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C ± - v J* V Z<&rO C 3 ^ j
La faune miocene de Sansan
et son environnement
MEMOIRES DU MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Redacteurs en chef (Editors-in-Chief) : Philippe Grandcolas & Christian Erard
Redacteurs ( Editors): Jean-Marie Betsch, Philippe Bouchet & Jean-Lou Justine
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Source
Bibliothfcque Centrale Mu96um
3 3001 00111916 2
Source: MNHN, Pahs
Source: MNHN. Paris
Source. MNHN, Raris
Photographic de couverture / Cover photograph:
Le gisement de Sansan, Gers, lieu-dit Le Campane, en 1971. Cliche F. Crouzel, Institut Catholique cb
Toulouse.
Fossil e Miocorvus larteti (Milne-Edwards, 1869-71). Fonds de la bibliotheque du Laboratoire de Zoologie,
Mammiferes et Oiseaux ; cliche B. Faye, Service Audiovisuel, Museum national d’Histoire naturelle.
Conception graphique : Catherine LASNIER.
The paleontological site of Sansan, Gers, locality Le Campane, in 1971. Photograph by F. CROUZEL,
Institut Catholique de Toulouse.
Fossil Miocorvus larteti (Milne-Edwards, 1869-71). Library of Laboratoire de Zoologie, Mammiferes et
Oiseaux; photograph by B. Faye, Service Audiovisuel, Museum national d'Histoire naturelle.
Design: Catherine Lasnier.
Photographic page 3 / Photograph page 3:
Medaille commemorative executee pour le centenaire de la mort du decouvreur du site paleontologique cb
Sansan. Cliche D. Serrette, Laboratoire de Paleontologie, Museum national d’Histoire naturelle.
Medal commemorating the centenary’ of the death of the discoverer of the paleontological site of Sansan.
Photograph by D. SERRETTE, Laboratoire de Paleontologie, Museum national d'Histoire naturelle.
Source: MNHN, Paris
La faune miocene de Sans an
et son environnement
ISBN : 2-85653-522-4
ISSN : 1243-4442
© Publications Scientifiques du Museum, Paris, 2000
Photocopies :
Les Publications Scientifiques du Museum adherent au Centre Francis d'Exploitation du Droit de Copie (CFC) 20 rue des
“r- ?°n 6 Pa ? A U CFC es ’ membre de 1 lnlerna tionai Federation of Reproduction Rights Organisations
Massachusetts 0^970 ^ C ° ntaCler le Co ^ hl Clearance Center, 27, Congress Street, Salem,
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O/ 97 T 1 USA ' COn ' aC ' " W C °PyClearance Center. 27. Congress Street. Salem. Massachusetts
Source: MNHN. Paris
MEMOIRES DU MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
TOME 183
PALEONTOLOGLE
La faune miocene de Sansan
et son environnement
coordonne par
Leonard Ginsburg
Museum national d’Histoire naturelle
Laboratoire de Paleontologie
8, rue Buffon
F-75005 Paris
Avec le concours editorial de Jean-Marie BETSCH
PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES
DU MUSEUM
PARIS
Source: MNHN , Paris
SOMMAIRE
2 .
3.
4.
5.
6 .
7.
8 .
9.
10 .
11 .
12 .
13.
14.
Pages
Avant-propos. 9
Leonard Ginsburg
Historique du gisement. Les fouilles et les homines. II
Fernand Crouzel
Edouard Lartet et les affaires de Sansan. 29
Norman Clermont
Le cadre stratigraphique du site de Sansan. 39
Leonard Ginsburg & Christian Bulot
La magnetostratigraphie du site de Sansan. 69
Sevket Sen & Leonard Ginsburg
Roles respectifs de la sedimentation et de la diagenese dans la constitution du gisement de
vertebres de Sansan .
Jean-Claude Plaziat & Frederic Baltzer
La macroflore de Sansan.
Christiane Blanc-Louvel
Palynologie et environnement du site de Sansan.
Marguerite Salard-Cheboldaeff & Marie-Franpoise Ollivier-Pierre
La malacofaune de Sansan.
Jean-Claude Fischer
L’ichthyofaune de Sansan : signification paleoecologique et paleobiogeographique
Jean Gaudant
Les Amphibiens du Miocene moyen de Sansan.
Jean-Claude Rage & Saida Hossini
Les C'heloniens de Sansan.
France de Lapparent de Broin
Les Squamates (Reptilia) du Miocene moyen de Sansan.
Marc Auge & Jean-Claude Rage
Les Crocodiliens de Sansan .
Miguel Telles Antunes
L'avifaune de Sansan.
Jacques Cheneval
83
109
117
129
155
177
219
263
315
321
Index
389
CONTENTS
Foreword.
Leonard Ginsburg
Pages
9
Historical record of the locality of Sansan
Fernand Crouzel
Edouard Lartet and Sansan affairs.
Norman Clermont
L The stratigraphic context in Sansan.
Leonard Ginsburg & Christian Bulot .
4. The Magnetostratigraphy in Sansan .
Sevket Sen & Leonard Ginsburg
2te ofSanran 1 * 8 ^ sedimentation and dia 8 enes,s in tlle history of the molassic vertebrate
Jean-Claude Plaziat & Frederic Baltzhr
6. The Macroflora of Sansan.
Christiane Blanc-Louvel
Palynology and environment of Sansan
Marguerite Salard-Cheboldaeff & Marie-Frangoise Ollivier-Pierre
I he Malacofauna of Sansan.
Jean-Claude Fischer
9.
I he Fish-fauna
Jean Gaudant
of Sansan : paleoecological and paleobiogeographical significance
155
10. I he Amphibians from the middle Miocene of Sansan
Jean-Claude Rage & Saida Hossini
11. The Chelonians of Sansan.
France de Lapparent df. Broin
C. I he Squamates (Reptilia) from the middle Miocene of Sansan
Marc Auge & Jean-Claude Rage
13. The Crocodilians of Sansan.
Miguel Telles Antunes
14. The Avifauna of Sansan.
Jacques Cheneval
Index .
177
219
263
315
321
389
Source: MNHN, Paris
Avant-propos
La faune de Vertebres du Miocene de Sansan est une des plus belles et des plus interessantes de
France. Le gisement a ete decouvert par Edouard Lartet cn 1834, voire en decembre 1833. et lui revela
immcdiatement une faune tres riche, entierement ineditc a I'epoque. En 1836, il y decouvre la machoire
inferieure complete d un singe superieur alors que Cuvier, mort a peine quatre ans auparavant, avait
affirme que l’homme et les singes appartenaient a la derniere creation et qu’on ne pouvait done en trouver
dans les terrains fossiles. La trouvaille de Lartet eut de ce fait un enorme retentissement. Etienne
Geoffroy Saint-Hii.aire que George Sand, son admiratrice, appelait « le chantre inspire de la Science »
et « le Grand Pretre de la Science », comprit immediatement fimmense interet d’une telle decouverte
« appelee, dit-il, a commencer une ere nouvelle pour le savoir humanitaire ». El c etait vrai. Une nouvelle
vision du monde se faisait jour. Lamarck s etait deja prononce, en des termes fort nets, sur l’ascendance
simiesque de l'homme, mais it partir de considerations apparemment trop theoriques. Avec Lartet, la
preuve materielle de l’anciennete des primates etait la. Et si l’esprit franyais, avide de raisonnements et de
theories, avait dans les ecrits theoriques de Lamarck trouve assez de substance pour admettre 1 ascen¬
dance simiesque de rhomme, il n'en etait pas de meme pour d autres peuples. dont les anglais, plus
pragmatiques et pour qui un fait doit toujours venir appuyer un raisonnement, ainsi que pour certains
esprits sceptiques, bien franyais, plus voltairiens que cartesiens. Aussi la decouverte de Lartet eut un
retentissement plus important que les ecrits de Lamarck, malgre la pertinence de ceux-ci. El depuis 150
ans, Sansan est avant tout reste, dans l’imaginaire collectit, le gisement d oil est sorti lc premia singe
fossilc connu. Lartet, son inventeur, decouvrit vingt ans plus tard le Dryopitheque, singe aujourd hui
considere comme appartenant au groupe souche de la lignee humaine. Quelques annees plus tard encore,
Lartet decouvrait des preuves flagrantes de la presence de 1 homme a une epoque anciennc, avec les silex
tailles de la Madeleine et la representation gravee d'une silhouette de Mammouth sur un fragment de
defense de mammouth. Malgre ces decouvertes etonnantes, dont chacune d elle fit faire a la science, et
« au savoir humanitaire » un bond en avant, Lartet resta. et reste encore, avant tout l'homme de Sansan.
Mais Sansan n'est pas uniquement le site eponyme du premier singe fossile connu. Sansan a livre,
des le temps de Lartet. une faune extremement variee avec, a cote des mastodontes et des rhinoceros, des
animaux de taille moyenne (Cervidae a bois primitifs du genre Dicrocerus , carnivores divers) et de la
microfaune (dents de rongeurs, d'insectivores, de chauves-souris) et des vertebres de lezards, de couleu-
vres, des os des membres de grenouilles et de salamandres.
Apres les fouilles de Lartet, le Museum de Paris prit la releve par Laurillard en 1851-52, puis
Filhol en 1889 et 1890. Vint ensuite un long sommeil jusqu’a ce qu'HuRZELER y fouille en 1938. puis
Bergounioux et Crouzel apres la guerre.
Plus de 150 ans nous separent maintenant des premieres recoltes de Lartet. Au cours de ces 150
annees, de nombreux gisements d'un interet considerable furent mis au jour en Europe, Stemheim-am-
Albuch dans le Wurtemberg. La Grive-Saint-Alban au pied des Alpes dauphinoises, La Romieu dans le
bassin d’Aquitaine, Wintershof-West el Sandelzhausen en Baviere, Can Llobateres en Espagne du nord
pour ne citer que les plus celebres et d'une epoque proche de celle de Sansan. Mais Sansan reste un
gisement privilegie car il se trouve pris dans une serie stratigraphique continue, riche en gisements de
mammiferes et sa seule position stratigraphique en donne deja 1 age relatif. C est une serie tluvio-lacustic
calme, faite d alternance de molasses et de calcaires regulierement empiles les uns sur les autres de la base
10
^t^w a " ien (C i, m r e de i roli g° c ene)jusqu’au debut du Miocene superieur (ou Pontien des anciens
auteurs). L ensemble deces depots conslitue une serie type ideale. Pour ne retenir que les gisements d'aae
SESwti aE E r^ V' ROmiOU ' ^"^t^nau-d'ArWeu, SMM™^Simor^
inohs^esde I Anml™ S ? n • de . sites de J, a dates P‘"‘ >eur seule position stratigraphique. Les
? leur existence a leur position geographique de fosse d accumulation de
de l’Armani,? T d ?? chamc de monta g n ejeune, soumise a une erosion active. Les molasses
LHimalayf OCCU P ent au P ,ed des Pyrenees la meme position que les collines des Siwaliks au pied de
Ip i D , epuis Un , e trentaine d annees, les paleomammalogistes europeens ont senti le besoin de nreciser
^sements^^marnmifires H?p UdeS ‘ avait ^ *ab,i. des ,873. une echelle ch "nl^ue d
nSpla? lfer ?. d Eur °P e - Df;PERET et Stehun ont precise toute leur vie cette echelle Mais les
P i d de temps conS] derees etaient toujours exprimees en etages de la chronologie geologkme marine
oroches q de Va I H ntre lePrainS marins et terra ins continental etaient. principKent^!ux peViodes
s-imnosalen ' Fn?Q 73 et p g M SUJettCS a b '? n deS incertitudes - Des reperes nouveaux. un langage nouveau
s imposaient. En 1975 P. Mein a presente une echelle biochronologique complete du Neogfne euroneen
basee sur la seule_evolut.cn des Mammiferes, e. done totalem^? independante des SomSEfS
Bt^CHaorganis^m'itn TT*' f blozona . t,on a suscil " immediatement un immense interet et V. Fahi-
de Mhm nm ^ * P r ? pOSltl0n une table ronde internationale au cours de laquelle les zones
r pnSeS .P° Ur niod ^ les ' dlscut6es et finalement regroupies en des ensembles plus laTges
• s m! S et fi gCS contin f ntaux »■ L Astaracien a ete choisi pour regrouper les zones 6 7 et 8 ou MN 6
pourdeVep^re et'd^reftrenc^S^nsaifalt6 choi^fcomme^sement°Je rtftre^e poutda zone^MF^ 6*
omme quelques-uns parnu les participants etaient revenus a Munich K Hfissig m’a soud ain
ssr.£sss?=3“:
Leonard Ginsburc.
Source MNHN . Paris
1
Historique du gisement. Les fouilles et les homines
Fernand CROUZEL
Laboratoirc de Geologic, Institut Catholique de Toulouse
31. rue de la Fonderie, F-31000 Toulouse
RESUME
L'his.orique du gisement est donne depuis sa decouvertc lS
furent celles de Lartet (1834-1839 et 1841-1847). Laurillari> (1851- 852). Filhol (1887-1889). Hurzellr (1948
Bergounioux & CROUZEL (1961-1971. 1974. 1976-1977). Ginsburg (1990).
ABSTRACT
Historical record of the locality of Sansan.
The history of fieldwork at Sansan is outlined. The site was discovered in 1834 by E.
1839 and from 1841 to 1847. The main later excavations th( ^® °J^ F 8l
(1938 and 1955). Bergounioux & Crouzel (1961-1971, 1974. 1976-1977). Ginsburg (1790).
Le rite de Sansan a ete decouvert et inventorie dans la premiere moitie du xix c stecle par un avocat,
Edouard Lartet, qui eut le premier merite de comprendre la richesse et l’importance de ce terrain pout
la science paleontologique. II fouilla syst6matiqueme.it et etud.a avec competence les foss.les recueill.s 1
acquit la une experience qui fit de lui un Maitre pour les generations a vemr. Si on peut dire qu Edouard
Lartet a revele le site de Sansan et sa faune au monde savant, ll serait juste d ajouter que Sansan lui a
revele sa veritable vocation.
Crouzel, F„ 2000. - Historique du gisement. Les fouilles et les homnres. In ; E Ginsburg (ed.). La faune miocene de
Sansan et son environnement. Mem. Mus natn. Hist. not.. 183 : 11-27. Paris ISBN 2-856!. 5—
Source: MNHN , Paris
12
FERNAND CROUZEL
SANSAN AU TEMPS D’EDOUARD LARTET
Edouard Lartet est ne le 26 floreal An IX (1801, le 15 mai) a En Poucouron. lieu-ditdu village de
Saint Guiraud (ra.tache a partir de 1820 a Castelnau-Barbarens). foyer de la famille Lartet. L'acte kpL
anucn an nom d un Lartet date de 1489. Un arrete du 26 frimaire An II etablit a Auch un Mlisee
piovisoire et nomine le citoyen Lartet (son pere probablement). professeur a l’Ecole des Arts et directeur
fa3ehab?tait alo m T ll f 11 ^ de rechercher les (EUVres d ' ait dans les « Edifices nationaux ». La
I ami lie habitait alois la ferine de la Poucouroue, annexe du domaine d'En Poucouron. A Page de 7 ans
NaSn'lors de o yCee ,mpena ‘ d A n t E '* Ve brillant - 11 P armi * trois laureats recompenses par
Napo'eon Jors de son passage a Auch. II est bachelier a 18 ans et part a Toulouse preparer la licence en
aiii,i | ( f i0n ami et condisciple, I Abbe Dupuy, lui-meme naturaliste, a revele qu’Edouard etait
tt" e P lu - S P dr ,es coins publics de litterature et de sciences naturelles que par ceux de legislation.
En 1821, Lartet part a Paris pour etudier « la pratique du droit » (stage).
•dor, s, Q An!oi!' ? n r»| eV 'f nl ;, C l ’ e - t POl n exerc ? r a Auch la P rofessi °n d 'Avocat (domicile rue Joseph Bara,
‘ P us H 1 S in e Sta !'® avec les famillesde ses deux freres an chateau d’Omezan (2 km au
restaurer Madam?i n fl °l * 3VeC . de * ad j° nclions du xvn. e siecle. que leur pere avail fait
.estaurei. Madcune Laplane. arnere-petite-n.ece de Lartet, y demeure actuellement. Ornezan est a 17 km
est A 5 k'nTnl’us" 3 ™ e . gauche d “ ' ; Seissan > W avail ete chef-lieu de canton sous la revolution,
est a 1.5 km plus au sud. La route d Auch suit la vallee et est a pen pres droite. Cest done au chateau
d )i nezan que Lartet orgamsera son cabinet d’avocat. Plustard.en 1839, il devait s’etablir a La Bernisse
domaine s.tue a la sortie nord de Seissan. sur la rive gauche du Gers.
Villefranch S e-d’A l sm^ b r el r,d domaine mi' Lartet e m relation avec Pierre Saint-Martin, arboriculteur a
Villefranche-d Astarac. Ce dernier etait ne en 1793 a Labarthe (premier village au sud de Seissan) et
reform6? Pare 4 j 0n me “- er ? 3 Vf Une ecole s P ecialisbe toulousaine. Le conseil de revision de 18 P Pavait
da?ee du 23 f6vrier l ‘' ? 6 mJ * de .« ses genoux ca g' 1( -'ux et faibles ». Une lettre de Lartet,
soi chef de d ' , , n Sam / '- Mar 1 tin / de lui a PP>‘endre la greffe des arbres. II devait devenir
c n chel de chantier a Sansan et ailleurs (dans le Gers et dans des grottes prehistoriques taut perigour-
V l que pyreneennes). II admimstrait la Bernisse pendant les longs sejours a Paris de Lartet II servait
de guide pour les amis paleontologues francs ou et rangers en visile’dans le sud-ouest de la Fmnce
Madame n Urte n t le fat f“ sce . ptlb,llte | f de brou,lle - Pami tie entre Lartet et Saint-Martin a ete profonde.
les B , ns " soigner . elle 1 accompagne aux eaux, a cause de ses rhumatismes, a Cadenc¬
ies-Bains. C etait un homme intelligent, sensible et dur au travail. Saint-Martin vecut une grande nartie
la , Be ™ lsse - **>?«* Lane. Pappelait Pierete, diminutif significatif de sa taTe mais surtom
in" ^saue'uneVfit dTf' Saint-Martin devait deceder a la Bernisse en 1870. a Page de 77
ans Lorsque Lartet fit des fondles en Dordogne, les femmes des ouvriers agricoles qui travaillaient a
dleu'S" mSs lorsouTlles 5 " C P ° Urra p3S savoir ce t l u ' lls deviennent >>. C’etaient des
nouvelles qUC P ' erete Venait ' elles furent rassurees car lui leur ecrira.t des
COmment cet avocat et ce pepinieriste sont-ils devenus paleontologues 1 ’ Avocat Lartet
plaidait e. auss, conseillait ses clients. Certains d'entre eux, cultivateurs illettres e. besogneux ne
pouvaient regler des honoraires en especes. Ils apportaient a Lartet des « objets curieux .. medailles
onnaies andennes. antiquites gallo-romaines sorties de terre. restes enigmatiques. II faut savoir donner
mais auss, recevo.r pour ne pas humilicr les pauvres. Cest ainsi qu’au debut de 1834 un bemer Joseph
i qUI v . ,va,t dans la P et,le ferme d e Campane (ainsi nominee car son revenu avail ete k sal a, re du
Z SZTdtT T" d °K mi r 3 reSt r ' g,iSC de S “ a PP°« a a Edoulu'd La 11 et\ine
.knnSmS tl t ' bnlla nt, trouv ee sur ses terres. Elle provenait de la parcelle
denommee de memoire d homme « camp de los hossos ». De nombreux debris d’ossements justifiaient
cette appellation ; on y trouva.t en particulierces fragments d email verdatres denommes « Turquoises de
Source . MNHN, Paris
HIST0R1QUE DU GISEMENT DE SANSAN
13
Planselve » L’abbaye cistercienne de Planselve (2 km au Sud de Gimont) avail ete fondee en 1142, sur la
basse plaine au milieu des bois, dans la vallee de la Gimone (lieu-dit PAbbaye). Elle etait connue au
Moyen-Age pour ses ateliers d’orfevrerie « et specialement par ses grandes chasses en iorme d tglise ».
Recueilli en abondance, l’email des dents de Mastodontes etait monte en cabochons sur les reliquaires
(Planselve fut detruite au debut des guerres de religion et I'abbaye, transformee en chapitre de chanoines,
s’installa a Gimont). Edouard Lartet n'etait pas un colleclionneur de curiosites, m meme un naturaliste
de cabinet. Apres avoir visile les lieux, il entreprit une rapide campagne de sondages, une louille
d’exploration.
Le 13 fevrier 1834, Lartf.t ecrit d'Ornezan a Geoferoy-Saint-Hilaire. professeur au Museum,
pour annoncer sa decouverte. Son correspondant lit la lettre le 7 avril suivant a la reunion de la Societe
Geologique de France. Apres quelques notes sur la frequence des « debris orgamques lossnles » dans e
Gers, en particulier a Simorre, Lartet fait une premiere description petrographique du terrain de
Sansan, puis il cite la presence de bois de cerfs, de dents de carnivores, de ruminants et enfin la dent de
Mastodonte qu’il rapporte a une espece plus grande que Mastodon angustidens et rapproche du
Mastodonte geant connu dans les Cordilleres americaines. Il ne donne pas le nom du hameau de Sansan,
mais situe le gisement a 4 lieues d’Auch. Ce texte est bien la declaration de naissance du gisement de
Sansan.
Interesses, les membres de la Societe Geologique de France demandent details et precisions.
Lartet repond par une lettre a M. Michelin (Lartet, 1836) et par I'envoi de divers echant.llons :
calcaire lacustre de Sansan, ossement d’un rhinoceros (R. tetradactylus brevi maxillaris ) et de toitues. II
a fourni la meme annee - et a deux reprises - des details a M. de Blainv.lle auquel .1 a envoye, a
I’intention du Museum, deux demi-machoireset quelques ossementsd Amplucyon. 11 compte lui cnvoyer
bientot les materiaux suffisants pour reconstituer deux especes de Rhinoceros et une partie d un
troisieme. En denomination provisoire, il cite Mastodon tapiroides Cuvier, M tapiroides maws, M.
angustidens Cuvier (animal de Simorre). une sous-espece plus petite ( M. angustidens nanus) et une encore
plus petite (M. minutus), Dinotheriumgiganteum Kaup(dont il avail envoye au Museum une molaire et un
fragment d’omoplate), D. secundarium Kaup (plusieurs molaires et une defense mteneure transferees au
M useum). 11 annonce 6 especes de Rhinoceros, dont R. tetradactylus longimaxdlans a une seule cor ne R.
tetradactylus brevi-maxillaris et un autre rhinoceros plus petit. 11 parle d’une seule espece de Palaeothe-
rium. de cerfs abondants qu’il classe en 6 especes dont une Ires petite, Cervus pygmeus. II y a aussi u„
grand carnivore qu’il nomme provisoirement Amplucyon, des rongeurs, des tortues des omitholites (os
fossiles d’oiseaux), deux especes d'Anoplotherium ainsi que quelques restes d un pachyderme, vo.sin des
sangliers. Avec Saint-Ange de Boissy, il a reconnu tout un ensemble de coqu.lles : la premiere annee de
fondles etait prometteuse, Lartet attaqua d'autre part la collme de Sansan pa. tous lesi cotes, au
nord-ouest, au nord et au nord-est de Campane, au sud et au sud-est, afin dejalonner 1 etendue les
zones les plus fecondes du gisement.
Averti par la Societe Geologique de France de l’interet de ces decouvertes, Guizot. M.n.stre de
P Instruction Publique, fit attribuer a Edouard Lartet une subvention destinee a la conduile des louilles
1 000 francs venaient du ministere, 1.200 francs de l’Academie des Sciences et 300 francs du Museum, soil
2.500 francs or pour l’annee 1837. C’est a cette epoquc que Lartet engagea pour a sa.son moi te p usieurs
ouvriers agricoles dont Bacon, homme fort de Sansan. et surtout Pierete Saint-Martin chef de chantier
son factotum et gardien du gisement a partir de 1840. Le tra.tement de ce dermer alloue alo.s pa. le
Museum s’elevait a 50 francs par an (deux louis et denu).
Le renouvellement de la subvention gouvernementale devait poser de nombreux problemes. Le
chercheur gersois dut se livrer a une correspondance serree avec ses bailleurs de londs. On ne tamsa.t pas
d eloges dithyrambiques mais on soulevait des difficultes pour 1 aider (.1 faut se rend re ompte que le
ministres, homines politiques soumis aux aleas democrat,ques, des,rent des res, l, hats in ^'ats q
confortent leurs bilans et non ceux de leurs successeurs . Bon an mal an, les '
maintenues jusqu’en 1839 compris. Mais Lartet devait deja y mettre du sien car es Indies de Sansan
prenaient de plus en plus d’ampleur. Les relations avec 1 administration etaient longues et comp e ..
soumises a des regies minutieuses. Ainsi, lorsque le paleontologue gersois cut besom pour ses etudes
14
FERNAND CROUZEL
pret de quelqi.es pieces du Museum, originaires de Sansan, il fut oblige de faire expedier par le canal de
la prefecture d Auch une demande officielle. On n’avait pas fait autant de difficultes pour recevoir et
engranger ses importants envois.
Au cours de la seance du 30 janvier 1837 a la Societe Geologique de France, Desnoyers donne
lecture d une lettre de Lartet datee du 16 janvier. Une prodigieuse quantite d'ossements a ete trouvee
ous ceux qu. presentaient de Finteret ont ete transfers au Museum. Quelques details de geologie et de
stratigraphie relatifs au site sont precises. II cite la decouverte d'ossements du grand « Pangolin », defini
par Cuvier sur des phalanges ungueales bifurquees provenant d'un gisement des bords du Rhin Cet
animal aura.t ete un Edente gigantesque (7,5 a 8 m de haul). A Sansan, Lartet a eu la bonne fortune de
tro uver, outre plusieurs phalanges, d'autres ossements et surtout plusieurs dents « machelieres ». Ce nest
done pas un Edente. Lartet lui donnera le nom de Macrotherium. Le fouilleur cite l’importante
decouverte d un singe (denture complete avec « 4 incisives, 2 canines, 4 fausses molaires et 6 vraies en serie
continue»). C’est la formule dentaire commune a certains singes et a I’homme. Lartet note les
ressemblances et differences morphologiques avec la dentition inferieure de ce dernier II s’agit du
Phopithecus antiquus Blainville.
Les fouilles et les decouvertes se poursuivent. et des Camples rendus a I'Academie des Sciences
paraissenl en 1837 et 1838. Deux parmi ces communications sont presentees par le physioiogiste P.
i.OLRENS, forme a 1 ecole de C uvier. En 1839 parait dans FAnnuaire du departement du Gers la notice
de Lartet sur la colline de Sansan. Cette presentation sera reeditee en 1851 sous la forme d'un opuscule
de 45 pages, chez Portes a Auch (Lartet, 1839-1851). Apres 1839, Lartet ne touchera plus de subvention
officielle. II contmuera neanmoins les fouilles de 1841 a 1847 sur ses propres deniers et avec Faide d'amis
devoues. En 1845. il rendra compte a I Academie des Sciences de ses travaux (Lartet, 1845). Deja son
interet s ouvrait a I ensemble des gisements du Miocene aquitain et europeens. Apres son manage (1840),
Lartet achete la maison de la Bermsse ou il put recevoir commodement ses amis. On cite entre autres
accueiu'inte reVQSt ' G ’ L ' Laurillard ’ A - Ml| ne-Edwards, H. Christy sejournant dans cette demeure
Mais le Museum reste interesse par Sansan. Une lettre de Laurillard annonce a Pierre Saint-
Martin 1 envoi d une somme de 240 francs pour indemnites de traitement en 1845. La merne annee
Constant Prevost vienl.visiter Sansan et d'autres localites meridionals : accompagne par Pierete, il va
jusqu a Saint-Jean-Pied-de-Port. Ce savant pense alors assurer au Museum National la possession d'un
gisement si important pour la Science. Son rapport au Ministere a ete publie au Bulletin de la Societe
Geologique de France dans la reunion du 2 mars 1 846. Prevost donne alors la plus ancienne coupe cotee
connue de Sansan. C est de haut en bas :
— sable grossier et banc de gres, 8 m ;
banc calcaro-marneux renfermant de nombreux debris de Mammiferes terrestres, de Reptiles de
Poissons et de Mollusques d'eau douce, 8 m ;
- bancs honzontaux de marne argileuse, marbree, jaune-rougeatre alternant regulierement avec des
gies plus ou moms fins. Quelques fossiles terrestres d'eau douce ont ete trouves dans ces assises
tertiaires dont 1 epaisseur est de 36 metres.
_ , C f, tle c^Pe/eduit la hauteur de la colline et neglige les assises surmontant le gisement; par
contre, elle multiphe par 4 la puissance des couches fossiliferes. Peut-etre Prevost jugeait-il une telle
presentation plus favorable pour l'obtention de credits ? En 1847, il avail gain de cause. Quatre hectares
de terrain, avec la maison de Campane furent achetes au « Sieur Dallas » pour la somme de 5.500 francs.
Lai tet avail facilite la transaction et cede une parcelle deja acquise par lui. Alors on plaqa sur la porte de
a maison une planche portant 1 inscription « Museum de Paris ». Quel contraste entre cette masure et les
bailments pansiensqui portent le meme litre. En 1961, la pancarte pendait lamentablemen. et la fermette
passait vers 1 etat de ruine.
a mnriii P I rt T d ! 1847 ,' le Mus ™ m est devenu maitre des !>eux et personne n’a le droit de fouiller sans son
autoi isation. Tant que Lartet a vecu et que Pierete a fait ses tournees de controle, cette disposition semble
Source: MNHN. Paris
HISTORIQUE DU GISEMENT DE SANSAN
15
avoir ete bien respectee. Ceci n’empechait pas des amateurs amis d obtemr de Lartet une petite boite de
fossiles L’une d'entre elles se trouve dans les reserves du Museum. Elle contient des restes de petits
mammiferes et d’oiseaux communs dans le gisement. Un « tableau » m a ete often pour lelaboi atone de
ueoloaie de l’lnstitut Catholique de Toulouse par Monsieur Barnetche. erudit gersots. Ce panneau est
date de 1885 et appartenait a la famille Deghilage d’Auch. Les fossiles sont fixes par des his de fer sur une
planche reconvene de papier, presentation qui correspond b.en aux « Cabinets de cunosites »^ de
fepoque (fragments de machoire et d’os de Cervides, d ' Anchiihenum, dent el phalange terminate, moules
d'Helix et de Limnee et, plus interessant, le femur d'un Rhinoceros).
En 1851 et 1852, le Museum chargea Laurillard d'effectuer des fouilles a Sansan. Trava.lleur
consciencieux et efface, il est connu principalement coniine le dessinateur de C uvier Ne en 17, a
Montbeliard il est l’aine dune famille de huit enfants. Sa mere, veuve prematurement, a du mal a les faire
vivre. 11 doit son education a une institution charitable qu. donna.t
Jusqu’a 20 ans, il donne descours de dess.n et vit dans la misere. En 1803. il va a Pans et se la t adnu t e
dans 1’atelier du peintre d’histoire Regnault. Recommande a Cuvier par quelques compatriotes cell i-c
iui donneftex&SSr quelques planches d'insectes, puis le prend comme « dessinateur et secretaire », a
1100 F d’appointement. Laurillard renonce alors a la peinture el devient excluswement dessniateui
d'histoire naUirelle. La plus grande partie des planches des logons d Anatomie Comparee et du
ouvrage sur les ossements fossiles sont dues a Laurillard. Cuvier avail une conhance ol .^ e 1 l "; 11 ne
verifiait jamais son travail et lemmenait partout. Laurillard le suiv.t a.ns. a ravers
Pays-Bas et ITtalie oil Cuvier est charge par le Mimstere d organiser I instrucnon pubhque. Dans son
testament il Iui confie, et a lui seul, la charge de la publication de Mml CuXr
Cuvier vecut, Laurillard s’identifia a son ombre. Devoue an maitre et a “Ranches a
apres son veuvage. La seule activite extra-museum qu on lui connait est qu il consacrait ses dimanc .
visiter les pauvres. Suscite plusieurs fois pour occuper une cha.re de professeur^1. Museum .1 re^sa
toujours, par exces de modestie. Apres la mort de Cuvier, .1 s mteressa un.quement a la paleontolog.e
ses fouilles a Sansan furent le couronnement de sa carriere.
Il fit attaquer la colline de Sansan par le nord ou la couche f °ss, 1 1 fere, quo.que moms epa.sse cta.
tres prometteuse. 11 ne chercha pas, explique-t-il dans son compte rendu
netites esDeces de mammiferes, d'oiseaux, de reptiles et de poissons que Lartet avail extiaits en lax ant le
tamiTeSl a vam triage, mais iil fl. repandre let nrarnes fbHjl. eres tur le te^n afln
qu’elles soient lavees par les pluies, puis sechees par la chaleur sola.re^avantle triage au p.intemps
suivant. line nous donna jamais le compte rendu des resultatsde cette methode aichaiq .
Ses recherches sur les grands mammiferes furent plus productives. Sur les 666 nr fouilles, les
ossements furent ties abondants surtout en Mastodontes de diverses espec^ dont^
decouvrit en particulier les restes d'un animal presque complet qu, sera P 1 ” ^
du Museum. 11 examine des restes dejeunes et rend compte du mode de emplacement desdent^
nhioi de discussion Sa decouverte est corroboree en meme temps par une trouvaille de Lartet a Simc
vSnnent ensuite par ordre d'abondance. les cervides avec des multitudes des boisjes restes de Rhinoce¬
ros tandis que les Paleotheres (en fait Anchitherium) et les carnassiers sont plus rates.
Enfin Laurillard se preoccupe de la restauration de la fermette du Campagne ou avail reside
Joseph Debat U o lire se degradait d’annee en annee et il fallait rendre la maison habitable pour un
gaSen^effeUes amateufs d= curios,let vena.en, souven, se l.vrer a des collec.es, v„„e a des foudles
clandestines. Son souhait n'a pas ete suivi d effets.
Laurillard compta.l repreudre les fouilles au pnmemps 1853. mais
chroniqueur de Moutbelrard eut pour lui ee mot charmant et si vrat:« sa™ s est Koul&^
ruisseaux inconnus et limpides, qui trace,,! un sillou solitaire sous ombre des bois et dont les rameaux
plus rapproches entendent seuls le murmure » (Duvernoy, lo5 ). ... * ,«
En 1852. Lartet s’installe a Toulouse pour Education de son fils L °. uis t ^'^ ,
ans. dans le lycee de cette ville. Son sejour toulousain sera court. Lartet
pourra disposer de bons instruments de travail. Ses domiciles sont connus, d abord 7 , ue Saint
Source. MNHN, Parts
16
FERNAND CROUZEL
d'Enfer puis, a partirde 1860. 159, rue Saint-Jacqueset en 1863, 15 rue Lacepede. II travaille alorsdans
son laboratoire personnel, sis en rez-de-chaussee, rue Guy de la Brosse. La, il entrepose, entasse, classe,
etiquette les fossiles de Sansan et de nombreux autres gisements. Tous les mercredis, il accueille dans ce
local des etudiants de tous ages et de tous pays. Il explique, repond a leurs questions. A cette epoque, il
voyage hors de France, en Espagne, en Angleterre pour etudier et comparer. II est regu par les amis qu'il
a lui-meme accueillis a la Bernisse. Toutefois ses vacances restent gersoises et meridionales. II travaille sur
les faunes de Lepoque prehistorique en Perigord et sur la bordure pyreneenne a Aurignac, a la Madeleine,
aux Eyzies de Tayac, etc. C’est dans ce dernier site qu'avec son ami Christy il trouva une lame d'ivoire
portant en gravure un Mammouth ; il prouvait ainsi la coexistence de Lhomme prehistorique et des
faunes disparues. II s'interesse aussi aux mines metalliques pyreneennes.
Mais Lartet n'oublie pas Sansan ; il etudie le resultat des fouilles pratiquees en ses absences sous
la direction de Pierete. La correspondance avec ce collaborateur est abondante. Il lui donne des directives
precises : a tel endroit, la tranchee n’a pas ete suffisamment approfondie, car pres de la surface les
ossements sont friables voire evanescents ; il faut aller plus profondement. II demande des nouvelles de
Bacon et des ouvriers-cultivateurs, souvent proprietaires de tout petits domaines. Lartet entretient une
correspondance abondante avec des geologues, paleontologues et prehistoriens de renommee internatio-
nale. Il est aussi en relation avec des chercheurs plus humbles, les conseille, les anime et leur sert de
recours ; mais il est par eux au courant de beaucoup de decouvertes fortuites.
Lartet avait fait a Sansan six saisons de fouilles de 1834 a 1839, puis sept campagnes de 1841 a
1847. Nous avons parle des recherches de Laurillard en 1851 et 1852. A. Milne-Edwards fit ensuite
des fouilles en 1856. Aide par son fils Louis, Lartet procede en 1868 a sa quatorzieme et derniere saison
de fouilles. Dans sa publication de 1851 il avait note Pessentiel de la coupe de Sansan. Sur les pentes
septentrionales il retient de haut en bas :
A gres ou molasse d’eau douce, sans fossile ;
B marne a structure schistoide, sans fossile ;
C ensemble de couches fossil i feres ;
* Marne avec massifs, plaques tabulates et rognons de calcaire compacts, ossements de Mammiferes,
de tortues, moules et coquilles ;
* Assise tres mince de calcaire a structure cristalline rose pale empatant des coquilles et parfois des
ossements ;
* Marne argileuse avec ossements et coquilles disseminees ;
* Amas detritique de coquilles agglutinees par la marne. Mollusques et vertebres fragmentes de tous
ordres. Les ossements de petits mammiferes sont recuperables par lavage ;
* Concretions marneuses et galets de meme nature avec graviers quartzeux, tantot libres, tantot
cimentes en poudingues et renfermant des ossements de grands carnivores ;
D Marne et calcaire marneux qui forme ici 1'assiette inferieure du depot ossifere proprement dit, moules
de coquilles terrestres ;
E Alternance de gres, marnes. calcaires marneux et de poudingues jusqu'a la base de la colline.
Sur le versant sud. les termes C et D sont remplaces par un calcaire marneux en 2 bancs,
d'epaisseur variable et quelquefois separes par un lit tres mince de marne.
Lartet souligne l’horizontalite des couches superieures et le relevement des assises basales depuis
le nord en direction de Test et de Louest. Toutefois on peut regretter que Lartet n'ait pas cru utile de
noter Fepaisseur des strates. Mais une planche lithographiee permet une reconstitution.
Le catalogue des especes fossiles a ete repris par E. d’Archiac (1868), professeur au Museum,
grace aux listes remises a jour par Lartet lui-meme : 71 especes de Cheloniens, Sauriens, Ophidiens et
Batraciens, plus de 40 especes de coquilles fluviatiles et terrestres. D'autre part Lartet projetait une
publication collective et une etude de tous les fossiles trouves a Sansan. Lui-meme devait decrire les
mammiferes. A Alphonse Milne-Edwards etaient reserves les oiseaux, a Hector Georges les reptiles, a
Source: MNHN. Paris
HISTORIQUF. DU GISEMENT DE SANSAN
17
Fig. 1. Coupe geologique de la colline de Sansan. d'apres Lartet (1851).
fie. I. Geological cross-section of Sansan Hill, from Lartet (1851).
Emile Sauvage les poissons et enfin a J.R. Bourguignat les mollusques. Deja au temps de Lartet. pour
faire leurs comparaisons, les chercheurs etaicnt obliges de se referer a des sources difficiles a consul ter,
avec des descriptions partielles. incompletes, d’epoque et de valeur diverses. D ou ,e P ro J^ d J ’
repris maintenant, plus d'un siecle apres, par Leonard Ginsburg. Seule I etude de J.R. Bourgu gna r
parut en 1881. Elle est deconcertante car elle distingue sur des cnteres souvent mfimes 69 especes
terrestres et 38 fluviatiles, non sans quelques exagerations. Si cet ouvrage est traite de remarquable par H.
Filhol en 1891. il est note deconcertant et meme « neant » par G.H. DoLLFUsen 1913 Avant lui, di ■
auteurs. Saint-Ange de Boissy (1839), l'Abbe Dupuy (1843, 1850). Jean-Bapt.ste Noulf.t (1854), F.
Sandberger (1875) et Bourguignat lui-meme (1857) avaient ecnt sur les mollusques dc Sansan.
Dans les dernieres annees de la decennie 60. Lartet est connu celebre et doit assurer de
nombreuses activites officielles. II participe a la preparation de 1 Exposition Umverselle de Pans en 1867
II est membre de la Commission de Topographic de la Gaule, de la Commission d Histo.re du Trava 1
dont ,1 assure le bon fonctionnement. du Comite d’Orgamsation du Musee de Preh.sto.re de Saint-
Germain-en- Laye. En 1866. il est appele a la Presidence de la Societe Geologique de France. 1 est membre
de la Societe Royale de Geologie de Londres. de l'Academie des Sciences. Inscriptions et Belles Lettres de
Toulouse et de nombreuses societes savantes, frangaises et etrangeres. 11 est fait officiei de la Legion
d’Honneur, chevalier de I’ordre suedois de l’Etoile Polaire, sans compter de nombreuses autres decora-
Apres la mort tragique de E. d'Archiac. les professeurs du Museum reunis le 31 man 1869
coopterent Lartet pour lui succeder dans la chaire de d'Orbignv et de Cuvier. Mats depu.s unvoyage
Cast,lie avec son his Louis, sa same etait ebranlee. Il n’eut meme pas le temps de prononcer sa leyo
inaugurale car a la fin de 1869. les medecins lui prescnvent un repos absolu. Lartet rentre alor
Source MNHN, Paris
18
FERNAND CROUZEL
definitivement dans le Gers. Deja Pierete Saint-Martin, son ami et collaborateur, mourait a la Bernisse en
1870. le precedant de pen dans « la vie eternelle ». Lartet est mort lui aussi a la Bernisse, le 29 janvier
1871, le jour memede Lentree des troupes de Guillaume l er dans Paris (Pere. 1972, 1974).
SANSAN APRES EDOUARD LARTET. 1877-1990
Sansan est reste en sommeil de nombreuses annees. II devait reprendre vie pendant les fouilles de
Filmol de 1887 a 1889. Cet anatomiste et paleontologue etait un meridional. Son nom de famille signifie
filleul en languedocien. On retrouve ce mot pour designer un portail de la basilique Saint-Sernin de
Toulouse proche des fonts baptismaux. Filhol est ne le 11 mai 1 843 a Toulouse. Son pere. pharmacien et
chimiste, professeur a la Faculte de medecine, directeur de lecole de pharmacie et du Museum de
Toulouse, devint maire de cette ville. II est connu par des travaux de botanique, de chimie organique et de
toxicologie. Filhol, forme par ce pere naturaliste, fit de brillantes etudes conjointes de medecine et de
sciences, sepassionnant pour tout. Des Page devingt ans (1863), ilsigneavec le Professeur Garrigou une
etude sur I age de la pierre dans la vallee ariegeoise de Tarascon. aux Comptes rendus de LAcademie des
Sciences. En 1873 il publie sa these de medecine devant la faculte parisienne sur « la sensibilite recurrente
de la main ». En 1874 et 75 il participe comme naturaliste et medecin a la mission envoyee par l'Academie
des Sciences a I ile de Campbell dans le Pacifique, pour observer le passage de Venus devant le soleil. Si
les astronomes furent deyus a cause d'un ciel orageux, Filhol mit a profit ce temps pour parcourir les lies
de cette region australe. Il rapporta pour le Museum parisien un materiel considerable. En 1876 il soutint
a Paris sa these de Sciences naturelles sur « l’etude comparee des squelettes de Mammiferes dans les gites
tertiaires et quaternaires. » II est alors deja entre dans le personnel de PUniversite de Toulouse. II
deviendra professeur titulaire de Zoologie en 1879. En 1883, il fait partie de Fexpedition de dragages des
londs du Golfe de Gascogne, reunissant de nouvelles collections, en particulier de tres belles eponges a
squelettes d'opale.
Mais ces etudes zoologiques ne comblent pas sa passion pour Fanatomie comparee. En 1885, il
abandonne sa chaire de titulaire a Toulouse pour entrer au Museum d‘Histoire Naturelle de Paris comme
Sous-directeur du Laboratoire de Zoologie anatomique (Ecole des Hautes Etudes). Mais ce changement
cet abaissement de carnere n’avait qu'un but ; c'etait le marchepied qui fit de lui en 1894 le Professeur
d Anatomie comparee du Museum parisien. Durant toutes ces annees, Filhol est pris par de nombreuses
fouilles, en particulier dans les phosphorites du Quercy, a Saint-Gerand-Ie-Puy et surtout a Sansan II
accomplit sur ce dernier site trois campagnes de 1887 a 1889. Il desirait etudier en detail et publier
anatomie des Mammiferes de Sansan. Des le debut, il sut profiler de ('experience de ses predecesseurs
Milne-Edwards et Louis Lartet, le fils d'Edouard. La zone attaquee par Filhol se situe au Nord de la
maison de Campane et aussi au sud-est de la colline. Les travaux furent menes systematiquement, avec
une main-d ceuvre ouvriere nombreuse et des moyens importants. Une photographic du chantier. visible
au Museum de Paris, montre le front de taille nord avec le decauville qui servait a eliminer les deblais.
Les fouilleurs mirent a jour en 1889 un squelette complet de Chalicotherium magnum qu'on peut
voir maintenant dans la galerie de Paleontologie du Museum au sommet de l’escalier (Viret, 1958, pi. 1)
Lartet n avail dispose quede restes partiels. des pattes aux griffes puissantes. de dents et divers os. Il avail
pu ainsi eliminer I attribution aux Edentes. Apres I'etude du squelette complet et de sa denture, Filhol
put confirmer I intuition de Lartet. Desormais, Macro I her ium et Chalicotherium etaient identiques. Les
touilles donnerent a Filhol des parties importantes des squelettes de plusieurs mammiferes fossiles. en
particulier de Carnivores. Lorsqu il pubha son ouvrage sur les Mammiferes fossiles de Sansan (1891). il
put operer des reconstitutions ( Amphicyon major, Hyaemoschus crassits, Dicrocerus elegans). Filhol
proceda a une description detaillee de pieces squelettiques. Son texte est parfois difficile a suivre par suite
de 1 absence d un vocabulaire precis. Cet ouvrage important, accompagne de 46 planches lithographiees
est reste pour nous, jusqu’a ce jour, une reference majeure sur la faune de Sansan.
Source: MNHN, Paris
HISTORIQUE DU GISEMENT DE SANSAN
19
L'auteur n’a pas oublie dans son introduction de noter ses observations sur la succession des
terrains fossiliferes. Comme Lartet, il fait une distinction entre les coupes nord et sud.
Coupe nord, du sommet a la base :
— Lit d'argile azoique qui forme, avec un banc de gres de 40 cm. le sommet du coteau. Puissance sous la
maison : 7 metres :
— banc calcaire (30 cm), avec des empreintes de poissons a la partie superieure et quelques debris osseux
au contact inferieur. Sa puissance tend a augmenter du nord vers le sud. Sa grande durete a oblige
l’auteur a user de la mine ;
— marne avec de nombreux debris de coquilles d'eau douce et a longs intervalles quelques debris
d'ossements ; puissance : 20 a 40 cm ;
depot de couleur violette (40 cm) avec nombreux ossements et debris de coquilles. Les restes
d’animaux correspondent a des tailles petites ou moyennes. Ils sont tres tragiles ;
— marne grise (90 cm a 1 m) ou des ossements de grands herbivores sont plus ou moins enfonces d’apres
leur poids. Elle se decompose en :
* marnes grises, plastiques (70 cm);
* amas de rognons calcaires disperses dans les marnes (20 a 30 cm). A la face superieure adherent de gros
ossements;
* en se deplaqant vers l'est. un petit lit de marne, puis une couche violette de 1 cm rappelle le niveau 4, avec
des ossements de taille moyenne et, au-dessous, 4 m de marne avec quelques fossiles.
— l’assise calcaire du « fond du lac ».
A l'est et a I'ouest. les sondages ont retrouve, sous les gres et argiles de couverture, les assises
fossiliferes. Sous les marnes azoiques, se trouvent :
* Rognons calcaires juxtaposes (20 cm);
* Marne (20 a 30 cm);
* Couche violette (10 cm);
* Marnes grises (30 a 40 cm);
* Calcaire du « fond du lac ».
Au sud, sous les gres et argiles azoiques :
* Ensemble de calcaires marneux avec poches de marne (50 cm);
* Couche violette reduite en epaisseur (7 a 8 cm);
* Calcaire marneux carrie qui remplace peu a peu les marnes grises (1,40 m).
Les sondages peripheriques de Filhol montrent bien que le gisement est situe sur un delta
lacustre dont I'axe central se trouvait sous I'emplacement de la fermette et dont l'orientation se dessinait
du sud vers le nord.
A l'epoque du Professeur C. Pouchet, predecesseur de Filhol, les collections d'anatomie
comparee du Museum etaient entassees dans 1'ancienne « Regie des Fiacres ». local peu commode ou la
classification du materiel ne pouvait guere etre mise en evidence dans un ordre logique. La construction
de la nouvelle galerie d'anatomie comparee en 1898, toujours en usage aujourd hui, obhgea Filhol a
delaisser ses occupations, en dehors de l'enseignement, pour se consacrer au demenagement, a 1 ordon-
nanceet a la disposition des pieces fossiles et anatomiques. Bien entendu il ne fut pas seul a s en occupei ,
des collegues, des assistants, des membres du personnel lurent aussi sur la breche. Mais Pilhol voulait
tout voir, controler et diriger. On chercha a placer les pieces dans un ordre logique, celui de anatomie et
celui de revolution. On chercha a tenir compte des formules dentaires. Les montages metalhques louids
Source . MNHN. Paris
20
FERNAND CROUZEL
Larfef-
Bergounioux
Viref -Grouzel Ginshum
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tout ce travail tie se fit pus suns discussions passionnees et meme sans Ss de™^® in ' eraeS
reserves, avecdes mfiliersde autre travail deran gernent,ceiuides
Neuv.lee. Le travail se faisait dans leslt sTdn M ana, °“ ,c l ues ' 11 fa ‘ a '°rs aide pur son eleve H.
repetees et abondantes, la Bievre (riviere des castors) ^vaitT, (NeUVILLE ’ I903 >- ° r - l; > suite de pluies
belle vallee est si pittoresqueavait etecanaliseeet m f L P angereusement gonfle. Cette riviere dont la
dans Paris. Mais sous la ville elle sert d’esont i, - >• e ” mise f n souterra in avant memesarentree
d'Austerlitz. Les sous-sols du ™ '* S"" 6 ’ prts du po "‘
dans un tort courant, renversaient les meubles ei imn,- ." ", h par des eaux nauseabondes qui,
et des egoutiers venus a son secou s ?n hol n f " e • 68 pr f paraIlons - Au milieu des pompiers
de daente deva,e„, emporter prdmaturement, ,e &
de Ultn^ L 8 S“ SSSaSST* S""”* °” S ' 8 " a,e “ 1915 < a P assa S e
moins I objet majeurde son travail que la stritiormhie *h? <IC ' . OLLh \ JS ' ^15). La paleontologie etait
terrains fossiliferes. Entre 1918 et 1918 se situe le mvstere 1 ^P elr( | gra P h,e - 11 a relev ^ alors une coupe des
" — * .■ones, de la cofirne, prts
Source: MNHN, Paris
HISTORIQUE DU GISEMENT DE SANSAN
21
chemin de Campane. On ne sait rien sur la date precise de sa campagne ni sur les resultats de son travail,
probablement relatif aux Mollusques. Le Pere Bergounioux a cherche en vain au British Museum une
documentation sur lui et un temoignage sur ses etudes. La malveillance locale, sans doute heritee du
passage des troupes du Prince noir ou peut-etre des luttes entre Armagnacs et Bourguignons, pretend que
Burford est reparti « a la cloche de bois », oubliant de payer aux ouvriers locaux les salaires de la
derniere semaine. Mais les traces de fouilles sont toujours visibles. Ce sont des trous profonds envahis par
l’eau tandis que les deblais non evacues en garnissent les bords.
Une nouvelle campagne a ete menee en 1938 par J. Viret de Lyon et J. HCrzeler. alors assistant
au Naturhistorisches Museum de Bale. Leurs travaux se localisent en deux secteurs, au nord et au
nord-ouest de Campane. Viret a publie en 1939 une coupe sommaire. De haut en bas, il note :
* Gres grossiers et cailloux quartzeux du sommet;
* Argile a tuile, 547m;
* Dalle (calcaire en plaquette puis calcaire marneux cristallise) tres dure qui dut etre attaquee a la mine
(3 cm a 1 m);
* Argile grise, petrie de coquilles ecrasees (15 a 20 cm) ;
* Couche violette : argile et coquilles triturees, ossuaire de Cervides ;
* Argile verte, ties plastique ou les os sont blancs et durs.
Des sondages a Test, au sud-est et au nord de la colline vinrent completer leur documentation.
En 1955. Hurzeler a repris les fouilles au nord-est de Campane en presence de R. Hoffstetter,
representant le Museum de Paris. Le paleontologue balois, qui etudiait alors les Primates superieurs
(Hurzeler, 1954), esperait completer sa documentation sur les Pliopitheques de Sansan. II desirait
aussi reunir des elements necessaires a Petude des micro-mammiferes du gisement. Aussi porta-t-il
ses efforts sur la couche violette, la plus riche. 11 a debite cette assise en larges plaques que des camions
ont transport^ jusqu'au Museum de Bale. Si la chance des fouilleurs n’a pas favorise son premier projet,
le second a pu etre fructueusement execute. D'innombrables pieces dentaires et squelettiques de Ron¬
geurs, d'Insectivores et de Chiropteres ont ete mises a la disposition des chercheurs par le Museum de
Bale.
Peu apres, une etude sur les « Carnivores de Sansan » paraissait dans les Memoires du Museum de
Paris (Ginsburg, 1961). L'auteur y fait un inventaire complet, la description et le classement de tous les
restes de cet ordre trouves a Sansan et conserves a Paris. Toulouse, Lyon et Bale. II s'attache a retrouver
les liens phyletiques unissant entre dies ces formes fossiles. II ouvre le chapitre ecologique en donnant un
apergu de la vie et des migrations des groupes de Carnivores. Une liste comprenant 20 genres (dont un
seul est ici represente par 2 especes). permet d'entrevoir la grande variete de cette faune au Miocene. Deux
ans plus tard le meme auteur completait cette etude par une revue de tous les Mammiferes de Sansan
collectes avant 1960 (Ginsburg, 1963).
En 1960, Le Pere Bergounioux et moi-meme, apres consultation d'HuRZELER, et sur autorisation
du Professeur Lehman, avons decide de reprendre les fouilles de Sansan. L'etat du gisement etait
lamentable. Sur le versant nord ou nous desirions travailler. les fosses, remplis d'eau et de boue, etaient
envahis par la vegetation. Des arbres de plus de 10 metres de haut avaient pousse sur les terrils de deblais.
Au-dessus d’un cloaque permanent, des eboulements s'etaient produits, masquant complement le front
de taille. Au sommet. la ferme de Campane, en partie detruite, presentait des toits effondres. Grace aux
subventions du C.N.R.S.. uneentreprisede travaux publics evacua les deblais d'anciennes fouilles, faisant
apparaitre une coupe vierge. Un canal fut creuse pour Passainissement du gisement et un cheminement
aplani pour vehiculer les futurs deblais au loin, plus bas que les niveaux fossiliferes.
L’annee suivante, en 1961, une premiere campagne menee avec la collaboration de Ginsburg nous
mettait en contact avec les couches fossiliferes, permettait les premieres recoltes et precisait les methodes
de travail. II parut evident qu'il fallait fouiller par paliers horizontaux, afin de rechercher les portions de
squelettes, voire des squelettes entiers, dont Lartet et Filhol avaient affirme I'existence. C'est une des
Source:
22
FERNAND CROUZEL
La coupe deta.llee du versant nord comprend. de haut en bas, avec indication des altitudes :
245 a 243 : molasse supportant la maison ;
243 a 238 : marnes jaunes azoiques ;
23S a 236 : couches fossiliferes comprenant :
‘ e,l S teI“oT50ST” 4 “ SUrh “ e ‘ d “ r danS k masse - empreintes de feu,lies
* marne grisatre, quelques ossements (20 a 30 cm) ■
Source: MNHN, Paris
HISTORIQUE DU GiSEMENT DE SANSAN
23
Fia. 4. Amphicyon major (fouilles 1965). Squelette a pen pres complet. abandonne a I'air. puis perturbe par un lourbillon au
moment tie la reprise du courant. puis enfoui sous les sediments posterieurs.
Fia 4. Amphicyon major (1965 digs). Skeleton almost complete, left in the open, then disturbed by eddvs of a new current, to he
finally buried by further sediment.
* marne grise, coquilles, quelques gros ossements en nids disperses (20 a 30 cm),
* lit noiratre ligniteux (0,5 a 1 cm);
* marne grise, quelques fossiles (20 cm);
* marnes verdatres et bleuatres, avec grumeaux et meme blocs calcaires dissemines. amas coquilliei s
et gros ossements irregulierement repartis (40 a 50 cm);
* marne verdatre, quelques gros ossements dissemines (20 a 30 cm);
* couche rose coquilliere (cf. couche violette) localement calcifiee, empatant alors des ossements (1 a
4 cm);
* marne verte avec quelques rares debris d ossements (10 a 15 cm).
sous 236 m : calcaire marneux sans ossements et, jusqu au bas de la colline, alternance de calcaire, de
molasse et de marne. Quelques moules d Helicides peuvent etre recoltes.
Ces fouilles out ele menees tous les etes de 1963 a 1971. puis a nouveau en 1974. 1976 et 1977.
Nous avons pu avoir le concours de nombreux etudiants et, a partir de 1971, d etudiantes et celui du
technicien du laboratoire de Geologie de 1’Institut Catholique de Toulouse, J. Vito. Nous avons eu le
bonheur de trouver dans la couche violette le squelette presque enlier (159 os) du grand carnivore
Amphicyon major. Les os avaient ete seulement deplaces a 1'interieur d un tourbillon (fig. 4 : Bergou-
nioux & CROUZEL, 1966-1973). Nous avons recolte dans la meme couche plusieurs tortues ecrasees
( Bi-rgountoux & Crouzel, 1965 ; Crouzel. | 971 )etdesmembresd-herbivores. Dans les marnes a blocs
24
FERNAND CROUZEL
F '°- ! ' iSSSSS3 J8I3S 14 d " «* «• <» pa..« -,™ avani ,„H.
F ‘ a X iT ! “ n,,,i “” «*«**■ Med ' umsize l’ reda ‘° rsremm edtheforeleg s befo l - e the s keleton s <mkmwihe s tillmobil e
Source: MNHN , Parr's
HISTORIQUE DU GISEMENT DE SANSAN
25
Fig. 6. - Dicrocerus elegans (fouilles 1969). Des predateurs de petite taille ont attaque le table de la bete et emportc quelque,
vertebres ; ils ont laisse sur place le crane et les os longs.
Fig 6 . _ Dicrocerus elegans (1969 diggs). Small predators attacked the ramp and saddle of the animal, removing a Jew vertebrae,
leaving the skull and longer hones in place.
et grumeaux calcaires gisaient, voisins, deux Rhinoceroses : Acerchenum / e /r«rtoeO- ^ avec l03 o
pour run et 33 pour l'autre ; un Paleomeryx magnus (33 os), une jambe e. un pied de Pioboscdien de
tortues ecrasees. Tous ces animaux incomplets ont ete la proic de pet.ts carnivoresetde chaiogna d
avant que les ossements restants s’enfoncent dans le marecage. Sur la couche rosecalc.fiee ont erdc
une antilope. Eoiragus sansaniertsis (44 os. fig. 5). un cervide. Dicrocerus elegans (34 os,J f ^ u “ te * e et
une patte de lequide tridactvle Anchitherium aurelianense. On voit que. d apres cette repartition
gisement, les squeleltes entiers ou partiels peuvent se trouver a n’importe quel niveau.
Tandis que les carnivores ont etc mis a la disposition de Ginsburg, Baudelot (1964. 1965. 1967.
1968, 1972) etudiait la microfaune.
D’autre part le Pere Bergounioux et moi-meme avons publie diverses etudes sur les Pliopithecus
amici,ms (1964 Jt 1965). les Mastodontes (1966). les Dinotheres. les Suoides ( 1967) et des observations de
sedimentologie, sur la disposition des squelettes conserves (Crouzhl, 1974). et un
(Croivei 19711 Des etudes sur les Rhinocerotides (Ginsburg, 1)74). les Cervides (G
Azan/.a. i991 ; Ginsburg & Crouzhl, 1976) et les Primates (Ginsburg & Mein, 1980) completeront
encore la connaisscince du gisement.
Anres ces campagnes de fouilles, le site de Sansan a ete abandonne par les fouilleurs scient.fiques
autorises de 1976a 1990 II a etealors visite par lesclandestins. Lesdeblais resterent sui p ace, n nnpoi e
ou, de preference au bord des trous. Le canal d evacuation s’est trouve bouche et la vegetation sauvage
reprit ses droits au milieu des eaux croupissantes.
Source
26
FERNAND CROUZEL
. . , En . • G ™»™0 reprenait le projet lance par Lartet vers 1870. II s’agit d'une revision
generate de la faune et de la flore de Sansan etudiees par de nombreux specialistes. Pour Ginsburg le
premier acte consistait a reprendre contact avec le terrain et sa stratigraphie. En meme temps' il
CamnS r t V1S ‘“ S T"™ 5 " ec une P r6scntation da gisement et de sa faune, grace a la maison de
PenSa,t 4tUdier aUSS ‘ m ° yenS aP " S 4 mCt,re " 8iK de S “ sa " a
mem d?™Sr, Z Tfi? jUi " et 1990 ’ en denx <**»*» avec change-
ment d equipe et 1 aide de F. Duranthon, directeur-adjoint du Museum de Toulouse. Une vingtaine de
£ Lecmu met I'" 11 ' 3 “ S F °T" S 3UX m ^ thodes fines de I’archeologie par Mme Larrie^-Duler
de Lectouie et busses sans chantier a la mort de cette derniere, ils participent depuis aux fouilles que F
Duranthon organise dans le Ger, Le but de la fouille etait aussi de montrer les gisementl aux
Made' et n p S Sondaar S < rlIt" 10 ^ 02 ! 16 Y 'T"' CeUX qui purent ' K Hfissig de Munich, J. v. de
Hucuenev rTrtl Yr u ’ c R c LES de Madrid - H - Astib,a dc Bilbao ainsi que Mme M.
l ZIAT ’ S ‘ SEN C1 P TaSSY - Cette fouille P^mit la decouverte dans la
touche yerte sous-jacente aux couches violettes. des restes assez complets d‘un squelette d'’un petit
eudaelurus. La zone louillee. au nord de la bergene, continuait l'attaque du front de taille des fouilles
Sans?n UNI0UX * A ' 3 deS a ”" des 94 ‘ 95 ’ etape commenc^p^TlSSS
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““ 8 "°' de (Ge,!) - *** * la MMOM, Na,urelle *
Source: MNHN. Paris
H1STOR1QUE DU GISEMENT DE SANSAN
27
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Virft r^“- C—oE —"et 6 .a pbi.ogendse du genre Pltopitheeus Oerva, W, * *"-**
Vi ret. %£!£££, Traiti de Paltontologte. Perissodaetyla. 6 ,2,: 368-375, 1.2 fig.. 1 P L
Source: MNHN. Pans
2
Edouard Lartet et les affaires de Sansan
Norman CLERMONT
Departemcnt d'Anthropologie, Universite de Montreal, Canada
RESUME
Les circonstances de la vie d'Edouard Lartet relatives a Sansan sont relatees en detail, en particulier la decouverte du site,
les recherches sur le terrain, rexploitation scientifiquc du materiel recolte. les correspondances avec le Museum de Paris et les
demeles avec 1'administration pour l’achat du terrain.
ABSTRACT
Edouard Lartet and Sansan affairs.
The circumstances of the life of Edouard Lartet relative to Sansan are related in detail. The main events are the discovery
of the site, the fieldwork and subsequent scientific study of the material collected, the connections with the Pans Museum, and
finally the contests with the central administration lor the purchase ol the land.
INTRODUCTION
Edouard Lartet n’a guere retenu I'attention des historiens des sciences. C’est un oubli qui ne
surprend guere. II s’accorde avec la personnalite de cet homme qui ne quetait ni la reconnaissance ni la
priorite, ni la gloire. II ne sollicita meme pas le seul poste officiel qu’il occupa, tardivement, celui de
professeur au Museum d’Histoire Naturelle de Paris. II n’y donna d’ailleurs aucun cours. ne ht jamais de
conference et. durant toute sa vie, il mecrivit aucun livre. se contentant de presenter moms de dOO pages
d'articles divers, souvent laconiques, parfois anecdotiques. presque tous oublies aujourd nui.
Pourtant, pour ses contemporains, Lartet a incontestablement ete un des meilleurs paleontolo-
gues de son epoque, un des principaux responsables du developpement de 1 archeologie prehistorique.
Clermont. F. 2000. - Edouard Lartet et les affaires de Sansan. In : L. G.nsburg (ed.). La faune miocene de Sansan et son
environnement. Mem. Mus. natn. Hist, nat 183 : 29-38. Paris ISBN : 2-85653-5—-4.
Source: MNHN, Pans
30
NORMAN CLERMONT
une autorite dont on sollicitait regulierement I'appui ou la collaboration en l’appelant « cher maitre ».
Pourquoi cette renommee fut-elle insufflsante pour l'inscrire dans l’histoire comme une figure determi-
nante et incontournable ?
Pour la simple raison qu'Edouard Lartet a surtout ete une vedette de I'actualite scientifique. II a
ete directement implique dans des decouvertes momentanement decisives. Ses connaissances geologiques
et osteologiques. son habilete a faire des diagnostics resistants et son jugement taxonomique ont ete
valorises dans les cercles les plus qualifies. Sa disponibilite aupres des amateurs et des professionnels etait
extremement appreciee et son laboratoire. sur la rue Guy-de-la-Brosse, devenait a chaque mercredi, un
lieu de formation informelle recherche par la communaute locale ou internationale des naturalistes.
Quand il mourut en 1871. chacun perdit alors un collegue. un ami, un maitre ou un guide, mais I’activite
scientifique continuait. On lui devait sans doute une partie significative de I'intensite, de la qualite et
meme de I’orientation de la recherche en paleontologie des vertebres et en archeologie prehistorique, mais
divers seuils avaient aussi ete franchis. Les elans pouvaient desormais continuer sans lui. L’actualite se
nomma d’autres vedettes. On l’oublia. Pourceux qui ne Pavaient pasconnu, il n'en restaque ses troprares
articles et le capital scientifique sous-exploite provenant de ses decouvertes.
C’est a ce capital scientifique qu'appartient le site de Sansan.
Lartet y consacra les plus belles annees de sa vie. II en revela sommairement la valeur et les
surprises. Il en preleva systematiquement un echantillon absolument unique. 11 en presenta consciencieu-
sement un catalogue detaille. Il favorisa genereusement la poursuite par les autres des travaux qu’il y avait
lui-meme entrepris et, finalement, il en assuma patiemment la protection pour la posterite.
L’HOMME DE SANSAN
C’est un peu par hasard que Lartet devint l’homme de Sansan. Il avait alors 32 ou 33 ans. C etait
un avocat celibataire qui avait pratique a Auch et qui venait d’installer un bureau de consultation
juridique au « chateau » familial d'Ornezan oil son pere, Jean Hospice, ecoulait ses derniers jours. Un
client, qui avait paye sa consultation en lui offrant une molaire de mastodonte ', avait involontairement
declenche chez cet homme de loi une passion nouvelle pour les choses du passe. Il se mit alors a parcourir
les environs en amorgant son enquete sur les mondes revolus.
II avait deja repere divers indices decousus quand un patre qui connaissait bien les collines de la
region le conduisit a la crete de Sansan qui se trouvait a environ deux kilometres du « chateau »
d'Ornezan. Pour s’y rendre, il suffisait de suivre la D 929 actuelle en direction d'Auch. de traverser le Gers
jusqu a 1 eglise paroissiale de Sansan et de monter le sentier de la colline qui menait alors sur la crete.
Au sommet du premier coteau se trouvait une ferme (« Lou Campane »), occupee par le sieur
Dallas et, un peu en retrait, le sommet du second coteau. L'ensemble de cet espace definissait, pour les
gens du pays, le « camp de los hossos ».
11 est difficile de savoir exactement quand cette decouverte a eu lieu. En effet, Michelin signale a
la Societe geologique de France, le 16 mai 1836, que la decouverte de Sansan aurait ete posterieure a la
lettre que Lartet ecrivit a Etienne Geoefroy Saint-Hilaire le 13 fevrier 1834. De la meme fagon. dans
sa^ notice sur la colline de Sansan, ecrite en 1851, Lartet dit lui-meme que « c'est vers la fin de l'annee
1834 » que le « sieur Joseph Debats, berger, habitant du lieu » lui fit connaitre ce site et qu’il se mit alors
a y fouiller «jusqu a la fin de 1 hiver de 1835 », annongant rapidement les premiers resultats de ses
activates dans une « note publiee dans le Bulletin de la Societe Geologique de la meme annee » 2 . Or. les
deux notes preliminaires publiees par Lartet sont celles du 13 fevrier 1834 3 (lue le 7 avril 1834) et du
« moisd’avril » 1836 ‘ (lue le 16 mai 1836). Aucunenedatede 1835 et si la seconde se refere explicitcment
au gisement de Sansan. nous croyons que la premiere s’y rapporte aussi.
Selon Michelin . cette premiere note « etait relative a des ossements trouves dans un terrain
d eau douce des environs de Simorre » mais c’est une erreur. En effet. si Lartet y dit bien que « les debris
Source: MNHN. Paris
LARTET ET SANSAN
31
Sansnn
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ifiocan tin Gen
"AT: ConslnnI IVovosI
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7i?;.9 Coupe R.T
Fig. 1. Situation geographique et coupe geologique du gisement de Sansan par Constant Prevost (1846).
Fig. I — Geographic position and geological cross-section of Sansan diggings by Constant Pri cost (1846).
organiques fossiles ... sont tres communs dans le departement du Gers ... notamment aux environs de
Simorre » ou on les trouve « presque toujours ... encroutes dans un sable fin », il ajoute aussitot qu il veut
principalement entretenir son correspondant d'un « gisement ties riche en ossements, mais ti es different
deceux quej'avais observesjusqu'a cemoment ». Cegisement se trouvait« a quatre lieuesd Auch, sui les
hauteurs qui dominent le vallon du Gers ». 11 avail« une etendue de cinq a six hectares » et se trouvait sur
le versant de la riviere qui est oppose a celui ou se trouve Ornezan. Les premieres fouilles lui permirent
alors d'y recueillir « les dents de plusieurs especes de mammiferes, tant carnassiers que pachydermes et
ruminants ». Or Simorre est a 32 kilometres d’Auch, dans la vallee de la Gimone, et les fossiles que
Lartet signale a Geoffroy Saint-Hilaire ne sont justement pas decouverts dans le sable fin.
S'il s’agit bien de Sansan. alors la decouverte remonte a la fin de 1833 et est signalee au debut de
1834. Par la suite, le Museum d'Histoire Naturelle de Paris s mteressera a l'affaire et H. de Bi.ainville
contactera Lartet qui. bien avant la lettre a Michelin du mois d avril 1836, lui enverra deux rapports de
fouilles detailles ainsi que divers echantillons 6 En fait, des le 30 mai 1835, les professeurs du Museum
sont deja bien informes des travaux de Lartet car, a cette date, le directeur (A. de Jussieu), le secretaire
(Valenciennes) et le tresorier (Cordier) annoncent au prefet du Gers qu'ils ont mis a la disposition du
fouilleur une somme de 200 francs « applicable aux divers frais qu’il pourra avoir a faire, soil pour
se procurer les objets, soit pour nous les expedier. » I Is entreprennent egalement des demarches
aupres du ministre Guizot de l'instruction publique qui. des septembre 1835, reservera une somme ce
1 000 francs « a titre d'indemnite au profit de monsieur Lartet ».
Il est done certain qu en l'annee 1835 Edouard Lartet a deja cree a Paris un interet considerable
pour Sansan. C’est d'ailleurs pour cela que Michelin veut avoir des details et qu il sollicite Lartet qui
lui ecrit sa reponse en « avril » 1836.
Quelques semaines plus tard. dans une lettre du 24 juin 1836 9 , les professeurs administrateurs du
Museum (Chevreul. Ad. Brongniard et Cordier) signalent au prefet du Gers avoir re?u « 1 etonnante
Source:
32
NORMAN CLERMONT
collection d ossements lossiles que monsieur Lartet lui a fait parvenir dans trois envois successifs » et
Fassurent « que jamais peut-etre depuis que Ton s’occupe de l’etude des especes animales de Fancien
monde. Ton avait decouvert en France une localite plus interessante que celle qui vient d'etre exploree si
utilement par monsieur Lartet ». Ils esperent alors que le prefet pourra « appuyer la nouvelle demande de
londs que nous faisons au Ministre en sa faveur ». En somme, des Fete de 1836, Lartet est deja devenu
I'homme de Sansan. C'est un point qui merite d'etre souligne car on a trop tendance a croire que cette
populaiite ne commencera qu en 1837. apres la publication celebre du 16 janvier de cette annee-la.
L'annee 1837 sera tout simplement celle de Fincredulite, de la stupeur et de la consecration definitive.
Dans 1 article du 16 janvier 1837 a FAcademie des Sciences ,0 , Fauteur presente brievement
quelques notes geologiques sur les terrains tertiaires du Gers, un court sommaire de la faune des « sables
et gres d'eau douce tertiaires superieurs de Simorre, Tournan. Lombez, et autres gisements analogues »
ainsi que les principals originalites de « Fensemble zoologique du depot lacustre de Sansan Havant
d'arriver « enfin a une decouverte toute recente, et d'une importance si actuelle, ce me semble, que c'est
a cette occasion que je me suis decide a communiquer ces details a FAcademie.
II s'agit d'une machoire inferieure avec sa dentition complete, se composant de quatre incisives,
deux canines, quatre fausses molaires et six vraies molaires ; en tout seize dents en serie continue ; c'est la
formule dentaire de I'homme et de quelques singes ... C'est ... pele-mele avec des ossements de cerfs,
d anopolotherium, de palaeotherium, etc., que s'est trouvee cette machoire ».
Cette annonce trole alors le scandale. El le est immediatement reprise et reproduite dans les
Bulletins de la Societe Geologique et dans les Annales des Sciences Naturelles. Dans une autre note a
FAcademie, le 1 7 avril ", il rapproche ce primate du gibbon, un anthropoide. Les gens de la capitale sont
sceptiques. Cuvier se retourne dans sa tombe. N'etait-il pas bien entendu que les primates, comme
1 espece humaine, n appartenaient qu a une faune geologiquement recente ?
Etienne GeofiYoy Saint-Hilaire applaudit et pressent. dans cette decouverte, le commence¬
ment d'« une ere nouvelle du savoir humanitaire ».
Pour sa part, FAcademie forme une commission (de Blainville. Dumeril et Flourens) chargee de
lui faire rapport sur les pretentions de Lartet. Comme Fecrit de Blainville l \ « la singularity et
I interet d'une decouverte aussi inattendue ... firent douter de la justesse des determinations. On pouvait
en efiet supposer qu un observateur. de quelque sagacite qu'il fut pourvu, ne possedant aucun element
materiel de comparaison, mais seulement des figures toujours plus ou moins incompletes, avait pu se
tiomper». La commission fit done venir les documents a Paris pour analyse et, devant les faits, dut
convenir de la justesse des vues de Lartet : « la decouverte d'ossements fossiles ayant indubitablement
appartenu a un singe, comme monsieur Lartet Fa parfaitement senti et demontre. et a une espece qui a
plus de rapports avec les gibbons ... qu'avec toute autre actuellement vivante, reste ... l'une des plus
heureuses et des plus inattendues decouvertes qui aient ete faites en paleontologie dans ces derniers
temps ».
Cette confirmation oflicielle et spectaculaire assura, si besoin en etait encore, la reputation de
Lar i et et I importance du site de Sansan. II n'est done pas etonnant que cette consecration se termina,
le 29 avril 1838, par 1 attribution a I homme de Sansan de la medaille de chevalier de la Legion d'honneur.
LA CONNAISSANCE DE SANSAN
Dans un premier temps, Lartet apparait comme Fheureux inventeur de Sansan et comme le
fournisseur du Museum qui couvre, directement ou par recommandation ministerielle, les frais d’exploi-
tation du gisement ainsi que les frais d'expedition du materiel. N'allons cependant pas en conclure que le
petit avocat gersois n'est alors qu'une truelle provinciale subventionnee par la capitale. C'est un homme
de passion et un homme d etude pour qui Sansan est un laboratoire privilegie. Tout ce qui est exhume est
Source: MNHN, Pans
LARTET ET SANSAN
33
soigneusement analyse avant d'etre expedie. Certes il a pen de moyens sur place et il n'a aucune formation
specifique en sciences naturelles mais il sail voir, il sail apprendre. il sail comprendre et il a un jugement
exceptionnellement solide.
Au debut, il s'excuse aupres de Ghoffroy Saint-Hilaire d'utiliser << quelques termes scientifi-
ques, sans en connaitre toute la portee ». invoquant le fait que les « debris orgamques fossiles »
constituent pour lui « un sujet tout a fait etranger a mes etudes pnmaires » . En avril 1836. 1 1 avert it
egalement Michflin de se « tenir en garde contre mes appreciations hasardees, car je viens de laire une
incursion dans une branche de connaissances oil je suis tres neuf » En fait, ces textes montrent qu il
connait deja les ouvrages les plus classiques, qu’il a une premiere maitrise de 1’odontologie comparee et
qu'il se permet meme de creer des taxons nouveaux.
De 1835 a 1839. Lartet enverra au Museum au moins une douzaine de chargements d os lossiles
comprenant au moins une quinzaine de caisses (dont au moins deux caisses de sept quintaux). De
Blainville, en janvier 1837, parlera deja d'os fossiles « envoyes en quantite veritablement extraordinaire,
au Museum d'Histoire naturelle ». Tout en annonyant qu’il « va tres mcessamment commencer la
publication » de cette collection.« aide par les excellents renseignements de monsieur Lartet ». il souligne
aussi que l’interet exceptionnel de Sansan vient de sa representative et du tail que. « dans une
seule localite ... se trouvent reunis, entasses pele-mele. broyes, fractures, comprimes, des ossements de
presque tous les quadruples trouves epars dans le reste de la France, et provenant de genres de piesque
toutes les families de Mammiferes » ,6 . C’est, en effet. Eassurance de la contemporaneite de ces genres et
la garantie qu'ils donnent l’image relativement integrate d une formation taumque particuhere qui
suscitent autant d’interet. La connaissance de cette formation faumque permettra de la comparer a
d’autres formations, plus anciennes ou plus recentes. d'en mesurer 1 onginalite et d en questionnei
I’individualite.
Quand Lartet demontrera l'indiscutable presence de primates dans cette faune, alors tout le
monde prendra conscience aussi que « nous avons a attendre des recherches ulteneures et plus ctendues
de monsieur Lartet, les moyens d'approcher de plus en plus de la resolution de la question de apparUion
de l’espece humaine a la surface de la terre ; si en effet. dans une localite aussi favorable que le depot de
Sansan, les fouilles ne mettent a decouvert aucun ossement d'homme, ne sera-ce pas une forte presomp-
tion de plus qu’il n'existait pas a cette epoque ? » l7 .
En somme, Sansan a un interet monographique, comparatif et philosophique considerable.
C’est surtout au niveau monographique qu’il travaillera en essayant detabhr 1 inventaire le plus
complet des genres et especes rencontres. Les investissements qu’il fera a ce niveau concerneront, dans un
premier temps, Identification de la macrofaune des vertebres. Il msistera alors particuherement sur la
distinction des proboscidiens, des rhinoceros et des « cerfs », sur un grand carnivore qu il appellera
Amphicyon. sur un « singulier animal » faisant probablement part.e de « 1 ordre des Edentes » qu .1
appellera Macrotherium et sur le singe fossile qu il appellera Protopithecus.
11 ne neglige pas pour autant les plus petites especes et, des avril 1837, il signalera la presence
d’ossements d’oiseaux fossiles a Sansan et la decouverte d’une chauve-souns et d un << insectivoie de la
taille de nos musaraignes » ,8 . En 1839, il mentionnera « des morceaux bien reconnaissables de qua re
insectivores » 19 et. dans une autre lettre a I’Academie des sciences de la meme annee .1 s lg nalera 1 envoi
« des os de plusieurs oiseaux. la plupart de l’ordre des Passereaux des os de d,verses Tortues enes e et
d’eau douce, des vertebres de petits sauriens, de la famille des Lezards des vertebres et des cote d une
grande Couleuvre. des os de plusieurs Batraciens anoures .... des vertebres et des os longs de p usieurs
Batraciens de la famille des Salamandres ... [et] enfin, quelques fruits fossiles parm, lesquels se trouve une
de ces graines de chara (gyrogonite) qui sont si communes dans e bassin tertiaire de Pans, et q ue Jc v,en -
seulement de rencontrer pour la premiere fois dans noire depot iacustre de Sansan >> - . De 1836.1 avail
egalement etudie avec monsieur St-Ange de Boissy « un grand nombre d especes de mol usques fluvia-
tiles et terrestres [qui] se trouvent meles aux ossements » et ils y avaient reconnu « eyclortelegM,
bulimus lubricus. trois lymnees ..., six helices, ... une potamide ou melame ..., une ou deux especes
d'ancille. ... une testacelle, deux maillots et trois planorbes » .
Source. MNHN. Pans
34
NORMAN CLERMONT
II est incontestable que Lartet avait alors sous la main la plus belle collection paleontologique de
France, et peut-etre d'Europe. II n'en retient cependant pas I'exclusivite et. se contentant souvent d’un
diagnostic taxonomique sommaire, il en laissa 1 exploitation principale aux autres. surtout a de Blain-
ville. II fit ses derniers envois au Museum en 1838 et 1839, publiant alors sesdernieres notes a l’Academie
des Sciences 22 et dans I'Annuaire du departement du Gers 23 avant de s’enfermer dans un long silence.
De 1839 a 1851, il ne publiera en effet qu'un seul article, d'ailleurs tres bref, en 184 5 24 . Que fait-il
durant ces douze annees '? D'abord, il prend un conge sabbatique de deux ans (1839-1841). Il achete une
nouvelle propriete (« La Bernisse ») aux portes de Seissan et a deux kilometres au sud d’Ornezan. Il y fait
des reparations necessaires, y demenage ses penates et, en 1840, quand le nid est pret, il epouse Leonide
Barrere qui lui donnera un fils en decembre de cette meme annee : Louis. Il devient done proprietaire,
epoux et pere. Ensuite, dans ses temps fibres, il continue a faire de la paleontologie en procedant a de
nouvelles excursions, en analysant ses collections et aussi, en developpant une nouvelle methode
d’acquisition : la fouille chez soi !
11 continue d’abord a fouiller Sansan (1841-1847), accumulant ses fossiles a La Bernisse ou ses
« planchers flechissent sous le poids des materiaux que j'ai entasses » 2S . Sa collection lui occasionne
alors « un encombrement toujours croissant qui me prive d'une partie de mon habitation. »> 26 De plus, en
reponse a de Blainville qui lui demande de porter une attention privilegiee aux petites especes, Lartf.t
prend en 1848 une decision tout a fait originale, celle de faire transporter dans « la chambre basse dont
j avais fait mon magasin ... trois tombereaux de terre de Sansan » 2 pour les y laver et trier. Il avait deja
pratique cette methode sur le terrain puisqu'il l’annonce dans son article de 1845 mais, apres les
evenements de 1845-1849 sur lesquels nous reviendrons, il crut preferable de continuer chez lui a fouiller
la couche detritique compacte qui etait petrie de coquillages et de petits ossements. « Pour se les procurer,
il faut, en premier lieu, taire secher la masse detritique et la soumettre ensuite a plusieurs lavages et
cnblages successifs. On obtient ainsi un residu de fragments coquilliers dans lequel il est alors facile de
trier les debris osseux, pour si petits et si fragments qu'ils soient » 28 . Cette technique lui permit
d’identifier pres de soixante petites especes distinctes dans les seules classes des mammiferes et des
reptiles. L’etude des oiseaux et des poissons est encore a faire 29 .
En plus de ce travail minutieux, Lartet prepare a partir de 1846 un sommaire taxonomique de
tout ce qui avait alors ete trouve a Sansan et dans les environs. Presentee en 1851 dans I’Annuaire du
Departement du Gers 11 . cette « recapitulation » comme il l'appelle. sera sa derniere contribution
significative a la connaissance de Sansan.
En plus de fouiller et d'etudier Sansan durant cette periode. Lartet a loue aussi un terrain
fossilifere a Villefranche d’Astarac. Il y a fait des fouilles en 1849, 1850 et 1851, y trouvant en particulier
des restes de mastodontes et de rhinoceros qu’il dut encore emmagasiner a La Bernisse.
En somme. durant cette decennie qui ressemble officiellement a un repit dans la carriere de Lartet,
ce dernier est encore tres actif. Il profite de ces annees pour devenir un meilleur paleontologue et un
meilleur geologue. II en profite aussi pour assurer favenir de Sansan.
LES EVENEMENTS DE 1845-1848
Apres son conge sabbatique de 1839-1841, Lartet a repris les fouilles de Sansan « par suite
d engagements pns dans des previsions qui ne se sont pas realisees » 3I . N'ayant en effet regu aucun
dedommagement pour les frais alors encourus, il a entasse le produit de ses fouilles dans sa propriete. On
peut facilement croire qu'il s’agissait d’une collection exceptionnelle. attirant la convoitise des specialis-
tes. Des demarches sont alors entreprises pour 1'acquisition de ces donnees. Ces demarches sont de quatre
oidres. Il y a d abord une multiplication de visites a La Bernisse lors desquelles les specialistes s’assurent
de la grande valeur de la collection qui s’y trouve. Il y a ensuite Particle tactique de 1845 dans lequel
Source . MNHN. Paris
LARTET ET SANSAN
35
Lartet annonce publiquement qu’il a chez lui des secrets d’interet considerable, desdonnees medites et
lies documents essentiels a l’etude de la faune tertiaire. En consequence de cette double: assu..deux
demarches parallel sont alors entreprises. Dans un premier temps, .1 y au ; r ^,2 n en pa le dlja
acceptera de vendre sa collection a Petal pour la « modique somme de 30 000 Irancs » • H en par e deja
comme d'une offre bien entendue dans une lettre du 2 juin 1845 - ma.s il md.que aussi, dans une lettie du
2 novembre 184 5 34 , que la ville de Toulouse est egalement mteressee a cette acquisition. Le 0 avnl
1846 35 il somme le Museum de prendre un « engagement tormel » a ce sujet cai il souffle d enc °ijbre
ment a LaBermsse Tout ne sera cependant regie qu’en mai 1848 et c’est a ce moment qu .1 enverra d une
part sa collection a Paris et que, d’autre part, il fera venir chez lui quelques tombereaux de terre de Sansan
pour un tamisage systematique.
Non seulement le Museum tenait-il 4 acquerir la collection de L«tf.. mats encore: jmuUu.u
s’aoDronrier le site lui-meme ou Lartet n’avait, en realite, touille qu environ 5 /o du \olume Le
naleontoloaue avail signale a Laur.llard. en ju.n 184 5 36 , que le propnetaire, qu. ne permettait alors
aucune fouflle dans son champ, etait maintenant« dispose a le vendre >x Dans une
Constant Prevost vint « par hasard » a Sansan et dans la region. En septembre 1845, il stgnaune
nromesse d achat valable pour un an. selon laquelle « Petal serait mis en possession moyen. ant 5 500
francs, de la maison sise au somme, de la colline et de quatre hectares de te ™ ^
tfit'ilite des couches a exploiter 37 . Bien sur, les lenteurs admimstratives qu. avaient retaide 1 abouUsse
ment des negociations pom l’achat de la collection vinrent aussi affecter celles de 1 achat du terrain. C es
URTET qmTervi 2rs d’intermediaire et qui permit Paboutissement de cette affa.re, malgre de nom-
b“nSSSSrt qu’au debut dejutn 1849 que facte final fu, enfin s,gn 4 e. ce n est quele 13
juillet 1850 que le vendeur put toucher son argent !
A ce moment-la Lartet etait enfin debarasse de Sansan ... ou presque. En eflfet il continuait
devait le falre. SS^naTomTstequi ava'iSte pendant longtemps rh °^
cenendant 67 ans en 1850 Cetait un vieil ami de Lartet et un de ses meilleurs contacts a 1 aris -Jusqu a iin
VERS UNE DEUX1EME CARRIERE
Fn 1857 l'homme de Sansan a mis un point a 20 ans d'activites intenses et d’enquetes assidues sur
la faune tertiaire de sa region. Il ne lui en reste que quelques kilogrammes^
veut aller etudier a I < ^ t le 1^ mai 1850 Laur.llard est egalement decede. Il a lui-meme 52
lllli WsssmssmB,
• „ sera,, hors de propos de retracer ici cette nouve.le aventure intellectuel.e mais ,1 est interessant
de voir comment ces nouveaux themes vont peu a peu retemr son attention
Source .
36
NORMAN CLERMONT
done pas si nouveaux qu'on le pense generalement. Que sait-on si des observations ulterieures ne
viendront pas tot ou tard nous apprendre que cette nature ancienne. encore si peu connue, n’etait ni moins
complete, ni moins avancee dans Pechelle organique que celle ou nous vivons ?... » 40 . Certes il n’avait pas
trouve d’indices de la presence humaine a Sansan mais « Pexistence paleontologique de Phomme » etait
une « supposition [qui] n'a rien d'invraisemblable a mes yeux » 41 et, « de ce que les restes osseux de
Phomme. ni les vestiges de son industrie ne se sont nulle part montres dans ces formations anciennes. il ne
faut pas se hater d'en conclure qu’il n'existait pas » J2 .
Des 1845, il avait aussi raconte a Laurillard la decouverte d'os humains dans les champs voisins,
« mais ils ne sont point mineralises comme les os fossiles que nous trouvons dans nos terrains calcaires »
et il en deduisit, prudemment, qu'ils ne devaient pas remonter « plus loin que nos temps historiques » 43 .
Cette observation ne Pexcita guere. II en fut cependant autrement d'une visite qiPil fit dans certaines
cavernes des Pyrenees au debut d'aout 1849.11 y etait alle en vacances avec sa femme et le jeune Louis. A
leur retour, ils arretent une dizaine de jours a Bagneres-de-Bigorre ou vivait un avocat-naturaliste de ses
connaissances, monsieur Dubarry. Il en profite pour examiner des cavernes et des breches osseuses. 11 y
reconnait alors aisement deux faunes distinctes,« celle des temps actuels dont les debris adherent soit aux
parois, soit a la stalagmite qui recouvre le plancher de la grotte. et celle qui a precede dont les restes sont
presque toujours recouverts par la croute stalagmitique et quelquefois enfouis dans le limon que recouvre
cette croute... Celle de St-Pe a donne quelques debris d'especes perdues et aussi des ossements humains.
J'ai trouve dans celle de PEspugne un squelette humain en partie engage dans la stalagmite et tout a cote
des os de chien. de renard, de mouton. etc ». Ces observations ne le hantent guere, pas encore, mais « ce
qui me derange le plus, c‘est de savoir le pourquoi il avait pris fantaisie a des rhinoceros ... de s'aller
promener sur les pentes escarpees... a 200 m au-dessus du niveau de la vallee de Campan ... ou le comment
leurs ossements ont pu etre transposes dans cette grotte » 44 .
C’est egalement a partir de cette date que ses relations avec le docteur J.-B. Noulet, de Toulouse,
s'intensifient. Il est chez ce dernier en mars 1850 et le Toulousain en profite pour lui montrer sa collection
paleontologique du Quaternaire. Quelques semaines plus tard, c’est Noulet qui se trouve a La Bernisse
pour les fetes de Paques. A Pautomne de la meme annee, ils vont ensemble dans les grottes des Pyrenees
et, en 1851, il identifie pour son ami la faune que ce dernier a egalement trouvee a Venerque ou Noulet
a « rencontre un caillou dont la cassure anguleuse lui a paru avoir ete faite de main d’homme. Il n’y a
point de cailloux dans les environs. » 45 . En 1852, Lartet s’installe aussi au 16, rue Valade, a Toulouse.
11 y passera plusieurs mois avant de demenager a Paris mais, quand il arrive dans la capitale, il est deja
sensibilise au Quaternaire et au probleme de la haute antiquite de Pespece humaine.
CONCLUSION
Un peu avant de mourir. Jean-Hospice Lartet convoque sa famille au « chateau » familial
d Ornezan ou il regie les problemes de son heritage. Son fils Edouard, desormais a Paise, quitte son
bureau d’Auch et s’installe au chateau ou il va se livrer a une passion nouvelle, la paleontologie. II prend
bientot connaissance de Pexistence du site de Sansan. Il surprend les specialistes de la capitale et, en
quelques annees, il devient, pour tous, Phomme de Sansan.
Il y travaille pendant pres de 20 ans, accumulant une collection exceptionnelle et developpant une
expertise qui lui vaudra la reconnaissance unanimede sescollegues. Quand. en 1856, Lyell veul presenter
son nom a la Societe Geologique de Londres, Falconer appuie cette initiative et lui ecrit que « Mi* Lartet
is a highly distinguished, and accurate, philosophical paleontologist. He has probably done more real
service to the science than any person in France excepting Cuvier and Laurillard » 46 . Il sera alors regu a
la Societe en 1857.
A ce moment-la, Lartet est egalement sur le point de devenir une figure de savant populaire mais
1 histoire de Phomme d'Aurignac ou de Phomme de la Dordogne appartient a un autre chapitre 47 .
Source MNHN. Paris
LARTET ET SANSAN
37
NOTES
I L’anecdote est racon.ee par son premier biographe PFtSCHER. 1872. Note sur les .ravaux scien.ifiques d'Edouard Lane.,
Bulletin de la Societe Geologique de France, t. 25, Auch D ^
-> i « rtft F 1851 Notice sur la collme de Sansan. J.A. rortes, Aucn, p. x __. ia*\ iaa
-IsiiilliiiiSiiilsfis
de Blainville ».
5. Voir note 4.
7. SSe'Lieu. Centre, V,j«„=i.n„e, „*«**;
3M2 11 Lartet E 1837 Nou.elles observations sur les ossemects fossiles IrouvEs dans le d£partement d« Gera Comptes
:::
Paris, vol. 4 : 981-998.
14. Voir note 3.
!| Apres Utlecture du memoire de Larte. (note 8,. de Blainville avai, presente a E Acadcmie un echan.illon de la collection
Lane, el c’est acet.e occasion qu'il fan tesremarquesciteesicr F , et de Blainville « Sur I'importancedes resultats
17. Cet extrait a ete lire du rapport des commissaires Dumenl. ossements fossiles : Rapport fait en reponse aux
obtenus par monsieur Lartet dans les louilles qu d d l lnstruction publique ». 11 parut dans les Comptes Rendus
yfiszs^^ ,e 2 juUie * prfc6dent - voir
Rendus a I'Academic des Sciences, Paris. 1838, vol. 7 17. . . j s ; noe <j e Sansan avec le Gibbon : note 11.
11; SSrt! IsSextraifdTne'KfiSS* FtoSS?*. Comp.es lUs a PAcadtnie des Sciences. Pans vol. 8 :
841 • 20. Lartet. E„ 1839. extrait dune autre lettre adressee a Fiourens, in Comptes Rendus a PAcademic des Sciences. Paris, vol.
9 : 166.
de brochure en 1851. . , at TAO iA rt „ trt inoiniip«; sur le depot lacustre de Sansan et sur les autres
gisements ^JSS^St^tSSS «WS»« * 0-’- ‘ *
""“iTSSIS5.
s :
et reeditee en 1851 par J.A.Portes, a Auch. en meme temps que la nol.ce de 1839. note
29. Voir note 28.
30. Voir note 28.
32. Cestce quf es, indique dans la liasse de documents colliges aux Archives departementa.es du Gers. a Auch dans le
Dos^^d^LarteLseneT ^ jn.stoire .naturelle de Pans. .
34 ' Lettre it Laurillard. 2 novembre 1845. Museum d Histoirenaturelle de Pans.
35. Leure a Laurillard. 5 avril 1846. Museum d His.otre naturelle de Pans.
36. Voir note 33. . . n p - IR4 4 « Q ur le eisement des fossiles de Sansan (Gers) ». paru dans le
37. Voir note 34. Voir aussi 1 article de C Pie ' L^^' particuIie r : « La possession du terrain de la colline de Sansan est
Bulletin de la Societe Geologise de France ■ mais , e t ‘ rrain ne pent, en aucune man.ere, ten.r lieu de
recllement le complement indispensable de la possession ae ia tow
celle-ci. dont la valeur scientifique est des a present inappreciable .
Source: MNHN. Paris
38
NORMAN CLERMONT
38. Dans une lettre a Laurillard. 12 juillet 1850, Museum d'Histoire naturelle de Paris. Lartetecrit: « Le vendeur de Sansan
a ennn regu son mandat ; c est demain qu'il touche a son argent ».
39. Lettre a Laurillard, 8 novembre 1850. Museum d'Histoire naturelle de Paris.
40. Voir note 11.
41. LartetE.. 1837. Sur les debris fossiles trouves a Sansan, et sur les animaux antediluviens en general. Comptes Rendus
a l Academic des Sciences, Paris, 5 : 158-159.
42. Voir note 24.
43. Lettre a Laurillard, 16 avril 1845. Museum d'Histoire naturelle de Paris.
44. Lettre a Laurillard. 19 aout 1849, Museum d'Histoire naturelle de Paris.
45. Lettre a Laurillard. 6 decembre 1851. Museum d'Histoire naturelle de Paris.
46. Lettre de Falconer a Lyell, 29 decembre 1856. Collection privee monsieur et madame Laplane, d'Ornezan.
47 . Nous tenons a remercier I'Universite de Montreal qui nous a permis de suivre les pistes de Lartet a l'automne 1991 ainsi
que monsieur Prhneron, madame Dufrechou. monsieur et madame Laplane qui ont facilite nos demarches et qui nous ont
Rcn6e Matte \u archlVGS el a des lieux P erlinenls P our nolre recherche. Un grand appui nous a egalement ete donne par madame
Source: MNHN, Paris
3
Le cadre stratigraphique du site de Sansan
Leonard GINS BURG"' & Christian BULOT 2 '
Museum national d'Histoire naturelle
Laboratoire de Paleontologie. UMR 8569 du CNRS. 8. rue Buffon, F-75005
Paris
<2) La Guillebarderie, F-17810 Nieul-les-Saintes
RESUME
Miocene.
dans la MN 6. Au-dessus, le gisement de Rajegatsa S.raorre, dans le mveau 10 ,.de lu. dI En Pejcuar» ^ sonl tres
dans le bassin de la Loire, les taluns de Touraine et d Anjou.
ABSTRACT
The stratigraphic context.
Q» ? f .he interests of S^ImpSof
agenaise », which includes three important continental beds. at the basis, tne ^aieaire o * , and marine in the
ass
GlNSBURG, L. & Bulot, C., 2000. - Le cadre stratigraphique_dusitecfc Sansan In: LGinsburg fed.,. La faune miocene
de Sansan et son environnement. Mem. Mtts. mm. Hist. not.. 183 39-67. Pans ISBN . 2 850-3 3/- 4.
Source MNHN . Paris
40
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
! , ™ l r USna , C one !i MN ?b. The molasses de 1'Armagnac consist of more than 300 m of continental sands
' 2 eneml sof.h ? d " c ‘'mcstones These limestones constitute the only hard elements in the molasses and form small clifs in
s -drV' n h . r ; PU S h ] Cy u re J he h ! °, n - V gUldlng ' raark lor lhe stratigraphy. Crouzel (1957) established a stratigraphical
scale using these limestones beds. He divided the series into 17 levels, each beginning with a limestone. The name of every level is
n'leveM kpT^h^MM^T' place ol the different mammal sites in the molasses series. So. in level 1 is Esdrepouy
,M^ huS ' n ievel 4 are Bezian and La Romieu (MN 4b). in level 7 are Birosse and le Moune at
Castelnau-d Arbitu (MN 5), in level 9 is Sansan (MN 6). Then Rajegats at Simorre. in level 10. and Tournan and Villefranche
. ev , el helong to the MN 7. Above this, the series is poor in fossils. In level 16 is the famous place of Saint-Gaudens
which y iclded the anthropoid Dryopithecus fonlani (MN 7/8). Level 17 is deeply divided up by a thin series of lignites and clays
ESSoSr: 3 r" fa r 0f MN 9 T r th a " ippan °" addilio "- marine ^nSSSS
he sand n f f a d , L f, c,oure , dunng ' Be continental molasses deposit times. First, in level 1, between the basal limestone and
hem O m M .M U » Hath Ostrea agmensis. They contain foraminifera upon which Gourinard et at. (1987) dated
19 MA < M iddle Burdigahan). The transgression of « sables roux a Crassoslrea crassissima » is younger and underlies
dliferent younger levels from west to east, from level 2 to level 7. This marine deposit is dated as 16 M A and is synchronous with he
marine Langhian transgression of the falun of Touraine in the Loire basin * ncnronous w,lh ,he
Les depots continentaux du Bassin d'Aquitaine forment une serie continue et riche en gisements
de mammiferes du Lutetien moyen au Miocene superieur. Richard, en 1948, en a repertorie41 7. Depuis.
une trentaine ont ete decouverts. Les depots sont essentiellement constitues de materiel detritique
descendu des Pyrenees et qui comble le fond de la depression aturienne. formee des le Mesozoi'que par
I ouverture du golfe de Gascogne. Ces sediments detritiques (conglomerats, cailloutis, sables) sont
alternes d argiles de mantes et de calcaires lacustres. Ces calcaires forment dans la topographie assez
mode du bassin des barres dures qui donnent des reliefs plus accentues et servent de reperes stratigra-
pmques. Des depots marins existent aussi dans la partie occidentale et nord-occidentale du bassin
rarlois mtercales entre des formations continentales, ils permettent des correlations entre les deux
domames.
Pour I’ensemble de la serie stratigraphique representee, les geologues ont depuis longtemps etabli
la succession suivante. avec en regard de chaque etage un gisement de mammiferes representatifs :
Miocene
Tortonien
Helvetien
Burdigalien
Aquitanien
Saint-Gaudens (Haute-Garonne)
Sansan (Gers)
La Romieu (Gers)
Laugnac (Lot-et-Garonne)
Oligocene
Stampien
Sannoisien
La Milloque (Lot-et-Garonne
Soumailles (Lot-et-Garonne)
Eocene
Ludien
Bartonien
Lutetien
Mas Saintes-Puelles (Aude)
Lautrec (Tarn)
Issel (Aude)
Le Miocene continental occupe tout le Gers et deborde au nord sur le Lot-et-Garonne. a 1’est sur
la Haute-Garonne et au sud sur les Hautes-Pyrenees. Les molasses, sediments detritiques plus ou moins
Dossiers, resultat d epandages fluviatiles, sont entrecoupees de calcaires qui representent des episodes ou
c es aires plus calmes de sedimentation. Bien qu'ils ne soient pas isochrones de Pune a I’autre extremite du
bassin. ils permettent de bonnes separations entre les differents horizons de la stratigraphie locale.
Le Miocene debute par LAgenien. qui correspond approximativement a l’Aquitanien II est
constitue par la « tnlogie agena.se ». deux masses de calcaire lacustre separees par un ensemble molas-
sique . les marnes a Ostrea aginensis.
On a le tableau classique :
Agenien
calcaire gris de I'Agenais — Laugnac
marnes a Ostrea aginensis
calcaire blanc de FAgenais - Paulhiac
Source MNHN. Paris
arg lignites Orignai
Fig.
Fig. I
mol. Montrejeau
Ongnac
Montrejeau
niv.17
1 . _ Coupe synlhelique des molasses
Crouzel, 1957 (lege re me nt modifiee).
- Stratigraphic section of the molasses
de l'Armagnac, avec indication des differents niveaux scion la nomenclature de
de!'Armagnac, according to Crouzel nomenclature (1957) modified.
Source: MNHN. Paris
42
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
Les marnes intermediaires sont marines et fossiliferes jusqu'a une quinzaine de kilometres a
I ouest d Agen. Plus a Test, elles passent a des molasses argileuses sans fossiles que Ion considere comme
commentates. Au nord. dans le Quercy, elles passent a un calcaire lacustre qui se soude au calcaire blanc
(Richard, op cit p. 205). L ensemble de ces trois formations fait place, vers le centre du bassin, a de
monotones formations molassiques.
Le gisement de Paulhiac (Lot-et-Garonne) a ete choisi comme gisement de reference pour la
premiere zone de lechelle biochronologique du Miocene europeen (Mein, 1975, 1990 ; Fahlbusch
1976). la MN I. Une liste complete, utilisant les travaux de de Bonis (1973), Hugueney & Ringeade
( 1990). a ete donnee par de Bruun et al (1992). Cette liste est la suivante :
Amphiperatherium frequens (H. v. Meyer, 1846)
Amphechinus arvernensis (Blainville, 1839)
Paratalpa micheli Lavocat, 1951
Clapasorex bonisi Crochet, 1975
Mormopterus stehlini (Revilliod, 1920)
Myotis sp.
Piezodus tomerdingensis Tobien, 1975
Titanomys visenoviensis H. v. Meyer, 1843
Heteroxerus lavocati Hugueney. 1969
Heteroxeruspaulhiacensis Black, 1966
Peridyromys murinus (Pomel, 1853)
Branssatog/is concavidens Hugueney, 1967
Branssatoglisfiugax (H ugueney, 1967)
Glirudinusglirulus (Dehm, 1935)
Rhodanomys schlosseri Deperet & Douxami, 1902
Pseudotheridomys parvulus (Schlosser. 1884)
Plesiosminthus cf. myarion Schaub, 1930
Eucricetodon collatus (Schaub, 1925)
Cep/udogale ginesticus Kuss, 1962
Cephalogale gracile ursinus (de Bonis, 1973)
Haplocyon elegans de Bonis, 1966
Haplocyon crucians (Filhol. 1879)
Haplocyonopsis crassidens de Bonis, 1973
Amphicyon cf astrei Kuss, 1962
Ysengrinia tolosana (Noulet, 1876)
Amphicyoninae sp. groupe lactorensis-caste/lanus
P/esictis solidus de Bonis, 1973
Plesictispalustris Pomel, 1853
Plesictis cultellatus de Bonis, 1973
Plesictis sp. 1
Plesictis sp. 2
Proailurus lemanensis Filhol, 1879
Protapirus douvillei (Filhol, 1885)
Diceratherium pleuroceros (Duvernoy. 1852)
Protaceratherium minutum (Cuvier, 1822)
Mesaceratherium paulhiacensis (Richard, 1937)
Diaceratherium lemanense (Repelin, 1917)
Hy other turn major (Pomel, 1847)
Cainotherium geoffroyi (Pomel, 1853)
Dremotherium feignouxi Geolfroy, 1833
Amphitragulus cf. lemanensis Pomel, 1853
Pomelomeryx gracilis (Pomel. 1846)
Bedenomeryx paulhiacensis Jehenne, 1987
Oriomeryx major (W iret, 1929)
Source . MNHN. Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
43
Les molasses intermediates n’ont livre que quelques pauvres restes de Mammiferes sans gra
signification, aux Gervais (Tarn-et-Garonne), cites par Richard (op. at.).
Le calcaire gris de l'Agenais renferme par centre le tres riche g.sement de Uugnac pns comm
gisement de reference de la zone MN 2b. La dermere liste complete (de Bruun « al. op. at.)
legerement modifiee par de Bonis (1994). Elle se presente arnsi ma.ntenant .
Amphiperatheriutn frequens (H. v. Meyer. 1846)
Proscapanusprimitivus Hutchison. 1974
Carposorex sylviae Crochet, 1975
Myotis insignis (H. v. Meyer. 1845)
Titanomys visenoviensis H. v. Meyer, 1843
Prolagus cf. vasconiensis Viret, 1930
Steneofiber eseri (H. v. Meyer. 1838)
Peridyromys occitanus Baudelot & de Bonis, 1966
Prodyromys brailloni ( Thaler, 1966)
Vasseuromys rugosus Baudelot & de Bonis. 1966
Glirudinus cf. modestus (Dehm. 1950)
Pseudotheridomysparvulus (Schlosser, 1884)
Eucricetodon aquitanus Baudelot & de Bonis, 1968
Melissiodon sp.
Haplocyon elegans de Bonis. 1966
HaplOCyonoides mordax Hiirzeler, 1940
Cynelos rugosidens (Schlosser. 1899)
Cynelos lemanensis (Pomel, 1846)
Amphicyon giganteus laugnacensis Ginsburg, 1989
Ysengrinia sp.
Plesictis aff. solidus de Bonis, 1973
Semigenetta laugnacensis (de Bonis, 1973)
Palaeogale minuta (Gervais. 1848-52)
Plesiogale angustifrons Pomel, 1853
Amphiclis aginensis de Bonis, 1973
Plioviverrops collectus (de Bonis. 1973)
Proailurus lemanensis Filhol, 1879
Paratapirus intermedius (Filhol. 1885)
Diceratherium cf. pleuroceros ( Duvernoy. 1852)
Protaceratherium minutum (Cuvier, 1822)
Plesiaceratherium aquitanicum (Repelin, 1917)
Diaceratherium aginense (Repelin, 1917)
Xenohyus vendor Ginsburg, 1980
Hyotherium major (Pomel, 1847) ^
Cainotherium geoffroyi Pomel, 1853
Cainotherium commune Bravard. 1828
Andegameryx laugnacensis Ginsburg & Morales.
Dremotherium feignouxi nitiobrogensis Ginsburg
Pomelomeryx gracilis (Pomel, 1846)
Oriomeryx cf. major (Viret, 1929)
1989
& Morales. 1989
etabli une tres fine stratigraphie. I les a divisees q donl c h a cune est rattachee, dans sa
u„ horizon calcaire. En.re les caicarres se trouven. 17 mveaux , do „. chacun
“nom i“<S debule (exception fane de q uel q ues nr.eaux srtues dans la partre
Source
44
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
300
200
LlOOm
F.c, 2 - Coupe schemaiique des molasses de l Armagnac de Gazempouy a Tollman. De Estrepouy a la Romicu Marsolan
sensiblement C N S n^ Arb,eu ' B,ros ' se » : lra “ sensiblement NW-SE. De Castelnau-d’Arbieu (Birosse) a Sansan : traci
bensiolement N-S. De Sansan a Tournan : trace sensiblement NW-SE.
he. 2. — Schematic section of the molasses de l Armagnac from Estrepouy to Tournan. Direction NW-SE from Estrepouv to
toTomnan. h ' eU ,B ' r ° SSe) ' d ' rec " on N - S f r “»> Castelnau-d’Arbieu t Birosse) to Sansan : direction NW-SE from Sansan
1 . + /^. a ,! Caire I™ d , e 1 Age , na ! s + calcaire de Goi, drin : 2. calcaire de Hcrrel : 3, calcaire de Pellecahus • 4 calcaire inferieur
dessSimorn 6 nhf' 1 , 6 ' 7 '' n ’ y ? P&S de 7 p6t ? calcaires) - Les ma mmiferes, retrouves generalement dans
l, d7s7 /l 7 - H7 d '7 $e ? UVent da ," S ’ a major,t * des cas dans des sables ou des marnes deposes
au-aessus au calcane qui donne le nom a la sequence.
Aim de bien situer Sansan dans la stratigraphie locale, une coupe generate et simplifiee de
=7es d7r7 m ° laSS,qU ^ dU GerS de Cond ° m a LeCtOLire - Lec ‘ oure a SansanXn1
7lr7rf- I 7 Coupe simplifiee car. pour chaque horizon, il y a des variations de facies. Les
de Crouzh 7 ICr " C ? ^ Con ' inus horiz °ntalement et les cartes paleogeographiques
A 1W 7 ° qUe le$ VCnUeS detnl,c l ues formaien. de larges avenues entre les etendues lacustres.
‘ erse, cer tains secteurs montrent des series de calcaire lacustre continues dun niveau a I’autre par
l e srr^ nt ' ques - " a fa 7 tOUte la P atienceet '’esprit methodiquede Crouzel pour denser
077,7 50 Soo'de'rn 5 r eaU Fi CalCaire 7 ri “ a Pa$ tOUJOUrS ^ bien suivi el les cartes geolog,ques de
ron, emhm,nlw°7 Condom - Fleurancc ; Gimont et Lombez). en voulant simplifier la nomenclature,
ont embrouillee et parfois trahie, en melangeant des niveaux qui son! nettement differents comme
7 „ Pa l e p e 7 le e “ Ca ' re dG Pellecahus au-dessus des marnes qui renferment la faune de mammi-
r ° l l en mettant regard le niveau de Sansan et le niveau de Simorre. Pour plus de
« ni7a7>7s diS77b nnee Par 7T ZEL 5f ,a respectee ’ en d&ignant a l’interieur de chaque
« niveau » les difierents horizons par des lettres. On aura ainsi :
avec de’blTen" ham •" imm “ iat ^ C °" d0m ' va "“ de la Ba!se laisse voir la « Wlogie agenaise »
Oa — calcaire blanc de 1’Agenais
Ob — molasse continentale
Oc — calcaire gris de l’Agenais
Au-dessus debutent les molasses de l’Armagnac.
rnn , la T C a| eaire de Gondrm. qui semble reposer directement stir le calcaire gris de 1‘Agenais A
cZZZZ^ll’ i P C 7 P - 5 7 11 a une pu , issance d " une divine de met Jet est formTpar un
yeux blanc a la base et un calcaire grumeleux blanc et jaune au sommet. II peut se diviser en
Source: MNHN. Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
45
deux horizons separes par plusieurs metres de marnes (entre Gondrin et Vic-Fezensac) (Crouzel. p. 54).
II s'amenuise rapidement vers Test ou il n'est plus discernable — ou n’existe plus.
I b Directement sur le calcaire de Gondrin ou sur le calcaire gris de I'Agenais, reposent dans le
secteur d’Estrepouy des marnes a Ostrea aginensis. Gourinard et al (1987), par la methode des
grades-datations appliquee aux Miogypsines, les ont datees a 19 MA, ce qui correspond pour les memes
auteurs a la fin du Burdigalien moyen de Deperet.
lc — Ces marnes a Ostrea sont recouvertes par des marnes grumeleuses qui se retrouvent sur toute
l’etendue du bassin au-dessus du calcaire gris (ou du calcaire de Gondrin). A Estrepouy, une lentille de
sable a livre une faune de mammiferes remarquable (Roman & Virf.t, 1930 et 1934 ; Bulot, 1980 et
1989 ; Hugueney & Ringeade, 1989):
Amphiperatherium frequens ( H. v. Meyer, 1846)
Galerix sp.
Erinaceidae indet.
Talpidae indet.
Plesiodimylus hurzeleri Muller, 1967
Soricidae sp. 1
Soricidae sp. 2
Myotis cf. insignis H. v. Meyer, 1846
Amphilugus ulmensis Tobien, 1974
Prolagus vasconiensis Vi ret, 1930
Lagopsis cadeoti Viret, 1930
Heteroxerus vireti Black, 1965
Freudenthalia daamsi Cuenca Bescos, 1988
Blackia miocenica Mein, 1970
Palaeosciurus sp.
Steneofiber sp.
Peridyromys occitanus Baudelot & de Bonis. 1966
Vasseuromys cf. rugosus Baudelot & de Bonis, 1966
Branssatoglis inf redact orensis (Baudelot, 1970)
Branssatoglis concavidens Hugueney, 1967
Pseudodryomys simplicidens de Bruijn. 1966
G/irudinus modest us (Dehm, 1950)
Microdyromys koenigswaldi de Bruijn, 1966
Prodyromys brailloni (Thaler, 1966)
Pentabuenomys rhodanicus (Hugueney & Mein, 1968)
Heteromyoxus cf. wetzleri (Schlosser, 1884)
Pseudotheridomvs aff. parvu/us (Schlosser, 1884)
Ligerimys lophidens ( Dehm. 1950)
Ligerintys an tiejuus Fa h 1 busch, 1970
Euericetodon infra!act orensis (Viret. 1930)
Pseudocricetodon sp.
Melissiodon dominans Dehm. 1950
Pa/eogale minuta (Gervais, 1859)
Semigenetta elegans Dehm, 1950
Anchitherium aurelianense (Cuvier. 1812)
Protaceratherium minutum (Cuvier, 1822)
Diaceratherium cf. aurelianense (Nouel. 1866)
Aureliachoerus aurelianensis (Stehlin. 1900)
Xenohyus venitor Ginsburg. 1980
Cainotherium Untillae (Baudelot & Crouzel, 1974)
Lagomeryx parvulus ( Roger. 1900)
Andegameryx andegaviensis Ginsburg, 1971
Oriomeryx willii Ginsburg, 1985
Procervulus praelucidus (Obergfell, 1957)
Source
46
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
2a — Le calcaire de Herret, d’environ 8 m depaisseur.
2b - Sur le precedent calcaire reposent 8 a 20 m de marnes grumeleuses, souvent assez calcaires
d apres Crouzel (op at., p, 62). Au Casse pres de Marsolan. Bulot a trouve dans les premiers metres de
^77; eclat caracteristique de dent de Mastodonte. Ces, le plus ancien represen tin. du
Garonne) on e e?e aS t Sm T'T' ' BUL ° T f GlNSBURG ’ 1993 >- A Bonrepos-sur-Ausonnelle (Haute-
Garonne) ont ete trouves Brachyodus onoideus et deux autres formes signalees par Lartet sous la
denomination de Choerotherium nouleti et Castor sub-pyrenaicus e. qui pourraien. c^rrespondre l
Aurehachoerus aurelianensis et Steneofiber depereti. ’ espona a
. 3a — Le calcaire de Pellecahus est un beau calcaire
d epaisseur. A Marsolan, des bancs plus marneux ont livre dans
Heteroxerus vireti Black, 1965
Prolagus vasconiensis Viret, 1930
Lagopsis penai Royo. 1928
Pseudodryomys simplicidens de Bruijn, 1966
Ligerimys antiquus Fahlbusch, 1970
Eucricetodon infralactorensis ( Viret, 1930)
Melissiodon dominans Dehm, 1950
blanc, dur, parfois cendre,
la partie la plus inferieure de
de 5 a 8 m
ce calcaire :
Lagomeryx cf. minimus (Toula, 1884)
Diacerotherium aurelianensis (Nouel. 1866)
Zygolophodon turieensis (Schinz, 1825)
,, 3b — Ravinant ce calcaire, des marnes, tres sableuses a la
jusqu a 5 m d epaisseur. A la base, cette formation a livre a Navere la
op. cit.) :
base, plus calcaires au sommet, ont
faune suivante (Bulot & Ginsburg.
Lantanotherium lactorensis Baudelot & Crouzel. 1976
Amphilagus ulmensis Tobien, 1974
Prolagus vasconiensis Viret. 1930
Prolagus schnaitheimensis Tobien. 1975
Heteroxerus vireti Black, 1965
Pseudodryomys robustus de Bruijn. 1967
Pseudodryomys simplicidens de Bruijn, 1966
Prodyromys brailloni (Thaler, 1966)
Miodyromys biradiculus H. v. Meyer,
Glirudinus modestus (Dehm. 1950)
Microdyromys cf. koenigswaldi de Bruijn. 1966
Ligerimys antiquus Fahlbusch, 1970
Melissiodon dominans Dehm, 1950
Martes laevidens Dehm. 1950
Pseudaelurus turnauensis (Hoernes. 1882)
Gomphotherium sp.
Anchitherium aurelianense (Cuvier, 1812)
Diaceratherium aurelianensis (Nouel, 1866)
Brachyodus onoideus (Gervais. 1869)
Cainotherium sp.
Lagomeryx cf. parvulus (Roger. 1898)
Palaeomeryx garsonini Mayet. 1908
Amphitragulus sp.
Des sables equivalents situes legerement plus haul ont livre a Saint-Vincent-de-Lamonjoie :
Prolagus vasconiensis Viret, 1930
Prolagus schnaitheimensis Tobien, 1975
Prolagus sp.
Heteroxerus vireti Black. 1965
Freudenthalia daamsi Cuenca Bescos, 1988
Source: MNHN. Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
47
Palaeosciurus sp.
Pseudodryomys robustus de Bruijn, 1967
Pseudodryomys simplicidens de Bruijn, 1966
Prodyromys brai/Ioni (Thaler, 1966)
Myomyinae indet.
Glirudinus modestus (Dehm, 1950)
Bransatoglis cadeoti Bulot. 1878
Ligerimys antiquus Fahlbusch. 1970
Ligerimys Jreudenthali Alvarez Sierra, 1987
Ligerimys lophidens (Dehm, 1950)
Ligerimys florancei Stehlin & Schaub, 1951
Melissiodon dominans Dehm, 1950
Palaeomeryx garsonini Mayet, 1908
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
La partie sommitale de la formation a livre a Pellecahus la faune suivante :
Prolagus vasconiensis Vi ret. 1930
Prolagus sp.
Lagopsis penai Royo, 1928
Sciuropterinae indet.
Pseudodryomys ibericus de Bruijn, 1966
Miodyromys biradiculus Mayr, 1979
Glirudinus modes tus (Dehm, 1950)
Ligerimys florancei Stehlin & Schaub, 1951
Megacricetodon afF. bezianensis (Bulot, 1980)
Democricetodon sp.
Fahlbuschia sp.
Melissiodon sp.
Sivanasua cf. viverroides (Schlosser, 1916)
Pseudarctos bavaricus Schlosser. 1899
Hemicyon stehlini Hiirzeler, 1944
Martes burdigaliensis de Beaumont, 1974
Ischyrictis bezianensis Ginsburg & Bulot. 1982
Trochictis artenensis (Ginsburg, 1968)
Iberictis buloti Ginsburg & Morales, 1992
Palaeogale minuta (Gervais, 1859)
Semigenetta cf. cadeoti Roman & Viret, 1934
Pseudaelurus romieviensis Roman & Viret. 1934
Gomphotherium sp.
Anchitherium aurelianense (Cuvier. 1812)
Lartetotherium sansaniense (Lartet. 1851)
Albanohyus pigmaeus (Deperet, 1892)
Bunolistriodon lockharti (Pomel, 1848)
Hyotherium soemmeringi H. v. Meyer, 1834
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Dorcatherium guntianum H. v. Meyer. 1834
Lagomervx minimus (Toula. 1884)
Amphimoschus artenensis Mayet. 1908
Palaeomeryx cf. kaupi H. v. Meyer, 1834
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
4a — Calcaire inferieur de Lectoure, atteignant jusqu'a 8 m d’epaisseur.
4b — Ravinant ces calcaires, 6 a 7 metres de sables, debutant par un petit conglomerat, out livre a
Bezian (commune de La Romieu) une tres riche faune (Ginsburg & Bulot 1982, 1984, 1987a, 1987b :
Heizmann, Ginsburg & Bulot 1980). La liste est actuellement la suivante :
Source MNHN, Paris
48
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
Prolagus oeningensis (Koenig, 1825)
Lagopsis penai Royo, 1928
He ter oxer us rubricati Crusafont, Villalta & Truyols, 1958
Spermophi/inus besana Cuenca Bescos, 1988
Palaeosciurus a ff.fissurae (Dehm, 1950)
Miopetaurista sp.
A Ibanensia sp.
Steneofiber depereti earnutense Ginsburg, 1971
Miodyromys biradiculus Mayr, 1979
Pseudodryomys ibericus de Bruijn, 1966
Glirudinus undosus Mayr. 1979
G/irudinus modest us (Dehm, 1950)
Microdyromys koenigswaldi de Bruijn. 1966
Bnmsatoglis cadeoti Bulot. 1978
Ligerimys jlorancei Stehlin & Schaub, 1951
Me/issiodon sp.
Megaericetodon bezianensis (Bulot, 1980)
Megacricetodon ? primitivus ou cf. collongensis
Democricetodon gracilis Fahlbusch, 1964
Democricetodon romievensis (Freudenthal, 1963)
Democricetodon mutilus (Fahlbusch. 1964)
Eumyarion latior (Schaub & Zapfe, 1953)
Eumyarion bifidus (Fahlbusch. 1964)
Neocometes similis Fahlbusch, 1966
Megamphicyon giganteus (Schinz, 1825)
Pseudocyon sansaniensis Lartet, 1851
Hemicyon stehlini Hiirzeler, 1944
Palaeogale minuta (Gervais, 1859)
Martes sainjoni (M ayet, 1908)
Mat tes munki Roger. 1900
Ischyrictis bezianensis Ginsburg & Bulot, 1982
Trochictis cf. carbonaria H. v. Meyer. 1842
Semigenetta cadeoti Roman & Viret, 1934
Protictitherium gaillardi (Major, 1903)
Viverra modica Gaillard, 1899
Pseudaelurus romieviensis (Roman & Viret, 1934)
Pseudaelurus iorteti Gaillard, 1899
Pseudaelurus turnauensis (Hoernes, 1882)
Prosansanosmilusperegrinus Heizmann, Ginsburg & Bulot, 1980
Gomphotherium angustidens (Cuvier. 1817)
Archeobelodon filholi (Frick, 1926)
Anchitherium aurelianense (Cuvier, 1812)
Piesiaceratherium lumiarense (Anilines & Ginsburg. 1983)
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1837)
Prosantorhinus germanicus (Wang. 1929)
Larfe tot herium sansaniensis (Lartet, 1851)
Bunolistriodon lockharti (Pomel. 1848)
Taucanamo sansaniense (Lartet, 1851)
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Dorcatherium guntianum H. v. Meyer, 1847
Lagomeryx minimus (Toula, 1884)
Palaeomeryx kaupi H. v. Meyer, 1834
Stephanocemas elegantulus (Roger, 1904)
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
La meme assise de sables a livre. a environ 2 km plus a lest et dans les memes conditions
ravinement du calcaire mfeneur de Lectoure, le gisement a Mammiferes de « La Romieu classique »,
de
ou
SANSAN : LE CADRE STRAT1GRAPHIQUE
49
« La Romieu Soucaret », fouille par Deperet. La faune de La Romieu classique a ete etudiee par Roman
& Viret (1930, 1934). La liste actualisee est la suivante :
Proscapanus sansaniensis (Lartet. 1851)
Trimylus sp.
Miosorex grivensis (Deperet, 1892)
Hipposideros collongensis (Deperet. 1892)
Myotis sp.
Prolagus oeningensis Koenig, 1825
Lagopsis penai Royo, 1928
Heteroxerus rubricati Crusafont, Villalta & Truyols, 1958
Spermophilinus besana Cuenca Bescos, 1988
Palaeosciurus cf. fissurae (Dehni, 1950)
Miopetaurista sp.
Blackia miocenica Mein, 1970
Steneofiber depereti carnutense Ginsburg, 1971
Peridyromys occitanus Baudelot & de Bonis, 1966
? Peridyromys aquatilis (de Bruijn & Moltzer, 1974)
Prodyromys brailloni (Thaler, 1966)
Miodyromvs biradiculus Mayr, 1979
Pseudodryornys ibericus de Bruijn, 1966
Pseudodryomys simplicidens de Bruijn, 1966
GPirudinus modestus (Dehm, 1950)
Microdyromys koenigswaldi de Bruijn. 1966
Microdyromys sp.
Bransatoglis cadeoti Bulot. 1972
Ligerimysflorancei Stehlin & Schaub. 1951
Megacricetodon cf. collongensis (Mein, 1958)
Megacricetodon bezianensis (Bulot, 1980)
Democricetodon romieviensis (Freudenthal. 1963)
Democricetodon gracilis Fahlbusch. 1964
Democricetodon mutiius (Fahlbusch, 1964)
Eumyarion latior (Schaub & Zapfe, 1953)
Melissiodon sp.
Megamphicyon giganteus (Schinz, 1825)
Pseudocyon sansartiensis Lartet, 1851
Pseudaelurus romieviensis (Roman & Viret, 1934)
Pseudaelurus turnauensis (Hoernes, 1882)
Gomphotherium angustidens (Cuvier, 1817)
Zygolophodon turicensis ( Schinz, 1825)
Deinotherium cuvieri Kaup. 1832
Anchitherium aurelianense (Cuvier, 1812)
Plesiaceratherium lumiarense (Antunes & Ginsburg, 198.-0
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1837)
Prosantorhinus germanicus (Wang, 1929)
Lartetotherium sansaniensis (Lartet, 1851)
Aureliachoerus ciurelianensis (Stehlin, 1900)
Hyotherium soemmeringi H. v. Meyer, 1839
Bunolistriodon lockharti (Pomel, 1848)
Taucanamo scinsaniense (Lartet. 1851)
Cainotherium sp.
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Lagomeryxparvulus (Roger. 1898)
Lagomeryx cf. minimus (Toula, 1884)
Paleomeryx kaupi H. v. Meyer, 1834
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
50
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
5a Calcaire de Larroque-Saint-Sernin. A la station eponyme, il s’agit d’un calcaire marneux
atteignant 16 metres d epaisseur. Mais il est beaucoup plus mince ailieurs et peut meme disparaitre.
5b — Dans le secteur de La Romieu, le calcaire de Larroque-Saint-Sernin n'a pu etre caracterise
mais la base du niveau 5b est reconnaissable au ravinement opere sur les sables du 4b Des marnes a
elements calcaires representent la base du 5b et renferment le gisement dit « La Romieu superieur » ou
« La Romieu Labadie », dont la faune est la suivante :
Pro lag us oen ingens is (Koenig, 1825)
Lagopsis penal Royo, 1928
Heteroxerus rubricatiC rusafont. Villalta & Truyols, 1958
Spermophilinus besana Cuenca Bescos, 1988
Miopetaurista sp.
Steneofiber depereti carnutense Ginsburg, 1971
Miodyromys biradiculus Mayr. 1979
Pseudodryomys ibericus de Bruijn. 1966
Microdyromys koenigswaldi de Bruijn, 1966
Microdyromys sp.
GHrudinus modestus (Dehm, 1950)
Ligerimys florancei Stehlin & Schaub, 1951
Melissiodon cf. dominans Dehm, 1950
Megacricetodon cf. collongensis ( Mein. 1958)
Democricetodon romieviensis (Freudenthal. 1963)
Eumyarion latior (Schaub & Zapfe. 1953)
Protictitherium cf. gaillardi Major, 1903
Zvgolophon luricensis (Schinz, 1825)
AIbanohyuspigmeus (Dcperet. 1892)
Cainotherium bavaricum Heizmann, 1983
Do real her ium crassum (Lartet. 1851)
Dorcatherium gunfianum H. v. Meyer, 1847
Procervulus dichotomus (Gervais. 1859)
Amphimoschuspontileviensis Bourgeois, 1873
6a Calcaire superieur de Lectoure. Ce calcaire. de 2 m d epaisseur a Lectoure, depasse 8 m
d epaisseur pres d Auch. 1
6b - Sables et molasses. L ensemble 6a + 6 b occupe une epaisseur moyenne de 15 m. Pres de
Lectoure, les sables ont livre d'mteressants mammiferes a Foissin-Serido (a lest), et au Chene de Navere
(a I ouest).
La faune de Serido (decouverte par Bulot) est la suivante :
Proscapanus cf sansaniensis (Lartet, 1851)
Prolagus oeningensis Koenig, 1825
Lagopsis penai Royo, 1928
Heteroxerus rubricali Crusafont, Villalta & Truyols, 1958
Paleosciurus a tt.Jissurae (Dehm, 1950)
Spermophilinus afT. hredai H. v. Meyer, 1848
Microdyromys koenigswaldi de Bruijn, 1966
Glirudinus minutus Wenyu Wu. 1993
Prodyromys hrailloni (Thaler, 1966)
Bransatog/is alf. astaracensis (Baudelot, 1970)
Bransatoglis cadeoti Bulot, 1978
Megacricetodon bezianensis Bulot, 1980
Megacricetodon afT. collongensis (Mein, 1958)
Democricetodon mutilus (Fahlbusch. 1964)
Democricetodon gracilis Fahlbusch. 1964
Democricetodon afT. romieviensis Freudenthal,
Source: MNHN. Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
51
Eumyarion latior (Schaub & Zapfe. 1953)
Neocometes similis Fahlbusch, 1964
Plesiogalepostfelina Dehm, 1950
Pour celle de Foissin, nous avons pu distinguer parmi le materiel decrit ou signale par Roman &
Virf.t (1930-1934) les formes suivantes :
Steneofiber depereti carnutcn.se Ginsburg. 1971
Semigenetta cadeoti Roman & Viret. 1934
Felidae indet. (petite taille)
Gomphatherium angustidens (Cuvier, 1817)
Anchitherium aurelianense (Cuvier, 1812)
Bunolistriodon lockharti (Pomel, 1848)
Dorcatherium crassum (Lartet. 1851)
Palaeomeryx sp.
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
La faune du Chene de Navere (parfois nominee Navere II) est la suivante :
Pro lag us vascon iensis-oen ingens is
Prolagus oeningensis (Koenig, 1825)
La gop sis penai Royo, 1928
Heteroxerus rubricati Crusafont, Villalta & Truyols, 1958
Palaeosciurus aff. fissurae (Dehm, 1950)
Spermophilinus bredai H. v. Meyer, 1848
Blackia miocaenica Mein, 1970
Bransatoglis cadeoti Bulot, 1978
Myogi is meini (de Bruijn. 1966)
Pseudoclryorrtys ibericus de Bruijn. 1966
Megacricetodon bezianensis Bulot. 1980
Megacricetodon afT. collongensis (Mein, 1958)
Democricetodon gracilis Fahlbusch, 1964
Democricetodon mutilus (Fahlbusch, 1964)
Eumyarion latior (Schaub & Zapfe, 1953)
Eumyarion bifidus (Fahlbusch. 1964)
Sivanasua viverroides ( Schlosser, 1916)
Gomphotherium angustidens (Cuvier, 1817)
Hyotherium Soemmeringi H. v. Meyer, 1839
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
Les niveaux 5 et 6 peuvent se fondre en un seul par disparition des lits molassiques separant les
calcaires. On le voit a Lectoure.
7a — Le calcaire d'Auch, de 3 a 5 metres d’epaisseur.
7b — Molasse tres sableuse, d’environ 4 metres de puissance. A Castelnau-d Arbieu elle est
representee par des sables qui ont livre dans deux carrieres voisines et de meme altitude (le Moune et
Birosse) une riche faune de mammiferes (Bulot, Ginsburg & Tassy, 1992). La liste faumque, corrigee,
est la suivante :
Proscapanus sansaniensis (Lartet, 1951)
Prolagus oeningensis (Koenig, 1825)
Prolagus sp.
Lagopsis penai Royo, 1928
Amphilagus ulmensis Tobien, 1974
Heteroxerus rubricati Crusafont, Villalta & Truyols, 1958
Heteroxerus grivensis (Major, 1893)
Source:
52
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
Palaeosciurus 'dff.fissurae (Dehm, 1950)
Spermophilinus bredai H. v. Meyer, 1848
Albanensia aff. sansaniensis (Lartet. 1851)
Miopetaurista cf. dehmi de Bruijn. 1980
Miodvromys of. aegercii Baudelot, 1972
Steneofiber depereti carnutense Ginsburg, 1971
Cricetodon meini Freudenthal. 1971
Cricelodon aureus Mein & Freudenthal, 1971
Lartetomys mirabilis Mein et Freudenthal, 1971
Megacricetodon aff. collongensis-gersii
Democricelodon romieviensis-crassus
Fahlbuschia koenigswaldi (Freudenthal, 1963)
Eumyarion latior (Schaub & Zapfe, 1953)
Eumyarion bifidus (Fahlbusch, 1961)
Amphicyon steinheimensis aff. bohemicus (Schlosser, 1899)
Megamphicyon giganteus (Schinz. 1825)
Pseudarctos bavaricuspontignensis Ginsburg, 1992
Thaumastocyon bourgeois! Stehlin & Helbing. 1925
Propulorius cf. pusillus (Viret. 1951)
Semigenetta cf. repel ini Helbing, 1927
Protictilherium crassum (Filhol, 1881)
Gomphotherium august ideas (Cuvier, 1817)
Arcliaeobelodon fillioli (Frick, 1932)
Deinotherium bavaricum H. v. Meyer. 1831
Anchitherium aurelianense (Cuvier, 1812)
ChaUcotherium grande (Blainville, 1849)
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1851)
Plesiaceratherium lumiarence (Antunes & Ginsburg, 1983)
Lartetotherium sansaniensis (Lartet, 1851)
Hyotherium soemmeringi H. v. Meyer, 1839
Bunolistriodon lock hart H Pomel, 1848)
Taucanamo sansaniense (Lartet, 1851)
Cainotherium cf. huerzeleri Heizmann, 1983
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Dorcatherium guntianum H. v. Meyer, 1847
Lagomeryxparvulus (Roger, 1898)
Paliaeomeryx lathanensis Ginsburg, 1985
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
Dicrocerus elegansparviceros Ginsburg, 1967
Baudelot & Collier (1978) signalent en plus a Birosse :
Mionictis dubia (Blainville. 1841)
Pseudaelurus quadridentatus (Blainville. 1 843)
Amphimaschus sp.
A !f C B ondoue P res du Moune. dans la meme formation sableuse mais dans un niveau plus eleve
—“Sr raes aa,eurs s,Bnalem une d,zaine d ' espte d °-“ “
Pliopithecus cf. piveteaui Hurzeler, 1954
Source . MNHN. Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
53
Curieusement, Crouzel place les sables de Birosse et du Moune dans son niveau 8 alors que, dans
sa coupe (Crouzel op. cit fig. 15). il place nettement ces sables au-dessus du calcaire d'Auch (niveau 7)
et au-dessous du calcaire inferieur de l'Astarac (niveau 8).
7c Au Moune. les sables a mammiferes sont ravines (d'apres Crouzel, op. cit., fig. 15) par des
sables consolides marins qui correspondent a I'ultime avancee vers Test de la transgression marine du
Langhien. On ne peut dire si cette formation passe au-dessus du niveau suivant (8a) ou lui est plus
ancienne.
8a - Calcaire inferieur de l'Astarac. C'est un calcaire grumeleux blanc. tachete de jaune, de 1 a 7
metres d'epaisseur, souvent divise en petits bancs calcaires alternes de marnes.
8b — Sables, marnes et molasses, de 5 a 10 metres d'epaisseur. A Crastes, un niveau sableux
reposant sur 5 metres de marnes a livre la petite faune (Bulot et til. , 1986) suivante :
Galerix exilis (Blainville, 1839)
Proscapanus sansaniensis (Lartet, 1851)
Prolagus oeningensis (Koenig, 1825)
Lagopsis penai Royo. 1928
Heteroxerus cf. grivensis (Major, 1893)
Spermophilinus cf. bredai H. v. Meyer, 1848
Palaeosciurus cf. fissunie (Dehm, 1950)
Albanensia a If. sansaniensis (Lartet, 1851)
Steneofiber depereti carnutense Ginsburg, 1971
Megacricetodon collongensis-gersii
Cricetodon cf. aureus Mein & Freudenthal, 1971
Amphicyon sp. taille major
Gomphotherium august idens (Cuvier, 1817)
Deinotberium sp.
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1851)
A ce rat fieri inae i n de t.
Cainotherium cf. huerzeleri Heizmann. 1983
Dorcatherium guntianum H. v. Meyer, 1847
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
? Lagomeryxparvulus (Roger, 1898)
Dicrocerus elegans parviceros Ginsburg, 1967
8c — Le niveau 8 se termine parfois par un horizon calcaire. L'ensemble du niveau 8 peut passer
lateralement, et entierement, a des molasses.
9a — Le niveau de Sansan debute par le « calcaire de Sansan » forme de deux bancs separes par
les marnes qui ont livre (dans le calcaire superieur et les marnes reunis) la faune de Sansan, objet de ce
memoire.
L'etude des mammiferes constitue le tome II de ce volume. Cependant, avec I aide de B. Engesser
pour les Insectivores, de P. Mein pour les Chiropteres et les Sciuridae, de F. Duranthon pour les
Castorides, de Mine M. Hugueney pour les Eomyidae. de la lisle des autres rongeurs donnee par de
Bruijn (in de Bruijn et a /., 1992). de P. Tassy pour les Elephantoidea et de K. Heissig pour les
Rhinocerotides, nous presenterons ici la lisle suivante :
Miosorex desnoyersianus (Lartet. 1851)
Lartetiu/n prevostianum (Lartet, 1851)
Paenelimnoecus crouzeli Baudelot. 1972
Blarine/la robusta (Baudelot. 1967)
Dinosorex sansaniensis (Lartet, 1851)
Talpa minuta Blainville, 1840
Proscapanus sansaniensis (Lartet, 1851)
Proscapanus sp.
My galea antiqua (Pomel. 1848)
54
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
? Asthenoscapter meini Hutchison, 1974
Plesiodimylus chantrei Gaillard, 1899
Lanthanotherium sansaniense (Lartet, 1851)
Galerix exilis (Blainville, 1839)
Amphechinus ginsburgi Baudelot, 1872
Pliopithecus cintiquus (Blainville, 1839)
Crouzelia auscitanensis (Bergounioux & Crouzcl. 1965)
Pier opus nov. sp.
Myotis murinoides (Lartet, 1851)
Myotis elegans Baudelot, 1972
Eptesicus noduloides (Lartet. 1851)
Eptesicus campanensis Baudelot, 1970
Prolagus-oeningensis Koenig, 1925
Lagopsis verus (Hensel, 1856)
AIbanensia sansaniensis (Lartet, 1851)
Blackia niiocaenica Mein. 1970
Spermophilinus bredai H. v. Meyer, 1848
Heteroxerus cf. grivensis (Major. 1893)
Tamias sp.
Euroxenomys minutum sansaniense (Lartet, 1851)
Myoglis meini (de Bruijn, 1966)
Bransatoglis astaracensis Baudelot, 1970
Microdyromys complicatus de Bruijn, 1966
Glirulus a IT. lissiensis Hugueney & Mein, 1965
Miodyromys aegercii Baudelot & Mein in Baudelot, 1972
Keramidomys carpathicus Schaub & Zapfe. 1953
Cricetodon sansaniensis Lartet, 1851
Democricetodon gaillardi (Schaub. 1925)
Democricelodon crassus Freudenthal, 1969
Megacricetodon minor (Lartet, 1851)
Megacricetodon gersii Aguilar, 1980
Eumyarion medium (Lartet, 1851)
Sivanasua cf. viverroides ( Schlosser. 1916)
Amphicyon major Blainville, 1841
Pseudocyon sansaniensis Lartet, 1851
Pseudarctos bavaricus Schlosser, 1899
Hemicyon sansaniensis Lartet. 1851
Plithocyon armagnacensis Ginsburg, 1955
Proputorius sansaniensis Filhol. 1891
Viretius goeriachensis (Toula, 1884)
Maries sansaniensis ( Lartet, 1851)
Maries filholi (Deperet. 1887)
Ischyrictis zibethoides (Blainville, 1841)
Lartetidis dubia (Blainville. 1841)
Taxodon sansaniensis Lartet, 1851
Sansanosmiluspalmidens (Blainville, 1841)
Viverra ( Viverridis) modica Gaillard. 1899
Leptop/esictis aure/ianensis Schlosser, 1888
Semigenet la sansaniensis (Lartet, 1851)
Pseudaelurus (Styrofe/is) turnauensis (Hoernes, 1882)
Pseudaelurus (Miofelis) lorteti Gaillard, 1899
Pseudaelurus quadridentatus (Blainville, 1842)
Archeobelodon filholi (Frick, 1832)
Gomphotherium augustidens (Cuvier. 19179
Zygolophodon turicensis (Schinz, 1824)
Deinotherium bavaricum H. v. Meyer, 1831
Chalicotherium grande (Blainville, 1840)
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
55
Hoploaceratherium tetradactylum (Lartet, 1837)
Alicornops simorrensis (Lartet in Laurillard. 1848)
Brachypotherium brachypus (Lartet. 1837)
Lartet other ium sansaniense (Lartet in Laurillard, 1848)
Listriodon splendens H. v. Meyer, 1846
Taucanamo sansaniense (Lartet, 1851)
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Micromeryxflourentianus Lartet, 1851
Palaeomeryx magnus (Lartet, 1861)
Dicrocerus elegans Lartet, 1851
Heteroprox larteti (Filhol. 1891)
Eotragus sansaniensis (Lartet, 1851)
Le calcaire inferieur est marneux et a 2,50 m de puissance, les marnes fossiliferes ont 3 metres
d'epaisseur, le calcaire superieur, tres dur, tres pur, a de 25 cm a 1 m de puissance.
Ce niveau 9a correspond, dans la fig. 1 de 1’article sur la magnetostratigraphie de ce memoire (art.
5. Sen & Ginsburg), a l'ensemble des niveaux de 1 a 9.
9b — Marnes jaunatres - 5 metres.
9c Molasse plus greseuse et conglomeratique - 2 metres.
9d — Sables : 4 metres. Ce niveau a livre a Malartic (Ginsburg & Tassy, 1977a, b ; Tassy, 1977),
pres de Baillasbats (ou Baillasbatz), sur la commune de Simorre. la faune suivante :
Proscapanus sansaniensis (Lartet. 1851)
Steneofiber subpyrenaicus (Lartet. 1851)
Agnotherium grivensis (Viret, 1929)
Pseudocyon sansaniensis Lartet, 1851
Pseudarctos bavaricus bavaricus Schlosser, 1899
Semigenetta sansaniensis (Lartet, 1851)
Protictitheriumgaillardi (Major, 1903)
Pseudaelurus quadridentatus (Blainville, 1843)
Pseudaelurus larteti Gaillard. 1899
Zygolophodon turicensis (Schinz. 1825)
Anchitherium aurelianensis (Cuvier, 1812)
Chalicotherium (Macro ther ium ) grande (Blainville, 1849)
Brachypotherium brachypus { Lartet, 1837)
Alicornops simorrensis (Lartet, 1848)
Listriodon splendens H. v. Meyer, 1846
Conohyus simorrensis (Lartet, 1848)
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Micromeryx flourentianus var. petite taille Lartet, 1851
Palaeomeryx magnus (Lartet, 1851)
Heteroprox larteti (Filhol, 1890)
Dicrocerus elegans elegans Lartet, 1851
Eotragus sansaniensis (Lartet. 1851)
10a — Calcaire de Monlezun, 2 a 5 metres d'epaisseur.
