluvater-Shells collected by Dr. Emin
Pasha in Central Africa, wilh descriptions of new Species [Aimais Magaz. ftatur.
Ilistory, London, 6e série, VI, n° 3a, août 1890, p. 1/17, n° 5, et p. 1 54, pi. V,
tig. 8 [Buliminus {Ceraslus) Emini].
(6) Smith (E. A), loc. supra cit., 1890, p. i54 [Buliminus [Ceraslus) Lasti].
(') Smith (E. A.), loc supra cit., 1890, p. 1^7, n° 6, et p. 1 55, pi. V, fig. 9
[Buliminus [Ceraslus) kidetensis].
M Smith (E. A.)., loc. supra cit., 1890, p. i55, pi. V, fig. 10 [Buliminus
[ Ceraslus ? ) uniplicatus J.
(9) Martkns (Dr. E. von), Neue Arien von Landschnecken aus den Gebirgen
Oslafrikas, Sitzungsb. d. Gesellsch. Naturforsch. Freunde, Berlin, juillet 1895,
p. 128; et Beschalte Weichlhiei-e Deutscli-Ost-Afrikas , Berlin, 1897, P* ^3,
taf. III, fig. 26 et fig. 29.
— 260
IjIIUMINUS (PsEUDOCERASTCs) LlEDEKI Maliens.
1890. Buliminus Jjiedeii Martens, j\ackrichslblalt d. deutschen Malakozoolog. G'e-
selhchaft, Frankfurt a. M., p. 180, n° i5.
1897. Buliminus Liederi Martens, Beschalle Weichthiere Deutsch-Osl-Ajrtkas ,
Berlin, p. 61, taf. III, fig. 3a.
Coquille bien allongée, à sommet obtus: spire composée de 8 tours, les
premiers bien convexes, les autres subconvexes, à croissance régulière, sé-
parés par des sutures subreclilignes un peu obliques; dernier tour grand,
formant plus de la moitié de la coquille, convexe arrondi, un peu atténué
vers la base; ombilic arrondi, étroit, profond, partiellement recouvert
par la patulescence du bord columellaire, entouré d'une anguîosité émous-
sée très voisine de la cavité ombilicale; ouverture pyriforme, bien angu-
leuse en haut, largement arrondie en bas et extérieurement; bord columel-
laire arqué et réfléchi ; péristome mince.
Les dimensions de quelques individus sont données dans le tableau
suivant :
Test marron jaunâtre assez clair, brillant, d'apparence soyeuse, subtrans-
parent; sculpture formée de costules élevées, obliques, presque régulières,
subégales, serrées, à peu près équidistantes, atténuées à la partie infra-
médiane du dernier tour, principalement du côté opposé à l'ouverture, très
accentuées, même sur les premiers tours.
Les jeunes (nos 6 et 7) diffèrent de l'adulte par leur test plus mince et
surtout par leur dernier tour muni d'une carène médiane d'autant plus
— 261 —
accentuée que le développement de l'animal est moius avancé ; la sculpture
est la même sur les tours supérieurs, mais, au dernier tour, les costules
s'arrêtent à la carène et se résolvent, sur la partie inframédiane , en stries
fines et délicates. A mesure que le Bulime poursuit sa croissance, la carène
s'atténue, puis disparait; en même temps, la sculpture inframédiane du
dernier tour s'accentue et s'orne de stries plus fortes, subcostulées , mais
toujours moins saillantes que sur le reste de la spire.
Cette espèce est la plus allongée des Buliminus de celte série. Le Dr. E. von
Martens, qui lui donne seulement 7 tours 1/2 de spires, la définit rrfusi-
fonni-lanceolata» (1).
Zanzibar [A. Grandidier, i864]; série d'individus adultes et jeunes.
Le Buliminus (Pseudocerastus) Liederi Martens a été découvert sur le
plateau Mwera, entre les fleuves Ukuledi [=Ludukeli] et Umbekuru (par
1 oc la t. S et 3(j° long. W. Greenwich) , dans le district de Mgao | G. Lieder |.
Buliminus (Pseudocerastus) Boivini Morelet.
1860. Glandina Boivini Morelet, Séries conchyliologiques , 11, lies orientales
d'Afrique, p. 72 , n° 33 , pi. V, fig. 5.
191G. Buliminus (Ena) Boivini Germain, Bulletin, Muséum Hisl. natur. Paris,
XXII, n° 5, p. a 5a.
Zanzibar [A. Raffray]; un exemplaire.
Je renvoie, pour le polymorphisme de cette espèce et sa distribution
géographique, à ma note de 1916 (2).
Buliminus (Pseudocerastus) ptychaxis Smith.
1880. Bulimus (Buliminus) ptychaxis Smith, Proceedings Zoological Society <>)
London, p. 3A6, n° !\ , pi. XXI, fig. 3.
1 88 1 . Buliminus ptychaxis Crosse, Journal de Conchyliologie, XXIX, p. 109 et
p. 999.
1886. Buliminus ptychaxis, Pëlseneeu, Bulletin Muséum Boy Hisl. Natur. Bel-
gique, Bruxelles , IV, p. 10A.
1890. Buliminus (Cerastus) ptychaxis Smith, Armais Magaz. Natwral History,
London, 6e sér. VI, p. 167, n° lt.
W Martens (Dr. E. von), Neue Land- und Susswasser-Schnecken aus Ost-
Afrika, Nachrichtshlatt d. dcutschen Malaltozoolog. Gesellschaft, Frankluit a. M.,
i8g5, p. 180. nSpindellanzetlformign, dit encore E. von Martens dans ses Be-
schalle Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, Berlin, 1897, p. 60.
(2> Germain (Louis), Contributions, clc, XL1V: Mollusques terrestres recueillis
dans les provinces de Kilwa cl de Mahcngc (Bulletin Muséum Hisl. natur. Pans,
XXII, n° 5 [mai 1916], p. hlx et suiv.).
— 262 —
i8(j7' Buliminus Boivini Martens, Beschalte Weichlhiere Deutsch-Ost-AJi'ikas ,
Berlin, p. 61 (part.).
1900. Buliminus ( Rhachis) ptychaxs Kobelt, Bulim. , in Maiitini et Ciiemnitz,
Systemat. Conchylien-Cabinet , 2e éd., p. 657, taf. CI,fig. 1.
191/1. Buliminus (Ena) Boivini var. ptychaxis Dautzenberg et Germain, Revue
zoologique africaine, Bruxelles, IV, fasc. 1, p. ai.
M. Raffray a recueilli à Zanzibar une grande forme répondant à la
description suivante :
Coquille ovoide allongée, étroitement ombihquéV'\ à sommet oljtus ;
spire composée de 8 tours à croissance d'abord lente, puis plus rapide
mais régulière, séparés par des sutures profondes et légèrement obliques;
dernier tour grand, bien convexe, un peu atténué à la base; ouverture
oblique, ovalaire pyriforme, très anguleuse en haut, largement arrondie
en bas et extérieurement; bord columellaire obliquement subrectiligne,
réfléchi sur l'ombilic qu'il recouvre en grande partie'2'; périslome un peu
épaissi , légèrement réfléchi.
Longueur : 29 millim. 1/2; diamètre maximum : i3 millim. 1/9; dia-
mètre minimum: 12 millim. 1/2; hauteur de l'ouverture: i3 millim. 1/2;
diamètre de l'ouverture : 8 millimètres.
Test solide, relativement épais, gris jaunâtre brillant, plus clair aux
premiers tours, orné de stries longitudinales lamelleuses bien saillantes,
obliquement onduleuses, serrées, subégales, se résolvant, sur ia partie
inframédiane du dernier tour, en stries beaucoup plus fines.
Cet intéressant Buliminus me paraît intermédiaire entre le Buliminus
(Pseudocerastus) Kirki Dohrn (3'-(4> et le Buliminus (Pseudocerastus) pty-
chaxis Smith. Il est proportionnellement plus allongé que le premier et
moins que le second :
Le Buliminus Kirki Dohrn mesure 2/1 millimètres de longueur sur
(1) L'ombilic est étroitement ovalaire allongé, entouré d'une angulosité
émoussée.
(2) La columelie affecte la forme d'un triangle isocèle allongé (base, 2 milli-
mètres; hauteur. 5 millim. î/a) dont le sommet fait, en se raccordant avec le
bord inférieur de l'ouverture, un angle émoussé.
M Buliminus Kirkii Dour.N, Proceedings Zoological Society oj London, i8(55,
p. 289;= Buliminus Kirkii Craven, ibid. , 1880, p. 217 = Bulimus (Buli-
minus) kirki Smith, ibid., 1881, p. 282, n° i3, pi. XXXII, fig. 9 = Buliminus
Kirki Martens, Deckens Reise in Osl-Aj'rika, III, 1869, p. i5o, et Beschalte
Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , Berlin, 1897, P- ^9-
<4' Cette espèce est connue de Cabaceira sur la côte du Mozambique [Dr J. Kirk] ;
de Magila [A. E. Craven]; de Kissemo, dans l'Oukerewé ( — Ukerewé) [Emin
Pacha, F. Stuhlmann], et de la région située entre l'Océan Indien et le lac Nyassa
J. Thomson].
— 263 —
i3 miilim. 1/2 de diamètre maximum (1) et possède de 7 à 8 tours de
spire ;
Le Buliminus ptycluuis Smith mesure 27 millimètres de longueur sur
10 miilim. 1/2 de diamètre maximum et possède 9 tours de spire;
Enfin le Buliminus de Zanzibar mesure 29 miilim. 1/2 de longueur sur
i3 miilim. 1/2 de diamètre maximum (2) et possède 8 tours de spire.
Le mode d'enroulement et la convexité des tours sont très sensiblement
les mêmes dans les trois cas ; la sculpture est identique avec, au dernier
tour, des stries inframédianes beaucoup plus faibles. Je crois donc que la
coquille de Zanzibar doit être rapportée au Buliminus (Pseudocerastus)
ptychaxis Smith.
E. von Martens <3) considère l'espèce de E. A. Smith comme synonyme
du Buliminus (Pseudocerastus) Boivini Morelet. Cette opinion me semble
erronée : le Buliminus (Pseudocerastus) ptychaxis Smith possédant une
forme plus allongée, un test plus fortement costulé et un bord columellaire
de forme très différente, mérite d'être conservé au moins comme variété.
Zanzibar [A. RaffrayJ.
Le Buliminus (Pseudocerastus) ptychaxis Smith est connu des environs
d'Oudjiji (=Ujiji), sur les bords du lac Tanganyika [E. Goode Hore] et
de Huala, entre Zanzibar et l'AIbert-Nyanza [Emus PachaJ.
Buliminus coenopictus Hutton.
i83/i. Pupa cœnopicta Hutton, Journal Asiatic Society of Bengal, III, p. 85, n° 3
et p. 93.
1869. Pupa cœnopicta Hutton, ibid., XVIII, part 11, p. 656.
1869. Bulimvs coenopictus Reeïe, Conchologia Iconica, pi. LXIX, fig. 692.
1800. Bulimvs coenopictus Dunker, Die Bulimiden und Achatinen, in Martini
et Chemmtz, Systemat. Conchylien-Cabinel , 2e éd., p. i5a, n° 202,
pi. XXXIX, fig. 17-19.
i853. Bulimus coenopictus Pfeiffer, Mmwgr. Heliceor. virent., III, p. 36g
n° 3i9.
1872. Pupa cœnopicta Morelet, Annali del Museo Civico d. Storia Natur. di
Genova, III, p. 23, n° 17.
1876. Buliminus (Napaeus) j'allax Jickeu, Fauna d. Land- und Sùssw.-Mollusk.
Nordostafrik., taf. V, fig. 1 (part.).
(1> Des exemplaires appartenant à une mutation mmor, mesurent seulement
i<l millimètres de longueur sur 10 millimètres de diamètre maximum.
M L'ouverture mesure i3 1/2 millimètres de hauteur et 8 millimètres de dia-
mètre maximum (y compris l'épaisseur du péristome).
W Martens (Dr. E. von), loc. supra cit., 1897, p. 61.
Muséum. — xxiv. jg
— l>64 —
1876. Bulimus cœnopictus Hanley et Theobald, Conchoiogia Indien, p. x et p.ia,
pi. XXIII, lig. 9 (indiqué par erreur : p. x, pi. XIII, fig. 9).
i883. Bulimus cœnopictus Bodrguignat, Histoire maiacolog. Ahyssinie, Paris,
p. 61, et Annales sciences natur., Zoologie, XV, même pagin.
Zanzibar [A. Raffray, 1891].
Il est intéressant de retrouver à Zanzibar cette petite espèce dont l'aire
de dispersion embrasse l'Inde, l'Afghanistan , l'Arabie , et qui est connue de
nombreuses localités africaines. Elle a probablement été introduite à Zan-
zibar avec des plantes originaires de l'Inde.
Rachis ( Rachisellus) punctatus Anton.
i83g. Bulimus punctatus Anton, Verzeichn. des Conchyl. Samml. p. 4 2.
1868. Bulimus punctatus Pfeiffer, Monogr. Heliceor. vivent. , II, p. 212, n°58fi.
18^19. Bulimus punctatus Reeve, Conchoiogia Iconica, pi. LXV, fig. 4 03.
i85o. Bulimus punctatus Ddnker, Die Bulimiden und Achatinen, in Martini
et Chemnitz, System. Conchylien-Cabinet, 2e éd., p. 229, n" 3a2,
taf. LX1I, fig. 22-28-2 '1.
i8.r)0. Bulimus solatus Benson in Dunker, loc. supra cit., p. 23o.
i85i. Bulimus punctatus Deshayes m de Férdssac, Hisl. gén. part. Mollusques,
II, 2e part., p. 86, pi. CLVII, fig. 7-8.
1859. Bulimus (Rhachis) punctatus Martens, Malakozoolog. Blàtter, VI, p. ai3.
1860. Bulimus punctatus Morelet, Séries conchyliologiques , II, lies orientales
il' Afrique, p. 6o , n° 23.
1860. Buliminus (Rhachis) punctatus Albers, Die Heliceen, 2e éd., p. 23 1.
1889. Rachisellus punctatus Bodrguignat, Mollusques Afrique équatoriale, Paris,
p. 69.
1889. Rachisellus Ledoulxi Bourguignat, loc. supra cit., p. 70, pi. V, fig. 10-ti.
1897. Buliminus (Rhachis) punctatus Martens, Beschalte 11 eichthiere Deutsch-
Ost-Afrikas, Berlin, p. 76.
1912. Ena (Rhachisellus) punctatus Gonnolly, Annals South Afrwan Muséum, XI,
part III, p. 173, n° 327.
1916. Buliminus (Rhachis) punctatus Dadtzenberg et Germain, Revue zoologique
africaine, Bruxelles, IV, fasc. 1, p. 22.
Les jeunes sont proportionnellement bien plus ventrus que les adultes.
Deux exemplaires, ayant seulement 5 millim. 1/9 de longueur et 3 mil-
lim. i/k de diamètre maximum (,), ont un dernier tour franchement caréné
au niveau de l'insertion du bord supérieur de l'ouverture.
O Un individu adulte mesure 1 1 millimètres de longueur et 5 1/2 millimètres
de diamètre maximum (l'ouverture a 5 millimètres de hauteur et 3 millimètres
— 265 —
Cette carène, atténuée seulement au point où elle atteint le péris tome ,
est encore accentuée par la présence d'une étroite bande brune qui sub-
siste chez la plupart des individus adultes. En dessus de la carène, la spire
est nettement conique ; en dessous , le dernier tour est fortement atténué.
L'ombilic est plus ouvert que chez les exemplaires ayant atteint leur entier
développement.
Sous le nom de Rachisellus Rurloi, J. R. Bourguignat (1) a décrit une
coquille qui n'est sans doute que le jeune âge du Hachis punctaius Anton.
La perforation ombilicale est, en effet, plus ouverte, entourée d'une angu-
losité émoussée ; la spire est mieux pyramidale et à tours plus convexes :
ce sont là justement les caraclères que je viens de signaler chez les jeunes
Hachis punctaius Anton.
Quant au Rachisellus Lcdoulxi Bourguignat, il est impossible de le
séparer, même au titre de variété, de l'espèce d'ANTON (2).
Zanzibar [A. Raffray, 1891] ; un individu adulte et deux jeunes.
D'abord découvert dans l'Inde et à Ceylan où il est commun [V. Ball,
W. T. Blanford, S. Hanley et W. Theobald, E. L. Layard, G. Nevill, etc.],
le Rachis •punctaius' Anton a été abondamment retrouvé à Zanzibar
[ E. Vesco], puis sur toute la côte africaine depuis Moguedouchou (= Mo-
gadoxa) jusqu'à l'Afrique du Sud [ J. 11. Bourguignat, W. Brauns, C. von
Decken, J. S. Gibbons, J. M. Hildebrandt, G. Liedeh, etc.], où il est éga-
lement connu, d'après M. Connolly (3) , dans le Lorenzo-Marques [Barber,
Peteus], la Bhodésie [Dodds] et le nord du Transvaal [Bowker]. M. Gon-
nolly considère le Hachis (Rachisellus) jejunus Melvill et Ponsonby (4)
comme un synonyme.
île diamètre on y comprenant l'épaisseur du péristome). 11 est orné, en dehors de
la liar.de brune médiane du dernier tour, d'une très étroite bande brune entou-
rant l'angulosilé ombilicale.
C Bourguignat (J.-B.), Mollustjues de l'Afrique équawriale , etc., Paris, mars
18K9, p. (39. — Cette coquille a été recueillie le long des côtes de l'Océan Indien,
entre Brava et Monbasa.
(-' Celle coquille a été recueillie à Zanzibar et le long de la côte africaine, à
Sudani, Pangani, Tanga et Monbasa.
:,) Connolly (M.), A revised Beference List of South Afriean non-marine Mol-
lusca , etc. (Aimais nf the South Afriean Muséum, London, XI, part III, 1912,
p. i74).
(,'l Melvill (J. C.) et Ponsonby (J. H.), Descriptions of twenty nevv species of
terrestrial and fluviatile Mollusca from South Africa (Annals and Magazine Na-
tural History , London, XII, 1893, p. 106, pi. III, fig. 7 [Buliminus (Pachnodus)
jejunus]). Egalement figuré par le Dr. W. Kobelt, Bulim. , in Martini et Chemnitz ,
Systemat. Conchylien-Cabinet , 2e éd., 1901, p. 79^1, taf. CX VU , fig. 5 [Buliininus
( Pachnodus ?) jejunus ].
18.
— 266 —
Homorus insularis Germain, nov. sp.
Fig. 36 à 28 dans le texte.
Coquille très allongée, subulée; spire composée de .1 5 tours à peine
convexes, le premier très petit, les deuxième et troisième gros et assez
convexes, le quatrième plus petit que les deux précédents, à profil presque
Fig. 26. — Homorus insularis Germain.
Zanzibar [A. Raffray].
Tours embryonnaires et premiers tours de spire X 10.
rectiligne (fig. 26 dans le texte); autres tours (à partir du cinquième)
très peu convexes, à croissance lente et régulière, séparés par des sutures
à peu près linéaires, nettement marginées ; dernier tour médiocre, sub-
caréné au niveau de l'insertion du bord supérieur de l'ouverture, atténué à
la base; ouverture petite, subpyriforme , très anguleuse en haut, angu-
leuse, puis bien convexe arrondie en bas, à bord externe régulièrement
convexe; columelle très arquée, obliquement tronquée à la base; péri-
slome mince.
Longueur, 34 millimètres; diamètre maximum, 6 millimètres; dia-
— 267 —
mètre minimum, 5 millim. /j/5 ; hauteur de l'ouverture, 5 millim. 4/5;
diamètre de l'ouverture, 3 millimètres.
Test brillant, assez solide mais peu épais, recouvert d'un épidémie fort
mince, d'un marron olivâtre, orné de flammules longitudinales étroites,
un peu obliques, d'un marron rougeâtre, peu distinctes et plus nom-
breuses aux derniers tours ; premiers tours à peu près lisses avec seule-
ment quelques crénelures contre les sutures ; autres tours avec stries
longitudinales obliques, subonduleuses. très fines, un peu plus accentuées
près des sutures C'.
\>
Fig. 27-98. — Homorus insularis Germain.
Zanzibar [A. Raffray] X 2.
Cette espèce se rapproche principalement :
i° De Y Homorus usaffariccnsis Smith (2), mais elle est encore plus
allongée (l'espèce de E. A. Smith mesure 37 millimètres de longueur et
O Un second exemplaire plus petit (longueur, 25 millimètres) présente les
mêmes caractères.
<2' Smith (E. A.), List of Land and Freshwater-Shells collected l>y Emin Pasha
in Central Africa, witli descriptions ofnew species (Aimais and Magazine Natural
History, London, 6e série, VI, n° 3a, août 1890, p. 1 58 , pi. V, fig. 17 [Steno-
gi/ra (Subulina) u&agarica] = Homorus usagaricus Pilsbry in Tryon, Manual oj
Conchology, ae série, Pulmonata, XVII, 1906, p. lia, 11" i5, pi. LX , fig. 81.
Cette espèce a été trouvée à Kidete [ Emin Pacha] et dans l'Ousaghara (= Usa-
gara) [B. Hanmngton].
— 268 —
7 millimètres de diamètre (1); son ouverture a 7 millimètres de hauteur
et 3 millim. 1/2 de diamètre); ses tours sont plus aplatis, séparés par
des sutures linéaires non crénelées; enfin sa sculpture est moins accen-
tuée.
20 De YHomorus lentus Smith (2) que l'on rencontre, écrit J.-R. Bocr-
gcignat, rrtrès rarement entière; presque toujours les tours supérieurs
manquent. . . Cette espèce, lorsqu'elle est entière, a 17 ou 18 tours ; sa
spire, excessivement allongée, est pyramidale. Je donne à nouveau (pi. V,
fig. 5) la représentation de cette Subuline» (3). Cette figuration ne corres-
pond à aucune espèce connue; elle difïère d'ailleurs beaucoup du véritable
Homorus lentus Smith. Le Laboratoire de Malacologie du Muséum d'Histoire
naturelle possède, en effet, un échantillon absolument entier de cette
Subuline dont la spire est formée, comme le présumait E. A. Smith (,1), de
seulement 12 tours, les premiers assez convexes, les autres très peu con-
vexes. La coquille mesure 2 5 millimètres de longueur pour 6 millimètres
de diamètre maximum. C'est donc une forme bien moins allongée que les
précédentes , car, pour une longueur uniforme de 1 00 , la largeur maximum
serait de 17,6 chez YHomorus insularis Germain, de 18,9 chez YHomorus
usagaricensis Smith et de 2^1 chez YHomorus lentus Smith.
C'est donc surtout près de YHomorus usagaricensis Smith (pie doit
prendre rang la nouvelle espèce qui vient d'être décrite.
Zanzibar [A. Raffrav, 1891].
Cdrvella delicata (Gibbons) Taylor.
1877. Opeas delicata Gibbons in Taylor, Quarterly Journal <>J Conchology, I,
p. 281, pi. III, fig. 3.
O Pour une même longueur, YHomorus insularis Germain aurait seulement
6,3 millimètres de diamètre.
M Smith (E. A.), Diagnoses of new Shells from Lake Tanganyika and East
Al'rica , Armais and Magazine Nalural History , London, 5e série, VI, décembre
1880, p. 4a8 (Subulina lenla) [ = Subulina lenta Smith, Proceedings Zoological
Society of London, i5 février 18S], p. a84 , n" 19, pi. XXXIII, fig. i5; = Sub-
ulina lenta Boorgoignat, Mollusques Afrique équatoriale, mars 1889, p. 11/i,
excl.figur.; = Homorus lentus Pilsbiïy i'hTryon, Manual of Conchology , •>.' série,
Pulmonata, XVII, p. i/i3, n" 17, pi. LA, lig. 79-80].
Cette espèce est connue de la rive nord-orientale du lac Tanganvika [J. Thom-
son], de la presqu'île Oubouari (lac Tanganyika) [J.-R. Bourgdignat] el de
Karaza, dans l'Ousagliara [= Usagara] (Collect. du Muséum Paris).
M Bourguignat (J.-R.). loc. supra cit., 1889, p. 1 ik.
W «Wliorls — ? (probably 11 or ia)» [E. A. Smith, loc. supra cit., 1881,
p. 086].
— -269 —
1897- Hapalus délicat us Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas
Berlin, p. i3o, taf. V, fig. 16.
1897. Hapalus delicatus Martens, Mittheilungen Naturhistor. Muséum Hamburg ,
XIV, p. 5.
1906. Curvella delicata Pilsbkv in Tbyon, Matinal of Conchology , ac série, Pul-
monata, XVII, p. 58, nu 20, pi. VIII, fig. 33, 3&, 35.
Le test des individus recueillis par A. R\kfray est assez mince, bril-
lant, d'un corné très blond, transparent; les deux premiers sont lisses,
les autres montrent des stries longitudinales assez fortes, peu obliques,
onduleuses et un peu espacées.
Longueur, 9 millimètres; diamètre maximum, 3 millim 1/2.
Un exemplaire plus petit (longueur, ô millim. 1/2) offre les mêmes
caractères sculpturaux, mais un peu plus accentués, et possède un péri-
stome extérieurement sinueux près de son insertion supérieure à la manière
du Curvellu sinulabris Martens (I). Cette dernière espèce est certainement du
même groupe, mais elle est plus grande (longueur, 18-18 1/2 milli-
mètres; diamètre maximum, 6 millimètres; longueur de l'ouverture,
6 1/2-7 millimètres; diamètre de l'ouverture, 3 millimètres), possède
8 tours de spire plus fortement striés et un bord columellaire dilaté,
réfléchi sur l'ombilic qu'il recouvre à demi.
L'espèce la plus voisine du Curvella delicata Gibbons est le Curvella Whytei
Smith '-\ qui a de 6 à 7 tours moins convexes, le dernier proportionnelle-
ment moins allongé, un lest également mince, mais plus délicatement
sculpté et une forme générale plus allongée (longueur, 12 millim. 1/3;
diamètre maximum, h millim. 33; diamètre de l'ouverture, 2 millimètres;
hauteur de l'ouverture, h millim. 33)(3).
Enfin E. von Martens (1) a signalé un Curvella delicata, variété gracilior
(longueur, 7 millimètres: diamètre maximum, 2 millim. 1/2; longueur
de l'ouverture, 2 millim. 1/2 ; diamètre de l'ouverture, 1 millim. 33)
W Stenogyra {Opeas) sinulabris Martens, Monatsber. d. Akadem. d. Wissensch.
Berlin, 1878, p. 295, taf. II, fig. 3-A ; = Hapalus sinulabris Martens, Beschalte
Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas, Berlin, 1897, p. i.3o-, = Curvella sinulabris
Pilsbry tn Trïo.n, Manual of Conchology , 2e série, Pulmonata, XVII, 190O,
p. 53, n° 12, pi. VIII, fig. a5-a6. - Celte espèce a été recueillie à Kipopotue
dans l'Oukamba (= Ukamba) [ J. M. Hildebrandt].
(2) Curvella Whytei Smith, Proceedings Zoological Society of London, 1899,
p. 588, n" 3a, pi. XXXIII, fig. 45 ; et Pilsbry in Tryon, loc. supra cit., XVII,
1906, p. 57, n° 19, pi. IX, lig. 47.
(3) Celte espèce a été recueillie, dans TEst Africain anglais, sur le plateau
Zomba et sur le mont Chiradzulu, vers 5,ooo pieds ( = i,5ao mètres environ)
d'altitude [A. Wbtïte].
!4 Martens (Dr. E. von), loc. supra cit., 1X97, p. i3o.
— 270 —
recueillie à Ongenya, à l'ouest de la rivière Semliki, dans la région des
forêts.
Zanzibar [A. Raffray].
Commune à Zanzibar [J. S. Gibbons, W. Schmidt], où elle vit sous les
pierres [J. W. Taylor], cette espèce a été retrouvée dans l'Ousambara
= Usambara) à Derema [Gonradt] et dans l'Ouganda {= Uganda), à
Monyonyo [Emin Pacha],
271
Mollusques terrestres et flvviatilès
de l'Asie AstÉrieure,
par M. Louis Germain.
8e NOTE (i>.
Sur quelques Planorres asiatiques.
Les Planorbes «le l'Asie Antérieure décrits jusqu'ici sont déjà nombreux:
ils restent cependant fort mal connus. Dans leur ensemble, ils sont étroi-
tement apparentés à ceux du système européen, mais ils possèdent des
particularités intéressantes et développent des variétés locales dont l'étude
n'a pas été entreprise. En lisant, en effet, les travaux publiés sur la faune
malacologique de l'Asie Antérieure, on s'aperçoit que certains auteurs ont
rapporté les Planorbes asiatiques aux espèces correspondantes d'Europe,
tandis que les autres les ont tous considérés comme spécifiquement distincts.
Ces opinions, excessives toutes deux, ne correspondent guère à la réalité.
J'étudie depuis plusieurs années de très riches matériaux malacolo-
giques provenant de l'Asie Antérieure. En dehors des remarquables séries
recueillies par M. J. de Morgan , j'ai entre les mains les Planorbis du Musée
de Calcutta, dont je termine en ce moment le catalogue. Cette importante
collection , dont je dois la communication à l'amabilité de M. le Dr N. An-
nandale, Superintendent du Musée, renferme, provenant de régions peu
accessibles (Perse, Yarkand, Tibet, etc.), de nombreuses espèces fort
intéressantes appartenant surtout aux sous-genres Tropidiscus et Gyraulus.
Le but de cette note est de faire connaître plus complètement ces espèces
litigieuses et de préciser leurs rapports avec les Planorbes de la faune
européenne.
Parmi les Planorbes du sous-genre Tropidiscus , le Planorbis planorbis
Linné est celui dont la distribution géographique est la plus étendue. Il vit,
(,) Voir le Bulletin du Muséum d'Histoire natur. Paris, XVII, 1911, n° 1,
p. 27-39; n° 2, p. 63-67; n° 3> P- 1 4.o-i *■, et n° 5, p. 328-329; — XVIII,
1912, n° 7, p. /j/io-/i52; — XIX, 1913, n° 7, p. hùy-k^S; — XXIII, 1917,
n" 7, p. 53o-53a.
— 272 —
non seulement dans toute l'Europe , mais encore dans l'Afrique mineure
et une grande partie de l'Asie (1). Il est extrêmement polymorphe et le
nombre de ses variétés est relativement considérable. Parmi ces dernières,
il en est une qui le remplace presque complètement, aussi bien dans les
régions méridionales du système paléarctique que dans l'Asie Antérieure :
c'est le Planorbis Philippii de Monterosato, primitivement décrit par Phi-
lippi sous le nom de Planorbis subangulatus. Elle-même polymorphe, celte
variété Philippii de Monterosato se retrouve typique dans de nombreuses
localités asiatiques, mais il est d'autres formes, paraissant bien individua-
lisées , qui méritent d'être distinguées.
Le type du sous-genre Gyraulus est le Planorbis albus Millier, très
commun en Europe, dont le test présente une sculpture réticulée caracté-
ristique. Sous cette forme, le Planorbis (Gyraulus) albus Millier ('2) est très
rare en Asie, si même il y existe réellement. Le Dr. E. von Martens dit bien
qu'il pénètre jusqu'au Turkestan:i), mais cette assertion aurait besoin
d'être vérifiée. Par contre, les Gyraulus voisins du Planorbis albus Millier
sont très fréquents et, fait intéressant, ils perdent leur sculpture réticulée
en s'éloignant de l'Europe. Tels sont : le Planorbis (Gyraulus) intermixtus
Mousson {1), qui possède encore une sculpture spirale rudimentaire, et les
Planorbis (Gyraulus) albopersicus Germain, Planorbis (Gyraulus) ladacensis
Nevill et Planorbis (Gyraulus) pankongensis Nevill, qui en sont entière-
ment dépourvus. Ces espèces se rapprochent ainsi des nombreux Gyrau-
lus de l'Inde, — et notamment du Planorbis (Gyraulus) convexiusculus
Hutton(6), — qui sont, pour la plupart, dépourvus de toute sculpture
spirale.
Parmi les matériaux qui m'ont été communiqués par M. le Dr N. An-
nandale se trouvaient quelques exemplaires d'une espèce nouvelle que je
suis heureux de lui dédier, le Planorbis (Armiger) Annandalei Germain , qui
(,) Où il s'avance au moins jusqu'au tac Baïka] (C. A. Westerlund, Sibiriens
land-och Sotvatten-Mollusker, Stockholm, 1877, p. 108.
(-> Mùlleu (0. F.), Verm. terrestr. et Jluviat. histor., II, p. i64 [= Hélix alba
Gmelih, Systema naturœ , éd. mu, 1789, p. 069 5, n° 29; = Planorbis villnsus
Potubt, Coquilles iisne, environs Pans, Prodrome, 1801, p. 9-5; = Planorbis
hispidus Vallot, Exerc. histoire nalur. , 1801, p. 5 ; = Planorbis reticulatui Hisso,
Histoire naturelle. . . Europe méridionale, IV, 1826, p. 98 J.
W Martens ( Dr. K. von), lieber Contralasiatische Mollusken (Mémoires Académie
^Sciences Saint-Pétersbourg , XXX, n" 1 1, 1883, p. ha et p. 5o).
' Mousson (A.), Coquilles terrestres et fluviatiles recueillies D1' Schlaefli
Orient (Journal de Conchyliologie, Paris, 187 4, p. /1 1 [= Planorbis intermixtus
(ii.ESaiN , Die Familie der Limnaeiden, iu Martini et (Jhemnitz , Syslemal. Con-
rhylien-Cabinet. , ae éd., Nùrnberjj;, iXftG, p. 918, n" 9.V1]. Espèce non fijmrée,
recueillie dans les laisses de l'Euphrate, à Samara (Mésopotamie).
(5) Voir infra, p. 981.
— 273 —
représente dans ces régions le Planorbis (Armiger) cristatus Linné (l) des
eanx douces européennes.
Enfin deux espèces communes à l'Europe et à l'Asie, le Planorbis (Hip-
peutis)fontanus Lightfoot (2) et le Segmentina nitida Mùller (S), ont été recueillies
au Yarkaud par le Dr F. Stoliczka (4). Les exemplaires que j'ai examinés
sont remarquables par leur petite taille : ceux appartenant au Planorbis
(Hippeutis) fontanm Lightfoot ne présentent aucune autre différence avec
les individus européens; par contre, ceux se rapportant au Segmentina
nitida Millier ont une forme un peu moins déprimée (5), rappelant celle du
Segmentina calallta Benson de l'Inde (C).
Planorbis (Tropidiscus) planorbis Linné.
1758. Hélix planorbis Linné, Systema Nalurœ, éd. x, 1, p. 769 (non Hélix
planorbis Da Costa , 1778 , Test. Brit. , p. 65 , pi. IV, fig. 1 2 = Planorbis
vortex Linné).
1774. Planorbis umbilicatus Miller, Verni, terr. etjluv. hislor., II, p. 160.
1789. Planorbis complanatus Studkr Fauna Helvet. , in Coxe, Trav. Stvilz. , p. 435
(non Diupwinuid).
1801. Planorbis carinatus , var. b. Drup\i™\un, Tableau Mollusques France,
p. '16.
i8o5. Planorbis marginatus Draparnaud, Histoire Mollusques France, p. A5,
pi. 11, fig. 11, 12 et i5.
C Linné (G.), Systema Naturœ, éd. x, 1758, p. 799 (Nautilus crista),
[= Turbo nautileus LinhÉ, Systema Naturœ, éd su, 1767, II, p. tstAl;
= Planorbis imbricalus Mùlleu, Verm. terr. et jluv. hislor., II, 177^, p. i65,
n" 36i; = Planorbis nautileus, Planorbis cristatus al Planorbis imbricatus , plur.
auct.].
M Hélix fontana Lightfoot, Philos. Transact. , XVI, part I, p. 1 65 , pi. II,
fig. 1 [= Planorbis complanatus Drapamhavd, Hisl. Mollusques France, i8o5,
p. U-] , pi. II, fig. 20 à 22 (non Hélix complanata Linné); = Planorbis lenticularis
Stuiiu, Deutschland fauna , VIII, 1829, fig. 16).
M Mùller (0. F.), toc. supra cit., 1776, II, p. i63, n° 3/ig (non Gray,
nec Michaud) [= Hélix nitida Gmeun , Systema Naturœ, éd. X11I, p. 3Ga4 (non
Linné); = Planorbis ciausulatus de FÉrvssac, Journal de Physique, 1820,
p. 2/10; = Hemilhalamiis lacustris Leach , British Mollusc. , i83i, p. 137 (excl.
Tubton)].
('' Ces exemplaires appartiennent au Musée d'histoire naturelle de Calcutta.
('' Par ailleurs, les caractères de la Segmenline du Yarkand sont les mémos
que ceux du Segmentina nitida Millier d'Europe : même nombre de tours despire
et même enroulement (la carène du dernier lour est cependant légèrement
plus émoussée), même lest, etc.
M Planorbis calatlius Bmsoit, Annals and Magazine Natural Hislory , London,
série 11, V, i85o, p. 3/19. Figuré par S. Hanley et W. Tiieob\ld, Conchologia
Indien, London, 187G, p. xviu et p. 18, pi. XXXIX, fig. 1 à 3.
— 27/i —
i 83o. Planorbis turgidus Jeffreyss , Transact, Linnean Society, XVI , part II , p. 383.
i83i. Planorbis Sheppardi Leach, Brit. Mollusc, p. i4o (excl. Turton).
i 83 1 . Planorbis rhombeus Turton, Shells Brit., p. 108.
i85i. Planorbis Linnei Malm, Sivenska Mollusker, p. 1 38.
1 885. Planorbis umbilicatus Westerlund, Fauna der palàarct. région Binnen-
conchylien, V, p. 69, n° 8.
1886. Planorbis marginatus Clessin, Die Familie der Limnaeiden, in Martini
et Chemnitz, Systemat. Conchylien-Cabinet , XVII, p. 7/1 , n° 48, taf. XIII,
fig. 17 à ic), 29 à 3i et 36 à 88 (figures médiocres).
Très répandue dans les eaux douces de toute l'Europe, cette espèce est
en grande partie remplacée, flans les régions méridionales du système
paléarctique, par une forme plus petite dont le dernier tour est beaucoup
moins caréné à la base. C'est la variété Philippii de Monterosato (i), fort
abondante en Asie Antérieure (2), où elle montre un polymorphisme étendu.
Il en est résulté la création d'espèces dont beaucoup ne sont que des
modifications sans importance spécifique et qui doivent lui être rappor-
tées en synonymes. Tel est, sans doute, le cas des Planorbis (Tropidiscus)
Sieversi Mousson (,) et Planorbis (Tropidiscus) persicus Ancey (4) {5), ce der-
W Monterosato (T. A. di), in Gaziot (Command.). — Etude Faune Mollusques
vivants lerr. et fluv. Corse; Société Sciences histor. et natur. Corse, Baslia, 1902,
p. a()2 (Planorbis Phiîippianus) [= Planorbis subangulalus Philippi, Enumer.
Mollusc. Siciliœ, II, p. 119, tab. XXI, fig. G (non Planorbis subangulalus de
Lamarck, Mémoires fossiles environs Paris, etc. (Annales du Muséum, VIII, 1807,
p. i5i, n° 2, pi. 62, fig. 1-2 (vélin [du Muséum], n° 47, fig. 1), qui est une
espèce fossile de Grignon; — non Planorbis subangulalus Desuayes, Descrip-
tion coquilles fossiles environs Paris, II, Paris, 1824, p. 87, n° 8, pi. IX,
fig. i4-i5, qui est le Planorbis depressus Nyst, Coquilles fossiles Belgique, i843,
p. 471, pi. XXXVIII, fig. 19); = Planorbis subangulalus Boijrguignat, Malaco-
logie Algérie , II, i864, p. 1 53 , pi. IX, fig. 27-80; = Planorbis (Gyrorbis)
Philippii Germain, Élude Mollusques Henri Gadeau de Kerville Khroumirie,
Paris, 1908, p. 206.]
<2) On trouvera une étude détaillée de la répartition géographique de ce
Planorbe en Asie dans mon Mémoire , actuellement sous presse , sur les Mollusques
recueillis en Syrie par M. Henri Gadeau de Kerville.
W Moosson (A.), Coquilles recueillies par M. le Dr Sievers dans la Russie
méridionale et asiatique (Journal de Conchyliologie, 1878, p. 221, pi. VII,
fiS- 9-)-
W Ancey (F.), Description of new species of Asiatic Shell? (The Nautilus,
Philadelphia, XIV, n° 7, novembre 1900, p. 84).
M D'autres Tropidiscus asiatiques ont été décrits, qui doivent être considérés
comme synonymes du Planorbis (Tropidiscus) planorbis Linné. C'est le cas, par
exemple, pour le Planorbis (Tropidiscus) anliochianus Locard [Locard (A.)]. —
Malacologie des lacs Tibériade, Antiocbe et Homs (Archives Muséum Ilist. natur.
Lyon, 111, i883, p. 68, pi. XXIII, fig. 5-6) du lac d'Antiocbe, en Syrie.
— 275 —
nier, notamment, recueilli à Téhéran et à Salmas, au nord du lac Lrmiali
(Perse) [eomm. G. Naegele], correspond très exactement à deux exem-
plaires provenant du Lankoran, sans indication précise de localité (Collec-
tions du Muséum de Calcutta), et qui incontestablement appartiennent à la
variété Pkilippii de Monterosato. Leur dernier tour montre une angulosilé
subbasalc fortement émoussée (1J ; leur taille atteint 7 millimètres de dia-
mètre maximum P), et leur lest, plus léger, corné clair, recouvert d'un
é[ iderme brun noirâtre, montre des stries longitudinales fines, subégales,
serrées et très obliquement onduleuses en dessus comme en dessous. En
résumé, cette forme n'est qu'une variété Pliilippii de Monterosato à lest
plus délicat et dont le dernier tour est un peu moins anguleux.
La variété Pliilippii de Monterosato, telle qu'on la trouve dans l'Europe
méridionale et l'Afrique mineure, n'est pas rare en Asie : M. J. de Morgan
en a recueilli des séries très complètes que j'étudierai ultérieurement. Je
veux signaler seulement ici les nombreux spécimens récoltés à Asûpas,
dans le centre de la Perse, par VV. T. Blanford (Collections du Muséum
de Calcutta). Les plus grands individus ont 9 millimètres de diamètre
maximum, 7 millimètres de diamètre minimum et 2 miliim. 1/2 de hau-
teur. Ils sont subconvexes en dessus, presque plats en dessous; leur der-
nier tour, très légèrement dilaté à l'extrémité, montre une carène sub-
base plus ou moins accentuée, parfois fort émoussée. L'ouverture est
oblique, ovalaire Iransverse, à bords convergents (le supérieur dépassant
le columellaire) réunis par une callosité blanche ou blanc jaunâtre peu
accentuée. Le test est opaque , corné brun assez clair avec , en dessus et
en dessous, des stries longitudinales fines, irrégulières et serrées. Ce
Planorbe, qui rentre bien dans la variété Pliilippii de Monterosato, est
cependant assez voisin de quelques formes de la variété submaiginatus De
Christophori et Jan (3).
Il est cependant des variétés plus nettement individualisées. Tel esl le
cas de la variété tangitarensis Germain, nov. var. , recueillie à Tangitar,
dans la Kachgarie.
(n H en est de même chez la forme nommée Plonorbis persicus par F. Ancey :
ttThis allied to, but différent l'rom , PL subangulalus Phil. , from which il is easily
distinguished in heing much less distinctly angled below tlie periphery . . . »
| Ancey (F.), Inc. supra cit., 1900, p. 84 J
t'2) F. Aivcey (loc. supra cit., 1900, p. 84) donne aux plus grands échantil-
lons de son Planorbis (Tropidiscus) persicus 9 millimètres de diamètre maximum,
7 miliim. 1/2 de diamètre minimum et 2 miliim. 2/8 de hauteur.
I3' Christophori (J. de) et Jan (G.J, Catalogua in iv sect. divis.. . . Prodromus
Faunœ et Florœ Italite superioris, II, Parmae, 1802, XX, nos 9 et 12. Figuré
par J.-R. Bourguignat (Malacologie terr. et Jluviat. Algérie, II, Paris, 1866,
p. i52, pi. IX, fig. 20 à 22) sous le nom de Planorbis complanatus var. B sub-
margmatus.
276 —
Variété tangitarensis Germain, nov. car.
1878. Planorbis (Anisus) siiOangulalus (?) var. (? ». species) JNevill, Handlist
Mollusca Indian Muséum Calcutta, p. 2 h 3.
Coquille plus comprimée , subcon vexe en dessus , bien aplatie en dessous :
spire formée de 5 1/2-6 tours plus serrés, à enroulement lent et régulier,
le dernier proportionnellement moins grand, bien plus convexe en dessus
qu'en dessous, non caréné , mais fortement comprimé à la base, devenant
subanguleux près de l'ouverture; ouverture oblique, plus étroitement
ovalaire.
Diamètre maximum, 7 millimètres: diamètre minimum, 6 millimètres :
hauteur maximum, 1 milliin. 4/5.
Test plus mince, assez léger, un peu brillant, corné clair, garni de
stries fines, très serrées, inégales, bien obliquement onduleuses, plus fines
et moins obliques en dessous qu'en dessus.
G. Nevill a connu cette variété, qu'il définit ainsi :
rrFour spécimens only were found at North Tangitar; the foim isa very
remarkable one, and may, Ithink, prove to be new; il is very différent
froni Pèrsian spécimens ol P. subanguîatus, asalsofrom European P. mar-
ginatus; the angulalion is less distinct than in the former, the whole shell
more compressed and llattened out, the spire showing distinctly ail live
wlmils; the aperlurc is more contracted, and the under side less deeply
sunk (l).»
Ces remarques sont parfaitement exactes, sauf toutefois en ce qui con-
cerne les tours de spire : on en compte 5 1/9 et quelquefois 6 au lieu de 5
seulement comme l'indique G. Nevill qui, de plus, donne comme dimen-
sions 8 millimètres de diamètre maximum et 1 millim. 3//i de hauteur
maximum.
En résumé, la variété tangitarensis Germain se distingue nettement de
la variété Philippii de Monterosato par sa forme plus comprimée, ses louis
île spire plus nombreux à croissance plus lente et plus régulière, son der-
nier tour arrondi, non caréné, et son lest plus léger et plus délicatement
strié.
Tangitar, dans la Kachgarie (Turkestan Oriental) [Dr. F. Stoliczka,
Collecl. Muséum Calcutta].
(l) Nevill (G.), identifie Results of the second Yarkand Mission, based u/ion
the collections and notes of the late Ferdinand Stoliczka, Mollusca, Calcul la,
1878, p. 1 1.
— 277
Planorbis (Gyraulus) albopersicus Germain, nov. sp.
1878. Planorbis albus Nkvill, Handlist Mollusca Indian Muséum Calcutta, p. 345,
n° 3g (part., exemplaires de Perse seulement).
Coquille déprimée (1). un peu convexe en dessus avec une partie cen-
trale étroite assez enfoncée, largement ombiliquée en dessous; spire com-
posée de quatre tours convexes à croissance d'abord régulière et lente,
puis plus rapide (2), séparés par des sutures profondes ; dernier tour grand,
subarrondi, à peu près aussi convexe en dessus qu'en dessous, — sauf à
la partie terminale où il est plus convexe en dessous qu'en dessus, — dilaté
et souvent subdescendant à l'extrémité, avec une indication carénale infra-
médiane plus ou moins accentuée suivant les individus: ouverture oblique,
ovalaire transverse, à bords convergents et assez rapprochés, réunis par
une callosité blanche bien marquée.
Diamètre maximum, 6 millimètres; diamètre minimum, h millim. i/4;
hauteur maximum , 1 î/i-i î/a millimètre.
Test assez mince, un peu subtransparenl, corné clair ou gris verdâtre
clair; stries longitudinales fines, fortement obliques, subonduleuses, sub-
égales et serrées, plus fines et plus serrées en dessous, où elles sont sen-
sibles même sur les premiers tours. 11 n'y a pas de sculpture spirale.
Ce Planorbe est assez variable. Le dernier tour est parfois nettement
descendant à l'extrémité; l'ombilic peut être un peu plus étroit et l'indi-
cation carénale du dernier tour mieux accusée. Quelques exemplaires'3
ont un lest plus mince, plus clair, transparent, rarement hyalin, garni
d'une sculpture plus délicate.
Le Planorbis (Gyraulus) albopersicus Germain est certainement une
forme représentative du Planorbis (Gyraulus) albus Muller d'Europe.
II s'en dislingue nettement :
Par son enroulement différent; par les caractères de son dernier tour et
de son ouverture et par l'absence de toute sculpture spirale.
kalagan (Perse) [Collée t. Muséum Calcutta].
Dizak (Perse) [Collect. Muséum Calcutta].
(1> Vue de profil, Ja coquille a un aspect général subtectiformo.
(2> Les tours de spire sont à croissance plus rapide en dessous qu'en dessus.
(3) Ils ont été recueillis à Dizak (Perse).
— 278
Planorbis (Gyraulus) ladacensis Nevill.
187». Planorbis al bu s (part.) Nkvill, Handlist Mollusca Indian Muséum Calcutta:
p. 265, n" 39 [exemplaires du Yarkand seulement] (non Miller).
1078. Planorbis laevis variété Nevill, loc. supra cit., p. 2^5, n° io [non
Alder].
j 878. Planorbis (Gyraulus) laevis variété ladacemis Nevill, Scientifc Resulls
second Yarkand Mission; Mollusca, Calcutta, p. 10, n° ai.
1878. Planorbis (Gyraulus) laevis Nevill (l'orme du Yarkand), loc. supra cit.,
p. 10.
1882. Planorbis Nevilli Martens, Ueber Centralasiat. MoUusken, Mémoires Aca-
démie Sciences Saint-Pétersbourg, VIIe série, XXX, n° 11, p. 45.
1890. Planorbis (Gyraulus) Nevilli Westerlund, Fauna der palàarct. Région
Binnrnconchylien , Suppl. I, p. 169, n° 36 a.
Coquille déprimée, à peu près plate en dessus (,) et en dessous, assez
largement et peu profondément ombiliquée: spire composée de h tours 1/2
convexes à croissance assez lente, presque régulière, séparés par de pro-
fondes sutures: dernier tour médiocre, aussi convexe en dessus qu'eu des-
sous, arrondi, non anguleux, mais légèrement comprimé en son milieu
vers son extrémité, qui est un peu dilatée; ouverture peu oblique, ovalaire
Iransverse, à bords convergents assez éloignés, le bord supérieur dépassant
un peu le bord columellaire.
Diamètre maximum , 6 millimètres; diamètre minimum , 5 millimètres;
hauteur, 1 millim. 3/6: diamètre de l'ouverture, 2 millim. i/4; hauteur
de l'ouverture, 2 millimètres.
Test assez solide, à peine subtransparent, d'un corné fauve rougeâlre,
presque rouge au dernier tour, assez brillant; stries longitudinales obliques,
onduleuses, assez fortes, subégales et serrées, plus fines en dessous qu'en
dessus. Il n'y a pas trace de sculpture spirale.
Cette description est faite d'après l'exemplaire type (2) sur lesquel G. Ne-
vill a établi sa variété ladacensis, exemplaire dont je dois la communica-
tion à M. le Dr N. Annandale, Superintendent du Muséum d'histoire natu-
relle de Calcutta, qui, en outre, m'a envoyé de nombreux individus de
cette même espèce provenant soit de la même localité, soit du Yarkand.
Les spécimens de Leh correspondent bien à la description précédente,
mais ils montrent quelques polymorphismes. La taille est souvent plus
petite, oscillant entre h et 6 millimètres de diamètre maximum: la sculp-
(') En dessus, la partie centrale concave est étroite et peu profonde.
W Recueilli à Leh.
— 279 —
ture est plus ou moins accentuée: enfin la coloration est parfois plus claire,
parfois aussi plus vive, presque rouge, constituant une mutation ex colore
rubra assez nette.
Les individus recueillis au Yarkand (sans indication précise de loca-
lité) par le Dr. F. Stoliczka sont de taille un peu plus faible, les plus
grands spécimens ne dépassant pas 5 millimètres et la très grande majo-
rité des exemplaires ayant seulement de h à h 1/2 (parfois même 3 1/2)
millimètres de diamètre maximum. Les autres caractères ne diffèrent pas,
sauf la coloration : ici le lest est généralement d'un corné clair, le plus
souvent recouvert d'un épiderme brun foncé ou noir, et l'intérieur de l'ou-
verture est d'un bleu brillant. Le Dr. E. von Martens désigne cette forme
sous le nom de Planorbis Nevilli B Yarkandensis (,). D'ailleurs cet auteur
donne au Planorbe qui nous occupe le nom de Planorbis Nevilli, et v
distingue deux variétés :
A. Ladacensis (= Planorbis laevis var. ladacensis Nevill).
B. Yarkandensis ( = Planorbis albus, Yarkand form, Nevill).
Nous venons de voir que la variété Yarkandensis Martens n'est qu'une
forme minor, moins brillamment colorée et généralement recouverte d'un
enduit noir, du Planorbis ladacensis Nevill. 11 était donc inutile de créer un
nom nouveau pour désigner cette espèce : eu bonne justice, j'ai rétabli
celui de Planorbis ladacensis Nevill pour ce Gyraulus à enroulement lent
et dépourvu de sculpture spirale.
E. von Martens compare ce Planorbe au Planorbis (Gyraulus) borealis
Lovén (2). Le rapprochement est en effet exact : la forme générale est à
peu près la même, mais le Planorbis borealis Lovén est de taille plus forte
(8-8 millim. 1/2 de diamètre maximum), sa spire comprend 5 tours et
son test est orné d'une sculpture spirale très nette (3).
Leh(4), dans la région du Ladakh (kachmir) [Dr. F. Stoliczka, Muséum
Calcutta].
A 5 milles à l'ouest de Panja (= Panjah), dans le Badakshan [Dr. F. Sto-
liczka, Muséum Calcutta],
Le Yarkand (Turkestan oriental), sans indication précise de localité
[Dr. F. Stoliczka, Muséum Calcutta].
(1) Martens (Dr. E. von), Ueber Centralasiatische Mollusken (Mémoires Aca-
démie Sciences Saint-Pétersbourg, vu6 série, XXX, 1889, p. 45).
(2> Lovén in Westerlund (C. A.), Malakozoologische Studien, Kritiken und
Notizen, MalaLozoolog. Blatler, XXII, 1875, p. 1 1 a , n" 16, faf. II, iig. 23-25.
(,) ft . . . Tesla. . . subtiliter transversim striata, minutissime et dense spira-
liter lineata. . . n [C.-A. Westerlund, loc. supracil., XXII, 1875, p. 112].
(4' Leh est une petite ville du Ladakh, située sur l'Inclus, à environ 3,5oo mètres
d'altitude.
Mu
SKUM. — XUV.
»y
— 280 —
Planorbis (Gyraulus) pankongensis Nevill.
1878. Planorbis albus Nevill, Handlist Mollutca Indian Muséum Calcutta, p. 2 4.5,
n° 3g [part, exemplaires du lac Pankong seulement).
1878. Planorbis albus , variété Nevill, Scienlijic Rrsulls second Y arkand Mission;
Mollusca, Calcutta, p. 10.
1882. Planorbis Pankongensis Nevill mss., in Martens, Ueber Centralasiat. Mol-
lusken; Mémoires Académie Sciences Saint-Pétersbourg, vne série, XXX,
n° 11, p. 45, taf. IV, fig. i4 a-i4 b-\lt c.
1890. Planorbis (Gyraulus) pankongensis Westerlund, Fauna d. paldarct. Région
Binnenconchylien, Suppl. 1, p. 1A9, n° 28 c.
Coquille déprimée, subconvexe en dessus avec une région centrale assez
étroite, profondément ombiliquée en dessous; spire composée de 3-3 1/9
— plus rarement h — tours convexes à croissance rapide séparés par de
profondes sutures; dernier tour grand, à peu près aussi convexe en dessus
qu'en dessous, ni caréné, ni anguleux, bien dilaté et parfois plus ou
moins descendant à l'extrémité; ouverture oblique, subpyriforme arrondie,
à bords convergents et rapprochés réunis par une callosité blanche; ■périr
stome intérieurement bordé d'un épaississement blanc très nettement marqué.
Les dimensions principales de quelques individus sont données dans le
tableau suivant :
Test assez solide, mais pou épais, corné blond ou jaunâtre, à peine
subtransparent, avec, en dessus et en dessous, des stries longitudinales
— 281 —
médiocres, serrées, très obliquement onduleuses, inégales et irrégulières ,
à peine plus fines en dessous. Il n'y a pas de sculpture spirale.
Ce Planorbe est assez polymorphe. Gomme on peut le voir par le
tableau ci-dessus, la taille varie presque du simple au double. L'allure du
dernier tour de spire est encore moins constante : chez beaucoup d'exem-
plaires il est plus ou moins descendant à l'extrémité, tendance qui s'exa-
gère chez quelques individus qui sont franchement subscalaires. Dans ce
dernier cas, l'ouverture est entièrement détachée, arrondie, avec un péri-
stome continu comme celui des Valvées. Quelquefois le test est absolument
transparent et d'un corné très clair ou légèrement jaunâtre: il est, d'autres
fois, marron ou chocolat clair. Enfin, chez quelques très rares spécimens,
on observe des traces de sculpture spirale.
Le Dr. E. von Martejns a donné une exacte figuration du Planorbis
(Gyraulus) pankongensis Nevill. Cependant il représente le dernier tour
trop brusquement dilaté à son extrémité [C}g. xh c, taf. IV, loc. supra cit.,
1882]: par contre, les deux autres figures sont très fidèles, notamment la
figure \h a, qui rend bien le profil de ce Planorbe, la forme de son ouver-
ture et l'épaississement interne du péristome. Mais le Dr. E. von Martens
est évidemment dans l'erreur quand il rapproche le Planorbis {Gyraulus)
pankongensis Nevill des Planorbis andecolus d'Orbigny (1) de l'Amérique du
Sud et Planorbis choanomphalus Martens m de l'Afrique orientale (Victoria-
Nyanya ).
G. Nevill (3) fait remarquer avec raison que, par son ombilic étroit, ce
Planorbe se rapproche de certaines formes du Planorbis ( Gyraulus) con-
vc.riusculus Hutton (4> de l'Inde. Il est cependant, par sa forme générale
et son mode d'enroulement, plus étroitement apparenté aux Gyraulus
de la faune européenne dont il se distingue, en dehors de son ombilic
étroit, par les caractères si particuliers de son ouverture et par l'absence
de sculpture spirale. Il est certainement encore plus voisin du Planorbis
M Oruigny (A. d'), Synopsis terr. et fluvial. MoHuscorum . . . America meri-
dion., Magasin de zoologie de Guéhin-Menbvillb, 1 8 3 5 , p. 26, n° 2; et
Voyage Amérique Méridionale, t. V, 3e partie, Mollusques, Paris, i843, p. 345.
pi. XLIV, fig. 5 à 8.
(2) Martens (Dr. E. von), Récente Conchylien aus dem Victoria-Nyanza
(Ukerewe), Sitzungsb. d. Gesellsch. naturforsch. Freunde Berlin, juillet 1879,
p. 1/18; -- et Beschalle Weichlhiere Deulsch-Osl-Afrihas , Berlin, 1807. p. i48,
taf. VI, fig. i4-i5.
) Nevill (G.), Scientific Remit» of ihe second Yarkand Mission, Mollusca,
Calcutta, 1878, p. 10.
W Planorbis convexiusculus Hutton, Journal Asialic Society of Bengal, XVIII,
part 11, p. 657. Figuré par S. Hanjlbï et W. Thisouald, Conchologia Mica,
London, 1876, p. xvm et 4o, pi. XCIX, fig. 8 à 10.
!9«
— 282 —
(Gyraulm) ïadacetisis Nevill, mais cette dernière espèce possède nue spire
plus régulièrement enroulée, un dernier tour proportionnellement plus
petit et un ombilic plus large, se rapprochant davantage de celui du
Planorbis (Gyraulus) albus Millier.
Lac Pankong [= Pangkong] (,), dans le Tibet occidental [Dr. F. Sto-
liczka, in Muséum Calcutta].
Le Kachmir, sans indication précise de localité [G. Nevill, in Muséum
Calcutta].
Planorbis (Armiger) Annandalei Germain, nov. sp.{iK
PI. V, %. 2-3-4.
1878. Planorbis (Armiger) naulileus Nevill, Handlist Mollusca Itulian Muséum
Calcutta, p. 2^17, n° 55 (excl. syn. Planorbis crista Linné, var.).
1878. Planorbis (Armiger) nautileus Nevill, Scientific Results second Yarkand
Mission; Mollusca, Calcutta, p. 11, n° 2.5 (excl. syn.).
Coquille très petite, subdéprimée, subconvexe en dessus, subconvexe
en dessous, avec dépression ombilicale assez large et très profonde: spire
formée de 3 tours (3), bien plus convexes en dessous qu'en dessus, à crois-
sance rapide, séparés par des sutures profondes; dernier tour très grand,
bien plus convexe en dessous qu'en dessus , comprimé à sa partie supérieure
mais non caréné, dilaté et un peu descendant à l'extrémité: ouverture bien
oblique, irrégulièrement subovalaire transverse (presque subquadrangu-
laire) avec un bord supérieur subarqué très peu descendant, formant un
angle marqué à sa rencontre avec le bord externe: insertion du bord supé-
rieur dépassant celle du bord columellaire; bords marginaux réunis par
une forte callosité d'un brun clair rendant le péristomc continu.
Diamètre maximum, 1 1/2-2 millimètres: diamètre minimum, 1 î/h-
1 2/3 millimètre: hauteur maximum, 1/2 millimètre.
Test mince, corné clair, peu transparent; sculpture formée, en dessous,
de lamelles épidermiques peu saillantes, obliquement onduleuses et assez
serrées, très obsolètes et à peine visibles sur les premiers tours; en dessus,
de lamelles épidermiques plus saillantes , très fortement obliques et ondu-
O Le Pankong ou Pang Kong [lac Pangong de quelques cartes françaises] est
un lac très allongé, situé à une très haute altitude (4,2 00 mètres environ), à la
limite du Kachmir et du Tibet occidental.
W Espèce dédiée à M. le Dr. N. Annandale, Superintendent du Muséum
d'Histoire nalurelle de Calcutta.
(3) En dessous, les premiers tours sont très profondément enfoncés el comme
tordus.
Muséum. — M. Germain.
Pl. V.
^
\
X
X.
Fig. 2.
Fig. 3.
Fig. h.
Planorbis iArmigeb) Annandalei Germain.
— 283 —
leuses sur le milieu du dernier tour(l), espacées, moins saillantes et plus
serrées vers l'ouverture, peu accentuées sur les premiers tours: en dessus
et en dessous, stries longitudinales très fines, inégales et peu nombreuses,
situées entre les costules.
Découvert par G. Nevill à l'intérieur de l'ouverture des Limnées
recueillies au Yarkand par le Dr. F. Stoliczka (2), ce Planorbe représente,
en Asie, le Planorbis (Armiger) cristatus Linné des eaux douces euro-
péennes. Il en est très distinct non seulement par sa taille plus petite et
sa sculpture spéciale, mais encore par la forme et le mode d'enroulement
de ses tours de spire et par les caractères de son ouverture.
Le Yarkand, sans indication précise de localité [Dr. F. Stoliczka.
Coflect. Muséum Cale ut la].
Explication de la Planche.
Fig. '2. Planorbis (Armiger) Annandalei Germain.
Coquille, vue du côté de l'ouverture; X a5.
Fie. 3. Planorbis (Armiger) Annandalei Germain.
Coquille, vue en dessus; X 25.
Fig. 5. Planorbis [Armiger) Annandalei Germain.
Coquille, vue en dessous; X 20.
O C'est sur cette partie de la coquille que les lamelles épidermiques atteignent
leur maximum de saillie.
("2) Nevill (G.), Scientific Résulta second Yarkand Mission, Calcutta, 1878,
p. 11. -- G. Nevill avait déjà remarqué combien l'espèce du Yarkand diffère de
celle d'Europe : « . . . and tlie form is certainly spccifically distinct from my
English spécimens of P. erista, etc. . . ».
284 —
Le «Capucine des Seychelles,
par M. H. Lecomte.
L'Herbier du Muséum d'Histoire naturelle possède un certain nombre
de feuilles d'un très grand arbre des Seychelles, qui furent recueillies à
Mahé et à Mo en i84o (mars) par le voyageur Pervillé sous le n° 17O.
Malheureusement les échantillons manquent de fleurs et de fruits.
Le collecteur dit que c'est l'arbre le plus grand des Seychelles et l'éti-
quette de l'échantillon récolté à Mo le ik mars 18/to porte cette mention:
«On le nomme Capucin ». H. Bâillon a cru pouvoir lui attribuer le nom de
Northea seychellana Hook.
En effet, il existe aux Seychelles un très grand arbre désigné dans
le pays sous le. nom de Capucin, et qu'en l'absence de fleurs Baker (1)
admettait comme appartenant au genre Sideroxylon (Home, 11" 53q).
Hartog (Journal of Botany, 1879 , p. 358), qui eut l'occasion d'examiner
cet échantillon, l'attribua, avec doute cependant, au genre Mimusops
(M. Hornei), mais sans en fournir la description. Enfin Hooker f. décrivait
plus tard (Hooker's Icônes n° 1/178), sous le nom de Northea seychettam,
une plante dont il rapprochait celle de Horne et dont les matériaux avaient
été recueillis par miss North.
Nous n'avons pas eu l'occasion d'examiner les matériaux de miss North,
mais les figures de Hooker et la description qu'il donne de la p'ante mon-
trent qu'il s'agit bien d'une Mmusopée, car le calice est formé de deux
séries trimères de sépales alternes et, de plus, les lobes delà corolle portent
à leur base, et un peu en dehors, des appendices très réduits; enfin de
très légères saillies entre les lobes de la corolle représentent des stami-
nodes.
Nous possédons d'autre part au Muséum une feuille, quelques fleurs
et un fruit d'un rcCapucin» rencontré aux îles Seychelles par le voyageur
Fauvel en 1891. L'analyse que nous avons faite de ces fleurs nous a per-
mis de constater exactement les caractères signalés par Hooker, et le tube
de la corolle est sensiblement de même longueur que les lobes, comme
l'indique sa figure; enfin la corolle présente, en alternance avec les éta-
mines, six bandes verticales un peu saillantes en dehors et se terminant au
col par des stuminodes à peine visibles.
(1)
Baker, Flora of Mauritius and the Seychelles, p. 196,
— 285 —
Les plantes dont miss North et le voyageur Fauvel ont recueilli des
échantillons appartiennent donc manifestement à la même espèce Northeu
seycheUana Hook f.
Bâillon (Hist. des PL, XI, p. 270) rattache au genre Mimusopsle Northea
de Hooker. Mais, comme nous avons eu antérieurement l'occasion de le
montrer (Bull, du Muséum, 1917, p. 35) et comme l'avaient pressenti
Pierre et Dubard, il n'est pas possible de conserver dans le même genre
Mimusops les plantes à fleurs Irimères el celles à fleurs létramères. C'est
donc au nouveau genre Manilkara qu'il conviendrait de rapporter le
Northea, si Ton se refusait à en faire un genre distinct; il a en effet les
fleurs du type trimère, les graines à cicatrice ventrale, et enfin, quand
on examine les feuilles sèches, on trouve que les nervures secondaires de
la face supérieure sont légèrement en creux et non en relief. Ces carac-
tères sont ceux des Manilkara. Mais les feuilles n'ont pas le pétiole creusé
en gouttière en dessus, les appendices de la corolle sont très réduits et
l'albumen est si mince que la graine peut être considérée comme exalbu-
minée. Ces caractères peuvent justifier et légitimer la création d'un genre
nouveau, et, à l'exemple de Hooker, nous adopterons le genre Northea.
La plaute de Pervillé dont le Muséum possède les feuilles, et qui fut
déterminée par Bâillon comme Northea seycheUana Hook. , comprend des
feuilles très grandes dont le limbe atteint 65-5o centimètres de long sur
11-12 centimètres de large. Mais ces feuilles sont complètement dépour-
vues, sur leur face inférieure, du tomentum que portent les feuilles de
Northea seycheUana; en outre, l'épaisseur du limbe est moitié moindre que
celle de Northea seycheUana (3oo y. au lieu de 600 fx) ; enfin les nervures
sont saillantes sur les deux faces. Dans ces conditions et en l'absence de
fleurs, nous pensons que la détermination fournie par Bâillon ne peut
être qu'erronée, et s'il s'agit d'un Northea, ce n'est assurément pas N.
SeycheUana Hook. f.
D'autre part, M. D. Prain, Directeur du Jardin royal de Kew, a eu la
grande obligeance, dont nous lui sommes très reconnaissant, de nous
communiquer des spécimens recueillis par Thomasset et par Bulton.
Les échantillons de Button se distinguent de la plante de miss North :
i° Par les pédicelles floraux beaucoup plus courts (7-8 millimètres au
lieu de plusieurs centimètres) ;
20 Par les fleurs plus petites. Les pièces extérieures du calice ont seu-
lement 5 millimètres de long an lieu de 10-11 ;
3° Par je tube de la corolle beaucoup plus court que les lobes, alors
(pie chez N. Syechellana type le tube est au moins de longueur égale à
celle des lobes ;
h° Par la différenciation un peu plus marquée des slaminodes en saillies
pointues entre les élamines;
— 286 —
5° Par la réduction et la disparition à peu près complète des appendices
de la corolle. Ce dernier caractère semblerait implique)' l'exclusion de ces
plantes du genre Northea et du groupe des Mimusopées. Mais : i° la simi-
litude des caractères tirés de l'appareil végétatif ; a° le type trimère des
fleurs; 3° la disposition du calice en deux séries alternes de 3 sépales, ne
permettent pas de le séparer génériquement des Northea.
Il est cependant incontestable que les plantes de Button et de Thomasset
n'appartiennent pas à la même espèce que celles de Fauvel et de miss
North. Nous en ferons l'espèce
Northea brevitubulata sp. nov.
Arbor alla. Folia magna, alterna; petiolus crassus 2-3 cm. longus ;
limbus oblongo-ellipticus usque 26' cm. longus, g cm. latus, apice rotundatus,
basi attenuatus, coriacens, penninervis, nervis numerosis, parallelis, subtus
fusco-tomentosis. Flores ad axillam foliorum inserti. Pedicellus brevis , fuseo-
tomentosus. Calyx 5-6 mm. longus, Mis 6 erectis, fi-seriatis, e.rterms
3 crassis ovalibus , extra tomentosis , intus glabris , internis 3 , margine tenuibus,
basi unguiculalis ; corollm tubus brevis vix 1 mm. allus ; lobi 6, 3-/i mm.
longi, ovati, basi unguiculati, extra parce tomentosi, appendicibus nullis vel
subnullis. Staminodia parva ; stumina opposita ; filamenta extrinsecus curvata ,
basicrassa lalaque, apice subulata ; anlherœ ovatœ dorsifixœ, 2 mm. longœ ;
ovarium costatum, pilosum, 6-loculare; slijlus cahjce longior, basi pilosus,
apice glaber; stigma non evolutum. Fructus non visus.
Seychelles. Button (1 884). Herbier de Kew.
Id. Mahé, Cascade Estate.
H. P. Thomasset (1901). Herbier de Kew.
A notre avis, cette dernière espèce ne peut être confondue avec N. sey-
chellana, principalement en raison de la faible hauteur du tube de la
corolle relativement à la longueur des lobes.
Sous le nom vernaculaire de * Capucin •» on désigne donc, aux Sey-
chelles :
i° Northea seychellana Hook. f. ;
20 Northea brevitubulata H. Lee. ;
3° La plante de l'Herbier du Muséum récoltée par Pervillé, et qui ne
se confond avec aucune des deux précédentes, mais qui, manquant mal-
heureusement de fleurs, reste actuellement indéterminable.
— 287
Révision des Thladiantha asiatiques du Muséum,
par M. F. Gagnepain.
Ce genre comprend 10 espèces déjà décrites depuis quelque temps.
L'Herbier du Muséum en compte 1 7, comprenant la plupart des espèces
décrites, et en outre un certain nombre d'autres dont les noms sont nus
de toute description ou qni sont tout à fait inédites. 11 résulte de celle
statistique sommaire que le Muséum possède la plupart des espèces de
ce genre, et que plus de la moitié sont inconnues du monde botanique.
H me semble qu'il est utile, dans ces conditions, de décrire les espèces
encore inédites, de publier une classification des espèces représentées du
Muséum et de donner leur distribution géographique (,).
DESCRIPTION DES ESPÈCES.
3(a). Thladiantha montana; Thladianthopsis montana Cogn.
(mss in Herb. Mus. Par.).
Caulis alte scandons, validas, angulosus, subaialus, glaberrimus. Folia ovalo-
acuminata, liasi laie cordata, sinu obtusissimo. longe acuminata, margine denli-
enlata, denlihus murroniformibus supra pilosula, pilis approssis, aciculari-
complanatis, subtus ad nervos broviter ciliata ; nervi 7-0. palmato-pedati , n.
nltimi rete densum utrinque conspicuum efl'ormantes ; petiolus sparsim verru-
cosus, glaber. Cirri rarius siraplices, bilidi, ramis valde inœqualibus. lnllo-
rescenti.e $ pedunculus validus, brevis, pluriflorus, ramus foliaceus brevis,
junior; pedicelli validi, elongati, glaberrimi, spurie vcrticillati , rarius i--i ;
flores majusculi. Calycis lobi triangulo-acurainati, brèves, patentes. Petala 5,
lanceolato-acuminata , lutea, trinervia, intus infra médium papillosa. Staminodia
minuta, papillosa, suhronica. Ovarium cylindrareum, apice attenuatum, parce
(1> C'est grâce à la grande obligeance de Sir D. Prain, directeur des Jardin et
Herbier de Kew, que j'ai obtenu différents documents bibliographiques néces-
saires à ce travail ; qu'il veuille bien en agréer mes remerciements très sincères.
(1) Les numéros en tête des descriptions concordent avec ceux des clefs
dichotomiques,
— 288 —
pilosulum, î-locularo, placentariis 3. parietalibus, basi intégra vaginanu pro-
vectum, stylus integer vel apice brevissinie trilidus; stigmata 3, orbicularia,
peltata. apice vix emarginata, conglomerata. — Foiia haud adulta, 7 cm.
longa, 5 tantum Jata , petiolo h cm longo. Inflorescentiae $ pedunculus 3-6 cm.
longus ; pedicelli A-5 cm. longi. Calycis lobi 5 mm. longi. PeLala a 5 mm.
longa, 10 mm. lata. Ovarium i5-->n mm. longum, 5-7 mm. crassum ; stylus
6 mm. longus; stigma 4-5 mm. lata.
Chine : Yunnan, bois au-dessus de Ta-pin-tze, 2.000 m. ait., mai 1880 ,
n° 2010 (Delavay); col de Piou-se, 11 juin 1888, n° 34Aq (Delavay).
h. Thladiantha yunnanensis Gagnep., sp. D./
Radix tuberosa. Caulis gracilis anguloso-sulcatus, birttllus vel subglaber. Folia
cordato-ovata, basi profonde emarginata, sinu obtuso, apice acuminala, margine
serrala, membrauacea, supra viridia, aspero-pilosa, pilis prœsertim scutalis,
subtus ad nervos, molliter pilosula; nervi 5-7, palmato-pedati; petiolus laxe hir-
tellus. Cirri simplices, graciilimi. Inflorescentiae $ pedunculus solitarius, flos
majusculus, luteus. Calycis lobi 5, lineares vel subulati, elongati. Petala 5, sub-
ajqua'ia, ovato-lanceolata , conspicue 3-5-nervia, apice plus minusvc acuminata.
Staminodia subnulla. Ovarium inferum, globosum, apice abrupte rostratum,
squamosum, substrobilaceum, dense brevitcrque cinereo-pilosum, pilis papillas
referenlibus; stylus columuaris, apice dilatalus, stigmate trilobo, lobis obtusis,
apice subemarginatis. — Folia 5-8 cm. longa, 4-5 cm. lata, petiolo 3 cm. longo.
Inflorescentiae pedunculus 25 mm. longus. Sepala 8 mm. longa, o,5-o,8 mm.
lata. Petala usque a5 mm. longa, 10-12 mm. lata. Ovarium 8 mm. longum,
basi 6 mm. diam.; stylus 8 mm. longus, lobis stigmaliferis 2 mm. longis.
Yunnan : haies des cultures, plaine de Tong-tchouan , ait. a,5oo m.
(H. P. Maire).
5. Thladiantha Oliveri Cogn.
\s (nom. nud. in Hook. Icon. pi. sub tab. 2323).
Radix tuberosa, crassissima, edulis. Caulis sat validus, anguloso-sulcatus , gla-
berrimus. Folia late ovata, basi profonde corda ta, apice breviler cuspidata,
margine mucronato-denlata , supra spinuloso-pilosa , subtus adnervos parcissime
ecbinala, pulverulento-pilosula; nervi palmato-pedata , trabecula; venulaeque sat
conspicuae -, petiolus glaberrimus, elongatus. Cirri infra médium bifidi. Inflores-
cence cf pedunculus axillaris, elongatus, apire foliaceus, cymam pyramidatam
s ibcorymbosam gerens, ramis pluiilloris, bracteis foleaceis, ovalo cordatis, flori-
htis majusculis apice ramorum conglomérats. Calycis lobi lineari-animinati, apice
patentes. Petala lanceolatâ, longe obtuseque acuminata, trinervia. Slamina 5,
basi calycis inserta, iilamentis crassis, antberis î-locularibus, connectivo crasso.
Ovarium aborlivum, squamis obteclum. Inflorescentiae 9 axillaris pedunculus
|iaulo elongatus, supra médium lloriler paurillorus rarius unillorus; brscfeae
l'oliacea' minuta?, lanceolalae; pedicelli sat graciles, glabri. Calycis lobi lineari-
subulati, patentes. Petala lanceolatâ, acuminata. Ovarium ovato-cylindraceuin.
— 289 —
basi oblusum, aplce longe allenualum, glabrum; stylos integer, vol apice tripar-
lilns, ramis brevibus sligmatiferis, stigmatibus obovatis. Folia eirca 12-1 3 cm.
longa, 10-11 cm. lata, pctioto 6-7 cm. longo. Inflorescentiœ rf pedunculus coni •
munis 3o cm. longus, cyma 6 cm. longa, rami infini 3-4 cm. longi; flores expla-
nati 3-4 cm. diam. Calycis lobi 10-12 mm. longi. Petala 18-20 mm. longa,
6-7 mm. lata. Stamina 6-7 mm. longa. Flores feminei pedunculus 2 5 mm. longus.
Ovarium 1 5 mm. longum. Stigmata 3-4 mm. lata.
Chine : Houpé, n0' 58a 1, 5867 &, StySy bis A (A. Henry); Houpé Occ. ,
n° 91^ (Wilson); Mont Omei, n05 i3iA, kç)iÇf(Wil&on); Su-lchuen, district
de Tchen-keou, n0i 887 bis et 432 (Forges).
G. Thladiantha glabra Cogn. t^
(nom. nud. in llook. Icônes pi. snl) tab. 2 2 23).
Caulis sat validas, anguloso-sulcatus, gfaberrimus. Folia ovalo-cordala, ampla ,
glabra, basi late emarginata, apice breviter et abrupte acuminata; margine sparse
mucronata; nervi 5-7, palmato-pi'dati, trabeculœ et venubee subtus conspicuœ;
petiolus sat validas, glaber. Inflorescentiœ rf pedunculus elongatus, apice fiori-
fer paniculatus, panicula pyramidata, foliis deminutis comitata, ramis apice
pluritloris corymbosis, pedicellis glabris. Calyx cupulatus, lobis 5, linearibus.
['étala lanceolata , nervis conspicuis. Stamina 5, libéra, ad basin calycis inserta,
oninia unilocularia. Ovarium abortivum. — Inflorescentiœ Ç ignotœ. — Folia
i4-3o cm. longa, io-2i cm. lata, petiolo usque i5 cm. longo. Pedunculus cf.
10-20 cm. longus, parte florifera usque 7 cm. longa, 5 cm. lata, ramis 2-3 cm.
longis. Calycis lobi 10 mm. longi, 2 mm. lati. Petala usque i5 mm. longa. Sta-
minum filamenta h mm. longa.
Chine : Su-tchen, n° 5890 ; Houpé, n° 5596 A (A. Henri/)', Ta-tsien-lou ,
n° 8a (Pratl); massif du Oua-pao- shan (Dr Legendre); district de Tchen-
keou, nu 887 bis (Farges); Yunnan : Tclien-fong-clian, n° 9o55. et région
deKiao-kia, n° 601 4 (Ducloux).
7. Thladiantha Legendrei Gagnep., sp. n. r
Caulis anguloso-sulcatus sat graeilis, glaberrimus. Folia ovato-cordata, basi
profunde emarginata sinu obtuso, apice acuminata, margine eroso-dentala,
supra déganter luteo marmorata, granulato-pilosa, sublus glaberrima; nervi .'5-5,
pabnalo-pedati, trabeculœ el venu!» numerosissimœ , conspicuœ; petiolus glaber,
elongatus. Girri simplices filiformes. - Inflorescentiœ d* pedunculus axillaris,
apice umbellalus , 5-llorus lloribus pedicellatis. Calycis tubas cupulatus; lobi
Lineares, suboblnngi, apice oblusi, supra basin angustati. Petala 5, ovato-oblonga ,
apice brevissime acuminata. Stamina 5, ad basin calycis inserta, libéra, oninia
unilocularia. Ovarium abortivum, squamœ 2 majores et 2-3 minores subineonspi-
euœ tectum. — Inflorescentœ Ç uniflorœ pedunculus elongatus, flore majuscule
Calycis lobi anguste lineares. Petala late lanceolata. Staminodia. . . Ovarium
V
Ni
— 290 —
cylindraceum, glabrum, laeve, apice vix angustatum; stylus breviter columnaris,
graciiis, 4-furcatus, ramis apice dilatalis, obcordalisque. — Folia 8-12 cm. longa,
5-8 cm. lata, petiolo ^i-5 cm. longo. Pedunculus d" 35 mm. longus, pcdicelli
h mm. longi. Cal y ci s loin 9 mm. longi, apice 2 mm. lati. Petala 12 mm. longa.
Staminis Iilamentum h mm. longum. - Peduuculi 9 h cm. longi. Galycis lobï
7 mm. longi, vix 1 mm. lati. Petala usqne 2 cm. longa, 1 cm. lata. Ovarium
\h mm. longum; stylus 3 mm. longus, ramis 3 mm. longis.
Chine: Su-tchuen, Ping-ling-se,alt. i,5oo m., n°A89 (Legendre) ; Chine
Occ. , sur les falaises, ait. 1,700 m., juillet 190.3, n° 3663 (Wilson).
10. Thladiantha heptadactyla Gogn.l
(mss in Herb. Mus. Paris).
Gaulis elongatus, anguloso-sulcatus , pulverulento-pilosulus. Folia usqne ad
basin 5-7-fida, vel 3-5-7 foliolata , segmentis linearibus basi apiceque attenualis,
grosse et sparse serratis; nervi 3-5-7 Pamiatiî venulis Lenuibus; peliolus brevis.
Cirrî simplices. Inllorescentia' c? pedunculus axillaris, e basi ramosus, panicnlatus,
pedicellis 2-10 sat validis longiusculis, pulverulento-pilosulis, floribus majus-
culis, luteis. Calycis lubus cupulatus, lobi triangulo-aeuminati. Petala ovato-
oblonga, trinervia, apice obtuso-atlenuata. Slamina 5, omnia libéra, unilocularia ,
ima basi calycis inserta, loculis oblongis sublinearibus. Ovarium abortivum ,
squamis oblectura. - Inllorescentiae 9 pedunculus solitarius, axillaris, longis-
simus, parce pilosulus. Galycis lobi et petala more d* • Staminodia oblonga, 2-3,
parva. Ovarium elongatum, e basi longe attenuatum, lanuginoso-pilosum ; stylus
supra basin trifurcatum, ramis elongatis, apice stigmatiferis, stigmatibus amplis,
obcordatis, obtusis. — Foliorum segmenta (vel foliola) 3-17 cm. longa, 5-20 mm.
lata, petiolo 10-20 mm. longo. Inflorescenliœ rf 7 cm. usque longre, pedicelli
2 cm. longi. Galycis lobi 10 mm. longi, ad basin h mm. lati. Petala 20 mm. longa.
usque g mm. lata. Staminis Iilamentum 3,5-A mm. longum, anthera 3,5 mm.
longa. Inflorescenliir 9 pedunculus 9 cm. longus. Ovarium 22 mm. longum,
basi 5 mm. crassum; styli rami 5 mm longi, stigmatibus 2 mm. latis.
Chine : Yunnan, col de Lo-pin-chan , n° 2 335 (type) [Delavay]; envi-
ions de Lan-ngy-tien, n° 2637; Hay-i, près My-lé, n0' 44o6 et 5261
(Ducloux).
15. Thladiantha maculata Cogn. V
(nom. nud. in Hook. Tcon. pi. sub tab. 22a3).
Caulis graciiis, angulosus, minute sulcatus, glaber. Folia ovata, basi profunde
et late cordata, apice abrupte acuminala, margine mucronato denticulata , supra
aspero-pilosa , pilis praeserlim scutatis , albidis, subtus tenuiter pilosula, tenuia;
nervi 7-9 palmato-pedati; n. ultimi tenues, numerosi; peliolus parcissime echi-
nulatus. Girri filiformes, simplices. — Inflorescentiœ 9 pedunculus axillaris,
solitarius, pilosulus, brevis. Galycis lobi lineari-acuminati. Petala lanccolalo-linoa-
ria. Staminodia... Ovarium fusilbrme, lanuginoso-pilosum; stylus supra basin
— 291 —
trifurmhis, ramis gracilibus, apice dilatatis, stigmatiferis. Fruclus longe fusi-
formis, basi apiceque sterilis, seminibus numerosis, globoso-compressis, biconvexis,
ienuissîme vermiculatis vel sublœvihus. -- Folia, 6-1 3 cm. longa, 4- 10 cm. lata,
petiolo 4-8 cm. longo. Inflorescentiœ Ç pedunculus 4-8 mm. longus. Calycis lolii
6 mm. longi, basi 1,5 mm. lati. Petala 22 mm. louga, 6 mm. lala. Ovarium
i|-ia mm. longum, medio 3,5 mm. crassum; styli raini a. 5-3 mm. loiij;i. Fini tus
5,5 cm. longus, 1 cm. latus, seminibus 3,5 mm. longis, 2,5 mm. latis.
Chine : prov. Houpé, n° 6465 B (A. Henry).
17. Thladiantha villosula Cogn. ^ IS
(ex Diels in Engl. Jahrb., XXIX, p. 6o3, nom. nud.).
Caulis anguloso-sulcalus, hirtellus. Foiia ovata, basi iale cordata , siim obtusis-
simo, apice acuminata, margine eroso-denticulata, tenuia, utrinque villosula,
supra albido-maculata; nervi 7, palmato-pedata, ad basin sinum marginalités,
trabeculœ venulœque supra conspicuœ sed tenuœ; petiolus gracilis, molliter hir-
tellus. Cirri filiformes, birtelli, simplices. Inflorescentiœ Ç pedunculi brèves, per
1-2 axillares, hirti; flores sat majusculi. Calycis lobi 5, cinereo-pubescentes,
lineares, longe et tenuiter acuminati. Petala ovato-acuminala. 5-nervia, intus
papillosa. Staminodia inconspicua. Ovarium fusiforme, cinereo-pilosum , pilis
mollibus appressis tectum; stylus supra basin vel infra médium trifurcatus, ramis
baud divaricatis, apice dilatatis stigma obcordatum gcrentibus. - Folia 11 cm.
longa, 7-5 cm. lata, petiolo 7 cm. longo. Inflorescentiœ $ pedunculus 1 cm.
longus. Calycis lobi 10 mm. longi, a mm. supra basin lati. Petala haud adulta
2 cm. louga, usque 8 mm. lata. Ovarium i5 mm. longum, medio 4 mm. cras-
sum. styli rami 5 mm. longi, stigma 2,5 mm. lai uni.
Chine : prov. Houpé, n° 61 44 {Aug. Henry).
18. Thladiantha verrucosa Cogn. _/
(nom. nud. in Hook. le. pi, sub tab. 2 2 23).
Caulis anguloso-sulcatus. Folia ovato-orbicularia , basi late cordata, apice bre-
viler cuspidala, margine mucronato-dentata, 5-io cm. longa et lata; nervi 5 pal-
mato-pedati, trabeculœ venulœque sat conspicuœ; petiolus 4-6 cm. longus. Cirri
bifidi vel simplices. Inflorescentiœ $ pedunculus biflorus, 1 cm. longus, vel uni-
(lorus, 4-6 cm. longus; pedicelli 4 cm. longi; flores majusculi, 4 cm. diam. Calycis
lobi 4-5 mm. longi lineares vel subulati. Petala i5-ao mm. longa, 10 mm. lata ,
attenuato obtusa. Ovarium ovoideum, i5 mm. longum, 8 mm. crassum, basi
dentato-provectum , apice pedicellum vaginante , verrucosum ; stylus integer (?) apice
stigmalifer, sligmalibus 3 (?) congestis capitulum efl'ormantibus.
Chine : Houpé, Chien-shih, n° 5900 A (Aug. Henry). Décrit sommaire-
ment d'après un dessin par M. Smilh, exécuté sur l'échantillon de Kew et
obligeamment donné à l'Herbier du Muséum par Sir D. Prain.
y
— 292 —
19. Thladiantha tonkinensis Gagnep. , sp. n.
Caulis modice validus, angulato-sulcatus , tenuiter puberulus, apicc non plane
evolutus longe flagelli formis, foiiis juniori bus. Folia ovato-lanceolata, acuniinata
basi cordata, margine mucronato-denticulata, mucrone ungulato, supra sparse
molliterque pilosa, subtus pilosula, ad nervos sparse ciliata statu juvenili sub
incana ; nervi palmato-pedati , ultirai rete sat densiim cfl'ormantes ; petiolus mol-
li ter sparseque pilosula. Cirri simplices puberuli. c? Inflorescentia : flos axillaris
solitarius, pedonculatus, majusculus, pedunculo ebracteato, molliter piloso.
Calycis tubus brevissime companulatus, extra birtus; lubi longe lineari-acuminali ,
hirtelli. Petala 5, ima basi libéra, ovato-oblonga, obtusa, conspicue nervosa,
nervis 3, lateralibus ramosis , intus dense papillosa. Stamina 5, libéra, filamentis
iongiusculis, planis, e bnsi divergentibus ; antherae dorsifixœ, elIipsoide;e, uni-
Loculares, extrorsa?, connectivo erasso, pilosulo. Pistillodium subnullum, glanduli-
Ibrine. Inflorescentiae -)- flores 2 , fructus ignoti. — Folia adulta 12 cm. longa,
7-8 cm. lata, petiolo 6 cm. longo. Floris pedunculus 3 cm. et ultra longus. Calycis
lobi 10 mm. longi, tubus 5 mm. longus. Petala circa i>5 mm. longa, 10-12 mm.
lala. Staminis filamentum h mm. longum, 1 mm. latum; antbera 3.5 mm. longa.
Tonkin : vallée de Lankok (mont Bavi), dans les forêts, dioïque? corolle
jaune, n° 4oo3 (Balansa).
Les lleurs mâles de Thladiuntha sont souvent groupées ; ici comme dans
le Th. dubia, elles sont solitaires. Cette espèce nouvelle diffère du Tli. dubia
Buiige : i° par les feuilles beaucoup plus acuminées; 20 par les lobes du
calice beaucoup plus longs et acuminés, non réfléchis; 3° par les lleurs
plus grandes; h° surtout par les filets staminaux loriformes et les connectifs
velus.
II. CLASSIFICATION.
I. Ovaire prolongé à sa base en gaine qui entoure le sommet du pédicello;
ovaire glabre ou presque.
"2. Ovaire à surface rugueuse, irrégulière.
3. Ovaire brusquement rétréci en bec; feuilles longuement sagitlées
ou hastées. 1 . T. longifolia.
33. Ovaire non rétréci en bec brusque; feuilles ovales, largement cor-
dées. '2. T. Henryi.
22. Ovaire à surface lisse, régulière; feuilles ovales-triangulaires.
3. T. montana.
1 1. Ovaire non prolongé en gaine à sa base.
2. Ovaire à surface rugueuse, irrégulière, à bec brusquement rélréci.
l\. T. yunnanensts.
22. Ovaire à surface lisse, à bec graduellement atténué ou sans bec.
— 293 —
3. Ovaire glabre ou à poils n'en cachant pas la surface.
4. Galice à lobes de i5 millimètres au moins, très étroits.
5. T. Oliveri.
hh. Calice à lobes de î o millimètres au plus, enlanière assez large.
5. Feuilles d'un vert uniforme. 6. T. glabra.
55. Feuilles élégamment marbrées de jaune entre les nervures
secondaires. 7. T. Legendrei.
33. Ovaire hirsute, à poils mous, longs, cachant toute sa surface.
4. Fleurs mâles solitaires comme les fleurs femelles.
8. T. dubia.
44. Fleurs mâles plusieurs, groupées en cyme.
5. Fleurs mâles non en grappe dense, ni fournies de bractées
foliacées et imbriquées.
(i. Feuilles simples, cordées, ovales. 9. T. nudiflora.
()0. Feuilles composées-palmées à 5-7 folioles eu lanière.
10. 7'. heptadaclyla.
55. Fleurs mâles en grappe dense et fournie de bractées
foliacées et imbriquées. I 1. /'. calcarata.
Espèces insuffisamment connues : 12. T. cordifolia; 13. T. Davidi; 14. T. Ilno-
keri; 15. T. maculala; 16. T. siamensis; 17. T. rillosula; 18. T. verrucosa;
19. T. tonkinensis.
Clef basée sur les fleurs mâlbs (1).
1. Fleurs en grappe dense à bractées foliacées et imbriquées.
I 1. T. calcarala.
1 1. Fleurs sans bractées foliacées.
2. Fleurs en grappe ou cyme.
3. Calice à lobes longs de 5 millimètres au plus.
!x. Feuilles simples, mollement et courtement lomenteuses en
dessous. 9. T. nudiflora.
44. Feuilles très glabres en dessous, parfois trifoliolées.
14. T. Hoolceri.
33. Calice à lobes de 10 millimètres ou plus.
4. Feuilles simples.
(1) Les fleurs mâles étant de beaucoup les plus abondantes dans la nalure et
les collections, il me paraît utile, dans l'intérêt des botanistes, de donner cette
autre classification.
— 294 —
5. Lobes du calice longs de i5 millimètres, très étroits,
presque filiformes. 5. T. Oliveri.
55. Lobes du calice de 10 millimètres environ, jamais presque
filiformes.
6. Lobes du calice spatules, larges davantage au sommet
qu'à la base,
7. Feuilles concolôres, d'un vert uniforme.
13. T. Davidi.
77. Feuilles marbrées de jaune entre les nervures
secondaires. 7. T. Legendrei.
66. Lobes du calice Iriangulaires-acuminés.
7. Feuilles longuement sagittées.
1. T. longifolia.
77. Feuilles cordiformes, largement ovales.
8. Feuilles glabres ainsi que les pédicelles et le
calice. 6. T. glabra.
88. Feuilles, pédicelles et calices velus.
2. T. Henry i.
hh. Feuilles palmées à 3-y folioles en lanières.
10. T. heptadaclyla,
2. Fleurs solitaires.
3. Lobes du calice réfléchis, nou longuement acuminés; anthères
glabres. 8. T. dubia.
33. Lobes du calice dressés, longuement acuminés; anthères à connectif
velu. 19. T. tonkinensis.
Espèces insuffisamment connues: 3. T. monlana; h. T. yunnanensis; 12. T.cordi-
folia; 15. T. maculata; 16. T. siamensis; 17. T. vitlosula; 18. T. verrucosa.
III. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE.
1. T. longifolia Gogii. , in Hook., le. pi, tab. 2222.
Chine : Houpé, n° 6o55, 6o55 A et B (A. Henry); HoupéOcc,
juillet 1901, n° 2271 (Wilson).
2. T. Henryi Hemsl. in Hook. Icônes pi., tab. 2223.
Chine : Houpé, nM ôgoo, 5997, 5936 (.4. Henri)); HoupéOcc,
juin 1900, n° 1037 (Wilson); Su-tchuen Or., district de Tchen-
keou, sans n° (Farges).
3. T. montana Gagnep. — Voir description, p. '-387.
__ 295 —
h. T. yunnanensis Gagnep. — Voir description , p. 288.
5. T. Oliveri Cogn. — Voir description, p. 288.
6. T. glabra Cogn. — Voir description, p. 289.
7. T. Legenbrei Gagnep. — Voir description, p. 289.
8. T. ddbia Bge, Enum. pi. China Bor., p. 29; Cogn. in DC. Monogr.
Phanerog., III, p. A22.
Chine : environs de Pe'kin (David); Sungarie (Maximoxvicz);
prov. de Quang-tong et de Kiang-si (Staunton); nombreux échant. ,
des cultures de Naudin.
9. T. nudiflora Hemsley, Journ. Linn. Soc, XXIII, p. 3 16.
Chine : I-chang, n05 2987, 3253, 362/i, 3967; Houpé,
n° 6544 A (Henry), n° 907 ( Wilson); Su-tchuen , Ta-tsien-iou (Sou-
lié, Mussot); Tchen-keou, n° 45 bis (Farges); Kouy-tcheou, envi-
rons de Kouy-yang, nos 1670, 1807 (Bodinier, Cavalerie); Kouang-
toung, n° 339 (Ford); sans loc. (//. d'Orléans). — Thibet Or. :
Tse-kou (Soulié).
10. T. heptadactyla Cogn. mss. — Voir description p. 290.
11. T. calcarata Clarke in Journ. Linn. Soc, XV, p. 126; Cogn. in DC.
Monogr. Phanerog., III, p. &23.
Indes Angl. : Sikkim, /i-7000 ped.; Khasia, o-4ooo ped.
(J.-D. Hooker); Himalaya Or., n03 2557, 2558 (GriJJîth); Assam
(Anderson); Santong (Econ. pr.). — Tonkin : Hanoï (Balansa,
d'Alleizette); Tranninh, n° 367 (Spire). — Chine : Yunnan : lac
de Tali (Delavay); Kouy-Tcheou, près Kouan-lin, n° 207^ (Cava-
lerie).
12. T. cordifolia Cogn. in DC. Monogr. Phanerog., III, p. hilx.
Java (Herb. de Leyde).
13. T. Davidi Franch. in Nouv. Arch. Mus., sér. 2, VIII (1886), p. 2^3.
Thibet Or. : prov. de Moupin (David).
\h. T. Hookeri Clarke in Hook. , FI. Brit. lndia, II, p. 63 1.
Indes Angl. : Khasia &-G000 p. (Hooker el Thomson). — Indo-
Chine : Tonkin : environs de Tu-phap (Balansa).
15. T. maculata Cogn. nom. nud. — Voir description, p. 290.
Muséum. — xxiv. 20
— 296 —
16. T. siamensis Craib in Kew Bull., 191 h, p. 7.
Siam : Xieng-mai (Kerr).
17. T. v'llosbla Cogn., nom. nud. — Voir description, p. 291.
18. T. verrucosa Cogn. , nom. nud. — Voir description sommaire , p. 29 1 ,
19. T. tonkinensis Gagnep. — Voir description, p. 292.
— 297 —
Recherches sur là longévité des spores
chez certaines especes de mucorimees,
par M. Paul Biers.
