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TROISIÈME ANNÉE JANVIER 1913 NUMÉRO 25
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Revue Tllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
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Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
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TROISIÈME ANNÉE
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IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES
1913
ENTOMOLOGIE GENERALE
NORMES POUE SERVIR
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Classification des JAMWONUS, coléoptères longicornes
de la tribu des Prioninæ
Par C. HOULBERT,
Professeur à l’Université de Rennes.
Ayant eu l’occasion d'étudier récemment, dans la collection
de M. René Oberthür, un. certain nombre de /amwonus
provenant de l’Afrique centrale
(Congo belge et Afrique orien-
tale allemande), nous croyons
utile de faire connaître ici quel-
ques particularités qui contri-
bueront, il faut l’espérer, à établir
sur des bases solides la systéma-
tique de ce groupe remarquable
et encore si peu connu.
Le genre /amwonus (FIG. 1)
fut établi en 1870 par le baron
von Harold (1), pour deux exem-
plaires d' et Q, d’une espèce
(J. subcostatus), recueillie par
Pogge au cours de son voyage à
travers la région de Lounda; la
désignation de Jamwonus EE Fi. 1. — Jamwonus Oberthürt Houlb.
(Grand. natur.).
pelle le nom d’un chef indigène,
le mouata Jamwo, qui résidait à Moussoumba.
(1) HarozD (E. von). — Bericht über die von den Herren À. LE Homeyer
und P. Pogge in Angola und im Lunda-Reiche gesamelten Coleopteren.
(Coleopterologische Hefte, München, 1870, t. XVI p: 150)
IxsEcrA, Janvier 1913.
D ee
Vingt ans plus tard (1000), J. Kolbe, étudiant, au Musée de
Berlin, les exemplaires de Harold, ainsi qu'un nouveau lot de
Jamwonus récoltés au Congo et dans l'Afrique orientale alle-
mande, crut devoir établir une deuxième espèce (7. S/cheli)
qu'il dédia à M. H. Stichel (!). La description de Kolbe est très
claire, très explicite et accompagnée d'une planche en photo-
gravure donnant le facies général et la taille exacte de la
nouvelle (Fig. 10).
En 1003, M. le Prof. Lameere, examinant à son tour les
Jamwonus, fut amené à comparer les exemplaires de Kolbe et
de von Harold ®); le résultat de cette comparaison fut que, à
son avis, tous les exemplaires du Musée de Berlin ne repré-
sentaient que des variations individuelles d’une seule et même
espèce; 1l fit alors tomber S/zcheli en synonymie de subcos-
Zatus.
Quoiqu’elle nous paraisse bien peu vraisemblable, il nous est
impossible, cela va sans dire, de nous prononcer sur l’exacti-
tude ou l'inexactitude de cette manière de voir, puisque nous
n'avons pas les documents sous les yeux; mais, dans le but
d'apporter un peu de clarté dans ce débat, nous tenons à pré-
senter quelques remarques que l'étude anatomique de plusieurs
Jamwonus, provenant des mêmes régions, nous a suggérées.
La morphologie externe des /amwonus est très uniforme;
à part la taille, les six exemplaires que nous avons sous les
yeux se ressemblent tellement que, sans les indications si en-
courageantes et si précises de M. René Oberthür, nous n’aurions
peut-être pas songé à chercher les différences qui permettent
de les séparer.
Il convient de dire tout d’abord que c'est l'épistome qui
(1) KOLBE (H.-].). — Ucber einige Cerambyciden aus Mhonda in Deutsch-
Ost-Afrika. (Berliner Entomol. Zeitschrift. t. XIV, 21000, D12072 Tate le
fig. 1.)
(2) LAMEERE (A.). — Faune entomol. de l'Afrique tropicale, Longicornes,
PRIONINÆ. (Ann. Mus. Congo, 1903, t. IT, p. 97, pl. III, fig. 7, p. 97.)
Id. — Révision des Prionides (Callipogonines). (Ann. de la Soc. entomol.
de Belgique, 1904, t. XLVIII, p. 42.)
sd 1
— 3 —
montre Les variations Les plus nombreuses, et par suite les plus
utiles pour la distinction des espèces; voici les différences que
nous avons observées, sur quatre mâles, petite et grande tailles,
ainsi que sur deux femelles.
Structure comparée des épistomes, vus en dessus (figures supérieures)
et de face (figures inférieures).
F1G. 2, — Jamwonus subcostatus Harold. Fic. 3. — Jamuwonus Oberthüri Houlb.
F1G. 4. — Jamiwonus tuberculatus Houlb. Fi. 5. -— Jamwonus Uongolensis Houlb.
La Fig. 2 représente l'épistome d'un exemplaire O' #edius
étiqueté sxécostatus Harold, et provenant de la collection Que-
denfeld; les Fig. 3, 4 et 5 donnent l'aspect de l’épistome de
trois Œ #ajor, reçus directement de l'Afrique centrale.
Tous ces épistomes, ainsi qu’on peut le voir, ne sont pas du
tout construits sur le même type; aussi, jusqu'à ce qu'on nous
ait prouvé le contraire, nous nous refusons à croire que de telles
différences de formes puissent se rencontrer chez les divers
— 4 ——
individus d'une même espèce. Nous sommes alors convaincu
que nous nous trouvons en présence de quatre espèces distinctes,
dont l’une, d'après Quedenfeld (FIG. 2), serait sôcostatus
Harold (1).
Au début, nous étions également porté à croire que, parmi les
trois autres espèces restantes, l’une aurait pu être S#chelr,
notamment celle dont l'épistome est représenté par la FIG. 3,
car l'insecte qui nous a montré ce caractère, provient précisé-
ment des mêmes régions; il a été recueilli à M’Pala, sur les
bords du lac Tanganika, par le R. P. Guillemé. Aujourd'hui, un
F1@. 6. Fi.
fx F1. 8.
Pronotum de ; Jamwonus subcostatus Harold. Pronotum de
Jamwonus Sticheli Croquis d'après A. Lemeere Jamuwonus Oberthürt
(Grand. nat.). (Ann. Mus. Congo, 1903, PI. IIL, fig. 7). (Grand. nat.).
grand doute nous reste, car, si nous comparons notre exemplaire
à la photogravure donnée par Kelbe, nous trouvons que les
angles antérieurs du pronotum n'ont pas du tout le mênie
aspect; ces angles sont nettement arrondis chez S/ickeli (FIG. 6),
tandis qu'ils sont très prononcés dans les insectes que nous
possédons (FIG. 8); nous ajouterons même que, dans s0cos-
tatus Harold, Œ #7a7or (teste Lameere), les angles antérieurs
du pronotum sont également très prononcés (FIG. 7), nouveau
motif pour ne pas admettre la synonymie proposée par
M. Lameere.
(1) Cette détermination est exacte d’après la comparaison que nous avons
pu faire au Muséum de Paris.
a 5 ——
En présence de ces incertitudes, nous prions nos collègues
allemands de vouloir bien examiner, par comparaison avec
l’exemplaire type du Musée de Berlin, lequel de nos dessins
pourrait correspondre à l'espèce de Kolbe. Cette vérification
faite, il nous sera possible d'identifier définitivement nos es-
pèces; mais, dès à présent, la conformation si différente des
épistomes établit, selon nous, très nettement, que szôcostatus et
Sticheli sont deux espèces bien distinctes.
À la lumière des faits qui précèdent, nous allons maintenant
décrire les trois /amwonus que nous considérons comme nou-
veaux, en insistant plus particulièrement sur certains détails
de structure Jusqu'ici trop négligés.
Auparavant, toutefois, 1l nous paraît utile de mettre sous
les yeux des entomologistes les descriptions d'Harold et de
J. Kolbe, ainsi qu'un tableau analytique des espèces établi
d’après nos propres observations; notre travail constituera ainsi
une monographie complète du genre /amwonus, dans l’état
actuel de nos connaissances.
JAMWONUS
Nov. gen. ?rionimi.
(Description d’après E. von HAROLD.)
Corpus deplanatum. Oculi fortiter granulatli, emarginatr,
distantes. Thorax lateribus bidentatis, dente uno medio, altero
postico. Antennae dimidium elytrorum vix superantes, articulis
angustis, hliformibus. Prosternum postice subtuberosum. Tibiae
smplices. Mandibulae in S porrectae, capite lLongiores, reflexae,
supra hirsutae, apice bidentatae, in Q breves, trian gulares.
Kürper gestreckt und ziemlich verflacht, an #/allodon erinnernd
Augen grob gegittert, mässig tief ausgebuchtet, weit getrennt.
Fi1G.
276
Mandibeln in beiden Geschlechtern, sehr verschieden : beim © stark
vorragend, länger als der Kopf, nach aufwärts bogig gekrümmt und
an der Spitze mit zwei Zähnen, einem oberen und einem unteren,
versehen, die Oberfläche lang wollig behaart; beim Q, kurz und
einfach, jede ein Dreieck darstellend, mit stumpf gezahnten
Innenrande. Thorax mit zwei Randzähnen, einer in der Mitte,
*
9. — Orthomegas Rostainei Buq., Gr. nat. F1G. 10. — Callipogon barbatum Oliv., Gr. nat.
(Coll. de M. R. Oberthür) (Coll. de M. R. Oberthür),
der andere am Hintereck, der Seitenrand vorn beim © glatt
und an den Vorderecken einen stumpfen Lappen bildend. Flügel-
decken hinten stumpf abgestutzt, mit kurz gezahntem Nahtende. Das
Prosternum hinten schwach längbeulig. Die Schienen einfach,
ungedornt. Metatarsus der Hinterfüsse unten dicht filzig, länglich
dreieckig. Die Fühler beim © die Mitte der Flügeldecken wenig
überragend, beim Q noch kürzer, die Glieder dünn, cyhndrisch, Glied
3 so lang wie 4 und 5 zusammen.
(Coleopterologische Hefte, 1879, p. 158.)
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Les caractères, très spéciaux de ce nouveau genre, ne permet-
taient pas de le faire rentrer dans l’une quelconque des vingt-
deux subdivisions
établies par Lacor-
daire pour ses Prio-
nides normaux. A
cause des mandibu-
les, courbées en des-
sus et abondamment
velues, Harold l’au-
rait volontiers rap-
proché des genres
Callipogon (FIG. 10)
et Orthomegas (FIG.
9); mais le protho-
rax, orné de dents
latérales, indiquait
aussi une certaine
analogie avec les
Macrodontides. Bref,
la création d’un nou-
veau groupe S'impo-
sait; et, dans la pen-
sée de von Harold
ce nouveau groupe
devait prendre place
immédiatement à la
suite des Acantho-
phorides (FIG. 11).
F1G. 11. — Acanthophorus serraticornis Oliv., Gr. nat.
(Coll. de M. R. Oberthür)
LR
TABLEAU ANALYTIQUE DES ESPÈCES
(D'après les caractères des Œ medius ct major).
Angles antérieurs du prothorax arrondis (fig. 6);
\ sous-menton ni. Ééchancté ni. velu:...:.2.1# Sticheli.
I Angles antérieurs du prothorax bien marqués
| (fig. 7); sous-menton plus ou moins profondé-
nent -66hAncré et VOL... TERRES 2
Epistome, vu de face, échancré en son milicu
4 OEM POP NET ER RE ne LU Te. 3
Epistome, vu de face, prolongé par une pointe
\ triangulaire en son milieu (fig. 4 et 5)............ 4
Saillies du bord épistomal anguleuses, avec une
\ protubérance arrondie et ciliée au fond de l’é-
3 chancrure (fo). SR RO ER RR EE subcostatus.
| Saillies du bord épistomal arrondies et garnies de
lonps aus manates (fe) CR RENE AR Oberthürt.
{ Un tubercule conique très gros et très saillant au
\ milieu -de épistome {fp: 4)..:.:5,,7 083 tuberculatus.
4 Epistome sans tubercule saillant en son milieu
SR A AR Tr RS EPA El ra à Congolensis.
I. Jamwonus subcostatus Harold.
Piceus, nitidus, fronte media impressa, thorace Llaevi, elytris
laevibus utrinque tricostatis, costis bast minus distinctis. —
Long. 50-58 null. (FIG. 12 et 13).
Aus dem Innerem (Pogge !).
Pechschwarz, die Flügeldecken zuweilen rôthlichbraun, glänzend,
ohne Punktirung. Die Stirne in der Mitte grubenartig eingedrückt.
Thorax quer. Schildchen halbkreisfôrmig. Die Flügeldecken mit je
drei etwas flachen Rippen, die sich vor der Spitze, vereinigen, an
der Basis aber nur schwach ausgeprägt sind (1). Unterseite und Beinc
dunkel rôthlichbraun.
Bei dem Männchen sind die Mandibeln oben rothbraun wollig
behaart, ihr Innenrand von der Mitte an bis zum unteren Endzahne
mit drei stumpfen Kerbzähnen versehen. Die Kehle ist tief hufcisen-
fürmig ausgehôhlt, die Vertiefung sowie das Kinn rothbraun bchaart.
Résumé d’après E. v. HAROLD (loc. cit., p. 158-159).
(1) D'où, sans doute, le nom spécifique de subcostatus.
= O =
D'après Lameere , le mâle type de von Harold (F1G. 13), de
l'intérieur de l’Angola, est de taille médiocre (42 millim., man-
dibules comprises); il a le sous-menton creusé et très velu; par
ailleurs, « la longueur et la forme de ses mandibules permet-
traient de le considérer comme un © #z2n0r7. »
F1G. 12. — Jamwonus subcostalus Harold. Fi. 13. — Jamwonus subeostatus Harold.
d medius (Grand. nat.). minor (Grand. nat.).
Coll. R. Oberthür. D'apr. A. Lameere.
Il ne nous paraît pas possible d'accepter cette manière de
voir; car, si la figure donnée par M. Lameere dans les Awrales
du Muséum du Congo, 1003, PI. IT, fig. 7, représente bien le
type de von Harold, on ne peut pas dire que ce soit celle d'un
très grand exemplaire, mais elle correspond certainement déjà
à un © #medius.
Chez le Œ edius du Congo français, que nous avons pu
examiner au Muséum de Paris, les mandibules sont assez
allongées et le sous-menton, notablement impressionné, est orné
de cils roussätres à sa partie antérieure.
PATRIE : Congo belge, Kassaï (Coll. de M. René Oberthür);
Moukenghe (Muséum de Berlin); Bena-Bendi, sur le Sankourou
(Muséum de Bruxelles); Congo français, environs de Brazza-
ville (Muséum de Paris); Intérieur de l'Angola (Muséum de
Berlin).
(1) LAMEERE (A.). — Faune entomol. de l'Afrique tropicale, p. 98.
2. Jamwonus Sticheli Kolbe.
Cette espèce (1) est la deuxième, du genre établi en 1879 par
le baron de Harold, à l’aide des échantillons (/. subcostatus)
FrG. 10, — Jamwonus Sticheli Kolbe, reprod. d'après Berl. entom. Zeit., 1900
(Grand: nat.) tt. XDLV, Pl eIV/ fr. 1.
découverts dans l’intérieur de l'Afrique occidentale. Le genre
Jamwonus appartient au groupe des Orthoméginés, dont les
représentants typiques habitent l'Amérique tropicale; Harold
le rapprochait plus volontiers des Acanthophorinés; mais,
d'après ce qu'il nous a été donné de voir sur un couple du
Musée Royal, provenant de Mukenge (Congo), la denture du
prothorax est absolument la même dans les deux sexes, et,
lorsqu'il existe des différences sous ce rapport, elles ne doivent
être considérées, contrairement à l'opinion du créateur de
(1) KOLBE (J.-H.). — Ueber einige Cerambycident aus Mhonda in Deutsch-
Ost-Afrika. (Berliner Entomol, Zeitschrift, 1900, Bd. XLV, p. 297.)
NT ee
l’espèce que comme des accidents de variations individuelles.
L’analogie des /amwonus et des Orthomegas n'est pas seu-
lement fondée sur l'aspect général du corps, mais principale-
ment sur la forme toute particulière des mandibules des c
qui sont très apparentes vues de haut, parallèles l’une à l’autre
dans la direction de l’axe du corps et recourbées en dessus vers
le sommet (FIG. 10).
Le grand exemplaire de Mhonda, constituant une deuxième
espèce, Jamwonus Sticheli, se distingue de /. subcostatus ainsi
qu'il suit :
Der Kopf ist auf der ganzen Oberseite zerstreut punktirt, am ganzen
Hinterkopf und Scheitel aber dicht punktirt. An den Antennen ist
der Scapus etwas länger. Die langen Mandibeln sind von der Basis
bis zur Spitze allmählich aufwärts gebogen, ähnlich wie bei O7tho-
megas sericeus L.; am Ende sind sie zweispitzig, wie bei Oréthomegas
und /amwonus subcostatus, im dletzten Drittel unregelmässig
kerbzähnig, von hier bis zum Grunde einfach. Die ganze Innen- und
Oberseite vom Grunde bis zur Doppelspitze, ist dicht fuchsroth und
abstehend behaart, wie bei /. subcostatus. Ein bemerkenswerther
Unterschied liegt in der Bildung der Kehle; diese ist bei der west-
afrikanischen Art vorn schr tief ausgerandet und in der ganzen
Ausrandung mit fuchsroten Haaren besetzt. Bei /. séicheli ist die
Kehle weder ausgerandet noch mit Haaren bekleidet ; am Vorderrande
sicht man voneinander entfernt zwei kleine Hôcher. Die Fläche der
Kehle ist beiderseits gewôülbt, glatt, in der Mitte aber etwas
eingedrückt. Der Prothorax ist, wie der Kopf. zerstreut punktirt;
der Hinterrand desselben zeigt. vor dem Scutellum einen deutlichen
Winkel in der Mitte. Das Scutellum ist etwas punktirt. Die Flügel-
decken sind weniger glänzend, da sie äusserst dicht nud fein punktirt
sind, ausser an den glatten Basis. Die deutlichen Rippen sind der
Quere nach gestrichelt. Bei /. subcostatus sind die Flügeldecken glatt,
unpunktirt und mit stumpfen Rippen versehen.
Le grand exemplaire de Mhonda, y compris les mandibules,
atteint une longueur de 80 millimètres.
M. Kolbe a pu également étudier un certain nombre d'exem-
plaires plus petits (O' et Q), reçus de l'Afrique orientale alle-
mande par M. de Bennigsen; 1l a constaté que ies petits mâles
2 ti9
4
avaient des mandibules beaucoup plus courtes; chez l’un d’eux
par exemple, de 40 millim., les mandibules étaient aussi courtes
que chez les femelles, mais elles étaient cependant toujours re-
couvertes d'un abondant duvet brun jaunâtre.
La Q de 7. SAchel: se distingue de celle de /. subcostatus
par la ponctuation très apparente des téguments et des élytres,
par ses palpes plus courts, par deux petits tubercules en avant
du menton et par son prothorax plus grand; enfin, après avoir
déclaré qu'il lui était agréable de donner à cette espèce le nom
de M. Stichel, Kolbe conclut ainsi.
La comparaison des genres /amwonus et Crlhomegas nous
montre donc que les caractères morphologiques les plus fixes,
de cet important phylum, ceux par exemple se rapportant à la
structure et la forme courbée des mandibules, se sont conservés
sans modifications sensibles aussi bien en Afrique qu'en Amé-
rique; tandis qu'au contraire, les caractères plus fugaces des
espèces, doivent être cherchés dans l’ornementation des tégu-
ments, ainsi que dans la longueur relative des membres et des .
appendices.
Résumé et traduit d’après H. ]. KOLBE (/oc. cit., p. 207-200).
PATRIE : Afrique orientale allemande, Mhonda, Kilossa
(Muséum de Berlin).
C. HOULBERT.
(A suivre).
me D + ——
— 13 —
ENTOMOLOGIE RÉTROSPECTIVE
++
CLASSIFICATION DES ESPÈCES
du genre IPS et genres voisins
Par FABRICIUS.
La Société d'Histoire naturelle de Paris fit paraître, en 1702, le
premier volume de ses Actes, composé de mémoires signés par les
naturalistes les plus éminents de l’époque.
Fabricius, auquel ses ouvrages avaient déjà acquis une grande
notoriété, y publia une Monographie des Coléoptères des genres 7ps
et voisins (1), dans laquelle il décrit, pour la première fois, un certain
nombre d’espèces. Ce travail important est resté presque inconnu et
nous devons savoir gré à la direction d'/#secta d'en donner la repro-
duction, d'autant que le premier volume des Actes de la Société
d'Histoire natureile de Paris, où il à paru, est aujourd’hui impossible
à se procurer.
Nous avons traduit l'introduction dont Fabricius à fait précéder
son mémoire et nous avons placé en notes, quand nous avons pu en
établir la synonymie, les noms sous lesquels sont désignés aujourd’hui
les espèces fabriciennes.
Ernest OLIVIER.
De toutes les sciences naturelles, c’est la Botanique qui a été
la mieux étudiée; depuis plusieurs siècles déjà, les plantes
examinées dans toutes leurs parties et dans les stations les
plus diverses ont fourni le sujet d'un grand nombre de travaux
et on est parvenu à établir sur des fondements solides une
classification du règne végétal. II n'en est pas de même de
l’'Entomologie qui ne date guère que d'un demi-siècle et qui,
avant l’immortel Linné, n'était qu'un tissu incohérent de fables
et de superstitions. Le premier, Linné a séparé les insectes des
poissons, des vers et autres animaux, 1l a créé et caractérisé
(1) Kagricrus (J.). — Peterminatio generis 1ps affiniumque. (Actes de
la Société d'Histoire naturelle de Paris, 17092, t. II, 1" partie, p. 27, in-folio.)
d'une façon précise des classes et des genres et il a décrit les
différences de toutes les espèces qu'il faisait entrer dans ses
genres : c'est à lui, incontestablement, que l'on doit la science
de l'Entomologie. Mettant à profit les travaux de cet illustre
savant, J'ai établi, en la basant sur les parties de la bouche,
une nouvelle classification qui me paraît plus rationnelle. Mais
le besoin se fait encore sentir d’un troisième système qui énonce
d'une façon plus précise les caractères essentiels des genres.
Car J'avoue que mon œuvre n’est pas parfaite. Seul et sans
aide pour mener à bien ce travail énorme de systématique,
écrasé sous le nombre infini des espèces, distrait forcément par
d’autres occupations et, en plus, avec cette cause d'erreurs pro-
venant de la difaculté de bien voir les minuscules organes de
tout petits animaux, 1l n'est pas étonnant si J'ai adopté parfois
des caractères génériques trop peu précis et si J'ai placé dans
certains genres des espèces qui doivent en être très séparées.
C’est avec le plus grand plaisir que j'ai constaté combien
l'Entomologie systématique est actuellement en honneur à
Paris. J'ai applaudi aux genres si bien caractérisés qu'a établis
Olivier avec une remarquable perspicacité, j'ai approuvé Bosc
et autres entomologistes qui en ont créé et modifié quelques
autres, j'ai fait avec satisfaction la connaissance de plusieurs
débutants qui entrent dans la carrière et la science entomolo-
gique me paraît n'avoir plus rien à envier à la Botanique,
comme clarté, précision et importance. Cependant plusieurs
genres doivent encore être remaniés, entre autres celui que J'ai
donné dans Mantissa sous le nom de /ps. Les caractères que
j'en ai énoncés dans Genera insectorum sont bien suffisamment
précis, mais 1ls$ ne s'appliquent pas à plusieurs espèces qu'on y
a fait entrer depuis. Mon excellent ami Olivier a bien reconnu
le peu de solidité et les défauts de ce genre; 1l l’a démoli à peu
près totalement et, sous le même nom, en a reconstitué, sur de
nouvelles bases, un autre qui n’est guère plus valable. ai donc
étudié les espèces qui faisaient partie de ces genres et Je les
ai réparties dans un nouveau genre /ps et dans d’autres qui
viennent se placer dans son voisinage.
— 15 —
Determinatio genus IPS affiniumque
IPS
Palpi quatuor æquales brevissimi, articulo ultimo ovato. —
Maxilla bifida. — Labium membranaceum, conicum, emargi-
natum. — Antennæ perfoliatæ.
I.
Le)
I. FASCIATA atra, elytris fasciis duabus rufis, anteriore nigro
maculata.
Habitat in America boreali. — Magna, oblonga. Antennæ per-
foliatæ, nigræ. Caput et thorax atra, nitida, immaculata. Co-
leoptra fasciis duabus dentatis rufis, anteriore baseos maculis
tribus atris, intermedia majori, communi.
I. GRANDIS glabra, atra, elytris maculis duabus rufis.
Habitat in Africa æquinoxiali, Dom. Lee. — Magna in hoc
genere. Caput et thorax atra, lævia, immaculata. Elytra lævia,
atra maculis duabus rufis. Pedes atri.
3. I. PUNCTATA atra, elytris rufis, macula magna atra.
Habitat in Europa australiori, Dom. Saldomer. — Magna.
Corpus atrum. Elytris rufis, macula magna atra. Anus rufus.
4. I. BIPUSTULATA atra, elytris macula baseos rufa.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ rufæ.
Corpus nigrum. Elytris macula magna baseos rufa. Pedes rufi.
5. I. DORSALIS pallida, coleoptris macula media nigra.
Habitat in Europa australi, Dom. Vahl. — Paulo major
I. quadripustulata. Caput et thorax pallida, immaculata. Elytra
striata, pallida. Macula magna communi lunata nigra.
6. I. 4-PUSTULATA nigra, elytris punctis duobus ferrugineis. Natur.
hist., 24-12, tab. 1, fig. 18.
Sylpha quadripustulata oblonga, nigra, elytris punctis duo-
bus ferrugineis. Linn., System. nat., 2, 570, 5. Fauna
suec., 446.
1. ps fasciatus Oliv. — Kabricius ne cite pas Olivier, mais sa description
est identique à celle qu'avait donnée antérieurement (1790) ce dernier de sa
Nitidula fasciata (Ent. IL, 12, p. 7, pl. 2, fig. 13). La patrie concorde aussi.
2. Cette grande espèce, de l'Afrique équatoriale, m'est inconnue et je ne sais
à quél genre la rapporter. D’après Motschulsky, elle serait du groupe des
Erotylides.
3. Peut-être 7'riphyllus punctatus Hellw. auquel s'applique bien la des-
cription, mais la qualification #»agna laisse cette synonymie douteuse.
4. Cyrtotriplax bipustulata Fabr.
5. Phaleria cadaverina Fabr.
6. Zps quadripustulatus L.
Sylpha nigra, oblonga, depressa, elytris singulis maculis
duabus nigris. Deg., Ins., 4, 185, 12, tab. 6, fig. 20, 21.
Nitidula quadripustulata Oliv., Ent., 2, 12, n° 9, tab. 3,
fig: 22,
Habitat in Europa boreali. — Palpi quatuor breves, æquales,
filiformes, articulo ultimo ovato. Anteriores quadriarticulati
adherentes maxillæ dorso. Posteriores triarticulati adnati ante
labii apicem. Mandibula brevis, cornea, arcuata, acuta. Maxilla
longitudine palporum, membranacea, apice rotundata, bifida,
laciniis æqualibus. Labium breve, membranaceum, rotundatum,
emarginatum. Antennæ articulis tribus ultimis clavatæ, clava
perfoliata.
7. I. 6-PUSTULATA nigra, elytris striatis maculis tribus rufis.
Habitat in Europa'boreali, Mus. Dom. de Sheftedt. — Statura
et magnitudo precedentis ; caput nigrum, antennis piceis ; thorax
niger, margine ferrugineo ; elytra striata, nigra, maculs tribus
rufis ; prima baseos sinuata ; secunda in medio reniformi; tertia
ante apicem minori orbiculata. Corpus subtus rufum.
8. |. QUADRIGUTTATA atra, nitida, elytris maculis duabus albis,
anteriore sinuata.
Nitidula quadriguttata Oliv., Ins., 2, 12, 10, 11, tab. 3,
fig. 26.
Habitat in Europa. — Macula elytrorum baseos, sinuata,
medii orbiculata.
9. Î. FERRUGINEA ferruginea, elytris testaceis.
Habitat in Germania, Mus. Dom. de Lewens Kiold. — Statura
et magnitudo I. quatuorpustulatæ. Antennæ ferrugincæ, arti-
culis tribus majoribus perfoliatis, ultimo ovato majori. Caput
ct thorax glabra, lævia, ferruginea, immaculata. Elytra vix
striata, pallidiora. Pedes ferruginei.
10. Î. NIGRIPENNIS rufa, antennis, elytris, pectoreque nigris.
Sylpha russica Mant. Ins., 1, 18. — Linn., Syst. nat., 2.
Anthribus ruber Deg., Ins., 5, 28, 30, tab. 8, fig. 12.
Erotylus russicus Oliv., Ins., 80, tab. 1, fig. 1. — Herbst
Arch., tab. 43, fig. 0.
Habitat in Germaniæ arboribus. Dom. Lmith.
7. Carpophilus sextustulatus Fabr.
8. ps quadriguttatus Oliv. — Le catalogue de Harold attribue à tort à
Fabricius la priorité de ce nom et, du reste, dans toutes ses références il fait
passer la nomenclature du Sys/ema eleutheralorum de 1801 avant celle de
l’Æntomologie dont tous les volumes, sauf les deux derniers (5° et 6€) ont été
publiés antérieurement. S
0. Zps ferrugineus V.
10, Zriplax russica T..
11.
le
15.
10,
I. HÆMORROÏDALIS rufa, elytris nigris, apice rufs.
Habitat in Suecia, Dom. de Paykull. — Statura omniro pre-
cedentis at corpus totum rufum, elytris solis nigris, apice rufis.
Mas. Cornubus duobus erectis capitis, Dom. Schneider.
An /lispa cornigera antennis serratis, thorace rufo, elytris
cæruleis, capite bicorni, Mantiss. Ins., 1, 47, 5.
. RUFIPES atra, capite, thorace, pedibusque ferrugineis.
Habitat in Norwegiæ fungis. -— Vix differt ab I. nigripenni,
at abdomen totum rufum.
ÆNEA coccinea, elytris æneis, immaculatis.
Sylpha ænea, Act. Hall.; 1, 254.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Corpus medium,
totum coccineum, immaculatum, antennæ nigræ, elytra lævia,
ænea nitida, immaculata.
HUMERALIS nigra, capite, thorace, elytrorum puncto baseos,
pedibusque rufis.
LDermestes bipustulatus Thunb., nov. sp.
Habitat in Suecia, Dom. de Paykull. — Media, caput cum
antennis rufum, obscurum, thorax lævis, rufus, nitidus, elytra
nigra, nitida, puncto baseos rufo. Corpus nigrum, pedibus rufñs.
. LUNATA nigra, elytris puncto baseos lunulaque postica ferru-
gineis.
Habitat Kiliæ Holsatorum. — Corpus parvum, antennæ per-
foliatæ, nigræ, thorax niger margine parum ferrugineo. Elytra
glabra, nigra, puncto parvo baseos lunulaque versus apicem
ferrugineis. Pedes ferruginei.
. RUFIFRONS atra, fronte, maculis duabus elytrorum, pedibusque
ferrugineis.
Tritoma rufifrons, Syst. Ent., Go, 5.
Habitat in Anglia, Mus. Dom. Bancks. — Parva, antennæ
nigræ, clava perfoliata, rufa. Caput nigrum, fronte ferruginea.
Thorax lævis, immaculatus. Elytra lævia, nigra, punctis duobus
ferrugineis, altera ad basin, altero ad apicem.
11. loplocephala hæemorrhoïidalis Fabr. — ÆHispa cornigera du Mantissa
et du Species ayant l'Angleterre pour habitat est peut-être ÆZoplocephala
bituberculata Oliv.?
1122
15
14
15
16
. Triplax rufipes Fabr.
. Triplax œnea Schall.
. Dacne bipustulata Thunb.
. Diphyllus lunatus Fabr.
. Dacne rufifrons Fabr.
Toi
MYCETOPHAGUS
Palpi quatuor inæquales. — Maxilla membranacea uniden-
tata. — Labium rotundatum integrum. — Antennæ extrorsum
Crassiores.
17. M. QUADRIMACULATUS rufus, thorace, elytrisque nigris : his ma-
culis duabus rufis.
1ps quadrimaculata, Mant. insect., 1, 45, 8.
Sylpha quadrimaculata, Act., 1, 256.
Süphoïdes boleti Herbst Arch., tab. 61, fig. 10.
Habitat in Germaniæ boletis. — Antennæ ferrugineæ, ante
apicem fuscæ, elytra striata, nigra, macula baseos, aliaque ante
apicem rufis. Corpus rufum.
18. M. BICOLOR niger subtus, antennis pedibusque ferrugineis.
Habitat in Americæ meridionalis insulis, Dom. Pflui. —
Medius oblongus, supra totus glaber niger, subtus ferrugineus.
19. M. DERMESTOIDES fuscus, abdomine pedibusque testaceis.
Habitat in Germaniæ boletis, Dom. Smidt. — Statura et
summa affinitas Dermestis tricoloris, at omnino hujus genceris ;
thorax et elytra vix striata, fusca, immaculata. Abdomen ct
pedes testacea.
20. M. ATOMARIUS niger, elytris punctis fasciaque postica fulvis.
Tps atomaria, Mant. insect., 1, 46, 0.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Elytra striata,
nigra, macula majori ad basin, punctis quinque in medio, fascia
postica undata punctoque apicis fulvis. Pedes nigri.
21. NM. MULTIPUNCTATUS rufus elytris substriatis, punctis rufis nume-
rosis.
Habitat in Sueciæ boletis, Dom. Paykull. — Medius, antennæ
et pedes picei. Caput et thorax nigra immaculata. Elytra sub-
striata, punctis plurimis distinctis rufis. Puncta elytrorum baseos
interdum connata in maculam majorem lunatam.
17. Mycetophagus quadripustulatus L.
18. Æustrophus bicolor Fabr.
19. Æustrophus dermestoïdes. Fabr.
20. Mycelophagus atomarius Fabr.
21. Mycetophagus multipunctatus Hellw.
— 19 —
22. M. PICICORNIS ater, elytris striatis, antennis pedibusque piceis.
Habitat in Americæ meridionalis insulis, Dom. Smidt. —
Medius, antennæ piceæ, caput et thorax lævia, atra, immaculata.
Elytra striata. Corpus atrum, pedibus obscure piceis.
23. M. SANGUINICOLLIS ater thorace elytrorumque maculis duabus
pedibusque rufis.
Tps sanguinicollis, Mant. insect., 1, 46, 10
Sylpha glabra, Act. Hall, 1, 255.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Media. Caput
atrum antennis apice cinerescentibus. Thorax glaber, rufus,
nitidus, immaculatus. Elytra glabra, lævia, nigra, maculis
duabus rufis. Corpus nigrum. Pedes rufi.
24. M. PICEUS. Piceus, elytris striatis nigris, basi fasciaque postica
ferrugineis.
Tps picea, Mant. insect., 1, 46, 11
Habitat in Germania, Dom. Naltorf. — Minor M. quadrima-
culato. Caput nigricans, ore antennisque piceis. Thorax utrinque
puncto bascos impresso. Corpus et pedes picei.
25. M. PUNCTATUS piceus, elytris subpunctatis nigris, basi ferrugineis.
Habitat in Germaniæ fungis, Dom. Helwig. — Statura omnino
M. picei at paulo minor. Thorax obscure piceus.
26. M. NIGRICORNIS flavus, antennis nigris.
Tps nigricornis, Mant. insect., 1, 46, 12
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ extrorsum
crassiores, nigræ; corpus flavescens, immaculatum.
27. M. CASTANEUS ater, elytris striatis, antennis pedibusque castaneïis.
Habitat in Germania, Dom. Helwig. — Parvus, antennæ cas-
taneæ, caput et thorax atra, nitida, immaculata, elytra striata
castanea. Corpus atrum, pedibus castaneis.
28. M. METALLICUS æneus, pedibus ferrugineis.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ nigræ,
basi rufescentes, corpus obscure æneum, elytris substriatis.
Pedes rufescentes.
22. Espèce de Diapéride, d’après Motschulsky.
23. Combocerus glaber Schall.
24. Mycetophagus variabilis Hellw.
253. Mycetophagus variabilis Hellw., var. à base seulement des élytres fauve.
26. Antherophagus nigricornis Fabr.
27. Agyrles castaneus Payk.
28. Scaphidema metallicum Fabr.
TOI
29. M. TESTACEUS testaceus immacvulatus.
Habitat in Germaniæ boletis, Dom. Helwig. — Parvus, Iævis,
nitidus.
30. N. BIFASCIATUS niger clytris, fasciis duabus punctoque apicis
ferrugineis.
Îps bifasciata, Mant. insect., 1, 47, 17.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Minutus. Corpus
totum nigrum, elytra concolora fasciis duabus punctoque apicis
rufis. Pedes nigri.
(A suivre.) Ernest OLIVIER.
NOTRE COUVERTURE
LATREILLE (PreRRE-ANDRÉ)
NÉ A BRIVE EN 1762, MORT A PARIS EN 1833.
Latreille peut être considéré comme le plus grand des entomolo-
gistes qui aient jamais paru, car, depuis quatre-vingts ans quil a
été ravi à la science, la gloire qu’il s'était acquise n’a fait que grandir
.
À 2 ILAUT RAI L 8, ?
et s'affirmer ; aujourd'hui, comme au siècle dernier, 1l reste pour tous
le « Prince de l’'Entomologie », titre qui lui fut décerné, dit-on, par
illustre Fabricius. (1).
(1) Consulter le travail, si riche en documents originaux, du savant historien
de Latreille, M. Louis DE NussAC, sous-bibliothécaire au Muséum d'histoire
naturelle de Paris : Les Débuts d'un savant Naturaliste; Paris, Steinheil, 1907.
— 22 —
Le premier, Latreille eut Pidée de grouper les Insectes dans « leur
ordre naturel » et de les ranger par familles (Précis des caract. géné-
riques); plus tard, il donna à ces premiers groupements des noms
correspondant à leur origine : acrydiens, asyliques, bombyliers, bos-
trichiens, etc., voulant, dit-il, s'assurer par là la priorité exclusive
de l'établissement des principales familles (Gener. Crust. et Insect.,
1806-1800).
La vie de Latreille ne fut pas exempte de vicissitudes. En 17093,
alors qu’il habitait encore Brive-la-Gaillarde, il fut arrêté avec les
autres prêtres du Limousin qui n'avaient pas prêté serment, et devait
être déporté à la Guyane ; il ne dut son salut qu’à la découverte d’un
insecte nouveau, la VMécrobie à collier roux. Lui-même a rapporté
l'événement en ces termes
« À l’époque de ces jours affreux .… je trouvai linsecte que je viens
de décrire, à Bordeaux, sur les murs de la prison où j'étais détenu.
Renfermé dans un bouchon de liège cacheté, et envoyé à Bory de
Saint-Vincent, jeune homme plein de talent, connu par son voyage
aux îles Fortunées et à celle de la Réunion, aujourd’hui aide-de-camp
du générale Andréossi, cet insecte devint l’occasion de ma déli-
vrance. »
Grâce à des démarches pressantes, M. Bory de Saint-Vincent
parvint à obtenir la mise en liberté de Latreille ; circonstance heureuse
car on apprenait en effet, quelques temps après, que le navire qui
emportait vers la Guyane les ecclésiastiques condamnés avait sombré
en vue de Cordouan ; tous les passagers furent noyés dans la Gironde.
Entré au Muséum vers 1709 en qualité d’auxilliaire, Latreille y
créa de toutes pièces, le service de l’entomologie ; plus tard, à la mort
de Lamarck, il devint lui-même professeur, mais il n'occupa cette haute
situation que pendant cinq ans.
Il était membre de l’Académie des Sciences depuis 1810.
Latreille avait réuni de fort belles collections d’insectes qui furent
dispersées après sa mort; les Coléoptères notamment furent acquis
par M. Norris de Manchester. (1).
Sur l’un des côtés du buste en bronze qui surmonte le monument
de Latreille, au cimetière du Père-Lachaise, on peut voir la Nécrobie
libératrice avec ces mots :
NECROBIA RUFICOLLIS LATREILLEI SALUS ANNO M. DCC. XCIII.
(1) Annales de la Société entomologique de France, 1834, Bull., p. LxIX.
er Die
“ LES VIEUX AUTEURS ”
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) (
Par Jean SWAMMERDAM.
Nous remarquons encore dans d’autres sortes d'insectes qu'il
se trouve une grande diversité entre les aiguillons et le museau
des uns, et entre ces mêmes parties dans les autres : car dans
les uns nous voyons que ces petits membres sont non seulement
huit fois plus longs dans les uns que dans les autres, mais
que même la figure en est fort differente; mais quand nous
viendrons à parler des (@) Taons, et des experiences que nous
avons faites sur leurs museaux et sur leurs aiguillons, alors
nous ferons voir la raison pourquoi les insectes, qui vivent
de sang, ne laissent pas de rester envie, apres méme qu’ils sont
privez de cet aliment : on pourroit encore demander la même
raison au sujet des punaises, des puces et des moucherons
mais il est temps de retourner à l'explication de nos figures.
Nous voyons sortir de la poitrine du moucheron des jambes,
des ailes et deux autres petites parties, qui nous paroissent
comme de petits warleaux de figure ovale : les jambes, qui
sont d’une couleur brune, sont encore composéez de sept parties,
qui dans les jambes de derriere sont un peu plus grandes que
dans celles de devant : outre cela nous découvrons encore à
l’extremité de chaque jambe deux espéces de petits ongles. De
plus nous trouvons que les petits pieds de cet insecte sont
revêtus par tout de petites plumes, qui ressemblent assez à des
écailles de poisson : et c’est d’entre ces plumes que nous voyons
sortir quantité de petits poils noirs, qui paroissent fermes et
roides comme de la soye de pourceau. Pourcequi est des ailes,
nous avons remarqué qu’elles sont environnées tout autour de
(x) Voir Znsecta, 14, Pp. 22.
(a) Un’espéce de mouches dont les bœufs et Les vaches sont ordinairement
attaguées.
RG
petites plumes un peu longues, et que même les petites veines
ou les petits nerfs, dont elles sont tissuëés, sont aussi couverts
de petites plumes ou de petites écailles noires : au reste le
fond de ces ailes est d’une substance membraneuse et transpa-
rente. Ces petits w#arleaux, dont nous avons parlé au commen-
cement de cet article, sont d’une couleur blanchâtre et d’une
structure fort irreguliére : leurs extremitez sont fort tenduës
et la superficie en est fort unie et fort égale : nous croyons que
leur usage est de rendre quelque son; nous trouvons ces parties
presque dans toutes les mouches à deux ailes. Au reste la poi-
trine paroît en quelque façon luisante; sa couleur tire sur le
châtain brun, et au lieu de plumes, elle n’est revetuëé que de
petits poils roides, qui sont de la même couleur.
Nous representons le ventre comme divisé en huit anneaux,
ainsi que dans le ver et dans la #ymphe dont ils se forme
toutes ces parties sont transparentes : de plus le ventre, ou la
queüe (qui n’est qu'une même chose) est revetuëé par tout de
petites plumes, qui sont noires en quelques endroits; cequi fait
paroître sans doute ces petites taches, que nous représentons
sur la queüe : les autres petites plumes sont d’une couleur
blanche, mais qui tire un peu sur le Jaune; et cependant elles
ne laissent pas d’être tout à fait transparentes. Au reste tout
le ventre est tout autour environné de poils fort déliez, dont
les extremitez se croisent si recinroquement et se mêlent en
quelque façon les unes avec les autres, mais pourtant sans la
moindre confusion.
Nous representons encore en grand à la lettre C. la tête de
la femelle qui differe de celle du mâle, en ceque ses cornes
sont d’une autre structure : Et les autres petites parties, entre
lesquelles l'éfui de l’aiguillon est situé, sont beaucoup plus
petites et moins perceptibles : de plus ces petites cornes se
divisent en douze parties et chaque separation est environnée
de six poils fort deliez : au reste les cornes, qui sont de couleur
Tab. JIT.
25
brune, nous paroissent velües par tout, toutes les autres petites
parties aussibien que ce petit é/42, dont nous venons de parler
sont tout de même dans le male.
Enfin à la lettre D, on peut voir au vif ou au naturel la
femelle du moucheron.
Nous gardons encore un’espece de mouche, que l’on pourroit
nommer la (2 mouche aux yeux dorez, et dont Goudart a fait
la description; nous en pouvons montrer de deux sortes.
Nous avons encore une sorte de (Pb) mouches noires qui font
beaucoup de dégât dans les jardins, car elles s’y jettent en un
instant comme par legions, et se ruënt sur les fleurs avec une
avidité extraordinaire : on dit que cette espéce de mouche
provient de l’eau, ceque nous n'oserions pas nier, à cause que
nous connoissons plusieurs sortes d'insectes, qui apres avoir
demeuré quelque temps souz l’eau en forme de vers, viennent
ensuite à en sortir tout d’un coup d’un maniére sur prenante :
c'est ceque nous voyons arriver non seulement aux (‘ mouches
ephemeres (c'est une sorte d’insecte, qui naît et finit en un jour)
mais aussi aux moucherons et à un’infinité d’autres, que nous
voyons tout d’un coup s'élever de l’eau par millions; cequi
à donné lieu à plusieurs de s'imaginer que ces sortes d'insectes
naissent plutôt dans l’air que dans l’eau. Mais ceque Je trouve
ici d’admirable, c'est que cette mouche ep%emere, dont nous
venons de parler meurt incontinent apres sa naissance, et que
les autres insectes, qui ont la même origine peuvent encore
ensuite vivre long temps sur la terre. Mais parceque nous avons
presentement dessein d’abreger, nous nous reserverons à rendre
raison de toutes ces choses, quand nous exposerons les expe-
riences que nous avons faites sur ces sortes d'animaux.
Nous pouvons encore faire voir une sorte de (4) mouches,
dont la figure approche de celle du papillon. Nous avons aussi
(a) CArysofgis.
(b) Musca jflorilega nigra.
(c) Musca ophemera, vel diaria, kemerobius.
(d) Musca papilioni amula : et en flamand Xappelgelijk vlieg.
LÉ 2
le mâle et la femelle d’un’espéce de (® mouche qui ressemble
assez au Scorpion. Nous gardons encore cinq sortes de mouches,
à qui on donne en flamand le nom de ) Wo/fukeg, c'est à dire
une mouche, qui approche de la nature du loup. Nous pouvons
aussi faire voir une espéce de (?) mouche qui s'attache ordinai-
rement à la chair, et à qui pour ce sujet on peut donner le
nom de carnaciere. Nous gardons aussi quaterze espéces de
mouches ordinaires, avec encore vingt et quatre sortes d’autres,
dont la figure est plus étrange et plus rare. De plus nous trou-
vons dans les figures de Æoefnagel vingt et cinq sortes de
mouches ordinaires, avec encore trente sortes d’autres, qui sont
fort rares et fort extraordinaires : Et le Sieur Goudart, dont
nous estimons les soins et la diligence, nous en represente de
quarante et huit sortes. Mais lorsque nous considerons le travail
de cet homme et la peine qu’il a prise de faire des experiences
sur plusieurs sortes d'insectes, nous sommes extrémement sur-
pris de cequ'il n’a pas eu la moindre connoissance de la nature
de ces animaux. Mais, à dire le vrai, 1l y a bien de l'apparence
que ce n'a pas été sa faute, et que son malheur vient, de ceque
ses pensées et ses découvertes ont été mises au jour par des
gens, à qui la matiére, qu'il troitoit, étoit non seulement in-
connuë ; mais qui même l'ont obscurcie et renduê inintelligible
par leurs fausses imaginations et par les prejugez dont leur
esprit étoit imbu.
Nous pouvons encore faire voir la fourmi : mais parceque
nous avons resolu d'en parler quand nous traiterons de nos
expériences particulhéres, nous dirons seulement ici en passant,
que nous en gardons le mâle, qui à des ailes, et la femelle, qui
n'en à point, mais dont le corps est un peu plus gros : nous
en avons encore une autre sorte, qui n'a point d'ailes; on la
nomme en flamand Werkmier (laborieuse;) à cause des soins
qu'ell’'a d'amasser des provisions : 1l nous est inpossible de
(e) Musca. Scorpio : et en flamand, Scorpioenvlieg.
(a) Musca lupus.
(b) Ausca carnivora : et en flamand, v/eesvlieg.
87
discerner s1 elle est mâle ou femelle. Ceque nous trouvons de
remarquable dans ce petit animal, c'est que d’abord que ses
petits sont naus, il les porte dans des lieux ou 1l les laisse eux
mêmes chercher leur nourriture : mais 1l y en d’autres qui vont
chercher à leurs petits l’aliment propre pour leur subsistance.
Nous avons au contraire d’autres insectes, qui abandonnent
leurs petits incontinent apres leur naissance, et les laissent
chercher leur vie sibienque l’on peut dire que la premiere sorte
de ces animaux est soigneuse et diligente, que la seconde est
liberale, mais que la troiziéme est impitoyable, et merite plûtot
le nom de marâtre, que de pere ou de mere. Mais quoiqu'il en
soit nous voyons que le createur, qui prermd même le soin des
corbeaux, fournit aussi à ces petites creatures toutes les choses
necessaires pour leur subsistance.
Nous pouvons encore montrer des (@) escarbots : nous en
gardons sept sortes des plus grands, vingt et huit de moïenne
taille, et cent vingt et sept des plus petits; entre lesquels on
en trouve vingt espéces, qui nous sort venuës des pais étran-
gers, comme de France, du Bresil, d'Egipte et des Indes orien-
tales : de plus nous remarquons que Æ/oefnagel nous a dépeint
dans ses figures vingt sortes d’escarbots ordinaires avec encore
sept outres espéces, dont la figure est plus rare et plus extraor-
dinaire : et le Sieur Goudart, qui à eté si laborieux, et qui a
employé tous ses soins pour faire de nouvelles découvertes,
nous fait voir dix et neuf sortes de petits escarbots avec encore
cinq #ymphes, qu'il nous represente assez au naturel. Nous
pouvons aussi faire voir sept #y»phes d’'escarbots entre les-
quelles se trouve celle de (© l’escarbot w#2corne.
Ceque nous trouvons de curieux et de remarquable dans les
escarbots (ainsi que fabritius ab aqua pendente à tres bien
observé) c'est que les os, qui dans les grands animaux sont:
renfermez au dedans, se voyent au contrair extérieurement dans
(a) Scarabœus.
(b) Wymfha.
(c) Scarabœus monoceros, vel nañfcornis.
ER D
cette sorte d'insectes ; et que la chair, qui paroït toujours dehors
dans les animaux, qui ont du sang, se trouve dans les insectes
revêtuëé de leurs os, ou bien d’une substance, qui ressemble
assez à de la corne. Mais, cequi merite encore d’être remarqué
dans ces petits animaux, c'est que la structure de leurs muscles
est toute semblable à celle que ce grand Anatomiste Wzcolas
Slenon nous à découverte dans les muscles des grands ani-
maux, qui ont du sang. Et ce que nous trouvons encore d’admi-
rable dans les muscles des jambes des sauterelles, c'est que ces
insectes peuvent par leur moiïen sauter en l'air deux cent fois
plus haut que n’est la longueur de leur corps.
Mais si la nature'fait paroître les merveilles dans la confor-
mité qui se trouve entre la structure des muscles de ces petits
animaux, et la fabrique des muscles de ceux qui ont du sang;
elle ne merite pas moins aussi nôtre admiration dans cette
différence inexprimable, qui se rencontre entre les os des ani-
maux, qui ont du sang, et ceux des insectes, dont la substance
ressemble à de la corne. Or nous remarquons une grande
diversité entre les cornes de ces petits animaux, car elles sont
construites et disposées d’une maniére fort differente et fort
plaisante. Et c'est proprement dans la difference qui se trouve
entre les cornes des escarbots, que l’on doit juger de leurs di-
verses espéces.
(À suivre).
Le Gérant,
F. GUITEL.
Sommaire du Numéro 25 d'INSECTA
Entomologie générale :
Pages
Houlbert (G.). — Notes pour servir à la classification des JAMWONUS,
coléoptères longicornes de la tribu des Prioninæ (14 fig)... l
Entomologie rétrospective :
Olivier (E.). — Classiñcation des Espèces du genre Zps et genres voisins,
de FABRIGIUS D... ess tesnne vases rs ee URL NS EDR Len Ps o Rent N ester LA De à
Notre couverture. — Notice biographique sur LATREILLE (Portrait). àl
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par J. SWan-
ABRDAMAE ((iSaafe)t sn se eee TR ana LES RTS SR SNS RTS 83
Echanges et rédaction d'INSECTA
CEE. en,
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Monsieur le Directeur d'INSECTA
Station entomologique de la Faculté des Sciences
Rennes (France)
——— LL LS ——
Abonnements annuels :
MARCE EN RNA RE COST RER 18! »
ETAT ue ce 20! »
Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
Ua Numéro (d'A CRE RR R 1:50
Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
TROISIÈME ANNÉE FÉVRIER 1913 NUMÉRO 26
INSECTA
Revue Tllusitrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
CG
IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES
1913 Fanian Institez:
AS Là
MAR241913 |
Vationai Musev®
— 20 —
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
MONOGRAPHIE
du genre AMPHIONTHE Bates
Par J. ACHARD.
En décrivant le genre Amphionthe, Bates lui assignait les
caractères suivants (1)
Gen. Polyschisis Serv. affinis; differt antennis Œ valde elongatis,
11-articulatis. Corpus elongatum postice six angustatum, supra plana-
tum. Mandibule modice elongate. Epistomate a fronte sutura arcuata
diviso. Palpi longitudine subæquales, maxillarum lobo haud elongato.
T'horax latus, transversus, tuberculo laterali antice currato. Scutelluin
lanceolatum. Elytra apice truncata. Prosternum processu marginato,
apice verticali : mesosterno medic subtuberculato. Abdomen S seg-
mentis 5 ventralibus, quinto lato apice truncato. Antenne S corpore
fere duplo longiores, velutine, opacæe, scapo gradalim clavato simplici;
articulo quarto quam tertio vel quinto paulo breviori; 3-11 carinatis,
5-7 apice extus acute spinosis. Pedes modice elongati : breviter pilosi :
femora gradatim paulo incrassata : tibie ‘postice à basi usque ad
apicem recte modice compresso-dilatate longius et densius pilosis.
L'étude que j'ai pu faire, grâce à l’amabilité de M. René
Oberthür, des types de Bates et de plusieurs autres Awphionthe
me permet de compléter ainsi cette diagnose
d. Tête modérément allongée, assez large. Jeues courtes. Epistome
séparé du front par un sillon arqué profond, limitant une plaque fron-
tale très apparente. Front traversé par un sillon longitudinal bien
marqué, plus ou moins prolongé en arrière. Bourrelet interantennaire
concave, peu saillant. Mandibules modérément allongées, droites, un
(1) Cf, Cistula. Entomologica, 11, XXI, 1870, p. 395. — Je crois intéressant
de reproduire ici, in extenso, les descriptions publiées par Bates in Crs/ula
entomologica et in Biologia centrali-americana, ces deux publications étant
généralement d’un accès difficile.
IxsectrA, Février 1913,
3
— 30 —
peu coudées au sommet ct non dentées au côté interne; leur moitié
basilaire fortement ponctuée, subridée longitudinalement, marquée
d’une dépression longitudinale profonde et carénée extérieurement.
Palpes subégaux ; leur dernier article orné d’une fossette. Menton assez
grand, transverse. Lobe des mâchoires non allongé. Thorax transverse,
rétréci et sillonné à la base et au sommet, disque inégal, mamelonné,
tubercule latéral plus ou moins prononcé, jamais épineux, en général
réduit à une grosse gibbosité. Prosternum et épisternums prothoraci-
ques couverts d'une ponctuation sexuelle dense. Cavités cotyloïdes
antérieures et intermédiaires largement ouvertes. Elytres allongés,
amples, presque parallèles, tronqués et même subéchancrés à leur
sommet. Saillie prosternale large, rebordée sur son pourtour. Meso-
sternum portant un tubercule médian quelquefois à peine sensible.
Abdomen de cinq segments, atténué de la base au sommet, le cinquième
segment assez large, tronqué ct généralement légèrement échancré à
son sommet. Antennes de onze articles, atteignant une fois et demie
ou deux fois la longueur du corps ; légèrement pubescentes, ciliées en
dessous de quelques soies courtes et espacées ; scape non épineux, ar-
ticles cinq à dix épineux ou fortement angulés à leur sommet, le on-
zième appendiculé. Pattes assez allongées ; fémurs légèrement renflés
de la base au sommet ; tibias postérieurs comprimés, dilatés, frangés
sur leurs tranches de cils longs, raides et très serrés ; tarses antérieurs
ayant leurs trois premiers articles subégaux, intermédiaires et posté-
rieurs ayant leur premier article subégal aux deuxième et troisième
réunis.
Q. Relicfs du pronotum plus accentués ; tubercules latéraux épineux.
Prosternum dépourvu de ponctuation sexuelle. Abdomen large, paral-
lèle ; le cinquième segment très transverse, aussi large que le premier,
tronqué et légèrement bisinué à son sommet; celui-ci orné de poils
serrés, longs, courbés et terminés par un renflement. Antennes environ
de la longueur du corps. Fémurs postérieurs un peu plus courts que
chez le mâle.
Parmi les caractères qui viennent d’être énumérés on en re-
marquera un certain nombre dont l'importance est capitale. Au
premier rang figure l'ouverture très large des cavités cotyloïdes
antérieures, fait qui, à lui seul, rend impossible le maintien des
Amphionthe parmi les Caïllichromines; on notera ensuite le
dimorphisme sexuel considérable du thorax et de l’abdomen, la
troncature des élytres, la forme du scape, tous caractères abso-
lument étrangers au groupe des Callichromines. L’abdomen, de
cinq segments chez le G comme chez la ©, ne se trouve pas chez
les Callichromines d'Amérique, mais s’observe dans quelques
— 31 —
genres africains. L'allongement des lobes maxillaires, remar-
quable en général chez les Callichromines, souffre quelques
exceptions dans le genre Callichroma lui-même); ces deux
derniers caractères ne sont donc que d'importance secondaire.
M. E. Gounelle, qui a décrit récemment ?) une espèce d’Aw-
Pphionthe, a, avec raison, rapproché ce genre du groupe des
Sténaspides de Lacordaire. On retrouve, en effet, dans ce groupe
tous les caractères qui font des Azzphionthe une anomalie parmi
les Callichromines.
La structure de l'abdomen offre une frappante analogie avec
celle de l'abdomen des 7 ragidion; mais c'est avec les genres
Galissus et Dellaspis que les Amphionthe semblent présenter
le plus grand nombre de caractères communs. Dans ces genres,
en effet, on remarque, ccmme chez les Awgphionthe, les quatre
cavités cotyloides antérieures ouvertes, les palpes subégaux, les
lobes maxillaires non allongés, le sillon arqué limitant un:
plaque frontale très apparente, le scape arrondi au sommet, les
élytres tronqués, l'abdomen de cinq segments chez le ©, le
mésosternum tuberculé, les fémurs progressivement renflés, les
postérieurs tout au plus un peu plus longs que les élytres. Les
Galissus ont les tibias postérieurs comprimés, droits et légère-
ment dilatés, frangés sur leurs deux tranches de cils longs et
très serrés; les Deltaspis offrent la même ponctuation alvéolée
que Aphionthe Doris et ont le même dimorphisme sexuel du
thorax et de l'abdomen. Cet ensemble est plus que suffisant pour
établir l'étroite parenté de ces genres et fixer par conséquent la
place qui convient réellement aux Awmphionthe.
F2
* *
Deux espèces seulement du genre Amphionthe ont été décrites
par Bates : A. Doris(#), de Colombie, et À. bresicollist#), du
(1x) Cf. Lacordaire, Genera des Coléoptires, t. IX, I, p. 15, note.
(2) Cf. Pulletin de la Socriété entaomologique de France, 1912, p. 115.
(3) Crstula entomologica, II, XXI, 1879, p. 396.
(4) Piologia centrali-americana, Col. V, suppl., p. 291, t. XX, f. 23.
— 32 —
Mexique. Une troisième existe dans les collections de M. René
Oberthür et du British Museum sous le nom de Callichroma
aulicum Dej. : c'est celle que M. Gounelle a décrite sous le nom
de À. Dejeani. Enfin deux autres espèces, dont on trouvera plus
loin les descriptions, se trouvaient parmi les matériaux d'étude
communiqués par M. René Oberthür. C'est donc un total de cinq
espèces, parfaitement distinctes par leur structure, leur coloration
et leur habitat, qui sont étudiées ci-dessous. J'ai, en effet, pensé
qu'il serait utile de donner, à côté de celles des espèces nouvelles,
les descriptions détaillées des deux espèces de Bates, les dia-
gnoses de cet auteur étant devenues insuffisantes pour séparer
les espèces qu'elles visent et les nouvelles.
TABLEAU ANALYTIQUE DES ESPÈCES
1’. Pattes unicolores. Elytres à ponctuation très
dense, alvéolée, Epipleures ridés transversa-
lement.
2'. Pattes noires. Taches veloutées du prono-
tum contiguës sur la ligne médiane... /oris Bates.
2. Pattes bleues ou bleu vert. Taches veloutées
du pronotum petites et très écartées......... Oberthürin. sp.
1. Pattes bicolores, fémurs au moins en partie
TOUX.
3. Elytres à ponctuation dense, profonde, légè-
rement alvéolée. Epipleures ridés.
4!. Ecusson très étroit, allongé en pointe
aiguë, brillant, presque lisse. Fémurs
postérieurs marqués de noir bleu aux
penoux Seulement "La" rte Dejeani Goun.
4. Ecusson subruguleux, assez large, en
triangle subéquilatéral, pubescent.
Fémurs postérieurs noir bleu sur leur
moitié ou leur tiers apical, les quatre
antérieurs marqués de noir bleu aux
RONOUXES Le terre nr TE Chiriquina n. sp.
5. Elytres finement rugueux, non alvéolés.
EpipleurespointiMNés etre Brevicollis Bates.
DESCRIPTION DES ESPÈCES
1. Amphicnthe Doris.
Bates, Cistula Entomologica, U, XXI, 1870, p. 300.
C’est le type du genre et voici la diagnose de Bates, donnée
d'après un unique individu GO.
Varidi-aurata, thorace disco elytrisque vittis duabus (altera lata dis-
coidali altera angustiori submarginali) nigro-velutinis,; antennis pedi-
busque nigris : capite minute punctato : thorace antice et postice
sulcato-constricto, dorso postice et in sulco lævi, lateribus et prosterno
confertim punctatis : elytris conferlissime sub alzeolato-punctatis, pilis
brevibus erectis nigris vestitis, villis nigris opacts.
Pour compléter cette diagnose, J'ai eu en mains le type de
Bates, provenant de la collection de M. René Oberthür (FIG. 1).
C'est, je crois, l’unique spécimen connu de cette espèce.
d. Entièrement vert doré, sauf les antennes et les pattes qui sont
noires. Tête peu allongée, couverte sur le front et le vertex d'une
pubescence assez longue et clairsemée; sillon
frontal longitudinal bien marqué et prolongé
presque jusqu'au bord postérieur des yeux, ac-
compagné de chaque côté, après le bourrelet in-
terantennaire, d’une légère dépression. Ponctua-
tion du front assez serrée et profonde, les points
assez réguliers. Plaque frontale assez dégagée,
lisse. Labre brun foncé. Mandibules vertes,
noirâtres vers le sommet. Palpes brun noir, leur
dernier article tronqué, marqué d'une petite
fossette ovale. Lobe temporal lisse ; joues ponc-
tuées; dessous de la tête ridé latéralement.
Menton assez grand, légèrement échancré en
avant, marqué d’une dépression transversale
élargie à ses extrémités. Fi. 1.
Prothcrax orné sur le disque d'une grande ,4#phionthe Doris Bates.
= : Coll. de M. René Oberthür
tache de pubescence noire, arrondie et plus ou ee.
moins divisée longitudinalement en son milieu;
couvert de points serrés, sauf dans le sillon basilaire qui est large et
lisse ; disque assez convexe ; base relevée de chaque côté en un mame-
lon assez peu prononcé. Tubercules latéraux larges à leur base, ar-
rondis, légèrement dirigés en haut et en avant, entièrement couverts
de ponctuation dense. Un espace brillant, presque lisse, étroit et
allongé, un peu ondulé, bien délimité par un fin rebord, prend nais-
sance à la partie supérieure du tubercule latéral et se dirige oblique-
ment vers l’angle antérieur, où il englobe une petite saillie subhémi-
sphérique marquée de quelques points écartés. Prosternum couvert
d'une ponctuation sexuelle très dense, limitée en avant par une fine
ride en forme d’accolade ; quelques rides transversales existent entre
cette accolade et le bord antérieur. Saillie prosternale couverte d’une
ponctuation extrêmement fine. Epimère prothoracique portant quelques
grosses rides, sans ponctuation.
Ecusson vert très brillant, allongé en pointe aiguë, déprimé et lisse
en son milieu, marqué latéralement de quelques points et orné de
quelques poils noirs.
Elytres ornés chacun d’une bande dorsale de très courte pubescence
noire, n’atteignant pas tout à fait la base, se terminant en pointe avant
le sommet, et d’une seconde bande marginale semblable, plus étroite.
Ponctuation très dense et profonde, formant en quelque sorte de petites
alvéoles subcontiguës. Troncature du sommet légèrement sinuée. Epi-
pleures larges, s’'atténuant insensiblement vers le sommet, marqués de
petites rides transverses très serrées, un peu plus grosses à la base.
Mésosternum très légèrement tuberculé, finement pointillé, ainsi que
les épimères et les épisternes mésothoraciques. Métasternum déprimé
et sillonné en son milieu, le sillon n'atteignant pas le sommet.
Abdomen de cinq segments, les deux premiers à ponctuation très fine
et très serrée, les trois autres lisses et brillants, ayant seulement quel-
ques petits points espacés, le cinquième large, avec une petite échan-
crure semi-circulaire au milieu du bord postérieur et une vague dépres-
sion transversale au milieu de sa longueur.
Antennes noires, pubescentes, environ deux fois aussi longues que le
corps. Premier article obconique, légèrement coudé, renflé et non épi-
neux au sommet, lequel est marqué d’une tache d’un beau violet que
l’on retrouve également au sommet des articles 3, 4, 5 et 6. Deuxième
article assez grand; quatrième un peu plus petit que le troisième et
le cinquième ; 5-10° subégaux et épineux à leur sommet; 11° nettement
appendiculé.
Pattes noires; fémurs postérieurs ponctués, ruguleux, atteignant le
sommet des élytres. Tibias droits, les postérieurs légèrement élargis
de la base au sommet et frangés de cils noirs. Tarses noirs, couverts
de pubescence noire, longue ; les antérieurs non allongés, ayant leurs
trois premiers articles sensiblement égaux et le cinquième égal aux
deuxième et troisième réunis; les intermédiaires et les postérieurs un
peu allongés, l'allongement portant surtout sur le premier article dont
la longueur dépasse légèrement celle des deuxième et troisième réunis.
Longueur, 24 millim. ; largeur aux épaules, 7 millim.
Patrie : Nouvelle-Grenade (Colombie).
Q. Inconnue.
a Lè es
2. Amphionthe Oberthüri, 7. sZ
Q. Tête couverte sur le front et [e vertex d'une pubescence assez
longue et peu dense. Sillon longitudinal peu profond, très élargi sur
le front et raccourci en arrière de façon à ne pas dépasser le bourrelet
interantennaire. Ponctuation du front serrée, mélangée de points irré-
guliers plus gros. Plaque frontale très apparente, portant quelques
gros points irrégulièrement espacés sur ses bords. Mandibules vertes
à la base, noirâtres sur leur moitié apicale. Palpes brun noir, leur
dernier article moins allongé, plus arrondi que chez A. Doris, marqué
d’une fossette oblongue, disposée. obliquement. Tempes lisses. Joues
ponctuées (FIG. 2).
Pronotum orné de deux taches de pubescence noire, rondes, très
écartées l’une de l’autre et séparées par une ligne médiane glabre,
brillante, parsemée de quelques gros points irrégulièrement espacés.
Base du pronotum relevée de chaque côté en
un mamelon peu sensible. Tubercules latéraux
aigus, presque épineux, prolongés horizonta-
lement. Angles antérieurs non gibbeux, mar-
qués par un tubercule oblong prononcé.
Flancs du prothorax lisses et très brillants,
marqués seulement de quelques petits points
épars. Prosternum dépourvu de ponctuation
sexuelle, vaguement ridulé en travers, mais
sans indication d’une ride antérieure en forme
d’accolade. Saillie prosternale lisse, avec quel. 3
ques points disposés longitudinalement sur Fic.2._— Amphionthe Ober-
thürr Achard. — Coll. de
M. René Oberthür (Grand.
natur.).
deux rangs, fortement rebordée sur son pour-
tour et tuberculée à son sommet.
Elytres ornés, chacun, de deux bandes ve-
loutées, noires, l’une marginale l’autre dorsale, cette dernière plus
large que celle de À. Doris. Ponctuation dense, subalvéolée. Tronca-
ture du sommet légèrement sinuée. Epipleures violacés dans la région
humérale, couverts de petites rides ou hachures transverses.
Tubercule du mésosternum très peu saillant. Mésosternum, méta-
sternum et leurs épimères et épisternes très finement pointillés.
Métasternum sillonné dans toute sa longueur.
Abdomen large, parallèle, son premier segment pointillé sur toute
sa surface, le cinquième ponctué à son sommet, les autres lisses. Cin-
quième segment environ deux fois aussi large que long et une fois
et demie aussi long que le quatrième, légèrement bisinué et échancré
à son sommet.
Antennes noires, pubescentes, de la longueur du corps. Premier
article en cône renversé, renflé au sommet, non épineux, très légère-
ment caréné dans sa longueur, bleu plus ou moins violacé. Deuxième
article assez grand, quatrième plus petit que le troisième, les suivants
subégaux et fortement épineux à leur sommet, le onzième un peu plus
grand que les précédents et appendiculé.
Pattes bleues passant par places au vert ou au violet; fémurs pos-
térieurs un peu plus courts que les élytres; tibias postérieurs noir
violacé, droits, comprimés, légèrement dilatés et densément ciliés de
noir ; tarses noirs, pubescents.
- Longueur, 26 millim.; largeur aux épaules, 8 millim.
Un seul individu étiqueté « Paramba, 3.500, IV-07, dry season
(Rosenberg), » faisant partie de la collection de M. René
Oberthür.
d. Inconnu.
3. Amphionthe Dejeani.
Gounelle, Bull. Soc. Ent. Fr, 1912, p. 115, fig. 1 [Callz-
chroma aulicum Dej. in litt.].
9. Tête peu allongée, couverte sur le front et le vertex d’une pu-
bescence noire assez longue et très espacée. Sillon longitudinal pro-
fond, prolongé sur le vertex et accompagné de chaque côté, après la
saillie interantennaire, d’une dépression bien marquée. Ponctuation
frontale très serrée, un peu irrégulière. Plaque frontale très apparente,
Fic.3.— Amphionthe Dejeani Goun. Coll. de M. René Oberthür (Gr. nat.).
lisse. Bourrelet interantennaire concave, très peu élevé, finement
ponctuée. Labre brun. Mandibules semblables à celles des espèces
précédentes. Palpes brun noir, leur dernier article un peu allongé,
tronqué, marqué d’une fossette ovale. Joues ponctuées ; tempes lisses.
Dessous de la tête ponctué, non ridé latéralement (FIG. 3).
Prothorax un peu moins transverse que chez les espèces précédentes ;
son disque inégal, portant de vagues reliefs qui correspondent aux
tubercules de À. brezicollis, couvert de pubescence noire un peu plus
‘dense de chaque côté de la ligne médiane et formant deux taches mal
limitées. Sillon transversal postérieur pubescent dans la partie qui
avoisine l’écusson. Tuhercules latéraux réduits à de grosses gibbo-
sités. L'espace lisse qui chez À. Doris se trouve entre le tubercule
latéral et l’angle antérieur n’existe pas ici. Prosternum couvert de
ponctuation sexuelle très serrée, limitée en avant par une ride en
forme d’accolade. Entre cette accolade et le bord antérieur existent
quelques fines et courtes ridulations. La ponctuation sexuelle s'étend
sur les flancs du prothorax et remonte assez haut pour entourer
complètement le tubercule latéral même en arrière. Saillie proster-
nale rebordée sur son pourtour, très légèrement tuberculée à son
sommet, tantôt déprimée, tantôt carénée sur sa ligne médiane, cou-
verte d'un fin pointillé auquel se mélangent quelques gros points.
Epimères prothoraciques grossement ridés en travers et très finement
pointillés.
Ecusson très aigu, largement déprimé en son milieu, presque com-
plètement lisse et brillant.
Elytres ornés de deux bandes longitudinales noires, veloutées, l’une
dorsale assez large, l’autre marginale plus étroite. Ponctuation très
forte, subalvéolée. Troncature du sommet nettement bisinuée, limitée
extérieurement par un angle sensible. Epipleures vert bleu, assez
larges à la base, se rétrécissant progressivement et couverts de
hachures transverses.
Saillie mésosternale assez variable de forme, tantôt échancrée en
arc à son sommet, tantôt échancrée en angle vif; tubercule médian
plus ou moins saillant selon les individus. Métasternum légèrement
.déprimé et sillonné en son milieu.
Abdomen finement pointillé, sauf au milieu des trois derniers
articles; le cinquième marqué d’une grande dépression transverse,
bisinué à son sommet qui, en outre, a sur la ligne médiane une
échancrure large et peu profonde.
Antennes pubescentes, ayant un peu plus de une fois et demie la
longueur du corps, les deux premiers articles violacés, les suivants
noirs. Premier article renflé au sommet, non épineux, portant l’indi-
cation d’une carène dans presque toute sa longueur; articles suivants
analogues à ceux de À. Doris.
Fémurs entièrement roux, sauf à leur base où ils sont enfumés sur
une petite étendue; les quatre postérieurs marqués de noir bleu aux
genoux; les postérieurs de la longueur des élytres. Tibias et tarses
noirs.
Q. La femelle diffère du G' par les caractères suivants : tubercules
du pronotum plus distincts, les latéraux aigus et épineux. Prosternum
dépourvu de ponctuation sexuelle, marqué seulement de points épars.
Abdomen large, parallèle, son cinquième segment bisinué au sommet
et légèrement échancré sur la ligne médiane. Antennes un peu plus,
longues que le corps. Fémurs postéreurs un peu plus courts que les
élytres.
Longueur, 23-25 millim. ; largeur aux épaules, 6 1/2-7 millim.
Cette espèce paraît être la plus répandue dans les collections.
Celle de M. René Oberthür en contient deux mâles, l’un prove-
nant de Cayenne et portant l'étiquette Azwlicum Dej. (ex musæo
James Thomson), l’autre étiqueté Muzo (x musæo E. Stemheil).
Plusieurs femelles existent au British Museum et l’une d'elles
porte également l'étiquette À wlicum Dej. M. Gounelle a décrit
l'espèce sur un © et deux Q provenant de Nouveau-Chantier
(Guyane française); il a bien voulu faciliter mon travail en me
faisant don de l’une de ces dernières.
4. Amphionthe Chiriquina, %. sp.
Q. Tête couverte sur le front et le vertex d’une pubescence noire,
clairsemée, assez courte. Sillon longitudinal bien marqué, étroit dans
toute sa longueur, non accompagné de dépressions sur le vertex et
ne dépassant guère le bourrelet interantennaire qui est à peine saillant.
;, Sillon arqué séparant le front de l’épistome pro-
fond, angulé de chaque côté. Plaque frontale
ponctuée de points espacés assez gros. Ponctuation
frontale fine et très äense. Labre brun foncé. Man-
dibules semblables à celles des espèces précédentes.
Palpes brun noir, leur dernier article large, plutôt
arrondi que tronqué au sommet, marqué d’une
fossette grande et large. Menton assez grand, pro-
fondément sillonné transversalement. Joues ponc-
tuées. Tempes lisses. Dessous de la tête ridé sur
les côtés (FIG. 4).
Pronotum couvert sur toute sa surface d’une
F1G. 4.
Amplionthe Chirt-
quina Achard. Coll.
de M. R. Oberthür pubescence noire clairsemée, un peu plus dense de
tot chaque côté de la ligne médiane, mais ne formant
pas de taches délimitées. Ponctuation dense s'étendant dans la partie
médiane du sillon transversal antérieur; sillon basilaire marqué en
face de l’écusson de quelques points espacés et orné de quelques poils.
Disque peu convexe, portant des reliefs peu accusés. Tubercules
latéraux grands mais non aigus, lisses et brillants, un peu relevés,
non dirigés vers l’avant et portant sur leur partie antérieure quelques
petits points très espacés. Angles antérieurs bien marqués par un relief
oblong. Prosternum parsemé de petits points très fins, portant quelques
courtes ridulations près de son bord antérieur. Saillie prosternale
tuberculée à son sommet, légèrement pointillée. Epimères prothora-
ciques portant de grosses rides transversales.
Ecusson en triangle subéquilatéral, ponctué sur toute sa surface,
un peu ruguleux, légèrement déprimé en son milieu, pubescent.
Elytres ornés chacun de deux bandes veloutées, noires : la pre-
mière, dorsale, très large et formée d’une pubescence très dense; la
seconde, marginale, se prolongeant seulement sur ïes deux premicrs
tiers de l’élytre. Sommet très largement arrondi, à peine tronqué.
Ponctuation dense et profonde, subalvéolée.
Mésosternum fortement tuberculé, finement pointillé et parsemé de
points plus gros.
Abdomen large, parallèle, couvert d’un pointillé fin, plus serré sur
les deux premiers segments que sur les suivants. Cinquième segment
à peine sensiblement bisinué à son sommet, dont les poils courbes
et renflés sont très longs.
Antennes noires, légèrement pubescentes, un peu plus longues que
le corps. Premier article assez fortement renflé à son sommet, sans
indication de carène longitudinale, couvert d’une ponctuation plus
dense du côté extérieur et surtout à la base. Quatrième article égal
au cinquième et un peu plus court que le troisième ; onzième appen-
diculé, d’un quart plus long que le dixième.
Fémurs épaissis graduellement, roux, légèrement enfumés près des
hanches, les quatre antérieurs teintés de bleu métallique au genou,
les postérieurs bleus sur leur moitié ou leur tiers apical. Tibias noirs,
droits ; les postérieurs comprimés, dilatés et hirsutes comme dans les
autres espèces.
Tarses noirs à pubescence noire, les antérieurs ayant leurs trois
premiers articles sensiblement égaux et le cinquième du double plus
long; les intermédiaires et les postérieurs analogues à ceux de
A. Doris.
Longueur, 23-27 millim. ; largeur aux épaules, 7-8 millim.
Deux femelles provenant de Chiriqui (Panama), l’une de
la collection de M. René Oberthür, l’autre de ma collection.
5. Amphionthe Brevicollis.
Bates, Biologia centrali-americana, Col. V, suppl, p. 291,
EEXX ho.23
— 40 —
Voici la diagnose que donne Bates de cette espèce que, je ne
sais pourquoi, 1] compare à Callichroma cosmicum, avec lequel
elle n'a aucun rapport.
Callichroma cosmicæ similis; hostice vix angustata, viridi-metallica,
thorace elytrisque nigro-velutinis, his sutura nitide, lineisque utrinque
obscurius, viridi-metallicis; antennis nigris; pedibus nigris, femoribus
4 anticis totis, 2 posticis dimidio basali, rufs; thorace transversim
quadrato, laleribus medio late et obtuse tuberculato, dorso inæqgualiter
tuberoso; elytris apice late flexuoso-truncatis angulo exteriori pro-
ducto; corpore subtus tenuiter argenteo-sericeo.
d. Tête peu allongée couverte d’une pubescence noire peu dense.
Front séparé de l’épistome par un sillon arqué très profond. Sillon
Li Ÿ:
F1G. 5. — Amphionthe brevicollis Bates. Coll. de M. René Oberthür (Gr. nat.).
longitudinal bien marqué, prolongé sur le vertex où 1l est accom-
pagné, de chaque côté, après le bourrelet interantennaire, d'une
dépression parallèle. Bourrelet interantennaire peu élevé, concave.
Ponctuation du front très dense et serrée, un peu plus grosse et un
peu plus espacée au milieu que sur les bords, et s'étendant sur l’occi-
put. Plaque frontale très apparente, lisse en son milieu. Labre brun
ferrugineux. Mandibules vert doré avec leur tiers apical noirûtre,
fortement ponctuées, ridulées longitudinalement à la base et creusées
d'un sillon latéral large, comme dans les autres espèces. Palpes sem-
blables à ceux de À. Doris. Joues courtes, finement et densément
ponctuées. Lobe temporal lisse. Cou ponctué et ridé. Menton grand,
déprimé transversalement au milieu (FIG. 5).
Prothorax transverse, couvert sur le disque d’une pubescence noire
clairsemée .et d'une ponctuation fine et dense qui s'étend même dans
les sillons antérieur et postérieur. Disque convexe, inégal ; base re-
levée en trois mamelons : deux latéraux faibles et un médian plus
élevé. Tubercules latéraux réduits à de simples gibbosités, lisses en
arrière. Angle antérieur non indiqué. Un espace longitudinal à peine
ponctué, limité par un fin rebord doré, s'étend, comme chez 4. Doris,
de la partie antérieure du tubercule latéral vers l’angle antérieur du
prothorax, mais il n’englobe pas de petite saillie hémisphérique comme
dans cette espèce. Ponctuation sexuelle couvrant le prosternum, mais
interrompue sur la ligne médiane, non limitée en ‘avant par une ride
en forme d’accolade. Saillie prosternale légèrement tuberculée à son
sommet, finement pointillée, avec quelques points plus gros. Epi-
mères lisses, sans grosses rides transversales.
Ecusson légèrement déprimé en son milieu, entièrement ponctué
et pubescent.
Elytres couverts de fine pubescence noire condensée en une bande
longitudinale dorsale, qui a tendance à se subdiviser en deux bandes
contiguës, et une bande marginale. Ponctuation dense, rugueuse, non
alvéolée. Epipleures larges, d’un beau violet à leur base, ponctués,
non ridés. Troncature du sommet fortement bisinuée et limitée exté-
rieurement par un angle très apparent.
Mésosternum et métasternum finement pointillés, le dernier par-
semé de points aciculés ct traversé dans sa longueur par un sillon
médian abrégé en avant.
Abdomen pointillé ; les articles trois et quatre presque lisses sur la
ligne médiane, le cinquième bisinué au sommet et marqué d’une im-
pression transverse peu profonde.
Antennes entièrement noires, ayant environ une fois et demie la
longueur du corps. Premier article légèrement ponctué, marqué d'une
dépression vague à la base et portant l'indication d’une carène longi-
tudinale; cinquième article un peu plus grand que le quatrième,
épineux à son sommet de même que les suivants ; onzième très nette-
ment appendiculé, ayant une fois et demie la longueur du prétédent.
Fémurs très graduellement renflés, les postérieurs sensiblement de
la longueur des élytres; les quatre antérieurs roux, légèrement rem-
brunis à la base et au genou, les postérieurs rembrunis à la base et
sur leur moitié apicale. Tibias noirs, droits, les postérieurs comprimés,
dilatés et hirsutes. Tarses noirs à pubescence noire; les antérieurs
ayant leurs trois premiers articles sensiblement égaux et le cinquième
du double plus long ; les intermédiaires et les postérieurs ayant Îles
articles un et cinq égaux.
Q. Tubercules latéraux du prothorax aigus et légèrement relevés.
Tubercule médian de la base obsolète. Angles antérieurs indiqués par
un mamelon oblong. Prosternum et épisternums prothoraciques sans
ponctuation sexuelle, couverts d’un fin pointillé mêlé de gros points
ronds. Abdomen large et parallèle, pointillé, les deux premiers articles
mats, les trois suivants brillants; le cinquième tronqué droit, non
échancré. Fémurs postérieurs plus courts que les élytres. Antennes
à peine de la longueur du corps, leur premier article nettement caréné
dans sa longueur.
Longueur, 23-25 millim. ; largeur aux épaules, 6 1/2-7 millim.
Le © type de Bates, dont je me suis servi pour la description
ci-dessus provient de Mexico; 1l fait partie de la collection de
M. René Oberthür. Dans la même collection est une femelle éti-
quetée « Breuicolle Chevrolat, Mexique », qui provient de la
collection James Thomson; cette Q est analogue à celle citée
par Bates dans sa description et que le British Museum possède
aujourd'hui.
Description d’un CÉTONIDE formant un genre nouveau et une
espèce nouvelle du groupe des HETERORRHINIDÆ
Par I. POUILLAUDE.
Monsieur René Oberthür m'a signalé, parmi d’autres éléments
intéressants réunis par le regretté M. P. Lemée au cours de son
premier voyage au Tonkin, un Cétonide voisin du genre 772g0-
nophorus (Hope) mais présentant des caractères que le distin-
guent parfaitement de ce genre. J'ai trouvé d'autre part dans
À. Mâle. B. Femelle.
F1G. 1. — Jrigonophorinus Lemeei Pouillaude, grandeur naturelle.
la collection de M. R. Oberthür un exemplaire qui ne diffère
de celui rapporté par M. Lemée que par des variations du même
ordre que celles qui caractérisent les sexes dans les genres
voisins. Ces deux seuls exemplaires me paraissent être les mâle
et femelle d’une même espèce. M. R. Oberthür a désiré voir
dédier cette espèce à M. Lemée dont les explorations entomo-
logiques au Tonkin nous permettront de rappeler fréquemment
le nom en regrettant sa fin prématurée.
Trigonophorinus 7. £. (FIG. 1). Couleur brillante, métallique.
Tête déprimée; bords latéraux du clypeus nettement relevés;
bord frontal portant perpendiculairement une corne trapézoï-
dale élargie vers l'extrémité; à l'insertion de la tête sur le pro-
thorax une deuxième corne prolongeant la ligne supérieure du
‘thorax.
Pronotum ayant les bords latéraux arrondis et nettement
rebordés; la base échancrée en avant du scutellum.
Scutellum triangulaire; la base antérieure arrondie.
Fi. 2.
A.— Partie postérieure de l'abdomen de Trigonophorinus Lemeei Pouillaude.
B. — Partie postérieure de l'abdomen de Trigonoyhorus scintillans Arrow.
Elytres finement ponctués et présentant des côtes longitu-
dinales ; échancrures latérales très nettes et laissant bien aperce-
voir, de dessus, les bords de l'abdomen ; bords ciliés; extrémités
incurvées; angles apicaux saillants en une petite dent (FIG. 2).
Fra. 3.
Patte antérieure droi.e
de Trigonophorinus
Lemeei Q (Grossis.
4 diam.).
Dessous du corps à reflets métalliques.
Pubescence très dense dans la région basi-
laire de la tête et des hanches antérieures.
Salle sternale longue et oblique.
Bords extérieurs des tibias antérieurs tri-
dentés (FIG. 3).
Ce genre nouveau est très voisin du genre
T'rigonophorus (Hope), c'est pour cela que
nous avons adopté le nom générique 7 72gon0-
phorinus; 11 s'en distingue cependant très
nettement par les caractères suivants : couleur
brillante métallique, présence de trois dents
aux tibias antérieurs (fig. 3); extrémités des
élytres incurvées avec angle apical saillant
(fig. 2 A). — Dans le genre 772gonophorus
(Hope), on trouve, il est vrai, une couleur
brillante mais sans reflets métalliques; deux
dents seulement sur les tibias antérieurs des
femelles et l'extrémité des élytres sensible-
ment rectiligne, les angles apicaux n'étant
pas saillants en une petite dent (fig. 2 B).
Trigonophorinus Lemeei, #. s7. (fig. 1-5). Dessus du corps
vert brillant métallique; bords latéraux du clypeus nette-
ment relevés; corne postérieure ovale et finement ponctuée.
Pronotum à ponctuation très fine, plus marquée vers les bords
latéraux.
Scutellum très peu ponctué.
Elytres finement ponctués; la ponctua-
tion, répartie en lignes plus ou moins dense,
marque des côtes longitudinales dont deux
nettement visibles sur chaque élytre, surtout
dans la moitié apicale. Ces côtes dispa-
raissent vers l'extrémité où la ponctuation
devient irrégulière. Bords des élytres pré-
sentant des cils Jaunâtres. F1G. 4.
1 - Trigonophorinus Lemeei
Dessous du corps vert. Pubescence Jaune (femelle).
dans la région basilaire de la tête et sur les
hanches antérieures, clairsemée sur le mésothorax et le méta-
thorax. Saillie sternale longue, oblique et légèrement incurvée.
Pattes vertes; les tarses d’un vert plus foncé; fémurs et tibias
finement ponctués, les fémurs portant quelques poils Jaunâtres.
Tibias antérieurs tridentés.
Caractères du mâle.
* — La corne céphalique
antérieure courte, pres-
que rectangulaire, son
bord distal sinueux.
La corne postérieure
#2 très courte est cachée
F1@. 5. — Trigonophorinus Lemeei Pouillaude.
Femelle vue de profil (Gross. 2 diam.).
(Coll. de M. René Oberthür).
par les bords relevés
du clypeus quand on
regarde la tête de profil.
Pronotum subtrapézoïidal, ses bords latéraux arrondis dans
leur région moyenne.
La face ventrale et les pattes sont d'un vert métallique sans
reflet jaune ou rouge.
La dent proximale des tibias antérieurs est extrêmement ré-
duite et à peine visible.
Caractère de La femelle. — Forme un peu plus élargie.
La corne céphalique antérieure est bien détachée et trapézoi-
dale. La corne postérieure est grande et bien visible de profil
au-dessus des bords du clypeus (FIG. 5).
Pronotum arrondi sur les bords antérieurs et latéraux; ces
derniers échancrés près de la base. La face ventrale et les pattes
présentent des reflets métalliques d'un rouge cuivreux. Les trois
dents des tibias antérieurs sont également bien marquées.
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES
Mâle. Femelle.
Écngténr totale Eee en ESP 30 30
L'onpueur-du prono ere Te 8 (e]
Loniptueurdles él ITS AS EE RER Est 19 19
Laroéur at épaules rer Re 14 15
Types dans la collection de M. René Oberthür : le male
provenant de la région de Kouy-Tcheou (R. P. J. R. Chaffan-
gon), la femelle du Tonkin (P. Lemée).
I. POUILLAUDE.
Notes pour servir à la classification des JAMWONUS (Suite)
3. Jamwonus tuberculatus, 52. zov.
(Afrique centrale. Région de M’Pala, lac Tanganika).
Insecte de grande taille, complètement glabre en dessus, sauf
la région du labre et la surface supérieure des mandibules;
élytres et pronotum luisants, d’un noir couleur de poix uniforme;
tête un peu moins brillante que le pronotum; antennes des g
égales aux 3/4 de la longueur du corps; celles des Q un peu
plus courtes.
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES (1)
Long. totale. Elytres. Pronotum. : Mandibules.
g 62 35 7,5 11,5
Q 46 30 6 4
DESCRIPTION DU MALE (FIG. 15).
Tête. — Tête légèrement transverse, rétrécie en arrière et en avant,
ayant sa plus grande largeur au niveau des yeux. Le bord antérieur
de la tête forme un bourrelet légèrement concave qui n’est autre
chose que l'épistome replié verticalement ; le labre, en forme de pointe
triangulaire, très court, élargi à sa base, est soudé avec l’épistome ;
il se distingue néanmoins très bien par sa surface rugueuse, recou-
verte de gros points enfoncés. L'épistome porte lui-même, en son
milieu, #n fort tubercule conique garni de cils et dont la pointe,
bien visible (FIG. 18) dépasse le bord antérieur du front ; ce tubercule
est, à notre avis, l’un des caractères essentiels de cette espèce, c’est
pourquoi nous avons choisi l’épithète : fuberculatus; à droite et à
gauche du tubercule central, on distingue, en outre, deux petites
saillies obtuses qui achèvent de donner à cet organe son caractère
particulier.
En arrière de l’épistome, la tête porte une dépression triangulaire
assez profonde, s'étendant jusque vers le milieu du disque; ## fin
sillon médian prolonge cette dépression jusqu’à la partie occipitale.
Le disque céphalique est médiocrement brillant, il est couvert, en
avant, de points en creux assez espacés ; en arrière, au contraire, dans
la région occipitale, il est recouvert de granulations saillantes très
serrées.
Veux. — Les yeux sont transverses, granuleux, très développés et
légèrement échancrés en arrière de l'insertion des antennes.
(1) Par « longueur totale » il faut entendre le corps tout entier, y compris
les mandibules.
Antennes. — Tes antennes, de onze articles, sont insérées en avant
des yeux, sur un bourrelcet saillant des angles céphaliques ; elles sont
grèles, sauf le premier article qui est très sensiblement globuleux ;
le deuxième article est très court,
sphérique ; le troisième, qui est le
plus long de tous, est cylindrique ;
les articles 4 à 8 sont également
cylindriques, lisses, ornés d'une
ponctuation espacée, seuls les trois
derniers (9, 10 et 11) sont com-
primés latéralement et très nette-
ment carénés sur les côtés; ils
sont en outre couverts, en dedans
surtout, dune ponctuation très
serrée et garnis de cils le long de
la carène.
Mandibules. — C'est dans la
structure des mandibules que ré-
side le caractère principal des
Jamwonus; celles-ci présentent,
en cffet, un développement bien
différent suivant les sexes.
Beaucoup plus longues que la
tête chez les mâles (deux fois
environ), les mandibules sont cou-
vertes de longs poils laineux, jau-
nâtres, en dessus et à leur côté
F1G. 15.— Jamwonus tubercutatus Houlb. interne (1) ; elles sont élargies et
Coll. de M. René Oberthür (Gr.nat.). bifurquées en deux pointes diver-
gentes à leur extrémité (FIG. 17);
le bord de la carène interne est garni de lobes dentiformes dans sa
moitié distale et forme une sorte de dent obtuse vers le milieu de la
mandibule; au-dessous de
cette dent, la carène mandi-
bulaire est inerme et simple-
ment ciliée. En dessous, les
mandibules sont lisses et
glabres, avec une ponctua-
ton eéparse de points men Fi@. 16. — Jamionus tuberculatus ; épistome, vu
de face, pour montrer le tubercule médian
(Gross. 30 diam).
foncés.
Thorax. -- Le pronotum,
légèrement transverse, nettement rchordé en avant et en arrière, a la
forme générale d'un trapèze ; il est un peu plus large que la tête à
(1) Ces poils, que nous avons examinés au microscope, sont simples dans
toute leur étendue,
20 fon
son bord antérieur et à peu près de la même largeur que les élytres
en arrière. Sur les côtés, comme chez tous les Prioniens, il présente
un rebord horizontal crénelé, mais ici, en outre, on observe deux
dents épineuses, l’une un peu après le milieu, l’autre vers l'angle
postérieur.
F1G. 17.— 2amwonus tuberculatus Houlb., vu de côté, pour montrer la courbure
et la pointe des mandibules (Grand. nat.)
Le disque du pronotum est lisse avec deux mamelons latéraux plus
brillants ; il est orné de points espacés, très fins (FIG. 18).
Elytres. — Les élytres, subdéprimés et légèrement élargis en
arrière, sont parcourus par trois fortes carènes longitudinales; ces
carènes, plus ou moins effacées à la partie antérieure, tendent, au
(XX
Ko
à CON x à
: k Qi y
A
La)
ns
Fi. 18.— Tête de J. tuberculatus, vue en dessus, pour montrer la ponctuation
de l’épistome et du disque céphalique (Gr. 6 diam.).
contraire, à se réunir à la région postérieure par des nervures trans
verses. Le long de leurs côtés, les élytres portent un rebord horizontal
qui part de l'angle huméral et se termine, à l'angle sutural, par une
— 50 —
petite pointe obtuse; le disque élytral est médiocrement brillant; il
existe des stries transversales sur les carènes et des points enfoncés
très fins, assez serrés, dans les trois interstries externes.
L'écusson est plan, semi-circulaire, incliné en avant et ne montre
que quelques points en creux.
Dessous du corps (!). — La tête est lisse en dessous et offre la
même ponctuation qu’en dessus; le sous-menton — dont les carac-
téres ne sont peut-être pas aussi variables
qu'on l’avait pensé — est creusé, en avant,
d'une dépression profonde, bordée de deux
carènes élevées et divergentes (2).
La forte villosité qui recouvre les diverses
parties de la bouche, empêche malheureu-
sement de bien apprécier les
caractères de cette région
F1G. 19. — Lèvre inférieure du importante ; cependant, nous
Ra ne pouvons voir très distincte-
(Gross. 60 diam.), ment les palpes maxillaires ;
ils sont formés de quatre
articles subégaux, allongés et très velus ; le quatrième
article est tronqué en creux à son extrémité. Les
palpes labiaux (FIG. 19), de trois articles, possèdent
les mêmes caractères.
Sternum. — Dans son ensemble, le sternum est
lisse ou avec quelques rares points enfoncés; la
saillie prosternale, qui sépare les hanches antérieures,
est élargie en spatule à son extrémité.
Au mésosternum, la pièce médiane, bilobée, s'arrête F16. 20.
au bord postérieur des hanches ; elle porte des sillons Patte
ou rides longitudinaux fortement accentués. js Rene
Le métasternum est large, brillant avec une ligne "mt a
médiane déprimée, très fine ; les épisternes mésotho- . des tarses
raciques, ainsi que l’a signalé A. Lameere, ont leurs CR
bords parallèles et sont coupés rectangulairement en arrière; ils sont
de plus très velus et fortement ponctués, ainsi que les parties latérales
du métathorax.
(1) En dessous, la coloration du corps est la même qu’en dessus.
(2) La pièce prébasilaire (#en{on) existe; elle est triangulaire, repliée
verticalement, de sorte que sa pointe arrive au contact de l’épistome; comme
ces deux pièces sont très fixes, il est probable que l'ouverture buccale se trouve
occluse. Cette disposition permet de penser que les /amwonuis ne prennent
que très peu de nourriture à l’état adulte; la structure de leurs mâchoires,
dont le lobe externe est en forme de pinceau, indique qu'ils peuvent, tout
au plus, pomper quelques sucs liquides, à la façon des Hyménoptères.
mb omtsmamiitti sa} Un.”
ho
Cinq anneaux abdominaux, lisses et brillants, sont bien visibles :
le dernier est légèrement tronqué.
Pattes (FIG. 20). — Les caractères des pattes ne semblent pas avoir
retenu d’une façon spéciale l'attention des auteurs.
Aux trois paires de pattes, les cuisses sont nettement articulées sur
les trochanters, caractère d’ailleurs commun à tous les ?rionine.
Hanches transverses ; cuisses allongées, fai-
blement comprimées et légèrement élargies
en leur milieu. Tibias légèrement ciliés et
ponctués à leur côté interne ; tous sont iner-
mes, sauf à leur extrémité où se voient deux
éperons noirs, courts, placés côte à côte.
Tous les articles des tarses sont garnis, en
dessous, de brosses serrées; les deux pre-
miers sont triangulaires, le troisième est
fortement bilobé, le quatrième, allongé et
fixé au fond de l’échancrure du troisième, est
terminé par deux griffes courtes, mais com-
primées et élargies à leur base.
DESCRIPTION DE LA FEMELLE
Dénsiliensembie dlesetearactéres de la le Ro TOmionus tuber:
melle sont à peu près les mêmes que ceux culatus Q. Coll. de M. René
x œ2 = Oberthür (Gr. nat.).
des mâles; les différences les plus notables
se trouvent dans la taille, dans le développement et la vestiture des
mandibules, dans la constitution du sous-menton (FIG. 21).
Les mandibules des Q sont courtes, triangulaires et garnies de trois
lobes dentiformes à leur bord interne; quelques soies rousses, ana-
logues à celles qui s’observent chez les ©, mais beaucoup moins
nombreuses, existent à la base du disque mandibulaire.
PROVENANCE. — Région de M'Pala, Tanganika (À. P. Guil-
lemé). Coll. de M. René Oberthür.
En somme, la présence d'un tubercule au milieu de l'épis-
tome, l’ornementation des élytres, le sous-menton fortement
creusé et velu, tels sont les caractères qui séparent notre espèce
de 7. SAcheli.
Notre collègue Lameere émit autrefois l'opinion (1) qu'un mâle
maximus « réunissant des mandibules très grandes à un sous-
menton creux et velu, n'existait probablement pas. »
(1) LAM&ERE (Aug.). — Annales de La Soc. entomol. de Belgique, 1904,
É SUENVAUTONGEE
— 52 —
Nous ne savons évidemment pas sil se trouve, quelque part,
une forme #aximus supérieure en taille à S/icheli, mais ce qui
est certain c'est qu'il existe encore, dans la collection de M. René
Oberthür, en plus de la forme que nous venons de décrire, deux
exemplaires de grande taille possédant ces caractères à un très
haut degré (1).
Si Szicheli n'a pas le sous-menton « échancré et velu » ainsi
que Kolbe l’affirme « bez ]. Sticheli ist die Kehle weder ausge-
randet noch mit Haaren bekleidet ® », mais seulement « im-
pressionné » (eëngedrückt), il ne peut pas être, à notre avis,
considéré comme une forme major de subcostatus.
Chez subcostatus Harold (SG winor), et nous parlons ici
d'un exemplaire provenant de la collection Quedenfeld, le
sous-menton est un peu creusé et velu (FIG. 22), surtout en avant.
Supposons que ces caractères s’accentuent, nous passons gra-
duellement aux formes Œ medius et aux
formes © "major que nous décrivons ici.
Je ne crois pas qu'il y ait compensation
entre les caractères sexuels secondaires
et la taille, ainsi que le veut Lameere,
d'après la considération de ce qui existe
chez Stichel: (3) : l'accroissement des man-
dibules et le creusement du sous-menton
doivent s'acentuer en même temps, et Je
suis convaincu que, Si nous pouvons un
Jour étudier de nombreuses séries de ces
F16. 22. — Jamw. subcostatus insectes, Jusqu'à présent très rares dans
Harold, vu en dessous, pour
montrer le creusement du les collections, nous verrons ces prévisions
sous-menton (Gr. nat.). ce fe
se réaliser.
Quoi qu'il en soit, par l’ensemble de ses caractères, /. /ubercu-
latus s'éloigne très nettement de S/ckeli; en revanche, la forme
(x) Séicheli est incontestablement, jusqu'ici, le plus grand des /amwonus
connus.
(2) Et il faut bien le croire, puisque M. Lameere l’a vérifié sur les exem-
plaires du Musée de Berlin.
(3) L'erreur de M. Lameere provient évidemment de ce qu’il considère
Sticheli Kolbe comme une forme major de subcostatus Harold.
des mandibuies et le sous-menton, fortement creusé, tendent à
le rapprocher des formes #aÿor de subcostatus W).
Je sais que chez beaucoup de Coléoptères les tubercules cépha-
liques ne sont que des attributs sexuels et n'ont pas une très
grande valeur taxinomique; cependant chez les Longicornes il
n'a Jamais été démontré que leur présence ou leur absence puisse
être tenue pour négligeable.
4. Jamwonus Oberthüri, z07. sp.
(Afrique centrale. Région de M’Pala, lac Tanganika).
Insecte de grande taille (FIG. 23); complètement glabre en
F1G. 23. — Jamiconus Oberthürr g' major, vu en dessus et en dessous.
Coll. de M. René Oberthür (Gr. nat.).
dessus, sauf la région du labre et la surface supérieure des man-
dibules; élytres et pronotum luisants, d’un brun châtain rous-
(1) Harold dit formellement : Bei dem Männchen... die Kehle ist tief
hufeisenfürmig ausgehôlt, die Vertiefung, sowie das Kinn rothbraun behaart
(Zoc. cit., p. 150).
sâtre, plus clair sur les élytres; antennes des C' dépassant l'in-
sertion des cuisses postérieures.
Femelle inconnue.
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES
Long. totale. Elytres. Pronotum. Mandibules.
J major. 70 39 8 16
Tête. —- Tête sensiblement carrée, possédant sa plus grande largeur
au niveau des yeux. Front paraissant coupé droit lorsqu'on regarde
l'insecte en dessus; disque céphalique avec des points écartés, les
uns gros, les autres très fins, portant, en avant, un sillon médian très
accentué, s’avançant jusqu’au rebord frontal; la région occipitale
ne montre pas de sillon médian comme dans l'espèce précédente.
L'épistome est échancré en son
milieu et les deux mamelons
saillants situés de chaque côté
de l’échancrure sont fortement
ponctués et ornés de cils rous-
sâtres allongés (FIG. 24).
Les mandibules allongées,
presque droites vues en dessus,
portent à leur bord interne et
près de leur extrémité, une
carène tranchante ; leur sommet est bifurqué, leur face supérieure est
couverte de longs poils roussâtres plus serrés que dans /amwonus
tuberculatus; leur base est aussi beaucoup plus rugueuse près de l’ar-
ticulation (FIG. 25).
Les antennes ne présentent pas de caractères spéciaux.
F16G. 24, — Epistome de JZamwonus Oberthüri,
vu de face (Gr. 30 diam.).
Prothorax. — Le pronotum est carré, nettement rebordé en avant
et en arrière; ses angles antérieurs, quoique arrondis, sont bien mar-
qués; son bord latéral tranchant porte deux épines saillantes, l’une
un peu après le milieu, l’autre à l'angle postérieur. Le disque pro-
toracique ne porte que des points très fins et assez espacés ; il présente
en outre un certain nombre d'impressions symétriques dont deux ovales
surtout sont bien marquées au niviau de la première épine latérale ; une
impression médiane transverse existe de même à la partie antérieure.
L’écusson est en ogive allongé légèrement anguleux.
Eytres. — Les élytres sont lisses, luisants, surtout dans leur partie
antérieure ; leur rebord horizontal est moins large que dans l'espèce
précédente; leur coloration est d’un châtain roux uniforme, sauf à
l'angle huméral et autour de l’écusson où ils sont légèrement rem-
brunis. Chaque élytre porte trois côtes saillantes bien marquées entre
#
le bord latéral et la suture; les interstries sont finement ponctués et
les stries si apparentes qui, recoupent transversalement les côtes dans
l'espèce précédente, existent à peine ici et ne sont guère visibles que
dans la région scutellaire.
Dessous du corps. — En dessous, les caractères sont à peu près
les mêmes que dans l'espèce précédente (FIG. 26); le sous-menton,
notamment, est profondément échancré ; le fond de l’échancrure est
peu velu, mais le bord antérieur, ainsi que les deux talus latéraux,
saillants, sont garnis de longues soies roussâtres.
IN eee PR ae ie AE NEA
F1G. 25. — Tête de Jamwonus Oberthüri, vue F1G@. 26. — Jamwonus Oberthüri; tête
en dessus, pour montrer la ponctuation de . vue en dessous pour montrer le
l’épistome et du disque céphalique (Gross. creusement du sous-menton (Gross.
6 diam.). ÿ 5 diam.).
Chaque segment abdominal porte, le long de son bord postérieur,
une bordure rouge orangée tout à fait caractéristique, qui existe
aussi dans quelques autres espèces, mais que nous n'avons retrouvée
nulle part aussi développée. Les épimères mésothoraciques sont très
larges, pubescents, et la pubescence envahit un peu les plaques méso-
sternales sur les côtés. Les caractères des pattes sont les mêmes que
dans l’espèce précédente.
En résumé, cette espèce se distingue très nettement de 56-
costatus et de {uberculatus par ses élytres roux presque lisses
dans la région scutellaire; par ses mandibules plus rugueuses
et couvertes d'une pubescence beaucoup plus serrée; enfin par
son épistome échancré au milieu et portant latéralement deux
mamelons ciliés.
PROVENANCE. — Région de M'Pala, Tanganika (R. P. Gwil-
lemé). Coll. de M. René Oberthür.
— 50 _—
5. Jamwonus congolensis, 702. sp.
(Afrique centrale. Congo belge, région de Kassai).
Insecte de grande taille (FIG. 27), complètement d’un noir de
poix et très brillant en dessus, surtout sur les élytres; cet aspect
brillant et comme verni permet de le distinguer à première vue
des espèces précédentes, quoique l’ensemble des autres caractères
extérieurs soit à peu près identique. Antennes grèles et relati-
vement courtes, atteignant à peine le niveau des cuisses posté-
rieures.
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES
Long. totale. Elvytres. Pronotum. Mandibules.
Œ major. 65 36 8,5 13,5
Q 43 31 752 4
DESCRIPTION DÜ MALE.
Tête. — Tête transverse, rétrécie en
arrière et possédant sa plus grande lar-
geur au niveau des yeux; offrant, en son
milieu, une large dépression, peu pro-
fonde, inclinée vers l’avant et limitée
par le rebord frontal. Rebord frontal
épaissi en une sorte de bourrelet faible-
ment arqué qui n’est autre que la base
de l'épistome ; un sillon médian très fin
s'avance, en arrière de la dépression
épicranienne, dans la région occipitale,
jusqu'au bord du pronotum. Le disque
céphalique est presque lisse, cependant
il porte, comme dans les espèces pré-
cédentes, deux sortes de points enfoncés
peu profonds, les uns assez grands, les
antres beaucoup plus fins.
L'épistome qui, au point de vue anato-
mique, caractérise nettement cette espèce
F16. 27. — Jamuwonus congolensis - (F1G. 28), est prolongé verticalement à
Houlb., cg! major. Collect, de
MR I ODeCTe naToi son bord antérieur par une pointe mousse
arrondie, fortement ponctuée et garnis
de longs cils roussâtres ; vers le bord supérieur, on aperçoit deux petits
tubercules triangulaires dirigés en avant et dont la pointe porte éga-
lement quelques cils roussâtres, mais ici, il n’y à pas de tubercule
médian sur le disque épistomal, ainsi que cela se voit dans {uber-
culatus.
Mandibules allongées et légèrement courbées vers le dessus ; mêmes
caractères que dans les espèces précédentes ; leur face supérieure est
aussi couverte d’une villosité longue et dense, dont la coloration est
fauve plutôt que roussâtre (FIG. 27).
Les antennes ne présentent aucun caractère spécial.
Prothorax. — Le pronotum est transverse, faiblement rétréci en
arrière ; 1l porte latéralement deux épines, disposées comme dans les
espèces précédentes; l'aspect et la
ponctuation du disque prothoracique
sont les mêmes que sur la tête.
L'écusson est en ogive arrondi,
mais 1l est très fortement excavé en
son milieu, caractère qui existe par-
28. — Jamuwonus Congolensis ;
fois chez les femelles, mais qu'on ne Fi6-
épistome vu de face
trouve Jamais aussi prononcé chez Or los are)
les mâles des autres espèces.
Elytres. — Au point de vue de la forme, les élytres ont l'aspect
ordinaire mais ils sont lisses, très brillants et comme vernis; chaque
élytre porte trois côtes saillantes bien mar-
quées en arrière, mais plus ou moins effacées
dans la région scutello-humérale; il existe
encore ici un réseau irrégulier de sillons
transversaux, mais 1l est très fin et peu mar-
qué; il faut, pour le distinguer, recourir à
un assez fort grossissement (1).
Dessous du corps. — Dans l’ensemble, les
caractères sont les mêmes que chez /amwonus
tubcrculatus, cependant l’échancrure du sous-
menton est revêtue de cils plus abondants et
la région métasternale est couverte d’une pu-
bescence aussi serrée mais beaucoup plus
courte.
Jig.29. — Jamnivonus congo- Les pattes sont construites comme dans les
lensis @. Coll. fe M. René Ÿ
espèces £cédentes : ; pourrait-07
Oberthür (Gr. nat.). espèces précédentes, tout au plus pourrait-on
signaler l'élargissement anguleux qui se
trouve à la base des griffes du dernier article.
(1) Microscope binoculaire de Zeiss, objectif K. gs, oculaire 4.
— 58 —
DESCRIPTION DE LA FEMELLE.
La femelle ne se distingue guère des petits mâles que par ses man-
dibules qui sont courtes, triangulaires, très jonctuées, armées de trois
denticules émoussés à leur bord interne et pourvues seulement de
quelques cils dressés vers leur base (FIG. 29).
Les élytres sont un peu moins lisses que chez les G', mais cependant
plus brillants que chez tuberculatus, surtout à la base; le réseau des
sillons est un peu plus accentué et il existe une ponctuation excessi-
vement fine dans les interstries.
On trouve aussi, à l'extrémité des tibias, deux éperons épineux qui,
toutes proportions gardées, m'ont paru aussi développés que ceux qui
existent chez les mâles.
PROVENANCE. — Congo belge central, Kassai (Ed. Tay-
mans). Coll. de M. René Oberthür.
Comme conclusion à ce qui précède, nous pensons que la liste
des /amwonus actuellement connus peut s'établir ainsi qu’il suit :
JAMWONUS Harold.
(Harold, Coleopterologische Iefte, t. XNI, 1870, p. 158).
1. Jamwonus subcostatus Harold. Coleoptero- Congo belge.
logische Hefte, t. XVI, 1879, p. 158-159. Congo français.
— KOLBE. Berliner Entomol. Zeitschr., Rég. de Lounda.
t. XLV, 1900, p. 297, Taf. I, fig. 1. — Angola.
LAMEERE. Ann. Mus. Congo, t. II, 1903,
p. 97, pl. III, fig. 7. Ann. de la Soc.
Entom. de Belgique, t. XLVIII, p. 42.