10b - Sables et marnes, 5 metres. Ces sables ont li*re sur la commune de Simorre, au lieu-dn
Rajegats (ou Rajogats, ou Arrajogatz) la faune suivante :
Steneofiber pyrenaicus (Lartet. 1851)
Amphicyon major Blainville. 1841
Agnotherium grivensis (Viret, 1929)
Pseudarctos bavaricus bavaricus Schlosser, 1899
Hemicyon sansaniensis Lartet, 1851
56
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
Plithocyon armagnacensis Ginsburg. 1955
Ischyrictis zibethoides (Blainville. 1841)
Protictitherium gaillardi (Major, 1903)
Semigenena sansaniensis (Lartet, 1851)
Zygolophodon turicensis (Schinz, 1825)
Deinolherium cf. bavaricum H. v. Meyer. 1831
Anchitherium aureUanense (Cuvier. 1812)
Chalicotherium (Macrotherium) grande (Blainville, 1849)
Brachypotherium brachypus (Lartel. 1837)
Hoploaeeratherium tetradactylum (Lartet. 1837)
Alicornops simorrensis (Lartel, 1848)
Listriodon splendens H. v. Meyer, 1846
Conohyus simorrensis (Lartet. 1848)
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Palaeomeryx eminens H. v. Meyer, 1852
Heteroprox larteti (Filhol. 1890)
11a Calcaire de Bassoues, de 4 a 6 metres d'epaisseur.
lib Molasses, epaisses de 10a 15 metres, contenant en son milieu un banc calcaire inconstant
(CROUZEL, op. cit. ). A Simone, des argiles sableuses onl livre vers leur sommet, an lieu-dit En Pejouan, un
gisement exceptionnellement riche en Mastodontes. II a ete decouvert par C, de Muizon, fouille par
Ginsburg. de Muizon et Tassy, puis Tassy (Ginsburg. de Muizon & Tassy. 1975 ; Ginsburg & Tassy.
1977), la faune est la suivante :
Steneofiber subpyrenaicus (Lartet, 1851)
Euroxenomys minufus (H. v. Meyer, 1838)
Amphicyon major Blainville. 1841
Agnotherium grivense (Viret, 1929)
Hemicyon sansaniensis Lartet, 1851
Protictitherium gaillardi (Major, 1903)
Gomphotherium augustidens (Cuvier. 1817)
Archaeobelodonfilholi (Frick, 1932)
Anchitherium aureUanense (Cuvier, 1812)
Chalicotherium (Macro therium) grande (Blainville. 1849)
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1837)
A licornops simorrensis (Lartet, 1848)
Listriodon splendens H. v. Meyer. 1846
Dorcatherium crassum (Lartet. 1851)
Palaeomeryx sp.
Heteroprox larteti (Filhol, 1890)
Eotragus sansaniensis (Lartet, 1851)
12a Le calcaire superieur de FAstarac. grumeleux, tres marneux, souvent delite, souvent
absent, mais pouvant atteindre 5 metres d'epaisseur.
12b Au-dessus reposent des molasses qui depassent 10 metres d'epaisseur et ont livre jadis une
petite faunule au lieu-dit le Seignou a Touman et a Villefranche-d’Astarac. Cette derniere est la suivante :
Steneofiber subpyrenaicus (Lartet. 1851)
Protictitherium gaillardi (Major, 1903)
Pseudaelurus cf. turnauensis (Hoernes, 1882)
Gomphotherium august idens (Cuvier. 1817)
Zygolophodon turicensis (Schinz, 1825)
Anchitherium aureUanense (Cuvier, 1812)
Brachypotherium brachypus (Lancl, 1837)
A licornops simorrensis (Lartet. 1848)
Listriodon splendens H. v. Meyer, 1846
Source MNHN, Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
57
Conohyus simorrensis (Lartet, 1848)
Palaeomeryx eminens H. v. Meyer, 1852
Dans le meme niveau, Ginsberg et Welcomme ont recemment trouve a Coueilles (Haute-
Garonne) :
Dorcatheriwn crassum (Lartet. 1851)
13 — Les « molasses du Fousseret », principalement detritiques, ont une epaisseur de 10 metres.
A la ferme Belbeze (et non Betbeze) a l'lsle-en-Dodon, une petite fouille pratiquee avec P. Tassy nous a
livre :
Gomphotherium angustidens (Cuvier, 1817)
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1837)
Au Fousseret, quelques pieces conservees au Museum de Toulouse repondent aux determinations
suivantes :
Amphicyon major Blainville. 1841
Sansanosmilus palmidens (Blainville, 1841)
Gomphotherium angustidens (Cuvier, 1817)
Deinotherium giganteum Kaup, 1829
Anchitherium aurelianense (Cuvier, 1812)
Phillotillon fraasi (Koenigswald, 1932)
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1837)
Alicornops simorrensis a IT. duratonense (Alberdi, Ginsburg & Morales, 1981)
Conohyus simorrensis (Lartet, 1848)
14 - Niveau du calcaire d'Alan. Les facies detritiques predominent dans ce niveau. A Alan
meme. le niveau debate par le calcaire d'Alan (10 m d epaisseur) et se poursmt par des calca.res
grumeleux, suivis de molasses que couronne un autre calcaire. A Alan ont ete retrouves .
Gomphotherium angustidens (Cuvier, 1817)
Zygolophodon turicensis (Schinz, 1825)
et a Hachan :
Deinotherium cf. levius Jourdan, 1861
Brachypotherium brachypus (Lartet. 1837)
15 _ Niveau des cailloutis de l’Astarac. qui peut atteindre 30 metres d'epaisseur. A Castelnau-
Picampeau ont ete retrouves :
Gomphotherium angustidens (Cuvier, 1817)
Zygolophodon turicensis (Schinz, 1825)
Deinotherium levius-giganteum Kaup, 1829
Cervidae indet. taille Dicrocerus elegans Lartet. 1851
1 6 _ Niveau de la molasse de Saint-Gaudens. Ce niveau est presqu entierement detritique et peut
atteindre 40 metres d'epaisseur. II a livre a Saint-Gaudens .
Dryopithecus fontani Lartet, 1856
Deinotherium giganteum Kaup, 1829
Chalicotherium (Macrotherium) grande (Blainville, 1849)
Alicornops simorrensis duratonensis (Alberdi, Ginsburg & Morales, )
Korynochoeruspalaeochoerus (Kaup, 1833)
Dorcatheriwn crassum (Lartet, 1851)
Cervidae indet. taille Heteroprox larteti (Filhol. 1890)
Source
58
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
et a Rieucaze :
Protagocerus chantrei Deperet, 1887
17 Niveau de la molasse de Montrejeau. Ce niveau est maigrement represente car presqu'entie-
rement demantele par l'erosion. Les affleurements sont relegues au sud des autres niveaux. le long d'une
ligne Saint-Gaudens — Saint-Laurent de Neste. Ce sont encore des marnes a galets et des calcaires. Le
gisement le plus important est Montrejeau. La faune, dont je n'ai pu revoir tous les elements, semble
pouvoir etre etablie comme suit :
Palaeomys castoroides Kaup, 1832
Ursavus brevirhinus (Hofmann. 1888)
Gomphotherium august ideas (Cuvier, 1817)
Tetralophodon longirostris (Kaup, 1832)
Zygolophodon turicensis (Schinz, 1825)
Deinotherium cf. giganteum Kaup, 1829
Chalicotherium (Macrotherium) grande (Blainville, 1849)
Korynochoeruspalaeochoerus (Kaup, 1833)
Dorcatherium crassum (Lartet. 1851)
Cervidae indet. taille Dicrocerus elegans Lartet, 1851
Apres le depot des molasses de 1'Armagnac, une reprise intense de l'erosion dans les Pyrenees
centrales entraine d'importants depots de piedmont qui com blent les hautes vallees et constituent des
plateaux dont le plus celebre est le plateau du Lannemezan. A Orignac, un cone detritique montre une
cinquantaine de metres d’argile ocre, souvent claire, sableuse, melee de galets et de lignites. Ces lignites
°nt livre une faune dont je n'ai revu que le dinothere, le tapir et le dorcathere. La liste peut s'etablir ainsi,
au moins provisoirement :
Palaeomys castoroides Kaup, 1832
Indarctos arctoides Deperet, 1928
Tetralophodon longirostris (Kaup, 1832)
Deinotherium giganteum Kaup, 1829
Hipparion sp.
Chalicotherium goldfussi Kaup, 1833
Tapiruspriscus Kaup, 1833
Dicerorhinus schleiermacheri (Kaup, 1834)
Dorcatherium naui Kaup, 1839
Lacunes de sedimentation et ravinements intra-molassiques
La serie que nous venons de decrire est ideale, comme nous l’avons deja indique. Pour chaque
niveau, Crouzel a bien montre, et illustre par des cartes paleogeographiques, que les venues detritiques
rompent les etendues de calcaires lacustres comme des fleuves peuvent traverser des regions palustres ou
des terres fermes. La figure 56 de Crouzel illustre bien ces etats de faits.
De plus, et c’est l'objet de ce paragraphe, certains niveaux disparaissent completement sur la
bordure nord-ouest du bassin. En effet, dans la carriere de Beon a Montreal-du-Gers a ete decouvert
(Crouzel. Duranthon & Ginsburg 1988) un gisement de mammiferes dans une lentille d'argile
interstratifiee dans une masse calcaire cartographiee (Crouzel et al. , 1965) comme calcaire de Herret
(niveau 2). On pouvait done s'attendre a y trouver une faune d'age identique ou voisin de celle
d'Estrepouy (MN 3). Or cette faune est la suivante :
Amphiperatherium frequens (H. v. Meyer, 1846)
Prolagus vasconiensis-oeningensis
Lagopsis penai Royo, 1928
Heteroxerus rubricali Crusafont, Villalta & Truyols, 1955
Source MNHN, Paris
SANSAN : LE CADRE STRATICiRAPHlQUE
59
Spermophilinus cf. bredai H. v. Meyer, 1848
Miopetaurista sp.
Peridyromys occitanus Baudelot & de Bonis, 1966
Pseudodryomys ibericus de Bruijn, 1966
Miodyromys biradiculus Mayr, 1979
Glirudinus modestus (Dehm, 1950)
Ligerimys fiorancei Stehlin & Schaub. 1951
Megacricetodon sp.
Democricetodon sp.
Fahlbuschia sp.
Melissiodon sp.
Megamphicyon giganteus (Schinz, 1825)
Agnotherium grivense (Viret, 1929)
Hemicyon stehlini Hurzeler, 1944
Palaeogale minuta (Gervais, 1859)
Maries sainjoni Mayet, 1908
Iberia is buloti Ginsburg & Morales, 1992
Mustelidae indct. cf. Proputorius sansaniensis Filhol, 1890
Viverra (Viverrictis) modica Gaillard, 1899
Pseudaelurus turnauensis (Hoernes, 1882)
Pseiidaelums lorteti Gaillard, 1899
Prosansanosmilis peregrinus Heizmann, Ginsburg & Bulot, 1980
Gomphotherium indct.
Amebelodontidae indet.
Deinotherium cuvieri Kaup, 1832
Plesiaceratherium lumiarense (Antunes & Ginsburg, 1983)
Hispano therium matricense (Lartet in Prado, 1864)
Brachypotherium brachypus (Lartet, 1837)
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Procervulus dichoionms (Gervais, 1859)
Lagomeryx parvulus (Roger, 1898)
Lagomeryx minimus (Toula, 1884)
Palaeomeryx kaupi H. v. Meyer. 1834
La composition de cette faune s’apparente a celle de Pellecahus (MN 4a) et setnble meme
peut-etre un peu plus recente (presence de Deinotherium). L’abondance. la variabilite et 1 excellence
conservation du materiel ne permettent pas de douter des determinations. On ^it en condum e
calcaire inferieur de la carriere de Beon est le « calca.re de Herret »(mveau 2a).
meme carriere correspond au « calcaire inferieur de Lectoure >> (mveau 4a). IIY ^ done ■
qui recouvrent directement le calcaire de Herret (niveau 2 b). du « calca.re de Pellecahus »(mveau 3a)
de la majorite des sables et marnes immediatement sus-jacentes (mveau ‘ ).
Age des molasses de l Armagnac
Pour dater la serie des molasses de 1’Armagnac, nous , di d ? e requivalen^par la
marins transgressifs dans le domaine de ces senes contmentales, d autre part dc 1 equivalence p
composition des faunes de mammiferes avec les gisements d autres bassins.
Les marnes a Ostrea aginensis d'Estrepouy
Comme on l’a vu plus un nj’rea^d^marne^raajiiKS^ue
date correspond » la fin da Bardigalien nroyen de
60
LEONARD GINSBURC. & CHRISTIAN BULOT
Dei'lret, selon les memes auteurs. Est-ce a dire que le gisement de Laugnac. qui se trouve vers le somrnet
du calcaire gris, soit burdigalien ?
On a vu que le terme moyen de la trilogie agenaise est une serie molassique qui est marine a l'Est
d Agen. Ces « marnes a Ostrea aginensis » sont considerees traditionnellement comme passant laterale-
ment aux gres de Bazas et sables du Bernachon et falun de Plantat en Bordelais, et sont placees dans
I Aquitanien moyen (cf. Richard, 1948. p. 229). Au-dessus, le falun de Larey, d’ageaquitanien supcrieur.
est toujours traditionnellement considere comme equivalent des calcaires gris de l'Agenais (Richard, op.
cit.\ qui contiennent le gisement de Laugnac. Au-dessus, le falun de Peloua etait considere comme
burdigalien, avec, comme equivalence laterale pour sa partie inferieure, les calcaires de Herret et les sables
d'Estrepouy (Richard, p. 327).
Mais Droogf.r (cf. Gourinard et al, 1987) a envisage de placer les gres de Bazas dans le
Burdigalien. Tobien (1970) en a conclu que la partie moyenne (marnes a Ostrea aginensis) de la trilogie
agenaise etait burdigalienne et done les calcaires gris aussi. Et il pensa trouver confirmation de ce point
de vue en ressortant la presence, signale par Tournouer (1870) dun Anchitherium a Laugnac. Cette
presence est une scorie qu'il faudrait eradiquer une fois pour toutes de la litterature. Tout d'abord
Tournouer n a pas cite expressement Anchitherium aurelianense a Laugnac, mais seulement dans le
« calcaire gris de I Agenais », et suivi d’un point d’interrogation. Ensuite Tournouer. dans le meme
article, place l'espece radegondensis dans le meme genre Anchitherium alors qu’il s’agit d’un Anchiloplius.
On ne peut done guere se fier a ces determinations de Tournouer. Enfin, aucun des paleontologues qui
ont louille a Laugnac ( Vasseur. de Bonis) ne signale en avoir recolte, et Richard, qui a revu toutes les
collections relatives aux mammiferes de 1’Aquitaine, n'en a pas non plus trouve trace dans aucun musee,
m provenant de Laugnac, ni d'aucune autre localite du calcaire gris.
En fait, les gres de Bazas forment une epaisse serie qui se trouve au-dessus des marnes a Ostrea
aginensis de la trilogie agenaise et seuls seraient marins ses niveaux superieurs, et bordelais ( Hugueney &
Ringeade, 1989). Les marnes a Ostrea aginensis d'Estrepouy datees par Gourinard a 19 M A ne sont pas
les memes que celles de la partie moyenne de la trilogie agenaise. A Estrepouy, elles reposent sur des
calcaires dont la partie inferieure seulement correspond au calcaire gris. Quel a ete l'intervalle de temps
qui separe le depot des derniers bancs calcaires (calcaire de Gondrin ?) de la transgression marine ? On ne
c salt pas exactement. En tous cas, il n y a pas actuellement de raison peremptoire pour placer Laugnac
dans le burdigalien et nous suivrons Hugueney & Ringeade qui le maintiennent dans I'Aquitanien.
Au-dessus, le calcaire de Gondrin se trouve encore plus pres de la limite Aquitanien-Burdigalien
Comme les marnes marines qui le recouvrent sont datees de la fin du Burdigalien moyen (d'apres
Gourinard et al., 1987), on peut placer assez raisonnablement, mais a titre seulement provisoire le
calcaire de Gondrin dans le Burdigalien.
Les marnes A Crassostrea crassissima
Apres le Burdigalien, la mer a envahi le Bas-Armagnac jusqu'au-dela de Lectoure. Largement
iepandus a I ouest de la Baise, les affleurements sont beaucoup plus rares et dissemines a l’est. oil ils se
piesentent sous forme de lambeaux isoles. Ce sont, surtout a l’ouest, des sables et sables marneux roux.
A 1 est affleurent souvent des marnes petries de Crassostrea crassissima, alternant avec des sables roux.
L ensemble porte generalement le nom de « sables fauves » car ils ont ete longtemps assimiles aux sables
lauves de la C halosse. Ils sont cependanl d’age bien different et nous les nommerons, a la suite de Magne
et al. (1985), « sables roux ». Ces sables roux marins reposent sur differents termes des molasses
continentales. Ces termes sont regulierement plus recents d'ouest en est. En effet :
de Herret) 613 LaUZ ° Ue <H S ° S ’ Rimbez - Labarrere pres de Montreal. Eauze), ils reposenl sur le niveau 2 (calcaire
a Larressingle et Gondrin. ils reposent sur les premiers metres de la molasse qui recouvre le calcaire de Pellecahus
(niveau 3);
Source MNHN. Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
61
Fig. 3. — Carte indiquant les ter¬
rains sur lesquels se sont deposes
les sables roux marins, d’age Lan-
ghien et Serravallien inferieur, du
golfe de Lectoure. 1. limite de la
transgression marine. 2 a 7.
niveaux 2 a 7 dans la nomencla¬
ture de Crouzel.
Fig. 3. — Map of the Lectoure gulf
w ith indication of the geological
age of the rock.'; on wich the marine
reddish-brown sands (Langhian
and Lower Serravalian) were depo¬
sited. /. limit of the marine trand-
gression. 2 to 7. numerotation of
the Crouzel nomenclature.
B : Berges. C: Caussens. Ca :
Castelnau-d'Arbieu. E: Eauze.
G : Gondrin. L : Liet. La : Lauba.
Lb : Labarrere. Lr : Larressingle.
Ls : Lasbadies. M : Moulin de
Mestres. Ma : Mas d’Auvignon.
R : Rimbez. S : Soucaret. So : Sos.
a Lasbadies. La Romieu-Soucaret et Liet. ils reposent sur le niveau du caleaire inferieur de Lectoure (niveau 4);
it Caussens et a Beraes (nord de La Romieu), ils reposent sur le caleaire de Larroque-Saint-Sermn (niveau 3);
au Mas d’Auvignon, au Moulin de Mestres et a Lauba (a lest de Lectoure). ils reposent sur le niveau 6 (caleaire
superieur de Lectoure);
it Castelnau-d’Arbieu enfin. ils reposent sur les sables a Mammiferes du Moune qui sont directement superposes
au caleaire d'Auch (niveau 7).
La mer est done venue transgresser sur une surface arasee recoupant tous les terrains des niveaux
2a7.
Ces sables roux et marnes it Crassostrea crassissima n’ont jamais ete retrouves mterstratifies entre
des bancs des molasses continental de l’Armagnac. Pour cette raison, entre quelques autres. Crouzel
a pense que la transgression etait posterieure aux depots de toutes les molasses de 1 Ai magnac.
La faune de Lamellibranches marins ( Crassostrea crassissima. O. gryphoides Habtdlipecten
larteti. Megacardita jouanneli) et d’Echinides (Scutella roiundala. Amphiopepersptcdlata) retrouvee ?a
la n’indique qu'un age langhien ou serravalien.
Dans les sables marins de Sos et Rimbez. a la limite nord du Golfe de Lectoure, ^NSBimc a etud.e
(1967) quelques restes de Mammiferes conserves depuis longtemps au Museum de Toulouse. Ce sont,
redetermines :
Proscapanus sansaniensis (Lartet, 1851)
Prolagus cf. oeningensis (Koenig, 1825)
Lagopsis cf. verus (Hensel, 1856)
Pseudocyon sansaniensis Lartet. 1851
Ischyrictis zibethoides (Blainville, 1841)
Gomphotherium augustidens (Cuvier. 1817)
Deinotherium bavaricum H. v. Meyer. 1831
Anchitherium aurelianense (Cuvier. 1812)
Brachypotherium brachypus (Lartet. 1837)
Sourca
62
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
Plesiaceratherium lumiarense (Antunes & Ginsburg, 1983)
Hyotherium soemmeringi H. v. Meyer, 1839
Cainotherium sp.
Dorcatherium crassum (Lartet, 1851)
Lagomeryx minimus (Toula, 1884)
Procervulus dichotomus (Gervais, 1859)
Dicrocerus elegans parviceros Ginsburg, 1967
Eotragus sansaniensis (Lartet, 1851)
Cette faune cst d age MN 5, comme celles de Pontlevoy et des faluns de la Touraine et d'Anjou.
Reeemment, des decouvertes de micromammiferes Takes par A. Collier a Liet. Sos et Rimbez
Magne et al, 1985) ont tendu a rajeunir I age de ces gisements et a les considerer comme de I age de
Sansan. &
A Liet, ou la faune est la plus riche, Baudelot & Collier (1978) ont cite :
Pliopithecus antiquus (Blainville, 1839)
Crouzelia auscitanensis (Bergounioux & Crouzel, 1965)
Steneofiber cf. depereti Mayet, 1908
Albanensia sansaniensis (Lartet, 1851)
Monosau/ax sansaniensis (Lartet. 1851)
Cricetodon sansaniensis Lartet, 1851
Democricetodon crassus Freudenthal, 1969
Democricetodon gaillardi (Schaub, 1925)
Megacricetodon crusafonti (Freudenthal, 1969)
Eumyarion medium (Lartet, 1851)
Spermophilinus bredai H. v. Meyer, 1848
Armantomys sp.
Mastodonte indet.
Anchitherium aurelianense (Cuvier, 1812)
Rhinoceratidae indet.
Hyotherium soemmeringi H. v. Meyer, 1839
Dorcatherium cf. guntianum H. v. Meyer, 1846
Dorcatherium aff. crassum (Lartet, 1851)
Micromeryx jiourensianus Lartet, 1851
Dicrocerus elegans Lartet, 1851
exHis
Baudelot (w Macme et cl. , 1985) reprend la lisle des micromammiferes. Elle y ajoute Galerix
(Blainville, 1839) et remplace Megacricetodon crusafonti par Megacricetodongersii.
D autre part, Bulot y a reeemment retrouve :
Heteroxerus grivensis (Major, 1 893)
Spermophilinus bredai H. v. Meyer, 1848
Albanensia sansaniensis (Lartet, 1851)
Cricetodon sansaniensis Lartet, 1851
A Sos, Baudelot (in Magne et al ., op. cit.) signale :
Heteroxerus cf. huerzeleri Stehlin & Schaub. 1951
Megacricetodon cf. germanicus Aguilar, 1980
Megacricetodon minor (Lartet. 1851)
Democrocetodon aff. affinis (Schaub. 1925)
Democricetodon gaillardi (Schaub, 1925)
Eumyarion medium (Lartet, 1825)
et a Rimbez :
Democricetodon crassus Freudenthal, 1969
Source MNHN. Paris
SANSAN ! LE CADRE STRAT1GRAPHIQUE
63
Toute cette microfauneest tres proche, sinon identique, a celle de Sansan et nettement plus evoluee
que celle de Castelnau-d'Arbieu. Cependant, Steneofiber cf. depereii. Plesiaceratherium lumiarense et
Dicrocerus elegans parviceros son! des formes qui ont disparu au niveau de Sansan et caracterisent
nettement des niveaux plus anciens. Notons aussi que la determination specifique du Pliopitheque de Liet
est sujette a caution. Collier (1978) n’a trouve a Liet qu’une M, et une P 4 isolees alors que la distinction
entre le Pliopitheque de Sansan ( P. antiquus) et celui plus ancien des faluns de Touraine et d'Anjou ( P
piveteaui ) ne se fait que sur le rapport de longueur M,/M 2
Par ailleurs, Magne el al. (1985) ont applique la methode des grade-datations a des populations
de Globigerinoides de la lignee trilobus, recoltes dans six gisements des sables marins a Crassostrea
crassissima de l’Armagnac : Caussens. Manciet, Mas d’Auvignon. Panjas. Sauboires et Sos. Les resultats
trouves pour les six gisements vont de - 15,96 ± 0,30 MA a - 16,01 ± 0,28 M A et les auteurs ont opte
pour un age commun de - 16,0 ± 0,3 M A. Cest Page de la mer langhienne (la TB 2.3 de 1'echelle de Haq
et al., 1987) et qui devrait etre aussi celle de la mer des faluns, dans le bassin de la Loire.
D'autre part, a Sansan, la magnetostratigraphie a donne a S. Sen (article dans ce volume) un age
de - 15,2 MA. Enfin, Cahuzac et al. (1995) considerent, sur la base de l’etudedu nanoplancton, qu d y
a eu deux transgressions marines au Miocene moyen en Aquitaine centrale : 1 une, datee du Langhien,
s’arrete entre Manciet et la Baise ; l’autre, d'age Serravallien superieur, correspond au « golfe de
Lectoure » datee du Langhien par la methode des grade-datations.
Devant la contradiction de certains de ces resultats entre eux, nous favoriserons les donnees
mammalogiques, dont nous connaissons la valeur, et nous serons favorables a la solution (provisoire
peut-etre) suivante : il y a bien eu deux transgressions marines au Miocene moyen dans la partie nord du
departement du Gers. L'une a atteint. au moins, Manciet et Sos. et date du Langhien. L autre a ete plus
loin vers Test et correspond aux depots de Liet et de Castelnau-d’Arbieu. Sa faune mammalogique
indique un age legerement anterieur a Sansan. Elle se place done a la base du Serravallien. Dans la
nomenclature de Crouzel, elle correspond au niveau 8.
II reste a determiner la place de Crastes dans ces equivalences. Situe stratigraphiquement entre
Castelnau-d'Arbieu et Sansan. il pourrait correspondre aux sables roux ou etre tres legerement plus
ancien (ou plus recent).
Fir. 4 — Counc de Castelnau-d'Arbieu. Sr: sables roux a Ostrea crassissima : 8 : calcaire inftrieur de 1’Astarac ; S : sables
fossSde Bfros^ et Su Moune : 7 : calcaire d Auch : 6 : calcaire superieur de Lectoure ; 5 : calca.re de Larroque-Samt-
Semin (cTapres Crouzfx 1957, 1964).
Fit 4 Section of the Castelnau-d'Arbieu area. Sr : Ostrea crassissima reddish-brown sands ; 8: << calcaire inferieur de / Astarac » ;
S fjbsriliferous sands tfBimsxwri Le Moune ; 7: « calcaire dAuch » : 6 « calcaire superieur de Lectoure » : 5: « calca.re
de Larroque-Saint-Sernin » (after Crouzel 1957. 1964).
64
LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
MN 1.
Correlations avec les zones de l echelle biochronologique continent ale
Le gisemcnt de Paulhiac, dans le calcaire blanc de l’Agenais, est le gisemenl de reference de la
.... Le g' semenI de Laugnac, dans le calcaire gris de l'Agenais, est le gisement de reference de la
MIN zb.
.... , if g,sement d Est repo uy. dans le niveau 1 de Crouzel, se trouve dans la partie inferieure de la
IV] N 3. ai rapport a Laugnac. il contient Eucricetodon infralactorensis, Melissiodon dominans Prolagus
vascomens.s, Lagopsis cadeoti et le migrant de grande taille Anchitherium aurelumen.se. Plus bas dans la
M N 3 se trouvent les gisements des sables continentaux du synclinal d'Esvres (les Beilleaux et la Brosse)
ou \c Lagopsis est plus primitif (Lagopsis spiracensis) et ou Ion n'a retrouve aucune trace d’ Anchitherium
(cl. Ginsburg & Bonneau, 1994).
Le niveau 2 de Crouzel correspond aussi a la MN 3.
Le niveau 3 de Crouzel contient a la base du calcaire de Pellecahus le gisement de Marsolan et
juste au-dessus du meme calcaire. les gisements de Navere et Saint-Vincent-de-Lamonjoie. Ces deux
derniers gisements, a Prolagus schnaitheimensis. Melissiodon dominans. Pseudodryomys simplicidens
Ligenmys antiquus, appartiennent encore a la MN 3. Par contre le gisement de Pellecahus. avec Meza-
la Mbit " 7 ' DemOCncetodon ' Fahlbus ehia. Bunolistriodon et Dorcatheriumt st tres nettement it placer dans
Les gisements du niveau 4 (Bezian) et du niveau 5 [La Romieu classique (= Soucaret)] sent
cai acterises pai I aruvee d Eumyanon. Demotherium. Archaeobelodon et sans doute (car non retrouve it
1 ellecanus) Brachypotherium brachypus.
I igerinm mVeaU 6 ^ CROUZEL est P auvre el voit seulement la disparition des genres Melissiodon et
Le niveau 7, avec les gisements de Birosse et le Moune a Castelnau-d’Arbieu. voit l’arrivee des
genres Cncetodon Chalicolhenwn. Dwrocerus. Ces deux sites sont contemporains du gisement de
ontlevoy-rhenay dans le bassin de la Loire, gisement de reference de la MN 5. On notera aussi
apparition par evolution sur place de Palaeomeryx (P lathanensis qui remplace P kaupi).
Le gisement de Crastes, dans le niveau 8, contient une faune similaire a celle du niveau precedent
et sera done place aussi dans la MN 5. F
referen^e U deTa S MN Tt'l ’ 6 SanSan ’ inC ' US da " S If Ca ' Ca ' re de base du niveau 9 - est le S isemei11 de
revolution ,, r m i P ) a, ’ nVee P o U ; migra "° n de Listriodon S Pleadens. Conohyus simorrensis, et
m g° e ! r , T" 1 ™ (Palaeomeryx magnus). Le gisement de Malartic, au sommet du
meme niveau 9, contient une faune similaire. L’ecologie semble cependant diflerente car le Rhmoceroti-
dae dominant est Brachypotherium brachypus , si rare a Sansan.
Le niveau 10. avec le gisemenl dc Rajegats a Simorre, voit la nette evolution du genre Palaeomeryx
dlSremeTTa' p T™?' qUi n ' eSt PHS P ' US grand que R mais montre une structure
dmnm.lt C °^ US . simorre ’^ represente tres discretement a Sansan, est ici une des betes
de N MN 7 Tf Rajegal * eSt a mettre en P arallele av ec celle de Steinheim, gisement de reference
de la MN 7 (cf. Iiste faumque in Heizmann, 1973).
Le niveau 11, avec En Pejouan. et le niveau 12 avec le Seignou a Tournan et Villefranche-
d Astarac, ne montrent pas de changement d'avec le niveau 10.
Les niveaux suivants, 13, 14. 15 sont tres pauvres en fossiles.
d m nt 16 V01t l ’ ap P a,ilion ( de 1'Anthropomorphe Dryopithecus et celle de formes qui attein-
dront le Miocene super.eur : Korynochoerus et Protragocerus. Ce dernier taxon indique la MN 8.
Le niveau 17 se place en regard du sommet de la MN 8.
Source MNHN, Paris
SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPHIQUE
65
Fig. 5. - Carte de la Gascogne vers la fin du XVI' siecle. avec indications des provinces.
Fig. 5. — Map of Gascony at the end of the sixteenth century.
A : Auch ; Ai : Airc-sur-Adour; Al : Albret ; B : Bagneres-de-Bigorre : Bo : Boulogne-sur-Gesse . C : Condom . . Gabarrei ;
Gi : Gimont ; L : Lectoure : Li : L'lsle-Jourdain : Lo : Lombez . M : Mont-de-Marsan J via . Mauleont, Mb . Montauban ,
Mi : Mirande : Mu : Muret : Mz : Mauvezin : N : Nerac : P. : Plaisance : R : Rieux : St B : Saint-Bertrand-de-Comminges ,
St G : Saint-Gaudens ; T : Tries-sur-Bai'se ; V : Verdun-sur-Garonne.
Source
66 LEONARD GINSBURG & CHRISTIAN BULOT
Enfin, la presence d 'Hipparion a Orignac place ce dernier gisement dans le Miocene superieur. Sa
faune ne se distingue pas de celle d’Eppelsheim, gisement de reference de la MN 9.
En resume, la trilogie agenaise correspond a 1’etage continental Agenien (MN I + 2), les niveaux
1 a 8 de Crouzel appartiennent a l’Orleanien (MN 2 + 3 + 4 + 5), les niveaux 9 a 17 de Crouzel relevent
de I Astaracien (MN 6 a 8) tandis que les argiles et lignites d'Orignac appartiennent au Vallesien (MN 9
et 10).
Note finale sur l'Astaracien
Comme on le voit, la partie septentrionale du departement du Gers est occupee par des terrains
d'age principalement orleanien. Ils correspondent schematiquement au Haut-Armagnac. Le Bas-
Armagnac, situe au Nord, dans le departement limitrophe du Lot-et-Garonne, est occupe par les memes
terrains. Par contre, la partie sud du departement est constitute principalement par des terrains d’age
astaracien, et correspond a I Astarac. Cette region, situee au centre de I'Aquitaine, tire son nom de deux
vocables basques : Ast (pointe rocheuse) et Arr (rocher) suivis du sulfixe gallo-romain habituel •
acus/acum. Elle est devenue une province independante seulement au X e siecle. Le due des eascons
Garcie-Sanche le Courbe aurait alors divise son duche en trois lots, au profit de chacun de ses"fils. Le
troisieme. Arnaud Garcie, aurait reym a la mort de son pere, en 920. le Comitatus Astaracus. Cent ans plus
tard, 1 Astarac est demembre, perdant a I’Ouest le Comte de Pardiac et au Sud le Vicomte de Magnoac.
A 1 Est. la legion de Sauveterre en fut detachee plus tard. Le nom d’Astarac perdura administrativement
jusqu’a la Revolution Franqaise. La capitale de l’Astarac a toujours ete Mirande. Dans ses limites
primitives, et maximales, I'Astarac avait pour limites a l'Ouest, au Sud et a I’Est les limites actuelles du
departement du Gers avec un petit debordement au Sud sur le pays de Tries, Castelnau-Manoac et
Boulogne-sur-Gesse. Sa limite Nord passe par les environs de Pontejac, puis entre Roquetaille et Pessan
au Nord de Pavie mais au Sud d’Auch, puis au Sud de l'lsle-de-Noe, remonte au Nord jusqu’a'
Samt-Arailles pour enfin se diriger vers l'Ouest jusqu'aux abords de Plaisance. Quoi qu'il en soit des
vicissitudes de 1 Astarac au cours de I histoire, Sansan, place non loin de son centre geographique lors de
son extension minimale, a toujours fait partie de I'Astarac.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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SANSAN : LE CADRE STRATIGRAPH1QUE
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Source: MNHN , Paris
4
La magnetostratigraphie du site de Sansan
Sevket SEN & Leonard GINS BURG
Museum national d'Histoire naturelle, UMR 8569 du CNRS
Laboratoire de Paleontologie. 8 rue Buffon. F-75005 Paris
RESUME
que dans le tiers supeneur quatre zones de polante se succedent. Ll scnuna ca HI , rh ns rsADr C5Br de
donnees biochronologiques permettent de correler les magnetozones de \ dnj>d ‘ • . .‘ s vi a pour le gisement de
I'echelle des inversions geomagnet,que, Une telledeteSfd$P“eeSX Ke desdonnees
Sansan. Les couches fossiliferesont une epaisseur de 1,5 m environ et la duiee ae leu, uepoi pcu.
magnetostratigraphiques et du taux de sedimentation, a environ cent nnlle an.
ABSTRACT
Magnetostratigraphv in Sansan.
At Sansan. a 42 m-Sto -do. to to. sampled .0
other tests proved that the sediments are suitable fo‘sucha study. 95 . p\ h P ave been found in the Sansan section,
magnetization, and they have been used to define lht P 0,dnl > 1o{ s P CCCS sion of four short normal and reversed polarity
with a thick reversed zone in the lower two thirds ol the section age of the mammal fauna,
zones. The characteristic pattern of the polarity succession at Sansann along Asa resu , t lheage
allowed the correlation of this successionwith the t 'n^ervalC5ADr ™ “ Ma ^ he to ” a , thickness of the fossiliferous beds
ol the mammal locality ol Sansan can be estimated at be *^” nv maenetostratieraphic correlation and the sedimentation
reaches about 1.5 m ; the duration of their deposition, as deduced trom magnetostratigrapmc
rate can be estimated at about 100.000 years.
. ■ , 1 „ qansan In L. Ginsburg (ed.). La faune miocene de
Sen, S. & Ginsburg. L.. 2000. - La magnetostratigraphie du site de Sa . /
Sansan et son environnement. Mem. Mus. natn. Hist. not.
183 : 69-81. Paris ISBN : 2-85653-522-4.
Source MNHN. Paris
70
SEVKET SEN & LEONARD GINSBURG
INTRODUCTION
A 1'occasion des recherches multidisciplinaires entreprises sur le gisement de Sansan, il nous a
paru necessaire de presenter la lithostratigraphie detaillee des formations miocenes qui entourent le
niveau fossilifere et d'etudier la magnetostratigraphie. Pour ce fa ire, nous avons leve une coupe sur le flanc
ouest de la colline de Sansan en utilisant les affleurements disponibles et preleve des echantillons sur cette
meme coupe pour la magnetostratigraphie. La partie sommitale de la coupe a pu etre observee d’une
maniere plus detaillee que le reste, grace a une tranchee effectuee durant Pete 1990 qui a mis a nu les
sediments sur une epaisseur de dix metres.
Le but de cette note est de decrire brievement la lithologie des depots observes sur une coupe de la
colline de Sansan et d'en presenter la magnetostratigraphie. La finalite de cette etude est de chercher une
correlation entre les polarites magnetiques de cette coupe et celles de Pechelle des inversions geomagne-
tiques.
LITHOSTRATIGRAPHIE
La coupe presentee ci-dessous concerne les formations sedimentaires qui affleurent entre la vallee
du Gers et le sommet de la colline de Sansan. Le trajet suivi pour lever cette coupe est celui du chemin qui
conduit au gisement de Sansan en suivant le versant ouest de la colline et en traversant la ferme de
Com pay re.
Sur ce versant, la partie inferieure de la coupe n'affleure pas clairement. Crouzel (1957 : fig. 17)
y reconnait, a partir de la base, les « molasse et calcaire du niveau de Pellecahus » et le « Calcaire inferieur
de Lectoure », ces deux niveaux reperes etant intercales dans des « marnes grumeleuses ». Sur le terrain,
nous n'avons pas pu suivre cette succession stratigraphique, ni echantillonner pour la magnetostratigra¬
phie. Toutefois, une tranchee le long de Pancienne route « romaine ». qui longe la vallee du Gers, met en
evidence une coupe de 6 m d'epaisseur ou affleurent, de la base au sommet, un banc de calcaire (Calcaire
de Pellecahus ?), des marnes sableuses, un banc de gres et enfin un banc de marnes sableuses. Ces depots
se situent incontestablement en dessous des premiers niveaux observes le long de la coupe principale
(Fig. 4).
Les affleurements sont a peu pres continus depuis la ferme de Compayre, a mi-hauteur de la pente,
jusqu'au sommet de la colline. Cette ferme est construite sur un epais banc calcaire qui, dans la
stratigraphie regionale, est correle avec le Calcaire superieur de Lectoure (Crouzel 1957 : fig. 17). Ce
banc est recouvert par une alternance de marnes et de calcaires sur 10 m. Plus haut, un banc de gres,
d'environ 2 m d'epaisseur, recouvre ces facies ; ce gres montre un net granoclassement, avec des elements
de taille centimetrique a sa base et plus fins vers le sommet. Au-dessus de ce banc, il y a une lacune
d'observation sur environ 5 m.
La partie sommitale de la coupe est mieux exposee que le reste. A 1'occasion des fouilles de Pete
1990, une grande tranchee a ete effectuee sur le versant nord pour degager la couche a vertebres sur une
grande etendue. Cette tranchee a mis en evidence une coupe de 10 m depuis le sommet de la colline, entre
les altitudes 235 et 245 m. La lithologie des couches formant cette partie de la section a deja ete decrite et
illustreepar Baudelot (1972 : fig. 3). De la base au sommet, on observe la succession suivante (Fig. 1) :
L calcaire marneux de couleur jaunatre, avec des passees plus ou moins greseuses, contenant des grains
de quartz de taille inferieure au millimetre et de forme plus ou moins emoussee ; epaisseur 1,5m;
2. marnes vertes azoiques contenant des concretions calcaires de taille centimetrique ou decimetrique ;
epaisseur environ 1 m ;
Source MNHN. Paris
MAGNETOSTRATIGRAPHIE DE SANSAN
71
Molasse conglomeratique
Marnes jaunatres
Calcaire de Sansan
Argiles/marnes a vertebres
Marnes vertes azoi'ques
Calcaire marneux
Fig. 1. — Coupe detaillee des
couches entourant le gisement
fossilifere de Sansan. Pour
plus de detail, voir le chapitre
« lithostratigraphie ».
Fig, I. - Detailed lit host rat igra-
phy of deposits around the fos-
siliferous beds of Sansan. For
more information, see the chap¬
ter « lithostratigraphie ».
3. argiles vertes feuilletees avec rares fragments de coquilles ; epaisseur 0.3 m ;
4. argiles noiratres petries de coquilles et d os ; epaisseur 0,05 a 0,1 m ,
5. argiles vertes plastiques avec coquilles et os ; epaisseur 0,85 m ;
6. couche de decolleraent tourbeuse, tres riches en coquilles ecrasees, de couleur gns-noir; epaisseur
0,1m;
7. marnes violacees riches en coquilles et en os de petites dimensions ; epaisseur 0.2 m .
8. marnes grisatres sableuses montrant un faible granoclassement, contenant de rares debris de coquilles
et d’os ; epaisseur 0,3 m ;
9. banc de calcaire blanc (Calcaire de Sansan) tres compact. 0.15 a 0.30 m d’epaisseur. Ba udelot (! 97, :
p. 12) indique que « des traces d’oxyde de fer sont visibles a la part* super,cure de la cotche alor
que dans sa partie inferieure le calcaire est plus pur ; entre les deux se s |tu eunltdans lequel
s’alignent des Ostracodes. Dans cette couche ont ete trouves des restes de Poissons et des
empreintes de Bambusees » ;
10 . marnes jaunatres avec un faible litage, parfois avec des bancs sableux : epaisseur 3 m :
11 - molasse conglomeratique a base irreguliere. II s’agit d’un depot de chenal avec des
centimetrique a la base et au sommet. plus fin vers le centre ; epaisseur 1 ,
le sommet de la colline de Sansan sur laquelle est construite la Metairie de Campane, actuellement
en mines.
De ces observations, on peut souligner quelques points importants :
- les sediments contenant des restes de vertebres s’etalent sur une epaisseur
sous le banc de calcaire appele « Calcaire de Sansan » :
d'au moins 1,5 m, le tout
72
SEVK.ET SEN & LEONARD CINSBURC
- si certaines couches sont plus riches que d'autres en restes de micromammiferes, ces derniers sont
presents dans tous les depots fossiliferes. En revanche, des restes de grands mammiferes sont
preferentiellement concentres dans les argiles noiralres, argiles vertes plastiques et marnes viola-
cees ;
- il faut remarquer une certaine heterogeneite des depots fossiliferes, qui varient d'argiles plastiques
formees dans un environnement d'eau calme a des sables indiquant un apport detritique et la
presence de courants.
MAGNETOSTRATIGRAPHIE
Echantillonnage et MESURE
La coupe echantillonnee pour Fetude magnetostratigraphique est celle decrite ci-dessus. Elle suit
lechemin qui mene au gisement de Sansan. depuis la vieille chapelle en passant par la ferme de Compayre
L abondance des terres cultivees et de la vegetation sur les flancs de cette colline ne laisse guere de place
a des affleurements naturels. Cependant, les tranchees artificielles le long des chemins et les bancs durs en
relief permettent de suivre la stratigraphie et de prelever des echantillons sur la roche en place.
Nous avons echantillonne cette coupe en deux etapes. En juillet 1989, des blocs orientes a la
boussole ont ete preleves le long de ce trajet dans 19 horizons (sites) sur une epaisseur de 42 m, plus trois
blocs dans la tranchee le long de la route « romaine »(Fig. 4 : tirets de gauche). La distance verticale entre
divers sites de prelevement est irreguliere, variant de cinquante centimetres a plus d'une dizaine de metres
avec une moyenne de 2.1 m. Notons en particulier deux lacunes majeures de 5 m et de 12 m. La variation
de la distance verticale est fonction de la disponibilite des airieurements.
Lors de la seconde campagne, en juillet 1990, dans la tranchee de la fouille paleontologique ?5
blocs orientes ont ete preleves sur une epaisseur de 10 m (Fig. 4 : tirets de droite); certains d'etre eux
proviennent des mveaux echantillonnes en 1989. Cette etude repose done sur 47 prelevements repartis sur
I ensemble de la coupe.
Sur le terrain, nous avons essaye de prelever au moins un bloc dans chaque couche qui aflleure.
Dans la partie superieure de la coupe, la distance verticale entre les sites a ete mesuree directement sur les
parois verticales, avec une marge d'erreur de 10 cm. Dans les deux tiers inferieurs, cette precision est bien
moindre. Avant tout prelevement, le sediment altere a ete degage pour retrouver la roche « fraiche » et en
place. La Iithologie des niveaux echantillonnes varie, des gres aux calcaires.
Les blocs ont ete lores au laboratoire pour obtenir des echantillons de format standard, 0 25 mm
et long de mm. Avant le forage, les blocs ont ete inseres dans du platre, avec leurs surfaces d’orientation
a I norizontale ; ceux preleves dans des sediments friables ont ete prealablement emballes dans une feuille
d aluminium pour eviter leur desagregation par l’humidite du platre. Lors du forage, Fean ou Fair
compi ime ont ete utilises, selon le degre de consolidation des sediments, pour refroidir le foret et evacuer
la poussiere.
, L ^ lude P aleo n ia g»etique a ete effectuee au Laboratoire de Paleomagnetisme et de Geodynami-
que de I 1FG a Pans. Pour les mesures de la remanence magnetique. nous avons utilise un magnetometre
cryogemque CTF a trois axes.
Etude paleomagnetique
L aimantation remanente isotherme (ARI) de six echantillons, representatifs des diverses litho¬
logies de cette coupe, a ete etudiee afin de determiner les mineraux magnetiques porteurs de remanence ■
"s ont ete aimantes etape par etape jusqua 1,3 Teslas. A 0,3 Tesla, 57 a 98 %de FARI totaleest acquise^
Source: MNHN . Paris
MAGNETOSTRAT1GRAPHIE DE SANSAN
73
Fig. 2. — Courbes d'acquisition d'aimantation remanente isotherme (AR1) el de sa desaimantation thermique pour deux
echantillons de la coupe de Sansan.
F,g. 2. - Curves of the isothermal remanent magnetization f A Rl) anti of Us thermal demagnetization for two samples from the Sansan
section.
avec une moyenne de 74 %. Cette proportion est faible dans les gres e. calca.res greseux mats plus elevte
dans les calcaires et marnes vertes. La figure 2 presente les deux cas extremes. L echantillon SA36-5
provient du Calcaire de Sansan : la courbe de l'ARl ainsi que celle de sa desaimantation montrent quee
principal porteur de remanence est la magnetite. SA20-4 est un echantillon preleve dans une couche de
ures dans fa partie inferieure de la section ; l’acquisition de 1 ARI est lente et n attaint pas lasaturation a
1,2 T ; de nfeme, la desaimantation de LARI n’est pas totale a 580«*C. ce qu> indique clajremcnt la
presence d’un mineral magnetique a forte coercivite el a forte temperature de Cune, probablement
Fhematite. , ,
Apres mesure de l’aimantation remanente naturelle (ARN) les 11? echantillons ont ete analyses
thermiquement en un quinzaine d’etapes, jusqu’a 600 ou 650°C L evolution de la sug,^
tique au cours du traitement thermique a ete controlee sur un echantillon par site. Les divers diagram .
(courbes d mtensite et de susceptibilite, projection stereograph.que e. dmgramme de Zijderveld) ont
permis de suivre le comportement magnetique des sediments au cours de la desaimantation et
determiner les directions de diverses composantes d’aimantation.
L’intensite d'ARN est legerement superieure a I mA/m dans les sediments situes au-dessus du
Calcaire de Sansan et oscille entre 0.1 et 1 mA/m dans ce calcaire et dans tes sites prdeves^en dessous.
dans certains echantillons une large fraction de 1’intensite d a.mantat.on est detru te a ! 50 ou 200 C (Fig.
3a c et e) plus de 2/3 des echantillons conservent au moms la moitie de leui mtensite initiate a 2L L
Ce\fe1ractfon ditruhe dont la direction est voisine de celle du champ magnc
represente done une aimantation secondaire. La fraction restante apies e ' F c -
progress, vement. Cependant. les echantillons provenant des sediments 4 forte granu^neaon ^us
ies,Lints a la chauffe que les autres. Dans ce type de sites (voir figure 3b la p'upa des echantUtons
n’ont pu etre desaimantes totalement. et de ce fait, il n’a pas ete possible d so er c
composantes d’aimantation. La plupart des echantillons el,mines du resultat final prov.ennent
Presque tous les echantillons possedent une composante
la direction est proche de celle du champ actuel. Elle est faci emen ic direction voisine des
inverse, mais plus difficilement dans ceux a polar,te normale en raison de la direction
composantes primaire et secondaire.
74
SEVKET SEN & LEONARD GINSBURG
F|G ! hl 1IJ ' der - Veld iII “s t . rant les different comportements rencontres lors de la desaimantation thermlque. a et
qia te T t 4s bonn^n , f'ifT T” P T d * ermi " er la Polaritc de sue ; c) de quali.e passable ; d) de bonne
resoecU Yemeni d an c fe n hn?i,nnft'l u* r gUreS P ' e 'T e, , vid 1 es ^Presentem les projections du vecteur datamation
respecuvement dans le plan horizontal (declinaison) et dans le plan vertical (inchnaison).
F ‘° 3 ^hesTionof’saltsTa'^AhVhn^nanlitv ‘^T’ °f n ’ogneJ, nation during thermaldemagnetization in samples from
In V, a , &b) bad f iallI y samples which were rejectedor polarity determination ; c) moderate quality samples •
iTftTT S “ mp J eS , : e t ’ Very , g A° d , « uali, y san ‘P ,es - / " // “" d °P™ dots indicate the projection The vector of
magnetization respectively ,n horizontal (declination) and vertical (inclination) plans. J
Ent tenant compte du comportement de I’aimantation remanente au cours de la desaimantation et
du degre d isolement de dtverses composantes de I'aimantation, on peut definir quatre classes d’echan-
tillons comme mauvais, passable, bon et tres bon.
— Les mauvais echantillons sont ceux qui ont soit une aimantation resistante a la chauffe (pour
nresoue nnlleYpiwr p0Sslble d ’ lsole r les diverses composantes d’airaantation), soit une aimantation
P , qd ! u 20 , C 0l I instable ^ U1 donne a P res desaimantation un diagramme « en spaghetti » (Fig.
‘.f. et b) .- 4 echantillons de ce type, provenant essentiellemenl des sediments grossiers et des calcaires ont
ete elimines du resultat final.
Les echantillons passables presentent une desaimantation incomplete, oil l’on peut clairement
identifier une composante secondaire qui s’elimine progressivement sans toutefois permettre de definir
sans ambigu.te les directions de la composante primaire (Fig. 3c). Ainsi, les directions d’aimantation lors
desetapes hernnquesdevee 5 restent intermediates, avec des inclinaisons faibles. positives ou negatives
j, echantillons apparliennent a cette categone pour lesquels settles les directions les plus proches de celle
d une aimantation primaire ont ete retenues.
Source MNHN. Paris
MAGNETOSTRATIGRAPHIE DE SANSAN
75
— Les bons echantillons (27) sont ceux pour lesquels il a ete possible d’identifier les deux
composantes d'aimantation, mais la definition de la direction primaire comporte une large marge
d'erreur (a95> 10). II s’a«it en fait des echantillons dont 1 aimantation a haute temperature est taibe
et qui, du fait du bruit de fond du magnetometre et de la viscosite, donnent des directions fluctuantes
(Fig. 3d). .
— Les tres bons echantillons (41) sont ceux pour lesquels les deux composantes sont clairement
identifiees (Fig. 3e et 0- La direction de la composante primaire a ete calculee sur au moms trois points
avec une faible marge d’erreur (a95 <10).
Les directions (declinaisons et inclinaisons) ainsi obtenues sont rapportees sur la figure 4 pour
tous les echantillons retenus, en rapport avec la stratigraphie. Les cercles blancs representent la categone
d echantillons « utilisables » et les cercles noirs les categories « bonne » et « tres bonne» Apartrdeces
memes directions, nous avons calcule les latitudes du pole geomagnet.que virtuel (PGV) qu. ont servi a
definir les zones de polarite.
Comme il apparait sur la figure 4, les declinaisons sc regroupent autours JsJ'gnes de 0 et de
180° ; quant aux inclinaisons, la moyenne est de 46° pour celles qu. sont positives et de-51 pour les
negatives. Ces valeurs pratiquement antipodaies montrent que 1 aimantation primaire est bicn iso .
Correlation
Cette etude a permis de mettre en evidence une succession de cinq zones de polarite dans la coupe
de Sansan Les deiu tiers inferieurs de la coupe enregistrent une seule polarite, invers e; ^tte zone,
numerotee ici II, s’etale sur environ 40 m, mais rappelons quelle comporte deux lacunes d echant.llon-
,ldge ' D ., ns |a partie superieure de la coupe, quatre zones de polarite se succedent : normale (N1) sur
3.4 m, inverse (S sur Z “ seconde zone normale (N2) sur 4.4 m et enfin au sommet une zone inverse
incomplete (13) sur 2 m. ... IA ,
Chacune de ces zones de polarite concerne des sediments de lithologies diverses. Par exemple, U
courte zone inverse P est fondee sur cinq blocs orientes : un du sommet de la couche a vertebres (marnes
c ££de Sansan 2, an de la base des manrcs; ja-treaDc.«
SIS
de polarite entre certaines zones. ,
"r-JgSg g'g gjia
confacrees ont fait de ce gisement la local,te de re erence J 5 Ma
maintes fois discute, le consensus quasi-unamme eta Bruun et al., 1992 ; Aguilar
(Mein, 1975, 1990 ; Ginsburg, 1975 ; Steininger et al., 1990 et 1996 , de BRUUr
'^figure 4 montre la correlation proposee Mtctetoye"
gnetique de Cande & Kent (1995), la dermere en • , entre 12 40 — 12,99 Ma (Chron
comporte deux episodes a polarite dom 'J a ^ Sons C5ADr + C5B). Les autres intervals sont a
C5Ar). l’autre ancien entre 14.61 — 16,01 Ma * , , nluscompati ble avec Page biochronologiquede
polarite dominante normale. La correlation qui semb |e P _ J* ,, avec )e chron C5Br et les zones
la faune de Sansan est celle qui fait correspondre epais polarite inverse (Chron
normales N1 et N2 avec le Chron C5Bn La tofaune de Sansan : une
C5Ar) nest pas envisageable. car cela induirait un age voism a - t
76
SEVKET SEN & LEONARD GINSBURG
--7-
j 3
1*
DECUNA1SON
o °o! ° 0 So°
• o •
• bo
••
• •
•• ;
• ••
• •
•••
INCLINAISON Latitude du PGV
••
o
0 cP*
<*
o o c
POL A RITE
N2|
12
N1 |
11
ECHELLE
R
Ma §
12
£
U
13
o •
• • o
• •
• •
•• o
C5A
C5AA
C5AB
14 C5AC
15
C5AD
C5B
C5C
90 180
0 90 -90
90 -90
90
Fl °' 4 ; n /-i;n. r .H Ph de -. ,a C ° UPC de Sansan et r6sullals paleomagnetiques obtenus sur 95 echantillons [declinaison
mcl.na.son latitude du pole geomagnet.que v.rtuel (PGV) et magnetozones]. Les trails a droite dc la coupe indiquent les
oT LefvSm dekdeclinS! 61 V 8e " dc llth ® lc W“ : ^ngiomerats el sables (I). marnes et argifes (2). calcaires
,,'; r B v , a ' e . urs , ld declinaison, de I mclmaison el de la lal.iude du PGV sonl mdiquees pour chaque echantillon a la
bonne*(™2*i a"!? rod^de* llT Teure** l! 6 Lcsechan "." ons r . e,en . us *>"‘ e| asses en Irois categories : passable (o). bonne et ires
^ CeUe C0UP£ CSl *» inversions
' ,a 4 7,,fii!,jZ Sl n r r , l ir a ? h , iC "f ,h f Sa "f u " 11 HI “long its western slops against the pa/eomagnetic data [declination inclination
™l”;°gn«o:o»esl Sand, ly.la, the right side o/theZZh^neZ
, ,, sa, "PJ e J'" ,v ° v “"d 1990. Lithologic legend shows conglomerates and sands (1). clays and marls ( 7 , and limestones
and very good ^^^QmditZoi^llierfeht dd^^d n 'l!" ru ^ I"' J am ples which were classified as moderate '(ojfgood S (™2)
polarity fZLlet/c'Z &K£»"wS ° J "" Sfigm **&"*>' session of Sansan is correlated with the magnetic
telle hypothese, incompatible avec le stade evolutif de nombreux taxons de mammiferes. bouleverserait
totalement la biochronologie continentale du Neogene europeen.
La correlation retenue dans ce travail, e’est-a-dire avec I’intervalle de C5ADr — C5Br confere a
cette coupe une duree entre 14,8 et 16,0 Ma au maximum. Les couches fossiliferes se trouvent pour
essentiel dans la premiere zone a polarite normale correlee avec C5Bn.2n (15,03 15,15 Ma) et a leur
sommet, dans la courte episode inverse correle avec C5Bn.lr (14,89 - 15,03 Ma) Cette correlation
attnbue au gisement de Sansan un age entre 15,0 et 15.2 Ma.
n rev i si hips C ‘; dessu j est egalement compatible avec les taux de sedimentation
pi cvisibles dans les differentes lithologies de cette coupe. La figure 5 fait apparaitre la variation de ce taux
Source: MNHN, Paris
S A N S AN
MAGNETOSTRATIGRAPHIE DE SANSAN
77
ECHELLE
Fig. 5. - Comparaison entre les magnetozones de Sansan et
Fechelle des inversions geomagnetiques (d'apres CanDE &
Kent 1995). afin de mettre en evidence les variations du
taux de sedimentation. Les taux calcules pour chaque
magnetozone sont indiques a droite de la hgure.
Fig. 5. - Plot of the magnet ozones from the Sansan section
against the magnetic polarity time scale (bottom) of Casde
& Ke.\t (1995). The sedimentation rates deduced from this
correlation are indicated for each polarity zone at the right
side of the figure.
dans diverses zones de polarite. La zone inverse 11 devrait avoir un taux de ^imentation ^ffaTble taux
cm/ka ■ il serait de 2,7 em/ka pour N 1. de 0.7 em/ka pour 12 et enfin de 4,8 cm/ka pour N2. Le foible taux
de sedimentation de la courte zone inverse 12 sexpl.que par le fa.t qu elle concerne= esbe "
Calcaire de Sansan II est bien connu que les depots carbonates ont des taux bien plus taibles que les
sediments detritiques (Sadler. 1981 ; Boggs. 1987). De meme, le taux de sedimentation relativemen
important (4 8 cm/ka) calcule pour la zone normale N2 se justifierait par le caraetere francheme
detritique des marnes jaunatres Ces marnes indiquent un environnement sed‘mentMre a PP™^ e ^
fluviatile, tandisqu’unenvironnement lacustre on marecageux predominedainslesdepot * ^
telles differences de taux entre sediments carbonates et detritiques ont ete observers dans d aut.es bass ns
sedmentmres Par exemple. les taux de sedimentation calcules dans les calea.res marneux de Limn.
(Eubee, Grece) varient de 1,1 a 5.6 cm/ka. tandis que les sediments fluviat.les de Samos (Grece) ont donne
des taux allant de 9,2 a 12,8 cm/ka (Sen, 1988).
Discussion sur l’age de la zone MN 6
Krugsman et a! (1994) ont presente une etude tres detaillee de la magnetostratigraphie des
sections d'Armantes et d'Aragon dans le bassin de Calatayud-Teruel <en Es ^
ments de mammiferes dates de MN 4 a MN 7+8 sont s.tues sur ces sectl0 " s p e ‘pSeni
Krugsman « «/. (1994,, on. ob.enu desages notabtanen. •£?%£$ &ir
pour des gisements attribues aux zones MN 4, MN 3 . . ... , zones MN
de la biochronologie fondee sur lesjjaunesde rongeurs de^ce bass ^ & entre ‘ B 8 _ l3 .9 Ma ;
MNTMN 7+Tentr C eT7-.3.0 Ma. Ces ages sont considerablement plus j»n« q* propufa P-
Steininger « a,. (1990 e. 1996). I son.
serait de 16,1 Ma, et pour la lim.te MN: 6 /MN 7-8 de 13 ,6 ^ P et de la France avec la
deduits des correlations des gisements de mammifeie ,: c ,., Tlf >ntsd , Fiii-nnecentraleet orientate
stratigraphie marine de la Mediterranee et des correlations rad j 0 mitriques disponibles en
avec les Stages de la Paratethys. 11s ont < «^^ , g^ U J^ U pi I 1 ar. Steinberg, Goldberg et
rapport avec les gisements de mammiferes (Belchato . ’ - , steininger et at. (1996) et
Yeni Eskihisar). La figure 6 resume et compare les calibrages proposes par ^ i
Krugsman * at. (1994) pour des zones MN du Miocene infer,eur et moyen.
Source
78
SEVKET SEN & LEONARD GINSBURG
Fig. 6. — Comparaison des ages
proposes pour les limites des
zones MN du Miocene inlerieur et
moyen. (1) d'apres Steininger et
al. (1996) el (2) d’apres Krijgs¬
man et al. (1994). Notons les dif¬
ferences majeures concernant
Page et la duree des zones entre
MN 4et MN 7+8.
Fig. 6. — Comparison of ages for
MN zone boundaries in the early
and middle Miocene according to
(1) Steininger et al. (1996) and
(2) Krijgsman et al. (1994). Note
the great differences in the age and
the duration of the zones MN 4 to
MN 7+8.
Dans la magnetostratigraphie de la coupe d'Aragon, la zone MN 6 doit etre correlee avec
I intervalledeC.5AretC5ACn( Krijgsman etcil., 1994); d'apres cette etude sa base est dateede 13,8-13,9
Ma et son sommet de 12,7-13,0 Ma. Dans Pechelle des inversions geomagnetiques (Cande & Kent,
1995), la periodesituee entre 13,0et 14,6 Maest domineepardeschronsa polaritenormale. Lespolarites
essentiellement inverses obtenues dans la coupe de Sansan ne peuvent pas etre correlees avec cet
intervals En revanche, la periode entre 14,6 et 16,0 Ma de Pechelle geomagnetique, de polarite inverse
avec deux courtes zones normales, est compatible avec les magnetozones de la coupe de Sansan. Cest
cette correlation qui a ete envisagee dans la presente etude. Ceci implique que les faunes attributes a la
zone MN 6 dans le bassin de Calatayud-Teruel sont en fait plus recentes que celle de Sansan.
La correlation des faunes du Miocene inferieur et moyen de PEspagne centrale avec les zones MN
est sujette a controverses parmi les paleontologues. La raison principale est que ces faunes renferment de
nombieux elements inconnus dans d’autres regions de PEurope. Les gisements du bassin de Calatayud-
Teruel sont essentiellement connus par leurs faunes de rongeurs (van der Meulen & Daams 1992) dont
les plus riches, attribues a la zone MN 6, sont Las Planas 5B et Manchones-1. A Sansan, les rongeurs sont
representes par 20 especes appartenant a 17 genres. A Las Planas 5B, on denombre 9 especes et 7 genres,
et a Manchones-1 10 especes et 9 genres. II est evident que les associations de rongeurs dans le bassin de
Calatayud-Teruel sont bien moins diversifiees qua Sansan. D'autres localites d age MN 6 du sud de la
Prance et d Europe centrale ont egalement livre des faunes plus diversifiees que celles du bassin de
Calatayud-Teruel, comme cela a ete deja note par Aguilar (1981) et Aguilar & Michaux (1990).
D autre part, les rongeurs de Sansan presentent 6 genres et 4 especes en commun avec Las Planas 5B, et
6 et 3 respectivement avec Manchones 1. Cette comparaison montre que Pusage des zones MN pour les
gisements de Calatayud-Teruel n'est pas aise et leur correlation avec des gisements de France et d’Europe
AGES
MAMMA-
LIENS
TUROLIEN
VALLESIEN
Zones MN
Standard
( 1 )
Localites de
reference
MN11
MN10
MN9
MN7/8
ASTARA-
CIEN
ORLEANIEN
MN6
Crevillente 2
Masia del Barbo
Can Llobateres
La Grive M
MN5
MN4
MN3
Sansan
Pontlevoy
La Romieu
Wintershof-
West
Aragon
( 2 )
MN9
— ?-
MN7/8
MN6
-HN5
MN4
MN3
Source MNHN . Paris
MAGNETOSTRATIGRAPHIE DE SANSAN
79
centrale se heurte a des problemes biogeographiques. Des analyses quantitative^ des ressemblances er tre
les faunes de rongeurs du sud de la France et de l'Espagne centrale ont conduit Aguilar & Michaux
(1990 : 322) a conclure que « Correlations are tentative and precision is not very high because the two
areas do not hold strictly similar faunas ».
Un autre argument en faveur d'une difference chronologique entre Sansan et les gisements
attribues a MN 6 dans le bassin de Calatayud-Teruel nous est fourm par la signification environnemen-
tale des faunes de mammiferes. Van der Meulen & Daams (1992) ont demontre 1 existence d un
changement radical dans la composition des faunes au cours du Miocene moyen en Espagne centrale
avec un passage rapide des faunes dominees par les Glindae et Eomyidae a des faunes donunees pai dc
Cricetidae. Ceci signifierait une modification drastique des milieux, forestiers et humides au dOn. L
Miocene moyen, mais ouverts et secs plus tard. Dans la b.ozonation du bassin de Calatayud^Teruel ce
changement se produit durant la biozone E, mis en correlation avec MN 0 ; ll est date de 14,1 Ma a 1 aide
de la magnetostratigraphie (Krugsman c/ aL 1994). Cette date est compatible avec les donnees sotop -
ques obtenues dans des carottes oceaniques selon lesquelles une degradation climatique se produit autou
de 14 Ma (Flower & Kenneth, 1993). Si la zone MN best posterieure a cet evenement, les faunes MN 6
de France et d’Europe centrale devraient indiquer des environnements ouv^s et ^ Cra nert
cas Aussi bien la faune de reference de cette zone (Sansan) que celles du sud de la France (Luc/Or bieu
Castelnou 6 Veyran) et d’Europe centrale (Goldberg, Goriach. Neudorf, Sandelzhausen, Steinberg etc )
(voir Aguilar J 981 ; Aguilar & Michaux, 1990 ; Aguilar et aL 1994 ; Heissig, 1990 ; Fejfar, 1990)
sont des faunes relativement bien diversifiees, souvent riches en Glindae et . aut ™ desfiaunes^e
milieux a vegetation dense et relativement humides. Une synthese paleoenvironnementale des faunes de
rongeurs d^Europe occidentale a conduit Aguilar & Michaux (1990.330) a constater que « biostrati-
graphic data show that these events are not all synchronous » entre la France et 1 Espagne centrale.
Anres ces observations, on est en droit de se demander si les zones MN du Miocene moyen en parti¬
cular MN 5 et MN 6. ont bien la merae signification dans leurs gisements de referent (rcspwt^ent
Pontlevoy-Thenay et Sansan) et en Espagne centrale. Ou bien. ne sera,ent-elles pas en realite decalees
chronologiquement du fait de l’immigration tardive des elements « communs » dans la seconde region
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Les observations presentees dans cette etude confirment et complete.it les connaissances sur la
stratigraphie de la coupe de Sansan. 11 apparait que les restes de vert ^ br t e o S . S ^
succession de plusieurs couches d’argiles et de marnes dont 1 epa.sseu. totale approche 1,5 m,
immediatement sous le Calcaire de Sansan. ,, ,
ete discutees ci-dessus.
80
SEVKET SEN & LEONARD CilNSBURG
Cette etude a ete effectuee a Sansan dans le cadre d'un programme destine a etudier la magnetos-
tratigraphie du Neogene continental du Gers. Dans ce but. d’autres sections ont egalement ete echan-
tillonnees. Les principaux gisements concernes sont Montreal-du-Gers, Pellecahus et La Romieu. On
peut done esperer obtenir a terme une trame magnetostratigraphique pour le Miocene du Gers qui
pourrait contribuer a la chronologie de ces gisements de mammiferes.
REMARQUE
Depuis que la presente note a ete acceptee pour publication, Krijgsman et al. (1996. Earth and
Planetary Sciences Letters , 142 : 367-380) ont publie une nouvelle etude concernant la magnetostrati-
graphie du Miocene continental en Espagne. Les donnees nouvelles leur permettent de proposer de
nouveaux calibrages pour les limites des zones MN 4 et MN 5, sensiblement differents de ceux de 1994.
En ce qui concerne la zone MN 6, ils datent sa limite inferieure de 13,75 ± 0,03 Ma et sa limite superieure
de 12,75 ± 0,25 Ma. Ces ages sont a peu pres identiques a ceux proposes par les memes auteurs en 1994
et restent incompatibles avec Page obtenu pour Sansan, qui est la localite de reference de cette zone.
REMERCIEMENTS
Le travail de terrain a ete finance par le Laboratoire de Paleontologie du Museum et le Musee
d'Histoire naturelle de Toulouse. Francis Duranthon nous a fait beneficier^de son organisation efficace
lors de la campagne de fouille de 1990. L’etude paleomagnetique a ete effectuee au Laboratoire de
Paleomagnetisme de TIPG, Paris, dirige par Vincent Courtillot. Les critiques de Lucien Daly ont
permis d’ameliorer la presentation de cette note.
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Source: MNHN , Paris
5
Roles respectifs de la sedimentation
et de la diagenese dans la constitution
du gisement de vertebres de Sansan
Jean-Claude PLAZIAT & Frederic BALTZER
Universite Paris-Sud. Departement des Sciences de la Terre
CNRS UMR / EP 1748
Batiment 504. F-91405 Orsay Cedex
RESUME
Une nouvelle interpretation des conditions de formation et de preservation du gisement de Sansan est proposee a partir de
l'etude de la fouille de 1990 et d*un echantillonnage qui competent les travaux anterieurs. depuis la premiere description de Lartet
( 1851). La morphologic en creux du substratum et la nature marneuse des depots fossiliferes. riches en ostracodes, planorbes.
limnees et Hclicides suggerent un depot de lac. Cependant. une etude granulometnque comparant les niveaux a vertebres aux
depots molassiques sus-jacents, la presence de graviers, le deplacement de certains restes osseux et de coquilles. sont plus en accord
avec une alimentation episodique par des crues dans un diverticule ou bras mort en communication permanente avec le reseau
Huviatile. Le maintien sous Teau est determinant pour la fossilisation. jusqu a 1 emersion finale marquee par une pedogcnese
discrete qui se manifeste par un banc de calcaire tres dur. forme a partir de depots littoraux boueux, lithines bien apres leur
enfouissement. La nature argileuse des depots et cette diagenese relativement tardive ont joue un role majeur dans la preservation
du gisement. en empechant depuis le Miocene moyen les circulations d'eaux oxydantes traversant les depots permeabl.es dc ,a pla"^
d’inondation Huviatile sus-jacente. Le gisement de Sansan apparait done comme un gisement Huvmtile. ahmente ^ restes de
vertebres par les crues. dans un site lateral protege de la violence du courant par des bancs de sable et de graviers. ou les restes flouts
d'animaux et de vegetaux ont ete apportes par des contre-courants tourbillonnaires et se sont decantes.
ABSTRACT
Respective roles of sedimentation and diagenesis in the history of the molassic vertebrate site of Sansan.
This reconstruction of the circumstances which led to an exceptionally rich accumulation ofwrtebrate
and to its preservation, is based both on a sedimentological study of samples from the 1990 ° f "
invaluable literature including the first description by Lartet (1851). The topographical data' ob amed byThe former excavators
demonsirated that the Sansan fossil-bearing deposits had a concave, several metres deep m p SY- ,, * a s t uc lv of the
rich in ostracodes. planorbids. lymnaeids and helicids. and suggest slack waters m a lacustrine environment. However, a study ol
Plaziat J-C& Baltzf.r F t 0 00 — Roles respectifs de la sedimentation etde la diagenese dans lai constitutionidu gisement
de ver^brts de &n»n. In L Gi' nsbl rg (ed.,. La faunemiocene de Sansan et son environnement. Mem. Mus. nan, Ha,, na,.. 183
83-108. Paris ISBN : 2-85653-522-4.
Source MNHN, Paris
84
JHAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
grain-size distribution of the fossiliferous layers and their unfossiliferous alluvial cover (flood plain mudstones, sandy and gravelly
channel fills), corroborated by the occurrence of sparse gravels, reworked, eroded bones and broken shells, rather support the
hypothesis of a slack-water slough, lateral to the main channel of a sinuous river and protected by sands and gravel banks. A
permanent connection with the main river channel would explain the constant abundance of freshwater molluscs, and the presence
o! fine particles and occasional gravels delivered by floods with terrestrial shells, fragmented subaquatic gastropods and floating
carcasses. The prevailing hydrodynamic conditions were that of a calm site but the impressive influx of vertebrate and invertebrate
remains required a very effective mechanism. We suggest that the eddying counter-currents developing during floods would have
drifted organisms from the turbulent, major channel into a calm back-water. Subaquatic deposition and phreatic diagenesis
favoured the initial preservation of fossils. The completion of the filling of this depression is recorded bv a littoral pseudo-sand
made of mud-grams, modified by slight pedogenetic alterations (fine root-traces, desiccation cracks) and presently lithified. An
intense compaction of the mud-grains suggests that this lithification occurred after burial. The argillaceous matrix of the fossil beds
and this efficient diagenetic barrier probably played a major part in the preservation of fossils : water circulations were limited by
this cover during the post-depositional and erosionaJ stages from Neogene to Present. The Sansan vertebrates site (« bonanza ») is
interpreted as a result of the exceptional coincidence of hydrodynamic conditions trapping floating carcasses during repeated
floods with a local diagenetic evolution favouring durable preservation of mineralized bones.
INTRODUCTION
La grande abondance et la diversite des fossiles recoltes pendant un siecle et demi dans le gisement
de Sansan suscitent encore des questions auxquelles une etude sedimentologique peut apporter des
elements de reponse : cette richesse est-ellc due a un environnement de depot exceptionnel, a un
evenement catastrophique ou a des conditions de fossilisation et de preservation particulieres ?
Une etude de la geometrie du gisement. des caracteristiques sedimentaires des depots fossiliferes
et de leurs particularites diagenetiques a ete menee a partir d'un echantillonnage limite, realise a la
demande de L. Ginsburc; par J.C . Plaziat. L’etude de terrain au cours de la campagne de fouilles de
juiHet 1990 (materiel preleve sur le front dexploitation rafraichi — fig. 1 et fig. 15-1) a ete suivie dune
analyse granulometrique interpretee par F. Baltzer et de letude de lames minces et de residus de lavage
par J.C. Plaziat.
C es resultats entierement nouveaux aident a formuler de nouvelles hypotheses mais nous ne
negligerons pas les observations apportees par les fouilles anterieures. depuis ceiles publiees par Lartet
en 1851. et qui fournissent des informations irremplayables sur I’organisation des depots de l'ensemble de
la colline, a une echelle permettant de mieux situer le gisement dans son contexte regional.
LES DONNEES ACQUISES PENDANT LES FOUILLES
ET LES RECHERCHES ANTERIEURES
Depuis la decouverte du gisement par Edouard Lartet, en 1834. de nombreux chercheurs ont
louille la colline de Campane, sur son flanc sud et surtout sur son flanc nord couronne par la maison
propriete du Museum de Paris (Crouzel, 2000. cet ouvrage). Les rapports et publications font etat de
termes lithologiques varies, decrivant les couches fossiliferes :
- calcaire lacustre (Lartet, 1836),
— banc calcareo-marneux (Prevost, 1846),
— marne avec massifs, plaques tabulaires et rognons de calcaire compact (Lartet. 1851),
— calcaire a structure compacte (ibid.),
— marne argileuse (ibid.),
arnas detritique de coquilles agglutinees par la marne (ibid.),
concretions marneuses et galets marneux avec graviers quartzeux (ibid.),
depot (argileux) de couleur violette (Filhol, 1891),
— calcaire marneux carie (ibid ).
Source MNHN, Paris
SEDIMENTOLOGIE DE SANSAN
85
— marne blanche ou ligniteuse (Dollfus, 1915),
— molasse noduleuse a gros ossements ( ibid .),
— argile verte, argile grise (Viret, 1939),
ou encore : marne a structure schistoide sans fossile (Lartet, 1851) = argile a tuile (Viret, 1939) =
marnes jaunes azoi'ques (Baudelot, 1972) pour les couches du toit du gisement.
La diversite de cette terminologie n’est pas due seulement a la complexity particuliere du
gisement; elle reflete ^imprecision du vocabulaire des paleontologues et des geologues en matiere de
depots sedimentaires, surtout lorsqu'il s’agit de descriptions de terrain sans analyse petrographique.
On s’est done habitue a parler du « calcaire de Sansan » (niveau 9 de Crouzel, 1956 ; voir notre
figure !c) pour Tensemble des depots dits par ailleurs « detritiques »et« lacustres », incluant le gisement
de vertebres pourtant meuble, e'est-a-dire marneux.
On a aussi associe la malacofaune du calcaire sableux a Unios de Seissan (fluviatile) aux
mollusques terrestres et d'eau stagnante de Sansan, sous la denomination globale de « faune du calcaire
de Sansan » (Noulet, Dupuy, de Boissy in Lartet, 1851 ; Bourguignat, 1881 ; Dollfus, 1915).
La notice de Lartet (1851) sur la colline de Sansan nous fournit les donnees les plus completes et
les plus explicites, resumees dans une figure que nous reproduisons en modifiant uniquement les figures
de facies (fig. 1 A). Cette coupe schematique montre bien le caractere lenticulaire des depots, qui explique
la difference entre les deux flancs de la colline. Les fouilles du siecle dernier ayant largement entame le
relief, la serie exploitee a necessairement evolue.
Dollfus (1915) rend compte de certaines variations d’epaisseur et donne un apergu du relief
longtemps apres les fouilles de Filhol (fig. 1 B). La coupe de la derniere fouille. sous la direction de L.
Ginsburg et F. Duranthon, apres decapage mecanique des anciens deblais, se situe sur le flanc nord,
dans la position de la couche 2 de cette figure, en contrebas de la maison. Le recul du trout nord de
1'exploitation, estime a plus de 30 m par Crouzel (cet ouvrage, fig. 1), peut expliquer les nettes diflerences
que nous relevons par comparaison avec la coupe de Lartet observee vers 1850, plulot que des
divergences d’interpretation. En effet, la fiabilite de cette coupe, levee par un avocat, a une epoque ou la
rigueur n'est pas frequente, nous parait tout a fait remarquable, attestee par la precision des descriptions
lithologiques qui permettent de reconnaitre chaque terme encore visible. La disparition des couches Ca
et Cd et le developpement correlatif du terme Cc (marnes coquillieres riches en ossements de taille
moyenne) nous semble resulter uniquement de la variability laterale de la serie. Par exemple. le calcaire
Cb, justement qualifie de « marbre d’eau douce » pour sa durete et le poli qu'il est susceptible d’acquerir,
est aujourd'hui situe au toit du gisement alors qu'il etait surmonte par un niveau metrique de marnes a
rognons de calcaire (Ca), fossiliferes. Le texte de la notice ne parle pas de cette couche, ce qui pourrait etre
interprete comme une divergence, e'est-a-dire une erreur du dessin, si les details fournis par la legende
n'etaient aussi precis. Un seul mystere persiste : les mollusques « aquatiques » indiques etaient-ils de
milieu de vie lacustre (planorbes, limnees) ou fluviatile (unios. Melaniens) ? Nous verrons que cette
lithologie suggere plutot un depot de type lacustre.
Des 1851. Lartet souligne que l'identification du milieu de depot ou sont concentres une si
grande abondance de restes de vertebres pose un probleme delicat : cet « accident » peut etie intci piete,
a son avis, comme un depot « au fond d'un marais ou, si Ton veut, d un petit lac ». ou bien, commc
d'autres scientifiques (non identifies) le lui ont suggere, dans un « remous » du bassin fluviatile, sans
emersion (e'est lui qui souligne). Les auteurs ulterieurs parlent de lac, sans exclure un marais, par
opposition aux eaux courantes dont les coquilles d'Unios et de Melaniides sont localement preseivees
par des encroutements calcaires d'origine cyanobacterienne (oncolithes) (C rouzel, 198—).
L'areumentation est done implicitement fondee sur la nature des sediments (boue susceptible
d'evoluer en marne ou en calcaire a grain fin) et sur la faune de mollusques : les mollusques terrestres,
domines par les Helicides. sont associes dans les couches a ossements a d innombrables coquiH_es et debt is
de coquilles de Pulmones d'eau stagnante : limnees et planorbes. Par exemple. Dollfus (1915) parle des
« calcaires de Sansan a Helix Iarteti» mais souligne qu' « a Sansan, on est sur le bord d une maie
86
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
tranquille avec des Limnea, Pupa, Helix et toute une population de petits mollusques flottes, apportes par
un affluent bien calme ».
Mare, lac, delta lacustre, marais ou chenal fluviatile ? Telle est la gamme des environnements de
depot envisages. Cependant, a cette vision globale, nous preferons une interpretation couche par couche,
en tenant compte non seulement de leur geometrie et de leur composition mais aussi des traces de
pedogenese et de la diagenese qui ont conditionne la preservation des fossiles apres leur enfouissement.
LA CONSTITUTION INITIALE DU GISEMENT :
LE POINT DE VUE SEDIMENTOLOGIQUE
La Geometrie du gisement
Nous devons partir des observations de Lartet (1834-1851) qui mettent en evidence une forme en
cuvettes emboitees de tailles differentes (fig. 1 A).
- «l’assise inferieure du depot ossifere » est une « marne » (D) a Helicides et autres gasteropodes
terrestres, deposee en nappe dans une profonde depression limitee vers le sud. Cette couche tres
particuliere (« sorte d'horizon geognostique ») s’oppose aux depots lenticulaires de la molasse fluviatile
sous-jacente (conglomerat, gres, limons de crue plus ou moins calcaires) dont le litage est conforme au
tres faible pendage regional vers le NO (Dollfus, 1915, p. 337). II ne faut pas prendre la forte
denivellation du dessin pour la pente exacte du llanc de la cuvette puisque Lartet dit qu’il ne s'agit que
d un schema ou « le relief proportionnel du mamelon principal a ete exagere », mais on peul raisonna-
blement admettre les relations d'emboitement des couches a ossements dans une depression profonde de
plusieurs metres (5 a 10 m), nappee a la base par la couche a Helicides dont fabsence d'ossements et de
mollusques aquatiques fait penser a un depot terrestre a vegetation herbacee inondable.
Le niveau (Ce) de « marne » a conglomerat de graviers quartzeux, galets marneux et « concretions
marneuses >> (nodules pedologiques ou plus tardifs) qui surmonte partout la « marne » a Helicides doit
etre rattache a celle-ci du point de vue morphologique. II s agit d’un niveau plus grossier, qui nappe la
meme cuvette, mais contient les premiers ossements de grands herbivores. La notion de « marne »,
comme pour la couche precedente, doit etre prise dans le sens d'un depot plus fin qu'un sable et
laiblement indure. Nous preferons le terme de limon (limon decrue) qui s’accorde mieux avec l'existence
de lentilles conglomeratiques. L'ensemble s'inscrit dans une sedimentation fluviatile de type molassique
(cf. Plaziat et a/.. 1987). Le transport et Laccumulation des restes de mammiferes suggerent aussi un
hydrodynamisme fluviatile fort, probablement ties temporaire.
Le reste du niveau C comporte une alternance de couches marneuses fossiliferes et, semble-t-il, de
couches sans restes de vertebres ni mollusques : les « calcaires marneux compacts » (CO- Le caractere
fortement lenticulaire est certainement exagere par le choix de Fechelle verticale : n’oublions pas que ce
sont des couches epaisses de quelques decimetres qui disparaissent en plusieurs dizaines de metres. Sur le
front d exploitation de 1990. on pouvait observer une telle morphologie en creux au niveau du banc de
calcaire (notre [7] de la figure 2A) qui separe les marnes fossiliferes des limons jaunatres azoiques : 1 metre
de difference d'altitude sur une quinzaine de metres de long, sans trace apparente d'erosion. La couche
marneuse sous-jacente, delimitee par un lit noir basal, varie aussi rapidement : de 0,55 a 0,75 m
d epaisseur en 6 m de distance. II faut done considerer ces couches lenticulaires comme des couches
sedimentaires deposees dans les morphologies en creux resultant plus du relief du depot precedent que
d'une erosion localises
La lentille (Cd) caracterisee par Lartet comme un « amas detritique de coquilles » avait deja disparu
au temps de la visite de Dollfus (1915) (fig. IB). Les coquilles terrestres variees etaient associees a des
coquilles d'eau stagnante ; il est done assure qu'il s’agit d'un depot subaquatique, comme la couche
suivante (Cc), plus ou moins riche en helix, limnees et planorbes, qui semble corresponds aux couches [3]
a [6] des coupes actuelles (fig. 2).
Source: MNHN, Paris
SEDIMENTOLOGIE DE SANSAN
87
— Le petit banc de calcaire (Cb) est le meilleur repere de la serie (notre [7]). 11 permet de montrer que la
« marne a nodules calcaires » (Ca) etait, elle aussi, lenticulaire. Au niveau du front de taille de 1990,
comme dans les coupes de Viret (1939) et meme de Filhol ( 1 891), elle a disparu, lepaisseur correspon-
dante devant etre remplacee par un plus grand developpement de la base des limons jaunatres [8], assez
litee, (B de Lartet), sans ossements ni coquilles.
® Lartet, 1851
Campane
Dollfus ,1915
Fig. 1. A : Coupe de Lartet (1851) dont seuls les figures lithologiques on. ete modifies pour mieux repondre aux conventions
modernes. Les le.tres ut.Msecs par Lartet son. respectees et ftUhsees dans no.re .ex.e, parallehsces avec —
notre finure 1 (e\ • Cb = 171) Noter que « le relief proportionnel du ma melon principal a ele exage re afin de rendrc plus
disttoclela dfsposition'et l epaisseur relatives des couches diverses dont se compose ledep^t oss^fere^>>^B^^e^g«te de^ans^i,
d artres la fieure 1 de Dollfus (1915). La numerotalion des couches est celle de Dollfus. Ll niveau i du « gisement au
Word .. correspond avec certitude a no.re n° (7] (« marne: calcaire: dure.^, ar g.' e “^ m premt^vege^
tabulaire dure ». (1) doit correspondre a la marne verte [ 11 de notre figure 2_C : Coupe de la Colline_de Sansanufigure 17 de
Crouzel (1956). En blanc : « marnes grumeleuses » nos Unions de crue ; 3 << Niveau dePe V
4. « Calcaire interieur de Lectoure » ; 5.«« Calcaire de Larroque-Samt-Sermn >. 6 « Calcair^supeneur de Lecto^ /
« calcaire d Auch >»: 8. .< calcaire infer,eur de LAstarac. molasse ».; 9. <« calcaire de Sansan. encadre par ^ bancs
detritiques ... Nous avons souligne par un figure de hachuresce niveau qu. correspond au gisement Ibss.lilcre. Hauteur
exagerees une fois et demie». , , . , .
*• S**. b y L«nr <™‘ >■ *7“ ~*£.1 TScS, TOSS'S Z
mentioned in our text and their correspondence ^ favteibilitv of the organisation and of the relative
relative relief of the mam lull has been exaggerated in order p Sansan after fieure I in Dollfus (1915) with his
thicknesses of the various layers forming the hone deposits ; ? > 7 , corresponding to ourn° f7] (« hard, calcareous marl,
original numbering. The bed 3 of the « northern locus » u defimtely cornsp^am^ioour^ jj , C; Section
»). His « hard, 'ritdarwtosse * tn pv marls correspond to our flood mudstones : 3. « layer of
of the Hill of Sansan. figure 17 m Croc /.el 956). II '- l W w 5 * Larroque-Saint-Sernin limestone » ; 6. << Upper
Pellecahus. molasse and limestone » ; 4. « Lower ^mnelu nes ; > mo ,J se „ . 9 , * Sansan limestone, flanked with
Lectoure limestone » ; 7. « Audi limestone » . H. « Astarac Lower iimesimi.' / _ »
two detrital beds ». This fossiliferous layer is emphasised by hachures. I c e> gg
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
En somme, lc caractere lenticulaire multiple du gisement et la localisation de ces depots dans une
profonde depression suggerent l'existence d'un milieu de sedimentation particulier, isole, qui contrastc
avcc la sedimentation molassique fluviatile encaissante. En fonction de ces donnees deja anciennes, il est
exclu qu'il s’agisse d'un marais, dont les limites devraient etre plus floues, ou d un depot de chenal
fluviatile a fort hydrodynamisme. II est plus acceptable de parler de conditions lacustres pour les couches
a mollusques aquatiques, bien que plusieurs couches suggerent un episode subaerien : la « marne » D a
coquilles uniquement terrestres (selon Lartet) et le calcaire dur (Cb. notre [7]) ou des indices d'emersion
peuvent etre mis en evidence (voir plus loin).
u ^
* « st' V
^ mj 4 V . |IF V
„ - V s , „
\u, * . ^ ** , v
- v vj ' "V *•
“ . • W
m. jaunes azoTques 8
calc, blanc 7b -X-'-V-;
m. grisatre y a
m. violacee, coqu. q
m. grise, coquill,
lit noiratre, lignit.
m. grise 3c ^
m. verdatre, coqu.
nodules calc,
m. verdatre. coqu. 3 a ^
couche rose, coqu. 2 n.l i/^Vj +
m. verdatre 1 b • yvVff
calc, marneux 1 q
©
limon de crue
calcaire {
10m
8
gris, grenu "
roux et vert
marne verdatre, coquillidre
localement rousse D
marne a coquilles,
gris violac6
T banc carbonate, beige
lit noir
marne verdatre
£ lits coquilliers
graviers
couche coquilltere
m. verdatre a nodules
calcaires
. .
1
Fio. 2. - A : Conditions d'affleurement de la serie exploitee en 1990. Les variations d altitudc et d’epaisseur ont ete mesurees avee
ouverfv^d'n P et 1 1 l0 J ^ b«n que les correlations soiem rendues hvpo.hdiquTpafun
m . : Co T se ° n Baudelot 0972) in CROUZEL (2000. ce volume). La numeroiation est de notre
ran des rie 60 [is'" cor ^ lallons avec notre coupe (fig. 2C). Les variations d epaisseur du banc [7] sent extrememen.
rapidtb . de 60 a 15 cm en quelques annees d exploitation (L. Ginsburg, in lift.).
F,<1 2 ^nm v< J le( lj*J I990 - Allitude * ™ d lateral changes in thickness precisely surveyed. The sandstone bars
' 197?L flZJfnnnn C r ? mpl f H ° w * ver ? dense ^getol cover makes correlations questionable. B Section after Baudelot
197 m Croi zel , 2000. this volume). Numbering addedor correlations with our section (fig. 2C). The thickness of bed [7 /
has changed rapidly as quarrying proceeded: from 60 ,o 15 cm in a few years (L. GwSBVRC.m Hu.). ' 11
Source MNHN, Paris
SED1MENTOLOGIE DE SANSAN
89
La SERIE L1THOI.OGIQUE PRESERVER (Fig. 2)
La fouille recente a ete creusee jusqu’a un niveau de marne verdatre [1] qui comporte des nodules
plus calcaires. Le developpement tres variable de ces nodules explique que Mine Baudelot (1972) ait
distingue localement un niveau decalcaire marneux (la de la fig. 2B) et que tant d auteurs aient utilise le
terme de calcaire a propos de Sansan. L'origine diagenetique des nodules est bien visible sur la coupe de
la tranchee d’evacuation des eaux de pluie : des nodules blanchatres isoles deviennent localement
coalescents. En lame mince, une serie de fissures lenticulaires apparait dans les parties les plus enri-
chies en carbonate (associees a des terriers d’invertebres), comrne c’est le cas au sein des nodules de
type septaria mais a plus petite echelle (fig. 16-3). La taille des nodules (jusqu a 1 m de diametre) exclut
a la I'ois tout remaniement et toute originc pedologique. II s’agit d’une diagenese post-enfouisse-
ment subaquatique qui indique une assez forte teneur du sediment en carbonate soluble, redistnbue
en concentrations qui indurent localement la marne, sans limite nette avec le sediment encaissant
reste meuble. II est vraisemblablc que la meme interpretation s’applique a la couche Ca de Lartet
(1851).
La boue a l’origine du nodule est constitute d'argile associee a des grains de calcite (de quelques
microns a quelques dixiemes de mm). Dans cetle boue, on reconnait en lame mince d’innombrables tests
d’ostracodes a coquilles bivalves tres minces et lisses, generalement desarticulees et souvent fragmentees
avant le depot (fig. 3). L'abondance des tests s’explique en partie par les multiples mues et la bnevete
des generations de ces petits crustaces. La fragmentation est probablemenl due aux fouisseurs
(larves d’insectes ou annelides) et a la predation plutot qu’aux chocs pendant leur transport dans a
boue. Des amas millimetriques de fragments varies de coquilles de gasteropodes montrent que la
predation (probablemenl par des poissons) est indiscutable : ce sont des amas coquilhers coprolithiques
(fie. 4) qui proviennent d'un sous-environnement different puisque le sediment ne contient pas de
coquilles de mollusques. Dans le nodule, les tests d’ostracodes, ni aplatis, ni fragments sur place par la
compaction, indiquent une diagenese precoce (induration ou meme litlnfication). La ngidite du nodule a
protege ces coquilles extremement minces des consequences du tassement sous le poids de la serie
molassique ulterieure. Ce depot doit etre un des « calcaires marneux » Cf de Lartet. C est un depo
lacustre typique d’un milieu calme, pauvre en vegetation aquatique et mal oxygene : le ler reste a 1 etat
ferreux donne a la marne sa couleur verdatre. L’absence de li.age et I’existence de terriers ident.hables en
lames minces montrent cependant que ce fond lacustre netait pas anoxique : des ammaux fouisseurs
(vers de vase ■>) ont vecu dans cettc boue et ont ete assez nombreux pour detruire le litage.
Fig. 3. — Ostracodes a tesl tres mince, de tailles variees (mues successives),
peu deformes malgre leur extreme fragilite. L un des individus est reste
vide (calcite sparitique). Cette preservation indique une induration en
nodule calcaire anterieure a la compaction. Partie noduieuse du m\eau
(!]. Dessin d’apres photo de lame mince.
Fk, 3. Thin ostracod tests of various sizes (mouited envelopes),
little deformation in spite of being very frag de. A '
unfilled (sparitic calcite). This good preservation suggests h ^ en ^ a ^.
calcareous nodule prior to compaction. Nodular part of Ilf Hus
following drawing are based on photos of thin sections.
90
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
Fig. 4. Agregat de fragments dc coquilles diverses de
mollusques, interprets comme une dejection de poisson
isolee dans la boue a Ostracodes. [1] noduleux.
Fig 4. - Aggregate of crushed molluscan shells, interpreted as
fish faeces having fallen on top of the Ostracod mud. Nodu-
larfl].
Un lit riche en coquilles fragmentees [2] d’epaisseur centimetrique, est forme d'une boue gris
violace (rose selon Baudelot. 1972) qui contraste nettement avec la marne verdatre sous-jacente.
L'abondance des mollusques terrestres et lacustres (Helicides, limnees, planorbes), la presence de
quelques graviers (2-5 mm) de gres, de quartz et de calcaire (y compris des nodules pedologiques deplaces,
a traces de racines) montrent que ce depot resulte d’un apport fluviatile, probablement lors d'une crue.
Le premier niveau riche en ossements est forme d'une marne verdatre [3], epaisse d’environ 70 cm,
delimitee a son sommet par un lit noir, ligniteux. La couleur verte est comparable a celle de la marne [1]
mais on note la presence de galets de boue centimetriques et de petits graviers (5 a 14 mm) de quartz et de
quartzite (fig. 15-5) et la presence de mollusques fragmentes, disperses et en lits. Les restes de vertebres
sont plus ou moins disloques mais souvent faiblement eparpilles et peu ecrases (fig. 15-8). Ces caracte-
ristiques suggerent un milieu calme alimente a certains moments par des apports assez brutaux de
materiel fluviatile pouvant s’accompagner de cadavres d’animaux flottes.
Le lit noir est trescontinu bien que tres mince (millimetrique). II implique un apport exceptionnel
de debris vegetaux deposes en milieu calme. L'evolution de la matiere organique en un lit ligniteux
interdit toute identification des plantes flottees. L’absence de fusain exclut un incendie naturel. II est done
probable qu'il s'agit encore de la manifestation d'une crue (d'orage ?) enregistree dans un site protege.
Un niveau tendre, beige [4], epais d'environ 10 cm, succede a une mince passee marneuse
centimetrique. II semble etre passe inaper^u jusqu’a ce jour bien qu'il soit continu sur l'affleurement de
1990. Un net litage, souligne par des fragments de coquilles (fig. 7 a-c) et une tres grande porosite (faible
densite a sec) distinguent ce niveau. II s’agit d'un silt sableux tres fin, presque totalement carbonate. Les
grains etudies au MEB n'ont pas fourni d'indication morphologique sur leur formation, mais il ne s’agit
pas de bioclastes (coquilles pulverisees) ni de cristaux automorphes. On peut proposer une origine
biochimique comme celle des encroutements calcitiques polycristallins qui couvrent les substrats vege¬
taux sous-aquatiques des lacs carbonates. Les microcristaux developpes sur la surface de feuilles et de
tiges sont liberes et desagreges au cours du transport des plantes pourrissantes. II faut ensuite envisager
une concentration des grains par un tri hydrodynamique local, ce qui peut se produire sur le rivage d'un
lac, sous Taction d’un clapot, ou au fond d'un chenal sous Faction d’un faible courant. Le caractere
exceptionnel de ce niveau n’est pas du a la nature et a Forigine des grains carbonates : ils existent en
abondance dans la marne, mais sont alors disperses, dilues par l’apport silicoclastique (argile, quartz). Le
tri de ces particules esl plus vraisemblablement un phenomene local, d'origine hydrodynamique mais
associe a un phenomene general, par exemple une crise climatique (plusieurs annees de secheresse
favorisant l'evaporation et la precipitation carbonatee).
La marne a coquilles et ossements qui est couronnee par le calcaire [7] a ete subdivisee en fonction
des nuances de sa couleur. Plus grise, a tendance violacee a la base [5] puis plus verdatre [6] ou l’inverse
selon Baudelot (fig. 2B). II nous semble peu justifie de mettre une limite entre ces deux termes, d’autant
plus que lateralement (extreme gauche de la fig. 2A), ces differences sont obliterees par des taches rousses
dont la limite inferieure concave ressemble a celle d'un remplissage de chenal. Ces zones fortement
oxydees coincident avec le relief nappe par le calcaire tandis que les zones reduites, grises et verdatres.
SEDIMENTOLOGIE DE SANSAN
91
Fig. 5. — Coupe schematique du banc calcaire (7] montram
les relations entre le facies marneux vert, oxyde et Iilhifie
[7a] et le facies grenu gris [7b]. Les hachures obliques
correspondent aux accumulations de fer ferrique rousses
qui ne sont pas limitees a 1'interface [7a/7b], mais impre-
gnent les deux facies. C'est un indice de diagenese post-
enfouissement. De meme, les vermicides subverticaux de
racines. visibles dans les deux niveaux, indiquent une pedo-
genese posterieure a [7b]. Les cadres indiquent la localisa¬
tion de trois des lames minces etudiees: de g. a dr., voir lig.
9, fig. 6 et fig. 10.
Fig. 5. - Schema!ic section of the limestone bed / 7/ showing
the superimposed, oxidised green marl [7a ] and the granular,
grey limestone [7b/. Ferric impregnations, figured by oblique
hachures on our drawing, are present in both levels [7al7b]
indicating a post-burial diagenesis. The vertical root-
channels, crossing both layers also suggest a post [7b]
pedogenesis. Frames : the tliin-slides studied, from left to
right: fig. 9, fig 6 and fig. 10.
* 5cm
sont dans le creux. On peut envisager que la differentiation se soit faite assez tot au cours de la diagenese,
lors de l’emersion documentee par Fetude du calcaire sus-jacent (voir plus loin). Comme dans la marne
[3], les coquilles lacustres dominent, toujours associees a des Helicides flottes (fig. 15-3). De rares et fins
graviers de quartz et de calcaire, disperses, suggerent encore une alimentation fluviatile combinee avec un
depot dans un milieu tres calme. En dehors des squelettes disloques sur place, on observe des pieces
osseuses usees en cours de transport, tel cet astragale (fig. 15-2) qui montre un remplissage boueux des
lacunes du tissu de l‘os spongieux.
Le calcaire [7], tres dur et pour cela qualifie de « marbre d'eau douce » par Lartet, est d'epaisseur
variable : 12 a 25 cm sur le front de taille de 1990. jusqu'au debut de la fouille la plus recente (Ginsburg
in lilt.) et meme jusqu'a 1 m (Viret, 1939). Sa couleur varie aussi : un niveau gris ou rose sur un niveau
verdatre ou roux, exprimant son organisation en deux facies lithologiques superposes et ['accumulation
de fer ferrique en impregnations plus ou moins denses (opaques en lames minces) autour de la limite (fig.
5). En effet, la lithification affecte a la fois le sommet de la marne verdatre [6] a ostracodes et un facies
original a microstructure lenticulaire et texture grenue, gris clair (fig. 16 — 1,2). Les impregnations
ferrugineuses stratiformes soulignent en general le sommet de la marne a ostracodes mais elles peuvent
localement se subdiviser ou envahir la base du facies grenu.
De nombreuses lames minces ont permis une etude detaillee qui revele des informations essen-
tielles, non accessibles a l'examen macroscopique :
plusieurs changements de materiel a Finterieur du banc (fig. 6A B),
— des emersions repetees, en partie posterieures au depot grenu (fig. 6B),
— le caractere diagenetique, bien posterieur a Fenfouissement. de la lithification.
La boue lithifiee [7a] n’est que le sommet de la marne [6] qui devient particulierement riche en
ostracodes (fig. 6B). Un litage millimetrique s’exprime par des differences de composition, d abondance
des ostracodes, des coquilles de planorbes ou de bioclastes de gasteropodes non identifiables. Ce litage et
la rarete des terriers indiquent une bioturbation faible ou breve. Les coquilles sont generalement
incompletes (figs. 6 et 7) ce qui suggere des chocs en cours de transport. En eflet, le sediment boueux
92
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
A
B
Fig. 6. A-B : Schematisation de deux lames minces en faisant abstraction des impregnations tardives de fer ferrique. 1, fentes
ouvertes, de dessiccation : 2. tubulures a remplissage « alveolaire » (cf. fig. 9), traces de racines calcifiees ; 3. tubulures et
fentes sans remplissage ; 4. facies grenu de [7a] et [7b] dont les grains de boue sont aplatis par la compaction (cf. fig. 8); 5.
facies de boue a ostracodes : 6. debris de stromatolithes. Les lames sont faites dans des echantillons separes par une distance
laterale de plusieurs metres.
Fra 6. A-Ii : Sketches of thin-slides, omitting late ferrous impregnations. /. Open desiccation cracks ; 2, tubular channels with
« alveolar - septal » fills ; 3. tubular channels and cracks without Jills ; 4. granular layers of [7a/ et [7b! made of sand-sized
mud grains fattened by compaction (cf fig. 8) ; 5. ostracod mud; 6, Stromatolitic fragments. Samples collected several meters
apart .
apparait localement comme etant constitue en realite de grains de boue durcie, de la taille des sables fins,
plus ou moins infiltres d'une boue veritable qui a envahi les espaces intergranulaires (texture packstone).
La porosite initiate n’est plus visible que localement, sous l’abri d'une coquille qui a empeche sa
disparition par compaction (fig. 7d). Des plages sparitiques tres vaguement zonees sont des fragments
d'encroutements stromatolithiques (fig. 16-5) localement abondants dans une couche de sediment
boueux a fossiles transports (fig. 6a, en haut). Tous ces indices montrent que la boue de ce niveau ne
correspond pas a un milieu calme, a l’abri des remaniements. La relative rigidite du sediment est d'ailleurs
due a une microtexture grenue de type packstone. Elle est acquise precocement puisque les vides
intergranulaires ont persiste sans la protection d'une coquille (texture grainstone).
La limiteentre [7a] et [7b] est un plan de discontinuity qui portedesempreintesde vegetaux parfois
rapportees a des bambous (Crouzel, ce volume) (fig. 15-7). II nous semble plus vraisemblable d'y voir
des feuilles de roseaux (Phragmites ou Typha) mais l'etat de conservation de ces traces n’est pas
prometteur. Filhol (1891) signale des empreintes de poissons a ce niveau. Tous ces elements s’accordent
bien avec les indices sedimentaires de la fin du comblement.
La partie superieure [7b], grise. du banc calcaire est constitute par un materiel grenu tres
particulier (fig. 8 et fig. 16-1,2) : sa microstructure est en meme temps grenue et lenticulaire. Beaucoup
Source:
SEDIMENTOLOGIE DE SANSAN
93
Fig. 7. — a-c : Lits coquilliers du niveau beige [4] correspon-
danl a un melange de coquilles incompletes, disloquees sur
place et de fragments transporter La fragmentation et le
deplacement suggerent un assez fort hydrodynamisme, ressac
dc rivage plutot quecourant. d : Structure micro-grenue du
sediment boueux [7a] mise en evidence dans un site protege de
la compaction par une coquille de planorbe. Les grains de
sediment boueux (sable fin) ne sont bien distincts qu’a l'abri
de la coquille mais le niveau superieur, a matrice boueuse, est
egalement grenu : a gauche, une cavite non protegee par la
coquille a cependant resiste a la compaction.
Fig 7. — a-c : Shell layers of the beige bed [4/ made of a
mixture of shells broken in situ, with transported fragments.
Fragmentation and displacement of shells, both suggest fairly
strong conditions of energy, like those provided by shore
waves, rather than by stream flows. - d : Micro-granular
structure of the mud sediment /7a] visibly preserved from
compaction below the shelter of a planorb shell. The mud
forming pseudo-sand grains (size of fine sand) is clearly
visible under the planorb shell only. However, the upper mud
was also granular initially. The cavity on the left side is
probably a keystone vug.
de grains sont anguleux, equidimensionnels, surtout les plus petits frequemment cristallins; les plus
grands sont aplatis et leur section en fuseau se termine en pointe etfilee, pincee entre les grains adjacents.
Cette morphologie implique un ecrasement variable de grains de boue de la taille des sables (quelques
dixiemes de mm) sous 1'elTet dc la compaction. On peut done considerer cette couche comme un
microconglomerat constitue de « galets mous » (polyedres de boue crees par dessiccation) et de materiel
Fig. 8. A-B : Structure grenue du niveau [7b], forme de grains de boue dans la gamme de tailles des sables, aplatis par a
compaction, et de grains calcitiques plus resistants. La lithification de ce niveau est sans nul doute posterieure a la
pedogenese et a renfouissement de ce niveau lacustre sommital qui scelle le gisement de vertebres.
Fig 8. A-B . Granular structure of [7b], made of mud grains covering the whole range of sand-sized particles, flattened by
compaction unlike the clear calcitic grains. Lithification here is obviously post-pedogenesis and post-burial.
94
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
Fig. 9. Sections transversales (a, c, d) et longitudinale (b) de tubulures traversant le niveau [7a], verticalement et obliquement.
Comparer avec la fig. 16-4. L'impregnation des parois par des hydroxydes de fer (en noirjest plus tardive que la constitution
des travees de carbonate micritique qui se sont developpees autour d‘un axe central plus ou moins complexe (rayures
verticales) comble maintenant par une calcite sparitique limpide. Les travees micritiques et la sparite peripherique. riche en
impuretes, (en blanc sur le dessin) sont interpreteescomme les temoins de la calcification du vide tubulaire forme autour des
racines mortes d'un paleosol (cutanes). Cette structure dite alveolaire (alveolar-septal str. d'EsTEBAN. 1976) indique une
pedogenese carbonatee tres peu intense marquant femersion par comblement du gisement.
Fig 9. — Cross sections of channels, transverse (a, c. d) and longitudinal (h) bored vertically and obliquely in [7a] (see fig. 16 - 4).
Ferric impregnation (black) of the wall took place after the development of mini tic septa around the axial cylinder ( vertical
hachures) now filled with dear sparite. These septa and the dirty peripheral sparite (white) are interpreted as carbonate
deposits, developed in the tabular void around decaying roots (cutanes) within a carbonated paleosol. This is the alveolar-septal
structure of Esteban (1976), related to a limited carbonate pedogenesis during the final emersion of the fossiliferous depression.
plus resistant, initialement lithifie. La texture originelle n'est plus identifiable ; il s'agissait vraisembla-
blement d'un sable pur (= propre, de type grainstone) dont la porosite intergranulaire (micro-vides
remplis d'eau) a disparu sous Leffet de la compaction. Cependant. si c'etait un packstone, la matrice
boueuse ne serait plus identifiable, injectee entre les grains de boue ecrases. La taille des plus gros grains
correspond a un assez fort hydrodynamisme qui suggere une tres faible tranche d'eau, comme sur un
rivage. Les coquilles de planorbes sont rares mais les Helicides ne sont pas plus frequents que dans la boue
verdatre sous-jacente. Des fits riches en ostracodes prouvent qu'il s'agit encore d'un depot subaquatique.
SEDIMENTOLOGIE DE SANSAN
95
Fig. 10. — Lame mince dans le niveau [7a]. Un premier
paleosol s'est developpe sur le sediment boueux a ostraco-
des (clair) qui contenait FHelicide et des coquilles de pla-
norbes. Des fentes verticales, dues a la dessiccation de la
boue, ont ete elargies par les circulations d’eau meteorique
(parois gauche et droite tres differentes) et le remplissage de
l’escargot a ete en partie evide (vide en blanc). Des fentes
plus etroites ont un comblement partiel geotrope (g), le
remplissage boueux (plus fonce) des grandes fentes elargies,
localement intercale de niveaux sableux (s), est alfecte de
fentes de dessiccation horizontales non comblees (0. cor-
respondant a une emersion plus tardive (post-[7a] ou post-
[7b]).
Fig. 10. Thin slide of /7a/. A first paleosol developed in the
ostracod mud (fine dots) containing Helicid and planorb
shells. Vertical desiccation cracks were enlarged by rain water
percolation (left and right walls do not fit and the filling of
the snail has been washed out (white). The thinner cracks
have a geopetal fill (g) similar to the darker plug of the
enlarged cracks including sand lenses (s). The last cracks
(f) crossing both the light and darker sediments, refer to the
post-[7a] or even post-/ 7b / emersion.
Apres leur depot, ces deux niveaux reunis aujourd’hui en un seul banc ont subi une emersion qui
s’est traduite par une pedogenese polyphasee (figs. 6, 9 et 10). Dans la couche inferieure [7a], des fentes
ouvertes horizontales, remplies de sparite, ont leurs epontes ferruginisees par une impregnation
d'hydroxydes de fer, tout comme les fines tubulures verticales, a remplissage micritique vacuolaire, qui
affectent toutes les couches du niveau [7]. L'organisation caracteristique des travees micritiques (figs. 9 et
16-4), 1’alveolar - septal structure d'EsTEBAN (1976), est classiquement interprets comme une calcifica¬
tion precoce de tubulures racinaires. Ces traces de racines tres fines sont anterieures aux fentes de
dessiccation horizontales (desiccation cracks) qui les recoupent et qui sont remplies par deux generations
de sparite phreatique plus tardives. On a done la les traces d'une premiere pedogenese marquee par la
calcification des racines mortes, probablement suivie d'une inondation puis d une nouvelle emersion qui
se manifeste par la dessiccation du materiel le plus massif. Dans le materiel grenu [7b], des tubulures a
travees micritiques montrent que cette couche a subi aussi une pedogenese. S'agit-il du premier paleosol
ou d’une nouvelle emersion ? II est difficile de trancher car l’absence de ferruginisation des epontes peut
etre due a la nature du materiel grenu, defavorable, mais une nouvelle emersion est vraisemblable, avant
le depot du limon de crue jaune [8].
A quelques metres de distance de l’echantillon analyse precedemment, une lame mince realisee
dans le niveau marneux [7a], a Helix non ecrase, montre un paleosol plus elabore bicn que peu apparent
(fig. 10). Deux sediments boueux tres peu differents sont etroitement associes. Le materiel lacustre initial,
soumis a une premiere emersion, a ete erode le long des tentes de dessiccation verticales. Le second
sediment boueux a comble les fentes elargies, avec de rares episodes de depot plus grenu. Seule une taible
difference de couleur permet de distinguer les deux sediments et de montrer que VHelix appartient au
depot lacustre initial, comme les planorbes. La coquille d’Helicide. imtialement remplie de boue plus
claire a ete evidee en partie pendant l'emersion. De nouvelles fentes obliques, plus etroites, sont restees en
96
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
majeure partie sans remplissage. Elies affectent les deux depots et peuvent done servir de repere dans une
comparaison avec les emersions precedemment identifiees : les grandes fentes verticales sont equivalentes
des tubulures de racines tandis que les fentes horizontales on obliques correspondent a la seconde
emersion. La troisieme emersion n'a pas laisse de trace a ce niveau.
Cette analyse detaillee a pour but de montrer que seule 1 etude petrographique peut mettre
en evidence les etapes de la crise de comblement finale de cette cuvette. Tous les indices sedimen-
taires concordent pour demontrer des emersions multiples, aux effets telescopes, ce qui explique aussi
la nature particuliere du dernier depot [7b] : les grains de boue resultent vraisemblablement d’une
dessiccation poussee, debitant des micro-polyedres pedologiques (micro-peds) dans la boue lacustre
emergee ; leur accumulation a ete favorisee par le clapot littoral lors de la derniere remise en eau du
bassin.
Un epais depot de limons jaunatres [8], sans fossiles, recouvre Fensemble du gisement. Ce limon
est vaguement lite a la base et comporte des passees plus sableuses. La finesse du materiel et sa structure
de plus en plus massive suggerent un mode de depot par debordement d’un cours d'eau a fort debit solide
boueux sur sa plaine d'inondation . Dans ce type de sedimentation molassique (Plaziat el al., 1987), le
depot de limon en fits millimetriques est destructure par les organismes du sol et par la vegetation (vers
de terre, insectes, racines) qui reprennent leur activite apres chaque crue. Les limons les plus fins se
deposent dans les cuvettes de decantation et prairies inondables, eloignees des axes chenalises et en faible
creux par rapport au relief des levees plus sableuses qui bordent les chenaux fluviatiles. Le mode de
remplissage par du sable et des graviers, caracteristique des chenaux actifs, est bien represente ici par les
Antilles de sables [9] et de gres conglomeratiques [10] de la plateforme sur laquelle la rnaison a ete
construite.
Paradoxalement — mais e’est la regie dans les depots molassiques — les faunes de vertebres
paissant ou chassant dans les paturages des plaines alluviales de Sansan n’ont pas ete fossilises dans leur
milieu de vie. L opposition entre les marnes fossiliferes et les depots fluviatiles de type banal suggere une
complete independance. Cependant, (’interpretation environnementale du gisement repose aussi sur des
don nee s hydrodynamiques qui attenuent cette opposition. Le parametre hydrodynamique a ete explicite
a travers une etude granulometrique comparee.
Hydrodynamisme et granulometrie
Huit echantillons de la serie observable en 1990 ont ete analyses selon la methode de Riviere
(1977 : pipetted Andreasenettamisage). Les courbes granulometriques (fig. 11 AB)etabliespourchacun
des sediments meubles peuvent etre comparees entre elles et regroupees en deux ensembles qui indiquent
un hydrodynamisme different. Nous les avons aussi comparees a des courbes de depots fluvio-lacustres
actuels (etabhes par les memes methodes) dont les conditions hydrodynamiques sont connues. Pour
facihter les comparaisons, nous avons choisi des depots dont la taille des grains se rapproche de celle du
site de Sansan : en Mesopotamie (Purser et al 1984; Baltzer & Purser. 1990) et dans POuest
1959> adagaSCar * HERV,EU ‘ 1968 *' ^ c6t( ^ d un mal ^ riel P lus glossier du Nord de la Tunisie (Pimienta,
Les sediments analyses ont ete debarrasses de leurs coquilles car il est impossible de distinguer les
bioclastes des coquilles fragmentees par la compaction, provenant des mollusques vivant dans cet
environnement. En effet, ces fragments de coquilles sont disloques pendant le pretraitement du sediment
et ne sont pas done significatifs du point de vue hydrodynamique.
Les mai nes basales (1) et les marnes fossiliferes (2, 3, 5, 6) ont un grain moyen (50 %) inferieur ou
egal a 2,5 am. Ces valours ne different pas sensiblement de celles des limons sus-jacents (8 et 8 bis 2) mais
°n v°it une nette difference dans la forme des courbes cumulatives (en coordonnees semi-logarithmiques)
qui expriment le classement, e’est-a-dire le tri des particules.
Source: MNHN. Paris
SANSAN
SEDIMHNTOLOGIE DE SANSAN
97
MESOPOTAMiE
C
50 %
Fig. 11. Courbes granulometriques semi-logarithmiques des depots miocenes de Sansan (11 A, B) el de la Mesopotamie
meridionale actuelle Irak (II C, D». Les sediments sont a grains fins, inferieurs a 1 mm et se distribuent en deux ensembles
de courbes : en haut. les depots de milieu calme (courbes convexes. dites « hyperboliques ») ou ayant subi une maturation
par vannage par le clapot en bordure de lac (C 6, 7). Les depots posterieurs au gisement (B 8) sont compares a 1'enveloppe
des courbes (A 1-6). en trait fin, et aux depots du chenal du Tigre (Dl. Ce grand fleuve, apaise apres un tres long trajet,
montre des courbes extremement variees ; tres redressees dans des sites a fort courant (D 6, 7) ou inclinees. mais sans
convexite generate (D 1-5) dans les sites plus calmes. II y a beaucoup d’analogies entre ces dernieres courbes et celles du
gisement fossilifere (A 1.3. 6).
Fig II. Cumulative grain-size distribution (log size scale) of the Miocene deposits of Sansan (II A, B and of Present southern
Mesopotamia. Iraq (II C, Dl The selection of fine sediments presented here (grain-size finer than I mm) is distributed in two
sets : the curves on the upper part of the figure represent calm environments (upward-convex « hyperbolic » curves) and
winnowed (C6. 7j deposits. The coarser deposits covering the Sansan fossiliferous beds (B 8) are compared with the A 1-6 set
(thin lines) and with deposits from the channel of the Tigris river (D). This major river slowed down by a 2000 km course
provides a variety of grain size distributions, and the resulting cumulative curves are still straightening up (I) 6. 7) or gently
sloping — but without convexity — (D1-5) depending on the flow strengths. Note the similarities between these curves and those
from the fossiliferous beds (A 1. 3,6).
98
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
L ensemble des courbes des marnes (fig. 11 A) est plus ou moins convexe vers le haut, avec des
irregularites et une diminution de la convexite pour les echantillons les moins fins (1 et 6). La convexite
vers le haut (courbe « hyperbolique » de Riviere), bien marquee dans la courbe de 1 echantillon (2)
indique une plus forte proportion de particules fines que dans le cas d une courbe rectiligne sur la majeure
partie de son trace (courbe « logarithmique » de Riviere, exemple : 8) et, surtout, dans le cas d une
courbe concave vers le haut (courbe « parabolique », exemple : 8 bis 1). Dans un systeme fluviatile
alimente en particules de toutes tailles, Fexces de particules fines (courbes hyperboliques) met en evidence
un mode de sedimentation domine par la decantation des grains qui sont restes en suspension apies le
depot des grains les plus gros plus en amont (voir figure 12 C), abandonnes sur le tond par le coin ant
faiblissant (par exces de charge, courbes paraboliques, concaves vers le haut) ou apres un transport
pro Ion ge par un courant homogene (courbes logarithmiques, en grande partie rectilignes).
La courbe la plus convexe (hyperbolique) indique done une decantation dans un milieu particu-
lierement calme et la courbe concave, en forme de S (parabolique), un depot selectil des paiticules
grossieres dans un courant univoque (fluviatile, tidal) ou alternant (plage). Le meilleur exemple de milieu
calme est un petit lac (sans vagues ni courant) ou le centre d'une vaste cuvette, mais le lit des fleuves peut
aussi comporter des sites de decantation : bras morts ou diverticules en cours d abandon.
Le fleuve en crue charrie sur le fond la charge grossiere (sable et galets) et en suspension la charge
la plus fine (sable fin, silt, argile) qui rend l’eau turbide. Au site de ralentissement du courant de
debordement, e’est-a-dire sur la berge qui separe le chenal de la plaine d inondation, le depot de
cette suspension nourrit les levees qui rehaussent les berges du fleuve a chaque inondation. Les
levees franchies, Feau d'inondation devenue plus calme et moins turbide depose une mince couche de
limoiis sur la plaine, consacrant Lopposition levee / plaine deprimee. Les sediments des levees et zones
inondables proches du chenal doivent montrer une courbe intermediate entre un facies parabolique
accuse (chenal) et un facies logarithmique (courant lent), ou meme hyperbolique (plaine d'inondation).
Dans les depots de crue du chenal predomine une fraction sableuse bien triee (courbe redressee, avec
portion sub-rectiligne notable, proche de la verticale a Fechelle utilisee) a laquelle est associee une
fraction fine de materiel transports en suspension et piege entre les grosses particules lors du depot (cf
Baltzer, 1982) : la courbe a done un prolongement plus ou moins important vers les dimensions de
particules fines, de la taille des silts et des argiles (ex. : 8 bis 1), a la difference des courbes granulometri-
ques de plages marines (fig. 12 D : 10, 11), ou la fraction fine est eliminee par vannage sous Taction des
vagues.
Les deux families de courbes separees dans Fetude granulometrique de la serie de Sansan
expriment done Fopposition entre decantation en milieu calme et depot par un courant de crue plus ou
moins freine, meme si les differences entre certaines marnes comme (6) et les limons (8 et 8 bis 2) sont tres
minimes.
Nos references choisies dans des depots fluviatiles modernes permettent de preciser les analogies
avec des sous-environnements connus. En Mesopotamie (Irak), le cours ralenti du Tigre et les lacs et
marais a roseaux adjacents montrent des courbes tres voisines de celles de Sansan (fig. 11 c d). Les
sediments de chenal montrent bien que la qualite du tri est extremement variable : des courbes
presqu'entierement redressees aux courbes a pente reguliere entre les sables voisins du millimetre et les
argiles. La quasi identite de forme de ces dernieres avec les marnes (3,5) de Sansan merite d'etre soulignee.
En revanche, seuls certains sediments du marais sont directement analogues des depots du gisement.
Certaines courbes lacustres (6,7) montrent un deficit remarquable au niveau des particules de 1 a 20 am
qui parait attribuable a Faction de vannage due aux vagues qui se developpent dans les vastes etendues
d’eau peu profonde. D’autres, comme (1) du lac Hammar. illustrent la decantation la plus parfaite.
Les sediments malgaches (fig. 12 CD) sont lous fluviatiles. Nous avons separe les depots des
depressions les plus eloignees du fleuve, ou decan tent les boues les plus fines, des depots de chenaux, de
levees et de terrasses proches du fleuve. On trouve de bonnes analogies de courbes d une part entre les
levees et nos limons et sables (8, 8 bis 2) et d'autre part entre certains depots de cuvettes de debordement
et nos marnes.
Source: MNHN. Paris
SEDIMENTOLOGIE DE SANSAN
99
W. MADAGASCAR
N. TUNISiE
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Fk;. 12. Courbes granulometriques dc depots fluviatiles et lacustres modernes. Les fleuveS de la cote nord-ouest de Madagascar
(Hervieu, 1968) montrent une difterenciation marquee entre les depots de decantation (12 A), dans des cuvettes de
debordement et des depressions marginales de divers fleuves dont le Mangoky, et les depots du chenal et des levees ou de
terrasses inondables du Mangoky (12 B). Par comparison avec les sediments du Tigre (fig. 11 D). on voil qu'il n’y a pas de
difference notable entre des depots de chenal tres calme (Tigre) et les depots de levees malgaches. Les sediments du nord de
la Tunisie (Pimienta, 1959) illustrent un materiel fluvio-lacustre un peu plus grossier. Les vases du nord du Lac de Tunis (C
1-3) indiquent une decantation tres poussee. Les deux autres courbes (C 4, 5) correspondent au materiel en suspension
recueilli dans l'eau de crue de la Medjerda. Les depots du sud du Lac de Tunis (D 5-9) ont des caracteristjques fluviatiles
marquees, mais leur forte teneur en silt et argile les rapproche des lacs de Mesopotamie (fig. 11 C 6. 7). Les depots de plage
marine (D 10, 11) montrent un tri excellent, sans materiel fin piege entre les grains de sable que Ton note dans les depots
fluviatiles les mieux tries (fig. II D, 12 B et 12 D4).
Fig 12. - Cumulative grain-size distribution offluviatile and lacustrine modern sediments. The north western rivers of Madagascar
(Hervieu, 1968 ) display highly differentiated curves from decantation deposits (12 A), from overflow basins adjacent to various
rivers and to the channel and natural levees of the Mangoky river (12 B) However, a comparison between slower parts of the
channel of the Tigris (fig HD), and the levees of the Mangoky does not reveal major differences. The coarser sediments from
northern Tunisia ( Pimiesta, 1959) illustrate fluvio-lacustrine grain-size distributions. Muds from the northern part of the Lake
of Tunis (C 1-3 ) express an extreme selection of the finer size fractions (decantation). Curves (C 4, 5/ represent the
distribution of particles in suspension collected in flood waters of the Medjerda river. Sediments from the southern part oj the
lake of Tunis < D 5-9 ) show clear affinities with fluviatile deposits, but their higher silt and clay content link them with the
Mesopotamian lake deposits (fig. II C 6. 7). Marine beach deposits (D 10. //; are characterised by their excellent sorting
without any fine fraction being retained between sand grains, in contrast with well sorted fluviatile sands (fig. 11 D. 12 B et 12
D4).
100
JhAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
L'ensemble tunisien (fig. 12 CD) est beaucoup plus heterogene. Les courbes des depots lacustres
et marins s’ecartent visiblement des formes de courbes de Sansan. En revanche, les depots fluviatiles et
certains sables du sud du lac de Tunis sont plus proches. Les courbes du materiel en suspension dans les
eaux de la Medjerda en crue (C4, 5). comparees a celles des depots de chenaux (D3. 4) sont particulie-
rement demonstratives du processus de selection des particules fines, a Finterieur du fleuve lui-meme. Le
debordement de ces eaux turbides sur la plaine alluviale conduit a une separation geomorphologique de
ces materiaux entre la plaine d'inondation et ie chenal. Mais le depot de leur charge solide en fin de crue,
dans un site protege des apports grossiers, a Finterieur du lit, peut superposer localement des sediments
a facies de decantation sur les sediments deposes precedemment par des courants forts.
Apres ce bref rappel sur la signification des courbes granulometriques, revenons a ['interpretation
des sediments de Sansan. Leur analyse granulometrique confirme bien la separation, faite visuellement
sur Faffleurement, entre les limons jaunes et les sables fluviatiles, d’une part et les marnes fossiliferes ou
non. Ce n'est pas une question de grossierete, mais de mode de tri des particules. On trouve cependant des
courbes intermediates a Finterieur des marnes fossiliferes (fig. 11 A : 6) qui,comme les graviers disperses,
indiquent une etroite filiation entre le materiel fluviatile et les marnes.
Le calme du milieu de vie des limnees et planorbes a ete manifestement interrompu par des crises
correspondant a des crues lluviatiles qui ont apporte le materiel en suspension et les graviers. La turbidite
des eaux, deduite de Fetude du sediment, aurait interdit le developpement de la vegetation aquatique
necessaire aux mollusques si elle n'avait pas ete limitee aux episodes de crue. La granulometric et la forme
des courbes suggerent un depot relativement rapide plutot qu'un processus de decantation durant des
mois ou en permanence.
UN GISEMENT FOSSILIFERE FLUVIATILE OU LACUSTRE ?
Nous avons d'abord vu les arguments qui plaident en faveur d’un depot d’eau stagnante : ecologie
des mollusques, finesse des sediments, absence d'indices d'emersion sauf au sommet. Les preuves d’une
relation etroite avec un reseau fluviatile sont egalement fiables : apports episodiques de materiel grossier,
hydrodynamisme modere mais necessitant des apports en suspension repetes pendant le comblement
d'une cuvette initiale.
La relative profondeur, opposee a Fextension modeste de cette forme en creux, ne s’accorde pas
avec ce que l'on sait des lacs de ce type de series molassiques : les lacs dus a Faffleurement de la nappe
phreatique alluviale sont tres peu profonds, a sedimentation carbonatee relativement pure. Par contre, les
chenaux fluviatiles sont frequemment creux de plusieurs metres. Leur remplissage habituellement sableux
ou conglomeratique, resulte de (’evolution normale du lit d’un cours d’eau actif, alimente en materiel
terrigene dont la fraction la plus grossiere, transportee seulement lors des crues, est abandonnee dans le
creux du lit alors que la fraction la plus fine est etalee sur la plaine d'inondation qui s’asseche apres
chaquecrue. Cependant, les bras mortsdus a un recoupement de meandre ou a Fabandon d'une branche
d un reseau anastomose ou encore a Fisolement d’une partie marginale du lit par un banc de sable ou de
galets qui detourne le courant (N anson & Page, 1983) sont autant de sites en relation directe et
permanente avec le fleuve mais proteges des exces de sa dynamique de crue (fig. 13). Les contre-courants
qui se prodaisent a I entree de tels diverticules ouverts vers Faval sont classiquement responsables
d accumulations de materiel flotte dans une zone de calme relatif: troncs deracines et autres debris
vegetaux de toutes tailles ou coquilles de mollusques terrestres emportes par la crue. Sur le cours moyen,
sinueux, de la Dordogne, on nomine « couane » ce genre de chenaux en cul-de-sac ou s'accumulent les
bois flottes. Les tourbillons qui selectionnent ces materiaux de surface doivent aussi, logiquement,
concentrer les cadavres en cours de putrefaction, flottant a la surface ou entre deux eaux. C’est une
explication acceptable pour des apports repetes de carcasses plus ou moins completes durant un laps de
temps se mesurant au moins en dizaines d'annees. Des crues annuelles, mais deposant seulement un
Source: MNHN, Paris
SEDIMENTOLOGIE DF SANSAN
101
^ -lac.x
demeandre
[ Aniazonie f
bras mort
cours
anastomoses
confluent
detourne
chenaux
de crue
ou chutes
meandres
encaisses
couane
boue
'' bancs
de graviers
I ig. 13. Exemple de bras rnorts. diverlicules el lacs de meandres abandonnes en relation avec divers types de reseaux fluviatiles
a fort alluvionnement. Amazonie : cours d’eau meandrisant libreraent. Lac par isolement d'un bras mort de meandre. Green
River : reseau anastomose (d'apres Leopold & Wolman, 1957). Diverticules correspondant a des bras rnorts de meandres
ou de cours faiblement sinueux. Dordogne : cours d'eau sinueux a fort alluvionnement encaisse, construisant des point-bars
et des barres de graviers laterales. Ces constructions protegent durablement les « couanes », diverlicules ouverts vers 1'aval
et remplis de boue et de bois flottes par les crues successives.
F/g 13. — Examples of backwaters, diverticula and oxbow lakes in various types of river networks with strong alluvial influx. Amazon
river: free meandering channel. Oxbow lake resulting from a meander having been cut off. Green River anastomosed channel
(after Leopold & Wolman. 1957). Diverticula are backwater of meanders and slightly sinuous bends. Dordogne river deeply
entrenched meandering channel Active alluvial input generates gravel point-bars and lateral banks, insulating « couanes » from
the main current. These diverticula, opening downstream are filled with mud and drifted wood provided by floodwarers on/v.
Source. MNHN. Paris
102
JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
materiel fluviatile en suspension peuvent maintenir le fonctionnement du piege a cadavres flottes pendant
aussi longtemps. La protection contre les necrophages est fournie par le piege lui-meme, un site boueux
ne s’assechant pas entre les crues. Si cette interpretation est correcte, une etude taphonomique detaillee
des squelettes les plus complets, de Page des individus. des conditions de vie et de mort des diverses
especes, etc., devrait confirmer Farrivee saisonniere des cadavres victimes de pluies catastrophiques,
eclatant et se disloquant sur place (fig. 15-8).
En somme, nous proposons d’interpreter ce gisement de mammiferes, constitue de marnes isolees
dans une serie alluviale banale, commc un depot de bras-mort fluviatile reste en communication
durablement avec un chenal actif, dans lequel une vie subaquatique de type lacustre etait interrompue
seulenient au moment de crues vraisemblablement annuelles.
On peut aussi expliquer ('existence de depots fins sans fossiles, intercales en lentilles dans la cuvette
qui abrite le gisement, comme des episodes d'isolement du bras mort ou la turbidite durable ou une
sous-oxygenation ont empeche le developpement d'un peuplement lacustre. De meme, le niveau a
Helicides basal, aujourd’hui disparu. a pu se developper pendant Pisolement initial du chenal aban-
donne, dans un environnement de prairie inondable noye brievement par les crues. Le paradoxe le plus
difficile a accepter est d'ordre chronologique : la cuvette qui a ete creusee par un cours d'eau (chenal) doit
etre d'abord abandonnee et assechee (pendant le depot de la couche a Helicides D) puis remise en eau sur
toute son etendue par une crue exceptionnelle (Ce). Le reste du comblement du bras-mort serait du a des
mises en eau limitees, d'etendue plus restreinte, correspondant a une communication plus ou moins
bonne avec le chenal actif du cours d'eau (Cd-Ca) mais assez durables pour que les indices d'erosion
soient exceptionnels (au niveau du calcaire Cb et au sommet de certains depots lenticulaires). On peut
expliquer cette nappe d'au stagnante, meme en periode d'etiage. par l'exhaussement progress# du reseau
actif: en surelevant ses levees naturelles a chaque crue et en comblant son chenal, le cours d'eau s'eleve
plus vite que sa plaine d'inondation et, a fortiori, que les anciens chenaux abandonnes au stade initial,
avant Fedification des levees. Jusqu'a ce que le chenal abandonne soit comble, il reste done un point
particulierement bas par rapport a la plaine d'inondation. Si les eaux de ce creux sont en communication
directe avec le cours d'eau, on comprend que les conditions lacustres soient compatibles avec des apports
fluviatiles repetes mais de courte duree, au passage de chaque crue. Cette localisation privilegiee peut
expliquer a la fois les processus de concentration des ossements et leur fossilisation mais le nombre et la
diversite des animaux restent un sujet d'etonnement legitime.
Le retour a un contexte alluvial ordinaire est represente par les limons de crue jaunes [8] qui ont
ete apportes par un autre cours d'eau en crue appartenant a un stade ulterieur. Le site de Campane etant
alors au cceur de la plaine d'inondation. loin du chenal actif, les inondations successives s'expriment par
le litage des limons jaunes que les fouisseurs if ont pas reussi a detruire totalement. Les chenaux a
remplissage sableux [9] et [10] qui couronnent la serie de Campane appartiennent au meme type de
sedimentation, Faxe actif du cours d'eau s'etant deplace et passant cette fois a l'aplomb du site de Sansan.
ROLE DE LA DIAGENESE DANS LA FOSSILISATION
ET DANS LA PRESERVATION DU GISEMENT
Le milieu de sedimentation reducteur est une donnee initiale favorable a la fossilisation des
ossements mais la tres faible permeabilite de la boue argileuse et une diagenese sous-aquatique sont aussi
responsables de la duree des conditions non-oxydantes et non-lessivantes dans l'epaisseur du depot,
pendant toute la duree de constitution du gisement.
Dans cette boue, la plus evidente manifestation d'une modification diagenetique du sediment est
la compaction. Elle s'exprime par une fracturation et un aplatissement des coquilles les plus fragiles. On
peut etablir un gradient d'ecrasement croissant des plus petits aux plus gros planorbes et, plus encore, en
ce qui concerne les coquilles de limnees (fig. 14). Les Helicides semblent plus resistants.
Source: MNHN. Paris
SEDIMENTOLOGIE DF SANSAN
103
.14. Divers etats ties coquilles tie gasteropodes apres la compaction, dans les depots [7a] et [7b] du gisement de Sansan. II
existe une relation generate entre grande taille des coquilles (planorbes, limnees) et fragmentation par eerasement ;
cependant on note une multitude deceptions, parmi les plus petites coquilles de planorbes comme pour le gros Helicide.
L*observation, en lame mince, de la frequence d’une fragmentation post-depot montre qu'il est impossible de se fiera Fetal
des coquilles dans les residus de lavage de la fouille pour distinguer les mollusques autochtones des coquilles flottees ou
fragmentees. apportees d'un autre biotope. Le melange de pulmones terrestres et d'eau douce ne peut cependant se realiser
que dans l’eau, dans le site calme ou vivaient limnees et planorbes. Sauf indication contraire ([7b]) les sections figurees
appartiennent au niveau [7a]. Barre d’echelle : I mm sauf pour FHelicide : 5 mm.
14, — Effects of compaction on gastropod shells in [7a] and [7b], The intensity of the in situ fragmentation is broadly related to
the sizes of shells (p/anorbs ; limneas). In addition, observations on thin sections give evidence that fragmentation is frequently
a post-depositional process. Therefore it would be inappropriate to use the degree of preservation of shells in sieving (under
water) residues as a discriminant factor between autochtonous and aUochtonous gastropods in the various fossiliferous beds.
However the mixing of terrestrial pulmonates with freshwater gastropods could only proceed in the lentic sires where limneas
and p/anorbs lived, feeding on subaqua tic plants. Unless otherwise indicated ([7b]) all sections belong to [7a]. Scale bar . /
mm. except for the Helicid: 5 mm.
Source:
104
JFAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
Les os ont egalement subi une fracturation qui pent elre rattachee au tassement du sediment mais
1 hCiait , tres hasardeux de distinguer la part de la fragmentation precoce de celle due a la charge
lithostatique de la molasse neogene, accumulee au Miocene moyen et superieur au-dessus du gisement.
Une etude de leurs roles respectifs passe par I’analyse de la compaction des depots de I'ensemble de la
serie regionale.
La forte teneur originelle des sediments en carbonate de calcium a du jouer un role determinant
dans la diagenese preservatnce. Elle sexprime par la frequence des nodules calcaires dans les marnes les
moms fossihferes. Ces nodules sont assez precoces pour avoir limit* la compaction : les tests d’ostracodes
y sont assez souvent preserves alors que les mollusques sont rarement intacts. Le remplissage sparitique
des coq uilles vides de sediment a renforce rapidement la resistance des tests au tassement; its sont mieux
conserves que les tests a remplissage de bone.
Dans la coupe etudiee, les depots restes meubles n’ont livre aucun mollusque intact. Les mieux
7 ? m ° ms une fra ^ turatlon du labre °u un enfoncement de l’apex plat de la spire
phinorbes) ? ’ ° U enCOie Une fragmentatlon polygonale et une ovalisation de la section (limnbes,
Dans le calcaire (71 on observe les memes phenomenes de fracturation des tests in situ ce qui
1 SUCCede 3 T Sta , de , meubie qui s ’ esl P'-olonge apres I’enfouissement sous une
carilnnaS. L ? t ^ ^ micr °- gaets de boue [ 7b ] soient ecrases demontre aussi que la lithification
norn? if? netten ?ent posteneure a leur enfoutssement. Toute estimation de la charge necessaire, qui
pounait donner une idee du temps ecoule depuis le depot, serait disenable mais la chronologic relative
est assuree . la compaction precede 1 oxydation qui est contemporaine de la lithification. En diet les
!o!imues''i t'rirr I rLlgincuses de t ?a J et [ 7b ] sont anle - et syn-remplissage sparitique des cavites pedo-
™ r fentes de dessiccatlon )- En revanche, les grandes taches rousses affectant
les marnes fossthleres [5-6], avec une morphologic trompeuse de chenaux (fig. 2 A extreme gauche)
Uimcms °° ^ P 08 *^ Ration generalise" de la serie molassite
: - S C , henaU f X Ja . unis) est un Phenomene regional qui peut etre tardif (Plio-
mnsfh ro i 1< * a,em f nt arre , tee P ar une bam(ire impermeable aux circulations phreatiques,
miVlt!! / ,, , P ,f If na U ' e plus arglieuse du g'sement et par le calcaire diagenetique [7] Pour mince
du aisemenf C biom re' ^ nous , semble donc avoir joue un role determinant dans la preservation
effef P, o ii J °‘f n0nS 3 C ° nC l USlon de Meyer (1981) sur le role protecteur de cede bane. En
et a ou elle n existc plus, par suite de 1 erosion moderne, les ossements deviennent friables (Lartft
correspondence, m Crouzel, ce volume). Inversement, la pedogenese tres discrete, preservee fidelement
'mmmm
"* 15 % SSs as* *smr 12 * **» ***** *
immmmm
Source: MNHf
i Paris
SEDIMENTOLOGIE DE SANSAN
105
Source: MNHN. Paris
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JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
par la lithification des deux niveaux [7a] et [7b] semble n'avoir joue aucun role dans la constitution du
gisement. La finesse des racines et la nature micritique du remplissage des tubulures suggerent un sol
calcaire superficiel. sans profonde ni intense circulation d’eau (zone vadose tres reduite), ce que confirme
la tres mince zone oxydee au sommet de la marne [6].
CONCLUSIONS TAPHONOMIQUES A PARTIR DES DONNEES SEDIMENTAIRES
Si nous reprenons les diflerentes interpretations envisagees, il parait evident que Ton peut exclure
les termes de marais et de mares, contredits par la geomctrie du gisement et des couches sous-jacentes. Un
lac, ou plus precisement un delta lacustre, se justifierait mieux en raison de la faune malacologique et du
calme necessaire au depot de la vase fine qui contient les ossements et parfois des graviers. Cependant, la
granulometrie de cette boue et l’abondance des squelettes, generalement incomplets, impliquent une
remarquable permanence de Lapprovisionnement en cadavres flottes en meme temps qu'une sedimenta¬
tion particulierement fine.
Si ion admet, avec Lartet, la forme encaissee delimitant les couches fossiliferes, il est vraisem-
blable qu il s’agit du comblement d’un chenal fluviatile. L'absence presque totale de materiel alluvial
grossier et le calme atteste par les mollusques suggerent un lac forme par Pabandon d’une portion de
chenal (lac de meandre abandonne ou bras mort isole) mais Pimportance des apports terrigenes (argile -
sables fins) et. surtout, les nombreux restes de vertebres, plaident plutot pour un dispositif communi-
quant directement avec un chenal actif, au moins a chaque crue, et piegeant les cadavres flottes, emportes
par le courant impetueux du chenal principal et mis a Pabri du fiot par un contre-courant dans un site
calme aux eaux turbides.
En somme. plutot qu'un evenement catastrophique exceptionnel, le gisement de Sansan semble
representer un site exceptionnellement favorable dans un systeme de depot tres banal : le reseau de
c hen aux probablement anastomoses d un cone fluviatile molassique. Cette interpretation doit mainte-
nant etre confrontee aux donnees taphonomiques concernant les ossements, que les fouilleurs ont
recueillies au fil des annees ou qui seront collectees a Pavenir sur ce site ou dans d’autres gisements de
marnes coquillieres des Molasses pyreneennes.
Fig. 16. 1-2, facies grenu forme d intraelastes marncux. de debris stromaiolithiqueset de rares bioclastes coquilliers. L'aplatis-
sement. du a la compaction, est necessairement tardif (post-enfouissement sous une charee epaisse de plusieurs metres).
Niveau [7b]. Echelle - 1 cm. 3. marne a ostracodes [I], a la meme echelle que la figure 2. Un debut dc lithification precoce
(noduhsation) s exprime par une serie de lentes ouvertes (en boutonniere) afTectant un remplissage de terrier (a g., oblique).
4. tubillure de racine tres fine (echelle = I mm) a remplissage complexe. de travees micritiquesencroutant les restes vegetaux
maintenant remplaces par une calcite limpide axiale (cf. fig. 9). La ferruginisation des epontes est legercment posterieure a
I enlouissement Pedogenese affectant le niveau [7a]. 5. microstromatolithe (echelle = 1 mm) tres sparitise, remanie dans la
boue a ostracodes [7a]. La desagregation des cristaux de tels encroutements stromatolithiques a certainement fourni une
grande partie des grains sparitiques concentres dans le sable [7b] et disperses dans la boue [1-7 a].
F/g 16. 1-2, granular facies formed by marl intraclasts, stromatolite fragments and a few shell bioclasts. Flattening, resulted from
compaction and therefore had to be a post-burial process, taking place under several meters of sedimentary load /7b I. Scale =
J . cm r ,r ° st f ac ? de mar !Jl h s : a l me sca,e - Incipient early lithification (nodule) is expressed by a set of open cracks localised in
the Jilting oj a burrow (left, oblique). 4. thin root channels (scale = ! mm) filled with a complex association of micritic septa
encrusting the decaying roots which were finally replaced by an axial fill of clear sparite (cf fig. 9). The ferruginous stain of the
wall material is also a post-burial impregnation. Pa/eosol altering [7a]. 5. highly spar it ised microstromatolite (scale = 1 mm).
reworked inostracode mud/7a]. Broken up crystals issued from such spathic crusts are a likely source for the sparite grains
segregated in [7b] sand and scattered in muds [ 1-7 a].