Au cours de îes recherches pour établir le caractère spécifique de
certains Aspergillus, notre maître M. le Professeur Mangin avait été frappé
par la longévité des spores des Aspergillus. Il avait semé les spores d'un
Aspergillus, rr récolté sur des noix de galles de l'Herbier du Muséum au
mois de mars 1888 (1)»; ce semis, fait vingt et un ans après la mise en
herbier de l'échantillon, avait réussi. Il lui avait paru curieux alors de
rechercher quelle serait, pour d'autres champignons, la durée de leur
vitalité, observée par des repiquages successifs.
Il nous a confié le soin de cette étude, et ce sont les premiers résultats
de l'observation des cultures que nous avons faites sous sa haute direction
que nous apportons ici.
Disons tout d'abord que les champignons que nous avons mis en
expérience appartiennent à un groupe bien différent des Aspergillus :
ce sont des Mucorinees, et ils paraissent avoir une persistance moins
grande.
Le Rhizopus nigricans Ehr. est assez commun : on le trouve sur les fruits
en décomposition: dans les laboratoires, on l'obtient sur le crottin de
cheval ou la mie de pain, selon les conditions. C'est sur ce dernier milieu
que celui que nous avons semé a pris naissance.
Nos cultures ont été faites sur carottes stérilisées, tenues à l'étuve
chauffée de 20 à 2 5°.
Nous réunissons eu un tableau rémunération du temps laissé entre
chaque repiquage.
Il résulte de ce tableau que la durée peut atteindre de vingt à vingt-
cinq mois en moyenne. La réussite au delà de ce terme est une question
de chance. Les repiquages faits au-dessus de trois ans ont d'ailleurs été
négatifs.
fl> L. Mangin, Qu'est-ce que ï Aspergillus glaucus? Elude critique et expéri-
mentale des formes groupées sous ce nom (Ann. Se. ma., Bot., <f série, 1909).
20 .
— 298 —
Rhizopis nigricans Ehr.
Date d'origine : 20 janvier ip,i3.
INTERVALLE DES SEMIS. DURÉE EN MOIS.
3o mai 1913 au 26 décembre 1918 7
17 mai 1913 au 26 décembre 1918 7 + q. q. jours.
17 juillet 191^ au 3 mars 1915 7 1/2.
a5 avril 1 9 1 3 au 26 décembre 1913 8
k avril 1913 au 26 décembre 1 g 1 3 8 1/2.
2 7 mai 191^ au 3 mars 1 9 1 5 9 + q. q. jours.
2 5 avril 1913 au G février 1 9 1 A 9 + q. q. jours.
h avril 191 3 au G février 191/1 10
G février 191/1 au 5 mars 1915 i3
17 mai 1918 au 17 juillet 191/1 1/1
1 1 juillet 1913 au 9 avril 191 5 20
17 juillet 191/1 au G avril 1916 20
3o mai 1918 au 5 mars 1916 21
5 juin 191/1 au i5 mars 1 g 1 G 21
5 juin 191 A au 6 avril 191G 22
27 mai 191A au 6 avril 1916 22 + q. q. jours.
6 avril 191 G au 12 avril 1918 2/1
6 avril 191 G au 22 avril 1918 2/1
8 mars 1916 au 29 avril 1918 25
2 k janvier 1918 au 5 mars 1 9 1 5 2 5
2/1 janvier 191 3 au 12 mars 191 5 a5 + q. q. jours.
2/1 janvier 1918 au g avril 191 5 2G
25 avril 1918 au 6 avril 191G (1> 35
3 mars 191 5 au 22 avril 1918 (" 3G
Des Rhizopus nigricans Ehr. pris sur des fruits provenant d'une région
française très éloignée de la région parisienne et repiqués pour la contre-
épreuve nous ont donné le temps suivant :
DURÉE.
Semis du 6 novembre 191 5 au 5 juin 1918 3o mois.
D'autres Rhizopus nigricans Ehr. sur fruits développés au laboratoire de
Cryptogamie nous ont fourni les données suivantes :
DURÉE.
Semis du G octobre 1916 au 22 avril 1918 18 mois.
Semis du G octobre 191 5 au 22 avril 1918 3o
Semis du G octobre 1 9 1 5 au 5 juin 1918 32
Cela confirme, en une certaine mesure, nos précédents résultats.
(|) Nous n'inscrivons ces deux derniers résultats que pour mémoire, car ils
nous semblent devoir donner lieu à une vérification.
— 299 —
Le Phycomyces nitens Kunze est plus clillicile à rencontrer dans la nature
que le Rhizopus nigricans Ehr.
MM. Van Tieghem et Le Monnier(,) indiquent les rares occasions où il
a été signalé soit en France, soit à l'étranger. Sa découverte a toujours
été reflet du hasard. Celui qui a servi à Van Tieghem pour ses études
provenait dune fabrique de laque, alors existante à Paris. Van Tieghem
a d'ailleurs rencontré le Phycomyces nitens Kunze sur les excréments du
Cheval, du Lapin et du Rat(2).
La vitalité des spores du Phycomyces nitens étant bien moindre que la
vitalité des spores du Rhizopus nigricans, ainsi que nous le démontrerons,
cela servirait à expliquer, comme l'avait déjà fait remarquer Van Tieghem ,
sa rareté relative.
Le Phycomyces que nous avons perpétué nous a été remis par M. Man-
gin qui l'avait prélevé, pour un premier semis, sur crottin de cheval.
Le tableau suivant indique la série de nos repiquages. 11 montre que la
durée, plusieurs fois contrôlée, est de sept à huit mois en moyenne; elle
atteint neuf et dix mois au maximum.
Phycomyces nitens Kunze.
Semis d'origine : 9.3 janvier 1 9 1 3 .
INTERVALLE DES SEMIS. DUREE EN MOIS.
11 juillet 1913 au 5 novembre 191 3 h 1/2.
3 juin 1913 au 5 novembre 1913 5
17 mai iç)i3 au 5 novembre 191 3 r> i/a.
11 juillet 1913 au 26 décembre 1913 5 1/2.
9 mai 1 9 1 3 au 5 novembre 19 1 3 G - q. q. jours.
a (5 octobre 1917 au 2& avril 1918 G
2 juin 1913 au 2 G décembre 191 3 G 1/2.
39 octobre 1918 au 22 mai 191 '1 7 - q. q. jours.
29 octobre 19 13 au 27 mai 191 h 7 - q. q. jours.
29 octobre 191 3 au 5 juin 191^1 1 +<\- *{• jours.
h avril 191 3 au 19 novembre 191 3 7 1/3.
9 mai 1913 au 2G de'cembre 191 3 7 1/2.
5 mars 1917 au 26 octobre 1917 7 1/2.
17 juillet 191^1 au 26 février 19 1 5 7 1/2.
29 octobre 1913 au 3 juillet îgi 4 8 + q. q. jours.
1 7 juillet 1 9 1 h au 26 mars 1 9 1 5 8 + q. q. jours.
39 octobre 1913 au 17 juillet 191 '\ 8 1/2.
1 7 juillet 1 9 1 k au 9 avril 1 9 1 5 8 1 /a + q. q. jours.
17 juillet 191^ au 3o avril 1915 9 + q. q. jours.
20 décembre 1915 au h octobre 1916 9 1/2.
20 décembre 1915 au i5 novembre 191G 10 1/2 + q. q. jours.
M Ph. van Tieghem et G. Le Monnier, Recherches stir les Mucorinées (Masson,
Paris, 1873).
(2) Ph. van Tieghem, Nouvelles recherches sur les Mucorinées (Masson, Paris,
.875).
— 300 —
Sur de vieilles cultures de Pliycowyccs niiem, nous avons prélevé un
champignon, le Thamnidium elegans Link. Les semis de cetle mucorinée
nous ont donné de bons résultais après quatre et cinq mois.
Nous pouvons affirmer, d'une façon générale , que les cultures de ces
divers Champignons, obtenues même après un cerlain nombre de repi-
quages, continuent d'évoluer dans des conditions normales. Les cultures
de Phycomyces nitens, notamment, qui se maintiennent depuis plus de
cinq ans, présentent une luxuriance de végétation qui les rendent pré-
cieuses pour la collection.
En résumé, de la série des repiquages auxquels nous nous sommes
livré , il résulte que :
i° L'intervalle de temps qu'on peut mettre entre les semis de diverses
espèces de Mucorinées, tout en étant variable pour chacune d'elles, est
assez fixe pour un milieu et une température donnés;
2° Il est facile, au bout d'une certaine période, d'établir, pour une
espèce déterminée, la durée de conservation;
3° Enfin, comme le développement des individus ne paraît pas être
diminué à la suite de semis successifs , on peut s'assurer, en notant le laps
de temps maximum nécessaire à chaque repiquage, une mycolhèque
d'échantillons vivants qui peuvent servir à l'usage courant du Labora-
toire.
301
UYprèsièn à Saint-Pierre-Aigle [Aisne),
par M. R. Charpiat.
(Laboratoire de M. Stanislas Meunier.)
I. Coupe relevée sur la route de Verlefeuille (côté sud), à 100 mclrcs
daus le bois.
Terre végétale om/io
1. Sables argileux, par lits diversements colorés (jaune ro:;x au brun
foncé) o 3o
a. Argile « mastic » o o î
3. Sables jaune clair o oh
h. Couches alternées d'argile noire, ligniteuse et de sables argileux,
diversement colorés o i5
5. Argile ff mastic » o oi
6. Sable argileux, par lits très minces jaunes, roux, verts et bruns.. . . o Go
7. Sables vert-de-gris 0 1 5
8. Sables ocres 0 1 5
9. Sables bariolés saumon et vert-de-gris, avec rognons de grès ferru-
gineux 1 00
1 0. Sables vert foncé , très argileux o 10
1 1. Sables bariolés, verts et rouges o 20
12. Sables vert-foncé, très argileux 0 20
i3. Sables bariolés rr saumon» et vert-de-gris Visibles sur 0 80
II. Coupe relevée sur la même route, côté sud, à 5o mètres avant
d'entrer dans le bois.
Terre végétale om20
1. Dalles, plaquettes et cailloux anguleux de calcaires pétro-siliceux ,
pétris de petits fossiles; plaquettes de grès, séparés par une terre
marneuse contenant de nombreuses nummulites lutétiennes 0 5o
2. Sables verts (couche finissant en biseau) 0 10
3. Plaquettes et cailloux anguleux de calcaire, empâtés dans une marne
calcaire, blanche, à nummulites. A la base de cette couche, pla-
quettes d'argiles schisteuses, disposées sans ordre 0 £0
k. Sables, par lits diversement colorés Visibles sur o 70
— 302 —
Vers le milieu de la sablière, la couche 2 n'existe plus. Dans la couche 1,
on ne trouve plus de dalles el de plaquettes calcaires ; elles sont remplacées
par des rognons de grès brun foncé, très dense, atteignant quelquefois
8 à 1 0 décimètres cubes. Les plaquettes d'argile schisteuse se trouvent à
la partie supérieure de la couche correspondant à la couche 3 précédente.
Sa partie inférieure est formée de marne calcaire empâtant des petits cail-
loux érodés, des nummulites et des moules internes.
Ces couches 1 et 3, d'aspect bréchoïde, formées de matériaux d'âges
divers, sont des plus intéressantes à considérer : elles sont d'abord un très
bel exemple de sédimentation actuelle. Les assises Lutétiennes et Ypré-
siennes sus-jacentes, décapées, effritées, lavées par les agents atmosphéri-
ques , ont abandonné, à la pente de la colline, des parcelles de leur substance.
Ces matériaux ont comblé les cuvettes locales, les trous que les eaux de
ruissellement avaient creusés dans les sables bariolés yprésiens. Ainsi
s'expliquent ces poches que forme dans l'Yprésicn la couche 3.
Le banc de sable qui constitue la couche 2 doit être également consi-
déré comme un apport des eaux de ruissellement.
La désagrégation des plaquettes calcaires de la couche 3, c'est-à dire la
plus ancienne, en une marne calcaire, n'est évidemment pas un fait rare
ni très important; il est du même ordre que la décomposition des granits
en kaolin et en sables quartzeux; mais cependant il mérite d'être signalé
parce qu'il est une preuve de l'activité continue (1).
Toute cette région de Saint-Pierre-Aigle mérite une attention spéciale.
Le peu de temps dont je disposais ne m'a pas permis de rechercher notam-
ment l'argile schisteuse dont on trouve des débris dans la couche 8 ; dès à
présent, sa formation me paraît due à une action métamorphique locale et
peut-être accidentelle.
O Cette décomposition des granits peut très facilement être observée sur
les côtes de Bretagne et particulièrement sur la côte nord de l'île Tatihou.
303
Le Lutétiex à La Ferté-Milon (/1/s.ve),
par M. II. Charpiat.
(Laboratoire de M. Stanislas Meunier.)
I. Lutétien inférieur.
(Coupe relevée au bord de la roule, à l'entrée sud du pays.)
Terre végétale om5o
1. Banc ttSainl-Leu», calcaire jaune sableux, s' écrasant sous la main;
quelques empreintes de Pélécypodes l\ oo
a. Calcaire très dur, pétri de grains de silice, d'empreintes de Corbis
lamellosa et de Nummulites (ces dernières formant pur endroits
une véritable lumachelle) o 80
o. Calcaire dur, pétri de moules internes et d'empreintes de fossiles
lutétiens 0 Go
h. Sables glauconieux , vert foncé, présentant, à la base de la couebe, un
cordon de 0 m. o5 à 0 m. 06 de galets siliceux noirs (nombreuses
Venericardia et Turilella) o ho
5. Argiles noires ligniteuses o 00
0. Sables yprésiens bariolés II. V. 0 4o
N. B. — Un peu plus haut, à l'est du chemin de terre conduisant à la
carrière décrite plus loin, on voit, au-dessus du Banc crSaint-Leu», les
couches à Venins, d'une puissance de 1 mètre à 1 m. 5o.
II. Lutétien moyen et supérieur.
(Coupe relevée dans la carrière, à l'est du château.)
Terre végétale o'"f>o
1. Calcaire pseudo-litbograpbique en plaquettes, passant dans sa partie
supérieure à un calcaire blanc, tendre, d'aspect crayeux, désagrégé
par les agents atmosphériques 1 a5
y, Silex cariés (cristaux de quartz empâtés dans une argile brune) 0 o5
3. Lits minces et alternés d'argiles verte et brune 0 10
h. Calcaire tendre, sablonneux dans sa partie supérieure, plus résistant ,
et pétri de Cérithes dans sa partie inférieure o ou
— 304 —
5. Argile «mastic» ou gris verdàtre, à accidents siliceux on'o5
6. Silex cariés, passant latéralement à des plaques de silex couvertes de
cristaux de quartz, ou à un calcaire siliceux, à géodes tapissées
de cristaux de quartz o 1 5
7. Calcaire azoïque en plaquettes de dureté différente 0 80
8. Argile verte contenant des lentilles de calcaire blanc, tendre, pétri de
fossiles siliciliés 0 08
9. Calcaire pseudo-lithographique, fragmenté, présentant, dans sa partie
moyenne, des accidents siliceux (galets de silex identiques à ceux de
la craie turonienne; poches de marne brune, englobant des cristaux
de quartz, libres ou agglomérés) 0 80
10. Marne calcaire blanc verdàtre o o5
1 1. Calcaire compact, dur, rosé, contenant des débris de fossiles o ao
1 2. Marne calcaire verdàtre 0 10
i3. Calcaire dur, compact, à grains fins ( «tCliquart» ) o /10
1 k. Argile verte, feuilletée 0 0 A
i5. Calcaire sableux, verdàtre («Banc Vert») 0 3o
16. Calcaire dur, compact, à grain fin, quelques empreintes de Cérilhes
à la base («Saint-Nom») o 80
17. Marne calcaire jaune-mastic o 10
18. Calcaire friable par lits minces, rosés et vert clair o 10
19. Calcaire à Milioles («Vergelés») H. V. 1 5o
Le «Banc royal» (couches à Orbitolilhes), exploité dans toutes les car-
rières, par galeries, et particulièrement dans celle décrite, n'apparaît pas
sur la coupe. Le Banc Royal finit probablement en biseau.
Les couches plongent vers le Sud.
SOMMAIRE.
Pages.
Présentation d'ouvrages par M. le Professeur Costantin au nom de feu Noël
Bernard, par M. A. Ménégaux et par M. le Professeur Joubin 19;)
Communications :
Kollmann. Note sur les Mammifères rapportés de l'Asie Mineure par M. Ga-
deau de Kerville 201
Ed. Flectiaux. Coléoptères Elatérides rie la Collection du Muséum national
d'Histoire naturelle de Paris : Catalogue et description des espèces
nouvelles 20 5
— Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans l'Afrique
orientale : Coléoptères Elatérides. — Description des espèces nou-
velles 287
Ed. Lamy. Les Psammobies de la Mer Rouge (d'après les matériaux re-
cueillis par M. le Dr Jousseaume) 2 '\ ■>,
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équato-
riale :
LU. Sur quelques Mollusques terrestres de Zanzibar (Figs. ). ... 2.*>i
— Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Asie Antérieure :
8e Note sur quelques Planorbes asiatiques (PI. V) 271
H. Lecojite. Le «Capucin» des Seychelles 28 '1
F. Gagnepain. Révision des Thladiantha asiatiques du Muséum 287
P. Biers. Recherches sur la longévité des spores chez certaines espèces de
Mucorinée- 297
R. Ciiarpiat. L'Yprésien à Saint-Pierre-Aigle (Aisne) 3oi
■ — Le Lutétien à la Ferlé-Milon (Aisne) 3o3
I BULLETIN
! DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
W
<z^ÈÊÈÊi&
ANNÉE 1918
N° 5
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDCGCGXVIII
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les auteurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs notes en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIÉTÉ
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
1. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs , qui doivent être agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il la ut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (l).
(l) S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de l'Association,
iqo, boulevard Saint-Germain.
■>
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1918. — N° 5.
— ><8>ç
178e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM. 4çSv
30 MAI 1918.
PRESIDENCE DE M. STANISLAS MEUNIER,
ASSESSEUR DU DIRECTEUR.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président annonce que l'Assemblée des Professeurs a
nommé M. le Dr Bouet, Consul de France à Libéria, Correspondant
du Muséum. Il ajoute que le Muséum lui est redevable de nombreuses
et importantes collections recueillies dans l'Afrique Occidentale qui
ont fourni de précieux matériaux d'étude.
PRESENTATION D'OUVRAGES-
M. le Professeur Stanislas Meunier dépose sur le bureau, pour
la Bibliothèque, un exemplaire d'un travail intitulé Contribution à
l'étude de la fossilisation calcaire, qui vient d'être imprimé, avec sa
traduction espagnole, par la ce Real Academia de Ciencias y Artes»
de Barcelone (Terccra epoca , vol. XIII, n° 29, avril 1918).
C'est l'exposé très concis des résultats obtenus par l'auteur dans
une direction qui a été jusqu'à présent singulièrement négligée,
car bien des naturalistes la regardent comme résolue, et qui, à ce
qu'il semble, réservait au contraire plus d'une surprise.
Muséum. — xxiv. 21
r3
— 306 —
Il s'agit avant tout de l'origine de la substance qui constitue le
test d'un grand nombre de fossiles et que, sans plus ample examen,
on se plaît en général à considérer comme étant du carbonate de
chaux ou calcaire, constituant un simple résidu de la matière
constitutive même des mêmes tests alors qu'ils faisaient partie des
êtres vivants. Son histoire serait donc parallèle à celle des com-
bustibles charbonneux, houilles et lignites, qui représentent le
résidu des tissus botaniques fossiles.
Or la différence est extrême de l'une à l'autre de ces deux
séries. Pour les plantes on retrouve assez souvent une conformité
si parfaite avec l'anatomie végétale, que la conclusion ne soit pas
douteuse. Pour les coquilles, au contraire, on se trouve en présence
de composés minéralogiques, tels que la calcite ou l'aragonite
associées à une proportion variable de substance indéterminée et
qui ont le caractère organique. Dans certains cas, on est en pré-
sence de composés clivables selon les lois de la cristallographie,
auxquels on est tenté d'attribuer une formule chimique, sans qu'on
puisse admettre que les êtres vivants des époques passées aient
pu être autrement construits que les êtres actuels.
À cet égard, les Belemnites mériteraient une mention spéciale.
Les auteurs sont presque unanimes pour y voir des spécimens
ayant, malgré leur caractère minéralogique, constitué des tissus
physiologiques. Ils assurent que, pendant la vie, les Belemnites,
malgré leurs si intenses analogies avec les Sèches (sepia) de l'époque
actuelle, étaient, comme elles sont aujourd'hui, des cylindres de
calcite clivable en rhomboèdres. La notion fondamentale que ce
tissu devait s'entretenir, pendant sa vie sur les voies des échanges
osmotiques, avec l'ambiance au travers des parois cellulaires ne
les trouble pas, et on n'arrive pas à s'imaginer la conception qui
en résulte pour eux de l'économie animale.
Le premier chapitre du mémoire déposé est intitulé : Caractères
anli-minéralogiques des tissus vivants. Les observations qui y sont ré-
sumées conduisent à la conclusion qu'il faut reconnaître que la
calcite qui constitue les tests fossilisés a été intégralement sub-
stituée par les activités souterraines à la substance organique
primitive.
C'est une occasion pour remarquer que le phénomène biologique,
encore si récent par comparaison avec les durées immenses qui
l'ont précédé et devant lesquelles toute l'évolution planétaire fut
— 307 —
réglée par les seules réactions mécaniques, physiques et chimiques,
a cependant dès maintenant imprimé à tous les produits auxquels
il a collahoré un caractère dislinctif si intense, que de son explo-
sion date véritablement une Géologie nouvelle.
Par la seule intervention de la microscopique cellule vivante,
des quantités de conjugaisons se sont de'clarées entre des éléments
qui, jusque-là, étaient, depuis les origines, restés passifs les uns
vis-à-vis des autres. Le type nous en est fourni par le tissu chloro-
phyllien, qui détermine entre l'atonie d'eau et l'atome de gaz carbo-
nique, sous la seule intluence solaire, la production des hydrates de
carbone. On la retrouve encore, et sous la forme complémentaire
de cette première réaction, dans la puissance de la cellule micro-
bienne génératrice des tubercules radicaux des Papillonacées et de
leurs analogues, pour fixer directement l'azote de l'air dans les ma-
tériaux organiques ou pour engendrer les nitrates, les nitrites et
l'ammoniaque.
En conséquence, on peut, et sans exagération, proclamer que le
microbe est l'artisan de la vie, sous toutes ses formes, à tous les
degrés de l'échelle animale comme à tous les niveaux de la série
botanique. Les fossiles, comme on l'a vu, conservent des vestiges
de la substance organique qui les a animés, et l'on peut dire avec
exactitude qu'au travers de la série sédimentaire tout entière l'en-
semble des roches en aura conservé des propriétés spéciales qu'on
n'aurait pas osé soupçonner.
Bien loin qu'en conformité d'une assertion inconsidérée les
êtres fossilisés aient été constitués par des minéraux pendant le
cours de leur vie, nous voyons les roches conserver, après leur
dépôt, au sein de la série stratifiée, des caractères organiques in-
contestable. Elles sont imprégnées de composés dont l'étude à peine
commencée, et que Fournet , par exemple, avec son Caméléon organo-
minéral, puis Spring avec ses phosphaunites de matière carbonifère
et bien d'autres, ont signalés à l'attention des chimistes, et qui nous
réservent évidemment des révélations sans nombre.
Si l'on savait extraire des calcaires et des argiles, même sous leurs
formes les plus métamorphiques, la totalité des matières azotées
d'origine organique qui entrent dans leur composition, on isolerait
un volume bien des fois supérieur à celui des plus riches houil-
lères réunies, en combustible homéopathiquement disséminé dans
la masse totale des strates.
21 .
— 308 —
C'est cetle abondance de carbone, à l'état de combinaisons di-
verses, qui, plus que toute autre cause, explique le caractère avant
tout réducteur des profondeurs souterraines, dont l'activité se tra-
duit par d'innombrables séries de transformations chimiques et par
d'inextricables complications d'efforts mécaniques qui broyent sans
relâche les portions les plus intimes des tissus planétaires, collabo-
rant ainsi à toutes les fonctions de l'organisme terrestre. On ne
peut pas faire abstraction, dans les conditions de la géologie géné-
rale, de l'influence des accumulations des fossiles, au point de vue
de la porosité des massifs sédimentaires et spécialement de leur
accessibilité aux circulations indéfiniment continuées des liquides
souterrains.
309 —
COMMUNICATIONS.
Sur, QUELQUES PARTICULARITES DU TEGUMENT DES ELEPHANTS
ET SUR LES COMPARAISONS QUELLES SUGGERENT,
par M. H. Neuville.
Dans une note précédente (1), j'ai brièvement décrit les caractères analo-
miques fondamentaux du tégument des Proboscidiens : Éléphants et Mam-
mouth. Je rappellerai que le revêtement cutané est très différent de l'un h
l'autre de ces Mammifères — sauf le caractère commun réalisé par l'ab-
sence de glandes — et que le Mammouth présentait quant aux téguments,
à quelques caractères de pilosité près, ce que réalisent actuellement les
très jeunes Eléphants. En devenant adultes, ceux-ci acquièrent des carac-
tères spéciaux, consistant essentiellement en une perte graduelle, plus ou
moins complète, de leur pilosité, et en un développement parallèle, mais de
sens inverse, d'une verrucosité cutanée constituant, pour ces Proboscidiens,
le caractère le plus apparent de la peau. Je terminais ce précédent travail
en exprimant mon intention de revenir sur certaines dispositions parti-
culièrement accusées, dues, à l'exagération du caractère spécial que je viens
de rappeler. Ce sont ces dispositions que je me propose de décrire ici.
La figure A de la planche VI ci-jointe représente, au grossissement de
10 diamètres, une coupe faite dans la peau de la partie inférieure d'une
jambe d'Eléphant d'Afrique. La planche 111 de ma note précédente repro-
duit, d'après un Éléphant d'Asie, l'aspect macroscopique de la peau de cette
même région, où, comme je le décrivais, l'hypertrophie papillaire aboutit
à la formation de saillies cutanées longues, étroites, cylindriques ou ren-
dues polyédriques par pression réciproque, et souvent terminées en pointe.
Même sous son faible grossissement, la figure A ci-jointe permet de se
rendre compte de la texture ainsi réalisée. Le derme, très épais, n'y est
intéressé que dans sa partie superficielle; il est facile de reconnaître, au
delà de la partie représentée de sa zone réticulaire r, une zone papillaire p
dont on voit les prolongements, généralement étroits et aigus (dirigés
(|) Du tégument des Proboscidiens. (Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle,
1917, n" G, p. 37/.-387, pi. III et IV.)
— 310 —
vers la gauche sur cette figure), s'enfoucer plus ou moins profondément
dans la base des longues digitations qui hérissent le revêtement cutané cl
constituent sa partie épidermique e. Dos papilles dermiques visibles sur
la figure A, les unes sont simples, d'autres sont composées; elles sont de
diverses hauteurs. Leur revêtement épilhélial est manifestement formé, au
delà d'une zone malpighienne assez mince, découches cornées coniques
superposées, emboîtées les unes dans les autres et se desquammant pro-
gressivement, en ménageant à la partie terminale une pointe d'abord
aiguë, que les frottements extérieurs arrondissent ensuite. Dans ce même
revêtement épithélial , certaines papilles sont isolées des voisines ; d'autres ,
au contraire , restent accolées entre elles sur une longueur variable. De rares
poils percent enfin à travers la surface verruqueuse ainsi constituée; la
gaine externe de l'un d'eux est visible en g sur la figure ci-jointe.
Bien que très saillantes, les papilles dermiques sont loin de présenter
ici une hypertrophie comparable à celle de leur revêtement épidermique.
Leur vascularisaliou est bien développée; mais l'hypertrophie, à la fois
conjonctivo-vasculaire et épithéliale, est beaucoup plus considérable et de
caractères beaucoup plus tranchés dans la partie épithéliale, où elle porte
essentiellement sur la couche cornée. Si nous examinions d'autres régions
de la peau d'un Éléphant, nous trouverions en outre que cette hyper-
trophie épithéliale, et surtout cornée, est beaucoup plus constante : par-
tout, ou presque, dans les régions ayant subi la modification caracté-
ristique de la peau des Eléphants , c'est-à-dire à peu près sur la totalité
du tégument, il y a prédominance de la partie kératinisée.
J'ajouterai que, corrélativement à cette prédominance, il existe ici, à
différents niveaux de l'épidémie ou du derme, des structures rappelant
étroitement celles des globes épidermiques qui s'observent dans diverses for-
mations normales ou pathogènes de la lignée épithéliale, et qui contribuent
notamment à caractériser un épithélioma malpighien. II n'y a pas lieu
d'attribuer à ces globes, dont la présence mérite cependant d'être signalée,
une importance particulière, ni surtout une signification spéciale; ils ré-
sultent ici d'un mécanisme analogue à celui que Riïtterer (1) a décrit poul-
ies ff corps concentriques ou perles épithéliales de l'amygdale palatine.
C'est sur la base ainsi fournie par l'étude d'une région où la verrucosité
cutanée est moyennement développée, qu'il convient de s'appuyer pour
comprendre le caractère vraiment spécial du tégument des Éléphants et
apprécier à leur juste valeur les cas, souvent extrêmes, qu'il peut pré-
senter. Les dispositions extrêmes auxquelles je fais ainsi allusion sont tout
d'abord assez déconcertantes et leur nature parait énigmatique; elles prê-
teraient fréquemment à une interprétation pathologique restreinte à chaque
M Ed. Retterer, Amygdales et follicules clos du lu.be digestif (Développement
et structure). [Journal de l'Anatomie, 1909, p. 934-3^5 (voir p. ^3<j), pi. I1I-I\.]
— 311 —
cas particulier, tandis qu'il me semble s'agir ici de l'un de ces processus
généraux qui, anormaux ou même pathogènes dans certaines espèces, se
régularisent dans d'autres au point d'en devenir caractéristiques.
De ces dispositions extrêmes, la plus frappante que je connaisse est celle
que reproduit la figure B delaplauche VI. La pièce ainsi représentée appar-
tient aux collections du Laboratoire d'Anatomie comparée du Muséum :
elle est désignée, sur le journal de ce Laboratoire, comme cr châtaigne n, et
provient d'une femelle donnée en 1869, par le roi de Siam, à la Ménagerie
du Muséum, où elle vécut vingt-six ans. Aucun détail n'a été transmis
sur l'emplacement exact de cette cr châtaigne» ; ce nom, malgré le caractère
provisoire des désignations portées au registre où il se trouve, permet de
supposer que la pièce fut prélevée dans l'une des régions où s'observent
les châtaignes cutanées des Solipèdes. il importe de remarquer que là doit
se borner toute possibilité de comparaison; tout au moins faut-il relever
ce fait que la présence de vraies châtaignes, sur un Eléphant, serait incom-
patible avec les théories émises pour expliquer, là où elles existent nor-
malement, l'origine et la signification de ces productions singulières (1).
Cette pièce ne représente autre chose qu'une accentuation , à la fois très
considérable et assez bien délimitée, des caractères tégumentaires généraux
de l'Eléphant, tels que je viens de les décrire. On y voit à peu près tous les
intermédiaires entre les petites papilles cutanées normales, telles qu'elles
(') Sans vouloir résumer ces théories, je rappellerai que, pour certains au-
teurs, les «châtaignes» sont des vestiges de doigts disparus par atrophie, et,
pour d'autres, des traces d'amas glandulaires.
La première de ces deux hypothèses est la plus généralement acceptée. Elle
serait inapplicable à l'Eléphant : chacun des membres de ce Pachyderme présentant
cinq doigts, il n'y a pas lieu de rechercher à son sujet des vestiges d'un doigt
atrophié. Et il ne semble pas davantage pouvoir être question de retrouver, dans
la pièce décrite, des traces d'amas glandulaires; son apparence se prêterait mal
à une telle interprétation, et les Éléphants actuels sont dépourvus de glandes
cutanées, tout comme l'était déjà le Mammouth.
En réalité, restant sur le terrain structural, il faut constater que la plaque
formant la châtaigne des Solipèdes est fondamentalement constituée par une
hypertrophie locale des papilles dermiques et de l'épidémie, dont le tissu finit
par ressemhler à celui du sabot. Réitérer, qui a suivi le développement de ces
deux sortes de formations, a constaté, entre autres faits, que le tissu corné y
suit la même loi. (Ed. Rettereu, Développement du squelette des extrémités et des
productions cutanées chez les Mammifères. Thèse de la Faculté des Sciences de
Paris, 1880. Voir p. 317, 399, 993. . .
Dans la pièce ici décrite, comme dans la «châtaigne» , il y a essentiellement une
exagération locale des dispositions cutanées générales. Dans l'un et l'autre cas,
il y a modification, par une hypertrophie en masse mais restant localisée, de
structures banales, et cela ne peut permettre, entre ces deux cas, qu'un
rapprochement superficiel.
— 312 —
se montrent à la périphérie de la ligure B, et d'énormes papilles formant
de véritables digitations dont l'une atteint environ 1 o centimètres de long
sur 2 centimètres de diamètre. Le tout est parsemé de soies noires ne dif-
férant pas de celles dont la peau des Eléphants est revêtue. Enfin les
grosses papilles caractéristiques de la pièce en question sont disposées de
manière à paraître rayonner autour d'une partie centrale : vues à quelque
distance, quelques-unes ne sont pas sans rappeler grossièrement, par leur
aspect propre et leur arrangement réciproque, les pétales d'un chrysan-
thème. La verrucosilé banale de la peau de l'Eléphant revêt donc ici une
forme exceptionnelle, mais où se retrouvent, à un degré simplement exa-
géré, les caractères cutanés fondamentaux des Proboscidiens actuels.
Gomme je le faisais remarquer (note précédente, p. 3ii), les dispo-
sitions ainsi réalisées rappellent d'assez près celles de certains papillomes
cornés, et cette structure papillomaleuse, que je considère comme caracté-
risant la peau des Eléphants, où elle est plus ou moins accentuée suivant
les régions, présente ici un degré de développement que je n'ai pas observé
ailleurs.
L'extrémité caudale des Eléphants présente cependant, d'une manière
qui m'a paru constante, mais à des degrés d'accentuation variables, des
hypertrophies papillaires rappelant les précédentes. J'y ai vu des papilles
épidermiques atteignant jusqu'à 5 ou 6 centimètres de long sur î centi-
mètre environ de diamètre. Elles n'ont pas de disposition nettement radiée,
ne présentent même aucune régularité et se répartissent inégalement sur
l'extrémité de la queue. Les planches VII et VIII mettent ces faits en évidence.
Sur la planche VII, les dimensions des digitations ainsi formées par hy-
pertrophie des papilles cutanées sont particulièrement grandes: elles attei-
gnent la moitié de ce que présentent, au maximum, les digitations repré-
sentées sur la figure B de la planche VI. On remarquera que les papilles
hypertrophiées sont situées à l'extrémité même de l'organe, ou, si l'on
préfère, sur les bords terminaux (la queue de l'Eléphant est latéralement
aplatie). Ici encore, tous les intermédiaires s'observent entre des papilles
relativement petites à peine plus grosses que celles de la partie représentée
en A sur la planche VI), recouvrant presque toute la région terminale
de la queue, et celles dont je viens de parler. Accessoirement, on remar-
quera, sur la planche YII, la force des crins, dont certains, très courts
et très épais, constituent des sortes de piquants.
La planche VIII, qui représente les deux faces latérales terminales de
la queue d'un Eléphant d'Asie ayant vécu vingt et un ans à la Ménagerie
du Muséum, montre des dispositions un peu plus complexes que celles de
la planche 11. On y remarque tout d'abord de grosses papilles terminales,
rappellant celles de la pièce précédente, mais un peu moins développées;
on outre, aussi bien sur les parties carénées que sur le corps aplati de
l'organe, il existe des plaques très irrégulières, d'étendue variable, entre
Muséum. — M. Neuville.
Pl. VI.
Cinlract, phol.
A. Coupe dans la peau d'une jambe antérieure d'Eléphant d'Afrique.
Gross. : 10 diamètres.
B. Plaque cutanée provenant d'un Eléphant d'Asie,
i/a jjr. nat. (Collections d'Auatomie comparée du Muséum, n° i888-8a4.
Muséum. — M. Neuville.
Pl. VIT.
I
Cintracl, phoi.
Extrémité de la <|ueue d'un Éléphant.
Remarquer l'hypertrophie considérable des papilles cutanées à la partie terminale.
Gr. nat.
(Collections d'Anatomie comparée du Muséum, n" 1917-i.T'i.)
Muséum. — M. Neuville.
P., VIII.
Cîntraol, phol. .\
B
Extrémité de la queue d'un Eléphant d'Asie.
3 •"> »t. nat.
(Collections d'Anatôinie comparée du Muséum, n° igi5-55.)
— 313 —
lesquelles sont dispersées des papilles étroites de diverses grosseurs, rap-
pelant celles du reste du corps. Ces plaques sont formées par la confluence
de papilles foncièrement identiques à celles qui sont isolées; à leur péri-
phérie surtout, il est facile d'en voir dont l'isolement est en voie de réali-
sation; non seulement de l'une de ces plaques à l'autre, mais sur une
même plaque, la texture est variable et ne présente aucune homogénéité;
toujours, cependant, il est possible de reconnaître que ce sont des papilles
restées plus ou moins parfaitement accolées les unes aux autres qui consti-
tuent ces formations.
Bref ce sont, pour ces dernières pièces comme pour celle de la plan-
che VI, des degrés variables d'hypertrophie papillaire, intéressant surtout
l'épiderme, et l'état d'isolement plus ou moins accentué qu'atteignent les
papilles, qui constituent^ des caractères originaux dont il importe, main-
tenant qu'ils sont brièvement décrits, d'examiner la signification.
Le rapprochement, avancé dans ma précédente note et que je rappelais
ci-dessus, entre les particularités de la peau des Eléphants et les papil-
lomes cornés, me semble encore plus légitime si l'on compare les dispo-
sitions extrêmes que je viens de décrire à de nombreuses données fournies
tant par la pathologie humaine que par la pathologie vétérinaire.
D'une manière toute générale, les particularités de la peau des Éléphants
rappellent certaines verrues. Ici, l'hypertrophie porte principalement sur la
matière cornée (kératose) ; elle est plus complexe que là où ne s'observe
aucune hypertrophie papillaire caractérisée, comme dans les durillons, et
l'est moins que là où l'hypertrophie conjonctivo-vasculaire prédomine sur
l'hypertrophie épithéliale, comme dans certaines tumeurs verruqueuses. A
n'envisager que les plus banales de celles-ci, c'est avec la verruca dura de
l'Homme qu'un premier rapprochement me semble pouvoir être fait (1).
(1) Je dois des remerciements à M. J. Fiscu , chef de Laboratoire à l'hôpital
delà Pitié, grâce à qui j'ai pu disposer de pièces de comparaison. Dans celles
des verrues où l'individualisation papillaire est la plus marquée, ta structure
rappelle plutôt la figure A de ta planche I, et plus encore celles qui ont été
données jadis par Folin M, que celles du travail Lien connu de Kïhnemann b .
Il convient d'ailleurs de se remémorer que, pour ce dernier auteur, les verrues
vulgaires seraient de nature purement épidermique, sans participation active du
derme; cetlc conception, qui n'est pas toujours admise, accentuerait peut-être,
malgré quelques apparences contraires, le rapprochement entre les dispositions
cutanées des Eléphants et celles que réaliseraient les verrues vulgaires.
(a) Traité de Patkolo/pe externe. Paris (Masson), t. II (1872), %. 3-4, p. 44-45.
,] Beilruge zur Analomie und Histologie der Verruca vulgaris ( Monalskejte fiir prak-
tische Dermatologie, Bd. VIII, n° 8, i5 avril 1889, p. 34i-36o, pi. VI-VII.)
— 314 —
Au point de vue de la morphologie externe, un rapprochement parti-
culier peut être également fait entre la pièce de la planche VI et certains
papillomes fréquemment ohservés sur les téguments des animaux domes-
tiques; la disposition des plus grosses papilles en p- pétales de chrysan-
thème « est même explicitement indiquée en pathologie vétérinaire quant
à ces tumeurs C. Au sens le plus général, et sans vouloir faire à ce sujet
une assimilation que la variété des faits, d'un côté comme de l'autre,
contribuerait à rendre difficile, il est permis de rapprocher la pièce de la
planche VI (fîg. B) de certains papillomes des Ongulés, et notamment de
ceux des membres des Ruminants.
Sous les mêmes réserves, il est permis d'étendre les précédentes com-
paraisons et de rechercher, en dehors des verrues proprement dites, dans
les affections cutanées où s'observent des structures verruqueuses (2), d'autres
termes de comparaison avec les particularités de la peau des Éléphants.
Contrairement à ce que l'on pourrait supposer tout d'abord, il ne paraît
pas y avoir lieu de chercher de tels termes de comparaison dans les élé-
phantiasis : cette expression, comme celle âUchthyose, n'est basée que sur
des ressemblances fort grossières et non sur quelque rapprochement struc-
tural, tandis que celles de sauriasis (ou sattrodermie) et àlujsiricisme ser-
rent d'un peu moins loin la réalité. Dans la variété d'ichthyose à laquelle
est appliqué ce dernier terme (ichthyose hystrix, ou liystricisme), on
observe des dispositions verruqueuses qui ne sont pas sans rappeler encore
d'assez près celles du tégument des Eléphants : il y existe, « comme dans
les verrues anciennes, des papilles considérablement allongées, au-dessus
desquelles s'élèvent en cônes épais les couches cornées « (3). La figure,
donnée par l'auteur que je viens de citer, d'une coupe de lésion d'hys-
tricisme'4) présente une ressemblance évidente avec la figure A de la
(1) Voir notamment, à ce sujet, Mathis, Papillomes cutanés chez une Génisse
[Journal de Médecine vétérinaire et, de Zootechnie, 5e série, t. IV; 3i janv. 1900,
p. AG8-A7 1 ). Voir aussi Cadkac, Encyclopédie vétérinaire (Pathologie chirurgi-
cale de la peau et des vaisseaux), Paris, igo5, p, 219.
(2' Je ne puis entier à ce sujet dans des détails qui étendraient facilement
cette note hors des limites qu'il importe de lui conserver. Sur la n;iture, sou-
vent discutée, des tumeurs ou des lésions sur lesquelles je base mes comparaisons,
et les acceptions de termes assez variables qui leur sont relatives, ceux qui vou-
draient approfondir ces comparaisons trouveront des renseignements dans les
principaux traité-; de Dermatologie humaine ou vétérinaire, notamment dans
celui de Unna, Die Hislopathologie der Hauth'ankheiten , Berlin, 189/1, e^ l'ans
celui deKiPosi, Pathologie et traitement îles maladies de la peau (traduit et annoté
par BicsNiEiï et Doyen), 2e édit., Paris (Masson), 1891. Une mise au point, assez
brève et déjà ancienne, de ce qui concerne les tumeurs verruqueuses proprement
dites a été fournie par Aloys Gbies : Ueber Warzenlumoren, Wurzburg, 1886.
W Kaposi, loc. cit., 2e vol., p. 62.
M Ibid., fig. 39, p. Ga.
— 315 —
planche VI ci-jointe. L'hypertrophie des papilles du derme est, ici encore,
proportionnellement pins considérable que dans les téguments de l'Elé-
phant. On ne peut en outre perdre de vue que, dans les cas d'ichthyose,
les lésions épidermiques arrivent à empêcher la distinction des trois couches
fondamentales du corps de Malpighi, ce qui, pour Rindfleisch notam-
ment [l>, contribue à différencier les verrues ordinaires des verrues ich-
thyosiques; au contraire, dans la peau des Eléphants, la zone basilaire,
la zone muqueuse proprement dite, et la zone de transition entre celle-ci
et la couche cornée, restent distinctes. Encore une fois, il ne saurait être
question d'assimiler étroitement la structure cutanée présentée par les
Proboscidiens actuels aux dispositions accidentellement offertes par
l'Homme et les Mammifères domestiques : ce sont leurs points communs
et les côtés généraux des processus intervenant dans les uns et les autres
de ces cas qu'il importe de dégager de la comparaison des faits; à ce
point de vue, la structure des verrues banales, de même que celle des
verrues ichthyosiques, présente des caractères communs, difficilement
contestables, avec ce qui s'observe sur les Eléphants; de très brèves con-
sidérations écologiques vont achever de mettre en valeur ces caractères
communs.
Chez les Ongulés domestiques, les papillomes cutanés sont générale-
ment considérés comme d'origine infectieuse , et peuvent eu effet donner
lieu à certaines inoculations, naturelles ou expérimentales. Il en est cepen-
dant de congénitaux. Chez les Mammifères comme chez l'Homme, une
irritation locale primitive, qu'elle soit d'origine directement infectieuse ou
d'origine traumatiqne, semble jouer un rôle important dans l'étiologie
de ces tumeurs. Or il serait difficile de ne pas accorder une influence
prépondérante, dans la détermination de la verrucosité naturelle des
téguments des Éléphants, aux faits d'irritation inhérents au milieu dans
lequel vivent ces animaux et à leur susceptibilité cutanée. Celle-ci est bien
connue : maints détails de l'élhologie des Éléphants contribuent à en
prouver la réalité. Elle devait d'ailleurs exister déjà chez le Mammouth ,
qui présentait, lui aussi, des réactions kératosiques, très limitées il est
vrai : à la périphérie des soles plantaires de ce dernier Proboscidien ,
il est facile d'observer une tendance désordonnée à la kératose, tendance
manifestée par la présence d'excroissances cornées formant des sortes
d'ongles, parfois démesurés, rebroussés même, coexistant avec de vrais
ongles et leur ressemblant à tel point qu'il peut être relativement dif-
ficile de les en distinguer. Sur le Mammouth offert au Muséum, il y a
quelques années, par le comte Stenbok-Fehmor, les pieds, et surtout le
pied postérieur gauche, présentent des excroissances cornées — ongles ou
(l) Ed. Rindfleisch, Traité d'Histologie pathologique (traduit sur la <>8 édition
par Gruss et Sghmidt). Paris, 1888, p. 303.
— 316 —
faux ongles — dont certaines sont d'un caractère tel , que leur existence
devait être à peine compatible avec la marche, même en terrain dénudé,
sec dispositions aberrantes, inadaptatives au plus haut point, sont fort
éloignées des adaptations, même les plus accentuées, que présentent par
exemple les Antilopes de marais. Il importe de faire remarquer que le
Mammouth du comte Stexbok-Fermor est un sujet de petite taille, ayant
peut-être vécu pendant une période ou dans une région (îles LiachofF) où
l'espèce subissait une décadence prémonitoire de son extinction. Comme
je l'exprimais dans ma note précédente, il semble que la nature de son revê-
tement cutané ait été pour le Mammouth, à l'inverse de ce qui est pourtant
admis, une cause d'infériorité, qu'accentuaient peut-être encore certains
modes de réaction , comme les kératoses péiï-plantaires que je viens de
mentionner.
Pour en revenir aux Eléphants actuels, l'absence de glandes cutanées
doit contribuer à rendre vive la sensibilité de leur tégument et a dû pro-
voquer l'apparition des réactions modificatrices maintenant fixées par l'héré-
dité. A ce propos encore, les comparaisons fournies par la pathologie se
montrent explicatives. La diminution de la sécrétion sébacée et la privation
d'imprégnation adipeuse, ou astéatose, qu'elle entraine, diminue — on
le sait — la résistance de la peau ; les dermatologisles connaissent bien la
valeur pathogène de cette astéatose, dans laquelle Kaposi ne voit même
le plus souvent » qu'un symptôme partiel d'une autre maladie de la peau,
par exemple. . . de richthyose(1)»; cette dernière affection, ajoute le même
auteur, «• paraît être une anomalie locale de nutrition de la peau, surtout
dans les substances épidermique et graisseuse" (2). Dans le cas des Pro-
boscidiens tout au moins, l'astéatose n'est pas un symptôme : c'est, je crois,
une cause, et peut-être la plus efficiente, de la susceptibilité cutanée.
11 est d'un intérêt notable de constater que, dans les Eléphants et dans
l'espèce humaine, cette astéatose s'accompagne de dispositions, devenues
normales chez ceux-là, et anormales, pathogènes chez celle-ci, foncière-
ment caractérisées, dans l'un et l'autre cas, par des textures analomiques
très voisines.
Les caractères cutanés des Rhinocéros me semblent enfin pouvoir fournir
de nouveaux points de comparaison et des conclusions communes avec
ceux des Proboscidiens. De même qu'il existait autrefois des Eléphants
pourvus d'une épaisse toison, les Mammouths, il exista également des
Rhinocéros velus. Tel était au moins le Rhinocéros tichorhinus, très voisin
de certains Rhinocéros actuels, et dont les restes se retrouvent dans les
mêmes conditions que ceux du Mammouth. 11 est particulièrement intéres-
sant, au point de vue ici traité, de suivre, dans le genre Rhinocéros, les
O LoC. cit., Vol. I, p. 202.
C'2> Ibid., vol. II, p. 63.
— 317 —
divers degrés atteints par la kératose spéciale caractérisant maintenant
les espèces de ce genre. Sans entrer dans les développements auxquels
prêterait facilement ce sujet, je me bornerai à faire remarquer que le petit
Rhinocéros de Sumatra (R. sumatrensis Cuv. ) offre des caractères cutanés
non pas identiques — il s'en faut même de beaucoup — à ceux des Elé-
phants, mais les rappelant nettement : sa peau se présente comme une
sorte de chagrin très grossier, à grains polygonaux plutôt qu'arrondis;
elle porte des poils qui, sur les sujets habitant certaines localités et consi-
dérés parfois comme formant une espèce distincte (/». lasiotis Sclat.), sont
relativement abondants. La peau du Rhinocéros de Java (/?. sondaicus Desm.)
présente un grain encore plus gros, formant des plaquettes très distinctes
où l'on ne retrouve qu'un souvenir encore plus lointain des aspérités
cutanées de l'Eléphant; remarquons cependant que les plaques formées,
sur la pièce de la planche VIII, parla confluence des papilles font
pressentir celles du Rhinocéros de Java. Les grandes espèces d'Asie et
d'Afrique présentent enfin des dispositions s'éloignant de plus en plus des
précédentes. Au point de vue structural, les données relatives aux tégu-
ments des Rhinocéros sont, à ma connaissance au moins, tout à fait insuf-
fisantes. Je n'ai pu étudier que des pièces provenant du Rhinocéros de
Java et de Rhinocéros africains , et encore cette étude a-t-elle été très pré-
caire; les pièces dont j'ai disposé ne décelaient aucune structure glandu-
laire; mais il resterait à chercher ce qui existe au niveau du revêtement
pileux, là où il se rencontre. Dans la mesure où j'ai pu les examiner, les
dispositions cutanées des Rhinocéros m'out plutôt l'appelé les kératoses
simples que les kératoses à hypertrophies papillaires bien caractérisées :
même dans les plaques cutanées des petits Rhinocéros asiatiques, dont
l'aspect extérieur rappelle quelque peu , comme je viens de l'exprimer,
certaines dispositions présentées par les Eléphants, il ne m'a pas paru
exister de textures vraiment papillomaleuses; la corne des Rhinocéros est
cependant, au point de vue structural, à rapprocher des cornes cutanées,
bien connues en pathologie et dont la similitude avec les productions
ichthyosiques a été admise (l). Les réactions cutanées se sont ainsi opérées,
chez les Rhinocéros et les Eléphants , suivant deux grands processus très
voisins, mais non pas identiques (2).
C> RlNDFLF.ISCH, loC. Cit., p. 36o.
(2> De nos jours, il semble que les Rutiles soient en voie de subir une trans-
formation les acheminant peut-être vers un état plus ou moins voisin de ceux
que présentent les Rhinocéros : ils tendent à perdre leur revêtement pileux,
tandis que leurs téguments acquièrent, par rapport à ceux des autres Bovidés,
une force particulière. L'habitude, commune aux Buffles et aux Rhinocéros, de
s'immerger fréquemment dans l'eau — tout comme le font fréquemment aussi
les Eléphants — et de s'enduire de vase comme d'une substance protectrice doit
être le résultai, plutôt que la cause, de la régression du revêtement pileux.
— 318 —
C'est donc vraisemblablement à ces modes de réaction contre les causes
d'irritation inhérentes aux milieux dans lesquels ils vivent, que les Pro-
boscidiens, de même que les Rhinocéros, doivent l'acquisition des carac-
tères spéciaux que présentent actuellement leurs téguments. Les processus
suivant lesquels se sont développés ces caractères spéciaux sont rendus sai-
sissables par des comparaisons pathologiques. Le défaut de sécrétion cutanée
— surtout sébacée — paraît avoir été la condition primitive à laquelle
l'épiderme de ces Mammifères (sous les réserves à faire en ce qui concerne
les Rhinocéros) a dû l'acquisition de caractères que la privation de cette
même sécrétion contribue à provoquer jusque dans l'espèce humaine.
— 319 —
CONNOCHAETES TAURUNUS BâBâULTI ,
Forme nouvelle du British East Africa,
par M. Max Kollmann.
Daus une note antérieure (l), nous avons dressé la liste des espèces de
Mammifères rapportées par M. Babault d'un voyage en Afrique orientale.
De nouvelles peaux nous ayant été communique'es récemment, nous y
avons trouvé un spécimen de Gnou qui , tout en se rapportant à l'espèce
bien connue Connochaetes taurinus Burchell, mérite cependant d'être dis-
tingué et décrit comme le type d'une forme nouvelle.
Le dessus de la tête, depuis la base des cornes jusqu'au cbevron frontal,
est brun-brunâtre, un peu plus clair en avant ; les faces latérales sont grises ;
une tache allongée, brun clair, entoure l'œil et se prolonge en avant jus-
qu'à la moitié de la longueur du chevron. Ce dernier est formé de longs
poils abondants, très serrés, d'un noir pur. Les oreilles sont blanches en
dedans, noires en dehors, sauf sur les bords; la marge blanche externe
est particulièrement large, se prolonge jusqu'à la base et déborde tout
autour de l'insertion du pavillon.
L'ensemble du cou, du tronc, la face externe des membres sont d'un
brun enfumé , qui rappelle la teinte générale de C. taurinus type , mais dif-
fère sensiblement de celle de C. t. aJbojubatus, forme qui est répandue dans
la même région que notre C. t. Babaulti, et probablement côte à côte. Sur la
ligne médiane dorsale, et en arrière sur la totalité de la croupe, la couleur
s'éclaircit et passe à un blanc enfumé, très sale, à reflets jaunâtres.
Sur le cou sont à peine indiquées, et sur quelques centimètres seule-
ment, quelques lignes transversales un peu plus foncées que le reste du
poil. H y a loin de cette disposition rudimentaire à l'ensemble de lignes
noires si bien marquées sur le cou et les épaules de C. t. albojubatus.
La crinière commence immédiatement en arrière des cornes et se pro-
longe jusqu'au delà du garrot. Elle est relativement très courte ; les poils
qui la constituent ont au plus 17318 centimètres de long ; ils sont noirs
et parfois terminés de blanc enfumé sur 5 à 6 centimètres.
Les longs poils qui pendent de la gorge et du cou forment une sorte de
barbe très fournie , surtout en avant. Les poils de cette barbe ont au moins
W Bull, du Muséum, vol. XX, p. 319, 191Z1.
— 320 —
17 a 18 centimètres de long; ils sont noirs dans leur plus grande partie
avec 6 ou 7 derniers centimètres brun clair.
Les membres sont teintés comme les flancs et la région antérieure du dos.
La queue est assez courte et terminée par un long pinceau de poils
noirs.
Dimensions (d* adulte, peau plate) :
Longueur de l'extrémité du museau à la base de la queue. i™75
Longueur de la queue (sans le pinceau terminal) 0 35
Longueur du pinceau 0 20
Longueur des oreilles 0 ai
Le crâne ne diffère essentiellement en rien de celui de C. taurinus type
ou de celui de C. t. albojubatus.
Les cornes ne sont pas très volumineuses. Gomme chez C. taurinus, en
général , elles se dirigent d'abord en dehors et en bas , puis se recourbent
en arrière et en dedans.
Dimensions (cf adulte) :
Longueur basilaire du crâne omks
Longueur des cornes (en droite ligne) 0 22
Longueur des cornes (le long de la génératrice interne). 0 43
Ecartement des extrémités 0 38
C. t. Babaulti se distingue des formes déjà décrites de C. taurinus par le
chevron frontal qui n'existe pas dans l'espèce type, qui est noir au lieu
d'être blanc comme chez C. t. Johnstoni; il se distingue également par sa
barbe noire de C. t. Hechi et C. t. albojubatus, chez qui elle est blanche.
Enfin la crinière est particulièrement courte.
En résumé , chevron noir, barbe noire, teinte foncée delà robe, crinière
courte, absence presque complète de lignes sombres sur le cou, tel est
l'ensemble de caractères qui définit cette forme nouvelle.
Le seul individu qui jusqu'ici la représente a été tué par M. Babault,
dans la région de Narrosurra River (British East-Africa).
321 —
Description d'une collection d'étude
des Reptiles (Rhïnchocéphales, Crocodiliens, Chélomens)
nouvellement installee dans les galeries,
par M. Louis Roule.
J'avais formé le projet, avant la guerre, de créer une Collection d'étude
des Reptiles, Batraciens et Poissons, pour la présenter au public de la
façon la plus convenable, c'est-à-dire la plus propice à l'enseignement et à
l'examen des formes caractéristiques de ces trois classes. Cette Collection,
en effet, manquait à notre galerie. Le Muséum possède bien une riche série
d'espèces, mais qui, assemblée en un seul groupement général, rend dif-
ficiles toutes recherches autres que celles des spécialistes dans un but de
détermination. Or je reçois souvent des visites de personnes, voyageurs,
étudiants ou simples particuliers, qui vienneut me demander les moyens
d'étudier dans leur ensemble les principaux représentants de ces classes,
de s'éclairer sur leurs caractères fondamentaux, et de connaître les bases
précises de leur classification. Une Collection spécialement destinée à cette
étude devenait donc indispensable, et je fus ainsi amené à en établir le
plan.
La guerre a interrompu ce travail pendant un temps. Je l'ai repris dès
que cela me fut possible, car, la tâche étant longue, il ne fallait point, en
raison même de son utilité d'intérêt public, attendre pour s'y livrer le
retour complet aux conditions de l'état de paix.
La Collection générale est assez bien pourvue pour fournir, sans s'ap-
pauvrir, parmi ses doubles les matériaux nécessaires à l'établissement de
la Collection d'étude. Mais ceux-ci offrent souvent l'inconvénient de ne pas
être préparés comme il faudrait à cette dernière, où on doit les disposer
de la façon la plus démonstrative, et les présenter selon le but auquel ils
se trouvent destinés. Chaque pièce est nécessairement l'objet d'un montage
particulier, et c'est ce travail qui fait la longueur du temps. L'étiquetage
mérite à son tour une attention soutenue, car il lui faut exposer, de ma-
nière lisible, et suffisante tout en restant brève, les indications nécessaires
aux visiteurs. La capacité démonstrative d'une telle Collection est en raison
directe des soins qui lui sont ainsi accordés.
La méthode suivie dans celle que je crée est la suivante. Chaque famille
naturelle est représentée dans la Collection d'étude par l'une de ses espèces
Muséum. — xxiv. aa
— 32-2 —
le? plus caractéristiques , dont les exemplaires sont préparés de manière à
mettre en valeur leurs particularités essentielles. Si la famille se subdivise
en plusieurs sections, chacune de ces dernières possède également son
représentant le plus démonstratif. En outre , les espèces les plus fréquentes
et les plus importantes, soit celles de notre pays, soit les plus communes
de nos colonies, soit celles qui ont une valeur économique dans l'alimen-
tation et l'industrie, figurent à leur place parmi la famille dont elles dépen-
dent. Enfin, et dans la mesure du possible, rien n'est oublié, quant au
choix et à la disposition des pièces, de ce qui peut servir à faire connaître
la biologie des espèces et leur existence habituelle au sein de leur milieu
normal.
Je m'occupe actuellement de la Collection d'étude des Reptiles et des
Batraciens: celle des Poissons viendra ensuite. La partie consacrée aux
Rhynchocéphales. aux Crocodiliens et aux Chéloniens, aujourd'hui ter-
minée, est mise en sa place définitive, sur le plateau supérieur des vitrines
basses qui occupent une moitié du premier étage des galeries (face ouest).
C'est elle qui fait l'objet de la présente description , dans le but d'en donner
connaissance à toutes les personnes qui s'intéressent à nos travaux.
J'espère achever, dans le courant de la présente année, la série des
Sauriens, mise actuellement au montage ; après quoi je passerai à l'instal-
lation des Ophidiens et des Batraciens.
Ordre des rhiaxhocéphales.
Famille des SPHÉNODONTIDÉS.
Sphexodon pixctatus Gray (le Tuatera); Nouvelle-Zélande.
iB Individu entier, conservé dans l'alcool.
2° Individu entier, monté à sec.
3° Squelette monté.
4" Squelette en pièces séparées.
Ordre des crocodiliexs.
Famille des CROCODILIDÉS.
Crocodilus niloticus L. (le Crocodile du Ml); Afrique, Madagascar,
Syrie.
i° Petit individu monté à sec.
2° Oeufs.
3° Momies de Crocodiles ; sépultures égyptiennes.
— 323 —
Crocodills pop.osrs Schn. ; Asie orientale et méridionale.
iQ Individu monté à sec.
s5 UEuf au moment de l'éclosion du jeune.
Caimax sclerops Schn. (le Caïman à lunettes); Amérique centrale et
Brésil.
Individu monté à sec.
Caïman niger Sp. (le Caïman noir ; Amérique méridionale tropicale.
Individu monté à sec.
Osteolaimi s tetraspis Cope ; Afrique occidentale.
Individu monté à sec.
Alligator mlssissipiensis ( l'Alligator du Missis-ùpi ; Sud-Est des Etats-
Lnis d'Amérique.
i° Individu monté à sec.
2° Squelette monté.
3D Tète montée à la Beauchène.
Famille des GAVIALIDÉS.
Gavialis gahgkticus Cm. (de Gavial du Gange : Indes.
i° Individus montés à sec.
a" Squelette monté.
Ordre des CHELOME\S.
Famille des DERMOCHÉLYDÉS.
(Sphargidés auct. : Chéhniens Athéques.)
Dermochelvs (Sphargis | coriacea L. ila Tortue Luth.); Tortue marine
des régions océaniques intertropicales, exceptionnelle dans les régions
tempérées.
Deux grands individus montés dans des vitrines spéciales.
t .
— 324 —
Famille des CHÉLONIDÉS.
(Tortues marines à membres eu palettes; Thalassites.)
Chelone mydas L. (la Tortue franche ou Tortue verte); Tortue marine
cosmopolite des régions chaudes du globe , parfois capturée dans les régions
tempérées ; chair comestible et recherchée.
i° Individu adulte entier.
2° Groupe de jeunes individus.
3° OEufs. Alimentaires.
4° Fœtus dans leurs œufs.
Chelone imbiucata L. (la Tortue Caret) ; même habitat que l'espèce
précédente ; recherchée pour sa carapace dont la substance cornée constitue
l'écaillé utilisée par l'industrie.
i° Individu adulte, entier, montrant sa carapace.
2° Individu adulte, entier, montrant son plastron.
3° Groupes de jeunes individus.
h° OEufs.
5° Industrie de l'écaillé ; carapace et plaques séparées.
6° Industrie de l'écaillé; divers objets travaillés.
Thalassochelys caretta L. (la Tortue caouane); Tortue marine des
mers chaudes et tempérées , y compris la Méditerranée.
i° Individu adulte entier. ,
2° Groupe déjeunes individus.
3° Squelette monté.
Famille des TRIONYCIDÉS.
(Tortues molles, Tortues fluviales, Potamites.)
Trionyx ferox Schn. ; Etats-Unis d'Amérique.
Squelette monté.
Trionyx triunguis Forsk. ( Gymnopus /Egypliacus D. B.) ; bassins du Nil,
du Congo , du Sénégal.
Individu entier.
Trionyx sinensis Wieg. (T.japonicus) ; Chine et Japon. Chair comestible.
Elevée pour l'alimentation.
Individu entier.
— 325 —
Famille des CHÉLYDIDÉS.
(Pleurodères D. B.)
Chelys fimbriata Schn. (la Tortue matamata) ; Guyane et nord du
Brésil.
Individu entier.
Hydromedosa (Chelodina) tectifera Cop. ; Brésil.
i° Individu entier,
2° Squelette monté.
Hvdraspis (Platemys) Hilari Gr. ; Amérique méridionale tropicale.
Individu entier.
Famille des PÉLOMÉDUSIDÉS.
(Pleurodères D. B.)
Pelomeddsa galeata Schœpf. (Pentonyx capensis D. B.); Afrique tropi-
cale et méridionale, Madagascar,
Individu entier.
SternothjEros sinuatus Sm. ; Afrique méridionale.
Individu entier.
Podocnemis eïpansa Schw. (la Tortue Arraou) ; Amérique méridionale
tropicale.
i° Individu entier.
2° OEufs ; recherchés pour l'alimentation et pour l'extraction de leurs
principes huileux.
Famille des CHÉLYDRIDÉS.
(Cryptodères D. B.)
Chelydra serpentina L. (la Tortue serpentine) ; Etals-Unis.
i° Individu entier.
2° Squelette monté.
Macroclemmys (Emysaurus) Temmincki Holb. ; Etats-Unis.
Individu entier.
— 326 —
Famille des DERMATEMYDIDÉS.
( Cryptodères D. B. )
Dermatemys Mawi Gr. (Emys Berardi D. B.) ; Amérique centrale.
Individu entier.
Staurotypus triporcatus Wieg. ; Amérique centrale.
Individu entier.
Famille des CINOSTERNIDÉS.
(Cryptodères D. D.)
Cinosternum scorpioïdes L. ; Brésil, Guyane, Amérique centrale.
Individu entier.
Famille des PLATYSTERNIDÉS.
(Cryptodères D. B.)
Platysternum megacephalum Gr.; Chine, Siam.
Individu entier.
Famille des TESTUDINIDÉS.
( Cryptodères Elodites et Chersites D. B.)
Kachugà (Emys) trivjttata D. B.; Bengale.
Individu entier.
Callagur picta Gant. ; péninsule Malaise, Bornéo.
Individu entier.
Batagur baska Gr. : péninsule Malaise.
Carapace.
Chrysemys (Emys) ornata Gr. ; Amérique centrale.
Individu entier.
Chrysemys (Emys) rubriventris Lee. ; Etats-Unis.
Individu entier.
— 327 —
Malacoclemmys terrapen Sch. (Emys concentrica D. B.) [Ja Tortue terra-
pine]; marais salants de la région atlantique des Etats-Unis; recherchée
et élevée pour l'alimentation,
Groupe d'individus de diverses tailles.
Malacoclemmys geographica Les. (Emys labyrtnthica D. B.) ; États-Unis.
Individus entiers.
Cyclemvs platynota Gr. ; péninsule Malaise.
Individu entier.
Cyclemys dentata Gr. ( Cistudo Diardi D. B. ) ; péninsule Malaise.
Individu entier.
Cyclemys (Cistudo) amboinensis Daud. ; péninsule Malaise, Insulinde.
Individu entier.
Cistddo carolinaL. ( Cistude de la Caroline; Tortue a tabatière) ; États-
Unis.
Groupe d'individus de diverses tailles et de diverses colorations.
Clemmys (Emys) Caspica Gm. (l'Emyde Caspienne); Asie antérieure et
occidentale, Turquie, Grèce.
Individu entier.
Clemmvs leprosa Sch. (Emys sigriz D. B. ; l'Emyde sigriz); Afrique
septentrionale, Europe méridionale.
Groupe d'individus.
2° Œufs.
Emys orbicularis L. (Cistudo europœa et Emys ou Cistudo lutaria aucl.
div.) [Cistude d'Europe, Tortue bourbeuse]; étangs et marais de l'Eu-
rope occidentale tempérée et chaude, et de l'Afrique septentrionale;
indigène en France.
i° Groupe d'individus de diverses tailles et de diverses colorations.
2° Phases du développement: œufs, embryons à divers états, jeunes
après l'éclosion.
Cinixys erosa Sch. ; Gabon.
Individu entier et carapace.
— 328 —
Cinixvs homeana Bell. ; Gabon,
Individu entier.
Pyxis arachnoïdes Bell. ; Madagascar.
Individu entier.
Homopos abeolatcs Th. ; Afrique méridionale.
Individu entier.
Testudo tabolata W. (la Tortue charbonnière); Amérique méridionale
tropicale.
OEufs.
Testudo radiata Th. (la Tortue rayonnée) ; Madagascar.
Squelette monté.
Testudo marginata Sch. (la Tortue bordée); Grèce; élevée en captivité.
Groupe d'individus de diverses tailles.
Testudo ibera Pall. ( Testudo mauritanien D. B. ; la Tortue mauritanique) ;
Afrique septentrionale et Asie antérieure, acclimatée et élevée en Europe.
i° Groupe d'individus de diverses tailles.
a0 OEufs.
Testudo gr^ca L. (la Tortue grecque) ; Europe méridionale et îles
méditerranéennes, Afrique septentrionale, Asie antérieure ; élevée en cap-
tivité.
Groupe d'individus de diverses tailles.
En outre , plusieurs grandes vitrines , situées au voisinage de la présente
Collection d'étude, contiennent les Tortues géantes et les Crocodiles de
fortes dimensions.
329 —
Annélides Polyghètes des côtes d'Arabie
RÉCOLTÉES PAR M. Ch. PÉREZ.
Note de M. Pierre Fauvel,
Professeur a l'Université catholique d'Angers.
Au cours d'une mission sur les côtes d'Arabie, accomplie en compagnie
de M. J. Bonnier en 1901, M. Ch. Pérez eut la bonne fortune de recueillir
un certain nombre d'Annélides Polychètes dont M. le Prof. Gli. Gravier
nous a aimablement confié la de'termination.
La plupart appartiennent à des espèces que nous avons déjà signalées
dans le golfe Persique ou qui ont été décrites de la mer Rouge par
M. Ch. Gravier, un petit Serpulien, Hydrokles Perezi, est cependant nou-
veau pour la science, et c'est avec plaisir que nous le dédions à M. Ch. Pérez.
Ces Polychètes ont été recueillies aux stations suivantes:
St. VI. Golfe de Suez, à k milles 1/2 de la côte, 70 mètres de fond.
Lat. 280 29' N., Long. 33° o5' E. — Fond de sable. Chalut.
St. XXI. 2 5 février 1901. Aden. Marée sur la côte sud de la presqu'île
d'Aden, au delà du poste de signaux. — Rochers couverls d'Huitres.
St. XXII. 26 février. Aden. Marée à Post Office Pier.
St. XLVII. 1/1-16 mars. Golfe Persique. Dragages sur les bancs perliers,
par 10 à 16 brasses, à environ i5 milles de la côte d'Oman. La région de
ces dragages est limitée entre 2 k° 55' N. et 25° 10'N. et entre 54° ho' E. et
55° 10'E. (Greenwich).
La plupart des animaux recueillis ont été trouvés dans des Polypiers
massifs, tels que des Méandrines, concassés au marteau.
St. XLIX. 18 mars. Golfe Persique. Dragages sur le banc Râk-as-Za-
koum , à h milles au large de la côte d'Oman , par k à 6 brasses.
St. L. 1 9 mars. Même localité.
St. LI. 20 mars. Même localité. Sable graveleux à Amphioxus. Cly-
péastres avec Annélides commensales.
s
— 330 —
St. LUI. 23 mars -4 avril. Golfe Persique. Dragage au N. E. de l'île
Arzana.
St. LIV. Dragage sur les fonds perliers au N. N. W. de l'île Arzana.
A 8 milles de l'île, par 5 brasses de fond.
Les stations XLVII, XL1X et LUI sont celles qui ont fourni le plus
grand nombre d'Annélides.
De la Station VI , je n'ai trouvé que des débris d'un petit Apbroditien
insuffisants par une détermination exacte.
Les espèces d'Aden se réduisent à YEulalia tenax Gr., Syïtis varie-
gata Gr., Odontosyllis rubrojasciata Gr. et Perinereis cultnjera Gr., toutes
les autres proviennent du golfe Persique.
Famille des APHRODITIENS Savigny.
Lepidonotds carinulatus Grube.
Si. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Nombreux petits spécimens.
Cette espèce, qui se rapproche beaucoup du L. squamatus de nos côtes,
s'en distingue, à première vue, par la caducité de ses élytres qui sont, au
contraire, fortement attachées chez notre espèce indigène. Les grosses pa-
pilles des élytres ne sont pas épineuses , et celles du bord , qui sont échi-
noïdes ouétoilées, ont des dents plus grosses et moins nombreuses. Les
deux espèces ont les élytres frangées et ornées, au bord, de petites pa-
pilles caliciformes. Les soies ventrales du L. carinulalus sont bidentées,
tandis que celles du L. squamatus sont unidentées. Le L. Bowerbankii Baird
d'Australie est une espèce du même groupe, mais portant sur les élytres
de fines papilles en aiguillon entre les grosses papilles lisses , et il a des soies
unidentées.
Harmoth^ dictyophora Grube.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
St. XLIX. Golfe Persique. Dragage.
Deux spécimens facilement inconnaissables à leurs élytres si caracté-
ristiques.
— 331 —
Eutiialenessa djiboutiensis Gravier.
(Thalenessa Djiboutiensis Gravier.)
St. XLVII et LI. Golfe Persique. Dragages.
5 individus, la plupart tronqués postérieurement, et dont la taille varie
entre 2 5 et 85 millimètres de longueur sur 5 à 7 millimètres de diamètre.
J'ai peu de chose à ajouter à l'excellente description de Gravier , sauf
que le 3° sétigère porte un cirre dorsal à gros cératophore conique et à
petit cératostyle subulé. Ce cirre dorsal du 3e sétigère est caractéristique
des genres Thalenessa et Psammohjee. Chez tous les autres Sigalioniens, il
n'existe pas de cirres dorsaux, sauf au 1" sétigère.
Les branchies cirriformes existent à tous les segments à partir du ke séti-
gère.
Les grandes cténidies du bord dorsal des parapodes sont normalement
au nombre de 3. Il existe, en outre, à la face inférieure, des petits boutons
vibratiles pédicules.
Cette espèce ressemble beaucoup au Slhenelais dendrolepis de la Méditer-
ranée. Ce dernier, dont Darboux avait fait la Leanira Giardi, n'appartient
en réalité ni au genre Leanira, ni au genre Slhenelais, mais au genre Tha-
lenessa, ou mieux Eutiialenessa, ainsi que j'ai pu m'en assurer en compa-
rant des spécimens de Naples à ceux d'Arabie. Les deux espèces ont 3 courtes
antennes subégales naissant du bord du prostomium et dépourvues de
cténidies à la base, un cirre dorsal au 3e sétigère, des élytres à papilles
ramifiées, des parapodes portant des cténidies et des stylodes, des soies
dorsales denticulées et des soies ventrales bidentées à appendice simple ou
pluiïarticulé , c'est-à-dire tous les caractères du genre Eulhalenessa tels que
les a précisés Horst.
Elles ne diffèrent entre elles que par les caractères suivants :
1 ° Les élytres (¥E. dendrolepis portent au bord interne un arc rougeâtre
vivement coloré, tandis que celles <ÏE. Djiboutiensis sont incolores;
20 Chez E. dendrolepis, les antennes latérales naissent un peu plus en
avant de l'impaire et sont moins décollées à la base.
3° Aux premiers sétigères, la rame ventrale porte 3 bractées lamelleuses
entières, 2 ovales inégales et 1 lancéolée, tandis que chez E. Djiboutiensis
la lamelle inférieure présente 2 petites papilles cirriformes sur un de ses
bords alors que la troisième est divisée en 3 lanières ; les stylodes sont
aussi plus nombreux. Les soies ne diffèrent pas sensiblement chez ces deux
espèces.
— 332 —
Famille des AMPHINOMIENS Savigny.
Euphrosyne foliosa Audouin et Milne-Edwards.
(? Euphrosyne laureata Savigny.)
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
6 petits spécimens dont la taille varie entre h et 7 millimètres de lon-
gueur sur 2 à 3 millimètres de large et environ 28 se'tigères.
Ces spécimens présentent la plus grande ressemblance avec des E. fo-
liosa de la Manche, de même taille. Ils ne s'en distinguent que par leurs
filaments branchiaux un peu moins touffus et légèrement moins dilatés à
l'extrémité. Sous ce rapport, ils se rapprochent davantage de certains spé-
cimens de la Méditerranée. On s'était basé sur ce caractère pour distinguer
YE. mediterranea et YE. Audouini de YE. foliosa de la Manche. Depuis,
cependant, la plupart des auteurs ont admis l'identité de ces trois espèces.
Ce caractère, d'ailleurs bien insignifiant, présente de nombreuses variations
individuelles et dépend aussi probablement de la taille et de la contraction
plus ou moins prononcée produite par les fixateurs. Sur certains spécimens
de l'Atlantique, j'ai trouvé les branchies un peu moins renflées que sur
d'autres de la Méditerranée.
Chez tous ces spécimens, à taille égale, le nombre des branchies, la po-
sition du 2e cirre entre la 2e et la 3e branchie, la forme des soies en gueule
de Gavial (Ringent bristles) sont semblables. Quant à la forme de la caron-
cule, elle varie d'un individu à l'autre dans des limites étendues, étant
tantôt ovale, tantôt linéaire.
L'espèce que j'ai examinée est sans doute YE. laureata de Savigny, mal-
heureusement la description de cet auteur peut s'appliquera 8 ou 10 espèces
A" Euphrosyne indistinctement. VE. laureata décrite par Horst semble avoir
des soies différentes. VE. myrtosa de Gravier serait une espèce distincte.
Dans ces conditions, il me paraît plus sage d'abandonner le nom de
Savigny, qui est invérifiable, pour celui de Milne-Edwards , répondant à
une description précise.
Famille des HÉSIONIENS Grube.
Hesione pantherina Risso.
St. L et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Plusieurs petits spécimens mesurant 37 à 65 millimètres de longueur
sur 6 à 8 millimètres de large et complètement décolorés, lis ne différent
— 333 —
en rien de certains spécimens de la Méditerranée , de même taille , auxquels
je les ai comparés.
Celte espèce est sans doute la même que YHesione splendida Savigny
de la mer Rouge, à laquelle Augener rapporte de nombreuses formes dé-
crites depuis. Malheureusement, la diagnose de Savigny, si elle est la plus
ancienne, est absolument inexacte, l'auteur attribuant h antennes à son
espèce. En outre, il y a désaccord entre le texte et les figures. L'espèce de
Savigny étant invérifiable, il est plus prudent de conserver le nom (YHe-
sione pantherina, à peine plus récent, et correspondant à de bonnes des-
criptions.
Leockates Claparedii Costa.
(Leocrates Giardi Gravier.)
St. XLVII et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Plusieurs spécimens dont le plus grand mesure 17 millimètres de lar-
geur sur 3 millimètres sans les pieds, 7 millimètres avec les parapodes et
les soies. Certains ont la trompe dévaginée. Ils sont bien conformes à la des-
cription détaillée de Gravier, mais ils sont aussi identiques à des Tyrrhena
Claparedii de Naples auxquels je les ai comparés soigneusement, sans pou-
voir trouver aucun caractère différentiel.
L'espèce de Naples appartient au genre Leocrales et est voisine du
L. atlanticus Mc'Intosh, dont elle ne se distingue que par ses mâchoires
différentes et ses yeux plus petits.
PODARKE ANGUSTIFRONS Grube.
(Irma angustifrons Grube, Augener; Irma lalijrons Grube.)
St. XLVII, Ll etLIV. Golfe Persique. Dragages.
Les nombreux petits spécimens de 5 à 1 5 millimètres de longueur, de
la Station LI , ont été recueillis sur des Chjpeaster.
Avec leurs larges bandes claires tous les trois ou quatre segments , tran-
chant sur un fond plus sombre, les plus grands spécimens ont un aspect
àVphiodromus. Sur le vivant, les bandes étaient blanches sur fond vert
brunâtre.
Le nombre des sétigères varie de vingt-cinq à cinquante-cinq. Le pro-
stomium arrondi, faiblement bilobé, à peine échancré en arrière, devient
rectangulaire, bien plus large que long, quand la trompe est invaginée.
Les deux yeux antérieurs sont plus gros que les postérieurs. L'antenne
— 334 —
impaire, fusiforme, effilée, est très petite. Les deux latérales ont un court
céralophore. Les deux palpes sont plus longs, à long palpostyle fusi-
forme, effilé. La trompe, inerme, est cylindrique, à base subglobuleuse un
peu renflée , à orifice échancré à la face ventrale , garni de fines papilles
linéaires ou en massue, très caduques. Les cirres tentaculaires sont au
nombre de six paires. Les parapodes sont subbirèmes avec de longs cirres
dorsaux lisses ou indistinctement annelés renfermant un acicule à la base.
La rame dorsale est réduite à 3 ou k soies très fines, bifurquèes et den-
telées à l'extrémité. La rame ventrale est bien développée, à deux lèvres,
une antérieure terminée en pointe saillante aiguë, dans laquelle s'engage
l'acicule, et une postérieure arrondie, renflée. Le cirre ventral est subulé.
Les soies ventrales sont nombreuses , fines , composées , à hampe hétéro-
gomphe striée longitudinalement et transversalement. Leur article est en
serpe très longue ou moyenne, à tranchant finement pectine, à rostre
unidenté, recourbé, présentant au-dessous une très fine dent accessoire
mince, aiguë, transparente. Le pygidium, en bouton conique, supporte
deux longs u rites.
Augexer a constaté l'identité de Y Irma angusticollis et de 17. latifrons, et
remarqué la présence de quelques courtes et fines soies à la oase du cirre
dorsal. 11 a aussi observé la présence de la dent secondaire donnant aux
serpes des soies ventrales l'aspect en pince d'Ecrevisse.
La présence de soies dorsales ayant été constatée dans le genre Irma,
il ne reste plus aucun caractère le distinguant du genre Podarke, plus
ancien , qui doit seul subsister.
De fines soies bifurquèes analogues ont été en outre observées chez la
Podarke pallida par Pruvot et Racovitza , et j'ai aussi constaté leur présence
chez la Podarke obscura. Elles existent vraisemblablement dans tout le
genre , mais elles sont très difficiles à bien voir.
La Podarke albo-cincta Ehlers est considérée par Mc'Intosh comme une
forme jeune àVphiodromus viltatus. Sa description n'est pas assez complète
pour que l'on puisse l'identifier avec certitude.
Famille des SYLLIDIENS Grube.
Syllis variegata Grube.
St. XXII. Adeu. A marée basse, sous les pierres.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Cette espèce est très voisine du S. hyalina Grube et du S. alternosetosa
Saint-Joseph.
335
Syllis gracilis Grube.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Un seul petit spécimen à soies ypsiloïdes caractéristiques.
TRYPANOSYLLIS GIGANTEA Mc'lntosll.
( Trypanosyllis Richardi Gravier. )
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Cette espèce n'est représentée que par un fragment antérieur.
Odontosyllis rubro-fasciata Grube.
St, XXII. Aden. A mer basse, sous les pierres.
Cinq spécimens de 12 à 18 millimètres de long sur 1 à 1 mm. 5 de
large, épais, à dos bombé, de coloration grisâtre avec une bande trans-
versale violet-ardoise de deux en deux segments. Les palpes sont courts,
rabattus à la face inférieure. Les trois antennes, subégales, sont courtes
et subulées. Les yeux sont rougeâtres et ceux de la paire antérieure tou-
chent presque les postérieurs. Les cirres tentaculaires, au nombre de trois
paires , sont courts , massifs , fusiformes. Les parapodes sont allongés , avec
des cirres dorsaux plus courts ou, au plus, égaux à leur longueur. L'appa-
rence vaguement articulée de ces cirres est peut-être due à de simples plis-
sements de la cuticule, les spécimens étant assez mous. Les cirres ventraux
forment de courts mamelons aplatis. Les soies sont nombreuses et longues.
Dans chaque parapode, les serpes des soies inférieures sont beaucoup
plus courtes que les supérieures, la plupart sont unidentées. Les acicules
sont un peu renflés a l'extrémité.
Celte espèce ne diffère du S. rubrofasciata de Grube que : i° par ses
cirres dorsaux plus courts et vaguement articulés (?); 20 par ses soies uni-
dentées. Il faut d'ailleurs remarquer que Grube figure une longue serpe
unidentée et une courte bidentée.
Famille des PHYLLODOGIENS Grube.
Phyllodoce castanea Marenzeller.
St. XLVII, XLIX et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Dans l'alcool , cette espèce prend une coloration brun-rouille accentuée.
— 336 —
Phyllodoce Sancti-Josephi Gravier.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Deux spécimens, dont l'un entier a la trompe de'vaginée.
EULALIA TENAX Grilbe.
St. XXI. Aden. A mer basse.
St. LUI. Golfe Persique. Dragage.
Cette espèce ressemble énormément à YEulalia viridis dont elle ne se
distingue guère que par ses cirres dorsaux plus étroits et plus allongés,
rappelant tout à fait ceux de la Phyllodoce salicifolia Augener, d'Aus-
tralie.
Le plus grand spécimen, qui mesure 60 millimètres sur 2 millimètres,
est une femelle bourrée d'œufs, d'un gris verdàtre foncé, avec des traces de
bandes transversales sur le dos. L'autre exemplaire, de teinte blanc jau-
nâtre, est un mâle.
Le spécimen de la station XXI, un peu plus petit que les précédents,
n'en diffère que par la longueur un peu moindre de ses cirres dorsaux qui
se rapproebent ainsi davantage de ceux de YEulalia viridis.
Pterocirrus ceylonicus Michaelsen.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Un grand spécimen de i5o millimètres sur 2 millimètres, bourré de
sperme, est blanc laiteux avec une ligne longitudinale médio-dorsale brun
foncé. Les cirres dorsaux sont blancs taclietés de rouille. Une femelle, rem-
plie d'œufs , est colorée en brun verdàtre foncé , avec la même ligne longi-
tudinale que le mâle.
La trompe, les cirres dorsaux et les soies sont semblables à ceux de
YE. viridis, dont cette espèce ne se distingue en somme que par son cirre
tentaculaire inférieur largement limbe , tandis que cbez YEulalia il est
simplement comprimé et un peu lancéolé , ainsi d'ailleurs que cbez YE.
tenax. Cette dernière a en outre les cirres dorsaux plus étroits.
Le Pterocirrus brevicornis Eiilers, d'Australie, n'est probablement qu'une
variété locale du Pt. ceylonicus.
— 337 —
Famille des NÉRÉIDIENS Quatrefages.
Leonnates Jousseaumei Gravier.
St. XLVÏÏ, XLIX, LI et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Cette espèce est représentée par de nombreux spécimens dont plusieurs
de grande taille (60 à 60 millimètres), bien conformes à la description de
Gravier et tous atokes.
Nereis zonata Malmgren, var. persica Fauvel.
St. XLVII et LI. Golfe Persique. Dragages.
Cette variété naine de la Nereis zonata est représentée par plusieurs
spécimens atokes tout à fait semblables à ceux que j'ai déjà décrits, pro-
venant également du golfe Persique.
Deux spécimens mâles sont à l'état épitoke, tandis que ceux de la col-
lection Bogoyawlenskï n'étaient encore qu'à un stade subépiloke. J'ai pu
constater que le premier pied modifié est le quinzième sétigère, et non le
dix-septième comme je l'avais observé sur les individus dont la transfor-
mation n'était pas encore complète. La mutation a donc lieu au même pied
chez la variété persica et la variété procera de la Nereis zonata.
Les mâles étaient à maturité, dans le golfe Persique, entre le 1 k et le
20 mars.
Ceratonereis mirabilis Kinberg.
( Ceratonereis tentaculata Kinberg. )
St. XLIX. Golfe Persique. Dragage.
Un seul spécimen, tronqué postérieurement.
Perinereis ccjltrifera Grube.
St. XXI. Aden. A mer basse.
L'unique spécimen est une petite P. cultrifera typique, avec deux para-
gnathes au groupe I, et trois, en triangle, au groupe V.
Muséum. — xxiv. a 3
— 338 —
Famille des EUNICIENS Grube.
EuNICE ANTENNATA Savigliy (1).
St. XLVII, LI et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Deux spécimens et plusieurs fragments.
Eunice indica Kinberg.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Un petit individu mesurant 20 millimètres sur 2 millimètres,
Eunice Marenzelleri Gravier.
St. LUI. Golfe Persique. Dragage.
Bien que la tête manque, le grand fragment postérieur de cette espèce
peut être identifié à peu près sûrement par ses branchies simples, en long
filament, persistant jusqu'à l'extrémité du corps; par la brièveté du cirre
dorsal , à nombreux acicules clairs , et par la rame ventrale large et courte
portant : i° des soies pectinées; a" de longues soies simples; 3° des serpes
bidentées à lame dissectrice et à capuchon: k° une grosse soie aciculaire
brune à pointe mousse; 5° un gros acicule foncé.
Le pygidium , en forme de ventouse , porte deux courts urites.
Eunice siciliensis Grube.
St. XLVII, XL1X, L et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Cette espèce, si répandue et si caractéristique, est représentée par plu-
sieurs spécimens et de nombreux fragments.
Lumbriconereis heteropoda Marenzellei'.
St. LI. Golfe Persique. Dragage.
i') Pour des raisons de priorité, les Américains remplacent Eunice par Leodice ,
ce qui entraîne en outre le changement de nom de la famille. A mon avis, le
genre Eunice, employé depuis près d'un siècle, est un de ceux qui doivent être
conservés, ainsi qu'on l'a proposé au Congrès de Monaco.
— 339 —
Un gros fragment antérieur, mesurant ho millimètres sur k millimètres
correspond bien à la description de Marenzeller, sauf que le prostomium
plus obtus ressemble davantage à la description d'Izuia. Par contre, Izuka
signale la présence de deux yeux que je n'observe pas. D'après Marenzeller,
cette espèce n'avait pas d'yeux (augenlos). Peut-être ont-ils disparu dans
l'alcool?
Aglaurides filgida Saviguy.
(Aglaurides Erythvœensis Gravier.)
St. XLIX, L et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Les spécimens, assez nombreux et de taille variée, sont bien exactement
semblables à ceux de Djibouti, de Zanzibar et d'Australie que j'ai décrits
en détail (1917). Les mâchoires sont asymétriques, avec la première de
droite en manipule et la deuxième à deux crocs chez tous les spécimens,
à l'exception d*uu seul, dont la deuxième mâchoire de droite n'a qu'un
seul grand croc, mais dont la première mâchoire est pectinée comme celle
des autres individus.
Famille des CIRRATULIENS Garus.
(?) Cirratulus cirratls O.-F. Millier.
St. XL VI. Golfe Persique. Dragage.
Deux petits spécimens de 5 à 6 millimètres, très entortillés, ayant perdu
la plupart de leurs appendices et dont la détermination reste, par con-
séquent , fort douteuse.
Famille des CHÉTOPTÉRïENS Audouin et M.-Edwards.
St. XLV1I. Golfe Persique. Dragage.
Un petit fragment de Ghétoptère indéterminable.
Famille des OTPHÉLIENS Grube.
Armaxdia lakceolata Willey.
St. Ll. Golfe Persique. Sable à Amphioxus.
Un seul spécimen à vingt-neuf sétigères, branchies du deuxième au vingt-
sixième, onze paires d'yeux latéraux, du septième au dix-septième sétigère,
tube anal à dix-huit papilles subégales et une impaire.
23.
340
Famille des TÉRÉBELLIENS Grube.
Loimia médusa Savigny.
St. XL1X et L. Golfe Persique. Dragages.
Un spécimen à chaque station.
POLVMMA NEBLLOSA MontagU.
(Polymnia triplicata Willey. )
St. XLIX et LUI. Golfe Persique. Dragages.
Les deux petits spécimens sont identiques à ceux que j'ai décrits jadis
du golfe Persique; j'avais déjà constaté alors la grande ressemblance de la
P. triplicata et de la P. nebulosa. Depuis, l'examen de spécimens d'Aus-
tralie(1) et leur comparaison avec ceux de la Manche m'ont convaincu de
l'identité des deux espèces. L'étude de ceux des Stations XLIX et LUI
vient encore renforcer cette conviction.
Grvmaea cespitosa Willey.
St. XLVII et XLIX. Golfe Persique. Dragages.
Sur le spécimen de la Station XLVII, les uncini apparaissent au qua-
trième sétigère, tandis que sur l'autre il me semble voir un très petit tore
uncinigère dès le troisième séligère. Chez la Grymœa persica Fauvel,
j'avais déjà observé des anomalies semblables , et chez la G. Bairdi, Malmgren
indiquait les uncini à partir du cinquième sétigère, tandis que Willey a
constaté leur présence dès le quatrième.
La Grymœa cespitosa se distingue seulement de la G. persica par le pre-
mier pied plus développé, par ses tores uncinigères sessiles et par l'absence
de soies capillaires aux soixante derniers sétigères abdominaux.
D'après les règles de la nomenclature, le nom de Strcblosoma doit rem-
placer celui de Grymœa, mais le changement pourrait bien être inutile,
car je commence à soupçonner fortement les Grymœa de n'être que des
Tltclepus aberrants. Ils n'en diffèrent que par la présence d'un parapode
supplémentaire du premier branchifère, et ce caractère, que souvent l'on
n'observe que d'un seul côté du corps, pourrait fort bien n'être qu'une
anomalie individuelle.
O ifans mon mémoire sur les Polychètes d'Australie (1917), p. 267, il s'est
<jlissc une faute d'impression; au lieu de : (3e branchifère), il faut lire : (ier séli-
jjère au 3 e branchifère).
— 341 —
Polycirrus coccineus Grube (?).
(?) Polycirrus (Anisocirrus) decipiens Gravier.)
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Cet intéressant Térébellien est représenté par trois fragments antérieurs
et un postérieur qui correspondent fort exactement à la description et aux
figures de Gravier, sauf en ce qui concerne la forme des uncini.
Fie
i j0.
1 .
Polycirrus coccineus.
a, extrémité d'une soie capillaire X 3io. — b, crochet de la base d'un des derniers
parapodes thoraciques X 5oo. — c, d, uncini abdominaux de face et de trois quarts
X5oo.
Les soies dorsales sont fortement épineuses, ou plutôt formées d'une
série de cônes emboîtés les uns dans les autres, comme l'a fait très juste-
ment remarquer Gravier. Les pieds, très saillants, ont la même disposi-
tion et semblent pouvoir atteindre un nombre assez élevé, autant que j'en
puis juger par ces fragments.
A la base d'un des derniers parapodes, je trouve quelques uncini à ma-
nubrium un peu plus élargi qu'à ceux des tores abdominaux. Ces derniers,
soutenus par des soies tendons, ressemblent tout à fait à ceux figurés par
Augener pour le P. Boholensis Gribe, mais pas du tout à ceux du P. deci-
piens. Gravier décrit et figure cbez ce dernier des uncini à cr quatre dents
simples superposées*, tandis que j'observe des uncini à gros rostre surmonté
d'une dent longue et déliée et portant au vertex une couronne transver-
sale de dents excessivement fines divergeant en éventail, et se présen-
tant de profil comme une petite dent peu distincte. J'ai remarqué la même
disposition chez le P. aurantiacus.
— 342 —
Ce Polychrus du golfe Persique me parait devoir être rapporté au
P. coccineus de la mer Rouge, auquel Grube attribue vingt-deux paires de
parapodes, de robustes soies capillaires denticulées de chaque côté et des
uncini «tenerrimi rostraù apice simplici*. 11 n'est pas étonnant que les fines
dents du vertex lui aient échappé.
Le P. (Anisocirms) decipiens se distinguerait uniquement par ses uncini,
à un seul rang de quatre grosses dents subégales, et à base convexe.
Famille des SABELLIENS.
Hvpsicomus phaeotoenia Schmarda.
St. L. fiolfe Persique. Dragage.
Un spécimen entier.
(?) Chone collaris Langerhans.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage.
Les soies correspondent bien à celles du Chone collaris, mais le mauvais
état de la collerette ne permet pas une identification certaine.
Famille des SERPULTIENS Burmeister.
(?) Protula palliata Wiiley.
St. XLIX. Golfe Persique. Dragage.
Un spécimen, sans son tube et ayant perdu ses branchies, ressemble bien
à l'espèce de Willey par ses soies.
Hydroïdes Perezi n. sp.
St. XLVII. Golfe Persique. Dragage. Sur des coquilles d'A vieilles.
Diagnose. Opercule corné, à long pédoncule, à coupe inférieure formée
de quinze à seize dents à pointe recourbée en dehors, non renflée en bou-
ton. Étage supérieur à cinq ou six valves, dont une un peu plus grande
à long bec recourbé à angle aigu vers l'intérieur, les autres subégales,
ovales ou ogivales, concaves, à rebord saillant, sans dents. Ces valves sont
réunies à mi-hauteur par une membrane formant des poches en gousset.
Deux branchies égales.
— 343 —
Sept sétigères thoraciques. Au premier se'ligère, de fines soies capillaires
et de grandes soies en baïonnette à deux moignons coniques, lisses. Aux
six suivants, des soies capillaires limbées à double courbure, des soies
droites bi-limbe'es et des uncini de Serpula à six dents. A l'abdomen, des
soies en cornet comprimé, puis des longues soies capillaires et des uncini
semblables à ceux du thorax, mais à quatre ou cinq dents seulement.
Taille : 5 à 6 millimètres sur o mm. 5.
Fig.
Hydroides Perezi n. sp.
a, soie en baïonnette du ier sétigère X 3Bo. — b, c, soies capillaires thoraciques
X 35o. — ■ d, uncini thoraciques et abdominaux X 5oo. — e, soie abdominale en cor-
net X 5oo. — /, g, opercule X Oo. — h , calice supérieur de l'opercule entr 'ouvert ,
vu d'en dessus X 60. — i, grande valve à bec recourbé intérieurement X 60. —
/, calice supérieur étalé et vu d'en dessous X 60.
Tube calcaire, blanchâtre, encroûtant, rugueux, bosselé, mais sans orne-
mentation régulière, plus ou moins spirale au début, puis irrégulière-
ment sinueux.
Cette espèce se rapproche de YEupomatus exaltatus Marenzeller dont elle
a les soies et une des valves de l'opercule armée d'un grand bec recourbé
vers l'intérieur, mais elle s'en distingue néanmoins très nettement. Chez
YEupomatus exaltatus, les dents du calice inférieur sont plus nombreuses
(vingt-quatre à vingt-six), le calice supérieur est fortement pédoncule, et
non sessile, et porte huit à neuf épines recourbées en dehors, au lieu de
quatre à cinq valves arrondies, concaves à l'intérieur.
— Uà —
Helen Pixel l range dans le genre Eupomatus les Hydroïdes dont les
épines operculaires sont dépourvues d'expansions latérales, mais comme
son Eupomatus spinosus présente des épines lisses et des épines bifurquées ,
rappelant celles de Y Hydroïdes bifurcatus, la distinction entre les deux
genres ne me parait pas bien importante, et V Hydroïdes albiceps me semble
tellement voisin de 1 Eupomatus exaltatus, qu'il y a lieu de se demander s'il
ne s'agit pas de simples variétés d'une seule espèce. La comparaison des
ligures 180 et 180 a de Willey est instructive à cet égard.
Gomme le fait remarquer Augener avec juste raison, tant que l'on
n'aura pas déterminé les limites de variabilité de l'opercule chez les
Hydroïdes, il sera bien difficile de trancher ces questions.
C'est ainsi que l'on a été conduit à réunir dans la seule espèce Poma-
toceros triqueter de nombreuses formes décrites jadis comme espèces dis-
tinctes et qui ne sont que des variations individuelles de cette espèce si
polymorphe.
— 345 —
Sun les Strongles du gésier des Palmipèdes,
par M. L.-G. Selrat.