— HOULBERT. Insecta, t. 111, 1013, p. 8,
Hp2 etre
2. J. congolensis Houlb. Insecta, t. III, 1913, Congo belge.
p. 56, fig. 27 et 20. Kassaï.
[8%]
J. tuberculatus Houlb. Insecta, t. III, 1913, Afrique orient.
P. 47, fig. 15 et 21. Rég. de M’Pala.
4. J. Oberthüri Houlb. Insecta, t. III, 1913, Afrique orient.
p. 53, fig. 1, 23 et 26. Rég. de M’Pala.
5. J. Sticheli Kolbe. Berliner Entomol. Zcitschr.,
CEXEV-CI006, pr 107, Taf- 1; fig. 2. —
LAMEERE, Ann. Mus. Congo, t. II, 1903,
Pb 92 D NE R#o 7 "Ann. dela Soc:
entom. de Belgique, t. XLVIII, 1904,
p- 42. — HOULBERT. Insecta, t. III,
1918; D: 10,- fig: 10.
Afriq. orient. all.
Mhonda.
Kilossa.
CrÉAOULRERT
ERRATUM
Une erreur de typographie, heureusement sans grande importance,
s’est glissée dans la numérotation des figures de notre premier article,
à propos de /amwonus Sticheli, pp. 2 et 10. On a écrit FIG. 10; il
faut lire FIG. 14.
M. Ernest Olivier nous fait également remarquer que Latreille fut
élu membre de l’Académie des Sciences le 21 novembre 1814. La date
de 1810 que nous avons donnée dans le n° 25 d’/nsecta, sous la foi d'un
discours prononcé aux funérailles de Latreille par Geoffroy Saint-
Hilaire et inséré dans les Annales de la Soc. entomologique de France,
t. II, 1833, Ball. p. XXII, ligne 18, est donc à rectifier.
HO —
ENTOMOLOGIE RÉTROSPECTIVE
Determinatio generis IPS affiniumque (Suite)
CYLONIUM
Palpi quatuor clavati articulo ultimo maJori. — Labium mem-
branaceum, emarginatum. — Antennæ perfoliatæ.
31. C. SULCATUM ferrugineum, thorace sulcato.
Îps sulcata Oliv., 2, 18, 4, 1, tah. 1, fig. 1.
Habitat in Germania sub arborum corticibus. — Os maxillis
palpisque. Palpi quatuor breves clavati. Anteriores vix maxilla
longiores, quadriarticulati, articulo ultimo ovato majori cras-
siori, adhcrentes maxillæ dorso. Posteriores vix labio longiores,
triarticulati, articulo ultimo ovato majori, adnati labii medio.
Mandibula cornca crassa, incurva, acuta, edentula. Maxilla
membranacea bifida, laciniis rotundatis. Labium porrectum
membranaceum cordato emarginatum. Thorax sulcis duobus
exaratus, elytra lævia.
C. ELONGATUM atrum pedibus ferrugineis.
Bostrichus elongatus Mant. insect., 1, 36, 3.
Tps linearis Oliv., 2, 18, 53, tab. 2, fig. 17.
Îps lincaris Rossi, Ins. etrusc., 50, 123, tab. 2, fig. 45.
Habitat in Europæ ligne antico, Dom. de Paykull. — Corpus
medium filiforme. Antennæ breves, perfoliatæ. Thorax glaber,
ater, nitidus, lincis tribus impressis intermedia altiori. Elytra
crenato striata. Pedes ferrugineis.
33. C. FILIFORME atrum,. elytris sulcatis basi pedibusque ferrugineis.
Habitat Halæ Saxonum in truncis quercus, Dom. Hybner. —
Summa affinitas precedentis et forte mera varietas differt in
primis elytris basi ferrugineis.
20. Pentaphyllus testaceus Hellw.
30. Zilargus bifasciatus Fabr.
31. Aulonium sulcatum Oliv.
32. Colydium elongatum Kabr.
33. Colydium filiforme Fabr.
"OT ==
34. C. UNIDENTATUM testaceum, thorace utrinque angulato.
Îps unidentata Oliv., Ins., 2, 18, 10, 12, tab. 1, fig. 4.
Habitat sub arborum corticibus. — Minutum. Antennæ per-
foliatæ, thorax utrinque angulatus sive obtuse unidentatus.
EÉlytra punctata.
35: C. CELLARE nigricans antennarum clava testacea, thorace crenato.
{ps cellaris. Testacea immaculata, thorace subdentato. —
ON ss 2,18, 10,13, tab:c1 fige 2:
Dermestes cellaris Scop., Carn., 16, 42. — Herbst Arch.,
tab. 20, fig. 15.
Habitat in Europæ quisquiliis, Dom. Lund. — Minutum.
Antennæ nigræ, clava perfoliata, testacea. Thorax lævis, nitidus,
elytra lævia, immaculata. Variat colore fusco et testaceo.
36. C. FRUMENTARIUM testaceum, thorace crenato, dorso tricarinato.
Anobium frumentarium Mant. insect., 1, 30, 5.
1ps frumentaria fusca, thorace crenato, dorso tricarinato
OS ins 2/18/1014, tab. 2 fer 1.
Dermestes surinamensis testaceus, elytris striatis, thorace
striis tribus elevatis marginibusque denticulato. Linn.,
Syst. nat., 2, 562, 20.
T'encbrio surinamensis alatus, elongatus, testaceo fuscus,
elytris striatis, thorace striis tribus elevatis marginibusque
denuculato-Des-ins., 554,05 tabitis, Mg. 12.
Habitat in Americæ meridionalis farina diutius conservata.
Mus. Dom. Banks. — Elytra striata. Variat corpore fusco.
LYGDUS
Palpi quatuor brevissimi, filliformes. — Maxilla brevis, mem-
branacea, bifida. — Labium integrum. — Antennæ clava solida.
— Antennarum articulo unico crassior1.
37. L. POLITUS niger, antennis pedibusque ferrugineis, thorace plano,
oblongo, punctato.
Scarites clavicornis piceus, antennis clavatis. Mant. Insect.,
R207: 0;
Tosncipes OlivA'Inss 2; 28,77; tab..2; fig. 12:
Habitat in Boletis arboreis Europæ. -— Varietatem duplo ma-
jorem ex Saxonia misit Dom. Hybner.
34. Sivanus unidentatus Oliv.
35. Cryplophagus cellaris Scop.
36. Silvanus surinamensis 1.
37. Rhisophagus politus Hellw.
[æl
38. L. DEPRESSUS brunneus, pectore abdomineque nigricantibus,
thorace chlongo plano.
T'encbrio brunnipes ater, glaber, nitidus, elytris striatis,
antennis pedibusque ferrugineis. Mant. Insect., 1, 212, 20.
Habitat Dresdæ, Dom. Hesse. — Parvus, antennæ clavatæ
ferrugineæ, elytra striata, nitida, immaculata.
39: L. BIPUSTULATUS glaber, ater, elytris puncto ferrugineo.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Parvus. Caput ct
thorax lævia, depressa, atra, immaculata. Elytra vix striata, atra
puncto parvo rufo ante apicem. Corpus nigrum, pedibus ferru-
gineis.
40. L. DENTATUS niger, thorace ovato, plano, utrinque dentato.
Habitat in America meridionali. Mus. Dom. Lund. — Statura
omnino precedentium. Antennæ clavatæ, brunneæ. Caput et
thorax ovata, plana, nigra, nitida, thoracis margine utrinque
sexdentato. Elytra striata, picea. Pedes brunneï.
41. L. BRUNNEUS ferrugineus, elytris lævibus testaceis.
Habitat in Americæ insulis, Dom. Pflug. — Præcedentibus
minor et brevior, antennæ clavatæ, brunneæ. Caput et thorax
lævia, glabra, brunnea, nitida. Elytra haud striata, testacea.
42. L. TEREBRANS oblongus, ferrugineus, elytris punctato striatis.
1ps terebrans fusco ferruginca, immaculata, elytris striato
crenatis Olv.; Ins.,72,:18,-6,14. ta Gp
Habitat in Germania, sub arborum corticibus, Dom. Helwig.
— Antennæ crassæ, moniliformes, articulo ultimo crassiori,
thorax punctatus, planus, margine parum reflexo.
43. L. JUGLANDIS obscurus, elytris striatis, antennis pedibusque tes-
taceis.
Habitat Halæ Saxonum, Dom. Hybner. — Antennæ testaceæ.
Caput ct thorax fusca, obscura, immacgulata. Elytra crenato-
striata, fusca, basi interdum tota interdum puncto testacea.
44. L. HYSTEROÏDES ater, nitidus, antennis pedibusque piceis.
Habitat in Dania, sub arborum corticibus, Dom. Lund. —
Corpus parvum, oblongum, depressum. Antennæ piceæ, clara
38. Rhizophagus depressus Fabr.
39. Rhizophagus bipustulatus Fabr.
40. Silvanus dentatus Fabr.
ar. Silvanus advena Kunze.
42. Pycnomerus terebrans Oliv.
43. Synchita juglandis Fabr.
44. Cerylon histeroides Vabr.
solida. Elytra striata, nigra. Corpus nigrum, pedibus piceis.
Antennarum articulis duobus ultimis crassioribus.
45. L. CRENATUS niger, thorace rugoso, elytris striato-crenatis, ma-
culis duabus rufs.
Tps crenata Mant. Insect., 1, 46, 15.
Tps crenata Oliv., Ins., 2, 18, 6, 6, tab. 2, fig. 0. — Herbst
Arch. 4, tab. 20, fig. 20.
Habitat in Europa, sub arborum corticibus. — Variat elytris
totis rufis.
46. L. NAVALIS ferrugineo-fuscus, elytris atris.
Dermestes navalis elongatus, ferrugineo-fuscus, oculis atris.
Nnk "Insects,: 1,208 14.
Habitat in Nova Zelandia, Dom. Banks. —— Parvus, totus
ferruginco-fuscus, elytris parum dilutioribus, antennarum ultimi
duo articuli crassiores.
47. L. CANALICULATUS obscurus, thorace canaliculato, elytris striatis
brunneis.
Dermestes oblongus, fuscus, elytris striatis. Gcoff., Ins.,
1102
Tps oblonga Oliv., Ins., 2, 18, 7, 8, tab. 1, fig. 5.
Habitat sub arborum corticibus, Dom. Lund. — Corpus me-
dium, elongatum, cvlindricum, mox testaceum, mox fuscum.
Antennæ articulis duobus crassioribus, testaceæ. Caput et thorax
vix pubescentia, fusca, thoracis medio impresso, canaliculato.
Elytra striata fusca.
48. L. NITIDUS ater, glaber, nitidus, antennis pedibusque ferrugineis.
Habitat in Germania, Dom. Helwig. — Precedente duplo
major, cylindricus. Antennæ ferrugineæ. Caput, thorax, elytra
atra, nitida, immaculata. Pedes breves ferruginei.
49. L. CONTRACTUS oblongus, ferrugineus, elytris punctato-striatis,
sutura nigra.
Dermestes oblongus, ferrugineus Geoffr., Ins., 1, 103.
1ps contracta Oliv., Ins., 2, 18, 6, 5, tab. 2, fig. 10.
Habitat in Galliæ arboribus sub cortice.
45. Ditoma crenata Fabr.
46. Tribolium ferrugineum Kabr.
47. Lyctus canaliculatus Fabr.
48. Teredus nitidus Fabr.
49. Bothrideres contractus Oliv.
— 64 —
HYPOPHLÆUS
Palpi quatuor æquales clavati. — Labium elongatum mem-
branaceum integrum. — Antennæ extrorsum crassiores utrinque
serratæ.
50. H. CASTANEUS lævis, nitidus, castancus, antennis nigris.
Hyspa picipes antennis fusiformibus, atra elytris pedibusque
piceis. Mant. insect., “1,14; 7,18.
1ps taxicornis fusco-ferruginea, nitida, antennis perfoliatis.
OMS PINS, 2, 18, Ti TS tab r'fpe:
1ps taxicornis Roesel, Ins. etr., 49, 122, tab. 4, fig. 2.
Cimeterius Herbst Arch., tab. 21, fig. 6.
Habitat sub cortice ulmi, Dom. Helwig. -— Os, mandibulis,
palpisque, palpi quatuor æquales, breves, clavati. Anteriores
quadriarticulati, articulo ultimo ovato, crassiori adhærentes
maxillæ dorso. Posteriores triarticulati, articulo ultimo ovato
crassiori, adnati labii inferioris medio exteriori. Mandibula
brevis, crassa, cornea, vix arcuata, acuta. Maxilla membranacea,
medio unidentata, apice rotundata. Labium elongatum, fili-
forme, membranaceum, integrum.
51. H. LINEARIS lævis, ater, clytris antennis pedibusque testaceis.
Habitat sub Pini sylvestris cortice Germaniæ, Dom. de Helwig.
— Præcedente minor. Antennæ testaceæ. Caput et thorax lævia,
atra, nitida, immaculata. Elytra lævia, nitida, testacea. Corpus
nigrum, pedibus brevibus, testaceis.
52. H. FASCIATUS lævis, ater, elytris testaceis, fascia atra.
Habitat sub cortice quercus Germaniæ, Dom. Helwig. —
Nimis præcedenti affinis : differt tantum loco fasciaque elytro-
rum tota atra.
3. H. DEPRESSUS lævis, ferrugineus, elytris substriatis.
1ps unicolor fusco-ferruginca, thorace lævi, antennis bre-
vibus perfoliatis, Oliv., Ins., 2, 18, 12, 16, tab. 2, fig. 8.
Melinus Herbst Arch., tab. 21, fig. 13.
Habitat sub cortice quercus Germaniæ, Dom. Helwig. —
Corpus parvum, depressum, totum ferrugineum.
PA:
50. /Zlypophlæus cimeterius Hbst.
si. Zlypophleus linearis Fabr.
52. Æypophlæus fasciatus Fabr.
53. /lypophleus melinus Hbst.
— 65 —
54. H. BICOLOR oblongus, rufus, elytris testaceis, apice atris.
Tpshbicolor OV. ns.;v2, 18,412; 16; tab. 2, fig. 14.
Habitat in Gallia sub arborum corticibus. —— Statura omnino
præcedentium, caput et thorax Iævia. glabra, rufa, nitida.
Elytra testacea postice ultra medium atra. Abdomen testaceum
apice atrum. Pedes testacei.
Comme on peut le constater, par la concordance des noms de
Fabricius avec ceux qui sont adoptés dans la classification
actuelle et que J'ai notés en renvoi au bas des pages, l’illustre
entomologiste de Kiel n’est pas encore parvenu, dans ce travail,
à un arrangement parfait de son genre /ps. Il y a compris les
Crotylides, qui sont certainement mieux placés dans son voisi-
nage qu'a côté des Coccinellides, où les ont mis Jacquelin du
Val, Lacordaire, de Marseul et autres, quoiqu'ils exigent cepen-
dant un groupement spécial. Mais, n'ayant considére que les
caractères tirés de la forme des parties de la bouche et des an-
tennes, sans tenir compte des différences offertes par les tarses
dans le nombre de leurs articulations, il a rompu l'homogénéité
de son genre en y faisant entrer Phaleria cadaverina (1ps dor-
salis) et Hoplocephala hemorrhoidalis qui sont Hétéromères.
Il en est de même de ses genres Wycetophagus etLygdus où
se trouvent aussi de ses espèces ayant un article de moins aux
tarses postérieurs.
En revanche, le genre Cylonium renferme uniquement des
Clavicornes, et le genre Aypophlæus ne contient que des Hété-
romères.
La synonymie a été, pour certaines espèces, assez difficile à
établir.
Motschulsky, qui avait examiné les collections de Fabricius
54. Hypophlœus bicolor Oliv.
O0
conservées au Musée de l'Université à Kiel #), a rendu compte
du résultat de l'étude qu'il en a faite (E£. ent., VI, 1857, p. 134)
et a pu identifier la plupart des espèces; J'ai mis à profit son
travail, et d'autre part, M. A. Grouvelle, le savant monographe
des Clavicornes, a bien voulu me donner quelques renseigne-
ments qui m'ont été également utiles.
Ernest OLIVIER.
ERRATUM
Un certain nombre d’erreurs typographiques, que nos lecteurs ont
sûrement déjà rectifiées, se sont glissées dans l’article de notre colla-
borateur, M. E. Olivier, Znsecta n° 25.
P. 13. — La Note, au has de la page, doit être ainsi rectifiée (Actes
de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, 1792, t. I, p. 27, in-folio).
P. 15. —Par suite d'un lapsus regrettable, le titre est incorrect et doit
être ainsi rétabli
Determinatio generis IPS affiniumque
P. 20. — Les notes synonymiques, concernant les espèces 29 et 30,
se trouvent au bas de la page 60. “
Toutes ces erreurs sont imputables à la direction d'/nsecta; nous
tenons à dire que le texte, qui nous a été fourni par le savant ento-
mologiste qu'est M. Ernest Olivier, était parfaitement correct.
(1) La collection de Fabricius fut, après sa mort, incorporée au Musée de
l’Université de Kiel, où elle est conservée complètement dans le même état
que du temps du fameux entomologiste de l’Holstein. Toutes les étiquettes
ne sont que des lambeaux de papier déchirés avec les doigts; les noms spéci-
fiques sont écrits en grosses lettres de la propre main de Fabricius; quant aux
noms génériques, ils manquent partout. La conservation des insectes est encore
suffisante pour reconnaître la majeure partie des espèces, grâce à l’armoire
d’acajou, faite aux Indes avec le plus grand soin, qui renferme cette précieuse
collection (Motsch. Et. Ent., IV, 1855, p. 26).
— 67 —
“ LES VIEUX AUTEURS ”
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) (
Par Jean SWAMMERDAM.
Nous gardons encore dans nos boëtes six sortes de ces
escarbots, que l’on peut nommer (® escarbots Unicornes ou
escarbots licornes à cause d’une corne qu'ils ont sur le nez
entre ces six sortes nous en trouvons une, dont la corne du nez
se courbant en forme d’arc se va rendre vers le dos ou vers les
épaules : nous pouvons non seulement vous representer cet
escarbot, mais nous pouvons même faire voir les petits pous
qui s’attachent à son corps : nous avons remarqué que cet
animal se forme de la grosse sorte de ce (a) vers, qui s’engen-
drent dans le bois, et qui au bout de deux ou trois ans viennent
enfin à prendre la forme des () xymphe. Outre la corne, que
cet escarbot a sur le nez, nous en découvrons encore deux
autres, qui lui sortent tout proche des yeux, et qui vers leurs
extrémitez semblent former un’espéce de boutons. Nous avons
encore deux sortes de ces escarbots, dont la corne est fort petite,
nous voyons qu'elle fourche et se divise en deux dés son ori-
gine. Nous pouvons aussi en faire voir un’autre sorte, dont la
corne se courbet vers la poitrine en forme d’arc; dans la partie
concave on apperçoit quatre petites dents; l'os, qui fait la
poitrine les épaules et les reins de cet animal, forme encore une
corne fort longue, qui dans sa courbure interieure est revêtuë
de petits poils jaunes, qui paroissent assez roides.
Nous en avons encore de deux sortes, dont les cornes sont
simples vers la racine, mais qui vers leurs extremitez fourchent
(1) Voir Znsecfa, 14, p. 22.
(a) Scarabœus monoceros si vel nacornis.
(a) Cossus.
(b) VympAa.
De A
et se partagent en deux branches, l'Os de la poitrine de ces
animaux, qui est noir et qui se divise aussi en deux, est d'une
substance, qui approche assez de la corne. Il y en a pourtant
un sorte, dont l’os de la poitrine forme une corne, à l’extremité
de laquelle on découvre quelque espéce d’entaillures ou d'in-
cisions : mais 1l y en a d’autres, d’ont l'os de la poitrine des
reins et des épaules se partage en deux cornes, dont les extre-
mitez paroissent émoussées : Et ces derniers ont encore aupres
des yeux d'autre petites cornes composées de petits boutons.
De plus nous avons encore des (0 cerfs volants. Le mâle a
des cornes, mais on dit que la femelle n’en a point. Cequ'il y a
de remarquable dans ces insectes aussi bien que dans plusieurs
autres, c'est que leurs ailes sont pliées et renfermées dans une
ècaille, comme dans une espéce d’étui; ce qui est cause qu’en
flamand on leur a donné le nom de (a) Koker-gevleugelde-
dieren; c'est à dire des animaux, dont les ailes sont reuêtues
d'un’espéce d’étui. Nous remarquons encore que lorsque ces
insectes volent, les écailles qui couvrent leurs ailes, s'ouvrent
aussitôt pour en faciliter le battement, et qu’elles demeurent
dans le même état sans le moindre mouvement, tout autant de
tems que ces animaux volent. Maïs ceque nous trouvons de plus
curieux dans le cerf volant est, cette espéce de petite ®) 7rompe
ou de langue qui lui sert d’instrument pour prendre sa nourri-
ture. Or tout son aliment n’est autre chose qu’une humidité, qui
découle des chesnes et qui approche assez de la substance du
miel liquide. Nous voyons cette petite /rompe ou cette petite
langue tres bien et fort ingenieusement representée dans les
figures de Æoefnagel, qui sont assûrément les plus faciles et
les plus reguliéres que nous ayons vûës jusques ici. Nous fai-
sons voir encore dans cet insecte la maniére étrange dont ses
ailes sont pliées et ramassées ensemble sous écailles, dont elles
sont revêtues : nous découvrons encore à l’extremité des ailes
(c) Cervus volans. Laurus volans Lucanus.
(a) Vaginipennia, animalia.
(b) Proboscis.
et des Jointures ou nous appercevons de petits muscles, qui
leur donnent le mouvement : c'est pourquoi, lorsque leurs ailes
sont blessées, on en voit sortir de l'humidité, cequi n'arrive
Jamais aux ailes, dont toute la substance est membraneuse.
Nous pouvons encore faire voir vingt et une sortes de
(c) boucs ou de chevres rolantes. Les cornes de ces insectes sont
fort longues, et il y en a qui les ont branchuës et par semées
de petites pointes et comme d’une espéce de petits pointes et
comme d’une espéce de petits boutons : mais 11 y en a d’autres,
dont les cornes sont composées de plusieurs parties longues
et unies, qui s’insinuent et s’'emboëtent les unes dans les autres,
et dans les endroits, ou ces mêmes parties se joignent, on re-
marque de petits neuds. Nous avons une autre sorte de chevres
volantes, dont les cornes et les jambes som extrémement tendres
et délicates, mais qui dans les jointures, ou les muscles sont
enfermez, sont d’une grosseur extraordinaire. Nous avons aussi
une espéce de guêpe, dont les jointures des membres paroissent
comme des neuds.
Nous gardons encore, outre cela, dix et sept sortes de chevres
volantes, mais dont les cornes sont beaucoup plus courtes.
Entre celles cy on en trouve une espéce, qui bat des ailes avec
une vitesse incroïable : ce qui fait qu’en flamand on lui donne
le nom de (@) Kever-vlieg : c’est à dire #n escarbot qui approche
de la nature des mouches. Cequ'il y a d’extraordinaire dans
cet escarbot, et ce qui le fait differer de tous les autres, c’est
qu'on remarque que ses dents ont en dedans diverses branches :
cet insecte vole de jour.
Nous avons encore neuf sortes de chevres volantes, qui ont
les cornes encore plus courtes que celles, dont nous venons de
parler.
Enfin entre les escarbots, que nous avons, il s’en trouve trente
et deux sortes, dont les cornes sont parsémées de petits neuds
d’une structure fort étrange : car il y en a qui ressemblent
a des grains de raïsin, d’autres qui s'ouvrent comme les fueilles
(c) Capricorni volantes.
(a) Scarabœus musca.
— 70 —
d'un livre, et enfin il y en a d’autres, dont la figure est fort
differente : il est tres facile par le moyen des cornes de dis-
cerner le mâle de ces insectes d'avec la femelle : ce qui à lieu
aussi dans les papillons qui volent de nuit ou les cornes nous
servent à distinguer le mâle d'avec la femelle. Entre toutes ces
sortes d’escarbots, dont les uns sont un peu longs, d’autres
courts, d'autres ronds, d’autres découpez ou fendus, d’autres
colorez, velus, farineux comme les papillons, d’autres, dont la
superficie du corps est inégale et parsémée d’yeux et de petites
taches, entre toutes ces sortes, disje, nous en pouvons faire voir
une, que nous avons trouvée dans des nids d’abeilles sauvages.
La plus part de ces escarbots, dont nous venons de parler, ne
volent que de nuit.
Nous pouvons encore faire voir quatre sortes de ces (a) escar-
bots verds et dorez, qui rendent une vapeur fort desagreable,
et dont les cornes ressemblent fort bien à celles des ckevres
volantes. Les mâles sont plus petits que les femelles.
Nous gardons encore quatre sortes de (P) cantharides, dont
nous croyons que la nature et les proprietez ne différent point
de celles des escarbots dorez, dont nous venons de parler. Nous
avons aussi des œufs d’escarbots dorez, qui ressemblent assez
à des perles. Quelques uns de ces insectes ont des cornes par-
semées de nœuds ou de petits boutons, et d’autres les ont toutes
semblables à celles des chevres volantes. Nous pouvons montrer
une sorte de ces escarbots, dont le corps est tout couvert de
petits trous qui ressemblent à ceux que l’on voit sur les déz
à coudre : Nous avons eu cette derniere sorte de Monsieur
Guillaume Piso autrefois Medecin du Prince Maurice de
Nassau, et tres habile dans sa profession.
Nous avons encore six sortes d’escarbots dont le nez res-
semble en quelque façon à celui d’un pourceau; c'est pourquoi
en flamand on les nomme (© v/5egende Verkens, c'est à dire
pourceaux volants.
(a) Buprestis.
(b) Cantharis.
(c) Porcelli volatiles.
= 71 —
Nous gardons encore une espéce d’escarbots, que nous pou-
vons bien mettre au rang de ceux dont nous venons de parler :
On les nomme en latin proscarabæus, où vermiculus maïalis.
Nous en pouvons montrer de.trois sortes, dont les deux pré-
mieres ont les cornes comme les cketres volantes; et la troi-
siéme les a persémées de petits boutons. Goudart nous en a fait
la description, mais 1l les represente tresmal.
Ensuite nous pouvons faire voir une autre sorte d’escarbot,
à qui on donne en flamand le nom de (@) Verffender, c'est à dire
devorant : cet animal se ruëé d'ordinaire sur les vers de terre,
et apres les avoir tuez par le moïen de deux dents qu’ila, il en
suce la substance. Le Sieur Goudart est tombé dans trois
erreurs au sujet de cet insecte; ceque peutêtre nous montrerons
quelque part ailleurs. Nous trouvons que Wouset nous a non
seulement donné la description de cet animal, mais que même
il nous represente le ver et la #ymple, dont il se forme. Nous
en avons de cinq sortes outre leurs vers et leurs nymphes dans
lesquelles on n'appercoit pas les membres si distinctement que
dans l’insecte même : ces animaux ont les cornes semblables à
celles des chévres volantes, et leurs ailes se plient d’une ma-
niere fort étrange.
Outre ceuxcy nous en avons encore quatre autres sortes, qui
se mettent tantôt sur le dos et tantôt sur le ventre, et qui res-
serrant où ramassant ensemble la tête et la poitrine, et les
pressant contre la terre, font un saut en l’air en allongeant
leur corps. C’est cequi fait qu’en flamand on leur donne le
nom de ®) SHring-haen-T'orren, c'est à dire des escarbots qui
tiennent du naturel des sauterelles.
Nous gardons encore un’autre sorte d’escarbot, qui se tenant
ferme sur ses jambes de devant et courbant sa tête entre deux
fait entendre un son sourd des vieilles murailles ou des vieilles
piéces de boïs, ou il se tient d'ordinaire : Et ce son, qu'il rend
(a) Séaphilinus.
(b) Scarabæus locusta.
est quelquefois si clair, que quelques superstitieux l’entendans
de nuit, se sont imaginez que cétoit la voix de quelques lutins
ou de quelques esprits folets. Or parceque ce son vient appa-
remment de l'agitation de sa tête 1l semble qu'on lui pourroit
fort bien donner le nom de Sow-cephalus c'est à dire un
animal, qui rend un son par le mouvement de sa tête. Nous
trouvons aussi d’autres sortes d’escarbots, qui rendent leur son
en frottant leur tête contre leur poitrine, ou bien aussi en
pressant et frottant leur ventre ou leur queüe contre les écailles,
dont leurs ailes sont revêtuës.
Nous pouvons encore faire voir quatre sortes d’escarbots,
que les Hollandois nomment () Scxzld-pad-Torren, cela veut
dire des escarbots, qui ont quelque conformite ou quelque res-
semblance avec les Tortuës : nous gardons aussi les vers et
les Nymphes, dont ces insectes proviennent. Goudart nous fait
la description de denx sortes de ces escarbots.
Nous avons encore un’autre sorte (© d’escarbot, dont la queüe
est faite comme un aiguillon; cequi ne nous à encore jamais
paru dans aucun autre.
Nous avons de plus un escarbot tres petit avec la #y"m%4e,
dont 1l provient. Cet insecte se forme de ces petits vers sans
pieds, qui se trouvent renfermés sous cette prémiére peau deli-
cate, dont les feueilles des saules sont revêtuës et ce ver trouve
là un aliment convenable, jusqu'aceque ses membres ayent
atteint leur perfection et leur juste grandeur, il vienne en suite
à prendre la forme de (d »ymphe.
Outre celui dont nous venons de parler, nous en avons encore
un autre, qui est aussi tres petit, et qui s’engendre d’un petit
ver qui mange et qui demeure dans cette racine, jusqu'a ce
qu'enfin 1l vienne à se changer en #ymphe, cet animal se trouve
aussi dans de vieilles piéces de bois.
Enfin nous pouvons encore faire voir des escarbots, qui pro-
(b) Scarabœus Testudinatus.
(c) Scarabœus aculeatus.
(d) VNympha.
viennent de ces vers, qui mangent de la chair séche : nous avons
aussi les zyphes, dont ces insectes se forment immediate-
ment. Nous pouvons aussi par le moiïen de ces petis vers faire
décharner et nettoyer les os de la chair dont ils sont revêtus.
Denombrement des insectes, qui sont compris sous la troyziéme
espéce, ou dans le troisiéme rang des changemens naturels,
et auxquels on donne le nom de (® nymphe dorée pendant
qu'ils souffrent ce changement.
Pource qui regarde les imsectes qui souffrent la troiziéme
espéce des changemens, et dont les membres venans à s’enfler
et à croître, forcent enfin la peau ou ils étoient renfermez, et
prennent la forme de ) #ymphe dorée, qui à la verité ne repre-
sente pas les parties de l'animal. si distinctement que la
(8 zymphe même prémierement nous mettons dans ce rang
(h) les papilions, qui volent de Jour.
Entre ces papillons 1l s'en trouve dont le mouvement est
fort lent, et d'autres au contraire, qui se meuvent dans l'air
en une infinité de manieres et avec une vitesse incroyable nous
en avons de cinquante et quatre sortes, entre lesquelles il s'en
trouve, qui nous sont venus des pais étrangers, comme de
France, du Bresil et d’autres lieux.
Entre ces papillons qui volent de jour, nous en pouvons
faire voir vingt et quatre sortes des plus grands, seize de
moiïenne taille, et quinze des plus petits.
Nous en gardons encore quelques vers ou quelques chenilles
et quelques M) zymphes dorées de ces papillons, avec encore
des vers, qui sont demichemilles et demi papillons. Nous pou-
vons encore representer au vif la mamiére dont les papillons
sont situez dans leur derniére peau, dans lequel temps on leur
(e) CArysalis.
(f) CArysalis.
(g) VNympha.
(h) CArysalis.
donne le nom de (à) xymphe dorée. Nous faisons voir aussi en
petit comment 1ls sont colorez, et comment leurs ailes com-
mencent à pousser apres qu'ils se sont dépoüillez de la men-
brane dont 1ls étoient revêtus. Nous conservons encore la petite
(b) Zrompe, les petits fourchons et l’estomach des papillons. Et
nous pouvons aussi montrer comment toutes les couleurs de
leurs ailes paroissent au travers de la membrane qui les couvre,
lorsque le papillon est sur le point de se dépoüiller pour la
derniére fois. Nous pouvons même faire discerner tous les
membres du papillon dans la chenille, dont 1l se doit former;
outre cela nous pourrions encore vous apprendre beaucoup de
particularitez curieuses touchant ces insectes, si le temps nous
le permettoit presentement.
Nous enseignerons aussi en temps et lieu la maniére. de
peindre les papillons en se servant seulement des couleurs de
leurs ailes, sans y en ajouter aucun’autre; et nous ferons voir
de plus comment on les pourroit représenter en relief par le
moiïen du plâtre : Cequi assürément peut passer pour un secret
fort rare, puisque nous ne croyons pas que personne avant nous
ait Jamais fait cette découverte. Nous ferons voir encore com-
ment on peut conserver les ckenilles en les remplissant de cire,
de plâtre, d'air ou de suif de chandelle : cequi pourtant a
principalement lieu dans les chenilles velües.
Nous montrerons encore comment on peut étendre les ailes
des insectes en un'infinité de façons et les remettre, pour ainsi
dire dans leur état naturel. Nous enseignerons aussi le moïen
de découvrir et de faire paroître les ailes dans le tems même
qu'elles sont encore cachées, et nous ferons voir comment en
les étendant, on les peut sécher de la maniére qu'on veut.
Nous vous apprendrons encore (si le temps et la commodité
nous le permettent le moïen de faire croître leurs ailes d’une
maniere monstrueuse et tout à fait extraordinaire : qui plus
(a) CArysalis.
(b) Proboscis.
est nous rapporterons dans la suite beaucoup de particularitez
touchant l'accroissement de ces ailes, et touchant cette humidité
qui se meut dans les arteres, dont elles sont parsémees. Enfin
nous ferons voir comment on peut exciter de petites vessies et
de petites ampoulles sur ces ailes, et nous proposerons encore
quantité de découvertes, qui seront d’un grand usage et de
grande utilité tant dans la physique, que dans la Medecine.
Ainsi nous remarquons que Fabius Columna en considerant
l'aliment que prennent les ckemelles, qui doivent se changer en
papillons, en a tiré cet avantage, qui est que par là 1l a reconnu
la conformité qui se trouve entre les vertus et les proprietez de
diverses parties. Car 1l assûre que, lorsqu'une ckenille mange
de plusieurs plantes, c’est une marque certaine qu’elles ont la
même vertu. Nous trouvons encore d’autres naturalistes, qui
disent que chaque cenille a son aliment particulier; si bien
que de cette maniere il faudroit dire que chaque plante auroit
sa chenille particuliere. Mais, si cela est vrai, 1l s'ensuit neces-
sairement que toutes les plantes, dont une même cerille tire
son aliment, conviennent en vertu et en proprietez,; et ainsi que
diverses plantes ne doivent être considérées que comme une
seule.
Pourcequi est des papillons, il s'en trouve de plusieurs
sortes : Car A/drovandus nous en décrit de cent dix et huit
sortes tant de ceux, qui volent de Jour, que de ceux, qui volent
de nuit Mouset nous en represente de quatre vingt six sortes :
et nous en trouvons cinquante dans les figures de Zoef-nagel.
Le Sieur Goudart nous a aussi dépeint septante et sept sortes
de ceux qui volent de Jour, et huit de ceux qui volent de nuit.
Mais, outre le changement ordinaire qui arrive à ces insectes,
nous ne voyons pas que ces auteurs nous ayent rien découvert
de fort particulier; et }oef-nagel même ne nous en a rien
laissé que les figures ; bienque de cependant nous ayons observé
dans les changemens de ces animaux des merveilles inexpri-
mabies. Et certes 1l auroit bien mieux valu exposer le change-
ment tout simple d’une chenille seule, afin de servir d'exemple
— 76 —
pour les autres, que s'amuser à raporter tous le changemens,
qui leur arrivent, et à dépeindre leurs diverses couleurs et leurs
nymphes et ainsi de manquer au plus utile et au plus nécessaire.
Or nous esperons faire voir ceque nous pouvons, dans cette
matiére, quand nous parlerons de la (4) mouche ephemere (c’est
une sorte d’insecte, qui nait et qui meurt en un Jour, ainsique
nous avons déja dit cy dessus.) Nous montrerons encore par
un seul exemple toutes les particularitez, que nous avons remar-
quées dans les changemens des chenilles ; et c'est alors que nous
tàächerons de découvrir les mysteres inexprimables de la nature,
et de montrer par ce moiïen la sagesse adorable de son Auteur.
Et en vérité lorsque nous examinons serieusement les choses
rares et curieuses qui se trouvent dans ces sortes d'animaux,
et quand nous considerons comment la nature y fait paroître
sa netteté, sa beauté et sa diligence, et comment elle se montre
réglée dans l’irregularité même de ces changemens; quand nous
considerons, disje, toutes ces choses, nous avons du penchant
à croire qu'elle a voulu déployer dans ces petites creatures
toute la force et tous les secrets de sa sagesse, et exposer ainsi
ses merveilles impénétrables à ceux qui s'appliquent avec soin
à la recherche des veritez naturelles.
(À suivre).
Le Gérant,
RGUPDDIE
(a) Æphemera, dia vel hemerobius.
Sommaire du Numéro 26 d'INSECTA
Entomologie générale :
Pages
Achard:{(J.). — Monographie du genre Azphionthe Bates (6 fig.) 29
Pouillaude (1). — Description d'un Cétonide formant un genre nouveau
et une espèce nouvelle du groupe des ÆZe{erorrhinidæ...................… 43
Houlbert (G.). — Notes pour servir à la classification des JAMWoONUS,
coléoptères longicornes de la tribu des Prionine! (ffin\..................... 47
Entomologie rétrospective :
Olivier (E.). — Classification des Espèces du genre Z#s et genres voisins,
TeRRABRICITS Men aie nee Nes DEA RS se nn NN Re AE OR EN AN TRE ER 50
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par |. Swau-
NERDANAL ((S22LR)E 20: creuser ns eemeereenesenene see OU UNS Rene 67
Échanges et rédaction d'INSECTA
+.
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECTA
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
“SI IS I
Abonnements annuels :
Rrancer M ne sde D NS ET RE ONE PR PU 18! »
Étraneerenr ee ei CUS CR ARR encor dE 20! »
Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
Un “Numéro dASECARN ES TR RE NES 1:60
PRET DUR 9: “nf Re
Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
TROISIÈME ANNÉE MARS 1913 NUMÉRO 27
INSECTA
Revue lllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
À
IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES
1913
APR 17 1918 ]
ational use”
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
CONTRIBUTION A LÉTUDE DES THYSANOPTÈRES DE FRANCE
I. — Description d’une nouvelle espèce et d'un nouveau genre
de la famille des Phlæothripidæ.
Rem ENUILLET,
Préparateur à la Station entomologique de Paris.
Les thysanoptères de notre pays sont encore relativement très
peu connus. J'en ai entrepris l'étude et serai très reconnaissant
à tous les entomologistes
qui voudront bien m'en-
voyer des matériaux à
examiner. Je décris ci-
dessous une forme très
intéressante que M. E.-].
Cotte, chef des travaux
zoologiques à la Faculté
des Sciences de Mar-
seille, a découvert aux
environs de cette ville,
dans les calices déformés
de fleurs du Dianthus
Caryophyllus CPI):
Cette espèce, qui appar-
tient à la famille des
Phlæœothripidæ, ne peut
entrer dans aucun des
FiG. 1. — Fleurs de Dianthus Caryophyllus var.
virgineus L. déformées par Porphyrothrips Cottei
Vuil. — Allauch (H.-J. Cotte). Un peu grossi.
genres qui y sont actuellement décrits. Il est bien certain que
INSECTA, Mars 1913.
6
PAST RME
les limites entre les coupes génériques, dans l’ordre des thysa-
noptères, sont encore très mal définies et devront être modifiées;
mais cela ne pourra se faire que lorsque l’on connaîtra un plus
grand nombre de formes. Pour celle que je décris ici je dois donc
créer un nouveau genre :
Genre Porphyrothrips, genre nouveau.
Tête plus longue que large et plus longue que le prothorax.
Trois ocelles dans les deux sexes. Antennes de huit articles.
Cône buccal obtus, arrivant au niveau des hanches antérieures;
palpes maxillaires à deux articles, le premier beaucoup plus
court. Prothorax élargi postérieurement; plus large que la tête.
Abdomen sans appendices spéciaux autres que les soies et les
épines. Fémurs inermes. Tarses antérieurs munis d’une dent dans
les deux sexes. Ailes bien développées dans les deux sexes, non
rétrécies au milieu. Longueur du tube égale environ aux 3/5 de
celle de la tête. Différenciation sexuelle secondaire peu marquée.
Ce genre nouveau est voisin des genres C7yplothrips Uzel et
Phlæothrips Haliday dont il se distingue surtout par la pré-
sence d'ailes chez le mâle et d'une dent aux tarses antérieurs
chez la femelle et par ses joues non verruqueuses. Espèce type :
Porphyrothrips Cottei, nouvelle espèce.
FEMELLE :
Dimensions (en millimètres, sauf les longueurs des articles
d'antenne qui sont en microns). — Longueur de la tête, 0,25
(0,22 à 0,29) ; largeur 0,19 (0,18 à 0,20); longueur du ptothorax,
0,16 (0,15 à 0,17), largeur, 0,27; largeur du mésothorax, 0,32
(0,31 à 0,34); largeur de l'abdomen, 0,36 (0,34 à 0,38); longueur
du tube, 0,14 (0,13 à 0,15). Antenne : I, 20 u; 2, 40; 3, 57u:;
4, 61m; 5, 61m; 6, 57m; 7, 49m; 8, 34u; longueur totale, 0,38
(0,36 à 0,40).
Coloration générale. — Tête, thorax et abdomen marbrés de
pourpre et de jaune clair (d’où le nom générique). Pattes et
antennes d’un jaune clair plus ou moins enfumé.
Tête (FIG. 2). — Longueur égale aux 6/5 de la largeur.
Côtés à peu près parallèles (à hauteur de la base des yeux lar-
geur 0,180, à l'insertion du thorax 0,172, plus grande largeur
0,188). Distance séparant les articles basilaires des antennes
F1G. 2. — Tête et prothorax de F1G. 3. — Cône buccal de Porphyrothrips Cottei
Porphyrothrips Cottei Vuill., Q. Vuill., ©. Gross. = 190.
Gross. = 65.
égale au tiers de leur diamètre. Vus à un grossissement de
380 diamètres, les côtés du contour de la tête paraissent dentés
en scie. Une assez forte épine en arrière de chaque œ1l et quel-
ques soies épineuses, plus petites, entre les yeux et sur le dessus
de la tête; douze soies épineuses sur la face intérieure de la tête,
au-dessus du cône buccal.
Yeux. — Longueur 76; largeur 57 u. Situés à la partie anté-
rieure de la tête, séparés par une distance égale à leur largeur
ou plus grande. Facettes elliptiques, de 104 de longueur. Pas
de soies entre les facettes.
Ocelles. — Au nombre de trois. Placés entre les yeux, aux
trois sommets d'un triangle équilatéral, les deux postérieurs tout
près des yeux. Marbrés de rouge avec croissant d’un brun rou-
geatre foncé.
D
Cône buccal. — Plus large que long; à sommet obtus (FIG. 3).
Portant sept soies sur sa face antérieure; quatre soies près de la
base du palpe maxillaire qui est composé de deux articles, le
premier incolore, beaucoup plus court, le second brun clair, cylin-
drique, muni de cinq soies. Palpe labial de deux articles très
courts.
Antennes (FIG. 4). — Plus longues que la tête vue en dessus,
à peu près de même longueur que la tête y compris le cône
F1G. 4. — Antenne
de P. Cottei Vuil-
let, ®. Vue dorsa-
lement. Gr.—190,
Mésothorax.
buccal. Premier article cylindrique, 2-5 ovoides
ou piriformes, 6 parallèle, 7 subparallèle, un peu
atténué distalement, 8 en pointe, presque aussi
large à la base que 7. Une aire sensorielle sur le
deuxième article. Sur chacun des articles 3-5, deux
cônes sensoriels accompagnés chacun d’une forte
soie. Sur l’article 6 un cône sensoriel et une forte
soie. Un certain nombre de soies plus fines sur
tous les articles (voir fig. 4). Coloration générale
de l'antenne Jaune clair; articles 1 et 2 enfumés,
3 bien transparent, 4-7 de plus en plus enfumés,
8 comme 7.
Prothorax (fig. 2). — Contour en trapèze dont
la petite base (bord antérieur) mesure 0,18, la
grande base 9,27 et la hauteur (longueur du pro-
thorax) 0,16. Deux petites épines courbes, laté-
rales, près de l'angle antérieur et deux épines plus
fortes à l'angle postérieur; deux très petites
épines en arrière du bord antérieur et une autre,
de chaque côté, au milieu du bord latéral.
— Côtés parallèles. Longueur 0,16, largeur 0,32.
Métathorax. — À côtés parallèles mais rétréci à la base.
Largeur 0,30, longueur 0,14.
Pattes. — Antérieures d’un jaune clair; hanches tachées de
rouge; fémur taché de rouge à la base et enfumé surtout à l'ex-
Re
trémité; tibia en fumé surtout à la base; tarse clair avec une tache
d'un brun foncé à l'extrémité Courtes soies dispersées sur la
surface du fémur et du tibia; une soie spiniforme à la hanche;
fémur inerme; tarse avec une dent peu développée (fig. 2).
Intermédiaires et postérieures colorées de même sans les taches
rouges des hanches et bases des fémurs; pareillement garnies de
soies, sauf la soie spiniforme des hanches. Longueur des tibias
antérieur et intermédiaire, 0,13; du postérieur, O,17.
Fi. 5. FrG. 6.
F1G. 7. Fra. 8.
F1&. 9.
FrG. 5-9. — Segments abdominaux 1 à 9 de Porphyrothrips Cottei, Q. Les chiffres romains
indiquent l’ordre des segments. La figure 6 correspond à chacun des segments 3 à 6.
La moitié gauche de chaque figure indique la disposition des soies dorsales et latérales,
la moitié droite celle des soies ventrales quand il y en a. — Figures schématiques.
Ailes. — Non rétrécies au milieu. Longueur de l’ensemble
replié sur le corps : 0,91.
Abdomen. — Segments 1 à 5 à peu près d'égale largeur. Les
segments 2 à 7 portent dorsalement et de chaque côté deux
fortes épines transversales disposées comme chez 77ichothrips
— 82 —
ruber Moulton. Les figures 5 à 9 indiquent d’ailleurs schémati-
quement la disposition des épines sur chacun des segments abdo-
minaux (la figure 5 pour les segments 1 et 2, la figure 6 pour
les segments 3-6, etc.); la moitié gauche de chaque schéma repré-
sente la disposition des soies spiniformes dorsales ou latérales,
la partie droite les soies ventrales.
Longueur du tube, 0,14 (0,13 à 0,15); largeur à la base, 0,07
(0,06 à 0,07); largeur au sommet, 0,03 (FIG. 10 et 11).
MALE :
Dimensions (en millimètres, sauf les longueurs des articles
d'antennes qui sont en microns). — Longueur de la tête, 0,25;
largeur (au tiers antérieur), 0,19;
longueur du prothorax, 0,16;
largeur, 0,26; largeur du méso-
thorax, 0,20; largeur de l’abdo-
men, 0,27. Antenne : x, 20 u;
2, 424; 3, 53u; 4, 57; 5, 574;
6,57: 7,534; 8,31 u; longueur
totale, 0,38.
Coloration gé-
nérale.— Comme
la femelle.
Téle NU
peu rétrécie en
F1G. 10. — Extrémité du neuvième seg-
ment abdominal et tube de Porphy- arrière, sa plus Rue. 11. — Extré-
rothrips Cottei Vuill., 9. Vue dorsale. mité än ne de
Gross. = 190. grande largeur p, Cottei Vuill,
, ; g'. Vue ventrale.
au tiers anté- Gross. = 190.
térieur; appendices, yeux et ocelles semblables à ceux de la
femelle.
Pattes. — Dent du tarse antérieur plus développée que chez
la femelle.
Ailes. — Un peu plus courtes que chez la femelle; longueur
de l’ensemble replié sur le corps, 0,88.
LARVE :
De même coloration générale que les adultes. Cependant la
teinte rouge est plus concentrée sur le prothorax, le mésothorax
et les derniers segments abdominaux.
Tête. — Atténuée en avant et en arrière, sa plus grande lar-
geur vers le milieu de la partie visible dorsalement.
Antenne (FIG. 12) à articles 1 et 2 courts, subégaux; ar-
ticles 3-7 décroissants, une aire sensorielle sur le
deuxième article et un cône sensoriel sur le qua-
trième.
Prothorax. — Plus large et moins long que la tête.
Mésothorax. — Plus large que le prothorax.
Métathorax. — À peine plus large que le méso-
thorax.
Abdomen. — Les cinq premiers segments de
même largeur, les autres régulièrement décroissants.
Longueur du tube, 0,07; largeur à la base, 0,05;
largeur au sommet, 0,03.
Longueur totale de la larve : 1,55.
F1G. 12.
Nombre d'exemplaires étudiés : Onze femelles, un ns
e la larve
mâle, une larve (Collection de la Station ento- de
: : : Porphyrothrips
mologique de Paris). Cottei Vuill.
Gross. = 190.
Habitat. — Tous les exemplaires étudiés ont été
capturés par M. H.-J.Cotte,à Allauch (Bouches-du-Rhône), dans
les fleurs de Dianthus Caryophyllus L. (s.-esp. vérgineus L.); on
doit d’ailleurs attribuer à Porphyrothrips Cottei la formation
d'une cécidie de cette plante signalée par M. Cotte (Recherches
sur les Galles de Provence, 1912, p. 18) et qui consiste en une
déformation du calice. Ce dernier est brusquement courbé en
angle obtus (fig. 1).
Dans un premier envoi de ces cécidies qui nous a été fait le
3 Juin 1912, nous n'avons trouvé que des larves; sur notre de-
mande, M. Cotte a bien voulu faire une seconde récolte de calices
déformés le 16 juin; c'est dans ce second envoi que nous avons
trouvé les exemplaires décrits plus haut.
Description d’une espèce nouvelle appartenant
au genre COPTOMIA Burm. (Col. Cetonidæ)
Par I.. POUILLAUDE.
Coptomia Lambertoni, . sp. (FIG. 1-4). — Vert à reflets
rougeûtres, les parties vues normalement paraissant rouges et
les parties vues obliquement paraissant vertes. Hérissé de poils
noirs.
Tête. — Clypeus fortement échancré, ses bords externes
arrondis vers l'extrémité; ponctuation fine; le front seul hérissé
de quelques poils noirs.
Pronotum trapézoidal; ses bords latéraux arrondis, très fine-
ment rebordés et portant une rangée de cils extérieurement à
la bordure. Base, légèrement, |
mais nettement échancrée. Ponc-
tuation sétigère irrégulière, éga-
lement répartie. À chaque angle
antérieur et visible sous toutes
les incidences, une tache rouge
d'étendue variable, non délimi-
tée, la couleur s'atténuant dans de ed
, Coptomia Lambertoni (Gr. nat.).
les reflets rouges du disque. (Coll. de M. René Oberthür).
Scutellum à base arrondie, les côtés légèrement sinués; ponc-
tuation semblable à celle du pronotum.
Elytres profondément échancrés, se rétrécissant brusquement
derrière les épaules qui sont nettement sællantes. Angles api-
caux légèrement arrondis. Ponctuation sétigère répartie en lignes
longitudinales formant des sillons fortement marqués (environ
13 sillons sur chaque élytre). Quatre taches rouges visibles sous
toutes les incidences : les antérieures petites, irrégulières sur le
sommet de la partie saillante de l'épaule; les autres allongées
80 —
sur les bords latéraux, depuis l’échancrure jusqu'à l'angle posté-
rieur externe des élytres.
Pygidium de même couleur que le dessus du corps, marqué
| de petites stries sétigères dirigées trans-
versalement à la base, puis prenant peu
à peu, vers l'extrémité apicale, une dis-
position circulaire et concentrique de
façon à entourer deux petites rosaces
de stries très voisines l’une de l’autre
et quelquefois confluentes à 1 mm. de
, p. # LA A A
es SOL amter: l'extrémité du pygidium.
toni. Tête vue de face (Gr.: ;
6 diam.). Dessous du corps de fond vert à
reflets bleus présentant de nombreuses plages rouges.
Saillie sternale très courte, arrondie à l'extrémité.
Région des coxæ antérieures et moyennes couverte d'une
villosité jaunâtre, les autres parties portant, avec quelques poils
Fig. 3. — Coptomia Lambertoni. (Gross. : 2 diam.)
Jaunâtres, des poils noirs comme le dessus du corps, mais dans
une ponctuation beaucoup plus clairsemée.
— 87 —
Arceaux abdominaux verts à bords plus foncés, marqués de
rouge à leur partie moyenne, le dernier de couleur bleue, son
bord libre cilié.
Paites. — Fémurs verts, les nioyens et postérieurs marqués
de rouge; tibias et tarses verts. Bords
externes des tibias antérieurs tridentés
chez la femelle, la dent proximale à
peine visible; les tibias antérieurs du
mâle présentent seulement la dent ter- 2=°- Fi +.
minale voisine de l'articulation. Il n'y a Fic. 4.
pas d'autre différence sexuelle notable. Coptomia Lambertoni Pouill.
Dimensions en millimètres :
Longueur totale, la tête non comprise... 18 mm.
PFoneteundes élire enr re 12 MM. 5.
Largeur du prethorax à la base... 8 mm. 5.
Éarreuraucépaules "0." TONNES.
Une remarque s'impose au sujet de la répartition des cou-
leurs, qui varie avec les individus de cette espèce dichroïque.
Les taches et les reîlets rouges du dessus du corps ont une
étendue et une intensité très variables. J'ai notamment cons-
taté sur un individu que l'élytre droit ne présente pas de tache
marginale rouge, la couleur y étant d’un vert bleuâtre sans
aucun reflet rouge, tandis que l'élytre gauche est très visible-
ment rougeûtre dans la même région.
Pour le dessous du corps, les variations sont analogues et
de plus le bleu apparaît souvent sur les bords des arceaux abdo-
minaux et toujours sur le dernier arceau.
Type dans la collection de M. René Oberthür, ainsi que
plusieurs exemplaires mâles et femelles provenant de Mada-
gascar : Tananarive (M. Lamberton), Antsianaka et lac Alaotra
(Perrot frères).
I. POUILLAUDE.
ER Des
ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES
Panorpa communis L. et germanica !. (Ins. Névr.)
de la faune française.
Variations dans les taches des ailes.
Par J. LACROIX,
Membre de la Société Entomologique de France et de la Sociedad
Aragonera de Ciencias Naturales.
Nous avons pu examiner un nombre assez respectable de
Panorpa communis 1. et germanica L. de la faune française
et, principalement pour la première, nous avons reconnu une
très grande variabilité dans les taches des ailes. Nous pensons
que la connaissance de ces différences est utile. Il est bon de
montrer dans quelles limites ces deux espèces peuvent varier.
On nous pardonnera d'entrer dans des questions de détails
pouvant paraître très inutiles à quelques-uns, mais qui se jus-
tifient à nos yeux. Nous ferons ainsi mieux connaïître deux
espèces très répandues et communes en France, et nous suppri-
merons, par ce petit travail, certaines difficultés et hésitations.
Nous accompagnons cet article de quatorze dessins —-
on voudra bien ne pas nous tenir rigueur de leurs imperfections
— qui feront mieux voir que le texte les différenciations sur
lesquelles nous voulons insister.
a) Panorpa communis L.
Ne faisant pas ici un travail de description, nous ne présen-
terons pas en détail l'espèce communis 1ype et nous nous conten-
terons de simplement étudier les taches qui ornent ses ailes.
La Panorpa communs type — nous entendrons ainsi la plus
fréquente, celle qui donune véritablement les autres — présente
une /ache basale placée au-dessous de la zervure cubitale. Elle
nous semble bien limitée par cette dernière, d’une part, et le
rameau placé immédiatement au-dessous, d'autre part (FIG. 1).
En largeur elle peut être plus ou moins variable, mais n’acquiert
pas des dimensions exagérées. Elle fait défaut à l'aile infé-
rieure.
Nous trouvons ensuite, un peu avant le milieu des deux ailes,
trois taches qu'il est possible de nommer #édianes (groupe
médian). Chacune d'elles peut, à son tour, être désignée d’une
façon spéciale. Plus près de la région costale, deux d’entre elles
occupent surtout l'aire radiale, c'est-à-dire celle parcourue par
la nervure du même nom et ses différents rameaux. Elles
peuvent néanmoins s’é-
tendre jusque dans les
champs sous-costal et
méme costal.
Quoique ces deux ta-
ches occupent une même
région, 1l est encore très
facile de leur assigner
des noms spéciaux les ; F1G. 1. — Panorpa rade L.
différenciant une fois pour toutes : la plus interne, celle, par
conséquent, la plus rapprochée de la base de l'aile, est placée
non loin de la naissance du sec{eur radial où même sur son
origine; ce sera la /ache radiale. Dans le type elle est générale-
ment irrégulièrement arrondie et ne dépasse guère, en haut, la
nervure sous-costale, en bas, la nervure procubitale qu’elle ne
touche pas toujours (F1G. 1). En tout cas elle est isolée. L'autre
tache de la région radiale est située au-dessus, ou à peu près,
du {Ayridium 1). Elle pourrait, pour cette raison, porter le nom
\
(1) Le fAyridium est cet espace clair que l’on peut voir à la naissance du
premier rameau procubital. À cet endroit la nervure procubitale et son premier
rameau sont un peu effacés.
—— 90 —
de Zache thyridiale. Sa forme est assez variable et aussi son
étendue. Dans notre figure 1, elle est très longue, peu large,
comme une bande qui remonte jusqu’à la région costale et des-
cend assez bas dans l'aire radiale. Elle a ce faciès dans un
grand nombre d'individus que nous considérons comme appar-
tenant au type. La troisième /ache médiane occupe un certain
espace des &res procubitales (très peu) et cubitale et va assez
souvent toucher le bord marginal postérieur de l'aile antérieure
(quelquefois aussi de la postérieure). Sa forme est assez irré-
gulière. Nous l’appellerons /ache cubitale où encore ar ginale
postérieure.
On voit, d’après la figure 1, l'aspect que peut prendre chacune
des Zaches médianes à l'aile postérieure; 1l varie beaucoup sui-
vant les individus. Mais les positions occupées sont les mêmes
et les noms employés pour ce même groupe à l'aile antérieure
sont 1c1 parfaitement utilisables.
Après les Zaches médianes on rencontre, partant du ptéro-
stigma pour aller se terminer sur le bord postérieur de l'aile,
une bande sinueuse assez large, puis dans le bas, plus à droite,
une petite tache arrondie (FIG. 1) à l'aile supérieure et en
triangle allongé à l'aile inférieure (1). Ce nouveau groupe, à
cause de sa position, peut être dénommé /ache plérostigmale
(nous employons le singulier car le groupe ptérostigmal peut
ne former qu'une seule tache, comme nous le verrons). Dans la
figure 1, elle est incomplète; dans quelques cas, même dans le
type, elle peut être complète : elle affecte alors la forme du Y
renversé (ou mieux d’un À grec), ayant les deux branches plus
ou moins entières et plus ou moins élargies —— la bifurcation
se produit au niveau de la deuxième branche de la nervure pro-
cubitale — La tache ptérostigmale peut être complète à l'aile
antérieure et incomplète à la postérieure ou réciproquement.
(1) Il est bien entendu que la forme type représentée par la figure 1 n’est
pas exclusive. Toutes les variations sont possibles. Nous voulons simplement
exprimer ici que le type communis reste dans une certaine limite.
— O1 —
Enfin, dans les régions préapicale et apicale on voit (FIG. 1)
une large tache touchant l'extrémité de l’aiie. Nous la nomme-
rons aprcale. Sa forme et son étendue sont assez variables.
Néanmoins, pour ce qui concerne son étendue, nous dirons
qu'elle est le plus souvent assez large, pleine, c'est-à-dire sans
aréoles claires enfermées dans sa masse ou présentant, au
contraire, quelques cellules hyalines isolées. Toutefois, dans ce
que nous considérons comme le type de communs, elle est assez
homogène, formant une masse véritable, et ne consiste pas en
des taches plus ou moins épaisses à peine réunies entre elles par
des traînées simplement estompées. Pour ce qui est de sa forme,
il est à peu près impossible de la fixer.
À côté de ce type dont nous n'avons présenté qu’une partie
(les ailes) 1l existe une variété déjà établie (1) : Panorpa com-
mums L., var. vulgaris
Imhoff. On voit immé-
diatement la différence
qui existe entre elle et
celle précédemment étu-
diée (FIG. 2). Les taches
sont beaucoup plus lar-
ges et certaines d’entre
elles, séparées dans le
F1G. 2. — Panorpa communis L.,
type, sont ici réunies. var. vulgaris Imhofr.
Tout d'abord la zache basale déborde les limites que nous
lui connaissons. De plus, dans le groupe médian, les 7adiale et
marginale postérieure forment, par leur union, une bande irré-
gulière, élargie ou rétrécie suivant les points examinés. Sa
forme est d’ailleurs très capricieuse et son étendue assez
variable.
(1) Nous avons profité de cette description partielle du type de communs
pour donner aux différentes taches des ailes des noms particuliers. Nous
l’avons fait sans aucune prétention espérant tout simplement simplifier
notre tâche.
— 02 —
Cette disposition particulière, dans le groupe médian, est
accompagnée d’une sorte d’exagération dans les dimensions des
autres taches. La /4vridiale est plus large et la p/érostigmale
est assez souvent complète aux deux ailes.
Néanmoins (la figure 2 en fournit un exemple), cette dernière
n'est pas forcément complète dans cette variété et elle est
sujette à des irrégularités assez fréquentes.
Souvent la /ache aficale est plus étendue, moins découpée sur
ses bords et émet peu de prolongements limitant des espaces
clairs.
La variété vulgaris se rencontre avec le type et ne semble
pas habiter de préférence certaines zones.
Maintenant que nous connaissons le /ype et la variété vul-
garis, 11 nous reste à voir les autres formes qu'il est encore
possible de rencontrer.
1. Nous avons pu exa-
miner des exemplaires
de communis capturés
dans le Nord et l'Est
de la France, qui se font
remarquer par la réduc-
tion très sensible des
Re LA OUETIAE ES taches. La basale, les
Ailes avec taches plus réduites ; échantillon du nord à
de la France. trois du groupe médian
sont petites, occupant une place très restreinte et dépassant à
peine, quelquefois, l'espace de deux nervures (FIG 3). La /ache
apicale est aussi moins étendue, mais elle conserve une réelle
homogénéité. Quant à la p/érostigmale, elle est doublement
incomplète : la fourche externe est simplement représentée par
un véritable point arrondi et l’interne est très visiblement séparée
de la partie basilaire {il y a alors trois taches ptérostigmales).
Nous avons vu plusieurs spécimens de cette forme venant du
Nord, et notre collègue M. Gelin en a rapporté de CAälons-
sur-Marne, d'une excursion qu'il y fit le 23 mai 1912. Malgré
nos recherches personnelles dans l'Ouest et la grande quantité
d'échantillons pris et examinés par nous, nous n'avons encore
pas trouvé cette forme dans cette dernière région. :
Elle appartient évidemment au type Il s’agit ic1 d’une
diminution dans l'étendue des taches, qui sont au complet;
de plus, ia /ache apicale est pleine et constitue une masse
uniforme.
2. Notre très sympathique correspondant, 47. /osse, nous a
envoyé du lac de Saint-Point (Doubs) quelques exemplaires de
Panorpa communis à étudier. Parmi eux se trouvait un échan-
tillon qui a retenu notre attention et que nous signalons 1c1
(FIG. 4). Les taches sont assez réduites et l’une d'elles, la
radiale du groupe médian, fait totalement défaut à l’asle supé-
rieure. De plus, la basale
est beaucoup moins fon-
cée et très petite.
Nous ne voulons pas
prétendre que cette par-
F1@. 4. — Panorpa communs 1.
ticularité doive nous ar-
Aile supérieure gauche. Une tache médiane manque
rêter trop longtemps et Echantillon du lac de Saint-Point (Doubs).
qu'elle justifie, pour cet insecte, une place spéciale dans la
nomenclature, mais nous la considérons comme très intéressante
et mdispensable à connaître. Bien des aberrations et même des
variétés nommées ne sont pas aussi tranchées que cette forme;
nous n'insisterons cependant pas outre mesure, car la particula-
rité qu’elle présente ne s'observe que sur les ailes antérieures.
Aux ailes postérieures, en effet, il n'y a qu'une forte réduction
des taches.
3. La troisième forme, que nous représentons dans la figure 5,
fait partie du Musée d’'Elbeuf et a été prise en Seine-Infé-
rieure. Elle est véritablement intéressante et nous la caractéri-
serons ainsi :
—— 94. ss
À l'aile supérieure la lache basale est absente et la thyridiale
à peine estompée, Landis que Les radiale et cubitale sont réduites.
La plérostigmale très incomplète, avec absence réelle de La
fourche externe, l'inierne étant détachée de La base (FIG. 5).
A l'aile inférieure Les taches radiale et marginale postérieure
font défaut, la thyridiale est à peine estompée; la ptérostig-
male comme dans l'aile supérieure.
Dans Les deux ailes la tache apicale est réduite.
Nous ne saurions trop insister sur cette forme absolument
remarquable et ax moins aussi mtéressant que la variété v#/garis
dont nous avons parlé plus haut. Elle s'éloigne franchement du
type non seulement par la diminution sensible des taches, mais
encore et surtout par la
disparition de quelques-
unes d'entre elles.
On pourrait peut-être
objecter que cette ab-
sence de certaines taches
provient plutôt de l'2#2-
maturité de la bête et
, , e A 2 ,
F1G. 5.— Panorpa communis L., ab.? Couloni Lacroix. qu ilnes agit là n1 d'un
Some du Musée d’Elbeuf, pris dans la Seine- accident, ni d'une varia-
iférieure.
ton. Nous ne le croyons
pas : 1l nous à été, en effet, permis de voir, parmi les nombreux
sujets examinés, des échantillons non encore adultes et nous
avons constaté que chez eux les taches, à peine marquées
quelquefois, étaient cependant au complet.
Aussi dans cet exemplaire du Musée d'Elbeuf, que nous avons
pu étudier grâce à l’obligeance de M. Coulon, les taches absentes
le sont véritablement, à notre avis, et la bête constitue au moins
une aberration assez remarquable.
Nous proposons, à cause de son intérêt qui nous semble réel,
de la nommer Panorpa communis L., ab.? Couloni n. nov. la
dédiant à A. Coulon qui a bien voulu nous la confier.
Ici peut se placer une observation qu'on pourrait ne pas
manquer de nous faire. — Notre aberration? Couloni, repré-
sentée dans la figure 5, ne serait autre chose que l’exagération
de la forme illustrée par la figure 4. Elle serait reliée au type
non seulement par le spécimen du lac de Saint-Point (FIG. 4),
mais encore par d'autres sujets du Nord et de l'Est de la France
(FIG. 3). Il ne faudrait donc pas considérer ab.? Couloni
comme pouvant constituer une forme réelle, en raison même
de ces liens.
À cela nous répondrons simplement que s'il nous fallait
tenir compte des intermédiaires existaht entre communis type
et variété vulgaris, et nous baser sur l'existence de ces chaînons
pour ne pas admettre cette dernière forme unanimement
Acesptée, «nous ne. la
prendrions pas en consi-
dération.
Nous pourrions, en
effet, si nous le vou-
hons, représenter toute
une série de formes qui
nous feraient insensible-
ment passer du type de
COMMUNS, même très F1a. 6. — Panorpa communis L.
; ; Echantillon de l'Ouest (Deux-Sèvres).
peu marqué, aux échan-
tillons les plus tachés de la variété vulgaris.
Et d’ailleurs, pour quelles raisons n’en serait-il pas ainsi?
Il s’agit là d'une espèce dont la variabilité est grande; nous ne
nous étonnerons pas alors de rencontrer quelques formes parmi
de nombreux sujets et, entre elles, des transitions manifestes.
4. Nous représentons, dans la figure 6, un exemplaire de
Panorpa communis L. assez curieux. Les taches sont très déve-
loppées : à l’aile inférieure même, dans Le groupe médian, la
radiale et la cubitale sont unies par un mince trait d'union.
A l'aile antérieure elles sont libres quoique assez étendues.
—_— 06 _—
Cet exemplaire, à ce point de vue, est déjà intéressant : il
montre un passage entre communs type et var. vulgaris; et, en
étudiant d’ailleurs, comme nous l'avons fait, sur beaucoup
d'échantillons, on trouve nombre de sujets qui, sous le rapport
de l'étendue des taches, présentent autant d'intérêt.
La /ache ptérostigmale est, dans la figure 6, incomplète, la
fourche externe, dans les deux ailes, n'étant représentée que
par une tache assez réduite. Nous ne devons pas d’ailleurs
trouver ce fait extraordinaire, car la même tache est très variable
et souvent incomplète dans v#/garis même.
Mais ce qui, 1c1, nous semble le plus curieux, est bien certaine-
ment la physionomie assez spéciale de la Zache apicale. Nous
avons déja dit que celle-ci, dans communis, formait une masse
compacte, sans aucun
espace hyalin, ou pou-
vait présenter, dans son
corps même, une ou plu-
sieurs cellules (une dans
l'aile supérieure de notre
figure) transparentes, gé-
néralement isolées et en
nombre restreint — un à
_
Fig. 7. — Panorpa communis L.
Echantillon du Musée d'Elbeuf, pris dans la Seine- Quatre —. Elles se trou-
Inférieure.
vent dans la masse de la
tache et ne se disposent pas en série régulière touchant le
bord apical.
Or nous voyons, dans la figure 6, des espaces clairs assez sem-
blables entre eux et en nombre assez grand (6 à l’aile supérieure,
4 à l'aile inférieure), disposés le long du bord apical et donnant
à la tache du même nom une physionomie que l’on ne rencontre
pas habituellement dans l'espèce que nous étudions (il est bien
entendu que nous ne parlons pas ici d'anomalies frappant un seul
côté du corps, mais de particularités existant sur les quatre ailes).
La figure 6 est celle d’un cas très accentué de cette forme;
il faut toutefois ajouter qu’elle peut ne pas être toujours aussi
caractérisée. La figure 7 représente un autre exemplaire s'y ratta-
chant très étroitement. Il est originaire de la Seine-Inférieure
et fait partie de la collection du Musée d'Elbeuf. Les taches
sont, en général, plus étendues et la #/érostigmale est complète
à l'aile supérieure.
Nous nous contentons, pour le moment, de simplement
signaler cette forme, sans nous demander si elle est justifiable
d'un nom nouveau.
5. Parmi les échantillons envoyés par M. Coulon se trouvait
également celui reproduit par la figure 8. Il nous a paru assez
nettement caractérisé et se séparer suffisamment de tout ce
que nous avons vu Jusqu'à maintenant pour justifier une appel-
lation nouvelle. Et au
risque de faire dire que
nous voulons encombrer
la nomenclature, nous la
nommons Panorpa com-
munis L., ab? aperta
n. nov.
Nous la caractérise-
rons ainsi : Zaches, en
F1G. 8. — Panorpa communis L., ab.? aperta Lacroix.
LA 4 LA +
général, réduites : la ra- Echantillon du Musée d’Elbeuf, pris dans la Seine-
diale, à l'aile inférieure, Yférieure.
très peu marquée; la ptérostigmale est incomplète avec la
fourche externe nullement représentée aux deux ailes. Tache
apicale incomplète, divisée, sans homogénéité avec ses diverses
parties peu reliées entre elles par des traînées plutôt estompées.
Cette tache apicale ne touche pas, ou très imparfaitement et sur
in faible espace, Le bord agpical (FIG. 8).
On nous dira peut-être que, dans l'individu représenté
figure 8, le peu d’étendue et surtout le peu d’homogénéité de
la zache apicale sont en rapport avec une diminution des autres
taches. Nous ne pouvons pas admettre cette objection comme
définitivement concluante : nous avons pu nous rendre compte,
à maintes reprises, en effet, que la petitesse de celles-ci (FIG. 4
et 5) n’entrainait pas forcément une forte régression de la tache
apicale, ni la véritable dissociation observée dans ab.? aperta;
pas plus qu'une exagération des marques des ailes (FIG. 6 et 7)
coïincidait forcément avec une grande homogénéité de la même
tache. Et nous pouvons d'autant plus le dire que nous nous
sommes donné la peine d'examiner un grand nombre de
suJets.
Cette aberration? aperla comme celle déja nommée (Cou-
lon) et celle innommée mais représentée figures 6 et 7, sont
certes, à nos yeux, au moins aussi caractéristiques que la
variété vulgaris. Tout ce qu'on peut dire à leur sujet, c’est
qu'elles ne présentent Zewt-être pas la fréquence et la pério-
dicité de celie-ci. Aussi les considérons-nous, pour le moment,
comme des aberrations.
6. Pour en finir avec
Panorpa communis 1.
nous signalerons encore
un faciès spécial que
peuvent affecter les ailes
de cette espèce. La f-
F1G. 9. — Panorpa communis L. gure (®) pourrait nous
CARO dei OUESE dispenser d'insister.
Nous dirons tout d'abord que, par l'étendue des taches, le
spécimen de la figure Oo se place à côté de var. vlgaris. Mais
ces mêmes taches, qui sont uniformément teintées, présentent ici
une particularité curieuse : elles sont d’un noir foncé le long
des nervures et aussi des nervules apicales (FIG. 9), tandis que
cette coloration diminue très sensiblement d'intensité entre
celles-ci. Il y a comme des rayons longitudinaux d'un effet
absolument spécial (forme 7adiata si elle était justifiable d'un
nom).
Nous hésitons à l’inscrire sous un nom spécial. L’exemplaire
que nous représentons (FIG. 0), si caractéristique, se place,
=— O9 —
comme nous l'avons déjà dit, à côté de var. zwlgaris, tandis
que d’autres examinés par nous et qui seraient suffisamment
radiés s'en éloignent par les taches bien moins étendues et sur-
tout isolées.
À vrai dire, notre opinion n'est pas faite sur cette forme,
cependant bien intéressante, et toutes nos hésitations viennent
de là. Nous espérons, par des trouvailles futures, avoir un Jour
sur elle une idée définitive.
b) Panorpa germanica [.
Panorpa germanica L. est, en France, aussi commune et peut-
être aussi répandue que cor:munts L. Ces deux espèces ne
semblent pas affectionner des localités déterminées; communis
est peut-être plus généralement commune.
LA
Nous prendrons comme type, si on le veut bien, l'exemplaire
représenté dans la figure 10.
On voit immédiatement com-
bien il s'éloigne de communs
(en prenant même les individus
les moins tachés de cette der-
nière espèce). La différence la
plus apparente, celle qui saute Fi. 10.
immédiatement aux yeux, est la DenOpermoraCR LEGO
division excessive de la tache ptérostigmale : celle-ci, même à
sa base, c'est-à-dire tout près du ptérostigma, n’a plus, à propre-
ment parler, l'aspect d’un bande allongée allant au moins jus-
qu'à la deuxième bifurcation procubitale. Elle s'arrête à la
deuxième fourche radiale.
La /ache apicale est réellement moins large mais très homo
gène et touche le bord du même nom.
La figure 10 représente le Œ' tel qu'on le rencontre presque
toujours dans l'Ouest de la France et aussi ailleurs. Un grand
nombre de Q ont des ailes aussi peu tachées mais, comme nous
—— 100 —
le verrons plus loin, ces dernières prennent quelquefois une
livrée plus sombre.
A côté de ce type nous rencontrons quelques € qui sont beau-
coup plus clairs, presque sans marques. La figure 11 en donne
l'aspect.
Comme on peut ie voir, les
taches basale et médianes ont
disparu aux quatre ailes. Seule
la /Lyridiale est représentée par
; un très léger point. Le groupe
PP pra ion LC Er Dr re PCSI DICRILC EIRE
Echantillon du Musée d’Elbeuf, pris en Seine-
Inférieure. beaucoup plus à la deuxième
paire d’ailes —. Enfin, la /ache apicale constitue une bande assez
étroite Zouchant cependant le bord du même nom .
Nous n'avons pas encore trouvé cette forme dans notre région
de l'Ouest (celle représentée figure 11 fait partie des collections
du Musée d'Elbeuf et a été pris en Seine-Inférieure) et nous
ne connaissons, Jusqu'à mainte-
rant, que des ©!
Germanica type est donc peu
marquée; elle a généralement
l'aspect que donne la figure 10.
Mais avec cette forme à taches
F6. 12. divisées que nous considérons
Panorpa germanica L. - et ©. comme typique, on peut voir
des exemplaires (et ils sont assez nombreux au moins dans
l'Ouest) plus marqués.
La figure 12 nous en donne déjà un exemple. On voit tout de
suite en quoi consiste la différence. Les ailes sont visiblement
plus tachées : la fzérostzgmale, à l'aile supérieure, ne consiste
plus en un groupe de quatre marques bien séparées et plus ou
(1)La diminution excessive des taches, la disparition même de quelques-
unes ne correspond pas forcément à une moins grande dimension des ailes.
Nous avons rencontré, en effet, des individus de très petite taille avec
dessins aussi grands que dans figure 10.
MES
moins grandes, mais forme un ensemble véritable dont la base
est cependant encore isolée. Cette dernière partie touchant la
marge costale s'arrête à la deuxième fourche du secteur radial;
on voit ensuite, en descendant jusqu'au premier rameau de ce
même secteur, un espace clair, et la /ache ptérostigmale reprend
à ce point pour se ternuner, complète, jusqu'a la marge posté-
rieure.
A l'aile inférieure elle est encore divisée, mais les différentes
parties qui la composent sont plus développées. Enfin, la /ache
añicale est sensiblement plus large aux deux ailes.
Cette livrée est assez souvent celle qu'ont les Q rencontrées
dans la région de l'Ouest. Mais nous avons capturé aussi, dans
cette même zone, des © aussi marqués qui sont bien, par
l'organisation générale et principalement par les organes
sexuels, des germantca.
Nous connaissons encore une
forme (seulement © Jusqu'à
maintenant) bien plus accu-
sée et véritablement différente
(FIG. 13). Elle est toutefois
reliée au type (FIG. IO et II) F1G. 13. — Panorpa germanica L. Q.
par des intermédiaires. Mais c'est, à notre avis, l’histoire de
toutes les variations lorsqu'il est possible d'étudier un très grand
nombre d'exemplaires : les deux extrêmes, bien éloignées l’une
de l’autre, paraissent l'être beaucoup moins quand on peut inter-
caler entre elles toute une série de formes intermédiaires.
Qu'on place, en effet, le dessin de la figure 11 à côté de celui
de la figure 13 et qu'on tienne uniquement compte de l’impres-
sion qui se dégage du premier coup d'œil, sans étudier les carac-
tères tirés des autres parties du corps, on est tenté d'affirmer
qu'il s’agit là de deux espèces. Qu'on place ensuite (comme
nous l'avons fait) entre eux toute une série d’autres dessins
représentant des intermédiaires et on finit, en passant ainsi
insensiblement de la figure 11 à la figure 13, par s’habituer à
cette différence.
O2
I faut néanmoins reconnaître que cette forme Q (car nous
n'avons pas encore trouvé de O' aussi marqué), représentée dans
la figure 13, se place un peu à part. Nous ne sommes pas habitué,
dans l'espèce germanica, à voir des taches aussi accusées, des
ptéroshismales aussi complètes et enfin, dans le groupe médian,
des radiale et marginale postérieure aussi bien réunies à l’aile
antérieure (1),
Lorsque germanica © affecte cette physionomie (FIG. 13), 1l
devient peut-être possible de la confondre avec certains exem-
plaires de communis. Mais la tache p/érostigmale n'a pas
la même forme que dans communis. Dans germanica, les
fourches sont plus en arc, plus arrondies, limitant un espace
clair ressemblant assez à un O majuscule ouvert en bas. De
plus, cette même tache, dans
son ensemble, est plus grêle,
sensiblement moins large, ainsi
que la fourche interne.
À côté de œ caractère, qui
prend une réelle valeur pour un
Fi6. 14. — Panorpa germanica I... œil exercé, nous nous permet-
var. secrela Lacroix. 3
trons de signaler deux autres
moyens de séparer germantica : très souvent (peu d'exemplaires
nous ont paru ne pas présenter cette particularité), la première
nervule cubitale, celle placée à droite de la tache basale, à l'aile
supérieure, est bordée —— d’un seul côté quelquefois — de brun
pale ou même de noir, simulant alors comme une seconde petite
tache plus ou moins nette. Dans tous les exemplaires de com-
munis que nous avons pu examiner, nous n'avons encore pas
observé cette particularité.
Très souvent encore, dans germanica, la tache thyridiale à
l’aile supérieure est double, c’est--à-dire qu’elle est coupée à la
(x) Nous aurons à étudier un jour si ces différentes formes — dans
communis et germanica — affectionnent plus particulièrement certaines
régions.
— 103 —
fourche formée par le premier rameau du secteur radial. Nous
n'avons pas pu observer ce fait dans l’autre espèce (1).
Enfin nous signalerons, pour terminer cet article, une der-
nière forme que nous avons rencontrée plusieurs fois déjà dans
l'Ouest de la France. Nous la séparons nettement du type, en
raison de ses caractères véritablement tranchés, sous le nom de
Panor ja germanica L.. variété secreta, var. nov., et nous la carac-
tériserons ainsi : /aches des ailes très réduites; base des ptéro-
stigmales, aux deux ailes, ne dépassant pas la nervure radiale
et ne touchant pas Le bord costal. Tache apicale assez étroite,
isolée, c'est-à-dire ne touchant pas le bord du même nor:
(FIG. 14).
Nous avons examiné très attentivement cette forme et nous
devons la rapporter indubitablement à l'espèce germanica. Nous
ne connaissons Jusqu'à maintenant que des ©.
Nous avons pris cette variété à V’ouhé-en-Gätine et dans la
forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres).
Niort, février 1913.
(1) Après les observations que nous ferons sur l’aire d'expansion de ces
diverses formes, nous verrons s’il y aura lieu de les séparer définitivement
dans la nomenclature.
ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE
Le Phénomène des Gouttières à Madagascar
Par C. HOULBERT
Professeur à l'Université de Rennes.
Notre collaborateur, M. C. Lamberton, a publié, l’année
dernière, dans /#secta (n° 15, p. 44-49) quelques détails fort
intéressants sur les Cicadelles (Pytelus Goudoti Benn.), qui
attaquent les Mimosas à Madagascar.
L'une des particularités les plus curieuses de la vie de ces
Insectes, c'est la propriété qu'ils possèdent, lorsqu'ils sont réunis
en grand nombre sur les arbres, de produire des « gouttières ».
Ce phénomène a été fort bien observé et fort bien décrit par
M. Lamberton, cependant, il ne nous paraît pas inutile d’in-
diquer, ici, à titre documéntaire, la relation qui en fut faite,
il y a déjà bien longtemps, par M. J. Goudot, l’un des natura-
listes qui ont exploré avec le plus de soin notre grande île
africaine.
Le document auquel nous faisons allusion est le résumé d’une
lettre, datée de Tamatave (20 avril 1832) et publiée dans les
Proceedings de la Société zoologique de Londres en 1833.
Part. I, p. 11. Le volume I des Proceedings étant rare, le résumé
lui-même est fort peu connu; comme 1l est susceptible d’inté-
resser quelques lecteurs d’/#secta nous le reproduisons tel qu'il
a été inséré dans le célèbre périodique anglais.
GOUDOT (M.). — On a remarkable Phænomenon (connected with a
tree of the genus Morus) observed in Madagascar.
From the branches of this tree, which are covered with a thick
coriaceous foliage, there is seen to fall, more especially towards
mid-day. and under the influence of à burning and almost vertical
sun, à copious and refreshing supply of limpid dew, or rather rain.
On ascending the tree an explanation of this singular property is
at once obtained. A round the vigorous shoots, loaded with leaves,
and particularly at their ramifications, are found large clusters of
larve, covered by a whitish froth, in constant agitation, and pressing
eagerly upon each other in their attempts to apply themselves to the
surface of the bark, from which they extract the sap in such quantity
as to maintain their bodies in a state of saturated humidity. This sap
is afterwards poured out, either through particular organs scattered
over the surface of the body, or by means of the common excretory
ducts, and forms drops of small size, which are gradually collected
into larger drops, and appear to M. Goudot to escape from the bodies
of the larvæ with a rapidity proportioned to the action of the solar
rays. The activity of the larzæ is, in fact, increased in a correspon-
ding degree with the increase in the atmospheric température.
Towards evening, and when the influence of the solar rays is sensibly
diminished, the production of the fluid,
thus singularly secreted, is partialiv
suspended, and the drops fall slowly ;
as night advances, a few rare and
tardy drops are heard at distant
intervals, until at last the altogether
cease, to be again renewed with the
£ = Fic. 1. — Larves du Pytelus
first rays of the morning sun. When Goudoti Benn., à divers stades
fifty or à hundred such clusters RD rire
of larvæ are placed, as often happens, on the same tree, it may well
be imagined that the secretion may become sufficiently copious to
assume the appearance of actual rain.
Some idea of the rapidity with which it falls may be obtained from
the mode in which M. Goudot collected a bottleful for transmission
to the Natural History Society of the Mauritius. He states that in
the beginning of February, he placed under one of the trees in
question a vessel capable of holding about a litre (nearly to an
English quart). The mass of /arvæ selected as purveyors consisted
of from sixty to seventy individuals, about half grown; and the sun
being powerful, the drops were very large, and fell in quick succession.
He estimates that setting aside the loss by evaporation, and by the
animals, which drank from the vessel, he could have filled the bottle
in an hour and a half. The limpid character of the water encouraging
the belief that it was free from any pernicious qualities, M. Goudot
tasted it, and found no unpleasant flavour : he also gave it to some
fowls, without producing any inconvenience. When exposed to the
air, however, it speedily loses its transparency, and assumes a lemon-
coloured tinge.
=UOÛr—
The insect by whose Zarva the fluid is secreted, is described at length
by M. Goudot as a species of the genus Cercopis of Latreille, and
nearly related to the Cercopis spumaria (Cicada Linn.) of Europe;
which latter recalls in miniature what takes places in the large Mada-
gascar larva, secreting, like it, large quantities of white froth, and
suspending itself, with its foamy mantle, from the blades of grass
|
FiG. 2. — Pytelus Goudoti adultes, vus en dessus; à droite et à gauche, les ailes
fermées; au milieu, les ailes étendues (Grand. nat.).
on whichit feeds. It appears to be entirely new, and as M. Goudot had
neglected to name it, Mr. Bennett stated that he embraced with plea-
sure the opportunity of dedicating it to its discoverer, under the name
of Aphrophora Goudoti, the former name having been generically
applied by M. Germar to that subdivision of Latreille’s genus
Cercopis, to which the insect in question belongs. Ile characterized
it as follows :
APHROPHORA GOUDOTI (1). — Aph. nigra ; thorace flavescente, punctis
4 nigris anticis transversim positis, duobus intermediis impressis ;
capite scutelloque flavis, hoc punctis 4 (2-2).
Long. Corp-*r:unc. 71 «lin:
The size above given 1s that of the specimens communicated to
the Society by Mr. Telfair; but M. Goudot stated that the insect
attains a length of 36 millimetres, which is little short of an inch and
a half. He adds, that even after having attained its perfect states,
it remains upon the tree, fixed to the small branches, but in a state
of isolation; and that, having, observed several individuals in this
condition, he perceived that they continued to emit, from time to
time, minute drops of clear and limpid water. He describes the Zarza
(1) Le nom générique plus ancien de P/yelus à été créé par LEPELETIER
DE SAINT-FARGEAU et SERVILLE en 1825.
as being about 30 millimetres in length at its full period of growth,
its colour consisting of an irregular mixture of dull grey, yellowish
and black. The legs are entirely black, and the claws, which termi-
nate the {arsi, very strong. It emits a disagreeable scent.
On voit que le phénomène des « goutfières » a attiré depuis
longtemps l'attention des naturalistes, à Madagascar li).
M. Lamberton l’a observé sur des Mimosas aux environs de
Tananarive, alors que c'étaient les Müriers qui étaient attaqués
à Tamatave. La Cicadelle de Goudot n’a peut-être pas de pré-
férence bien marquée pour une essence ou pour une autre; 1l
est probable qu’elle se comporte comme notre Ap#rophore
écumeuse et qu'elle peut vivre indifféremment sur presque tous
les arbres.
C. HOULBERT.
(1) Voir une Notice d'AUDOUIN sur le phénomène observé par M. Goudot :
Ann. de la Soc. entomol. de France, 1832. Bull. entomol., p. XXXVI.
— 108 —
“ LES VIEUX AUTEURS ”
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suile) ()
Par Jean SWAMMERDAM.
Pendantque cet ouvrage est sous la presse Monsieur 7 ke-
venot, dont le merite et le zéle pour l'avancement des sciences
naturelles, sont suffisamment connus à ceux qui ont entendu
dans les conférences, qui se tiennent à Paris toutes les semaines,
nous a envoie fort civilement les experiences curieuses, que
Monsieur Malpigius Professeur en medecine à Bologne a faites
en dissequant des vers à soye ; et ces mêmes expériences on
été mises au Jour par les soins de la societé Royale de Londres
en l’an mil six cens soixante et neuf. Or outre que cet Auteur
Celebre Semble être parvenu à son but, il a encore été le
prémier et le seul apres Axdré Libavius, qui a rejetté cette
transformation chimerique, et qui nous a découvert en quelque
façon la verité des changemens, qui arrivent aux vers à soye.
Nous allons raporter ici ses propres termes en latin. /#/ra qua-
triduum, dit il, guo tempore bombycis cor tardè movetur,
corporisque moles angustior redditur, discusso exteriori corto,
(Senecte instar) Aurelia quasi novum animal emergit. Expo-
liation completur spatio minuti unius hore com decem secundis,
hacque ratione (ut sorte mih1 videre contigit) pr2mo, celerrimus
est cordis motus, totius corporis habitus convellitur, ita ut sin-
gulæ circulares segmentorum plice emergant, et ex transversali
laterum constrictione externum corium ab interiori separetur;
unde impetu facto, propulla infigni corporis crassite versus
caput, senium deorsum repellitur, et tacheæ portiones à proprits
(1) Voir Znsecta, 14, P. 22.
— 109 —
exlertoribus orihictis divulsæ rapiuntur unà cum senio, quod
tunc deponitur. Intern: ex motu scissura excilaltur in dorso
prope capui, per quam religuum corpus erit, retracla Sensim
deorsum Ssenecla versus anum, juvante non parum flave guodam
core, è crany cavitalibus erumpente, ta ut libera appareat
Aurelia, sex nympha.
Dum exit animal, antenne crassiores et mucosiores à reliquo
Aurelie corpore sejuncle, preter implantationem, à binis crany
caivtalibus eruuntur, ubr revoluta 1psarum productio eundem
silum occupait, qualemn mandibularum bin: olim musculi. Ale
pariler, él crura, suis lerminmis circumscripla apparent, hæc à
sita anteriorum in Bombyce pedum extrabuntur, illæ verd à
lateralibus dorsi partibus, que olim purpuree florebant He
verd exaratæ parses, quoniani adhuc mucolæ sunt, hinc est, quod
invicem de facili hæerent, et sensiim siccescentes 11a arctè uniun-
lur, ul unum videatur indumentum, quod Aurelie speciem
exhibet. Quare cum he partes sint Papilionum propriæ, 1p50-
rumque usibus destinatæ, ivdetur papilionum natura citius, ac
vulgd credilur emergere, altiusque radicari; cum in Bombyce
ante follioul: texturam, alarum inchoamenta, seb secundo et
terlio annulo latitent; antennarum eliam delincattones in
cranio fhant, el expleto folliculo, proprio gaudeant termino
nec incongruum ertl dubilare, novum Aureliæ vilæ genus non
nisi jam geniti Papilionis larvam et velamen esse, ut nequa-
quam excilatus vel percussus externorum in; urus fictè fismetur,
et adolescat, quasi fœtus in utero. C'est ainsi que Malpigius
s'exprime; et nous voyons que ses dernieres paroles s'accordent
parfaitement bien avec les experiences certaines, que nous avons
fait voir autrefois à Monsieur Laurens Magalotti, lorsqu'il étoit
à la suite du Grand Duc de Toscane.
Entre les papillons que nous gardons, et que nous avons
trouvé dans des bôcages, dans des campagnes, sur des arbres,
parmi des fleurs et sur des herbes, il y en a plusieurs, dont
Aldrovandus, Mouset et Goudart nous ont donné la descrip-
tion; mais nous n’en dirons rien à present, non plus que des
8
Ch —
chenilles qu’ils nous representent, entre lesquelles il s'en ren-
contre, dont le corps est raboteux, et d’autres, dont 1l est umi
et égal, quelques unes avec une queüe, quelques autres avec des
cornes, et enfin d’autres d’une forme et d’une structure fort
differente, et dont les couleurs sont si rares, qu'il n’est pas
possible de les dépeindre.
Certainement lorsque nous venons à contempler la beauté
des papillons, nous nous sentons obligez d’avoüer, que dans les
belles plumes des Paons et des Autruches il ne se voit rien
d'approchant : Car leurs ailes sont parsémées comme de perles
et de diamants, qui sont disposez dans un ordre regulier, et
dont l'éclat et le brillant surpasse infiniment celui des couleurs
de l’Arc en ciel. Enfin la nature voulant donner à ces insectes
la derniere beauté, les a pourvüs de quatre ailes, qui semblent
se regarder reciproquement comme dans des miroirs : Et une
preuve certaine qu'une partie de ces ailes ne leur sert que d’or-
nement, c'est que si on leur coupe les deux de derriére, 1ls ne
laissent pas ensuite de voler et de se tourner dans l'air avec
une facilité et une vitesse incroyable. Or 1l est temps de parler
des papillons qui volent de nuit.
Nous mettons aussi dans le même rang les (4) papillons de
nuit. Nous en gardons cent quatorze espéce, avec dix ou douze
sortes de () zymphes dorées, dont quelques unes ont la super-
ficie du corps tout unie, d’autres sont velües, quelques unes sont
colorées, d’autres sont transparentes et d’autres enfin, qui sont
environnées d’une envelope. Nous pouvons encore faire, voir
les œufs dont ces insectes se forment, et dont quelques uns
sont couverts de poils, d’autres sont comme ensevelis dans
l’'écume, et d’autres enfin sont envelopez diversement. Nous
avons mêmes des membranes et des toiles, qui sont tissuës d’une
maniére fort plaisante, dans lesquelles ces petits animaux se
cachent avec une précaution admirable : Et ceque nous trou-
(a) Papilio nocturnus ou palæna.
(b) CArysalis ou Aurelia.
CII
vons encore d’étrange, c'est que bien qu'ils soient dans une
prison fort étroite, ou leur corps est comme plié et ramassé
ensemble, il ne laissent pas neantmoins de faire la toile, qui
leur doit servir d’envelope.
Outre trois sortes de papillons de nuit, qui nous sont venus
des pais étrangers, nous en pouvons encore faire voir vingt et
une sortes des plus grands, trente de moiïenne taille, et cin-
quante et cinq sortes des plus petits.
De plus nous remarquons que le Sieur Goudart nous dépeint
cinquante et sept sortes de (©) xymgphes dorées, entre quelles à
peine s’en trouve t'1l une, qui soit bien representée au naturel,
comme nous ferons voir dans la suite par un ou deux exemples;
si bien que pour rendre les figures parfaites, il faudroit y
changer beaucoup.
Ceque nous trouvons ici de remarquable, cest que tant de
nuit que de jour on entend comme le bourdonnement d’un'in-
finité de petits animaux vivants; et ce murmure ou ce son confus
est non seulement ordinaire aux papillons qui volent de nuit;
mais 1l est même commun à un nombre infini d’escarbots, et à
quantité d'insectes aquatiques, qui apres le coucher du soleil
sortent de l’eau pour s'élever dans l'air : sibienque tant pen-
dant la nuit que durant le jour nous trouvons un'infinité d’in-
sectes, qui se jettent dans les Jardins et dans les campagnes,
pour chercher sur les fleurs et sur les arbres l'aliment, qui leur
est propre. Notre Dieu et Createur, qui ne dort, ni ne sommeille
jamais, ayant fait du jour la nuit et de la nuit le jour pour
ces petits animaux. Nous pouvons attirer plusieurs de ces
insectes à la lumiere d’un flambeau, et ainsi les prendre faci-
lement apres les avoir assemblez par cette surprise.
Entre les papillons de nuit, qui se trouvent dans nôtre
cabinet, nous faisons voir le plus gros de tous, dont Mowuset
nous à fait la description, et du quel il assüre contre toute
sorte d'experience, qu'apres avoir tué les plus petits par le
(c) CArysalis Aurelia. -
— 112:
battement de ses ailes, 1l les engloutit en suite. Et qui plus est
ous remarquons que la pluspart de ces petits animaux ayans
atteint l’âge, au quel il sont propres à la generation de leur
semblable, ne nuisent ni ne font plus de mal à rien, mais que
sans prendre aucun aliment, ils semblent n'aspirer plus qu'a
perpetuer leur espéce : ceque quelques uns font plütôt ou plus
tard, selon que leurs œufs sont parvenus à une plus grande
ou à une moindre maturité : et ces œufs croissent avec eux,
lors même qu'ils ont encore la forme de (4) xymphes ou de vers.
Or si quelques uns de ces Insectes mangent et vivent plus long
temps, ce n’est qu'a cause de leur petits, aux quels ils sont
obligez de fournir de l’aliment; car ceux qui ne nourrissent
point les leurs, meurent incontinent apres les avoir engendrez
sibienque tout le changement, qui arrive naturellement a ces
animaux, ne se fait qu'au regard de ja generation : ceque nous
ferons voir en parlant des expériences, que nous avons faites
sur les abeilles, ou nous montrerons aussi que ce pretendu
gouvernement, qu'on leur attribuë, est entierement chimerique,
aussibien que ces loix tant civiles que domestiques que l’on
établit entr'elles : car en effet tout cela n’est fondé que sur la
passion et sur les mouvemens, qui les portent à perpetuer leur
espéce : et 1l est impossible de remarquer parmi ces petits ani-
maux la moindre marque de domination n1 de superiorité. Il
est bien vrai que Ja Reine (à qui on donne faussement le nom
de Roy) est suivie des autres abeilles; mais cela ne se fait
nullement par quelque droit de préémince : cela arrive seule-
ment de la même maniere qu'entre les chiens, qui suivent par
troupe une chienne, lorsqu'elle vient en chaleur, et cherchent
tous les moyens imaginables de l’approcher.
Pour cequi regarde la mouche (a) ephemere (c’est à dire qui
nait et qui meurt en un Jour) la nature a tres sagement pourvû
à sa propagation, car si on l'empêche de s’accoupler, elle jette
(d) Wympha.
(a) Æphemera hemerobius. Diaria.
nn
sa semence tout comme les poissons et c'est dans ce temps là
qu'on la voit se remuer et s’agiter sur la superficie de l’eau.
Nous avons encore une sorte de papillons, dont Bauhin
parle dans son livre des animaux qui volent, qu'il a écrit en
François et qui est imprimé en l’an mul cinq cents quatre vingt
tre1ze.
De plus nous pouvons faire voir plusieurs papillons de nuit,
qui se forment ordinairement de (M) ces vers, qui mangent le
papier, les étoffes et les fueiiles des arbres. Entre ces vers il
sen trouve, qui portent continuellement avec leurs petites
maisons, de même que les Tortuës, comme on pourra voir plus
bas dans nos expériences particulieres. Entre ces papillons,
dont nous parlons, et les autres papillons il y a cette difference,
que les premiers s’elancent tout d’un coup en l’air, au lieu que
les derniers battent quelque temps de leurs ailes et les font
trembler, avant que de voler et de s'élever en haut : et c’est
ceque nous voyons aussi arriver à d’autres insectes, qui apres
s'être reposez quelque temps veulent voler derechef.
Nous avons encore cette sorte de papillons, dont le mâle a
des ailes mais dont la femelle n’en a point. Nous voyons aussi
que le mâle de la fourmi a cet avantage, qu'outre qu'il est
exempt du travail de la maison, la nature la encore enrichi de
quatre ailes. Ainsi nous voyons que le mâle des (© abeilles n’a
aucun soin de la nourriture des petits, et qu'il semble n'être
destiné qu'a la propagation de son espéce: et c’est peut être
la raison, pourquoy il vit si peu de temps. Car nous remarquons
que les femelles le tuent incontinent, apres que la chaleur de
l’accouplement est passée. Nous gardons deux sortes de ces
papillons tant mâles que femelles, mais le mâle, a les yeux
plus gros que la femelle; cequi a lieu aussi entre les abeilles.
et les mouches (à) ep%emeres, aussi bien qu'entre les fourmis et
plusieurs autres Insectes.
(b) Tirea.
(c) Afei.
(a) Æphemera, hemerobius. Diaria.
Nous avons aussi quelques papillons, dont les ailes ressem-
blent à des plumes : Et nous voyons que les couleurs et les
marques, que l’on apperçoit sur les ailes des papillons en
general, ne viennent que des petites plumes, dont elles sont
couvertes, et dont les couleurs et la structure sont également
inexprimables à cause de leur diversité : C’est ceque nous ferons
voir quand nous parlerons de la maniere, dont leurs ailes pous-
sent et s'étendent tout d’un coup. Alors nous rapporterons aussi
plusieurs choses tres curieuses, et qui meritent l'attention de
ceux qui s'appliquent à rechercher les mysteres de la nature.
Nous pouvons encore faire voir une sorte de papillons qui
volent toujours tout droit; c’est pourquoy la nature les a
pourvû d’une queüe un peu longue; ce mouvement égal et uni1-
forme les distingue des autre papillons qui volent d'ordinaire
obliquement et en biaisant. Le Docte Arnauld Senguerd dans
ses reflexions naturelles nous propose la queüe de ces insectes
comme la cause de l'égalité ou de l’ingalité de leur mouvement.
Enfin nous gardons encore une sorte de (P) mouches qu'A/dro-
vandus met au nombre des plus gros moucherons. Nous en
avons de cinq sortes, Hoef-nagel nous en a dépeint de seize
sortes. Cet insecte s’engendre d’un ver qui se trouve ordinaire-
ment sous l'herbe. Nous pouvons même voir deux (a) 7ymphes
dorées, dont ces mouches se forment, où les parties nous pa-
roissent assez distinctement : C’est pour cela que nous les
pouvons bien mettre au nombre des ) #ymphes mêmes. De plus
nous remarquons que le sieur Gouwdart nous a donné la des-
cription d’une de ces #7mphes.
De la quatriéme sorte des changemens naturels des Insectes,
c'est à dire de laccroissement lent et presqu'insensible de
leurs membres.
Apres avoir exposé les changemens simples, qui arrivent aux
Insectes, nous allons passer à d’autres, qui sont plus composez,
(b) Zipula Terrestris, ou culex maximus.
(a) CArysalis, ou Aurelia.
(b) Wympha.
— 115 —
et qui se font d’une maniere si obscure et si difficile à com-
prendre, que les termes mêmes manquans pour les exprimer,
nous avons été contraints de donner le nom d'œufs aux Insectes,
lors qu'ils sont en un tel état, qu'a les regarder exterieurement,
on n y peut découvrir aucunes parties perceptibles. Mais neant-
moins 1l est certain que ces changemens n’ont pas la moindre
affinité, n1 la moindre ressemblance avec ceux, qui se font dans
les œufs.
Mais pour faire une description plus juste et plus exacte de
nôtre quatriéme espéce de changemens; nous dirons premiere-
ment que dans cet état l’insecte est effectivement une veritable
(@) xymphe, qui à la verité ne nous paroît pas telle, à cause
qu'elle est environnée d’une peau ou d’une membrane qui la
cache à nos yeux, et qui nous empêche d’en découvrir les parties.
Si bien que nous ne ferons aucune difficulté de faire compa-
raison de cette #y##/%e avec celles dont nous avons parlé en
traitant de la seconde et de la troiziéme sorte des changemens;
seulement avec cette precaution que nous exposerons aupara-
vant la difference, qui la distingue en quelque façon des deux
autres; afin d’en avoir par ce moeïen une idée plus claire et
plus distincte, et de mieux comprendre en quoi cette quatrieme
sorte de changemens (ou la nymphe est renfermée dans une
membrane) differe de la prémiere, où nous avons considéré
(a) l'animal comme ayant la forme de #ymphe.
Or avant que d’entrer en matiére, nous remarquerons en
passant que l’animal, avant que de souffrir les changemens de
la seconde et troiziéme espéce, a eû déja la forme d’un œuf ou
d’un ver renfermé dans une membrane, sous laquelle il a la
forme de #ymphe sans avoir aucun aliment : et c’est cequi à
lieu aussi dans cette quatriéme sorte de changemens. Si bien
que comme les changemens de la seconde et de la troiziéme
espéce different de la premiere en ce que dans celles là on ne
(a) Wympha.
(a) Wymph-animal
— T0 —
découvre qu’un ver, au lieu dans celle-cy on apperçoit l'animal
même, dont les membres viennent en-suite à croître avec le
temps; de même aussi la quatrieme sorte des changemens dif-
fere de la premiere pour la même raison.
Et comme il arrive dans la seconde espéce des changemens
que les vers étans sortis de leurs œufs deviennent ensuite
nymphæe-vermiculi c'est à dire des vers sous la forme de
nymphes; nous voyons de même que dans les changemens de
la troiziéme et de la quatriéme espéce les vers prennent la
forme de #ymphe, apres s'être dépoüillez de la membrane,
dont ils étoient revêtus : mais 1l n’en est pas ainsi des chan-
gemens de la prémiére, car alors l’animal sort tout parfait hors
de l'œuf; et il ne luy arrive plus d'autre changement dans la
suite, si ce n’est que ses membres, qui étoient déja tout formez,
croissent et s'étendent avec le temps; c’est pourquoy 1l me
semble qu'on luy pourroit donner avec raison le nom de
nymph'animal.
Or la #ymphe, que nous rangeons sous la quatriême sorte
des changemens, convient parfaitement bien avec celle, que
nous avons proposée au commencement du Chapître que nous
avons fait de la troiziéme espéce des changemens naturels.
C’est pourquoy les membres de l’animal nous y paroissent plus
distincts que dans la (a) xymphe dorée; mais nous les décou-
vrons aussi facilement que ceux des vers, qui ont déja pris la
forme de #ymphes. Si bien qu'au commencement du Chapitre,
dont nous venons de parler, nous pourrions bien inserer ces
mots. Puisqu'en considerant cette nymphe, nous y découvrons
une difference fort notable (dont nous parlerons tantôt) sous
nous sentons obligez de proposer une quatrième espece de chan-
gements pour la distinguer des autres : quoique cependant la
nymphe, dont nous parlons dans la quatriéme espéce des chan-
gemens semble avoir beaucoup de conformité avec celle, que
nous avons proposée au commencement du troisieme chapitre
des changemens naturels.
(a) CArysalis ou Aurelia.
Mais pour traiter cette matiére le plus clairement qu'il est
possible; 1l faut premierement sçavoir que quoique dans les
vers, qui sont compris sous cette quatriéme espéce, de change-
mens, les membres croissent de même que ceux des #y7mphes
et soient disposez de la même maniere sous la peau, qui les
couvre; cependant ils ne paroissent jamais au jour. Car Les
vers, qui en se changeans en nymphes se dépotillent d'une peau
qui nous cachoit tous leurs membres, ne la quittent pas pour
Lors. Et Les nymphes qui sont comprises sous cette quatriéme
espéce des changemens venans a prendre la forme de l'animal,
se dépoüillent tout d'un coup de deux peaux, ou de deux mem-
branes dont l'exterieure est sa plus epaisse, au lieu que les
autres n'en quittent quune.
Et ceque je trouve d’admirable dans les vers, qui souffrent
les changemens de la quatriéme espece, est qu'ils conservent
fort souvent la forme, qu'ils avoient auparavant; et quoiqu'ils
s'en éloignent un peu quelquefois, il y reste pourtant toujours
quelques traces de vers et ils demeurent sans mouvemnt sous
la membrane dont ils sont revêtus : et c’est au dedans de cette
membrane que leurs membres commencans à pousser et à
s'etendre, ils prennent la forme de ) xymphes.
: Or puisque le ver, qui se change en #ymphe sous la peau qui
l’environnoit, ne laisse pas pourtant de conserver sa prémiére
forme, nous jugeons à propos de luy donner le nom de #y"mpha
vermiformis c’est à dire un 2er, qui a la forme de #ymphe :
et nous en usons de cette maniére afin de le distinguer des
autres nymphes.
Mais avant que de passer plus loin, nous trouvons qu'il est
necessaire de remarquer que dans cette sorte de changemens il
y a une difference considerable; car il y a de ces vers, qui sont
revêtus d’une peau dure, et d’autres, qui sont seulement envi-
ronnez d’une membrane fort délicate et fort flexible. Or cette
difference de peau rend ce changement non seulement plus
(b) Wymfha
AIO —
grand ou moindre; mais même elle fait qu’il est tellement
obscur et confus, qu'il nous paroît comme inconcevable. Et il
faut remarquer ici que lorsque les vers, dont la peau est delicate,
viennent à se changer en nymphes, cette peau s'’accommode à
la figure ovale du corps de l'animal : Mais il arrive tout le
contraire aux vers, qui sont revêtus d’une peau dure, car cette
peau à cause de sa roideur ne pouvant se plier, ni s’accommoder
à la forme du corps, qui se change, garde la même figure qu’el
l’avoit, lorsque le ver en étoit encore environné.
Or cette peau dure, dont nous venons de parler, nous donne
cet avantage, que par son moïen nous découvrons facilement
la transpiration insensible qui se fait dans les #ymphes. Et
dans ces sortes de vers nous remarquons que lorsqu'ils prennent
la forme de #ymgles, ils remplissent entierement la peau qui
les environne, mais qu'ensuite changeans insensiblement de
couleur, ils se resserrent peu à peu et s’éloignans des extrémitez
de la membrane, dont ils étoient revêtus ne la remplissent plus
qu'à demi. Enfin cette #y"mphe ou ce ver, qui en a la forme,
venant à se resserrer à cause des humiditez superflües, qui s’éva-
porent, noûs fait découvrir dans la peau du ver deux cavitez
ou deux vuides l’un vers la tête et l’autre vers la queüe. Et ces
vuides s’accroissent continuellement, jusqu'a ce qu’enfin l’ani-
mal ait atteint sa force et sa perfection requise. C’est ce qui
arrive aussi dans les œufs frais, ou Harvé (dont l'expérience
et le merite sont connus à tout le monde) remarque qu'il se
fait un vuide ou une cavité, qui s’augmente avec le temps à
cause des humiditez, qui transpirent.
Bienque tous les vers, qui souffrent les changemens de la
quatriéme espéce ne conservent pas également leur prémiére
forme, mais qu'ils semblent s’en éloigner quelquefois et prendre
la forme d'œufs : Cependant à cause qu’il leur en reste tou-
jours plusieurs marques, il nous semble qu’on les doit ranger
sous cette quatriéme espéce, et qu'on leur peut donner fort à
propos le nom de .rymphe-vermiculi; c'est à dire des vers, qui
ont la forme de #ymphes. Et quoiqu'il y ait plusieurs gens tres
habiles, qui les prennent pour des œufs, comme Entr’autres
— 119 —
Goudart, Mouset, Redi et ces Messieurs Azglois, qui nous ont
décrit les plantes, qui croissent aux environs de Canbrige;
Neantmoins nonobstant toutes ces Autoritez nous soûtenons
que ce ne sont que des vers, qui prennent la forme de nymphes,
lorsque leurs imnembres viennent à pousser et à s'étendre et que
c'est sans fondement que ces Messieurs leur ont donné le nom
d'œufs.
De plus les trois auteurs, que nous venons de citer ne consi-
derent pas cet œuf pretendu comme renfermant l’animal, mais
comme rempli d’une humeur, dont l’animal s’engendre ensuite
par transformation. Mais ces Messieurs Anglois en jugent plus
sainement; car dans leur livre des plantes ils doutent avec
raison si ce nest pas une (à yymphe dorée, qui est renfermée
dans l’œuf, et ils avoüent franchement qu’ils n’ont point de
termes pour exprimer ce changement. Mais ils se méprennent
fort en ce qu'ils disent que ces œufs sont à l'égard des
mouches ce que Les nymphes dorées sont à l'égard des papil-
lons : Car leur #ymphe dorée est effectivement l’animal même;
et leurs œufs ne sont autre chose que la peau du 7er dans la-
quelle nous découvrons non pas une #ymphe dorée, mais une
veritable (©) yymphe, qui nous represente fort distinctement
et au naturel toutes les parties de la mouche même comme nous
pouvons faire voir à toute heure : outre que cette transformation
est absolument fausse et chimerique. Cependant apres avoir
exposé cette matiere, sans nous amuser a faire des disputes
de mots, nous laisserons à un chacun la liberté de ses opinions;
et nous nous contenterons seulement de raporter ces œufs pre-
tendus à la quatriéme espéce des changemens, car c’est en cela
seul que consiste toute l'utilité qu'on en peut tirer.