Source: MNHN. Paris
SEDIMHNTOLOGIE Dli SANSAN
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Source: MNHN. Paris
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JEAN-CLAUDE PLAZIAT & FREDERIC BALTZER
REMERCIEMENTS
Nous remercions MM. L. Ginsburc. et F. Duranthon qui nous ont fait decouvrir lacomplexite
de ce gisement celebre. M. Bachaoui s’est charge dc la realisation des granulometries et les lames minces
ont ete executees au Laboratoire de Paleontologie du Museum national d'Histoire naturelle.
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Source: MNHN. Paris
6
La macroflore de Sansan
Christiane BLANC-LOUVEL
Museum national d'Histoire naturelle
Laboratoire de Paleontologie
8, rue Button. F-75005 Paris
RESUME
L'etudc morphologique des fruits, des graines et des gyrogonites recoltes dans les sediments de Sansan (France) a revele la
presence de vegetaux appartenant aux families des Ulmaceae. Myristicaceae, Nymphaeaceae et Characeae. Les taxons identifies
montrent que la vegetation etait caracterisee par la coexistence d’elements temperes et tropicaux et se developpait sous un climat
chaud, a Fimage d'autres gisements fossiliferes de FEurope.
ABSTRACT
The Macroflora of Sansan.
Part of the plant material recorded from the Miocene of Sansan (France) consists of isolated organs : casts of fruits, seeds
and gyrogonites. A morphological study of these macro fossils revealed the existence of an arborescent and herbaceous aquatic
vegetation. According to the relationships with living plants they are shown to belong to the Angiosperms and Charophyta, and
have been assigned to four living families : Ulmaceae. Myristicaceae. Nymphaeaceae and Characeae. Some can only be referred to
a living family, whereas others are related to a living genus and an extinct species or to a form genus. Temperate elements suggest
cooler conditions, but the occurence of plants that are now growing in the tropical zones indicates the coexistence of temperate and
tropical elements and a warm climate and a high mean annual temperature in the Miocene flora of this area, as in others localities
in Europe.
INTRODUCTION
Le gisement de Sansan est surtout celebre a la fin du siecle precedent par les mammiferes qu'il
recele, les vegetaux n'y etant que faiblement representes.
L’existence de ces derniers est signalee pour la premiere lois par Noulft (1861) puis presque cent
ans plus tard par Grambast (1962), sans avoir fait l'objet d'une description de la part de ces deux auteurs.
Blanc-Louvel, J.-C. 2000. — La macroflore de Sansan. In : L. Ginsburg (ed.). La faune miocene de Sansan et son
environnenient. Mem. Mus. natn . Hist. not.. 183 : 109-116. Paris ISBN : 2-85653-522-4.
Source: MNHN. Paris
110
CHR1ST1ANF. BLANC-LOUVEL
Les seulsmacrorestes retrouves sont fragmentaires et se composent de fructifications et do gi nines.
11 s sont conserves sous forme de moulages externes el ne revelent qu’exceptionnellement les caracteres
anatomiques.
Jusqu'alors. aucune partie provenant de l’appareil vegetatif (feuilles, bois ...» n a etc decouverte.
En depit de la pauvrete de ces restes fossiliferes, l'idcntification des groupes de vegetaux auxquels
ils se rattachaient a pu etre envisagee. En elTet, en botanique, parmi les elements dissemmes, les organes
uui composent l'appareil reproducteur sont ceux qui olTrent les meilleurs cnteres taxonomiques. Leui
morphologic est par exemple beaucoup plus stable que celle des organes toliaires donl les variations
peuvent s’observer sur un meme individu.
L'etudc morphologique des echantillons, de faible envergure (leurs dimensions sont compiises
entre 0,5 et 2 cm), a ete realisee a l’aide du stereomicroscope et du microscope electronique a balayage.
MORPHOLOGIE ET ATTRIBUTION SYSTEMATIQUE
DES FRUCTIFICATIONS
MAGNOLIOPH YTA
La piupart des organes fructiferes fossilises ont ete rapportes aux Angiospermes Dicotyledones
(Magnoliopsida) au sein du groupe vegetal des plantes a fleurs (Magnoliophyta) et component des
plantes arborescentes et herbacees.
Pi.antes terrestres arborescentes
Les plantes arborescentes reconnues appartiennent aux Ulmaceae et Myristicaceae, deux families
appartenant respectivement aux Urticales et aux Laurales.
Famille ULMACEAE Mirbel, 1815
C'est a Fun des membres de cette famille qu'esl attribue le plus grand nombre de specimens.
Ceux-ci se presentent sous 1'aspect de corpuscules subglobuleux termines en pointe a leurs deux
extremites et mesurent en moyenne 4,5 mm de diametre et 5 mm de longueur.
Generalement chacun d'eux se dissocie en deux valves creuses emplies par le sediment dans lequel
ils etaient ensevelis lors de la fossilisation. La paroi de ces valves est relativement epaisse (0,4 mm) et leur
surface n'est pas lisse mais ornementee d'un reseau dont les mailles au contour irregulier sont delimitees
par des cretes au relief assez accuse. L'ensemble est entrecoupe de trois ou quatre cotes longitudinales
semi-circulaires plus saillantes (Fig. 1,2, 3).
Fig 1-16 1-3: Celiislacunosa( Reus) Kirch., endocarpes: I. ornementation reticulee de l’endocarpe. x 10 ; 2. ornememation sur
un auire echamillon, x 4 : 3, endocarpe coupe transversalemeni montrant 1 epaisseur du tegument. x 4 ,
4-5 Celt's occidental's 1... espece actuelle : 4. fruit depourvu de son pericarpe, x 4.5. fruit avec son Pencarpe. x 4
6-16 : Fruiis et sraines de Myristicaceae. Myristicarpum miocemcum Gregor: 6. 7. 8. differenis aspects de la suifacc des
graines, x 3 :9. fl, coupes longitudinaleet transversale dune graine. x 3. Mynstica kumbo L. espece actuelle : '° r =™ n f ^
un reste d’arille. x I. Mrristica Iranian' L.. espece actuelle : 12. graine isolee du Iruit. x 3 : 13. fruit, x 1 . 14. fruit ouvert
monlrant la graine a rinterieur d une des valves, x I : 15. 16. coupes transversale et longitudinal d une graine. x 3.
Figs /./p. /-.? Celiis lacunosa (Reus) Kinli.. endocarps : I. endocarp reticulated ornamentation, x 10 ; 2. ornamentation a)
another specimen, x 4 ; 3. transverse section showing thickness of the tegument, x 4 ; ... ,
4-5 Celiis occidentalis L.. extant species : 4. fruit devoided of pericarp. \ 4 : 5. fruitprovided of pencarp x 4 ,
6-/6 Fruit and seeds of Myristicaceae Myristicarpum miocemcum Gregor: 6. 7.8. features of the seed surface. \ . . >■ it.
longitudinal and transverse section of a seed, v 3. Myrislica kombo L. extant species : 10. seed with remains of at dins. \ I.
Mynstica fragrans L. extant species : 12. seed out of fruit. x3 : 13. fruit, x I : 14. fruit cracked away showing the seed inside.
X I ; 15, 16. transverse and longitudinal section of a seed, x 3.
Source : MNHN, Paris
MACROFLORE DE SANSAN
Source : MNHN, Paris
112
CHRISTIANA BLANC-LOUVEL
En les comparant avec les formes vegetales actuelles, il apparalt de maniere patente que ces
moulages offrent des analogies tant dimensionnelles qu’architecturales avec fendocarpe des fruits du
micocoulier, nom vernaculaire du genre Cell is L.
Les caracteristiques ornementales de la paroi interne de ces fruits drupaces out pu etre restituees
grace a la durete de celle-ci, alors que l’enveloppe externe charnue detruite par des agents divers n a laisse
aucune trace dans le sediment (Fig. 4. 5).
Les endocarpes des fruits de Cell is recoltes a Sansan presentent des afhnites tres etroites avec cetix
decrits par Kirchheimer (1957) dans le terrain Miocene d’Allemagne sous I'appcllation specilique Celtis
lacunosa (Reus) Kirch., 1957 a laquelle ils peuvent etre attribues.
Cette espece fossile est proche de l'espece actuelle caduciforme Celtis australis L. qui de nos jours
prospere dans les regions temperees chaudes du Sud de l’Europe (particulierement bien adaptee dans la
region provengale franpaise), du Nord de l’Afrique et de I'Asie occidentale.
Famille MYRISTICACEAE Brown, 1810
Des moulages trouves en moins grand nombre que les precedents ont egalement perrnis d iden¬
tifier les representants d’une seconde famille, celle des Myristicaceae.
Les echantillons ont la forme de tubes oblongs, arrondis aux extremites, de 1 cm de diametre et un
peu plus de 2 cm de longueur. Leur surface, recouverte par endroits d'une mince pelhcule cireuse et
brillante, otTre des aspects varies. Ellc est soit parcourue par des sillons longitudinaux separes par des
cotes plates ou des stries irregulieres, soit plus ou moins lisse selon le degre d'usure (Fig. 6. 7. 8).
Line section transversale met en evidence une couche externe peu epaisse (0,3 mm) qui emet des
digitations inegales et irregulieres en direction de la zone centrale comblee par un sediment tres fin.
La configuration des cellules qui composent I’enveloppe externe et ses digitations a pu etre
observee dans les parties erodees de quelques specimens. Ces cellules sont de petite taille et pourvues de
parois epaisses (Fig. 9. 11).
Une telle structure evoque celle d‘un albumen rumine et nous conduit tout naturellement a
rechercher dans la flore actuelle des points de comparaison avec les organes du memc type.
Au terme de cette etude, c'est avec les graines extraites du fruit dehiscent de Myristicafragrans L.
communement appele muscadier que les ressemblances se sont averees les plus marquantes.
Ainsi les stries et les sillons observes sur les fossiles correspondent a Fimpression laissee par 1 arille,
enveloppe frangee qui entoure la graine du muscadier, avant de se detacher de celle-ci (Fig. 10).
Les sections transversales et longitudinales pratiquees sur des graines vivantes condi ment egale-
ment la concordance des caracteres anatomiques (Fig. 15. 16).
Ces graines fossiles sont similaires a celles du Miocene moyen provenant des mines de Schwandorf
en AUemagne et regroupees dans le genre d'organe Myristicarpum cree par Gregor (1977) sous 1 cntite
specilique Myristicarpum miocenicum Gregor, 1977.
Toutes les especes de la famille des Myristicaceae, dont le feuillage est persistant, habitent
uniquement les regions tropicales d'Asie. d’Amcrique ou d Afrique.
PLAMES HERBACF.ES
Famille NYMPHAEACEAE Salisbury, 1805
Des graines fossiliseessubglobuleuses aux dimensions comprises entre 1.6 et 2 mm temoignent par
leurs caracteres morphologiques et structuraux de la presence des Nymphaeaceae.
Source: MNHN, Paris
MACROFLORE DE SANSAN
113
Scion Collinson (1980), les distinctions generiques a partir des graines des plantes aquatiques de
cette famille ne peuvent etre envisages qu'en prenant en consideration a la fois la structure de leur
tegument et la position relative du bile et du micropyle.
Ma I he u reusemen t, dans ce gi-sement Unites les graines sont parvenues a maturite et la plupart ont
deja commence a germer, entrainant de ce fait la disparition, dans la region apicale, des cicatrices hilaire
et micropylaire (Fig. 17, 20. 21).
Q uailt a la structure cellulaire de leur surface tegumentaire, en raison de l'usure des organes
fossilises, celle-ci n apparait pas nettement. File semble cependant visible dans la region basalede certains
antulons moms endommages, sous la forme de cellules rectangulaires disposees concentriquement
Par contre, le parenchyme des couches sous-jacentes est bien mis au jour (Fig. 21,23).
Actuellement, les Nymphaeaceae sont tres cosmopolites et se rencontrent dans les eaux douces et
tranquil les, a 1 exception de quelques especes qui frequentent des milieux plus saumatres.
CHLOROPHYTA
Famille CHARACEAE Richard, 1815
Un autre groupc de plantes aquatiques est represente par les Charophytes, rattachees par la
plupart des auteurs aux Chlorophytes ou algues vertes comme en atteste la decouverte de gyrogonites.
Ces organes subovalaires d’environ 0.5 mm, composes de cinq cellules calcifiees jointives disposees en
spirales senestres autour de la cellule reproductrice femelle, possedent les caracteres distinctifs propres a
la famille des Characeae (Fig. 24 a 28).
La fossilisation, qui n'a pas reussi a preserver la coronule, n'autorise pas a aller plus avant dans la
determination taxonomique (Peck, 1946)
A I image des Nymphaeaceae, les Characeae, egalement ties cosmopolites, vivent dans les eaux
douces ou plus rarement saumatres ou bien encore les mers peu salees.
INTERPRETATION PALEOCLIMATIQUE ET PALEOECOLOGIQUE
Malgre leur faible nombre, les taxons identifies apportent quelques informations sur le milieu et
les conditions climatiques dans lesquels s’est installee la couverture vegetale.
II ressort clairement que Passemblage floristique se composait de vegetaux dont les representants
actuels occupent les unsdes regions tropicales, lesautresdes regions temperees. Pour que ces deux formes
aient pu cohabiter en un meme lieu, il faut necessairement admettre que la chaleur ambiante devait etre
sulTisante pour permetlre aux plantes thermophiles, apparentees aux especes Celt is australis L. et
Myristica fragraus L.. de s’epanouir.
La presence du genre Celtis L. laisse supposer, par analogic avec ses congeneres actuels, que parmi
les formes arborescentes retrouvees certaines subissaient la defoliation, traduisant ainsi par ce pheno-
mene un rythme biologique saisonnier.
Ces remarques amenent a considerer que sur le site de Sansan a Tepoque du Miocene moyen
regnait vraisemblablement un climat tempere chaud, avec des saisons probablement moins marquees et
des temperatures moyennes annuelles plus elevees qu aujourd'hui (Woi.fe, 1978).
Enfin, par leur mode de vie aquatique, les Nymphaeaceae et Characeae impliquent obligatoire-
ment dans la physionomie du paysage Fexistcnce d'une riviere ou d'etendues lacustres, marecageuses ou
lagunaires.
114
CHR1STIANE BLANC-LOUVEL
COM PAR A ISON AVEC D'AUTRES GISEMENTS
Les sediments continentaux du Miocene moyen recelant des vegetaux sont relativement raves et
surtout moins riches et moins diversifies que ceux deposes durant les autres periodes du Cenozoique,
notamment au Paleogene et au debut du Neogene.
En France, par cxemple, les deux gltes fossiliferes de Montady et de la Motte d'Aigues, contem-
porains de Sansan, situes respectivement dans les regions languedocienne et proven?ale, ont livre une
microflore dont les entites botaniques representees sont plus nombreuses et plus variees qu a Sansan.
Cette derniere ne reticle cependant pas une exuberance de la vegetation comparable a celle observable
dans les macroflores aquitaniennesd'Armissan (Aude) et d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhone) decri-
tes par Saporta (1862. 1863. 1865, 1867) ou bien dans celle du Miocene plus tardif du Massif du Coiron
en Ardeche (Grangeon. 1958).
L'analvse des inventaires floristiques des gisements cenozo'iques elargie a l'Europe (Allemagne,
Royaume-Uni, Belgique, Pologne, Hongrie, Espagne. Portugal, entre autres) ainsi qua l'Amerique du
Nord et a I'Asie conduit a une interpretation tout a fait similaire et permet de mettre en evidence dans la
population vegetale du Miocene moyen un appauvrissement general en formes tropicales par rapport aux
periodes anterieures (Duperon & Duperon-Laudoueneix, 1985 ; Lemoigne, 1988).
Le fait que les coniferes ne figurent pas parmi les elements recenses a Sansan ne signifie pas pour
autant leur absence du couvert vegetal. D’autres gisements du meme age ont en efTct revele la presence de
Taxodiaceae ou de Pinaceae et. comme on peut le remarquer dans les couches datees du Miocene moyen
du bassin du Tage au Portugal, il s'agit peut-etre ici d'une frequence moindre des Gymnospermes
(Autunes& Pais, 1982).
La plupart des families reconnues a Sansan. a l’exception des Myristicaceae. se retrouvent dans les
sediments d'age identique ou elles sont souvent accompagnees de plantes appartenant notamment aux
Fagaceae. Lauraceae, Myricaceae, Palmae. mais aussi dans des depots plus anciens (Bessf.dik, 1985).
En ce qui concerne les Ulmaceae. des FEocene des endocarpes de Celtis L. ont etc recoltes en
Angleterre dans les London Clay (Reid & Chandler. 1933)eten France dans I'Herault (Reid, 1937). Les
organes foliaires attribues a ce genre deviennent abondants a TOligocene puis au Miocene, surtout en
Europe (Allemagne. Suisse, Republique Tcheque, Pologne, France), pour se rarefier au cours du Pliocene.
Des feuilles fossilisecs dans les couches du Cretace superieur de la Republique Tcheque (Cellido-
phyllum praeaustrale Krasser, 1911) correspondraient aux restes les plus anciens de la famille (Collin-
son, 1983).
Les Myristicaceae se rencontrent moins frequemment a I'etat fossile. Cependant des le Paleocene
un bois africain a ete attribue au genre Miristicoxylon par Boureau (1950).
Quant aux deux autres families, leur apparition est egalement plus lointaine. Elle remonterait au
Cretace inferieur pour les Nymphaeaceae et au Devonien pour les Characeae. avec comme pour les
families precedentes un plein epanouissement se situant au Paleogene.
Fig. 17-28. 17-23 : Nymphaeaceae. graines fossiles : 17. vue laterale, x 15 : 18. vue basale. x 30 : 19. vue apicale. x 15 ; 20. 21.
graines en germination, x 15 ; 22. surface tegumentaire de la region basale. x 200 ; 23. surface erodee faisant apparailre les
cellules parenchymateuses, x 20 : 24-28 : Characeae, gyrogonites fossiles : 24-26. vue laterale. x 30 ; 27. 28. vue basale
montrant les cinq cellules spiralees, x 100 et x 30.
Figs 17-28 17-23 : Nymphaeaceae, fossils seeds . 17, lateral view, x 15 : 18. basal view, x 30 ; 19. apical view, x 1> ; 20. 21.
germinated seeds, v 15 ; 22. detail of seed surface, x 200 ; 23. eroded surface showing parenchymatous cells, x 20 ; 24-28
Characeae. fossils gyrogonites : 24-26. lateral view, x 30 ; 27. 28. basal view showing five spiraled cells, x 100 and
x 30.
Source MNHN, Paris
Source: MNHN. Pahs
116
CHRISTIANE BLANC-LOUVEL
CONCLUSION
Si Panalyse systematique des macrorestes recueillis a Sansan ne rend pas compte de maniere
parfaitement exhaustive de la population vegetale de la region au Miocene moyen, elle donne neanmoins
une image partielle de sa diversite.
Les plantes terrestres ou aquatiques arborescentes ou herbacees qui se sont developpees dans ce
lieu se repartissent dans plusieurs families appartenant a deux groupes de vegetaux, les Angiospermes et
les Charophytes.
Les taxons recenses montrent que des formes tropicales cohabitaient avec des formes temperees
sans que Lon puisse toutefois evaluer les pourcentages des unes et des autres, en raison de Linsuffisance
du nombre d'echantillons recoltes. Cet assemblage paleofloristique se retrouve dans d’autres gisements
europeens et Iaisse supposer qu'une grande partie de ce continent beneficiait au Miocene moyen d'un
climat chaud.
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Source: MNHN. Paris
7
Palynologie et environnement du site de Sansan
Marguerite SALA RD-CHEBOLDAEFF 1 ' 1
<£ Marie-Francoise OLLIVIER-PIERRF' 2)
Paleobotanique et Paleoecologie, UPMC, 12, rue Cuvier, F-75005 Paris
(2) Institut de Geologie, Universite de Rennes I, Campus Beaulieu. F-35042 Rennes Cedex
RESUME
La couche violette de Sansan a livre une palynoflore peu variee, dominee par des Pinaceae de la flore altitudinale et par des
spores d'Algues qui proliferaient a la surface des etendues marecageuses.
ABSTRACT
Palynology and environment of Sansan.
The violet-coloured layer of Sansan has yielded a palynoflora of low diversity, dominated by Pinaceae pollen which belongs
to a high-altitude flora, and by spores of Algae that proliferated in a marshy area.
INTRODUCTION
Dans le cadre d’un travail de synthese sur le gisement de Sansan, celebre par sa faune, il etait
interessant d’en etudier la flore et contribuer ainsi a la reconstitution de renvironnement.
En 1990, au cours d'une mission sur Ie site, des prelevements de sediments ont ete effectues en
afneurement, en vue d'une etude palynologique. Quatre echantillons recoltes dans la « couche violette »
sur le front de taille d'environ 20 metres de long ont ete analyses. IIs portent les numeros SAN 1, SAN 2,
SAN 3, SAN 4.
Salard-Cheboldaeff, M. & Ollivier-Pierre, M.-F. 2000. Palynologie et environnement du site de Sansan. In :
L. Ginsburg (ed.). La faune miocene de Sansan et son environnement. Mem Mus. natn. /list, not ., 183 : 117-127. Paris ISBN :
2-85653-522-4.
Source: MNHN. Paris
118
MARGUERITE SALARD-CHEBOLDAEFF & MARIE-FRAN£OISE OLLIVIFR-FIERRE
TRAITEMENT DES ECHANTILLONS ET METHODES DE TRAVAIL
Les echantillons, reduits en poudre par broyage, ont subi une attaque chimique a HC1 et a HF
pour en eliminer la phase minerale. Le residu. recueilli sur une toile a bluter, de mailleegale a 10 um, a ete
soumis a un court passage aux ultra-sons. Les observations ont ete faites en microscopie optique avec un
objectif 100 a immersion.
Au cours de cette etude, non seulement les determinations des sporomorphes ont ete prises en
compte, mais egalement les donnees fournies par Fexamen du palynofacies.
Le palynofacies
Les preparations sont relativement riches en matiere organique. Les debris vegetaux sont nom-
breux, de teinte jaune a brun-clair ; des tissus ligneux plus frequents que les fragments de cuticule, des
tracheides areolees de gymnospermes et quelques elements de vaisseaux d'angiospermes (Fig. 22-23) ont
pu etre determines.
Des debris noirs. carbonifies, de taille variable (30 a 120 am) sont toujours presents en grande
quantite ; les uns sont sous forme de baguette, d’autres, majoritaires, sont isodiametriques et d’aspect
anguleux ; quelques debris ambres sont plus rares.
La matiere organique amorphe (MOA) n’est jamais tres importante ; de couleur jaune tres clair,
elle se presente en petits amas floconneux.
Parmi les microfossiles, les pollenospores sont relativement peu abondants et peu varies. Les
echantillons SAN 2 et SAN 3 en sont pratiquement depourvus. Toutefois. rechantillon SAN 1 se
caracterise par de nombreuses formes algaires, par des spores et des filaments fongiques et par la
dominance de grains de pollen « disaccates »(c’est-a-dire pourvus de deux ballonnets) de gymnospermes
presentant un fort degre de corrosion.
En depit du traitement HF. quelques frustules de Diatomees pennees et centriques (g. Coscino-
discus . Fig. 10) ont pu etre observes.
L’echantillon SAN 2 a livre des microrestes fauniques ; il s'agit deThecamoebiens et de fragments
d'insectes (= extremite d'appendice birame. tegument avec soies, mandibules. Fig. 1 et Fig. 5-6).
La FLORE
On ne trouvera pas ici d'etude quantitative en raison du faible nombre de specimens. II ne sera
done fait mention que d'une frequence relative.
Fig. 1-8. 1 : SAN 2. Palynofacies (x 70). I : debris noirs ; 2 : Thecamoebien ; 3 : filament fongique ; 2 : SAN 1. Palynofacies (x
100). 1 : debris noirs ; 3 : filament fongique : 4. 6 : debris ligneux ; 5 : pollen « disaccate » de gymnospermes ; 3 : SAN 3,
Fragment de diatomee pennee (x 500 environ); 4 : SAN 4. Chlorococcale (x 500); 5 : SAN 2. mandibule d'insecte (x 500):
6 : SAN 2, tegument a soies d'Arthropodes (x 500): 7 : SAN 2. spores de champignons (x 1000): 8 : SAN 1. filaments
fongiques (x 500 environ).
Figs 1-8. 1 SAN 2. Palynofacies (x 70). 1 : dark debris. 2 : Thecamoebia. 3 : fungal filament; 2 : SAN I, Palynofacies (x 100).
I dark debris, 2 : Thecamoebia, 3 : fungal filament. 4, 6 : wood fragments. 5 : disaccate gymnospermous pollen grain ; 3 :
SAN 3. Fragment of pennate Diatom (x 500) : 4 : SAN 4, Chlorococcale (x 500) ; 5 : SAN 2. Insect mandible (x 500) ; 6 :
SAN 2. Arthropod integument with hairs (x 500) ; 7: SAN 2. Fungal spores (x WOO) ; S: SAN I, Fungal mycelium (x 500).
Source: MNHN. Paris
PALYNOLOGIE DE SANSAN
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Source: MNHN. Pans
120
MARGUERITE SALARD-CHEBOLDAEFF & MARIE-FRAN£01SE OLLIVIFR-PIHRRE
ALGUES CHLOROPHYCEES
Chlorococcales (Fig. 4)
La forme figuree ici est tout a fait comparable a celle qui existe dans le Malm du Jura meridional ;
elle n'est attribute que de fagon douteuse a une chlorococcale actuelle (Courtinat, 1989) ; tres rare.
Zygnemales
Les spores de Zygnemales sont relativement communes et frequentes dans les sediments cenozoi-
ques d'origine lacustre. Les differentes formes observees ici appartiennent au genre morphographique
Ovoidites( Potonie, 1951) Krutzsch, 1959.
Quatre morphotypes ont pu etre distingues :
Type A (Fig. 30) : forme ovoide, de 40 a 50 am de longueur, paroi epaisse (superieure a 1 p.m),
surface generalement lisse, parfois ponctuee ; tres frequent.
Type B (Fig. 33-34-35) : differe de la forme precedente par son aspect fusiforme, sa taille de 50
a 80 am et la presence d'une « fissure » longitudinale plus ou moins marquee ; il peut etre rapproche
d'especes du genre Spiwgyra Link, 1820 ; frequent.
Type C (Fig. 31-32) : forme plus ou moins arrondie a surface lisse, paroi fine (environ 1 jxm),
donnant un aspect chiffonne ; taille moyenne 45 jam ; frequent.
Type D (Fig. 11-12-14-17) : forme ovoide, souvent de grande taille (environ 50 gm)et possedant
une forte ornementation rugulee ; appartient probablement au genre Spirogyrci ; moins frequent.
CHAMPIGNONS
Les restes rapportes aux champignons sont nombreux ; ils se presentent sous forme de spores uni-
ou pluricellulaires, de filaments cloisonnes ou non, a paroi lisse ou granuleuse et sous forme de
fructifications (cf. genre Microihyrium Desm., 1841 ; Fig. 13-16).
PTERIDOPHYTES
Elies sont tres peu nombreuses :
Isoetaceae cf. Isoetes L., 1753 (Fig. 24).
Pteridae cf. Pteris L., 1753 ; rare (Fig. 25-26).
Selaginellaceae cf. Selagmella Beauv., 1804 (Fig. 27).
Fig. 9-23. - 9 : Thecamoebien, genre Arcella (x 500) : 10 : Diatomee centrique, genre Coscinodiscus (x 500); 11,12,14,17 : Spores
dc Zygnemales, type D (x 500) : 13, 16 : Champignon, cf genre Microihyrium (x 1000) : 15 : Portion d'epiderme (x 500) ; 19,
20 : Tracheides de bois de gymnosperme ; ponctuations radiales areolees abietineennes (x 500); 18. 21 : Champ de
croisement dc bois gymnospermien avec leurs ponctuations de type oculipore (x 500); 22 : Portion de vaisseau ponctuc
d'Angiosperme (x 500): 23 : Portion de vaisseau angiospermien montrant des epaississements spirales (x 1000).
Figs 9-23. - 9: Thecamoebia, genus Arcella (.x 500); 10: Centric Diatom, genus Coscinodiscus fx500) ; II, 12, 14, 17: Zygospores
of Zygnemataceae. type D (x 500) ; 13, 16 : Fungi, cf genus Microthyrium (x 1000) ; 15 : Epiderm fragment (x 500) ; 19,
20 Gymnospermous wood tracheid with abietinean pits on radial wall fx 500) ; IS, 21: Cross-fields in gymnosperm wood with
circular bordered pits (x 500) ; 22 : Fragment of angiospermous vessel with alternated pits fx 500) ; 23 : Fragment of
angiospermous vessel with spiral thickenings fx 1000).
Source: MNHN, Paris
Source: MNHN, Paris
122
MARGUERITE SALARD-CHEBOLDAEFF & MARIE-FRAN£OISE OLLIVIER-PIERRE
PHANEROGAMES GYMNOSPERMES
Pinaceae — Abietoideae
cf. Abies , tres rare (Fig. 45) ; cf. Cathaya , tres rare ; Picea , assez frequent (Fig. 40) ; cf.
Cedrus , douteux.
Podocarpaceae
— cf. Podocarpus , ties rare, (Fig. 41).
PHANEROGAMES ANGIOSPERMES
Betulaceae cf. Cory/us , rare (Fig. 51).
Composilae tubuliflorae, type Vernonia , tres rare, (Fig. 52).
Fagaceae cf. Fagus, rare, (Fig. 53), Quercus , assez frequent (Fig. 48-49-50).
Poaceae, tres rares.
Hamamelidaceae cf. Hamamelis , tres rare.
Liliaceae cf. Li Hum , tres rare (Fig. 54).
Plata naceae cf. Plat anus, tres rare.
Ulmaceae cf. Ulmus ; tres rare.
N.B. Le mauvais etat de conservation de la plupart des formes observees et leur petit nombre
nous ont conduites a laisser beaucoup de specimens en nomenclature ouverte.
DISCUSSION
Les resultats obtenus quant a la richesse de la palynoflore ne repondent pas tout a fait a ce que Ton
attendait. La pauvrete des taxa s’explique peut-etre par le fait qu’un seul niveau a pu etre analyse (meme
s’il a subi plusieurs series de traitements pour obtenir la meilleure representation possible de la vegeta¬
tion).
Toutefois, deux types d’elements sont mis en evidence :
des elements autochtones representes essentiellement par des algues d'eau douce ;
des elements allochtones, pour partie anemophiles, parmi lesquels les grains de pollen « disaccates »
de gymnosperme sont les plus nombreux. En revanche, il est a remarquer que les spores et grains de
pollen pouvant etre transposes par voie aquatique sont tres rares dans le spectre pollinique.
Fig. 24-39. 24 : Spore de Pteridophytes, cf. genre Isoetes (x 1000): 25, 26: Spores triletes de Pteridophytes, cf. Pteridae (x 1000):
27 : Spore trilete de Pteridophytes, cf. genre Selaginella (x 1000); 28 : Spore monoiete de Pteridophyte (x 1000); 29, 30 :
Spores de Zygnemales, Type A (x 1000): 31,32 : Spores de Zygnemales, Type C (x 1000); 33,34,35 : Spores de Zygnemales,
Type B (x 1000); 36 : Grain de pollen a ballonnets de Gymnosperme, cf. genre Pin us (x 1000); 37, 38 : Grains de pollen
monopores de Poaceae (x 1000); 39 : Grain de pollen a ballonnets, cf. genre Picea (x 1000).
Figs 24-39. — 24 Pteridophytie spore, cf. genus Isoetes (x 1000) ; 25, 26 : Trilete spores of Pteridinae (x 1000); 27: Prendophytic
trilete spore, cf genus Selaginella (x WOO) ; 28 : Pteridophytie monoiete spore (x WOO) ; 29, 30 : Zygospores of Zygnema-
taceae, Type A (x WOO) ; 31, 32 : Zygospores of Zygnemataceae, Type C (x 1000) : 33, 34, 35 : Zygospores of
Zygnemataceae, Type B (x 1000) ; 36 Disaccategymnospermouspollen grain, cf genus Pinus (x 1000) ; 37, 38: Monoporate
pollen grain of Poaceae (x 1000) ; 39 : Disaccate gymnospermous pollen grain, cf genus Picea fx 1000).
Source: MNHN. Paris
Source MNHN. Paris
124
MARGUERITE SALARD-CHEBOLDAEFF & MARIE-FRANQOISE OLLIVIER-PIERRE
La comparaison avec d’autres gisements du nord-ouest mediterranean de merne age et de meme
latitude reste cependant possible. Bessedik (1985) decrit pour les gisements de Montady, Poussan,
Montbazin, Issanka, Meze, une flore riche, composee de taxa angiospermiens varies (Juglandaceae,
Amaranthaceae / Chenopodiaceae, Poaceae, Asteraceae et Ericaceae...) et d’un fort pourcentage de
grains de pollen a ballonnets de Gymnospermes.
D’autres gisements plus nordiques, d’age miocene superieur, ofifrent egalement une riche palyno-
flore (Meon-Villain, 1970 : Jan du Chene, 1974).
Pour l 1 Aquitaine, Huard (1966) a effectue des etudes paleobotaniques de plusieurs gisements de
lignites (mines d'Hortens. mines d'Arjuzanx) dans lesquels un fragment de mandibule de Dorcatherium
a permis a l’auteur d’avancer un age miocene superieur, peut-etre meme pre-Pontien pour le bassin
d’Arjuzanx. C’est dans ce dernier (d'age voisin de celui de Sansan) qu’ont ete decouverts des bois fossiles
rapportes aux genres actuels Taxodium, Sequoia , Sequdiadendron (3 genres disparus d’Europe au
Pliocene) et Finns permettant de supposer l’existence a cette epoque de foret mixte sous climat humide.
Sur le lignite d'Hortens dont Page apparait posterieur a celui de Sansan, puisque situe au-dessus
du Miocene, une etude avait ete menee en 1941 par Dubois et al. Entre autres, l’etude palynologique
indique un « ensemble tres pauvre et tres clairseme » compose d'essences reconnues a Sansan telles
Corylus, Fagus, Quercus et en particular Finns dont le pourcentage est le plus eleve, bien qu’en mauvais
etat de conservation ; selon les auteurs, la plupart des vegetaux auraient ete detruits jusqu’a humification
totale.
Plus tard, en 1988. une etude pluridisciplinaire (Bugnicourt et al.) a ete menee sur le Miocene
superieur de Capvern (plateau de Lannemezan). Des bois fossiles de Taxodiacees rappelant ceux
d'HuARD ont ete mis en evidence par Prive-Gill et Duperon et l’etude palynologique par Sauvage a
revele un niveau de base pauvre en restes vegetaux. un niveau superieur plus riche avec des spores de
Pteridophytes, des grains de pollen de Gymnospermes (Abies, Cedrus, Cathaya, Dacrydium, Keteleeria, a
cote de Finns preponderant) et d'Angiospermes (Fagus, Quercus dominants). En conclusion « le paysage
vegetal revele dans son ensemble un climat plus chaud et plus humide que le climat actual avec presence
d’elements subtropicaux ».
Le seul point comniun entre ces diflerents gisements est fabondance des grains de pollen
« disaccates » de Gymnospermes qui apparaissent ainsi comrne element dominant, pouvant eventuelle-
ment caracteriser la flore miocene de la region aquilaine.
D’apres ces donnees. une question se pose : la pauvrete de la palynoflore de Sansan reflete-t-elle
celle d’une vegetation soumise a des conditions climatiques severes ou est-elle due a un probleme de
fossilisation ?
Fig. 40-54. 40 : Grain de pollen a ballonnets, cf. genre Cathaya (x 1000); 41 : Grain de pollen a ballonnets, of. genre Padocarpus
(x 1000): 42,43,46 : Grains de pollen a ballonnets. cf. genre Pinas (x 1000) : 44 : Grain de pollen a ballonnets, cf. genre Picea
(x 1000); 45 : Grain de pollen a ballonnets, cf. genre Abies (x 1000) ; 47 : Grain dc pollen tricolpe d'Angiosperme (x 1000);
48.49,50 : Grains de pollen tried poroide, cf. genre Quercus (x 1000); 51 : Grain de pollen tripore, cf. genre Cory his (x 1000);
52 : Grain de pollen tricolpore d'Angiosperme (x 1000); 53 a et b : Grain de pollen tricolpore. cf. genre Fagus (x 1000) : 54 :
Grain de pollen monosulque de Liliacees (x 1000).
Figs 40-54. -40: Disaccale gynmospermous pollen grain, cf. genus Cathaya (x 1000) ; 41: Disaccate gymnospermouspollen grain,
cf. genus Podocarpus (x WOO) : 42. 43, 46 Disaccale gymnospermous pollen grain, cf genus Pinus (x 1000) : 44: Disaccate
gymnospermous pollen grain, cf genus Picea (x 1000) ; 45: Disaccate gymnospermous pollen grain, cf genus Abies (x 1000) ;
47 :Trico/pate angiospermous pollen grain (x 1000) . 48, 49, 50 : Tricolporoidate angiospermous pollen grain, cf genus
Quercus (x WOO) ; 5/ Triporate angiospermous pollen grain, cf. genus Corylus (x WOO) : 52 : Tricolporate angiospermous
pollen grain (x 1000) ; 53 a and b : Tricolporate angiospermous pollen grain, cf genus Fagus (x WOO) ; 54 : Monosulcate
pollen grain of Liliaceae f x 1000).
Source: MNHN, Paris
PALYNOLOGIE DE SANSAN
125
Source ; MNHN. Paris ^
126
MARGUERITE SALARD-CHEBOLDAEFF & MARIE-FRAN^OISE OLLIVIER-PIERRE
Les CONDITIONS CLIMATIQUES
En Mediterranee occidental, Bessedik (1985) et Sue (1986, 1989) notent la predominance des
elements floristiques mega/mesothermes et proposent pour le Miocene moyen un climat premediterra-
neen (subtropical a tempere chaud) marque par la disparition des essences megathermes, induisant la
reduction des pluies estivales. A Sansan, les elements de flore chaude ne sont pas representes. La presence,
meme rare, d’elements meso/microthermes (Quercus, Fagus, Corylus, Picea) suggere, plutot qu’un climat
different, un etagement altitudinal de taxa temperes installes sur des contreforts peut-etre pyreneens.
De plus, la presence de tres nombreux debris noirs carbonifies temoignerait d’une certaine
secheresse. II devait toutefois exister une saison humide a pluies moderees n'entrainant pas d'erosion
significative mais suffisamment abondantes pour favoriser la remontee de la nappe phreatique, provoquer
temporairement Fextension du domaine marecageux et remobiliser sur les berges les fragments ligneux et
debris noirs plus resistants a la degradation.
Les conditions de fossilisation
La proliferation, sans doute saisonniere, des spores de Zygnemataceae a du provoquer le pheno-
mene de la « fleur d’eau ». Ceci n’a rien d'exceptionnel comme le montre l'existence de concretions
algaires dans le Miocene d'Aquitaine (Crouzel et al. 1972).
D'autre part Van Geel (1976a. 1976b) et Van Geel & Van Der Hammen (1978) indiquent que
pour proceder a la sporogenese, les Zygnemales exigent des eaux douces riches en oxygene, stagnantes et
peu profondes.
— La tranche d’eau superficielle tres oxygenee, si elle a favorise le developpement des algues, a
sans doute contribue a detruire une grande partie du materiel pollinique avant fossilisation. Le degre de
corrosion des grains de pollen et la faible quantite de MOA vont dans le sens de cette interpretation.
La tres faible representation de la vegetation environnante qui peut etre interpretee par
I’insuffisance du drainage fluviatile, voire meme son inexistence, serait en faveur de la stagnation des eaux.
Ceci peut aussi etre confirme par le manque d’elements detritiques grossiers dans les sediments et faspect
anguleux des debris noirs.
Une autre question reste posee : pourquoi ne retrouve-t-on pas, ou peu. de representants de la
vegetation subaquatique dont le pollen aurait pu etre piege directement, sans transport notable, dans le
bassin sedimentaire ? Seule la presence de quelques spores de Pteridophytes evoquerait cette vegetation
humide de bordure aquatique.
CONCLUSION
Le depot de la « couche violette » de Sansan pourrait correspondre a une periode durant laquelle
le plan d'eau naturel aurait evolue en marecage sous un climat relativement chaud et sec. Ces etendues
marecageuses devaient etre calmes, peu profondes, entretenant une stratification de la nappe d'eau dont
la partie superficielle normalement oxygenee etait controlee par le phytoplancton. Une tranche un peu
plus profonde, anoxique. aurait permis la conservation de debris vegetaux plus denses, soustraits plus
rapidement aux actions oxydantes de la couche superficielle.
Source: MNHN, Paris
PALYNOLOGIE DE SANSAN
127
Aussi, les resultats obtenus, en depit des nombreuses preparations effectuees, demeurent-ils
decevants, ne pouvant apporter qu’une image incomplete de la vegetation. Tout au plus pourraient-ils
suggerer l'existence d’un couvert forestier, eloigne des rives de la region marecageuse, oil des Gymnos-
permes auraient pu trouver refuge.
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Source: MNHN. Paris
8
La malacofaune de Sansan
Jean-Claude FISCHER
Museum national d'Histoire naturelle
Laboratoire de Paleontologie. 8, rue Button. F-75005 Paris
RESUME
Cette faune. relativement diversifiee et qui constitue Pun des plus remarquables peuplements de mollusques continentaux
neogenes d Europe oceidentale, n'avait pas ete revue dans son ensemble depuis plus d*un demi-siecle. Elle semble ne se composer en
hut que de 26 especes, qui sont exclusivement des gastropodes pulmones appartenant aux families Carychiidae, Lymnaeidae.
Planorbidae. Pupillidae, Vertiginidae. Valloniidae. Clausiliidae, Testacellidae. Discidae, Milacidae, Hygromiidae et Helicidae. Elle
presente, aussi bien dans les depots argileux que dans les depots calcareux, un assez fort degre d’end’emisme, qui n’avait encore
jamais ete mis en evidence. Du point de vue paleoecologique, on y releve : d’une part des especes aquatiques dont les representants
actuels afleclionnent pour la plupart les supports vegetaux des eaux douces tres peu courantes ou franchement marecageuses (a
exclusion de toute espece ttuviatile); d'autre part des especes non-aquatiques dont les representants actuels vivent preferentiel-
lement. les uns sur sols humides, les autres en milieux buissonnants ou boises. L’analyse des peuplements suggere done l’existence,
dans l'environnemcnt sedimentairede Sansan, de zones exondees basses et a humidite tres forte lors des depots'argileux. pluselevees
et moins humides lors des depots calcareux, cc qui pourrait traduire une modification dans la physiographic des rives.
ABSTRACT
The Malacofauna of Sansan
Although not revised for more than a half century, this fauna is one of the oldest and more remarkable assemblages of
non-marine Neogene Molluscs in Western Europe. This review shows that only 26 species seem to occur, exclusively of pulnionate
gastropods belonging to the families Carychiidae, Lymnaeidae. Planorbidae. Pupillidae, Vertiginidae, Valloniidae, Clausiliidae,
Testacellidae. Discidae, Milacidae, Hygromiidae and Helicidae. A relatively high degree of endemism, not pointed out by previous
authors, is present as much in the argillaceous deposits as in the calcareous ones. As far as the palaeoecological point of view is
concerned, we can differentiate : on the one hand, a group of aquatic species of which the extant representatives are mostly linked
to the plant biotope of lotic or marshy fresh waters (excluding all fluvial species); and on the other hand, a group of terrestrial
species of which the modern representatives are preferentially confined either to wet substrates, or to bushy or woody biotopes.
Therefore, the faunal analysis suggests a modification of the physiography of the shores during deposition at Sansan : the
non-aquatic areas could have been low and with high humidity at the time of argillaceous deposition, but obviously it was drier and
with higher banks at the time of calcareous deposition.
FiscHER, J.-C., 2000. La malacofaune de Sansan. In : L.. Ginsburg (ed.). La faune miocene de Sansan et son
environnement. Mem. Mus. man. Hist. not.. 183 : 129-154. Paris ISBN : 2-85653-522-4.
Source MNHN. Paris •
130
JEAN-CLAUDE FISCHER
INTRODUCTION
Les seuls invertebres qui aient jamais ete signales dans le celebre gisement a mammiferes miocenes
de Sansan (Gers) sont des mollusques a coquille calcifiee ; ceci a F exception, toutefois. d’une mandibule
d'insecte mise fortuitement en evidence par Salard-Cheboldaeff & Ollivier-Pierre (2000, fig. 5). Ni
les arthropodes (hormis cette unique piece mandibulaire), ni les annelides, notamment, n'y ont livre de
traces de leur presence, bien qu'il s'en soit certainement trouve en plus ou moins grande abondance dans
les environnements sedimentaires de 1'epoque, aussi bien aquatiques que non-aquatiques. Les raisons de
cette selection semblent tenir a des processus taphonomiques ou diagenetiques impropres a la conserva¬
tion de restes non calcifies d’organ ismes, allies a une absence de paleosubstrats constitues, sur lesquels
auraient pu subsister les marques de traces d'activite animale.
La faune malacologique de ce gisement est interessante a considerer dans la mesure ou, associee
a un ensemble remarquable de vertebres, ellc constitue aussi Fun des plus anciens peuplements de
mollusques continentaux neogenes a assez forte diversification d’Europe occidentale. Le reexamen de
cette faune s'imposait done dans le cadre d’une monographic consacree a la colline de Sansan, et je tiens
a remercier ici notre collegue Leonard Ginsburg de m’en avoir confie la tache. Mes remerciements vont
egalement a Daniela Esu (Universite de Rome) et a Jean-Claude Plaziat (Universite Paris-Sud, Orsay)
pour leurs judicieuses remarques, dont j'ai tenu le plus grand compte. Je suis par ailleurs redevable a
Sylvie Barta-Calmus (Laboratoire de Paleontologie du Museum. Paris) et a Danielle Decrouez
(Museum d'Histoire naturelle de Geneve) pour leur efTicace collaboration. Enfin, j'exprime ma recon¬
naissance a Pascal Tassy pour son amical soutien.
Des l'annonce de sa decouverte par Boissy (1839, 1844), cette malacofaune a attire Fattention des
specialistes en raison de son originalite, de sa relative abondance et de sa diversite. Dupuy (1843, 1850)
y a signale ou decrit avec figuration pas moins d’une vingtaine d'especes (bivalves et gastropodes), mais
dont plus de la moitie provient, en realite, non de Sansan meme mais de gisements voisins a caracteres
plus ou moins fluviatiles. La liste des mollusques donnee par Noulet. Dupuy et Boissy (in Lartet, 1851,
p. 43 a 45) est peu instructive car, sans aucune description ni figuration, elle concerne, non distingues les
uns des autres, les depots « de Sansan et de quelques autres localites dans le bassin sous-pyreneen ».
Venant ensuite, Noulet (1846, 1854, 1868) a considerablement enrichi les connaissances acquises sur la
diversite de la faune malacologique de Sansan ou il a distingue 28 especes, dont 12 presentees par lui
comme nouvelles, mais insuffisamment caracterisees car non figurees (la plupart ont ete ulterieurement
validees par Sandberger, par Bourguignat ou par Dollfus). Raulin (1856) et Jacquot (1870) n’ont
fait que reprendre, sous forme de listes, les donnees faunistiques etablies par Noulet. Sandberger (1874)
a, de son cote, precise quelques-unes de ces especes en les figurant. Puis Bourguignat (1881), en revisant
les gastropodes de Sansan et de diverses localites voisines, a ajoute, conformement aux conceptions assez
etranges qui ont ete les siennes, pas moins de soixante-cinq especes nouvelles, dont certaines apparaissent
bien douteuses et dont beaucoup ne sont apparemment que de simples variants morphologiques. G.-F.
Dollfus enfin (1916) est venu mettre un peu d’ordre dans la connaissance de cette faune dont il a retenu
40 especes de bivalves et gastropodes, mais en associant, comme Font fait generalement ses predecesseurs,
des recoltes provenant en realite de gisements voisins (Fleurance, Jegun, Ornezan, Seissan, Lahas,
Moncorneil-Grazan,... en pius de Sansan), dont les conditions de milieu ont pu etre fort differentes.
Wenz (1920, 1923-1930,1924) n’a, par la suite, apporte sur ces especes que bien peu d’informations utiles.
Enfin, G. Truc (1971) a contribue a la connaissance de deux especes de Sansan.
Il convient done tout d'abord d'etablir la liste des especes a exclure de la faune de Sansan, soit
qu’elles n'y aient jamais ete formellement signalees, soit qu’elles y aient ete citees comme rarissimes et de
maniere incontrolable, soit encore que cette provenance indiquee resulte manifestement d’une erreur de
localisation ou d'interpretation. Ces especes sont donnees ici par ordre alphabetique, avec leur genre
initial d'attribution entre parentheses et avec les references bibliographiques correspondantes :
Source : MNHN. Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
131
ambidotina (Helix) Bourguignat, 1881, p. 52, fig. 16-19 ; Dollfus, 1916, p. 346.
— apneus (Zonites) Bourguignat, 1881, p. 18, fig. 9-12 ; Dollfus, 1916, p. 345.
— aquitanicci (Melania) Noulet, 1846, p. 227, pi. 1, fig. 1-2 (figures inversees); Sandberger, 1874,
p. 520 ; Bourguignat, 1881, p. 150 ; Dollfus, 1916, p. 363.
- armaniacensis (Lymnaea) Noulet, 1868, p. 237 ; Sandberger, 1874. p. 581, pi. XXVIII. fig. 25 ;
Bourguignat, 1881, p. 116, fig. 195 ; Dollfus, 1916, p. 369.
campaneum (Cyclostoma) Bourguignat, 1881, p. 149, fig. 290.
— dicroceri (Helix) Bourguignat, 1881, p. 51, fig. 20-23 ; Dollfus. 1916, p. 346.
- fla be Hat us (Unio) Goldfuss, 1836 ; Sandberger, 1874, p. 568, pi. xxx, fig. 1-1 a, 2-2 a ; Dollfus,
1916, p. 380.
— kleini (Melanopsis) Kurr, 1856; Noulet, 1868, p. 241 ; Sandberger, 1874, p. 574, pi. XXVIII,
fig. 15-15b ; Bourguignat. 1881, p. 152, fig. 294-296 ; Dollfus, 1916, p. 364.
— larteti (Unio) Noulet, 1846, p. 238, pi. V. fig. 3 ; Bourguignat. 1881, p. 154, fig. 302 ; Dollfus, 1916,
p. 79.
larteti (Valvata) Bourguignat, 1881, p. 153, fig. 297-299 ; Dollfus, 1916, p. 367.
- lartetii (Cyclostoma) Noulet, 1854, p. 113 et 1868, p. 243 ; Sandberger, 1874, p. 618. pi. XXIX,
fig. 35-35b ; Bourguignat, 1881, p. 146, fig. 291-293 ; Dollfus, 1916, p. 366.
— lacazei (Unio) Noulet, 1868, p. 251 ; Dollfus. 1916, p. 379.
laurillardiana (Helix) Noulet, 1868, p. 205 ; Bourguignat, 1881, p. 53 ; Dollfus, 1916, p. 353.
lucbardezensis (Helix) Noulet. 1846, p. 236, pi. IV, fig. I-4 et 1868, p. 204 ; Sandberger, 1881, p. 509,
pi. XXII, fig. 3-3b ; Bourguignat, 1881. p. 45, fig. 42-44.
— ornezanensis (Helix) Noulet, 1854, p. 76et 1868, p. 211 ; Bourguignat, 1881, p. 21.
ramondi (Helix) Brongniart; Bourguignat. 1881, p. 20.
— seissanica (Helix) Bourguignat, 1881, p. 36, fig. 28 ; Dollfus, 1916. p. 352.
semna (Helix) Bourguignat, 1881, p. 22, fig. 36-37 ; Dollfus, 1916, p. 349.
— sthenara (Helix) Bourguignat, 1881, p. 40, fig. 31 ; Dollfus, 1916, p. 352.
strongillostoma (Helix) Bourguignat, 1881, p. 41. fig. 33 ; Dollfus, 1916, p. 352.
— subpyrenaicum (Cyc.lostoma) Noulet, 1854, p. 112 et 1868. p. 242; Bourguignat, 1881, p. 147,
fig. 289 ; Dollfus, 1916, p. 366.
vasconensis (Unio) Noulet. 1868. p. 251 ; Dollfus, 1916, p. 379.
La publication de Bourguignat (1881) renferme en outre un certain nombre d’especes presentees
par lui comnie nouvelles et provenant vraisemblablement du gisement meme de Sansan ; mais, leurs
originaux n'ayant pu etre reperes et, s’agissant de formes manifestement juveniles ou de variants
imparfaitement caracterises, les incertitudes qui subsistent sur Pexactitude de leur provenance ou le
bien-fonde de leur definition necessitent de les considerer comme incertaines. En voici la liste, suivant leur
ordre de pagination :
- Helix atopa : p. 19, fig. 32 (voir Dollfus, 1916, p. 352 ; Wenz, 1923, p. 620).
— Helix entela : p. 21, fig. 35 (voir Dollfus, 1916, p. 352 ; Wenz, 1923, p. 620).
Helix catagonia : p. 23, fig. 34 (voir Dollfus, 1916, p. 349 ; Wenz, 1923, p. 578).
— Helix sterra : p. 25, fig. 40-41 (voir Dollfus, 1916, p. 349 ; Wenz, 1923, p. 578).
— Helix polypleura : p. 26, fig. 38-39 (voir Wenz, 1923, p. 578).
— Helix euglypholena : p. 27, fig. 47-48 (voir Dollfus, 1916, p. 349 ; Wenz, 1923, p. 578).
— Helix campanea : p. 30, fig. 45-46 (voir Dollfus, 1916. p. 349 ; Wenz, 1923, p. 578).
— Helix eutrapela : p. 32, fig. 49 (voir Dollfus, 1916, p. 349 ; Wenz, 1923, p. 578).
132
JEAN-CLAUDE FISCHER
— Helix exaereta : p. 37, fig. 29 (voir Dollfus, 1916, p. 352 ; Wenz, 1923, p. 621).
— Helix exochila : p. 39, fig. 30 (voir Dollfus, 1916, p. 352 ; Wenz, 1923, p. 621).
Helix philosica : p. 46, fig. 52-53 (voir Dollfus, 1916, p. 348 ; Wenz, 1923, p. 529).
— Helix votiophila : p. 47, fig. 56 (voir Dollfus, 1916, p. 348 ; Wenz, 1923, p. 529).
Helix sciamoica : p. 48, fig. 54-55 (voir Dollfus, 1916. p. 348 ; Wenz, 1923, p. 529).
Helix barren : p. 58, fig. 57-61 (voir Wenz, 1923, p. 465-467) '.
Vertigo ludovici : p. 75, fig. 96-99 (voir Wenz, 1923, p. 931).
Vertigo barren : p. 76, fig. 100-103 (voir Wenz, 1923, p. 931).
Vertigo chydaea : p. 77, fig. 104-107 (voir Wenz, 1923, p. 931).
— Vertigo eucrina : p. 79. fig. 108-111 (voir Wenz, 1923, p. 931).
— Vertigo necra : p. 82, fig. 116-119 (voir Wenz, 1923, p. 931).
Vertigo cyclophora : p. 83, fig. 120-123 (voir Wenz, 1923, p. 931 el 988).
Vertigo campanea : p. 85, fig. 140-143 (voir Wenz, 1953, p. 989).
— Vertigo sansanica : p. 87, fig. 128-131 (voir Wenz, 1923, p. 989).
Vertigo loemodonta : p. 88, fig. 132-135 (voir Wenz, 1923, p. 989)
— Vertigo callostoma : p. 89, fig. 136-139 (voir Wenz, 1923, p. 989).
— Vertigo milneedwardsi : p. 92, fig. 148-151 (voir Wenz, 1923. p. 989).
Vertigo bothriocheila : p. 93, fig. 152-155 (voir Wenz, 1923. p. 989).
— Vertigo ragia : p. 95, fig. 156-159 (voir Wenz, 1923, p. 989).
Vertigo triodonta : p. 96, fig. 160-163 (voir Wenz, 1923, p. 989).
— Vertigo rhynchostoma : p. 97, fig. 164-167 (voir Dollfus, 1916, p. 363 ; Wenz, 1923, p. 989).
Vertigo onixiodon : p. 98, fig. 168-171 (voir Wenz, 1923, p. 989).
— Vertigo micromixa : p. 100, fig. 172-175 (voir Wenz, 1923, p. 989).
Planorbis leptogyrus : p. 133, fig. 241-244 (voir Wenz, 1923, p. 1532).
Planorbis campaneus : p. 137 (voir Wenz, 1923, p. 1532).
— Melania sansaniensis : p. 151 (Noulet in Bourguignat. 1881).
En ce qui concerne la designation des couches d’ou provient la malacotaune de Sansan, les auteurs
precedents (entre autres Prevost en 1846, Lartet en 1851, Bourguignat en 1881, Dollfus en 1916,
Crouzel en 1957,...) ont successivement utilise differents termes, dont notamment ceux de « couche a
debris de coquilles », « couche a petits ossements », « couche violette » ou « marne blanche ou ligm-
leuse » pour designer le niveau a dominante argileuse (niveau Cd de Lartet, sur le flanc nord de la
colline) et ceux de « calcaire marneux compact », « calcaires compacts » ou « molasse noduleuse a gros
ossements » pour designer le niveau a dominante calcareuse (niveau CJ de Lartet, sur le flanc sud de la
colline). Le niveau Cd de Lartet sera designe ici plus simplement sous le terme de « depots argileux »,
celui de « depots calcareux » qualifiant le niveau Cf de Lartet qui, selon les observations publiees,
l'encadre ou le surmonte.
I. Schlickum (1976. p. 16. pi. 4. fig. 55) a attribue a cette espece un specimen du Pleistocene d'Allemagne qui semble en
dilTerer assez fortement par son dernier tour nettement plus eleve, par le developpement d'une ornementation radiale relativement
accentuee. non signalee par Bourguignat. et par sa base apparemment depourvue d'ombilic. Wenz (1923, p. 465-467) avail
lui-meme anterieurement rcpris. comme sous-espece de Caracollinaphacodes (Thomae, 1845). 1'espece Helix barren', londee par
Bourguignat sur une coquille unique, tres petite (1,75 mm de hauteur et 4 mm de largeur). bien probablemcnt juvenile et aux
caracteres difficilement interpretables.
Source. MNHN. Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
133
Le niveau D de Lartet (lit de base riche en helicides et autres gastropodes terrestres fragmentes),
dont je n'ai pu examiner aucun materiel, ne semble pas avoir fourni aux auteurs precedents de specimens
determinables.
En ce qui concerne Page de ces couches, je rappellerai simplement que les donnees accumulees sur
leur flore et sur leur faune de vertebres ont permis, en datation relative, de les attribuer a la partie mediane
du Miocene moyen en les considerant comme sub-contemporaines, ce que I'etude des mollusques
permettrait de confirmer s'il en etait besoin. En datation absolue, leur age a pu etre etabli par magnetos-
tratigraphie aux alentours de -15 millions d'annees (Sen & Ginsburg, 2000).
Ces prealables etant poses, il convient maintenant d'etablir un etat systematique detaille des
especes malacologiques du site meme de Sansan, ce qui permettra ensuite d'apporter quelques precisions
d'ordre paleobiogeographique et paleoecologique.
SYSTEMATIQUE
Un reexamen aussi complet que possible de la malacofaune de la colline de Sansan, exclusivement
composee de gastropodes continentaux et pour laquelle j'ai pu consulter un abondant materiel, m'a
amene a y distinguer seulement vingt-six especes.
Parmi les institutions oil se trouvent conserves des lots de mollusques de Sansan, il convient de
signaler notamment :
le Museum d'Histoire naturelle de Toulouse (Haute-Garonne), oil subsiste une importante partie de
la collection Noulet,
le Departement des Sciences de la Terre, Universite Claude-Bernard, Villeurbanne (Rhone), qui a en
depot les anciennes collections de 1'Ecole des Mines de Paris contenant divers lots examines par G.-F.
Dollfus (1916),
le Laboratoire de Biologie des invertebres marins et de Malacologie, an Museum national d'Histoire
naturelle (Paris), oil se trouvent en particulier quelques specimens de Sansan de la collection
Bourguignat,
le laboratoire de Paleontologie du Museum national d'Histoire naturelle (Paris), oil se trouvent
conserves de nombreux lots de Sansan des collections Noulet, d'Orbigny, Tournouer, R. Doll¬
fus, L. Ginsburg, etc.
le departement de Geologie et de Paleontologie du Museum d'Histoire naturelle de Geneve, qui
detient notamment (Serret, 1986) une vingtaine de lots specifiques etiquetes du Miocene de Sansan,
de la collection Bourguignat.
Le but de cette elude consistant en une simple mise au point, les especes sont presentees ici avec
une synonymie sommaire, strictement limitee aux references concernant ce gisement, et se trouvent
accompagnees, pour les principales d'entre elles, d'une figuration minimale.
Les taxa de rang specifique introduits par Noulet (1846, 1854. 1868), sans figuration et sans une
description permettant de les identifier avec certitude, sont consideres ici comme insutfisamment carac-
terises, bien qu'il ne s'agisse pas de nominci nuda. Ces taxa ayant ete ulterieurement repris et figures,
notamment par Sandberger (1870-1875), G.-F. Dollfus (1916) et Bourguignat (1881), c'est sur la
base de ['interpretation qu'en ont donne ces auteurs qu'ils se trouvent en (ait definis. Ceci impose done
d'indiquer, pour chacun de ces taxa, le nom de son premier reviseur et figurateur a la suite de celui de
Noulet. Exemple : Galba (Galba) dupuyiami (Noulet, 1854, sensu Sandberger, 1874).
L'ordre declassification suivi est celui de Zilch (1959-1960), modifie par E. Fischer-Piettec/ id .
(1968, in P.P. Grasse, t.V, fasc.HI), et par Tracey, Todd & Erwin (1993, in J.M. Benton, 2).
134
JEAN-Cl.AUDE FISCHER
Classe GASTROPODA Cuvier, 1797
Sous-classe PULMONATA Cuvier, 1817
Ordre ARCHAEOPULMONATA Morton, 1955
Famille CARYCHIIDAE Jeffreys, 1830
Sous-famille CARYCH1 INAE Jeffreys, 1830
Genre CARYCHIUM O F. Muller, 1774
Carychium nouleti Bourguignat, 1857
Fig. 15
Carychium nouleti Bourguignat. 1857 : 56. pi. II. fig. 9-10. - Sandberger. 1874 : 543, pl.XXVIII, numerotee par erreur XXIX fig.
' ->9-29 b. - Bourguignat, 1881 : 101, fie. 176-179. — Dollfus. 1916 :357, fig. 3. - Wenz. 1923 : 1195.- Strauch. 1976 :
162. pi. 15. fig. 24-27 ; pi. 18. fig. 61 et pi. 20. fig. 83.
Synonymes locaux :
Carychium minimum Dupuy. 1850 : 312, non Muller sp.
Carychium mUneedwardsi Bourguignal, 1881 : 103. fig. 184-187.
Carychium larieti Bourguignat. 1881 : 105, fig. 180-183.
Carychium coloratura Bourguignal. 1881 : 107, fig. 188-190.
Espece assez variable, a spire plus ou moins cyrtoconoide et a avant-dernier tour plus ou moins
debordant ; surface marquee par des stries collabrales souvent peu perceptibles ; fente ombilicale
pouvant se trouver presque totalement obturee par le recouvrement du bord columellaire ; peristome de
contour tres variable ; denticules aperturaux (parietal, columellaire et labial) diversement inclines et
developpes, le parietal restant toujours plus accentue que les autres. Les plus grands specimens ne
depassent pas 1,8 a 2 mm de hauteur pour 1 mm de largeur.
Strauch (1976 : 155, 162) a place cette espece dans le sous-genre Saraphia Risso, 1826. qui
est classiquement considere comme synonyme de Carychium O.F. Muller, 1774 (voir Zilch. 1959:
64).
Zilch (1959 : 64) et apres lui Franc (in Fischer-Piettk et a!., 1968 : 524) et Hubendick (1978 :
tabl. 1) out considere les Carychiidae Jeffreys, 1830 comme sous-famille des Ellobiidae H. & A. Adams,
1855 ; mais. ainsi que Font reconnu Tracey, Todd & Erwin (1993 : 157), c'est le taxon Carychiidae qui
a l'anteriorite au rang familial, par simple application dc la regie de priorite.
Carychium nouleti est une espece assez frequente a Sansan dans les depots argileux, collectee par
lavage.
Source . MNHN Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
135
Ordre BASOMMATOPHORA Keferstein, 1864
Superfamille LYMNAEOIDEA Rafinesque, 1815
Famille LYMNAEIDAE Rafinesque, 1815
Genre et sous-genre GALBA Schrank, 1803
Galba (Galba) dupuyiana (Noulet, 1854, sensu Sandberger, 1874) comb. nov.
Fig. 4
Limnea Dupuviana Noulet. 1854 : p. 108.
Limneus Dupuyianus Noulet. — Sandberger, 1874 : 543. pi. XXVIII. numerotee par erreur XXIX. fig. 27. 27 a et b, legendees par
erreur sous le nom de Limneus laurillardianus Noulet.
Limnea Dupuyi Noulet. — DOLLFUS, 1916 : 370, fig. 6.
Synonyme local :
Lymnaea eumicra Bourguignat. 1881 : 119. fig. 205-207.
Insuffisamment caracterisee par Noulet (1854 : 108 ; 1868 : 237) sous le nom de genre Limnaea ,
cette espece a ete en fait definie par Sandberger (1784. loc. cit.) qui fa figuree le premier, a partir d'un
specimen de Sansan. II s’agit d'une espece a apex obtus, a spire relativement etroite et a dernier tour
moderement developpe, qui appartient typiquement au genre Galbas. sir. ; ses dimensions n'excedent pas
5 mm de hauteur et 2 a 2,5 mm de largeur.
Assez curieusement, Wenz (1923 : 1242) fa reprise dans le genre Radix Montfort, 1810, dont elle
ne possede pourtant absolument pas les caracteres de rouverture.
Tres frequente a Sansan dans les depots argileux.
Genre et sous-genre STAGNICOLA Leach in Jeffreys, 1830
Stagnicola (Stagnicola) laurillardi (Dollfus, 1916) comb. nov.
Fig. 3 a, b
Limnea Laurillardi Dollfus, 1916 : 372.
Synonyme local :
Limnaea LauriUardiana Noulet. 1854 : 109.
Dollfus {toe. cit.) a fait remarquer a juste titre que Pespece laurillardiana Noulet (1854 : 109 ;
1868 : 238) ne pouvait etre assimilee. ainsi que font fait Sandberger (1874 : 581) et Bourguignat
(1881 : 117), a Limneus turritus Klein, 1853, du Miocene superieur du Wurtemberg, dont elle differe par
ses tours moins arrondis et par sa suture nettement moins enfoncee et moins oblique. Cest a la figuration
donnee par Sandberger (1874, loc cit., pi. XXVIII, numerotee par erreur XXIX, fig. 26, 26a,b),
representant un specimen de Sansan de la collection Noulet, qu'a fait reference Dollfus pour definir
cette espece insuffisamment caracterisee par Noulet et qu’il a classee dans le genre Lymnaea , en la
validant sous le nom d’espece laurillardi. Elle se rapporte en fait typiquement au genre Stagnicola s. str .,
bien que Wenz (1923 : 1278 et 1279 ) fait curieusement classee dans le genre Radix Montfort, 1810, en la
mettant bien a tort en synonymie avec Pespece suivante, dont elle se distingue des le premier abord par son
dernier tour beaucoup moins dilate. Ses dimensions n'excedent pas 11 mm de hauteur et 5 mm de largeur.
Peu frequente a Sansan ou elle ne se trouve, par lavage, que dans les depots argileux.
136
JEAN-CLAUDE FISCHER
Genre LYMNAEA Lamarck, 1799
Lymnaea dilatata Noulet, 1854, sensu Sandberger, 1874
Fig. 1-2
Limnea dilatata Noulet. 1854: 107. Sandberger. 1874: 543. pi. XXVIII. numerotee par erreur XXIX. fig. 24-24a. -
Bourguignat, 1881 : 112, fig. 193.
Synonymes locaux :
Limned stagnate Dupuy. 1843 : 101. non Linne sp.
L. sansaniensis Noulet, 1854 : 105.
L lartetii Noulet. 1854 : 106.
L. pachygaster Noulet. 1868 : 233. non Thomae sp.
L. terpna Bourguignat. 1881 : 110. fig. 191.
L. sphaerogyra Bourguignat. 1881 : 113, fig. 194.
? L. barren Bourguignat, 1881 : 114, fig. 196.
? L. combsella Bourguignat. 1881 : 115, fig. 198-199.
Bien qu'cllc soit extremement variable, cette espece reste toujours reconnaissable a son apex
generalement acumine, a sa spire proportionnellement tres courte et a son dernier tour assez fortement
developpe. Sa forme la plus habituelle a ete bien representee par Bourguignat (1881 : 193); mais elle
peut atteindre 45 mm de hauteur pour 20 a 25 mm de largeur. Elle a ete reprise par Dollfus (1916 : 368)
sous le nom de Limnea Larteti Noulet, qui est un taxon insuffisamment caracterise (voir Noulet. 1854 :
106). Cest par suite d'une interpretation abusivement extensive que Wenz (1923 : 1277) La consideree
comme line sous-espece de L. socialis Zieten, 1830, du Miocene superieur du Wurtemberg, en la plagant
bien a tort dans le genre Radix Montfort, 1810.
Assez frequente a Sansan. tant dans les depots argileux que dans les depots calcareux.
Superfamille PLANORBOIDEA Rafinesque, 1815
Famille PLANORB1DAE Rafinesque, 1815
Sous-famille PLANORBINAE Rafinesque, 1815
Genre et sous-genre ANISUS Studer, 1820
Anisus (Anisus) dupuyianus (Noulet, 1854, sensu Sandberger, 1874) comb. nov.
Fig. 6 a-c
Planorbis dupuyianus Noulet. 1854: 101.
Planorbis (Gyrorbis) dupnyanus (sic) Noulet. Sandberger. 1874 : 542, pi. XXVIII. numerotee par erreur XXIX, fig. 22-22c.
P/anorbis dupuyanasN oulet. — Bourguignat, 1881 : 131, fig. 225-228.
Planorbis <Gyrorbis) Dupuyi . Dollfus, 1916 : 376.
Synonymes locaux :
Planorbis leucostoma Dupuy. 1843 : 100. non Muller sp.
P rousianus Noulet. 1854 : 103, sensu Bourguignat. 1881 : 132. fig. 229-232.
Difficilement identifiable a partirdesseules descriptions de Noulet (1854 : 101 ; 1868 : 230, sous
Forthographe « dupuyianus »), cette espece a ete reellement defmie par Sandberger (1874, loc. cit.), avec
figuration d’un specimen de Sansan. Elle a ete ensuite bien redecrite et bien refiguree par Bourguignat
(1881, loc cit.). En Forthographiant « Dupuyi», Dollfus (1916, loc. cit.) Fa classee, a la suite de
Source. MNHN , Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
137
Sandberger. dans le sous-genre Gyrorbis. II s’agit en realite d'une forme bien caracterisee du genre
Anisuss. sir. Elle ne depasse pas 2 mm de hauteur et 10 mm de largeur. C’est a juste titre que Wenz ( 1923 :
1532) lui a rattache R Rousianus Noulet, 1854, sensu Bourguignat, 1881, espece que Dollfus (1916: 376,
fig. 7) avait reprise sous le nom de P. (Gyrorbis) Rouxi.
Espece rare des depots calcareux de Sansan.
Sous-genre DISCVUFER C. Boettger, 1944
Anisus (Diseulifer) ornalus (Bourguignat, 1881) comb. nov.
Fig. 7 a-c
Planorbis omalus Bourguignat. 1881 : 134, fig. 237-240.
Synonyme local :
Planorbis gyreligmus Bourguignat, 1881 : 135, fig. 233-236.
Reprise par Dollfus (1916 : 378) dans le genre Planorbis (Tropodiscus), cette espece au profil
bien carene presente en fait typiquemenl les caracteres du sous-genre Diseulifer. Elle ne semble pas
depasser 2 mm de hauteur et 9 mm de largeur. Cest a tort que Wenz (1923 : 1 532) l a mise en synonymie
avec l'espece precedente, Anisus (Anisus) dupuyanus.
Elle parait rare a Sansan, dans les depots aussi bien argileux que calcareux.
Genre BATHYOMPHALUS Charpentier, 1837
Bathyomphalus ? microstatus (Bourguignat, 1881)
Fig. 11 a-c
Planorbis microstatus Bourguignat. 1881 : 141, fig. 268-272.
Synonymes locaux :
Planorbis conforms Dupuy, 1854 : 99, non Linne sp.
Planorbis sphaeriolcienus Bourguignat, 1881 : 142, fig. 249-253.
Cette petite espece, haute tout au plus de 0.8 mm pour 2,5 mm de largeur, semble avoir ete assez
correctement interprets par Dollfus (1916: 375) comme « analogue » fossile de Bathyomphalus
contortus (Linne). cependant que la description et la figuration originates de Bourguignat ne rendent
pas precisement compte des caracteres du genre Bathyomphalus . C est probablement la raison poui
laquelle on la trouve citee par Wenz (1923 : 1555) dans la synonymie de Gyraulus goussardianus (Noulet.
1854, sensu Bourguignat, 1881).
Rare a Sansan dans les depots argileux.
138
JEAN-CLAUDE FISCHER
Genre et sous-genre GYRAULUS Charpentier, 1837
Gyraulus (Gyraulus) goussardianus (Noulet, 1854, sensu Bourguignat, 1881)
Fig. 9 a-c
Planorbis goussardianus Noulet, 1854 : 102.
PUmorbis goussardianus Noulet. — Bourguignat, 1881 : 138. fig. 254-257.
Synonyme local :
Planorbis emyduum Bourguignat, 1881 : 139, fig. 245-248.
Insuffisamment caracterisee par Noulet (1854 : 102 ; 1868 : 230), c’est a Bourguignat (1881,
loc cit. ) que Ton doit d'avoir reellement defini cette espece, en la figurant a partir d’un specimen de
Sansan. Reprise par Dollfus (1916 : 377) sous le nom de Planorbis (Gyrorbis) Goussardi , elle repond en
fait bien exactement aux caracteres du genre Gyraulus s. sir. , ainsi que Fa reconnu Wenz (1923 : 1555).
C'est une tres petite espece, haute de 0,75 mm et large de 4 mm, qui est tres frequente a Sansan
dans les depots argileux.
Genre ARM/GER Hartmann, 1840
Armiger lenapalus (Bourguignat, 1881)
Fig. 10 a-c
Planorbis lenapalus Bourguignat. 1881 : 144, fig. 263-267.
Synonyme local :
Planorbis callistus Bourguignat, 1881 : 145, fig. 258-262.
Dollfus (1916 : 378) a fort bien interprets cette espece dans laquelle il a reconnu les caracteres du
genre Armiger (considere par lui comme sous-genre de Planorbis) ; mais, tout en etablissant Pidentite
entre les deux taxa de Bourguignat, Planorbis lenapalus et P callistus, c’est, curieusement, le second
qu'il a mis en tete, sans respecter l’ordre de priorite, et Wenz (1923 : 1626) a fait de meme. Ses dimensions
restent en dessous de 0,5 mm de hauteur et 1,5 a 2 mm de largeur.
Elle est rare a Sansan dans les depots argileux comme calcareux.
Sous-famille SEGMENTININAE F.C. Baker, 1945
Genre SEGMENTINA Fleming, 1817
Segmentina ludovici (Noulet, 1854) sensu Dollfus, 1916
Fig. 8 a-c
Planorbis Ludovici Noulet. 1854 : p. 104.
Planorbis (Segmentina) ludovici Noulet. - Dollfus, 1916 : 374.
Synonymes locaux :
Planorbis declivis Noulet, 1868 : 232, non Braun sp.
Segmentina milneedwardsi Bourguignat, 1881 : 122, fig. 277-280.
Dollfus (1916 : 374) a souligne a juste titre Ferreur qu’ont commise successivement Noulet
(1868 : 232), Sandberger (1874 : 542, non pl.XXVIII, fig. 20-20c) et Bourguignat (1881 : 121, fig.
273-276), en rapportant Planorbis ludovici Noulet (1854 : 104), espece insuffisamment caracterisee de
Source ; MNHN . Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
139
Sansan, a P. declivis Braun, 1851, de 1 Oligocene du Wurtemberg. Ce faisant, Dollfus a valide I'espece
ludovici, dans le genre Segmentina (considere par lui comme sous-genre de Planorbis), en s’appuyant sur
la figuration du specimen de Sansan donnee par Bourguignat (1 88 1 : 122. fig. 273-276); cette figura¬
tion, cependant, n est pas exacte en ce qui concerne la largeur de lombilic, fortement exageree par
Bourguignat, et Dollfus ayant bien precise que I'espece etait simplement « un peu ombiliquee » : en
fail, le diametre de son ombilic excede a peine le quart de la largeur totale de la coquille. Un peu variable
dans ses proportions, cette espece mesure tout au plus 2 mm de hauteur pour 9 mm de largeur.
Rare a Sansan dans les depots argileux et calcareux.
Segmentina lartetii (Noulet. 1854) sensu Sandberger, 1874
Planorbis lartetii Noulet, 1854: 104.
Planorbis (Segmentina) lartetii Noulet. — Sandberger, 1874 : 542, pi. XXVIII. fig. 23-23c.
Segmentina larteti (Noulet). Bourguignat. 1881 : 123, fig. 281-284.
Synonyme local :
S. barren Bourguignat. 1881 : 125. fig. 285-288.
A la suite de la figuration du specimen de Sansan qu’en a donne Sandberger (1874, loc cit.),
Bourguignat (1881, loc. cit.) puis Dollfus (1916 : 375) ont parfaitement revise cette espece insuffisam-
ment caracterisee par Noulet (1854 : 104; 1868:232). Elle atteint 2 mm de hauteur et 7 mm de largeur
et se distingue essentiellement de la precedente par sa forme plus eleveeet son enroulement beaucoup plus
serre. Wenz (1923 : 1663) en a donne une bonne synonymie.
Rare a Sansan dans les depots argileux et calcareux.
Sous-famille HELISOMAT1NAE F.C. Baker, 1928
Genre PLANORBARIUS Froriep. 1806
Planorbarius sansaniensis (Noulet, 1854, sensu Bourguignat, 1881) comb. nov.
Fig. 5 a-c
Planorbis sansaniensis Noulet, 1854: 101.
Planorbis sansaniensis Noulet. - Bourguignat. 1881 : 128. fig. 216-218. Dollfus. 1916 : 372, pi. VI, fig. 19-22.
Synonymes locaux :
Planorbis corneus Dupuy, 1843 : 99, non P. corneus Linne, 1758.
P. goniobasis Bourguignat, 1881 : 127. fig. 208-210, non Sandberger sp.
P. solidus Bourguignat. 1881 : 127. fig. 211-213. non Thomae sp
P lelaeus Bourguignat, 1881 : 127. fig. 214-215.
P. anabaenus Bourguignat, 1881 : 129, fig. 219-221.
P epagodus Bourguignat. 1881 : 130. fig7222-224.
En la figurant pour la premiere fois, a partir (fun specimen de Sansan, c'est a Bourguignat
(1881, loc. cit. ) que revient le merite d'avoir reellement defini cette espece, insufYisamment caracterisee par
Noulet (1854 : 101 ; 1868 : 229). Elle a ete bien reprecisee par Dollfus (1916. loc. cit.) ; mais ses
caracteres sont ceux du genre Planorbarius , et non du genre Planorbis ou Favaient jusqu'alors placee tous
les auteurs (voir Wenz, 1953 : 1476). Cest une espece un peu variable dans ses proportions, pouvant
atteindre 9 a 11 mm de hauteur et 30 mm de largeur.
Frequente a Sansan dans les depots argileux comme dans les depots calcareux.
140
JEAN-CLAUDE FISCHER
Fig. 1-27. 1.2: Lymnaea dilataia Noulct sensu Sandberger. Coll. Noulet, n° IPM-B.30046. depots calcareux. x 1 : 3 a.b :
Stagnicola laurillardi (Dollfus). Reproduction des figures de Linineus turritus, in Sandberger (1874. pi. XXVIII. fig. 26 a.b.
non L.turritus Klein), x 2.3 : 4 : Galba dupuyiana (Noulet sensu Sandberger). Coll. R. Dollfus. n° IPM-B.30050, depots
argileux. x 4 : 5 a-c : Planorbarius sansaniensis (Noulet sensu Bourguignat). Coll. Noulf.t. ii° IPM-B.30068. depots
calcareux. x 1 : 6 a-c: Anisus dupuyanus (Noulet sensu Sandberger). D'apres Bourguignat (1881 , fig. 225. 227. 228). x 2.5 :
7 a-c : Anisus (Disculifer) omalus (Bourguignat). Reproduction des figures originales (Bourguignat. 1881. fig. 237. 239.
240). x 3.7 ; 8 a-c : Segmentina ludovici (Noulet) sensu Dollfus. Reproduction des figures de .S’ dec/ivis in Bourguignat
(1881. fig. 273. 274. 276. non P. dec/ivis Braun), x 3.3 ; 9 a-c : Gyraulus goussardianus (Noulet sensu Bourguignat).
Reproduction des figures originales (Bourguignat. 1881. fig. 254. 256, 257). x 3 : lOa-c : Armiger lenapa/us (Bourguignat).
Reproduction des figures originales (Bourguignat. 1881. fig. 264. 265. 267). x4 ; II a-c : Bathyomphalus ? microstatus
(Bourguignat). Reproduction des figures originales (Bot rguigna i . 1881. fig. 268. 270. 271). x 3 : i2 a.b : Testacella Icirtetii
Dupuy. Reproduction des figures originales (Dupuy. 1850. pi. XV. fig. 2 b.d). x4 ; 13 a.b : Sansania lartetii (Dupuy).
Reproduction de la figuration originalc (Dupuy. 1850. pi. XV. fig. 1 b.c). x 3 : 14 a-c : Vallonia subpulc/ie/la Sandberger.
Reproduction des figures originales (Sandberger, 1874. pi. XXIX, fig. 3 a-c). x 4.5 : 15 : Carychium nouleti Bourguignat.
Reproduction de la figure donnee par Bourguignat (1881. fig. 179). x 9 ; 16 : Pupil/a (Gibbu/inopsis) iratiana (Dupuy).
D'apres Bourguignat (1881. fig. 83). x 10 ; 17 : Pupilla (Gibbu/inopsis/ h/ainvilleana (Dupuy). Reproduction de la figure
originate (Dupuy. 1850. pi. XV. fig. 8 b). x 10 : 18 : Gastrocopta (Sinaibinula) nouletiana (Dupuy). D'apres Bourguignat
(1881, fig. 93). x 10; 19 : Gastrocopta (Sina/binula) lartetii (Dupuy). D'apres Bourguignat (1881. fig. 89). x 8.5 ; 20 :
Vertigo diversidens Sandberger. D'apres Bourguignat (1881, fig. 125). x 10,5 ; 21 a-c : Discus pleuradra (Bourguignat).
Reproduction reduite des figures originales (Bourguignat. 1881. fig. 67. 70 et 71). x 3 ; 22 a-c : Leucoehroopsis asthena
(Bourguignat). Recoltes Ginsburg, n° IPM-B.74008, depots argileux. x 4 ; 23 a-d : Tacheocampylaea (Mesodontopsis)
ludovici (Noulet sensu Bourguignat). coll. R. Dollfus, n° IPM-B.30024. depots calcareux. x I : 24 : Triptychia (Mi/need-
wardsia) lartetii (Dupuy). N° IPM-B.30026. depots calcareux. x 1 : 25. 26 : Cepaea lartetii Boissy). 25 a-c, reproduction des
figures d'Helix sansaniensis in Dupuy (1850. pi. XV. fig. 3 a-c): 26 a-c, coll. Noulet, n° IPM-B.29992. depots calcareux. x 1 :
27 a-c : Cepaea leymerieana (Noulet sensu Bourguignat). Coll. Tournouer, n° IPM-B.74001, depots calcareux. x 1.
Toutes ces figures represented des specimens du Miocene moyen de Sansan (Gers). Les specimens photographies (photos
L. Merlette) appartiennent aux collections du Laboratoire de Paleontologie du Museum national d'Histoire naturelle
(Paris).
Figs 1-27. 1,2: Lymnaea dilataia Noulet sensu Sandberger. Coll. Noulet, n° IPM-B.30046, calcareous deposits, x I ; 3 a,b :
Stagnicola laurillardi (Dollfus). Reproduction of the figures of Limneus turritus in Sandberger (1874, pi. XXVIII, fig. 26 a.b.
non L. turritus Klein), x 2.3 ; 4 : Galba dupuyiana (Noulet sensu Sandberger). Coll. R. Dollfus . n° IPM-B.30050,
argillaceous deposits, x 4 ; 5 a-c : Planorbarius sansaniensis (Noulet sensu Bourguignat). Coll. Noulet, n° IPM-B.30068,
calcareous deposits, x I ; 6 a-c : Anisus dupuyanus (Noulet sensu Sandberger). Prom Bourguignat (1881, figs. 225, 227,228).
x 2.5 ; 1 a-c : Anisus (Disculifer) omalus (Bourguignat). Reproduction of the original figures (Bourguignat, 1881, figs. 237,
239, 240). x 3,7 ; 8 a-c: Segmentina ludovici ( Noulet) sensu Dollfus. Reproduction of the figures of S. declivis in Bourguignat
(1881, figs. 273, 274, 276, non P. declivis Braun), x 3,3 ; 9 a-c : Gyraulus goussardianus (Noulet sensu Bourguignat).
Reproduction of the original figures < Bourguignat, 1881, figs. 254. 256, 257j. x 3 ; 10 a-c : Armiger lenapalus (Bourguignat).
Reproduction of the original figures (Bourguignat, 1881, figs. 264. 265, 267j. x 4 ; 11 a-c : Bathyomphalus ? microstatus
(Bourguignat). Reproduction of the original figures ( Bourguignat, 1881. figs. 268. 270, 271). x 3 : 12 a.b : Testacella lartetii
Dupuy. Reproduction of the original figures (Dupuy, 1850. pi. XV. fig. 2 b.d). x 4 ; 13 a.b : Sansania lartetii (Dupuy).
Reproduction of the original figuration (Dupuy, 1850. pi XV, fig. I b.c). x 3 ; 14 a-c : Vallonia subpulchella Sandberger.
Reproduction of the original figures (Sandberger. 1874. pi XXIX. fig. 3 a-c). x 4,5 ; 15 : Carychium nouleti Bourguignat.
Reproduction of the figure in Bourguignat (1881. fig. 179). x 9; 16 : Pupilla (Gibbulinopsis) iratiana (Dupuy). From
Bourguignat (1881. fig. 83). x 10 ; 17 : Pupilla (Gibbulinopsis) blainvilleana (Dupuy). Reproduction of the original figure
( Dupuy. 1850. pi XV, fig. 8 b). x 10 ; 18: Gastrocopta (Sinaibinula) nouletiana (Dupuy). From Bourguignat (1881. fig. 93).
x 10 ; 19 : Gastrocopta (Sinaibinula) lartetii (Dupuy). From Bourguignat (1881. fig. 89). x 8.5 ; 20 : Vertigo diversidens
Sandberger. From Bourguignat (1881. fig. 125). x 10,5 : 21 a-c : Discus pleuradra (Bourguignat). Small-scale reproduction
of the original figures ( Bourguignat. 1881. fig. 67. 70 el 71). x 3 : 22 a-c : Leucoehroopsis asthena (Bourguignat). collected
by Ginsburg, n° IPM-B. 74008, argillaceous deposits, x 4 ; 23 a-d : Tacheocampylaea (Mesodontopsis) ludovici ( Noulet sensu
Bourguignat). coll. R. Dollfus. n° IPM-B.30024, calcareous deposits, xl ; 24 : Triptychia (Milneedwardsia) lartetii
( Dupuy). N° IPM-B.30026. calcareous deposits, x 1 ; 25. 26 : Cepaea larteti (Boissy). 25 a-c, reproduction of the figures
of Flelix sansaniensis in Dupuy (1850. pi XV fig. 3 a-c) ; 26 a-c, co/I. Noulet. n° IPM-B.29992. calcareous deposits, x 1 :
27 a-c : Cepaea leymerieana (Noulet sensu Bourguignat). Coll. Tournouer, n° IPM-B.74001, calcareous deposits, x I.
All these figures reproduce specimens from the Middle Miocene of Sansan (Gers). The photographied specimens (by L.
Merlette) belong to the Laboratoire de Paleontologie of the Museum national d'Histoire naturelle (Paris).
Source: MNHN, Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
141
Source MNHN, Paris
142
JEAN-CLAUDE FISCHER
Ordre STYLOMMATOPHORA Schmidt, 1855
Superfamille PUPILLOIDEA Turton, 1831
Famille PUPILLIDAE Turton, 1831
Sous-famille PUPILLINAE Turton, 1831
Genre PUPILLA Leach in Fleming, 1828
Sous-genre GIBBULINOPS1S Germain, 1919
Pupilla (Gihbulinopsis) iratiana (Dupuy, 1850)
Fig. 16
Pupa Iratiana Dupuy. 1850 : 310. pi. XV, fig. 7 a-b.
Pupa (Pupilla) iratiana Dupuy. — Sandberger, 1874 : 547, pi. XXIX, fig. 20-20 b.
Pupilla iratiana Dupuy. Bourguignat, 1881 : 65. fig. 82-85.
Synonyme local :
Pupa triplicata Noulet. 1868 : 225. non Studer sp.
Sandberger (] 874, loc. cit. ), Bourguignat (1881, be cit. ), Dollfus (1916 :358) et Wenz (1923 :
958) ont bien interpret^ cette espece dont seul le denticule parietal est constant et bien saillant. les labiaux
et le columellaire etant absents ou tres attenues et alors enfonces dans l’ouverture. Elle appartient
typiquement au genre Pupilla, sous-genre Gihbulinopsis , et mesure, a l’etat adulte, 2 a 2,5 mm de hauteur
pour 1,25 mm de largeur.
Elle se trouve a Sansan dans les depots argileux ou elle est tres rare.
Pupilla (Gihbulinopsis) blainvilleana (Dupuy, 1850)
Fig. 17
Pupa Blainvilleana Dupuy, 1850 : 311. pi. XV. fig. 8 a-b.
Pupa (Pupilla) blainvilleana Dupuy. Sandberger. 1874 : 546, pi. XXIX. fig. 19-19 b.
Vertigo blainvilleana Dupuy. — Bourguignat, 1881 : 70, fig. 86-87.
Cette espece est extremement voisine de la precedents tant par sa taille et par son galbe que pai¬
sa denticulation aperturale, a cette difference pres qu’elle est senestre.
Sandberger (1874, loc. cit.) Fa parfaitement interpretee en la classant parmi les Pupilla, tandis
que Bourguignat (1881, toe. cit.) et Dollfus (1916 : 359) 1'ont classee a tort pami les Vertigo. Wenz
(1923 : 957) Fa par contre placee a juste titre dans le sous-genre Primipupilla Pilsbry, 1921, qui est un
synonyme de Gihbulinopsis (voir Zilch, 1959 : 166).
Espece rare a Sansan, dans les depots argileux.
Source: MNHN, Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
143
Sous-famille GASTROCOPTINAE Pilsbry, 1918
Genre GASTROCOPTA Wollaston, 1878
Sous-genre SINALBINULA Pilsbry, 1916
Gastrocopta (Sinalbinula) nouletiana (Dupuy, 1850)
Fig. 18
Pupa Nouletiana Dupuy, 1850 : 309. pi. XV. fig. 6 a-b.
Pupa (Leucochila) nouletiana Dupuy. Sandberger. 1874 : 549, pi. XXIX, fig. 22-22 b.
Vertigo nouletiana ( Dupuy). Bourguignat, 1881 : 73. fig. 92-95.
La figuration originate de Dupuy est inexacte en ce qui concerne le nombre et la disposition des
denticules aperturaux. Bien redefinie par Sandbhrger (1874. loc. cit.), par Bourguignat (1881, loc. cit.)
et par Dollfus (1916 : 360), successivement dans les genres Pupa, Vertigo et Leucochilus , cette espece de
2 a 2,5 mm de hauteur pour 1,1 mm de largeur se rapporte en fait au genre Gastrocopta , sous-genre
Sinalbinula. Wenz (1923 : 930) a donne de cette espece une synonymie tres complete.
Espece commune a Sansan dans les depots argileux.
Gastrocopta (Sinalbinula) lartetii (Dupuy, 1850) comb. nov.
Fig. 19
Pupa Lartetii Dupuy, 1850 : 307. pi. XV, fig. 5 a-b.
Pupa (Leucochila) lartetii Dupuy. Sandberger. 1874 : 548, pi. XXIX, fig. 21-21 b.
Vertigo larteti Dupuy. Bourguignat, 1881 : 71, fig. 88-91.
Vertigo (Leucochilus) Larteti Dupuy. Dollfus, 1916 : 361, fig. 4.
Synonymes locaux :
Vertigo tapeina Bourguignat. 1881 : 80, fig. 112-115.
? Vertigo cocliolena Bourguignat, 1881 : 91. fig. 144-147.
Cogenerique et tres voisine de la precedente par ses caracteres aperturaux, cette espece sen
distingue toujours par sa spire nettement plus elargie : elle mesure, adulte, 2,5 a 3 mm de hauteur pour 1,7
a 2 mm de largeur. Elle a ete assez correctement representee par Sandbhrger (1874, loc. cit .), Bourgui¬
gnat (1881, loc. cit.) et Dollfus (1916, loc. cit.). Wenz (1923 : 919), en la plagant a tort dans le
sous-genre Albinula Sterki, 1892, en a donne une synonymie tres complete.
Relativement rare a Sansan dans les depots argileux.
Famille VERT1GINIDAE Fitzinger, 1833
Genre et sous-genre VERTIGO Q.V. Muller, 1774
Vertigo (Vertigo) diver side ns Sandberger, 1874
Fig. 20
Pupa ( Vertigo) diversidens Sandberger, 1874 : 549, pi. XXIX. fig. 23-23 b.
Vertigo diversidens Sandberger. — Bourguignat. 1881: 84. fig. 124-127.
Vertigo (Leucochilus) diversidens Sandberger. — Dollfus. 1916 : 362. fig. 5.
En decrivant cette espece, Sandberger I'a correctement classee dans le genre Vertigo (considere
par lui comme sous-genre de Pupa), dont elle possede tres exactement le galbe et la denticulation
144
JEAN-CLAUDE FISCHER
aperturale. Bourguignat (1881. loc. cit.) a fait de meme, tandis que Dollfus (1916, loc. cit.), tout en
dormant d'elle une bonne redescription. Fa consideree a tort comme un Leucochilus. Wenz (1923 : 988),
parcontre, en faisant d’elle une sous-espece de V callosa { Reuss. 1849), n'a pas reconnu ses particularites.
Elle atteint 2 mm de hauteur et 1 mm de largeur.
Elle est rare a Sansan et ne se trouve que dans les depots argileux.
Famille VALLONIIDAE Morse, 1864
Genre VALLONIA Risso, 1826
Vallonia subpulchella Sand berge r, 1874
Fig. 14 a-c
Helix ( Vallonia) subpulchella Sandberger, 1874 : 544. pi. XXIX. fig. 3-3 c.
Synonyme local :
Helixpulchella Dupuy, 1850 : 305, non Miiller sp.
Sandberger (1874. loc cit.) a parfaitement bien decrit cette espece qui a ete ensuite reprise par
Bourguignat (1881 : 57), Dollfus (1916 : 355) et Wenz (1923 : 913), celui-ci en ayant donne une
synonymie tres complete. Elle appartient de maniere tres typique au genre Vallonia. Ses plus grands
specimens connus mesurent 1,5 mm de hauteur et 2,5 mm de largeur
Assez frequente a Sansan dans les depots argileux.
Superfamille CLAUSILIOIDEA Morch, 1864
Famille CLAUSIL1IDAE Morch, 1864
Sous-famille TRIPTYCH 11NAE Wenz, 1916
Genre TRIPTYCHIA Sandberger, 1874
Sous-genre MILNEEDWARDSIA Bourguignat, 1877
Triptychia (Milne edwardsia) lartetii (Dupuy, 1850)
Fig. 24
Clausilia ? Lartetii Dupuy. 1850 : 306. pi. XV. fig. 4 a-c.
Milne-Edwardsia larteti Dupuy. — Bourguignai, 1881 : 62, fig. 78-79.
Clausilia (Triptychia) Larteti Dupuy. Dollfus. 1916 : 355, pi. VI, fig. 16-17.
Synonymes locaux :
Clausilia maxima Noulei, 1868 : 221. non Grateloup sp.
Milne-Edwardsia barren Bourguignai. 1881 : 64. fig. 80-81.
Bourguignat (1881, loc. cit. ), Dollfus (1916, loc. cit. ) et Wenz (1923 : 812) ont parfaitement
bien interprete les caracteres de cette espece dont les plus grands specimens connus atteignent 55 mm de
hauteur reconstituee (troncature sommitale) pour 11 a 14 mm de largeur.
Le taxon Milne-Edwardsia a ete retenu par Zilch (1959 : 400) comme sous-genre de Triptychia.
Source: MNHN. Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
145
Conformement a l'opinion de Wenz (1923 : 801) et de Zilch (1959 : 400), reprise par Tracey.
Todd & Erwin (1993 : 159), les caracteres distinctifs des Triptychiinae ne semblent pas de nature a
justifies coniine I'a propose Nordsieck (1976 : 74 et suiv.), son elevation au rang de famille distincte des
Clausiliidae.
Rare et toujours Ires fragmentee dans les depots argileux, assez peu frequente dans les depots
calcareux.
Superfamille OLEACINOIDEA H. & A. Adams, 1855
Famille TESTACELLIDAE Gray in Turton, 1840
Genre et sous-genre TESTACELLA Draparnaud, 1801
Testacella (Testacella) lartetii Dupuy, 1850
Fig. 12 a-b
Testacella Lartetii Dupuy. 1850 : 302. pi. XV. fig. 2a-d.
Testacella Lartetii Dupuy. Gassies & Fischer. 1856 : 232. pi. 2. fig. 2 a-d. Sandberger. 1874 : 550, pi. XXIX. fig. 30-30 b.
Bolrguignat, 1881 : 14. fig. 4-6. — Dollfus, 1916 : 344. Wenz, 1923 : 210.
Synonyme local :
Testacella nou/eti Bourguignat, 1881 : 15. fig. 7-8.
Cette espece bien connue, qui atteint 2 mm de hauteur, 4 mm de largeur et 7 mm de longueur, est
extremement rare a Sansan dans les depots argileux.
Superfamille PUNCTOIDEA Morse, 1864
Famille DISCIDAE Thiele, 1931
Genre et sous-genre DISCUS Fitzinger, 1833
Discus <Discus) pleuradra (Bourguignat. 1881)
Fig. 21 a-c
Helix pleuradra Bourguignat, 1881 : 53. fig. 67-72.
Synonymes locaux :
Helix costata Dupuy. 1850 : 305. non Muller sp.
H. wtundata Noulet, 1854 : 88. non Muller sp.
H. dasypleura Bourguignat, 1881 : 55. fig. 73-77.
Cette espece, plusieurs fois confondue avec Patula (Janulus) supracostata Sandberger. 1874, a ete
correctement classee par Dollfus (1916: 354) dans le genre Patula Held, 1837, et par Wfnz (1923 : 341)
dans le genre Gonyodiscus Fitzinger, 1833, qui sont l’un et Tautre synonymes de Discus (voir Zilch, 1938 :
227). Elle ne depasse pas 3 mm de hauteur et 7 mm de largeur.
Assez commune a Sansan dans les depots argileux.
146
JEAN-CLAUDE FISCHER
Famille MILACIDAE Ellis, 1926
Genre SANSANIA Bourguignat, 1877
Sansania lartetii (Dupuy, 1850)
Fig. 13 a,b
Limax Lartetii Dupuy. 1850 : 301, pi. XV. fig. 1 a-c.
Sansania larteti Dupuy. — Bourguignat. 1881 : 13. fig. 1-3.
Le genre Sansania, cree par Bourguignat en 1877 pour cette espece, a ete mis par Wenz ( 1923 :
316) et Zilch (1959 : 265) en synonymie avec le genre Mi lax Gray. 1855 ; mais le genre Milax ne presente
pas Fechancrure anterieure, assez prononcee et parfaitement constante (nullement accidentelle), qui
caracterise si bien Fespece de Sansan. de sorte que la mise en synonymie proposee par Wenz et reprise par
Zilch ne semble pas justifiee.
S. lartetii , dont les plus grands specimens connus mesurent 1,5 mm de hauteur, 4 mm de largeur et
6 mm de longueur, a ete assez bien redefinie par Bourguignat (1881, loc. cit. ) et brievement reprise par
Dollfus (1916 : 345). Wenz (1923 : 316) en a donne une bonne synonymie.
Tres frequente a Sansan dans les depots argileux, par lavage.
Superfamille HELICOIDEA Rafinesque. 1815
Famille HYGROM11 DAE Tryon, 1866
Sous-famille HYGROM1INAE Tryon. 1866
Genre LEUCOCHROOPSIS O. Boettger, 1908
Leucochroopsis asthena (Bourguignat, 1881)
Fig. 22 a-c
Helix asthena Bourguignat, 1881 : 59. fig. 62-66.
Synonyme local:
? Helix Laurillardiana Noulet, 1854 : 72 {pars).
II existe a Sansan une espece a peripherie anguleuse, qui a ete parfaitement bien decrite et figuree
par Bourguignat (1881, toe cit.) sous le nom d' Helix asthena nov. sp. Dollfus (1916 : 353, non pi. V, fig.
17-18) Fa confondue a tort avec Helix Laurillardiana Noulet, 1854, espece a dernier tour arrondi et que
Noulet (1868 : 205) a citee probablement par erreur a Sansan.
Cette espece, qui peut atteindre 10 mm de hauteur et 13 mm de largeur, est une Leucochroopsis
bien caracterisee. assez voisine de L. emmerichi (Boettger, 1809). du Miocene inferieur de la vallee du
Rhin, bien que son dernier tour soit plus nettement anguleux. Wenz (1923 : 430) Fa confondue avec
Leucochroopsis kleinii (Klein, 1846), du Miocene superieur du Wurtemberg.
Rare a Sansan dans les depots argileux aussi bien que calcareux.
Source: MNHN, Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
147
Famille HELICIDAE Rafinesque. 1815
Sous-famille HELICINAE Rafinesque, 1815
Genre TACHEOCAMPYLAEA L. Pfeiffer, 1877
Sous-genre MESODONTOPS1S Pilsbry, 1895
Tacheocampylaea (Mesodontopsis ) hn/ovici (Noulet, 1854, sensu Bourguignat, 1881)
Fig. 23 a-d
Helix hidovici Noulet. 1854 : 75.
Zonites hidovici (Noulet). — Bourguignat. 1881 : 16. fig. 13-15.
Helix (Mesodon) Ludovici Noulet. Dollfus. 1916 : 346. pi. V. fig. 1-3 et pi. VI. fig. 1-3.
Synonyme local :
Helix algira Dupuy. 1843 : 99. non H. a/giro Linne. 1758.
Difficilement identifiable sur la base des seuls textes de Noulet (1854 : 75 ; 1868 : 210), qui 1'avait
decrite dans le genre Helix , ce taxon specifique a ete precise par Bourguignat (1881. toe. cit), avec la
figuration d'un specimen de Sansan. Placee a tort dans le genre Zonites par Bourguignat. puis dans le
genre Helix (Mesodon) par Dollfus (1916. toe. cit .), cette grande espece, a ouverture fortement versante
et dont la region ombilicaleest totalement recouverte par la callositecolumellaire. trouveen realite place,
ainsi que l'a reconnu Wenz (1923 : 703), dans les genre et sous-genre Tacheocampylaea (Mesodontopsis ),
dont el 1c presente assez typiquement les caracteres. Elle atteint 26 mm de hauteur et 40 mm de diametre.
C'est par reference a Zilch (1960 : 718) que le genre Mesodontopsis est considere ici comme
sous-genre de Tacheocampylaea , dans la sous-famille Helicinae. cependant que Schlickum & Strauch
(1979 : 60) et apres eux Nordsieck (1986 : 112) Font admis comme genre distinct, ce dernier en le
rapprochant du genre Galactochilus Sandberger. 1874. et en modifiant sa position systematique (famille
Xanthonychidae, sous-famille Eloninae).
A Sansan dans les depots calcareux, ou elle semble assez rare.
Genre et sous-genre CEPAEA Held. 1837
Cepaea (Cepaea) larteti (Boissy. 1844)
Fig. 25 a-c, 26 a-c
Helix Larteti Boissy. 1844 : 13. pi. LXXXVII. fig. 7-9.
Synonyme local :
Helix Sansaniensis Dupuy. 1850 : 304. pi. XV. fig. 3a-c.
Cette espece a ete plus ou moins bien redefinie par Sandberger (1874 : 529 et 545. pi. XXIX, fig.
12-12a. non pi. XXVI. fig. 17). Bourguignat (1881 : 33, fig. 24) et Dollfus (1916 : 351. pi. VI. tig. 4-9).
Wfnz (1923 : 619) en a donne une synonymie qui semble tres abusivement elargie, et Truc (1971 : 289, pi.
15, fig. 9a-d) l’a reprise sous le noni de Megaloiachea luronensis var. larteti. Elle mesure habituellement 1 7
mm de hauteur et 21 a 22 mm de largeur, mais peut atteindre 23 x 30 mm. Elle semble appartenir assez
typiquement au genre Cepaea.
148
JEAN-CLAUDE FISCHER
C'est sur la base de differences bien faibles et reconnues assez peu constantes, concernant la
sculpture et/ou divers aspects morphologiques de la coquille. que T ruc (1971 :282) et Nordsieck (1986 :
114) ont admis le genre Megalotachea Pfeifer. 1929 (qui a pour type Helix asperula Deshayes, 1831),
comine distinct du genre Cepaea. Ces differences n'apparaissant pas reellement decelables sur le materiel
de Sansan, il semble done preferable de ne pas retenir ici le genre Megalotachea , que Zilch (1960 : 716)
avait d'ailleurs considere comme synonyme de Cepaea.
Frequente a Sansan dans les depots calcareux.
Cepaea (Cepaea) leymerieatia (Noulet, 1854. sensu Bourguignat. 1881)
Fig. 27 a-c
Helix Leymeriecma Noulet. 1854 : 73.
Helix leymeriana {sic) Noulet. — Bourguignat. 1881 : 29. fig. 50-51.
Helix (Macularia) turonehsis Deshayes var. Leymeriei Noulet. Dollfus, 1916 : 348. pi. V. fig. 4-7 et pi. VI. fig. 10-15.
Synonyme local:
? Helix Lassusiana Noulet. 1854 : 90.
C'est non par Sandberger (1874 : 545, non pi. XXIX, fig. 11 ), mais par Bourguignat ( 1881, toe.
cit.) que cette espece s’est trouvee a la lois correctement definie et bien figuree pour la premiere fois, les
simples descriptions de Noulet (1854: 73; 1868: 216) ne permettant pas d'en connaitre fexacte
morphologie. Tres voisine de Fespece precedente, elle s'en distingue cependant par sa spire nettement plus
surbaissee. parson peristome moins reflechiet par son bord columellaire legerement gibbeux. Elle mesure
habituellement 18 mm de hauteur et 25 a 26 mm de largeur, ses plus grands representants connus
atteignant 19 x 28 mm. Sandberger ( 1881. he. cit.) el Dollfus( 1916, !oc. cit.) font tousdeuxconsideree
comme une Helix (Macular ia), cependant que son galbe et les caracteres de son ouverture sont assez
typiquement. comme pour Fespece precedente, ceux du genre Cepaea. Wenz ( 1923 : 577) Fa interpretee
comme une sous-espece dV Hemicycla » asperula (Deshayes, 1831) et Truc (1971 : 284, 288) Fa mise.
sans argumentation reellement convaincante et malgre ses proportions assez nettement differentes, en
synonymie avec Megalotachea turonensis (Deshayes, 1831).
Peu frequente a Sansan dans les depots calcareux.
DONNEES D’ORDRE PALEOBIOGEOGRAPHIQUE
Dollfus (1916 : 384-402) a tente une « comparaison de la faune malacologique de Sansan avec
celle des autres gisements du Neogene » : mais les conclusions auxquelles il a abouti sont a revoir du
simple fait qu'il a associe a la faune de Sansan des especes provenant d'autres gisements du sud-ouest de
la France, et aussi en raison des affmements d’ordre systematique qui ont ete apportes depuis.
Parmi les vingt-six especes de Sansan recensees ici. onze paraissent avoir ete speciales a ce
gisement et n'ont, a ma connaissance, pas meme ete jusqu'ici signalees dans d'autres localites du Gers,
non plus que hors du Bassin sous-pyreneen.
Les quinze especes non speciales a Sansan ont une repartition stratigraphique et geographique
qui, d’apres les donnees jusqu'ici publiees (et sauf omission), s'etablit comme suit 1 :
I II convient ici de rappeler que. jusque dans les annees 1970. les auteurs de langue allemande rangeaient dans le Pliocene
les couches considerees par eux comme ponliennes. landis que les auteurs franca is ont toujours place ces memes couches dans le
Miocene superieur. point de vue qui se trouve aujourd'hui universellement reconnu. De meme. les couches que les auteurs
allemands rangeaient jusqu’alors dans le Miocene superieur. correspondent en fait a la partie moyenne et superieure du Miocene
moyen (communication orale de L. Ginsburg).
Source: MNHN . Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
149
Carychium nouleti est connu avec certitude dans le Miocene moyen et superieur de differentes
localites d'Europe (voir Wenz, 1923: 1195-1197 et 1201 ; Gall /// Fahlbusch & Gall. 1970: 191, sous
I'orthographe « nouteti» : Strauch. 1976 : 162, pi. 15, fig. 13-20).
Galba dupuyiana a ete signalee, sans figuration, dans le Miocene moyen des environs de Francfort
(voir Wenz, 1923 : 1242 et 1243).
Lymnaea dilatata existe au Miocene inferieur et moyen dans d’autres gisements du Gers (a
Gondrin, Lavardens, Toujet, Pellefigue....) ainsi que dans le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne et les
Landes ; elle se trouve egalement. plus au nord, dans le Miocene moyen des bassins de l’Orleanais et de
la Loire ; elle a ete par ailleurs signalee en Suisse et en Allemagne dans le Miocene moyen et superieur
(voir Wenz, 1923 : 1277-1288 ; Gall in Fahlbusch & Gall, 1970 : 191) et jusque dans le Pleistocene
(Schlickum, 1976 : 5, pi. 1, fig. 14).
Segmentina lartetii semble presenter une assez large repartition europeenne a partir du Miocene
moyen et jusque dans le Pleistocene (voir Wenz, 1923 : 1663-1666 ; Schlickum. 1976 : 6, pi. 1, fig. 18 ;
Esu, 1984 : 37, fig. 17 a,b, forme affine).
Planorharius sansaniensis est une espece assez commune dans le Miocene inferieur a moyen de
Lavardens (Gers), et peut-etre presente aussi, au Miocene moyen, dans les bassins de TOrleanais et de la
Loire.
Gastrocopta (Sinalbinula) nouletiana presente une assez large repartition europeenne a partir du
Miocene moyen et jusque dans le Pleistocene (voir Wenz, 1923 : 930-934 ; Schlickum, 1976 : 10, pi. 2,
fig. 27).
Gastrocopta (Sinalbinida) lartetii a ete signalee dans le Miocene moyen de Suisse et d'Allemagne
(voir Wenz, 1923 : 919 et 920).
Vertigo diversidens a ete signalee dans le Miocene moyen du Wurtemberg (voir Wenz, 1923 :
988-991) ainsi que dans le Pliocene inferieur de Sardaigne (voir Esu. 1984 : 39, fig. 20a-c).
Vallonia subpulchella est connue, hors de Sansan, dans le Miocene moyen et superieur d'Allema¬
gne et d'Europe centrale (voir Wenz, 1923 : 913 et 914).
Triptychia (MUneedwardsia) lartetii se rencontre aussi a Ornezan et a Laymont (Gers), ainsi qu’en
Ariege, en Haute-Garonne et dans les Landes : mais elle n'a pas etc signalee jusqu'ici en dehors du Bassin
sous-pyreneen.
Discuspleuradra n'a ete jusqu'a present trouvee avec certitude, en dehors du gisement de Sansan
et pour le Miocene moyen du Bassin sous-pyreneen, qu'a Seissan (Gers). Elle a ete, par ailleurs, signalee
en Suisse et en Allemagne a partir du Miocene moyen et jusque dans le Pleistocene (voir Wenz, 1923 :
341-343 ; Schlickum, 1976 : 12, pi. 2, fig. 37).
Sansania lartetii a ete signalee dans le Miocene moyen du Wurtemberg (voir Wenz, 1923 :
316-317), mais sans figuration et a partir dedications trop incertaines pour qu'il soil raisonnablement
possible de les prendre ici en consideration.
Tacheocampylaea (Mesodontopsis) ludovici est une espece largement repandue dans le Miocene
inferieur et moyen du Gers, a Sos. Condom, Marsolan, Gondrin, Bezolles, Lavardens, Duran, Touget,
Ornezan, Seissan ..., et a ete egalement signalee en Haute-Garonne. Tarn-et-Garonne et Gironde, mais
nulle part ailleurs.
Cepaea larteti est abondante dans le Miocene inferieur et moyen de tout le bassin d Aquitaine ;
une espece assez voisine est connue dans le bassin de la Loire sous le nom d « Helix » eversa Deshayes,
1851. Wenz (1920 : 152-154. fig. 3 ; 1923 : 619-625 ; 1924 : 183, 184), en l'attribuant a tort au Tortonien
et en la considerant comme une sous-espece de C. eversa , a compare a C. larteti diverses especes de
Cepaea du Miocene moyen d'Allemagne.
Cepaea leymerieana se trouve aussi. dans le Miocene inferieur et moyen du Gers, a Seissan.
Ornezan et Moncorneil-Grazan, ou elle est plus rare qu'a Sansan ; elle est assez voisine d « Helix »
turonensis Deshayes, 1831, du bassin de la Loire, avec laquelle elle a ete etroitement comparee ou meme
150
JEAN-CLAUDE FISCHER
reunie par quelques auteurs. Wenz (1923 : 577-580), en la considerant comme une sous-espece d'« He¬
lix » asperula Deshayes, 1831, Fa signalee en Suisse dans le Miocene moyen.
L'analyse biogeographique d’une paleofaune necessite. pour presenter quelqu'interet, de consi¬
derer les relations qui ont pu se manifester avant, pendant et apres son temps d'existence : soil, ici (et faute
de pouvoir affiner davantage la chronostratigraphie), avant, pendant et apres le Miocene moyen.
Avant le Miocene moyen. — Les donnees acquises revelent que cinq des especes de Sansan
existaient deja. durant le Miocene inferieur, dansdiverses localitesdu Bassin sous-pyreneen, a Pexclusion
de tout autre bassin : il s'agit de Lymnaea dilatata, Planorbariussansaniensis, Triptychia (Milneedwarsia)
lartetii, Tacheocampylaea (Mesodontopsis) ludovici, Cepaea larteti et C. leymerieana.
Dl rant le Miocene moyen. Le gisement de Sansan semble presenter, en ce qui concerns sa
malacofaune, un endemisme meso-miocene assez prononce, qui n'avait encore ete souligne par aucun
auteur : selon Petal actuel des connaissances, les echanges fauniques avec les autres secteurs du bassin
d’Aquitaine ou avec d’autres bassins d’Europe n’ont en effet porte, durant le Miocene moyen, que sur
treize especes.
Cet endemisme est d’autant plus interessant a considerer que, sur les treize especes propres a
Sansan durant le Miocene moyen, trois d’entre elles (Galba dupuyiana. Gyraulus goussardianus et
Sansania lartetii) s’y trouvent representees par des recoltes exceptionnellement abondantes (pres d’une
centaine d'individus recenses pour chacune), les dix autres fStagnicola laurillardi, Anisus dupuyanus,
Anisus (Disculifer) omalus, Bathyomphalus ? microstatus, Armiger lenapalus, Segmentina ludovici, Pupilla
(Gibbulinopsis) iratiana , P. (G.) blainvilleana, Testacella lartetii et Leucochroopsis asthena] ne s’y
trouvant par contre que faiblement representees, rares ou meme tres rares.
Apres le Miocene moyen. — Parmi les vingt-six especes de Sansan recensees ici, six ont ete
signalees, avec plus ou moins de certitude, dans des gisements plus recents d'Europe (au Miocene
superieur, au Pliocene ou au Pleistocene) : Carychium nouleti, Lymnaea dilatata, Segmentina lartetii,
Gastrocopta (Sinalbinula) nouletiana, Vallonia subpulcheUa et Discus pleuradea.
Nombre des donnees sur lesquelles reposent ces repartitions necessiteraient certainement d'etre
affinees ; mais elles denotent neanmoins d'une relative dissemination de la malacofaune de Sansan ; et
I'endemisme qui semble I'avoir marquee pourrait, avec l'accroissement des connaissances, se reveler
moins accentue qu'il n'apparait ici.
DONNEES D'ORDRE PALEOECOLOGIQUE
Bourguignat (1881 : 157-170), en presentant son interpretation climatique et « paysagere » du
site de Sansan, s'est appuye sur tout un cortege de minutieuses comparaisons avec la nature actuelle,
comparaisons qui relevent d’une approche abusivement analogique et qui apparaissent maintenant
totalement depassees.
En fait, deux aspects relatifs a la malacofaune de Sansan sont principalement a considerer d'un
point de vue paleoecologique : d’abord celui de ses particularites taphonomiques; ensuite celui des
differences qui s'observent, dans la composition des peuplements, entre les depots argileux et les depots
calcareux. Les donnees qui vont ainsi apparaitre, et qui n'avaient pas encore ete mises en evidence,
conduiront a quelques deductions majeures concernant le paleo-environnement de cette malacofaune.
Du point de vue taphonomique, il convient essentiellement de faire remarquer qu’aucun effet de
tri ni de classement hydrodynamique ne semble avoir determine la disposition et la repartition des
coquilles dans les sediments : elles s’y trouvent disseminees sans concentrations particulieres et ne sont
Source: MNHN, Paris
MALACOFAUNE DE SANSAN
151
generalement ni fragmentaires, ni usees, ce qui semble indiquer une absence de transport par courants
fluviatiles : les petites coquilles sont presque toujours parfaitement intactes, tandis que les grosses et
ceci aussi bien dans les depots calcareux que dans les depots argileux — sont parfois deformees ou meme
brisees, mais avec leurs fragments restes plus ou moins en connexion, ce qui pourrait traduire simplement
un effet de compaction post-enfouissement ; dans les depots calcareux, des moules internes d'helicides se
trouvent, en outre, frequemment inclus en contact direct avec la gangue, ce qui pourrait indiquer le
developpement de remaniements synsedimentaires, mais semble plus probablement resulter, selon J.-C.
Plaziat (communication manuscrite), de processus de compaction tardifs, survenus apres dissolution
des test coquilliers.
Ces observations, cependant, ne concernent pas le niveau D de Lartet (lit de base riche en
helicides et autres gastropodes terrestres fragmentes), sur lequel aucune observation recente n'a pu etre
faite et qui n'a pas ete pris en compte dans la presente etude : mais son existence, autrefois notee a Sansan,
laisse supposer que le regime hydrodynamique aurait pu s'y manifester, assez brievement, suivant un
mode initialement moins calme.
Du point de vue de la repartition des peuplements, il convient de relever deux faits marquants :
tandis que les depots argileux renferment un grand nombre de specimens jeunes ou appartenant a de
petites especes (taille frequemment inferieure a 3 mm), les depots calcareux renferment par contre une
majorite de specimens adultes ou appartenant a des especes de plus grandes dimensions (de 20 a 50 mm
pour la plupart). Sur les vingt-six especes recensees a Sansan. huit seulement se trouvent ainsi represen¬
tees dans les deux types de depots : Lymnaea dilatata, Anisus (Disculifer) omalus, Armiger lenapalus,
Segmentina ludovici, S. lartetii. Planorbarius sansaniensis, Triptychia (Milneedwardsia) lartetii et Leuco-
chroopsis asthena. Les Lymnaeidae et les Planorbidae (seules families aquatiques) y sont representes a
peu pres a egalite en nombre d'especes et d'individus ; mais, concernant les families non-aquatiques,
tandis que la totalite des Carychiidae, Pupillidae. Vertiginidae, Valloniidae, Testacellidae. Discidae et
Milacidae ne se rencontrent que dans les depots argileux, la quasi totalite des Helicidae ne se trouve, a
l'inverse, que dans les depots calcareux. II ressort de cette constatation que, si les conditions du milieu
aquatique semblent avoir assez peu varie en passant du regime argileux au regime calcareux, les
conditions de I’environnement hors-aquatique (physiographic et hygromorphie des rivages, couvert
vegetal,...) ont du par contre se modifier assez fortement.
Voici Interpretation qu'il est possible de tirer de ces similitudes dans la malacofaune aquatique et
de ces differences dans la malacofaune non-aquatique.
Concernant le milieu aquatique — Les divers genres de Lymnaeidae et de Planorbidae identifies
a Sansan sont representes, dans la nature actuelle, par des especes qui. toutes, affectionnent les supports
vegetaux des eaux douces generalement tres peu courantes ou franchement marecageuses, bien que non
croupissantes ; il n’existe en particular, dans les depots miocenes de Sansan, aucun representant de
malacofaunes fluviatiles tel qu'il s'en trouve non loin de la dans le Miocene inferieur et moyen du Ciers
(notamment a Jegun, Ornezan, Seissan. Lahas,...) et qui comprennent alors des LJnionidae, des Valvati-
dae et des Thiaridae, frequemment enrobes par des encroutements calcaires d origine cyanobacterienne.
La composition de la malacofaune aquatique de Sansan confirme, de ce point de vue, les conclusions
auxquelles ont par ailleurs abouti Plaziat & Baltzer (2000).
Concernant l environnementhors-aquatique. — Les genres de Carychiidae, Pupillidae. Vertigi¬
nidae, Valloniidae. Testacellidae, Discidae et Milacidae, qui caracterisent les depots argileux de Sansan,
sont pour la plupart representes, dans la nature actuelle, par des especes vivant sur sols frais et moussus,
humides a tres humides, voire peri-marecageux : les Helicidae du genre Cepaea, qui caracterisent a
Sansan les depots calcareux, se trouvent par contre representes dans la nature actuelle par des especes
vivant en milieux buissonneux ou boises, secs a peu humides. Il aurait done existe deux ensembles bien
tranches de biotopes hors-aquatiques dans Penvironnement sedimentaire du site de Sansan : 1 un a
hygromorphie plus ou moins forte, sur berges probablement basses et dont les peuplements malacologi-
ques se retrouvent principalement dans les depots argileux ; Pautre nettement moins humide, sur beiges
152
JEAN-CLAUDE FISCHER
probablement plus elevees et dont les faunes de mollusques ont ete preferentiellement sedimentees dans
ies depots calcareux.
II a ete indique plus haut qu'aucun eflet de tri ni de classement hydrodynamique ne semblait avoir
determine la repartition des coquille dans les sediments. Mais il convient egalement d’examiner si la
repartition des peuplements, telle qu'elle se trouve enoncee ci-dessus, n'aurait pu etre biaisee par
d’eventuelles selections artefactuelles liees aux conditions de prelevement des specimens, par lavage ou
tamisage dans les depots argileux, par abattage ou ramassage direct dans les depots calcareux : le
lavage-tamisage des depots argileux pourrait avoir favorise la saisie des petiles especes, tandis que les
grosses especes aurait pu etre preferentiellement prelevees dans les depots calcareux.
Mais, et tout en admettant que ces differences dans les modes de prelevement aient pu avoir une
influence, il ne semble cependant pas qu'elles puissent remettre en cause Pessentiel des differences
observees, dans la composition des peuplements, entre depots argileux et depots calcareux. Plusieurs
arguments vont en eflet dans ce sens :
S’agissant de coquilles macroscopiques (aucun des individus pris en compte n'a une dimension
inferieure au millimetre), les differences dans les modes de prelevement (lavage-tamisage d'une part,
abattage-ramassage d'autre part) pourraient s'etre traduites, au niveau des recoltes, par des deviances
d'ordre quantitatif (en ayant favorise la saisie de petits ou de gros individus) mais non d'ordre qualitatif
(en ayant, par exemple, totalement elimine certains des taxa reconnus).
Les collectes effectuees dans les depots argileux ne renferment pas que de petits specimens,
puisqu'on y trouve aussi quelques Lymnaeidae et Planorbidae de dimensions centimetriques apparte-
nant notamment aux especes Lymnaea dilatata et Planorbariussansaniensis, cependant qu’on n’y trouve,
meme fragment^, aucun specimen d'Helicidae.
Les collectes effectuees dans les depots calcareux renferment aussi, a cote des gros Lymnaeidae,
Planorbidae et Helicidae, quelques specimens de taille millimetrique (stades juveniles pour la plupart),
mais parmi lesquels ne se trouve absolument aucun representant des especes de Carychiidae, Pupillidae
et Milacidae notamment, si abondantes dans les depots argileux et qu’un ceil tant soit peu exerce aurait
immanquablement repere dans les calcaires s'il en avait existe.
Noulet, qui a longuement et minutieusement fouille le site (fouilles dont temoigne Pabon-
dance des lots specifiques contenus dans sa collection, concernant tant les niveaux argileux que calca¬
reux), n'a cite aucun Helicidae veritable dans les « lits d’argile a petits ossements »(les depots argileux) de
Sansan ni, a Pinverse, aucun representant desCarichiidae, Pupillidae, Vertiginidae, Discidaeet Milacidae
dans le « calcaire compact »(les depots calcareux) decette localite. Et les recoltes plus recentes, aussi bien
celles exploitees par Bourguignat et par Dollfus que celles effectuees, plus recemment encore, a
Pinstigation de L. Ginsburg, confirment parfaitement ces faits.
On peut done admettre que, si des deviances de prelevement se sont produites lors des fouilles
(deviances inevitables, mais d'ordre essentiellement quantitatif). elles ne peuvent cependant etre de
nature a modifier radicalement les differences, celles-ci d’ordre purement qualitatif, observees dans la
composition des peuplements entre depots argileux et depots calcareux.
Source: MNHN, Paris
MALACOFAUNE DE SANS AN
153
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Source: MNHN, Paris
9
L’ichthyofaune de Sansan :
signification paleoecologique et paleobiogeographique
Jean GAUDANT
Museum national d'Histoire naturelle
Laboratoire de Paleontologie. IJMR 8569 du CNRS
8, rue BufFon, F-75005 Paris
RESUME
Deux squelettes en connexion et plusieurs centaines de fragments isoles (dents principalement) temoignent de la presence de
poissons teleosteens dulcaquicoles dans le Miocene moyen de Sansan (Gers. France). Les Cyprinidae y sont de beaucoup les plus
abondants. Ils sont represents par les genres Palaeocarassius Obrhelova. Palaeoleueiscus Obrhelova et Barbus Cuvier. Une espece
nouvelle est decrite : Palaeocarassius ohesus nov. sp. Des dents isolees indiquent la presence de Characidae que I on ne peut
pratiquement pas distinguer du genre africain actuel Alestes Muller & Troschel. Enfin. un squelette et divers fragments de
Channidae temoignent de la presence du genre Channa Scopoli. Le genre Alestes Muller & Troschel est un immigrant d ongine
africaine qui a penetre dans les eaux douces europeennes au Miocene moyen (ou un pcu plus tot ?). D autre part, le genre Channa
Scopoli v it actuellement dans le Sud et le Sud-Est de 1‘Asie.
ABSTRACT
The Fish-fauna of Sansan : palaeoecological and palaeobiogeographical significance.
Two articulated skeletons and several hundred isolated fragments (mainly teeth) bear witness to the occurrence of
freshwater teleostean fishes in the Middle Miocene of Sansan (Gers. France). The Cyprimds are by far. the most abundant. Their
representatives belong to the genera Palaeocarassius Obrhelova. Palaeoleueiscus Obrhelova and Barbus Cuvier. A new species is
described : Palaeocarassius obesus nov. sp. Isolated teeth are indicative of the presence of a Characid that cannot be distinguished
clearly from the recent African genus Alestes Muller & Troschel. Finally, one skeleton and some fragments of Channids belong to
the genus Channa Scopoli. The genus Alestes Muller & Troschel is an immigrant from Africa that penetrated into Furopean
freshwalers during the Middle Miocene (or slightly earlier ?). On the other hand, the genus Channa Scopoli lives at present in South
and South-Easi Asia.
Gaudant, J.. 2000. - L’ichthyofaune de Sansan : signification paleoecologique et paldobiogeographique /«
L. Ginsburg (ed.). La faune miocene de Sansan et son environnement. Mem. Mas. natn. Hist, nat 183 . 155-175. arts
2-85653-522-4.
Source: MNHN, Paris
156
JEAN GAUD A NT
INTRODUCTION
Celebre par sa faune de Mammiferes d'age astaracien (Miocene moyen), qui a permis de
Fattribuer a la biozone mammalienne MN 6, ce qui correspondrait a un age voisin de 15 millions
d'annees (Mein, 1977), le gisement de Sansan (Gers) a egalement livre des restes de poissons. En effet, il
y a un peu plus d'un siecle, Filhol (1891 ) a signale la decouverte, dans une assise de calcaire de trois
centimetres d'epaisseur, situee juste au-dessous de Fargile azoique superieure, de « deux empreintes de
poissons fossiles », au cours des fouilles de 1887. Ce sont tres certainement ces deux squelettes, fossilises
dans un calcaire marneux illitique de couleur beige et portant Finscription « Sansan » que nous avons
retrouves dans les collections de FInstitut de Paleontologie du Museum national d'Histoire naturelle. Au
cours des dernieres decennies, les lavages de sediments pratiques en vue d'isoler des dents et des ossements
de petits mammiferes ont egalement permis de recolter dans Fargile violette plusieurs centaines de dents
et quelques os de poissons qui permettent de completer notre connaissance de Fichthyofaune de Sansan.
ETUDE ANATOMIQUE ET SYSTEMATIQUE
Famille CYPRINIDAE
Genre PALAEOCARASSIUS Obrhelova, 1970
Palaeocarassius obesus nov. sp.
Fig. 1-5 ; Fig. 6 A-F
Le genre Palaeocarassius Obrhelova est represente a Sansan par un squelette en connexion
inventorie M.N.H.N.P.-Sa 15649 dont la longueur standard est un peu superieure a 100 mm. Son corps
est trapu : sa hauteur maximale, mesuree a Favant de la nageoire dorsale, egale pratiquement la moitie de
la longueur standard. La tete, massive, relativement grande, constitue un peu plus du tiers de la longueur
standard. La hauteur maximale du corps mesure approximativement les quatre cinquiemes de sa
longueur. Les principales dimensions de ce fossile s'etablissent comme suit :
Principales dimensions
Mesures (en min)
Longueur totale
125 env.
Longueur standard
104
Hauteur maximale du corps
50
Longueur de la tete
36,5
Distance ante-dorsale
51.5
Distance ante-anale
83
Distance ante-pectorale
33
Distance ante-pelvienne
50
Longueur de la dorsale
>18,5
Longueur de Fanale
>17,5
Longueur des pectorales
15 env.
Longueur des pelviennes
23
Longueur basale de la dorsale
27
Longueur basale de 1’anale
_
Longueur du pedicule caudal
_
Hauteur du pedicule caudal
16
Source: MNHN, Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
157
Fig. 1. Palaeocarassius obesus nov. sp. Region operculaire de Phototype M.N.H.N.P.-Sa 15649. lop: interopercule; Op:
opercule : Pop : preopercule : R. br. : rayon branchiostege : Sop : sousopercule ; c. pop : canal preoperculaire.
Fig. I. — Palaeocarassius obesus nov. sp. Opercular region of the holotype M.N.U.N.P.-Sa 15649. lop : interoperculum ; Op
operculum ; Pop : preoperculum : R. hr. : branchiostegal ray ; Sop : suboperculum ; c. pop : preopercular canal.
Fig. 2. Palaeocarassius obesus nov. sp. Dents pharyngiennes prelevees sur I’holotype M.N.H.N.P.-Sa 15649. A, B : dents
pharyngienncs anterieures (notees I par Rutte. 1962). C : dent pharyngienne mediane (notee 3).
Fig. 2. Palaeocarassius obesus nov. sp. Pharyngeal teeth removed from the holotype M.N.H.N.P.-Sa 15649. A, 11 anterior
pharyngeal teeth (noted 1 by Rl tte, 1962 ). C median pharyngeal tooth (noted 3).
La tete. - - La region cephalique est mediocrement conservee et ne permet d en donner qu'une
description succincte. Du toit cranien, on distingue seulement le frontal, massif, en arriere duquel on
reconnait le parietal. L'orbite. de taille moderee, a un diametre horizontal legerement inferieur au quart
de la longueur de la tete. Le parasphenoTde la traverse un peu au-dessusde son centre. Deux infraorbitaux
sont visibles au-dessous de l'orbite.
La bouche est relativement courte car l’articulation de la mandibule avec le carre prend place sous
la partie anterieure de l’orbite. Le dentaire est caracterise par la possession d un processus coronoide
eleve et relativement large. Plus en avant, le processus oral du dentaire s’abaisse tres fortement jusqu a la
158
JEAN GAUDANT
region symphysaire. On distingue egalement le bord oral rectiligne et edente du premaxillaire et une
partie du maxillaire.
Le carre est partiellement visible. Le symplectique s’engage dans son echancrure posterieure que
limite vers Tarriere le processus posterieur. Au-dessus du symplectique prend place Thyomandibulaire
dont Tetat de conservation est mediocre.
Le preopercule (Fig. I) est caracterise par le grand developpement de sa branche verticale qui est
sensiblement plus longue que la branche horizontale avec laquelle elle determine un angle d’environ 115°,
mesure le long de leurs bords anterieurs. L’angle postero-ventral du preopercule est regulierement
arrondi. Le trace du canal preoperculaire est approximativement parallele au bord postero-ventral de
Tos.
De Topercule (Fig. 1) on ne peut observer que le bord anterieur rectiligne, surmonte par un angle
antero-dorsal saillant a la base duquel prend place la cavite glenoi'de qui assure ['articulation avec le
processus opercularis de rhyomandibulaire. Bien que sa region posterieure soit masquee par le cleithrum,
Topercule parait avoir ete relativement etroit car sa largeur maximale ne semble pas avoir excede les 2/3
de la hauteur de son bord anterieur. L'angle postero-ventral arrondi de Topercule a laisse son empreinte
dans le sediment. Au-dessous de Topercule, on distingue Tempreinte d'une partie du sousopercule a la
surface duquel s'observe une ornementation rayonnante. Un rayon branchiostege et Tempreinte d'un
second rayon sont egalement visibles.
Trois dents pharyngiennes (Fig. 2 ; Fig. 5 B-D) ont ete prelevees sur le squelette decrit precedem-
ment. En outre, de nombreuses dents pharyngiennes isolees caracteristiques du genre Palaeocarassius
Obrhelova ont ete recueillies par lavage-tamisage.
Deux des dents prelevees (Fig. 2 A. B ; Fig. 5 B-C), de forme plus ou moinsconique, se terminent
distalement par un crochet court sous lequel prend place une petite area masticatrice. II s'agit des dents
anterieures portees par les os pharyngiens de ce specimen. La troisieme dent (Fig. 2 C ; Fig. 5 D),
caracterisee par sa couronne aplatie antero-posterieurement, presente en section transversale une forme
concavo-convexe, sa face posterieure etant legerement evidee. Son extremite distale est creusee d'un sillon
qui, en raison de la morphologie de cette dent, est assez fortement arque. Compte tenu de sa morphologie,
cette dent semble avoir occupe une position mediane sur 1'os pharyngien (dent susceptible d'etre notee 3
dans le systeme de notation propose par Rutte, 1962), comme permet de le penser une comparaison, a
la fois avec les os pharyngiens de Tespece actuelle Carassius carassius (L.) et avec les diflerents types
morphologiques de dents pharyngiennes de Palaeocarassius observes a Sansan.
Les dents attribuables au genre Palaeocarassius Obrhelova sont les plus abondantes parmi les
dents de poissons recueillies a Sansan par lavage-tamisage : nous en avons denombre pres de 450. soit
77 % du nombre total de dents de poissons observees. On peut y distinguer les types morphologiques
suivants :
des dents massives a couronne galbee de forme generale cylindro-conique, se terminant distalement
par un court crochet plus ou moins bien individualise, sous lequel prend place une area masticatrice de
taille reduite (Fig. 3 A, B ; Fig. 6 A-B). Ces dents peuvent etre considerees comme des dents anterieures
(notees 5 dans le systeme de notation propose par Rutte, 1962).
des dents dont la couronne, subcylindrique dans sa partie proximale, s’aplatit progressivement, au
point de presenter, dans sa region distale, une section transversale concavo-convexe. Ces dents (Fig. 3 C ;
Fig. 6 C), moderement comprimees antero-posterieurement, portent a leur extremite distale une area
masticatrice constitute par un sillon arque, relativement large, dispose transversalement par rapport a
Taxe de la dent. Ces dents devaient prendre place sur la partie anterieure des os pharyngiens, juste en
arriere des dents decrites precedemment. On peut done tenter de les noter 4 dans le systeme propose par
Rutte (1962).
des dents a base plus comprimee et dont la couronne s'evase assez sensiblement dans sa partie distale
qui est arquee et fortement comprimee antero-posterieurement (Fig. 3 D; Fig. 6 D). Distalement.
s'observe parfois un tres petit crochet du cote interne. Un sillon etroit prend place a Textremite distale de
Source: MNHN. Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
159
Fig. 3. Palaeocarassius obesus nov. sp. Denis pharyngiennes isolees obtenues par lavage-lamisage: numero de catalogue
M.N.H.N.P.-Sa 15652. A, B : denis pharyngiennes anterieures (notees 5 par Rutte, 1962). C : deuxieme dent pharyngienne
anterieure (notee 4). D : dent pharyngienne mediane (notee i). E : avant-derniere dent pharyngienne (notee 2). F : dent
pharyngienne posterieure (notee 1).
Fig. 3. — Palaeocarassius obesus now sp. Isolated pharyngeal teeth sorted by washing and screening; catalogue number M.N.H.KP.-
Sa 15652. A. H : anterior pharyngeal teeth (noted 5 by Rlite , 1962). C second anterior pharyngeal tooth (noted 4). D
median pharyngeal tooth (noted3). E: penultimate pharyngeal tooth (noted2). F posterior pharyngeal tooth (noted I).
la couronne qui determine avec Paxe longitudinal de celle-ci un angle d’environ 75°. Nous considerons
que ces dents devaient occuper utie position mediane sur Pos pharyngien (dents notees 3 dans le systeme
de notation propose par Rutte. 1962).
— des dents a couronne a la fois fortement aplatie antero-posterieurement et tres evasee (en raison du
grand developpement de leur region mesiale) et dont 1 extremite distale est creusee d un etroit sillon arque
(Fig. 3 E ; Fig. 6 E). Ces dents semblent avoir occupe Pavant-derniere place a Parriere de Pos pharyngien
(dents notees 2 par Rutte. 1962).
des dents a couronne extremement comprimee antero-posterieurement caracterisees par leur region
mesiale fortement proeminente et par la presence d'un sillon etroit (aiblement deprime a leur extremite
dislale (Fig. 3 F ; Fig. 6 F). Ces dents, qui sont ties semblables aux dents posterieures de Pespece actuelle
Carassius cantssius (L.). peuvent etre notees 1 dans le systeme de notation propose par Rutte (1962).
On soulignera ici le fait que deux des dents pharyngiennes prelevees sur le squelette en connexion
de Sansan (Fig.^2 A. B ; Fig. 5 C-D) et certaines dents pharyngiennes isolees (Fig. 3 A. B : Fig. 6 A-B)
permettent de preciser Pappartenance au genre Palaeocarassius Obrhelova des dents pharyngiennes
isolees provenant des « Mydlovary-Schichten » figurees par Obrhelova (1970. fig. 15 A-G . PI. v, fig.
4-6) comme « Pisces indet. ».
Le corps. — La colonne vertebrale se compose d’environ 29 ou 30 vertebres. Les quatre ver tebies
anterieures modifiees et fusionnees pour constituer Pappareii de Weber sont mal conseivees. n en
distingue essentiellement deux epines neurales courtes. En arriere prennent place L-' ou (.) veitc its
abdominales fibres surmontees par des neurapophyses normalement developpees.
160
JEAN GAUDANT
Fig. 4. Palaeocarassiusobesus nov. sp. Rayons ossifies ties nageoircsdorsale (A)et anale (B) de 1'holotype M.N.H.N.P.-Sa 15649.
Fh, 4. Palaeocarassius obesus now sp. Ossified rays of the dorsal (A) and anal (B) fins of the holotype M.N.H.N.P.-Sa 15644.
La region postabdominale est constitute de 12 vertebres dont les centra supportent des neurapo-
physes et des hemapophyses relativement longues et robustes dont l’extremite distale prend place
approximativement aux deux tiers de la distance separant les regions dorsale et ventrale des centra,
respectivement des bords dorsal et ventral de l’animal.
Des os intermusculaires (epineuralia et epipleuralia) sont observables dans la region postabdomi¬
nale.
Les cotes pleurales, an nombre d’une dizaine de paires, sont longues et robustes. Leur extremite
distale atteint pratiquement le bord ventral de la cavite abdominale.
La nageoire caudate est profondement fourchue puisque la longueur de ses lepidotriches axiaux
parait avoir egale approximativement la moitie de celle des plus longs rayons de chaque lobe. Elle se
compose de 19 rayons principaux, dont 17 bifurques, auxquels s’ajoutent, dorsalement et ventralement,
cinq rayons marginaux. La composition de la caudale pent done s’ecrire 5+I+9/8+I+5.
Lc squelette caudal axial, assez mediocrement conserve, se compose de trois vertebres plus ou
moins profondement modifiees, parmi lesquelles on distingue a l’arriere le complexe uro-terminal
precede de deux vertebres preurales libres. Le complexe uro-terminal est prolonge vers I'arriere par un
uroneural (pleurostyle) assez redresse qui determine un angle d'environ 150° avec I'axe de la colonne
vertebrale. On denombre cinq hypuraux en avant desquels prend place le parhypural, relativement long
et etroit. Dorsalement s observent les restes d’un epural unique. Les deux derniers centra preuraux libres
supportent des neurapophyses et hemapophyses longues qui concourent au soutien des rayons margi¬
naux dorsaux et ventraux de la nageoire caudale.
La nageoire dorsale est inseree juste en avant du milieu du corps, mesure de la pointe du museau a
la base des lepidotriches caudaux. Elle est tres developpee puisque la longueur de sa base excede le quart
de la longueur standard. Elle debute par deux rayons courts indivis en arriere desquels prend place un fort
rayon ossifie dont le bord posterieur est fortement crenele (Fig. 4 A). La longueur de ce rayon, dont les
articles distaux manquent, excede la moitie de la hauteur maximale du corps. Plus en arriere prennent
place douze rayons a la fois articules et bifurques dont la longueur diminue progressivement vers I’arriere.
L'cndosquelette de la nageoire dorsale se compose de 14 axonostes proximaux en forme de
baguettes dont l'extremite proximale s’interCale entre les extremites distales des neurapophyses corres-
pondantes. sauf en ce qui concerne les axonostes proximaux posterieurs qui sont sensiblement plus
courts que les anterieurs.
La nageoire anale , qui occupe une position tres reculee, debute un peu en arriere de la verticale
passant par la base du lepidotriche posterieur de la nageoire dorsale. On y distingue a l’avant un court
Source: MNHN , Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
161
rayon en arriere duquel prend place un fort rayon ossifie dont le bord posterieur est fortement crenele
dans sa region distale (Fig. 4 B). La partie posterieure de la nageoire est constitute de cinq lepidotriches
articules et bifurques.
L'endosquelette de la nageoire anale debute par deux axonostes proximaux tres longs et robustes
dont Fextremite proximale s'intercale entre les extremites distales des deux premieres hemapophyses.
Quatre autres axonostes proximaux plus courts lui font suite.
De let ceinture scapulaire , on distingue essentiellement les debris du cleithrum.
Les nageoirespectorales sont de taille mediocre puisque leur extremite distale if atteint pas la base
des pelviennes. Elies se composent de quatorze lepidotriches, dont un non bifurque, auxquels s'ajoute
dorsalement un rayon plus court.
Les nageoires pelviennes sont inserees sensiblement plus pres de la base des pectorales que de
Forigine de Fanale. Elies prennent place en avant de la verticale passant par Forigine de la nageoire
dorsale. Elies sont assez grandes, bien que leur extremite distale if atteigne pas Forigine de Fanale. Elies
semblent avoir ete constitutes d'une dizaine de Itpidotriches.
Les os pelviens , de forme gtntrale triangulaire, effilts vers Favant, sont trop mtdiocrement
conservts pour permettre d'en donner une description prtcise.
Les ecailles sont principalement observables au-dessus des nageoires pectorales et, de manitre
plus fragmentaire, au-dessus des pelviennes. De type cycloide, elles sont relativement grandes car on peut
estimer a environ 25 le nombre d'ecailles constituant la ligne lattrale. Elies sont caracttristes par la
possession de radii sur leurs champs anttrieur et posterieur. Les circuli, en disposition concentrique,
paraissent avoir prtsentt une densitt d'environ 15 au millimttre.