L'élude des Strongles du gésier des Palmipèdes et des Échassiers nous a mon-
tré une grande imprécision, parfois même des inexactitudes dans la connaissance
de formes très banales ; c'est ainsi que trois de ces Strongles , parmi lesquels
deux vivant dans le gésier de l'Oie, appartiennent à deux genres différents et sont
confondus sous le même nom. Aussi nous paraît-il utile de reprendre, dans les
lignes qui suivent, la description de ces formes litigieuses.
I. Genre Epomidiostomum Skrjabine 1916.
Méromyaires à corps filiforme , atténué dans la région antérieure. Cuti-
cule épaisse, marquée d'une striation transversale très apparente; deux
papilles postcervicales latérales non saillantes ; pore excréteur ventral, s'ou-
vrant au delà de l'anneau nerveux, en rapport avec une glande unicellulaire
appliquée contre la face ventrale de l'œsophage. Tête distincte, présentant
sur les faces dorsale et ventrale une paire de nodules dirigés vers l'arrière,
unciformes ou bien obtus à leur extrémité ; de chaque côté , la tête porte
une paire de papilles latérales. Cavité buccale courte, réduite h la région
céphalique ; œsophage présentant à son intérieur trois lames chitineuses
masticatrices axiales ; intestin rectiligne.
Corps de la femelle brusquement atténué, au delà de l'anus, en une
queue digitiforme allongée, présentant vers son tiers postérieur deux pores
caudaux latéraux très apparents. Queue du mâle uncinée, à concavité ven-
trale, ornée de deux ailes latérales épaisses, marquées d'une forte striation
réticulée et repliées par leur bord libre sur la face ventrale; côte dorsale
(pointe caudale) dichotomiquement divisée en quatre branches, chacune
en rapport avec une papille ; côtes externo-dorsales courtes, massives, nais-
sant directement sur la pointe caudale et n'atteignant pas le bord externe
des ailes ; côtes latérales à insertion plus ventrale : postéro-latérales et médio-
latérales grêles, contiguës, allongées, atteignant le bord libre des ailes;
externo-latérales courtes ; latéro-ventrales et ventro-ventrales parallèles ;
deux papilles sessiles volumineuses, presque contiguës, situées sur la lèvre
inférieure du cloaque ; une paire de papilles prébursales brièvement pédon-
culées. Spicules courts, égaux, terminés par trois branches, une dorsale,
2 latéro-ventrales ; pas de gorgeret.
— 346 —
Vulve située au delà du milieu du corps ; ovéjecteur à branches divergentes
ou parallèles ; utérus opposés ; œufs en segmentation au moment de la ponte.
Habitai : galeries creusées dans l'assise interne de la tunique cornée du
gésier des Palmipèdes.
1. Epomidiostomum uncinatum (Lundhal, 1 848).
Syn. Strongylus uncinatus Lundhal, 1 848 ; Epomidioslomum. anatinum Skrja-
bine 1916.
Corps grêle , atténué dans la région antérieure ; pore excréteur s'ouvrant
sur la ligne médiane ventrale, à 120 ^ au delà du bord postérieur de
Panneau nerveux. Cellules musculaires losangiques, de 35o fx de longueur
sur ho {x de largeur, très finement striées dans le sens de leur longueur.
Tête légèrement plus large que le cou , ornée sur chacune des faces dorsale
et ventrale de gros nodules à extrémité obtuse, dirigés vers l'arrière. Cavité
buccale courte, présentant 6 indentations à son entrée, 2 ventrales, 2 dor-
sales et 1 sur chacune des faces latérales. OEsophage court, entouré aux
2/7 antérieurs de sa longueur par l'anneu nerveux.
Mâle. — Corps grêle, légèrement atténué dans la région antérieure;
stries cuticulaires espacées de 6 p. Queue uncinée, ornée de deux ailes laté-
rales épaisses, marquées d'un réseau de stries profondes; côtes (pédoncules
des papilles) peu apparentes.
Femelle. — Corps grêle , régulièrement effilé dans la région antérieure ,
brusquement atténué au delà de l'anus en une queue digitiforme ; pores
caudaux latéraux subsymétriques respectivement situés, le gauche à 85 (x,
le droit à 78 f* de l'extrémité.
DESIGNATION.
Longueur totale
Epaisseur mriïima
Queue
Distance ( ^u ml^eu de l'anneau nerveux .
à l'extrémité* ( des papilles postcervicales
cepbanque ^ ju p0re CXcréteur
OEsophage
Rapport de la longueur du corps à celle de
l'œsophage
Distance de la vulve à la pointe caudale
OEufe
Spicules
EPOMIDIOSTOMUM
UNCINATUM.
7°"ni3o
i5o fx
11a
270
4ao
9i5
7-7
nmm5
aiof*
196
II
48o
A60
lnBm020
11
3mn>a65
90 X OOfl
EPOMIDIOSTOMUM
ORISP1NUM.
C?
ioœm8
210f*
is5
395
°9°
a^5 fx
1A0
3i5
"37o
la
3mm/i
95 x 55 (i
— 347 —
La vulve, fente transversale non saillante de 1A0 fx, est située au delà
du tiers postérieur de la longueur ; l'ovéjecleur est forme de deux branches
égales, contiguës, dirigées vers l'avant; l'une des trompes se continue' vers
l'avant et rejoint l'utérus antérieur, tandis que l'autre se recourbe en anse
et rejoint l'utérus postérieur situé au delà de la vulve. OEufs relativement
nombreux: 86 dans l'utérus postérieur, dont 65 en voie de segmentation
(stades -4 à 3a ) et 83 dans l'utérus antérieur, dont 12 non segmentés.
Habitat : Gésier de VAnas penelope L. , Aïn-Mokra , 1 2 mars 1918, 1 mâle ,
2 femelles.
unités. — Cette forme , que nous rapportons , en raison de l'identité
d'habitat et de dimensions, au Slrongylus uncinatus Lundhal, diffère de
YEpomidiostomum crispinum (Molin) par sa taille plus faible et surtout par
la disposition parallèle des branches de l'ovéjecleur et le nombre plus consi-
dérable d'œufs renfermés dans les utérus.
3, Epomidiostomum orispindm (Molin).
Syn. Strongylus anseris Zeder ex parte , Erster Nachtrag , 1 800 , p. 82, Anmerk. II ;
Strongylus orispinus Molin, 1861 (exclus, synom.).
Corps robuste , eflilé dans la région céphalique ; stries cuticulaires espa-
cées de 6 (jl. Tête distincte, de i5 ;x de hauteur, armée de k aiguillons
dirigés vers l'arrière ; les faces latérales sont ornées de sortes de festons et
portent chacune une paire de grosses papilles sessiles.
Femelle. — Corps allongé, de couleur sanguinolente dans la région œso-
phagienne, blanche sur Je reste de la longueur, brusquement tronqué sur
la face ventrale au niveau de l'anus et terminé par une queue courte,
digitiforme, beaucoup plus mince que le corps; pores caudaux très appa-
rents, situés latéralement à 5a fx de l'extrémité.
Vulve transversale, de \ho p de longueur, limitée par des lèvres sail-
lantes, située au cinquième postérieur de la longueur; ovéjecteur à blan-
ches divergentes, relativement court, renfermant un petit nombre (6)
d'œufs. Utérus opposés ; l'utérus antérieur renferme 68 œufs disposés sur
deux rangs, dont 46 en voie de segmentation, l'utérus postérieur 60, dont
38 en voie de segmentation ; l'oviducte postérieur se replie en crosse et se
dirige vers l'avant jusqu'à l'ovaire postérieur, celui-ci courant parallèlement
aux utérus et à l'ovaire antérieur; ovaires opaques, de couleur blanche
remontant au delà des utérus, le long de l'intestin. OEufs ovoïdes, à coque
épaisse, en segmentation au moment de la ponte.
Mâle. — Corps robuste, légèrement atténué dans la région anté-
rieure. Spicules courts, différenciés dans leur moitié proximale en une
— us —
pince à 3 branches, une dorsale striée longitudinalement et deux laléro-
ventrales.
Habitat : Galeries creuse'es sous la tunique cornée du gésier de l'Oie sau-
vage (Anser anser L.) à côté de celles deYAmtdostomum nodulosum (Rud.),
Aïn-Mokra (Algérie), 20 février 1918.
Affinités. — Cette forme, vue par Zeder (exemplaires femelles à queue
en forme de serre de Rapace , provenant de l'œsophage et de l'estomac de
l'Oie domestique), a été confondue par cet auteur avec Y Amidostomum nodu-
losum; Molin l'a décrite en 1861, pensant avoir affaire à cette dernière
espèce et a donné ainsi, sans s'en douter, la description d'une forme
nouvelle, que les auteurs qui ont suivi ont eu le tort de confondre avec
l'Amidostome de l'Oie.
II. Genre Amidostomum Railliet et Henry 1909.
Corps grêle, atténué dans la région antérieure. Cuticule striée transver-
salement; deux papilles postcervicales subsymétriques, latérales, non sail-
lantes; pore excréteur ventral. Cavité buccale très large, à parois épaisses,
armée d'une ou trois dents à l'entrée de l'œsophage. Œsophage présentant
trois lames chitineuses masticatrices axiales s'étendant sur toute sa longueur
ou réservant une région terminale inerme (bulbe ou proventricule). Queue
de la femelle allongée, digitiforme; pores caudaux latéraux, situés vers le
milieu de sa longueur. Queue du mâle uncinée, ornée de 2 ailes caudales
hyalines à bord libre replié vers la face ventrale; côte dorsale (pointe cau-
dale) dichotomiquement divisée en h branches, chacune eu rapport avec
une papille; côte externo- dorsale naissant directement sur la pointe caudale
et n'atteignant pas le bord libre des ailes ; côtes latérales à insertion plus
ventrale : postéro-latérale et médio-latérale contiguës , allongées , atteignant
le bord de l'aile ; externo-latérale courte ; ventro-ventrale et latéro-venlrale
dirigées vers l'avant , atteignant la marge de l'aile ; une paire de papilles
volumineuses contiguës, insérées sur la lèvre inférieure du cloaque et une
paire de papilles prébursales latérales, brièvement pédonculées. Spicules
égaux divisés en une pince à deux branches sur la plus grande partie de
leur longueur ; gorgeret étroit. Vulve transversale , située au delà du milieu
du corps; ovéjecteur à branches divergentes, opposées; utérus opposés;
ovaires parallèles, très allongés, remontant le long de l'intestin vers la
région antérieure du corps, opaques, sauf dans leur région terminale.
Espèce type: Strongylus nodulosus Rud. i8o3.
349
3. Amidostomum nodulosum Rud.
Syn. Ascaris mucronata Frœhl. 1791, non Schrank 1780. Strongylus arums
Zeder 1800, ex parte W. Strongylus nodulosus Rud. i8o3, non Linstow 1882.
Strongylus nodularis Rud. 1809, Dujardin, Diesing ex parte, Wedl i856, tab. 22,
ex parle, Schneider, Railliet, Linslow, 1909 (Linstow reproduit la figure, d'ail-
leurs inexacte en ce qui concerne la forme des spicules, donnée par A. Mueller
do Y Amidostomum fulicae (Rud.) Seurat, 1918 in litt.) , non A. Mueller 1897.
Spiroptera uncinata Eberth 1 863 , pi. VIII, fig. 2 et IX, fîg. 3, 6, 12 (erreur de
détermination). Sclerostomum anseris Stossicli 1899 (description et synonymie
erronées) ; Neumann 1909. Amidostomum anseris (Zed. ) Raill. Henry 1909, Skrja-
bine 1916, ex parte.
Corps d'une couleur légèrement sanguinolente, atténué dans sa moitié
antérieure; queue digitiforme, relevée du côté dorsal. Tête distincte, glo-
buleuse, portant 2 paires de grosses papilles submédianes saillantes, très
apparentes sur nue vue de profil (surtout chez la femelle); la capsule buc-
cale est renforcée par 6 lignes cuticulaires rapprochées par paires. Stries
cuticulaires transversales régulièrement espacées de 5 [i ; pas de striation
longitudinale (la fine striation longitudinale des muscles, perceptible par
transparence, donne l'aspect d'une striation de la cuticule). Aires latérales
étroites ( a5 f* de largeur) à protoplasme granuleux, opaque. Pore excréteur
s' ouvrant au delà de l'anneau nerveux , en rapport avec un fin canal cuti-
culaire ; papilles poslcervicales symétriques, difficilement visibles. Cavité
buccale très évasée, courte et large, à parois épaisses, présentant à sa base
trois dents triangulaires aiguës, dressées, une dorsale et deux latéro-ven-
trales entourant l'orifice de l'œsophage. Pas de pharynx; œsophage mus-
culaire entouré par l'anneau nerveux au quart antérieur de sa longueur ;
intestin aussi large que l'œsophage.
Femelle. — Corps sinueux chez l'animal fraîchement extrait de sa galerie ,
plus épais dans sa région postérieure, effilé de la vulve à l'extrémité cépha-
lique; il est brusquement atténué sur la face ventrale au delà de l'anus et
terminé par une longue queue droite, digitiforme, relevée du côté dorsal;
les pores caudaux, très apparents, sont situés latéralement en avant du
milieu de la longueur de la queue (à 227 \x de l'extrémité de celle-ci). La
vulve, fente transversale de 1 60 \x de longueur, très étroite (6 fi de hauteur) ,
s'ouvre au cinquième postérieur de la longueur du corps, les auteurs l'in-
diquent comme étant située au dixième postérieur de la longueur ; chez
certains individus, elle est recouverte par un lobe impair. Ovéjecteur à
(1) Zeder ayant confondu sous le nom de Strongylus anseris deux Strongles
appartenant à deux genres différents (Amidostomum, Epomidiostomum), le nom
donné par cet auleur doit être abandonné comme pouvant prêter à confusion.
— 350 —
branches opposées, relativement court: vestibule 35o a, glande vernis-
sante 60 fx, sphincter 180 fx, trompe musculo-épithéliale 83 0 \j. ; utérus
opposés, renfermant un petit nombre d'oeufs, 16 dans l'utérus antérieur.
20 dans l'utérus postérieur: ovaires parallèles, remontant vers l'avant.
OEufs à coque mince et membrane vitelline nette, à protoplasme opaque,
surchargé de vitellus, pondus à un état d'évolution peu avancé (les plus
évolués sont au stade 2).
DESIGNATION.
Longueur totale
Diamètre maximum (au niveau de la vulve). .
Queue
Distance
du milieu de l'anneau nerveux.
a l'extrémité l des papilles postcervicales
céphalique { du pore excl.fteur
Cavité buccale
Œsophage
Rapport de la longueur du corps à celle de
l'œsophage
Distance de la vulve à l'extrémité caudale
OEufs
Spicules (éganx).
Gorgeret
AMIDOSTOMUM
NODDLOSUM (RtJD.).
C?
390 fX
437
4oo
635
64o
»7
imm95o
19
àmm8
84 x 5o (i
is3 fx
3ao
490
493
*7
î-'-Sao
i3
300 (X
95
AMIDOSTOMUM
FDLICAE (RUD.) M.
d*
9°"°
l75f*
175
i4
972
9
imm56o
io5 x 5a (i
8°"°58o
i55 fi
iG
884
9.6
i75f*
70
(') Nous croyons utile de donner les caractéristiques du Strongle de la Foulque confondu
avec ceux de l'Oie par la plupart des auteurs.
Mâle. — Corps plus petit que celui de la femelle; queue uncinée, à
concavité ventrale, ornée d'ailes caudales amples, repliées par leur bord
libre vers la face ventrale. Côte externo-dorsale épaisse, en relation avec
une papille située vers le milieu de la largeur de l'aile ; côtes postéro-laté-
rales et médio-latérales très longues , atteignant le bord externe des ailes ,
grêles dans leur moitié distale; côte latéro-ventrale renflée près de son
origine. Spicules e'gaux, de couleur marron, divisés vers leur milieu en une
branche externe grêle et en une branche interne 'plus longue, fortement
élargie à son extrémité, cette partie élargie en spatule étant appliquée
contre la partie correspondante de l'autre spicule. Gorgeret étroit , arqué,
épaissi au milieu de sa longueur.
Habitat : Galeries sinueuses creusées dans l'assise la plus interne du re-
vêtement corné de l'Oie (Anser amer L.), 1 mâle, 3 femelles dont 2 imma-
tures, Aïn-Mokra, 20 février 1918. Les galeries de ce Strongle sont creusées
dans la portion la plus épaisse du revêtement cerné du gésier, tandis que
— 351 —
celles de VEpomidiostomum orispinus sont localise'es dans la portion péri-
phérique.
Affinités. — L'Amidostome de l'Oie se distingue nettement de celui de la
Foulque, avec lequel plusieurs auteurs (Creplin, Stossich, A. Mueller)
l'ont confondu, par la conformation de la cavité buccale, sa taille plus
faible, la longueur relative plus grande de l'œsophage, la forme différente
des spicules et du gorgeret et la dimension plus grande des œufs.
— 352
Notes sur quelques espèces de Purpura déterminées par Blainville
dans la Collection du Muséum de Paris,
par M. Ed. Lamy.
Blainville a publié, en i832, dans le tome I des Nouvelles Annales du
Muséum, d'histoire naturelle un me'moire intitulé «Disposition méthodique
des espèces récentes et fossiles des genres Pourpre , Ricinule , Licorne et
Concholépas» , dans lequel il décrivait plusieurs espèces nouvelles ou peu
connues faisant partie de la Collection du Muséum de Paris : les spécimens
étudiés par BlainviUe devraient exister encore dans cet établissement, mais
il en est un certain nombre dont, par suite de remaniements successifs de
cette collection , la valeur comme types ne peut plus être établie; d'autres,
au contraire, ont conservé l'étiquette manuscrite de l'auteur, et il me
semble utile de préciser quels sont actuellement ceux qui sont dans ce cas
et dont l'authenticité n'est pas douteuse.
PuRPUBA TDBERCULATA Blv.
(BlainviUe, Nouv. Ann. Mus., I, p. 2o4, pi. 9, fig. 3.)
Le Muséum possède comme types de cette espèce quatre exemplaires de
la mer Rouge donnés par P. E. Botta.
D'autre part, BlainviUe a étiqueté P. tuberculata quatre spécimens rap-
portés par Quoy et Gaimard, qui ont en outre recueilli à Tonga Tabou
deux autres échantillons de la même espèce. Il est à remarquer cependant
que P. tuberculata Blv. ne figure pas parmi les Mollusques du Voyage de
l'tt Astrolabe -n décrits par Quoy et Gaimard (i83a), mais il correspond
peut-être à leur variété de P. morus Lk. (pi. 39 , fig. 2 5- 2 8).
D'après Kiener ( 1 836 , Spcc. Coq. viv. , Purpuriferes , g. Pourpre, p. a3)
et Deshayes (18&&, Anim. s. vert., 2e éd., X, p. 116), cette Ricinule
avait été appelée dès 1826 P. granulata par Duclos ( i832 , Ann. Se. Nat.,
XXVI, p. 111, pi. 2 , fig. 9), et elle doit conserver ce dernier nom.
P. OCHROSTOMA Blv.
(BlainviUe, loc. cit., p. 20 5.)
La Collection du Muséum renferme le type de cette espèce rapporté
de Tonga par Quoy et Gaimard et figuré par eux (1802, Voy. «Astro-
— 353 —
labe», Zool, II, p. 564 , pi. 38, fig. 10-11), sous le nom de P. nas-
soides var. (,).
A ce Ricinula ochrostoma Blv. Tryon (1880, Man. Conchol., p. 2.3 1 et
255) réunit le Purpura data Blainville et le Ricinula speclrum Reeve.
P. LINEOLATA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 206.)
On trouve au Muséum, pour types de cette espèce , deux coquilles
indiquées comme ayant été recueillies à Payta par l'expédition Duperrey.
Ainsi que le dit Blainville, cette forme, qu'il n'a pas figurée, paraît
surtout voisine du Ricinula ftscella Ghemmlz [Murex] (1788, Conch. Cab. ,
X, p. 2^2, pi. 160, fig. i5a4-i525), des Philippines, auquel elle a été
rattachée comme simple variété par Kiener ( 1 8 3 6 , Spéc. Coq. viv.,
Pourpre, p. 3i ), qui déforme le nom en lineata (2).
P. SUBTURRITA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 907, pi. 10, fig. 12.)
Dans la Collection du Muséum, le carton sur lequel est fixée l'étiquette
P. subturrita de la main de Blainville a subi une transposition, car il porte
deux exemplaires de Ricinula horrida Lk. , alors que le P. subturrita serait
une tout autre forme rapprochée par Blainville de son P. data et considérée
par Kiener (i836, Spéc. Coq. viv., Pourpre, p. 33) comme une variété du
R. concatenata Lk.
P. pic a Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 21 3, pi. 9, fig. 9.)
Cette espèce a pour types au Muséum deux individus recueillis à Tonga
Tabou par Quoy et Gaimard,qui l'ont figurée sous le nom de P. armigera
var. (i832, Voy. «Astrolabe», p. 556, pi. 37, fig. 17-19).
P. CORNIGERA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 2i3, pi. 9, fig. 10.)
Les types de cette espèce sont représentés au Muséum par quatre
coquilles rapportées de Mazatlan par P. E. Botta.
()) Le véritable P. nassoides Quoy et Gaimard (i83a. loc. cit., p. 564, pi. 38,
fig. 7-9), tlont Deshayes (iSli'i. Anim. s. vert., 2e éd., X, p. 229) fait syno-
nyme le Buccinum Gualterianum Kiener, est identifie par Tryon (1880, Mon.
Conchol., II, p. 2^5) au Ricinula chaidea Duclos.
M II ne faut pas confondre avec cette espèce le Purpura lineata Kioner ( i83fi.
loc. cit., p. 1 îb) = Buccinum lineatum Lk., forme voisine du P. hœmastoma.
Misécm. — xxiv. ai
— 354 —
C'est, comme l'a reconnu Deshayes (i844, Anim. s. vert., s' éd., X,
p. 123), le Monoceros brevidentatum Mawe (1828, m YVood, Inê. Testac.
Suppl., pi. h, fig. 10).
P. BICARINATA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 21 5.)
Blainville a appelé P. bicarinata l'espèce qui a été figurée par Quoy et
Gaimard ( 1 832 , Voy. s Astrolabe », p. 5y3 , pi. 89 , fig. 7-10) sous le nom
de P. Itelena et dont les types, consistant en quatre coquilles recueillies par
ces voyageurs à Sainte-Hélène, sont conservés au Muséum de Paris.
Kiener (i836, Spéc. Coq. viv., p. 11 5) regarde ce P. helena comme
n'étant très probablement qu'une variété de P. biserialis Blainville (,), et il
fait (p. 118) du P. bicarinata (qu'il figure pi. 34, fig. 81 a-b) une variété
du P. (Stramonita) undata Lamarck, mais Deshayes (îShli, An. s. vert.,
2e éd., p. 67) juge erroné ce dernier rapprochement et, pour lui, P. bica-
rinata est une espèce très distincte.
P. plicata Lk.
(Blainville, loc. cit., p. 21 fi.)
Outre une coquille rapportée de Batavia par Reynaud (1829),
Blainville a déterminé dans la Collection du Muséum P. plicata Lamarck
(1822, Anim. s. vert., VII, p. 2^6) des coquilles de l'ile Ticopia (Nou-
velles-Hébrides) regardées par Quoy et Gaimard (i832, Voy. «Astrolabe*,
p. 557, pi. 38, fig. 5-6), puis par Kiener ( 1 8 3 6 , Spéc. Coq. viv., p. 53)
P. hippocastanum Lk. var.
P. TIRBINOIDES Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 217.)
Dans la Collection du Muséum, trois carions ont été étiquetés P. turbi-
noides par Blainville.
Le icr supporte un spécimen très fruste.
Sur l'étiquette du 20 carton, qui porte deux individus, on trouve deux
noms écrits par Blainville : «P. turèinoiâesn et *P. raslicari ; mais ces échan-
tillons sont bien des turbinoides , et, quant à P. riistica indiqué ici comme
synonyme, Blainville n'a pas dû maintenir cette assimilation, car, dans
son mémoire et aussi d'après d'autres cartons de la Collection du Muséum éti-
(1) Tryon (1880, Man. Conchol., II, p. 2.37) fait à tort P. helena synonyme de
Cuma carinifera Lk.
— 355 —
quêtes par lui, P. rustica Lamarck (1822, Anim. s. vert., VII, p. 2A6),
est à rapprocher de P. bicostalis Lk. comme variété ou forme voisine.
Sur le 3e carton , qui a été étiqueté par Quoy et Gaimard P. thiarella et
par Blainville P. turbinfiides , est fixée une coquille recueillie à Vanikoro et
figurée dans le Voyage de l'« Astrolabe* (1882, Zool., II, p. 571 , pi. 39 ,
fig. £-6) sous le nom de P. thiarella Lk. car.
Kiencr, après avoir fait également ( 1 836 , Spéc. Coq. vit., p. 56) de
cette forme une variété de thiarella Lk., l'a maintenue (p. 118) spéci-
fiquement distincte, tandis que Tryon ( 1880, Mua. Conchùl., II. p. 25o)
la réunit à tort au Cuma carinifera Lk.
P. MARGINATRA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 218, pi. 10, fig. 1.)
Les types du P. marginatra Blv. consistent, au Muséum, en 'sept coquilles
rapportées de l'île Ticopia par Quoy et Gaimard.
Kiener ( 1 836 , Spéc. Coq. viv., p. a5) a donné à cette espèce, sans
aucun droit, le nom de P. cancellala, déjà employé d'ailleurs par Quoy
et Gaimard ( i832 , Voy. «Astrolabe », p. 563 , pi. 37, fig. i5-i6) pour le
P.fencstrata Blainville.
Deshayes, de son côté ( îftkk, Anim. s. vert., 2e éd., X, p. 91), a dé-
formé marginatra en atromarginata.
Tryon (1880, loc. cit., p. 186) regarde ce P. marginatra Blv. comme
le jeune de P. margiiialba Blainville, mais chez marginatra, les tubercules
sont enchaînés dans les deux sens, à la fois en séries transversales et en
coslules obliques-, tandis qu'ils sont mamelonnés chez P. marginalha.
P. MCRICINA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 218. pi. 10, lig. 2-/1.)
Les lypvs du P. muricina Blv. sont constitués par dix coquilles rap-
portées des mers Australes par Quoy et Gaimard.
Tryon (1880, Man. Conchol., II. p. 189 et ihh) identifie cette espèce
au Hicinitla undata Chemiutz.
P. MURICOIDES Blv.
(Blainville, (oc. cit., p. 219, pi. 10, lig. 5.)
Les types de cette espèce, indiquée par Blainville comme provenant
d'Amboine et des côtes de Nouvelle-Zélande (Quoy et Gaimard, 1829),
sont représentés par sept individus.
■jU.
— 356 —
Cette forme est, pour Kiener (i836, loc. cit., p. 35), une variété de
P. muricina Blv. et elle est identifiée également par Tryon (1880, loc. cit.,
p. 2 45) au Ricîuula undata Chemnitz.
P. MARGINALBA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 219, pi. 10, fig. 6.)
Le P. marginalba Blv., signalé des mers Australes par Blainville, est
représenté par huit co-lypes dans la Collection du Muséum (1).
C'est, pour Kiener ( i836 , loc. cit., p. 25), une simple variété du
P. tuberculata Blv. Quanta l'opinion de Tryon (1880, loc. cit., p. 186)
qui en faisait l'adulte du P. margtnatra Blv. , elle ne peut être acceptée , la
sculpture étant, comme on l'a vu plus haut, très différente dans ces
deux espèces.
P. lacunosa Blv.
(Blaimille, loc. cit. , p. 320.)
Sous l'appellation de P. rugosa, Quoy et Gaimard (i83a, Voy. «Astro-
labe», p. 569, pi. 38, fig. 19-21 ) ont figuré une coquille qui est diffé-
rente du P. rugosa Lamark et qu'ils rapprochaient de leur rtP. râpe* ou
P. scobina comme variété.
Blainville a attribué à cette coquille des ligures 19-21 de Quoy et
Gaimard le nom de P. lacunosa Bruguière, mais en l'appelant à tort
rrP. râpe Q. et G.n : ce dernier nom correspond, en réalité, au P. scobina
des figures 12-1 3 du Voyage de V '» Astrolabe ».
Deshayes ( i844, Anim. s. vert., 2e éd., X, p. 75) a fait remarquer que
ce P. lacunosa Blainville = rugosa Q. et G. (non Lk.) n'est pas du tout le
Buccinum lacunosum Bruguière, qui serait, au contraire, le P. rugosa
Lamarck= P. striata Martyn. Il ajoutait d'ailleurs (p. 112) que la coquille
de Quoy et Gaimard devrait recevoir un autre nom, car il faut réserver
celui de Purpura rugosa à une espèce figurée par Born (1780, Test.
Mus. Caes. Vindob., p. 3o5, pi. 11, fig. 6-7) sous l'appellation de Murex
rugosus.
Mais, d'après Kiener (i836, loc. cit., p. 120), ce P. rugosa Q. et G.
(non Born, nec Lamarck) n'est effectivement qu'une variété du P. scobina.
Les types du véritable P. scobina rapportés de Nouvelle-Zélande par
Quoy et Gaimard existent au Muséum de Paris, tandis que malheureuse-
ment ceux du P. lacunosa Blv. = rugosa Q. et G. n'ont pu être retrouvés.
M 11 ne faut pas confondre avec ce P. marginalba Blv. le Purpura albomar-
ginata Deshayes, rattaché par B. Watson (1886, Rrp. « Challenger» Gaslcrop.,
p. 173) comme variété au P. scobina Q. et G.
— 357 —
P. TRITOIS'IFORMIS Blv.
(Blainville, loc. cit.,]). 22 1, pi. io,fi{j. 10.)
Le type du P. triioniformts est conservé au Muséum de Paris.
Cette espèce, quia pour synonyme Agnewia (= Adamsia ) tijpicaDnnker,
est pour Tryon (1880, Man. ConchoL, II, p. 1 56 ) un Urosalpînx et pour
M. H. Suter (1913, Man. New Zealand Moll., p. kzk) un Stramonita.
P. FENESTRATA Blv.
( Blainville , loc. cit. , p. 2 2 1 , pi. 1 0 , fi<j. 1 1 . )
La Ricinule appelée P. cancellala par Quoy et Gaimard (1809, Voy.
«Astrolabe r>, p. 563, pi. 37, fig. i5-i6) a reçu de Blainville le nom de
P. fenestrata : aucune coquille dans la Collection du Muséum n'est indi-
quée comme le type de celle espèce.
Ainsi qu'on l'a vu plus haut, il ne fout pas confondre ce P. cancellata
Q. et G. = fenestrata Blv. avec le P. cancellata de Kiener (i836, loc. cit.,
p. a5), qui a repris, sans aucun droit, ce nom spécifique pour l'appliquer
au P. marginatra Blv.
(A suivre.)
— 358
Contributions À la Faune Malacologique
de l'Afrique équatoriale,
par M. Louis Germain.
LUI*1'
Mollusques terrestres recueillis par M. (t. Vasse,
dans l'Afrique Orientale portugaise.
C'est aux environs d'Andrada, dans la province de Mozambique (Afrique
Orientale portugaise), que M. G. Vasse a recueilli les Mollusques qui font
l'objet de cette note. La région qu'il a explorée, «située à une altitude
variant de 800 à 1,800 mètres a, occupe une superficie de 779 kilomètres
carrés; elle est sujette à des variations considérables de température et,
ffà deux jours de distance, le thermomètre enregistrait &i° et h° à midi".
D'après M. G. Vasse , les Mollusques ne sont pas très abondants. Les
plus communément répandus sont les Acbatines, qui font leur apparition
avec les premières pluies printanières, c'est-à-dire au mois de novembre.
Elles disparaissent dès le commencement de l'automne (avril), lorsque les
nuits se refroidissent. Les Urocyclus sont beaucoup plus rares : ils vivent
le plus souvent sur les broussailles et les arbustes.
Urocyclus flavescens Keferstein.
1866. Parmarion flavescens Keferstein, Malakozoolog. Blàtter, XTII, p. 70,
taf. II, fig. 1, 2 , h.
1878. Parmarion flavescens Pfeffeu, Archiv fur Naturg., XLIV, p. A:>5, taf. XIII,
fig. îh.
1882. Urocyclus flavescens Fischer, Journal de Conchyliologie, XXX, p. 269, n" 9.
i88'i. Urocyclus flavescens. Heynemann, Jahrb. <l. deutschen Malakozool. Gesell-
schaft, Frankfurt-a.-M.. XI, p. 9, taf. I, fig. a, 9 a, 9 b, 9 c, et fig. 3.
(1> Voir le Bulletin du Muséum d'Hisl. nalur. Paris, XXI, 1910,11° 7, p. 283-
290; - — XXII, 1916, n° 3, p. i56-i6a ; n° 4, p. 193-210; n° 5, p. 233->."><).
et n° (5, p. 317-329; — XXIH, 1917, n° 7, p. ig'i-ôio ; p. .">i 1-020 otp. 5ai-
529; — XXIV, 1918, n" a, p. ia5-i-36 et p. 1 07-1 '11 ; 11" 3, p. 178-180, et
n° ht p. 2.51-270.
— 359 —
i885. Urocyclus jlavescens Tryon , Mantial of Conchology , 9e série, Pulmonata,
I, p. i(53, pi. XXXV, fig. 34-36. '
1887. Urocyclus jlavescens Poirier, Bulletins Société malacologique France, IV,
p. 336, n° 6.
1893. Urocyclus jlavescens Cockerell et Collinge, Check-List of Slugs , London,
p. i3, n° a68 (The Conchologist , vol. II, n'JS 7-8).
189.5. Urocyclus Jlavescens Simroth, Nacktschnecken , Deutsch-Ost-Afrika, Bd. IV,
Berlin, p. 6.
L'individu que j'ai examiné est d'une coloration uniformément brun
jaunâtre tirant sur le chocolat clair, avec une sole pédieuse de même cou-
leur, mais plus claire.
Le corps est très pointu en arrière; il est long- de 34 millimètres , large
au maximum de 6 millimètres et haut de 8 millim. 3/4 (animal conservé
dans l'alcool). Le bouclier est ovalaire, assez étroit en arrière, long de
12 millimètres. La longueur de l'extrémité postérieure du bouclier à l'ex-
trémité postérieure du corps est de 17 millimètres; la queue est mince,
étroile, avec une carène peu apparente et visible seulement sur le tiers
postérieur. La sole pédieuse est tripartile, la région centrale étant à peu
près égale au tiers de la largeur [totale du pied (de 1 à 1 millim. i/4
pour une largeur maximum de 4 millimètres). De plus, cette partie cen-
trale du pied est finement chagrinée, tandis que les parties latérales sont
irrégulièrement et assez fortement ridées. Le pore caudal est assez grand
et très apparent. La limacelle est d'un jaune ambré ; très mince et fort
fragile , unguliforme , avec un nucleus submédian , elle est garnie de stries
concentriques extrêmement délicates.
J. S. Gibbons (1) a très exactement décrit, sous ce même nom d'Urocyclus
flavescens^\ une espèce qui vit également dans le Mozambique, mais qui
diffère de celle de Keferstein par les caractères tout à fait différents de sa
radula. Aussi G. Polloneba(3) a-t-il proposé , pour ce Mollusque , le nouveau
genre Kirkia (4), ne renfermant jusqu'ici que le seul Kirkia Jlavescens
Gibbons [non Keferstein] (5).
(l> Gibbons (J.-S.), Descriptions of two new species ofLand Shells, and remarks
on ollicrs collected one ih East African coast (Journal of Conchology, II, London,
1879, p. i38).
W Le corps de ce Mollusque est richement coloré en jaune orange. 11 existe
une variété pallida Gibbons ( foc. supra cit., II 1879, p. 139) d'un blanc jaunâtre.
(3) Pollonera ( Carlo) , Molluschi, Stylommatophora (Il Ruwenzoïi, Relazioni
sviciilificlie , Milano, 1909, p. i4).
W Extérieurement, les Kirkia ressemblent aux Urocyclus; mais leur mâchoire
est lisse, arquée, et leur radula est la même que celle des Uelix.
1 Kirkia jlavescens (Gibbons), Pollonera, hd supra cit., 1909, p. i5; == Uro*
cyclus jlavescens Gihbons, loc. supra cit., 1879, p. i38 (non Keferstein) ; =
— 360 —
Afrique Orientale portugaise: Mont Vumba, vers î/ioo mètres d'altitude
[G. Vasse, 1905 J.
UUrocyclus flavescens Keferstein vit dans le Mozambique, notamment à
Mungurumbe , à lnhambane et à l'embouchure du Zambèse.
Urocvclus fasciatus Martens.
1879. Aspidoporus fasciatus Martens, Monatsber. d. Akadem. d. Wissenschaftl.
Berlin, p. 736.
1889. Uroctjclus fasciatus Fischer, Journal de Conchyliologie , XXX, p. 9O9, n° 3.
1886. Uroctjclus fasciatus (part.) Heynemann, Jahrbuch. il. deutschen Malako-
zoolog. Gesellschaft, Franki'url-a.-M. , XI, p. 6, laf. I, fig. Il, h a, h b,
!\ c W.
1 885. Urocyclus fasciatus Tryon, Matinal of Conehology , ae série , Pulmonala , I,
p. 16 4 (inc. sedis).
1887. Urocyclus fasciatus Poirier, Bulletins Société malacologique France, IV,
p. 397, n° 8.
1893. Urocyclus fasciatus Cockerell et Collinge, Chech-List of Slugs , London,
p. i3, n° 973 (The Conchologist , vol. Il, n08 7-8).
1 895. Urocyclus fasciatus Simrotii , Nacktschnecken , Deutsch-Ost-Afriha , Band IV,
Berlin , p. 6.
Le corps de cette espèce est très allongé, régulièrement atténué en
arrière où il se termine par une région caudale mince, munie d'une carène
dorsale peu marquée. Assez régulièrement granuleux, l'animal est, en
dessus, d un brun-chocolat clair, avec toute la partie dorsale ardoisée; une
bande d'un jaune ochracé plus clair sépare, de chaque côté, la région ardoi-
sée de la région colorée en brun. En dessous, la sole pédieuse est unifor-
mément jaune brun; elle est tripartite, la partie centrale, finement gra-
nuleuse, égalant sensiblement en largeur le tiers delà largeur totale du
pied (2). Le bouclier est de forme ovalaire , il est ardoisé , avec de chaque
côté une large bordure d'un jaune ochracé.
La limacelle est ovalaire , atténuée en arrière , avec nucléus submédian ;
elle est pellucide, très fragile, d'un jaune légèrement ambré et garnie de
stries concentriques d'une grande délicatesse.
Urocyclus Kirkii Binney, Bulletin Muséum Compar. Zoology, Dec. 1879, p. 333
(non Graï); = Urocyclus fasciatus (part.) Heynemann, Jahrb. d. deutschen Malako-
zoolog. Gesellschaft, Frankfurt-a.-M. , XI, 188/1, taf. I, fig. 5, 5 0, 5 h (seu-
lement ).
W Non fig. 5 , 5 o, 5 b qui représentent la mâchoire et quelques dents de la
radula du Kirkia flavescens Gibbons.
W Les parties latérales du pied sont plus ou moins irrégulièrement ridées.
— 361 —
Afrique Orientale portugaise: Andrada [G. Vasse, 1905].
Cette espèce, découverte au Mozambique par J. M. Hildebrandt, a été
retrouvée, toujours dans l'Afrique Orientale portugaise, sur les bords du
Rio Quilimane (H. Simhotii).
Urocyclus Kirki Gray.
i86fi. Urocyclus Kirkii Gbay, Proceedings Zoological Society of London, p. ->5o.
1879. Urocyclus Kirkii Gibbons, Journal of Conchology, London, II, p. 1.39.
1889. Urocyclus Kirkii Fischer, Journal de Conchyliologie , XXX, p. 269, n" 1.
188 fi. Urocyclus Kirkii Heynemann , Jahrb. d. deutschen Malakozoolog. Gesellschaft ,
Frankfurt-a.-M. , XI, p. 3, taf. I, fig. 1, 1 «, 1 b, 1 c, 1 d, 1 e, if.
1 885. Urocyclus Kirkii Tryon, Manual of Conchology , -ie série, Pulmonata , I ,
p. 169, pi. XXIX, lig. 70-71.
1893. Urocyclus Kirkii Cockef.ell et Collinge, Check-Lisl of Slugs , London,
p. i3, n° 367 (The Conchologist, vol. II, nos 7-8).
189.5. Urocyclus Kirkii Simiîoth, Nacktschnecken , Deutsch-Ost-Afrika, Bd. IV,
Berlin, p. 6.
Avec un exemplaire bien adulte de cette espèce (longueur maximum,
46 millimètres; largeur maximum, 12 millimètres; hauteur maximum,
i3 millimètres; animal conservé dans l'alcool), M. G. Vasse a recueilli un
individu jeune, correspondant à la description suivante, et que je crois
devoir rapporter à YUrocijclus Kirki Gray.
Corps assez régulièrement chagriné, bien allongé, terminé par une
queue courte, pointue et carénée sur toute sa longueur; bouclier ovalaire,
bien détaché en avant, très rétréci en arrière où il forme une sorte d'appen-
dice ; sole triparlile, la partie centrale granuleuse, les parties latérales
sensiblement de même largeur que la partie centrale, avec de petits sillons
irréguliers et inégalement espacés.
Longueur maximum , 1 h millimètres ; hauteur maximum , 3 millim. t/a ;
largeur maximum, 3 millimètres; longueur du bouclier, h millim. 1/2;
dislance de l'extrémité postérieure du bouclier à l'extrémité caudale,
6 millim. i/4; largeur maximum de la sole pédieuse, -2 millim. 1//1 ;
largeur maximum de la région centrale de la sole pédieuse, 3/4 milli-
mètre.
Corps d'un brun-marron jaunâtre, avec de chaque côté une étroite
bande d'un noir bleuâtre venant se réunir en arrière autour du pore
caudal. Bouclier de même couleur avec également une bande d'un noir
bleuté de chaque côté, Pied de couleur uniforme, d'un jaune brun plus
clair que le reste du corps.
Limacelle petite, subovalaire, pellucide, très fragile, ambrée et comme
irisée, à nucléus submédian.
— 362 —
Afrique Orientale portugaise: Andrada [G. Vasse, io,o5].
VUmcijchts Kirhi Gray a été découvert dans le bassin du Zambèse (no-
tamment à Tête et à l'embouchure du fleuve) ; il habile également toute
l'Afrique Orientale portugaise et, plus au Sud, la région de Port-Natal.
Buliminus (Pseudocerastus) Boivini Morelet.
1860. Glandina Boivini Morelet, Série» conchyliologiques , II, p. 79, pi. V,
fig. 5.
1918. Buliminus (Pseudocerastus) Boivini Germun , Bulletin Muséum Hist. natur.
Paris, XXIV, n° h, p. 261.
Afrique Orientale portugaise : Andrada [G. Vasse, io,o5|.
Deux exemplaires adultes de moyenne taille ont été recueillis, avec un
jeune spécimen, par G. Vasse. Le plus grand individu mesure seulement
18 millim 1/2 de longueur, 10 millimètres de diamètre maximum et
9 millimètres de diamètre minimum. Son ouverture a 8 millimètres de
hauteur sur h millimètres de diamètre.
Rachis (Rachis) rhodotaenia Martens.
1869. Buliminus (Rhachis) rhodotaenia Martens, Moll. in von Decken's Reise,
Bd. III, Berlin, p. 69, taf. II, fig. a.
1878. Buliminus [Rhachis) rhodotaenia Martens, Monalsber. d. kônigl. ALademie
d. Wissensch. zu Berlin, p. 392, n° 10, taf. II, fig. 7.
1 883. Pachnodus rhodotaenia Bourgcicnat, Histoire malacologique Abyssinie,
p. 79, et Annales Sciences natur. , Zoologie, 6e série, XV, p. 79.
1889. Rachis rhodotaenia Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale , Paris,
mars 1889, p. 60 , n° 9.
189^1. Buliminus [Rachis) rhodotaenia Smith, Proceedings Malacological Society
London, I, p. 161, n° 6.
189.5. Buliminus (Rachis) rhodotaenia Martens, Annali Museo Civico d. Storia
Natur. d. Genova, a" ser., XV, p. 84.
1897. Buliminus (Rhachis) rhodotaenia Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-
Ost-Ajrik., Berlin, p. 71, taf. III, fig. 38.
Le type n'a pas été recueilli par M. G. Vasse, qui a seulement rapporté
la belle variété suivante :
Variété andradensis Germain, nov. var.
Spire conique en dessus , composée de 7 tours à croissance régulière,
les premiers convexes, les autres peu convexes séparés par des sutures
— 363 —
bien marquées ; dernier tour grand , formant près des deux tiers de la
coquille, bien convexe, atténué à la base; ouverture oblique, ovalaire,
anguleuse en haut, très arrondie en bas et extérieurement; columelle droite,
triangulaire, recouvrant partiellement un étroit ombilic ; péristome mince
avec un léger encrassement interne blanc.
Longueur, 26 millimètres ; diamètre maximum , 1 5 millimètres ; dia-
mètre minimum, 12 millimètres ; hauteur de l'ouverture, i3 millimètres ;
diamètre de l'ouverture , 9 millimètres ( y compris l'épaisseur du péri-
stome).
Le test est assez brillant, d'un blanc jaunâtre avec, à la partie inférieure
des premiers tours, placée contre la suture, une étroite bande noire
brillante ; au dernier tour, on observe une bande médiane d'un blanc un
peu violacé, large de 1 millimètre; les deux derniers tours sont par-
semés de taches arrondies, brunes, plus ou moins groupées et irrégulière-
ment réparties. Le sommet est marron brillant, lisse, ainsi que le premier
lourde spire; les autres tours sont garnis de stries longitudinales très fines
et serrées, obliques, un peu crispées aux sutures, assez irrégulières, avec
des traces à peine sensibles de stries spirales.
La variété andradensis Germain se distingue du Racltis (Rachis) rhodo-
tœnia Maitens type, en dehors de ses caractères picturaux: par sa taille
plus grande ; par sa forme moins longuement conique en dessus ; par ses
tours de spire plus convexes et par son dernier tour mieux arrondi , pro-
portionnellement plus grand, avec une ouverture plus développée en
hauteur.
Par ces caractères, elle se rapproche du Rachis (Rachis) Rôhini M ariens ' .
mais son ornementation picturale est différente, sa taille plus grande, son
ouverture mieux ovalaire et bien plus haute par rapport à sa largeur.
Du point de vue de la forme générale, la variété andradensis Germain se
place exactement entre les deux espèces du Dr. E. von Martens dont il vient
d'être question.
L'ornementation picturale de la forme recueillie par G. Vasse rappelle
également certains modes de coloration du Rachis [Rachis) stictus Mar-
tens "!) possédant également, sur les tours supérieurs, une zone noire
1 Martens ( Dr. E. von). Xeue Land- und Susswasser-Schnecken aus Ostafrika;
I\arhrirhlsblatt d. deulscheu Malahozoolog. Gpsellschajt, Frankfurt-a.-M. , 1895,
p. 181 ; et Beschalte Weichtliiere Deutsch-Osl- Ijrik. , Berlin, 1897, p. 70, taf. III,
fig. 39 [Bulimiiuts (Rhachis) Bohtni], Cette espèce vit sur les bords du Tanga-
nyika [Dr. Bôhm] et sur ie mont Ghiradzulu, vers 5ooo pieds (= îôdo mètres
environ) d'altitude [A. Whïte].
- Martens (Dr. E. von), Malàliozoohg. Blolter, VI, 1859, p. 211, taf. Il,
fig. (î [Bnliminus (Rhachis) s/ictus]. Découverte à Tette, sur le Zambèse \i. M.
Hh.debrandt], cette espèce a été retrouvée dans le >yassaland fj. Kirk et A.
W hïtb].
— 364 —
contre la suture (1), et du Rachis (Rachis) venustus Morelet (2) dont les der-
niers tours sont aussi parsemés de taches brunes irrégulièrement distri-
buées. La variété andradensis Germain est beaucoup plus éloignée du
Rachis (Raclas) Landaueri Pfeiffer(3) auquel le Dr. E. vo.\ Martens compare
son Rachis (Rachis) rhodotaenia.
Afrique Orientale portugaise : Andrada [G. Vasse, 1905].
Le Rachis (Rachis) rhodotaenia Martens occupe une area étendue dans
l'Est africain, où il habite surtout dans les régions du Kenia [Dr. J. W.
Gregory], du Kilima N'djaro (où il s'élève jusqu'à 1,700 mètres) [J. M.
Hildebrant], du Victoria Nyanza [G. A. Fischer]. Il est également connu
de la vallée du Sabaki où il vit sur les troncs d'arbres et du sommet du
Mont Mbololo (Est Africain anglais) [Dr. J. W. Gregory]. Plus au Nord, le
Capit. Bottego l'a retrouvé dans le Somal.
Acbatina (Achatina) panthera de Férussac.
1821. Hélix (Cochlitoma) panthera de Férussac, Tableaux systématiques , p. Z19,
3^9 (nomen nudum).
i8a5. Hélix (Cochlitoma) panthera de Férussac, Histoire gén. part. Mollusques
terr. etjluv., Il, p. i5g, pi. CXXVI,fig. 1-2.
1 838. Achatina panthera deLamarck, Hist. natur. animaux sans vertèbres, éd. II
[par Deshaïbs], VIII, p. 309.
18A2. Achatina panthera Reeve, Conchologia Iconica, V, pi. III, fig. 12.
i8ft6. Achatina lamarchiana Pfeiffer, Proceedings Zoological Society oi London ,
p. 11 5.
1860. Achatina panthera Morelet, Séries conchyliologiques , II, p. 69, n° 28.
1878. Achatina pantherina Nevill, Handlist Mollusca Indian Muséum Calcutta,
p. iA5, n° h.
1889. Achatina panthera Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, Paris,
mars 1889, P- 7*>-
1892. Achatina mossambica Brancsik, Jahresheft d. Naturwissensch. Vereines d.
Trencsenar Comitates, XV, p. 116, taf. VI, fig. 2, 2 ffl-2 b et taf. X,
fig. aa-sb.
(1) Smith (E. A.), On a collection of land-shells from British Central Africa
(Proceedings Zoological Society o/London, 1899, p. 586).
W Morelet (A.), Journal de Conchyliologie, IX, 1861, p. h& (Bulimus venus-
tus) : «Testa perforata, ... apicem versus nigricantem cyanea, fascia Hneari,
in anfracta ultimo saepe evanescente , omata punctisque raris brunneis irrcgu-
lariter notata ...» Cette espèce vit aux îles Comores.
(3) Pfeiffer (L.), Malahozoolog. Blâtter, XIV, 1867, p. 197; — et Monogra-
phia Heliceorum viventium, VI, Lipsiae, 1868, p. 116, n° 990" ; — et AW-
tales Conchologicae , III, 1867, taf. XCV, fig. i5-i6 (Bulimus Landaueri).
— 365 —
1897- Achatina panthera Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrik. ,
Berlin, p. 83.
1899. Achatina panthera Smith, Proceedingi Zoological Society oj'London, p. 58g,
pi. XXXIV, fig. 1.
tgoft. Achatina panthera Pilsbry, in Tryon, Manual of Conchology, 2 e série, Pul-
monata, XVII, p. 4i, n° 4o, pi. XXX VIII, fig. 3i, et pi. XXXIX, fig. 2.
C'est avec raison que H. A. Pilsbry [loc. supra cit., 190/1, p. 42] rap-
porte à V Achatina panthera de Fe'russac Y Achatina mossambica Brancsik.
Celte dernière , de grande taille [longueur, 168 millimètres ; hauteur de
l'ouverture, 90 millimètres], de forme plus courte et plus ventrue, est
une coquille très solide avec l'intérieur de l'ouverture rosé ou bleuâtre, les
bords de l'ouverture et la columelle colorés en rose. C'est donc une forme
identique à Y Achatina Lamarcki Pfeiffer, cette dernière se reliant au type
panthera par tous les intermédiaires. 1/ 'Achatina Lechaploisi Ancey (1) est
probablement aussi la même espèce, mais sa taille est seulement de
125 millimètres de longueur pour 75 millimètres de diamètre maximum,
avec une ouverture atteignant 77 millimètres de hauteur.
Les individus recueillis par G. Vasse ont i3i-i4o millimètres de lon-
gueur, 76-70 millimètres de diamètre maximum et 62-61 millimètres de
diamètre minimum. Leur ouverture mesure 72-73 millimètres de hauteur
sur 45-46 millimètres de diamètre maximum (y compris l'épaisseur du
péristomc)(î).
Afrique Orientale portugaise : Andrada [G. Vasse, 1905 J.
V Achatina panthera de Férussac est plus particulièrement une espèce
eôtière vivant depuis Delagoa Bay (3) jusqu'au nord de Zanzibar. A l'inté-
rieur des terres, elle a été signalée en de nombreux points de l'Afrique
orientale, notamment à Tette, sur le Zambèse [Peters], et à Zamba, vers
5,ooo pieds (1,520 mètres environ) au-dessus du niveau de la mer, à
l'extrémité sud du lac Nyassa [Whyte]. Elle habite également l'est du
Transvaal, sur les bords de la rivière de la Reine (Queensriver), près de
Barberton [ Penther]. Cette même espèce se retrouve à Madagascar [E. Vesco ,
F. Geay, etc.] et aux Seychelles (Mahé, sur les terres basses, jusqu'à une
altitude de 3oo-4oo mètres), où elle est commune [Braueb]. Elle a été
introduite à l'île de la Réunion et à l'île Mauiice.
(1) Ancey (CF.), Résultat des recherches malacologiques de Ms' Lechaptois
sur les bords du lac Nyassa et de la rivière Shiré , Mémoires Société zoologique
France , VII, p. 320.
(2) Le type ligure par D. de Férussac mesure 120 millimètres de longueur
et 75 millimètres de diamètre; son ouverture a 76 millimètres de hauteur
maximum.
) Sur les monts Lobombo en face de Delagoa Bay [Penther].
— 366
Achatina (Achatina) glutinosa Pfeiffer.
i85a. Achatina glutinosa Pfeiffek, Proceedings Zoological Society of London ,
p. 86.
1 853. Achatina glutinosa Pfeiffer, Monograph. Heliceor. vivent., III, p. 485,
n° 3a.
1 855. Achatina glutinosa Pfeiffer in Martini et Ghemnitz, Systemat. ■Conchylien-
Cabinet, Ed. II, p. 36o, taf. XLIV, fig. î.
1 868. Achatina glutinosa Pfeiffer, Monograph. Heliceor. vivent., M, p. ai3,
n° 20.
1889. Achatina glutinosa Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, Paris,
mars 1889, p. 77.
1899. Achatina glutinosa [= Achatina Petersi Martens] Smith, Proceedings
Zoological Society of London , p. 089, n° 37.
190/1. Achatina glutinosa Pilsbry in Tryon, Manual of Conchology, ae série,
Pulmonata, XVII, p. 61, n° 54, pi- IX, fig. 23.
V Achatina (Achatina) Petersi Martens (1) n'est qu'une variété de cette
espèce , caractérisée par sa forme plus ventrue ; elle est reliée au type par
tous les intermédiaires.
Le test est mince, presque transparent, parfois comme vernis, d'un
brun jaunâtre avec quelquefois de rares flammules rousses peu mar-
quées , localisées au dernier tour. L'intérieur de l'ouverture est d'un bleu
violacé légèrement laiteux, très brillant , comme irisé (2).
Les premiers tours sont à peu près lisses; les autres sont garnis de
stries longitudinales obliques , onduleuses , médiocres , coupées de stries
spirales très apparentes, principalement à la partie supérieure des tours
de spire, près des sutures qui sont submarginées.
La coloration et la sculpture restent bien constantes (3) ; mais , ainsi que
E. A. Smith l'a déjà observé , la forme générale varie dans d'assez larges
O Achatina Petersi Martens, Malakozoolog. Blàlter, VI, 1869, p. 31 4, et
Monutsberich. d. Akad. d. Wissensch. Berlin, 1878, p. 392, n° 9 ; = Achatina
Petersi Pfeiffer, Monograph. Heliceo)\ vivent., VI, 1868, p. ai3, n" ai; et
Novitates Concholog,, IJI, p. 652, taf. XG1X, fig. i3-i5;= Achatina Petersi
Bourguignat, Mollusques Afrique équatoriale, Paris, mars 1889, p. 78 ; = Acha-
tina glutinosa variété petersi Pilsbry in Tryon, Manual of Conchology, ac série,
Pulmonata, XVII, p. G3, pi. IX. fig. a4.
^ Cette très belle espèce sera figurée dans mon Mémoire, actuellement
sous presse, sur les Mollusques recueillis par M. G. Babault, dans l'Afrique orien-
tale.
(3J Cependant les stries spirales peuvent être plus ou moins accentuées au
dernier tour.
_ 367 —
limites , ainsi que l'on peut s'en rendre compte par le tableau suivant don-
nant les dimensions principales de quelques individus.
Les jeunes (comme l'exemplaire h du tableau ci-dessus) ont une co-
quille mince et à peu près transparente ; la spire est conique en dessus,
avec sommet obtus; le dernier tour, très grand, nettement caréné, est
bien plus développé en dessus qu'en dessous ; l'ouverture est très anguleuse
en haut, bordée par un péristome mince et fragile: enfin la columelle est
plus tordue que chez l'adulte. La coloration est d'un brun jaunâtre brillant,
fond sur lequel se détachent des fjammules longitudinales rougeâtres(1).La
sculpture est nettement réticulée, les premiers tours restent presque lisses.
Au dernier tour, la sculpture réticulée s'arrête à la carène ; en dessous de
celle-ci, il n'y a plus que des stries longitudinales fines, irrégulières, un
peu onduleuses, allant en s'atténuant vers la columelle.
Afrique Orientale portugaise : environs d'Andrada [G. Vasse, 1900J.
Indiqué tout d'abord, par erreur, comme vivant dans les régions occi-
dentales de l'Afrique [Fraser in : L. Pfeiffer, loc. supra cit.; III, i853,
p. 485], cette espèce a été signalée à Tette, dans le Mozambique
[Peters], à Zomba, dans l'Afrique Orientale anglaise [A. Whyte].
La variété Peterst Martens est connue de Tette (Mozambique) [Peters]
et de Kitui dans l'Oukamba (= Ukamba) [J. M. Hildebrandt].
W Ces flammules sont beaucoup plus apparentes que chez les individus adultes.
— 368 —
Achatina (Achatina) Vassei Germain, nov. sp.
(Fig. 2C)-3o dans ie texte.)
Coquille de forme générale ovoïde-allongée ; spire composée de 7 1/2
tours , les tours embryonnaires petits , les autres médiocrement convexes ,
à croissance régulière, séparés par des sutures bien marquées; dernier tour
grand, formant plus de la moitié de la coquille, cylindroïde-allongé , très
peu ventru; sommet obtus; ouverture longuement ovalaire, très anguleuse
en haut , subanguleuse en bas ; péristome mince ; columelle étroite et tordue.
Fig. aa-3o. — Achatina (Achatina) Vassei Germain.
Andrada (Afrique Orientale portugaise) [G. Vasse], X 2 environ.
Longueur, ho millim. 1/2; diamètre maximum, 18 millimètres; dia-
mètre minimum, 17 millimètres; hauteur de l'ouverture, 20 milli-
mètres; diamètre de l'ouverture, 8 millim. 1/2.
Test un peu mince et fragile, presque transparent, d'un jaune pâle
a peine brillant sur lequel se détachent des flammules assez étroites,
d'un brun roux, dont la disposition, aux deux derniers tours, est tout à fait
particulière. Du côté de l'ouverture, les llammules de l'avant-dernier tour
sont subverticales (légèrement inclinées de droite à gauche) et celles du
dernier tour très obliques (fig. 3o, dans le texte); du côté opposé à l'on-
— 369 —
verture, les flamandes de l'avant-dernier tour sont très obliquement
dirigées de droite à gauche et celles du dernier tour, verticales et un peu
en zigzag (fig. 29, dans le texte). Les tours supérieurs montrent seule-
ment quelques traces de ilammules. Les tours embryonnaires sont lisses ;
les premiers tours ont des stries longitudinales obliques, subégales, à
peine crispées aux sutures, relativement fortes, coupées de stries spirales
fines et plus serrées à la partie supérieure des tours, contre les sutures.
La moitié supérieure du dernier tour possède une sculpture nettement
granuleuse par suite de la présence de fortes stries longitudinales bien
crispées à la suture et de stries spirales plus fines ; enfin la moitié infé-
rieure du dernier tour est uniquement garnie de stries longitudinales plus
délicates, serrées et inégales, un peu atténuées vers la columelle.
Cette espèce est bien caractérisée par sa forme ovoïde allongée avec un
dernier tour presque cylindrique (le diamètre maximum différant très peu
du diamètre minimum) et par son ornementation picturale si curieuse. Au
dernier tour, le passage des Ilammules très obliques (côté ouverture) aux
Ilammules verticales (côté opposé à l'ouverture) se fait brusquement; ce
passage est, au contraire, graduel à l'avant-dernier tour.
Rappelant un peu, par sa forme générale, YAcliatina (Cochlitoma) ustu-
lata de Lamarck (*), l'espèce recueillie par M. G. Vasse appartient au groupe
de YAcliaiina [Achatina) Craveni E. A. Smith ("') et se rapproche surtout de
YAcliatina (Achatina) fulminatrix Martens (3), notamment de laforme la
O Lamarck (J. B. M. de), Hist. natur. animaux sans vertèbres, VI, part. II,
1822, p. i3o. Espèce de l'Afrique du Sud, très bien figurée par de Férvssac (Hist.
natur. gêner . particul. Mollusques, etc., Paris, p. 1GA, pi. CXXV, fig. 1-2), et
L. Reeve [Conchol. systemat., II, pi. CLXXVK, fig. 5; — et Conchol. Iconica, V,
pi. XII, fig. fto].
(2) Smith (E. A.), On a Collection of Shells from Lakes Tanganyika and
Nyassa and other tocalities in East Africa , Proceedings Zoological Society of Lon-
don; 1891, p. 283, pi. XXXIII, fig. 11; — et Proceedings Zoological Society
ofLondon, 1891, p. 590, n° 89 [= Achatina Kirkii Smiïh, Annals and Magaz.
Natur. History, London, Dec. 1880, VI, p. /128 (non Achatina Kirkii Graven,
Proceedings Zoological Society ofLondon, 1880, p. 218, pi. XXII, fig. 9, qui est
le Pseudoglessula Kirki Craven)].
W Martens (Dr. E. von), Ueber einige ostafrikanische Achatinen, Sitzungsber.
Gesellsch. Naturf. Freunde tu Berlin, 1895, p. l46; et Beschalte Weichtliiere
Deutsch-Ost-Afrik., Berlin, 1897, p. 91, taf. V, fig. 32 et 38. — Cette espèce
vit dans la région du lac Tanganyika [Dr. R. Boehm, P. BeichardJ, près du lac
Jipe [Dr. G. Wolkens] et à Kauli, dans TOusagara (= Usagara) [Emin Pacua,
C. F. Ancey]. — C. F. Ancey (Remarques sur différentes espèces peu connues du
genre Achatina, Journal de Conchyliologie , L, 1900, p. 276, nu h , fig. 3)
a figuré un Achatina fulminatrix très globuleux, plus globuleux même que celui
représenté par le Dr. E. von Martens, fig. 38 (laf. V) de ses Beschalte.
Muséum. — xxjv. 25
— 370 —
moins globuleuse W. VAchatina (Achatina) Vassei Germain s'en sépare :
par sa l'orme plus ovoïde allongée avec un dernier tour mieux cylindrique,
bien moins ventru; par son ouverture plus étroite; par sa taille plus
petite fs) et par son ornementation picturale si particulière. Cette espèce
peut encore être comparée à VAchatina (Acliatina) Schoutedeni Dautzenberg
et Germain'3), mais celte dernière, de taille plus grande*4', se distingue
facilement, entre autres caractères, par sa columelle presque droite et son
ornementation.
Afrique Orientale portugaise : environs d'Andrada [G. Vasse].
Tropidophora (Tropidophora) anceps Martens.
1878. Cyclostoma anceps Martens, Monatsber. d. Akadem d. Wissenschaftl. Berlin,
p. 288, n° 1, taf. I, fig. h.
tgiO. Tropidophora [Tropidophora) anceps Germain, Bulletin Muséum Hist. nalur.
Paris, XXII, n° 3 (mars), p. 161, et n° 5 (mai), p. 359.
Les tours embryonnaires sont absolument lisses et colorés en jaune un
peu brillant. Les sillons spiraux commencent seulement un peu après
la fin du deuxième tour; ils ne sont d'abord qu'au nombre de six, mais
élevés et saillants dès leur origine. Une étroite bande inframédiane, d'un
brun violacé, orne le dernier tour de spire.
Longueur, 20 millimètres 1/2; diamètre maximum, 21 millimètres;
diamètre minimum, 17 millimètres; hauteur de l'ouverture, 12 milli-
mètres ; diamètre de l'ouverture , 11 millimètres.
Afrique Orientale portugaise : Andrada [G. Vasse, 1905].
M Fig. 3a (taf. V) des Beschalle.
M VAchatina (Achatina) fulminatrix Martens mesure 5o, millimètres de lon-
gueur et 28 millim. 1/2 de diamètre. Son ouverture atteint 3i millimètres de
hauteur.
W Dautzenberg (P.) et Germain (Louis), Récoltes malacologiques du Dr. J.
Bequaert dans le Congo belge (Revue zoologique africaine, Bruxelles, IV, lasc. 1,
10,1/1, p. 27, pi. I, fig. 1, 2).
W VAchatina (Achatina) Schoutedeni Dautzenberg et Germain mesure 58 milli-
mètres de longueur et 23 millimètres de diamètre maximum. Sou ouverture a
aS millimètres de hauteur et 12 millimètres de diamètre.
— 371
CUCURBITAÇÉE/S NOUVELLES DE lHerbIEIX DU MuSEUM
par M. F. Gagnepain.
//
Alsomitra Balansae dagnep. , sp. n. /-
Seandens. Rami subqnadrali. Folia trifoliolata, folioïis lanceolatis, basi
apieeque attenuatis, hteralïbu» paullo a&ymetricis margine inlegerrimis ; nervus
medianus lattis alèidus, n. seeundarii à-jugi tenues, palliât; petioluli gradatim
gradaiimque in laminant desinentes ; petiolus validas, Injlorescenlia ç? axillaris ,
paiticulata, pergradUs, laxa, ramis remous infimis paniculatis, puberulis ;
flores in alabastro globosi, anthesin rotaû minutissimi. Calycis tubus perbrevis ;
loin 5, orbiculares, mucronati. Corolla lobi orbiculares, apice mucronati,
calycis lobis subsimiles, paullalo latiores. Stamina 5, libéra, anlkerœ unilocu-
lares, suborbicidaresque. Injiorescentia fructifer axillaris, paniculata, jlori-
bunda, vracitis; rami injinii elongali , nodis sat remous , floribus incognitis.
Capsula î cm. pedicellata , cylindracea, basi abrupte acuta, lœvis , valvis
apicis iriaugulis; semina oblonga, basi stipilata, supra basin longe alala, parte
jertili obiriangula, apice bicornuta , sublyriformi, zona mediana, rugosa,
usque ad basin seminis grosse papillosa. — Foliola g cm. longa, 4-5 cm. lata,
petiolulis îo-l 5 mm. longis ; petiolus communis 10 mm. longus. Injlores-
centiœ d iô-i8 on. longœ, ramis infimis 8 cm. longis , jloribus in alabastro
i cm., aperlis 3 mm. diam. Infloreseentia jrucliger 18 cm. longa, ramis
infimis 7 cm. longis, nodis 5-y mm. remous. Capsula 55 mm. longa, 1 0-1 2 mm.
crassa, valvis apicis 5 mm. longis; semina j-8 mm. lata, -20 mm. longa,
ala 1-2 mm. longa , parte fertili (j mm. longa.
Tom£w : Cho-bo, Rivière Noire (n° 6022, Balansa); Vo-xa, dans les
monts Thung-dang (n° 8267, Bon).
Cette espèce doit se ranger au voisinage de VA. sarcophylla lîœm. par
ses feuilles trifoliolées et la l'orme de ses graines. Elle s'en distingue :
1 ° par ses feuilles moins épaisses , acumine'es aux deux extre'mite's , à côte
large et blanche ; 20 par ses fruits notablement plus longs et épais ; 3° par
ses graines à partie fertile terminée par deux cornes, en lyre, beaucoup
plus longues. Bien que je n'en connaisse pas les fleurs femelles , je n'hésite
pas à décrire cette espèce nouvelle, parce qu'elle est bien distincte de
toute autre.
a5.
372
Alsomitra tonkinensis Gagnep., sp. n, y
Scandera. Ratni graciles, anguloso-sulcati , glabri. Folia pedatim 5-folio-
lata, foliolis obovato-lanceolatis , glaberrimis , tenuibus, basi attenuatis vel
obtusis, apice brcviter tenuiterque acutis, lateralibus diminuas; cosla solum
conspicua; petioluli graciles, petiolus sal validas. Cirri simplices. In/lores-
centia d axillaris, paniculata, pyramidata, foliosa, foliis ô-foliolatis ,
valdc diminulis, gracilis, diffusa, rami plus minusve paniculati, pedicellis
capillaribus , ienuiter pilosulis, floribus albidis, in alabastro globosis.
Calycis lobi ovalo-aculi , Ienuiter pilosuli. Pelala ovalo-acula, pilosula, basi
coalita. Slamina 5 , fdamentis brcviter fdiformibus , antheris unilocularibus ,
ovatis verlice déhiscente us. — Infl. 9 breviter pyramidalis, apice subtruncata ,
ramis paucijloris, pedicellis brevissime pilosulis. Cahjx et corolla more d.
Ovarium pilis perbrevibus tectum ; styli S , cylindracei, stigmalibus bifulis,
lyriformibus , coniibus obtusis. Capsulœ cyliudraceœ, per 3-â dispositœ, basi
obtuse atlenualœ, tenuissime pilosulœ; sembla alafugacis, incognita, parte
fertili stellatim corniculata, zona média elevala, rugulosa noiata. — Foliola
3-6 cm. louga, io-3o mm. lata, petiolulis 5-l5 mm. lougis; petiolus com-
munis 1 cm. longus. Injlorescentia d 20 cm. longa, ramis infimis asque 7 cm.
longis , pedicellis 8 mm. lougis, jloribus 4-5 mm. diam. , petalis 2. J x 1 .5 mm.
Injlorescentia 9 10 cm. longa, ramis 1-3 cm., pedicellis 10 mm. longis. Ova-
rium 10 mm. lougum. Capsula j.ô cm. longa, t.5-a cm. crassa, partis fer-
tilis acuminibus 2 mm. longis, basi latis, acumine basilari, 3 mm. longo.
Tonkin : Prov. de Hanoï, à Kien-khé (n01 a55o et 355i , Bon), à Lat-
son(nos 3o62 bisei 3i25, Boh) ; mont Bavi , versaut N. (n' 4o2 4, Balansa).
L'espèce la plus voisine de celle-ci paraît être V Alsomitra integrîfolida
Hayata, le. pi. Formos. I, tab. 38, 3g. La mienne s'en distingue principale-
ment : 1" par les feuilles de l'inflorescence presque toujours à cinq folioles :
20 par le fruit beaucoup plus long et gros ; 3° par les graines à pointes
aiguës et à zone plus rugueuse.
Gomphogyne Bonii Gagnep. , sp. n. >/
Herba scandais. Caulis gracilis , glaber, anguloso-sulcatus , parce ad nodos
pilosolus. Folia composita, palmalo-pedala , foliola 3-5, sœpissime 7, late
lanceolata, basi altenuata (lateralia asymetrica) apice abrupte tenuiterque acu-
minata, lenuia supra glabra nervis parce pilosis exceptis sublus glaberrima,
margine dentata , denlibus rotundatis, prope apicem mucronalis ; nervi sec un-
darii 10-jugi, tenues , ultimi subinconspicai ; petioluli petiolusque rufu-pilosuli.
(lirri capillares , ad apicem bijidi. d Injlorescentia paniculata, gracilis, laxa ,
sinuata± elongata ; rami 'i-o , remoti, 3-8 Jlori,Jloribus rotatis stellatisque.
— 373 —
Calycis tubus brevissimm late apertus ; (obi triangulo-elongati. Petala obovato-
oblonga, acuminato-obtusa , sepalis longiora. Siamina 5 ; ft lamenta libéra, gra-
cilia ; antherœ liberœ uniloeulares , orbiculares, ad dorsum insertœ. — Foliola
5-io cm. longa, 2-4 cm. lata; petioluli 8-3 mm. longi, petiolus h-5 cm.
longus. Injlorescentia usque iû cm. longa, ramis a-i cm. longis ; floribus
7 mm. diam. Calycis lobi î .5 mm. longi. Petala 3 mm. longa.
Tonkin : Prov. de Hanoï, bois de Vo-xa (n° 43io, Bon).
Chine : Ichang et environs (n° /i3o3, A. Henry).
Espèce bien différente du G. cissiformis Griff. par ses folioles deux fois
plus larges, à dents larges, surbaissées.
Gomphogyne Delavayi Gagnep. , sp. n. k.
Ilerba scandens. Coulis gracilis, angulato-sulcatus , albidus, glaber. Folia
composita, palmato-pedata ; foliola swpissimc j, elongato-lanceolala , apice
acuminata, basi attenuata, margine grosse serrata, dentibus triangulis , haud
mucronatis (lat&ralia diminuta), tenuia, ulrinque glabra, subsessilia ; nervi
secundarii îo-jugi; petioluli petiolusque subnulli. Cirri capillares, bifidi vel
simplices. d* Injlorescentia panicii lata , gracilis, laxa, ± elongata, valde diva-
ricata ; rami capillares, laxissime jJoriferi, jhribus in alabastro conicis,
apertis stellalis. Calycis lobi ovato-acuminaii, petala subœquantes. Petala ovato-
acuminata margine denticulato-scabra, trinervia, intus tenuissime pilosula.
Stamina 5 ; fi lamenta libéra, breviter loriformia ; anlherœ liberœ, uniloeulares,
orbiculares, ad dorsum insertœ. — Foliola usque iù cm. longa, 3 cm. lata
(laleralia valde diminuta), petiolulis i-a mm. longis, petiolo 3 mm. longo.
Injlorescentia 10 cm. et ultra longa, ramis 1-3 cm. longis, Jloribus explicatis
8 mm. diam. Calycis lobi à mm. longi, î .5 lati. Petala â mm. longa, >ï mm. lata.
Chine : Yunnan, près Ta-pin-tze (n° 3'2q3 , Delavay); au pied du Tsang-
chan (n° 36i3, Delavay).
Espèce bien distincte du G. cissiformis Griff. par la brièveté' de ses
pétioles et pétiolules , la longueur de ses folioles ; très distincte aussi du
G. Bonii Gagnep. par ses pétioles et pétiolules très courts presque nuls,
par ses folioles un peu plus étroites et surtout par leurs dents bien dif-
férentes triangulaires.
Gymnopetalum monoicum Gagnep., sp. n. A.
Herbu repens vel scandens. Caulis plus minusve gracilis, anguloso-sulcalus ,
glaber vel molliter pubescens. Folia pentagona , basi late cordala, sinuato-
dentata, sparse mucronata mucrone uncinato nervos terminante , supra aspero-
pilosa, sublus ciliata vel tomentosa ; nervi palmato-pcdali . ultimi rcticulatim
— 374 —
disposai plus minusve conspicui ; petiolus sparse puboscens. Cirri supra basin
biftdi, ramis inœqualibus. Flores d* etQ subsimiles, axillares. solitarii, longe
pedunculati ; flores 9 rariores. d Pedunculus sublanatus. Calycis liibus
elongatus, apice dilalatus ; lobi lineari-acuti , sœpe ad marginem rcmote denli-
culali, pilosidi. Petala 5 , ovalo-lanceolata , albida, lutea vel rubeseenlia , con-
spicue nervosa. Stamina 3, filamentis brevibus, ad basin tubi insertis; an-
therœ inclusœ, in clavain coalilœ (vel in Jloribus hermaphrodiûs liberœ) ;
loculi lineares, valde sigmoidei. — 9 Calycis lubus ut in cS ; lobi breviores,
subir ianguli. Petala (j minora. Ovarium ovoideum vel subjusiforme , rufo-
pilosum : stylus gracilis, stigmatibus 3, brevibus, loriformibus. Fruetus glo-
bosus , carnosus, indehiscens, ecostalus, seminibus numerosis , in pulpa vires-
cente immersis, lineari-oblongis , compressis , palliais, sulco marginali exscul-
ptis. — Folia 5-8 cm. longa, à.ô-y cm. lata, petiolo a5-âo mm. longo.
Pedunculi 4-ô cm. longi. Calycis lobi ô-8 mm. longi. Petala usque 3o mm.
longa, 20 mm. lata. Antherœ 10 mm. longœ. Fruetus 20-25 mm. diam. ,
seminibus 8 mm. longis, 3 mm. lalis.
Tonkin : Tu-phap [ n° h o 2 0 , Balansa ) ; Hanoï ( n° 4 6 69 , Balansa ) ; Hanoï ,
vers Thinh-chau ( n° 342.3, Bon): Ninh-binh (n° 171.3, Bon); Hanoï (n° 27,
d'Alleizette); Nam-dinh (n° 76 , Mouret); Tuyen-quan (n° i2k,Brous-
miche) ; prov. de Hoa-binh (n° h3û8,Ebcrhardt). — Annam : prov. de Thanh-
hoa , à Cua-bang ( n° 5555 , Bon ) ; H né (n° 27, Bauche). — Cambodge : Ôttdong ,
Compong-luang, sans numéro (Thorel); prov. de Tran (n° ^1^89, Pierre).
— Cochinchine? (n° 228, Talmy); Saigon, etc. (n° 789, Thorel); Bien-
hoa (n° 34i5, Pierre).
Cogniaux, in DG. Monog. Phanerog., 111, p. 388, a fait deux sections
dans le genre Gymnopetalum : i° fleurs dioiqnes, jaunes; fruit sans côtes;
— 2° fleurs monoïques, blanches ; fruit à dix côtes.
Cette nouvelle espèce (monoïque à fleurs blanches, jaunâtres ou rou-
geâtres, à fruit sans côtes) ne peut être comprise ni dans Tune, ni dans
l'autre des sections; elle fait plus, elle les réunit si on les admet ne varietur,
elle ne les conserve que si on les modifie. En disant qu'elle est monoïque,
ce n'est pas aller assez loin . puisqu'elle offre des fleurs hermaphrodites où
les deux sexes sont assez bien constitués. Les affinités du G. dioicum sont
avec le G. integrifolium Kurz, qui n'a pas comme lui les feuilles penla-
gonales et dont, d'ailleurs, la place générique est incertaine.
Gymnopetalum Penicaudii Gagnep. , sp. n.y
Herba proslrula, ad nodos radicans. Caulis angululo-sulculus , gluber vel
parce puberulus , gracilis. Folia pentagona , basi Iule cordala , conepicue drn-
tala, dentibus Iriangulis uculis, supra subglabra dein aspero-punctata , sublus
ad nervos ciliala ; nervi 5 , pcdali, iillimi rcle densum ejjormanteè } petiolus
— 375 —
molli ter breviterque pilosus. Cirri capillares , supra basin bijîdi vel simplices.
In/lorescentiœ d1 racemosœ breviter pedunculatœ , bracteis 3-8, obovatis dentato-
laceratis comitatœ ; flores axillares, bracteas vaîde super antes. Calyx longe
tubulosus , apiee gradalim dilatatus ; lobi 5 , lineari-acuminati, plus minusve
denticulati , dentibus interdum majusculis. Petala ovata, albida, conspicue
venosa. Stamina 3 , Jilamentis brevibus; antheree massa m cyltndraceam apice
eomosam ejformantes ; loculi lîneares valde conduplicati. — Injl. 9 : flores
solitarii, axillares, breviter pedunculati. . . Fructus globosus, viridis, ad
maturitalem intense ruber, apice perianthio coronatns; semina oblonga, com-
pressa , sulco a margini remoto. — Folia 35-3o mm. diam. , petiolo î o-s5 mm.
longo. Injlorescentiœ c? h-n cm. longœ , pedunculus i-a cm. longus; bracteœ
1-2-20 mm. longœ. Cahjcis tubas 3 cm. longus, lobi 8-io mm. longi. Anthe-
rarum massa 10 mm. longa. Injl. 9 pedunculus î cm. et ultra longus.
Fructus a o-a 5 mm. diam., seminibus 8 mm. la agis , 3 mm. latis.
Hainan : (n° 43 Pénicaud); (nos 84o/i et 8/112, A. Henry).
Cette espèce présente des inflorescences mâles analogues à celles du
G. cochinchinense Kurz et des fruits globuleux assez semblables à ceux
du G. monoicum Gagnep. Ses feuilles, petites, sont remarquables par leurs
dents triangulaires aiguës très marquées.
Momordica Eberhardtii Gagnep. , sp. n. /*
Herbu scandens. Coulis gracilis, anguloso-sulcatus , glaber. Folia ovato-
rcniformia, obtusa vel breviter acuminata, membranacea , laxe denticulata ,
basi laie cordata, supra pilosa pilis sparsis, compressis , Jle.ruosis , subtus ad
nervos ciliolata; nervi 5, palmato-pedati ; petiolus gracilis, eglandulosus.
Cirri gracilliuti, simplices. Injlorescentiœ (S, pedunculus axillaris, unijlorus,
la.re pilosus; braclea reniformis , utrinque velutina, intégra vel vix crenulata;
flos sessilis majuscula. Cahjcis tubus brevissimus , exlus velutinus; lobi 5, ovati ,
apice subtruncati emarginatique. Corollœ lobi 5, subhberi , obovati, apice
rotundati, 3 basi atro-maculati, omnes longitudinaliter 5-nervati, breviter
inlus piloso-papillosi. Stamina 0, per paria cohœrentia; antheree liberœ,
loculis bis conduplicati s. Infloresceniia et flos 9, fructus ignoti. Herba 5-8 m.
longa. Folia 3-4 cm. longa, à on. lata, petiolo i5-ùo mm. longo. Pedun-
culus fi cm. longus, braclea j-8 mm. lata,Jlos 5 cm. diam. et ultra. Calycis
lobi U mm. longi, 3 mm. lati. Petala 35 mm. longa, i5 mm. adapicem lata.
Tonkin : prov. de Langson (n° 3 3 6 7 , Eberhardl).
Cette espèce ne figure pas dans la monographie de Cogniaux contenue
dans 1rs suites au Prodrome III, p. 4 9 9; d'après ses caractères, elle pour-
rait prendre place auprès de M. dioica Roxb. et plus près encore du
M. subangulata VA.
376
Momordica laotica Gagnep. sp. n.
Caulis gracilis, angulato-sulcatus , glaber, sed ad nodos pubescens. Folia
ovato-triangula, basi cordata, membranacea , ad nervos pilosa, pilis Jlexuosis
brevibus; nervi 3-5, petiolus gracilis, tortilis , glaber. Cirri capillares, sim-
plices. lnjlorescentiœ d1 peduncuJus elongatus, pilosus, pilis brevibus molli-
busque ; bractea terminalis obovala, vel rhombea, colorata, conspicue nervosa,
subtus et margine pubescens, apice emarginato-mucronala ; Jlos subsessilis.
Calycis tubus brevissimus , campanulatus ; loin 5 , elliptici, subobtusi, conspicue
nervati. Petala nervata. Stamina 5, per paria coalita; antherœ liberœ, loculis
bis conduplicatis. Inflorescentia 9 flores d adullus , 9 et jructus ignoti. Folia
35-à5 mm. longa, 20-35 mm. lata, petiolo 3o-35 mm. longo. lnjlores-
centiœ d* pedonculus à-5 cm. îongus; bractea 7 mm. longa, 5 mm. lata.
Calycis lobi 5 mm. longi.
Laos : plantes de Luang-prabang (n° 167, Dupuy).
Espèce assez voisine du M. Eberhardtii Gagnep., mais s'en distinguant :
i° par ses feuilles plus allongées, non dentées; 9° par la bractée florale
colorée au lieu d'être verte, d'une forme différente et très distincte-
ment nervée; 3° par les lobes du calice plus allongés, non tronqués
au sommet.
Momordica tonkinensis Gagnep., sp. n. ^
Herba longissime ascendens, hirta vel lomentosa. Caulis hirtus pilis mol-
libus patentibusque , albidis, demis. Folia ovata, basi late cordata, haud denti-
culata sed margine nervis secundariis provectis sparsim mucronulata , utrinque
piloso-cinerea supra pilis mollibus appressis conspersa, subtus albido-vclutina
et atro-glandulosa ; nervi 7 palmato-pedati ; petiolus albido-hirtus. Cirri bifuli,
ramis œqualibus. lnjlorescentiœ d pedunculus multijlorus, albido-hirtus , folia
longior, apice corymbifer, jloribus 12-1 5, luteis, pedicellatis , pedicellis graci
libus albido-tomentosis , bractea lineari-lanceolata minuta ad basin corymbi
inserta. Calycis tubus brevis, campanulatus , breviter tomeniosus; lobi breviter
deltoidei, pilosi glandulosique , pilis brevibus, albidis glandulis nigris inter-
mixtis. Corolla rotacea; lobi 5, liberi, ovalo-lanceolati , tomeutoso-papillosi
pilis auratis et glandulis nigris intermixtis. Stamina 5, sublibera , filamentis
latis, ad médium appendiculatis , appendice triangulo brevi; antherœ connec-
tivum crassum, brunneum, loculi bis conduplicati. Ovarium aborhvum , squa-
mis 5, a ma/usculis, obtectum. — Herba 10-1 5 m. longa. folia 1-2 cm.
longa, 9 cm. lata, petiolo 3-h cm. longo. lnjlorescentiœ pedunculus g- 11 cm.
Iongus; corymbus 3-fi cm. Iongus, pedicelli i5-<>.o mm. longi . flores e.rplicati
— 377 —
3 cm. diam. Calycis lobi â mm. longi, 7 mm. lali. Petala 10 mm. long a.
Antheree a ,5-3 mm. longée.
Tonkin : Mai-chau, prov. de Hoa-binh (n° £273, Eberliardt).
Getle espèce appartient certainement à la section des multiflores, mais au
lieu de présenter 3 ou 3 élamiues , comme les espèces décrites par Cogniaux
dans les Suites au Prodrome III, p. k 29, elle en offre 5 à filets libres au
moins dans leur moitié supérieure. Ce n'est aucune des espèces décrites
depuis, et elle semble avoir des affinités avec certaines espèces africaines de
ce groupe des multiflores comme M. mullifiora Hook. par exemple.
Schizopepon Fargesii, Gagnep., sp. n. -t
Herba scandens, radiée bulbosa tuberibus globosis. (Jaillis gracilis, glaber,
angulato-sulcatus. Folia palmatiloba , basi cordata, membranacea, tenuissime
et parcissime pulverulento-pilosa, margine obscure aspero-ciliolata ; lobi 5,
rarius 7, lanceolati, acuminati, paulnm lobulati ; nemi 7, palmalo-pedati ,
venulœ subinconspicuœ ; peùolus abbrevialus. Cirri ad apicem bifidi, rarius
simplices. Inflorescentiœ Q tvrillares, binée; una longe pedunculaia, unijlora,
ebracteata, altéra pluriflora, cymosa, ad nodos bracteata cirrosaque, bracteis
palmatolobatis, cirris brevibus simpficibus ; pedicelli solitarii, capillares,
apiee fle.ruosi ; flores rotali, lobis et petalis longissime caudatis , araneiformes.
— Calycis lobi petala subœquantes , eis similes, sed minute angustiores. Pelala
ovata, longissime tenuiterque caudata, trinervia. Stamina 3, abortu minutis-
sima anantheraque. Ovarium globosum, verruculosiim triloculare, loculis
biovulatis , ovulis apice loculorum pendentibus ; stylus conicus, brevis, trifidus,
cruribus capillaribus apice 3 trifidis, partibus 9 , stigmatiferis , ascendentibus,
lertia subnulla in mentum deminula. Fruclns et flores d ignoti. — Folia
5-8 cm. diam., lobis ù-5 cm. longis, 10-1 5 mm. latis, petiolo cent'unetrali.
Injlorescentiee pedicellus unijlorus a 0-35 mm. longus, pedunculus plurijlorus
a5 mm. longus, pedicellis a cm., bracleis 5 mm. longis; flores explicati lo-
is mm. diam. Pelala 6 mm. longa, basi 1,5 lata. Ovarium -2,5 mm. diam.
Su-tchcen : district de Tchen-kéou, nom vulg. kià péy mou, plante
cultivée pour falsifier le péy mon, racine tubéreuse (n° q3, Farges).
Franchet avait déterminé cette espèce Actrnostemma paniculalum Maxim. ,
ce qui est une erreur d'espèce et de genre. Elle ne peut être un Aclino-
stemma : i° par son ovaire triloculaire nettement et entièrement infère;
20 par son style à 3 branches bistigmalifères au sommet. Au contraire,
c'est un Schizopepon certainement, bien que je n'en connaisse pas les fleurs
mâles.
Par ses feuilles digilées-lobées, le Sch. Fargesii se distinguera à pre-
mière vue de toute autre espèce du genre.
378
Schizopepon longipes Gagnep. , sp. n. y
Herba scandens. Caulis gracilis, debilis. Folia ovato-acuminata, basi cor-
dala, apice longe acuminata, piusminusve lobulato-denlata , tenuia parcissime
piloso-spiculi/eria ; nervi palmato-pedati, ventilée subinconsplcuœ ; petiolus
gracilis, plus minusve elongatus, glaber vel parce spiculifer. Cirri ad médium
bifldi. Injlorescentia d axillaris, salitaria, apice /tarifera, primum subcorym-
bosa; flores pauci , majusculi, pedicellis capillaribus sat e'ongatis sujj'ulti.
Calycis lobi 5, triangulo-lineares. Petala 5, loriformia, calycis lobis 2-plo
longiora et latiara. Stamina 3 , monadelpha ; jilamenta coalita, columnaria;
anthères libéra' , una unilocularis, cœterœ biloculares, loculi lineares subrecti.
Injl. 9 ignota. — Folia 6-j cm. longa, â-5 cm. lala, peliolo to-3 cm. longo.
Inflorescentia 6-1 0 cm. longa, pedunculo nudo 3-6 cm. longo, pedicellis
n-8 mm. longis. Calycis lobi 2,5 mm. longi. Petala 5,5 mm. longa, 1 mm. lala.
Chine : Su-tchuen, à Ta-tsien-lou (n0' A89, 222/i, Soulié); sans numéro
(Mussot).
Cette espèce se distingue du S. Fargesii Gagnep. : i° par les feuilles
à peine lobées; 20 par les inflorescences mâles florifères au tiers supérieur
et presque en corymbe au début de la floraison, le pédoncule étant nu sur
deux tiers environ; 3n par ses fleurs plus grandes; h" par les pétales cinq
fois plus longs que larges. Bien que je ne connaisse pas les fleurs femelles,
je suis certain du genre, les mâles étant bien celles des Schizopepon.
y
Schizopepon Wilsonii Gagnep., sp. n.
Herba gracilis. Caulis subflliformis , glaber. Folia ovala, basi late cordata,
apice acuminata , margine leviter 5-lobata, conspicue dentata , tenuia, utrinque
glabra; nervi 5, palmato-pedati, n. ullimi tenuissimi rete sitbinconspicuum
la. clinique ejormantes ; petiolus gracilis, glaber. Cirri ad médium bijidi, ramis
capillaribus. lnflorescentiœ d binœ Jloribundœ , basi floriferœ , altéra simple.} .
racemosa , angustata, subspicata , altéra supra basin ramosa, pluriracemosa ;
pedicelli capillares, brèves; flores minuit, e.rplicati substellaii. Calycis tubus
subnullus, lobi trianguli. Petala 5, oblonga, apice obtusa, margine eciliata ,
calycis lobis n-3-plo longiora. Stamina 3, monadelpha, filamenta coalita,
columnaria ; antheree 3, liberœ , una unilocularis, cœterœ biloculares , apice
ctuarginalœ. eatrorsœ, dorso granulatœ. — Injl. 9 flores solilarii, gracililer
pedicellati , ad a.villam foliortim ditninutorum inserti. Calycis tubus subnullus ,
lobi lineari-aculi. Petala lineari-oblotiga, calycis lobas vi.r seperanlia, obttisius-
cii/a, eciliata. Stamina 3, libéra, abortiva, fauce corollœ inserta. Ovarium
ovoïdeum, apice longe acuminatum , triloculare , subverrucosum ; ovula 3 ; fo-
ndée i-ovulalœ; stylus coluinnaris , brevis , trijidus , cruribiis brevibus apice tri-
— 379 —
partiris, partibus 2 stigmalijerîs, ascendentibus, tertio, reclinata cakar simulons.
Fructus subsiccus, ovoideus, apice trivahatus, obsolète i-locularis; semina 3,
obovoidea, pendilla, infra submuricata. — Folia 7 cm. Ionga, 6 cm. lata,
petiolo 3 cm. longo. Inflorescentiœ d 7 cm. longœ, pedicelli 2 mm. longi ,
flos explicala j-8 mm. diam. Galycis lobi 1 mm. longi. Pelala 3 mm. Ionga,
1 mm. lata, Ovorium à mm. longum. Fructus 10-1 2 mm. longus, seminibus
8 mm. longis, infra 5 mm. latis.
Chine : Su-tchuen, district de Tchen-kéou (n° 190, Forges);
Chine occ. : mont Wu, août 1903 (n° 366o, Wilson).
Espèce très voisine du Sch. dioicus Gogn., en différant principalement :
i° par les lobes des feuilles plus aigus; 9° pa< l'inflorescence femelle plus
rameuse; 3° par les fleurs mâles à lobes du calice beaucoup plus courts
que ceux de la corolle; h° par l'ovaire beaucoup plus rétréci au sommet,
à verrues foncées; 5° par les branches stigmatiques plus allongées.
Trichosanthes baviensis Gagnep. , sp. 11. fi
Herbu scandens. Coulis grocilis, gluber, angulato-sulcatiis. Folia ovata,
basi Iule cordata, apice acuminata, acntissima, morgine sparsim mucronutu ,
tenuia, supra gluberrimu. subtus ad renulus piilverulento-pilosula; nervi 5-J ,
peduti . renulis tenuibits rete laxum ejformantibus ; petiolus sut elongatus, te-
nuibus rete laxum rjformuntibus; petiolus sut elongatus. Ic/miter pulveruleuto-
pilosiis. Jn/lorescentia c? oxillaris , cortjmbosa , deusa, b re vis ; pedicelli glabri ,
ebracteaii; flores in alabaslro globosi. Caltjx pilosulus ; tubus abrupte compa-
nulalus; lobi remoli , deiili formes, miuiiti. PetahS, lineuri-ucuminata , longis-
sime piloso -jimbriata. Stamina 3; antherœ coalilœ , massant obovatam, apice
truncutum eff or mantes ; filamentis 3 , perbrevibus ; loculi lineares, sigmoidei.
Infi. flores ç et fructus ignoti. — Folia y-i3 cm. Ionga, ô-g cm. lata, petiolo
3-â cm. long». Inflorescentia 2 cm. Ionga, jjedicelli to~iômm. longi. Calycis
lobi I mm. longi. Petala Ma ij-20 mm. Ionga. Antherœ 9 mm. longœ.
Tonkin : Tu-phap, juin 1887 (n° 6016, Balonsa).
Tous les Trichosanthes que j'ai étudiés ont des pétales involutés en lon-
gueur, c'est-à-dire que leurs bords droit et gauche, plies suivant la
longueur, se rapprochent de la ligne médiane. Ici la préfloraison est diffé-
rente, le sommet des pétales infléchi se rapprochant de leur base. X a-t-il
là une différence générique? Je ne le crois pas. Bien que je ne connaisse pas
les fleurs femelles, ni les fruits de cette nouvelle espèce, je crois pouvoir la
décrire à cause de ses feuilles, et surtout de son inflorescence très caracté-
ristiques. Les espèces les plus voisines seraient T. nervifolia L. et T. Becca-
riauu, d'après la monographie de Cogniaux in DG. Monog. Phanerog. 111,
p. 353 et 354,
— 380 —
Trichosanthes Pierrei Gagnep. , sp. n. N
Caulis gracilis, subfiliformis , angulato-suîcatus , glaber. Folia ambilu orbi-
cularia, basi cordata, 5-kbata, membranacea, utrinque pallida, ad nervos
ciliato-aspera , lobis oblongis, acutis, ad basin modice constrictis, sinubus
usque supra basin, ductis, dentibus minutissimis , mucronem simulantibus ;
nervi secundarii û-âjugi, venulis reticulathn dispositis sat conspicuis; petiolus
breviter piloso-asper. lnjlorescentiœ cf axillares, gemellœ, altéra uniflora,
altéra racemosa pedunculo longiiiscnlo , apice Jlorifero, bracteis triangulis ,
modice piloso-glandulosis , jloribus 3-à , tenuitcr glandulosis. Calycis tubus gra-
cilis ad apicem dilatatus; lobi triangido-acutis. Petala oblongo-ovata apice Jim-
briata. Stamina 3, sublibera vel libéra, loculis valde conduplicatis , anlheris
inœqualibus , fdamentis perbrevibus. Flores ç cumfructu ignoti. — Foha 8 cm.
dwm., lobis usque 6-5 cm. longis, petiolo i5-ao mm. longo. Injlorescentiœ
fios solitarius 5-6 cm. longus; racemi pedunculus totidem longus, bracteis
1-2 mm. longis. Calycis tubus parte dilatata io-i5 mm. longa; lobia-3mm.
dein 5 mm. longi. Petala i5 mm. longa.
Gochinchine : mont Lu, prov. de Baria (n° 46g t, Pierre).
Cette espèce est voisine du T. cucumerina L. par l'exiguïté des bractées
et la forme de l'inflorescence. Elle en diffère cependant : i° par les feuilles
lobées presque jusqu'à la base; 2° par l'inflorescence en grappe, souvent
accompagnée d'une fleur seule, également axillaire; 3° par la présence de
bractées petites, mais bien visibles à l'œil nu; h" par les anthères non
soudées, simplement adhérentes, caractère observé déjà par Pierre et qn
paraît unique dans le genre.
S^
— 381 —
Utilisation de la pulpe de Bambou poub la fabbivation dv papieb.
Préparation de v amidon de Cassave.
Création À La Trinité de fabriques spéciales,
pak M. Paul Serrk,
Consul dk Frange, Associé du Muséum.
On annonce ici la création prochaine à Saint-Joseph, localité située à
10 kilomètres de l'or t-d' Espagne, dans l'intérieur, et ancienne capitale
(San José de Oruûa) de l'île au temps de l'occupation espagnole, d'une
fabrique de pulpe de Bambou (utilisable pour la fabrication du papier)
par les grands éditeurs écossais «Thomas Nelson and Sons» de Glasgow.
Tout d'abord, MM. Nelson avaient eu l'intention de créer cette usine
dans les Indes Orientales: mais, à la suite de trois voyages accomplis ici
par un membre de leur firme et à la suite d'expériences faites en Ecosse
avec 2 5 tonnes de Bambou expédiées par le département d'Agriculture
à La Trinité, ils ont décidé de solliciter du Gouvernement de Port-d'Es-
pagne l'autorisation de louer à Champ-Fleurs , avec promesse de vente,
i,ooo acres de terres de l'Estate Valsayn (3,o3o acres) en vue d'y plan-
ter des Bambous. On laisserait aux colons qui cultivent la Canne à sucre
en cet endroit tout le temps nécessaire pour procéder aux récoltes à venir,
et l'offre leur serait faite d'y planter ensuite en tant que rrcontractors» les
espèces de Bambous choisies par les manufacturiers.