Mais afin d'expliquer plus particuliérement ces changemens
confus et embarassez, nous dirons encore une fois que bien que
(a) CArysalis ou Aurelia.
(b) Siguidem eodem modo se habent hec ova ad muscas, quo Aurelie ad
Papiliones.
(c) VNympha.
Re Ge
les vers se changent, ils gardent pourtant la peau, sous laquelle
leurs membres se sont accrus. Et si la membrane est molle et
flexible, elle s’accommode à la figure de la Nymphe, qu'elle
renferme. On peut voir les mêmes anneaux, qui divisent le corps
du ver, marquez sur sa peau; mais ils semblent quelquefois
s'effacer et disparoïître dans la suite; particuliérement lors-
qu'auparavant on avoit de la peine à les discerner dans le ver;
ou bien que la peau delicate, dont il est revêtu, venant à
s'étendre, nous rend ces incisions ou ces anneaux entierement
imperceptibles.
Nous avons remarqué dans quelques uns de ces œufs pre-
tendus que cette membrane, qui les environne, est étendüe sur
le corps de la #ymphe d’une maniére, qu’elle nous en fait pa-
roître distinctement la tête la poîtrine et la queüe.
C’est pourquoi il y a de ces #ymphes, qui nous paroissent
composées de petits anneaux, et d’autres, qui semblent n’en
avoir point, comme ces Messieurs Anglois ont tres bien re-
marqué. Mais quoique les vers, dont la peau se durcit, de-
viennent en croissant une #7"m#phe, ils ne perdent pourtant
jamais la forme qu'ils avoient auparavant. C’est ce que nous
ferons voir Ensuite par nos figures, et que nous ferons encore
mieux comprendre, si le Dieu tout Puissant, dont nous implo-
rons le secours, nous donne le temps de mettre au jour les expe-
riences que nous avons faites, et que nous faisons encore tous
les jours avec tout le soin et toute l’application, dont nous
sommes capables. C’est alors que nous exposerons aux yeux de
tout le monde les œuvres admirables du Createur, qui à nôtre
confusion, nous ont été si peu connuës jusques ici afin que nous
le considerions avec toute la veneration et tout le respect, que
nôtre ignorance nous empêche de lui rendre. Nous glorifions
encore nôtre Dieu et lui rendons graces de ce qu’il lui a pleu
éclairer nôtre esprit de cette lumiere naturelle, qui nous sert
à découvrir la providence et sa toute puissance, par laquelle
il soutient toutes ses creatures. Nous avoüons cependant que
ni nous ni personne n'avons pu vous representer que l’ombre
des ouvrages merveilleux de notre Dieu. Cequi certes nous
= Al
devroit rendre infatigables dans la recherche des causes et des
efiets des choses naturelles, et nous porter plutôt à faire des
expériences, qu’à lire les livres de nôtre Cabinet. Nous voyons
presentement que la plupart des gens sont aveuglez jusqu’à ce
point que de croire qu'ils doivent trouver toutes les veritez du
monde dans leur cerveau, même celles qui sont surnaturelles, et
qui surpassent la portée de nos esprits. Or 1l est certain que
nous ne connoissons les choses naturelles que par leurs effets,
et que nous sommes entiérement incapables d'en connoître les
veritables causes.
Mais pour venir à nôtre but, nous vous dirons que la qua-
triéme sorte des changemens consiste 64 ce que Le ver ayant
quitté La prémiére forme, qu'il avoit dans l'œuf, ou il etoit ren-
fermé comme une nymphe sans avoir aucun aliment, vient en
suite à croître peu à peu par Le moïen de l'aliment qu'il tire du
dehors, jusqwa ce gw'enhn il prenne sous sa peau la forme d'une
seconde nymphe, et qu'il perde son mouvement comme la pre-
miere fois. Maïs 1l reprend son mouvement en peu de jours apres
que Les humiditez superflües, dont 1l étoit rempli, se sont dis-
sipées par transpiration. Et apres que ce ver s'est dépouille tout
d'un coup de deux peaux, on le voit revêtu de plus beaux
ornemens, et étant devenu en &äge de se marier, il ne s'applique
plus qu'à perpetuer son espéce.
Dénombrement des insectes qui sont compris sous Les
changemens de la quutriéme sorte.
Apres avoir expose le plus clairement, qu’il nous a été pos-
sible, les quatre sortes de changemens, et avoir designé les
animaux, qui sont compris sous la prémiere, la seconde et la
troiziéme : nous Jugeons à propos de faire le dénombrement
de quantité d'insectes, qui appartiennent à cette quatriéme
espéce de changemens. Prémierement nous y raportons les œufs
des Insectes tant ceux, qui contiennent un ver simplement, ou
nr LÉ Pier
un (@ ver sous la forme de #ymphe, que ceux, qui renferment
l'animal tout parfait. Or nous trouvons que les vers sont situez
dans leurs membranes de même que les insectes parfaits, et de
même que la #ymphe dont nous avons fait la description dans
cette quatriéme espéce de changemens. Et soit que les animaux
sortent tout parfaits hors de leurs œufs, soit qu’ils en sortent
imparfaits, ils se depoüillent également de deux membranes
tout d'un temps : comme nous avons vü fort clairement dans
quelques uns? Qui plus est nous pouvons même separer la
membrane exterieure de l’autre, comme nous ferons voir plus
bas dans nos figures. Or c’est cette raison qui fait que les
animaux, que nous avons dit être renfermez dans leurs œufs
en forme de #y»es, sont aussi imperceptibles à nos yeux,
que ceux dont nous avons fait la description dans le quatriéme
chapitre des changemens. C’est la peau exterieure qui nous
dérobe la vüë et la connoissance de la #ymphe. Mais nous ex-
poserons ceci plus au long dans la seconde partie, si le temps
et la commodité nous le permettent.
Nous avons diverses sortes de ces œufs, dont nous avons
parlé dans la prémiere sorte des changemens sous le nom de
nympha-animal-oviformis, et de nympha-vermiculus ovi formis.
Nous rangeons encore sous la quatriéme espéce des chan-
gemens ces vers, qui ont la forme de nymphes avec ceux qui
ont la forme d'œufs et qui proviennent de ces vers qui se sont
resserrez, que l’on prétend s’engendrer de la chair gâtée et
corrompuë. Lorsque ces vers ont perdu leur mouvement sous
leur peau exterieure, et qu'ils se sont changez en un ver, qui a
la forme de #y#phe, nous en voyons sortir alors en peu de
temps diverses sortes de mouches.
Toutes ces sortes de vers laissent leurs excremens dans la
chair, dont ils se nourrissent, ce qui en rend la puanteur beau-
coup plus insupportable. Monsieur Red: nous a donné la des-
cription de plusieurs de ces 77mphes.
(a) VWympha vermiformis.
— 123 —
Nous raportons aussi à cette quatriéme espece de changemens
certains 7ers, qui ont la forme de nymphes, et qui s'engendrent
de ces vers, qui se sont resserrez, et que nous voyons tirer leur
origine et leur nourriture du corps des chenilles et des vers.
Et c'est de ces vers que nous voyons se former en peu de temps
diverses sortes de mouches, lorsqu'étans devenus immobiles
dans leur peau exterieure ils ont pris la forme de #ympAe.
Apresque ces vers sont sortis de leurs chenilles, 1ls ne jettent
plus aucuns excremens, et 1ls commencent aussitôt à se resserrer
et à perdre leur mouvement; jusqu'a ce qu'enfin sous la peau,
qui leur reste, 1ls viennent à prendre la forme de #ymphe. Nous
n'avons Jamais vû cette sorte de changemens décrite dans aucun
Auteur. Nous exposerons en son lieu comment les vers viennent
dans les ckemlles et comment ils en tirent leur principe inte-
rieur : et Cependant nous ferons connoitre aux philosophes
naturels , qu'il n'est pas possible de découvrir bien la nature
et les changemens des cLerlles à moins que d’en avoir un grand
nombre d’une même sorte, à qui on donne de l'aliment tout
d'un temps.
De plus nous rangeons sous cette quatriéme espéce de chan-
gemens ces vers, qui ont la forme de zymphes ou la forme
d'œufs; et qui prennent leur commencement de ces vers, qu’on
dit s'engendrer de la pourriture du corps des (à) 7ymp4es dorées.
Apres que ces vers ont perdu leur mouvement sous leur peau
exterieure, et qu'ils ont pris la forme de #y"p4e, nous en voyons
sortir en peu de jours diverses sortes de mouches. Nous re-
marquons que Mouset et Goudart ont été les premiers qui ont
proposé cette mamiere de changement.
Nous mettons encore dans le même rang certains 7e7s, qui
ont la forme de zymphes : et qui s’engendrent de ces vers
quon trouve resserrez dans les ( zymphes dorées et qu
prennent en suite la forme d'œufs. Mais cela arrive rarement.
Car lorsque les vers ont atteint leur juste grandeur, ils sortent
(a) Chrysalis ou Aurelia.
(b) CArysalis ou Aurelia.
ordinairement hors de leurs #ymphes dorées. C'est dont nous
parlerons dans la suite, quand nous mettrons au jour les expé-
riences particuliéres, que nous avons faites.
Toutes ces #y7m9kes, dont nous venons de parler, se changent,
comme nous avons dit en de veritables mouches, dont nous
avons encore plusieurs sortes.
Nous raportons encore ici ces #ymphes, qui s'engendrent de
vers, qui sous la peau des #ymphes dorées prennent la forme
de veritables #y#pAes, comme nous avons dit en parlant de la
troiziéme espéce des changemens. Mais il ne se trouve Jamais
plus d’une de ces nymphes dans chaque #ymphe dorée.
Nous trouvons plusieus sortes de ces #ymphes entre les-
quelles il se trouve un si grande différence qu'il est tres diffi-
cile de la remarquer à moins que de la representer par des
figures. Mais ce qu'il y a ici de remarquable est que lorsque
ces vers prennent la forme de #ymphes nous pouvons apper-
cevoir ce changement, et regarder de nos yeux l’ordre admirable
que la nature observe en cette occasion. Et nous voyons sensi-
blement un ver se changer en un animal volant. Or on a tou-
jours cru cy-devant que ce changement se faisoit par trans-
formation.
(À suivre).
Le Gérant,
F. GUITEL.
Sommaire du Numéro 27 d'INSECTA
Entomologie générale :
. a . , . s, ES Pages
Vuillet (A.). — Contribution à l'étude des Thysanoptères de France. —
Description d’une nouvelle espèce et d’un nouveau genre de la famille
DES DIEOmIpile TA nee ee ee ee y
Pouillaude (1). — Description d’une espèce nouvelle appartenant au
rentre oo rmicA|COlMCÉEONIAE)P RER AR ER re ee 85
Lacroix (J.). — Etudes entomologiques. — Panorpa communis L. et
germarica L. de la Faune française. — Variations dans les taches
des alles rare deuineiecnenes ne Dee Die nee ce D OIL ON PANNE AE ss
Entomologie économique :
Houlbert (G.). — Le phénomène des vouttières à Madagascar... 104
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par J. Swam-
AERD AM 72216) Mnesene amener men see DSL encore ee 20 COLA ee En 198
Échanges et rédaction d'INSECTA
ES
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Station entomologique, Faculté des Sciences
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d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. ;HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
ROISIÈME ANNÉE AVRIL 1913 NUMÉRO 28
INSECTA
Revue Tllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES Listitups
+ Ut
A ?
2
s
ES
MA: # p2 1918
1913
NY
National Mu
Fe
F def
MANS NIONTES
wi É
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
Description de deux espèces nouvelles appartenant
au genre TRICHIUS Fabr. (Col. Trichides)
Par I. POUILLAUDE.
Trichius Ferriei, #. 52. (FIG. 1-3). — Noir, avec les élytres
Jaunes marqués de bandes noires. Poils jaunes.
Tête noire. — Clypeus concave, portant une ponctuation
sétigère à poils Jaunes, disposée longitudinalement de manière
a former une striation très fine; bord frontal fortement
échancré. Antennes brunes (FIG. 2).
Pronotum à apparence cir-
culaire, mais présentant nette-
ment quatre angles : les‘angles
antérieurs obtus, les postérieurs
;
aigus et prolongés en pointe;
Î FE ET
bords latéraux finement rebor- |! \
dés, arrondis et un peu sinués
» paies Fix. 1. — Zrichius Frrriei Pouillaude.
vers l'angle postérieur; bord
postérieur arrondi, un peu sinué vers les angles et finement
rebordé sauf à-la hauteur de l’écusson; ponctuation à poils
jaunes plus visibles dans la région du bord et des angles pos-
térieurs où ils sont plus longs et couchés.
Le pronotum est notablement séparé du scutellum et de la
base des élytres, laissant apercevoir l'articulation des élytres,
IxsEcTrA, Avril, 1913.
9
— 126 —
ae | +
les épimères mésothoraciques, et la partie antérieure du tergum
mésothoracique portant une ponctuation à poils Jaunes.
Ecusson cordiforme à ponctuation sétigèere.
Élytres. — Leurs bases et le bord antérieur de l’écusson
forment une ligne régulièrement incurvée; les bords latéraux
et postérieurs ainsi que les angles sont arrondis; 1ls présentent
des côtes longitudinales peu nettes
entièrement noir;
F1G. 2. — Trichius Ferriei.
Tête vue de face. deux bandes transversales noires, à
ainsi qu'une ponctuation sétigère très
rare et disposée en lignes très distantes
et peu visibles (FIG. 3).
Les bords basilaires, latéraux et
suturaux présentent une fine bordure
noire; le quart apical de l’élytre est
il y a, en outre,
bords irréguliers, liées à la bordure marginale, l'une médiane,
séparée de la bordure suturale par une ligne jaune; l’autre
basilaire ne rejoignant pas la suture, cou-
vrant l'épaule et confluant avec la bordure
dans toute la région de l’angle antérieur.
Pygidinm noir couvert de poils jaunes.
Dessous du corps entièrement couvert de
poils jaunes. Ces poils ne sont pas insérés
dans une ponctuation, mais dans un sys-
tème irrégulier de fine striation transver-
sale.
Pattes notres. — Fémurs et tibias pré-
sentant une fine striation sétigère oblique.
Les articles des tarses présentent, à leur
partie interne, des brosses de poils particu-
S#
—#
Fi. 2. — Trichius Ferriei,
(Gross. 2 diam })
lhièrement développées sur les trois derniers articles des tarses
postérieurs.
Dimensions en millimètres
ISERE Etre ANR PR ENTER ES 13 mm.
Ébnsneuredu pronotum..i:. ri. 4 mm.
Ésrseur daspronotum.\i.c ti... 4 MM. 5.
Ponseurides litres: mm re 7 mm. 5.
Patéeurac épanles es... ie. 6 mm.
Type dans la collection de M. René Oberthür, provenant
de l’île d'Oschima, archipel Liou-Kiou (Ferrié).
Trichius thibetanus, 7. sg. (FIG. 4-6). — Noir. Les élytres
Jaunes, marqués de taches noires.
Tête. — Clypeus quadrangu-
laire à angles arrondis; ses bords
relevés; le bord frontal légère-
ment incurvé. La surface du vertex
présente un aspect chagriné par la
confluence de grosses ponctua- Hi. 4,— Zrichius Wuveturus Pouillaude
tions; sur le clypeus un réseau en relief enfermant des dépres-
sions irrégulières. Antennes d’un brun clair.
F1G.5, — Trichius thibetanus.
(Gross. 2 diam)
T'horax arrondi. Angles antérieurs
un peu saillants; angles postérieurs
obtus. Les bords sont rebordés : le bord
antérieur dans sa partie médiane, les
bords latéraux dans la région des an-
gles antérieurs, le bord postérieur dans
la région de l’écusson. Vu à un fort
grossissement, le tégument présente de
fines stries très serrées, parsemées d'une
forte ponctuation ; chaque point est
constitué par une dépression circulaire
bordée par un canal étroit entourant
une plus petite ponctuation munie d'un
poil jaune. La région médiane du disque
est marquée par une ligne moins brillante due à une plus grande
— 128 —
densité de la ponctuation. Ecusson noir brillant à ponctuation
sétigère peu dense.
Elytres jaunes brillants portant quelques poils jaunes très
rares; marqués de trois taches noires irrégulières : la première,
la plus petite en arrière du calus huméral, près du bord latéral,
mais ne le touchant pas, n’atteint pas la ligne médiane du
disque; la deuxième dans la région moyenne de l'élytre est
liée au bord externe et se termine au
milieu du disque; la troisième tache
en avant du calus sous-apical, liée à
la bordure marginale, s'étend vers
la suture jusqu'aux deux tiers en-
viron de l'élytre. La bordure margi-
FiG. PE Trichius thibetanus. nale noire s'élargit dans la région
Tête vue de dessous. : j ; :
apicale, mais elle reste séparée dans
cette partie de la troisième tache par une bande jaune qui
s'étend Jusqu'au calus sous-apical.
Pygidium arrondi.
Dessous du corps noir, à poils jaunes.
Pattes noires. La face externe ou supérieure du fémur et
le bord interne du tibia antérieur présentent une tache d'un
brun clair tirant sur le jaune.
Dimensions en millimètres
LONGUEUR REA RSR ES ES 14 mm.
Longueur.dispronotom: rm 4 mm.
Larceur/du :Pronotunn MEANS ER 5 mm.
onetetr des Elyse 8 mm.
Éonpueur au épaules rer 6 mm.
Type provenant de Ta-tsien-Loû et un exemplaire de Su-
Tchuen dans la collection de M. René Oberthür.
I. POUILLAUDE.
— 129 —
Notes sur quelques NÉVROPTÈRES
Par le R. P. LONGIN NAVAS, So le
ÿ
Quelques observations sur l'HYPOCHRYSA NOBILIS Schn. (Névr.)
Les observations qui vont suivre m'ont été suggérées par
l'examen d’un échantillon de Blain (Loire-Inférieure), capturé
le 3 mai par M. G. Révelière, de Saint-Nazaire, et envoyé par
lui. C’est le premier de cette espèce qui parvient dans ma col-
lection, d’ailleurs très riche en Chrysopides, voire l’une des
plus riches.
L'espèce est très rare; je ne l’ai vue que très rarement dans
les plus riches collections, et encore représentée par très peu
d'échantillons ou par un
th
seul, chétif et en mau-
vais état.
L'échantillon que J'ai
sous les yeux possède
quelques particularités
dignes d'être constatées. Fi. 1. — Hypochrysa nobilhis Schn.
D'abord, contrairement Aile antérieure x 5. th. Thiridium. (Col. m.)
à ce qu'on fait d'ordinaire, je l'ai appelé Æypochrysa nobis
Schn., en faisant suivre le nom de Schneider, parce que c'est
lui et non von Heyden qui a décrit et figuré l'espèce. (Sy.
ad monogr. gen. Chrys, 1851, p. 142, t. 51).
Le stigme, aux deux ailes, est sensiblement dilaté au milieu,
à la marge costale. Sa couleur est d’un jaune sale ou obscur.
Les rameaux du secteur du radius sont flexueux au disque
plus que d'ordinaire.
— 130 —
La cellule première procubitale est très courte (FIG. 1), la
deuxième (2) très allongée, la troisième (3) oblique, et ce qui est
plus étonnant, elle est simple ou indivise, la veinule divisoire
faisant défaut. La quatrième commence avant la première des
deux veinules intermédiaires. C'est que la veinule limitant exté-
rieurement la cellule troisième marche obliquement au cubitus,
sans s'infléchir intérieurement vers le procubitus ou sans rece-
voir la veinule divisoire, qui n'existe pas. Donc la cellule pro-
cubitale lypique manque aux deux ailes antérieures. Le reste
de la réticulation est tout à fait normal; seulement une veinule
costale est également fourchue aux deux ailes de la première
paire.
Un autre caractère, qui n'est pas une simple anomalie, comme
l'est le précédent, mais essentiel à l’espèce et sans doute aussi
au genre /ypochrysa Hag., non observé jusqu’à présent, c'est
la présence du thyridium ou tache pâle précisément au point
d'insertion sur le procubitus (FIG. 1, th) de la première veinule
intermédiaire, qui va du secteur du radius au procubitus.
C'est la troisième espèce de Chrysopides chez laquelle j'ai
observé ce caractère s1 curieux, si connu chez les Trichoptères
et chez quelques autres familles de Névroptères; 1l mérite bien
d'être constaté.
Saragosse, 20 janvier 1013.
— 131 —
Examen critique de quelques espèces rares appartenant
au genre BEMBIDIUM (Col. Carabidæ)
Par C. HOULBERT,
4 : sr LS
Professeur à l’Université de Rennes.
Deux raisons, tous les entomologistes le savent, font que la
classification des Bembidium est toujours hérissée de difficultés :
ces Coléoptères sont presque tous de petite taille et leurs innom-
brables espèces, quoique bien différentes pour l'œil exercé d'un
entomologiste, ne diffèrent quelquefois les unes des autres que
par des nuances fort difficiles à exprimer.
Ajoutons à cela qu’un certain nombre d'espèces, décrites par
les auteurs sur des échantillons uniques ou en très petit nombre,
ont parfois passé dans tant de mains, qu'il est à peu près impos-
sible de les retrouver; on comprendra que, si, pour une cause
ou pour une autre, ces exemplaires types venaient à disparaitre,
il serait à tout jamais impossible de remonter aux sources de
la documentation à laquelle 1ls ont donné lieu.
Il importe donc, lorsque l’occasion s'en présente, de fixer nos
connaissances par le dessin et par la photographie; c'est le seul
moyen qui nous permettra d'apporter à la systématique de ce
genre difficile la précision qui convient à la plus modeste des
«æuvres scientifiques, et ce sera aussi le moyen, dans le cas qui
nous occupe, de faire connaître avec exactitude une espèce de
Bembidium tellement rare qu'il n’en existe peut-être prs, à
— 132 —
l'heure actuelle, deux échantillons bien déterminés dans toutes
les collections européennes.
Nous avons été amené à nous occuper de ces recherches cri-
tiques à la demande de notre collègue M. le D' Fritz Netolitzky,
professeur à l'Université de Czernowitz (Bukowina), qui ex-
plore avec tant de succès depuis quelques années les régions
balkaniques et qui s'est si utilement spécialisé dans l'étude des
microcarabiques de la faune européenne.
Personne n'ignore que les descriptions écrites, même les
mieux faites, ne sont pas toujours suffisantes pour nous ren-
seigner exactement sur l'identité des espèces; ici, en particulier,
il s'agissait de savoir si les deux Bembidium : B. signatipenne
et B. parnassicum décrits, le premier par Jacquelin du Val en
1852, le second par L. Miller en 1883 (1), appartenaient à deux
phylums différents ou bien ne constituaient qu'une seule et
même espèce ?
Pour nous permettre de résoudre cette épineuse question à
l'aide de documents précis, M. le D' Netolitzky voulut bien
nous adresser l’un des trois exemplaires authentiques du Bem-
bidium parnassicum Mill. qui existaient dans sa collection; 1l
ne nous restait donc plus, pour avoir tous les éléments de la
cause, qu'à rechercher le Bembidium signatipenne Duv. dans
les collections françaises.
Dans l’importante Monographie qu'il a consacrée au genre
Bembidium (A. de la Soc. entomol. de France, 1852, p. 151),
Jacquelin du Val dit qu'il n’a vu que deux échantillons de
B. signatipernne : l'un lui avait été communiqué par M. de
la Ferté-Sénectère, l’autre faisait partie des collections de
M. Reiche; aucun exemplaire ne fut probablement jamais sa
propriété personnelle car, dans sa collection, conservée au
Museum d'Histoire naturelle de Paris, l’espèce en question
n'existe pas.
(1) Nous écrivons ici parnassicum pour nous conformer aux habitudes
reçues; mais nous rétablissons plus loin la véritable orthographe de Miller
(Den)
Heureusement que nous avons là, tout près de nous, à Rennes
même, la source de toute documentation. M. René Oberthür
ayant acquis, en 1880, la célèbre collection Chaudoir, qui ren-
fermait les Carabiques du comte Dejean et ceux de M. de La
Ferté, nous avions donc chance de trouver là, s'ils existaient
quelque part, les points de comparaison qui nous étaient néces-
saires. Consulté à ce sujet, M. René Oberthür, avec sa bien-
veillance habituelle, mit immédiatement à notre disposition un
exemplaire du B. signatipenne Duv. provenant de Turquie et
dont l'étiquette indiquait précisément qu'il avait appartenu à
la collection La Ferté.
Nous étions donc en présence de l’un des types qui avaient
servi à la description de Jacquelin du Val. Il convient de dire
que cet échantillon authentique de B. signatipenne Duv. est le
seul que nous ayons pu découvrir dans l’ensemble des maté-
riaux, pourtant très nombreux, qui constituent actuellement la
collection René Oberthür.
Nous avons pensé qu'il était utile de rappeler ces considéra-
tions historiques et de réunir, pendant qu'il en est encore temps,
tous les renseignements pouvant être utiles à la définition
exacte de cet exemplaire précieux.
En premier lieu nous reproduisons ici la description origi-
nale de Jacquelin du Val.
80. Bemb. signatipenne Duv. (FIG. 1) : Supra viridi-æneum,
subdefressum; thorace subquadrato, postice parum coarctato,
basi pauiulum tunciulato, profonde foveolato; elytris oblongo-
ovatis, fortuis punctato-striaris, striis postice obsoletis macula
postica transversa rufo-lestacea; antennarum articulis tribus
basalibus pedibusque rufo-testaceis.
Long. 0,0045-0,005. Larg. 0.0016-0,001 7.
— 134 —
« Dessous du corps d'un vert bronzé. Palpes presque en entier
d'un roux testacé, l'extrémité du pénultième article légèrement
brunâtre, celui-ci plus court et proportionnellement plus renflé
L
que dans le Z. bisignatum. Antennes un peu
plus courtes, à articles proportionnellement
moins allongés, d'un brun roussâtre, les trois
premiers articles et la base du suivant d’un
roux testacé. Prothorax déprimé, à peine un peu
plus large que la tête, un peu ou parfois à
peine plus large que long, peu rétréci en arrière,
Fig. 1.
Bembidium
signatipenne Duv.
presque carré; impressions transverses bien dis-
Co Reré Oterthar, tnctes, ligne longitudinale médiane bien mar-
(Gr. 2 diam.)
quée, atteignant à peu près la base; celle-ci
coupée carrément, offrant en dessus quelques petits points
enfoncés distincts; fossettes des angles postérieurs fortes,
arrondies et profondes, ceux-ci droits, saillants. Elytres ovales
oblongs, peu allongés, légèrement convexes, offrant, au tiers
di
liq. 2.
Bembidium signatipenne Duv.
(Gross. 18 diam.)
postérieur, une tache d'un testacé rous-
sâtre (FIG. 2) transverse et à peine
oblique; stries bien marquées, fortement
ponctuées, un peu cffacées en arrière, la
‘septième obsolète ou peu marquée;
deux points enfoncés sur le troisième
intervalle. Dessous d’un noir un peu
bronzé, l'abdomen légèrement brunatre.
Pattes en entier d’un roux testacé. »
« Je n'ai vu que deux exemplaires de
cette espèce : l'un d'eux m'a été commu-
niqué par M. de La Ferté-Sénectaire
comme provenant de Turquie, le second
se trouvait, sans indication de localité,
dans la collection de M. Reiche. »
« Il est bien distinct du PB. bisignatum ; sa taille est plus
petite; son prothorax de forme différente, bien moins large,
moins rétréci en arrière, plus carré, les fossettes plus profondes,
— 135 —
leur pli élevé externe bien distinct, etc.; les stries des élytres
plus fortement ponctuées, la tache transverse au lieu d’être
presque longitudinale, la couleur des pattes et des antennes
différente, etc. »
De Bembidiis Europaeis (Ann. de la Société entomol. de France,
PERSÉT O2 IE ED TE).
Voici maintenant la description de Miller, extraite du travail
intitulé : Meue Colcopteren aus Griechenland gesammelt von
E. v. Uertzen. (Verh. k. K. zool. bot. Gesell.)
3. Bembidion parnassium (4) M. (FIG. 3) : Veridi-æneum,
antennarum bast palpisque rufs, pedibus testacers, palporum
arliculo penultimo nigro-piceo, capite levigato, prothorace bre-
vtzusculo, cordato, elytris lenuiler punctato-striatis, Strus extus
el pone medium obsoletis, ante apicem macula majori rubro-
lestacea.
Long. 5 mm.
Metallisch grün. Die Taster sind rôthlich, mit schwarzem
vorletzten Gliede. Die Fühler schwarzbraun,
das erste und zweite Glied und die Wurzel der |
zwei folgenden roth. Der Kopf unpunktirt. |
Das Halsschild ist massig gewôlbt, breiter als
lang, vorne stark gerundet, hinten eingezogen, _ |
mit rechtwinkeligen Hinterecken, auf der Basis,
besonders in den beiderseitigen tiefen Gruben |,
punktirt. Die Flügeldecken sind doppelt s0 ne
Bembidium
breit als das Halsschild, flach gewôlbt, an den parnassium Min.
Coll. René Oberthür.
Seiten schwach gerundet, fein punktirt ges- (Gr. 2 diam.)
treift, die Streifen verschwinden bald hinter der Mitte und
3.
(r) Müller écrit parnassium; cet adjectif étant suffisamment correct au
point de vue des règles de la Nomenclature, c’est donc à tort que les auteurs
modernes l'ont transformé en parnassicum.
S 136 —
werden auch nach aussem sehr schwach, vor der Spitze mit
einer grossen, gelbrothen Makel, welche weder die Naht
noch den Seitenrand erreicht (FIG. 4). Die Beine mit den
Hüften ganz gelb.
Diese Art gehôrt im die Verwand-
schaft des Bemb. nitidulum Marsh;
von diesem unterscheidet er sich. durch
die viel feiner punktirt gestreiften
Flügeldecken und die ganz hellgelben
Beine; von brunnicorne Dej. und
Miller Duv. durch breitere Gestalt
und das schwarze vorletzte Palpen-
ghed, von allen durch die gelbrothe
Makel der Flügeldecken. Von Be».
modestum F. und seinen Verwandten
weicht es durch den unpunktirten
Kopf u. s. w. ab.
F1G. 4.
Bembidrum parnassium Mill. Arachova im Parnass
(Gross. 18 diam.) S
Verhandlungen der kaiserlich-küniglichen zoologisch. botanischen
Gesellschaft in Wien. Jahrgang 1883, XXXIII Band., p. 264-265.
Les descriptions qui précèdent, chacune en ce qui les concerne,
sont parfaitement exactes; cependant, à simple lecture, il est
tout à fait impossible de se faire une opinion précise : sommes:
nous en présence de deux espèces voisines, mais néanmoins dis-
tinctes; ou bien, ainsi: qu'on pourrait aussi le penser, les noms
de Bembidium signatipenne et parnassium ne s'appliquent-ils
qu'à un seul et même organisme?
On aperçoit de suite le point faible des descriptions. Sauf
en ce qui concerne la coloration des pattes, les auteurs ne se
sont occcupés que de là surface supérieure du corps; ils ont
sans doute considéré comme peu importants ou inutiles les
caractères présentés par la face inférieure de la tête, du
thorax, etc. C’est là pourtant, et là seulement, qu'il faut chercher
les particularités distinctes des deux espèces qui nous occupent.
Disons tout de suite que B. signatipenne Duv. et B. parnas-
sium Mill. représentent bien deux espèces distinctes; l'étude
minutieuse à laquelle nous nous sommes livré ne laisse aucun
doute à ce sujet. Chez la première, en effet, le menton est nota-
blement rétréci en avant; il présente, au milieu de son échan-
crure (FIG. 5), une dent obtuse un peu plus courte que les lobes
latéraux et sa jonction avec la pièce basilaire est marquée par
F1G. 6. — Bembidium signatipenne Duv. Fig. 5. — Bembidium parnassium Mill.
Tête vue en dessous pour montrer la Tête vue en dessous pour montrer la
forme du menton. (Gross. 30 diam.) forme du menton. (Gross. 30 diam.)
une carène transversale très accentnée. Chez la seconde (B. par-
nassium), le menton est, dans l’ensemble, élargi en avant
(FIG. 6) et la dent médiane de l’échancrure est aussi longue
que les lobes latéraux; de plus, la suture avec la pièce basilaire
se fait le long d’un bourrelet transversal arrondi, peu convexe,
très différent de la carène de l'espèce précédente.
En dehors des différences morphologiques très importantes
que nous venons de signaler, les deux espèces ne diffèrent que
par des caractères de second ordre; une description, même
détaillée, serait tout à fait insuffisante pour préciser les autres
petites nuances que nous avons pu observer, mais sur lesquelles
== 138 —
nous n'insisterons pas ici, laissant ce soin aux spécialistes de
ce groupe difficile; signalons cependant que le labre, en dessus,
nous à paru rugueux et très finement ponctué chez B. par-
nassium, tandis qu'il est lisse et brillant chez 8. sgnati-
penne.
Enfin, les différences de taille peuvent aussi entrer en ligne
de compte car elles dépassent, à notre avis, les variations ordi-
naires que l’on peut observer, dans ce genre, entre les individus
d'une même espèce : la longueur de Z. signatipenne est infé-
rieure de 1,2 mill. environ à celle de 8. parnassium.
Les types, très bien préparés, que M. le D" Netolitzky a bien
voulu nous oïfrir, et qui ont servi à la rédaction de ce travail,
ont été réumis au rare B. signatipenne Duv. dans la collection
de M. René Oberthür.
C. HOULBERT.
=
titine
ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE
QUELQUES TYSANOPTÈRES NUISIBLES
Par I. POUILLAUDE.
Les minuscules insectes qui constituent l'ordre des Thysa-
noptères sont loin d être tous connus; ils comprennent cependant
un certain nombre d'espèces dont les dégâts sur les plantes
cultivées ont attiré depuis longtemps l'attention. Je donnerai
FiG. 1. — Heliothrips hæmorrhoïdalis (gross. 25 diam.), d'après Russell.
seulement ici quelques notes sur les plus fréquentes de ces
espèces nuisibles et sur les traitements qu'il convient d’appli-
quer aux plantes attaquées.
L'espèce la plus universellement répandue est le Thrips des
serres (Æeliothrips hæemorrhoïdalis Bouché). Il me servira de
type pour indiquer les caractères les plus intéressants des
Thysanoptères au point de vue pratique.
L'adulte mesure 1 mm. $ environ, il a le corps finement
réticulé et paraît d'aspect noirâtre; mais en réalité 1l a la tête
et le thorax brun foncé avec l'abdomen d’un brun plus Jau-
nâtre et les ailes blanchâtres. Ces ailes sont étroites et lon-
guement ciliées; les pattes sont terminées par une ventouse
adhésive. Mais le point le plus mtéressant est la disposition
des pièces buccales en un appareil perforant et suceur. L’ou-
verture de la bouche, entourée de petites pointes chitineuses,
se trouve au sommet d’une sorte de cône
constitué par le labre, les mâchoires et le
menton avec la ligule. Le rostre conique,
dirigé verticalement sous la tête, renferme
trois stylets sur l’homologie desquels les.
auteurs ne sont pas d'accord (1). La présence
sur le rostre de palpes maxillaires et labiaux
donne à l'appareil buccal une composition
particulière assez caractéristique pour expli-
quer la séparation des Thysanoptères en un
Ne ordre distinct de ceux des Hémiptères, des
one Te Orthoptères où des Pseudonévroptères aux-
(d’après Uzel.) ;
quels on les a quelquefois rattachés.
Pour s’alimenter, le Thrips perce l’épiderme de la feuille au
moyen des ses stylets. Il fait alors pénétrer son rostre conique
dans l'ouverture ainsi pratiquée, qu'il agrandit par un mouve-
ment de va et vient, grace aux pointes chitineuses qui garnissent
L
le sommet du rostre. Il peut alors aspirer les sucs de la plante.
Les mâles des thrips sont moins connus que les femelles et
même inconnus dans certaines espèces. Il semble qu'il puisse y
avoir reproduction parthénogénétique pendant plusieurs géné-
rations. L'œuf est pondu dans un petit sillon ouvert dans le
tissu de la plante nourricière, généralement à la face inférieure
(1) Ces pièces perforantes représenteraient, d’après Uzel, les mandibules
et l’épipharynx, et, d'après Garman, les lobes internes des mâchoires et une
mandibule, la disposition étant asymétrique.
d'une feuille. La larve qui en naît après quelques jours se
dégage péniblement de ce sillon; elle est aptère, d’une teinte
claire, translucide; sa forme rappelle celle de ladulte; la
bouche est semblable et l'alimentation se fait de la même
manière. La larve porte à l’anus une gouttelette rougeâtre qui
tombe de temps à autre et se dessèche en devenant noire, ce
qui donne à la plante atteinte un aspect caractéristique quand
les insectes sont très nombreux.
Fia. 3. — Œufs et larve de H, hemorrhoïda'is F1G. 4. — Nymphe de H. hæmorrhoïdalis
d'après Russell (très grossis.) d’après Russell (très grossie.)
La métamorphose est incomplète; après une période nym-
phale pendant laquelle l’insecte ne se nourrit pas et ne remue
que difficilement, l’imago apparaît. Le cycle a duré de 20 à
30 Jours.
Les larves et les adultes se déplacent sur les feuilles avec
une très grande agilité. Ils s’attaquent de préférence à la face
inférieure des feuilles où ils multiplient leurs piqûres. La trace
de ces piqûres est marquée par de petits points blancs, bientôt
confluents en pustules qui, avec les points noirs excrémentiels
des larves caractérisent l'attaque du Thrips des serres. Les
feuilles se froissent bientôt, se dessèchent et peuvent finir par
tomber.
10
— 142 —
Heliothrips hœmorrhoïdalis s'attaque aux feuilles et même
aux fleurs et aux fruits de la plupart des plantes de serres.
On le rencontre également en plein air sur les vignes, les
poiriers, les plantes d’ornements; mais c’est surtout dans les
serres qu'il se multiplie et prolifère en raison des conditions
favorables de température et de l’abri des grandes pluies.
Heliothrips cestrr Pergaude a des mœurs
analogues, mais 1l est beaucoup plus rare.
Il est brun foncé avec la tête et l'extrémité
de l'abdomen rougeûtre, les ailes sont
marquées d’une bande plus pâle vers la
base.
Parthenothrips dracene Meeger se ren-
contre fréquemment dans les serres, bien
qu'il soit moins commun que À. æmor-
rhoïidalis. 11 est brun Jaunâtre et se dis-
tingue facilement par la présence d’une
bande brune au tiers basal de l'aile et de
deux points bruns vers le milieu. Il paraît
limiter ses attaques aux plantes des genres
Dracæna, Kentia et Ficus.
Quelques espèces s’attaquent aux plantes
de grande culture. Le 7'Ærips cerealium
Halday se rencontre sur le blé et le seigle
où ses piqûres répétées épuisent les Jeunes
grains qui deviennent racornis. La femelle
est ailée mais le mâle aptère, les antennes
Fi@. 5, — Feuille attaquée :
1 et les pattes sont alternativement cerclées
par le Thrips des serres,
de pale et de brun. La larve est Jaune.
Thrips decora Hal. est très voisin du précédent; 1l a les
mêmes mœurs, se tenant de préférence dans le sillon des grains
encore laiteux où il trouve une nourriture facile et abondante.
Sa larve est rouge.
T'hnips'lini qui s'attaque aux feuilles et aux fleurs du lin,
peut vivre également sur les graminées. Il est brun foncé. Les
deux sexes sont ailés.
T'rips tabac Lindeman est jaune pâle avec les yeux et l’ex-
trémité de la trompe noirs. Décrit par Lindeman comme un
parasite du tabac dans la Russie méridionale en 1888, il n'a
plus été signalé depuis comme s’attaquant à cette plante. Il a,
au contraire, commis des dégâts considérables sur les planta-
tions d'oignons et s'est montré en Amérique un véritable fléau
à ce point de vue. Les feuilles attaquées sont marquées d’un
grand nombre de points Jaunes bientôt confluents, la pointe
de la feuille brunit et la plante entière palit et dépérit.
Phlæothrips olew Costa s'attaque à l'olivier. L'Amérique du
Nord est la patrie de plusieurs espèces de thrips nuisibles. Les
plus remarquables sont Æuthrips pyri Daniel, qui s'attaque aux
arbres fruitiers et /7eliothrips fascialus Pergaude dont les
dégâts sont surtout sensibles sur les pois et haricots.
Les Thysanoptères ont quelques ennemis naturels. Webster
(/nsect Life, VIT, p. 200) signale une larve de Syrphide comme
se nourrissant de Thrips. Certaines petites araignées en détrui-
raient une grande quantité. Parmi les parasites, quelques Chal-
cidides pondent dans les larves de Thysanoptères, notamment
Tetrastichus Gentilii Del Guercio, parasite de PAlæothrips oleæ
et Z'Aripoctenus Russelli Crawford, parasite d’Æeliothrips fas-
ciatus. On a pu avec ce dernier parasiter d’autres Thysanoptères,
notamment 7’ 4r1ps tabaci, et, à ce sujet, il est curieux de noter
que la gouttelette rougeâtre que porte à l'anus la larve de
H. hæmorrhoïdalis lui sert de protection contre ce genre
d'ennemi.
Par la rapidité de leur multiplication et par leurs dégâts,
les Thrips rappellent beaucoup les pucerons. Comme ces der-
niers, ils échappent aux insecticides plutôt par leur nombre que
par leur résistance individuelle à l’action des toxiques. C'est
dire que dans les espaces clos il est facile de s’en débarrasser.
C’est le cas pour les Thrips qui s’attaquent aux plantes d'orne-
ment et vivent dans les serres. Les meilleurs résultats sont
obtenu, par des fumigations faites le soir en brûlant des feuilles
de tabac salpètrées ou en évaporant une solution étendue de
nicotine. On peut aussi employer avantageusement le traitement
par le gaz cyanhydrique en faisant agir l'acide sulfurique sur
du cyanure de potassium à raison de o gr. 30 à I gr. 30 par
mètre cube du local à traiter. Il est prudent dans ce cas de faire
un essai préalable pour éviter de nuire aux plantes et déterminer
la durée la plus favorable de l’action de l’insecticide qui peut
varier de deux heures à une nuit.
En plein air, la nicotine s'emploie en pulvérisations en
mélange aqueux dans la proportion de 1,50 % avec 1,25 % de
savon noir. Dans ce même mélange on peut remplacer la nico-
tine par 2,50 % de fleur de soufre. Ces pulvérisations se font
de préférence le soir ou de grand matin quand les insectes
engourdis se déplacent lentement ; elles conviennent bien pour
les arbustes et les plantes potagères.
Quant aux piantes de grande culture, on ne peut les traiter;
on peut seulement essayer de mettre l’insecte dans les conditions
vitales les plus difficiles en utilisant suivant les cas la des-
truction par le feu des chaumes et plantes adventices après
la récolte, l'alternance des cultures et les semis précoces qui,
notamment pour les céréales, permettent d'obtenir des grains
déjà résistants avant que les Thrips se soient multipliés d’une
façon dangereuse.
Je donne ci-dessous quelques notes bibliographiques relatives
aux espèces que J'ai mentionnées au point de vue économique.
I. POUILLAUDE.
set
BIBLIOGRAPHIE
FOSTER et JONES. — How to Control the Pear thrips. U. S. Dept. Agr.
CArC: 231-1011:
FROGGATT. — Thrips or Black Fly. Agr. Gaz. N. S. W. Misc. Publica-
tions, n° 1025, oct. 1906.
JORDAN. — Zeitschrift für Wiss. Zool., XLVII, p. 541, 1888.
MOULTON-DUDLEY. — A Contribution to our knowledge of the Thysa-
noptera of California. U. S. Dept. Agr., part. III, n° 12, 1907.
ID. — The pear Thrips. U. S. Dept. Agr. Bull. 68, part I, 1907.
PERGAUDE. — Insect Life, vol. VII, p. 390, 1805.
RUSSELL. — The greenhouse Thrips. U. S. Dept. Agr. Bull. 64,
part VI.
ID. — The bean Thrips. U. S. Dept. Agr. Bull. 118, 1912.
ID. — An internal parasite of Thysanoptera. U. S. Dept. Agr. Tech-
nical series, n° 23, part. Il, 1912.
UZEL. — Monographie der Ordnung Thysanoptera, 1805.
— 146 —
“ LES VIEUX AUTEURS ”
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) Q
Par Jean SWAMMERDAM.
Je ne sçaurois assez m'étonner de ce qu'aucun des écrivains
que J'ai Iù ne nous ait rien dit de ces vers, et ne nous ait pas
representé aucune de leurs #ymphes. Il est pourtant vrai que
Goudart a non seulement connu les mouches qui se forment
de ces vers, mais que même 1l nous les a dépeintes assez au
naturel. Or pour dire en un mot quelles sortes de mouches ce
sont, 1l faut sçavoir que ce sont les mêmes à qui nous avons
donné le nom de guépes bâtardes en parlant de la troiziéme
espece des changemens, la où nous avons aussi proposé cette
mouche que Goudart appelle en flamand verflinder c'est à dire
devorant, avec encore un’autre qu’il nomme Spznne-dooder c'est
à dire, qui luë les araignes.
S1 on veut voir ces changemens rares et importans, 1l faut
avoir soin de crever la peau, dont la #ymphe dorée est revêtuë,
lorsqu'elle vient à se roidir et à changer de couleur : et aprés
en avoir tiré le ver 1l le faut mettre dans une boëtte ouverte;
alors on verra fort distinctement comment en croissant il prend
la forme d’une mouche. Si Dieu nous fait la grace de continuer
. nos Jours, nous exposerons fort nettement dans nos expériences
particuliéres Ja maniere de ce changement et comment ce ver
file quelquefois : Nous parlerons aussi de cette quantité prodi-
gieuse d'excremens, qu'il jette, et de plusieurs autres choses
curieuses : le tout à la gloire du Createur.
Nous raportons encore à cette quatriéme espece de change-
mens ces 2y#phes, qui se forment de certains vers, qui sont
disposez dans le corps d'une #ymphe dorée de la même maniere
que ceux dont nous avons parlé incontinent, et qui se changent
quelquefois en cinquante, quelquefois en cent ou deux cents
(1) Voir Znsecta, 14, p. 22.
— 14] —
nymples, et ensuite en autant de mouches. Ces mouches ont été
à la verité connuës du sieur Goudart : Mais 1l est entiérement
ignorant du principal, c’est à dire de la verité de ce change-
ment : Et nous mêmes ne serions pas plus sçavans, si ce n’étoit
les frequentes dissections que nous avons faites par tout; et
que suivant l'exemple du celebre /7arvé nous avons toujours eû
une passion et une curiosité fort grande de découvrir visible-
ment les principes des changemens, qui arrivent aux Insectes.
Car autrement, si les experiences nous manquent, et que nous
voulions trouver la verité ailleurs que dans la nature même, il
est certain que toutes lies connoissances, que nous prétendons
puiser de notre raison, ne sont que des productions chimeriques
de nôtre Cerveau : aussi, lorsque nous venons à les examiner,
nous en découvrons presque toujours la fausseté. C’est aussi ce
qui à fait dire au Celebre des Cartes, qu'il faisoit plus de cas
des experiences des artisans, que de toutes les speculations des
doctes, qui souvent ne produisent aucun fruit. Pour cequi est
de ces insectes, nous pouvons facilement découvrir le change-
ment qui leur arrive, lors même qu'ils n’ont encore que la forme
de vers : ce qui sans doute doit donner un grand contentement
à ceux qui s’attachent à rechercher les mysteres de la nature.
Or nous croyons par nos travaux infinis et par nôtre diligence
leur avoir frayé le chemin et avoir Ôôté tous les obstacles, qui
les empêchoient de découvrir la verité.
Nous mettons encore dans le même rang ces (@) #ymphes, qui
prennent leur forme dans le corps de ces () vers, qui ont la
forme de nymphes, de meme que ces petits vers dont nous avons
parlé au commencement du troiziéme chapitre des changemens
naturels : mais nous étendrons ceci d'avantage lorsque nous y
joindrons nos figures, et que nous exposerons plus particulié-
rement la nature de ces changemens.
Nous raportons aussi à la quatriéme espéce des changemens
(a) Mympra.
(b) Wympha vermiformis.
— 148 —
les #ymphes ou les vers, qui en ont la forme, que nous trouvons
cachez dans la peau des chenilles, et qui se font engendrer de
ces petits vers, qui ont consumé les entrailles des chenilles. Or
il arrive souvent que les vers ou les chenilles n’ayans pas la
force de se dépoüiller de leur peau se durcissent sans prendre
une nouvelle forme. Si bien que dans ce temps là nous remar-
quons qu'il arrive à ces petits animaux le même changement,
qui s'étoit fait dans leurs #ymphes. C'est pourquoi cette sorte
de changement convient parfaitement bien avec ceux, dont nous
avons parlé dans le cinquiéme et sixiéme article de ce chapitre.
Mais cequi nous paroît encore plus étrange, est qu’il se trouve
des vers, qui quittent quelquefois la peau de la chenille, dans
laquelle ils avoient trouvé leur nourriture; et en étans sortis
ils se renferment dans un tissu d’une figure ovale, dans lequel
ils viennent en suite à prendre la forme de #ymphe : apres quoi
ils se changent en de veritables mouches. Or nous ne traitons
ici cette matiére qu'en passant, à cause que nous avons resolu
d'en parler plus à fond dans le traité que nous avons fait de
nos experiences particuliéres.
De plus nous pouvons raporter ici tout ce qui se trouve re-
vêtu d’un tissu ou d’un’envelope; comme particulierement ces
nymphes où ces vers dont la membrane est si delicate, qu’il
n'est pas possible de l'ouvrir à moins que d’être consommé dans
ces sortes d'expériences. Nous mettons encore dans le même
rang les mouches de Goudart, qui se forment de ces #ymphes
ou de ces vers, dont 1l parle dans l’onziéme espérience de la
premiere partie de son livre : et dont il assûre quapres être
sortis du corps de ces chenilles, qui mangent les choux, ils se
font une maison ou une envelope de soye jaune, dans laquelle
ils se renferment, Mais n1 Goudart, ni ces Messieurs Anglois,
qui ont vü ses expériences, n’ont Jamais eu de veritable Idée
de ces #ymphes : Car ils s’imaginent tous qu’elles sont renfer-
mées dans leur tissu en forme d'œufs. Ils ne se méprennent pas
moins aussi, quand ils disent que les æwfs, qui sont composez
d'anneaux, sont les 77mphes mêmes, et qu'ils different de ces
EL
Lo
œufs, qui sont transparents et d’une figure un peu longue. Car
il est evident que la veritable #y"phe est renfermée dans ces
deux sortes d'œufs, dont ils parlent.
Nous raportons encore à cette niême espéce de changemens
les zymphes des vers où des chenilles, qu'on trouve sur les
fuëilles des saules, environnées d’un tissu tres fin et tres délié,
et dont se forme en suite une mouche fort tendre et fort deli-
cate : nous en gardons une avec son envelope.
Nous mettons aussi dans le même rang les #ymphes de ces
petits vers, qui apres avoir crevé la peau de la ckemzlle se ren-
ferment non seulement dans un tissu de soye, mais encore outre
cela, se couvrent d’une espéce de coton velu; d'ou venans ensuite
à sortir quelques jours apres, ils prennent la forme de mouches.
Nous pouvons faire voir toutes ces diverses mouches avec les
peaux ou les toiles dont elles sont revêtuës : Nous avons encore
d’autres sortes de tissus ou d’envelopes, que nous ne jJugeons
pas necessaire de marquer 1c1 à cause que le temps nous presse.
Or il n’y a rien de tout ce que nous avons avancé, que nous
ne puissions démontrer sensiblement.
Nous pouvons aussi comprendre sous cette même sorte de
changemens toutes les #ym#es, qui proviennent de ces petits
vers, qui se changent dans de petites loges, qu'ils portent avec
eux de même que les Tortuës, et qui viennent en suite à paroître
sous la forme de mouches. Nous pouvons faire voir plusieurs
de ces mouches et de ces vers d’une forme étrange, et nous
gardons méme plusieurs de leurs #ymples, et des écailles, où
elles sont renfermées. Nous en avons même, qui se proménent
également tant dans l’eau que sur la terre. Aldrovandus nous
a fait la description de quelques uns de ces vers sous le nom
de Evlifôo ou ligniperde, c'est à dire des vers, qui gâtent et
qui corrompent le bois. Nous gardons encore quelques unes de
leurs mouches, que nous avons déja décrites sous le nom de
a) mouche ephemere. Nous pouvons raporter à la troiziéme sorte
(a) Æemerobius, ou musca ephemera ou diaria.
«
des changemens toutes les »ym#phes de la quatriéme espéce, si
on les considere sans cette peau qu'elles ne quittent pas, ou
sans ces tissus ou ces envelopes dans lesquelles elles se ren-
ferment.
On pourroit même ranger sous cette quatriéme espéce toutes
les 2ymphes, que nous trouvons renfermées dans les fruits; et
dans ces sortes de verües, qui se trouvent sur l'écorce des plantes
et des arbres, dans le bois pourri, dans les entrailles des ani-
maux et dans d’autres lieux cachez. Nous gardons quelques
unes de ces zymphes et de ces mouches et des écroissances
d'arbres qui sont fort étranges et fort extraordinaires, et qui
montrent clairement combien les ouvrages et les productions
de la nature sont admirables. Nous avons encore des mouches,
qui se forment de ce ver, que Redi a trouvé dans les rejettons
des saules, et dont 1l n’a jamais pû découvrir le changement.
Nous trouvons dans le corps de ces mouches les mêmes œufs
que nous avons vû renfermez dans les plantes. Sibien que tant
par ces expériences, que par d’autres que nous avons faites,
nous trouvons que les vers, qui se renconttent dans les plantes,
y ont été portez en forme d'œufs par les animaux mêmes.
Nous mettons encore dans le même rang ces sortes de 7y»-
phes, qui perdent tant soit peu de leur premiere forme, et à
qui dans la quatriéme espéce des changemens nous avons donné
le nom de #ympha vermiculus, c'est à dire un ver sous la forme
d'une #ymphe. Nous en gardons une espéce dont se forment
les mouches, que l’on trouve dans les latrines. Or dans les
figures qui representent les animaux, qui sont compris sous Îa
quatriéme espéce des changemens nous dépeindrons premiere-
ment le ver, secondement la #ymphe et en suite la mouche
même qui s’en est formée.
Nous raportons encore ici la #ymp%e des (& Taons, qui sont
un’espéce de mouches, dont les chevaux et les vaches sont ordi-
nairement attaquées. Aristote a tres bien remarqué que cette
(a) Tabanus.
Éidguis cn
nymphe s'engendre de certains petits animaux, qui vivent dans
les riviéres. Nous remarquons aussi que le docte Aldrovandus
a connu ces animaux sous le nom de ‘) vers aquatiques, et qu'il
nous en a representé la figure : mais il n'a pourtant pas sçu
que cette mouche en tiroit son origine.
Ceque je trouve de Curieux dans ces mouches, est que la
nature les a pourvüs d’une (© 77ompe et d'un aiguillon tout en
semble. C’est par le moïen de cette petite /ompe qu’elles
(4) tirent l'humidité des herbes, aussibien que le miel et la rozée :
mais elles se servent de leur aiguillon pour sucer le sang des
animaux : si bien que lorsqu'une sorte d’aliment leur manque,
elles soutiennent et conservent leur vie avec un autre. Nous
n'avons pas encore d'expériences suffisantes pour pouvoir juger
sûrement si la même chose a lieu dans les punaises dans les
puces et dans les woucherons. Nous croïons cependant avoir
éprouvé la même chose dans les Moucherons. Mais ceque nous
trouvons de plus admirable et de plus surprenant dans ces
mouches, est que lors qu’elles attirent de l'humidité par leur
trompe, air s’insinuë en même temps dans leur corps : c’est ce
que nous avons remarqué dans les petites (a) /rompes des pa-
pillons; et nous exposerons en son lieu la maniere dont nous
avons fait cette expérience, lorsque nous representerons en
grand cette /rompe, dont nous parlons.
Or parceque les vers, dont se forment les Taons, sont fort
étranges, nous les peindrons ici au naturel, et nous y Joindrons
ensuite l'explication necessaire. [Il faut donc sçavoir que nous
avons representé ce 2er dans la () Table IV, à la lettre À,
comme flottant sur l'eau par le moïen de certains poils, dont
l’extremité de sa queüe est environnée. De plus nous pouvons
non seulement voir dans ce ver comment la tête, la poîtrine et
(b) Zutestina aque.
(c) Proboscis.
(d) Aculeus.
(a) Probascis.
(b) Tab. IV.
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le ventre sont separez les uns des autres, mais mêmes nous
découvrons fort distinctement les douze petits anneaux, qui
divisent son corps comme en autant de parties. Son bec se separe
encore en trois parties, qui durant que l’animal vit se meuvent
continuellement de même que la langue des Serpens. Or c’est
dans ce bec que consiste la plus grande force de ce ver; car
n'ayant dans l’eau qu'un mouvement fort lent 1l se sert de ce
bec pour ramper, lorsqu'il veut prendre quelque chose. Nous
avons encore dépeint à la lettre B un’autre sorte de ces vers,
que nous representons comme descendans de la surface de l’eau
vers le fond. Or c’est dans ce temps là que nous voyons les
poils de l’extrémité de la queüe se courber tous également vers
le milieu et vers l’éxtremité; cequi fait qu'ils renferment d’or-
dinaire une petite bouteille d’air de la figure d’une perle, Et
c'est le moïen de cet aïr que nageans lentement 1ls peuvent
s'élever de rechef vers la surface de l’eau, et y demeurer en
suite suspendus, comme les vers dont se forment les mouche-
rons. Mais s'il arrive que cet air s’'échape des petits poils, ou il
étoit contenu, 1l exprime d’abord de son corps la même quantité
d'air, qui s’'étoit dissipée : c’est ce que nous ferons voir dans
nos experiences particuliéres, lors qu'entre’autres curiositez
nous ferons la description des parties ou cet air est renfermé,
et que nous exposerons quel est le mouvement de ces vers. Nous
gardons quatre sortes de ces vers et de ces mouches, avec encore
une #ymphe, que nous avons tirée hors du ver apres qu'il s’étoit
durci et qu'il s’étoit resserré. Nous avons aussi quelques @) rou-
ches de chevaux, que l’on nomme ainsi sans raison; à cause
quelles ne different point des autres.
Enfin nous rangeons sous cette quatriéme espéce les #7mp4es,
dont se forment ces mouches, à qui Goudart donne le nom de
mouches de fiente, et qui s’engendrent de ces vers à longue
queüe, qui se trouvent dans les latrines. Ce ver se durcit peu
à peu comme les autres, et prend en croissant la forme d’une
(a) Musca Lquina.
nymphe sous la peau, dont il est revêtu : Et Goudart nous l’a
dépeint aussi sous la même forme, lorsqu'il vient à se resserrer.
Mais comme 1l n’a pas ouvert la membrane, ou 1l étoit ren-
fermé, aussi n’a t'il pas pu avoir une idée distincte de la #ym?he,
ni nous la representer comme elle est dans son état naturel. Cet
Auteur se méprend aussi non seulement dans la pensée qu'il à
que ce ver s'engendre de corruption, mais 1l est encore bien plus
inexcusable, lorsqu'il donne le nom d'abeille à la mouche, dont
nous parlons; vû principalement qu'Augerius Clutius dans son
livre des abeilles nous avertit expressément, que ce nom ne lui
convient pas. Celui même, qui a fait des remarques sur les belles
expériences du Sieur Goudart se trompe sur le même sujet, car
toutes ses notes ne sont que des fictions et des productions
chimeriques, qu'il a tirées tant de son cerveau que de celui des
autres. Et qui plus est dans la traduction latine, qu'i a faite
du livre de Goudart il suppose que ce ver n’a point de pieds,
cequi pourtant ne se trouve nullement dans l'original flamand :
Et c’est tant pour cette raison, que pour plusieurs autres, que
nous estimons infiniment plus les oeuvres de Goudart en Fla-
mand, que nous en faisons la version Latine.
Or avant que de conclurre, nous Jugeons à propos de faire
reflexion sur les moiïens, dont ces mouches, aussi bien que les
autres insectes se servent pour se mettre à couvert de la rigueur
de l’hiver, ceque ces petits animaux font en quatre maniéres.
Prémiérement nous remarquons que les Insectes restent tout
l'hiver sans aucun mouvement; si bien que si on les Jette hors
des lieux, où 1ls s'étoient cachez dans l’arriere-saison, 1ls n’ont
pas la force de s’y transporter derechef. Cependant si on leur
fait sentir la chaleur d’une main, ou si on les expose au feu,
ils reprennent non seulement le mouvement, qu'ils avoient au-
paravant, mais ils se transportent de lieu en lieu, et n’ont point
de repos jusqu'a ce que leur corps se soit durci dans l'air, qui
l’environne, ou qu'ils ayent trouvé quelque lieu, où ils puissent
demeurer en süreté. Or cette cessation de mouvement, ou ce
repos n'est pas commun à tous les Insectes, comme il paroît
TN «
dans les abeilles, qui ferment et ouvrent non seulement les
portes de leurs maisons pendant l'hiver, mais qui dans le plus
grand froid ne laissent pas de faire paroître l’amour qu'elles
ont pour leurs petits par les soins qu’elles ont de leur chercher
de l'aliment. Et c'est pour cette raison que nous voyons leurs
petits au commencement du printemps, ce qui a fait dire à ceux
qui les gardent que les petits des abeilles paroissent en même
temps que les hirondelles.
Les abeïlles aussi bien que plusieurs autres insectes servent
d'aliment aux hirondelles, qui ont l’adresse de les prendre en
volant : C’est pourquoi lorsqu'il pleut, et qu'il se trouve fort
peu de ces petits animaux dans l’air, elles descendent vers la
terre pour chercher dans cette chasse la nourriture, qui leur est
la plus propre. Et c'est de là qu'est venuë cette opinion fausse
où on est que les hirondelles peuvent predire le mauvais temps
ou l’orage. Mais la verité est, comme nous avons déja dit, quelles
ne volent bas qu’à cause que les insectes se trouvent d'ordinaire
dans, un air épais et agité du vent. Nous remarquons aussi que
les hirondelles suivent d'ordinaire le cours du soleil et qu’elles
cherchent toujours quelque climat ou le printemps et l’automne
sont temperez, et ou l'été est fertile, parceque c'est là quelles
peuvent trouver l’aliment, qui leur est convenable.
Nous trouvons encore que les Insectes demeurent en forme
de vers non seulement dessus et dessous la terre, dans des
arbres creux, entre les fuerlles, qui sont attachées ensemble et
dans les fruits; mais même dans l’eau, sous laquelle on les
trouve fort souvent gelez et sans aucun mouvement. Mais ce
qu'il y a ici de remarquable est que la plupart des Insectes sont
d’une constitution bien plus forte, lorsqu'ils n’ont que la forme
de vers, qu'apres qu'ils se sont changez, et qu'ils sont devenus
propres à la generation. C’est ainsi que nous voyons que le ver
aquatique dont la mouche @) ép%emere s'engendre, est si vigou-
reux, qu'apres avoir été transpercé d’une épingle, il ne laisse
(a) Æemerobius, musca ephemera, ou diaria.
ee 150 —
pas de rester encore en vie quelques jours; au lieu qu’apres son
changement, sans avoir receu aucune blessüre, il ne peut pas
vivre seulement quatre heures. Nous remarquons aussi que
lorsque les Insectes ne peuvent pas trouver de lieu, qui s'accom-
mode à leur constitution naturelle, quelque force qu'ils ayent,
ils ne laisse pas de mourir facilement : c’est ceque nous voyons
arriver aux ve7s, qui se trouvent dans les noisettes; car à moins
que de les garder dans du sable humide, où 1ls se cachent pen-
dant l’hyver, ils meurent non seulement peu de temps apres,
mais dans une seule nuit ils se durcissent et se séchent tellement
dans l'air, qu'on les peut facilement reduire en poussiere. Il
arrive la même chose aux vers qu'on trouve sur les fueilles
mais 1ls filent seulement un certain tissu, qui leur sert d’enve-
lope, et qui les met à couvert de la rigueur de l'hiver.
Nous remarquons aussi que ces petits animaux subsistent
encore apres avoir pris la forme de @ #ymphes : nous les trou-
vons non seulement dessus et dessous la terre, mais aussi dans
l’eau même, ou 1ls subsistent des mois entiers sans prendre
aucun aliment. Mais s'ils ne sont pas capables de prendre de
la nourriture cela vient où de ce que leurs membres sont trop
foibles ou bien de l'humidité superfluë dans laquelle ils nagent
pour lors. C’est pour cette raison que la pluspart des Insectes,
qui restent pendant l'hiver, peuvent subsister sans aliment
Et cela vient sans doute de ce que l'humidité qui les environne
n'est pas assez agitée, ou bien de ce que la froideur de l’air les
congele : C'est ce qui fait aussi qu'à la moindre chaleur 1ls
recommencent à se mouvoir et à reprendre le sentiment, qu'ils
avoient auparavant perdu avec leur mouvement : Et on ne doit
pas trouver étrange si-ces petits animaux ne rejettent aucuns
excremens, puisque ne prenant point de nourriture il ne leur
peut rester aucune superfluité.
(À suivre).
Le Gérant,
F. GUITEL.
(a) Wympha.
Sommaire du Numéro 28 d'INSECTA
Entomologie générale :
Pages
Pouillaude (I). — Description de deux espèces nouvelles appartenant
augenre TRICHIUS Fabr. (Col. 7richides) PR ne OL ACER 11 425
Longin Naväs (R. P.). — Quelques observations sur l'Zypochrysa nobilis
SCAN MINÉVIODE) ne in cree: ces beetle en DE eee ee 129
Houlbert (C.) — Examen critique de quelques espèces rares apparte-
nant au genre BEMBIDIUM‘(Col. Carabidæ):.......................,.,.û 131
Entomologie économique :
Pouillaude (I). — Quelques Thysanoptères nuisibles... 159
« Les Vieux Auteurs » :. Histoire générale des Insectes, par |]. Swau-
MR AM M (227) ere Re cation een ee a 2 Er en A de Se +. EG
Échanges et rédaction d'INSECTA
— de - — —
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECTA
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
Abonnements annuels :
ETANCE 2 MON PR Pen See TS RER 0 Se NE En 18! »
Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
Un ANMErO IA AMS EC LA RENN RPONRRIENRRERSR EE RERRREE 1°60
#44 —
Pour tout ce qui concerne l’administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
y;
OISE ANNÉE MAI 1913 NUMÉRO 29
INSECTA
Revue Tllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
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IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES \ Vs:
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ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
Description de deux espèces nouvelles appartenant
au genre TRICHIUS Fabr. (Col. Trichides)
Par I. POUILLAUDE.
Trichius Dubernardi, #. 59. (FIG. 1-3). Vert, marqué de
petites taches blanches.
Tête. — Clypeus entièrement vert, allongé, légèrement
caréné; son bord antérieur fortement échancré; ses bords laté-
raux légèrement sinués et relevés en deux bordures étroites.
Ponctuation régulièrement répartie, mais de disposition irré-
gulière. Antennes brun clair.
Pronotum globuleux, trapézoiïidal; ses
bords latéraux à peine arrondis, rebor-
dés; son bord postérieur circulaire à sa
partie moyenne; angles postérieurs
droits et bien détachés. Grosse ponctua- A. FER B.
tion irrégulière. Une bande blanche par- DS RENE
court chaque bord latéral et se continue A: Femelle. — B. Mâle.
A: ; - (Grandeur naturelle.)
sur le bord postérieur en s'atténuant vers
la région de l’écusson; cette bande est interrompue vers le
milieu de sa partie latérale laissant un espace plus ou moins
étendu contenant parfois une ou deux petites taches blanches.
Il y a en outre deux points blancs sur le disque, situés chacun
au tiers du pronotum à partir du bord antérieur et au quart
à partir du bord latéräl.
INSECTA, Mai, 1913.
11
mr 158 —
Scutellum triangulaire à côtés rectilignes, ponctué comme le
pronotum.
Elytres à bords latéraux et angles postérieurs arrondis;
ponctués longitudinalement et présentant des côtes : la pre-
mière le long du bord sutural et deux autres sur le milieu du
disque. Chaque élytre porte dix taches ainsi disposées : une
au milieu de la base, deux taches divisant le bord latéral en
trois parties à peu près égales, une à l'angle apical, une contre
le Lord postérieur près de l'angle sutural, deux le long de la
suture, la postérieure étant très petite; enfin sur le disque une
tache isolée à la partie antérieure et deux taches voisines de
part et d'autre de la deuxième côte. Toutes ces taches sont
de grandeur et de forme variables;
quelques-unes sont très voisines des
bords, mais elle ne les touchent Jamais.
Pygidium vert foncé, pouvant pa-
raitre presque noir sous certains éclai-
rages. Il est marqué de taches blanches
au nombre de 4 ou 6 selon le sexe : les
deux plus grandes basales, les autres le
long du bord postérieur. Ces taches sont
irrégulières, isolées ou plus ou moins
confluentes. Les extrémités latérales du
tergite qui précède le pygidium portent
également une petite tache blanche.
em RE Dessous du corps vert brillant métal-
(Gross. : 2 diam.) $ ; :
lique marqué de taches blanches. La
région thoracique et le dessous de la tête sont couverts de poils
jaunâtres. Chaque segment abdominal porte une bande blanche
présentant trois interruptions.
Pattes. — Les hanches de la première paire portent une
tache blanche. Les fémurs et tibias sont de même teinte que
le dessous du corps sauf pour la première paire de pattes dont
Bihan : -«
la couleur varie avec le sexe. Tarses de teinte plus foncée. La
dernière paire a les trois premiers articles des tarses noirs et
les deux derniers jaunes.
Différences sexuelles. — Chez le
mâle le blanc domine dans ja couieur
du dessous du corps; le pygidium
porte six taches blanches: les tibias
antérieurs ne sont pas dentés extérieu-
rement; les tibias moyens ne portent
pas d'épine à l'articulation des tarses ;
les deux premiers articles des tarses,
aux pattes antérieures, sont élargis
(FIG. 3). Enfin les pattes antérieures
sont brun clair avec le bord externe
des tibias plus foncé.
Chez la femelle le blanc et le vert
sont en égale proportion sur le des-
B.
T'1G. 3. — Pattes antérieures
de T, Dubernardi.
A. Femelle. — B. Mâle.
sous du corps; le pygidium ne porte que quatre taches parfois
confluentes deux à deux: les tibias antérieurs sont verts avec
le bord interne brun clair, le bord externe porte une dent; tous
les tarses ont une forme normale.
Dimensions
PONSUCURAONIES RS en 12 mm. 5
Longueur du pronotum...............…. 4 mm.
Plus grande largeur du pronotum.… 5 MM. 5
Bonpneuraites ÉlTÉres x 2 res 8 mm.
Paru Auxeépaules 2 ce 6 mm.
Patrie : Vunnan, Tse-kou (P. Dubernard), Lou-tse-Kiang
(P. Genestier).
Type dans la collection de M. René Oberthür, ainsi que
plusieurs exemplaires mâles et femelles et notamment deux
exemplaires 27 copula.
— 1060 —
Cette espèce se rapproche de 7 richius Dombrowsky Nonfr.
dont elle se distingue par sa taille plus petite, la forme du
corps moins élargie à la partie postérieure et la présence d'une
tache blanche en plus, pres de la suture dans la région pos-
térieure au 4/5 de l'élytre à partir de la base.
Trichius sinensis, 7. sp. (FIG. 4). — Cette espèce res-
semble beaucoup à Z7ichivs Duberuardi, n. sp., décrit ci-dessus,
aussi n'en donnerai-je qu'une brève description, en insistant
seulement sur les caractères différentiels.
Fa Couleur verte, taches blanches.
Tête. — Clypeus allongé, couvert de
ponctuations, ses bords latéraux forte-
ment rebordés, le bord antérieur bien
: E échancré. La partie antérieure du cly-
F1G. 4.
peus est très foncée presque noire avec
Trichius sinensis Pouillaude.
À tonans Ru * unéclat Cuivreux, la- partie amsi1tolose
devient verte à hauteur des yeux, mais
se prolonge en une pointe sur la petite carène médiané. An-
tenne d'un brun très clair.
Pronotum trapézoïdal, le bord postérieur arrondi; 1l porte
de chaque côté une bande latérale avec une à trois interruptions.
Ponctuation irrégulière.
Elytres ponctués longitudinalement et présentant au-dessus
trois côtes bien visibles. Répartition des taches comme chez
Trichius Dubernardi (1-3-3-1-2). Les deux taches très voisines
de part et d'autre de la deuxième côte aux deux tiers de l’élytre
à partir de la base sont généralement ‘confluentes.
Pygidium noir portant six taches dans les deux sexes.
Dessous du corps noir à reflets cuivreux marqué de taches
blanches; abdomen à bandes blanches présentant chacune trois
interruptions.
Pattes de même couleur que le dessous du corps. Les trois
derniers articles des tarses postérieurs Jaunes.
de
OR
Différences sexuelles. — Couleur blanche plus étendue sur le
dessous du corps chez le mâle; les deux premiers tarses de la
patte antérieure élargis. Chez la femelle, tibia antérieur pré-
sentant une dent à son bord externe.
Dimensions :
FénphET ADS Ie HR re dutiulée 12 mm.
ÉonSueuridu prono... 3 mm. 5
Éonoténr rides élytres: heros. 8 mi.
DROEUE AUS ÉDAMIES ES 2. ec 6 mm.
Patrie : Su-Tchuen, Siao-Lou et Ta-tsien-Loû (chasseurs
indigènes).
Type dans la collection de M. René Oberthür, ainsi que
plusieurs exemplaires males et femelles.
Cette espèce diffère de 7 72chius Dubernardi principalement
par la couleur du dessous du corps et les trois tarses postérieurs
Jaunes. Dans l’ensemble elle paraît un peu plus large.
PÉPOUILEAUDE:
—. 162 —
ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES
Quelques anomalies chez les Psocides (Ins. névr.)
Par J. LACROIX,
Membre de la Société Entomologique de France et de la Sociedad Aragonesa
de Ciencias Naturales.
L'étude des anomalies a toujours eu pour nous un intérêt
réel ; aussi cherchons-nous sans cesse à nous procurer des maté-
riaux à leur sujet. Nous avons déjà publié deux notes les
concernant (1); nous en donnons une troisième aujourd'hui.
La famille des Psocides (Copéognathes), qui va retenir un
instant notre attention, dans le présent travail, comprend des
insectes névroptères très petits, assez difficiles peut-être à étu-
dier, mais véritablement intéressants. À part l’exiguité de leur
taille ils se font également remarquer par la réduction du sys-
tème de nervulation des ailes. Avec les Conoptérygides et lés
Termitides (ces derniers 2soptères) ils sont Les plus dégradés
à ce point de Vue.
On pourrait croire que ce peu de complication, dans le sys-
tème de nervulation, entraine une certaine fixité, mais l'examen
d'un grand nombre d'exemplaires nous montre le contraire et
il sera important, dans la suite, de relever toutes les anomalies
susceptibles de frapper un point quelconque des ailes de ces
très intéressants névroptères. Pour aujourd’hui, nous en ferons
déjà connaître quelques-unes, nous promettant de poursuivre
très activement nos recherches.
(x) J. Lacroix. — Etudes entomologiques. — Quelques anomalies chez les Chrysopides,
In : Feuille des Jeunes Naturalistes, 1913.
Id. Etudes entomologiques. — Particularités el anomalies chez quelques
Odonales, 1n : Soc. des Sc. Nat. d’Elbeuf, 1913.
base
— 163 —
Nous établirons ici, si on veut bien nous le permettre, une
sorte de classification suivant les différentes régions de l'aile
faciles à délimiter. Cette méthode, qui n’est peut-être pas celle
que nous adopterons définitivement, facilitera, pour l'instant,
notre tâche. Nous l’avons déjà employée, d’ailleurs, dans une
note antérieure (Azomalies chez les Chrysopides).
Nous reconnaitrons aujourd’hui deux catégories d'anomalies:
1° Anomalies frappant la nervure procubitale et ses dépen-
dances;
2° Anomalies frappant plus particulièrement la cellule pos-
térieure.
1° Anomalies frappant la nervure procubitale
et ses dépendances.
Parmi celles que nous présentons aujourd'hui, quelques-unes
ont une véritable importance; d’autres sont de second ordre
et peuvent moins nous intéresser. Néanmoins, nous désirons
signaler toutes les anomalies observées, et nous ne croyons pas
devoir en négliger aucune. Il est bien entendu que nous pro-
cédons ainsi pour être complet et qu'il
sera toujours facile de distinguer celles
présentant un intérêt réel.
Nous indiquons tout d’abord un cas
nl
FiG. 1. — Stenopsocus
très curieux de Ozfurcalion de la deu-
immaculatus Steph.
xième branche procubitale à l'aile supé- Aile supérieure droite
. : : anormale.
rieure droite chez un S/enopsocus imma-
culatus Steph. (FIG. 1). Cette branche doit être simple dans
cette espèce.
On voit très bien l'intérêt de cette anomalie. Cette bifurca-
tion, complète d’ailleurs, et se produisant assez près de la
procubitale, limite un espace triangulaire très net qui figure
assez bien une seconde cellule postérieure située à droite de la
cellule normale. Cette dernière est évidemment plus large ici.
— 164 —
L’aile prend alors un facies absolument particulier qui
l'éloigne totalement de ce que nous voyons habituellement.
Nous noterons que la fourche ainsi produite n’est pas tou-
Jours aussi grande. Quelquefois la bifurcation a lieu tout à fait
à l'extrémité de la deuxième branche procubitale comme on peut
le voir dans les figures 2, 3 et 7 (1).
Une deuxième anomalie, assez intéressante, est celle repré-
sentée dans la FIG. 2, encore chez un S/enopsocus èmmaculatus
Steph. : Za première
branche procubitale est
absente aux deux ailes
Fig. 2, — Stenopsocus immaculatus Steph. Supérieures, seul un
Ailes supérieures anormales.
vestige se voit sur le
bord.apical de l'aile supérieure droite.
L'aspect est également ici un peu spécial, comparativement
au facies habituel. Et cette anomalie nous semble présenter
d'autant plus d'intérêt qu'elle frappe les deux ailes en même
temps (sauf le vestige indiqué à l’aile droite).
Quelquefois la ner-
vure procubitale elle-
même peut être 1in-
complète, interrompue Fie. 3. — Stenopsocus immaculatus Steph.
(FIG. 3) (aile supé- Ailes supérieures frappées d'anomalies.
rieure gauche) avant son extrémité. Cette anomalie est d’ailleurs
assez insigmihante. Il est néanmoins nécessaire, croyons-nous,
de l'enregistrer, car si, dans le cas qui nous occupe ici (fig. 3)
elle est très faible, elle peut devenir plus importante comme
nous le verrons dans une note ultérieure.
2° Anomalies frappant plus spécialement La cellule postérieure.
La cellule postérieure, chez les Psocides, affecte une forme
assez fixe pour chaque espèce. Dans S/enopsocus immaculatus
(x) Nous avons également vu des fourches peu étendues chez Graphopsocus cruciatus L.
ES
Le
— 165 —
Steph. elle ressemble à un triangle, relié à la nervure procubitale
par une nervule. Cette cellule est, dans cette espèce, assez haute,
occupant environ les deux tiers de l’espace compris entre le bord
marginal et la procubitale.
Mais cette forme peut varier et la figure 3 nous en donne
un exemple (aile supérieure gauche). On voit le peu de hauteur
de la cellule postérieure, dans cette aile, hauteur anormale —-
‘ la moitié de l’espace, à peu près. — De plus, le côté externe est
plus droit et va aboutir, sur le bord marginal postérieur, plus
près de l'extrémité de la deuxième branche procubitale.
En dehors de cette différence de forme de la cellule posté-
rieure très intéressante et peut-être importante à connaître, on
peut encore constater quelques autres faits moins essentiels.
Nous en citerons deux pour l'instant.
On voit, dans la FIG. 4, une nervule oblique intra-cellulaire
prenant naissance sur le côté interne de la cellule. Cette nervule
est 1c1 incomplète.
Fi&. 4. — Stenopsocus F1G. 5.
immaculatus Steph. Graphopsocus cruciatus L.
Aile supérieure gauche Aile supérieure gauche
anormale. anormale.
Dans la FIG. 6 nous représentons une aile supérieure gauche
de Graphopsocus cruciatus L. présentant une nervule oblique
extra-cellulaire unissant la cellule postérieure à la deuxième
branche procubitale.
Le côté externe de la cellule est un peu modifié par la pré-
sence de cette nervule surnuinéraire. On pourrait peut-être dire
qu'il y a également là deux cellules postérieures, mais l’ano-
malie ne se présente pas, à notre avis, dans la figure 5, sous Île
même aspect que dans la figure 1. C’est pourquoi nous ne les
avons pas étudiées ensemble.
— 106 —
Il nous reste, pour terminer cette courte note, à signaler deux
anomalies curieuses et présentant — la dernière surtout — un
intérêt tres grand.
La FIG. ; donne une aile supérieure gauche de Graphopsocus
cruciatus L. Elle a une physionomie véritablement à part. On
peut décrire l’anomalie qu'elle présente en disant que l’insecte
n'a pas, à cette aile, de cellule posté-
rieure, De fait 1l n'y en a pas et l'examen
le plus attentif n’a pu nous en faire
Fa. 6. trouver une.
Graphopsocus cruciatus L.
AE Copé ee On voit combien le facies de cette
anormale.
aile est spécial. Le côté interne seul de
la cellule existe, l’externe fait totalement défaut. De plus, la
deuxième branche procubitale prend naissance très près de la
nervule du même nom (celle unissant d'ordinaire la cellule à
la nervure procubitale), si bien qu’en se laissant aller à une
première impression, à la suite d’un examen insuffisant, on
croirait voir une cellule postérieure ouverte sur la nervure pro-
cubitale. Mais il n’en est rien et 1l s’agit bien ici de la dispa-
rition du côté externe.
Enfin la FIG. 7 représente une très inté-
ressante anomalie frappant la cellule pos-
térieure chez Cæœcilius flavidus Steph. On a
sait que celle-ci, dans le genre Cæcilius, est Cucilius flaridus Steph.
; ; Aile supérieure gauche
isolée où libre, c'est-à-dire qu'elle n'est pas anormale,
unie à la nervure procubitale par une nervule. C'est là un
caractère, sinon spécial à ce genre, du moins nécessaire.
Nous avons pris un certam nombre de Caæcilius flavidus
Steph., espèce assez commune dans l’ouest de la France, et nous
avons déjà rencontré deux fois cette anomalie. Dans l'échan-
tillon représenté figure 7 elle s'observe sur l'aile supérieure
gauche, mais dans un autre exemplaire, capturé près Mort le
7 septembre 1912, la même anomalie se retrouve sur l’atle
supérieure droite. Nous ne l'avons encore pas observée à la fois
dans les deux ailes chez un même sujet.
es 167 EE
On voit en quoi elle consiste : la cellule postérieure est unie
à la nervure procubitale par une nervule et on comprend l'in-
térêt réel de cette singulière anomalie. Elle donne à l'aile qu'elle
frappe une physionomie propre qui étonne. Nous ne voulons
pas pour l'instant insister davantage, il était déjà intéressant
de la signaler.
Nous dirons, en terminant, que toutes les anomalies signalées
ici font partie de notre collection.
Niort, Février 1013.
J. LACROIX.
= 108 —
UN NOUVEAU LYMEXYLONIDE AMÉRICAIN
Atractocerus antillarum, nov. sp.
(Ins. COLÉOPT.)
Longueur : 30 millim. — Largeur : millim.
J
Partie DEL VITRAC.
Couleur générale : d'un brun testacé avec les pattes jaunâtres.
l'éle : un petit peu moins large que le corselet, arrondie, en-
chassée dans le corselet par un cou assez distinct, presque
entièrement envahie par les veux arrondis, ovales, très finement
réticulés et séparés par une ligne fine qui s’élargit en arrière.
Mandibules : fortes, courtes, arrondies, poilues, bidentées en
croissant au sommet, la dent externe plus longue que l’interne,
un peu élargies au-dessus de la base par une dent aplatie,
obtuse et externe.
Paipes : courts, robustes, poilus, testacés, avec le deuxième
article cylhindro-conique,'le troisième aplati, ovale allongé.
Antennes : de onze articles robustes, courtes, atteignant à
peine le bord du corselet, insérées à la base externe des mandi-
bules, au-dessous des veux; d'un brun roussâtre, avec les deux
premiers articles beaucoup plus clairs, légèrement pubescentes
dans toute leur longueur, les deux premiers articles munis, au
côté externe, d'une petite touffe conique de poils plus longs et
roussatres. Ces deux premiers articles cylindriques, à peu près
de même grosseur et de même longueur; les suivants sont un
peu aplatis, vont en s’élargissant jusqu'au cinquième qui est
le plus large et diminuent ensuite de largeur jusqu'au septième
inclus; les huitième, neuvième, dixième presque cylindriques ;
le dixième plus court que les huitième et neuvième; le onzième
allongé, ovale, terminé en pointe biseautée.
— 109 —
Corselet : arrondi, finement rebordé, plus large que long,
coupé carrément en avant, légèrement sinueux de chaque côté,
Atractocerus antillarum Vitrac.
L'insecte parfait vu en d2ssus. — A gauche, en haut, la tête vue en dessous. —
A gauche, en bas, extrémité de l'abdomen vue par dessous.
Longs. 30 millimètres.
(Coll. de M. le D' Vitrac.)
en arrière couleur générale du corps, avec un sillon longitudinal
médian et le rebord postérieur un peu jaunâtres. Finement ridé
transversalement au milieu, de chaque côté du sillon, plus for-
tement sur les côtés où les rides forment de petites côtes irré-
gulières, garnis de poils couchés, allongés, dépassant un peu
le bord latéral. Le sillon médian est profond, s'arrête avant
d'atteindre le bord antérieur dans une dépression transversale
parallèle à ce bord sur presque toute sa longueur. En arrière
le sillon franchit une carène transversale du bord postérieur
qu'elle atteint par un trait’fin.
Elytres : très courts, rectangulaires, avec les angles arrondis,
légèrement convexes, atteignant à peine 20 mm. de long.
Ailes inférieures : transparentes avec un léger reflet 1risé,
plissées longitudinalement, couvrant en longueur les deux tiers
de l'abdomen. Sept nervures. La costale composée de deux
nervures Juxtaposées a peu près parallèlement; l’interne plus
forte et plus colorée unie à la sous-costale vers les 2/3 de leur
longueur par une transversale en zig-zag. Ces ailes ont 17 mm.
de longueur, laissant à découvert les trois derniers segments
de l’abdomen.
Abdomen : allongé, étroit, mince, aplati, creusé en gouttière
par la dessiccation, composé de huit segments en comptant le
segment anal de moitié plus court et plus étroit; le septième
plus large que les autres et arrondi en arrière. Pattes grêles.
T'arses : premier article aussi long que les trois suivants
réunis, le cinquième presque aussi long ; tous les onglets bifides,
à pointes recourbées, très aigus.
Cet insecte a le facies d’un Aolorchus.
Trouvé à la Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, dans une maison,
le soir, attiré par la lumière.
L’unique exemplaire connu fait partie de la collection du
D' L. Vitrac de la Guadeloupe.
PDP VATRAG
— 171 —
QUELQUES: LUCANIDES : NOUVEAUX
Contribution à l'étude de la Faune asiatique
Par C. HOULBERT,
Professeur à l’Université de Rennes.
I. Neolucanus Leuthneri Poil.
Lorsque M. H. Boileau décrivit cette espèce, parfaitement
valable et très spécialisée parmi tous les autres Neolucanus
(Bull. de la Soc. entom. de France, 1800), 11 ne possédait, ainsi
qu'il le dit lui-même, qu'un seul mâle; la femelle n’a donc
jamais été décrite, du moins à notre connaissance.
Nous profitons de l’occasion qui nous a été donnée d'étudier
un certain nombre d'exemplaires de ce joli Lucanide dans la
collection de M. René Oberthür pour combler cette lacune.
Afin que ces observations réunies fassent un document com-
plet, nous reproduisons tout d’abord la description originale
de M. H. Boileau.
Neolucanus Leuthneri Boil. — « Appartient à la 2° section de
Leuthner. Les mandibules sont aiguës et ne portent aucune dent
supérieure. Les canthus sont légèrement anguleux. La tête et le pro-
notum sont noirs, très finement ponctués; les élytres sont jaunes
avec la suture couverte par une tache noire qui se prolonge à l’apex
de façon à rejoindre la marge élvtrale, très étroite et également
noire. Cette tache, nettement limitée par une ligne concave, s’élargit
en avant et atteint l’angle huméral. L’écusson est noir. Le menton
est entièrement barbu, la saillie du prosternum est conique, dirigée
vers le bas, le mésosternum n’est pas saillant. »
« Le mâle unique que je possède, ajoute M. Boileau, a été récolté
à Tuyen-Kan (Tonkin), par M. le D' Pirot; M. Valéry-Mayet a bien
voulu me le céder. (Description sommaire de quelques Lucanides
nouveaux. Bull. Soc. ent. Fr., 1899, p. 175). »
Quoique un peu brève, cette description est très exacte, elle
suffit incontestablement à caractériser l'espèce en question; et,
bien que nous n’ayons pas vu l’exemplaire type de M. Boileau,
nous n'hésitons pas à lui assimiler les douze exemplaires que
nous avons sous les yeux (8 d'et 4 Q).
Les localités de provenance concordent d’ailleurs suffisam-
ment; Veolucanus Leuthneri G type est originaire de Tuyen-
Kan, c’est-à-dire de la vallée de la Rivière Claire, d’un des
principaux affluents du Fleuve Rouge.
Les ‘exemplaires de la collection R. Oberthür proviennent
également du Tonkin et de trois localités différentes : les uns
ont été recueillis en 1807-1808 par M. le D' Battarel et pro-
viennent des environs de Bao-Lac; un autre a été récolté à
- Neolucanus Leuthneri Boil. '.
Grandeur naturelle,
(Coll. de
M.
René Oberthür.)
Chiem-Hoa par M. H. Früh-
storfer; enfin les derniers ont
été rapportés par P. Lemée en
1906 (FIG. 1).
Toute cette région est par-
faitement homogène au point
de vue géographique, et la
faune ne saurait y subir de
grandes variations; les locali-
tés explorées sont situées sur
des affluents de la Rivière
Claire et à peine éloignées Îles
unes des autres de 100 à 150 kilomètres.
Voici maintenant la description de Veolucanus Leuthnert Q.
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES
d' Longueur totale (y compris les mandibules)..... 32-33
Q Long. totale
les males (FIG. 2).
Tête transverse, légèrement échancrée à son bord antérieur
Q. Même coloration et, dans l’ensemble, même aspect que
avec un bourrelet médian qui n'est autre que l'épistome. Les
angles antérieurs, coupés obliquement, se raccordent avec les
canthus latéraux. Disque céphalique finement chagriné dans la
région occipitale, grossièrement ponctué en avant et sur les
canthus; deux petites carènes tuberculiformes limitent le bord
antérieur interne des orbites oculaires.
Les mandibules sont très aiguës,
rugueuses en dessus et garnies de
trois denticules soudés, vers le
milieu de leur bord interne.
Pronotum transverse, à côtés
presque parallèles, plus large en
arrière qu'en avant, le disque pro-
thoracique est mat et finement
chagriné sur les côtés; dans son
milieu 1l est plus lisse, un peu bril- RARE
ÿ j Ncolucanus Leuthneri Boil. 9.
lant et orné de ponctuations fines
. Grandeur naturelle.
2 2S / (Coll. de M, René, Oberthür.)
régulièrement espacees.
Elytres ovales allongés, jaunes sur les côtés, avec, le long
de la suture, une tache noire très étroite à l'angle apical, s’élar-
gissant ensuite graduellement de manière à former une courbe
rentrante jusqu’à l'épaule où elle occupe toute la largeur de
la base. Les élytres sont assez brillants, finement et régulière-
ment ponctués dans toute leur étendue.
Menton rectangulaire, légèrement arrondi sur les côtés et en
avant, grossièrement ponctué et hérissé de longs cils roussâtres
peu fournis M), avec deux légères carènes saillantes sensiblement
parallèles aux côtés.
Saillie prosternale courte, obtuse: rotule des hanches anté-
rieures carénées transversalement.
Tibias antérieurs avec quatre ou cinq denticules larges et
inégaux à leur bord externe; tibias médians et postérieurs
inermes.
Dessous du corps noir, brillant.
PROVENANCE : Haut Tonkin, N.-O. de Bao-Lac, D' Bat-
tarel, 1807- 1898. Types dans la collection de M. René Oberthür.
CAHOULBERT.
(1) C’est là un caractère qui paraît général chez les Neolucanus ; alors que le menton
des & est toujours couvert d’une villosité abondante et trés serrée, il n’existe, chez les
® , que des cils isolés et peu nombreux.
= 12
ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE
La Station entomoiogique de la Faculté des Sciences de Rennes
en 1912.
Par F: GUITEL,
Professeur à l'Université de Rennes.
RAPPORT du Directeur de la Station entomologique, à Mon-
sieur le Doyen de la Faculté des Sciences, sur le fonction-
nement de cette Station pendant l’année 1972.
MONSIEUR LE DOYEN,
J'ai l'honneur de vous adresser le compte rendu des travaux
de la Station entomologique de l'Université de Rennes pendant
l’année 1072.
I. -_ Services rendus.
Le fonctionnement de la Station continue à être satisfaisant ;
notre service de correspondance, toujours le plus chargé, montre
que les agriculteurs et les industriels, aussi bien que les parti-
culiers, recherchent et apprécient comme 1l convient les rensei-
gnements que nous sommes à même de leur fournir.
1° En 1912 la Station entomologique a répondu à 512 lettres
ou consultations verbales; elle a, de ce fait, fourni 860 rensei-
gnements économiques, agricoles ou biologiques, auxquels :1l
faut ajouter environ 350 déterminations d'insectes. Le nombre
des renseignements fournis gratuitement est donc de 1.210.
La première série de ces renseignements n’est inférieure qu’à
celle de 1010 (873).
Quant à la seconde, si elle est de moindre importance que
OUUONT-AUTUS 00v1d e7 16d oomug ‘juowmreq 00 ap 9101P ITU]
SUBP ‘958 NUU9-0p-z01 ne seoard 9. adno0o onbrsopomoque
UOIJUJS UT ‘o18d np 9309 np osr1d on4 SENNEY 4 ŒUISHAAIN NT HŒ LIOH( AŒ HLTOOVH — ‘T "HI
— 176 —
celles des exercices précédents, c'est que le temps nous a manqué
cette année pour faire suffisamment connaître notre service de
déterminations.
2° L'organisation du service phytopathologique du Minis-
tère de l'Agriculture étant maintenant centralisée à Paris, nous
avons cessé de collaborer à l'inspection des produits d'expor-
F1G. 2. — Lr LABORATOIRE CENTRAL de la Station entomologique; vue intérieure,
sy
tation, mais nous avons orienté notre service de renseignements
du côté des parasites cryptogamiques dont M. Léopold LE
MOULT, ingénieur des Ponts et Chaussées à Nevers, poursuit
avec succès la solution. Nous n'ignorons pas que les procédés
de destruction mécaniques et chimiques, employés actuellement
contre certains insectes sont presque sans efficacité et que seules,
les maladies parasitaires, opportunément inoculées et propagées,
pourront donner des résultats appréciables; aussi, toutes les
fois qu'on nous consulte sur la destruction des Vers blancs,
— 177 —
des Courtilières, du Puceron lanigère, etc. signalons-nous les
procédés de M. LE MOULT qui nous a d'ailleurs très aima-
blement assuré de son concours pour ceux de nos correspon-
dants qui désirent profiter de son expérience.
==" Locaux.
Les locaux de la Station sont maintenant pourvus des
appareils de recherches les plus indispensables pour la Biologie
des Insectes et les diverses pièces ont reçu l'aménagement qui
leur était destiné (FIG. 1).
Notre matériel de produits insecticides et d'instruments s’est
également augmenté et, parmi les personnes qui ont le plus
contribué à enrichir nos collections, nous devons citer en pre-
miere ligne MM. JULLIAN frères, constructeurs à Béziers, à qui
nous adressons tous nos remerciements.
Nous connaissons maintenant le montant total des dépenses
qu'a entraîné l'installation actuelle de notre Station entomo-
logique et de ses différentes annexes (serre, Jardin d’expé-
riences, etc.) (FIG. 2, 3 et 4), à l’ancien archevêché.
Conthbubhon de PEtat cures 2,500! »
—— de l’Université de Rennes... 2,240 »
—- deHANaHE désRennes:.::, 8,305 35
— du Laboratoire de zoolagie. 4,122 20
TOR SE.-SONUA a POV
III. -_ Collections.
Notre salle d’entomologie reste toujours avec la plupart de
ses casiers vides, les ressources nous ayant manqué jusqu'ici
pour l'achat des boîtes; cependant un progrès important a été
6pn39,[ R FUBAIOS OUIOE CATFOUT CT CPEBOPE IST COUT TUNIS EE PO ER ER RE TR OR ne
——_—_—_—————
De" 00
réalisé, grâce à la générosité de M. René OBERTHÜR, qui a mis
à notre disposition les doubles de la collection BELLIER DE
LA CHAVIGNERIE.
Cette collection, renfermant un grand nombre de Coléoptères
F1G. 4. — STATION ENTOMOLOGIQUE DE L'UNIVERSITÉ DE RENNES.
Une vue du jardin d’expériences.
français, correctement déterminés, nous sera d'une très grande
utilité pour notre service de déterminations.
Nous tenons à adresser ici à M. René OBERTHÜR nos remer-
ciements les plus vifs pour les marques d'intérêt qu’il veut bien
témoigner à notre Station.
IV. -— Notre Revue périodique « Insecta ».
Le succès de notre Revue /r$secta ne cesse d'aller en gran-
dissant ; ce résultat est dû, incontestablement, à l'importance
des travaux publiés, mais aussi aux sacrifices éclairés qui sont
— 180 —
faits pour maintenir ce Recueil au niveau des plus beaux et
des plus élégants périodiques entomologiques.
Parmi les principaux articles d'application publiés cette
année, nous pouvons citer la Note sur le S pheno ptera Gossy pri,
buprestide nuisible aux Cotonniers du Soudan, par MM. An-
drieu et Vuillet ; la Czcadelle des Mimosas, de M. Lamberton;
l'importation et l'élevage des « Insectes utiles aux Etats-Unis »,
par M. J. Péneau et enfin les « Dégäts produits dans Les bois
de construction », par M. C. Houlbert. Cet article, où sont
mentionnés des insectes capables de percer des lames de zine
a attiré l'attention de la presse scientifique; un résumé en a été
donné par La Nature, et le Journal des Architectes nous a
demandé l'autorisation de le reproduire.
Le service des échanges est aussi en voie d’accroissement
68 Sociétés scientifiques reçoivent /#secta et nous envoient
régulièrement leurs publications; nous sommes ainsi en relation
d'études avec toutes les parties du monde.
V. -— Faune entomologique armoriçaine.
M. Charles OBERTHÜR, le savant auteur des Æ£/udes de
Lépidoptérologie comparée, a tenu encore cette année à témoi-
gner d'une façon toute particulière sa bienveillance à la Faune
entomologique armoricaine.
Il a bien voulu accepter de rédiger, en collaboration avec
notre sous-directeur, M. Constant HOULBERT, le fascicule des
Rhopalocères, qui parait actuellement dans le Bwllelin de la
Société scientihique et médicale de l'Ouest; et, pour nous per-
mettre de donner à ce travail, par l'illustration photographique,
tout l'intérêt qu'il comporte, nous est en outre venu en aide
par une généreuse souscription.
Nous tenons à exprimer ici, une fois de plus, à M. Charles
OBERTHÜR, toute notre reconnaissance pour l’encouragement
si précieux qu'il veut bien nous donner.
TENTE
A —
En plus des fascicules spéciaux de la Faune entomologique
armoricaine, la Station a aussi commencé cette année la publi-
cation d'un Genera analytique des Coléoptères de France,
illustré d’un grand nombre de dessins au trait, dû à la plume
autorisée de M. Houlbert. Ce travail rend maintenant facile et
rapide la détermination toujours si délicate des Coléoptères,
même pour les personnes les moins préparées à ce genre de
recherches.
VI. —— Personnel.
La nomination de M. Vuillet à la Station entomologique de
Paris, annoncée l'année dernière comme une possibilité, est
maintenant un fait accompli M. Paul Lester, qui lui avait
succédé, a dû lui-même nous quitter, appelé par le service mili-
taire. Mais, depuis le mois de décembre dernier, la Station a pu
s'attacher, comme Préparateur, M. [ POUILLAUDE, Ingénieur
agronome, qui va pouvoir reprendre les expériences interrom-
pues par le départ de M. Vuillet.
VII. -_ Documents annexes.
Comme de coutume, je joins au présent Rapport le détail
des renseignements que nous avons été appelés à fournir en
1912. Les diverses régions de la France, ainsi qu'on peut le
voir, se trouvent toujours en présence des mêmes problèmes et
des mêmes difficuités. Les nombreuses demandes de renseigne-
ments qui nous sont adressées montrent bien que l’Université
de Rennes s’est attachée à wxe œuvre d'intérêt général.
Les renseignements qui nous ont été demandés proviennent
de 84 départements français, en y comprenant l’Algérie;
14 autres émanent de nos colonies et de l'étranger : Italie,
Autriche, Espagne, Belgique, Portugal et Suisse.
Veuillez agréer, Monsieur le Doyen, l'assurance de mon entier
dévouement.
F. GUITEL.
—. 102 —
PIÈCES ANNEXES
Nombre de lettres reçues en 1912 : 312.
Nombre derenseignements TOUFDIS.:.2672 Mirrors Pepe ee 869
Nombre d'insectes déterminés 7. 0 el OR RM ve 350
TOPAL EL See near Re US HUB 1,219
I. — Répartition des lettres par départements,
Colonies et Pays étrangers :
PE AR A TE RE Dr Pen I INOTE TA ENTER US 3
AISNE LEE PA RTE 4 Indre-etoOIres. 2e 6
ARTE EE PET ee 2 LSOTC PR NE PE tee :
AIT EE Re to 13 UT sen à dev ER RP PÉTER AA s
Alpes Hasses-) rer 2 Landes es SERRES 3
ANpES Alanfes ANS 1 LOLEAR Er ES RENE) 4
Alpes Maritimes ne 5 LOi-EECRhEr Ps te)
ATUECHES La Re ere t I boire -(Hante-) AS 1
AFTeNNeS RES M nr 1 Loire-Inférieure ............... 12
ATIÉDES EE R RE T ALUR eANEEe 2 LOITOR Er ER EE AS CNE 9
AUDE RES MEN re AE RENE 6 DES SR PS PER RUE re 1
AMOR. RS Re et En 2 EEE Garonne Er I
AVE Eur iens 4 LOZÈRE NS RE PEN 1
Bouches-du-Rhône ..........…. 2 Maint-et-Loire 770% 16
Calvados ke. Le ser na 12 Manthe ie ten 7
Cantal AE Re M re I Mate ER REC RERE 10
Charentee "re nsir renss 3 Maÿenne: fs En RerE sv 6
Charente-Inférieure ........…… A Meurthe-et-Moselle .........…. S
CET ERA MERS EN ts tee 4 MEUSE CR RER ee 4
COTE RL SL AR UT RTE 4 Morbihan PARA SRE 8
Cote MO EREES TANT 10 N'IÈVRE FRE TR 4
Côtes-du-Nord ..…...:.......: 11 NO: ES ete eue 7
CTÉUS OR ARR RMI NE RER I OSEO RER 4
D'OLD EE SENTE NUE I Orne TR MIRE LE Ô
D'OUDS AREA Eee Sa A Pas-de-Calais ere mer 4
D Le 6 OR ME A PRO TE Re Pay-dé Dôme Re 3
RARE Sa eh ne LMI NES 6 Pyrénées (Basses-).......... RARE
Eure et Do: PE 4 Pyrénées-Orientales .......... 4
PADISIÈTE DRAP rise 3 Haut RNIR Re 2
ET ARS. PT PO RE I RDONE HR ER a ana eee 12
COS RE A RS CRE ue net 4 Saone (Haute-) 2-52 $
Garonne Haute); re 7 Sarthe Li A Marcos tas 6
GHOST ET D hote 6 SAVOLE “2. TES 3
ÉRIC Ur rudf dne 5 Savoie (Eaute-)#..52.2%: 2
Ille-et-Vilaine"... 55. 22 SIREN ane care sr o 63
See Intérieure. F2. ice 9 NE PR RC OP EE Er
Seine-et-Marne... +20 V'AUCIUSES Er mener reset
Seme-et- Oise. EN E24 VENTES ER ne Aie
Sevres (DEUX) eee 3 NACRE aan
SOMPIE MENT Set Ms trier 8 Viennen (Haute)...
Tarn-et-Garonne 4... I NOTES OPERA PRE
AU En ner eu Te A MONN EME RER AR SEE
ETRANGER
AUTRICHE M een deu age I BelS QUES. NA re
ESA ne mea U 2 LE EN OR LP TE MES ARE PTS es
PORUOAIE ES RMS pee 1 SRISCO La LM Ra Le
Orivimerinconnues- ri Arcs. 14
ORALE EUR EE sieste 512
IT. — Parasites ayant provoqué plus de dix demandes :
PuCeSetipa ASE Tres Mere dreniidonts 87
Blattes
HOUSSE ET Ts ee UE nd
NES des laa geste et M essieu
Rats campasnols SOUFIS FRS Lee,
Hécargotsnlimaces et ts Ps is Nitaee
Puceronsies tiges et des feuilles. :2...2:::"
Courtilières
NTOHCRE SE ne em Les ae seu one ces
MOUSQUES Re Re RTS nt ec
POCÉTORAIANIP ETES. eee rende
Chen ru ChOUTEARTE AN nn cree
Hanneton, ver blanc
Q
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E JO ND ON D V1 NI © D HR
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mm
Cl
III. — Nombre de renseignements par mois de l’année 1912 :.
PÉRV TE TRE EN ee ee AR PSE en re 14
RÉVÉIE TS REA SE RARE done Me 17
MES RE A ER M LE ce de a ton rues 2
AN ne RÉ I D CR CE RAS 33
NÉ CES Pr AT CE RS 03
TR ES RE RO EE Pc LS 83
ROUE SRE Re PR RP PAR tes 169
AO SRE er iue dard der ie men tac dames des gens 172
S'ÉHLÉMDES RS MR CRU es A ee 140
OCT CAS SR EN RE ER LR RENE RE 76
NIGVEMREO PATES MR DU Eau r. 23
DÉCÉMOEER TRI TR NME en aies dont ouai 22
D ©
— 184 —
“ LES VIEUX AUTEURS ”
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) Q)
Par Jean SWAMMERDAM.
Enfin ces petits animaux demeurent renfermez dans leurs
œufs, dans lesquels 1ls retiennent la forme de zy"/4e, comme
nous avons déja dit plusieurs fois.
Or nous dirons dans la suite l'utilité qu'on peut tirer des
remarques que nous avons faites sur les insectes, qui restent
tout l’hiver, lorsque nous viendrons à parler de la maniere
dont ils renferment leurs œufs au printemps dans les rejettons
des plantes, et dans les fuerlles des arbres : ceque nous souhai-
terons et que nous esperons en même temps pouvoir rendre
palpable et sensible.
Nous parlerons ici de quelques Insectes que nous ne pouvons
pas ranger sous aucune espece des changemens dont nous
avons parlé.
Apres avoir fait le dénombrement des Insectes, qui sont
compris sous la quatriéme espece des changemens; nous pro-
poserons encore avant que de finir, quelques petits animaux,
que nous n'oserions pas ranger sous aucune des quatre especes,
à cause que nous n'avons pas encore fait d’experiences suffi-
santes pour en pouvoir Juger sûrement. Nous trouvons pre-
mierement les (à) vers luisans, mais nous ne les avons jamais
vus.
Nous mettons encore dans le même rang le ver ou la celle,
que les Grecs appellent scolopendra, et les latins w/lepeda,
c'est à dire un ver à mille pieds; nous en avons de deux sortes,
l’une grande, et l’autre petite.
. L’Insecte, à qui les Latins donnent le nom de Cyrculio, nous
(x) Voir Znsecta, 14, p. 23.
(a) Cicindula, ou
— 195 —
est inconnu, aussi bien que plusieurs sortes d’'escarbots, comme
entr'autre celui, que les philosophes nomment scarabœus pilu-
larius. Nous ne pouvons pas non plus ranger sous aucune espéce
des changemens les (a) Escarbots d’eau sur lesquels nous avons
fait plusieurs experiences tres curieuses. Nous en avons de cinq
sortes, entre lesquelles se trouve celle, qu'on peut appeller
D) Puce aquatique. Cet animal venant à se plonger dans l’eau,
peut renfermer de l’air dans sa queüe d’une maniere fort plai-
sante.
Il y a encore un’Infinité d'insectes, que nous ne connoissons
pas, et 1l nous est absolument impossible de les connoître tous,
puisque plusieurs siecles même n’y pourroient pas suffire, non
plus qu’à découvrir tous les changemens, qui leur arrivent : Et
nous sommes .fort persuadez, qu'il n’y a personne, qui nous
puisse prouver le contraire, comme on pourra voir avec le temps.
Et nous prions les Lecteurs de ne rien croire de tout ce que
nous avons avancé, à moins que les experiences, que nous avons
faites ne leur paroissent claires et distinctes.
Nous ne pouvons pas non plus raporter les scorpions à au-
cune des quatre, espéces des changemens, qui arrivent aux
Insectes. Mais à cause que personne jusques ici nous les à
Jamais bien dépeints, nous les representerons au naturel, et
ferons én peu de mots une description de leurs parties : Et
pour cet effet nous les diviserons en trois parties à sçavoir la
tête, la poitrine et le ventre. Nous avons remarqué dans tous
les scorpions que leur tête, que nous avons representée dans
nos () figures à la lettre À, paroit Jointe et continuë avec la
poitrine. En suite nous faisons voir environ au milieu de la
tête ou de poitrine deux yeux, avec encore deux autres, entre
lesquels nous voyons sortir comme deux bras, qui se divisent
en deux comme les peinces ou les serres des écrevissez. Or Nous
ne croyons pas que ces bras ou ces pinces aussi bien que les
yeux de devant ayent jamais été remarquez ni décrits par
(a) Æydrocantharus.
(b) ÆZydrocantharus minimus.
(
a) Tab. V.
100 —
A
av EL
— 187 —
—. 188 —
personne : et cela vient peut être de ce que le scorpion peut
retirer tellement ces bras en dedans, qu'ils sont entierement
imperceptibles. En suite nous faisons voir huit jambes, qui
sortent de sa poitrine, dont chacune se divise derechef en six
parties, dont les extremitez sont pourvûüês de petits ongles ou
de petites serres : ces Jambes sont aussi parsemées de poil.
Nous representons encore au devant de la poitrine deux autres
bras ou deux pinces, qui sont composées chacune de quatre
autres membres. Le ventre se divise en sept anneaux, du dernier
desquels, on voit sortir la queüe de l'animal, qui se divise
encore en sept petits boutons dont le dernier est armé d'un
aiguillon : cette queüe est revêtuë de poil.
Le scorpion, qu'on voit representé à la lettre B ressemble
assez bien à celui, dont nous venons de parler : Il y a seule-
ment cette difference que les deux pinces de devant sont d'une
toute autre structure et extrement pointuës, et qu'outre ces
pinces, qu'il cache et retire en dedans, nous y trouvons encore
deux yeux plus que dans l’autre si bien que dans le scorpion,
qui est dépeint à la lettre À. nous ne voyons que six yeux, au
lieu que dans celui ci nous en découvrons huit fort visiblement.
Mais parceque tant plus les animaux sont grands, nous pou-
vons aussi d'autant mieux en connoitre les parties; aussi est 1l
certain que dans ce scorpion, que l’on voit dépeint dans la
(& sixieme table on peut bien plus distinctement discerner tous
les membres, que dans les deux autres, dont nous venons de
parler. Car nous y découvrons bien plus clairement les bras
ou les pinces, qui sortent de dessous les yeux de devant, aussi
bien que les yeux mêmes, que cet animal a situez de chaque côté,
et dont les uns sont plus gros que les autres : ses yeux sont au
nombre de six. Qui plus est, la tête, la poitrine, et le ventre de
ce scorpion, aussi bien que les jambes, ses pinces ou les serres
et tout le reste de ses parties se découvrent bien plus visible-
ment, que dans les autres, dont nous avons parlé. Nous remar-
quons encore que les six petits membres, dont ses jambes sont
(a) Tab. VI.
— 189 —
composées, aussi bien que ses bras, qui se divisent en quatre,
ressemblent fort bien à ces mêmes parties quand on les consi-
dere dans les petits scorpions : Au reste leurs pinces ou leurs
serres, qui se ferment et s'ouvrent avec beaucoup de justesse, sont
revêtuëés de petits poils : Mais nous remarquons une plus grande
difference entre la queüe des grands scorpions, et celle des
petits, à cause que dans les premiers elle n’est divisée qu’en
trois parties, au lieu que dans ceux-cy elle est composée de six.