Statut taxonomique. - Bien que la comparison soit rendue difficile en raison d'un mode de
conservation tres different (squelette en connexion dans le cas prtsent: os isolts et restes fragmentaires
dans Fautre), on peut tenter un rapprochement entre le sptcimen de Sansan et le mattriel type de Fesptce
miocene des environs de Ceskt Budejovice (Boheme). Palaeocarassius mydloxarensis Obrhelova, 1970
dont Fage, initialement considere comme tortonien par Ctyroky & Fejfar (1962) serait en rtalitt plus
probablement badenien (un ttage qui tquivaut au Langhien et a une partie du Serravallien dans la partie
centrale de la Parattthys). Ce rapprochement est rendu possible par la morphologie des dents pharyn-
giennes prelevees sur le squelette en connexion de Sansan mais egalement par la presence de rayons
ossifies a bord posterieur crenele aux nageoires dorsale et anale. On notera en particulier que Fune des
dents pharyngiennes prelevees (Fig. 2 C ; Fig. 5 E) presente des similitudes avec une dent de Palaeoca¬
rassius mydlovarensis Obrhelova figuree par Obrhelova (1970. fig. 7 A-C), tandis que les deux autres
(Fig. 2 A-B: Fig. 5 C-D) ressemblent aux dents indeterminees figurees par Obrhelova (1970, fig.
15 A-C). Cela demontre done que le polymorphisme des dents pharyngiennes de Palaeocarassius
Obrhelova est plus important que ne le soupgonnait Obrhelova (1970).
A ce jour. Fespece Palaeocarassius mydlovarensis Obrhelova est la seule espece attribute avec
certitude au genre Palaeocarassius Obrhelova. Elle a ete decrite a partir d'un materiel fragmentaire
constitue principalement par des os isoles. Le seul caractere meristique mentionne par Obrhelova (1970)
concerne la composition de la nageoire dorsale qui ne comporterait que 7+1+8 ? rayons sur I unique
fragment de tronc recolte pres de Mydlovary. Or, le squelette decouvert a Sansan possede une nageoire
dorsale composee de ii+1 + 12 rayons. Compte tenu de Fincertitude qui subsiste quant a la composition de
la nageoire dorsale de Fespece P. mydlovarensis Obrhelova, cette difference apparente n a evidemment
aucune valeur taxonomique.
Sans l’avoir personnellement etudiee, Obrhelova (1970) pensait egalement que I espece Cypnnus
priscus von Meyer, du Miocene inferieur (Ottnangien ou Karpatien 7) d Unterkirchberg (Wurtemberg,
Allemagne) « appartient selon toutes probabilites au nouveau genre Palaeocarassius ». Cette espece est
en outre connue par des squelettes en connexion dans le Miocene moyen ou superieur de Beuern (Hesse,
Allemagne).
162
JEAN GAUDANT
D'apres nos observations encore inedites, le materiel d'Unterkirchberg est compose d'individus
dont la longueur standard peut exceder 135 mm. La hauteur maximale est voisine du tiers de la longueur
standard, le rapport Hauteur maximale du corps / Longueur standard pouvant cependant varier de 31 a
39 % (alors qu’il egale 48 % sur le specimen de Sansan). Ces poissons sont caracterises par une colonne
vertebrale comportant de 29 a 32 vertebres, dont 13 ou 14 postabdominales (contre 29 ou 30 dont 12
postabdominales pour le specimen de Sansan), une nageoire dorsale formee d'un ou deux rayons courts
indivis, un rayon ossifie crenele et 10 lepidotriches (contre deux rayons courts indivis, un rayon ossifie
crenele et 12 lepidotriches pour le fossile de Sansan) et une nageoire anale formee d’un ou deux rayons
courts indivis, un rayon ossifie crenele et 5 ou 6 lepidotriches (alors qu'a Sansan nous avons denombre un
rayon court indivis. un rayon ossifie crenele et 5 lepidotriches).
Outre la forme plus trapue de son corps, deux caracteres meristiques sont done dignes d'etre pris
en consideration pour distinguer le Palaeocarassius de Sansan des representants de Tespece « Cyprinus »
priscus von Meyer, 1851. Le premier a trait a la composition de la nageoire dorsale qui comporte deux
lepidotriches de plus sur le specimen de Sansan. Cette difference est toutefois attenuee par le fait que nous
avons denombre 11 lepidotriches sur certains representants de 1’espece « Cyprinus » priscus von Meyer
provenant de Beuern. On sait en outre que l'espece europeenne actuelle Carassius carassius{ L., 1758), qui
parait etre directement apparentee a « Cyprinus » priscus von Meyer, est caracterisee par une importante
variability de la nageoire dorsale qui comporte 17 a 25 rayons d'apres Ladiges & Vogt (1965) et
III-IV+ 14-22 rayons d'apres Spillmann (1961). Le second caractere concerne la composition de la
colonne vertebrale qui est formee de 12 vertebres postabdominales sur le specimen de Sansan au lieu de
13 ou 14 chez « Cyprinus » priscus von Meyer.
Ces differences nous conduisent a considerer que Funique squelette en connexion de Palaeoca¬
rassius decouvert a Sansan doit etre considere comme 1'holotype d'une espece nouvelle que nous
proposons de nommer Palaeocarassius obesus nov. sp. Cette espece peut etre definie par la diagnose
suivante :
« Palaeocarassius de taille moyenne, caracterise par la forme trapue de son corps dont la hauteur
maximale est a peine inferieure a la moitie de la longueur standard. Colonne vertebrale composee de 29
ou 30 vertebres dont 17 (ou 18 ?) abdominales et 12 postabdominales. Nageoire dorsale composee de
deux rayons courts indivis, un rayon ossifie crenele et 12 lepidotriches. Nageoire anale petite, formee d'un
rayon court, d’un rayon ossifie crenele et de 5 lepidotriches. »
Origine du nom. — Reference a la forme trapue du corps.
Holotype. Specimen M.N.H.N.P.-Sa 15649, conserve a Paris, a l'lnstitut de Paleontologie du
Museum national d'Histoire naturelle.
Gisement type. — Calcaire marneux provenant de la partie superieure du gisement de Sansan.
Age. — Miocene moyen (biozone mammalienne MN 6).
Fig. 5. Palaeocarassius obesus nov. sp. A. Tete de 1'holotype M.N.H.N.P.-Sa 15649 (Collection H. Filhol). Ang : angulaire : Cl :
cleithrum : Fr : frontal : lop : interopercule ; Iorb. 1 : lacrymal : Iorb. 3 : troisieme infraorbital : Op : opercule ; Pa :
parietal : Pmx : premaxillaire ; Pop : preopercule ; Psph : parasphenoide ; Q : carre ; Sop : sousopercule ; Sy : symplectique.
B, Dent pharyngienne anterieure (notee 5 par Rutte, 1962). prelevee sur le meme specimen. C. Dent pharyngienne
anterieure (notee 5). prelevee sur le meme specimen. D. Dent pharyngienne mediane (notee.?). provenant de Eos pharyngien
droit, prelevee sur le meme specimen. E. Vue generale du meme specimen. [A. E : cliches D. Serrette. B-D : electrophoto¬
graphies S. Laroche].
Fig. 5. - Palaeocarassius obesus nov. sp. A. Head of the holotype M.N.H.N.P.-Sa 15649 (H. Filhol s collection). B. Anterior
pharyngeal tooth f noted 5 by Ritte. 1962) removed from the same specimen. C, Anterior pharyngeal tooth (noted 5). removed
from the same specimen. D Median pharyngeal tooth (noted 3). from the right pharyngeal bone, removed from the same
specimen. E. General view of the same specimen.
Source: MNHN, Paris
ICHTHYOFAUNE DC SANSAN
163
Source: MNHN. Paris
164
JEAN GAUDANT
Genre PALAEOLEUCISCUS Obrhelova. 1971 (sensu Gaudant, 1993a)
Palaeoleuciscus sp.
Fig. 6 H-M6 ; Fig. 7-8
Quelques fragments de petits poissons recoltes par F. Crouzel dans une marne beige rosee
renfermant de nombreuses coquilles d’un petit Planorbididae (materiel inventorie M.N.H.N.P.-
Sa 15654), un pen plus d'une centainc de dents pharyngiennes isolces, soit 19 % du nombre total de dents
de poissons observees (M. N. H.N. P.-Sa 15656) et un os pharyngien incomplet obtenu par lavage-tamisage
(M.N.H.N.P-Sa 15657) peuvent etre attribues au genre Palaeoleuciscus Obrhelova, comme l'indiquent a
la fois la morphologic des dents pharyngiennes, leur disposition sur I’os pharyngien et la composition de
la nageoire anale. En elTet, Pun des fragments de squelettes arlicules permet d'observer une nageoire
anale composee d'une douzaine de rayons, comme c'est le cas chez I'espece miocene d’Anatolie Palaeo¬
leuciscus etilius (Riickert-Olkiimen, 1965). dont nous avons precise recemment la diagnose (Gaudant,
1993a). Cette espece etait egalement presente en Europe au Miocene inferieur et moyen (?) : a Leoben
(Styrie, Autriche) dans le Karpatien (sommet du Miocene inferieur) (Gaudant, 1993b) et au Dietrichs-
berg, pres de Vacha (Thuringe. Allemagne), dans le Miocene inferieur ou moyen (?), ou nous favons
decrite comme Palaeoleuciscus cf. etilius (Ruckert-Ulkumen), afin de tenir compte de legeres differences
dans les caracteres meristiques, differences qui sont cependant insuffisantes pour justifier la creation
d’une espece distincte (Gaudant, 1994).
Fig. 6. Dents isolees de Cyprinidae et de Characidae obtenues par lavage-tamisage.
Ftc. 6. — Isolated teeth of Cyprinid and Characidfishes sorted by washing and screening.
Palaeocarassius obesus now sp.
A, Dent pharyngienne anterieure (notee 5 par Rutte, 1962). B. Dent pharyngienne anterieure (notee 5). C. Seconde dent
pharvngienne anterieure (notee 4 ). I). Dent pharyngienne mediane (notee 3 ). provenant d'un os pharyngien droit. E. Avant-
derniere dent pharyngienne (notee 2), provenant d'un os pharyngien gauche. F. Dent pharyngienne posterieure (notee /),
provenant d'un os pharyngien gauche. Numero de catalogue M.N.H.N.P-Sa 15652A-F.
A, Anterior pharyngeal tooth (noted 5 by Rutte. 1962). B. Anterior pharyngeal tooth (noted 5). C. Second anterior pharyngeal tooth
(noted 4). D, Median pharyngeal tooth (noted 3) from a right pharyngeal bone. E. Penultimate pharyngeal tooth (noted 2) from a left
pharyngeal bone. F. Posterior pharyngeal tooth (noted 1) from a left pharyngeal hone. Catalogue numbers M.N.H.N.P-Sa 15652A-F.
Barbus sp.
G. Dent pharyngienne isolee provenant d'un os pharyngien gauche ; numero de catalogue M.N.H.N.P. - Sa 15658.
G, Isolated pharyngeal tooth from a left pharyngeal bone: catalogue number M.N.H.N.P - Sa 15658.
Palaeoleuciscus sp.
H-J, Dent pharyngienne isolee provenant d'un os pharyngien droit. H : face posterieure ; I : vue superieure ; J : face anterieure.
K-M, Dent pharyngienne isolee provenant d'un os pharyngien gauche. K : face anterieure : L : vue superieure ; M : lace
posterieure. Numeros de catalogue M.N.H.N.P.-Sa 15656A-B.
H-J. Isolated pharyngeal tooth from a right pharyngeal bone. H posterior view : / upper view J : anterior view h-M. Isolated
pharyngeal tooth from a left pharyngeal bone. K: posterior view ; L : upper view ; M : upper view. Catalogue numbers M.N.II.N. P.-
Sa 15656A-B.
Alestes ? sp.
N. Dent externe anterieure du premaxillaire. O, Dent interne anterieure du premaxillaire. P. Dent posterieure du premaxillaire. Q.
Dent anterieure externe du dentaire. R. Dent parasvmphvsaire interne du dentaire. S. Dent posterieure du dentaire (?). Numero de
catalogue M.N.H.N.P-Sa 15653A-F.
yV. Antero-e.xternal tooth from the premaxillary O. Antero-internal tooth from the premaxillary P Posterior tooth from the
premaxillary Q Antero-e.xternal tooth from the deniary. R. Internalparasymphysal tooth from the dentary. S. Posterior tooth from the
dentary (?). Catalogue numbers M.N.H.N.P-Sa 15653A-F
[Electrophotographies S. Laroche]
Source: MNHN, Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
165
Source: MNHN , Paris
JEAN GAUDANT
166
imm
Fig. 7. Palaeoleuciscus sp. Dent pharyngienne isolee provenant d'un os pharyngien droit, obtenue par lavage-tamisage ; numero
de catalogue M.N.H.N.P.-Sa I5656A. A : Face posterieure ; B : Vuesuperieure : C : Face anterieure.
Fig. 7. Palaeoleuciseu.v sp. Isolated pharyngeal tooth from a right pharyngeal hone, sorted by washing and screening; catalogue
number M.N.H.N.P.-Sa 1565bA. A Posterior view ; II Upper view ; C Anterior view.
Ce rapprochement est confirme par la morphologie des dents pharyngiennes observees, soit
isolees, soit en place sur un fragment d'os pharyngien. Ces dents presentent en elTet une grande
ressemblance avec les dents de Palaeoleuciscus chartaceus (Laube, 1905) [= Leuciscus (R) socoloviensis
Obrhelova, 1969] du Miocene inferieur (Ottnangien) de Boheme (observations personnelles). Du type
« en crochet » (« Hakenzahn » de Rutte, 1962), dies sont caracterisees par la possession d'une area
masticatrice relativement longue et etroite, delimitee par deux aretes inegalement developpees (Fig.
6H-M). Sur Tune de ces dents, provenant d’un os pharyngien droit (Fig. 7; Fig. 6 H-J), Farea
masticatrice, inclinee seulement d'environ 15° par rapport a l’axe longitudinal de la couronne, est limitee
vers l’avant par une Crete principale constitute par un alignement de petits tubercules arrondis. La
seconde dent (Fig. 6 K-M), issue d'un os pharyngien gauche, possede en revanche une area masticatrice
relativement courte, inclinee d'environ 30° par rapport a l'axe longitudinal de la couronne, et en avant de
laquelle la crete principale est constitute par une simple arete.
Un os pharyngien fragmentaire inventorit M.N.H.N.R-Sa 15657, dont seule subsiste la branche
inferieure (Fig. 8), peut etre tgalement rapportt au genre Palaeoleuciscus Obrhelova. II porte deux
rangtes de dents. La rangte principale etait constitute de cinq dents dont seules subsistent les trois dents
anttrieures (la premiere, de forme gtntrale conique, est suivie de deux dents « en crochet » pourvues
d'une area masticatrice allongte), ainsi que la base des deux dents posttrieures. La rangte lattrale se
rtduit a une seule petite dent. La formule dentaire pharyngienne devait done s’tcrire 1.5 — 5. 1, dans le
systeme propost par Rutte (1962). Cette formule differe ltgerement de celle proposte par Obrhelova
(1971) pour « Leuciscus (Palaeoleuciscus) socoloviensis» Obrhelova [= Palaeoleuciscus chartaceus
(Laube)], que 1'on peut tcrire 2. 4/5 — 5/4. 2.
Source: MNHN , Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
167
Fig. 8. — Palaeoleuciscus sp. Fragment d'os pharyngien droit montrant la disposition des dents pharyngiennes, numero de
catalogue M.N.H.N.P.-Sa 15657.
Fig. 8. — Palaeoleuciscus sp. Fragment of a right pharyngeal hone exhibiting the arrangement of the pharyngeal teeth, catalogue
number M.N.H.N.P.-Sa 15657.
Gen re BA R BUS Cuvier, 1817
Barbus sp.
Fig. 6 G ; Fig. 9
Une unique dent pharyngienne isolee inventoriee M.N.H.N.P.-Sa 15658 (Fig. 9) parait avoir
appartenu au genre Barbus Cuvier. II s'agit d'une dent du type « en crochet » provenant de la rangee
principale d’un os pharyngien gauche. Cette dent est caracterisee par la possession d'une area mastica-
trice relativement large et faiblement deprimee, limitee vers 1’avant et vers Parriere par des cretes peu
marquees. Un leger sillon longitudinal est visible en son milieu.
1mm
i
Fig. 9. — Barbus sp. Dent pharyngienne isolee provenant d'un
os pharyngien gauche, obtenue par lavage-tamisage : numero
de catalogue M.N.H.N.P.-Sa 15658.
Fig. 9. — Barbus sp. Isolated pharyngeal tooth from a left
pharyngeal bone, sorted by washing and screening; catalogue
number M.N.H.N. P.-Sa 15658.
168
JEAN GAUDANT
Famille CHARACIDAE
Genre ALESTES Muller & Troschel, 1844 ?
Alestes ? sp.
Fig. 6 N-S
Nous rapportons au genre Alestes Muller & Troschel une vingtaine de dents isolees recueillies par
lavage-tamisage dans un horizon qui a livre egalement une dent pharyngienne de Palaeocarassius et de
nombreuses coquilles de limaces que M. J.-C. Fischer (communication orale) rapporte a l’espece
Sansania larteti Dupuy, 1850. Plusieurs types dentaires que Ton peut tenter d'interpreter comme suit ont
pu etre distingues dans ce materiel qui est conserve sous le numero de catalogue M.N.H.N.P.-Sa 15653 :
des dents superieures constituant la rangee dentaire externe portee par la partie anterieure du
premaxillaire (Fig. 6 N). Ces dents symphysaires externes ont leur extremite distale constitute par une
cuspide axiale triangulaire tres developpee dont les aretes laterales sont tranchantes. Lateralement
prennent place, de chaque cote, deux cuspides de taille beaucoup plus reduite. Du cote lingual, la base des
cuspides est assez fortement evidee, ce qui fait paraitre la base dentaire assez fortement proeminente.
des dents superieures constituant la rangee dentaire interne portee par la partie anterieure du
premaxillaire (Fig. 6 O). Ces dents symphysaires internes, qui sont caracterisees par leur base de contour
general triangulaire, portent du cote lingual, un fort tubercule principal dont la face anterieure est
subverticale alors que sa face posterieure est assez inclinee. Ce tubercule est encadre de part et d’autre par
deux tubercules de taille reduite, le plus anterieur etant extremement petit. Du cote labial prennent place
deux ou quatre tubercules alignes.
une dent allongee dont la largeur diminue progressivement vers Parriere et qui est caracterisee
par la presence, du cote lingual, d'une arete formee par Palignement de cinq fort tubercules (Fig. 6 P).
L'axe longitudinal de cette dent est occupe par une depression allongee qui est delimitee du cote labial par
une Crete basse formee par Palignement de sept petits tubercules. Cette dent provient de la partie
posterieure de la rangee interne du premaxillaire.
des dents a couronne relativement courte et massive dont la face labiale forme une paroi
convexe tres oblique, terminee distalement par une crete incurvee comportant un fort tubercule saillant
encadre de chaque cote par un ou deux tubercules (Fig. 6 Q). La couronne parait, au contraire. evidee du
cote lingual. Ces dents constituent la rangee dentaire externe portee par la region symphysaire du
dentaire.
une dent dont la couronne se prolonge du cote labial par un fort tubercule conique dont la face
linguale est legerement evidee. Du cote lingual s'observent en outre deux petits tubercules coniques
(Fig. 6 R). II s'agit ici indubitablement d*une dent parasymphysaire de la rangee interne portee par le
dentaire.
des dents a couronne relativement aplatie, portant distalement, du cote lingual, une rangee de
tubercules de taille inegale (Fig. 6 S). Le tubercule axial, tres developpe, de forme triangulaire, est
caracterise par le developpement de deux aretes tranchantes anterieure et posterieure. Lateralement,
deux ou trois tubercules beaucoup plus petits prennent place en avant et en arriere du tubercule axial.
Du cote labial, la couronne est evidee, ce qui fait paraitre la base dentaire relativement saillante. Ces
dents pourraient avoir occupe une position laterale dans la rangee externe de dents portees par le
dentaire.
Statut taxonomique. — Comme nous l'avons indique recemment (Gaudant, 1996), la mor-
phologie des dents isolees de Characidae decouvertes a Sansan s'apparente beaucoup a celle des dents des
especes actuelles du genre Alestes Muller & Troschel, telles qu'elles ont ete figurees par Monod (1950) et
Roberts (1967). La dent que nous interpretons comme une dent symphysaire externe du premaxillaire
diflere toutefois des dents homologues observees chez plusieurs especes actuelles d 'Alestes par la forme
Source: MNHN, Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
169
plus comprimee de sa couronne. Une ressemblance marquee unit au contraire les dents symphysaires de
la rangee interne du premaxillaire et les dents homologues d’Alestes. II en est de meme en ce qui concerne
les dents portees par la partie posterieure du premaxillaire. On notera encore que les dents anterieures
constituant la rangee externe du dentaire sont assez semblables aux dents homologues des especes
actuelles d 'Alesles. 11 en va differemment pour les dents parasymphysaires internes portees par le dentaire
car, au lieu d'etre simplement conique, celle que nous avons observee possede deux petits tubercules
supplementaires du cote lingual.
Ainsi, en 1’absence de tout reste osteologique susceptible de confirmer ou d’infirmer cette opinion,
et faute d’avoir observe des differences importantes dans la morphologie dentaire, il nous sernble qu'au
moins certaines des dents de Characidae decouvertes a Sansan temoignent de l'existence dans ce gisement
d'un genre etroitement apparente au genre actuel Alesles Muller & Troschel, sans qu il soit cependant
possible d'affirmer avec certitude qu'elles aient appartenu a un authentique representant de ce genre.
C’esl pourquoi nous les designons ici comme Alesles ? sp.
11 est a noter que la decouverte de dents de Characidae dans le Miocene moyen de Sansan n’est pas
exceptionnelle pour le Cenozoi'que europeen. En effet, des dents appartenant a un C haracidae primitil
sont connues depuis une vingtaine d'annees dans l’Eocene inferieur du Bassin Parisien et des environs de
Montpellier (Herault) (Cappetta el al., 1972). Tout recemment. de la Pena Zarzuelo (1996) en a
egalement signale dans l'Eocene inferieur de Catalogne. Si I'on excepte une unique dent decouverte dans
le Miocene terminal du Portugal (Antunes el al., 1995), c’est toutefois la premiere fois que la presence de
Characidae est observee dans le Neogene de notre continent.
Famille CH ANN I DAE
Genre CHANNA Scopoli, 1777
Channa sp.
Fig. 10-12 ; Fig. 13 A-C
Nous rapportons au genre Channa Scopoli un squeletle en connexion prive de region caudale qui
porte le numero de catalogue M.N.H.N.P.-Sa 15650. La longueur conservee egale environ 275 mm, la
longueur standard pouvant etre estimee a environ 390 mm. La longueur de la tete mesure environ 95 mm.
tandis que la hauteur maximale du corps ne parait pas avoir excede 60 mm.
La tete. — L'anatomie cephalique demeurc ties incompletement connue en raison de letat de
conservation assez mediocre du fossile et du fait que sa tete est ecrasee ventro-dorsalement, si bien que le
seul constituant observable du toit cranien est le frontal (Fr). On reconnait le parasphenoide (Psph) et le
vomer, en avant duquel sont conserves les restes de la machoire superieure. Posterieurement, le paras¬
phenoide s’articule avec le basioccipital (Bocc) qui est visible par sa face ventrale (Fig. 10). On y observe
du cote gauche la presence d’une apophyse laterale moderement developpee. Or nous avons constate que
cette apophyse est pratiquement inexistante sur l’espece africaine Parachanna obseura (Gunther). Faute
de pouvoir observer sur ce fossile la morphologie de l'organe suprabranchial. utilisee comme critcre de
distinction entre les genres Channa Scopoli et Parachanna Teugels & Daget, la morphologie du basioc-
cipital du Channidae fossile de Sansan nous parait done suggerer des affimtes avec le genre Channa
Scopoli.
Le premaxillaire (Pmx) (Fig. 11 : Fig. 13 A) possede un processus ascendant moderement
developpe car sa longueur n egale pas la moitie de celle du processus oral. Celui-ci, relativement large
dans sa partie anterieure. porte de nombreux alveoles dentaires dans lesquels s inseraient principalement
des dents villiformes. Quelques dents coniques arquees de plus grande taille etaient en outre presentes a
Favant du processus oral.
170
JEAN GAUDANT
2mm
Fig. 10. Channa sp. Face ventrale du basioccipital du speci¬
men M.N.H.N.P.-Sa 15650.
Fig. 10. — Channa sp. Ventral surface of the basioccipital of
specimen M.N.H.N.P.-Sa 15650.
Fig. 11. - Channa sp. Maxillaire et premaxillaire du specimen M.N.H.N.P.-Sa 15650.
Fig. 11. — Channa sp. Maxillary and premaxillary of specimen M.N.H.N.P.-Sa 15650.
Source : MNHN , Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
171
2mm
Fig. 12. — Channa sp. Maxillairedroit isole, obtenupar lavage-tamisage, facelaterale ; numerodecatalogue M.N.H.N.P.-Sa 15651.
Fig. 12. Channa sp. Isolated right maxillary, sorted by washing and screening, lateral view;
catalogue number M. N. H. N. P.-Sa 15651.
Le maxillaire (Mx) est visible par sa face mesiale (Fig. 12; Fig. 13 A). II a egalemenl ete recueilli
a Petat isole (Fig. 12 ; Fig. 13 B). C'est un os allonge, de forme arquee, a section subcirculaire. Du cote
externe prend place, a l'avant, une sorte de manchon qui assure Particulation avec le premaxillaire. L'os
se prolonge vers l’avant par un processus subcylindrique proeminent.
De la mandibule, on distingue la majeure partie du dentaire (Dent), visible par sa face mesiale et
dont seule la region symphysaire manque. Son bord oral qui s'eleve progressivement vers Parriere etait
garni de ires fortes dents coniques faiblement arquees. On reconnait egalement Pangulo-articulaire (Ang)
dont la cavite glenoide abrite encore le processus articulaire du carre (Q). Celui-ci est partiellement
recouvert par le ceratohyal, tres robuste, dont on peut distinguer a Parriere la cavite articulaire destinee
a recevoir Pextremite distale de Pinterhyal. Une suture en zigzags ties accentues prend place entre le
ceratohyal proximal et le ceratohyal distal. Quatre rayons branchiosteges (R. br) sont visibles.
A Parriere de la tete s'observe encore 1’interopercule (lop), subtriangulaire. d assez grande taille,
en arriere duquel on reconnait Popercule, dont la face interne est partiellement visible.
Deux os pharyngiens isoles inventories M.N.H.N.P.-Sa 15659, dont Tun pratiquement complet,
ont ete obtenus par lavage-tamisage. Ils portent une serie de dents qui, plus ou moins coniques a 1 origine,
tendent a devenir subcylindriques sous 1'effet de l'usure. Les dents latero-externes se distinguent des
precedentes par leur couronne plus ou moins fortement comprimee.
Le corps. — L'unique squelette connu est incomplet car prive de sa region caudale. C'est
pourquoi on y denombre seulement 35 vertebres. Les centra, massils, ont un diametre superieur a leur
longueur. 11s sont ornes lateralement de profondes fossettes ovales delimitees par des cretes longitudina-
les. Les neurapophyses portees par les centra abdominaux sont un peu plus courtes que celles des
vertebres postabdominales.
La nageoire dorsale debute un peu en arriere de la tele. Elle est constitute de rayons greles dont le
nombre demeure inconnu. Son endosquelette est constitue de pterygiophores formes par la iusion des
axonostes proximaux avec les axonostes distaux.
La nageoire unale est incomplete car on ne peut en observer que les huit rayons anterieurs dont on
distingue Particle basilaire et quelques articles distaux. Son endosquelette est constitue de pterygiophoies
identiques a ceux de la nageoire dorsale.
Les nageoiresperforates ne sont qu'imparfaitement conservees. On y denombre 14 rayons.
De la ceinturescapulaire, on distingue nettement le cleithrum (Cl), beaucoup plus massif que celui
de l'espece actuelle Channa obscura (Gunther, 1861). II est partiellement recouvert par e supracleithrum
(SCI) dont la surface laterale est ornee de fines stries longitudinales. Au-dessus prend place un os que
traverse longitudinalement un canal sensoriel et que nous pensons etre le post-tempoial (r I ).
172
JEAN GAUDANT
Les nageoires petviennes, relativement petites, sont inserees un pen en arriere des pectorales, la
distance qui les separe etant approximativeraent egale a la longueur de cinq centra vertebraux.
Les ecailles, de grande taille, sont principalement observables au-dessus de l'origine de la nageoire
anale. Leur surface porte une serie de circuli concentriques qui dessinent un ovale autour du nucleus,
notamment en arriere de celui-ci. Leur densite y est d'environ dix au millimetre. En avant du nucleus, les
circuli tendent a devenir plus ou inoins longitudinaux. En outre, des radii disposes en eventail sont
presents sur le champ anterieur.
Statut taxonomique. — En depit d'un elat de conservation mediocre et d'un mode de fossilisa-
tion qui rend difficile I'interpretation anatomique de la region cephalique en raison de son ecrasement
ventro-dorsal, l’appartenance de ce fossile a la famille des Channidae ne fait aucun doute, comme
1 indiquent 1 anatomic des machoires, la disposition relative des nageoires dorsale, anale, pectorales et
pelviennes, ainsi que la constitution de la ceinture scapulaire. Au sein de cette famille, I'appartenance de
ce fossile au genre Chaima Scopoli est suggeree, comme indique precedemment, par la morphologie de
son basioccipital qui possede des apophyses laterales assez developpees.
II est a noter que la presence de Channidae avait ete reconnue precedemment par plusieurs auteurs
dans le Cenozoique europeen en se fondant sur des otolithes. Une espece, Chaima anliqua Stinton, a ete
depute dans I'Eocene superieur du Sud de l'Angleterre (Stinton, 1978); deux autres font ete dans le
Miocene. Ce sont Chaima rzehaki (Brzobohaty, 1969). du Miocene inferieur d’lvancice (Moravie
Repubhque (cheque) (Brzobohaty, 1969; Note, 1985) et Clunma elliptica (von Salis. 1967), de la
<< Molasse d'eau douce superieure » de Suisse, dont I age est compris entre le sommet du Miocene
inferieur (Ottnangien) et le Miocene superieur (Sarmatien) (Reichenbacher & Weidmann, 1992;
Reichenbacher, 1993), et d'Unterkirchberg et de Langenau (Wurtemberg, Allemagne) (Reichenba¬
cher, 1988, 1993).
CONCLUSION
L etude de 1 ichthyofaune du Miocene moyen de Sansan (Gers). constitute de deux squelettes en
connexion et de plusieurs centaines de dents isolees (dents pharyngiennes de Cyprinidae principalement)
a pei mis de mettre en evidence dans ce gisement une association dont la composition ne manque pas de
suipiendre. En effet, contrairemenl aux autres ichthyofaunes dulgaquicoles du Miocene moyen euro-
pecn. et plus particulierement a ceile d'Ohningen (Allemagne), qui parait etre la plus representative et
dont nous avons propose une lisle faunique revisee (Gaudant, 1980). ceile de Sansan presente un
caraetere composite qui resulte de (’association d'elements eurasiatiques dominants (Cyprinidae repre-
sentes par trois genres distincts) et de composants exotiques qui jouent un role mineur : Characidae et
Channidae. Les premiers d entre eux (Alestes ? sp.) paraissent etre des immigrants d'origineafricaine La
signification paleobiogeographique des seconds parait plus obscure, bien que nous les rapportions au
genre Clunma Scopoli qui est actuellement largement repandu en Asie du Sud-Est, du Nord de la Chine
F,G - l3 ; “ °r na sp - Tc,c du speyirae" M.N.H.N.P.-Sa 15650 (collection H. Filhol). B. Maxillaire droll isole obicnu nar
Ant 8e "an^iTn g ^.fr^| Clm0n ^ I N H , N ' P ' s . a .* 1 Fac f laterale. C. Vue generate du meme specimen. [Cliches D. Serrette]
mafiilairf on nn^nf p Ct : basi . 0CC, P. l | l . a ! ; cl ■ cl L ei,hrunl : Deni : demaire : Fr : frontal : lop : interopercule : Mx :
; • PT : P"«emp„„l; Q : carre; R. br:
Fig. 13. Chaima sp. A Head of specimen M. N. H. N. P.-Sa I MO H. Filhol ,v collection). B Isolated right ma xillarv sorted bv
washing and screening. Specimen M.N.H.N.P.-Sa 13651. Lateral vie*. C. Genera! vie* of the same specimen
nrn\illn^‘ 0 nn'' C !t a / r ’ F° CC : J ,as “ ,cci P" al ■' f 1 • cleithruni , Dent deniary; Fr : frontal; lop: interoperculum; Mx :
bratSsteglay^ PT ^temporal: Q: quadra,urn : R. hr:
Source: MNHN , Paris
ICHTHYOFAUNE DE SANSAN
173
B
Source: MNHN . Paris
174
JEAN GAUDANT
(bassin de I'Amour) a l’ensemble de la peninsule indienne, ainsi qu’en Indonesie et aux Philippines.
Toutefois, sa presence a ete signalee par Sytchevskaya (1989) dans le Miocene inferieur et moyen de la
depression de Zaissan (Kazakhstan oriental), ce qui prouve que son aire de repartition a ete, a cette
epoque, plus vaste qu’aujourd’hui. II taut done desormais admettre qu'elle incluait egalement l’Europe.
Cette observation est d'autant plus interessante que le meme auteur a egalement identilie le genre
Palaeocarassius Obrhelova egalement present a Sansan — dans le Miocene inferieur du meme bassin.
Elle est de plus corroboree par la decouverte recente d'un squelette de Channidae dans le Miocene
inferieur d'lllerkirchberg (Wurtemberg, Ailemagne), un gisement duquel ont egalement ete extraits des
squclettesde Palaeocarassiuspriscus (von Meyer) (Gaudant & Reichenbacher, 1998).
Compte tenu de la composition globale de l’ichthyofaune decouverte a Sansan, son caractere
dulcaquicole ne fait evidemment aucun doute. On peut preciser en outre que deux des genres identifies a
Sansan, dont fun ( Palaeocarassius Obrhelova) est represente par 77 %du nombre de dents de poissons
obtenues par lavage-tamisage, etaient susceptibles de vivre dans des eaux tres peu oxygenees. C'est
actuellement le cas de tous les Channidae, qui possedent un organe respiratoire accessoire et sont ainsi
capables dutiliser I’oxygene atmospherique. On sait en outre que les representants de l’espece europeenne
actuelle Carassius carassius (L.) sont connus pour tolerer des teneurs tres faibles en oxygene dissous. On
peut raisonnablement supposer qu'il devait en etre de meme pour les representants du genre Pa/aeoca-
rassius Obrhelova qui etait etroitement apparente au genre actuel Carassius Nilsson. Or. puisque les deux
squelettes en connexion decrits dans cet article proviennent d'un meme horizon fossilifere qui n'a livre
aucun autre reste de poissons, on peut en deduire que cel horizon marno-calcaire a du se deposer dans des
eaux presentant une faible teneur en oxygene dissous.
D'un point de vue paleoclimatologique, la presence conjointe a Sansan d'un Characidae d’origine
africaine qui presente des affinites etroites avec les especes du genre africain actuel Alestes Muller &
Troschel, lequel est actuellement inconnu au Nord du Sahara, et d’un Channidae, e'est-a-dire d'un
representant d'une famille dont les especes actuelles vivent principalement dans des regions soumises a
des climats de type tropical, evoque a premiere vue fexistence de temperatures plus elevees que celles
indiquees par les Cyprinidae qui paraissent avoir ete etroitement apparentes a certains representants
actuels de cette famille.
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Source: MNHN , Paris
10
Les Amphibiens du Miocene moyen de Sansan
Jean-Claude RAGE 1 " & Saida H OS SIN 1 ,2)
1 ' Museum national d'Histoirc naturelle
Laboratoirc de paleontologie, UMR 8569 du CNRS
8. rue Button, F-75005 Paris
(2) Universite Moulay-lsmail. Faeulte de$ Sciences, Departement de Geologie
BP 4010. Beni M'Hamed, Maroc
RESUME
Les amphibiens de Sansan (MN 6, Astaracien. Miocene moyen) represen tent la plus riche et la plus diversifiee des faunes
decrites dans le Cenozoique. Elle inclut 12 a 14 especes (1 d'Albanerpetontidae, 5 d'urodeles. 6 a 8 d’anoures). Pour la plupart. les
especes decrites au xix c siecle a Sansan sont des nomina dubia ; seules deux d'entre dies sont considerees comme valides. Salamandra
sansaniensis et Rami gigantea , cette derniere etant attribute au genre Latonia (Discoglossidae). L'espece-type du genre Latonia
etant encore mal connue. L. gigantea est consideree comme une espece valide et est reellement decrite pour la premiere Ibis. Dans
Pensemble, les especes de Sansan n'apportent pas de renseignements stratigraphiques precis, mais la faune s'accorde bien avec un
age miocene moyen. Certaines formes pourraient appartenira des especes actuellesou sont, au moins, etroitement apparentees a ces
dernieres {Triturus cf. T mar moral us, Triturus art*. T. helveticus. Pelobates sp., Rana du synklepton R. esculenta). Les Bufonidae
(anoures), assez frequents dans les niveaux miocenes anterieurs et poslerieurs a Sansan. manquent dans le gisement. II en va de
meme pour les Proteidae (urodeles) connus depuis le Miocene inferieur. mais, les lossiles de cette famille etant rares. cette absence
n'est pas surprenante comme celle des Bufonidae. Plusieurs amphibiens du gisement etaient tres aquatiques ; les autres. plus
terrestres. vivaient cependant en milieu humide, ce qui s'accorde avec la presence d'une etendue d'eau.
ABSTRACT
Amphibians from the middle Miocene of Sansan.
The amphibian fauna from the middle Miocene of Sansan is the richest and most diverse one among those that have been
described in the Cainozoic. Sansan. in Southwestern France, corresponds to the early Astaracian European Mammal age (MN 6
Neogene Mammal Unit) which is correlated with the early Serravallian marine stage and is approximately coeval with the early
Barstovian North American Mammal age. The locality has produced between 12 and 14 species, which represent 7 families (1
family of Lissamphibia incertae sedis, I family of salamanders and 5 anuran ones). Among the species formerly named from
Sansan. only two are considered valid : Salamandra sansaniensis and Rana gigantea. the latter being transferred to the genus
Latonia (Discoglossidae). The other ones are considered nomina dubia (Ranasansaniensis. R. laevis . R rugosa , R. pygmaea. Triton
sansaniense, T. lacasianum. Salamandra goussardiana). The fauna includes the following taxa : Atbanerpeton inexpectatum
Rage. J.-C. & Hossini. S.. 2000. Les Amphibiens du Miocene moyen de Sansan. In : L. Ginsburg (ed.). La faune miocene
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178
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
(Albanerpetontidae), Salamandra sansaniensis, Chioglossa meini, Chehtriton paradoxus. Tri turns cf. T. mar moral us. Triturus aff. T.
helveticus (Salamandridae), Laionia gigantea, ? Discoglossus sp. or non-adult Latonia (Discoglossidae), Palaeobatrachus sp.
(Palaeobatrachidae). Pelobates sp. (Pclobatidac), Pelodytes sp. (Pelodytidae), synklepton Rana escu/enta (1 or 2 species), cf.
synklepton Rana esculenta (1 species) (Ranidae). Latonia gigantea is really described for the first time. This species could be a
synonym of L. seyfriedi, the type-species, from the middle Miocene of Germany. But the latter species being still poorly known, L.
gigantea is considered valid pending the preparation of the type specimen of L. seyfriedi (if such a preparation is possible). L.
gigantea is mainly characterized by the peculiar pit and ridge sculpture of its frontoparietal and maxillae (it is not established
whether sculpture is present in L. seyfriedi). The amphibians from Sansan do not provide precise stratigraphic information, but the
composition of the fauna is consistent with a middle Miocene age. Several forms could either belong to extant species or be species
closely related to the latter (Triturus cf. T. marmoratus , Triturus all. T. helveticus, Pelobates sp.. Rana belonging to the synklepton
R. esculenta). Bufonid anurans are lacking at this locality. They are known from older and younger Miocene localities in France and
Europe ; their absence is somewhat surprising because they are ecologically tolerant. The absence of proteid salamanders, known
since the early Miocene, was less unexpected, because fossil proteids are rare. Several taxa were markedly aquatic (Latonia gigantea.
Palaeobatrachus. Rana belonging to the synklepton R. esculenta). Other amphibians from Sansan were less aquatic and were even
rather terrestrial: however, they lived in wet palaeoenvironments. not far from bodies of water. The composition of this fauna is
consistent with the presence of a lake or marsh edged by a dry area. The manuscript was handed over to the editor in 1992. It was
possible to make a few additions in 1995.
INTRODUCTION
Situe dans le sud-ouest de la France (Gers), Sansan a fourni un ensemble d'amphibiens diversifie.
II ne s’agit probablement pels de la plus riche faune d'amphibiens connue ; par exemple, la Grive-Saint-
Alban, autre gisement du Miocene moyen frangais, semble plus riche ; mais, les travaux concernant les
amphibiens du Tertiaire etant tres rares, il ne fait apparemment aucun doute que Sansan represente le
gisement dont la faune d'amphibiens publiee est la plus importante.
L'age de Sansan ne prete pas a discussion. II a toujours ete considere comme Miocene moyen.
Place dans PHelvetien moyen (Ginsburg, 1972), e'est-a-dire le Serravallien inferieur en stratigraphie
marine, Sansan correspond a l'Astaracien inferieur, plus exactement a la zone MN 6, en stratigraphie
continentale (Mein, 1976 ; Bruijn el a/.. 1992). Cet age doit etre approximativement contemporain du
Barstovien inferieur de la stratigraphie continentale nord-americaine.
La premiere mention d'amphibiens a Sansan revient apparemment a Lartet (1839) qui signalait
1'existence d'un « infiniment petit Triton » dans le Gers ; il s'agissait sans doute de fossiles de Sansan ou
les petits tritons sont abondants. Giebel (1847) nomma ensuite ce meme fossile Triton minimus sans
commentates. Lartet (1851) a, par la suite, donne une liste de noms accompagnes de tres breves
descriptions pour les amphibiens de Sansan. Il est probable que, parmi eux, Triton lacasianum s'applique
au meme triton que le nom T. minimus de Giebel, Lartet ignorant le travail de ce dernier.
Apres Lartet, les amphibiens de Sansan n'ont pas ete reetudies avant un travail de Vergnaud-
Grazzini & Hoffstetter (1972) qui portait sur les Palaeobatrachidae (Anoures) du Miocene fran^ais et
concernait partiellement Sansan. Puis Estes & Hoffstetter (1976), a l'occasion de l'etude des urodeles
du Miocene de la Grive, ont brievement discute de quelques formes de Sansan. Avec la revision de tous
les urodeles fossiles par Estes (1981), qui aborde done la question des especes de Sansan, ce sont la tous
les travaux publies sur les amphibiens du gisement.
Dans le present travail, les determinations specifiques sont parfois incertaines. d'ou 1'utilisation
des abreviations « cf. » et« aff. » qui n'ont pas la meme signification. « Cf. » s'applique a des fossiles dont
les caracteres observables correspondent a ceux de 1‘espece mais dont la nature ou l’etat de conservation
ne permet pas d'observer suffisamment de caracteristiques et, done, d'affirmer la determination. « Aff. »
indique que le fossile correspond globalement a 1'espece, mais qu'il s'en distingue legerement par
quelques particularity dont la signification est inconnue ; il pourrait s'agir de 1'espece en question ou
d une espece difterente mais ties proche. Exprime en d'autres termes, e’est la signification que Sanchiz
(1977) avait donnee a ces abreviations.
En ce qui concerne les ages geologiques, chaque fois que cela est possible, les niveaux de reference
ou zones sont indiques : « MP » pour le Paleogene (Schmidt-Kittler, 1987), « MN » pour le Neogene
(Mein, 1976 ; Bruijn et al , 1992).
Source: MNHN , Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
179
Fig. I. — Principaux termes anatomiques utilises. A : vertebre dorsale d'urodele (Ad : face dorsale. Av : face vent rale, A1 : face
laterale). B: frontoparietal d'anoure ( Latonia ). face ventrale. C : humerus droit d'anoure. face ventrale. I): urostyle
d’anoure. face dorsale. E : ilion droit d'anoure. face laterale.
ac : acetabulum, c : cotyle, cd : condyle, ch : condyle humeral, ci : crete iliaque. cn : Crete neurale, cp : Crete paraventrale, cr :
Crete radiale. cu : Crete ulnaire. cv : crete ventrale. cza : crete zygapophysaire anterieure, czp : crete zygapophysaire
posterieure, ee : empreinte endocranienne. epr : epicondyle radial, epu : epicondyle ulnaire. fc : fosse cubitale. fos : foramens
subcentraux. fp : fosse preacetabulaire. fs : fossesupraacetabulaire. frz : facetle articulaire de la prezygapophyse, ftz : facette
articulaire de la postzygapophyse. Id : lames descendantes. Ih : lame horizontal de I’urostyle. lva : lame ventrale anterieure.
Ivp : lame ventrale posterieure. n : neurepine, pa : pars ascendens . pc : pars cy/indriformis , pet : pars contacta . pd : processus
dorsal, pde : parsdescendens, pt : processus transverse, pv : processus ventral, sc : support costal, t: tectum supraorbital, ts :
tuber superius.
Fig. I. — Main anatomical terms. A trunk vertebra of a salamander (Ad dorsal view. Av ventral view. Al lateral view) B
frontoparietal of an anuran (Latonia). ventral view. C right humerus of an anuran, ventral view. D urostyle of an anuran.
dorsal view. E: right ilium of an anuran. lateral view.
ac: acetabulum, c : cotyle. cd: condyle, ch : humeral condyle, ci: iliac crest, cn : neural crest, cp : para ventral ridge, cr: radial
crest, cu: ulnar crest, cv: ventral crest, cza: anterior zygapophyseal crest, czp: posterior zygapophyseal crest, ee: endocranial
pattern, epr : radial epicondyle, epu : ulnar epicondyle. fc : cubital fossa, fos : subcentral foramina, fp preacerabular fossa,
fs: supraacetabular fossa, frz : prezygapophyseal articular facet, ftz: postzygapophyseal articular facet. Id: ventral lamina of
frontoparietal. Ih : horizontal lamina of urostyle. lva : anterior ventral crest. Ivp : posterior ventral crest, n : neural spine, pa
pars ascendens, pc: pars cylindriformis. pet: pars contacta. pd: dorsal process, pde: pars descendens. pt: transverse process,
pv: ventral process, sc : rib bearer, t: supraorbital tectum, ts : tuber superius.
La signification de la plupart des termes anatomiques utilises est indiquee sur la figure I.
La totalite du materiel cite ci-dessous est depose au laboratoire de Paleontologie du Museum, a
Paris (MNHN).
Remarque : cet article a ete remis en 1992 au coordinateur. II a ete revu rapidement en 1995 afin
d’inclure des donnees absolument indispensables (Rocek, 1994 ; voir ci-dessous, Latonia).
180
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
ETUDE SYSTEMATIQUE
LISSAMPHIBIA incertae sedis
Famille ALBANERPETONTIDAE Fox & Naylor, 1982
Albanerpeton , genre-type de la famille, a longtemps ete classe dans les Prosirenidae, une famille
d*urodeles(=Caudata)( Estes, 1981 ; Estes & Sanchiz, 1982a ;Trueb&Cloutier. 1991). Mais Fox &
Naylor (1982) ont montre que ce genre se distingue des urodeles ; ils Pont place dans une famille
particuliere, les Albanerpetontidae, et dans un ordre propre, les Allocaudata. Nessov (1988) a considere
les Albanerpetontidae comme des lepospondyles sans justifier ce point de vue. Trueb & Cloutier (1991)
ont maintenu le groupe dans les urodeles. Milner, apres avoir souligne la necessity d'obtenir un materiel
plus complet avant de reconnaitre les affinites de ce groupe (1988), a place les Albanerpetontidae dans les
Lissamphibia incertae sedis (Milner, 1993).
La decouverte recente de deux specimens complets. dans le Cretace inferieur d'Espagne, a conduit
McGowan & Evans (1995) a exclure definitivement les Albanerpetontidae des urodeles. Ils considerent
la famille comme le groupe frere de I'ensemble urodeles-anoures, ce qui la placerait dans les lissamphi-
biens ; toutefois ils retiennent aussi une alternative plausible : les Albanerpetontidae pourraient former le
groupe frere des lissamphibiens. En raison de ces incertitudes, il parait provisoirement souhaitable de ne
pas affecter cette famille a un groupe suprafamilial.
11 semble possible de definir provisoirement la famille a l'aide des principales caracteristiques
suivantes (primitives et derivees) : amphibiens de petite taille, tetrapodes, munis d’une queue ; frontal
impair; extremite mandibulaire munie de processus formant une articulation symphysaire ; dents non
pedicellees avec tendance a la tricuspidie ; joint cranio-vertebral complexe ; vertebres amphicoeles
portant des basapophyses ; cotes holocephales (au moins celles qui sont posterieures aux cervicales);
fosse cubitale de Lhumerus grande. L’une des especes (C ibericus ) porte des osteodermes sur le corps ; en
raison de la nature des fossiles, il n’est pas possible de preciser s'il s’agit d'un caractere de la famille.
Trois genres ont ete decrits : Albanerpeton Estes & Hoffstetter, 1976 ; Nukusurus Nessov. 1981 ;
Celtedens McGowan & Evans, 1995. Lors de la description de Celtedens , McGowan & Evans ont
effectue des comparaisons entre ce genre et Albanerpeton : la distinction entre les deux genres se fonde
uniquement sur la morphologie du frontal. Les especes dont le frontal n’est pas connu ne peuvent pas etre
placees dans Tun ou Lautre genre. L'espece-typc d'Albanerpeton est A. inexpectatum du Miocene moyen
(Astaracien ) frangais, celle de Celtedens est Triton megacephalus Costa. 1864 du Cretace inferieur d'ltalie.
Deux autres especes, dont le frontal est connu. ont ete attributes a ces genres : Celtedens ibericus
McGowan & Evans, 1995. du Cretace inferieur (Barremien) d'Espagne et Albanerpeton galaktion Fox &
Naylor. 1982 du Cretace superieur (Campanien) du Canada. Cette attribution generique repose sur des
caracteres peu tranches. Deux autres especes, attributes a Albanerpeton avant la description de Celtedens ,
ne peuvent pas etre rapportees a Tun ou l’autre genre ; elles sont provisoirement maintenues dans
Albanerpeton : A. arthridion Fox & Naylor, 1982 du Cretace inferieur (Albien) des U.S.A. et A. nexuosus
Estes, 1981 du Cretace superieur (Maastrichtien) des U.S.A. et du Canada. Enfin, le statut de Nukusurus
insuet us Nessov, 1981 reste inconnu ; ce taxon du Cenomanien (et peut-etre du Turonien inferieur)
d'Ouzbekistan nest connu que par des dentaires (Nessov. 1981. 1988).
Enfin, des elements isoles ont ete trouves dans le Jurassique moyen (Bajocien) en France, et dans
le Jurassique superieur (Kimmeridgien) au Portugal. Estes (1981), sur des bases stratigraphiques et
geographiques, les a attribues avec reserves a C. megacephalus . Comme Estes La lui-meme admis, ces
attributions devront etre revisees. Quoi qu'il en soit. les Albanerpetontidae sont connus depuis le
Jurassique moyen jusqu’au Miocene moyen.
A Sansan, la famille est representee par Albanerpeton.
AMPHIBIENS DE SANSAN
181
Genre ALBANERPETON Estes & Hoffstetter, 1976
Diagnose. — Cotyle de l'atlas comprenant deux surfaces articulaires latero-ventrales et une
surface semi-circulaire dorso-mediane ; processus internasal du frontal etroit et pointu ; ornementation
faite de petites fossettes sur divers os craniens ; osteodermes craniens probablement absents. En outre,
seconde vertebre reduite a son seul centrum soude a la troisieme vertebre et arc neural de la troisieme
vertebre tres long, compensant 1’absence de celui de la seconde vertebre ; mais ces deux particularity sont
peut-etre des caracteristiques de la famille.
Espece-type. Albanerpeton inexpectatum Estes & Hoffstetter, 1976. Miocene moyen (MN 6 et
MN 7+8 ; Astaracien) et peut-etre Miocene inferieur (MN 5 ; Orleanien) ; France.
Autres especes du genre. A. galaktion Fox & Naylor, 1982, du Campanien d'Amerique du
Nord : ? A. arthridion Fox et Naylor. 1982, de I'AIbien d'Amerique du Nord ; ? A. nexuosus Estes, 1981,
du Maastrichtien d'Amerique du Nord (voir discussion ci-dessus).
Albanerpeton inexpectatum Estes & Hoffstetter, 1976
Fig. 2, 3
Albanerpeton inexpectatum Estes & Hoffstetter. 1976 : 308-317, figs 1-4. pi. V-IX. Estes. 1981 ; 20-22. figs 4 A-E. Pox &
Naylor, 1982 : 118-127, fig. 5. — Estes & Sanceuz, 1982a : 27-28. McGowan & Evans, 1995 : 143. fig. 3a.
Diagnose emendee. — Se distingue de A. galaktion par la surface externe sculptee de son
premaxillaire, par son frontal plus elargi posterieurement et par I'absence d'une grande et profonde
fossette sur la face interne du premaxillaire, au-dessus de la lame palatale. Differe de ? A. arthridion par
le processus dorsal de son premaxillaire moins allonge, echancre par le nasal, le prefrontal et la narine,
ainsi que par la plus faible longueur de la Crete qui, sur le bord sagittal, assure l'articulation avec le
premaxillaire oppose. Se distingue de ? A. nexuosus par les lames palatales du premaxillaire et du
maxillaire plus etendues, la plus faible heterodontie de la partie anterieure du dentaire et par l'extension
du dentaire posterieurement a la rangee dentaire.
Holotype. — Deuxiemeet troisieme vertebres fusionnees (MNHN, LGA 176). La Grive (fissure
M), Isere, France ; Astaracien (MN 7+8), Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique f.t geographique. A. inexpectatum n'est connu qu'a Sansan
et la Grive. Dans cedernier gisement, l’espece a etecitee dans les fissures M et L7 (MN 7+8), maiselleest
aussi presente dans les anciennes collections qui incluent probablement la carriere « P. et B. ». laquelle
avait fourni des fossiles dage MN 5 et MN 7+8. A. inexpectatum n'est done connu qu'en France, avec
certitude dans les zones MN 6 et MN 7+8 : mais sa presence est possible dans la zone MN 5.
Materiel. — 30 dentaires (Sa 23401. Sa 23402, Sa 23403, Sa 23404a, Sa 23405, Sa 23407,
Sa 23408. Sa 23409), 2 maxillaires (Sa 23404b) et un fragment d’humerus (Sa 23406).
Description. — Curieusement, aucune vertebre n’aete trouvee a Sansan. Les dentaires (Fig. 2,
3), toujours petits, atteignent une longueur maximum de 5,8 mm. Le sulcus Meckeli est ferine mesiale-
ment. L'os s'amincit regulierement vers Pavant ou la symphyse forme un systeme d interdigitation tres
caracteristique entre les deux dentaires. Chez Albanerpeton, la face mesiale d un dentaire porte, derriere
la symphyse. deux processus qui s'articulent avec trois processus portes par le dentaire oppose. Le cote
portant les deux processus (ou les trois processus) n'est pas fixe (Fox & Naylor. 1982 ; Estes & Sanchiz,
1982a), variation qui se retrouve chez Celtedens( S.E. Evans, comm. pers.). Presque tous les dentaires de
Sansan dont la symphyse est intacte portent deux processus (Fig. 3). Sur la face laterale s ouvrent 4 a 5
foramens. Quelques traces pourraient etre interpretees comme une tres faible ornementation, mais il n y
a ici aucune certitude. Aucun dentaire n’etant complet, le nombre de dents est difficile a estimer ; sur le
182
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Fig. 2-4. 2. Albanerpeton inexpectaium, dentaire droit, Sa 23401, face mesiale ; 3. Albanerpeton inexpectatum, region symphv-
saire d'un dentaire droit et d'un dentaire gauche, Sa 23402 et Sa 23403, vue dorso-mesiale ; 4 . Chioglossa me ini, vertebre
dorsale. Sa 23421 (d : face dorsale, v : face ventrale, a : face anterieure. 1 : face laterale). Echelle = 2 mm.
Fie, s2-4. - 2. Albanerpeton inexpectatum. right dentary. Sa 23401. medial view : 3. Albanerpeton inexpectatum. symphysealareas
of a right and a left dentaries, Sa 23402 and Sa 23403, dorso-medial view : 4. Chioglossa meini. trunk vertebra. Sa 23421
(d: dorsal view, v : ventral view, a : anterior view, I: lateral view). Scale bars represent 2 mm.
specimen le plus complet, il correspond a une trentaine. Les dents sont pleurodontes, non pedicellees,
hautes, verticales ou sub-verticales, serrees et leur apex tend vers une faible tricuspidie. Sur la base de la
seule dentition, une confusion avec les lezards est possible. Une certaine heterodontie se manifeste ; les
dents tendent a devenir plus hautes au niveau du premier tiers du dentaire, puis la taille se reduit
regulierement posterieurement. La rangee dentaire s’appuie lateralement sur une surface alveolaire
elevee et les bases des dents reposent dans une gouttiere de l'epais plateau dentaire.
Le maxillaire correspond bien a celui de la Grive. Mais il faut remarquer une curieuse anomalie
dans l’article de Estes & Hoffstetter (1976) : les photos du maxillaire (Pl.V : Fig. 6, 7, 8) montrent un
maxillaire different, surtout dans ses proportions, de celui du dessin representant une reconstitution du
crane (Fig. 4 dans le meme article). Ce dessin est probablement erronne. Le maxillaire de Sansan est
identique a celui de la planche V in Estes & Hoffstetter (1976).
L'humerus a perdu ses extremites mais la fosse cubitale tres nette, profonde et triangulaire, laisse
peu de doute quant a son attribution. Quelques petits foramens s'ouvrent dans cette fosse.
Commentaires. — Les specimens de Sansan se distinguent de ceux de la localite-type par
quelques details. A la Grive, sur la face laterale des dentaires, peuvent apparaitre quelques traces
d'ornementation ; a Sansan, il n'est pas certain qu’une ornementation existe, bien que quelques irregu-
larites soient faiblement apparentes. En outre, sur cette meme face du dentaire, apparaissent au plus 4
foramens a la Grive alors qu’il peut y en avoir 5 a Sansan ; cependant, cette variation ne serait pas
significative, le nombre pouvant varier a l’interieur d'une espece et meme d'un individu entre les
mandibules (S.E. Evans, comm. pers.). Sur l'humerus, un petit foramen s'ouvre dans la fosse cubitale a
Source: MNHN, Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
183
la Grive ; a Sansan, il y en a 2 ou 3 (nombre difficile ajuger). Ces differences ne justifient certainement pas
une distinction specifique et la forme de Sansan est attribute a Albanerpeton inexpectatum.
Estes (1981) a suppose qu Albanerpeton pourrait avoir vecu en milieu obscur (a cause des grandes
orbites), dans des anfractuosites ou, en tant que semi-fouisseur. en sol meuble ou dans la litiere.
Dans le Miocene moyen, Albanerpeton apparait comme une relique d'une famille peu diversifiee
et connue depuis le Jurassique moyen. Les derniers representants de ce groupe proviennent de la Grive.
Les causes de la disparition de cette famille restent inconnues. Elle ne semble correspondre a aucun
evenement paleoenvironnemental particulier.
CAUDATA Scopoli, 1777
Une seule famille d'urodeles, les Salamandridae, est presente a Sansan avec cinq especes reparties
en quatre genres. Aucun travail particulier n'a ete consacre aux urodeles de Sansan. Lartet (1851) a
simplement fourni les noms de quatre especes : Triton sansaniense , 77 lacasianum , Salamanclra ? sansa-
niensis et S. ? goussardiana. Ces taxons ont ete discutes par Estes (1981). Seul Tun d’entre eux peut etre
conserve (Salamanclra sansaniensis ; voir ci-dessous).
Famille SALAMANDRIDAE Goldfuss, 1820
Les Salamandridae, avec plus de 40 especes actuelles reparties en 14 genres, constituent une des
families les plus diversifies d'urodeles. Elle est presente dans les zones temperees de la region holarctique,
y compris dans le nord de l’Afrique. Le plus ancien Salamandride semble provenir du Cretace terminal
(Maastrichtien) espagnol (Astibia et at, 1990).
Osteologiquement, la famille se definit essentiellement par la presence de longues projections
posterieures (portant des dents) du vomer. Pexistence frequente d'un arc fronto-squamosal, Popistho-
coelie des vertebres et la sortie en position intervertebrale du second nerf spinal alors que tous les autres
passent a travers les parois vertebrates (dans la moitie posterieure de la vertebre).
Plusieurs Salamandridae figurent dans la faune de Sansan. Ils se distribuent dans quatre genres :
Salamanclra , Chioglossa , Chelotriton et Triturus.
Genre SALAMANDRA Laurenti, 1768
Le genre se caracterise par ses premaxillaires pairs, son operculum cartilagineux, Tabsence d'arc
fronto-squamosal et de cotes caudo-sacrees, la fusion du premier ceratobranchial, ('absence d'ossifica-
tion du premier basibranchial, du ceratohyal et du second hypobranchial, ses vertebres a arc neural plat
et large, sa neurepine tres basse.
Espece-type. — Lacerta salamanclra Linnaeus, 1758 ; espece actuelle connue depuis le Pliocene
inferieur ( MN 15) en Pologne (Sanchiz & Mlynarski, 1979a); sud et centre de 1'Europe, ouest de I'Asie
et nord-ouest de l'Afrique.
Autres especes du genre. — Espece actuelle, 5. atra Laurenti. 1768 ; regions alpines de 1 Europe.
Espece fossile : S. sansaniensis Lartet, 1851; Eocene superieur au Miocene, peut-etre au Pliocene, Europe
occidentale et Grece. 5. goussardiana Lartet, 1851, definie a Sansan, est un nomen dubium (Estes. 1981).
184
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Salamandra sansaniensis Lartet, 1851
Salamandra ? sansaniensis Lartet, 1851 : 42.
Salamandra sansaniensis : Estes & Hoffstetter. 1976 : 300-303. pi. I-II. — Estes. 1981 : 66-69. figs 16 A-E. - Rage. 1988 : 5. fig.
1.
Salamandra laticeps Meyer, 1858 : 204.
Heteroclitotriton zilieli de Stefano. 1903 : 41-45. figs 9-10.
Salamandra broilii Schlosser 1922 : 58.
Voigtie/la ludwigi Herre, 1949 : 223. fig. 4.
Palaeosalamandra kohlitzi Herre. 1949 : 221-222. fig. 2.
Palaeosalamandra renschii Herre. 1949 : 222. fig. 3.
Dehmiella schindewolfi Herre & Lunau, 1950 : 248-251. fig. 6.
Urodele de petite taille : Rage & Vergnaud-Grazzini. 1978 : 176.
Urodele C : Crochet et al .. 1981 : 250. tabl. 2-1.
Diagnose. Comparees a celles des deux autres especes connues, les vertebres de 5. sansaniensis
sonl plus courtes et plus larges, d'aspect plus robuste, generalement plus grandes et portent des cretes
d'insertions musculaires plus fortes ; leur arc neural est plus court, les cretes zygapophysaires sont mieux
marquees. Contact parietal-squamosal etendu.
Holotype. — Une moitie anterieure de vertebre dorsale (MNHN. Sa4678), Sansan, Gers,
France ; Astaracien (MN 6), Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique et geographique. — De PEocene superieur en France (MP 16)
et Angleterre (MP 17) au Miocene moyen. peut-etre jusqu’au Pliocene superieur en Grece (Sanchiz,
1989).
Materiel. — 29 vertebres (Sa 4678, Pholotype ; Sa 23425, Sa 23427, Sa 23428) et 3 vertebres
anormalement amphicoeles (Sa 23426).
Description. Seules des vertebres peuvent etre rapportees sans hesitation a S. sansaniensis. Ces
vertebres, assez grandes (le centrum atteint une longueur de 7,3 mm), typiques de Salamandra. possedent
un arc neural bas et large. La neurepine, toujours basse et mince, est plus elevee sur les vertebres
anterieures que sur les autres dorsales. Le centrum, opisthocoele, ne porte pas de cretes. Les foramens
subcentraux montrent une taille variable, mais ils sont generalement petits. Le condyle est subcirculaire
ou legerement aplati dorso-ventralement, son bord superieur pouvant etre tronque. II n'est generalement
pas separe du centrum par une constriction. Une petite fosse chordale creuse souvent la face anterieure
du condyle. Les cretes zygapophysaires sont nettes, surtout sur les dorsales posterieures. Les supports
costaux, bicipitaux, montrent deux extremites articulaires nettement separees Tune de Pautre, sauf sur les
dernieres dorsales ou elles se rapprochent. Une lame osseuse relie les deux processus formant chaque
support costal, mais n'atteint pas Pextremite laterale. Ces supports costaux s'orientent postero-
lateralement sur les dorsales posterieures ; en raison de Petalement des cretes zygapophysaires, seul un
espace etroit separe posterieurement chaque support costal de Parc neural. Generalement, les surfaces
articulaires des zygapophyses s’etalent assez largement. Le bord posterieur de Parc neural peut etre
subrectiligne mais, le plus souvent, il forme une encoche mediane bordee de deux saillies posterieures. Les
cretes musculaires apparaissent nettement sur Parc neural. Trois vertebres amphicoeles (Sa 23426) sont
attributes a cette espece. Ce type d'accident affectant le mode d'articulation entre centrums n'est pas rare
chez les amphibiens.
Commentaires. — La description originale de Salamandra sansaniensis est particulierement
succinte (Lartet, 1851); elle ne fait reference qu'a la taille et la frequence de Pespece dans le gisement :
« Espece beaucoup plus grande que notre Salamandre ; indiquee par un grand nombre de vertebres, de
cotes et d'os des extremites plus dans le plan de ces memes os dans les Salamandres que dans les Tritons. »
Lartet n’a pas figure Pespece et le materiel original est perdu ou non identifie. bien qu'un specimen ait
ete qualilie d'holotype (Estes, 1981). Cependant. en raison de la composition de la faune d'urodeles de
Sansan. il ne reste aucun doute quant a Pattribution de ce taxon. Dans le gisement. deux especes
seulement sont plus grandes que les salamandres actuelles : Salamandra sansaniensis et Chelotriton
paradoxus ; les autres especes de Sansan sont nettement plus petites. Or. C paradoxus montre au moins
Source:
AMPHIBIANS DE SANSAN
185
une particularity (ossification dermique de la neurepine) que Lartet n’aurait pas manque de relever. II
est probable que ce dernier n'a jamais eu en main de materiel se rapportant a C. paradoxus , taxon qui a
ete decrit par Pomel (1853) a Faide de fossiles ne provenant pas de Sansan, peu apres le travail de Lartet.
Lartet (1851) avait decrit une autre espece de salamandre a Sansan : Salamandra goussardiana.
La description qu'il en a fourni est tres insuffisante (« autre toute petite espece, egalement plus dans Fana-
logie de la Salamandre »); elle ne permet pas, en Fabsence de figures, et le materiel original etant perdu ou
non identifie, de savoir a quelle forme de Sansan se rattache ce nom. Cette tres breve description empeche
cependant de voir en S. goussardiana un nomen nudum comme Estes & Hoffstetter (1976) Favaient fait
par erreur. Par la suite, considerant qu'il n’existe qu'une espece de Salamandra a Sansan, Estes (1981) a
suppose que S. goussardiana pourrait etre un synonyme de S. sansaniensis ; cependant, le qualilicatif
« toute petite » fait penser que la description de Lartet peut s'appliquer a Fun des tritons du gisement.
A cause de ces incertitudes, S. goussardiana est un nomen dubium comme Fa indique Estes (1981).
En raison de la grande similitude entre S. sansaniensis et les deux especes actuelles, Estes &
Hoffstetter (1976) ont suppose, avec quelques doutes. que Fespece fossile pourrait etre ancestrale a ces
deux dernieres qui seraient nees par vicariance. Sanchiz & Mlynarski (1979a) ont toutefois fait
justement remarquer que S. sansaniensis reste trop mal connue pour qu'une telle conclusion soit tiree. II
parait certain que S. sansaniensis et les deux especes actuelles sont etroitement apparentees. mais leurs
relations exactes restent inconnues.
On peut supposer que le mode de vie de S. sansaniensis ne differait pas essentiellement de celui des
especes actuelles. Ces dernieres sont nocturnes ou crepusculaires et vivent en milieu humide. L’eau libre
est necessaire a S. salamandra en periode de reproduction, mais 5. atra pond a terre.
Genre CHIOGLOSSA Bocage, 1864
Osteologiquement, le genre se distingue par la reduction des radii anterieurs de Fappareil
hyobranchial, Fallongement du premier hypobranchial, Fallongement de ses vertebres et Faplatissement
de Fare neural.
Espece-type (et seule espece actuelle). — Chioglossa lusitanica Bocage, 1864 ; Portugal et nord-
ouest de I'Espagne.
AUTRE espece du genre. — Chioglossa meini Estes & Hoffstetter, 1976. Arvernien (MP 27 ou
MP 28, Oligocene superieur) a Astaracien (MN 7+8, Miocene moyen) ; Allemagne et France.
Chioglossa meini Estes & Hoffstetter, 1976
Fig. 4
Chioglossa meini Estes & Hoffstetter, 1976 : 305-306. pi. X. fig. 1-6. Estes, 1981 : 64, fig. 17 D.
Diagnose. — Espece dont les vertebres atteignent une laille superieure a celles de Fespece
actuelle ; les foramens subcentraux des vertebres dorsales posterieures s'ouvrent souvent posterieure-
ment dans des depressions ou sillons situes entre les supports costaux et le centrum.
Holotype. — Une vertebre dorsale (MNHN, LGA 175), La Grive-Saint-Alban (fissure incon-
nue), Isere. France ; Astaracien, Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique et geographique. — L'espece est connue dans FOligocene
superieur de Gaimersheim (sans precision), MP 27 ou MP 28, en Allemagne (Schleich, 1985) et dans le
Miocene moyen, en France, a Sansan et a la Grive. Dans ce dernier gisement. C. meini a ete trouve dans
les fissures L7 et M (MN 7+8) mais aussi dans les anciennes collections qui incluent la zone MN 5.
L’espece est done connue de la zone MP 27, ou MP 28. a la zone MN 7+8.
186
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Materiel. 11 vertebres (Sa 23421, Sa 23422, Sa 23423, Sa 23424).
Description. — De rares vertebres se rapportent a cette espece (Fig. 4). Bien que la plus grande
d'entre elles (longueur du centrum = 2,4 mm) atteigne la taille des specimens de la Grive, les vertebres de
Sansan sont en moyenne plus petites que cedes de ce dernier gisement. Ces vertebres presentent la
morphologie typique de Chioglossa. Elies sont etroites et allongees avec un arc neural aplati et une
neurepine basse. Une echancrure mediane nette entaille le bord posterieur de Parc neural de presque
toutes les vertebres. La face ventrale du centrum montre une morphologie caracteristique : allongee et
plus ou moins aplatie, elle se retrecit a mi-longueur. Une forte constriction separe nettement le condyle du
centrum. La face anterieure du condyle porte une petite fosse chordale. Les supports costaux, bicipitaux,
occupent une position assez posterieure ; les deux processus formant chaque support se distinguent
nettement Tun de V autre. Les lames ventrales sont peu saillantes mais bien marquees. Les foramens
subcentraux s'ouvrent le plus souvent ventralement dans une depression de la lame ventrale posterieure ;
mais sur quelques vertebres, ils s'ouvrent en direction posterieure et il existe aussi des situations
intermediaires.
Comment a i res. Les vertebres de Sansan ne repondent pas absolument a la definition de
I'espece donnee par Estes & Hoffstetter (1976), laquelle se fonde sur des fossiles de la Grive. Leur taille
moyenne s'accorde apparemment plus avec celle de I'espece actuelle qu'avec celle des specimens de la
Grive. En outre, dans cette derniere localite, les foramens subcentraux s’ouvrant posterieurement sont
plus frequents que ceux qui s'ouvrent ventralement ; a Sansan. la condition inverse apparait. La forme de
Sansan semble intermediaire entre celle de la Grive et I'espece actuelle, ce qui ne correspond pas a la
position stratigraphique des deux gisements. Cependant, comme seule 1'ouverture ventrale des foramens
subcentraux est connue chez I'espece actuelle, le Chioglossa de Sansan doit appartenir a la meme espece
que celui de la Grive. Quoi qu'il en soit. l'osteologie de ce petit urodele reste mal connue en raison de la
rarete du materiel, qu'il soit actuel ou fossile.
L'espece actuelle est terrestre mais ne s'eloigne pas de l'eau qui, de toute fagon. est indispensable
en periode de reproduction.
Genre CHELOTRITON Pomel, 1853
Ce genre fossile a, pendant longtemps, ete considere comme tres proche, voire synonyme, de
l’actuel 7Y/flrtf/nto//(Asie orientate) dont il nese distingue que par quelques caracteres apparemment peu
significatifs : chez Chelotriton , 1'ornementation dermique comprend de petits tubercules plutot que des
fossettes et des cretes, 1'ossification du carpe et du tarse ne se manifeste que chez les plus grands individus
et le sacrum correspond a la quatorzieme ou quinzieme vertebre au lieu de la seizieme ou dix-septieme
chez Tylototriton (Estes, 1981). Mais ce dernier a ete subdivise en deux genres, Tylototriton et Eehinotri-
ton , par Nussbaum & Brodie (1982). Cette subdivision semble fondee ; sur le plan osteologique,
Echinotriton se distingue par la presence d'un fort processus implante sur la face laterale du carre et
oriente antero-lateralement, par la robustesse des cotes anterieures et par la presence de processus sur ces
memes cotes (ce dernier caractere semble toutefois peu significatif chez les urodeles). Chelotriton ne
possede pas de processus sur le carre mais ses cotes anterieures portent des processus. Quelles que soient
les relations exactes au sein de cet ensemble, ces trois genres sont fortement apparentes.
Espece-type. — Chelotriton paradoxus Pomel, 1853. Oligocene inferieur/moyen (Suevien. MP 22)
a Miocene moyen (Astaracien, MN 7+8); peut-etre Eocene superieur; Europe occidental (voir
ci-dessous).
Autresespeces DU GENRE. — C. robustus Westphal, 1980, Eocene moyen (MP 11), Allemagne ; C.
ogygius (Goldfuss, 1831), Miocene inferieur (MN inconnu), Allemagne et Espagne ; C. pliocenicus
Bailon, 1989, Pliocene superieur (MN 16), France.
Source:
AMPHIBIANS DE SANSAN
187
Chelotriton paradoxus Pome I, 1853
Fig. 5, 6
Chelotriton paradoxus Pomel, 1853 : 132. Herre, 1949 : 225. fig. 8. — Estes & Hoffstetter, 1976 : 307-308, pi. X : figs 7. 8.
Estes. 1981 : 72-75. figs 18, 19 B-E. — Hellmund & Bohme. 1987 : 142-151, figs 1.3. 4.
Heliarchon furcillatus Meyer. 1860 : 559.
Ty/ototriton primigenius Noble, 1928 : 1, figs 1 b, d. e, 2. 3, 4a.
PalaeOsalamandrina dehmi Herre. 1949 : 227, fig. 10.
Grippiella mohri Herre. 1949 : 226. fig. 9.
Tischleriella buddenbrocki Herre, 1949 : 223, fig. 5.
Tischleriella langi Herre. 1949 : 224. fig. 6.
Tischleriella retnanei Herre, 1949 : 224, fig. 7.
Grippiella mohrae Estes, 1981 : 72.
Tischleriella remani (sic): Estes, 1981 : 72.
Diagnose. — Crane plus large que long, quadratojugal present et grand, plusieurs os craniens
avec une ornementation de fins tubercules, carpe et tarse non ossifies sauf chez les plus grands individus,
neurepine haute portant une plaque dorsale ornee de petits tubercules et echancree posterieurement,
Crete zygapophysaire anterieure s'orientant postero-ventralement et rejoignant le processus ventral du
support costal.
Neotype (designe par Estes, 1981). Une vertebre dorsale (MNHN, COD 12); Coderet, Allier,
France ; Arvernien (MP 30), Oligocene terminal.
Repartitionsstratigraphiqueet geographique. — L'espece apparait dans le Suevien (MP 22,
Oligocene inferieur) d'Allemagne et est connue en France a partir de FOligocene moyen (MP 25); dans
ces deux pays, elle atteint le Miocene moyen (MN 7+8, Astaracien). L'espece est aussi connue dans le
Miocene inferieur (MN 3, MN 4) d'Espagne (Estes, 1981). En outre, Chelotriton cf. C. paradoxus a ete
cite dans FEocene superieur (MP 17. Headonien) d'Angleterre (Milner et al ., 1982).
Materiel. 2 fragments d'os craniens (Sa 23416), 9 atlas (Sa 23410, Sa 23413, Sa 23415,
Sa 23418), 41 vertebres dorsales (Sa 23411. Sa 23412, Sa 23414. Sa 23417, Sa 23419, Sa 23420).
Description. Deux fragments d'os du revetement cranien portent une ornementation de petits
tubercules semblable a celle qui couvre le sommet des neurepines. L'attribution de ces fragments a C.
paradoxus ne laisse done pas de doutes.
Cette ossification dermique constitue, avec la hauteur de la neurepine, la caracteristique la plus
evidente des vertebres. Les atlas (Fig. 5) possedent une neurepine haute et tres epaisse. surmontee d'une
plaque a ornementation pustuleuse ; cette plaque affecte un contour subtriangulaire a pointe anterieure
et fortement echancree posterieurement. Sur chaque paroi laterale de la neurepine, s’etend une crete
verticale et aigue qui prend naissance au-dessus des cotyles occipitaux et atteint le sommet de la
neurepine. Le robuste tuherculum interglenoidum porte deux surfaces articulaires qui se rejoignent dans le
plan sagittal. Les cotyles occipitaux, ovoides, s'etirent transversalement. Le centrum est court et s'elargit
anterieurement.
Sur les vertebres dorsales (Fig. 6), la longueur du centrum varie entre 3,1 et 6,2 mm. Sur ces
vertebres, la neurepine reste haute. Elle est toujours moins epaisse que sur Fatlas ; I'epaisseur a d'ailleurs
tendance a diminuer des vertebres anterieures aux vertebres posterieures. Parallelement, la hauteur
semble diminuer legerement mais, surtout, la longueur antero-posterieure de la neurepine augmente
fortement sur les vertebres posterieures. Correlativement, la forme de la plaque dermique ornee se
modifie ; courte et relativement large sur les vertebres anterieures, elle s'allonge et devient plus etroite sur
les vertebres posterieures ; Lechancrure posterieure de la plaque subsiste sur toutes les vertebres. Les
supports costaux comprennent deux processus bien separes et divergents, relies par une lame osseuse
jusqu'a leur extremite. La crete zygapophysaire anterieure plonge en direction postero-ventrale et rejoint
le processus ventral du support costal. La crete zygapophysaire posterieure s etale largement, comblant
Fespace qui separe posterieurement le support costal de 1'arc neural. La base du processus dorsal se
prolonge sur Fare neural ou elle forme une saillie nette. De chaque cote du canal neural, les parois
188
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Fig. 5-7. 5. Chelotriton paradoxus . atlas, Sa 23410. (a : face anterieure, d : face dorsale); 6. Chelotriton paradoxus, vertebre
dorsale. Sa 23411 (d : face dorsale, 1 : face laterale, a : face anterieure. t : vue de trois-quarts anterieure); 7, Triturus aff. T.
helveticus. vertebre dorsale. Sa 23434 (I : face laterale. a : face anterieure, d : face dorsale, v : face ventrale). Echelle = 2 mm.
Figs 5-7. 5. Chelotriton paradoxus, atlas. Sa 23410. (a: anterior view, d: dorsal view) ; 6. Chelotriton paradoxus, trunk vertebra.
Sa 23411 (d dorsal view. I: lateral view, a: anterior view, t: obliqueantero-lateral view) ; 7. Triturus aff. T. helveticus. dorsal
vertebra. Sa 23434 1 1: lateral view, a : anterior view, d: dorsal view, v: ventral view). Scale bars represent 2 mm.
laterales de la partie anterieure de Fare neural sont subverticales sur une faible hauteur et, au contact des
facettes prezygapophysaires, elles forment une petite surface articulaire (Fig. 6t) ; elles tendent ainsi vers
la formation d'un zygosphene qui, toutefois, reste loin du degre d’individualisation de celui de C.
pliocenicus (Bailon, 1989). Cette structure, tres rare chez les urodeles, n’a ete signalee que chez ractuelle
Scilamandrina terdigitata (Sanchiz, 1988) et chez Chelotriton pliocenicus ( Bailon, 1989). Toutefois, chez
C paradoxus, elle n'atteint pas le degre de differentiation connu chez les deux autres especes. La surface
ventrale du centrum est lisse et regulierement bombee transversalement ; cependant. sur quelques
vertebres, elle est assez proeminente dans le plan sagittal. Les lames ventrales sont bien marquees sans
etre tres saillantes. Les foramens subcentraux sont generalement petits (mais quelques foramens assez
grands peuvent exister) et s’ouvrent ventralement ou postero-ventralement. Sur la plupart des vertebres,
Source: MNHN, Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
189
aucune demarcation ne separe le condyle du centrum, mais sur quelques specimens une faible constric¬
tion apparait. La face anterieure du condyle est generalement plane, mais elle peut etre faiblement
concave et une petite fosse chordale est parfois presente.
Commentaires. Chelotriton paradoxus a ete cree par Pomel (1853) d'apres des fossiles des
Chau (Tours (Puy-de-Dome, France), gisement de POligocene moyen/superieur (MP27) et de Langy
(Allier, France) dont Page imprecis peut aller de POligocene terminal (MP 30) au Miocene inferieur
(MN 2a), (Hugueney, 1969). La description originale est tres sommaire. Cependant, les vertebres etant
trescaracteristiques, cette description suffit pour reconnaitre sans probleme cette espece. Herre (1949) a,
le premier, reutilise ce nom. Par la suite, Estes & Hoffstetter (1976) ont fourni une diagnose et une
description.
C. paradoxus pourrait etre synonyme de Chelotriton ogygius (Goldfuss, 1831), ce dernier beneli-
ciant de Fanteriorite. Cette synonymie est difficile a etablir. une revision de C ogygius etant necessaire. De
toute fa^on, comme Fa fait remarquer Estes (1981), une telle synonymie conduirait a Fabandon du nom
C. paradoxus , bien connu, au benefice de C. ogygius , pratiquement inconnu. La suppression de ce dernier
nom serait alors souhaitable.
II est difficile de se faire une idee sur le mode de vie de Chelotriton . Seul Tylototriton , genre actuel
fortement apparente au fossile, peut apporter une indication. II s'agit d’un genre plutot ter rest re, vivant
generalement en milieu forestier humide.
Genre TRITURUS Rafinesque, 1815
Avec une dizaine d'especes, le genre se rencontre, actuellement. dans la partie occidentale de la
zone palearctique (Thorn, 1968), a Pest jusqu'a FOural et au nord jusqu'a la Scandinavie. Triturus a ete
subdivise en trois sous-genres (Bolkay, 1928) dont Futilisation est pratique en paleontologie car chacun
se caracterise par sa morphologie vertebrale : Palaeotriton (neurepine haute), Neotriton (neurepine
basse) et Mesotriton (bord posterieur de la neurepine tripartite). Cette subdivision reste valable, une seule
modification ayant ete apportee par Sanchiz & Szyndlar (1984a) a la distribution subgenerique des
especes proposee par Bolkay. De plus, comme l’a fait remarquer Bailon (1991), T. cristatus , Fespece-
type du genre, fait partie du sous-genre que Bolkay avait nomine Neotriton ; ce dernier est done le
sous-genre nominatif el doit porter le nom de Triturus , Neotriton etant synonyme de ce dernier. Sur des
bases biochimiques et cytogenetiques, ainsi que sur des resultats d’hybridations, Macgregor et al (1990)
ont globalement confirme ces relations ; ils ont simplement inclus Funique espece du sous-genre Meso¬
triton dans le sous-genre Triturus. Le genre est signale depuis PEocene superieur (MP 17) d'Angleterre
(Milner et a! ., 1982). Mais un fossile qui pourrait se rapporter au genre (cf. Triturus) est connu dans
PEocene inferieur (MP 7) de Belgique (Hecht & Hoffstetter, 1962 ; Godinot et al, 1978).
Les Triturus montrent les caracteristiques squelettiques suivantes : premaxillaire impair, maxil-
laire court, arc fronto-squamosal irregulierement developpe, operculum cartilagineux, premier basibran-
chial et premier hypobranchial ossifies, ceratohyal partiellement ossifie, vertebres a arc neural bombe
dans sa partie posterieure, neurepine plus developpee que chez Salamandra.
Espece-type. — Triton cristatus Laurenti, 1768. Espece actuelle connue depuis le Pliocene
inferieur (MN 15 ; Sanchiz & Mlynarski. 1979a); Europe, jusqu'a FOural.
Autres especes du genre. — Sous-genre Triturus , 77 marmoratus (Latreille, 1800), 77 vittatus
(Jenyns, 1835), 77 carnifex (Laurenti, 1768), T. dobrogicus (Kiritzescu. 1903), 77 karelinii (Strauch, 1870).
especes actuelles (ces trois dernieres parfois considerees comme des sous-especes de /.' cristatus ;
sous-genre Palaeotriton , T. vulgaris (L., 1758), 77 montandoni (Boulenger, 1880), 77 helveticus (Razou-
mowski, 1789), T. boscai ( Lataste, 1879), T. italicus (Peracca, 1898), especes actuelles, et T rohrsi Herre,
1955. Miocene moyen (MN 6) de Slovaquie ; sous-genre Mesotriton , 77 alpestris (Laurenti, 1768), espece
actuelle. Deux especes fossiles ne peuvent pas etre attribuees a un sous-genre precis : T. opalinus (Meyer,
190
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
1851) du Miocene (sans precision) de la Republique tcheque. 77 wintershofi Lunau, 1949 du Miocene
inferieur (MN 3) d'Allemagne.
Trois noms d’espece out deja ete proposes pour Sansan : Triton (= Triturus) sansaniense Lartet,
1851, T. minimus Giebel. 1847 et 77 Iacasianum Lartet, 1851. Comme nous l’avons deja note dans
I'introduction, 77 Iacasianum est synonyme de 77 minimus. Done. Lartet avait reconnu deux Triturus a
Sansan, or il existe precisement deux especes de ce genre dans le gisement. Mais d'apres les descriptions
de Lartet. un seul critere. la taille. est utilisable. A Sansan, il existe effectivement une grande et une petite
especes (respectivement. ci-dessous, Triturus cf. 77 marmoratus e t Triturus aff. 77 helveticus) ; toutefois, il
ne peut pas etre demontre que les deux especes de Lartet sont reellement celles qui existent Sansan. En
eftet. d’apres la description originale, 77 sansanien.se se particulariserait par un dentaire epais a dents tres
longues ; or une telle description s'accorde plusavec Albanerpeton qu’avec Triturus comme Estes (1981)
l'a deja remarque. Quant a la petite espece, le 77 Iacasianum de Lartet, elle pourrait correspondre a 77 aff.
77 helveticus ou a un regroupement de cette forme et des petits specimens de T. aff. 77 marmoratus ; en
outre, Lartet signale que 77 Iacasianum est rare alors que le petit 77 aff. 77 helveticus est au contraire
abondant (mais il est vrai que cela peut provenir de I evolution des techniques de fouilles). Par conse¬
quent. en raison de ces incertitudes, les trois noms proposes pour Sansan (77 sansanien.se. 77 minimus et 77
Iacasianum) sont considers comme des nomina dubia , comme l'avait deja fait Estes (1981).
Sous-genre TRITURUS Rafinesque, 1815
Triturus cf. T. marmoratus
Materiel. 110 vertebres (Sa 23429. Sa 23430. Sa 23431, Sa 23432, Sa 23433).
Description. Ce triton de taille moyenne possede des vertebres dont la longueur du centrum
varie de 1,3 a 3.6 mm. Elies se caracterisent par un arc neural relativement peu bombe et une neurepine
mince et peu clevee, quoique bien developpee. Les cretes zygapophysaires sont saillantes. Anterieure-
ment, le toit de fare neural, legerement bombe. comble Lespace separant les prezygapophyses ; il forme
un bord anterieur subrectiligne ou faiblement concave. Le bord posterieur de Fare neural est echancre par
une indentation de taille reduite ; cette indentation peut etre entouree par des saillies posterieures de Fare
neural. Les processus qui forment les supports costaux sont bien separes et une lame osseuse les reunit
jusqu’a leur extremite. La lame ventrale anterieure est bien marquee, mais la lame posterieure semble, en
moyenne. peu etalee. Un col bien developpe porte le condyle ; ce dernier se distingue nettement du
centrum sans qu’une constriction tres nette marque la separation. La face ventrale du centrum est
faiblement bombee et Iisse. La taille des foramens subcentraux semble irreguliere mais ils sont souvent
grands.
Commen'taires. — La neurepine basse indique clairement Fappartenance de ce triton au sous-
genre Triturus. Quoique basse, elle est plus haute que chez les especes du groupe 77 cristatus (77 cristatus.
77 carnifex, 77 dobtogicus. 77 karelinii), ce qui permet de rejeter cet ensemble (considere comme une
super-espece par Macgregor et al.. 1990). En revanche, la distinction entre 77 marmoratus et 77 vittatus
n'est pas aisee. La partie posterieure du sommet de la neurepine, lorsqu'elle est conservee, ne montre pas
de surface plane nette et marquee de petites fossettes : ceci s'accorde mieux avec 77 marmoratus qu’avec 77
vittatus chez qui cette caracteristique est frequente. Cependant, la determination reste delicate et 1’espece
est citee dans le gisement avec quelques doutes.
Sous ce meme nom, Triturus cf. 77 marmoratus. ont deja ete signales des fossiles du Miocene
moyen (MN 7+8) de la Grive. en France (Estes & Hoffstetter, 1976), et du Miocene superieur
(MN9/MN I l )du sud de la Russie (Estes & Darevsky. 1977). D'apres Milner etal. (1982), la forme de
la Grive semble en fait intermediaire entre 77 marmoratus et 77 vittatus ; ce serait apparemment aussi lecas
du triton du Miocene superieur de Russie (Sanchiz & Szyndlar, 1984a). Le triton de Sansan pourrait
occuper la meme position entre ces deux especes actuelles ; mais une comparaison aussi precise est rendue
Source: MNHN, Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
191
pratiquement impossible car la neurepine est generalement tres incomplete a Sansan. Cette lignee qui
aboutit a T. murmoratus et T. viitalus parait relativement ancienne puisque dans PEocene superieur
anglais (MP 17) a ete reconnu un triton ( Triturus sp.) qui presente cette memo nature intermediateentre
ces deux memes especes. L'espece T. marmoratus, elle-meme, est connue depuis le Pliocene interieur
(MN 15), en France (Bailon, 1991). II n'existe aucune citation de T. vittatus fossile.
T. marmoratus , Pactuel triton marbre, ne vit que dans une zone assez limitee : peninsule iberique.
sud-ouest et ouest de la France. T. vittatus se rencontre dans le Caucase, dans le nord de l'Anatolie, ainsi
que le long de la Mediterranee au voisinage de la Syrie. Le mode de vie de ces deux especes est typique des
tritons : phase aquatique (mares, fosses ...) pendant la periode de reproduction, phase terrestre en milieu
humide hors de cette periode ; cependant T. vittatus peut rester a I eau toute 1 annee.
Sous-genre PALAEOTR1TON Bolkay, 1928
Triturus aff. T. helveticus
Fig. 7
Materiel. — Environ 750 vertebres (Sa 23434. Sa 23435. Sa 23436, Sa 23437. Sa 23438,
Sa 23439, Sa 23440).
Description. — Ce triton est plus petit que le precedent. Bien que sur quelques grandes vertebres.
la longueur du centrum atteigne 3,1 mm, elle se range, en moyenne, entre 1.3 et 1.8 mm. La neurepine est
fine et haute ; sa hauteur atteint la moitie de celle de 1'ensemble de la vertebre (Fig. 7). Les cretes
zygapophysaires sont tres marquees. Anterieurement, entre les prezygapophyses, le toit du canal neural
s’arque dorsalement et forme un bord anterieur subrectiligne. Posterieurement, une large indentation
mediane echancre le bord de Parc neural ; elle est plus grande sur les vertebres anterieures. La partie
posterieure de Pare neural se souleve nettement de chaque cote de I indentation. Les deux processus de
chaque support costal, robustes et largement separes, divergent assez nettement. 11s sont reunis jusqu a
leur extremite par une lame osseuse. Sur la face ventrale, s’ouvrent de grands foramens subcentraux. Les
lames ventrales sont bien developpees ; les lames ventrales anterieures peuvent se prolonger sur la face
ventrale du centrum. Le condyle, porte par un col assez long, n’est separe du centrum que par une laible
constriction ; cette derniere manque parlois. La surface anterieure du condyle, circulaire ou ovoide. est
plane. La face ventrale du centrum, regulierement bombee et lisse, devient souvent saillante dans le plan
sagittal et forme parfois une carene.
Commentaires. — La hauteur de la neurepine indique Pappartenance au sous-genre Palaeotriton.
Dans ce sous-genre. T. montandoni et T. boscai possedent une neurepine epaisse qui distingue ces deux
especes du triton de Sansan. T. rohrsi, espece du Miocene, a une neurepine plus basse dont le sommet
porte une ossification dermique (Estes. 1981). Les trois autres especes actuelles sont difficiles a separer;
toutefois la grande hauteur de la neurepine, voisinc de la moitie de la hauteur totale de la vertebre, et la
largeur de Pindentation postero-mediane de Parc neural s accordent mieux avec T. helveticus qu avec es
deux autres especes. Le triton de Sansan se particularise cependant par la frequente saillie de la ligne
sagittale de la face ventrale du centrum. Cette caracteristique, dont 1 importance systematique ne peut
pas etre evaluee, ne permet pas de savoir s'il s'agit d'une « forme » attribuable a 1 espece actuelle ou d une
espece differente mais tres proche. C’est pourquoi ce triton est designe ici comme Tnturus all. /.
helveticus.
T. helveticus. le triton palme actual, occupe l'ouest de l’Europe, de I Ecosse au nord de la peninsule
iberique et a l’Elbe. En tant que fossile, cette espece n’a ete signalee que dans le Flandrien d Angleterre
(Holman, 1987). Tout en presentant le mode de vie classique des tritons, 1 espece est relativement
ubiquiste ; elle semble liee au climat atlantique (Rage & Saint Girons, 1989).
192
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Triturus sp.
Materiel. Plus de 1600 vertebres (Sa 23441. Sa 23442. Sa 23443, Sa 23444. Sa 23445,
Sa 23446. Sa 23447).
La distinction entre les deux especes du gisement reposant sur la morphologie de la neurepine et
cette derniere etant fragile, de nombreuses vertebres n'ont pas pu etre determinees au niveau specifique.
ANURA Rafinesque, 1815
Les anoures sont relativement frequents et diversifies a Sansan. Cinq families ont ete reconnues :
Discoglossidae, Palaeobatrachidae, Pelobatidae, Pelodytidae et Ranidae. Peu de travaux concernent les
anoures de Sansan puisque seuls Lartet(1851 ). Vergnaud-Grazzini & HoFFSTETTER(1972)et Hossini
(1992) ont etudie ce gisement.
Lartet (1851) a donne une liste de cinq noms, chacun etant accompagne d'une tres breve
description sans figures ; toutes les especes etaient rapportees au genre Rana : Rana gigantea , R.
sansaniensis . R. laevis, R. rugosa et R. pygmaeci. En outre, les specimens orginaux sont perdus ou non
identifies dans les collections. Comme nous le verrons, la description de Rana gigantea , bien que tres
succinte, permet de rapporter ce nom d'espece a un anoure du gisement. Par contre, les quatre autres
descriptions sont trop insuffisantes pour reconnaitre a quel fossile elles correspondent. Par consequent,
Rana sansaniensis , R. laevis. R. rugosa et R. pygmaea sont des nomina dubia.
Vergnaud-Grazzini & Hoffstetter (1972) ont decrit les Palaeobatrachidae du gisement. Leur
travail portait sur un materiel tres limite dont la quantite a sensiblement augment depuis. Enfin, Hossini
(1992), dans le cadre d'une etude sur les anoures de FOligocene superieur et du Miocene frangais, a
effectue un travail sur Sansan qui sert de base aux presentes descriptions.
Famiile DISCOGLOSSIDAE Gunther, 1858
Cette famiile tres primitive ne compte qu'une douzaine d'especes actuelles reparties entre cinq
genres (ou quatre suivant les conceptions). Ford & Cannatella (1993) considerent que la famiile est
paraphyletique. Mais cette structure phyletique s'appuie sur des caracteres dont la distribution taxono-
mique (articulation sacro-urostylaire mono- ou bicondylaire) ou dont l'homologie (ossifications de la
plaque hyobranchiale) sont fausses ou discutables. En revanche, tous les caracteres n'ont pas ete pris en
compte. La famiile est done considered ici, au sens traditionnel.
Les Discoglossidae actuels occupent surtout la region palearctique (y compris Textreme nord-
ouest de 1 Afrique) mais ils ont aussi atteint la region orientale. Cependant, l'Amerique du Nord a fourni
de tres rares fossiles (Jurassique superieur. ou Cretace inferieur : Evans & Milner, 1993 ; Cretace
terminal : Estes & Sanchiz, 1982b). Le plusancien Discoglosside, Eodiscoglossus oxoniensis , a ete trouve
dans le Jurassique moyen (Bathonien) d'Angleterre (Evans et «/., 1990).
Les principals caracteristiques osteologiques sont les suivantes : dents presentes sur les premaxil-
laires, maxillaires et vomers ; processus alaires de la plaque hyobranchiale tres developpes ; 8 vertebres
presacrees opisthocoeles a arc neural de type imbrique : atlas libre ; vertebre sacree a apophyses sacrees
plus ou moins elargies et articulation pour I'urostyle mono- ou bicondylaire ; urostyle avec une paire de
processus transverses et a crete neurale pouvant etre reduite ou absente ; cotes presentes sur les vertebres
2 a 4 ; ceinture scapulaire arcifere ; scapula courte, partiellement recouverte anterieurement par la
clavicule ; condyle de l'humerus decale lateralement ; fosse cubitale reduite ; complexe sternal triradie.
A Sansan, les Discoglossidae forment une part importante de la faune d'anoures ; ils sont
represents par le genre fossile Latonia et peut-etre par le genre actuel Discoglossus.
Source: MNHN , Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
193
Genre LATOMA Meyer, 1843
Le genre Lcitonia est fonde sur une grande espece, Latonia seyfriedi Meyer. 1843, du Miocene
inoyen (MN 7+8, Astaracien) d'Oeningen en Allemagne. La description originale repose sur plusieurs
specimens en connexion et assez complets, mais dont on ne connait que la face ventrale. Rocek (1994) a
recemment realise une revision du genre.
Ces dernieres anntes, la tendance a ttt de rapporter a Latonia plusieurs grandes esptces du
Tertiaire d’Europe, especes qui a Porigine n’etaient pas attributes a ce genre ni. parfois, aux Discoglos-
sidae. Sanchiz & Mlynarski (1979b) ont meme place en synonymie avec Latonia seyfriedi (la seule
espece de Latonia qu’ils reconnaissent) neuf especes qui etaient prtctdemment attributes a six genres
differents, autres que Latonia, correspondant a quatre families distinctes. Ces esptces sont Ranagigantea ,
R. rugosa (toutes deux de Sansan) et R. batthyanyi (Mioctne suptrieur, Hongrie). auparavant suppostes
etre des Ranidae, Pelobates robustus (Mioctne suptrieur, Hongrie), Miopelobates zapfei (Mioctne
moyen, Slovaquie) et M. fejfari (Mioctne inlerieur, Rtpublique tchtque) originellement dtcrits comme
des Pelobatidae, Neusibatrachas estesi (Mioctne moyen, Slovaquie) qui ttait attribut aux Palaeobatra-
chidae, Discoglossus giganteus (Mioctne moyen, Slovaquie) et Diplopelturus ruscinensis (Plioctne inft-
rieur, France) reconnus comme des Discoglossidae dts leur description originale.
A Pexception de R. batthyanyi , le placement dans Latonia de toutes ces esptces parait justifit. En
revanche, la mise en synonymie avec L. seyfriedi de tous ces fossiles est discutable. En efTet, parmi les
grands Discoglossidae (done potentiellement attribuables a Latonia) de POligocene terminal et du
Mioctne frangais, existent des formes dont les os craniens dermiques posstdent une ornementation et
d'autres dont ces os ne sont pas ornts (Hossini, 1992, 1993), ces derniers etant rapportts a deux esptces,
Latonia ragei et L. vertaizoni (Hossini. 1993 ; Rocek, 1994). II doit done exister au moins deux esptces,
voire deux genres correspondant a ces grands Discoglossidae. Or, les sptcimens sur lesquels se fonde
l*esptce-type, Latonia seyfriedi , ne sont connus que par leur face ventrale ; en d’autres termes, on ne sait
pas si les os craniens de Latonia seyfriedi sont ornts, done on ne sait pas auquel des deux groupes de
grands Discoglossidae appartient Pesptce-type du genre. En outre, les os craniens des esptces plactes en
synonymie avec Latonia seyfriedi ne sont pas toujours connus, e’est-a-dire qu'aucune dtcision ne peut
etre prise quant a cette synonymie. La situation est d’ailleurs confuse car, dans le cas d’especes bastes sur
plusieurs os isolts, tous les os n’appartiennent pas a l’esptce en question. C’est ainsi que Wettstein-
Westersheimb (1955) a fondt Miopelobates zapfei sur des os craniens (les types) et des os postcraniens.
Or. les os craniens appartiennent aux Discoglossidae alors que les os postcraniens appartiennent aux
Pelobatidae (Sanchiz & Mlynarski. 1979b ; voir ci-dessous).
Ces probltmes ne pourront pas etre rtglts tant que la face dorsale du sptcimen type (Fig. 4 in
Meyer, 1845 ; Fig. 1 in Rocek, 1994) de L. seyfriedi n’aura pas ttt prtparte. Provisoirement. nous
admettrons que le genre Latonia correspond aux grands Discoglossidae du Tertiaire europten (en fait, de
POligocene et du Ntogtne). Ainsi « dtfini », le genre Latonia est connu depuis POligocene terminal
(MP 30 ; Hossini, 1992, 1993) jusqu’au Plioctne suptrieur (Rocek. 1994). Quatre esptces sont retenues
par Rocek (1994) : Latonia seyfriedi, L. gigantea , L. ragei et L vertaizoni.
Deux des especes de Sansan, dtcrites par Lartet (1851), Rana gigantea et Rana rugosa. ont ttt
rapporttes a Latonia seyfriedi par Sanchiz & Mlynarski (1979b). R. gigantea avait dtja ttt attribute
auparavant a Latonia. sans commentates, par Lydekker (1890) et par Vergnaud-Grazzini & Wenz
(1975); cette attribution gtntrique est justifite (voir ci-dessous). Par contre, le placement de R. rugosa
dans Latonia parait tres discutable. D’aprts la description de Lartet (1851). les maxillaires seraient
« ... htrissts d’asptritts sur leur face externe ; ce qui leur donne un aspect celluleux ;... ». Des maxillaires
« htrissts d’asptritts » peuvent appartenir a Latonia, en revanche. I aspect « celluleux » de 1 ornementa¬
tion tvoque beaucoup plus les Pelobatidae. famille aussi prtsente a Sansan. Cette contradiction se
retrouve curieusement dans Particle de Sanchiz & Mlynarski (1979b) qui placent Rana rugosa parmi les
synonymes de Latonia seyfriedi (p. 158. tabl. II) mais qui supposent qu’elle appartient aux Pelobatidae.
194
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
plus exactement Eopelobates, quelques lignes plus loin (p. 159). La trop breve et presque contradictoire
description de R. rugosa par Lartet ne permet pas de placer cette espece dans Latonia comme l’avait fait
Kuhn (1938) sous le nom de Latonia rugosa , ni de considerer qu'il s'agit d'un synonyme de Latonia
gigantea comme le pensait Lyderrfr (1890). Rana rugosa est done consideree comme un nomen dubium.
De toute fagon, le nom Rana rugosa Lartet, 1851 est preoccupe par Rana rugosa Temninck & Schlegel,
1838, une espece actuelle.
A Sansan, une grande espece de Discoglossidae, done attribuable a Latonia. domine la faune
d'anoures. Rana gigantea. Tune des especes decrites par Lartet, correspond a cette grande forme. La
diagnose originate, bien que breve, ne laisse aucun doute : « Espece de 12 a 15 pouces de longueur totale,
approchant des dimensions de la grande grenouille d'Amerique. Maxillaires superieurs dentes, leur
apophyse montante tres developpee et leur face externe grenue ou chagrinee... ». La taille de 32 a 40 cm
environ (tres probablement du museau a Fextremite des pattes), associee a une ornementation « grenue
ou chagrinee », permet en effet de reconnaitre Rana gigantea dans le grand Discoglosside du gisement. Le
fait que Lartet signale cette espece comme courante confirme cette attribution. Ce grand Discoglosside
est done Latonia gigantea (Lartet. 1851). Cette espece etait connue, jusqu'a present, par la tres breve
description fournie par Lartet ; puis Rocf.k (1994) s'est interesse a des aspects ontogeniques concernant
le frontoparietal et le maxillaire et a figure diverses pieces. Nous en donnons, ici, la premiere vraie
description et nous en designons un neotype.
II est possible que Latonia gigantea tombe en synonymic avec L. seyfriedi quand le specimen type
de cette derniere espece aura ete prepare, si toutefois une telle preparation s’avere possible. Cependant,
la comparison ne peut pas etre faite actuellement et nous admettrons que L. gigantea est une espece
valide.
Remarque preliminaire. Rocek (1994) a utilise le manuscrit de cet article lors de sa revision
de Latonia. Normalement, le present article aurait du paraitre avant celui de Roger. Avant sa publica¬
tion, notre manuscrit a pu etre mis a jour en 1995 et nous avons pu tenir compte de Particle de Roger.
Ceci explique les citations croisees entre les deux articles.
Espece-type. — Latonia seyfriedi Meyer, 1843. Astaracien (MN 7/8, Miocene moyen), Allema-
gne.
Auires especes du genre. L. gigantea (Lartet, 1851 ). Orleanien (MN 4, Miocene inferieur) a
Ruscinien (MN 15. Pliocene inferieur), Europe ; L. ragei Hossini, 1993, Arvernien (MP 30, Oligocene
terminal) et Agenien (MN 2, Miocene inferieur); L. vertaizoni (Friant, 1944), Oligocene superieur et
peut-etre Miocene inferieur, France.
Latonia gigantea (Lartet, 1851)
Fig. 8-22
Rana gigantea Lartet. 1851 : 41. - Gervais, 1859 : 496. pi. 64 : fig. 24.
Rana sansaniensis Gervais, 1859 : pi. 64 : fig. 23.
Latonia gigantea : Lydekker, 1890 : 129. 7 Vergnaud-Grazzini & Wenz, 1975 : 32. Hossini, 1992 : 100-105, fig. 16A. figs
pars Pe/obates robustus : Bolkay. 1913 : 219. pi. II : fig. 1.
Discogtossus giganieus Wettstein-Westersheimb. 1955 : 808-809. pi. I : fig. I.
pars Miopelobateszapfei : Wettstein-Westersheimb. 1955 : 812-813. pi. 2 : fie. 3.
Miopelohates robustus : Estes, 1970 : 328.
Neusibairachus estesi : Spinar. 1975a : 62-64 ; pi. II : fig. 2-4 ; pi. Ill : fig. 2 ; pi. IV ; fig. 5. 6.
Miopelobatesfejfari : Spinar, 1975b : 41-45 : fig la ; pi. I : figs 1.2 ; pi. II.
Miopelobates zapfei : Spinar. 1975b : 42-43 ; pi. I : figs 3-4 : fig. 5B.
Discogtossus giganieus : Mlynarski. 1976 : 4-8. fig. 2 . pi. 1 .
Latonia zapfei : Spinar. 1976 : 287. fig. 3a.
Latonia fejfari : Spinar. 1976 : 287, fig. 3b.
? Latonia kotebabi : Spinar, 1976 : 287. fie. 3c.
? Latonia kotebabi : Spinar. 1978 : 292-301, pi. LXIV. pi. LXV.
Latonia cf. seyfriedi : Sanchiz & Mlynarski. 1979b : 154-159. fig. 1.
? Latonia cf. seyfriedi : SanchIz in Mlynarski et at.. 1982 : 109.
Source ; MNHN. Paris
AMPHIBIHNS DE SANSAN
195
Latonia seyfriedi : Mi.ynarski. 1984 : 133.
Latonia cf. L.fejfari : Hossini, 1992 : 88-100. fig. 10-15.
pars Latonia gigantea : Rocek, 1994 : 732-737. fig. 6 : figs 7A-F ; figs 8A. B. D : fig. 9D : fig. 11 ; figs 12 G-I : figs 13 A-E : fig. 14
H ; fig. 15C ; figs 16A, C. F ; figs 17H. I ; figs 18A. B ; pi. 1.
Diagnose. — Discoglosside de grande taille dont les os postcraniens ne sent pas differents de ceux
de Pespece-type Latonia seyfriedi. Frontoparietal impair, sans foramens posterieurs pour les arteres
cephaliques, mais foramen parietal present. Face dorsale du frontoparietal ornee de petits tubercules
disposes sans ordre dans la partie posterieure et moyenne, mais organises en cretes irregulieres et
divergentes vers l'avant dans la partie anterieure. Processus zygomatique du maxillaire portant une
ornementation faite de cretes et tubercules approximativement arranges en arcs tres refermes, parallels
et emboites, a ouverture postero-dorsale.
La diagnose proposee ici ne peut etre que provisoire en attendant la preparation, si elle est
possible, du specimen type de Latonia seyfriedi dont Pornementation, si elle existe, est inconnue.
Neotype (designe ici). — Un frontoparietal dont la partie posterieure est brisee (MNHN.
Sa 23448). Sansan, Gers. France ; Astaracien (MN 6), Miocene moyen. [Remarque : Rocek (1994),
citant noire manuscrit, a indique par erreur que ce frontoparietal est un lectotype. II ne peut s'agir d'un
lectotype puiqu’il n'existait pas de syntypes a Porigine].
Repartitions stratigraphique et geographique. — Latonia gigantea est connue dans le
Miocene inferieur (MN 4 ; Orleanien) en Republique tcheque. dans le Miocene moyen (Astaracien) en
France (MN 6. MN 7+8). Slovaquie (MN 6) et Pologne (MN 7+8), dans le Miocene superieur en
Ukraine (MN 9 ; Vallesien)eten Hongrie(MN 13 ;TuroIien). Elle est peut-etre presente dans le Pliocene
inferieur (MN 15 ; Ruscinien) en Slovaquie.
Materiel. — Le neotype (Sa 23448), 9 frontoparietaux fragmentaires (Sa 23464. Sa 23489), 3
frontoparietaux d'individus jeunes (Sa 23453. Sa 23465), 12 oticoccipitaux (Sa 23466), 7 premaxillaires
(Sa 23467), 169 maxillaires incomplets (Sa 23450, Sa 23452, Sa 23468, Sa 23483, Sa 23484), 5 angulaires
s.l. (Sa 23451, Sa 23469), 5 fragments d'os craniens dermiques (Sa 23463, Sa 23488), 13 atlas (Sa 23454,
Sa 23470), 94 vertebres presacrees (Sa 23457, Sa 23471, Sa 23481. Sa 23482), 31 vertebres sacrees
(Sa 23458, Sa 23473. Sa 23490), 23 urostyles (Sa 23449, Sa 23472), 5 scapulas (Sa 23459, Sa 23474), 3
coracoides « normaux » (Sa 23455, Sa 23475), 1 coracoide coude (Sa 23456). 20 ilions (Sa 23460,
Sa 23461, Sa 23476, Sa 23485), 37 humerus (Sa 23462, Sa 23477. Sa 23486), 21 radio-ulnas (Sa 23478),
35 tibio-fibulas (Sa 23479, Sa 23487), 13 femurs (Sa 23480). un bloc comprenant divers fragments
craniens, 1 frontoparietal, 1 fragment de maxillaire. 1 atlas, 1 vertebre, 2 angulaires s.l. et 1 ilion
(Sa 23491).
Description. Neotype. II s’agit d'un frontoparietal impair (Fig. 8), allonge et d'assez grande
taille. Bien que la partie la plus posterieure manque. Pos depasse 24 mm de longueur. La face dorsale est
plane et porte une ornementation dermique faite de petits tubercules. Dans les parties posterieure et
moyenne, les tubercules se disposent de fagon aleatoire, ils semblent plus denses dans la partie moyenne
que posterieurement. Anterieurement, les tubercules s organisent en cretes irregulieres. parfois anasto-
mosees, qui divergent en even tail vers l’avant. Cependant. la zone de tubercules non ordonnes remonte,
de chaque cote, vers l'avant en suivant les bords lateraux, encadrant ainsi la zone de tubercules ordonnes.
Une petite depression assez marquee sesitue approximativement au centre del os ; bienqu ellenes ouvre
pas sur la face ventrale. elle pourrait corresponds au vestige d'un foramen parietal. Le bord anterieur
forme une large saillie mediane ; de chaque cote de cette derniere, un fort processus, non orne et portant
une carene basse mais nette, s'oriente anterieurement (le processus droit est incomplet). Ces processus
devaient supporter les nasaux, assurant une connexion torte avec ces derniers.
La face ventrale presente de larges tectums supraorbitaires. Le reste de cette face (= pars contacta
+ incrassatio frontoparietalis ; Rocek. 1980a) est etroite et s etrangle posterieurement. Seule la partie
anterieure de l’empreinte endocranienne (= endocranial pattern : Spinar, 1976 ; incrassatio frontoparie¬
talis : Rocek. 1980b) subsiste ; elle se compose d'une longue surface etroite et ovoide qui occupe la plus
196
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Fig. 8-12. Laronia gigantea : 8. frontoparietal, neotype. Sa 23448 (d : face dorsale. v : face ventrale): 9. maxillairc gauche,
individu non adulte. Sa 23452 , face laterale; 10. maxillaire droit, individu adultc. Sa 23450. face laterale; 11, partie
posterieure d’un frontoparietal, individu jeune, Sa 23453 (p : face posterieure. d : face dorsale, v : face ventrale): 12.
angulaire s.l. droit, Sa 23451. face dorsale. Echelle = 5 mm.
Figs 8-12. - Latonia gigantea . 8, frontoparietalNeotvpe, Sa 23448 (d: dorsal view, v : ventral view) ; 9. left maxillary non adult
individual, Sa 23452, lateral view; 10. right maxillary, adult individual. Sa 23450, lateral view; //. posterior part of a
frontoparietal, juvenile individual. Sa 23453 (p ; posterior view, d : dorsal view, v ; ventral view) ; 12, right angular s.l..
Sa 23451, dorsal view. Scale bars represent 5 mm.
grande partie de la longueur de Fos; ses limites deviennent incertaines anterieurement. La partie
posterieure de Pempreinte est inconnue, cette zone etant tres deterioree sur le neotype ; de meme, il
n’existe aucune trace des lames descendantes qui devaient exister posterieurement.
Autres frontopctrietaux. Quelques autres frontoparietaux, generalement des fragments, sont
disponibles. Aucun des specimens appartenant a des adultes ne donne d'information sur la partie
Source: MNHN, Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
197
posterieure de l’empreinte endocranienne. Sur I'un d’entre eux, la petite depression dorsalc communique
avec un tres petit foramen s’ouvrant sur la face ventrale ; ceci confirme la presence d'un foramen
parietal.
Trois frontoparietaux incomplets appartiennent a de jeunes individus : ils ne correspondent qu'a
des parties posterieures (Fig. 11), contrairement a ceux qui represen tent des adultes. Ils possedent de
minces et courtes lames descendantes. posterieure et laterales. L'ornementation, naissante. comprend des
tubercules tres bas et anastomoses. Sur la face ventrale. I'empreinte endocranienne (en fait, la partie
posterieure de I'empreinte qui subsiste seule) prend la forme d'une surface unique, bien limitee ; elle etait
nettement distincte de la longue surface anterieure visible seulement sur les specimens adultes a Sansan.
Une telle empreinte endocranienne. comprenant une surface anterieure distincte d'une surface poste¬
rieure, correspond bien aux Discoglossidae (Spinar. 1976. 1978). Ces frontoparietaux appartenant a de
jeunes individus pourraient etre confondus avec des Pelobatidae en raison de leur ornementation non
encore typique de Latonia et des lames descendantes morphologiquement voisines dans les deux families.
Mais I'empreinte endocranienne des Pelobatidae comprend une unique surface s'etalant de la partie
anterieure a la partie posterieure de 1’os (Spinar. 1976). En outre, sur la face posterieure, existent, chez les
Pelobatidae, des foramens pour les arteres cephaliques ; ces foramens manquent sur les specimens de
Sansan, ce qui s'accorde avec Latonia (Spinar & Tatarinov. 1986).
Maxillaires. — Les maxillaires sont frequents mais aucun n’est complet, la partie anterieure
manquant toujours (Fig. 9, 10). Ils se caracterisent par leur robustesse et leur grande taille. Aucune
mensuration ne peut etre donnee puisqu'ils sont toujours fragmentaires; toutefois, le plus complet
d’entre eux, d'observation difficile car engage dans le sediment, atteinl 55 mm bien que ses extremites
anterieure et posterieure manquent. Medialement, ces maxillaires portent une epaisse lame horizontal
rectiligne qui surmonte la rangee dentaire ; dans la region posterieure. un fort processus pterygoide se
developpe a partir de cette lame. La rangee dentaire depasse posterieurement le processus pterygoide. Le
processus zygomatique, bien developpe. porte une ornementation sur sa face laterale. Cette ornementa¬
tion n atteint pas le bord ventral de 1 os. Elle se compose de cretes basses et de tubercules dont la
disposition generate apparaTt approximativement comme un ensemble d arcs ties refermes, paralleles et
emboites, dont la concavite s'oriente postero-dorsalement (Fig. 10). Cette disposition devient souvent
desordonnee dans la partie ventrale et antero-ventrale de la zone ornementee oil les tubercules dominent.
Sur certains specimens, l’ornementation s'etend anterieurement, un peu au-dela du processus zygomati¬
que ; elle peut alors former une petite plage nettement detachee de la zone ornementee principale.
Apparemment, l’ornementation ne recouvrait pas le reste du maxillaire. Postero-dorsalement, sur sa lace
mesiale, le processus zygomatique portait une lacette articulaire pour le squamosal. Quelques rares
specimens conservent des restes du processus palatin ; ce dernier apparait sous la forme d une crete
oblique, assez developpee et situee sur la face mesiale. anterieurement a la marge orbitaire.
Notons que Gervais (1859) a figure un maxillaire qu’il attribue a lianasansaniensis Lartet (pi. 64.
fig. 23). Rien ne demontre que ce maxillaire appartenait a R. sansaniensis dont la description originale est
insuffisante. En revanche, la figure montre qu'il peut etre rapporte a L. gigantea , R. sansaniensis restant
un nomen dubium.
Oticoccipital. — Tous les oticoccipitaux sont tres abimes ; ils ne peuvent pas etre decrits.
L'attribution aux Discoglossidae se I'onde sur la presence d'une ties longue projection laterale (ramus
lateralis. Spinar, 1978). La taille de ces os est compatible avec celle de Latonia.
An gut a ire s.l. — Cet os constitue la partie proximale de la mandibule. Un profond sulcus Meckeli
parcourt la face laterale dans les parties anterieure et moyenne, mais il passe sur la face dorsale dans la
partie posterieure ou il s’elargit fortement sur I'extremite spatulee. Le processus corono.de est aplati
lateralement. court, mais relativement preeminent ; il s'oriente dorso-mesialement. Le processus paia-
coronoide se situe anterieurement et legerement ventralement au processus coronoide ; il se presente sous
la forme d'une courte lame s'orientant mesialement (Fig. 12). Sur la lace laterale. une depression s etend
sous la spatule posterieure et sous les processus coronoide et paracoronoide ; ventralement. elle est
limitee par la crete mandibulaire externe.
198
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Vertebres. Un seul atlas complet est connu (Fig. 13); pour les autres, ne subsiste que le
centrum. Leur nature opisthocoele et Ieur taille ne laissent aucun doute sur rattribution. La disposition
des cotyles occipitaux presente, en general, le type 11 de Lynch (1971) mais ils peuvent approcher le type
III (fusion sagittale des deux cotyles) et tous les intermediates existent. Dans Lensemble. les cotyles sont
bien separes sur les petits atlas mais ils ont tendance a se rejoindre sur les plus gros. La face ventrale du
centrum est faiblement concave et porte une petite carene sagittale : une telle carene a ete notee chez le
Discoglosside du Miocene moyen de Przeworno I (MN 7+8 ; Pologne) que Sanch'iz & Mlynarski
(1979b) ont signale coniine Latonia cf. seyfriedi mais qui, en realite, se rapporte a L. gigantea (voir
ci-dessous). L’arc neural, court et relativement etroit, s'eleve fortement posterieurement; il porte une
carene neurale nette. Les postzygapophyses se degagent bien de Parc neural.
Les vertebres presacrees (= vertebres dorsales) sont typiques du « groupe Discoglossus »(Fig. 19).
Le centrum, opisthocoele, est regulierement cylindrique et le cotyle et le condyle sont circulaires ; Fare
neural, long (type imbrique), se releve nettement posterieurement et une carene neurale est presente.
Posterieurement. il forme une pointe mediane qui, avec la forte projection posterieure des postzygapo¬
physes, donne aux vertebres une allure caracteristique.
Les vertebres sacrees sont incompletes, les apophyses sacrees etant toujours brisees (Fig. 20). Le
centrum, opisthocoele, porte posterieurement deux condyles d’articulation pour Turostyle. Les bases des
apophyses sacrees, qui subsistent sur quelques vertebres, font supposer, par Ieur etalement et leur
orientation, que ces apophyses ne devaient pas etre tres differentes de celles de Discoglossus.
Urostyle. Les urostyles possedent une crete neurale basse anterieurement mais qui s'eleve a
mi-longueur de Los (Fig. 14). Une paire de courts processus transverses est presente anterieurement; ces
processus, qui se dil igent postero-lateralement. peuvent etre etroits ou relativement etales horizontale-
ment. Sur certains urostyles, une petite lame horizontale se developpe de chaque cote, derriere les
processus transverses.
Scapula. Par leur dimension dorso-ventrale tres courte, les scapulas s’accordent bien avec les
Discoglossidae (Fig. 17). Sur tous les specimens disponibles. la parsglenoidalis est brisee mais il apparait
clairement qu'elle etait separee de la pars acromialis par une echancrure. Sur la face interne, une Crete
oblique se dirige vers la pars glenoidalis et devait se prolonger sur cette derniere. Le bord anterieur
s'amincit dans sa partie moyenne, il forme ainsi une lame ( tenuitas cranialis , Spinar. 1975a).
Coracoides. Quatre coracoides appartenant a des Discoglossidae de grande taille sont connus ;
ils presentent deux morphologies differentes. L'une d'entre dies (trois coracoides) correspond a la
morphologic typique des Discoglossidae : pars glenoidalis dilutee formant a son extremite une surface
etendue. subcirculaire (une legere troncature apparaissant anterieurement): pars epicoracoidalis aplatie
et peu elargie ; ces deux parties sont reliees par un segment moyen tres etroit, legerement arque
posterieurement (Fig. 16).
Le quatrieme coracoide ne s’arque pas legerement mais forme un coude de 90° environ (Fig. 15).
Hormis ce coude, il se distingue des specimens precedents par la plus grande robustesse du segment
moyen et probablement par l’etalement plus important de la pars epicoracoidalis dont ne subsiste qu'une
partie. Ce coracoide pourrait etre considere comme pathologique si un tel os n’avait deja ete decrit chez
un Discoglosside du Pliocene. Diplopelturus ruscinensis (Rage & Vergnaud-Grazzini, 1972), que
Rocek (1994) rapporte maintenant a Latonia. De plus, dans le Miocene moyen de la Grive, le meme
probleme se pose (Hossini, 1992): tous les os attribues a L. gigantea (L. cf. L.fejfari pour Hossini, 1992),
a l'exception du coracoide, ont une morphologie homogene et le coracoide presente les deux memes
morphologies qu'a Sansan. Mais a la Grive, sur quatre coracoides connus, trois sont coudes. Il devient
ainsi diHicile de supposer qu'il s'agit d'un cas pathologique. Enfin, les deux specimens les plus complets
de L seyfriedi figures par Meyer (1845, pi. 4 et pi. 6. fig. 1) presentent, chacun. l'une de ces morphologies.
On peut supposer qu’un dimorphisme sexuel est implique, mais on ne connait pas de cas
equivalent dans les autres genres actuels ou fossiles. Malheureusement. sur les deux specimens de L.
seyfriedi . il n'esl pas possible de reconnaitre le sexe car les humerus ne se presentent pas sous un angle
favorable. Peut-etre ce caractere a-t-il une valeur specifique. Mais cela signifierait qu'a Sansan. Oeningen
Source: MNHN, Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
199
Fig. 13-22. Latonia gigantea : 13. atlas. Sa 23454 (a : face anterieure. v : face ventrale); 14, urostyle. Sa 23449 (d : face dorsale.
1 : face lateraie); 15. coracoide droit « coude ». Sa 23456. face ventrale ; 16. coracoide gauche « normal ». Sa 23455, lace
ventrale ; 17. scapula droite. Sa 23459. face lateraie ; 18. humerus droit. Sa 23462. face ventrale : 19. vertebre presacree,
Sa 23457. face dorsale : 20, vertebre sacree. Sa 23458. face dorsale : 21. ilion gauche, Sa 23460, face lateraie : 22. lhon
gauche. Sa 23461, face lateraie. Echelle = 5 mm.
Figs 13-22 . Latonia gigantea . 13, atlas. Sa 23454 (a : anterior view, v ventral view) ; 14. urostyle. Sa 23449 (d dorsal view I:
lateral view) ; 15. right « kneed » coracoid. Sa 23456. ventral view ; 16. left « normal » coracoid. Sa 23455. ventral view 17
right scapula Sa 23459. lateral view: 18. right humerus. Sa 23462. ventral view ; 19. presacra/ vertebra. Sa 23457. dorsal
view ; 20. sacral vertebra. Sa 23458, dorsal view : 21. left ilium. Sa 23460. lateral view ; 22. left ilium. Sa 23461. lateral view.
Scale bars represent 5 mm.
et la Grive. deux especes coexistent et que, dans chacun de ces trois gisements, la distinction specifique ne
se manifesterait que sur le coracoide. En definitive, il parait plus plausible de suppose* lexistence d'un
dimorphisme sexuel touchant le coracoide que d‘envisager la presence de deux especes.
Humerus. La morphologie est tres typique des Discoglossidaedu « groupe Discoglossus »(Fig.
18). L'os, robuste. porte un condyle spherique (caput humeri) legerement deplace lateralement. Au-dessus
du condyle, la fosse cubitale est reduite et peu profonde. Une Crete ulnaire. toujours bien developpee
200
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
(surtout chez les males), surmonte l'epicondyle ulnaire. Ce dernier, bien que fort, ne depasse pas le bord
du condyle distalement. La Crete ulnaire s'etale mesialement. Les cretes ventrale et paraventrale sont
souvent brisees et n'apparaissent que sur un humerus ; elles occupent leur situation normale, sur la partie
proximale et moyenne de la diaphyse.
I lions. — La pars ascendens (— expansion supraacetabulaire) s'etire longuement en direction
posterieure (Fig. 22). II s'agit d'une caracteristique des Discoglossidae ; il est possible de preciser que ce
tres fort allongement releve chez L. gigantea correspond a celui qui se rencontre chez les especes du
« groupe Discoglossus » et chez Alytes. La pars descendens (= expansion subacetabulaire), est tres reduite,
ce qui constitue un autrecaractere de la famille. II existe une crete iliaque ( = vexiUum ; Bohme. 1977) bien
developpee et s'inclinant legerement en direction mesiale : chez les Discoglossidae, cette Crete ne se
rencontre que chez les membres du « groupe Discoglossus ». Le tuber superius correspond a l'epaississe-
ment du bord posterieur de la Crete iliaque : il est allonge, pas tres epais et, dorsalement, ne depasse pas
significativement le bord de la Crete (Fig. 21). Le tuber superius forme avec la pars ascendens un angle plus
ouvert que chez Discoglossus. A la base du tuber superius , au-dessus de V acetabulum, se situe une petite
fosse supraacetabulaire. L'acetabulum est grand et bien delimite, sauf dans sa partie postero-dorsale sur
les plus gros ilions ; il n'est pas semi-circulaire mais relativement allonge suivant un axe postero-ventral
a antero-dorsal. Il existe un tres petit tubercule interiliaque sur la face mesiale. A la jonction de la pars
cylindriformis et de la pars descendens se trouve une petite fosse preacetabulaire.
Autres ossements. Divers os. de determination generalement difficile ou impossible, sont
rapportes a L. gigantea en raison de leur taille. Il s'agit des radio-ulnas, tibio-fibulas et des femurs. La
section proximale des tibio-fibulas pourrait etre significative au niveau familial pour les Discoglossidae ;
tibia et fibula ont une section elliptique et le grand axe de chacun se situe approximativement dans le
prolongement de l’autre. Les radio-ulnas possedent une extremite distale tres aplatie et tres large, la partie
radiale etant plus epaisse que la partie ulnaire.
Commentaires. — II faut noter qu'en raison des problemes de synonymie poses par les grands
Discoglossidae, la description de Latonia gigantea a ete faite pratiquement « dans l’absolu », sans
comparaisons avec les autres especes appartenant au genre. Nous savons cependant que L. gigantea se
distingue, par la presence d'ornementation sur les maxillaires, de L. ragei et de L. vertaizoni dont le
maxillaire n'est pas orne (et dont les frontoparietaux ne sont pas connus). Il conviendra maintenant
d'etablir si 1'espece de Sansan tombe en synonymie avec Latonia seyfriedi , dans la mesure oil une
preparation et une revision de cette derniere est possible.
Rocek (1994) a place divers taxons dans la synonymie de Latonia gigantea. Pour certains d'entre
eux, la synonymie ne parait pas douteuse. Il a ainsi considere MiopelobatesJ'ejfari du Miocene inferieur
(MN 4) de Dolnice, en Republique tcheque, comme un synonyme de L. gigantea. Cette espece a ete
decrite par Spinar (1975b) qui I'attribuait aux Pelobatidae. L'ornementation du frontoparietal de M.
j'ejfari est semblable a celle de L. gigantea. Toutefois, chez M.fejfari , dans la partie posterieure de l'os, les
tuberculcs ont tendance a s'anastomoser. A Sansan, ces memes tubercules sont nettement plus indivi¬
dualises mais quelques-uns d'entre eux s’anastomosenl. Cette faible difference ne parait pas suffisante
pour rejeter M. j'ejfari de la synonymie de L. gigantea.
Wettstein-Westersheimb (1955) a fonde Miopelobates zapfei sur une serie d'os craniens, designes
comme etant les types (done syntypes), du Miocene moyen (M N 6) de Devinska Nova Ves (gisement qu'il
nommait Neudorf a. d. March) en Slovaquie. Il a aussi attribue a cette espece une serie d’os postcraniens.
Miopelobates zapfei etait considere comme un Pelobatide. En realite. les os craniens sont ceux d'un
Discoglosside et l’ornementation du frontoparietal montre qu'ils appartiennent a Latonia gigantea. M.
zapfei tombe done en synonymie avec cette derniere espece. Par contre, les elements postcraniens
attribues a Miopelobates fejfari par Wettstein-Westersheimb sont bien des os de Pelobatidae ; ils ne
peuvent pas etre rapportes a L. gigantea.
Wettstein-Westersheimb (1955), dans le meme travail, a decrit un Discoglosside de Devinska
Nova Ves sous le nom de Discoglossus giganteus. A cette espece, il attribuait un angulaire s.l.. un fragment
Source: MNHN. Paris
AMPHIBIENS OH SANSAN
201
de parasphenoi'de et divers os postcraniens. A l’exception du parasphenoide qui, incomplet, ne semble
pas determinable, tous ces elements montrent la morphologie typique des Discoglossidae. Leur taille
s’accorde avec celle des os craniens de Miopelobates zapfei du meme gisement et ils appartiennent done
tres probablement a la meme espece, e’est-a-dire Latonia gigantea. [Remarque : Discoglossus giganteus
Wettstein-Westersheimb, 1955 etant transfere au genre Latonia , Tespece devient Latonia gigantea
(Wettstein-Westersheimb, 1955) non (Lartet 1851). homonyme recent et synonyme de Latonia gigantea
(Lartet, 1851)].
Une scapula de ce meme gisement de Devinska Nova Ves a ete attribuee au genre Neusibatrachus
par Spinar (1975a). Neusibatrachus est un genre dont Tespece-type, N. wilferti, provient du Jurassique
superieur ou du C ret ace inlerieur d‘Espagne. Longtemps attribue aux Palaeobatrachidae, ce taxon doit
en realite etre rejete de cette famille (voir ci-dessous). Spinar avait base une nouvelle espece, Neusibatra¬
chus estesi , sur cette scapula. Cet os montre la morphologie typique des Discoglossidae et il doit
appartenir au grand Discoglosside du gisement. done a Latonia gigantea.
Dans le Miocene moyen (MN 7+8) de la Grive (France), figure une Latonia nominee Latonia cf.
L fejfari par Hossini (1992). Les frontoparietaux de la Grive montrent une ornementation semblable a
celle de Miopelobatesfejfari, avec anastomoses entre tubercules dans la partie posterieure de l’os. Comme
M.fejfari , la forme de la Grive peut done etre attribuee a L. gigantea.
Bien que non signale dans la synonymie de Rocek (1994), le Discoglosside du Miocene moyen
(MN 7+8) de Przeworno 2 (Pologne) semble bien appartenir a L. gigantea. Signale successivement
comme Discoglossus giganteus par Mlynarski (1976). Latonia cf. seyfriedi par Sanchiz & Mlynarski
(1979b) et, enfin, comme Latonia seyfriedi par Mlynarski (1984), le fossile possede un maxillaire
partiellement orne (le frontoparietal irest pas connu). Ce fossile s’accorde bien avec Latonia gigantea.
Rocek (1994) a reconnu Latonia gigantea dans le Miocene superieur (MN 9) de Gritsev
(Ukraine). La reconnaissance de lespece, bien representee par divers elements, ne semble pas poser de
probleme. Ce fossile n'avait pas ete signale auparavant.
Pelobates robustus , du Miocene superieur de Polgardi (MN 13, Hongrie), decrit par Bolkay
(1913). possede un maxillaire dont rornementation est identique a celle de L. gigantea (le frontoparietal
n’est pas connu). Rocek (1994) s'est appuye sur cette ornementation pour mettre les deux especes en
synonymie. Parmi les restes de Polgardi rapportes a R robustus par Bolkay, les premaxillaires et
angulaires s.l. semblent effectivement appartenir a ce meme Discoglosside. Par contre, I ilion est bien
caracteristique des Pelobatidae ; il ne peut pas etre rapporte a L. gigantea.
Sanchiz (in Mlynarski et a/.. 1982) a brievement signale Latonia, sous le nom de Latonia cl
seyfriedi, dans le Miocene moyen (MN 7+8) d’OpoIe, en Pologne. Mlynarski (1984) a ensuite nommece
fossile Latonia seyfriedi. La seule indication quelque peu precise, I'existence d'une sculpture sur les
fragments d’oscraniens, permet d’envisager un rapprochement avec L. gigantea. Wegner (1913, pi. XI I :
figs 2, 3) a figure un maxillaire d'anoure d'Opole qui montre une curieuse ornementation. Ce maxillaire
est couvert de tubercules jusqu'a son bord ventral. Comme 1 a suppose Sanchiz (op. cit.), il s agit sans
doute d une erreur de dessin ; le materiel etant maintenant perdu, aucune verification n est possible. Le
Discoglosside d'OpoIe pourrait se rapporter a Latonia gigantea. mais une etude plus detaillee de ce fossile
est necessaire pour alfirmer cette synonymie.
Spinar (1976, fig. 3c) a figure, sans description, la face ventrale d+in frontoparietal qu'il attribuait
a une nouvelle espece, Latonia kolebabi. Ce fossile provient du Pliocene inlerieur (MN 15) d Ivanovce
(Slovaquie). La description a ete publiee plus tard (Spinar, 1978). L ornementation du frontoparietal de
cette espece ne differe pas de celle de L. gigantea. Toutefois, le frontoparietal du fossile pliocene est
nettement plus etroit que celui des formes du Miocene meme si, comme 1 a fait remarquer Rocek (1994),
les tectums supraorbitaires semblent brises. Cette espece a ete placee en synonymie avec L. gigantea par
Rocek (1994), mais cette synonymie ne peut etre acceptee qu avec reserve.
Parmi les synonymes de L. gigantea, Rocek (1994) a aussi place Rana batthyanyi Bolkay, 1913, de
Polgardi (MN 13. Miocene superieur) en Hongrie. Mais seule la taille, critere prisen compte par Rocek,
202
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
permet un rapprochement avec Pelobates robust us. done L. gigantea , du meme gisement. Bolray a base
cette espece sur des maxillaires, des ilions et des fragments d'autres os. Le maxillaire, bien qu'assez grand,
ne porte aucune trace d'ornementation, ce qui permet de rejeter cette espece de la synonymie de L.
gigantea. L'ilion de R. batthyanyi ne permet pas de conclusions. Roger a aussi inclus dans la synonymie
de L. gigantea , un anouredu Pliocene inferieur (MN 14) de Kuchurgan (Ukraine). Ce fossilea ete signale
sous le nom de Latonia seyfriedi par Ckhikvadze (1981) mais n'a jamais ete decrit. II n'est pas reconnu,
ici, comme un synonyme de L. gigantea. Roger (1994) a aussi considere que le grand Discoglosside du
Pliocene superieur (MN 16) d'Arondelli (Italie) entre dans la synonymie de Latonia gigantea.
Vergnaud-Grazzini (1970) avait nomine ce fossile Discoglossus cf. D. giganteus. C'est sans doute a la
suite d'une erreur de traduction que Roger a fait ce rapprochement car Vergnaud-Grazzini (1970, p.
49) indique, en dehors de la partie descriptive, que les maxillaires de ce Discoglosside pliocene « sont
depourvus d'ornementation ». Ce fossile ne peut done pas etre attribue a L. gigantea.
? Latonia non adulte ou Discoglossus Otth, 1837
Fig. 23-25
Materiel. 3 maxillaires (Sa 23492, Sa 23495), 6 vertebres presacrees (Sa 23497, Sa 23503), 2
vertebres sacrees (Sa 23498), 4 urostyles (Sa 23493, Sa 23499), 1 coracoide (Sa 23502), 5 ilions (Sa 23494,
Sa 23500, Sa 23501).
Description et commentaires. Divers os de petite taille appartiennent aux Discoglossidae.
Outre la taille, ils se distinguent de Latonia gigantea par de rares caracteres. Le maxillaire (Fig. 23) n'est
pas sculpte ; I'ornementation naissante apparait sur des maxillaires de Latonia de taille relativement
petite (Fig. 9), mais superieure a celle des os non ornes (Fig. 23). Les processus transverses de 1'urostyle
ne s'etalent pas, leur section restant subeylindrique (Fig. 25). Ces differences peuvent etre liees directe-
ment a la taille ; dans ce cas, les petits specimens pourraient appartenir a de jeunes Latonia , mais la
presence de Discoglossus ne peut pas etre ecartee. C'est cette derniere solution qui a ete retenue par
Hossini (1992).
Conclusions. Nous ne pouvons pas affirmer qu'il existe un seul genre de Discoglosside,
Latonia, a Sansan, la presence de Discoglossus6 tant possible. En outre, la possibility de 1'existence d'une
seconde espece de Latonia , a cote de L. gigantea , a Sansan ne peut pas etre absolument ecartee. Elle
repose sur la presence de deux types distincts de coracoides. Cependant, cette difference morphologique
semble plutot correspondre a un dimorphisme sexuel (voir ci-dessus).
En resume, a Sansan, les Discoglossidae sont probablement representes par une espece, Latonia
gigantea , a laquelle s'ajoute peut-etre le genre Discoglossus.
Latonia semble etroitement apparentee a 1'actuel Discoglossus. La longue projection laterale de
l'oticoccipital, connue chez Latonia , se retrouve chez les actuels Discoglossus et Alytes ainsi que chez
Gobiates du Santonien-Campanien de Mongolie (Spinar & Tatarinov, 1986). La crete mandibulaire
externe semble caracteriser Latonia et Discoglossus a Tinterieur des Discoglossidae. L'existence d'une
petite carene sagitlale sur la face ventrale de l'atlas se retrouve chez ces deux memes genres (Hossini,
1992). La presence d'une Crete iliaque sur l'ilion. et la forme allongee concomitante du tuber superius, se
rencontre chez Discoglossus et chez quelques genres du Cretace (Eodiscoglossus Villalta, 1957 ; Weal den-
batrachus Fey, 1988 ; Paradiscoglossus Estes & Sanchiz, 1982b). Enfin, la crete paraventrale de 1'humerus
est aussi connue chez Discoglossus et Alytes.
En dehors de la plus grande taille et de la presence d'une ornementation dermique sur certains os,
seuls la presence d’un processus paracoronoide et Tangle plus ouvert forme par le tuber superius et la pars
ascendens de 1 ilion distinguent Latonia de Discoglossus. Si on tient compte du fait que la presence d'une
ornementation dermique (qui n existe d'ailleurs pas chez tous les Latonia) est sans doute directement liee
a la grande taille, Latonia apparait essentiellement comme un tres grand Discoglossus.
Source: MNHN. Paris
AMPHIBIANS DE SANSAN
203
Fig 23-27. 23, ? jeune Latonia ou Discoglossus sp.. maxillaire droit. Sa 23492 (1: face laterale. m : face mesiale): 24. '■ jeune
Lcitonia ou Discoglossus sp.. ilion gauche. Sa 23494. face laterale . 25. ? jeune Latonia ou Discoglossus sp., uroslyle. Sa 23493.
face dorsale : 26. Palaeobatrachus sp., coracoide gauche, Sa 23506. lace ventrale ; 27. Palaeobatrachus sp.: humerus droit.
Sa 23505. face ventrale. Echelle = 2 mm.
Figs 23-27. 23. ? juvenile Latonia or Discoglossus sp.. right maxillary. Sa 23492 (I lateral view, m: medial view) 24. 7 juvenile
Latonia or Discoglossus sp. . left ilium. Sa 23m. lateral view ; 25. ?juvenile Latonia or Discoglossus sp.. uroslyle Sa-3493.
dorsal view; 26. Palaeobatrachus sp.. left coracoid. Sa 23506. ventral view ; 27 . Palaeobatrachus sp. right humerus.
Sa 23505. ventral view. Scale bars represent 2 mm.
Les etroites affinites existant entre ces deux genres font supposer que le inode de vie du genie
fossile etait proche de celui de Discoglossus , e'est-a-dire qu'il s'agissait sans doute d un animal ties
aquatique.
Enfin, Rocek (1994) a fait remarquer que Latonia etait rarement accompagnee par un autre
Discoglosside, ces derniers ne pouvant sans doute pas entrer en competition avec les grandes Latonia.
Famille PALAEOBATRACH1DAE Cope, 1865
Connus du Cretace superieur au Pleistocene moyen. les Palaeobatrachidae figurent a Sansan.
Lonetemps considere comme le plus ancien Palaeobatrachide (Estes & Reig, 1973 ; Spinar. 1775a),
Neusibatrachus wilferti Seiffert, 1972, du Jurassique superieur ou Cretace infcneur d Espagne, ne montre
aucun caractere derive de cette famille ; il doit en etre exclu. Le plus ancien Palaeobatrachide provient du
Campanien de Villeveyrac. France (Buffetaut e, ah, 1995). Le plus recent Phobatrachus langhae
Feiervary. 1917, a ete trouve dans le Pleistocene moyen d’Europe centrale (Sanchiz & Szyndlar.
1984b). La famille se cantonne presque exclusivement a l’Europe : hors de ce continent, elle n a ete citee
que dans le Cretace terminal d'Amerique du Nord (Estes & Sanchiz, 198_b).
Les Palaeobatrachidae se definissent par les caracteristiqi.es suivantes : dents presentes sur les
premaxillaires, maxillaires et vomers ; frontoparietaux impairs. parasphenoide sans processus laterdu
vertebres procoeles a arc neural de type imbrique ; atlas, seconde vertebre et parfois tro.sieme vertebre.
204
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
souvent fusionnes ; vertebre sacree generalement fusionnee avec une ou deux vertebres presacrees, la
fusion affectant aussi les processus transverses : diapophyses sacrees peu etalees ; urostyle fibre, bicoty-
laire, a Crete neurale tres reduite ; partie anterieure de 1’urostyle parfois representee par une ou deux
vertebres postsacrees plus ou moins individualisees ; scapula courte, sans echancrure entre les pars
glenoidalis et acromialis ; coracoide avec un processus rostriformis ; humerus a crete paraventralc, sans
fosse cubitale et epicondyles ulnaire et radial subegaux ; ilion a crete iliaque reduite. a tubercule
interiliaque fort et a acetabulum grand.
Les Palaeobatrachidae de Sansan ont deja ete etudies en partie par Vergnaud-Grazzini &
Hoffstetter (1972) dans le cadre d'un travail plus general sur la famille. Ces auteurs disposaient alors
d un petit lot d’ossements ; quelques elements supplementaires sont maintenant disponibles. Ce materiel
indique la presence de Palaeobatrachus. Malheureusement, a (’exception de P. Occident alis du Cretace
nord-americain (Estes & Sanchiz, 1982b), toutes les especes de ce genre ont ete fondees sur des
squelettes en connexion. La comparison des especes europeennes de Palaeobatrachus avec les fossiles de
Sansan s’avere done pratiquement impossible.