L'usine pour la préparation de la pulpe coûtera 25o,ooo francs à
construire, et le prix de l'installation complète, y compris le matériel,
atteindra 760,000 francs.
Le manager de la firme locale «Tennants Estâtes Ltd« serait le repré-
sentant à La Trinité de MM. Nelson.
Un planteur trinidadien , M. Bert de Lamare, avait adjoint, il y a
quelques années, à la sucrerie de Canne qu'il possédait à Orange Grove ,
une fabrique de pulpe de bagasse et d'Herbe de Guinée utilisée pour la
fabrication du papier d'emballage: mais le prix de revient était, assure-
t-on, trop élevé.
L'usine a été fermée il y a environ un an, après la mort de son fon-
dateur, qui se débattait d'ailleurs au milieu de difficultés d'ordre financier.
Mais on assure qu'une maison de Londres , créancière de la succession,
reprendrait celte affaire qui serait alors dirigée par un spécialiste.
— 382 —
En mai 191 4, la crTrinidad Produce Co^, dont MM. Siegerl, d'origine
allemande, qui préparent ici IV Angostura Bittem, sont les principaux
actionnaires, avait profité de la présence ici de la princesse Marie-Louise
de Schleswig-Holstein pour lui faire inaugurer sur la côte, dans un
endroit appelé Carénage, situé à quelques kilomètres de Port-d'Espagne,
une nouvelle usine pour la préparation de l'amidon de Cassave , dont la
capacité de production serait, en traitant 100 tonnes de tubercules, de
20 tonnes d'amidon par semaine.
L'ingénieur allemand chargé de l'installation avait acheté à des spécia-
listes de Leipzig la machinerie la plus moderne exigeant un minimum de
main-d'œuvre.
Il existait déjà à Palmiste , dans le sud de l'île , une amidounerie de Cas-
save créée il y a quelques mois par un membre du Parlement britannique ,
M. Norman Lamont; mais celui-ci fait intelligemment cultiver le Manioc
sur une grande échelle par des recontractors* dans ses terrains avoisinant
l'usine et précédemment plantés de Canne à sucre.
Maintenant que les terrains asphalliques et pétrolifères du Sud sont
exploités intensivement par des compagnies anglaises et américaines, que
les plantations de Cocotiers prennent chaque jour plus d'extension et
que deux nouvelles industries viennent d'être créées dans l'île, on ne
pourra plus reprocher aux Tiïnidadiens de mettre tous leurs œufs et parti-
culièrement deux d'entre eux, le cacao et le sucre, dans le même panier,
ce qui a déjà amené ici, par suite de mauvaises récoltes de cabosses de
Cacaoyers et de Cannes, des crises particulièrement graves.
SOMMAIRE.
Page*.
Actes administratifs. — Nomination de M. le Dr Bouet comme Correspon-
dant du Muséum 3o5
Présentation d'un ouvrage par M. St. Meunier 3o5
Communications :
H. Neuville. Sur quelques particularités du tégument des Éléphants et
sur les comparaisons qu'elles suggèrent (PL VI, VII et VIII) 3op,
M. Kollmaxx. Connochaetes taurinus Babaulti. Forme nouvelle du Britisli
East Africa 319
L. Roule. Description d'une Colleclion d'étude des Reptiles (Rhyncocéphales ,
Grocodiliens , Chéloniens) nouvellement installée dans les Galeries.. 3a 1
P. F.uvia. Annélides Polychètes des côtes d'Arabie récoltées par M. Ch.
Pérez (Figs.) 329
L.-G. Seurat. Sur les Slrongles du gésier des Palmipèdes 3A5
Ëd, Lamy. Notes sur quelques espèces de Purpura déterminées par Blain-
ville dans la Collection du Muséum de Paris 35a
L. Germain. Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique Équato-
riale :
LUI. Mollusques terrestres recueillis par M. G. Vasse dans l'Afrique
Orientale portugaise 358
F. Gag.nepailN. Cucurbitacées nouvelles de l'Herbier du Muséum 371
P. Serre. Utilisation de la pulpe de Bambou pour la fabrication du papier.
— Préparation de l'amidon de Cassavo. — Création à La Trinité
de fabriques spéciales 38 1
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1918
N° 6
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGCGXVIll
AVIS.
Les auteurs sont priés de vouloir bien se rappeler que
l'étendue des notes insérées dans le Bulletin ne saurait
dépasser 5 pages d'impression.
Les auteurs sont également priés de donner des manu-
scrits mis au net qui puissent permettre la composi-
tion rapide du Bulletin.
Les ailleurs sont instamment priés de remettre les cli-
chés des figures qui accompagnent leurs noies en même
temps que leurs manuscrits.
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DBS STATUTS).
I. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres , jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent être agréés parle Conseil d'administration.
Pour être membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
fixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
(l> S'adresser pour les versements à M. Pierre Massos, trésorier de l'Aaociation,
tao, boulevard Saint-Germain.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1918. — N° 6.
■ — ><&><*
179" REUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM.
27 JUIN 1918.
PRESIDENCE DE M. EDMOND PKRRIER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président, n'ayant à donner connaissance d'aucun l'ait pou-
vant intéresser la Réunion, donne immédiatement la parole aux per-
sonnes présentes qui ont des communications à faire, des ouvrages
ou des mémoires à présenter.
M. le Professeur Ch. Gravier annonce que M. Eugène Simon.
Président honoraire de la Société Entomologique de France, le Natu-
raliste universellement réputé, qui depuis sa jeunesse s'est consacré
à l'observation et à l'étude des Arachnides, a fait don au Muséum de
sa collection, dont l'importance est considérable. On en connaîtra la
valeur en lisant la Note suivante.
NOTE
SUR LU DON DE LA COLLECTION D'ARACHNIDES DE M. EUG. SIMON
AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE,
par M. Ch. Gravier.
Le Muséum d'Histoire naturelle vient de s'enrichir île la remarquable
collection d'Arachnides que M. Eugène Simon a très généreusement offerte
à notre grand établissement. Cette collection, qui est actuellement la pre-
mière du monde, renferme un nombre considérable de types. Elle a été
Muséum. — xxiv. afi
H-
— 384 —
faite presque entièrement par ie donateur lui-même, qui est l'un des meil-
leurs Zoologistes français de nos jours et qui est allé lui-même recueillir
ses matériaux d'études non seulement en France et dans le bassiu médi-
terranéen (Italie, Sicile, Espagne, Maroc, Egypte), mais au Venezuela
(1887-88), sur les côtes de la mer Rouge, en compagnie de M. le Dr Jous-
seaume (1889), aux Philippines (1890), à Ceylan (1892), dans la colonie
du Cap et au Transvaal (1893). Le catalogue complet de celte Collection
compte plus de q5,ooo numéros. Le petit nombre de formes qui ne sont
pas déterminées spécifiquement le sont génériquement. Aux exemplaires
choisis avec le plus grand soin par ce Naturaliste aussi avisé que modeste
sont annexées une grande quantité de pièces documentaires au point de
vue biologique : toiles, nids, terriers, proies servant de nourriture aux
Araignées, etc. En outre, M. Eugène Simon offre au Laboratoire de
Zoologie (Vers et Crustacés) toute la partie de sa bibliothèque qui a trait
aux Arachnides et tous les ouvrages anciens contenant des renseignements
relatifs aux mêmes animaux, par exemple : Mémoires pour servir à
l'histoire des Insectes, Réaumur; Systcma nalurœ, Linné (k" et 6e édi-
tions, 10e édition originale), Svenska Spindlar (Aranei succici) Clerck, etc.
Quelques-uns de ces ouvrages, devenus très rares, atteignent aujourd'hui
un prix élevé.
11 est de toute justice de dire que si M. Eugène Simon s'est décidé
à donner dès maintenant au Muséum la riche collection à laquelle il a con-
sacré sa vie tout entière depuis sa plus tendre jeunesse, on le doit avant
tout à M. E.-L. Bouvier qui, depuis plus de vingt ans, entretient les meil-
leures relations à la fois scientifiques et amicales avec le savant donateur,
aussi connu par ses travaux en Ornithologie que par ses recherches en
Entomologie.
En retour de ces libéralités, M. Eugène Simon ne demande qu'une
table de travail et l'usage de sa bibliothèque et de ses collections. Ce sera
à la fois une bonne fortune et un honneur pour le Laboratoire de Zoologie
(Vers et Crustacés) de compter parmi ses collaborateurs un Naturaliste
d'une si haute valeur.
PRESENTATION D OUVRAGES.
M. le Président présente et offre pour la bibliothèque du Muséum
un mémoire, publié dans la Revue Scientia de Bologne, ayant pour
titre : L'Origine des embranchements du Règne animal: i'e partie,
Les Variations d'altitudes chez les Animaux actuels; 2e partie, Le Rôle
qu'ont joué les altitudes. Il en retrace les grandes lignes et en expose
les conclusions.
— 385 —
M. Legendre présente et olïre, pour la bibliothèque du Muséum,
les mémoires et ouvrages suivants :
Louis Lapicque, Quelques principes physiologiques pour une poli-
tique de ravitaillement. Paris, 1918.
L. Lapicque et G. Chaussin, Valeur alimentaire du son pour les
Carvivores (Bull. Soc. de Biol. j3 avril 1918).
L. Lapicque et G. Chaussin, Valeur alimentaire du blé total et de
la farine à 85 comparée à la farine blanche (Comptes rendus Àcad.
des Se, 18 févr. 1918).
L. Lapique et L. Devillkrs. Dispositif hydraulique pour digestion
artificielle (Bull. Soc. de Biol.. 27 avril 1918).
L. Devillers. Détermination du résidu indigestible in vitro par
la pancréatine agissant sur le blé ou ses produits de meunerie ou de
boulangerie (Comptes rendus Acad. des Se, 29 avril 1918).
Edward Bartow, Chemical and Biological Survey of the walers
of Illinois. University Bulletin of Illinois. Vol. /1 , n° 3, Oct. 1906. —
Vol. 8, n°23, Febr. 1911. — Vol. 9, n°2o, Mardi 1919. — Vol. 10,
n° 36, June 1912. — Vol. n, n° 38, May 1916. — Vol. i3,
n° i9,January 1916. —Vol. là, n'J 5, Oct, 1916.
Edward Bartow, Chemical and Biological Survey of the waters
of Illinois (Bull, of Illinois University, 1900, 1908, 1911, 1912,
19 i3, 191/1, 1916 [t. i3 et ià\).
Edward Bartow, J. A. Uddan. S. W. Parraud, George T. Talmer,
The Minerai Content of Illinois waters. Vol. 5, n° 3, Sept. 1908.
Edward Bartow et René Legendre. La cbloralion, procédé de
stérilisation des eaux par le chlore liquide. Paris, 1918.
:?<;,
386 —
COMMUNICATIONS.
Sur quelques Crustacés décapodes
RECUEILLIS PAR M. GïïY BàBAVLT DANS LES EAUX DOUCES DE lIsDE A V GLAISE,
PAR M. E.-L. BoUMER.
Au cours de sa fructueuse campagne scientifique dans l'Inde anglaise
en 1913-1916, M.Guy Babault a recueilli un certain nombre de Crustacés
d'eau douce qui, grâce à sa générosité, font désormais partie des Collec-
tions du Muséum. Ces Crustacés se composent de Caridines et de Crabes
potamonides auxquels sera consacrée la présente Note; ils comprennent
aussi quelques Amphipodes et un bon nombre de Palémonides qui seront
étudiés, dans la suite, par des spécialistes.
DÉCAPODES MACROURES.
Genre Caridina.
Les Crevettes du genre Caridina sont représentées par les deux espèces
suivantes qui me paraissent nouvelles pour la science.
Caridina Rajadhari sp. nov.
(Fig. J,a3.)
Le rostre (lig. 1) atteint nu dépasse peu l'extrémité des pédoncules
antennulaires; il est presque droit, mais toujours s'infléchît un peu vers le
bas à l'extrémité distale; il porte dorsalement 3o à 35 épines, dont les der-
nières sont réduites ou faiblement indiquées , rarement tout à fait absentes,
auquel cas le rostre est dorsalement inerme près de sa pointe; ventralement,
il est toujours inerme dans cette région sur une longueur plus grande, et
présente ensuite 10 ou 11 dents bien développées. L'épine infra-orbilaite
est forte, l'angle plérygoslomien de la carapace, arrondi. Les yeux sont
dilatés dans la région cornéenne et n'atteignent pas l'extrémité de l'aciculc
antennulaire; le bord distal du premier article du pédoncule antennulaire
dépasse cet acicule, son prolongement externe est une épine assez grêle
— 387 —
qui atteint presque le milieu de l'article suivant; l'épine basale des pédon-
cules antennaires est bien développée.
Les chélipèdes antérieurs n'atteignent pas tout à fait le bout dislal des
pédoncules antennaires : leur carpe est au moins deux fois aussi long que
large, sans échancrure bien distincte sur son bord antéro-externe et un peu
plus court que les pinces; les chélipèdes de la paire suivante sont notable-
ment plus longs sans atteindre toutefois, comme les pattes de la paire sui-
Fig. i.
Fig. 2.
vante (3° paire), le bout distal des pédoncules autennulaires; le carpe de
ces chélipèdes est à peu près de la longueur des pinces dont les doigts ,
comme ceux des précédentes, sont plus longs que la portion palmaire. Les
épipodites des maxillipèdes postérieurs et des pattes des quatre paires
antérieures sont bien développées. Les épimères du segment abdominal
antérieur sont arrondis en avant , ceux des segments h et 5, obtus en arrière
(fig. 2).
[ des pédoncules antennulaires o.8a-o,86
Rapports de la longueur ] du propodite des pattes p 3 o.4o-o.44
avec la carapace. j des pattes p 5 o.53
( du 6e segment abdominal 0.60-0.60
Rapports de la longueur j 9 o /
PF du doigt B V°m'Pl o.23-o.94
à celledu propodite ) Pour V 5 °-99
[ de p 3 (progressivement décrois-
1 santés , fig. 3 a ) 6-7
Epines du doigt ( de p 5 (approxim. ) ko
j uropodiaies 8-10
dorsales du telson 4-5
Soies marginales du telson, ordinairement 3 paire-, plus la paire
d'épines externes (fig. 3 c).
L'article basai des uropoiles se prolonge latéralement comme dans
la figure 3 b.
Diamètre des œufs (en millim.) — — - — ^
o,35 0/16
— 388 —
Espèce assez grêle et de médiocre taille ; longueur approximative de la plus
grande femelle, de la base du rostre à l'extrémité du telsou : 20 millimètres.
Rajadhar, dans l'Etat de Kawarda, massif montagneux situé dans les
Provinces centrales , entre Jubbulpoor et Nagpoor : k femelles. Majghaon ,
non loin de Rajadhar : une femelle sans œufs et 9 jeunes capturés le 20 fé-
vrier 1913. Mukhi, même région : une femelle un peu anormale à cause
de son rostre plus long , plus saillant à sa base sur la carapace , et de sou
abdomen plus allongé; le rapport du 6e segment à la carapace égale 0.75 ;
le doigt de p 5 mesure 0.27 du propodite.
o , b
Fig. 3.
Celle espèce présente des aflinités avec les C. Simoni Bouvier, aruensis
Roux et Demani Roux; elle ressemble à toutes trois, mais surtout à la der-
nière, par l'échancrure externe à peine distincte du carpe des chélipèdes
antérieurs , aux deux premières par la forme des épimères abdominaux k
et 5 et parle développement de l'acicule anlennulaire; mais elle se distingue
de toutes deux par l'armature roslrale qui se continue dorsalement presque
jusqu'à la pointe, et par les dimensions très différentes des doigts des pattes
ambulatoires. Ce dernier caractère la rapproche du C. Demani, de même
que les dimensions des pédoncules antennulaires et du 6e segment abdominal
comparées à celles de la carapace. Au surplus, bien que très voisine de notre
espèce , celle-ci s'en distingue par son armature rostrale bien plus réduite,
par la pointe inerme de son rostre, ses épines uropodiales plus nom-
breuses et les épimères subaigus du 5e segment abdominal.
Caridina Babaulti sp. 110 v.
(Fig. 4, 5,6.)
Cette espèce me paraît servir d'intermédiaire entre les individus de
C. brevirostrls St., où le rostre est long et armé sur ses deux bords, et le
C. Davidi Bouv. ; elle diffère de ces individus par sa pointe rostrale inerme
(fig. 4, a et b) et de tous les représentants du C. brevirostris , par les doigts
un peu plus longs de ses pattes ambulatoires, par la présence d'une épine
bien développée sur l'article basai des pédoncules antennaires, enfin et
— 389 —
surtout parle développement d'un long appendice rétinaculaire (fig. 5, b )
à l'angle antéro -interne de l'endopodite des pléopodes antérieurs du mâle,
Fig. h.
appendice qui n'existe pas dans le C. brevirostris. J'ajoute que l'angle
ptérygostomien de cette dernière espèce est toujours largement arrondi,
Fig. 5.
Fig. 6.
contrairement à ce que l'on observe dans la nôtre , où cet angle présente
dordinaire, tantôt des deux côtés, tantôt d'un seul, une dent plus ou moins
saillante (fig. 4, a et b).
— 390 —
Ce dernier caractère n'appartient à aucune autre espèce de Garidine,
sauf (fig. 7) au C. Davidi Bouvier (C. denticulala Dôflein, non de Haan), où
il fait beaucoup plus rarement défaut. D'ailleurs il n'est pas douteux, à
mon sens, que le C. Davidi représente une espèce fille née de la nôtre;
celle-ci est simplement plus petite (longueur maximum, 20 millimètres au
lieu de 3o); les doigts de ses pattes ambulatoires sont plus courts et ceux
F%. 7.
de la paire postérieure armés d'un moins grand nombre d'épines (3o à ho
au lieu de 5o à 60), enfin le bord postérieur du telson est peu convexe
(fig. h , c) , tandis qu'il l'est très fortement dans le C. Davidi. Les caractères
sexuels du mâle sont bien plus différents; au lieu d'être formé d'une lame
subrectangulaire qui se termine à l'angle interne par un prolongement à
Fig. 8.
peu nombreux rétinacles (fig. 5, b), l'endopodite des pléopodes anté-
rieures du C. Davidi se dilate en une large et mince cupule concave en
arrière et recouverte en avant d'une infinité de courtes spinules dirigées
vers le bas (fig. 8, c); et, d'autre part, le rameau sexuel armé de réti-
nacles qui se développe sur l'appendice interne des pléopodes de la
2e paire (tïg. 0, d) est remplacé dans le mâle de C. Davidi (fig. 8, d) par
un énorme bulbe couvert de soies raides. A l'état normal . les deux cupules
— 391 —
du C. Davidi se rapprochent par leurs bords et forment une sorte d'auveut
sous lequel pénètrent et viennent se loger les bulbes sexuels de la paire
suivante. Cette structure complexe indique une évolution bien plus avancée
que celle, plus simple et plus normale, de l'espèce qui nous occupe.
Au surplus , la plupart des autres caractères des deux espèces sont iden-
tiques et sont la preuve d'une filiation certaine, comme le montre le
tableau comparatif suivant :
E. Babaulti. C. Davidi.
Rapports ( des pédoncules antennulaires. o.56-o.63 o.5 1-0.66
des longueurs ) du propodite des pattes 3 . . . 0.06-0. (ta o.35-o./ii
avec \ du propodite des pattes 5 .. . o.4i-o.48 o.3g-o.5o
la carapace [ du 6e segment abdominal. .. . o.43-o.53 o,4i-o.53
Rapports l dans les pattes 3 ( 0.33-0.39 9 o.s7-o.33 $
de la longueur | \ 0.3i tf o.3o-o.4oc?
"mfl'podïïe16 dans les pattes 5 S «».i5-o.,6 9 o.35-o.35 ç
dupiopodUe f F ( o3|£? 0.3,. 0.33 ^
i du doigt des pattes 3 7-8 6-9
Epines ) du doigt des pattes 5 35— ^10 5o-6o
ou spinales \ uropodiales 13-18 10-18
( dorsales du tel son fl paires, parfois 5 5 paires, pu-fois 6
n. ,, , - , .... ,, . 0,70 1,20 0,73 1,10
Diamètre des œuts (en mulimetres) — — ' , — .
o,4o o,(io o,56 0,73
La i"spinu1e du doigt des pattes de la 3e paire est notablement plus
forte que la suivante dans les deux sexes de notre espèce (tig. 5, « ) et
dans les femelles du C. Davidi (fig. 8, a); dans les mâles de cette dernière
espèce, la seconde (fig. 8, b) est aussi forte et prédominante que la pre-
mière, caractère sexuel qui s'ajoute à celui des pléopodes.
Mukbi : h femelles, dont plusieurs dépourvues de la dent ptérygoslo-
mienne, deux d'entre elles ne présentent que 5 soies spiniformes au bord
postérieur du telson; les œufs mesurent -y-. Majghaon : une quinzaine
d'exemplaires y compris deux mâles adultes dont le plus grand mesure
1 5 millimètres ; diamètre des œufs : -J4-. Rajadhar : deux femelles dé-
0,00 J
pourvues de dent ptérygostomienne et présentant 18 épines uropodiales.
Je suis très heureux de dédier cette très intéressante espèce à M. Guy
Babault, qui l'a découverte. Elle semble localisée jusqu'ici dans les pro-
vinces centrales des Indes anglaises, tandis que le C. Davidi est connu
depuis la région de Pékin jusqu'au Kouy-tchéou; entre ces deux régions
asiatiques fort éloignées, on trouvera peut-être des formes intermé-
diaires.
392 —
DECAPODES RRACHYURES.
Famille des POTAMONIDES.
POTÀMON BaBAILTI.
(Fig- 9. Jo.)
Celle espèce est très voisine des P. Larnaudi A. M.-Edw. et Mani Ratlib.
dont elle se distingue surtout par son aire raésogas trique (fig. 9), qui est
régulièrement arrondie en arrière et dont la plus grande largeur est égale
au quart de la largeur de la carapace, non au tiers, comme dans les deux
précédentes espèces. Par son front peu profondément bilobé et la structure
de sa crête post-orbitaire, comme aussi par la courbe de la crête latéro-
nnlérieure, l'espèce ressemble surtout au P. Larnaudi, tandis que, par la
forme du méropodite des maxillipèdes postérieurs qui est plus large que
long, elle ressemble au P. Mani: du reste, sa carapace est un peu moins largo
Fig- 9-
Fig. 10.
que dans Tune et l'autre des deux espèces, sa longueur égalant 0.79 à 0.80
de la largeur. Le sillon cervical est très nettement marqué; au point où,
pour se réfléchir en dehors, il atteint la crête post-orbitaire, celle-ci se
modifie et devient régulièrement tuberculeuse pour atteindre la crête an-
téro-latérale qui est elle-même munie d'une rangée de tubercules semblables.
Les chélipèdes sont inégaux, surtout chez le mâle; la dent supplémentaire
de la face interne de leur carpe est réduite ou nulle. Il y a un sillon sternal
bien venu à la base des maxillipèdes postérieurs. Le dernier segment abdo-
minal du mâle est beaucoup plus large que long, ses bords latéraux sont
concaves et son bout libre, arrondi; dans l'article précédent, la longueur
médiane égale juste la moitié de la plus grande largeur. L'article terminal
(fig. 10,;) des verges ou pléopodes antérieurs est court, en pointe aiguë
et lisse, légèrement infléchi en dehors; les pléopodes sexuels de la a* paire
— 393 —
dépassent un peu les précédents et, dans leur partie terminale (fig. 10, il)
où ils s'entre-croisent, décrivent une courbe fine et gracieuse.
MÂLES. FEMELLES.
Longueur de la carapace (en millimètres ^ ->8.oo a 0,00
Largeur maximum . 35,5o 26,00
Rapport des deui dimensions 0.78 0.80
Largeur de l'aire mésogastrique (en millimètres). . 9,00 6.00
Rapport de celte largeur à celle de la carapace. . . . 0.36 0.9 i
Les œufs sont sphériques et mesurent près de a millimètres.
Bajaura, dans l'Himalaya occidental, sur le Béas, qui descend des monts
Spiti dans le district de Kangra, à quelques milles de Dultanpoor (Kulu);
9 juin 1916. Un mâle, une femelle ovigère, un immature de îk milli-
mètres de longueur, un jeune mâle de 18 millimètres. Dans ce dernier
exemplaire, le dernier segment de l'abdomen est plus long que chez
l'adulte et à bords moins concaves, les pléopodes de la 3" paire sont moins
arqués. D'après M. Guy Babault, tria vallée de Kulu est une des plus impor-
tantes de cette partie de l'Himalaya, les effets de la mousson ne s'y font
plus sentir, le climat est très tempéré; on y fait des cultures de pommes,
abricots et autres fruits d'Europe, ainsi que du thé".
Paratelphusa (Barytelfhcsa) Guerini Edw.
var. planata A. Milne-Edwards.
Thelphma planata \. Milne-Edwards, Nouv. Areh. in Mus., V, 181, pi. XL
fig. 3, 1869.
Potamon (Potamonautes) planatus M. J.Ralhbun, ^ouv. Areh. du Mus. (h), \II,
p. 187, pi. XVI, fig. h, igoS.
Paratelphusa (Barytelphuta) Guerini var. planata , A. Alcock, Calai, indian
Decap. Crust.: fasc. I, Brachyura ; fasc. II, Polamonida , p. 88, 1910.
Chilpy, Etat de Kawarda, Provinces centrales des Indes anglaises, entre
Jubbulpoor et Nagpoor; 16 mars 1916. Une femelle en mauvais état. Le
type de cette variété , qui se trouve au Muséum , provient des environs de
Bombay.
394
DÉCOUVERTE DUNE VARIETE DE LeRNOEENICCS SaRDINE M. B.,
INTERMEDIAIRE ENTRE LE TYPE ET LA VARIETE MONILIFORMIS,
par M, le Dr Marcel Baudouin [Paris |.
En 1909, sur la Sardine n° 6 de la 5e série des Poissons parasités par
le Lernœenlciis Sardinœ B. (1) que j'ai rassemblée dans mon Laboratoire
de Croix-de-Vie (Vendée), j'ai constaté la présence, au niveau de I'oeil.
d'une nouvelle variété de ce Copépode(2).
Elle est nettement intermédiaire entre le type et la variété moniliformis ,
que j'ai signalée antérieurement (3), car son céphalothorax ne présente aucune
trace d'anneaux, contrairement au cas du L. Spratlœ.
On sait que l'espèce L. Sardinœ est surtout caractérisée par l'existence,
sur l'extrémité antérieure du cépbalatorax , de trois Cornes, une centrale et
deux latérales, la centrale étant de beaucoup la plus importante dans la
détermination du L. Sardinœ, à céphalothorax uni. D'ordinaire, elle est
1res forte, très saillante et très pointue, et en forme d'épine. Les deux laté-
rales, au contraire, sont ramassées, trapues et courtes, mais ne ressemblent
pas alors aux deux cornes , latérales également , de L. Spraltœ.
Or, sur le Copépode de la Sardine n° 6 (1909), la corne centrale est très
petite et très grêle. Elle est nettement atrophiée. Par contre, les cornes laté-
rales sont longues et amincies, presque comme dans le Lernœenicus Spratlœ!
Ce fait est comparable au cas n° 3 (n° LXXI) cité dans mon mémoire de
1910 (obs. III), où il y avait une corne centrale nette, mais déjà une des
cornes latérales très longue!
Il y a donc là une sorte de disparition de la corne centrale, ou tout au
moins une diminution marquée de cet appendice, tandis qu'au contraire
les cornes latérales se sont allongées notablement.
(') M. Baudoin, Du mode de fixation du Lernœenicus Sardinœ (C. R. Ac. Se.,
Paris, 190 5, n° 5, 3o janv. , p. 3 a 6-3 a 7).
(s) Découverte d'un type de transilion entre Lernœenicus Sardinœ M. Bau-
douin et L. Spratlœ Sowerby . sur la même Sardine: Lernœenicus Sardinœ, var.
moniliformis. (A. F. A. S., congrès de Toulouse, 1910, t. II, p. i63-ir>7. — Tir.
à part , in-8°, 1910, 5 p.)
M Découverte de 1908 (cf. mémoire cité ci-dessus).
— 395 —
On dirait qu'il ne persiste plus que ces deux longues cornes latérales ; et
c'est à cause de cela que je propose la dénomination de longicornis pour
celle variété nouvelle.
Le céphalothorax n'est d'ailleurs pas du tout moniliforme, ce qui empêche
de classer ce parasite dans l'autre forme du type, dite moniliformis.
*
* *
Jusqu'à présent, ces variétés longicornis et moniliformis ne sont connues
que sur I'oeil de la Sardine! Donc c'est hien ce milieu spécial qui a élé
la cause de ces modifications anatomiques (1), qui mènent franchement au
Lcrnœcnicus Sprattœ, lequel est spécial aussi à I'oeil du Spralt, d'ailleurs.
En effet, quand le Gopépode a sa tête dans l'intérieur du corps vitré , la
corne centrale devient en quelque sorte inutile; d'où son atrophie rapide,
et on arrive alors, grâce à l'allongement compensateur des deux latérales,
à la forme du L. Sprattœ.
L'animal vivant sur l'œil est d'ailleurs, comme ces deux variétés, plus
grêle, plus fin et plus effilé. Sa tête semble faite pour se fixer dans un
liquide, et non plus dans des masses musculaires.
C'est donc la fixation à l'oeil qui a modifié l'aspect anatomique de la
tête dans les deux cas.
Le thorax n'est pas encore moniliforme dans longicornis ; mais c'est la
deuxième modification, plus ou moins temporaire, qui s'est produite sur le
L. Sardinœ pour donner d'abord la variété moniliformis , spéciale aussi à
I'oeil de la Sardine; puis, comme je l'ai dit (1910), pour mener plus tard
à une autre espèce, très fixe, qui ne vil que sur I'oeil du Spratl, d'ordi-
naire, le Lcrnœenicus Spratlœ.
Les parasites de l'œil de la Sardine. — Il résulte de l'observation qui
précède, de celle encore unique que j'ai publiée en 1918, des quatre
publiées en 1910, et de mes recherches antérieures sur les Copépodes
parasites de l'œil de la Sardine , que ce Poisson peut présenter, au niveau
de cet organe , quatre sortes de Copépodes :
i° Le Lernoeenicus Sardine, typique [M. B.J. [Nombreux cas.J
20 Le L. Sardinœ , var. longicornis. [1 fait ici rapporté.]
3" Le L. Sardinœ, var. moniliformis. [A cas de 1910.]
/»" Le Leunoeenicus Spratte typique [Sowerby]. [t obs. de 1918 (J). j
W Comme je l'ai avancé nettement dès îyio. (cf. loc. cit., p. 4-5).
(-> Deux exemples d'atavisme chez le Gopépode: Lcrnœenicus Spratta.'. (I. /''.
.1. .S., Tunis, Jyi3. — Tir. à part, Paris 191 A.)
— 396 —
L'œil de la Sardine peut donc être atteint par quatre animaux différents,
qu'il est parfaitement possible de distinguer désormais. — Et voilà qui
ouvre des horizons nouveaux , sinon à la doctrine du pur transformisme ,
du moins à celle du célèbre Lamarck !
*
* *
En effet, je ne crois pas que la variété du L. Sardines dite longkornis
puisse être assimilée au Lernœenicus eucrassicoli Turton, quoique celte
espèce n'ait aussi que deux cornes latérales et un céphalothorax uni.
En tout cas, s'il y avait identité, c'est que L. eucrassicoli ne serait pas
une véritable espèce distincte !
Cependant, pour pouvoir être affirmatif, il faudrait faire des compa-
raisons avec le type de Turton, ce qui est impossible.
D'ailleurs, le L. eucrassicoli n'a encore jamais été signalé sur I'oeil de
la Sardine. On ne le connaît que sur le corps de I'Anchois et du Spratt
(Baird).
Grâce à ces deux variétés du L. Sardinœ, distinctes anatomiquement,
niais dont l'une est bien plus évoluée que l'autre, on peut donc passer
du type d'une espèce à une espèce différente , le L. Sprattœ.
De plus, les modifications anatomiques sont liées aux conditions biolo-
giques dans lesquelles ces variétés se trouvent obligées de vivre (fixation
sur l'œil).
Par suite, on assiste là à une modification réelle de l'espèce, exclusive-
ment causée par l'influence du nouveau milieu où elle est appelée à pour-
suivre sa carrière de parasite.
On peut donc dire aujourd'hui qu'on est sur la voie des conditions qui
permettent de comprendre les mutations animales, l'évolution des êtres
organisés et la transformation des Espèces.
397
Insectes subfossiles des tourbières sous-mariwes de Belle-Ile,
PAR M. PlERRK LESNE.
Au cours de ses recherches sur les tourbières sous-marines de Belle-Ile,
M. Emile Gadeceau a recueilli un certain nombre de débris d'Insectes dont
l'examen m'a été confié. Cet examen m'a permis de faire diverses consta-
tations qu'il est peut-être utile de consigner ici. On trouvera plus loin la
liste des formes qui ont pu être identifiées, avec l'indication de leur habitat,
de leur régime et de leur dispersion géographique.
11 ne m'appartient pas de rechercher l'âge des tourbières dans lesquelles
ces débris ont été recueillis; mais je puis rappeler qu'en d'autres points du
littoral breton, des tourbières semblables sont datées par les objets qu'elles
recèlent et qui font remonter leur formation à la période s'étendant de
l'époque néolithique à l'époque gallo-romaine (,).
Dès l'année 181 1, de La Fruglaye signalait l'existence, dans la baie de
Morlaix, sur une étendue de plus de 2 5 kilomètres , d'une forêt submergée
et d'une couche formée de terre noire rr entièrement composée de détritus
de végétaux », dans laquelle il trouvait des fragments d'Insectes en parfait
état de conservation (2). Depuis lors, des observations analogues ont été
faites à diverses reprises, et notamment par M. Delavaud, qui a recueilli
des débris d'Insectes dans les terres noires submergées de l'anse Sainle-
Anne, à l'entrée du goulet de Brest (;,). J'ignore si ces débris ont été l'objet
d'identifications précises, mais on possède des données intéressantes sur
divers Carabus dont les débris ont été trouvés en Belgique dans la tourbe
des alluvions anciennes de Soignies (4\ Il sera question plus loin de ces
constatations.
W Voir A. de Lappaisknt, Traité de Géologie, k" édition, p. 07 li.
<"2) Journal des Mines, vol. 3o, a" semestre 1811, p. 389-891.
(3' Cf. Quenault, Les mouvements de la mer. Coutances, 18O9.
M G. de Lapouge, Carabes de la tourbe des alluvions anciennes à Elephas
piimijçenius (Campinien) de Soignies (Belgique), in Ann. de la Soc. entomol. de
Belgique, t. 67 (1908), p. 337.
398
LISTE DES ESPECES.
Famille des CARABID-ffi.
1. Platysma nigrum Schaller. — Un élytre droit incomplet (échan-
tillon n° 1 5 ).
Carnassier terrestre habitant surtout les futaies humides des grauds bois
et les marais du Nord (L. Bedel). Cet Insecte est répandu principalement
dans l'Europe septentrionale et moyenne; il se rencontre communément
dans la France septentrionale.
Famille des DYTICIDJE.
2. Ilybios sp. — Fragments d'élytres (échantillons n°" y et 17).
Les Ilijbius sont des carnassiers aquatiques habitant presque exclusi-
vement les eaux stagnantes. On les rencontre dans toute l'Europe, mais
principalement dans le Nord.
3. Dyticus pcnctulatis Fabr. — Fragment de la base (portion interne)
de l'élylre droit d'une femelle (échantillon n° 18).
Carnassier aquatique vivant dans les eaux courantes et stagnantes de
l'Europe septentrionale et moyenne; rare dans la région méditerranéenne.
^En France, celte espèce est plus commune dans le Nord que dans le Midi.)
Famille des GYRINID-ffi.
h. Gvrinus bicolor Fabr. — Deux élytres d'un même individu, la face
ventrale de l'arrière-corps correspondant restant engagée dans la roche
(échantillon n° 16).
Carnassier aquatique habitant les étangs et les grands marécages, et
propre à l'Europe septentrionale et moyenne. On le trouve dans les parties
septentrionales de la France et dans toute l'Allemagne (E. Reitter); mais
il est plutôt rare dans ces contrées. Il existe dans l'île de Ré (Bonnaire).
5. Gyrinus Suffriani Scriba. — Un élytre droit en entier (échantillon
n° 17): un élytre droit incomplet accompagné d'une portion de la face
ventrale du corps restée engagée dans la roche (échantillon n° 9); un élytre
gauche incomplet.
Espèce des eaux vives et des grauds marécages, dont l'aire géographique
s'étend sur l'Angleterre, la France septentrionale, l'Allemage occidentale,
— 399 —
les contrées de la Baltique, l'Autriche, les Balkans et jusqu'en Corse
(J. Sainte-Claire-Deville) et en Syrie (Réghnbart). Ella est très rare dans
le bassin de la Seine (L. Bedel). On la trouve au lac de Grandlieu
( Dr Marmoltau).
Famille des HYDROPHILIû^].
6. Limnoxenus (Hvdrobius olim) oblongus Herbst. — Pronolum et
élytres (échantillon n° 7).
Espèce des eaux stagnantes, qui habile l'Europe tempérée et méridionale
ainsi que l'Algérie (Bedel). Elle existe notamment dans la France septen-
trionale et dans toute l'Allemagne.
7. GvGLoiNoruM oRBiciLAUE Fabr. — Un élylrc (échantillon n° à).
Vit au bord des eaux, dans la vase et les détritus. Europe septen-
trionale et tempérée.
Famille des HISTERID^l.
8. Histek quadrimacllatus L. — Moitié droile du pronolum (échan-
tillon n° 3) et portion antéro-latérale droite du pronotum (échantillon
n° 1).
Espèce très commune en France dans les fumiers et dans les bouses,
milieux dans lesquels se développe la larve. Plus fréquente dans le midi
de l'Europe que dans le nord.
Famille des CERAMBYCIDiE.
9. Dorcadion flliginator L. — Fragment du côté postéro-latéral du
prothorax (échantillon n° 11).
Espèce fréquentant les lieux découverts, gazonnés, surtout dans les
terrains calcaires. La larve se développe dans le sol, à la racine des Gra-
minées.
Dislribution géographique : France, Belgique, Suisse, Allemagne
occidentale.
Famille des CHRYSOMELIDiE.
10. Don'Acia clavipes Fabr. (D. menyanlhis F.). — Un fragment d'élytre
droit (échantillon-n0 1); portion apicale d'un élytre droit (échantillon n° 2);
idem (échantillon n° 9); les deux élytres d'un même individu, l'un et l'an Ire
incomplets (échantillon n° 12); les deux élytres d'un même individu, Ions
deux incomplets, et un fragment du métasternum (échantillon n° i5).
Muséum. — xxiv. a 7
— /iOO —
Espèce de l'Europe septentrionale el tempérée. D'après les observations
faites en Danemark par A. Bôving, elle se développe sur le Phragmiies
communis Trin. Sa larve ronge les parties immergées de la tige de celle
plante (1). Les observations de Heeger (2), qui donne YAlismu plantago
comme étant la plante nourricière de la même espèce aux environs de
Vienne, et celles de Goury et Guignon(:,), qui signalent le même Insecte
comme vivant sur le Nuphar luteiim, demanderaient à être confirmées.
La teinte métallique des élytres recueillis dans les tourbières de Bellc-ilo
est violette, au moins dans la moitié externe de ces organes. Dans deux
cas sur cinq, les élytres sont entièrement violets; dans les trois autres cas,
ils sont violets dans leur moitié externe, verts ou verdâtres dans leur
moitié interne.
Or, si beaucoup de Donacia sont très variables au point de vue de la
coloration, le D. clavipes, tel qu'on l'observe actuellement, se fait préci-
sément remarquer par sa faible variabilité. Eu France, cet Insecte est
constamment d'un vert métallique pur ou légèrement bronzé. Si, en Alle-
magne, on a signalé des variétés dont la teinte est cuivreuse et d'autres qui
sont d'un bleu verdàtre (I), ces variétés, très exceptionnelles, sont diffé-
rentes de la race des tourbières de Beile-lle, que l'on peut considérer
comme étant aujourd'hui éteinte. Le fait que la coloration métallique des
débris d'autres espèces (Gyrmus, Limnoxenus , Geotrypes), également
extraits de la tourbe, n'a pas subi d'altération sensible permet d'ailleurs
de penser que les différences notées plus haut ne tiennent pas aux condi-
tions de conservation des débris.
11. Donacia polita Kunze. — Fragment d'élytre gauche (échantillon
n°i9).
Les caractères tout particuliers de la sculpture ély traie de certains indi-
vidus du Donacia polita, chez lesquels les interstries sont parfaitement
lisses et très brillants, se retrouvent sur le fragment de Belle-lie; mais la
teinte métallique est différente de celle des individus vivants de celle espèce.
Cette teinte est franchement cuivreuse, avec les interstries externes (à partir
du 9e) violacés, alors que le D. polita actuel a le corps entièrement bronzé
en dessus ou quelquefois un peu cuivreux.
Le D. polita habite l'Espagne, la Sardaigne, l'Italie, la Croatie, la Dal-
matie et l'Algérie; il n'a pas encore été capturé en France.
M A.-G. Bôving, Bidrag til Kundskaben om Donacien-Larvemes Nalurhistorie
(Copenhague, 1906), p. 222 et 2a5. — Idem, Nat. Hist. of llie larvœ of Donaciinœ
(Internat. Be«. der Gesamt. Hydrobiol. und Hydrogr., Leipzig, 1910), p. 89 et 91.
De son côté, J. Weise (Nat. der Ins. Deuischl., d'Ericlison) note que l'adulte se
iiunt habituellement sur la même plante.
M Sitzungsber. K. Ah. Wiss. Wien, XII (i85A), p. 38.
(*) Feuille des jeunes Naturalistes, XXXV, p. 3- (1905).
— 401 —
Famille des SCARABJEID^Î.
12. Sisyphcs ScbjEfferi L. — Tibia antérieur gauche presque entier
(échantillon n° 1 1).
Vit dans les bouses, les crottes de mouton, les excréments humains.
Habile plus particulièrement l'Europe méridionale. Son aire d'habitat
remoule actuellement le long du littoral de l'Atlantique jusque dans le
Morbihan. L'espèce existe aussi en Normandie, dans la Picardie et même
en Belgique.
13. Onthophagus nuchicorms L. — Fragment de la région antéro-laté-
rale gauche du pronotum (d*) [échantillon n° 1 1].
Espèce vivant dans les bouses et les excréments humains et recherchant
ff les pâturages des terrains découverts arides» (L. Bedel). Sur le littoral,
elle est plus fréquente que daus l'intérieur des terres. Elle est notamment
très commune sur le littoral de la Loire-Inférieure.
ïh. Onthophagus ovatds L. — Tibia antérieur gauche incomplet (échan-
tillon n" 9).
Habite les terrains secs et est à la fois coprophage (excréments d'Herbi-
vores, excréments humains), nécrophage (cadavres de petits Mammifères)
et saprophage (champignons décomposés). Très répandu dans l'Europe
moyenne et méridionale.
1 5. Geotrypes pyren*us Charp. (?). — Patte antérieure incomplète et
paraissant usée (échantillon n° 5); fragment du pronotum? (échantillon
n" n). — Identifications laissant subsister quelque doute.
Le G. pyrenœus est une espèce des forêts et des montagnes se rencon-
trant ça et là dans toute la France, notamment en Normandie, en Bretagne
et dans les landes de Gascogne (L. Bedel). Elle vit dans les crottins et
dans les bouses et est peut-être ar.ssi mycophage.
Remarques.
1. Les débris d'Insectes des tourbières de Belle-Ile que j'ai pu idenli-
lier jusqu'ici appartiennent à 1 5 espèces différentes dont 8 aquatiques ou
plutôt aquicoles, et 7 terrestres. Toutes ces espèces, sauf une, existent
encore actuellement dans la région.
2. Quatre des formes aquatiques, appartenant aux genres Dyticus,
Hybius, Gyrinus sont franchement carnassières ; deux ont un régime
phytophage mal défini (Liniiiorcnus, Cycionotum)\ les deux autres (Donacia)
a7.
— 402 —
sont phytophages et inféodées aux Phanérogames aquatiques, l'une d'elles
vivant notamment sur le Phragmiles commuais.
3. Les Doiutcia des tourbières anciennes de Belle-Ile appartiennent , selon
toute apparence, à des espèces actuelles-, mais ils constituent des races
chromatiques qui semblent être éteintes. Ces faits répondent exactement
à ceux qui ont été constatés par G. de Lapouge pour les Carabus des tour-
bières campinieunes de Soignies.
h. L'un de ces Donacia (D. polita Kunze) n'existe plus dans la région,
étant cantonné aujourd'hui en certains points de la zone méditerranéenne.
II s'agirait donc d'une espèce dont l'aire géographique aurait subi une
réduction ou un déplacement depuis les débuts de la période géologique
actuelle. Si ce fait se trouvait confirmé, il présenterait un grand intérêt
comme étant susceptible d'aider à la détermination de la date de la migra-
tion de toute une série d'espèces, telles que le Ncbria complanata L., VHehps
cœruleus L. , le Ceutorrhynchus verrucatus Chevr. , etc. , dont l'aire d'exten-
sion a subi, à une époque qui n'a pu être encore précisée, un déplace-
ment parallèle à celui qui aurait eu lieu pour le Donacia polita (1).
5. Les espèces purement terrestres des tourbières de Belle-Ile com-
prennent :
Une espèce carnassière épigée (Platysma);
Une espèce phytophage inféodée aux Graminées des pelouses (Dor-
cadion ) ;
Cinq espèces copricoles , dont quatre coprophages, liées à la présence
des Mammifères herbivores (Sisyphus, Onthophagus, Geolrypes), et une car-
nassière (Hisler).
G. Si beaucoup des débris [Gyrinus, Limnoxcnus, Donacia, etc.) parais-
sent avoir été enfouis sur les lieux mêmes où les Insectes avaient vécu,
d'attirés semblent provenir des excréments d'Oiseaux (Dorcadion, Hisler,
coprophages). Ces derniers débris sont précisément ceux d'espèces habitant
la terre ferme.
Telles sont les observations que suggère l'élude des débris d'Insectes des
tourbières sous-marines de Belle-Ile. Elles évoquent l'existence, dans les
lieux où ces débris ont été recueillis, d'eaux douces stagnantes dans les-
quelles croissaient diverses Phanérogames, parmi lesquelles devait figurer
le Roseau commun, et le voisinage de prairies sèches, gazonnées, fréquen-
tées par les Mammifères herbivores.
(1> Voir J. Sainte-Cuuie-Demlle , De l'utilisation des Insectes et particulière-
ment des Coléoptères clans les questions de zoogéographie ( Congrès internat.
d'enlom., Bruxelles, 1910, p. 3oq [1911]).
Muséum. — M. Le Cerf.
Pl. IX.
6.
3.
7.
Cintract, plioi.
Fig. i à 8. — Triphosa petronala , n. sp.
Mâles : 2, dessus; h, dessous. — Femelles : î, 3, 5, 6, 7, dessus; 8, dessous.
(Grandeur naturelle.)
'|03
Description d'une Triphosa nouvelle de Corse,
et obseilvatioys sur les formes
APPARENTEES À TRIPHOSA SABAUDIATA DuP. [LÉPJDOPT. (tEOMETRIDAE
par M. F. Le Cerf,
Triphosa petronata n. sp.
(Pl.IX.fig. 1-8.)
Ailes supérieures gris-jaunâtre luisant, densément saupoudrées de gris
ardoisé, traversées de nombreuses lignes de même couleur entre lesquelles
les écailles gris ardoisé s'accumulent pour former des bandes transver-
sales obscures, correspondant aux dessins principaux habituels des Hété-
rocères : basilaire courbe, à peine sinuée; extra bas il aire fortement brisée
en trois dents sur la radiale, la cubitale et la dorsale: ombre médiane
large de 2 à 3 millimètres, assez nettement limitée, perpendiculaire de la
côte au milieu de la cellule, oblique ensuite vers la base jusqu'à la cubi-
tale, puis s'écartant vers l'angle dorsal jusqu'au pli internervural 1-2
pour revenir aboutir au milieu du bord dorsal par un double zigzag;
par son bord externe, elle couvre la discocellulaire supérieure et coupe
la base de l'angle formé par la cellule et la nervure 2. Une ligne fine,
festonnée, précède la bande discale composée de quatre lignes parallèles,
dont les deux médianes se distinguent à peine, et que limite extérieurement
la coudée. A celle bande fait suite une éclaircïe dépourvue de lignes, mais
marquée sur les nervures de lâches claires et de points foncés alternés.
La bande anlélerminale, marquée de même manière sur les nervures, est
élargie à la côte, confusément divisée par une ligne claire plus ou moins
distincte, et ses festons externes sont bordés de jaunâtre surtout vers l'angle
dorsal.
Ailes inférieures de même ton que les supérieures, mais rendues un peu
plus claires et plus luisantes par l'absence du semis gris ardoisé qui ne se
retrouve que sur l'espace terminal. Elles portent également une série de
de lignes festonnées parallèles dont les sinuosités sont plus prononcées et
mieux en mieux marquées au fur et à mesure qu'elles s'éloignent de la
bae vers le limbe. La première, située au tiers de l'aile et presque recli-
ligne à chaque extrémité, s'incurve dans la cellule, de l'angle des discocel-
lulaires à la base de la nervure 2 ; la seconde passe juste au sommet de la
— /iO/i —
cellule; ces deux lignes sont à peine visibles ainsi que la troisième qui est
doublée de près par une autre plus distincte sur laquelle commencent,
comme aux ailes supérieures , des séries de taches nervurales claires et
foncées marquant le creux des festons. Une éclaircie du fond précède la
cinquième ligue, correspondant au bord interne de la bande antétermi-
nale des supérieures, et la sixième, homologue de la coudée, est, comme
celle-ci, bordée extérieurement de jaunâtre.
Dessous des ailes supérieures satiné-luisant, un peu plus clair qu'en
dessus , dépourvu de semis ardoisé el de lignes distinctes ; on distingue
cependant à la côte l'origine de celles de la bande ou ombre médiane;
l'éclaircie discale, les points nervuraux et une indication légère de trait
discocellulaire sont mieux marqués.
Dessous des ailes inférieures plus pâle de la base au milieu du disque,
avec trois taches ardoisées, inégales et linéaires, au milieu de la côte, et
les trois premières lignes beaucoup plus nettes et distinctes qu'en dessus;
les autres, obsolètes et fondues dans l'espace terminal uniformément gris
ardoisé.
Franges des deux paires gris jaunâtre à sommet clair, et divisées longi-
tudinalement par une ligne gris-ardoisé.
Le corps participe de la couleur des ailes, saupoudré de gris ardoisé
en dessus, gris jaunâtre en dessous. Tête un peu plus foncée; palpes à pre-
mier article jaune ocracé clair, second el troisième gris ardoisé; antennes
concolores. Pattes gris ardoisé en dessus, jaunâtre latéralement el en
dessous, avec le sommet des fémurs, des tibias el des articles des tarses
annelés de jaunâtre.
Femelle semblable au mâle.
. Envergure : ko-kq millimètres.
Corse, sommet du Mont San Pétrone, 1,768 mèlres, a&-vn io,i3:
3 d\ 6 9 capturés à la lampe à acétylène entre 20 heures et minuit (,).
Armure génitale c? (fig. 1). — Tegumen en forme de trapèze plus
large que long, arrondi aux angles, avec les bords laléraux presque recli-
lignes et légèrement recourbés vers le bas; bord antérieur un peu déprimé
et échancré pour loger la base de Yuncus qui s'articule avec lui suivant
une ligne à peu près droite, et se présente sous l'aspect d'un très long
crochet à base triangulaire ou cordiforme, et aplatie. 11 est courbé à angle
droit au quart de sa longueur et descend en long bec cylindrique giêle
et rectiligne jusqu'au niveau du méat de Yaedoeagus. Sous Yuncus s'iu-
sère Y anus très long, en tube plissé et aplati transversalement, portant
inférieurement une mince lame chitineuse dilatée en spatule au sommet
(== ? subscaphium de Gosse).
W Voir la note à la fin du mémoire.
— 405 —
Les brachiae à liges latérales ascendantes, minces et faiblement incurvées,
s'unissent sous le tegumen pour former par la fusion de leurs libules une
longue lame médiane libre , aplatie transversalement et un peu courbée, ce
qui donne à l'ensemble vu de profil la forme d'un S dont le sommet de la
brandie supérieure descend un peu moins bas que Vuncus.
Aedoeagus volumineux, un peu courbe, cylindrique et arrondi dans sa
partie proximale, dilaté et fusiforme du milieu au sommet; le méat,
ouvert en museau , laisse saillir dans certains cas l'extrémité du sac intra-
pénien sous forme de vesica cylindrique, tronquée obliquement.
Juœla large, triangulaire, fortement cbitinisée, courbée en S daas le
plan sagittal et creusée en gouttière au sommet.
Fig. 1. — Armure génitale J1 de T. petronata (y ik env.).
Vue de profil, la valve gauche étant enlevée; les deux pelits lobes cliitineux placés
à l'extrémité proximale du tegumen et au-dessus du saccui sont les angles articulaires de
la valve gauche sectionnés lors de l'enlèvement de celle-ci.
Valvac longues, en parallélogramme arrondi, presque plates, faiblement
déprimées dans leur milieu; leur moitié proximale seule est chitinisée,
la partie distale, ovalaire, reste tout entière membraneuse. Bord supérieur
un peu sinué, portant vers le milieu un long digiius plat et courbe,
parallèle au bord et un peu incurvé vers le dedans; bord inférieur légère-
ment creusé entre la base et le milieu, éebancré un peu avant l'extrémité
de la région cbitinisée, à l'endroit où prend naissance un pollea' bifide,
à dents inégales dont la plus courte , courbée en faucille, se dresse perpen-
diculairement au bord, dans l'écart des deux valves, tandis que la plus
longue, bomologue de celle du bord supérieur, s'avance sous la base de
la partie membraneuse; une saillie cbitineuse courbe continue sur la face
interne de la valve la première de ces dents.
Saccus court, constitué par une simple lame irrégulièrement cbitinisée,
échancrée en avant et courbée en cercle de telle manière que la base
revient jusque sous le sommet s'unir à la membrane articulaire.
— 406 —
L'ornementation de ces diverses pièces comporte des poils et des spi-
nules.
Les poils se rencontrent en petit nombre à la base de Vuncus près de
l'articulation du tegumen, sons les bords latéraux, et d'autres vers le milieu
de la tige descendante. Ils sont plus nombreux sur la crêle supérieure de
la lame impaire des brachia, au sommet de laquelle ils forment une longue
touffe rectiligne appressée, terminée en panache. Les valves ont des poils
espacés le long des bords supérieur et inférieur, ainsi que sur la face interne
de la partie chitinisée; quant à la partie membraneuse; elle est tout en-
tière revêtue d'une pilosité dense composée de poils de deux dimensions ,
les plus longs étant espacés parmi les plus courts.
Les spinules sont localisées à la région fusiforme de Yaedoeagus et à la
membrane périphallique qui l'entoure: les unes ont la forme d'épines assez
longues, les autres sont de petites dents coniques, plus fortement chiti-
nisées que les précédentes; la longueur de ces deux sortes de spinules est
variable, et elles passent graduellement de lune à l'autre. C'est à la partie
supérieure de la membrane périphallique que se trouvent les épines les
plus longues, elles s'y répartissent transversalement en rangs parallèles
aux plis; les dents font au-dessus du tiers terminal de Yaedoeagus un revête-
ment qui s'étend jusqu'au méat et tapisse même la face interne et termi-
nale de la vesica.
Le sac intrapénien, deux fois plus long que Yaedoeagus, peut se diviser
en trois régions distinctes : la première, logée dans le talon de Yaedoeagus,
est une ampoule ovoïde s'arrêtant au niveau de l'orifice d'accès du canal
déférent; la seconde, qui lui fait suite, a la forme d'un long tube replié
d'abord très fin, puis croissant de diamètre et se dilatant à l'endroit où il
s'abouche avec la vesica, qui constitue la troisième partie de cet appareil.
Cette vesica est un large cylindre plissé, d'un diamètre presque égal
à celui de Yaoedeagus. Outre les spinules de la face interne terminale
signalées plus haut, le sac intrapénien porte encore à la jonction de ses
parties médiane et terminale d'autres épines couchées et disposées en
ovale sur une aire mal limitée.
Armure génitale 9 (fig. 2 ). — Plaque génitale en tronc de cône courbé,
aplati inférieurement, complètement invaginée dans l'articulation des sep-
tième et huitième segments que dépasse seulement son bord inférieur, sous
forme d'un bourrelet étroit, plat et presque rectiligne. Le vagin , faiblement
tronconique et fortement chitinisé , est sillonné par 7 à 8 plis longitudi-
naux, un peu torses; il est légèrement incurvé et s'unit avec la plaque
génitale de façon h former de profil un 2 inversé; son bord distal se con-
tinue directement avec la bursa copulatrix, globuleuse, un peu piriforme,
dépourvue de laminae dentatae, mais tapissée d'un revêtement de fines
spinules, sauf dans sa partie périphérique distale.
— 407 —
Ovipositor subcylindrique, à valves en parallélogramme arrondi et
complètement couvertes d'une pnbescence mélangée de poils longs et
courts.
Le huitième tergite présente, à l'état normal, une forme ensellée carac-
téristique, et son bord distal, terminé latéralement par deux lobes trian-
gulaires, porte quelques poils marginaux ; les apophyses antérieures
auxquelles il donne insertion, au sommet d'une aire membraneuse trian-
gulaire, sont assez courtes, de diamètre inégal et légèrement sinuées. Les
apophyses postérieures, insérées un peu au-dessous du milieu du bord
proximal des valves de ïocipositor, sont plus longues que les précédentes,
Fig. 2. — Armure génitale Ç de T. petronata X ( i h env.).
Vue de profil: l'ovipositor est complètement dévaginé; on aperçoit, par transpa-
rence, les apophyses antérieures et postérieures, la partie coudée interne de la plaque
vaginale, le vagin chitinisé et plissé, la bursa copulatrix. Le lodîx a été laissé inten-
tionnellement en blanc et son contour indiqué par un pointillé.
presques droites, avec une assez forte dilatation lancéolée immédiatement
après leur point d'attache.
Le hdix n'est pas nettement différencié et consiste simplement en un
léger épaississement chitineux du tiers distal du septième sternite, dont
les angles sont arrondis et le milieu un peu concave.
*
* *
Par tous ses caractères, celte nouvelle espèce est extrêmement voisine de
Triphosa sabaudiata Dup. , avec laquelle elle a les mêmes rapports que tant
d'autres espèces corses ont avec les formes continentales auxquelles elles
sont apparentées.
Le dessin des ailes, dont il m'a paru utile de donner une description
détaillée, est composé des mêmes éléments mais beaucoup plus appa-
rents et formant par l'accumulation du saupoudré gris ardoisé des bandes
— 408 —
caractéristiques dont on ne trouve jamais trace dans sabaudiata, où l'inter-
valle des lignes — d'ailleurs à peine marquées — ne présente aucune
tendance à devenir plus foncé que le fond et reste très uniforme on
dessus. Le dessous est beaucoup plus pâle, tout à fait uni, et montre seu-
lement des rudiments estompés de lignes médianes au voisinage de la
côte des supérieures et du bord abdominal des inférieures. Les franges
monochromes et la teinte pâle du corps et des appeudices, correspondant
à celle des ailes, complètent les différences de coloration entre ces deux
Triphosa.
J'ajouterai qu'à l'inverse de ce qui s'observe chez petronata lorsqu'une
accentuation tend à se manifester dans le dessin des ailes inférieures de
sabaudiata, elle porte sur les trois premières lignes, qui sont de toutes les
plus obsolètes chez la forme corse et se distinguent à peine sur le fond de
l'aile pourtant éclairci dans cette région.
Comparée à celle de sabaudiata, l'armure génitale de petronata montre
ies mêmes rapports étroits que les caractère superficiels. Dans l'ensemble,
elle est un peu moins ample, le tegumen est plus court, la réduction de
longueur portant principalement sur la région dislale, au voisinage de
l'articulation avec Yuncus. Celui-ci forme un crochet plus fermé, à cour-
bure plus accentuée et plus rapprochée de la base, caractère bien net et
qui suffit à distinguer de prime abord Tune de l'autre. La lame impaire
libre des fibules, un peu plus courte et plus large, est aussi plus fortement
courbée. Vaedoeagus, de dimensions un peu plus faibles, n'a pas le talon
renflé et relevé; les valves, plutôt un peu plus allongées, ont le bord infé-
rieur légèrement creusé entre la base et \e pollex; celui-ci est notablement
plus large, sa dent interne plus saillante; par contre, le digitus du bord
supérieur est un peu plus court. Les aires épineuses du sac intrapénien
sont un peu moins étendues et leurs éléments légèrement plus petits.
Quant aux armures femelles, elles ne présentent pas de différences
sensibles.
J'ai observé que, comme sa congénère sabaudiata, l'espèce corse se
pose à la manière des Gnophos, c'est-à-dire à plat, les ailes supérieures ne
recouvrant pas les inférieures , au contraire des espèces des genres voisins :
Scotosia- Stph., Eucosmia Stph., et même de Triphosa dubitata L.
Sur le continent, T. sabaudiata se rencontre individuellement, çà et là,
dans les prairies alpines situées en terrain calcaire dont les cavités, grottes
et cavernes constituent pour elle des lieux d'élection où elle se rassemble
souvent en grand nombre et y passe l'hiver posée contre les parois: c'est
même, parmi lc3 Lépidoptères troglophiles , l'un des plus caractéristiques.
Le massif du San Pétrone oit j'ai découvert petronata se trouve dans la
partie schisteuse de la Corse, et le calcaire n'y apparaît nulle part; il ne
s'y trouve pas de cavernes au moins à ma connaissance, mais les fentes
des rochers et les creux produits par les éboulements au-dessus de la
— 409 —
petite forêt de Hêtres dont je parle ailleurs lui fournissent sans doute des
abris comparables à ceux de sabaudiata et dans lesquels elle doit hiverner,
l'éclosion des deux espèces se faisant à la même époque.
La chenille de sabaudiata vit en juin et juillet sur Rhamnus alpina; je
n'ai pas vu de Rhamnus à l'endroit où j'ai pris mes exemplaires, mais il est
possible qu'il en existe au-dessous du sommet, sur les pentes à pic que je
n'ai pas visitées.
Outre le type, j'ai voulu comparer T. petrowta aux variétés nommées
de T. sabaudiata, mais je me suis aperçu que les indications données
à leur sujet dans les ouvrages et les catalogues, même les plus récents,
appellent une revision complète.
Deux formes sont rattachées spécifiquement à l'espèce de Duponchel:
l'une comme race locale : var. taochata Led. d'Asie Mineure; l'autre comme
variation individuelle : ab. millierala Brd. Je ne connais pas en nature
les types de ces formes, mais leurs descriptions originales, bien détaillées
cl accompagnées de figures en couleurs, fixent avec une netlelé suffisante
leurs caractères distinctifs.
En date, la première est : millierata décrite par Bruand comme espèce
propre du genre Larentia , d'après un mâle capturé en août 1 85 A , près de
Jougne (Doubs), auquel vint s'ajouter une femelle prise le 26 juin 1 858
{Bull. Soc. eut. Fr., i855 , p. 59 «; Ann. Soc. eut. Fr., 1 858 , p. 473 et 483 ,
pi. 1 1, tig. 9). Contrairement à l'avis de Lederer qui, sur communication
du type, avait déclaré qu'il ne s'agissait que d'une variété de T. sabaudiata,
Bruand tenait pour tout à fait distincte son espèce et la considérait comme
* intermédiaire de sabaudiata et de vctulata*. La première de celles-ci lui
était bien connue, il la prenait en nombre dans les grottes du Doubs,
particulièrement celle de Saint-Léonard, et ses habitudes normalement
cavernicoles lui avaient si peu échappé qu'il avait proposé de créer pour
elle, surtout à cause de celte particularité, un genre spécial , au nom très
M Guenée, qui n*a connu que la description préliminaire de millierata clans le
Bulletin de la Société entomologique de France (i855), p. lxi, souligne l'insuf-
fisance des caractères énumérés alors par Bruand, et qui ne lui permettent pas
de compter comme espèce la prétendue Larentia nouvelle, «craignant, dit-il,
que M. Bruand ne connaisse pas exactement montivagata et certata, espèces
peu répandues, généralement mal déterminées dans les collections, et auxquelles
peuvent s'appliquer les différences indiquées dans l'article cité». (Species General,
11, p. M6, 1807.)
Sous une forme que le manque de documents de contrôle rendait nécessaire-
mont hypothétique, on trouve dans cette observation judicieuse une preuve nou-
velle de la sagacité remarquable du vieil auteur français. Cornuiî on le verra plus
loin, millierata Brd. n'est, en effet, qu'une aberration dlùtcosiiiia certata L.
— A10 —
expressif : Speluncicola , qui ne fut d'ailleurs pas adopté, aucun détail de
structure ne paraissant le justifier. Quant à la seconde, sa mise en parallèle
s'explique mal, car elle est d'un genre différent : Scotosia Slph., et d'une
livrée caractéristique.
De prime abord, la forme plus acuminée des ailes supérieures, celle
moins arrondie des inférieures ainsi que la faiblesse relative de leurs in-
den talions et surtout la présence d'une ligne marginale noire, devaient
suffire à écarter tout rapprochement avec sabaudiata , et je suis en mesure
d'affirmer que millierata Brd. n'est qu'une forme individuelle albinisante
(VEucosmia certata L. Ajoutés aux précédents, les caractères du dessin ne
laissent aucun doute à cet égard; sur le fond pâli des ailes supérieures,
on retrouve, semblables à celles de la forme typique, les trois doubles
lignes principales : basilaire, médiane et coudée, intégralement conser-
vées avec leur faible festonnement , la convergence des deux dernières vers
le bas, îe point ou trait discocellulaire noir, et, à la côte, un rudiment
d'ombre antéapicale. Les ailes inférieures présentent seulement des vestiges
de lignes dont la moins obsolète est celle qui passe au delà de la cellule.
Enfin, en dessous des deux paires, sur le fond blanc grisâtre uniforme, se
détachent vigoureusement les points discocellulaires.
C'est avec raison que Bruand insistait sur ces caractères que j'ai tous
retrouvés sur un exemplaire de la Collection Poujade, au Muséum, ne
différant du type figuré que par une taille légèrement plus grande, supé-
rieure du reste à la moyenne des échantillons cYEucosmia certata typiques.
Un petit détail omis par Bruand et consistant dans la présence d'une
courte touffe de poils située vers le milieu du bord abdominal des ailes
inférieures, en dessous, ne saurait suffire à contester l'attribution spécifique
(pie je fais ici de Larcntia millierata Brd. d'après le mâle recueilli par feu
Poujade aux Dourbes, près Digne (Basses-Alpes), le \k juin 1888.
Pour laochata Led., également décrite et figurée comme espèce distincte,
et considérée par l'auteur comme «-intermédiaire entre sabaudiata et diibi-
tatar, , il est plus difficile d'avoir une opinion bien décidée, d'abord par
suite du manque d'échantillon qui lui soit référable sans conlcste, et aussi
à cause d'une divergence assez notable entre le texte et la figure coloriée.
D'après la diagnose latine, les ailes seraient «iivido cinereis», ce que le
texte français qui suit traduit par «gris olivâtre* , alors que la figure, d'un
coloris manifestement lâché il est vrai, les représente gris bleu, avec des
éclaircies jaunâtres traversées par deux lignes brunes. Heureusement la
gravure paraît bonne, les dessins y sont nets et l'on voit distinctement que,
comme le dit Lederer, les ailes sont «plus courtes et plus arrondies que
chez sabaudiata, les inférieures moins profondément dentelées. En dessous,
toutes les ailes portent des points centraux (discocellulaires) et trois
lignes parallèles (discales) ■» , enfin que l'abdomen porte deux rangées dor-
sales de points noirs, «abdominis dorso paribus macularum nigrarum notala*,
— 411 —
caractère qui fait constamment défaut chez les Triphosa vraies, et spé-
cialement sabaudiata, mais qui est constant chez les Eucosmia.
Les types de l'auteur viennois provenaient de Transcaucasie où les avait
capturés Haberhauer, aux environs d'Achalziche et de Hankynda.
Tandis que Lederer rapprochait plutôt son espèce de T. dubitata L. et
surtout de la forme grise des Basses-Alpes désignée comme var. B. par
Guenée , Slaudinger le premier fit de taochata une variété de sabaudiata ,
et quoique les décisions de l'auteur-marchand saxon ne fussent pas tou-
jours des plus heureuses, tous les auteurs subséquents ont suivi et adopté
celte manière de voir. Elle me paraît rien moins que fondée, et voici
pourquoi :
Les Allemands ont déterminé ou répandu dans les collections , avec le
nom de T. sabaudiata var. taochata Led. , une Triphosa d'Asie Mineure
dont j'ai vu neuf exemplaires des deux sexes : huit appartiennent à M. de
Joannis, qui a bien voulu me les montrer au Muséum; l'autre, donné
à feu Thierry-Mieg par M. de Joannis, fait aujourd'hui partie des Collec-
tions du Muséum; il porte de la main de Thierry-Mieg une étiquette ainsi
rédigée : cr un couple absolument semblable communiqué par E. Heyne
comme taochata Led.i. Aucun de ces spécimens, originaires de Hadjin
(Mésopotamie) et de Césarée (Gappadoce), ne correspond à la taochata de
Lederer telle que celui-ci l'a décrite et figurée. Bien que variant un peu
de l'un à l'autre pour l'intensité de la coloration foncière et la netteté du
dessin, ils appartiennent tous à une même forme, plus petite mais très
voisine de sabaudiata et de petronata, et qui se placerait assez bien entre
les deux. Plus pâle que la seconde, plus foncée que la première et plutôt
gris roussâtre ou brunâtre que gris cendré, elle possède les mêmes lignes
festonnées que petronata, moins nettes et sans saupoudré foncé ni obscur-
cissements interlinéaires; les taches claires et foncées nervuralcs sont plus
marquées, notamment aux ailes inférieures, et une ligne festonnée blanc
jaunâtre, plus régulière et plus nette que chez petronata, borde extérieu-
rement aux ailes supérieures la coudée, et une autre l'ombre anléler-
minale.
Le dessous- des ailes jauuâlre-ocracé pâle, un peu sablé de foncé à la
marge, montre une très légère indication de lignes discales vers la côte,
mais il n'y a pas de points discocellulaires. Gomme chez petronata, la frange
est claire, divisée longitudinalemenl par une ligne foncée; la tête, le corps
et les pattes participent de la couleur des ailes et sont plus foncés que chez
sabaudiata.
Si l'on ajoute que la forme des ailes et leur dentelure sont exactement
celles des deux espèces européennes, et qu'au surplus les inférieures sont
dépourvues d'une ligne marginale noire passée sous silence dans le texte
mais bien visible sur la figure, on conviendra qu'il n'est guère possible
d'homologuer celle forme à la véritable taochata , éloignée en outre géogra-
— 412 —
phiquement de plus de 700 kilomètres à vol d'oiseau, dans une région
extrêmement montagneuse et dont le relief accidenté se prête particulière-
ment aux localisations.
Jusqu'à preuve du contraire, je demeure convaincu que taochala Led.
est une bonne espèce, méconnue à tort et peut-être non retrouvée depuis
Ilaberhauer, à placer près de dubitata comme le pensait Lederer. D'ailleurs,
et quoique la chose ne soit pas impossible, on peut souligner combien il
serait étonnant que celui-ci, bon systématicien , et qui avait acquis une
indiscutable compétence depuis l'époque où il prétendait faire de la mil-
lierala de Bruand une variété de sabaudiata, ne se soit pas aperçu que
sa taochata n'élait qu'une forme de celle-ci, comme l'a voulu plus tard
Staudinger.
En attendant que l'avenir apporte à l'opinion émise ici une confirmation
qui ne me paraît pas douteuse, il y a lieu de faire à la Triphosa d'Ano-
malie centrale, dont j'ai dégagé plus haut les caractères essentiel set montré
les différences avec ses congénères, une place dans la classification en la
dotant d'un nom. Je la nomme :
Triphosa agnata n. sp. •
Envergure : ko millimètres.
Type : 1 d\ Césarée (Gappadoce), ex Collection Thierry-Mieg < Collec-
tion Muséum de Paris.
A cette espèce , et comme race locale ou variété individuelle , se rattache
peut-être une forme dont la Collection du Muséum ne contient qu'un seul
exemplaire, très frais, et dont voici les caractères :
T. agnata f. (? var. ? ab.) Oberthuri n. f.
Ailes d'un gris-souris uniforme en dessus , un peu éclairci vers la base
des inférieures et sur le fond desquelles se détachent seulement les taches
nervurales claires et foncées bien marquées et de vagues amorces de lignes
à la côte et vers le milieu du bord interne des supérieures. Dessous plus
clair, gris jaunâtre, avec une ombre antéterminale et de petites taches cos-
tales médianes diffuses. Franges, corps et palpes un peu plus foncés que
chez le type.
Envergure: 42,5 millim.
Type: 1 d\ Amasia (Anatolie), vi-iQi3,ex R. Oberthûr < Collection
Muséum de Paris.
Cette forme est dédiée â M. R. Oberthûr, à qui le Laboratoire d'Entomo-
logie est redevable de tant de documents intéressants.
— 413 —
0. Staudinger et, |this récemment, A. Spùlei* attribuent à Tripltosa
sabaudiata Dup. uue aire de dispersion étendue de la France orientale cl
centrale àl'Aragon, d'une part, et de l'autre, parles Alpes, la Hongrie, la
Bosnie et le Pont, jusqu'en Asie centrale. Il faut encore y ajouter la Bar-
barie, d'où j'ai reçu, pour les déterminer, des exemplaires capturés par
M. P. de Peyerimhoff dans des grottes de Kabylie.
Comme sur toute cette e'norme étendue on ne mentionne que les deux
variétés millierata Bd. et taochata Led. dont j'ai dit plus haut ce qu'il
convenait de penser, il en résulte que sabaudiata Dup. apparaît comme
une espèce peu sensible aux influences locales et remarquablement stable.
De fait, il n'y a guère de différence entre les cinquante et quelques indi-
vidus que j'ai pu étudier; cependant, à défaut de variation géographique
dûment caractérisée encore à découvrir, cette espèce n'est pas soustraite
à la variation individuelle, et dans la collection Thierry-Mieg s'en trouve
un cas très intéressant qu'en souvenir de son origine je nommerai :
Tripltosa sabaudiata Dup. ab. Thierry-Miegi n. ab.
C'est un individu de taille normale, chez lequel se détache, sur le fond
blanc ocracé des ailes, une large bande médiane brunâtre, formée aux
supérieures par l'accentuation des quatre lignes discales, bien écrites dans
tout leur parcours et entre lesquelles règne un semis d'écaillés brunâtres,
particulièrement dense entre la seconde de ces lignes et la coudée.
Aux ailes inférieures, la bande est également constituée par quatre
lignes; les deux premières, qui coupent la partie distalc de la cellule,
sont complètement réunies par le semis brunâtre et séparées des deux sui-
vantes (extracellulaires) par un espace presque aussi clair que le fond.
Dessous des deux paires blanc ocracé avec les quatre lignes discales
bien marquées et l'indication d'un point discocellulaire aux supérieures.
Envergure : 45,5 millim.
Type: i d\ Besançon (Doubs), ex-Collection P. Thierry-Mieg < Col-
lection Muséum de Paris.
Par une erreur manifeste, explicable seulement par la méconnaissance
de la description originale et l'adoption des idées fausses transmises et
accréditées par tous les auteurs depuis Led ère r, Thierry-Mieg, spécialiste
pourtant fort averti en Geomelridae , considérait cet exemplaire comme réfé-
rable à la véritable ab. millierata Brd., ainsi qu'en fait foi l'étiquette de sa
main fixée à son épingle. Certes c'est bien une aberration de T. sabau-
diata Dup., et il ne saurait y avoir de doute à cet égard, mais il est non
moins certain (pie ce n'est pas la Larentia millierata de Bruand dont j'éta-
blis plus haut la véritable identité.
— k\h —
Ce qui fait l'intérêt de celle forme, cesl qu'elle fournil une indication
sur le sens des modifications du dessin chez sabaudiata. Bien qu'appar te-
nant à la série des variations de tendance mélanieune, elle ne paraît pas
constituer une transition entre sabaudiata d'une part , pelronala et agnata
de l'autre.
La conclusion de cette étude, c'est que la nomenclature des Triphosa
dont il est traité ici doit s'établir comme suit :
Triphosa sabaudiata Dup., Htsl. nat. Lépidopt. Eur., VIII. 1. p. 070,
t. 196, f. 1 (i83a).
Europe centrale et méridonale jusqu'à la Perse et l'Asie centrale.
Ab. Tluerry-Miegi Le Cerf, Bull. Mus. Nat. Hist. Paris, n° 6, p. h i3,
(1918); = Millierata Th. -M. nec Brd. in Collection Thierry-Mieg.
France orientale.
Triphosa petronata Le Cerf, loc. cit., p. 4o3, pi. lX,fig. 1-8 (1918).
Corse.
Triphosa agnata Le Cerf, loc. cit. , p. 412(1918); = 7\ sabaudiata var.
taockata auct. nec Lederer; nec T. dubitata L. var. B. Guenée, sec. 0. Stau-
dinger, Cat. Lépidopt. palearct. jaunengeb. , éd. III, p. 288, n" 3 2 58 b.
p. 288 (1901) n). Anatolie centrale.
f. (? var. ?ab.) Oberthùri Le Cerf, loc. cit., p. 4i2 (1918).
Anatolie septentrionale.
Triphosa taochata Led. {? b. -spec), Ami. Soc. eut. Belg., p. 60
et 5o, t. II, f. 5 (1870), nec dubitata var. b. Guenée sec. 0. Staudinger,
loc. cit., p. 288, n° 3258 b. (1901). Transcaucasie.
Eucosmia certata L. ab. millierata Brd. (Larentia millierata), Ann.
Soc. enl. Fr., Bull., p. m (i855); ibid. Ann., p. h^Z-hqh et p. 483,
t. XI, 9 (1 858). France orientale et méridionale.
W Le parfait Allemand qu'était Otto Staudinger avait à un tel degré le désir
de corriger les erreurs de nos auteur», qu'au besoin il en inventait pour leur
compte. Un nouveau cas s'en présente ici : dans son Catalog de 1901, à )a
rubrique de T. sabaudiata var. taochata Led., il indique en synonymie : «dubi-
tata var. b. Gn. 11, p. Uhh.-n Or jamais Guenée n'a commis pareille erreur, sa
var. b. en question, décrite sur deux femelles des Basses-Alpes, est vraiment une
forme ,et très fréquente je puis l'assurer, de T. dubitata L. Le fait qu'il ajoute ,
après sa description : «Belle variété qu'on prendrait, au premier abord, pour une
espèce intermédiaire entre dubitata et certatan n'autorisait en rien Staudinger
à croire qu'il se soit fourvoyé, et à la colloquer pour partie avec sabaudiata.
Plus loin, il remarque d'ailleurs avec juste raison, à propos de celle-ci, que fin
taille, la couleur, etc., s'opposent à toute confusion^.
s
415
Note. — Le Monte San Pétrone , sommet culminant de la Castagniccia , figure sur
toutes les cartes et dans les guides sous le nom de Mont San Pielro , complète-
ment inusité non seulement dans la région , mais dans toute la Corse. Ce nom de
San Pétrone est d'ailleurs très ancien , et l'abbé Valentini , curé et maire de Poggio-
Mar.naccio, dont j'étais l'hôte et de chez qui je suis parti pour faire l'ascension, m'a
communiqué un mémoire reproduisant un passage d'une œuvre d'un des premiers
Pères de l'Eglise ayant évangélisé la Corse, dans lequel il est recommandé de
construire un monastère au sommet du San Pétrone. Il est probable que l'auteur
ne connaissait la montagne que de loin ! Le San Pétrone, qui s'avance en promon-
toire à l'extrémité d'une chaîne plus basse, entaillée par le col de Prato, est en
effet à pic de trois côtés, et son sommet rectiligne qui parait former, vu d'en bas,
un plateau, est en réalité constitué par une arête en lame verticale, étroite de
quelques mètres.
De ce sommet on découvre un panorama admirable sur tous les grands massifs
montagneux de l'île, par-dessus la grande dépression Nord-Sud vers l'Ouest, et
à l'Est vers la .Méditerranée dont il n'est distant que de 16 kilomètres à vol d'oi-
seau. J'y ai vu le soleil se lever derrière l'Italie, dont les Apennins se découpaient
en violet avec une vigueur saisissante sur l'énorme disque rouge sombre de
l'astre, tandis qu'apparaissaient une à une les îles de la mer de Toscane au-dessus
du brouillard presque blanc dont la mer était couverte.
Le San Pétrone paraît constituer, au point de vue de la flore et de la faune,
un centre intéressant. Le Dl John Briquet, de Genève, y a découvert une grande
Cyperacée qui n'a été trouvée nulle part ailleurs en Corse. Sur ses pentes occiden-
tales et septentrionales existe une ferêt de Hêtres très vieux, mais rabougris,
tordus et mutilés par les vents, sous lesquels le sol est couvert d'une couche
de feuilles sèches non décomposées, épaisse de plusieurs décimètres, dans la-
quelle on enfonce jusqu'au genou et atteignant plus d'un mètre dans les creux du
terrain. Entre le col de Prato et le sommet, près de la lisière de la forêt, deux
petites sources minéralisées surgissent du roc; leurs propriétés seraient diffé-
rentes, les indigènes nomment l'une «l'eau riche», et l'autre tr l'eau pauvre»; ces
eaux sont froides , et dans le court tuyau d'échappement de l'une d'elles de petites
Planaires noir verdàtre circulaient rapidement et en nombre.
A la date où j'ai fait l'ascension, les Lépidoptères étaient rares en espèces el
peu nombreux en individus dans la forêt; de temps à autre, je faisais lever un
gros Bombyx jaune , fort craintif et que les obstacles m'ont empêché de capturer;
je l'ai vu cependant d'assez près pour dire qu'il ressemblait beaucoup «à Lemonia
taraxaci Esp. , non signalé de Corse à ma connaissance. A d'autres époques de
Tannée, on trouverait probablement d'autres espèces particulières à cette région,
car la localisation des Végétaux et des Insectes qui en dépendent est peut-être
plus fréquente en Corse qu'ailleurs. Outre le Carex cité ci-dessus, dont je n'ai
pas retenu le nom, et sans parler des nombreux Lépidoptères bien connus à cet
égard, je puis encore ajouter comme exemple typique le singulier Prunus prostrala
Labill. var. glabrifolia Aloris. , également découvert en Corse par M. .1. Briquet à
la Punla del Fornello, et que j'ai retrouvé au même endroit en sa compagnie et
celle de M. Vilzeck, lors d'une ascension que j'eus le plaisir de faire avec ces
messieurs, le 1 1 juillet 191 3. Delà Punta del Fornello (env. 1,900 m. ait.), séparée
Mcséuiw. — xxiv. 2g
— 416 —
de rincudinc (i>,i34 m. ait.) par le col d'Asinao, on domine les aiguilles de
Bavella, longues et nombreuses pointes de granit, dressées verticalement, sur-
montées par les fourches d'Asinao qui s'aperçoivent de la côte occidentale, par-
ticulièrement de Sartène, et composent un paysage vraiment fantastique.
Le sommet de la Punta del Fornello elle-même est une calotte de Calcaire
nummulitique très dur, complètement dénudée, mais que les agents atmosphé-
riques érodent et entretiennent d'une hlancheur remarquable. Les pentes des
montagnes que l'on gravit depuis Solaro pour arriver jusqu'aux bergeries de
Tova sont couvertes d'admirables forêts de Pin laricio (forêt de Salto, forêt
de Tova, etc.). Ces forêts sont très anciennes, et comme l'absence de routes et
le relief tourmenté du sol ne permettent pas de les exploiter, les arbres meurent
de vieillesse, puis le vent les abat. Soutenus par la base des racines principales
adhérentes au collet et par les branches coronales, ils se trouvent maintenus au-
dessus du sol et ne pourrissent pas, mais leur écorce tombe entièrement; le soleil,
la pluie, le gel et la neige les blanchissent, et ils demeurent ainsi, semblables
à de gigantesques squelettes, évoquant tout à fait, lorsqu'on les voit de haut
entre les frondaisons et les rochers, l'idée de monstres apocalyptiques.
Entre 800 et 1,200 mètres environ, et bien que les ruis-eaux manquent
totalement dans cette partie de la forêt, j'ai trouvé en extrême abondance la
Salamandre spéciale à la Corse et à la Sardaigne : Megaplcrna montana Savi, sous
les écorces des arbres morts et encore debout ; plusieurs dizaines d'exemplaires étroi-
tement accolés se trouvaient parfois réunis sur une surface de quelques décimètres
carrés. Ainsi que je l'avais déjà constaté lors de mon voyage de 1909, à Sartène,
près d'Ajaccio, à Evisa, dans le Niolo, etc., partout où je suis passé en somme,
les Corses ont une peur terrible de cet inoffensif Batracien dont ils tiennent la
morsure pour mortelle. Les deux guides de Solaro qui nous accompagnaient
fuyaient rapidement et loin dès que je découvrais quelques Mcgapternes , et jus-
qu'à une heure avancée ils paraissaient s'attendre à me voir payer cher ce qu'ils
considéraient comme une grave imprudence.
Dans une «Note sur l'influence néfaste des fumées sur les arbres du Jardin
(des Plantes))), parue au Bulletin du Musum (1911, p. 363), M. le Professeur
Costantin signale, entre autres, que le grand Pin de l'Ecole de Botanique, planté
par de Jussieu, a perdu sa flèche et plusieurs branches supérieures. Cet arbre
est précisément un Pin laricio, et l'on constate, en effet, qu'il paraît écimé et
dévié au sommet. Les influences délétères sur lesquelles M. Costantin attire à
juste titre l'attention et dont les ravages sont incontestables ne sont peut-être
pas seules en cause dans le cas particulier du Pin de Jussieu, et la mutilation
terminale subie par cet arbre correspond sans doute à l'amorce d'une déformation
spéciale et normale chez cette espèce végétale. Comme M. J. Briquet me l'a
fait observer au cours de notre ascension , arrivée à une certaine hauteur, presque
égale pour tous les sujets d'un même peuplement, la cime du Pin laricio cesse
de croître verticalement, elle s'atrophie et se recourbe en spirale, formant une
petite couronne terminale aplatie. La constance et la régularité de cette disposi-
tion sont tout à fait frappantes lorsque d'un point élevé on regarde une forêt
de ces arbres; tous paraissent égalisés par en haut, et les différences produites
dans le moutonnement des cimes correspondent aux accidents du sol qui les
porte. Le détail de cette conformation si curieuse est d'ailleurs facile à vérifier
sur les échantillons morts et tombés à terre.
— 417 —
De place en place, tranchant sur le fond gris rougeâtre des fûts et vert sombre
des cimes, s'élèvent comme de hautes colonnes de verdure plus claire; ce sont
dos Clematis cirrhosa géantes grimpant le long de certains arbres qu'elles
revêtent complètement, atteignant les plus hautes branches. Très vieilles elles
aussi, ces Clématites ont des souche? énormes et leurs fleurs jaune pâle piquent
par milliers la voûte sombre de la foret; jamais en Algérie, où pourtant l'es-
pèce est très abondante et atteint un grand développement , je n'ai vu d'exem-
plaires aussi considérables.
Au-dessus des forêts, ces montagnes sont fort arides et les points d'eau y sont
rares; à leur voisinage se trouvent des peuplements d'Aulnes (Alnus alphm L.)
atteignant une taille de trois ou quatre mètres dans les endroits abrités, mais
devenant rapidement minuscules et rampants dès qu'en s'élevant sur les pentes
ils arrivent aux parties découvertes que balaye un vent d'une grande violence.
La faune parait pauvre; cependant, outre les grands Rapaces, Aigles et Vautours,
c'est une des régions de la Corse où le Mouflon se trouve encore en assez grand
nombre, du moins au témoignage des bergers. L'un d'eux m'a montré dans
la matinée du 12 juillet, à une grande distance, sur le Monte Malo, quelques
points brunâtres en mouvement qui étaient, parait-il, de ces animaux, mais il
ne fallait pas songer à s'en approcher pour le vérifier. En 1909, j'en avais vu
plus distinctement quatre sur le Monte Tafonato, en passant le col di Vergio.
Chassés par la neige, ces animaux descendent l'hiver jusqu'au voisinage de Sari
di Porto Vecchio, vers 600 mètres d'altitude, et quelquefois plus bas; profitant
de l'époque du rut, en janvier- février, pendant laquelle la poursuite des
femelles parait diminuer leur méfiance, on leur fait la chasse et, comme les
Brebis pleines alors et plus nombreuses que les mâles ne sont pas épargnées,
les causes de disparition de l'espèce sont multipliées par leur destruction incon-
sidérée.
J'avais tenu à explorer le massif de l'Incudine, dans l'espoir d'y trouver peut-
être quelque représentant des genres Parnassius, Erebia et Melanargia, voire
même des Zygènes ou des chenilles de Thaïs, tous genres si richement repré-
sentées sur tout le pourtour du bassin méditerranéen qu'ils en sont, sauf le pre-
mier, presque caractéristiques et que leur absence en Corse est d'autant plus sur-
prenante, mais, pas plus que dans les grands massifs centraux, ces Lépidoptères
ne m'ont paru exister dans le massif méridional.
«S
— 418
OlISERVATIO.SS BIOLOGIQUES FAITES SUR QUELQUES INSECTES COLEOPTERES,
PAR M. ANDRÉ MeLLERIO.
i" Aberration génitale chez les Lvcanvs.
Dans le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle (n° 6 , 1 9 17) , M. Alphonse
Labitte a relaté plusieurs cas d'aberration génitale chez les Insectes, dont
certains ont été observés par lui-même.
Voici, à l'appui, un nouveau fait :
8 juillet 1917. — Je possédai en ménagerie 3 Lucanus cervus d\ de
tailles différentes, mais je n'avais point de femelles vivantes.
Ayant des femelles mortes de l'année précédente, complètement dessé-
chées, j'en plaçai deux dans la cage où se trouvaient les trois mâles.
Au bout de 10 minutes environ , le plus grand des Lucanes se plaça sur
l'une des femelles, cherchant à s'y accoupler. Il demeura ainsi pendant
8 minutes, puis il roula la femelle de travers. Je l'enlevai. 11 revint alors à
la seconde femelle et se remit en posture. Un second Lucane se rapprocha
du groupe et vint s'y superposer, accolant par aberration son congénère
mâle. Aucune bataille, d'ailleurs. L'assemblage ainsi formé de manière
hétéroclite se maintint plus de 7 minutes.
J'enlevai alors la femelle desséchée ; les deux mâles demeurèrent super-
posés pendant 3o minutes. Survint alors le troisième Lucane. D'un coup de
mandibules, il désarçonna le deuxième Lucane. Allait-il prendre sa place?
Une lutte allait-elle s'engager? — Non , les trois Lucanes s'en furent paisi-
blement , ne s'occupant plus des vieilles femelles desséchées.
Cette scène dura environ une heure.
20 Accouplement des Carabes d'espèces différentes.
Dans un article du Mercure de France (16 juin 1917, Ménagerie d'In-
sectes), M. Alphonse Labitte signalait un élevage qu'il fit de larves pro-
venant de l'accouplement d'un Carabus Monilis d* avec un C. Violaccus 9.
Mon attention fut ainsi attirée sur le métissage des Carabes et fut cause
que je lins compte des observations suivantes, relatées exactement.
419
Accouplement d'un C. Monilis (S et d'un C. Avjiatvs 9.
19 août 1917. — Un C. Monilis tf s'accouple avec un C. Auratus Q. II est
3 heures i/k de l'après-midi. (Dans la ménagerie où se trouvait une femelle
de C. Monilis.) L'accouplement effectué, le C. Monilis d\ de plus forte
taille que le C. Auratus 9, cherche à se dégager et n'y parvient pas. Vers
10 heures 1/3 du soir, sa situation n'a pas changé. Le C. Auratus 9 parai I
mort. Son compagnon la véhicule après lui , va , vient et se nourrit.
ao août 1917. — Le C. Monilis d* continue ses allées et venues sans
pouvoir se débarrasser du corps du C. Auratus 9.
Le même jour, à 5 heures î/a de l'après-midi, il parvient à se libérer,
mais il conserve à l'arrière-lrain une partie détachée des organes de la
femelle morte.
23 août 1917. — Le C. Monilis (S est trouvé mort dans la ménagerie.
— 420 —
ËCHLXOCOCCOSE DES SEREUSES CHEZ LE SiyGE.
CrSTIQUES REXCC-yTREES CHEZ LES CERF, DâIM ET MOUFLON,
PAR A. MOUQUET, VÉTÉRINAIRE.
J'ai l'honneur de vous présenter une pièce pathologique assez curieuse
qui provient d'une femelle de Macaque bonnet chinois (Macacus sinicus)
qui vivait depuis 191 5 dans un local delà singerie.
L'animal passait pour bien portant.
Dans l'après-midi du 1 6 février dernier, il fut vu par son gardien se
cramponnant spasmodiquemeut aux grillages de sa cage. Immédiatement
visité par moi, il fut trouvé à l'agonie.
Autopsie. — Cadavre maigre, d'une longueur de 0 m. /i5 de la tête à
l'anus.
Sang, muscles et reins décolorés, d'un rose pâle indiquant une très forte
anémie. Filaments graisseux du mésentère d'un jaune serin. Foie conges-
tionné indiquant une circulation de retour très difficile.
Thorax mesurant environ : 10 centimètres de hauteur au sternum,
i4 centimètres le long du rachis, et 8 centimètres du bas du sternum aux
vertèbres.
Poumons colorés en gris bleuâtre dans presque toute leur étendue.
La pigmentation s'étend , à la loupe , sur une partie de l'intérieur du
parenchyme qui est parsemé de petits points noirs. Cette seule lésion
existant dans l'organe est rapportée, jusqu'à nouvel examen, à l'anthra-
cosis.
Cavité pleurale supprimée à droite. Le poumon de ce côté est totalement
refoulé dans la plèvre à gauche. A sa place s'est développée , en se soudant
aux côtes, la masse kystique que je vous présente (i3 à i4 centimètres de
long, sur 8 de large et 6 environ d'épaisseur).
Occupant plus de la moitié du thorax, refoulant latéralement les pou-
mons et en arrière le diaphragme, bosselée, mammelonnée, irrégulière,
elle était, avant mes manipulations, composée de trois parties principales :
une, très volumineuse, s'étendant sur toute la longueur de la poitrine et
deux plus petites fixées par leur base à la première.
Je dirai tout de suite que le cœur s'est trouvé comprimé, au fur et à
mesure du développement de ces masses entre deux d'entre elles.
X
J
O"1
S
S-
3
o- .2
ai
■—
> =
es —
o g
es
^3 -3
«
C5
— 421 —
Les pressions , qui ont eu lieu au niveau des scissures longitudinales,
ont donné à l'organe la forme très aplatie que vous pouvez constater. Seule
une compression progressive et lente , qui s'est faite en un espace de temps
impossible à e'valuer par moi, a pu permettre au viscère de lutter en
s'adaptant à d'aussi mauvaises conditions de systole et de diastole.
Les kystes que vous voyez ont une paroi épaisse, résistante et ne
paraissaient nullement, au moment de l'autopsie, avoir eu tendance à l'ul-
cération.
Leur incision a permis la sortie d'une multitude d'échinocoques variant
du volume d'une grosse prune à celui d'une tête d'épingle. Leur paroi
(avant séjour dans le formol) laiteuse, opaline chez les plus gros, devenait
de plus en plus transparente avec la diminution de leur taille, au point
que certains d'entre eux, de la dimension d'un grain de raisin, ressem-
blaient à de petites sphères de cristal.
Les plus gros échinocoques étaient logés dans les nids ou alvéoles qu'on
voit très bien sur les parois de ce gros kyste, les moyens et les petits se
pressaient surtout dans les régions plus centrales de la masse , qui constitue
un beau spécimen de ce qu'on a décrit sous le nom d' Echinocoque multi-
loeulaive.
Dans les cas connus, les plus grosses hydatides ne dépassent pas, d'après
M. le Professeur Neumann, le volume d'un pois. Dans le cas présent, on
trouve quantité de vésicules de dimensions beaucoup plus grandes, les
plus volumineuses ayant vraisemblablement joué le rôle de vésicules mères.
J'ai pu , sans de trop longues recherches, isoler des plus gros échinocoques
des vésicules proligères. Elles m'ont fourni de nombreux scolex (10 et 20
environ pour deux préparations) à tête invaginée et quatre à tête évaginée
dont deux à types anormaux. Dans le premier de ceux-ci, le jeune ténia était
suivi d'un renflement, presque aussi gros que lui, qui lui était attaché par
un assez fort pédicule. Dans le second cas, il y avait deux renflements se
suivant en chapelet.
Je crois utile de dire que ces renflements n'étaient pas constitués par des
scolex placés par hasard à la suite de l'évaginé. Il n'existait aucune ven-
touse, aucune couronne de crochets; leur substance paraissait absolument
amorphe, avec çà et là quelques grains de carbonate de chaux.
L'étude des crochets des jeunes ténias, avec leur garde relevée en
andouiller, m'a permis de voir qu'ils étaient semblables à ceux figurés par
M. le Professeur Railliet à l'article Echinococcus pohjmorphus de son traité
de zoologie. L'infestation du Macaque a donc été réalisée par des œufs de
Ténia echinocoque.
L'examen de gros échinocoques (vésicules mères) m'a fait voir dans leur
intérieur des vésicules-filles de dimensions diverses; do même, de peiites
vésicules exogènes ont été trouvées encore en partie engagées dans les
cuticules.
— 422 —
Mon impression , malgré la constatation de vésicules endogènes , est que
le grand développement du kyste est dû surtout à la formation de vési-
cules-filles d'origne exogène , comme l'indique la grande quantité d'bydatides
contenues dans ce formol.
J'ai fait au sujet de la production des vésicules endogènes une consta-
tation qui semble venir à l'appui de l'opinion de Naunyn et Leuckart,
disant que les vésicules-filles endogènes peuvent se développer aux dépens
des vésicules proligères.
J'ai pu, en effet, apporter sous le microscope un faisceau de cinq
fibrilles qui, attachées par leur base à un renflement de la membrane
germinale, flottaient dans le liquide hydatitique. Ces fibrilles étant com-
posées de grandes cellules accolées les unes aux autres. D'un diamètre égal
ou un peu supérieur à la longueur d'un grand crochet, elles étaient les
une rondes, translucides, avec quelques grains de carbonate de chaux
dans leur intérieur, les autres un peu ovales, en petit nombre et finement
granuleuses. Les translucides étaient-elles de futures et minuscules vési-
cules-filles et les granuleuses de futurs scolex? Je n'oserais, n'ayant pas
assez d'autorité en la matière, me prononcer à ce sujet.
Une autre hydatide de la grosseur d'une cerise a présenté la particula-
rité suivante : à travers la paroi très transparente , on voyait deux épais-
sissements de la membrane parenchymale , situés à environ un centimètre
l'un de l'autre et reliés entre eux par deux fils blancs absolument parallèles.
Ces fils étaient jetés d'un point à l'autre comme des fils télégraphiques d'un
poteau à un autre. L'examen microscopique n'y a pas fait découvrir les
cellules dont il est parlé plus haut. Les épaississements ne contenaient point
de scolex.