Nous pouvons encore faire voir un’autre sorte de scorpions
à peu pres aussi grande que celle dont nous venons de parler,
dont la queüe est divisée en six parties. Cette espéce nous est
venue de l’Amerique, et l’autre, que nous avons dépeinte incon-
tinent nous a été apportée des Indes Orientales.
Or nous pourrions prouver par le témoignage de plusieurs
personnes considerables que nous gardons encore non seule-
ment tous les Insectes, dont nous avons parlé, qui sont au
nombre de douze cents pour le moins, mais que nous avons
mêmes les (à #ymphes, les W) nymphes dorées et les vers en
forme de #ymphe, d'ou ces animaux se forment : mais nous
n’apporterons ici seulement pour témoins de ce que nous avan-
çons Monsieur l’Abbe Boucaud. Et Monsieur Olaus Borr: Pro-
fesseur en Medecine ” Copenhague ; tous deux fort celebres pour
leur profond sçavoir, qui nous ont fait l'honneur de nous rendre
quelquefois visite, et de considerer souvent avec application
les merveilles, que nous avons découvertes dans la nature. Nous
sommes encore obligez de celebrer la gloire et les loüanges de
l'illustre et du tres docte Paul Falconieri, qui nous a fait
l'honneur depuis peu de nous venir voir, et d’examiner nos
travaux et nos experiences.
FIN
Ou on a exposé Les veritables changemens,
qui arrivent aux Insectes.
(a) Vympha.
(b) CArysalis on Aurelia.
15
SUPPLEMENT
Pour Les Lecteurs, qui s'appliquent serieusement
à £a recherche de La verité.
Cher lecteur, apres avoir exposé (comme nous croyons) tous
les changemens, qui arrivent aux Insectes, nous avions resolu
ensuite, suivant le Zéle, que nous avons pour la verité, de parler
particuliérement des œufs, des vers et des 77mplhes, dont ces
animaux se forment. Mais comme cette matiére demande, qu'on
la traite à fond, et que des experiences suffisantes nous man-
quent pour cet effet, nous attendrons que nous en ayons fait
davantage, avant que d’assembler et de mettre en ordre les
remarques, que nous avons faites et de composer ce traité, que
nous ferons passer pour la seconde partie de nôtre histoire
generale des Insectes. Cependant nous tàcherons au plutôt de
faire part au public de nos expériences particulieres, si le temps
et la commodité nous le permettent. Mais nous avons dessein
de ne mettre au Jour ce grand ouvrage qu'en partie, tant pour
satisfaire d'autant plütôt à l’empressement de plusieurs de nos
amis, que parce qu'il y a encore quantité de nos remarques, qui
sont encore Imparfaites et peu certaines : Et si nous voulions
attendre jusqu'a ce que cet ouvrage fût accomph, et que nous
eussions découvert distinctement toutes choses, nous aurions
besoin non seulement de plusieurs années mais nous croyons
assürement que tout le cours de nôtre vie n’y suffiroit pas. C'est
pour cette raison que nous Jugeons plus à propos de n’exposer
nos experiences qu'en partie et les unes apres les autres : ce
qu'ayant montré par deux ou trois exemples, on trouvera par
ce moiïen un chemin frayé pour poursuivre facilement plusieurs
autres expériences.
Cependant, à cause que nous avons remarqué, que plusieurs
—— IOTI =
personnes tres doctes et de grande consideration sont de ce
sentiment qu'il y a certains animaux, qui s'engendrent des
plantes et des fruits, de même que ces mêmes plantes produisent
leurs fruits et leurs semences; nous Insererons ici une lettre,
que nous avons écrite sur ce sujet à un de nos meilleurs amis
en l'an soixante et six. En voici le contenu.
»
»
» Nous croyons absolument qu’il n’est pas possible de prouver
par expérience que les Insectes s'engendrent des plantes;
Mais au contraire nous sommes tres bien Informez que ces
petits animaux ne s’y renferment que pour en tirer leur nour-
riture, et il y a même bien de l’apparence que ces mêmes
plantes ou on les trouve ne sont crées que pour cet effet. Il
est bien vrai que par un ordre constant et immuable de la
nature, nous voyons réglément tous les plusieurs sortes d’In-
sectes de certaines plantes, et certains fruits, aux quel ils
s'attachent particuliérement comme par un Instinct de la na-
ture; mais 1l faut sçavoir qu'ils proviennent de la semence
des animaux de leur espéce, qui s’y étoient mis auparavant.
Ces Insectes Insinuent leur semence ou leurs œufs si avant
dans les plantes, qu'ils s'unissent en suite avec elles et que
l'ouverture venant à se refermer. Ces œufs se nourrissent
dessous. Or il en est ici à peu pres de même comme des
citroüilles et des autres fruits sur lesquels on imprime des
caracteres; car ces incisions ou ces entailleures viennent en-
suite à s’enfler s1 extraordinairement par le moïen de l’humi-
dité, qu'elles s’elevent extremement au dessus de la superficie
de l’ecorce. Nous avons aussi trouvé fort souvent œufs d’In-
sectes enfoncez si avant dans les tendres rejettons des
arbres, qu'à moins que de les blesser, il n’étoit pas possible
de les en tirer. Nous remarquons aussi qu’il y a de certains
Insectes, qui ayant Jjetté leurs œufs sur le bout des saules,
d’ou on voit pousser des rejettons comme des artichaux, nous
en voyons sortir six ou sept mois apres comme un’espece de
mouche. Nous sçavons encore par expérience que les plus
gros de ces papillons de nuit, qui se forment des vers, qu’on
ss 102
trouve dans le bois, laissent leurs œufs sur les saules, d'ou
sortent ensuite des vers, qui ont des dents s1 fortes et si per-
çantes, que par leur moiïen 1ls s'ouvrent un passage dans
l'écorce. Nous avons aussi découvert l’hyver passé sur des
naveaux comme des especes de verües de differente grosseur :
dans les plus petites nous n'avons trouvé qu'un œuf, et dans
les plus grosses nous avons apperceu un ver sans Jambes
d'une substance tendre et molle, mais dont les dents étoient
extremement fortes. De plus ce qui nous paroît rare dans les
vers sans pieds, qui se trouvent dans les écroissances ou dans
ces sortes de verües, que nous voyons sur les fruits est, que
si on les Ôte des cavitez, qu'ils se sont creusées à proportion
de la grandeur de leur corps et ou ils prenoient leur nourri.
ture : Car ils faut bien remarquer ici, que tous ces petits
animaux prennent leur aliment par la bouche) 1l ne peuvent
plus rester en vie. Nous voyons que la cavité, ou se renferme
le ver, qui se trouve dans ce petit fruit, qui croît à l'extrémité
des branches de saules, est fort bien proportionnée à la gran-
deur de son corps. La cavité, ou se renferme le ver, qui se
trouve dans les naveaux, est plus grande et plus étenduë
que son corps. Nous trouvons encore que la cavité, que les
vers, qui se trouvent dans le bois, y creusent d’une maniere
fort plaisante, est de la grandeur de leur corps; nous les
voyons cependant s'y mouvoir facilement en resserrant leurs
parties de derriére et en étendant celles de devant. Mais si
on chasse ces petits animaux des lieux ou ils étoient ren-
fermez, et ou ils prenoient leur nourriture, ils perdent non
seulement leur mouvement et se séchent à la chaleur de l'air
et du soleil, mais ils meurent outre cela d’une infinité de
maniéres. De même nous remarquons qu'il y a quantité de
ces petits animaux sans pieds, qui vivent tout de même dans
l'eau et sous la terre : ceux qui vivent dans l’eau, et qui n'ont
point de pieds, se meuvent d’un lieu en une autre par le
moiïen de leur queüe pour aller chercher leur aliments. Or
il y a quelques uns de ces vers sans pieds, qui vivent sous
ns à
»
»
»
»
»
»
>
la terre et qui cherchent leur aliment d’une maniére fort
étrange. Nous vous allons aussi faire part de quelques obser-
vations, que nous avons faites sur les œufs des fourmis, qui
sont effectivement l’animal même.
» Les œufs des fourmis dans les premiers jours sont fort
unis et fort luisans. Mais lorsqu'ils sont dépoüillez de la
membrane, dant 1ls étoient revêtus, ils paroissent tout vivans
comme des vers sans pieds, et leur corps est alors divisé par
anneaux et par incisions, qui sont assez visibles; si bien que
c'est à tort que les physiciens leur ont donné le nom d'œufs.
Nous remarquons que les fourmis ont un amour incroyable
pour leurs petits, ce qu’ils font paroître par les soins, qu'ils
ont de leurs porter, à manger et de les transporter dans les
lieux, ou 1ls peuvent trouver l'aliment propre pour leur sub-
sistance. Si bien qu'ils n’oublient rien de tout ce qui peut
servir a les nourrir et à les élever. J'ai dans mon cabinet
plusieurs sortes de ces fourmis avec leurs vers que J'avois
en fermé dans un verre avec de la terre, que J'avois mise de-
dans : et J'ai remarqué que lorsque la terre devenoit trop
séche, elles portoient incontinent leurs petits plus bas pour
y trouver de l'humidité : Mais quand nous venions à verser
de l’eau dans ce verre en trop grande quantité; alors c'étoit
un plaisir de voir avec quel zéle et avec quelle diligence elles
les transportoient derechef sur la terre séche, pour empêcher
qu'ils ne se noayssent. l'ai consideré, aussi plusieurs fois, que
si lorsque la terre étoit trop séche nous venions a l'arroser,
elles y portoient au même instant leurs petits, dont nous
avons và fort distinctement sucer l'humidité. J'ai tâché plu-
sieurs fois de les élever moi même, mais cela ne m'a Jamais
reussi. Je n'ai pas jamais pü non plus faire éclorre les 7y»-
phes des fourmis, que par le moïen des fourmis mêmes.
» Or les chenilles et plusieurs autres petits animaux, qui
ont des pieds ne se trouvent pas renfermez dans les fruits
ou dans les plantes de même que ceux dont nous avons parlé
cy-dessus. Nous souhaiterions bien de pouvoir exposer la
» maniere dont ces petits animaux, vivent, quel aliment ils
» prennent avec encore plusieurs autres particularitez, mais
» nous n'avons pas Jusques ici d'expériences suffisantes pour
» en pouvoir Juger sûrement. Cependant nous ne croyons pas
» que cela choque nôtre sentiment de ceque nous avons vü
» mêmes apres quelques années plusieurs Insectes sortir du bois
» vermoulu : car outre que leurs œufs se conservent longtemps
» avant que déclorre, le vers même restent bien souvent quel-
» ques années dans un même état avantque de souffrir aucun
» changement.
Pour ce qui regarde la pluspart des Insectes, qui se trouvent
dans les entrailles des animaux, qui sont douez de sentiment,
nous croyons, que pour les bien connoître, il faut observer les
mêmes règles, dont nous avons parlé cy-dessus. Outre qu'ils
semble que le hazard ait quelque part en ceci; cequi se doit
entendre de sémences ou des Insectes, qu'on availe quelque-
fois : mais nous exposerons toutes ces choses plus bas avec
toute la netteté et toute l’éxactitude possible. Or ce seroit assu-
rément un’affaire considerable, si on pouvoit prouver qu'un
animal ou un ver pourroit rester en vie, apresqu'on l'aurait
privé de l'aliment, qui lui est propre, et qu’on l’auroit transporté
dans un qui fust contraire à sa constitution naturelle, et qui lui
fournit un’autre nourriture. Cependant nous remarquons que le
Createur est si uniforme dans ses ouvrages que le hazard n'y
a pas la moindre part.
Or 1l est certain que les ouvrages de Dieu sont fondez sur
des règles constantes et uniformes, et que nous ne sçavons nul-
lement les veritables causes des effets que nous voyons. Et
puisque nous ne connoissons que l’ombre de ses merveilles;
nous croyons assurément que la vraye connoissance des Philo-
sophes ne consiste que dans l’idée distincte, qu'ils peuvent avoir
des effets, qui leur frappent les yeux. C’est pourquoi pour les
bien connoître, et pour former des régles certaines et tirer de
consequences, Justes, nous avons besoin d'employer tous les
soms et toute la diligence Imaginable. Car autrement, comme
nous avons dit dans nôtre preface, la nature étant inépuisable,
si nous n'avons pas fait d'expériences suffisantes; nôtre propre
raison ne nous servira qu'à nous Jetter dans les tenebres et dans
l'obscurité. Et certes nous sommes cause nous mêmes que les
choses naturelles nous sont non seulement difficiles à connoitre,
mais que même elles nous sont entiérement impenetrables : Et
il n’est pas besoin d'autre exemple, que de celui de Goudart
pour prouver cette verité : car cet homme, manque d’experiences,
s’est allé faussement imaginer que les chemilles se changeoïent
d’abord qu’elles cessoient de prendre de l'aliment avant leur
temps ordinaire, et qu’ensuite elles ne produisoient que des
animaux imparfaits et d’un autre nature : mais cette fausse
proposition a rendu non seulement ses autres experiences inu-
tiles et confuses, mais 1l s’est même rendu par là incapable de
faire des observations fort curieuses sur des choses, qu'il voyoit
devant ses yeux. Or il est certain que, sans parler de cet Auteur,
nous aurions honte de citer un'infinité de Philosophes, qui ne-
gligeans les experiences et suivant leur raison aveugle et les
productions vaines de leur cerveau, ont jugé des changemens,
qui arrivent aux Insectes, comme un Aveugle fait des couleurs.
Et comment peuvent ils s’excuser d’avoir été si hardis, que de
raisonner sur les principes de ces choses, dont ils ne connois-
soient pas seulement n1 les effets, ni l’exterieur. Mais, pour
parler franchement, si nôtre raison est foible et sujette à se
méprendre, lorsque l’experience nous manque; il nous semble
qu'on ne peut pas trouver de raisons ni d'arguments plus forts,
que ceux qui sont tirez des expériences mêmes. Et il est indubi-
table qu’on doit à tout le moins tenir pour suspectes toutes les
conclusions, qui ne sont pas tirées de ce principe, et qu’on les
doit rejetter absolument, lorsqu'elles ne s'accordent pas avec
l'experience : c’est aussi le sentiment du Celebre Monsieur des
Cartes, qui parle ainsi dans sa Methode. Car (dit il) je croyoëis
rencontrer beaucoup plus de verité dans les raisonnemens que
les hommes font pour leurs affaires particuliéres, et dont Le
mauvais succez Leur cause du déplaisir, lorsqu'ils se sont trom-
me
pez, que non pas dans ceux, que forme quelque docteur otsif
dans son étude sur des êtres de raison, ou sur de semblables
bagatelles, qui ne concernent point du tout l'usage de la vie,
et dont il ne peut esperer autre avantage, si ce n'est que plus
ses speculations sont éloignées de La verité et du sens commun;
d'autant plus en remportera lil de vaine gloire, à cause qu'il
aura aussi dù emploier d'autant plus de subtilité pour Les
rendre vraisemblables.
Lorsque nous pesons ces raisons avec Mr. Descartes et que
nous considerons avec lui l'importance et la necessité des expe-
riences, 1] nous semble qu'on pourroit donner le nom de raison
à cette faculté de nôtre esprit, qui nous sert à former des idées
distinctes des choses, apres que nos sens lui ont fait un fidelée
raport des experiences, qu'ils ont faites. Enfin il est certain
que les expériences sont la lumiere, qui éclaire nôtre esprit, et
que sans elles nous ne pouvons pas être assürez des veritez que
nous pretendons connoître.
Il est bien vrai qu'il peut y avoir des choses dans nôtre
esprit, que les sens n’ont jamais apperceües auparavant : mais
il est certain aussi que nous ne les pouvons pas concevoir dis-
tinctement, à moins qu’elles ne se terminent aux mesmes sens :
quoique cependant apres avoir fait quantité d’experiences, nôtre
esprit se puisse rendre capable de determiner ensuite quelque
chose de certain d'autres choses, sur lesquelles 1l n’en a jamais
fait. Et c'est apparemment cequi a fait dire à (8) Aristote. Qw2l
faut aussi croire la raison, si ce qu'elle nous démontre s'accorde
avec Les choses qu'on apperçoit par Les sens.
C’est pour cette raison, qu’en considerant bien toutes choses,
il nous semble, que si nous avions une parfaite connoissance
tant de la structure du corps de l’homme, que de ses humeurs
et du reste; nous pourrions non seulement le rétablir en santé,
mais que même surpassant la nature nous le pourrions rebâtir
entierement, apres sa totale destruction : Car il est constant
(a) Æïb. nt. cap. X. de Gen. anim.
mat Dee
qu'a proportion que les idées, que nous avons des choses sont
plus ou moins distinctes, aussi nos operations sont plus ou
moins huüreuses.
Mais comme 1l ne nous est pas possible de faire des expé-
riences certaines sur toutes choses, et qu’ainsi nous ne pouvons
pas en avoir connoissance distincte (comme par exemple 1l y
à des choses, qui à cause de leur petitesse sont imperceptibles
a nos yeux d’autres à cause de leur éloignement) aussi seroit ce
une grande folie de nous aller imaginer que nous pourrions
penetrer les veritables causes de ces choses, je ne dis rien de
leurs operations. Car nôtre plus grande sagesse ne consiste pas
à connoître les causes des choses, mais seulement dans l’idée
distincte qu'on à de leurs veritables effets, qui nous servent
enfin comme d'échelle pour monter à la cause prémiere, et nous
font découvrir un'infinité d’autres causes qui sont d’une grande
utilité pour nôtre vie. Mais cela n'arrive qu'entant que toutes
ces choses sont conceües par nos sens, lorsque nous nous en
servons avec circonspection.
Nous trouvons que Harvé parle raisonnablement dans la
preface, qui est audevant du livre de la generation des ani-
maux, en parlant de la maniere dont on doit de chercher la
verite voici ses propres termes : gware (inquit) 22epta prorsus
el erronea est usita hodiè veritatis Indagende methodus : dum
plurima seduld inquirunt, non quid res sint, sed quid ab als
dicatur : deductaque ex singularibus premissis universali con-
clusione, factoque inde sæpè perperam analogismo, verisimilia
plerumque ad nos pro veris transmittunt : hinc factum, ut scioli
mule, et sophiste, aliorum inventa expilantes, eadem passim
(ordine solummodo, verbisque immutatis, paucisque nullius
moment: adjectis) pro suis audacter venditent, philosophiam-
que (quam certam, el perspicuaim esse oportuit) obscuram, intri-
catam et confusam reddant : qui enim autorem verba legentes,
rerum 1psarum imagines (eorum verbis comprehensas) sensibus
Droprus non abstrahunt, hi non veras ideas, sed falsa idola, et
Phantasmata inania mente concipiunt : unde umbras quasdam
— 198 —
et chimeras sibi fingant; totaque ipsorum T'heoria sive contem-
platio (quam tamen scientiam arbitrantur) vigilantium insom-
nia, aut ægrolantis animi diliria representat et un peu plus
haut. Nempe (inquit) ex sensu permanet sensalum : ex perma-
nentia sensati, sit memortia : ex multiplici memoria, ex pertentia :
ab expertentia, ratio universalis, defnitiones, el maxima, sive
axiomata communia, cognilionts cerlissima principia. Et ensuite
dans un autre lieu. Quare haud mirum est (inquit), plurimos
errores ab ullima antiquitate, unanimi consensu traditos, ad
nostra usque tempora descendisse : virosque, alias ingentosos,
egregiè hallucinatos esse; dum sibi abundè satisfactum arbi-
trantur, st ex aliorum, si ex aliorum libris sapiant, et doctorum
virorum sententias in memorta habeant. Æquidem, qui hoc
pacto, veluti ex traduce (ut sic dicam), Plalosophantur,; haud
melius saprunt, quam eorum libri, quos penes se servant.
Nour remarquons encore que le grand Descartes avoit fait
dessein d'employer toute sa vie à reduire en pratique les specu-
lations de la Philosophie, afin par ce moïen de découvrir plu-
sieurs arts et particuliérement ceux qui sont necessaires pour la
conservation de la vie et de la santé; mais que considerant
que la vie et les experiences lui pourroient manquer, il exhorte
pour ce sujet tous les grands hommes à faire tout autant d’ex-
periences qu'ils pourroient : voici comment il parle dans sa
methode. O7, dit il, m'étant proposé d'employer toute ma vie
à la recherche d'une science si necessaire, et ayant rencontré un
chemin, qui me sembloit tel, que si quelqu'un Le suivoit, il arri-
veroit sans doute au but, ou 2l vouloit tendre; à moins qu'il n'en
fût empêché par la brieveté de sa vie, ou bien par faute d'expé-
riences : je ne trouvois point de meilleur remede contre ces
Inconveniens, que de faire part au public de ce peu, que j'avois
découvert, et d'exhorter Les bons esprits à tächer d'aller plus
loin : añn qu'un chacun s'appliquât de toutes ses forces à fatre
des experiences, et qu'il communiquät ses découvertes au public :
et que Les derniers commenceans, où Les premiers avoient fini,
et joignans La vie et les travaux de plusieurs, nous pussions par
biaens…
— 109 —
ce moïen aller plus loin tous ensemble, qu'un chacun en parti-
culier. De plus J'observois que d'autant plus on est avancé en
connoissance, d'autant plus aussi les experiences sont elles
necessaires.
Nous voyons aussi que Monsieur Boyle (qui n’est pas moins
illustre par son sçavoir, que par sa naissance) a non seulement
employé tous ses travaux et tous ses soins à faire des expe-
riences, d'ou il tire ensuite des conclusions certaines ; mais que
même 1l en établit la necessité par des raisons convainquantes :
voici ses propres termes. ƣ/ profecto (inquit) s2 Aomines sese
exorart paterentur, ut naturalis Philosopie instaurationt 1m-
pensius, quam nominis claritati studerent, opinor eos facrilè
intellecturos, se de humano genere preclarius merert non posse,
quam st experimentis moliendis, et observationibus accumulan-
dis, operam serid et seduld impenderent; neque principia et
axiomata sancirent tam intempestiva libidine,; temerarium rati-
tales theorias stabilire, que ad omnium naturalium phenome-
num explicationem accommodentur, priusquam, vel decimam
eorum partem, que explicanda sunt, observatione assequutt
fuerint. Non quod Intereà de experimentis ratiocinart, aut rerum
fædera, differentias, et schematismos quam maturrimè inda-
gari, ullomodo prohibeam. Quippe tam religiosè à rations usu
abstinere molestum admodum foret, si non prorsus Impossibile.
Mais afin de poursuivre nôtre discours nous vous dirons, que
nous ne sçaurions assez nous étonner, que des choses, que nous
avons découvertes par nos expériences ayant été ignorées plus
de deux mille ans et cela non par des gens mediocres, mais par
des esprits des plus subtils et des plus pénétrans, et qui nous
surpassent infiniment en sçavair. Et certes 1l nous semble, que
c'est une preuve bien convainquante, que, ceque nous avons
avancé cy dessus, est entierement incontestable. Aussi n’avons
nous point besoin d'Orateurs, pour exalter avec des termes
choisis et des expressions élégantes, la necessité de rechercher
la verité par des expériences : Car puisque c’est en elles que
les raisonnements les plus justes se doivent terminer, et que
— 200 —
c'est sur elles qu'ils doivent être fondez; pourquoi ne nous ser-
viroient elles pas plutôt de Guide, que les imaginations chi-
meriques de nôtre cerveau, ou que nôtre raison même, qui est
toujours chancellante et sujette à se méprendre. J’avoüe certes
qu'il faut être extremement enflé d’orgueil, de vouloir soûtenir
que nos raisonnemens nous puissent fournir toutes les veritez
du monde : puisque nous voyons au contraire qu'en nous ser-
vant à propos de nos sens, nous pouvons, par la connoissance
que nous avons des choses visibles, comprendre la verité des
choses qu’on ne voit pas.
EXPLICATION
Des quatrespeces des changemens par des figures.
Apres avoir suffisamment décrit dans le livre precedent les
quatre especes des changemens, qui arrivent aux Insectes; nous
donnerons un exemple de chaque espéce, que nous represente-
rons dans nos figures : et suivant cet exemple, on pourra juger
de même des Insectes, qui seront compris sous la même espéce :
quoique cependant on remarque quelque peu de difference dans
la maniere, dont 1ls se changent : comme on pourra voir par
les experiences particulieres, que nous avons faites sur les chan-
gemens de la quatriéme espéce, et sur les (a) yymphes dorées,
dont se forment les chenilles, que Goudart nous represente dans
les figures.
Dans la premiere espece des changemens, nous prendrons
(a) CArysalis, ou Aurelia.
0 —
seulement le poux : dans la seconde, nous prendrons cet In-
secte, que les latins appellent Mordella parla, ou libella : à qui
le peuple donne le nom de demoiselle : dans la troiziéme espéce,
qui en contient encore deux autres, nous ferons voir la fourmi
se changeant de la premiere maniere, et le paprllon de nuit, qui
se change de la seconde. Enfin dans la quatrieme espece, nous
representerons une mouche. Or dans la suite nous ferons com-
paraison de ces changemens avec l’accroissement des membres
dans une grenoüiile, et avec la maniere, dont les fleurs poussent
dans leurs boutons. .
Mais afin de representer plus distinctement tous ces chan-
gemens, et comment ils conviennent ensemble; nous garderons
toujours le même nombre, et observerons continuellement la
même régle : quoique cependant cela ne soit pas absolument
necessaire dans toutes les Tables, comme par exemple dans celle
ou le poux est representé, car nous ne remarquons aucuns chan-
gemens dans cet animal, si ce n'est qu'il devient plus gros. Or
nous appercevons fort distinctement cinq ou six sortes de chan-
gemens dans ces animaux, que nous allons representer, avant
qu'ils perviennent a leur perfection, et qu’ils deviennent propres
a la propagation de leur espéce. C’est ce que nous voyons aussi
dans les fleurs et dans les grenoüilles, afin de rendre la com-
paraison plus juste. Tout ce que l’on trouve dans nos Tables
marqué de chiffre, est representé au naturel; et les insectes qui
sont designez par des lettres sant dépeints en grand de la même
maniere que nous les avons vûüs avec le microscope, excepté
quelques animaux, qui, quoique representez au vif, ne laissent
pas d’être marquez par des lettres. Or nous en avons usé de
cette maniére, à cause qu'entre ces Insectes, 1l s’en trouvoit de
si gros, que nous n'avions pas besoin de microscope pour les
voir distinctement.
Or afin de representer mieux au naturel toutes ces sortes
d'animaux, nous avons mis les blancs sur un fond noir, et les
autres sur le blanc ou sur d’autres couleurs : ceque nous faisons
pour eviter l’inconvenient ou est tombé le Sieur Goudart, qui
— 202 —
dépeint sans poils les chenilles velües, que nous representons
dans la troiziéme Table; cequi vient sans doute deceque ne les
ayant pas mis sur un fond noir, il n'a pas pü decouvrir les
petits poils blancs, dont elles sont couvertes.
Il y a encore quelques Insectes, que nous n’avons point peints
avec des couleurs : mais nous croyons que nos figures sont si
Justes, qu'on les rendoit plus confuses en leur donnant des
couleurs.
EXP EICATTON
De la Table VIT ou on décrit les changemens
de la premiere Espéce
Dans cette Table nous faisons voir (1) Le poux en forme de
lente avec La membrane, dont il est revêtu pour Lors. (2.) la
même peau, ou La même membrane, dont il s'est depoille.
(3.) Le poux étant sorti de la membrane. (4.) Le même poux,
lorsqu'il est devenu plus gros. (5.) Le même poux, lorsqu'il
a la forme de nymphe. Enfin nous Le representons dans ce
état, lorsqu'il est propre à la generation.
Ce premier nombre I. nous represente au naturel une /eute,
ou bien le poux même revêtu de sa premiere peau. Tout proche
de là, nous avons dépeint la même /ente en grand, à la lettre A.
de la même maniere,, que nous l'avons vüë avec le microscope.
En faisant voir la structure étrange du corps de la Zente, nous
representons en même temps proche de sa tête comme un cercle
ovale, qui contient de petites écailles, qui ont quelque ressem-
blance avec des raisins, mais dont la figure n’est pas fort regu-
liere. Nous dépeignons ces écailles comme étans en quelque
façon courbée en dedans; et dans le milieu nous faisons voir
bios,
— 203 —
un petit point blanc, qui paroît un peu élevé. Nous trouvons
aussi que ces écailles ne remplissent pas tout l’espace que ce
cercle termine, comme on peut voir dans la même figure à la
lettre A.
Un peu au dessous de ce cercle, nous faisons voir des deux
côtez deux petites éminences de couleur blanche, qui semblent
s'avancer un peu, ou les yeux du poux sont placez, lorsque ses
membres étans encore humides, il est revêtu d’une membrane,
c'est à dire lorsqu'il a la forme de /Zente. Ces yeux prenans
peu à peu la couleur brune, deviennent à la fin tout noirs.
De plus nous representons sur le milieu du corps de lente
une petite partie transparente, que nous avons souvent vüë
battre avec mesure comme le cœur des animaux. C’est peut être
la même partie, que nous avons marquée sur le poux à la
lettre
Au nombre Il. nous dépeignons au naturel la Zente ou la
membrane, dont le poux s’est dépoüillé. C’est la même que
nous faisons voir en grand à la lettre B. nous y dépeignons
aussi le cercle dont nous avons parlé avec ces écailles, qu'il
contient : 1l est separé de sa peau et paroit comme un pot
découvert, dont le couvercle pend à l'envers.
Ensuite nous representons le poux même comme un animal
parfait, avec la maniere dont il est sorti de sa peau. Apres il:
ne lui arrive plus aucun changement s1 ce n’est qu'en croissant
il renouvelle encore quelque-fois sa peau. C’est aussi pour cette
raison que nous lui donnons le nom de #ymph'-animal-ovifor-
ms, à cause qu'ii sort tout parfait hors de l’œf ou de la
membrane dont 1l avoit été revêtu.
Nous faisons voir en suite au nombre IV. ce même poux
apresqu'il est devenu un peu plus gros, et dans le temps qu'il
doit quitter sa peau pour la troiziéme ou quatriéme fois.
Nous le representons encore au nombre V. lorsqu'il est par-
venu à sa juste grandeur. Or à cause qu’alors il se doit dé-
potiller de sa peau pour la derniere fois, nous lui donnons
dans cet état le nom de #ymph'-animal, c'est à dire un animal
mr CN
sous la forme d’une #ymphe. Nous remarquons qu'il y a plu-
sieurs Insectes de la premiere sorte des changemerns, qui souf-
frent encore quelque changement, lorsqu'il sont sur le point
de quitter leur derniere peau : apresquoi ils ne croissent plus,
mais 1ls restent dans le même état. C’est ce qu'on pourra voir
facilement dans les tables suivantes, ou nous representerons
les animaux, qui sont compris sous les autres espéces des chan-
gemens.
Nous dépeignons enfin au nombre VI. le même poux, lorsqu'il
a atteint son âge parfait, et qu'il est devenu propre à la gene-
ration : tout vis à vis nous le faisons voir en grand à la lettre C.
Et pour rendre la figure plus Intelligible, nous le divisons non
seulement en trois, à sçavoir la tête la poitrine et le ventre, mais
nous y décrivons même en particulier tout ce qu’on y peut dé-
couvrir.
Premierement dans la tête (dont la peau nous paroit luisante
et sur laquelle nous voyons comme de petits trous, et quelques
separations) nous faisons voir les yeux, avec les cornes, qui se
divisent en cinq membres, et qui sont environnées de poil. A
l’extremité de son bec, nous representons une petite éminence,
qui pourroit bien lui servir d’étui pour cacher son aiguillon,
à cause qu'il n’a point de bouche, qui s'ouvre.
(À suivre).
Le Gérant,
FeCUPAE
Sommaire du Numéro 29 d'INSECTA
Entomologie générale :
Pages
Pouillaude (I.). — Description de deux espèces nouvelles appartenant au
TENTE MLRIGHIUS AEADre (CO MNTIC HIS DE eee 157
Lacroix (J.). — ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES. — Quelques anomalies chez les
PSOGIDES VON EUrE) Rene da ee mean n men ee de ne ide rene a 0e Te Lo ie ee 162
Vitrac (D' L.). — Un nouveau Lymexylonide américain, Afractocerus
ANA (COL) RER ee can Dane one ete nn ee Eee PU 168
Houlbert (C.). — Quelques LucaniDes nouveaux. — Contribution à l'étude
de li NerTASIAtIqUeE ne ete cer convenant eec era 171
Entomologie économique :
Guitel (Æ.). — La Station entomologique de la Faculté des Sciences de
RENNEMENLTIN ere ee een eee ME nee ter 17%
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par J. Swan-
MERD SM (UD D) dense access een Een een» AL AR ee en nee RU 184
Échanges et rédaction d'INSECTA
+.
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions Îles
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECTA
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
SE
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EMTADDOR sait tee RÉ et er ee On 20! »
Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
Un Numéro id ZA2S ELA MER RE LR ER eee 1:60
———————— 44 —
Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
TROISIÈME ANNÉE JUIN 1913 NUMÉRO 30
INSECTA
Revue lTllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES
1913
FAUNE ANALYTIQUE ILLUSTRÉE
FERA RRIES DE TANA
FAUNE ANALYTIQUE ILLUSTRÉE
DES
PICANIDES
Dia Et
PAR
René OBERTHUÜR
Membre de la Société entomologique
Constant HOULBERT
Professeur à l'Université
de France. de Rennes.
RENNES — IMPRIMERIE OBERTHÜR
1913
— 200 —
EBÉSNEDES DE" JAVA
INTRODUCTION
L'un des plus grands obstacles aux progrès de l’entomologie
coloniale, est certainement l’absence d'ouvrages élémentaires,
analytiques et descriptifs; tous nos correspondants nous ont
signalé ce fâcheux état de choses et l'ont déploré. La plupart
des faunes exctiques sont cependant presque aussi bien connues
que la faune d'Europe; 1l existe même des Catalogues, très
complets et très bien faits mais dans lesquels on discute
surtout les questions d’affinités, de synonymie et d'habitat;
rarement s’y révèle la préoccupation de faciliter au grand
public la connaissance et la détermination des espèces.
INSECTA, 1l y a deux ans, avait annoncé son intention de
combler une parte de ces lacunes, dans la mesure de ses moyens;
nous ne sommes pas encore en mesure de tenir cette promesse,
en ce qui concerne les colonies françaises, parce que les travaux
de ce genre exigent une lcngue mise au point et une documen-
tation souvent fort difficile à réaliser; mais nous offrons au-
jourd'hui, à titre de plan, aux explorateurs et aux nombreux
adeptes de l’entomologie exotique, un premier travail sur la
faune des Lucanides de Java.
*
Le nombre des Lucanides, observés à Java et décrits jusqu’à
ce Jour, ne dépasse probabiement guère la trentaine; malheu-
reusement, la plupart des descriptions sont éparses dans les
ouvrages anciens ou dans des périodiques coûteux que seuls
NU e—
possèdent quelques entomologistes spécialisés et les grandes
bibliothèques; en outre, presque toutes les descriptions un peu
complètes ont été rédigées en langues étrangères (/atin, anglais,
allernand, italien); trois ou quatre seulement ont été publiées
en français, l’une par Westwood, 1l y a 80 ans, les autres par
Olivier, Guérin-Méneville et le comte Laporte de Castelnau (1).
Il nous a paru indispensable de reviser toutes ces descrip-
tions, qui sont loin d’avoir la même valeur et la même étendue;
nous les avons traduites, et, celles que nous avons jugées
insuffisantes ou trop peu claires, nous les avons rectifñées et
complétées. Il va sans dire que, pour cela, nous nous sommes
servi des insectes eux-mêmes; ce n'est donc pas une simple
réunion de documents plus ou moins connus que nous présentons
aux lecteurs d’/nsecla, mais un travail de réadaptation entiè-
rement nouveau, aussi sincère que possible et reposant sur des
éléments que bien peu d'entomologistes ont été à même de
réunir.
Nous avions eu l'intention, au début, de reproduire tout sim-
plement les descriptions originales des auteurs 22 exlenso, mais
notre travail, ainsi présenté, se serait trouvé disparate et sans
homogénéité; certaines descriptions tiennent, en effet, en quatre
ou cinq lignes, tandis que d’autres auraient pu remplir plusieurs
pages de notre Revue. C'est cette dernière considération qui nous
a amené à refaire toutes les descriptions sur le même plan, en
leur donnant, autant que possible, la même importance.
À moins d'indications contraires, toutes les espèces repré-
sentées dans cet ouvrage ont été directement photographiées sur
des échantillons appartenant à la collection de M. René
Oberthür. Nous avons tenu à donner ainsi une documentation
iconographique très complète, car c'est, d'après nous, le moyen
le plus pratique d'arriver à l'identification rapide des espèces,
lorsqu'on n'a pas, à sa disposition, les conseils éclairés d'un
spécialiste ou les ressources d’une collection déjà classée.
{x) Voir le Catalogue bibliographique et synonymigue placé à la fin de
ce travail.
‘PSSICITE JUAUIJUOD 929 92Pp Sjatutuos SInty Sa, Juos 1edryore 199 9p Sat
SISN9IQUUOU S9/T ‘ar t1]Ssn E A[BJUAUIJUON 91S SIOT91)nt Jiv1791 mb onbisspanl UDUTJUOD PUIS ND S2)S91 s9 ‘apurmsu 9P S9II Sorjne
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— 212 —
Afin d’alléger le texte, toute la bibliographie et la synonymie
des espèces ont été reportées au Catalogue qui termine ce travail
et qui résume, à ce jour, l’ensemble de nos connaissances sur la
faune lucanidienne de Java.
L'ile de Java s'étend, parallèlement à l'équateur, entre les 103°
et 112° degrés de longitude (E. de Paris) sur une longueur de
1.065 kilomètres; l'ile, dans son ensemble, est inclinée vers
l'Asie, la côte de l'Océan indien, au contraire, est rocheuse et
escarpée; c'est aussi dans la région méridionale que se ren-
contrent les massifs montagneux les plus importants.
La moitié occidentale est beaucoup plus élevée que la partie
orientale et toute la région dite des « Régences de Preanger »
ou « de Preang » constitue un vaste plateau dont l'altitude
varie de 600 à 1.500 mètres. |
Des cônes volcaniques nombreux surgissent sur ces massifs
montagneux et Jalonnent l'île dans toute sa longueur, de
Sumatra jusqu'a Bali; le point culminant est le volcan de
Semeroe (3.070 mètres).
Par suite de la proximité de l'équateur, le climat est entière-
ment tropical; la température, très uniforme, y accuse une
moyenne de 26° environ et c'est à peine si, dans la saison des
pluies, 1l s’y produit un écart de deux degrés.
La végétation y revêt une richesse et une puissance incom-
parables, surtout dans l’ouest, où la zone des forêts vierges,
quoique bien diminuée par la culture, est encore fort étendue.
Les animaux, dans leur ensemble, manifestent des affinités
nettement asiatiques; et, bien que les trois quarts environ des
espèces soient spéciales, la faune coléoptérique elle-même n’en
confirme pas moins, ainsi que nous le verrons, les attaches an-
ciennes de l'île avec le continent.
Rennes, le 12 mai 1913.
BOCANTDES
(Pectinicornes — Platycérides)
GÉNÉRALITÉS. — La famille des Lucanides renferme des
insectes très nombreux, de tailles trés différentes et dont quel-
ques-uns comptent même parmi les plus grands de la faune
coléoptérique.
Les caractères généraux sont les
suivants :
Antennes de dix articles, insé-
rées en avant des veux, vers la
partie antérieure des bords de la
tête (Ag. r); le Hlagellum forme
généralement un coude à lextré-
mité de l’article basilaire (scape),
qui est grêle, légèrement arqué et
souvent aussi long que tous ceux
du funicule réunis. La massue
comporte de trois à six articles,
dilatés au côté interne et disposés
le long de l’axe comme les dents
d'un peigre. Les jambes anté-
rieures sont denticulées au côté
externe; les tarses sont grêles
avec. leur dernier article assez
long, armé de deux griffes sim-
ples, toujours égales et terminé,
entre celles-ci, par un appendice
allongé (flantule) prolongé par
deux soies divergentes.
Fig. 1. — Un Lucanide de Java.
Odontolabis bellicosus (gr. nat.).
(Coll. R. Oberthür.)
La plupart des Lucanides sont crépusculaires et, sauf quelques
Lamprimites australiens, qui rivalisent d'éclat avec les plus
beaux Cétonides, leurs couleurs sont généralement sombres.
— 214 —
Chez un certain nombre de genres appartenant aux tribus des
Odorntolatine et des Cladognathine, le jaune envahit cependant
plus où moins les téguments; mais, en général, c'est le noir uni-
forme (ou le brun) qui domine, tantôt très brillant, tantôt plus
terne et même quelquefois tout à fait mat, suivant que l'exo-
squelette est lisse, ponctué ou granulé.
On connait peu les mœurs des Lucanides exotiques; 1l est
probable que ces insectes ont les inêmes habitudes que nos es-,
pèces indigènes et que leurs larves vivent à l’intérieur des troncs
d'arbres. Nous reproduisons ici, à titre de renseignement, l'une
des figures publiées autrefois par M. de Haan (1) et que l'on
peut, avec assez de vraisemblance, attribuer à l'Odontolabis bel-
licosus (?.
Larves. — Les larves des Luca-
nides sont à peu près corstruites sur
le même type que celles des autres
Lamellicornes.
Leur. corps est cylindrique et
courbé en arc à la partie postérieure
(fig. 2), cette disposition, qui les
empêche de s'étendre en ligne droite,
les oblige à rester couchées sur le
côté lorsqu'elles sont extraites de
leurs galeries. Leur tête est cornée et
constamment dépourvue d'ocelles;
elle porte deux antennes courtes, de
quatre articles, dont le deuxième et
le quatrième varient beaucoup sous
le rapport de la longueur.
Le labre est toujours très nette-
ment distinct de l’épistome; les man-
dibules sont robustes, dentées au côté
interne, les mandibules sont formées de deux lobes séparés,
munis de cils ou de petites épines; elles portent des palpes
maxillaires de quatre articles; le menton est surmonté d’une
petite languette tronquée où arrondie en avant; :l porte, sur ses
côtés, les palpes labiaux composés de deux (ou trois) articles.
Fig. 2. — Larve présumée
d'Odontolabis beliicusus Cast.
(d’après de Haan.)
(1) HAAN (W. DE). — Mémoires sur les mélamorphoses des Coléoptères.
PATIS 1856 eme rv. pes pl TEE 10:
(2) Odontolabis bellicosus Cast. — Zucanus (Aplocnemus) alces Burm.
(non Fabr.).
== =
Les segments du corps sont au nombre de douze, sans compter
la tête; ils sont revêtus d’une peau mince, sans aucune plaque
cornée; les segments (les abdominaux tout au moins) sont pres-
que entièrement dépourvus des plis transversaux qui caractérisent
d'une façon si nette les larves de Scarabæides, mais on ren-
contre presque toujours, sur les premiers, des spinules plus ou
moins nombreuses et diversement disposées.
Les seoments thoraciques sont courts et serrés; 1ls portent
trois paires de pattes quadriarticulées; l'unique article des tarses
est terminé par un seul crochet.
Le dernier segment abdomidal est divisé, par un sillon, en
deux parties inégales; la partie postérieure, désignée aussi sous
le nom de sac, est généralement peu développée; enfin, l’ouver-
ture anale est longitudinale, c'est-à-dire dirigée dans l’axe du
corps, alors qu'elle est constamment transverse ou triangulaire
chez les Scarabeides.
Les stigmates sont remarquables par leur forme arquée, en
forme de rein; 1l y en a, comme de coutume, neuf paires; la
première s'ouvre sur les côtés du prothorax, les huit autres sur
chacun des seoments abdominaux.
Les Lucanides sont répartis dans toutes les parties du monde,
mais très inégalement; l’Indo-Chine et l’Insulinde sont incon-
testablement les régions les plus favorisées, car elles renferment,
à elles seules, au moins les trois quarts des 780 espèces actuel-
lement connues.
La faune de Java n'en renferme donc guère que la quinzième
partie; c'est déjà une faune appauvrie, éloignée du grand centre
de dispersion sino-himalayen et qu'aucun élément nouveau n’a
sans doute reviviñiée depuis l'époque jurassique où fut réalisée
la séparation de la plate-forme australienne d'avec le continent
asiatique. Si beaucoup d'espèces sont spéciales, fait qui s'accorde
avec les règles de la ségrégation géographique (isolement dans
les îles), en revanche aucun genre ne se rencontre dans l’île qui
ne se retrouve largement répandu sur le continent.
= 3106. —
TABLEAU ANALYTIQUE DES TRIBUS
/ Languctte fixée à la face interne du menton (1)
\ et par suite complètement invisible (Ag. 3).
/ Languette visible, fixée au sommet du men-
UF. TOR RER nan TE ec triaties SINODENDRINÆ.
J
1
=
Fig. 3.
| Æ : À
71 K
Fig
Pronotum touchant la base des élytres (/g. 5). ÆSALINE.
2 + Pronotum ne touchant pas la base des ély-
a”
( tres (ess 0) anse PT MES Mere | 3
C'MÉston allongé, recouvrant la base des
3 ) palpes (He I nr rare ie 4
Menton court, laissant les palpes à découvert. SYNDESINE.
Fig. 7.
Lobe interne des mâchoires formant un cro-
chet corné chez les Œ seulement ou com-
W,
ï plètement dépourvu de dents (fg. 8)... D
| L.obe interne des mâchoires en crochet corné
chez lestdeux sexes: ee MS er - FIGULINE.
Prosternum étroit, souvent enfoui entre les
“. \ hanehes antérieures (722 19): tic CHIASOGNATHINÆ.
* / Prosternum plus ou moins large et bien vi-
CHENE, M0).S CRE M Et PR 6
(1) Le menton est, ici (Ag. 3), vu par sa face interne; lorsqu'il est en place
sur l'animal il est donc impossible de voir la languette; on ne voit que l’ex-
trémité des poils aui en ornent la pointe.
Six anneaux bien visibles en dessous de jab-
domen;/yeux-entiers (He: 11)... 415. PLATYCERINÆ.
Cinq anneaux seulement visibles en dessous
de l’abdomen (fig. 12); yeux plus ou moins
entamés par un prolongement (canthus) des
bords derlactéte (8169-17) ne i
6
Fig. 8. Fig. 10.
| Massue antennaire de 4, 5 ou 6 articles
= RER ECS TRS RARE CMP ÉME TEE PETER EE LUCANIN#.
Massue antennaire de 3 articles seulement
| CRE LR PRE) AE EE OT 8
\ Veux entierement divisés en deux parties par
lé canthus latéral (eo) RE Li ODONTOLABINE.
8 Yeux incomplètement divisés en deux parties
par le canthus latéral (fig. 16 et 17).........
Fig. 14.
Yeux divisés au delà de leur moitié par le
canular ee MO) ER eu hdi DORCINÆ.
9 4 Yeux entiers ou à peine divisés, ou divisés
seulement jusqu’à la moitié par le canthus
PARA TR AE en et Ene uvrnsae CLADOGNATHINÆ.
— 218 —
1 Rtpues LUCANINÆ
*, Massue antennaire de quatre, cinq ou six articles.
TABLEAU ANALYTIQUE DES GENRES
‘ Insectes de couleur noire ou châtain foncé (fig. 18-
22) ; massue antennaire de six articles............….. Hexarthrius.
1 4 Insectes d'aspect bronzé, de couleur cuivreuse ou
argentée (fg. 23); massue antennaire de quatre
LE q ( 61 LE CARDINAL 2, Allotopus.
1* GENRE : HEXARTHRIUS Hope.
(Transact. Linn. Soc., 1843, t. XIX, p. 104).
Les représentants de ce genre se distinguent de tous les autres
Lucanides par la tête des mâles qui est toujours très large; par
la saillie très proéminente (éprstome) que porte le bord frontal
entre les mandibules. Les mandibules sont toujours plus ou
moins courbées vers le dessous; et, dans les deux sexes une épine
s'observe constamment au milieu de la carène externe des tibias
moyens. Feuillets de la massue antennaire modérément dilatés
sur les côtés; le premier article est, en général, si petit, qu'on
pourrait tout aussi bien considérer la massue des antennes comme
penta-articulée.
Elytres noirs où bruns, plus où moins brillants (1).
Elytres noirs, très brillants; mandibules des ©
(2najor et medius) bifurquées à leur extré-
l HrEÉ (RU): MISE RNRUNE. mA NME Eee I. Buqueti.
Elytres d'un brun foncé, brillants; pointe dès
mandibules simples chez les © (fig. 18)... 1. rhinoceros.
1. H. rhinoceros Oliv. Æzxcyclop. méth., t. I, 1780, p. 21.
Taille très variable; élytres d’un brun châtain très luisants
d'et Q; tête et pronotum noirs, fortement granulés et d'aspect
mat; dessous du corps d’un noir brunûtre.
(1) Il existe deux espèces d’Æexarthrius à élytres bicolores, jaunes et
noirs, mais ces deux espèces sont étrangères à l’île de Java : l’une, 7. Dey-
rollei, est du Siam et de Sumatra; l'autre, Æ/. Parryi, est du Sylhet.
— 219 —
Chez les mâles le front est déclive en avant et porte, entre
les mandibules une saillie claviforme quadrangulaire, tronquée
à l'extrémité (fig. 78).
Chez les femelles, la bordure du pronotum est légèrement
crénelée sur les côtés (Ag. 19).
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES
CAPonaueuL totale er 40-80 mandibules comprises.
ù Er
GMÉonsteuritotale "ere 28-43 mandibules comprises.
Insectes aussi grands que notre Zucanus cervus, quelquefois
même plus grands et de coloration sombre.
L'ig. 18. — Hexarthrius rhinoteros Oliv. — Deux go major, gr. nat.
(Coll, R. Oberthür.)
La tête, le pronotum et les pattes sont entièrement noirs;
mais, chez les mâles, les régions antérieures du corps sont tota-
200 —
lement recouvertes de petits tubercules qui leur donnent, vues
à la loupe, un aspect granuleux (1); les mandibules elles-mêmes
sont couvertes de granulations. Ces organes sont parfois
énormes chez les grands males (#g. r9) et fortement arqués vers
le dessous, leurs pointes sont, en outre, courbées en dedans l’une
vers l’autre; leur bord interne est finement denté et porte, au delà
du milieu, une dent brillante à pointe émoussée. L’épistome
s'avance entre les mandibules et se termine par un appendice
prismatique épais, dont les quatre angles font sailie sous forme
de dents, principalement les inférieurs ; cet appendice est séparé
de la région épistomale proprement dite par un bourrelet trans-
verse très visible. Le disque céphalique est fortement déprimé
en son milieu et 1l montre, surtout chez les grands mâles, au
niveau des yeux, deux bombements très prononcés.
Chez les femelles, les mandibules sont
courtes et portent une dent obtuse vers
le milieu de leur bord interne (#g. 19);
la tête est granuleuse en avant, grossière-
ment ponctuée en arrière.
Le pronotum est transverse, de forme
rectangulaire, moins large que la tête chez
les C maximus; 1l est de la même largeur
que la tête chez les Œ edius et minor.
Chez les ©, la saillie épistomale inter-
mandibulaire n'existe pas; le pronotum,
| arrondi sur les côtés, possède une bordure
LE crénelée; sa surface est finement ponctuée
Fig. 19. et presque aussi lisse que celle des ély-
Hexarthrius rhinoceros Oliv. tres; sur les côtés seulement on observe
©, grand. nat. . *\
= RL - Rs Le a
(Coll. R. Oberthür.) une ponctuation plus grossière et plus
dense.
Les élytres, chez les G', sont densément mais régulièrement
ponctués à la base; à mesure qu'on s'avance vers l'extrémité,
la ponctuation devient plus fine et plus écartée, mais sans dis-
paraître complètement; chez les petits O' et chez les ©, au
contraire, la ponctuation est uniforme sur toute la surface des
élytres.
(À suivre.)
(1) Chez les Œ rinor, le pronotum est ponctué en dessus et non granuié ;
il paraît alors, dans ce cas, presque aussi lisse que chez les femelles.
= PRE
DESCRIPTION DE DEUX VARIÉTÉS NOUVELLES
DE
DONÉÉHODESME OEMOSXA SeErv
(Col. Cerambycidæ)
Par Julien ACHARD.
Depuis la publication de ma première note relative au genre
Jonthodes Serv. (), j'ai eu la bonne fortune d’avoir entre les
mains les matériaux considérables dont dispose M. René Ober-
thür. Leur étude confirme l'existence de trois races ayant chacune
sa patrie bien délimitée : tous les individus de /. formosa que
J'ai vus (à l'exception de cinq ou.six qui portent les indications
vagues de « Sénégal » ou « Afrique occidentale »} proviennent
du Dahomey ou du Lagos; ceux de /. aabilis sont invaria-
blement étiquetés « Sierra-Leone »; enfin ceux de /. sx#elanaria
proviennent en maJorité du Kassaï, quelques-uns seulement du
Kameroun.
J'ai déjà dit quelques mots des variations de couleur de chaque
race. Il est assez remarquable que ces variations s'exercent en
des sens opposés chez /. amabilis et chez /. formosa. Chez cette
dernière race, les taches du pronotum, toujours grandes, ont
tendance à s’élargir de plus en plus, tandis que la pubescence
noire des élytres devient moins dense et moins étendue. Chez
]. amabilis la tendance est contraire : les taches du pronotum
se réduisent, deviennent punctiformes et disparaissent l’une
après l’autre; en même temps, la pubescence des élytres s’étend
et finit par les couvrir complètement.
(1) Cf. Ball. de la Soc. Entom. de France, 1911, n° 17, P. 343.
Les deux extrêmes, de ces variations, sont les insectes suivants
de la collection de M. René Oberthür. Leur coloration remar-
quable leur donne une physionomie toute spéciale, bien différente
de /. formosa typique.
J. formosa-formosa var. chrysina, var. nov._— Taches dorées
très développées, couvrant presque complètement le pronotum.
Pubescence des élytres réduite à une bande longitudinale étroite,
raccourcie en avant et en arrière et une bande transversale
abrégée latéralement. Pubescence peu dense. Toute la partie des
élytres non pubescente est d’un cuivreux doré brillant, plus
doré à la base qu’au sommet.
Deux individus, l’un étiqueté « Madagascar (1) » (ex coll.
Mnizesch), l’autre « West Africa, Jordan ».
J. formosa-amabilis var. speciosa var. nov. —— Entièrement
couvert de pubescence noire. Tête et pronotum sans aucune tache
ou seulement avec un très petit point blanc latéral. Un petit
espace non couvert de pubescence au milieu de la base de chaque
élytre. Pattes et antennes rousses.
Deux individus, l’un de Sierra-Leone (ex coll. Mnizesch),
l'autre de Moyamba (Sierra-L.eone) (ex coll. Mus. Tring).
Cette jolie variété ressemble à Oxyprosopus speciosus Dalm.
au point de pouvoir provoquer, tout au moins au premier abord,
l'erreur d'un observateur non prévenu. C'est d’ailleurs, je crois,
au milieu des Oxyprosopus que M. René Oberthür a trouvé les
exemplaires cités 1ci.
J. ACHARD.
(1) Erreur évidente de provenance.
NOTES POUR SERVIR À L'ÉTUDE DES ESPÈCES FRANÇAISES
du genre PHYLLOTRETA à élytres unicolores
ET DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOUVELLE
Par E. MonNor.
S'il suffisait à un groupe d'insectes d'être intéressant pour
que l'étude en fût attrayante et facile, à coup sûr les Altises ne
manqueraient pas de retenir l'attention des observateurs. Les
insectes de cette famille sont relativement peu nombreux en es”
pèces, ils forment un ensemble bien homogène, les genres sont
assez bien tranchés; ajoutons même que, malgré leur petitesse,
ce sont des coléoptères élégants. Toutes ces qualités ne changent
cependant rien à la réalité : l’étude des Altises est difficile
entre tant d’autres et si, comme nous venons de le dire, les
genres sont assez bien tranchés, 1l faut avouer que les espèces
ne le sont pas toujours et que les meilleures descriptions lais-
sent souvent le débutant dans l’indécision et dans l’embarras.
Le genre PAyllotreta, pourtant si facile à reconnaître à son
facies particulier, n’échappe pas à la règle générale; c’est
pourquoi nous croyons faire œuvre utile en faisant part aux
débutants de nos observations sur le groupe des PAyllotreta
à élytres unicolores, ne serait-ce que pour leur éviter les
hésitations que nous avons nous-même éprouvées.
Certes, il existe d'excellentes Monographies de cet intéressant
petit groupe de Chrysomélides (!; nous n'avons pas la préten-
(r) Foupras (C.). — AÆist. natur. des Colésptères de France. ALTISIDES,
Paris, 1859-1860, in-8°, 384 p.
ALLARD (E.). — Monographie des Altisides, tribu de la famille des
Phytophages. Paris, L’Abeille, 1866, in-12, 508 p.
KUTSCHERA. — Beitr. zur Kenntn. der Europ. Halticinen. Wien,
Entom. Monatsch., 1859-1864, in-8°, 400 p.
— 224 —
tion de les refaire, ni de mieux faire; nous voulons faire autre
chose.
Allard avait déjà fait remarquer, dans sa deuxième Mono-
graphie (Abeslle, 1806, p. 100), que « les tableaux synoptiques
étaient indispensables pour permettre de s'y reconnaître; »
nous allons plus loin que lui. Nous apprécions, comme tous les
entomologistes, la valeur des tableaux analytiques, mais nous
croyons que leur utihté est bien plus grande encore lorsqu'ils
sont complétés par quelques figures.
A ce titre, tout au moins, le petit travail que nous présentons
constituera une certaine nouveauté, car, la plupart des espèces
françaises sont ici, nous le croyons du moins, représentées pour
la première fois.
Pour établir quelques-uns de ces dessins, nous avons utilisé
les insectes de notre collection ; mais pour certains autres, les plus
rares, nous avons largement mis à profit les riches maté-
riaux que M. René Oberthür a bien voulu mettre à notre dis-
position. Cela nous a permis de comparer entre eux et avec les
nôtres, les types d'Allard, de Reiche, de l’abbé Carret, etc,
aujourd'hui propriété de M. R. Oberthür.
Il va sans dire que le microscope est indispensable pour ap-
précier tous les détails de la structure des Altises unicolores;
la loupe ordinaire, en général, n’y suffit pas; il faut toujours les
observer sous un assez fort grossissement. Pour permettre plus
facilement la détermination exacte des espèces nous n’insistons
pas très longuement sur l’ensemble de la diagnose, mais seule-
ment sur les caractères qui permettent les rapprochements et les
comparaisons.
Cela dit, nous rappelons que les PAyllotrela à élytres unico-
lores peuvent se partager en deux séries très distinctes :
I. Ceux dont les antennes ont les premiers articles testacés;
II. Ceux dont les antennes sont entièrement noires ou bronzées.
— 225 —
1° À la première série appartiennent Îles espèces suivantes :
CRASSICORNIS Allard (Monogr. des Altisides, Abeille,
1866, p. 255).
CRUCIFERÆ Gœze (Entom. Bettr. t. I, p. 312).
ÆREA Allard (Bull. Soc. entom. Fr. 1850, p. 100).
ATRA Fabr. (Sys£. entomol., 1775, p. 115).
DIADEMATA Foudras (A//zs1des, 1860, p. 257).
NODICORNIS Marsh. (Æxtom. brit., 1802, p. 2
FOUDRASI Brisout (B4ll. Soc. ent. Fr, 1873, p. 65).
CORRUGATA Reiche (An. Soc. ent. Fr., 1858, p. 46).
2° La deuxième série comprendra les quatre autres espèces :
CONSOBRINA Curtis (Brit. Entom. t. XIV, p. 630).
NIGRIPES Fabr. (Sysf. entom., 1775, Pp. 113).
PROCERA Redt. (Faura Austriaca, 1849, p. 530).
CARRETI Monnot (/nsecta, t. III, 1913, p. 236).
TABLEAU ANALYTIQUE DES ESPÈCES
| Antennes ayant les premiers articles testacés......... 2
Antennes soyeuses, complètement noires............... ‘)
\ Mésosternum deux fois aussi long que large et bien
3 < visible entre les hanches intermédiaires..…..........…. D
/ Miésosternum, moins lons que large.7............7. 4
/ Front régulièrement ponctué entre les deux veux
à \ CHERS LTÉE RARE EUR EE onto corrugata,
5 | Front d'apparence lisse, à peine ponctué; 4° article
dés antennes très clarsi chez les... 0.2 nodicornis.
: Front ponctué seulement sur une impression trans-
; versale entre les yeux; dessus d'un noir pur... diademata.
4
/ Front et dessus de la tête régulièrement ponctués
SUR leUTNÉ TENUE. 2er. ne. PMU. core SE
: Ponctuation des élytres formant des lignes plus ou
JET AO A TOO dE RE PO ARE RE PR SEE 6
Ponctuation des élvtres irrégulière, ne formant une
libnesdistimete quepres détlasutures #21 Foudrasi.
Pattes noires en entier ou très peu tachées de roux. ?
6 + Jambes et tarses d'un roux clair; 4° article des an-
/ tennesiies rentéchezmtlEs NO AN ec ere CTASSiCOT NS.
— 226 —
\ Dessus noir, sans reflets bleus ou verts, densément
reconnaît facilement à sa couleur d'un noir bronzé, et surtout
à ses antennes très courtes, dont le premier
Fig. 1.
Phyllotreta crassicornis
AI. g', gr. 4 diam. occupe. La forme générale du corps rappelle
(Coll, R,. Oberthür.)
plus carrément en arrière, de sorte qu'ils paraissent beaucoup
plus courts. Le dessus est aussi plus déprimé. — Long.
1,5 MM.
Cet insecte vit, d'après M. Bédel, sur l’Zberès amara. I] est
indiqué du midi de la France, de l'Oise, de la Somme, de
l'Vonne, etc.
et très grossièrement Ponctué...7....s... ss... atra.
1:25 A : ;
/ Dessus d’un bleu ou d’un vert sombres ; ponctuation
assez dense, mais relativement fine..................... ù
Front et vertex ponctués dans toute leur étendue... crucifere.
S ) Front et vertex ponctués, sauf le sommet de ce
dernier qui est finement granulé......................…. ærea.
\ Mésosternum deux fois aussi long que large, bien
9 2 visible entre les hanches intermédiaires.............…. 10
| Mésosternum moins long equeMdarpe sr er consobrina.
Front et vertex entièrement et régulièrement ponc-
Sa les HDAtteS MMOITES ANR PTE etes Pre lon nigripes.
| / Front d'apparence lisse, à peine ponctué, surtout
| à la base; genoux et tarses d’un brun noirâtre..…….. 11
‘ Elytres d'un bleu verdâtre métallique, nettement
T \ anguleux en arrière à l’angle sutural..............….. procera.
JERSE d'un vert bronzé cuivreux, arrondis en
arriere a lanpie Stnral na en Ar ere Carreti.
*, 1" SÉRIE. — Antennes ayant les premiers articles testacés.
1. Ph. crassicornis Allard (fig. 7). — Cette espèce se
article est entièrement roux, et qui ont, en
outre, le cinquième article beaucoup plus
long que le quatrième et fortement dilaté
chez les €, presque ovoïde. Les articles ter-
minaux, élargis et serrés, donnent aux an-
tennes un aspect qui ne se retrouve dans
aucune des autres espèces du groupe qui nous
celle d'erea, mais les élytres se terminent
— 227 —
2. Ph. cruciferæ Weise (-- pæciloceras Com.) (Ag. 2). —
La ponctuation de la tête est formée de gros points serrés cou-
vrant le front et le vertex. Celle du thorax est plus fine. Les
points des élvtres, pas plus gros que ceux
du thorax, forment des lignes régulières. La
couleur du dessus est d’un noir brillant à
reflets bleus ou verts. — Long. 1,8 mm.
Cette espèce ne peut se confondre qu'avec
atra, dont elle présente toutes les disposi-
tions de ponctuation. Elle s’en distingue par
sa couleur d’un noir toujours teinté de bleu
ou de vert et par les points de ses élytres se
= ig. 2.
moins gros et mieux alignés. La ponctuation h}jyotreta eruciferæ
dendastéte est aussi plus grosse et plus éaa- nue. er-15 diam:
5 ë (Coll. E. Monnot.)
lement répartie.
Espèce commune partout sur les Crucifères, principalement
sur Sisymbrium et Brassica.
3. Ph. ærea Allard (— punctulata Foud. nec Marsh.) (Ag. 3).
— Espèce de petite taille, peut-être la plus petite du genre
(1,5 mm.), souvent confondue avec la pré-
cédente, mais qui s'en distingue par des
caractères faciles à reconnaître. Le dessus est
d'un noir profond, sans reflets bleus ou verts
mais quelquefois bien visiblement bronzé.
La ponctuation de la tête est presque ru-
gueuse à la base du front, puis les points
diminuent rapidement de grosseur et la plus
Fig. 3.
grande partie de la tête paraît finement prtreta æreu Aard,
gr. 12 diam.
ponctuée. L’extrême sommet du vertex, vi-
(Coll. E. Monnot.)
sible surtout lorsque l’insecte a gardé la tête
inclinée, apparaît même presque lisse. La ponctuation du
thorax, tout aussi serrée que chez la précédente, est moins grosse.
(1) Nous rappelons que chez cette espèce et les suivantes, le premier
article des antennes est toujours teinté de noirâtre en dessus.
—— 2200
Celle des élytres est très fine et confuse, avec de faibles traces
d'alignement, mais moins serrée que celle du thorax. — Long.
1,5 mm.
Cette espèce est peu connue. Je l'ai prise en quantité dans un
jardin à Saint-Satur, au pied de Sancerre (Cher), à la fin de
septembre 1911, sur des navets. Mais, par un phénomène assez
bizarre, cette espèce, si commune en 1011 (année sèche), a com-
plètement disparu l’année suivante (année humide) (1).
4. Ph. atra Fabr. {fg. 4). — Insecte noir, sans reflets bleus
ni verts, de taille un peu plus grande que
ærea et qu'on ne peut confondre avec aucune
des espèces voisines à cause de sa grosse
ponctuation. La tête est entièrement couverte
de points enfoncés assez forts, de densité
variable, parfois très serrés, souvent mêlés
de rugosités. Le thorax est couvert de points
Fig. 4. au moins aussi gros que ceux de la tête et
Phytlotreta atra Fab, tout aussi serrés. Les points des élytres sont
gr. 12 diam. $
(Coll. E. Monnot.) encore plus gros, très serrés et forment des
stries presque régulières. Long. 1,8—2 mm.
Espèce commune et facile à reconnaitre; on la trouve au
printemps sur diverses Crucifères.
5. Ph. diademata Foudras (Ag. 5). —
Insecte noir, comme le précédent, mais un
peu plus petit et plus ovale. La ponctuation
de la tête suffirait pour reconnaitre cette
espèce. La base du front est à peine ponc-
tuée. Entre les yeux s'étale une zone de
Fig. 5.
points bien visibles, formant presque un arc
AA EX : . À Phyllotreta diademata
de cercle d'un œil à l’autre et laissant im- Fonderie
ponctués toute la partie supérieure du front (Cell: R. Oberthür.)
(1) D’après M. Bédel, ce serait à cette espèce et non à la précédente,
qu'il fondrait rapporter le véritable crucifere Goeze et le r1igro-ænca Marsh. —
Cf. Bédel, ?Ay/ophaga, p. 308 et 186, note 1.
, e < a .
— 229 —
d'une tempe à l’autre et le vertex. La ponctuation du thorax
est intermédiaire comme grosseur entre celle d’erea et celle
d'atra; elle est modérément serrée. Celle des élytres est un peu
plus forte que celle du thorax, mais bien moins grosse que celle
d'atra et, comme elle, est à peu près régulièrement alignée sur
le disque. — Long. 1,8-2,5 mm.
De même qu'erea, cette espèce est mal connue et souvent
confondue avec les voisines. Elle vit sur diverses Crucifères et
se prend à peu près partout, surtout dans les jardins maraichers
et les prairies humides.
6. Ph. nodicornis Marsh. — Espèce complètement différente
des précédentes par sa forme allongée, déprimée, ses élytres en
ovale parallèle et sa couleur d'un noir verdètre ou d'un brun
bronzé. En dehors de sa forme et de sa
teinte, elle est remarquable par sa tête lisse _
presque imponctuée et la fine ponctuation Res 7 is)
du thorax et des élytres. Elle se distingue S
de consobrina par sa couleur et la ponctua-
tion de la tête; de #2gr1pes, outre ces deux
caractères, par la couleur testacée des ar-
ticles 2-3 des antennes, qui est aussi diffé-
rente de ce qui se voit chez procera. — £ | S
Long. 2,5-3 mm. Fig. 6.
« . Phytllctreta nodicornts
Chez le ©, le quatrième article des an-
Marsh., er. 15 diam.
tennes, déja allongé, est encore dilaté en (Coll. E. Monnot.)
une large palette, le cinquième faiblement.
Chez la ©, ce quatrième article est simple, égal aux deuxième
et troisième réumis et le plus long de tous.
Cette espèce n’est pas rare; on la trouve au printemps sur les
Reseda lutea et luteola.
7. Ph. Foudrasi Brisout (#g. 7). — D'un noir foncé brillant ;
tête couverte, sur toute sa surface, d'un£ ponctuation fine et serrée.
Le premier article des antennes est tres allongé, les deuxième,
troisième, quatrième, sont subégaux et deux fois plus courts;
le cinquième est un peu plus long que les précédents. Le thorax
— 230 —
est presque deux fois plus large que long, formé comme chez
ærea, mais à ponctuation plus serrée. Les élytres sont un peu
plus étroits que chez ærea et moins obtus à leur extrémité; 1ls
sont couverts de points assez forts et subsériés le plus souvent
sur le disque. Pattes noires, avec les articu-
lations et les tarses plus clairs. — Long.
1,5 mm.
c'. Dermier segment abdominal assez for-
tement échancré et déprimé à son extrémité
et légèrement sillonné dans sa longueur.
Troisième article des antennes triangulaire,
avec l'angle antérieur interne prolongé en
Phyllotreta Foudrasi forme de dent. —— Long. 1,5-1,8 mm.
Bris., gr. 135 diam.
ARR AREA Cette espèce a été confondue avec les
petits individus de l’ara : elle s'en distingue
par sa ponctuation moins forte et plus serrée, et par ses antennes
plus courtes; elle s'éloigne d’ærea par sa forme moins ovale, sa
ponctuation un peu plus forte et subsériée sur les élytres et un
peu plus serrée sur la tête et le thorax. Elle se sépare nettement
de ces deux espèces par la forme du troisième article des an-
tennes chez le
Ajoutons seulement que, d'après M. Bédel, les antennes sont
déviées ou très légèrement coudées à partir du quatrième article.
Espèce méridionale : Collioures, Hyères, etc.
Très voisine de la zodicornis dont elle a
la couleur et la forme: cependant, elle est
un peu plus aplatie. Le vertex est heau-
coup plus ponctué, coriace; le thorax est ù
| ve
un peu plus arrondi sur les côtés et aux
angles postérieurs et il est surtout beau-
coup moins fortement ponctué. Enfin, les Fig. 8.
Phyllotreta corrugata
Reiche, gr. 15 diam.
(Coll. R. Oberthür.)
antennes ont au moins leurs six premiers
articles ferrugineux et ce n’est qu'au sep-
4 A . 4
tième qu’elles commencent à s'obscurcir. En outre, leur deuxième
— 231 —
article est court, un peu globuleux, le troisième est presque deux
fois plus long que le deuxième, et les quatrième, cinquième et
sixième sont encore plus longs et à peu près égaux. Le dessous
est d'un noir bronzé, ponctué, avec quelques poils gris. Les tibias
et les tarses des six pattes sont ferrugineux. Les fémurs sont
noirs, bronzés, ponctués et pubescents comme l'abdomen. —
Long. 2 mm.
Espèce du littoral méditerranéen et peut-être d'Algérie.
* %, 2° SÉRIE. — Antennes complètement noires ou bronzées.
9. Ph. consobrina Curtis {#92 0). — Dessus d'un noir
bleuatre. La tête est entièrement couverte d'une ponctuation
médiocrement fine, mais assez serrée et
formée de points égaux. La ponctuation
du thorax est très fine, mais aussi très
serrée, presque confluente. Celle des
élytres, moins fine que celle du thorax
et moins serrée, présente de vagues
traces d’alignements. — Long. 1,8-
2,5 inm.
Ehèzale Oo letarticles 3-450 des
antennes sont dilatés; 1ls sont simples
chez la ©, le cinquième étant toujours
le plus long de tous.
revue depuis.
Fig. 10.
Phyllotreta nigripes
Fig. 9.
Phyllotreta consobrina Curtis,
gr. 15 diam.
(Coll. E. Monnot.)
Cette espèce se sépare sans difficulté des
espèces analogues de la première série par
la couleur de ses antennes.
Elle ne paraît pas commune. Néanmoins
J'ai pu en recueillir un certain nombre, à la
fin de septembre 1911, à Saint-Satur, dans
les mêmes conditions qu'ærea. Je ne l'ai pas
Re Pie ee Aie 10. Ph. nigripes Fabr. (#g 10). —
(Coll. E. Monnot.)
Même forme que consobrina. Dessus métal-
lique, vert ou bleu. Le thorax est parfois d'une teinte différente
de celle des élytres. Ponctuation de la tête très fine, très dis-
persée, sur fond très finement granulé. Fond du thorax alutacé,
avec une ponctuation très fine, mais très distincte et surtout très
espacée. Elytres à points beaucoup plus forts que ceux du thorax,
même plus forts que chez #odicornis, moins serrés que chez con-
sobrina, confus, sur fonds alutacé. Antennes normales, sem-
blables Q: — Long. 1,8-2 mm.
Cette espèce est peut-être la plus commune de toutes celles
du genre Phyllotreta. Elle vit sur les Reseda et sur les Cru-
cifères.
11. Ph. procera Redt. (#g. 77). — Espèce rappelant un peu
nodicornis, dont elle reproduit à peu près la forme générale et
la couleur. Tête presque imponctuée, plutôt granulée, avec quel-
ques points au-dessus des yeux. Ponctuation du thorax très fine,
plus distincte que chez rodicornis, mais
aussi plus serrée, formant sous un certain
jour des ondulations transversales. Les
élytres, ponctués aussi finement et aussi
densément que le thorax, s’arrondissent
séparément au sommet. Les antennes sont
semblables dans les deux sexes. — Long.
2,5-3 mm.
Pig. 11. Dans cette espèce, le devant de la tête
Phyllotreta procera Redt, orme entre les yeux une saillie assez
ge 40 in large, unie, luisante, rétrécie en avant et
Sie AE coupée droit à son bord antérieur. En
outre, le trochanter des fémurs postérieurs est armé à son bord
interne d'une petite pointe qui n'existe pas chez odicornis.
Vit sur le Reseda luteola. Espèce plutôt méridionale, mais
qui remonte jusqu'à Paris, dans l'Vonne, et jusque dans l’Anjou.
MARS
En examinant les échantillons classés sous le nom de PAy{lo-
treta procera, dans la collection de l'abbé Carret, nous avons
été amené à y reconnaître deux formes que nous considérons
comme distinctes; l’une habite probablement toute la France;
ne. +
dans tous les cas, elle remonte vers le nord jusqu'aux environs
de Paris (BÉDEL, PhAytophaga, p. 301); vers l'est, elle s’'avance
en Autriche au moins jusqu'à Vienne (REDTENBACHER, Fauna
austriaca, p. 037); vers l’ouest, on la retrouve en Anjou. Il est
à prévoir qu'on la découvrira un jour ou l’autre dans le massif
armoricain, Car sa plante de prédilection, Reseda luteola L., n'y
est pas rare. Cette forme est, à notre avis, le véritable PAy/L.
procera de Redtenbacher.
L'autre forme, beaucoup plus méridionale, provient exclusi-
vement des Alpes-Maritimes; malheureusement l'abbé Carret n’a
pas indiqué sur quelle plante 1l l'avait récoltée.
Elle diffère de procera pas sa taille plus
grande, par sa coloration toujours d’un
vert bronzé cuivreux uniforme sans reflets
verts ou bleutés; enfin, par un certain
nombre d’autres caractères moins impor-
tants que nous énumérons dans la des-
cription qui suit.
Il est sans doute indifférent d'envisager
cette forme comme une espèce distincte Fig. 12
. 7 Phyllotreta C'arreti Monnot.
ou comme une simple variété de procera,
or. 10 diam.
mais 1l nous paraît indispensable de la (Coll. R. Oberthür.)
doter d'un nom spécial : nous la dédions
donc à la mémoire du minutieux entomologiste lyonnais que fut
l'abbé Carret, sous le nom de PAyllotreta Carreti.
12. Ph. Carreti, zov. sp. — Forme étroite, allongée, légère-
ment déprimée en dessus; élytres assez brillants, d’un bronzé
cuivreux uniforme, arrondis séparément en arrière à l'angle
sutural (Ag. 72).
Tête triangulaire, presque aussi large que le pronotum; carène
faciale très lisse et très brillante, contrastant avec le reste du
disque céphalique qui est finement granulé, sans ponctuation
visible, sauf quelques rares points autour des yeux. Antennes
entièrement noires, à peu près semblables dans les deux sexes;
le premier article fortement bronzé, 2-3 égaux, un peu allongés,
le quatrième plus long que les suivants; chez les G le cinquième
article est faiblement dilaté.
Pronotum, vu de haut, paraissant rectangulaire, assez nota-
lement rétréci en avant, coupé droit à sa partie antérieure, à
peine cintré en arrière; côtés obliquement et très légèrement
arrondis du sommet à la base; angles antérieurs très peu rabattus
en dessous (les bords latéraux sont entièrement visibles de haut) ;
4 angles postérieurs obtus, émoussés.
Ponctuation fine mais bien distincte,
médiocrement serrée, quoique dense,
sur fond alutacé; la tête de l’insecte
étant tournée vers l'observateur les
points paraissent diminuer de gros-
seur de la base au sommet {).
Ecusson bronzé, ponctiforme et
Fig. 15. ponctué.
A, élytres de Ph. procera ; à : ÿ
B, élytres de PK. Carreti, Elytres (fig. 13) deux fois plus
tous deux très grossis.
longs que larges, ne recouvrant pas
l'abdomen en entier, un peu plus larges aux épaules que la base
du pronotum, ensuite presque parallèles et arrondis séparément
E àa leur extrémité postérieure; ponctuation
très dense, à peu près semblable à celle du
pronotum, mais plus fine et plus superficielle
que dans l’espèce précédente. Calus huméral
distinct, mais recouvert par la ponctuation
et la granulation.
Dessous de la tête et du thorax d'un
bronzé métallique; poitrine et abdomen noir
Fig. 14.
é bronzé; cuisses, surtout les postérieures d’un
bronzé verdâtre ou métallique; tibias et
Patte postérieure droite tarses presque noirs
pour montrer le peisne x 2 | 4 ‘ &
de soie qui garnit le Les petits peignes de soies qui garnissent,
tibia (gr. 25 diam.) 1 RES 3
en dehors, les tibias postérieurs (#g. 74)
sont d’une couleur gris cendré.
(1) Chez un certain nombre d’Altisidés, la ponctuation change d'aspect
selon qu’on la regarde d’arrière en avant ou réciproquement.
— 235 —
Longueur 2 mm. environ.
En somme, cette espèce nous paraît intermédiaire entre #2grpes
et procera, tout en étant plus voisine de frocera, dont elle se
distingue :
1° Par sa coloration uniforme, sans reflets bleutés ou ver-
dâtres; |
2° Par sa taille et sa forme générale rétrécie;
3° Par ses élytres arrondis séparément à l'extrémité et à ponc-
tuation superficielle ;
4° Par la couleur des soies tibiales qui sont d’un jaune rous-
sâtre dans procera et d'un gris cendré chez Carreti;
5° L'absence d’apophyse au bord interne des fémurs posté-
rieurs ;
6° Enfin par sa distribution géographique.
PROVENANCE : Alpes-Maritimes, d’après l'abbé Carret (coll.
de M. René Oberthür); Hérault, l’Albaron, dans la Camargue,
Lattes (coll. E. Monnot).
Espèce paraissant propre au littoral méditerranéen.
Nous prions M. René Oberthür de vouloir bien recevoir 1c1 tous
nos remerciements pour la bienveiliance avec laquelle 1l a facilité
notre premier travail sur les Altises.
E. MONNOT.
— 230 —
Description de deux nouvelles espèces du genre
GYMNETIS Mac Leay (Col. Cetonidx)
Par I. POCVILLAUDE.
Gymnetis Bogotensis, 207. sp. (fig. 1-2).
Tête. — D'un vert ohvâtre mat, presque noir, avec les bords
d'un noir brillant. Clypeus carré, ses angles arrondis, bord
antérieur relevé, bords latéraux rabattus.
Partie en avant des veux portant seule des
poils clairsemés, très courts. La région mé-
diane du clypeus et du front, jusqu'au
vertex, forme un disque con-
vexe de couleur homogène,
nettement séparé du cou noir Ve
brillant par une ligne circu- 7
laire qui Joint les deux yeux.
Antennes brunes.
Pronotuym. — D'ur vert
20 = Par — y
olhivaâtre foncé passant au .
Of F1 PA
Fig. 1. A , :
PRE brun rougeâtre dans la ré- LR
Gymnetis Bogotensis, n. sp. = 4€ MEME
. PAT 4 rhé
grand. nat. gion postérieure. Bords laté- (Schéma
(Coll. R. Oberthür.) A'EnSeMn Re
raux arrondis. Bords posté-
rieurs régulièrement sinués. Une très fine raie noire souligne les
bords latéraux.
Elytres d'un brun rougeätre velouté, présentant une marge
jaune sur les bords latéraux et postérieurs. Cette bande est plus
étroite à son début dans la région humérale; elle offre une petite
excroissance obtuse dans sa partie postérieure, près de l’angle
apical.
Pygidium d'un noir mat, à ponctuations fines, groupées en
petites stries orientées transversalement. Bord finement clé
de noir.
Dessous du corps noir brillant, ponctué irrégulièrement, à poils
noirs très courts dans la région thoracique. Processus mésotho-
racique fortement recourbé; l'extrémité arrondie et dirigée ver:
ticalement. |
Pattes noires; les fémurs et tibias offrant une ponctuation à
poils noirs. Tibias antérieurs présentant en dessus une arête
longitudinale médiane; sur le bord externe, trois dents, dont la
terminale est forte, les deux dents latérales étant très obtuses.
Les bords internes, surtout des tibias moyens et postérieurs,
portent des soies raides, noires, disposées en brosse. Les deux
épines terminales des tibias postérieurs sont aplaties et de lon-
gueurs différentes.
Dimensions en millimètres
PSE DEN RARE Ne ln te: et cui, 1.4 mm.
Longueur, tête et pygidium non compris... 22 mm.
Type provenant de Bogota, dans la collection de M. René
Oberthür (ex Musæo James Thomson).
Gymnetis Mathani, zov. sp. (fig. 3-4). Couleur jaune sur un
fond noir. Forme allongée, fortement et régulièrement rétrécie
à la partie postérieure.
Tête. — Jaune, à ponctuation noire clairsemée, beaucoup plus
dense sur les bords antérieur et latéraux qui sont noirs. Clypeus
un peu rétréci à la base, près des yeux; ses bords latéraux
arrondis et retombant dans leur partie médiane; son bord
antérieur à pee relevé. Antennes brunes.
Prothorax. — Côtés latéraux légèrement sinués; côtés posté-
rieurs régulièrement sinués. Couleur d’un jaune grisâtre sur fond
noir, présentant des variations d'intensité; les taches mal dé-
finies, ainsi formées, ont l'orientation cénérale de celles qu'on
16
rencontre sur le pronotum des espèces de Gymnetis dont le
thorax porte des bandes bien nettes.
Epimères mésothoraciques à extrémité externe noire.
Elytres d'un jaune gris, avec une bordure franchement jaune
sur les côtés latéraux et postérieurs. Cette bande jaune est
séparée du bord latéral par un liséré de
même teinte que le disque; ce liséré
n'existe pas sur le bord apical. Disques
des élytres portant, outre le bord sutural
relevé, chacun deux côtes qui
se réunissent en un calus
apical net. L’angle sutural
est prolongé en une dent qui
correspond au relief du bord
sutural.
Pygidium gris, légèrement
Gymnetis Mathani, n. sp. : A x : cé Fig. ,.
Es jaunatre, à ponctuation noire
Fig. 3. ; ; J C Le mème
grand. nat. disposée en 1peUtes rstHes {Schéma
(Coll. R. Oberthür.) d'ensemble).
transversales.
Dessous du corps gris, un peu jJaunâtre vers les bords du
thorax. Ponctuation noire sur le thorax et les côtés de l'abdomen.
Processus mésothoracique recourbé vers le bas; l'extrémité ar-
rondie et dirigée verticalement.
Pattes grises ponctuées de noir ; le dessous des fémurs et tibias
antérieurs, le dessus des fémurs et tibias moyens et des fémurs
postérieurs, paraissent noirs avec quelques points gris. Tarses
d'un brun très foncé paraissant noirs. Poils roux sur les bords
internes des fémurs et des tibias, bien développés en brosses sur
les tibias postérieurs et moyens.
Des deux exemplaires qui ont servi à cette description, la
femelle est plus petite; elle a l'abdomen noir brillant dans sa
région médiane.
— 239 -—
Dimensions en millimètres
Carsenrmameas 007 MR d 23 mm, Q 20 mm.
Longueur, tête non comprise... CS UN. 5, NO T2 Ton.
Un exemplaire male (ex Musæo Bates, 1802), portant l'in-
dication « Ega » et un exemplaire femelle également d’Ega,
Amazones (M. de Mathan : tous deux dans la collection de
M. René Oberthür.
TPOUIEEAUDE:
“LES VIEUX AUTEURS”
— + =
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite)
Par Jean SWAMMERDAM.
En second lieu nous dépeignons les separations de sa poi-
trine, dont le nombre convient avec celui des pieds, et dont le
milieu est forts plaisamment marqueté : la peau en est aussi
luisante, et remplie de petites fosses. Du dessous de la poitrine
nous voyons sortir six Jambes assez étenduës, qui se divisent
chacune en six parties fort distinctes, dont la peau ressemble
assez a du cuir de chagrain, horsmis vers l’extremité des pieds,
ou elle devient plus unie : mais les arteres blanches, qui pa-
roissent au travers de la peau des pieds, nous empêche en
quelque façon de bien discerner toutes ces choses. Or la derniere
partie de ses pieds est armée comme de deux ongles ou de
pinces d'inegale grandeur, dont 1l se sert à peu pres comme
nous faisons du pouce et d’une autre de nos doigts : nous
remarquons qu'il y a du poil entre ces pinces, et que les jambes
sont velües par tout.
En troiziéme lieu nous appercevons sur le dos du poux des
incisions en forme d’anneaux, des poils et de certaines marques,
qui ressemblent assez à ces traces, qui laissent les verges sur
le corps de quelqu'un, qui a été foüetté. Nous remarquons encore
au travers du dos quelques entrailles qui sont transparentes,
et nous voyons que la peau, qui couvre le ventre est inégale
comme du cuir de chagrain, et que vers le bas elle est luisante
et parsemée de petits trous. Enfin tout le corps du poux est
tellement transparent, qu'on peut distinguer facilement toutes
ses parties interieures.
Apres avoir representée le dessus du poux, nous en faisons
voir ensuite le dessous à la lettre D. Mais afin d’en faire mieux
discerner toutes les parties, nous le dépeignons en grand à la
lettre E. Entre ce poux et celui qu'on voit à la lettre C. on
(1) Voir lZusecla, 14, page 23.
TAB VIH
€ PRIN [ES ORDO:
NMrpha animal.
z
découvre bien plus distinctemernt dans le premier non seulement
la maniere dont les Jambes sont attachées a la poitrine mais
aussi les arteres bianches du ventre, et la noirceur des excre-
mens tant des Intestins que de l’Estomach. Nous representons
encore sur le milieu du ventre un petit point blanc, qui se meut
continuellement de haut en bas et de bas en haut, et qu'on pour-
roit bien prendre pour le cœur, s'il étoit placé un peu plus haut,
et si son mouvement s’accordoit mieux avec le battement du
cœur. Enfin le dessus et le dessous du corps est également
transparent, et la peau, dont il est revêtu, est par tout semblable
et couverte de poils, aussi bien que les cornes, les jambes et
les environs des yeux. Au reste nous découvrons vers l’extremité
du ventre deux petites parties de la figure de deux demi lunes,
qui sont velües en dedans, et qui servent à couvrir l'ouverture
des intestins.
TABEBEVITE
Où on represente les changemens de la seconde Espéce.
Dans cette Table nous faisons voir les divers états, où se trouve
cel Insecte, que Les latins appellent perla ou libella, avant
qu'il soil parvenu à sa juste grandeur, et quil soit propre
à La generation. (1.) Nous en representons le ver, lorsqu'il
est encore renfermé dans l'œuf ou revêtu de sa premiere peau.
(3.) Cette méme peau ou cette membrane dont il s'est dé-
poiirlle. (3) Le même ver, lorsqu'il n'a pas encore de boutons
. sùr Le dos. (4) Ensuite ce ver, lorsque ces boutons commencent
à pousser. (5.) Encore le même ver avec ses quatre boutons
tout formez, dans lequel temps on lui donne le nom de
nympha-evrmiculus c'est à dire un ver sous la forme de
nymphe. (6) Enfin nous le faisons voir lorsqu'il dtses
quatr'ailes et qu'il est devenu propre à la generation.
Dans cette premiere figure nous faisons voir les œufs de cet
insecte:de la même maniere, que nous les avons tirez hors de
situ. à à.
AB vie De SECUNDUS. ORDO.
Ar a dermiclis
son corps : ces œufs ressemblent fort bien à ceux des poissons;
et sont composez aussi d'infinité de petits grains de semence
d'une figure un peu longue, comme on les voit ici épars çà et là,
et representez au naturel. Nous faisons voir encore un de ces
œufs en grand à la lettre À. de même qu'il nous à paru avec
le microscope : mais nous n'y découvrons rien de considerable,
si ce n'est ces petits points, qu'on voit sur l’extremité la plus
aigüe, et cette ressemblance que sa peau semble avoir avec ces
petites écailles, et que nous avons representée sur le corps de
la lente.
Cet animal jette ses œufs ou sa sémence dans l'eau, d'ou l’on
voit ensuite se former un'infinité de petits vers à six pieds, qui
étans parvenus à leur juste grandeur deviennent enfin des in-
sectes de la même espéce.
Et pour suivre l’ordre, que nous nous sommes proposez, nous
representons 1ci au naturel l'œuf ou la membrane, d'où le ver
de cet insecte est sorti.
En troiziéme lieu nous faisons vo le ver d'ou cet (a) insecte
se forme mais un peu plus grand que lorsqu'il étoit immedia-
tement sorti de son œuf. Nous montrons dans sa tête deux yeux
avec deux cornes assez étendües : dans la poîtrine nous faisons
voir six Jambes, dont chacune est composée de six parties, et
dont l’extremité est encore armée de deux ongles ou de deux
serres : ces Jambes sont velües partout : le ventre se divise en
dix anneaux, et celui de derriere est pourvû de deux petites
pointes qui s’avancent.
Nous avons remarqué que ce ver ne sort pas de son œuf où
de sa membrane avec tous ses membres parfaits, cequi est
commun aussi aux vers, dont nous parlerons dans ies chapitres
suivans : c'est pour cette raison que nous donnons à l’insecte
le nom de #ympha vermiculus oviformis lorsqu'il est encore
renfermé dans son œuf ou revêtu de sa membrane; comme nous
avons dit cy dessus; cequi suffira pour la suite.
(a) Para, ou libella.
LS
— 245 —
En quatriéme lieu nous representons ce méme insecte, lorsqu'il
est devenu un peu plus grand, du lieu où la poitrine s'unit
avec le ventre, nous voyons sortir quatre boutons, qui s’enflent
et s'etendent d’une maniere fort plaisante, et qui couvrent ses
ailes. Ces boutons renferment ces ailes de même que les boutons
des plantes en contiennent les fleurs : mais si on ouvre ces
boutons dans ce même temps, on n’y découvre rien qu'une hu-
midité superfluë : et c’est ce qu’on trouve aussi dans les boutons
des fleurs, qui commencent à pousser, qui ne renferment qu'une
humeur visqueuse.
En cinquiéme lieu, lorsque cet animal est parvenu à sa juste
grandeur, nous le dépeignons de même, et nous faisons voir
sur son dos les quatre boutons tout formez, aussi bien que ses
ailes, qui sont pliées et entortillées ensemble dans ces mêmes
boutons. On découvre facilement autravers de la peau de cet
Insecte les couleurs et les marques de ses entrailles : Or puisque
le ver, dont 1l se forme, a quelques uns de ses membres ren-
fermez à la maniere des (@) zymphes, nous lui donnerons, lors-
qu'il est dans cet état, le nom de #y1pha-vermiculus, c'est à dire
un ver sous la forme de 77mple.
Nous faisons voir encore à la lettre B. la maniere, dont ce
ver en forme de nymphe, apres être sorti de l’eau, ou il avoit
vêcu jusques alors, rampe sur la terre, et vient enfin à se dé-
poüiller de sa derniere peau, et à déployer ses ailes hors des
boutons, où elles étoient renfermées : quoique ces ailes tout
proche des épaules commencent déja à s'étendre et à paroitre
plus unies, nous remarquons pourtant qu'a leur extremité elles
sont encore pliées et entortillées ensemble.
Enfin nous répresentons au nombre VI. cet Insecte selon sa
juste grandeur et dans l’état auquel il est propre à la genera-
tion : si bien que d’un ver rampant, ou qui nage il devient un
ver volant. Or il faut remarquer que le changement, qui se fait
aux environs des yeux, de la queüe et des ailes, est fort consi-
(a) Wympha.
— 246 —
derable; 1l n'y a que les jambes qui demeurent toujours de
même : mais nous traitterons ailleurs cette matiere plus à fond;
nôtre dessein n'étant ici que de donner une explication claire
et distincte de nos Fables.
Tous les Insectes, que nous avons depuis la page quatre
vingtun, jusqu'a la page quatrevingtonze sont compris sous
cette seconde espéce des changemens et renouvellent tous ieur
peau d’une même maniere.
Explication de la IX. Table.
Dans cette Table nous faisons voir (1) Le ver d'une fourmi dans
son œuf, c'est à dire dans la peau, ou dans la membrane,
dont il est revêtu. (2.) La peau dont il s'est dépouillé. (3.) Le
méme ver lorsqu'il est sorti de sa premiere peau. (4.) Nous Le
representons encore avec tous ses membres, de La maniere,
dont ils commencent à pousser aux environs de la poitrine,
el à prendre leur accroissement. (5.) Ensuite nous Le dépei-
gnons comme élant dépoiillé de sa peau avec tous ses mem-
bres, qui paroissent au dehors, dans lequel état nous lui
donnons le nom de Nymphe. (6.) Nous Le faisons voir lors-
qu'il a tout à jaii la forme d'une fourmi, et que ses membres
se sont rendus plus forts par la transpiration des humiditez
superfluës.
Dans cette premiere figure nous representons au naturel
l'œuf d'une fourmi : Et nous le faisons voir en grand à la
lettre À. de même qu'il nous à paru avec le microscope, 1l est
fort étendu et fort uni sans qu'on puisse y découvrir aucunes
incisions, n1 rien de raboteux.
Ensuite nous faisons voir une membrane fort delicate, dont
le ver de la fowrmi se dépoüille facilement, quand il vient à
quitter la forme d'œuf, et laquelle il roule tellement ensemble,
qu'elle ne paroît plus que comme un point presqu’invisible.
— 248 —
En /roiziéme lieu, nous representons le ver de la fourmi sor-
tant de son œuf imparfait en plusieurs parties : nous le dé-
peignons encore comme ayant la tête courbée vers la poîtrine :
mais pour en faire mieux distinguer toutes les parties nous
l'avons peint en grand à la lettre B. cequi nous donne occasion
de découvrir plus distinctement ces douze petites Incisions, ou
ces petits anneaux dont sons corps est composé, aussi bien que
la maniere dont la tête est courbée vers la poîtrine. Mais on
peut encore bien mieux discerner toutes ces choses par la figure
de la lettre C. Enfin nous faisons voir comment ce ver est cou-
vert de poils, qui paroiïssent assez roides.
En guatriéme lieu nous representons ce ver comme étant
parvenu à sa Juste grandeur, ce qu'on peut voir encore plus
clairement à la lettre C. où nous l’avons peint en grand : c’est
dans ce temps là que nous remarquons que tous les membres
du ver ont receu leur entiere accroissement sous sa peau, et qu'ils
sont encore un peu enflez d'une humidité superfluë. Cequi lui
fait aussi en quelque façon perdre le mouvement, qu'il avoit.
De plus nous faisons voir ce 27 comme s'étant depotillé de
sa peau, sous laquelle ses membres avoient pris leur entier
accroissement, sibien que ses membres, qui etoient auparavant
cachez, nous paroissent alors à decouvert, et qu'il prend la
veritable forme de (4) 7ymp4e, qui nous represente fort distinc-
tement toutes les parties de l’animal même. Mais il faut remar-
quer qu'il devient derechef aussi fluide que l’eau même (ans
qu'il étoit autrefois dans son œuf) et qu'il paroît aussi blanc
que du lait caillé. Nous trouvons encore que cette #y7»phe est
revêtuë d’une membrane également épaisse par tout, et que ses
petits membres ne sont pas collez ensemble comme ceux des
nymphes dorées.
Mais afin de faire encore mieux discerner toutes les parties
de cette #ymphe, nous la representons en grand à la lettre D.
ou on la voit peinte de côté : là nous faisons voir dans sa tête
(a) Wymple.
un Ͼ1l, des dents et une de ses cornes : dans sa poitrine nous
representons ses Jambes, qui sont pliées et entrelacées ensemble;
et aux environs du ventre nous depeignons les petits boutons
de ses reins ; aussi bien que les incisions en forme d'anneaux et
les Jointures de lä partie inferieure de son corps.
Nous faisons voir encore à la lettre E. cette même #ymple
renversée sur le dos. Nous y representons fort plaisamment la
tête, la poitrine et le ventre, aussi bien que les parties, qui y
sont situées, comme les yeux, les cornes et les dents dans la
tête, et dans la poitrine les Jambes, qui sont, comme nous avons
dit, phées et entortillées ensemble. Et nous ne remarquons point
d'autre difference entre les partiés de la zy#p4e et celles de
la fourmi, si ce n'est que dans celleci on les découvre un peu
plus distinctement que dans l’autre. C'est cequi a aussi lieu dans
le ver dont les membres sont cachez sous la peau. Et il est
constant que l'œuf, le ver, la nymphe et la fourmi ne sont qu'un
même, et que toutes les formes, que nous remarquons dans ces
quatre sortes, ne different qu'accidentellement les unes des
autres. Or afin de mieux exprimer la diversité, qui s'y trouve,
nous dirons, que la peau de la fourmi est premierement un peu
longue et parfaitement unie; Ensuite qu'on y remarque des
rides et des especes d’incisions, et qu'enfin elle se divise en plu-
sieurs parties. Et lorsque la fowrmi s'est dépoüillée de toutes
ces peaux dans des temps differents elle prend enfin une forme
qu'elle ne perd plus jamais. C’est ceque nous remarquons aussi
dans les autres vers, qui n’ont point de pieds.
Enfin nous representons la fourmi sous la forme qu’elle
prend apres avoir quitté sa derniere peau : si bien que tous les
obstacles, qui la déroboient a nos yeux, étans Ôôtez, nous la
considerons alors dans sa forme et dans son état naturel. C’est
dans ce temps là qu'êtant, pour ains: dire, à la fleur de son âge,
il ne croît plus davantage, ni ne souffre plus jamais aucun chan-
gement : 1l en est de même des autres Insectes suivans, qui
apres leur premier changement, ne renouvellent plus jamais
leur peau, ni ne croissent plus davantage. Et c’est sans doute
la raison pourquoi nous voyons dans d'autres de semblables
Insectes, qui ne deviennent point plus grands, à moins qu'ils ne
soient d’un’autre nature, ou bien qu'étans encore sous la forme
de vers ou de chenilles, ils ayent mangé plus long-temps,
comme nous avons dit ailleurs. De plus la peau de la fourmi,
qui étoit si fluide, qu'elle ne pouvoit mouvoir aucun de ses
membres, devient en peu de jours séche et dure comme de la
corne. Et dans les (@ #ymphes, qui sont plus perceptibles,
comme dans celle de la fourmi, ce changement est bien plus
considerable; car leur peau qui, incontinent apres leur change-
ment, étoit fluide comme l’eau même, devient ensuite dans peu
de jours non seulement comme de la corne ou de l’os, mais
elle est même si dure, qu'il n’est presque pas possible de la
percer avec une lancette fort aiguë : c’est ce que nous avons
aussi éprouvé sur la peau des (a) escarbots nasicornes, et de
plusieurs autres insectes.
Mais afin de mieux distinguer les parties de la fourmi, nous
en representons une en grand à la lettre F., qui porte un ver
dans son bec, ou entre ses deux dents avec tant de precaution,
qu'elle ne le blesse ni ne l’incommode aucunement. Or ce bec
est composé de deux dents, qui s'étendent au dehors, sur cha-
cune desquelles on voit encore sept incisions, qui paroissent
comme autant de petites dents, ainsi qu'on peut voir dans la
fourmi, que nous avons marquée de la lettre K. De plus les
separations, qui divisent la tête d'avec la poitrine, et la poitrine
d'avec le ventre, se voyent ici bien plus distinctement que dans
la xymphe. Les yeux nous paroissent tout à fait noirs : les
cornes, qui sortent de dessous les yeux, sont d’un châtain un
peu brun, et sont composées chacune de douze petites parties
jointes ensemble, dont la premiere, qu'on voit au dessous des
yeux, est la plus longue : au reste toutes ces parties sont re-
vêtuës de poils fort déliez. La structure de la tête et de la
(a) Wympha.
(a) Scarabæœus nasicornus.
asus
— 251 —
poitrine est fort plaisamment representée, et leur peau qui est
dure comme de la corne et semble avoir quelque peu de res-
semblance avec le bois de sapin, dans la maniere, dont les fibres
de ce bois sont disposées lorsqu'il se fend aux endroits ou 1l y
a des nœuds : la superficie inégale de cette peau est plus clai-
rement representée à la lettre K, qu'a la lettre F. De plus les
jointures de la poitrine se divisent chacune en six parties aiguës
qui s’avancent en dehors, et dont celles, qui sont situées vers
les reins, sont beaucoup plus perceptibles que les autres : les
reins sont composez de trois boutons, dont la figure approche
un peu de celle des vertebres, et qui sont par tout revêtus de
poils assez roides : sous la poitrine nous faisons voir les jambes,
qui sont assez fortes et assez velües : elles sont composées de
six parties, dont celle, qui est à l’extremité est armée de deux
ongles ou de deux pinces : le ventre est un peu plus roux, que
le reste du corps, qui est d’un châtain brun tirant un peu sur
le pale, il est luisant comme un miroir et parsemé de petits poils
tres deliez. On peut donner a cette fourmi le nom de laborieuse,
à cause qu'il semble que la nature ne l’ait destinée que pour le
travail et pour aller chercher de l'aliment pour les petits, et que
nous n'y avons Jamais pu découvrir aucunes parties, qui puisse
marquer qu'elle soit mâle et femelle, en quoi elle convient avec
les abeilles dont nous avons parlé cy dessus.
Or afin de vous representer parfaitement les fourmis, nous
en faisons voir le mâle au naturel avec ses quatre ailes à la
lettre G. Et pour en faire encore mieux discerner toutes les
parties, nous l’avons dépeint en grand à la lettre H. ce qui fera
mieux comprendre en quoi il differe des autres et en quoi 1l
convient avec elles. Nous remarquons donc premierement que
les cornes et les dents du mâle de la fourmi ressemblent par-
faitement bien à ces mêmes parties dans les autres, si ce n’est
que ses dents sont tant soit peu plus petites, cequi a lieu aussi
dans le mâle des abeilles : ses yeux sont beaucoup plus grands
que ceux des autres fourmis, et c’est ceque nous avons encore
remarqué dans le mâle des abeilles aussi bien que dans d’autres
Insectes. De plus nous faisons voir sur la tête du mâle (comme
nous avons trouvé dans les abeilles) trois petites écailles sem-
blables a des perles, qui le rendent fort different des autres
fourmis. Mais sa poitrine le fait encore differer bien d'avantage
des autres : car outre sa structure et ses Jointures, qui sont toutes
differentes, on y voit encore quatr'ailes, entre lesquelles nous
remarquons que celles de devant sont presque deux fois plus
grandes et plus fortes que celles de derriere. La forme de son
ventre est aussi en quelque façon differente; outre que tout le
reste de son corps est plus grand et d’une couleur plus noire.
Les males, dont nous venons de parler, (et dont la (a) »ympAe
differe aussi de celles des fourmis, qui sont representées à la
lettre À et à la lettre K) ne se trouvent pas en tout temps
parmi les autres. Cequi nous fait croire qu'à l'exemple des
abeilles ils tuënt d'abord que le chaleur de la generation est
passée : et c'est peut être pour cet effet que nous les voyons si
souvent maltraitez par les autres. Enfin les mâles des fourmis
ne servent qu'a la propagation : Et cette superiorité et ce pre-
tendu gouvernement qu'on leur attribue aussi bien qu'au Roy
des abeilles ne precedent que des mouvemens puissans, qui les
portent à la generation et à perpetuer leur espéce.
(A suivre).
(a) Wyrmphe.
Le Gérant,
F. GUITEL
D mes ose dt munir
his pe sé
ie JMS d'A à
PAT
Sommaire du Numéro 30 d'INSECTA
Pages
Entomologie générale :
Oberthür (R.) et Houlbert (G.). — laune analytique illustrée des Luca-
DITES IREM ANA cree see Messe se casse een Lee ee apr era tee eee ner entee mines 209
Achard (J.}. — Description de deux variétés nouvelles de JONTHODES
EORMOSAMSeTV (COL, ICÉTAMP) RE eee ere ae esne Ra
Monnot (E.) — Notes pour servir à l’étude des espèces françaises du
genre PHYLLOTRETA et description d’une espèce nouvelle (7. Car-
Petra NLOnNO UE ee recette dense e ee nee eee a er 223
Pouillaude (1). —- Description de deux nouvelles espèces du genre
CYMNE DIS AM Ace Lea CO ACEtONIAE) Er re ne 250
Entomologie rétrospective :
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par |. SWwa-
MER ANT 22/2) Teen desert tes à Tee Se ne 0 240
Échanges et rédaction d'INSECTA
— —— +
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Socictés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECTA
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
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FTANDET En one Eee 20! »
Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
Un INUMEÉLO APS EC 1160
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Pour tout ce qui concerne l’administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
V
TROISIÈME ANNÉE JUILLET 1913 NUMÉRO 31
INSECTA
Revue Tllustrée d'Entomologie
CEE EEE
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
À
IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNESE
1913
— 253 —
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES
Par J.-J. KIEFFER, Dr. phil. nat., Bitche.
Quatre auteurs, Westwood, Ashmead, Brown et Crawford se
sont occupés des Serphides (Proctotrypides) des îles Philippines.
Le nombre des espèces observées par eux est de 26, dont 1 Cera-
phronide, à savoir Ceraphron manilæe Ashm. 13 Scelionides, qui
sont : Scelio philippinensis Ashm., Hadronotus flavipes Ashm,
Hi. plulippinensis Ashm., Platyscelio abnormis Crawf., Macro-
teleza Kiejferi Crawf., M. manilensis Ashm., M. striativentris
Crawf., Habroteleia Brown: Crawf., Hoploteleia pacihca Ashm,
Opisthacantha nigroclavata Ashm., Acolus luteipes Crawf.,, o-
plogryon Roberti Crawf. et À. striaticeps Crawf., 1 Platygasté-
ride : Aropedias luzonensis Ashm., 6 Daprudes : Zoboscelidia
rufescens Westw., Galesus lusonicus Ashm., G. manile Ashm.,
Cologlyptus Kiefferi Crawf. Lipoglypius primus Crawf. et
Loxotropa tricornuta Crawf, 3 Bethylides et 2 Dryinides.
Nous donnons ici la description de 62 espèces nouvelles qui
ont été recueillies à Los Banos, par Ch. Fuller Baker, À. M,
professeur à l'Université des Philippines.
I — Sous-FAM. : BETHYLIDZÆ
1% GENRE : CLEISTEPYRIS Kieff.
On ne connaissait de ce genre que le mâle, qui diffère de
Pristocera par les crochets tarsaux munis d’une petite dent vers
le milieu. La femelle, que je crois pouvoir rapporter à Clesste-
IxSECTA, Juillet, 1913.
17
— 254 —
pyris, est aptère et semblable à celle de Pristocera, sauf que le
clypeus est traversé par une arête bifurquée dès sa base. Les trois
espèces suivantes (d') se distinguent comme il suit :
1. Segment médian un peu transversal... RÉ <
— Segment médian d’un tiers plus long que
large, réticulé et avec une arête médiane ;
Elo nr 5, Niue menton 3. C. minimus.
2. Long. 6-8,5 mm. ; segment médian réticulé,
sans arête ; radius prolongé par une fausse
nervure jusque près du bord..:..5.,......… 1. C. phiippinensis.
— Long. 4-5 mm.; segment médian avec une
arête médiane dans les deux tiers anté-
rieurs, radius non prolongé par une fausse
nervure 2. C. minor.
1. — C. philippinensis n. sp (#g. 7).
d Q. Le male est noir; mandibules, extrémité du scape, 2° ar-
ticle antennaire, trochanters, üibias et tarses d’un roux brun. Tête
suboirculaire, un peu plus longue que large, brillante, ponctuée
Fig. 1. — Cleistepyris philippinensis Kieffer (gross. 7 diam.)
densément et grossièrement, à pubescence fauve. Veux glabres,
allongés, distants de leur longueur du bord occipital, ocelle
antérieur situé vis-à-vis du bord postérieur de la tête, ocelles
postérieurs plus distants du bord occipital que de l’ocelle anté-
— 255 —
rieur. Joues subnulles. Front retombant perpendiculairement sur
le clypeus qui est très transversal, enfoncé, caréné longitudina-
lement. Mandibules graduellement élargies jusqu'à l'extrémité
qui est quadridentée, la dent inférieure plus grande. Palpes
maxillaires longs, roux, ayant au moins quatre articles. Antennes
pubescentes, insérées au front contre chaque extrémité latérale
du clypeus; scape faiblement arqué, presque trois fois aussi long
que gros, 2° article à peine transversal, les suivants cylindriques,
deux fois aussi longs que gros, les derniers graduellement
amincis, trois fois aussi longs que gros, 13° pointu. Thorax
presque trois fois aussi long que haut; pronotum graduellement
élargi en arrière et tronqué, très transversal, un peu plus court
que le mésonotum, assez densément ponctué, comme le mésono-
tum et le scutellum ; mésonotum avec 4 sillons percurrents, dont
les parapsidaux sont un peu convergents en arrière; base du
scutellum avec un sillon transversal; métanotum enfoncé, avec
des arêtes formant des fossettes, bord antérieur découpé en arc
au milieu; segment médian quadrangulaire, un peu transversal,
faiblement convexe, réticulé grossièrement en avant et dans la
partie médiane, plus finement en arrière, sans arête, bordé laté-
ralement et postérieurement par un sillon, partie déclive densé-
ment striée en travers, métapleures striées grossièrement en long,
mésopleures ponctuées. Ailes antérieures faiblement teintées,
poilues, non ciliées, nervures Jaunes, stigma noir et lancéolé,
cellule sous-costale très étroite, nervure basale oblique, aboutis-
sant à l'extrémité de la sous-costale, transversale moins oblique
et plus courte, cellule sous-médiane externe fermée, sa nervure
inférieure se prolonge jusqu’au bord postérieur de l'aile; radius
arqué, de inoitié plus long que la basale, prolongé par une fausse
nervure qui atteint presque le bord antérieur, ailes inférieures à
5 crochets frénaux. Pattes pubescentes, fémurs grossis, crochets
tarsaux avec une petite dent vers le milieu, droits dans les deux
tiers proximaux. Abdomen fortement déprimé, en ovale allongé,
partie déchive du 1° tergite avec un enfoncement rugueux tra-
versé par un sillon longitudinal. — Long. 6-8,; mm. (52 S).