Genre PALAEOBATRACHUS Tschudi, 1839
Espece-type. Rana diluviana Goldfuss, 1831. Oligocene et Miocene inferieur, Europe centrale.
Autres especes du genre. — P. grandipes Giebel. 1851. Oligocene et peut-etre Eocene moyen et
Miocene inferieur. Europe centrale: P laubei Bieber, 1881, Oligocene inferieur. Europe centrale; P
luedeckei WolterstorfT. 1886. Oligocene inferieur. Europe centrale ; P ? occidentalis Estes & Sanchiz,
1982. Maastrichtien (Cretace superieur), Amerique du Nord.
Palaeobatrachus sp.
Fig. 26, 27
Materiel. — 1 sphenethmoide (Sa 23512), 1 angulaire s.l. (Sa 23507), 1 scapula (Sa 23513), 1
coracoi'de (Sa 23506). 23 humerus (Sa 23505, Sa 23509, Sa 23510, Sa 23511, Sa 23515), 2 ilions
(Sa 23508, Sa 23514).
Sphenethmoide. — Un seul specimen, dont seule la partie anterieure subsiste, est connu. Le
septum nasal s etire anterieurement. Sur la face ventrale, en position sagittate, apparait la trace qui
represente le contact avec le parasphenoide. Au-dessus des deux cavites anterieures. le toit est tres epais ;
son bord anterieur forme un biseau (inclinaison postero-dorsale a antero-ventrale) qui pourrait corres-
pondre au contact avec les nasaux. Un meme biseau se retrouve, bien visible, sur les sphenethmoi'des de
Palaeobatrachus sp. du Miocene inferieur de Laugnac (Vergnaud-Grazzini & Hoffstetter, 1972 : pi.
1, fig. 7a) et de Pliobatrachus cf. P langhae du Pliocene superieur de Rebielice Krolewskie 11 (Sanchiz &
Mlynarski, 1979b : fig. 8, 2).
Angulaire s.l. - L unique angulaire s.l. disponible a deja ete figure par Vergnaud-Grazzini &
Hoffstetter (1972 : pi. 2, fig. 11). Comme chez Latonia , il existe une crete mandibulaire externe. Le
processus corono'fde, en forme de tubercule bas, peut porter une fossette ; la presence de cette fossette est
variable comme Hossini (1992) Pa remarque sur le materiel du Miocene inferieur de Laugnac.
Scapula. — Une scapula de petite taille et ties incomplete peut etre attribuee a la famille. II semble
que, comme chez tous les Palaeobatrachidae, les pars glenoidalis et acromialis etaient reunies et non
separees par une echancrure ventrale.
Coracoide. — Un coracoide tres fragmentaire conserve son processus rostriformis typique de la
tamille (Fig. 26). En outre, une petite crete irreguliere se developpe le long du bord anterieur du segment
moyen. Une telle crete se retrouve chez Palaeobatrachus sp. de Laugnac (Vergnaud-Grazzini &
Source: MNHN. Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
205
Hoffstetter, 1972 : pi. 2, fig. 2) ;ellepourrait peut-etre exister, sous une forme plus reduite.chez Pliobatra-
chus (Vf.rgnaud-Grazzini & Mlynarski, 1969 : fig. 7 ; Sanchiz & Mlynarski, 1979b. fig. 7, 8).
11 ion. — Le seul ilion connu, en mauvais etat, est celui qui a ete figure par Vergnaud-Grazzini &
Hoffstetter! 1972 : pi. 2 : fig. 10). Un tuberculeinteriliaqueest present sur la facemesiale. L'acetabulum
occupe une grande surface. II n'y a pas de fosse supraacetabulaire. La pars descendens etait probablenrenl
tres reduite ; la fosse preacetabulaire manque. Le tuber superius etant en Ires mauvais etat. il n’est pas
possible de savoir s'il etait bilobe ou si sa surface etait unique. La crete iliaque est tres basse. voire
inexistante a proximite du tuber superius ; elle s’eleve plus anterieurement. mais reste basse.
Humerus. — Les humerus sont relativement abondants. Aucun nest complet, l'extremite proxi-
nrale manquant toujours (Fig. 27). Les caracteres de Palaeobatrachidae apparaissent nettement sur
Fextremite distale : absence de fosse cubitale (remplacee, au mieux, par un petit meplat) et condyle
encadre par deux epicondyles de tailles voisines. De plus, un petit tubercule apparait au-dessus de
Fepicondyle ulnaire sur la face antero-ventrale : il pourrait etre caracteristique du genre Palaeobatrachus
(Hossini. 1992). Le condyle est legerement deplace lateralement, alors que chez Pliobatrachus il se situe
dans l’axe de la diaphyse.
Commentaires. — Les Palaeobatrachidae de Sansan. peu abondants, sont rapportes a Palaeoba¬
trachus, mais la comparaison avec les especes decrites reste impossible dans la presque totalite des cas.
Vergnaud-Grazzini & Hoffstetter (1972), en se basant sur la presence de deux lots d’humerus de
tailles differentes, avaient suggere la presence de deux especes. Des humerus de taille intermediate ont
maintenant ete trouves : il n'existe probablement qu'une seule espece a Sansan. Palaeobatrachus etait
probablement tres adapte a la vie aquatique (Hossini, 1992). 11 faut remarquer que Sansan esl le seul
gisement dans lequel Latonia et un Palaeobatrachide ont ete trouves associes (Roger, comm. pers.).
Famille PELOBATIDAE Bonaparte, 1850
Les Pelobatidae constituent une famille typiquement holarctique qui deborde sur la region
orientale. Ils comprennent une cinquantaine d’especes (huit genres) reparties en Asie. Europe, Amerique
du Nord et extreme nord-ouest de FAfrique. Un ilion du Jurassique superieur (ou Cretace inferieur)
d’Amerique du Nord a ete rapporte aux Pelobatidae par Evans & Milner (1993); toutefois, cel ilion ne
semble pas vraiment typique de cette famille et son attribution semble un peu problematique. Presents
dans le Cretace superieur en Amerique du Nord et en Asie (Estes & Sanchiz. 1982b : Sahni etal ., 1982),
ils ne son! attestes en Europe que depuis FEocene inferieur (Russell et al. , 1982).
Osteologiquement, la famille se definit bien : premaxillaires, maxillaires et vomers portant
generalement des dents ; nasaux. maxillaires, squamosaux et frontoparietaux parlois munis d une
ornementation dermique ; sphenethmoi'des avec des processus lateraux bien developpes ; atlas fibre a
cotyles separes ; 8 vertebres presacrees generalement procoeles (parfois amphicoeles) a arc neural de type
imbrique ; cotes absentes chez les adultes et subadultes ; vertebre sacree fusionnee ou articulee avec
Furostyle (dans ce dernier cas, articulation monocondylaire) ; apophyses sacrees tres dilutees ; ceinture
scapulaire arcifere ; scapula non couverte anterieurement par la clavicule.
Genre PELOBA TES Wagler, 1830
Pelobates est un genre actuel comprenant cinq especes distributes en Europe, Asie occidentale et
dans Fextreme nord-ouest de FAfrique. Certaines de ces especes pourraient remonter jusqu’au Miocene
superieur (Spinar. 1972 : Bailon et a/., 1988). Le plus ancien Pelobates pourrait provemr de I Ohgocene
inferieur de Belgique (Hecht & Hoffstetter, 1962). Bien que le genre soil Irequent dans le Neogene
(Hossini, 1992), seule une espece de FOligocene terminal d'AHemagne. P decheni Troschel. 1861. a ete
decrite ( Bohme et al.. 1982).
206
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSIN1
Le genre se caracterise par les principaux caracteres osteologiques suivants : frontoparietaux
impairs ; nasaux, maxillaires, frontoparietaux et squamosaux portant une ornementation dermique ;
sphenethmoide a processus anterieur long et processus lateraux tres developpes ; vertebres presacrees
procoeles, a arc neural long portant une pointe postero-mediane longue et a condyle et cotyle circulaires
et petits ; vertebre sacree a apophyses sacrees tres larges, fusionnee ou non a l'urostylc ; urostyle sans Crete
neurale : scapula allongee. a pars glenoiclalis peu detachee de I'ensemble de l'os ; crete iliaque, tuber
superius , fosses supra- et preacetabulaire manquant sur l'ilion : humerus a diaphyse courbe, L crete
paraventrale, a condyle deplace lateralement et a fosse cubitale non limitee lateralement.
Pelobates sp.
Materiel. — 2 frontoparietaux (Sa 23517, Sa 23536), 69 maxillaires (Sa 23518, Sa 23527,
Sa 23537), 5 oticoccipitaux (Sa 23519. Sa 23528), 12 fragments d’oscraniens non identifies (Sa 23520) 2
atlas (Sa 23521), 25 vertebres presacrees (Sa 23522, Sa 23535, Sa 23538), 5 vertebres sacrees (Sa 23523,
Sa 23529. Sa 23530. Sa 23539), 5 scapulas (Sa 23524, Sa 23531), 1 coracoide (Sa 23532), 19 ilions
(Sa 23525. Sa 23533, Sa 23540), 30 humerus (Sa 23526, Sa 23534. Sa 23541).
Description et commentaires. — Un frontoparietal et des ilions permettent de reconnaitre le
genre Pelobates et de faire la distinction avec Eopelobates Parker, 1929, genre fossile frequent dans le
Cenozoique. Le frontoparietal porte dorsalement une ornementation alveolaire. Court et large, il se
distingue des frontoparietaux etroits et allonges d'Eopelobates. De plus, sur le fossile de Sansan. les
processus lateraux superieurs (contacts pour les squamosaux) sont bien developpes alors qu’ils
sont reduits, voire inexistants, chez Eopelobates. Chaque ilion porte, sur sa face postero-mesiale, une
surface formee de stries correspondant a la zone de contact avec son symetrique ; une telle surface
manque chez Eopelobates. En outre, la pars ascenders est plus longue que chez ce dernier genre. A la
difference des ilions des Pelobates actuels, mais comme chez les autres Pelobates du Miocene et chez
Eopelobates. il existe un ties petit tubercule interiliaque (Hossini, 1992). Les autres elements disponibles
ne permettent pas de distinction entre Pelobates et Eopelobates. mais ils semblent tous appartenir a la
memeespece.
Le frontoparietal permet une etude au niveau specifique. Le fossile de Sansan s’apparente
etroitemenl a un Pelobates de la Grive. Ce dernier, beaucoup mieux represente que celui de Sansan,
servira de base a letude deces Pelobates. Il est done impossible de decrire. ici. le fossile de Sansan tant que
celui de la Grive n'aura pas ete etudie. Notons simplement que le Pelobates de la Grive presente des
caracteres de l’actuel P syriacus Boettger. 1889 (Hossini, 1992). Cette espece se rencontre aujourd’hui
ans le sud de 1 Europe, de la peninsule balkanique a la Roumanie, et dans le sud-ouest de I'Asie.
Les Pelobates actuels sont fouisseurs en sol generalement sablonneux. Toutefois, la morphologic
osseuse des formes du Miocene semble moins marquee par ce mode de vie que chez les actuels (Hossini,
Famille PELODYTIDAE Bonaparte, 1850
Les Pelodytidae ne comprennent que deux especes actuelles regroupees dans un seul genre.
/ elodytes, petit anoure a distribution geographique disjointe [P punctatus (Daudin, 1803) en Europe
occidentale el P. caacasicus Boulenger, 1896 dans les regions caucasiennes],
Sur le plan osteologique, la famille se definit par les principaux caracteres suivants : os craniens
sans ossification dermique ; dents presentes sur les premaxillaires, maxillaires et vomers ; 8 vertebres
presacrees procoeles a arc neural de type imbrique et a cotyle et condyle aplatis dorso-ventralement;
atlas et seconde vertebre souvent fusionnes ; apophyses sacrees de la vertebre sacree tres largement
etalees , urostyle sans crete neurale mais portant deux petits bombements anterieurs ; ceinture scapulaire
Source: MNHN. Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
207
arcifere ; ilion demuni de crete iliaque, de tuber superius et de fosses pre- et supraacetabulaire ; libial et
fibulaire fusionnes sur toute leur longueur.
Quelques fossiles ont ete rapportes a cette famille. Propelodytes wagneri Weitzel, 1938, de I Eocene
moyen d'Allemagne a ete rapproche de Pelodytes, mais ce fossile appartiendrait en realite aux Pelobati-
dae, plus exactement a Eopelobates (Wuttke, 1992). Miopelodytes gilmorei Taylor, 1941. du Miocene
moyen d'Amerique du Nord reclame une revision. Son appartenance aux Pelodytidae n est pas impos¬
sible, mais Hossini (1992) a suggere qu'une attribution aux Centrolenidae pourrait etre envisagee :
toutefois. He.nrici (1994) maintient, sans commentaires, ce fossile dans les Pelodytidae. Des Pelodytidae
indetermines ont ete signalesavec doutedans 1' Eocene superieur (MP 16) du Bassin de Paris (Russell et
ill., 1982), mais une etude recente n’a pas confirme cette presence (Duffaud, 1994). Quelques restes ont
ete decrits comme cf. Pelodytes dans un niveau contemporain (MP 16) des phosphorites du Quercy
(Rage, 1988). Tephrodytes brassicarvalis Henrici. 1994 est un indiscutable Pelodytidae de 1 Oligocene
superieur (ou Miocene inferieur) des U.S.A. Pelodytes, dont une espece fossile (voir ci-dessous), est connu
au Neogene en Europe. Toujours mal representes dans les gisements, au moins en parlie a cause de leui
petite taille et leur fragilite, les Pelodytidae sont rares a Sansan.
Genre PELODYTES Bonaparte. 1838
Osteologiquement, Pelodytes correspond a la definition donnee pour la famille. I hie seule espece
fossile appartenant au genre a ete decrite, P. arevaeus Sanchiz, 1978. du Miocene moyen (MN 7+8). et
peut-etre du Miocene inferieur et superieur. d'Espagne. L’espece actuelle P punctatus pourrait avoir ete
presente des le Pliocene inferieur (MN 15) dans le sud de la France (Bailon, 1991).
Espece-type. Rana punctata Daudin. 1803. Espece actuelle, Europe occidentale.
Autres especes du genre. - P. caucasicus Boulenger, 1896, espece actuelle, Caucase ; P. arevaeus
Sanchiz, 1978, Astaracien (MN 7/8. Miocene moyen) et peut-etre Miocene inferieur et superieur,
Espagne.
Pelodytes sp.
Materiel. — 2 vertebres (Sa 23542) et 3 humerus (Sa 23543).
Description et commentaires. - Les humerus sont relativement graciles et leur crete ventrale ne
forme pas une forte saillie. La diaphyse, pratiquement droite, port* un condyle distal regulierement
spherique et bien delimite ; il se situe dans l'axe de la diaphyse ou se decale tres faiblement du cote radial
Le condyle ulnaire montre un developpement modere. La losse cubitale, peu profonde, n est pas limite
du cote lateral. La petite crete radiale, toujours presente, et la crete mesiale. typique chez les males,
s'etalent dans un plan transversal, ce qui donne a 1'extremite distale un aspect tres caractenst.qi.e du
genre. La morphologie des vertebres correspond bien a celle des formes actuelles avec, en parUculier, une
face ventrale du centrum tres typique (regulierement convexe et plus large que le condyle). Cot>
condyle sont petits et aplatis dorso-ventralement.
Les fossiles de Sansan sont nettement plus petits que P punctatus el P arevaeus , les plus petites des
especes connues. Aucune mesure sure ne pent etre prise mais la taille des
approximativement du tiers a la moitie de celle de ces deux especes. En dehors de a taille le materiel de
Sansan ne se prete pas a une comparaison avec les autres especes connues, actuelles ou fossile. Ces
specimens pourraient correspondre a des individus juveniles ; dans le cas contraire. la presence d u
es"articuliere a Sansan pourrait etre envisagee. mais il faudrait obtemr d’autres elements pou,
realiser une etude precise.
208
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Les Pelodytes sont des animaux terrestres, mais ils restent au voisinage de Leau, en milieu humide.
Apparemment, ils pourraient aussi etre plus ou moins arboricoles.
Famille RANI DAE Rafinesque-Schmaltz, 1814
Les Ranidae, famille « evoluee » en pleine expansion, regroupent pres de 600 especes reparties en
un peu plus de 40 genres. On les retrouve sur tous les continents sauf l’Antarctique.
Osteologiquement, la famille se definit par les principaux caracteres suivants : colonne vertebrale
diplasiocoele (c'est-a-dire que les vertebres sont procoeles. exceptees la derniere presacree qui est
amphicoele et la vertebre sacree qui est opisthocoele) ; vertebres a arc neural de type non imbrique ( =
court); atlas libre ; apophyses de la vertebre sacree cylindriques ou faiblement dilatees ; articulation
sacro-urostylaire bicondylaire ; urostyle libre et a crete neurale developpee ; coracoide a pars epicoracoi-
dalis tres elargie ; ceinture scapulaire firmisterne.
Les Ranidae sont connus depuis FEocene superieur (Sanchiz, 1983 ; Rage, 1984). Les plus
anciens fossiles, qui ont ete trouves en France, pourraient appartenir au genre Rana sans toutefois etre
apparentes a des formes actuelles (Sanchiz, 1983). Cependant, certains d'entre eux evoquent deja le
groupe des « grenouilles vertes » (Rage, 1984). Les autres fossiles rapportes a la famille ont presque
toujours ete attribues a Rana. C'est d'aillcurs ce dernier genre qui est represente a Sansan comme Font
deja brievement signale Vergnaud-Grazzini & Hofestetter (1972).
Genre RANA Linnaeus, 1758
Espece-type. — Rana temporaria Linnaeus, 1758. Espece actuelle, Europe.
Le genre Rana rassemble a lui seul plus de 250 especes (Duellman & Trueb. 1986). En Europe,
deux groupes actuels se distinguent : les « grenouilles vertes » et les « grenouilles rousses ». Le premier
groupe represente un ensemble homogene, tres probablement monophyletique, qui s'apparente apparem-*
ment etroitement au groupe asiatique de Rana nigromaculata (grenouilles vertes orientales). Les « gre¬
nouilles rousses » sont, morphologiquement, moins homogenes et ne sont peut-etre pas monophyleti-
ques ; cependant, Mensi et ai (1992) semblent implicitement admettre leur monophylie.
Synklepton Rana esculent a (« grenouilles vertes »)
Fig. 28-31
Cet ensemble de Rana constitue un curieux complexe d’especes et d'hvbrides. Rana esculenta
Linnaeus, 1758, la grenouille verte commune, n'est qu’un hybride de R. ridibunda Pallas, 1771 et R.
lessonae Camerano, 1882. Tres generalement sterile en cas d'interfecondation. R. esculenta peut donner
une descendance fertile par croisement avec rune ou l’autre des especes parentales. Une troisieme vraie
espece, R. perezi Seoane, 1885, tres proche de R. ridibunda et dont le statut specifique a ete recemment
reconnu, semble capable de s'hybrider avec R. esculenta , donnant naissance a un hybride encore mal
connu, la « grenouille de Graft » (Neveu, 1989). La situation se complique avec l'existence de quelques
especes europeennes, geographiquement marginales, qui semblent ne pas s'hybrider avec les autres et qui
ne feraient done pas partie du synklepton. Dubois & Gunther (1982) ont propose de nommer
synklepton (abreviation « synkl. ») de tels ensembles d'especes et d'hybrides. Zoologiquement. toutes ces
especes de grenouilles vertes ne se distinguent pas aisement les unes des autres. Sur le plan osteologique,
les grenouilles vertes du synklepton se caracterisent assez facilement en tant que groupe. mais il parait
actuellement impossible de reconnaitre les especes a l'interieur de cet ensemble.
Source: MNHN. Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
209
Les grenouilles vertes sont connuesdepuis le Miocene inferieur (MN 3) en Allemagne, Espagne et
France (Sanchiz, 1983). Toutefois, elles pourraient etre deja presentes a 1'Oligocene terminal (MP 30 ;
Hossini, 1992), voire l’Eocene superieur (MP 17 ; Rage, 1984) en France. Une espece fossile, R. pueyoi
Navas, 1922, fondee sur du materiel articule, serait presente dans tout le Miocene espagnol (Sanchiz,
1977). Mais la comparison entre le materiel type de cette espece et des os isoles n’est pas possible.
Materiel. 2 angulaires.?./. (Sa 23741), 4 coracoides (Sa 23544, Sa 23550, Sa 23551, Sa 23555),
15 humerus (Sa 23545, Sa 23548, Sa 23549. Sa 23554), 30 ilions (Sa 23546, Sa 23547, Sa 23552,
Sa 23553, Sa 23556).
Angulaires s.l. — Ces os montrent un sillon de Meckel peu profond qui ne s’elargit que tres
faiblement posterieurement. Le processus coronoide forme une lame mince qui s'oriente dorso-
mesialement; il s’etale plus loin dans cette direction que chez les grenouilles rousses.
Coracoides. — Ces coracoides possedent une pars epicoracoidalis largement etalee et s'etirant
anterieurement. Cette morphologie caracterise les grenouilles vertes et certaines grenouilles rousses. En
raison de la composition de la faune de Sansan et de la presence d’un autre type de coracoide (voir
ci-dessous), ces coracoides sont attribues, avec quelques reserves, a ces Rana du groupe des grenouilles
vertes.
Ilions. Les ilions montrent la morphologie typique des grenouilles du synklepton. La crete
iliaque est haute et subverticale ; le tuber superius, qui correspond a Pepaississement du bord posterieur
de la Crete iliaque comme chez toutes les Rana , se redresse fortement en direction dorsale et forme un
angle relativement aigu avec la pars ascendens. Une profonde fosse supraacetabulaire se situe a la base du
tuber superius ; cette fosse est generalement plus profonde chez les grenouilles vertes que chez les
grenouilles rousses (Bailon, 1991). La surface de contact ilio-ischiatique est tres epaisse au niveau de
Pacetabulum, autre caractere de grenouille verte.
II existe deux morphologies quelque peu distinctes. L'une d'entre elles se caracterise par son tuber
superius tres redresse dorsalement ; 23 ilions se rapportent a ce type morphologique (Sa 23546,
Sa 23552 ; Fig. 29). Dans le second type, le tuber superius se redresse moins fortement (7 ilions ; Sa 23547.
Sa 23553, Sa 23556 ; Fig. 30). Tous ces ilions etant tres fragmentaires, il est difficile d’etablir si les
differences relevees a Sansan correspondent a une distinction de niveau specifique ou s'il s'agit dime
simple variation intraspecifique. Remarquons cependant que. en raison de la grande homogeneite de la
morphologie osseuse chez les grenouilles vertes, ces differences pourraient avoir une valeur specifique.
11 est tres difficile d'utiliser ici les criteres de distinction specifique proposes par Bohme &
Gunther (1979). Dans les deux morphologies reconnues, le tuber superius se situe au-dessus du bord
anterieur de Pacetabulum, ce qui caracteriserait R . lessonae d'apres ces auteurs. En revanche, a Sansan,
dans les deux morphologies, le tuber superius est peu saillant lateralement ce qui correspondrait plutot a
R. ridibunda et R. esculenta d'apres Bohme & Gunther. De plus, chez R. perezi , dont Bohme & Gunther
n’ont pas tenu compte (Pespece n*etant pas alors reconnue), le tuber superius occupe la meme position que
chez R. lessonae , alors que R. perezi est supposee etre plus etroitement apparentee a R. ridibunda.
Humerus. — Represents uniquement par des fragments distaux, les humerus possedent une
diaphyse droite, le condyle se situant dans son axe (Fig. 28). La diaphyse est relativement epaisse et la
crete mesiale. presente chez les males, s'etale en direction mesiale en ne remontant pas tres haut sur la
diaphyse. Chez les grenouilles rousses, cette crete s’incurve vers le plan dorso-ventral et remonte haut sur
la diaphyse. Ces humerus possedent un epicondyle ulnaire volumineux.
Conclusions. Ces fossiles se rapportent indiscutablement au groupe des grenouilles vertes.
Deux especes sont peut-etre presentes, mais la distinction specifique ne se manifesterait que sur les ilions.
Quoi qu'il en soit, une comparaison precise avec les differentes especes de ce groupe reste impossible.
210
JEAN-CLAUDE RAGE & SAIDA HOSSINI
Fig. 28-34. 28. Rana synkl. R. esculent a, humerus gauche, Sa 23545, face ventrale ; 29. Rana synkl. R. esculenta , ilion gauche
(premiere forme). Sa 23546 (J : face laterale. p : surface de contact ilio-ischiatique) : 30. Rana synkl. R. esculenta. ilion
gauche (deuxieme forme), Sa 23547, face laterale ; 31. Rana synkl. R. esculenta , coracoide droit, Sa 23544, face ventrale : 32.
Rana cf. synkl. R. esculenta. humerus gauche, Sa 23558. face ventrale ; 33. Rana cf. synkl. R. esculenta. scapula droite.
Sa 23557. face mesiale : 34. Rana cf. synkl. R. esculenta , ilion droit, Sa 23559, face laterale. Echelle = 2 mm.
Figs 28-34. - 28. Rana synkl. R. esculenta. left humerus. Sa 23545. ventral view ; 29. Rana synkl R. esculenta. left ilium («first
form ») Sa 23546 (I: lateral view, p: ilio-ischiatic sutural surface) ; 30. Rana synkl. R. esculenta. left ilium <« second form »),
Sa 23547. lateral view ; 31. Rana synkl R. esculenta. right coracoid, Sa 23544. ventral view ; 32. Rana cf synkl R. esculenta.
left humerus. Sa 23558. ventral view . 33. Rana cf synkl R. esculenta. right scapula. Sa 23557. medial view ; 34. Rana cf.
synkl R. esculenta. right ilium. Sa 23559, lateral view. Scale bar represents 2 mm.
cf. synklepton Rana esculenta
Fig. 32-34
Une Rana dont les caracteres correspondent, dans 1‘ensemble, a ceux des grenouilles vertes,
montre quelques tendances vers la morphologie des grenouilles rousses.
Materiel. 2 scapulas (Sa 23557, Sa 23564). 1 coracoide (Sa 23562), 18 humerus (Sa 23558,
Sa 23560, Sa 23561, Sa 23564), 1 ilion (Sa 23559).
Scapula. — Deux scapulas nettement allongees dorso-ventralement presentent une morphologie
elancee qui se rencontre chez les grenouilles vertes et chez certaines grenouilles rousses. Sur la face
mesiale, la Crete glenoide s'etire longuement en direction dorsale, ce qui correspond a une caracteristique
des grenouilles rousses (Fig. 33).
Source: MNHN, Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
211
Coraco'ide. — Un coracoYde possede une pars epicoracoidalis relativement peu etalee. Cette
caracteristique se retrouve chez certaines grenouilles rousses (R. temporaria) mais aussi chez les gre-
nouilles vertes non adultes. Cependant, la taille de ce specimen etant superieure a celle de coracoTdes a
pars epicoracoidalis largement etalee et attribues aux grenouilles vertes, cet os a probablement atteint sa
morphologie definitive. II presente done quelques traits de grenouille rousse ; e’est pourquoi il est
rapporte, avec doute, a cette Rana qui ne montre pas franchement un ensemble de caracteres de grenouille
verte.
Iliorii — Un ilion porte une Crete iliaque tres incomplete mais qui semble avoir ete haute et
subverticale (Fig. 34). Le tuber superius, assez peu eleve, s’incline regulierement et nettement vers Favant.
Par la presence d'un tel tuber superius et d'une crete iliaque subverticale et haute, I'ilion evoque R.
dalmatina Fitzinger, 1848, une grenouille rousse actuelle. Cependant, la surface de contact ilio-
ischiatique montre une tres forte epaisseur et la fosse supraacetabulaire est profonde ; ces deux derniers
caracteres se rencontrent chez les grenouilles vertes.
Humerus. — Relativement elancee, la diaphyse rappelle les grenouilles rousses. Autre caractere
evoquant ces dernieres, la crete mesiale remonte relativement haut sur la diaphyse (mais un peu moins que
chez les grenouilles rousses) : cependant, elle reste etalee en direction mesiale comme chez les grenouilles
vertes. En plus de ces caracteres, ces humerus se distinguent de ceux des autres Rana de Sansan par leur
plus petit epicondyle ulnaire et leur fosse cubitale mal limitee lateralement (Fig. 32).
Conclusions. Cette Rana echappe quelque peu a la distinction nette que Ton peut faire, chez
les especes actuelles, entre grenouilles vertes d'une part et grenouilles rousses d'autre part. Globalement,
ce fossile de Sansan possede des caracteres de grenouilles vertes mais montre aussi certaines caracteris-
tiques des grenouilles rousses ou des tendances vers ces dernieres. Les affinites de cette Rana restent
inconnues.
Rana indeterminable
Divers elements sont insufflsants pour une attribution a fun des deux grands groupes de Rana,
soit en raison de leur etat de conservation, soit parce qu'ils ne sont pas significatifs.
Materiel. — 5 angulairesx/. (Sa 23566, Sa 23571), 13 vertebres(Sa 23568, Sa 23570, Sa 23573),
1 scapula (Sa 23574), 3 coracoides (Sa 23576), 41 ilions (Sa 23567, Sa 23572), 11 humerus (Sa 23569,
Sa 23575).
Commentaires. — II existe deux ou trois especes de Rana a Sansan. Une ou deux d’entre elles se
rapportent aux grenouilles vertes (synklepton Rana esculenta). Les grenouilles vertes sont des animaux
tres aquatiques. Une autre Rana est presente dans le gisement; elle parait morphologiquement interme-
diaire entre grenouilles vertes et grenouilles rousses. bien qu’apparemment plus proche des premieres.
Aucune conclusion ne peut etre tiree en ce qui concerne sa position systematique precise.
II est tout fait possible que les Rana de Sansan represented de nouvelles especes. Mais la
comparaison avec les especes fossiles connues, fondees sur des squelettes en connexion, ne pouvant etre
faite et le materiel de Sansan etant peu abondant, il est impossible de nommer une ou des nouvelles
especes.
212
JEAN-CLAUDF. RAGE & SAIDA HOSSINI
CONCLUSIONS GENERALES
La faune d'amphibiens de Sansan est la plus riche et la plus diversifiee parmi celles qui ont ete
decrites dans le Cenozoi'que. Elle comprend 12 a 14 especes (1 de Lissamphibiens incertae sedis, 5 chez les
urodeles, 6 a 8 chez les anoures). Les especes d'urodeles ont pu etre determines avec une certaine
precision. En revanche, chez les anoures, la determination specifique n'a ete possible que dans un seul cas.
Ces especes se distribuent entre 1 famillede Lissamphibiens incertae sedis, 1 famille d'urodeles et
5 families d'anoures. La lisle de faune est la suivante :
Lissamphibia incertae sedis
Albanerpetontidae
A Ibanerpeton inexpectatum
Caudata
Salamandridae
Salamandra sansaniensis
Cliiog/ossa meini
Cheiotriton paradoxus
Triturus cf. T. marmoratus
Triturus aff. T. helveticus
Anura
Discoglossidae
Latonia gigantea
? Discoglossus sp. ou jeune Latonia
Palaeobatrachidae
Palaeobalrachus sp.
Pelobatidae
Pelobates sp.
Pelodytidae
Pelodytes sp.
Ranidae
Synklepton Rana esculenta (une ou deux especes)
cf. synklepton Rana esculenta (une espece indeterminee)
Deux des neuf especes d’amphibiens qui avaient ete decrites par Lartet (1851) a Sansan sont
considerees comme valides ; il s'agit de Salamandra sansaniensis el Rana gigantea. cette derniere etant
rapportee au genre Latonia (Discoglossidae). Les sept autres sont des nomina dubia (Rana sansaniensis ,
R. laevis. R. rugosa, R. pygmaea , Triton sansaniense , T. lacasicinum , Salamandra goussardiana).
Latonia gigantea (Lartet, 1851) est reellement decrite pour la premiere fois. Cette espece pourrait
tomber en synonymie avec Latonia seyfriedi, du Miocene moyen (MN 7+8) d'Allemagne, qui constitue
Tespece-type du genre. Cette espece-type est encore mal connue et les specimens sur lesquels elle se fonde,
Tholotype en particular, devront etre prepares (si cela est possible) pour q if une comparison avec L.
gigantea so it real i see.
Parmi les especes de Sansan, A Ibanerpeton inexpectatum. Salamandra sansaniensis , Cbioglossa
meini. Cheiotriton paradoxus et Latonia gigantea sont connus dans d'autres gisements. S. sansaniensis , C.
paradoxus et L . gigantea , voire C. meini. a larges distributions stratigraphiques, n’apportent aucun
renseignement stratigraphique precis. En revanche, en dehors de Sansan, A. inexpectatum n'est connu
que dans la zone MN 7+8. et peut-etre la zone MN 5, ce qui s'accorde avec Page de Sansan. Certaines
formes de Sansan pourraient appartenir a des especes actuelles ou sont, au moins, etroitement apparen-
lees a ces dernieres : Triturus cf. T. marmoratus , Triturus aff. T. helve ticus, Pelobates sp. et les Rana du
synklepton R. esculenta.
Si l'on compare la faune de Sansan aux autres faunes du Miocene europeen. une famille d'anoures
(les Bufonidae) manque. Presents en Europe depuis le Miocene inferieur (MN 4 ; Sanchiz, 1977), les
Source: MNHN, Paris
AMPHIBIENS DE SANSAN
213
Bufonidae deviennent ensuite frequents. En France, en particulier, ils figurent a Vieux-Collonges
(MN 4/5) et a la Grive (MN 7+8, et peut-etre MN 5) (Bailon & Hossini, 1990). Comme ils se fossilisent
tres bien et qu'ils sont peu exigeants sur le plan ecologique, leur absence a Sansan parait un peu
surprenante. Une autre famille, les Proteidae (urodeles) manque a Sansan. Cette famille apparait en
Europe des le Miocene inferieur (MN 5) en Allemagne (Estes, 1981 ; Schleich. 1985); les Proteidae se
retrouvent ensuite dans quelques gisements du Miocene moyen et superieur d’Europe et d'Asie centrale
(Estes. 1981). L'absence des Proteidae a Sansan ne peut cependant pas etre consideree comme inatten-
due, contrairement aux Bufonidae, car les fossiles leur appartenant sont toujours tres rares.
Plusieurs amphibiens de Sansan devaient etre franchement aquatiques : Latoniagigantea, Palaeo-
batrachus sp. et les Rana du synklepton R. esculent a. Les autres formes etaient moins aquatiques. voire
assez nettement terrestres (A. inexpectatum , Pelobates sp.), mais de toute fagon, elles vivaient en milieu
humide et ne devaient pas s’eloigner de l'eau. Le paleoenvironnement du gisement propose par Ginsburg
(1963), lac ou marais borde d'une zone seche, concorde bien avec la composition de la faune d’amphi-
biens.
REMERCIEMENTS
Nous remercions L. Ginsburg (Museum national d'Histoire naturelle) qui nous a confie cette
etude. M. Hugueney (Universite Claude Bernard. Lyon) nous a fourni un interessant complement de
materiel. S.E. Evans (University College, Londres) a effectue une lecture critique du manuscrit et nous a
apporte diverses informations. Z. Rocek (Akademie Ved. Prague) a commente notre manuscrit.
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Source: MNHN, Paris
11
Les Cheloniens de Sansan
France DE LAPPA RENT DE BROIN
Museum national d'Histoire naturelle
Laboratoire de Paleontologie, Li MR 8569 du CNRS
8. rue Button, F-75005 Paris
RESUME
Le gisement de Sansan a livre les restes de cinq especes de tortues, une Chelydridae et quatre Testudinidae. La Chelydridae
est Chelydropsis sansaniensis (Bergounioux, 1935). une grande forme d'eau douce relativement abondante. Parmi les Testudinidae,
trois sont des Geoemydinei d’eau douce ou semi-terrestres, Clemmydopsis turnauensis ( Meyer. 1858), une petite forme tres
abondante, Ptychogaster (Ptychogaster) sansaniensis (De Stefano, 1902), une forme de taille moyenne tres peu abondante, et P.
< Temnoclemmys) bataUeri (Bergounioux. 1931), une petite forme peu abondante. La quatrieme est une Testudinidae terrestre.
abondante. Paleotestudo caneioliana (Lartet. 1851), pour laquelle un nouveau genre est cree. Les grandes formes de Testudinidae
terrestres ne sont pas representees. II faut aussi noter 1‘abscnce a Sansan des formes aquatiques Trionyx et Mauremys, toujours
representees dans les gisements paleogenes et neogenes plus anciens. En outre. Sansan est le dernier gisement Irangais miocene a
avoir livre Chelydropsis. Ces formes d’eau douce reviendront a u Plio-Pleistocene. L'ensemble des tortues de Sansan est representatif
d'un milieu europeen miocene moyen-supericur sous climat intertropical a subtropical : mais la rarefaction puis 1 absence de
certains taxa, au profit du developpement des petites formes terrestres et aquatiques - semi-terrestres, indiquent une modification
climatique importante avec assechement a la fin du Miocene moyen et au Miocene superieur, modification sensible en France des
la zone MN 6 a Sansan et quc Lon constate un peu plus tard plus a lest en Europe.
ABSTRACT
The Chelonians of Sansan.
Five taxa of turtles are found in Sansan. a chelydrid and four testudinids. A list of the Sansan material is given for each form
and diagnoses and comments are made to complete the data of Broin. 1977. The chelydrid Chelydropsis sansaniensis (Bergounioux.
1935). is a large freshwater form, relatively well represented in Sansan. The species belongs to the Chelydropsis murchisom group,
with large alleviated carapaces and anteriorly widened epiplastra. It is shown how the European-eastern Mediterranean Basin
Chelydropsis group is separated from the American chelydrid group and not related to Platysternon. Chelydropsis sansaniensis is
compared to other species in the late Miocene of Europe and appears to be less evolved than the species murchisom (limb notches
not so emarginated and epiplastra not so widened). Among the Testudinidae three are Geoemydinei. freshwater or sem.terrestrial
turtles. Clenwmlopsis turnauensis (Meyer, 1858). is a small, very abundant form and well known in Europe during late Miocene
times. The species is newlv defined by comparison with the other European species, on the basis ol the progressive reduction in
width of the costo-vertebral scutes. A list of the individual variations is given and possible relations with other European late
Miocene and Plio-Pleistocene forms are evoked. Ptychogaster (Ptychogaster) sansaniensis (De Stefano. 1902), a medium sized
DE Lapparent de Broin. E. 2000. Les Cheloniens de Sansan. In : L. Ginsburg (ed.). La faune miocene de Sansan et son
environnement. Mem. Mus natn . Hist. nat.. 183 : 219-261. Paris ISBN : 2-85653-522-4.
Source: MNHN, Paris
220
FRANCE DE LAPP AREN'T I)E BROIN
box-turtle, is only represented by three specimens. The two subgenera. Ptychogaster and Temnoclemmys , are compared and defined.
The species, known only from Sansan. is differentiated from the other known species, all from the Tertiary of Europe, on the basis
of its long gulars relative to the humeral scutes. P. (Temnoclemmys) baialleri (Bergounioux. 1931). another box-turtle, is also not
very abundant at Sansan but well known during late Miocene times in Europe. It is much smaller than Ptychogaster ss. and the
angular epiplastra are not so dorsally concave. Other possible European species of the subgenus are briefly examined. The fourth
testudinid of Sansan is Paleoiestudo canetotiana (Lartet. 1851). a rather small terrestrial form, abundant at the Sansan locality.
Paleptestudo is a new genus erected for this species and for Emysmellingi Peters. 1869. from the Orleanian localities of Eibiswald
(Austria) and Baigneaux-en-Beauce (France). Its characters of palaearctic Testudo are given and it is differentiated from the other
Testudo lineages of the Neogene of Europe and the Mediterranean Basin. Its carapace has vertical borders that are not raised
posteriorly and anteriorly, with a short posterior plastral lobe without hinge and a gular pocket under the bent back gular lip.
Paleotestudo canetotiana has particularly thick plates and its gular dorsal lip is not as wide and not as long as in P mellingi. The lack
ol giant terrestrial testudinids is noticeable in Sansan. The combination of the five taxa of turtles of Sansan is representative of a
middle-late Miocene European environment under an intertropical or subtropical climate. Sansan is the first French Tertiary
locality without the freshwater genera Trionyx and Mauremys and the last one with Chelydropsis, meanwhile small semiterrestrial
or aquatic forms and small terrestrial forms abound. This indicates a climatic modification implying a drying in Europe that is
attested in France, at MN 6 zone, a little before more eastern European localities, and that lasted until Pliocene times. Therefore.
Sansan is at the hinge between the first Neogene period and the second Neogene period of Tertiary times.
INTRODUCTION
La collection du Laboratoire de Paleontologie du Museum comporte environ 2000 pieces de
tortues de Sansan, fragmentaires pour la plupart. Quelques-unes sont dues a d'anciennes recoltes et ont
ete donnees au Museum en 1861. Mais la plus grande partie de ces specimens provient des fouilles de F.M.
Bergounioux et F. Crouzel (Institut Catholique de Toulouse), puis de L. Ginsburg (MNHN) et F.
Duranthon (MHNT) au cours des trente dernieres annees.
Lartet (1851) fut le premier a faire connaitre la presence d'especes nouvelles de tortues a Sansan
et dans sa region, par une liste nominative accompagnee de tres brefs commentaires descriptifs. Les
tortues de Sansan ont ete ensuite partiellement decrites et figurees par De Stefano (1902), Bergounioux
(1935), Bergounioux & Crouzel (1965), outre des mentions par divers autres auteurs tel Gervais
(1859). Grace a la recolte de nouveau materiel dans les annees 60. nous avions deja eu Poccasion (Broin,
1977) de redecrire en detail une partie du materiel, celui de la famille des Chelydridae, et de donner une
revision preliminaire avec figuration des representants de la famille des Testudinidae, alors separes en
lestudinidae et Emydidae, validant seulement une partie des especes creees par Lartet. Dcpuis, de
nombreux autres specimens ont ete recoltes, sans toutefois mettre au jour de nouveaux taxa, et le
degagement des pieces donnees autrefois au Museum et vues par De Stefano (1902) a ete realise. La
taxonomie des especes de tortues a quelque peu change depuis Pavenement du cladisme et quelques
details de determination necessaires sont ajoutes aux diagnoses et a la designation des types et figures. Le
materiel europeen n'etant pas entierement prepare, une revision ulterieure devra etre menee pour
completer les donnees.
Abreviations
BM. NH, British Museum, Natural History (Natural History Museum). MNB. Museum fur
Naturkunde, Humboldt-Universitat Berlin, Institut fur Palaontologie. MNHN, Museum national d'His-
toire naturelle, Paris : AC, laboratoire d'Anatomie Comparee, P, laboratoire de Paleontologie, H,
laboratoire de Zoologie des Reptiles et Amphibiens. MHNB, Museum d'Histoire naturelle de Bordeaux.
MHNT, Museum d Histoire naturelle de Toulouse. SMNS, Staatliches Museum fiir Naturkunde-
Stuttgart.
Source: MNHN , Paris
CHELONIENS DE SANSAN
221
SYSTEMATIQUE
Ordre CHELONII Brongniart, 1800
Infra-ordre CRYPTOD1RA Cope. 1868
Famille CHELYDRIDAE Gray, 1831
Genre CHELYDROPSIS Peters, 1868
Espece-type. — Chelydropsis carinata Peters, 1868, figuree Peters, 1869. pi. 1, Eibiswald. Wies
(Autriche), Miocene moyen, Orleanien, MN 5.
Diagnose. — Chelydridae a tete globuleuse a Parriere, different des formes americaines par son
museau a bord arrondi a Pavant sans courbure inferieure du bee, ses bords lateraux non divergents (bord
posterieur du parietal moderement large), le long contact parietal-postorbitaire (longue couverture
temporale), la mandibule a surfaces masticatrices elargies et concaves, a surface articulaire relativement
longue.
A la difference de Protochelydra Erickson. 1 973 et Chelydra Schweiger, 1812, crane plus couvert et
plus eleve a Parriere, participation du jugal au bord ventral lateral de la joue, constante ou presque. plus
faible que chez les formes americaines. A la difference de Chelydra et Macroclemys Gray, 1855, jugal le
plus souvent exclu du bord orbitaire, pas de fontanelles centrales plastrales, moindre raccourcissement
des ponts, processus hyoplastraux beaucoup moins reduits, atteignant les peripheriques 3 a 4, serie
neurale plus regularise© (neurales 2 a 7 hexagonales a petits cotes anterieurs avec quelques petites
irregularites seulement), processus nucaux etendus jusqu'aux peripheriques 2 ou 3, touchant presque ou
le plus souvent ne touchant pas les extremites libres des cotes 2 des pleurales 1. Entoplastron massif bien
ossifie ventralement. En outre, a la difference de Macroclemys, pterygoi’des non fortement etrecis, absence
de carenes longitudinales dorsales laterales, remplacees par deux bombements, pas de supramarginales.
A la difference de Chelydra , encoche pygale moderement large n'atteignant pas les sutures pygale-
peripheriques 11. Bord posterieur en dents de scie (difference avec Protochelydra ?).
Le genre Chelydropsis est represente en Europe et en Asie de 1 Oligocene au Pliocene (MN 16).
Le genre comporte globalement deux groupes d'especes (Broin, 1977) avec des formes interme-
diaires par certains caracteres (distribution en mosai’que d une partie des caracteres), le groupe Stampien-
Miocene inferieur C decheni-C sanctihenrici a epiplastrons etroits anterieurement et formes massives et
le groupe Miocene moyen-Pliocene C. murchisoni (Bell, 1832) a epiplastrons larges anterieurement et
formes allegees (os minces, fontanelles chez les adultes) auquel appartient 1 espece C. sansaniensis . Les
donnees de Broin (1977) restent valables. Rappelons que le groupe C murchisoni a de plus grandes
formes, a os plus minces dans Pensemble, des peripheriques anterieures plus rectangulaires, les lontanel-
les juveniles pleuro-peripheriques se maintiennent jusque dans les plus grandes formes, les dents de scie
sont plus larges, plus aigues et l'encoche pygale plus large, le pont plus court et les processus plastraux
moins etendus, les epiplastrons sont fortement elargis a Pavant. Pentoplastron plus long et plus etroit. les
xiphiplastrons ont des bords moins courbes formant une pointe posterieure plus aigue. Deux especes
suffisamment connues du groupe (C. murchisoni et C. sansaniensis) ont des fontanelles plastrales laterales,
entre les hyo-hypoplastrons et les peripheriques 4-5 du pont, de meme que 1 espece C. decheni (Meyei,
1852) de Pautre groupe. L'espece C. pontica (Tarashchuk, 1971) est a rattacher au groupe C murchisoni
par la morphologie du crane, seul connu. L'espece-type C carinata a une grande taille et des sillons
dedoubles comme C. sansaniensis mais elle parait plus massive car apparemment depourvue de lonta-
nelles comme les especes du groupe C. sanctihenrici Broin. 1977 : 1 absence de conservation du plastron
(epiplastrons larges ou etroits anterieurement ?) et du crane ne permet pas de la situer clairement. De
222
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
meme, les specimens d’Artenay, MN 4. dont les restes de carapace sont du type du groupe C. sanctihenrici
mais la mandibule du type du groupe C. murchisoni : le processus coronoide est beaucoup plus eleve, les
surfaces masticatrices sont plus dilatees a Farriere, leur bord externe ourle, (comparer Broin, 1977. pi. 37,
fig. 6 et 9-10 et pi. 38, fig. 13 et 4, 11-12) et le crane devait etre plus allonge, surement relativement plus fort
que dans l’autre groupe. II y a un parallelisme entre le passage de Chelydra a Macroclemys et le passage du
groupe C. sanctihenrici au groupe C. murchisoni. Mais la connaissance des especes des deux groupes est
insuffisante : la distinction de deux genres au moins, correspondant eventuellement a chaque groupe. est
impossible dans Fetat actuel du materiel. S’il y avait lieu de distinguer un genre a epiplastrons etroits d’un
autre a epiplastrons larges, notons que Ton ne pourrait retenir le nom de Chelydropsis pour Tun deux,
puisque les epiplastrons de Fespece-type C. carinata ne sont pas connus.
Chelydropsis sansaniensis (Bergounioux. 1935)
Fig. 1,2
? . Emys sansaniensis Lartet. 1851 : 38.
Trionyx (Axestus) sansaniensis Bergounioux. 1935 : 151.
Broilia denticular a Bergounioux, 1932. - Bergounioux & Crouzel, 1965 : 179-180. uniquement fig. 16.
Broilia robusta Bergounioux & Crouzel. 1965. pro parte : 168-178, fig. 6-14, non fig. 7 et 15.
Leptochelys braneti Bergounioux & Crouzel, 1965 : 165-167, fig. 5.
Chelydropsis sansaniensis (Bergounioux, 1935). Broin, 1977 : 24. 281-293, fig. 43-46 ; pi. 37. fig. 1-3 : pi. 38. fig. 1-10.
Localite et horizon straticraphique. Sansan, Gers, France. Miocene moyen, Astaracien
moyen, MN 6.
Diagnose. Espece du groupe C. murchisoni (de grande taille, a os minces, a fontanelles
pleuro-peripheriques persistantes a l’etat adulte et a epiplastrons elargis a Favant), se distinguant de cette
espece par : Felargissement de ces epiplastrons un peu moins marque, gardant un bord lateral plus
arrondi (bords des deux epiplastrons encore un peu convergents vers Favant); Fencoche du sillon
gularo-humeral bien marquee ; ses encoches axillaires et inguinales un peu moins profondes et ses
processus moins reduits (les hyoplastraux, ou tout au moins leurs ligaments, s’etendent jusqu’aux
peripheriques 4 au lieu des peripheriques 3 chez C. murchisoni) ; les extremites des processus hyoplastraux
moins fins a I avant; a la difference de C. murchisoni d’Oeningen, comnie ceux de C. murchisoni de
Steinheim et d Unterwohlbach, pas d’angle au bord lateral du xiphiplastron. Comme chez Fespece-type
C. carinata (grande forme sans fontanelles persistantes et paraissant plus massive, a os plus epais mais
connue par la carapace dorsale seule). stllons des ecailles dorsales dedoubles voire multiples.
Materiel de Sansan. — II comporte les restes d’un nombre indetermine d’individus : au moins
10, mais probablemcnt beaucoup plus, car des pieces isolees out ete trouvees chaque annee tout au long
des fouilles de Sansan. La plupart sont tres fragmentaires, etant donne la fragilite de la carapace et du
plastron de Chelydropsis sansaniensis.
- Fragment medial d'hyo-hypoplastron droit. MHNT SAN 1163. Coll. Lartet, Fig. 1, holotype
(donne par Bergounioux. 1935, pour un fragment de xiphiplastron).
— Collection MNHN (P).
Crane. 6 fragments (Broin, 1977 : pi. 38, fig. 5-10):
- carre gauche, SA 2014,
- prefrontal droit, SA 2021,
- postorbitaires gauche et droit, SA 2019 et SA 2020,
- parietal gauche, SA 2013.
Mandibule, 6 fragments de dentaires dont SA 2015 et 2012 (Broin, 1977 : pi. 38, fig. 3-4) et
1 fragment d'articulaire et 1 dentaire gauche.
Source: MNHN , Paris
CHELONIENS DE SANSAN
223
Fig. 1. — Chelydropsissansaniensis (Bergounioux. 1935).
Holotype. holotype de Trionyx < Axestus sansaniensis
Bergounioux, 1935; MHNT. SAN 1163, fragment
medial d'hyo-hypoplastron droit, a. b. faces ventrale et
dorsale.
Fig. 1. Chelydropsis sansaniensis ( Bergounioux. 1935 j.
Holotype. holotype of Trionyx (Axestus) sansaniensis
Bergounioux, 1935 : MHNT. SAN 1163, medial part of
the right hyo-hypoplastron, a. b. ventral and dorsal views.
Hyoide : 2 comes.
Carapace avec plastron, SA 2265, Fig. 2 (Broin, 1977 : Fig. 43-44, pi. 37, fig. 1-3, pi. 38, fig. 1-2).
Portion de carapace avec peripheriques anterieures, un epiplastron. un humerus et restes d’une
scapula, SA 2032 (Bergounioux & Crouzel, 1965 : fig. 10-11).
Fragment de carapace. SA 2050 (Bergounioux & Crouzel, 1965 : fig. 14 ?),
Peripheriques dont celles mentionnees par Bergounioux & Crouzel, 1965 : 179 (fig. 16).
Fragments isoles de carapace et de plastron : plus de cent.
Fragment lateral d'hyo-hypoplastron droit (processus plastraux) SA 2023, holotype de Lepto-
chelys brand i Bergounioux & Crouzel, 1965 (p. 165-167, fig. 5).
Vertebres, 56 dont 18 figurees dans la « queue » de Broilia robusla Bergounioux & Crouzel, 1965
(fig. 6 et fig. 8 et 9), composite de Chelydropsis (cou et queue) et de mammifere (vertebre en position
anterieure sur la « queue » fig. 6 et fig. 7) :
- 11 cervicales dont une cervicale 5 intercalee en troisieme position in Bergounioux & Crouzel
(1965), fig. 6;
- 4 dorsales platycoeles dont Tune intercalee in Bergounioux & Crouzel (1965), fig. 6 :
- I sacree platy-convexe. intercalee in Bergounioux & Crouzel (1965), fig. 6 ;
- 41 caudales (dont 1 5 in Bergounioux & Crouzel. 1965 : fig. 6): 2 caudales 2 ou 3 procoeles, 2
caudales 3 ou 4 amphicoeles, 37 caudales opisthocoeles anterieures (une anterieure, in Bergou¬
nioux & Crouzel, 1965 : fig. 8) a posterieures (une posterieure in Bergounioux & Crouzel,
1965: fig. 9).
Ceintures : plusieurs elements scapulaires et ilions.
Membres : en elements isoles, plusieurs humerus dont SA 2032, SA 2149 et SA 2147 (Bergou¬
nioux & Crouzel, 1965: fig. 11-12), ulnas. carpiens, femurs, tibias, fibulas, tarsiens. metatarsiens,
phalanges anterieures et posterieures, dont un doigt (Bergounioux & Crouzel. 1965 : fig. 13).
Discussion. — Les diagnoses revisees du genre et de l’espece ont ete donnees par Broin (1977 :
249). Depuis, nous avons eu connaissance de plusieurs laits qui nous ont amenes a la preciser et a resituer
l'espece C. sansaniensis dans un groupe monophyletique europeen distinct du groupe americain.
Les travaux de Pidoplishchko & Tarashchuk (1960) et de Tarashchuk (1971) sur Macro-
cephalochelyspontica , decrivent deux cranes. Le premier, partiel. provient du « Pontien » de la Montague
de Chkodova, pres d'Odessa, Ukraine (Ruscinien, MN 15 ?), le second, complet. provient du « Pontien »
224
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
Fig. 2. — Chelydropsis sansaniensis (Bergounioux. 1935). MNHN, SA 2265. a. b, carapace dorsale. faces dorsale et ventrale, c.
plastron, face ventrale.
Fig. 2. Chelydropsis sansaniensis Bergounioux, 1935). MNHN. SA 2265. a. b. carapace, dorsal and ventral views, c. plastron,
ventral view.
de la region de Saks. Crimee, Ukraine ; nous avons aussi eu connaissance des travaux de Khozackij &
Redkozubov (1989) sur les tortues de Moldavie, notamment un dentaire figure, du Pliocene moyen,
MN 16 ?, de Moldavie, attribue a Macrocephalochelyspontica et conforme a celui des grandes formes de
Chelydropsis. Ces travaux nous permettent de comparer les restes partiels de cranes et mandibules de
Chelydropsis de Sansan et autres localites europeennes a cette forme ukrainienne qui s’en revele
synonyme au niveau du genre ; cette synonymie avait d'ailleurs deja ete mentionnee par Chkhikvadze
(1971a, b) (mais passee inaper^ue aux yeux de Gaffney, 1975) et confirmee par Broin (1977) au vu du
travail de Gaffney (1975).
Source: MNHN . Paris
CHELONIENS OF. SANSAN
225
— Nous avons pris connaissance de la description de materiel du Miocene moyen, Astaracien,
MN 7. d'Allemagne, provenant de Steinheim (Mlynarski. 1980a), et d'Unterwohlbach (Gaffney &
Schleich, 1994), et de la determination d'un specimen du Miocene moyen de Przeworno II, Silesie.
Pologne, MN 8, par Mlynarski (1981a.b ; 1985). Le materiel de Steinheim est attribue par Mlynarski
(1980a) a une nouvelle sous-espece, C. murchisonistaeschei, un peu plus recente que I'espece nominale C.
murchisoni , d'Oeningen, Allemagne, Astaracien. base de MN 7 ; de nouveau. Macrocephalochelys y est
mis a juste titre en synonymie avec Chelydropsis. La sous-espece C. murchisoni slaeschei est fondee sur
deux caracteres du crane et de la mandibule mais comme ces deux-ci ne sont pas connus chez I'espece C.
murchisoni, la definition est inadequate. L'observation du materiel de Steinheim conserve a Stuttgart et la
comparaison avec le materiel de Sansan ne permet pas de confirmer la valeur de ces deux caracteres.
* L'un d'eux concerne la presence d'une ecaille impaire mediate a cheval sur les frontaux. le
scutellum interfrontale : cette ecaille a pu etre observee sur le specimen NMS 53974 conserve a Stuttgart,
comme sur le specimen du Museede Bale figure par Mlynarski (1980a) (pi. II, A), mais pas sur lesautres
specimens, tel le n° NMS 53973, bien conserve pourtant; c'est done un caractere inconstant. Comme le
frontal de C. sansaniensis n'est pas conserve, le caractere ne nous est d'aucune utilite pour la comparaison
du materiel de Sansan.
* L'autre caractere donne comme specifique concerne la plus grande robustesse de I'angle
postero-Iateral de la surface masticatrice dentaire, le processus dentofacialis : il n'est cependanl pas plus
developpe que celui de C sansaniensis e t, comme chez lui. un peu recourbe vers l'arriere ( Broin. 1977 : pi.
38, fig. 4) a la difference des specimens indetermines d'Artenay, Orleanien, MN 4 (Broin, 1977 : pi. 38,
fig. 11, 12) et de ceux de I'espece oligocene C. sanctihenrici (Broin, 1977 : pi. 36. fig. 7, Marseille
Saint-Henri, MP26, et pi. 38, fig. 13, Pech du Fraysse. MP 28). Dans Petal actuel du materiel, C.
sansaniensis se distingue done de la sous-espece murchisonistaeschei par les memes caracteres que ceux la
separant de C. m. murchisoni (voir ci-dessous). Par aillcurs, d'apres la photographie donnee par Mly¬
narski (1980a, vue laterale, pi. II. A), le maxillaire de C. m. staeschei ne rejoignait pas le quadratojugal
vers l'arriere ; le jugal gardait une participation, au bord ventral entre maxillaire et quadratojugal,
comme chez les specimens de Chelydropsispontica. Ceci est contraire a la reconstitution de Mlynarski
(1980a: fig. 6), montrant une prolongation du maxillaire sous le jugal vers le quadratojugal. Or,
l'observation du materiel de Steinheim conserve a Stuttgart montre que les six specimens suffisamment
preserves ont toujours une participation du jugal au bord ventral du crane, entre le maxillaire et le
quadratojugal. II en est de meme pour un specimen de Steinheim conserve au Humboldt Museum de
Berlin. Chez tous ces specimens de Steinheim. la largeur de la participation du jugal au bord ventral est
variable du simple au triple. En outre, le nouveau materiel attribue par Gaffney & Schleich (1994) a C
murchisoni , et provenant de la localite d'Unterwohlbach. comporte deux cranes figures avec une relati-
vement large participation du jugal au bord ventral, conforme a celle des specimens de Steinheim. Celle-ci
est moins large que chez les formes americaines Protochelydra et Che ly dr a, conformement a Gaffney &
Meylan (1988). Enfin un crane inedit de Chelydropsis provenant du Miocene de Tavers. France, MN 5,
possede aussi une participation du jugal au bord ventral du crane, mais tres etroite : ce n'est pas le
maxillaire qui envoie une lame horizontal vers le quadratojugal, sous le jugal, suivant le dessin de
Mlynarski (1980a : fig. 6) mais ce sont les maxillaire et jugal qui se rapprochent progressivement vers le
bas. Le materiel de Przeworno 11 attribue a Chelydropsis murchisoni par Mlynarski (1981 a.b) comporte
un crane avec mandibule. presque complet, dessine en vue laterale droite (Mlynarski, 1981b : pi. II. fig.
4 ; repris par Mlynarski. 1985 : fig 3, sans description). Le dessin du crane montre un court contact
vertical maxillaire-quadratojugal, avec une longue expansion du maxillaire sous le jugal a la difference de
Platysternon : si cette morphologie est confirmee, le specimen de Pologne est desormais le seul cas de
Chelydropsis presentant la realisation effective du contact quadratojugal-maxillaire. comme chez Platys¬
ternon , mais selon une modalite un peu differente.
- La phylogenie des tortues elaboree par Gaffney & Meylan (1988) reprend la phylogenie de la
famille donnee par Gaffney (1975) en integrant la synonymie Chelydropsis-Macrocephalochelys, mais
d'apres le seul travail de Pidoplishchko & Tarashchuk (I960) et sans tenir compte des donnees de
Broin (1977).
226
FRANCE DE LAPPARF.NT DE BROIN
Nous n'avonspu observer le materiel de Pologneet d'Ukraine : de ce fait, la revision decesespeces
n'est pas actualisee. Toutefois, d'apres les donnees des auteurs, nos premieres diagnoses revisees en 1977
restent valables. Nous avons seulement integre quelques caracteres du crane a la diagnose du genre et
I'avons formulee differemment en fonction de la position que nous attribuons au genre Chelydropsis au
sein des Chelydridae. par rapport a celle adoptee par Gaffney & Meylan (1988). Nous contestons cette
position, de meme que l'integration de l'actuel Platysternon au sein de la famille et dans la meme tribu que
Chelydropsis.
Dans leur phylogenie des tortues, Gaffney & Meylan (1988) (reprenant Gaffney, 1975) donnent
les caracteres de la famille des Chelydridae et etablissent la progression suivante au sein de la famille. avec
creation des Chelydrinae, Platysternini et Platysternina :
- Protochelydra Erickson, 1973 (Paleocene superieur du Dakota du Nord. USA);
- Chelydra (actuel, du Canada a 1’Equateur);
- Macro demys (actuel, sud-est USA);
Chelydropsis (Macrocephalochelys in Gaffney. 1975) avec Platysternon (actuel. Asie du sud-est. de la
Chine a la Birmanie ; cartes de repartition des tortues actuelles, Iverson, 1992).
Pour la tribu des Platysternini. comportant Macroclemys, Chelydropsis et Platysternon. le contact
ou la tendance au contact latero-ventral du quadratojugal avec le maxillaire (Gaffney & Meylan, 1988 :
contact ou non chez Chelydropsis) ne peut pas exactement etre considere comme une bonne synapomor-
phie suffisante (caractere equivoque); le contact est extremement rare chez Chelydropsis , s'il existe bien
chez le specimen de Pologne (Mlynarski, 1985), et la tendance au contact est extremement variable
comme nous I’avons vu ci-dessus d'apres le materiel europeen. Mais surtout, il peut etre acquis
independamment de celui de Platysternon d'apres les autres caracteres differentiels suivants.
La sous-tribu des Platysternina. avec Chelydropsis et Platysternon, ne resiste pas a un examen
attentif, meme s'il est vrai que leurs cranes se ressemblent beaucoup par :
- leur elevation posterieure ;
- l'eventuelle exclusion du jugal du bord ventral de la joue chez certains Chelydropsis (specimen de
Pologne) comme chez Platysternon ;
- le long contact parietal-postorbitaire (voir Gaffney, 1975 ; Gaffney & Mf.ylan, 1988 ; Mlynarski,
1981b) : il implique une echancrure posterieure faible. II n'y a pas lieu de considerer ce caractere
comme reversif a priori chez toutes les formes considerees. Par reversion, l’echancrure posterieure tres
forte acquise chez Protochelydra faiblirait secondairement d'abord chez Chelydra puis chez Macrocle-
mys (hypothese de Gaffney, 1975) ; mais, selon nous, elle pourrait etre restee primitivement faible chez
Chelydropsis et Platysternon d'apres l’orientation des bords latero-posterieurs des os du toil cranien :
les bords lateraux postorbitaires et les sutures parietal-postorbitaire sont tres peu divergents, presque
comme chez les Cheloniidae actuels et comme chez diverses formes primitives, a la difference des genres
americains.
I'eventuel contact postorbitaire-maxillaire au bord orbitaire (caractere derive), lequel n'est pas cons¬
tant chez Chelydropsis (present seulement chez cinq sur sept specimens de C. murchisoni staeschei de
Stenheim).
Tout un ensemble de caracteres distinguent les deux genres et aussi les formes nord-americaines
par rapport a Chelydropsis. L'examen des caracteres en apparence communs montre des differences
significatives dans leur realisation. Pour repondre aux points enumeres ci-dessus. la forme du crane de
Chelydropsis est elevee mais globuleuse a farriere (quoique moderement chez C. in. staeschei de
Stenheim), relativement arrondie en vue dorsaie ou de profil, au lieu d'etre regulierement elevee et la
bordure laterale ventrale jugo-quadratojugale est a peine visible en vue dorsaie. contrairement a Platys¬
ternon et aux formes americaines.
Source MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
227
D'autre part. Platysternon a un bee maxillo-premaxillaire recourbe ventralement (caractere
derive) et un profil anterieur ventral triangulaire, avec une mandibule a bee triangulaire et a facettes
triturantes etroites et peu concaves (primitivement). comme chez les trois formes americaines, Protochely-
dra , Ckelydra et surtout comme chez Macroclemys par la forte courbure du bee. a la difference de
Chelydropsis dont le museau est plus court et arrondi, sans bee recourbe (primitivement). Chez ce dernier,
presque toutes les especes sont connues par la mandibule, le crane etant bien connu chezcertaines d'entre
elles seulement, C. murchisoni staeschei , le specimen de Pologne attribue a C murchisoni. C. pontica et le
nouveau crane du Miocene moyen de Tavers, France ; il est connu en partie chez C. sansaniensis , C.
allingensis , C. sanctihenrici du Pech du Fraysse (Chelydropsis sp. in Broin, 1977) : aucun specimen n'a
acquis de bee maxillaire ou mandibulaire recourbe : le profil de la mandibule reste toujours arrondi mais
avec des surfaces triturantes devenant relcitivement larges et concaves (caractere derive qui lui est propre au
sein des Chelydridae). La formation d'un bee simplement pointu ou en outre recourbe comme chez les
Chelydridae americains et comme chez Platysternon, se produit par parallelisme chez de tres nombreux
groupes de tortues, par exemple chez les Chelonioidea. les Kinosternidae, les Testudinidae et les
pleurodires Pelomedusidae et Podocnemididae : il peut done y avoir parallelisme entre les Chelydridae
americains et Platysternon. Or, le bee de Platysternon a une tres faible participation laterale du premaxil-
laire, contrairement a celui de Macroclemys.
Si 1'on reprend les aulres caracteres de la sous-tribu des Platysternina de Gaffney & Meylan
(1988), l'elargissement anterieur des epiplastrons ne peut pas etre commun a Platysternon et a Chely¬
dropsis s'il n’est pas homologue. La reduction en largeur des epiplastrons (reversion neotenique vers la
baguette allongee Iongitudinalement des clavicules primitives) est extreme dans la region gulaire chez
tous les vrais Chelydridae les plus anciens. Elle s’accompagne de la formation d'une saillie gulaire
(allongement de la region epiplastrale couverte par les ecailles gulaires), y compris chez les premiers
Chelydropsis , d'ou une symphyse epiplastrale longue ; la region antin'eure epiplastrale se reelargit
secondairement seulement dans le groupe C. murchisoni de Chelydropsis, le contour restant un peu
etrangle au sillon gularo-humeral et les epiplastrons restant tres longs, y compris a l’avant (symphyse
epiplastrale restant longue), et traverses par le sillon gularo-humeral. Or, ceci est contraire a Platysternon
ou il n’y a pas d'etranglement gulaire, ou le sillon gularo-humeral traverse Pentoplastron, ou la symphyse
epiplastrale est tres courte (primitivement) ; chez ce dernier, l’elargissement s'est produit a partir d’une
surface epiplastrale anterieure courte et non d'une surface deja allongee en saillie comme chez les
Chelydridae. Tous les specimens de Chelydropsis , ceux du Kazhakstan inclus. du Stampien jusqu au
Miocene moyen (jusqu’a LOrleanien inferieur au moins. non connus chez l'espece-type carinata , Wies-
Eibiswald, MN 5 et a Artenay, MN 4) ont encore les epiplastrons etroits (saillie anterieure etroite).
L'elargissement epiplastral de Chelydropsis nest done pas homologue de celui de Platysternon.
Chez les Chelydridae, a la difference de Platysternon. au caractere de l’allongement de la saillie
gulaire-symphyse epiplastrale longue s’ajoutent trois caracteres derives, essentiels a nos yeux pour les
Chelydridae mais aucun des quatre n’etant propre a la famille :
- la reduction posterieure en pointe des xiphiplastrons ;
- le raccourcissement du pont avecechancruresaxillaireset inguinales beaucoup plus vastes, plus laiges ,
- la jonction des pectorales avec les femorales.
La carapace de Chelydropsis est large a plastron ties etroit par son corps central, meme chez les
formes a epiplastrons elargis anterieurement (Fig. 2): en revanche. la carapace de Platysternon est
relativement etroite par rapport au plastron a corps central elargi a 1 avant et a 1 arriere (lobes plastiaux
larges) et a encoches des membres etroites ; la configuration des ecailles plastrales est ties piimitive,
notamment par la montee des anales vers les hypoplastrons (Lapparent de Broin et a!.. 1996 . Pi no &
Brinkman, 1993). Ces caracteres excluent Platysternon de la famille des Chelydridae. On a vu tout au
moins que lelargissement du lobe anterieur n'est pas homologue de celui des Chelydridae et la configu¬
ration des ecailles est primitive et n’a pas lieu d'etre consideree comme reversive. Ces trois caracteies
228
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
derives des Chelydridae existent chez les Kinosternidae (voir notamment les figures d'HuTCHisoN &
Bramble, 1981) et les deux premiers sont presents chez certains fossiles comrne ceux de Mongolie, du
Cretace inferieur (Hangaiemys hoburensis Sukhanov & Narmandakh, 1974 ; Ordosemys leios Brinkman
& Peng. 1993a). et du Paleocene (Macrobaena mongo lie a, Sukhanov & Narmandakh. 1976); le premier
est present chez d'autres taxa, par exemple Sinemys lens, du Cretace inferieur de Chine (Brinkman &
Peng, 1993b).
Chez divers Chelonioidea (voir notamment Zangerl, 1948-1953 ; Moody. 1974) V on peut
trouver (ensemble ou separement) l’etrecissement anterieur et posterieur du plastron, un certain etrecis-
sement des ponts et meme un allongement. faible mais net, de la partie symphysaire des epiplastrons mais
en avant du sillon gularo-humeral et non pas a sa limite (Moody, 1974, pi. I et voir dejeunes Chelonia et
Lepidochelys actuels) ; la jonction des pectorales et des femorales ne se produit jamais chez les Chelo¬
nioidea.
La presence d'un long processus nucal est egalement un caractere derive constant et essentiel a la
famille des Chelydridae. Ce caractere nest pas propre aux Chelydridae : il est present parfois chez le
Dermatemydide Dermatemys (long processus observe sur le type de Emys berardi A. Dumeril, jeune de
Derma ten jys ma wii, MNHN, H. 1868-132) et chez certains Kinosternidae : de petits processus nucaux
ont ete observes chez plusieurs Kinosternon et Staurotypus , (MNHN. AC. K. leucostomum , 1861-766 et
1911-309, K. subrubrum , 1911-72, S. triporcatus , 1893-261, et voir Meylan & Gaffney. 1989) sans que
nous sachions actuellement si cette presence est constante ou occasionnelle au sein des especes. Mais leur
longueur et leur position a la base ou au milieu de la face ventrale de la peripherique 1 sont variables
suivant les genres, en fonction des caracteres morphologiques propres a leurs nucale et peripheriques
anterieures et differemment de chez les Chelydridae. Chez les Kinosternidae et Dermatemys , il n’y a pas
d'epiplastrons etroits anterieurement avec etranglement et allongement en saillie en avant. dans la region
gulaire. Chez les Kinosternidae. les epiplastrons peuvent etre etroits, mais ils sont alors arrondis et plus
courts que chez les Chelydridae (symphyse epiplastrale courte), sans saillie gulaire ou a faible saillie plus
large, comrne chez des Chelonioidea divers (Zangerl, 1948-1953). Si les epiplastrons des Chelydridae
ont garde ou plutot reacquis le caractere prirnitif des longues branches posterieures epiplastrales, comrne
chez certains Kinosternidae, l’entoplastron reste primitivement long et tribranchu (les branches de
finterclavicule n’etant pas totalement masquees dans Los dermique ventralement), et il ne devient pas
massivement triangulaire comrne il Test chez les Kinosternidae. Comrne nous l’avons vu ci-dessus, les
epiplastrons sont un peu raccourcis postero-lateralement chez Platysternon et fentoplastron reste
relativement long ; mais il devient ovale et reste proche du bord anterieur plastral : la symphyse
epiplastrale reste tres courte. a la difference des Chelydridae.
Gaffney & Meylan (1988) consideraient aussi que Platysternon est le groupe-frere de Chelydrop-
sis par la presence de trois (au lieu de deux) vertebres caudales procoeles precedant une vertebre
amphicoele en avant des vertebres opisthocoeles. Dans ce travail, fapparition de la procoelie dans les
vertebres 1 et 2 de la queue (presence des deux premieres vertebres caudales procoeles) est consideree
comrne acquise au depart des Chelydridae. des Protochelydra et la procoelie etendue a la troisieme est
consideree comrne acquise par Chelydropsis et Platysternon. Mais :
Brinkman & Peng (1993a et b) et Peng & Brinkman (1993) ont montre que la procoelie
partielle s*est produite independamment dans plusieurs lignees et que, de ce fait, elle a pu deriver en
procoelie totale egalement dans plusieurs lignees de cryptodires et non une seule fois pour les « Procoe-
locryptodira » (comrne a ete acquise independamment la procoelie totale des caudales des Pleurodires et
parallelement chez les Chelidae et les Pelomedusoides);
ce n ’ est pas apartir de Chelydropsis et Platysternon que trois vertebres sont procoeles mais aussi
des Chelydra, d'apres la variability individuelle da caractere , comrne le revele fexamen des collections
osteologiques de Chelydra du Museum. Chelydra serpentina (MNHN, AC, 1870-465. USA) peut egale¬
ment avoir la troisieme caudale procoele et non seulement les deux premieres (en fait, la premiere est
platyconvexe apres les deux sacrees platycoeles). Chelydra peut aussi avoir, outre trois ou deux caudales
anterieures procoeles, plusieurs caudales posterieures procoeles. Un specimen de Chelydra serpentina
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
229
acutirostris (MNHN. P, Equateur) a les 10 dernieres vertebres caudales (sur 29) procoeles ; en fait, les
deux premieres sont respectivement platyconvexe et procoele, la troisieme amphicoele, les caudales 4 a 17
opisthocoeies, la caudale 18 amphiplate, la caudate 19 platyconvexe et les suivantes procoeles; le
specimen de Chelydra nord-americain mentionne ci-dessus a la dix-huitieme convexoplate. les dix-
neuxieme et vingtieme amphiplates et la vingt-et-unieme platyconvexe (les dernieres sont manquantes
mais devaient done etre procoeles). Par ailleurs, chez Chelydropsis, la presence d'une colonne caudale
complete, avec une troisieme caudale procoele, n'est connue que chez un seul specimen de C. murchisoni
staeschei Mlynarski, 1980a, puisque la queue figuree par Bergounioux & Crouzel (1965) pour C
sansaniensis est manifestemenl composite : nous ne savons done pas Pampleur des variations individuel-
les dans le genre.
Nous ne pensons pas que Platystemon puisse etre considere comme un Chelydridae car il n‘en a
pas Passociation de caracteres, essentielle a nos yeux. Or, Gaffney & Meylan (1988) reconnaissent
eux-memes que la presence d'une cervicale 8 biconvexe (voir Hirayama, 1985). comme chez les Testu-
dinoidea (mais aussi comme chez Caret tochelys), les lobes plastraux relativement larges, le large contact
des abdominales (autrement dit leur non reduction et done l'absence de jonction des lemorales et des
pectorales), l'absence de processus costiformes de la nucale (ou processus nucaux) (sauf chez le juvenile)
sont en contradiction avec l’introduction de Platystemon dans les Chelydridae. D'autre part, notre
position sur une famille des Platysternidae independante concorde avec celles de Bickham & Carr (1983)
et de Haiduk & Bickham (1982) d'apres l’analyse des donnees des chromosomes.
En definitive :
Nous n'incluons pas Platystemon dans les Chelydridae. tout en ne niant pas qu'ils puissent avoir un
lointain ancetre commun.
Nous estimons probable 1'existence de deux groupes monophyletiques au sein des Chelydridae :
* celui de Chelydropsis s. /. ;
* celui des genres americains avec bee recourbe : Protochelydra avec un bee premaxillaire faible-
ment recourbe et une mandibule triangulaire et etroite dorsalement mais avec la plus forte echancrure
dorsale ; Chelydra et Macroclemys avec des fontanelles plastrales centrales (toujours absentes chez
Chelydropsis) et un bee premaxillaire-maxillaire plus important que chez Protochelydra (le plus recourbe
chez Macroclemys) et avec une echancrure dorsale moins forte chez Macroclemys que chez Chelydra (dans
l'hypothese oil 1'echancrure forte etait deja acquise par Protochelydra et se reduit secondairement par la
suite). Protochelydra demanderait a etre reetudie avec du materiel complementaire (carapace peu
connue).
Un parallelisme certain dans la forme du crane existe entre Macroclemys et Chelydropsis ,
appartenant tous deux a la meme famille, mais aucune vraie synapomorphie indiscutable entre eux deux
n'est decelee, du fait des caracteres propres au dernier et decrits dans la diagnose et notamment l'absence
de bee recourbe et de fontanelle plastrale centrale.
II en est de meme pour la ressemblance des cranes de Chelydropsis et de Platystemon . egalement
troublante lorsqu'il y a exclusion du jugal du bord orbitaire (cas majoritaires) et contact maxillaire-
quadratojugal (un cas cite, non verifie) chez Chelydropsis. Mais on a vu que les parallelismes craniens
sont possibles et les caracteres derives de la carapace et du plastron sont bien differents.
Chez Platystemon comme chez les Chelydridae, la carapace est restee assez proche du stade
primitif par les relations laches entre les plaques (notamment le plastron relie par un ligament avec la
carapace), le plastron totalement plat, sans decrochement au pont entre le niveau du bord inferieur des
peripheriques et le niveau du bord ventral du corps central du plastron, 1 absence de prolongement des
processus en contreforts plastraux sous les pleurales, la relative largeur de la nucale et la relative
irregularite neurale. Chez Platystemon. le contour de la carapace dorsale est different de celui des
carapaces des Chelydridae ; l'arriere n'est pas dentele et le bord anterieur est large et echancre, comme
230
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
chez les formes tres primitives de tortues. II est tres similaire a celui de la carapace de Kayentachelys
Gaffney et al, 1987, Jurassique inferieur des USA. Mais c'est probablement par reversion, la grande
echancrure nucale anterieure de Platysternon correspondant a la taiile enorme de la tele ; il y a une serie
vertebrale bien reduite en largeur. comme chez les Chelydridae, mais pour une carapace relativement
moins large que chez ceux-ci el que chez Kayentachelys : d'ou un effet d'ecailles vertebrales larges. La
carapace est plus etrecie a P avant, moins echancree ou plus rectiligne, voire arrondie chez les Chelydridae,
bosselee ou tricarenee et dentelee (sauf chez Protochelydra ? carapace dorsale partielle seulement
connue): les carapaces onl evolue independamment dans les deux groupes.
La meilleure place possible pour Platysternon est actuellement pour nous dans la famille des
Platysternidae, avec Planiplastron tatarinovi Chkhikvadze, 1971b, de POligocene du Kazhakstan central.
Une lointaine origine commune de Platysternon et des Chelydridae peut toutefois etre recherchee parmi
les formes fossiles d'Asie.
En ce qui concerne la place des Chelydridae par rapport aux Chelonioidea et aux Trionychoidea,
dans le schema phyletique de Gaffney & Meylan (1988). elle est discutable en raison de la possibility
d'une autre analyse des caracteres (voir Lapparent de Broin et al .. 1996 ; Hirayama, 1994 ; Hirayama
& Chitoku, 1996). En attendant de reprendre Petude des cryptodires fossiles, en revoyant la polarite des
caracteres, en reanalysant les caracteres de parallelisme entre Platysternon , les Chelydridae, les Chelo¬
nioidea et les Trionychoidea et en ne confondant pas les grades et les clades, il n'est possible que de placer
au meme nceud les formes fossiles asiatiques et ces trois groupes.
Famille TESTUDINIDAE Batsch, 1788
Sous-famille TESTUDININAE Batsch, 1788
Infra-famille GEOEMYDINEI Theobald. 1868
Genre CLEMMYDOPS1S Boda, 1927
Espece-type. - Clemmydopsis sopronensis Boda, 1927 : 375-383, fig. 1-5.
Diagnose. — Petit Geoemydinei (environ 16 cm maximum de longueur de carapace) caracterise
par la fusion des ecailles costales 1 et 2 avec les vertebrales 1,2, 3.
Caracteres additifs :
Petite forme ovale allongee. Sillons regulieremenl sinueux. Longue cervicale sur la nucale,
couvrant dorsalement un peu moins de la moitie de la longueur de la plaque et, ventralement-
lateralement, plus de la moitie de la longueur de la plaque ; ses bords dorsaux sont legerement arrondis
(bold posterieur arrondi, parfois legerement sinueux, jamais nettement encoche vers l’avant). Contact de
la marginale 4 avec la vertebrale-costale 2 et de la marginale 6 avec la costale 4. Nucale plus longue que
large, bombee dorsalement, avec une nette concavite ventrale mediane entre deux bourrelets lateraux
prononces. Carene dorsale continue ou posterieure, formant de petits bourrelets carenes sous Pextremite
des vertebrales 3, 4, 5. Pygale bien bombee lateralement. Vertebrale 5 ne couvrant pas toute la
suprapygale 2 a Parriere. Pas de coincidence exacte des pleurales 2 a 8 lateralement avec les peripheriques
4 a 10. Pont entre les peripheriques 3 (avant) et 7 (arriere). Processus plastraux tres faiblement developpes,
surtout les posterieurs, lies aux extremites laterales des pleurales 1 et 5, lesquelles ont cependant leurs
cotes fortement gontiees ventralement en direction de ces processus, chez Padulte. Liaison lache des
processus inguinaux avec Pextremite de la pleurale 5 et les peripheriques 7 et 6 (semi-mobilite du
demi-plastron posterieur). Plastron relativement large, les lobes couvrant totalement les echancrures des
membres, le lobe posterieur plus large que Panterieur. Bourrelet gulaire epiplastral dorsal moderement
large, concave, mince au milieu quoique un peu souleve au-dessus et en avant du reste de Pepiplastron,
long (ne se reduisant pas en longueur medialement), avec un tres fort renflement de chaque cote, epaissi
au maximum sous la limite dorsale des ecailles gulaire et humerale ou medialement a cette limite.
Source: MNHN. Paris
CHELONIENS DE SANSAN
231
Longues et larges gulaires empietant un peu sur 1’entoplastron, humerales courtes, leur sillon posterieur
(sillon humeropectoral) traversant l’arriere de I'entoplastron. Bords lateraux du lobe posterieur arrondis
a I'avant, resserres au sillon femoro-anal puis rectilignes jusqu'a I'encoche anale. Longues anales.
Rapports des ecailles plastrales : Ab > An > Fern < ou > Pec > Gul > Hum, avec nombreuses
variations chez les anales particulierement, par la variation de longueur de I’encoche anale. Rapports
lobes et pont: LP > P > LA.
Le genre Clemmydopsis est represente en Europe (Allemagne, Autriche, Espagne, France et
Hongrie) du Miocene moyen, MN 5, au Pliocene, MN 10 (environ).
Parmi les caracteres additifs, seuls ceux de la carapace dorsale sont verifies sur le type de
I'espece-type C. sopronensis et ceux de la partie anterieure de la carapace sur le type de Pespece C.
turnauensis.
De la diagnose amendee du genre que nous avions donnee (Broin, 1977), nous retirons le
caractere de I'encoche anale, decrite commme etroite, a bords rectilignes et pointes xiphiplastrales plutot
aigues : les nombreux specimens nouveaux de Sansan montrent qu'ellepeut etre tres reduite avec, dans ce
cas, des pointes xiphiplastrales obtuses, formant un angle variant d'un angle droit a tres obtus et avec des
bords rectilignes ou incurves. Certains caracteres additifs sont partages avec d’autres genres et notam-
ment avec Ptychogaster Pomel, 1847. L'irregularite de la serie neurale (voir ci-dessous) est un caractere
quasi constant de Geoemydinei, present meme chez Mauremys , radiation la plus primitive dans le schema
phylogenetique du groupe ; cetle irregularite est moins constante chez Clemmydopsis que chez Ptycho¬
gaster , pas encore aussi bien etablie. Une etude cladistique preliminaire situerait Clemmydospsis comme
groupe-frere de Ptychogaster (Ptychogaster A avec lequel il partage la morphologie du long bourrelet
epiplastral concave, I'elargissement des lobes plastraux avec larges replis dorsaux des ecailles, la tendance
a une mobilite de la moitie posterieure du plastron (contreforts hypoplastraux reduits), la grande nucale
large a l’avant avec une grande cervicale et un long repli ventral des ecailles.
Pour les caracteres des Geoemydinei, voir les deux theses legerement contradictoires de
Hirayama (1985) et Gaffney & Meylan (1988) (« Geoemydinae » ; d’apres Carr, 1987, communica¬
tion a un congres, non public).
Clemmydopsis turnauensis (Meyer, 1858)
Fig. 3 a 6
Ernys turnauensis Meyer. 1847 : 190. nomen nudum.
Emys turnauensis Meyer. 1858 : 55. pi. VIII. fig. 3.
? : Nicoria sopronensis (Boda) — Thenius, 1952 : 319-326.
Ocadia sansaniensis Lartet Bergounioux & Crouzel. 1965. pro parte : 180, fig. 17.
? : Clemmydopsis sopronensis Boda, 1927 Williams. 1954 : 4. fig. 2B.
Clemmydopsis turnauensis (H. v. Meyer. 1847b) Broin. 1977 : 239. fig. 101. pi. 23. fig. 15-19. pi. 24.
Repartitions geographique et stratigraphique. Localite-type : Turnau, Autriche. Valle-
sien (« Sarmatien superieur »). Autres localites a Clemmydopsis turnauensis on a C. cl', turnauensis.
Allemagne : Orleanien. Langenmoosen, MN 5 : Astaracien. Munchsmunster bei Neustadt a.d. Donau.
MN 5-6. Sandelzhausen, Viehausen. Goldberg, Dieshof bei Pottines, MN 6, Trankmiihle. MN 7-8 ;
Vallesien : Hammerschmiede bei Kaufbeuren. MN 9. France : Astaracien, Sansan. Gers. MN 6.
Diagnose. — Espece se distinguant de C. sopronensis et de C. steinheimensis (Staesche. 1931) par
ses ecailles costo-vertebra les plus larges; - sa costo-vertebrale 1 chevauchant le bord medial des
peripheriques 1, 2 et 3 ; - les costo-marginales 2 et 3 chevauchant l'extremite laterale des pleurales.
Materiel de Sansan. — La collection MNHN comporte un ties grand nombre de pieces isolees
de la carapace et du plastron. 11 y a les restes d'au moins 60 individus differents d apres le nombre de
nucales et de pieces du plastron et d apres leurs dimensions relatives. C est 1 espece de tortue la plus
abondante de Sansan.
232
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
Fig. 3-6. Clemmydopsis turnauensis (Meyer. 1858). 3. MNHN. SA 1991, carapace dorsalc. face dorsale : 4. MNHN SA 2023,
plastron, lace ventrale : 5. MNHN. SA 2011. epiplastrons. a, b. faces ventrale et dorsale : 6. MNHN SA 2005, epiplastron
droit, face dorsale.
Figs 3-6. - Clemmydopsis tumauensis Meyer, 1858). 3. MNHN. SA 1991 , carapace, dorsal view ; 4. MNHN SA 2023, plastron,
ventral view ; 5. MNHN. SA 2011. epiplastra. a. b, ventral and dorsal views ; 6. MNHN S A 2005. right epiplastron. dorsal view.
Source: MNHN Paris
CHELONIENS DE SANSAN
233
Carapace :
- carapace avec plastron, SA 2033 ;
- carapace avec portion de plastron, SA 15419 ;
- carapace avec plastron partiel. SA 15655 ;
- carapace dorsale, SA 1991, Fig. 3 (Bergounioux & Crouzel, 1965 : fig. 7 ; Broin, 1977 : Fig. 101, et
pi. 24. fig. 13).
Nombreuses plaques isolees de carapace dont :
- nucale, SA 1996 (Broin, 1977 : pi 24, fig. 9);
- nucale avec peripherique 1, SA 2006 (Broin, 1977 : pi. 24. fig. 7-8);
- pleurales 1, SA 1999, 2008, 2003 (Broin, 1977 : pi. 24, fig. 14-16);
- suprapygales 2, SA 2004 et 2001 bis (Broin, 1977 : pi. 24, fig. 10 et 12);
- suprapygale 2 avec pygale SA 2001 (Broin, 1977 : pi. 24. fig. 11).
Plastron :
- plastron complet, SA 2033, Fig. 4 (Broin, 1977 : pi. 24, fig. 1-2).
Plaques isolees de plastron dont :
- epiplastrons, plus de 70, droits et gauches, dont SA 2011, Fig. 5 (Broin, 1977 : pi. 23, fig. 15-16);
SA 1995 (Broin, 1977 : pi. 23. fig. 17); SA 2005, Fig. 6 (Broin, 1977 : pi 23. fig. 18); SA 1998 (Broin,
1977: pi. 23, fig. 19);
- entoplastrons nombreux, dont SA 2009 (Broin, 1977 : pi. 24, fig. 4);
- hyoplastrons nombreux ;
- hypoplastrons nombreux dont SA 1994 et 1002 (Broin. 1977 : pi. 24, fig. 3 et 6);
- xiphiplastrons : plus de 60. droits et gauches dont SA 2033 bis (Broin, 1977 : pi 24, fig. 5).
Discussion. — Outre l'espece-type C. sopronensis et l'espece C. tumauensis , le genre Clemmydop¬
sis comporte aussi l'espece C, steinheimensis de Steinheim, Allemagne, Miocene moyen, MN 7. Des
specimens specifiquement indetermines sont represents au Miocene : en Allemagne, a Goldberg bei
Nordlingen, MN 6, Rosshaupten et Viehausen, MN 6, Thannhausen, MN 6/7 (Schleich, 1981); en
Espagne"a Paracuellos del Jarama. MN 6 (Jimenez-Fuentes, 1985 : fig. 1, Geoemyda sp. nov., fig. 2 et fig.
4, ? Geoemyda sp. nov.), a La Bisbal (provincia de Gerona), probablement MN 9 (Chrysemys bisbalemis
Bergounioux, 1958 : 197 ; fig. 25-26. pi. 41-42, denomme Mauremys bisbalemis par Jimenez Fuentes &
Martin deJesus, 1991).
La premiere question est celle de la distinction des especes tumauensis , sopronensis et steinheimen¬
sis entre elles.
L'espece Emys tumauensis est fondee sur une portion anterieure de carapace provenant de
Turnau, Allemagne (dessin de Meyer, 1858, repris par Williams, 1954). L'espece Clemmydopsis sopro¬
nensis a ete etablie par Boda (1927) sur une carapace dorsale provenant de Sopron, Hongrie. Thenius
( 1952) rapporte du materiel de Brunn-Vosendorf bei Wien, Autriche, incluant des plaques isolees de
carapaces et de plastrons, a l'espece sopronensis qu'il attribue au genre actuel Nicoria Gray, 1855, dont
l'espece-type est Geoemyda spengleri (Gmelin, 1789)(espece-typede Geoemyda, Gray, 1834). Boulenger
( 1889) a attribue a ce genre Nicoria diverses especes actuelles asiatiques et americaines de Geoemydinei,
outre l’espece-type ; certains specimens de ces especes, par exemple Geoemyda spengleri et Rhinoclemmys
punctularia , possedent des neurales anterieures inversees commc l'espece fossile C. sopronensis; mais
c'est aussi lecas des especes actuelles Cyclemys dentata , Cuora amboinensis e t C trifasciata , Cistoclemmys
galbinifrons et Pyxidea mouhoti entrant dans le complexe Geoemyda de McDowell (1964) et c est une
variation des Geoemydinei que I’on trouve aussi chez les Testudininei (issus des Geoemydinei paraphy-
letiques). Thenius (1952) reconstitue le plastron de Clemmydopsis sopronensis d'apres les elements
234
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
autrichiens. Williams (1954) compare Etnys turnauensis a ce materiel hongrois et autrichien, integre a
l’espece turnauensis les specimens de Clemmys steinheimensis Staesche, 1931, de Steinheim (Autriche) et
donnc une liste des caracteres differenciant les deux especes du genre, C sopronensis et C turnauensis ,
malheureusement en se basant sur le materiel de Steinheim pour cette derniere, celui de Turnau etant
insuffisant. Broin (1977) attribue a Fespece Clemmydopsis turnauensis le materiel de Sansan. Mlynarski
(1980a) suit Williams en attribuant le materiel de Steinheim a Fespece C. turnauensis ; Mlynarski &
Schleich (1980) revalident Fespece Clemmydopsis steinheimensis.
Williams (1954) differencie C. turnauensis par :
les gulaires ne mordant pas sur les humeraies (bord latero-posterieur des gulaires rectiligne ?): ce
caractere, s'il est bien interprets, est constant a Sansan sur des dizaines d’especes. II n’est pas connu sur
le materiel type de C. turnauensis et de C. sopronensis. II est donne par Williams (1954) pour la seconde
d'apres le materiel autrichien de Brunn-Vosendorf et nous ne savons pas si l’attribution de ce materiel
a Fespece-type est justifiee ;
les femorales sont plus longues que les pectorales : elles sont aussi longues sur le seul specimen SA 2033
ou Fon peut observer ce caractere, mais Fon connait sa variabilite intraspecifique chez les actuels et les
specimens de Steinheim et de Sandelzhausen le conferment (voir ci-dessous); ce caractere n’est connu
ni a Turnau ni a Sopron et provient done du materiel de Steinheim ;
- Fabsence d'encoche anale : a Sansan, sur une soixantaine d’individus examines, Fencoche est tres
variable en longueur et largeur ; sa longueur peut atteindre le tiers de la longueur mediane des anales
et Fencoche peut meme etre absente ; elle est egalement variable a Steinheim (deux specimens figures);
ce caractere n’est pas non plus connu a Turnau et a Sopron ;
- vertebrale 1 (ecaille costo-vertebrale 1) chevauchant les peripheriques 1 a 3 ; e’est un caractere constant
sur les individus examines de Sansan et aussi connu sur le materiel de Turnau ;
neurale I a quatre cotes puis neurales2 a 8 hexagonales a petits cotes anterieurs, moderement larges. Le
type figure de C. turnauensis montre effectivement qu’il y avait une neurale 1 rectangulaire puis trois
neurales hexagonales a petits cotes anterieurs, a la difference de C. sopronensis a neurales anterieures
inversees. Sur les quatre specimens suffisamment restaures de Sansan, deux, SA 15419 et SA 1991, ont
des neurales hexagonales a petits cotes anterieurs, comme les specimens de Steinheim (Staesche,
1931 ; Mlynarski, 1980a ; Mlynarski & Schleich, 1980); les deux autres presentent des irregulari-
tes : SA 15655, a neurale 6 avec sept cotes ; SA 2033, a neurale 1 a quatre cotes, neurale 2 hexagonale
a petits cotes anterieurs, neurale 3 octogonale, neurales 4 et 5 hexagonales a petits cotes posterieurs,
neurales 6 et 7 a cinq cotes, inversees, neurale 8 hexagonale a petits cotes anterieurs ;
- costales 4 et vertebrale 5 de taille dite « moderee » (tandis qu’elles sont dites « reduites » chez C.
sopronensis) ; la aussi, le caractere n’est pas connu a Turnau. Les specimens de Sansan examines ne
semblent pas particulierement avoir ces ecailles reduites mais il y a des variations individuelles dans la
largeur de la vertebrale 5 par rapport aux costales 4 et il conviendrait d’etablir la limite entre
« reduites » et « moderees » selon Williams (1954).
Le specimen de Sandelzhausen, attribue a C turnauensis , figure par Mlynarski & Schleich
(1980 : fig. 4) et par Schleich (1981 : pi. 17) a les caracteres de specimens de Sansan avec les pectorales
aussi longues que les femorales, une certaine irregularite neurale au sein des plaques hexagonales a petits
cotes anterieurs et une encoche anale presente.
Les nouveaux specimens de Steinheim figures par Mlynarski (1980a) et par Mlynarski &
Schleich (1980) correspondent a ceux de Staesche (1931) revus par Williams (1954) sauf pour :
la longueur des femorales qui sont plus petites que les pectorales sur le specimen figure par Mlynarski
( 1980a) et aussi grandes que les pectorales sur le specimen figure par Mlynarski & Schleich (1980)
(respectivement plus grandes sur un specimen et non mesurables sur deux autres specimens figures par
Staesche) ;
- Fencoche anale, presente ou absente comme a Sansan.
Source: MNHN, Paris
CHELON1ENS DE SANSAN
235
Les neurales sont hexagonales a petits cotes anterieurs conime sur le materiel de Staesche et
comme le type de C. turnauensis et deux des specimens de Sansan.
Mlynarski & Schleich (1980) donnent comme caracteres de Clemmydopsis stemheimensis :
- la presence d’line carene (quille) de la nucale a la pygale. egalement presente sur les specimens de
Sansan mais plus ou moins developpee (comme chez bien des especes actuelles) ;
- le bord en ligne droite des lateralia (costales), s'opposant a celui en arc chez C. turnauensis : ce caractere
nous parait variable chez les specimens de Sansan comme ceux de Steinheim figures par Mlynarski
(1980a) et Staesche (1931) : le bord n’est en ligne droite que sur l’exemplaire de Steinheim figure par
Mlynarski & Schleich (1980);
- l’encoche anale ouverte en angle obtus (lequel angle obtus entre dans les variations individuelles des
specimens de Sansan, a angle variant de presque plat a droit) ;
- le chevauchement des ecailles marginales 4 a 7 sur l'extremite laterale des pleurales 1 a 3, autrement dit
les ecailles costo-vertebrales etroites ne chevauchant pas les peripheriques correspondantes, caractere
verifie sur les deux specimens figures suffisamment conserves de Steinheim ; or, ces ecailles chevau-
chent encore les peripheriques (trois specimens) ou parviennent a la limite pleurales-peripheriques (un
specimen) a Sansan (d'oii des ecailles costo-vertebrales plus larges a l’arriere que chez C. steinheimen-
sis) comme sur les specimens d'Allemagne que Mlynarski & Schleich (1980) attribuent a C.
turnauensis, et comme sur le type de C. turnauensis : c’est done un bon caractere specifique.
Par ailleurs, I'entoplastron est pyriforme. aussi ou plus long que large chez les specimens
allemands et franqais attribues a C. turnauensis, peut-etre un peu plus large chez C. stemheimensis. II n'est
pas connu chez C. sopronensis et il serait pyriforme plus large que long sur I exemplaire de Brunn-
Vosendorf (d'apres un dessin, aucune representation photographiee netant connue) attribue par The-
nhjs (1952) a cette espece.
Nous ne sommes pas certains de la valeur de l'attribution des specimens de Brunn-Vosendorf a
l'espece C. sopronensis parce que la pleurale 1 et la peripherique 5 figurees par Thenius (1952 : fig. 1 et 3)
ont de larges costo-vertebrales depassant les pleurales sur les peripheriques, a la difference du type de C.
sopronensis el comme chez le type de C. turnauensis.
En definitive, dans le doute quant a l'attribution du materiel de Brunn-Vosendorf a l'espece-type,
Clemmydopsis sopronensis est restraint au materiel de Sopron et se distingue par :
sa costo-vertebrale 1 chevauchant le bord medial de la peripherique 1 et la moitie de celui de la
peripherique 2 ;
- les costo-marginales 1,2 et 3 ne chevauchant pas toute l'extremite laterale des pleurales 1 a 4.
C. stemheimensis se distingue par :
sa costo-vertebrale 1 chevauchant le bord medial des peripheriques 1 et 2 et la moitie de celui de la
peripherique 3 ;
les costo-marginales 1. 2 et 3 ne chevauchant pas toute l'extremite laterale des pleurales 1 a 4.
C. turnauensis se distingue par :
- sa costo-vertebrale 1 chevauchant le bord medial des peripheriques 1,2 et 3 ;
- les costo-marginales 2 et 3 chevauchant l'extremite laterale des pleurales 1 a 3 et 4 en partie, a la
difference des deux precedentes.
Ilya done reduction progressive de la largeur de la serie costo-vertebrale de C. turnauensis a C
stemheimensis et a C. sopronensis. le caractere primitif etant que les marginales ne mordent pas sur les
pleurales et que les costales sont done plus etendues sur la bordure peripherique. Cette reducHon en
largeur des costo-vertebrales va de pair avec la fusion des costales et des vertebrales anteneures : .1 y a
236
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
d’abord la fusion des ecailles (qui constitue le caractere generique) puis la reduction en largeurdes ecailles
fusionnees au cours de la diversification specifique.
A la suite de Williams (1954) et de Mlynarski & Schleich (1980), nous ajoutons comme
caractere de C. sopronensis la presence de neurales anterieures a petits cotes posterieurs ; mais nous ne
sommes pas tres surs de la valeur specifique de ce caractere car il n'est qu'une variation individuelle chez
Geoemydaspengleri (voir Bourret. 1941 : pi. XII et le specimen prepare MNHN, H, 1994-2012). II nous
semble que la distinction des especes devrait etre reprise, a partir des specimens types et figures, en se
fondant sur la specification chez les formes actuelles de la sous-famille. mal connue en ce qui concerne les
caracteres osteologiques.
Mlynarski & Schleich (1980) ajoutent pour C. turnauensis un caractere concernant le double-
ment des sillons des ecailles, ce qui represente une impression marquee du dernier ou des derniers annuli
de croissance. On connait la variabilite individuelle ou geographique de ce caractere chez les actuels. Ce
caractere est variable sur les specimens de Sansan (par exemple SA 2033 et SA 1991). En outre, C.
steinheimensis figure par Mlynarski (1980a) presente un tel doublement par places.
Chez les specimens de Sansan, attribues a juste titre a C. turnauensis d'apres la plus grande largeur
des ecailles costo-vertebrales comme sur le specimen type de l'espece. notons la variabilite des caracteres
suivants, pouvant se retrouver chez d'autres especes :
- la longueur de la saillie gulaire, avec un bord anterieur epiplastral variant de rectiligne a preeminent
medialement (Broin, 1977 : pi. 23) et des coins plus ou moins aigus :
- la largeur tres variable de la cervicale ; elle peut etre plus large que longue ou plus etroite que longue
(comparer Broin, 1977 : pi. 24, fig 8 et 9);
- la longueur relative des femorales et pectorales ;
les longueur et largeur de Fencoche anale a angle variant de presque plat a droit ;
- la variation de la serie neurale ;
la largeur de Fecaille costo-vertebrale 3 (fusion des costales 3 et de la vertebrate 3): soit elle se termine
latero-posterieurement sur Fextremite laterale de la pleurale 3 (Broin, 1977 : fig. 101) et il en est de
meme sur un specimen de Clemmys steinheimensis Staesche (1931 : pi. 3, fig. 2); soit elle se termine un
peu avant Fextremite laterale de la pleurale 3 sur le sillon posterieur de la costo-vertebrale 2 (SA 15655,
SA 2033); soit elle se termine sur Fextremite laterale de la pleurale 4 chez Clemmys steinheimensis
Staesche, 1931 (fig. 4); en meme temps, son bord lateral varie dans sa course de rectiligne a arque ou
brise ;
- la variation de Fimpression des annuli de croissance.
En Espagne. Chrysemys bishalensis Bergounioux. 1958 (p. 197-201, fig. 25-26, pi. 41-42), de La
Bisbal. Miocene moyen-superieur, probablement MN 9, a ete denomme Mauremys bishalensis par
Jimenez Fuentes & Martin de Jesus (1991): Fobservation des figures et des planches de Bergounioux,
1958. montre qu'il s'agit de Clemmydopsis et non de Mauremys par la forte concavite ventrale de la nucale
entre deux forts bourrelets lateraux et la grande longueur du recouvrement ventral de Fecaille cervicale et
des marginales 1 (pi. 41. que Foil peut comparer au specimen de Sansan SA 2006 in Broin, 1977 : pi. 24,
fig. 7), par la plus forte largeur relative du plastron et la forme moins losangique de Fentoplastron au
contact des hyoplastrons (pi. 42). Le specimen a exactement les dimensions du specimen SA 2033 de C.
turnauensis de Sansan, dont le plastron est figure in Broin (1977 : pi. 24, fig. 1 -2). Si ses bourrelets gulaires
sont plus saillants que ceux du specimen SA 2033, ils sont conformes a ceux de nombreux autres
specimens de Sansan, tel SA 1995 (Broin. 1977 : pi. 23, fig. 17).
Chkhikvadze a place le genre Clemmydopsis dans une meme famille des Sakyidae (1968),
devenue ensuite une tribu des Sakyini (1985), que le genre Sakya Bogachev, 1960, du Pliocene de Crimee
et d'Abkazie. Mais il y a analogic et non synapomorphie entre les deux genres. En elfet, chez Sakya. il n’y
a pas fusion des ecailles costales et vertebrates anterieures mais division de toutes les costales et
vertebrales en nouvelles unites transversales, 9 chez S. kolakovskii , 10 chez S. pontica , avec les vertebrates
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
237
tres larges aux depens des costales. Cependant, le plastron de Sakya ressemble, par sa face ventrale seule
figuree par Chkhikvadze (1968). a celui de Clemmydopsis. II s'en distingue par ses pointes xiphiplastra-
les tres aigues (fort retrecissement au sillon femoro-anal. encoche anale profonde). II est done possible
que les deux genres appartiennent a un meme groupe monophyletique mais les donnees disponibles sont
insuffisantes pour se forger une opinion definitive.
Beaucoup de formes fossiles europeennes pourraient etre apparentees a Clemmydopsis ou a
Sakya. mais leur attribution a un genre donne pose probleme et leur relation avec Clemmydopsis n’est pas
elucidee. Elies ont ete attribuees par les auteurs soit a Clemmys, soil, le plus souvent, a Geoemyda s.l.
(complexe sensu McDowell. 1964). Le premier nom est desormais reserve a des formes nord-
americaines d'Emydidae et les formes euro-asiatiques actuelles autrefois placees sous ce nom sont
desormais attribuees a Mauremys (voir McDowell. 1964 : Wermuth & Mertens. 1977). Les especes
placees dans le genre Geoemyda le sont eventuellement avec Factuel sous-genre Geoemyda (Heosemys)
ou avec les sous-genres Geoemyda (Spinemys) Khosatzky & Mlynarski. 1966a. et Geoemyda ( Geiselemys)
Khosatzky & Mlynarski. 1966a. Geoemyda s. s. est desormais reserve a des formes asiatiques, restreint
chez les actuels a Fespece-type G. spengleri , a Gjaponica (voir Yasukawa et al 1992) et eventuellement
a G. silvatica(yo\x Iverson. 1992), tres differentesde nos especes fossiles europeennes quoiquede la meme
infra-famille. Geoemyda spengleri (specimen MNHN. H, 1994-2012) n'a pas un bourrelet epiplastral
dorsal du type Clemmydopsis : il est large et tres concave, court sur les cotes tres enfles au bord du sillon
gularo-humeral et totalement reduit medialement (le rebord dorsal des gulaires se reduit progressivement
de lateralement a medialement); il est de ce fait plus proche de celui de Mauremys. Celui-ci est toutefois
relativement moins large et moins concave, court et enfle lateralement mais relativement moins que chez
G. spengleri et un peu moins reduit medialement (le rebord dorsal gulaire est encore present a la symphyse
epiplastrale chez Mauremys). Mauremys , absent de Sansan mais abondamment present en Europe de
TOligocene a nos jours, est une forme non dentelee a vertebrale 1 large couvrant toute la nucale, et
s’etendant meme au-dela chez les especes les plus recentes. contrairement a Geoemyda. Elle se distingue
nettement de Geoemyda par sa saillie gulaire aux coins moins aigus, a bord anterieur rectiligne ou
convexe, plus ou moins sinueux, et par la longueur de ses gulaires. mordant nettement sur Fentoplastron
commechez Clemmydopsis. Beaucoup d'autres caracteres osteologiques differencient Geoemyda. Clem¬
mydopsis et Mauremys et seront donnes dans une etude ulterieure. mais Fanalyse du bourrelet epiplastral
est primordiale. Depuis Hirayama (1985). Factuel genre Heosemysd'Asie du sud (espece-type Heosemys
spinosa , voir Bour, 1972 ; Mlynarski, 1980b ; non H. depressafide Khosatzky & Mlynarski, 1966a) est
attribue maintenant a un groupe different de celui de Geoemyda, au sein des Geoemydinei, celui de
Cyclemys , a pattern de coloration radiaire caracteristique. Heosemys a une forme de carapace dentelee a
carene sagittale comme Geoemyda spengleri et bien d'autres Geoemydininei ; il n'a pas un long bourrelet
dorsal epiplastral avec un long recouvrement dorsal gulaire du type de celui de Clemmydopsis ou de
« Clemmys » eureia Wegner, 1913 (Miocene superieur. MN 7, Opole. Pologne) et de « Geoemyda »
mossoczyi Mlynarski, 1964 (Plio-Pleistocene, MN 16. de Rebielice Krolewskie. Pologne), especes attri¬
buees a Geoemyda (Heosemys) par Khosatzky & Mlynarski, 1966a. Ventralement, les gulaires sont
beaucoup plus courtes et relativement plus larges chez Factuel. Chez H. spinosa, le bourrelet dorsal est
plus large, plus court et semble plus concave que chez les fossiles, plus proche de celui de Factuel
Geoemyda s.s. (voir Bourret, 1941) ; de meme chez H. grandis, il est plus large et plus court (Pritchard,
1979 : 203 : MHNT, coll. Bourret, T 84). Le sous-genre Geoemyda ( Geiselemys), cree pour une forme de
FEocene, Lutetien, MP 11 -13, de Geiseltal, Allemagne, semble un plus proche parent de Ptychogaster que
de Clemmydopsis.
Certaines especes neogenes eventuellement apparentees a Clemmydopsis turnauensis ont ete
reattribuees au genre actuel Melanochelys Gray, 1869, espece-type Emys trijuga Schweigger, 1812. par
Khozackij & Redkozubov (1986) (precedemment transcrit par Fauteur en Khosatzky) (voir Kho¬
satzky & Mlynarski, 1 966a et Chkhikvadze, 1968). Melanochelys trijuga est une espece actuelle de
Geoemydinei du sous-continent indien et de Birmanie (Bourret, 1941 ; Pritchard, 1979) dont la
radiation, chez les actuels seuls consideres (voir Hirayama, 1985), se situerait entre Heosemys et
Geoemyda : les fragments des quatre especes fossiles qui lui sont attribuees ne paraissent pas appartenir
238
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
a un seul genre et n'ont pas les caracteres de M. trijuga. Chez celle-ci (specimen MNHN, H, 1912-0163),
le bourrelet gulaire, non saillant, est large et de type Mauremys avec une concavite mediane entre deux
renflements longitudinaux lateraux. au bord du sillon gularo-humeral, et un raccourcissement progressif
partiel du rebord gulaire depuis le renflement vers la ligne mediane. La vertebrale 1 recouvre toute la
nucale ou presque et la cervicale est petite, plus longue que large.
En revanche, d'autres especes pourraient appartenir au genre Sakya . Khozackij & Redkozubov
(1989) attribuent a Sakya fespece Clemmys riabinini Khosatsky, 1946, du Pliocene superieur d'Odessa.
L'on peut se demander. avec Chkhikvadze (1968), si fespece Clemmys pidoplickai (materiel type) du
meme gisement, attribue a Geoemyda (Spinemys) Khosatzky et Mlynarski, 1966a, n. subg,. et a
Mehmochelys par Khozackij & Redkozubov (1986). ne serait pas elle aussi attribuable a Sakya, a moins
qu'elle ne soil synonyme de la forme « Clemmys » malustensis Macarovici & Vancea, 1959. du Pliocene
superieur de Moldavie, d'attribution generique actuellement difficile : fabsence de figuration d’elements
de la carapace dorsale rend impossible toute interpretation.
Plusieurs autres formes, du Neogene europeen, attributes a Clemmys ou a Geoemyda sont
apparentees a Clemmydopsis et a Sakya par certains traits de leur morphologie. II s'agit notamment de
materiel : de Nowa Wies Krolewska (Mlynarski. 1959, 1964, 1966a, 1985) et de Neudorf bei Oppeln
(Opole), Silesie, Pologne, Miocene moyen. MN 7 (Mlynarski, 1955,1966a, 1980b. 1985 ; Mlynarski et
al. 1982 : Wegner. 1913); — de Gramatneusiedl, Autriche, « Pannonien » superieur (Miocene supe¬
rieur) (Bachmayer, 1957 ; Bachmayer & Mlynarski, 1984 ; Mlynarski et al, 1982)dePrzeworno
II. Pologne. Miocene moyen, MN 8 (Mlynarski. 1978, 1985); - de Weze, Pologne, Pliocene. MN 15,
Ruscinien (Mlynarski, 1955, 1959. 1962, 1964, 1985; Mlynarski et a! ., 1984); de Rebielice
Krolewskie, Pliocene, MN 16, et de Zalesiaki B. MN 15-17, Villanyien. Pologne, (Khosatzky & Mly¬
narski, 1966a ; Mlynarski, 1959. 1960. 1962. 1964. 1966a, 1985); de WeUerau. Allemagne, Pliocene
(Karl. 1983); de Malusteni et de ses alentours en Moldavie. Roumanie, Pliocene superieur (Kho¬
satzky & Mlynarski. 1966a ; Mlynarski. 1969, 1980b). Parmi les especes mentionnees, celle du
Pliocene superieur de Rebielice Krolewskie (Mlynarski, 1985 : fig. 5) a une division des ecailles costales
1 rappellant les modifications presentes chez Sakya.
La revision de toutes ces formes permettra de les situer generiquement dans leur cadre tempore!
et geographique et d'evaluer leur degre de parente avec Clemmydopsis turnauensis de Sansan. Les
relations avec Geiselemys et Ptychogaster (voir ci-dessous), dont on placerait la radiation apres Ileose-
mys, dans les Geoemydinei, ne sont pas non plus encore etablies. Une nouvelle phylogenie des Geoemy-
dinei et des Batagurinae (sensu Bour & Dubois, 1986) devra etre elaboree, incluant au cours de sa
construction les formes fossiles existant depuis le Paleocene d'Eurasie.
Genre PTYCHOGASTER Pomel, 1847
Espece-type. — Ptychogaster emydoides Pomel. 1847 : 383-385, pi. IV. fig. 9.
Designation d'un neotype. La serie-type comprend la region de Saint-Gerand-le-Puy, Allier
(Broin. 1977 : carte Fig. 53), MN 2a, Agenien, Miocene inferieur. L'etude des specimens provenant de
cette serie-type montre que les especes P. vandenheckii et P abreviata Pomel, 1853, et les especes P
heteroclitus et P. testudinoides De Stefano, 1903 sont synonymes de fespece-type. Ces especes ont ete
fondees sur des specimens correspondant a des variations individuelles entre de tres jeunes individus, de
jeunes ou vieux adultes males ou des adultes femelles. La collection privee Pomel, comportant fholotype,
ayant disparu. un neotype de Ptychogaster emydoides Pomel, 1847 est designe : la carapace dorsale avec
plastron (figuree in Broin, 1977 : Fig. 92,96a,b, 98), MNHN SG 58, coll. Milne Edwards, choisie pour
la forme de son plastron correspondant au specimen-type figure par Pomel (1847), provenant d'une
forme plutot petite et arrondie a plastron plat, probablement une femelle d’apres les especes actuelles. Les
specimens topotypes, de la collection MNHN, figures in De Stefano, (1903) sont : SG 70, pi. 12, fig. 1,
(jeune forme longue) ;SG 69, pi. 12, fig. 2, (forme arrondie); SG 59, pi. 13, fig. 1 (forme longue) ; SG 64,
Source: MNHN, Paris
CHELON1ENS DE SANSAN
239
pi. 13,fig.2 ;SG 219. pi. 14. fig. 1 (Ptychogaster heteroclitus DeStefano 1903.specimen juvenile) ;SG 66,
pi. 14. fig. 2 et 15, fig. 1 (Ptychogaster testudinoides De Stefano, 1903, forme longue); SG 13730, pi. 15,
fig. 2 (Ptychogaster testudinoides , forme longue). Le specimen figure in Gervais (1859, pi. 53) appartenait
a une forme allongee. Le genre est connu en Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France,
Italie, Pologne, Republique Tcheque, Suisse) de POligocene inferieur (MP 17-18 environ) au Miocene
superieur (M N 10 environ)
Diagnose. Geoemydinei a forte irregularite neurale, caracterise par son demi-plastron poste-
rieur mobile grace a sa charniere plastrale avec un ligament entre les hyo- et les hypoplastrons et entre les
processus hypoplastraux et les peripheriques 6 et 7 du pont (tortue-boite). Vertebrale 1 ne couvrant pas
lateralement toute la nucale. Vertebrale 5 etendue a la pygale.
Comme chez Clemmydopsis , nette concavite ventrale de la nucale entre deux bourrelets (concavite
et bourrelet encore plus prononces ici); chez le sous-genre type Ptychogaster , comme chez Clemmydopsis,
longue cervicale dorsale et ventrale (plus courte chez le sous-genre Temnoclemmys), long bourrelet dorsal
epiplastral gulaire concave medialement et epaissi lateralement (plus court, plus large et plus epais
medialement chez le sous-genre Temnoclemmys). A la difference de Clemmydopsis , vertebrale 5 toujours
etendue jusqu'a la pygale. contreforts axillaires plus developpes medialement (et avec la cote 2 epaissie
ventralement sous la pleurale 1) et pas d'epaississement de la cote 6 de la pleurale 5, les contreforts
inguinaux etant totalement reduits du fait de la charniere du lobe posterieur; sillons comportant
frequemment de petites irregularites (petits decrochements, sinuosites soudaines, amincissements, etc.).
Une diagnose de Ptychogaster a ete donnee dans Broin (1977). Elle reste valable en annexe a la
diagnose. La seule modification a apporter est la distinction entre les deux sous-genres en ce qui concerne
le bourrelet gulaire dorsal epiplastral. Celui-ci est epaissi chez le genre, avec deux renflements lateraux,
eleves au maximum le plus souvent medialement a la limite du sillon dorsal gularo-humeral ou parfois (1
sur 25 specimens examines chez l‘espece-type) sous cette limite, les ecailles gulaires ne se raccourcissant
pas nettement medialement. Chez le sous-genre Ptychogaster (moyennes et grandes formes dont I'espece-
type) il est relativement plus long, moins large et plus concave, epaissi ventralement, et chez Temnoclem¬
mys (petites formes) il est relativement plus large, plus court, moins concave.
Sous-genre PTYCHOGASTER Pomel, 1847
Espece-type. — Ptychogaster emydoides Pomel, 1847 : 383, 385, pi. IV, fig. 9.
Diagnose. - Ditfere du sous-genre Temnoclemmys par son bourrelet epiplastral dorsal relative¬
ment plus etroit, plus long et plus concave medialement. Sillons reguliers ou non.
Comporte de grandes formes, tres epaisses, souvent avec sutures obliterees a Page adulte : 26 cm
de longueur de carapace pour P. laurae (Forster & Becker. 1888), de I Oligocene inferieur. MP21,
d'Hoogbutsel. Belgique ; 28-29 cm pour le type de P grepiacensis (Bergounioux, 1935) de Venerque et_30
cm pour le specimen de Laugnac (precedemment rapporte a Clemmyssubpyrenaica Bergounioux, 1935 et
a P emydoides in Broin, 1977: pi. 22), Agenien MN 2b. France; 26,1 cm pour P emydoides de
Saint-Gerand-le-Puy et 27 cm pour P emydoides de la molasse agenienne de Lausanne. Suisse (« Cistudo
portisi » Golliez & Lugeon. 1889).
Quelques details sur le crane de Ptychogaster emydoides sont donnes dans Broin (1970).
La distinction des especes n'est pas encore etablie de fagon satisfaisante.
240
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
Ptychogaster ( Plychogaster) sansaniensis (De Stefano, 1902)
Fig. 7, 8
Ocadia (Emys) « sansaniensis » : De Stefano. 1902 : 269 ; pi. IX, fig. 2.
Emys aquitanensis Bergounioux. 1935 : 157-158, fig. 36. Bercjounioux & Crouzel, 1965 : 185.
Ocadia sansaniensis Lartet. Bergounioux. 1935 : 160-161.
Ocadia (Emys) sansaniensis Lartet. — Bergounioux & Crouzel. 1965, pro parte : 180-182.
Ptychogaster « sansaniensis » (De Stefano, 1902c). — Broin. 1977 : 24.
Ptychogaster cf. « sansaniensis » (De Stefano, 1902). Broin, 1977 : Fig. 99.
Loca LITE-TYPE et horizon STRATIGRAPHIQUE. — Sansan, Gers, France. Miocene, Astaracien,
MN 6.
Diagnose. — Forme a entoplastron situe en avant du fond des encoches axillaires. Differe de
toutes les a litres especes par la longueur des gulaires superieure d'environ deux fois a la longueur des
humerales alors que, chez l'espece-type entre autres. la longueur des gulaires est inferieure, egale,
rarement un peu superieure, a la longueur des humerales.
Materiel de Sansan. L'espece est le plus rare des taxa de tortues de Sansan : seuls trois
specimens sont preserves.
- Carapace avec plastron anterieur. holotype, MNHN SA 15648. Fig. 7. Catalogue AC 1861-8318, don
de MM. Serres et Merlieux. Figure in De Stefano (1902). Ocadia (Emys) « sansaniensis « (Lartet) :
pi. IX, fig. 2.
- Carapace dorsale, MHNT SAN 1164. Fig. 8, holotype de Emys aquitanensis Bergounioux, 1935, fig.
36 (Broin, 1977 : Fig. 99). La carapace est ecrasee. la partie gauche reversee sur la partie droite, de la
nucale a la derniere neurale.
Portion de carapace dorsale, MHNT, SAN 1165.
Discussion. — Actuellement, nous considerons comme provisoirement valables les especes P
e my do ides, P. sansaniensis, P. laurae et R grepiacensis.
L'espece-type, P emydoides de Saint-Gerand-le-Puy, (comme d'autres especes) est polymorphe,
probablement a cause d'une differentiation sexuelle. Les carapaces adultes sont soit ovale-arrondies,
globuleuses, plus larges pour une meme longueur (largeur sur longueur: 73,23 a 80,19 %, 4 specimens
complets dont le neotype avec 73,23 %, longueur 19,8 cm ; plus grand specimen complet ovale-arrondi
21,3 cm) avec un plastron plat (femelles), soil relativement plus etroites pour une meme longueur, la
bordure anterieure etant notablement allongee (largeur sur longueur 66 a 71,26 %, 5 specimens com¬
plets ; plus grand specimen complet de Saint-Gerand, 26,1 cm) avec un plastron concave chez les plus
grands specimens (males). L'holotype de P sansaniensis , malheureusement deforme, pourrait etre une
forme courte ovale-arrondie (largeur sur longueur environ 72 % ?).
De tres nombreuses variations affectent les elements de la carapace (voir Broin, 1977 : fig. 89-95
et 97-99) : sinuosite des sillons des ecailles (variable de sinueux a non sinueux chez le sous-genre
Ptychogaster), proportions de la cervicale. de la vertebrale 1, forme des neurales, dimensions et position
de l'entoplastron, proportions du bourrelet dorsal epiplastral en largeur et en epaisseur (a l'interieur du
cadre fixe dans la diagnose), forme et proportions de l’encoche anale. Les elements de P sansaniensis
entrent dans le cadre des variations de P emydoides.
Chez P. sansaniensis , les sillons sont moderement sinueux sur le neotype SA 15678, peu sinueux
sur SAN 1164 (plus jeune). La cervicale est longue et un peu elargie a l'arriere avec un bord posterieur
ondule. La vertebrale 1 est fortement etrecie vers l’avant sur le type.
L'entoplastron de P sansaniensis , relativement petit, est situe en totalite en avant du fond des
encoches axillaires. Dans toutes les especes suffisamment connues sur ce point, sur les specimens ou les
sutures sont encore visibles dont l'espece-type (et sauf une espece), l'entoplastron est situe en avant ou en
majeure partie en avant (variable individuellement) du fond de ces encoches. L'exception est l'espece du
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
241
Fig. 7. Ptychogaster (Ptychogaster ) sansaniensis (Dc Stefano, 1902). Holotvpe. holotype d 'O cadi a (Emys) « sansaniensis »
(Lartet) De Stefano, 1902 ; MNHN. SA 15648. carapace, a. b. c. vues anterieure, ventrale et dorsale.
Fia 7. Ptychogaster (Ptychogaster) sansaniensis fDe Stefano, 1902). Holotype . holotype of Ocadia (Emys) « sansaniensis »
(Lartet) De Stefano. 1902 : MNHN. SA 15648. carapace, a. h. e. anterior, ventral and dorsal views.
Miocene inferieur du lit de FAriege, France. Agenien MN 2b (Duranthon. 1991) que nous pouvons
appeller P. grepiacensis d'apres Fun des specimens nomine Emys grepiacensis Bergounioux, 1935.
synonymes Clemmys subpvrenaica Bergounioux, 1935 et « Ciemmys batalleri» in Bergounioux (1935.
1938 ; non Clemmys batalleri, Bergounioux. 193 I)(Broin. 1977 : Fig. 90.91.93, 95). C’est aussi a cette
espece que Fon peut rapporter le specimen de Laugnac. un grand adulte probablement male (plastron
concave) bien qu’il soit unique par ses gulaires un peu plus longues que ses humerales (Broin, 1977 : pi.
22, fig. 5). Chez P. grepiacensis, tres grande, Fentoplastron est situe en majeure partie au-dela du fond des
encoches axillaires vers Farriere. L'autapomorphie de ce caractere pour cette espece est a verifier sur le
materiel europeen non revise.
Chez P sansaniensis. la serie neurale du neotype SA 15648 est constitute des neurales I (a 4 cotes),
2 (hexagonale a petits cotes anterieurs). 3 (octogonale). 4 (hexagonale a petits cotes posterieurs) et les
suivantes sont indiscernables : chez SAN 1164, seule est discernable la forme des neurales 4 (hexagonale
a petits cotes posterieurs), 5 (a 4 cotes) et 6 (octogonale).
242
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
Fig. 8. Ptychogaster (Ptychogaster) sansaniensis (De
Stefano. 1902). Holotype d'Emys aquitanensis Bergou-
nioux. 1935 : MHNT. SAN 1164, carapace, face dor-
sale.
Fta. S. Ptychogaster (Ptychogaster) sansaniensis (De
Stefano, 1902). Holotype 0 /Emys aquitanensis Bergon¬
zi ion.x. 1935 ; MHNT, SAN 1164, carapace, dorsal view.
Dans le sous-genre Ptychogaster, le bourrelet gulaire dorsal epiplastral a une morphologic proche
de celui de Clemmydopsis lequel est seulement plus concave (plus mince medialement) avec un renflement
generalement plus medial et appartient a des individus adultes bien plus petits. Les deux genres font
surement partie d'un meme sous-groupe de Geoemydinei mais avant d'entreprendre une elude cladisti-
que du groupe, il conviendrait d'en reviser toutes les especes. Le bourrelet dorsal epiplastral du type de P.
sansaniensis est conforme a celui du specimen provenant de Chilleurs-aux-Bois, MN 3, figure par Broin
( 1977 : pi. 22, fig. 6). morphologie frequente chez P. enrydoides.
Le lobe posterieur de P sansaniensis est inconnu de sorte qu’il n'est pas possible de savoir s'il etait
arrondi ou resserre au sillon femoro-anal avec une encoche anale profonde ou non ; il est generalement
peu ou pas resserre (variation individuelle) chez tous les P (Ptychogaster) sauf chez P laurae (Forster &
Becker, 1888) (voir Broin. 1977 : Fig. 94) et un specimen de P. grepiacensis oil il Test fortement (Broin,
1977 : Fig. 91); dans ce cas, les deux especes se distinguent parce que P laurae a un tres large lobe
anterieur en avant du fond des encoches axillaires (avec entoplastron en position anterieure) et son lobe
posterieur resserre a en outre une plus profonde encoche anale que tous les autres Ptychogaster , y compris
P grepiacensis.
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
243
Sous-genre TEMNOCLEMMYS Bergounioux. 1957
Espece-type. — Clemmys batalleri Bergounioux, 1931
Ptychogaster < Temnoclemmys) batalleri (Bergounioux. 1931)
Fig. 9
Emys egarensis Bataller, 1926, nomen nudum : 15.
Testudo sp. Bataller. 1926 : pi. 3. fig. 1-2.
Clemmys batalleri Bergounioux, 1931 : 72-73. fig. 1-4. — Bergounioux, 1938 : 283. - Bataller. 1956 : 21 (fide Jimenez Puentes
& Martin deJesus, 1991).
Temnoclemmys elongala Bergounioux, 1957 : 1236.
T. cordiformis Bergounioux. 1957 : 1236.
T. vallesensis Bergounioux. 1957 : 1236.
T batalleri Bergounioux. Bergounioux. 1957 : 1236.
Temnoclemmys batalleri Bergounioux. Bergounioux. 1958 : 185-189. fig. 18-19. pi. 35-36.
Temnoclemmys cordiformis nov. sp. (sic). - Bergounioux. 1958 : 189-191. fig. 20-21. pi. 37.
Temnoclemmys vallesensis nov. sp. (sic). Bergounioux. 1958 : 191-194. fig 22-23. pi 38-39.
Temnoclemmys e Ion gala nov. sp. (sic). Bergounioux. 1958 : 194-196. fig. 24. pi. 40.
Temnoclemmys batalleri Bergounioux. 1931. Mlynarski, 1976:84.
Ten modem my s vallenensis Be rgo u n i o u x . 1958.- Mlynarski. 1976 : 84.
« Mauremys » batalleri (Bergounioux. 1931). Jimenez. 1976 : 123
Ptychogaster ( Temnoclemmys) cf. batalleri (Bergounioux, 193lb). Broin, 1977 : 24. 239 : Fig. 99, pi. 23. fig. 9-14.
Ptychogaster (Temnoclemmys) batalleri (Bergounioux. 1931). Jimenez Puentes & MartIn e>e Jesus. 1991 : 100.
Localite et horizon stratigraphique. — Terrassa, Barcelone, Catalogne, Espagne, Vallesien
superieur. MN 10.
L'espece est attestee en Europe au Miocene superieur-Pliocene : en Espagne dans le Valles
Penedes, Catalogne, Vallesien, MN 10, outre la localile-type : en France, a Sansan, Gers. Astaracien,
MN 6. et a La-Grive-Saint-Alban. Isere, niveau non precise, MN 7 ou 8.
Diagnose. — Petite forme a bourrelet gulaire dorsal epiplastral relativement plus court, plus
large, moins concave medialement et plus epaissi medialement que chez P. (Ptychogaster). En lace
ventrale, coins gulaires bien saillants aigus, courtes gulaires. Sillons irregulierement sinueux (variable
avec les individus). Par rapport a R (Ptychogaster), cervicale relativement plus courte (typiquement) ou
plus etroite sur une nucale un peu moins concave (variations observees sur les specimens frangais).
Etrecissement net au sillon femoro-anal.
Fig. 9. - Ptychogaster (Temnoclemmys) batalleri (Bergounioux. 1931). MNHN. SA 2010. cpiplastrons el fragment dcntoplas-
tron, a, b. faces venlrale et dorsale.
Fig. 9. Ptychogaster (Temnoclemmys) batalleri (Bergounioux. 1931 . MNHN. SA 2010. epiplastra and.,fragmentary entoplasiron.
a, b. ventral and dorsal views.
244
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
Materiel de Sansan. — L'espece est rare a Sansan, reperee a ce jour en toute certitude sur six
specimens de la collection MNHN (P).
Epiplastrons : six dont SA 1997 et 2010. Fig. 9 (Broin, 1977 : pi. 23. fig. 11-13).
Xiphiplastrons : 3 dont SA 4680 (Broin, 1977 : pi. 23, fig. 9-10).
Pygale : SA 2007 (Broin, 1977 : pi. 23. fig. 14).
Discussion. Repartitions geographique et stratigraphique du sous-genre Tenmoclemmys.
- En attendant la revision des especes de Ptychogaster susceptibles d’appartenir au sous-genre Temno-
demmys , l'espece P. (Tenmoclemmys) batalleri est la seule espece du sous-genre et leurs diagnoses sont
confondues. Les especes attribuables au sous-genre sont de petites formes (dans sa localite-type, l'espece
P. (Tenmoclemmys) batalleri a environ 13 cm de longueur de carapace). R (Tenmoclemmys) batalleri
ressemble a un jeune de R (Ptychogaster) dont il serait une forme neotenique par sa taille reduite et par
le contour de la partie epiplastrale. Mais il differe d’un juvenile de Ptychogaster s.s., connu chez P
emydoides par le specimen de P heteroclitus De Stefano, 1903 (pi. 14. fig. 1. MNHN SG 219). par :
ses sutures bien serrees ou obliterees, encore laches chez le jeune de Ptychogaster s.s. ;
- son bourrelet gulaire dorsal plus epaissi (completement mince medialement chez le jeune de Ptycho¬
gaster comme chez un petit Mauremys) ;
- son resserrement au sillon femoro-anal ;
sa nucale plus concave ventralement;
- sa cervicale plus petite dorsalement;
- ses sillons toujours en partie irregulierement sinueux.
Lors de la determination de materiel de la Venta del Moro, Espagne, Turolien, MN 13, Jimenez
(1976) avait bien mis en synonymie les especes de Catalogne mais en considerant le genre Tenmoclemmys
comme synonyme de Mauremys , interpretation corrigee par Jimenez Fuentes & Martin de Jesus
(1991). Comme le materiel de la Venta del Moro appartient bien a Mauremys sp. et non a Tenmoclemmys ,
ce dernier sous-genre est done restreint en Espagne, a notre connaissance, au seul materiel du Vallesien de
Catalogne. Testudo celonica Bergounioux, 1958, du Vallesien de Sant Celoni (Can Rabasa), est un
Ptychogaster (observer le plastron posterieur in Bergounioux, 1958 : pi. 31) et parait grand pour un
Tenmoclemmys.
Un certain nombre d'especes europeennes de Ptychogaster pourraient etre rapportees au sous-
genre Tenmoclemmys de sorte que T. batalleri ne serait plus la seule espece du sous-genre. La confirmation
de cette possibility etendrait la repartition du genre de l'Oligocene au Pliocene et Sansan ne serait plus la
plus ancienne localite a Tenmoclemmys.
Ptychogaster cayluxensis Lydekker. 1889. des phosphorites du Quercy, pres de Bach. Lot, France,
provenant d'anciennes recoltes d'age non precis (Oligocene), est connu par un fragment de lobe anterieur
de petite taille a bourrelet large, epais et peu concave medialement, du type Tenmoclemmys batalleri avec
deux variantes : les coins gulaires sont plus arrondis et le bourrelet dorsal gulaire epiplastral est renforce
medialement par une elevation symphysaire. D'autres specimens de petits Ptychogaster avec des lobes
anterieurs exactement semblables ont ete trouves a Pech Desse et a Pech du Fraysse, phosphorites du
Quercy, France, MP 28. Oligocene superieur : ils justifient l'espece P. cayluxensis par le caractere de
Pelevation symphysaire epiplastrale dorsale ; en revanche, les coins lateraux gulaires sont plus ou moins
arrondis. Ces specimens complementaires sont tous de petite taille mais a sutures obliterees (adultes), a
petite cervicale (encochee posterieurement) sur une nucale bien convexe et a sillons irregulierement
sinueux. Ils coexistent comme a Sansan avec une plus grande forme de Ptychogaster, P. cf. emydoides.
Ptychogaster grundensis Bachmayer & Schaffer, 1959. Grund, Autriche, « Tortonien inferieur »
(partie inferieure du Miocene superieur) : cette petite espece (environ 13 cm de longueur de carapace),
elevee, a les caracteres externes de Tenmoclemmys ; il conviendrait d'observer la morphologie du
bourrelet dorsal gulaire pour s’en assurer.
Source: MNHN , Paris
CHELONIENS DE SANSAN
245
Ptychogaster aft', grundensis Schleich, 1984, pi. 4, fig. 1-6, Niederaichbach, Allemagne. MN 5,
Orleanien, est represente par des elements d'une petite forme de Ptychogaster a epiplastron large et
bourrelet court correspondant a Temnoclemmys batalleri.
Ptychogaster ronheimensis Groessens & Schleich, 1985, Ronheim, Allemagne, MP 22. Oligocene
moyen, a ete decrit par ses auteurs sur un ensemble de pieces isolees provenant de petites formes (environ
16 cm) dont plusieurs ont les caracteres de Temnoclemmys : bourrelet dorsal large et epais medialement,
resserrement femoro-anal. sinuosite des sillons, relativement petite cervicale : mais certaines pieces
epiplastrales, un peu plus grandes ou nettement plus grandes que les autres. ont un bourrelet relativement
plus etroit, plus long ; ce sont soit des variations individuelles de P (Tenmodemmys ), soit des pieces
appartenant a P. (Ptychogaster).
Ptychogaster cf. emydoides de Dolnice, Boheme occidentale, Republique Tcheque, Orleanien,
MN 4 (Mlynarski & Rocek, 1985) est figure par des elements conformes en vue externe a ceux de
Temnoclemmys batalleri .
Ptychogaster reinachi Roger, 1902, Statzling, Allemagne. MN 6, Miocene moyen. est represente
par un epiplastron a bourrelet large et peu concave (Roger. 1902 : pi. 1. fig. 9 ; Schleich, 1982). Mais la
longueur de ce bourrelet et la grande taille du specimen ne vont pas dans le sens de Tenmodemmys ; en
revanche nous avons trouve un specimen de Saint-Gerand-le-Puy exceptionnel avec une morphologie tres
voisine : a part la taille, la frontiere peut etre mince entre les deux sous-genres a cause des variations
individuelles ; en Fabsence d'un echantillon suffisant, il est difficile de trancher pour certains elements.
Le specimen rapporte a Temnoclemmys sp. in Broin (1977 : pi. 22. fig. 11 et 12). faluns savigneens
du Bassin de la Loire, France, MN 5. Orleanien. ressemble a Temnoclemmys par le coin aigu de
fepiplastron. mais le bourrelet est trop longet trop concave pour Temnoclemmys et le specimen est grand,
comme chez l'espece precedente.
Infrafamille TESTUDININEI Batsch, 1788
Groupe TESTUDO s.l.
Genre PALEOTESTUDO n. gen.
Espece-type. — Testudo canetotiana Lartet, 1851 : 38.
Derivatio nominis. De palaios , ancien en grec et de testudo , tortue en latin.
Repartitions geographiqueetstratigraphique. — Autriche, France, Miocene moyen : Orlea¬
nien, MN 5, et Astaracien, MN 6.
Diagnose. Forme de Testudo palearctique europeen a plastron rigide (sans charniere), a
carapace moderement large et longue, a lobe posterieur court, a lobe anterieur variant de arrondi a
trapezoidal, caracterise par ses flancs verticaux avec bordure peripherique non redressee a I'avant et a
1'arriere et a bourrelet dorsal epiplastral elargi prolonge jusqu'au-dessus de fentoplastron chez Fadulte,
avec une petite poche gulaire.
Longueur maximum de la carapace : 25 a 30 cm. Largeur sur longueur de la carapace : 70 %. Lobe
posterieur court : sa longueur autour de 25 % de celle du plastron (connu seulemenl chez lespece-type).
Bourrelet dorsal epiplastral : largeur sur longueur variable de 45 a 82 % environ.
Autre espece du genre : P mellingi (Peters, 1869).
246
FRANCE DE I.APPARENT DE BROIN
Paleotestudo canetotiana (Lartet, 1851)
Fig. 10-12
Testudu canetotiana Lartet. 1851 pro parte : 38.
Testudo canetotiana Lartet. — Gervais, 1859:437. - Bergounioux, 1935 : 152. Bergounioux & Crouzel. 1965 : 182-183.
Crouzel. 1971 : 535: 536. fig. 1.
Testudo canetotiana (Lartet). — Dh Stefano, 1902 : 298-304 : pi. XL fig. 2.
Emys sp. Bergounioux. 1935 pro parte : 151 (3°).
Clemmys wtundi/ormis Bergounioux. 1935 : 154-157. fig. 34. 35 : pi. 14. fig. 2. — Bergounioux & Crouzel. 1965 : 185.
Broilia robusta Bergounioux et Crouzel. 1965 pro parte : 177. fig. 15.
Ocadiasansaniensis Lartet. Bergounioux & Crouzel. 1965 : 183. fig. 18.
Testudo canetotiana Lartet. 1851. Broin. 1977 : 24. 247. Fig. 113. 114 : pi. 34. fig. 2-10.
Localite et horizon stratigraphique. — Sansan. Gers, France. Miocene moyen, Astaracien,
MN 6.
Lartet (1851) cite l'espece a Sansan, Marsolan et Chelan. La localite de Marsolan est a retirer :
le specimen qui en provenait et montre par I'Abbe Canf.to a Lartet (et dont ce dernier a tire le noni de
l'espece) a ete retrouve au Seminaire d'Auch par F. Crouzel. II s’agit en fait d'une autre espece, rapportee
provisoirement a « Testudo cf. promarginata »( Broin. 1977 : pi. 32. fig. 2) ou « soit a l'espece mellingi soit
au groupe promarginata » (Broin, 1977 : 247); son niveau. MN 3, datant de I'Orleanien, est plus ancien
que celui de Sansan et c'esl au groupe promarginata que nous rapportons ce specimen, quoique la
morphologie de son bourrelet epiplastral dorsal ne soit pas connue : sa longueur de carapace est plus
grande que celle de P. canetotiana et sa saillie gulaire, plus etroite, est beaucoup plus prononcee. Quant a
la localite de Chelan donnee par Lartet, aucun specimen de tortue n'en a ete retrouve a notre
connaissance.
Diagnose. Espece de dimensions moderees (25 cm de longueur de carapace maximum), a lobe
posterieur particulierement court et large (longueur de 25 %de celle du plastron, longueur sur largeurdu
lobe variant de 36 a 40 %) caracterisee par la forte epaisseur de toutes les plaques, la saillie gulaire faible.
le bourrelet epiplastral dorsal allonge vers l'arriere chez I'adulte (longueur sur largeur variant de 45 a
65 % environ, sa longueur sur la largeur du lobe aux epiplastrons variant de 29.5 a 35.5 % environ) en
formant un surplomb. variant de juste en avant (chez le jeune) a un peu au-dessus de l’entoplastron, avec
une petite poche gulaire et un bord posterieur dessinant un arrondi tres faible a modere pour chaque
gulaire.
Materiel de Sansan. L'espece est tres abondante, comportant de maniere sure 40 individus et
certainement beaucoup plus.
Carapace dorsale aplatie (sans la bordure posterieure), avec plastron partiel (sans les epiplastrons
et le lobe posterieur), neotype. MHNT. SAN 1166. Fig. 10. coll. Ed. et L. Lartet, holotype figure de
Clemmys rotundiformis Bergounioux, 1935 (fig. 34-35 et pi. 14. fig. 2). Ce specimen est choisi comme
neotype car c'est le mieux conserve des specimens de Sansan dont nous ayons la certitude qu'il ait ete vu
par Ed. Lartet.
Collection MNHN : clle comporte 1225 specimens numerotes, outre des pieces encore non
inventoriees.
Carapace dorsale complete mais deformee avec plastron sans le lobe posterieur. male. SA 1868,
Fig. 11, catalogue AC 1861-8320. don de MM. SERRESet Merlieux, premier specimen decrit et figure de
l'espece par De Stefano (1902 : pi. 11, fig. 2).
Carapace dorsale presque complete avec plastron (dont le lobe posterieur), entierement remontee
avec sa forme originelie, male. SA 1673, Fig. 12 (Crouzel, 1971 ; Broin, 1977 : Fig. 113. 114).
Carapace dorsale complete avec demi-plastron anterieur, femelle. SA 15647.
Carapace dorsale incomplete, ecrasee, avec plastron degage a l'avant settlement, SA 1990, cat.
AC 1861-8319, don de MM. SERREset Merlieux, mentionne mais non decrit in De Stefano (1902).
Source: MNHN, Paris
Fig. 10-11. Paleotestudo canetotiami (Lartet, 1851). 10. Neotype. MNHT. SAN 1166. carapace, a. b. faces dorsale et ventrale ;
11. MNHN. SA 1868. carapace, a. b. faces dorsale et ventrale.
Figs 10-11. Paleotestudo canetotiana (Lartet . 1851). 10. Neotype. MNHT SAN 1100. carapace, a. b. dorsal and ventral views ;
11. MNHN. SA 1868. carapace, a. b. dorsal and ventral views.
Source MNHN. Paris
248
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
Carapace dorsale et plastron presque complets avec quelques fragments des os des membres et
ceintures, individu remonte en partie, male, SA 1672.
Carapace anterieure avec hyo-hypoplastrons, SA 1866.
Carapace particlle avec plastron, femelle, SA 10342.
Carapace et plastron presque complets, femelle, SA 1856.