Pour en terminer avec ce Macaque , j'ajouterai qu'un kyste multilocu-
laire de même nature que ceux du poumon existait à la face postérieure
du foie. Fixé à la capsule sur une surface de quelques centimètres, il a,
comme vous pouvez le voir, la grosseur d'un œuf de poule et une paroi
épaisse et bosselée. Une petite hydatide plate (7 millimètres sur 6) existait
sur le péricarde viscéral.
Il est possible que l'infeslation du Singe qui fait le sujet de cette obser-
vation reconnaisse pour cause la présence d'un Fox-Terrier dans la singerie
(depuis deux ans et sept mois) : pourtant, comme il n'est pas prouvé que
cet animal héberge des ténias échinocoques, on est toujours en droit d'in-
criminer l'eau ou les légumes verts.
Échinocoques chez un Cerf métis de Cerf de France et de Biche de David. —
L'abalage pour la boucherie d'un Cerf de treize ans m'a permis de con-
stater, dans le poumon droit, cinq ou six kystes à échinocoques. Du volume
— 423 —
d'un œuf de poule à celui d'une noix, ils étaient uniloculaires, épais de
paroi et faciles à disséquer. Vidés de la plus grande partie de leur liquide ,
les échinocoques contenaient dans leur fond une véritable purée de grains
jaunâtres qui n'étaient autres que des scolex, tous à peu près de même
taille et réunis par groupe de 2 à 3o individus.
Dans certains points, la contiguïté de leurs parois les rendaient polygo-
naux. Plus petits, à grossissement égal , que les scolex du Singe de l'obser-
vation précédente, en moins bon état , ils provenaient à mon avis de vésicules
proligères rompues depuis longtemps; les crochets étaient ceux de Y Echina-
coccus pohjmorphus.
*
Cysticerques chez- une femelle de Daim blanc. — Egalement abattue pour
la boucherie, cette bête portait sur le mésenthère deux «boules d'eau des
bouchers», de la grosseur d'un petit œuf de poule. L'évagination de la tôle
du jeune ténia a permis de constater qu'il s'agissait du «Cy sucerais tenui-
collisi) (phase cystique du Ténia marginata).
Les Chiens ne pouvant fréquenter les parcs des Ruminants, l'infestalion
n'a pu se faire que par les eaux et aliments souillés d'œufs.
s *
f
Echinocoques et cyslicerques chez une femelle de Mouflon à manchettes. —
Cette bête, morte d'accident, présentait deux échinocoques de la grosseur
d'un pois sur le bord inférieur d'un poumon et deux rrboules d'eau des
bouchers 1 sur le mésentère.
IxU —
Notes sur quelques espèces de Purpura déterminées par Blâinville
dans la Collection du Muséum de Paris
(Fin),
par M. Ed. Lamy.
P. CARIN1FERA Lk.
( Blâinville , Nouv. Ann, Mus., I, p. 297.)
Dans la Collection du Muséum, Blâinville a étiqueté P. carinifera
Lamarck (1822, Anhn. s. vert., VII, p. a4i) quatre coquilles rapportées
de Geylan par Reynaud.
Cette espèce est un Ciona dont ïryon (1880, Man. Conchol., II, p. 287
cl 259) a fait à tort synonymes P. hclena Q. et G. et P. turbinohles Rlv.
P. RETICULATA Q. et G.
(Blâinville, lac. cit., p. 999.)
Le type de celte espèce rapportée de Port Wesleru, et décrite par Quoy
et Gaimard (i832, Voy. Astrolabe, p. 566, pi. 38, fig. 17-18), est con-
servé au Muséum de Paris.
Cette forme est encore, pourTryon (1880. loc. cit.,ip. 189), synonyme
de Ricinula undata Chemnitz.
P. costata Blv.
(Blâinville, îoc. cit., p. a3i, pi. 11, fig. 8.)
On trouve au Muséum le type de cette espèce rapporté de Mazatlan par
P. E. Boita.
C'est, pour Tryon (1880, loc. cit., p. 202) , un Pihizochilus.
P. striata Q. et G.
(Blâinville, loc. cit., p. s3l.)
Les types du P. striata Quoy et Gaimard (i832, loc. cit., p. 562,
pi. 07, iig. i2-i4), conservés au Muséum de Paris, consistent en deux
coquilles provenant du Port de Dorcy.
— 425 —
Cette espèce, qui, d'après Blainville, est le Buccimim strigosum Gmelin ,
ne doit pas être confondue avec le Purpura striata Martyn = P. rugosa Lk.
— Buccimim lacunosum Brug. Aussi Deshayes (i8&/i, An. s. vert., ge éd.,
X, p. 92) a-t-il proposé pour ce P. striata Q. et G. le nom de Purpura
buccinca.
P. THIARELLA Lk.
(Blainville, loc. cit., p. a35.)
Dans la Collection du Muséum, une coquille est étiquetée P. thiarella de
la main de Blainville, mais il doit y avoir eu transposition de carton, car
elle ne paraît pas différer de celles déterminées par lui P. bicoslalis var. a ,
et ce n'est, par conséquent, ni le P. thiarella Quoy et Gaimard — turbinoidès
Blv. , ni le véritable P. thiarella Lamarck (1822, Anim. s. vert., VU,
p. 2/16) qui, se rapprochant beaucoup, d'après Blainville, du P. guineensis
Schubert et Wagner = P. Labarin Adanson = P. callifera Lk. = P. coro-
nata Lk. , doit être un Cuma.
P. H^MASTOMA L.
(Blainville, loc. cit., p. 2 36.)
Au Muséum de Paris, Blainville a déterminé P. hœtnastoma Linné [Buc-
cinum] (1766, Syst. Nat., éd. XII, p. 1202) six coquilles qui ont été rap-
portées des côtes du Brésil en 1829 par Gaudiehaud, Quoy et Gaimard, et
qui ont été étiquetées postérieurement P. gigantea Val.
P. bicostalis Lk.
(Blainville, loc. cit., p. 2 38.)
Dans la Collection du Muséum, un carton étiqueté «P. bicostalis» par
Blainville supporte une grande coquille (longue de 43 millimètres), qui
doit être regardée comme représentant la forme typique (1).
Trois autres cartons étiquetés par Blainville «P. bicostalis var. a*
portent des échantillons plus petits (20 à 25 millimètres), savoir : le pre-
mier, une coquille mentionnée de Mazallan; le deuxième, trois spécimens
sans indication d'habitat; le troisième, trois individus indiqués de la Mar-
tinique.
Ce dernier carton offre une double inscription nrustica Lk.» et ttbicostalis
var. an : on peut donc supposer que Blainville considérait cette variété a
O Sur le carlon portant celte coquille, une inscription postérieure (probable-
ment de l'écriture de Jules Mabille) indique pour habitat «Colombie»; cette loca-
lité est douteuse.
— 426 —
de bicostalis comme étant le P. rustka Lamarck (1822, Anim. s. vert., VII,
p. 246)<'>.
Blainville réunit d'ailleurs au P. bicostalis Lk. le P. luteostoma Cheranitz
et le P. cataracta Lk. , tandis que Deshayes (i844, An. s. vert., 2" éd., X,
p. 82) regarde ces trois espèces comme distinctes.
Tryon (1880 , Man. Conchol., II, p. 168) fait de ce P. bicostalis Lamarck
(1822, Anim. s. vert., VII, 2^5) une variété de P. hœmasloma L.
Ce nom de P. bicostalis Lk. est réservé par Carpenler (1 855-57, Cat.
Reigen Coll. Mazatlan Moll., p. £77) pour une forme des Indes orientales,
tandis qu'il applique a une coquille Ouest-Américaine celui de P. biserialis
Blainville (i832, loc. cit., p. 238, pi. 1 1, fig. 11), qui est regardé par
Kiener (i836, Spéc. Coq. viv., p. 112 et n5) comme correspondant
également à une variété de P. hœmasloma,
P. CHOCOLATUM Duclos.
(Blainville, loc. cit., p. sio, pi. îa, fig. 2-3.)
Deux spécimens de P. chocolatum Duclos (i832, -4m». Se. Nat., XXVI,
p. 108, pi. II, fig. 7) ont été étiquetés par Blainville dans la Collection du
Muséum rP. uniserialis n. sp.«, nom resté manuscrit, et dans son mé-
moire il indique qu'il avait également appelé cette espèce crP. brune ».
P. MONODONTA Q. et G.
( Blainville , loc. cit. , p. 361.)
Cette espèce de Quoy etCaimard (i832, Voy. Astrolabe, p. 56 1, pi. 37,
fig. 9-1 1), qui est un Coralliophila , a pour types au Muséum deux coquilles
provenant de Tonga-Tabou.
Tryon (1880, Man. Conchol, II, p. zUk) fait cette forme synonyme de
Galeropsis madreporarum Sow.
W Blainville était d'ailleurs hésitant au sujet de ce P. rustka Lk. , car nous
avons vu que, sur un autre carton du Muséum qu'il a étiqueté P. turbinoides et
dont la coquille appartient bien à cette espèce, on lit aussi «P. ruslican. —
Kiener (1 836, loc. cit., p. 118, pi. 34, fig. 81 c) a rapporté au P. undatalk.
le P. rustka Lk. comme n'étant qu'un très jeune individu, mais c'est une erreur,
d'après Deshayes (18M, loc. cit., X, p. 67 et 83), qui fait remarquer que, sous
le nom d'undala, Kiener a confondu trois espèces, le véritable P. undata Lamarck,
le P. bicarinata Blv. et le P. rustka Lk.
— 427 —
P. CALLAOENSIS Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 2 4a.)
Blaiuville a déterminé, dans la Collection du Muséum, P. callaoensis
Gray une coquille rapportée de Callao par Gaudichaud.
D'après Deshayes (i8/i4, Anim. s. vert., 2° éd., X, p. 93), le véritable
P. callaoensis Gray (1828, Spicil. Z00L, I, pi. 6, fig. 1 1) constituerait une
espèce différente, qui est un Coralliophila , tandis que celle de Blainville
serait un Stramonita, qui, voisin du P. hœmastoma L., a été appelé
P. Blainvillei par Deshayes et antérieurement P. Delesserliana par d'Orbigny
(i8o5-46, Voy. Amer, mérid., p. 639, pi. LXXVII, fig. 7).
Ccpendaut l'échantillon étiqueté par Blainville me parait, quoique en
très mauvais état, être bien l'espèce de Gray, à spire peu élevée : ce n'est
pas, en tout cas, le P. Blainvillei Desb. qui a la spire presque aussi longue
que l'ouverture.
P. Ascensionis Q et G.
(Blainville, loc. cit., p. 2 h 2.)
On trouve au Muséum, comme types de cette espèce, trois individus
recueillis à l'île de l'Ascension par Quoy et Gaimard ( i83a, Voy. Astrolabe,
p. 559, pi. 87, fig. 20-2 3), dont l'étiquette originale porte en outre le
nom manuscrit au crayon «P. quadripunctatav .
Tryon (1880, loc. cit., p. i65) rattache cette forme comme variété
lisse au P. ncritoidea L.
P. TROCHLEA Lk.
(Blainville, loc. cit., p. 269.)
Blainville a déterminé au Muséum P. trochlea Lamarck (1822, Anim.
s. vert., VII, p. 268) onze coquilles rapportées du Cap de Bonne-Espé-
rance par E. Verreaux.
Le P. trochlea Lk., auquel Kiener (i836, loc. cil., p. 108) réunit le
P. clavus Lk., tombe d'ailleurs, d'après Deshayes ( i864, loc. cit., p. 86),
en synonymie de P. cingulata Linné [Buccinum].
P. squamosa Lk.
(Blainville, loc. cit., p. 9 5o.)
Dans la Collection du Muséum on trouve étiquetée par Blainville P.fas-
ciolaris une coquille qui correspond en petit aux figures 2 a-b de la
planche 898 de X Encyclopédie méthodique et qui est un P. squamosa La-
marck (1822 , Anim. s. vert., VII, p. 2^2).
— 428 —
Il doit y avoir eu transposition d'étiquette , car le P. fasciolaris Lamarck
( 1822 , Anim. s. vert., VII, p. 269), dont il n'est d'ailleurs pas fait men-
tion dans le mémoire de Blainville, est, d'après kiener (i836, loc. cit. ,
p. 137) et Deshayes ( 1 844 , loc. cit., p. 87), le Pisania macidosa Lk.
[Buccimim],
Au P. squamosa Lk. , Kiener ( 1 836 , loc. cit., p. 100, pi. XXIX, fig. 76-
7 G a) réunit comme en étant des formes jeunes le P. ovalis Blainville
(i832, loc. cit., p. 25 1 , pi. 12, fig. 7) et le P. clalhrata Blv. (non Lk. ).
Tryon (1880, Man. ConchoL, II, p. 170) fait de ce P. squamosa Lk.
une variété de P. succincta Martyn.
P. CLATHRATA Blv.
(Blainville, loc. cit., p. 25i, pi. 12, fig. 6.)
Le nom de Purpura clathrata a été employé par Blainville dans son
mémoire pour deux espèces différentes :
i° Il cite sous le n° 22 (p. 211) une «P. gaufrée — P. clathrata
Lamarck" (1822 , Anim. s. vert., p. 23i ) , qui correspond imparfaitement
aux figures 5 a-b de la planche 395 de Y Encyclopédie méthodique et qui
est une Ricinule, d'habitat inconnu, regardée par Tryon (1880, loc. cit.,
p. 1 84) comme une variété de R. lujstrix L. (l).
20 II décrit sous le n° 102 (p. 25 1 , pi. 12, fig. 6) une ^P. grillée —
P. clathrata Blainville « , du Gap de Bonne-Espérance , qui parait n'être
qu'une variété ou un jeune du P. squamosa, ainsi que l'a dit Kiener.
Au Muséum on trouve indiquée comme type de cette deuxième espèce
une coquille étiquetée par Blainville d'abord au crayon P.fenestrata, puis à
l'encre P. clathrata : en réalité, elle ne correspond pas à la figure de cette
dernière espèce et ressemblerait un peu à un petit exemplaire soit de
P. fenestrata Blv. = cancellata Q. et G., soit de P. marginatra Blv.
P. spirata Blv.
(Blainville, bc. cit., p. 35a , pi. 12, fig. 8.)
Le Muséum de Paris possède le type de cette espèce, qui a été rapporté
des îles Sandwich par P. E. Botta.
C'est, d'après Tryon (1880, loc. cit., p. 195) le Monoccros engonalum
Conrad (1837, Joum. Acad. Nat. Se. Philad., VII, p. 264, pi. 20,
fig. 17).
(|) Selon Kiener (1 83G , loc. cit., p. i4) et Deshayes ( 1 844 , loc. cil., p. 85),
le P. spalhulifera Blainville (i832, loc. cil., p. 212, pi. 9, fig. 8) serait égale-
ment une variété de R. hyslrix L.
— m —
P. ELONGATA Blv.
(Blainville, loc. cit., pi. io,fig. 9.)
Dans son mémoire , Blainville a représenté (pi. 1 o , fig. 9 ) , une rr P. alon-
gée» (sic) sans en donner aucune description, et dans la Collection du
Muséum on trouve comme correspondant à cette espèce deux coquilles de
l'île King étiquetées par lui «P. elongata-n.
Tryon (1880, loc. cit., p. 282) identifie cette forme au Ricinula cancel-
lata Quoy, mais celui-ci est le P. fencstrala Blv. Or le P. elongata parait
bien différent, car il ressemble plutôt à la coquille qui a été figurée sous le
nom de Buccinum crispatum par Ghemnitz (1795, Conch. Cab., XI, p. 8k,
pi. 187, fig. 1 802-1 8o3) comme provenant de Nouvelle-Zélande et qui,
ainsi que le disent Kiener (i84a , Spéc. Coq. viv., Murex, p. 3) et Deshayes
(i8/i3, /lnmi. s. vert., 2cédit., IX, p. 596), est probablement une Pourpre (1).
P. TURBINELLA Blv.
(Blainville mss. , in Coll. Muséum.)
Comme je l'ai déjà dit antérieurement (1905, Bull. Mus. hist. nat.,Xl,
p. 17&; 1909, Mém. Soc. Zool. France, XXII, p. 3o8), il existe au
Muséum cinq coquilles étiquetées de la main de Blainville P. turbinclla
mss., qui sont des Ricinula anaacres Duclos ( i 836, Kiener, Spéc. coq.
viv., Pourpre, p. 26, pi. 7, fig. 17)(2).
P. conoidea Blv.
(Blainville mss., tn Coll. Muséum.)
Deux coquille à sommet fortement corrodé, étiquetées par Blainville
dans la Collection du Muséum «R. conoidean, nom resté également manu-
scrit, paraissent pouvoir être aussi rapportées à ce R. anaaeres Duclos.
(1> Tryon (1880, loc. cit., p. 175) fait de ce P. crispata Chemn. une variété
de P. lapillus L.
('2) Ce nom P. turbinclla a été repris par Kiener (i836, loc. cit., ■p. 29, pi. 9,
fig. 25) pour une outre espèce de Ricinule, qui, d'après Tryon (i883, Mon.
Conchol., V, p. 192), est un Engina.
430 —
Les Do y ace s de la mer Rouge
(d'après les matériaux recueillis par M. le Dr Jousseaume),
par M. Ed. Lamy.
Les Donna: signalés dans la mer Rouge sont peu nombreux : outre
une forme Méditerranéenne, dont la présence à Suez est purement acci-
dentelle, M. le D' Jousseaume en a recueilli cinq espèces authentique-
ment Erythréennes.
Donax (Serrula) truxculus Linné.
Deshayes a décrit en i856 (P. Z. S. L.,p. 35 1) un Donux ajkis{l)
auquel il attribuait pour habitat la mer Rouge.
Rômer (1869, Mort. u. Chemn. Conch. Cnb., 2 e éd., Donacidœ , p. 3o,
pi. 6 , fig. 7-9) fait remarquer qu'on peut regarder cette forme comme un
D. trunculus Linné (1708, Syst. NaL, éd. X, p. 682) transporté dans la
mer Rouge, et que le seul caractère un peu valable pour ne pas en faire
une variété de cette espèce Européenne consisterait dans la présence d'un
sinus palléal ovale plus profond et plus haut.
M. le Dr Jousseaume a étiqueté dans sa collection «D. nffinis Desh. =
Teïlina gafet Adanson = D. trunculus h.» quatre coquilles de Suez, accom-
pagnées de cette annotation : rr Espèce Méditerranéenne apportée d'Alexan-
drie à Suez pour être mangée n, et il n'a trouvé dans la mer Rouge aucune
autre forme pouvant être rapprochée du D. trunculus.
D'ailleurs antérieurement, on 18 k 2 {Traité élém. Conchyl, I, 1™ p.,
p. 45a ), Deshayes avait donné le nom de Donax ajjims à une espèce mio-
cène du Bordelais voisine du D. rugosus Linné de la côte Ouest-Africaine
(1908, G. Dollfus, Coq. fossiles Bordelais, Act. Soc. Linn. Bordeaux,
LXII, p. 359, pi. II, fig. \-h\ 1911 , G. Dollfus, Coq. quatern. Sénégal,
Mém. Soc. Géolog. France, Paléont., XVIII, p. 56).
(') Bertin (1883, Revis. Donacidées, p. 87) assimile à ce D. ajjînis Desli. le
D. contums (pars) Tryon (1868, Cat. Tellinidœ, in Amer. Jour», of Conch., W ,
n° 5/i), le véritable D. contums Reeve (i85'i, Conch. ïcn»., pi. IV, fig. 9/1) étant
une espèce de Mazallan.
— 431 —
D. (Serrula) Townsendi Sowerby.
Dans sa collection , M. le D' Jousseaume avait étiqueté" plusieurs coquilles
d'Aden rr Latona peltina mss. » , mais il avait placé à côté d'elles un spéci-
men de la forme décrite par M. Sowerby sous le nom de Donax Townsendi
(189/1, Proc. Malac. Soc. London, I, p. 161, pi. XII, fig. a3), et elles
sont en effet identiques à cette espèce du golfe Persique et de Karachi
(1906, Melvill et Slanden , P.Z.S.L., II, p. 826).
Ce Donax, de contour sublrigone, cunéiforme, offre une coloration
externe jaunâtre avec fascies brunâtres et violacées ; l'intérieur des valves est
en général d'un pourpre foncé ; sur la région antérieure il n'y a que des
s! ries rayonnantes très faibles, tandis que , sur la région postérieure extrê-
mement courte et délimitée par un angle , on observe une sculpture gril-
lagée formée de rides rayonnantes saillantes croisées par des lamelles
concentriques.
D. (Serrula) erythr.eexsis Berlin.
Le Donax (Serrula) enjthrœensis Berlin (1882, Revis. Donacidées,
in Nouv. Archiv. Mus. hist. nat., 2" sér., IV, p. 99, pi. III, fig. 7 a-d) est
une petite espèce de la mer Rouge, à coquille épaisse, triangulaire, forte-
ment inéquilatérale , présentant une coloration variable : elle est tantôt
uniformément blanche, rose ou violette, tantôt de l'une de ces couleurs
avec des rayons d'une autre teinte.
Hab. — Suez, Hodeidah, Aden.
D. (Serrula) clathratus Deshayes.
M. leDr Jousseaume rapporte, dans sa collection, plusieurs coquilles de
la mer Rouge au Donax clathratus Deshayes ( i854 , P.Z.S.L., p. 354;
i854, Reeve, Conch. Icon., VIII, Donax, pi. VIII, fig. 57), espèce dont
l'habitat n'a pas été indiqué par Deshayes, ni par Bertin (1882, Revis.
Donacidées, p. 102), mais qui a été signalée de la côte de Mekran par
MM. Melvill et Standen (1906, P.Z.S.L., II, p. 826).
Ce Donax est bien caractérisé par sa coquille cunéiforme , bicarénée à
l'angle séparant la région postérieure de la région antérieure, et ornée
d'une sculpture grillagée formée par des côtes rayonnantes croisées par des
lamelles concentriques élevées.
Hab. — Suez , Aden.
Muséum. — xxiv. 3g
— 432
D. (Macherodoivax) Dohrmanus Jickeli.
D'après Berlin (1882, Revis. Donacidêes, p. 107 et 108), tandis que
le véritable Donaœ transversus Sowerby (i8a5, Cat. Sheils coll. Tankcrv. ,
p. h) habile la côte Ouest-Américaine(,), l'espèce figurée sous ce nom par
Romer (1869, Conch. Cab., 2R éd., Donacidœ, p. 79, pi. i4, fig. i-3)est
une forme de la mer Rouge et de l'océan Indien , identique d'ailleurs au
Donaœ Dohrnianus Jickeli (1882, Jahrb. Deulsch. Malah. Gcsells., IX,
p. 869), de Massaouali.
Hab. — Hodeidah, Aden.
D. (Latona) veneriformis Lamarck.
Selon Berlin (1882 , Revis. Donacidêes, p. 1 12 et 1 13), le Donaœ abbre-
viatus Lk., pour lequel Lamarck (1818, Anim.s. vert., V, p. 067) ne cite
aucune indication synonymique, est une espèce restée indécise, mais les
figures données pour cette espèce par SoAverby (1866, Thés. Conch., III,
p. 012, pi. 283, fig. 106-107) et par Romer (1869, Conch. Cab., p. gh ,
pi. 17, fig. i-3) tendraient à établir qu'elle fait double emploi avec le
Donaœ veneriformis Lamarck (1818, Anim. s. vert., Y, p. 568) , dont les
types existent dans la Collection du Muséum de Paris.
D'autre part, le D. Irifascialus Reeve (i854, Conch. Icon., pi. II,
fig. 7 a-b){i) est rattaché au D. abbrevialus Lk. comme variété par Romer,
comme simple synonyme par Berlin.
Ainsi que le fait remarquer Berlin, le D. veneriformis Lk., abondant
dans la mer Rouge et dans l'océan Indien (Zanzibar et Madagascar), est
de coloration extrêmement variable, tantôt blanc uniformément ou bien
avec rayons rouges ou violets, tantôt rouge brique ou violet foncé.
Hab. — Hodeidah, Djibouti, Périm, Aden.
W Le D. scalpellum Gray (1825, Ami. Philos., IX, p. 166) = D. elongatm
Mawe [non Lk.] (îSal!, Linn. Sysl. Conchol, pi. 9, fig. 6) est également une
espèce Californienne très semblable.
<'2) Il ne faut pas confondre cette espèce de Reeve ni avec le Tnllina trifasciata
Linné = Donax viuatus Lamarck [non Da Costa] (1 855 , Hanley, Ipsa Linn.
Conch., p. 39), ni avec le Donax irifascialus Risso = D. semistriatus Poli ( 1890 ,
Rucijuoy, Dautzenberg, Dollfus, Moll. Roussillon, II, p. A69).
— 433 —
Contributions à la Faune Malâcologiqve
de l'Afrique éqvatoriale ,
par M. Louis Germain.
LIV<".
Mollusques recueillis par M. Ch. Alluaud
dans le Soudan Anglo-Egyptien.
Les Mollusques terrestres et fluviatiles qui font l'objet de cette note ont
été recueillis, par M. Ch. Alluaud [iyo5] le long du cours du Bahr-el-
Azrak (Nil Bleu), pendant qu'il se rendait en Afrique Orientale anglaise.
Ces documents complètent ceux que j'ai publiés en 1912 (2) sur les Mol-
lusques rapportés du Bahr-el-Ghazal nilotique, aux confins des bassins
du Nil et du Congo (3), par M. le Dr Gaillard, médecin-major de irc classe
des Troupes coloniales.
La faune de ces contrées offre un grand intérêt parce qu'elle est
comprise dans la zone de transition où s'opère le mélange des faunes
nilotique et équatoriale proprement dite. Les matériaux actuellement con-
nus sont encore insuffisants pour préciser les conditions de ce mélange.
Signalons cependant le Trochonanina (Martensia) moiambiccnsis Pfeiffer,
recueilli à Rosières, sur le Nil Bleu, par M. Ch. Alluaud, et le Lanistes
procerus Martens(4), découvert près de Kerki dans le Noncalilla, affluent
(1> Voir le Bullelin du Muséum Hist. natur. Paris, XXII, 1915, n° 7, p. 283
290; - XXII, 1916, n" 3, p. 1.56-162; n'J A, p. ig3-2io; n° 5, p. 233-
2.59, et n° 6, p. 317-329; — XXIII, 1917, n'J 7, p. 49/1-510, p. 5io-520
et p. 5a i-ôag; — XXIV, 1918, n° 2, p. i25-i36 et p. 137-1/11; n° 3,
p. 173-182; n° h (Avril), p. -201-270, et n" 5 (Mai), p. 358-37o.
' Germain (Louis) , Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique équa-
toriale, XXXIV, Mollusques recueillis par M. le Dr Gaillard dans la province
du Bahr-el-Ghazal (Soudan Anglo-Egyptien), (Bullelin Muséum hist. natur. Paris,
n° 7, novembre 1912, p. ^33-^37, fig. 62 [dans le texte]).
W La région parcourue par M. le Dr Gaillard est en effet arrosée, d'une
part, par les affluents du Balir-cl-Gbazal nilotique et, d'autre part, par les sous-
affluents de l'Oubangui.
('') Mabtkns (D1 E. von) in Pfeiffer (Dr. L.), Novitales Conchologicœ , ser. prima.
Wottusca exlramarina, II, Gassel, 1866, p. 292, laf. LXXI, lig. 1-2 [= Mêla-
29.
— AU —
du Soueh(1), par M. le Dr Gaillard^. Ces espèces, franchement équato-
riales, n'avaient jamais été signalées, dans le bassin du Nil, au-dessus
du 6° de latitude Nord.
Fi;;. 3i. — Croquis schématique des régions parcourues par M. Cli. Alliaud
dans le Soudan Anglo-Égyptien.
tbmius procerus Bodrgdignat, Mollusques Egypte, Abyssinic , Zanzibar, elc. , Paris.
1879, p. 3k = Lanistes olivacem var. procerus Martens, Beschalte Weichlhiere
Dcutsch-Ost-Afrikas , Berlin, 1897, p. i6'i].
(') Le Soueh est un gros allluent (rive droite) du Bahr-cl-Gliazal nilotique.
& Germain (Louis), loc. supra cit., novembre 1912, p. A36.
— 435 —
Elles montrent que des Mollusques équatoriaux — même terrestres —
peuvent remonter, beaucoup plus haut qu'on ne le supposait, le cours du
grand fleuve égyptien et de ses affluents (1).
Trochonanina (Martensia) mozambicensis Pfeiffer.
i855. Hélix mozambicensis Pfeiffer, Proocedings Zoological Society ofLondon,
p. 91, pi. XXXI, fig. 9.
1918. Trochonanina (Marlensia) mozambicensis Germain, Bulletin Muséum Ifist.
natur. Paris, XXIV, p. a54.
M. Ch. Alluaud a recueilli, à Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le
Nil RIeu, un individu vivant encore peu adulte (diamètre maximum :
9 millimètres; diamètre minimum : 8 millimètres; hauteur : 6 milli-
mètres), mais dont le test présente la sculpture normale de cette espèce.
C'est, jusqu'ici, le point le plus nord où le Trochonanina (Martensia)
mozambicensis Pfeiffer ait été rencontré.
Licolaria flammata Gailliaud.
i8a3. Hélix (Cochlogena)flammata Cailhaud, Voyage à Meroë, etc., Paris, IV
(1827), p. a65 ; Atlas (i8a3), pi. LX, fig. 5.
1 848. Bulimus sennaariensis Parreyss in Pfeiffer, Monographie Heliceor. vivent.,
Lipsiœ, II, p. 180 (nomen nudum)('2).
i85o. Bulimus Cailliaudi Pfeiffer, Zeitschrift fur Malakozool. , p. 86.
1 853. Bulimus Cailliaudi Pfeiffer, Monographia Heliceor. vivent, III, Lipsiœ,
p. 386, n° 54i.
i856. Bulimus sennaariensis Parreyss in Shuttleworth , Notitiœ Malacologicœ ,
I,Bern, p. 48, taf. Vil, fig. 6-7.
i85q. Limicolaria sennaariensis Pfeiffer, Monographia Heliceor. vivent., IV,
Lipsiœ, p. 584, n° i4.
1859. Limicolaria Cailliaudi Pfeiffer, îoc. supra cit., IV, p. 584, n° i5.
1868. Limicolaria Cailliaudi Pfeiffer, loc. supra cit. , VI, p. 208, n° 16.
1872. Limicolaria Beccari Morelet, Annali del Museo Civico, . . di Genova, III,
p. 198, tav. IX, fig. 6.
1873. Achatina (Limicolaria) sennaariensis Martens, Malakozool. Bliitler, XXI,
p. 39.
(1) Le croquis schématique de la figure '.'m permet de repérer les points où
M. Ch. Alluaud a effectué ses récoltes malacoloj'iques.
M Cité, dans cet ouvrage de L. Pfeiffer, après la synonymie du Bulimus
jlammeus Mùller [= Hélix jlammea Mille r , Vermium terr. etjluv.liistor., II, 177'!,
p. 87, n° 285] sous la forme : trjS Bulimus sennaariensis Parreyss».
— 436 —
187^ Limicolaria jlammea^ var. sennaarietms Jickeli, Fauna der Land- und
Siissivasser-Mollusken Nord-Ost-Ajrika's, Dresden, p. 157, taf. VI,
fig. 5 (part, excl. synony.).
1877. Limicolaria jlammata Pfeiffbr, Monographia Heliceor. vivent., VIII, Lipsiae,
p. 269.
1 883. Limicolaria sennaarica Bourguignat, Histoire malacolog. Abyssinie, Paris,
p. 118.
1 885. Limicolaria Cailliaudi Bourguignat, Mollusques lerr. Jluv. P. Solkillet au
Choa, Paris, p. 20.
1 8 8 5 . Limicolaria jlammata Bourguignat, loc. supra cit., p. 20.
1888. Limicolaria jlammata Pollonera, Bollett. d. Società Malacol. Italiana, XIII,
p. 73.
1897. Limicolaria jlammata Martens, Beschalle Weichthiere Deiitsch-Ost-Ajrihas ,
Berlin, p. io3.
1903. Limicolaria Cailliaudi Pallary, Mollusques recueillis D1' Innés Bey, Haut-
Nil, Bulletin Institut Egyptien , p. h , n° 2.
190A. Limicolaria jlammata Pilsbry in Tryon, Matinal oj Conchology, 2" série,
Pulmonata, XVI, Philadelphia, p. 283, n° 5a, pi. XXII, fig. 35.
1908. Limicolaria jlammea var. Sennaariensis Neuville et Anthony, Mollusques
Abyssinie, Annales Sciences naturelles, Mil, p. 291, fig. i3.
1912. Limicolaria jlammata Germain, Bulletin Muséum Ilist. natur. Paiis , XVIII,
p. A35.
Parmi les grands Limicolaria de l'Est africain, le Limicolaria jlammata
Cailliaud est le pins polymorphe. Son identité avec le Limicolaria Cailliaudi
PfeifTer n'est pas douteuse. La forme figurée avec une grande exactitude
par F. Cailliaid est assez répandue; mais avec elle vit souvent une mu-
tation beaucoup plus allongée, dont le terme extrême est représenté par
la variété Hartmanni Martens (2). Cette dernière est fort probablement,
comme je le montrerai bientôt (S), YHeliv Label de Férussac [= Limicolarius
babcl de Fkrussac in H. Beck(4)].
11 existe également des individus moins acuminés, dont la coquille pré-
sente un aspect plus ou moins cylindrique par suite du grand dévelop-
pement en largeur des premiers tours de spire et du peu de convexité
du dernier tour. Ces individus doivent être subordonnés, comme variétés,
M Non Hélix jlammea Mùller, espèce représentative, dans les régions occiden-
tales d'Afrique, du Limicolaria jlammata Cailliaud des contrées orientales.
M Martens (Dr E. von), Malakozool. Bldtter, XII, 1860, p. 199. Cette
variété a été figurée par H. A. Pilsbry in G. W. Tryon, Manual oj Conchohgy,
2e série, Pulmonata, XVI, Philadelphia, 190^1, p. 28A, n° 52<>, pi XXI, fig. 3fi.
P) Dans mon mémoire, actuellement sous presse, sur les Mollusques recueillis
par M. G. Babault pendant son voyage en Afrique orientale.
W Beck (H.), ImJe.r Molluscorum, etc., Hafnia?, 1837, p. 61, n° 8.
437 —
au Limicolaria Jlammata Gailliaud. Telles sont les variétés Smithi Pilsbry (1)
et Spekei Grandidier(s) qui vivent, la première sur les bords de la rivière
Omo, tributaire du lac Rodolphe [A. D. Smith], la seconde près du lac
Tanganyika [J. Thomson].
La taille est également fort variable : la variété gracilis Martens (S) n'at-
teint guère que 5o millimètres de longueur sur 16 millimètres de largeur,
mais garde l'ornementation picturale typique. Les collections du Muséum
d'histoire naturelle de Paris renferment quelques exemplaires de cette
variété, recueillis au Ghoa par P. Soleillet(4) et dont les plus grands
mesurent /19 millimètres de longueur, 21 millimètres de diamètre maximum
et 19 millimètres de diamètre minimum. L'ouverture a 22 millimètres de
hauteur sur 10 millimètres de diamètre maximum.
Les individus recueillis par M. Ch. Alluaud sont assez variables. Le
tableau suivant donne leurs dimensions principales, exprimées en milli-
mètres. Une colonne est réservée à l'indice de largeur, c'est-à-dire à la lar-
geur maximum qu'aurait la coquille si la longueur était égale à 100.
HAUTEUR
de
L'OUVERTURE
millim.
3i
21
34
22 1/2
20 î h
DIAMETRE
de
L'OOVERTURE.
militai.
12
10
10
9
9 1/a
LOCALITES.
Agadi.
Singa.
M Pjlsrry (H. A.), loc. supra cil., XVI, 190'!, p. 283, n" bah, pi. XXII,
fig. 37-38.
W Grandidier (A.), Descriptions de quelques espèces nouvelles et observations
critiques' sur divers Mollusques du centre de l'Afrique : Bulletin Société malaco-
logique France, II, Paris, juillet 188a, p. 160 [Limicolaria SpeUana] [=Acha-
lina (Limicolaria) Cailliaudi Smitu, Proceedings Zoologicai Society of London,
1881, p. 28/1, pi. XXXIII, fig. i3 (non Pfeiffer) = Limicolaria Spehiana Bour-
guignat, Mollusques Afrique équatoriale , Paris, mars 1889, p. 102; = Limicolaria
jlammata var. Spehiana Pilsbry in Trïon, loc. supra cit. , XVI , p. a83, n° 52 c,
pi. XXII, fig. 36].
W Martens (D1 E. von), Malahozool. Mitler, XVII, 1870, p. 34 [Achat ina
(Limicolaria) Sennaariensis var. gracilis]. Figuré par L. Pfeiffer [Novitates Con-
cholog., IV, taf. CX, iig. U, 5] et par H. A. Pilsbry [mG.ÏÏ, Tryon, loc. supra
cit., XVI, 190A, p. 283, n" 5ad, pi. XXII, fig. 4a-43].
W Cette variété a tout d'abord été découverte par le D' Sciiweinfurth dans
les régions arrosées par la rivière Gazelle (pays des Rivières).
— 438 —
On voit que l'indice de largeur varie entre 34,5 (échantillon n" 3), ce
qui représente une forme très allongée, et 38,5 (exemplaire n° 5), ce qui
correspond aune coquille assez globuleuse. D'autre part, les spécimens
nos î et 2 ont un test dépourvu de flammules. L'un est décoloré, mais
l'auLre, relativement mince, est recouvert d'un épidémie jaune- verdâtre
clair. Ces deux exemplaires se rapportent au Limicolaria candidissima
Shuttleworth (1). simple mutation ex colore du Limicolaria flammata Cail-
liaud.
Singa [= Senga], sur le Nil Bleu [Ch. Alluaud, 1905].
Agadi, sur le Nil Bleu [Ch. Alluaud, 1 go5 J.
Le Limicolaria jlammata Cailiiaud, qui représeute dans l'Est Africain le
Limicolaria Jl a mmea Millier des régions occidentales d'Afrique, a une dis-
tribution assez étendue. Il est connu depuis le Kordofan jusqu'au Bahr-
el-Ghazal [Fr. Gailliaud, Dr Gaillard, B. Hartmann, Heuglin, Dr Innés
Bey, Kotschy, Dr ScnwEiNFURTH, etc.], mais quelques-unes de ses variétés
descendent beaucoup plus au Sud, jusqu'aux rives du lac Tanganyika
(var. Spekei Grandidier) [J. Thomson]. La forme type habite également
l'Abyssinie [A. Issel], notamment le Choa [P. Soleillet], aux environs
d'Ankober [C. Pollonera] et de Kounni, vers 2,385 mètres d'altitude
[M. de Rothschild et H. Neuville]. Enfin Flower a découvert cette même
espèce à Fachoda [= Fashoda = Kodok], sur le Bahr-el-Abiad (Nil Blanc).
Planorbis (Planorbis) Rli'pelli Dunker.
i848. Planorbis Riippelli Dunker, Proceedings Zoological of London , p. 62.
1 856. Planorbis Riippelli Dunker, Die Familie der Limnaeiden, in Martini
et Chemnitz, Systemal. Conchylien-Cabinet , XVII, p, hi, n° 7, taf. V,
fig. 10, 11, 12.
1866. Planorbis Riippelli Martens, Malakozoolog. Bliitler, XIII, p. h.
1869. Planorbis Riippelli Martens, Malakozoolog. Blâtter, XVI, p. an.
1872. Planorbis Riippelli Morelet, Annali Museo Civico... di Genora, III, p. 207.
187/1. Planorbis Riippelli Jickeli, Fauna der Land-und Sùsswasser- Mollusken
Nord-Ost-Afrikas , Drcsden, p. 211, taf. Vil, fig. 17-18.
1 883. Planorbis Rùppelli Bourguignat, Histoire Malacolog. Abijssinie , Paris,
p. 100 et p. 127; et Annales Sciences naturelles, 6e série, Zoolog. ,
XV, p. 100 et 127.
C) Shuttleworth (H. J.), Notiliœ Malacologicee , I, Bern, i856, p. ho,, pi. VI,
fig. 7-8 [—Limicolaria candidissima Pilsbrï in Tryon, loc. supra cit., XVI,
190'!, p. 278, u° 3g, pi. XXI, %. 3 1 -3 3 ].
— /i39 —
190/i. Planorbis Ruppelli Germain, Bulletin Muséum Ilist. natur. Paris, X , p. 348 ,
n° 3.
igoi. Planorbis Ruppelli Neuville et Anthony, Annales Sciences naturelles, Zoo-
logie, VIII, p. a 69, fig. 1 (part.).
1912. Planorbis Ruppelli Connolly, Aimais South Africa.u Muséum, XI, part III,
London, p. 387, n° 5o2.
J.-R. Bourguignat a séparé, sous le nom de Planorbis Herbini{i), une
coquille représentée par le Dr C. Jickeli [loc. sup. cit., taf. VII, 187 U,
fig. 18] et qui montre un enroulement un peu plus rapide, avec un der-
nier tour relativement plus grand que chez le Planorbis (Planorbis) Rup-
pelli Dunker. J.-R. Bourguignat ajoute : «L'Herbini diffère encore du
Ruppelli par son ouverture moins oblique, moins transversalement oblon-
gue, mais presque ronde et aussi haute que larges w. Pour qui connaît le
polymorphisme du dernier tour et de l'ouverture des Planorbes africains de
ce groupe, de tels caractères ne peuvent justifier la création d'une espèce
nouvelle. Il convient donc de considérer le Planorbis (Planorbis) Herbini
Bourguignat comme synonyme du Planorbis (Planorbis) Ruppelli Dunker.
Le même auteur écrit encore : rr Je crois qu'il convient de rapporter à cette
espèce (3) le Planorbis natalensis (non Krauss) de Blanford (4) et de Nevill (5)
signalé sur le plateau de Wadela(%. Celte assertion est erronée. L'unique
exemplaire recueilli sur le plateau de Wadela par G. Nevill appartient
aujourd'hui à l'Indian Muséum (Natural History) de Calcutta (7). C'est une
coquille en très mauvais état, n'ayant aucun rapport avec le Planorbis
(Planorbis) Ruppelli Dunker, qui appartient sans contestation possible,
au Planorbis (Gyraulus) abyssiniens Jickeli'8'.
Les individus recueillis par M. Ch. Alluaud sont de taille médiocre, les
plus 'grands ayant seulement 8 millimètres de diamètre maximum , 7 milli-
(1) Bourguignat (J.-R.), Histoire malacologique de l'Abyssinie, Paris, 1 883,
p. 101 et 127.
j Bourguignat (J.-R.), loc. supra cit., Paris, i883, p. 101.
(3> Le Planorbis (Planorbis) Ruppelli Dunker.
W Blanford (AV. T.), Geology and Zoology Abyssinia , London, 1870, p. kqZ.
(5> Nevill (G.), Handlist of Mollusca in the Indien Muséum, Calcutta, 1870,
I, p. 244, n° 32 [«32. Planorbis (Nautilina) natalensis (?) Krauss»].
(0> Bourguignat (J.-B.), loc. supra cit., 1 883 , p. 101.
O Je dois communication de cette coquille à M. le Dr N. Annandale, Super-
inteiident du Musée d'Histoire naturelle de Calcutta, que je suis heureux de
remercier ici.
W Jickeli (C.-F.), Fauna der Land- und Siisswasscr-Mollusken Nord-Ost-
Afrikas (Nova Acta Acad. Caes.-Lcop.-Carol. Germ. natures curiosum (Verhandl.
der Kais. Leopold-Carol. Deutsch. llead. der Naturforteh.) , Dresden , XXXVII,
1874, p. 21 5, taf. VII, %. 21.
— MiO —
mètres de diamètre minimum et 3 millimètres de hauteur. Ils ont un test
corné jaunâtre, pâle, transparent, mince et fragile, garni de très fines
stries longitudinales obliques, serrées et irrégulières en dessus, plus régu-
lières et subverlicales en dessous.
Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le Nil Bleu. [Ce. Alluaud,
1905.]
Le Planorbis (Planorbis) Ruppelli Dimker semble répandu dans une
grande partie de l'Est Africain. 11 vit dans toute l'Abyssinie [VV.-T. Blan-
FORD, A. ISSEL etBECCARI, G. JlCKELI , G. NeVILL , M. DE ROTHSCHILD et H.
Neuville (,), Schuller, etc.] et se retrouve, plus au Sud, dans l'Ouébi
[Du Bourg de Bozas]. 11 a même été signalé à Rikatla, dans le Lorenzo-
Marques [Junod(2)].
Ampullaria ovata Olivier.
180&. Ampullaria ovata Olivier, Voyage Empire Ottoman, II, p. 89; Atlas,
pi. XXI, fig. 1.
i833. Ampullaria ovata Cailliaud, Voyage à Meroë, etc., IV, Paris (1827), p. 28^ :
Atlas, II(i8a3), pi. LX, flg. 10.
i85i. Ampullaria ovata Piiilippi, Ampull. in Martini et Ciiemsitz, Systemat. Coït-
chylien-Cabinel , p. A9, taf. XIV, fig. 5.
i85i. Ampullaria Kordofana Parbeyss in Puilippi, foc. tupra cit. , p. H, taf. XII,
fig- !•
i863. Ampullaria Kordofana Bourguigsat, Mollusques nouveaux, litigieux ou peu
connus, 3e décade, Paris, p. 76, pi. XI, fig. 12-1 3.
1 863. Ampullaria ovata Bourguignat, loc. supra cit., p. 79, pi. X, fig. 1 1.
1897. Ampullaria ovata Martens, Beschalte Weichthiere Deulsch-Ost-Afrikas ,
Berlin, p. 1 59.
1908. Ampullaria ovata Grrmain, Mollusques Foà lac Tanganyika , p. l5, Gi
et 62, fig. 2.3 (var. major).
1910. Ampullaria ovata Pallary, Catalogue Faune maîacologique Egypte, Mé-
moires Institut égyptien, Le Caire, VI, faic. 1, p. 60, pi. IV, fig. 12.
1911. Ampullaria ovata Germain, Notice maîacologique, Documents scientifiques
Mission Tillio, II, Paris, p. 2 32.
(') Neuville (II.) et Anthony (B.) [Recherches sur les Mollusques d'Ahyssinic
(Annales Sciences naturelles, Zoologie, VIII, 1908, p. a5o)] signalent celte espèce
jusqu'à 2/400 mètres d'altitude (mare de Goro).
(2) Junod, Bulletin Société vaudoise Sciences naturelles, XXXV, Lausanne, 1900,
p. 279.
— 'M —
J.-R. Bourgoignat a, dans ses «Mollusques nouveaux, litigieux ou peu
connus y (1), séparé trois Arapullaires qui , bien certainement, appartiennent
à la même espèce :
V Ampullaria Raymondi Bourguignat [loc. cit., p. 76, pi. IX, fig. h]\
V Ampullaria Kordofana Parreyss [ibid., p. 78, pi. XI, fig. 12-1 3],
Et Y Ampullaria ovata Olivier [ibid., p. 79, pi. X, fig. 11].
La première n'est qu'une variété major (elle atteint 92 millimètres de
longueur et 79 millimètres (2) de diamètre) {3), dont le dernier tour est
légèrement déformé.
La seconde est la forme communément répandue dans tout le bassin du
Nil. Elle mesure jusqu'à 75-80 millimètres de longueur et 65-75 milli-
mètres de diamètre. Son ouverture varie entre 5o et 55 millimètres de lon-
gueur sur 35-4o millimètres de diamètre maximum.
Telle que J.-R. Bourguignat la figure, la troisième est une forme excep-
tionnelle se rencontrant çà et là, partout où vivent les deux autres. Tous
les intermédiaires existent d'ailleurs entre ces trois Ampullaires, qui
doivent être réunies sous le nom le plus ancien, celui à'Ampullaria ovata
Olivier <4>.
Le plus grand des individus recueillis par M. Ch. Alldaud mesure
66 millimètres de longueur, 66 millimètres de diamètre maximum et
5 li millimètres de diamètre minimum. Son ouverture a 5o millimètres de
longueur et, en y comprenant l'épaisseur du péristome, 33 millimètres de
diamètre maximum. Le test est vert olive assez foncé, avec de nombreuses
fascies marron étroites et peu visibles à l'extérieur, mais très apparentes à
l'intérieur de l'ouverture qui est d'un brun-fauve brillant.
(') 3e décade, Paris, 1er décembre i8(33.
M L'ouverture a 67 millimètres de longueur et h 2 millimètres de diamètre.
(3> J'ai signalé, dans le lac Tanganyika, un Ampullaria ovata variété major
mesurant 7A millimètres de longueur et 63 millimètres de diamètre maximum
(l'ouverture a 5o millimètres de longueur et 3a millimètres de diamètre) [Ger-
main (Louis), Biillrlin Muséum Hist. nat. Paris, igo5, p. a56; et Mollusques
du lac Tanganyika et de ses environs, Paris, Impr. nat., 1908, p. 61, fig. 2 3
(extrait des Résultats scientifiques des voyages en Afrique d'Ed. Foà)].
W «The affinities of tins species [il s'agit de V Ampullaria gradata Smith,
Proceedings Zoological Society of London , 1881, p. 989, pi. XXXlll, fig. 22-220],
if it be distinct, are rather with those forms found in Nilotic régions lhan wilh
A. speciosa Pliil., from Zanzibar. The four species A. Wernei Ph. , A. Kordofana
Parr., A. lurida Parr. and A. ovata 01., are very closely related, and it is a malher
of impossibility lo défait (lie limiting characters of an y of themn [E.-A. Smith, On
a collection of Shells from Iakes Tanganyika and Nyassa and otliers localities in
East Africa, Proceedings Zoological Society of London, Febr. 1 88 ! , p. 289.
— hkï —
Rosières [= Rosaires = A bramât], sur ie Nil Bleu [Gh. Alluaud,
ic,o5].
Commun ou 1res commun dans toute l'Egypte , Y Ampullaria ovata Olivier
vit également en Abyssinie et dans les grands lacs de l'Afrique orientale
(notamment dans le Victoria-Nyanza et le Tanganyika). Il est plus rare
dans le bassin du Ghari [A. JChevalier], dans le Bahr-el-Ghazal [lieu-
tenant Ferrandi, Dr Gaillard] et dans le bassin du Congo, où il a été
recueilli à M'Baiki, dans la Lobaye [lieutenant Charled (1)]. Enfin cette
même espèce, traversant tout le domaine équatorial, se retrouve dans
le Niger sous une forme à peine différente [B. Chudeac (2), Dr. F. Wel-
witsch (,)1
Lanistes Bolteni Chemnilz.
17/12. Cochlea terrestris umbilicata Gualtieri , Index Testaceor., Florentin, tab. Il ,
hV. T.
o
1876. Hélix Bolieniana Chemnitz, Systemat. Conchylien-Cabinet, \\ , p. 89,
taf. CIX, fig. 931-922.
180/1. Cyclostoma carinata Olivier, Voyage Empire Ottoman, II, Paris, p. 3g;
Atlas, pi. XXXI, fig. 2.
1810. Lanistes OHvieri Dbnys de Montfort, Conchyliol. systématique, II, Paris,
p. 122.
1822. Ampnllaria carinata de Lamarck, Histoire nadir, animaux sans vertèbres;
VI, part. II, p. 179.
i8a3. Ampullaria carinata Cailliaud, Voyage à Meroë, etc., Atlas, II (1823),
pi. LX, fig, 9.
i85i. Ampullaria Bolieniana Philippi, Die Gattung Ampullaria, in Martini et
Chemnitz, Systemat. Conchylien-Cabinet, XX, p. 23, n° 29, tai. VI,
fig. 4-5.
186/1. Lanistes boltenianus Doiiun, Proceedings Zoological Society oj London ,
p. 117.
W Germain (Louis), Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique cqua-
toriale, XL : Mollusques de l'Afrique équatoriale communiqués par M. le colonel
Lucien Fourneau (Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XIX, 19 13, p. 355).
<2) Germain (Louis), Contributions, etc., XXXIll, Description de Mollusques
nouveaux de l'ile du Prince (golfe de Guinée) et de l'Afrique occidentale (Bul-
letin Muséum Hist. natur. Paris, XVIII, 1912, n° 5, p. 323, fig. 61).
W Notamment sous la forme d'une variété représentative, d'ailleurs peu diffé-
rente du type, figurée par A. Morelet [Mollusques terrestres etjluviatiles, Voyage
du Dr. F. Welwitscu , royaumes Angola, Benguella, etc., Paris, 1868, p. 9/1,
n" 73, tabl. IX, fig. 10] à laquelle J.-R. Bodrgdignat [Mollusques Egypte, Abys-
sinie, Zanzibar, Centre Afrique, Paris, 1879, p. 3i et 32] a donné le nom de
Ampullaria Welwitschi.
— M3 —
1 866. Lanistes carinalus Pfeiffer, Novitates Concholog., V, p. 988.
1879. Meladomus Boltenianus Bourgiignat, Mollusques Egypte, Abyssinie, Zan-
zibar, etc., Paris, p. ki, n" 19.
1 885. Meladomus Duveyrianus Revoil, Bulletins Société malacologique France,
II, Paris, p. 99, pi. VI, fig. 5.
1897. Lanistes (Lanistes) carinalus Martens, Beschalle Weichthiere Deuslch-Ost-
Afrikas, Berlin, p. 169.
1909. Lanistes Bolleni Pallary, Catalogue Faune malacologique Éfjyple, Mémoires
Institut égyptien, Le Caire, VI, fasc. 1, p. 61, pi. IV, Gg. \h.
M. Cb. Alluaud a recueilli un unique exemplaire de cette espèce bien
connue. Il est de petite taille, 3o millim. 1/2 de diamètre maximum,
a3 millim. î/a de diamètre minimum et 2 3 millim. 1/2 de hauteur. L'ou-
verture mesure 19 millimètres de hauteur et n millimètres de diamètre
maximum.
Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le Nil Bleu [Ch. Alluaud,
igo5].
Cette espèce est très répandue dans tout le bassin du Nil , depuis l'em-
bouchure du grand fleuve égyptien jusqu'au Vicloria-N yanza , où elle est
d'ailleurs beaucoup plus rare [F. Stuhlmann, 0. Neumann]. Elle est éga-
lement connue dans l'Afrique Orientale anglaise, notamment dans les envi-
rons de Makangeni (= Makengeni = Makongoni(1)) [Dr W. Gregory] et
daus le fleuve Tana (2) [J. M. Hildebrandt]. Enfln ce même Lanistes a été
signalé en Abyssinie et dans la Somalie italienne ; fleuve Doboi , entre Merka
et Mogouedouchou (3) [G. Revoil], et entre Bardera et Brava (= Barawa
= Baraoua) [capitaine Bottego].
Cleopatra bulimoides Olivier.
1806. Cyclostoma bulimoides Olivier, Voyage dans l'Empire ottoman, II, Paris,
p. 39, III, p. 68, pi. XXXI, fig. 6.
W Village sur le fleuve Sabaki [= Sabak], à environ 5o kilomètres de la côte.
Le Sabaki se jellc dans l'océan Indien à Malindi [= Melinda].
W Le fleuve Tana descend des pentes occidentales du Kenia et se jette dans
l'océan Indien, dans la baie Oungama [= Ungaraa = Formosa], au petit port
de Kipini, uu peu au nord de Malindi.
M L'orthographe de celte localité varie presque avec chacune des cartes publiées.
J'ai relevé les formes suivantes : Magdochou , Mogadischo , Makdischu , Magadisciu.
Cet exemple montre les difficultés que l'on rencontre si souvent pour identifier les
noms géographiques africains. Il serait vivement à souhaiter qu'une entente inter-
nationale intervînt en vue de l'unification des noms géographiques.
— hàà —
i823. Paludina bulimoides Cailliaud, Voyage à Meroë , etc.. IV, Paris (1827),
p. a64; Atlas(i8a3), pi. LX, fig. 6.
i85a. Paludina bulimoides Kister in Martini cl Cheumtz, Systemal. Conehylien-
Cabinet, 3" éd., p. 32, taf. VII, fi;;. 11-17.
i8Jf>. Cychstoma Gaillardoti Bourguignat, Aménités malacologiques , I, Paris,
p. îoi, pi. VII, fig. 5-7.
1 856. Paludina (Cleopatra) bulimoides Troscbel, Dus Gebiss der Schnechen , I,
p. 100, laf. VII, fig. 6 (radula).
18G0. Melania tegyptiana Benson in Reeve, Conchologia Iconica, pi. XXXIV,
fig. 227.
187^. Ckopatra bulimoides Jickeli, Fauna der Land-und Sûsswasser-Mollusken
Nord-Ost-Afrikas , Dresden, p. 260, taf. Vil, fig. dia-dib.
1897. Cleopatra bulimoides Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas ,
Berlin, p. 186.
1907. Cleopatra bulimoides Germain, Mollusques Afrique Centrale française , Paris,
p. 519.
1909. Cleopatra bulimoides Pallary, Catalogue Faune malacologique Egypte.
Mémoires Institut égyptien, Le Caire, VI, fasc. 1, p. 63, pi. III, fig. t6.
1011. Cychstoma bulimoides Germain, Notice malacologique, Documents scienti-
fiques Mission TiLiio, II, Paris, p. 197, pi. II, i\g. 5-6 et fig. 22-23-2/1.
Les individus recueillis par M. Alluaud n'appartiennent pas au type,
mais à une variété bilirata Germain, nov. var., caractérisée par la pré-
sence , au dernier tour de spire , de deux carènes filiformes assez saillantes ,
l'inférieure médiane et la supérieure placée à peu près à égale distance
entre la première et la suture (1). Ces carènes se continuent aux tours supé-
rieurs où la carène médiane du dernier tour s'applique presque contre la
la suture. »
Le Cleopatra bulimoides Olivier typique a les tours parfaitement arrondis;
mais les variétés carénées ne sont pas rares et vivent très souvent au milieu
des formes typiques auxquelles elles sont reliées par tous les intermédiaires.
J'ai déjà signalé, dans le lac Tchad, une variété unttirata Germain (" munie,
mais sur les tours supérieurs seulement, d'une carène médiane très saillante.
Ce polymorphisme de sculpture est analogue à celui observé si souvent
chez le Vivipara unicolor Olivier (1).
Les exemplaires recueillis par M. Ch. Alluaud sont d'assez grande taille
puisqu'ils mesurent respectivement 9 millim. 1/2, 1 3 et 1 3 millim. 1/2 de
O Sur les grands individus, les deux carènes du dernier tour sont séparées
par une distance de 1 millimètre environ.
W Germain (Louis), Notice Malacologique (Documents scientifiques Mission
Tillm, H, Paris, 191 1, p. 199, pi. II, fig. 2 2-23-2 h et tirés à par., p. 39).
W Olivier (G.-A.), Voyage Empire Ottoman, etc., 111, Paris, 180A, p. 68,
Allas, 11, pi. XXXI, fig. 9 (Cychstoma unicolor).
— ààh —
longueur, 6, 8 el 8 millim. î/a de diamètre maximum et 5, 6 et 7 milli-
mètres de diamètre minimum. Leur ouverture a h , 6 et 6 millim. 3/4 de
hauteur pour 3, k et h millimètres de diamètre.
Le test est ordinairement d'un brun verdàtre assez brillant, garni de
stries longitudinales médiocrement obliques, plus fortes au dernier tour
entre les deux carènes et atténuées en dessous. Les spécimens de petite
taille sont marron foncé à reflets violacés ; ils sont bien brillants et l'inté-
rieur de leur ouverture est lie de vin C1).
Les Cleopatra Laurenti Bourguignat (2), Cleopalra Lhoteïleriei Bourgui-
gnat(3) et Cleopatra marcotica Bourguignat (4), établis sur des formes jeunes
du Cleopatra bulimoïdes Olivier, sont absolument synonymes de cette der-
nière espèce.
Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le Nil Bleu [Ch. Alluaud,
1900.]
Bythinia (Gabbia) sennaarieinsis Parreyss.
18.M. Pahidina sennaariensis Parreyss in KCster, Palud. , in Martini et Chem-
nitz, Systernat. Conchylien-Cabinet, 2 e éd., p. hh, n° /19, taf. IX,
fig. 10-11.
1 865. Bythinia sennaariensis Martens, Malakozoolog. Blâtter, Cassel , p. soh.
1878. Bythinia sennaariensis Martens, Malakozoolog. Blâtter, Cassel, p. 73.
187/i. Bythinia sennaariensis Jickeli, Fauna (1er Land-und Siisswasser-Mollusken
Snrd-Osl-Afrikas, Dresden , p. a&5.
i883. Digyreidum sennaaricum Bourguignat, Histoire malacologique Abyssinie,
Paris, p. i3i.
1891. Bythinia sennaariensis Kocf.lt in Rossmassler, Iconographie (1er Land-und
Siisswasser-Mollusken; N. F., Y., Frankfurt a. M., p. 72, taf. CXXXYII,
fig. 868.
1896. Bythinia Sennaarica Locard, Bévue suisse Zoologie, II, Genève, p. 9 '4.
1909. Bythinia (Gahbia) sennaarica Pallary, Catalogue Faune malacologique
Egypte, Mémoires Institut Egyptien, Le Caire, VI, fasc. il, p. 66.
Coquille de petite taille, très étroitement ombiliquée, ovalaire un peu
globuleuse; spire composée de 5 tours convexes, légèrement étages, à
croissance assez rapide, séparés par de profondes sutures; sommet obtus:
W Cette intéressante var. ex colore a quelquefois ses premiers tours de spire
é rodés.
W Bourguignat (J.-R.), Description de diverses espèces terrestres et Jluviatdes
et de différents genres de Mollusques de l'Egypte, de l' Abyssinie, de Zanzibar, du
Sénégal et du contre de l'Afrique. Paris, 1879, p. 26.
M Bourguignat (J.-B.), loc. supra cit., 1879, p. 25 [Cleopatra Lhotellerii].
<4> Bourguignat (J.-B.), loc. supra cit. , 1879, p. 25 [Cleopatra Marcotica].
— hkÇ> —
dernier tour grand, bien arrondi convexe; ouverture oblique, ovalaire,
anguleuse en haut, largement arrondie en bas et extérieurement.
Opercule très nettement spirescent avec , à la périphérie, quelques stries
concentriques bien marquées ;1;; nucléus submédian rapproché du bord
inférieur.
Longueur, h millimètres; diamètre maximum, 2 millim. 4/5: dia-
mètre minimum, 2 millimètres; hauteur de l'ouverture, 1 millim. 4/5;
diamètre maximum de l'ouverture, 1 millim. 1/2.
Test assez solide, corné verdâtre un peu brillant, garni de fines stries
longitudinales presque régulières, subverticales et assez serrées.
Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le Nil Bleu. [Ch. Alluaid.
1905.]
Cette espèce vit dans tout le cours du Nil et dans ses affluents, en
Egypte , au Soudan et en Abyssinie.
Melania (Melanoides) tdberculata Mùller.
1776. Nerita tuberculata Miiller, Vermium terrest. et fluvial, histor. , II, Havni;c
et Lîpsiae , p. 191.
1917. Melania (Striatella) tuberculata Germain, Bulletin Muséum Hist. natur.
Paris, XXIII, n° 7 (décembre), p. 5o6.
De nombreux exemplaires, jeunes et adultes, ont été recueillis par
M. Ch. Alltjaud. Les plus grands ont seulement 19 et 20 millimètres
de longueur, 6, 6 millim. i/4 de diamètre maximum et 4 millim. a/3 à
5 millim. 1/2 de diamètre minimum. Ils correspondent à la forme figurée
par G.-A. Olivier (2) et F. Cailliadd - sous le nom de Melania fasciolata (" .
Rosières [— Rosaires = Abramat] , sur le Nil Bleu. [Ch. Alluaud,
1905.]
(1> C'est pour les petites Bytliinies dont l'opercule présente ce double mode de
slriation : spirescent au centre, concentrique à la périphérie, que T. Letourneux
a créé le genre Digyreidum [in Locard (A.), Prodrome Malacologie française ;
Catalogue général Mollusques vivants de France; Mollusques teirestres, eaux douces
et saumâtrcs, Lyon et Paris, 1882, p. 226 (Digyreidum, err. typogr.)].
's' Ou» ier (G.-A.), Voyage dans l'Empire ottoman, l'Egypte, la Perse, etc.,
Il, Paris, i8oi, pi. XXXI, fig. 7 (Melanoides fasciolata).
(3) Cailliaud (Fr.), Voyage à Méroê, au fleuve Blanc, etc. Paris, IV (1826),
p. 264, Atlas, II (1823), pi. LX, fig. 8.
(4) Leur forme générale est bien élancée et leur test garni d'une sculpture très
fortement accusée.
Ix'-xl
■Etheria elliptica de Lamarck.
1807. Mtheria elliptica De Lamarck, Annales Muséum Hist. natur. Pans, X,
p. &01, pi. XXIX et pi. XXX, fig. 1.
1917. Mtheria elliptica Germain, Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XXII 1,
n° 7 (décembre), p. 5ii.
Nombreux exemplaires , quelques-uns de grande taille, atteignant jus-
qu'à 2 5o et 3oo millimètres de longueur. Avec le type, M. Gh. Ar luaud a
recueilli des individus appartenant à la variété Cailliaudi de Férussac {1),
dont le test, souvent d'un très beau vert olivâtre, est garni de longues
épines creuses.
Sennâar [=Sennar], sur le Nil Bleu. [Ch. Alluaud, iqo5.]
Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le Nil Rleu. [Gh. Alluaud, 1905.]
Agadi, sur le Nil Bleu. [Gh. Alluaud, 1905.]
Mutela (Mctela) mlotica Caillaud.
i8a3. Iridina nilotica Cailliaud, Voyage à Meroé, etc., IV, Paris (1827), p. 26a ,
Atlas, II, Paris (1823), pi. LX, fig. 11.
182/i. Iridina nilotica de Férussac, in Sowerby, Zoolog. Journal, I, p. 53,
pi. II.
1 858. Mutela nilotica H. et A. Adams, Gênera of récent Mollusca, II, p. 5o6.
1868. Iridina nilotica Sowerby in Reeve, Conchologia lcomca, XVI, pi. II, fig. 4.
1876. Iridina nilotica Jickeli, Fauna der Land- und Sùsswasser-Mollusken Nord-
Ost-Afrikas, Dresden, p. 2 5g.
1897. Mutela nilotica Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ost-Afrikas , Ber-
lin, p. 253.
1900. Mutela nilotica Simpson, Synopsis of Naïades, Proceedings Unit. States
nation. Muséum, XXII, Washington, p. 903.
1909. Mutela nilotica Pallarï, Catalogue Faune malacologique Egypte, Mémoires
Institut égyptien, Le Caire, t. VI, fasc. 1, p. 82.
1911. Mutela nilotica Germain, Xolice malacologique, in Documents scientifiques
Mission Tilho, II, Paris, p. 5o, pi. III, fig. 8.
191 h. Mutela nilotica Simpson, Descriptive Catalogue oj Naïades [édité par Bryant
Walker], part III, Détroit, p. 1.354.
Quelques exemplaires mesurant 1 1 G-i 18 millimètres de longueur pour
4g-5o millimètres de hauteur maximum et 3o-3-2 millimètres d'épaisseur
") Férussac (d'A. de), Monogr. iEtlier. (Mémoires Académie Sciences Paris, I,
i8a3, p. 359).
Muséum. — xxit. 3o
— âàS —
maximum. Un individu (longueur, 116 millimètres; hauteur maximum,
5o millimètres ; épaisseur maximum, 3i millimètres) à bords supé-
rieur et inférieur un peu divergents (avec hauteur maximum très posté-
rieure, située à 55 millimètres des sommets) constitue une forme de pas-
sage au Mutela (Mutela) angustata Sowerby(1), simple variété de l'espèce
figurée par F. Cailliadd dont elle diffère surtout par la divergence plus ou
moins accentuée de ses bords supérieur et inférieur.
Sennâar [=Sennar], sur le Nil Bleu. [Ch. Alluaud, 1905.]
Ce Mutela vit dans tout le cours du Nil qu'il descend jusqu'à la mer
Méditerranée; il est en grande partie remplacé, dans les régions équa-
toriales (bassins du lac Tchad, du Chari, du Congo, etc.) par la variété
figurée par G. Sowerby sous le nom de Mutela angustata.
Nodularia (C.elatura) ,ïgyptiaca Cailliaud.
i8i3. Unio nov. sp., Savigny, Description de l'Egypte, PI. de Moll. , pi. MI,
fig. 3-6.
i8q3. Unio œgyptiacus Cailliaud, Voyage à Meroé, etc., IV, Paris (1827),
p. 263; Atlas, Il (i8a3), pi. LXI, fig. 6-7.
i838. Margarita (Unio) œgyptiacus Lea, Synopsis of Naïades, p. 21.
i85a. Margaron (Unio) œgyptiacus Lea, Synopsis oj r I\aïades, éd. nov., p. 3a.
1 856. Unio œgyptiacus Rester in Martini etCaEMNiTZ, Systemat. Conchylien-
Cabinet, 2e éd., p. 157, taf. XLV, fig. 2.
1807. Unio eucyphus Bocrguignat, Revue et Magasin de Zoologie, Paris, p. 19,
pi. III, fig. 1 à 3.
i865. Unio œgyptiacus Reeve, Conchologia Iconica, XVI, pi. XXVI, fig. i32.
187/1. Unio œgyptiacus Jickeli, Fauna der Land- und Sùsswasser- Mollusken I\ord-
Ost-Afrikas, Diesden, p. 271, taf. X, fig. 1 à 6 et fig. 8.
1886. Pharaonia Rourg-uignati de Rochebrdne, Rulletins Société Malacologique
France, 111, Paris, p. 11 3.
1900. Nodularia œgyptiaca Simpson , Synopsis of Naïades, Proceedings Unit. States
Nation. Muséum, XXII, Washington, p. 821.
1909. Nodularia (Cœlatura) œgyptica Pallary, Catalogue Faune malacologique
Egypte, Mémoires Institut égyptien, Le Caire, VI, fasc. n,p. 78, fig. 8.
1909. Nodularia (Cœhdura) Gaillardoti Bourgcignat in Pallart, loc. supra cil.,
VI, fasc. 11, p. 78, pi. V, fig. 7-8.
191/1. Nodularia (Cœlatura) œgyptica Simpson, Descriptive Catalogue of Naïades
[édité par Bryant Walker], part II, Détroit, p. 1019.
(') Sowerry (G.), Monograph of the genus Iridina, in Reeve (L. A.), Concho-
logia Iconica, XVI, London , 1868, pi. II, fig. 5 [Iridina angustata] (Jan. J 868)
— 449 —
Le test de cette espèce est mince, léger, d'un marron plus ou moins
olivâtre, avec parfois des rayons vert émeraude e'troits n'arrivant pas
jusqu'au bord inférieur. Les stries d'accroissement sont presque régu-
lières, feuillacées iuférieurement, ce qui donne à la coquille un aspect légè-
rement velouté. La région des sommets est souvent garnie de nodosités en
nombre variable disposées régulièrement suivant des directions qui, par-
iant des sommets, divergent vers le bord inférieur. La nacre est d'uu bleu
brillant, bien irisée, parfois saumonée mais seulement sous les sommets et
vers le bord postéro-inférieur.
Les principales dimensions de quelques individus sont données dans le
tableau suivant :
Les jeunes ont une coquille très différente de celle des adultes. Voici la
description de jeunes individus n'ayant que 8-8 1/2 millimètres de lon-
gueur, 4 i/2-4 3/4 millimètres de hauteur maximum et 3 millimètres
d'épaisseur maximum.
Coquille assez déprimée, de forme générale subquadrnngniaire allon-
gée; région antérieure courte et arrondie; région postérieure près de deux
fois plus longue, très développée en hauteur, avec hauteur maximum
voisine de son extrémité; sommets très saillants, incurvés, situés vers le
premier tiers antérieur; boni supérieur subrectiligne dans une direction
légèrement ascendante; bord inférieur régulièrement subconvexe, presque
parallèle au bord supérieur; bord antérieur largement convexe; bord pos-
térieur obliquement subrectiligne0' se raccordant par une partie convexe
avec le bord inférieur.
Ligament court, d'un marron clair brillant.
Test mince, médiocrement fragile, marron jaunâtre J , orné de larges
rayons vert émeraude du plus bel effet, particulièrement développés sur
C L'angle posléro-dorsal , à la réunion du bord supérieur et du bord posté-
rieur, est émoussé.
M Le test est plus ou moins rougeâlre dans la région des sommets,
3-0.
— 450 —
la région postérieure. Stries d'accroissement assez fines , subrégulières et
serrées; très grosses nodosités disposées sur deux lignes divergentes qui,
partant des sommets, occupent la partie centrale de chacune des valves. Ces
nodosités sont fortes, saillantes, irrégulières, en nombre variable (ordi-
nairement de 3 à 5 sur chaque ligne rayonnante) et sont disposées depuis
les sommets jusqu'au bord inférieur. Des côtes divergentes (avec de petites
nodosités beaucoup moins développées) existent également de chaque côté,
mais plus nombreuses sur la région antérieure.
L'animal, en continuant sa croissance, ne forme plus de nodosités qui
restent ainsi limitées à la coquille embryonnaire. Mais, pendant un certain
temps encore, la coquille reste plus déprimée que chez l'adulte. C'est cette
dernière forme, non encore parvenue à son entier développement, qui a été
décrite par A. Landrin (1) sous le nom à' Unio Botirguignati^''^.
Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le Nil Rleu [Ch. Alluaud, igo5].
Rivière Rahad [= Rabat], affluent de la rive droite du Nil [Ch. Alluaud,
iqo5],
Nodularia (Coelatura) nilotica Cailliaud.
i823. Unio nilolicus Cailliaud, Voyage à Méroé, etc., IV, Paris (1827), p. 263;
Atlas, Il (1827), pi. LX, fig. 8-9.
1 838. Margarita (Unio) tiilotictis Lea, Synopsis of Naïades , p. 29.
18&8. Unio Parreyssi Philippi, Abbild. und Beschreib. MolL, III, p. 81, pi. V,
fig. 6.
i852. Margaron (Unio) niloticus Lea, Synopsis of Naïades , p. 3i.
1 856. Unio niloticus Kïster, in Martini et Chemnitz, Syslemat. Conch y lien-Cabi-
net, 2e éd., taf. XLV, fig. 5.
1 856. Unio Parreyssi Klster, in Martini et Chemnitz, loc. suira cit., p. 270,
taf. XC, fig. 6.
M Landrin (A.), Coquilles nouvelles, Société sciences naturelles Seine-et-Oise ,
Versailles, séance du i3 décembre 1866, p. 5 (du tir. à part), pi. 1, fig. i«-
\b-\c-id, 2 et 3.
(2' M. Ch. Alluaud a recueilli une coquille qui correspond très exactement à
la figure îd de la planche 1 du travail cité de A. Landrin.
W Dans son Catalogue de la Faune malacologique d'Egypte (Mémoires présentas
h l'Institut égyptien, t. VI, fasc. 1, Le Caire, novembre 1909, p. 77), P. Pallarï
considère Y1 Unio Bourguignati Landrin comme une forme jeune du Aodulana
(Cœlatura) nilolica Cailliaud. Cette opinion me semble peu exacte : la forme
générale de la coquille, le peu d'épaisseur des valves, les caractères de la char-
nière rapprochent davantage la coquille figurée par A. Landrin du Nodularia (Cœ-
latura) œgyptiaca Cailliaud. Cette opmion est également partagée par C. T. Simp-
son et Brïant Walker dans leur Descriptive Catalogue of Naïades , or Pearl-Water
Mussels, part If, Détroit, îgi'i, p. 1019.
— 451 —
1 856. Unio sennaariensis Kïster, in Martini et Chemnitz, loc. supra cit., p. 280,
laf. XCIV, fig. 5-6.
187^. Unio œneus Jickeli, Fauna der Land- und Susswasser-Mollusken Nord-Osl-
Afrikas, Dresden, p. 27 4, taf. IX, iig. 2.
1900. Nodularia nilotica Simpson, Synopsis of Naïades , Proceedings Unit. States
Nation. Muséum, XXII, Washington, p. 821.
1909. Nodularia (Cœlatura) nilotica Pallary, Catalogue Faune Malacologique
Egypte, Mémoires Institut égyptien, Le Caire, t. VI, fasc. Il, p. 77,
pi. V, fig. 1-2.
1909. Nodularia (Cœlatura) Gaillardoti Pallary , loc. supra cit., t. VI, fasc. 11,
p. 78, pi. V, fig. 7-8.
1 g 1 4. Nodularia (Cœlatura) nilotica Simpson, Descriptive Catalogue of Naïades
[édité par Bryant Walker], II, Détroit, p. toao.
Le Nodularia (Cœlatura) nilotica Cailliaud paraît distinct du Nodularia
(Cœlatura) œgyptiaca Cailliaud , dont il se sépare : par sa forme plus allon-
gée ; par sa charnière dont les dents cardinales sont plus développées ; par
ses valves plus épaisses, solides, recouvertes d'un épidémie plus foncé;
enfin par sa nacre généralement rosée comme celle des Spatha. F. Cailliaud
avait déjà noté la plupart de ces différences :
«La première de celles-ci, que l'on désigne sous le nom A' Unio œgyp-
tiacus (voir fig. 6-7), diffère de l'autre par le contour des valves, leur
renflement et leur légèreté; la seconde espèce, nommée Unio niloticus
(fig. 8-9), offre des caractères différents par la configuration de ses valves
qui sont très épaisses (1).»
En réalité, il existe des coquilles qui participent à la fois de ces deux
Unio, si bien que la distinction de ces espèces n'est pas toujours aussi
facile que l'on pourrait le supposer. P. Pallary (2) insiste sur la nature de
la nacre, bleuâtre ou blanchâtre chez le Nodularia (Cœlatura) œgyptiaca
Cailliaud, rosée chez le Nodularia (Cœlatura) nilotica Cailliaud. Or ce
caractère est bien loin d'être constant et, dans un lot de Nodularia (Cœla-
tura œgyptiaca Cailliaud, provenant d'une même colonie, j'ai observé une
majorité d'individus à nacre bleue , et quelques spécimens dont la nacre
était à la fois bleue et rosée (3).
Les Nodularia Gaillardoti Bourguignal et Nodularia Parreyssi Pbilippi,
malgré quelques légères variations dans la forme de la coquille et la nature
de la nacre, appartiennent certainement à cette espèce. Quant aux très
M Cailliaud (Fil), Voyage à Méroê, au Nil Blanc, etc., IV, Paris, 1827,
p. 2G3.
W Pallary (P.), Catalogue Faune malacologique Egypte (Mémoires Institut
égyptien, Le Caire, t. VI, fasc. 1, novembre 1909, p. 77).
M Les parties rosées ou saumonées sont généralement situées sous les sommets
cl à la région postéro-inférieure.
— 452 —
nombreux Unio égyptiens nommés par J. R. Bourgcignat (1), et dont le
relevé a été fait par P. Pallary(2), ce sont, pour la plupart, de jeunes
coquilles se rapportant aux deux espèces précédentes. Une étude très
approfondie de la Collection J. R. Bocrguignat serait nécessaire pour pré-
ciser définitivement ce dernier point.
Rosières [= Rosaires = Abramat], sur le Nil Bleu [Gli. Alluaud,
iqo5]<3>.
Corbicula fluminalis Millier.
1776. Teilina fluminalis Miller, Vermium /en-, et Jluv. histur. , II, p. 2o5,
n° 3go.
1774. Teilina jluviatilis Mlller, Vermium terr. et jluv. histor., II, p. ao5,
n° 392.
1 y 8a. Venus fluminalis euphratis Martini et Chemnitz, Systcmat. Conchylien-
Cabinet , VI, p. 3ig, lab. XXX, fig. 3ao.
1782. Venus jluviatilis Martini et Chemnitz , Systemat. Conchylien-Cabinet , VI,
p. 320, tab. XXX, lîg. 3a 1.
1818. Cyrena orientalis de Lamarck, Histoire nalur. animaux sans vertèbres, V,
Paris, p. 552 , n° 2.
1818. Cyrena cor de Lamarck, loc. supra cit., V, p. 55a, n° 3.
1818. Cyrena fuscata de Lamarck, loc. supra cit., V, p. 552, n° h.
i8a3. Cyrena consobrina Cailliaud, Voyage à Meroë, etc., IV, Paris (1827),
p. 263, et Atlas, II (i8a3), pi. LX1, fig. 10-11.
1874. Corbicula fluminalis Jickeli, Fauna der Land- und Sùsswasser-Mollusken
Nord-Ost-Ajrikas , Dresden, p. 2 83, taf. XI, fig. 4-g.
1911. Corbicula fluminalis Germain, Notice malacologique , Documents scienti-
fiques Mission Tiiho, II, Paris, p. 216 <4>.
Le test des individus de Sennâar est, en général, d'un vert olive très
brillant avec, cbez quelques rares exemplaires, d'étroits rayons bruns (6).
M Dans la collection J.-R. Bourguignat, actuellement au Musée d'Histoire
naturelle de Genève.
W Pallart (P.), loc. supra cit., novembre 1909, p. 81.
M Une seule valve, au test épais et solide, mesurant hh millimètres de lon-
gueur totale et 28 millimètres de hauteur maximum.
W On trouvera dans ce travail la liste des Corbicules africaines décrites
comme espèces distinctes, mais qui doivent être rapportées au Corbicula flumi-
nalis Mùller.
<5) Ces rayons sont particulièrement visibles chez les coquilles peu adultes,
dont les sommets sont souvent d'un brun rougeàtre très brillant. Autour de cette
partie rougeàtre, le lest est parfois vivement coloré en bleu verdàtre également
brillant.
— 453 —
La sculpture est très accentuée et tout à fait régulière. Les plus grands
échantillons ont 22 millimètres de longueur, 18 millimètres de hauteur
maximum et 12 millim. 1/2 d'épaisseur maximum.
Les jeunes (de 3 1/2 à 5-6 millimètres de longueur) ont une coquille
fortement déprimée. Ainsi une coquille de 5 millim. 1/2 de longueur a une
épaisseur maximum de 2 millim. 1/2 ; une de 6 millimètres de longueur,
2 millim. 3/4 d'épaisseur maximum. L'indice d'épaisseur (1) de la première
ressort à 45.5, celui de la seconde à 45.8, alors que les individus adultes
ont des indices d'épaisseur variant entre 55 et 60 (56.8 pour les grands
spécimens recueillis par M. Ch. Alluaud).
Ces jeunes ont une forme générale ovalaire arrondie avec des sommets
submédians bien moins proéminents que chez les adultes. La tache rou-
geâtre des sommets s'étend sur une grande partie de la coquille, qui est
d'un vert olivâtre inférieuremenl et d'un vert jaunâtre sur les bords anté-
rieur et postérieur. Le test est souvent très mince, mais déjà orné d'une
sculpture régulière bien accusée.
Sennâar [= Sennar], sur le Nil Bleu [Ch. Alluaud, 1905].
Rosières [= Rosaires = AbramatJ, sur le Nil Bleu [Ch. Alluaud, iyo5].
Singa [= Senga], sur le Nil Bleu [Ch. Alluaud, 1905].
Ël'PERA PARASITICA PaiTeVSS.
1 853. Pisum parasilicum Parreyss in Deshaïes, Calai. Conch. Biv., II, p. 280.
1874. Limosina ferruginea Jickeli, Fauna der Land- and Sùsswasser-Mollusken
Nord-Ost-Aj'rikas , Dresden, p. ag.3, taf. XI, fig. 16-17 (parl-) [llon
Krauss].
1877. Eupera parasitica Bourgdignat, Classification familles, genres, Mollusques,
système européen, Société sciences physiques et natur. Bordeaux , p. 96 ,
(tir. à part, p. 5a).
1 883. Eupera parasitica Bourguignat, Histoire malacologique Abyssinie, Paris,
p. 1.33.
1 883. Eupera Jickelii Bolrgiignat, loc. supra cit., p. i34.
1897. Eupera parasitica Martens, Beschalte Weichthiere Deutsch-Ott-Afrikas ,
Berlin, p. 261.
1 907. Eupera parasitica Germain, Mollusques terr.fluv. Afrique Centrale française ,
Paris, p. 584.
1 909. Eupera parasitica Pallarï, Catalogue Faune Maîacologique Egypte , Mémoires
Institut égyptien, Le Caire, t. VI, fasc. 1, p. 75, pi. IV, fig. 18, 19, 20.
1909. Eupera Jickelii Pallary, loc. supra cit., t. VI, fasc. 1, p. 75.
M C'est-à-dire l'épaisseur maximum qu'aurait la coquille si sa longueur était
égale à 100.
— 454 —
Un exemplaire se rapporte plus particulièrement à la figure 17 (taf. XI)
de l'ouvrage cité du Dr C. Jickeli [= Eitpera Jickelii Bourguignat], c'est-
à-dire qu'il est de forme un peu plus allongée (longueur : 5 millim. i/4;
hauteur maximum : 3 millim. 1/2). Son test est très mince, subpellucide,
corné pâle, garni de stries fines et à peu près régulièrement distribuées.
Rosières [= Rosaires = Abramal], sur le Nil Bleu [Cb. Alluaud, io,o5].
VEupera parashica Parreyss vit dans tout l'Est et le Centre africain, où
on le trouve souvent fixé sur les Elheries. Commun dans le bassin du Nil
(dont il remonte le cours jusqu'à la Méditerranée, puisqu'il se retrouve
aux environs d'Alexandrie), il a été signalé dans le Victoria-Nyanza
( Il Hannington] et habile communément les affluents de l'Oubangui
[ Dr Decop.se], le bassin du Chari [A. Chevalier] et la région du lac Tchad
[À. Chevalier].
455
OlSSERVATIOXS SUR LES DeLI'YDORA ,
PAR M. HeiNRI LeCOMTE.
Si des affinités incontestables rapprochent les Ecclinusa d'Amérique et
les Malacantha d'Afrique, ces deux genres présentent cependant des carac-
tères différentiels qui permettent de les tenir pour légitimement distincts.
C'est ainsi que les Ecclinusa, dépourvus d'albumen à leurs graines et à
feuilles généralement stipulées, possèdent des graines à cicatrice basilaire,
alors que les Malacantha ont des feuilles sans stipules et des graines à
albumen, mais à cicatrice ventrale allongée. Ces deux genres présentent
donc en réalité, comme on l'a dit plus haut, des différences essentielles.
Le botaniste Pierre avait reçu du Père Klaine, de Libreville, une plante
qui pouvait, par sa Heur, rentrer dans le genre Malacantha ; mais, avec sa
remarquable perspicacité, il n'hésita point à en faire le genre Delpydora
(Bull. Soc. linn. de Paris , 1896, p. 1975), et ce genre fut ensuite adopté
par Engler (Sapot. ajric, 190/1, p. 69), qui décrivit l'unique espèce
connue à ce momeit (D. macraphylla Pierre) d'après les notes fournies
par Pierre.
Depuis cette époque, Chevalier a ajouté l'espèce nouvelle D. gracilis^)
A. Chevalier (Novitates, 191 4. p. 2 63).
Les Delpydora ont, comme les deux genres précédents Ecclinusa et
Malacantha, des feuilles dépourvues de stipules; mais leurs graines pour-
vues, comme celles des Malacantha d'une cicatrice ventrale allongée, en
diffèrent cependant par l'absence d'albumen.
Les Delpydora sont donc des Malacantha à graines exalbuminées.
Mais à ce caractère en correspondent d'autres sur lesquels il est utile
d'insister.
i° Dans les feuilles, les nervures secondaires sont conniventes à une
certaine distance de la marge, alors que chez les Malacantha elles convergent
à l'extrême bord et contribuent à former une véritable nervure marginale.
9° Les poils de la face inférieure de la feuille sont simples ou présentent
au miuimum le caractère malpighieu, avec un pédicule très court et une
petite branche extrêmement réduite. Au contraire, chez les Malacantha,
les poils de la face inférieure des feuilles présentent un caractère malpi-
W C'est par erreur que le genre Delpydora est indiqué à la même page a 63
comme créé par A. Chevalier.
— 456 —
phien très prononcé avec un pédicule aussi allongé que les branches du
poil , celui-ci paraissant fourchu depuis le milieu de sa hauteur environ.
Ces deux caractères, tirés de l'appareil végétatif, sont très nettement
marqués et ne permettent pas de confondre un Delpydora avec un Mal-
acantha.
D'autre part, les oreillettes de la base des feuilles, qui sont particu-
lièrement nettes chez D. macrophylla Pierre, fout défaut chez Delpydora
oracilis A. Chev. et ne fournissent, par conséquent, qu'un caractère
spécifique et non générique; il convient donc d'exclure ce caractère de
la diagnose du genre.
Fig. i et 2. — Base du limbe de la feuille de Delpydora macrophylla Pierre.
A droite , face supérieure ; les deux oreillettes ne présentent aucune ouverture. —
A gauche , face inférieure ; on distingue l'ouverture des poches formant oreillelles ; dans
l'une d'elles, on a représenté un objet vu, en partie, par transparence.
Ces oreillettes ne sont d'ailleurs que l'exagération d'une disposition
connue, en particulier chez les Rosacées. Chez divers Pygeum on trouve, de
chaque côté de la base du limbe, à la face supérieure, une petite bosselure
à laquelle correspond un creux à la face inférieure. Or, si l'on suppose ces
déformations plus prononcées, comme chez Pygeum sessilijlorum Cardot,
on se rapproche de la disposition caractéristique des feuilles du Delpydora
macrophylla. Ici le limbe, qui est très grand et atteint parfois o m. 5o et
même o m. 6o de long, présente à sa base, peu à peu atténuée, deux
poches situées de part et d'autre de la côte, chacune de ces poches étant
produite par une invagination piriforme du limbe, la partie renflée tour-
née vers la région pétiolaire, et l'extrémité ouverte située à la face inté-
rieure près de la côte. Dans la cavité de chacun de ces renflements, et par
— 457 —
la petite ouverture qu'elle présente, on peut facilement introduire une
aiguille. L'inte'rieur, tapissé par un prolongement de l'épidémie inférieur,
présente comme ce dernier des ouvertures stomaliques. Dans la cavité,
nous n'avons rencontré aucune trace de Fourmis , malgré l'analogie de ces
poches avec les organes particuliers des plantes myrmécophiles.
Si j'ajoute que , dans les deux espèces connues, les anthères ne sont pas
basifixes, comme l'indique Engler dans sa diagnose, mais ventrifixes, ainsi
que le montrent d'ailleurs avec raison les figures de Pierre, on en conclura
que la diagnose fournie par Engler, d'après la note de Pierre , doit être
fortement amendée.
Delpydora Pierre, H. Lee. emend.
Arbuscula shnplex, trunco dense hispido-piloso. Folia alterna, ampla, bre-
vissime petiolata, penninervia, nervis -parallelis, multis ante marginem con-
jhentibus, nervulis inter primarios transversis. Omnes partes pilis hispidis
rufs sessilibus unicruribus vel vix unicruribus instmetœ. Flores hermaphroditi
fere sessiles vel plus minus pedicellati , basi bracteis pluribus instructi, ad axil-
lam foliorum inserti. Sepala 5 libéra, imbricata, lanceolata, extra hispida.
Corolla sepala paullum superans , lobis oblongis 5 , tubo brevioribus. Staminao ,
lobis opposita , filamentis basi corollœ adnata, antheris ventrifixis, oblongis,
plus minus lateraliter connatis, stylo affixis. Ovarium hispidum, 5-loculare ;
ovula medio affixa. Bacca subglobosa, o-locularis, Itispido-pilosa , pilis longis
rigidisque, endocarpio tenui semina involucrante. Semina exalbuminosa , testa
rujo-brunnea , tenui, crustacea, nitida, area derasa lineari e quarto supero
dcorsum versus directa et ultra basim dorso leviter producta. Cotyledones
crassœ, plano-convexœ ; radicula parva.
Les deux espèces connues se distinguent facilement :
Feuilles très grandes à plus de 3o paires de nervures
secondaires et à auricules creuses ; fleurs presque
sessiles D. macrophylla.
Feuilles moyennes à moins de 2 5 paires de nervures
secondaires et sans auricules ; fleurs pédicellées
(5 millimètres environ) D. gracilis.
D. macrophylla Pierre. Bull. Soc. linn. de Paris, p. I2y5 ; A. Engler,
Sapot. ajric, p. kg.
Congo, Libreville. Klaine, n0' 436, 266.
D. gracilis A. Chevalier. Novitates Jlorœ africanœ , 191/1 , p. a 63.
Côte d'Ivoire, Bassin du Cavally. A. Chevalier, n° 19672.
458 —
En résumé, malgré l'absence d'oreillettes chez l'espèce de Chevalier,
on distinguera facilement les Delpydora des Malacanlha d'Afrique par les
caractères de nervation indiqués plus haut et aussi par la forme des poils,
très différente dans les deux genres.
SOMMAIRE.
Pages.
Donation. — Don fait au Muséum par M. Eugène Simon de sa collection
d'Arachnides et de sa bibliothèque arachnologique. — Note à ce sujet
par M. Charles Gravier 383
Présentation d'ouvrages de divers auteurs par M. Edmond Perrier et par
M. Legendre 384
Communications :
E.-L. Bocvier. Sur quelques Crustacés décapodes recueillis par M. Guy
Babault dans les eaux douces de l'Inde anglaise [Figs] 386
M. Baudogin. Découverte dune variété de Lernœenicus Sardinœ B. inter-
médiaire entre le type et la variété Moniliformis 3ç)4
P. Lesne. Insectes subfossiles des tourbières sous-marines de Belle-Ile. . . . 397
F. Le Cerf. Description d'nne Triphosa nouvelle de Corse, et observa-
tions sur les formes apparentées à Triphosa sabaudiata Dup. (Lepi-
dopt. Geometridœ) [PI. IX] Zio3
A. Mellerio. Observations biologiques faites sur quelques Insectes
Coléoptères 4 1 8
A. Mouqoet. Echinococcose des séreuses chez le Singe. — Cystiques
rencontrées chez les Cerf, Daim et Mouflon [PI. X] 4ao
Ed. Lamy. Notes sur quelques espèces de Purpura déterminées par
Blainville dans la Collection du Muséum de Paris 4a4
— Les Donaces de la mer Bouge (d'après les matériaux recueillis par
M. le Dr Jousseaume) 43o
L. Germain. Contributions à la Faune Malacologique de l'Afrique Equa-
toriale :
L1V. Mollusques recueillis par M. Ch. Alluaud dans le Soudan
Anglo-Fgyptien [Figs] . 433
H. Lecomte. Observations sur les Delpydora [Figs] 455
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSEUM
*&*
MM IÉ
ANNÉE 1918
N° 7 et dernier
PARIS
MPR1MERIE NATIONALE
MDCCCGXV11I
AVIS.
Le Bulletin du Muséum étant une publication mensuelle, destinée essen-
tiellement à de courtes notes permettant des prises de date, son impression!
doit être rapide ; MM. les Auteurs sont donc instamment priés, dans
l'intérêt général T de vouloir bien accepter la réglementation suivante :
L'étendue des notes insérées par un même auteur dans un numéro du
Bulletin ne saurait dépasser huit pages d'impression. Toute communication
excédant cette limite sera renvovée à l'auteur.
et
Toute remarque verbale faite en séance à propos d'une communication
devra, si son auteur désire qu'il en soit tenu compte au Bulletin, être
remise par écrit dans les vingt-quatre heures.
Les manuscrits doivent être définitifs pour éviter les remaniements eti
écrits très lisiblement, seulement au recto de feuilles isolées.
Ils ne porteront d'autres indications typographiques que celles conformes
aux caractères et signes- conventionnels adoptés par l'Imprimerie nationale r
par exemple :
Mots à imprimer en italique (notamment tous les mots latins) : souli-
gnés une fois dans le manuscrit.
Mots en petites capitales : soulignés deux fois.
Mots en caractères gras (en particulier noms d'espèces nouvelles) : sou-
lignés d'un trait tremblé.
Pour chaque référence, bibliographique, on est prié d'indiquer le titre du
périodique, la tomaison, Vannée de publication , la pagination.
11 est désirable que, dans le titre des notes, le nom du groupe ou
embranchement auquel appartient l'animal ou la plante dont il est ques-
tion soit indiqué entre parenthèses.
Les Auteurs sont priés d'inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés-
à part qu'ils désirent (à leurs frais).
Les clichés des figures dans le texte accompagnant les communications
doivent être remis en même temps que le manuscrit, le jour de la séance;
faute de quoi, la publication sera renvoyée au Bulletin suivant.
En raison des frais supplémentaires qu'elles entraînent, les planches
hors texte ne seront acceptées que dans des cas tout à fait exceptionnels et
après décision du Bureau.
Il ne sera envoyé qu'une seule épreuve aux Auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai et dans le cas de corrections
trop nombreuses ou d'ordre technique, l'article sera ajourné à un numéro
ultérieur.
BULLETIN
4 DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE.
ANNEE 1918. — N° 7.
53<§><3
1806 REUNION DES NATURALISTES DU MUSEUM.
12 DECEMRRE 1918.
PRESIDENCE DE M. EDMOND PERIMER,
DIRECTEUR DU MUSEUM.
ACTES ADMINISTRATIFS.
M. le Président donne connaissance des faits suivant» :
M. Berland (Lucien-Arthur), Préparateur au Muséum, a été
nommé Assistant à la Chaire d'Entomologie, en remplacement de
M. Kunckel, admis à la retraite. (Arrêté ministériel du (5 juil-
let 1918.)
M. Descharmes (René), Bibliothécaire à la Bibliothèque Natio-
nale, a été nommé Bibliothécaire au Muséum, en remplacement de
M. Deniker. décédé. (Arrêté ministériel du 6 juillet 1918.)
M. Mouquet (Alfred), Vétérinaire, ancien élève de l'Ecole
d'Alfort, chargé, à titre temporaire, des fonctions d'Assistant-
Vétérinaire, a été nommé Assistant-Vétérinaire des Ménageries,
en remplacement de M. Lucet, décédé. (Arrêté ministériel du
G juillet 1918.)
M. Seguy (Eugène) a été nommé Préparateur slagiaire de la
Chaire d'Entomologie, en remplacement de M. Berland, nommé
Assistant. (Arrêté ministériel du 27 novembre 1918.)
Muséum. — \xiv. :>i
— 460 —
M. Viguikr (René), Préparateur de la Chaire d'Organographic
végétale au Muséum, a donné sa démission. (Acceptation ministé-
rielle par arrêté du 8 juillet 1918.)
M. Menegaux (Auguste), Assistant de la Chaire de Mammalo|;ie
et Ornithologie, a été élu crHonorary Fellown de l'Union des Orni-
thologistes américains au Congrès tenu à New- York, le 11 no-
vembre 1918.
M. le Président t'ait part des décès suivants :
M. le Dr Poutrin (Léon), Médecin major de tre classe, médecin
chef de l'H. 0. E. de Malesherbes, Préparateur de la Chaire d'Anthro-
pologie, mort le 20 novembre 1918, des suites d'une maladie con-
tractée dans son service.
M. Bernard (Georges- Jules), Attaché à l'Atelier de moulage,
mort le 29 novembre 1918.
M. Denizé (Eugène-Léopold), Garçon du Laboratoire de Phy-
sique, mort le 2 novembre 1918.
CORRESPONDANCE.
M. le Président annonce qu'à l'occasion de l'armistice, il a reçu
de chaleureux télégrammes des Naturalistes du British Muséum de
Londres, de X American Muséum de New-York et du Museo de
Ciencias Naturales de Madrid.
M. Henri Hua, Secrétaire généra! de la Société des Amis du
Muséum, communique la lettre suivant,' qu'il a reçue de M. Pau!
Scherdlin, industriel à Strasbourg, membre à vie de cette
Société :
Monsieur ,
Le cœur rempli d'une profonde et immense joie, il me tarde beaucoup
de recevoir les publications de la Société des Amis du Muséum.