La femelle présumée est noire; mandibules et antennes rousses,
bord postérieur des tergites et tiers postérieur de l'abdomen
roussatres, pattes Jaunâtres, fémurs plus sombres. Tête beaucoup
plus large que le thorax, quadrangulaire, de moitié plus longue
que large, pubescente, à ponctuation dense et grosse; yeux peu
distincts, très petits, seulement 2 à 3 fois aussi grands qu'un
= 250 ==
des points, situés presque contre les mandibules; ocelles nuls;
clypeus avec une arête médiane bifurquée, les deux rameaux
divergents jusqu’au bord antérieur, en formant une aire trian-
gulaire. Mandibules comme chez le mâle. Articles antennaires
2 et 3 à peine plus longs que gros, 4-12 transversaux, 13° en
ovoide court, scape comme chez le mâle. Thorax comme chez
Pristocera. Pronotum allongé, subquadrangulaire, ponctué; mé-
sonotum petit et triangulaire, séparé par un profond sillon des
côtés du mésothorax, ceux-ci fortement convexes en dehors,
dépassant le mésonotum; segment médian subplan, lisse, bril-
lant, un peu plus long que le pronotum, bilobé en avant où il
emboîïte la pointe du mésonotum, faiblement rétréci ensuite,
graduellement élargi en arrière et arrondi postérieurement. Ailes
nulles. Fémurs médiocrement grossis, tibias intermédiaires spi-
nuleux en dehors, crochets tarsaux simples. Abdomen conique
en arrière. — Long. 4 mm. — Los Banos.
2. — C. minor n. sp. (Ag. 2).
d. Noir brillant; mandibules rousses, antennes jaunes, un peu
assombries distalement, hanches ct pattes jaunâtres. Second
article antennaire aussi long que gros, ceux du flagellum de
Fig. 2. — Clerstepyris minor Kieffer (gross. 11 diam.)
moitié plus longs que gros, à pubescence dressée. Pronotum aussi
long ou plus long que le mésonotum, peu transversal, ponctua-
tion éparse et faible; segment médian avec une arête médiane
— 257 —
occupant les deux tiers antérieurs, lisse sauf quelques rides
obliques dans sa partie antérieure. Cellule sous-médiane externe
faiblement marquée, postmarginale plus courte que le stigma,
radius brisé en angle avant le milieu, double de la basale, non
prolongé par une fausse nervure, basale aboutissant avant l’ex-
trémité de la sous-costale; cinq crochets frénaux. Pour tout le
reste, semblable au précédent. — Long. 4-5 mm. — Los Banos
(5
3. — C. minimus n. sp.
d. Noir brillant; mandibules rousses, antennes jaunes, six
derniers articles brun noir, bord postérieur des deux premiers
tergites, hanches et pattes Jaune brunâtre. Scape trois fois aussi
long que gros, 2° article pas plus long que gros, 3° deux fois,
les suivants presque deux fois. Extrémité des mandibules à
4 dents aiguës, dont les 2 inférieures sont les plus longues.
Segment médian d'un tiers plus long que large, réticulé, à arête
médiane presque percurrente. Cellule sous-médiane externe in-
diquée seulement par une trace de nervures, postmarginale
presque deux fois aussi longue que le stigma, radius faiblement
arqué, non anguleux, trois fois aussi long que la basale, non
prolongé par une fausse nervure. Pour le reste, semblable à
C. philippinensis. — Long. 3 mm. — Los Banos (2e):
2° GENRE : FŒNOBETHYLUS n. £.
d. Tête de moitié plus longue que large, ayant sa plus grande
largeur au milieu des yeux, graduellement amincie de là, ar-
rondie en arrière; yeux glabres, en ellipse, plus courts que leur
distance du bord occipital; ocelles postérieurs distants de leur
diamètre du bord occipital, l’antérieur beaucoup plus près du
bord occipital que de la ligne du bord postérieur des yeux. Joues
subnulles. Palpes maxillaires longs, ayant au moins 4 articles.
Mandibules tronquées, avec une dent externe longue et 3 ou
4 autres très petites. Antennes de 13 articles, scape égalant les
trois articles suivants réunis, 2° article aussi gros que long, fla-
gellum filiforme, à articles cylindriques, pubescents, à peine plus
longs que gros. Thorax trois fois aussi long que haut. Proster-
num prolongé en un col aussi long que gros, comme chez Fœnus;
pronotum plus long que le mésonotum, étroit en avant, graduel-
— 258 —
lement et fortement élargi, mésonotum un peu transversal,
sillons parapsidaux percurrents et parallèles; scutellum arrondi
en arrière, avec un sillon transversal en avant; seegment médian
rectangulaire, plan, au moins de moitié plus long que large,
marginé latéralement et postérieurement, sublisse, traversé par
une arête médiane et longitudinale. Basale-oblique et distante du
sligma de deux jois sa longueur, transversale un, peu plus courte
que la basale, perpendiculaire à la médiane, radius arqué, quatre
fois aussi long que la basale. Fémur antérieur très grossi, en
ellipsoide allongé, fémur postérieur moins fortement grossi, avec
une dent ventrale et obtuse, située un peu en arrière du milieu.
Abdomen déprimé, plus de trois fois aussi long que large. Le
type est
1. — F. gracilis n. sp.
d. Noir; palpes blancs, mandibules et trois premiers articles
antennaires Jaunes, tibias d'un blanc sale, tarses d'un blanc pur.
Tête très finement pointillée, brillante. Thorax brillant et très
finement chagriné. Ailes hyalines, nervures pâles, bords ciliés;
ailes inférieures avec 4 crochets frénaux. — Long. 3 mm. —
Los Banos.
3° GENRE : EPYRIS Westw.
1. — E. philippinensis n. sp.
Œ Q. Noir; mandibules et antennes roussâtres, pattes brunes,
tibias et tarses plus clairs. Tête subglobuleuse, luisante, à points
superficiels et peu denses. Yeux velus, plus longs que leur dis-
tance du bord occipitai. Front bilobé en avant. Joues très courtes.
Palpes maxillares ayant äu moins 4 articles, les labiaux au
moins 2. Mandibules à 2 ou 3 dents. Scape pas deux fois aussi
long que gros, 2° article petit, pas plus long que gros, les suivants
plus gros, pubescents, chez le mâle de moitié plus longs que gros,
chez la femelle un peu transversaux et plus longs que le 2°.
Thorax sculpté comme la tête; pronotum de moitié plus long
que le mésonotum, sillons parapsidaux convergents en arrière,
où 1ls sont élargis; scutellum triangulaire, fossettes basales
grandes, séparées par une arête; segment médian marginé laté-
ralement et postérieurement, à 3 arêtes rapprochées et percur-
rentes. Ailes brunâtres, basale oblique, aboutissant à l'extrémité
de la cous-costale, radius 2-3 fois la basale, une ligne blanche
sort du milieu de la basale et se ramifie avant l'extrémité du
radius, transversale moins oblique que la basale; 4 crochets
frénaux. Crochets tarsaux avec une dent obtuse et longue située
vers le milieu. Abdomen un peu déprimé et arrondi en arrière
chez le mâle, en cône pointu chez la femelle. — Long. 3,5 mm.
— Nombreux.
4° GENRE : XENEPYRIS n. ç.
Ce genre est voisin d'Epyris Westw., dont il diffère par la
conformation des antennes et le nombre des articles antennaires,
qui est seulement de 11 ou 12.
I. — X. compressicornis n. sp. (Ag. 3).
d. Noir, mandibules rousses, palpes bilanchâtres, antennes
sauf le scape et tarses jaunes, tibias brun noir. Tête et thorax
hsses, brillants, avec des poils blanchâtres, épars et appliqués.
Fig. 3. Fig. 4.
Xenepyris compressicornis Kieffer (gross. 11 diam.) Antenne du
X. compressicornis
Kieff. (très grossie)
Tête subcirculaire, yeux glabres, deux fois aussi longs que leur
distance du bord occipital, clypeus très transversal, plus de deux
fois aussi large que long, avec une carène médiane forte qui se
— 260 —
prolonge un peu en bec au bord antérieur. Palpes maxillaires
ayant au moins 4 articles, les labiaux au moins 2. Antennes
insérées contre les deux côtés du clypeus, pubescentes, composées
de 12 articles ou, en ne comptant pas le 2° article qui est rudi-
mentaire, de 11 articles (fg. 4); scape arqué, plus mince que le
flagellum, seulement de moitié plus long que gros, second article
à peine perceptible, annuliforme, plus mince que ie 3° et plus
ou moins conné avec lui, paraissant en être la base, articles du
flagellum d'égale longueur, comprimés, élargis au côté externe,
sauf les deux derniers qui sont cylindriques et deux fois aussi
longs que gros. Pronotum plus mince que la tête, graduellement
élargi en arrière, aussi long que large. Mésonotum transversal,
sillons parapsidaux nuls dans la moitié antérieure, leur extrémité
postérieure est élargie en fossette ovalaire; on voit en outre, de
chaque côté, près de l’écaillette, un sillon longitudinal étroit.
Scutellum à deux fossettes basales ovalaires et séparées de plus
de leur largeur. Seoment médian aussi long que large, horizontal,
ridé transversalement, marginé latéralement et postérieurement,
traversé par trois arêtes longitudinales et rapprochées dont la
médiane se prolonge sur la partie déclive, celle-ci perpendicu-
laire et striée finement en travers, son bord supérieur relevé en
angle au milieu et formant à chaque extrémité une petite dent
obtuse; métapleures grossièrement cannelées en long. Ailes
hyalines, poilues, non ciliées, nervures et stigma d'un jaune pâle,
sous-costale juxtaposée à la costale, basale très oblique, aboutis-
sant à l'extrémité de la sous-costale, transversale presque per-
pendiculaire à la nervure sous-médiane, radius arqué, de moitié
plus long que la basale, n’atteignant pas le bord. Ailes posté-
rieures à 4 crochets frénaux. Fémurs antérieurs comprimés et
très élargis, pattes pubescentes, crochets tarsaux droits, ayant
dans la moitié distale une dent aiguë, plus large et à peine moins
longue que l'extrémité du crochet qui est incurvée. Abdomen
convexe, long, conique en arrière, moitié postérieure hérissée de
poils noirâtres. — Long. $ mm. — Los Banos.
(À suivre).
J.-J. KIEFFER.
— 201 —
LE CRIQUET D'ÉGYPTE EN BRETAGNE
En visitant ces temps derniers la collection d’un entomologiste
rennais, M. Alexandre Bossard, qui occupe ses loisirs à récolter
et à préparer, avec une tres grande patience et une réelle habi-
leté, tous les insectes qu'il rencontre dans ses excursions, nous
avons eu la surprise très grande d'y rencontrer un magnifique
Orthoptère, l'Acridium ægyptium L. capturé à Saint-Malo.
Bien que cette rencontre ne puisse être considérée que comme
un fait accidentel, c’est néanmoins la première fois, à notre
* connaissance, que le Criquet d'Egypte est signalé dans un port
français au nord de la Gironde. Très probablement ce bel insecte
a été importé à Saint-Malo par un navire chargé de bois venant
des régions méditerranéennes; quoi qu'il en soit, 1l a été pris
vivant, dans le courant de juillet 1010, dans le jardin de
M. Ange Bossard.
L'Acridium ægyptium (fig. 1) est le plus grand de tous les
Criquets européens; sa longueur varie de 32 (Œ) à 66 mulli-
mètres (©); l’exemplaire que nous figurons ici (4g. 1), en gran-
deur naturelle, atteint, avec ses ailes étendues, 127 millimètres
d'envergure.
À l'état adulte, la couleur de cet insecte est le brun cendré
uniforme; la carène médiane du pronotum est coupée trans-
versalement par trois échancrures bien marquées. Les ailes sont
transparentes, à nervures noires et ornées d’une fascie enfumée
à bords fondus; les élytres sont d'un gris jaunâtre et parsemés
de petits points bruns, rectangulaires ou pentagonaux. Le bord
interne des fémurs est rouge et les tibias postérieurs, armés de
fortes épines, sont bleuâtres. Cette espèce est assez commune le
long du littoral français de la Méditerranée; elle est adulte en
automne et ne fait pas de décâts sérieux malgré sa grande taille.
Les 262 =
Voici maintenant, d’après A. Finot (1), les diverses localités
françaises où l’Acridium ægyptium a été observé.
Environs de Marseille (Solier). —— Agen; Pyrénées-Orien-
tales; Corse (Brisout).— Littoral de la Méditerranée; Toulouse ;
Villefranche-de-Lauraguais (Marquet). — Hyères; Cannes;
(LS
LE
L
Fig. 1. — Le Criquet d'Egypte (Acridium œægyptium L.), grandeur naturelle
(Coll. de M. A. Bossard).
forêt de l’Estérel; Var (Fznof). — Aigues-Mortes (Bonnet). —
Nîmes (4. du Buysson et Minsmer). — Gironde; Floirac
(R. Brown). — Joviac, près Montélimar (Xambeu). — Mont-
(1) FINOT (A.). — Faune de la France, Insecies orthoptères. Paris, 1880,
p. 160, pl. VIII, fig. 1r2.
— 203 —
pellier, Porto-Vecchio (de Saulcy).
d'Antessantÿ). — Marseille (Dériard).
Arièce, automne (abbé
Comme on le voit, chez nous, l’Acr. ægyptium ne dépasse pas
le 45° de latitude nord (Bordeaux-Montélimar); en Allemagne
on a signalé cependant quelques exemplaires isolés : à Erlangen
en Franconie (Rosenkauer) ; deux autres en: des localités encore
plus septentrionales, l’un en Thuringe, l’autre jusque dans le
Mecklenbourg (Xzdow). Il est peu probable que l’insecte ait été
apporté dans ces dernières localités par des navires ; 1l faut bien
admettre qu'il y est arrivé par étapes successives, grâce à la
puissance de son vol.
De fait, une pareille hypothèse ne serait pas non plus imac-
ceptable pour l'éxemplaire rencontré à Saint-Malo.
C'HOULBERT.
BIBLIOGRAPHIE LÉPIDOPTÉROLOGIQUE
L'éditeur allemand bien connu, M. W. Junk, de Berlin, vient
de publier un résumé fort important de la littérature lépidopté-
rologique du monde entier, sur le même plan que sa « B16l:0-
graphia coleopterologica » parue 1l y a deux ans.
Ce résumé, sorte de Catalogue méthodique, comprend les
subdivisions suivantes :
I — Littérature lépidoptérologique, où le classement des
ouvrages est fait par catégories et spécialités.
I. Ouvrages pour Les débutants.
2. Systématique générale et spéciale.
Catalogues.
Insectes fossiles.
Lépridoptérologie régionale.
Périodiques.
CSN per 0
(1) JuNk (W.). — Bibliographia lepidopterologica, Berlin, 1913, vol. in-80
cart., 142 p., franco 1 fr. 75.
— 264 ES
II. — Auteurs s’occupant principalement de Lépidoptères.
III. — Catalogue alphabétique des ouvrages relatifs à la Lépi-
doptérologie, 3,952 numéros.
En résumé, ce petit volume, de 142 pages, élégamment car-
tonné, constitue un guide précieux pour tous ceux qui s'inté-
ressent à la science aimable des Papillons.
C. HOULBERT.
— 205 —
Notes sur quelques NÉVROPTÈRES
Par le R. P. LONGIN Naväs, S. J.
VI
Névroptères d'Afrique nouveaux
Famille MYRMÉLÉONIDES
1. Palpares Carli sp. nov. (#g. 2).
Similis P. Percheroni.
Caput flavum; palpis maxillaribus flavidis, labiahibus ferru-
gineis, triplo longioribus quam maxillaribus, articulo ultimo
leviter ante apicem curvato, clava brevi, obtusa; fronte linea
longitudinali media inter antennas et fascia transversa pone
antennas, fuscis; vertice vitta media longitudinali fusca; an-
tennis fuscis, basi ferrugineis, clava mediocri.
Thorax flavus, flavido pilosus, superne tribus lineis longitu-
dinalibus, media latiore, fuscis; pleuris fusco maculatis.
Abdomen fulvo pilosum; superne testaceo ferrugineum, in-
ferne medio fuscum, lateraliter flavum, seu fuscum fascia flava
longitudinali lateral, sublæve.
Pedes fiavi, fusco setosi, tibiis apice ferrugineis; calcaribus
ferrugineis, 2-3 primos tarsorum articulos æquantibus; tarsis
fusco-nigris.
Alæ angustæ, apice elliptice rotundatæ, fusco maculatæ;
reticulatione testaceo-pallida, inter maculas fusca; stigmate vix
sensibili, flavescente; membrana hyalina vel levissime fulvo
tihcta; apice anguste fusco limbato.
Ala anterior fere tota guttis fuscis rotundatis conspersa, gran-
dioribus ad aream radialem, venulas cingentibus; venulis costa-
— 266 —
libus fere alternis late fusco limbatis, venulis propre basim
solum ad subcostam limbatis. Fasciæ transversæ fuscæ parum
distinctæ : 2* ante medium tessellata in duas subrotundas divisa,
anteriorem pone radium, posteriorem pone procubitum et cubi-
tum, quarum posterior grandior; 3° antestigmalis tessellata,
| oblonga, nec radium nec margi-
nem attingens, fere in duas
suborbiculares divisa, quarum
anterior grandior; 4° apicalis irre-
cularis, ramosa, fere in H aut X.
ÂAla posterior (Ag. 1) fascus
distinctioribus : 1* guttis indicata,
Fig. 1. — Palpares Carti Nav.
Aile postérieure î (Mus. de Genève).
ad originem sectoris radu, ad ortum ram obliqui cubiti, ad
anastomosim rami recurrentis; 2* ad medium, a radio ultra
tertium alæ, in parte anteriore subquadrata, in posteriore falci-
formi, interne concava; 3° stigmali oblonga, a radio ad tertium
vel quartum; $* apicali lata, interne sinuosa, duas areolas libe-
rante. Præterea aliquot venulæ costales fusco limbatæ, latius
versus Stigma; aliquot guttæ oblongæ ad marginem ultra alæ
medium et alia interna ad apicem fasciæ 2° et 3°.
LOT Al ant SET Er EEE A4 mm.
net 16 (2 RS A LE VU At AA
RAD ANL. Nr ASENS TIR. I4 —
+ ADOBE rer EN 20 25
Patrie : Sénégal. Un échantillon dans le Musée de Genève,
manquant du bout de l'abdomen, étiqueté Zbelluloides L. var.
Je la dédie volontiers à M. Carl, conservateur du Musée, qui
m'a permis d'étudier plusieurs Névroptères de la collection du
Musée.
2. Sogra insidiosa sp. nov. (Ag. 2).
Fusca, similis feline Gerst.
Caput fuscum, parte anteriore flava; palpis maxillariBus
tenuwibus, labialibus testaceis, articulo ultimo (Ag. 2, a) longo,
fusco, clava forti, externe linea prominente longitudinali ad
— 207 —
modum funiculi fusci, marginibus pallidioribus, mucrone brevi,
obtuso, flavescente; pilis in facie albis; oculis fusco-cinereis.
Prothorax (fg. 2, bd) tranversus, antrorsum angustatus,
testaceo-ferrugineus, fusco punctatus, pilis lateralibus albidis;
disco fascus longitudinahbus fuscis : centrali lata, retrorsum
dilatata, indivisa, ad marginem
posticum duo puncta liberante,
intermedia et marginal angus-
tis.
Abdomen fuscum, griseo pi-
losum, superne ad singula fere
Fig. 2.
Sogra insidiosa Nav,
segmenta linea lateral: irregu-
a. Extrémité du palpe labial,
Fat
lari ferruginea. eee
Pedes fortes, pilis albidis
longis hirsuti, fuscis aliquot intermistis; femoribus tarsisque
fusais; tibus flavis citrimis, fusco punctatissimis; calcaribus in
angulum rectum flexis; unguibus fortibus, aduncis, ferrugineis.
Alæ hyalinæ, nullis strus maculisve notatæ; apice acutæ,;
margine externo sub apicem breviter concavo; stigmate pallido,
vix sensibili, interne haud fusco limitato; reticulatione fusca,
albido varia; linea plicata anteriore et posteriore fusca.
Ala anterior area costali paucis venulis gradatis ante stigma,
fere 5-7; area apicali angusta, duplici serie venularum grada-
tarum; area radiali simplici, 8 venulis internis; sectore radu
fere 8 ramis; area cubitali ad medium biareolata.
Ala posterior pallidior; area radiali $ venulis internis; area
apicali paucis venulis gradatis; area cubitali angusta, 5 venulis;
nodulo-parum distincto.
ONE COLDESONENERTPA curaue es 0 Dati
TS A AN trier renier e à 46 —
RAP O0 EN RE EE ie cn TEE AO
Patrie : Afrique : While River, mai 10907 (Musée de
Londres).
L'aspect extérieur lui donne beaucoup de ressemblance avec
les espèces felina Gerst. et brachygaster Ramb. et autres simi-
— 268 —
laires; mais la forme du dernier article des palpes labiaux
(Ag. 2, a) avec un bourrelet externe longitudinal, les dessins
du prothorax et la coloration des ailes l'en séparent. A l'aile
antérieure on ne voit aucune tache ni strie formée par les bor-
dures brunes des veines et des veinules, mais seulement la
réticulation nette, brune, avec des marbrures pâles; les lignes
plissées, antérieure et postérieure, aux deux ailes sont brunes,
ce qui me semble propre à cette espèce.
3. Nora longicollis Ramb. var. flagellata nov. (Ag. 3).
Similis var. signatæ Nav.
À typo differt :
Abdomine subtoto testaceo, ferrugineo et fusco picto. Pedibus
pallidioribus.
Ala anteriore (Ag. 3) reticulatione fusco et fulvo varia; area
costali perpaucis venulis
gradatis (fere 2); cubito
toto fusco, antrorsum seu
in area imtercubitali fusco
limbato, leviter etiam re-
trorsum ad medium; stria
obliqua fusca apicall a
Fig. 3. rhegmate ad apicem, in
Nora longico lis Ramb., var. flagellata Nav.
Prothorax et base de l'aile antérieure.
(Mus. de Vienne). visa, eX venis venulisque
striolas longitudinales di-
fuscis fuscoque limbatis formata; venulis ultimis radialibus
leviter fusco lHimbatis.
Ala posteriore reticulatione subtota testaceo-pallida, ad alæ
apicem fuscescente.
Pons OO LR Nr Ut 28 mm.
= dl Antec Bed droite 34 —
Os Eee 00 SE ER D OT TT so
Patrie : Un échantillon du Musée de Vienne porte l'étiquette :
Akik, an Bord gefangen.
— 2690 —
4. Cueta dissimulata sp. nov.
Caput facie flava, medio fuscescente; fronte inter antennas
et vertice fuscis, macula antrorsum in lobuios divergentes ante
antennas expansa; palpis flavidis, articulo ultimo labialium
forti, externe fusco; antennis fuscis, ferrugineo annulatis, for-
tibus, thorace brevioribus, clava parum dilatata; oculis fuscis;
occipite testaceo, linea iongitudinali media et alus lateralibus
fuscis.
Thorax ilavus, superne fusco trilineatus, lateraliter bilineatus.
Prothorax latior quam longior. pilis lateralibus fuscis albidisque.
Mesonotum linea angusta intercalata inter mediam et lateralem.
Abdomen testaceum, inferne linea bina fusca longitudinali,
ultimis segmentis totis fuscis; superne linea dorsali media
longitudinali, ad ultima segmenta obsoleta, retrorsum sensim
distinctiore; cercis brevibus; pilis fuscis densisque, ad basim
abdominis brevibus, apicem versus longioribus.
Pedes flavi, graciies, fuscis atomis ‘respersis, fusco pilosi;
femoribus posticis longiter pilosis; calcaribus brevibus, ante-
rioribus mediam, posterioribus tertiam primi articuli partem vix
superantibus. |
Alæ longæ, acutæ, membrana hyalina, levissime fulvo tincta ;
reticulatione flavida, fusco punctata et striata ; stigmate testaceo.
Ala antericr area apicali serie venularum gradatarum 1in-
structa; area radiali 13 venulis ante sectorem; sectore longe
ultra ramum cubiti orto, 10 ramis.
Ala posterior pallidior; area radiah 12-13 venulis internis;
sectore O ramis.
NT OMS MORTE RP EN AI mm.
TE SE SR OT MS TEE DO
OR DR A at ose tie 25,4
Patrie : Pretoria, W. L. D. (Musée de Londres).
18
— 270 —
5. Macronemurus nuncius 5p. nov.
Similis exantæ Banks.
Caput flavum; fronte inter et ante antennas fusca; palpis
flavis; oculis fuscis; antennis capite et thorace longioribus,
fuscis, fulvo annulatis; vertice flavo, linea longitudinali media
cum anteriore transversa conjuncta in T, fusca.
Thorax flavus, superne longitudinaliter fusco trilineatus, late-
raliter fusco bilineatus. Prothorax brevis, latior quam longior,
antrorsum angustatus, linea media ante sulcum in duo puncta
divisa, lineis lateralibus a sulco retrorsum continuatis.
Abdomen fulvo-testaceum, annulo ante apicem segmentorum
fusco; apice flavido; cercis longis, tenuibus, fuscis, fusco pilosis.
Pedes flavi, fusco setosi, apice tibiarum et articulorum tarso-
rum fusco; tibiis anterioribus et intermeduis dorso ad medium
puncto fusco; calcaribus anterioribus tres primos tarsorum
articulos subæquantibus.
Alæ hyalinæ, vitreæ, longæ, subacutæ; reticulatione fusca,
albido varia; stigmate flavo citrino, parvo; area apicalh serie
venularum gradatarum instructa.
Ala anterior plerisque venulis et axillis furcularum margi-
nalium anguste fusco limbatis; area radiali 7 venulis internis;
sectore O ramis.
Ala posterior pallidior, paucis venulis ad alæ apicem et axillis
furcularum marginalium anguste fusco limbatis.
LON9 COPA AR RE 20 mm.
= halhatt.. 2er eee 23,5 —
nt me CE In Us My LAS
Patrie : Barberton, P. Rendall (Mus. de Londres).
6. Formicaleo fictus sp. nov. (Ag. 4).
Caput flavum; fronte inter, pone et ante antennas fusca;
oculis fuscis; antennis fuscis, fortibus, thorace brevioribus;
vertice macula fusca in T signato.
— 2971 —
Thorax flavo-testaceus, superne fusco trilineatus. Prothorax
brevis, latior quam longior, antrorsum angustatus, lineis longi-
tudinalibus ante sulcum obsoletis, media ante sulcum duobus
punctis representata. Mesonotum lineis for-
tibus. Metanotum linea media antice in duas
divisa.
Abdomen fuscum, griseo pilosum, apice et
linea dorsal: ad latus ad ultima segmenta obso-
leta, testaceis.
Pedes flavi, fortes, fusco punctati et setosi,
apice tibiarum et articulorum tarsorum fusco.
Alæ hyalinæ, subacutæ, reticulatione fusca,
albido siriata; stigmate citrino; area apicali
serie venularum gradatarum instructa.
Ala anterior nullis venulis in tertio ante-
: D : STE ; Fig. 4.
more etradyinsertionemn et, axillis furcularum. Lire ictus Nav.
F1 1 co Ge ete Tête et thorax.
marginalium fusco Himbatis; area radiali 7 ve- (us de Londres).
nulis internis; sectore 11-12 ramis.
Ala posterior venulis gradatis externis et axillis furcularum
marginalium fusco anguste limbatis; area radiali una venula
interna, sectore 12-13 ramis.
ÉD CODD SN Nes UM CLES ces 28 mm.
ELLES DONS ENCRES LS 1e VE 29 —
ee D nt] D. 2 SU ET PRE PETER PONS
Patrie : Pretoria, W. L. D. (Musée de Londres).
Famille NÉMOPTÉRIDES
7. Neimopistha regina sp. nov. (#£g. 5)
Similis N. emperatrici WNestw. Minor, pterostigmate grandi.
d Caput prosostomate testaceo, paulo longiore latitudine
capitis cum oculis; vertice oculisque fuscis.
Thorax superne fuscus, inferne albus flavescens, seu butyricus.
Abdomen elongatum, fuscum coffemum, apice albidum, valvis
inferioribus (Ag. 5, a) inferne leviter convexis, superne in parte
— 272 —
posteriore in angulum brevem productis; margine postico leviter
concavo, fusco piloso.
Pedes tenues, fusci; coxis, basi femorum et stria longitudi-
nali eorumdem in tertio basilari albidis seu butyricis.
Ala anterior (fig. 5, d)
hyalina, iridea; apice sub-
acuta; margine externo sub
apicem leviter concavo; reti-
culatione fusca; subcosta et
radio ante confluentiam seu
ante stigma breviter albidis;
Fig. 5. — Nemopistha regina gd Nav. venulis plerisque procubita-
a. Extrémité de l’abdomen vu ce côté, : . :
b. Extrémité de l'aile antérieure. lbus et cubitalibus usque ad
c. Extrémité de l’aile postérieure. quartum apicale fusco lim-
(Mus. de Madrid). ( 5
batis;, stigmate fusco-ferru-
gineo, cellulam fere implente et ad subcostam hinc inde expanso
sensimque evanescente, fere inter 0-7 venulas; aliquot venulis
apicalibus furcatis; area radiali 17 venulis internis seu ante
sectorem, ultima cellula divisa; sectore rad 5 ramis.
Ala posterior (Hg. 5, c) venis venulisque fuscis, his ad mar-
ginem leviter fusco limbatis; spathula parte media basilari fusca,
ad tertium leviter constricta, mox ampliata ; païte media apicali
albida, leviter flavido tincta, sensim angustata, apice obtusa ac
rotundata.
Long. corp. G' (sine prosost.)....…. 31 mm.
== a L Ait. vie RENE 29 —
SE DOSL. RENE PRES 68 —
— spathulæ ....…. nt RATE 13 —
Lat. RS io DUT 3,4 —
Patrie : Kamerun, Conradt (Mus. de Madrid).
La grandeur du ptérostigme de l'aile antérieure sépare nette-
ment cette espèce des autres que je connais du genre VMemo-
pistha Nav.
LONGIN NAVASs.
Saragosse, 24 Juin 1013.
de Ses me
EVÉSNEDESS DE EAVA
R. OBERTHÜR et C. HOULBERT.
(Suite)
Le dessous du corps est lisse, faiblement luisant; mais, à
partir du milieu de la poitrine, il est granulé en avant, chez
les d, simplement ponctué chez les ©. Dans les deux sexes le
menton est plan, entièrement glabre chez les mâles, et grossiè-
rement granulé.
Les caractères des pattes sont à peu près les mêmes dans les
deux sexes, mais toujours moins accentués chez les Q et chez
les petits Œ.
Chez les © major, par exemple, les tibias antérieurs sont
dentés à leur bord externe, avec deux crochets courbés, fixes, et
une épine mobile à l’apex; les tibias médians et postérieurs ont
une seule épine externe en leur milieu; les derniers sont for-
tement ponctués chez les ©, alors qu’ils sont presque lisses chez
les ©.
Le dernier article des tarses est aussi iong que les quatre
précédents réunis.
PROVENANCE : La collection R. Oberthür renferme des
spécimens provenant de Java occidental, M° Salak.
2. H. Buqueti Hope. Trans. Entom. Soc. Lond. t. IV, 1846,
D 102:
Nous reproduisons, dans le texte original, la seule description
d'Æ. Bugueti qui ait été publiée, du moins à notre connaissance ;
comme cette description est très insuffisante pour donner une
idée nette de cette belle espèce, rous profitons de l’occasion
pour en donner une plus complète.
« Niger, mandibulis exsertis, denticulatis, unidentatis apicibus
furcatis, capite thoraceque scabriusculis. Totum corpus nigrum,
nitidum. Caput clypeo producto, subemarginato, in medio de-
pressum. Mandibulæ arcuatæ, apicibus furcatis, capite thoraceque
longiores, introrsumi crenatæ, unidentatæ, dente majori fere ad
basim posito, intus recurvo. Thorax canaliculatus elytrisque
— 274 —
lævibus. Pedes tibiis anticis externe denticulatis, mediüis uni-
spinosis posticisque inermibus. »
Hope (EF. W.). — Descriptions of a few nondescript Species
of Beetles. (Trans. entom. Soc. London, 1846, p. 182, pl. XIII,
fig. 4.)
Fig. 20. — Hexarthrius Buqueti Hope. — Deux a major, gr. nat.
(Coll. René Oberthür.)
Insectes très variables au point de vue de la taille [38 (Q)
a 70 millim. (S #ajor)|, presque aussi grands que 77. rhinoceros
avec lequel Burmeister les avait confondus (#andbuch., V,
p. 306, var. #igra); élytres noirs, très luisants; pronotum gra-
nulé, mais néanmoins d'aspect plus lisse que dans l'espèce pré-
cédente (fig. 20-22).
— 275 —
Mäle, épistome très déclive en avant et prolongé, entre les
mandipules, par une saillie quadrangulaire étroite, comprimée
à angles terminaux peu prononcés (#g. 20).
Femelle, bordure latérale du pronotum, légèrement et indis-
tinctement crénelée dans toute son étendue (%g. 22).
Mâle. — Tête quadrangulaire, distinctement sinuée sur les
côtés et régulièrement ornée de granulations dans toute son
étendue: bord frontal très déclive entre les mandibules où
l'épistome et la région latérale sont séparés par un bourrelet
arqué très visible; angles antérieurs de la tête coupés en échan-
crure; canthus très étroits, entamant à peine la moitié antérieure
des yeux; disque céphalique fortement vallonné en son milieu
et portant, de chaque côté, deux saillies arrondies au niveau
des yeux.
Mandibules très longues,
plus grêles que dans l'espèce
précédente et différemment
courbées ({g. 20); près de
leur base, à l’origine de la
carène interne, il existe une
dent saillante dirigée vers
le dedans et vers l'arrière;
le bord interne est simple-
ment crénelé et la pointe,
bifurquée, est formée de
deux dents égales chez les
Œ major et intermedius;
chez les O plus petits, #e-
dius et minor, la dent supé-
rieure s'éloigne du sommet Fig. 21. — Hexarthrius Buqueti Hope.
et peut devenir très petite, RON PEUME er nn
l'extrémité est alors simple En ere
(Ag. 27). Le menton est arrondi, orné de longs cils jaunâtres
en avant; sa surface est très grossièrement ponctuée.
Pronotum rectangulaire, très granuleux sur les côtés qui sont
sensiblement droits, mais fortement infléchis ; saillie prosternale
terminée en pointe mousse et avancée un peu en arrière de
l'insertion des hanches.
Elytres en ovale allongé, brillants, très bombés en dessus,
finement ponctués dans toute leur étendue; le dessous du corps
est lisse, faiblement luisant.
Femelle (fig. 22). — La tête est déprimée, arrondie en avant
et grossièrement chagrinée; les mandibules sont courtes avec une
côte saillante médiane parallèle à leur bord externe; leur bor-
dure interne porte une ou deux petites dents arrondies; le
pronotum est rectangulaire, faiblement ponctué en son milieu,
plus profondément et plus den-
sément sur les côtés qui de-
viennent ruguleux; bords laté-
raux arrondis et indistincte-
ment crénelés.
Elytres lisses, très finement
ponctués dans toute leur éten-
due. Comme dans l'espèce
précédente, les caractères des
pattes sont à peu près les
mêmes dans les deux sexes;
ils sont, de même, moins accen-
tués chez les femelles et chez
Fig. 22. — Hearthrius Buqueti Hope. les petits mâles.
Deux © 9, gr. nat.
(Coll. R. Oberthür.)
Chez les © major et inter-
medius par exemple, les tibias
antérieurs portent 4 à 5 petites dents inégales à leur bord externe;
à l’apex, on trouve deux crochets courbés et une épine mobile;
les tibias médians et postérieurs sont plus arrondis et ils ne
portent qu'une seule épine externe en leur milieu. De même que
chez 71. r'anoceros, les tibias postérieurs sont fortement ponctués
chez les ©, alors qu'ils sont luisants et presque lisses chez
les mâles.
PROVENANCE : Les plus grands exemplaires de la collection
René Oberthür sont originaires de la partie orientale de l’île
de Java (ex. Coll. Vax Lansberge); d'autres, plus petits, reçus
directement, proviennent des Monts Kawie et ont été récoltés
en 1808, par M. J.-B. Ledru.
Signalons encore : M‘ Ardjoeno; M Salak (coll. Van Lans-
berge); Java occidental, Toegoe; Java méridional, 1.500 m.
(Fruhstorfer).
En somme cette espèce paraît exister dans toutes les régions
de l'ile.
LD :
2°. GENRE : ALLOTOPUS Albers.
(Deutsche entomologische Zeitschr., 1894, p. 162).
Corps allongé, subcylindrique, un peu voûté en dessus et
complètement glabre; la coloration générale est d’un bronzé
argenté léoèrement verdâtre. Mandibules des mâles bidentées
à leur extrémité; tibias antérieurs courts et robustes, terminés,
à leur angle externe, par une forte dent bifide dont les pointes,
en forme de croc, sont courbées vers le dessous; tibias intermé-
diaires portant, à leur bord externe, une assez forte épine noire
précédée de trois ou quatre autres épines plus petites; tibias
postérieurs avec une seule épine.
Une seule espèce Javanaise.
3. À. Rosenbergi Vollenh. (%g. 23-27). — Insecte de grande
taille, d’un bronzé jaune verdâtre assez brillant, entièrement
clabre; tête grande sans ponctuations; mandibules en forme de
tenailles, dentées en scie à leur bord interne et se terminant, à
l’apex, par trois dents divariquées. Ces dents, ainsi que les an-
tennes, les palpes et les tarses, sont noires.
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES
d' Longueur totale y compris les mandibules......….. 60 millim.
Q Longueur totale y compris les mandibules.......... va millim.
Ce bel insecte, dont un seul spécimen avait été apporté en
Lur a | o, au moment où M. Snellen van
Europe par le D' Rosenberg, au moment M. Snell
Vollenhoven () le décrivit en 1872, est aujourd’hui bien connu.
Mäle. — Le corps, large et trapu, est entièrement d’une cou-
leur jaune cuivreuse en dessus et en dessous; la tête est trans-
verse, déprimée, profondément échancrée en avant, mais non
ponctuée ; elle est de la même couleur que le prothorax et les
élytres (fg. 23 S); menton excavé tout à fait glabre.
Mandibules avec une petite dent interne à la base, relevées
vers leur extrémité, où l’on distingue quatre ou cinq petites
(1) VOLLENHOVEN (SNELLEN VAN). — Descriplions of new species of
Lucanid Colevptera (Trans. Soc. entomol. London, 1872, p. 81, taf. 2, fig. 1).
rs 278 +
dents le long de leur bord interne; l’apex de chaque mandibule
est divisé en deux larges dents de couleur un peu plus sombre.
Les palpes sont noirs, brillants; yeux d’un noir brillant; le
canthus latéral, très peu épais, se termine par un léger renfle-
ment au contact de la joue en arrière de l'œil, ce qui fait que
l'œil est complètement divisé en deux
moitiés.
Pronotum brillant, très convexe en
son centre, un peu plus large que la
tête et que la base des élytres, légère-
ment ponctué le long de sa bordure
antérieure. Ecusson bordé de noir, pré-
sentant une teinte dorée avec quelques
rares ponctuations éparses.
Elytres brillants, finement ponctués,
avec un très fin liséré noir tout autour
de la bordure externe. En dessous du
corps, la saillie prosternale est plane et
peu prolongée en arrière; le centre du
mésosternum est lisse et bombée; l'axe
du métasternum est parcouru par une
dépression noire peu profonde.
Pattes courtes, trapues, tous les tibias
ue sont couverts d’une ponctuation éparse
Allotopus Rosenbergi Voll., ; ] ] Er 3 a
A imnor dS e garnie, dans les cavités, de courts cils
(Coll. R. Oberthür). dorés. Tarses et griffes d’un noir bril-
lant.
Femelle. — La femelle étant très peu connue, et possédant
des caractères très spéciaux, nous croyons utile d'en donner ici
une courte description.
La coloration, dans l’ensemble, est la même que celle du
mâle quoique un peu plus sombre quelquefois.
La tête est moins large et moins anguleuse, mais elle est
grossièrement ponctuée sur toute sa surface; elle est échancrée
en avant et l’épistome forme une dent noire, obtuse, au milieu
de l'échancrure; il existe deux petits tubercules lisses sur le
milieu du disque céphalique; angles antérieurs coupés oblique-
ment, le canthus est noir; 1l forme deux saillies obtuses en avant
de l'œil. Les mandibules sont noires, courtes, très robustes,
fortement carénées en dessus; leur bord interne porte deux ou
trois lobes dentiformes, ce qui fait que leur pointe, par suite
du prolongement de la carène supérieure, paraît vaguement
trifide.
Menton large, de couleur cuivreuse, arrondi en avant, grossiè-
rement ponctuée et simplement cilié sur ses bords.
Pronotum un peu transverse, forte-
ment bombé en son milieu, rebordé d’un
bourrelet noirâtre; ses angles posté-
rieurs sont coupés obliquement et son
disque est finement ponctué dans toute
son étendue.
Elytres semblables à ceux du mâle
mais la ponctuation est beaucoup plus
marquée.
Tibias antérieurs portant cinq ou six
petites épines noires, lécèrement réflé-
chies en arrière à leur bord externe;
tibias médians avec cinq ou six petites
épines externes, la dernière plus forte;
tibias postérieurs avec trois épines dont
deux, les supérieures, très petites. Tous
les tibias Sont ponctués et ciliés, plus Fig, 2.
A
fortement que chez les mâles. Allotopus Rosenbergi Voll.,
2 ÇF À Q gr. nat.
En somme, la femelle diffère du mâle (Goll. R_- Oberthär):
par sa coloration un peu plus sombre,
par la ponctuation de la tête, du pronotum et des élytres qui
est très marquée et par l’armature externe des tibias.
Cet insecte aurait été trouvé pour la première fois au parc
de Buitenzorg, ce qui avait amené le major Parry à émettre
quelques doutes sur sa véritable patrie. Mais depuis, M. le séna-
teur Albers, de Hanovre, en a reçu un couple provenant de
Java : ce sont ces exemplaires qui lui ont permis de rectifier
la systématique du genre Prosopocælus et d'établir son genre
Allotopus. Enfin, plus récemment, la nymphe de ce même in-
secte a été figurée dans les Moges from the Leyden Museum,
1808, t. XX, pl. I, fig. 3 et 4, par M. Ritsema qui donne, en outre,
les indications suivantes (/oc. cit. p. 162). Cette nymphe a été
trouvée à Toegoe par M. J. D. Pasteur, dans le tronc vermoulu
— 280 —
et depuis longtemps déraciné d’un arbre que l’on nomme « Kaÿoe
Pasang » dans la partie occidentale de l’île de Java. D’après
M. Wigman, chef horticulteur au jardin botanique de Buiten-
zorg, Kajoe Pasang est un nom collectif donné à toutes les
espèces de chêne javanais.
PROVENANCE. — La collection R. Oberthür renferme qua-
torze beaux exemplaires Get © d’Allotopus Rosenbergi; Mont
Gédé (Java occidental), en août 1802; Mont Megamendong
(A. Fruhstorfer) d'après M. le sénateur Albers (Beitr. z. Kennin.
der Lucaniden, p. 162); Tijboda, Sindanglaya; Toegoe,
Chicolei (Java occidental, G. Zambreth); Pengalengam (Fru#-
storfert).
(À suivre).
OR
Description de deux nouvelles espèces
du genre GYMNETIS Mac Leay (Col. Cetonidæ)
Par LL POUILLAUDEH:
Gyimnetis Colombiana, n. sp. (Ag. 7-2).
Forme sensiblement rectangulaire, très peu rétrécie vers l’ar-
Hière
Tête d'un vert mat olivâtre très foncé, à ponctuation irré-
gulière. Clypeus carré, ses bords d’un noir brillant; le bord
antérieur relevé, les bords latéraux retom-
bants. Antennes noires.
Pronotum d'un vert olivâtre foncé ve-
louté passant au brun rougeâtre à la partie
postérieure et présentant des parties plus
claires dans la région anté-
rieure. Côtés latéraux bor-
dés d’une très fine ligne
noire. Les bords latéraux
vus de dessus sont réguliè-
rement arrondis et parais-
sent presque rectilignes de
profil.
Fig. 1.
Gymnetis Colombiana,
Fig.2.— Gymnetis Epimères mésothoraci- Q n. sp., gr. na.
Colombiana, Q : 3 (Coll. R. Oberthür).
**: ques de même teinte que
le pronotum avec leurs extrémités distales d’un noir brillant.
ÆElytres d'un brun rougeâtre foncé, velouté. Ils sont bordés
d’une bande jaune marquée d’un fin trait noir. Chez le mâle
cette bande est un peu plus large dans la région basilaire de
l'élytre et s’amincit sur le bord apical.
— 282 —
Chez la femelle la bande se maintient un peu plus large que
chez le mâle et présente, un peu après le milieu de l’élytre, une
excroissance de forme irrégulière vaguement triangulaire, dont
la pointe est dirigée vers la suture. Le centre de ce triangle
Jaune est marqué d'une tache de même couleur que le reste de
l'élytre, les côtés du triangle étant même parfois interrompus.
Pygidium d'un vert gris avec stries transversales noires.
Dessous du corps d'un gris verdâtre à ponctuation noire.
Processus mésothoracique à pointe dirigée verticalement et pré-
sentant antérieurement un angle arrondi. Pattes gris verdâtre
mat et noir brillant. Les tibias moyens et postérieurs présentent
des brosses de poils noirs brillants. Bords externes des tibias
antérieurs tridentés, les tibias moyens et postérieurs présentant
une petite dent à leur bord externe.
La femelle, outre la plus grande extension du jaune sur les
élytres présente le dessous de l'abdomen entièrement noir
brillant.
Dimensions en millimètres :
o] Q
Eonoueur,-tête non comprise: 1.4 00 22 23
Plus crande largeur RE re 13,5 14
Types mâle et femelle provenant de Colombie : Cauca, dis-
trito de Pereira (Roman. M. Valencia) dans la collection de
M. R. Oberthür.
Gymnetis limbata, n. sp. (#g..3-7). Couleur générale marron;
de forme visiblement rétrécie vers la partie postérieure.
Tête. — Clypeus carré; le bord antérieur relevé, les bords
latéraux retombants, tous trois d’un noir brillant; le reste du
disque verdâtre. Antennes noires.
Pyronotum d'un vert velouté très foncé, la couleur présentant
des variations d'intensité dans la partie antérieure.
Elytres brun rougeâtre, marron, veloutés; avec une marge
jaune étroite portant une fine ligne noire le long des bords
EE TT
latéraux. Un léger éclaircissement de la couleur du disque
fait deviner vers le milieu une tache triangulaire analogue à
celle qui marque l’élytre de Gymnetis co-
lombiana.
Pygidium gris verdâtre foncé, à ponc-
tuation transversale noire et portant de
très courts poils noirs.
Dessous du corps gris
verdâtre mat ainsi que les
pattes, sauf quelques par-
ties des tibias et les tarses
qui sont noirs. Tibias an-
térieurs tridentés. Bords ù
externes des tibias HUE Fig. 3. — Gymmnetis limbata,
l'ig..— Gymnetis et postérieurs présentant n. Sp., gr. nat.
limbata. k Dee \ Coll. R. Oberthür).
vers leur milieu une très fes ER
petite dent à peine visible. Processus mésothoracique dirigé
verticalement.
Dimensions en millimètres
Longueur, tête non comprise... RDS COR Here 21
APN NAT NÉRIMÈTENNS 2 Meteo Tnee done 13
Type mâle provenant de Colombie : Cauca, distrito de.
Pereira (Roman. M. Valencia) dans la collection de M. René
Oberthür.
I]. POUILLAUDE.
— 284 —
* LES: VIEUX AUTEURS ”
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) (D
Par Jean SWAMMERDAM.
Enfin au bas de cette Table à la lettre I nous representons
au naturel la () fourmi mere, que nous faisons voir aussi en
grand à la lettre K. Nous trouvons que cette fourmi est beau-
coup plus grande et plus grosse que le mâle et que les autres
fourmis. Nous découvrons facilement les œufs de cet insecte par
le moïen de L’anatomie. Nous apparcevons encore sur la tête
de cette fourmi ces trois petites écailles en forme de perles, que
nous avons aussi representées sur la tête du mâle. C'est en
quoi elle differe des fourmis ordinaires, et c'est en quoi aussi
elle convient avéc le mâle. Cette fourmi differe encore des deux
autres sortes dans la structure et dans la couleur de la poitrine,
qui est plus brune que celle des fourmis ordinaires, et un peu
plus claire que celle du mâle. Or nous trouvons plusieurs sortes
de fourmis, d’entre lesquelles nous avons representé dans cette
Table IX les espéces les plus ordinaires.
Tous les animaux, dont nous avons fait le dénombrement
en parlant de la troiziéme espéce des changemens, renouvellent
leur peau et se changent tout de même que les fourmis qui sont
dépeintes en cette Table IX.
(x) Voir Znsecta, 14, p. 23.
(b) Formica mater.
étions sommes ds db à :
— 285 —
Explication de la Table X.
Nous representons dans cette Table (1.) La chenille ou le ver
d'un papillon de nuit dans l'œuf, ou dans la membrane dont
il est revêtu. (2.) la peau, dont ce ver s'est dépoiallé. (3.) Le
ver même, dont le papillon se forme. (4.) Nous le dépeignons
avec son envelope et nous faisons voir comment les membres,
qui étoient cachez, commencent à pousser environ La seconde
et la troisième incision de sa peau. (5.) Nous Le representons
déporiillé de sa peau, avec tous ses membres, qui paroïssent
à découvert, dans lequel état, nous lui donnons Le nom de
(2) Nymphe dorée (6.) zous Le faisons voir lorsqu'il a deja
pris la forme de papillon.
Dans la premiere figure de cette Table nous representons au
naturel Z’œuf d'un papillon de nuit; et nous le faisons voir en
grand à la lettre À. On voit sur cet œuf quelques petits anneaux
et de petites inegalitez, qui le rendent fort different de tous les
autres. Cet æwf nous paroît courbé en dedans vers le milieu, et
c'est par cet endroit comme par un trou, qu'on l’apperçoit vivant.
Nous trouvons cet œuf dans le corps de la mere : 1l est mol,
flexible et membraneux. Mais lorsqu'il est venu à maturité (Je
veux dire lorsque, les membres du ver, qu'il renferme se sont
suffisamment accrus) il paroît comme l'écaille d’un œuf de
poule, et il est fragile tout de même.
Ces œufs se trouvent dans ces papillons de nuit, dont le
mâle a des ailes, mais dont la femelle n’en a point : comme
nous faisons au nombre six et à la lettre À. Nous avons déja
fait la description de ces papillons dans la premiere partie de
ce livre, où nous avons fait remarquer que le mâle avoit des
ailes et que la femelle n’en avoit point, c'est dans ce même
temps que nous avons dit que Goedart dans la cnguante neu-
(a) C'Arysalis ou Aurelia.
19
— 286 —
viéme experience de la premiere partie de son livre, et dans la
l(rentiéme experience de la seconde nous a representé (sans
pourtant le sçavoir) le mâle et la femelle de semblables
papillons.
Secondement nous faisons voir cet œuf crevé et ouvert avec
son écaille dure, nous le representons en grand à la lettre B.
pour faire mieux remarquer la difference entre cet œuf ouvert
et la maniere, dont les autres insectes se dépouillent de leur
premiére peau. Nous representons encore au même endroit à la
lettre B. ce même œuf, afin de faire voir combien il est fragile
et aisé à casser, et pour montrer comment 1l est fendu en deux.
Cependant ceci n’est pas commun à tous les æwfs de ces papil-
lons : car selon que l’écaille en est plus ou moins dure, aussi
s'éloignent ils plus ou moins de la figure que l’on voit tracée
à la lettre B.
En /roiztéme lieu nous representons la chenille, comme elle
est en effet lorsqu'ell'est parvenuëé à sa juste grandeur; elle
merite bien d'être remarquée, à cause de sa figure extraordinaire.
Car nous voyons sur son corps quatre parties, blanches, mais
qui tirent un peu sur le jaune, et qui ressemblent assez à ces
vergettes, dont on nettoye les habits; et aux environs de la tête
nous découvrons comme deux especes de bouquets de plumes
noires, dont la longueur n’est pas égale, et dont les extremitez
sont encore diverses dans la maniere dont elles sont divisées.
De châque côté nous voyons comme deux petits avirons : ceux
de derriere sont noirs et leurs filets ressemblent assez a ceux
des plumes : mais ils surpassent infiniment en beauté ceux de
devant, qui ne sont composez que de petits poils blancs qui
tirent un peu sur le jaune. De plus la peau de cette chenille est
parsemée de poils bruns un peu longs et separez les uns des
autres qui entre lesquels on découvre de petites plumes, dont
les couleurs sont fort agreables. Outre cela nous remarquons
que la partie inferieure de son corps est couverte vers l’extremité
de petits poils, qui ressemblent assez à des plumes : ses pieds
sont au nombre de seyze, elle en a six au devant, huit au milieu,
et deux derriere.
me cm
nent ag sat agées ans amd
— 287 —
En guatriéme lieu nous faisons voir la maniere dont cette
chenille est envelopée du tissu qu’ell’a filé, et comment elle s'y
repose comme dans un nid, sans qu'il lui reste le moindre mou-
vement. Nous representons encore dans cette même figure
comment, à force de tourner dans cette envelope, elle s’est dé-
pouillée de tous ces poils en forme de plume, qui ne lui servent
plus à lors que d’un duvet ou d’un lit fort mol. Or ces pouls,
dont cet animal s'est défait, suivant facilément le mouvement
de sa peau, qui est velüe, semblent en quelque façon contribuer
à l'en faire dépoüiller. Ce ver perd tout à fait son mouvement
avantque de quitter sa peau, et vers la seconde, ou troiziéme
incision que l’on voit sur son corps, les membres qui commencent
à pousser, font enfler en quelque façon ces endroits la, comme
nous avons assez bien répresenté dans cette figure.
Il y a une fort grande difference entre les tissus dont les
chenilles sont environnées : Car s’en servans comme d’un nid,
chacune en fait un suivant la maniere, qui s’accommode le
mieux à sa nature. Or si on voit quelque chose de curieux dans
les envelopes des chenilles, la maniere, dont celles, qui n’en ont
point, se mettent en sûreté, est encore plus admirable et plus
Ingenieuse. Car il y en a qui se cachent dans la terre, ou elles
font des trous, qui leur servent d’une retraitte bien plus assûrée,
que ne feroient des enveloppes : d’autres sçavent filer autour
de l’extremité de leur corps un tissu avec tant d'adresse, que
demeurans suspenduës dans l'air, elles dépoiillent ensuite de
leur peau sans aucun empêchement : Et nous remarquons que
ces petits animaux environnent cette partie de leur corps si
étroitement, que lorsqu'elles changent de peau, elle leur en reste
toujours : autrement si ce tissu et ces filets étoient attachez à
quelque partie de la peau qu’elles quittent, 1l faudroit neces-
sairement qu'elles tombassent à terre en même temps.
En cnquiéme lieu nous faisons voir la même chenille dé-
poüillée de sa peau, lorsqu'elle a déja pris la forme de (4) 7y#-
(a) CArysalis ou Aurelia.
— 288 — :
phe dorée; dans lequel temps nous découvrons assez bien tous
les membres du papillon, quoique ce soit pourtant d'une ma-
niere moins distincte, que dans la (D) #ymphe même. Or nous
appercevons fort clairement dans cette #y7mphe dorée, (qui est
celle du mâle) non seulement les yeux, la petite (© /rompe et
les cornes mais aussi les Jambes et les ailes avec encore les
petits poils dont son corps est couvert.
Mais pour mieux nous faire entendre, nous representons en-
core à la lettre C. Ces memes parties hors de leur situation
naturelle, et courbées en dehors. Nous faisons voir encore, en
considerant cette zy#phe dorée de haut en bas, une corne de
chaque côté, et trois pieds, entre lesquels nous dépeignons
quatr'ailes, qui s'étendent tout plat sur son corps. Deplus nous
faisons voir dans sa tête ses yeux et sa petite (d) 7rompe.
Apres avoir fait la description des parties de la (© xymphe
dorée du mâle; nous representons ensuite ces mêmes parties
dans la #ymphe dorée de la femelle, comme on peut voir à la
lettre D. Elle differe de celle du mâle en trois manieres. Pre-
miérement dans les cornes; secondement dans les ailes, et en
troiziéme lieu dans la grandeur de son corps. Mais, comme
nous avons déja dit dans la premiere partie de ce livre, la
nymphe de ce papillon ne differe du papillon même, que dans
la maniere, dont les membres sont disposez.
Tous les membres de ces #y7mphes dorées, dans le temps
qu’elle commencent à renouveller leur peau, sont mols, tendres
et humides; outre qu'ils se joignent et s'unissent tellement en-
semble, qu'ils ne forment plus qu'une peau fort unie. Mais cela
n’a pas lieu dans les yes, comme nous avons déja dit
la nature à revêtu ces #ymp4es dorées d’une peau qui n’est pas
égale par tout, car elle est bien plus épaisse aux endroits qui
sont exposez à l’air, qu'elle n’est par dessous, où on la trouve
(b) Vympha.
(c) Proboscis.
(d) Proboscis..
(e) CArysalis ou Aurelia.
és tait tete
ns sit étions udinnten: as
:FABEX-
» = = DT SPrerre 3
| TERTIUS ORDO.
: Aérpile Cyfalls Aura
& =
Ets Lu
—— 290 —
extremement mince; si bien que si elle étoit exposée à l'air, il
faudroit necessairement que les membres qui en sont revêtus
se séchassent, comme il arrive quelquefois lorsqu'ils ne sont pas
bien unis et bien collez ensemble. Or nous expliquerons ailleurs
fort distinctement la maniere, dont toutes ces choses se font.
De plus il faut remarquer que ces membres qui sont collez
ensemble, ne se desunissent presque Jamais, si ce n'est dans
trois ou quatre endroits : ce qui vient de ceque cette peau deli-
cate, dont 1ls sont immediatement revêtus, se créve facilement :
Et c’est ce qui nous fait croire, que ceux qui se sont appliquez
à rechercher ces mysteres, étans abusez, faute d’avoir fait ces
remarques; se sont imaginez ge la peau des nymphes dorées
n'étoit composée que des parties, qui s'umissent et se collent
ensemble, et que l'animal étoit renfermé dans cette peau égale
el unie, comme un poussin dans son écaille. Mais cela est fort
éloigné de la verité. Car chaque membre des #ymphes dorées,
aussi bien que des #ymphes sont environnez de la peau d’une
maniere particuliere. Nous trouvons que la peau des nymphes
dorées est déja parfaite dans le ver. Si bien qu’un animal est
effectivement renfermé dans l’autre, comme nous expliquerons
plus amplement dans la suite.
Il faut remarquer aussi que les poils de la #ymphe dorée
tombent en même temps qu'elle se dépoüille de sa peau : et 1l
est constant qu'elle n'est pas un animal nouveau, mais l'insecte
même dépoiillé de la membrane, dont 1l étoit revêtu et que
tout ce changement ne consiste, qu’en ceque les membranes, qui
comme autant de rideaux, nous déroboient la vüé de ses parties,
étant Ôtées, nous pouvons voir à découvert tous les mysteres,
qui nous étoient cachez. Or nous ne trouvons rien de plus admi-
rable en tout ceci que ce mouvement, qui est l'unique cause et
le seul principe de tous ces changemens. Et il est certain, que
tant plus nous nous appliquons à la recherche de la nature, tant
plus aussi reconnoissons nous mieux nôtre ignorance et nôtre
aveuglement : car nous ne proposons ici que les ombres de ses
mysteres impenetrables.
2 201 —
En sixiéme lieu nous representons la celle d'une #ymphe
lorsqu'elle a déja pris la forme du papillon mâle.
Et à la lettre E nous faisons voir la femelle sans ailes.
Ceque nous trouvons de remarquable dans ces insectes, est
la difference, que la nature a mise entre le mâle et la femelle,
et les avantages, qu’elle a données à l’un au dessus de l’autre.
Car le mâle a des ailes extremement vîtes, des cornes fort belles
et le corps bien fait; au lieu que la femelle, à qui toutes ces
parties manquent, à le corps gros et mal fait, et semble n'être
destinée de la nature, que pour garder la maison. C’est aussi
pourquoi, comme une mere tres sage elle n’abandonne jamais
son fruit ou ses œufs, mais suivant l’ordre immuable de la
nature, elle les attache toujours au tissu, dont elle est revêtuë.
Or pour conclurre cette explication; nous faisons voir à la
lettre F. la peau exterieure de cet animal, que nous avons ou-
verte : nous representons encore les œufs dont le corps est tout
rempli, qui paroissent autravers de la peau, Comme le Celebre
Goedaert a fort bien remarqué.
Ceque nous trouvons d’admirable dans cet insecte, est que
nous y découvrons déja quelque principe d'œuf, lorsqu'il est
même encore sous la forme de chenille : mais ces œufs parois-
sent bien plus distinctement lorsqu'il a pris la forme de #ymphe.
Or nous trouvons que l'œuf est l’animal même, qu'on voit
croître à vüë d'œil : cequi montre clairement quel avantage on :
peut tirer de nos experiences.
Tous les Insectes, dont nous avons fait le dénombrement en
parlant de la troiziéme espéce des changemens, renouvellent
leur peau et se changent tout de même comme les papillons.
qui sont dépeints en cette table.
— 202 —
Explication de l’onziéme Table XI.
Dans cette Table nous faisons voir (1.) le ver d'une de ces
mouches, qu'on trouve ordinairement dans Les latrines, et
nous Le representons dans son œuf, ou dans la membrane,
dont il est revétu : (2.) cette même membrane, lorsqu'il s'en
est dépoiirllé : (3.) Le ver même tout à découvert, (4.) Encore
Le même ver, lorsqu'il est parvenu à sa juste grandeur : (5.)
nous Le representons encore de la maniere, dont 1l prend la
forme de nymphe, sous la peau, qui l'environne, dans lequel
état nous lui: donnons Le nom de nympha-vermi-formis. (6.)
Enfin nous le faisons voir sous la forme d'un animal parfait,
qui est déja propre à la generation.
Dans cette premiere figure nous representons au naturel, un
des œufs, dont se forment ces mouches, qu'on trouve d'ordinaire
dans les latrines ; et nous le faisons voir en grand à la lettre A.
outre sa figure angulaire, nous voyons que le dessus de sa peau
est traversé de lignes qui forment des espaces de la figure de lo-
zanges. Ces petits œufs sont fort blancs et sont revêtus de deux
peaux assez perceptibles, dont l’exterieure a quelque ressem-
blance avec l’écaile des œufs de poule, et se casse tout de même.
Nous pouvons fort aisément separer la peau exterieure de celle
de dessous, dont le ve est immediatement revêtu. Ces œufs
sont assez humides au commencement, mais lorsqu'étans ex-
posez à lair, ils viennent à se sécher, ils s'attachent facilement.
Et si on les détache les uns des autres, 1l arrive d'ordinaire,
que les côtez, qui se touchoient, se rompent également : cequi
rend la figure de ces œufs plus angulaire. C’est ainsi que nous
laisons voir en grand à la lettre À. un de ces œufs dont les deux
côtez sont cassez, et qui s'étendent en forme d’angles. Nous
representons encore le même à la lettre B. mais d’une couleur
un peu plus blanche.
— 203 —
En second lieu nous representons au naturel, la peau double
de ce ver, apresqu'il s’en est depouillé : c'est la même que nous
faisons voir en grand à la lettre B. où nous dépeignons la
maniere dont la membrane Interieure (qui est blanche et fort
mince) est environnée de la peau exterieure, dans sa structure,
et sa couleur ressemble assez à l’écaille d'un œuf de poule, et
qui se casse tout de même aussi facilement. Il faut remarquer
que la nature selon toute apparence a revêtu ces œufs d’une
écaille dure, pour défendre le ver tendre et delicat contre la
corruption du dehors. C’est pour cela, que nous avons observé
que l’acrimonie de l’urine ou de l’eau salée ne l’offense aucune-
ment. Nous trouvons ces œufs non seulement dans les latrines,
mais encore en beaucoup d’autres lieux : Et nous les découvrons
même assez facilement dans les mouches en les dissequant. Et
il est constant que l’anatomie est le moien le plus seur pour
trouver les œufs des Insectes, et que sans elle, on n’en peut rien
assurer avec fondement.
En sroistéme lieu, nous dépeignons le ver un peu plus grand,
qu'il n'étoit lorsquil étoit immediatement sorti des peaux ou
des membranes dont il étoit revêtu.
En guatriéme lieu, nous representons le ver, lorsqu'il est par-
venu à sa Juste grandeur, et selon la maniere dont 1l marche
et se remue. Et comme cet animal semble avoir les jambes tres
courtes et fort resserrées, il est obligé de se servir toujours de
son bec, pour lui aider à marcher. C’est pourquoi, si on le met
sur un nmuroir fort uni, 1l a beaucoup de peine à marcher, au lieu
qu'étant sur de la toile un peu grosse, 1l se meut facilement :
à cause que son bec s'insinuant entre les filets, lui sert à attirer
et à faire suivre le reste de son corps. Nous remarquons Îa
même chose dans les vers, d’où se forment ces mouches, dont
les vaches sont ordinairement attaquées. Ces mouches se ra-
portent aussi à cette quatriéme espéce de changemens.
Nous faisons voir en grand ce même ver à la lettre C., où
nous representons fort plaisamment tous les anneaux qui for-
ment la tête et le reste du corps, qui est environné tout autour
— 2094 —
de petites parties qui ressemblent assez à des plumes. Ce ver
est de la nature de ceux qui sont revêtus comme lui, d’une peau
dure; cequi fait aussi que l’acrimonie de la matiere corrompuë
ne l’offense nullement. Et il quitte sa peau d’une maniere qu’elle
conserve encore dans la suite la forme exterieure du ver.
En cincquiéme lieu nous dépeignons ce ver lorsqu'il s’est
changé en (@) xymphe dans la peau, dont il est revêtu (car il
faut remarquer qu'il ne se dépoüille pas de sa peau, comme
les autres vers, qui se changent en #y#hes) c’est pourquoi aussi
nous lui donnons en latin le nom de #y"#pha-vermi-formis.
Nous faisons voir encore à la lettre D. la zymphe même, apres
l'avoir tirée hors de cette peau dure où elle étoit renfermée.
Or il faut bien remarquer ic1, que lorsque ces vers, qui souf-
frent ce changement ont la peau fort delicate, ils perdent en
quelque façon leur forme exterieure. Car la peau exterieure qui
s’accommode à la figure de la #ympe, qui se change interieu-
rement et qui est ovale, comme on peut voir à la lettre D. fait
que le ver prend aussi la même forme. Mais c’est sans raison
qu'on lui donne le nom d'œuf, comme on peut voir dans Wouset,
dans XLedi et dans Goedaert.
Mais pour faire mieux comprendre le changement du 7er,
et la difference, qui se trouve entre lui et sa #ymphe; nous la
representons en grand à la lettre E. Et cette difference ne
consiste qu’en ce que la tête et le bec du ver marqué à la lettre C.
s'avance et s'étend au dehors, au lieu que dans la #ymphe
marquée à la lettre E. ces mêmes parties sont retirées ou reser-
rées en dedans : outre que l'animal tout entier n’a pas le moindre
mouvement. Nous dépeignons encore la nymphe de la lettre E
un peu plus blanche dans le devant de son corps, que vers le
milieu, ainsi que nous avons remarqué en la considerant en vie :
cequi vient apparemment, de ceque les humiditez superfluës se
dissipant par une insensible transpiration, elle en devient plus
petite, et d’une couleur plus brune. Et si on coupe avec des
(a) Wympha.
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UARTUS ORDO.
e.
F
l
|
verrmiforins
£2
.
7
td
ET 200 >.
ciseaux cette partie creuse de la peau, dont elle est revêtue, on
remarque visiblement que ses yeux, qui sont situez tout au
devant changent de blancs qu'ils étoient en une couleur de
pourpre. Nous avons observé dans ce ver, aussi bien que dans
tous les autres, que la poitrine ne souffre aucun changement,
non plus que les pieds des autres vers, qui ne se déplacent aussi
jamais : et 1l se trouve même un grand nombre d'insectes dans
les pieds desquels on ne remarque pas le moindre changement.
De plus nous representons en grand à la lettre F. la nymphe,
qui étoit peinte en petit à la lettre D. premierement dans la
tête nous découvrons deux yeux dont la peau est distinguée
par mailles comme celles des filets. Nous y faisons voir encore
les cornes, qui sont entrelacées ensemble, et la petite (a) rompe.
Sur la poitrine, nous dépeignons les jambes, qui s'étendent le
long du corps sans s'éloigner les unes des autres, et on y de-
couvre encore les ailes, qui sont pliées ensemble : Et sur le
ventre nous representons de petits anneaux, et d’autres petites
parties, qui semblent n'être que des traces des petites plumes,
que la #ymphe a eües auparavant, mais qui s’effacent avec le
temps à cause de la transpiration insensible des humeurs. Il
est extremement difficile de separer la membrane delicate et
interieure de la #ymphe de la peau de dehors, à moins que de
la rompre ou de la plier.
En s2xiéme lieu nous faisons voir la mouche même dans l’état
ou elle est, apres qu'elle s’est dépoüillée des deux peaux, dont
elle étoit revêtuë, et qu'étant ornée d’un appareil maignifique,
elle est devenuë propre à la generation. Et pour mieux faire
discerner tous ses ornemens et la structure de son corps, nous
le representons en grand à la lettre G. ou on peut bien mieux
en distinguer toutes les parties. Premierement dans la tête nous
découvrons des yeux, dont les tuniques paroissent distinguées
par mailles, comme un filé : ils sont de couleur de pourpre, et
entre deux on voit deux petites lignes, qui en font la separa-
(a) Proboscis.
tion : d’entre l’extremité de ces deux signes nous voyons sortir
les deux cornes. Nous representons dans sa poitrine ses ailes
membraneuses et ses jambes, qui sont velües et distinguées
chacune en quatre membres, dont celui de l’extremité, qui se
divise encore en plusieurs parties, est armé de deux ongles ou
de deux pinces entre lesquelles nous appercevons de petits
poils : sur le ventre nous faisons voir quelques petites incisions
en forme d’anneaux, et vers la queüe ou vers l’extremité du
ventre nous representons des poils, qui paroissent assez roides,
quoique pourtant fort déliez. Au reste tout le corps est velu d’un
gris, qui tire un peu sur le noir.
Tous les animaux, dont nous avons fait le dénombrement,
en parlant de la quatriéme espéce des changemens, renouvellent
leur peau, et se changent de même que cette mouche, qui est
representée dans cette Table XI. suivant les divers degrez de
sa formation.
Explication de la Table dousiéme.
Ou on fait comparaison des changemens de la Grenoüille
avec ceux qui arrivent aux Insectes.
Dans cette Table nous representons (1.) Le ver d’une grenotille
dans son œuf ou dans la premiere peau, dont il est revêtu.
(2.) Cette même peau un peu l'äché, apresqu'il s'en est de-
pouillé. (3.) Le même ver un feu plus grand, que lorsqu'il
venoit de quitter sa peau. (4.) Le même ver encore, lorsquil
est devenu plus grand. (5.) Nous le representons encore
comme ayant la forme de nymphe. Enfin nous faisons voir
la grenotille même dans sa force et dans un état où elle est
propre à la generation.
Apres avoir décrit dans nôtre premiere partie la conformité,
qui se trouve entre les Insectes, et les animaux, qui ont du sang :
TAB. XI].
nous l’allons representer 1c1 par des figures afin d'en donner une
idée plus distincte.
Premierement nous representons l'œuf d’une grenoüille dans
son principe; ou nous ne voyons pour lors que comme un petit
point noir revêtu d’une membrane fort delicate, qui renferme
avec lui un aliment fort visqueux.
Secondement nous faisons voir la maniere dont les petits des
grenoüilles se dépouillent de cette membrane, ou 1ls étoient
renfermez à la maniere des Insectes, que nous avons compris
sous la quatriéme espéce des changemens : ce petit animal, qui
à la forme d'un ver noir, dont la tête semble fort grosse, est
placé au milieu de son aliment, qui paroit gonflé ou dilaté à
cause de l’eau, qui s’y est insinué: : mais il faut remarquer 1c1
que ce qu'on prend d'ordinaire pour la tête, est le corps tout
entier, comme //arvé a tres bien observé.
En /roisiéme lieu nous representons au naturel, la maniere,
dont les petits des grenoüilles nagent avec leur quete au milieu
de leur aliment, qui paroït dans l’eau comme un nuage fort
rarefé.
Et il faut bien remarquer ici que les petits des grenoüilles
ne consument jamais tout leur aliment : mais lorsque les parties
sont separées les unes des autres par le moiïen de l’eau, qui s'y
est insinuée, et que cet aliment n’a plus que la forme d’un nuage,
qui flotte sur l’eau, il ne s’en sert plus que pour se reposer.
Aussi nous voyons que lorsqu'il est las de nager, 1l se renferme
incontinent dans ce nuage pour se reposer doucement.
De plus on doit observer que, de même que les Insectes,
qu'on trouve renfermez dans les fruits, dans le fromage et dans
la chair qui se gâte, prennent leur aliment par la bouche, et
jamais par quelque veine wmbilicale : de même aussi les petits
des grenoüilles ne sont point joints n1 unis à leur aliment par
aucune sorte de veine; mais ils prennent de même leur nourri-
ture par la bouche : et à la maniere des autres Insectes, 1ls ne
commencent à manger, qu'apres qu'ils se sont dépoüillez de la
membrane, dont ils étoient revêtus.
“— 300 —
En guatriéme lieu nous faisons voir comment les jambes
commencent à croître et à pousser au dehors de même que les
boutons des fleurs hors de leurs tiges, ou comme les ailes des
Insectes, que nous avons compris sous la seconde espéce des
changemens.
C’est en ce temps là, que nous remarquons que les pieds de
devant de la jeune grenoüille croissent fort lentement sous leur
membrane; comme il arrive aussi aux vers et aux chenilles, que
nous avons proposées en parlant de la troiziéme espéce des
changemens : lorsqu'on ouvre la peau de ce petit animal, on
découvre facilement le principe de ses pieds, de même que dans
les chenilles : mais tout cela se comprendra mieux par la /res-
stéme Table.
En cncqutéme lieu nous faisons voir au naturel la jeune
grenoüille, lorsqu'elle est parvenuë à sa juste grandeur, dans
lequel temps nous trouvons quelques uns de ses membres tout
parfaits sous la peau, et d’autres, qui en sont déja sortis. Mais
les doigts des pieds de derriere sont encore revêtus d’une mem-
brane fort mince; si bien qu'à proprement parler, on ne peut
pas dire, qu'ils soient hors de la peau. Et c’est ceque nous avons
aussi remarqué dans plusieurs Insectes.
Or puisque quelques uns des membres des grenoüilles pous-
sent et s'étendent hors de la peau, et que d’autres croissent
dessous à la maniere des Insectes : nous jugeons à propos de
leur donner le nom de z#ym%e, lors qu’elle a la forme que nous
avons dépeinte au nombre V. et que s'étant dépoüillées de leur
peau, elles nous font voir tous leurs membres.
(A suivre).
Le Gérant,
F. GUITEL.
Sommaire du Numéro 31 d'INSECTA
Pages
Entomologie générale :
Kieffer (J.-J. — Serphides des Iles Philippines {à saiure) 1... 253
Houlbert (C.). — Je Criquet d'Egypte (Acridium eœgyptium L.) en
BIT Eee NES RS RUE RO ARR ME de 261
Id. — Bibliographie lÉPIdOPÉÉIOlOSIQUE.. ne 263
Longin Naväs (R. P.) — Notes sur quelques" N'évroptères............ 265
Oberthür (R.) et Houlbert (C.). — Faune analytique illustrée des Luca-
nides de AE A7 LA ÉOPEN ER Rs CN RE CRD SE 213
Pouillaude (L). —- Description de deux nouvelles espèces du genre
GyMmNeTis Mac Lea (Col. Getonidé)e ts. 2 Re PRE n 251
Entomologie rétrospective :
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par I. Swam-
MER DAME) ER RER re On O EDR er PO 5 eo TRES 25
Échanges et rédaction d'INSECTA
08e
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECTA
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
= — ——CLSLSST-
Abonnements annuels :
Les abonnements, payables d'avance, romptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
A NOM d'/Asecta.:.5 ANNEE SR ERNST 160
Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
TROISIÈME ANNÉE AOÛT 1913 NUMÉRO 32
INSECTA
Revue lTllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
À
IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES
1913
sonian Pnstit Pt
AS C7 \
SEP24 198 |,
— 301 —
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
EE
ÊES MOUCHES
et la santé publique
Les Mouches communes, longtemps considérées comme des
êtres simplement gènants et importuns, tendent, à la suite des
observations faites dans ces dernières années, à se placer au rang
des Insectes les plus redoutables et les plus nuisibles.
La Station entomologique de Rennes n’a pas été la dernière
à signaler les dangers que ces infatigables propagateurs de
maladies microbiennes font courir à la santé publique et à indi-
quer les mesures à prendre pour combattre des ennemis aussi
dangereux par leur nombre que par l’insoucieuse indifférence
avec laquelle on les tolère.
Il ne sera sans doute pas inutile, dans ces conditions, de
réunir, pour les lecteurs d'/nsecta, les résultats des recherches
entreprises de tous les côtés par les hygiénistes et les entomo-
logistes sur un sujet d’une portée si étendue et si générale. Nous
ne pouvions mieux commencer cette publication qu'en repro-
duisant le remarquable Rapport présenté au Conseil d'Hygiène
publique et de Salubrité du département de la Seine par M. le
D’ Vaillard et où la question des Mouches est exposée avec une
compétence et une clarté que les lecteurs d’/#secla apprécieront.
Au sujet des mesures à prendre
POUR LA
DESTRUCTION DES MOUCIIES
Par M. le D' VAILLARD, Rapporteur
Paris, le 4 février 1913.
MoNSIEUR LE PRÉFET,
Vous avez transmis au Conseil d'Hygiène l'expression d’un
vœu émis par la Commission d'Hygiène du XVII® arrondis-
sement, sur la proposition d’un de ses membres, M. le D' Hi-
tier, tendant à l’étude des moyens à employer pour organiser
INSECTA, Août 1913.
20
— 302 —
la destruction méthodique des mouches, en raison du danger
que ces insectes font courir à la santé publique.
Le Conseil a bien voulu me confier l'étude de cette question.
J'ai l'honneur de vous en présenter aujourd'hui les résultats.
*
* *
Aux âges les plus reculés, les mouches constituaient déjà
un fléau des lieux habités; elles figurent, en effet, parmi les
sept plaies d'Egypte. Pour se préserver de leurs méfaits, les
peuples anciens de l'Orient invoquaient Belzébuth ou Beal-
Zéboud (littéralement le seigneur des mouches), lequel avait
le pouvoir de les chasser (Brehm) (1). Au dire de Pline l’An-
cien, lorsque la multitude des mouches apportait au peuple
des maladies pestilentielles, les Eléens, dans la Grande
Grèce, sacrifiaient au dieu Myagre (Muiagros, qui prend les
mouches), et les insectes périssaient dès le sacrifice accom-
pli (2). Au Moyen-Age, saint Bernard les excommuniait, et
les bestioles mouraient en foule; tel le miracle de Foigny
(1121) (3).
Les choses et les mouches ne semblent guère avoir changé
depuis ces époques lointaines, sauf le recours aux divinités
contre la gent ailée! Des fléaux jadis enracinés ont graduelle-
ment reculé, puis disparu. Des espèces animales nuisibles à
l'homme ont presque cessé de se maintenir sur notre vieux
monde. Seules, les mouches résistent à travers les siècles,
aussi importunes et malfaisantes qu'au temps des Pharaons.
Il est vrai que l’insouciance et l’incurie ne cessent de prêter
leur compheité au foisonnement annuel de ces dangereux
persécuteurs. Mais peut-être cette résignation séculaire à un
fléau évitable trouvera-t-elle enfin un terme.
Le rôle des insectes dans la propagation des maladies
infectieuses de l’homme ou des animaux s'est imposé avec
une importance que l'observation grandit chaque jour. Des
faits épidémiologiques, confirmés par l'expérimentation,
démontrent que la mouche domestique, hôte habituel de nos
maisons, représente le véhicule fréquent de multiples maladies
(1) BREHM. — Merveilles de la Nature, Les Insectes.
(2) Plinei secundi historiarum mundi Liber X.
(3) « Saint Bernard était allé à Foigny, sur le territoire de Laon. Comme
LL
on y préparait la dédicace d’un nouvel oratoire, une multitude incroyable de
mouches fit irruption dans ce lieu, Leur bruit et leur bourdonnement incom-
modaient excessivement ceux qui entraient. Le saint, voyant qu'il ne pouvait
les chasser autrement, s’écria: « Je les excommunie! » Et le matin on les
trouva mortes et couvrant le pavé, en sorte qu'on les enleva avec des pelles ».
— Vie de saint Bernard, par Guillaume, abbé de Saint-Thierry-de-Reims,
citée par Brehm.
parmi les plus répandues. Les médecins et les hygiénistes ne
cessent de dénoncer les dangers journaliers qui en résultent ;
leurs efforts commencent à ne plus rester stériles. En Angle-
terre, dans l'Amérique du Nord, les pouvoirs sanitaires se
préoccupent de la question des mouches, et ils agissent,
comme en témoignent les nombreux rapports présentés au
Local Government Board depuis 1909, et la croisade entre-
prise, avec un admirable entrain, aux Etats-Unis, par les
autorités et le publie lui-même. En France, jusqu'ici, l'indif-
férence paraît dominer. (C‘ependant, quelques initiatives indi-
viduelles ont essayé de réagir contre cet abandon (1) et la
Commission d'Hygiène d’un arrondissement de Paris solli-
citait récemment de notre Assemblée un avis sur les mesures
à prendre à l’égard des mouches. Cet appel et cet éveil de
bonnes volontés sont trop favorables à la cause de la salubrité
publique pour n'être pas entendus. L'occasion m'a done paru
propice de traiter ici ce sujet avec tous les développements
qu'il comporte, au risque de dépasser les limites de la ques-
tion posée: telle sera l’excuse du présent rapport, trop long
à mon gré, que vous m'avez fait l'honneur de me confier.
I. = Mœurs ET REPRODUCTION DFS MOUCHES.
Les mouches qui fréquentent les habitations comprennent
plusieurs espèces d’inégal intérêt au point de vue de leur
répartition numérique :
1° La mouche domestique (Musca domestica), de beaucoup
la plus commune, car elle représente 97 % des mouches des
maisons ;
2° La petite mouche domestique (Æomalomya canicularis),
qui apparaît plus tôt que la précédente et s'en distingue par
ses moindres dimensions ;
9° La grosse mouche bleue de la viande (Calliphora vomi-
toria), qui flaire la viande de si loin et dont on a tant de
peine à l’éloigner ;
4 La mouche d’un beau vert doré (Lucilia Cæœsar) tou-
jours en quête des matières en décomposition où elle se com-
plaît ;
(1) La presse quotidienne, par des articles de vulgarisation, a plusieurs fois
fait connaître les moyens usuels de défense contre les mouches. — L'Office
international d'hygiène publique insère dans ses bulletins mensuels 1es
travaux étrangers sur le sujet ou des analyses très documentées et d'un grand
intérêt. — M. Guitel, professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de
Rennes, a pris l'heureuse initiative de rédiger et de répandre en Bretagne une
notice élémentaire sur les moyens de s'opposer à la pullulation des mouches.
— L'hygiène et la mouche domestique, par M. Vaillard : L’Hygiène, avril 1910.
9° La mouche rayée, vivipare, que l’on voit voltiger à la
campagne et déposer des vers tout formés sur les matières en
putréfaction.
Il est exceptionnel de rencontrer à l’intérieur des maisons
le Stomoxys calcitrans où Musca stabulans, grosse mouche
grise piquante qui harcèle les animaux domestiques pour se
nourrir de leur sang.
Les mouches domestiques, la Éoehe bleue et la mouche
vert-doré présentent un ensemble de caracteres communs
qu'il ne sera pas inutile de rappeler.
Toutes sont inermes, c'est-à-dire non pourvues d'organes
piquants; leur lèvre inférieure, infléchie en trompe, est uni-
quement disposée pour la succion des matières fluides.
L’extrémité des pattes ou tarse est hérissée de poils micros-
copiques; elle comporte, en outre, des palettes où semelles
dont la face inférieure est recouverte d'une infinité de poils
très ténus que termine, d'après certains auteurs, une façon
de cupule. Ces cupules faisant office de ventouses permet-
traient à l'insecte d'adhérer aux objets sur lesquels 1l se pose.
Tous ces insectes ont les mêmes mœurs, et surtout la même
appétence pour les matières en décomposition.
La mouche domestique qui nous intéresse plus particuhière-
ment recherche le voisinage de l’homme ; elle vit à son entour,
passe alternativement de l'intérieur à l'extérieur des habita-
tions, en quête d'une nourriture, et s’eloigne facilement de
7 à 800 mètres. Au cours de ses migrations, l’insecte s'arrête
sur toutes les substances qui le sollicitent, butinant suecessi-
vement sur les déjections, les fumiers, les détritus de ménage,
les ordures de la rue, la fange des ruisseaux, puis sur nos ali-
ments qu'il souille aux étalages de la rue et des marchés ou
à l’intérieur des maisons. On suppose aisément ce qui peut
résulter du va-et-vient continuel de ces insectes malpropres.
Les selles fraîches et humides les attirent beaucoup plus que
les selles anciennes et sèches; leur avidité est plus grande
encore pour les segments de vers plats qu’ils peuvent y ren-
contrer.
Les femelles sont particulièrement attirées par les odeurs
de putréfaction qui leur signale le substratum favorable à la
ponte. La mouche domestique affectionne dans ce but les
fumiers, surtout celui de cheval, les écuries, étables et por-
cheries mal tenues, les fosses d’aisance, les dépôts d’ordures
et, d’une manière générale, toutes les matières en décompo-
sition ; c’est là qu’elle dépose ses œufs, car les larves y seront
assurées de leur nourriture. On trouve aussi des œufs de
mouche dans la vieille paille en fermentation, les vieux
papiers et chiffons, ete. La larve présente Ja forme bien
Sat CL Due
connue de l’asticot, longue de 0""010 à 0”"012, de teinte
blanche et sans pattes; celle-ci devient nymplie ou pupe, de
couleur rouge foncé (0""005 à 0*"006), puis entin insecte ailé.
Chaque mouche peut pondre plus de cent œufs. Entre la
ponte et l’éclosion de l’insecte parfait, il s'écoule un inter-
valle moyen de 8 Iours dans les circonstances favorables :
éclosion de l'œuf, 8 à 24 heures; stade larvaire, 4 à 5 jours;
F1G. 1. — Dernier article ou tarse de la patte d’une mouche domestique.
stade nymphal, 3 à 5 jours. De telle sorte que du début de
l'été aux premiers froids de l’automne, une seule mouche
peut faire souche de millions d'individus. Packart estime à
125 millions le nombre probable de ces descendants. D'après
Howard, dans les conditions du climat de Washington, une
seule mouche commençant à pondre 120 œufs vers le 15 avril
pourrait, de cette date à la fin de septembre et par la proli-
fération des générations successives, donner naissance à
= 306 —_
9.998.720.000.000 d'individus ! A ce taux de fécondité, on
comprend aisément l’extraordinaire pullulation de ces dip-
tères dans les milieux qui leur sont propices.
Les mouches domestiques deviennent communes dans les
maisons de juin à septembre, diminuent en octobre pour
devenir très rares dès les premiers froids; elles peuvent
F16. 2. — Partie terminale du tarse vue à un plus fort grossissement.
Les petites taches noires sont les grains de poussière que les mouches transportent.
vivre de six semaines à quatre mois. On croit communément
que ces diptères meurent en hiver; l'opinion n'est pas exacte.
De ses intéressantes études sur l'élevage des mouches en
hiver, à la température du laboratoire (18° à 24°), Japson
a déduit les conclusions suivantes (1) :
1° Contrairement à l'opinion vulgaire, les mouches ne dis-
(1) Rapport au Local Government Board 1909 (Office international d'Hygiène,
1911).
F1G. 3. — Œufs de mouche domestique à un fort grossissement.
(D’après Newstead.)
F1G. 4. — Larve de mouche domestique à un fort grossissement
(D'après Newstead.)
+ 308 Le
paraissent pas en hiver et trouvent des endroits où sont
réalisées les conditions de température favorables à leur
survie ;
2° Les mouches s'accouplent en grand nombre au cours de
l'hiver; ce fait semble démontrer qu'elles peuvent se repro-
duire en cette saison, dans certaines conditions de température
et si elles ne sont pas troublées en leurs gîtes pendant le stade
larvaire ;
3° Les mouches capturées en hiver sont plus résistantes et
présentent une plus grande longévité que celles capturées en
été; ce fait confirme la conception que les premières peuvent
persister pendant l'hiver à l’état adulte ;
4 Si, comme il paraît probable, les mouches d'hiver ne se
rencontrent que dans certains endroits chauds, et à l’état de
colonies isolées, on peut espérer réduire leur nombre d'une
manière appréciable, et peut-être les exterminer.
II. —— LES MOUCHES VECTEURS DH PARASITES
ET DE GERMES INFECTIEUX.
Les mœurs et les habitudes des mouches suffisent déjà à
faire comprendre comment elles peuvent nuire à l’homme en
introduisant des germes de maladie dans nos maisons et,
même mieux, sur nos aliments. Cette notion instinctive est
fort ancienne, mais ce sont les recherches des contemporains
qui ont fourni à ce sujet des précisions démonstratives.
Donner l'historique et le développement de nos connaissances
sur ce sujet serait ici hors de propos. Du moins, convient-il
de signaler les mémoires fondamentaux de Nuttal, la série
des remarquables rapports présentés depuis 1909 au Local
Government Board (i), le travail de Galli-Valerio (2), les
articles et nombreuses analyses publiés dans les Bulletins de
l'Office international d'Hygiène publique, enfin, le livre
récent de Howard (5) sur la mouche domestique, Je me hbor-
nerai à déduire de ces documents les acquisitions qui s’en
dégagent.
Les mouches peuvent véhiculer les œufs de certains para-
sites et les microbes recueillis sur les makères où elles se
(1) Reproduits ou analysés in Bulletin de l'Office international d'Hygiène
publique, 1910, 1911, 1912.
(2) GALLI-VALERIO. — Etat actuel de nos connaissances sur le rôle des
mouches dans la dissémination des maladies parasitaires et sur les moyens
de lutte à employer. Centralbl. f. Bakteriologie, 1910.
(3) La Mouche domestique, NeW-York, par HOWARD, chef du Bureau ento-
mologique du Département de l'Agriculture aux Etats-Unis,
posent pour s'en nourrir. Ce transport s'effectue soit par les
pattes, les ailes et les pièces buccales de l’insecte, soit par le
contenu de son tube digestif. Les pattes, par leur structure
même et les poils microseopiques qui les hérissent, se prêtent
aisément au recueil et à la conservation de toutes les souil-
lures dont elles se chargent. Les déjections ne sont pas moins
dangereuses. Les observations suivantes de Graham Smith
sont intéressantes à cet égard. Les mouches ingèrent les
matières fluides avec une grande rapidité. Leur estomac fonc-
tionne à la facon d'un réservoir dilatable où s’accumule en
quelques secondes une nourriture suffisante pour plusieurs
Jours. Le processus digestif est relativement lent; les maté-
rIaux ingérés séjournent assez longtemps dans les cavités et
peuvent ainsi être transportés au loin. Apres les repas, les
mouches régurgitent fréquemment une partie des matieres
qu'elles ont absorbées; le surplus passe dans l'intestin, puis
dans les déjections. Les mouches nourries au laboratoire avec
des substances additionnées de microbes déterminés, patho-
gènes où non, peuvent, pendant 14 heures au moins après le
repas infectant, contaminer le lait dans lequel on les place;
les germes ingérés sont retrouvés dans leur corps pendant le
même laps de temps. Ces faits impliquent que des microbes
pathogènes, de vitalité suffisante, peuvent être véhiculés
pendant plusieurs jours, à la condition qu'ils aient pénétré
dans la cavité digestive de la mouche.
Les détails qui vont suivre en fournissent la preuve.
A. — Dissémination des œufs de vers parasites.
Grassi avait déjà montré (1883) que la mouche ingere des
œufs de vers parasites et les rejette ensuite sans que ce pas-
sage à travers l'intestin ait altéré leur structure.
Calandruccio (1906) complète l'observation en établissant
que les œufs expulsés gardaient leur pouvoir infectant. Les
recherches très précises de W. Nicoll et E. Hart (Local Gov.
Board) confirment le fait en lui donnant d’utiles commen-
taires. Les seuls parasites que la mouche puisse transmettre
à l’homme sont ceux qui n’'exigent pas un hôte intermédiaire
et dont l’œuf n'excède pas la dimension des particules suscep-
tibles d’être ingérées par Musca domestica, soit 0""045. Les
œufs de l’'oxyure, du tricocéphale , du tæuia echinococcus du
chien, du tænia nana rentrent précisément dans le cas. Les
mouches sont aussi capables de disséminer les œufs d'autres
cestodes, Dypylidium caninum, Tania marginata, Tania
serrata, mais ces parasites n'intéressent pas l'homme.
— 310 —
B. -— Dissémination des microbes pathogènes.
1° Choléra. — Pendant l'épidémie cholérique qui atteignit
l'Angleterre en 1853, Moore avait remarqué un rapport étroit
entre la marche de la maladie et l'apparition ou la disparition
des mouches; dès ce moment il attirait l'attention sur la
nécessité de protéger les aliments contre ces diptères qu’il
supposait capables de propager le choléra. « En Orient,
ajoutait-1l, les mouches n’ont pas long trajet à fournir pour
passer des déjections des malades ou des objets souillés par
ces matières aux aliments crus ou cuits ». La corrélation
signalée par Moore apparut rationnelle du jour où Koch eut
découvert le vibrion spécifique dans l’intestin des cholériques
et, par cela même, donné corps au rôle des mouches dans la
dissémination du choléra au milieu des villages hindous. La
bactériologie confirme presque aussitôt que la mouche peut
charrier non seulement le vibrion cholérique, mais nombre
d'autres bactéries pathogènes pour l’homme.
En 1886, Tizzoni et Cattani obtiennent des cultures carac-
téristiques de bacille virgule en opérant sur des mouches
capturées dans des chambres de cholériques. Sawtchenko
(1892) nourrit des mouches avec une culture de vibrion et
retrouve le microbe en abondance dans leurs déjections.
Pendant le choléra de Hambourg (1892), Simmonds extrait
le vibrion de mouches capturées dans les salles d’autopsies ;
il en déduit le rôle important de ces insectes dans la propa-
gation de la maladie, la nécessité de couvrir les déjections
des cholériques jusqu'à leur désinfection et de protéger les
aliments contre les mouches.
Tzuzucki (1904) capture des mouches dans une maison
infectée de choléra à Tien-Tsin et n'a point de peine à
extraire des vibrions de leur corps. Ces faits sont déjà signi-
ficatifs. Mais les mouches infectées peuvent-elles contaminer
les aliments ? Uffelmann l’établit en déposant dans du lait
stérilisé une mouche nourrie avec une culture de vibrion; ce
lait, placé à la température de 20 degrés, donnait un abon-
dant développement du vibrion.
Un intérêt plus grand s'attache aux résultats suivants
obtenus par Macrae et Buchanan dans l'Inde (1894). Ces
auteurs exposent du lait bouilli en différents points de la
prison de Gaya très éprouvée par le choléra et où les mouches
étaient nombreuses. Ce lait fut rapidement infecté par le
vibrion, même le lait placé dans les étables, bien qu'il n'y eût
pas de malades parmi le personnel de cette section de l’éta-
blissement; 1l est certain que les mouches avaient été les
intermédiaires de cette contamination.
Je rappellerai que, en 1905, MM. Chantemesse et Borrel
ont communiqué à l’Académie de Médecine les résultats de
recherches destinées à établir, non pas que la mouche peut
se charger de vibrions cholériques (le fait était déjà
démontré), mais par quels organes de l’insecte s'effectue le
transport des germes et pendant combien de temps ceux-ci
s'y conservent vivants. Des mouches étaient mises au contact
de cultures cholériques. Dix-sept heures plus tard, les pattes,
la trompe et le contenu intestinal de ces insectes donnaient
des cultures vivaces de bacilles virgules.
D'après (anon (1908), c'est même plus de vingt-quatre
heures au moins après leur contamination que les mouches
émettent encore le vibrion.
Des mouches domestiques peuvent done recueillir des
sermes cholériques dans les matières vomies, les déjections,
sur les linges souillés, et les déposer après plusieurs heures
sur le lait, le pain et d'autres aliments. Ces diptères cons-
tituent dès lors des agents actifs d'infection et permettent
parfois d'expliquer la marche erratique du choléra dans le
méme lieu.
2° Fièvre typhoide. -— Les mêmes considérations s’ap-
phiquent à la fièvre typhoiïde dont l'agent pathogène se ren-
contre dans les urines, l’expectoration, les déjections des
malades alités, parfois aussi dans les selles de sujets guéris
depuis des mois et des années. Aussi n'est-on point surpris
que les médecins américains attribuent à l'intervention des
mouches l'extraordinaire diffusion de la fiévre typhoïde (plus
de 20.000 cas) parmi les troupes réunies dans les camps de
la Floride pendant la guerre hispano-américaine. La même
explication s'est imposée aux médecins anglais lors des graves
épidémies qui ont sévi dans les camps de Ladysmith, Bloem-
fontein, Modder-River, ete., au cours de la guerre du Trans-
vaal. Sous l’action de la chaleur, grâce à l'abondance des
matières putrides, les mouches foisonnaient en ces camps
improvisés ; elles y avaient toute facilité pour disperser dans
les cuisines, sur les aliments et les boissons, les germes
empruntés aux déjections répandues sur le sol avoisinant les
tentes ou accumulées chaque jour dans des tranchées à ciel
ouvert.
Il en peut être certainement ainsi dans les villages et les
habitations rurales où les déjections sont déversées dans des
latrines primitives qui se réduisent à un simple trou béant,
sur le fumier voisin, le sol des jardins, parfois même devant
— 312 —
la porte. Qui n'a vu à la campagne, pendant l'été, des essaims
de mouches butiner sur les fumiers où chaque jour, et par une
sorte d'obligation rituelle, la ménagère projette toutes les
ordures de la maisonnée? S'il y a des malades, des typhoi-
diques dans la famille, rien n’est changé aux coutumes, et
les mouches rapportent à l’intérieur du logis, dans les habi-
tations proches ou distantes, les matières dangereuses dont
elles sont souillées. De là de nouveaux cas de la maladie sans
relation apparente entre eux.
Des faits de même ordre sont réalisables dans les villes.
Certains oublis fâächeux autour des typhoïsants peuvent per-
mettre aux mouches commensales de prendre contact avec des
matières nocives provenant des malades. Hamilton (1903) à
Chicago capture 18 mouches dans des chambres et des maisons
occupées par des typhoïdiques et trouve le bacille typhique
dans à de ces insectes. Ficker (1905) recueille des mouches
dans une maison de Leipzig où s'étaient déclarés huit cas de
fièvre typhoïde et peut en extraire Te bacille tÿphique. L'ob-
servation faite par Klein au cours d’une épidémie de quartier
est suggestive (1): « Après l’apparition d'un cas dans une
maison, un certain nombre d’autres furent signalés dans le
voisinage. Tous les modes de transmission connus, contact
direct, drainage défectueux, eau ou lait contaminés devaient
être exclus. La seule condition commune à toutes les maisons
du quartier touché résidait dans l’abondance des mouches;
toutes les habitations en étaient infestées. » Douze de ces
insectes furent capturés, broyés et ensemencés dans les milieux
de culture appropriés; parmi les colonies microbiennes obte-
nues, deux ou trois étaient formées par le bacille typhique.
Acrissworth (2) constate que dans deux localités des Indes,
Poona et Kerkée, la proportion saisonnière des cas de fièvre
tvphoïde croit en raison directe du nombre des mouches; il en
infère que les insectes peuvent être une des causes de sa pro-
pagation. L'hypothèse devient plausible lorsqu'on rapproche
des faits ci-dessus les recherches de Nuttall en Angleterre.
Nuttall saupoudre les mouches avec une poudre colorée, de
facon à suivre leurs pérégrinations qui peuvent aller jusqu'à
1.700 mètres du point de départ; de ses constatations il
déduit des données assez précises sur le rôle éventuel de ces
insectes dans la transmission des maladies infectieuses. Aussi
les médecins anglais estiment-1ils que les autorités sanitaires
devront désormais s'occuper plus activement de ces diptères ;
on ne peut que partager leur avis.
(1) British. medic. journal, 1908.
(2) Journal of the Royal Army Corps, 1909.
— 313 —
3° Diarrhée infantile. —— L'importance des mouches dans
la dissémination de la diarrhée infantile semble s'imposer à
l'attention des médecins anglais et américains, tant leur
paraît fréquente la relation entre la pullulation de ces insectes
et le développement de la maladie. Les années où les mouches
foisonnent sont aussi celles où la diarrhée estivale est parti-
culièrement répandue. Les maisons atteintes sont toujours
envahies par des légions de mouches qui recouvrent littéra-
lement les aliments abandonnés à leurs entreprises. La
diarrhée sévit surtout dans les quartiers pauvres et c'est là
aussi que ces insectes sont toujours en plus grand nombre.
Dans un épisode épidémique relaté au Local Government
Board par Capeman, 1l à paru qu'un lot de maisons très
éprouvé par la diarrhée devait peut-être ce privilège à la
proximité d’un dépôt de gadoues sans cesse envahi par des
myriades de mouches. Les statistiques de plusieurs années
ont permis à Niven et Climens (1) d'établir que, dans la ville
de Manchester, les districts contenant des fumiers fournis-
saient le plus grand nombre des cas de diarrhée infantile ;
aussi insistent-ils sur la nécessité d’éloigner des centres
habités tout amas d'ordures où de fumiers pouvant favoriser
l’éclosion des larves de mouches. Aux Etats-Unis, Jackson (2),
a constaté l’étroit parallélisme qui existe à Brooklyn entre le
chiffre des décès par diarrhée cholérifornie aux cours des étés
1907, 1908 et le nombre des mouches capturées pendant les
semaines correspondantes. D'après Nash (5), ces insectes cons-
titueraient le facteur le plus important des épidémies de
diarrhée estivale. Cette opinion parait très plausible depuis
que Metchnikoft à montré que le microbe habituel des enté-
rites de l’enfance était le Z. proteus, particulièrement com-
mun en été dans les déjections des animaux, surtout du
cheval; on conçoit ainsi le transport du proteus dans les
habitations, sur les aliments, la contamination des personnes
et secondairement celle des nourrissons.
4 Autres maladies. —— NSpillmann et Haushalter (de
Nancy) nous ont appris depuis longtemps que les mouches
qui se posent sur l’expectoration des phtisiques pouvaient
servir à la dispersion du virus tubereuleux ; celui-c1, en effet,
traverse sans dommage le tube digestif de l’insecte et se
retrouve dans ses excréments. Nombre d'auteurs ont vérifié
le fait.
(1) The Lancet, i910.
(2) Publ. Heath, Michigan, 1909.
(3) Journal of Hygiene, 1909.
— 314 —
Il paraïit certain encore que dans les régions où se main-
tient l’ophtalmie granuleuse, les mouches prennent une part
à la transmission de cette grave affection. Qui n’a vu dans le
nord de l'Afrique les mouches se complaire sur les yeux des
jeunes enfants atteints de la maladie, se repaître de la sécré-
tion qui s'écoule de leurs paupières et se poser ensuite sur la
figure d'enfants voisins; le spectacle est répugnant et triste.
Rosenau, de Harward, a récemment fait connaître au
Congrès d'Hygiène de Washington (septembre 1912) qu'il a
pu transmettre la poliomyélite du singe malade au singe sain
par la piqûre de Stomoxys calcitrans. Cette mouche piquante
se rencontre fréquemment autour des étables, mais ne visite
guère les maisons; elle attaque les animaux et l’homme. Il
semblerait que le virus subit une évolution dans le corps de
la mouche. Des expériences ultérieures de Flexner et Clark
ont établi que la mouche domestique peut aussi véhiculer et
propager le germe de la poliomyélite; le virus se conserve
pendant plusieurs jours à la surface des téguments de lin-
secte.
Enfin, Lebœuf à récemment confirmé l'opinion plusieurs
fois émise que la mouche domestique pouvait servir à la dissé-
mination du virus de la lèpre. En se nourrissant sur des
ulcères lépreux, l’insecte absorbe, en effet, d'énormes quan-
tités de bacilles spécifiques qui se retrouvent en abondante
dans ses déjections. La mouche peut donc alors propager la
lèpre en déposant ses déjections sur une plaie des muqueuses
ou de la peau. (Bulletin de la Société de Pathologie exotique,
décembre 1912).
On ne saurait done plus douter aujourd'hui que la mouche
domestique véhicule des germes de maladie. Le fait est avéré
pour le choléra, la fièvre typhoïde, la diarrhée infantile;
l'avenir y ajoutera sans doute encore d'autres maladies à
siège intestinal, comme la dysenterie. Il n'est pas inutile de
faire remarquer avec Nuttall et Jepson « qu'une mouche peut
être la cause d’une infection relativement considérable des
aliments sur lesquels elle se pose après s'être nourrie des
déjections de malades atteints de choléra, fièvre typhoïde ou
diarrhée. Non seulement ses téguments sont souillés, mais son
intestin est chargé de matieres infectantes sous une forme
concentrée. Par conséquent, les excréments d'une seule
mouche peuvent contenir une plus grande quantité d'agents
infectieux qu'un échantillon d’eau contaminée. Comme pou-
voir infectant, les déjections d'une mouche peuvent équiva-
= A
loir, en certaines circonstances, à des seaux d’eau ou de
lait! »-(1).
III. = LA LUTTE CONTRE.LES MOUCHES.
La lutte contre le$ mouches doit désormais trouver une
place parmi les moyens prophylactiques destinés à prévenir
la dissémination des maladies infectieuses. Le succès appa-
raît assurément difficile, mais 1l est possible si, l'éducation du
public étant faite à ce sujet, les efforts de tous viennent
seconder les mesures administratives que l’on peut envisager.
Dans cette lutte, il ne suffira pas de protéger nos logis
contre l’incursion des mouches; il faut les détruire par tous
les moyens et, plus encore, s'opposer partout à leur repro-
duction en supprimant au voisinage des habitations les
milieux favorables à la ponte de ces insectes et au dévelop-
pement de leurs larves.
A. —— Se défendre contre l'entrée des mouches dans les
appartements est chose relativement facile; du moins, les
moyens ne manquent pas. Le plus nécessaire consiste dans
l'entretien d’une rigoureuse propreté, surtout pour les cui-
sines, laveries, éviers, cabinets d'’aisance, etc., car les
mouches flairent de loin ce qui leur convient et ne fréquentent
que les lieux sales. L'insecte aime la vive lumière et fuit les
endroits sombres ; il faudra done ne laisser pénétrer que très
peu de lumière dans les pièces que l’on veut préserver. — Les
filets, même à larges mailles, disposés à l’extérieur des ouver-
tures, opposent un obstacle efficace à l'accès des mouches; 1l
en est fait un large usage dans les pays chauds. Le moyen est
excellent : 1l permet l’aération; les mouches se posent sur le
filet et ne le franchissent pas. Mais, pour en assurer le succès,
11 faut que la lumière ne pénètre que du côté protégé, car si
la pièce est éclairée par deux fenêtres opposées, les mouches
passent aisément à travers les mailles du filet. Cette mesure
ou d’autres analogues, pourrait s'appliquer aux magasins de
comestibles de nos pays qui, par la fâcheuse habitude de cer-
tains étalages, exposent sans protection aux poussières comme
(1) Par des recherches récentes « sur Le nombre et les variétés de bactéries
transportées par la mouche commune suivant Le degré de salubrité des lieux ».
Lissant Clox, Lewis et Glynn ont établi plusieurs faits intéressants. A
Liverpool, les mouches provenant des quartiers surpeuplés et insalubres
véhiculent toujours une plus grande quantité de bactéries que celles des
quartiers propres. — Les mouches capturées dans les locaux du service de
destruction des immondices, situés dans la zone des industries insalubres,
contenaient et transportaient un nombre énorme de bactéries (500 millions)
et celles provenant de la chambre d'’abatage d’un équarrisseur 100 milliards
de bactéries. — Journal of Hygiene, octobre 1912. — Analysé par Office Intern.
d'hyg. publique, janvier 1913.
— 316 —
aux mouches de la rue des substances alimentaires altérables.
Il n’en est plus ainsi à l'étranger, et des mesures devraient
être prises en France pour interdire l'exposition à l'extérieur
de tout aliment altérable susceptible d’être souillé par les
poussières et les mouches (1).
B. - Destruction des mouches. —— Nombreux sont les
moyens pour détruire les mouches dans les locaux où elles ont
pénétré. Plusieurs sont d’un usage courant : pièges en verre
et en forme de nasse où les insectes viennent se noyer dans
de l’eau de savon; papier à la glu; papier dit fue-mouches,
empoisonné avec une solution arsenicale, antimoniale ou une
macération de quassia amara et que l’on dispose, en l'humec-
tant, sur le fond d'une assiette (2). La poudre de pyrèthre
est un insecticide dont l'emploi est assez répandu. On l'utilise
de deux manières difiérentes : 1° en faisant agir les fumées
qui se dégagent de sa combustion lente (5 grammes environ
de poudre par mètre cube); 2° en répandant la poudre elle-
même, à l’aide de soufflets appropriés, dans les locaux que
fréquentent les mouches. Cet insecticide est assez coûteux et
son activité se lie étroitement à la fraîcheur et à la bonne
qualité du produit. Les mouches ne sont pas toujours tuées,
mais simplement engourdies, et 1l est nécessaire de les
recueillir pour les brüler ou les noyer.
(A suivre).
(1) A l'occasion du Congrès international de médecine tenu à Rome en 1912,
une ordonnance spéciale a prescrit ce qui suit, immédiatement exécutoire
dans toute l'Italie :
« 19 Le pain et les pätisseries devront être protégés contre toute contami-
nation dans les magasins par des vitrines ou des voiles empêchant les mouches
de s'y poser.
» 20 Il sera défendu aux acheteurs de toucher le pain et les produits simi-
laires pour se rendre compte de leur cuisson ou de leur fraicheur. Des avis,
à cet effet, seront placés dans le magasin. Le pain touché par des mains
étrangères sera exclu de la vente. »
Le choléra régnait à ce moment.
(2) Les mouches intoxiquées par les papiers {ue-mouches tombent souvent
en dehors des récipients où elles ont absorbé le poison, ce qui n’est pas sans
inconvénients pour les cuisines et les magasins de comestibles.
SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES
Par J.-J. Kirrer, Dr. phil. nat., Bitche.
(Suite)
5° GENRE : RHABDEPYRIS Kieff.
1. Pronotum, mésonotum et scutellum fortement
SÉHÉSENNIOnp ii léte SUbEAETÉE. +... 1. À. exaratus.
— Pronotum, mésonotum et scutellum finement
Doté tete allongée 7e en 2. R. longiceps.
1. — R. exaratus n. sp.
Q. Noir; clypeus, mandibules, palpes, lobes frontaux, an-
tennes, écaillettes, hanches, pattes et segment anal roux, massue
des fémurs brun noir. Tête subcarrée, plus large que le thorax,
finement pointillée et à peine luisante. Yeux velus, circulaires,
distants du bord occipital de presque deux fois leur diamètre;
ocelles postérieurs distants du bord occipital de deux fois leur
diamètre. Clypeus caréné; front bilobé en avant; joues subnulles;
mandibules graduellement élargies, à 2 ou 3 dents. Antennes
pubescentes; scape presque trois fois aussi long que gros, 2° ar-
ticle un peu plus long que gros, 3° pas plus long que gros,
4-12 transversaux, 13° allongé. Pronotum allongé, graduellement
et faiblement élargi en arrière, mat, strié densément en long,
deux fois aussi long que le mésonotum, celui-ci strié longitudi-
nalement dans sa moitié postérieure, sillons parapsidaux paral-
lèles, fins et percurrents; scutellum strié en long, avec un sillon
basal transversal et arqué. Segment médian horizontal, allongé,
quadrangulaire,. strié densément en travers, avec une arête mé-
diane longitudinale et percurrente, marginé latéralement, partie
déclive finement chagrinée. Ailes jaunâtres, nervures et stigma
d'un jaune pâle, sous-costale située contre le bord, épaissie à
partir de sa réunion avec la basale, celle-ci distante du stigma
de ses deux tiers, oblique, un peu plus courte que la transversale
qui continue la direction de la médiane, en se courbant faible-
ment en arc par en bas; radius quatre fois aussi long que la
basale, stigma linéaire, étroit, deux fois aussi long que large.
Fémurs antérieurs et postérieurs fortement grossis. Abdomen
comme d'ordinaire. — Long. 3,5 mm. — Los Banos.
— 318 —
2. — R. longiceps n. sp.
Q. Noir; mandibules, palpes, tibias et tarses d'un roux clair,
antennes roux brun, fémurs brun noir. Tête allongée, graduelle-
ment rétrécie en avant, finement pointillée et mate; joues sub-
nulles; yeux velus, un peu allongés, aussi longs que leur dis-
tance du bord occipital; ocelles postérieurs aussi distants du
bord occipital que l'un de l’autre; front bilobé au bord antérieur.