Plastron avec la bordure peripherique, SA 15369.
Carapaces dorsales partielles avec portions des plastrons, SA 1857, 1859, 1867.
Bordure posterieure de carapace dorsale. femelle, SA 1766.
Lobe anterieur de plastron. SA 1986 (Broin, 1977 : pi. 34, fig. 5-6).
Trois epiplastrons droits, SA 1987. 1988. 1989 (Broin. 1977: pi. 34. 2-4. 7-8 et 9-10).
Xiphiplastrons droit et gauche. SA 15357. Bergounioux & Crouzel, 1965 (fig. 18, Ocadia
sansaniensis).
Plastron sans les xiphiplastrons, SA 15370.
Elements isoles nombreux de la carapace (carapace dorsale et plastron).
Os des membres (la plupart sont des femurs et humerus sans la tete) et ceintures.
Un fragment de vertebre.
Aucun element cranien.
Coll. MHNT :
Portion de carapace sans les parties anterieure et posterieure avec hyo- et hypoplastrons.
SAN 1167, « Emys », coll. Ed. et L. Lartet.
Carapace partielle avec plastron non degage totalement. SAN 1168, coll. Noulet.
Carapace partielle. coll. E. Lartet (probablement une P. canetoticma juvenile).
Divers fragments de carapaces des collections E. Lartet. Noulet, Frizac et A. Edwards,
SAN 1169 a 1176?
Coll. MHNB. divers fragments dont :
Une portion de carapace dorsale avec trois neurales et les pleurales attenantes.
Deux pleurales 1 droite et gauche.
Trois peripheriques.
Hyoplastrons gauches et un droit.
Deux hypoplastrons droits et deux gauches.
Quatre xiphiplastrons gauches.
Coll. BM(NH):
Demi-plastron anterieur, R 21873. « Stylemys sp ».
Nucale, R 40771, « Testudo larteti Pictet ».
Precoracoide gauche. R 40772.
Description. — L espece a tous les caracteres dTin Testudo palearctique (Fig. 12) :
— dimensions moderees ;
serie neurale avec alternance de plaques octogonales et carrees, la premiere toujours rectangu-
laire,
— coincidence des sillons costo-marginaux et des sutures pleuro-peripheriques ;
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
249
— les limites externes des sillons des marginales 1 et de la cervicale sur la nucale et des sillons
marginaux sur les peripheriques libres, a l'avant principalement. sont presque toujours sur un coin
saillant des plaques ;
la cervicale est plus longue que large (ties variable dans sa largeur dorsale : 0,15 cm a 0,9 cm
pour une nucale de 6 cm);
— le lobe posterieur. rigide. est court (autour de 25 %de la longueur du plastron), loin d'atteindre
la bordure peripherique (Broin, 1977 : Fig. 113);
la pygale est montee en accompagnant la reduction posterieure de la suprapygale 2, s'allon-
geant jusqu'au sommet des peripheriques posterieures, avec coincidence du sillon de la vertebrale 5 et de
la suture de la suprapygale ou des suprapygales ;
— la suprapygale 1 embrasse la deuxieme (12 specimens a Sansan) ou bien les deux plaques sont
separees par une division transversale (1 specimen) ou bien elles sont fusionnees (3 specimens);
— le bourrelet dorsal epiplastral est fortement epaissi et convexe (prolonge en corniche jusqu'a
I'entoplastron chez diverses especes dont celle de Sansan, sauf chez les jeunes individus, voir ci-dessous);
les gulaires sont allongees medialement, formant globalement deux triangles a long cote medial
mordant sur I'entoplastron. la saillie gulaire etant faible a moderee ;
le lobe posterieur est large ; sa longueur generalement inferieure a 50 % de sa largeur, moins
large que les formes primitives de la famille (mesure a Sansan sur deux specimens avec un rapport
longueur sur largeur de 36,36 et 42 %) ;
— le lobe posterieur est un peu resserre au sillon femoro-anal;
— 1'encoche anale est large ;
les marginales 12 sont fusionnees (reversif dans la lignee hermannis.s.).
Les caracteres 2a 6 sont deja acquis au niveau d 'Ergilemys bruneti Broin, 1977, du Stampien,
MP 29, de La Milloque. France, probable groupe-frere de Testudo s.l. Certains d'entre eux sont acquis
parallelement et independamment les uns des autres dans d'autres lignees de tortues terrestres Testudi-
ninei et c’est done leur ensemble qui permet de reconnaitre le groupe.
Dimensions. — L'espece de Sansan comporte des individus de taille moderee : le plus grand,
SA 1868, mesure 24,5 cm de longueur de carapace; SA 1990 : 23 cm conserves sur environ 24,5 ;
SA 15647, 21.5 cm ; SA 1673,23 cm : le neotype. SAN 1166 a 15 cm conserves sur environ 16.5 cm. Chez
les Testudininei actuels du Bassin mediterraneen ces longueurs sont notamment atteintes chez Testudo
ibera , atteintes et depassees chez T. marginata Schoepff. 1792 et T. hermanni boettgeri Mojsisovics, 1899
(voir Bour, 1987 ; Gmira. 1993a.b. 1995).
Presque tous les specimens suffisamment complets sont deformes de sorte que le rapport largeur
sur longueur de la carapace ne peut etre mesure que sur SA 1673. largeur 16 cm, rapport 69,50 %, ce qui
correspond a T. ibera , a T. graeca et a T hermanni. Paleotestudo canetotiana etait done une lorme
moderement allongee, ni specialement large (comme le sont les specimens d 'Agrionemys horsfieldii et la
p|upart des specimens de T. hermanni) ni specialement etroite ( T. marginata ), comme chez les autres
especes de Testudo s.s. (a charniere hypo-xiphiplastrale).
Sur le specimen SA 1673, le rapport hauteur sur longueur de la carapace est de : 11.7 cm/23 cm =
50.86 %, correspondant a une carapace moderement haute comme beaucoup d'individus de toutes les
especes actuelles sauf T marginata. toujours plus basse et T. kleimanni plus haute.
Le rapport de la longueur du bourrelet dorsal epiplastral sur la longueur totale du plastron est
mesurable sur trois specimens :
— SA 1673, 2,5 cm/17,8 cm : 14.04 %,
— SA 10342, 2 cm/15.3 cm : 13,07 %,
— SA 1672, 2.4 cm/19 cm : 12.63 %.
250
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
F[G. 12. Paleotesludo canetotiana (Lartet. 1851). MNHN, SA 1673. a. b, carapace dorsaie. faces dorsale et posterieure : c. d.
plastron, laces dorsale et ventrale ; per. 3. peripherique 3 gauche ; ing., ecaille inguinale gauche.
F,a l2 -; - Paleotesludo canetotiana l Lartet. 1X51). MNHN. 5/1 1673. a. b. carapace, dorsal and posterior views: c. d. plastron,
dorsal and ventral views ; per 3. left peripheral 3 : ing., left inguinal scute.
Ces valeuis se retrouvent chez les actuels Testudo graeca, T. ibera. T. marginata el certains
Agrionemys horsfieldii.
La longueur sur largeur du bourrelet epiplastral a ete mesuree :
-SA 1673,64.10%,
-SA 10342, 53,33 %,
-SA 1856/1.47,82%.
La longueur du bourrelet sur la largeur du lobe a la suture epi-hyoplastrale varie de 29 72 % a
35,21 % (5 individus).
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
251
Les lobes sont a peu pres egaux (Tab. 1), courts, particulierement le posterieur qui n'atteint pas la
bordure peripherique (Broin, 1977 : Fig. 113). Sa longueur est de 26,40 % de la longueur du plastron,
chez SA 1673, et de 24,83 %, chez SA 10342, ce qui correspond aux valeurs les plus basses d 'Agrionemys
sensu Gmira (1995) (A. horsfieldii et T hermanni). Le rapport longueur sur largeur est de 36,36 % chez
SA 1673 et de 42 % chez SA 10342, ce qui correspond aux valeurs basses des actuels T. hermanni et A.
horsfieldii. Le pont est long et relie les processus axillaires a 1’avant interne de la peripherique 2 et a
Fextreme bord latero-anterieur interne de la pleurale 1 et les inguinaux a Farriere-medial interne de la
peripherique 7.
Tableau 1. Proportions de trois plastrons de Paleotestudo canetotiana de Sansan.
Tabu- 1. — Paleotestudo canetotiana. Sansan locality, measurements of three plastra.
Longueur (cm)
SA 1673 (male)
SA 10342
SA 1856/1
Lobe anterieur
4,6
3.6
3,8
Pont
8.8
8,3
env. 9
Lobe posterieur
4.5
3.9
3,9
Lobe anterieur sur plastron ( %)
25.84
23,52
Rapporte a la longueur du plastron, le lobe anterieur est relativement long (SA 1673 : 25,84 % ;
SA 10342 : 23,52 %) comme chez la plupart des especes actuelles (individus a lobe anterieur long chez
Testudo s.s. et a lobe anterieur court chez Agrionemys sensu Gmira. 1995).
Paleotestudo canetotiana est done une forme terrestre sans apomorphie evidente au point de vue
de ses dimensions et pouvant entrer dans le cadre de plusieurs genres de Testudininei des lignees des
especes actuelles d'Europe-Bassin mediterraneen. Toutefois, toutes les plaques sont particulierement
epaisses, ce qui constitue un caractere specifique ou supra-specifique par comparaison avec les autres
tortuesduTertiaireeuropeen : par exemple, 0,8 a 1 cm pour les pleuraleset 1,5 cm pour les hypoplastrons
entre les processus inguinaux chez SA 1673 (longueur 23,16 cm); Fespece mellingi Peters, 1869, rapportee
a Paleotestudo , a egalement une forte epaisseur des plaques mais pas chez tous les individus.
Morphologie. La forme generate de la carapace (Fig. 12a,b : Broin, 1977 : Fig. 113-114) est
ovale allongee, avec les flancs verticaux et sans bordure peripherique relevee a Farriere, que ce soit chez les
males ou les femelles. reconnus d’apres la plaque pygale. Deux grands specimens ont des bosselures sous
les vertebrates : SA 15647, femelle et SA 1868, male. La pygale peut s'observer sur des carapaces plus ou
moins completes : trois males, trois femelles, et parmi les plaques isolees repertories a ce jour: treize
males et douze femelles. Les plaques males sont a la fois relativement plus etroites a lavant et a surface
externe plus courbee (plus convexe) que les plaques femelles, lesquelles sont cependanl toujours un peu
convexes. Ceci a la difference des especes actuelles du groupe Testudo s.i ou la pygale des femelles peut
etre plate ou redressee vers le haut (sinon a peine convexe comme ici). Un caractere constant est note :
le long rebord ventral chevauche par Fecaille supramarginale (marginales 12 fusionnees); il est plus
long que la partie non chevauchee par fecaille, entre son sillon anterieur et le bord anterieur de la
pygale, laquelle represente environ 1/8 de la partie chevauchee ; ceci a la difference de Testudo graeca,
T. terrestris , T. ihera , Agrionemys horsfieldii et T. hermanni ou la partie chevauchee par la supramar¬
ginale est variable, allant de plus courte a un peu plus longue que la partie non chevauchee ; nous ne
connaissons pas la valeur de ce caractere chez les especes fossiles du Neogene, non decrites sur ce
point. II y a des variations individuelles de la pygale chez les males comme chez les femelles : largeur
anterieure par rapport a longueur, largeur du bord posterieur par rapport a largeur du bord anterieur.
252
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
degrc de courbure. Ceci est conforme aux especes actuelles du groupe Testudo s.l. Mais contrairement
a celles-ci, la bordure posterieure. regulierement convexe. ne se redresse pas de part et d'autre de la
pygale.
Le bourrelet dorsal (Fig. 12c ; Broin, 1977 : pi. 34. fig. 2-10) est plus allonge en corniche vers
l’arriere (la plupart des adultes) ou moins allonge (plus jeunes specimens), de longueur variable jusqu’a
surplomber I'entoplastron en deux arrondis gulaires (pi. 37. fig. 6). II est moderement large et la saillie
gulaire est faible et relativement etroite par rapport a P. mellingi. Sous le surplomb du bourrelet se trouve
une petite poche gulaire. plus ou moins longue suivant la longueur du surplomb. Elle varie d’absente ou
faible, comrne chez Factuel T. terrestris. a moderee comme chez l’actuel T. graeca , et elle est moins forte
que chez P. mellingi. Les humerales sont longues et les pectorales sont les ecailles les plus courtes
medialement: le sillon humeropectoral est posterieur a I'entoplastron (43 specimens) ou le touche
presque (3 specimens) ; les anales sont courtes et meme, la partie des xiphiplastrons chevauchee par les
femorales est le plus souvenl superieure aux anales.
Ecailles plastrales (Fig. 12d) : Ab > Hum > Gul > Fern > (leplussouvent)ou = (parfois) An > Pec.
Discussion. — Delimitation du genre. Une soixantaine d'« especes » neogenes eurasiatiques
(voir Kuhn. 1964, et les travaux posterieurs cites ci-dessous) sont attribuees a Testudo. Tel que nous le
definissons. Paleotestudo n'integre pas les formes europeennes du Miocene moyen-superieur-Plioccne a
bourrelet epiplastral anterieur a I'entoplastron : ni celles du groupe Testudo antiqua Broun. 1831 a
carapace large, ni celles de la lignee Testudo (s.l.) hermanni, ni les formes moyennement larges et a
cervicale reduite, comme par exemple T. amberiacensis Deperet, 1894 et T. pyrenaica Deperet & Donne-
zan, 1890 (voir Broin. 1977). Les grandes formes d'Europe occidentale souvent attribuees a Testudo
appartiennent en fait a Ergi/emys ou a Cheirogaster (voir Bourcart & Bour. 1983 ; Broin, 1977 ;
Jimenez Fuentes & Martin de Jesus, 1991 ; Lapparf.nt de Broin & van Dijk, 1999) et sont done aussi
ecartees du genre.
En ce qui concerne Paleotestudo canetotiana , un travail d’etude plus pousse pourra etre etfectue
afin de mieux definir le genre et l’espece, car il existe suffisamment d’elements de la carapace de chaque
sorte pour qu'une recherche d'un certain nombre de variations individuelles soit menee. Mais Fabsence
de crane, l'insuffisance du nombre de carapaces completes, males et femelles, l’ecrasement des specimens
conserves et 1 absence de preservation des parties cornees ne permettront pas d'etudes comparables a
celles que I'on pratique sur les especes actuelles (Gmira. 1993a.b. 1995).
L especc nous paraissant la plus proche et que nous pouvons aussi rapporter a Paleotestudo est
Emys mellingi Peters, 1869 de I'Orleanien. MN 5a, d'Eibiswald. Autriche, a laquelle nous avons deja
attribue les specimens provenanl de I'Orleanien, MNb, de Baigneaux-en-Beauce, France (Broin, 1977).
Non connue par la totalite de sa carapace (a Eibiswald par son plastron anterieur seul ; a Baigneaux-en-
Beauce par une demi-carapace anterieure et des pieces isolees du plastron, dont des lobes anterieurs, et de
la carapace), elle se distingue par ses dimensions un peu superieures (longueur atteignant 30 cm environ)
avec une epaisseur de plaques variable, de relativement plus faible a aussi forte que chez les specimens de
Sansan. Le bourrelet epiplastral est relativement plus large et encore plusetendu vers l'arriere : le rapport
longueur sur largeur est de 72,22% sur le specimen d'Eibiswald (Peters, 1869. pi. 3) et de 63 %, et
81,6.3 %, respectivement. pour les specimens MNHN BA 1009 (Broin. I977.pl. 33. fig. 5) et BA 1008 de
Baigneaux-en-Beauce ; ceci pour une largeur de lobe anterieur un peu plus grande que chez P. caneto-
tiana. La longueur du bourrelet par rapport a la largeur du lobe est respectivement de 41.48 %, 37.5 % et
42,10% pour ces trois specimens de P. mellingi alors quelle varie de 29.72 % a 35.21 % chez P.
canetotiana. La poche gulaire. plus ou moins longue suivant la longueur du surplomb. se rencontre aussi
chez Testudo s.s. (a charniere hypo-xiphiplastrale) et chez certains specimens du Pleistocene de Luncl-
Viel. France, de T. lunellensis Almera & Bofill, 1903. de la lignee de T. hermanni s.s. L on note une
progression parallele du bourrelet vers l'arriere chez Testudo. entre T. terrestris ou il est au minimum de
recourbement et T. kenitrensis ou il est au maximum (voir Gmira. 1993a,b, 1995), comme dans la lignee
de T. hermanni entre T. hermanni et T. lunellensis de Lunel-Viel et comme ici chez Paleotestudo entre P.
canetotiana et P. mellingi.
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
253
Une autre espece a bourrelet prolonge vers l'arriere et pouvant eventuellement entrer dans la
definition de Paleotestudo serait Testudo rectogularis Schleich, 1981, de 1'Astaracien, MN 6, de San-
delzhausen. Allemagne. Mais il semble que sa bordure posterieure soil un peu redressee et son lobe
posterieur parait relativement plus long (environ 33 % de la longueur du plastron et 40 a 50 % de sa
longueur). Les mesures necessaires ne sont pas donnees dans la description.
Relations du genre. — Le genre Paleotestudo peut avoir un ancetre commun avec le groupe T.
promarginata Reinach, 1900(5mw Broin. 1977), Testudo palearctique a lobe posterieur court egalement,
se distinguant par son bourrelet epiplastral etroit, non recourbe en corniche vers l'arriere. et comportant
des formes plus petites a plus grandes que Paleotestudo canetotiana. Notammenl la grande forme de
Neuville-aux-Bois, France, MN 3 (plastron figure in Broin, 1977 : pi. 33, fig. 2)qui acomme Paleotestudo
les flancs verticaux sans redressement posterieur de la bordure peripherique.
En ce qui concerne sa descendance, il convient de rechercher dans quelle mesure les lignees des
especes fossiles du Miocene superieur et du Plio-Pleistocene d'Europe et les genres actuels Testudo s.i et
Agrionemys lui sont apparentes.
Gmira (1993 a, b. 1995) a montre que le genre actuel palearctique Testudo , comprenant toutes les
especes actuellesdu Bassin mediterraneen jusqu'a l’Asie cent rale, pouvait sediviseren deux : Agrionemys
Khosatzky & Mlynarski, 1966b (et voir Mlynarski, 1966b) et Testudo s.s. Testudo s.s. se distingue du
premier par sa charniere plastrale entre les hypoplastrons et les xiphiplastrons, permettant au lobe
posterieur (lequel est allonge et atteint le bord curie de la bordure peripherique) d'etre mobile pour le
passage des pattes posterieures et de la queue. Une charniere hypo-xiphiplastrale peut exister chez les
femelles agees de T. hennanni pour favoriser l'oviposition (comm. pers. Bour). mais jamais chez les males
et les jeunes des deux sexes. Par I'absence de charniere, Paleotestudo canetotiana n'est done pas un Testudo
s.s. Le bourrelet epiplastral dorsal, primitivement epaissi et convexe chez Testudo s.i, s'etend vers
I'entoplastron qu'il parvient a surplomber en formant en dessous la poche gulaire, suivant le terme de
Chkhikvadze( 1973) (Broin. 1977); cetteextension est plus netteet plus prononceechez Testudos.s. que
chez les autres Testudo s.i, comme chez Paleotestudo. Toutefois nous avons vu que certains specimens de
T. Iimellensis de Lunel Viel, de la lignee hennanni s.s.. ont un meme prolongement que chez Testudo s.s. et
P. canetotiana. Il a aussi ete montre que ce genre Testudo s.s. a charniere existe au moiris depuis le Miocene
superieur, Turolien. MN 12 de Pikermi, Grece, avec Testudo marmorum Gaudry, 1862-1867 et Testudo
sp., du Turolien de Salonique (Arambourg & Piveteau, 1929).
Gmira (1993b, 1995) a aussi montre que Lon pouvait reuni r les especes Agrionemys horsfieldii et
Testudo hennanni en un meme genre Agrionemys d'apres la presence commune de 9 caracteres apomor-
phiques. Certains concernent des parties perissables de l'individu (etuis caudaux, pattern de couleurs) ou
non conserves a Sansan (crane, membres) et seuls quelques-uns sont applicables aux carapaces tossiles :
sillon humero-pectoral traversant ou tendant a traverser Tentoplastron (humerales pluscourtes), gulaires
peu ou bien saillantes, anales longues et femorales raccourcies, lobe posterieur large, carapace large a
mi-longueur. Mais ces caracteres ne sont pas applicables aux fossiles en I absence d un echantillon
suffisant. Ilya, en effet, des chevauchements entre especes pour certains caracteres (par exemple la
largeur de la carapace et le developpement de la saillie gulaire, femorales raccourcies au profit des anales,
largeur du lobe posterieur). Or. T. hennanni a des limites de valeurs particulierement larges, recoupant
celles que Ton trouve dans diverses lignees.
Paleotestudo canetotiana n'a qu'une seule de ces apomorphies d Agrionemys, celle du lobe
posterieur large (et court), avec les valeurs basses de T. hennanni et les valeurs d A. horsfieldii. Le caractere
lobe court est apparu tot dans la stratigraphic, des l'Oligocene avec Testudo roquesi Bergounioux. 1936,
de Bard, Auvergne, France, et aussi chez les Ergilemys europeens que Lon peut considerer comme le
groupe-frere des Testudo palearctiques (Broin, 1977); e'est d ailleurs un caractere que I on trouve chez
divers Testudininei ou il s'est realise parallelement; par exemple chez Cheirogaster ginsburgi (Broin.
1977) d'Artemiy, MN 4 (precedemment rapporte a Testudo , voir Lapparent de Broin & van Dijk,
1999), chez certains Manouria emys actuels (rapport variable de 25 a 30 %) et chez certains membres du
groupe des genres endemiques africains et malgaches, groupe-frere de la lignee des Ergilemys- Testudo s.l.
254
FRANCE DE LAPPA RENT DE BROIN
(voir Gmira. 1995). Le caractere lobe large apparait chez les Testudo palearctiques a partir du Miocene ;
c’est un caractere variable avec les especes et les valeurs hautes (longueur sur largeur du lobe) sont celles
de Testudo : il ne peut pas caracteriser Agrionemys s.I. quand interviennent les especes fossiles dans la
com pa raison.
Le prolongement gulaire avec poche gulaire nette de Paleotestudo canetotiana ne peut pas la
rapprocher de Testudo s.s. par opposition a Agrionemys sensu Gmira (incluant la lignee hermanni) a
cause des specimens a poche gulaire du Pleistocene de Lunel-Viel, Herault.
Enfin, Testudo s.s. et Agrionemys (sensu Gmira. 1993b. 1995) ont un redressement de la bordure
peripherique posterieure. de part et d'autre de la pygale, contrairement a Paleotestudo. L'espece P
canetotiana , pour les caracteres fossilisables seuls connus, n'est done ni un Testudo ni un Agrionemys tels
qu'ils sont definis sur les especes actuelles.
Par ailleurs. Chkhikvadze (1970) avait cree le genre Protestudo pour les especes neogenes
eurasiatiques a plastron rigide et lobe posterieur court et large, y incluant Testudo hermanni. Dans le
meme esprit que Gmira (1993a,b, 1995), il reservait Testudo anx especes a charniere. Mais le probleme est
qu'il a choisi comme espece-type de Protestudo l'espece Testudo hessarabica Riabinin, 1915-1918 (syno-
nyme Testudo tarakliensis Riabinin, 1915-1918. de la meme region) du Miocene terminal. Meotien, de
Bessarabie, Ukraine, (voir aussi Macarovici, 1930); or. cette espece n'annonce pas T. hermanni mais
ressemble a un Agrionemys horsdfieldii. bien qu'elle ait ses caracteristiques propres. La carapace est tres
large (largeur sur longueur environ 84 a 85 %) avec une bordure peripherique posterieure redressee par
rapport a la pygale. Le plastron est particulierement proche de celui d'Agrionemys horsfieldii, et notam-
ment des individusd'Afghanistan (coll. MNHN. P). paries lobes plutot triangulaires-trapezoides, etrecis
vers l'avant et Parriere. non arrondis. avec une forte saillie gulaire et une encoche anale triangulaire avec
pointes xiphiplastrales plus aigues que chez les formes europeennes : ce retrecissement des lobes,
paraissant plus fort a l'avant et a Parriere (avec extremites anales plus ou moins pointues) du fait de la
grande largeur de la carapace, est caracteristique d' Agrionemys. Il semblerait done que Protestudo en soit
un synonyme junior. Ce nom de genre ne peut etre donne a l'espece canetotiana.
La lignee T. hermanni est reconnaissable principalement a sa double ecaille supracaudale (margi-
nales 12 non fusionnees, caractere reversif) et a la fusion des deux suprapygales (voir les autres caracteres
in Gmira, 1995). N'ayant pas les apomorphies d’ Agrionemys presents chez Testudo hessarabica, la lignee
T. hermanni s'en serait separeeau moins depuis le Miocene terminal. Elleest attestee avec certitude depuis
le Pliocene superieur Ruscinien. MN 15, de Weze. Pologne, avec Testudo szalai Mlynarski. 1955, et le
Pleistocene inferieur de Valdarno, Italic avec T. globosa Portis, 1890 (Kotsakis, 1980). Lui sont aussi
rapportes Testudo lunellensis Almera & Bofill. 1903. de Lunel-Viel et de Catalogne, de nombreux
specimens du Pleistocene-Actuel d'Espagne, de Portugal, d'ltalie et de France, enfin bien des restes
inedits dont ceux du Pleistocene de PEscale (collection Bonifay) et de Soave, Italie.
Plus anterieurement, bien des especes europeennes peuvent etre rassemblees dans un groupe
antiqua. d'apres Testudo antiqua Bronn, 1831, Hohenhowen, Allemagne (MN 6-8). Ce sont T. escheri
Pictet & Humbert. 1856, de la molasse miocene de Winterthur (Suisse). T. steinheimensis Staesche, 1931.
de Steinheim (MN 7) et T. opisthoklitea , Schleich. 1981, de Gammelsdorf (MN 7-8) (Allemagne) et
Testudo burgenlandica Bachmayer & Mlynarski, 1983, du Pontien de Kohfidisch (Autriche). Les carapa¬
ces sont larges, leur largeur etant de 80 a 90 % de leur longueur. Il apparait que ces especes, Agrionemys
et les especes de la lignee de T hermanni , se partagent plusieurs caracteres mais avec une distribution en
mosaique (carapaces a forme large, bourrelet epiplastral dorsal anterieur a Pentoplastron. lobe poste¬
rieur court, lobe posterieur plus ou moins large). Certains caracteres sont acquis aussi bien par la lignee
recente de T. hermanni (Pleistocene-Actuel) que par A. horsfieldii (par exemple les femorales raccourcies,
les anales allongeeset le sillon humero-pectoral traversant ou tendant a traverser Pentoplastron), tandis
que d'autres (comme la carapace large chez tous les individus) sont acquis aussi bien par T. globosa au
sein de la lignee T. hermanni et par les membres du groupe T. antiqua que par A. horsfieldii. Toutefois, le
faible nombre de specimens preserves par espece rend douteux la permanence du dernier caractere chez
les formes fossiles. Mais il est certain que P canetotiana n'appartient pas a ce groupe. Le redressement de
Source: MNHN, Paris
CHELONIENS DE SANSAN
255
la bordure posterieure, present primitivement generalement chez les Testudininei conime Testudo et
Agrionemys sensa Gmira mais aussi Hadrian i/s, Cheirogaster, Ergilemys et chez la petite forme T
promarginata de St Gerand-le-Puy (Broin, 1977, pi. 31), disparait chez celle de Neuville-aux-Bois
( Broin, 1977) et chez Paleotestudo. Difficile a reconnaitre chez les carapaces fossiles deformees, il semble
ne pas etre possede par toutes les especes du groupe antiqua.
En definitive, rien n'empeche que Paleotestudo soit le groupe-frere de fensemble de toutes ces
lignees du Miocene superieur-Actuel, lignees de T. hermanni de laquelle T. pyrenaica a pu se detacher, de
T, antiqua et d’ Agrionemys, mais aussi de Testudo s.s.
CONSIDERATIONS PALEOECOLOGIQUES
Cinq especes de tortues, se repartissant dans deux families, sont done denombrees a Sansan :
Une grande Chelydridae, famille de tortues d’eau douce vivant sur le fond du lac ou du cours d'eau
sous une faible tranche d’eau, Chelydropsis sansaniensis (Bergounioux. 1935). moderement abondant.
- Trois Testudinidae d’eau douce - semi-terrestres :
un genre de taille moyenne, Ptychogaster (Ptychogaster) sansaniensis (De Stefano, 1902, le
moins abondant des taxa de Sansan (trois specimens);
— deux petites formes. Ptychogaster (Temnoclemmys) batalleri (Bergounioux, 1931), peu abon¬
dant, represente par six specimens au moins. et Clemmydopsis turnauensis (Meyer. 1858). le plus
abondant des taxa de Sansan (au moins 60 specimens et probablement plus).
Un genre de Testudinidae terrestre plutot petit. Paleotestudo canetotiana (Lartet. 1851), pour
lequel le genre Paleotestudo est cree, tres abondant aussi (40 specimens et plus).
II n'y a pas de grande tortue terrestre. comme Ergilemys (sensu Broin, 1977) possible groupe-frere
des Testudo sd. palearctiquesou Cheirogaster (voir Broin, 1977 : Bourcart&Bour, 1983), groupe-frere
probable de Geochelone s.s. (voir Lapparent de Broin & van Dijk. 1999). Les grandes formes sont
actuellement restreintes a TAfrique intertropicale ( Geochelone ; voir Roset et ai, 1991) et aux iles de
1’ocean Indien, Aldabra, Seychelles, (Dipsochelys) et du Pacifique, Galapagos (Chelonoidis) (Bour,
1980 ; 1982 ; 1985); il y en avait encore a l’Orleanien de France, a Pontlevoy, MN 5 (Broin, 1977) et a
1'Astaracien inferieur d’Allemagne, a Sandelzhausen. MN 6, et probablement meme plus recemment
(MN 7, MN 7-8) (Schleich. 1981). Seul Cheirogaster reviendra plus tard en France a Montredon,
Vallesien, MN 10, a Cucuron - Mont-Leberon, Turolien, MN 13 et a Perpignan, Ruscinien, MN 15
(Bourcart & Bour. 1986 ; Broin. 1977) et en Espagne, a Hostalets de Pierola et a Arevalo, Vallesien,
MN 9-10 (Jimenez Fuentes & Martin de Jesus. 1991) et a Las Higuerelas. MN 116a. De meme, il n’y a
pas a Sansan de Trionychidae et de Mauremys , formes d’eau douce connues dans les gisements frangais
de la periode precedente, respectivement depuis le Paleocene et 1 Oligocene. Les Trionychidae et le
Geoemydinei Mauremys sont encore presents a la fin de 1 Orleanien, les premiers dans les faluns de
Pontlevoy (MN 5) el dans les faluns d'Anjou (MN 5), le second dans les faluns de Pontlevoy (MN 5); ils
ne sont plus represents a Sansan. alors que Trionyx est encore present en Allemagne jusqu a la fin de
TAstaracien-debut du Vallesien (MN 8-9), et Mauremys a 1’Astaracien inferieur. MN 6, et peut-etre
meme un peu au delajusqu’a 1’Astaracien superieur(MN 7-8) (Schleich. 1981, 1982. 1984, 1985).
La faune chelonienne de Sansan est composee de tortues de terre et de rivages (petites tortues
terrestres et tortues boites), de marais ou de lacs plus que de rivieres (abondance de Clemmydopsis et de
Chelydropsis). L'absence de Mauremys et de Trionyx pourrait s’interpreter ici comme simplement due au
fait que le gisement de Sansan represente un milieu aquatique non favorable a ces genres (lac ou marais
trop limoneux, pas d'eau suffisamment libre et vaste). Mais le contexte general montre 1 absence ou la
rarefaction dans toute 1‘Europe occidentale de ces formes a partir du Miocene moyen. particuherement
256
FRANCE DE LAPPARENT DE BROIN
a FAstaracien et plus tot en France qu’en Allemagne (voir les repartitions dans Broin, 1977 et Schleich.
1981, 1982, 1984. 1985) tandis que persistent les plus petites formes d'eau douce semi-terrestres (tortues
boites) de type Ptychogaster (Temnoclemys) et Clemmydopsis , sans oublier les divers « Geoemyda » et
Sakya d’Europe centrale. Un facteur climatique a du jouer, et plus tot en France que dans d'autres pays
europeens plus orientaux. Si le climat etait sec en France puis plus a Test en Europe vers cette fin du
Miocene moyen, comme la presence des formes de taille moderee terrestres et semi-terrestres de tortues
le montre. les fleuves pouvaient avoir regresse. expliquant le recul des Trionychidae et de Mauremys. Une
legere baisse de la temperature a pu jouer aussi. Trionyx s.s. est revenu brievement sur le pourtour
mediterraneen au Pliocene (sud de la France, MN 14-15) - Plio-Pleistocene (Italic. Plaisancien et
Valdarno superieur), comme Mauremys ( Broin. 1977 ; Kotsakis, 1980, 1982 ; Kotsakis& Mori, 1981).
Ensuite, il s’est restreint a la Mediterranee orientale et meridionale, de la Turquie (ou il est present
actuellement avec un autre sous-genre, Rafetus) a FAfrique. Mauremys est de nouveau absent de France
au Pleistocene, pendant lequel il est atteste, en Europe, en Italie, Grece et Sardaigne (Caloi et al , 1981 ;
Kotsakis, 1980, 1981), puis il est revenu jusqu'au sud de la France (Pyrenees Orientales) a Fouest, avec
M. leprosa , et jusqu'au nord de la Yougoslavie a Fest avec M. caspica (voir les cartes de repartition des
especes actuelles, in Broin, 1978, d'apres Boor pour le Bassin mediterraneen et Iverson, 1992). Par
ailleurs, Sansan est le dernier gisement de France miocene a avoir livre Chelydropsis , avant son retour
episodique, avec Cheirogaster , Mauremys et Trionyx , au Pliocene (decouvertes recentes de J. Aymar a
Villeneuve-de-la-Raho, MN 15, sud de Perpignan ; Aymar, 1992) alorsqu’il s’est maintenu plus a l’esten
Europe jusqu'au Pliocene moyen de Moldavie (MN 16).
Lorsque Fon suit la repartition des tortues dans le temps, Sansan apparait done comme un
gisement charniere entre un Neogene ancien et un Neogene recent et le temoin d’un changement de la
faune de tortues. consecutif a une modification climatique importante (assechement) au milieu du
Miocene, lequel s'etendra a toute FEurope au Miocene superieur.
REMERCIEMENTS
Mes sinceres remerciements vont a tous ceux qui m’ont aidee dans ce travail et en particulier : M.
FAbbe Crouzel a FInstitut Catholique de Toulouse, C. Sudre et F. Duranthon au Museum d'Histoire
naturelle de Toulouse ; Mine le Conservateur du Museum d'Histoire naturelle de Bordeaux ; D. Jammot,
Conservateur et F. Chevrier au Museum des Sciences Naturelles d'Orleans ; le Dr Charig et le Dr A.
Milner et S. Chapman au Natural History Museum de Londres ; le Dr R. Wild et le Dr R. Bottcher
du Staatliches Museum fur Naturkunde-Stuttgart : le Dr.W.-D. Heinrich et le Dr H.P Schultze de
FInstitut fur Palaontologie, Museum fur Naturkunde. Humboldt-Universitat Berlin : Jacques Aymar,
de Sainl-Esteve. pour la faune des environs de Perpignan. Au Museum national d'Histoire naturelle de
Paris m’ont aidee : R. Bour et Mine Racine au Laboratoire de Zoologie des Reptiles et Amphibiens ; F.
Renoult au Laboratoire d'Anatomie Comparee ; mes collegues du Laboratoire de Paleontologie et en
particulier L. Ginsburg. les doctorants du laboratoire dc Paleontologie S. Gmira et P.-A. Saint-Andre,
ainsi que S. Prat, etudiante en Geologie a Paris 6, pour la preparation et le catalogage des specimens et
A. Janoo pour la correction de l’abstract; D. Serrette et L. Merlette photographes. F. Pilard,
dessinatrice, et S. Barta-Calmus, documentaliste : je les remercie tous sincerement.
Source: MNHN. Paris
CHELONIENS DE SANSAN
257
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Source: MNHN, Paris
12
Les Squamates (Reptilia)
du Miocene moyen de Sansan
Marc AUGE & Jean-Claude RAGE
Museum national d'Histoire naturclle
Laboratoire de paleontologie. UMR 8569 du CNRS
8. rue Buffon, F-75005 Paris
RESUME
Sansan (MN 6, Astaracien. Miocene moyen) a fotirni la faune de Squamates la plus riche et la plus diversifiee parmi celles
qui ont ete decrites. Elle comprend au moins 26 especes (11 especes de lezards. 2 d'amphisbaenes, 13 de serpents) correspondant a
un minimum de 9 families. La plupart des especes decrites au xix c siecle sont considerees comme des nomina dubia et Tune d'entre
elles est un nomen nudum. Toutcfois, quatre des « anciennes » especes sont revalidees ou reconnues valides : il s’agit de Lacerta
sansaniensis , Anguis laurillardi. Coluber sansan iens is et Tanmophis pouchetii qui sont attributes respectivement aux genres Edlarietia
nov. gen.. Pseudopus, Natrix et Coluber. En dehors du nouveau genre Edlarietia (? Lacertidac). deux autres nouveaux taxa sont
crees : Neonatrix natricoides nov. sp. el Vipera aegertica nov. sp. Plusieurs genres de serpents temoignent d'afTinites avec la faune
nord-americaine. Deux lezards, un possible Lacertide et un Anguide. presentent des caracteres dentaires convergents et uniques
pour ces families. Les travaux concernant les Squamates etant relativement rares dans le Neogenc europeen. les fossiles de Sansan
n’apportent pas de donnees stratigraphiques precises ; toutefois, ces fossiles montrent globalement un net caractere miocene. Les
Agamidae, Varanidae, Scolecophidia et les Elapidae du groupe Naja. composants habituels des faunes miocenes. sont absents a
Sansan. pour des raisons vraisemblablement liees au paleoenvironnement. L'abondance des « natricines » s’accorde bien avec un
environnement comprenant une etendue d’eau.
ABSTRACT
Squamates (Reptilia) from the middle Miocene of Sansan.
The middle Miocene of Sansan has vielded the richest and most taxonomically diverse fauna of Squamates among
described faunas. Sansan (Southwestern France) represents the early Astaracian European Mammal age (MN 6 Neogene Mammal
unit) which is equated with the early Serravallian marine stage and which is approximately equivalent to the early Barstov lani North
American Mammal age. The locality includes more than 26 species which represent at least 9 families (at least 4 families ot lizards.
I of amphisbaenians. and 4 of snakes). Most of the species formerly named in this locality are considered nonuna dubia (the lizards
Lacerta ponsortiana. L. bifdentata , L. phitippiana. L. ambigua , Anguis bibronianus, A. acutidentatus. and the snake Scaptophis
miocenicus . which is probably an undeterminable Recent colubrid). Vipera sansaniensis is regarded as a nomen nudum. However,
some species described in the nineteenth century are considered valid : Lacerta sansaniensis (transferred to Edlarietia nov. gen.).
Auge, M. & Rage. J.-C, 2000. Les Squamates (Reptilia) du Miocene moyen de Sansan. In : L. Ginsburg (ed.) f La faune
miocene de Sansan et son environnement. Mem. Mus. natn. Hist. mu.. 183 : 263-313. Paris ISBN : 2-85653-5—4.
264
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Angitis lawillcirdi. Coluber sansaniensis and Tanmophispouchetii (respectively iransferred to the recent genera Pseudopus, Natrix
and Coluber). Apart from the new lacertilian genus Edlartetia, other new taxa are Neonatrixnatricoides nov. sp. and Vipera aegertica
nov. sp. The fauna consists of the following taxa : Gekkonidae gen. and sp. undetermined. Amblyolacerta sp.. Lacerra sp. I and sp.
2 (Lacertidae), Edlartetia sansaniensis (? Lacertidae). Scincid sp. 1 and sp. 2 (? Scincidae). Pseudopus laurillardi, Ophisaurus sp. 1
and sp. 2 (Anguidae). Anguimorpha inceriaesedis gen. and sp. undetermined. Blanus sp.. amphisbaenid gen. and sp. undetermined
(Amphisbaenidae). A/baneryx depereti (Boidae), Natrix sansaniensis, Natrix aff. N longivertebrata, Pa/aeonatrix a If. P lehmani,
Neonatrix natricoides nov. sp.. Neonatrix europaea. Coluber pouchetii. Coluber aft. C. pouchetii. Elaphe sp.. Paleoheterodon arcuatus,
Texasophis meini (Colubridae). Micrurusga/licus (Elapidae). Vipera aegertica nov. sp.. Vipera sp. (Viperidae). Studies dealing with
neogene Squamates being comparatively rare in Europe, the fauna from Sansan cannot provide precise stratigraphic information,
more especially as 8 species are presently known only at Sansan. However, the fauna shows a marked Miocene pattern. Only extinct
species are present. The teeth of two lizards (Edlartetia sansaniensis and Ophisaurus sp. 2) are peculiar. They are constricted below
their apex which is unique in their respective families (apparently Lacertidae for E. sansaniensis. and Anguidae for Ophisaurus sp.
2). The causes of this convergence, at a single locality, are unknown. Several snakes ( Neonatrix. Paleoheterodon. Texasophis,
Micrurus and A/baneryx) display North American affinities. Agamidae. Varanidae. Scolecophidia and Elapidae of the Naja group
are absent. These taxa are frequent in older and younger Miocene levels in France and Europe. Their absence at Sansan probably
results from an unknown palaeoecological cause. The « natricine » snakes represent more than 74 % of the snake specimens (about
half the snake species); such an abundance of « natricine » snakes is consistent with the presence of quiet water (lake or marsh).
Remark : the manuscript was handed over to the editor in 1992. It was possible to make a few additions in 1994.
INTRODUCTION
Une tres riche faune de squamates provient du Miocene moyen dc Sansan, gisement du sud-ouest
de la France (Gers). Classiquement attribue a FHelvetien moyen (Ginsburg. 1972), e’est-a-dire au
Serravallien inferieur, Sansan correspond a FAstaracien inferieur en stratigraphie continentale, plus
precisement a la zone MN 6 (Mein, 1976; Bruijn et al. , 1992); il s’agit approximativement du
Barstovien inferieur de la stratigraphie continentale nord-americaine.
Lartet (1851) avait reconnu et nomine dix especes de squamates a Sansan (huit especes de lezards
et deux de serpents). Ce n'est que plus d’un siecle plus tard que des squamates du gisement ont fait Fobjet
d'un nouveau travail, Hoffstetter & Rage (1972) en etudiant les Erycinae (serpents) a Foccasion d’une
revue de cetle sous-famille. Deux couleuvres ont ete ensuite reetudiees (Rage, 1981), puis toutes les
especes citees dans le gisement ont ete revisees dans deux traites concernant les lezards et les amphisbae-
nes (Estes, 1983) et les serpents (Rage. 1984). Peu de travaux ont done porte sur les squamates de Sansan.
Ces fossiles representent pourtant Fune des faunes les plus riches du Neogene. II s'agit meme, maintenant,
de la faune de squamates fossiles la plus riche et la plus diversifiee parmi celles qui ont ete publiees, quel
que soit Fage geologique.
Dans le present travail, certaines especes sont precedees de Fabreviation « alT. ». Elle signifie que
le fossile correspond, dans Fensemble, a Fespece en question, maisqu'il s'en distingue quelque peu par des
caracteres dont la signification reste inconnue ; ce fossile pourrait appartenir a Fespece, dont il serait alors
un variant, ou representer une espece distincte mais ties proche (voir Rage & Hossini. ce volume).
Les ages geologiques cites sont indiques de fa^on aussi precise que possible a Faide des zones.
« MP » pour le Paleogene (Schmidt-Kittler, 1987), « MN » pour le Neogene (Mein. 1976 ; Bruijn et
at ., 1992).
Les principaux termes anatomiques utilises sont definis dans la figure 1.
Le materiel utilise dans cette etude est depose au laboratoire de paleontologie du Museum
national d'Histoire naturelle, Paris. Enfin, la localisation des types des especes presentes a Sansan est
signalee. Les institutions qui hebergent ces types sont designees par les sigles suivants : ISiEZ. Instytut
Systematyki i Ewolucji Zwierzat, Polska Akademia Nauk, Cracovie ; KPUK. Katedra Paleontologie,
Prirodovedecka Fakulta, University Karlovy. Prague ; MNHN. Laboratoire de paleontologie. Museum
national d Histoire naturelle, Paris ; UCBL, Centre des Sciences de la Terre. Universite Claude Bernard,
Lyon.
Source: MNHN . Paris
SQUAMATES DE SANSAN
265
ETUDE SYSTEMATIQUE
LACERT1LIA Owen, 1842
A Sansan. Lartet (1851) avait nomme huit especes de lezards qu'il attribuait. parfoisavec doute.
a deux genres, Lacerta et Anguis : Lacerta sansaniensis, L. ponsortiana, L. bifidentata, L. philippiana,
L. ? ambigua , Anguis ? laurillardi, A. ? bibronianus et A.? acutidentatus. Depuis, aucun nouveau taxon
de lezard n'avait ete decrit dans le gisement. Estes (1983), considcrant que les descriptions originales sont
insuffisantes, que les specimens ne sont pas figures et sont perdus, a fait de toutes ces especes des nomina
duhia, tout en mettant en doute l'attribution generique. voire familiale, de certaines d’entre elles.
Cependant, les descriptions de Lartet, quoique effectivement trop succintes, permettent de
reconnaitre deux de ces especes parmi les fossiles du gisement. Ces deux especes sont revalidees ; il s'agit
de Lacerta sansaniensis , attribue a un nouveau genre, et Anguis laurillardi, rapporte au genre actuel
Pseudopus (voir ci-dessous). Les autres especes de Lartet sont. ici. considerees comme des nomina dubia.
Famille GEKKONIDAE Gray, 1825
Les Gekkonidae comprennent actuellement un peu plus de 80 genres (environ 650 especes) dans
rhemisphere sud et dans les regions chaudes de l'hemisphere nord. Ce sont des lezards generalement
petits, terrestres ou arboricoles. Le plus ancien Gekkonide provient de l'Albien/Aptien de Mongolie
(Hoburogekkosuchanovi Alifanov. 1989). D'autre part, des coquillesd'ceufsdu« type gekkonide »ontete
trouvees dans lc Jurassique superieur du Portugal; mais Lauteur ( Kohring, 1991) n en conclut pas que
la famille elle-meme etait presente.
Les principaux caracteres osteologiques sont les suivants : arc postorbitaire et arc temporal
superieur absents, frontaux fusionnes, processus descendants des frontaux se rejoignant et tusionnant
ventralement, encoche trigeminale formant un foramen dans le prootique, carre grand et etale, dents
pterygoides et palatines absentes. dentaire entourant le sulcus meckeli, nombre de dents eleve sur le
dentaire. vertebres amphicoeles ou procoeles.
Cette famille est connue dans le Miocene europeen avec les genres Gerandogekko Hoffstetter, 1946
(Miocene inferieuret moyen frangais) et Palaeogekko Schleich, 1987 (Miocene moyen d'Allemagne). En
outre le genre actuel Pliyllodactylus Gray, 1828 a ete signale dans le Miocene moyen de Slovaquie ( Estes.
1969). Lartet (1851) n'avait pas signale la famille a Sansan, mais on peul penser que son Lacerta ? am¬
bigua correspond en fait a un Gekkonide d apres la description qu il en a donnee (« ... autre, dents
reeulierement coniques, adherant, comme dans les lezards, au bold interne de la machoire ; mais il n’y a
point dans I'os dentaire de coulisse pour Linsertion de l'operculaire »). L'absence d'« insertion de
Loperculaire » indique certainement que la paroi du dentaire se refermait sur le sulcus meckeli. caractere
present chez les Gekkonidae.
Les restes de Sansan consistent en dentaires et en vertebres : ces os. bien que caracteristiques des
Gekkonidae, ont une morphologie assez uniforme a Linterieur de la famille et ne permettent pas de
comparisons entre les differents genres.
266
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
GEKKONIDAE indetermines
Materiel. — 17 os des machoires. dentaires ou maxillaires (Sa 23577, Sa 23580), 34 vertebres
dorsales (Sa 23578, Sa 23581), 4 vertebres caudales (Sa 23579).
Description. Aucun dentaire disponible n’est complet. Le style de ces pieces est typique des
gekkos avec une forme generate tres grele et etfilee vers Pavant. Mesialement, le dentaire se referme autour
du sulcusmeckeli jusqu'a la symphyse. Le plateau dentaire, horizontal, se creuse en une sorte de gouttiere
a la base des dents. Celles-ci sont caracteristiques. pleurodontes, serrees, cylindriques et droites, sans
cuspides. Le nombre total displacements dentaires ne peut etre estime.
Les vertebres dorsales sont assez hautes et plus ou moins allongees suivant leur position sur l’axe
vertebral. La neurepine s'eleve peu ; elle forme un relief arrondi a Parriere de Fare neural et se prolonge
anterieurement par une lame qui s’abaisse regulierement vers Pavant. L’arc neural est tres echancre entre
les prezygapophyses. En vue laterale, les synapophyses sont assez courtes (et meme punctiformes sur
certaines vertebres). d'orientation postero-dorsale a antero-ventrale, et situees pres de la face ventrale de
la vertebre. La face ventrale du centrum s'arque dorsalement. Elle possede deux foramens subcentraux ;
sur certaines vertebres apparait une ebauche de carene sagittale, mais sur la plupart cette face ventrale
reste lisse et regulierement convexe.
Commentaires. — Les dentaires et les vertebres de Sansan montrent une morphologic* banale de
Gekkonidae. Ces fossiles ne permettent pas d'effectuer de comparaisons avec les taxa deja decrits.
D'ailleurs, Hoffstetter (1946) admettait lui aussi, dans sa description des Gekkonidae fossiles, que les
pieces generalement conservees n’offrent pasdecaracteresdiagnostiquesdansla famille. II admettait. par
exemple, que le genre Gerandogekko qu‘il creait pourrait tomber en synonymic avec Pun des genres
actuels. Nous signalons done simplement la presence de la famille a Sansan.
Famille LACERTIDAE Bonaparte. 1831
Les Lacertidae constituent une famille qui comprend actuellement un peu plus de 200 especes
distributes uniquement dans PAncien Monde (Europe. Asie. Afrique, mais pas Madagascar). Ce sont des
lezards generalement terrestres qui se nourrissent essentiellement d'invertebres, quelques-uns etant en
partie herbivores. Les Lacertidae sont connus avec certitude depuis la base de PEocene en Belgique
(Dormaal, MP7, Sparnacien) avec le genre Plesiolacerta Hoffstetter, 1942 (Hf.cht & Hoffstetter,
1962 ; Godinot el al. , 1978); cependant, ils ont ete cites avec doute dans le Paleocene moyen ou superieur
en Allemagne (Rage & Auge, 1993).
Les principaux caracteres osteologiques suivants permettent de distinguer la famille : fosse
temporale superieure recouverte au moins partiellement par le postfrontal, parietal s’etendant posterieu-
rement et a processus supratemporaux courts, lames latero-ventrales du parietal absentes, ossifications
palpebrales presentes, foramen vidien posterieur s’ouvrant dans la suture basisphenoide/prootique,
osteodermes cephaliques presents (Estes et al. , 1988).
Plusieurs Lacertidae existent a Sansan ; Lartet (1851) en avail d'ailleurs reconnu 5 especes,
toutes attributes au genre Lacerta : L. sansaniensis, L. ponsortiana , L. bifidentata , L. philippiana et L.
? ambigua. Le materiel original est perdu, ou non identifie, et les descriptions de Lartet sont tres
succintes. Estes (1983) les a toutes considerees comme des nomina dubia. Cependant, comme nous le
verrons, la description de Pune d'entre elles, L. sansaniensis , est suffisante pour permettre Pidentification
de Fespece dans le materiel de Sansan ; elle est revalidee et rapportee a un nouveau genre dont
Pattribution aux Lacertidae est douteuse. Les quatre autres especes restent des nomina dubia. En realite,
trois Lacertidae certains sont presents a Sansan (Amblyolacerta sp. et deux Lacerta sp.).
Source: MNHN. Paris
SQUAMATES DE SANSAN
267
bs • bords subcemraux : c : cotyle : cd : crete dentaire ; ch : carene hemale : cm : constriction med.ane : cn : canal
neural; co : condyle : d : diapophyse ; e : epine epizygapophysaire ; f: foramen paracotylien ; la : foramen alveola, re
antero-inferieur : fl : foramens labiaux : fp : fosse parietale : frz : lacette art.cu aire de la prczygapophyse : Is : foramen
subcentral; ft : foramen lateral : ftz : facette articulaire de la postzygapophyse : h : hypapophvse ; he : hemapophyse ; Ih :
lame horizonlale ; n : neurepine ; p : parapophyse ; pad : paradiapophyse : pc : processus corono.de : pd : plateau denta.re .
pf: processus prefrontal ; pi : pleurapophyse : pp : processus parapophysa.re ; prs: processus supraocc.p.tal: ps : processus
supraangulaire : pt : pterapophyse : pz : processus prezygapophysaire : s : symphyse . sa . surface alveola.re sc . protube
ranee sous-cotylaire : si: septum intramandibulaire : sm : sulcus medeeh : ss : sillon subcentraux ; z . zygosphene.
F,a I. Main anatomical terms. A : den,ary of a lizard. Ophisaurus (Am .medial Hen'. Ah lateral view f B.
ventral Hen-. C snake vertebra with pterapophyses I caudal vertebra o) an Erycnae). anterior v,nv. D snake verteb a u b n ,
a hvpapoplivsis. lateral view. E: snake vertebra with a hypapopbysis t Ea: anterwr new. El lateral vtew. tv: rent e ' en ,
' bs ■ subcentral ridge ; c: cotyle : cd dental crest; cl, hemal keel; cm median const r, cion; cn neural anal. co.
condyle • d diapophysis ; e : enizvgapopln seal spine ;f: paracotyhr foramina : fa : anterior inferior alveolar foranun . f.
iSforamfffp :parietal fossa: V= ■ prezy^apopbysealarticular far e,. fs subcentra, firamen . , . ^foramen .
f, - l) 0 S t-vvaDonhvseal articular facet; h : hyp apophysis ; he : hemapophysis . Ih . subdintal shelf. n . neural spine . /
parapophvsfs ; piul: pLdiapophysis : pc : coronoidprocess : pd dental plate : pf : prefrontal process: pi: ^j^seal
PP: parapophyseal process : prs. supraoccipital process ; ps: supraangularprocess ; pt: rr
process ;s 'symphysis ; sa: alveolar surface ; sc: suhcolylar protuberance . si: mtramandibular septum . sm. sulcus meckel. ,
ss: subcentral groove ; r; zygosphene.
268
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Genre AMBLYOLACERTA Rocek, 1984
Diagnoseemendee. - Lacertide dont les dents ont toutes un sommet emousse, sans cuspides. Les
dernieres dents s’elargissent moderement; sur la dent la plus large, le rapport hauteur/largeur de la dent
est egal a 2. Ce rapport ne depasse pas 1. ou est meme inferieur, chez Pseudeumes et Dracaenosaurus de
POligocene.
Espece-type (seule espece connue). Amblyolacerta dolnicensis Rocek. 1984. Dolnice, Republi-
que tcheque ; Orleanien (MN 4). Miocene inferieur.
Amblyolacerta sp.
Fig. 2
Materiel. - 1 dentaire gauche (Sa 23582).
Description. — On reconnait sur ce dentaire les traits typiques des Lacertidae. Le sulcus meckeli
est largement ouvert et se retrecit graduellement jusqu’a la symphyse ou il conserve une exposition
ventro-mesiale (inais chez les actuels Lacerta et Podarcis il n’est plus expose que ventralement). Bord
ventral du dentaire. lame horizontale et rangee dentaire presentent une convexite orientee ventralement;
la lame horizontale. large a Favant, s’amincit regulierement vers Parriere.
La dentition montre des caracteres originaux. Il existe 20 positions dentaires, mais la rangee
dentaire n’est pas complete. Les dents anterieures sont petites, inclinees anterieurement, a sommet obtus
et sans cuspides. Elies s’elargissent a partir de la onzieme position dentaire : les seizieme et dix-septieme
dents sont les plus larges, mais elles n’atteignent pas la tres grande largeur de celles de Dracaenosaurus
Pomel, 1846, ni meme de Pseudeumeces HolTstetter, 1944. deux Lacertidae de POligocene frangais (Auge,
1986 ; Rage, 1987a). Le rapport hauteur/largeur de la dent la plus large est de 2. Aucune dent ne possede
de cuspide, leur apex reste arrondi et depasse peu la Crete dentaire.
Commentaires. Rocek (1984) a cree le genre Amblyolacerta. pour Fespece A. dolnicensis , a
partir de restesde machoiresdu Miocene inferieur (Orleanien, MN 4) de Dolnice (Republique tcheque).
La plupart des caracteres diagnostiques se localisent sur la partie posterieure du dentaire et ne peuvent
done pas etre compares avec le fossile de Sansan sur lequel cette partie manque. Malgre tout, la presence
de dents elargies chez ces deux Lacertidae suffit a les rapprocher. De plus, le rapport hauteur/largeur de
la dent la plus large est identique sur les formes de Sansan et de Dolnice. Selon Estes & Williams (1984),
aucun Lacertide actuel ne possede de dents elargies (de type molariforme, ou amblyodonte ; Hoffstet-
ter, 1942). 11 existe cependant d'autres Lacertidae, tous fossiles, a dentition amblyodonte. Rocek (1984)
a ainsi compare Amblyolacerta avec Pseudeumeces (Oligocene moyen et superieur) et Dracaenosaurus
(Oligocene superieur). Ces deux formes ont des dents plus massives que Amblyolacerta ; en effet, chez
Pseudeumeces , le moins amblyodonte de ces deux Lacertidae oligocenes, le rapport hauteur/largeur de la
dent la plus large atteint I. Correlativement, on compte aussi beaucoup plus de dents chez Amblyolacerta
(au moins celui de Sansan) que chez Pseudeumeces (13 dents en moyenne). Ces differences sont encore
plus fortes quand on compare Amblyolacerta avec Dracaenosaurus qui ne possede, en moyenne, que 6
dents.
L'Oligocene des phosphorites du Quercy a fourni une forme de Lacertidae qui rappelle beaucoup
plus etroitement Amblyolacerta que les genres deja cites, Pseudeumeces et Dracaenosaurus. Cette forme
oligocene n'a pas regu de nom et a implement ete designee comme « forme intermediaire » (Auge, 1986).
Son dentaire a aussi des dents posterieures moderement elargies ; ce fossile semble etablir une transition
morphologique entre LacertaJilholi (Oligocene inferieur a superieur; Auge, 1988), a dents non elargies,
et Pseudeumeces cadurcensis. Le dentaire de Sansan montre quelques differences avec cette « forme
intermediaire » de POligocene. Chez cette derniere, les premieres dents portent des cuspides et le nombre
Source: MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
269
de dents n'excede pas 18 alors qu'il depasse 20 sur le fossile de Sansan ; de plus, a Sansan les dents
moyennes et posterieures sont verticales ou legerement inclinees anterieurement alors que l'inclinaison
est assez irreguliere sur les dentaires de TOligocene du Quercy.
Le dentaire de Sansan se rapproche done surtout d’Amblyolacerta, genre auquel il est attribue. Le
materiel disponible ne permet pas d’effect uer des comparaisons au niveau specifique et on ne peut pas
etablir s‘il s'agit de la meme espece qu' a Dolnice. Par contre, on peut retenir la proposition de Rocek
(1984) qui suppose V existence d'une lignee de Lacertidae a dents elargies dans I’Oligocene et le Miocene
europeens ; elle comprend la « forme intermediate » du Quercy. Pseucleumeces , Dracaenosaurus et
Amblyolacerta. Cette lignee se rencontre de l'Oligocene inferieur au Miocene moyen.
Amblyolacerta sp. de Sansan. pourrait corresponds soit a L. ponsorticina Lartet. 1851, decrit
comme « autre espece. plus grande, a dents coniques, legerement arquees et nombreuses », soit a
L . philippiana Lartet, 1851, « dont les dents anterieures. un peu crochues, n’ont qu'une seule pointe ;
les posterieures sont courtes et obtuses ». Mais il n'existe aucune certitude et ces deux especes de
Lartet restent des nomina dubia. Ajoutons que Amblyolacerta est le plus grand des trois Lacertidae de
Sansan.
Genre LACERTA Linne, 1758
La cert a sp. 1 et Lacerta sp. 2
Fig. 3
Materiel. — Lacerta sp. 1 : 265 dentaires (Sa 23583 a Sa 23586). Lacerta sp. 2 : 54 dentaires
(Sa 23587 a Sa 23590).
Description. Malgre le nombre important de dentaires disponibles, rares sont ceux qui
demeurent entiers. Tous possedent un sulcus meckeli largement ouvert posterieurement et qui se retrecit
a Favant ou il s'ouvre toujours ventro-mesialemcnt (avec une dominante mesiale semble-t-il). Il existe un
petit coin plafonnant la terminaison posterieure du sulcus meckeli. Dans la partie posterieure de la face
labiale, la surface d'insertion du coronoide atteint Favant-derniere position dentaire. Sept foramens
labiaux s'ouvrent sur cette meme face, dont deux tres proches de Fextremite anterieure. Ce nombre de
foramens ne semble pas constituer un bon caractere diagnostique ( Fejervary-Langh, 1923). Le nombre
de dents est difficile a estimer mais il semble compris entre 17 et 22. Les dents sont typiquement
pleurodontes, bicuspides, presque toutes verticales et regulierement disposees. Les dents anterieures
s'inclinent vers l’avant. Les dents 4 a 10 ont un apex asymetrique, deporte vers Farriere ; les autres sont
plus ou moins bicuspides, parfois tres nettement et les dernieres peuvent presenter une ebauche de
troisieme cuspide. Les dents depassent la crete dentaire sur 2/5 de leur hauteur.
La morphologie n’est pas vraiment homogene. Les variations concernent le bord ventral habi-
tuellement forme d une lame mince, mais qui peut s’epaissir et s incurver mesialement (variation qui
semble assez commune chez les Lacertidae), la surface d insertion du coronoide qui atteint la derniere ou
ravant-derniere dent, l’epaisseur verticale maximale de la lame horizontale et, enfin, la terminaison de
cette lame qui se situe le plus souvent sous la derniere dent mais qui se termine avant sur quelques uns des
dentaires, lesquels se trouvent aussi etre les plus grands (Fig. 3). Remarquons que Rocek (1984) attache
une grande importance a ce dernier caractere.
Commentaires. - II faut avant tout savoir si une ou plusieurs formes sont representees dans ce lot
de dentaires. La longueur de la majorite d entre eux est comprise entre 5 et 6 mm. mais une cinquantaine
de specimens s’ecarte sensiblement de ces valeurs puisqu ils atteignent presque 10 mm (Fig. 3). Oi ces
derniers presentent aussi une particularite de la terminaison posterieure de la lame horizontale (von
ci-dessus). On peut done penser que. en dehors de Amblyolacerta, deux formes de Lacertidae que 1 on a
simplement designees ici comme Lacerta sp. 1 (la petite forme) et Lacerta sp. 2 (la grande forme, fig. 3),
sont represented a Sansan. Cette situation n'est pas sans rappeler ractuelle faune europeenne ou
270
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
coexistent d’assez grands Lacertidae (appartenant au genre Lacerta) et desespeces nettement plus petites
appartenant a Lacerta ou Podarcis. Les caracteres du dentaire ne permettent malheureusement pas de
distinguer ces deux genres actuels qui, il y a quelques annees, n'en formaient qifun seul ( Lacerta)
(Arnold, 1973 : Arnold & Burton, 1978).
Ces Lacerta sp. de Sansan different de Lacerta filholi Auge. 1988 de 1'Oligocene frangais (Auge,
1988) qui a des dents tricuspides. II existe aussi des Lacerta dans le Miocene inferieur frangais (Poncenat
et Vieux-Collonges) (Auge, 1988). mais leurs dentaires sont en moyenne plus grands queceux de Sansan
(longueur de 9 mm en moyenne), leurs dents anterieures se recourbent vers farriere, anterieurement leur
sulcus meckeli ne s'ouvre que ventralement et la convexite ventrale du dentaire est beaucoup plus
marquee. On ne peut done retenir une identite specifique entre ces Lacertidae du Miocene inferieur
frangais et ceux de Sansan. En revanche, la petite forme de Sansan s'accorde bien avec un Lacertide du
Miocene inferieur de Dolnice (Republique tcheque), cite lui aussi comme Lacerta sp. (Rocek, 1984).
LACERTIDAE indeterminables
Materiel. 1 jugal (Sa 23592), 116 vertebres (Sa 23591, Sa 23593). 19 ceintures pelviennes
(Sa 23594).
? LACERTIDAE Bonaparte, 1831
Genre EDLARTETIA nov. gen.
Diagnose. Celle de l'espece-type et unique espece connue.
Espece-type. — Lacerta sansaniensis Lartet. 1851. Sansan. Gers. France : Astaracien (MN 6),
Miocene moyen.
Deri \ at to nominis. — De Edouard Lartet qui. le premier, a fait connaitre les lezards de Sansan.
Edlartetiu sansaniensis (Lartet. 1851)
Fig. 4, 5 et 6
Lacerta sansaniensis Lartet. 1851 : 39. Gervais. 1859 : 455.
Lacerta sansaniensis. nomen dubium : Estes. 1983 : 99.
Diagnose. — Lezard a dentaire grele, dont le bord ventral ne s'arque que tres faiblement
ventralement. La lame horizontale ne s'epaissit pas beaucoup anterieurement. Les dents portent souvent
deux cuspides et certaines sont etranglees avant leur apex. II n’y a pas de terminaison en coin plafonnant
la partie posterieure du sulcus meckeli. Ces deux derniers caracteres differencient E. sansaniensis de tous
les Lacertidae actuels et fossiles connus.
Neotype (designe ici). Un dentaire droit incomplet (MNHN. Sa 23595). Sansan, Gers,
France : Astaracien (MN 6). Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique et geographique. — Edlartetia sansaniensis n'est connu qu’a
Sansan.
Materiel. — Le neotype (Sa 23595) et 7 dentaires (Sa 23596 a Sa 23599).
Description du neotype. - Le dentaire possede un bord ventral peu convexe ventralement. Le
sulcus meckeli s'elargit regulierement de V avant vers Tarriere. II tend a ne s'ouvrir que ventralement au
niveau de la symphyse. La rangee dentaire et la lame horizontale s’arquent faiblement ventralement. Sur
la face laterale s’ouvrent six foramens labiaux et la facette pour le coronoide s'etend jusqu'a la derniere
position dentaire. Sur la face mesiale, il n'existe apparemment aucune trace de la terminaison en coin
Source: MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
271
plafonnant le sulcus meckeli posterieurement, caracteristique des Lacertidae d'apres Rocek (1984). II
existe 18 emplacements dentaires. Les dents sont pleurodontes, cylindriques et assez irregulierement
inclinees. Certaines dents montrent un leger etranglement avant leur apex ; ce dernier porte le plus
souvent deux cuspides. Tune etant haute et centrale.
Variations. — Elies concernent surtout l'apex des dents et elles apparaissent aussi bien sur une
meme rangee dentaire qu’entre les dentitions d'individus differents. Dans sa forme la plus typique (Fig.
4. 5, 6). l'apex est precede par un retrecissement de la dent qui s’elargit a nouveau pour se terminer par
deux cuspides inegales et plus ou moins prononcees. L'etranglement situe avant l'apex est plus ou moins
marque, il disparait meme sur certaines dents. II peut aussi etre illegal sur les bords anterieur et posterieur
d'une meme dent. La position et la forme des cuspides sont aussi variables : les dents qui possedent un
etranglement prononce montrent une tendance a la formation de trois cuspides.
Commentaires. La convexite orientee ventralement du bord ventral, de la rangee dentaire et de
la lame horizontale, ainsi que la forme du sulcus meckeli et la presence de deux cuspides sur les dents
constituent un ensemble de caracteres qui s'accorde avec les Lacertidae.
Cependant. une attribution aux Lacertidae pose des problemes : le bord ventral est peu convexe
ventralement, moins que celui des autres Lacertidae. Edlartetia partage ce caractere avec Miolacerta
tenuis Rocek, 1984. du Miocene inferieur de Dolnice (Republique tcheque) : les deux genres out aussi en
commun la forme de la lame horizontale et failure generate du dentaire, grele et de petite taille (il ne
depasse pas 6 mm de longueur dans les deux genres). Mais la dentition de Miolacerta tenuis est tricuspide
et il n'y a pas de facette d'insertion pour le coronoide, ce qui parait suffisant pour scparer les deux genres.
La morphologie particuliere de l'apex dentaire de Edlartetia sansaniensis n'est connue chez aucun
Lacertide actuel ou fossile et celte dentition evoque plus certains Teiidae que les Lacertidae. Actuelle-
ment. les Teiidae ne se trouvent qu’en Amerique (Amerique du Sud et centrale principalement) et des
fossiles sont connus sur les continents americains (depths le Cretace superieur en Amerique du Nord)
ainsi que dans le Cretace superieur d'Asie. Les Teiidae n'ont jamais ete signales en Europe. Cependant.
au Miocene, des echanges entre Amerique du Nord et Europe ont concerne des mammiferes (Fahl-
busch. 1973 : Bruijn etai, 1980 : Martin. 1980) et des serpents (Rage & Holman, 1984): des serpents
d’affinites nord-americaines sont d’ailleurs presents a Sansan (voir ci-dessous). On ne peut done pas
exclure un passage des Teiidae d’Amerique vers f Europe au Miocene et I'appartenance de Edlartetia a
cette famille ne peut pas etre eliminee sur des bases paleogeographiques. Une telle attribution parait
toutefois peu probable pour des raisons qui tiennent a la morphologie. La forme peu arquee ventralement
du bord ventral du dentaire et du sulcus meckeli ne s'accorde guere avec les Teiidae ou ces structures sont
presque toujours fortement incurvees. On peut aussi remarquer que le depot de cement a la base des
dents, caracteristique des Teiidae, manque ici. De plus, un autre lezard dc Sansan, un Anguine, possede
une morphologie dentaire proche de celle de Edlartetia (voir ci-dessous : Ophisaurus sp. 2). L apex decet
Ophisaurus presente lui aussi une morphologie unique chez les Anguinae et, dans ce cas, il ne peut etie
question de mettre en cause 1’attribution aux Anguinae. II ne semble done pas justifie de rejeter Edlartetia
des Lacertidae en raison de ce caractere. alors qu'une particularity semblable apparait chez un Anguine
sans mettre en cause son attribution. Nous pensons done que Edlartetia est bien un Facet tide mais.
comme son appurtenance aux Teiidae ne peut pas etre absolument rejetee. 1 attribution tamiliale de ce
genre reste assortie de quelques doutes.
? SCINCIDAE Gray, 1825
Les Scincidae represented la famille de lezards la plus repandue et la plus riche. Elle compte
actuellement plus de 800 especes qui se rencontrent dans pratiquement toutes les regions tempetees et
intertropicales. 11s sont le plus souvent terrestres. parfois plus ou moins foutsseurs, exceptionnellement
arboricoles, voire aquatiques. Les plus anciens Scincidae pourraient apparait re'dans le C rctace tei mmal
nord-americain. mais le plus ancien Scincide incontestable ne date que de I Ohgocene (Amerique du
Nord ; Estes. 1983).
272
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Fig. 2-8. 2 : Amblyolacerta sp.. dentaire gauche, Sa 23582 (m : face mesiale : I : face laterale); 3 : Lacerta sp. 2. dentaire gauche.
Sa 23587 (m : face mesiale : I : face laterale) : 4 : Edlartetiasansaniensis. neotype, dentaire droit. Sa 23595 (m : face mesiale :
I : face laterale): 5 : Edlartetia sansaniensis, dentaire droit. Sa 23596. face mesiale : 6 : Edlartetia sansaniensis . dentaire
gauche. Sa 23597. face mesiale ; 7 : ? Scincide sp. 1. dentaire gauche. Sa 23600, face mesiale ; 8 : ? Scincide sp. 2. dentaire
gauche. Sa 23603. face mesiale. Echelle = 2 mm.
Figs2-8. 2 : Amblyolacerta sp., left dentarv. Sa 23582 (m : medial view ; I . lateral view) ; 3 : Lacerta sp. 2. left dentary. Sa 23587
(m : medial view ; I: lateral view ; 4 : Edlartetia sansaniensis. neotvpe, right deniary. Sa 23595 !m medial view ; I: lateral
view ; 5 : Edlartetia sansaniensis. right deniary. Sa 23596, medial view ; 6 : Edlartetia sansaniensis, left deniary, Sa 23597.
medial view ; 7 : ? Scincid sp I. left dentary, Sa 23600, medial view : 8 : ? Scincid sp. 2. left dentarv. Sa 23603. medial view.
Scale bars represent 2 mm.
Source: MNHN , Paris
SQUAMA'TES DE SANSAN
273
La famille se definit par les principaux caracteres osteologiques suivants : jugal et squamosal en
contact ou proches sur Fare temporal superieur, fenetre temporale superieure couverte surtout par le
postfrontal, palatins tendant a former un palais secondaire reduit, pseudozygosphene et pseudozygan-
trum pouvant etre presents, osteodermes composes presents dorsalement et ventralement.
Deux especes, attributes avec doute aux Scincidae, figurent a Sansan. On lira ci-dessous les
reserves assorties a cette attribution : elles tiennent principalement aux grandes ressemblances entre
Scincidae et Cordylidae.
? Scincide sp. 1
Fig. 7
Materiel. — 18 dentaires (Sa 23600 a Sa 23602).
Description. — La face labiale est percee par 6 ou 7 foramens labiaux. Bien que Pextremite
posterieure des dentaires disponibles soit rarement intacte, il ne semble pas y avoir de depression
postero-superieure correspondant au contact d'un processus antero-labial du coronoi’de avec le dentaire.
Ceci indique que ce processus du coronoide n'existait pas, alors qu'il est toujours bien marque chez les
Lacertidae. Sur la face linguale, la lame horizontale s'amincit et se termine par un bord arrondi a Farriere.
El le atteint son epaisseur verticale maximale au niveau de la dixieme position dentaire (comptee a partir
de Favant) et devient a nouveau plus mince pres de la symphyse. Le sulcus me eke I i est expose ventralement
et mesialement sur la plus grande partie de sa longueur, il ne Test plus que ventralement au niveau de la
symphyse. Le sulcus meckeli s’ouvre assez largement a Farriere ; il se retrecit regulierement anterieure-
ment jusqu’a la dixieme position dentaire (comptee a partir de Favant) ou il est deja reduit a une
depression assez mince dont l’ouverture ne diminue plus que legerement jusqu'a la symphyse. Les bords
dorsaux et ventraux du sulcus restent presque parallels dans cette partie de Los. Le bord ventral du
dentaire. qui limite le sulcus meckeli ventralement, est rectiligne. presque horizontal, dans sa plus grande
longueur ; il se releve legerement anterieurement. La rangee dentaire est horizontale dans sa partie
anterieure, elle se releve faiblement a partir de la dixieme position dentaire. On compte 20 positions
dentaires sur Los le plus complet. Les dents sont assez serrees, plutot verticales, sauf au niveau de l'apex
qui se recourbe vers farriere : elles s'evasent vers leur base et depassent la Crete dentaire sur la moitie de
leur hauteur. Les dents anterieures n'ont pas de cuspides, leur apex etant pointu, alors que les dents
posterieures portent deux cuspides inegales. Les plus posterieures restent pleurodontes mais leur base
s'etend presque jusqu'au niveau du bord superieur de la lame horizontale, alors que la surface alveolaire
et le plateau dentaire ne font plus un angle marque entre eux, mais tendent a former une surface concave
dorso-mesialement.
? Scincide sp. 2
Fig. 8
Materiel. — Un dentaire (Sa 23603).
Description. — La morphologic du dentaire correspond parfaitement a cede du Scincide
precedent. Seules les dents permettent de separer ces deux formes. De fagon generale, elles sont plus
robustes que cedes de F« espece 1 », leur forme est franchement conique, avec une base plutot elargie.
L'apex se recourbe legerement vers farriere, ne porte pas de cuspides et se termine par une pointe mousse.
Commentaires. - La morphologie des dentaires de ces deux taxa ne s'accorde pas avec cede des
Lacertidae pour differentes raisons. Chez ces derniers, le sulcus meckeli se retrecit regulierement de
farriere vers l'avant et ses bords s’incurvent ventralement. autrement dit la lame horizontale, la rangee
dentaire et le bord ventral du dentaire sont incurves ventralement. L absence tres probable d un processus
274
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
antero-labial du coronoide empietant sur l’extremite posterieure du dentaire s'oppose aussi nettement a
la morphologie observee chez les Lacertidae. De plus, chez les Lacertidae, le bord mesial de la lame
horizontale s’arrondit rarement dans sa partie posterieure et les dents posterieures ne tendent pas a
devenir subpleurodontes.
C'est parmi les Scincidae que Ton trouve les dentaires les plus proches de ces formes de Sansan ;
mais ces dernieres peuvent aussi evoquer les Cordylidae. Ces deux families, Cordylidae et Scincidae,
presentent de fortes affinites. Pour Estes et al. (1988), il s'agit de deux groupes freres qui constituent la
superfamille des Scincoidea. Presch (1988) considere que les Cordylidae representent le groupe frere de
l’ensemble Scincidae-Xantusiidae. Estes et al. (1988) et Presch (1988) citent, comrae caracteres diagnos-
tiques des Scincidae, un zygosphene-zygantrum sur les vertebres (en tail, il s’agit d un pseudozygosphene
etd'un pseudozygantrum qui n'est pas toujours apparent : Bailon, 1991); mais cette structure peut aussi
apparaitre chez les Cordylidae et les Lacertidae. Presch indique aussi que le dentaire des Scincidae se
referme sur le sulcus meckeli. Certains membresde la famille possedent en effet un sulcus meckeli ferme et
la distinction avec les Cordylidae est alors aisee. Cependant, cette condition est loin d'etre generate chez
les Scincidae et son absence ne permet pas d’exclure l’appartenance des fossiles de Sansan a cette famille.
Son attribution aux Scincidae plutot qu'aux Cordylidae ne tient qua des differences tenues et peu
significatives. De plus, la variability des caracteres en question est loin d'etre connue dans l’ensemble des
deux families.
En general, la rangee dentaire est presque horizontale chez les Cordylidae, sauf posterieurement
oil elle se releve. La rangee dentaire des Scincidae. comme celle des fossiles de Sansan. est moins rectiligne.
Chez les Cordylidae. les bords du sulcus meckeli sont longuement paralleles anterieurement et le sulcus
reste tres etroit sur pres de la moitie de sa longueur : le bord ventral du dentaire est presque parfaitement
horizontal. Les bords du sulcus meckeli et le bord ventral des dentaires de Sansan et des Scincidae sont
moins rectilignes. Les dernieres dents de la rangee dentaire des Cordylidae restent pleurodontes et ne
tendent pas nettement a devenir subpleurodontes. Compte tenu de ces differences, nous pensons que les
dentaires de Sansan appartiennent aux Scincidae plutot qu'aux Cordylidae, mais sans reelle certitude.
ROCEK (1984) a cree l'espece Palaeocordylusbohemicus du Miocene inferieur (MN 4) de Dolnice
(Republique tcheque) et l'a attribute aux Cordylidae : mais il a assorti cette attribution de quelques
doutes. D'apres sa description, on ne peut pas exclure une appartenance de cette espece aux Scincidae.
C’est d’ailleurs l’ensemble des formes europeennes rapportees aux Cordylidae (dans I'Eocene notam-
mcnt ; Auge. 1987) qu'il faudrait revoir en vue d'une comparaison avec les Scincidae.
Quoi qu'il en soit. ces fossiles de Sansan comptent parmi les rares citations de Scincidae fossiles en
Europe. Rocek (1984) a decrit de possibles Scincidae (« cf. Family Scincidae ») dans le Miocene inferieur
de la Republique tcheque. Des genres actuels ont ete signales, sans commentaires, dans le Miocene
inferieur (MN 4) d'Allemagne (cf. Mabuya Fitzinger, 1826; Schleich, 1985a) et dans le Miocene
superieur (MN 9) d'Ukraine ( Eumeces sp. ; Zerova, 1987a). Bailon (1991) a cite cf. Mabuya dans le
Pliocene superieur (MN 16) des lies Medas (nord-est de l’Espagne) alors que Barbadillo (1989) a
reconnu Chalcides cf. C. bedriagai (une espece actuelle) et Chalcides sp. dans le Plio-Pleistocene de
l'Espagne meridionale. De plus, des restes des machoires du Pleistocene des Baleares ont ete attribues par
Boulenger (in Bate, 1919) a Chalcides. identification reprise par Alcover et al. (1980) et confirmee par
Estes (1983).
Famille ANGUIDAE Gray. 1825
Les Anguidae comprennent environ 75 especes actuelles vivant en Amerique du Nord et du Sud,
en Eurasie et dans le nord de l'Afrique. Le plus ancien Anguide est Odaxosaurus piger Gilmore. 1928
du Campanien et du Maastrichtien d'Ameriquc du Nord. Sur le plan osteologique, la famille se
caracterise surtout par la position du foramen vidien posterieur sur la suture basisphenoide-prootique, la
participation du dentaire a la formation de la partie dorsale et anterieure du foramen alveolaire
antero-inferieur. la position du supraangulaire plus anterieure que celle du coronoide, la striation de la
Source: MNHN. Paris
SQUAMATES DE SANSAN
275
face mesiale (et moins souvent laterale) des dents et la presence de deux apophyses transverses sur les
vertebres caudales.
Sur les cinq sous-familles d'Anguidae (Anguinae, Gerrhonotinae. Diploglossinae, Glyptosauri-
nae, Aniellinae), seuls les Anguinae sont presents a Sansan.
Sous-famille ANGUINAE Gray, 1825
Avec trois genres actuels ( Angitis Linnaeus, 1758. Ophisaurus Daudin, 1803. Pseudopus Merrem.
1820), ies Anguinae se rencontrent en Amerique du Nord, Eurasie et dans le nord de PAfrique. En dehors
d' Ophisauriseus quadrupes Kuhn. 1940. de I'Eocene moyen d'Allemagne. qui possede des membres tres
reduits (Estes, 1983), les Anguinae sont apodes. La sous-famille apparait dans le Paleocene moyen en
Amerique du Nord ( Machaerosaurus torrejonensis Gilmore. 1928); en Europe, le plus ancien semble etre
Ophisaurus hallensis (Kuhn, 1940) de I’Eocene moyen d'Allemagne (Klembara, 1981). espece qui
pourrait etre synonyme de Ophisauriseus quadrupes (Kuhn. 1940) d'apres Keller et al. (1991). Osteolo-
giquement, les Anguinae se distinguent essentiellement par Lallongement du processus palatin du
pterygoide, un contact jugal-postfrontal excluant le postorbitaire de 1’orbite, des vertebres dorsales a face
ventrale aplatie. des vertebres caudales a hemapophyses situees posterieurement et soudees au centrum,
des cotyles et condyles vertebraux elargis transversalement mais sans constriction precondylaire et une
queue deux fois plus longue que le corps (Gauthier. 1982 ; Estes. 1983). A Sansan. tous les Anguinae se
rapportent a des genres actuels.
On reconnait maintenant trois groupes au sein des Anguinae : les Pseudopus (Klembara, 1979,
1981), europeens et a dents elargies (= amblyodontes), les Ophisaurus americains, a dents primitives
(e'est-a-dire a apex strie, faiblement pointu et presentant un biseau). les Ophisaurus euro-asiatiques du
groupe Anguis-Ophisaurus hard , a dents caniniformes dont Papex n'est pas strie (Gauthier. 1982;
Sullivan. 1987 ; Auge, 1992). Le genre Ophisaurus est certainement paraphyletique.
La presence de Pseudopus a Sansan pouvait etre soupgonnee a la lecture de la description que
Lartet (1851) a fait de son Angitis ? laurillardi ; il ecrivait en particular : « ...espece a dents grosses,
courtes et obtuses... ». Lartet a aussi cree deux autres especes d'Anguinae, Anguis ? hibronianus et
Anguis ? acutidentatus qui sont toutes deux rejetees, ainsi que Anguis laurillardi , comme nomina dubia par
Estes (1983). Le materiel actuellement disponible revele bien trois formes d’Anguinae differentes a
Sansan. L'une appartient en fait a Pseudopus ; il s'agit de Anguis laurillardi , espece qui est revalidee ici et
est reellement decrite pour la premiere fois. Les deux autres formes presentes sont attribuees a Ophisau¬
rus . Les caracteres de ces deux derniers fossiles ne permettent ni de les rattacher aux especes decrites par
Lartet, ni de les separer definitivement des Ophisaurus actuels ou fossiles connus ; e'est pourquoi ils sont
designes ici comme Ophisaurus sp. 1 et Ophisaurus sp. 2. Anguis hibronianus et Anguis acutidentatus sont
consideres comme des nomina dubia.
Genre PSEUDOPUS Merrem, 1820
Diagnose. — La systematique des Anguinae n’etant pas definitivement etablie. il n'existe pas de
vraie diagnose de ce genre. Toutefois, il se definit comme un Anguine apode de grande taille a dents
amblyodontes.
Espece-type. — Pseudopus apodus (Pallas, 1775), espece actuelle d'Eurasie et du nord-ouest de
I'Afrique du Nord.
Autres especes du genre. P moguntinus (Boettger, 1875) de 1 Oligocene terminal (MP 30) au
Miocene moyen (MN 7+8) d'Europe et P pannonicus (Kormos, 1911) du Miocene superieur (MN 13) au
Pleistocene moyen d'Europe.
276
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Pseudo pus laurillardi (Lartet. 1851)
Fig. 9 a 13
Atiguis - Laurillardi Lartet. 1851 : 40.
Ophisaurus ? laurillardi. nomen dubium: Estes. 1983 : 143.
Diagnose. — Pseudopus laurillardi se distingue de I’actuel P. apodus par ses dents plus faiblement
striees sur l’apex et par la position avancee (sous la sixieme position dentaire comptee a partir de 1 arriere)
de la trace du foramen alveolaire antero-inferieur sur la lame horizontale du dentaire. L espece diffeie de
P apodus et P pannonicus par le plus grand developpement des processus prefrontaux de son parietal. P.
laurillardi est plus petit que les deux especes fossiles P. mogunlinus et P. pannonicus.
Neotype (designe ici). — Un dentaire gauche (MNHN, Sa 23604). Sansan, Gers, France;
Astaracien (MN 6). Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique f.t geographique. — P laurillardi n'est connu qu'a Sansan.
Materiel. — Le neotype (Sa 23604), 97 os des machoires. dentaires ou maxillaires (Sa 23608,
Sa 23610), 5 premaxillaires (Sa 23607, Sa 23612), 1 parietal (Sa 23605), 2 frontaux (Sa 23606, Sa 23611).
1 carre (Sa 23609).
Description du neotype (Fig. 9). II s’agit cTun dentaire gauche dont la longueur atteint 27,2
mm. Le bord ventral, la lame horizontale et le plateau dentaire s'arquent nettement ventralement. En vue
labiale, l'os est perce par cinq foramens labiaux ; la trace de 1 incisure qui recevait le coronoide s etend
jusqu’au niveau de la derniere position dentaire. La partie postero-ventrale de l’os est legerement abimee.
de sorte qu’il n’est pas possible de reconnaitre l'extension de l'incisure qui recevait le supraangulaire. De
meme. sur la face linguale, le septum intramandibulaire n’est pas conserve, a supposer qu’il ait ete
veritablement present. La lame horizontale s’echancre au niveau du foramen alveolaire antero-inferieur,
lequel se situe en position assez anterieure, sous la sixieme position dentaire (comptee a partir de
l’arriere). La rangee dentaire comprend 15 positions dentaires ; toutes les dents sont subpleurodontes et
sans cuspides. Les premieres dents ont une forme plutot cylindrique. non elargie et se terminant par une
pointe mousse. Les dents commencent a s’elargir a partir de la septieme ou huitieme position dentaire
(comptee a partir de l'avant) et elies atteignent leur dimension maximale au niveau de la onzieme dent.
Les dents amblyodontes ne depassent pas beaucoup la Crete dentaire ; I'apex de la plupart d'entre elles ne
porte pas de stries ; sur quelques dents. I'apex est strie mais de fayon peu marquee.
Maxilla ire. — La piece la plus complete est une moitie de maxillaire droit (Fig. 10) dont la face
labiale a garde une partie de la couverture d'osteodermes rectangulaires a ornementation guillochee
(c’est-a-dire faite d’un reseau de points et de sillons). Trois foramens labiaux s’ouvrent dans la partie
ventrale de l’os, non recouverte par les osteodermes. En vue linguale, il existe au-dessus de la rangee
dentaire. une lame horizontale bien developpee. percee en position medio-posterieure par le foramen
maxillaire. Toutes les dents conservees sont subpleurodontes : la derniere est peu developpee mais sur les
autres l'elargissement est net. Leur apex est arrondi, parcouru par quelques stries verticales qui restent
limitees a la couronne dentaire.
Premaxillaire (Fig. 12). — Le processus nasal, pas tres long, s’elargit un peu a mi-hauteur et se
termine par une extremite arrondie. En vue mesiale. deux petites epines premaxillaires (terminologie de
Fejervary-Langh, 1923) prolongent ventralement le processus nasal. Les processus maxillaires s'etalent
assez largement de chaque cote de l'os. II y a 6 emplacements dentaires ; les dents conservees sont
cylindriques, avec un apex plutot arrondi.
Frontal (Fig. 13). Le frontal ne se retrecit pas entre les orbites, caractere commun aux
Anguinae. En vue^dorsale, il porte une epaisse couverture dermique a ornementation guillochee. Les
traces laissees par les ecailles epidermiques, habituellement bien marquees sur la partie posterieure du
frontal des Anguinae, apparaissent peu ici. On devine toutefois la trace de l'ecaille interparietale, au
Source: MNHN , Paris
SQUAMATKS DE SANSAN
277
Fig. 9-13. Pseudopus laurillardi. 9 : neotype, dentaire gauche, Sa 23604 : 10 : maxillaire droit. Sa 23608 : 11 parietal.
Sa 23605 : 12 : premaxillaire, Sa 23607 :13 : frontal droit. Sa 23606. (d : face dorsale : 1 : face laterale ; in : face mesiale : v :
face ventrale). Echelle = 5 mm.
Figs 9-13. Pseudopus laurillardi 9 neotvpe, left dentary. Sa 23604 . 10 right maxillary, Sa 23601s; 11 parietal, Sa 23605 ;
12: premaxillary. Sa 23607 ; 13 : right frontal. Sa 23606. (d: dorsal view ; I: lateral view m . medial view ; v ventral view!.
Scale bars represent 5 mm.
centre, flanquee par celles des ecailles parietales (terminologie de Meszoely el a/., 1978). En vue ventrale,
un processus descendant (« subolfactory process ») se developpe regulierement depuis l’avant de l*os et
alteint sa hauteur maximale au niveau de la partie moyenne du frontal ; posterieurement, il rejoint la
surface ventrale de l'os. En vue laterale, l’encoche oil se logeait le prefrontal se prolonge nettement
posterieurement. alors que celle correspondant au postorbitaire est ties reduite.
Parietal{ Fig. 11). Les deux processus supraoccipitaux sont brises. Anterieurement, en position
laterale, se projettent deux processus prefrontaux bien developpes. Ces derniers sont tres reduits chez P.
278
MARC AUGE & JEAN-CI.AUDE RAGE
apodus el faiblement developpes chez P. pannonicus : parcontre. chez P. moguntinus ils sont tres apparents
(voir Fejervary-Langh, 1923. pi. IV. fig. 1-2). Dorsalement, des osteodermes a ornementation guillo-
chee couvrent l’os ; comme sur le frontal, les limites entre les ditferentes ecailles epidermiques apparais-
sent peu. Ventralement, la fosse parietale est ties profonde. caractere diagnostique du genre Pseudopus
selon Klembara (1979. 1981) ; elle parait meme plus profonde que chez P. apodus.
Comment aIRES. La breve description qu'a donnee Lartet (185 1 ) de Angitis laurillardi ne laisse
aucun doute quant a 1’identite entre les specimens decrits ci-dessus et cette derniere espece.
Klembara (1979. 1981) a revalide le genre Pseudopus (auparavant inclus dans Ophisaurus) pour
les Anguinae de grande taille et a dents elargies (dents amblyodontes suivant la terminologie de
Fejervary-Langh. 1923, et Hoffstetter, 1942). L’opinion de Klembara est suivie ici malgre les
reserves faites par Estes (1983). A. laurillardi est done attribue a Pseudopus. Les pieces craniennes
montrent peu de caracteres diagnostiques au niveau de Fespece. Toutefois. la discretion des stries des apex
dentaires, la position avancee du foramen alveolaire antero-inferieur et le fort developpement des
processus prefrontaux du parietal separent bien l'espece de Sansan de l’actuel P. apodus. La distinction
avec les deux autres especes fossiles apparait plus delicate. Ces deux dernieres sont plus grandes que P.
laurillardi qui devait approcher I m. P. pamionicus. beaucoup plus grand, semble avoir atteint 2 m, alors
que P. moguntinus atteignait 1,40 m. En ce qui concerne la distinction avec P. pannonicus, nous pouvons
ajouter que les processus prefrontaux du parietal de P. laurillardi sont nettement plus grands que ceux de
cette derniere. En revanche, ce caractere ne semble pas separer significativement P moguntinus et P
laurillardi el pratiquement. seule la taille permet la distinction entre ces deux dernieres especes. Mais le
critere de taille n'est sans doute pas suffisant pour une telle distinction specifique. Fejervary-Langh
(1923) avait deja rapproche P laurillardi de P moguntinus. En outre, une possible synonymie entre P.
moguntinus. P. pannonicus et meme P. apodus a aussi ete evoquee (Estes. 1983 : Mlynarski et a!., 1984).
Si les caracteres du parietal peuvent apparemment permettre d'ecarter une synonymie entre P. laurillardi
d'une part. P apodus et P. pannonicus d'autre part, une eventuelle synonymie entre P laurillardi et P
moguntinus reste plausible. Seul un exarnen exhaustif de 1'ensemble du materiel attribue a Pseudopus
permettra d evaluer la variability morphologique et de regler ce probleme. II convient de remarquer que,
en cas de synonymie, le nom P. laurillardi a priorite sur P. moguntinus (et aussi sur P. pannonicus).
Genre OPHISAURUS Daudin. 1803
Diagnose. — Comme pour Pseudopus. il n'existe pas de vraie diagnose. Ophisaurus se definit
comme un Anguine apode a dents non amblyodontes (une telle diagnose s'applique aussi au genre
Angitis, difficile a separer d’ Ophisaurus, ce dernier etant probablemenl paraphyletique).
Espece-type. Ophisaurus ventralis L.. 1758. espece actuelle connue depuis le Miocene moyen,
Amerique du Nord.
Autres especes du genre. — 10 especes actuelles (Amerique du Nord, Asie et nord-ouest de
I'Afrique). Especes fossiles: O. hallensis (Kuhn, 1940) et O. voigti (Kuhn, 1940) (Eocene moyen.
Allemagne): O. picteti (Hoffstetter. 1942) (Eocene superieur, Suisse); O. roqueprunensis Auge. 1992
(Oligocene moyen. France) ; O. acuminatus Jorg. 1965 (Miocene moyen. Allemagne) : () canadensis
Holman. 1970 (Miocene moyen. Canada); O. compressus Cope. 1900 (Miocene moyen a Pleistocene.
USA); O. Jejfari Klembara, 1979 et O. spinari Klembara, 1979 (Miocene inferieur ; Republique tche-
que) ; ces deux dernieres especes sont considerees comme des nomina dubia par Estf.s (1983).
Source MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
279
Op his aurus sp. I
Fig. 14
Materiel. — 24 machoires, dentaires ou maxillaires (Sa 23613 a Sa 23616).
Dentaire . Tons les dentaires sont de petite taille : leur longueur ne devait pas depasser beaucoup
10 mm. Quatre foramens labiaux s’ouvrent en position mediane sur la face laterale. L'encoche qui
recevait le supraangulaire se situe tres en avant de celle du coronoide. En vue linguale, le sulcus meckeli
s'ouvre surtout ventralement et il ne montre une exposition mesiale que pres des extremites anterieure et
posterieure. Posterieurement. le sulcus meckeli est divise par un septum intramandibulaire de proportion
tres modeste, mais qui possede cependant un bord inferieur Iibre. La lame horizontale s'echancre sous la
troisieme position dentaire (comptee a partir de Larriere) ce qui marque la position du foramen alveolaire
antero-inferieur. Le plateau dentaire et la surface alveolaire forment une surface unique, inclinee
dorso-lateralement a ventro-mesialement, sur laquelle s'implantent les bases dentaires. La rangee
dentaire compte 13 positions dentaires sur le seul os ou elle est complete. Les dents sont subpleurodontes,
assez serrees, moyennement inclinees posterieurement, coniques avec un apex relativement pointu et
depourvu de stries. Les dents, assez hautes, depassent la Crete dentaire sur pres de la moitie de leur
hauteur. La base des dents, peu elargie, s'etend peu sur le plateau dentaire et n'atteint pas le bord mesial
de la lame horizontale. D'ailleurs, I'ensemble de la dent reste plutot grele.
Maxillaire. — Un seul maxillaire est presque complet; il compte lui aussi 13 positions dentaires.
Les dents gardent la meme morphologic que celles du dentaire, on peut simplement noter qu’elles sont un
peu plus serrees.
Commentaires. Ces fossiles appartiennent incontestablement aux Anguinae et. parmi ceux-ci,
on peut exclure une parente avec Pseudopus dont les dents sont amblyodontes. Leur petite taille evoque
les Ophisaurus americains, mais la rangee dentaire de ces derniers compte plus de dents (nombre
superieur a 15), lesquelles portent des stries pres de 1'apex. Ces fossiles s'accordent done avec la lignee des
Ophisaurus euro-asiatiques ; Angitis fragiUs Linnaeus, 1758 et Ophisaurus harti Boulenger, 1889 en sont
les membres actuels les plus frequents et se caracterisent par des dents pointues, de type caniniforme et en
faible nombre (10 ou moins chez les especes citees). Cependant, ce fossile de Sansan se demarque de ces
deux especes par son nombre de dents superieur et leur allure moins caniniforme. Par ces caracteres, il
evoque deux especes actuelles : Ophisaurus gracilis Gray, 1845 de Chine, mais celui-ci a un nombre de
dents superieur, et O. koellikeri (Gunther, 1873) d'Afrique du Nord qui semble posseder le meme nombre
de dents (12 a 13), la meme morphologie dentaire et sensiblement la meme taille. Mais cette derniere
espece reste peu etudiee et sa position dans Pensemble des Anguinae est loin d'etre claire. D'autres
Anguinae, de morphologie proche de celle du fossile de Sansan, sont connus dans le Miocene europeen.
Ainsi, Ophisaurus acuminatus est decrit par Estes (1983) comme ay ant des dents moins caniniformes et
plus nombreuses que Pactuel O. harti . On retrouve les memes differences sur les dentaires de Sansan mais
O. acuminatus possede plus de dents (une quinzaine sur le dentaire) et il est plus grand (le dentaire mesure
au moins 20 mm). Rocek (1984) a decrit, sous le nom & Ophisaurus cf. spinari, quelques dentaires du
Miocene inferieur de Dolnice (Republique tcheque); ils evoquent etroitement VOphisaurus de Sansan
par la morphologie generate du dentaire et celle des dents. Des differences existent mais restent peu
marquees : les dentaires de Dolnice mesurent en moyenne 9 mm, ils possedent 14a 15 positions dentaires
et les dents ne depassent la Crete dentaire que sur un tiers de leur hauteur. D'autre part, d'apres les figures
de Rocek, le septum intramandibulaire parait soit absent, soit son bord ventral se soude totalement a la
paroi de l'os. Rocek a attribue ces dentaires a O. spinari avec quelques doutes car cette espece a ete fondee
a Forigine uniquement sur des parietaux. Neanmoins, dentaires et parietaux presentent des tailles
compatibles et, comme ils viennent du meme gisement (Dolnice), il parait raisonnable de penser qu'ils
appartiennent a la meme espece. Cependant, Estes (1983) a considere avec raison O. spinari comme un
nomen dubium. la seule morphologie du parietal ne permettant pas de distinguer cette espece des autres
Ophisaurus. D'autres especes ont ete decrites dans l'Eoceneet l'Oligoceneeuropeens : O. hal/ensis (Kuhn.
1940), O. picteti (Hoffstetter. 1942) et O. roqueprunensis Auge, 1992. Mais ces especes paleogenes se
280
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
distinguent aisement de la forme de Sansan par leur dentition nettement caniniforme, ties proche de celle
du groupe Anguis-O. harti. Le materiel disponible ne permet pas d'obtenir plus de precision et ce fossile
de Sansan est simplement designe ici comme Ophisaurus sp. 1.
Quoi qu’il en soit, il semble done que. dans le Miocene europeen, apparaissent de nouveaux
Ophisaurus , a dentition plus grele et moins caniniforme que chez les Ophisaurus qui les ont precedes. Ce
groupe pourrait comprendre des formes actuelles (O. koellikeri d'Afrique du Nord. O. gracilis de Chine)
et des fossiles du Miocene (Q acuminatus , les Ophisaurus de Dolnice et Sansan), voire aussi du Pliocene
(Ophisaurus sp.. Bailon, 1991); ce groupe doit etre clairement defini, ce qui depasse le cadre de ce travail.
II reste aussi a preciser le statut des Ophisaurus de Sansan et de Dolnice et etablir s il s agit d especes
distinctes. Il semble que ces deux formes sont tres proches : les differences relevees entre elles sont reelles,
mais banales ; elles peuvent parfaitement entrer dans le cadre de variations intraspecifiques.
Ophisaurus sp. 2
Fig. 15. 16
Materiel. — 5 os des machoires. dentaires ou maxillaires (Sa 23617 a Sa 23620).
Description. — Les caracteres d’Anguinae sont clairs sur ces dentaires : sulcus meckeli s’ouVrant
longuement sur la surface ventrale, lame horizontale echancree pour le foramen alveolaire antero-
inferieur (situe, ici, sous la quatrieme position dentaire comptee a partir de Parriere), empreinte du
supraangulaire situee plus anterieurement que celle du coronoide. La pointe posterieure du septum
intramandibulaire deborde le bord posterieur du dentaire, mais ce septum est de petite taille et se soude
rapidement a la paroi du dentaire.
Les dents anterieures ne se differencient guere de celles des autres Anguinae a dentition canini¬
forme comme Anguis : elles ont une base assez large, leur forme generale est conique, avec une courbure
vers Parriere et leur apex tend a devenir pointu, mais moins que chez Anguis toutefois. Les dents
posterieures montrent des particularity interessantes ; leur forme generale reste celle des dents anterieu¬
res et leur base s’elargit sans atteindre le bord mesial du plateau dentaire. Mais Papex montre une
morphologie unique parmi les Anguidae. La dent presente une legere constriction avant Papex qui. en vue
laterale. a une forme triangulaire, Papex se dirigeant posterieurement. Cet apex est nettement aplati
lateralement et une ebauche de cuspide se distingue dans la partie anterieure. L'ebauche de cuspide
rappelle des Anguidae americains mais Pelargissement de la base dentaire separe la forme de Sansan de
ces derniers. Curieusement. les morphologies dentaires les plus proches se retrouvent chez les Teiidae
(Scincomorphes actuellement americains), mais un tel rapprochement ne peut pas etre retenu en raison
des autres caracteres. Le nombre de dents s'estime difficilement ; elles etaient plus nombreuses que chez
Anguis et O. harti (certainement entre 10 et 15 positions dentaires).
Commentaires. 11 s'agit, sans aucun doute. d'une forme originale d'Anguinae ; mais le materiel
de Sansan, trop fragmentaire, ivautorise pas la creation d‘une espece nouvelle. Comme il ne s'agit ni d'un
Pseudopus , ni d'un Anguis , ce fossile est attribue a Ophisaurus.
ANGUINAE indetermines
Materiel. — 22 dentaires (Sa 23621. Sa 23627, Sa 23631), 4 pterygoi'des (Sa 23634), 1 capsule
occipitale (Sa 23623), environ 1500 vertebres (Sa 23624. Sa 23625, Sa 23628, Sa 23630. Sa 23633,
Sa 23635. Sa 23636, Sa 23638), plusieurs milliers d'osteodermes (Sa 23622, Sa 23626, Sa 23632,
Sa 23637. Sa 23639).
De tres nombreux specimens presentant d'incontestables caracteres d'Anguinae ne peuvent etre
attribues precisement a Tune ou Y autre des formes decrites ci-dessus, soit en raison de leur etat, soit parce
qu’ils ne sont pas diagnostiques a l'interieur de la sous-famille.
Source: MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
281
F,G. 14-18. — 14 : Ophisaurus sp. 1. dentaire gauche. Sa 23613 (1: face lalerale ; m : face mesiale): 15 : Ophisaurus sp. 2, dentaire
droit. Sa 23617, face mesiale : 16 : Ophisaurus sp. 2. deux dents tres grossies de Sa 23617 : 17 : Anguimorphe incertae sedis ,
extremite anterieure d un dentaire gauche. Sa 23640. face mesiale : 18 : Lacertilia indetermine. extremite distale d humerus.
Sa 23641, face anterieure. Echelle = 2 mm.
Fros 14-18. — 14 : Ophisaurus sp 1. left dentary, Sa 23613 (I: lateral view ; m : medial view) ; 15 : Ophisaurus sp 2. right dentary
Sa 23617. medial view ; 16 : Ophisaurus sp. 2. two teeth of Sa 23617. very magnified H Anguimorpha incertae sedis.
anterior part of a left dentary Sa 23640, medial view ; 18 : indeterminate Lacertilia, distal part of a humerus, Sa 23641,
anterior view. Scale bars represent 2 mm.
ANGUIMORPHA incertae sedis
Fig. 17
Materiel. — Une extremite anterieure de dentaire gauche (Sa 23640).
Description et commentaires. — Deux foramens labiaux souvrent sur la lace laterals de ce
fragment de dentaire. En vue linguale, le sulcus meckeli n est expose que ventralement (Fig. 17). Le
plateau dentaire et la surface alveolaire ne forment pas d angle marque entre eux. mais plutot une sui lace
continue et assez regulierement concave dorso-mesialement. Les deux dents conservees sont subpleuro-
dontes, tres hautes, recourbees vers larriere. largement implantees sur le plateau dentaire par une base
elargie qui s’etend jusque sur la lame horizontale. L'apex est tres pointu. Aucune trace de striation
n’apparait sur les dents.
Malgre 1'etat tres fragmentaire de ce fossile, on peut affirmer qu il est unique chez les lezards par
la hauteur des dents. L allure du plateau dentaire et de la surface alveolaire correspondent aux angui-
282
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
morphes. On trouve des dents de morphologie voisine de celle du fossile de Sansan chez certains
Anguinae a dentition caniniforme et chez les Varanidae. Mais, dans cette derniere famille, les dents
portent une striation basale caracteristique (presence de plicidentine). Ce sont finalement les Anguinae,
plus precisement les membres du groupe Ophisaurusharti-Anguis qui possedent les dents les plus proches
du fossile de Sansan. Mais chez ces derniers, elles n’atteignent jamais la hauteur et Failure extremement
caniniforme de celles du fossile de Sansan. surtout qu'il s'agit ici des dents les plus anterieures.
Le dentaire est trop incomplet pour que Ton soil certain de la position systematique de ce fossile
a I'interieur des anguimorphes et pour autoriser la creation d'un taxon nouveau, bien qu'il paraisse
unique dans ce groupe.
LACERTILIA indetermine
Fig. 18
Materiel. Un fragment d'humerus (Sa 23641).
Description et commentaires. Une partie distale d'un humerus d'assez grande taille (largeur
transversale = 8.1 mm) ne peut etre attribute avec certitude a aucune famille precise (Fig. 18). Le condyle
radial s’aplatit lateralement alors que le condyle ulnaire, plus petit, est bombe. D'apres Lecuru (1969),
cette morphologie est commune aux Lacertidae, Scincidae et Cordylidae, c’est-a-dire a une partie
importante des Scincomorphes. L'entepicondyle (ou apophyse antero-posterieure : Lecuru, 1969),
massif, s’etire lateralement alors que Fectepicondyle est reduit. On retrouve cette morphologie chez les
Scincidae, Lacertidae et Cordylidae. mais aussi chez les Varanidae dont l'entepicondyle se trouve etre le
plus proche de celui du fossile decrit puisqu'il se prolonge a la fois lateralement et ventralement.
Seul un humerus complet permettrait d'aller plus avant dans les comparisons. Cet humerus
represente le plus gros lezard tetrapode du gisement, c'est pourquoi il est interessant de le signaler bien
qu'il reste indetermine.
AMPHISBAEN1A Gray, 1844
Les amphisbaeniens sont des squamates apodes et fouisseurs-foreurs ires frequents dans le
Tertiaire europeen. IIs occupent l'Europe, de fa$on certaine. depuis le debut du Tertiaire puisqu'ils sont
presents dans le Sparnacien ( M P 7)de Dormaal.en Belgique (Hecht&Hoffstetter, 1962). Un possible
amphisbaenien a ete signale dans le Cretace terminal (Maastrichtien) d'Espagne (Astibia et aL , 1990); ce
fossile espagnol serait le plus ancien amphisbaenien connu si cette attribution se confirmait, mais
l'attribution est en realite tres douteuse. En Europe, ils se continent actuellement a la peninsule iberique.
Le groupe etant d'etude tres difficile, peu de taxa ont ete decrits en Europe : Omoiotyphlopspriscus
Rochebrune, 1884. de 1'Eocene superieur ou FOligocene frangais, Palaeoblanus tobieni Schleich. 1988 du
Miocene inferieur (MN 1) d'Allemagne, Omoiotyphlops gracilis Rocek, 1984, du Miocene inferieur
(MN 4) de la Republique tcheque, Bkmus antiquus Schleich. 1985b, du Miocene moyen (MN 6) d'Alle¬
magne. Omoiotyphlops priscus qui est fonde uniquement sur des vertebres, elements sans signification au
niveau specifique ou generique chez les amphisbaeniens. a etc considere a juste titre comme un nomen
dubium par Estes (1983); comme il s'agil de Fespece-type du genre, le nom Omoiotyphlops ne devrait plus
etre utilise. Cependant. Rocek (1984) a attribue une espece a ce genre ( O. gracilis) ; pour des raisons
pratiques (nous ne pouvons decider ici du statut generique de cette espece), nous conservons ce genre
pour Fespece O. gracilis dont il sera question ci-dessous.
Tous ces fossiles ont en commun d'appartenir tres certainement a une meme famille, les Amphis-
baenidae, et ils ont tous ete rapproches, ou au moins compares, a des degres divers, de Factuel genre
europeen Blanus ( Hecht & Hoffstetter. 1962 ; Auge, 1990a, b).
Le materiel recolte a Sansan montre qu'il y existe au moins deux especes appartenant aux
Amphisbaenidae.
Source: MNHN. Paris
SQUAMATES DE SANSAN
283
Famille AMPHISBAENIDAE Gray, 1865
La famille eompte plus de 100 especes reparties dans le sud de FAmerique centrale, dans les iles
caraibes, en Amerique du Sud, dans la peninsule iberique, au Moyen Orient et surtout en Afrique. Aucun
caractere osteologique derive ne permet de definir la famille, toutes les attributions de fossiles se basent
sur des ressemblances morphologiques.
Genre BLANl’S Wagler, 1830
La diagnose du genre ne repose pas sur des caracteres osteologiques.
Espece-type. Bianus cinereus (Vandelli, 1797), espece actuelle de la peninsule iberique, connue
depuis le Pliocene superieur d'Espagne et de France (Bailon. 1991).
Autres especes du genre. — B. strauchi Bedriaga, 1884. actuelle, Moyen Orient; B. mettetali
Bons, 1963 et B. tingitanus Busak. 1988. actuelles, Afrique du Nord ; B. antiquus Schleich. 1985b,
Miocene moyen (MN 6). Allemagne.
Blanus sp.
Fig. 19
Materiel. — 23 dentaires (Sa 23642 a 23647).
Description. — Les dentaires sont petits (longueur de 3 a 4 mm). On eompte trois foramens
labiaux sur la face laterale. Le bord ventral forme une tres nette angulation sous les troisieme et quatrieme
dents. Sur la face linguale, le sulcus meckcli s'ouvre ventro-mesialement ; posterieurement, il est occupe
par un septum intramandibulaire, echancre a Farriere, qui se soude a la paroi du dentaire approximati-
vement a mi-hauteur du sulcus. A la basedu septum intramandibulaire, on distingue une facet ted'attache
pour le splenial, de forme triangulaire, elargie posterieurement. La lame horizontale se prolonge apres le
niveau de la derniere dent sur une longueur correspondant a pres de deux positions dentaires. Cette lame
horizontale s'elargit vers I'avant et elle forme une tuberosite mesiale assez marquee au niveau de la
deuxieme dent (comptee a partir de I'avant). Le processus coronoide n'est conserve que sur deux
dentaires et le processus supraangulaire est toujours brise. La rangee dentaire comporte toujours 8 dents,
la plus grande etant presque toujours la troisieme ; cependant, ce peut etre la cinquieme ou la sixieme. Les
dents sont pleurodontes a subpleurodontes, elles s'evasent en direction de leur base, cette derniere etant
elargie ; la premiere partie de la dent s'incline anterieurement puis l'apex, assez aigu, se recourbe souvent
posterieurement. au moins sur les dents les plus hautes. Les bases dentaires restent assez eloignees du
bord superieur de la lame horizontale. mais sur quelques dentaires cette base jouxte ce bord. Les dents
depassent la Crete dentaire sur pres de 2/3 de leur hauteur.
Commentaires. — Les fossiles de Sansan paraissent tres proches de O. gracilis du Miocene
inferieur tcheque. Cependant des differences existent, bien qu'elles ne concernent que des details. Sur les
dentaires de O. gracilis , la partie dorsale du processus coronoide porte une apophyse mesiale, ce caractere
etant considere comme diagnostique par Rocek (1984). Cette apophyse manque sur les specimens de
Sansan. La lame horizontale des dentaires de Dolnice se prolonge peu vers Farriere apres le niveau de la
derniere dent (sur une longueur correspondant a une position dentaire); cette distance atteint deux
positions dentaires a Sansan. Le bord ventral du septum intramandibulaire se soude par un bord
rectiligne a la paroi du dentaire. Ce bord s'arque legerement vers le bas sur les fossiles de Sansan,
disposition qui reduit la hauteur du sulcus meckcli. Enfin, la facetted'attachedu splenial (visible a la base
du septum intramandibulaire) garde des bords paralleles chez O. gracilis alors qu*ils divergent progres-
sivement vers Farriere sur les dentaires de Sansan.
284
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Fig. 19-20. 19 : Blanus sp., dentaire gauche. Sa 23642. face mesiale ; 20 : Amphisbaenide. gen. et sp. indet.. dentaire gauche.
Sa 23648. face mesiale. Echelle = 2 mm.
Figs 19-20. 19 ; Blanus sp., left deniary. Sa 23642. medial view ; 20 : Amphisbaenidae. gen. and sp. indet.. left dentary. Sa 23648,
medial view. Scale bars represent 2 mm.
II est difficile d'estimer la valeur de telles differences. On peut cependant remarquer qu’elles
paraissent constantes sur les dentaires de Sansan, sauf sur Fun d'entre eux (Sa 23644). dont Pensemble
des caracteres correspond justement a O. gracilis.
Les fossiles de Sansan et O. gracilis sont aussi extremement proches de Blanus antiquus du
Miocene moyen d'AlIemagne, d'ailleurs contemporain (MN 6) de Sansan. Les figures de Schleigh
( 1985b) montrent que B. antiquus possede une apophyse mesiale sur le processus coronoide, caractere
present chez O. gracilis. La synonymie entre O. gracilis et B. antiquus peut done etre envisagee. Fespece
etant alors rapportee au genre Blanus. En effet. la morphologie de ces fossiles rappelle etroitement celle
du genre actuel et il existe meme moins de differences entre la forme fossile et Fespece actuelle B. cinereus
qu'entre cette derniere et Factuel B. strauchi.
En resume, si les differences relevees ci-dessus sont significatives, il existe deux especes a Sansan.
L'une, representee par un seul dentaire (Sa 23644). appartiendrait a O. gracilis ou B. antiquus , etant
entendu que ces deux especes peuvent etre synonymes ; Fautre, a laquelle appartiendraient tous les autres
dentaires, serait alors une espece distincte. Cependant. les Amphisbaenia restent mal connus; en
particulier, leurs variations n’ont jamais ete etudiees. II est fort possible qu'il n’existe qu’une seule espece
de Blanus a Sansan, espece qui serait alors soit O. gracilis , soit B. antiquus , la question de la synonymie
entre ces deux especes restant ouverte.
AMPHISBAENIDAE, genre et espece indetermines
Fig. 20
Materiel. — 3 dentaires (Sa 23648, Sa 23650) et 1 maxillaire (Sa 23649).
Description et commentaires. Les dentaires (Fig. 20). bien qu'incomplets (partie posterieure
brisee), sont deux fois plus grands que ceux de Blanus sp. du gisement ; leur longueur devait atteindre 7
mm. Cette grande taille ne semble pas etre une simple variation a Pinterieur du genre Blanus , d’autant
plus que d'autres differences apparaissent. La lame horizontale s’interrompt posterieurement presque au
niveau de la derniere dent. L'echancrure posterieure du septum intramandibulaire atteint approximati-
vement le niveau de la derniere dent, alors que. sur les dentaires de Blanus sp., elle s'avance moins, mais
ce dernier caractere est difficile a evaluer en raison de l’etat des os. L'angulation du bord ventral situee
sous la troisieme dent (a partir de Pavant) est peu marquee, a tel point qu'elle s’efface presque comple-
tement. Au nombre de 8, les dents sont subpleurodontes et relativement peu elevees ; leur base atteint le
bord mesial de la lame horizontale et leur apex est assez obtus, au moins sur deux des dentaires (Fig. 20),
le troisieme portant des dent pointues.
Ces specimens se distinguent done assez nettement de Blanus sp., a la fois par leurs dimensions et
leur morphologie. Certains caracteres de leur dentition rapprochent ces fossiles de Palaeoblanus tobieni
Source: MNHN . Paris
SQUAMATES DE SANSAN
285
Schleich, 1988, du Miocene inferieur d’Allemagne, dont les dents sont relativement courtes et a apex
obtus. Ce dernier genre est aussi plus petit (longueur de 4 a 5 mm pour le dentaire) que la forme decrite
ici, tout en etant un peu plus grand que le Blanus sp. de Sansan. Chez Palaeoblanus , c’est la premiere dent
du dentaire qui est la plus developpee, disposition unique que Ton ne retrouve pas sur les fossiles de
Sansan. Malgre les earacteres qui evoquent Palaeoblanus , les differences sont trap marquees pour
permettre un rapprochement entre ce genre et les fossiles de Sansan. En outre, ces fossiles ne s accordent
pas avec les autres amphisbaenes du gisement ( Blanus sp.). 11 n'est pas possible d'etablir si ces fossiles
entrent dans les variations de Blanus ou s'il s’agit d’un genre different. La reponse depend encore une fois
d’une meilleure connaissance des especes actuelles.
AMPH1SBAEN1DAE indeterminables
Materiel. — Environ 800 vertebres (Sa 23651 a Sa 23660).
Les nombreuses vertebres d'amphisbaeniens trouvees a Sansan ne montrent pas de earacteres
diagnostiques au niveau specifique ou generique. Cependant, on v reconnait deux lots : de nombreuses
vertebres de petite taille et d'assez rares vertebres de grande taille. Ceci confirme done la presence d’au
moins deux formes, de tailles differentes, a Sansan.
Toutefois, des vertebres de taille intermediaire existent et il n'est pas possible de separer deux
ensemble sur la base de la taille. Suivant la position que Ton accorde aux vertebres de taille intermediaire,
regroupees avec les petites ou les grandes, nous pouvons simplement indiquer qu'il existe de 12 a 23 fois
plus de petites vertebres. Sur les plus grosses vertebres, la largeur maximum au niveau des prezygapo-
physes atteint 4 mm alors que cette dimension descend a 1,1 mm sur les plus petites.
SERPENTES Linnaeus, 1758
Lartet (1851) a nomme deux especes a Sansan : Coluber sansaniensis et Viperasansaniensis. Cette
derniere est un nomen nudum, mais l’autre espece, valide, a connu une « histoire taxonomique » assez
complexe. En effet, les syntypes sur lesquels etait fondee Coluber sansaniensis comprenaient en realite
trois especes maintenant attributes aux genres Natrix , auquel il a fallu rapporter le nom d espece cree par
Lartet (Rage, 1981), Coluber et Neonatrix (voir ci-dessous : Natrix sansaniensis , Coluber pouchetii et
Neonatrix europaea).
Quatorze especes de serpents sont presentes a Sansan.
Famille BOIDAE Gray, 1825
La systematique des Boidae a connu de nombreuses modifications ces dernieres annees. Teis qu’ils
sont conyus ici. ils correspondent aux Boidae de Rage (1984. 1987b) d oil sont exclus les Tropidopheinae.
Bolyeriinae et les Matsoiinae maintenant considers comme des families distinctes. Il s’agit done, en tait.
des Booidea de McDowell (1987).
Avec environ 80 especes. les Boidae occupent actuellement tous les continents, sauf l'Antarctique.
dans les regions intertropicales ou temperees chaudes, sud-est de 1 Europe compris. Ils sont terrestres,
fouisseurs, arboricoles ou plus ou moins aquatiques. Les plus anciens Boidae proviennent du Cietace
terminal (Maastrichtien) d’Amerique du Nord. Europe et Inde (Rage. 1984).
Osteologiquement, les Boidae se caracterisent aisement. pratiquement chaque os presentant des
particularites propres a la famille. Ces earacteres morphologiques sont cependant difficiles a exposer ;
parmi les plus simples a presenter, citons l’absence de lobe lateral du supratemporal. I absence d hypa-
pophyse sur les vertebres dorsales moyennes et posterieures, la taille tres reduite des processus prezyga-
pophysaires et la presence de vestiges de ceinture pelvienne et de femurs au moms chez les males.
Source . MNHN. Paris
286
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Sous-famille ERYCINAE Bonaparte, 1831
Les serpents de cette sous-famille se distinguent des autres Boidae par la specialisation de la partie
anterieure de leur crane et de leurs vertebres caudales. Ces dernieres. au moins les plus posterieures,
possedent une neurepine a sommet elargi. portent tres generalement des apophyses supplementaires et
tendent a perdre leur zygosphene. La sous-famille occupe la partie nord de 1‘aire des Boidae. Elle
comprend une douzaine d'especes reparties en quatre genres. Deux genres occupent PAncien Monde ; ce
sont des serpents fouisseurs, surtout en terrain sableux. Les deux autres genres vivent dans l'ouest de
l'Amerique du Nord et sont terrestres. Les Erycinae pourraient remonter au Maastrichtien, mais des
vertebres caudales typiques n'ont pas ete retrouvees au-dela de I'Eocene inferieur (Rage, 1977).
Genre ALBANERYX Hofistetter & Rage, 1972
Diagnose emendee. Vertebres caudales non raccourcies, sans zygosphene et a neurepine
elargie ; pterapophyses tres reduites (seules apophyses supplementaires presentes). Vertebres dorsales a
neurepine epaisse et basse. a carene hemale tres large el peu saillante. Carre large, a torsion faible et a
insertion stapediale interne.
Espece-type. — Albaneryx depereti Hofistetter & Rage, 1972. Miocene moyen (Astaracien) et
peut-etre inferieur (Orleanien, voir ci-dessous), France.
Autre espece du genre. A. volynicus Zerova. 1989. Vallesien (MN 9). Miocene superieur ;
Gritsev, Ukraine.
Albaneryx depereti Hofistetter et Rage, 1972
Albaneryx depereti HoiTsletter & Rage. 1972 : 105-107, fig. 9. pi. 1. figs 6-9. Rage, 1984 : 23. figs 14 A-D. — Zerova. 1989 : 34.
Diagnose. — Les vertebres caudales de A. depereti se distinguent de celles de A. volynicus par leurs
pterapophyses plus reduites et par fepaississement moins fort des extremites des pleurapophyses et des
hemapophyses. Les vertebres dorsales sont sensiblement plus allongees que celles de A. volynicus , leur
neurepine conserve un bord posterieur bien defini alors que chez A. volynicus, il tend a se fondre dans le
bord posterieur de l’arc neural.
Holotype. — Une vertebre caudale posterieure (MNHN, LGA 1). La Grive (anciennes collec¬
tions), Isere, France : probablement Astaracien (ou peut-etre Orleanien).
Repartitions stratigraphique et geographique. Espece connue a Sansan et a la Grive.
Dans ce dernier gisement, I'espece provient des fissures L7 et M (MN 7+8) mais aussi des anciennes
collections qui peuvent inclure la zone MN 5. L'espece est done connue avec certitude dans les zones
MN 6 et MN 7+8 (Astaracien), mais elle pourrait aussi etre presente dans la zone MN 5 (Orleanien).
Materiel. — 88 vertebres (Sa 1259 a Sa 1263, Sa 23661 a Sa 23664).
Description et commf.ntaires. — Les specimens de Sansan s'accordent bien avec les fossiles
decrits a la Grive (Hoffstetter & Rage, 1972). A Sansan, la longueur du centrum de ce petit serpent
atteint au maximum 3.1 mm. Zerova (1989). en decrivant A. volynicus , a attribue a A. depereti des
caracteres qu elle a probablement deduits des figures de Lespece frangaise. Ainsi, elle a indique que chez
A. depereti, le bord anterieur de la neurepine des vertebres caudales s'incline posterieurement. C'est
efiectivement le cas sur l'holotype, mais sur d'autres vertebres le bord est vertical (voire legerement incline
anterieurement), comme chez A. volynicus. De merne, la plus grande longueur du centrum supposee chez
Source: MNHN , Paris
SQUAMATES L)E SANSAN
287
A. depereti ne concerne pas toutes les vertebres caudales. En revanche, les autres caracteres distinctifs
avances par Zerova (1989) pour distinguer les deux especes semblent valables.
Albaneryx et I'actuel Lichanura nord-americain sont les seuls Erycinae dont les vertebres caudales
ne sont pas fortement raccourcies et ne portent pas de nombreuses apophyses supplemental. L'ensem-
ble des caracteres vertebraux. y compris ceux des vertebres dorsales. montrent que Albaneryx et
Lichanura semblent etroitement apparentes. Albaneryx fait certainement partie des vertebres qui. dans le
Miocene europeen, temoignent d'affinites avec la faune nord-americaine. Contrairement a la grande
majorite des Erycinae, Lichanura n'est pas fouisseur mais simplement terrestre. On peut supposer qu'il
s’agissait du mode de vie d'Albaneryx.
Famille COLUBRIDAE Oppel. 1811
Cette famille cosmopolite renferme plus de 1500 especes correspondant a quelque 300 genres qui
occupent tous les milieux. Les Colubridae sont connus depuis 1'Eocene superieur par un fossile de
ThaTlande indeterminable au-dessousdu niveau familial (Rage et ah. 1992). Ils ne devicnnent abondants
qu’a partir du Miocene inferieur. periode depuis laquelle ils ont supplante les Boidae en tant que groupe
dominant.
Osteologiquement, il est pratiquement impossible de definir globalement la famille. bien que la
morphologie de la plupart des os soit tres caracteristique. Les seuls caracteres pouvant etre cites sont
I'absence de crochets venimeux sur la partie anterieure du maxillaire (quand ils sont presents, ils
s’implantent sur 1'extremite posterieure) et la morphologie vertebrale. Ce deuxieme caractere ne peut pas
etre expose ici. explication qui serait beaucoup trop longue et sortirait du cadre de ce travail. Toutefois,
tout specialiste reconnait aisement les vertebres de Colubridae. Signalons simplement. pour une distinc¬
tion avec les Boidae. que les Colubridae possedent des processus prezygapophysaires bien developpes. En
revanche, la reconnaissance des differents groupes internes a la famille s'avere tres delicate sur la base de
la morphologie vertebrale ; sur le plan zoologique, eette subdivision est tout aussi dilficile et il n'existe
aucun accord sur ce point.
Les paleontologues ont partiellement tourne cette difFtculte en ne retenant que deux grands
groupes de Colubridae : les « natricines » et les « colubrines ». II s'agil d’une subdivision artificieile
realisee dans un but pratique. Les« natricines » se caracterisent surtout par la presence d'hypapophyses
sur toutes les vertebres dorsales (c'est-a-dire situees avant le cloaque); s’y ajoutent quelques caracteres
indiques ci-dessous dans la « definition » de cet ensemble. Chez les « colubrines ». les hypapophyses ne
sont presentes que sur les premieres vertebres dorsales ; plus posterieurement. elles sont remplacees par
une carene hemale qui peut d’ailleurs s'cffacer totalement. La variabilite morphologique est beaucoup
plus grande chez les « colubrines » que chez les « natricines ».
« NATRICINES »
Les vertebres des « natricines » se caracterisent par la face ventrale du centrum non convexe
ventralement et bien limitee par des bords subcentraux (= margines injeriores) nets. Une hypapophyse est
presenle sur toutes les vertebres dorsales. Lin processus parapophysaire bien developpe s oriente ante-
rieurement ou antero-ventralement. Sous le bord ventral du cotyle, se situent generalement deux
protuberances (nommees ici protuberances sous-cotylaires), qui donnent une torme subrectiligne ou
concave ventralement au bord ventral du cotyle ; ces protuberances manquent parfo.s chez les petites
especes.
288
MARC A UGH & JEAN-CLAUDE RAGE
Genre NATRIX Laurenti, 1768
II s’agit d’un genre actuel dont la diagnose ne repose pas sur des criteres osteologiques. Les
vertebres montrent une morphologie typique de « natricine » el possedent une neurepine assez haute a
bords anterieur et posterieur surplombants (neurepine en forme de hache).
Espece-type. — Coluber natrix Linnaeus, 1768, espece actuelle (citee avec certitude, comme
fossile, uniquement dans le Quaternaire), Eurasie et Afrique du Nord.
Autres especes du genre. — 3 especes actuelles (N. natrix , N. maura , N. tesselata ; Eurasie et nord
de PAfrique). Especes fossiles : AC mlynarskii Rage, 1988. Oligocene probablement inferieur, France ; N.
sansaniensis (Lartet, 1851), Miocene moyen (MN 6). France, el peut-etre Miocene inferieur (MN 4)
d’AUemagne ; A. longivertebrata Szyndlar, 1984, Miocene superieur (MN 11) a Pliocene superieur
(MN 16), Aulriche. Pologne et Ukraine, et peut-etre Miocene moyen (MN 6-MN 7+8) en France et
Miocene superieur (MN 13) en Hongrie ; N. parva Szyndlar. 1984. Miocene superieur (Turolien. MN
inconnu), Pologne.
Natrix sansaniensis (Lartet. 1851)
Fig. 21,22
pars Coluber Sansaniensis Lartet : 1851 : 40.
Pylmophis sansaniensis : Rochebrune, 1880. p. 282-283. pi. XII. tig. 11. — Kuhn, 1963 : 29.
Pilemophis sansaniensis : Lydekker. 1888. p. 251.
Pylmophis sansanensis [sic]: Mlynarski. 1961. p. 33.
Natrix sansaniensis : Rage, 1981. p. 538-540, fig. 1 A. Rage, 1984 : 48-49. fig. 30A.
Lectotype (designe par Rage, 1981). — Une vertebre dorsale moyenne (MNHN, SA 9873).
Sansan. Gers, France ; Astaracien (MN 6), Miocene moyen.
Diagnose. - Natrix qui se distingue des autres especes du genre, actuelles et fossiles, par sa plus
haute neurepine et par la morphologie de son hypapophyse combinant une courbure anterieure non
anguleuse et une extremite distale pointue (avec, en ce qui concerne ce dernier caractere, un doute pour
Natrix mlynarskii dont l'hypapophyse n'est pas connue). Differe de N tesselata et N. parva par ses
surfaces articulaires prezygapophysaires non allongees. Se distingue des especes actuelles et de N. parva
par la presence d'une forte carene prolongeant anterieurement l'hypapophyse. Se differencie de N.
longivertebrata et N mlynarskii par ses bords subcentraux du centrum moins marques. Differe de N.
longivertebrata par son zygosphene plus large.
Repartitions stratigraphique et geographique. — L'espece n’est citee que dans le Miocene
moyen de Sansan. mais Natrix aif. N. sansaniensis a ete signalee dans le Miocene inferieur de Petersbuch
2. en Allemagne (Szyndlar & Schleich, 1993).
Materiel. — Le lectotype (Sa 9873), 2 vertebres (Sa 9874) et 3 cotes (Sa 23743) qui faisaient
partie des syntypes de Coluber sansaniensis Lartet et qui sont done designes ici comme paralectotypes, et
331 vertebres (Sa 9878, Sa 23665 a Sa 23670, Sa 23737, Sa 23738, Sa 23745).
Description. - 1 1 s'agit d’une Natrix de taille moyenne (longueur du centrum comprise entre 2,4
et 5.1 mm). Les principaux caracteres se retrouvent dans la diagnose ; en outre, l'espece a deja ete decrite
(Rage, 1981). Toutefois. cette derniere description se basait sur les anciennes collections ; le materiel
collecte au cours des fouilles recentes, mieux conserve, permet d'apporter quelques corrections a cette
description. Ainsi. contrairement a ce qui avait ete ecrit, les processus prezygapophysaires et parapophy-
saires ne sont pas courts et trapus. Les processus prezygapophysaires sont variables, ils peuvent etre
semblables a ceux des especes actuelles ou etre beaucoup plus longs (Fig. 22) : les processus parapophy-
saires, quant a eux. presentent une morphologie comparable a celle des Natrix actuelles. D’autre part, sur
Source: MNHN, Paris
Fig. 21-23. 21 : Natrix sansuniensis , vertebre dorsale moyenne, Sa 23737 : 22 : Natrix sansaniensis . vertebre dorsale moyenne
(avec variation maximum de la longueur du processus prezygapophysaire), Sa 23738 ; 23 : Palaeonatrix afT. P. lehmani.
vertebre dorsale moyenne, Sa 23739. (a : face anterieure ; 1: face laterale : v : face ventrale). Echelle = 2 mm.
Figs21-23. — 21 : Natrix sansaniensis. mid-trunk vertebra. Sa 23 737 ; 22 : Natrix sansaniensis. mid-trunk vertebra < with maximum
variation of lenght of prezygapophysealprocess), Sa 23738 ; 23 : Palaeonatrix ajf P. lehmani. mid-trunk vertebra. Sa 2373V.
(a : anterior view ; I: lateral view ; v: ventral view ). Scale bars represent 2 mm.
le materiel utilise lors de la description originate, existe un bourrelet correspondant a une insertion
musculaire entre la racine du bold anterieur de la neurepine et les prezygapophyses. La presence de ce
bourrelet avait justifie la creation du genre Pylmophis par Rochebrune (1880); ce bourrelet avail ensuite
ete conserve comrae caractere specifique, etant considere comme plus saillant que chez les especes
actuelles (Rage, 1981, 1984). Le nouveau materiel montrequ'en realitece bourrelet peut etre tres faible,
quelle que soit la taille de la vertebre. Ce caractere ne peut done pas etre utilise comme caractere
specifique, d’autant plus qu'il existe chez d'autres serpents (par exemple Natrix aff. N. longivertebrata et
Palaeonatrix alT. P. lehmani. presentes dans le gisement, chez qui il apparait irregulierement).
Commentaires. — Nommee en 1851 par Lartet. decrite pour la premiere fois par Rochebrune
en 1880 qui l'attribuait a son nouveau genre Pylmophis. I'espece a etc revisee et placee dans le genre actuel
Natrix en 1981 seulement. Lors de cette revision ( Rage. 1981), N sansaniensis etait encore la seule espece
fossile du genre et aucune diagnose detaillee n'avait ete fournie. Celle qui est donnee ci-dessus represente
done la premiere reelle diagnose de I'espece.
290
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Natrix longivertebrata Szyndlar, 1984
Matrix longivertebrata Szyndlar. 1984 : 71-80. fis. 27-29. — Bachmayer & Szyndlar. 1985 : 87-88. fig. 2. Rage & Szyndlar.
1986 : figs 15-16.' Bachmayer & Szyndlar. 1987 : 30-31, fig. 3. Redkozubov. 1989 : 209. — Szyndlar. 1991b :
239-240. 265, fig. 3.
Diagnose emendee. — Natrix qui se caracterise par le grand allongement de la vertebre, surtout
du centrum, un arc neural relativement peu voute, une hypapophyse a bord antero-ventral sigmoide et
dont la partie ventrale est longue, une carene nette prolongeant anterieurement l'hypapophyse. des
processus parapophysaires forts et tres saillants anterieurement, des bords subcentraux du centrum tres
marques et saillants, des processus prezygapophysaires moyennement allonges. Basioccipital a processus
basioccipital reduit et portant un bourrelet a la base du processus median du condyle occipital.
Articulaire s.I. similaire a celui de N. natrix mais pourvu d'une profonde fosse sous la partie posterieure
de la lame laterale de la fosse mandibulaire.
Holotype. Une vertebre dorsale (ISiEZ, RK1-10000); Rebielice Krolewskie 1, Pologne ;
Villanyien (MN 16), Pliocene superieur.
Repartitions stratigraphique et cieographique. — Miocene superieur (MN 11) d'Autriche,
Pliocene inferieur (MN 15) et superieur (MN 16) de Pologne et Moldavie. L'espece ou une forme tres
proche ( Natrix aff. N. longivertebrata) est connue dans le Miocene moyen de Sansan (MN 6) et de la Grive
(MN 7+8), et Natrix cf. N longivertebrata a ete citee dans le Miocene superieur en Ukraine (MN 12 ;
Szyndlar & Zerova, 1992) et en Hongrie (MN 13 ; Venczel, 1994).
Des differences apparaissant entre le materiel type et les fossiles de Sansan, ces derniers sont
attribues a Natrix aff. N. longivertebrata.
Natrix aff. N. longivertebrata
Materiel. — 231 vertebres (Sa 23671, Sa 23672 a Sa 23677).
Description. — Seules des vertebres sont connues a Sansan. Elies presentent les caracteres
typiques des « natricines ». La longueur du centrum varie de 2,8 a 6,8 mm. Ces vertebres frappent par leur
allongement, surtout apparent sur le centrum ; ce dernier, long et etroit, s'elargit tres peu anterieurement.
En outre, les bords subcentraux du centrum sont tres forts. De nets sillons subcentraux contribuent a
mettre en relief ces bords subcentraux qui deviennent ainsi tres saillants sur certaines vertebres. II
convient de noter que cette particularity des bords subcentraux se manifeste deja sur les petites vertebres ;
apparemment, il ne s’agit done pas d'un caractere lie a la taille. L'hypapophyse se prolonge anterieure¬
ment par une carene saillante s’elargissant sous le cotyle en une surface triangulaire qui contribue a la
formation des protuberances sous-cotylaires. Entre ces protuberances et les parapophyses ne subsiste
qu'un espace etroit. Les processus prezygapophysaires sont moyennement allonges, mais forts et aplatis
dorso-ventralement. Le zygosphene est plutot etroit. 11 existe une epine epizygapophysaire.
Commentaires. Natrix longivertebrata est fondee sur des vertebres et pieces craniennes du
Pliocene superieur (MN 16. Villanyien) de Rebielice Krolewskie, en Pologne (Szyndlar. 1984). L'espece
a ete retrouvee dans des niveaux plus anciens, jusqu'au Miocene superieur (MN 11, Turolien), (Bach¬
mayer & Szyndlar. 1985. 1987). Dans le Miocene moyen de la Grive (MN 7+8, Astaracien), figure une
Natrix tres proche de N. longivertebrata et qui pourrait etre attribute a cette espece. Mais la forme de la
Grive s'en distingue par sa plus grande taille, le moindre allongement relatif de son centrum, son arc
neural plus voute et ses sillons subcentraux moins profonds. Le plus faible allongement relatif du centrum
et fare neural plus voute sont certainement directement lies a la plus grande taille. Par consequent la
forme de la Grive ne se distingue de celle de la localite-type que par sa taille et la moindre profondeur des
sillons subcentraux. II est difficile d’estimer si ces differences ont une valeur specifique, e'est pourquoi la
Natrix de la Grive a ete nominee Natrix aff. N longivertebrata (Rage & Szyndlar. 1986).
Source: MNHN. Paris
SQUAMATES DE SANSAN
291
Globalement, la forme de Sansan s'accorde avec celle de la Grive. Elle s'en distingue cependant
par ses sillons subcentraux plus profonds sur certaines vertebres (apparemment les dorsales poslerieures)
qu’a la Grive ; cette profondeur semble alors comparable a celle qui s'observe dans la localite-type. De
plus, les fossiles de Sansan possedent des epines epizygapophysaires alors qu’elles sont peu frequentes a
la Grive et manquent dans la localite-type. De petites differences separent done la forme de Sansan de
celles de la localite-type et de la Grive, les plus grandes similitudes apparaissant avec ce dernier gisement.
Comme ceux de la Grive, les fossiles de Sansan sont done nommes Natrix aft'. N longivertebrata.
Les os craniens de N longivertebrata et de TV. aff. N. longivertebrata de la Grive montrent que cette
espece est etroitement apparentee a Tactuelle N. natrix (Szyndlar, 1984 ; Bachmayer & Szyndlar,
1987 ; Rage & Szyndlar, 1986) et pourrait meme se placer dans son ascendance directe (Szyndlar,
1991c). 11 semble que se soit developpee, au cours du Neogene, une lignee qui a abouti a Fespece actuelle.
La forme de Sansan correspond au plus ancien representant de cette lignee.
Genre PALAEONATRIX Szyndlar. 1982
Diagnose emendee. — Natricine a vertebres allongees. a neurepine basse, a centrum etroit et long,
a bords subcentraux du centrum tres marques, dont l'hypapophyse, jamais tres longue, est prolongee
anterieurement par une forte carene qui atteint le bord du cotyle. dont les parapophyses se projettent
nettement sous la limite ventrale du centrum, a processus parapophysaires bien developpes et a protu¬
berances sous-cotylaires peu volumineuses ou absentes.
Espece-type. Palaeonatrix silesiaca Szyndlar, 1982. Opole. Pologne ; Astaracien (MN 7+8),
Miocene moyen.
Autre espece du genre. — P. lehmani (Rage & Rocek, 1983), Miocene inferieur (MN 4) en
Republique tcheque et en Allemagne, et peut-etre Miocene moyen (MN 6) en France.
Szyndlar (1982) et Rage & Rocek (1983) ont decrit independamment deux « natricines » du
Miocene d'Europe centrale, Palaeonatrix silesiaca et Dolniceophis lelnnani. Szyndlar (1987), qui a
reetudie cette seconde espece, a montre que les deux genres sont synonymes.
Palaeonatrix lehmani (Rage et Rocek. 1983)
Dolniceophis lehmani Rage & Rocek. 1983 : 17-21. pi. 1-11. Rage. 1984 : 46.
Palaeonatrix lehmani Szyndlar. 1987 : 60-62. fig. 5. — Szyndlar. 1991 h : 239. fig. 2. Szyndlar & Schleich, 1993 : 20-21.
fig. 5.
Diagnose emendee. — Palaeonatrix se distinguant de Pespece-type par son canal neural en
moyenne plus grand, son condyle et son cotyle en general plus petits, ses postzygapophyses plus etalees
lateralement et par la presence d'epines epizygapophysaires.
Holotype. Une vertebre dorsale (KPUK n° 3930). Dolnice. Republique tcheque ; Orleanien
(MN 4). Miocene inferieur.
Repartitions si ratigraphique et geographique. Palaeonatrix lehmani n est connue qu a
Dolnice, Republique tcheque, et a Petersbuch 2, Allemagne, deux gisements du Miocene inferieur
(MN 4). Palaeonatrix aft'. P lehmani est presente dans le Miocene moyen (MN 6) en France (voir
ci-dessous).
Les fossiles de Sansan different quelque peu du materiel de la localite-type ; e'est pourquoi ils sont
rapportes a Palaeonatrix aff. P. lehmani.
292
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Palaeonatrix aff. P. lehmani
Fig. 23
Materiel. — 99 vertebres (Sa 23678 a Sa 23682. Sa 23739).
Description. — Ce « natricine », de taille petite a moyenne (longueur du centrum comprise entre
2.8 et 4.4 mm), possede des vertebres allongees et de construction relativement legere. Le canal neural est
gdneralement grand, quoique sur quelques-unes des plus grandes vertebres sa taille soit plus faible,
devenant comparable a celui de Palaeonatrixsilesiaca. Le zygosphene est mince et plus large que le cotyle,
ce dernier (ainsi que le condyle) etant generalement petit; cependant. sur certaines vertebres la taille du
cotyle et du condyle est voisine decelleconnue chez P. silesiaca. Les parapophyses se projettent nettement
sous la limite ventrale du centrum. Le processus prezygapophysaire est relativement court. En vue
laterale, la neurepine apparait longue et basse. Les paradiapophyses, a surfaces dia- et parapophysaire
distinctes, se prolongent par un processus parapophysaire oriente antero-ventralement. Aucune vertebie
n’a conserve son hypapophyse. En vue posterieure. Fare neural est moyennement ou fortement voute. En
vue dorsale, l’axe des facettes prezygapophysaires s'oriente tres obliquement. Les postzygapophyses
s’etalent lateralement sous forme d’une lame. De petites epines epizygapophysaires sonl presentes. La
face ventrale du centrum est etroite et bien limitee par de forts bords subcentraux qui divergent tres peu
anterieurement. La carene qui prolonge anterieurement 1 hypapophyse est saillante. Deux faibles protu¬
berances sous-cotylaires apparaissent parfois mais elles manquent sur de nombreuses vertebres.