Combien de fois, durant ces quatre années de souffrance et d'épou-
vante, n'ai-je pas pensé à mes chers collègues de Paris. Entin nous sommes
- 461 —
Français et délivrés du joug teuton et de la botte prussienne! Le triomphe
de la France, qui n'a jamais cessé d'être notre patrie chérie, a enfin brise
les entraves affreuses qui opprimaient nos cœurs meurtris, ici la joie ne
connaît aucune limite. C'est un azur nouveau que respire l'Alsace, c'est
une vie nouvelle qui nous sourit et qui nous fera bientôt oublier les mi-
sérables années de détresse.
Veuillez , etc . . .
Vive la France ! Vivent nos libérateurs !
P. Scherdlin,
Membre à vie de la Société des Amis du Muséum.
Ce souvenir ému d'un ami du Muséum a paru digne d'être com-
muniqué à la Réunion des Naturalistes du Muséum. C'est le témoi-
gnage de l'affection profonde qui unit ses amis à notre grand
centre scientifique.
En sentant tout le prix, la Réunion en accueille la lecture par
des applaudissements unanimes.
DON D'OUVRAGES ET DE COLLECTIONS.
M. le Professeur Stanislas Meuisier dépose sur le Bureau,
au nom de l'auteur, et pour la Bibliothèque du Muséum, un
Profil géologique en long et des Coupes géologiques détaillées relevés
■sur le parcours du Chemin de fer métropolitain municipal de Paris
(Ligne de la Porte de Clignancourt à la Porte d'Orléans), établis de
igo5 à igoS par M. Auguste Bollot, Correspondant du Muséum
d'Histoire naturelle, ancien Vice-Président de la Société Géologique de
France, d'après les éléments relevés par lui au cours des travaux.
(Les échantillons ont été déposés au Muséum, où ils sont classés,
catalogués et mis à la disposition des naturalistes qui désirent
les étudier. )
f? plusieurs reprises, dit-il, j'ai entretenu la Réunion des Natu-
ralistes du Muséum des travaux poursuivis par M. Dollot sur les
chantiers du Chemin de fer métropolitain, et on a déjà pu apprécier
la somme colossale de résultats auxquels est parvenu l'infatigable
auteur. C'est un nouveau chapitre de cette œuvre incomparable que
je signale aujourd'hui, en faisant remarquer qu'en même temps
3i.
— 462 —
qu'elle constitue un document des plus précis, elle se présente
comme une mine inépuisable de découvertes nouvelles. On n'a
jamais étudié avec un luxe de détails et une précision comparables
à ceux que M. Dollot nous offre aujourd'hui, et on en profitera
certainement, non seulement pour préciser d'innombrables parti-
cularités stratigraphiques et paléontologiques, mais aussi pour
apprécier l'allure des assises avec une continuité complète sur une
surface considérable. Là où, avant l'intronisation de ce procédé
d'étude, on croyait (pour l'avoir aperçu en de nombreux points
incohérents) avoir affaire à des formations horizontales et dis-
pensées de tout contre-coup orogénique ou cortical, on s'aperçoit
que les strates sont très éloignées de l'horizontalité; qu'elles ont
éprouvé des effets de réactions souterraines qui les ont infléchies
et souvent même rompues et dénivelées.
wJe dépose aussi, du même auteur, et avec la même destination,
le Profil géologique en long, et à son appui une longue série de
Coupes détaillées observées et étudiées à l'occasion du récent détournement
des voies principales des voyageurs entre le boulevard de Bercy et la gare
de Charenton. On y remarquera le nombre et la précision des
notions nouvelles qui concernent les relations mutuelles du cal-
caire grossier et des formations bartoniennes (sables de Beauchamp
et travertins de Saint-Ouen) qui le surmontent. Répétons qu'il
s'agit d'une œuvre tout à fait exceptionnelle par la dimension
et le nombre des observations qu'elle a exigées et qui fait le
plus grand honneur au dévouement et à la perspicacité de son
auteur, v
M. R. Anthoivy présente à l'Assemblée des Naturalistes et offre
pour la Bibliothèque du Muséum la première partie, seule encore
parue, d'un ouvrage intitulé : Le développement du cerveau chez le*
Singes (Annales des Sciences naturelles. Zoologie. io° série, n° t,
190 p., 6y flg., 8 pi.)
Cette première partie comporte : .
i° Un exposé préliminaire de la morphologie des plissements,
néopalléaux chez les Primates et du plan de description de l'écorce
télencéphalique adopté par l'auteur à la suite de ses recherches
en collaboration avec A. S. de Santa-Maria ;
•2° L'étude du développement des plissements néopalléaux chez
les Antbropoïdes.
— /i63 —
M. le Professeur Joub>n annonce le don fait par M. P. Carié,
Correspondant du Muséum , d'une importante collection de Mollus-
ques des Mascareignes.
M. le Professeur H. Lecomte présente en ces termes une collec-
tion de Succédanés employés par les Allemands :
wS'il est difficile, quelques mois après la rentrée des récoltes de
la saison 1918, d'admettre le bien fondé et l'exactitude des plaintes
énoncées par nos ennemis concernant la pénurie de vivres, il parait
bien établi, par contre, que beaucoup de produits de première néces-
sité faisaient défaut ou e'taient devenus très rares dans les derniers
mois qui précédèrent la conclusion de l'armistice.
et Les objets que je présente aujourd'hui à la Réunion des Natura-
listes en sont une preuve indiscutable. Recueillis sur les champs de
bataille, ils m'ont été adressés, pour le plus grand nombre, par un
de nos préparateurs, M. A. Guillaumin, Capitaine adjudant-major au
210e de ligne, et aussi quelques-uns par M. le Capitaine Dode, du
2 5 90 territorial, qui était, avant la guerre, un travailleur assidu
de notre Laboratoire.
wLes objets adressés par M. A. Guillaumw sont les suivants :
3 bandes de pansement (Saulcy-Champenoise);
1 sangle de brancard (Saint-Etienne);
1 morceau de sac à terre (région des Marquises);
1 morceau d'une sacoche pour accessoires de mitrailleuse (sur la
voie romaine entre les Marquises et Prosnes);
t partie de longe de cheval (Bois du Roi).
«M. le Capitaine Dode nous a, de son côté, fait parvenir deux
fragments de toile.
wTous ces objets sont constitués essentiellement par du papier.
aussi bien les bandes de pansement que les cordages et les morceaux
de toile.
trDans les bandes de pansement, avec des fibres de différentes ori-
gines, j'ai trouvé des trachéides de Conifères à ponctuations aréoiées
et, en outre, des cellules épidermiques de Graminées; de telle sorte
que, même dans ces bandes, qui devraient être constituées par un
textile de bonne qualité, les Allemands ont du faire entrer de la
pâte de bois de Conifères et de la pâte de paille.
— /l64 _
«Les cordages et les tissus sont formés de fils ou ficelles en papier
roulé, et ce papier contient lui-même les textiles les plus divers
qu'une industrie réduite aux expédients peut retirer d'une multi-
tude de végétaux.
tf Ces objets sont destinés à être placés, au titre de souvenirs de la
grande guerre, clans notre collection de produits végétaux. Aux visi-
teurs de l'avenir ils rappelleront que le blocus de l'Europe centrale
ne fut pas un vain mot. n
— /i65 —
COMMUNICATIONS.
Paul Hâriot (i85â-igij).
NOTICE NECROLOGIQUE,
par M. le Professeur L. Mangin.
Paul Hariot, né à Mér y-sur-Seine en i854, fils d'un pharmacien très
estimé, vint à Paris, après avoir terminé ses études au lycée de Troyes.
suivre les cours de l'Ecole supérieure de Pharmacie. Reçu interne des hôpi-
taux en 1876, nommé Préparateur de Botanique à l'Ecole supérieure de
Pharmacie en 1877, il fut reçu Pharmacien de ire classe en 1882.
Sollicité de prendre la succession de son père, il préféra rester à Paris
dans les modestes fonctions de Préparateur temporaire au Muséum afin de
poursuivre les études de Botanique auxquelles il avait pris un goût très vif
pendant son séjour au lycée.
Les herborisations dans l'Aube, continuées aux environs de Paris, lui
avaient acquis une certaine notoriété, et en i883 il fut désigné pour faire
partie de la mission du cap Horn en qualité de Botaniste.
Dans son rapport, rédigé à l'issue de sa mission, Hariot présente, à
l'aide des documents qu'il a récoltés et des données fournies par les voya-
geurs qui l'avaient précédé, un tableau saisissant de la végétation des
régions magellaniques. Là, en- effet, la végétation forestière, monotone et
triste, constituée surtout par les trois Hêtres antarctiques et par le Liho-
cedrus tetragona, offre au cryptogamiste ébloui, dans un inextricable
fouillis de troncs enchevêtrés et à demi pourris, une végétation luxuriante
de Mousses, fie Lichens et de Fougères ; d'autre part, les mers qui bordent
la côte et qui pénètrent plus ou moins profondément dans les terres ren-
ferment de magnifiques tapis d'Algues géantes : Macrocystis, Lessonia
Durvillea, etc. Ces spectacles captivèrent son attention et décidèrent de sa
vocation.
Sans abandonner l'étude des Phanérogames, où il avait acquis déjà une
grande autorité , il résolut de se spécialiser dans les études cryptogamiques.
Une heureuse circonstance allait favoriser ses projets et lui permettre de
donner sa mesure.
— A66 —
A son retour à Paris, il avait repris ses modestes fonctions de Prépa-
rateur au Muséum auprès de M. Van Tieghem. Notre éminent collègue
s'était proposé de compléter l'œuvre ébauchée par Cornu et de rassembler
en un faisceau les riches collections de Cryptogamie jusqu'alors éparses
dans l'Herbier général. C'est à Hariot qu'il confia ce travail. 11 ne pou-
vait mieux s'adresser.
Notre ami se mit à l'œuvre avec les concours précieux et autorisés de
M. Bornet pour les Algues, de M. Patouillard pour les Champignons, de
MM. Bescherelle et F. Camus pour les Mousses, et en peu d'années la col-
lection était en ordre.
Ceux qui n'ont pas étudié les collections n'ont aucune idée du labeur
écrasant de leur entretien et des qualités que doit posséder celui qui en esl
le conservateur. Observation fine et pénétrante, sens critique très sûr, mé-
moire impeccable, activité sans cesse en éveil, Hariot possédait tout cela.
et c'est ce qui lui a permis de réussir dans l'œuvre que M. Van Tieghem
lui avait confiée. Il acquit bientôt, en compulsant les types de Desma-
zières, de Montagne, de Tulasne, une maîtrise des Champignons égale à
celle qu'il possédait pour les Algues. Son autorité devint telle, qu'un grand
nombre de botanistes étrangers, qui avaient pu apprécier la solidité et
l'étendue de ses connaissances en consultant nos riches collections, lui
demandaient fréquemment des conseils.
L'œuvre d'Hariot est importante.
Près de cent notes ou mémoires consacrés aux Algues ou aux Champi
gnons la caractérisent. La plupart constituent des descriptions d'espèces
nouvelles et ne sont pas susceptibles d'être analysées. Occupé à perfec-
tionner et à accroître les riches collections qu'il avait mises en ordre,
Hariot, absorbé par le travail sans cesse renouvelé de la détermination des
espèces, n'a pas eu le loisir de composer de volumineux mémoires; mais
toutes ses notes, courtes et en même temps claires et précises, sont des
matériaux d'une grande valeur pour le spécialiste.
Dans le domaine des Algues, il a eu à examiner, avec ses collections
particulières comme celles du cap Horn , les envois de diverses régions du
globe. C'est ainsi qu'il a publié , avec les Algues de la région magella-
nique, des contributions sur les Algues du Japon, du golfe de Californie,
du Congo, de Fort-Dauphin, de Madagascar, du Congo, du Maroc, etc.
En même temps, il dégageait, par des dissertations et des observations
critiques très serrées , la véritable nature de formes que les classifications
avaient méconnues.
C'est ainsi qu'à propos du genre Cephaleuros il établit que ce genre
est autonome, que le genre Mycodia doit disparaître, et que si certains
Strigula renferment des gonidies de Cephaleuros, ces Lichens n'ont jamais
pu donner des Cephaleuros comme forme anormale. D'autre part, il dé-
montre que certains genres doivent disparaître de la nomenclature, tel le
— 467 —
Bulbolrickia , créé par Kutzing, car il comprend des productious liché-
niques diverses et une planle autonome apuartenant au Nylandera. De
même, le genre Polycoccus, créé aussi par Kutzing, n'est pas autre
chose qu'un Nostoc, le Nostoc punctiforme, constituant l'une des formes les
plus exiguës des Nostocs. Toutes ces observations , résumées en quelques
pages , ont nécessité de nombreuses observations et des vérifications minu-
tieuses.
Parmi les travaux de plus grande envergure, nous devons citer la
monographie des Trentepohlia, Algues terrestres très répandues, qui
forment, sur les rochers ou les écorces des arbres, des plages ocracées et
qui jouent un rôle important dans la constitution de beaucoup de Lichens.
Dans cette monographie qui lui a valu le prix Montagne, Hariot montre
d'abord l'absence de certitude des caractères tirés de la couleur, de l'odeur,
de la structure de la membrane, et met en évidence les causes d'erreurs
que l'emploi de ces caractères incertains a occasionnées.
Dans la description des espèces, il est amené à réduire de moitié le
nombre des espèces acceptées par de Toni ; la critique serrée, la netteté
des descriptions , obligent le lecteur à se ranger à son avis. Une clef dicho-
tomique très précieuse pour la détermination termine cette monographie :
elle est intéressante parce qu'elle élimine les caractères incertains et ne
fait appel qu'à des données faciles à observer sur les échantillons même
réduits, et facilite ainsi, par un premier examen, l'attribution de l'espèce
considérée à l'une des sections du genre.
La végétation algologique de la région de Saint-Vaast est un travail
d'un autre ordre non moins intéressant. A l'aide des documents recueillis
par le regretté Malard et vérifiés sur place par de nombreuses excursions
à diverses périodes de l'année, Hariot a donné la liste des Algues qu'on
rencontre dans le voisinage immédiat de Saint-Vaast, autour du labora-
toire de Tatihou. Il a reconstitué ainsi très fidèlement l'aspect de la végé-
tation des fonds marins aux différentes saisons. Grâce à lui, les travailleurs
sont assurés de connaître et de retrouver les formes qu'ils désirent observer
au moment le plus favorable pour leur étude. Ce mémoire constitue un
document que devraient posséder toutes les stations maritimes de France.
La croissance des Algues brunes, qui sont l'objet d'une exploitation
réglementée sur nos côtes , n'était que très imparfaitement connue. Hariot
a institué à Tatihou des expériences sur la croissance des Fucus, qui ont
fourni déjà des données précises.
H se proposait de continuer et d'étendre ces observations , quand la ma-
ladie lui a interdit le séjour au bord de la mer. Obligé ainsi d'abandonner
les études algologiques qu'il se proposait de faire sur place , il a eu la con-
solation de pouvoir développer toute son activité dans l'étude des Cham-
pignons qui ne le passionnait pas moins que celle des Algues. Dans cette
voie, son œuvre est aussi considérable.
— 468 —
De nombreuses notes ont été publiées sur des espèces nouvelles ou cri-
tiques observées à l'occasion du rangement des collections du Muséum ; en
outre, grâce à ses correspondants en France, il a pu déterminer et classer
un très grand nombre d'espèces rares ou nouvelles pour la France. Signa-
lons une liste des Champignons de la Corse, rémunération de localités
nouvelles de Champignons de diverses régions, mais principalement de
l'Aube et de la Marne. Il a pu ainsi enrichir nos collections grâce au zèle
de correspondants comme MM. Maury, l'abbé Bourdeau. Avec la collabo-
ration de Patouillard , il a pu étudier les récoltes de Chevalier au Sénégal ,
au Soudan, au Congo. Dans cette dernière région, sur 63 espèces récol-
tées , 2 1 sont nouvelles , et dans la région du Chari-Tchad le nombre des
espèces nouvelles s'élève à lio sur plus d'une centaine rapportées.
Les récoltes de M. Ghudeau, dans la Mauritanie, comparées avec celles
de Chevalier, ont permis à Hariot et Patouillard de faire d'intéressantes
comparaisons entre la flore mycologique soudanaise et la flore saharienne
des régions désertiques. C'est ainsi que, dans le Soudan, les Lycoperdons,
les Calvatia, les Geaster et autres Gastéromycètes sans pied sont prédo-
minants et accompagnent les Polypores, dont le développement est favo-
risé par la végétation forestière. Au contraire, dans le Sahel, cette flore
est surtout représentée par des Gastéromycètes à pied ligneux, résistant
à la sécheresse comme les Tulostoma, les Podaœon, les Phellorina, etc.
Avec la collaboration de Patouillard , Hariot a aussi étudié les récoltes
de M. Eberhardt dans l'Annam, de M. Diguet dans la Californie, de
M. Harmand au Japon, etc.
Mais il avait une prédilection pour les Urédinées, qu'il connaissait à
fond. Il ne paraissait pas une nouvelle espèce sans qu'il en fut informé,
et il employait toutes les ressources de son activité à en obtenir des exem-
plaires qu'il étudiait avec soin avant de les introduire dans la collection
générale. Ainsi documenté par des notes où ses trouvailles étaient décrites
et soumises à une sévère critique, il a publié un volume qui constitue
actuellement le meilleur ouvrage et le plus complet pour l'Histoire des
Rouilles. On y trouve en effet, après une étude morphologique complète,
un exposé de l'état actuel de la question sur les modes de transmission de
ces redoutables parasites , sur l'adaptation très étroite de formes morpho-
logiquement semblables à des hôtes très différents, adaptation qui a
abouti à la notion des espèces physiologiques. Après une revision des
diverses classifications proposées pour les Urédinales, Hariot consacre la
plus grande partie de son livre à la description des espèces actuellement
connues. La liste des espèces hétéroïques complète, avec un chapitre
sur les réactions de l'hôte contre le parasite, cet ouvrage de haute
valeur.
Quand la Chaire de Cryptogamie a été créée, Hariot devait en être
l'assistant, Dans ces nouvelles fonctions, qu'il avait exercées avant la lettre,
— 469 —
il s'est révélé un collaborateur aussi actif que savant , et le Muséum ;i
perdu en lui un de ses plus dévoués serviteurs.
Pendant sa longue carrière, malgré le labeur de l'entretien et de l'inter-
calation des collections cryptogamiques , H'ariot n'avait pas abandonné la
Phanérogamie. Sa situation de bibliothécaire adjoint h la Société nationale
d'Horticulture le tenait au courant de toutes les nouveautés, et, pendant
de longues années, il a publié dans le Bulletin de cette Société une revue
très appréciée des plantes nouvelles ou intéressantes signalées à l'étranger.
11 a publié un volume consacré à la description de certaines variétés de
Roses et un très intéressant ouvrage de vulgarisation sur les plantes d'or-
nement.
H était de toutes les expositions d'Horticulture, et bien souvent il a
représenté la Société avec beaucoup d'autorité dans les concours régionaux.
Les dernières années de sa vie ont été assombries par la perte de sa
compagne et par la maladie chronique qui l'a emporté; mais son énergie
avait triomphé des défaillances de son pauvre corps meurtri, et jusqu'à
l'accident qui a déterminé en quelques semaines la crise fatale, il est resté
à son poste vaillamment, travaillant sans relâche. Nous conserverons pieuse-
ment son souvenir.
/i70 —
Liste des Travaux
et Publications scientifiques de Paul Hariot '!).
Cryptoganiie.
i884. Rapport sur une mission scientifique entreprise dans les régions mageila-
niques pendant l'année 1 883. Missions scientifiques, p. 4i3-43i.
i884. De Bordeaux au cap Horn. Notes de voyage à travers l'Atlantique et le
détroit de Magellan (Lisbonne, Punta Arenas). In-8°, 46 pages, Troyes,
i884.
1887. Les Cladoniées magellaniques. Jour». deBot., 1" année, n° 18, p. 282-986.
1887. Algues magellaniques nouvelles. Ibid., I, n° A (p. 55-5p) et n° 5 (p. 72-
74).
1887. Note sur le genre Mastodia. Ibid., I, p. a3i-a34.
1888. Algues, in Mission scientifique dxi cap Horn, 1882-1883, V, Botanique. Paris,
1888, in- A0, p. 1-109, planches 1-9. — Champignons. Ibid., p. 173-
200.
1889. Note sur le genre Cephaleuros. Extr. hum. de Bot., n0' 16 août et 1" sep-
tembre 1889.
1889. Liste des Algues recueillies à l'ile Miquelon par M. le Docteur Delamare.
Journ. de Bot., III, n° 9 (p. i54-i57), n° 10 (p. i8i-i83), n° 11
(p. 19/1-196).
1889. Fungi nonnulli Gallici. (En collaboration avec Karsten. ) Ibid., 3* année,
n° îa, p. 206-207.
1 889. Champignons nouveaux de l'Aube. ( En collab. avec Briard. ) Revue Mycolog. ,
11* année , n° 4 1 , p. 16.
1889. Fungi nonnulli Paraguariae et Fuegiœ. (En collab. avec Spegazzini.) Ibid.,
il* année, n° 42, p. 93-9.5.
1 890. Ascomycetes novi. ( En collab. avec Karsten. ) Ibid. ,12' année , n* 48, p. 1 69-
173.
1890. Fungilli novi. (En collab. avec Karsten et Roumeguère.) Ibid., 12" année,
n° 46, p. 79-80.
1890. Fungilli imperfecti novi. (En collab. avec Karsten.) Journ. dp Bot. , 4* an-
née, nc ao, p. 357-363.
(l' Cette liste a été dressée par les soins de M. P. Biirs.
— 471 —
189c. Fungi novi. [En coliab. avec Karsten.) Revue Mycologique, ia* année,
p. 128-129.
1890. Micromycetes novi. (En coliab. avec Karsten. ) Ibid. , 12* année, p. 129-131.
1890. Notes sur le genre Treniepohlia Marlius. Journ. de Bot., III, p.'345-35o;
256-375 ; 37<i-388 ; 3g3-4o5.— IV, p. 5o-53 ; 85-92; 178-180 ; 192-
197. — Prix Montagne à l'Institut.
1890. Le genre Bidbotrichia. La Notarisia, année V, n° 19, p. 993-996.
1890-1891. Champignons nouveaux. (En coliab. avec Briard.) I, Rev. MycoL,
îa'année, n° 47, p. i3i-i33; II, ibid.,n* 48, p. 177-178; III, ibid.,
i3° année, n° 69, p. 10-18.
1891. Contributions à la flore cryptogamique de la Terre de Feu (Algues et
Champignons). Bull. Soc. bot.Fr., XXXVIII, p. 4i6-4aa.
1891. Le genre Polycoccus Kutzing. hum. de Bot. , V, p. 29-33.
1891. Les Treniepohlia pléiocarpes. Ibid.,Y, p. 77-78.
1891. Quelques Algues du Brésil et du Congo. La Notarisia , VI , n° ai, p. 1317-
îaao.
1891. Liste des Algues marines rapportées de Yokoska (Japon) par M. le Docteur
Savatier. Mémoires Soc. Se. natur. et math. Cherbourg, XXVII, p. a 11-
a3o.
1891. Une nouvelle espèce d'Uromyces. Journ. de Bot.,\, p. 99-100.
1891. Mycetes aliquot novos descripserunt A. Briard et P. Hariot. Ibid. , V,
p. 170-173.
1891. Une nouvelle Urédinée des Crucifères. (En coliab. avec Georges Poirault.)
Ibid., V, p. 273-273.
1891. Stemonitis dictyospoi-a Rost., Trametes hispida Bagl. et T. Trogii Berk. Ibid.,
V, p. 356.
1891. Observations sur les espèces du genre Dictyonema. Bull. Soc. mycol. Fr.,
VII, p. 3a-4i.
1891. Sur quelques Champignons de la flore d'Oware et de Bénin de Palisot-
Beauvois. Ibid. , VII, p. 203-207.
1891. Sur quelques Urédinées. Ibid. , VII, p. 19.5-203.
1891. Notes critiques sur quelques Urédinées de l'Herbier du Muséum de Paris.
Ibid., VII, p. i4 î-iig.
1891. Contributions à la flore des Ustilaginées et Urédinées de l'Auvergne. Revue
mycol., i3e année, p. 117-123.
1891. Sur quelques Cœnogonium. Journ. de Bot., V, p. 288-290.
1892. Hexagonia Sacleuxii sp. n. Journ. de Bot., VI, p. 19-ao.
1893. Un nouveau Champignon lumineux de Tahiti. Ibid., y. 4n-4ia.
— 472 —
»8ua. Tetraspora Poucheti. Description d'une Algue pélagique nouvelle dans om
mémoire de G. Pouchet : Sur une Algue pélagique nouvelle. Soc. Biologie,
9e s., JV, p. 36.
189a. Complément à la flore algologique de la Terre de Feu. La Notarisia,
VII, p. 1 -'127-1 4 35.
1892. A propos des Trentepohlia des Indes néerlandaises. Journ. de Bol., VI,
p. 1 1&-1 16.
1893. Les Uromyces des Légumineuses. Bevuemycol., ti'année, n° 53, p. 1 i-aa.
1892. Observations sur quelques Champignons de l'Herbier du Muséum. Bull.
Soc. mycol. Fr., VIII, p. 67-69.
1892. Note sur deux Champignons nouveaux. Ibid., VIII, p. 28-29.
1892. Atlas des Algues marines les plus répandues des côtes de France (/18 pi.),
description, préparation et conservation. Paris, P. Klincksieck, 1892.
1892. Sur la présence de YEquisetum littorale dans le département de l'Aube.
Bull. Soc. bot. Fr., XXXIX, p. 35o-35i.
i8q2. Sur une Algue qui vit dans les racines des Cycadées. C. B. Acad. Se,
t. 1 1 5 , p. 3a5.
1893. Contribution à la flore cryptogamique de l'île Jan-Mayen. Journ. de Bot.,
VII, p. 117-121.
1893. Les trois genres Trentepohlia. Ibid., VII, p. 216.
189.3. Le Chroolepus lageniferum Hild. en France. Ibid., VII, p. 296.
189.3. Fungos aiiquol novos in regione Congoana collectos descripserunt Pa-
touillard et P. Hariot . Bull. Soc. mycol. Fr., IX, p. 206-211.
i8():>. Note sur YOEcidium cameumNees. Journ. de Bot., VII, p. 375-376.
1893. Note sur quelques Ustilaginées. Ibid., VII, p. 75-76.
1893. Contribution à l'étude des Algues d'eau douce d'Islande,/^., VII, p. 3i3-
3i8.
1 896. Note sur les collections cryptogamiques rapportées par la Manche, in Voyage
de la Manche à l'île Jan-Mayen et au Spitzberg (juillet-août 1892),
Nouv. Archives des Missions scient, et litl., V, p. 235-a56, Paris, i8t>4 .
1895. Nouvelle contribution à l'étude des Algues de la région magellanique.
Journ. de Bot., IX, p. 95-99.
1895. Le genre Tenarea Bory. Ibid. , IX, p. 11 3- 11 5.
i8g5. Algues du golfe de Californie recueillies par M Diguel. Ibid. , IX, p. 167-
170.
189.5. Liste des Algues recueillies au Congo par M. H. Lecomte. Ibid., IX, p. 2/12-
aUk.'
1890. Contribution à la flore algologique du Gabon et du Congo français. A. F.
A* S., Bordeaux, p. 6'ii-663.
— A73 —
1896. Le genre Pilonema., in Journ. de Bot., X, p. 2o3-ao5.
1896. Note sur deux nouveaux Champignons de France : Entyloma Camusianuin
n. sp., OEcidium Isatidis n. sp. Ibid. , X, p. 999—801.
1896. Liste des Champignons récoltés en Basse-Californie par M. Diguel. (En
collab. avec N. Patouillard.) Ibid., X, pi. II. ( Batarrea Digueti sp. n.
Patouillard, del.)
1898. Revision des Urédinées et des Ustilaginées qui croissent dans le départe-
ment de l'Aube. 27 pages. Troyes, 1898.
1900. Champignons recueillis en Malaisie par M. Errington de la Croix. (En col-
lab. avec N. Patouillard.) Journ. de Bot., XIV, p, 68-69.
1900. Urédinées et Ustilaginées nouvelles. Ibid. , XIV, p. 1 1 5— 1 1 8.
1 900. Enumération des Champignons récoltés par M. Chevalier au Sénégal et
dans le Soudan occidental. (En collab. avec N. Patouillard.) Ibid., XIV,
n° 8, p. 93/i-a/i/i, et n° 9, p. 2/15-2Z16, pi. VIL
1900. Un Curdiea nouveau du canal de Gerlache. (Publications des travaux de la
'Belgica», expédition antarctique belge). Bull. Acad. B.Belgique (classe
des Se), n° 7, p. 566-567.
1901. Enumération des Champignons récoltés en Corse jusqu'à l'année 1901.
A. F. A. S., Ajaccio, p. /iU8-li5rj.
1902. Le Bovista ammophila Lév. (En collab. avec N. Patouillard.) Journ. de Bot.,
XVI, p. 11-1/1.
1902. Liste des Champignons récoltés au Japon par M. le docteur Harmand. (En
collab. avec N. Patouillard.) Bull. Muséum, 1902, p. 129-182.
1902. Quelques Algues de Madagascar. Ibid. , p. 470-/172.
1903. Quelques Champignons de la Nouvelle-Calédonie de la collection du Mu-
séum. (En collab. avec N. Patouillard.) Journ. de Bot., XVII, p. 6-1 5.
1903. Une Algue parasitée par une Sphériacée. (En collab. avec N. Patouillard.)
i6trf. , XVII , p. 228.
190/1. Description de Champignons nouveaux de l'Herbier du Muséum. (En col-
lab. avec N. Patouillard.) Bull. Soc. mycol. Fr. , XX, p. 6i-65.
1905. Fungorum novorum. (En collab. avec N. Patouillard.) Decas 1°. Bull. Soc.
mycol. Fr., XXI, p. 8/1-86. — Decas a\ Ibid., XXII, p. 116-120. -
Decas 3'. Ibid. , XXIV, p. i3-i6. — Decas h\ Ibid, XXVIII, p. 280-
28 1\.
1906. Sur la maladie du Rouge chez ÏAbies pectinata. ( tëu collab. avec L. Mail
gin.) C. H. Acad. Se, 26 nov. 1906.
H)<iO. Sur un nouveau genre de Champignons de l'Afrique Orientale anglaise. (En
collab. avec N. Patouillard.) C. B. Acad. Se, 22 janvier 1906.
1906. Note sur le genre Colletomanginia. (Ln collab. avec N. Patouillard.) Bull.
Soc. mije. Fr., XXII, p. 201-20/1, pi. X. [Colletomanginia paradoxa.)
— Mlx —
1907. Algues, in Expédition antarctique française (1908-1905) commandée par
M. le docteur Jean Gharcot. Sciences naturelles: documents scientifiques.
Paris, Masson et Gio.
1907. Instructions pour la récolte des Cryptogames cellulaires. Lons-le-Saunier.
impr. Declume, 1907.
1907. Excursion algologique du Laboratoire de Cryptogamie à Tatihou. Bull.
Muséum, 1907, p. 35a-355.
1 907. Sur la maladie du Rouge du Sapin pecliné dans la forêt de la Savine (Jura).
(En collab. avec L. Mangin.) Bull. Soc. mycol. Fr., XXIII, p. 53-68.
1908. Les Urédinées (Rouilles des plantes). Encyclopédie scientifique , Octave Doin,
Paris, in-18 j., 3g2 pages.
1908. Sur l'oïdium du Chêne. C. B. Acad. Se, 2 novembre 1908.
1908. Les Algues de San Thomé (Côte occidentale d'Afrique). Journ. de Bot.,
2" s., 1, 1908.
1908. Note sur un oïdium du Chêne. Bull. Soc. mycol. Fr., XX111, p. 157-159.
1909. Sur la croissance des Fucus. C. B. Acad. Se, a août 1909.
1909. Sur une collection d'Algues recueillies au Maroc par M. Buchet. Bulletin
Muséum, 1909, p. i28-i3o.
1 909. Collections recueillies par M. A. Chevalier au Congo français. Les Champi-
gnons de la région Ghari-Tchad. (En collab. avec N. Patouillard. ) Ibid.,
1909, p. 84-91, 196-201 et 364-370.
1909. Une nouvelle espèce de Sphaerophragmium (Sph. Chevaliei'i). (En collab.
avec N. Patouillard.) Bull. Soc. mycol. Fr. , XXV, p. 108-110, 1 fig.
1909. Coniodictyum , nouveau genre de Mucédinées (avec fig.). (En collab. avec
N. Patouillard.) Ibid., XXV, p. i3-i'i.
1910. Champignons de la région de Tombouctou et de la Mauritanie recueillis
par M. R.Chudeau. (En collab. avec N. Patouillard.) Ibid., XXVI, p. ao5-
209, pi. IX.
1910. Cryptogames rapportés par la mission arctique française commandée par
M. Charles Bénard. Bull. Muséum , 1910, p. 337-338.
1910. Bory-de-Saint-Vincent et VHymenophyllum tunbridgense L. clans les Basses-
Pyrénées. V Ophioglossum vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ. Bull.
Soc. bol Fr., LVII, p. xv-xix.
1911. Algues de Mauritanie recueillies par M. Chudeau. Ibid., LVIII, p. 438-445.
1911. Collections recueillies par M. A. Chevalier au Congo français. Les Cham-
pignons de la région Chari-Tchad. (En collab. avec N. Patouillard.) Bull.
Muséum, 1911, p. 364-370.
1912. Champignons de Mauritanie récoltés par M. R. Chudeau. (En collab. avec
N. Patouillard.) Bull. Soc. mycol. Fr., XXVIII, p. i44-i47.
1912. Flore algologique de la Hougue et de Tatihou. Ann. Tnst. Océanoçr. , IV,
fasc. 5, 54 pages, pi. I et II (Cartes).
~ 475 —
1913-1913. Localités nouvelles de Champignons rares on intéressantes pour la
Ilore française. ire note, BuU. Muséum, 1912, p. '171 -'175; 20 noie,
Ibid., iqi3, p. 3/i-^io; 3e note, Ibid., 1918, p. ahS-sby.
H) i3. Quelques Cryptogames du Sahara et des régions voisines. Ibid., 191.'».
p. 1 10-1 15.
1918. Algues marines. (C. 1. i'ilard, Expl. se. du Maroc, p. i4a-i45.)
1 ci 1 3 . Algues d'eau douce du Maroc. Bull. Soc. bot. Fr. , LX, p. /io-/i3.
1918. Sur quelques Urédinées. Bull. Soc. mijcol. Fr. , XXIX, p. 229-331.
191/1. Sur quelques Urédinées et Ustilaginées nouvelles ou peu connues. Bull.
Soc. mycol. Fr., XXX, p. 235-238.
1916. Sur quelques Urédinées et Péronosporacées (avec planche). Ibid., XXX,
p. 33o-335, pi. XV.
1914. Deux Chytridinées nouvelles. C. B. Acad. Se, t. 1 58 , p. 1705.
191/1. La flore marine de l'île de Talihou et de Saint-Yaast-la-Hougue. Ibid.,
t. 109, p. (J89.
191/1. Champignons recueillis dans l'Aimam par M. Eberhardl. ( En collah. avec
X. Patouillard.) Bull. Muséum, 191/1, p. i5i-i55.
KjiO. Quelques observations uivcologiques. Bull. Soc. mycol. Fr. , XXXI, p. 55-
Go.
1910. Les tubercules du Genévrier. Bull. Soc. Pathologie vég. Fr. , II, p. 8-10.
191.5. Le chancre du Laurier-Rose. Ibid., II, p. 38-/io.
I* h ;i iiéi-u^iiitiic.
187/1. Fl°rule du canton de Méry-sur-Seine (Aube). (En collah. avec L. Hariot.)
In-8", 76 pages, Troyes, 187/1.
1877. Causerie sur la flore de l'Aube. (28 pages Troyes, 1877.)
1879. Floride de Pont-sur-Seine (Aube).
1882. Notes pour servir à l'histoire des classifications dans le genre Rosa. (Thèse
do pharmacie, in-40, 182 pages, Paris, 1882.)
188/1. Liste des Plantes vasculaires observées dans le détroit de Magellan et à la
Terre de Feu. BuU. Soc. bot. Fr., XXXI, p. i5i-i63.
1887. Considérations générales sur la végétation de l'arrondissement de Bar-sur-
Aube (Aube).
1891. Une herborisation à \Iéi y-sur-Seine (Aube). Bull. Soc. bot. Fr., XXXVIll,
p. 278-280.
1892. La Botanique dans le département de l'Aube. Mém. Soc. acad. Aube, LV,
Troyes, 1892.
189b. Sur la flore du déparlement de l'Aube. A. F. A. S., Carthage, 189(1
p. 36o-365.
Muséum. — \\i\. 3a
— 476 —
1900. Deux Plantes nouvelles pour le département, de Seine-et-Marne ( Viola slag-
mina W. et K. , Nitella capitula Àg.). Bull. Soc. bot. Fr., 3° s., t. VII,
p. 1 56-i 57.
1900. Liste des Phanérogames et Cryptogames vasculaires récoltées à la Terre de
Feu par MM. Willem et Rousson. Journ. de Bot., XIV, p. i48-i53.
1900. Ligustrum Delavayanum n. sp. Ibid. . XIV, p. 172-173.
igo3. Contribution à la flore phanérogamique de l'Aube (additions et rectifica-
tions). (En collab. avec A. Guyot. ) In-8°, 1/12 pages, Troyes, 1903.
PURIFICATIONS DIVERSES.
La Végétation de l'Archipel niagellanique : i° La Forêt magellanique, les Tour-
bières. Science et Nature, T, n° ai, p. 32i-3a4, 19 avril 1886; 20 Plantes comes-
tibles et ornementales. Ibid. , I, n° 26, p. Uoi-liolt, <3,h mai 1886.
Les transformations réelles ou apparentes des Végétaux et des végétations.
(Conférence faite à Troyes le a3 décembre 1888.) Troyes, 1889.
La vie des Plantes. Conférence.) Bull. Soc. d'Hort. Picardie, XII, 1890, p. 90-
101.
Les Fleurs de printemps. (Conférence faite le 26 mars 189/1, à Troyes.) Ann.
Soc. horl-, vigner, et ' for es t. Aube, VIII, avril 189/1.
M. le commandant Briard. Ibid., VIII, octobre 1896.
Notice biographique sur le professeur Maxime Cornu. Journ. Soc. nul. d'Hort.
Fr. (cahier de mai 1901), avec portrait.
Bibliographie et divers. Bull. Soc. bot.Fr., Journ. Soc. Hort. Fr. , Bull. Soc. mu-
ent. Fr., Journ. d'Agriculture tropicale, Le Jardin, Ln Natur e, Le Naturaliste , etc.
OUVRAGES DE VULGARISATION.
Le Pommier. Origine. Culture. Utilisation. Le Cidre. Les ennemis du Pommier.
Avec 35 illustr. et 1 pi. en couleur.) Lucien Laveur, édit. Paris, s. d.
Le Livre d'or des Roses. Iconographie, histoire et culture de la Rose (avec
60 pi. coloriées). ln-h° raisin, Lucien Laveur, édit., Paris, s. d.
Atlas colorié des Plantes médicinales indigènes Propriétés et emplois, (ilili pi.
en couleur.) Paul Klincksieck, Paris, 1900.
Allas de poche des Fleurs de jardin les plus faciles à cultiver (128 pi. coloriées).
Paul Klincksieck, Paris, 1902.
Atlas de poche des Arbustes et Arbrisseaux les plus faciles à cultiver (12 2 pi
coloriées, 16 noires). Paul Klincksieck. Paris, 1906.
— Ml
Documents pour serhr à l'hisïoihe du Saumom (Salmo salàr L. )
DANS LES EAU Y DOUVES DE LA FRANCE ,
par M. Louis Roule.
l'HEMIËRE SERIE.
. Le développement post-embryonnaire du Saumon
PENDANT LE PREMIER MOIS APRES l'ÉCLOSION.
Les alevins venant d'éclore, ou éclos depuis peu, ont été parfois décrits
et figurés par le dessin ou par la photographie, mail pour un petit
nombre seulement de leurs phases et en ne tenant compte qui de leur
aspect général. Les particularités caractéristiques de la morphologie exté-
rieure de l'organisme n'ont point été, jusqu'ici, signalées en entier dans
la série complète de leurs changements. Ces alevins sont désignés d'ordi-
naire par le qualificatif «■ vésicules « , justifié en ce qu'ils possèdent une
vésicule vitelline fort apparente. Ce terme s'emploie également pour nommer
les phases ultérieures jusqu'à la date de la résorption complète de la vési-
cule, c'est-à-dire jusqu'au deuxième ou troisième mois consécutifs à
réclusion. J'ai suivi ces phases de leur début à la fin.
I. Alevins à l'éclosion. — Le corps, portant appendu à gft lace ven-
trale la volumineuse vésicule vitelline, se scinde nettement en tête et tronc.
Ce dernier montre sur ses deux flancs les ébauches de la ligne latérale .
qui le parcourent de bout en bout dans le sens longitudinal, et laisse dis-
cerner les myomères par transparence à travers les téguments.
La tète, courte et presque globuleuse, se fait remarquer par ses gros
yeux saillants. La bouche, les fentes branchiales, les opercules sont pré-
sents. La région gulaire montre en son milieu l'ébauche hyo-branchiale
que deux sillons séparent des ébauches mandibulaires latérales.
Les nageoires paires existent déjà dans leur position définitive. Les pec-
torales, assez amples et ovalaires, montrent dans leur intérieur les linéa-
ments des premiers rayons. Les pelviennes, plus petites, contiguës, ne
possèdent encore, de façon bien marquée, aucune ébauche de cette sorte.
Les nageoires impaires offrent une disposition caractéristique. Unies
entre elles, elles constituent un seul et unique organe médian, formant
3a.
— 478 —
crête continue , qui entoure le tronc presque entier, commence sur la région
nucale, parcourt la l'ace dorsale, contourne l'extrémité postérieure, et
s'étend sous la face ventrale pour finir dans l'étroit interstice laissé entre
V
, £
Fig. 1. — Alevins vésicules de Saumon (Salmo salar L.) vus de profil. Gross. : 4/1
En bas : Alevin à l'éclosion.
Au milieu : Alevin d'une demi-semaine.
En liaul : Alevin d'une semaine.
les deux nageoires pelviennes. La hauteur de cette crête n'étant point la
même partout, on reconnaît ainsi, dans cet organe encore unique, les
ébauches des futures nageoires impaires. La i,c dorsale, montrant eu
— 479 —
elle quelques linéaments des rayons, se distingue de la 2° dorsale par
une échancrure profonde. La 2" dorsale, en revanche, s'unit largement
à la caudale, qui s'unit à l'anale de la même façon. La caudale, dont le
contour est convexe, contient, en dessous de l'extrémité notocordale
coudée' obliquement vers le haut, plusieurs ébauches de rayons. De telles
ébauches manquent à l'anale, qui présente par surcroît une conformation
intéressante. Plus étendue en longueur qu'elle ne le sera ultérieurement,
elle est divisée par le cône anal en deux sections presque égales : une anale
postérieure, qui deviendra l'anale délinilive; et une anale antérieure,
*0
Fig. a. — Alevins vésicules de Saumon (Salmn salar L.) vus de profil. Gross. : A/i.
En bas : Alevin de a semaines.
En haut : Alevin de 3 et '1 semaines.
destinée à disparaître par atrophie, qui s'étend entre le cône anal et
l'interstice laissé entre les nageoires pelviennes. Une échancrure, placée
au [niveau^du cône anal, établit entre les deux sections une démarcation
bien apparente.
La pigmentation, peu abondante encore, consiste en quelques points
espacés. Ces derniers, sur le tronc, assez rares au-dessous de la ligne
latérale, sont plus nombreux au-dessus de cette ligne, et principalement
sur le dus, de part et d'autre de la dorsale primitive. Absents dans la
région gulaire et sur les lèvres, ils deviennent plus abondants sur la face
— A80 —
dorsale de la tête, et principalement sur le vertex, au-dessus des ébauches
cérébrales, où ils sont plus serrés qu'ailleurs. Leur ensemble est divisé en
trois parties par une bande en forme d'Y, où les ponctuations pigmentaires
font défaut. La même absence se retrouve sur deux lignes sus-oculaires
étroites, qui se dirigent en avant vers les ébauches nasales.
La vésicule vitelline, dont le volume total égale presque celui du tronc,
est pyriforme. Attachée à la moitié antérieure du tronc par une vaste surface
comprise entre l'insertion des nageoires pectorales et celle des pelviennes ,
elle se dirige obliquement, depuis cette base, en arrière et en bas , de façon
Fig. 3. — Alevins vésicules de Saumon (Salmo salar L.)
vus par la face ventrale de manière à montrer la vésicule vilelline
(la région caudale n'est pas figurée). Gross. : 4/i.
A gauche : Alevin à l'éclosion — Se reporter au dessin inférieur de la figure 1.
A droite : Alevin d'une demi-semaine. — Se reporter au dessin du milieu de la figure 1 .
à dessiner un angle aigu avec la partie postérieure du tronc. Son ampleur
diffère quelque peu d'individu à individu , ainsi que ses dimensions relatives
dans le sens longitudinal comme dans le sens transversal ; mais , malgré
ces divergences, elle est assez ample pour que sa part antérieure, la plus
épaisse, s'avance au-dessous de la région gulaire, et pour que sa part pos-
térieure, la plus étroite, s'étende jusqu'au-dessous de la nageoire anale
postérieure.
II. Phases du premier mois consécutives à l'Écxosion. — Au total ,
et pour commencer par les changements des dimensions principales des
— 481 —
alevins : la longueur totale, passant de 20 millimètres à 22 millim. 5,
augmente d'un huitième; la longueur de la tête, passant de h à 5 milli-
mètres, augmente d'un quart; la largeur de la tête, passant de 3 à h milli-
mètres, augmente d'un tiers; le diamètre orbitaire conserve à peu près
ses dimensions du début; la distance prédorsale et la dislance préanale
ne subissent également que de faibles modifications; la 1" dorsale, passant
de 1 millimètre de hauteur à 2 millim. 5, augmente de plus du double;
l'anale proprement dite, passant de 1 millimètre à 2 millimètres, augmente
du double; la caudale, passant de 3 millim. 5 de hauteur à h millim. 5,
augmente presque du tiers; les pectorales, passant de 3 millimètres à
* ffc*- WP
Fig. h. — Alevin vésicule de Saumon (Salmo salar L.)
vu par la face ventrale de manière à montrer la vésicule vitelline (à gauche),
et par la face dorsale (à droite; la région caudale n'est pas figurée). Gross. : hj\ .
Age Une semaine. — Se reporter au dessin supérieur de la figure i.
k millimètres , augmentent d'un tiers : les pelviennes , passant de 1 milli-
mètre à 2 millimètres , augmentent du double.
Ces changements , étant ceux de la moyenne habituelle , offrent parfois ,
selon les individus, des plus-values ou des moins-values. Leurs indications
générales sont pourtant fort nettes. On voit, par elles, que le corps pro-
prement dit, dans ce développement d'alevins provenant de gros œufs à
deutolécithe abondant, ne subit qu'une croissance modérée, et inférieure
de beaucoup, pour le même laps de temps, à celui que montrent, chez
d'autres Poissons, les petits œufs moins bien fournis en vitellus nutritif.
On y voit aussi que les modifications d'aspect produites par les inégalités
— A82 —
de croissance des parties sont, à leur tour, relativement faibles. Les plus
importantes sont les suivantes : la tête augmente plus vite que le tronc, les
veux restant à peu près station naires, (le manière à paraître de moins en
moins volumineux et saillants; les nageoires paires et impaires, encore
assez basses et courtes aussitôt après l'éclosion, grandissent en hauteur
assez rapidement, de façon à se montrer de plus en plus fortes, bien que
le tronc lui-même change peu; les pièces principales et servant de repères.
comme la 1" dorsale et l'anus, sont établies d'emblée, dès l'éclosion, à une
place qui ne supporte ensuite que de minimes variations, de telle sorte
Fi,'. ."). Alevins véhicules de Saumon (Salmo salar L.)
par la face ventrale de manière à montrer la vésicule vitelline
(la région caudale n'est pas figurée). Gross. : h'\.
\ gauche : Alevin de a semaines. -
\ (truite : Alevin de 3-4 semaines.
Su reporter au dessin inférieur de la figure a.
Se reporter au dessin supérieur de la finpure 2.
que Ton peut les considérer comme ne subissant aucun déplacement pro-
noncé.
Au sujet des proportions relatives moyennes des principales régions et
parties du corps, les fait suivants sont à signaler : la longueur totale et la
hauteur du tronc conservent sensiblement le même rapport, la première
faisant de 5 fois et demie à 6 fois la seconde; la longueur totale qui, à la
date de l'éclosion , valait 5 fois environ la longueur de la tête, ne vaut guère
plus de h fois et demie cette dernière vers la fin du premier mois: la
longueur de la tète qui. à l'éclosion, mesurait 8 fois l'espace préorbitaire ,
ne le mesure plus que (i à y l'ois, en raison de l'extension prise par ce
— 483 —
dernier corrélativement à l'amplification de la tète et à rallongement du
museau; la hauteur de la i'° dorsale, d'abord inférieure au tiers delà
hauteur du tronc à son niveau, devient ensuite supérieure à la moitié de
celte dernière; le sommet des pectorales, d'abord placé bien en avant
de l'aplomb antérieur de la 1" dorsale, finit par atteindre presque ce der-
nier: la longueur des pelviennes, d'abord égale au tiers de celle des pec-
torales, devient ensuite égale à la moitié: enfin le grand axe de la vésicule
vilelline, qui valait d'abord 3 fois la longueur de la tête, finit, en diminuant
peu à peu, par lui devenir presque égal.
La pigmentation consiste en points espacés, d'abord rares et surtout
présents au-dessus de la ligne latérale, sur la moitié dorsale du corps,
plus abondants ensuite et gagnant les flancs, la région ventrale et les
parties latérales de la tête. Quelques taches peu distinctes, en petit
nombre, placées auprès et au-dessous de la ligne latérale, commencent
à se montrer vers la fin du premier mois.
Les nageoires impaires commencent par être unies et par constituer
une seule crête médiane continue, qui comprend à la fois les ébauches des
deux dorsales, celles de la caudale et de l'anale, plus une anale antérieure
située au-devant de l'anus. Dès la seconde moitié de la première semaine,
la ire dorsale d'abord, et l'anale peu après, commencent à se délimiter aux
dépens du système commun; en outre, elles produisent les linéaments
de leurs rayons. Il en est de même pour la caudale, d'abord arrondie et
convexe, puis à bord postérieur droit, où l'apparition des rayons médians
précède quelque peu celle des marginaux. Vers la fin du premier mois, ces
trois nageoires impaires sont entières et distinctes ou presque, et munies
de la plupart de leurs rayons; la 2e dorsale, par contre, s'unit toujours à
la caudale de façon assez étroite; l'anale antérieure est encore présente.
La vésicule vitelline, d'abord volumineuse, se restreint de plus en plus
dans tous les sens, et surtout selon son axe longitudinal. Sou extrémité
postérieure , qui atteint au début l'aplomb de l'anale , finit , dans la troi-
sième et la quatrième semaine, par se trouver seulement au niveau des
pelviennes.
liU —
TABLEAU D'ENSEMBLE DES DIMENSIONS MOYENNES ( EN MILLIMETRES)
DES ALEVINS VESICULES DU SAUMON
PENDANT LE PREMIER MOIS DU DEVELOPPEMENT POST- EMBRYONNAIRE.
INDICATION DES PARTIES.
Longueur totale
Longueur sans la caudale
Hauteur du tronc à l'aplomb antérieur
de la ire dorsale
Hauteur du pédoncule caudal
Longueur de la tête
Largeur de la tète sur la ligne oculo-
transverse
Diamètre orhilaire
Espace préorbitaire
Espace interorbilaire
Distance prédorsale
Distance préanale
Hauteur maxima de la i'° dorsale . .
Hauteur maxima de l'anale
Hauteur de la caudale
Rayons médians de la caudale
Rayons marginaux de la caudale. . . .
Longueur des pectorales
Longueur des pelviennes
Grand axe de la vésicule vitelline. . .
Petit axe horizontal de la vésicule
vitelline
Petit axe vertical ( saillie ) de la vési-
cule vitelbne
AGES DES ALEVINS.
3,5
485 —
^ote sur, l'alimentation du Thon de l'Atlantique
( Cermo alalonga Gmblin),
PAR M. L. JOUBIN ET L. RoiILE.
Ayant été chargés d'une mission en Bretagne pour l'élude de diverses
questions relatives à la Sardine, nous avons pu faire accessoirement quel-
ques observations sur le Thon de l'Atlantique ( Germo alalonga Gmelin ).
Ces Poissons furent péchés en grand nombre pendant l'été par des bateaux
thonniers réunis par groupes d'une trentaine et convoyés par des bateaux à
vapeur armés qui les protégeaient contre les sous-marins.
Il est d'abord à noter que les vapeurs se livrèrent aussi à la pêche et
prirent un grand nombre de Thons. Ce fait est intéressant, car les pêcheurs
n'ont jamais voulu, malgré les avantages certains qui en résulteraient,
mettre de moteur à leurs bateaux, sous prétexte que le bruit de l'hélice
ferait fuir les Thons. La démonstration du contraire est faite.
Les commandants des patrouilleurs ont bien voulu faire ouvrir l'estomac
des Thons aussitôt leur capture et conserver dans de l'eau formolée le con-
tenu de ces estomacs. Nous avons pu faire ainsi quelques observations sur
l'alimentation de ces Poissons.
Nous avons trouvé d'abord quelques animaux rares qui sont intéressants
au point de vue zoologique, mais qui ne paraissent jouer qu'un rôle occa-
sionnel dans l'alimentation des Thons : un Céphalopode [Gonaius Fabricii),
dont on ne connaît que quelques exemplaires; les débris d'une grande
Crevette rouge du genre Acantfiephyra ; un exemplaire remarquable par sa
grande taille à'Argyropeiecus Olfersi (Cuv.), Poisson lumineux abyssal.
D'autres Crustacés étaient en plus grand nombre; un Schizopode, de la
famille des Euphausides, Meganyctiphanes norvégien Sars, une cinquan-
taine d'exemplaires; ce Crustacé est pourvu d'organes lumineux enchâssés
dans les yeux ; une quantité à peu près égale d'un Amphipode bien connu ,
Phronima sedentaria Forsk. qui se taille un petit tonnelet dans un Béroé.
Mais ce qui caractérise le genre d'alimentation de ces Thons, c'est sur-
tout un Amphipode rouge, Euthemisto bispinosa Tonk. C'est par dizaines de
mille que l'on peut évaluer la quantité de ces Crustacés qu'on nous a
récoltés par pleins bocaux. Les rapports des commandants nous ont fait
savoir que ces Crustacés forment des bancs qui colorent la mer en rouge
à perte de vue. Les pêcheurs connaissent cette particularité. Ces animaux
— '186 —
ont la forme des Gammarus des côtes et atteignent a centimètres de long.
Les Thons ne sont pas les seuls à les dévorer, d'autres Poissons les chassent
aussi. Mais à leur tour ils sont dévorés par les Thons. C'est ainsi que nous
avons examiné plusieurs centaines de Scombresox sauras Wall., dont la
plupart dépassaient oo centimètres de Ion;;; beaucoup étaient très dété-
riorés par l'action du suc gastrique des Thons. Avec eux se trouvaient
aussi, par centaines, deux espèces de Poissons de la famille des Scopélides,
un Maurolicus (peut-être M. borealis Nilss.) et un Paralepis voisin du
P. coregonoïdes Risso. Ce sont des Poissons abyssaux, rares, que nous
avons pu examiner à divers âges. Beaucoup étaient encore porteurs d'or-
ganes lumineux.
Toutes ces captures ont été faites à seize stations situées au large du
golfe de Gascogne, en plein Atlantique. La plus voisine de la côte, à
890 kilomètres de Penmarc'h: la plus éloignée, à 676 kilomètres du même
point.
H est très intéressant de noter que toutes les fois que des bancs de
Crustacés Amphipodcs du genre Euihemisto ont été signalés , la pêche dos
Thons a été abondante, ainsi que les captures des Scombresox et Scopélides que
nous venons de signaler; au contraire, toutes les fois que les commandants
de patrouilleurs nous ont signalé «pas de bancs de Crevettes (Euthemisto)
en vue" , la pêche a été nulle ou mauvaise. On voit tout de suite la relation
qui existe entre le Thon et les bancs d'Euthemisto el l'intérêt pour les
pêcheurs de Thons de rechercher les taches rouges qui se font remarquer
au large et de loin à la surface de la mer. Au point de vue purement
zoologique, on remarquera l'intérêt qu'il y a à ouvrir, aussitôt après leur
capture, l'estomac des Poissons pélagiques; on a chance d'y trouver des
animaux très rares. Enfin on peut noter que ces Thons renfermaient
des animaux de diverses classes à caractères nettement abyssaux.
— 487
Un Poisson \ouveai roi h wtre faune méridionale.
EuPOMOTIS GIBBOSUS L. ,
par M. G. Cabanes,
Conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Nîmes.
Le a septembre dernier, un ami dévoué de noire Musée d'histoire na-
turelle de Ninies, dont il contribue à enrichir les collections, M. Urbain
Bertaudon propriétaire à Manduel (Gard), vint nous présenter un fort
joli Poisson de i3 cenliniètres de longueur, aux couleurs variées et encore
très vives et brillantes, bien qu'elles lussent déjà assez sensiblement atté-
nuées, nous dit-il. 11 désirait en connaître le nom. La capture en avait été
faite la veille par lui el quelques-uns de ses amis, et, nous assura-t-il,
dans les eaux saumâtres du grand étang de Vaccarès, en Camargue. Dès
que le filet était sorti de l'eau, l'attention générale fut attirée par la forme
toute particulière et surtout la teinte irisée éclatante, aux retlels métal-
liques brillants, que présentait le Poisson.
Aucun parmi eux n'en avait vu de semblable, et les professionnels de
la contrée eux-mêmes, consultés, déclarèrent à leur tour qu'ils n'avaient
pas eu l'occasion de voir ou de prendre dans leur zone de pêche un Poisson
dé cette espèce, et que, par suite, celui qui venait d'être capturé leur était
inconnu.
La question, serrée de plus près en \ue delà détermination de l'espèce,
nous conduisit à admettre qu'il s'agissait, en définitive, de :
Eupomotis gibbosus L., dont la synonymie essentielle est la suivante:
i 758. Perça gibbosa L. . Syst. nat. . \ , j». 292.
179-2. Spams aureus Walb, Arledi-Pisc. , p. ago.
i8:h). Pomotis vulgaris L., Guv.-Val. Poiss. , III, p. 91 <■! pi. '19.
i8(|."). Eupomotis gibbosus Jord. Kv. , Fish. , I,p. 1009.
La présence de celte espèce dans notre Midi , dans notre région littorale ,
ne laisse pas d'être fort intéressante, aucun Centrarchidé n'y ayant jamais
été signalé jusqu'à ce jour.
Nous devons ajouter que ce Poisson est connu chez nous, sur un autre
point, en eau douce: les pêcheurs, les amateurs de pêche de la vallée du
— 488 —
Gardon le prennent de temps en temps dans les eaux Limpides el relative-
ment fraîches de celte rivière, entre le Pont du Gard et la ville de Remou-
lins. C'est dire que l'espèce peut être considérée comme parfaitement
acclimatée chez nous, à la fois en eau saumàtre et en eau douce. Nous
étions habitués , eu France , à considérer Eupomolis gibbosus L. comme un
Poisson de rivière vivant exclusivement en eau douce; aussi sa présence
dans les eaux de Vaccarès ne laisse pas de surprendre. Pourtant les auteurs
anciens qui . écrivaient dans les premières années du xixe siècle connais-
saient parfaitement les deux faits , et n'ont pas manqué de le relater.
Nous lisons par exemple, dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle
appliqué aux Arts, à l'Agriculture, etc., par une Société de Naturalistes et
d'Agriculteurs, éd. 1817, t. XVII, p. 1 44, à l'article Labre aurite : rrll se
pèche à l'embouchure des rivières de l'Amérique» ; — Et dans le Diction-
naire des Sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des dif-
férents èlres de la Nature, etc., suivi d'une « Biographie des plus célèbres
naturalistes, par plusieurs Professeurs du Roi et des principales écoles
de Paris», 1832, t. XXV, p. 35 : rtLe Labre à oreilles : Labrus auritus G.
des eaux douces et des mers de l'Amérique septentrionale.»
Lacépède écrit à son tour (OEuvres du comte de Lacépède, nouv. édil.
dirigée par Desmarets, Histoire naturelle des Poissons, t. IV, p. 288 ) : rrC'est
dans les eaux douces et dans les eaux salées que vit l' Aurite.»
Nous voyons ainsi qu'il n'est pas sans intérêt et sans profit de consulter
à l'occasion les œuvres des anciens , de nos devanciers. — Il serait inté-
ressant desavoir si la Perche-Soleil, ainsi que le font certains Poissons,
passe des eaux douces dans les eaux salées, et inversement, selon les sai-
sons, la date du frai, etc.; ou bien si elle reste dans les eaux où elle est
uée.
Et maintenant, quelle peut bien être, pour notre région méridionale,
la porte d'entrée delà Perche-Soleil? Y a-t-elle été introduite sur place
par l'homme? C'est peu probable, nous le saurions. Tout porte à croire
qu'elle y est venue d'elle-même. Où s'est-elle introduite d'abord? Dans le
Cardon? dans le Vaccarès? Et puis ce Poisson si prolifique ne se trouve-l-il
en réalité que sur ce point, où il est difficile de le croire localisé? Il peut
habiter dans notre région méditerranéenne bien des étangs saumâtres de
notre zone littorale, bien des cours d'eau, sans que sa présence y ait été
encore signalée. Une enquête auprès de nos pêcheurs , amateurs et profession-
nels, pourrait, à ce point de vue, être fort utile. Il est à présumer que bon
nombre d'entre eux ont pris la Perche-Soleil, sans penser un instant à
l'intérêt qu'elle présente pour les naturalistes au point de vue de la zoo-
géographie, et pour les pisciculteurs au point de vue économique.
Quoi qu'il en soit, nous sommes dans une région qui peut être consi-
dérée à bon droit comme un aboutissant des cours d'eau de France et de
— 489 —
quelques autres du Nord, et même de l'Europe centrale par la voie des
canaux de jonction. L'Aurite, donc, peut nous être venu tout aussi bien
de la Garonne par le canal du Midi, ou du Rhône par le fleuve lui-même,
d'où il aurait, d'une part, remonté le Gardon et, d'autre part, péne'tré
dans les étangs et lagunes par les petits canaux et les roubines.
11 peut se faire aussi que des œufs aient été apportés par des Oiseaux
aquatiques migrateurs.
C'est tout ce que nous pouvons dire à l'heure actuelle.
490 -
Notes sur les Coléoptères Térediles,
par M. P. Lesne.
16. — Un Sinoxtlon indo-malais nouveau (S. paroiclava n. sp.j.
Les Sinoxylon se font généralement remarquer par le grand développe-
ment des articles de la massue antennaire, articles qui sont très élargis et
le plus souvent flabelliformes, sans que cette particularité soit en rapport
avec la variation sexuelle. D'ailleurs ce caractère n'est pas absolu, et l'on
connaît déjà une forme d'un type très isolé, le S. circuitum Lesne , chez
lequel les articles de la massue n'ont pas acquis ce grand développement.
11 en est de même chez l'espèce décrite ci-après ; mais celle-ci n'est nulle-
ment voisine du S. circuitum. Ses affinités la rapprochent, au contraire,
d'un Sinoxylon très typique, le S. atratum Lesne, qui est originaire de
l'Inde.
S. parviclava n. sp.
Long. 4,7-5 millimètres.
Oblongo-cylindricum , fuscum, clora antennarum tarsisque rufescentibus.
Frons inermis absque setts crcclis. Antennurum dura articiilis modice dilalatis
compost in , a" longitudine sesqui latiore. Pronotum secundum marginem anticum
haud villosmn, dente uncinato in angulum anteriorem inslruclum, area postica
medio costulis hngitudinalibus demis ornata. Elytra basi médiocre punctala ,
ad ambitum declivitatis fortiter subcariosim exsculpta, ibique haud tubercidata,
pi lis erectis arcuatis rujescenlibus, poslice lateraliter longioribus , a pire brevio-
ribus, vestita; truncatura apicali supra plane fortiter punctata , punctis circu-
la t-ibus subretnotis, m tertiam partent inferiorem minute punctala, dentibus
duobus acutissimis spiniformibus , contiguis, in sutura ad cenlrum declivitatis
insertis, armata.
Corps cylindrique, obloug, tantôt entièrement noir, tantôt noir avec les
élytres brunâtres; pattes foncées, noires ou brunes; massue antennaire et
tarses roux ou roussâtres. Poitrine et abdomen revêtus d'une pubescence
cendrée.
Tête régulièrement convexe en dessus. Front inerme , finement et den-
sément granuleux ainsi que l'épistome , sans soies dressées , mais offrant
une pubescence couchée assez longue et peu dense. Articles de la massue
— 'i91 —
antennaire mats, comprimés suivant l'axe de l'antenne, le 9/ article
seulement une fois et demie aussi large que long. Bord antérieur du pro-
thorax sans longues soies dressées, les angles antérieurs armés chacun
d'une dent uncinée, les postérieurs obtus ou arrondis au sommet. Aire
postérieure du pronolum couverte au milieu de reliefs costiformes longi-
tudinaux et offrant, sur les côtés, une pubescence couchée assez longue
mais peu apparente. Ecusson très petit. Bord basilaire des élytres épais,
ralliement comprimé en lame, un peu rugueux. Ponctuation des élytres
assez fine et peu dense près de la base , devenant graduellement plus forte
et plus serrée en arrière, dans la région des bords supérieur et latéraux
de la déclivité apicale. Dans cette région, les intervalles des points sont
comme renflés et donnent à la sculpture
une apparence subcarieuse. Déclivité
apicale sans tubercules marginaux,
mais offrant quelquefois à son bord
supéro-latéral l'indication de calus
longitudinaux ; côte oblique inférieure
nulle, marquée seulement au côté ex-
terne par un calus fort peu accusé;
dents juxta-suturales comprimées, tri-
angulaires (vues de profil), très poin-
tues, insérées côte à côte contre la su-
ture, vers le milieu de la hauteur de la
déclivité. Ponctuation de la déclivité
apicale composée, sur les deux tiers
supérieurs de celle-ci, de gros points
arrondis à fond plat, de forme régu- pig. u __ Antennes du Sinoxylon
lière, assez espacés, et mêlés de points atratum (a) et du S. parviclava (b).
fins; tiers inférieur légèrement con-
vexe et comme renflé, uniquement occupé par cette fine ponctuation.
Bourrelet suturai bien marqué au-dessous des épines. Postépipleure sulci-
forme, non ou très faiblement élargi au tournant externe de l'élytre; ca-
rinule épipleurale entière. Angle suturai simple. Pubescence des élytres
blonde ou rousse, composée dans les régions dorsale et latérales de poils
arqués assez longs, recourbés en arrière, d'aspect plus ou moins lanugi-
neux , plus longue sur les lianes , en arrière ; celle de la déclivité apicale
assez dense, formée de poils arqués décombants, plus courts que ceux
des régions voisines des élytres. Dernier segment abdominal simple.
Tarses postérieurs avec de longues soies à leur côté interne (? d1) ou
sans longues soies (? 9 ).
Distribution géographique. — Région indo-malaise: Birmanie (Dr Lam-
rey in British Muséum). Cambodge, rives du Mékong entre Pnom Penh
Mi séuh. — \u\. 38
— 492 —
et Bassac (Gap. Scherdlin, exemplaire communiqué par M. le commandant
Fouquet). Gélèbes (coll. Gorham, Muséum de Paris).
Par son faciès et par la plupart de ses caractères, la forme actuelle est
un Sinoxylon typique que les dimensions relativement faibles des articles
de la massue antennaire distinguent immédiatement de toutes les autres
espèces à postépipleures canaliculifonnes. G'est auprès du S. alratum qu'elle
vient naturellement se ranger. Sa ressemblance avec la race kohlarianum
de cette dernière espèce est des plus frappantes. Taille, sculpture, pubes-
cence sont identiques.
Ces faits parlent d'eux-mêmes et nous montrent le S. alratum comme
étant le descendant direct d'une espèce à massue antennaire peu développée,
qui serait aujourd'hui représentée par le S. parviclava. La série linéaire
des formes parviclava-kohlarianum-atratum , admettant d'ailleurs entre ses
deux derniers ternies le type intermédiaire habitant les Nilghiris, est, à cet
égard , très démonstrative.
On ne sait à peu près rien des mœurs du Sinoxylon parviclava. Une
lettre du D' Lamprey relative à cette espèce et publiée par C.-O. Water-
house (Proc. Ent. Soc. Lond., 187/1 , p. xu) ne fournit à peu près aucune
donnée intéressante. Si les observations ont été bien faites, on doit en
retenir cependant que l'adulte est susceptible de creuser ses galeries annu-
laires subcorticales dans les branches d'arbres vivants. L'essence qu'il
attaque n'a pas été déterminée.
TABLEAU DE DETERMINATION DES TROIS FORMES DONT IL EST QUESTION
DANS LA PRÉSENTE NOTE.
1-2. ac article de la massue antennaire une fois et demie aussi large que
long. Pubescence des flancs des élytres longue, dressée. Long.
4,7-5 millimètres. S. paiviclava Lesne.
2-1. 2e article de la massue antennaire deux fois et demie aussi large
que long.
3-4. Pubescence des lianes des élytres dressée. Ponctuation des parties
dorso-postérieures des élytres franche. Pubescence de la poitrine
et de l'abdomen rousse ou cendrée. Long. 4,5-5 millimètres.
S. alratum kohlarianum Lesne.
4-3. Pubescence des lianes des élytres apprimée ou subapprimée. Sculp-
ture des parties dorso-postérieures des élytres moins forte que
chez le précédent, presque toujours subvermiculée. Pubescence
de la poitrine et de l'abdomen argentée. Taille plus faible. Long.
3,3-4,7 millimètres. 5. ulralum Lesne, forma typica.
— 493
Collections recueillies
par M. Maurice de Rothschild dans l'Afrique Orientale.
Coléoptères Carabiques :
Diagnoses préliminaires des espèces nouvelles,
par M. Gh. Alluaud.
Omophron Rothschildi, n. sp.
0. multiguttato forma sïmillimum, paululum majus, elytris minus profonde
sulcatis; colore mullo dilutius; capitis vertice, pronoti lateribus, antennis et
corpore toto subtus albido-Jlavis. — Long. 7,5-8,5 millimètres.
Très voisin d'O. muîtigutlatum Chaud., du bassin du Nil, s'en distingue
par une teinte plus pâle , une proportion différente entre les parties jaunes
et les parties vertes et les stries des élytres moins profondes.
Rives de l'extrémité Sud-Est du lac Rodolphe.
Scarites rhathymus, n. sp.
Niger, nitidus mandibulae supra canaliculatae. Pronotum transversale,
angulis anticis acutis, lateribus f ère parallelis, angufis posticis vîx distincte
hamatis. Elytra angusta, subcylindrica , levissime siriata, striis impunctatis,
humeris vie distincte hamatis. Stria teriia poslice punctis duobus impressa.
Abdomen subtus tenuissime aciculatum , segmentis simplicibus. Antennae brèves
ad apicem incrassatae. — Long. 1 2 millimètres.
Très petile espèce, que ses caraclères rapprochent du sous-genre
Broscomorphus Motsch., mais qui est bien distincte des espèces connues
de ce groupe par sa petite taille, ses stries ély traies superficielles, l'arrière-
corps étroit et cylindrique, etc.
Un seul individu trouvé au bord du lac Rodolphe.
Trechus aethiopicus , n. sp.
Totus rufus. Pronotum subcordijorme , angulis anticis laie rotundaûs, posti-
cis prominulis, acutis, lateribus anle angulos posticos slrangulatis. Elytra
33.
— 494 —
ovata, striata, slriis sat profondis, impunctatis ; striola juxlascutellari brcvis-
sima. — Long. 5,5 millimètres.
Entièrement brun rouge en dessus ; abdomen plus sombre. Sillons fron-
taux un peu effacés eu arrière. Antennes longues dépassant notablement
les épaules. Yeux gros et saillants. Eiytres remarquablement ovoïdes, leur
rebord contournant l'épaule jusqu'en face de la 5e strie ; les stries î , 2 , 3
et 4 nettes et profondes, 5 et 6 bien plus faibles, 7 à peine distincte. Sur
l'épaule , série de 4 pores sétigères rapprochés. Tibias antérieurs sillonnés
au côté externe et coupés assez obliquement à l'angle apical externe. Cuisses
antérieures renflées.
Au bord du Petit-Akaki, affluent de l'Aouache, en Ethiopie méridionale
( 2,aoo mètres d'altitude).
Chlaenius xanthomerus, n. sp.
Totus obscurus, infra tantum nitidus, capite et thorace plus minusve aeneo-
virescentibus , femoribus testaceis , apice nigris. Capul tenuiter punctulatum;
antennarum articuli duo basâtes ruji, terlius obscurior, sequentes nigri, tribus
ultimis gradatim rufescentibus , ultimus rujus. Prouotum latitudine aeque loii-
gum angulis posticis obtusis, rolundatis; disco crebre et profonde punctato,-
sparse rufo-piloso. Elytra sut profonde striata, intervaïïis crebre punetatis,
ante apice m singulatim macula rufa ornata. — Longueur : 1 1 - j 3 milli-
mètres.
Celte espèce n'est peut-être qu'une forme de C. elegans Sternb. , avec
des cuisses testacces. noircies seulement à leurs deux extrémités, surtout
aux genoux. 11 se peut aussi qu'elle soit très voisine de C. Roeschkei Sternb.
Comparé à C. cœcus Dej. , C. xanthomerus a la tète plus densément ponctuée .
le prouotum plus densément et moins grossièrement ponctué, les élytres
avec les intervalles un peu plus convexes.
Afrique Orientale anglaise , Voï.
Chlaenius trichro us, n. sp.
Caput et prouotum obscure viridi-œnea. Elytra et corpus totum subius nigra.
Labrum, palpi, antennarum articuli très basales et pedes lestaceo-rufa. Pal-
porum articulas ultimus d* wdde securiformis. Caput subtilissime et sparse
punctulatum, labro profonde emarginato. Pronotum subquadratum , angulis
anticis pwminulis , posticis subobtusis, subtiliter et sparsissime punctulatum ,
sulcis basalibus profundtssimis. Elytra mediocriter punclaio-sulcata, intervallis
juœta strias tantum seriatim punetatis, in medio levibus. — Longueur : 1 o,"»-
17 millimètres.
— 495 —
Voisin de C. carbonatus Chaud, (carbonarius Dej.), mais très distinct
par sa sculpture et son système de coloration : tête et pronotum (avec
parfois les deux intervalles externes des élytres) vert métallique assez
sombre; élytres noir terne; labre, palpes, trois premiers articles des
antennes et pattes rouge ferrugineux.
Ethiopie méridionale, Bourka.
Calathus aethiopicus, n. sp.
Totus brunneo-rufus , elongalus. Pronotum postice atténuation, angulis
anticis prominulis , posticis latissime rotundatis. Elytra apice haud sinuata,
leviter sed distincte striata, intervallis planis , latitudine subœqualibus. Elytra
d nitida, 9 opaca. — Longueur : 9-10 millimètres.
Ressemble à C. mollis subsp. encaustus Fairm. , mais en est très distinct
par son pronotum moins carré, plus large en avant qu'en arrière, le troi-
sième article des antennes pubescenl dans sa moitié apicale, les élytres
mats chez la 9 , etc. Comparé aux deux espèces de Calathus décrits par
Fairmaire des montagnes d'Abyssinie (C. vagestriatus et C. parvicollis) ,
C. œthiopicus n'a aucun rapport avec vagestriatus et ressemble à parvicollis ,
mais il est en général plus grand, a les angles postérieurs du pronotum
mieux rebordés, plus largement arrondis et a les stries un peu mieux
marquées sur le disque des élytres.
Ethiopie méridionale, Addis-Abbeba (a,36o mètres) et mont Zequalla
(3,oio mètres).
Agonum harrarense, n. sp.
Totum nigro-piceum , nitidum, elytris minute aciculafis, opacis. A. luctuoso
Reiche thoracis forma simile , sed statura majore , elytris paulo magis ovatis,
epislernis posticis lenuiter punctulatis pedibusque nigris distinclum. — Lon-
gueur : 1 3-i h millimètres.
Voisin d\4. luctuosum Reiche, dont il n'est peut-être qu'une race géo-
graphique, distincte par une taille un peu supérieure, les élytres un
peu plus ovoïdes et déprimés, plus largement explaués sur les bords, les
épisternes métathoraciques couverts d'une ponctuation plus distincte et
les cuisses et tibias noirs (rouges chez A. luctuosum).
Ethiopie méridionale, Harrar.
Agonum shoanum, n. sp.
Tnlum nigro-piceum, nitidum, levé; ore, antennis pedibusque obscure rufis.
Pronotum subcordiforme , angulis posticis nullis, laie rotundatis. Elytra sut
— 496 —
parallela, tenuher punctato-striata , iniervallis planis, margine basait ad
Immeros haud anguhlo sed regulariter ctirvato. — Longueur : 7-7,5 mil-
iim.
Cette petite espèce a la taille et le faciès (¥Agonum(Agonodromius) Boite-
manni Gyll., des montagnes d'Autriche, mais elle a le pronotum plus cordi1-
forme avec les angles postérieurs plus arrondis, les stries ély traies ponc-
tuées et les antennes bien plus longues (atteignant le tiers antérieur des
élytres), etc.
Ethiopie méridionale, environs d'Addis-Abbeba , 2/100 mètres d'al-
titude.
Ophionea brachydera, n. sp.
Totnm castaneo-picea, glabra , elytris apice singulatim longitudinal 1 ter
JJavo-iiltata. Caput latum, convexum, nitidum, levissimum. Pronotum capilc
brevius . in medio rotundato-ampliatum , salprofunde sed laxe punctatum. Elytra
prof un de punctato-striata , vagc œneo-lincta. Palpi, antennes et pedes castanei.
— Longueur : 6 millimètres.
Entièrement brun foncé avec deux lignes longitudinales testacées au
sommet de chaque élytre. Tête large et lisse, au niveau des yeux plus
large que le pronotum; ce dernier remarquablement court, plus court
que la tête et assez renflé au milieu, plus atténué en avant qu'en arrière,
couvert d'uue ponctuation forte mais espacée. Elytres profondément striés,
stries ponctuées. Les petites lignes jaunes, situées sur les intervalles 3
et h, partent de l'apex et remontent presque jusqu'au tiers de la longueur
de félytre.
Ethiopie méridionale, Tchafianani, 1,700 mètres d'altitude.
Lebistina Neuvillei, n. sp.
Festaceo-rufa , infra obscurior; palpis, antennis, tibiis tarsisque nigro-
picris , femorihus rujis, apice. tantum pireis. Pronotum in disco rugoso-punc-
latum. Elytra parum profunde punctato-striata, intervallis plants grosse et
la.ve punctatis, mgro-maculata : vitta communis sutiiralis antice dilatât a ; in
singulo macula lala, intus incurvata, in dimidia parte apicali sita; humeris
vage nigrescentibus , epipleuris pallide testaceis. Abdomen punctatum et pilo-
sum. — Longueur : 1 2 millimètres.
Cette belle espèce, en dehors de son système de coloration, diffère de
L. picta Dej. par les stries des élytres moins marquées et les intervalles
moins profondément ponctués.
Afrique Orientale anglaise, Voï.
fl\)l
Microlestes micromys, n. sp.
M. minutulo Goeze, ex Europa forma similis. Sir iis elytrorum minus dis-
tincte punctalis , jronte et epistomate dislinclius aciculatis, palpis apice sub-
acuminatis, antennis omnino rufis, prœcipue distinctes. — Longueur :
3 millimètres.
Petite espèce qui, par ses antennes à troisième article pubescent, rentre
bien dans le genre Microlestes et rappelle le M. minululus Goeze d'Europe
dont elle est cependant bien distincte par ses antennes entièrement rousses,
ses palpes assez pointus et plus clairs à la pointe, le front et l'èpistome
plus aciculés, plus mats.
Ethiopie méridionale.
M. Fd. Le Cerf fait, à propos de la communication de M. Gh. Alluaud,
la remarque suivante :
rr C'est une particularité bien connue et des plus singulières que l'ab-
sence en Corse d'un grand nombre de formes communément répandues
dans l'Europe méridionale, l'Asie Mineure et la Barbarie, et souvent repré-
sentées par une extrême abondance d'individus; on peut en rappeler
quelques exemples typiques :
«Les Pamassius qui, avec les Erebia, descendent jusqu'en Sicile d'une
part, en Andalousie de l'autre, les Melanargia et les Thaïs, très caracté-
ristiques tous deux de la sous-région méditerranéenne et comptent quel-
ques représentants en Sardaigne, manquent totalement en Corse. Des mul-
tiples espèces du genre Zygœna, qui foisonnent littéralement sur toutes
les rives de la Méditerranée, une seule se rencontre en Corse; encore
n'est-ce probablement qu'une forme différenciée de Z. esnulans, dont l'intro-
duction paraît récente, car son habitat ne s'étend pas au delà de la banlieue
immédiate de Bastia , où elle n'est du reste pas abondante. Cette localisa-
tion n'a rien de commun avec celles qui caractérisent d'autres espèces
spéciales à la Corse — ou à cette île et à la Sardaigne — et dont l'aire se
limite parfois non seulement à un massif, mais à une montagne ou à une
forêt déterminées.»)
498
Voyage du Comte J. de Rohan-Chabot en Afrique équatoriale.
Descriptions de Lépidoptères nouveaux,
par M. Fd. Le Cerf.
2e NOTE]
(i)
Nudaurelia princeps n. sp.
f — Ailes supérieures jaune chamois, densément écaillées de gris noi-
râtre entre les nervures, un peu plus foncé vers la base, et traversées de la
côlc au bord interne par deux lignes : une extrabasilaire et une discale. La
première, plus rapprochée de l'ocelle cpie de la base, commence à la ner-
vure radiale et descend perpendiculairement à la côte en passant sur
l'angle formé par la cellule et la nervure a jusqu'au milieu de l'intervalle
des nervures i--3, puis, décrivant un angle arrondi, s'incline en sens
inverse jusqu'à la nervure î et gagne le bord interne en obliquant un peu
en dehors. Large de A, 5 millimètres environ, elle est blanche dans sa
moitié proximak; et jaune chamois extérieurement; la seconde, moitié
moins large, naît obliquement sur la nervure 8, se courbe dans l'inter-
valle des nervures 6-7 et descend parallèlement au bord, en ligne droite
légèrement infléchie en dehors à sa partie inférieure, du milieu de l'inter-
valle 1-2 au bord interne; elle est blanche à moitié proximale, jaune
chamois et bordée extérieurement d'une ligne noire , large de i,5 milli-
mètre. L'ocelle, grand, arrondi, à pupille transparente ronde, est brun
bois terne, étroitement cerclé de noir, avec un entourage blanc bordé de
jaune chamois.
Ailes inférieures jaune chamois, plus clair à la base et vers la côte,
faiblement teintées de rose vineux sur le disque, entre les nervures 1 et 7,
et saupoudrées sur l'espace terminal de gris noirâtre entre les nervures:
ce semis est notablement moins dense et moins large qu'aux supérieures
et laisse libre une large bande marginale jaune chamois. Elles portent
deux bandes transversales correspondant à celles des supérieures : l'extra-
basilaire noirâtre, mal limitée et sinueuse, s'élargit de la côte jusque dans
O Cf. Bull. Muséum, VI, p. 336 (191 4).
— 499 —
l'intervalle des nervures î-a on elle se coude en angle un peu aigu avant
d'aboutir au milieu du bord abdominal ; à sa partie supérieure elle fait une
saillie assez prononcée sur la nervure radiale, et une fine ligne de poils
blancs la borde extérieurement, de la cellule au bord abdominal; sa lar-
geur maxima, dans l'intervalle 1-2, est d'environ 5 millimètres. La ligne
discale est blancbe , fortement obscurcie de gris noirâtre , large de 3 milli-
mètres et doublée extérieurement d'une ligne noire un peu fondue, de
largeur égale; la direction générale est à peu près parallèle au bord
externe, avec une tendance à s'en rapprocher un peu au niveau de la
nervure 5. L'ocelle subovale, à diamètre vertical, est plus petit qu'aux
supérieures, mais de même teinte et à pupille semblable, et son cercle
noir est deux fois plus large ; il est entouré d'un large anneau rouge et
d'un cercle blanc qui touche, du côté interne, la bande extrabasilaire et,
extérieurement, la ligue discale.
Dessous des quatre ailes jaune chamois plus vif qu'au-dessus , un peu
éclairci vers la base et le bord interne des supérieures, et traversées seule-
ment par la ligne discale, beaucoup plus étroite qu'à la face supérieure
et réduite à une fine ligne blanche presque obsolète, étroitement bordée
de noir. Les ocelles ont la pupille transparente plus petite et, à l'inverse
de ce qui s'observe en dessus , celui des ailes supérieures est entouré d'un
cercle noir large et celui des inférieures d'un cercle noir filiforme; tous les
deux sont bordés de blanc.
Franges des deux paires concolores, un peu plus claires que le fond.
Le corps est entièrement jaune chamois, un peu plus foncé sur le dessus
de l'abdomen, avec les antennes brun terne, le dessus du thorax, une
tache longitudinale médiane sur les ptérygodes, le dessus des tibias et
des tarses gris brunâtre.
9 — Diffère du mâle par le semis noirâtre plus dense, plus foncé et
plus étendu aux ailes inférieures, les lignes plus larges et mieux marquées,
les ocelles plus grands et à entourage blanc plus étroit, l'ahsence de teinte
vineuse sur le disque des ailes inférieures. De plus, aux ailes supérieures,
la ligne noire externe de la bande discale est festonnée entre les nervures.
En dessous, un léger semis internervural gris noirâtre existe sur l'es-
pace terminal, et la partie inférieure de la bande extrabasilaire est indiquée
par quelques poils blancs.
Les antennes sont noires à tige blanc jaunâtre sur leur tiers basai externe.
Envergure : c? 9 120 millimètres11'.
M Le corps ayant été fortement aplati transversalement dans la papillotte, it
y aurait lieu d'augmenter au moins de 1 0 millimètres l'envergure donnée ici
(et qui est celle des types dans leur état actuel) pour avoir l'envergure réelle de
cette espèce à l'état frais.
— 500 —
Types: id,i9n°'ii70,ii72, Afrique Orientale portugaise, entre
Angola et Zambèse, ex. C" de Rohan-Chabot, coll. Muséum de Paris.
Nudadrelia princeps var. callichroma n. var.
9 — Caractérisée par la substitution aux ailes supérieures d'une teinte
rouge brique au jaune cbamois en bordure des lignes extrabasilaire et
discale et à la périphérie de l'ocelle. Ces lignes sont aussi notablement
plus étroites, — 3 millimètres au maximum, — mieux définies, et la
seconde, comme chez le mâle, est recti ligne et non festonnée et assez for-
tement infléchie vers l'angle dorsal cà sa partie inférieure; en outre, l'en-
tourage blanc de l'ocelle est plus large.
Aux ailes inférieures, la teinte rose vineux du disque est plus vive mais
assombrie par un semis noirâtre, particulièrement dense sur le champ
abdominal où il se confond à sa partie supérieure avec la bande extra-
basilaire considérablement élargie.
En dessous, la i .ne discale des ailes supérieures est à peine indiquée,
celle des inférieures presque dépourvue de bordure noire, et les traces
blanchâtres de l'extrabasilaire font défaut comme chez le mâle.
Envergure : 116 millimètres (1).
Type : i 9 n° 1189, même région que ci-dessus, ex. C"1 de Rohan-
Chabot, coll. Muséum de Paris.
Malgré son coloris plus vif et l'accentuation de ses lignes transversales,
il ne me parait pas que la femelle n° 1 172 appartienne à une forme dis-
tincte du mâle 1170, tous les autres caractères s'accordant bien et des
différences de même ordre étant fréquentes d'un individu à l'autre dans
la plupart des grandes espèces africaines de la famille des Saturnidae.
Il ne saurait en être de même pour la femelle callichroma, chez laquelle,
indépendamment des autres caractères , la mutation en rouge brique des
parties jaunes des lignes et de l'ocelle aux ailes supérieures modifie
notablement la coloration. Si elle ne représente pas une race locale dif-
férenciée , — ce que la possession d'un seul exemplaire ne permet pas de
savoir actuellement, — elle constitue au moins une forme individuelle
bien distincte, montrant que chez princeps les manifestations de la ten-
dance à varier sont parallèles à celles de certaines de ses congénères et
notamment Nudaurelia Oubie G.-M.
Cette grande et superbe espèce se place entre Nudaurelia Oubie G.-M.
et TSudaurelia Arabella Auriv. De cette dernière elle a la taille et la forme
ample et arrondie des ailes, mais elle s'en distingue a priori par l'absence
de coloration rouge sur le corps, la base des ailes, le semis gris noirâtre
beaucoup plus développé, les ocelles brun de bois dépourvus de cercle
M Même observation que précédemment.
— 501 —
rouge aux ailes supérieures et de périphérie de même teinte aux deux
paires, la présence d'une large ligne extrabasilaire aux inférieures, la
forme et la couleur des lignes discales qui, aux supérieures, ne se réunis-
sent pas intérieurement à l'extrabasilaire. Chez la femelle, cependant, ces
lignes se trouvent assez rapprochées dans l'intervalle 1-2 au niveau de
l'angle formé par l'extrabasilaire, mais celte particularité est due unique-
ment à la grande largeur de cette ligne en ce point au-dessous duquel
leur écart s'accentue. Enfin Nudaurelia Arabella Auriv. est une espèce
propre à l'Afrique méridionale orientale (État d'Orange).
La parenté de N. princeps avec N. Oubieli) est beaucoup plus étroite
qu'avec la précédente, et dans une certaine mesure on pourrait dire qu'elle
semble une forme agrandie de quelques-unes des variétés à abdomen
monochrome de cette espèce. Elle en a le dessin, avec une coloration
générale analogue , et certaines lui sont voisines géographiquement. Mais
outre qu'il existe, dans la même région, une race locale de N. Oubie,
découverte également par M. de Rohan-Chabot, dont on trouvera plus
loin la description, et sur le rattachement spécifique de laquelle aucun
doute n'est possible, tout un ensemble de caractères de détail suffisent
à distinguer l'une de l'autre. L'absence de taches stigmatales foncées à
l'abdomen, l'extrême réduction de la coloration rose, l'accentuation
et la composition des lignes transversales, sa grande taille et surtout
l'homochromie de la face inférieure des ailes confèrent à Nudaurelia
princeps un faciès bien particulier, qui ressort avec une grande netteté
lorsqu'on met cette espèce en comparaison avec les différentes formes
de Nudaurelia Oubie.
Nudaurelia Oubie Guér.-Mèn. var. Angolanus n. var.
Forme de grande taille et de coloris foncé, se rapprochant à cet égard
de la var. Zaddachi Dewitz , avec laquelle elle présente les différences sui-
vantes :
Ailes moins arrondies, à semis noirâtre plus dense *et ne laissant qu'une
étroite marge jaune chamois aux deux paires. Aux ailes supérieures les
lignes transversales sont très étroites, larges au plus de 1 millimètre à
1 millimètre et demi, nettes, d'un blanc assombri de grisâtre et dépour-
vues de bordure brun ocracé (Gelbbraun); après l'angle, dans l'iuter-
M Sonthonnax, dans son «Essai de classification des Lépidoptères producteurs
de soie», fasc. III, p. 10 (1906), assigne seulement pour habitat à A. Oubie G. -M.
l'Abyssinie et la région du Tanganyka , bien qu'il cite en synonymie Zaddach i
Dew. dont le type vient de Guinée. En réalité, la distribution de Ar. Oubie est
beaucoup plus vaste, et cette espèce peuple de ses races nombreuses toute
l'Afrique intertropicale, de l'Abyssinie à l'océan Pacifique et à la côte Atlantique.
— 502 —
valle 1-2, l'exlrabasilaire se continue directement jusqu'au bord interne
avec la même obliquité, sans s'infléchir en dehors à l'extrémité; la ligne
discale commence plus obliquement à la côte et l'entourage blanc de
l'ocelle est bordé d'une ligne d'écaillés jaune chamois.
Les ailes inférieures ont la base jaune jusqu'à l'exlrabasilaire, le disque
rose vineux assombri d'un semis noirâtre qui comble l'intervalle des ner-
vures 1-2 et se réunit à l'extrabasilaire qui est noirâtre, assez large,
faiblement bordée extérieurement de poils blanc grisâtre. La ligne discale,
plus obscurcie encore qu'aux supérieures , paraît gris de plomb, l'entourage
rouge de l'ocelle est notablement plus large, avec un anneau blanc un peu
élargi du côté interne et tangent sur la nervure 3 à la ligne extrabasilaire.
En dessous, le fond est complètement recouvert d'un semis gris noi-
râtre régulier, à peine éclairci à la base, autour de l'ocelle et au bord
abdominal des ailes inférieures, mais plus accentué sur l'espace terminal
des deux paires; les lignes transversales sont nettement écrites, un peu
plus étroites et plus finement bordées de noir qu'en-dessus, surtout aux
inférieures; les poils de la base des ailes supérieures sont gris foncé sans
trace de teinte rose , la ligne extrabasilaire des inférieures n'est pas marquée
et les ocelles seulement entourés d'un étroit anneau blanc, les franges des
deux paires concolores mêlées de noirâtre.
L'abdomen est jaune chamois avec les sternites bandés de gris brunâtre
clair à la base, et une tache pleurale de même couleur sur le stigmate du
troisième segment.
Envergure : 1 1 2 millimètres.
Type: 1 9, n" 676, Afrique Occidentale portugaise, entre Angola et
Zambèze, ex. G" de Rohan-Chabot , coll. :lu Muséum de Paris.
— 503
AnNELIDES POLYCUETES NOUVELLES W T)/; l'AfRIQUE ORIENTALE
par M. Pierre Fàuvel,
professeur À l'Université catholique d'Angers.
Eulepis Geayi n. sp.
Le corps, peu allongé, de largeur presque uniforme et obtus aux deux
extre'mités, compte 30 à 38 sétigères. Le prostomium arrondi est plus
large que long. L'antenne impaire est courte et renflée en bouton terminal.
Les antennes latérales sont courtes, subulées, à base renflée. Les deux
palpes sont subulés. De chaque côté, deux cirres tentaculaires subégaux
sont insérés sur un long pédoncule commun portant des soies capillaires.
Les élytres, au nombre de 12 paires, sont d'un blanc laiteux uniforme,
ou parfois ornées de taches orangées. Les premières sont orbiculaires ,
les suivantes, d'abord réniformes, deviennent ensuite subrhomboïdales et
plus longues que larges (fig. ±,g), celles de la dernière paire sont beau-
coup plus grandes que les autres. Toutes ces élytres sont découpées, sur
leur bord externe, en longs festons digitiformes. Elles sont glabres, à
l'exception de quelques papilles lisses, hémisphériques, au voisinage du
point d'insertion. Les élytres sont insérées sur les segments 2, h, 5, 7,
9. . ., ai et 2&. Elles laissent à nu les 6-7 derniers sétigères. Les cirres
dorsaux sont petits et coniques au 3e et au 6e sétigère; à partir du 8e, ils
sont portés à l'extrémité d'un long cirrophore aplati en bandelette trans-
versale cannelée à sa face inférieure qui s'applique sur des cannelures cor-
respondantes du dos (tig. 1,/). Du 25e au 38e sétigère, tous les segments
portent des cirres dorsaux, d'abord acuminés, ensuite terminés en large
palette lancéolée (6g. 1,0). Les cirres ventraux sont d'abord subulés,
ensuite en petit bouton pédicellé terminé par un article claviforme. Les
porapodes sont biramés. La raine dorsale courte, arrondie, avec un acicule
recourbé, porte de grosses soies jaunes coudées à angle droit et très aiguës
(lig, î.c) et un peu au-dessous de celles-ci uu faisceau de fines soies
capillaires, épineuses, ondulées. La raine ventrale est arrondie, compri-
'' COVIEK, DE SaVIGNY, MiLNK-EdWARDS, DE QoATRBFAGBS, ClAPARÀDE <'lll|)loiiMll
Amiélidcs uu féminin , contrairement aux lexicographes.
- 504 —
niée eu lame verticale dont l'acicule est muni d'une large expansion chiti-
ueuse. La soie ventrale supérieure, différente des autres, est fortement
pectiuée (fig. 1, d). Les suivantes, formant une rangée verticale, sont
grandes, dorées, droites ou à double courbure, à longue pointe souple
(fig. i,«, h). Le corps se termine par deux longs cirres anaux fili-
formes.
Fig. i . — iïulepis Geayi n. sp.
a, b, soies ventrales X 60. — c, soie dorsale X 60. — à, soie peclinée X »4o. —
e, cirre dorsal du 34e sétiffère X 9. — /. cirre dorsal du i4e séliffère vu d'en dessous
X 9. — g, 8* élytre X 8. — h, 18e parapode X 8.
Cette espèce a été recueillie à Madagascar, dans les récifs de Saint-
Augustin, province de Tuléar, par M. F. Geay, à qui je suis heureux de
la dédier.
Le plus grand des deux spécimens mesure 3a millimètres de longueur
sur 7 millimètres de diamètre, soies comprises. Il a les élytres tachetées
de jaune orange vif. Le second, plus petit (21 millim. sur 5 millim.),
n'en diffère que par l'absence de coloration.
Par ses élytres découpées eu franges, cette espèce se rapproche de
YEulepisjimbriala Treadwell, de Porto-Rico.
505 —
Geratonereis Erythrœensis n. sp.
Le corps long et grêle, insensiblement atténué aux deux extrémités,
compte environ 180 à 200 sétigères. Le prostomium (fig. 2, a) est plus
large que long et porte quatre yeux noirs de taille moyenne, assez écartés
et disposés en trapèze. Les antennes sont un peu plus courtes que les
palpes qui sont ovoïdes avec un petit palpostyle en bouton allongé. Des
Fig. 2. — Ceratonereis Erylhrceensis n. sp.
a, b, partie antérieure, face dorsale et face ventrale X i3. — c, aoa sétigère X 55.
cl, 12e sétigère X 55. — e, parapode postérieur X 55. — /, grosse soie simple X 3oo.
— g, serpe ventrale inférieure X ?>5o. — h, serpe ventrale supérieure du 5° sétigère
X 3oo. — i, k, articulation des soies en arête hétérogomphe et homogomphe X 3oo.
quatre paires de cirres tentaculaires , l'antérieure est très courte, attei-
gnant à peine le 3e sétigère, tandis que la postérieure supérieure, beau-
coup plus longue, atteint le 7°-8e. Les mâchoires, jaune clair, transpa-
rentes, ont h à 6 dents aiguës. La trompe est dépourvue de paragnathes
à l'anneau oral. Les paragnathes de l'anneau maxillaire sont coniques,
aigus, très fins, brun foncé. Us sont répartis de la façon suivante :
groupe 1 = 2 à 6-7 très petits; 11 = amas triangulaires se prolongeant
sur les côtés; III = amas transversal à plusieurs rangs; IV = amas trian-
gulaires se prolongeant vers I et II (fig. 2 , a et b). Le segment buccal est
— 506 —
court. Comme d'ordinaire, aux deux premiers sétigères,il n'y a qu'un
seul faisceau de soies. Les parapodes suivants sont biramés (fig. 2 , c, cl, e).