Palpes maxillaires ayant au moins quatre articles, les labiaux au
moins deux. Scape presque trois fois aussi long que gros, 2° ar-
ticle un peu plus long que le 3°, 3-12 aussi longs que gros,
13° allongé. Thorax moins large que la tête, mat et finement
pointillé; pronotum allongé, graduellement élargi en arrière, de
moitié plus long que le mésonotum; sillons parapsidaux fins et
parallèles; sillon basal du scutellim arqué; segment médian
horizontal, allongé, quadrangulaire, chagriné, marginé, avec cinq
arêtes parallèles, percurrentes et rapprochées, partie déclive
chagrinée, avec une arête médiane. Nervures et stigma d’un jaune
pâle, basale oblique, distante de ses deux tiers du stigma, trans-
versale aussi oblique et aussi longue que la basale, radius triple
de la basale, stigma petit. Fémurs antérieurs et postérieurs for-
tement grossis. Abdomen de conformation ordinaire. — Long.
3,5 mm. — Los Banos.
5° GENRE : GONIOZUS Fôrst.
1. — G. depressus n. sp.
Q. Noir brillant et lisse; mandibules, antennes, tibias et tarses
jaunes. Tête fortement déprimée, plane, subcircülaire; yeux plus
longs que leur distance du bord occipital, ocelles postérieurs
touchant le bord occipital. Articles du flagellum subglobuleux.
Pronotum de moitié plus long que le mésonotum; sillons parap-
sidaux nuls; scutellum aussi long que le mésonotum, à sillon
basal transversal et très fin; segment médian marginé latérale-
ment. Nervation ordinaire et jaune, stigma et prostigma d’un
brun noir. Crochets tarsaux bifides et conformés comme d’ordi-
naire dans ce groupe. — Long. 3-3,5 mm. — Los Banos.
hs À de.
IT. — Sous-FAM. : SCELIONIDZÆ
1* GENRE : SCELIO Latr.
Flo StrÉéS enétental re Pb ea 3. 9. 4raligena.
— Joues réticulées comme le reste de la tête... 2
2. Articles antennaires 3-5 rouges chez le mâle,
scape de la femelle noir, hanches rousses... 1. S. variicornis.
— Antennes noires en entier chez le mâle, scape
de la femelle roux, hanches noiïres.............…. 2. S. consobrinus.
1. — $. variicornis n. sp.
Q. Noir; mandibules rousses; hanches, pattes et, chez le
mâle, les articles antennaires 3-5 roux Jaune. Tête et côtés du
pronotum à poils écailleux blancs, courts, appliqués et peu
denses, métapleures à pubescence blanche et dense. Tête en
entier et dessus du thorax mats et grossièrement réticulés; une
arête relie l’œ1l à la base de la mandibule; fossette frontale très
petite, triangulaire, distante des yeux de plus de sa largeur.
Article 3° des antennes du mâle plus long et plus gros que le 2°,
obconique, allongé, 4° et 5° à peine aussi longs que gros, 4° aussi
gros que le 3°, 5° plus gros que le 3°, 6-0 plus minces et un peu
transversaux, 10° allongé. Chez la femelle, le 3° article est au
moins deux fois aussi long que gros, plus long que le 2°. Sillons
parapsidaux nuls. Thorax inerme. Pleures à points denses, ridées
en partie. Ailes blanchâtres dans la moitié basale, assombries
dans la moitié distale, dépassant peu le 5° tergite chez le mâle,
nervures et stigma pâles, ce dernier transversal, stigmatique
courte, un peu oblique, nodiforme au bout. Métatarse postérieur
égalant les quatre articles suivants réunis. Abdomen fusiforme
(S' Q), de moitié plus long que le reste du corps; tergites striés
en long, sauf le dernier qui est chagriné et aussi long que gros,
intervalles des stries chagrinés, 3° tergite égal au 4°, plus long
que le 1° ou que le 2°, 5° plus court que le 4°. — Long. 4,5-5 mm.
— Los Banos.
2. — $. consobrinus n. sp.
,
d Q. Semblable au précédent, dont il diffère par les carac-
tères suivants : hanches noires ou brun noir, antennes noires en
entier chez le mâle, scape roux chez la femelle. Articles anten-
naires 3 et 4 du mâle plus minces que 6-10, 5° seul grossi. Poils
— 320 —
écailleux blancs situés non seulement sur la tête et le pronotum
mais encore sur le mésonotum. —- Long. 4-5 mm. — Los Banos.
3. — S. aratigena n. sp.
O Q. Semblable à S. variicornis sauf les caractères suivants :
antennes noires en entier, chez le mâle le scape et les hanches
sont d'un brun noir, les fémurs un peu assombris, les articles
antennaires 3 et 4 ainsi que 6-10 également minces, un peu trans-
versaux sauf le 10°, 5° grossi; chez la femelle les hanches et la
massue des fémurs sont d’un brun noir et le 3° article antennaire
à peine de moitié plus long que gros. Joues et côtés du front
Jusqu'au milieu des yeux striés en éventail. Tête, mésonotum et
scutellum à réticulation plus superficielle. Poils écailleux blancs
plus denses et situés sur la tête, le dessus et les côtés du thorax
et sur les côtés de l'abdomen. — Long. 3-5 mm. — Los Banos.
2° GENRE : SPARASION Latr.
1. — S. philippinense n. sp. (Hg. 5).
d Q. Bleu métallique; chez le mâle, la tête et le thorax sont
d'un vert métallique; mandibules, genoux et tarses bruns, reste
des pattes brun noir. Tête irrégulièrement réticulée, vertex à
réticulation formant des cellules ombiliquées, bord des yeux à
gros points alignés, front avec une seule carène transversale
arquée. Mandibules bifides, à lobes pointus. Antennes du mâle
filiformes, 2° article pas plus long que gros, 3° deux fois aussi
long que gros, 4-11 à peine plus longs que gros; chez la femelle,
l’article 3° est très mince à la base, aussi long que les 3 suivants
réunis, 4-12 grossis, subégaux, aussi longs que gros. Mésonotum
brillant, parsemé de petits points; scutellum grossièrement
ponctué en dé; segment médian divisé par deux arêtes partant
du milieu de sa base et divergeant en arrière; propleures gros-
sièrement ponctuées, mésopleures et métapleures lisses et bril-
lantes au milieu, grossièrement ponctuées près des bords. Ailes
hyalines jusqu’au stigma, brunâtrés depuis le stigma jusqu'à
l'extrémité; sous-costale éloignée du bord, stigma formant une
tache subcirculaire brune qui relie la sous-costale au bord, stig-
matique continuant presque la direction de la sous-costale, à
peine arquée, récurrente aussi longue que le radius, celui-ci
— 321 —
3-4 fois aussi long que la stigmatique, postmarginale atteignant
la demi-longueur du radius, cubitus et anale brun noir comme
les autres nervures. Tibias postérieurs à longs poils dressés.
Abdomen subfusiforme, les $ premiers tergites sont d'égale lon-
Fig 5. — Sparasion philippinense Kieffer (gross. 9 diam.).
gueur, 2-4 ayant à leur base une rangée transversale de fossettes,
1-5 striés en long comme les sternites, les premiers plus forte-
ment, 6° deux fois aussi long que le 7°, tous deux finement ponc-
tués. — Long. 5,5-6 mm. — Los Banos.
Une variété (O' Q) a la tête et le thorax d’un noir métallique,
l'abdomen bleu métallique.
3° GENRE : PLATYSCELIO Kieff.
1. — P. punctatus n. sp.
d. Noir; mandibules, scape et pattes sauf les hanches d’un
jaune pâle, flagellum brun noir ou brun roux, 5° article antennaire
plus clair. Tête très aplatie comme le thorax, subairculaire, lisse
et brillante, traversée par un sillon médian, longitudinal, bifur-
qué en avant, aboutissant en arrière à une dépression triangulaire,
striée et renfermant un ocelle; yeux glabres, deux fois aussi
— 322 —
longs que les joues, trois fois aussi longs que leur distance du
bord occipital. Mandibules assez longues, minces et pointues.
Palpes non proéminents. Scape très déprimé, graduellement
élargi, extrémité aussi large que la demi-longueur, 2° article pas
plus long que gros, les dix suivants deux fois aussi longs que
gros, flagellum filiforme et subglabre. Pronotum mat et ponctué
comme le mésonotum, largement découpé en arc postérieurement ;
lobe médian du mésonotumn et partie antérieure des lobes laté-
raux à points allongés et denses, formant de petits traits, sillons
parapsidaux parallèles, lobes latéraux n'ayant que le tiers de la
largeur du lobe médian, avec un petit sillon médian. Scutellum
aussi large que le mésonotum, formant une large bande trans-
versale, lisse, brillant, ayant en arrière du milieu une ligne
ponctuée, interrompue au milieu. Segment médian deux fois aussi
long que le scutellum, mais dans le même plan que lui, lisse,
brillant, à sillon médian, percurrent et bifurqué en arrière. Ailes
dépassant le 4° tergite, faiblement teintées; sous-costale éloignée
du bord, marginale longue, double de la stigmatique qui est
oblique, courte, 2-3 fois aussi longue que large, terminée en
nœud, radius faiblement marqué, double de la marginale, pa-
rallèle au bord; récurrente égalant la marginale et faiblement
indiquée. Abdomen long, linéaire, caréné latéralement, composé
de 7 segments mats et densément ponctués, les cinq premiers
tergites ont de chaque côté une arête longitudinale et presque
percurrente, le 1° un peu plus court que le 2° et un peu plus
étroit, 2-5 égaux, un peu transversaux, 6° un peu plus court que
le 5°, plus long que le 7°, celui-ci tronqué en arrière. — Long.
4,8 mm. — Los Banos.
4 GENRE : CALLISCELIO Ashm.
1. — C. philippinensis n. sp.
d. Roux clair et brillant; tête sauf les mandibules, antennes
sauf le dessous du scape et tiers postérieur de l'abdomen noirs.
Tête lisse et brillante, mate et finement ponctuée en arrière des
ocelles, presque tronquée postérieurement; front fortement con-
vexe, sans dépression, yeux glabres, deux fois aussi longs que
les joues, réunis aux mandibules par un sillon très mince ; ocelles
postérieurs distants des yeux de leur diamètre, trois fois plus
— 323 —
distants du bord occipital. Antennes filiformes, scape égalant
les trois articles suivants réunis, 2° article un peu plus court que
le 3°, 5° grossi au milieu, 3-12 cylindriques, presque deux fois
aussi longs que gros. Thorax un peu plus long que haut, forte-
ment convexe; pronotum à peine visible d'en haut, découpé en
arc postérieurement, si!lons parapsidaux parallèles, lobe médian
plus large; scutellum transversal, arqué en arrière; segment
médian graduellement déclive. Ailes assombries, ciliées longue-
ment au bord antérieur jusqu’à la postmarginale, qui est de
moitié plus longue que la marginale, celle-ci un peu plus longue
que la stigmatique qui est oblique, longue, noueuse au He
basale, oblique, faible, aboutissant à la base de la marginale.
Métatarse postérieur égalant les trois articles suivants réunis.
Abdomen spatuliforme, déprimé, de moitié plus long que le
reste du corps; pétiole très étroit, linéaire, deux fois aussi long
que large, strié comme la partie antérieure du 2° tergite, celui-ci
graduellement élargi, le plus long de tous; 3° Le ae plus
long que le 4°; 5° et 6° courts, lisses et brillants. — Long. 2,5mm.
— Los Banos.
5° GENRE : MACROTELEIA Westw.
1. Tergite 5° de la femelle plus de deux fois
aussi long que large, le 6° comprimé et
Dis one quete Den Lin Nr 1. A1. striativentris.
— Tergite 5° de la femelle plus long que le 6®,
tonsEdeus déprime." he 2. M. philippinensis.
1. — M. striativentris Crawf.
Œ Q. Noir; scape, hanches et pattes d’un roux jaune, mandi-
bules roux brun, articles antennaires 2-6 de la femelle brun noir.
Tête et thorax assez densément ponctués. Tête un peu transver-
sale, dépression frontale lisse et un peu moins large que sa
distance des yeux, ceux-c1 glabres, réunis aux mandibules par un
profond sillon, ocelles postérieurs distants des yeux de leur
diamètre. Scape cylindrique, articles 2 et 3 allongés chez le mâle,
4° et 6-11 pas plus longs que gros, 5° grossi, 12° conique; chez
la femelle, le 2° article est à peine plus court que le 3° mais plus
gros, 3° le plus mince, cylindrique, trois fois aussi long que gros,
4° un peu plus long que gros, 5° pas plus long que gros, les sept
suivants forment une massue fusiforme, dont les cinq articles
— 324 —
médians sont très transversaux. Pronotum découpé en arc pos-
térieurement; mésonotum allongé, sillons parapsidaux diver-
gents en avant, bord postérieur du scutellum à gros points
alignés, propleures à deux arêtes. Ailes n’atteignant pas l’extré-
mité du 4° tergite (S Q), marginale de moitié plus longue que
la stigmatique, qui est oblique et noueuse au bout, postmarginale
double de la marginale. Abdomen de la femelle trois fois aussi
long que le reste du corps, fusiforme, à arêtes longitudinales
reliées par des arêtes transversales plus faibles, les deux derniers
sternites faiblement striés ou chagrinés, pétiole allongé, 2° tergite
au moins d'un tiers plus long que le 1”, presque deux fois aussi
long que large, 3° à peine plus long que le 2°, 4° égal au 2°, 5° gra-
duellement aminci, plus de deux fois aussi long que large, 6° en
forme de queue, comprimé, plus long que le 5°, ligne dorsale
droite. Chez le mâle, le 2° tergite est de moitié plus long que
le 1°, égal au 3°, 4° un peu plus court que le 3°, plus long que
le 5°, 5-7 graduellement plus étroits, déprimés. — Long. © 5 mm.
Q 5,8 mm. — Los Banos.
J.-J. KIEFFER.
(À suivre).
— 325 —
ÉTEANFOES DE JAVA
R. OBERTHÜR et C. HOULBERT.
(Suite)
2 TRIBU : ODONTOLABINÆ
*, Massue antennaire de trois articles. Yeux entièrement
divisés en deux parties par le canthus latéral.
TABLEAU ANALYTIQUE DES GENRES
des paires postérieurs ; joues ornées d’un lobe très
\ Tibias antérieurs notablement plus longs que ceux
sallant en arrière des. yeux chez les .O'.!......... Odontolabis.
ceux des paires postérieures; joues simplement
Tibias antérieurs élargis, mais pas plus longs que
S1S, pas p ss q
genflées en arrière des yeux chez les ©... Neolucanus.
3° GENRE : NEOLUCANUS Thomsor.
(Ann. de la Soc. entom. de France, 1862, p. 415).
Tête élargie et déprimée largement échancrée à son bord an-
térieur;, canthus latéraux séparant complètement les yeux en
deux parties; les joues sont quelquefois gonflées mais ne forment
pas de protubérance en arrière des yeux chez les mâles. Mandi-
bules dentées à leur bord interne, recourbées en dessus et souvent
bifide à leur extrémité. Paites de longueur uniforme; tibias
antérieurs dentés à leur bord externe, les intermédiaires et les
postérieurs inermes.
Une seule espèce javanaise Jusqu'ici connue.
4. N. laticollis Thunb. Mém. Soc. nat. Moscou, 1806 p. 163
(Ag. 25, T). — Insectes de taille moyenne (20 à 45 millimètres),
d’un noir de poix uniforme en dessus, très brillants, un peu
plus ternes en dessous; pronotum transverse, plus large que la
tête et que la base des élytres, arrondi sur les côtés.
Males. — Tête quadrangulaire légèrement ponctuée sur un
fond finement granuleux, aplatie, surtout en avant, avec une
forte dépression semi-circulare sur le front; en arrière des yeux
les côtés sont arrondis; canthus horizontaux à bords arrondis,
divisant entièrement les yeux en deux moitiés; partie inférieure
des joues briilante avec des ponctuations grossières: menton
arrondi en avant, ruguleux, et pourvu d’un revêtement peu abon-
dant de poils brun jaunâtre.
Pronotum ayant son bord antérieur largement échancré avec
une convexité médiane, nettement rebordé sur les côtés et en
arrière; bordure postérieure presque droite; saillie prosternale
arrondie.
Elytres courts, en ovale allongé, fortement convexes et voûtés
lorsqu'on les regarde de profil.
Fig. 25. Fig. 26.
Neolucamus laticollis Thunb., Neolucanus laticoths Thunb.,
Deux go gr. nat. Deux 9 9 gr. nat.
(Coll, R. Oberthür). (Coll. R. Oberthür).
Tibias antérieurs comprimés, élargis et grossièrement ponc-
tués, portant, le long de leur bord externe quatre épines courtes
et, à l’apex, deux crochets courbés; dernier article des tarses
aussi long que les trois qui le précèdent.
Antennes à scape épais, légèrement courbé en arc; massue
antennaire peu développée. Mandibules plus courtes que la tête,
avec, chacune, quatre ou cinq petites dents irrégulières à leur
bord interne.
Femelles (fig. 26, Q). — Couleur noire assez terne sur la
tête et sur le pronotum; élytres sensiblement plus longs que la
partie antérieure du corps, c'est-à-dire que la tête et le prono-
tum réunis, mois luisants que chez les mâles.
Tête large, beaucoup plus large que longue, légèrement
convexe et déclive à sa partie antérieure qui est grossièrement
ponctuée; la partie occipitale est presque lisse avec des points
plus espacés; mandibules planes en dessus et fortement granu-
leuses; canthus larges, arrondis, divisant complètement les yeux;
menton légèrement déprimé et grossièrement ponctué, glabre.
Pronotum conformé comme chez les d'; saillie prosternale
canaliculée; tibias antérieurs larges, comprimés, avec trois ou
quatre épines à leur bord externe, avant la fourche terminale;
tibias moyens et postérieurs inermes, simplement munis, du côté
interne, d'une petite épine mobile à leur extrémité.
PROVENANCE : Cette espèce paraît spéciale à l’île de Java
et ne se rencontre pas en Assam, ainsi que Île croyait Hope; les
mâles varient peu au pont de vue des dimensions; leurs man-
dibules sont toujours simples et du type priodonte.
Les exemplaires que nous avons sous les yeux, au nombre de
quinze, proviennent tous de la partie occidentale de l’île :
Pengalengan (4. Frühstorfer, 18903); Toegoe, Mont Gedeh
(Ledru, 1808); Mont Salak, Java occidental (Va Lansberge).
In Coll. R. Oberthür.
4° GENRE : ODONTOLABIS Hope.
(Catalogue of the Lucanoiïid Coleoptera, 1845, p. 13).
Tête large, quadrangulaire, déprimée en avant et générale-
ment échancrée le long de son bord frontal; angles antérieurs
arrondis; canthus séparant complètement le globe oculaire en
deux parties; joues prolongées en arrière des yeux par un tuber-
cule très saillant chez les Œ (%z. 27); épistome soudé au labre
et formant une saillie triangulaire rabattue entre les mandibules.
Pronotum ordinairement épineux sur les côtés (A2. 27). Tibias
antérieurs droits ou courbés, mais toujours nettement plus longs
que ceux des pattes intermédiaires et postérieures, armés d’épines
A
en nombre variable à leur bord externe.
— 328 —
Chez les ©, les mandibules sont courtes et les joues simple-
ment gonflées en arrière des yeux.
Une seule espèce javanaise.
5. O. bellicosus Cast. A254. nat. t. I], 1837, p. 171 (Ag. 27).
— Insectes de grande taille (48 à 87 millimètres), d’un
noir profond umiforme; tête et pronotum mats, granulés (0)
ou ponctués (Q); élytres très brillants, comme vernis.
Mäles (fig. 27). — Tête et pronotum peu brillants, finement
granulés; la tête est large, quadrangulaire, fortement échancrée
en son milieu et arrondie aux angles antérieurs; en arrière des
yeux, se trouve le prolongement épineux qui caractérise les mâles
du genre Odontolabrs; le disque céphalique est déprimé en
avant; canthus très étroits divisant les yeux en deux moitiés très
brillantes.
Le pronotum est large, triépineux, en comptant les angles
postérieurs, avec deux larges échancrures rabattues sur les côtés
au niveau de l’épine médiane. En dessous la surface inférieure
du prosternum est lisse, mais les bords latéraux sont grossière-
ment ridés; saillie prosternale arrondie terminée par une pointe
mousse entre les hanches antérieures.
Tibias antérieurs comprimés, faiblement élargis, portant, à
leur bord externe, deux épines bien développées avant la fourche
terminale, tibias intermédiaires et postérieurs subcylindriques,
inermes; le dernier article des tarses allongé en forme de massue
et terminé par deux fortes griffes.
Suivant le degré de développement des mandibules, les au-
teurs ont distingué trois formes principales, auxquelles Hope
avait donné, bien à tort, des noms spéciaux.
1. Forme priodonte. — Mandibules à peine plus longues que
la tête, courbées vers le dedans seulement à leur pointe, portant
le long du bord interne 8 à 10 dents isodontes, serrées, sans
aucun vide entre elles; surface inférieure des bords du pro-
thorax simplement granulée mais non ridée (Q. serrifer Hope).
2. Forme amphiodonte. — Mandibules plus longues que la
tête et faiblement courbées en dedans, avec les côtés externes
presque droits; 1l existe, le long du bord interne, quatre ou cinq
petites dents subapicales, séparées des trois dents basales par un
vide (O0. Vishnu Hope).
— 329 —
3. Forme télodonte. — Mandibules aussi longues que la
tête et le pronotum réunis, comprimées et élargies à leur base,
avec deux ou trois dents cardinales obtuses; elles se courbent
Fig. 27. — Odontolabis bellicosus Cast., G' major, gr. nat.
(Coll. R. Oberthür).
ensuite faiblement en dedans et portent à leur extrémité trois
ou quatre petites dents à pointe obtuse; la surface des mandi-
bules porte la même granulation que la tête (O. bellicosus
str. s.).
Femelles. — Les élytres sont très brillants, comme ceux des
mâles ; la tête est large, convexe en dessus et très grossièrement
ponctuée; les mandibules sont courtes, planes en dessus et for-
tement rugueuses avec une carène bien marquée à leur bord
externe; canthus larges, dilatés au niveau des yeux qui sont très
brillants (Ag. 28).
Pronotum très con-
vexe, aussi large que les
élytres, chagriné sur les
côtés, lisse et ponctué en
son milieu; ses angles
antérieurs sont arrondis,
mais l’épine médiane est
cependant bien dévelop-
pée; élytres ovales, très
finement ponctués; ti-
bias antérieurs élargis et
comprimés, portant, le
long de leur bord ex-
terne, quatre ou cinq
Fig. 28. — Odontolabis bellicosus Cast. épines avant la fourche
Deux 99 gr. nat. (Coll. R. Oberthür). ni nnle
La description de cette espèce remarquable fut donnée pour
la première fois en 1840, par le comte Laporte de Castelnau,
dans lAustoire naturelle et iconographique des Coléoptères
(t I, p. 171, pl. XVI, fig. 1); cette description se rapporte à un
mâle (#ajor) de grande taille; elle est accompagnée d’une figure
très inexacte mais cependant reconnaissable; la femelle fut
décrite dans le même ouvrage sous le nom de Zucanus ursus
(PirXNE ho: 2).
Cinq ans après, Hope enrichit la science de deux formes nou-
velles considérées, à tort, comme des espèces (Luc. Vishnu et
Luc. serrifer) dont les types sont actuellement au musée
d'Oxford (1). Le major Parry, qui les a examinés, en 1864, a
conclu que ce sont simplement les formes priodontes et
amphiodontes de bellicosus ®),
(1) Hope (EF. W.). — À Catalogue of the Lucanoi& Coleoptera. Lonûäon,
1845, P. 17, in-80.
(2) PARKY (S.). — À Catalogue of Lucanoid Coleoptera with descriptions
of new and interesting Species (Trans. entom. Soc London, 1864, t. IT, p. 76).
D’après Leuthner (onograph. p. 141) cette espèce se rencon-
trerait aussi très fréquemment dans les collections sous le nom
d’Odontolabis carinatus L., mais c’est là une erreur, car
le véritable O. carinatus de Linné est une espèce de Ceylan, tout
à fait différente du phylum Jjavanais.
PROVENANCE : Java, mont Ardjoeno (Leuthner, Monogr,
p. 142); monts Kawie (/.-B. Ledru, 1808), in coll. Oberthür.
ODONTOLABIS AERATUS Hope, Z'rans. Zool. Soc., 1835, p. 99. —
M. le D' R. Gestro a signalé Odont. (Chalcodes) acratus comme pro-
venant du mont Ardjoeno d'après un spécimen reçu avec cette indi-
cation du baron van Lansberge, alors qu'il était gouverneur général
des Indes néerlandaises à Batavia (1).
Tout porte à croire qu’il y a eu erreur, de la part de van Lansberge,
relativement à la localité mentionnée par lui pour cet insecte, d'autant
plus que la collection Lansberge ne renfermait aucun exemplaire
d'aeratus de cette provenance.
D'un autre côté, les nombreuses récoltes d'insectes qui ont été faites
depuis cette époque à Java, n’ont procuré aucun exemplaire de ce
Lucanide. Cependant la collection R. Oberthür renferme trois exem-
plaires d'Odontolabis aeratus, provenant de la collection Nonfricd,
avec la mention Java; mais, les insectes de la collection Nonfried
portent parfois des indications de localités tellement fantaisistes qu’il
n'est pas possible d’attacher une grande importance à ces aeratus
soi-disant javanais. Nous pouvons ajouter que le facies de cette espèce,
si remarquable par ses jambes sétigères et ses couleurs métalliques,
est tout à fait différent de celui des autres Lucanides de Java.
Les collections Mniszech et Thorey renfermaient des Odontolabis
aeratus avec la mention Tenasserim; il nous a été impossible de
vérifier l’exactitude de cette provenance ; mais, Ce qui est certain,
c'est que l’espèce a été authentiquement rapportée de Malacca (Pérak
et mont Tengah), de Sumatra (Siboga et Bandar) et de Bornéo
(rivière Sambeh).
ODONTOLABIS STRIATUS Deyr., Ann. Soc. entom. Fr., 1864, p. 313.
— La collection René Oberthür renferme bien encore un exem-
plaire O' de l'Odont. striatus portant une étiquette Java, Frühstorfer,
mais cette indication est vraisemblablement inexacte.
M. Frühstorfer tenait, en effet, ce Lucanide d’un soldat de l’armée
hollandaise momentanément en résidence dans l’île de Java; mais ce
soldat l’avait certainement récolté à Bornéo ou l’avait reçu d’un cama-
‘rade. Jusqu'à présent cette belle espèce n’a point été signalée à Java
et semble bien, du reste, avoir des caractères tout à fait étrangers à la
faune javanaise.
(1) GESTRO (R.). — Ænumerazione dei Lucanidi raccolti nell' Arcipelago
malese e nella Papuasia dai signori G. Doria, ©. Beccari e L. M. d’'Albertis
(Annali del Mus. Civ. di Genova, 1881, t. XVI, p. 313).
Note sur quelques LUCANIDÆ d’Indo-Chine
Par £ POUILLAUDE.
Les Lucanides dont on trouvera ici la liste, proviennent des
riches matériaux entomologiques recueillis en Indo-Chine par
M. Vitalis de Salvaza. Ces exemplaires, envoyés à M. A. Vuillet,
ont été offerts par lui à M. René Oberthür. En attendant que
des matériaux plus importants puissent permettre de compléter
les descriptions d’une façon plus détaillée, nous donnons ici les
diagnoses des nouvelles espèces.
Lucanus Vitalisi n. sp. — Tonkin.
Neolucanus Champroni Parry. — Tonkin.
Neolucanus vicinus n. sp. — Tonkin.
Odontolabis Salvazæ n. sp. — Tonkin.
Odontolabis Siva Hope. — Tonkin.
Prosopocælus tonkinensis n. sp. — Tonkin.
Cyciommatus Vitalisi n. sp. — Tonkin.
Hemisodorcus rufonotatus n. sp. — Tonkin.
Eurytrachelus afhnis n. sp. — Tonkin, Lao-Kay.
Eurytrachelus cervulus Boileau. — Tonkin.
Eurytrachelus platymelus Saund. — Laos (Song-Khom);
Annam (Keng-Trap, près Cuarao).
Ægus taurus Boileau. — Tonkin.
Lucanus Vitalisi n. sp. (/g. 7). — Rubro-fuscus, dense
villosus ; capite carinis tribus productis"transversisque; mandi-
bulis gracilibus, apicibus furcatis, intus spinis acutis dentatis.
Longitudo, mandibulis conclusis : 64 mm.; mandibulæ : 26 mm.
Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza).
FHROD DE re
Du groupe de Z. Planeti Planet. Il en diffère par la saillie
intermandibulaire qui, longue et bifide chez ZL. Planeti, est ici
courte, avec le bord distal à peine élargi et légèrement échancré.
Les carènes de la tête sont plus
élevées et plus rapprochées entre
elles; la carène frontale s’allonge
en une lame verticale à sommet
arrondi; les carènes postérieures
sont également plus verticales.
Fig. 1. — Lucanus Vitalisi n. sp. Fig. 2. — Neolucanus vicinus n. sp.
(Gr. nat.). (Gr. nat.).
Neolucanus vicinus n. sp. (#g. 2). — Niger; elytris flavis
teñuiter nigro marginatis, ovatis; sutura nigra fumosa; capite
transverso, antice emarginato; pronoto antice et lateribus
rotundato.
Longitudo, mandibulis conclusis : 21 mm.
Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza).
Voisin de N. castanopterus Hope, il paraît plus court que
celui-ci avec la tête plus transversale et les élytres plus arrondis.
Il s'en distingue surtout par la couleur des élytres qui sont ici
jaunes, bordés de noir; la suture est marquée d’une bande noire
à bords enfumés; les angles apicaux sont également noirs.
Lie)
Le)
DIRE
Odontolabis Salvazæ n. sp. (Ag. 3). — Niger; elytris cas-
taneis, plaga magna nigra, supra discum rotundata, juxta sutu-
ram prolongata; mandibulis brevibus, capiti æqualibus, intus
irregulariter et fortiter dentatis; pronoto lateribus rotundatis,
posterioribus angulis acutis, base sinuata.
Femina capite mandibulisque fortiter punctatis.
Longitudo, mandibulis conclusis : CG 62 mm.;, © 44 mm.
Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza). Mas duo, femina una.
Lig. 3. — Odontolabis Salvazae n. sp. (Gr. nat.)
Les deux exemplaires mâles qui servent de modèle à cette
diagnose ont les mandibules courtes. Par l’aspect général et la
conformation, cette espèce se rapproche de ©. cuvera Hope et
O. fallaciosus Boileau et surtout de ce dernier par la coloration.
Toutefois, la tache des élytres, trapézoïdale chez ©. fallaciosus,
est ici ogivale avec un prolongement qui, suivant la suture,
rejoint le bord finement noir de l’élytre. Les bords de la tache
sont irréguliers. La femelle présente les mêmes caractères.
FR 0 Den
Prosopocælus tonkinensis n. sp. (Ag. 4). — Nicer: elytris
fuscis obscuris ; capito antice dilatato; mandibulis apice fur-
catis, ad basim dente bifidata intus armatis.
Longitudo, mandibulis conclu-
SiS : 48 mm.
Habitat : Tonkin (Vitalis de
Salvaza). Specimen unum mas, in
museo R. Oberthür.
Il se rapproche de 2. cilipes
Thomson par la denticulation des
mandibules et notamment la dent
double de la base. Les mandibules
sont, chez P. fonkinensis, un peu
plus allongées et retombantes. Le
prothorax et la tête sont plus larges
en proportion de l’ensemble que
chez P. ciliges. De plus, la tête
Hg: 4: — Prosopocoelus tonkinensis
n. Sp. (Gr. nat.).
est élargie en avant. Enfin la saillie latérale du prothorax est
moins aiguë et plus rapprochée de la base.
Cyclommatus Vitalisi n s . (Ag. 5). — Rubro-cu rascens :
y DEEE 1
elytris flavis, tenuiter nigro Marginatis etiam ad suturam; capite
carinis tribus : antica alia circulare, aliis
Fig. 5.
Cyclommatus Vitalisi
n. sp. (Gr. nat.).
rectis ad basim concommittentibus:; mandi-
bula apice furcata, spinis duabus intus ar-
Mata : alia ad basim, alia minore ad me-
dium; pronoto nigro Marginato, maculis
nigris duabus.
Longitudo, mandibulis conclusis : 36 mm.
Habitat : Tonkin (Vitalis de Salvaza).
Voisin de C. strigiceps Westwood, il n’a
pas sur la tête les stries caractéristiques de
celui-ci. La tête porte ici trois carènes bien
marquées et disposées en triangle : une
carène antérieure constituée par le bord
frontal circulairement échancré et deux carènes latérales con-
vergent vers la base, sans toutefois se réunir.
Hemisodorcus rufonotatus n. sp. (4. 6). — Niger; elytris
nitidis, apice fulvo-maculatis; mandibulis apice furcatis, dent:
ante apicali lacinia denticulata emarginatæ; pronoto antice
coarctato. Subtus niger, femoribus in medio fulvis.
Longitudo, mandibulis conclusis : 34 mm.
Habitat : Tonkin (Vitalis de Saïivaza).
Cette espèce est voisine de A. fulvo-
notatus Parry. Elle s’en distingue nette-
ment par la forme du prothorax; les
bords latéraux sont arrondis avec des
angles peu nettement définis, dans le
prothorax de À. fulvonotatus qui paraît
d’ailleurs plus large à la partie anté-
rieure; ici, au contraire, les angles
postérieurs sont bien marqués et le pro-
notum est rétréci en avant. La dent
anté-apicale de la mandibule de Æ. ful-
Fig. 6.
vonotatus est un peu élargie et légère-
Hemisodorcus rufonotatus
DAS (BRANRE) ment échancrée; celle de Æ. rufonotatus,
fortement élargie, offre une denticulation secondaire dans une
forte échancrure. Enfin les taches claires n'apparaissent que sur
la région apicale des élytres.
Il est intéressant de noter que M. R. Oberthür possède deux
exemplaires qui présentent les mêmes caractères, provenant de
Pedong, British Bootang (A. Desgodins).
Eurytrachelus affinis n. sp. (#g. 7). — Niger; capite mar-
gine antica quasi recta; mandibulis dente post-media obsolete,
ante-media robusta; pronoto transverso.
Longitudo, mandibulis conclusis : G' 61 mm.; © 32 mm.
Habitat : Tonkin, Lao-Kay (Vitalis de Salvaza).
PR 6) Pme
Ressemble beaucoup à Æ. Castelnaudi Deyrolle. Il en diffère
surtout par les mandibules plus efñlées, plus fortement recour-
bées vers l'extrémité. La dent la plus voisine de la base est forte
et prolongée sur la mandibule en une carène qui va rejoindre
le bord externe; les autres dents sont beaucoup plus réduites que
chez Æ. Castelnam: et l’avant-dernière est à peine visible.
Fig. 7. — Eurytrachelus affinis n. sp. (Gr. nat.).
L'exemplaire représenté ici et que je suppose être la femelle de
E. affinis ressemble à la femelle de Æ. Castelnaudi, mais la
ponctuation centrale du pronotum est à peine indiquée et les
côtes des élytres sont plus lisses et plus nettement limitées dans
la région suturale.
I. POUILLAUDE.
ENTOMOLOGIE RÉTROSPECTIVE
“ LES VIEUX AUTEURS ”
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Suite) ()
Par Jean SWAMMERDAM.
En szviéme lieu nous faisons voir comment cette grenoüille,
apres avoir quitté la forme d'œuf de ver et de #ymphe, devient
enfin un animal parfait, et capable de produire de la semence,
aussi bien que les insectes, les plantes et les fleurs.
Mais avant que de finir nous avertirons ici le lecteur que les
naturalistes se sont trompez touchant la difference, qui se trouve
entre le mâle et la femelle des grenoüilles. Car ces petites
vessies, qui paroissent proche de la tête de la grenoüille, que
nous avons representée ici un peu plus grande qu’apres qu’elle
s’est immediatement dépoüillée de sa peau, sont particulieres au
male et le distinguent Infailliblement de la femelle. Outre que
cette partie interieure des pieds de devant, qui repond au muscle
du pouce d’une de nos mains, est bien quatre fois plus grosse
dans le mâle, que dans la femelle : tellement que voila les deux
marques, qui nous font connoître le mâle de la femelle. Or nous
ferons voir dans nos experiences particulieres, la raison pour-
quoi cette partie interieure des pieds de devant est plus grosse
dans le mâle, que dans la femelle. |
Explication de la douziéme Table.
Où on expose la conformité, qui se trouve entre les nymphes
des Insectes, et Les oeillets dans la maniere dont ces fleurs
croissent et poussent leurs boutons.
Au côté droit de cette Table, nous representons premierement
l’oerllet dans sa prémiere peau, dans lequel temps on lui donne
le nom de semence. Secondement nous dépeignons cette peau
(1) Voir Znsecta, 14, p. 23.
Rd
ou cette membrane, dont on l’a dépoüillé. En /rotziéme lieu
nous le dépeignons dans l’état où il est, lorsqu'il commence à
pousser. En guatriéme lieu nous foisons voir le bouton entre
quelques fueilles. En c#cqwêéme lieu nous dépeignons le même
bouton tout formé, comme les Vymples des Insectes. En s2r1éme
et dernier lieu, nous le faisons tout ouvert et tout prêt à jetter
sa semence.
Apres avoir montré dans la prémiere partie de ce livre, la
conformité, qui se trouve entre les changemens des plantes, et
ceux, qui arrivent aux [Insectes : nous ferons voir ici dans cette
Table toutes les formes, que prennent les œillets selon les divers
dégrez de leur accroissement, afin de donner par la plus de
lumiere au lecteur.
Premierement nous representons au naturel la sémence de
l'œillet ; que nous dépeignons en suite en grand à la lettre A.
Nous découvrons dans le milieu une bosse ou une eminence
blanche, au dedans de laquelle il croît et se nourrit de même
que font les semences ou les œufs des insectes dans le corps
de leur mere. Nous pouvons, bien prendre cette partie pour le
nombril de l’œillet, detaché et qui se relâche. De plus on dé-
couvre sur cette semence, des points et de petites inegalitez
noires, qui en rendent la superficie raboteuse, comme du cuir
de chagrin.
En second lieu nous faisons voir comment cette semence
venant à bourgonner et à pousser ses boutons fait crever cette
membrane, de même que les insectes.
Apres avoir representé la forme exterieure de l’œillet à la
lettre I. et à la lettre A. et la membrane, dont il s’est dépoüillé
au nombre II. Nous faisons voir ensuite au naturel à la lettre B,
la vraye forme interieure de la semence, laquelle nous avons
encore dépeinte en grand à la lettre C. afin d’en donner une
idée plus distincte. Ceque nous trouvons ici de plus remar-
quable, est cette pointe qui s’avance en dehors, et cette separa-
tion, qu’on découvre sur le corps de la semence : C’est pourquoi
lorsqu'on la jette en terre, cette pointe, dont nous parlons se
TRADE TS
courbant en bas et poussant ses boutons forme cette racine,
qu'on voit au nombre III. Et le reste du corps de la semence
se fendant et s’ouvrant de plus en plus et se depotillant de
la membrane exterieure, que nous avons marquée au nombre Il.
produit ces fueilles que nous representons au nombre III.
Ainsi nous faisons voir au naturel au nombre III. les deux
fueilles que la semence à poussée avec les fibres de la racine
et nous representons assez distinctement l’œillet tout entier
lorsqu'il commence a se former, et qu'il se dépouille de sa
premiere peau, comme font les insectes.
En guatriéme lieu nous representons l’œillet lorsqu'il est
devenu un peu plus grand. Et nous faisons des fueilles qui
poussent tout autour, qu'on pourroit en quelque façon comparer
avec ces especes de bouquets de plumes, qu'on remarque sur
le corps des chexilles.
En cincquiéme lieu nous representons le rejetton de l’œillet
apres qu'il a déja pris la forme d’un bouton, qui contient la
fleur même imparfaite et pliée ensemble : cequi convient assez
bien avec la mamiere, dont les #ympAes, ou les Nymphes dorées
renferment l’animal même. Il y a seulement cette difference
que l’œillet est environné d’une peau par tout égale, comme un
poussin de son écaille, au lieu que dans les zymples et dans
les 2yr1phes dorées chaque membre est particulierement revêtu
de sa peau, mais Jamais d’une écaille fort unie; si ce n'est,
lorsqu'elles se dépotillent de leur peau pour la derniere fois.
Enfin nous faisons voir l’oeillet même, qui apres avoir poussé
peu à peu hors de son bouton (comme font les papillons hors
de leurs #ymes, ou de leurs zymphes dorées) souvre ensuite
tout à fait et devient capable de jetter sa semence, aussi bien
que les Insectes. Et comme l’Auteur de la nature ne leur a pas
donner la faculté de se mouvoir localement, n1 celle de l’accou-
plement; ils terminent leur vie en rendant des odeurs tres
agreables, qui sont comme leurs soupirs, et ne montrent leur
fecondité, que par leur mort et leur destruction.
Or si la nature leur a dénié l’accouplement, 1l y a bien des
RCE
Insectes à qui elle a refusé la même grace; car nous en voyons
(comme par exemple la (8 mouche ephemere) qui, quoiquils
participent des deux natures, manquent pourtant du même pri-
vilége. Enfin il y a même des animaux, qui ont du sang (comme
les poissons) à qui la copulation a été refusée.
C’est pourquoi, si nous considerons avec attention l’ordre des
changemens des Insectes et l’accroissement de leurs membres,
aussibien que celui des plantes et des animaux, qui ont du sang ;
nous reconnoîtrons sans doute que tous les ouvrages du Crea-
teur sont fondez sur de mêmes loix, et qu'il observe toujours
les mêmes régles. C’est pourquoi aussi nous remarquons une tres
grande conformité entre toutes les creatures : Et lorsque nous
faisons là dessus une reflêxion serieuse, nous croyons assüré-
ment qu'il ne se trouvera personne, qui ose soûtenir, qu'il y ait
sous le ciel, ou qu'il s’y fasse quelque chose par hazard ou par
accident.
Or puisque la Generation, l’accroissement, et les changemens
des Insectes (que nous venons de representer dans nos Tables)
se font toujours regulierement; qui est ce qui pourroît nier que
toutes les parties de l’univers ne soient gouvernées de même ?
Qui est ce qui ne se reposera pas en toute sûreté sous la garde
du Tout puissant ? Et qui est ce enfin, qui ne sera pas satisfait
de l’état ou 1l se trouve, qui ne regardera pas ses œuvres mer-
veilleuses avec tout le respect et toute la soumission imaginable.
Explication de la treziime Table
Où on represente le papillon renfermé dans la chenille.
Nous representons dans cette Table : (1.) Le papillon dans son
œuf, ou dans sa premiere membrane, dans laquelle il a La
forme d'une chenille : (2.) cette membrane apres qu'il en est
dépoüillé : (3) Le papillon même sous la forme d'une che-
nille : (4.) /a même chenille dans l'état où ell'est apres avoir
quitté sa peau, qui renfermoit le papillon marqué à la lettre
(a) npspoËx9, où musca ephemexa, odiaria.
— 342 —
À. ou B. (5.) nous faisons voir ce papillon en forme de che-
nille apres qu'il s'est dépoüillé de sa peau, et qu'il a pris La
forme de W) nymphe dorée, qui nous represente tous Les
membres du papillon un peu moins distinctement, qu'il ne
sont dépeints à la lettre À. ou à la lettre B. On peut voir
aussi à la Lettre C. toutes Les parties du papillon dans la
nymphe, #ais on Le voit un peu plus distinctement à La lettre
B. lorsqu'il est dépoullé de toutes Les membranes, dont il étoit
revêtu : (6.) nous representons Le papillon même avec ses
ailes étenduës, qu'on découvre assez bien au travers de La
peau transparente. À la lettre F nous faisons voir La maniere,
dont le papillon marqué à la lettre À. ou B. se depotille de
sa peau. Et La lettre G. nous represente le patillon sorti de
sa derniere peau; et à La lettre X on peut voir plus distinc-
tement comment Les petites ailes du papillon, qui sont mar-
quées à La lettre D. et G. crorssent ef s'étendent peu à peu,
jusqu'a ce qu'enfin elles soient parvenuës à leur juste gran-
deur, comme on Les voit representées au nombre VI.
Apres avoir expliqué suffisamment les changemens des In-
sectes et la conformité qui s’y rencontre, (comme on peut voir
dans la douziéme Table, où nous faisons comparaison d’une
grenoüille avec un œillet dans la maniere, dont ses membres
croissent, et poussent leurs boutons) nous representerons encore
ici le papillon caché dans la chenille, comme nous avons fait
voir autrefois à Monsieur 7'Zevenot et à Monsieur Magalotfi :
et c'est aussi ceque nous avions promis d'exposer au public il
y a deux ans.
Or avant que d'entrer en matiere, il est necessaire de sçavoir
que la chenille, la nymphe et le papillon même; qu’on voit
representez dans la /rez2éme Table, sont les mêmes, que Goe-
daert nous a dépeints dans l’onziéme Table de la premiere
partie de son livre, et que ces Messieurs Anglois, qui nous ont
donné la description des plantes, qui croissent aux environs de
(b) CArysaris ou Aulelie.
SR
Camblige, nous ont dépeints dans la cent trente et quatriéme
fueille de leur livre.
Mais afin de poursuivre nôtre explication, nous faisons voir
ici fremierement l'œuf d'un de ces papillons, qui volent de jour:
mais nous n’en ferons pas ici un’explication fort ample à cause
que nous avons déja dit en divers lieux que cet œuf est l’animal
même, et que nous voulons montrer que la chenille est le pa-
pillon même.
Au nombre second nous representons la peau, qui renfermoit,
comme nous avons dit l’animal même, ou la chenille, dont il
se forme.
En /roisiéme lieu nous depeignons le papillon même, lorsqu'il
a encore la forme de chenille. Mais afin d’agir avec circonspec-
tion ; nous representerons ici la figure exterieure de la ckenzlle,
qui renferme le papillon : Et parceque ces Messieurs Anglois,
dont nous venons de parler, nous en ont fait la description,
nous traduirons ici leurs propres termes : s2 on considere,
(disent ils) la grandeur de ces chenilles, qui mangent des choux,
on trouvera qu'elles sont de moïenne taille, et qw'elle sont cou-
vertes de petits poils courts et blancs assez éloignez les uns des
autres, et disposez dans un ordre regulier sans se confondre ni
se mêler ensemble. On découvre sur leur corps, du noir, du
Jaune et du bleu mêlez ensemble; et on voit trois lignes jaunes,
qui s'étendent tout le long de leur corps, l’une sur le milieu
du dos et les deux autres de chaque côté vis avis l’une de
l’autre : le bleu et le noir paroissent entre ces lignes jaunes;
on voit le bleu sans aucun mêlange, mais le noir est distingué
en plusieurs points, qui sont assez élevez et assez perceptibles.
Du centre de chacun de ces points, qui est plus noir, que le
reste, on voit sortir un de ces poils, dont nous avons parlé : la
tête à toutes les mêmes couleurs mêlées ensemble assez distinc-
tement, et est couverte de semblables poils : ses pieds sont au
nombre de seize distinguez en trois rangs assez distinctement :
dans le premier rang, qui est situé proche de la tête, on en voit
six; vers le milieu du corps, on en découvre huit, et les deux
AUS LE RES
derniers sont placez tout proche de la queüe : voila tout ce que
nous pouvons dire de la figure exterieure de la cAermille.
Quand on plonge de temps en temps cette cLezzlle dans de
l’eau boüillante et qu’on le retire incontinent, la peau de dessus
se separe de l’interieure; à cause que l'humidité, qui étoit entre
deux venant à se dilater, rompt la haison, qui étoit entr'elles,
et les empêche de se coller ensemble. Et on peut facilement voir
la forme interieure de la chenille, en ôtant cette peau exterieure,
dont elle étoit revêtuë, et alors on apperçoit distinctement le
papillon tout formé. C'est pourquoi cette peau est comme un
habit de dessus sous lequel tous les membres du papillon sont
cachez, et croissent lentement de même que les plantes et ani-
maux, qui sont douéz de sentiment.
” Mais parceque les menbres du papillon, qui sont cachez sous
la peau, ne se découvrent qu'avec beaucoup de difficulté, (à
moins qu'on ne soit consommé dans ces sortes d’experiences) à
cause qu'ils sont encore tres petits et fort tendres, et qu'ils sont
enfrelacez ensemble; il faut necessairement attendre que les
parties croissent par l'humidité qui s’y insinué, et qu'elles de-
viennent plus perceptibles. Et c’est ce qu’on peut sçavoir infail-
liblement, lorsque les membres venans à croître, font crever la
peau, qu'ils avoient fait enfler.
Or pour montrer en quel temps cela se fait; nous allons passer
à l'explication de la guatriéme Table; où nous voyons, environ
la seconde ou la troiziéme incision du corps de la chemlle, que
les membres s’enflent et poussent leurs boutons : au lieu que
son corps même devient plus petit et plus resserré. Car il faut
remarquer que ce corps diminué, et se retire à proportion qu'il
fait enfler et croître les membres du papillon, par l'humeur,
qu'il leur communique. |
Mais afin de faire voir avec plus d'ordre le papillon caché
dans la cZenille, ou plûtôt afin de montrer qu’elle est le papillon
même; nous faisons remarquer que, lorsque les membres de la
chenille se sont suffisamment accrûs sous la peau exterieure,
alors elle cherche une retraite ou se transporte dans un lieu de
Eat. ne
sûreté, pour s'y changer et pour s'y dépoüiller de sa peau de
dessus.
Apres que la chenille à fait cela, elle environne d’un tissu
cette partie de son corps, où la peau est restée, lorsqu'elle s’est
dépoüillée. Ensuite elle à l'adresse de se filer un lien ou une
bande autour de son corps; et elle fait cela avec tant de pre-
caution, que lorsqu'elle se dépotille de sa peau; ce lien ou cette
bande reste justement vers le milieu de son corps, qu’elle envi-
ronne : apresquoi elle demeure dans un profond repos; et prin-
cipalement vers la deux où troizieme incision de son corps, ses
membres venans à s’enfler par humidité, qui s'y insinue insen-.
siblement, et le corps se resserrant ils commencent à devenir
perceptibles, et font soulever cette peau luisante, dont ils étoient
revêtus.
Enfin les membres venans à s’enfler, et se divisans comme
par boutons font prendre a l'animal la forme de (#) #ympAe
dorée; et apres qu'ils ont fait crever la peau prémierement sur
le dos, et ensuite sur la tête, en trois endroits differents, elle
se dépoüille comme en tremblant, et avec un mouvement, qui
se fait à diverses reprises : apres quoi on voit tous les membres
du papillon assez visiblement : Et l’animal suivant l’ordre
constant de la nature, prend la forme de la #ymphe dorée, que
nous representons au nombre V. Et ses membres perdans alors
leur mouvement, à cause de l’humidité, qui s’y est insinuée, nous
paroissent moins distinctement, que dans la ) Nymphe.
Apres qu'on a dépoüillé la chenille de sa peau en la plon-
geant dans l’eau bouillante, avant que ses membres soient enflez
d'humiditez, et que son corps s'étant reserré, prenne la forme
de la #ymphe dorée, qu'on voit dépeinte au nombre V. alors
elle prend tout un’autre forme, que celle, que nous representons
à la lettre À. où nous la faisons voir couchée sur le ventre, ou
bien à la lettre B, ou elle paroît renversée sur le dos : si bien
(a) CArysalis, ou Aurelia.
(b) Wympha.
pe 7 Sue
que les jambes, les ailes, les cornes, et cette double (©) rome,
(que nous representons courbée en dedans) du papillon À. ou
B, que nous avons tiré hors de la chenille, en la plongeant dans
l’eau bouillante, sont tout autrement disposez, et paroissent bien
plus confus dans la (4 xymphe dorée du nombre V.
C’est pourquoi toute la difference, qu’ y a entre le papillon
A. ou B. et la symgphe dorée V. consiste en ce que les mêmes
parties, qui dans cette #y»#he sont autrement disposez et pliez
ensemble sur son corps, paroissent dans le papillon A. ou B.
comme courbez en dehors, et dans une autre situation, que celle
qu'ils avoient sous la peau, dont ils étoient revêtus.
Si bien que le papillon À ou B. ne différe de la zymphe V.
qu’en ce que les membres sont autrement disposez dans l’un
que dans l’autre.
Il faut bien remarquer ici que les membres du papillon À.
ou B. que nous trouvons fort petits dans la chenille III. sont
fort visibles dans la chenille quatre, d’où nous les avons tirez;
comme on peut voir aussi à la lettre À ou B. où le papillon est
revêtu de sa peau : les mêmes parties paroissent encore plus
grandes et plus distinctes à la lettre V, Or il faut considerer,
que ce ne sont que les mêmes membres, et que tout le change-
ment, qui leur arrive, ne consiste qu’en ce qu'ils croissent et
s'étendent autant qu’il se peut par le moïene de l'humidité qui
s’y insinue, et qu'ainsi ils prennent une forme differente. Enfin
le papillon perd le mouvement, qu’il avoit dans la chenille, et
ne le reprend qu’apres que toutes ses humiditez se sont dissipées
par une transpiration Insensible.
Mais comme il est indubitable, que nous trouvons ici 07
seulement un animal dans l'autre, mais de plus que la chenille
est le patillon même revêtu d'une membrane, qui nous cachoit
tous ses membres : il ne nous reste plus rien à present que de
faire la description des parties, qui sont renfermées sous la
peau.
(c) Proboscis.
(d) CArysalis ou aurelia.
SP
Si la disposition des membres est admirable dans la #ymhe
dorée V. elle ne l’est pas moins dans le papillon, lorsqu'il est
renfermé dans la ckenille IV. Car premierement les jambes du
papillon A. ou B, qui au nombre V. a la forme de #ymphe
dorée : sont situées entre ses cornes, tout proche de sa petite
@) /7ompe : au lieu que dans la chenille ils sont en quelque
façon pliez ensemble, et renfermez sous la même peau : dont
ses pieds de devant sont revêtus. C’est pourquoi aussi lorsque
la peau se détache des pieds, et qu'ils se sont enflez par l'humi-
dité, qui s'y est insinuée, ils se courbent et se plient ensemble
jusquà ce qu'enfin, étans tout à fait dépoüillez de leur peau,
ils s'étendent derechef, et deviennent plus secs et plus forts
apresque leur humidité superfluë s’est dissipée par une trans.
piration insensible.
Les ailes, qui dans le papillon A ou B sont situées proche des
cornes, et sont assez étenduës, se trouvent sous la peau de la
chenille IV. placées tout proche des quatre pieds de derriere,
sous la peau desquels leurs extrémitez sont renfermées. Et c'est
ou on doit bien prendre garde; à cause que c’est là la raison
pourquoi les membres sont disposez de cette maniere dans la
nymphe dorée, comme nous exposerons ailleurs.
Les Cornes du papillon A. ou B. (que nous representons au
nombre V. sous la forme de nymphe dorée) et qui sont situées
dans cette xymphe, proche de ses jambes entre les ailes, où elles
paroissent fort etenduës et qui touchent la petite /70ompe avec
leurs extrémitez : Ces mêmes cornes, dis Je, sont dans la che-
nille IV. renfermées sous la peau qui couvre cette partie, qui
peut passer pour le crane : elles sont à leur origine, pliées et
resserrées ensemble, Ensuite ils s'entortillent ensemble comme
des serpens, et se courbent derechef ensemble vers leurs extré-
mitez.
(À suivre).
(a) Probescis.
Le Gérant,
F. GUITEL.
Sommaire du Numéro 32 d'INSECTA
Entomologie générale : HS
Dr Varllardi— "Destruction des MOUCRES 27. eee... 301
Kieffer (J.-J. — Serphides des Iles Philippines (swz/e)..................... 317
Oberthür (R.) et Houlbert (G.). — Faune analytique illustrée des Luca-
DITES TER] A VAN 2222) eee en ee een ee eee eee ee ete 325
Pouillaude (1). — Note sur quelques Lucanides d'Indo-Chine.........….. 392
Entomologie rétrospective :
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par I. Swau-
D ENT AE oe onca een a CR nono ob RP ee 338
Échanges et rédaction d'INSECTA
EE
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions Îles
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECT A
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
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Les abonnements, payables d'avance, romptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
ML Pc Pc 1:60
Un Numéro d’/nsecta
———— 44 ————
Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
'ROISIÈME ANNÉE SEPTEMBRE 1913 NUMÉRO 39
INSECTA
Revue lllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de Ja Faculté des Sciences de Rennes
À
IMPRIMERIE OBERTMHUR, RENNES
LAS
TO
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
DESTRUCTION DES MOUCHES
D' VAILLARD
(Su ile)
D'autres moyens, peu ou point connus, méritent d’être
vulgarisés.
Le formol agissant par ingestion est très toxique pour les
mouches; on l'offre à leur gourmandise dans une substance
alléchante comme le lait. Le meilleur mode d'emploi consiste,
suivant les indications de Trillat et Legendre, à disposer dans
des récipients larges et plats un mélange de 15 % de formol
commercial, 25 % de lait et 65 % d’eau; on peut l’additionner
d'un peu de sucre. Les mouches, friandes de lait, ingèrent le
breuvage et périssent après quelques minutes de son action ;
leurs cadavres tombent en grand nombre, non pas dans les
récipients, mais autour et parfois assez loin. Le mélange ainsi
préparé peut servir pendant plusieurs jours et donne invaria-
blement d'excellents résultats, sauf à l’approche de l'hiver,
lorsque les mouches sont engourdies et ne se nourrissent plus.
D’après Pottevin (1), il peut être indiqué, pour quelques cas
particuliers, d’arroser le sol des écuries, étables, fromageries,
laiteries avec une solution de lait ou de petit lait formolée à
10 %. Le formol empêche la putréfaction du lait répandu, et
la présence de la matière grasse ralentit l’évaporation du
liquide; aussi les mêmes solutions peuvent-elles servir pen-
dant plusieurs jours.
Dans les instructions données pour la lutte stégomicide en
Afrique occidentale (2), Bouet et Roubaud recommandent un
moyen simple, facile, remarquahlement efficace et peu coû-
teux, de détruire à la fois les moustiques et les mouches dans
les habitations. Ce moven dont l’agent, à la suite de nom-
breuses expériences comparatives, leur a paru mériter le
premier rang parmi les substances insecticides d'usage cou-
rant, consiste dans l'emploi de fumigations au Crésol. Evaporé
à la chaleur sur un réchaud, une lampe à alcool, ete., le Crésol
(1) Pottevin. — La lutte contre les invertébrés. Office Intern. d'Hygiène,
juillet 1909.
(2) Journal officiel de l'Afrique Occidentale Française, 6 juillet 1912; analysé
in Office Int. d'Hyg., août 1912.
INsEcTA, Septembre 1913,
23
émet des vapeurs abondantes, d’abord blanches, puis bleuâtres
qui sont 2rvmédiatement toxiques pour les mouches et les
moustiques. « Ces insectes, dès qu’ils sont exposés aux vapeurs
crésyliques, tournent sur eux-mêmes, s'abattent et meurent
rapidement s1 l’action du toxique est maintenue. Si l’action
n’est prolongée qu'un temps très court, suffisant néanmoins
pour déterminer l’étourdissement de l’insecte, ce dernier peut
se ranimer, mais le plus souvent les lésions produites sont
définitives et le rendent désormais incapable de nuire. » Le
Crésol peut être évaporé pur, sans mélange d’eau; la dose de
D grammes par mètre cube assure d’une façon complète la
mort des moustiques et des mouches. À la dose indiquée, les
rapeurs crésyliques sont absolument inoffensives et ne pro-
duisent aucune détérioration aux objets, métaux, dorures,ete.,
si on a soin d'éviter l'inflammation des produits goudronneux
résultant de l’évaporation. Leur odeur n’est point désagréable,
et on peut pénétrer dans les locaux au cours de J’opération
sans éprouver d'autre inconvénient qu’une légère irritation
des yeux (1).
Ce procédé est applicable non seulement aux habitations
privées, mais encore et surtout aux écuries, étables et dans
tous les endroits où les mouches peuvent trouver des gîtes
d'hiver; la suppression de ces derniers est particulièrement
importante puisque les insectes qui y trouvent refuge assu-
reront les nouvelles générations de l’été prochain.
C. —— Protéger les locaux habités contre l’invasion des
mouches, détruire celles qui y pénètrent est évidemment chose
nécessaire, mais ne constitue qu’un simple palliatif ; la mesure
essentielle consistera à les empêcher de naître en obviant aux
facilités qu’elles rencontrent pour leur entretien indéfini.
Si les mouches pullulent si abondamment dans les milieux
ruraux, les camps occupés, les villages et villes malpropres
et à la périphérie de nos cités, c’est qu’elles y trouvent les
matières putrescibles ou putréfiées qui conviennent à leur
ponte et au développement des larves. Les amas d’ordures
(1) Mode d'emploi du Crésol. — I'’évaporation du Crésol à la chaleur
nécessite de légères précautions : les résidus goudronneux qui se forment
pendant l'opération peuvent, en effet, brüler si la flamme vient à leur contact
et produire une abondante émission de noir de fumée. Aussi convient-il de
recourir à des récipients dont les bords présentent une hauteur suffisante pour
protéger le Crésyl contre le léchage des flammes. L'appareil de chauffe peut
être un réchaud à charbon de bois, une lampe à alcool, un fourneau Primus,
etc. Lorsque la masse crésylique est en ébullition, elle émet d'abord des
vapeurs blanches, d'odeur non désagréable et très abondantes; lorsque la
masse commence à devenir goudronneuse, aux vapeurs blanches succèdent
des vapeurs grises ou bleuätres, légèrement empyreumatiques, irritantes pour
la conjonctive. Ces vapeurs et fumées sont les éléments essentiels de la fumi-
gation; lorsqu'elles ont rempli la pièce d’une atmosphère bleuâtre, on arrête
l'opération en pénétrant dans la salle et éteignant la flamme. On laissera agir
les vapeurs pendant 3 à 6 heures avant d'aérer le local (Bouet et Roubaud).
ménageres ou de fumiers tolérés à l’intérieur et au voisinage
des villes, les fosses d’aisance, les abattoirs et marchés mal
tenus, les installations d'épuration d’eaux vannes, etc.,
constituent des foyers privilégiés pour la reproduction des
mouches. Supprimer ces milieux de culture aboutirait à sup-
primer les insectes eux-mêmes. Aussi doit-on affirmer que
toutes les mesures de propreté générale représentent, pour les
centres habités, le meilleur moyen de lutter contre les mouches.
L’éloignement continuel et bien réglementé des immondices et
fumiers; l’enlèvement rapide, ou, mieux, l’incinération des
ordures ménagères; le nettoyage fréquent et minutieux de
tous les lieux et établissements qui exposent à la stagnation
des matières putrescibles, le lavage répété du sol des rues,
des ruisseaux qui les bordent, des caniveaux, etc., sont des
mesures d'ordre administratif qui, jointes à l'éducation du
publie, serviront le plus utilement à préserver contre l’incom-
modité dangereuse des mouches. Certaines villes de l’Amé-
rique du Nord provoquent, paraît-il l’étonnement satisfait des
visiteurs par la rareté, sinon l’absence des mouches. Ces villes
se distinguent aussi par leur souci vigilant de la propreté
générale, par les mesures d’édilité, de voirie, d'hygiène ur-
baine ou privée destinées à l’obtenir. En vérité, les agglomé-
rations subissent les mouches qu’elles méritent et qu’elles
s’'infligent; ces insectes deviennent l’indice de leur propreté
ou de leur malpropreté.
Dans les expioitations rurales, comme partout où existent
des étables et écuries, 1l serait nécessaire, pendant la saison
chaude, de procéder fréquemment, au moins deux fois par
semaine, à l'enlèvement des fumiers et à leur transport au
loin, sur le sol. On doit admettre, en effet, d’une manière
générale, qu'un intervalle de six à sept jours s'écoule entre
la ponte des mouches et l’éclosion des insectes ailés. L'usage
des fosses à fumier couvertes est recommandable. Dans les
écuries, après l'enlèvement des fumiers, on voit souvent
d'innombrables larves grouiller dans le purin qui séjourne
à la surface du sol ou entre les pavés; les oiseaux de basse-
cour, très friands de ces larves dont ils se nourrissent avide-
ment, sont des auxiliaires qu'il ne faut point négliger.
Mais 1l est des amas d’immondices (fumiers, dépôts de
gadoues, fosses d’aisance) que l’on ne peut toujours enlever
fréquemment, ou supprimer sans inconvénient, ou protéger
efficacement contre la visite des mouches. Dans ce cas, on aura
recours aux substances larvicides. Les essais expérimentaux
pratiqués dans les stations entomologiques des Etats-Unis et
rapportés par Howard fournisseut d’utiles indications à ce
sujet.
Le chlorure de chaux s’est montré un agent très efficace pour
la destruction des larves : aussi est-ce avec raison que le pro-
fesseur Gruitel, de Rennes, recommande d'en saupoudrer la
surface des fumiers après chaque apport nouveau.
La chaux hydratée, le pétrole, le sulfate de fer en solution
forte (20 %) ou en poudre, sont également doués d’un pouvoir
larvicide très puissant; le sulfate de fer est, en outre, déso-
dorisant, et ne semble pas nuire aux cultures.
La solution d’un mélange de horax et d’arséniate de soude
est particulièrement toxique pour les larves (Howard); mais
son emploi ne serait peut-être pas sans danger pour ceux qui
le manipulent.
L'arrosage abondant des dépôts de gadoues et de fumiers
avec un lait de chaux fraîchement préparé constitue un moyen
simple, peu coûteux et facile à réaliser; le même liquide
servirait utilement à l’aspersion du sol des écuries et étables
après l'enlèvement des fumiers.
La projection de chaux vive dans les fosses d’aisance est
recommandée aux Etats-Unis pour les habitations rurales.
Gruitel conseille de déverser tous les six mois dans les fosses
un litre de pétrole par mètre carré.
Des expériences faites sur divers points ont établi que l'huile
verte de schiste donnait de très bons résultats, peut-être même
les meilleurs (1). En arrosant les fumiers et les dépôts d’or-
dures avec ce produit, on détruit les larves et on écarte les
femelles pondeuses. Le même traitement s’appliquera aux
latrines rudimentaires des habitations rurales.
A ces moyens actuellement recommandés, l’avenir viendra
peut-être en ajouter d’autres, d’un ordre différent : le recours
aux ennemis naturels de l'être nuisible qu’il importe de dé-
truire. Pareil espoir ne saurait plus être tenu pour vain devant
les résultats déjà obtenus dans cette voie par l’agriculture, soit
que l’on fasse agir des microbes ou des champignons patho-
genes pour l’espèce considérée, soit que l’on répande dans le
milieu à protéger des insectes prédateurs qui détruisent l’in-
secte nuisible.
Un virus déterminant une maladie infectieuse, transmis-
sible entre les individus de l’espèce murine, est aujourd’hui
d’un usage courant pour la destruction des rats et des cam-
pagnols.
Un champignon, Zsaria densa, pathogène pour la larve du
ver blanc, est employé dans la lutte contre les hannetons; la
(1) Mélanger, en agitant fortement, parties égales d'huile de schiste brute et
d’eau, puis répandre le tout sur la surface à protéger. Le procédé est peu
dispendieux, l'huile de schiste ne coûtant que 0 fr. 30 c. le litre.
Fi. 5. — Œufs de mouche domestique, de grandeur à peu près naturelle,
photographiés à la surface d’un tas de fumier. (Newstead.)
F1@. 6. — Larves de mouche domestique sur du fumier de cheval, (Newstead,)
cn
culture artificielle en est possible. Ses spores, mélangées à de
la terre, sont répandues sur les surfaces à protéger; les larves
contaminées périssent, et les résultats obtenus ne sont pas
négligeables.
Les agriculteurs de Californie préservent aujourl’hui leurs
arbres fruitiers et les cultures de melon contre les ravages des
pucerons au moyen d’un coléoptère voisin de nos coccinelles,
F1G. 7.
Nymphes ou pupes de mouche domestique sur un vieux tissu pourri.
(Newstead.)
Hippodamia convergens; ces coléoptères sent recueillis pen-
dant la saison froide dans les montagnes où ils hivernent et
répandus au printemps dans les piantations. C’est aussi à une
coccinelle exotique, Vovius cardinalis, que la Provence vient
de confier avec succès la défense de certains arbres ou arbustes
contre les inquiétants ravages d’une cochenille, Zcerya Pur-
chast, récemment introduite d'Italie dans le Sud-Est; cette
coccinelle est élevée par les stations entomologiques et dis-
persée ensuite dans les exploitations menacées.
La mouche ne manque certes pas d’ennemis naturels :
l’araignée, dont les toiles sont des pièges à ménager dans les
écuries; le scolopendre des maisons; certains scarabées; le
bembezx (guèpe), qui la capture pour en nourrir ses larves;
Te LÉ
cet hyménoptère qui pond ses œufs dans le corps même des
pupes dout le développement est ainsi arrêté, ete. Mais le rôle
de ces insectes demeure, hélas! insuffisant. [es mouches sont,
en outre, sujettes au parasitisme de divers organismes infé-
rieurs (protozoaires, champignon, nématodes) dont l’un a déjà
fixé l’attention et mérite de la retenir : tel est Zmpusa musceæ,
champignon déerii par F. Cohn et qui constitue pour l’insecte
un redoutable ennemi. Les mouches parasitées sont facilement
reconnaissables. On les voit fixées aux murs ou aux vitres, les
pattes étendues, l’abdomen grisâtre et gonflé par les végéta-
tions du champignon. Les fructifications aériennes du parasite
émergent du corps de l’insecte et projettent des fusées de
spores dans une gangue mucilagineuse qui produit les liens
pulvérulents encerclant le cadavre, La maladie se transmet
d’un animal à l’autre lorsque la spore se dépose au bon endroit
sur le corps de l’insecte. La culture artificielle de l'£mpusa
n’a pu encore être réalisée. Après avoir étudié le parasite, sa
résistance d’une année à l’autre, la maladie qu'il engendre
et les modes d'infection possible, J. Bernstein suggère, dans
un rapport au Local Government Board (1910), que le cham-
pignon pourrait être utilisé contre les mouches le jour où l’on
sera parvenu à le cultiver en milieux artificiels. Cet intéres-
sant problème, dont la solution pourrait être si profitable à
l'hygiène générale, mérite de solliciter l’attention des myco-
logues ; je me permets 1e1 de faire appel à leurs recherches.
Mais quels que soient les moyens à employer, la lutte contre
les mouches ne sera réellement efficace que si le publie parti-
cipe de toute sa bonne volonté, et avec conviction, aux mesures
de défense, Faire l’éducation et l’opinion du peuple apparaît
dès lors une nécessite absolue. À cet égard, l’exemple des
Etats-Unis mérite d'être cité. Une véritable croisade s’orga-
nise dans ce pays à laquelle prennent part officiers de santé,
médecins, associations médicales ou autres, autorités sani-
taires, stations entomologiques, presse périodique et aussi le
publie lui-même. On crée des ligues, des comités régionaux
et locaux qui, par des conférences populaires, des notices, des
articles de journaux s'efforcent de vulgariser le danger des
mouches et les moyens de s’en protéger. Des clubs de femmes
s’enrôlent dans la croisade et ne semblent pas les moins actifs;
la ligue municipale des femmes de Boston s’est saisie de la
question des mouches et poursuit une campagne active contre
ces insectes. Des notices illustrées et très suggestives sont
répandues dans tous les milieux. Les sociétés d’entomologie
publient des instructions sur les mœurs, le développement
des mouches et ies moyens de les détruire. Enfn, on commence
par l'enfant l'éducation du peuple : dans les écoles, les
maîtres font des leçons de choses, des démonstrations pratiques
sur le danger des mouches, leurs modes de vie, de reproduc-
tion, etc. ; des prix sont attribués aux meilleurs types d’ensei-
gnement à ce sujet (Howard).
Ne devrait-on pas s'inspirer de l'effort développé aux Etats-
Unis pour faire connaître au publie de notre pays tous les
méfaits de la mouche et lui inculquer ainsi, avec l'horreur de
cet insecte, le besoin instinctif de le détruire? Les autorités
administratives et sanitaires, les Conseils d'hygiène auraient,
semble-t-1i, un rôle utile à jouer pour entreprendre à ce sujet
l'éducation du peuple par telle voie et sous telle forme qu'iis
jugeraient opportunes. Il y aurait lieu encore d’intéresser les
instituteurs à une campagne aussi nécessaire ; parmi les leçons
d'hygiène prévues dans les écoles, une petite place pourrait
être donnée à la question des mouches qui, par ailleurs, cons-
tituerait pour de dévoués zélateurs un intéressant sujet de
conférences populaires.
CONCLUSIONS
1° La mouche commune peut transmettre et disséminer des
maladies infectieuses (fièvre typhoïde, choléra, diarrhée in-
fantile, dysenterie, tuberculose, etce.). L'hygiène privée et
l’'hvgiene publique ne sauraient se désintéresser plus long-
temps de cette notion définitivement acquise ;
2° Il est nécessaire de faire l'éducation du public sur les
dangers que présentent les mouches, les moyens de les éviter
et l'obligation de détruire l’insecte par tous les moyens pos-
sibles; l'éducation du publie devrait commencer par celle de
l'enfant à l’école;
3° Les mouches propagent des maladies graves par la conta-
mination des aliments. Il importe done de protéger efficace-
ment tous les aliments contre le contact de ces insectes, aussi
bien dans les habitations privées que dans les magasins et
marchés où les comestibles sont présentés en étalage. Des
règlements de police devraient intervenir au sujet des étalages
qui exposent des aliments altérables aux poussières de la rue
et aux souillures des mouches ;
4° La pénétration des mouches dans les habitations privées,
les écuries ou les étables peut et doit être évitée. Il faut
détruire celles qui s'y introduisent; pour cette destruction, et
en outre des moyens usuels, on peut recommander le lait
formolé et les fumigations de crésyl dans les conditions indi-
quées ci-dessus,
(À suivre).
Re
EUESNTDES- BE<SJAVA
R. OBERTHÜR et C. HOULBERT.
(Suite)
3° Trisu : CLADOGNATHINÆ
*, Massue antennaire de trois articles; yeux entiers ou divisés
au plus jusqu'à leur moitié par le canthus latéral.
TABLEAU ANALYTIQUE DES GENRES
Yeux entiers ou à peine échancrés par les can-
LA LT RSS ER LS IE AR SR ee SRE Cyclommatus.
Yeux divisés environ jusqu’au tiers par les can-
DA CE DA TR net Aer M A De eee rdlrenn ce sed enbe os sde 2
Jambes intermédiaires avec une petite épine à
leur bord externe dans les deux sexes... Cladognathus.
Jambes intermédiaires des G sans épine, mais
avec une épine aux deux paires postérieures
CPE ES RE ER CE UE 3
/ Disque céphalique bituberculé en avant, ou très
fortement caréné; sinon, les joues ont une
saillie très prononcée en arrière des yeux... Metopodontus.
DES : . À É
Disque céphalique non tuberculé ou faiblement
1
2
caréné ; Joues à peine gonflées en arrière des
VÉRRR e Uue ouiee te bush de es eut ve 6 MS 1009 Prosopocoelus.
5° GENRE : CLADOGNATHUS Burmeister.
(Handbuch der Entomologie, t. V, 1847, p. 364).
Tête presque carrée ou arrondie en avant (Q). déprimée dans
la région frontale chez les O'; angies antérieurs coupés oblique-
ment; joues légèrement gonflées en arrière des yeux. Mandibules
des O' généralement très longues (%g. 20), celles des Q courtes
et carénées en dessus ({z 37). Pronotum rectangulaire, bisinué
en avant avec un prolongement épineux à l'épaule et aux angles
postérieurs chez les O', inerme et rétréci en avant chez les SE
Une seule espèce javanaise.
6. CI. giraffa Fab. (%g. 29-31). — Insecte très noir, de taille
très variable (35 Q à 97 d'); tête pronotum et élytres d’aspect
mat, granuieux chez les mâles; simplement ponctués et beau-
coup plus brillants chez les femelles.
Fig. 29. — Cladognathus giraffa Fab. — Trois mâles de différentes tailles, grand. nat.
(Coll. R. Oberthür).
Mäâles. — Epistome orné de deux tubercules obtus entre les
mandibules; pronotum prolongé en pointe sur les côtés aux
angles antérieurs et postérieurs.
Femelles. —- Pronotum sans dents, plus étroit en avant qu’en
arrière,
Er
Mäles (fig. 29-30). — Taille et aspect extérieur très variables;
chez les grands GO le dessus du corps est entièrement granulé
et peu brillant; chez les petits ©, au contraire, la granulation
des élytres et du pronotum disparait et ils deviennent aussi
brillants que les ©.
Fig. 30. — Cladognathus qgiraffa Fab. — Trois femelles grandeur naturelle.
(Coll. R. Oberthür).
Tête presque carrée, sinueuse sur les côtés, largement échancrée
en avant, avec deux petits tubercules émoussés au milieu de
l’échancrure; angles antérieurs coupés en ligne courbe, les pos-
térieurs arrondis; canthus très étroits entamant à peine la moitié
antérieure des veux qui sont fauves ou bruns; disque céphalique
largement déprimé en avant.
Mandibules très longues, assez grêles dans les formes #12707
et zzedius. Chez les Œ maximus que nous avons sous les yeux,
elles sont droites d’abord, puis courbées en faucille dans leur
dernier tiers: leur bord interne est orné de nombreuses dents
dont l’une à la base, très large et dirigée en arrière; une autre
dent, longue et effilée, perpendiculaire à l’axe de la mandibule,
se voit à l’origine de la courbure terminale; ensuite viennent
trois où quatre petites dents irrégulières suivies d’une large épine
aplatie qui donne, à la pointe de la mandibule, son aspect bi-
furqué. Chez les © plus petits les mandibules restent courbées
et, le plus souvent, bidentées à leur extrémité, mais leur arma-
— 360 —
ture interne se simplifie; toutefois la dent basale persiste tou-
Jours; palpes maxillaires à dernier article très allongé.
Pronotum rectangulaire, fortement granulé sur les côtés avec
le milieu de sa base antérieure avancé en angle arrondi, très
obtus; les saillies angulaires fortement accusées chez les
grands © sont simplement indiquées chez les petits.
Elytres en ovale oblong, granuleux et mats (O' wajor et
maximus) où ponctués et brillants (® wedius et minor).
Tibias antérieurs grêles et comprimés dans les deux sexes
portant, à leur bord externe, cinq ou six épines courtes et de
grandeur variable; tarses intermédiaires et postérieurs cylin-
driques ornés d’une épine ou d’un tubercule, vers le milieu de
leur bord externe (1).
Femelles (fig. 31). — La taille des femelles les mieux déve-
loppées (45 à 48 millimètres) est toujours très inférieure à celle
des grands mâles.
La tête est arrondie, grossièrement ponctuée en avant; les
angles antérieurs sont peu marqués et le canthus reste étroit; la
massue antennaire est formée comme chez les d', de trois articles
dilatés latéralement; les mandibules sont courtes, trapues avec
un seul gros tubercule arrondi à leur bord interne.
Pronotum en forme de trapèze, plus étroit en avant, brillant,
finement ponctué au milieu, plus abondamment et plus forte-
ment sur les côtés. Elytres lisses très brillants, finement ponctués
dans toute leur étendue, quelquefois ruguleux sur les côtés.
Dans les deux sexes le menton est granulé : fortement chez
les ©, plus finement chez les d'; il est en outre orné de quelques
soies roussatres surtout en avant.
PROVENANCE : Les exemplaires de la collection Oberthür
proviennent des localités suivantes : Radja Mendala (Zedru,
1806); Java occidental, Buitenzorg, Preanger (Vaz Lans-
berge); Java méridional (4. Frühstorfer). D'après M. RK.
Gestro, beaucoup d'exemplaires auraient été récoltés à Bui-
tenzorg par M. G. Ferrari (Lucanidi austromalesi, p. 3).
(À suivre).
— 301 —
ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES
Quelques anomalies chez les Panorpides
Par J. LACROIX,
Membre de la Société Entomologique de France et de la
Sociedad Aragonesa de Ciencias Naturales.
IT est bien certain, et personne ne songe à combattre cette
idée, que le système de nervulation des aïles sert à caractériser
des groupes d'insectes, des genres et même des espèces. Ainsi,
pour ne pas sortir du monde des Névroptères, qui nous inté-
resse tout particulièrement, nous dirons que le genre CArysopa
diffère suffisamment, sous ce rapport, de Sisyra, Hemerobius,
Boriomya, Sympherobius, Psectra... et que ceux-ci ont chacun
une physionomie qui lui est propre. Il en est de même des
Ascalaphides, Myrméléonides, Raphidides, Mantispides et
aussi des C’ontoptérygides et des Psocides, ces derniers assez
caractéristiques à ce point de vue. On sait également combien
est spécial le système de nervulation chez les Odonates.
Il nous faut donc tenir un compte très grand des caractères
tirés de la nervulation : ils sont importants et, il faut le dire,
d'une fixité souvent suffisante pour justifier leur valeur taxi-
nomique.
Mais ce système est, comme tous d’ailleurs, susceptible de
variations. Il peut présenter quelques anomalies qu'il faut con-
naître. Celles-c1 sont, il est vrai, des exceptions; elles ne se
voient pas forcément sw les quatre ailes à la fois et sont alors
plus aisément reconnaissables, mais elles existent et pourraient,
jusqu’à un certain point cependant, dérouter quelques débu-
tants peu familiers avec les diverses formes d’une même espèce.
genre.
— 302 —
Panorpa communis L. et Panorpa germanica T.. (les femelles
évidemment, car il est impossible de confondre les mâles) sont
peut-être, pour un œil non exercé, assez voisines . Les taches
de celle-ci peuvent être très développées et donner au sujet
examiné une physionomie à laquelle on ne s'attend pas. Il est
donc nécessaire de faire une mise au point sur les anomalies
pouvant frapper la nervulation chez quelques espèces du genre
Panorpa. Cette mise au point nous semble d'autant plus utile
que ce qui est anormal dans communis, par exemple, est au
contraire xormal dans germanica et vice versa.
De plus, ces études sur les anomalies qui peuvent paraître
oiseuses à quelques-uns et inutiles, prennent, à nos yeux, une
importance réelle. Elles ont, à notre avis, un intérêt philoso-
phique très grand et constituent souvent un enseignement pré-
cieux. C’est qu’en effet elles posent quelquefois des problèmes
d'autant plus graves qu'ils restent souvent insolubles. Il fau-
drait, pour répondre d’une façon satisfaisante à toutes les
questions qu'elles soulèvent, connaître à fond la nature, avoir
pénétré véritablement tous ses secrets, et nous savons qu'il n’en
est maheureusement pas ainsi. L'homme cependant a quelque-
fois cette fâcheuse tendance de vouloir tout expliquer et quand
il ne le peut pas, il accorde à la nature les plus bizarres caprices.
Certains faits, 1l est vrai, restent sans explication valable;
on les constate, mais on ne comprend pas toujours leur raison
d'être véritable. Quelques-uns même, par leur importance,
jettent un peu de trouble dans notre esprit.
Pourquoi, pour ne citer que deux exemples et ne pas sortir
de notre sujet actuel, une espèce donnée est-elle extrêmement
variable tandis qu'une autre vivant de la même façon et exac-
tement dans le même milieu l’est-elle beaucoup moins ou même
pas du tout? N'y a-t-1l là qu’un simple caprice de la nature?
(1) Nous en avons parlé dans notre travail : Etudes Entomologiques. —
Panorpa commuis L. et germanica L. de la Faune française. Variations
dans les taches des ailes (in Z#sec/a, 1913).
Dans ce cas on ne comprend pas pourquoi cette espèce et non
pas l’autre. — D'autre part pourquoi certaines anomalies (on
ne peut dire autrement} affectent-elles des physionomies rap-
pelant ce qui est normal chez des insectes très voisins? Ces
questions et bien d’autres aussi se posent mais restent le plus
souvent sans bonne réponse. Aussi devons-nous, pour l'instant,
nous contenter d'enregistrer minutieusement les faits sans trop
nous aventurer sur le terrain glissant de l'explication. Vouloir,
à l’heure actuelle, malgré les réels progrès de la Science, tout
expliquer, c'est vouloir presque l'impossible.
Mais revenons à notre sujet et laissons de côté pour l'instant
ces considérations générales fort intéressantes.
Nous n'étudierons point ici toutes les anomalies pouvant
frapper le systeme de nervulation chez quelques espèces du
genre Panorpa, mais seulement les plus saillantes et nous
reviendrons, dans un prochain travail, sur l'étude de quel-
ques particularités observées chez les insectes de ce même
genre.
Ces anomalies peuvent d’ailleurs être assez diverses. Tout
d’abord le nombre des nervules n’est pas d’une absolue fixité,
pas plus que leur emplacement. Certaines nervures, presque
toujours simples, sont quelquefois bifides, le contraire pouvant
aussi se produire. Nous avons même vu des nervures faire
complètement défaut ou seulement interrompues... Nous nous
attacherons surtout ici à examiner deux régions principales
de l'aile :
A) La région traversée par les wervures sous-costale et
radiale.
B) Celle traversée par le sec{eur radial et ses divers rameaux,
région que nous pourrions nommer intermédiaire (placée entre
la radiale et la procubitale).
À) Région traversée par Les nervures sous-costale
et radiale.
Nous aurons peu d'anomalies à signaler dans cette région,
mais ce que nous en dirons nous semble présenter un très vif
intérêt. It tout d’abord quelle physionomie affecte-t-elle
d'ordinaire? Il nous semble nécessaire de le dire rapidement.
Dans le genre Panorpa LT. la nervure sous-costale, à l'aile
supérieure, se prolonge jusqu’au ptérostigma et se trouve même
F1G. 1. — Panorpa communis L. G'. Aile supérieure gauche totalement anormale.
noyée dans la tache du même nom (voir figure 2 représentant
des ailes anormales 1l est vrai, mais qui ne le sont pas à ce
point de vue). La nervure radiale avant son extrémité n'est
pas unie par l'intermédiaire d'aucune nervule (ox ramifhcation)
à la cosfale. À l’aile inférieure il n’en est plus ainsi : la sous-
costale s'arrête avant le p'érostigma et la radiale avant sa
terminaison, communique avec la costale par un rameau (Ag. 2).
Tel est l'aspect que présentent les régions sows-costale et
raciale dans le genre Panorpa : il y a une différence très
appréciable entre les deux paires d'ailes.
Or, examinons la figure 1 qui donne le dessin des quatre ailes
d'une Panorpa communis L. Œ capturée à Aiffres (Deux-
Sèvres),
le 13 mai 1913, par M. H. Gelin (l'exemplaire nous a
été généreusement offert par ce dernier; nous l'en remercions
très vivement). On voit immédiatement que si notre insecte est
normal a droite, il ne l’est plus à gauche : de ce côté, en effet,
la nervure sous-costale, à l'aile supérieure, ne va pas jusqu’au
ptérostigma; et, de plus, la radiale est unie avant son extrémité
à la costale. La chose est très nette et on est immédiatement
frappé par cette physionomie étrange. Il faut ajouter aussi que
la forme de cette même aile est bien différente : le bord costal
est longuement et régulièrement convexe de la base à l’extré-
mité et l’apex est plus pointu (nous devons dire qu'en général
les autres ailes dans cet échantillon sont plus pointues) que
d'ordinaire. La tache ptérostigmale affecte également une
forme un peu spéciale. Tout contribue donc à donner à cet
organe un aspect à part, étonnant même. On serait tenté d'y
voir une aile d’une autre espèce placée là pour dérouter l’obser-
vateur.
Et immédiatement des questions se posent. Cette anomalie,
si étrange qu'elle puisse paraître, est-elle véritablement excep-
tionnelle ? Ce facies tout particulier que présente cette seule aile
supérieure gauche de notre Panorpe commune ae nous est-il
pas connu? Ne le pouvons-nous pas rencontrer chez d’autres
espèces d’un groupe très voisin? Et l’anomalie alors qui avait
pu nous sembler une vraie monstruosité, quelque chose d’hété-
roclite, n'est-elle pas alors plus naturelle? Il existe, en effet,
un genre très voisin de Panorpa — genre Aulops créé par
M. Enderlein en 1910 (1), — justement caractérisé par la nervure
(1) Dr Günther ENDERLEIN. — Ueber die Phylogenie und Klassifikation
der Mecopteren unter Berücksichtigung der fossilen Formen (Zoologischer
Anzeiger. 1. Februar 19r0).
2%
mi
sous-costale qui, à l’aile supérieure, ne va pas jusqu’au ptéros-
tigma et par l’union de la costale et de la radiale avant la
terminaison de celle-ci.
Nous ne nous permettrons aucun commentaire; mais n’est-on
pas autorisé vraiment à s'étonner? Et ne pouvons-nous pas
répéter ce que nous disions des le début de ce travail : Pourquoi
certaines anomalies affectent-elles des physionomies rappelant
ce qui est normal chez des insectes très voisins ?
Ce cas que nous avons cru digne d'être signalé est-1l isolé ?
Certes nous ne pensons pas qu'on puisse le rencontrer très
souvent; 1l doit être plutôt rare. Toutefois nous avons trouvé,
en examinant les 373 Panorpes qui ont servi de base à ce
travail, un autre exemplaire sinon identique, du moins très
proche. Il s’agit d’une Panorpa germanica TL. © capturée par
nous-même à Awuré près Æpannes (Deux-Sèvres) le 14 mai
1012; la nervure sous-costale à l'aile supérieure gauche va bien
ici jusqu’au flérostigma (elle est simplement un peu plus courte
que d'ordinaire) mais, malgré tout, la radiale est unie, avant
son extrémité, à la costale. De plus, à l’aile inférieure droite,
la même adiale est jointe, avant sa terminaison, à la cos/ale
par deux nervules (ou ramifications) au lieu d’une seule.
(À suivre).
nd
SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES
Par J.-J. KIEFrFER, Dr. phil. nat., Bitche.
(Suite)
2. — M. philippinensis n. sp.
d Q. Noir ; hanches et pattes roux Jaune, antennes du mâle
roux brun, scape jaune sale, antennes de la femelle noires, à
scape roux, mandibules roussâtres. Tête et thorax brillants et
lisses, à ponctuation superficielle, éparse et peu distincte, tempes
ponctuées densément et grossièrement, dépression frontale pro-
fonde, marginée, deux fois aussi large que sa distance des yeux
(S Q), ceux-ci glabres, plus de trois fois aussi longs que les
joues, réunis aux mandibuies par un sillon; bord postérieur de
la tête presque tronqué. Stape du mâle égalant presque les trois
articles suivants réunis, 3° article deux fois aussi Iong que gros,
4-11 un peu plus longs que gros, 12° plus long que le 11° ; chez
la femelle, les articles 3-6 sont graduellement raccourcis, le 3°
plus de trois fois aussi long que gros, le 5° encore deux fois,
6° à peine plus long que gros, faiblement grossi, les six suivants
forment une massue fusiforme, dont les $ premiers articles sont
transversaux. Mésonotum allongé, sillons parapsidaux diver-
gents en avant. Bord postérieur du scutellum à gros points
alignés. Segment médian à peine découpé en arrière, avec deux
arêtes parallèles et longitudinales, chaque côté du bord posté-
rieur ressortant en forme de dent horizontale. Ailes atteignant
presque l'extrémité du 6° segment (') ou la base du 6° seg-
ment (©), marginale un peu plus longue que la stigmatique,
celle-ci oblique et longue, postmarginale double de la marginale.
Métatarse postérieur plus long que les quatre articles suivants
réunis. Abdomen presque deux fois aussi long que le reste du
corps, graduellement élargi jusqu'à l'extrémité du 4° tergite,
pétiole plus court que le 2° article, 2-4 d’égale longueur, grossiè-
rement striés, comme le 1, 5° et 6° graduellement raccourcis,
déprimés et transversaux (G' ©). — Long. 4-4,5 mm. — Los
Banos.
6° GENRE : HOPLOTELEIA Ashm.
1. Mésonotum avec une arête médiane percur-
rente et deux sillons parapsidaux............ 1. A. carinata.
— Mésonotum avec trois sillons longitudi-
RAR SANS NAER TES. en oies eee Lx
2 TMétanotum ia deux dents 77.2 2. A. philippinensis.
—,Métanotuni-à umerdent2. ces 2020 -rmchnasesre 3. 1. unidens.
1. — H. carinata n. sp.
Q@. Noir, pubescent de blanc; antennes sauf la massue, pattes
sauf les hanches jaunes, mandibules rousses, dessus des articles
antennaires 3-7 assombri. Tête mate, deux fois aussi large que
longue, tronquée en arrière, grossièrement réticulée; impression
frontale profonde, marginée, lisse, deux fois aussi large que
sa distance du bord oculaire, plus de deux fois aussi longue
que large, à bords parallèles; yeux glabres, gros, à peine plus
longs que larges, réunis aux mandibules par une arête, ocelles
postérieurs distants des yeux de plus de leur diamètre, à peine
plus près des yeux que de l’antérieur. Mandibules à trois dents
aiguës. Scape égalant les trois articles suivants réunis, 2° ar-
ticle obconique, un peu plus long que gros, 4° deux fois aussi
long que gros, un peu plus court que le 3°, 3-6 graduellement
raccourcis, 7° subtransversal, plus gros que les précédents mais
moins gros que les cinq suivants qui forment la massue, ceux-ci
aussi longs que gros, sauf le 12° qui est conique et un peu
allongé. Dessus du thorax presque plan; mésonotum mat, trans-
versal, à gros points subtriangulaires et épars, avec une arête
médiane, longitudinale et percurrente, deux sillons parapsi-
daux profonds et larges, en outre un sillon longitudinal près
du bord latéral; scutellum grand et semi-circulaire; méta-
notum à dent bilobée et petite. Pleures ridées grossièrement,
les propleures à 2 arêtes. Ailes hyalines, atteignant à peine
l'extrémité de l’abdomen, nervures jaunes, sous-costale éloignée
du bord, marginale ponctiforme, située en arrière du milieu,
postmarginale presque double de la stigmatique qui est longue,
subperpendiculaire, noueuse au bout. Métatarse postérieur à
peine plus court que les quatre articles suivants réunis. Abdo-
men à peine aussi long que le reste du corps, guère plus mince
aux deux bouts qu'au milieu, mat et pubescent, arrondi en
arrière, tous les tergites fortement transversaux, le 1* plus
court que le 2°, le 3° aussi long que les deux précédents réunis ou
que les quatre suivants réunis, les deux premiers grossièrement
striés en long, à fossettes alignées au bord antérieur, le 3° réti-
culé, les suivants avec une ponctuation dense mais superficielle.
— Long. 4 mm. — Los Banos.
2. — H. philippinensis n. sp. (Ag. 6).
d Q. Noir mat; scape roux brun, pattes jaunes sauf les
hanches, mandibules roux brun. Tête un peu transversale,
tronquée en arrière, réticulée; dépression frontale profonde,
marginée, attei-
gnant presque le
bord oculaire, fine-
ment striée en tra-
vers; VEUX UNIS AUX
mandibules par un
sillon, ocelles pos-
térieurs situés con-
tre les yeux, aussi
distants du bord
occipital que l’un
de l’autre. Second
article antennaire
du mâle petit, 3° un
peu plus long que
gros, 6-II à peine
plus longs que gros, 12° conique. Articles 2 et 3 des antennes
de la femelle un peu plus longs que gros, les suivants trans-
versaux, six derniers formant une massue fusiforme, le dernier
conique. Thorax mat et chagriné, les trois sillons du mésonotum
larges, crénelés; scutellum ponctué grossièrement et densément;
dents du métanotum aiguës et se touchant presque à leur base.
Ailes faiblement teintées, nervures noires, sous-costale éloignée
du bord, stigmatique double de la marginale, oblique, noueuse
au bout, postmarginale triple de la stigmatique. Métatarse
postérieur égalant les trois articles suivant réunis. Abdomen
(S Q) fusiforme, un peu plus long que le reste du corps, deux
premiers tergites un peu transversaux, grossièrement striés en
long, intervalles lisses et brillants, bord antérieur à fossettes
Fig. 6. — 1Loploteleia philippinenstis Kieffer
(gross. 12 diam.).
alignées, le 1° à peine plus court que le 2°, le 3° allongé, égalant
les deux premiers réunis, strié densément et finement, intervalles
mats et chagrinés, 4° plus court que le 2°, à traces de stries,
5° plus court que le 4°, plus long que le 6°, tous deux finement
ponctués; le mâle a encore un 7° segment qui est tronqué en
arrière et muni de deux filets parallèles et plus longs que lui;
chez la femelle, le dernier article ou 6° est triangulaire. —
Long. 2,8-3 mm. — Los Banos.
3. — Hoploteleia unidens n. sp.
d Q. Semblable à À philippinensis, mais le scape est noir,
la partie renflée de tous les fémurs et parfois des tibias posté-
rieurs est brun noir, segment médian à dent unique et aigué,
mésonotum faiblement chagriné, scutellum grossièrement réti-
culé, ailes brunes (O‘) ou presque hyalines (Q). Chez le mâle,
les antennes sont plus courtes que le thorax, à articles à peine
plus longs que gros, tandis que chez À. philippinensis elles
dépassent le thorax et leurs articles sont distinctement plus
longs que gros. Chez la femelle l’abdomen n’est pas, comme
chez H. philippinensis, distinctement plus long que le reste du
corps et le segment anal porte deux appendices filiformes,
parallèles, un peu plus courts que ceux du mâle, tandis que
chez A. philippinensis, la femelle est dépourvue de semblables
appendices. -— Long. 2-2,5 mm. — Los Banos.
(A suivre).
Description de trois nouvelles espèces
du genre GYMNETIS Mac Leay (Col. Cetonidæ)
Par I. POUILLAUDE.
Gymnetis limbolaniata n. sp. (Hg. 7-2). — Nigra surda.
Flava margina elytrorum introrsus laniata. Subter nigra.
Noir mat, avec les élytres bordés d’une bande jaune, à bord
interne déchiqueté.
Tête d'un noir mat passant au noir
brillant sur les bords, dont la ponctuation
est plus dense. Le bord antérieur du cly-
peus est relevé et très légèrement déprimé
en son milieu, bords latéraux retombants ;
angles arrondis. Antennes marron très
foncé.
Pronotum à bords latéraux arrondis
Fig. 1.
faiblement sinués en avant; ponctuation Gymnetis une
n. sp. (Gr. nat.).
très éparse dans les régions latérales,
chaque point portant une soie brillante très petite (visible à
la loupe seulement). La partie supérieure des épimères présente
le même caractère.
Elyires régulièrement et légèrement rétrécis dans la région
postérieure; angles apicaux arrondis; suture relevée dans sa
partie postérieure; angles suturaux un peu saillants, mais non
aigus. Les élytres sont bordés extérieurement d’une bande
jaune; cette bande débute en pointe à un millimètre environ
de la base de l’élytre, s’élargit rapidement dans la direction
du disque; un peu rétrécie ensuite, elle présente un bord interne
irrégulier et déchiqueté souvent accompagné de quelques points
Jaunes, épars sur le fond noir de la région voisine. Aux deux
tiers environ de l’élytre à partir de la base, la bande présente
une saillie interne; son bord est ensuite finement irrégulier,
mais non déchiqueté, jusqu’à la suture. Extérieurement la
bande jaune n’atteint que les bords postérieurs des élytres;
les côtés latéraux sont finement bordés de noir.
Pygidium noir à ponctuation striante horizontale.
Dessous du corps noir mat, sauf l'abdomen et la partie mé-
diane postérieure du thorax jusqu’à la saillie, qui sont brillants.
Saillie mésosternale conique,
à sommet arrondi, verticale
et présentant en avant une
saillie secondaire faible et
arrondie. Des poils noirs gar-
nissent la partie antérieure
du mésosternum, les coxæ et
Fig. 2. fémurs antérieurs, et les tibias
Gymnetis limbotariata n. sp. de profil Re Re
(Gross. : 2 diam.). des autres pattes. Tibias an-
térieurs tridentés.
Cette espèce est surtout caractérisée par la bande jaune des
élytres à bord interne déchiqueté.
Dimensions en millimètres
Longueur, tête et pygidium non compris... 23
Largeurs aux épimères...…. D RE EEE 14,5
*
Deux exemplaires dans la collection R. Oberthür, ex musæo
Van Lansberge, l’un d’eux portant l'indication « Brasilia. »
Gymnetis olivina n. sp. (Ag. 3-4). — Olivacea crassa; elytris
flavo-marginatis. Corpus regulariter posterius coarctatum.
Vert olivâtre avec les élytres bordés d’une bande jaune.
Tête. — Clypeus d'un vert mat olivâtre uniforme sur le
disque et noir brillant vers les bords. Ponctuation des bords
re: AS ER
plus dense que celle du disque et orientée en stries parallèles.
Bord antérieur légèrement sinueux en son milieu et relevé;
bords latéraux rabattus; angles arrondis. Antennes brunes.
Pronotum vert olivâtre présentant des zones plus claires
dans sa partie antérieure; la région médiane postérieure est
d'un vert plus foncé et plus umiforme. Bords latéraux marqués,
sauf vers les angles, d’une très fine ligne brillante.
Epimères de la même teinte que le des-
sus du corps, mais ayant les pointes dis-
tales d’un noir brillant.
Elytres paraissant, en vue d'ensemble,
peu sinués sur les côtés, régulièrement et
nettement rétrécis vers l'arrière. Saillies
apicales bien marquées. Suture saillante
dans sa moitié postérieure; les angles su- -
Fig. 3.
Gymnetis olivina
n. sp. (Gr. nat.).
turaux prolongés chacun en une petite
dent arrondie. Les élytres sont bordés ex-
térieurement d'une bande jaune qui débute à la base de chaque
élytre, prend contact avec le bord dans la première moitié de
l'échancrure latérale, s'élargit un peu vers les deux tiers de
l'élytre et se termine à la suture après s'être amincie d’une
manière à peine sensible. Une fine ligne noire parcourt le bord
latéral depuis l'épaule jusqu'à
l'angle apical. De fines soies
fauves bordent l’élytre et sont
bien visibles dans l’échancrure
latérale.
Fig. 4. LE RROT - A /
A Rs ain Pygidium gris verdâtre foncé
oem) à ponctuation striée noire.
Dessous du corps gris verdâtre mat, sauf la partie antérieure
médiane du prothorax, la pointe de la saillie mésosternale, les
articulations et les tarses qui sont noirs. Les poils sont d'un
brun foncé souvent plus clairs vers leurs pointes. Saillie méso-
sternale verticale, arrondie en avant et au sommet et portant
mn. or
une petite saillie antérieure arrondis; au-dessus de cette saillie
secondaire la paroi mésosternale, vue de profil, paraît fortement
concave. Fibias antérieurs tridentés.
Dimensions en millimètres
Type Autre
+ exemplaire
Longueur, tête et pygidium non compris. 21 24
L'arseur ax" Épiméress Le ie esse ane 13,5 15,5
Type provenant de la Nouvelle-Grenade, Etat Cundina-
marca, Cananche (M. de Mathan, 1° sem. 1900) et un exem-
plaire de Canoas, Colombie, ex musæo Steinheil : tous deux
dans la collection de M. R. Oberthür.
Gymnetis ecuadorensis n. sp. (Ag. 5-6) — Nigra subviri-
dans. Elytra auguste flavo-cincta, laminis
ad suturales angulos coarctatis.
D'un noir mat paraissant un peu ver-
dâtre sous un certain éclairement ; avec les
élytres bordés d’une étroite bande Jaune
rétrécie vers les angles suturaux.
Tête. — Clypeus carré à bord antérieur
4 e LA \ LA A y
relevé non sinué et très légèrement arrondi.
Bords latéraux rabattus. Angles bien : x
Fig. 5.
Gymnetis ecuadorensis
n. sp. (Gr. nat.),
arrondis. Région centrale du disque con-
vexe. Ponctuation éparse, mais plus dense
dans les régions marginales. Antennes marron.
l’ronotum de teinte uni-
forme présentant une ponc-
tuation très éparse et seule-
ment dans les régions des
angles, la ponctuation des
PE angles postérieurs étant en-
19. 0.
core plus clairsemée que celle
Gymnetis ecuadorensis de profil
(Gross. : 2 diam.). des angles antérieurs. Bords
latéraux marqués d’une fine ligne brillante.
Se j'dis
Elyfres nettement rétrécis et régulièrement arrondis pos-
térieurement. Suture fortement saillante dans la région déclive
de l’élytre; les angles suturaux bien marqués, mais à pointe
mousse. Une côte longitudinale rejoint le calus apical nette-
ment saiilant. Chaque élytre est bordé extérieurement par une
étroite bande jaune qui s’amincit sur le bord postérieur vers
l'angle sutural. La partie latérale de cette bande présente une
fine ligne noire qui n'atteint ni la base de l’élytre, ni l’angle
apical. Bords latéraux cihés de noir.
Pygidium densément ponctué.
Dessous du corps noir. Saillie mésosternale forte, verticale, à
sommet arrondi avec une saillie antérieure grosse et arrondie.
La région mésosternale supérieure à la saillie est presque ver-
ticale. Poils noirs à la base, partiellement décolorés au sommet.
Tibias antérieurs tridentés.
Dimensions en millimètres :
Longueur, tête et pygidium non compris... 24
RARE) ÉDIIÉE SM. M... 2 eee chueenes 14,5
Type provenant de Salidero, Equateur N.-W.,, et un exem-
plaire de Chimbo, Equateur (M. de Mathan, 1892) : Collec-
tion de M. R. Oberthür.
I. POUILLAUDE.
ENTOMOLOGIE RÉTROSPECTIVE
LES VIEUX AUTFELRS""
HISTOIRE GÉNÉRALE DES INSECTES (Fin) Q)
Par Jean SWAMMERDAM.
La petite () Z7ompe, qui dans la #ymphe dorée, sont situées
entre les jambes, et étenduës de long : au lieu que sous la peau
de la chenille IV. on les trouve quelques petites parties, qui sont
étenduës, et placées au dessous du bec, ou elles sont pliées en-
semble d’une maniere admirable.
Enfin la partie Inferieure du corps, qui dans le papillon A.
ou B. qui au nombre V. a la forme de #ymphe dorée, est res-
serrée et ramassée ensemble, paroit toute étenduë sous la peau
de la cZenille IV. Et c’est là proprement cette partie, qui dans
la chenille III. semble former tout le corps du papillon.
Or comme il ne suffit pas d’avoir fait la découverte et la
description de tous ces mystéres de la nature, nous nous sentons
obligez d'enseigner ici l’art et la maniere, dont nous nous
sommes servis pour faire nos experiences : car il est certain
que les parties de ces animaux sont si tendres et si fluides dans
le commencement, que lorsqu'on vient à couper la membrane,
dont ils sont revêtus ils se confondent et se deplacent, facile-
ment, à moins que celui qui fait cette incision, ne soit consummé
dans ces sortes d’operations.
S1 nous voulons donc considerer commodément et à la situa-
tion des membres du papillon A. ou B. lorsqu'il est encore
renfermé dans la cZenille IV. il faut trouver le moïen de les
endurcir; et pour cet effet, lorsque cette cZenille est sur le point
de se changer, ou bien de se dépoüiller, il ne faut que l’enfermer
(1) Voir Znsecta, 14, p. 23.
(b) Probiscis.
(b) Formica mater.
TMS VU ec
dans une bouteille remplie d’une moitié de lie de vin et de lie
de vinaigre. Car alors la chenille meurt incontinent dans cette
liqueur, et ses membres se durcissent en même temps : si bien
que quelques jours apres nous pouvons découvrir fort distinc-
tement dans la chenille la situation des membres du papillon,
et la maniere, dont 1ls sont pliez ensemble.
Mais pour exposer ceci avec plus de netteté, nous faisons voir
à la lettre C. toutes les parties du papillon A. ou B. ou de la
(@) xymphe dorée V. Et nous les representons là comme courbées
en dehors et hors de leur situation naturelle. Nous faisons voir
proche de la tête, deux cornes; un peu plus bas nous dépeignons
les deux ailes qui sont situées aux côtez, tout prês de la un
peu au dessus on voit les quatre pieds du papillon, et entre les
jambes et les ailes on découvre la petite trompe, qui paroît
fort étenduë.
Nous representons encore à la lettre D. (ou nous faisons voir
la peau exterieure du papillon A. ou B. ou bien de la nymphe
V.) toutes les mêmes parties. Et c’est alors que nous voyons
l'animal dépoüillé des membranes, qui se cachoïent à nos yeux,
et revêtu d’un habit, qu’il ne quitte qu'avec la vie.
Il faut remarquer qu’il ne faut pas moins d’art ou d’indus-
trie pour dépoüiller le papillon A. ou B. de sa derniere mem-
brane, que lorsque ayant quitté la peau de la chenille IV. il a
pris la forme de la #ymphe dorée marquée à la lettre E. Mais
parceque nous avons dessein de finir au plûtôt nous exposerons
ici en peu de mots l’ordre que la nature observe dans tout ces
changemens, et la maniére, dont les membres du papillon
croissent, et poussent, pour ainsi dire, leurs boutons.
Pour cet effet nous representons à la lettre E. le papillon A.
ou B. immediatement apres qu’il a pris la forme de la #ymphe
dorée E. ou bien apres qu'il s’est dépoüillé de sa peau pour la
derniere fois. Et nous reconnoissons certainement l'instant de
ce changement, quand nous voyons paroître au travers de la
(a) CArysalis ou Aurelia.
derniere peau les taches noires, dans les ailes des papillons
G. H. VI. comme nous avons representé sur l'aile droite de la
nymphe E.
Lorsque les membres du papillon sont devenus plus fermes
et plus forts à cause des humeurs, qui se sont dissipées par
insensible transpiration, et qu’au lieu qu'ils étoient auparavant
fluides comme de l’eau, ils se sont rendus si roides qu'ils sont
capables, pour lors, de forcer et de faire crever la peau où ils
étoient renfermez : alors ses membres venans à se mouvoir,
font crever sa membrane exterieure en trois ou quatre endroits
differants, et décollent ou desunissent les membres qui étoient
collez ensemble; ainsi que nous faisons voir fort distinctement
à la lettre F. si bien que par là les forces du papillon s'étans
augmentées, il se depoüille de sa derniere peau F.et prend enfin
la forme que nous avons representée à la lettre G.
Mais avant que de passer plus outre, nous ferons remarquer
ici, que nous avons fait voir les ailes du papillon selon trois
grandeurs differentes. Tellement qu'au ombre III. on les voit
fort petites, au #ombre IV. beaucoup plus grandes. Et enfin
nous les representons au nombre V. lorsqu'elles sont parvenuës
à leur juste grandeur.
Apres que le papillon s’est défait de la peau, qui empêchoit
ses ailes de s’etendre, nous voyons ensuite qu’elles croissent et
s'étendent à vuë d'œil par le moïen des humeurs, qui s’y sont
insinuées, comme nous faisons voir fort distinctement à la lettre
H. jusqu’a ce qu’enfin elles soient toutes formées, comme nous
les representons au nombre VI.
Lorsqu'on coupe une partie de ces ailes dans le temps qu’elles
poussent et s'étendent; alors on voit sortir des veines l’humi-
dité qui les faisoit croître : mais d’abord qu’elles ont atteint
leur perfection et leur juste grandeur, il n’en sort plus alors la
moindre humidité, quand même on les couperoit en divérs
endroits.
Les veines des ailes, qui sont comme autant de canaux, qui
y répand l’humeur qui les fait croître, sont aussi perceptibles,
ROAD
dans le papillon A. ou B, comme dans celui du nombre VI. Et
il faut remarquer que même dans la chenille du nombre III. ces
veines sont déja visibles, et qu'elles croissent conjointement
avec l’animal sous la peau, qui les couvre.
Or si nôtre Dieu, nous donne le temps, nous ferons voir dans
nos experiences particulieres, comment ces ailes se déployent :
Ensuite comment toutes leurs couleurs s'étendent et se changent
par le mouvement; et nous exposerons encore, outre cela, une
infinité de curiositez. Le tout à l'honneur et à la gloire du Tout
puissant.
À Dieu tout bon et tout sage, dont on connoît Les vertus invi-
sibles qu'il a employées dans la creation du monde, en consi-
derant ses creatures, qui nous representent clair comme le
jour sa puissance éternelle et sa divinité. À ce grand Dieu,
disje, soit loïange honneur et gloire aux siecles des siecles.
Amen.
FIN.
La Comparaison Generale, et le Raport qu’il y à entre les Changements
ou l’Accroissement des Parties et des Membres, tant des Oc1,,:, des
l'ers, des Nymphes et des Insectes en General, que des Animaux qui
ont du Sang, et des Plantes en Particulier.
TAB. VII.
Le Premier Ordre.
I. Le Poux qui est en
sa première peau ou
menbrane, où il por-
te le nom de Zente.
II. Laditte Peau ou
mambrane dont ïül
s’est dépoüllé.
III. Le Poux sans sa
Peau.
IV. Le Poux qui est
acru en grandeur.
V. Le Poux qui a pris
la forme de Wy»-
phe-animal.
VI. Le Poux comme il
est parvenu à la juste
grandeur, & capable
pour la Procréation.
TAB VITE
Le Deuxjéme Ordre.
I. Le Ver de la Mor-
delle comme il est en
sa première Peau, ou
il porte le nom d’un
Oeuf.