Commentaires. Les specimens de Sansan sont un peu plus petits que ceux de la localite-lype ou
la longueur du centrum peut atteindre 5 mm : mais. globalement, la morphologie vertebrale correspond
a celle de P lelvnani. En particulier, la plupart des vertebres s’accordent avec la diagnose de l'espece.
Cependant, sur un nombre non negligeable de specimens, la taille relative du canal neural, du cotyle et du
condyle correspond plutol a celle que Eon connait chez P. silesiaca. 11 existe aussi des intermediates entie
la morphologie typique de P. lelvnani et celle tendant vers P silesiaca , ce qui interdit de donner la
proportion des vertebres correspondant, pour ces caracteres, a la forme typique. Szyndlar (1987) a
indique que, chez P. lelvnani. les bords subcentraux du centrum (« subcentral ridges ») sont droits en vue
laterale alors qu’ils sont arques dorsalement chez P. silesiaca : ce caractere n’est pas clair a Sansan ou il
semble intermediaire. En raison de ces variations, cette Palaeonatrix de Sansan ne peut pas etie attribute
de faqon certaine a P. lelvnani, e'est pourquoi elle est designee comme Palaeonatrix aff. P. lelvnani.
Les fossiles de Sansan sont. de toute faqon. plus etroitement apparentes a l'espece de Dolnice et
Petersbuch 2, e’est-a-dire du Miocene inferieur (MN 4). qu’a celle d'Opole, stratigraphiquement plus
proche (MN 7+8).
Genre NEONATRIX Holman, 1973a
Diagnose. — Petit « natricine » a hypapophyse courte.
Espece-type. Neonatrix elongcita Holman, 1973a, Hemingtordien (Miocene inferieur) et
Barstovien (Miocene moyen); USA.
Autres especes du genre. — N magna Holman, 1982, Barstovien (Miocene moyen), USA ; N.
nova Szyndlar, 1987. Orleanien (MN 4, Miocene inferieur), Republique tcheque ; N ncitricoides nov. sp.,
Astaracien (MN 6, Miocene moyen), France ; N. europaea Rage & Holman, 1984. Astaracien (MN 7+8,
Miocene moyen) et peut-etre Orleanien (MN 4, Miocene inferieur). France ; N. crassa Rage & Holman,
1984, Astaracien (MN 7+8. Miocene moyen). France.
Source: MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
293
Neonatrix natricoides nov. sp.
Fig. 24, 25
Diagnose. — Neonatrix de taille moyenne qui se distingue des autres especes par la forte
extension antero-posterieure de son hypapophyse et par sa neurepine, moyennement haute, a bords
anterieur et posterieur surplombants. De plus elle differe de N. elongate / par sa neurepine plus haute, de
N. magna par le plus grand allongement de ses vertebres et par sa neurepine plus basse, de N europaea pai¬
sa construction plus massive et ses processus prezygapophysaires plus courts, de N crassa par ses
diapophyses moins etendues et de N. nova par son zygosphene plus large.
Holotype. — Une vertebre dorsale moyenne, probablement assez posterieure (MNHN,
Sa 23683). Sansan, Gers, France ; Astaracien (MN 6), Miocene moyen.
Deri vatic no minis. — En raison de son apparence de Natrix due aux bords surplombants de sa
neurepine.
Materiel. — L'holotype (Sa 23683) et 79 vertebres (Sa 23684 a 23692).
Description de l'holotype. — L'holotype (Fig. 24) est une vertebre dorsale moyenne, sans
doute assez posterieure, qui repond aux dimensions suivantes : longueur du centrum = 3,1 mm, largeur
du zygosphene = 1,9 mm, largeur de la constriction mediane de la vertebre = 2.1 mm. diametre du condyle
= 1 mm.
En vue anterieure, le canal neural est subcirculaire et de taille moyenne. Un zygosphene mince et
assez large le surmonte. Le cotyle, de diametre comparable a celui du canal neural, est regulierement
circulaire ; deux protuberances sous-cotylaires contribuent a former un bord ventral subrectiligne. Les
foramens paracotyliens s’ouvrent dans des depressions bien marquees. En vue dorsale, la constriction
moyenne est nette. Le zygosphene forme un large lobe median peu preeminent. Les surfaces prezygapo¬
physaires sont courtes, peu etendues et s'orientent obliquement. Les processus prezygapophysaires sont
robustes mais courts. En vue Iaterale, la neurepine apparait relativement haute ; elle possede des bords
anterieur et posterieur surplombants qui evoquent le genre Natrix. La surface articulaire parapophysaire
s’etire anterieurement vers le processus parapophysaire. Ce dernier, bien developpe mais court, s'oriente
antero-ventralement. L'hypapophyse est courte mais elle s'etend fortement anterieurement, formant une
lame a bord antero-ventral regulierement convexe ; son extremite est arrondie. Sur le bord posterieur de
Fare neural, apparaissent de courtes epines epizygapophysaires. La face ventrale du centrum est assez
etroite et limitee par des bords subcentraux nets. L'hypapophyse se prolonge par une carene qui s’elargit
sous le cotyle en rejoignant les protuberances sous-cotylaires. En vue posterieure, Fare neural esl
moyennement voute. Le toit du zygantrum est tres epais. De chaque cote du zygantrum se situent des
foramens (deux a gauche et trois a droite).
Variations. Les variations les plus notables concernent l'hypapophyse. Ses dimensions
antero-posterieures restent toujours importantes (Fig. 25). Sur les vertebres dorsales les plus posterieu-
res, l'hypapophyse se reduit nettement. La neurepine, elevee sur les vertebres anterieures, s'abaisse sur les
vertebres plus posterieures ; mais sur les dernieres dorsales elle reste cependant relativement haute et
conserve des bords surplombants. Les epines epizygapophysaires, presentes sur l'holotype, n'existent pas
sur toutes les vertebres. Le nombre de foramens qui s’ouvrent de chaque cote du zygantrum varie. II en
existe 3 au plus et ils peuvent etre absents ; de chaque cote. Fun des foramens est presque toujours
beaucoup plus gros que les autres. La longueur du centrum varie de 1,9 a 3.9 mm.
Commenta i res . Cette Neonatrix se distingue aisement des autres especes par la morphologie
particuliere de son hypapophyse et par sa neurepine qui rappelle les Natrix. Cette espece n est connue
qu’a Sansan. Le gisement de la Grive, qui correspond a la zone MN 7+8 (et peut-etre MN 5), et dont les
Neonatrix ont ete etudiees, a fourni deux especes diflerentes ( N. europaea et N crassa ; Rage & Holman,
1984).
294
MARC AUGE & JEAN-CL.AUDE RAGE
25 d
Fig. 24-25. — Neonatrix natricoides nov. sp. 24 : holotype. vertebre dorsale moyenne sans dome assez posterieure. Sa 23683 (a :
face anterieure : d : face dorsale ; I : face laterale : p : face posterieure ; v : face ventrale): 25 : variation de la morphologic
do l'hypapophyse en vue laterale (25a: vertebre dorsale relativement anterieure. Sa 23684; 25b : vertebre dorsale
anterieure/moyenne ?. Sa 23685.; 25c : vertebre dorsale moyenne assez posterieure (holotype). Sa 23683 : 25d : vertebre
dorsale posterieure. Sa 23686). Echelle = 2 mm.
Figs 24-25. Neonatrix natricoides sp. nov. — 24 : holotype. mid-trunk vertebra, probably comparatively posterior, Sa 23683 (a :
anterior view : d: dorsal view ; I: lateral view : p . posterior view ; v ventral view ) ; 25 variation of thehypapophysis in lateral
view’ (25a : trunk vertebra, comparatively anterior. Sa 23684 ; 25b : anterior/mid-lrunk vertebra ?. Sa 23685 ; 25c: mid-trunk
vertebra, comparatively posterior t holotype). Sa 23683 :25d; posterior trunk vertebra. Sa 23686). Scale bars represent 2 mm.
Neonatrix europaea Rage & Holman, 1984
Neonatrix europaea Rage & Holman. 1984 : 94-96, fig. 4. — Szyndlar. 1987 : 61. — Szyndlar & Schleich, 1993 : 22.
Diagnose emendee. — N. europaea differe des autres Neonatrix par sa structure vertebrate plus
legere (grand canal neural) et ses processus prezygapohysaires plus allonges. Elle se distingue de N.
elongata par son arc neural plus voute et son hypapophyse un peu plus developpee. de N magna par ses
vertebres plus allongees, son arc neural moins voute, les bords subcentraux de son centrum moins nets et
son hypapophyse plus longue, de N crassa par son zygosphene plus large et par ses diapophyses moins
etendues, de N. nova par son arc neural moins voute, son zygosphene plus large a lobe central moins aigu,
de N. natricoides par son hypapophyse non etalee antero-posterieurement et par le bord anterieur de sa
neurepine non surplombant.
Source: MNHN . Paris
SQUAMATES DE SANSAN
295
Holotype. — Une vertebre dorsale moyenne (UCBL, n° 285008). La Grive (fissure M), Isere,
France ; Astaracien (MN 7+8), Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique et geographique. N. europaea n'est connue que dans LAsta-
racien (Miocene moyen) de Sansan (MN 6) et de la Grive M (MN 7+8). Elle est peut-etre presente dans
rOrleanien (MN 4. Miocene inferieur) de Vieux-Collonges. II s’agit de trois gisements franpais.
Materiel. — 1 vertebre (Sa 23742 b) qui faisait partie des syntypes de Coluber sansaniensis
Lartet, et 36 vertebres (Sa 23693 a Sa 23696).
Description et COmmentaires. — Le materiel de Sansan s’accorde bien avec la description qui a
etc donnee de Lespece (Rage & Holman, 1984). II ne parait pas necessaire de la reprendre. Seule la
diagnose demandait a etre modifiee a la suite de la publication de N. nova (Szyndlar. 1987) et de la
nouvelle espece N. natricoides , ainsi que d’elements nouveaux concernant N. magna (Holman. 1987).
Chez N. europaea , la longueur du centrum est comprise entre 1,7 et 3,1 mm. c’est-a-dire que la taille est
comparable a celle de N natricoides.
Le genre Neonatrix avait ete brievement signale a Sansan, sans indication d’espece, par Rage &
Holman (1984). A cette epoque. une seule vertebre etait connue. Le materiel maintenant disponible
montre que cette Neonatrix est N. europaea.
« NATRICINES »indetermines
Materiel. 534 vertebres (Sa 23728, Sa 23729. Sa 23730, Sa 23731).
De nombreuses vertebres de « natricines » n'ont pu etre determinees de fagon plus precise. Leur
nombre temoigne de Limportance du groupe dans le gisement.
« COLUBRINES »
Seules les vertebres de la region dorsale anterieure possedent des hypapophyses. II s'agit du seul
caractere vertebral pouvant etre cite brievement. Les variations qui affectent les vertebres de ce
« groupe » sont tres etendues.
Genre COLUBER Linnaeus, 1758
II n'existe aucune diagnose osteologique pour ce genre dont le contenu est tres discute. Schatti
(1986, 1988) a propose de placer les especes americaines et celles de l’Ancien Monde dans des genres
diflerents. Certaines especes europeennes se retrouveraient dans un genre Hierophis mais d’autres
resteraient provisoirement dans Coluber. Bien que ce point de vue s’appuie sur des caracteres osteologi-
ques, en particulier vertebraux, il ne sera pas suivi ici pour des raisons pratiques ; le genre Coluber est
compris au sens large dans le present travail.
Remarque : ('attribution de la plupart des especes fossiles rapportees au genre Coluber ne peut pas
etre reellement demontree. Une telle attribution indique simplement que Lespece fossile rapportee a
Coluber est un « Colubrine » typique qui appartient a un groupe de genres etroitement apparentes, dont
fait partie Coluber ; les limites entre genres ne se retrouvent pas vraiment sur la morphologie vertebrale
(leur distinction sur le plan zoologique restant aussi souvent discutee).
Espece-type. — Coluber constrictor Linnaeus, 1758. Espece actuelle d’Amerique du Nord.
Peut-etre connue des le Pliocene inferieur (Holman, 1979).
296
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Autres especes du genre. — 34 especes actuelles (Amerique du Nord, Eurasie, Afrique au nord
de 1’equateur). 17 especes fossiles ont ete attributes au genre (Szyndlar. 1991 a), 5 etant des nomina clubia
(Rage, 1984). La plus ancienne est Coluber cadurci Rage, 1974 qui apparait a l’Oligocene inferieur
(France).
Coluber pouchetii Rochebrune, 1880
Fig. 26, 27, 28
pars Coluber Sansaniensis Lartel. 1851 : 40.
Tmmophis Pouchetii Rochebrune. 1880 : 281. pi. XII. fig. 9.
Sansanosauruspouchetii Kuhn. 1939 : 21. — Kuhn. 1963 : 30.
Tamnophis pouchetii Mlynarski. 1961 : 30.
Coluber pouchetii Rage. 1981 : 540-541. fig. 1 B. — Rage, 1984 : 44.
Diagnose emendee. Grand « colubrine » a vertebres de type Coluber . Neurepine moyenne-
ment elevee a bord posterieur surplombant. Bord anterieur du zygosphene subrectiligne avec, frequem-
ment, une petite encoche mediane. Diapophyse occupant generalement une position decalee posterieu-
rement. Carene hemale nette et saillante, jamais large, a extremite posterieure elargie. Processus
prezygapophysaires robustes, horizontaux ou s’orientant legerement ventralement. Arc neural peu voute,
a bords posterieurs faiblement convexes ou subrectilignes en vue posterieure. Epines epizygapophysaires
tres faibles et pouvant etre absentes.
Syntypes. Six vertebres et une extremite proximale de cote (MNHN. SA 9872). Sansan. Gers.
France : Astaracien (MN 6), Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique et geographique. — C. pouchetii n'est connue qu’a Sansan.
Materiel. — Les syntypes (Sa 9872), 1 vertebre (Sa 23742 a) qui faisait partie des syntypes de
Coluber sansaniensis Lartet. et 241 vertebres (Sa 23687, Sa 23699 a Sa 23703, Sa 23740).
Description. Une description a deja ete fournie (Rage, 1981), mais elle s'appuyait sur un
materiel reduit. La quantite de vertebres maintenant disponibles montre que les variations sont assez
etendues, ce qui conduit a corriger partiellement cette precedente description et a proposer une nouvelle
diagnose. Lc bord anterieur de la neurepine n'est pas toujours surplombant ; il peut rester vertical. De
plus, la partie anterieure du bord dorsal de la neurepine ne s’incline que rarement en direction ventrale ;
ce bord dorsal est generalement rectiligne. La carene hemale n'est pas toujours aplatie : sur les vertebres
dorsales moyennes, son bord ventral est quelque peu tranchant, surtout sur les specimens qui n’ont pas
atteint une tres grande taille. L'aplatissement des processus prezygapophysaires n'apparait pas toujours
de fat;on evidente. En vue anterieure, le bord dorsal du zygosphene peut etre legerement convexe
dorsalement ou droit. En vue dorsale, ce bord du zygosphene est subrectiligne ou faiblement concave
entre les deux petits lobes lateraux ; il presente tres souvent une petite encoche mediane. Cependant, sur
les petits specimens, le bord anterieur tend generalement a former une faible convexite. En vue poste¬
rieure, les bords dorsaux de Tare neural ne sont que tres faiblement convexes, voire subrectilignes. Une
faible compression laterale alTecte assez souvent le condyle et le cotyle. De petites protuberances
sous-cotylaires peuvent etre presentes. La diapophyse occupe le plus frequemment une position assez
posterieure et la parapophyse a tendance a s'etirer antero-posterieurement.
Une seule vertebre anterieure a hypapophyse bien developpee est connue. Son arc neural et ses
paradiapophyses montrenl la morphologie typique de 1‘espece (le zygosphene est casse). L'hypapophyse
presente la particularite d'etre subverticale et d'avoir une extremite qui tend a s'orienter anterieurement.
Une telle orientation anterieure est connue chez les Colubridae mangeurs d'ceufs et chez I'actuelle Elaphe
quatuorlineata d'Europe.
C. pouchetii est le plus gros serpent de Sansan. La longueur du centrum atteint 8,8 mm ce qui
indique un animal qui pouvait probablement depasser 3 m.
Source: MNHN , Paris
SQUAMATES DE SANSAN
297
A
Fig. 26-28. Coluber pouchetii. — 26 : vertebre dorsale moyenne, Sa 23699 (a : face anterieure : d : face dorsale ; 1 : face laterale ;
p : face posterieure ; v : face ventrale): 27 : morphologie la plus frequente de la paradiapophyse, Sa 23687 : 28 : vertebre
dorsale anterieure. Sa 23740 (I : face laterale : p : face posterieure). Echelle = 1 cm.
Figs26-28. - Coluber pouchetii. 26: mid-trunk vertebra. Sa 23699 (a: anterior view ; d: dorsal view : I: lateral view ; p: posterior
view ; v : ventral view) ; 27 : most frequent morphology of the paradiapophysis. Sa 23687 ; 28 : anterior trunk vertebra.
Sa 23740 (I: lateral view ; p : posterior view). Scale bar represents I cm.
Commentacres. - Cette grande couleuvre presente une morphologie vertebrale qui correspond
globalement a celle des genres du groupe Coluber, mais trois caracteres meritent une certaine attention.
Les bords posterieurs de Fare neural, en vue posterieure, sont a peine convexes, ou meme subrectilignes.
Le cotyle et le condyle sont souvent legerement comprimes lateralement. En vue dorsale, le bord
anterieur du zygosphene est subrectiligne ou legerement concave (sauf chez les petits specimens) et porte
souvent une petite encoche mediane. Ces trois caracteres semblent caracteristiques de Malpolon (Szyn-
dlar. 1988. 1991a : Bailon, 1991), l'un des genres actuels du « groupe Coluber ». En outre, sur plusieurs
vertebres de C. pouchetii. la dimension antero-posterieure de la parapophyse est superieure a celle de la
diapophyse ; il s'agit la d'une autre caracteristique de Malpolon. Cependant, I'espece de Sansan se
distingue de Malpolon par sa carene hemale moins etroite et par ses processus prezygapophysaires plus
courts. D'autre part, la faible convexite des bords posterieurs de 1'arc neural se retrouve chez Coluber
ciolnicensis, une grosse espece (legerement plus petite que C. pouchetii) du Miocene inferieur tcheque
(SZYNDLAR, 1987). La morphologie de la paradiapophyse est aussi tres comparable chez C. pouchetii el C.
ciolnicensis. Ces deux dernieres especes paraissent morphologiquement ties proches. C. dohiicensis n'est
malheureusement connue que par deux vertebres et la comparaison avec 1 espece de Sansan est delicate.
Les differences entre ces deux taxa semblent tenues. Chez C. ciolnicensis la carene hemale forme un net
ressaut derriere le cotyle sur les vertebres dorsales moyennes ; ce meme ressaut manque ou est tres laible
sur les dorsales moyennes de C. pouchetii. mais il est tres net sur les dorsales posterieures de cctte espece
298
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
(aucune vertebre posterieure n'est connucchez Pespece tcheque). Dc plus, les surfaceszygapophysairesde
C dolnicensis tendent vers un contour plus ou moins rectangulaire, alors qu'a Sansan ce contour semble
plus arrondi. Un materiel supplemental provenant de la localite-type de C. dolnicensis est indispensable
pour reconnaitre les relations entre ces deux especes.
Coluber aff. C. pouchetii
Materiel. — 71 vertebres (Sa 23704 a Sa 23707).
Description et commentaires. — Parmi les Coluber de Sansan, figure un lot de vertebres dont la
taille correspond a celle des petites ou moyennes vertebres de C. pouchetii (longueur maximum du
centrum = 5,7 mm). Ces vertebres ne se distinguent de celles de C. pouchetii que par leur arc neural plus
voute qui possede, par consequent, des bords posterieurs nettement convexes en vue posterieure. Ce
caractere pourrait conduire a considerer que ces vertebres appartiennent a une espece distincte. Mais on
retrouve, sur ces specimens, la meme morphologie particuliere des paradiapophyses et du bord anterieur
du zygosphene que chez C. pouchetii. II serait etonnant que Passociation de ces deux caracteres
particuliers se retrouve chez deux especes differentes a Sansan. Pourtant, un tel ecart dans Pelevation de
I arc neural est important et il devrait correspondre a une difference specifique. II ne parait pas possible
de regler cette question a Paide du materiel disponible et cette forme est simplement designee sous le nom
de Coluber a If. C. pouchetii.
Genre EL A PH E Fitzinger. 1833
Elaphe est un genre du « groupe Coluber », dont les vertebres se distinguent tres difficilement de
celles de ce dernier. Les vertebres typiques d 'Elaphe sont generalement plus courtes et plus larges que
celles de Coluber , relativement plus massives et a crete interzygapophysaire bien marquee (Bai LON, 1991).
Espece-type. — Coluber qucituorlineatus Lacepede, 1789. Espece actuelle connue depuis le
Pliocene superieur (Szyndlar. 1991a): sud de PEurope. actuellement.
Autres especes du genre. — Unequarantained’especes actuelles, Eurasieet Ameriquedu Nord.
Especes fossiles : E. nebraskensis Holman, 1964. Miocene moyen (Barstovien), USA; E. kansensis
(Gilmore. 1938). Miocene superieur (Clarendonien). USA ; E. buisi Holman, 1973b. Miocene superieur
(Hemphillien), USA: E. kohfidischi Bachmayer & Szyndlar, 1985, Miocene superieur (MN 11
et ? MN 12), Autriche et ? Ukraine ; E. algorensis Szyndlar, 1985. Miocene superieur (MN 13), Espa-
gne ; E. kormosi( Bolkay, 1913), Miocene superieur (MN 13), Hongrie ; E. praelongissima Venczel, 1994,
Miocene superieur (MN 13). Hongrie; E. pliocenicct Holman. 1968, Pliocene (Blancan), USA; E.
paralongissima Szyndlar. 1984, Pliocene superieur (MN 16), Pologne : E. lobsingensis (Heller, 1960),
Pleistocene, Allemagne.
Elaplie sp.
Materiel. — 23 vertebres (Sa 23708. Sa 23709).
Quelques vertebres relativement courtes et a centrum nettement elargi anterieurement semblent
appartenir a Elaphe. Presque toujours incompletes, elles ne permettent pas de preciser Pespece. Elies
appartiennent a un serpent de taille modeste, la longueur du centrum atteignant 4,5 mm au maximum.
Source: MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
299
Genre PALEOIIETERODOX Holman, 1964
Diagnose. - Petit « colubrine » a arc neural peu voute, a neurepine basse. a carene hemale large,
qui se distingue de I’actuel Heterodon par son arc neural un peu plus voute et ses processus prezygapo-
physaires plus courts.
Espece-type. Paleoheterodon riheni Holman, 1964. Miocene moyen (Barstovien) et Miocene
superieur (Clarendonien); USA.
Autre espece du genre. P. arcuatus Rage & Holman. 1984. Miocene moyen (MN 6 et
MN 7+8. Astaracien); France.
Paleoheterodon arcuatus Rage & Holman. 1984
Paleoheterodon arcuatus Rage & Holman. 1984 : 93-94. fig. 3.
Diagnose. P arcuatus differe de Pespece-type par son arc neural legerement plus voute, ses
sillons subcentraux moins profonds et ses diapophyses moins saillantes lateralement.
Holotype. — Une vertebre dorsale (UCBL. n° 285001). La Grive (fissure M), Isere. France ;
Astaracien (MN 7+8), Miocene moyen.
Repartitionsstratigraphiqueetgeographique. — L’espece n’est connuequedansle Miocene
moyen de Sansan (MN 6) et des fissures M. L7 et L5 de la Grive (MN 7+8), France.
Materiel. — 1 vertebre (Sa 23710).
Description et commentaires. Une description detaillee de Pespcce a deja ete donnee ( Rage
& Holman, 1984). L'unique vertebre de Sansan (longueur du centrum = 1,7 mm) correspond bien aux
specimens de la Grive, toutefois elle est legerement plus aplatie dorso-ventralement. Cette difference ne
semble pas suffisante pour exclure ce fossile de fespece.
Dans le gisement, une confusion peut eventuellement apparaitre entre les vertebres de Paleohete¬
rodon et celles de Texasophis (voir ci-dessous). bien que celles de ce dernier soient plus allongees et plus
aplaties dorso-ventralement, critere qui n*est pas toujours aisement perceptible (et difilcilement quanti¬
fiable sur des fossiles). Le caractere le plus apparent permettant de distinguer ces deux genres est la forme
des facettes articulaires des prezygapophyses : allongees cliez Paleoheterodon , arrondies chez Texasophis.
Genre TEXASOPHIS Holman, 1977
Diagnose. Petit « colubrine » a vertebres relativement allongees et basses, a arc neural peu
voute, a neurepine basse, a carene hemale forte et bien delimitee, et a bords subcentraux du centrum nets.
Espece-type. — Texasophisfossilis Holman. 1977. Miocene moyen (Barstovien); USA.
Autres especes du genre. — T. galbreathi Holman. 1984a. Oligocene moyen (Whitneyan ou
Orellan). USA : T. bohemiacus Szyndlar, 1987. Oligocene inferieur (MP 22) a Miocene inferieur (MN 4,
Orleanien), Allemagne et Republique tcheque (Szyndlar, 1994); T. meini Rage & Holman, 1984,
Miocene moyen (MN 6et MN 7+8. Astaracien). France ; T. wilsoni Holman, 1984 b. Miocene superieur
(Clarendonian), USA.
300
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Texasopltis meini Rage & Holman, 1984
Texasophis meini Rage & Holman, 1984 :91-93, fig. 2. Szyndlar. 1987 :63.65. — Szyndlar. 1991a : 112.« undescribed species
of Texasophis » : Holman. 1984a. p. 225. fig. 2.
Diagnose emendee. T. meini se distingue de T. fossilis par le plus fort aplatissement dorso-
ventral de ses vertebres, par sa neurepine plus basse et son arc neural plus aplati. DifFere des autresespeces
par sa carene hemale plus large : de plus, se distingue de T galhreathi par les faces articulaires de ses
zygapophyses moins allongees et par les bords subcentraux de son centrum non rectiiignes en vue laterale,
de T. wilsoni par sa plus petite taille et les bords non surplombants de sa neurepine, de T. bohemiacus par
le bord anterieur de son zygosphene formant un net lobe median.
Holotype. — Une vertebre dorsale (UCBL. n° 285002). La Grive (fissure M), Isere, France ;
Miocene moyen (MN 7+8. Astaracien).
Repartitions stratigraphique et geographique. — L‘espece n'est connue que dans le Miocene
moyen de Sansan (MN 6) et de la Grive M. L7 et L5 (MN 7+8), France.
Materiel. — 4 vertebres (Sa 23711).
Description. - Les caracteres de Pespece donnes dans une description precedente (Rage &
Holman, 1984) apparaissent clairement sur les specimens de Sansan. En particulier, les vertebres sont
basses et allongees ; elles portent une neurepine elle-meme longue et basse. Quelques differences se
manifestent entre les specimens de Sansan et de la Grive. Les vertebres de Sansan sont plus petites ; la
longueur du centrum varie entre 1,8 et 1,9 mm alors qu'a la Grive elle peut depasser legerement 4 mm.
Toutefois, dans ce dernier gisement, existent aussi des vertebres de taille comparable a celle de Sansan. A
Sansan, la carene hemale semble un peu moins aplatie qu’a la Grive. II convient de noter que Pholotype
de T. meini possede une carene hemale tres large, mais d’autres vertebres de la Grive montrent une carene
de largeur moindre. Si, sur les specimens de Sansan, la largeur de la carene hemale est inferieure a celle de
Pholotype. elle reste nettement superieure a celle des autres especes de Texasophis , a Pexception de T.
fossilis probablement.
Commentaires. — Les quelques faibles differences relevees entre les specimens de Sansan et la
Grive ne s'opposent pas a Pinclusion des fossiles de Sansan a I’espece.
Zerova (1987a) a signale, sans commentaire, Boiga cf. meini dans le Miocene superieur
d'Ukraine, indiquant implicitement qu'elleconsiderait Texasophis comme un synonyme de Pactuel Boiga
(Afrique, Asie meridionale. Australasie). D'apres Szyndlar (1991a), qui cite une communication
personnels de Zerova, cette attribution reposerait sur une comparaison avec Pespece actuelle Boiga
trigonatum qu'il considere comme effectivement proche morphologiquement. mais non identique, de T
meini. Szyndlar a aussi fait remarquer Pheterogeneite de la morphologie vertebrale de Boiga. 11 conserve
Pespece fossile dans le genre Texasophis.
« COLUBRINES » indetermines
Materiel. — 103 vertebres (Sa 23732. Sa 23733. Sa 23734, Sa 23735, Sa 23736).
Une quantite relativement importante de vertebres n'ont pas pu etre determinees en raison de leur
etat de conservation.
Source: MNHN , Paris
SQUAMATES DF. SANSAN
301
« COLUBRINE » incertae sedis
Nomen dubium
Genre SCAPTOPH/S Rochebrune, 1880
Espece-Type. — Seule espece du genre : Seaptophis miocenicus Rochebrune, 1880. Sansan, Gers,
France ; Astaracien (MN 6), Miocene moyen.
Seaptophis miocenicus Rochebrune. 1880/?o/;?. dub.
Holotype (seul specimen connu). Une vertebre dorsale (MNHN. Sa 9880). Sansan.
Commentaires. — Rochebrune (1880) a decrit Seaptophis miocenicus en se fondant sur une
unique vertebre. 11 rapprochait ce serpent des Erycinae (Boidae). En fait, cet unique specimen appartient
a un Colubride non-adulte. De plus, la vertebre ne semble pas avoir subi de fossilisation comme Pont deja
remarque Hoffstetter (1955) et Mlynarski (1961). II s’agit tres certainement d'une vertebre d'une
couleuvre actuelle. Cette vertebre. quelque peu roulee, ne permet pas de reconnaitre a quel taxon plus
precis elle appartient. on peut simplement indiquer qu'il s’agit d’un « colubrine ». Le nom Seaptophis
miocenicus Rochebrune. 1880 est un nomen dubium (Rage. 1984) et doit, de toute fagon, etre elimine de
la liste des fossiles de Sansan puisqu'il s'agit d’un serpent recent.
Famille ELAPIDAE Boie. 1827
La famille (« Hydropheines » inclus) comprend actuellement plus de 250 especcs reparties en une
soixantaine de genres (Golay et at. , 1993). Elle occupe les zones chaudes d'Amerique, d’Afrique (mais
pas Madagascar). d'Asie et de la region australasienne. Les Elapidae peuvent etre terrestres, aquatiques
ou plus rarement arboricoles. Ce sont des serpents venimeux dont le maxillaire porte des crochets a venin
sur son extremite anterieure (proteroglyphes); une hypapophyse est presente sur toutes les vertebres
dorsales. bien qu'elle soit parfois extremement reduite sur les dernieres dorsales. Les plus anciens
Elapidae proviennent du Miocene inferieur (Orleanien d'Espagne et d'Allemagne, MN 4, et de France.
MN 4/5 ; Szyndlar & Rage. 1990 : Szyndlar & Schleich. 1993).
Genre M1CRURUS Wagler. 1824
II n’existe pas de diagnose reposant sur des caracteres osteologiques.
Espece-type. Micrurus spixii Wagler, 1824, espece actuelle ; nord de l’Amerique du Sud et
bassin de I'Amazone.
Autres ESPECES du genre. — Une cinquantaine d'especes actuelles, du sud des USA au nord de
1’Argentine. Espece fossile : M. gallicus Rage & Holman. 1984 : Orleanien. Miocene inferieur, Allemagne
et peut-etre France, et Astaracien, Miocene moyen, France.
Micrurus gallicus Rage & Holman. 1984
Micrurus gallicus Rage & Holman, 1984 :97-99. fig. 6. — Szyndlar & Schleich. 1993 :29-30. fig. 8. — Szyndlar & Bohme. 1993 :
404.
Diagnose. — Espece comparable a l'actuel M.fulviusi Linnaeus, 1766), d'Amerique du Nord. mais
dont les bords subcentraux du centrum sont moins nets, dont I'hypapophyseest un peu pluscourte, dont les
sillons subcentraux sont moins marques et dont les processus prezygapophysaires sont plus longs.
302
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Holotype. — Une vertebre dorsale (UCBL, n° 285013). La Grive (fissure M), Isere, France ;
Astaracien (MN 7+8), Miocene moyen.
Repartitions stratigraphique et geographique. — M. gallicus est present dans le Miocene
inferieur de Petersbuch 2, en Allemagne (MN 4. Orleanien). En France, l'espece est connue a Sansan et
a la Grive M ; elle est peut-etre presente a Vieux-Collonges et dans la fissure L5 de la Grive. En France,
M. gallicus est done connu avec certitude dans les zones MN 6 et MN 7+8 (Astaracien) et, avec doute,
dans MN 4/5 de Vieux-Collonges (Orleanien, Miocene inferieur).
Materiel. — 6 vertebres (Sa 23712, Sa 23713).
Description et commentaires. — Les vertebres disponibles a Sansan sont relativement incom-
pletes, mais elles s'accordent bien avec les specimens de la Grive. La longueur de leur centrum est
comprise entre 2.1 et 3,6 mm. Notons que leur hypapophyse est legerement plus courte que celle de
Tholotype puisque, posterieurement, elle n'atteint pas le niveau de I’extremite du condyle. Cependant,
cette morphologie est aussi connue a la Grive, en particular sur les paratypes (UCBL, 285014 a 285016 ;
Rage & Holman, 1984). L'inclusion des specimens de Sansan a cette espece ne pose done pas de
problemes.
L'attribution a Micrurus s'appuie sur les similitudes vertebrales, mais tous les petits Elapidae
(asiatiques en particulier) n’ont pas pu etre compares avec ces fossiles du Miocene frangais. Une telle
comparaison pourrait remettre en question 1‘appartenance au genre Micrurus tel qu'il est actuellement
defini. 11 faut toutefois remarquer que McDowell (1987) a suggere Pinclusion de certaines de ces especes
asiatiques a Micrurus.
Famille VIPER 1 DAE Laurenti, 1768
Les Viperidae (CrotaUnae inclus) renferment plus de 200 especes pour une vingtaine de genres
(Golay et a/., 1993). 11s se distribuent sur presque tous les continents (sauf PAntarctique), mais
n'atteignent pas les grands domaines insulaires comme Madagascar et 1'Australie. Ce sont les solenogly-
plies dont a ete retire fenigmatique Atraclaspis Smith, 1849. Ils se distinguent aisement sur le plan
osteologique : maxillaire tres raccourci. basculant, portant un seul crochet fonctionnel, sans autres dents
excepte les crochets de remplacement (systeme solenoglyphe); carre et ectopterygoide tres allonges ;
hypapophyse presente sur toutes les vertebres dorsales ; arc neural aplati.
Les plus anciens Viperidae proviennent du Miocene basal (MN 1 ; Agenien = Aquitanien) de
France et d* Allemagne (Rage, 1984 ; Szyndlar & Bohme, 1993). Ils sont connus uniquement par des
vertebres et des crochets a venin.
Genre VIPER A Laurenti, 1768
Le genre Vipera , compris au sens large (voir ci-dessous), regroupe plus de vingt especes actuelles
reparties en Eurasie et dans le nord de 1'Afrique.
La monophylie de Vipera a ete mise en doute (Ashe & Marx. 1988), toutefois le genre parait
relativement homogene morphologiquement ; il a simplement ete subdivise en deux, voire trois, groupes
par differents auteurs dont les conceptions neconcordent d'ailleurspastoujours. Vipera est parfoisscinde
en deux genres distincts : Vipera et Pelias pour Zerova et al. (1986). Mais une autre tendance est
actuellement plus largement adoptee ; il s’agit de la subdivision en un groupe des Vipera « europeennes »
et un groupe des Vipera « orientales ». Ces dernieres sont parfois placees dans le genre Daboia Gray, 1842
(Oust, 1983). le genre Vipera ne correspondant alors qu'aux especes « europeennes ». Certains retirent
meme de Daboia la plupart des especes qu'ils placent dans le genre Macrovipera Reuss, 1927 (Hermann
etal 1992 ; Golay etai, 1993). Pour des raisons pratiques, cette subdivision du genre Vipera ne sera pas
Source: MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
303
suivie ici. La partition entre Vipera et Daboia (ou Daboia+Macrovipera) pourrait correspondre a une
realite ; cependant, les relations entre toutes ces especes et le statut de beaucoup d'entre elles n'etant pas
definitivement etablis, il parait preferable, surtout d'un point de vue paleontologique, de ne pas utiliser
une distinction generique mais d'utiliser une subdivision informelle en viperes « orientales »(correspon-
dant a Daboia , Macrovipera et diverses especes de Vipera s.s.) et viperes « europeennes » commc Pont fait
Szyndlar (1987) puis Bailon (1991).
Lartet (1851) avait cree 1'espece Vipera ? sansaniensis , fondee sur des crochets venimeux. mais
sans donner de description. De tels crochets ne permettent pas d'attribution sous le niveau familial. II
existe, en realite, deux especes de Vipera a Sansan ; elles se distinguent en particulier par leur taille, or
Lartet n'a pas fourni de dimensions et le materiel dont il disposait est perdu ou non identifie ; il n'est
done pas possible de savoir a laquelle de ces deux especes se rapportent les crochets de la description
originale. Vipera sansaniensis est done un nomen nudum (Rage, 1984).
Espece-type. — Vipera aspis (L.. 1758), espece actuelle, Europe occidentale.
Autres especes du GENRE. - Voir ci-dessous, leur distribution entre viperes europeennes et viperes
orientales.
? GROUPE DES VIPERES ORIENTALES
Les viperes orientales comprennent une dizaine d’especes dont l’aire de repartition s’etend du slid¬
es! de LEurope au sud-est asiatique et en Afriquedu Nord. Osteologiquement, les differences apparaissent
peu ; ces especes, plus grandes que les europeennes. possedent des vertebres plus courtes el plus larges que
ces dernieres, a surface ventrale moins convexe et limitee par des bords subcentraux plus nets.
Especes : 9 especes actuelles ( V deserti , V lebetina , V mauritanica , V palaestinae , V raddei , V
xanthina , V wagneri , V russelli , V schweizeri). Especes fossiles : V platyspondyla Szyndlar, 1987.
Orleanien (MN 4), Miocene inferieur, Republique tcheque et Allemagne ; V sarmatica Ckhikvadze &
Lungu, 1987, Vallesien (MN 9), Miocene superieur, Moldavie ; V ukrainica Zerova, 1992a. Vallesien
(MN 9). Miocene superieur, Ukraine ; V burgenlandica Bachmayer & Szyndlar, 1987. Turolien (MN 11),
Miocene superieur, Autriche ; V gedulyi Bolkay, 1913, Turolien (MN 13), Miocene superieur. Hongrie ;
V kuchurganica Zerova, 1987b. Ruscinien (MN 14), Pliocene inferieur, Ukraine ; V maxima Szyndlar.
1988. Ruscinien (MN 15), Pliocene inferieur. Espagne.
Vipera aegertica nov. sp.
Fig. 29-30
Diagnose. — Espece qui se caracterise par I'association, sur une merne vertebre, de sillons
subcentraux bien marques (caractere de vertebre dorsale posterieure) et d'une grande hypapophyse a
orientation subverticale (caractere de vertebre dorsale moyenne ou anterieure). En outre, la neurepine est
relativement basse. Pare neural tres aplati. les facettes articulaires des prezygapophyses ont un contour
quadrangulaire et les processus prezygapophysaires sont courts.
Holotype. — Une vertebre dorsale. probablement moyenne assez posterieure (Sa 23714). San¬
san, Gers, France ; Astaracien (MN 6), Miocene moyen.
Derivatio xom/x/s. — De Aegertius , nom latin du Gers, riviere proche du gisement.
Materiel. — L’holotype (Sa 23714) et 20 vertebres (Sa 23715, Sa 23716).
Description de l'holotype (Fig. 29). - L'holotype repond aux dimensions suivantes : longueur
du centrum = 5,3 mm ; largeur du zygosphene = 3,5 mm ; largeur de la constriction mediane = 4 mm ;
diametre du condyle = 2,5 mm.
304
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Fig. 29-30. Vipera aegertica nov. sp. 29 : holotype. vertebre dorsale moyenne probablemcnt assez posterieure, Sa 23714 : 30 :
vcrtebre dorsale moyenne plus anterieurequerholotype. Sa 23715. (a : face anterieure ;d : face dorsale ;l : face laterale ;p :
face posterieure ; v : face ventrale). Echelle = 5 mm.
Figs 29-30. — Vipera aegertica sp. nov. — 29 : holotype, mid-trunk vertebra, probably rather posterior. Sa 23714 : 30 : mid-trunk
vertebra, more anterior than the holotype. Sa 23715. (a : anterior view ; d: dorsal view ; I: lateral view ; p : posterior view ;
v : ventral view). Scale bar represents 5 mm.
Source MNHN, Paris
SQUAMATES DE SANSAN
305
En vue anterieure, la vertebre apparait basse et large. Le zygosphene, mince, est tres faiblement
convexe dorsalement. Le grand cotyle, legerement aplati dorso-ventralement, presente une largeur
voisine de celle du zygosphene. II existe deux petites protuberances sous-cotylaires. Le canal neural est
relativement petit. Les foramens paracotyliens. petits, s’ouvrent dans des depressions. Les prezygapophy-
ses sont longues et s’inclinent en direction dorsale. Les deux processus prezygapophysaires sont brises. En
vue laterale, la vertebre ne parait pas tres allongee. La neurepine est incomplete mais elle etait relative¬
ment basse. Aucune des paradiapophyses n'est conservee. L'hypapophyse est brisee, mais la taille de sa
base et son orientation nettement ventrale montrent qu’elle devait etre longue et que la vertebre nest pas
une dorsale posterieure. De tres petites epines epizygapophysaires sont presentes. En vue posterieure,
1 arc neural est tres aplati ; ses bords dorsaux sont rectilignes. Le toit du zygantrum reste mince. Le
condyle est relativement gros. En vue dorsale, la relative brievete de la vertebre apparait nettement. Le
zygosphene porte deux lobes lateraux tres saillants, mais non aigus, et un faible lobe centra). La
neurepine, longue, atteint le toit du zygosphene. Les surfaces articulaires des prezygapophyses s’etirent
lateralement et ont un contour subquadrangulaire. L’encoche mediane du bord posterieur de fare neural
est peu profonde. En vue ventrale. le centrum est allonge, assez etroit et bien limite par des bords
subcentraux nets. Des sillons subcentraux bien marques et larges sont presents. L'hypapophyse se
prolonge anterieurement par une carene qui atteint le cotyle.
Variations. — La longueur du centrum varie de 2,9 a 6.1 mm. II n’existe aucune vertebre
possedant une neurepine haute. Sur les vertebres qui occupaient une position plus anterieure que
1'holotype (Fig. 30). le centrum s'elargit faiblement anterieurement et les sillons subcentraux manquent;
la surface ventrale est alors pratiquement plane et les bords subcentraux restent nets. Les protuberances
sous-cotylaires sont absentes sur les vertebres plus petites que 1'holotype. L'arc neural reste toujours tres
aplati et, sur certaines vertebres, ses extremites postero-laterales tendent a se relever, ce qui donne aux
bords posterieurs de l’arc une forme tres faiblement concave dorsalement. Les processus prezygapophy¬
saires sont courts. Les paradiapophyses, conservees sur quelques vertebres, sont massives. mais allongees
dorso-ventralement avec une diapophyse assez etendue ; la limite entre dia- et parapophyse apparait peu.
Les processus parapophysaires. de longueur moderee, s’orientent antero-ventralement. La morphologie
du zygosphene varie peu.
Commentaires. — Vipera aegertica n’est connue que par des vertebres incompletes. Cependant,
grace a l'ensemble de ce materiel, tous les constituants vertebraux sont connus. Cette vipere devait
atteindre une longueur totale de 1 m. La particularity la plus frappante est 1’association, sur une meme
vertebre (cas de 1'holotype), de caracteres de dorsale moyenne ou anterieure et de dorsale posterieure. En
effet, sur une vertebre comme 1'holotype. la partie conservee de l’hypapophyse montre que cette derniere
etait grande ; de plus, elle s'oriente essentiellement ventralement et faiblement posterieurement. De telles
hypapophyses existent sur les vertebres dorsales moyennes ou anterieures ; sur les dorsales posterieures,
l'hypapophyse est de taille relativement reduite et elle s'indinc franchement posterieurement. En revan¬
che, de profonds sillons subcentraux apparaissent sur le centrum de 1'holotype ; de plus, ce centrum ne
s’elargit pas anterieurement. Ces deux dernieres caracteristiques sont la marque habituelle des vertebres
dorsales posterieures. On pourrait d’ailleurs supposer que 1'holotype est une vertebre dorsale posterieure
possedant une hvpapophyse de dorsale moyenne : mais il semble plus vraisemblable de voir dans cette
vertebre. une dorsale moyenne. Chez Vipera, les sillons subcentraux, lorsqu'ils existent, n'apparaissent
que sur les ultimes vertebres dorsales. De plus, a I'exception de V antic/ua , ces sillons ne sont jamais
profonds. Chez V antiqua du Miocene inferieur (Szyndlar. 1987), de profonds sillons sont connus, mais
ils ne sont peut-etre presents que sur les dorsales posterieures. V antiqua est une petite espece du groupe
des viperes europeennes.
Les vertebres de V aegertica semblent plus allongees que celles des viperes orientales. En outre,
la hauteur tres moderee de la neurepine pourrait distinguer V aegertica de ces dernieres. Toutefois,
il est difficile d'utiliser ce critere car la hauteur varie beaucoup dans une colonne vertebrale de vipere
(haute sur les vertebres anterieures, basse sur les posterieures); or, les rares vertebres de l'espece
fossile dont la hauteur de la neurepine est connue occupent une position un peu incertaine dans le
rachis.
306
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
[-’attribution au groupe des viperes orientates n’est pas etablie avec certitude. La taille de V
aegertica correspond a celle des grosses viperes europeennes et des petites viperes orientates. L allonge-
ment des vertebres (difficile a quantifier sur les specimens incomplets) est superieur a celui qui s'observe
generalemcnt chez les viperes orientates. Cet allongement est. en revanche, inferieur a celui des viperes
europeennes. V aegertica pourrait done etre consideree comme morphologiquement intermediate entre
ces deux groupes. Cependant, l’arc neural est tres fortement aplati. ses parties postzygapophysaires
peuvent se redresser donnant ainsi aux bords posterieurs de Fare neural une forme tres legerement
concave dorsalement. Une telle morphologie est connue chez les viperes orientates mais elle peut etre
approchee par des especes europeennes. En revanche, la face ventrale du centrum de V aegertica , plane et
limitee par des bords subcentraux nets, ne semble s'accorder qu’avec les viperes orientates. Vipera
aegertica est done placee, avec reserve, parmi les viperes orientates.
GROUPE DES VIPERES EUROPEENNES
Les « viperes europeennes » regroupent une dizaine d'especes actuelles qui se rencontrent surtout
en Europe, mais aussi en Asie occidentale. Leurs vertebres sont plus petites. plus allongeeset plus etroites
que celles des « viperes orientates ». La surface ventrale de leur centrum est convexe et mal limitee
lateralement. Le groupe correspond a deux sous-genres d'apres Obst (1983) : Rhinaspis Bonaparte. 1835
(ou complexe aspis, d'apres Groombridge. 1980) et Vipera (ou complexe berus, Groombridge, 1980).
D'apres Szyndlar (1987), Rhinaspis possede des vertebres cervicales a neurepine et hypapophyse plus
longues, et des dorsales posterieures a neurepine plus developpee que chez le second sous-genre, ce
dernier regroupant des especes plus petites.
Especes: 13 especes actuelles [V. ammodytes (Linnaeus. 1758). V aspis (Linnaeus. 1758), V
latastei Bosca, 1878. V monticola Saint-Girons, 1953. V pontica Billing, Nilson & Sattler, 1990, qui
formeraient le sous-genre Rhinaspis -, V. barani Boehme & Joger. 1983, V. bents (Linnaeus, 1758), V
darevskii Vedmederja, Orlov & Tunyev, 1986. V ditmiki Nikolsky, 1913, V. kaznakovi Nikolsky, 1909, V.
nikolskii Vedmederja, Grubant & Rudaeva, 1986, V seoanei Lataste, 1879, V ursinii (Bonaparte, 1835)
qui correspondraient au sous-genre Vipera ]. Especes fossiles (sans precision de sous-genre) : V. antiqua
Szyndlar, 1987, Orleanien (MN 4), Miocene inferieur, Republique tcheque et Allemagne ; V meotica
Zerova, 1992b, Turolien (MN 12), Miocene superieur. Ukraine ; V maghrebiana Rage. 1976. Astaracien
(MN 7+8), Miocene moyen du Maroc, pourrait se rattacheraux viperes europeennes (Szyndlar, 1988).
Vipera sp.
Materiel. — 19 vertebres (Sa 23717, Sa 23718).
Description et commentaires. — Cette vipere se distingue de V aegertica par sa plus petite taille
(longueur du centrum comprise entre 1,8 et 4.5 mm), ses vertebres moins larges, fare neural moins aplati
et sa neurepine haute. L'unique dorsale posterieure disponible montre un allongement assez marque.
Ces caracteres s'accordent bien avec les viperes europeennes. La taille de ces vertebres, relativement
grandes pour une vipere europeenne, et la longueur de 1'hypapophyse de la seule dorsale tres anterieure
(= cervicale) connue indiquent que ce fossile appartient sans doute au complexe aspis (sous-genre
Rhinaspis). L’etat des specimens ne permet pas de preciser la determination.
Source : MNHN, Paris
SQUAMATES DR SANSAN
307
VI PER I DAE indetermines
Vipera sp.
Materiel. — 27 crochets (Sa 23719 a Sa 23722) et 43 vertebres (Sa 23723 a Sa 23727).
Plusieurs crochets venimeux, indeterminables sous le niveau familial, et des vertebres en mauvais
etat, sont simplement attribues au genre Vipera. seul genre de Viperide present a Sansan. II n'est meme
pas possible de preciser si ces specimens se rapportent au groupe des viperes europeennes ou orientales.
CONCLUSIONS GENERALES
Sansan a fourni la plus riche et la plus diversifiee des faunes de squamates parmi celles qui ont ete
decrites. II existe au minimum 26 especes distinctes. toutes n'ayant pas pu etre determinees ; elles se
repartissent en au moins neuf families. La liste de faune s’etablit ainsi :
Lacertilia
Gekkonidae
genre et espece indetermines
Lacertidae
Amb/yolacerta sp.
Lacerta sp. 1
Lacerta sp. 2
? Lacertidae
Edlartetia sansan iensis
? Scincidae
Scincide sp. 1
Scincide sp. 2
Anguidae
Pseudopus laurillardi
Ophisaurus sp. 1
Opjiisaurus sp. 2
Anguimorpha incertae sedis
genre et espece indetermines
Serpentes
Boidae
A Ibaneryx depereti
Colubridae
Natrix sansaniensis
Natrix all'. N. longivertebrata
Palaeonatrix a If. P lehmani
Neonatrix natrieoides nov. sp.
Neonatrix europaea
Coluber pouchetii
Coluber a If. C. pouchetii
Elap he sp.
Pa/eoheterodon arena tus
Texasophis meini
Elapidae
Micrurus gallicus
Viperidae
Vipera aegertica nov. sp.
Vipera sp.
Amphisbaenia
Amphisbaenidae
Blanus sp.
genre et espece indetermines
En cc qui concerne les attributions familiales, il faut retenir que la presence de Scincidae n'est pas
fermement etablie ; les deux especes rapportees a cette famille pourraient peut-etre appartenir aux
Cordylidae. D'autre part, il n'est pas possible de preciser I'attribution familiale d'un lezard, represente
par un unique fragment de dentaire et tres particulier, simplement nomine ici « Anguimorpha incertae
seclis ».
Source
308
MARC AUGE & JEAN-CLAUDE RAGE
Parmi les especes decrites auparavant a Sansan (Lartet. 1851), certaines ont ete reyalidees.
Lacerta sansaniensis et Anguis laurillardi ont ainsi ete redefinis et reellement decrits pour la premiere fois ;
ces deux especes sont respectivement attributes au nouveau genre Edlartetia (E. sansaniensis) et au genre
actuel Pseudopus (P. laurillardi). Le nom specifique Coluber sansaniensis avait ete auparavent revalide et
rattache au genre actuel Natrix (Rage, 1981). Tamnophispouchetii , decrit par Rochebrune (1880) est
valide mais a ete, precedemment ( Rage, 1 98 1), transfere au genre Coluber . En revanche, plusieurs especes
decrites a Sansan par Lartet doivent etre considerees comme des nomina dubia ; il s'agit de Lacerta
ponsortiana , L. bijidentata , L. philippiana , L. ambigua, Anguis bibronianus et A. acutidentatus. La derniere
espece nominee par Lartet, Vipera sansaniensis est un nomen nudum. Scaptophis miocenicus , genre ct
espece fondes par Rochebrune (1880), est un nomen dubium et correspond probablement a une couleuvre
actuelle.
En raison de la relative rarete des travaux concernant les squamates du Neogene, cette faune
apporte peu de renseignements d'ordre stratigraphique. De nombreux taxa, pres du tiers, ne sont
encore connus qu'a Sansan (Edlartetia sansaniensis , Pseudopus laurillardi, Ophisaurus sp. 2, « Angui-
morpha incertae sedis », Neonatrix natricoides , Coluber pouchetii. Vipera aegertica et peut-etre
Natrix sansaniensis). Les autres taxa sont connus dans le Miocene europeen. mais ils n'apportent pas de
precisions quant a la position stratigraphique exacte du gisement; ils montrent surtout des affinites
avec ceux du Miocene inferieur d'Europe centrale, mais cela est du au fait que, pour les lezards, les
seules faunes completes etudiees, en dehors de Sansan, proviennent de cette region. Aucune espece
actuelle. ou aucune forme tres proche d’une espece actuelle (a Lexception, peut-etre, de Blanus), n est
presente a Sansan, ce qui distingue les squamates des amphibiens du gisement (Rage & Hossini, present
volume).
Chez les serpents, on note la presence de plusieurs genres connus aussi en Amerique du Nord au
Tertiaire ( Neonatrix , Paleoheterodon , Texasophis. Micrurus , ce dernier etant encore present actuellement
en Amerique du Nord et du Sud). Albaneryx , connu dans le Miocene europeen settlement, est etroitement
apparente a Lactuel Lichanura d'Amerique du Nord. Albaneryx et Micrurus pourraient etre reellement
originates d'Amerique et auraient alors atteint LEurope via LAsie. Par contre, Neonatrix Paleohete¬
rodon pourraient etre originaires d'Asie, continent a partir duquel ils auraient atteint l'Europe et
LAmerique. Texasophis , quant a lui. pourrait avoir suivi 1’une ou Lautre voie (Rage & Holman, 1984).
Quoi qu’il en soit, des affinites entre faunes d'Europe et d'Amerique du Nord au Miocene sont deja
connues chez les mammiferes.
On remarque aussi un certain nombre d'absences : Agamidae. Varanidae (Lezards), Scolecophi-
dia et Elapidae du groupe Naja (Serpents). Ces taxa, frequents dans le Miocene, representent des
composants habituels des faunes terrestres de cette epoque en Europe, en France en particulier, et sont
connus dans des niveaux anterieurs et posterieurs a Sansan (Hoffstetter, 1955 ; Estes, 1983 ; Rage,
1984 : Szyndlar & Rage, 1990). Ces absences sont probablement liees a des problemes paleoecologi-
ques. Les « natricines » dominent la faune de serpents ; chez ces derniers, ils representent pres de la moitie
des especes et 74,5 % des specimens (compte tenu des « natricines » et « colubrines » indetermines). Or,
les « natricines » sont des serpents aquatiques ou semi-aquatiques. La composition de cette faune
s’accorde ainsi avec les reconstitutions du paleoenvironnement basees sur les mammiferes (Ginsburg,
1963) : Sansan corresponded a un lac, ou un marais, borde d'une etendue seche a sol ferme. Cette zone
seche explique la presence des nombreux lezards et serpents non « natricines ». Potentiellement, cette
zone seche aurait pu heberger des representants des quatre groupes « manquants » ; cette absence reste
ainsi inexpliquee.
La dentition des differents taxa de lezards est. dans Lensemble, assez uniforme ; elle correspond a
des dents relativement serrees et le plus souvent munies de cuspides. Meme Ophisaurus sp. 1, avec des
dents greles et peu caniniformes, tend vers ces caracteristiques. Ce type de dentition, qui domine a
Sansan, est oriente vers un regime insectivore ou a base de petits arthropodes. Si la plupart des lezards
presentent ce type de dentition, deux d'entre eux (Edlartetia sansaniensis et Ophisaurus sp. 2), possedent
des caracteres dentaires tres particuliers. Les dents de ces deux especes. qui n'appartiennent pas a la meme
famille, sont retrecies avant 1'apex, morphologic unique dans leurs families respectives. les Lacertidae (s il
Source : MNHN. Paris
SQUAMATES DE SANSAN
309
s'agit bien d’eux) pour EcUartetia et les Anguidae pour Ophisaurus sp. 2. Les causes d'une telle
convergence, dans un meme gisement, restent inconnues.
Cette convergence represente, avec I'absence des quatre taxa signalee ci-dessus, le principal
probleme pose par les squamates de Sansan.
REMERCIEMENTS
L. Ginsburg (Museum national d’Histoire naturelle. Paris) nous a ccmfie cette etude ainsi que
I'essentiel des fossiles. Madame M. Hugueney (Universite Claude Bernard, Lyon) nous a fourni un
supplement de materiel. M.K. Hecht (Queens College, Flushing, NY) a commente notre manuscrit.
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Zerova, G. A.. 1992b. Viperidae. In : Szyndlar Z. & Zerova G.. Miocene snake fauna from Cherevichnoie (Ukraine, USSR),
with description of a new species of Vipera. Neues Jahrbuch fiir Geologic und Palaontologie. Abhand/ungen. 184 (1): 93-98.
Source: MNHN, Paris
13
Les Crocodiliens de Sansan
Miguel Telles ANTUNES
Centro de Estudos Geologicos. Faculdade de Ciencias e Tecnologia
(UNL). Quinta da Torre. 2825 Monte de Caparica. Portugal
RESUME
Quelques rares dents de Crocodiliens de petite taille sont rapportees a Dip/ocynodon cf. slyriacus. Elies temoignent de la
persistance de Crocodiliens dans des conditions marginales. a une epoque oil le groupe etait sur le declin dans toute I'Europe.
ABSTRACT
The Croeodilians of Sansan.
Several rare, small crocodilian teeth from Sansan are ascribed to Diplocynodon cf. slyriacus. They show that some
croeodilians still survived, even if environmental factors were probably quite limiting, at a time when they were in decline
everywhere in Europe.
Le gisement de Sansan, date du Miocene moyen, est celebre par sa tres riche faune de mammiferes.
En effet, les fouilles pratiquees depuis plus d'un siecle ont permis de recolter un materiel impressionnant
de ce groupe. presque sans equivalent pour son age geologique. II n en est pas de tneme pour les
Crocodiliens, representes par une poignee de dents dont notre collegue L. Ginsburg a bien voulu nous
confier Letude.
ANTUNES. M. T.. 2000. Les Crocodiliens de Sansan. In : L. Ginsburg (ed.). La faune miocene de Sansan et son
environnement. Mem. Mus. naltu Hist. not.. 183 : 315-319. Paris ISBN : 2-85653-522-4.
316
MIGUEL TELLES ANTUNES
SYSTEMATIQUE
Ordre CROCODYLIA Gmelin, 1788
Sous-Ordre EUSUCHIA Huxley, 1875
Famille CROCODYLIDAE Cuvier, 1807
Sous-famille CROCODYL1NAE Cuvier, 1807
Genre D1PLOCYNODON Pomel, 1847
Orthosaurus Geoffrey, 1833
Plerodon H. v. Meyer. 1839
Pleurodon H. v. Meyer. 1839
Sarcocainus Gervais, 1852
Diplocynodus Pomel. 1853
Diagnose. — Crocodylinae a deux dents caniniformes (4 C et 5 C ) au maxillaire et a la mandibule.
Espece-type. Diplocynodon ratelii (Pomel, 1847): Miocene inferieur (MN 2), Europe.
Autres especes. — En tenant compte des travaux de Berg (1966), Steel (1973) et Ginsburg &
Bulot (1997), nous retiendrons :
D. darwini ( Ludwig, 1887) — Eocene moyen, Europe
D. hantoniensis (Wood, 1884) — Eocene superieur. Europe.
D. tormis Buscalioni et alii , 1992 Eocene superieur, Europe.
D. gervaisi (Aymard in Gervais, 1852) — Oligocene, Europe.
D. styriacus (Hofmann, 1885) — Miocene (MN 4-5), Europe.
D. levantinicum Huene, 1963 — Miocene moyen terminal, Europe.
D. stuckeri Mook, 1960 Eocene, Amerique du Nord.
Diplocynodon cf. styriacus (Hofmann, 1885)
Materiel. — 5 dents dont deux vraisemblablement anterieures et trois de position plus reculee
dans les machoires (positions exactes indeterminees), MNHN SA 11.489. Etiquette manuscrite : « Cro¬
codile, Sansan, 1981 ».
Mensurations (en millimetres)
hauteur maximum — diametre mesio-distal a la base diametre transversal a la base
dents anterieures : 5,1 — 2,1 — 1,6
5,2 —2,4—1,8
autres dents : ? — 3,4 — 3.0
> 6,4 —4,4 —3,6
5,1— 2,7 — 2,1
Source: MNHN , Paris
CROCODILIENS DE SANSAN
317
Description. Les caracteres observables ne presentent aucune particularity speciale a signaler.
Les dents sont subconiques, legerement recourbees vers 1'interieur et portent deux aretes coupantes peu
marquees. Tune en avant, 1’autre en arriere. C’est 1‘aspect general de toute dent de crocodilien.
Determination. L'allure ni haute ni elancee de ces dents exclut leur appartenance aux
Crocodyliens longirostres connus dans le Neogene europeen, Tomistoma Muller, 1846 et Gavialis Oppel,
1811. Elies correspondent bien au seul autre genre connu alors en Europe. Diplocynodon. Sur la base
principale d'un tete complete provenant de Bezian a La Romieu (MN 4) et de piusieurs mandibules
d’Artenay (MN 4 de base), Ginsburg & Bulot (1997) ont determine comme Diplocynodon styriacus le
Diplocynodon de la MN 4 de France et de la MN 5 du bassin de la Loire. Dans la carriere du Moune a
Castelnau d'Arbieu (Gers), datant de la MN 5. une centaine de dents, de toutes les tailles. doivent etre
integrees dans la meme espece. Notre materiel de Sansan. legerement plus recent, ne correspond par la
taille qu'aux plus petites dents de Bezian. Artenay et le Moune. 11 semble appartenir a un ou deux jeunes
individus de la meme espece. D'ailleurs. trouvees ensemble au cours de la meme fouille, nos cinq dents
pourraient meme avoir appartenu a un seul individu.
DISCUSSION : ECOLOGIE. APOGEE ET EXTINCTION
DES CROCODYLIA EUROPEANS AU TERTIAIRE
La rarete et la petite taille du crocodilien de Sansan ne surprennent pas. En effet. les crocodiliens,
qui avaient echappe, mais fort diminues en nombre et variete, a la prise fini-cretace. ont eu une periode
d’eclat en Europe jusqu’a l’Eocene moyen. Piusieurs formes coexistaient, occupant diverses niches
ecologiques. Des Crocodylinae tels qu Asiatosuchus Mook. 1940 et Diplocynodon cotoyaient des formes
a denture specialisee, broyeuse ( AUognathosuchus Mook. 1921) ou tres coupante/ziphodonte (Pristi-
champsus Gervais, 1853), et meme des animaux vraisemblablement plus terrestres, de puissants preda-
teurs a dents particulierement robustes tels qu 'Iberosuchus Antunes, 1975, un possible Sebecosuchien.
L'apogee du groupe se situe entre Y Ypresien superieur et le Lutetien. Aussitot apres, Asiatosuchus
et AUognathosuchus disparaissent. Par contre Diplocynodon depasse la « Grande Coupure » (= limite
Eocene-Oligocene) pour devenir le seul genre colonisant des aires importantes a l'interieur de l'Europe.
Sa survie y est attestee jusqu‘a la fin du Miocene moyen.
Un declin si accentue iTest pas Tceuvre du hasard. Les crocodiliens actuels ont des exigences
ecologiques precises : temperatures equatoriales, tropicales ou subtropicales, masses d eau plus ou moins
importantes, eaux douces ou reliees a la mer selon les cas. Ces donnees actuelles doivent pouvoir
s’appliquer sans grandes differences aux crocodiles fossiles, ce qu'on sait de leur anatomie n ayant pas
change.
Les extinctions vers la fin de 1 Eocene sont en relation avec la degradation des conditions
environnementales, peut-etre une reduction des aires humides (en rapport avec une tendance a 1 aridite)
et surtout la chute generalisee des temperatures, bien demontree par ailleurs. Les baisses de temperature
et l’augmentation de l'aridite sont d ailleurs tres generalement liees. Dans ces conditions ecologiques
nouvelles, seules les formes les moins exigeantes auraient survecu. Iberosuchus aurait subi de surcroit la
concurrence accrue de mammiferes carnivores de plus en plus puissants.
Au Miocene, malgre Pavenement de conditions de temperature au moins subtropicales et une
humidite accrue, aucun Crocodylinae n'est parvenu a recoloniser rEurope. Ceci est a correler avec les
barrieres geographiques ayant pu dans une certaine mesure isoler I Europe. La Paleomediterranee, laige
a Tepoque, a du empecher l’immigration de formes terrestres a partir de TAfrique, tandis que de vastes
aires trop seches pour la survie de crocodiliens separaient 1 Europe de 1 Asie. Ainsi, le seul lenouveau
possible a ete par la mer. De fait, les deux formes nouvelles de crocodiliens europeens au Miocene sont
318
MIGUEL TELLES ANTUNES
strictement aquatiques et essentiellement ichthyophages, Tomistoma et Gavialis (Antunes, 1987). d'ori-
gine tres vraisemblablement orientale. Leur presence est frequente dans les aires peripheriques de la
Paleomediterranee et de 1'Atlantique au Miocene inferieur (plus precisement au Burdigalien) et au debut
du Miocene moyen (Langhien). Aucune colonisation semblable n'a eu lieu a l'interieur du continent, ce
qui souligne bien la preference de Tomistoma et de Gavialis pour des espaces a masses d'eau importantes
-estuaires, parties terminales des fleuves, aires cotieres de la mer. Ces deux genres ont du emprunter les
voies maritimes nouvelles ouvertes (au moins de maniere discontinue) des la transgression aquitanienne.
Pendant le meme temps, a l'interieur du continent, les conditions plus chaudes ont permis
1’epanouissement des populations de Diplocynodon. comme le montre la richesse des trouvailles a
Saint-Gerand-le-Puy (MN 2a), Artenay (MN 4a), Bezian (MN 4b).
La fin du Miocene inferieur est marquee par de profonds changements. En ce qui concerne la
peninsule iberique. a la suite de la collision du Massif Betique contre le Massif Hesperique, un pont,
ephemere peut-etre mais praticable - Parc alpin, ainsi complet - a permis 1‘immigration de mammiferes
tel Hispanotherium Crusafont & Villalta, 1947 (Antunes, 1987). Ce rhinoceros n'etait pas un element des
faunes precedentes et fut regarde d'abord comme un « endemisme espagnol ». II appartient a un groupe
asiatique qui ne semble pas avoir colonise 1'Europe occidentale a travers le reste de ce continent. Tout au
plus, les rarissimes restes en France (Ginsburg, Maubert & Antunes. 1987) suggerent tres fortement
une « contamination » venue de Liberie. Hispanotherium est l'element le plus en evidence d‘une faune a
caractere steppique, avec des signes certains d'une aridite avancee. en contraste avec tout ce qui precede
(cf. Antunes & Pais, 1984).
Apres cet episode d'aridite, il y a eu reprise d'un certain degre d'humidite lors de la transgression
du Serravalien, mais avec des temperatures plus moderees. Le double choc, celui de Laridite et celui de la
decroissance thermique (lepremier peut-etre un peu amorti dans la region ou est aujourd'hui la France),
a certainement eu des effets negatifs sur les crocodiliens. Les grandes formes longirostres disparaissent
presque totalement et les populations de Diplocynodon se rarefient considerablement. Dans le gisement
d'Amor. au Portugal, apparemment a peine plus moderne que la faune a Hispanotherium , la presence
d'un Crocodilien de petite taille n'est attestee que par une dent isolee. malgre le lavage de volumes
considerables de sediments. Tout porte a croire que des populations de Diplocynodon survivaient de
maniere precaire. dans des conditions marginales et a un pas de leur extinction.
Le cas de Sansan semble parallele, avec sa population relictuelle de petits Diplocynodon. qui
survivaient certainement loin des conditions optimales : peut-etre manquait-il des masses d'eau perma¬
nent^, ou alors e'est le facteur thermique qui a pu exercer une influence nefaste.
Des donnees positives manquent en ce qui concerne la presence de crocodiliens dans des niveaux
plus modernes. Ceci ne peut pas etre du a Pinsuffisance des recherches. Si les donnees manquent, e'est
qu'il n'y a plus de donnees, et meme si Ton vient a trouver quelques documents ils ne pourront pas
changer le panorama general, celui d'un groupe a longue histoire qui etait en train de disparaitre en
Europe.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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C'ROCODILIENS DE SANSAN
319
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Steel, R., 1973. Crocodylia. Handbucb der Paldoherpetologie. Stuttgart. 16 : 109 p.
Source: MNHN, Paris
Source: MNHN , Paris
14
L’avifaune de Sansan
Jacques C HEN EVA L
UFR des Sciences de la Terre. Universite Claude Bernard-Lyon I
27-43. Boulevard du 11 Novembre 1918. F-69622 Villeurbanne Cedex
RESUME
Dix ordres d'oiseaux soni represents parmi Fabondanle avifaune de Sansan : Ciconiiformes, Anseriformes, Accipitrifor-
mes. Galliformes, Gruiforraes. Charadriiformes. Psittaciformes, Strigiformes, Coliiformes et Passeriformes. La revision de cette
avifaune a conduit a de nombreux changements systematiques. Parmi les Ciconiiformes. Ardeaperplexa (Ardeidae) est transferee
dans le genre actuel Gerontiats (Threskiornithidae). Parmi les Galliformes. Palaeoperdix prison est transferee dans le genre
Palaeortvx proche des torqueoles: le genre Palaeoperdix. qui reste represente par P lungipes el P tnedius transfere du genre
Miophasianus , se rapproche des faisans du genre actuel Chrysoloplius et le genre Miophasianus . maintenu pour Kespece M. alrus , est
proche des paons. Parmi les Gruiformes. la presence d'une grue du genre Pa/aeogrus est signalee pour la premiere fois a Sansan ; le
« rale » Mioral/us major est transfere dans les Fulicinae. I In autre « rale », Pararallus dispar, appartient aux Psittaciformes, groupe
qui n'avait jamais ete decrit a Sansan. Le Strigiforme Strix ignota appartient probablement au genre Asia. Enfin. parmi les tres
nombreux Passeriformes dont l immense tnajorite reste indeterminee, Humalopus pieoides est classe dans les Dendrocolaptidae.
famille d'oiseaux « rampeurs de troncs >> inconnue a Petal fossile jusqu'a present et connue uniquement en Amerique du Sud
actueilemenl. Les oiseaux de Sansan appartiennent pour la plupart a des groupes assez ubiquistes. Toutefois certaines formes sont
proches d'oiseaux actuels uniquement asiatiques. africains ou sud-americains : il en resulte que 1'avifaune de Sansan traduit un
climat nettement tropical assez chaud et humide. L'avifaune de Sansan regroupc trois ensembles de formes dont les exigences
ecologiques different : des formes aquatiques. des formes terrestres et des formes arboricoles. Les especes aquatiques temoignent de
la presence d'une etendue d'eau peu profonde assez vaste (lac? fleuve ?); les autres formes sont plus caracteristiques d un
ecosysteme de foret ouverte.
ABSTRACT
The Avifauna of Sansan.
Ten orders of birds are represented among the numerous avifauna of Sansan : Ciconiiformes. Anseriformes. Accipitrifor-
mes, Galliformes. Gruiformes. Charadriiformes. Psittaciformes, Strigiformes. Coliiformes. and Passeriformes. The revision of this
avifauna leads to many systematic changes. Among the Ciconiiformes, Ardea perplexa (Ardeidae) is transferred to the modern
genus Geroniicus (Threskiornithidae). Among the Galliformes. Palaeoperdix prisca is transferred to the genus Palaeortvx closely
related to hill-partridges : the genus Palaeoperdix. with P lungipes and P. tnedius which is transferred from the genus Miophasianus.
is closely related to pheasants of the modern genus Chrysoloplius. and the genus Miophasianus. maintained for M. altus. is closely
related to peafowls. For the Gruiformes. the genus Pa/aeogrus (crane) is described for the first time among the avifauna of Sansan ;
Cheneval, J.. 2000. — L'avifaune de Sansan. In : L. Ginsbi rg (ed.). La faune miocene de Sansan et son environnement.
Mem. Mus. natn. Hist, nat .. 183 : 321-388. Paris ISBN : 2-85653-522-4.
322
JACQUES CHENEVAL
the « rail » Miorallus major is transferred to Fulicinae. Another « rail ». Pararallus dispar , is ascribed to Psittaciformes which are
described in this deposit for the lirst time. The Strigiform Strix ignotet probably belongs to the genus Asia. Among the Passeriformes,
from which many pieces remain unidentified. Hofnalopus picoides is transferred into Dendrocolaptidae. tree-creeping birds fossil
species of which were previously unknown, and which at present are found only in South America. Most of the birds ol Sansan
belong to ubiquitous groups, but a few ones are closely related to modern species that occur only in South-East Asia. Africa or
South America : thus, we can assume that the climatic conditions of Sansan were probably warm and humid, that is to say a tropical
climate. The avifauna of Sansan can be divided in three ecological groups : aquatic birds, terrestrial birds, and arboreal birds. The
landscape indicated by the aquatic forms corresponds to a large expanse of shallow fresh water (lake ? river ?): both terrestrial and
arboreal birds indicate a landscape of humid open forest.
« Un lent mouvement blanc. noir, rouge, gris et rose, tantdt bigarre,
tan tot regulierement divise en grandes laches uni formes d'oiseaux
demeures groupes: ime veritable plantation vivante. une faune
aquatique qui paraissait stirgir de la profondeur de la terre plutot
que de tomber du del . »
R. Gary, « Les Racines du del»
INTRODUCTION
L'avifaune de Sansan a largement contribue a la « creation » de la paleornithologie par A.
Milne-Edwards (1867-71), d’autant plus que celui-ci avail organise une campagne de fouilles sur le
gisement de Sansan en 1856. Parmi les nombreux oiseaux decrits par Milne-Edwards. ceux de Sansan
occupent une place non negligeable : 19 especes reparties dans 12 genres sont decrites et participent ainsi
aux premiers fondements de nos connaissances de revolution des oiseaux.
Depuis cette premiere etude, l'avifaune de Sansan n’a pratiquement jamais ete reetudiee. Lam-
brecht (1933), sur le seul critere de Panciennete des especes, a souvent cree des genres fossiles en
rcmplacement des genres actuels cites par Milne-Edwards, ainsi pour les oiseaux de Sansan les genres
Miophasianus chez les Phasianidae, Palaeoaramides, Pararallus et Miorallus chez les Rallidae et Miocor-
vus chez les Corvidae. Les Rallidae de Sansan ont egalement ete integres dans une revision plus generate
des Rallidae fossiles (Cracraft, 1973).
La paleornithologie ayant beaucoup progresse durant ces dernieres decennies, il devenait de plus
en plus necessaire de proposer une revision complete de l'avifaune de Sansan afin de mieux definir les
especes presentes dans ce gisement et de contribuer ainsi a une meilleure comprehension de revolution
des oiseaux.
II faut egalement ajouter que les campagnes plus recentes de fouilles et les progres des techniques
(notamment le tamisage des sediments) ont permis de completer la collection d'oiseaux fossiles de pieces
osseuses insoup^onnees. Ainsi Petude proposee ici permet d'etablir un tableau beaucoup plus complet de
l’avifaune qui vivait a Sansan au Miocene.
MATERIEL ET METHODE
La nomenclature osteologique utilisee est celle de Howard (1929, 1980).
Les mesures des pieces osseuses sont generalement inspirees de la methode mise au point par von
den Driesch (1976).
Sauf mention particuliere, les squelettes d'oiseaux actuels utilises pour les comparaisons provien-
nent de la collection de comparaison de PUFR des Sciences de la Terre de PUniversite Claude Bernard-
Lyon I.
Source : MNHN . Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
323
Dans la synonymie, la lettre (V) signifie que le materiel decrit par I'auteur cite a ete vu. Une
attribution a un taxon avec doutes est marquee d'un ? (en italique) si ce doute emanait de I’auteur de la
publication originale cite dans la synonymie, d'un ? (en romain) si le doute sur l'attribution au taxon cite
emane de I'auteur du present article ; les deux types de doute peuvent etre exprimes pour une meme
citation dans ce texte (exemple : ? Palaeoperclix ? sanscmiensis Milne-Edwards).
La signification des abreviations utilisees dans le texte est la suivante : AMNH. American
Museum of Natural History, New York. FSL, U.F.R. des Sciences de la Terre. Universite Claude
Bernard-Lyon 1, Villeurbanne. LAC. Laboratoire d'Anatomie comparee. Museum national d'Histoire
naturelle. Paris. MNHN. Institut de Paleontologie, Museum national d'Histoire naturelle, Paris. USNM.
National Museum of Natural History, Smithsonian Institution, Washington.
Les noms vernaculaires employes pour les especes actuelles sont ceux adoptes par la Commission
intcrnationale des noms frangais des oiseaux (1993).
SYSTEMATIQUE
Ordre CICONIIFORMES Garrod. 1874
Le seul representant de cet ordre present a Sansan etait jusqu'a present un heron, connu sous le
nom de Arclea perplexa (Milne-Edwards. 1869-71); cette espece est decrite sur un seul fragment
d'humerus en mediocre etat de conservation. Par la suite, et sans preciser ses criteres d'ailleurs, Olson
(1985a) a indique que cet os devrait plutot etre attribue a un hibou (Strigiformes). L'etude plus detaillee
du fragment m’a permis de montrer que cet os n'appartient ni a un heron ni a un hibou mais a un ibis
(Threskiornithidae), type d'oiseaux dont la presence a Sansan ivetait pas suspectee jusqu'a present.
Toutefois, en ce qui concerne les herons, j'ai trouve parmi le materiel inedit un fragment de
coraco'ide qui pourrait etre attribue a un representant de ce groupe.
Sous-ordre ARDEAE Wagler. 1831
Famille ARDE1DAE Vigors. 1825
Genre indetermine
Materiel. Extremite proximale de coraco'ide gauche MNHN SA 1273.
Description. — J’ai pu comparer Pespece de Sansan avec les especes actuelles suivantes :
— Sous-famille Ardeinae : Ardea cinerea (Heron cendre), A. purpurea (Heron pourpre). Bubulcus ibis
(Heron garde-bceufs), Egretta garzetta (Aigrette garzette), Ardeola ralloides (Crabier chevelu).
— Sous-famille Nycticoracinae : Nyctanassa violacea (Bihoreau violace), Nycticorax nycticorax (Biho-
reau gris).
Sous-famille Tigrisomatinae : Tigrisoma lineatum (Onore raye).
— Sous-famille Botaurinae : Ixobrychus minutus (Blongios nain). Botaurus stellaris (Butor etoile).
L extremite proximale du coraco'ide n'est malheureusement pas une piece trescaracteristique chez
les herons (Paynf. & Risley. 1976 ; Kellner. 1986). De plus, sur le fragment de Sansan, le procoracoide
324
JACQUES CHENEVAL
manque totalement; le cote ventral de la tete et presque toute la facette furculaire sont casses. Cependant,
la forme des facettes articulaires et I’importance de la facette scapulaire permettent bien d'attribuer ce
fragment a un heron.
Cette piece se distingue des especes actuelles par la surface coraco-humerale superficielle, tres
courte et relativement large entre la tele, assez arrondie, et la facette glenoidale ; la facette scapulaire est
de forme tres ronde et elle est tres profonde. Par ces criteres, le fossile se rapproche assez de Botaurus
siellaris ; cependant des caracteres essentiels chez cette espece et chez les Botaurinae sont le fort
developpement des bords lateraux de la facette glenoidale et I'importance du sillon ligamentaire le long
de cette facette sur la face ventrale de Los, caracteres que Ton n’observe pas chez le fossile. La tuberosite
brachiale marque un surplomb assez accentue au-dessus du canal triossique. La diaphyse presente une
arete ventrale epaisse au dessous de la facette furculaire.
Sous-ordre CICONIAE Bonaparte, 1854
Famille THRESKIORNITHIDAE Richmond. 1917
Sous-famille THRESKIORNITHINAE Richmond, 1917
Genre GERONTICUS Wyler, 1832
Geronticusperplexus (Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb.
Fig. 1
(V) Ardea perplexa Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2, p. 108. pi. 96 fig. 1-3. — Lydkkker, 1891 : 60. Paris. 1912 : 291. —
Lambrecht, 1933 : 312. — Brodkorb. 1963 : 282.
Diagnose emendee. — Espece d’une taille legerement plus forte que Lactuel Geronticus eremita
(Ibis chauve); humerus a attache du ligament articulaire anterieur etroite. a proeminence ectepicondy-
lienne surmontee d’une petite depression profonde et a gouttiere tricipitale externe profonde.
Holotype. — Fragment distal d’humerus droit MNHN SA 1212 figure in Milne-Edwards,
1869-71 : pi. 96, figs. 1-3 (les figures presentent une diaphyse mieux conservee ; seule la partie la plus
distale de la diaphyse est maintenant visible).
Locus typicus. — Sansan (Gers. France).
Stratum typicum. — Miocene, Astaracien. zone MN 6.
Materiel. — Holotype seul.
Dimensions (en mm). — Largeur distale : 22.
Description. — J*ai pu comparer 1’ibis de Sansan avec les especes actuelles suivantes. Eudocimus
ruber (Ibis rouge), Plegaclis falcinellus LAC 1917-25 (Ibis falcinelle), Theristicus melanopis LAC 1883-
1755 (Ibis a face noire). Bostrychia hagedash LAC 1971-31 (Ibis hagedash), Geronticus eremita (Ibis
chauve), Lophotibis cristata LAC 1883-538 (Ibis huppe), Threskiornis aethiopicus LAC 1943-236 (Ibis
sacre) et Pseudibispapillosa (Ibis noir).
Le fragment de Sansan est en assez mauvais etat de conservation, toute la partie articulaire
presentant un aspect ronge. Cependant la disposition des condyles et I’importance de la depression
brachiale sont bien caracteristiques d’un ibis.
Par sa taille assez forte, le fossile se distingue des genres Eudocimus , Plegadis et Lophotibis dont les
especes actuelles sont beaucoup plus petites.
Source: MNHN , Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
325
L'humerus de Sansan presente line depression brachiale large et superficielle, creusee d'une
impression du brachialisanticus assez peu profonde, ce qui le rapproche des genres Bostrychia , Geronticus
et Threskiornis alors que chez les autres genres actuels la depression est plus profonde. Cette depression
est bordee du cote externe d'une petite crete saillante s’achevant par une petite depression creusee
au-dessus de la proeminence ectepicondylienne. que Ton observe egalement chez Geronticus, Threskiornis
et Pseudibis chez lesquels cette depression est toutefois moins developpee. La proeminence ectepicondy¬
lienne, qui est usee chez le fossile. semble placee assez haut. largement ecartee du condyle externe comme
chez Theristicus , Geronticus, Threskiornis et Pseudibis , alors que chez les autres genres la proeminence est
tres proche au-dessus du condyle. Au-dessus de cette proeminence, la face externe de la diaphyse est fine
et marquee d’une petite Crete mediane ainsi que chez Plegadis , Lophotibis et Threskiornis. L'attache du
ligament articulaire anterieur est etroite et son grand axe forme un angle tres aigu avec Paxe de la
diaphyse, ce qui rapproche le fossile des genres Bostrychia et Threskiornis ; l'attache est beaucoup plus
large chez Eudocimus , Plegadis, Theristicus et Geronticus et placee bien plus en oblique par rapport a la
diaphyse chez Eudocimus, Lophotibis et Pseudibis. L'entepicondyle est peu saillant distalement el assez
rond comme chez Theristicus et Threskiornis.
Sur la face anconale de Pos, la gouttiere tricipitale interne large et profonde ressemble beaucoup
a celle de Geronticus et Threskiornis.
Ainsi, tant par sa grande taille que par ses caracteres, Pibis fossile de Sansan se rapproche le plus
du genre actuel Geronticus. Par rapport a Pespece actuelle G. eremita , le fossile G. perplexus se distingue
par les caracteres suivants : (1) attache du ligament articulaire anterieur plus etroite ; (2) depression
au-dessus de la proeminence ectepicondylienne un peu plus profonde ; (3) depression en dessous de la
proeminence entepicondylienne plus petite mais plus profonde ; (4) entepicondyle semblant moins
saillant distalement ; (5) gouttiere tricipitale externe plus profonde et bordee du cote interne d'une crete
bien plus saillante.
Remarque. — Le nom de genre Geronticus etant masculin. Porthographe correcte du nom
d’espece devient perplexus.
Repartitions stratigraphique et geographique. - Pour le moment, G. perplexus n'est decrit
qu’a Sansan.
Rapport avec les autres Geronticus fossiles. — La seule autre espece fossile du genre
Geronticus decrite jusqu'a present est G. apelex, du Pliocene inferieur d Alrique du Sud (Olson. 1985b).
Cette espece est beaucoup plus petite que les especes actuelles du genre, G. eremita, et G. calvus, et ne peut
done etre ainsi confondue avec Pespece de Sansan qui est, elle, plus grande que les especes actuelles.
Ordre ANSERIFORMES (Wagler. 1831)
Sous-ordre ANSERES Wagler, 1831
Famille AN ATI DAE Vigors, 1825
Sous-famille ANSERINAE Vigors, 1825
Parmi les trois especes de Sansan classees par Milne-Edwards (1867-68) dans le genre Anas. A.
robusta est de forte taille et Phototype, une epiphyse distale d’humerus, presente quelques caracteres
d'Anserinae comme un espace reduit entre le condyle externe et 1 attache du ligament articulaire
anterieur (Woolfenden, 1961). J'ai done reclasse A. robusta parmi les Anserinae (Cheneval. 1987);
cette possibility avait d'ailleurs deja ete soulevee par Howard (1964) qui soulignait que 1 impression du
brachialis anticus profonde et la proeminence entepicondylienne tres proeminente et situee tres mediale-
ment ne pouvaient correspondre a une espece du genre Anas.
326
JACQUES CHENEVAL
Par sa petite taille. l'espece fossile se rapproche plutot des oies (genres actuels A user et Brant a) que
des cygnes (genres actuels Cygnus et Coscoroba). 11 est difficile de separer les genres A user et Brant a par
des caracteres de la partie distale de rhumerus mais l’espece fossile de Sansan presente a la Ibis la petite
taille et la diaphyse aplatie de Brant a et lepiphyse elargie de Anser. Nous connaissons quatre genres
fossiles dont les caracteres sont intermediaires entre ceux des genres Anser et Brant a ; ce sont les genres
Presbychen du Miocene moyen d’Amerique du Nord (Wetmore, 1930). Anserobranta du Miocene
superieur de Moldavie (Kurochkin & Ganya. 1972), Eremochen du Pliocene inferieur d’Amerique du
Nord (Brodkorb. 1961) et Heterochen du Pliocene inferieur d’Amerique du Nord (Short. 1970) et du
Pliocene moyen de Mongolie ( Kurochkin, 1976, 1985). La partie distale de l'humerus est inconnue chez
ces quatre genres, rendant impossible toute comparaison avec la piece de Sansan. Cependant les genres
Presbychen, Eremochen et Heterochen regroupent des especes beaucoup plus grandes que celle de
Sansan ; seule Anserobranta a une taille similaire et j’ai done attribue l’espece de Sansan a ce genre
(Cheneval, 1987).
Genre ANSEROBRANTA Kurochkin & Ganya, 1972
Anas L. pars. Milne-Edwards, 1867-68. vol. I : 155.
Anserobranta . Kurochkin & Ganya. 1972 : 54.
Cygnaster Krctzoi (pro Cygnanser Kretzoi). — Lungu. 1974 : 204.
Diagnose. — « La base du processus du metacarpien alulaire est tronquee proximo-distalement.
le corps du processus est etire lateralement de sorte que sa hauteur represente a peu pres la moitie de
l'ensemble de la hauteur de Tepiphyse proximale. Le processus pisiforme est situe au milieu de la base du
metacarpien alulaire. L'espace intermetacarpien est tres etroit dans la region proximale. La fosse
carpienne est situee au milieu entre la face articulaire proximale et le debut de l'espace intermetacarpien
qui commence tres proximalement. La base du petit metacarpien est parallele au gros metacarpien et
situee sur la moitie ventrale de l'os. Les tuberosites musculaires, e'est-a-dire le point de fixation du m.fl.
metacarpi ulnaris , sont placees a la base du bord dorsal du petit metacarpien. La section du gros
Fig. 1-11. I : Geronticus perplexus (Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb. Holotype, extremite distale d’humerus droit MNHN
SA 1212 ; a gauche, vue palmaire : a droite. vue anconale (x 1). 2 : Haliaeeiuspiscator Milne-Edwards. 1869-71. Holotype,
extremite proximale de metacarpe gauche MNHN SA 14034; a gauche, vue externe : a droite, vue interne (x 1). 3 :
Hieraaetus edwardsi (Sharpe. 1899). Holotype. extremite distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1220 ; a gauche, vue
anterieure ; a droite, vue posterieure (x 2). 4-6 : Palaeortyx prisca (Milne-Edwards. 1869-71) nov. comb. 4 : lectotype.
extremite proximale de tarsometatarse droit MNHN SA 1236 ; a gauche, vue anterieure : a droite. vue posterieure (x 2). 5 :
paralectotype, coracoide droit juvenile presque complet MNHN SA 1239 ; a gauche, vue ventrale ; a droite. vue dorsale (x
2). 6 . paralectotype, moitie distale de tibiotarse droit MNHN 1235 ; a gauche, vue anterieure ; a droite, vue posterieure (x
2). 7 : PalaeoperdLx longipes (Milne-Edw'ards, 1869-71). Holotype, moitie proximale de tarsometatarse droit MNHN
SA 1224 ; a gauche, vue anterieure ; a droite. vue posterieure (x 2). 8 : Palaeoperdix medius (Milne-Edwards, 1869-71) nov.
comb. Holotype, epiphyse distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1226 ; a gauche, vue anterieure ; a droite. vue
posterieure (x 2). 9-11 Miophasianus aims (Milne-Edwards. 1869-71). 9 : lectotype, extremite proximale de tarsometatarse
droit MNHN SA 1221 ; a gauche, vue anterieure ; a droite. vue posterieure (x 1). 10 : paralectotype, deuxieme phalange du
doigt majeurde V aile gauche MNHN SA 1225 ; a gauche, vue externe ; a droite. vue interne (x 2) 11 : paralectotype. moitie
distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1222 ; a gauche, vue anterieure ; a droite, vue posterieure (x 1).
Figs 1-11 1 : Geronticus perplexus (Milne-Edwards. 1869-71) nov. comb. Holotype. distal end ojright humerus MNHN SA 1212 ;
left, palmar view ; right, anconal view (x 1) 2 : Haliaeetus piscator Milne-Edwards. 1869-71. Holotype, proximal end of left
carpomeiacarpus MNHNSA 14034 : left, external view ; right, internal view (x 1). 3 : Hieraaetus edwardsi (Sharpe. 1899).
Holotype, distal end of left tibia tarsus MNHN S A 1220 : left, anterior view ; right, posterior view (x 2). 4-6 : Palaeortyx
prisca (Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb. 4 ; lectotype, proximal end of right tarsome la tarsus MNHN SA 1236 ; left,
anterior view ; right, posterior view \ x 2). 5 . paralectotype. almost complete right juvenile coracoid MNHN SA 1239 ; left,
ventral view ; right, dorsal view x 2/. 6; paralectotype, distal half of right tibiotarsus MNHN 1235 : left, anterior view ; right,
posterior view (x2). 1 : Palaeoperdix longipes (Milne-Edwards. 1869-71). Holotype, proximal half of right tarsome t at arsus
MNHN SA 1224 : left, anterior view right, posterior view (x 2). 8 : Palaeoperdix medius (Milne-Edwards. 1869-71) nov.
comb. Holotype, distal epiphysis of left tarsometatarsus MNHN SA 1226 . left, anterior view ; right, posterior view (x 2).
9-11 : Miophasianus altus (Milne-Edwards. 1869-71). 9. lectotype. proximal end of right tarsometatarsus MNHN SA 1221 :
left, anterior view right, posterior view (x 1 10. paralectotype. digit 2. phalanx 1. left wing MNHN SA 1225 ; left, external
view ; right, internal view (x 2). 11 . paralectotype, distal half of left tibiotarsus MNHN S A 1222 ; left, anterior view ; right,
posterior view' (x 1).
Source: MNHN , Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
327
Source: MNHN, Paris
328
JACQUES CHENEYAL
metacarpien est anguleuseet en forme de carre irregulier. Le sillon du in. ext. indicislongic st tres proximal
et en direction du bord lateral. L'axe longitudinal du gros metacarpien forme avec le bord proximal du
processus du metacarpien alulaire un angle aigu d’environ 80° » (Kurochkin & Ganya, 1972 : 54 ;
traduit du russe par R. Chabanne).
Espece-type. — Afiserobranta tarabukini Kurochkin & Ganya, 1972.
Autre espece comprise dans le genre. — Afiserobranta (?) robusta (Milne-Edwards, 1867-68).
Distribution. — Miocene moyen et superieur.
Anserohmnta (?) robusta (Milne-Edwards, 1867-68)
(V) Anas robusta Milne-Edwards. 1867-68, vol. 1 : 155. pi. 25 fig. 23-25. — Paris. 1912 : 290. — Lambrecht. 1933 : 359.
Brodkorb, 1964 :222.
?Anas robusta Milne-Edwards . Lydekker. 1891 : 116.
?Anas cf. robusta. — Ammon, 1918 : 35, fig. 7.
Anas (?) robusta Milne-Edwards. Howard. 1964 : 296.
Anserobranta (?) robusta (Milne-Edwards) nov. comb. - Cheneval, 1987 : 141. pi. 1 fig. 1.
Diagnose emendee. Espece d’une taille similaire a l'actuelle Branta bernicla (Bernache cra-
vant) ; humerus a depression brachiale etroite et profonde. a diaphyse tres aplatie antero-posterieurement
au-dessus du condyle externe et a epiphyse distale assez elargie par rapport a la diaphyse (Cheneval,
1987 : 141).
Holotype. Epiphyse distale d’humerus gauche MNHN SA 1234 figuree in Milne-Edwards,
1867-68 : pi. 25 fig. 23-25 et Cheneval, 1987 : pi. I fig. 1.
Locus typicus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. — Miocene. Astaracien, zone MN 6.
Materiel. Holotype ; radius gauche entier MNHN SA 10677 ; femur droit entier en mauvais
etat de conservation SA 10662 ; fragment distal tres abime de tarsometatarse gauche MNHN SA 1292.
Dimensions. — Tableau 1.
Description. J’ai compare l’espece de Sansan avec les especes actuelles suivantes : Anser
fabalis (Oie des moissons), A. brachyrhynchus (Oie a bee court), A. anser (Oie cendree), A. canagica (Oie
empereur). Branta canadensis (Bernache du Canada), B. bernicla (Bernache cravant).
L’espece fossile est une oie de petite taille, similaire a B. bernicla. Par rapport aux deux genres
actuels, Fepiphyse distale de l'humerus se distingue par les caracteres suivants : (1) depression brachiale
etroite comme dans le genre Branta mais plus profonde ; (2) diaphyse aplatie antero-posterieurement
au-dessus du condyle externe de telle fa^on que la face externe de la diaphyse est etroite (ce caractere est
encore plus marque dans le genre Branta) ; (3) attache du ligament articulaire anterieur plus arrondie que
dans le genre Branta et creuseed’une fossette bien marquee ; (4) gouttiere intercondylienne plus profonde
que chez Branta : (5) fosse olecranienne plus profonde que chez les oies actuelles.
Parmi le nouveau materiel, j’ai trouve un grand radius d’anseriforme de taille intermediate entre
celles de B. bernicla et B. canadensis, ce qui permet d’attribuer cette piece a A. (?) robusta. Le radius n’est
pas un os tres caracteristique ; on peut simplement signaler que la proeminence ligamentaire est assez
prononcee sur la face palmaire de 1'os, ce qui rapprocherait un peu plus le fossile de ce que Lon observe
dans le genre Anser.
Le materiel inedit de Sansan comprend egalement un grand femur qui peut etre attribue a A. (?)
robusta. Le mauvais etat de conservation ne permet malheureusement pas de comparaison utile avec les
genres actuels. Tout au plus peut-on signaler que la Crete trochanterienne semble relativement peu
saillante comme chez Anser et le condyle interne semble assez peu developpe et peu saillant sur la face
anterieure de l’os comme chez Branta.
Source: MNHN . Paris
AV1FAUNE DE SANSAN
329
L'epiphyse de tarsometatarse est tres fragmentaire (trochlees des doigts II et III) et ne peut guere
etre utilisee pour comparer l’espece fossile. On peut simplement noter que I'aile posterieure de la trochlee
du doigt II semble plus developpee el plus pointue que chez les genres actuels.
Repartitions geographique et stratigraphique. — L'espece n’est pour le moment decrite avec
certitude qu’a Sansan. Sur un unique critere de taille. Lydekker (1891) rapporte avec incertitude a
l'espece une extremite distale de tarsometatarse du gisement de Lierheim. pres d'Hahncnberg (Miocene
moyen d'Allemagne): cependant cette piece n’est pas figuree et toute comparaison etant impossible, cette
attribution reste ties hypothetique.
De meme, Ammon (1918) nomme A. cf. robusta une extremite distale d’humerus du Miocene
superieur de Regensburg (Allemagne); cette piece etant tres mal figuree et peu decrite. cette attribution
reste incertaine.
Rapport avec les autres Anserinae fossiles. — Les Anserinae sont connus avec certitude des
l’Oligocene superieur mais jusqu’a la fin du Miocene inferieur, seules des especes proches des cygnes
actuels sont decrites, en URSS et en Europe (Cheneval. 1987). Chenornis graculoides du Miocene
inferieur d'ltalie (Portis. 1885) pouvant etre un representant des Laridae (Howard, 1964). l'espece de
Sansan serait l’une des plus anciennes oies connues. Les autres especes decrites se rapprochent de Pun ou
Pautre des genres actuels. Presbychen abavus du Miocene moyen de Californie (Wetmore, 1930) et
Eremochen russeli du Pliocene inferieur d'Oregon (Brodkorb, 1961) ressemblent plus a Brant a alors que
Anserobranta tarabukini du Miocene superieur de Moldavic (Kurochkin & Ganya. 1972) et Heterochen
pratensis du Pliocene inferieur du Nebraska (Short. 1970) ressemblent a la fois a Premia et A user.
Les genres actuels Anser et Branta sont connus a partir du Miocene superieur (Bickart, 1990).
Sous-famille ANATINAE Vigors, 1825
Genre ANAS L.. 1758
Les deux autres especes d'Anatidae decrites a Sansan par Milne-Edwards (1867- I), A. velox et
A. sansaniemis , montrent de nombreux caracteres propres au genre Anas (Woolfenden, 1961) tels
Phumerus a crete posterieure de la diaphyse peu marquee le long de V attache du larissimus dorsi
posterioris et a fosse pneumatique bien ouverte avec des trabecules osseuses. le metacarpe a bord externe
de la trochlee carpienne presentant une proeminence distale, a losse cuneiforme peu profonde, a attache
ligamentaire du processus pisiforme proeminente et large, a attache du flechisseur situee en dessous de la
symphyse proximale et a processus du metacarpien alulaire haut et droit, le femur a diaphyse assez
rectiligne et a crete trochanterienne large et saillante, le tibiotarse a epiphyse distale tres dejetee du cote
interne avec un condyle externe s'etendant plus loin distalement que 1 interne.
Anas velox Milne-Edwards, 1867-68
(V) Anas velox Milne-Edwards, 1867-68, vol. 1 :150, pi. 26 fig. 1 - 18 .-Lydek^r 1891 : 116.- Paris. 1912 :290. - Lambrecht.
1933 : 359. — Howard. 1964 : 294. — Cheneval. 1987 : 142. pi. 1 tig. --4.
? Anas velox Milne-Edwards. Fraas. 1870 : 47.
? ?Anas velox Milne-Edwards. — Schlosser, 1916 : 33.
Anas cf. velox . - Grigorescu & Kessler, 1977 : 103, pi. 3 tig. r-C.
? Anas afT. velox. — Janossy, 1993 : 55, fig. 2.
Men ion velox (Milne-Edwards). - Brodkorb. 1964 : 224.
Net lion cf. velox. SVEC, 1981 : 47, pi. 1 fig. 2-3.
Diagnose emendee. - « Espece d’une taille legerement plus petite que 1’actuelle Anas crecca
(sarcelle d’hiver); coracoide a fosse pneumatique profonde et a bord externe de la facette glenoidale
epais ; metacarpe a processus du metacarpien alulaire epais et a facette du do.gt III s.tuee assez bas »
(Cheneval, 1987 : 143).
330
JACQUES CHENEVAL
Lectotype. Metacarpe droit presque complet (manque le petit metacarpien) MNHN SA 1230
figure in Milne-Edwards, 1867-68 : pi. 26 fig. 1-5 et Cheneval. 1987 : pi. 1 fig. 2
Paralectotypes. — Coracoi'de droit presque complet MNHN SA 1232 figure in Milnf.-
Edwards. 1867-68 : pi. 26 fig. 6-8 et Cheneval. 1987 : pi. 1 fig. 3 ; epiphyse proximale d’ulna gauche
MNHNSA 1231 figuree in Milne-Edwards, 1867-68 : pi. 26 fig. 17-18 et Cheneval, 1987: pi. 1 fig. 4.
Locus TYPicus. — Sansan (Gers. France).
Stratum typicum. Miocene, Astaracien, zone MN6.
Materiel. Lectotype ; paralectotypes ; coracoides droits presque complets MNHN SA 10283,
14003 : epiphyses proximales de coracoides gauches MNHN SA 1298. 1300. 14004-14006 ; extremite
distale d’humerus gauche MNHN SA 14009 : extremite distale de radius gauche MNHN SA 14008 ;
metacarpes presque complets gauche MNHN SA 10667 et droits MNHN SA 1250, 1463; moities
proximales de metacarpes gauches MNHN SA 1288. 14007 et droit MNHN SA 1404 ; fragments distaux
de metacarpes gauches MNHN SA 1409. 14109-14110 et droit MNHN SA 1284 ; fragments distaux de
tibiotarse gauche MNHN SA 1213 et droit MNHN SA 14001.
Dimensions. — Tableau 1.
Description. J*ai pu comparer Tespece de Sansan avec les especes actuelles suivantes : Anas
strepera (Canard chipeau), A. crecca (Sarcelle d'hiver), A. platyrhynchos (Canard colvert), A. luzonica
(Canard des Philippines). A. specularoides (Canard huppe), A. querquedula (Sarcelle d'ete) et A. clypeata
(Canard souchet).
Par sa petite taille. A. velox se distingue aisement des plus grandes especes ; elle se rapproche le
plus de la petite espece A. crecca dont la taille est legerement superieure a la sienne.
Par rapport a A. crecca , l’espece A. velox presente les differences suivantes :
Coracoi'de: (1) surface coraco-humerale un peu plus large; (2) fosse pneumatique plus
profondement creusee en arriere de la facette furculaire ; (3) bord externe de la facette glenoidale plus
epais et un peu plus saiilant; (4) angle interno-distal plus obtus, surmonte d'un rebord plus epais
au-dessus de la facette sternale et plus saiilant du cote interne de l’os.
Humerus : (1) fossette au-dessus de la proeminence ectepicondylienne un peu mieux marquee ;
(2) bord distal de fectepicondyle plus arrondi et descendant legerement moins distalement : (3) gouttiere
tricipitale externe peu marquee : (4) sillon intercondylien legerement plus large.
Ulna : pas de difference notable avec A. crecca mis a part une proeminence du ligament
articulaire anterieur un peu plus saillante et une impression du brachialis amicus un peu plus profonde.
Radius : pas de difference notable.
Metacarpe : (1) processus du metacarpien alulaire un peu plus epais, a attache de l’extenseur un
peu plus importante : (2) facette du doigt Ill presque a la meme hauteur quecelledu doigt II commechez
A. querquedula (chez les autres Anas observees, la facette du doigt III est situee nettement plus haut que
celle du doigt 11); (3) gouttiere entre les facettes digitales plus profonde.
Tibiotarse : les fragments sont en assez mauvais etat de conservation. On peut signaler que la
fosse intercondylienne anterieure semble plus profonde que chez les especes actuelles ; la proeminence
externe semble egalement moins marquee.
Remarque. — Aucun holotype n’ayant ete designe par Milne-Edwards, j'ai designe le meta¬
carpe MNHN SA 1230 comme lectotype (Cheneval, 1987); les autres pieces figurees par Milne-
Edwards deviennent done des paralectotypes.
Parmi ce materiel-type, je n'ai pas pu retrouver Pepiphyse distale de tibiotarse gauche (Milne-
Edwards. 1867-71 : pi. 26, fig. 9-16).
A. velox est une espece assez abondante a Sansan ; le materiel observe represente un nombre
minimal de cinq individus.
Source: MNHN. Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
331
Repartitions stratigraphique ft geographique. — A. velox n’est dccrite avec certitude que
dans le gisement de Sansan. Fraas (1870) attribue a cette espece un coracoide du gisement de Steinheim
(Miocene inferieur d'Allemagne) ; de meme Schlosser (1916) indique dans le gisement d'Attenfeld
(Miocene moyen d’Allemagne) une extremite distale de tibiotarse et une phalange qu'il attribue avec
doute a A. velox ; ces pieces n'etant pas figurees, leur attribution specifique ne peut etre garantie.
Grigorescu & Kessler (1977) decrivent une epiphyse distale d'ulna du gisement de Credinta
(Miocene superieur de Roumanie) sous l'appelation A. cf. velox ; tant par sa taille que par sa morpho¬
logic, cette piece me semble elTectivement appartenir a cette espece.
De meme Janossy (1993) decrit. sous l'appelation A. aff. velox, des fragments d’humerus du
gisement de Rudabanya (Miocene superieur de Hongrie). Ces fragments, en mauvais etat de conserva¬
tion. sont d'une taille legerement plus faible que I'humerus de Sansan ; seule une comparison directe
permettrait de definir si les restes de Rudabanya appartiennent bien a A. velox.
Enfin Svec (1981) decrit, sous le nom de Netrior cf. velox, des coracoides plus ou moins
fragmentaireset une epiphyse distale de tibiotarse a Dolnice( Miocene inferieur de Republiquetcheque);
le coracoide entier (1981 : pi. 1, fig. 2a) est un peu plus grand quecelui de Sansan mais ses caracteres me
semblent effectivement correspondre a ceux de A. velox.
Anas sansaniensis Milne-Edwards, 1867-68
(V) Anas sansaniensis Milne-Edwards, 1867-68, vol. 1 : 153, pi. 25 fig. 26-30. pi. 26 fig. 19-22. Lydekker, 1891 : 116. — Paris.
1912 :290. - Lambrecht, 1933 : 358. Brodkorb. 1964 : 222. —Howard, 1964 :295. — Cheneval. 1987 :144, pi. I hg.
5-6.
« Oiseau de la taille de A. consobrina ». — Deperut. 1887 : 288.
Anas aft', consobrina. Douxami. 1896 : 120.
Anas sp. - Ennouchi, 1930 : 33, 62, 118.
Diagnose emendee. - « Espece d une taille comparable a l'actuelle Anasplatyrhynchos (canard
colvert) ; humerus a tete montrant un angle marque au niveau de la tuberosite interne, a fosse pncuma-
tique haute et a entepicondyle arrondi et peu saillant; metacarpe a processus du metacarpien alulaire
rectiligne et bien developpe lateralement; tibiotarse a pont sus-tendineux tres epais et a condyle interne
tres dejete du cote interne de l'os » (Cheneval. 1987 : 145).
Lectotype. — Epiphyse distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1223 figuree in Milne-
Edwards, 1867-68 : pi. 25 fig.'26-30 et Cheneval. 1987 : pi. 1 fig. 5.
Paralectotype. Epiphyse distale d’humerus droit MNHN SA 1233 figuree in Milne-
Edwards. 1867-68 : pi. 26 fig. 19-22 et Cheneval. 1987 : pi. 1 fig. 6.
Locus typicus. -- Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. — Miocene. Astaracien, zone MN 6.
Materiel Lectotvpe ; paralectotype; diaphyse de coracoide gauche MNHN SA 1407;
fragments craniaux de scapulas MNHN SA 1282. 1319, 10277.14012 ; moitie proximale d’humerus droit
MNHN SA 10226 ; moitie distale d’humerus gauche MNHN SA 1249. 14010 ; moitie proximale de
radius gauche MNHN SA 10669 ; moities proximales de metacarpes gauche MNHN SAN 636 et droit
MNHN SA 1401 ; moitie distale de metacarpe droit MNHN SA 1496 : phalange 1 du doigt majeur de
1’aile MNHN SA 14011.
Dimensions. — Tableau 1.
Description. Parmi les especes auxquelles elle a ete comparee. A . sansaniensis se rapproche
davantaae. par sa taille. des plus grands canards actuels A . platyrhynchos (Canard colvert), A . hconica
(Canard des Philippines) et A . specularoides (Canard huppe); I espece lossile presente par rapport a ces
trois especes les differences suivantes (le materiel de Sansan a ete complete par celui du gisement de La
Grive-Saint-Alban) :
332
JACQUES CHENEVAL
— Coracoide : (1) tete plus petite et surface coraco-humerale plus fine ; (2) facette furculaire
creusee d’une petite fossette tres profonde comme chez A. strepera et A. querquedula ; (3) fosse pneuma-
tique tres profondement creusee le long de la fossette glenoidale comme chez A. luzonica ; (4) ligne
intermusculaire anterieure assez saillante ; (5) angle interno-distal assez epais, obtus et sans fine crete
saillante sur le bord lateral de l’os, se rapprochant ainsi un peu plus de A. strepera ; (6) facette sternale
assez haute comme chez A. platyrhynchos.
— Scapula : (1) taille nettement plus petite que chez A. platyrhynchos ; (2) acromion plus fin et un
peu plus pointu ; (3) articulation furculaire moins marquee ; (4) articulation coracoi'dienne plus sphe-
roi'de et un peu plus saillante.
Humerus : (I) crete deltoide assez epaisse ; (2) bord postero-distal de la tete formant un angle
assez marque a la hauteur de la tuberosite interne comme chez A. luzonica et A. specularoides (la tete
forme un surplomb nettement plus marque au-dessus de la fosse capitale sur l’exemplaire de Sansan que
sur celui de La Grive-Saint-Alban ; cette difference d’ordre individuelle se retrouve egalement chez les
especes actuelles); (3) fosse pneumatique tres haute comme chez A. specularoides ; (4) tuberosite externe
assez allongee et attache du latissimus dorsi posterioris un peu plus eloignee de cette tuberosite ; (5)
attache du ligament articulaire anterieur assez petite et separee du condyle interne par une gouttiere plus
profonde ; (6) entepicondyle assez arrondi et peu saillant distalement comme chez A. clypeata ; (7)
condyle externe un peu moins saillant, en vue distale, sur la face anterieure de Los.
— Radius : pas de difference notable.
Ulna : (1) presence d’une petite fossette a la base de Polecrane sur la face interne de 1’os comme
chez A. specularoides ; (2) crete peu saillante entre Faire intercotylienne et le bord anterieur du condyle
interne ; (3) proeminence du ligament articulaire anterieur assez allongee ; (4) impression du brachialis
anticus tres longue et assez superficielle comme chez A. luzonica.
— Phalange 1 du doigt majeur de 1’aile : pas de difference notable.
Femur : (1) tete un peu moins saillante du cote interne de Los et fosse un peu moins profonde
entre tete et crete trochanterienne ; (2) fosse poplitee assez large, profonde et bordee du cote interne d’une
fine crete assez saillante comme chez A. specularoides ; (3) condyle interne assez large, en vue laterale,
comme chez A. platyrhynchos ; (4) en vue distale, condyle externe un peu plus etroit sur la face posterieure
et angle entre ce condyle et le condyle fibulaire un peu plus ouvert, ressemblant ainsi davantage a A.
specularoides.
Tibiotarse : (1) gouttiere tendineuse assez large et assez profonde. a bord interne tres large
et a bord externe formant une longue crete assez saillante, disposition qui rappelle celle de A. specula¬
roides ; (2) pont sus-tendineux tres epais comme chez A. platyrhynchos mais moins oblique que
chez cette espece ; (3) condyle interne beaucoup plus saillant anterieurement et plus dejete du cote interne
que chez les especes actuelles du genre de telle fagon que la fosse intercondylienne anterieure apparait
nettement plus large ; (4) condyle externe a face anterieure semblant tres arrondie comme chez A.
specularoides et A. luzonica ; (5) surface intercondylienne posterieure assez plate comme chez A. platy¬
rhynchos.
Tarsometatarse : (1) condyle interne profond, a bord interne mince et bien saillant; (2)
proeminence intercotylienne pointue comme chez A. specularoides ; (3) en vue interne, crete calcaneenne
interne de l'hypotarse nettement plus haute que chez les especes actuelles ; (4) foramen distal large et
gouttiere de l'extenseur externe bien marquee comme chez A. platyrhynchos.
Remarque. — Parmi le materiel decrit par Milne-Edwards (1867-68), j'ai designe comme
lectotype le fragment de tibiotarse MNHN SA 1223 (Cheneval. 1987).
Le materiel observe represente un nombre minimal de deux individus.
Repartitions stratigraphique et geographique. — A. sansaniensis a egalement ete decrite
dans le gisement astaracien de La Grive-Saint-Alban (Isere ; zone MN 7) ou la presence d’un anatidae
avait ete signalee par les anciens auteurs (Deperet, 1887 ; Douxami, 1896 ; Ennouchi, 1930).
AVIFAUNE DE SANSAN
333
Tableau 1 . — Dimensions des os longs, en mm. des Anatidae de Sansan. (*) - mesures estimees.
Table /. — Anatidae of Sansan, mensuration of long bones, in mm. (*) = estimated measures.
A. (?) robustc
Anas velox
Anas sansaniensis
Aythya chauvirae
Moy.
n
Extremes
Moy.
n
Van
Extremes
Moy.
n
Var.
Extremes
Moy.
n
Var.
Coracoide
Longueur totale
-
-
-
37,8*
1
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Longueur partielle
-
-
31,86-35,44
34,2
3
2,04
-
-
-
-
-
-
-
-
Largeur diaphyse
-
-
2,96-4,04
3,5
7
0,37
-
5,1
1
-
-
4,0*
1
-
Largeur distale
-
.
-
14,2
1
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Phalange alaire
Longueur totale
-
-
-
-
-
-
-
20,9
1
-
-
-
-
-
Humerus
Largeur proximale
-
-
-
-
-
-
-
19,0*
1
-
-
13.60*
1
-
Largeur diaphyse
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
5,30*
1
-
Diametre diaphyse
-
-
-
-
-
-
4,4
1
-
3,32-3,36
3,3
2
0,03
Largeur distale
18,8
1
-
12,0
1
-
12,92-13,54
13.2
3
0,31
8,64-9,08
8,8
4
0,20
Ulna
Largeur proximale
-
-
6.5
1
0,42
-
-
-
-
6
1
-
Diametre prox.
-
-
-
8.3
I
0,68
-
-
-
-
-
7.3
1
-
Diagonale prox.
-
-
-
5,7
1
0,45
-
-
-
-
-
5,1
1
-
Largeur diaphyse
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
3,24-3.46
3,3
2
0,15
Diagonale distale
_
-
-
-
-
-
-
-
-
-
4,98-5.90
5,6
3
0,51
Radius
Longueur totale
117,3
1
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Largeur proximale
7,0
1
-
-
-
-
-
4.2
1
-
-
-
-
-
Diametre prox.
7,0*
1
-
*
-
-
-
4,9
1
-
-
-
-
-
Largeur diaphyse
4.8
1
-
-
-
-
-
-
*
-
-
-
-
-
Largeur distale
9,5
1
-
3,9
1
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Metacarpe
Longueur totale
-
-
27.58-34,46
31,2
4
2.98
-
-
-
-
-
-
-
~
Largeur prox.
-
-
7,98-8,76
8.4
6
0,32
11,50-11.98
11.7
2
0,34
-
-
-
-
Largeur diaphyses
-
-
-
3,8*
1
-
-
-
-
-
-
-
-
Largeur distale
_
_
3,98-5.26
4,7
5
0.46
-
7,1
1
-
-
-
-
-
Femur
Longueur totale
68,3
1
-
-
-
-
-
-
-
38,9
1
-
Longueur partielle
66,4
1
-
-
-
-
-
-
-
36,90*-37,5^
37,2
2
0.45
Largeur prox.
14,8
1
-
-
-
-
-
-
-
-
8.94-8.98
8.9
2
0,03
Diametre prox.
12,4
1
-
-
-
-
-
-
-
-
5.46-5.50*
5,5
2
0,03
Largeur distale
18,0*
1
-
-
*
-
-
-
-
-
8,36-8,90
8,6
2
0,38
Diametre distal
12,7
1
_
-
-
-
-
-
-
-
-
7,1
1
-
Tibiotarse
Largeur diaphyse
-
-
-
2,5
1
-
-
-
-
-
-
'
'
Diametre diaphyse
-
-
1.9
1
-
-
-
"
Largeur distale
-
-
-
5,7
i
-
8.7
1
-
— : —
——
(*) = mesures estimees.
Source: MNHN , Paris
334
JACQUES CHENEVAL
Peu de pieces sont communes dans le materiel provenant des deux gisements. Cependant les
quelques comparaisons possibles ne m'ont pas permis de mettre en evidence des differences susceptibles
de separer specifiquement les deux lots de materiel ; les individus de La Grive-Saint-Alban semblent
seulement d'une taille legerement plus grande que ceux de Sansan.
Rapport avec les autresfossilesdu genre Anas. La plus ancienne espece rapporteeau genre
est A. oligocaena de 1'Oligocene superieur de Siberie (Tougarinov, 1940). Cependant, certains caracteres
de Fhumerus-type me paraissent etre des caracteres de Dendrocygninae ; cette espece pourrait done etre
un representant du genre Dendrochen , decrit dans le Miocene inferieur du Sud Dakota et d'Europe, dont
le gisement frangais de Saint-Gerand-le-Puy (Cheneval, 1983a, 1983b). Cette position serait plus en
accord avec Lidee que les Anatinae seraient apparus plus tardivement que les Dendrocygninae (Chene¬
val, 1987).
Au Miocene inferieur, A. basaltica et A. skalicensis de Tchecoslovaquie sont peu decrites et mal
figureeset leurattribution generiqueest incertaine (Howard. 1964). En Afriquedu Sud, A. luederitzensis
(Lambrecht, 1929) presente un humerus qui semble plus proche du genre Aythya (Cheneval, 1987).
Enfin A. integra du Sud Dakota (Miller, 1944) pourrait etre egalement un representant du genre
Dendrochen et peut-etre un synonyme de l'espece D . robusta decrite dans le meine sisement (Cheneval,
1987).
II en resulte que les restes decrits a Sansan representeraient les plus anciennes especes attributes
avec certitude au genre Anas. Une autre espece de meme age. A. risgoviensis , est decrite dans le gisement
allemand de Regensburg (Ammon, 1918); primitivement confondue avec Dendrochen blanchardi de
Saint-Gerand-le-Puy (Fraas, 1870), cette espece necessite une description complete.
Au Miocene superieur, A. isarensis d'Allemagne (Lambrecht, 1933) est connue par une scapula ;
d'apres la figuration ( Lambrecht, 1933, fig. 123 p. 362), cette espece serait d'une taille plus grande que A.
sansaniensis.
Des le Pliocene, les restes fossiles d 'Anas sont nettement plus nombreux et les especes fossiles
multiples. Les especes actuelles sont egalement signalees dans de nombreux gisements pleistocenes un
peu partout dans le monde.
Genre A YTHYA Boie, 1822
Ce genre regroupe de petits canards plongeurs (ou fuligules) qui se differencient des autres genres
d'Anatinae en particulier par un humerus a fosse pneumatique fermee. a diaphyse relativement plus fine
et a facette du ligament articulaire anterieur moins elevee et un femur a fosse poplitee tres profonde
(Woolfenden, 1961).
Par certains de ces caracteres, le genre Aythya se rapproche des Anatidae de la sous-famille des
Merginae (eiders, garrots. macreuses et harles) qui sont egalement plongeurs mais il s'en distingue par
l'humerus a impression du brachialis anticus bien marquee avec bord medio-distal bien defini. a condyles
distaux pivotes de telle sorte que fentepicondyle est plus haut que l'ectepicondyle quand la face palmaire
est posee a plat (si bien que le plancher palmaire de la fosse oiecranienne est egalement plat) et a sillon
intercondylien confluant a la fosse oiecranienne, sans Crete transversale les separant et le femur a
trochanter s'etendant plus loin en vue proximale, a tete plus petite en vue proximale et a face mediale du
condyle interne moins evasee lateralement (Woolfenden, 1961).
Parmi le materiel d'Anatinae de Sansan, des pieces, parfois melangees avec les os & Anas velox
malgre une taille legerement plus grande, presentent des caracteres du genre Aythya . En particulier les
lemurs presentent la fosse poplitee particulierement profonde caracteristique d'un anatidae plongeur
mais dont la forme du trochanter et la diaphyse non comprimee ne correspondent pas a un Merginae mais
bien a un representant du genre Aythya.
Source: MNHN. Paris
AV1FAUNE DE SANSAN
335
Aythya chauvirae Cheneval. 1987
Aythya chauvirae Cheneval. 1987 : 148.pl. 1 fig. 7.
Diagnose. — « Espece d'une taille similairc a l’actuelle Aythya baeri (fuligule de Baer); humerus
a entepicondyle arrondi distalement et peu saillant sur la face anconale et a gouttiere tricipitale bien
marquee ; ulna a condyle externe peu saillant sur la face palmaire et a bord distal peu arrondi ; femur it
fosse poplilee tres large et tres profonde et a diaphyse robuste par rapport a l’epiphyse distale »
(Cheneval. 1987 : 149).
Holotype. — Femur gauche presque complet MNHN SA 1457 figure in Cheneval. 1987 : pi. I
fig. 7.
Locus typicus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. — Miocene. Astaracien, zone MN 6.
Materiel. Holotype ; coracoide droit presque complet MNHN SA 10276 ; moitie proximale
d’humerus droit MNHN SA 10275 ; fragments distaux d'humerus gauches MNHN SA 1280. 10243,
14112 et droit MNHN SA 1215 ; epiphyse proximale d'ulna droite MNHN SA 1430 : fragments distaux
d’ulnas droites MNHN SA 1279.1467.14111 ; femur gauche entier MNHN SA 14002 ; moitie distale de
femur gauche MNHN SA 10229.
Dimensions. — Tableau 1.
Description. — Le fuligule de Sansan a ete compare avec les especes actuelles suivantes : Aythya
ferina (Fuligule milouin), A. baeri (Fuligule de Baer). A. nyroca (Fuligule nyroca). A. fuligula (Fuligule
morillon) el A. marila (Fuligule milouinan).
Outre les caracteres propres aux fuligules, A. chauvirae se distingue de Anas velox du meme
gisement par une taille un peu plus grande ; en effet Anas velox a une taille similaire a celle de factuelle
Anas creeca alors que Aythya chauvirae se rapproche de Aythya baeri elle-meme plus grande que Anas
ere ecu.
A. chauvirae a une taille egalement proche des actuelles A. nyroca et A. marila. Le fuligule fossile
se distingue des especes actuelles par les caracteres suivants :
Coracoide : le seul exemplaire est en tres mauvais etat de conservation, rendant toute descrip¬
tion impossible. Par sa diaphyse assez large (tableau 1). cet os me semble trop grand pour appartenir a
Anas velox et il est done raisonnable de l'inclure dans le materiel du fuligule malgre le manque de
caracteres distinctifs visibles.
- Humerus : (1) Crete de la face anconale de la diaphyse un peu plus marquee en dessous de
1’attache pectorale ; (2) impression du brachialis anticus un peu moins profonde distalement ; (3) attache
du ligament articulaire anterieur un peu plus petite ; (4) sillon intercondylien plus large ; (5) entepicon¬
dyle assez arrondi distalement comme chez A. ferina et un peu moins saillant sur la face anconale que chez
les especes actuelles ; (6) fosse olecranienne plus etroite : (7) gouttiere tricipitale interne beaucoup plus
marquee.
— Ulna : (1) olecrane plus fin : (2) depression humero-ulnaire un peu plus profonde ; (3) cotyle
externe un peu moins saillant du cote externe de I'os ; (4) attache tricipitale formant une gouttiere plus
profonde en dessous du bord du cotyle externe; (5) depression radiale proximale plus petite ; (6)
impression du brachialis anticus un peu plus superficielle et proeminence du ligament articulaire anterieur
336
JACQUES CHENEVAL
plus petite ; (7) tuberosite carpienne moins developpee ; (8) condyle externe un peu moins saillant sur la
face palmaire et a bord distal peu arrondi comme chez A. nyroca.
— Femur: (1) tete semblant un peu plus petite; (2) crete trochanterienne assez saillante
comme chez A.ferina ; (3) diaphyse assez robuste par rapport a Pepiphyse distale comme chez A.ferina
et A. baeri ; (4) fosse poplitee tres large et tres profonde comme chez A. nyroca et A. marila et
remontant assez haut sur la diaphyse comme chez cette derniere espece ; (5) gouttiere rotulienne moins
profonde.
Remarque. A. chauvirae est assez abondante a Sansan. Le materiel observe represente au
minimum trois individus.
Repartitions stratigraphique et geographique. — Pour le moment, A. chauvirae n'est connue
que dans le gisement de Sansan.
Dans le gisement sarmatien de Credinta (Miocene superieur de Roumanie) est signale un radius
sous Pappellation Ay thy a sp. (Grigorescu & Kessler. 1977). Par ses dimensions legerement plus faibles
que celles de Pactuelle A. nyroca , cet os pourrait appartenir a A. chauvirae mais aucune comparaison n’est
pour le moment possible.
Rapport avec les autres especes du genre Aythya. — Les fuligules fossiles sont tres rares et
Pattribution generique de la plupart des especes est trop souvent incertaine.
Un humerus, contenu dans un bloc de sediment de POligocene superieur (ou du Miocene
inferieur ?) de France est decrit sous le nom de Aythya arvernensis (Lydekker, 1891). Cette piece est en
ties mauvais etat de conservation et n’a jamais ete figuree. De plus, Lydekker indique seulement que le
fossile provient du Puy-de-Dome, sans autre precision ; de par Page ce pourrait etre un fossile d'un des
nombreux gisements de la region de Clermont-Ferrand mais en aucun cas du gisement de Saint-Gerand-
le-Puy (Allier) ou cette espece est parfois citee.
A. meyerii du Miocene superieur de Suisse (Milne-Edwards, 1867-68), primitivement classee
dans le genre Anas , est decrite sur un bloc con tenant un tarsometatarse ecrase et quelques phalanges.
Les epiphyses du tarsometatarse manquent et Pensemble du materiel est en tres mauvais etat de
conservation.
Les especes A. aretina et A. sepulta du Pliocene superieur d'ltalie (Portis, 1888) sont en fait des
representants du genre Anas (Cheneval, 1987). Les especes A. robust a, A. redusa et A. effodiata du
Pleistocene d‘Australie ont ete mises en synonymie avec des especes actuelles (Olson, 1977b) : A. robusta
avec Anas superciliosa , A. reclusa avec A. australis et A. effodiata avec Leucosarciaproevisa (Columbifor-
mes).
Ainsi, si Pon excepte A. arvernensis et A. meyerii , d'attribution encore incertaine tant qu’elles
n'auront pas ete decrites plus completement, Pespece A. chauvirae serait la plus ancienne espece fossile
actuellement connue du genre Aythya.
A. shihuibas du Miocene superieur de Chine (Flou, 1985) semble legerement plus petite que A.
chauvirae ; son humerus se distingue des formes actuelles par une tete plus petite, une tuberosite externe
mal definie. un sillon ligamentaire profond et une surface bicipitale petite, caracteres que Pon ne retrouve
pas sur Phumerus de A. chauvirae.
Les deux especes decrites dans le Pliocene moyen de Mongolie, A. spatiosa de Tchono-Khariakh
et A. magna de Kirgiz-Nur (Kurochkin, 1985) sont d'une taille un peu plus grande que celle de A.
chauvirae.
Les especes actuelles sont abondamment representees dans les gisements pleistocenes d’Amerique
du Nord, d’Europe et d'Asie.
Source: MNHN , Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
337
Ordre ACCIPITRIFORMES (Vieillot. 1816)
Sous-ordre ACCIPITRES Vieillot, 1816
Famille ACC1PITRIDAE (Vieillot, 1816)
Sous-famille ACC1PITRINAE (Vieillot, 1816)
Genre HALIAEETUS Savigny, 1809
Haliaeetuspiscator Milne-Edwards, 1869-71
Fig. 2
(V) Haliaetus piscator Milne-Edwards, 1869-71, vol. 2 : 464. pi. 185, fig. 9-11.
Haliaetuspiscator Milne- Edwards. - Lydekker. 1891 : 24. Paris. 1912 : 288. Lambrecht, 1933 : 406.
Haliaetus piscator Milnc-Edwards . Brodkorb. 1964 : 268.
Diagnose emendee. — Espece d'une taille un peu plus faible que l'actuel Haliaeetus vocifer :
metacarpe a processus du metacarpien alulaire moyennement developpe. a facette polliciale saillante sur
la face externe, a tuberosite intermetacarpienne relativement eloignee de la symphyse metacarpienne ;
phalanges digitales aux extremites proximales relativement greles.
Holotype. Extremite proximale de metacarpe gauche MNHN SA 14034 figuree in Milne-
Edwards, 1869-71 : pi. 185 fig. 9-11.
Locus typicus. — Sansan (Gers. France).
Stratum typ/cum. Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Holotype ; ? extremite proximale de metacarpe droit fortement ecrasee MNHN
SA 10281 ; deuxieme phalange du doigt II droit MNHN SA 14028 ; troisiemes phalanges du doigt III
droites MNHN SA 14029-14030.
Dimensions. — Tableau 2.
Description. — L'especc de Sansan a ete comparee avec les especes actuelles suivantes : Pernis
apivorus (Bondree apivore), Milvusmigrans (Milan noir), Haliaeetus vocifer (Pygargue vocifer). Neophron
perenopterus (Vautour perenoptere), Necrosyrtes monachus (Vautour charognard), Aegypius monachus
(Vautour moine), Circaetus gallicus (Circaete Jean-le-Blanc). Circus cyaneus (Busard Saint-Martin), C
pygargus (Busard cendre), C. aeruginosas (Busard des roseaux). Accipiter nisus (Epervier d'Europe), A.
gent His (Autour des palombes), Buteo buteo (Buse variable), Aquila clanga (Aigle criard), Aquila chrysae -
tos (Aigle royal) et Hieraaetusfasciatus (Aigle de Bonelli).
Le metacarpe de taille assez forte, comparable a celle de Haliaeetus vocifer , Circaetus gallicus et
Aquila clanga. permet de distinguer le fossile de genres regroupant des especes de plus petite taille tels
Pernis , Milvus , Circus , Accipiter et Buteo.
Le processus du metacarpien alulaire est bien developpe et assez allonge (Fig. 2), ce qui le
distingue de celui de Pernis, Milvus , Aegypius , Necrosyrtes , Accipiter et Buteo. Sa face externe est creusee
d’une fossette bien marquee que Von observe peu chez Pernis, Milvus , Necrosyrtes, Circaetus , Accipiter el
Buteo ; par com re chez Aegypius, cette fossette est pneumatisee, de meme que toute la trochlee carpienne
et la symphyse metacarpienne proximale ce qui permet, outre la forte difference de taille. de distinguer le
fossile de ce genre. Chez Neophron, le processus du metacarpien alulaire est un peu plus developpe. de
meme que chez Circus ou il est aussi plus effile : chez Accipiter le processus effile est egalement recourbe
338
JACQUES CHENEVAL
Tableau 2. Haliaeetus piscator, Hieraaetus edwardsi , dimensions des os longs, en mm.
Table 2. — Haliaeetus piscator, Hieraaetus edwardsi, mensural ion of long bones, in mm.
Haliaeetus piscator
Hieraaetus edwardsi
Extremes
Moy.
n
Var.
Extremes
Moy.
n
Var.
Coracoide
Longueur partielle
-
-
-
-
-
46,5
1
-
Largeur distale
-
-
-
-
-
17,2*
1
-
Ulna
Largeur distale
-
-
-
-
-
10,4*
1
-
Metacarpe
Largeur proximale
-
18,1
I
-
-
-
-
-
Epaisseur trochlee
-
6.9
1
-
-
-
-
Tibiotarse
Largeur proximale
-
-
-
-
-
11,0
1
-
Diagonale proximale
-
-
-
-
-
15,7
1
-
Largeur distale
-
-
-
-
-
9,0
1
-
Tarsometatarse
Largeur diaphyse
-
-
-
-
-
5,4
1
-
Largeur distale
-
-
-
-
-
12.6
1
-
Diagonale distale
-
-
-
-
-
8.2
1
-
Phalange 1 du doigt 1
Longueur totale
-
-
-
-
26,6-34,5
30,5
2
5,59
Largeur proximale
-
-
-
-
10,1-14.3
11,8
3
2,23
Epaisseur proximale
-
-
-
-
5,5-6,7
6,0
3
0,62
Largeur distale
-
-
-
-
6,9-8,4
7.9
3
0.87
Epaisseur distale
-
-
-
-
5,9-8,0
7,3
3
1,21
Phalange 2 du doigt 11
Longueur totale
-
33,5
1
-
-
-
-
-
Largeur proximale
-
9,8
1
-
-
-
-
-
Epaisseur proximale
-
8,3
1
-
-
-
-
-
Largeur distale
-
8,8
1
-
-
-
-
-
Epaisseur distale
-
8.4
1
-
-
-
-
-
Phalange 2 du doigt III
Longueur totale
-
-
-
-
10,0-16.1
12,2
4
2,90
Largeur proximale
-
-
-
-
4,4-7,3
5,4
4
1,31
Epaisseur proximale
-
-
-
-
3,6-6,8
4,8
4
1,40
Largeur distale
-
-
-
-
4,0-7,5
5,1
4
1,65
Epaisseur distale
-
-
-
-
3,1-5,0
3,7
4
0,87
Phalange 3 du doigt III
Longueur totale
25,1-25.2
25,1
2
0,07
17,8-22,4
20,1
2
3.25
Largeur proximale
7,1
7,1
2
0,00
5,4-5,9
5,7
2
0.35
Epaisseur proximale
6,2-6.3
6,2
2
0,07
4.4-5.1
4,8
2
0,49
Largeur distale
5,5-6,1
5,8
2
0,42
4,0-5,0
4.5
2
0,71
Epaisseur distale
5.2-6.0
5,6
2
0,56
4.0-4.5
4,2
2
0,35
Phalange I du doigt IV
Longueur totale
-
-
-
-
17,3-22,0
19,6
2
3,32
Largeur proximale
-
-
-
-
4,8-7,6
6,2
2
1.98
Epaisseur proximale
-
-
-
-
3,6-6,1
4,8
2
1.77
Largeur distale
-
-
-
-
3,3-5,2
4,2
2
1.34
Epaisseur distale
-
-
-
-
3.0-4.7
3.8
2
1,20
(*) = mesures estimees.
Source: MNHN. Paris
AV1FAUNE DE SANSAN
339
davantage vers le haut et vers la face interne de l'os. La facette polliciale est tres developpee chez le fossile,
sa partie la plus externe formant en vue distale une pointe tres saillante sur la lace exteine de 1 os , cette
saillie ne s'observe pas chez Pern is, Milvus, Neophron , Aegypius et Necrosyrles et elle est un peu plus
emoussee chez Circaetus , Buteo et Ac/uila.
Sur la face interne de la trochlee carpienne, la fosse ligamentaire interne est moins profonde que
chez Accipiler et Buteo chez lesquels le bord de la levre interne de la trochlee est plus saillant.
Sur le gros metacarpien, la tuberosite intermetacarpienne est situee relativement plus loin de la
symphysc metacarpienneproximale que chez Pernis , Milvus, Neophron. Aegypius, Necrosyrles, Circaetus,
Accipiter et Buteo.
Enfin le petit metacarpien presente sur la face interne une rugosite d'attache ligamentaire qui
remonte tres haut. se terminant ties pres du processus pisiforme ; cette proximite ne s’observe pas chez
Milvus, Aegypius, Aquila et Hieraaetus.
11 res ulte de ['observation des caracteres principaux de lepiphyse proximale du metacarpe que le
fragment fossile ressemble le plus aux genres actuels Haliaeetus, Aquila et Hieraaetus. Cependant le
fossile se distingue des deux derniers genres par un processus du metacarpien alulaire un peu moms
recourbe vers le haut et creuse sur la face externe dune fossette plus prononcee, par I’attache ligamentaire
tres proche du processus pisiforme et par l’absence de petite fossette creusee a I'interieur de la symphyse
intermetarpienne proximale.
Par rapport a l'actuel Haliaeetus vocijer, H. piscator se distingue par les caracteres suivants :
(1) processus du metacarpien alulaire un peu moins developpe en direction palmaire ; (2) en vue
distale, facette polliciale un peu plus petite, a partie externe en ovale etroit et a pointe plus saillante vers
la face externe de l’os ; (3) sur la face interne, facette polliciale limitee par une fossette un peu moms
profonde ; (4) tuberosite intermetacarpienne situee un peu plus loin de la symphyse metacarpienne
proximale.
Un autre fragment proximal de metacarpe semble etre attributable a H. piscator. Ce pendant cette
epiphyse a ete fortement ecrasee antero-posterieurement: la deformation qui en a resulte rend toute
description impossible. La determination de cette piece reste done hypothetique.
Les phalanges des doigts de la patte ont toutes une taille legerement plus faible que celle de leurs
homologues chez l'actuel H. vocifer et elles ne presentent pas de differences caractenstiques.
Remarques. — Si j'ai eu la chance de retrouver I'holotype parmi le materiel encore inedit
de Sansan. il n'en est pas de meme des phalanges ftgurees par Milne-EdWARDS (1869-71 : pi. 18-
fie 12-13 14-15 et '>8-" > 9) dont aucune ne correspond aux phalanges decrites ct-dessus ; par leurs
dimensions, ces phalanges pourraient effectivement appartenir it H piscator ainsi que le supposa.t
Milne-Edwards.
Le materiel decrit represente un nombre minimal de deux individus.
Repartitions stratigrapiiique f.t geographique. — Pour le moment. H. piscator nest connu
qu’a Sansan.
Rapport avec les autres Haliaeetus fossii.es. - Le genre Haliaeetus est tres mal repre¬
sente dans les documents fossiles. La mention la plus ancienne pourrait etre un fragment de tarsometa-
tarse decrit dans LOligocene de la Formation Jebel Qatrani en Egypte (Rasmussen et at., .1987), le
fragment est en ties mauvais etat de conservation, ce qui empeche une determination gener.que sure.
Ainsi II. piscator est pour le moment la plus ancienne espece attr.buee sans doute possible au genie
Haliaeetus .
La seconde espece fossile actuellement connue est H. for,is du Pliocene moyen de Mongol,e
(Kurochkin 1985); decrite d’apres un fragment de coracoide et quelques phalanges de la | a .
cette espece est d une taille superieure a celle de l'actuel II. vocifer, done bien plus grande que H. p,s-
cator.
340
JACQUES CHENEVAL
Les especes actuelles ont ete abondamment signalees dans les gisements quaternaires d’Europe et
d'Amerique du Nord (Brodkorb, 1964 : 284-285).
Genre indetermine aff. ACCIPITER Brisson, 1760
Materiel. — Fragment de diaphyse de coracoide gauche MNHN SA 1408 ; moitie proximale de
metacarpe gauche MNHN SA 1285 ; extremite distale de tibiotarse droit juvenile MNHN SA 1590 ;
extremite distale abimee de tarsometatarse droit MNHN SA 1293; phalanges ungueales MNHN
SA 14046-14056.
Dimensions (en mm). — Metacarpe : largeur proximale estimee 8,2 ; tibiotarse : largeur distale
6 , 1 .
Description. Parmi le materiel inedit de Sansan, j'ai trouve divers fragments d'os de rapace,
dont un tibiotarse juvenile, se caracterisant par leur tres petite taille ; parmi les Accipitrinae actuels
avec lesquels j'ai pu comparer le fossile, seules les especes des genres Circus (busards) et Accipiter
(eperviers) presentent des dimensions aussi faibles. L'absence de materiel de comparaison pour de
nombreux genres actuels et 1'aspect fragmentaire du materiel fossile empechent toute determination plus
precise.
Le coracoide presente une taille assez proche de celle de l'actuel Accipiter ge/uilis (Autour des
palombes) mais il est bien trop fragmentaire pour permettre des comparaisons utiles.
Le fragment de metacarpe est assez proche de l'actuel Accipiter nisus (Epervier d'Europe) mais
il s’en distingue par l'attache ligamentaire externe un peu plus marquee, par la facette polliciale large
et un peu plus saillante sur la face externe de l'os et par la tuberosite interne carpienne un peu plus
saillante.
Le tibiotarse est le fragment le mieux conserve mais est malheureusement juvenile. II ne
peut appartenir a un representant du genre Falco car il ne presente pas la double gouttiere tendi-
neuse caracteristique de ce genre. L'os presente une taille similaire a celle de l'actuel A. nisus ; le
condyle interne un peu moins dejete lateralement que chez Circus rapproche egalement le fossile de
A. nisus.
Le tarsometatarse a egalement une taille assez proche de celle de l'actuel A. nisus. L'absence de
trochlee du doigt IV rend les comparaisons ditTiciles ; on peut toutefois souligner la robustesse de la
trochlee du doigt III plus importante que chez A. nisus.
Les phalanges ungueales sont de meme taille et ressemblent tout a fait a celles de A. nisus.
L'epervier de Sansan devait etre une espece relativement abondante, le nombre de pha¬
langes ungueales correspondant a un nombre minimal de trois a quatre individus. On peut egalement
souligner que la presence d'une piece osseuse juvenile laisse supposer que cet epervier devait nicher a
Sansan.
Rapport avec les Accipiter fossiles. Le genre Accipiter est encore tres mal connu dans les
documents fossiles.
Le fossile le plus ancien rapporte a ce genre est represente par un fragment de femur du Miocene
inferieur du Kenya (Harrison, 1980); appartenant a une espece de la taille de l'actuel A. tachiro (Autour
tachiro), lui-meme plus fort que l'actuel A. nisus, cette espece etait done plus grande que celle de
Sansan.
La seconde mention au genre Accipiter est la description de deux fragments de tibiotarse du
Pliocene superieur du Kansas (Feduccia. 1970) : etant rapproches de l'actuel A. cooperii (Epervier de
Cooper), egalement plus fort que A. nisus , ces fragments appartenaient done a une espece de plus forte
taille que celle de Sansan.
Source: MNHN ; Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
341
Genre HIERAAETUS Kaup. 1844
Hieraaetus edwardsi (Sharpe, 1899)
Fig. 3
(V) Aquilaminuta Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 463. pi. 185 fig. 5-8. preoccupe par Brhhm. 1831. Lydekker, 1891 : 25.
Ammon, 1918 : 50.
Eutohnaetus Edward si Sharpe, 1899 : 262.
Nisaetus edwardsi (Sharpe). — Paris, 1912 : 288.
Hieraaetus Edwardsi (Sharpe). Ammon. 1918 : 50. 65.
Aquila Edwardsi (Sharpe).— Lambrecht. 1933 : 408.
Hieraaetus edwardsi (Sharpe). Brodkorb : 267.
Diagnose. — Espece d'une taille legerement plus faible que Factuel Hieraaetus fasciatus ;
coracoide a surface coraco-humerale assez courte el a facette scapulaire profonde : tibiotarse a gouttiere
du peroneus profundus tres peu marquee et a fosse intercondylienne posterieure relativement haute ;
tarsometatarse a diapliyse triangulaire, a gouttiere metatarsienne profonde et a foramen distal proche de
Fechancrure intertrochleenne.
Holotype. — Extremite distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1220 figuree in Milne-
Edwards, 1869-71 : pi. 185 fig. 5-8.
Locus typicus. — Sansan (Gers. France).
Stratum typicum. — Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Holotype ; coracoide gauche presque entier MNHN SA 2276 : fragment distal
d’ulna droite SA 10663 ; extremite proximate de tibiotarse droit MNHN SA 2278 ; moitie distale de
tarsometatarse droit MNHN SA 2275 ; premieres phalanges du doigt I gauches MNHN SA 10766.
14027 et droites MNHN SA 14025, 14026; deuxiemes phalanges du doigt III gauches MNHN
SA 14044, 14045 et droites MNHN SA 14043, 15559 ; troisiemesphalanges du doigt III gauche MNHN
SA 15558 et droite MNHN SA 14031 ; premieres phalanges du doigt IV gauche MNHN SA 1391 et
droite 14032 ; phalanges ungueales MNHN SA 2274, 2277. 10673. 14033. 14035. 15584.
Dimensions. — Tableau 2.