La rame dorsale est formée de deux languettes coniques subégales sur-
montées d'un cirre dorsal de même longueur, dans la région antérieure du
corps. Postérieurement, ces deux languettes deviennent cirriformes et la
supérieure, plus grande que l'inférieure, est dépassée par le cirre dorsal
très allongé (flg. 2, e). La rame ventrale comprend deux lèvres, l'une
courte, mucronée, l'autre plus longue, bilobée. Il s'y joint une languette
ventrale obtuse qui devient ensuite cirriforme aux pieds postérieurs. Le
cirre ventral est plus court que la languette.
Les soies sont ainsi réparties aux pieds antérieurs :
Rame dorsale Arêtes homogomphes.
, „ . , • ( Arêtes homogomphes.
1 faisceau supérieur. .<„.., « 1 ..* 1
\ { Petites serpes grêles lieterogompnes.
Rame ventrale . Arêtes hété hes.
f Faisceau intérieur. . . c , ,. ■ 1 ■■
1 ( Serpes lieterogompnes allongées.
Puis, à partir du i8e-2 0c sétigère, environ :
Hamc dorsale Longues arêtes homogomphes.
, „ . , . I Longues arêtes homoaouiphcs.
1 faisceau supérieur. . { ° . °. r.
1 ( Une seule grosse soie simple en croc.
Rame ventrale ( Aréteg hétérog hes.
f Faisceau inférieur.. . , c ,,., 1 , , ...
( serpes heterogompnes très petites.
Le pygidium allongé se termine par deux urites.
Celte espèce, dont la taille atteint 20 à 60 millimètres sur 1 à 2 milli-
mètres rie diamètre, a été recueillie par M. Gravier, à Djibouti, à mer
basse, dans le sable vaseux, à l'est de la Résidence, et par M. Geay, à Mada-
gascar, à Sarorlrano , province de Tuldar.
Elle se distingue immédiatement de toutes les Ceratonereis connues :
i° par la grosse soie simple (fig. 2 , /') qui remplace toutes les serpes du
faisceau ventral supérieur; 20 parla petitesse el la brièveté des serpes hété-
rogomphes du faisceau ventral inférieur (ûg. 2, g); H" par la finesse et le
nombre élevé des soies en arête à long article terminal (h'g. 2, ?', le).
Ceratonereis pachychseta n. sp.
Le corps court, trapu, atténué eu arrière, compte 70 à 90 séligères
environ. Le prostomiuin est hexagonal , à peu près aussi large que long
(fig. 3, a), il porte quatre yeux noirs disposés en rectangle. Les antennes
sont plus courtes que les palpes ovoïdes terminés par un palpostyle
en gros bouton. Des quatre paires de cirres tentaculaires, l'antérieure
— 507 —
dépasse à peine le segment buccal, tandis que la postérieure supérieure
atteint le U"-6C sétigère. Les mâchoires sont très foncées, courtes,
larges, à 4-6 dents bien marquées. H n'existe pas de paragnathes à l'an-
neau oral. Ceux de l'anneau maxillaire, foncés, gros et coniques, sont
ainsi répartis : groupe I = i ; II = 4 à 8 formant un arc à un seul rang;
111^2 ou 3 en ligne longitudinale; IV — amas triangulaires de h à 6.
Le segment buccal est fortement échancré par le prostomium; il est aussi
long que les deux suivants sur les côtés. Comme d'ordinaire, il n'existe
Fig. 3. — Geratonereis pachycheeta n. sp.
a, partie antérieure X 8. — ■ b, un parapode antérieur X 3o. — c, un parapode pos-
térieur X 3o. — d, un parapode moyen X 3o. — e, serpe géante ventrale supérieure
X 3oo. — • f,g, articulation des arêtes kétérogomphe et honiogoniplie. X 3oo. — h, serpe
ventrale inférieure du 20e sétigère.
qu'un seul faisceau de soies aux pieds des deux premiers sétigères. Tous
les parapodes suivants sont biramés. Aux i5-20 premiers, les rames
dorsales et les rames ventrales ont chacune deux languettes arrondies et
un long mamelon séligère formant troisième languette (fig. 3, b). Aux
suivants, la rame dorsale n'a plus que deux languettes triangulaires
aiguës, divergentes, la supérieure plus longue que l'inférieure. A la rame
ventrale, il reste deux lèvres obtuses situées l'une derrière l'autre et une
languette inférieure un peu plus longue (fig. 3, c, d). Les cirres dorsaux
Muséum. — wiv. 3'i
— 508 —
dépassent légèrement les languettes supérieures, les cirres ventraux sont
plus courts que les languettes inférieures. Deux volumineuses 'glandes
foncées, souvent continentes, forment un renflement à la base du cirre
dorsal.
Les soies dorsales sont nombreuses, toutes en fines arêtes bomogomphes
(fig. 3, g). A la rame ventrale, le faisceau supérieur comprend : i° des
arêtes bomogompbes ; 2° de grosses serpes hélérogomphes jaunes, à articula-
tion ankyîosée, à article terminé par un renflement et un ligament rabattu
sur le tranchant (fig. 3 , e). Au faisceau ventral inférieur, on trouve : i° des
arêtes hétérogompbes (fig. 3,/); 20 des serpes hélérogomphes moins
grosses que les supérieures et à articulation non ankyîosée.
Le pygidium allongé porte deux longs urites.
Celte espèce, dont la taille n'est que de 3o à 45 millimètres sur 3 à
4 millimètres, pieds compris, présente, dans l'alcool, une coloration cui-
vrée avec des bandes transversales de fines ponctuations brunes et des
glandes pédieuses foncées.
Elle se rapproche de la Ceralonereis Costae par son aspect général , sa
coloration et ses paragnatbes ; mais elle s'en différencie immédiatement :
i° par ses soies en arêtes du faisceau inférieur qui sont hétérogom plies;
20 par ses grosses serpes ankylosées, tout à fait caractéristiques, et qui
forment la transition avec l'unique soie simple de la G. Erijthrœensis.
Comme cette dernière, la G. pachychœla a été récoltée à Djibouti par
M. Gravier , entre les récifs du Pingouin et du Météore et aux îles Musba .
et à Madagascar par M. Geay, à Sarodrano, province de Tuléar.
Lumbriconereis papillifera u. sp.
Le corps, très allongé, est cylindrique. Le prostomiuin, conique ou
ovoïde, suivant les spécimens, ne semble pas porter d'yeux (fig. 4, a).
Les deux premiers segments sont apodes et achètes. Les parapodes ont
un lobe antérieur arrondi et un lobe postérieur conique, qui est court
dans la région antérieure du corps (fig. 4 , d), allongé digitiforme et relevé
presque verticalement dans les régions moyenne et postérieure (fig. 4,
e, /). Dans la dernière moitié du corps, une longue papille néphridienne
cylindrique fait saillie au-dessous et en arrière du parapode (fig. 4, e). Les
acicules sont jaunes. // n'existe pas de soies composées. Aux 3o-4o premiers
sétigères, les parapodes ne portent que des soies capillaires limbées,
droites ou géniculées (fig. 4, h, i) ; ensuite des crochets s'y ajoutent et
ceux-ci persistent seuls dans la région postérieure (fig. 4, g). Le pygi-
dium porte quatre urites. Les mâchoires sont symétriques, au nombre de
quatre paires : M. I = deux grands crochets; M. 11 = plaques à 4 dents;
M. 111= 2 + 2; M. IV = 1 + 1 (fig. 4 , c). Le labre est mou, transparent,
veiné de noir (fig. 4, h). La taille dépasse 76 millimètres.
— 509 —
Les parapodes rappellent ceux de la L. erecta Moore, mais notre espèce
se distingue de cette dernière par ses grandes papilles ne'phridiennes
saillantes.
Fig. U. — Lumbriconereis papillifera n. sp.
a, partie antérieure, face dorsale, grossie. — b, labre X 20. — c, mâchoires X 20.
— d, un parapodc antérieur X 3o. — - e, un parapode postérieur X 3o. — /, un para-
pode moyen x3o. — ■ g, soie à crochet d'un pied moyen X 60. — h, i, soies limbées
droite et géniculéeX 60.
Provenance : Djibouti, récif du Météore. Dragage, -20 mètres; et Mada-
gascar, récifs de Tuléar et de Sarodrano.
3/i.
510
Notes sur les espèces du genre Plicatulâ décrites par Lamarck,
par M. Ed. Lamy.
Dans son genre Plicatulâ (1801, Système Anim. s. vert., p. i3q; 1819,
tiist. Nat. Anim. s. vert., VI, 1" p., p. i84), Lamarck plaçait onze
espèces, dont six fossiles :
Plicatulâ anguksa Lk. — Ce fossile, de localité inconnue, a pour types
dans la collection du Muséum de Paris un groupe de deux individus.
Plicatulâ radiola Lk. — Deshayes (i836, Anim. s. vert., 2 e éd., VII,
p. 177) fait synonyme de cette espèce le Plicatulâ pectinoides J. Sowerby
[non Lamarck] (18 a5, Miner. Conchol. Gr. Brit., V, p. 5, pi. 609, fig. 1).
Plicatulâ placunaea Lk. — Le type de cette espèce au Muséum de Paris
est représenté par une valve unique.
Plicatulâ ostraeiformis Lk. — Deshayes (i836, Anim. s. vert., 2L éd.,
VII, p. 178) pense que cette forme n'est qu'une variété bombée et allon-
gée de PI. radiola Lk.
Plicatulâ tubifera Lk. — Bronn (18/18, Index Palaeont., p. 1021)
donne comme synonyme de celle espèce le PL armata Goldfuss (1 836 ,
Abb. u.Beschr. Petref. Deutscld. , II, p. 101, pi. 107, lig. 5).
Plicatulâ rugosa Lk. — Le type de cette espèce au Muséum de Paris est
une coquille fossile, mesurant 61 x £7 mm. : ce n'est d'ailleurs pas un
Plicatulâ, mais un Spondylus orné de stries longitudinales sans grandes
épines, qui rappelle notamment le Sp. candidus Lamarck, de la Mer
Rouge'1'.
D'autre part, Deshayes (i83o, Encyel. Méthod., Vers, II, p. i84;
i83a, ibid., III, p. 774 et 800; i836,Am'w. s. vert., 2l éd., VII,
p. 178 et 271) a reconnu que la coquille fossile du Lias moyeu de Lor-
raine, qui a été Qgurée par Bruguière (1797, Encyel. Méthod., Vers,
pi. 175, fig. 1-4) comme étant un Placuna et décrite par Lamarck (1819,
M Dunker avait attribué en 1877 {Malak. BlàtL, XXIV, p. 73) ce nom de
Plicatulâ rugosa à une espèce vivante Japonaise (188 a, hid. Moll. Mar. Japon.,
p. a 47, pi. XI, fig. 5), pour laquelle il l'a remplacé en 188a (ibid., p. -?6i) par
celui de PL irregularis, après avoir constaté la priorité de l'espèce Lamarckienne.
— 511 —
Anim. s. vert., VI, 1™ p. ,p. 22/») sous le nom de Placuna pectinoides , doit
être placée dans le genre Plicatula dont elle offre tous les caractères : elle
appartient an sous-genre tiarpax Parkinson, 1811, et a pour synonyme
Plicatula spinosa J. Sowerby (1821, Miner. Conchol. Gr. Brit., III, p. 79,
pi. 2 45). Le Muséum de Paris possède, avec étiquette originale de Lamarck,
un type de cette espèce, et il y en a également au Musée de Genève cinq
échantillons déterminés par lui (1917,1. Favre, Calai illustr. coll. Lamarck
Mus. Genève, pi. 3o, fîg. 112-nft).
Quant aux cinq espèces de Plicatula vivantes admises par Lamarck , ee
sont les suivantes :
PlICATDLA RAMOSA.
(Lamarck, Hist. Nat. Anim. s. vert, VI, 1" p., p. 18a.)
La collection du Muséum de Paris renferme une coquille étiquetée par
Lamarck Plicatula ramosa : mesurant 39 x 36, elle est de couleur blanche
avec des linéoles ferrugineuses.
Lamarck, qiû avait d'abord (1801, Système Anim. s. vert., p. i32)
appelé cette espèce Plicatula gibbosa . l'assimile au Spondylus plicatus Linné
(1767, Syst. Nat., éd. XII, p. n36) correspondant aux figures '179-/180
de Ghemnitz (178/1, Conch. Cab.. VII, p. 90, pi. /17).
Bien que ces figures représentent une coquille de la Mer Rouge, Lamarck
indique les mers d'Amérique comme habitat pour son espèce.
Or, en réalité, d'après Hanley (i855, IpsaLinn. Conch., p. 83), le Sp.
jylicatus L. est une coquille orientale (Java) et le spécimen du Cabinet de
Linné semble être un exemplaire blanchi du Plicatula de Chine figuré
par Sowerby (18/17, Thés. Conch., I, p. 437, pi. 91, fig. i5-i6) comme PI.
imbricaia Menke (i843, Moll. Novœ Holland.,^. 35)(l).
Ainsi que le dit M. Wra. H. Dali (1898, Contrib. Tert. Fauna Florida ,
Pt. IV, p. 761), c'est donc à tort que Lamarck a identifié au Sp. plicatus
L. son PL gibbosa = ramosa des Indes Occidentales , qui est d'ailleurs la
même espèce que YOstrea spondyloidea Meuschen (1781, Zoophyl. Gronov.,
fasc. III, n° 1 1 89, p. 276) et qui a, en outre, pour synonymes Spondylus
barbadensis Petiver (1702 , GazophyL, pi. XXIV, fig. 12), Plicatula cristala
Lk. et PI. reniformis Lk.
Le PL plicata L = imbricata Mke. est, au contraire, une espèce de
l'Océan Indo-Pacifique, de la Mer Rouge à l'Australie : M. H. Lynge
(1909, Danish Exped Siam, Mar. Lamellibr. , Mém. Acad. R. Se. Lettr.
O Antérieurement à Menke, Koch et Dunker (1837, Beitr. Kenntn. Nord-
deutseh. Oolith. Geb., I, p. 5o, pi. 6, fig. 3) avaient donné le nom de Plicatula
imbricaia à un fossile du Crétacé inférieur.
— 512 —
Danemark, 7* s., V, p. i5q) lui identifie le PL chinensis Môrch, et il pense
que probablement on peut lui réunir les PL australis Lk. , Novœ Zelandiœ
Sow., essinglonensis Sow. , Philippinarum Hanl., ceylanica Sow., aculeata
Sow. , horrida Dkr. , etc.
Plicatcla depressa.
(Lamarck, loc. cit.,]». i85.)
D'après Deshayes (i83â, Encycl. Méthod., Vers, III, p. 801), cette
espèce viendrait également des mers d'Amérique.
Cependant von Martens (1886, Shells of Mergui, hum. Linn. Soc.
London, Z00L, XXI, p. 202) l'a citée de Singapour et de l'Archipel Mergui.
Mais cette forme orientale est identifiée par M. Lynge (1909, Joe. cit.,
p. i53) au PL imbricata Mke.
Plicatcla cristata.
(Lamarck, loc. cit., p. i85.)
Le type de cette espèce, conservé au Muséum de Paris, est, comme le
dit Lamarck, de petite taille (92 x 20 mm.) et de couleur ferrugineuse.
D'après Lamarck, qui fait correspondre cette espèce aux figures 48 1
de Chemnitz (1784, Conch. Cab., Vil, pi. ^7)(l), elle habite les mers de
l'Amérique.
Elle a d'ailleurs été faite par M. Lynge (1909, loc. cit., p. i53) syno-
nyme de ramosa.
Plicatola reniformis.
(Lamarck, loc. cit., p. 1 85.)
Le Muséum de Paris possède le type de cette espèce : c'est une coquille,
de couleur entièrement blanche, mesurant 22x25 mm. : ainsi que le dil
Hanley (i842-i856, Cat. Rec. Biv. Shells, p. 288), elle est assez dépri-
mée et présente une huitaine de plis.
(1> Des deux figures données par Chemnitz, c'est la fig. 48 1 b qui est assimilée
par Hanley (i842-i856, Cat. Rec. Biv. Shells, p. 288) au PI. cristata: elle
représente une coquille soi-disant Méditerranéenne, tandis que la fig. 48 1 a cor-
respond à une forme des Indes Occidentales.
D'après Deshayes (i836, Anim. s. vert., a* éd., VII, p. 177) la fig. 9 de la
pi. 6a de Blainville (1897, Man. de Malac.) représente PL cristata et non PL
gibbosa.
— 513 —
Cette espèce, indiquée de la Jamaïque par Lamarck (,), a été donnée avec
doute par Sowerby (1878, in Reeve, Conch. Icon., XIX, Plicatula, sp. 6)
comme synonyme de PL cristata et, en même temps que celui-ci, elle a
été identifiée par M. Lynge (1909, loe. cit., p. i53) au PI ramosa Lk.
= spondyloidea Meuschen.
Plicatula australis.
(Lamarck, loc. cit., p. 1 85.)
Le type du PL australis se trouve au Muséum de Paris : c'est une coquille
mesurant i6x 17 mm., qui provient de la Nouvelle-Hollande.
M. Lynge (1909, loc. cit., p. i53) regarde cette espèce comme étant
probablement synonyme de PL imbricata Mke. et, d'autre part, il admet,
avec von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauritius, p. 3i3), que
le PL australis Krauss (i848, Sûdafrik MolL, p. 3o) estime forme diffé-
rente, identique au PL midtiplicata Deshayes (1 863 , Cat. MolL Réunion,
p. 33, pi. V, fig. 5-6).
Mais cinq individus de cette espèce de Deshayes , qui proviennent de la
Réunion, ont été donnés par L. Maillard au Muséum de Paris : ce sont donc
des co-types de PL multiplie ata ; or l'ornementation consistant en côtes qui
sont ornées de fortes épines et entre lesquelles on aperçoit de fines stries
radiales, comme la contour blanche avec petites taches linéaires d'un brun
rougeâtre, déterminent une ressemblance absolue entre ces spécimens et
le type du PL australis Lk. : je crois donc pouvoir identifier complètement
le mulliplicata Desh. non seulement à l'espèce de Krauss, mais aussi à celle
de Lamarck, qui correspond également aux figures données par Sowerby
(18/17, Thés. Conch., I, p. 436, pi. XCI, fig. ao-92) et qui se distingue
de Yimbricata par l'existence de longues écailles repliées en épines bien
développées.
(') C'est donc à tort que de Rochebrune (188), Suppl. docum. faune Cochin-
chine, Bull. Soc. Phihm. Paris, f s., VI, p. 100) a identifié au PL reniformis
une coquille de Poulo-Condor.
.vu
DcscMPTroy d'un Lamelltbranche nouveau de la Meb Baver..
par M. Ed. Lamy.
Crassatella Jousseaumei nov. sp.
Postérieurement à la publication de ma «■ Revision des Crassatellidœ \i-
vants du Muséum d'histoire naturelle de Pansu (1917, Journ. de ConchyL,
IAII 1 191/1-1916], pp. 197-A70), M. le Dr Jousseaume a bien voulu me
remettre pour les collections de ce Muséum cinq exemplaires d'uni1 (]ras-
satelle recueillie par lui à Djibouti : elle me parait constituer une espèce
nouvelle, pour laquelle je propose le nom de Crassatella Jousseaumei et
dont voici la description :
Testa subtrigona, depressa, parum inœquilateralis , carina distincte ex
umbone decurrente munita, latere antico rotundato, latere postico in rostrum
oblique truncatum breriter producto ; margo dorsalis antice arcuatus, postice
declivis, non excavalus; margo ventralis ante rostrum distincte emarginatus.
Superficies liris concentricis latis undique sculpa, interstitiis fere œqualibus.
Umbones acuti, postice incurvati. Lunula ru/vaque elongatœ, lanceolatœ, valde
ewcavatœ. Epidcrmis tennis. Color fulvidus , maculis angularibus rubro-brun-
neis plus minusve conjluentibus vivide variegatus. Pagina interna aurantio-rufo
profuse tincta, versum marginem albicante limbata ; margine subtilissime cre-
nulato; impressiones musculares conspicuee. Cardo normalis.
Diam. ant.-post. : 19 millimètres, diam. umbono-ventr. : i5 millimètres,
crass. : 7 millimètres0'.
Coquille subtrigone , comprimée , peu inéquilatérale , munie d'une carène
bien marquée descendant du sommet ; région antérieure arrondie ; région
postérieure se prolongeant en un court rostre obliquement tronqué; bord
dorsal arqué en avant, déclive et non concave en arrière; bord ventral
pourvu d'un sinus très net en avant du rostre. Surface entièrement ornée
de côtes larges et saillantes , séparées par des intervalles qui leur sont sen-
siblement égaux. Sommets aigus, recourbés en arrière. Lunule et corselet
(') Ces dimensions sont celles de trois des exemplaires: il y en a un plus grand
( 9 1 ; 1 7 •, 9) et un plus petit (1 5. 5 ; 1 a, 5 : 5 |.
— 515 —
allonges, lancéolés, profonds. Epidémie mince. Couleur fauve, avec taches
anguleuses d'un rouge -brunâtre plus ou moins conlluenles en lignes
llexueuses. Intérieur des valves roux-orangé, blanchâtre vers le bord qui esl
très finement crénelé; impressions musculaires bien marquées. Charnière
normale comme chez Cr. contraria Gmelin.
Celte espèce, qui offre des taches formant des lignes en zigzag et qui
est ornée de larges côtes concentriques, aussi bien marquées sur la région
postérieure que sur l'antérieure, a une forme intermédiaire entre le Cr.
radiata Sowerby (1825, Cat. Shells coll. Tankervitte, Append.,p. il, pi. I,
%. a; i843, Reeve, Coneh. Icon., I, Crassatella, pi. III, fig. 12) et le
Cr. nana Adams et Reeve (i848 , Zool. Voy. «Samarangn, Moll, p. 81,
pi. XXIII, fig. 2). Tandis qu'ici, dans les stades jeunes, la coquille est
nettement transverse, à côté postérieur plus long, elle est, au même âge,
orbiculaire et équilatérale chez Cr. nana, qui a d'ailleurs des sommets plus
obtus et une sculpture devenant obsolète sur la région postérieure; le
Cr. radiata se distingue, au contraire, par son contour beaucoup plus
allongé, avec bord dorsal postérieur concave, et par ses rayons colorés par-
tant du sommet.
516
Contributions à la Faune malagologique
de Madagascar,
par M. Louis Germain.
Viw.
Sur la classification de quelques Mollusques Pulmonés
des îles mascareignes et description d'especes nouvelles de cet archipel.
L'archipel des Mascareignes se rattache, du point de vue faunique, à
l'île de Madagascar. Il forme comme le trait d'union entre la grande île
malgache , l'Inde et les archipels océaniens.
Je viens de terminer l'étude d'une collection considérable de Mollusques
réunis, principalement à l'ile Maurice, par M. P. Carié (2). Ces matériaux
m'ont permis d'entreprendre la revision de la faune malacologique ter-
restre et fluviale des îles Mascareignes , et j'ai été amené à remanier partiel-
lement la classification des Pulmonés terrestres (3) qui y vivent. Je présente,
dans cette note, le résumé de cette nouvelle classification que je fais
suivre de la description succincte des espèces nouvelles recueillies par
M. P. Carié P».
I
La classification des Gastéropodes Pulmonés des îles Mascareignes est,
pour certains genres du moins, tout à fait incertaine. Je me propose,
dans les lignes suivantes, de préciser les affinités de quelques genres ap-
partenant aux familles des Ariophantid* [=Naninid^], Endodontid* et
PUPID/E [^VERTIGINID.E].
M Bf. Bulletin Muséum Hist. natur. Paris, XIX, 1913, p. 473-477 et 677-
48i; XXIV, 1918, p. 34-42, 43-54 et 181-186.
W Cette collection renferme un grand nombre d'espèces qui n'avaient pas
encore été signalées à l'île Maurice. Je citerai notamment le Leptopoma vitrea
Lesson, operculé de la Nouvelle-Guinée.
P) Ces espèces seront figurées et décrites plus complètement dans mon mé-
moire définitif : Faune malacologique teirestre et furiale des iles Mascareignes,
actuellement en cours d'impression.
517 —
s l.
La famille des Ariophaxtid.e est représentée , aux îles Mascareignes , par
un assez grand nombre d'espèces appartenant à des genres très diffé-
rents et dont la classification ne manque pas de difficultés. Tel est le cas
pour un groupe très homogène, comprenant les Hélix argentea Reeve,
Hélix semicerina Morelet, Hélix linophora Morelet et Hélix détecta (de
Férussac) Pfeiffer. Ces espèces, classées tour à tour parmi les Htlix, les
Nariina, les Pachystyla, les Rotula , etc., constituent un genre particulier
auquel j'atlribue le nom dHarmogenanina. Les Harmogenanina se rat-
tachent, d'une part, aux Conulema de l'Inde (l) et, d'autre part, aux Tro-
clwnanina du sous-genre Martensia^ de l'Afrique équatoriale. Ils se répar-
tissent de la manière suivante, en deux séries :
Genre Harmogenanina Germain, nov. gen.
S a.
Harmogenanina argentea Reeve. île Maurice.
Harmogenanina semicerina Morelet. Ile Maurice.
Harmogenanina linophora Morelet. Ile Maurice. Ile de la Réunion.
Harmogenanina implicata Nevill. Ile Maurice.
Harmogenanina détecta (de Férussac) Pfeiffer. île delà Réunion.
Harmogenanina subdetecta Germain , nov. sp.
Coquille se distinguant de Y Harmogenanina détecta (de Fér.) Pfeiffer :
par sa forme plus déprimée; par sa spire plus conique, formée de 6 tours
mieux étages et plus serrés; par son dernier tour méplan contre la suture,
arrondi et à profil convexe ; par la carène de son dernier tour également
saillante, mais plus large, moins tranchante et s'atténuant vers l'ouver-
ture; enfin par son test plus solide, opaque et garni d'une sculpture moins
accentuée.
Ile Maurice (Collection Férussac, au Muséum de Paris).
W Type : Conulema attegia (Benson) [= Hélix attegia Benson].
(a) Type : Trochnnanitm (Martensia) mozambicemis Pfeiffer [= Hélix mozambi-
censit Pfeiffer].
518 —
*
* *
Le genre Caldwellia, établi en 1870 par H. Adams (1), comprend des
espèces caractérisées par une coquille plus ou moins turbinée dont le der-
nier tour énorme est muni d'une carène médiane 1res saillante. Le test est
mince, très fragile, absolument transparent et garni d'une sculpture réti-
culée. Les espèces actuellement connues sont les suivantes :
Caldwellia philyrina Morelet. Ile Maurice.
a \
Caldwellia imper fecta Deshayes. Ile Maurice. Ile de La Réunion.
A
Caldwellia cernica H. Adams. Ile Maurice.
Caldwellia Boryi Morelet [=Heli.r angularis de Férussac!]. Ile Maurice.
Près de ce groupe très homogène je classe, dans le nouveau genre
Pseiidooaidweliia . des espèces qui se rapprochent des Caldwellia par la
forme plus ou moins turbinée de leur coquilie, par la carène médiane très
saillante de leur dernier tour de spire, par la forme de leur ouverture et
par leur test mince, pellucide et absolument transparent. Mais les Pseudo-
caldwellia se distinguent :
i° Par leur spire à tours plus nombreux et à enroulement lent , le dernier
restant, en dessus, 1res petit'21 et à peine plus grand que le pénultième;
20 Par leur sculpture non réticulée mais constituée simplement par des
stries longitudinales.
Les espèces connues sont les suivantes :
Genre Pseudocaldwellia Germain, nov. gen.
A
Pseudocaldwellia Barclay i Benson [=Heliœ Eudeli Deshayes]. Ile Mau-
rice. Ile de La Réunion.
Pseudocahlwellia Frappieri Deshayes. Ile de La Réunion.
*
* *
En 1898, le Dr. E. von Martens(3) a établi le sous-genre Pilula pour
une petite espèce très particulière autrefois recueillie par S. Ra\o à file de
O Adams (H.), Proceedings zoological Society of London, 187.3, p. ^09.
W Chez les Caldwellia, le dernier tour forme presque toute la coquille: il est
fortement dilaté à son extrémité.
<3) Martens (Dr. E. von), Seychellen-Mollusken, Milieil. au» der Zoolog. Samm-
lung des Muséums fur Naturkunde Berlin, I, H. 1, Berlin, 1S08, p. îfi.
— 519 —
La Réuuion : V Hélix praetumida (de Férussac) Morelel. Le Dr. E. von Mar-
tens classe les Pilula dans le grand genre Hélix, ce qui est une erreur, car
V Hélix praetumida (de Fer.) Morelet appartient certainement à la famille
des Ariophantid.e. Il en est de même d'une autre espèce, aujourd'hui
éteinte, mais qui se trouve abondamment subfossile à l'Ile Maurice, V Hélix
cyclaria Morelet, 'placée jusqu'ici soit parmi les Pella. soit parmi les Trachy-
eystis.
En réalité, ï Hélix cyclaria Morelet appartient au même groupe que
ï Hélix praetumida (de Férussac) Morelet, dont il est, sans doute,
une des formes aucestrales. Il est le type d'un sous-genre particulier
auquel j'attribue le uoni de Propilula. Je considère actuellement les Pilula ,
coupe à laquelle je donne une valeur générique, comme constitués de la
manière suivante :
Genre Pilula (Martens, 1898) Germain (entend.).
S a. Pilula sensu stricto.
Pilula (Pilula) pmtumida (de Férussac) Morelet. Ile de La Réunion.
Pilula (Pilula) prœlumida var. maheensis Martens et var. silhouellensis
Martens. Iles Seychelles.
Pilula (Pilula) Cordemoyi Nevill. Ile de La Réunion.
§ (S. Propilula Germain, nov. subgen.
Pilula (Propilula) cyclaria Morelet. Ile Maurice (subfossile 1.
La faune des îles Mascareignes possède des analogies non seulement avec
celle de Madagascar, mais encore avec celles de l'Inde péninsulaire et des
archipels polynésiens. Elle montre notamment un certain nombre d'es-
pèces appartenant à la famille des Endodoxtiue et dont les formes les
plus voisines se retrouvent soit dans l'Inde, soit eu Océanie. Ces espèces,
(jui font aussi bien partie de la faune actuelle que de la faune quaternaire
récente, ont été placées autrefois dans les llclix ou les Nanina. Les auteurs
actuels les classent parmi les Patula ou, plus souvent encore, parmi les
Pham et les Trachycystis , genres qui ont de nombreux représentants dans
l'Afrique Australe.
Ges classifications ne sont pas satisfaisantes , et je propose de réunir les
Emdodontu) e des îles Mascareignes dans le nouveau genre Tachyphasls.
Les espèces peuvent y être groupées en deux séries.
— 520 —
Genre Tachyphasis Germaiu , nov. gen.
S a. Tachyphasis sensu stricto.
S «.
Tachyphasis (Tachyphasis) Caldwelli (Barclay) Benson. Ile Maurice.
Tachyphasis (Tachyphasis) planorbina Germain, nov. sp. Ile Maurice
(subfossile).
Tachyphasis ( Tachyphasis) Newtoni NeviU. Ile Maurice (subfossile).
Si.
Tachyphasis { Tachyphasis) vorticella H. Adams. Ile Maurice.
Tachyphasis (Tachyphasis) salaiiensis NeviU. Ile de La Réunion.
S jS. Pseudophasis Germain, nov. subgen.
Tachyphasis (Pseudophasis) Nevilli H. Adams. Ile Maurice (vivant et
subfossile).
Tachyphasis (Pseudophasis) seliliris Benson. Ile Maurice (vivant et sub-
fossUe).
8 3.
Un des caractères les plus singuliers de la l'aune des iles Mascareigues
est la présence de véritables Plpid/e [= Vertiginide] dans cet archipel.
La plupart des espèces sont connues depuis longtemps: elles sont toutes
de très petite taille et appartiennent à des genres notablement différents de
ceux du système paléarctique. Aussi, dès 1867, H. Adams (I) a-t-il créé
pour l'une de ces Pupes (Pupa venlricosa H. Adams) le sous-genre Pago-
della, adopté puis élevé au rang générique.
Les autres espèces [Pupa exigua IL Adams, Pupa microscopica NeviU.
Pupa Lienardi Crosse, etc.) ont été classées, suivant les auteurs, dans les
genres européens les plus variés : Pupilla, Vertigo, Aiwa, etc. Cepen-
dant les analogies des Pupidœ des iles Mascareigues ne s'établissent pas
avec les espèces européennes , mais bien avec celles de l'Inde et surtout de
l'Océanie. De plus, à part les Pupa venlricosa H. Adams et Pupa borbonica
(1) Adams (H.), Proceedings zoological Society ofLondon, 1867, p. 3oi.
— 52! —
H. Adams, ils forment un groupe très homogène pour lequel je propose le
nouveau genre Falsopnpa.
Les Pupid/e des îles Mascare ignés se classent de la manière suivante :
Genre Falsopnpa Germain , nov. gen.
A
Falsopnpa exigua H. Adams. Ile Maurice.
a
Falsopupa microscopica Nevill. Ile Maurice; île de La Réunion; lies Sey-
chelles.
Falsopupa Lienardi Grosse. Ile Maurice ; île Rodrigue.
A
Falsopupa Desmazuresi Grosse. Ile Rodrigue.
Falsopupa (?) borbonica H. Adams. Ile de La Réunion. La position de
cette espèce, encore peu connue, reste incertaine.
Genre Pagodella H. Adams, 1867.
Pagodella venlricosa II. Adams. Ile Maurice.
Pagodella ventricosa var. incerta Nevill. Ile de La Réunion.
Il
DESCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES.
Ennea ( Enneastrum ) Poutrini Germain, nov. sp.
(!)
Coquille très étroitement ombiliquée, subcyiindrique ovoïde, un peu
atténuée eu haut; spire formée de 7-8 tours à peine convexes, séparés par
des sutures linéaires superficielles et submarginées , à croissance régulière ;
dernier tour à peine plus grand et plus étroit que le pénultième, très at-
ténué vers la base, nettement remontant à l'extrémité; ouverture oblique,
subpyriforme ovalaire; une dent pariétale lamelleuse et saillante près de
l'insertion supérieure de l'ouverture; une dent columellaire triangulaire et
saillante; une dent basale très petite et enfoncée; deux dents sur le bord
droit, petites, subégales et enfoncées; péristome épaissi, subréfléchi, d'un
blanc pur un peu brillant.
Longueur : 7 4/5-8 millimètres; diamètre maximum : 3 hj§-k milli-
mètres.
Test solide, sublransparent, assez brillant, d'un jaune paille clair, garni
de fines stries longitudinales subobliques et un peu serrées.
M Espèce dédiée à la mémoire de M. le Docteur Poutiun, préparateur au
Muséum, médecin major décédé aux armées.
— 522
(S variété mascarenensis Germain , nov. var.
Coquille de forme bien plus ventrue (longueur : 6 3//1-7 millimètres;
diamètre maximum : h i/4 millimètres); ouverture proportionnellement
moins haute; denticulation basale plus faible, parfois absente: même
test(,).
Ile Maurice : Curepipe et Mon Désert [M. P. Carié J.
Ennea (Microstophia) clavulata Lamarck, var. clavulopsis
Germain, nov. var.
Coquille presque régulièrement cylindrique, très atténuée à la base; spire
formée de 1 2 tours ; diamètre maximum de la coquille vers 8e tour ; der-
nier tour petit, très atténué et comprimé à la base; ouverture ovalaire,
subpyriforrne, oblique de droite à gauche; mêmes denticulations que chez
le type ; bord externe bien sinueux à sa partie supérieure. Même test.
Longueur : 11 millimètres; diamètre maximum : 5 millimètres.
île Maurice. — Très rare [M. P. Carié].
Ennea ( Microstrophia ) Cariei Germain, nov. sp.
Coquille de petite taille, largement et profondément ombiliquée, de forme
ovoïde, subcdnique aux tours supérieurs, très atténuée à la base; spire
formée de 11-12 tours à croissance très lente et régulière , à peine con-
vexes, plus développés en largeur en haut qu'en bas, et comme emboîtés les
uns dans les autres; dernier tour très petit, beaucoup plus étroit et à peine
plus haut que le pénultième, presque cylindrique, très remontant et
comme détaché à son extrémité ; ouverture petite , à peine oblique , subqua-
drangulaire. presque détachée et fortement rejetée à droite; péristome
continu, très épaissi, d'un blanc brillant, fortement réfléchi: une dent
pariétale triangulaire, lamelleuse, très saillante et oblique; une denti-
culation assez saillante, mais émoussée, sur le bord externe.
Longueur, h i/h millimètres ; diamètre maximum : 2 2/3 millimètres.
Test subtransparent, assez mince, d'un gris bleuâtre à peine brillant :
tours embryonnaires presque lisses; autres tours ornés de côtés saillants,
subverticales, subégales et équidistantes.
Ile Maurice : Curepipe [M. P. Carié].
M UEnnea (Enneaslrum) Poutrini Germain appartient à un groupe qui
n'était pas encore représenté aux îles Mascareignes. Les espèces les plus voisines
vivent aux îles Comores.
528 —
Stylodonta Thiriouxi Germain , noo. sp.
Coquille 1res étroitement perforée (ombilic ponctiforme), franchement
conique en dessus, subconvexe déprimée en dessous: spire formée de
7 tours convexes à croissance lente et régulière; dernier tour médiocre,
très fortement anguleux dans sa partie médiane, non dilaté à son extrémité;
ouverture semi-ovalaire transverse, à bords marginaux éloignés réunis par
une faible callosité; bord columellaire un peu élargi, légèrement réfléchi
sur l'ombilic, garni d'une denticulation petite mais bien saillante; péri-
stome épaissi avec bourrelet interne.
Diamètre maximum : 9 1/2-10 1/2 millimètres; hauteur : 7-8 milli-
mètres.
Test un peu épais, assez solide, avec en dessus des stries longitudinales
médiocres, très inégales, très obliquement subonduleuses et, en dessous,
des stries assez fortes, serrées, onduleuses et un peu atténuées vers l'om-
bilic.
Ile Maurice : Peterboth, entre 1,200 et i,5oo pieds au-dessus du niveau
de la mer [=de 33o à 45o mètres environ); subfossile. Rare [P. Carié et
Thiriodx],
Microcystis tytthulus Germain , nov. sp.
Coquille très petite conique en dessus, un peu convexe en dessous;
ombilic ponctiforme; spire formée de k 1/2-0 tours convexes à croissance
lente et régulière séparés par des sutures très marquées et submargïnées ;
dernier tour médiocre, comprimé à sa périphérie; ouverture semi-ovalaire
transverse à bords convergents mais éloignés; bord columellaire réfléchi
légèrement et triangulairement sur l'ombilic.
Diamètre maximum : 3 millimètres; hauteur : 2-2 \\h millimètres.
Test mince, fragile, transparent, d'un corné fauve un peu brillaut.
Tours embryonnaires à peine striés longitudinalement; autres tours garnis
de stries longitudinales saillantes, costulées, très obliques et subégales;
face inférieure de la coquille ornée de stries rayonnantes non costulées
coupées de stries spirales seulement visibles à un fort grossissement.
île Maurice [M. P. Carié].
Tachyphasis planorbina Germain, noo. gen. nov. sp.
Coquille très largement ombiliquée (ombilic circulaire, infundibuli-
l'orme, laissant voir toute la spire), planorbique en dessus, subconvexe en
dessous: spire plane formée de 6-0 1/2 (ours subconvexes séparés par des
Muséum. — \\i\ . 3f»
— 524 —
sulures très marquées; dernier tour médiocre, plus couvexe en dessous
ci u'en dessus, arrondi, très légèrement dilaté à son extrémité; ouverture
semi-lunaire transverse à bords éloignés, garnie d'une denticulaùon basale
triangulaire, large et assez saillante.
Diamètre maximum : 6 1/2-7 millimètres: hauteur : 2 1/2-8 millimètres.
Test assez solide; tours embryonnaires avec de très lines stries longitu-
dinales: autres tours garnis de fortes costules élevées, saillantes, inégales,
très obliques, un peu serrées et visibles en dessous jusqu'au fond de
l'ombilic.
Ile Maurice. Recueilli subfossile avec le Tachyphasis Caldivelli (Barclay)
Benson. Rare [M. P. Carié]. Ce Tachyphasis doit être considéré comme
variété du Tachyphasis Caldwelli (Barclay) Benson.
Omphalotropis Cariei Germain , nov. sp.
Coquille ombiliquée ( ombilic assez large, subcirculaire, entouré d'une
carène très étroite et médiocrement saillante), de forme conique allongée:
spire formée de 7 tours, les deux premiers subconvexes, les autres presque
plans, séparés par des sulures linéaires submarginées : sommet aigu: der-
nier tour grand, bien atténué à la base, muni d'une carène filiforme mé-
diane assez saillante; ouverture peu oblique, subovalaire, à bords margi-
naux convergents très rapprochés et réunis par une caUosité blanchâtre;
péristome épaissi, blanc, subréfléchi.
Longueur : 6 1/2-7 millimètres; diamètre maximum : 3-4 2/3 milli-
mètres.
Test un peu épais, solide; tours embryonnaires presque lisses; autres
tours garnis de fortes costules longitudinales /'levées , très irrégulières, iné-
gales, 1res obliques et inégalement distantes. Entre ces costules se placent
quelques stries longitudinales médiocres et surtout de fines stries spirales
irrégulièrement réparties.
Ile Maurice. Subfossile.
— 525
Notes coycERPiANT les Polyplacopbores
(Suite),
par M. le Commandant Paul Dupuis,
de l'Armée belge.
ISCHNOCHITON GAMPBELLI Filhol.
Comme complément à ma première notice, où j'annonçais avoir retrouvé
le type <ln Lepidopleurus campbetti Filhol, je dois ajouter, au point de un;
syuonymique, (pie M. Tom Iredai.e avait déjà appelé cette espèce Ischno-
chiton gryei Filhol. Je n'ai pas trouvé, dans les collections du Muséum,
le type du Tonieia gryei Mais je dois faire remarquer que cette espèce
suit, clans l'ouvrage de Filhol, le Lepidopleurus cumpbeUi et que la syno-
nymie que j'ai établie reste exacte et se complète comme suit :
Ischnochiton campbelli Filhol [Lepidopleurus campbelli Filhol, Compte» rendus
A. S., 1880, XGl, p. iog5)
= Tonieia gryei Filhol {Comptes rendus 1. S., 1880, XGl, p. 1096).
= Lepidopleurus melanlerus de Rochebrune (Bull. Soc. Pliilom. Paris,
1883-86, p. 37).
= Ischnochiton parkeri Suter (Proc. mal. Soc, 1897,11, p. 186).
= Ischnochiton fulvus Suter (Joum. Mal., 1905, XII, part. îv, p. 66. —
lredale, Tram. N.Z. Insl., 1907, XI, p. 073).
= /. gryei Filhol (lredale, Proc. mal. Soc. Lond., IX, part. 2, 1910, p. 91).
Ischnochiton lineolatus Blainville.
Dans les Proc. mal. Soc. London, 1916, p. 9/1 et suivantes, M. Tom
Iredale uMisnamed Tasmanian Chitons) émet d'ingénieuses hypothèses au
sujet de la rectification syuonymique à apporter à quelques espèces , par
exemple au sujet du Chiton longirymha Blainville (je suis d'accord avec
lui sur ce point) et du Chiton lineolatus Blainville. Ici, les faits contre-
disent ses présomptions. D'après lui, le Chiton lineolatus Blainv. serait
1 'Ischnochiton contractas Pilsbry, 1895 et auct. {non Beeve, 18/17). Or le
type de de Blainville, rapporté de l'île King par Péron et Lesueir,
iiCsl absolument pas celle espèce, mais bien le Chiton crispas Reeve, espèce
à laquelle la description de de Blainville s'applique «railleurs fort bien.
35 .
— 526 —
D'après Iredale, le Chiton crispus typique serait de la Nouvelle-Galles du
Sud, et les spécimens Sud-Ausiraliens et Tasmanieus appartiendraient à
une autre espèce, à laquelle il propose d'étendre le nom donné par Sykes
à une variété de coloration (7. crispus Rve var. decoratus Sykes). Je n'ai
pas de matériaux locaux suffisants pour me prononcer à ce sujet , mais il
est certain que Y Ischnochiton contractas auct. n'est pas le contractas Rve,
et n'est pas davantage le Uneolatus Blainv. Celui-ci est Y Ischnochiton de
l'Australie du Sud et de Tasmanie qui avait été considéré comme I. crispus
Rve, et ctu'Iredale propose comme espèce distincte sous le nom d'J. deco-
ratus Sykes.
V Ischnochiton contractas auct. (non Rve) est donc une espèce à rebap-
tiser, et je propose, tout naturellement, de lui affecter le nom de Ischno-
chiton lrcdalei. Quant au crispus Rve, il conservera son nom si l'espèce de
la Nouvelle-Galles du Sud est distincte de celle de l'Australie du Sud.
Sinon il tombe en synonymie de Uneolatus Blainv. Dans la conjoncture oii
l'espèce du Sud serait bien établie, elle aurait le nom de Uneolatus Blainv.
et le decoratus de Sykes resterait comme variété de coloration. Dans aucun
cas, le nom de decoralusS ykes ne peut être appliqué comme nom spéci-
fique.
Tonicia chiloensis Sowerby.
Cette espèce, décrite par Sowerby (P. Z. S., i832 , p. 58), puis consi-
dérée par lui comme synonyme de T. elegans Frembly (Conch. III., f. i3,
10, 29, 3o)aété placée par Pilsbrv (Manual, XIV, p. 199) comme syno-
nyme douteux de T. fastigiata (Gray) Sowerby. Plate croit avoir retrouvé
l'espèce à Puerto Montt et à la Terre de Feu. H la rapproche de T. chi-
lensis Frembh. mai; rien dans les caractéristiques qu'il donne ne me
semble la séparer de T. fastigiata Sow. D'un autre côté, dans sa notice
concernant le T. fastigiata, Plate (Fauna chilensis, 1878, p. 176, suppl.
du Zool. Jahrb.) confond manifestement avec le T. fastigiata le T. Lebruni
Rochebrune. Il est donc probable que T. chiloensis, comme Thiele le fait
prévoir en l'appelant espèce douteuse, n'est autre que le T. fastigiata.
Voici en effet les caractéristiques de chiloensis d'après Plate (I. c,
p. 176-176) :
a. Surface supérieure du manteau vert foncé, quand l'animal est
vivant ;
b. Taille ne dépassant pas 70 millimètres ;
c. Diagonale séparant l'aire centrale des aires latérales peu élevée,
n'ayant de tubercules que chez les très jeunes exemplaires;
d. Striation longitudinale des aires centrales plus serrée et plus faible
que chez le chilensis. Chez les petits exemplaires (a5 millim.), les stries
longitudinales sont couvertes de petits tubercules rapprochés;
— 527 —
e. douleur différente de T. chilensis, mais analogue à celle de la fasti-
gtata.
D'autre part, pour la jastigiata , Pilsbry écrit :
a. Manteau brun foncé ( Plate constate que chez l'animal vivant il est
gris-vert);
h. Taille, 54 millimètres (Plate donne 60 millim.);
c. Diagonale basse ou obsolète ;
d. Surface entière de l'aire centrale et des aires latérales couverte d'une
fine granulation, les granules se soudant parfois en rides courtes devant la
diagonale sur les côtés. Je crois que cette dernière phrase nous donne
la clef du problème. J'ai en effet examiné des spécimens de différentes
provenances. Parfois la granulation est très régulière. Parfois les granules
forment sur les aires centrales des rides régulières, sinueuses, beaucoup
plus fines et plus nombreuses que celle de T. chilensis. C'est sur des
spécimens de jatisgiata présentant cette disposition que Plate a probable-
ment cru pouvoir rétablir l'espèce de T. chiloensis.
Chiton marquesanus Pilsbry.
Le D' Pilsbry a décrit dans Tryon {Manual of Conchology, XIV, p. 170,
1892) une intéressante espèce de Chiton, le Chiton marquesanus, des îles
Marquises, d'après un seul échantillon présenté à l'Académie de Phila-
delphie par Andrew Garrett. J'ai retrouvé cette espèce dans la collection
de M. Dautzenberg. Son spécimen provient de Tahiti. Je possède moi-
même deux spécimens, de localité non déterminée, qui m'ont été cédés
par M. Géret. Les trois spécimens qui m'ont ainsi passé sous les yeux pré-
sentent tous la même particularité, non signalée dans l'exemplaire de
Pilsbry. Certaines des valves médianes ont leur plaque d'insertion bifis-
surée au lieu de monofissurée. A ce point d3 vue, le Chiton marquesanus
forme donc une transition vers le groupe Radsia Gray. Cette particularité
nous est déjà offerte par le Chiton virgulatus Sovverby, et, comme je l'an-
noncerai plus loin, par le Chiton Lamiji Dupuis.
Pilsbry indique comme nombre de fissures : valve antérieure, 91;
valves centrales, 1 de chaque côté: valve postérieure, 2 5.
Un de mes échantillons me donne: valve antérieure, a3; valve posté-
rieure, 21. La deuxième valve a deux fissures de chaque côté; la sixième.
deux à droite, une à gauche; la septième, deux de chaque côté. Les autres
valves sont normales, monofissurées de chaque côté.
Mes exemplaires sont plus grands que le type. L'un a 60 millimètres
au moins (il est un peu contracté) sur 35 de large. L'autre a sa qua-
trième valve atteignant, sans le manteau, une largeur de ho millimètres.
— 528 —
La sculpture dos aires latérales est plus forte et moins régulière que
ne l'indique la figure 98, pi. 36, de Pilsbry. En outre, les parties exté-
rieures de l'aire centrale présentent des traces de sculpture, granulations
ou rides irrégulières , très nettes sur un de mes deux exemplaires, presque
absentes sur l'autre, et placées en lignes allant en divergeant vers l'avant
et le dehors.
A l'intérieur, un seul de mes deux exemplaires présente des traces
des taches obscures , pourprées , signalées par Pilsbry sous le sinus et les
apophyses.
A part ces détails , la description de Pilrbry s'applique exactement aux
exemplaires que j'ai examinés.
Mes deux exemplaires, de provenance indéterminée, correspondent
parfaitement à celui de Tahiti de la collection Dautzenberg. Je ne doute
pas de leur identité avec le Ch. Marquesanus Pilsbry. Mais des séries de
Tahiti et des îles Marquises peuvent seules nous indiquer s'il y a concor-
dance absolue avec variabilité égale dans les exemplaires des deux pro-
venances, ou s'il y a des différences locales fixes.
Espèces du genre Choneplax Garpenter.
Pilsbry, dans sou Manuel, XV. p. 60, décrit deux espèces de Choneplax
Garpentier : le Ch. lata Guibling et le CL hastata Sowerby; le premier, des
Antilles, le second, de provenance inconnue. Pilsbry écrit, au sujet de
cette dernière espèce : ir Peut-être est-elle la forme jeune de Ch. lata,
l'aspect pointu des valves étant dû à leur non-érosion; mais les fissures
semblent plus fortement développées. »
Je possède parmi quatre spécimens de Ch. lata, des Antilles, un exem-
plaire à valves non érodées, à forte typique de Ch. hastata, et dans les
plaques d'insertion duquel les fissures ne sont pas plus prononcées que
chez le Ch. lata normal. L'hypothèse de Pilsbry est donc exacte, et le Ch.
hastata n'est qu'un Ch. lata à valves non érodées à l'arrière.
Ghiton mauritianus Quoy et Gaimard.
Ayant sous les yeux le type de Chiton maurkianus Quoy et Gaimard ,
je m'aperçois que cette espèce, insuffisamment décrite, est identique au
Chiton rusticus Deshayes. Or Thiele avait déjà établi (Zoohgica, Stutt-
gart, 1909, p. 5) que C. rusticus Deshayes = C. angustkostatus Quoy et
Gaimard (spécimen fortement érodé).
Dans l'ouvrage de Qdoy et Gaimard ( Voyage, de l'« Astrolabe* , 111 , p. 397
et 898. i83 h), le maurkianus précède Yangusiicostatus. G'est donc le nom
de mauritianus qui doit être conservé.
— 529 —
La synonymie de l'espèce devient donc :
Chiton mauritianus Quo\ et Gaimard = G. angusticostalus Q. et G. = C.
rusticus Deshayes (Mo!!. Réunion, p. 3c), pi. 6, f. 1-3).
Cryptoplax l^vis Lamarck.
J'estime qu'il faut conserver ce nom donné par Lamarck en remplace-
ment de celui de Cryptoplax Peroni de Hochebrune.
En effet, un manuscrit de de Rochebri ne me fournit les indications sui-
vantes :
«Gryptoplax Lamarkii Rochebrune in Mus. Paris, 1881.
= Ghitonellus lœvis Lamarck, Anim. s. vert., éd. î, t. VI, p. 3 17, 1819,
et éd. 2, t. VII, p. I1S1 (non Penuant).
ff Hab. Nouvelle Hollande. Mus. Paris. Types de Péron et Lesuelr.
tfLe nom de lœvis imposé par Lamarck ne peut être maintenu, car il
fait double emploi. En 1776, Pennant (Brit. Zool., IV, pi. 36, f. 3) avait
publié un CÀiton lœvis qui doit être conservé comme constituant une es-
pèce parfaitement distincte; afin d'éviter toute confusion, nous proposons
de désigner sous le nom de Lamarchii le type du genre que le premier il
a fait connaître.»
Et plus loin :
«Gryptoplax Peroni Rochebrune, Bull. Soc. Philom. Paris, 1882.
ffHab. Nouvelle Hollande. Provient du voyage de Péron et Lesueur.
«•Cette espèce, confondue dans la collection du Muséum avec le C. La-
marchii, en diffère sous tous les rapports et mérite d'être distinguée. n
Résumons les faits : Lamarck donne le nom de Ghitonellus lœvis à deux
espèces de Gryptoplax confondues, provenant du voyage de Péron et
Lesceur.
De Rochebrune nomme l'une G. Lamarchii, l'autre G. Peroni, sous pré-
texte que le nom spécifique est préoccupé. Or il reconnaît lui-même que
le nom de lœvis s'applique à deux espèces de genres différents, Ghiton et
Ghitonellus. Il n'y a donc pas de double emploi, et le nom donné par La-
marck doit être maintenu.
Or tous les spécimens nommés par de Rochebruhe G. Lamarchii, dan6
la collection du Muséum, appartiennent à l'espèce bien connue nommée
auparavant G. larvœformis par de Blainville.
Nous devons donc maintenir comme Ghitonellus lœvis Lamarck, ou
actuellement Gryptoplax lœvis Lamarck, la seule espèce qui reste, c'est-
— 530 —
à-dirc Cryptoplax Peroni Rochebrune, le nom de Peroni tombant en syno-
nymie.
Mon attention avait été attirée sur ce point par une lettre que m'adres-
sait M. Tom Iredale, du Britisli Muséum', et dans laquelle il soupçonnai I
la vérité, mais sans avoir eu la possibilité de remonter aux preuves.
Tonicia fontainei de Rochebrune.
Je crois que personne n'a songé à examiner jusqu'à présent le Polypla-
cophore du Chili auquel de Rochebrine a donné le nom de Tonicia fontainei
(Bull. Soc. Philom. Paris, 1881-82, p. 193) Thiele avait déjà signalé
que le Tonicia Gaudichaudi de Rochebrune [Bull. Soc. Philom. Paris.
1 883-84, p. 35) était synonyme de hchnochiton punctulatissimus Sowerh\ .
Je n'ai donc pas été étonné de constater que le Tonicia fontainei était
également, un hchnochiton. 11 est d'ailleurs co-spécifique du T. Gaudi-
chaudi. Les deux soi-disant espèces de Tonicia citées ci-dessus tombent
donc en synonymie de hchnochiton granubsus Frembly (= /. punctulatis-
simus Sow.).
Jsciinochitoin roseus Sowerhy.
Dans la description ou plutôt les descriptions qu'en donne Pilsbry
i Manual, XIV, 1892, p. n3 et n4), il me semble y avoir des contra-
dictions; en effet, page n3. il écrit, copiant Carpenter : (fGirdle imbri-
cated witb minute, solid, smooth scales, with bristles intercalated al the
marginr, et page 1 1 h : (tThe ligament lias stout, tall, imbricale scales-.
Il y a également des discordances quant à l'habitat. On aurait trouvé
l'espèce à la fois à l'est et à louest de l'Amérique du Sud
J'attribue à l'espèce roseus Sow. un exemplaire de Bahia, concordant
parfaitement avec la première description des écailles du manteau. La
sculpture des aires latérales ressemble à celle du Stemplax producla Reeve,
des Antilles. Elle se prolonge sur la partie adjacente de l'aire centrale sous
forme de sillons parallèles, s'interrompant brusquement mais semblant se
continuer, beaucoup plus faibles, par des stries d'accroissement. L'ensemble
de la sculpture de l'aire centrale semble donc formé de lignes concen-
Iriques, très faibles et transversales au milieu, longitudinales sur les
côtés , où elles s'approfondissent brusquement un peu avant de rejoindre
les aires latérales, sur lesquelles elles se prolongent et forment des sillons
courbes, parallèles, à convexité tournée vers le manteau.
Les divergences de descriptions et les différences d'habitat me font sup-
poser qu'il y a en réalité deux espèces très voisines, l'une de l'Amérique
Sud-orientale (Brésil, Argentine, etc.); l'autre serait de l'Amérique Sud-
occidentale (Pérou, etc.). L'espèce orientale aurait les écailles du manteau
plus petites (elles sont microscopiques sur mon échantillon).
— 531 —
Haddon [Challenger Hep., Polypluc, p. i5, 1886) a nommé cette
espèce boogii , parce qu'il y avait un Chiton roseus Blainville antérieur au
Chiton roseus Sowerby. Thiele adopte cette façon de voir. Pilbry s'insurge
contre ce procédé et écrit : «There is not the shadow of an excuse for
the change of name made by Haddon, as Blainville's prior. C. roseus
belongs to a genus universally admitted to be distinct.-
L'espèce de de Blainville est un Acanthockites. Or le genre Acantho-
chites a été établi par Risso en 1826. Lorsque Sowekby a nommé son
Chiton roseus en i83a, il était déjà certain qu'il n'appartenait pas au
genre renfermant l'espèce de de Blainville, et le fait que le roseus Son.
appartient au genre Ischnochiton créé par Gray en 18^7, et non au genre
Chiton, ne change rien à cette constatation. Le nom de Sowerby doit donc
être conservé.
Stenoplax piirpiirascens C. B. Adams.
Pilsbry indique comme habitat de cette espèce : «• Jatnaica (Adams);
Key West, Florida ( Hemphill ; Rush.)';.
J'ajouterai Cuba, où elle a été récoltée par M. de Boury, l'érudit mono-
graphe des Scalaires.
LlOLOPHLRA HIRTOSA Péron.
J'ai remarqué sur un spécimen fortement érodé de Liolophura hirtosa
Péron un singulier mode de réparation de la coquille. On a déjà signalé
que lorsqu'une partie du manteau était abîmée par accident, l'animal la
recouvrait d'écaillés plus petites et plus nombreuses que les écailles nor-
males disparues. Dans ce spécimen que je possède, ce sont les valves
mêmes qui ont été détruites en partie par érosion. L'ancienne a remplacé
les parties manquantes, entre les valves et sur toute leur largeur, par des
séries d'écaillés analogues à celle du limbe, mais plus petites.
Chiton Lamyi Dupuis.
Cette espèce est très voisine du C. peregrinus Thiele et n'en diffère
que par le détail de la sculpture des valves antérieure et postérieure. La
radula est analogue, bien que le fragment que j'ai pu examiner présente
de légères discordances avec le dessin de Thiele. Voici, en somme, les
différences : l'espèce de Thiele est de l'Afrique du Sud; le Lamyi, de la
Mer Bouge el golfes voisins. La sculpture des valves .1 et VI II est tuber-
culeuse dans le peregri 'nus , rayonnante ou réticulée dans le Lamyi. Les
valves intermédiaires flans le Lamyi ont parfois leurs plaques d'insertion
plu ri fissurées, ce que le peregrinus ne présente pas, d'après Thiele. Des
— 532 —
recolles plus complètes et de localités intermédiaires nous amèneront pro-
bablement au résultat, suivant :
Chiton Lamyi Dupuis. forme typique. Valve antérieure à sculpture net-
tement et régulièrement formée de côtes rayonnantes, non anastomosées
entre elles.
Var. reticulatus Dupuis. Les côtes n'anastomosent entre elles, donnant
un ensemble sculptural réticulé, moins accusé et moins saillant. Dans
une forme extrême , la sculpture devient complètement obsolète.
Var. peregrinus Thiele. Les côtes , coupées probablement par des lignes
d'accroissement , sont découpées eu granulations irrégulières.
Voici quelques détails complémentaires sur cette espèce :
La côte postérieure des aires latérales , chez presque tous les exem-
plaires examinés, offre une succession régulière de taches claires alternant
avec des taches foncées.
Chez les deux exemplaires que j'ai désarticulés, voici le nombre des
fissures dans les plaques d'insertion :
Exemplaire A : valve antérieure, 11; valves intermédiaires, 1 de chaque
côté, sauf la f qui en a deux à droite: valve postérieure, i3.
Exemplaire B : valve antérieure, 1 1; valves intermédiaires, 1 de chaque
côté, sauf la h" qui en a deux à droite; valve postérieure, 17.
Les dents sont assez obtuses et finement pectinées.
Il y a donc chez cette espèce tendance au type radsioïde comme chez le
Ch. virgulatus et le Ch. marquesanus.
Le manteau est couvert d'écaillés grandes, convexes, arrondies à leur
bord libre , un peu anguleuses au bord opposé , et paraissant finement gra-
nuleuses au microscope.
Le manteau présente une alternance de bandes claires et de bandes
foncées irrégulières.
Chez un exemplaire, les écailles détruites en partie par un accident
ont été remplacées par des écailles beaucoup plus petites.
Je n'ai trouvé la forme typique que chez un exemplaire que m'a pro-
curé M. Géret parmi des coquilles de la Mer Rouge, sans localité précise.
Tous les exemplaires récoltés par le Dr Joosseaume appartiennent à la
variété reticulatus.
Acanthochites dakariensis Rochebrune.
J'ai examiné le spécimen type de de Rochebrune (Bull. Snr. Philom.
Paris, 1880-81, p. 116; hum. de Conchyl, 1881, p. kk). Comme cer-
— 533 —
laines valves sont en assez mauvais étal, je ne me suis pas risqué à le
désarticuler, el pour me prononcer avec certitude il me faudrait posséder
d'autres exemplaires de Dakar. Mais il ne me parait pas différer de YAcan-
thochites garnoti du Gap. A l'intérieur des valves, néanmoins, les taches
brun-foncé que présente le garnoti ont une tendance à disparaître chez le
dakariensis.
— 534 —
Une espèce indo-chinoise du gerbe Sarcosperma,
DE LA FAMILLE DES SaPOTACEES ,
par M. Henri Lecomte.
Le genre Sarcosperma fut créé par Hooker f. pour une Sapotacée à
feuilles stipulées et dont les fleurs sont disposées en grappes simples ou
rameuses à l'aisselle des feuilles. Le limbe des feuilles est d'ailleurs bien
caractérisé par sa nervation , car les nervures secondaires sont réunies par
des nervures de troisième ordre à peu près parallèles entre elles, nom-
breuses et disposées de façon à être à peu près perpendiculaires à la côte.
Ces trois caractères : stipules, mode de nervation des feuilles et forme
de l'inflorescence , font de cette Sapotacée un genre bien distinct dans le
groupe des Sidéroxylées. Réduit à quelques espèces , ce genre n'était jus-
qu'ici connu que dans l'Inde, dans la presqu'île de Malacca et en Chine.
H était donc tout naturel de le rencontrer dans f Indo-Chine qui constitue
un pays intermédiaire entre l'Inde et la Chine : en effet, dans les récoltes
du Père Bon , nous avons eu la bonne fortune de rencontrer un spécimen .
malheureusement réduit à un rameau feuille portant un fruit non mûr,
que nous avons dû rapporter au genre Sarcosperma.
Ce Sarcosperma ne présente pas de domaties sur ses feuilles et, par consé-
quent, par ce caractère négatif, il s'éloigne nettement des espèces S.arborea
Hook f. et S. pu nie ulata Stapf et King. D'autre part, sa nervation tertiaire
très serrée la distingue complètement des espèces S. Griffithii Benth. et
5. pedunculata Hemsl. qui ont, comme la plante d'Indo-Chine, des feuilles
dépourvues de domaties.
Sarcosperma tonkinensis sp. nov.
Arbor 8-10 m. alta. Ramuii graciles. Foîia alterna; stipulée caducœ;
petiolus supra canaliculatus 1.5-2 centim. longus ; limbus subcoriaceus ovato-
obhngus, 8-11 centim. longus 3- h centim. lotus, basi lécher atténuâtes,
apice acutus tel breviter acuminatus; nervi utrinque 11, curvati. supra pro-
minentes; nervuli mumerosi, graciles, paralleli versus costam. Spica aanllaris
5 centim. longa. Flores incogniti. Fructns baccatus pp(licello3 millim. hngo
instructus, tseminatus, oliviformis, 2.3 centim. longus. Setuen imtnahirum.
— 535
Nom veruaculaire : Cdy bâc.
Toûkin, Ninh thai, forêt de Mûon lang. P. Bon N° 8.97/1.
Le nombre des espèces du genre Sarcosperma se trouve donc élevé
actuellement à six appartenant exclusivement à la flore asiatique, et l'aire
de dispersion s'étend sans interruption de l'Inde à la Chine.
536
Note sur une Graminée d' Indo-Chine .-Cymbopogon effusus A. Camus,
pah Mlle Aimée Camus.
Cymbopogon effusus A. Gam.
= Themeda ijfusa Balansa, in Morot, Joum. de Bol. (1890), p. 1 i5;
= Anthistiria Balansœ Grevost et Lemarié, Gat. pr. Indo-Chine, p. 36-j.
La plante du Tonkin décrite par Balansa sous le nom de Themeda ejf'um
appartient au genre Cymbopogon. L'absence d'épillets involucrants, l'allon-
gement de chaque grappe et surtout la présence de 2 grappes dans chaque
spathe, ne peuvent laisser aucun doute à ce sujet. La description de Ba-
lansa est incomplète et imprécise sur les points essentiels et, sans l'examen
des échantillons authentiques, il m'aurait été impossible de savoir à quel
genre celte Andropogonée appartenait. C'est pourquoi je crois utile de com-
pléter ainsi la description du C. effusus :
Plante haute de 5o-6o centimètres environ, vivace à souche cespiteuse.
Chaumes plus ou moins genouillés à la base, puis dressés, fermes, lisses,
peu robustes, plurinodes, glabres. Feuilles à limbe étroit, linéaire, acu-
ininé, à sommet sétacé, atteignant i5-20 centimètres de long, 2-4 milli-
mètres de large, plan ou subcon volute, glabre ou muni de quelques poils
vers la base, lisse ou scabriuscule sur les faces et les bords; nervures la
médiane carénée à la face inférieure, les secondaires peu marquées. Gaines
étroites , les inférieures un peu plus larges et plus ou moins persistantes à
la base des chaumes, glabres. Ligule étroite, oblongue, tronquée. Panicule
feuillée développée, haute de 90 centimètres environ, très lâche, pauvre.
Spathe propre membraneuse, très étroite, linéaire, glabre ou légèrement
poilue vers les bords, entourant le pédoncule commun ou le dépassant
un peu. Pédoncule commun long de 4-4,5 centimètres, souvent coudé au
sommet, grêle, muni surtout vers la base de soies d'un blanc jaunàtie.
Pédoncules spéciaux épinastiques , complètement recourbés lors de la ma-
turité des caryopses, celui de la grappe inférieure long de 1 millimètre.
Grappes un peu violacées, longues de 2 centimètres (sans les arêtes),
2 dans chaque spathe propre, formées de 7-9 épillets : 1 paire d'épillets
homogames c? (parfois 2 dans la grappe la plus longuement pédonculée),
— 537 —
l'un sessile, l'autre pédicellé; 1-2 paires d'épillets hétérogames, les épillets
sessiles d\ les pédicellés d1, el enfin 3 épillets dont le médian sessile (5, les
latéraux d/ et pédicellés. Rachis muni de poils d'un blanc jaunâtre. Epil-
lets d longs de 5 millimètres , oblongs-lancéolés , comprimés dorsalement ;
glume inf. (gl. I) linéaire-oblongue , étroitement tronquée-émarginée au
sommet, papyracée, subcoriace, à bords impliqués , un peu ailés, 7-nervée,
à nervures disparaissant sous le sommet, munie de très courtes soies sur
tout le dos, sétuleuse-ciliée aux bords; callus dur, piquant, pointu, poilu;
glume supérieure (gl. 11) égalant l'inférieure ou un peu plus longue qu'elle,
oblongue-tronquée , moins obtuse , papyracée , carénée ; fleur inférieure à giu-
melle inférieure (gl. III) oblongue, nettement plus courte que la glume infé-
rieure, byaline, pubescente, fimbriée au sommet, 7- nervée; fleur supé-
rieure à glumelle inférieure (gl. IV) entière, terminée en arête robuste,
coudée, non ou peu genouillée, poilue, "longue de 5, 5 centimètres. Glu-
mellules 2, oblongues, plus courtes que l'ovaire. Etamines 3, légèrement
pubescentes au sommet. Ovaire glabre; styles 2, distincts jusqu'à la base;
stigmates plumeux sortant latéralement de l'épillet. Epillets pédicellés d,
longs de 7 millimètres, brièvement aiïstés; pédicellé muni latéralement de
poils blancs, développés; glume inférieure (gl. I) oblongue-aigiïe, acuminée,
aristée, glabre ou un peu pubescente vers les bords, à bords impliqués,
scabérules, 7-9- nervée, à arête longue de 3 millimètres, scabriuscule;
glume supérieure ( gl. II ) égalant l'inférieure ( sans l'arête ) , oblongue-aiguë ,
à bords embrassants, un peu pubescente sur les bords; fleur inférieure à
glumelle inférieure (gl. 111) plus courte que les glumes, oblongue-aiguë,
byaline, ciliolée; fleur supérieure à glumelle inférieure (gl. IV) un peu
plus courte que la précédente, oblongue, byaline, ciliolée; glumellules 2;
etamines 3. Épillets bomogames de la base des grappes 1 paire et parfois
2 dans la grappe manifestement pédonculée, l'un sessile, l'autre pédicellé,
oblongs-lancéolés, aigus, semblables aux épillets pédicellés des paires bé-
térogames, mais mutiques (parfois, lorsqu'il y a 2 paires bomogames dans
la même grappe, l'épillet pédicellé de la paire supérieure est brièvement
aristé).
Tonkin : base occidentale du Monl-Bavi (Balansa, n° 1726); Baa lai,
base du Mont-Bavi (Balansa, n° 1727).
Cette espèce présente beaucoup d'analogie a\ec\eCymbopogonJilipeiidiilus
A. Camus (= Androp. Jilipendulus Hocbst. in Flora |i846], p. 11 5) mais
s'en différencie par ses pédoncules spéciaux très réflécbis, un peu diver-
gents, ses pédoncules communs et spéciaux munis de poils excessivement
longs (4 mm. env.).
Le G. effusus a aussi des affinités avec le C.fmitimus A. Camus (= Androp.
Jinitimus jlochst. in Schimp., PI. Abyss., 1797; A. Itich. , Tent. 11. Abyss. ,
— 538 —
2 , p. 465) et s'en distingue par : les grappes à pédoncule spécial (le plus
long) atteignant 5 millimètres (au lieu de a, 5-3 millimètres), par les
pédoncules plus longuement poilus, les épillets glabresceuts (et non munis
d'une pubescence abondante), l'arête des épillets c? plus longue et plus
robuste .
539 —
Note sun le genre Iseilema (Graminées),
par Mlk \imki; Camus.
Le genre Iseilema [Anclerss. iu Noo. aci. Soc. scient. UpsaL, â, [». a5o
(i856) ] est un des genres les mieux caractérisés de la tribu des Andropo-
gonées. C'est le seul genre ayant des grappes isolées dans une spathe
propre et comprenant : h épillets involucrants d ou neutres, verticillés.
brièvement pédicellés autour d'un axe très réduit portant un vertieillc
formé de 1 épillet d1 et de -2 épillets pédicellés rudimentaires. 11 se rap-
proche du genre Themeda, mais dans ce dernier genre les épillets involu-
crants sont sessiies et verticillés ou disposés en a paires rapprochées dont
l'un des épillets de chaque paire est brièvement pédicellé, de plus chez les
Themeda les épillets involucrants sont persistants après la chute des épillets
fertiles, tandis que chez lus Iseilema la grappe entière se détache au-dessous
de l'insertion des h épillets involucrants. Ces deux genres sont adaptés à
un mode de dissémination différent. Dans le genre Themeda, les épillets in-
volucrants persistent sur le rachis , alors que les épillets fertiles se détachent
et que le callus ordinairement développé et piquant s'enfonce en terre ou
s'attache aux poils des animaux. Dans le genre Iseilema. la dissémination
doit s'opérer par le vent, les épillets involucrants alors scarieux, vides, lé-
gers, à pédicellés munis d'aigrettes de poils, s'envolent facilement entraî-
nant l'épillet fertile avec lequel ils sont attachés.
TABLEAU DES ESPÈCES.
A. (laines florifères et spathes propres verruqueuses ou tuberculeuses.
a. Spathe propre égalant ou dépassant un peu le pédoncule de la
grappe; pédoncule verruq eux sous le sommet; épillets d1 aigus,
non rostres, cachés par les épillets involucrants.
1. I. Wightii Anders.
h. Spathe propre 3-5 fois'plus longue que le pédoncule de la grappe;
pédoncule non verruqueux sous le sommet; épillets d1 rostres,
non cachés au sommet par les épillets involucrants.
a Epillets involucrants longs de 6 millimètres , réduits à •> glumes ;
épillets dj longs de 8 millimètres; arête longue de h , 5-5 milli-
mètres. 2. I. argutum Anderss.
MtstoM. — xxiv. 36
— 5A0 —
|S Epillets involucrants longs de k, 5-5 millimètres, formés de
2 glumes et de 1 glumelle; épillets d longs de 5 millimètres;
arête longue de 8-io millimètres. 3. 1. Thorelii A. Camus.
1>. Gaines florifères et spathes propres non \erruqueuses.
a. Epillets d1 cachés par les épillets involucrants.
a Spalhe propre 3-4 fois plus longue que le pédoncule légère-
ment tuberculeux au sommet; épillets involucrants à pédicelle
k fois plus court qu'eux , formés de 2 glumes et de 1 glumelle.
h. I. laxum Hackel.
(3 Spathe propre 5-6 fois plus longue que le pédoncule non tu-
berculeux au sommet; épillets involucrants à pédicelle 6-8 fois
plus court qu'eux, formés de 2 glumes.
5. /. anthephoroides Hackel.
b. Épillets 6 dépassant nettement les épillets involucrants.
6. /. Mitchellii Anderss.
SYNONYMIE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ESPECES.
1. 1. Wightii Anderss., 1. c, p. 25 1 (i856) = Andropogou prostratus
L., Mant., 2, p. 3o4 (t'jb']) = Anthist. prostrata Wilid., Spec , IV, p. 901
(i8o5) -Cymbopogon glandulosus Spreng., Pug., 2, p. \k (i8i3-i5) =
Anthist. cimicina Edgew. in As.Journ. (i85a), p. 182 = Andropog. Wightii
Neesap. Steudel, Synops. , 1, p. h 00 (i855) = A. Linmeana Steud., /. c,
p. /101 ( 1 8 5 5 ) . — Inde.
'2. I. argutum Anderss., 1. c. , p. 202 (1806) - Anthist. arguta Nées ap.
Steudei, Synops., 1, p. ioi (i855). — Inde.
3. /. Thorelii sp. nova.
Herba perennis. Cvltni o,go-i,3o m. alti, validi, erecti, plur inodes, fn mi,
compressissimi , glaberrimi, infra nodos sericeo-barbali. Laminœ e basi
subangitstata a vagina pariait distincta lineares, ùo-3o cenlim. longes,
9,5-5 millim. latœ, acutœ vel setaceo-acuminatœ , rigidœ, subplanœ, virales,
subtus scaberulœ, supra lœviuscalœ, margine aculeato—scaberrimœ, prope
basin sœpissime parce pilosœ, costa média subtus carinala, setulosa-scabra,
nervis tateralibus prominulis. Vaginee compressée, carinatœ, striafœ , glabrœ
vel raro pilis adspersœ, superiores brèves, dilatalœ, emortuœ ad basin ail mi
aggregatœ. Ligula brcvis, membranacea, truncata, dorso pubescens. Spathœ
rufescentes, subinjlatœ, Iterbaceœ, scarioso-marginalœ , laminam ferentes.
Spathœ propriœ 8-10 millim. longœ, naviculares, acutœ, rufescentes,
compressœ, aphyllœ, dorso plus minus herbaceœ, scarioso-marguiatœ ,
— 541 —
multinerves, carina nervisque mberculatis , racemos non œquantes. Panicula
elongata, 18— 3o centim. longa, erecla, taxa, subcomposita , nodis barbahs.
Raceini 6 mittim. longi. Pedunculus 3 millim. longus, reclus vel leviter
curoatus, apice setosus, filiformis, spalha 3-5- plo brevior. Spiculœ 7,
ru/escentes. Spiculœ involucrantes d, a dorso valde compressée, pedicellis quam
ipsœ 6-8- plo brevioribus fultœ : glu ma im" charlaeea, subcoriacea, pallida,
oblonga, suboblusa vel sttbacuta, marginibus auguste carimto-implicata,
tuberculato-scabra, ciliata, 7-9- nervis; nda fm œquaiis, membranacea vel
papyracea, obhngo-lanceolala , acuta, car'mata; m" 11''"'" œquans, lineari-
oblonga, acuta, hyalina. Stamina 3 ; antherœ oblongœ. Spicula d articula
gracili v'ix 1 millim. longo insidens, e.rserta, lincari-oblonga , rosirata,
glabrescentia , gluma /""" chartacea vel subcoriacea, e basi laie oblonga in
rostrum glumœ Y2— */, occupons atlenuata, truncatulata , subdenticidafa ,
marginibus carinato-implicatis, carinis scabris, rostro manifeste â-5- nervi
scaberulo, reliqua gluma lœvissima tenuiter 4—5 nervi; gl. n'la /'"" eequans,
oblonga; subulato-atlenuata , suboblusa, mulica ; gl. ma brevior, hyalina,
bidentaia; gl. iv" hyalina, aristata, arisla 8-10 millim. longa, gracillima,
scabriuscula columna subulam œquante. Styli sligmata œquanti. Ovarium
oblongum. Spiculœ pedicellatœ superiores involucrantibus breviores, angus-
tioresque, lineari-oblongœ : pedicellus quam spicula d 5- plo brevioribus,
ciliatus; gl. i'"" oblonga, acuta, carinata, tuberculata; gl. 11''" oblonga, acuta.
Laos : Mékong à Bassac(Thorel).
Cette espèce est bien distincte des autres par les feuilles plus dévelop-
pées , à nervure médiane carénée en dessous et ciliée -spinuleuse , les épillets
et les gaines mimis de gros tubercules, les pédoncules des grappeslon-
guement soyeux au sommet , le pédicelle des épillets involucrants 6-8 fois
plus courts que 1 epillet. L'anneau de poils très développé qui se trouve à
tous les nœuds des chaumes et de la panicule manque souvent aux nœuds
inférieurs, dans la plante adulte, les poils étant tombés.
II. I. laxum Hackel, Monogr. Androp., p. 682 (1889); Prain, Contrib.
of India Bol., p. 018. — Inde, Geylan, île Maurice.
5. /. anthephoroides Hackel, /. c, p. 683. — Inde.
6. /. ]fitchellii Anderss. , /. c. , p. a5ï2. — Anthist. membranacea Liudl.
in Mitch. Trop. Austr., p. 88. — Australie.
36 .
hlt'2
Là Pomme de terre, culture derorÉe,
PAR MM. J. GOSTANTIN ET J. GeROME.
M. le Commissure général de la production agricole de l'Afrique du
Nord et des colonies s'est intéressé à un envoi de Pommes de terre, qui
avait été fait à M. le Directeur du Muséum , vers la fin de juillet dernier,
par M. P. Germain, propriétaire à Félix-Faitre, Alger, en vue d'expéri-
menier ces tubercules sous le climat parisien.
M. Germain envisageait la possibilité de réaliser une bonne récolle en
certaines régions de la France, en plantant en juillet-août, immédiatement
après la moisson, des semences (tubercules entiers) de variétés hâtives,
récoltées sans irrigation en Algérie pendant les mois d'avril et mai.
Cette question nous a paru présenter de l'intérêt en 1918, car, par
suite de la sécheresse , les Solanum tuberosum avaient souffert et les plan-
tations qui avaient été faites au cours de celle saison au Muséum s'annon-
çaient comme devant être déficitaires (1).
Nous devons dire lout de suite que M. Germain concevait l'essai à
entreprendre à un point de vue différent du nôtre, et il admettait que
la tentative faite pendant la guerre pouvait avoir une répercussion heu-
reuse pour l'avenir, la paix une fois rétablie.
Nous allons voir s'il y a lieu de croire qu'il s'agit d'un nouveau pro-
cédé de culture destiné à enrichir d'une manière permanente notre agri-
culture.
W En 1917. la question du ravitaillement a été grave, par suite du déficil
énorme des céréales (résultant de la réduction des terres emblavées, des gelées
intenses de l'année, de l'échec des semis de printemps et du défaut de main-
d'œuvre; ces causes ont agi en même temps que les torpillages par les sous-
mariuspour rendre la situation critique). Des efforts considérables ont été faits
par la population pour organiser partout des cultures potagères. Le Muséum a
cru devoir donner l'exemple, et, à la suite d'une décision de l'Assemblée des
Professeurs, des cultures de Pommes de terre, Haricots, Carottes, Rutabagas,
Navets ont été installées dans les parterres. Cette tentative a élé Miivie avec beau-
coup d'intérêt par le public : elle rappelait ceile qui avait été faite par la muni-
cipalité de Paris en 179'! pour organiser des potagers dans les jardins du fau-
bourg Saint-Germain. (Thiehs, Histoire de la RévoluL, t. Il , p. ';'u>. — Un amateur
543
Voici les résultats de l'expérience
récolte, 18 novembre 1918 :
plantation, 9 3 juillet; date delà
des curiosités de l'histoire de Paris , M. G. Gain, a suivi attentivement ces essais
et y a consacré un article du Temps.)
Voici d'ailleurs les résultats de cette culture, en 1917, pour les Pommes de
terre :
On a récolté en outre : i° Carottes (2 ares) 900 kilogrammes (65,000 kiiogr.
à l'hectare) [partagées ainsi : Cantine du Muséum, i5o kiiogr.; cheval d< la
culture, 'ioo kiiogr.; ménagerie, 35o kiiogr.]; a0 Navets (culture dérobée)
[i5o mèl. carrés], ia5 kilogrammes (donnés à la Cantine du Muséum); 6° Ha-
ricots: 80 kilogrammes (3o kiiogr. à la Cantine du Muséum, 5o kiiogr. aux
— 5M —
Les tubercules de Prime bretonne inutilisables commercialement étaient
au nombre de 175, pesant 1 kilogr. 820 (en moyenne 10 gr. h chacun);
ceux de Up to date étaient au nombre de 45, pesant Aoo grammes (en
moyenne 10 gr.).
Le poids du plus gros tubercule consommable de Prime bretonne était
de 71 grammes, et de Up to date, 85 grammes.
Il y a lieu d'attirer l'attention sur les dates de plantation (a3 juillet) et
de récolte (t8 novembre); à ce propos, on doit faire remarquer que pour
pouvoir conserver ces Pommes de terre à une époque aussi tardive, il a
été nécessaire de les abriter en coffre et sous châssis à la tin de l'automne.
Si cette précaution n'avait pas été prise, les tiges auraient pu geler dès
le i5 ou 20 octobre, ce qui aurait avancé la récolte d'un mois. Pratique-
ment, et en se plaçant dans les conditions de la grande culture, — et c'est
le cas qu'il faut envisager si la culture doit être faite en plein champ après
la moisson, — il faudrait donc compter sur une période de végétation de
trois mois. Grâce à la méthode que nous avons adoptée, l'expérience a
duré un mois de plus, par une culture horticole, avec des soins, une main-
d'oeuvre, un outillage qu'il ne faudrait pas admettre en cas de grande culture.
Examinons le rendement :
i" Prime bretonne, 67 tubercules ont donné 9 kilogr. 680, soit
o kilogr. \lxkh'] au pied; en admellanl une plantation agricole h des dis-
tances de 5ox4o centimètres, on trouve 7,228 kilogr. 35 à l'hectare;
2° Up to date, 20 tubercules ont donné 3 kilogr. 816, soit o kilogr. 1 qo5
au pied, et enfin 9,5s5 kilogrammes à l'hectare.
ouvriers). Les Rutabagas ont été donnés surtout à la ménagerie (les pigeons ont
mangé les feuilles dès le début, ce qui a nui à la récolte).
CULTURES DE 1 9 1 8.
Une partie de ces récoltes a été donnée à la Cantine du Muséum, le reste a été
vendu aux employés du Muséum au prix de la taxe.
Une récolte importante de choux pommés ( 5 ares) a été faite et répartie de la
même manière (elle n'est pas encore complètement terminée).
— 5/i5 -
Ces résultats sont médiocres au point de vue du rendement : c'est un
essai qui ne payerait pas, et il n'y a guère lieu, semble-t-il, d'espérer
quelque chose de pratique de cette méthode.
11 faut noter que l'insuccès de cette tentative doit tenir à ce que les
tubercules envoyés (qui auraient dû être plantés normalement l'année sui-
vante) étaient incomplètement mûrs : ils ont bien commencé à pousser en
tiges et feuilles, même en stolons souterrains, mais ils n'ont pas différencié
de tubercules (parfois les ébauches de ces organes étaient gros comme un
Pois). La deuxième variété «Up to date», qui est encore moins hâtive,
présente une proportion beaucoup plus forte de pieds qui n'ont pas
tubérisé : 12 sur 20.
A l'occasion des cultures dérobées, il est bon de rappeler ce qu'en dit
Mathieu de Dombasle (1) : «• Quoiqu'il puisse être avantageux, dans beaucoup
de circonstances, de prendre dans la même année une récolte de Navets,
de Sarrasin, de Millet, de Carottes, etc., après une récolte qui a laissé le
terrain libre de bonne heure dans la saison, il faut toujours prendre en
considération pour cela l'état dans lequel se trouve la terre. Si elle n'est
pas très riche et qu'on ne puisse pas lui consacrer une surabondance
d'engrais, la seconde récolte doit toujours être destinée à être enterrée en
vert, et si le sol n'est pas bien net de mauvaises herbes, il vaut bien
mieux, dans tous les cas, consacrer le temps où le terrain est libre à lui
donner des cultures répétées qu'à produire une seconde récolte.» Les cul-
tures dérobées , ffsi on les applique mal, occasionnent bien plus de perte
sur les récoltes qui suivent, qu'elles ne produisent de bénéfice, et dans la
plupart des circonstances une bonne demi-jachère sera plus lucrative
qu'une culture dérobée (2).»
La Pomme de terre précoce n'est pas citée parmi les cultures dérobées
recommandées dans les divers ouvrages agricoles et horticoles. Joigneaux,
cependant, dans le Livre de la Fermée dit qu'à diverses reprises on a
conseillé aux jardiniers de demander deux récoltes à leurs Pommes de
t1' Mathieu de Dombasle, Calendrier du bon cultivateur, i846, 8e édit., p. 222.
Barral, Dict. d'agricuh., II, £69, dit qu'en dehors des racines fourragères
comme Carottes, Navets, Choux-raves, qui peuvent être faites de cette façon, on
recommande surtout ces cultures pour des plantes fourragères à végétation rapide.
('2> Dans certaines régions, on réalise cependant des cultures dérobées qui pro-
duisent beaucoup, si le climat est favorable : dans certains cantons des Vosges,
les Navets réussissent très bien après le déchaumage des Seigles, qui mûrissent
de bonne heure. Une autre méthode est employée pour les Carottes, qui sont
semées au printemps dans les Seigles (au moins dans la petite culture, car
dans la grande culture ce n'est pas pratique) : après la moisson, on tait passer
la herse pour déchaumer et enlever les plus gros chaumes, et on se conteule
de cela.
(3> JoignkaijX, Livre de la Ferme, 1, p. 3i 3.
— 546 —
terre précoces. Mais ia méthode qu'il indique est tout à fait différente de
celle qui vient d'être exposée : on bouture la plante par un temps couvert
ou humide. L'auteur remarque que les pieds mères qui fournissent les
boutures s'en ressentent. Quant aux tubercules provenant du bouturage,
ils ne sont pas robustes, et, rren procédant de la sorte, on précipite la
dégénérescence de la plante». Cette méthode n'est, en somme, à recom-
mander que pour multiplier une variété nouvelle à laquelle on tient
beaucoup.
Conclusion. — Les résultats obtenus avec ces variétés précoces d'Al-
o-érie sont médiocres comme culture dérobée marchande; on peut envisager
cette tentative eu vue d'une culture d'amateur qui désirerait avoir des
Pommes de terre nouvelles à une époque où l'on n'en a pas normalement.
Ceci ne présente qu'un intérêt médiocre à une époque où les Pommes de
terre développées normalement abondent. D'ailleurs il est à remarquer
que les tubercules ainsi récoltés sont gorgés d'eau et peu riches en fécule :
ils n'ont pas la fermeté croquante sous la dent, même des Pommes de terre
nouvelles ordinaires. Il est bien certain qu'il s'agit d'un produit qui n'est
pas arrivé à maturité.
Au point de vue pratique, les frais de culture (préparation du sol,
engrais, plantation, binage, arrachage) ne permettraient pas de réaliser
un bénéfice. De plus, l'époque où il faudrait commencer celle entreprise
est une période où la main-d'œuvre est très occupée, — notamment par le
battage et par tous les travaux qui suivent la moisson , — et il serait à
craindre que les retards qui se produiraient dans la plantation ne contribuent
encore à réduire une récolte déjà médiocre, surtout avec une durée de
végétation qui ne serait que de trois mois au lieu de quatre comme dans
notre essai (durée prolongée qui ne peut être obtenue que dans un jardin
et non en grande culture).
5/i 7 -
Symptômes graves déterminés chez une jeune femme
PAT, LA PIQURE DUNE SEULE AbEILI.E .
PAR Mme M. Phisalix.
On sait (jue fie multiples piqûres d'Abeille, faites simultanément, sont
capables de déterminer la mort chez l'Homme et les gros Mammifères.
Une trentaine d'observations de ces cas mortels concernent surtout des
apiculteurs ou des amateurs d'apiculture. Mais on cite très peu de cas où
la piqûre d'une seule Abeille entraine des accidents graves; généralement,
les symptômes se bornent à une douleur locale cuisante, à la formation au
lieu de la piqûre d'une papule œdémateuse, d'abord pâle, qui grossit et
s'aréole d'un cercle rouge, puis, en même temps que la cuisson, régresse
en quelques heures.
Cette faible réaction s'explique par la dose minime de venin qu'une
Abeille est susceptible d'inoculer à un moment donné et que les moyennes
obtenues par Langer fixent à o milligr. k.
M. L. Cornil a récemment publié une très intéressante observation dans
le Bulletin de lu Société de pathologie comparée, du i3 mars 1917, où il
s'agit d'une jeune femme qui, piquée à la face dorsale de la main, pré-
senta presque aussitôt des symptômes graves revêtant par leurs caractères
et leur vitesse de développement l'allure du choc anaphylactique : troubles
dyspnéiques avec sensation d'étouffement, nausées, œdème, éruption urti-
carienne et enfin syncope. La malade, qui était au début de sa période
menstruelle, revenait à la santé au bout de quatre heures. En plusieurs
occasions, elle avait déjà été semblablement piquée sans éprouver autre
chose que l'action locale et quelques symptômes généraux, d'ailleurs très
fugaces.
Nous avons observé tout récemment un autre cas analogue, où les
symptômes, plus intenses et plus durables, rappellent assez exactement,
par leur gravité aussi bien que par leur nature, ceux que Langer a notés
chez le Chien après des injections intra-veineuses répétées de fortes doses
de venin d'Abeille.
H concerne également une jeune femme qui fut piquée le ah juillet
dernier, vers 10 heures du matin, en saisissant le gâteau d'une ruche
pour en couler le miel. L'Abeille, à demi-engluée dans ce gâteau, plongea
successivement son dard en deux points rapprochés de la face palmaire du
— 548 —
médius gauche. Malgré la douleur cuisante qui suivit, la jeune femme,
qui n'était pas émotive, n'attacha aucune importance à ce fait banal el
continua de vaquer à ses occupations.
Mais au bout d'une heure environ, elle ressentit du malaise, des four-
millements dans les membres, du prurit; il survint des nausées sans
vomissements, du vertige, puis enfin une syncope accompagnée de con-
vulsions doniques des muscles des membres, de la face, du thorax, puis
de contractures généralisées qui , intéressant les muscles du thorax, du
pharynx, du larynx, des mâchoires, déterminaient de la dyspnée, de la
dysphagie, de l'aphonie et du trismus. Le pouls était faible et rapide. Des
œdèmes, à début local, s'étendaient à la tête et au thorax, produisant une
fluxion spécialement marquée à la région mammaire.
A cette crise d'allure tétanique succéda la stupeur.
Le lieu de l'accident étant éloigné, comme beaucoup de nos villages
depuis la guerre, de tout poste médical permanent, on avait dû recourir
aux majors du cantonnement américain le plus voisin, situé encore à une
douzaine de kilomètres de là.
Les majors firent une incision au lieu piqué, une injection sous-cutanée
toni-cardiaque , puis se retirèrent en signalant notre présence dans le
voisinage plus immédiat pour le cas où l'état de la malade ne s'améliore-
rait pas. Ils nous firent en même temps informer des symptômes graves
observés et de la nature de leur intervention.
Dans le courant de l'après-midi, les mêmes crises convulsives se renou-
velèrent trois fois avec les mêmes alternances de stupeur.
Nous ne fûmes appelée que tard dans la soirée, quand l'entourage de
la malade craignit une issue fatale, et n'arrivâmes auprès d'elle que vers
minuit.
La situation était effectivement alarmante : la jeune femme était étendue
immobile sur le canapé où elle était tombée lors de sa première syncope;
elle venait d'avoir une nouvelle crise convulsive, avait encore les lèvres
serrées avec de l'écume aux commissures , du trismus , de l'aphonie , de la
dyspbagje et de la constriction du thorax. La respiration était en immi-
nence de s'arrêter; les battements du cœur faibles et rapides; l'œdème
avait presque disparu ; la stupeur était manifeste. Ainsi , quatorze heures
après l'accident, l'état de la malade était encore fort grave.
Le venin ayant eu, avant toute intervention, le temps d'envahir l'or-
ganisme et d'y produire son effet, on ne pouvait que tenter une médica-
tion symptomatique et éliminatrice.
Nous fimes aussitôt des injections sous-cutanées d'huile camphrée et de
sérum additionné d*eau salée physiologique.
Au bout d'une demi-heure à trois quarts d'heure environ, les contrac-
tures musculaires s'affaiblirent et, corrélativement, la respiration et le
pouls reprirent un rythme qui, sans être encore normal, était plus ras-
— 549 —
surent. La stupeur lit place à un réveil partiel où la malade put répondre
par signes du visage aux questions simples qui lui étaient posées.
Vers -3 heures du malin, la phase la plus critique de l'envenimation
était passée.
Néanmoins la malade resta encore toute la nuit et la matinée suivante
dans l'indifférence et la stupeur, sans que reprennent les crises convul-
sives; la déglutition ne devint possible que dans l'après-midi et, malgré
un régime de désintoxication, le retour à la santé exigea environ une
semaine.
A quoi faut-il attribuer l'intensité des symptômes ainsi observés ei qui
avaient failli coûter la vie à la malade par asphyxie d'ordre mécanique?
Sans doute la virulence du venin peut être accrue pendant l'été, saison
qui correspond à la période d'activité maxima des Abeilles; mais celle
cause à elle seule ne saurait être incriminée, car elle ne se manifeste que
très rarement parmi les nombreux cas de piqûre qui se produisent.
La sensibilité propre du sujet, son idiosyncrasie, suivant l'expression
consacrée, semble être un facteur plus important, et la question se ramène
à savoir à quoi est due cette sensibilité.
La malade ne put nous fournir aucune indication sur l'existence même
de cette sensibilité; si auparavant elle avait été piquée, elle n'y avait pris
aucune attention : ce n'était donc pas une nerveuse, elle n'était pas non
plus en période d'auto-intoxication physiologique. Nous n'avons pu relever
comme cause d'auto-intoxicalion éventuelle que le surmenage intense
auquel la population des campagnes était soumise pendant cette saison qui
était celle des récoltes.
Quant à la fréquence de la sensibilité de l'Homme au venin d'Abeille,
on sait que , parmi les personnes qui s'occupent d'apiculture et qui four-
nissent ainsi le maximum des cas de piqûres, le plus grand nombre, soit
les deux tiers environ, se montrent immunisées contro les symptômes
généraux par le fait des piqûres successives, l'autre tiers présentant tou-
jours une réaction vive à chaque piqûre. On sait aussi que les inoculations
aux animaux ont montré que le venin est capable de créer l'immunité.
A côté de la résistance propre des cellules au venin, on peut donc con-
cevoir aussi une résistance tenant à la composition chimique des humeurs
et surtout du plasma , la prédominance dans celui-ci , sous des influences
physiologiques ou pathologiques, de substances capables de former avec
le venin, ou de libérer sous son action, des produits hautement toxiques.
Aucune recherche directe ne permet encore de s'arrêter à une ou
à plusieurs causes déterminées et de fixer ainsi le mécanisme de l'hyper-
sensibilité.
550 —
Emploi des Algues mabines poub l'alimentation des CnEVAVx,
par M. Louis Lapjcque.
Cet emploi, dans sa forme actuelle en France, est dû à l'initiative de
M. l'Intendant militaire Adrian, dont la persévérance a abouti jusqu'à la
réalisation ; l'Intendance française a actuellement en cours des marchés
d'Algues pour le ravitaillement de la cavalerie militaire. L'étude scientifique,
avec les précisions et les perfectionnements pratiques qui peuvent en ré-
sulter, se poursuit dans le Laboratoire de Physiologie générale du Muséum,
rattaché à la Section d'Hygiène et Biologie de la Direction des Inventions.
D'ailleurs, la question a été l'objet de travaux dans ce Laboratoire
depuis l'origine; c'est même de là qu'elle a pris naissance, d'une façon
assez curieuse. Au début de l'année 1917, sur la demande de la Section de
Chimie delà D. I. , j'avais donné l'hospitalité à un chimiste, M. Gloess, qui
étudiait les Laminaires au point de vue de leurs applications comme agglo-
mérants: les Algues, en effet, comme on sait, contiennent en abondance
des hydrates de carbone gélifiants ou gommeux, dont quelques-uns sont
d'un usage courant, comme l'agar-agar des Algues du Japon, ou la gélose
de notre Cliondrus crispus. En 1 883 , un chimiste anglais, Stanford, a
insisté sur l'un de ces corps, ou plus probablement sur un certain com-
plexe de divers corps, extrait par lui des Laminaires et dénommé algine,
L'algine ou des produits analogues étaient, dès le début de la guerre,
fabriqués industriellement dans plusieurs usines de nos côtes bretonnes,
M. Gloess, après avoir signalé l'extension que pourrait prendre l'emploi
des matières de ce genre (1), s'occupait donc, en mai 1917, d'utiliser cette
ressource pour la Défense nationale. En particulier, il envisagea l'emploi
de l'algine pour l'imperméabilisation des capotes d'uniforme et alla sou-
mettre cette proposition à M. l'Intendant Adrian , alors à la Mission d'Essais
sous la direction de M. Pierre Dupuy.