IT. Laditte Peau dont
elle s’est dépouillée.
III. Le Ver de la Hor-
delle sans peau.
IV. Le Ver de la Mor-
delle, qui est accru
en grandeur.
V. Le Ver de la Mor-
delle qui a pris la
forme d’une Wym-
phe-V'er.
VI. La Mordelle étant
parvenue à sa juste
grandeur, & capable
pour la Procréation.
Tag. IX.
Le Troisjéme Ordre.
En sa Premiere manière.
I. Le Ver d’une Four-
my dans sa premiere
Peau, ou il porte le
nom d’un Oeuf.
IT. La ditte Peau dont
il s’est dépouillé.
III. Le Ver de la Four-
my sans Peau.
IV. Le Ver de la Four-
my qui est accru en
grandeur.
V. Le Ver de la Four-
my qui a pris la for-
me d’une Wymphe.
VI. La Fourmy étant
parvenue à sa juste
grandeur, & capable
pour la Procréation.
TAB. X.
Le Troisjéme Ordre.
En sa deuxjeme maniere.
I. La CAhenille d’un
Papillon de Nuit en
sa premiere #embra-
ne ou Peau, où elle
porte le nom d’un
Oeuf.
II. La ditte membrane
ou peau dont elle
s’est dépouillée.
III. La Chenille d’un
Papillon de. Nuict
sans Peau.
IV. La Chenille d’un
Papillon de nuict qui
est accruë en gran-
deur.
V. La Chenille d’un
Papillon de nuict qui
a prise la forme
d'une Wymphe Do-
rée.
Niere-Papilionode
nuict, parvenu à sa
juste grandeur, &
capable pour la Pro-
création.
TAB"
Le Quatriéme Ordre.
I. Le Ver d’une Mou-
che en sa premiére
Peau, où il porte le
nom d’un Oeuf.
IT Ta ditte Pezz ou
membrane dont ïül
s’est dépoüillé.
III. Le Ver d’une Mou-
che sans peau.
IV. Le Ver d’une Mou-
che qui est acru en
grandeur,
V. Le Ver d’une Mou-
che qui a pris la for-
me d’une Wymphe-
Vermiforme.
VI. La Mouche parve-
nuë à sa juste gran-
deur, & capable pour
la Procréation.
TAB. XII.
La Grenouille.
I. Le Ver de la Gre-
nouille en sa pre-
MUETENNpEAU OU
porte le nom d’un
Oeuf.
IT. La ditte Peau où
membrane dont elle
s’est dépoüillée.
III. Le Ver de la Gre-
noûüille sans peau.
IV. Le Ver de la Gre-
nouille qui est accru
en grandeur.
V. Le Ver d’une Gre-
nouille qui a pris la
forme d’une Wym-
phe-Grenoüille.
VI. La Grenoüille par-
venuëê à sa juste
grandeur, & capable
pour la Procréation.
Tag. XIII.
lOeillet.
I, Le /etton de l’Oeil-
let en sa premiére
membrane ou Peau
où il porte le nom de
semence.
IT. La ditte Peau dont
il s’est dépouillé.
III. Le/etton de l’'Oeil-
let sans la Peau.
IV. Le /etton de l'Oeil-
let qui est accru en
grandeur.
V. Le /etton de l’Oeil-
let ayant pris la for-
me d’un Bouton ou
celle d’une Wymphe.
VI. Z’Oeillet parvenuë
à sa juste grandeur,
& devenuë capable à
former la semence.
Le Gérant,
F. GUITEL.
ae wi mots hp
Sommaire du Numéro 33 d'INSECTA
Pages
Entomologie générale :
D: Vaïllard. — Destruction des Mouches (suite)...................,,........... 549
Oberthür (R.) et Houlbert (G.). — Faune analytique illustrée des Luca-
MERE MOIS) .:h0 in cudaumahe s ve ose a notre 2 e IAE MR ne 6 2280 na 307
Lacroix (J.). — ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES. — Quelques anomalies chez les
RAT 0 RS ES SO OEM Ca ne COUR - - - P/901
Kieffer (J.-J. — Serphides des Iles Philippines (sw/e)..................... 307
Pouillaude (1). — Description des trois nouvelles espèces du genre Gymmelis ’
Macileay (Col 1CetomAe) TC re CE EE Pre 911
Entomologie rétrospective :
« Les Vieux Auteurs » : Histoire générale des Insectes, par I. Swau-
MÉRDAM (HU) ee Rec nncdende attenante nat a eee cenesecce ne ose e rc eee 0 310
Echanges et rédaction d'INSECTA
qe _ _ _—_—
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Socittés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECTA
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
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France Shin Rene ne roeiee ASP CIE 18! »
Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
En Numéro! d'nSecta.. nr ee 1:60
———————————— 44 —_ —_—
Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
X
TROISIÈME ANNÉE OCTOBRE 1913 | NUMÉRO 34
INSECTA
Revue lllustrée d'Entomologie
Sa en LR ET
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes .
À
IMPRIMERIE OBERTHUR, RENNES
MOArs
— 381 —
ÉPCANIDESS DE" JAVA
R. OBERTHÜR et C. HOULBERT.
(Suite)
6° GENRE : METOPODONTUS Hope.
(Catalogue of the Lucanoïid Coleoptera, 1845, p. 20).
Les insectes rangés jusqu'ici dans le genre Me/opodontus
présentent une très grande diversité de formes et de colo-
ration chez les spécimens de différentes tailles. Un caractère
passablement fixe, mais qui n’est malheureusement bien visible
que dans les formes #ajor et maximus des mâles, s’observe
à la partie supérieure de l’épicrane où se voient toujours
nettement deux tubercules ou deux carènes; dans les formes
medius et minor, ce caractère s’atténue considérablement ; 1l
manque même quelquefois tout à fait.
Il n’est pas dans notre intention de bouleverser la nomen-
clature; néanmoins 1l serait grandement utile de reviser le
genre Metopodontus et de fixer ses caractères d’une façon
précise.
Elytres et pronotum glabres, de couleur can-
\ néllelou-dun. jaune:ochracé cer. 2
Elytres et pronotum velus, d'aspect grisâtre
MÉROUEDEURTCEROEÉ ne seerab re Mesadaidue does 2 à M. sericeus.
Pronotum de couleur uniforme, sans tache ni
bande sombre en son milieu...….................. M. cinnamomeus.
A De
| Pronotum avec une tache médiane sombre,
posctiiorme ou allonpée:. trs Nate. 3
Pronotum avec trois points noirs placés trans-
versalement, l’un au milieu ovale ou losan-
3 rique: les deux autres sur les cotés, 7: M. preangerensis,
Pronotum avec une bande longitudinale
sombre dans toute sa longueur................…. M. Mohnikeiï.
INSECTA, Octobre 1913.
29
— 382 —
*, Epicrane bituberculé, ou déprimé et alors sans carènes
saillantes. S.-g. METOPODONTUS s. str.
7. M. cinnamomeus Guér., Zconogr. du Règne anim., 1843,
p. 108 (Ag. 32-34). — Insectes peu brillants, de taille extrême-
ment variable [22 (O' wznor) à 68 millim. (S ajor); ©, 22-
25 millim.|, couleur cannelle, avec les élytres bordés, de toutes
parts, par une très fine raie brune; tête
et pronotum plus sombres; antennes,
genoux et tarses noirs; joues arrondies,
obtuses.
d, front binoduleux (© major et
medius inerme, S #inor); mandibules
allongées, dentées en dedans (S'#1n07)
ou seulement vers l’apex (© #1ajor et
medius).
©, front sans aucune nodosité ; man-
dibules courtes.
Mäles (fig. 32). — Tête plus large
en avant qu’en arrière, d’un brun rou-
geatre très sombre, déprimée en avant
et faiblement sillonnée en dessus dans
le sens de la longueur; au bord de la
déclivité frontale se voient deux tuber-
cules obtus qui ne sont bien développés
que dans les grands mâles (ils dispa-
Mig. 82. — Metopodontus cin. Taissent chez les C' #inor et mInIMUS) ;
namomeus Guér., major, ]abre pentagonal excavé en dessus et
grandeur naturelle (Coll. - =
R. Oberthür). rabattu entre les mandibules, simple-
ment arrondi chez les petits mâles. Les
angles antérieurs coupés obliquement avec la pointe externe
de la troncature très saillante en avant des yeux; canthus très
fins, entamant à peine la moitié antérieure des yeux; disque
céphalique finement granulé.
Mandibules plus longues que la tête et le pronotum réunis
(S major et medius), courbées, aussitôt après la base vers le
bas et vers le dedans; un peu au delà du milieu, sur le bord
interne, existe une forte dent noire et, avant le sommet, trois
autres petites dents obliques; les mandibules sont lisses, très
309 —
brillantes, sauf à la base où clles sont finement granulées. Chez
les petits mâles, les mandibules ont la forme de faux et sont
crénelées à la base.
Pronotum rectangulaire, gra-
nulé et très faiblement iMmpies—, =
sionné en son milieu; ses côtés
sont parallèles et il existe, près
des angles postérieurs, une tache
noire arrondie. Ecusson brun très
brillant, finement ponctué.
Elytres en ovale allongé, d’un
brun cannelle plus ou moins clair,
très finement chagrinés dans
toute leur étendue: bord hori-
zontal des élytres et suture noirs.
Dessous du corps d’un brun
châtain sombre : segments abdo-
minaux avec leur bordure posté-
rieure noire; menton trapézoïidal
échancré en avant et granulé.
Pattes couleur cannelle, avec Fig: 35:
les cuisses en dessous, les ge-
Metopodontus cinnamomeus Guér.,
OO intermedius et medius,
noux, les dents des tibias anté- grand. nat. (Coll. R. Oberthür),
rieurs et les tarses noirs
Femelle (fig 32).
— Coloration, en général, un peu plus
sombre que chez les mâles; tête grossièrement ponctuée sur-
Fig. 34. — Metopodontus
cinnamomeus Guér. Deux
® ® grand. nat. (Coll.
R. Oberthür),
tout en avant; pronotum et élytres plus
finement ponctués et presque lisses; su-
ture largement rembrunie: menton glabre
très rugueux; tibias antérieurs inermes à
leur bord externe, avec une seule épine
noire, mobile à leur extrémité.
OBSERV.— L'’armature des mandibules
est très variable dans cette espèce; chez
certains mâles #7edius et inlermedius, on
observe quelquefois trois ou quatre dents
serrées sur un élargissement de la base
qui n’existe pas chez tous les individus. N’était l’ensemble
-
= 384 rs
de tous les autres caractères, on serait presque tenté de voir là
l'indication d’une autre espèce.
PROVENANCE : Java, d’après Guérin-Méneville, sans autre
indication (/cono graphie du Règne animal, 1843, p. 108). Les
exemplaires de la collection KR. Oberthür proviennent de
diverses régions : Java occidental, Buitenzorg (Var Lans-
berge); Java, sans autre indication (E£d. Brown); Java oriental,
Mont Ardjoeno (Van Lansberge); Java occidental, Penga-
lengan (/7. Fruhstorfer); Toegoe, Mont Ocker, Monts Kawie,
Gounod Gedeh, Dessa Tjibogo (Ledru, 1806-08).
OBSERV. — À partir de 1896, Fruhstorfer avait distribué,
dans diverses collections, sous le nom de Metopodontus ja-
vanus, une forme soi-disant nouvelle, qui ne fut, 1l est vrai,
Jamais décrite, mais qu’un certain nombre d’entomologistes
avaient néanmoins acceptée.
Il nous à paru indispensable de fixer une fois pour toutes
la valeur taxinomique de cette espèce. Nous en avons fait, dans
ce but, une étude approfondie et nous en donnons ici une des-
cription détaillée afin de bien montrer que ses caractères
concordent, en tout point, avec ceux que présentent certains
développements du cnnamomeus.
Insectes petits ou de taille moyenne; © #edius et minor,
18 à 27 millim. (Ag. 35); la coloration d'ensemble est le rouge
ferrugineux et la forme générale est tout à fait celle de
M. cinnamomeus,; pronotum et élytres ponctués, assez brillants ;
antennes et tarses noirs; genoux et articulations coxales rem-
brunis; Joues arrondies.
Front déprimé et granuleux chez les G'; mandibules à peine
plus longues que la tête (O' 7edius) ou un peu plus courtes
(O' minor).
Mäle (fig. 35). — Tête rectangulaire, à peine plus large
en avant qu’en arrière, déprimée avec quelquefois un léger .
sillon s'étendant jusqu’à la région occipitale; pas de tubercules
frontaux et les carènes qui bordent la dépression épicranienne
sont très peu prononcées, quelquefois nulles (O' nor). Labre
soudé à l’épistome et arrondi en avant, rabattu obliquement
entre les mandibules. Angles céphaliques antérieurs peu
obliques et légèrement échancrés, avec la pointe externe de la
troncature très saillante en avant des yeux et un tubercule
noir en face de l’échancrure. Canthus peu saillants, s'étendant
environ Jusqu'à la moitié des yeux. Disque céphalique granulé
et mat en avant, dans la partie déchive de la dépression fron-
tale; lisse et simplement ponctué en arrière et dans la région
occipitale.
Mandibules courtes, à peine plus longues que la tête
(S medius), coudées à la base, presque droites ensuite jusqu’à
leur pointe qui est obtuse et peu développée; leur bord interne,
lamelleux, porte trois à six
tubercules arrondis; il reste
quelquefois presque entier
chez certains petits mâles; les
mandibules sont ponctuées en
dessus.
Pronotum rectangulaire,
ntnesaléberement-rétrécien
avant, lisse, assez brillant,
DETTES Fig. 35. — Metopodontus javanus Fruhst,
finement et réguhèrement (=cinnamomeus Guér.)
ponctué; portant une fine bor- Trois So minor et minimus
grand. nat. (Coll. R. Oberthür).
dure sombre sur tout son
pourtour et une tache noire réniforme de chaque côté, près de
ses angles postérieurs. Ecusson brun, en ogive surbaissé et
ponctué en son milieu.
Elytres en ovale allongé, d’un brun ferrugineux uniforme
et un peu plus mats que le pronotum, finement mais densément
ponctués dans toute leur étendue; bord horizontal des élytres
très fin et noir; suture plus ou moins rembrunie avec une
bordure suturale plane et relativement brillante.
Dessous du corps d’un brun châtain uniforme; segments
abdominaux indistinctement teintés de noir à leur bord pos-
térieur; menton semicirculaire glabre, grossièrement ponctué;
saillie prosternale conique, dirigée obliquement vers l’arrière.
Pattes de couleur plus claire avec seulement la base des
cuisses, les genoux et les tarses noirs; tarses antérieurs portant
à leur bord externe de nombreuses dents très inégales.
== 386 =
En somme, l’insecte distribué par Frühstorfer ne se distin-
guerait de We/opodontus cinnamomeus que par sa taille (il ne
s’agissait que des formes priodontes), par l’ornementation de
la tête et du pronotum qui, étant ponctués et non granulés,
sont par suite plus brillants; enfin, par l’armature externe des
tibias antérieurs où l’on voit des dents obtuses plus nom-
breuses et plus irrégulières que dans l’espèce précédente.
Ces différences, 1l faut bien le dire, sont extrêmement légères
et ne portent sur aucun caractère essentiel ; nous retrouvons les
mêmes variations dans tous les petits développement du
cinnamomeus,; mais nous avons pu pousser nos investigations
encore plus loin. |
Depuis cette époque, en effet, M. René Oberthür a reçu, par
d’autres voies et des mêmes localités, de nombreux échan-
tillons du cnramomeus et du soi-disant javanus; il y avait,
dans ces envois, toutes les formes représentatives de l’espèce,
depuis les plus petites jusqu'aux plus grandes; nous avons
pu ainsi constater leur identité absolue.
Dès lors 1l n’y a plus lieu de conserver le Mer. javanus de
Fruhstorfer dans la nomenclature : les exemplaires qui ont
été distribués sous ce nom n'étant autre chose que des formes
minor e/ medius du cinnamomens.
(A suivre).
SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES
Par J.-J. KiEFFER, Dr. phil. nat., Bitche.
(Suite)
7° GENRE : CAMPTOTELEIA n. £.
Veux glabres et subcirculaires. Antennes de 12 articles, fili-
formes chez le mâle, avec une massue de six articles chez la
femelle. Thorax faiblement convexe, pronotum non visible
d'en haut; mésonotum avec une arête médiane, longitudinale et
percurrente et deux sillons parapsidaux ; scutellum transversal,
arrondi en arrière, traversé par une arête médiane longitudi-
nale; métanotum à une dent ou deux dents très rapprochées ;
segment médian divisé par une incision anguleuse. Sous-costale
éloignée du bord et arquée, marginale ponctiforme ou presque
ponctiforme, postmarginale nulle, stigmatique longue. Abdo-
men déprimé, un peu plus long que le reste du corps, de 7 seg-
ments chez le mâle, de 6 chez la femelle, graduellement aminci
en arrière, tous les segments transversaux, les trois premiers
subégaux ou le second le plus long.
1. Front sans impression mais avec un espace lisse, 1, C. carinata.
— Front avec une impression profonde et marginée. 2. C. excavata.
1. — C. carinata n. sp.
©. Noir; antennes brun noir, sauf la massue, hanches et
pattes jaunes. Tête un peu transversale, grossièrement ponctuée
en dé; occiput graduellement déclive et arrondi en arrière;
front sans impression mais avec un espace lisse, peu large et
bordé supérieurement par une arête arquée; yeux réunis aux
mandibules par un profond sillon, deux rides transversales, en
arrière des ocelles, rejoignent les yeux qu'ils contournent en
arrière. Article 3° des antennes deux fois aussi long que gros,
4° et 5° pas plus longs que gros, 6° un peu grossi et transversal,
les six suivants forment une massue fusiforme, à articles trans-
versaux sauf le dernier. Mésonotum et scutellum brillants, à
ponctuation superficielle et peu dense, sillons parapsidaux
convergents en arrière; métanotum à fossettes alignées trans-
versalement, les deux dents aiguës et se touchant presque à leur
base. Propleures à gros points, mésopleures striées en long.
Ailes atteignant l'extrémité de l'abdomen, marginale subponc-
tiforme, stigmatique oblique. Métatarse postérieur égalant les
trois articles suivants réunis. Abdomen de moitié plus long que
le reste du corps, faiblement et graduellement rétréci en arrière,
à six segments transversaux, les cinq premiers striés densément
en long, le 2° et le 3° en outre avec des rides transversales, par
suite réticulés, le 2° plus long que le 3° qui est un peu plus long
que le 1°”, 3-6 graduellement raccourcis, le 6° chagriné. —.
Long. 3,8 mm. — [os Banos.
2. — C. excavata n. sp.
d. Noir mat; scape, hanches et pattes jaunes. Tête transver-
sale, fortement réticulée, ridée transversalement entre les ocelles
et l’impressicn frontale, celle-c1 profonde, lisse, marginée, attei-
gnant presque le bord des yeux, pas deux fois aussi longue que
large; yeux reliés aux mandibules par un sillon. Scape égalant
les deux articles suivants réumis, 2° article petit et pas plus long
que gros, 3° deux fois aussi long que gros, 4° plus court que
le 3°, 2-4 plus étroits que les suivants, 5° plus gros que le 4°,
aussi gros que long, proéminent en dent latéralement, 5-11
d'égale longueur, 12° conique, tous pubescents. Thorax comme
chez le précédent, sauf que la dent du métanotum est obtuse
et entière. Ailes brunes, atteignant l'extrémité du 5° tergite;
marginale ponctiforme, stigmatique peu oblique, noueuse au
bout. Abdomen graduellement et fortement rétréci en arrière,
d'un tiers plus long que le reste du corps, les trois premiers
tergites subégaux, faiblement transversaux, striés fortement,
le second strié encore transversalement et par suite réticulé, les
quatre suivants plus faiblement striés, le 7° tronqué et sans
appendices. — Long. 3,8 mm. — Los Banos.
8° GENRE : CHRESTOTELEIA n £g.
Veux glabres. Antennes de 12 articles, filiformes chez le
mâle, avec une massue de six articles chez la femelle. Thorax
inerme, assez fortement convexe, avec deux sillons parapsidaux.
Re
Scutellum semicirculaire, bord antérieur avec de courtes arêtes
formant une ligne transversale de fossettes. Segment médian
situé plus bas que le scutellum, découpé en deux lobes jusqu’au
bord antérieur; propleures avec deux arêtes. Nervure sous-
costale distante du bord; stigmatique longue, située au milieu
du bord, marginale de moitié plus longue que la stigmatique,
postmarginale nulle. Abdomen fusiforme, presque deux fois
aussi long que le reste du corps, chez le mâle de 7 segments
dont le dernier est tronqué et sans appendices, chez la femelle
de 6 segments dont le dernier est triangulaire, 3° tergite le plus
long, un peu plus long que large, les autres transversaux, sauf
le 4°, base du 2° tergite avec un espace ellipsoïdal, transversal,
convexe, bordé postérieurement de fossettes alignées. Le type
est
I. — C. Bakeri n. sp.
O Q. Noir; scape, hanches et pattes roux clair. Tête un peu
transversale, mate, non tronquée mais graduellement arrondie
en arrière, à ponctuation grosse et assez dense; impression
frontale peu profonde, large, non marginée; yeux réunis aux
mandibules par un sillon, ocelles postérieurs touchant presque
les yeux. Scape égalant les trois articles suivants réunis; chez
le mâle, le 3° article est étroit et deux fois aussi long que gros,
4-11 pas plus longs que gros, 12° un peu allongé; chez la
femelle, le 2° article est égal au 4°, le 3° étroit et trois fois aussi
long que gros, 4° presque deux fois aussi long que gros, 5° un
peu plus long que gros, 6° aussi gros que long, 7-12 formant
une massue fusiforme, transversaux sauf le 12°. Pronotum non
visible d'en haut; mésonotum brillant, avec une ponctuation
éparse et fine, sillons parapsidaux divergents en avant: méta-
notum à gros points alignés transversalement; pleures ridées.
Ailes un peu enfumées, dépassant à peine le 4° tergite, nervures
brun noir. Métatarse postérieur un peu plus long que les trois
articles suivants réunis. Les cinq premiers tergites fortement
striés en long, sans fossettes à leur base, les deux premiers
d'égale longueur, un peu transversaux, 4° à peine plus court
que le 3°, les trois ou quatre derniers graduellement raccourcis,
le 6° pointillé. — Long. 4,5 mm. — Los Banos.
0° GENRE : XENOTELEIA nn. g.
Tête graduellement déclive en arrière où elle est profondé-
ment découpée en arc, vue d'en haut aussi longue que large,
vue de côté plus longue que haute, les tempes étant prolongées
en arrière dans leur milieu. Veux glabres. Antennes de 12 ar-
ticles, dont les six derniers forment une massue chez la femelle.
Thorax presque plan dorsalement; pronotum non visible d’en
haut; mésonotum graduellement rétréci et arrondi en avant,
au moins aussi long que large, avec deux sillons parapsidaux;
scutellum transversal, arrondi en arrière; métanotum inerme;
segment médian divisé par une incision aiguë qui atteint pres-
que le bord antérieur. Sous-costale éloignée du bord, marginale
subponctiforme, stigmatique longue, postmarginale nulle. Ab-
domen fusiforme, déprimé, composé de six segments tous plus
longs que larges. Le type est :
1. — X. flavipennis n. sp.
Q. Noir; antennes sauf la radicule et la massue, hanches
et pattes roux jaune. Tête ridée et à ponctuation grosse et
dense ; yeux reliés aux mandibules par un profond sillon, ocelles
postérieurs touchant presque le bord oculaire. Radicule droite,
égalant la moitié de la longueur du scape, celui-ci égale à peine
les. deux articles suivants réunis, article 3° à peine plus long
que le 2°, deux fois aussi long que gros, 4° et 5° un peu plus
longs que gros, 6° brun, un peu transversal, faiblement grossi,
les six suivants formant une massue fusiforme, transversaux
sauf le dernier. Mésonotum brillant, lisse, avec une ponctuation
faible et peu dense, les sillons parapsidaux convergents en
arrière. Bord antérieur du scutellum à gros points alignés trans-
versalement. Pleures grossièrement striées en long, propleures
avec deux arêtes. Aïles Jaunâtres, atteignant le nulieu du 5° ter-
gite, nervures Jaunes, stigmatique oblique, noueuse au bout.
Abdomen strié en long, sans fossettes, second tergite de moitié
plus long que le premier et plus large, 3° égal au 2°, 4-6 gra-
duellement plus étroits, 6° triangulaire et seulement chagriné.
— Long. 5,8 mm. — Los Banos.
(A suivre).
Description de deux nouvelles espèces
du genre GYMNETIS Mac Leay (Col. Cetonidæ)
Par I. POUILLAUDE.
Gymnetis distincta n. sp. (#g. 7-2). — Nigra velutina.
Elytra maculis tribus luteis, intermedia rotundata; tibus
intermediis muticis.
Tête d’un noir mat avec une forte ponctuation brillante
éparse; les points bien ronds sur le disque du clypeus HAE
sur les angles la forme de croissants ouverts
vers la partie distale; 1ls s'unissent en stries
obliques vers les bords latéraux. Bord anté-
rieur du clypeus relevé, légèrement déprimé
en son milieu, bords latéraux retombants,
angles bien arrondis. Antennes brunes à poils
roussâtres. Canthus garni de courtes soies d’un
brun roussätre. En arrière des yeux, à l’arti-
Fig. 1.
culation de la tête et du thorax apparait un Gymnetis distincta
Pllde (Gr. nat.).
rang de poils noirs.
Pronotum d’un noir mat velouté. Une ponctuation rare et
clairsemée, mais très nette garnit les régions des quatre angles.
Les bords latéraux sont marqués d’une fine ligne brillante
sauf dans leur région antérieure. Epimères de même couleur
que le pronotum avec les angles saillants noir brillant.
Elytres noir velouté mat avec chacun trois taches jaunes
marginales : la première contre le calus huméral de forme
irrégulière et non exactement semblable sur chaque élytre; la
seconde, à contours arrondis même du côté du bord de l’élytre,
a son centre aux deux tiers environ de l’élytre à partir de la
ARE
base : ces deux premières taches sont séparées du bord par
une étroite bande noire limitée intérieurement par une fine
ligne brillante; cette ligne ne se continue pas dans la partie
apicale de l’élytre et la troisième tache atteint le bord. Cette
tache n’atteint pas la suture, mais une fine bordure jaune la
réunit aux angles suturaux eux-mêmes jaunes. Entre la pre-
mière et la seconde tache se trouve un groupe de points jaunes
en grande partie confluents en une petite macule. Sur le disque
de l’élytre, en regardant obliquement, il est facile de voir
une ponctuation brillante dis-
posée en zones longitudinales.
Les bords des échancrures laté-
rales sont garnis de poils brun
très foncé.
Pygidium noir à striation
Fig. 2.
Gymnetis distincta.
irrégulière transversale garnie
de poils noirs.
Dessous du corps noir, l'abdomen et les régions médianes
du thorax jusqu’à la saillie brillants, le reste du thorax mat.
Ponctuation en croissants sur les côtés de l’abdomen, les pièces
du thorax et sur les fémurs intermédiaire et postérieur, con-
fluente en stries obliques sur les fémurs antérieurs, en stries
longitudinales sur les tibias. Saillie sternale retombant ver-
ticalement, bien détachée, avec une saillie secondaire dirigée
vers l’avant et bien nette. Le menton, la saillie prosternale,
les coxæ et fémurs antérieurs, les fémurs et tibias intermé-
diaires et postérieurs garnmis de poils noirs, ces poils disposés
en brosses sur les bords internes des tibias moyens et posté-
rieurs. Des poils roux garnissent la mâchoire et forment une
bordure au pronotum. Tibias antérieurs tridentés, tibias moyens
sans dent latérale.
Dimensions en millimètres
Longueur (tête et pygidium non compris)... 27
Largeur du sommet d’une épimère à l’autre... 13,5
RAS
Type de Tarapote, Amazones (M. de Mathan), dans la
collection R. Oberthür.
Cette espèce du groupe de Æolosericea est surtout caracté-
risée par la forme des taches intermédiaires qui sont arrondies
et ne s'étendent pas le long du bord.
Gymnetis Chanchamayensis n. sp. (Ag. 3-7). — Nigra
surda. Elytra maculis tribus luteis. Subtus rufo pilosus, tibus
intermedus obsolete denticulatis.
T'ête d’un noir mat avec les bords hbres du clypeus brillants.
Ponctuation très éparse sur le disque, plus serrée vers les bords
et confluant en stries sur les bords latéraux; le bord antérieur
présente une ponctuation arrondie. Bord an-
térieur un peu relevé et légèrement déprimé
en son milieu, bords latéraux retombants. Le
canthus de l’œ1l et les antennes sont garmis
de poils roux; 1l apparait également une
rangée de poils roux au bord du prothorax
derrière les yeux. Antennes brunes.
Fig.3. — Gymnetis
Chanchamayensis
régions angulaires est extrêmement réduite et Plide (Gr. nat.).
Pronotum noir mat. La ponctuation des
à peine visible, surtout dans les angles antérieurs.
Elytres de même couleur que le thorax avec chacun trois
taches jaunes : la première dans la région du calus huméral
s'étend sur la fine ligne brillante parallèle au bord de l’élytre,
elle a les contours arrondis vers le disque; la seconde est située
en avant de la région du calus apical, elle a un contour arrondi
vers le disque, un peu concave à l’arrière et s’étend largement
sur la ligne marginale. La troisième tache occupe la région
apicale, elle n’atteint pas la suture, est rétrécie vers le disque
et échancrée du côté de la suture chez le type. Suture saillante
dans sa partie postérieure. Les bords des élytres garnis de poils
roux dans la région de l’échancrure latérale et des angles
suturaux.
Er SO
Pygidium à stries irrégulières et transversales, garnies de
poils roux.
Dessous du corps noir brillant sur l’abdomen et les régions
médianes du sternum jusqu’à la saillie mésosternale, le reste
du thorax d’un noir mat un peu grisâtre. Des poils d’un roux
feu garmissent la mâchoire, le menton, le bord du prosternum,
la saillie prosternale, les
coxæ et fémurs antérieurs,
les fémurs et tibias inter-
médiaires et postérieurs; 1ls
sont disposés en brosses sur
les côtés internes des tibias
Fig. k. — Gymnetis Chanchamayensis des deux dernières paires.
(Gr. 2 diam.).
| Processus prosternal long et
conique. Saillie mésosternale forte, à sommet arrondi, retom-
bant verticalement avec une saillie antérieure bien nette.
Tibias antérieurs tridentés. Les tibias intermédiaires à
denticulation obsolète.
Dimensions en millimètres :
Longueur (tête et pygidium non compris)... 21e
Lafs'enr/anx épimeres YA PRMERR RAS 14
Type du Pérou (Chanchamayo-La Merced), C. O. Schunke,
dans la collection de M. R. Oberthür, ainsi que trois autres
spécimens.
Cette espèce diffère de la précédente par la forme des taches
jaunes qui s'étendent bien vers les bords et surtout par la
couleur rousse des poils du dessous du corps.
I. POUILLAUDE.
9095".
ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES
Quelques anomalies chez les Panorpides (Suite)
Par J. LACROIX,
Membre de la Société Entomologique de France et de la
Sociedad Aragonesa de Ciencias Naturales.
B). Région traversée par le secteur radial et ses divers
VAIMEAUX.
Dans le genre Panorpa, la nervure radiale donne un seul
secteur; celui-ci, suivant l'espèce examinée émet, à son tour,
trois où quatre branches. Ainsi, 1l y en a quatre dans Panorpa
communis L. et /rois seulement dans Panorpa germanica L.
meridionalis Ramb., et annexa Sélys.
Les auteurs utilisent même ce caractère pour différencier
communis et germanica. Et nous pouvons nous demander s'il
a une valeur réelle, si, par conséquent, il est vraiment utilisable.
Après une étude assez sérieuse de ces deux espèces nous nous
croyons autorisé à considérer la présence de guatre branches
au secteur radial dans communis et trois branches dans ger-
manica, meridionalis et annexa comme parfaitement acceptable.
Sans doute la première espèce peut présenter quelquefois ro1s
rameaux et les autres quatre; mais pouvons-nous considérer un
caractère comme absolument immuable? N'y a-t-1l pas toujours
et partout des exceptions à la règle? Refuser un caractère
donné parce au’il est susceptible de quelques variations, c'est
peut-être rejeter tous ceux dont on se sert pour aider à la
connaissance d’un insecte. Seuls les organes sexuels offrent une
complète garantie à ce sujet et encore il serait possible, sans
doute, de trouver, même chez eux, des écarts. Il ne faut donc
pas être exclusif, mais 1l est nécessaire d'envisager complète-
ment la question et d'établir dans quelle proportion se cons-
tatent ces anomalies. Et nous verrons ainsi qu’elles ne sont pas
d'une fréquence suffisante pour dérouter totalement l’entomo-
logiste. Nous constaterons, en même temps, ce qui a son im-
portance, qu'elles frappent rarement les quatre ailes à la fois.
a) PANORPA COMMUNIS L. -- Nous considérons donc comme
la règle la présence de guatre branches au secteur radial, aux
deux paires d’ailes. Nous avons examiné, spécialement pour cet
article, 135 exemplaires de communs (87 © ct 48 Q) et nous
résumons comme suit nos chservations
1° Cent douze échantillons (73 Œ et 39 Q) étaient absolu-
ment normaux, c'est-à-dire présentaient, aux 7 ailes, quatre
rameaux au secteur radial.
2° Quatre exemplaires seulement (3 et 1 Q) étaient tota-
lement anormaux, c’est-à-dire n'avaient aux 7 ailes que /rois
rameaux au secteur radial.
3° Dix-neuf sujets (11 C'et 8 Q) étaient par/iellement anor-
maux, c'est-à-dire ne présentaient pas, aux quatre ailes à La fois,
trois branches au secteur radial. Nous voulons donner en détail
ce que nous avons pu voir sur ces dix-neuf exemplaires
1. — Trois branches aux ailes supérieures et à l'aile inférieure
droite. — Quatre à l'aile inférieure gauche (la dernière fourche érès
petite). .
1 OŒ. —— 7J'rois branches aux ailes inférieures et à l'aile supérieure
droite. — Quatre à l'aile supérieure gauche.
1 Œ. — Trois branches à l'aile inférieure droite. — Quatre aux
autres (la dernière fourche frès petite).
1 Œ. —- J'rois branches aux deux ailes à gauche. — Quatre ailleurs
(la dernière fourche érès petite).
1 Q. — Trois branches à l'aile supérieure gauche, et aux ailes
inférieures. — Quatre à la supérieure droite.
1 Q.— 7J'rois branches à l'aile supérieure gauche. — Quatre ailleurs
(la dernière fourche petite).
1 Œ. —— T'rois branches à l'aile inférieure droite. — Quatre ailleurs.
1 ©. — Trois branches à l'aile supéricure droite et à l'inférieure
gauche. — Quatre ailleurs.
a L/e
1 ©. — Trois branches à l'aile inférieure gauche. — Quatre ailleurs
(la dernière fourche érès petite).
1 ©. 7'rois branches à l'aile supérieure gauche. — Quatre ailleurs.
1 Q. — 7'rois branches à l'aile supérieure droite. — Quatre ailleurs.
1 ©. — Trois branches à l'aile supérieure droite et aux ailes infé-
rieures. — Quatre à l'aile supérieure gauche.
1 ©. — T'rois branches à l'aile inférieure gauche. — Quatre ailleurs.
1 O. — Z'rois branches à l'aile supérieure droite et aux ailes infé-
rieures. — Quatre à l'aile supérieure gauche.
1 ©. — Trois branches à l'aile supérieure droite et aux ailes
inférieures. — Quatre à l'aile supérieure gauche.
1 Q.— 7 rois branches à l'aile supérieure gauche. — Quatre ailleurs.
1 Q.— 7'rois branches à l'aile supérieure droite. —— Quatre ailleurs.
1 ®. — T'rois branches à l'aile inférieure droite. —— Quatre ailleurs
(la dernière fourche petite).
1 ©. — Jos branches à l'aile supérieure gauche (la dernière
fourchue). — Quatre ailleurs.
Si maintenant nous examinons ces dix-neuf Panorpa com-
munis L. fartiellement anormaux (qu'on nous permette de nous
exprimer ainsi), nous constatons que, dans 77 cas (4 C'et 7 Q)
l’anomalie — la présence de trois branches seulement — ne
frappe gu'une seule aile et que dans 2 cas (2 ©) elle en frappe
deux W,
(1) Cet article était terminé quand nous reçümes de M. L. MERCIER, son
intéressant article intitulé : « Variafions chez Panorpa communis L. et chez
Panorpa germanica L. (in Archives de Zovlogie expérimentale et générale,
1913, tome 51, Notes et Revues, n° 3, pp. 77 à 83). L’auteur a examiné
s8 exemplaires de Communis, mais, à notre très grand regret, il nous
est impossible d'utiliser les documents qu'il donne dans sa note.
Il ne considère, en effet, que les ailes antérieures et ne tient pas
compte de la deuxième paire. Voici ce qu'il dit, en effet. en substance,
page 80 : « Sur 58 P. Communis examinées (28 femelles et 30 mâles), j'ai
constaté que chez 48 exemplaires (22 femelles et 26 mâles) LES AILES
ANTÉRIEURES présentent bien un rameau secondaire du secteur de la nervure
radiale deux fois fourchu après le ptérostigma; mais chez les 10 autres
individus, j'ai relevé les anomalies suivantes
1° Le rameau secondaire est deux fois fourchu sur une aile et seulement
une fois sur l’autre (constaté sur 2 femelles).
2° Sur chacune des deux ailes, le rameau secondaire est seulement une fois
fourchu (constaté sur 2 femelles et 3 mâles).
3° La seconde fourche se trouve tantôt sur la ramification supérieure, tantôt
sur la ramification inférieure (constaté sur 1 mâle).
4° Chez un même individu, le rameau secondaire est normal sur une aile
et présente sur l’autre une complication du fait que chacune des ramifications
est fourchue (constaté sur 2 femelles) ».
26
En OUT
Enfin, nous avons représenté figure 2 (cet exemplaire n'est
pas compris dans les 135 examinés) une Panorpa communis L.
Q ayant 5 dranches au secteur radial aux ailes inférieures et à
l'aile supérieure gauche (les deux derniers rameaux prennent
naissance presqu'au même point à l'aile inférieure droite), tandis
qu'il y en a Z à l'aile supérieure droite (la dernière fourchue).
Cet exemplaire présente encore une autre particularité que
nous voulons signaler en passant : la /ache thyridiale, aux
quatre ailes, est divisée. Nous avons dit dans une étude pré-
cédente () que ce fait normal (nous le considérons comme tel)
dans germanica n'avait pas encore été observé par nous dans
communis. C'est le seul exemplaire que nous connaissons jus-
qu'à maintenant, sur plus de 200 communis examinés.
&) PANORPA GERMANICA L. -— Nous donnons comme
normale la présence de rois rameaux au secteur radial, aux
4 ailes. Nous avons examiné, pour établir une base à ce travail,
103 échantillons (45 O'et 58 Q) :
1° Quatre-vingt-dix-huit exemplaires (43 O' et 55 Q) étaient
absolument normaux, c'est-à-dire présentaient, aux 4 ailes, trois
rameaux au secteur radial.
2° Aucun exemplaire n’a été trouvé /otalement anormal.
3° Cing exemplaires seulement (2 G' et 3 Q) étaient par-
liellement anormaux, c'est-à-dire ne présentaient pas, aux
4 ailes à la fois, quatre branches au secteur de la radiale.
Voici ce que nous avons observé sur ces cinq échantillons :
1 Q.— Quatre branches à l'aile supérieure gauche. — Trois ailleurs.
1 Q.-— Quatre branches à l'aile inférieure gauche. — Trois ailleurs.
1 Q.— Quatre branches à l'aile inférieure droite (la dernière fourche
petite). —- Trois ailleurs.
1 O. — Quatre branches à l'aile supérieure gauche et à l'inférieure
droite. — Trois ailleurs. |
(x) J..LacroIX. — Etudes Entomoiogiques : Panorpa communis L. et
germanica L. de la Faune française. Variations dans les taches des ailes
(in Znsecta, 1913).
ra o00
1 O. — Quatre branches à l'aile supérieure droite et à l’inférieure
gauche. — Trois ailleurs (1).
Nous indiquerons, au sujet de Panorpa germanica L. quel-
ques autres anomalies ou particularités (les exemplaires qui.
vont être présentés ne sont pas compris dans les 103 échan-
tillons examinés).
Chez une ©, à l'aile inférieure gauche : 1° le premier rameau
du secteur radial est simple au lieu d’être fourchu; 2° la nervure
procubitale est longuement fourchue au lieu d’être simple;
3° le deuxième rameau procubital longuement fourchu au lieu
d'être simple.
Chez une © capturée à Sainte-Pezenne, le 11 mai 1913 : le
secteur radial à l’aile supérieure droite n'a que deux branches
au lieu de trois ou quatre. Il y a trois rameaux ailleurs, mais
la dernière fourche est très petite à l’aile inférieure gauche.
Chez une autre Q la deuxième branche du secteur radial a
un rameau, mais qui est interrompu.
Enfin chez un © on voit 3 branches partout sauf à l’aile
supérieure droite qui en a gwatre, mais la dernière est inter-
rompue.
c) PANORPA ANNEXA Sélys. -— Dans cette espèce le secteur
radial, aux 7 ailes, doit avoir normalement trois branches. Nos
observations portent sur 715 sujets examinés.
1° Cent-dix (55 'et 55 Q) étaient complètement normaux.
2° Pas un seul exemplaire n'était complètement anormal.
3° Cing échantillons seulement (4 O' et 1 Q) étaient par-
tiellement anormaux.
Nous représentons (#g. 3) l'aile supérieure droite d’une
Panorpa annexa Sélvs présentant une anomalie assez intéres-
sante. Le secteur radial n’a que deux rameaux très éloignés
d’ailleurs l’un de l’autre. Et le premier de ces rameaux, au
2
(1) Pour la raison déjà énoncée nous ne pouvons, à notre grand regret,
utiliser les documents concernant germanica, donnés dans sa note, par
M. L. MERCIER. Pour cette espèce encore il ne considère que les ailes
antérieures. Il a cependant examiné 65 exemplaires (32 Set 33 ? x).
lieu d’être une seule fois bifurqué, l'est Zeux fois. De plus il
est réuni, avant son extrémité, au secteur radial par l’intermé-
diaire d’une nervule bien nettement marquée.
d) PANORPA MERIDIONALIS Ramb. — Nous avons examiné
jusqu’à maintenant peu d'exemplaires de cette espèce (6
et 14 Q). Elle a aux quatre ailes trois rameaux au secteur
radial. Tous les exemplaires que nous avons pu voir étaient
complètement normaux.
F1G. 3. — Panorpa annexa Selys 9. Aiïle supérieure droite anormale,
Sans sortir de la région qui vient de nous occuper 1l nous
reste à dire quelques mots au sujet de la position qu'occupe
la première nervule intermédiaire par rapport à la fourche
du premier rameau du secteur. Tantôt, en effet, cette nervule
tombe drrectement sur ce premier rameau (Ag. 1, sauf aile supé-
rieure gauche), tantôt exactement sur Le point d'origine de la
fourche, tantôt enfin après celle-ci, c'est-à-dire sur La branche
du premier rameau du secteur radial (fig. 2).
La plupart des exemplaires examinés nous montrent la ner-
vule intermédiaire tombant directement sur le premier rameau
du secteur :
Panorpa communis L., 62 cas sur O1 exemplaires (aux
4 ailes).
Panorpa germanica Y., 76 cas sur 102 exemplaires (aux
4 ailes).
Panorga annexa Sélys, 65 cas sur 03 exemplaires (aux
4 ailes).
Panorpa meridionalis Ramb., 16 cas sur 20 exemplaires
(aux 4 ailes).
PA
Les variations sont ici relativement fréquentes quand la
première nervule intermédiaire tombe directement sur le pre-
mier rameau du secteur : elle se trouve placée plus ou moins
loin de la fourche. Nous pouvons remarquer également, et le
tableau récapitulatif suivant le montre, que les femelles
semblent être plus frappées par les variations anormales de
cette nervulie.
Tableau récapitulatif des diverses anomalies constatées
chez quelques espèces françaises du genre PANORPA.
Panorpa Panorpa Panorpa Panorpa
communs || germanica annexa meridionalis
ES Sélys. Ramb.
PR TS | ES TE A TT
Mles |Femel.|| Mâles | Femel || Mles |Femel || Màles | Femel.
19 Le secteur radial à 4 branches
aux 4 ailes
20 Le secteur radial a 3 branches
aux 4 ailes
3° Exemplaires partiellement anor-
maux
4° Première nervule intermédiaire
tombant directement sur pre-
mier rameau du secteur radial.|| 41
5° Première nervule intermédiaire
tombant après la fourche du
premier rameau du secteur
radial
SO NI
Id., mais partiellement
Première nervule intermédiaire
tombant exactement sur le
point d’origine de la fourche.
Id., mais partiellement
On voit, d’après ce petit travail, que si des anomalies frap-
pent quelquefois le système de nervulation chez des espèces
françaises du genre Panorpa, elles ne déroutent pas néanmoins
complètement l'observateur. Sans doute communs et germa-
nica Q, pour un œil inexercé du moins, peuvent paraître assez
voisines l’une de l’autre, mais nous ne pensons pas que ces
anomalies étudiées plus haut viennent vraiment augmenter les
difficultés de détermination.
On a pu voir que les cas complètement anormaux étaient
relativement rares et n'ont été observés, par nous, que pour
l'espèce communis (seulement 4 fois sur 135 exemplaires ob-
servés), qu'enfin les cas parliellement anormaux n’atteignaient
pas un chiffre énorme et que le plus souvent wre seule aile était
frappée.
Nous conclurons donc, après cette mise au point, que la
présence de guatre branches au secteur radial dans Panorpa
communis L. est un caractère justiñé et acceptable par consé-
quent, comme d’ailleurs celle de /ro1s branches dans germa-
nica L., annexa Sélys et w#eridionalis Ramb.
Niort, Juin 1013.
J. LACROIX.
DESTRUCTION DES MOUCHES
D' VAILLARD 1
(Suite)
0° Les mouches sont attirées par les matières en décompo-
sition (déjections, ordures ménagères, fumiers, dépôts d’im-
mondices, etce.), dont elles se nourrissent et où elles puisent
des germes dangereux ; c’est là qu’elles pondent leurs œufs et
que les larves se développent jusqu’à l’éclosion des insectes
ailés ;
6° Dans les habitations, il importe de préserver rigoureu-
sement contre les mouches non seulement les ordures ména-
gères et débris de cuisine, mais aussi, et surtout, tous les
produits émanés d’un malade (déjections, urines, expectora-
tions, etc.) ;
71° La nécessité s'impose d’éloigner le plus possible des
habitations les fumiers et dépôts d'immondices, gîtes préférés
des mouches. Les dépôts de gadoues tolérés au voisinage des
agglomérations sont particulièrement dangereux; ils consti-
tuent un foyer de pullulation pour les insectes qui, après leur
éclosion, peuvent se transporter à un ou deux kilomètres de
ce lieu. Les dépôts de gadoues devraient être obligatoirement
reculés à deux kilomètres au moins des agglomérations ;
8° Les écuries, étables, porcheries et tous abris pour ani-
maux, lorsqu'ils sont mal tenus, réalisent des conditions
favorables à la pullulation des mouches et à leur survie hiver-
nale. Aux locaux de ce genre situés à l’intérieur des agglomé-
rations, 1l y aurait lieu d'appliquer une réglementation de
police visant leur entretien hygiénique afin qu'ils ne de-
viennent pas un foyer générateur de mouches : imperméabilité
du sol; écoulement facile du purin; lavages fréquents à l’eau
de chaux; enlèvement régulier des fumiers et tous les cinq
jours, au moins, en été; fumigation annuelle au crésyl, au
début de l’hiver ;
9° Dans la plupart des agglomérations rurales, les fumiers
de toute nature sont contigus aux habitations ou trop rap-
prochés. Cette pratique est éminemment dangereuse. Si les
conseils et avis ne suffisent pas à y mettre un terme, il y aurait
lieu de provoquer des mesures administratives à ce sujet
(arrêtés municipaux, préfectoraux) ;
10° La propreté rigoureuse des rues, cours et courettes ;
l'enlèvement rapide des immond'ces, boues, crdures et débris
de toutes sortes déposés hors des maisons ; l'écoulement assuré
des eaux ménagères et purins sont des mesures obligatoires
en tout temps, mais plus imperieuses encore pendant la saison
chaude où pullulent les mouches ;
11° La stricte et rigoureuse application de toutes les mesures
administratives concernant l'hygiène publique devient une
impérieuse obligation dans la lutte contre les mouches;
12° Protéger les habitations privées et autres locaux contre
l'accès des mouches, détruire celles qui y pénètrent ne repré-
sente qu'une faible partie de la lutte contre ces insectes. La
seule mesure efficace consistera à empêcher leur reproduction.
On peut y parvenir en s'attaquant aux gites les plus dange-
reux, parce qu'ils sont ceux où les larves pullulent le plus
abondamment et où l’insecte ailé trouve au voisinage de
l’homme la matière infectieuse qu'il se charge de lui rap-
porter : dépôts d’ordures ménagères, fumiers, fosses d’ai-
sance, etc.
La destruction rapide, journalière, des ordures qui peuvent
être détruites, constituera la meilleure solution.
Pour les dépôts que l’on ne peut supprimer en raison de leur
utilisation agricole, 1l y aura lieu de recourir à l'emploi des
substances larvicides (huile verte de schiste, chaux vive, lait
de chaux, chlorure de chaux, sulfate de fer suivant les cas).
Des mesures administratives dans ce sens seraient à prévoir.
L'usage de l'huile de schiste ou de pétrole dans les fosses
d’aisance a donné d’appréciables résultats ;
13° On peut espérer que l'étude, par les mycologues, des
maladies parasitaires de la mouche fournira un nouveau
moyen de lutte contre ces insectes dangereux.
Le Rapporieur,
D' VAILLARD.
Adopté dans la séance du 7 mars 1915.
Le Secrétaire, Le Président,
L-AUBERT. A. LAVERAN.
= AOS —
ANNEXES AU RAPPORT DE M. VAILLARD
I. — Notice rédigée par le Professeur GUITEL
et distribuée en Bretagne.
FACULTÉ DES SCIENCES DE RENNES
STATION ENTOMOLOGIQUE
Destruction de Ia Mouche commune.
Les mouches communes pondent, d’une façon générale, sur
les déjections des mammifères, surtout du cheval, et leurs
larves (asticots) accomplissent tout leur développement dans
ces matières. En faisant subir à ces dernières un traitement
approprié, 1l est possible d'empêcher le développement des
larves et par suite l’apparition des adultes. Cela ne peut
s’obtenir sans une dépense de temps et d'argent, mais, si l’on
songe que les mouches ne sont pas seulement des insectes
génants et malpropres, qu’elles sont de plus très dangereuses
parce qu'elles sont capables de transmettre des maladies graves
(fièvre typhoïde), on n’hésitera pas à faire le nécessaire pour
les détruire. |
Enlever chaque jour, ou, au moins, une fois par semaine,
le fumier des étables ou des écuries, le rassembler soit dans
une fosse spéciale, soit dans un compartiment soigneusement
cloisonné situé sur l’un des côtés de l’écurie ou à l’une de ses
extrémités. Ce réduit devra pouvoir communiquer avec lex-
térieur pour permettre l'enlèvement facile du fumier. L'apport
quotidien ou hebdomadaire sera saupoudré à la surface avec
du chlorure de chaux du commerce. A cet effet il sera com-
mode d’avoir en réserve, à proximité, un baril de cette
substance.
Eviter dans la construction du réduit bien elos que nous
indiquons, l'emploi de toiles métalliques qui seraient mises
hors de service, en quelques jours, par les vapeurs de chlore.
Per 406 En
Il va sans dire que, dans la construction des cabinets d’ai-
sance, on devra pareillement s'arranger pour que les mouches
ne puissent arriver aux déjections. Il y a un intérêt très grand,
au point de vue de l'hygiène, à faire refaire toute construction
laissant à désirer à ce point de vue, Quand les réparations
nécessaires ne pourront être faites, 1l sera bon d'introduire
dans la fosse un litre de pétrole par mètre carré. Cette dose
pourra être renouvelée par exemple tous les six mois. De plus
la cuvette sera fréquemment nettoyée à l’acide chlorhydrique
(esprit de sel).
En agissant ainsi que nous venons de le dire, il sera possible
d'obtenir la disparition à peu pres complète des mouches dans
une ferme isolée par exemple.
Dans une agglomération, l'efficacité du traitement ne peut
être que relative, au moins tant que les mesures utiles ne seront
pas généralisées. Il faudra donc chercher à détruire, par
d’autres moyens, les mouches adultes venues des écuries voi-
sines et pénétrant dans les habitations.
Parmi les moyens à utiliser alors nous citerons l’emploi des
papiers tue-mouches, des divers pièges à mouches du com-
merce (bouteilles, etc.), enfin de la poudre de pyrèthre (poudre
à punaises) projetée chaque soir sur les parois des pièces où
les mouches se reposent, toutes les ouvertures étant fermées.
Fig. 8. — Notice distribuée par le Bureau de Santé de la Floride
From FLIES and FILTH
to FOOD ond FEVER
10e State Board of Health
of Florida
ASS YOU to carefully and atientively read this card
THEN pur the question directly to vourselt. whether
Îles should not be destroyed. or at Irast. an eflort be
made 10 keup from polluting fowd prepared for you to cat
Fes are disease carriers |
Luve and breed in all kinds of filth
atétables Lschage of all dem plis dead
Soastene Bling Me cam lune tin ae mme brautoria due
«and DANGER aben vaicrns bomsn dacllings and conte
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HARRY FOZZARD H. L SIMPSON. M D
Jackagoville Floride Peu-sis Floride
JOSEPH Y PORTER M N
. 0e
aux États-Unis. (Howard.)
— 408 —
IT. _— Notice illustrée distribuée aux Etats-Unis
par le Bureau de la Santé de la Floride.
Traduction du texte de la notice.
Des mouches et des ordures aux aliments et à la fièvre.
LE BUREAU DE SANTÉ DE L'ETAT DE LA FLORIDE :
Vous demande de lire soigneusement et attentivement cette
carte. Puis posez-vous directement cette question : les mouches
ne doivent-elles pas être détruites, ou au moins ne doit-on pas
faire un effort pour les empêcher de contaminer nos aliments?
Les mouches sont des véhicules de maladies.
Elles vivent et se multiplient dans toutes espèces d’ordures.
Elles contaminent les aliments et la boisson avec leurs pattes
souillées.
Chaque femelle de mouches peut pondre 150 œufs.
On devrait les empêcher d'entrer dans les habitations.
Les mouches se multiplient dans le fumier de cheval, de
rache, sur les légumes pourris et les ordures de toutes sortes,
les animaux crevés et les exeréments humains.
Les mouches sont, il est vrai, les « Stercoraires » (Scaven-
gers) de la nature, remplissant la même fonction que quelques
bactéries ; mais elles deviennent un fléau et un danger into-
lérable quand elles entrent dans les habitations, elles conta-
minent les aliments. J
La présence des mouches est la preuve du mauvais entretien
d’une maison, et de l’existence d’ordures dans les locaux.
Souvenez-vous que où il y a propreté absolue, 1l n’y a pas
de mouches.
Surveillez chaque jour la boîte aux ordures.
Veillez à ce qu’elle soit soigneusement arrosée de chlorure
de chaux ou de pétrole (Kerosène) et qu'elle soit herméti-
quement fermée.
Faites de même pour les tas de fumier, et enlevez-le des
étables tous les trois ou quatre jours; et quand il est enlevé
couvrez-le de chaux et de sable.
Surveillez les crachoirs ; ils doivent être l’objet d’une atten-
tion constante. Ceci est particulièrement vrai pour les hôtels,
les pensions, les lieux publics, en somme partout où les gens
se réunissent en grand nombre,
Les mouches sont particulièrement friandes des crachats
tuberculeux, et se posent volontiers sur les crachoirs.
Quand les mouches ont absorbé des erachats tuberculeux,
leurs excréments contiennent des bacilles vivants montrant
ainsi que ces hacilles traversent le tube digestif des mouches
en restant virulents.
Les mouches emportent sur leur trompe et sur leurs pattes
les germes des maladies et des putréfactions sur lesquelles elles
viennent se nourrir. Elles vont ensuite se poser sur les ali-
ments et les infecter, à moins que, par des grillages, on les
empêche d'entrer.
Empêchez les mouches d'approcher les malades, surtout
quand ces malades sont atteints de maladies contagieuses. Si
les ouvertures de la chambre ne sont pas munies de grillages,
il faut tenir le malade sous des moustiquaires, autant pour
la sécurité de tous que pour le confort du malade.
Protégez tous les aliments, et faites-le non seulement pour
les aliments préparés à la maison, mais aussi pour tous les
aliments, fruits, salades, ete., destinés à être consommés crus,
car les mouches se promènent sur les fruits exposés aux éta-
lages non protégés par les grillages, et généralement les gens
ne lavent pas les fruits avant de les manger.
Ceci est une source d'infection humaine, surtout si dans le
voisinage 1l y a un cas de fièvre typhoïde mal soigné.
N'oubliez pas aue les mouches apportent avec elles le bacille
de la fièvre typhoïde, provenant des selles des malades, laissées
découvertes, et non désinfectées, et le transportent sur la
nourriture dans la cuisine et la salle à manger. Ceci n’est pas
une conjecture, car la guerre hispano-américaine a prouvé
ce fait.
Le grand secret pour se débarrasser des mouches c’est. la
propreté d’abord, et de protéger toutes les ouvertures de l’ha-
bitation avec des grillages, et spécialement celles de la euisine
et celles de la salie à manger.
Regardez les 11lustrations en marge, elles sont répugnantes,
il est vrai, mais les mouches le sont aussi. Le dégoût que
ressent votre estomac à cette vue n’est rien à côté des bienfaits
que vous retirez en écoutant les conseils suggérés par ces
gravures.
LES MOUCHES COMMUNES
Par I. POUILLAUDE,
Ingénieur-Agronome, Préparateur à la Station Entomologique de Rennes.
Le rôle actif de la mouche commune dans la propagation
des parasites et germes infectieux est aujourd’hui établi d’une
manière absolument indiscutable. Je n’insisterai pas sur ce
point qui a été exposé si savamment par M. le D' Vaillard
dans le rapport que vient de publier /wsecta. Je me propose
seulement ici de développer quelques sujets qui n’entraient pas
dans le cadre du rapport de M. le D' Vaillard : faire con-
naître quelques espèces de mouches qui fréquentent les habi-
tations, exposer les observations que j'ai faites personnellement
sur les milieux où se développe la mouche domestique et la
durée de son cycle évolutif, ainsi que la valeur des principaux
procédés proposés pour sa destruction.
À côté de la mouche commune, on trouve plus ou moins
fréquemment dans les maisons un certain nombre d’espèces
de diptères qu’il peut être utile de connaître, soit à cause de
leur ressemblance avec la mouche commune, soit à cause de
leurs mœurs qui rendent parfois leur contact aussi dangereux.
L. O. Howard (1912) a fait un tableau des espèces dont on
a pu constater la présence à l’état larvaire ou à l’état adulte
sur les excréments humains et qui fréquentent en même temps
les cuisines. Soixante-dix-sept espèces de diptères figurent
dans ce tableau. I1 y a bien d’autres milieux où les diptères
peuvent se contaminer, on peut donc affirmer que ce chiffre,
résultant d’observations certaines, indique un minimum du
nombre des espèces dangereuses. Je ne citerai ici que les plus
typiques et celles dont la présence sur les matières usées n’est
pas rare, dont la rencontre dans les habitations n’est pas un
fait purement accidentel. Dans les brèves descriptions que
J'ai données de chacune, je n’ai pas insisté sur la disposition
des nervures des ailes qui est pourtant un facteur fondamental
de la classification des diptères; ce caractère est suffisamment
indiqué par les figures que j'ai dessinées d’après nature en
donnant à la nervation une forme facile à comparer rapi-
dement. - -
Par exception, les deux premières espèces sont plutôt utiles
que nuisibles en raison des mœurs de leurs larves. Scenopinus
fenestralis L. (fig. r) est un des représentants de la famille
Fig. 1.— Scenopinus fenestralis L.
(Long. 5 mm.). Fig. 2. — Phora rufipes Meigen.
des Scenopinide et ses caractères résument ceux de la famille.
Il est noir, le thorax présentant des reflets verdâtres; le corps
ne porte pas de soies ; l’antenne de trois articles est également
dépourvue de soie, caractère qui n’existe chez aucune autre
des espèces dont il sera question. La trompe très courte est
peu visible. Au repos les ailes sont placées parallèlement sur
le corps qui paraît ainsi très étroit. La larve que l’on rencontre
dans des milieux variés de matière végétale y paraît être à la
recherche de proies. Elle est allongée, presque vermiforme avec
la plupart des segments étranglés. L’adulte se trouve en juin-
juillet sur les vitres mais bien moins fréquemment que pourrait
le faire croire son nom.
La famille des PAoride est caractérisée par une nervation
des ailes réduite et tout à fait anormale dans ce groupe.
L’espèce la plus commune, Phora ruñipes Meig. (Ag. 2) est une
petite mouche de 1 à 2 mm. 5, d’un brun noirâtre avec les
pattes Jaunâtres; elle a le thorax très voûté et les cuisses pos-
térieures renflées; le 3° article des antennes porte une soie
dorsale. Sa larve est parasite d’un certain nombre de chenilles.
Cette espèce, par conséquent utile, vole en essaim sur les
buissons et isolément sur les vitres des habitations.
Au groupe des Myodaires appartiennent la plupart des
espèces qui nous intéressent 1c1. Les diptères de cette division
ont toujours ure trompe souvent terminée par un bouton
charnu ; l’antenne a trois articles, le troisième portant une soie
dorsale; au-dessus des antennes se voit une petite fente, trace
laissée par la vésicule frontale qui, lors de l’éclosion, a facilité
Fig. L.
Téte de Homalomytia
canicularis.
Fig.3.— Homalomyia canicularis L.
(Long. 3-6 mm.).
l’ouverture de l’enveloppe pupale. Les larves ont une forme
caractéristique vulgairement connue sous le nom d’asticot.
La petite mouche de maison (Ag. 3-7), Homalomyia canti-
cularis L. (Fam. Anthomyidæe) se distingue de la mouche
commune par sa taille moyenne plus exiguë et par la nervation
des ailes. Sa couleur générale est grise; les premiers anneaux
de l’abdomen présentent de chaque côté des taches roussâtres ;
les pattes sont noires. Bien connue sous le nom de « petite
mouche de maison, » elle a les mêmes mœurs que la mouche
domestique et paraît être après celle-c1 la plus commune dans
les appartements. Sa larve vit dans les matières en décompo-
sition. Au voisinage des habitations et souvent dans les W.-C.
mal tenus on trouve une espèce voisine, Zomalomyia scalaris
Fab.,, un peu plus grande (6 à 7 mm.); elle diffère de la
précédente surtout par l'absence de taches roussatres sur
l'abdomen. Sa larve se développe principalement dans les
excréments.
(À suivre),
Le Gérant, F: GUITEL.
Indispensable à tous les Collectionneurs !
SEITZ
LES MACROLÉPIDOPTÈRES DU GLOBE
L'ouvrage complet se composera d'environ 485 livraisons ou 16 volumes
ÏJ. PARTIE PRINCIPALE
Faune Paléarctique, 118 livraisons environ à Fr. 1.25
II. PARTIE PRINCIPALE
Faune Américaine, 130 livraisons environ à Fr. 1.90
Faune Indo-Australienne, 155 livraisons environ à Fr. 1.90
Faune Africaine, 8 livraisons environ à Fr. 1.90
Dans les deux parties il y aura environ 1,000 planches d'un coloris
parfait reproduisant près de 40,000 papillons
Les Volumes I et II sont parus
Pour tous renseignements ou demandes de planches spécimens,
s'adresser à la Librairie H, LE SOUDIER, Paris, 174-176, Boulevard
Saint-Germain.
Sommaire du Numéro 34 d'INSECTA
Pages
Oberthür (R.) et Houlbert (C.). — l'aune analytique illustrée des Luca-
nidesside TANAN (Ole LR e ee R er ee ee DIE En 951
Kieïfer (J.-3.) — Serphides des Iles Philippines (swie).................... DN7
Pouillaude (I). — Description de deux nouvelles espèces du genre
GymnerisoMacteay (COL Cetonde) RE A RM 591
Lacroix (J.). — ETUDES ENTOMOLOGIQUES. — Quelques anomalies chez
ESP ANOEDITESS: 2er eee rene a NN A Re ARR TEE 395
DrAVailard— Destruttionides mouches (AN PR nr 405
Pouillaude {l.). "ES mouches COMMINNES.. eee 410
Echanges et rédaction d'INSECTA
— —-— LE -2]
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
Direction d'INSECTA
Station entomologique, Faculté des Sciences
Rennes (France)
Hrance ra 0 ue 5 M ru TOR SRE 18! »
ÉLTAnBEL die NON TOR, LR RE RE 20! »
Les abonnements, payables d'avance, romptent à partir du mois de janvier,
mais on peut s'abonner à toute époque de l'année.
Un ANIMÉ AMIS AG UT ee RU 1:60
Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
TROISIÈME ANNÉE NOVEMBRE 1913 NUMÉRO 35
INSECTA
Revue Tllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
À
IMPRIMERIE OBERTMHUR, RENNES
1913
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
Description de la femelle d'AUTOCRATES VITALISI A. Yuill.
[Col. Trictenotomidæ.]
Par A. VUILLET,
Chargé de mission à la Station entomologique de Paris.
J'ai décrit l’an passé (/zsecta, II, p. 297) une nouvelle espèce
de Z'rictenotomide, Autocrates Vitalisi, d’après un exemplaire
mâle envoyé du Tonkin par M. R. Vitalis. Ce dernier m’a
Cliché L. Bru
Fig. 1.
Autocrates Vitalisi Vuizzet, ® type. Tonkin : Chapa
(R. Virazis). Un peu grossi.
remis récemment un exemplaire femelle de cette espèce qu'il
avait reçu en même temps que le /ype de l’autre sexe. En
voici la description.
Autocrates Vitalisi Vuill, © (%g. 7). — Elytres d’un noir
bronzé. Le reste du tégument d’un beau noir luisant. Entière-
IxsecTA, Novembre 1913,
27
ment couvert d’une ponctuation très fine et dense, un peu plus
accentuée sur la tête et les mandibules. Dessous couvert d’une
fine pubescence couchée, serrée, d’un beau jaune doré, man-
quant sur les portions médianes des anneaux thoraciques et
8bdominaux, où la ponctuation est d’ailleurs moins dense.
Pubescence plus courte et plus fine sur la tête et le pronotum,
plus fine encore sur les élytres, très réduite sur le scutellum.
Extrémité du huitième article de l’antenne recourbée en
crochet vers le haut comme chez À. æneus Westwood (v. Ann.
Soc: ent. Fr; 1010, p. 348, fig, 3).
Mandibules plus longues que la tête, à face supérieure
concave, c'est-à-dire à extrémité relevée légèrement. Le bord
interne présente des dents triangulaires, aplaties horizontale-
ment, dont les plus grandes sont vers l’extrémité apicale. Ces
dents sont au nombre de 4 sur la mandibule droite, de 5 sur
la mandibule gauche. Les deux dents de la base, très petites
à droite et à gauche, opposent leurs pointes, puis la troisième
dent de la mandibule droite s’insinue entre les dents 3 et 4 de
la mandibule gauche et la quatrième dent de droite entre les
dents 4 et 5 de gauche.
Les palpes labiaux ont leur bord interne, sauf le dernier
article, garni d’une brosse d’assez longues soies dorées.
Pronotum présentant, au tiers proximal de son bord latéral,
une forte épine recourbée en arrière et, en outre, 5 épines plus
petites, inégales, le long de la moitié distale.
Bords latéraux des trois derniers segments abdominaux et
bord postérieur du dernier bordés de soies assez longues, brun
noirâtre.
Cinquième segment ventral assez régulièrement arrondi, pré-
sentant au milieu de son bord postérieur une échancrure très
faible.
Voici un tableau de mesures prises sur l’exemplaire étudié
(longueurs en millimètres) :
IGN TETE TE NE DRE Re 60,5
Longueur du pronotum sur la ligne médiane. 9
Ponsueurs de lassuture élytrale.. 37
Plus grande largeur du pronotum (y compris
LESTONNICSNIE 0 pe CO) ES 20
Plus grande largeur des élytres (vers le quart
AN EON LEE ARE NME RE E ERRRRE 21,5
Un exemplaire provenant du Tonkin : Chapa (Vitalis de
Salvaza).
T'ype dans la collection du Muséum de Paris.
Le village de Chapa, d’où proviennent les deux exemplaires
types d’Autocrates Vitalisi, est situé à environ 40 kilomètres
de Lao Kay, sur la frontière chinoise, en forêt, à l’altitude de
1,200 mètres.
A. VUILLET.
LUCANIDES: DE JANA
R. OBERTHÜR et C. HOULBERT.
(Suite)
**, Epicrane avec deux carènes divergentes, rectilignes ou
légèrement courbées vers le dehors. S.-g. : METOPOTROPUS.
8. M: Mohnikei Parry (77ans. Entom. Soc. Lond., 1873,
p. 338). — Insecte de taille très variable (O' 25-60 millim.),
d’un roux jaunâtre assez brillant; élytres avec une bordure
noire sur tout le pourtour, plus élargie le long de la suture;
pattes d’un rcuge brun, avec les genoux, les tarses et les an-
tennes noirs (Q entièrement noires 16-27 millim.).
d', partie antérieure de la tête très échancrée et très déchve;
bords de l’échancrure légèrement carénés en face de
l'insertion des mandibules.
©, élytres noirs, très brillants; pronotum fortement ponctué ;
tête grossièrement rugueuse dans la région frontale.
Mäle (fig. 36). — Tête carrée, fortement échancrée en avant,
avec deux carènes très obtuses et un peu plus brunes sur les
côtés; densément et fortement granuleuse; angles antérieurs
noirs, coupés obliquement; canthus très fins, entamant à peine
la moitié antérieure de la lentille oculaire; joues un peu
gonflées, arrondies et granuleuses en arrière des yeux.
Epistome canaliculé et fortement rétréci à son insertion avec
le labre. Mandibules d’un roux brun, bordées de noir sur les
côtés; un peu courbées vers le dehors à leur tiers inférieur,
ensuite régulièrement courbées en arc vers le dedans. Au niveau
de la première courbure se trouvent quatre ou cinq petits den-
ticules noirs le long du bord externe élargi, et vers l’extrémité
trois dents noires, la dernière près de la pointe fait paraître
la mandibule bifurquée. Chez les petits mâles, il n’existe qu’une
seule dent très petite (quelquefois à peine visible) près de
la pointe.
Pronotum rectangulaire, densément granuleux, mais plus
brillant que la tête, bordé de noir tout autour et portant en
son milieu une large tache brune, mal limitée (triangulaire
1
|
ze
Fig. 36. — Metopodontus Mohnikei Parry. Sc major, medius et minor,
grand. nat. (Coll. R. Oberthür).
chez les grands mâles, ovale chez les petits); de chaque côté,
près des angies postérieurs, existe aussi une petite tache noire
peu visible.
Elytres ovales, rétrécis en arrière, d’un roux ferrugireux
assez brillant ; bordés, sur tout leur pourtour, d’une ligne noire
très fine; écusson noir; suture assez largement rembrunie; le
disque élytral, granuleux chez les grands mâles, est ponctué
dans toute son étendue chez les petits.
Menton arrondi et orné en avant de longs poils jaune rou-
geàtre très serrés; palpes noirs.
Tibias antérieurs étroits irrégulièrement crénelés de petites
dentelures noires à leur bord externe et l’angle apical bifide;
tibias médians et postérieurs inermes; les derniers cependant
portent à l’apex, en dedans, deux forts éperons et une petite
brosse de poils rougeûtres.
— 418 —
Le major Parry décrivit cette espèce en 1873, dans les Tran-
sactions de la Société entomologique de Londres, et la dédia
à M. le D' Mohnike, entomologiste très zélé, habitant Java, qui
venait de la récolter en très grande abondance dans cette île.
Tous les exemplaires envoyés par le D' Mohnike étaient des
males ; nous avons sous les yeux ceux qui ont fait partie de la
collection Parry et notamment l’exemplaire type qui a servi
à la première description de l’espèce.
La femelle est aujourd’hui connue, mais 1l nous semble
qu’elle n’a pas encore été décrite. Comme elle diffère du mâle
à un degré très notable, au moins par son système de colora-
tion, nous profitons de l’occasion pour en donner une descrip-
tion complète, d’après les cinq exemplaires que nous avons pu
étudier.
Femelle (fig. 37). —— Insectes oblongs, entièrement noirs et
glabres en dessus; en dessous, la coloration est un peu plus
terne, d’un noir moins profond, et l’on observe quelques cils
sur les sternites abdominaux; les pattes, surtout celles des
paires postérieure et moyenne, sont revêtues de cils rigides
plus ou moins abondants.
Tête transverse, légèrement déprimée en avant et couverte,
dans presque toute l’étendue du disque, d’une ponctuation
grossière de points confluents qui la rendent rugueuse; angles
latéraux arrondis, prolongés par des canthus s'étendant jusque
vers le milieu des yeux.
Mandibules courtes, munies, en dessus, d’une forte carène
longitudinale, pointues à leur extrémité, et munies, le long de
leur bord interne, d’une dent triangulaire très accentuée.
Pronotum rectangulaire, légèrement rétréci en avant, avec ses
angles postérieurs très arrondis; les antérieurs, au contraire,
sont très saillants et emboîtent, des deux côtés, la base de la
tête; le disque du pronotum est brillant et lisse dans son
milieu, quoique ponctué ; les côtés, tout à fait ternes, sont
couverts de gros points enfoncés très rapprochés.
Elytres allongés, à côtés sensiblement parallèles, très lisses,
très brillants, et sans aucune ponctuation dans leur région
médiane; les côtés, en dehors de la strie humérale, sont recou-
ne ECO
verts de points épars assez serrés, mais peu profonds. En
arrière, à l’angle sutural, on voit deux bourrelets arrondis,
fortement ponctués, se raccordant avec la strie suturale; ce
caractère est important à considérer, car il se retrouve, quoique
à un degré moindre, chez tous les G' dans les genres Mez/opo-
dontus et Prosopocælus.
Tibias des pattes antérieures assez notablement courbés en
dehors; ceux des pattes intermédiaires et postérieures le sont
moins; tous les tibias sont cannelés dans le sens de la longueur
et couverts de cils alignés.
En dessous, le menton est grossièrement ponctué et porte
quelques cils courts dans les ponctuations; la saillie proster-
nale est conique et dirigée un peu obliquement vers l’arrière.
Tels sont les princi-
paux caractères de ces pr
curieuses formes noires
que l’on considère
comme les femelles du
Metopodontus Mohni-
ke. De fait, ces fe-
melles, en dépit de
leur système de colo-
ration, si différent de
celui des mâles, pré- AE Fin
; Fi. 37. — Metopodontus Mohnikei Parry.
sentent incontestable- QG gr. nat. (Coll. R. Oberthür).
ment un ensemble de
caractères qui permet de les rattacher au phylum métopodon-
tidien, mais plutôt à la branche latérale qui constitue le genre
Prosopocælus qu'au rameau central Metopodontus.
Les femelles typiques des Wetopodontus, en effet, sont nette-
ment ovales, un peu trapues, et la ponctuation de leurs élytres
est presque aussi accentuée que chez les mâles, tandis que les
femelles noires du Mohnikei, au contraire, sont allongées,
plutôt élancées et avec les côtés des élytres sensiblement paral-
lèles. De plus, de même que chez les femelles des autres Pr0s0-
pocælus, le disque des élytres est brillant, presque lisse et
absolument glabre : ce sont là quelques-uns des caractères
essentiels attribués par Parry au genre Prosopocælus, si im-
parfaitement défini par Hope.
Quoi qu'il en soit, nous nous trouvons certainement ici en
présence de deux genres extrêmement voisins; il est probable
que les analogies de forme sont du même ordre que celles qui
existent entre les genres Odontolabis et Neolucanus.
PROVENANCE : Java oriental, Mont Ardjoeno (Van Lans-
berge, H. P. Holz); Monts Roesah (Zedru, 1808).
(A suivre).
Description de trois nouvelles espèces de CÉTONIDES
Par I. POUILLAUDE.
Goliathopsis Esquiroli n. sp. (#9. 7-5). — Niger opacus.
EÉlytra maculis nonnullis squamulosis luteo-testaceis, duabus
maximis ad medium marginæ laterahs elytrorum. Cornua
capitis maris postice unidentata, apice dilatata, valde emar-
ginata.
Tête. — Clypeus en forme de cuvette, entièrement squameux
testacé sauf les bords; son bord et les angles antérieurs
arrondis en une large courbe et nettement . |
relevés ; les bords latéraux relevés et pro- .
longés à hauteur de la partie antérieure de
l’œil en une corne de chaque côté. Ces
cornes sont un peu divergentes; chacune
A B
Fig. I.
forte dent; l’extrémité de la corne élargie Goliathopsis Esquron
TIR £ ñ : Pllide., A. mâle. B. femelle.
et légèrement échancrée; ce dernier carac- Gr. nat.
présente à l'arrière vers son milieu une
tère n’existe pas notamment chez G. capreolus Gestro; la face
interne de la corne un peu concave, squameuse testacée, la face
externe noire. Les poils qui garnissent le vertex, le canthus,
la base de l’antenne et les parties latérales et inférieures de la
tête sont de teinte plus ou moins claire variant du fauve au
brun presque noir selon les spécimens ; 1] en est de même pour
les poils des autres parties du corps. Antennes brunes, au
moins à l'extrémité des feuillets.
Pronotunt noir, convexe, légèrement transversal, ovalaire,
avec la partie postérieure des bords latéraux presque rectiligne ;
les angles postérieurs très obtus ; le bord postérieur largement
arrondi. Ponctuation large en aréoles ou en fers à cheval ou
verts vers l’arrière; pilosité plus dense que chez G. capreolus
Gestro, moins développée que dans l’espèce suivante (G. velu-
tinus Pllde).
Le disque porte, mais non constamment, des squamosités
en une ligne médiane longitudinale; de part et d’autre de cette
ligne se trouvent des groupes
{ de taches squameuses souvent
|
représentés par deux bandes un
"peu convergentes vers l’avant,
parfois réduits à deux points
NET et parfois irrégulièrement élar-
gis et renfermant un ocelle
Re noir Fig. 3
Tête de°G. Esqui- É ee ns É ;
: : ête de G. capreolus
roli, vue de profil, Scutellum de même couleur Gestro, vue de profil.
très grossie. Trè 2
: 2 res grosse.
que le pronotum, triangulaire
avec les côtés latéraux un peu excavés.
Elytres à épaules fortement saillantes, plus étroites vers
l’arrière; les angles postérieurs régulièrement arrondis les
bords apicaux rentrant un peu dans la région suturale. Les
arceaux abdominaux sont visibles de dessus autour des
élytres sauf dans la
région humérale. La
ponctuation est ovalaire
à grand axe longitu-
dinal, chaque point en
aréole ou en fer à cheval;
poils comme sur le pro-
notum.
L’étendue des taches
squameuses testacées sur
Fig. 6.
Fig. 4. - s + Fe ; an
aa Rnb le fond noir mat est très Goliathopsis Esquirol.
mâle. Gr. : 3 diam. variable. Le type repré- femelle. Gr. : 3 diam.
senté par la figure 4 est à ce point de vue un des spécimens
les plus marqués; cependant, dans un autre exemplaire, les
deux grandes taches latérales sont réunies et on peut prévoir
la découverte d'individus dont les élytres seront presque en-
tièrement testacés. Pour la répartition des taches on pourra
s’en rapporter aux figures ci-contre. Je dirai seulement que les
grandes taches latérales postérieures sont les plus constantes
et sont présentes sur tous les exemplaires que j'ai vus, comme
les taches symétriques du pronotum. La partie des arceaux
abdominaux visible de dessus est entièrement squameuse
testacée.
Pygidium et majeure partie de l’arceau abdominal dorsal
précédent visibles, noirs, avec des marques testacées. Le disque
du pygidium déprimé, le sommet saillant.
Dessous du corps noir, à grosse ponctuation, presque entière-
ment recouvert de squamosités Jaune testacé, sauf sur les deux
derniers arceaux abdominaux et la partie inférieure du pygi-
dium. Poils irrégulièrement répartis. Fémurs et tibias en partie
noirs et testacés, garnis de poils fauves ou bruns; tarses noirs.
Les tibias des tiois paires présentent une dent sur leur bord
externe, cette dent surtout importante dans la paire antérieure.
Femelle. — La tête ne présente pas de cornes; leur empla-
cement est seulement marqué par une petite saillie des bords
latéraux du clypeus.
Dimensions 2n millimètres
(o) ©
Longueur (tête pygidium non compris)... 10 O,5
Are baux épaules 0... ere. 6
Types G et Q et quelques exemplaires de Kouy-Tchéou,
Chine (R. P. J. Esquirol, 1913), coilection R. Oberthür.
Goliathopsis velutinus n. sp. (Ag. 6-8). — Piceo-velutinus,
fulvo-pilosus. Cornua capitis maris unidentata, apice dilatata,
emarginata. Maculæ elytrorum parvæ.
Téte noire squameuse; poils fauves sur le vertex, le canthus,
les côtés latéraux et la base de l’antenne. Le disque du clypeus
concave, son bord antérieur fortement relevé arrondi; angles
antérieurs arrondis: bords latéraux relevés et prolongés en
deux cornes un peu divergentes. Chaque corne a le milieu de
sa base à peu près sur le bord antérieur de l’œil; elle présente
postérieurement une forte épine et s’élargit vers l’extrémité
qui est nettement échancrée; la corne est un peu
aplatie et légèrement concave sur sa face interne.
Antennes marron très foncé.
Pronotum convexe, de forme ovalaire dans l’en-
semble, transversal; ces bords latéraux, légèrement
Fig. 6. dentés, non arrondis au voisinage des angles pos-
Goliathopsis PIE - 7 :
AREA térieurs qui sont obtus. Velouté couleur de poix,
Plide, avec des poils fauves bien développés et denses
mâle. Gr. nat. . "= d
dans une large ponctuation; le milieu du disque
est marqué d’une ligne longitudinale peu nette de squamo-
sités testacées. La ponctuation est peu visible sous le velouté,
mais J'ai pu voir sur des exemplaires gras qu’elle est en forme
de fer à cheval à ouverture postérieure.
Westwood avait observé qu’une espèce du même groupe,
Pilinurçus despectus Westw. avait tendance à être atteinte
par la graisse, 1l semble en être de même de
cette nouvelle espèce. é
Scutellum triangulaire de même teinte que |
le pronotum, mais sans ligne squameuse mé- é
diane; ses bords latéraux légèrement excavés.
Elytres à épaules larges et arrondies, régu-
lièrement rétrécis en arrière puis s’élargissant
Fig. 7.
Tête de G. velutinus,
d’une manière à peine sensible jusqu'aux
angles apicaux qui sont bien arrondis; bords vue-de profil, très
apicaux continuant la courbure des angles Le ee
apicaux et rentrant vers la suture. Chaque élytre porte une
forte côte longitudinale médiane débutant derrière l’épaule
pour se terminer au calus apical. La région suturale en arrière
de l’écusson est déprimée. La couleur noire du fond est entiè-
rement cachée par un velouté couleur de poix, la ponctuation
de même nature que celle du pronotum est plus allongée; les
poils fauves sont moins densément répartis que sur le prono-
tum, ce que l’on voit très bien en regardant l’insecte de profil.
Plusieurs taches squameuses testacées peu étendues se dé-
tachent souvent d’une manière peu nette sur le fond : la
première immédiatement en arrière de la saillie de l’épaule,
la deuxième un peu en avant de la région de l’angle apical,
les deux dernières bien moins nettes contre le calus apical,
l’une extérieurement, l’autre postérieurement. Les extrémités
des arceaux dorsaux abdominaux vi-
sibles de dessus sont veloutées, enca-
drées de squamosités testacées.
Le pygidium et la majeure partie de
l’arceau abdominal dorsal qui le pré-
cède sont visibles; 1ls sont noirs, for.
tement ponctués, et en grande partie
recouverts de squamosités; le pygidium
est déprimé sauf en son sommet qui
est saillant et noir, la partie entière.
ment noire formant une pointe qui
remonte au milieu.
Fig. 8.
Dessous du corps noir, presque entiè- GORE Den
Gr.: 3 diam.
5 / œ LA
rement tapissé de squamosités testa-
cées, sauf le dessous du pygidium et les deux arceaux ventraux
qui le précèdent. Poils fauves disséminés dans une ponctuation
S / / 5 Es 4 “
en grande partie aréolée et répartie assez régulièrement. Fémurs
et tibias en partie testacés, et portant des poils fauves; tarses
noirs. Tibias antérieurs bidentés, y compris la dent termi-
nale.
Femelle. — Tibias antérieurs également bidentés. Les bords
latéraux du clypeus, à l’emplacement occupé par les cornes
chez le mâle, présentent des saillies peu élevées mais très
nettes:
Dimensions en millimètres
Longueur, tête et pygidium non compris... mes
D nn eDaUIes et... Pt... 7
Type de Tsékou (R. P. J. Dubernard, 1902) et d’autres
— 426 —
exemplaires de même origine (1900-1003) et de Oui-Sy, Chine
(R. P. Doublet, 1013) dans la collection de M. R. Oberthür.
Ces deux espèces de Gohathopsis sont absolument diffé-
rentes du G. Lameyi Fairm. décrit de Lang-Son et dont le
type se trouve dans les collections du Muséum de Paris.
Cetonia Esquiroli n. sp. (#g. 0-10). — Tota cupreo-viridis
nitida stigmatis albis nonnullis transversis. Elytra insculpta
post medium ad suturam.
T'éle cuivreuse fortement ponctuée partout. Clypeus un peu
convexe, le bord antérieur relevé, à peine sinué en son milieu;
les angles antérieurs bien arrondis; les bords libres latéraux
retombants; également arrondis, leur courbure continuant celle
des angles antérieurs. Antennes d’un vert foncé.
Pronotum arrondi sur les bords latéraux; le bord
postérieur échancré à hauteur de l’écusson. La
ponctuation est rare et obsolète sur le milieu du
disque et même nulle dans la région scutellaire;
| elle devient peu à peu plus forte vers les bords
Fig. 9. latéraux, représentée d’abord par de petits sillons
Cetonia Esqui- « s91
roli Plide, Courbes puis de plus en plus longs vers la région
Gr. nat.
immédiate du bord. Deux petites taches blanches
dans la région du bord postérieur. Epimères ponctués.
Scutellum à bord antérieur et sommet postérieur arrondis;
ses côtés latéraux rectilignes.
Elytres à côtés saillants aux épaules; angles apicaux
arrondis; angles suturaux droits, un peu émoussés. Suture
déprimée dans la région postscutellaire, saillante vers la partie
postérieure. Sur chaque élytre un certain nombre de marques
blanches, les plus grandes allongées transversalement, quel-
ques-unes accompagnées de taches secondaires punctiformes :
cinq taches le long du bord externe de chaque élytre; trois
autres à peu près équidistantes le long de la suture, la dernière
atteignant la région suturale; deux autres dans la région
humérale, l’une en dehors l’autre en arrière; enfin une tache
transversale un peu en arrière du mieu du disque. Entre la
première et la deuxième tache suturale se trouvent des lignes
de forts points en croissants dont quelques-uns réunis en
quatre fins sillons longitudinaux; cette région est déprimée;
entre la seconde et la troisième tache suturale, région encaissée
entre la suture relevée et le calus apical, les sillons longitudi-
naux sont réduits à deux; la ponctuation y reste forte. Le voi-
sinage du bord apical présente une ponctuation forte, allongée
en stries courbes; la ponctuation est plus
brève le long des bords latéraux; elle
est forte et en croissants sur les épaules
qui présentent une dépression; elle de-
vient faible vers le scutellum en arrière
duquel elle disparaît presque complè-
tement.
Pygidium vert, à fortes stries irrégu-
hères transversales.
Dessous du corps entièrement vert
£
cuivreux. La partie thoracique, sauf le Fig. 10.
C'etonia Esquiroli,
Tr. : 3 diam.
milieu du mésothorax, à ponctuation
en stries garnie de poils fauves. Saillie
plate dirigée en avant, à bord antérieur très arrondi. Arceaux
ventraux de l’abdomen présentant, sur les côtés, une ligne de
forte ponctuation au bord antérieur; le dernier arceau entië-
rement strié transversalement. Fémurs et tibias fortement
ponctués et striés, garnis de poils fauves; tarses verts comme
les autres pièces des pattes. Tibias antérieurs tridentés:
Dimensions en millimètres
Longueur, non compris la tête et le pygidium... 12,5
ermeunauepanles"...... EM 7,5
C’est sans doute la plus petite espèce du genre Cetonia
connue jusqu’à présent.
Type et quatre exemplaires de Kouy-Tchéou, Chine (R. P.
J. Esquirol, 1913), collection R. Oberthür.
l'POUILLAUDE.
— 428 —
SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES
Par J.-J. KIEFFER, Dr. phil. nat., Bitche.
(Suite)
10° GENRE : ANTERIS Fürst.
I. — À, atriceps n. SP.
Q. Roux; tête et massue antennaire noires, reste des antennes
et pattes Jaunes, mandibules roux brun. Tête deux fois aussi
large que longue, densément pubescente, chagrinée, découpée en
arc postérieurement; front sans impression; yeux glabres,
grands, reliés aux mandibules par un sillon, ocelles postérieurs
touchant les yeux. Article 3° des antennes plus court que le 2°,
deux fois aussi long que gros, 4° obconique, pas plus long que
gros, 5° et 6° graduellement grossis et transversaux, les six
suivants formant la massue, gros et transversaux, sauf le der-
nier qui est conique. Pronotum à peine distinct d'en haut,
largement découpé en arrière, thorax peu convexe, de moitié
plus long que haut; mésonotum pubescent et chagriné, sillons
parapsidaux convergents en arrière; scutellum semi-circulaire;
milieu du métanotum faiblement proéminent; segment médian
très transversal. Ailes hyalines, nervures très pales, sous-costale
éloignée du bord, marginale ponctiforme, postmarginale nulle,
stigmatique longue, oblique, noueuse au bout, une trace d'un
long radius oblique, d'une récurrente continuant la direction
du radius, d’une basale aboutissant bien avant la marginale,
d'une médiane et d'une anale. Métatarse postérieur égalant les
quatre articles suivants réunis. Abdomen un peu plus long que
le thorax, à peine plus étroit aux deux bouts, arrondi en arrière,
les trois premiers tergites subégaux en longueur, les deux pre-
muers striés en avant et à fossettes alignées transversalement,
le reste et les 3 ou 4 tergites suivants avec une ponctuation
grande, dense, superficielle. — Long. 3 mm. — Los Banos.
11° GENRE : NEUROCACUS nn. g.
d. Yeux pubescents. Antennes de 12 articles, filiformes chez
le mâle. Thorax au moins de moitié plus long que haut. Pro-
otum à peine visible d’en haut, découpé en arc postérieurement.
Sillons parapsidaux nuls. Scutellum transversal, arrondi en
arrière. Métanotum inerme. Segment médian à deux dents
aiguës, dressées, petites et distantes, en outre chaque angle
postérieur est prolongé faiblement en une dent horizontale.
Marginale plus courte que la stigmatique qui est longue, post-
marginale plus longue que la stigmatique. Abdomen en spatule,
déprimé, marginé, plus de moitié plus long que le reste du
corps, pétiole étroit, deux fois aussi long que large, 2° tergite
allongé, graduellement élargt en arrière, à peine plus long que
le 3°, qui est aussi long que large, les quatre suivants graduel-
lement raccourcis, le 7° très court. Le type est :
1. — N. philippinensis n. sp.
Œ. Noir et mat; mandibules, bas du scape, hanches, pattes
et trois premiers segments abdominaux roux sombre. Tête
transversale, finement ponctuée comme le thorax; front sans
impression, mais convexe, lisse et brillant; joues striées, égalant
le tiers des yeux, ceux-ci réunis aux mandibules par un sillon
très fin, ocelles postérieurs distants des yeux de leur diamètre,
trois fois plus éloignés du bord occipital qui est presque tronqué.
Scape égalant les trois articles suivants réunis, 2° article pas
plus long que gros, les suivants cylindriques, le 3° plus long
que le 4° qui est de moitié plus long que gros, 5° égal au 4,
faiblement proéminent au milieu, les suivants deux fois aussi
longs que gros. Thorax à peine aussi large que la tête. Ailes
faiblement teintées, stigmatique oblique, noueuse au bout, post-
marginale de moitié plus longue que la stigmatique. Métatarse
postérieur égalant les trois articles suivants réunis. Abdomen
lisse et brillant, sauf le 1° tergite et la partie antérieure du 2°
qui sont striés en long. — Long. 2,5 mm. — Los Banos.
12° GENRE : HOPLOGRYON Ashm.
1. — H. longispina n. sp.
Œ. Noir; mandibules rousses, scape, hanches et pattes Jaunes,
tarse intermédiaire brun, tibia et tarse des pattes postérieures
brun noir; propleures, mésopleures et mésosternum souvent
roux. Tête fortement striée en long sur le devant et sur les
Le]
2]
— 430 —
joues ; celles-ci sans sillon; vertex et tempes finement chagrinés,
le vertex est aminci, presque tranchant, ocelles situés sur cette
partie tranchante, une arête va de l'ocelle antérieur jusqu’au
tubercule antennaire; clypeus convexe, allongé, strié transver-
salement et bordé de chaque côté par une‘arête, ces deux arêtes
se réunissent en une seule arête courte qui aboutit au tubercule
antennaire. Mandibules égales, trifides, les trois dents aiguës,
l’externe la plus longue. Milieu de la partie dorsale du scape
proéminente et fortement convexe, 2° article transversal, 3° à
peine plus long que le scape, plus court que le 4°, articles 3-12
filiformes, très longs, graduellement amincis et plus longs, le
5° grossi à l’extrème base. Thorax plus haut que long, chagriné
et mat, mésonotum sans sillons parapsidaux, ridé en long dans
son quart postérieur; scutellum transversal, chagriné, bord
postérieur à points alignés; métanotum avec des fossettes et
une spinule jaunâtre, aiguë, arquée faiblement et presque aussi
longue que le scutellum, chaque côté du métanotum avec une
spinule beaucoup plus petite. Aïles un peu teintées, marginale
ayant les deux tiers de la sous-costale qui touche presque le
bord, postmarginale nulle, stigmatique petite, perpendiculaire,
avec l'extrémité en nœud. Abdomen spatuliforme, deux pre-
miers tergites et partie antérieure du 3° striés, le reste lisse et
brillant, pétiole étroit, d’un tiers plus long que large, 3° le plus
long. — Long. 3-3,5 mm. — Los Banos.
Il. — Sous-FAM. : DIAPRIIDÆ
1% GENRE : GÂLESUS (SCHIZOGALESUS)
1. Sillons parapsidaux se touchant en
ANTIRTE Le ee Pa nee re 0e ion) 1. G. (S.) clavaticornis.
— Sillons parapsidaux distants de leur sr, |
largeur jen AITIÈ re). "instants 2. G. (S.) philippinensis.
1. — G. (S.) clavaticornis n. sp.
@. Noir brillant, hanches et pattes rousses. Tête vue de côté
un peu plus longue dorsalement que haute, encore davantage
= =
ventralement; bord occipital marginé par une carène; quatre
dents aiguës dépassent le bord antérieur, l’externe se prolonge
en carène et contourne le bord postérieur de l’œ1l, la médiane
aboutit à un ocelle externe; lamelle frontale légèrement
échancrée, bouche prolongée en bec, face oblique, convexe au
milieu, enfoncée en forme de large dépression sur les côtés,
yeux à longs poils épars, dessous de la tête assez fortement
poilu de blanc. Scape droit, strié, égalant les articles 2 et 3
réunis, bispinuleux à l'extrémité; 2° article égal au 4°; 3° deux
fois aussi long que gros, de moitié plus long que le 4°; 5° et 6°
aussi gros que longs; les six derniers subitement grossis,
formant une massue abrupte et pubescente, presque transver-
saux, sauf le dernier qui est ovoidal. Sillons parapsidaux
profonds, larges, se touchant en arrière où 1ls sont élargis;
avant l’écaillette se trouve une fossette ovalaire. Scutellum à
six fossettes, dont les deux basaies sont ovalaires et séparées
par une arête, les deux latérales allongées, les postérieures
ponctiformes. Segment médian à trois arêtes parallèles. Ailes
faiblement brunies, pliées et échancrées. Pleures lisses et glabres,
sauf les métapleures qui sont pubescentes. Fémur des pattes
postérieures ayant à l’extrémité deux lobes obtus et dirigés
perpendiculairemenut par en bas, tibia à longs poils dressés,
graduellement grossi dans sa moitié distale. Pétiole de moitié
plus long que gros, fortement cannelé; grand sternite occupant
les trois quarts antérieurs de l'abdomen, le dernier quart est
occupé par cinq sternites transversaux, grand tergite atteignant
l'extrémité de l'abdomen et recouvrant les côtés, avec un sillon
longitudinal dans ses deux tiers antérieurs. — Long. 3,8 mm. —
Los Banos.
2. G. (S.) philippinensis n. sp.
d. Noir brillant, pattes rousses sauf les hanches. Tête vue
de côté aussi longue dorsalement que haute, ventralement plus
longue que haute, avec quatre dents comme chez l'espèce
précédente, bord occipital sans carène transversale, lamelle
frontale faiblement échancrée. Scape comme chez l'espèce pré-
cédente ; 2° article égal au 4°, 3° à peine plus long que le 4° qui
n'est pas grossi ni sinueux, articles du flagellum graduellement
un peu raccourcis et un peu amincis, tous un peu plus longs
que gros, subcylindriques et pubescents. Sillons parapsidaux
28*
ue cine
élargis en arrière, où ils sont distants de leur largeur, scutellum
comme chez le précédent, segment médian avec trois arêtes
parallèles. Ailes sans incision et non pliées. Pétiole deux fois
aussi long que gros, fortement strié; abdomen comme chez le
précédent, sauf que le sillon ne dépasse pas le milieu. Fémur
des pattes postérieures sans lobes, tibia grossi au tiers distal. —
Long. 3 mm. — Los Banos.
3. — G. (S.) Crawfordi n. sp.
d. Noir; antennes brun noir, pattes sauf les hanches d’un
roux sombre. Tête avec quatre spinules bien distinctes, vues de
côté la ligne dorsale et surtout la ligne ventrale sont plus
longues que sa hauteur. Antennes comme chez G philippinensis
sauf que le 2° article est à peine plus long que gros, 3° et 4°
presque deux fois, les suivants plus de deux fois aussi longs
que gros. Sillons parapsidaux distants d’un peu plus de leur
largeur en arrière. Fossettes basales du scutellum un peu plus
longues que larges, séparées par une arête. Aïles assombries,
pliées, échancrées bien en arrière de la pointe alaire. Tibia pos-
térieur grossi subitement dans un peu plus du tiers distal.
Métatarse postérieur plus de deux fois aussi long que le 2° ar-
ticle. Fémur postérieur bilobé au bout. Pétiole deux fois aussi
long que gros, strié fortement; sillon abdominal unique, dépas-
sant le milieu. — Eong. 3,5 mm. — [Los Banos.
4. — G. (S.) curticeps n. sp.
d. Couleur et caractères de G. Craiwfordi dont il diffère
principalement par la forme de la tête, dont les spinules sont à
peine perceptibles, la ligne dorsale plus courte que la hauteur
tandis que la ligne ventrale est plus longue que la hauteur.
Article 2° des antennes subglobuleux, plus court que le 3° qui
est d’un tiers plus long que gros, 4° plus long que le 3°, égal
au 5°, presque deux fois aussi long que gros, les suivants deux
fois aussi longs que gros, le 14° le plus long. Sillons parapsi-
daux distants de presque deux fois leur largeur en arrière. Tibia
postérieur grossi graduellement dans la moitié distale, méta-
tarse postérieur pas deux fois aussi long que le 2°. Pétiole de
moitié plus long que gros, sillon n’atteignant pas tout à fait
le milieu de l’abdomen. — Long. 3 mm. — Los Banos.
RE cn
2° GENRE : HEMIGALESUS 2. £g.
Tête subglobuleuse vue d’en haut, armée au bord antérieur
de trois courtes spinules dont une à chaque côté et une médiane
_située plus bas; ocelles postérieurs à peine plus près du bord
antérieur que du bord postérieur de la tête; dessous de la tête
horizontal, plus long que le dessus et se prolongeant en un
bec à mandibules pluridentées. Veux glabres. Antennes de
14 articles (O') ou de 12 (Q), insérées sur une lamelle frontale
qui dépasse un peu leur point d'insertion; scape strié, droit,
élargi à l'extrémité qui porte deux spinules parallèles qui em-
boîtent le 2° article (4g. 7), flagellum filiforme chez le mâle,
avec une massue subite de trois articles chez
la femelle: Thorax un peu plus long que haut;
pronotum non visible d'en haut; mésonotum
sans sillons parapsidaux; scutellum avec une
fossette unique à sa base, sans fossettes la-
térales ni postérieures ; segment médian avec
une carène médiane et triangulaire, chaque
angle prolongé horizontalement en une petite
dent aiguë. Ailes antérieures avec une sous-
costale située près du bord, une marginale Fig. 7. — Base d'une
antenne de l’Hemi-
‘cunéiforme et oblique, qui dépasse un peu le yalesus rufus Kicf-
tiers basal de l'aile, une basale droite, per- en + POUR ARE
pendiculaire à la sous-costale et distante d’un Re Le
peu moins de sa longueur de la marginale.
Pétiole strié et peu long; abdomen déprimé, graduellement un
peu élargi depuis la base jusqu’à l'extrémité qui est arrondie
(O' Q), grand tergite atteignant presque l'extrémité, les 4 ou
5 Suivants à peine distincts, sternites couverts en partie par
les tergites, grand sternite occupant les trois quarts antérieurs,
les cinq suivants forment de minces bandes transversales. Le
type est : À. xiger.
1. Mésonotum fortement convexe dans sa partie
médiane, déprimé ou enfoncé latéralement.
— Mésonotum sans dépressions latérales, égale-
IRENDICONMVEXE DartoUt.... 0 0 e. 3
2. Noir, face, pleures en partie, hanches et pattes
rousses ; tête vue d'en haut un peu transver-
to
USENET ES enr à ne s ROME Er st L AH niaer.
— Roux, abdomen noir sauf le pétiole; tête vue
d'en haut, un peu plus longue que large... 2. H. rufus.
A ou
3. Yeux deux fois aussi larges que leur distance
du bord OCCIPLAE 7e a UN SP PENANNE 3. À. brevicornis.
— Yeux à peine plus larges que leur distance du
Bord OCCIP ARE Eee UE DR AE 4. A. gracilis.
1. — H. niger n. sp.
O Q. Noir brillant et lisse; face, propleures et mésopleures
d'un brun roux, antennes de la femelle, hanches et pattes
rousses, antennes du mâle brun sombre. Tête un peu transversale
vue d'en haut; yeux à peine plus larges que leur distance du
bord occipital. Article 2° des antennes du mâle très petit, éga-
lant la moitié du 3°, les suivants allongés, cylindriques, pubes-
cents, le 3° un peu plus long que le 4°, 4-13 graduellement un
peu plus longs et plus minces, deux fois aussi longs que gros,
14° trois fois. Chez la femelle, le 2° article est de moitié plus
long que gros, le 3° à peine plus long que gros, 4-0 globuleux,
également étroits, 10-12 subitement grossis, deux fois aussi gros
que les précédents, 10° et 11° presque transversaux, 12° ovoidal.
Tempes, devant des propleures et métapleures avec une pubes-
cence blanche et dense. Mésonotum fortement convexe au
milieu, déprimé de chaque côté. Tibia postérieur grossi dans
sa moitié distale. Ailes faiblement teintées. Pétiole un peu plus
long que gros. Abdomen guère plus long que le thorax. —
Long. 2,5-2,8 mm. — Los Banos.
2. — H. rufus n. sp. (Ag. #).
eo Tête, thorax, pétiole, hanches et pattes roux comme
les antennes de la femelle, antennes du mâle brun sombre;
abdomen noir. Tête vue d’en haut un peu plus longue que large
chez la femelle, suglobuleuse chez le mâle. Veux moins larges
que leur distance du bord postérieur de la tête, aussi larges que
leur distance du bord antérieur; chez le mâle, les yeux sont à
peine plus larges que leur distance du bord postérieur. Articles
antennaires 2 et 3 de moitié plus longs que gros chez la femelle,
4° à peine plus long que gros, 5-8 globuleux, 9° un peu trans-
versal. Pour tout le reste, semblable au précédent. — Long.
2,5 mm. — [Los Banos.
3. — H. brevicornis n. sp.
d. Noir; scape, hanches et pattes roux, mandibules rousses,
flagellum brun roux. Tête un peu transversale vue d'en haut.
— 435 —
Veux deux fois aussi larges que leur distance du bord posté-
rieur de la tête. Article 2° des antennes égalant le 3°, celui-ci
à peine plus long que le 4° mais plus étroit ; 4-13 de moitié plus
long que gros, 14° deux fois. Mésonotum également convexe
Fig. 8. — Hemigalesus rufus Kieffer (gross. 26 diam.).
partout, sans, dépression latérale. Tibia postérieur subitement
grossi au tiers distal. Pour le reste, semblable à Æ. niger. —
Long. 2 mm. — Los Banos.
4. — H. gracilis n. sp.
d. Noir; mandibules, trois premiers articles antennaires,
thorax, hanches et pattes roux. Tête globuleuse vue d’en haut.
Veux un peu plus larges que leur distance du bord postérieur
de la tête. Article 3° des antennes aussi long que le 2° mais
plus étroit que lui et que les suivants, de moitié plus long que
gros, les suivants subglobuleux ou à peine plus longs que gros,
14° article en ovoïde court. Mésonotum et tout le reste comme
chez A. brevicornis. — Long. 1,8 mm. — Los Banos.
ue
3° GENRE : APARAMESIUS n. £.
Diffère de Zipoglyptus Crawf. par le thorax qui n’est pas
long et tronqué et de Paramesius par l’absence de sillons pa-
rapsidaux. Le type est : À carinatus.
1. Segment médian avec une carène triangulaire... 1. À. carinatus.
— Segment médian avec une arête...…................… 2
2. Pétiole strié; 4° article antennaire du mâle 6-7
fois aussi long quedé/2 35.71% RE RER 2. À. flicornis.
— Pétiole lisse; 4° article antennaire du mâle 4-5
1D1S aUSSL In QUE LES EME EE 5. À. levistilus.
1. — A. carinatus n. sp. ;
Q. Noir; antennes, hanches, pattes et extrémité postérieure
de l’abdomen rousses. Tête globuleuse. Yeux glabres. Palpes
blanchâtres, avant-dernier article des palpes maxiliaires élargi
en triangle. Antennes du mâle un peu plus de 1 1/2 fois aussi
longues que le corps; scape très long, dépassant le vertex de
sa demi-longueur; 2° article de moitié plus long que gros, 3°
deux fois aussi long que gros, 4° trois fois aussi long que le 3°,
avec une dent près de sa base, les suivants aussi longs que
le 4°, filiformes, 13° ou dernier plus court que le scape. Chez
la femelle, le scape égale les $ ou 6 articles suivants réunis,
ceux-ci obconiques, 3-6 deux fois aussi longs que gros, 7-0
graduellement raccourcis mais encore plus longs que gros,
10-12 subglobuleux, 13° conique et presque deux fois aussi long
que le 12°; les articles du flagellum à peine graduellement
grossis. Thorax de moitié plus long que haut, fortement
convexe. Prothorax non prolongé en avant. Sillons parapsidaux
nuls. Scutellum avec une grande fossette à sa base. Segment
médian avec une carène triangulaire. Ailes faiblement teintées,
marginale longue, égalant le quart de la sous-costale, stigma-
tique située au milieu du bord antérieur, pas plus longue que
large; sans autres nervures. Moitié distale du tibia postérieur
grossi. Pétiole strié, trois fois (Q ) ou presque quatre fois (Œ)
aussi long que gros; grand tergite de la femelle occupant les
te
quatre cinquièmes antérieurs, les segments suivants forment un
cône comprimé et pointu; grand tergite du mâle occupant
presque tout le dessus, les segments suivants ne paraissent que
comme des lignes transversales ; comme chez Paramesius le pé-
tiole n'offre pas de séparation distincte entre lui et le grand
tergite. — Long. 3 mm. — Los Banos.
2. — À. filicornis n. sp.
J. Noir; antennes brunes, hanches et pattes rousses. Tête
globuleuse, yeux glabres. Avant-dernier article des palpes
élargi en triangle. Antennes longues de 6 mm.; scape dépassant
de beaucoup le vertex, 2 à 3 fois aussi long que les articles
2 et 3 réunis, cœux-c1 égaux, à peine plus longs que gros,
4-13 fliformes, longs, graduellement amincis, 4° avec une dent
basale, 6-7 fois aussi long que le 2°, poils égalant en longueur
la grosseur des articles. Thorax comme chez le précédent, sauf
que le segment médian a une arête longitudinale médiane et
une de chaque côté. Ailes comme chez le précédent. Pétiole au
moins quatre fois aussi long que gros, strié en long ; abdomen
comme chez le précédent. — Long. 3 mm. — Los Banos.
3. — À. levistilus n. sp.
d. Pétiole non strié. Antennes deux fois aussi longues que
le corps, 3° article plus étroit que le 2°, 4° quatre à cinq fois aussi
long que le 3°. — Long. 1,8 mm. Pour tout le reste, semblable
à À. filicornis. — Los Banos.
4. — A. depressus n. sp.
O. Noir; tête rousse, dorsalement noir roussâtre, antennes
rousses, scape et trois derniers articles brun noir, hanches et
pattes rousses. Scape égalant presque les cinq articles suivants
réunis, strié, articles 3-6 plus longs que le 2°, obconiques, deux
fois aussi longs que gros, 7-0 un peu plus courts que les pré-
cédents, 2-0 également minces, 10 à peine plus gros que les
précédents, un peu transversal, 11-13 distinctement grossis, 11°
et 12° transversaux, 13° allongé et le plus gros. Mésonotum
ne | ges
déprimé fortement de chaque côté en arrière, n’ayant pas,
comme chez #/zcorn2s, un point enfoncé à chaque côté du bord
antérieur. Scutellum à fossette basale grande. Segment médian
avec une arête médiane. Ailes comme chez f/icoruis. Pétiole
strié, trois fois aussi long que gros; segment anal roux, com-
primé, long et aminci graduellement en pointe, — Long. 3 mm.
— Los Banos.
4° GENRE : SPILOMICRUS Westw.
1. Sillons parapsidaux percurrents; tempes et
joués POnCIUGÉS NS PA ENST 1. S. carinifrons.
—- Sillons parapsidaux marqués seulement en
arriere: défteSanSIDOnCtUANON 2
2. Scutellun: ayant, outre les deux fosscttes ba-
sales, une fossette allongée latérale et une
rangée de points au bord postérieur... 3
— Scutellum sans fossettes latérales ni posté-
rieures ; sillons parapsidaux formant seule-
MENt An: pointallonaé RESTE er 2. . varticornis.
9. Yeux reliés aux mandibules par un sillon;
sillons parapsidaux marqués au tiers pos-
TÉTICUEZ LE LR. PA POS PER AT EM 3. S. opertus.
— Yeux non reliés aux mandibules par un sillon ;
sillons parapsidaux formant seulement un
point allongé au bord postérieur... 4
4. Flagellum roux brun, tergites ne couvrant pas
RES SIernITES TA ni Poe 4.S. dispansus.
— Flagellum noir brillant et plus gros, tergites
couyrant.les-StOrnifess ee era tie 5. 5. nilidicornis.
1. — $. carinifrons n. sp.
d Q. Noir; hanches et pattes roux sombre. Tête subglobu-
leuse, avec une carène qui va de l’ocelle antérieur jusque entre
les antennes; tempes, joues et face à points denses et assez
gros; yeux à poils épars. Palpes blanchâtres, avant-dernier
article des palpes maxillaires élargi en triangle, comme chez
les espèces suivantes. Scape de la femelle égalant les quatre
articles suivants réunis, 2° article un peu plus long que gros,
3e
3° aussi gros que le 2°, au moins de moitié plus long que gros,
les suivants graduellement raccourcis, 8-12 transversaux et
graduellement grossis, sans massue distincte, 13° conique, aussi
long que gros. Scape du mâle un peu plus long que les deux
articles suivants réunis, le 2° obconique et un peu plus long
que gros, 3° deux fois aussi long que gros, plus court que le 4°,
5° égal au 3°, 8-13 encore deux fois aussi longs que gros. Sillons
parapsidaux percurrents, mésonotum muni en outre d’un sillon
contre l’écaillette; scutellum à 6 fossettes, dont deux basales
séparées par une arête, deux latérales et deux ponctiformes
situées au bord postérieur, segment médian avec une dent aiguë.