On était fort préoccupé à ce moment d'assurer la nourriture de nos
Chevaux; l'avoine, notamment, présentait un déficit qui d'ailleurs n'a fait
que s'aggraver. Au premier coup d'œil , sur des chiffres donnés pour la
composition chimique de l'algine. M. Adrian fut frappé de l'analogie avec
l'avoine.
O Moniteur scientifique de Quesnevilk , mai' août, octobre 1916.
— 551 —
Il passa immédiatement aux essais pratiques et commença par installer
dans mon laboratoire une petite usine pour la préparation du produit.
Une baraque Adrian fut montée dans la cour, et une équipe de quatre
hommes et un caporal y travailla d'une façon permanente sous la direction
de M. Gloess. Un wagon d'Algues sèches fut envoyé de Bretagne, et ces
Algues soumises au tarage méthodique dans les conditions suivantes. Une
série de douze baquets était montée en cascade; l'eau de la concession
arrivant dans le baquet supérieur y était additionnée d'une petite quantité
d'acide chlorhydrique ordinaire, contenant par conséquent un peu de
chlore, puis, par un jeu de robinets, s'écoulait de baquet en baquet. Les
Algues brutes étaient déposées dans le baquet inférieur et remontées de
baquet en baquet, après un certain temps d'arrêt dans chacun, jusqu'au
baquet supérieur. Elles étaient alors rincées à l'eau simple, réduites en
menus morceaux à l'aide d'un hache-paille , et finalement mises à sécher à
l'air sur de grands châssis de toile. Le produit ainsi obtenu consiste,
on le voit, en Algues (ces Algues étaient, comme j'ai pu m'en assurer plus
lard, presque exclusivement des Laminaria flexkaulis avec quelques rares
L. Chusioni) lavées abondamment en milieu acide : c'est donc la somme
des matières insolubles. M. Gloess l'appelait, par une extension assez abu-
sive du mot, algine brûle; parfois même, le terme aîgine a été employé
seul.
Ainsi préparées, ces Algues furent essayées, en substitution d'une partie
de la ration d'avoine, d'abord sur quelques Chevaux d'un équarisseur
parisien, puis sur vingt Chevaux d'un régiment de cavalerie. Les deux
séries ont montré le maintien du poids et du bon état des Chevaux, avec
même un bénéfice au profit des sujets nourris d'Algues (1'.
M. Adrian me fit alors l'honneur de me demander mon avis sur la
valeur alimentaire des Algues. Je dus réserver mon appréciation jusqu'au
moment où j'aurais pu procéder moi-même à des expériences suivies dans
leur détail physiologique. Théoriquement, en effet, il y avait quelque
difficulté à admettre le point de départ , l'assimilation chimique de l'avoine
et de l'algine. Les analyses faites suivant la méthode classique (méthode de
Weende) consistent essentiellement dans l'hydrolyse par une solution
acide bouillante; elles comptent indifféremment comme matière hydrocar-
bonée extractive tout ce qui se dissout, que ce soit l'amidon réellement di-
gestible et éminemment nutritif, se transformant intégralement par la
digestion eu glucose, sucre physiologique, combustible par excellence de
la machine animale, ou que ce soit des hémi-celluloses, ou encore des
gommes totalement indigestibles pour les carnivores, plus ou moins diges-
tibles pour l'herbivore,' grâce aux fermentations intestinales, mais même
1 \nr.iAN. Comptes rendus de V Académie des Sciences, 7 janvier 1918.
— 552 —
alors d'une valeur alimentaire moins certaine, et notamment quand elles
se résolvent, comme beaucoup de gommes, en pentoses au lieu d'hexoses,
incapables de fournir de l'énergie au muscle. Dans le cas de l'avoine, les
c.rlnicli/s hydro-carbonés de l'analyse sont, pour la plus grande part,
quelcpie chose comme les trois quarts, l'amidon de l'amande; pour un
quart seulement , les hémi-celluloses et les penlosanes de l'enveloppe.
Dans le cas des Algues, à quoi avons-nous affaire? Sûrement pas à de
l'amidon, qui n'existe pas chez les Algues brunes. Et comme on insistait
sur l'algine , on évoquait dans mon esprit les expériences qui ont montré
la non-digeslibililé et la valeur alimentaire nulle des matières similaires
d'autres Algues, agar-agar et gélose. Non-digestibilité pour les Carnivores et
pour l'Homme, qui n'exclut pas la digestibilité chez les Herbivores, mais
alors par un mécanisme microbien , et avec une significatiou nutritive bien
différente ; les Algues ainsi ne seraient pas de l'avoine, mais du foin, peut-
être seulement de la paille. Il fallait préciser.
Le beau Laboratoire de Chauveau, que l'Assemblée du Muséum avait
mis à ma disposition pour les recherches concernant la Défense nationale
avant même qu'il fût définitivement attribué à la chaire de Physiologie
générale, comprend des écuries et une bascule à Chevaux.
M. Adrian voulut bien s'entremettre pour obtenir du Ministère de la
Guerre des Chevaux d'expérience et un palefrenier militaire. Mais, sur ces
entrefaites, M. Gloess avait été appelé à d'autres fonctions, et il fallut un
certain temps avant qu'un nouveau chimiste, M. Chamagne, revînt au
Laboratoire, toujours sous les ordres directs de M. Adrian, préparer la ma-
tière à essayer. Les Algues mises en œuvre étaient les mêmes que précé-
demment, et leur traitement fut le même, sauf qu'à l'acide fut substituée
de la chaux, et, par suite de la mauvaise saison, le séchage dut se faire eu
étuve.
La série d'expériences sous ma direction ne fut commencée que le
20 mars 1918 ; ces expériences ont été suivies par le Ministère de l'Agri-
culture et du Ravitaillement général , par l'intermédiaire d'un officier dé-
légué à cet effet. Mes collaborateurs spécialement affectés à ces recherches
ont été M. Barbé et le Lieutenant Powick, de l'Armée américaine. Je
dois remercier aussi M. Mouquet, Vétérinaire du Muséum, pour ses bons
conseds.
Après une quinzaine consacrée à établir chez les sujets l'équilibre nu-
tritif strict avec les aliments ordinaires, la ration d'entretien fut fixée avec
2 kilogrammes d'avoine. Exercice : une heure de promenade haut le pied.
Le 18 avril, les Algues furent introduites dans le régime : 1 kilogramme
par jour en substitution d'un poids égal d'avoine." Mélangées au restant de
l'avoine, elles furent acceptées sans difficulté.
L'examen systématique du crottin donna lieu à uue constatation tout à
— 553 —
fail imprévue. Trente heures environ après le premier repas d'Algues, quel-
ques fragments apparurent dans le crottin, ayant exactement l'aspect,
la consistance, l'épaisseur des morceaux avant ingestion, et simplement
gonflés daus l'eau. L'examen microscopique, même avec l'emploi de divers
colorants, ne révéla non pins aucune altération pour les morceaux ayant
traversé tout le tube digestif. Dans les vingt-quatre heures suivantes, les
morceaux d'Algues semblant inaltérés devinrent très abondants et furent
jugés représenter la totalité de la ration ingérée. On chercha le moyeu de
les séparer quantitativement; mais le lendemain les fragments d'Algues,
toujours aussi nombreux, étaient manifestement altérés et avaient perdu
leur consistance; le jour suivant, ils étaient réduits à de vagues amas glu-
tineux ; ils diminuèrent progressivement pour disparaître le huitième jour
du régime; c'est-à-dire , en tenant compte du temps nécessaire aux aliments
pour parcourir le tube. digestif du Cheval, que les Algues échappant com-
plètement à la digestion le premier jour étaient complètement digérées le
cinquième ou le sixième jour. Ce résultat a été obtenu identiquement sur
trois Chevaux différents.
Les Algues sont donc digestibles pour le Cheval, au moins après une
rapide accommodation ; elles le sont même à un degré exceptionnel,
puisqu'elles ne laissent aucun résidu apparent. Elles sont eu même temps
nutritives. Les Chevaux soumis à ce régime maintinrent en effet leur poids
corporel et leur bon état général. Je passe sur le détail des expériences qu'il
serait trop long de reproduire ici.
Une fois épuisé ce premier stock d'Algues, qui montait à t oo kilogrammes
environ, l'Intendance demanda des essais sur un autre spécimen préparé
dans une station militaire spéciale à Cosqueville (Manche). Tandis que la
préparation de M. Chamagne se présentait sous forme de petites lamelles
vert foncé, celle-ci, étiquetée avoine marine, était constituée par de longs
rubans couleur de paille ou vert clair assemblés en bottes. Différences sans
signification physiologique, même la couleur : j'ai eu l'occasion de le
constater clairement parla suite. Laminaria flexicaulis (c'était toujours la
même plante), de brune devient verte quand elle est touchée par un acide
ou un alcali ; elle blanchit rapidement et complètement lorsque . après
lavage, elle est exposée à une lumière vive; elle garde toute sa couleur
quand elle est séchée dans l'ombre d'une étuve. Le traitement de Cosque-
ville, d'après ce qui m'a été rapporté oralement par l'Officier de liaison du
Ravitaillement, était le suivant : Les Algues, cueillies en canot, étaient plon-
gées fraîches dans des tonneaux remplis d'eau douce fortement acidulée par
l'acide sulfurique; après avoir séjourné quelques heures dans ce bain, elles
étaient longuement lavées à l'eau courante dans une petite rivière, puis
mises à sécher soit sur pré, soit sur des (ils de fer. Le rendement était
d'environ une tonne d'Avoine marine pour dix donnes d'Algues fraîches.
Ces Algues de Cosqueville furent administrées aux Chevaux dans les mêmes
— 55/i —
conditions que les Algues de Chaîna;; ne, et avec les mêmes résultais. La
digestion totale eut lieu d'emblée (1).
Le remplacement de 1 kilogramme d'avoine par 1 kilogramme d'Algues
laissa intacts le poids corporel et l'état général des sujets.
Mais il s'agissait d'expériences sur la ration d'entretien, non de travail.
Or il est bien connu en zootechnie que les équivalences ne sont pas les
mêmes dans un cas que dans l'autre, et l'avoine est précieuse justement
comme aliment de travail. On avait pu, à l'entretien, remplacer intégrale-
ment la ration d'avoine par le même poids d'Algues de Cosqueville : mais
le remplacement poids pour poids s'est montré également efficace (à con-
dition que la puissance digestive du sujet fût normale) simplement avec du
foin, que personne ne prétendra mettre sur le même rang que l'avoine, ou
avec du marc de pommes, succédané qui a eu beaucoup de succès l'année
dernière dans notre cavalerie ; les Chevaux, en effet, acceptent facilement,
avec avidité même, un picotin de marc de pommes, dont le parfum est
appétissant, même pour un odorat humain. Mais nous pouvons facilement
imaginer ce que cette matière représente comme nourriture; après la fer-
mentation du cidre et le passage au pressoir, à peu près toutes les matières
sucrées sont parties, et il reste la cellulose, le squelette du fruit pour
ainsi dire, quelque chose comme un sac vide ou une éponge pressée (2).
Je n'ai pas pu encore réaliser des expériences précises sur un travail in-
tense, mais même pour un travail léger, deux heures par jour de traction
en terrain plat, la substitution totale n'était plus possible.
Dans une expérience sur le cheval Kappa , avec le travail ci-dessus , on
obtint l'équilibre par 1 kilogr. 5oo d'Algues et o kilogr. 5oo d'avoine
(outre le foin et la paille eu quantité convenable), mais cet équilibre ne se
maintint pas lorsqu'on remplaça les o kilogr. 5oo d'avoine par un poids
égal de marc de pommes.
Nous arrivons donc à cette conclusion que les Algues employées — Lami-
naria Jlexicaulis préparées suivant la technique de Chamagne ou celle de
Cosqueville — sont pour le Cheval digestibles et nutritives, mais qu'elles
doivent être rapprochées plutôt du foin que de l'avoine.
En tout cas elles sont sûrement inoffensives , même pour un usage pro-
longé. Ainsi le cheval Kappa a reçu chaque jour, du 18 avril au 1" mai
(inclus), 1 kilogramme; du 2 mai au 2& juillet, 1 kilogr. 5oo, soit en tout
i3o kilogrammes de cet aliment, sans aucun inconvénient. Le Cheval est
W Ce qui ne prouve rien, les sujets étant acclimatés aux Algues par la pé-
riode précédente; mais j'ai des raisons chimiques de croire que la dissolution
des Algues dans les sucs digestifs est plus facile après traitement à l'acide qu'après
traitement à la chaux.
<2) Les pépins, théoriquement, doivent être considérés à part; en effet, ils
contiennent des réserves intéressantes sous forme de graisse.
~ r r
encore en expérience, ayant continué, avec quelques intervalles, à con-
sommer de copieuses rations de Laminaires. II est maigre, ayant été
presque continuellement maintenu à l'entretien strict, mais il est toujours
robuste et franc du collier.
On pouvait redouter a priori une influence nocive de la forte teneur en
matières minérales. Les préparations contenaient, en effet, Tune comme
l'autre, environ i5 p. 1 oo de cendres totales, soit, avec 20 p. 1 00 d'humidité,
à peu près un cinquième du poids de la matière sèche. Uue ration rie
1 kilogr. 5oo (et pour certains Chevaux la ration a atteint 2 kilogrammes)
introduit donc dans l'organisme 2 25 grammes de matières minérales.
L'urine des sujets est chargée, dès son émission, d'un précipité calcaire
extraordinairement abondant ; le sol de l'écurie se recouvre d'une couche
crayeuse. Kn outre, dans ces matières minérales, il reste de l'iode; l'urine
en excrète près de 1 gramme par jour.
J'ai essayé vainement de diminuer cette teneur minérale par de nou-
veaux lavages, même fortement acides; les sels qui sont là font partie des
tissus et ne s'en vont qu'avec la matière organique à laquelle ils sont liés.
M. le Directeur des Inventions voulut bien m' envoyer en mission au
bord de la mer pour reprendre le problème à sa source, avec une subven-
tion me permettant de faire du travail un peu en grand.
Je me suis rendu d'abord en un point où je connais bien la côte et les
marins, à Ploubazlanec , près de Paimpol.
A la grande marée du commencement de juillet, je fis quelques petites
pêches de Laminaires, et mon attention fut rappelée sur l'excrétion de ma-
tières sucrées qui s'établit dès que l'Algue est hors de l'eau et donne nais-
sance peu à peu à des efflorescences remarquables. Je me souvins que la
matière première employée par M. Gloess et M. Ghamagne était entière-
ment couverte de telles elflorescences qui fatalement devaient disparaître
au lavage. Perdre du sucre dans la préparation d'un aliment, quoi de plus
choquant pour un physiologiste ? Les matériaux rapportés au laboratoire
montrèrent en effet que le premier lavage enlevait, avec un peu de sels,
beaucoup de matière organique. Il est certain qu'il faut laver les Algues
pour les dessaler, sinon elles sont hygrométriques au point de n'être pas
maniables, sans même parler des dangers physiologiques de leur salinité.
D'autre part, il faut s'efforcer de conserver le plus possible de matières
sucrées qui représentent l'aliment de travail par excellence. II était donc
indiqué d'essayer des lavages courts sur plantes aussi fraîches que possible,
de façon à utiliser la différence des vitesses de diffusion des sels et des
hydrates de carbone solubles. Le lavage à l'eau simple n'est pratiquement
pas possible en raison de l'état glutineux que prennent immédiatement les
Algues. Il faut laver en milieu acide, comme Gloess ouCosqueville, ou en
présence de chaux, comme Ghamagne, deux procédés connus d'ailleurs
-MlISKUM. \\l\. 37
— 556 —
depuis fort longtemps. La chaux étant à tous points de vue plus commode,
j'ai choisi le traitement à la chaux.
J'ai obtenu des résultats inespérés.
Le limbe de Laminaria Jleancaulis , fraîchement cueilli, plongé un quart
d'heure dans un lait de chaux léger (k à 5 grammes de CaO par litre),
puis rincé un quart d'heure à l'eau douce et séclié à l'air, cesse d'être
hygrométrique ei se conserve aussi facilement que du foin ; son humidité
se fixe entre i5 et 18 p. 100; il ne contient que 10 à 19 p. 100 de cendres.
Enfin et surtout, les a/5 de sa matière sèche sont constitués par un hydrate
de carbone soluble que l'hydrolyse transforme totalement en glucose. Cet
hydrate de carbone est 3e laminarine de Schmiedeberg, dont l'étude a été
récemment reprise dans un très important travail du botaniste suédois
Kvlin ''».
La question de la valeur alimentaire des Algues se trouve changée du
tout au tout. Les lavages prolongés et laborieux des produits qui m'avaient
d'abord été fournis pour essais avaient pour résultat d'enlever la substance
véritablement nutritive et de ramener l'Algue au même état (pie le marc de
pommes épuisé par la cidrification,
Les matières minérales se retrouvent même en plus forte proportion
après cet épuisement qu'après un lavage court, résultat paradoxal qui
s'explique de la façon suivante :
A travers l'épiderme de la plante insolubilisé par la chaux se produit
une dialyse ; les sels de l'eau de mer, chlorure de sodium et de magné-
sium, présents par simple imbibition. diffusent très vite au dehors; la
laminarine diffuse lentement; les sels de constitution de tissus de soutien
restent fixés; si la laminarine est restée dans la plante, la quantité de ces
sels est la même, leur proportion est moindre. J'ai traité ainsi par un
lavage court plusieurs tonnes de Laminaires. J'avais affrété une gabarre de
goémoniers et fait construire un bassin cimenié à l'embouchure d'un petit
ruisseau dans la mer. Le rendement a été double environ de celui de Cos-
queville, et j'ai pu constater qu'il n'était pas nécessaire de passer par des
usines pour préparer un fourrage marin qui s'annonce désormais comme
vraiment précieux.
Les matériaux rapportés au Laboratoire y sont l'objet d'une étude chi-
mique el physiologique. Je me propose aussi de suivre les variations sai-
sonnières, qui sont de toute importance, et de comparer les autres Algues
à Laminaria jlexieaulh qui, d'ores et déjà, peut être proclamée la meil-
leure espèce.
O Untersuclnni<]vn ûber die Biochemie der Meeresalgen, Zeitschrijt jiir Physio-
logische Chemie, I. 83, p. 171, 191'î, et t. 96, p. 33y, 1915. La marmite, plus
visilile, est moins intéressante,
r>57
LISTE DES PUBLICATIONS
RELATIVES AUX TRAVAUX
FAITS DANS LES LABORATOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE
PENDANT L'ANNÉE 1918.
Anatomie COMPARÉE.
Pi. Anthony, Assistant. — Le développement du cerveau chez les Singes.
1" partie : Préliminaires et Anthropoïdes. Ann. se. nalur. zool. , io* série,
n° 1, p. 1-120, pi. i-8, 69 fig.
Recherches sur le développement de la circulation chez les Poissons téléos-
téens. Arch. Zool. exp. et gén. , t. 57, juin 1918, p. 1 —45 , pi. 1, 3i fig.
— Sur la signification des éléments de la ceinture scapulaire chez les Verlélirés.
Bull. Acad. Médec, 19 février 1918.
— Morale et Biologie. Revue scientifique , i5-aa juin 1918, p. 367-869.
- Les dimensions du canal vertébral lomhaire de l'Homme de la Chapellc-aux-
Saints. Revue Antkropol. , mai-juin 1918, p. 199-198.
— Comptes rendus dans la Revue générale des sciences :
3o janvier 1918. Ouvrage de R. Larger : Théorie de la contre-évolution
(travail pour lequel ont été utilisés les documents du laboratoire d'Ana-
tomie comparée du Muséum).
i5 avril 1918. Ouvrage de W. Jamhes : Causeries pédagogiques.
i5-3o août 1918. Ouvrage de H. Vallois : Etude analomique de l'arti-
culation du genou chez les Primates (travail du laboratoire d'Anatomie
comparée du Muséum). Thèse doct. méd. Montpellier.
i5 octohre 1918. Ouvrage de R. S. Lull : Orgauic évolution.
II. Meivillk. — Sur quelques particularités du tégument des Eléphants. Bull.
Muséum, 1918, p. 3og-3i8, pi. 6-8.
Ed. Retterer et H. Nedville. — vSur un cas de dégénérescence mélanique des
ganglions lymphatiques (Hippopotame). Bull. Muséum, 1918, p. 99-103,
pi. 1-9.
— Du taise des paupières. C. R. Soc. Biologie, 1918, p. 79-82.
— Du tarse des paupières de plusieurs Mammifères. Ibid. , p. 119-191.
— 558 —
Ed. Retteheiî et H. Neuville. — Du tarse des paupières des Oiseaux. Ibid. ,
p. 791-794.
— Des sésaraoïdes dorsaux des doigts du Lion et du Chat. Ibid., p. 353-356.
— Des sésamoïdes de la gaine et des tendons des fléchisseurs du Lion. Ibid. ,
p. 63o-633.
— Des proportions de la main de quelques Singes. Ibid., p. 933-936.
— Des articulations métacarpo-phalangienues de quelques Singes. Ibid. , p. 960-
963.
— Des articulations métacarpo-phalangiennes de quelques Carnivores et Ongulés.
Ibid. , p. 110&-1 107.
Éd. Retterkr. — Des caractères distinctifs de la main humaine et de la patte
du Chien et du Lion. C. R. Soc. Biologie , 1918, p. 702-705.
V. de Fenis. - Contribution à l'étude du cri et du chant des Oiseaux dans ses
rapports avec la Musique. Bull. Inst. Psychol., Sect. Psych. animale, 1918,
p. i-46.
E. Jeanselme. — Sur la signification du «Tubercule de Carabelli». La Presse
médicale 1918, n° i3, au p., 10 tig.
Mammalogib et Ornithologie.
E.-L. Trouessart, Professeur. — Le Lapin de Porto-Santo et le Lapin nègre de
la Camargue. Bull. Muséum, 1918, fig.
— Les Sarcoptides conservent des traces de trachées atrophiées. Bull. Soc. zool.
Fr. , xli , p. 61. fig.
— Troisième note sur les Sarcoptides pilicoles et description de genres nou-
veaux. Ibid., xlii, p. i5i, fig.
— Le Bison d'Europe (Bison bonasus L.). L'Acclimatation, Ann. 45, p. 187, fig.
— L'Ane du Soudan ou de Nubie (Equus asinus ajricanus). Ibid., p. 2o3, fig.
— Le Khemas thar ou Jharal (Hemitragus jemlaïcus H. Sm.). Ibid. , p. 219, fig.
— Le Bison d'Amérique (Bison bison ou Bison americanus). Ibid., p. 299, fig.
— La Musaraigne héroïque et les Animaux cuirassés (fig.). La Nature. 19 oc-
tobre 1918.
A. Menkgaux, Assistant. — Sur nue petite collection d'Oiseaux de l'Afrique Occi-
dentale française. Revue fr. d'Orniih., 1918, p. 185-189.
— Etude d'une collection d'Oiseaux faite par M. Wagner dans la province des
«Misiones» (Rép. Argent.). Ibid., p. 288-29.3.
— Quelques changements dans la nomenclature des Oiseaux d'Europe. Ibid.,
nos 112-11.3, p. 296-298.
— 559 —
A. Menegaux, Assistant. — L'Ami des Oiseaux. Petit manuel de protection.
Edition de la Revue fr. d'Ornith., 36 p. et 20 tig.
— Elevage du Lamantin d'Afrique comme animal de boucherie. C. R. Acad.
d'Agr. de France, juillet 1918.
— Revue française d'Ornithologie, îa numéros 1918.
A. Menegaux et van Saughem. — Sur une petite collection d'Oiseaux du Congo
belge. Revue fr. d'Ornith., 1918, p. a5i-25/i et p. 357-369.
Max Kollmann, Préparateur. — Sur trois espèces de Mammifères de la région
balkanique. Rull. Muséum, 1918, p. i56.
— Note sur les Mammifères rapportés d'Asie Mineure par M. Gadeau de Ker •
ville, lbid., p. 201.
— Counochaetes taurinus babaulti, forme nouvelle du British East Africa. lbid. ,
p. 3i9.
— Mammifères de la mission Babault en Afrique Orientale anglaise. 80 pages,
28 fig. , h pi. (A l'impression.)
— Sur la généralité de la présence de la Kératine dans les épithéliums pavi-
menteux. C. R. Soc. Riologie, novembre 1918.
L. Brasil, Professeur de l'Uuiversité de Gaen. — Notes sur une nouvelle collec-
tion d'Oiseaux de la Nouvelle-Calédonie; distribution de quelques forme6
locales. Revue fr. d'Ornith., 8e ann., p. 19^1.
— Le nom de genre Mesites. Bectification. lbid., 9e année, p. 179.
— Notes sur la Faune ornithologique de l'Océanie. Bull. Muséum [1917] 1918,
p. 429.
J. Berlioz. — Sur les variations de plumage chez les Oiseaux. 1. Etude sur YHal-
cyon albicillatus Cuv. et sur Chloropsis Hardwicki .lard, et Selby. Revue fr,
d'Ornith., 9" ann., p. 173.
Zoologie : Reptiles, Batraciens, Poissons.
L. Boule, Professeur. — Bévue de Zoologie (Beptiles, Batraciens, Poissons).
Rev. gén. Se. pures et appl., XXV, 3o janvier et i5 février 1918.
— Description d'une collection d'étude des Beptiles (Bhyncocéphales, Crocodi
liens, Chéloniens) nouvellement installée dans les galeries. Bull. Muséum,
1918, n° 5.
— La vie et l'œuvre de Lacépède. Mém. Soc. Zool. France, XXVII.
— Considérations sur la biologie du Thon commun ( Orcynus thynnus L. ). Bull.
Inst. Océanogr., n° 3^5.
— Sur l'état des Saumons reproducteurs pendant leur migration de ponte dans
les eaux douces de notre pays. C. R. Acad. Sciences, t. 167.
— 560 —
Mm* Phibalix. — Les venins cutanés du Spelerpes Juscus. Bull. Muséum .
1918, p. 92.
P. Chabanaud. — Etude complémentaire de deux Agama de l'Afrique Occiden-
tale et description de quatre espèces nouvelles de Reptiles de la même
région. Bull. Muséum, 1918, p. io'i.
— Etude d'une collection de Reptiles de l'Afrique Occidentale française récem-
ment donnée au Muséum d'Histoire naturelle de Paris par le D' G. Rouel .
avec la description de deux espèces nouvelles. Ibid., 1918, p. 160.
Entomologie.
E.-L. Bouvier, Professeur. — ■ Sur une petite collection de Crustacés de Cuba
offerte au Muséum par M. de Boury. Bull. Muséum, 1918, p. 6-i5 et
7 fig. dans le texte.
Sur quelques Crustacés décapodes recueillis par M. Guy Baliault dans les
oaux douces de l'Inde anglaise. Ibid. , p. 386-3o3 et 10 fig. dans le
texte.
— La vie psychique des Insectes, un vol. de 3oo pages avec. 16 fig. dans le texte.
Bibliothèque de philosophie scientifique, Flammarion, éditeur.
P. Lesne, Assistant. — Coléoptères Buprestïdes des îles Mascareignes. Ann. Soc.
Entomol. de France, [1917] 1918, p. 4^7-^179, avec planche coloriée et
fig. dans le texte.
— Insectes subfossiles des tourbières sous-marines de Belle-Ile. Bull. Muséum,
1918, p. 397-402.
La faune entomologique des tourbières sous-marines de Belle-Ile. C. B. Acad.
Sciences, t. 167, p. 358, 7 octobre 1918.
- Catalogue des Coléoptères de la région malgache décrits ou mentionnés par
L. Fairmaire. Un volume de 180 + iv pages. Paris, Imprimerie nationale,
[1917] 1918 (publication annexe du Bull. Muséum). — (En collaboration
avec le Dr Bené Marie.)
L. Berland, Assistant. — Description de quelques espèces nouvelles d'Avicula-
rides africaines. Bull. Muséum, [1917] 1918, p. 4fi6-48i, 16 fig. dans le
texte.
G. Bénard, Préparateur. — Note sur deux Coléoptères de l'Ile Maurice et des
Séchelles. Bull. Soc. entom. de France, 1918, n" 19.
F. Le Cerf, Préparateur. — Contributions à l'Étude des Aegeriidae (I" partie)
in : Etudes de Lépidoptérologie comparée, 270 p. , i5 pi. en couleurs, 1 pi.
noire, 13 fig. dans le texte.
— Description d'une Triphosa nouvelle de Corse et observations sur les formes
apparentées à Triphosa sabaudiuta Dup. Bull. Muséum , 1918, i5 p., 1 pi.,
2 fig. noires.
- 561
Zoologie : Vers et Crustacés.
Ch. Gravier, Professeur. — La collection d'Annélides Polychètes du baron de
Saint-Joseph. Bull. Muséum, [1917] 1918, p. 486-488.
Sur un nouveau Copépode (FlabcUicola n. g. neapolitana n. sp.) parasite, d'un
Annélide Polychète [Flabelligera ( Siphonostoma) dipkchaitos (Otto)]. C. B.
Acad. Se, t. 166, p. 009.
Note préliminaire sur les Antipathaires recueillis par la Princesêe- [lice, de
igo3 à 1910. Bull. Inst. Océanogr., n" 343, 3 p., 4 fig.
— Note sur une Actinie (Thoracactis n. g. Topsenti n. sp.) et un Annélide
Polychète (Hermadion Fauveli n. sp.) commensaux d'une Éponge siliceuse
(Sarostegia oculata Tops). Bull. Inst. Océanogr., n° 346, ao p., La fig.
— Sur les Actinies des grands fonds de l'Atlantique septentrional provenant des
croisières de la Princesse- Alice et sur quelques traits de la Biologie de ces
animaux. C. R. Acad. Se, t. 167, p. 655.
— Note préliminaire sur les Hexactiniaires recueillis au cours des croisières de
la Princesse-Alice et de Y Hirondelle, de 1888 à 1913. Bxdl. Inst. Océa-
nogr., n° 346, ai p., 9 fig.
Note sur le don de la Collection d'Arachnides de M. Eug. Simon au Muséum
d'Histoire naturelle. Bull. Muséum, 1918, p. 383-384.
Contribution à l'étude d'un Copépode (Flabcllicola neapolitana Gravier)
parasite d'un Annélide polychète [Flabelligera (Siphonostoma) diplochaitos
(Otto)]. Pubbl. Staz. Zool. Napoli, vol. 11, 1918, p. 369-829, tav. 1 1.
— Note sur les Antipathaires du golfe de Naples. Pubhl. Staz. Zool. N«p<>l,.
p. 399-240, tav. ia-i3.
— Sur l'adaptation du pied au milieu ambiant chez les Actinies des grandes
profondeurs sous-marines. C.B. Acad. Se, t. 167, p. 1009.
L, Face. — Sur quelques Araignées Théraphoses de l'Italie méridionale et de
Sicile. Bull. Muséum [1917-] 1918, p. 48a-485.
r
L.-G. Seuuat. — Sur un nouveau Stroûgle (Trichoslrongylidœ) de l'Echasse.
Bull. Muséum, 1918, p. 11 3-n 5.
— Sur les Strongles du gésier des Palmipèdes. Bull. Muséum, 1918, p. 345-
35i.
P. Fadvel. — Annélides Polychètes des côtes d'Arabie récoltées par M. Ch.
Pérez. Bull. Muséum, 1918, p. 3a9-344.
— Annélides Polychètes nouvelles de l'Afrique orientale, Bull. Muséum, 1918,
p. r>o3-5o9.
5 fi 2 —
Malacologie.
L. Jocbin, Professeur. — Le Comité royal thalassographique Italien. Bull. Inst.
Ocêanogi'. n" 33^, janvier 1918.
— Etudes préliminaires sur les Céphalopodes recueillis au cours des croisières
de S. A. S. le prince de Monaco, 5e note. Moschites verrucosa Verrill. Bull
Inst. Océanngr. , n° 3 3 9 , 1918.
— Idem. 6" noie. Vilreledonella Richardi Jouhin. Bull. Inst. Océanngr.. n° 34o,
mai 1918.
Observations sur la nourriture des Thons de l'Atlantique (Germo alahnga
Gmelin). En collaboration avec M. Roule. Bull. Inst. Océanogr., n° 348,
avec une carte. 1 5 décembre 1918.
— Note sur l'utilisation des hydravions pour les recherches océanographiques el
les pêches. Bull. Inst. Océanogr., n° 349, 2 5 décembre 1918.
Ed. Lamy, Assistant. — Révision des Maclridae vivants du Muséum d'Histoire
naturelle de Paris. Journ. de ConchyL, LXIII [1917], p. 178-275 et 291-
44 1, pi. VI-VII, 3o fig. dans le texte, février 1918.
— Coquilles sénestres chez les Lamellibranches. Bull. Muséum. [1917] 1918,
p. 489-493.
— Les Tellines de la mer Rouge. Bull. Muséum, 1918, p. 96-33, 116-19/i,
167-1 72.
— Les Psammobies de la mer Rouge. Bull. Muséum, 1918, p. 2 42-2 5o.
— Notes sur quelques espèces de Purpura déterminées par Rlainville dans la
Collection du Muséum de Paris. Bull. Muséum, 1918, p. 352-357, /|2'l_
429.
— Les Donaces de la mer Ronge. Bull. Muséum, 1918, p. 43o-43a.
L. Germain, Assistant. ■ — L'étang de Rerre. Annales de Géographie, t. XXVI,
p. 329-343, 2 cartes, janvier 1918.
— La Biogéographie. Annales de Géographie, XXVII, p. 1-10, i5 janvier
1 <J 1 8.
— La Méditerranée d'après les résultats des campagnes du Thor, in La Géogra-
phie, décembre 1918, 22 pages, 3 cartes.
— Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Asie Antérieure : 8e note. Bull.
Muséum, 1918, p. 271-283, pi. Y.
-— Contributions à la Faune malacologique de Madagascar. Bull. Muséum, 1918 :
Ill-IV, p. 34-54.
V, p. 181-186, 3 fig. dans le texte.
VI, p. 5i6-5a4.
— 563 —
L. Germain, Assistant. — Contributions à la Faune nialacologique de L'Afrique
équatoriale. Bull. Muséum, 1918 :
XLIX, p. i25-i 36, pi. III.
L, p. i37-i4i.
LI, p. 173-180.
LU, p. 261-270.
LUI, p. 358-37o.
L1V, p. 633-45/i.
P. Dupois, Commandant (Armée belge). — Notes prises au cours de l'examen
de la Collection de Polyplacophores du Muséum de Paris. Bull. Muséum .
[1917] 1918, p. 533-538.
Botanique : Phanérogamie.
H. Lecomte, Professeur. — Observations sur les Delpydora , in Bull. Muséum,
1918, p. A55, avec figure.
— Une nouvelle plante à fleurs épiphylles. Bull. Muséum, 1918, p. 55, avec
figures.
— Les Sapotacées du genre Baillonella , in Bull. Muséum, 1918, p. i4a.
— Le «Capucin» des Seycbelles. Bull. Muséum, 1918, p. 28Û.
— Genre nouveau de Sapotacées, in H. Lee. Notul. System., III, p. 336, avec
figures.
M"c A. Camus. — Le Typha provincialis (T. angustata X latijolia) A. Camus
dans les Alpes-Maritimes. Rev. scientifique, 3e trim. 1918, p. 88.
F. Gagnepai\ , Assistant. — Revision des Tldadiantha asiatiques du Muséum.
Bull. Muséum, 1918, p. 287-296.
— Cucurbitacées nouvelles de l'Herbier du Muséum. Bull. Muséum, 1918,
p. 371- 38o.
— Eugenia nouveau d'Indochine, in H. Lee. Not. Syst., III (1917-1918).
— Lagerstrœmia nouveaux d'Indo-Chine . in H. Lee. Not. Syst., III, p. 355-363.
— Quelques Illigera nouveaux, in H. Lee. Not. Syst., 111, p. 363-366.
Deux Gisehia et Mollugo nouveaux d'Indo-Chine , in H. Lee. Not. Syst., 111.
p. 367-368.
— Seconde espèce tonkinoise, d'un genre monotype chinois. Carrierea Vieillardii ,
Gagnep. , in H. Lee. Notul. Syst., III, p. 368-370.
— Quelques Barringtonia nouveaux, in H. Lee. Not. Syst., III, p. 383-385.
E. Gadecead. — L'Arboretum de la Maulévrie. Le Jardin, n° 706, 5 mai 1918.
— L'Andromonoecie. Le Jardin, n° 70.5, 5 juin 1918.
- 564 —
E. Gadecbau. — Le Feijoa Sellowiana , in Le Jardin, n° 708.
— Les Forêts submergées de Belle-Ile-en-Mer. C.R. Acad. Sciences, t. 167,
4 novembre 1918.
.1. Cardot. — Rosacées nouvelles d'Extrême-Orient (suite). Not. System.., t. III,
n08 11 et 12.
— Note sur les Rosacées d'Extrême-Orient (suite). Bull. Muséum, 1918, n° 1.
— Le Cognassier de Delavay. Revue horticole, 1918, n° 8.
Botanique : Cryptogamie.
L. Mangin, Professeur. — L'Agriculture française : sa situation: ses besoins
pendant et après la guerre; amélioration ou inventions nécessaires. Revue
scientifique, 11° 18, p. i5-2 2, septembre 1917.
— Sur la succession des feuilles pendant la végétation de la Betterave et les
traitements par les arséniales. Ami. des Epiphytis , t. IV, 1917.
— Discours prononcé aux obsèques de M. Paul Hariot. Bull. Muséum, 1917,
p. 354.
— La pourriture des Châtaignes. C. R. Acad. Agriculture Fr., !. IV, p. 886-889,
2 8 octobre 1918.
— Sur le Chaetoceros criophilus Castr. , espère car ctéristique des mers antarc-
tiques. C.R. Acad. Se. , t. 16/1, p. 706 et 770 7, et 1/1 mai 1917.
P. Biers, Préparateur. -- Rechercbes sur la longévité des spores chez certaines
espèces de Mucorinées. Bull. Muséum, 1918, p. 297-800.
Mme P. Lemoine, Stagiaire au Muséum. — Sur quelques Mélobesiées des Comores
envoyées au Muséum par M. H. Poisson. Bull. Muséum, 1918, p. 88-89.
F. Vincens, Boursier du Muséum. — Quelques observations biologiques sur le
Puccinia vincae (D. C.) Berk. Bull. Soc. Pathologie végétale, 1917, t. IV,
p. 3o-36.
— Rechercbes organogéniques sur quelques Hypocréales. Thèse de doctorat
es sciences, 21 janvier 1918. Lons-le-Saunier, impr. Lucien Deciume, 1917.
- Nécrose des feuilles de Pin due au Pestalozzia truncata Leveillé. Bull. Soc.
Pathologie végétale, 3918, t. V, 1" fasc. , p. 27-81, 3 fig. dans le texte.
— Quelques maladies des plantes cultivées au Para (Brésil). Ibid., p. /i5-55.
— Melanospora Mangini nov. sp. Bull. Soc. mycol. Fr., 1918, p. 67-69, 1 lig.
dans le texte.
Culture.
J Costantin, Professeur. — La vie des Orchidées. 1 vol. Flammarion, éditeur.
— Préface du livre de Noël Bernard : Evolution des plantes. Alcan, éditeur.
— 565 —
J. Costantin, Professeur. Richesses fruitières des colonies. Challamel, éditeur.
— Discours prononcé à la Sorbonne à l'Union de l'Enseignement agricole et
horticole féminin, le 10 mars 1918.
— Eléments de Botanique de van Tieofiem (nouvelle édition revue et modifiée
par M. Costantin). Masson, éditeur.
D. Bois, Assistant. — Lo Poirier Louise-Bonne d'Wanches. Revue horticole,
1918, p. 10.
— Le Cresson, origine de sa culture en France. Ibid. , p. 2 U.
— Un arbre historique, le Palmier de la conquête (Phœnix canariemis), de
Ténérife (Canaries). Ibid., p. 38.
— Le Baphia et ses succédanés. Ibid. , p. 96.
— Concours international de Boses nouvelles, à Bagatelle. Ibid., p. ia3.
Le Haricot du Cap (Phaseolus lunalus). Ibid.,^. 188.
Pelargonium Maxime Kavalewsky. Ibid,, 16 novembre 1918.
— Biographie de M. Maurice de Vilmorin. Jour. Soc. nat. Horticulture , p. io3.
— Sur l'obligation de conserver au Crosne le nom de Stachys affinis., in Bull.
Muséum, 1918, p. 1^9.
— Sur deux maladies des Pommes, le Water jCore et le Bitter Pit. Bull. Soc.
patkol. végét. France, p. 33.
— Variétés de Pommes de terre reçues des Canaries. Bull. Soc. nat. Acclima-
tation, novembre 1918.
Géologie.
Stanislas Meunier , Professeur. — Production artificielle d'une variété de
Cotunnite. C. R. somm. Soc. Géolog. France, ai janvier 1918, p. 3a.
— Observation sur la composition immédiate des pièces squelettiques des
Echinodermes. Bull. Muséum, 1918, p. 90.
— De quoi est formée la terre arable; n° 57 delà Collection des Petits Manuels
des Syndicats agricoles. Bibliothèque Vermorel, à Villefranche (Bhône).
— Les secrets de la Bélemnite. L'Actualité scientifique de M. Bené Dagc
7 février 1918.
— Observation à propos de la Météorite de Keithick (Ecosse), par le même.
Bull. Soc. Astronom. France, 3 février 1918, 3a" année, p. 45.
— Complément d'observations sur la silicification des Bélemnites. Bull. Muséum ,
1918, p. i5o.
— La Géologie biologique. 1 volume de la Bibliolh. scient, internat.. 28 fé-
vrier 1918.
— 566 —
Stanislas JVJkumeu, Professeur. — Les Combustibles minéraux des Colonies fran-
çaise, par le même. Conférence coloniale donnée au Muséum le 2 5 mars
1917 (publiée en mars 1918 dans un volume collectif).
Observations sur le mode de solidification de l'écorce initiale du globe ter-
restre; à propos d'un récent travail de M. Adrien Guébhard. Bull. Muséum,
1918, p. 197.
— Contribution à l'étude de la fossilisation calcaire. Mem. R. Acad. Cienc. y Art.
Barcelona, XIII, n° 29, p. 443.
— Les richesses minérales de la Russie. La Science et la Vie, mai 1918.
— Contribution à l'histoire naturelle du fer de Canyon Diable. C. R. somm. Soc.
Géol. France, 1918, p. 11 3.
— Remarques sur la théorie physique des dislocations planétaires. Bull. Soc.
Aslronom. France, XXXII, p. 352, octobre 1918.
— Structure de vitres broyées par l'explosion des projectiles de bombardement.
La Nature, n° 3366, p. i43, 2 novembre 1918.
Minéralogie.
A. Lacroix , Professeur. — Sur quelques roches filoniennes sodiques de l'Archipel
de Los (Guinée française). C. R. Acad. Se, t. 160 (1918), p. 539.
— Sur la constitution d'un sel de plantes provenant du Cameroun. C. R. Acad.
Se, t. 166 (1918), p. ioi3.
— Une note de Dolomibd sur les basaltes de Lisbonne, adressée en 1779
à l'Académie royale des Sciences. C. R. Acad. Se, t. 167 (1918), p. 437.
— Le gîte pyriteux de contact du granité de Chizeuil (Saône-et-Loire) et ses
roches métamorphiques. B.S.F.M.^, t. XLI, p. 9.
— Sur les dacites à enstatite de la région de Figeac et sur une lave à ensta
tite non feldspathique de Madagascar analogue à la boninite. B.S.F.M.,
t. XLI, p. 69.
■- L Ankaratrite à faciès lamprophyrique de Sainte-Florine , près Rrassac (Haute-
Loire). B.S.F.M., t. XLI, p. 62.
— La composition chimique du gabbro du Pallet (Loire-Inférieure), de ses
variétés endomorphes (diorites hypersthéniques à cordiérite) et des roches
filoniennes qui l'accompagnent. B.S.F.M., p. qh.
— Le platine de Madagascar. B.S.F.M., t. XLI, p. 98.
— Le gisement phosphaté de l'île Juan de Nova, Madagascar. B.S.F.M., t. XLJ ,
p. iol\.
C) B.S.F.M. — Bulletin de la Société française de Minéralogie.
— 567 —
A. Lacroix, Professeur. — Sur l'existence de la pseudobrookite dans les cavités des
stalactites basaltiques de la Réunion. B.S.F.M., t. XL (novembre 1918).
— Sur quelques minéraux de Madagascar. I. Cymophane. II. Monazite.
III. Zircon. IV. Thorite. V. Molybdénite. VI. Quartz. VIL Cosalite.
VIII. Spinelle (Ferropicotite). B.S.F.M., t. XLI (novembre 1918).
- Les gisements de l'or dans les Colonies françaises , in Nos richesses coloniales.
Challamel, édit., p. 1-60.
— Notice historique sur Déodat Dolomieu , lue dans la séance publique annuelle
de l'Académie des Sciences du 2 décembre 1918. Mém. Acad. Sciences,
t. LVI, p. I-LXXXVI.
P. Gaubert, Assistant. — La coloration artilicielle des sphérolites à enroulement
hélicoïdal (bitartrates et bimalates). C. R. Acad. Se, t. 167 (1918),
p. 368.
— Sur les mélanges isomorphes. C. R. Acad. Se., i. 167 (1918), p. 491.
— Coloration artificielle des cristaux liquides. C. R. Acad. Se, t. 1G7 (1918),
p. 1073.
— Sur les minéraux du grès du Ségalas (Tunisie). B.S.F.M., t. XLI (1918),
p. 33.
— Sur des objets taillés provenant de Tombouctou. B.S.F.M., t. XLI, p. 38.
— Revue des espèces minérales nouvelles. B.S.F.M., t. XLI, p. 58, 71 et 117.
— Sur la rupture des glaces et des vitres par les explosions. B. S. F. M. , t. XLI ,
p. 65.
— Coloration artificielle des sphérolites à enroulement hélicoïdal. Polymorphisme
de l'asparagine. B.S.F.M., t. XLI (novembre 1918).
P.-H. Fritel, Préparateur. — Sur les bois silicifiés d'Orsay et de Palaiseau
(Seine-et-Oise), en collaboration avec M. R. Viguier. B.S.Géol. France
(4°), t. XVII, 8a.
Mlle Y. Rrière. — Les roches volcaniques de la région de Samsoun (Asie
Mineure). B.S.F.M., t. XLI, p. 68.
J. Orcel. — Sur un nouvel appareil pour le dosage de l'ammoniaque. B. S. F. M.
(1918), t. XLI, p. 58.
— Note sur la composition chimique de la phosphorite de l'île Juan de Nova
(Madagascar). B.S.F.M., t. XLI (1918), p. toti.
Physique végétale.
L. Maquenne, Professeur, et E. Demoussy, Assistant. — Influence des sels métal-
liques sur la germination en présence de calcium. C. B. Acad. Se, t. 166,
p. 89.
— Influence des acides sur la germination. Utid, , t. 166, p. 3/17.
568
Physiologie.
Louis Lapicque, Professeur. Quelques principe* physiologique» pour une poli-
tique de ravitaillement. Conférence faite devant la Commission supérieure
des Inventions le i3 mars 1918. Une brochure, 2k pages. Masson et Cie,
éditeurs.
Remarques à propos de la note de MM. Weil et Mouriquand. C. R. Soc. Mol.,
t. LXXXI, 27 avril 1918, p. 435.
Le ravitaillement et le hélai). C. II. le. Agric, 26 juin 1918.
- Proportion du cheptel bovin à reconstituer dans le territoire envahi. C. R.
Soc. Biol., t. LXXXI, novembre 1918.
L. Lapicqde et A. Liacbe. — Digestion des cellules à aleurone incorporées dans
le pain actuel. Ibid., t. LXXXI, 9 mars 1918.
L. Lapicque et L. Devillers. — Dispositif hydraulique pour digestion artificielle.
Ibid., 27 avril 1918, p. 438.
L. Lapicque et J. Chaussin. - \ aleur alimentaire du blé total et de la farine
à 85 comparée à la farine blanche. C. R. Ac. Se, t. CLXVI, 18 février
1918, p. 3oo.
Valeur alimentaire du son pour les Carnivores. C. R. Soc. Biol. , t. LXXXI ,
i3 avril 1918, p. 319.
J. Chaussin. -- Elimination des xantho-uriques. Point de vue sur la pathogénie
de la goutte. Ibid. , 9 mars 1918, p. 23 A.
Hermann Wessrehgb. - Les variations de poids subies par les tissus musculaire
et nerveux dans l'eau et dans quelques solutions salines sont-elles condi-
tionnées par des phénomènes osmotiques? Thèse de doctorat, Faculté des
Sciences de Paris, 8 février 1918, 384 pages.
L. Devillers. — Détermination du résidu indigestible in vitro par la pancréatine
agissant sur le blé ou ses produits de meunerie ou de boulangerie. C. R.
Ac. Se, t. CLXVI, 29 avril 1918, p. 700.
Dosage du résidu non digestible in vitro par la pancréatine agissant sur le
blé ou ses produits de meunerie et de boulangerie. Journ. de Pharm. et de
Chimie, f sér., t. XVIII, j er juillet 1918, p. 5-12.
V. Hasenpratz. — Sur le dosage des matières cellulosiques dans le blé. C. R.
Soc. Biol., t. LXXXI, 11 mai 1918, p. A57.
Mm" Marcelle Lapicque. — Analyse de l'action du chloralose et du chloroforme
sur l'excitabilité de la moelle. C. R. Soc. Biol., t. LXXXI, 27 juillet 1918,
p. 807.
IL Legendre. — Conclusions relatives à la question du blé des séances de la Com-
mission d'alimentation de la Société de Biologie. C. R. Soc. Biol. , t. LXXXI ,
27 juillet 1918, p. 807.
_ 560 —
R. Legendiie. — Coaclusioas relatives à la question du lait et de ses produits
dérivés. Ibid. , ta octobre 1918, p. 8 '41.
R. Legendre et A. Thévenin. - - Comment économiser le chauffage domestique et
culinaire. Uue brochure de la Direction des Inventions du Ministère de
l'Armement, ia3 p., 3i fig. Masson et C"\ éditeur.
Edward Bartow et R. Legendre. . — La chloration, procédé de stérilisation des
eaux par le chlore liquide. Rev. d'Hygiène et de Police sanitaire, l. XL,
janvier 1918 , p. i-3o.
J. Chevalier et R. Legendrk. Le séchage de la Sardine. Expériences indus-
trielles. Rev. franc, de» Conserves alimentaires , a0 ann., septembre 1918,
p. 3o5-3io.
LISTE
DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 19171918.
\SSOCIES.
Morgan (J. de) 21 février 1918
CORRESPONDANTS.
Apollinaire (Frère) a8 juin 1917
Balfour (Barly) 21 juin 1917
Bodet (Dr) ' 18 avril 1918
Chudeau (B.) 28 juin 1917
Repoche ï Torrbns ( Diego) 1 a avril 1917
Muséum. — «iv. 38
TABLES DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES AUTEURS ET DES PERSONNES CITÉES.
Pajjes.
Alluaud (Cli.). Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans
l'Afrique orientale : Coléoptères Carahiques, Diagnoses préliminaires
des espèces nouvelles 4g3
Anthony (R.). Présentation et don d'ouvrages 08
Apollinaire (Frère). Nomination de Correspondant du Muséum a
Balfour (Barly). Nomination de Correspondant du Muséum a
Baudouin (M.). Découverte d'une variété de Lemœenicus Sardinœ M. B. ,
intermédiaire entre le type et la variété moniliformis 3n/i
Berland (L.). Nomination d'Assistant de la chaire d'Entomologie /i5q
Bernard (C.-J.), Attachée l'Atelier de Moulage. Décès (39 novembre 1918). /160
Bernard (Mme V" N.). Don d'un ouvrage de feu son mari M. Noël Ber-
nard i Ujy
Biers (P.). Recherches sur la longévité des spores chez certaines espèces
de Mucorinées aqy
— Liste des travaux et publications scientifiques de Paul Hariot '1-0
Bois (D.). Sur l'obligation de conserver au Crosue le nom de Stachys affînis
Bunge 1/19
Bolivar ï Pibltain (C). Sur deux espèces d,Eumasticinœ de l'Equateur
(Orth. Locust.) a a
Bouet (Dr). Nomination de Correspondant du Muséum 3o5
Boury (E. de). Quelques Observations sur les mœurs et sur l'habitat des
Crustacés de l'île de Cuba 1 0
Bouvier (E.-L.). Sur une petite Collection de Crustacés de Cuba offerts au
Muséum par M. de Boury [ Figs] 6
— Sur quelques Crustacés décapodes recueillis par M. Guy Babauit dans
les eaux douces de l'Inde anglaise [ Figs J 386
38.
— r>7/i —
Bbière (M"°). Nomination de Boursière de Doctorat y
Cabanes (G.). Un Poisson nouveau pour notre faune méridionale : Eupo-
molis gibbosus L 687
Camus (M"e A.). Note sur une Graminée d'Indo-Chine : Cymbopogon effusus
A. Camus 536
— Note sur ie genre Iseilema (Graminées) 53g
Cardot (J.). Notes sur les Rosacées d'Extrême-Orient. (Suite.) 63
Carié (P.). Don d'uue Collection de Mollusques des îles Mascareignes . . . £63
Chabanaud (P.). Étude complémentaire de deux Agama de l'Afrique occi-
dentale et description de quatre espèces nouvelles de Reptiles de la
même région 1 oh
Etude d'une Collection de Reptiles de l'Afrique Occidentale française
récemment donnée au Muséum par le D' G. Bouet, avec la descrip-
tion de deux espèces nouvelles 160
Charpiat (R.). L'Yprésien à Saint-Pierre-Aigle (Aisne) 3oi
— Le Lutétien à la Ferlé-Milon (Aisne) 3o3
Cmudkau (R.). Nomination de Correspondant du Muséum 2
Costantin (J.). Présentation d'un ouvrage au nom de feu Noël Bernard. . ii)<j
Costantin (J.) et Gérôme (J.). La Pomme de terre, culture dérobée 54a
Dehorne (M"e L.). Nomination de Stagiaire 1
Deniker (J.), Bibliothécaire du Muséum. Décès (18 mars 1918) 1 53
— Discours prononcé à ses obsèques par M. le Professeur Ch. Gravier.. . 1 53
Denizé (E.-L. ), Garçon du Laboratoire de Physique. Décès (2 novembre
1918) 46 o
Descharmes (R.). Nomination de Ribliothécaire au Muséum 45g
Dode (Capitaine). Don de Succédanés employés par les Allemands 463
Dollot (A.). Don d'ouvrages 4(> 1
Depuis (Commandant P.). Notes concernant les Polylacophores. (Suite.). . 520
Fauvel (P.). Aimélides Polychétes des côtes d'Arabie récoltées par M. Ch.
Pérez [ Figs ] .'!■•()
- Annebdes Polychétes nomelles de l'Afrique Orientale [FigsJ 5o3
Fleutiauk (Ed.). Coléoptères Élatérides Indochinois de la Collection du
Muséum : Catalogue et description des espèces nouvelles 2u.">
■ — Collections recueillies par M. Maurice de Rotbscliild dans l'Afrique
orientale : Coléoptères Elatérides, description des espèces nou-
velles. l'3-j
— 575 —
Gagnkpain (F.). Revision des Tkladiantha asiatiques du Muséum 287
— Cucurbitacées nouvelles de l'Herbier du Muséum 371
Germain (L.). Nomination d'Assistant de la Chaire de Malacologie 1
— Don d'un Mémoire 900
— Contributions à la Faune Malacologique de Madagascar :
III. Les Pélécypodes fluviatiles de Madagascar 3 4
IV. Les Planorbidœ de Madagascar 43
V. Espèce nouvelle de Véronicelle recueillie par M. F. Geay ( Vcro-
nicelïa Geayi n. sp.). [Figs] 1 8 j
VI. Sur la classification de quelques Mollusques pulmonés des îles
Mascaraignes et description d'espèces nouvelles de cet Archipel 5 1 6
— Contributions à la Faune malacologique de l'Afrique équatoriale :
XLIX. Sur le Galatea radiata de Lamarck [Figs et PL III] 120
L. Une nouvelle Véronicelle de l'Afrique Centrale française ( Vero-
nicella Chevalieri n. sp. ) [ Figs] 137
LI. Catalogue des espèces appartenant au genre Fischeria Ber-
nardi 17:1
LU. Sur quelques Mollusques terrestres de Zanzibar (Figs) s5i
LUI. Mollusques terrestres recueillis par M. G. Vasse dans l'Afrique
Orientale portugaise 358
LIV. Mollusques recueillis par M. Ch. Alluaud dans le Soudan
anglo-égyptien [Figs] 433
— Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Asie Antérieure :
8e Note sur quelques Planorbes asiatiques [PI. V] 271
Gérôme (J.) et Costantjn (J.) La Pomme de terre, culture dérobée 54a
Gravier (Ch.). Nomination de Professeur de la chaire de Zoologie (Vers
et Crustacés) 1
— Discours prononcé aux obsèques de M. J. Deniker i53
— Note sur le don de la Collection d'Arachnides de M. Eug. Simon 383
Guillaumin (A.). Don de Succédanés employés par les Allemands 463
Hariot (P.) Notice nécrologique par M. le Professeur L. Mangin 465
— Liste de ses travaux et publications scientifiques, dressée par M. P.
Biers 470
Hua (H.). Communication d'une lettre de M. P. Scherdlin, Membre à vie
de la Société des Amis du Muséum 46o
Joubin (L.). Présentation d'ouvrages 200
Don fait par M. P. Carié d'une Collection de Mollusques des îles Vlas-
careignes 463
— 576 —
Joubin (L.) et Roule (L.). Note sur l'alimentation du Thon do l'Atlan-
tique ( Germe nlalonga Gmélin) 485
Kollmann (M.). Sur trois espèces de Mammifères de la région Balkanique. i56
— Note sur les Mammifères rapportés de l'Asie Mineure par M. Gadeau de
Kerville 301
— Connochaetes taurinus Babaulti, forme nouvelle du British East Africa . 3iq
Kïnckel d'Hercclais (J.). Admission à la retraite 1
— Nomination d'Assistant honoraire 1
La Bassetière (Mm* de). Don du microscope de Lavoisier 0,7
Lamï (Ed.). Don d'un mémoire 900
— Les Tellines de la Mer Rouge 26,116, 1 67
— Les Psammobies de la Mer Rouge 2/12
— Les Donaces de la mer Rouge h 3o
Notes sur quelques espèces de Purpura déterminées par Blainville dans
la Collection du Muséum de Paris 35a , /ia/i
— Notes sur les espèces du genre PKcatula décrites par Lamarck 5 1 o
— Description d'un Lamellibranche nouveau de la Mer Rouge 5 1 h
Lapicqie (L.). Emploi des Algues marines pour l'alimentation des Chevaux. 55o
Le Cerf (F.). Description d'une Triphosa nouvelle de Corse, et observa-
tions sur les formes apparentées à Triphosa sabaudiata Dup. (Lepi-
dopt. Geomelridœ) [PI. IX] /io3
— Voyage du Comte J. de Rohan-Chabol en Afrique Équatoriale. — Des-
cription de Lépidoptères nouveaux (2e Note) /io,8
- Remarque à propos d'une communication de M. Ch. Alluaud /197
Lecomte (H.). Présentation d'une collection de Succédanés employés par
les Allemands 'i63
— Une nouvelle Plante à fleurs épiphylles [ Figs] 55
— Les Sapotacées du genre Baillonella Ma
— Le «Capucin» des Seychelles 28/1
— Observations sur les Delpydora [ Figs] 455
— Une espèce Indochinoise du genre Sarcosperma , de la famille des Sa-
potacées 53/1
Legendre (R.). Présentation et don d'un ouvrage 3
— Présentation et don d'ouvrages de divers auteurs 38 h
Lemoine (Mme P.). Nomination de Stagiaire 1
- Sur quelques Mélobésiées des Comores envoyées au Muséum par M. H.
Poisson 88
— 577 —
Lépine (G.)- Procédés tricliromes. (3" Note.) 196
A
Lesne (P.). Insectes subfossilos des tourbières sons-marines de Belle-Ile. . . 397
— Notes sur les Coléoptères térédiles : XVI. Un Sinoxylon indomalais
nouveau (S. parviclava n. sp. ) [ Figs] 690
Locbet (Mme B.). Don de la Collection de Lépidoptères constituée par feu
son mari M. Bertrand Loubet, d'Olnron-Sainte-Marie (Basses-Pyré-
nées) 97
Mangin (L.). Notice nécrologique sur Paul Hariot 665
Massart. Nomination de Chargé do conférences de Botanique 9
Mellerio (A.). Observations biologiques faites sur quelques Insectes
coléoptères 618
Ménégaux (A.). Présentation et don d'un ouvrage 199
— Nomination dVHonorary Fellow» de l'Union des Ornithologistes amé-
ricains '■ 00
Meunier (Stanislas). Nomination d'Assesseur du Directeur du Muséum.. . 2
— Présentation et don d'ouvrages 98 , 3o5 , 46i
— Observations sur la composition immédiate des pièces squelettiques des
Échinodermes • • 9°
— Complément d'observations sur la silicification des Belemnites i5o
— Observation sur le mode de solidilication de l'écorce initiale terrestre,
à propos d'un récent travail de M. Adrien Guebhard 197
Morand (Mlle). Nomination de Boursière de Doctorat 2
Morgan (J. de). Nomination d'Associé du Muséum 97
— Considérations générales sur les Mégathyridés , leur origine et leur
croissance [ Figs ] 1°7
Mouqdet (A.). Nomination d'Assistant- Vétérinaire des Ménageries ... 1, h 5g
— Échinococcose des séreuses chez le Singe; Cystiques rencontrées
chez les Cerf, Daim et Mouflon [PI. X] 4ao
Modreu (Ch.). Lettre annonçant la donatiou de la collection de Lépido-
ptères constituée par son beau-père M. Bertrand Loubet 97
Neuville (H.). Sur quelques particularités du tégument des Eléphants et
sur les comparaisons qu'elles suggèrent [PL VI, VII et VIII] 3o9
Neo ville (H.) et Betterer (Ed.). Sur un cas de dégénérescence mélanique
des ganglions lymphatiques (Hippopotame) [PI. I et II] 99
Pawlowsky (E.) Glandula plicata, nouvel organe chez le mâle de Bolhriu-
rus vittatus [ Figs] '9
Perrier (Ed.). Présentation et don d'un mémoire 386
Phisalix (Mme M.). Les Venins cutanés du Spelerpes fuscus Gray 99
— Symptômes graves déterminés chez une jeune femme par la piqûre
d'une seule Abeille ^17
»
— 578 —
Poùtbin (I)' L.)j Préparateur de la chaire d'Anthropologie. Décès (20 no-
vembre 1918) 46o
Repoche y Torrens (Diego). Nomination de Correspondant du Muséum. . . a
Retterer (Ed.) et H. Neuville. Sur un cas de dégénérescence mélanique
des ganglions lymphatiques (Hippopotame) [PI. I ef II] 99
Roule (L.). Description d'une Collection d'étude des Reptiles (Rhyncho-
céphales, Crocodiliens , Chéloniens) nouvellement installée dans les
Galeries 3 'J 1
— Documents pour servir à l'histoire du Saumon (Salmo salar L.) dans
les eaux douces de la France [ Figs] Û77
Roule (L.) et Joubin (L.). Note sur l'alimentation du Thon de i'Atlan-
lique (Gertno alalonga Gmelin) /18:")
Scherdlin (P.). Lettre à l'occasion de l'armistice 46o
Segut (E.). Nomination de Préparateur de la chaire d'Entomologie 65g
Serre (P.) Mangoustes et Lézards à la Trinité h
Utilisai ion de la pulpe de Bambou pour la fabrication du papier. —
Préparation de l'amidon de Cassave. — Création à la Trinité de
fabriques spéciales 3 8 1
Seurat (L.-G.). Sur un nouveau Strongle (Trichostrongylidee) de l'Echasse
[Kg»l ll3
- Sur les Slrongles du gésier des Palmipèdes 3A5
Simon (Eug.). Don de sa Collection d'Arachnides et de sa Bibliothèque
arachnologique 383
Thévenin (A.). Don d'uu ouvrage 3
Viguier (R.), Préparateur de la chaire d'Organographie végétale. Démis-
sion,
'160
579
TABLE PAR ORDRE METHODIQUE.
ACTES ET HISTOIRE DU MUSEUM.
Pages.
Admission à la retraite de M. J. Kunckel d'Herculais, Assistant au Muséum. a
Décès de M. G.-J. Bernard, Attaché à l'Atelier de Moulage (29 novembre
1918) /|(io
— de M. J. Deniker, Bibliothécaire au Muséum (18 mars 1918) i53
— de M. E.-L. Dénizé, Garçon du Laboratoire de Physique (9 novembre
1918) /|6°
— de M. le D' L. Poutrin, Préparateur de la chaire d'Anthropologie
( 9 0 novembre 1918) '160
Démission de M. B. Viguier, Préparateur de la chaire d'Organographie
végétale /|<io
Don par M. B. Anthony d'un ouvrage : La Force et le Droit 98
— par M. B. Anthony d'un mémoire : La morphologie du cerveau chez le
Singe et chez l'Homme 9°
— par M. B. Anthony d'une note : Circulation embryonnaire primitive des
Poissons téléostéens 9^
— par M. B. Anthony d'un ouvrage : Le développement du cerveau chez
les Singes ^"y
— par Mme ve Noël Bernard d'un ouvrage de feu son mari : L'évolution
des Plantes 200
— par M. P. Carié d'une Collection de Mollusques des îles Mascareignes. MVÔ
— par M. le Capitaine Dode de Succédanés employés par les Allemands. 463
— par M. A. Dollot d'ouvrages : Profil et coupes géologiques A61
— par M. L. Germain d'un mémoire : Élude sur les Mollusques recueillis
par M. L. Fea en Afrique Occidentale 200
— par M. A. Guillaumin de Succédanés employés par les Allemands. . . . 163
— par M"'e de La Bassetière du microscope de Lavoisier 97
— par M. Ed. Lamy d'un mémoire : Revision des Mactridœ vivants du
Muséum 200
— par M. B. Legendre d'ouvrages de divers auteurs 38 '1
— par MM. R. Legendre et A. Thévenin d'un ouvrage : Comment écono-
miser le chauffage domestique et culinaire o
— par Mme B. Louhet de la Collection de Lépidoptères constituée par feu
son mari M. Bertrand Loubet 97
— par M. A. Menegaux d'un ouvrage : Revue française d'Ornithologie.. . . aoo
— 580 —
Don par M. Edmond Perrier d'un mémoire : L'Origine des embranchements
du Règne animal 38fl
. par M. Stanislas Meunier d'un opuscule : De quoi est, formée la terre
arable 9^
par M. Stanislas Meunier d'un mémoire : Contribution à l'élude de la
fossilisation calcaire . 3o5
— par M. Eugène Simon de sa Collection d'Arachnides et de sa Biblio-
thèque arachnologique 383
Lettre de M. Ch. Moureu annonçant la donation de la Collection de Lépi-
doptères constituée par son beau-père M. Bertrand Loubet 97
de M. P. Scherdlin, Membre à vie de la Société des Amis du Muséum. 6(5o
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1917-1918
par l'Assemblée des Professeurs 57 »
— des Publications relatives aux travaux faits dans les Laboratoires du
Muséum pendant l'année 1918 557
Nomination du Frère Apollinaire comme Correspondant du Muséum 2
— de M. Barly Balfour comme Correspondant du Muséum 2
— de M. L. Berland comme Assistant de la chaire d'Entomologie 459
— de M. le Dr Bouet comme Correspondant du Muséum 3o5
— de M"e Brière comme Boursière de Doctorat 2
— de M. R. Chudeau comme Correspondant du Muséum 3
— de M"e L. Dehorne comme Stagiaire 1
— de M. R. Descharmes comme Bibliothécaire du Muséum 45g
— de M. L. Germain comme Assistant de la chaire de Malacologie 1
— de M. Ch. Gravier comme Professeur de la chaire de Zoologie (Vers
et Crustacés) *
— de M. J. Kùnckel d'Herculais comme Assistant honoraire 1
— de M™6 P. Lemoine comme Stagiaire 1
— de M. Massart, Professeur à l'Université de Bruxelles, comme Chargé
de conférences de Botanique
— de M. A. Menegaux, Assistant de la chaire de Mammalogie et d'Orni-
thologie, comme «Honorary Fellow» de l'Union des Ornithologistes
américains ^6°
— de M. Stanislas Meunier, Professeur de Géologie , comme Assesseur du
Directeur du Muséum
— de Mlle Morand comme Boursière de Doctorat
— de M. J. de Morgan comme Associé du Muséum 97
— de M. A. Mouquet comme Assistant-Vétérinaire des Ménageries.. 1, hby
— de M. D. Repoche y Torrens, Directeur du Museo Canario à Las Pal-
mas, comme Correspondant du Muséum
— de M. E. Seguy comme Préparateur de la chaire d'Entomologie 45g
581 —
Télégrammes envoyés, à l'occasion de l'armistice, par les Naturalistes du
Brilish Muséum de Londres, de l'American Muséum de New-York
et du Museo de Ciencias Naturales de Madrid 46o
ZOOLOGIE ET ANATOMIE.
VERTÉBRÉS.
MAMMIFERES.
Mangoustes et Lézards à la Trinité, par M. P. Serre h
Sur un cas de dégénérescence mélanique des ganglions lymphatiques
(Hippopotame), par MM. Ed. Retlerer et H. Neuville [PI. 1 el II]. 99
Sur quelques particularités du tégument des Eléphants et sur les compa-
raisons qu'elles suggèrent, par M. H. Neuville [PL VI, VII et VIII] 309
Sur trois espèces de Mammifères de la région Balkanique, par M. M. Koll-
mann 1 56
Note sur les Mammifères rapportés de l'Asie Mineure par M. Gadeau de
Kerville, par M. M. Kollmann 201
Cortiorhœtps taurmus Babaulli , forme nouvelle du Britisli East Africa, par
M. M. Kollmann 819
REPTILES ET BATRACIENS.
Etude complémentaire de deux Agama de l'Afrique Occidentale et descrip-
tion de quatre espèces nouvelles de Beptiles de la même région, par
M. P. Chabanaud 10/1
Etude d'une Collection de Reptiles de l'Afrique Occidentale française,
récemment donnée au Muséum par le D' G. Bouet, avec la des-
cription de deux espèces nouvelles, par M. P. Chabanaud 1G0
Description d'une Collection d'étude des Reptiles (Rhynchocéphales, Croco-
diliens, Chéloniens) nouvellement installée dans les Galeries, par
M. L. Roule 3a 1
POISSONS.
Documents pour servir à l'histoire du Saumon (Salnw salar L) dans les
eaux douces de la France, par M. L. Roule ( Figs) /177
Note sur l'alimentation du Thon dans l'Atlantique (Germo alalovgaGmeWn),
par MM. L. Joubin et L. Roule 485
Un Poisson nouveau pour notre faune méridionale : Eupomohù gibbosus L. ,
par M. G. Cabanes /187
582 —
INVERTEBRES.
CRUSTACES.
Quelques observations sur les mœurs et sur l'habitat des Crustacés à l'île
de Cuba , par M. E. de Boury 1 ti
Sur une petite Collection de Crustacés de Cuba offerts au Muséum par
M. de Boury, par E.-L. Bouvier [ Figs. ] 6
Sur quelques Crustacés décapodes recueillis par M. Guy Babaull dans les
eaux douces de l'Inde Anglaise, par M. E. L. Bouvier [Figs.] 386
Découverte d'une variété de Lernœenicus Sardines M. B. , intermédiaire
entre le type et la variété moniliformis . par M. le D1 \1. Baudouin.. 3q'i
ARACHNIDES.
Glandula plicata, nouvel organe chez le mâle de Bothriurus vittatus , par
M. E. Pawlowsky [ Figs. ] 19
Noie sur le don de la Collection d'Arachnides de M. Eug. Simon, par
M. Ch. Gravier 383
INSECTES.
Orthoptères.
Coléoptères élatérides indochinois de la Collection du Muséum : Catalogue
et description des espèces nouvelles, par M. Ed. Fleutiaux ao5
Collections recueillies par M. Maurice de Rothschild dans l'Afrique Orien-
tale :
Coléoptères élatérides. Description des espèces nouvelles, par
M. Ed. Fleutiaux a37
Coléoptères carabiques. Diagnoses préliminaires des espèces
nouvelles, par M. Ch. Alluaud A90
A
Insectes subfossiles des tourbières sous-marines de Belle-Ile , par M. P. Lesne. 897
Notes sur les Coléoptères térédiles : XVI. Un Sinoxylon indo-malais nou-
veau (S. parviclava n. sp.), par M. P. Lesne [Figs.] ^90
Observations biologiques faites sur quelques Insectes coléoptères, par
M. A. Mellerio ?u8
Lépidoptères.
Description d'une Triphosa nouvelle de Corse, et observations sur Its formes
apparentées à Triphosa sabaudiata Dup. [Lepidopt. Geometridee), par
M. F. Le Cerf [PI. IX] ' . • • • 4o3
— 583 —
Voyage du Comte J. de Rohan-Chabot en Afrique Équaloriale. Description
de Lépidoptères nouveaux (2e Note), par F. Le Cerf 6y8
Remarques à propos d'une communication de M. Ch. Alluaud , par
M. F. Le Cerf 4o7
Orthoptères.
Sur deux espèces drEumasticinm de l'Equateur (Orth. Locust.), par
M. C. Bolivar y Pieltain 92
VERS.
Annélides Polychètes des côtes d'Arabie récoltées par M. Ch. Pérez, par
M. P. Fauvel [Figs] 829
Annélides Polychètes nouvelles de l'Afrique Orientale, par M. P. Fauvel
[ Figs] 5o3
Sur un nouveau Strongle (Trichostrongylidœ) de l'Echasse, par M. L.-G.
Seurat [ Fig s] 1 1 3
Sur les Strongles du gésier des Palmipèdes, par M. L.-G. Seurat 345
Echinococcose des séreuses chez le Singe; Cystiques rencontrées chez les
Cerf, Daim et Mouflon , par M. A. Mouquet [PI. X] 4 20
BRACHIOPODES.
Considérations générales sur les Mégathyridés , leur origine et leur crois-
sance, par M. J. de Morgan [Figs] 187
MOLLUSQUES.
Les Tellines de la Mer Rouge, par M. Ed. Lamy 26, 116, 167
Les Psammobies de la Mer Rouge, par M. Ed. Lamy 2A2
Les Donaces de la Mer Rouge , par Ed. Lamy 43o
Description d'un Lamellibranche nouveau de la Mer Rouge, par M. Ed. Lamy. •"> 1 '1
Notes sur quelques espèces de Purpura déterminées par Blainville dans la
Collection du Muséum de Paris, par M. Ed. Lamy 42 4
Notes sur les espèces du genre Plieatula décrites par Lamarck , par
M. Ed. Lamy 5 10
Contributions à la Faune malacologique de Madagascar, par M. L. Ger-
main :
III. Les Péléeypodes lluviatiles de Madagascar 34
IV. Les Planorbidœ de Madagascar 43
V. Espèce nouvelle de Veronicelle recueillie par F. Geay ( Veroni-
cella Geayi n. sp. ) [ Figs J 181
VI. Sur la classification de quelques Mollusques pulmonés des
îles Mascareignes et description d'espèces nouvelles de cet Archipel. 5i6
— 58'i —
Contributions à la Faune inalacologique de l'Afrique Equatonale, par
M. L. Germain :
XLIX. Sur le Galalea radiala de Lamarck [Figs. et PI. III] 125
L. Une nouvelle Véronicelle de l'Afrique Centrale française [ Vero-
nicella Chevalieri n. sp. ) [ Figs] 187
LI. Catalogue des espèces appartenant au genre Fischeria Ber-
nardi 178
LU. Sur quelques Mollusques terreslres de Zanzibar [Figs] a5i
LUI. Mollusques terrestres recueillis par M. G. Vasse dans l'Afrique
Orientale portugaise [ Figs.] : 358
LIV. Mollusques recueillis par M. Ch. Alluaud dans le Soudan
anglo-égyptien [Fig>] 433
Mollusques terrestres et fluviales de l'Asie Antérieure, par M. L. Germain
(8e Note) : Sur quelques Planortes asiatiques [PL V] 971
Notes concernant les Polyplacophores (Suite), par M. le Commandant
P. Dupuis 5 a 5
BOTANIQUE.
Une nouvelle Plante à fleurs épiphylles, par M. H. Lecomte [Figs.] 55
Les Sapotacées du genre Baillonelia, par M. H. Lecomte 1 4a
Le trCapucinn des Seychelles, par M. H. Lecomte a84
Observations sur les Delpydora, par M. H. Lecomte [Figs] 455
Une espèce Indo-Chinoise du genre Sarcosperma de la famille des Sapo-
tacées, par M. H. Lecomte 534
Sur l'obligation de conserver au Crosne le nom de Stachys affini* Bunge,
par M. D. Bois 1/19
Notes sur les Rosacées d'Extrême-Orient, par M. J. Cardot 63
Revision des Thladiantha asiatiques du Muséum, par M. F. Gagnepain. . . 287
Cucurbitacées nouvelles de l'Herbier du Muséum, par M. F. Gagnepain. . 37.1
Note sur une Graminée d'Indo-Chine : Cymbopogon effusus A. Camus, par
Mlie A. Camus 530
Note sur le genre Iseilema { Graminées), par M"e A. Camus 53q
Sur quelques Mélobésiées des Comores envoyées au Muséum par M. U. Pois-
son, par Mme P. Lemoine 88
Hecherches sur la longévité des spores chez certaines espèces de Mucorinées,
par M. P. Biers 997
Utilisation de la pulpe de Bambou pour la fabrication du papier. Prépa-
ration de l'amidon de Cassave. Création à La Trinité de fabriques
spéciales, par M. P. Serre 38 1
La Pomme de terre, culture dérobée, par MM. J. Coslantin et J. Gérôme. 54a
— 585
PALÉONTOLOGIE ET GÉOLOGIE.
Observations sur la composition immédiate des pièces squeiettiques des
Écliinodermes, par M. Stanislas Meunier 90
Complément d'observations sur la silicification des Bélemnites , par
M. St. Meunier 1 5o
Observations sur le mode de solidification de l'écorce initiale du Globe
terrestre, à propos d'un récent travail de M. Adrien Guebhard, par
M. St. Meunier 1 97
L'Yprésien à Saint-Pierre-Aigle (Aisne), par M. R. Gharpiat 3ot
Le Lutétien à la Ferté-Miion (Aisne), par M. R. Charpiat 3o3
PHYSIOLOGIE.
Les Venins cutanés du Spelerpes juscus Gray, par Mme M. Phisalix 9 a
Symptômes graves déterminés chez une jeune femme par la piqûre d'une
seule Abeille, par M"" M. Pbisalix 567
Emploi des Algues marines pour l'alimentation des Chevaux, par M. L. La-
picque 55o
PHYSIQUE.
Procédés trichromes (3* Note), par M. G. Lépine 196
580 —
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES PRINCIPAUX GENRES ET ESPECES.
ZOOLOGIE.
VERTEBRES.
MAMMIFERES.
Éléphants 3og
Connocheeles laurinus Burch. Ba-
baulti Kollmann n. f. 3 19
Hippopotame 99
Mammifères d'Asie Mineure. . . 201
Mammifères de la région Bal-
kanique 1 56
Mangoustes '1
REPTILES ET BATRACIENS.
Acanthodactylus senegalensis
Ghab. n. sp 162
Agama gracilimembris Chab. n.
sp 1 06
Agama insularis Chab. a. sp. . . 161
sankaranica Chab. n. sp. io5
Chéloniens 323
Crocodiliens 322
Eretnias quadrinasalis Chab. n.
sp 108
Glauconia debilis Chab. n. sp. 1 1 1
Beptiles de l'Afrique occidcn-
dentale 10& et 160
Rhynchocéphales 322
Spelerpes fusais Gray 92
POISSONS.
Eupomotis gibbosns L '187
Germo alalonga Gm 485
Salmo salar L ^177
INVEBTEBRES.
CRUSTACES.
Caridina Babaulti Bouv. n. sp. . 388
Hajadhari Bouv. n. sp. . 386
Clibanarius brachyops Bouv. n.
sp 9
Crustacés de Cuba 6 et 16
Crustacés de l'Inde anglaise. . . 386
Eupagurus pygmœus Bouv. n.
sp 11
Glaucothm cubeasis Bouv 8
Lernmeniciis Sardinœ M. Baud. . ?>()h
— var. longicornis M. B. 395
— var. monilijormisM. B. 39 h
Paguristcs anomalus Bouv. n.
sp 6
Pagurotanais Bouryi Bouv. n.
SP
Potamon Babaulti Bouv. n. sp. .
19
392
ARACHNIDES.
Bolhriurus vittatus Guèr.
M)
587 —
INSECTES.
Coléoptères.
Adelocera cristata Fleutiaux n.
sp 206
jEolus Mauricii Fleut. n. sp. . . s do
Rolhschildi Fient, n. sp. 2A0
Agonischius bariemis Fleut. n.
sp 229
Vauthieri Fleut. n. sp. . . 23o
Agonum harrareme Alluaud n.
sp 495
shoaaum Ail. n. sp /19.0
Agrœus excavatus Fient, n. sp. 207
Agriotes agoni schioid es Fleut.
n. sp 232
Mollardi Fleut. n. sp 233
Calathus wthiopicus Ail. n. sp. . £g5
Carabiques de l'Afrique orien-
tale i 93
Carabus t. 4i S
Cardiophorus bifidus Fleut. n.
sp 222
frontalis Fleut. n. sp. . . . 2^11
■ maculipennis Fleut. n. sp. 221
■ similis Fleut. n. sp 220
unguicularis Fleut. n. sp. 222
Cardiotarsus fulvipes Fleut. n.
Sp 2 23
laleralis Fleut. n. sp. . . . 223
Chleenitis trichrous AH. u. sp. . l\Ç)li
xanthomeris AH. n. sp. . . igft
Cnnoderus trijasciatus Fleut. n.
sp 2 1 5
Elalérides de l'Afrique orien-
tale 2^7
Elatérides indochinois 2o5
Hemiops tenuistriala Fleut. n. sp. 234
Heteroderes Rothschildi Fleut. n.
sp 2^10
MuSÉDM. XXIV.
Insectes subfossiles de Belle-Ile. 397
Lacon denticollis Fleut. n. sp. . 237
Lebistina Neuvillei Ail. n. sp. . . . /196
Lucanus l\ 1 8
Ludius Bonijacyi Fleut. n. sp.. 228
Megapenthes ochraeipennis Fleut.
n. sp 219
Melanoxanthus Dominei Fleut.
n. sp 217
Microlestes micromys Ail. n. sp. h 97
Omophron Rothschildi AH. n. sp. ligS
Ophionea brachydcra AH. n. sp. 4g6
Oxynopterus annamensis Fleut.
n. sp 212
Peclocera farinosa Fleut. n. sp. 2 1 9
nivea Fleut. n. sp 2i3
Penia tonkinensis Fleut. n. sp. . 2 2 (3
Plastocerus thoracicus Fleut. n.
sp 236
Psephus depressus Fleut. n. sp. 238
fossulatus Fleut. n. sp. . . a3g
rubidus Fleut. n. sp. . . . 208
rugosus Fleut. n. sp. . . . 237
Scarites rhathymus AH. n. sp. . 4g3
Sinoxylon parviclava Lesne n.
sp £90
Sphenomerus Bonnottei Fleut. n.
Sp 2 1 h
Térédiles 4go
Tharopsides Fleut. n. gen 2 35
Bakeri Fleut. n. sp 2 36
Harmandi Fleut. n. sp. . 2 35
Trechus œlhiopicus AH. n. sp. . . h 93
Lépidoptères.
Nndaurelia Oubie G. M. var. an-
golanus Le Cerf n. var 5oi
princcps Le Cerf n. sp. . . /198
• — var. callichroma Le
Cerf n. var 5oo
39
— 588 —
Trljjhosa agnata Le Cerf n. sp..
— Obcrtltùri Le Cerf n. f.
petronala Le Cerf n. sp. .
sabaudiata Dup
— Thierry-Miegi Le Cerf
n. ab
Orthoptères.
Eùmaslicinee de l'Equateur. . . .
Eumnstax Boiifoieri Bolivar n.
SP
Scirtomastax Chopardi Bolivar
n. sp
VERS.
Amidostomum Chevreuxi Seurat
n. sp
Annélides Polycbètes des côtes
d'Arabie
— de l'Afrique orientale.
Ceratoriereis erythraensis Fauvel
n. sp
pachychœla Fauv. n. sp. .
Eehinocoques
Eulepis Gcayi Fauv. n. sp
Hydroutes Pêrêzi Fauv. n. sp. .
Lumbriconèreis pàpillifera Fauv.
n. sp
Strongles du gésier des Palmi-
pèdes
BRACHIOPODES.
Mégalhyridcs
MOLLUSQUES.
Achatina (Achatina) Vassei
Germ. n. sp
iroopagia Innesi Jouss. n. sp. .
Arcopagmula Jouss. n. g
Belemnites
4l2
4l9
ûo3
4o3
4i3
22
92
23
113
029
5o3
5o5
5 06
A20
5o3
342
5o8
345
187
368
123
167
i5o
Cleopalra bulimoides 01. var. bi-
lirata Germ. n. var
Crassalella Jousseaumei Lamy
n. sp
Donaces de la Mer Rouge
Donax (Latona) peltina Jouss.
mss.
Eimea (Microstruphia) Cariei
Germ. n. sp
( — ) clavatula Lk. var.
clavulopsis Germ. n. var. . .
— ( Ënneastrum ) Poutrini
Germ. 11. sp
(-)
var. mascare-
nensis Germ. n. var
Exotica Jouss. n. gen
exotica Jouss. n. sp. . . .
Fahnpupa Germ. n. g
Fischeria Bern
Galalca radiata Lk
Harmngcnanina Germ. n. gen..
subdetecta Germ. n. sp. .
Ilomorus insularis Germ. n. sp.
Microcystis tytthulus Germ. n.
SP
Mollusques terrestres de l'Afri-
que Orientale portugaise. . . .
Mollusques terrestres et fluvia-
tiles du Soudan anglo-égyp-
tien
Mollusques terrestres de Zanzi-
bar
Omphalolropis Cariei Germ. n.
SP
Pagodella H. Ad
Pélécypodes fluviatiles de Ma-
dagascar.
Pharaonella Jouss. n. gen. . . .
Pilula (Mart.) Germ
Planorbes asiatiques
Planorbidœ de Madagascar. . .
hhh
5i4
43o
43 1
522
522
5.21
5 2 2
!l6
ll8
521
17S
1 9 5
517
517
266
52.3
358
433
201
524
52 1
• ii
519
271
589
IHanorbis (Gyraulus) alboper-
sicus Germ. n. sp 277
( Armiger ) Annandalei
Germ. n. sp. . . 282
■ (Tropidiscus) planorbis
L. var. tangitarensis Germ.
n. var 276
Flicalula Lk 5io
Polyplacopliores 5a 5
Pristis Jouss. n. gen 29
Audouini Jouss. n. sp. . . . 3o
Propilula Germ. n. subg 5i 9
Psammobies de la Mer Rouge. . 2 4a
Psanrmosphœrita psammospli ab-
rita Jouss a45
Pseudocaldwellia Germ. n. gen. 5 18
Pseudocerastus Germ. n. subg. 268
Pseudometis Jouss. n. gen 170
Pseudoplutsis Germ. n. subg. . . 5ao
Pulmonés des îles Mascareignes. 5 16
Purpura 35a et 4a4
Rachis (Rachis) rhodotœnia
:Mait. \ar. andradendis Germ.
n. var 36a
Segmentina (Segmentina) Boulei
Germ. n. sp 53
Stylodonta Thiriouxi Germ. a.
sp 5a3
Tachyphasis Germ. n. gen 5ao
planorbina Germ. n. sp. . 5a3
Tellines de la Mer Rouge.
26, 1 16 et 167
Tellinimactra Jouss. 11. gen.. . . 169
Veronicella Chevalieri Germ n.
sp.... i37
Geayi Germ. n. sp 181
BOTANIQUE.
Alsomitra Balansœ Gagn. n. sp. 371
tonkinensis Gagn. n. sp. . 372
Baillonella obovata Pierre mss. . i46
Bambou 38 1
Capucin des Seychelles 284
Gassave 38 1
Crosne 1 '19
Cymbopogon effusus A. Camus.. 53 G
Delpydora 455
Gomphogyne Bonii Gagn. n. sp. 372
■ Delavayi Gagn. n. sp. . . 373
Gymnopetalum monoicum Gagn.
n. sp 373
Penicaudii Gagn. n. sp. . 37/t
heilema Anderss 539
Mélobésiées des Comores 88
Momordica Eberhardtii Gagn.
n. sp 376
laotien Gagn. n. sp 376
tonkinensis Gagn. n. sp. . 376
Mucorînces
Northea brevilubulata Lecomte
n. sp
Phylloclinium IL R
bracleatum Lecomte n.
sp.
— coriaceum Lee. n. var.
Pirus commutata Gardol n.
nom
■ mesogea Card. n. nom . .
renuncupata Card. u.
nom
Pomme de terre
Rosacées d'Extrême-Orient. . . .
Sapotacées du g. Baillonella. . .
Sarcospenna tonkinensis Lee. n.
SP ■
Schizopepon Fargesii Gagn. n.
langipes Gagn. n. sp. . . .
If ilsonii Gagn. 11. s|
!97
186
56
58
61
77
81
5 .'1 2
G5
534
377
378
378
590 - -
Stachys ajjînis Bunge 1/19
Boveana Bois n. nom, . . ilxg
Thiadiantha asiatiques 287
glabra Cogn 289
keptadactyla Cogn 290
Legendrei Gagn. n. sp. . . 280
maculata Cogn 290
montana Cogn 287
Thiadiantha Oliveri Cogn 288
tonkinensis Gegn. n. sp. . 292
verrucosa Cogn 288
villosula Cogn 291
yunnanensis Gagn. n. sp. 288
Trichosanthes baviensis Gagn. n.
SP 379
Pieirei Gagn. n. sp 3 80
— 591 —
TABLE DES FIGURES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
ZOOLOGIE.
MAMMIFERES.
Pages.
Dégénérescence mélanique des ganglions lymphatiques (Hippopotame) :
PL I et II 99 et 1 oo
Téguments des Éléphants : PL VI, VII et VIII 3i i
POISSONS.
Alevins de Saumon (Salmo salar L.) : Fig. î, 2, 3, h, 5 /178 à '182
CRUSTACÉS.
Caridina Babaulti Bouv. : Fig. 4, 5, G 38ç)
Davidi Bouv. : Fig. 7, 8 3go
Rajadhari Bouv. : Fig. 2,3 387
Clibanarius brachyops Bouv. : Fig. 3 10
Eupagurus pygmaeus Bouv. : Fig. 4 11
Glaucothoe cubensis Bouv. : Fig. 9 g
Paguristes anomalm Bouv. : Fig. 1 7
Pagvrotanais Bouryi Bouv. : Fig. 5 , G et 7 1 3 , 1 '1 , 1 5
Potamon l'abaulti Bouv, : Fig. 9-10 392
ARAC1INIDES.
Bolhriurut vittatus Guér. : Fig. 1 et 2 1 9 et 20
INSECTES.
Coléoptères.
Antennes du Sinoxylon atratum Lesne et du S. parriclava Lesne : Fig. 1 . . /191
Lépidoptères.
Tnphota petronata Le Cerf : Fig. 1,2 et PL IX '102 , 4o5, 607
592
YERS.
Amidostomum Chevreuœi Scur.it : Fig. 1- h . 1 1 5
Ceratonereis erylhrœensis Fauvcl : Fig. 2 5o5
pachychœla Fauvel : Fig. 3 5o(>
Échinocoques : PL X ^120
Eulcpsis Geayi Fauvel : Fig. 1 5o6
Hydroides Perezi Fauvel : Fig. a 343
Lumbriconereis papïllifera Fauvel : Fig. '1 5e>9
Polycirrus coccineus Grube : Fig. 1 34 1
BRACHIOPODKS.
Cistella : Fig. 13 191
Bouryi de Morgan : Fig. 16 1 9 3
cuneata Risso : Fig. 3 187
cyplyana de Morg. : Fig. i3 192
danica de Morg. : Fig. 1 8 1 90
Daulzenbergi de Morg. : Fig. s3 19^»
falunica de Morg. : Fig. 22 1 9 '1
hirundo Hag. : Fig. 17 1 93
Joubini de Morg. : Fig. 1 5 1 g3
megvalrcma Sow. : Fig. h 187
neapolilana Scace. : Fig. n et 1 h 190 et 192
pes-anseris Deslong. : Fig. 2 et 7 187 et 1 88
ponlilevicnsis de Morg. : Fig. 10 190
siibradiala Sandb. : Fig. 8 , 9 et 19 190 et 19'!
Eudesella mayalis Mun.-Ch. : Fig. a/j 19^
Megathyris cuneiformis d'Orb. : Fig. 1, 5 et 6 1 87 et 1 88
— deeolhtus Chemn. : Fig. ao 19^
MOLLUSQUES.
Achatina (Achatina) Vassei Germain : Fig. 29-.30 368
Galatea radiata Lk. : Fig. 20 et PI. III 129, i 3C>
var olivacea Bern. : Fig. 21 1 3 1
Homorus insularis Germ. : Fig. aG, 27, 38 2G6, 2G7
Planorbis (Armiger) Annandalei Germ. : PI. V 282
VeroniceUa Chcvalieri Germ. : Fig. 22, 23, 34, a5 1 38 , 1A0, i4i
Geayi Germ. : Fig. 6,5,6,7 183, 1 8 '1 , 186
Mollusques recueillis par M. Cb. Alluaud dans le Soudan anglo-égyptien :
Carte schématique des régions parcourues par ce voyageur hdk
593 —
BOTANIQUE.
Delpydora maavphylla Pierre : Fig. 1 et a 456
Phylloclinium braeteatum H. Lee. : Fig. 2 , 3, h 5g, 60, 61
paradoxum H. Bn. : Fig. 1 •" 7
ERRATA.
Bulletin du Muséum, t. XXIII, 1917 :
Page hh%, ligne 5-, au lieu de : Lyygosoma et de Ch. sundevaîli, lire
Lygosoma et L. sundevaîli.
Page lihç), ligne 3; au lieu de : médine, lire : médiane.
SOMMAIRE.
Pagef.
Actes administratifs. — Nominations de M. Berland comme Assistant de la
chaire d'Entomologie; de M. Descharmes comme Bibliothécaire du
Muséum; de Al. Mouquet comme Assistant -Vétérinaire des Ménage-
ries; de M. Seguy comme Préparateur stagiaire de la chaire d'Ento-
mologie. — Démission de M. Viguier, Préparateur de la chaire
d'Organographie végétale 45g
Election de M. Mekegaux, Assistant de la chaire de Mammalogie
et Ornithologie, comme «Honorary Feilow» de l'Union des Ornitho-
logistes améi icains 46o
Décès de M. le Dr Poutrin, Préparateur de la chaire d'Anthropo-
logie; de M. Bernard, Attaché à l'Atelier de Moulage; de ALDemzé,
Garçon du Laboratoire de Physique 46o
t.ovrcspondance. — Télégrammes des Naturalistes du Brilish Muséum de
Londres, de l'American Muséum de New- York et du Museo de Cien-
cias Naturales de Madrid. — Lettre de M. P. Scherdlin. Membre
à vie de la Société des Amis du Muséum 4 60
Présentation d'ouvrages et de collections par MM. St. Meunier, Anthony,
Joubin , Lecomte 46 l
Communications :
Paul Hiriot : Notice nécrologique, par M. L. Mangin. — Liste de ses
Travaux et Publications scientifiques 46.')
L. Boule. Documents pour servir à l'histoire du Saumon (Salmo salarL.)
dans les eaux douces de la France 477
L. Joubin et L. Boule. Note sur l'alimentation du Thon de l'Atlantique
(Germo alalonga Grnelin) 485
G. Cabanes. Un Poisson nouveau pour notre faune méridionale : Eupomotis
gibbosus L Z187
P. Lesne. Notes sur les Coléoptères térédiles : XVI. Un Sinoxylon Indo-
Malais nouveau (S. parviclava n. sp.) [Figsj 4qo
Ch. Alluaud. Collections recueillies par M. Maurice de Bothschild dans
l'Afrique Orientale : Coléoptères carahiques : Diagnoses prélimi-
naires des espèces nouvelles 4<))i
F. Le Cerf. Bemarque sur la communication de M. Ch. Alluaud 697
— Voyage du Comte J. de Bohan-Chabot en Afrique Equatoriale : Descrip-
tions de Lépidoptères nouveaux (2° Noie) 698
P. Fauvel. Annélides polychètes nouvelles de l'Afrique Orientale 5o3
Ed.LAMY. Notes sur les espèces du genre Plicatula décrites par Uamarck . . 5i o
— Description d'un Lamellibranche nouveau de la Mer Bouge 5i 4
L. Germain. Contributions à la Faune malacologique de Madagascar :
VI. Sur la classification de quelques Mollusques pulmonés des des
Mascareignes et description d'espèces nouvelles de cet archipel 5i6
P. Dorais (Commandant). Notes concernant les Polvplacophores (Suite). 5a5
H. Lecomte. Une espèce Indo-Chinoise du genre Sarcosperma de la famille
des Sapotacées 534
Al"* A. Camus. Note sur une Graminéc d'Indo-Chine : Cymbopogon ejfusus
A. Camus 536
— Note sur le genre Iseilema (Graminées) 539
(Voir la suite à la page U de la couverture.)
J. Costantin et J. Gérôme. La Pomme de terre, culture dérobée 56a
Mme M. Phisalix. Symptômes graves déterminés cliez une jeune femme par
la piqûre d'une seule Abeille " "^7
L. Lapicqite. Emploi des Algues marines pour l'alimentation des Chevaux. 55o
Liste des Publications relatives aux travaux faits dans les Laboratoires du
Muséum pendant Tannée 1918 557
Liste des Associés et Correspondants nommés en. 1918 571
Tables des Matières :
Table alphabétique des Auteurs et des Personnes citées 073
Table par ordre méthodique 579
Table alphabétique des principaux genres et espèces 58f>
Table des figures 5g 1
Errata 5()3
SOCIETE
DES
AMIS DU MUSÉUM NATIONAL
D'HISTOIRE NATURELLE
(EXTRAIT DES STATUTS).
1. But et composition de la Société.
Article premier.
L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'Histoire natu-
relle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier
à cet établissement, d'enricbir ses collections, ménageries, laboratoires,
serres, jardins et bibliothèques, et de favoriser les travaux scientifiques et
l'enseignement qui s'y rattachent.
Elle a son siège à Paris.
Article 3.
L'Association se compose de Membres titulaires , de Membres donateurs et de
Membres bienfaiteurs, qui doivent pire agréés par le Conseil d'administration.
Pour être Membre titulaire, il faut payer une cotisation annuelle d'au
moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme
iixe de i5o francs.
Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins
5oo francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d'au moins
60 francs par an.
Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum, ou à la
Société, soit une somme de 10,000 francs, soit des collections scientifiques
ou des objets, meubles ou immeubles, ayant une valeur équivalente, soit,
pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1,200 francs (1).
<'> S'adresser pour les versements à M. Pierre Masson, trésorier de V 'Association ,
190, boulevard Saint-Germain.
New York Botanical Garden Library
III
3 5185 00259 4313
"rff **
^ V
» i
*• *434F
^^T *
*J
***** M
v !
v *■*
-<V i "^^ *
i
A
JK i^V**BÉ3*
-MP*TA3*
) '^*
y> ' >
.».
v+.