Ailes brunâtres, sous-costale dépassant le tiers mais n’attei-
gnant pas le milieu, marginale cunéiforme, aussi longue que
large, avec un bout de nervure récurrente et oblique, stigma-
tique oblique et aussi large que longue, basale arquée, un peu
plus longue que sa distance de la marginale, faiblement mar-
quée. Tibia postérieur grossi dans un peu plus du tiers distal.
Pétiole deux fois et demie (©) ou deux fois (Q) aussi long
que gros, strié en long ; tergites couvrant en partie les sternites.
— Long. 3,5-3,8 mm. — Los Banos.
2. — $S. variicornis n. 5p. (Ag. 0\.
Q. Tête et massue antennaire noires, scape brun noir, reste
de l'antenne Jaune,
thorax et pétiole roux
brun, abdomen brun
noir, hanches et pattes
roux Clair. Tête lisse
et un peu transversale ;
scape égalant les trois
articles suivants réunis,
articles 3-7 plus minces
que le 2°, obconiques,
au moins de moitié
plus longs que gros, 8°
et 0° subglobuleux et
pas plus gros que les
précédents, 10-13 for- Fig. 9. — eo vme Kieffer
tement grossis, un peu ne Fe
transversaux sauf le 13°. Sillons parapsidaux représentés seu-
lement par un point allongé et situé au bord postérieur; scu-
CU
l
— 440 —
tellum convexe, avec deux fossettes Juxtaposées en avant, sans
fossettes latérales n1 au bord postérieur; segment médian avec
une carène triangulaire. Nervure basale arquée et bien marquée.
Pétiole strié, 2 1/2 fois aussi long que gros, tergites couvrant
un peu les sternites. Pour le reste, semblable au précédent. —
Long. 2 mm. — Los Banos.
3. — S. opertus n. sp.
d. Noir; hanches et pattes roux sombre. Tête lisse, un peu
transversale vue d’en haut, un peu plus haute que longue vue
de côté, yeux à poils épars, reliés aux mandibules par un sillon.
Scape égalant les trois articles suivants réunis, 2° article à peine
plus long que gros, 3° cylindrique comnie les suivants, presque
deux fois aussi long que le 2°, les suivants graduellement
raccourcis, 8-12 d’un tiers plus longs que gros, 13° allongé, poils
dressés et plus courts que la grosseur des articles. Thorax de
moitié plus long que haut, mésonotum peu convexe, sillons
parapsidaux marqués au tiers postérieur; scutellum avec deux
fossettes basales, une de chaque côté et une ligne de points au
bord postérieur; segment médian avec une carène triangulaire.
Ailes comme chez S. carinifrons. Tibia postérieur renflé gra-
duellement dans sa moitié distale. Pétiole presque trois fois
aussi long que gros, strié grossièrement ; abdomen comme chez
les deux précédents, ellipsoïdal, à grand tergite occupant les 4/5
antérieurs, les cinq suivants en forme de minces bandes trans-
versales, tergites couvrant Îles sternites dont le tiers médian
seul est libre; grand sternite occupant les 2/3 antérieurs, les
six suivants subégaux sauf le 1° qui est plus long que le 2°. —
Long. 2,3 mm. — Los Banos.
4. — S. dispansus n. sp.
d. Noir; hanches et pattes rousses, flagellum roux brun.
Semblable au précédent dont il diffère par les antennes plus
longues, les joues sans sillon, les sillans parapsidaux marqués
seulement au bord postérieur en forme de point allongé, le
pétiole deux fois aussi long que gros et les tergites ne couvrant
pas les sternites. Scape égalant le 3° article, 2° article globuleux,
3° triple du 2°, les suivants graduellement raccourcis, 12° encore
au moins deux fois aussi long que gros, plus court que le 13°.
— Long. 2,5 mm. — Los Banos.
5. — S. nitidicornis n. sp.
d. Comme le précédent dont il ne diffère que par le flagellum
noir brillant et plus gros, et les tergites couvrant les sternites.
— Long. 2,5 mm. — Los Banos.
6. — S. consobrinus n. sp.
Q. Noir, antennes, hanches et pattes rousses, deux premiers
articles antennaires et les quatre derniers brun noir. Veux très
velus. Scape égalant les quatre articles suivants réunis, 2° ar-
ticle un peu plus long que gros, 3-0 subglobuleux et également
minces, 10-13 fortement grossis, 10-12 transversaux, 13° ovoidal.
Sillons parapsidaux marqués seulement au tiers postérieur.
Segment médian à lamelle triangulaire. Pétiole deux fois aussi
long que gros. Nervure basale arquée, faible, distante de la
marginale de toute sa longueur, sous-costale éloignée du bord,
marginale courte, extrémité distale cunéiforme. Voisin de
S. varicornis. — Long. 1,5 mm. — Los Banos.
5° GENRE : SCAPOPRIA n. £.
: Q. Tête globuleuse, yeux à poils épars et longs. Antennes
de 12 articles, sans massue distincte, scape long, comprimé
fortement dans un peu plus de la moitié basale, par suite la
partie distale vue d’en haut paraît être deux fois aussi grosse
que la partie basale Thorax convexe, de moitié plus long que
haut; sillons parapsidaux nuls; scutellum convexe, avec une
fossette unique ; segment médian avec une iamelle triangulaire.
Nervation de Diapria. Pétiole deux fois aussi long que gros,
abdomen relevé en avant au-dessus du pétiole, comme chez
Spilomicrus, déprimé, à peine aussi long que le reste du corps,
subfusiforme, graduellement aminci en arrière, grand tergite
occupant un peu plus des deux tiers antérieurs. Le type est :
1. — S$. atriceps n. sp.
Q. Tête noire; antennes sauf les trois derniers articles qui
sont assombris, hanches et pattes roux clair, thorax et pétiole
roux marron, abdomen brun noir. Tempes et devant du pro-
— 442 —
thorax à feutrage blanc. Article 2° des antennes bien plus gros
que les 4 suivants réunis, ceux-ci également minces, obconiques,
deux fois aussi longs que gros, 7° et 8° comme le 6° mais un peu
grossis, 0-12 graduellement grossis, pas plus longs que gros,
sauf le 12° qui est un peu allongé et le plus gros, poils plus
longs que la grosseur des articles. Métapleures pubescentes.
Tiers distal du tibia postérieur subitement grossi — Long.
1,8 mm. — Los Banos.
6° GENRE : ACIDOPRIA n £g.
Tête subglobuleuse, munie en avant de trois petites spi-
nules, dont la médiane est située plus bas que les latérales;
tempes, devant du prothorax et dessous du pétiole à feutrage
blanc; yeux glabres; bouche petite. Antennes du mâle filiformes,
de 14 articles, celles de la femelle de 12 articles, avec une
massue de 3 ou 4 articles; scape inerme. Sillons parapsidaux
nuls. Scutellum convexe, avec une fossette à sa base. Segment
médian avec une carène triangulaire. Nervation de Loxotropa,
marginale dépassant le tiers mais n’atteignant pas le milieu.
Pétiole allongé, abdomen déprimé, arrondi en arrière, presque
d'égale largeur partout.
Ce genre comprend les deux espèces suivantes, auquelles 1l
faut encore ajouter Zoxotropa tricornuta Crawf.
1. Massue antennaire de 3 articles.................... 1. À. varücornis.
— Massue antennaire de # articles..................... 2, À. tetratoma.
1. — À. variicornis n. sp. (#g. 70).
CHER Noir; hanches et pattes rousses, antennes du mâle
brun noir et pubescentes, chez la femelle les articles 2-9 sont
roux, palpes blanchâtres. Scape du mâle égalant presque les
trois articles suivants réunis, 2° article subglobuleux, ceux du
flagellum cylindriques, de moitié plus longs que gros, le 4° ar-
ticle antennaire à peine proéminent sur le côté; chez la femelle
le 2° article est obconique et plus long que le 3°, 3-9 également
minces, subglobuleux, massue grosse et subite, composée de
3 articles dont les deux premiers sont presque transversaux.
Mésonotum déprimé latéralement. Aïles peu teintées, basale
— 443 —
SRE Tics 2
perpendiculaire au bord antérieur qu'elle n’atteint pas, mar-
ginale en cône renversé. Pétiole non strié, presque deux fois
4
Fig. 10. — Acidopria variicornis Kieffer (gross. 21 diam.).
aussi long que gros, grand tergite occupant les 4/5 antérieurs
de l'abdomen, sternites couverts en partie par les tergites. —
Long. 2,5 mm. — Los Banos; île de Luçon.
2. — A. tetratoma n. sp.
. Semblable au précédent dont il diffère par les caractères
suivants : les 7 premiers articles antennaires roux, les $ derniers
noirs, articles 3-7 également étroits et subglobuleux, le 8° à
peine plus gros, 0-12 formant la massue, le 9° moins gros que
les suivants, 10° et rr° Presque transversaux, 12° allongé.
Pétiole pas plus long que gros. — Long. 1,8 mm. — Los Banos.
(À suivre).
— 444 —
ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE
LES MOUCHES COMMUNES
Par I. POUILLAUDE.
(Suile)
Siomoxys calcitrans Linné (Ag. 7-8) est la mouche piquante;
c’est un fléau pour les animaux domestiques et elle ne dédaigne
pas de s’attaquer à l’homme. Se nourrissant de sang et piquant
successivement plusieurs victimes, elle véhicule de l’une à
l’autre des parasites ou des microbes (Trypanosomes, Bacté-
Fig. 8.— Tête de Stomoxys
calcitrans L.
Fig. 7. — Stomoxys calcitrans L.
(Long. 5-8 mm.).
ridie du charbon). C’est, pour cette raison, l’une des espèces
connues sous le nom de « mouche à charbon », mais non la
seule. Ces mœurs paraîtraient devoir la localiser aux environs
des étables ; cependant elle n’est pas rare dans les habitations;
je l’ai trouvée fréquemment à Rennes dans le courant de l'été
et en septembre-octobre, à l’époque où le nombre des mouches
domestiques commence à décroître, elle était presque aussi
commune que celles-ci, même en des points assez éloignés de
toute étable ou écurie.
On reconnaîtra facilement la mouche piquante à la présence
d’une trompe non renflée à l’extrémité bien que ne paraissant
Fi e.
pas très aiguë (#3. 8); cette trompe non rétractile, portée
horizontalement, est très visible de dessus en avant de la tête
de l’insecte. La larve vit dans le fumier de cheval et je l’y ai
facilement élevée.
Musca domestica Linné (Âg. 9-10) est la mouche domestique
ou mouche commune. Je la cite et l’ai représentée pour faciliter
les comparaisons avec les espèces voisines. Comme celles-ci,
elle a le thorax gris avec quatre bandes longitudinales noires.
L’abdomen est marqué de taches roussâtres, notamment sur les
Fig. 10.
Tête de Musca domestica.
Fig. 9.— Musca domestica I.
deux premiers arceaux dorsaux. Chez le mâle, la distance qui
sépare les yeux est égale environ au cinquième du diamètre de
la tête, chez la femelle elle est égale au tiers. « La mouche
domestique » est le nom sous lequel on désigne des espèces
probablement variables avec les habitats. Pour les seules ré-
gions méditerranéenne et africaine, Bezzi (1912) cite quatre
formes de Musca domestica qui sont des espèces de Linné,
Macquart et Robineau-Desvoidy, et indique dans la même
région, en outre, 27 espèces du genre Musca.
Une espèce très voisine, Musca corvina Fab. s’en distingue
par la couleur totalement noire de l’abdomen de la femelle.
Cette espèce présente une variété vivipare. On rencontre
M. corvina dans les maisons beaucoup plus rarement que
M. domestica et surtout dans les campagnes.
À la famille des Muscidæ appartient également le groupe
des Sarcophagiens; ils rappellent la mouche domestique par
la nervation des ailes et parfois l’aspect général. On distin-
guera facilement les Sarcophagiens à la présence, de chaque
côté, en avant des hanches postérieures, d’une herse de soies
raides; ces soies n’existent pas chez les espèces des genres
de
Stomoxys, musca, muscina et de quelques genres voisins, non
plus que dans la famille des Aw/homyidæ. Enfin la soie des
antennes est toujours plus ou moins plumeuse chez les Sar-
cophagiens. À ce groupe appartiennent les espèces suivantes.
Fig. 11.— Pollenia rudis Fab. (8-10 mm.).
Pollenia rudis Fab. (#g. 17) est certainement, dans ce groupe,
l’espèce qui ressemble le plus à la mouche domestique. Elle est
un peu plus grande (8 à 10 mm.). La soie des antennes est
l Fig. 13. — Tête de Calliphora
Fig. 12. erythrocephala.
Calliphora erythrocephala Meigen
(8-12 mm.).
entièrement plumeuse comme chez les Muscines; le dessus du
thorax porte une pubescence jaune mêlée aux soies ordinaires ;
l’abdomen présente des taches soyeuses blanchâtres et bru-
es:
FR
oo
nâtres. La biologie de cette mouche a été peu étudiée; sa larve
vit probablement dans les matières en décomposition et le
fumier.
Calliphora erythrocephala Meigen (#zg. 12-13) est la grosse
mouche bleue de la viande. Sa couleur bleu d’acier est variée
de reflets soyeux grisâtres; les côtés et dessous de la bouche
sont roux avec des poils noirs. Elle pond sur la viande où il
est facile d'élever sa larve bien connue des pêcheurs sous le
nom d’ « asticot ». La facilité avec laquelle on provoque sa
ponte et on élève sa larve en a fait un insecte de laboratoire;
de savants travaux sur ses premiers états ont mis en lumière
les phénomènes qui accompagnent les métamorphoses des
insectes. Elle vole du printemps à l’automne des détritus sur
nos aliments et principalement sur la viande.
Calliphora vomitoria Linné, espèce très voisine, mais moins
commune, diffère de la précédente par les poils du tour de
la bouche qui sont ici roux ou orangés; on la rencontre rare-
ment dans les agglomérations.
Lucilia Cesar Linné est aussi connue que Calliphora et pour
les mêmes motifs. Sa teinte varie du vert cuivreux au bleu
métallique, mais toujours sans reflets soyeux. Le tour des yeux
a des reflets argentés. Un peu plus petite que les espèces pré-
cédentes (7 à 10 mm.), elle pond de préférence sur la viande,
mais on peut l’élever sur des ordures ménagères en décompo-
sition.
Toutes ces mouches ayant les mêmes habitudes que la
mouche domestique sont aussi dangereuses, mais heureusement
moins communes. Cependant elles n’ajoutent pas à cet incon-
vémient celui de piquer comme on le croit communément. Leurs
larves très agiles se trouvaient parfois sur les plaies et blessures
à une époque où on les entourait de moins de soins hygiéniques
qu'aujourd'hui et Boisduval rapporte qu’un ivrogne s’étant
endormi sur un tas d’ordures, mourut des lésions provoquées
dans les cavités de la face par les larves de Calliphora vomi-
toria : « la bouche, les oreilles, les fosses nasales en étaient
remplies et les yeux étaient presque vidés. »
Dans le genre Sarcophaga, il faudrait citer la plupart des
espèces qui ressemblent à la mouche domestique, mais, en
général, avec une taille plus grande. Un caractère de ce genre,
facile à reconnaître rapidement, est la présence de trois lignes
He —
sombres longitudinales sur le thorax; ces lignes existent aussi
chez Musca domestica, mais au nombre de quatre. On distin-
guera facilement les Sarcophaga des autres Sarcophagiens que
J'ai cités, par la soie des antennes qui est entièrement plumeuse
dans les autres genres et, 1c1, plumeuse à la base seulement.
Fig. 15.
Fig.1,.— Sarcophaga carnarit Linné Tête de Sarcophaga
(8-20 mm.). carnaria.
L'espèce la plus commune est Sarcophaga carnaria Linné
(Ag. 14-15), dont la tête est jaunâtre, le thorax rayé de gris
jaunâtre, l'abdomen avec des reflets d’un gris soyeux formant
damier. Cette mouche de dimension variable, mais générale-
ment grande (8 à 20 mm.), pond sur la viande, les animaux
morts; elle fréquente aussi les buissons et les cuisines où on
peut la trouver de mai à septembre, attirée qu’elle est par
l’odeur de la viande.
(A suivre).
Le Gérant,
F: GUITEL.
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Dans les deux parties il y aura environ 1,000 planches d'un Coloris
parfait reproduisant près de 40,000 papillons
Les Volumes I et II sont parus
Pour tous renseignements ou demandes de planches spécimens,
s'adresser à la Librairie H. LE SOUDIER, Paris, 174-176, Boulevard
Saint-Germain.
Sommaire du Numéro 35 d'INSECTA
; PR Pages
Entomologie générale :
Vuillet (A.). — Description de la femelle d’Auwtocrates Vitalisi A. Vuill.
(COM rcten0LoMmIAE) M eee RE ANR here es nie se M ET . 138
Oberthür (R.) et Houlhbert (G.). — Faune analytique illustrée des Luca-
DITES DE MTANA (HAE) nes eme see rence eee eee de 416
Pouillaude (I.). — Description de trois nouvelles espèces de Cétonides.....… 421
Kieffer (J.-J. — Serphides des Iles Philippines (s#2/e)..................... 425
Entomologie économique :
Pouillaude (1). — Les mouches communes. (s#2/e).............................. 444
Echanges et rédaction d'INSECTA
ee een
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
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Station entomologique, Faculté des Sciences
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mais on peut s'abonner à toute époque de l’année.
Un Numéro dANSECLR ea NU eee 160
Pour tout ce qui concerne l’administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
‘4
TROISIÈME ANNÉE DÉCEMBRE 1913 NUMÉRO 36
INSECTA
Revue lTllustrée d'Entomologie
Publication mensuelle de la Station Entomologique
de la Faculté des Sciences de Rennes
IMPRIMERIE OBERTHMHUR, RENNES
191
0
ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE
ÉDÉSNIDES:; DERTAV A
R. OBERTHÜR et C. HOULBERT.
(Suite)
*%%, Epicrane avec deux carènes courbées en demi-cercle et
se rejoignant en avant. S.-g. : CYCLOTROPUS.
(
M. occiriTALIS Hope (fig. 37-38). — Nous nous trouvons ici en
présence d’une espèce, si sommairement étudiée par les anciens
auteurs, qu'il est impossible de s’en faire une
idée nette à l’aide des seules descriptions de
Hope (1) et de Thomson (2). I1 nous semble même
que la forme (Q) nommée par ce dernier Cla-
dognathus astericus ne peut pas être acceptée
comme synonyme d’occipitälis Hope (8) : cette
assimilation, primitivement suggérée par M. le
major Parry (Catal., 1864, p. 80), n’a, en effet,
pas été maintenue dans l'édition de 1875; Parry
se rallie d’ailleurs, plus tard, à l'opinion de
Waterhouse, car, dans le Catalogue annoté de
sa main qu> nous avons sous les yeux, nous
lisons « Â/. occipitalis et astericus distinct.
Waterhouse ». La notice de M. Waterhouse
à laquelle 1l est fait allusion ici a paru dans
Fig. 37.—. Exemplaire pré-
Annals and Magaz. of Nat. History, 1890 (6), sumé de Metopodontus
V, p. 35; il y est dit que, dans les collections ee OCR
22 ; . nat. (Coll. R.Oberthür).
du British Museum, il existe quelques exem- Provenance : îles Phi-
plaires de femelles provenant de Bornéo, aux- popines,
quels la description de Thomson peut convenir, mais que ces exem-
(1) Hope (F. W.). — (A Catalogue of the Lucanoid Coleoptera in the
Collection of the Rev. Hope, with descriptions of the new species therein
contained. London, 1845, 21 pp. in-80).
(2) THOMSON (J.). — Catalogue des Lucanides suivi d'un Appendix ren-
fermant la description des coupes génériques el spécifiques nouvelles (Ann.
Soc. entom. France, 1862 (4), 2, p. 417).
(3) L’orthographe asteriscus donnée dans le Coleopterorum Catalogus
Pars. 8, p. 24, est erronée, car nous avons sous les yeux l’exemplaire-type
étiqueté de la main de Thomson.
INSECTA, Décembre 1913,
s 2
ÉERN
FES
JAN 27 1914
DT
FEONAN Inst
»,
D
1?
+
\
— 450 —
plaires sont tout à fait différents de ceux du même sexe provenant
des Iles Philippines. Burmeister lui-même, en 1847 (/andbuch. NV.
p. 528), croyait pouvoir assimiler occipitalis à son Cladognathus .
marginatus; or, d'après le Coleopterum
Catalogus, LUCANIDÆ, 1910, Cladogna-
thus marginatus Burm. serait synonyme
de Prosopocælus lateralis Hope.
On voit que les auteurs sont loin d’être
d'accord en ce qui concerne les variations
assez notables des insectes de ce phylum ;
la figure donnée par Westwood est celle
d’un © medius; elle est bien conforme
aux exemplaires provenant des Iles Phi-
Fig. 38. lippines; mais, pour connaître le véri-
Exemplaires présumés table occipitalis, il faudrait une descrip-
a D en tion complète, précise, avec figure à
Pro ne MR Eee l'appui, des exemplaires de Hope qui sont
sans doute toujours au Musée d'Oxford.
En présence de ces incertitudes, nous décrivons ici l’espèce
authentique de Java sous le nom de preangerensis; elle nous
paraît très distincte de la forme correspondante des Ph1lip-
pines, la seule qui puisse être considérée comme étant le véri-
table occiprlalis de Hope.
Il y a d’ailleurs, à notre avis, au moins trois espèces bien
distinctes, dans l’ensemble des formes qu’on a désignées jus-
qu'ici sous le nom de Metopodontus occipitalis; mais, comme
nous avons l'intention de reprendre prochainement, et à un
autre point de vue, l’étude de cette question, nous n’insisterons
pas davantage ici sur ce point épineux de la systématique.
0. M. preangerensis n. sp. (Ag. 39). — Insectes de taille
variable (S, 30-52; ©, 23-25 millim.), d’un Jaune rougeàtre
ocreux plus ou moins brillant; élytres avec une fine bordure
noire sur tout leur pourtour et le long de la suture; pattes d’un
rouge brun avec les genoux, les tarses, le dessous des fémurs
médians et postérieurs noirs.
(1) WESTWOOD. — Cabinet of oriental Entomology, London, 1848, p. 22,
pl. 10, fig. 4.
ir
o, partie antérieure de la tête déclive, suivant un plan in-
cliné en avant et limité, sur les côtés par deux carènes obtuses
de couleur noire.
Q. Tête arrondie et grossièrement ponctuée; tache noire
suturale des élytres en général plus développée que chez les Œ
et s’élargissant d’une façon très variable.
Mäle (fig. 39). — Tête grosse, anguleuse, très fortement
échancrée en demi-cercle en avant, un peu plus large et plus
longue que le pronotum, finement granulée dans toute son
étendue, ce qui lui donne un aspect plus ou moins mat; la
partie frontale plane, limitée, ainsi que nous l’avons dit par
deux carènes saillantes, arquées, de couleur noire (de plus en
LA ? 2 A
plus réduites chez les petits mâles).
Fig. 39. — Metopodontus preangerensis R. Obth-HIb. Trois go grand. nat.
(Coll. R. Oberthür).
Epistome en pointe triangulaire très allongée, infléchi ver-
ticalement entre les mandibules; angles antérieurs coupés
obliquement; canthus très étroits, mais prolongés jusque vers
la moitié de la lentille oculaire; joues dilatées latéralement
en une pointe courte, obtuse, fortement tuberculée en arrière
au contact des yeux.
Mandibules de la même couleur que la tête, de longueur
très variable, peu courbées, portant, près de leur base, au côté
interne, deux tubercules arrondis, et, vers leur milieu, une forte
dent transversale dirigée perpendiculairement à l’axe de la
nn
mandibule (1); à l’extrémité, deux ou trois pointes obtuses;
on observe en outre chez les © #1ajor, avant l’extrémité, une
dent interne, bifide, à pointes divariquées.
Prothcrax rectangulaire, bisinué en avant, entier sur les
côtés et à base postérieure droite; le disque du pronotum est
finement granuleux ou ponctué et alors, suivant les cas, plus
ou moins lisse; 1l porte en son milieu une petite tache noire,
ovalaire, losangique ou pentagonale et, sur ses côtés rabattus,
un peu en avant des angles postérieurs, une tache de même
couleur plus ou moins développée (très rarement absente).
Elytres d’un jaune orangé ocreux, plus ou moins lisses, avec
une bordure noire très fine le long de leur pourtour et à la
suture; écusson ogival, également bordé de noir.
Menton trapézoidal, d’un jaune pâle, glabre, faiblement
échancré en avant et largement bordé de noir.
Tibias antérieurs étroits, comprimés, irréguhèrement crénelés
à leur bord externe et prolongés, à l’apex, en un appendice
bifide; tarses médians et postérieurs inermes.
Femelle (fig. 40). — Tête de talle
ordinaire, arrondie, très grossièrement ponc-
tuée, mais sans carènes noires; mandibules
courtes, noires.
Pronotum transverse, ovalaire, bordé de
noir, arrondi sur les côtés; sa bordure
antérieure, fortement échancrée, embrasse
la base de la tête; le disque prothoracique
| Ù porte aussi trois points noirs, l’un au milieu,
is les deux autres sur les côtés.
Fig. 40. — Metopodontus Elytres très sensiblement rétrécis en
EE arrière, finement ponctués, le plus souvent
(Coll. R. Oherthür). lisses, avec la tache noire suturale plus ou
moins développée (dans certains cas cette
tache peut envahir la moitié du disque, et alors la tache
correspondante du pronotum est elle-même plus large et de
forme losangique).
Les caractères des tarses antérieurs sont les mêmes que chez
les G'; mais les tibias médians et postérieurs portent un petit
tubercule où une épine noire vers le milieu à Ieur bord externe.
(1) La dent transversale de la mandibule droite est placée plus en avant
que celle de la mandibule gauche.
er ŒN
En résumé, les caractères les plus marquants qui distinguent
cette espèce, sont : la présence d’une longue dent transverse
vers le milieu des mandibules, l’échancrure très profonde, en
demi-cercle, qui affecte le bord antérieur de la tête, et le
menton, excavé sur les côtés et assez fortement échancré à son
bord antérieur.
PROVENANCE : Il existe dans la collection R. Oberthür
six exemplaires portant les indications suivantes : Preanger
(J.-B. Ledru, 1809); Java (Ed. Brown); Mont Ardjoeno (Var
Lansberge).
10. M. sericeus Hope (Westw.), Trans. Entom. Soc. Lond.
1847, p. 274). — Insectes de petite taille [18 (Q), 22 (O' #in0r)
et 33 millim. (SO #ajor)]; d’un brun châtain couleur de poix,
pubescents en dessus et en dessous; tête et prothorax plus
sombres.
d, front fortement déprimé en avant; mandibules peu
courbées ; armées dans leur tiers terminal de deux groupes de
dents obtuses, bigéminées et trigéminées.
©, front arrondi en avant; mandibules plus courtes que la
ete.
Mäle (fig. 41). — Tête pres-
que carrée, fortement échancrée
en avant et sinueuse sur les
côtés; la partie centrale anté-
rieure du disque céphalique est
largement déprimée, granu -
leuse; l’épistome s’infléchit
verticalement entre les mandi-
bules; angles antérieurs ar-
rondis; canthus courts, n’en-
tamant guère que le tiers an-
térieur des yeux. Mandibules
grêles, faiblement courbées en
dedans, portant, un peu au Fig.41.— Metopodontus sericeus Hope.
delà du milieu un tubercule ne D
bigéminé; et, un peu plus loin,
vers le sommet, un autre tubercule bigéminé du côté droit,
trigéminé du côté gauche.
ie
Pronotum rectangulaire à côtés parallèles; les angles anté-
rieurs sont arrondis; les postérieurs légèrement prolongés en
pointe à l’origine de l’échancrure qui les relie à la base pos-
térieure ; le disque du pronotum est densément ponctué et très
pubescent sur les côtés.
Elytres de même largeur que le pronotum, d’un brun
châtain foncé, ovales allongées et à côtés subparallèles; la
surface des élytres est finement ponctuée et couverte, dans
toute son étendue d’une pubescence fauve couchée.
Dessous du corps ayant la même co-
loration que le dessus. Pattes brunes;
tibias antérieurs carénés avec deux
épines internes, noires, et un prolonge-
ment bi ou tri-épineux à leur extrémité;
tibias médians et postérieurs inermes sur
les côtés mais avec les prolongements
épineux habituels.
Femelle (fig. 42). — Tête médiocre,
Fig. 12.— Metopodontus se- arrondie en avant, grossièrement et den-
riceus Hope. Deux 99 gr. _ ;
nat. (Coll. R. Oberthür). sément ponctuée en dessus. Elytres fine-
ment ponctués, rembrunis à la suture et
couverts d’une pubescence fauve, couchée. Tibias antérieurs
LA
terminés par un prolongement trituberculé; les médians et
les postérieurs inermes sur les côtés.
PROVENANCE : La collection R. Oberthür renferme le
type O' Met. pulverosus Parry (= sericeus Westw.) décrit en
1862 (Proceed. Ent. Soc. Lond., p. 110) et portant, Java, sur
son étiquette comme indication de provenance. Un deuxième
exemplaire ©, ayant appartenu à la collection du comte
Dejean, porte également une étiquette Java, écrite de la main
du D' Boisduval. Malgré l’autorité de ces témoignages, nous
ne sommes pas absolument sûrs que Metopodontus sericeus
soit une espèce réellement javanaise; de fait, nous n’avons vu
aucun exemplaire provenant authentiquement de Java, mais
l’espèce se rencontre sûrement à Bornéo et à Sumatra.
(A suivre).
= Ar
SERPHIDES DES ILES PHILIPPINES
Par J.-J. KiErFERr, Dr. phil. nat., Bitche.
(Fin).
7° GENRE : PHÆNOPRIA Ashm.
1. Tête, thorax et tiers postérieur de l'abdomen
roux, pétiole deux fois aussi long que gros. 1. ?. rufa.
— Tête et abdomen noirs, thorax et pétiole roux, le
pétiole guère plus long que gros... 2. P. nigriceps.
— Tête, thorax et abdomen noirs, pétiole roux et
UN HEUMPDIUS ONE QUE SFOS....2:.... cree DL CRILESS
1. — P. rufa n. sp.
Q. Roux marron; antennes, pattes et un peu plus du tiers
postérieur de l'abdomen jaune roussâtre, reste de l'abdomen
‘sauf le pétiole noir. Tête globuleuse, yeux allongés, petits,
moins larges que leur distance du bord postérieur de la tête.
Scape subcylindrique, un peu arqué, égalant les trois articles
suivants réunis, articles 3-8 obconiques, deux fois aussi longs
que gros, 0-12 graduellement et faiblement grossis, subglobu-
leux sauf le 12°. Tempes et devant du prothorax à pubescence
blanche. Thorax convexe, de moitié plus long que haut; scu-
. tellum très convexe; segment médian à lamelle triangulaire.
Nervation ordinaire. Tibia postérieur grossi subitement au tiers
distal. Pétiole strié, deux fois aussi long que gros, abdomen
déprimé, subfusiforme, grand tergite relevé en avant comme
chez Spilomicrus, occupant les trois quarts antérieurs. — Long.
1,8 mm. — Los Banos.
2.. — P. nigriceps n. sp.
Œ. Noir; deux premiers articles antennaires, thorax, hanches,
pattes et pétiole roux. Tête globuleuse. Article 2° des antennes
à peine plus long que gros, 3° cylindrique, deux fois aussi long
que gros, 4° égalant le 3°, fortement courbé en arc, les suivants
ellipsoidaux, poils peu longs et disposés sans ordre. Pétiole
guère plus long que gros, abdomen plus ceurt que le thorax.
Pour le reste semblable au précédent. — Long. 0,8 mm. —
Los Banos.
— 456 —
3. — P. exilis n. sp.
d. Noir; deux premiers articles antennaires, hanches et pattes
roussâtres, pétiole roux. Article 4° des antennes égalant le 3°
mais arqué, les suivants subglobuleux et pubescents, le 2°
ovoidal. Ailes dépassant de beaucoup l'abdomen, une ligne
brunâtre, transversale et droite aboutit à l'extrémité de la
marginale. Pétiole un peu plus long que gros, abdomen égalant
le thorax. Pour le reste, semblable à P. 7ufa. — Long. 1 mm. —
Los Banos.
8° GENRE : LOXOTROPA Fôrst.
1. — L. philippinensis n. sp.
d. Noir; antennes brunes, hanches et pattes d’un jaune rous-
sâtre. Tête globuleuse, tempes et devant du prothorax à feu-
trage blanc. Antennes pubescentes, 2° article subglobuleux, plus
court que le 3° qui est un peu plus long que gros, les suivants
égalant le 3°. Scutellum convexe, à fossette unique. Segment
médian avec une lamelle triangulaire. Nervation ordinaire,
marginale dépassant le tiers. Pétiole à peine aussi iong que
gros; abdomen déprimé, arrondi en arrière, égalant le thorax.
— Long. 1,5 mm. — Los Banos.
0° GENRE : TRICHOPRIA Ashm.
L':Thoras ONE. LR ET EU ee Pa Tes 2
— Thorax noir comme la tête et l'abdomen, sauf
lePpétipleté.:.. {Lits ere TR CURE ER 1. 7°. caudata.
2. Tête et quart postérieur de l’abdomen roux... 2. T. analis.
— Tête et abdomen noirs, sauf le pétiole.............. 3. TL. semirufa.
1. — T. caudata n. sp.
©. Noir; antennes sauf les trois derniers articles, hanches,
pattes et pétiolé roux sombre. Tête globuleuse ; tempes et devant
du prothorax à feutrage blanc. Scape subcylindrique, 2° article
ne |
= de
plus gros que le 3° mais pas plus long, 3-7 également minces,
obconiques, de moitié plus longs que gros, 8° et 0° un peu plus
gros, les trois derniers forment une massue graduelle, dont les
deux premiers sont à peine plus longs que gros. Scutellum à
fossette unique et traversé par une carène longitudinale peu
aiguë. Segment médian à lamelle triangulaire. Ailes atteignant
à peine l'extrémité de l’abdomen, par suite la marginale dépasse
un peu le tiers basal de l’aile. Tibia postérieur subitement
grossi au tiers distal. Pétiole de moitié plus long que gros;
abdomen un peu déprimé, plus long que le reste du corps,
grand tergite dépassant à peine le milieu, les 3 ou 4 tergites
suivants formant des lignes transversales, le dernier comprimé
comme chez Diapria conica, en queue aiguë, plus long que les
3 ou 4 précédents réunis. — Long. 2 mm. — Los Banos.
-
2. — T. analis n. sp.
Q. Roux marron; deux derniers articles antennaires, pétiole
et les trois quarts antérieurs de l’abdomen noirs, reste de
l'antenne, pattes et quart postérieur de l'abdomen roussâtres.
Tête globuleuse; tempes et devant du prothorax à pubescence
blanche. Articles antennaires 2 et 3 deux fois aussi longs que
gros, 4-6 trois fois, 7° égalant le 3°, un peu plus long que le 8,
2-8 obconiques, 90-12 graduellement grossis, aussi gros que
longs, sauf le 12° qui est allongé. Scutellum comprimé en une
carène qui, vue de côté, paraît fortement arquée, avec deux
‘petites fossettes à sa base. Segment médian à lamelle triangu-
laire. Ailes dépassant de beaucoup l'abdomen. Pétiole strié,
trois fois aussi long que gros; abdomen comme chez Sprlo-
micrus, déprimé jusqu’à l'extrémité, subfusiforme. —— Long.
1,8 mm. — Los Banos.
3. — T. semirufa n. sp.
d. Tête noire et globuleuse, antennes brun noir, les deux
premiers articles roux, thorax, hanches, pattes et pétiole roux,
abdomen noir. Article 2° des antennes égal au 3°, un peu plus
long que gros, 4° égal au 3°, pas distinctement sinueux, suivants
subglobuleux, tous pubescents. Scutellum convexe, non caréné,
avec une fossette basale. Ailes dépassant l'abdomen. Pétiole
pas plus long que gros, abdomen plus court que le thorax. —
Long. 1 mm. — Los Banos
Es
4. — T. insulæ n. sp.
d. Noir brillant; deux premiers articles antennaires, hanches
et pattes Jaune roussâtre. Tête subglobuleuse, un peu amincie
en avant. Scape faiblement rétréc1 basalement, 2° article le plus
court, 3° le plus long, cylindrique, plus de deux fois aussi long
que gros, 4° fortement grossi et très arqué, un peu plus long
que le 5°, 5-13 de moitié plus longs que gros, rétrécis à leur
base, à poils courts et épars, 14° plus long. Mésonotum convexe,
sans sillons. Scutellum avec une seule fossette basale, surface
faiblement convexe. Ailes longues, nervation ordinaire. Tibia
postérieur subitement grossi au tiers distal. Pétiole aussi gros
que long, abdomen plus court que le thorax, très déprimé,
presque d’égale largeur, arrondi en arrière. — Long. 1,5 mm.
— Los Banos.
10° GENRE : ASHMEADOPRIA Kieff.
1: Scutellum convexe, /non Carénés.." 47. 2
— Scutellum traversé par une carène médiane... 1. À. Bakeri.
2. Tête, thorax et pétiole roux; scutellum. à à Fe -
sette UAIQUE 1 mere AILe Niro MAN UMOREte 2. À. nigriventris.
— Tête, thorax et pétiole noirs ; scutellum à deux
LOSSÉTHE SES Nm eme mena tt he RE ee 3. À. bipunctata.
1. — À. Bakeri n. sp.
d. Noir; antennes rousses, 3° article et nodosité des autres
articles du flagellum d’un noir brillant, hanches et pattes roux
jaune. Tête globuleuse, tempes et devant du prothorax avec
un feutrage blanchâtre. Antennes un peu plus longues que le
corps, 2° article subglobuleux, 3° cylindrique, à peine plus court
que le 4°, orné de deux verticilles de poils, 4-14 subellipsoi-
daux avec un verticilie peu long, atteignant l'extrémité de
l'article suivant, pétiole plus court que la nodosité. Mésonotum
allongé, pronotum profondément découpé en angle postérieu-
rement; scutellum traversé par une carène médiane et longitu-
dinale, avec une fossette grande et unique; segment médian
à carène triangulaire. Ailes blanchâtres, dépassant de beaucoup
le corps. Pétiole pubescent, pas plus long que gros, abdomen
déprimé, elliptique, un peu plus long que le thorax. — Long.
1,8 mm. —- Los Banos.
2 dore
2. — À. nigriventris n. sp.
d. Roux; 3° article antennaire et nodosité des articles 4-14
d’un noir brillant, hanches et pattes jaunes, abdomen noir sauf
le pétiole. Antennes presque deux fois aussi longues que le
corps, 2° article guère plus long que gros, 3° un peu plus long
que gros, beaucoup plus court que le 4°, 4-13 en ellipse, à ver-
ticille très long, dépassant l'extrémité du second article
suivant, pétiole plus long que la nodosité, sauf au 14° article
qui est fusiforme. Scutellum convexe, à fossette unique. Pétiole
deux fois aussi long que gros. Pour le reste, semblable au
précédent. — Long. 1 mm. —— Los Banos.
3. — À. bipunctata n. sp.
d. Noir; 2° article antennaire roux, hanches et pattes Jaunes.
Antennes guère plus longues que le corps, 2° article subglo-
buleux, 3° cylindrique, à peine plus court que le 4°, avec deux
verticilles de poils, 4-14 en ellipse, verticille peu long, attei-
gnant l'extrémité de l’article suivant, pétiole plus’ court que la
nodosité. Scutellum convexe, avec deux fossettes basales en
forme de deux points très distants l’un de l’autre. Pétiole deux
fois aussi long que gros, pubescent de gris. Quant au reste,
semblable à A. Baker: —— Long. 2 mm. — Los Banos.
IV. — Sous-FAM. : BELYTIDES
1 GENRE : ACLISTA Fôrst.
1. —'A. punctulata n. sp. (Ag. 77). \
Œ Q. Noir; flagellum et pattes bruns. Articles du flagellum
chez le mâle cylindriques, graduellement amincis et raccourcis,
les premiers trois fois aussi longs que gros, les derniers encore
deux fois, le 1° avec une dent avant le milieu. Scape de la
femelle égalant les articles 2 et 3 réunis, 2° article subglobuleux,
3° cylindrique, double du 4° qui est un peu plus long que le 2°,
5° égal au 4°, 6-8 subglobuleux, les suivants un peu transversaux
mais non grossis. Marginale plus courte que la stigmatique,
— 460 —
celle-ci très oblique, postmarginale plus longue que la stigma-
tique, radius double de la postmarginale, n’atteignant pas le
bord, récurrente courte et continuant la direction du radius.
Pétiole densément strié, pas plus long que gros, base du grand
PR
LS QU
Fig. 11. — Aclista punctulata Kieffer (gross. 15 diam.).
tergite avec un sillon long et large, et des stries denses et plus
courtes, milieu du grand tergite à points épars et assez gros
(O' Q). — Long. 3,5 mm. — Los Banos.
2° GENRE : XENOTOMA Fôrst.
"
Q@. Noir; mandibules, deux premiers articles antennaires et
pattes blanchâtres, hanches brunes. Antennes filiformes, 2° ar-
ticle globuleux, 3° presque trois fois aussi long que gros, les
suivants graduellement raccourcis, avant-dernier à peine plus
long que gros. Basale arquée, distante de la marginale de plus
de sa longueur, marginale 2-3 fois aussi longue que la stig-
matique, celle-c1 pas plus longue que large, cellule radiale
fermée, étroite, presque deux fois aussi longue que large, récur-
rente fortement arquée, égalant le radius, dirigée par en bas.
Pétiole 2 1/2 fois aussi long que gros, finement strié; abdomen
déprimé, fusiforme, tergites 3-6 très courts, 7° pointu, égalant
les quatre précédents réunis. — Long. 2,5 mm. — Los Banos.
1. — X. philippinensis n. sp.
Se
3° GENRE : PROCINETUS Kieff.
1. — P. rectinervis n. sp.
d. Noir; thorax roux brun, deux premiers articles anten-
naires, hanches et pattes roux clair. Article 2° des antennes
globuleux, 3° fliforme, au moins aussi long que le scape mais
plus mince, 4° double du 2°, les suivants graduellement amincis
a peine plus courts, poils dressés, 3-4 fois aussi longs que
la grosseur des articles. Basale arquée, distante de la marginale
de sa longueur, marginale trois fois aussi longue que la stig-
matique, celle-ci à peine plus longue que large et perpendicu-
laire, cellule radiale fermée, aiguë, étroite, un peu plus longue
que la nervure marginale, ou que la postmarginale qui la dé-
passe, récurrente plus courte que la marginale, droite et conti-
nuant la direction du radius. Pétiole deux fois aussi long que
gros, strié cylindrique ; abdomen subfusiforme, un peu incurvé
à l’extrémité. — Long. 3 mm. — Los Banos.
V. — Sous-FAM. : PLATYGASTERIDÆ
1% GENRE : CERASTOPSILUS 2. g.
Ce genre est voisin de /xostemma Walk. (Psilus Tur.), dont
il diffère par la forme du scape, qui est fortement dilaté, sa
surface dorsale étant élargie au côté médian en une lamelle
un peu convexe, servant ainsi à couvrir les cinq articles suivants,
quand l’insecte replie ses antennes. Le type est C. ruñpes n. sp,
auquel 1l faut adjoimäre encore un insecte d'Afrique Orientale,
que J'ai décrit récemment sous le nom de /uostemma laminata K.
1. — C. rufipes n. sp. (Ag. 22).
©. Noir; deux premiers articies antennaires et pattes sauf
les hanches d’un roux jaune. Tête mate, très finement chagrinée.
Ocelles postérieurs situés contre le bord oculaire. Joues sans
sillon, atteignant au moins la demi-longueur des yeux. Front
avec une trace de ligne médiane enfoncée. Scape à partie
— 462 —
élargie en lamelle transparente, 2° article plus long que gros,
3-6 pas plus longs que gros, 5° et 6° plus minces que le 3° et
le 4°, les quatre derniers grossis et formant une massue, 7-0
transversaux, 10° ovoidal. Thorax presque deux fois aussi long
Fig. 12. — Ceratopsilus rufipes Kieffer (gross. 22 diam.).
que haut, peu convexe, luisant et finement chagriné. Pronotum
visible d’en haut, fortement découpé en arc postérieurement.
Mésonotum allongé, sillons parapsidaux percurrents, à peine
convergents en arrière. Scutellum plan, à peine de niveau avec
le mésonotum. Ailes hyalines,
nervure sous-costale comme
chez /nostemma, droite et ter-
minée en nœud sans attemdre
le bord. Abdomen plus long
Fig. 13. — Le même, vu de côté et très que le reste du COrps, un peu
MOIS bé en eéant 0) #bdo- fusiforme, déprimé, brillant et
presque lisse, premier segment
court, avec une corne recourbée en avant ({g. 73) et dépassant
à peine le bord postérieur du mésonotum, second tergite allongé,
atteignant le milieu de l’abdomen, les cinq suivants graduelle-
ment raccourcis et formant une pointe qui dépasse l'extrémité
de l’aile, tous les cinq transversaux sauf l’avant-dernier, le 7°
à peine perceptible. — Long. 2 mm. — Los Banos.
J.-J. KIEFFER.
Note sur les EUCHEIRIN Æ
avec description d'espèces nouvelles
Par I. POVILLAUDE,
La tribu des Æucheirinæ est formée d’insectes de grande
taille, caractérisés surtout par le développement considérable
des pattes antérieures chez les males. Les autres particularités
de leur anatomie leur ont assigné longtemps une place équi-
voque parmi les Lamellicornes. Hope les considérait comme
rehant les Dynastides aux Gohathides; Burmeister les rap-
prochait des Trichides dont 1ls rappellent quelques-uns par
la tête et le prothorax. Mais d’autres caractères et notamment
le dédoubiement des ongles les placent au voisinage des
Mélolonthides; c’est la place que leur ont assignée Klug et
Erichson et qui est généralement admise.
Les trois genres qui composent la tribu ont été l’objet de
réunions. La plus remarquable est celle du genre Ckezrotonus
au genre Æucheirus par Burmeister. Cette réunion de deux
genres à caractères si nettement tranchés est d'autant plus
étonnante que Burmeister laisse son individualité au genre
Propomacrus. Si des affinités existaient entre des groupes
d’espèces d’Æucheirine, c'est bien plutôt entre le genre Chet-
rotonus et le genre Propomacrus qu’on les trouverait.
H. Devyrolle fait même disparaitre le genre Cherrotonus en
décrivant son Propomacrus Davidi dont les caractères sont
évidemment voisins de ceux des Cherrotonus. Tout en recon-
naissant la ressemblance ainsi établie par H. Deyrolle, nous
concluons, d’un examen d'ensemble de nombreux individus,
qu'il semble y avoir deux groupes distingués par les caractères
que l’on trouvera ci-dessous. Nous conservons donc provisoi-
rement aux trois genres leurs individualités. La rareté de ces
insectes, due probablement à quelque particularité biologique,
nous fait espérer que la découverte de nouvelles espèces dans
une région commune aux deux derniers genres, permettra de
fixer les idées. L’examen des figures 5 et 6 illustrant les varia-
tions de quelques caractères spécifiques selon les régions,
montre l’intérêt que peut présenter la découverte de nouvelles
formes.
DIVISION DES GENRES
A. — Pronotum finement chagriné, non ponctué, ni
denticulé sur les bords. Tibias des S'inermes.. Æucheirus.
B. — Pronotum fortement ponctué, denticulé sur les
bords. Tibias des O' garnis de dents :
a) Couleur du fond verte. Bord antérieur du
prothorax saillant en son milieu. Tibias an-
téreurs des ChBlADrES 7 nr eee Cheirotonus.
b) Couleur testacé cu brun plus ou moins
foncé. Bord antérieur du prothorax non
saillant. Tibias antérieurs des C' ayant une
brossesde poilS roux 2. RNCS Propomacrus.
Gen. Eucheirus.
Kirby. Introd. Ent., 1818, III, p. 332. — Westwood. The Cab.
Of ‘orient*.Ent.; "1848 4p.427
Scarabæus Linné. Syst. Nat. Ed. Gmelin, I, 4, p. 1540, et les
anciens auteurs.
WMacrochirus Perty. Obs. Col. Ind. orient., 1831, p. XV.
Porropus Castelnau. Hist. Nat. Col., II, p. 113.
Euchirus Burmeister. Germ. Zeit., 1840, Il, p. 372; Handb. d.
Ent; 1842; ITT, p.600:
On trouve 1c1 deux espèces dont les mâles présentent le plus
grand développement des pattes antérieures dans la tribu.
L’allongement porte également sur les fémurs et les tibias,
mais pas sur les tarses. Le chaperon est souvent bidenté sur
son bord antérieur, mais ce caractère n’est pas constant. Le
pronotum est finement granuleux, le milieu du disque est
marqué par une très légère dépression longitudinale faible-
ment ponctuée. Les tibias antérieurs du mâle sont inermes:
{|
chez la femelle ils portent à leur bord externe cinq ou six
fortes dents. Les tibias des autres pattes sont irrégulièrement
épineux dans les deux sexes.
DIVISION DES ESPÈCES
Ai Couleununiorme testacée:..::...i8.,.uleec E. longimanus.
B. — Couleur verte, élytres à bandes testacées .… Æ. Dupontianus.
E. longimanus Linné. Syst. Nat. Ed. Gmelin, I, 4, Inde.
D: 164
Burmeister. Handb. d. Ent., III, p. 700. Indes orient.
(Java ?)
COMM APBE ST D 220,1 4, f 27
Burmeister. Gen. Ins., 8, f. 2. Moluques.
La collection R. Oberthür possède environ
vingt-cinq exemplaires de cette espèce, quel-
ques-uns provenant d’anciennes collections ne
portent pas d’étiquettes d’origine
obrex NantEansperse (ex Castelnau);
Célèbes, Makassar; ex Thomson; ex Sharp,
Ceram (Wallace), Moluques; Amboine (Bec-
cari, 1873 et Ledru 1809).
Burmeister, en donnant l’origine « Indes
orientales et probablement Java », s’en est
rapporté aux dires des anciens auteurs et à sa
propre hypothèse en ce qui concerne Java. Nous
n’avons vu aucun exemplaire ayant authenti-
quement cette origine.
Cette espèce est d’un roux testacé avec
l’écusson et la suture plus foncés. Le dessous
du corps est de la même
couleur. Les pattes sont de
teinte très foncée et presque
noire en dessus. Il y a chez
les mâles deux formes. —
Use Forme A : le prothorax est Fig. 2.— Pronotum
Patte antérieure de , de Æ. longimanus L.
DCE ec Jesez répulièrement :-circu- gr. nat.).
(gr. nat.).
30
laire en avant (abstraction faite des angles antérieurs). Les
pattes antérieures sont plus développées et leurs tibias sont
terminés par une touffe de poils roux. — Var. B : le prothorax
est plus rapidement rétréci en avant et son contour affecte la
forme d’une ogive à sommet coupé; 1l paraït, par suite, pro-
portionnellement plus petit; les pattes antérieures sont plus
grêles et leurs tibias ne portent pas de poils terminaux U).
Dimensions en millimètres :
Exemplaire maximum : longueur, tête et Q
DaltES NO COMPASES Le rune ZE
Exemplaire maximum : longueur des
pattes antérientes en. Antenne 120
Exemplaire minimum : longueur du corps. 49 44
E. Dupontianus Burmeister. Germ. Zt., 1841, III, 227; Philippines.
Gens Ins,,8, £: 16 Handb:°d, Entomol AT
p. 701. — Westwood. The Cab. of Orient. Ent.,
D'27 013 vf 0270;
Q quadruineatus Waterhouse. Proc. Ent. Soc., Philippines.
1841, 1p.. XXITS Ann Nat" Eist AVI rer
P- 539:
Quatre exemplaires dans la collection R. Oberthür, ex Van
Lansberge et ex Thomson, sans indication d’origine. Le Ca/a-
logus Coleopterorum de Gemminger et B. de Harold donne
par erreur Java comme patrie à Æ. guadrilineatus Waterh.
L'espèce est bien caractérisée par sa coloration d’un vert
foncé avec, sur chaque élytre, deux bandes testacées longitu-
dinales. Le dessous du corps et les pattes sont d’un vert
cuivreux. Les tibias antérieurs des males ne portent pas de
(1) Cette dernière forme a été décrite pendant la composition de cet article
par le Dr F. Ohaus (Æntlom. Rundschau, 27 déc. 1913, p. 142) sous le nom
de Æ. longimanus subsp. celebicus de N.-Celebes. Les caractères semblent
assez nets pour en faire une espèce distincte.
poils. Le pygidium de la femelle présente deux touffes de
poils roux que l’on ne trouve pas dans l’espèce précédente.
Dimensions en millimètres :
g Q
Longueur, tête et pattes non comprises. 52à685 51
Longueur dés pattes antérieures (max.). 06
Gen. Cheirotonus.
Hope. Trans. Linn. Soc., XVIII, p. 594; Ann. Nat. Hist., 1840, p. 300.
Euchirus Burmeister. Gen. Ins., I; Handb. d. Ent., III, p. 690.
Eucheirus Westwood. Cab. of Orient. Ent., 1848, p. 3.
Propomacrus H. Deyrolle. Ann. Soc. Ent. Fr., 1874, p. 445.
Les espèces de ce genre se distinguent très nettement de
celles du groupe précédent. Le thorax se rétrécit vers l’arrière,
ses bords latéraux sont dentés, le milieu du disque est marqué
par une forte dépression longitudinale; la ponctuation en est
forte, mais irrégulièrement répartie. Les pattes antérieures du
mâle sont encore très développées, mais d’une manière diffé-
rente de celle des Æuchezrus. Ici, relativement aux tibias, les
fémurs sont moins développés, tandis que les tarses participent
à l’allongement; les tibias sont toujours armés de deux fortes
dents internes, ils sont toujours glabres. Les tibias des autres
pattes sont dans les deux sexes garnis d’épines, dont parfois
quelques-unes se réunissent par leur base, vers le milieu externe
des tibias postérieurs.
Toutes ces espèces sont de couleur verte avec, sur les élytres,
des taches testacées de nombre et de disposition variable. Les
poils fauves qui garnissent en partie le dessous du corps
débordent chez les mâles autour du prothorax et sont visibles
de dessus.
DIVISION DES ESPÈCES
A. — Elytres à nombreuses taches testacées sur le
disque
a. Bord antérieur du pronotum seulement dé-
formé angulairement
. Dent terminale du tibia antérieur © plus
pétite que le dent médidne:; 240 C. Mac Leau.
£. Dent terminale du tibia antérieur O' plus
grande que la dent médiane
1. Saillie médiane du fémur antérieur ©
à angle MONS TON AN MR CHRIS C. Battareli.
2. Saillie médiane du fémur antérieur O' à
angle aigu :
! Taches testacées des élytres nombreuses
souvent conftuentes.: .:.................. C. Gestroi.
/! Taches des élytres non très nom-
breuses, petcontluentes 24700 C. Henrici.
b. Bord antérieur du pronotum présentant une
petite proéminence. 20. C. Parryt.
B. — Elytres à disque concolore avec quelques taches
testacées Sur les DOS a RS SPEARS C. Jansoni.
C. Mac Leaii Hope, Trans. Linn. Soc., XVIII, 1840, Assam.
p.' 504, 0, 1.40, f- 35 "Ann Nat ise MI
(1840), p. 300.
Parry. Ann. Nat. Hist., VI (1846), t. 3, O'; Himalaya.
Gray. Trans. Ent. Soc., V, 1848, p. 59.
Westw. Cab: of:Orient-Ænt tp 5/4 0% 2/04 Assam'et
Himalaya.
Mac Leajanus Burmeister. Handb. d. Ent., III, Assam.
p- 702!
Mac Leayi. La plupart des auteurs.
Vingt et un exemplaires dans la collection R. Oberthür :
Œ Q : ex Van Lansberge (ex Castelnau), Himalaya; ex
Thomson; ex Sharp, Himalaya; Darjeeling (Desgodins);
Kurseong (KR. P. Bretaudeau); British-Bootan, Padong
(EL. Durel, 1913).
Le pronotum et l’écusson sont d’un vert métallique; les
élytres ont une teinte plus foncée et moins brillante; les
taches testacées arrondies et isolées y sont disposées en séries
‘({NUHGO ‘H ‘1109)
S9SNUSI] S01QH U9 sanboo sino sUBp & Jo © ‘ado 299] 2nJÿ snuojours
409
— 470 —
longitudinales interrompues. Le dessous du corps est vert
métallique. Le pronotum est globuleux, fortement déprimé en
son milieu ; dans les deux sexes son bord
antérieur est légèrement déformé au mi-
lieu en un angle peu saillant. Chez le
male le fémur antérieur présente sur son
bord interne une forte saillie angulaire,
Fig. 4. — Pronotum
de C. Mac Leaii Hope
(GE ma partir de la dent médiane et la dent ter-
le tibia de la même patte est dévié à
minale se trouve dans le prolongement du tibia dont elle
continue la courbure; le tarse paraît se détacher latéralement;
la dent terminale est plus courte que la dent médiane. Les dents
externes du tibia sont parfois obsolètes.
La figure 3 représente deux exemplaires, mâle et femelle,
tels qu’ils ont été trouvés dans la région de Kurseong par le
R. P. Bretaudeau. Les coques lisses à l’intérieur sont faites de
grosses fibres ligneuses et possèdent une région de contact très
adhérente, bien qu'ayant chacune leur paroi propre.
Dimensions en millimètres : . o
Longueur, tête et pattes non comprises. 42à 60 46 à 51
Longueur des pattes antérieures... 55à07
C. Battareli n. sp.
Type dans la collection R. Oberthür : un mâle et une femelle
du Haut-Tonkin, N.-W. de Bao-Lac (D' Battarel, 1807-08).
Vert brillant avec les extrémités des pattes passant au noir;
élytres de couleur plus sombre, marqués de jaune testacé.
Cette espèce, très voisine de C. Mac Lea Hope, s’en distingue
par les caractères suivants : prothorax plus transversal, le
rétrécissement postérieur étant par conséquent plus marqué; le
disque du pronotum moins globuleux et moins fortement
déprimé dans sa partie médiane; sa ponctuation moins étendue.
Les fémurs antérieurs du mâle présentent une saillie subtrian-
Fe AU
gulaire à base très étendue et à sommet émoussé. Les tibias
antérieurs ne sont pas nettement déviés à partir de la dent
médiane interne; cette dent est plus courte que la terminale.
Chez le type le bord externe des tibias antérieurs porte à
©
D
(O]
Ra? Ÿ
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Cure Le) ob g
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:
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Se +
mms ais mem cms mm 0e
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O
ae O:
Le}
Fig. 5. — Elytres gauches pour montrer la disposition des taches
chez quelques Cheirotonus.
A, C. Mac Lea; B, C. Battareli; C, C. Henrici; D, C. Gestroi.
droite quatre dents, à gauche cinq, la première étant de ce
côté très petite.
Dimensions en millimètres : a 0
Longueur tête et pattes non comprises... GCozt50
Longueur des pattes antérieures... 03
C. Gestroi n. sp.
Trois exemplaires dont le type dans la collection R. Ober-
thür : O' Monts Carians (D. Tornatore, 1808); Müssur-hills
Chieng-Sen (ex Bates).
Entièrement vert briilant, les élytres marqués de jaune
testacé. Cette espèce, parmi celle du même groupe, peut se
caractériser ainsi : fémur antérieur du mâle présentant une
saillie à base très étendue, mais brusquement détachée vers le
milieu de sa hauteur en un angle aigu; dent terminale interne
du tibia plus longue que la médiane; le tibia peu dévié à partir
de cette dent; bord externe du tibia garni de cinq dents très
wA7è
nettes aiguës. Pronotum transversal fortement rétréci à l’arrière.
Les taches jaune testacé des élytres sont plus abondantes que
chez les espèces précédentes; elles sont nettement disposées en
A B
Fig. 6. — Pattes antérieures gauches de mäles du genre Cheirotonus.
A, C. Mac Leaïü; B, C. Battareli; C, C. Henrici; D, C. Gestroi.
séries longitudinales dans lesquelles elles sont parfois con-
fluentes, ce qui augmente l’apparence linéaire de quelques-
unes ; le bord sutural notamment est souligné, de chaque côté
d’un trait interrompu testacé.
Dimensions en millimètres :
Longueur, tête et pattes non comprises... CARRE:
Longueur des pattes antérieures.…........... 90
Cette espèce est dédiée à M. le D’ Gestro, de qui M. René
Oberthür tient le spécimen choisi comme type.
C. Henrici n. sp.
Deux exemplaires G' © dans la collection R Oberthür :
d, Bassin supérieur de l’Iraouaddy, montagnes boisées à
RER
20 jours environ dans l’W. de Tsé-kou (Prince Henri d’Or-
léans, 1895).
Q, Tsé-kou (R. P. Dubernard, 1893).
Vert brillant avec les élytres à taches jaunes. Cette espèce
appartient encore au groupe très homogène de C. Mac Leaii.
Ses caractères distinctifs sont les suivants : saillie du fémur
antérieur aiguë; bord antérieur de cette saillie irrégulier;
tibias non déviés en leur milieu; leur dent médiane interne
un peu plus courte que la terminale; pronotum peu transversal,
mais fortement rétréci à l'arrière; taches jaunes des élytres
nettement disposées en séries longitudinales, mais bien moins
nombreuses que Chez C. Gestroi Pllde; la ligne suturale inter-
rompue cependant bien visible. Chez la femelle la ponctuation
du pronotum est bien pius forte, les taches testacées sont très
confluentes aux angles suturaux et sur les bords latéraux (1).
Dimensions en millimètres
Q
Longueur, tête et pattes non comprises... 52 43
Fonsaeur-des pattes antérieures... "7.1... 83
C. Parryi Gray. Trans. Ent. Soc., V, 1848, p. 50. N. Inde.
Mac Leayi, var. sec. Schaum. Wi gm. Archiv., 1849, Simlah-
p: 156. Inde.
Spedist He Meyrollé. Ann. Soc. Ent.; Er; 1874;
p. 446.
Neuf exemplaires Get © dans la collection R. Oberthür :
d ex Van Lansberge; ex Thomson; ex Sharp, Himalaya;
Sikkim (chasseurs indigènes, R. P. Bretaudeau, 1894).
Malgré la description comparée donnée par Gray, Schaum,
puis Gemmniger et B. de Haroïd ont rattaché cette espèce à
C. Mac Leau. Elle est cependant bien distincte des espèces
(1) Au même groupe de €. Mac Leaïi qui montre si clairement les chan-
gements d’espèces avec les différentes régions, il faut ajouter la forme de
Formose (Polisha) tout récemment décrite : Chirotonus Mac Leayi Hope
subsp. formosanus Ohaus, Ent. Rundschau, 27 déc. 1913, p. 142.
DR 4 ar
précédentes du groupe de C. Mac Leaïr par les caractères
suivants : le bord antérieur du pronotum, dans les deux sexes,
présente en son milieu une saillie très nettement visible de
profil. Dans les pattes antérieures du mâle, la
saillie du fémur est une dent aiguë; le tibia
n’est pas dévié dans sa partie moyenne et la dent
terminale est insérée latéralement; cette dent
terminale présente souvent et surtout chez les
grands exemplaires une déformation en harpon
a son extrémité. La répartition du jaune sur les
élytres est analogue à celle rencontrée chez
C. Henrici et C. Gestroi (fig. 4, C et D), mais
cette couleur testacée prédomine toujours dans
l’angle sutural où elle forme une nappe continue
parsemée de nombreuses taches vert foncé, de la
couleur du fond.
Fig. 7.
Patte antérieure
auch & . S : Ç
AC Pme Dimensions en millimètres
Gray G!. d O
Longueur tête et pattes non comprises. 47 a 61 42à
Longueur des pattes antérieures... 68 à 02
C. Jansoni Jordan. Nov. Zool., V, 1898, p. 419, O' Kin-
Chang, Tse-kiang, Chine; Q Chia-ting-Fu
(Pratt). Chine. W.
Parryi Bates. Entom., XXIII, 1890, p. 244.
Dans la collection R. Oberthür, un exemplaire male de
Dong-Van, Haut-Tonkin (Cap. Gadel, 1898) (1).
La coloration est encore verte, mais elle est caractérisée par
une notable diminution de la teinte claire sur les élytres; le
brun rougeâtre n’apparaît pas sur le disque noir verdâtre et
(1) Les caractères de cet exemplaire sont bien ceux donnés dans la descrip-
tion originale de C. 7ansoni Jordan; cependant, n'ayant vu ni le type ni une
figure de cette espèce, c’est sous toutes réserves que nous lui rattachons cet
individu. L
'
RL bi
se montre seulement en taches plus ou moins étendues sur le
bord basal, le bord latéral et le long de la suture. Le pro-
thorax est plus transversal que dans les deux autres espèces
du genre, la dépression médiane est moins profonde et la
ponctuation plus fine; les bords
latéraux sont fortement échan-
crés contre les angles postérieurs ;
la région immédiate des angles
ne porte pas d’épines. Le fémur
antérieur du mâle présente une Fig. .
déonmamon anoulaire secon- |; PAPA de 0: Jrer one
daire à côté de la saillie médiane; le tibia est du type de
C. Parryi, mais avec une denticulation interne plus abondante
et plus forte; la dent terminale interne a une longueur double
de celle de la médiane et est terminée en forme de harpon.
Dimensions en millimètres :
(@j
Longueur tête et pattes non comprises... 66
Poncueurides pattes dntémeures 0. eu (efe)
Gen. Propomacrus.
Newman. Ent. Mag., IV, 1837, p. 255. — Burmeister, Handb. d. Ent.,
TIE, p. 702. — Jacq. du Val: Gen. Col., III, 1859, p. 63.
Scarabæus Pallas. Icon. Ins., 13.
Porropus Castelnau. Hist. Nat. Col., p. 113.
Protomacrus Newm. sec. Hope. Trans. Linn. Soc., XVIIT, 1840,
Po
Euchirus Burmeister. Germ. Zt., II, p. 377. — Schaum. Cat.
Col. Eur., 1862, p. 53.
Si
Les insectes appartenant à ce genre sont plus petits, en
général, que ceux des autres genres. Les plus grands spécimens
de Propomacrus atteignent seuls la tailie des plus petits CAet-
rotonus. La couleur est roux testacé ou marron plus ou moins
foncé. Le prothorax est très rétréci à l'arrière et parfois
échancré; sa dépression médiane est très réduite; la ponctua-
"470 —
tion est régulièrement répartie; le bord antérieur ne présente
pas de saillie. Les pattes antérieures des mâles ressemblent
à celles des CAeirotonus, mais sont toujours garnies de poils
roux. Dans les deux sexes les tibias postérieurs présentent dans
leur partie médiane externe une carène transversale.
DIVISION DES ESPÈCES
A. — Pronotum ne présentant pas sur le bord
latéral une. forte PORTER "Pre P. Daridi.
B. — Pronotum présentant sur le bord latéral une
forte pointe TRE NN ES ere P. bimucronatus.
P. Davidi H. Deyrolle. Ann. Soc. Ent. Fr., 1874, p. 448,
t. 0, f. 1 ©, 2: Q, Est de la prov. de Kiang-Si. Chine centr.
Quatre exemplaires dans la collection KR. Oberthür :
d Q :ex Van Lansberge (ex Mniszech), Chine (David).
La couleur rappelle absolument celle de Æ. longimanus.
Elle est roux testacé avec le thorax et les pattes plus foncées ;
l’écusson, la suture et les bords des élytres
Ar SFr CUS . + A LA ASE
PÉTER sontnoirs. [ee prothorarestitres rétréceners
f ÿ NOTE) N a À ; ;
/ RTC } l'arrière, mais ses angles postérieurs ne sont
ÉCRRS d pas échancrés; les bords latéraux sont den-
à üiculés jusqu’à la base. Les fémurs anté-
Fig. 9.— Pronotum P
de C. Davidi H. Deyr. rieurs du mâle présentent une saillie angu-
laire; la dent terminale des tibias est grêle, allongée et insérée
latéralement; les tibias antérieurs sont garnis de poils roux
peu serrés.
#
Dimensions en millimètres : ë o
Longueur, tête et pattes non comprises... AA R30
Longueur des pattes antérieures............. 59
P. bimucronatus Pallas. Icon. Ins., 13,t. A,f.13. Amboine.
Castelnau. *Hist. nat. Col.,-IT/*p. 113.
Heyden. Stett. Zt., 1844, p. 14.
SAR Te
Burn Hand.°d. Ent.,: IIl, p. 703. Moluques.
Jacq. du Val. Gen. Col., III, p. 63, t. 17, Asie mineure et
MONCTON environs de
Constantinople.
H- Deyrolle. Ann. Soc. Ent. Fr., 1874, Turquie.
P- 447.
arbaces Newman. Ent. Mag., IV, p. 256, Smyrne?
EN TAS TT.
Une vingtaine d’exemplaires dans la collection R. Oberthür :
d'Q :ex Van Lansberge (ex Mniszech) ; ex Thomson ; Akbès,
Syrie (Delagrange, 1800-1801-1804).
L’étiquette d’espèce dans la collection Thomson porte
« I. Chypra. Oriens. »
P. bimucronatus est marron foncé, parfois presque noir. Il
se distingue facilement de l'espèce précédente par le pro-
thorax dont les angles postérieurs présentent une grande
échancrure circulaire précédée d’une forte
Ps e LÈN
dent aiguë; l’échancrure ne présente pas de
denticulation. Les tibias antérieurs des /
mâles sont garnis d’une abondante brosse
de poils roux; la dent terminale ‘est courte ar
et se trouve dans le prolongement de la Pronotum de
be C. bimucronatus Pallas.
courbure du tibia.
Pallas lui donne comme patrie Amboine et Burmeister les
Moluques ; Newman, tout en indiquant Smyrne, pense que cette
espèce est brésilienne. Aucun spécimen n'ayant été reçu au-
thentiquement de ces origines, il est définitivement admis que
l’espèce est propre à la région de l’Asie mineure.
Dimensions en millimètres : d e
Longueur tête et pattes non comprises. 36à45 25 à 36
Longueur des pattes antérieures... 44 à 60
Pendant l'impression de cet article, M. René Oberthür a reçu
de la région des sauvages Bahnar (Annam) un Chetrotonus
qui nous paraît appartenir à une espèce nouvelle.
VE
En voici les caractères distinctifs
LE
Nelv)
> =
CO'20S 20
7
2-2
4
4
(
E
<"
et
Fig. 11.
Elytre gauche
de C. Corompti.
Cheirotonus Corompti n. sp.
Un exemplaire S de Kon-Tum, Annam
(REP: GC Ccrompt 1913);
Cette espèce est voisine de C. Battareli Pllde.
Elle a la même teinte générale verte, plus
brillante sur le pronotum et plus foncée sur
les élytres; ceux-ci sont marqués de taches
testacées plus confluentes en lignes dans les
régions latérales. Les angles postérieurs du
pronotum sont nettement échancrés; la dépres-
sion médiane du pronotum est plus forte et profondément
Fig. 13.
Patte antérieure
gauche
€. Corompti d'.
marquée en avant;
elle s’étend en arrière
vers la base en une
aire triangulaire for-
tement ponctuée. Le
fémur antérieur du
mâle présente une Fig. 12.
CURTE Pronotum de C. Corompti.
forte saillle angu-
laire; le tibia ne porte extérieurement que deux
Re e
dents nettement visibles. Dessous du corps d’un
vert cuivreux avec des poils fauves.
Dimensions en millimètres
(e
Longueur, tête et pygidium non compris... 58
Longueur des pattes antérieures... 18204
I. POUILLAUDE.
= AO
ENTOMOLOGIE ÉCONOMIQUE
LES MOUCHES COMMUNES
Par I. POUILLAUDE.
(Suite)
Toutes ces espèces de la famille des Muscidæ sont bien
caractérisées par le coude que fait vers le bord antérieur la
nervure médiane dans la partie terminale de l’aile.
Fig. 17.
Tête de Muscina stabulans
Fig. 16.
Muscina stabulans Fall.
(Long. 7-9 mm.).
Ce coude n’existe plus chez l’espèce suivante pourtant très
voisine de la mouche domestique, mais la médiane s’infléchit
encore vers le bord antérieur de l'aile sans faire un coude
brusque.
Muscina stabulans Fall. (#2. 16-17) est un peu plus grande
que la mouche domestique; de teinte générale plus grisâtre,
elle s’en distingue facilement par la nervation de l’aile. Son
corselet est gris avec quatre bandes longitudinales noires;
l’abdomen gris est marqué de taches soyeuses obscures et
* blanches; les pattes sont en grande partie rousses. La larve
vit dans les matières végétales et animales en décomposition;
je l’ai élevée facilement dans des pommes de terre cuites où
— 480 —
je l’avais vu venir pondre librement; on la trouve aussi dans
les champignons. D’un élevage où avaient pondu à la fois la
mouche commune et Muscina stabulans, j'obtins un nombre
insignifiant de Musca domestica. Ce fait est très probablement
dû aux habitudes prédatrices des larves de Muscina stabulans,
Fig. 18.— Scatophaga ste; coraria Linné (5-12 mm.).
mises en lumière récemment par Portchinsky (1913). Cet auteur
a constaté que les larves de Muscina stabulans s’attaquent aux
larves de M. domestica et de quelques autres diptères, pour
Fig. 19.
Tète de Scatephaga stercoraria.
.
s’en nourrir. Taschenberg (1870) 1es a signalées également
comme s’attaquant aux larves de Lophyrus pini et Howard
(1911) aux premiers états de Galerucella luteola. Cette mouche
est aussi dangereuse au point de vue hygiénique que la mouche
domestique, mais moins commune.
Lt?
us 481 ns
Avec les Scatophagides commence la série des diptères dont
les premiers états se trouvent dans les excréments.
Scatoghaga stercoraria Linné (Ag. 18-10), une des plus
communes, peut être citée comme type. C’est une mouche d’un
gris Jaunàâtre, hirsute de poils jaunes; ses antennes sont noires.
C’est la mouche que l’on voit très communément d’avril à
octobre sur les excréments où sa larve se développe, elle
apparaît quelquefois dans les maisons, mais irrégulièrement.
Heteromyza fliformis Rob.-Desv. est une petite mouche de
3 à 4 mm. que l’on trouve assez souvent sur les vitres; elle est
Fig. 21. — Piophila casei L.
Fig. 20.— Nemopoda cylindrica Fab. (4-5 mm.).
d’un gris bleuâtre avec l'abdomen roux, les pattes rousses à
tarses noirs.
Themira putris Tinné vole l'été, de juin à septembre,
au voisinage des égouts et des fosses d’aisances, sa larve vit
dans les eaux corrompues et les liquides des lieux où vole
l’adulte. C’est une mouche noire avec une grande tache soyeuse
blanche sur les côtés de la poitrine au-dessus de la hanche
intermédiaire. L’abdomen porte de part et d’autre à l’extrémité
un fascicule de longs poils. Sa longueur est d’environ 5 mm.
Nemopoda cylindrica Fab. (fig. 20) hante les mêmes
lieux; sa larve vit dans les excréments humains. Elle mesure
5 à 6 mm, est d’un noir métallique avec les pattes rousses. Ses
ailes sont un peu rembrunies vers l’extrémité.
31
«— 482 —
Pioplhila casei Linné (Ag. 27) ressemble beaucoup à l’espèce
précédente. Elle est d’un noir métallique avec la face rousse;
la couleur rousse domine sur les pattes. Elle fréquente les
excréments d’où elle peut porter des germes dangereux sur les
fromages et les viandes fumées qu’elle recherche pour y pondre.
On trouvera perfois sa larve dans le fromage ou la graisse
de jambon et on la reconnaîtra facilement aux sauts qu’elle
fait en rapprochant les extrémités de son corps et en les déten-
dant brusquement. L’adulte vole dans les maisons, mais n’est
pas commune partout.
(A suivre).
ee
Er 453 LRES
TABLE DES MATIÈRES
LISTE ALPHABÉTIQUE FAR NOMS D'AUTEURS DES ARTICLES CONTENUS
DANS: LA TROISIÈME ANNÉE D'INSECTA
1913
Les indications précédées d’un (*) se rappoitent à des réimpressions
de travaux anciens ou rares.
ACHARD (J.).— Monographie du genre Amphionthe Bates (Gfig.). 29
— Description de deux variétés nouvelles de /onthodes
OO SSN (COCA) RE en en Meier. reel
GUITEL (F.). — La Station entomologique de la Faculté des
Seiences de Rennes ençl012"(Æifie eee 17%
HOULBERT (C.). — Notes pour servir à la classification des
Jamwonus, coléoptères longicornes de la tribu des
PÉTCOLE VE DANS PNR RE TV DIS TE LE TARA
— Le phénomène des gouttières à Madagascar (2 fig.) 10%
Examen critique de quelques espèces rares apparte-
nant au genre Bembidium (Col. Carabide) (5fig.). 131
— Quelques Lucanides nouveaux. Contribution à l'étude
dela hareasafique (2 fe) ee di 171
— Faune analytique illustrée des Lucanides de Java
(En collaboration avec M. René OBERTHÜR),
209, 273, 329, 397, 381, 416, 44
— Le Criquet d'Egypte (Acridium ægyptium L.) en
Bréa ne nlees AA N te reaese os 261
— Bibliographie tlépidotérologique. "2,7... 263
INSECTA. — Notre couverture. — Notice biographique sur
k TER ME UN ARR RE EE RER RE RP EE PA |
KIEFFER (J. J.). — Serphides des Iles Philippines (/yménopt.)
CORAB DEN REP RS PE tre 259, 317, 307, 387, 459
LACROIX (J.).-— Etudes entomologiques.— fanorpa communis L.
et germanica L. de la Faunc française (14 fig.)...…..
— Etudes entomologiques. — Quelques anomalies chez
les Psocides (Néon) (GR) er ee
— Etudes entomologiques. -— Quelques anomalies chez
les Pânorpides, (94e; )r. ee CR 361,
LONGIN NAVAS (R. P.). — Quelques observations sur l’/ypo-
Chrysa nobilis SChn. CNédro pt) (HP
— Notes sur quelques Névroptères nouveaux de la faune
africaine (9 He: 22e Re RE PR EE
MoNNOT (E.). — Notes pour servir à l'étude des espèces fran-
çaises du genre Phylloireta et description d’une nou-
Yelle -espèce (P4. CarretiMonn') (4 fg.)..2
OBERTHÜR (R.). — Faune analytique illustrée des Lucanides de
Java (nombreuses figures. Voir C. HCULBERT).
209, 273, 325, 357, 381, 416,
OLIVIER (E.). — Classification des espèces du genre /ps et genres
voisins de ABTICIASET. NS PER AE 13
POUILLAUDE (I.). — Description d'un Cétonide formant un genre
nouveau et une espèce nouvelle du groupe des /7e-
terorrhinide:, (OR) RG RER Eee
-- Description d'une cespèce nouvelle appartenant au
genre Coptomia (col. Cetonide) (4 fig.).........…...…….
— Description de quatre espèces nouvelles appartenant au
genre 7 richius Fabr. (col. Trichide) (10 fig.) 125,
— Quelques Thysanoptères nuisibles (5 fig.)...............….
— Description de deux nouvelles espèces du genre Gym-
netis Mac Leay (col. Cetonide) (8 fig.).......… 230,
— Note sur quelques Lucanides d’Indo-Chine (7 fig.)
= Description de trois nouvelles espèces de Cétonides
(D BBD RS TE ARE
— Description de trcis nouvelles espèces du genre Gy"-
nétis. M. Leay (col Cetonide)(Grhe)es e2e
— Description de deux nouvelles espèces du genre Gy"-
netis M. Leay (col. Cetonide) (4 fig)...
— Les Mouches communes {nombr. figures). 410, 4%4,
_- Note sur les Æuchcirinæ, avec description d’espèces
nonvelles (139 fo): te at ARR ie
88
43
*SWAMMERDAM (J.). — Histoire générale des Insectes. 23, 67,
108, 146, 18%, 240, 284, 338, 370 (fn).
Supplément pour les Lecteurs, qui s'appliquent sérieusement
ANA ETECheL Che de l'A VÉMTE MR TEA EE
Explication des quatre espèces de changements par des
Explication de la Table VII, où on décrit les changements
DUR DRE MÉLANIE DÉCE Rue era à dan rence dons
Table VIII où on représente les changements de la seccnde
CSD Tran ete eee A ve Dre ne Te AU ee tie e SEE
Enlicucetde dan EXe Tables M encre iru eee
Rxplicahomded@aPable, Kerr tn TNST nmee roisrepe
Explication de dl'onzième TableeX1.15.2. mesures.
Explication de la Table douzième où on fait comparaison
des changements de la Grenouille avec ceux qui arrivent
du EnSeCtESM 2... PARLE er à re RSS LES RE O9 RE o EE €
Explication de la trèzième Table où on représente le papillon
enierme dans li creme (fin). 25e
VAILLARD (D'). — Rapport de M. le D' Vaillard au sujet des
mesures à prendre pour la destruction des Mouches
DR PR Ur ed pi ASE 301, 349,
VITRAC (D' L.). — Un nouveau Lymexylonide américain Afrac-
loceras annilarumn (Col) (Este. ) ERREUR
VUILLET (A.). — Contribution à l'étude des 7'ysanoptères de
France. Description d’une nouvelle espèce et d’un
nouveau genre de la famille des PAlæothripide
RS Rd ere dede rièns nie cat ad
— Description de la femelle d’Autocrates Vitalisi À. Vuill.
(col rrCrenpomite) le). RE Ritter
168
LISTE
DES GENRES, ESPÈCES ET VARIÉTÉS DÉCRITS DANS LA TROISIÈME
ANNÉE D'INSECTA
1913
Os. — Les noms indiqués en caractères gras (é tiennes) s'appliquent aux
D
genres nouveaux; les genres anciens sont en caractères courants ; les espèces, les
variétés nouvelles et les synonymes, en ifaliques.
I. — Coléoptères.
Allotopus Rosenbergi Vollenh. (Lucanides), p. 277.
Amphionte brevicolle Bates (Longic.), p. 39.
— Chiriquinum Ach. (Longic.), p. 38.
-- Dejeani Gounelle (Longic.), p. 36.
— Doris Bates {Longic.), p. 33.
— Oberthüri Ach. (Long.), p. 3.
Atractocerus antillarum Vitrac (Lymexyl.), p. 168.
Autocrates Vitalisi À. Vuill. (Tricten.), p. 413.
Bembidium parnassium Mill. {Carab.), p. 135.
-—- signatipenne Duv. (Carab.), p. 133.
Cetonia Esquircli Pllde (Ceton.), p. 426.
Cheirotonus Hope (Lamell.), p. 467.
Cheirotonus Battareli Pllde (Lameïl.), p. 470.
— Ccrompti Pllde (Lamell.), p. 418.
mes Gestroi Pllde (Lamell.), p. #71.
— Henrici Pllde (Lamell.), p. 472.
Jansoni Jordan (Lamell.), p. 4
= Mac Leaiïi Hope (Lamell.), p. 468.
— Parryi Gray (Lamell.), p. 473.
Cladognathus giraffa Fab. (Lucan.), p. 598.
Coptomia Lambertoni Pllde (Ceton.), p. 85.
Cyclommatus Vitalisi Pllde (Lucan.), p. 939.
Cylonium cellare Fab. = Cryptophagus cellaris Scop., p. 61.
— clongatum Fab. = Colydium elongatum Fab., p. 60.
— filiforme Kab. = Colydium filiforme Fab., p. 60.
— frumentarum Fab. = Sÿvanus surinamensis L., p. 61.
—— sulcatum Fab. = Aulonium sulcatum Oliv., p. 60.
—— unidentatum Fab. = Sizanus unidentatus Oliv., p. 61.
Eucheirus Kirby (Lamell.), p. 464.
— Dupontianus Burm. (Lamell.), p. 466.
— longimanus Linné (Lamell.), p. 465.
— = sbsp. celebicus Ohaus (Lamell.), p. 466.
Eurytrachelus affinis Pllde (Lucan.), p. 336.
Golathopsis Esquiroli Pllde (Ceton.), p. 421.
-- velutinus Pllde (Ceton.), p. 423.
Gymnetis bogotensis Pllde (Ceton.), p. 236.
— chanchamayensis Pllde (Ceton.), p. 393.
— colombiana Plide (Ceton.), p. 281.
— distinct Pllde (Ceton.), p. 391.
— ecuadorensis Pllde (Ceton.), p. 374.
== limbata Pllde (Ceton.), p. 282.
— limbolaniata Pllde (Ceton.), p. 371.
_ Mathani Pllde (Ceton.), p. 237.
— olivina Pllde (Ceton.), p. 372.
Hemisodorcus rufonctatus Pllde (Lucan.), p. 336.
Hexarthrius Buqueti Hope (Lucan.), p. 273.
--- rhinoceros Oliv. (Lucan.), p. 218.
Hypophlœus bicolor Fab. = Æypophlœus bicolor Oliv., p. 65.
— castaneus Fab. = /ps taxicornis Rœsel, p. 64.
— depressus Fab. = #ypophlœus melinus Fab., p. 64.
— fasciatus Fab. = /ps fasciatus Fab., p. 64.
—— linearis Fab. = /ps linearis Oliv., p. 64.
Ips ænea Fab. = 7'riplax ænea Schall., p. 17.
—- bipustulata Fab. = Cyriotriplax bipustulcta Fab., p. 15.
— dorsalis Fab. = Phaleria cadaverina Fab., p. 15.
— fasciata Fab. = Nitidula fasciata Oliv., p. 15.
- — ferruginea Fab. = 795 ferruginea L., p. 16.
— grandis Fab. = Ærotylide sp. ?, p. 15.
— hæmorroidalis Fab. = Æoplocephala hæmorroidalis Fab., p. 17.
— humeralis Fab. = //iphyllus lunatus Fab., 17.
— lunata Fab. = Ængis humeralis Fab., p. 17.
— nigripennis Fab = 7riplax russica L., p. 16.
— punctata Fab. = 7Zr'phyllus punctatus Hellw., p. 15.
— quadriguttata Fab. = Nitidula quadriguttata Oliv., p. 16.
— quadripustulata Fab. = Nitidula quadripustulata Oliv., p. 15.
— rufifrons Fab. = Dacne rufifrons Fab., p. 17.
— rufipes Fab. = 7Z'riplax rufipes Fab., p. 17.
— sexpustulata Fab. = Carpophilus sexpustulatus Fab., p. 16.
‘Jamwonus congolensis Houlb. (Prion.), p 96.
_ Oberthüri Houlb. (Prion.), p. 99.
— Sticheli Kolbe (Prion.), p. 10.
— subcostatus Houlb. (Prion.), p. $.
— tuberculatus Ifculb. (Prion.), p. #7.
Jonthodes formosa var. chrysima Ach. (Ceramb.), p. 222.
_ var. speciosa Ach. (Ceramb.}, p. 222.
Lucanus Vitalisi Pllde (Lucan.), p. 332.
Lygdus bipustulatus Fab. = Rhisophagus bipustilaius Fab., p.
[er]
419
brunneus Fab. — Si/vanus adrena Kunze, p. 62.
canaliculatus Fab. = Zyctus canaliculatus Fab., p. 63.
contractus Fab. = Bothrideres contractus Oliv., p. 63.
crenatus Fab. = Ditonia crenata Fab., p. 63.
dentatus Fab. = SYvanus dentatus Fab., p. 62.
depressus Fab. = Ahizophagus depressus Fab., p. 62.
hysteroides Fab. = Cerylon histeroides Fab., p. 62.
juglandis Fab. = Synchita juglandis Fab., p. 62.
navalis Fab. = 7'ribolium ferrugincum Fab., p. 6.
nitidus Fab. = T'eredus nitidus Fab., p. 63.
politus Fab. = hizophagus poliius Hellw., p. 61.
terebrans Fab. = Pycnomerus terebrans Oliv., p. 62.
Metopodontus cinnamomeus Guér. (Lucan.), p. 582.
— javanus Früb. (Lucan.), p. 384.
—- Mohnikei Parry (Lucan.), p. #16.
— occipitalis Hope (Lucan.), p. 44).
Æ preangerensis R. Obth-HIb (Lucan.), p. 450.
-- sericeus (Lucan.}), p. 453.
Mycetophagus atomarius Fab. =-/Mycet. atomarius Oliv., p. 18.
—— bicolor Fab. = Æustrophus bicolor Fab., p. 18.
— bifasciatus Fab. — Ziargus bifasciatus Fab., p. 20.
nn castaneus Fab. — Agyrtes casianeus Payk., p. 19.
— dermestoides Fab. = Æustrophus dermestoides Fab.,
p- 18.
-- multipunctatus Fab. = A/ycetophagus multipunctatus
Hellw., p. 18.
metallicus Fab. = Scaphidema metallica Fab., p. 19.
—- nigricornis Fab. = Antherofhagis nigricornis Fab.,
p.19;
—- piceus Fab. = A/ycet. variabilis Hellw., p. 19.
— picicornis Fab. = /japeride sp.7, p. 19.
-- punctatus Fab. = Mycet. variabilis Hellw., var., p. 19.
— quadrimaculatus Fab. = A/ycet. quadripustulatus L.,
p. 18.
_- sanguinicollis Fab. = Combocerus glaber Schall., p. 19.
—- testaceus Fab. = Pentaphyllus testaceus Hellw., p. 20.
Neolucanus laticollis Thunb. (Lucan.), p. 325.
—— Leuthneri Poil. Q-(Lucan.), p. 171.
— vicinus Pllde (Lucan.), p. 333.
Odontolabis æratus Hope (Lucan.), p. 331.
- belliccsus Cast. (Lucan.), p. 328.
Odontolabis Salzazæe Pllde (Lucan.), p. 334.
— striatus Deyr. (Lucan.), p. 331.
ASE ærea All. (Chrysom.), p. 227.
—- atra Fab. (Chrysom.), p. 228.
— Carreti Monnot (Chrysom.), p. 233.
— consobrina Curtis (Chrysom.), p. 231.
_- corrugata -Reiche (Chrysom.), p. 230.
—- crassicornis All. (Chrysom.), p. 226.
— cruciferæ Weise (Chrysom.), p. 227.
— diademata Foudr. (Chryvsom.), p. 228.
_ Foudrasi Bris. (Chrysom.), p. 229.
— nigripes Fabr. (Chrysom.), p. 231.
— nodicornis Marhs. (Chrysom.), p. 229.
— procera Redt. (Chrysom.), p. 232.
Propomacrus Newm. {Lamell.), p. 475.
— bimucronatus Pallas (Lamell.), p. 476.
—— Davidi Deyr. (Lamell.), p. 476.
Prosopocælus tonkinensis Pllde (Lucan.), p. 339.
Trichius Dubernardi Plide (Ceton.), p. 157.
— Ferriei Pllde (Ceton.), p. 125.
— sinensis Pllde (Ceton.), p. 160.
— thibetanus Pllde (Ceton.), p. 127.
Trigonophorinus Pllde (nov. gen.) (Ceton.), p. 43.
Trigonophorinus Lemeei Pllde (Ceton.), p. 45.
II. -— Diptères.
Calliphora erythrocephala Meig. (Musc.),
-- vomitoria Lin. (Musc.), p. 305, 447.
Chiromyia flava L. (Scat.), p. 482.
Drosophila funebris F. (Scat.), p. 482.
Heteromyza filiformis R.-D. (Scat.), p. 481.
Homalomyia canicularis L. (Anth.), p. 303, 412.
Lucilia Cæsar Lin. (Musc.), p. 303, 447.
Musca corvina Fab. (Musc.), p. 445.
— domestica L. (Musc.); p. 303, 445
Muscina stabulans Fall. (Musc.), Rae 479.
Nemopoda cylindrica F. (Scat.), p. 481.
Phora rufipes Meig. (Phor.), p. 411.
Piophila casei L. (Scat.), p. 482.
Pollenia rudis Fab. (Musc.), p. 446.
Psychoda alternata Say (Culic.), p. 483.
- phalænoïides L. (Culic.), p. 483.
Sarcophaga carnaria Lin. (Musc.), p. 448.
Scatophaga stercoraria L. (Scat.), p. 481.
— 490 —
Scenopinus fenestralis L. (Sc.), p. Fa
Stomoxys calcitrans Lin. (Musc.), p. 4#4.
Themira putris L. (Scat.), p. 481.
III. Hémiptères.
Ptyelus Goudoti Benn. (fig.), p. 104.
IV. —_ Hyménoptères.
Acidopria Kieff. (nov. gen.), p. 442.
Acidopria varücornis Kieff. (Serph.), p. 442.
— tetratoma Kieff. (Serph.), p. 443.
Aclista punctulata Kieff. (Serph.), p. 4
Anteris atriceps Kicff. (Scrphides), p. 428.
Aparamesius Kieff (nov. gen.), p. 43
ÂAparamesius depressus Kicff. (Serph.), p. 4
— filicornis Kieff. (Serph.), p. 437.
— Levistilus Kieff. (Serph.), p. 437.
Ashmeadopria Bakeri Kieff. (Serph.), p. 48.
bipunctata Kieff. (Serph.), p
_e nigriventris Kieff. (Serph.), p. 459.
Calliscelio philippinensis Kie. (Serph.), p. 322.
Camptoteleia Kiefi. (nov. gen.), p. 387.
Camptoteleia carinata Kieff. (Serph.), p. 987.
— excavata Kicff. (Serph.), p. 388.
Cerastopsilus rufipes Kicff. (Serph.), p. 461.
Chrestoteleia Kicff. (nov. gen.), p. 388
Chrestoteleia Bakeri Kieff. (Serph.), p. 389.
Cleistepyris minimus Kieff. (Scrph.), p. 297.
— minor Kieff. (fig.) (Serph.), p. 256.
— philiphinensis Kieff. (Serph.). p. 254.
Epyris philippinensis Kieff. (fig.) (Serph.), p. 298.
Fœnobethylus Kieff. (ncv. gen.), p. 257.
Fœnobethylus gracilis Kieff. (Serph.), p. 298.
Galesus clavaticornis Kieff. (Serph.), p. #30.
— Crawfordi Kieff. (Serph.), p. 432.
— curticeps Kieff. (Serph:), p. 432.
— philippinensis Kieff. (Serph.), p. 431.
Goniozus depressus Kieff. (Serph.), p. 318.
Hemigalesus Kieff. (nov. gen.), p. 433.
Hemigalesus brevicornis Kieff. (Serph.), p. 434.
— gracili Kieff. (Serph.), p. 439.
— niger Kieff. (Serph.), p. 434.
— rufus Kieff. (Serph.), p. 434.
ue
Hoplogryon longispina Kieff. (Serph.), p. 429.
Hoploteleia carinata Kieff. (Serph.), p. 308.
_ philippinensis Kieff. (fig.), p. 367.
— unidens Kieff. (Serph.), p. 370.
Loxotropa philippinensis Kieft. (Serph.), p. 456.
Macroteleia philippinensis Kieff. (Serph.), p. 367.
_ striativentris Crawf. (Serph.), p. 323.
Neurocacus Kieff. (nov. gen.), p. 428.
Neurocacus philippinensis Kieff. (Serph.), p. 429.
Phænopria exiis Kieff. (Serph.), p. 456.
== nicriceps Kieff. (Serph.), p. 455.
— rufa Kieff. (Serph.), p. 455.
Platyscelio punctatus Kicff. (Serph.), p. 321.
Procinetus rectinerais Kieff. (Serph.), p. 461.
Rhabdepyris exaratus Kieff. (Serph.), p. 317.
— longiceps Kieff. (Serph.), p. 318.
Scapopria Kieff. (nov. gen.), p. 441.
Scapopria atriceps Kieff. (Serph.), p. 441.
Scellio aratigena Kieff. (Serph.), p. 320.
— consobrinus Kieff. (Serph.), p. 319.
— varücornis Kieff. (Serph.), p. 319.
S'harassion philippinensis Kieff. (fig.) (Serph.), p. 320.
Spilomicrus carinifrons Kieff. (Serph.), p. 438.
—— dispansus Kieff. (Serph.), p. 440.
_ nitidicornis Kieff. (Serph.), p. 4#1.
= opertus Kieff. (Serph.), p. 444.
—- variicornis Kieff. (Serph.), p. 439.
Trichopria analis Kieff. (Serph.), p. 457.
— caudata Kieff. (Serph.), p. 456.
== insulæ Kieff. (Serph.), p. 458.
se semirufa Kieff. (Serph.), p. 497.
Xenepyris Kieff. (nov. gen.), p. 259.
Xenepyris compressiformis Kieff. (fig.), p. 299.
Xenotoma philippinensis Kieff. (Serph.), p. 460.
Xenoteleia Kieff. (nov. gen.), p. 390.
Xenoteleia flavipennis Kieff. (Serph.), p. 390.
Es
V. — Névroptères.
Cecilius flavidus Steph. (Psoc.), p. 166.
Cueta dissimulata Nav. (Myrmel.), p. 269.
Formicaleo fictus Nav. (Myrmel.), p. 270.
Graphopsocus cruciatus L. (Psoc.), p. 165.
Hypochrysa nobilis Schn., p. 129.
Macronemurus nuncius Nav. (Myrmel.), p. 270.
7
Nemopistha regina Nav. (Némopt.) (Myrmel.), p.
Nora longicollis, var. flagellata Nav. (Myrmel.), p.
Palpares carli Nav. (Mvrmel.), p. 265.
Panorpa annexa Sélvs, p. 399.
— communis L., p. 88, 364, 396.
_ germanica L., p. 99, 398.
_ meridionalis Ramb., p. 400.
Stenopsocus immaculatus Steph. (Psoc.), p. 163.
VI. —— Orthoptères.
Acridium ægyptium L. (Acrid.), p. 261.
VII. —— Thysanoptères.
Heliothrips hæmorroidalis Bouché, p. 139.
_— cestri Perg., p. 142.
Parthenothrips dracæne Heeg., p. 142.
Phlæothrips oleæ Costa, p. 143.
Porphyrothrips Vuill. (nov. gen.), p. 48.
Porphyrothrips Ccttei Vuill., p. 45.
Thrips cerealium Hal., p. 142.
—-#decora Hal., p. 142:
—$; lin Hal; p.14.
— tabaci Hal., p. 143.
con CL
INDEX ALPHABÉTIQUE
A
Acidopria Kieff. (nov. gen.), 442.
Acidopria variicornis Kieff., 442.
—- Letratoma Kieff., 443.
Aclista punctulata Kieff., 459.
Acridium ægyptium L., 261.
Agyrtes castaneus Payk., 19.
Atlotopus Rosenbergi Noll., 277.
Amphionte brevicolle Bates, 29.
— Chiriquinum Ach., 38.
—- Dejeani Goun., 36.
— Doris Bates, 33.
— Oberthüri Ach., 35.
Anteris atriceps Kieff., 428.
Antherophagus maricornis Fab., 19.
Aparamesius Kieff. (nov. gen.), 436.
Aparamesius depressus Kieff., 437.
— filicornis Kieff., 437.
— levistulus Kieff., 437.
Ashmeadopria Bakeri Kieff., 45.
— bipunctata Kieff., 499.
— nigriventris Kieff., 459.
Atractocerus antillarum Nitrac., 168.
Aulonium sulcatum Oliv., 60.
Autocrates Vitalisi A. Vuill., 413.
B
Bembidium parnassium Müill., 135.
— signatipenne Duv., 133.
Bibliographia lepidopterologica, 263.
Bothrideres contractus Oliv., 63.
C
Calliphora erythrocephala Meig., 446.
— vomitoria L., 303, 447.
Calliscelio philippinensis Kieff., 322.
Camptoteleia Kieff. (nov. gen.), 387.
Camptoteleia carinata Kieff., 387.
— excavata Kieff., 388.
Carpophilus sexpustulatus Fab., 16.
Cectilius flavidus Steph., 166.
Ceratopsilus rufipes Kieff., 461.
Cerylon histeroides Fab., 62.
Cetonia Esquiroli Pllde, 426.
Cheirotonus Hope, #61.
Chetrotonus Battareli Plide, 410.
— Corompti Pllde, 418.
— Gestroi Pllde, 471.
-— Henrici Pllde, #7),
— Jansoni Jordan, 474
— Mac Lea Hope, 468
- Parryi Gray, #73.
Chiromyia flava L., 482.
C'holera, 310.
Chrestoteleia Kieff. (nov. gen.), 388.
Chrestoteleia Bakeri Kieff., 389.
Cladognaihus giraffa Fab., 358.
Cleistopyris minimus Kieff., 257.
— minor Kieff., 256.
— Philippinensis Kieff., 254.
Colydium elongatum Fab., 60.
— filiforme Fab., 60.
Combocerus glaber Schall., 19.
Coplomia Lambertoni Plide, 85.
Cryptophagus cellaris Scop., 61.
Cueta dissimulala Nav., 269.
Cyclommatus Vitalisi Pllde, 335.
Cylonium cellare Fab., 61.
— elongatum Fab., 60.
— filiforme Kab., 60.
— frumentarum Fab., 61.
— frumentarium Kab., 61.
— sulcatum Fab, 60.
Cyrtotriplax bipustulata Fab., 15.
Cylonium unidentatum Fab., 61.
D
Dacne rufifrons Kab., 17.
Diphyllus lunatus Fab., 17.
Ditoma crenata Fab., 63.
Drosophila funebris Fab. 462.
E
Engis humeralis Fab., 17.
Epyris philippinensis Kieff., 858.
Erratum, 59, GG.
— 494 —
Etat de la Floride (Mouches), 407, 408.
Eucheirus Kirby, 40%.
Eucheirus Dupontianus Burm., 465.
— longimanus L., 465.
Lurythrachelus affinis Plide, 336.
Lustrophus bicolor Fab., 18.
— dermestoides Fab., 18.
Euthrips pyri Dan., 143.
F
Faune entomol. armoricaine, 180.
Fièvre typhoide, 311.
Fœnobethylus Kieff. (nov. gen.), 257.
Fœnobethylus gracilis Kieff., 258.
Formicaleo fictus Nav., 270.
G
Galesus clavaticornis Kieff., 430.
— Crawfordi Kieff., 432.
— curliceps Kieff., 432.
— philipfinensis Kieff., 431.
Goliathopsis Esquiroli Plide, 481.
— velutinus Pllde, 423.
Goniozus detressus Kieff., 318.
Gouttières (Phénomène des), 104.
Graphopsocus cruciatus L., 165.
Gymnetis bogotensis Pllde, 236.
— chanchamayensis Pllde, 393.
—— colombiana Pllide, 281.
— distincta Pllde, 391.
— ecuadorensis Pllde, 374.
== limbata Pllde, 282.
— limbolaniata Plide, 371.
— Mathani Pllde, 237.
— Olivina Pllde, 372
H
Heliothrips hæmorroidalis Bouché, 139.
ce cestri Perg., 142.
Hemigalesus Kieff. (nov. gen.), 433.
Hemigalesus brevicornis Kieff., 434.
_ gracilis Kieff., 435.
— niger Kieff., 434.
—- rufus Kieff., 434.
Hemisodorcus rufonotatus Pllde, 336.
Heteromysa filiformis R.-D., 481.
Hexarthrius Buqueti Hope, 873.
— rhinoceros Oliv., 218.
Homalomya canicularis L., 303, 412.
Hoplocephala hemorroidalis Fab., 17.
Hoploleleia carmata Kieff., 368.
— Philippinensis Kieff., 367.
— unidens Kieff., 370.
Hypochrysa nobilis Schn., 129.
Hypophlœus bicolor Fab., 65.
— castaneus Fab., 64.
—— depressus Fab., 64.
—- fasciatus Fab., 64.
— linearis Fab., 64.
— melinus Kab., 64.
I
Insecta (2evue périodique), 179.
Ips æna Fab., 17.
— bipustulata Fab., 15.
— dorsalis Fab., 15.
— jasciata Fab., 15.
— jJasciatus Fab., 64.
— jferruginea L., 16.
— grandis Fab., 15.
— hæmorroidalis Kab., 17.
— humeralis Fab., 17.
— linearis Oliv., 64.
— Junata Kab., 17.
— nigripennis Fab., 16.
— junctata Fab., 15.
— guadriguttata Fab., 16.
— quadripustulata Fab., 15.
— rufifrons Fab., 17.
— rufipes Fab., 17.
— sexpustulata Fab., 16.
— taxicornis Rœsel, 64.
J
Jamwonus Harold (Gen.), 5.
Jamwonus congolensis Houlb., 56.
— Oberthiri Houlb., 53.
= Sticheli Kolbe, 10.
— subcostatus Houlb., S.
— tuberculatus Houlb., 47.
Java (Lucanides de), 209.
Jonthodes formosa, var. chrysina Ach.,
2RR.
Jonthodes formosa, var. speciosa Ach.,
Lee.
JuLLIAN (Constructeurs), 177.
RD er
L
LATREILLE (Biographie), 21.
Litargus bifasciatus Fab., 20.
Lucilia Caæsar Lain., 303, 447.
Loxotropa philippinensis Kieff., 456.
Lutte contre les Mouches, 815, #10
Lyctus canaliculatus Fab., 63.
Lygdus bipustulatus Fab., 62.
— brunneus Fab., 62.
— canaliculatus Kab., 63.
— contractus Fab., 63.
— crenatus Fab., 63.
— dentatus Fab., 62.
— depressus Fab., 62.
— Aysteroides Fab., 62.
— juglandis Fab., 62.
— navalis Fab., 63.
— nilidus Fab., 63.
un poruus Hab, 61,
— terebrans Fab., 62.
M
Macronemurus nuncius Nav., 210.
Macroteleia philippinensis Kieff., 367.
— siriativentris Kieff., Crawf., 323.
Metopodontus cinnamomeus Guér., 382.
_ javanus Fruh., 384.
— occipitalis Hope, 449.
— Mohnikei Parry, 416.
— Preangerensis R. Obth.,
HI1b., 450.
— sericeus Hope, 453.
Mouches (Rapport Dr Vaillard), 301.
Mouches communes, 410.
Musca corvina Fab., 445.
— domestica L., 303, 445.
Muscina stabulans Fall., 419.
Mycetophagus atomarius Fab., 18.
— bicolor Fab., 18.
— bifasciatus Fab., 20.
—— castaneus Fab., 19.
— derymestoides Fab., 18.
— multipunctatus Fab., 18.
—— metallicus Kab., 19.
— migricornis Fab., 19.
—— Piceus Kab., 19.
— picicornis Fab., 19.
— punciatus Fab., 19.
— guodrimaculatus, 18.
— . sanguinicollis, 19.
— testaceus Fab., 20.
— variabilis Hellw., 19.
N
Nemopistha regina Nav., 271.
Nemopoda cylindrica Fab., 481.
Neolucanus laticollis Thunb., 395.
— Leuthneri Boil., 171.
— vicinus Pllde, 333.
Neurocacus Kief. (nov. gen.), 428.
Neurocacus philippinensis Kieff., 499.
Nitidula fasciata Oliv., 15.
— quadripuslulata Oliv., 15.
— guadriguttata Oliv., 16.
Nora longicollis var. flagellata Nav.,
268.
O
Odontolabis æratus Hope, 331.
_ bellicosus Cast., 328.
— Salvaze Pllide, 334.
— striatus Devr., 331.
12
Palpares Carli Nav., 265.
Panorta annexa Selys., 399.
— communis Lin., 88, 364, 396.
nu LOTO AE RO EURE
— meridionalis Ramb., 400.
Parthenothrips dracene Heeg., 142.
Pectinicornes, 213.
Pentaphyllus testaceus Hellw., 20.
Phænopria exilis Kieff., p.456.
— nigriceps Kieff., 455.
— rufa Kieff., p. 455.
Phaleria cadaverina Fab., 15.
Phlæothrips olee Costa, 143.
Phora rufipes Meic., 411.
Phylloireta ærea All., 227.
— atra Fab., 228.
— Carreti Monnot, 233.
— consobrina Curtis, 231.
-- corrugala Reiche, 230.
— crassicornis All., 226.
— crucifere Weise, 227.
— diademata Foudr., 228.
— Foudrasi Bris., 229.
— nigripes Fabr., 231.
= nodicornis Marhs., 229.
— pæcilicornis Comm., 227.
— : procera Redt., 232.
— punctulata Foudr., 227.
Piophila caser L., 482.
Platycérides, 213,
—+ 406 —
Platyscelio punctatus Kieff., 321.
Pollenia rudis Fab., 440.
Porphyrothrips A. Vuill.(nov. gen.),
43.
Porphyrothrips Cotiei. A. Vuill., 45.
Procinetus rectinervis Kieff., p. 461.
Prosopocælus tonkinensis Pllde, 335.
Psychoda alternata Say, #35.
— thalænoïdes 1, 483.
Ptyelus Goudoti Benn., 104.
Pycnomerus terebrans O., 62.
R
Rhabdepyris exaratus Kieff., 317.
— longiceps Kieff., 318.
Rhizophagus bipustulatus Fab., 62.
— depressus Fab., 62.
— politus Hellw., 61.
S
Sarcophaga carnaria L., 448.
Scaphidema metallica Tab., 19.
Scapopria Kieff. (nov. gen.), 4#1.
Scapopria atriceps Kieff., 441.
Scatophaga stercoraria L., 451.
Scellio aratigena Kieff., 320.
— consobrinus Kieff., 319.
— vartücornis Kieff., 319.
Scenopinus fenestralis L., 411.
Silvanus advena Kunze, 62.
— depressus Fab., 62.
——- surinamensis L., 61.
— uridentatus Oliv., 61.
Sparassion philippinensis Kieff., 320.
Spilomicrus carnifrons Kieff., 438.
— dispansus Kieff., 440.
— nilidicornis Kieff., 441.
—— opertus Kieff., 444.
— variicornis Kieff., 439.
Station entomologique (Collections) ,177.
(Rapport), 174.
(Laboratoires), 176.
(Mouches), 405.
Stenopsocus immaculatus Steph., 163.
Stomoxys calcitrans L., 444.
Synchita juglandis Fab., 62.
T
Teredus niiidus Fab., G3.
Tetrastichus Gentilii Del Guerc., 143.
Themira putris L., 481.
Thripoctenus Russelli Crawf., 143.
T'hrips cerealium Hal., 142.
— decora Hal., 142.
— Jini Hal., 143.
—1abact Hal:, 143:
Tribolium ferrugineum Fab., 63.
Trichius Dubernardi Vlide, 157.
— Ferriei Pllde, 185.
— sinensis Pllde, 160.
— thibetanus Pllde, 127.
Trichopria analis Kieff., 451.
— caudata Kieff., 456.
— insule Kieff., 455.
— semirufa Kieff., 451.
Trigonophorinus Pllde(nov.gen.), 43.
Trigonophorinus Lemeei Plide, 45.
Triphyllus punctatus Hellw., 15.
Triplax ænea Schall., 17.
— rufipes Fab., 17.
— russica L., 16.
X
Xenepyris Kieff. (nov. gen.), 259.
Xenepyris comtressiformis Kieff., 259.
Xenotheleia Kieff. (nov. gen.), 390.
Xenotheleia flavipennis Kieff., 390.
Xenotoma philippinensis Kieff., 460.
Le Gérant,
F. GUITEL.
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LES MACROLÉPIDOPTÈRES DU GLOBE
L'ouvrage complet se composera d'environ 485 livraisons ou 16 volumes
[: PARTIE PRINCIPALE
Faune Paléarctique, 118 livraisons environ à Fr. 1.25
IT. PARTIE PRINCIPALE
Faune Américaine, 130 livraisons environ à Fr. 1.90
Faune Indo-Australienne, 155 livraisons environ à Fr. 1.90
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Saint-Germain.
Sommaire du Numéro 36 d'INSECTA
Entomologie générale :
Pages
Oberthür (R.) et Houlhert (C.). — Faune analytique illustrée des Luca-
Titles ce JAVA EE... ER ANS Re cn 449
Kieffer (J3.-J.). — Serphides des Iles Philippines (fn)....................... 499
Pouillaude (I). — Note sur les Zucheirine avec description d'espèces nouvelles 463
Entomologie économique :
Pouillaude (I). — Les mouches communes. (s72/e).....:........................ #79
TABLE DES MATIÈRES, — Liste alphabétique par noms d'auteurs des articles
contenus dans la troisième année d'INSECTA (1913). .................. 4S3
Liste des Genres, Espèceset Variétés décrits dans la troisième année d'INSECTA
(LOTa) Mt EME TR MN RE es Ste RE PS TE 480
Inde AIDANT ANR ER MR OC ba er UE 193
d
Échanges et rédaction d'INSECTA
LE 2
Pour éviter toute confusion dans nos services, nous prions les
Sociétés qui font l'échange avec INSECTA de vouloir bien désormais
nous adresser leurs publications sous la suscription suivante :
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Les abonnements, payables d'avance, comptent à partir du mois de janvier,
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Pour tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
d'INSECTA, adresser la correspondance à M. le professeur
C. HOULBERT, Station entomologique, Université de
Rennes (France).
HU n L un
U iv f
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Pacs
7 Le ER À — FT FPS 2 —
Cane
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SMITHSONIAN INSTITUTION LIBRARIES
(L
LULU
9088 01268 579
3