Description. — Le coracoide de notre fossile est en assez bon etat de conservation ; le procora-
coide manque et la partie externe de Fimpression sterno-coraco'idienne est cassee. La facette furculaire est
peu globuleuse et assez aplatie comme chez Aquila et Hieraaetus. Malgre Fabsence de procoracotde, la
facette scapulaire est suffisamment bien conservee pour voir qu’elle est profondement creusee. ce qui la
distingue de la plupart des genres actuels observes. Sur la face dorsale de Fos, Fattache du coraco-
brachialis forme un tubercule fortement saillant et place quasiment dans 1 axe median de la diaphyse,
disposition que I on ne retrouve que chez Hieraaetus. Enfin la face ventrale de 1 os presente une loi te crete
assez fine qui joint la diaphyse au bord ventral de la facette furculaire exactement de meme fagon que chez
Hieraaetus.
Par rapport a l'actuel H. fasciatus , le fossile se distingue par les caracteres suivants : (1) tete plus
importante ; (2) cou moins profond et surface coraco-humerale moins longue ; (3) saillie beaucoup moins
prononcee sur la face externe de la tete ; (4) facette furculaire moins large dorso-ventralement ; (5) losse
pneumatique un peu plus reduite. a foramen tres profond.
Le fragment d’ulna n'est pas en ties bon etat de conservation ; toute la partie interne du condyle
externe est cassee, ce qui diminue d’autant les caracteres d'une piece osseuse deja peu caractenstique. Le
fragment se distingue par une tuberosite carpienne assez pointue et un condyle interne assez developpe et
342
JACQUES CHENEVAL
de contours plus ou moins carres ; la tuberosite carpienne est separee du condyle interne par un sillon
assez marque. Ces caracteres rapprochent le fossile des genres actuels Aquila et Hieraaetus.
Le fossile se distingue de H.fasciatus par les caracteres suivants : (1) depression radiale distale un
pen plus profonde ; (2) gouttiere tendineuse plus allongee et moins elargie.
L'epiphyse proximale de tibiotarse, assez mal conservee, se reconnait par la forte saillie de la
surface articulaire interne, formant un surplomb prononce au-dessus de la facette ligamentaire. disposi¬
tion que Ton retrouve chez Buteo, Aquila et Hieraaetus . Cependant chez Buteo , de meme que chez la
plupart des genres actuels observes, la Crete cnemienne externe est un peu plus dirigee en oblique distale
et ne saille pas autant sur la face externe de I'os. Chez Aquila , la surface articulaire interne est un peu
globuleuse sur le bord et la facette ligamentaire en dessous du surplomb est moins profonde que chez le
fossile qui ressemble sous cet aspect beaucoup plus a Hieraaetus.
//. edwardsi se distingue de 1’actuel H. fasciatus par les caracteres suivants : (1) surface articulaire
externe un peu plus globuleuse ; (2) petite crete saillante reliant les surfaces articulaires a la crete
rotulienne : (3) forte facette creusee en dessous de la surface articulaire externe ; (4) crete cnemienne
externe un peu plus saillante.
Le fragment distal de tibiotarse se distingue de la plupart des genres actuels par un pont
sus-tendineux tres oblique et a bords quasi-paralleles et par une gouttiere tendineuse assez profonde-
ment creusee en dessous du pont (Fig. 3), disposition que Lon retrouve plus chez Accipiter et Buteo.
Cependant la forme des condyles et leur disposition par rapport a la diaphyse rapprochent plus le fossile
de Aquila et Hieraaetus. Le fossile se distingue egalement de presque tous les genres actuels par une fosse
intercondylienne posterieure tres haute, depassant nettement le niveau superieur du pont sus-tendineux
(Fig. 3).
Le fossile presente les caracteres suivants par rapport a l'actuel H. fasciatus : (1) cpi-
physe globalement moins aplatie anteroposterieurement ; (2) pont sus-tendineux a bords plus paralleles ;
(3) orifice distal au pont sus-tendineux plus ovale ; (4) saillies laterales de la gouttiere du peroneus
profondus tres peu developpees ; (5) sillon entre condyle externe et diaphyse plus etroit et plus pro-
fond ; (6) condyle interne un peu plus grele ; (7) fosse intercondylienne posterieure plus developpee en
hauteur.
Le fragment de tarsometatarse est en bon etat de conservation mis a part la face posterieure des
trochlees des doigts 11 et 111 ebrechees. La partie conservee de la diaphyse se distingue par son etroitesse,
sa section triangulaire et la gouttiere metatarsienne posterieure profonde. ce qui la rapproche de celle de
Buteo ; cependant chezce genre. Laxe anterieur de la trochlee du doigt III n*est pas autant incline du cote
externe que chez le fossile qui ressemble ainsi plus a Hieraaetus. La facette metatarsienne relativement
allongee et l’aile de la trochlee du doigt IV a bord assez arrondi ressemblent egalement plus a ce qu'on
observe chez ce genre.
Le tarsometatarse de H. edwardsi se distingue de celui de H. fasciatus par les caracteres suivants :
(1) diaphyse plus etroite ; (2) gouttiere metatarsienne posterieure pius profonde ; (3) foramen distal plus
proche de Lechancrure intertrochleenne tant sur la face anterieure que sur la face posterieure ; (4)
gouttiere de Lextenseur externe un peu plus superficielle ; (5) face externe de Los un peu plus etroite
au-dessus de la trochlee du doigt IV.
Les phalanges sont identiques a celles de H. fasciatus mise a part une taille legerement plus
laible.
D’apres le nombre de phalanges, le materiel represente un nombre minimal de deux individus.
Repartitions stratigraphique et ceographique. — H. edwardsi n’est connu qu'a Sansan pour
le moment.
Rapport avec les Hieraaetus fossiles. — Actuellcmenl H. edwardsi est la seule espece fossile du
genre Hieraaetus ; les especes actuelles sont connues dans divers gisements du Quaternaire d'Europe (cf.
liste in Brodkorb. 1964. p. 283).
Source: MNHN, Paris
AV1FAUNE DE SANSAN
343
Ordre GALLIFORMES (Temminck, 1820)
Famille PHASIAN1DAE Vigors. 1825
Sous-famille PHASIANINAE (Vigors. 1825)
Dans le Miocene d’Europe occidentale, ont ete decrites de ties nombreuses especes fossiles de
Phasianinaedont la validite et V attribution generique ne sont pas toujours certaines. Nos connaissances
sur ce groupc d'oiseaux sont ainsi devenues particulierement confuses et la revision des especes de Sansan
devrait contribuer a clarifier la situation.
Les perdrix representent le groupe de Galliformes fossiles le plus « foisonnant » : 18 especes ont
ete decrites, classees dans4 genres fossiles ( Pcilaeortyx, Palaeoperdix, Taoperdix et Pcdaeocryptonyx) et un
genre actuel ( Alectoris ) ! Pour compliquer encore la situation, des especes de genres differents ont la
meme appelation ( Pcilaeortyx grivensis et Palaeocryptonyx grivensis a La Grive-Saint-Alban. par exem-
ple). 11 est done evident que l'ensemble du materiel fossile des gisements de Saint-Gerand-le-Puy, Vieux
Collonges, Sansan et La Grive-Saint-Alban doit etre revise en detail, en le comparant egalement avec le
materiel dc Dolnice (Republique Tcheque). Wintershof West et Nordlinger Ries (Allemagnc), Gargano
(Italie) et Valles Penedes (Espagne) (travail en preparation). Pour nous limiter a Sansan. 3 especes ont ete
decrites, classees dans le genre Palaeoperdix uniquement connu dans ce gisement : P longipes , P prisca el
P. (?) sansaniensis. L‘etude approfondie des restes fossiles m'a permis de montrer que P sansaniensis est
un synonyme de P. prisca et que cette espece doit en fait etre classee dans le genre Palaeortyx, decrit aussi
bien dans des gisements plus anciens et plus recents que Sansan ; ce genre est proche des petites perdrix
asiatiques du genre actuel Arborophila (Ballmann, 1969b). Par contre. P longipes se rapproche des
faisans et reste done I’espece-type du genre Palaeoperdix (appelation malencontreuse pour un genre de
faisan !).
Les faisans sont moins bien representes dans les gisements du Miocene d‘Europe occidentale.
Seules 2 especes. classees dans le genre fossile Miophasianus, ont ete decrites : M. alius et M. medius.
Toutcfois. la diagnose originale ( Lambrecht. 1933 ; cf. ci-dessous) montre que ce genre a etc cree pour
regrouper simplement les grands formes de Phasianinae du Miocene. De nombreuses ambiguites
subsistaient done quant a I'acception precise de ce genre et les deux especes decrites a Sansan pouvaient
ne pas appartenir au meme genre ; en effet. d apres Ballmann (1969a), M. alius se rapproche des
Phasianinae du groupe des paons (genres actuels Argusianus, Paw, Afropavo et Rheinardia ) alors que M.
medius est plus proche des tragopans (genre actuel Tragopari) et des vrais faisans (notamment le genie
Lophophorus). Ayant verifie cette distinction en compliant le materiel de Sansan parcelui plus abondant
de La Grive-Saint-Alban, il me semble impossible de conserver ces deux especes dans le meme genre. Le
genre Miophasianus est done reserve a I'espece-type M. alius (appelation tout aussi malencontreuse pour
un genre proche des paons !). M. medius se rapproche de Palaeoperdix longipes par ses aflmites avec les
faisans actuels et est done transfere dans le genre Palaeoperdix ; ces deux especes sont toutefois bien
distinctes, notamment car leur difference de taille depasse nettement la variation specifique observee .chez
les faisans actuels comme Phasianus colchicus (ErbeRSDOBLer, 1968).
344
JACQUESCHENEVAL
Genre PALAEORTYX Milne-Edwards, 1869-71
Pars Palaeortyx Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 230. — Milne-Edwards, 1892 : 71.
Pars Palaeortyx Milne-Edwards. - Lydekker. 1891 : 136. — Gaillard. 1908 : 97. — Lambrecht. 1933 : 449.
Pars Pa/aeoperdix Milne-Edwards. 1867-71 : vol. 2. p. 245.
Pars Paheopenlix Milne-Edwards. Lydekker, 1891 : 139. — Lambrecht. 1933 :431. Kurochkin, 1985 : 86.
Pars Rallus sensu Milne-Edwards, 1892 : 73.
Palaeortyx Milne-Edwards.— Lydekker. 1893 : 519. Ennouchi, 1930 : 70. — Gaillard. 1939 : 21. Brodkorb, 1964 : 298.
Ballmann. 1966 : 47. Brodkorb. 1967 : 112. Ballmann, 1969a : 177. Ballmann, 1969b : 30. Ballmann,
1973 : 24. Mourer-Chal vire, 1992b : 83.
Pars Rallus Brisson : Gaillard. 1908 : 109.
Pars Quercyrallus Lambrecht. 1933 : 461. Brodkorb. 1967 : 118. - Cracraft. 1973 : 20. — Olson. 1977 : 344.
Pars Ludiortyx Brodkorb. 1964 : 298.
Pars Taqperdix sensu Brodkorb. 1964 : 301.
Diagnose emendee. — « Le genre Palaeortyx regroupe des Galliformes de taille petite a moyenne
se distinguant par les caracteres suivants : TMT : allure elancee, fragile a puissante ; extremite articulaire
proximale aussi large ou plus large que la distale ; pas d’eperon ; pas de Crete medio-plantaire ; hyp.
dispose legerement lateralement ; gouttieredu m.flex.hal. 1 pluscourtequelacr.ext.hyp. ; cr.ext.hyp. plus
longue que la cr.int.hyp. ; gouttiere situee entre les deux cretes de I'hyp. divisee en deux gouttieres
paralleles ; canal du m.flex.dig. 1 situe dans sa partie proximale dorsalement a la semi-gouttiere mediale ;
fo.ant. profondement creusee ; partie mediale du tub.tib. plus forte que la laterale ; fo.flex.hal. net a
profond ; surface plantaire de la diaphyse elevee et plate ; ligne de separation entre les attaches des
mm.abd.dig.4 et flex.hal.brev. passant proximalement a I'hyp. ; tr4 allant nettement plus loin distalement
que la tr3 ; tr2 plus fortement courbee plantairement que la tr4 ; TT : diaphyse et extremite articulaire
distale elancees ; fo.plant.separee de la fo.flex. par une Crete longitudinale ; cr.cn.ant. allant plus loin
distalement que la cr.cn.ext. : crete puissante entre les deux fo.syn. ; section A a peu pres en triangle
equilateral : Femur: pas de for.pn. ; chez les especes les plus grandes, epicondylus interims en forme de
crochet ; Coracoide : lab.int. aigu caudalement ; pas de for.pn. ; limite caudale du tub.brach. droite sur le
cote medial.
Humerus : extremite articulaire proximale nettement plus large que la distale ; fo.tric. importante
et profonde ; grande fo.pn.anc. sans lamelle de fermeture et sans spongiosa ; pas de for. pn. ; origine du
m.ent.rad.subl. sur l'arete craniale de Pent. ; surface d’origine du m.extens.mc.rad. arrondie ; cond.uln.
puissant et courbe distalement ; pr.flex. elance avec une arete caudale ; Ulna : diaphyse courte et
fortement courbee ; extremite articulaire proximale comprimee ventro-dorsalement ; section triangu¬
late ; m.ioss. tres fortement marquee, les deux surfaces craniales formant entre elles un angle aigu ; ol.
emousse, en continuation de la courbure de la diaphyse ; impr.brach. superficielle et nettement delimitee
de tous cotes ; tub.bic. faiblement marque : tr.carp. oblique par rapport a la diaphyse. cond.int. nettement
plus grand que le cond.mc. plat; inc.tend. peu nette : fa.uln.mc.vent. profond sur la face superieure de la
diaphyse ; CMC : tub.musc. fortement en forme de dent ; inc.int. conservee ; fa.art.d.post, allant
settlement un peu loin que la partie convexe du fa.art.di.ant., qui surplombe faiblement la partie plate du
fa.art.di.ant. » (Ballmann, 1969b : 30-31 ; traduit de 1'allemand).
Espece-type. Palaeortyx galliea Milne-Edwards, 1869-71.
Autres especes comprises dans le genre. — P brevipes Milne-Edwards, 1869-71 ; P phasianoi -
des Milne-Edwards, 1869-71 ; P prisca (Milne-Edwards, 1869-71) nov.comb. ; P. edwardsi Deperet, 1887 ;
P grivensis Lydekker, 1893; P maxima Lydekker, 1893; P depereti Ennouchi, 1930; P joleaudi
Ennouchi, 1930 ; P. miocaena Gaillard. 1939 ; P intermedia Ballmann, 1966.
Toutelois, la plus grande confusion regne dans la definition de ces especes, en particulier celles
decrites a La Grive-Saint-Alban. Des especes sont placees en synonymie par certains auteurs sans
justification claire ; P edwardsi et P miocaena sont parfois incluses dans le genre voisin Palaeocryptonyx
( Ballmann. 1969a), lui-meme peu nettement defini. Seule une revision globale de toutes ces especes est
susceptible de clarifier la situation.
Distribution. — Oligocene inferieur a Miocene superieur.
Source: MNHN. Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
345
Palaeortyx prisca (Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb.
Fig. 4-6
(V) Pars Palaeoperdix prisca Milne-Ed wards. 1869-71 : vol. 2. p. 246. pi. 131 fig. 1-10, 15-17.
(V) Non Palaeoperdix prisca Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. pi. 131 fig. 11-14.
(V) Palaeoperdix ? sansaniensis Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 249. pi. 131 fig. 18-23.
Pars Palaeoperdix prisca Milne-Edwards. Lydekker, 1891 : 139. — Paris, 1912 : 296. — Lambrecht, 1933 : 432.
Palaeoperdix ? sansaniensis Milne-Edwards. — Lydekker. 1891 : 139. Lambrecht, 1933 : 432.
Palaeoperdix ?prisca Milne-Edwards. — Paris. 1912 : 296.
? Palaeoperdix sansaniensis Milne-Edwards. — Villalta. 1963 : 270. pi. IV fig. 3.
Pars Palaeoperdix prisons (Milne-Edwards). Brodkorb. 1964 : 313.
Palaeoperdix sansaniensis Milne-Edwards. — Brodkorb, 1964 : 313.
? Palaeoperdix prisca Milne-Edwards. - Svec. 1980 : 385.
Diagnose emendee. — Espece d'une taille intermediaire entre P. gallica et P. intermedia ; tibio-
tarse a condyle interne assez fort et a tubercule du penmens prof nidus bien marque au-dessus du condyle
externe ; tarsometatarse a Crete laterale assez saillante en dessous du cotyle interne.
Lectotype. Extremite proximale de tarsometatarse droit MNHN SA 1236 figuree in Milne-
Edwards. 1869-71.pl. 131 fig. 1-4.
Paralectotypes. Diaphyse abimee de coracoide droit juvenile MNHN SA 1239 figuree in
Milne-Edwards. 1869-71 : pi. 13 f fig. 15-17 ; extremite distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1237
figuree in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 131 fig. 5-8 ; moitie distale de tibiotarse droit MNHN SA 1235
figuree in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 131 fig. 18-23 (= type de Palaeoperdix ? sansaniensis) (1 extre¬
mite distale d’humerus droit MNHN SA 1238 figuree in Milne-Edwards. 1869-71 : pi. 131 fig. 11-14.
appartient en fait au Rallidae Palaeoaramides beaumontii ; cf. ci-dessous).
Locus typicus. — Sansan (Gers. France).
Stratum typicvm. Miocene, Astaracicn. zone MN 6.
Materiel. — Lectotype ; paralectotypes ; diaphyse abimee de coracoide droit MNHN SA 1416 ;
extremites proximales de coracoi'des gauches MNHN SA 14018-14019 et droit MNHN SA 14017
humerus gauche entier tres abirne MNHN SA 14024 ; extremite proximale d'humerus droit MNHN
SA 1297; ulna droite entiere MNHN SA 14023; extremites proximales de radius droits MNHN
SA 10232 14021 : extremites distales de radius gauche MNHN SA 2279 et droit MNHN SA 14022 ;
metacarpe gauche entier (sans petit metacarpien) MNHN SA 14020 ; fragment d’epiphyse distale de
tarsometatarse droit MNHN SA 14016.
Dimensions. —Tableau 3.
Description — P. prisca a ete comparee avec les especes actuelles de « perdrix » suivantes :
A lector is grneca (Perdrix bartavelle), A. chukar( Perdrix choukar). A. rufa (Perdrix rouge) Perdixperdix
(Perdrix grise). Commix commix (Caille des bles), C. coromandelica (Caille nattee) C
USNM 553359 (Caille tasmane). C. chinensis (Caille peinte), Arborophila brunneopectus USNM 343998
et 491868 (Torqueole a poitrine brune), A. charltonii USNM 18768 et 19483 (Torqueole a poitrmc
chataine) et Rollulus rouloul USNM 344400 et 344462 (Rouloul couronne).
P prisca se distingue des especes P brevipes et P gallica des Phosphorites du Quercy (Mourer-
Chauvirf 1992b) et de Saint-Gerand-le-Puy (Milne-Edwards, 1867-71) par sa taille plus forte . elle
semble d’une taille legerement plus petite a egale a P intermedia des Phosphontes du Quercy (Mourer-
Chauvire, 1992b) et de Wintershof West (Ballmann. 1969b).
Par rapport a l’espece-type P. gallica , P prisca se distingue par les caracteres suivants :
Tibiotarse (Fig. 6) : (1) condyle interne un peu plus fort ; (2) tubercule de la gouttiere du peroneus
profundus plus marque au-dessus du condyle exteine
Tarsometatarse (Fig. 4) : (1) en dessous du cotyle interne, face laterale de l*os reduite a une Crete.
346
JACQUES CHENEVAL
Tableau 3. Palaeortyxprisca, Pcilaeoperdix longipes , dimensions des os longs, en mm.
Table 3. — Palaeortyx prisca. Palaeoperdix longipes, mensuration of long bones, in mm.
Palaeortyx prisca
Palaeoperdix longipes
Extremes
Moy.
n
Var.
Extremes
Moy.
n
Var.
Coracoide
Largeur diaphyse
-
2,26
1
-
_
4,06
_
_
Humerus
Longueur totale
-
43,30*
1
-
_
_
_
.
Largeur proximale
12,08-12.32
12,20
2
0,17
-
-
-
_
Largeur diaphyse
-
-
-
-
-
3,68
i
Largeur distale
-
-
-
-
11.98-12.48
12.23
2
0.35
Ulna
Longueur totale
-
47,38
1
-
-
_
_
Largeur proximale
-
6,40
1
-
.
_
_
Diagonale proximale
-
8,46
1
-
-
-
_
-
Diametre proximal
-
5,88
1
-
_
_
_
_
Largeur diaphyse
-
2.78
1
-
-
-
_
_
Largeur distale
-
5,30
1
-
_
_
_
.
Radius
Largeur proximale
3.26-3,28
3.27
2
-
-
_
_
_
Diametre proximal
3.72-3,80
3,76
2
0,06
_
_
.
Largeur diaphyse
-
1,98
1
-
-
_
_
_
Largeur distale
3,60-4,36
3,98
2
0,54
_
_
.
Metacarpe
Longueur totale
-
26,18
1
-
-
_
_
_
Largeur proximale
-
8,22
1
-
_
_
_
Largeur distale
-
5,12
1
-
_
_
_
_
Tibiotarse
Largeur distale
5,60-6.60
6,10
2
0.71
_
_
Tarsometatarse
Largeur proximale
-
7,20
1
-
8,24*-9.64
8.85
4
0,59
(*) -mesures estimees.
Parmi les genres actuels, Palaeortyx se rapproche le plus des petites perdrix du genre Arhbrophila
( Ballmann, 1969b). Par rapport a A. brunneopectus dont elle a a peu pres la taille, P prisca se distingue
essentiellement par les caracteres suivants :
Humerus : (I) impression du brachialis amicus un peu plus developpee vers le cote externe ; (2)
attache du ligament articulaire anterieure plus plate et bien developpee ; (3) attache du pronator brevis
plus eloignee de I’attache du ligament
Tibiotarse : (I) condyle interne moins saillant anterieurement: (2) gouttiere intercondylienne
anterieure moins large et plus profonde.
Remarques. Aucun holotype n'etant designe par Milne-Edwards, je designe I'extremite
proximale de tarsometatarse MNHN SA 1236 comme lectotype ; les autres pieces figurees par Milne-
Edwards (1869-71). de meme que le type de P ? sansaniensis, deviennent done des paralectotypes.
Source:
AVIFAUNE DE SANSAN
347
Parmicemateriel-type.jen'ai pas puretrouver la furcula (Milne-Edwards, 1867-7] :pl. 131 tig.
9-10).
Le materiel etudie correspond a un nombre minimal de trois individus.
Repartitions stratigraphique et geographique. — Un coracoide du Miocene inferieur de
Republique Tcheque a eke attribue a P. prism (Svec, 1980) et un fragment de tibiotarse du Miocene
moyen d'Espagne a ete attribue a P. sansaniensis (Villalta, 1963). Toutetois, ces determinations ont ete
faites sur un scul critere de taille et necessitent confirmation par eomparaison directe.
Genre PALAEOPERDI .Y Milne-Edwards. 1869-71
Pars Phasianus L. — Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2, p. 242.
Palaeoperdix Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 245. Lydekk®. 1891 :139. Lambrecht, 1933 : 431 Kurochkin, p. 86.
Pan Phasianus L Lydekker. 1891 : 141. Paris. 1912 : 296. Ennouchi. 1930 : 85.
Pars Miophasianus Lambrecht, 1933 :439. RnrllL . K . ct ,
Miophasianus Lambrecht. Gaillard. 1939 : 58.- Villalta & Crusafont. 1950 : 149. - Villalta. 1963 :27„ Bochenski.
1987 ■ 72.
Pars Miophasianus Lambrecht. Brodkorb. 1964 : 314. — Baumann. 1969 : 174.
Diagnose originals. — « On ne peut rapporter au genre Perdix proprement dit divers fragments
du squelette de quelques Gallinaces trouves a Sansan, et qui se rapprochent cependant beaucoup de ce
qui existe cltez ces oiseaux. Aussi pour indiquer a la fois ces ressemblances et ces differences, je propose de
les ranger dans un genre qui portera le nom de Palaeoperdix » (Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 245).
Diagnose emendee. Genre proche de factuel Chrysoloplnis ; coracoi’de a lacette scapulaiie
assez oblique par rapport a faxe de la diaphyse ; humerus it ectepicondyle assez pen saillant distalement
el a attache du pronator brevis situee assez pres de l'entepicondyle : tarsometatarse a crete calcaneenne
interne un peu plus breve que fexterne et bordee d’une gouttiere metatarsienne longue et protonde a
forte crete centrale en dessous de l'hypotarse, it foramen distal assez eloigne du bord posteneur de
l’echancrure intertrochleenne et a aile de la trochlee du doigt II assez pointue.
Espece-type. — Palaeoperdix longipes Milne-Edwards. 1869-71.
Autres especes comprises dans le genre. - P. tiieclius (Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb.
Distribution. Miocene moyen it Pliocene inferieur.
Palaeoperdix longipes Milne-Edwards. 1867-71
Fig. 7
(V) Palaeoperdix longipes Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 245. pi. 130 fig. 28-31. Lyoekker. 1891 : 139. Paris. 1912:296.
Lambrecht, 1933 : 432. Brodkorb. 1964 : 313.
? Palaeoperdix sp. Kurochkin. 1985 : 87. fig. 41. pi. 13 fig. I--13.
Diagnose emendee. Espece de meme taille que les actuels Cluysolophuspietus (Faisan dorc) et
Polyplectron bicakaratum (Eperonnier chinquis): humerus a impression du brachudts an ,ums bien
dehmitee et assez profonde et it sillon intercondylien peu profond mats assez large ; tarsometatarse a bord
du condyle interne bien releve. depassant la proeminence intercotylienne.
Holotype. Moitie proximale de tarsometatarse droit MNHN SA 1224 figuree in Milne-
Edwards. 1869-71 : pi. 130 fig. 28-31.
Locus tv rlevs. — Sansan (Gers. France).
Stratum typicum. — Miocene. Astaracien. zone MN 6.
348
JACQUES CHENEVAL
Materiel. Holotype ; diaphyse abimee de coracoide droit MNHN SA 1462; extremites
distales d'humerus gauche MNHN SA 1281 et droit MNHN SA 10299; extremites proximales de
tarsometatarses gauche MNHN SA 14015 et droits MNHN SA 14013, 14014.
Dimensions. — Tableau 3.
Description. — Palaeoperdix longipes a ete comparee avec les especes actuelles de « faisans »
suivantes : Lophophorus impejanus (Lophophore resplendissant). Gallus gallus (Coq bankiva), G. sonne-
ratii (Coq de Sonnerat). Lophura nycthemera (Faisan argente), L. echvardsi (Faisan d'Edwards), L ignita
(Faisan noble). L. diardi (Faisan prelat), Crossoptilon auritum (Hokki bleu). Phasianus colchicus (Faisan
deColchide), P versicolor (Faisan versicolore), Chrysolophuspictus (Faisan dore). C. amherstiae (Faisan
de Lady Amherst). Polyplectron bicalcaratum (Eperonnier chinquis).
Palaeoperdix longipes est d'une taille proche des actuels Chrysolophus pictus et Polyplectron
bicalcaratum. Le coracoide est en assez mauvais etat de conservation ; toute la partie au-dessus de la
facette scapulaire et la majeure partie de la facette sternale manquent. On peut observer toutefois que le
grand axe de la facette scapulaire est plus oblique par rapport a I'axe de la diaphyse que chez les genres
actuels Lophura et Crossoptilon.
L'extremite distale de l'humerus se distingue notamment par une impression du brachialis anticus
nettement delimitee et assez profonde. ce que Fon n'observe que chez Gallus et Chrysolophus. L’ectepi-
condyle est assez peu saillant distalement, ce qui distingue P. longipes de la plupart des genres actuels.
L'attache du ligament articulaire anterieur est moins bien delimitee que chez les genres Lophophorus et
Crossoptilon. Le sillon ligamentaire large distingue egalement le fossile de tous les genres actuels observes,
de meme que la position tres basse, beaucoup plus proche de l'entepicondyle, de l'attache du pronator
brevis.
L'extremite proximale de tarsometatarse se caracterise essentiellement par un hypotarse relative-
ment moins saillant posterieurement que chez les genres actuels de faisans (Fig. 7 droite). La crete
calcaneenne interne est assez peu developpee. On n'observe pas la longue lame osseuse qui parcourt
presque toute la hauteur de la diaphyse chez les males des formes actuelles mais, juste en dessous de
1'hypotarse, la diaphyse est marquee par une crete mediane assez saillante que Ton observe egalement
chez les genres Gallus , Crossoptilon et Phasianus (Fig. 7 droite). Lateralement a la crete calcaneenne, la
face de I'os est creusee d'une profonde gouttiere metatarsienne assez allongee, situation qui ressemble
beaucoup a ce que Ton observe chez Chrysolophus. L'epiphyse proximale du tarsometatarse de P. longipes
se reconnait enfin par le bord interne du cotyle interne tres releve de telle sorte qu'il depasse nettement le
point le plus eleve de la proeminence intercotylienne (Fig. 7 gauche); ce caractere distingue P longipes
des genres actuels Lophophorus. Lophura, Crossoptilon et Polyplectron.
Remarques. — Le materiel observe represente un nombre minimal de trois individus.
Repartitions stratigraphique et geographique. — P longipes n'est decrite avec certitude qu'a
Sansan pour le moment. Toutefois. un tarsometatarse a ete decrit, sous I'appelation Palaeoperdix sp.,
dans le gisement du Pliocene inferieur de F^avlodar (Russie orientale ; Kurochkin, 1985); de taille tres
similaire, ce fossile pourrait egalement appartenir a l'espece P longipes.
II est interessant de noter que l'os de Pavlodar est plus complet que ceux de Sansan et qu'il
presente vers l'extremite distale de la diaphyse un eperon osseux. marque de la presence d'un ergot qui
caracterise le tarsometatarse des males et de certaines femelles chez de nombreux Phasianidae. Ce
caractere renforce le rapprochement soutenu ici du genre Palaeoperdix avec les faisans ; en elfet I'ergot
est absent chez les petites perdrix notamment du genre Arborophila (Davison, 1985) avec lesquelles
le genre fossile Palaeortyx avait ete rapproche (cf. ci-dessus). Dans cette optique. l'holotype de Sansan,
qui ne presente pas de lame osseuse posterieure associee a la presence d'ergot, serait alors l'os d'une
femelle.
Source: MNHN, Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
349
Palaeoperdix me dins (Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb.
Fig. 8
(V) Phasianus medius Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 242. pi. 131 fig. 24-26.
Phasianus medius Milne-Edwards Lydekklr. 1891 : 141 . Paris. 1912 : 296. Ennouchi. 1930 : 85. pi.
5 fig. 6-8.
Phasianus sp. — Deperet. 1887 : 285.
(V) Non Phasianus medius Milne-Edwards. — Ennouchi. 1930 : 85. pi. 5 fig. 1-4.
Miophasianus medius (Milne-Edwards). — Lambrecht, 1933 : 440. - (V) Gaillard, 1939 : 58. fig. 30. Villalta & Crusaeont.
1950 • 149 — Villalta. 1963 : 272. pi. 5 fis. 3. — Brodkorb. 1964 : 314. — (V) Ballmann. 1969 : 176. pi. 1 ^ fig- 1-2. —
Bochenski. 1987 : 72. pi. 17 fig. 1-5.
? Miophasianus medius (Milne-Edwards). — Harrison. 1985 : 137. fig. 1.
? Miophasianus of. medius. — Janossy, 1993 : 57. fig. 2.
Diagnose f.mendee. — Espece de meme taille que les actuels Lophura nycthemera (Faisan argente)
et Crossoptilon auritum (Hokki bleu): tarsometatarse a trochlee du doigt III assez haute et orifice
posterieur du foramen distal assez ecarte de l'echancrurc intertrochleenne.
Holotype. Extremite distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1226 figuree in Milne-
Edwards. 1869-71 : pi. 131 fig. 24-26.
Locus tyficus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. — Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Holotype seul.
Dimensions (en mm). — Largeur distale 12.1.
Description — Par rapport aux especes actuelles avec lesquelles elle a ete comparee. P. medius se
distingue surtout par une trochlee du doigt III beaucoup plus haute (Fig. 8). Chez Lophophorus .cette
trochfee est bien plus forte et plus ecartee des deux autres trochlees ; chez Crossoptilon , la trochlee est
nettement plus tordue vers le cote interne de l’os que chez les autres especes actuelles. En vue posterieure
de I'os (Fin 8 droite), l'orifice du foramen distal est plus eloigne de lechancrure intertrochleenne, ce qui
rapproche un peu plus le fossile de factucl Gallusgallus. Sur la trochlee du doigt II. l’aile posterieure est
assez pointue. ce qui distingue le fossile des genres actuels Crossoptilon, Phasianus. Chrysolophus et
Polyplectron chez lesquels le bord posterieur de cette aile est beaucoup plus arrondi. Enfin. en vue
anterieure de los. on peut observer chez le fossile une fossette assez marquee entre les insertions des
trochlees des doigts II et III (Fig. 8), caractere que Ton observe egalement plus ou moms developpe chez
les genres actuels Gadus , Phasianus. Chrysolophus et Polyplectron.
Remarque. — Le tarsometatarse distal est la seule piece decrite a Sansan : toutefois. un materiel
beaucoup plus abondant est connu dans le gisement de La Grive-Saint-Alban. Seule une revision de ce
materiel, complete d’un materiel inedit, permettra une compara.son complete, hors de propos ici. avec
l’espece-type Palaeoperdix longipes ; ce travail permettra egalement une meilleure connaissance du genre
Palaeoperdix et de ses affinites avec les genres actuels de taisans.
Repartitions stratigraphique et geographique. Paleoperdix medius a ete egalement decrite
dans divers gisements miocenes, contemporains ou posterieurs a Sansan : Przeworno en Pologne
(Bochenski. 1987), La Grive-Saint-Alban en France (Deperet 1887 ; Enn ^chl 1 930 Gaillard,
1939 ; Ballmann, 1969a), Valles-Penedesen Espagne (Villalta & Crusafoni Pairo, 19oO . Villalta,
1963)’.
Un fragment de tarsometatarse du Miocene moyen de Parala en Turquie est egalement atinbue
avec doute a R medius (Harrison, 1985); la presence sur cette piece d'un eperon osseux sera.t la preuve
la plus precoce de V existence d'ergot chez les Phasianidae.
350
JACQUES CHENEVAL
Janossy (1993) a decrit. sous (’appellation provisoire Miophasianus cf. medius, des restes ties
fragmentaires et en mauvais etat de conservation (dont un fragment de tarsometatarse presentant un
eperon osseux) du gisement de Rudabanya (Miocene superieur de Hongrie).
Rapport du genre P ilaeoperdix avec les autres eaisans fossiles. Les faisans sont assez peu
connus a I'etat fossile. Le genre Palaeoperdix correspond aux plus anciens faisans fossiles actuellement
connus.
Les genres fossiles Miogallus du Miocene superieur d'Allemagne (Ammon, 1918 ; Lambrecht,
1933) et Diangallus du Miocene superieur de Chine (Hou, 1985) sont prochesdu genre actuel Callus e t ne
peuvent done etre confondus avec Palaeoperdix.
Toutes les autres especes fossiles actuellement connues ont ete classees dans des genres actuels.
Ainsi, le genre Lophura est connu des le Miocene superieur au Pakistan (Harrison & Walker, 1982), le
genre Phasiaiuis des le Miocene superieur en Chine (Hou, 1985) et le genre Syrmaticus a partir du
Pliocene moyen en Mongolie (Kurochkin, 1985). Tous les autres genres sont plus ou moins connus a
I’etat fossile dans les gisements quaternaires (cf. liste in Brodkorb, 1964).
Genre MIOPHASIANUS Lambrecht, 1933
Pars Phasianus L. — Milne-Edwards, 1869-71. vol. 2 : 239.
Miophasianus Lambrecht. 1933 : 439. Brodkorb. 1952 : 175. - Brodkorb. 1964 : 314. Ballmann. 1969 : 174.
Diagnose originale. - « Je separedu genre actuel les especes decrites par Milne-Edwardssous
le nom de Phasianus aims, Ph. medius et Ph. Desnoyersi, ainsi que la forme du Miocene d’Europe appelee
Ph. augustus par V. Ammon. Base morphologique : sur le tarsometatarse, Lhypotarse n’est pas perce d’un
canal longitudinal alors qu'il est present chez Phasianus et Lophophorus. Trochlee externe plus longue
que chez Phasianus. Symphyse metacarpienne plus haute, Proc. metacarpi I plus fortement developpe,
diaphyse du femur moins courbe que chez Phasianus. Generalement plus gros que Phasianus » (Lam¬
brecht, 1933 : 439 ; traduit de 1’allemand).
Espece-type. — Miophasianus tf/m (Milne-Edwards, 1869-71).
Autres especes comprises dans le genre. — Miophasianus desnoyersi (Milne-Edwards, 1869-
71), M. augustus (Ammon, 1918). D'apres Svec (1986) et Bochenski (1987), ces especes pourraient etre
des synonymes de M. aims.
L'espece Palaeortyx maxima Lydekker, 1893 est egalement parfois incluse dans le genre sous
l’appelation M. maximus (Brodkorb, 1964).
L'espece M. medius (Milne-Edwards, 1869-71) est transferee dans le genre Palaeoperdix (cf.
ci-dessus).
Distribution. — Miocene moyen et superieur.
Remarque. — Comme le souligne Ballmann (1969a), la diagnose originale de Lambrecht est
entachee d'erreur : le canal tendineux est bien present sur le tarsometatarse de Miophasianus, comme
chez tous les Galliformes. Toutefois, le materiel de Sansan est trop peu abondant pour rediger ici une
diagnose emendee du genre : seule une revision totale du materiel de ce genre, notamment les nombreuses
pieces trouvees a La Grive-Saint-Alban, permettra de preciser les caracteristiques generiques de Mio¬
phasianus.
Source: MNHN , Paris
AVIFAUNE DF. SANSAN
351
Miophasianus altus (Milne-Edwards, 1869-71)
Fig. 9-11
(V) Phasianus altus Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 239.pl. 131 fig. 27-36. Deperet, 1887 :283. Lydekker, 1891 : 140, fig.
34. - (V) Lydekker, 1893 : 519. pi. 41 fig. 5-8. Ennouchi. 1930 : 88. Lowe. 1933 : 340.
Tantalus milne-edwardsii Shukldl, 1896 : 513,fig. 1. ...
Pseudotantalus Milne-Edwardsi (Shufeldt). Paris, 1912 : 292. Ennouchi. 1930 : 36. 62. Lambrecht. 1933 : 3-4.
? Phasianus cf. altus . — Schlossf.r. 1916 : 33. pi. 1 fig. 5.
Miophasianus altus (Milne-Edwards): Lambrecht. 1933 :439. (V> Gaillard, 1939 : 53. hg. 28-29. - Vii.lal.ta & Crusaeont,
1950 : 147. Brodkorb. 1964 : 314. (V) Ballmann, 1969 : 175. pi. 15 fig. 5-6. — Olson. 1974 : 110. hg. 1. Svec.
1986:84.
Ibis milne-edwardsi (Shufeldtl: Brodkorb. 1963 : 292.
? Miophasianus altus (Milne-Edwards): Vili alt a. 1963 : 271. pi. 4 fig. 4-6. pi. 5 fig. 1-2.
(V) Miophasianus sp. : Ballmann. 1972 : 95.
Remarque sur l'emendation de la diagnose. — Le genre Miophasianus etant ti es probablement
monospecifique, il me semble hasardeux de rediger dans les conditions actuelles une diagnose emendee
pour l’espece M. altus.
Lectotype. — Extremite proximale de tarsometatarse droit MNHN SA 1221 figuree in Milne-
Edwards. 1869-71 : pi. 131 fig. 27-29.
Paralectotypes. Deuxieme phalange du doigt majeur de l'aile gauche MNHN SA 1225
figuree in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 131 fig. 34-36 ; extremite distale de tibiotarse gauche MNHN
SA 1222 figuree in Milne-Edwards. 1869-71 : pi. 131 fig. 30-33.
Locus typicvs. — Sansan (Gers. France).
Stratum typicum. — Miocene. Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Lectotype; paralectotypes; extremite proximale de coracoide droit MNHN
SA 14036.
Dimensions (en mm). — Phalange alaire : longueur totale 20.4 ; largeur estimee de la facette
metatarsienne 7.6 ; largeur de la facette digitale 7,2. Tibiotarse : largeur distale estimee 16. Tarsometa¬
tarse : largeur proximale 16.3.
Description. J'ai pu comparer le materiel de Sansan avec les especes actuelles de paons
suivantes : Pavo cristatus (Paon bleu). P. muticus (Paon spicilere), Afropavo congensis (Paon du Congo).
Tant par la taille que par les caracteres osteologiques, Miophasianus alius se rapproche beaucoup plus des
especes du genre actuel Pavo, notamment P cristatus.
L’extremite proximale de coracoide se reconnait par une facette furculaire plus allongee que chez
les especes actuelles : chez Afropavo , cette facette est nettement moins large que chez Pavo chez lequel elle
presente un bombement nettement plus prononce que chez le fossile, ce qui lui confere une silhouette bien
plus epaisse En vue ventrale. le bord lateral de cette facette est assez saillant et bien arrondt; la tuberosite
qui le longe est nettement plus marquee que chez Pavo. La facette glenoidale presente par contre une
forme assez etroite et allongee qui ressemble plus a ce que Pon observe chez l’actuel Afropavo.
La phalange alaire est en assez mauvais etat de conservation : le bord lateral de la facette
metacarpienne et la majeure partie de la lame osseuse si caracteristique de cet os sent casses (Fig. 10). La
facette metacarpienne presente une forme un peu moins triangulaire que chez l’actuel Pavo cristatus avec
un bord externe un peu moins pointu. La facette digitale ne presente pas de difference notable par rapport
a P. cristatus.
L’extremite distale de tibiotarse est legerement abimee avec toute la partie antericure du condyle
interne manquante (Fig. 11). La gouttiere du peroneus profondus est nettement plus longue que chez
Afropavo ; elle est assez profonde et bordee decretesassez saillantescomniechez P muticus (Fig. ). c
prolongement de cette gouttiere est nettement creuse sur la face laterale du condyle externe. Ce condy e.
en vue laterale. presente une facette juste en dessous de la gouttiere du peroneus profondus. de meme que
352
JACQUES CHENEVAL
chez Afropavo , alors que chez Pavo cette facette est presque invisible. Le long du bord postero-superieur
du condyle externe (Fig. 11 droite). on peut observer une autre facette, tres profonde et de forme ovale,
qui n'existe ni chez Pavo ni chez Afropavo. La fosse intercondylienne posterieure est tres large comme
chez Pavo mais les insertions proximales des condyles, surtout du condyle interne, sont plus saillantes
sans etre toutefois aussi marquees que chez Afropavo.
L'extremite proximate de tarsometatarse ressemble beaucoup a celle de Pavo. Elle se caracterise
notamment par une face anterieure tres creusee en gouttiere (Fig. 9), caractere deja souligne par Deperet
(1887) et Gaillard (1939). L'attache ligamentaire proximale est nettement moins saillante et le tubercule
du tibialis anticus est nettement plus marque que chez les genres actuels. L'hypotarse se recommit
essentiellement par des cretes nettement plus longues que chez les formes actuelles (Fig. 9).
Remarque. — Aucun holotype netant designe par Milne-Edwards (1869-71), je designe
l'extremite proximale de tarsometatarse MNHN SA 1221 comme lectotype : les autres pieces figurees par
Milne-Edwards deviennent done des paralectotypes.
Repartitions stratigraphique et geographique. M. alt us a ete egalement decrit dans de
nombreux gisements d'Europe occidentale :
Miocene moyen : Attenfeld en Allemagne (Schlosser, 1916). La Grive-Saint-Alban en France
(Deperf.t, 1887 : Lydekker. 1893 ; Gaillard, 1939 ; Ballmann, 1969a). Oeningen en Suisse (Lydf.k-
ker, 1891);
Miocene superieur : Valles Penedes en Espagne (Villalta & Crusafont Pairo. 1950;
Villalta, 1963), Devinska Nova Vesen Slovaquie (Svec. 1986).
Nombre de ces attributions ont ete effectuees sur un seul critere de taille et necessiteraient des
comparaisons plus completes.
Des restes attribues a une forme de Miophasianus pourraient correspondre egalement a M. altus :
Miocene moyen de Vieux Collonges en France (Ballmann, 1972) et de Corcoles en Espagne (Aleerez et
al., 1982 ; Cheneval, en preparation).
Rapport avec les autres paons fossiles. — Miophasianus est le seul genre fossile actuellement
connu de paon. Le genre actuel Pavo est decrit a partir du Pliocene inferieur en France (Mourlr-
Chauvire, 1989, 1990) et en Moldavie (Bochenski & Kurochkin, 1987). A ma connaissance, le genre
Afropavo et les deux genres d'argus Rheinardia et Argusianus n'ont pas ete decrits a Fetat fossile.
Ordre GRUIFORMES Coues, 1884
Sous-ordre GRUES Bonaparte. 1854
Famille GRUIDAE Vigors. 1825
Genre PA L A EOGRUS Portis, 1885
Pars Grus Pallas. Milne-Edwards. 1869-71, vol. 2, p. 24.
Palaeogrus Portis, 1885 : 362. Lambrkcht, 1933 : 518. - Cracraft. 1973 : 77.
Ornitocnemu.s Zigno nomen nudum. — Portis. 1885 : 362.
Pars Grus Pallas. Lydekklr. 1891 : 165. Paris, 1912 : 292.
Ornitocnemus Zigno. — Lambrecht, 1933 : 518.— Brodkorb. 1967 : 147.
Diagnose emendee. — « Tibiotarse avec condyle externe legerement aplati distalement, mais bord
distal lisse et sans indentation marquee. Extremite anterieure du condyle interne moderement epaisse,
surtout dans la partie proximale. Tubercule moderement developpe sur le pont sus-tendineux.
Source: MNHN Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
353
Tarsometatarse avec proeminence intercotylienne bien developpee et plus ou moins pointue (mais
arrondie) au sommet. Gouttiere metatarsienne anterieure bien developpee. Face de l'os immediatement
proximale au cotyle interne basse, pas saillante. Hypotarse moderement allonge proximodistalement.
Face posterieure de la diaphyse (distalement a rhypotarse) developpee en Crete etroite. pas aplatie et
arrondie.
Humerus avec condyle interne bien developpe. beaucoup plus saillant distalement que le condyle
externe. Surface articulaire anterieure haute et saillante. Axe du condyle externe formant un angle
d'environ 45° avec Faxe longitudinal de la diaphyse. » (Cracraft. 1973 : 77 : traduit de l'americain).
Espece-type. Palaeogrusprinceps Portis. 1885
Autres ESPECES comprises dans le genre. Palaeogrus excelsa ( M ilne-Edwards, 1869-71 ); P.
hordwelliensis (Lydekker, 1891) ; P geiseltalensis Lambrecht. 1935.
Distribution. — Eocene moyen a Miocene moyen.
Palaeogrus excelsa (Milne-Edwards, 1869-71)
Fig. 12
(V) Grus excelsa Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 24. pi. 75. 76 fig. 1-2.
Grus excelsa Milne-Edwards. — Lydekker, 1891 : 164. — Paris. 1912 : 292.
Palaeogrus excelsa (Milne-Edwards). Lambrecht, 1933, 519. fig. 155A. —(V) Cracraft. 1973 : 82. fig. 36-37.
Omitocnemus exce/sus (Milne-Edwards). Brodkorb. 1967. p. 148.
Diagnose emendee. - « Plus petite que P princeps , plus grande que P geiseltalensis et P.
hordwelliensis. » (Cracraft. 1973 : 82 ; traduit de l'americain).
Lectotype. Extremite distale de tibiotarse droit MNHN Av 8556 figuree in Milne-Edyvards,
1869-71 : pi. 75 fig. 5-6 et in Cracraft, 1973 : fig. 36 ; designe par Cracraft (1973).
Paralectotypes. — CoracoTde droit entier MNHN Av 8547 figure in Milne-Edwards, 1869-
71 : pi. 75 fig. 7; extremite distale d'humerus droit MNHN Av 8548 figuree in Milne-Edwards,
1869-71 : pi. 75 fig. 8-9 et in Cracraft, 1973 : fig. 37 ; extremite proximale d'ulna droite MNHN Av 8551
figuree in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 75 fig. 10-11 ; moitie proximale de metacarpe droit
AMNH 10583 (moulage FSL 443691) figuree in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 76 fig. 1-2 ; extremite
proximale de tarsometatarse droit MNHN Av 8557 figuree in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 75 fig. 1-4
et in Cracraft, 1973 : fig. 37 ; premiere phalange du doigt III MNHN Av 8560 figuree in Milne-
Edwards, 1869-71 : pi. 75 fig. 12-15; premiere phalange du doigt IV MNHN Av 8561 figuree in
Milne-Edwards, 1867-71 : pi. 75 fig. 16.
Locus typ/cus. — Saint-Gerand-le-Puy (Allier, France).
Sr mtum typicum. Miocene, Agenien, zone MN 2a.
Materiel refere. — Moitie distale de tibiotarse droit juvenile MNHN SA 1218 + 10286.
Dimensions (en mm). — Largeur minimale de la diaphyse 7,5 ; epaisseur minimale de la diaphyse
5.0 ; largeur distale 15.4.
Description. — Parmi le materiel inedit de Sansan, se trouvent trois fragments de tibiotarse
juvenile qui correspondent en fait a un seul et meme os (Fig. 12).
Le tibiotarse de Palaeogrus se distingue de celui du genre actuel Grus notamment par l'absence de
toute indentation sur le bord distal du condyle externe, qui est par ailleurs relativement plus bref
anteroposterieurement, par une proeminence ligamentaire anterieure relativement reduite et par un
tubercule moins developpe a Fextremite de la gouttiere du peroneus profondus (Cracraft, 1973). Malgre
son caractere juvenile, avec un pont sus-tendineux pas totalement ossifie et un tubercule pas encore
totalement soude a Fepiphyse de l'os (Fig. 12), le tibiotarse de Sansan presente tous les caracteres de
Palaeogrus et il ne fail done pas de doute qu*il appartienne a ce genre.
354
JACQUES CHENEVAL
Mis a part une taille plus faible. probablement due a son caractere juvenile, I'os de Sansan
ressemble tout a fail aux tibiotarses de P. excelsa decrits dans le gisement de Saint-Gerand-le-Puy.
Remarques. L’attribution d'un specimen du gisement de Sansan au genre Palaeogrus est
importante car ce genre n’etait jusqu’a present decrit que jusqu'au Miocene inferieur.
II taut toutefois souligner que fattribution de l’espece P. excelsa au genre Palaeogrus reste
problematique (Olson, 1985a); en effet, aucune comparaison directe n'a ete fane entre P. excelsa du
Miocene et les especes de l'Eocene, dont 1'espece-type P princeps.
Notons enfin que le nom de genre Gruse tant feminin, le nom de genre Palaeogrus lest egalement ;
il vaudrait done mieux respecter l'orthographe initiale « excelsa »indiquee par Milne-Edwards (1869-
71) plutot que de conserver l'orthographe « excelsus » utilisee pour la premiere fois par Brodkorb (1967)
lors de l'attribution de I'espece au genre Ornitocnemus nom. nud. et conservee depuis (Cracraft, 1973).
Repartitions stratigraphique et geographique. — P. excelsa nest connue qu’a Saint-Gerand-
le-Puy et Sansan pour le moment.
Rapport avec les autres especes du genre Palaeogrus. — En l'ctat actuel des connaissances, il
est impossible de preciser les rapports entre les diverses especes du genre Palaeogrus. Seule une etude plus
detaillee du materiel de Saint-Gerand-le-Puy et une revision complete des autres especes permettraient de
preciser ces rapports.
Sous-ordre RALLI (Reichenbach. 1852)
Famille RALLIDAE Vigors. 1825
Nos connaissances sur les rales sont tout aussi confuses que celles sur les perdrix. De nombreuses
especes fossiles ont ete decrites sans que leur validite et leur attribution generique soient assurees. Pour le
Miocene d'Europe occidentale, les petits rales sont classes dans cinq genres fossiles ( Palaeoaramides ,
Paraortygomelra. Pararallus, Miorallus et Microrallus ) dont les affinites respectives sont encore floues
(Cracraft. 1973 ; Olson, 1977a).
A Sansan, trois especes de rales ont ete decrites, originellementclassees dans le genre actuel Rallus
( Milne-Edwards, 1869-71); par la suite, chacune de ces especes a ete rangee dans un genre different, soil
les especes Pararallus dispar. Palaeoaramides beaumontii et Miorallus major. Line premiere Division
(Cracraft. 1973) avait permis de mieux cerner chaque espece et de definir leurs lectotypes. Toutefois une
Pig. 12-19. 12 Palaeogrus excelsa (Milne-Edwards, 1869-71). Moitie distale de tibiotarse droit juvenile (en trois fragments)
MNHN SA 1218 + 10286 : a gauche, vue anterieure : a droite. vue posterieure (x 1). 13-16 : Palaeoaramides beaumontii
(Milne-Edwards, 1869-71). 13 : lectotype. moitie distale de tibiotarse droit MNHN SA 1205 : a gauche, vue anterieure ; a
droite vue posterieure (x 2). 14 : paralectotype, moitie distale d'humerus droit MNHN SA 1203 : a gauche, vue palmaire ;
a droite, vue anconale (x 2). 15 : paralectotype. moitie proximale de tibiotarse droit MNHN SA Y“ e
anterieure ; a droite, vue posterieure (x 2). 16 : paralectotype. extremite distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 121U ;
a gauche, vue anterieure: a droite. vue posterieure (x 2). 17 : Miorallus major (Milne-Edwards, 1869- 1). Holotype.
extremite distale d'humerus gauche MNHN SA 1200; a gauche, vue palmaire; a droite. vue anconale (x ; Z). 18-19:
Numenius antiquus Milne-Edwards. 1867-68. 18 : lectotype. extremite proximale de tarsometatarse gauche MNHN SA
1227 ; a gauche, vue anterieure ; a droite, vue posterieure (x 2). 19 : paralectotype, epiphyse distale de tarsometatarse droit
MNHN SA 1228 : a gauche, vue anterieure : a droite, vue posterieure (x 2).
Figs 12-19.—12 : Palaeogrus excelsa (Milne-Edwards, 1869-71). Distal half of right juvenile tibiotarsus (in three pieces) MNHN
SA 1218 + 10286 * left anterior view; right, posterior view (x 1). 12-16 : Palaeoaramides beaumontii (Milne-Edwards,
1869-71) 13 lectotype. distal half of right tibiotarsus MNHN SA 1205 : left, anterior view ; right, posterior view (x 2). 14
paralectotype, distal half of right humerus MNHN SA 1203 ; left, palmar view ; right, anconal view (x 2). 15: paralectotype
proximal half of right tibiotarsus MNHN SA 1208 ; left, anterior view ; right, posterior view (x 2). 16 paralectotype. distal
end of left tarsometatarsus MNHN SA 1210; left, anterior view; right, posterior view (x 2). 17 : Miorallus major
(Milne-Edwards. 1869-71). Holotvpe. distal end of left humerus MNHN SA 1200 ; left, palmar view ; right, ^conalview
i\2) 18-19 : Numenius antiquus Milne-Edwards. 1867-68. 18 lectotype, proximal end of left tarsometatarsus MNHN SA
1227 ; left, anterior view ; right, posterior view (x 2). 19 : paralectotype. distal epiphysis of right tarsometatarsus MNHN
SA 1228 ; left, anterior view ; right, posterior view (x 2).
Source: MNHN . Paris
AVIFAUNH DH SANSAN
355
Source: MNHN , Paris
356
JACQUES CHENEYAL
etude plus approfondie du materiel, complete par des pieces inedites, m’a permis de montrer que le
lectotype de Pararallus dispar designe par Cracraft (1973). n appartient pas a un rallidae mais a un petit
Psittacidae (cf. plus loin, la remarque in genre Pararallus). Le reste du materiel decrit sous le nom de
Pararallus dispar appartient a Palaeoaramides beaumontii dont ('attribution au genre Palaeoaramides,
egalement connu a Saint-Gerand-le-Puy et La Grive-Saint-Alban, est correcte. Enfin l'espece Miorallus
major est maintenue mais est transferee dans la sous-famille des Fulicinae.
Sous-famille RALLINAE (Vigors, 1825)
Genre PALAEOARAMIDES Lambrecht. 1933
Pars Rallus L. Milne-Edwards, 1869-71. vol. 2. p. 152.
Pars Palaeoperdix Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 245.
Pars Rallus L. — Lydekker. 1891 : 144. - Lambrecht, 1933 : 467.
Pars Palaeoperdix Milne-Edwards. Lydekker. 1891 : 139. — Paris. 1912 : 295. — Lambrecht, 1933 :432. Brodkorb. 1964 :
313.
Palaeoaramides Lambrecht. 1933 ; p. 462. — Brodkorb. 1967 :119. Cracraft. 1973 :25. — Olson. 1977 : 346. — Kurochkin.
1980 : 69. - Kurochkin, 1985 : 66.
Pars Pararallus Lambrecht. 1933 : 466.
Pars Pararallus Lambrecht. Brodkorb. 1967 : 120. — Cracraft, 1973 : 31. — Olson. 1977 : 347.
Tertiariaporphyrula Kurochkin & Ganya : 66.
Diagnose originale. — « Tarsometatarse plus long que la totalite du doigt median chez
A ram ides, plus court que le doigt median et sa grille chez Rallus. M. EDW. compare « Rallus Christyi »
et « Rallus eximius » a Aramides cayennensis . En raison de la grande anciennete geologique de ces
decouvertes, je les place toutes deux dans le nouveau genre Palaeoaramides.
Hypotarse separe de la diaphyse de maniere anguleuse, alors que chez Rallus l'hypotarse se fond
dans la diaphyse. En vue distale, trochlees formant un demi-cercle plus ferme alors qu'ii est plus ouvert
chez Rallus. Trochlee interne du tibiotarse relativement plus fortement developpee que chez Rallus. »
(Lambrecht. 1933 : 462 ; traduit de Tallemand).
Diagnose emendee. — « Tarsometatarse avec trochlee interne bien developpee a large base
d'insertion et tres tournee posterieurement. Sillon intertrochleen externe moderement large. Foramen
distal en forme de fente. Hypotarse avec deux gouttieres tendineuses bien definies sur la surface interne.
Pas de canaux. Proeminence intercotyiienne semblant basse et emoussee.
Tibiotarse avec condyle externe arrondi. releve posterieurement. Condyle interne un peu plus
projete anterieurement que le condyle externe. Pont supratendineux etroit proximodistalement. Tuber-
cule peu marque ou manquant sur le pont supratendineux.
Humerus avec entepicondyle sensiblement projete anconalement et distalement. Attache du
pronator brevis absente ou tres faiblement developpee. Fossettes peu definies sur la face de fentepicon-
dyle. Gouttiere tricipitale externe profonde. Fosse olecrane profonde. Condyle interne arrondi,
pas fortement allonge lateromedialement. Proeminence ectepicondylienne faiblement developpee.
Tuberosite externe bien developpee. Sillon ligamentaire profond et allonge lateromedialement.
Gouttiere capitale profonde et large ancono-palmairement. » (Cracraet. 1973 : 25-26; traduit de
ramerieain).
Espece-type. Palaeoaramides christyi (Milne-Edwards, 1867-71).
Autres especes comprises dans le genre. — P beaumontii (Milne-Edwards, 1867-71); P. lungi
(Kurochkin & Ganya. 1972); P. minutus Cracraft, 1973 ; P tugarinovi Kurochkin. 1980.
Distribution. Miocene inferieur a Pliocene moyen.
Source: MNHN. Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
357
Palaeoaramides beaumontii (Milne-Edwards, 1869-71)
Fig. 13-16
(V) Pars Palaeoperdixprisca Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. pi. 131 fig. 11-14.
(V) Pars Rallus Beaumontii Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 152. pi. 104 fig. 13-26.
(V) Non Rallies Beaumontii Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2, pi. 104 fig. 10-12. -
(V) Pars Rallies dispar Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. pi. 105. fig. 17-22, 27-30.
Pars Palaeoperdix prisca Milne-Edwards. Lydekker, 1891 : 139. — Paris, 1912 : 296. (V) Lambrecht. 1933 : 432.
Pars Rallus dispar Milne-Edwards. Lydekker, 1891 : 144.
Pars Rallus beaumonti Milne-Edwards. Lydf.kkhr. 1891 : 145.
Pars Rallus ? beaumonti Milne-Edwards. — Paris. 1912 : 295.
Pars Rallus ? dispar Milne-Edwards. Paris, 1912 : 295.
Pars Rallies Beaumonti Milne-Edwards. — (V) Lambrecht. 1933 : 467.
Pars Palaeoperdix priscus Milne-Edwards. Brodkorb, 1964 : 313.
Pars Pararallus dispar (Milne-Edwards). (V) Lambrecht, 1933 :466. Brodkorb. 1967 : 120. (V) C'racraft 197^ • fie 15
C-F. 16. — Olson, 1977:347.
Pars Pararallus beaumonti (Milne-Edwards). Brodkorb. 1967 : 120.
Terriariaporphyrula beaumonti (Milne-Edwards). - Kurochkin & Ganya. 1972 : 66.
(V) Pars Palaeoaramides beaumonti (Milne-Edwards). — Cracraft, 1973 : 30. fig. 13.
Pars Palaeoaramides beaumontii (Milne-Edwards). — Olson. 1977 : 346.
Diagnose: emendee. « Beaucoup plus petit que P. christyi et beaucoup plus grand que R
minutus. » (Cracraft, 1973 : 30 ; traduit de l’americain).
Lectotype. Moitie distale de tibiotarse droit MNHN SA 1205 figuree in Milne-Edwards,
1869-71, pi. 104 fig. 16-20, designe par Cracraft (1973).
Paralectotypes. Epiphyse proximale d'humerus droit MNHN SA 1204 figuree in Milne-
Edwards. 1867-71. pi. 104 fig. 21,22, 26 el in Cracraft. 1973, fig. 13 C ; epiphyses distales d'humerus
droit MNHN SA 1203 figuree in Milne-Edwards, 1869-71. pi. 104 fig. 21-25 et in Cracraft, 1973, fig.
13 AB. et MNHN SA 1238 (= Palaeoperdix prisca Milne-Edwards sensit) figuree in Milne-Edwards,
1869-71. pi. 131 fig. 1 1-14; epiphyse distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1202 (= Rallus dispar
Milne-Edwards sensu) figuree in Milne-Edwards, 1869-71, pi. 105 fig. 27-30 et in Cracraft, 1973, fig.
15 C-F ; moitie proximale de tarsometatarse droit MNHN SA 1208 (= Rallus dispar Milne-Edwards
sensu) figuree in Milne-Edwards, 1869-71, pi. 105 fig. 17-21 et in Cracraft. 1973, fig. 16 C ; epiphyse
distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1210 (= Rallus dispar Milne-Edwards sensu) figuree in
Milne-Edwards, 1869-71, pi. 105 fig. 17-20 et in Cracraft, 1973, fig. 16 AB.
Locus typicus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typ/cum. — Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. Lectotype : paralectotypes ; coracoides droits complets MNHN SA 14037-14038 ;
extremite proximale d'humerus droit MNHN SA 14039 ; extremites distales d'humerus gauches MNHN
SA 1290, 10257, 10279 et droits MNHN SA 1276, 10244; moitie distale d'ulna gauche MNHN
SA 1402 ; metacarpe droit entier abime MNHN SA 1303 ; moitie distale de metacarpe gauche MNHN
SA 1405 ; extremites distales de tibiotarses gauches MNHN SA 1217. 1306-1307. 1493, 10671 et droit
MNHN SA 1214 ; epiphyse proximale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1209 et droits MNHN
SA 1207 (juvenile), 1410 ; epiphyses distales de tarsometatarses gauches MNHN SA 1211. 10234, 14040,
14113-141 Met droits MNHN SA 1252, 10250, 10265, 14041.
Dimensions. Tableau 4.
Description. — Palaeoaramides beaumontii se distingue par une taille plus petite que cede des
especes/? christyi du Miocene inferieurdeSaint-Gerand-le-Puy (Milne-Edwards, 1867-71 ; Cracraft,
1973) et R lungi du Miocene superieur de Moldavie (Kurochkin & Ganya, 1972). Ces trois especes ont
une taille deux a trois fois superieure a celle de R minutus du Miocene moyen de La Grive-Saint-Alban
(Cracraft, 1973) ; cetle tres petite espece a toutefois ete decrite sur un seul tarsometatarse en mauvais
etat de conservation et sa position systematique est provisoire (Cracraft, 1973 ; Olson. 1977a).
Source
358
JACQUES CHENEVAL
Tableau 4. - Palaeoaramides heaumontii , dimensions des os longs, en mm.
Table 4. — Palaeoaramides beaumontii, mensuration of long bones, in mm.
Extremes
Moy.
n
Var.
Coracoide
Longueur totale
22,22-24.86
23,5
2
1.87
Longueur partielle
20.88-23,94
22.4
2
2,16
Largeur diaphyse
2,66-2.76
2,7
2
0,07
Largeur distale
5.66-6,80
6,2
2
0.81
Humerus
Largeur proximale
8.84-9,28
9,1
2
0,31
Largeur diaphyse
2.36-3,52
2.9
6
0,37
Diametre diaphyse
1,88-3.02
2.4
6
0,37
Largeur distale
6.00-7.68
6.6
6
0.62
Ulna
Largeur diaphyse
1,7
1
Diagonale distale
2.9
1
-
Metacarpe
Longueur totale
-
21,5
1
-
Largeur proximale
-
5.0
1
-
Largeur distale
2,54*-2,80*
2.7
2
0.18
Tibiotarse
Largeur diaphyse
2,22-2,96
2.6
3
0,37
Diametre diaphyse
1,92-2,56
2,2
3
0.32
Largeur distale
4.36-5,68
5,0
8
0.45
Tarsometatarse
Largeur proximale
4.26-6.48
5,1
4
0,96
Largeur diaphyse
'
2.1
1
-
Largeur di stale
4,5*-5,00
4,7
5
0,20
Diagonale distale
4,62-5.40
5,1
3
0,43
(*) = mesures estimees.
La taille de P. beaumontii est par contre assez similaire a celle de P. tugarinovi du Pliocene moyen
de Mongolie (Kurochkin, 1980. 1985). Si Ion ajoute que les differences osteologiques indiquees entre
ces deux especcs sont minimes (Kurochkin. 1985), on pourrait supposer que P. tugarinovi soit en fait un
synonyme de P. beaumontii. seule une comparison directe des materiels permettrait de le confirmer.
Outre la difference de taille, P. beaumontii se distingue de l’espece-type P. christyi par les caracteres
suivants :
Tibiotarse (Fig. 13) : (1) condyle interne un peu plus fin ; (2) gouttiere tendineuse bordee de petites
tuberosites un peu moins developpees au-dessus du bord proximal du pont sus-tendineux.
Tarsometatarse (Fig. 15-16) : (1) proeminence intercotylienne moins globuleuse, creusee d'une
petite fossette plus marquee ; (2) aire intercotylienne posterieure un peu moins importante ; (3) trochlee
du doigt 11 un peu moins globuleuse et a aile moins pointue ; (4) trochlee du doigt 111 semblant plus courte
en vue posterieure.
Source: MNHN Paris
AVIFAUNE DF. SANSAN
359
Remarques. — Parmi le materiel figure par Milne-Edwards (1869-71), l’extremite distale de
tarsometatarse MNHN SA 1206 n'appartient pas a P. beaumontii ni a un autre Rallidae. La trochlee du
doigt IV est manquante sur cette piece osseuse, ce qui ne facilite pas la determination ; cette piece reste
pour le moment indeterminee.
Parmi ce materiel-type, je n’ai pas retrouve le fragment proximal de tarsometatarse (Milne-
Edwards, 1867-71, pi. 104 fig. 13-15).
Le materiel etudie correspond a un nombre minimal de cinq individus.
On peut egalement souligner que la presence d'un os juvenile laisse supposer que P. beaumontii
devait nicher a Sansan.
Repartitions stratigraphique et geographique. — R beaumontii n'est connu qu'a Sansan
pour le moment.
Sous-famille FULICINAE (Nitzsch. 1820)
Genre MIORALLUS Lambrecht. 1933
Pars Rallus L. Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 157.
Pars Rallus L. — Lydekker, 1891 : 145.
Miorallus Lambrecht, 1933 : 466. - Brodkorb. 1967 : 124. — Cracraft. 1973 : 37. — Olson, 1977 : 347.
Diagnose. — La meme que pour fespece, le genre etant monospecifique pour le moment.
Miorallus major (Milne-Edwards, 1869-71)
Fig. 17
(V) Rallus major Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 157, pi. 103 fig. 12-16.
Rallus major Milne-Edwards. — Lydekker, 1891 : 145.
? Rallus major Milne-Edwards. Fraas. 1870 : 50.
Rallus ? major Milne-Edwards. — Paris, 1912 : 295.
Miorallus major (Milne-Edwards). Lambrecht, 1933 : 466. Brodkorb. 1967 : 124. - (V) Cracraft. 1973 : 37. fig. 18. —
Olson, 1977 : 347.
Diagnose originelle. — « Epicondyle medial plus court que chez Gallinula et Fulica parmi
lesquelles se situe la forme selon M.-EDW. » (Lambrecht, 1933 : 466 ; traduit de Lallemand).
Diagnose emendee. « Humerus a entepicondyle projete distalement et anconalement. Attache
du ligament articulaire anterieur large et dirigee distopalmairement. Condyle interne arrondi, bulbeux,
projete distalement bien au-dela du condyle externe. Attache du pronator brevis bien developpee.
Impression du M. brachialis anticus resserree. Gouttiere tricipitale externe superficielle. Os fort et
robuste. » (Cracraft, 1973 : 37 : traduit de famericain).
Holotype. Extremite distaled'humerus gauche MNHN SA 1200 figuree in Milne-Edwards,
1869-71, pi. 103 fig. 12-16 et/>/ Cracraft, 1973, fig. 18.
Locus TYP/cus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Holotype ; extremite distale d’humerus droit MNHN SA 14042.
Dimensions (en mm). Largeur minimale de la diaphyse 4.2 ; epaisseur minimale de la diaphyse
4.1 ; largeur distale 8,5-9,0.
Source:
360
JACQUESCHENEVAL
Description. Miorallus major a ete compare avec les especes actuelles suivantes :
— Rallinae : Rallus aquaticus (Rale d'eau), Porzana pusilla (Marouette de Baillon), P. porzana
(Marouette ponctuee), Gall inula mortierii (Gallinule de Tasmanie), G. chloropus (Gallinule poule-d'eau).
Pqrphyrio porphyrio (Taleve sultane);
— Fulicinae : Fulica atra (Foulque macroule).
Miorallus major se distingue de la plupart des especes avec lesquelles il a ete compare par sa grande
taille ; sur ce plan, il se rapproche des actuels Porphyrio porphyrio et Fulica atra .
L'humerus distal se reconnait immediatement par une impression du hrachialis anticus profonde,
legerement oblique par rapport a 1'axe de la diaphyse et relativement ecartee du bord interne de l'os
(Fig. 17 gauche). L’entepicondyle est large, a bord distal bien arrondi et legerement plus saillant que le
condyle interne ; sur la face anconale. il forme une saillie tres nette. L'attache du ligament articulaire
anterieur est bien developpee ; elle depasse largement sur la face palmaire mais elle est tres nettement
separee du condyle interne (Fig. 17). L'attache du pronator brevis est tres nettement marquee ; par
rapport aux genres chez lesquels cette attache est egalement marquee, elle est situee plus palmairement et
plus haut vis-a-vis de f attache du ligament articulaire anterieur. L’ectepicondyle est ties arrondi,
relativement peu saillant distalement; la proeminence ectepicondylienne est fortement separee du
condyle externe par un large sillon. Sur la face anconale, la gouttiere tricipitale externe est tres large mais
tres superficielle ; par contre la fosse olecranienne est profonde (Fig. 17 droite).
Ces caracteres distinguent notre fossile de la plupart des genres actuels avec lesquels il a ete
compare ainsi que du genre fossile Palaeoaramides. Par contre, le developpement de l'attache du ligament
articulaire anterieur et la forme de la face anconale rapprochent M. major de Factuelle Fulica atra dont
il a approximativement la taille ; cette ressemblance avait d'ailleurs deja ete soulignee par Cracraft
(1973).
Par rapport a cette derniere espece, M. major se distingue par les caracteres suivants : (1)
impression du hrachialis anticus plus etroite, plus profonde et situee un peu plus dans 1’axe de la diaphyse ;
(2) condyle interne un peu plus grele et projete nettement plus distalement que le condyle externe ; (3)
attache du ligament articulaire anterieur un peu plus plate ; (4) attache du pronator brevis nettement
marquee, un peu plus eloignee de l'attache du ligament articulaire anterieur ; (5) entepicondyle et
ectepicondyle beaucoup plus arrondis et moins saillants distalement ; (6) entepicondyle plus developpe
vers la face anconale ; (7) proeminence ectepicondylienne situee un peu plus haut; (8) gouttiere tricipitale
externe plus superficielle.
Repartitions stratigraphique et geographique. — La presence de M. major a ete egalement
mentionnee dans le gisement miocene de Steinheim (Fraas, 1870) mais cette determination serait a
controler plus precisement (Lambrecht, 1933), d’autant plus que sont citees mais non decrites des pieces
osseuses encore inconnues pour ce genre.
Janossy (1993) attribue provisoirement au genre Miorallus un fragment d'humerus, malheureu-
sement tres endommage. du gisement de Rudabanya (Miocene superieur de Hongrie).
Rapport avec les autres Fulicinae fossiles. — Le seul autre genre fossile attribue aux
Fulicinae est Miofulica , genre cree pour 1'espece M. dejardinii du Miocene moyen de Belgique (Van
Beneden, 1871 ; Lambrecht, 1933). Toutefois la description de cette espece reste douteuse et necessite-
rait une nouvelle etude pour confirmer sa position systematique (Cracraft, 1973 ; Olson. 1977a).
Dans l'etat actuel des connaissances, le genre Miorallus est done le seul genre fossile attribue avec
certitude aux Fulicinae.
Le seul genre actuel, Fulica , est connu depuis le Pliocene inferieur avec 1'espece F inflexis de
rOregon (Brodkorb, 1961); d'autres especes fossiles de Fulica ont ete decrites dans divers gisements
quaternaires (Brodkorb, 1967 ; Olson, 1977a).
Source: MNHN, Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
361
Ordre CHARADRIIFORMES (Huxley, 1867)
Sous-ordre CHARADRII (Huxley, 1867)
Famille SCOLOPACIDAE Vigors, 1825
Sous-famille TRINGINAE Gray. 1840
Genre NUMENIUS Brisson. 1760
Numenius antiquus Milne-Edvvards, 1867-68
Fig. 18-19
(V) Numeniusantiquus Milne-Edwards, 1867-68 : vol. I. p. 415, pi. 64 fig. 27-31. Lydekker. 1891 : 175. — Paris. 1912 : 293. —
Lambrecht. 1933 : 542. - Brodkorb. 1967 : 188.
Diagnose emendee. Espece plus petite que l'actuel Numenius arquata ; tarsometatarse a
proeminence intercotylienne grele, a gouttieres calcaneennes relativement faibles et presque de meme
hauteur.
Lectqtype. — Extremite proximale de tarsometatatarse gauche MNHN SA 1227 figuree in
Milne-Edwards, 1867-68, pi. 64 fig. 27-31.
Paralectotype. — Fragment distal abime (trochlees II et IV cassees) de tarsometatarse droit
MNHN SA 1228 figure in Milne-Edwards, 1867-68. pi. 64 fig. 27.
Locus typ/cus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typicum . — Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Lectotype : paralectotype ; fragment distal tres abime de tarsometatarse gauche
MNHN SA 1229.
Dimensions (en mm). — Largeur proximale 7,0.
Description. — Numenius antiquus a ete compare avec les especes actuelles suivantes :
— Tringinae : Limosa limosa (Barge a queue noire), Numenius arquata (Courlis cendrc), Tringa
totanus (Chevalier gambette). T. hypoleucos (Chevalier guignette);
Scolopacinae : Scolopax rusticola (Becasse des bois);
— Gallinagoninae : GaUinagogallinago (Becassine des marais). Lynmocryptesminimus (Becassine
sourde), Limnodromus griseus (Becassin roux);
- Calidridinae : Calidris canutus (Becasseau maubeche), C. melanotos (Becasseau a poitrine
cendree). Philomachuspugnax (Combattant varie).
Le fragment de tarsometatarse proximal appartient sans aucun doute possible a un Tringinae de
par la disposition caracteristique de I'hypotarse (Fig. 18 droite). La Crete calcaneenne interne forte longe
un canal calcaneen bien delimite ; les deux cretes medianes et la crete externe, en saillies decroissantes,
forment des gouttieres calcaneennes bien nettes. Chez Scolopax , la crete interne est nettement plus forte
que chez le fossile et le cotyle interne est bien plus developpe du cote interne de Los. Chez les
Gallinagoninae, on observe deux canaux calcaneens (Gallinago) ou une gouttiere mediane tendant a se
fermer en second canal ( Lynmocryptes , Limnodromus). Chez les Calidrininae enfin, les cretes medianes et
externe sont peu marquees et les gouttieres calcaneennes peu visibles.
362
JACQUES CHENEVAL
Parmi les Tringinae actuels avec lesquels j’ai pu le comparer, le fossile ressemble fortement a
Numenius arquata. Toute la disposition de I'epiphyse proximale est quasiment identique. Par rapport a
cette espece, le fossile presente les caracteres distinctifs suivants : (1) bord anterieur du cotyle interne plus
uniforme ; (2) proeminence intercotylienne plus grele ; (3) saillie beaucoup plus discrete sur le bord
lateral du cotyle externe ; (4) gouttiere en avant du canal calcaneen un peu moins profonde ; (5) gouttieres
medianes et externe presque de meme hauteur.
Les fragments distaux de tarsometatarse sont en trop mauvais etat de conservation pour pouvoir
etre utilement compares avec les especes actuelles (Fig. 19).
Remarque. — Aucun holotype n etant designe par Milne-Edwards, je designe comme lectotype
Textremite proximale de tarsometatarse MNHN SA 1227 ; l'autre tarsometatarse figure par Milne-
Edwards (1867-71) devient done un paralectotype.
Repartitions stratigraphique et geographique. Actuellement Numeniiis antiquus n’est
connu qu’a Sansan.
Rapport avec les autres Tringinae fossiles. — N antiquus semble la seule espece fossile du
genre Numenius actuellement connue. L'espece N gypsorum decrite dans l'Eocene de France (Brunet,
1970) est d’attribution generique tres incertaine (Brodkorb. 1967).
II faut cependant noter qu'un nombre appreciable de petites especes de limicoles a ete decrit dans
les gisements miocenes d'Europe. notamment dans les gisements frangais de Saint-Gerand-le-Puy et de
La Grive-Saint-Alban (Milne-Edwards. 1867-68: Lydekker, 1893: Ennouchi, 1930). Toutes ces
especes. generalement classees dans le genre actuel Tringa , tres proche du genre Numenius. necessiteraient
une revision complete et des comparisons directes, entre autres avec l’espece de Sansan.
Ordre PSITTACIFORMES (Wagler. 1830)
La presence d'un Psittaciforme parmi 1’avifaune de Sansan n’avait pour le moment jamais ete
clairement etablie bien que j'ai trouve qu'avait subrepticement ete mentionnee la presence a Sansan d'un
« perroquet a formes plus greles et que je distingue sous le nom de Psittacus Lartetianus » (Milne-
Edwards, 1872). Or, outre le fait que la piece-type de Pararallus dispar appartienne en fait a un
perroquet, j'ai decouvert parmi le materiel inedit de Sansan un nombre non negligeable de pieces osseuses
qui peuvent etre egalement attribuees sans equivoque possible a un petit Psittacinae.
Famille PSITTAC1DAE (Illiger, 1811)
Sous-famille PSITTACINAE (Illiger, 1811)
Genre PARARALLUS Lambrecht, 1933
Pars Rallus L. — Mil.ne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 155.
Pars Rallus L. Lydekker. 1891 : 144.
Pararallus Lambrecht, 1933 : 466. — Brodkorb. 1967 : 119. — Cracraft. 1973 : 31. — Olson. 1977 : 347.
Non Pararallus Lambrecht. Martini. 1967 : 289. Brodkorb. 1971 : 180. Cracraft. 1973 : 38. Olson. 1977 : 373.
Mlikovsky. 1992 : 441.
Diagnose. — La meme que pour l'espece. le genre etant monospecifique pour le moment.
Remarque. — Le genre Pararallus a ete cree pour l’espece P. dispar car elle presentait un aspect
morphologique « en partie de Rallus , en partie de Gallinula » (Lambrecht, 1933). La diagnose emendee
du genre a ete redigee par la suite (Cracraft. 1973). J'ai montre precedemment que le materiel-type de
P. dispar appartient en fait au rale Palaeoaramides beaumontii (cf. precedemment. Lintroduction de la
Source ;
AVIFAUNE DE SANSAN
363
famille des Rallidae) sauf le lectotype designe par Cracraft qui appartient en fait a un petit Psittacinae.
II en resulte done que, malgre Pinadequation de ce nom, le genre Pararallus doit etre transfere parmi les
Psittaciformes.
Une autre espece, decrite dans POligocene d'Allemagne, avait ete egalement classee dans le genre
Pararallus sous le nom de P hassenkampi (Martini, 1967). Cette espece est decrite sur des phalanges et
un fragment de tarsometatarse en tres mauvais etat de conservation et les criteres anatomiques mention-
nes font maintenant considerer cette espece comme n'appartenant pas aux Rallidae (Cracraft, 1973 ;
Olson, 1977a ; Mlikovsky, 1992). 11 ne me semble pas que cette espece puisse etre davantage un
Psittacinae : P hassenkampi doit done etre considere comme Incertae Sedis jusqu’a nouvelle etude.
II en resulte que le genre Pararallus reste monospecifique. La diagnose emendee du genre
(Cracraft, 1973) doit etre consideree comme celle de Pespece. Toutefois cette diagnose a ete redigee en
utilisant un materiel dont seul l’holotype est maintenu dans le genre Pararallus. II me semble done pour
le moment preferable de conserver uniquement la partie de la diagnose concernant cet holotype comme
diagnose emendee de Pespece jusqu’a ce qu'une etude complete des Psittaciformes fossiles du Miocene
d’Europe puisse davantage clarifier les rapports evolutifs de ces especes.
Pararallus dispar (Milne-Edwards, 1869-71)
Fig. 20-22
(V) Rallus dispar Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 155. pi. 105 fig. 23-26.
(V) Non Rallus dispar Milne-Edw-ards. 1869-71 : vol. 2. pi. 105 fig. 17-22, 27-30.
Psittacus Lartetianus Milne-Edwards. 1872. nomen nudum : 102.
Pars Rallus dispar Milne-Edwards. — Lydekker. 1891 : 144.
Pars Rallus ? dispar Milne-Edwards. Paris, 1912 : 295.
Pars Pararallus dispar (Milne-Edwards). — Lambrecht. 1933 : 466.
Pars Pararallus dispar (Milne-Edwards). — Brodkorb, 1967 : 120. - (V) Cracraft. 1973 : 33, fig. 15 A-B. Olson, 1977a : 347.
(V) Non Pararallus dispar (Milne-Edwards). Cracraft. 1973 : fig. 15 C-F. 16.
Diagnose emendee. — « Humerus avec depression brachiale peu profonde. Proeminence ectepi-
condylienne tres peu developpee. Entepicondyle fortement projete anconalement mais pas distalement.
Gouttiere tricipitale externe profonde. Condyle externe un peu allonge dans le sens ancono-palmaire.
Fosse olecrane profonde. Attache du pronator brevis vraiment peu developpee ou absente » (Cracraft,
1973 : 31 ; traduit de Pamericain).
Holotype. Moitie distale d’humerus gauche MNHN SA 1201 figuree in Milne-Edwards,
1869-71 : pi. 105 fig. 23-26 et in Cracraft, 1973: fig. 15 A-B. designe par Cracraft (1973).
Locus typicus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typ/cum. — Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Holotype ; coracoide droit complet MNHN SA 14106 ; moities proximales de
coracoides gauches MNHN SA 14107-14108 ; humerus entiers gauches MNHN SA 1216, 14105 et
droits MNHN SA 1274, 1492, 14104 ; extremites distales d’humerus gauches MNHN SA 1490. 10282 ;
ulnas gauches completes MNHN SA 1464. 14102 ; moitie proximaled'ulna gauche MNHN SA 14103 ;
moities distales d'ulna gauche MNHN SA 1312, 1314 ; moitie distale de radius droit MNHN SA 10230 :
extremite distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1606 ; moitie proximale de tarsometatarse gauche
MNHN SA 1669 et droits MNHN SA 1668. 14101.
Dimensions. — Tableau 5.
Description. — Les Psittacinae representent actuellement Pun des plus importants groupes
doiseaux, comprenant plus de 250 especes reparties en 61 genres. Ces oiseaux etant de plus totalement
absents d’Europe naturellement, i) est difficile de pouvoir reunir une collection de comparison exhaus¬
tive et de pouvoir ainsi realiser une description adequate de I espece lossile et definir ses affinites
generiques.
364
JACQUES CHENEVAL
Tableau 5. — Pararallus dispar , dimensions des os longs, en mm.
Table 5. — Pararallus dispar, mensuration of long bones, in mm.
Extremes
Moy.
n
Var.
Coracoide
Largeur partielle
-
19,7
1
-
Largeur diaphyse
2.06-2.10
2.1
2
0.03
Humerus
Longueur totale
23,68-32.34
27,2
5
3,15
Largeur proximale
9.30-9,72
9,5
3
0,22
Largeur diaphyse
2,66-3.44
3,0
8
0,27
Diametre diaphyse
1.98-2,62
2,4
7
0,21
Largeur di stale
5.50-6,98
5.9
8
0,47
Ulna
Longueur totale
29,6-32,00*
30,8
2
1,72
Largeur proximale
4,32-4,68
4,5
3
0.19
Diametre proximal
3,30-3,38
3,3
2
0,06
Diagonale proximale
4,86-5.04
4,9
2
0,13
Largeur diaphyse
2,16-2,66
2,3
4
0,22
Diagonale distale
3,94-4,58
4,2
4
0,28
Radius
Largeur diaphyse
-
1.7
1
-
Largeur distale
-
4,9*
1
-
Tibiotarse
Largeur diaphyse
-
1,5
1
-
Diametre diaphyse
-
1,6
1
-
Largeur distale
-
3,9
1
-
Tarsometatarse
Largeur proximale
3,76-4,22
4,0
2
0,32
Largeur diaphyse
1.98-2,10
2,0
3
0,06
(*) = mesures estimees.
Parmi les rares especes acluelles avec lesquelles j’ai pu le comparer, Pararallus dispar presente une
taille legeremenl plus faible quecelledc Polytelisswainsonii (Perruche de Barraband). Par rapport a cette
espece. le fossile de Sansan se distingue par les caracteres suivants :
Coracoide : (1) tete beaucoup plus pointue : (2) facette furculaire assez etroite et a bord distal
assez developpe au-dessus du canal triosseal ; (3) procoraco'fde assez peu developpe ; (4) angle interno-
distal assez saillant au-dessus de la facette sternale ;
- Humerus (Fig. 20): (1) tuberosite interne moins developpee ; (2) ligne du latissimus dorsi
anterioris plus fortement marquee ; (3) proeminence entepicondylienne un peu plus proche du condyle
interne ; (4) axe du condyle externe un peu moins oblique ; (5) gouttiere tricipitale externe tres profonde
mais a cretes laterales moins saillantes distalement;
- Ulna : (1) cotyle externe un peu moins saillant palmairement; (2) tuberosite carpienne un peu
moins developpee et plus orientee anconalement;
Radius : pas de caracteres distinctifs ;
Source: MNHN , Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
365
Tibiotarse (Fig. 21): (1) gouttiere du peroneus profundus moins marquee; (2) gouttiere
tendineuse beaucoup plus superficielle ; (3) fosse intercondylienne anterieure profonde ;
Tarsometatarse (Fig. 22) : cet os est malheureusement tres mal conserve chez P dispar ,
Phypotarse et les trochlees digitales manquant; on peut cependant observer les caracteres suivants : (1)
cotyle externe a bord anterieur tres saillant au-dessus de la diaphyse et de forme globuleuse ; (2)
proeminence ligamentaire proximale tres marquee et bordee d'une forte gouttiere oblique ; (3) foramen
proximal interne present, les deux foramens etant bien ouverts sur la face posterieure ; (4) face poste-
rieure de la diaphyse tres plate, a gouttiere metatarsienne marquee le long d'un bord externe en crete assez
saillante.
Remarque. — Le materiel attribue a Pararallus dispar correspond a un nombre minimal de cinq
individus.
Repartitions stratigraphique et geographique. — P. dispar n'est connu qu'a Sansan pour le
moment.
Rapport avec les autres Psittacinae fossiles. — Les Psittaciformes sont assez peu connus a
l'etat fossile. Les plus anciens representants de ce groupe sont Palaeopsittacus georgei de PEocene
d'Angleterre (Harrison, 1982) et Quercypsitta sudrei et Q. ivani de PEocene de France (Mourer-
Chauvire. 1992a) ; en raison de leurs caracteres morphologiques particuliers, ces trois especes ont ete
regroupees dans la famille fossile des Quercypsittidae (Mourer-Chauvire, 1992a).
Les Psittacidae fossiles les plus anciens sont Archaeopsittacus verreauxi du Miocene inferieur de
Saint-Gerand-le-Puy (Milne-Edwards, 1867-71) et Conuropsis fratercula du Miocene superieur du
Nebraska ( Wetmore, 1926). A. verreauxi est repute tres proche du genre actuel Psittacus ; cette espece est
presque deux fois plus grande que P. dispar et s*en distingue notamment par un coracoide a facette
furculaire plus reduite et a procoracoide assez developpe et par un tarsometatarse a bord anterieur du
cotyle beaucoup plus emousse, a foramen proximal interne tres peu developpe et a gouttiere metatar¬
sienne posterieure beaucoup plus discrete. C. fratercula est decrit par un humerus presque complet d'une
taille similaire a celui de P. dispar ; toutefois il semble presenter une inclinaison plus marquee du condyle
externe et une proeminence entepicondylienne plus ecartee du condyle interne que chez P. dispar.
Ordre STRIGIFORMES (Wagler, 1830)
Famille STRIGIDAE Vigors. 1825
Sous-famille STRIGINAE (Vigors, 1825)
Genre ASIO Brisson, 1769
Asio (?) ignotiis (Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb.
Fig. 23
(V) Strix sp. ? Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 499. pi. 192. 76 fig. 1-2. Paris. 1912 : 287.
Sirix ignota Milne-Edwards. 1869-71 : vol. 2. p. 580. Paris. 1912 : 287.
Strix ignota Paris. - Lambrecht. 1933 : 613.
Tyto ignota (Paris). — Brodkorb. 1971 : 230.
Diagnose emendee. — Espece d'une taille similaire a Factuel Asio otus ; tarsometatarse a aile de
la trochlee du doigt II large et a gouttiere mediane de la trochlee du doigt III profonde.
Holotype. — Fragment distal (trochlees des doigts II et III) de tarsometatarse gauche MNHN
SA 1254 figure in Milne-Edwards, 1869-71, pi. 192 fig. 1-2.
366
JACQUES CHENEVAL
Locus typicus. Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Holotype seul.
Dimensions (en mm). Trochlee du doigt II : largeur 6,1 ; epaisseur 5.3. Trochlee du doigt III :
largeur 4,7 ; epaisseur 4.5.
Description. — Le hibou de Sansan a ete compare avec les especes acluelles suivantes :
— Tytonidae : Tyto alba (Effraie des clochers);
— Strigidae : (1) Buboninae. Omsscops (Petit-due scops), O. asio (Petit-due macule). Bubo bubo
(Grand-due d'Europe), Athene noctrn (Cheveche d'Athena); (2) Striginae, Strix aluco (Chouette
hulotte), Asio oms (Hibou moyen-duc), A.fianvneus (Hibou des marais).
II est dommage que le seul reste fossile d'un hibou trouve a Sansan pour le moment soit un
fragment de tarsometatarse en aussi mauvais etat de conservation (Fig. 23). Toutefois la configuration
des trochlees digitales du tarsometatarse est assez caracteristique chez les Strigiformes pour permettre
une assez bonne determination.
En aucun cas. le fossile de Sansan ne peut appartenir a un Tytonidae tel qu’il a parfois ete dit
(Brodkorb. 1971). Chez les Tytonidae. la trochlee du doigt III est moins saillante distalement que celle
du doigt II ; la gouttiere mediane est absente de la partie anterieure de la trochlee du doigt II qui est
nettement saillante sur la diaphyse (Rich & Bohaska. 1976). Ces caracteres ne s*observent pas chez le
fossile chez lequel la trochlee du doigt III est la plus saillante distalement et presente une gouttiere
mediane marquee, comme chez les Strigidae.
Parmi les Strigidae, le fossile ne peut etre un Buboninae chez lequel les deux levres de la trochlee
du doigt 111 sont a peu pres de meme hauteur alors que chez le fossile, de meme que chez les Striginae, la
levre interne de cette trochlee est plus saillante distalement que la levre externe (Ford, 1967). De plus,
chez les Buboninae avec lesquels j‘ai pu comparer le fossile, l'aile de la trochlee du doigt 11 presente un axe
dirige posterieurement alors que cet axe est beaucoup plus oriente distalement chez le fossile et chez les
Striginae actuels observes.
Parmi les Striginae. le hibou de Sansan ne peut etre classedans le genre actuel Strix ainsi qu'on l'a
longtemps suppose (Milne-Edwards, 1869-71 ; Lambrecht, 1933). En effet, chez ce genre, la trochlee
Fig. 20-28. 20-22 : Pararallus dispar (Milne-Edwards. 1869-71). 20 : holotype, moitie distale d'humerus gauche MNHN
SA 1201 ; a gauche, vue palmaire : a droite, vue anconale (x 2). 21 : moitie distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1606; a
gauche, vue anterieure ; a droite. vue posterieure (x 2). 22 : tarsometatarse droit presque complet MNHN SA 1668 ; a
gauche, vue anterieure ; a droite, vue posterieure (x 2). 23 : Asio (?) igno tus (Milne-Edwards, 1869-71 ) nov. comb. Holotype.
fragment distal de tarsometatarse gauche MNHN SA 1254 : vue anterieure (x 2). 24-26 : Necrornispalustris Milne-Edwards,
1869-71. 24 ; lectotype. moitie distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1243 ; vue anterieure (x 3). 25 : paralectotype.
moitie distale d'humerus droit MNHN SA 1241 ; a gauche, vue palmaire ; a droite, vue anconale (x 3). 26 : paralectotype.
moitie distale de tibiotarse droit MNHN SA 1242 ; a gauche, vue anterieure : a droite, vue posterieure (x 3). 27-28 :
Homalopuspicoides Milne-Edwards. 1869-71. 27 : lectotype. epiphyse distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1240 ;
a gauche, vue anterieure ; a droite. vue posterieure (x 3). 28 : epiphyse proximale d'humerus droit MNHN SA 1245 ; a
gauche, vue palmaire ; a droite, vue anconale (x 3).
Figs 20-28. 20-22 : Pararallus dispar f Milne-Edwards, 1869-71). 20: holotype. distal half of left humerus MNHN SA 1201 : left,
palmar view ; right, anconal view fx2). 21: distal half of left tihiotarsus MNHN SA 1606 ; left, anterior view ; right, posterior
view (x 2 i. 22 : almost complete right tarsometatarsus MNHN SA 1668 : left, anterior view ; right, posterior view (x 2). 23 :
Asio (?) ignotus ( Milne-Edwards, 1869-71) nov. comb. Holotype, distal fragment of left tarsometatarsus MNHN SA 1254 ;
anterior view (x 2). 24-26 : Necrornis palustris Milne-Edwards, 1869-71. 24 : lectotype. distal half of left tarsometatarsus
MNHN SA 1243 ; anterior view (x3). 25 : paralectotype, distal half of right humerus MNHN SA 1241 ; left, palmar view :
right, anconal view (x 3). 26 : paralectotype, distal half of right tihiotarsus MNHN SA 1242 : left, anterior view; right,
posterior view (x 3). 27-28 : 1 lomalopus picoides Milne-Edwards, 1869-71. 27: lectotype, distal epiphysis of left tarsometa¬
tarsus MNHN SA 1240 ; left, anterior view ; right, posterior view (x 3). 28 : proximal epiphysis of right humerus MNHN
SA 1245 ; left, palmar view ; right, anconal view (x 3).
Source: MNHN . Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
367
Source: MNHN. Paris
368
JACQUES CHENEVAL
du doigt III presente en vue distale deux levres a peu pres de meme diametre alors que chez le fossile
la levre externe est bien plus epaisse que l'interne tel qu’on 1'observe dans le genre actuel Asio (Ford,
1967). Sur la face anterieure de Los, la limite proximale de la trochlee du doigt III est assez abrupte chez
Strix alors qu’elle est beaucoup plus doucement liee a la diaphyse chez le fossile, de meme que chez
Asio (Langer, 1980). Le bord de l'aile de la trochlee du doigt II est assez arrondi chez Strix et bien
plus carre chez le fossile et chez le genre Asio ; cette aile presente egalement chez le fossile une
fossette nettement limitee telle qu’on 1’observe chez Asio alors que chez Strix il n'y a pratiquement pas de
fossette.
II semble done que le hibou de Sansan doive etre classe dans le genre Asio plutot que dans le genre
Strix. Toutefois le materiel fossile est des plus limites, si bien que cette attribution generique reste encore
incertaine.
Par rapport aux especes actuelles du genre Asio avec lesquelles il a ete compare, A. (?) ignotus se
reconnait par les caracteres suivants : (1) aile de la trochlee du doigt II plus large ; (2) bord distal de 1‘aile
de la trochlee du doigt II plus « horizontale« ; (3) gouttiere mediane de la trochlee du doigt III plus
profondement marquee dans la partie anteroproximale.
Rf.marques. Contrairement a ce qui a ete ecrit (Lambrecht, 1933; Brodkorb. 1971),
l'espece de Sansan a bien ete nominee par Milne-Edwards (1869-71) et non par Paris (1912); il
n'est pas plus acceptable d’affirmer que l'appellation Strix ignota « n’apparait nulle part dans le traite
de Milne-Edwards » (Mlikovsky, 1998 ). L’ouvrage de Milne-Edwards est paru en fascicules repartis
sur plusieurs annees. Apres une description sans nommer l’espece (1969-71 : vol. 2, p. 499). Milne-
Edwards utilise le nom d'espece « ignota » dans la liste des oiseaux fossiles de Sansan (ibid., p. 580),
en faisant clairement reference a la page 499 ; il ne fait aucun doute qu’apres une premiere publication
sans nommer l'espece, Milne-Edwards ait change d'avis lors de la publication du dernier fascicule,
ainsi qu'il est arrive d’ailleurs a plusieurs autres especes fossiles nominees a posteriori dans les listes en
fin de l’ouvrage. Le nom d'espece a ete ensuite tout a fait logiquement repris par Paris dans son
catalogue des oiseaux fossiles (1912) ; il est done parfaitement adequat d'attribuer le nom d’espece a
Milne-Edwards.
Le nom de genre Asio etant masculin, il me semble preferable de privilegier l’orthographe
« ignotus » plutot que de conserver l'orthographe initiale « ignota ».
Repartitions stratigraphique et geographique. Asio (?) ignotus n’est decrit qu’a Sansan
pour le moment.
Rapport avec les autres Asio fossiles. Si le Strigidae fossile de Sansan appartient bien au
genre actuel Asio, ce serait la plus ancienne espece du genre actuellement connue. En effet. la plus
ancienne reference au genre Asio etait l'espece Otus henrici decrite dans les gisements eocenes et
oligocenes des Phosphorites du Quercy en France (Milne-Edwards, 1892) et transferee ensuite dans le
genre Asio (Gaillard, 1908); recemment, l'espece a ete reclassee parmi les Tytonidae dans le nouveau
genre Selenornis (Mourer-Chauvire, 1987).
Les autres especes fossiles du genre, Asiopygmaeus du Pliocene inferieur d'Odessa (Serebrovsky,
1941) et A. brevipes du Pliocene superieur d'Idaho (Ford & Murray, 1967), sont decrites sur des restes
tres fragmentaires d’une taille nettement infericurc a cclle de l'actuel A. ftammeus ; ce sont done des
especes plus petites que A. (?) ignotus.
Tous les autres restes fossiles attribues au genre Asio sont referes a des especes actuelles (cf. liste in
Brodkorb, 1971).
Source: MNHN . Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
369
Ordre COLIIFORMES (Murie, 1872)
Famille COLIIDAE (Swainson, 1837)
Genre NECRORNIS Milne-Edwards, 1869-71
Pars Homalopus Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 385.
Necrornis Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 388. — Paris. 1912 : 285. Lambrecht. 1933 : 606. Brodkorb. 1971 : 245.
Rich & Haarhoff, 1985 : 33.
Pars Colius V ieillot: Ballmakn. 1969 : 193.
Diagnose. — La meme que pour I'espece, le genre etant monospecifique pour le moment.
Necrornispalustris Milne-Edwards, 1869-71
Fig. 24-26
(V) Pars Homalopus picoides Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 385, pi. 178 fig. 26-31.
(V) Necrornis palustris Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 388, pi. 178 fig. 6-14. Paris, 1912: 285. — Lambrecht, 1933 : 606.
Brodkorb, 1971 : 245. Rich & Haarhoff, 1985 : 33.
(V) Colius cf. palustris (Milne-Edwards). Ballmann, 1969: 194.pl. 14 fig. 1-6.
Diagnose emendee. Humerus a diaphyse rectiligne, a entepicondyle tres projete distalement, a
proeminence ectepicondylienne large et saillante et a depression en croissant marquee au-dessus du
condyle externe ; tibiotarse a bords lateraux de la gouttiere tendineuse tres saillants, a condyle interne
large et a gouttiere du peroneas profundus tres marquee sur la face externe de Pos ; tarsometatarse a
gouttiere de Pextenseur externe longue et profonde, a facette metatarsienne saillante mais ecartee de la
trochlee du doigt II, a aile de la trochlee du doigt IV saillante.
Lectotype. — Moitie distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1243 figuree in Milne-
Edwards. 1869-71. pi. 178 fig. 6-10.
Paralectotypes. — Moitie distale d'humerus droit MNHN SA 1241 figuree in Milne-
Edwards, 1869-71. pi. 178 fig. 26-31 (decrit par Milne-Edwards comme Homalopus picoides) ; extre-
mite distale de tibiotarse droit MNHN SA 1242 figuree in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 178 fig. 11-14
(etiquetee par erreur comme etant le tibiotarse decrit par Milne-Edwards sous Pappellation Homalopus
picoides).
Locus typicus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Materiel. — Lectotype ; paralectotypes ; epiphyse distale de tarsometatarse droit MNHN
SA 1244.
Dimensions (en mm). — Humerus : largeur minimale de la diaphyse 2,2 ; epaisseur minimale de
la diaphyse 2,0 ; largeur distale 5,2. Tibiotarse : largeur distale 3,5. Tarsometatarse : largeur minimale de
la diaphyse 1,7 ; largeur distale 3.3-3,5 ; diagonale distale 2,5-2,7.
Description. — Necrornis palustris a ete compare avec les especes actuelles suivantes : Colius
striatus (coliou raye) et UrocoliuS macrourus (coliou huppe). 11 est a noter que pendant longtemps les six
370
JACQUES CHENEVAL
especes actuelles de colious out ete classees dans le seul genre Colins mais diverses etudes recentes ont
montre que les especes indicus et macrourus doivent etre distinguees dans le genre Urocolius (Pocock.
1966 ; Rich & Haarhoff, 1985 ; Haarhoff, 1993).
N. pa lust r is a egalement ete compare avec les especes fossiles suivantes : Primocolius sigei et P.
minor de 1’ Eocene superieur des Phosphorites du Quercy (Mourer-Chauvire, 1988) et Limnatornis
paludicola du Miocene inferieur de Saint-Gerand-le-Puy (Milne-Edwards, 1869-71).
N. palustris a une taille plus proche de l'espece actuelle Urocolius macrourus. done est un peu plus
petit que C. striatus et plus grand que les especes du genre fossile Primocolius. 11 est d'ailleurs a noter que
dans l'ensemble les caracteres osteologiques de N. palustris rapprochent egalement davantage cette espece
du genre actuel Urocolius.
L'humerus de N. palustris se distingue immediatement du genre fossile Primocolius par
une diaphyse rectiligne comme chez les especes actuelles (Fig. 25) alors que chez Primocolius la
diaphyse presente une forte courbure interne (Mourer-Chauvire. 1988). Lepiphyse distale se
caracterise par une forte depression en forme de croissant au-dessus du condyle externe (Fig. 25 gauche),
que Ton observe egalement chez Primocolius alors que chez les colious actuels cette depression est
plus discrete. La proeminence ectepicondylienne est large comme chez Colins, mais saillante et nette-
ment separee du condyle externe comme chez Urocolius ; elle presente une nette facette d insertion
musculaire ainsi qu'on Pobserve chez Colins. L'entepicondyle est tres projete distalement comme chez
Urocolius.
Le tibiotarse n'est pas connu dans le genre fossile Primocolius. Celui de N. palustris se carac¬
terise par une gouttiere tendineuse profonde, limitee par des bords lateraux plus saillants que chez
les especes actuelles, notamment le bord interne qui presente un tubercule tres marque (Fig. 26).
Le pont sus-tendineux est haut et a orifice distal tres etroit comme chez Urocolius. Le condyle interne
est plus large que chez les genres actuels. En vue externe. la gouttiere du penmens profundus est tres
profonde comme chez Colius, mais les bords saillants limitant cette gouttiere ne tendent pas a se refermer
en canal comme chez ce genre ; cette gouttiere se poursuit en fosse profondement creusee sur la face
externe du condyle, de meme que chez Colins alors que chez Urocolius la tosse est nettement moins
profonde.
Le tarsometatarse de N. palustris se distingue de celui du genre fossile Primocolius par une
Crete mediane de la face anterieure de la diaphyse proche du bord externe de Los (Fig. 24), comme
chez les genres actuels. alors que chez Primocolius cette crete est beaucoup plus centrale (Mourer-
Chauvire, 1988). Au-dessus de lepiphyse distale, la face posterieure de la diaphyse est assez plate
comme chez Urocolius alors que chez Colins la diaphyse est plus concave avec des bords lateraux en
saillie (Rich & Haarhoff, 1985). Au-dessus du foramen distal, la gouttiere de Lextenseiir externe est
longue et profonde comme chez Primocolius alors qu'elle est plus superficielle chez les genres actuels. La
facette metatarsienne, tres saillante comme chez Urocolius , est toutefois beaucoup plus ecartee de la
trochlee du doigt II ainsi qu'on Fobserve chez Colius. L’aile de la trochlee du doigt II est bien saillante
posterieurement de meme que chez Colius. La trochlee du doigt Ill est large comme chez les genres
actuels alors qu'elle est beaucoup plus petite chez Primocolius (Mourer-Chauvire, 1988). En vue
anterieure. la trochlee du doigt IV ressemble plus a celle que Ton observe chez Colius avec une levre
interne tres saillante enlre le foramen distal et la rainure mediane de la trochlee, surtout distalement ; en
vue distale, cette trochlee presente une rainure mediane superficielle comme chez Urocolius mais 1 aile
posterieure est bien plus saillante que chez les genres actuels sans l'etre autant toutefois que chez
Primocolius.
Remarques. — Aucun holotype n'etant designe par Milne-Edwards, je designe comme lecto-
type la moitie distale de tarsometatarse MNHN SA 1243 ; Fautre piece figuree par Milne-Edwards
(1869-71) de meme que l'humerus MNHN SA 1241 decrit sous l'appellation Homalopus picoides
deviennent done des paralectotypes.
Source: MNHN, Paris
AV1FAUNE DE SANSAN
371
II est a noter quo Fextremite distale de tibiotarse MNHN SA 1242, etiquetee par erreur comme
etant le tibiotarse de H. picoides figure par Milnf.-Edwards (1869-71 : pi. 178 fig. 21 -25), est en realite le
tibiotarse de N. palustris (ibid., pi. 178 fig. 11 -14). Je n'ai pas retrouve le veritable tibiotarse de H. picoides
mais d’apres les figures ce tibiotarse semble plutot appartenir a un passeriforme.
Repartitions stratigraphique et geographique. Ballmann (1969a) a deerit, sous I'appel-
lation provisoire Colins cf. palustris. des restes fragmentaires du gisement du Miocene moyen de La
Grive-Saint-AIban, la nomenclature ouverte etant necessitee par l'impossibilite de comparaison directe.
Grace a la mise en synonymie d'une partie du materiel de Homalopus picoides , les comparisons
elTectuees entre les materiels des deux gisements me permettent d’aflirmer que les specimens de La
Grive-Saint-AIban appartiennent bien a I'espece N. palustris ; l'etude plus detaillee de ce materiel ainsi
que du materiel inedit devrait d'ailleurs permettre d'affiner la description de N. palustris et de mieux
preciser ses affinites avec les deux genres actuels.
Rapport avec les autres Coliidae fossiles. — Outre le genre Necrornis , il n'existe actuellement
que deux autres genres fossiles, tous trois etant d'ailleurs decrits dans des gisements frangais.
Le genre Primocolius a ete deerit dans divers gisements de l'Eocene superieur des Phosphorites du
Quercy avec les deux especes P. sigei et R minor (Mourer-Chauvire, 1988). Ce genre se distingue bien
d'avec Necrornis bien que ces deux genres presented quelques caracteres communs ainsi que je Lai
signale precedemment (cf. ci-dessus).
Le second genre fossile est Linmatornis , cree pour les especes du gisement agenien de Saint-
Gerand-le-Puy (Milne-Edwards, 1869-71) : Linmatornis paludicola. Picus archiaci et Picus consobrina.
Ces trois especes ont ete par la suite transferees dans le genre actuel Colins ( Ballmann, 1969a) et I'espece
consobrina placee en synonymie avec I'espece paludicola ( Brodkorb. 1971). Seule une revision complete
du materiel-type de Saint-Gerand-le-Puy, complete par le materiel inedit, permettront de preciser la
position systematique de ces especes : toutefois une premiere comparaison du materiel de I'espece
paludicola avec Necrornis palustris me permet de preciser que cette espece semble egalement appartenir au
genre Necrornis et serait peut-etre a placer en synonymie avec N palustris. Le genre Linmatornis ne serait
done qu'un synonyme du genre Necrornis.
Les autres especes fossiles de colious ont ete placees dans les genres actuels : Colius hendeyi du
Pliocene inferieur d'Afrique du Sud (Rich & Haarhoff, 1985); Colius cf. C. striatus et Urocolius sp. du
Pliocene terminal de Tanzanie (Haarhoff, 1993).
Ordre PASSERIFORMES (L., 1758)
Le materiel de Sansan comprend plusieurs centaines d'os attribuables a des passereaux dont
certaines pieces ont ete figurees par Milne-Edwards (1869-71, pi. 153-155); selon cet auteur, ces pieces
fossiles appartiendraient a 13 especes differentes. En premiere approximation, I ensemble du materiel doit
en tout cas corresponds a un nombre estime au minimum a 120 individus !
Les Passeriformes represented le groupe d'oiseaux le plus important actuellement : plus de
5000 especes regroupees en presque 60 families, presentes dans tous les milieux et sur tous les
continents. Du fait de Tampleur de ce groupe, aucune etude osteologique exhaustive n'a pour le
moment ete conduite pour cet ordre d'oiseaux ; de plus il est quasi impossible de pouvoir etablir
une collection de comparaison complete. On comprendra que dans ces conditions il est pratique-
ment impossible de pouvoir faire une etude fructueuse de restes fossiles de Passeriformes, sauf cas
particular.
372
JACQUES CHENEVAL
Sous-ordre EURYLAIMI (Seebohm, 1890)
Famille DENDROCOLAPTIDAE (Gray, 1840)
Genre HOMALOPUS Milne-Edwards. 1869-71
Homalopus Milne-Edwards, 1869-71 : voh 2. p. 385. Paris. 1912 : 285. — Lambrecht, 1933 : 631. — Brodkorb. 1971 : 249.
Diagnose. — La meme que pour I'espece, le genre etant monospecifique pour le moment.
Remarque. — Le genre Homalopus avait ete range par Milne-Edwards parmi les Passereaux,
bien qu'il « presente cependant certains rapports avec les Syndactyles et particulierement avec les
Calaos » (Milne-Edwards, 1869-71 : 385). II fut ensuite classe parmi les Piciformes du fait de la
presence de deux foramens. « bien qu'il rappelle fortement Pyrrhocorax » (Lambrecht, 1933 : 631) puis
parmi les Bucerotidae (Brodkorb, 1971). probablement a cause de la mention de Milne-Edwards
suggerant un rapport avec les calaos.
Homalopus picoides Milne-Edwards, 1869-71
Fig. 27-28
(V) Pars Homalopus picoides Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. p. 385. pi. 178 fig. 15-20.
(V) Non Homalopus picoides Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2. pi. 178 fig. 26-31.
Homalopus picoides Milne-Edwards. Paris. 1912 : 285. — Lambrecht, 1933 : 631. Brodkorb. 1971 : 2N).
Diagnose emendee. — Espece d'une taille un peu plus forte que I'actuel Xiphorhynchus guttatus
(grimpar des cabosses): humerus a bord de la tuberosite interne epais et recourbe au-dessus de la
gouttiere capitale ; tarsometatarse a trochlee du doigt II globuleuse. a trochlee du doigt III a incision
mediane large et profonde sur la face posterieure, a trochlee du doigt IV dejetee exterieurement.
Lectotype. Extremite distale de tarsometatarse gauche MNHN SA 1240 figuree in Milne-
Edwards, 1869-71 : pi. 178 fig. 15-20.
Locus T) ficus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typicum. Miocene. Astaracien. zone MN 6.
Materiel. — Lectotype ; extremite proximale d'humerus droit MNHN SA 1245 .
Dimensions (en mm). Humerus : largeur proximale estimee 6,7. Tarsometatarse : largeur
distale 4.0 : diagonale distale 1,5.
Description. Le tarsometatarse de H. picoides ne peut en aucun cas appartenir a un Bucero¬
tidae compte-tenu de sa forme tres particuliere (Fig. 27). La trochlee du doigt 111 est marquee d'une tres
forte incision mediane de telle maniere qu'elle presente une forme caracteristique en poulie. presque en
deux trochlees separees (Fig. 27); comme indique precedemment (Olson, 1985a), cette disposition est
caracteristique des oiseaux qui « rampent » sur les troncs d'arbres tels les Sittidae ou les Phoeniculidae
(selon Olson. « Homalopus semble presenter quelques similitudes » avec ces derniers ; 1985 : 137). J'ai
done compare H. picoides avec les especes actuelles suivantes qui presentent le meme type d'adaptation :
Coraciiformes. - Phoeniculidae : Phoeniculuspurpureas USNM 558552 (Irrisor moqueur)
Passeriformes. - (1) Dendrocolaptidae : Dendrocincla fuliginosa USNM 344224, 562223
(Grimpar enfume), Xiphorhynchus guttatus USNM 492323, 562573 (Grimpar des cabosses); (2) Certhii-
dae : Certhiafamiliar is (Grimpereau des bois), C brachydactyla (Grimpereau des jardins); (3) Sittidae :
Sitta europaea (Sittelle torchepot). Tichodroma muraria (Tichodrome echelette).
Le tarsometatarse de H. picoides presenle une face anterieure tres aplatie (Fig. 27). Les trochlees
digitales sont de petite taille. disposees a peu pres a meme hauteur et separees par des echancrures
Source:
AVIFAUNE DE SANSAN
373
intertrochleennes larges et peu profondes ; Fincisure mediane de la trochlee du doigt III est aussi
developpee que Fechancrure intertrochleenne interne. La diaphyse est approximativement de meme
largeur que Fepiphyse et va en s’amincissant progressivement dans la partie conservee la plus proximale.
En vue posterieure, la face de Fos est egalement tres plate de telle maniere que les trochlees forment de
fortes saillies paralleles entre elles (Fig. 27 droite). L'echancrure intertrochleenne externe est tres large.
Cette disposition est tres differente de celle de Phoeniculus chez lequel la trochlee du doigt II est
globuleuse et separee du reste de Fos par une echancrure intertrochleenne tres large et profondement
incisee et par le bord de la diaphyse profondement creuse : la trochlee du doigt IV est tres fine et terminee
nettement plus haut que la trochlee du doigt III. En vue posterieure, les saillies trochleennes sont moins
prononcees et la trochlee du doigt IV est beaucoup plus fine que chez Homalopus.
Outre sa taille beaucoup plus grande, le tarsometatarse de H. picoides est egalement tres different
de ceux de Certhia, Sitta et Tichodroma chez lesquels la trochlee du doigt II est plus fine (un peu moins
chez Tichodroma) et toujours ecartee de la diaphyse par une echancrure intertrochleenne large. L'echan¬
crure intertochleenne externe est tres profonde et les deux echancrures sont beaucoup plus prononcees
que Fincisure mediane de la trochlee du doigt III. Cette trochlee est egalement ties saillante anterieure-
ment chez ces genres. En vue posterieure, les trochlees digitales sont bien moins saillantes chez les genres
actuels que chez Homalopus et Fechancrure intertochleenne externe est tres fine.
Par contre, le fossile presente une tres forte ressemblance avec les tarsometatarses de Dendrocincla
et Xiphorhynchus ; il ne fait done pas de doute que II. picoides doive etre classe parmi les Dendrocolap-
tidae. Globalement le tarsometatarse fossile ressemble un peu plus a celui de Xiphorhynchus. Par rapport
a ce genre, le tarsometatarse se distingue par les caracteres suivants : (I) echancrures intertrochleennes
beaucoup moins profondes ; (2) trochlee du doigt II plus globuleuse, a gouttiere mediane assez peu
marquee et a aile posterieure un peu plus mince ; (3) trochlee du doigt Ilia incision mediane large et peu
profonde anterieurement. un peu comme chez Dendrocincla , mais tres profondement creusee dans la face
posterieure : (4) trochlee du doigt IV plus dejeteedu cote externe du fait de Fechancrure intertrochleenne
externe tres large, cette trochlee presentant une sorte de meplat a sa jonction avec la diaphyse ; (5)
foramen distal plus proche des trochlees sur la face posterieure.
Parmi le materiel classe dans Fespece Necrornis palustris , j'ai trouve un fragment proximal
d'humerus qui semble egalement appartenir a un Dendrocolaptidae (Fig. 28). Ce fragment est tres proche
des humerus des genres actuels par la forme generale de la tete et surtout par la gouttiere capitale tres
large entre la tete et la tuberosite interne. Cette tuberosite forme une sorte de Crete saillant au-dessus de
la gouttiere capitale comme chez les genres actuels et qui presente une facette triangulaire surplombant
la fosse pneumatique comme chez Dendrocincla ; cependant le bord de cette crete est epais et montre un
recourbement marque au-dessus de la gouttiere capitale (Fig. 28 droite) alors que chez les genres actuels
ce bord est mince et droit.
Remarques. Parmi le materiel figure par Milne-Edwards, je n'ai pas retrouve le tibiotarse
(1869-71 : pi. 178 fig. 21-25); cel os semble effectivement appartenir a un Passeriforme mais je ne peux
dire s'il pourrait s’agird'un Dendrocolaptidae.
L’humerus figure par Milne-Edwards (1867-71 : pi. 178 fig. 26-31) a ete transfere dans Fespece
Necrornis palustris (cf. precedemment, pour cette espece, « Paralectotypes »).
Parmi le tres abondant materiel fossile de Passeriformes present a Sansan, il existe certainement
d'autres pieces osseuses appartenant a H. picoides ; malheureusement chez les Dendrocolaptidae les
autres os ne presentent pas de caracteristiques aussi marquees que le tarsometatarse et ne peuvent etre
facilement reconnus des os d'autres Passeriformes.
Repartitions stratigrapmique et geographique. H. picoides n'est connu pour le moment
qu'a Sansan.
Rapport avec les autres Dendrocolaptidae fossiles. A ma connaissance. H. picoides est la
seule espece fossile de Dendrocolaptidae actuellement connue.
Source:
374
JACQUES CHENEVAL
Sous-ordre PASSERES L., 1766
Famille CORVIDAE Vigors, 1825
Genre MIOCORVUS Lambrecht, 1933
Pars Coitus sensu Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2, p. 381.
Pars Corvus L. Paris. 1912 : 284.
Pars Corvus L. - Brodkorb. 1978 : 158.
Miocorax Lambrecht. 1933 : 636 (preoccupe).
Miocorvus Lambrecht. 1933 : 1024. — Brodkorb. 1952 : 175.
Diagnose. — La meme que pour l’espece, le genre etant monospecifique pour le moment.
Miocorvus larteti (Milne-Edwards, 1869-71)
Fig. 29-34
(V) Corvus larteti Milne-Edwards, 1869-71 : vol. 2, p, 381, pi. 151. 152. 153 fig. 21. Paris. 1912 : 284. - Brodkorb. 1978 : 158.
Miocorax Larteti (Milne-Edwards): Lambrecht. 1933 : 636.
Miocorvus Larteti (Milne-Edwards): Lambrecht. 1933 : 1024.
Diagnose emendee. - Espece d'une taille legerement plus faible que Tactuel Garrulusglandarius
(Geai des chenes); coracoide a diaphyse distale relativement peu elargie et a bord proximal de la iacette
sternale relativement peu saillant au-dessus de Tangle interno-distal ; humerus a tuberosite interne peu
marquee, a gouttiere capitale fortement creusee dans le bord de la tete el a processus ectepicondylien
discret ; ulna a cotyle interne ovale, a attache tricipitale marquee, a tuberosite carpienne pointue et a
depression radiale profonde ; metacarpe a gouttiere longue et etroite entre la tuberosite carpienne et la
trochlee carpienne (en vue externe), a fossette profonde en dessous du processus pisifortnis et large Iacette
creuse entre la symphyse metacarpienne distale et la facette du doigt III; tibiotarse a gouttiere tendineuse
tres median©, a fosse intercondylienne anterieure tres profondement creusee distalement et a face
intercondylienne posterieure large dans son extremite proximale ; tarsometatarse a bord saillant le long
des foramens proximaux, a cotyle externe tres creuse. a face posterieure de la trochlee du doigt II tres fine,
presque reduite a une Crete et a trochlee du doigt III relativement peu puissante par rapport aux auties
trochlees digitales.
Lectotype. - Tarsometatarse droit presque complet (epiphyse proximale abimee depuis sa
figuration) MNHN SA 1248 figure in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 152 fig. 1-9.
Paralectotypes. — Moitie proximale de coracoide gauche MNHN SA 1607 figuree in Milne-
Edwards. 1869-71 : pi. 152 fig. 20-21 ; extremite distale de coracoide gauche MNHN SA 1608 figuree in
Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 152 fig. 20-21 ; humerus gauche presque complet (brise en deux frag¬
ments depuis sa figuration) MNHN SA 1246 figure in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 152 fig. 22-24 ;
metacarpe droit presque entier MNHN SA 1615 figure in Milne-Edwards, 1869-71 : pi. 152 lig. 27-28 .
extremite proximale de femur gauche MNHN SA 1604 figuree in Milne-Edwards. 1869-71 : pi. 152 fig.
16-18 ; epiphyse distale de femur droit MNHN SA 1605 figuree in Milne-Edwards, 1869-71 :pl. 152Iig.
16, 17. 19 ; moitie proximale de tibiotarse droit MNHN SA 1255 figuree in Milne-Edwards, 1869-71 :
pi. 152 fig. 13.14; moitie distale de tibiotarse gauche MNHN SA 1247 figuree in Milne-Edwards,
1869-71 : pi. 152 fig. 10-12.15 ;metatarsien I droit MNHN SA 1541 figure in Milne-Edwards, 1869-71 :
pi. 153 fig. 21.
Locus typicus. — Sansan (Gers, France).
Stratum typ/cvm. - Miocene, Astaracien, zone MN 6.
Source:
AVIFAUNE DE SANSAN
375
Materiel. Lectotype ; paralectotypes ; coracoides entiers gauche MNHN SA 10278 et droit
MNHN SA 1412 ; fragments proximaux de coracoides gauches MNHN SA 1459. 1670, 10247. 10298.
14072-14073. 14075-14076 et droits MNHN SA 14071. 14074 ; fragments distaux de coracoides droits
MNHN SA 1671, 10245, 14077 ; extremites proximales de scapulas gauches MNHN SA 1665, 1667 et
droites MNHN SA 1663-1664. 1666 ; fragments distaux d’humerus gauches MNHN SA 1316. 10666,
14094, 14097 et droits MNHN SA 1317, 10227, 10296, 14095-14096, 14098-14100; fragments proxi¬
maux d'ulnas gauches MNHN SA 1219. 1309, 1403, 1468, 1652, 1659-1661 et droites MNHN SA 1266,
1648, 1653, 1655-1656. 1658, 1662, 10291 ; fragments distaux d’ulnas gauches MNHN SA 1389, 1419,
1647, 1649-1651, 1657, 14093 et droites MNHN SA 1294. 1315, 1420, 1469, 1654. 14091-14092;
metacarpes entiers gauche MNHN SA 14078 et droits MNHN SA 1291. 1400 ; fragments proximaux de
metacarpes gauches MNHN SA 1305, 1332-1333, 1630-1631. 1635, 10231. 14081-14082 et droits
MNHN SA 1277, 1286-1287. 1301, 1331. 1609, 1632. 1636-1637, 10668. 14079-14080 ; moities distales
de metacarpes gauches MNHN SA 1424. 1633-1634. 1638, 1640. 1643, 14084-14088 et droits MNHN
SA 1639, 1641-1642, 10260, 14083. 14089-14090 ; phalanges I del'ailegauches MNHN SA 1611. 1644et
droite MNHN SA 1610 ; fragment proximal de femur gauche MNHN SA 1612 ; fragments distaux de
femurs droits MNHN SA 1613-1614 ; fragments proximaux de tibiotarses gauche MNHN SA 1437 et
droits MNHN SA 1433-1434. 14065 ; fragments distaux de tibiotarses gauches MNHN SA 1439-1441.
1444. 1446-1447, 1449, 1452-1453, 1455, 1458, 1497. 1646. 10237, 10246, 10289, 10297 et droits MNHN
SA 1313, 1330, 1435-1436, 1442-1443, 1445. 1448. 1450-1451, 1454, 1494, 10672, 14066-14070; frag¬
ments proximaux de tarsometatarses gauches MNHN SA 1278. 1289, 1323, 1616. 1621. 14057 et droits
MNHNSA 1256. 1267, 1491, 1617. 1619, 10288 ; fragments distaux de tarsometatarses gauches MNHN
SA 1258, 1275, 1283, 1295, 1322, 1325-1326. 1329. 1392, 1431, 1624-1626. 10251. 10254, 10280. 14058-
14059, 14064 et droits MNHN SA 1257, 1302, 1311, 1321. 1324. 1327-1328. 1618. 1620, 1622-1623,
1627-1628, 10235, 10239, 10263, 14060-14063.
Dimensions. - Tableau 6.
Description. — J’ai pu comparer Miocorvus larteti avec les especes actuelles suivantes : Garrulus
glandarius (Geai des chenes), Cyanopica cyana ( Pie bleue). Pica pica { Pie bavarde), Pyrrhocorax graculus
(Chocard a bee jaune). Con us monedula (Choucas des tours), C. frugilegus (Corbeau freux), C. corone
(Corneille noire) et C. corax (Grand corbeau).
Ainsi que 1‘indiquait deja Milne-Edwards (1869-71). Miocorvus larteti se rapproche plus, par sa
petite taille et par certains caracteres, de fespecc actuelle Garrulus glandarius (Geai des chenes). Toutefois
1 espece fossile se distingue de G. glandarius ainsi que d'autres especes actuelles par nombre de caracteres
osseux ; it me parait done preferable de classer cette espece dans un genre propre bien que je n’ai pu
comparer le materiel fossile de Sansan avec tous les nombreux genres actuels de Corvidae. Sur un unique
critere d’anciennete, Lambrecht (1933) avait cree pour cette espece le genre fossile Miocorax (deja utilise
pour une espece de cormoran du gisement de Saint-Gerand-le-Puy) emende ensuite en Miocorvus ; il me
semble done naturel de reutiliser cette appellation pour l'espece de Sansan.
Le coracoide de M. larteti se distingue de celui des especes actuelles par une combinaison de
caracteres specifiques. La facette sternale est assez plate alors qu'elle est plus ou moins creusee d'une
petite facette distale chez les genres actuels de Corvidae. L'attache du coraco-brachialis est bien moins
developpee que chez les autres genres. Sur la face ventrale, la diaphyse s'elargit peu en s’approchant de
Lextremite distale, de meme que chez Garrulus (alors qu'elle est bien plus evasee chez les autres genres),
et le bord externe de cette face est peu saillant. La facette sternale presente un bord proximal fortement
saillant vers Tangle interno-distal, de meme que chez Pica et Pyrrhocorax.
La scapula se caracterise par un acromion assez court comme chez Cyanopica sans etre aussi
reduit toutefois que chez Corvus.
Sur l'epiphyse proximale de l'humerus (Fig. 29). la tuberosite interne est peu marquee et a bord
distal assez arrondi comme chez Garrulus. La gouttiere capitale est large et creuse le bord distal de la tete.
un peu comme chez Corvus, de telle maniere qu'elle delimite une tuberosite mediane tres marquee juste en
dessous de la tete. ce qu'on observe a un moindre degre chez Garrulus. La fosse pneumatique est tres large
comme chez Pyrrhocorax.
Source:
376
JACQUES CHENEVAL
Tableau 6. — Miocorvus larteti , dimensions des os longs, en mm.
Table 6. — Miocorvus larteti, mensuration of long bones, in mm.
Extremes
Moy.
n
Var.
Coracoide
Longueur partielle
27.7-28,6
28,2
2
0,61
Diagonale distale
5,60-6.00
5,8
3
0,20
Scapula
Largeur craniale
6.16-7.14
6,5
4
0,44
Humerus
Largeur proximale
-
10,8
1
-
Largeur diaphyse
3,50-3.64
3,6
2
0,10
Diametre diaphyse
2.96-3.10
3,0
2
0,10
Largeur distale
8.70-10.30
9,5
13
0,52
Ulna
Largeur proximale
5,00-6.64
6,0
15
0,47
Diametre proximal
5,00-6,44
5,9
11
0,45
Diagonale proximale
3,84-5.20
4,7
11
0,37
Largeur diaphyse
2,46-3,00
2,8
10
0,17
Diagonale distale
3.84-5.56
5.1
15
0,40
Metacarpe
Longueur totale
24,50-26,54
25,8
4
0,91
Largeur proximale
5,40-7,10
6.5
21
0,36
Largeur diaphyses
-
4.9
1
-
Largeur distale
4,70-6,78
5.8
19
0,53
Phalange alaire
Longueur totale
11.26-11,58
11,4
2
0,23
Largeur proximale
3,38-3,40
3.4
2
0,01
Largeur distale
3,42-3,90
3,6
3
0,25
F6mur
Largeur proximale
-
6,1
1
-
Diametre proximal
-
3,3
1
-
Largeur distale
6,14-6,32
6,2
3
0,09
Diametre distal
-
4,5
1
-
Tibiotarse
Largeur proximale
4,62-5,60
5,0
4
0,40
Diagonale proximale
6,80-8,10
7,5
3
0,65
Largeur diaphyse
2,14-2.86
2,6
11
0,22
Diametre diaphyse
1,78-2,38
2,1
12
0,16
Largeur distale
4,32-5,78
5,1
29
0.36
Tar some tatarse
Largeur proximale
4,78-6,00
5,5
11
0,38
Largeur diaphyse
1,92-2,36
2,1
15
0,12
Largeur distale
3,58-4,36
4,1
8
0,25
Diagonale distale
2,22-2.96
2,6
8
0,25
Source: MNHN. Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
377
Sur 1'epiphyse distale de l'humerus, Fattache du ligament articulaire anterieur forme line facette
plus oblique le long de 1'epiphyse distale alors que chez les genres actuels cette attache est un peu plus
perpendiculaire et n’atteint generalement pas le bord distal de 1'os. La face distale du condyle interne
presente une petite fossette nettement creusee comme chez Cyanopica. Le processus ectepicondylien
forme une pointe discrete comme chez Cyanopica et Pica.
Pour Fulna, le cotyle interne est ovale alors qu'il est plus arrondi chez les genres actuels. Le bord
palmaire du cotyle externe est assez saillant et descend nettement plus bas sur la diaphyse que le bord du
cotyle interne, situation assez semblable a ce que l’on observe chez Pica, sans descendre autant toutefois
que chez Pyrrhocorax et Corvus. La face palmaire de la diaphyse est marquee par une ligne mediane
formant une petite crete saillante comme chez Pica. En vue anconaie, Folecrane montre un sillon Ires
marque le long du bord interne comme chez Corvus. Enfin, 1'attache tricipitale est tres marquee chez le
fossile alors qu'elle est bien plus discrete chez les genres actuels.
Sur la diaphyse, les papilles des secondaires sont relativement peu saillantes.
L'epiphyse distale de Lulna se distingue par une tuberosite carpienne assez pointue (plus arrondie
chez les autres genres) et par une depression radiale profonde.
En vue externe, 1'epiphyse proximate du metacarpe (Fig. 30 gauche) se caracterise par une longue
gouttiere assez etroite entre la tuberosite carpienne et la trochlee carpienne alors que cette gouttiere est
beaucoup plus courte et plus evasee chez les genres actuels. La trochlee carpienne externe est haute et
etroite, ressemblant ainsi un peu plus a celle de Pica. En vue palmaire. on observe entre la symphyse
metacarpienne proximale et la tuberosite carpienne un espace ouvert long et etroit, de meme que chez
Pica , alors qu'il est ti es petit chez Gan ulus et Cyanopica et ti es large chez Pyrrhocorax et Corvus. En vue
interne, la trochlee carpienne est creusee d'une tres profonde fossette juste en dessous du processus
pisiforme (Fig. 30 droite); cette fossette est generalement moins profonde chez les autres genres et elle est
egalement plus ecartee du processus pisiforme.
En vue interne de 1'epiphyse distale, l'espace entre la symphyse metacarpienne distale et la facette
du doigt III est tres profondement creuse d'une fossette sur toute la hauteur ; on observe egalement une
telle fossette chez Pyrrhocorax mais elle n’occupe pas toute la hauteur de cet espace.
La premiere phalange alaire ne presente pas de caracteres distinctifs.
Les femurs de M. larteti sont malheureusement trop fragmentaires et trop mal conserves pour
pouvoir utilement les comparer avec ceux des especes actuelles. L'extremite proximale semble se distin-
guer par une facette iliaque assez peu saillante sur la face posterieure de 1'os comme chez Cyanopica et
Pica. Pour 1’epiphyse distale, le condyle externe en vue posterieure remonte legerement plus bas que le
bord de la fosse intercondylienne comme chez Garrulus et Cyanopica alors qu'ils sont presque au meme
niveau chez les autres genres. Le caractere le plus important semble le condyle fibulaire plus projete
posterieurement de telle maniere qu'en vue distale il forme un angle droit avec le condyle externe, un peu
comme chez Cyanopica et Pica, alors qu'ils forment un angle obtus chez les autres genres.
Pour le libiotarse, 1'epiphyse proximale (Fig. 31) ne presente pas de caractere distinctif. L'epiphyse
distale (Fig. 32) se reconnait surtout par la position assez mediane de la gouttiere tendineuse et du pont
sus-tendineux. Le bord interne de cette gouttiere forme une saillie allongee et pointue comme chez
Pyrrhocorax et Corvus. La fosse intercondylienne est tres profondement creusee distalement de meme que
chez Cyanopica et Pica et elle presente une fine facette proximale comme chez Cyanopica (Fig. 32). En vue
posterieure, les bords des condyles sont un peu moins saillants de part et d'autre de la face intercondy-
lienne que chez les genres actuels ; ces bords sont tres ecartes proximalement de telle sorte que cette face
intercondylienne est proximalement beaucoup plus large que chez les genres actuels (Fig. 32). En vue
externe, la face du condyle externe presente une saillie peu marquee.
L'extremite proximale du tarsometatarse de M. larteti ressemble beaucoup a celle de Garrulus.
(Fig. 33). Chez les deux genres, le cotyle interne est tres saillant anterieurement, la proeminence
intercotylienne est en forme de triangle dejete du cote externe de 1'os en vue posterieure. la gouttiere
metatarsienne anterieure est assez creusee et la diaphyse presente sur le bord externe de la face posterieure
Source:
378
JACQUES CHENEVAL
une Crete saillante relativement ecartee de l’hypotarse. Le tarsometatarse de M. larteti se distingue
toutefois de celui de Garrulus par un bord saillant beaucoup moins developpe le long des foramens
proximaux et par un cotyle externe tres creuse comme chez Cycmopica.
L epiphyse distale est plus caracteristique (Fig. 34). La facette metatarsienne est longue comme
chez Corvus. Le foramen distal est tres large anterieurement. La trochlee du doigt II presente un bord
proximal saillant lateralement comme chez Garrulus mais elle se distingue des genres actuels par une face
posterieure tres fine, presque reduite a une crete. Enfin la trochlee du doigt III n est pas aussi puissante.
par rapport aux autres trochlees, que chez les genres actuels.
Rf.marques. — Parmi le materiel figure par Milne-Edwards, je n’ai pas retrouve Pulna (1869-
71 : pi. 152 fig. 25-26).
L'abondant materiel decrit represente un nombre minimal de 21 individus.
Repartitions stratigraphique et geographique. — Pour le moment, M. larteti n'est connu
qu'a Sansan.
Rapport avec les autres Corvidae fossiles. — Mis a part les especes tres recentes du
Pleistocene, tous les Corvidae fossiles actuellement connus ont ete classes dans le genre actuel Corvus.
L'espece la plus ancienne du genre Corvus est actuellement C. galushai du Miocene terminal
d'Arizona (Bickart, 1990) mais la presence du genre Corvus est egalement soupgonnee dans divers
gisements du Miocene superieur et terminal de Hongrie (Janossy, 1991, 1993). Une autre espece, C.
solitus , a egalement ete deci de dans le Pliocene moyen de Mongolie (Kurochkin, 1985).
Ainsi Miocorvus larteti serait la plus ancienne espece actuellement connue de Corvidae.
CONTEXTE PALEOECOLOGIQUE DE L'AVIFAUNE DE SANSAN
Donnees paleoclimatiques
Pour la plupart. les oiseaux de Sansan appartiennent ou sont proches de genres actuels assez
ubiquistes. En revanche, la presence a Sansan de representants de certains groupes d’oiseaux est plus
caracteristique quant aux donnees climatiques.
Ainsi. les ibis actuels du genre Geronticus ne se rencontrent qu’en Afrique.
Les Galliformes de Sansan se rapprochent de genres actuels qui sont uniquement asiatiques :
Palaeortyxprisca se rapproche des torqueoles du genre actuel Arborophila , Palaeoperdix longipes et P
medius sont proches des faisans du genre actuel Chrysolophus , et Miophasianus altus est proche des paons
du genre Pavo. De plus la decouverte d'une piece juvenile de P. prisca laisse supposer que cette espece
devait nicher sur place.
Fig. 29-34. -Miocorvus larteti (Milne-Edwards, 1869-71). 29 : paralectotvpe. humerus gauche presque complet (endeux fragments)
MNHN SA 1246 : a gauche, vue palmaire ; a droite, vue anconale(x 3). 30 : paralectotype. metacarpe droit presque complet
MNHN SA 1615 ; a gauche, vue externe ; a droite. vue interne (x 3). 31 : paralectotype. moitie proximale de tibiotarse droit
MNHN SA 1255 ; a gauche, vue posterieure : a droite. vue anterieure (x 3). 32 : paralectotype. moitie distale de tibiotarse
gauche MNHN SA 1247 : a gauche, vue anterieure ; a droite. vue posterieure (x 3). 33 : extremite proximale de tarsometa¬
tarse droit MNHN SA 1256 ; a gauche, vue anterieure ; a droite. vue posterieure (x 3). 34 : moitie distale de tarsometatarse
gauche MNHN SA 1258 ; a gauche, vue anterieure ; a droite, vue posterieure (x 3).
Flos 29-34. Miocorvus larteti < Milne-Edwards. J869-71 >. 29 : paralectotype. almost complete left humerus (in two pieces) MNHN
SA 1246 ; left, palmar view ; right, anconal view (x 3). 30 : paralectotype. almost complete right carpometacarpus MNHN
SA 16/5 ; left, external view; right, internal view (x 3). 31 : paralectotype, proximal half of right tihiotarsus MNHN
SA 1255 : left, posterior view : right, anterior view f x 3). 32 : paralectotype. distal half of left tihiotarsus MNHN SA 1247 ;
left, anterior view ; right, posterior view (x 3). 33 : proximal end of right tarsometatarsus MNHN SA 1256 ; left, anterior
view ; right, posterior view (x 3). 34 distal half of left tarsometa tarsus MNHN SA 1258 ; left, anterior view ; right, posterior
view (x 3).
Source: MNHN, Paris
AVIFAUNE DE SANSAN
379
Source: MNHN , Paris
380
JACQUES CHENEVAL
Les perroquets, representes a Sansan par le genre Pararallus , se rencontrent actuellement dans les
zones tropicales de I'hemisphere sud ainsi qu'en Amerique centrale et en Asie du Sud-Est. Les Dendro-
colaptidae auxquels appartient le genre Homalopus sont des oiseaux d'Amerique du Sud. Enfin les
colious, presents a Sansan avec le genre Necrornis , sont des oiseaux exclusivement africains.
La presence a Sansan de formes d'oiseaux dont les representants actuels n'existent plus que dans
la zone intertropicale indique done clairement que le climat qui regnait a l’epoque devait probablement
etre un climat tropical assez chaud et humide.
Donnees paleoecologiques
L'avifaune de Sansan regroupe trois ensembles d'oiseaux presentant des exigences ecologiques
diflerentes : des especes aquatiques, des especes terrestres et des especes arboricoles (Tableau 7). Ces trois
ensembles sont ties inegalement representes, notamment du fait d’une representation tres forte des
Passeriformes.
Les oiseaux terrestres correspondent a (’ensemble le moins bien represente a Sansan. II regroupe
les Galliformes auxquels on peut adjoindre la grue Palaeogrus excelsa. Les Galliformes ont generalement
un mode de vie terrestre mais les formes representees a Sansan peuvent etre considerees comme ayant
egalement plus ou moins un mode de vie arboricole. Les genres actuels les plus proches des genres fossiles
(torqueolesdu genre Arborophila , faisans du genre Chrysblophus) vivent dans les forets et les bosquets de
bambou d'Asie ou ils se nourrissent de feuillage. baies, fruits et insectes ; les paons du genre Pavo ont le
meme type de regime alimentaire mais ils vivent plutot en forets ouvertes. Les grues, egalement
vegetariennes, se rencontrent actuellement en milieux ouverts en Eurasie et en Amerique du Nord. De
plus, la presence de pieces juveniles de Palaeortyxprisca et Palaeogrus excelsa laissent supposer que ces
especes devaient nicher sur place a Sansan ; or les torqueoles nichent dans de petites depressions creusees
dans le sol, au pied des arbres ou dans des coupes d’herbes et les grues nichent egalement au sol. Ainsi
1 ensemble des oiseaux terrestres de Sansan caracterise plutot un milieu forestier ouvert qu'une foret
dense ou une steppe.
Les oiseaux aquatiques representent un groupe plus consequent. Les formes representees a
Sansan (heron, ibis, « oie », canards, fuligule, rale,...) caracterisent plutot des etendues d'eau (douce ou
saumatre) ouvertes. generalement peu profondes. Les rales du genre actuel Aramides dont se rapproche-
rait le genre Palaeoaramides vivent au bord des mangroves, des etangs et eventuellement en foret en
Amerique du Sud. La presence a Sansan d'un representant de ces rales temoignerait davantage d’un
rivage boise. Cette hypothese semble renforcee par la decouverte d'un os juvenile qui temoignerait que
cette forme devait nicher sur place ; or Aramides niche actuellement en batissant un « nid » sommaire de
feuilles au sol mais generalement proche de l'eau.
Les formes aquatiques representees a Sansan sont generalement vegetariennes, se nourrissant
surtout de graines et d herbes aquatiques, eventuellement de vegetaux semi-immerges. Par contre, les ibis
consomment surtout des insectes et des petits vertebres ; les herons et les pygargues se nourrissent
essentiellement de poissons, sans dedaigner les amphibiens, les petits reptiles ou les petits mammiferes.
tous tres abondants a Sansan. L'ensemble de l’avifaune aquatique de Sansan temoigne done de la
presence d’une etendue d’eau assez vaste (fleuve, lac ou retenue d'eau) dont les bords devaient etre
occupes par une vegetation assez developpee.
Une forte majorite de l’avifaune de Sansan est representee par l'ensemble des oiseaux arboricoles.
Get ensemble est clairement domine par les Passeriformes qui representent a eux seuls les trois quarts de
l'avifaune ; on ne peut done que regretter une fois de plus que nos connaissances actuelles sur les
passereaux rendent impossibles la determination des formes fossiles, d'autant plus que tous les Passeri¬
formes ne sont pas arboricoles, certains vivant en milieux ouverts ou en milieux aquatiques. Tous les
groupes arboricoles determines a Sansan correspondent a des formes forestieres, sauf eventuellement les
corbcaux qu'on trouve actuellement egalement en milieux ouverts. Parmi les representants actuels de ces
Source:
AVI FA UNI: DE SANSAN
381
Tableau 7. — Composition quantitative de Pavifaune de Sansan. ( 1) especes determines seules ; (2) y
compris estimation des Passeriformes.
Table 7. Quantitative distribution of the avifauna from Sansan . (1 ) determinated species only ; (2)
estimation of Passeriformes added.
Nombre total
%
Nombre minimal
%(1)
%(2)
de pieces osseuses
d'individus
ESPECES AQUATIQUES
Heron genre indet.
1
0,24
1
1,47
0.53
Geronticus perplexus
1
0,24
1
1,47
0.53
Anserobranta (?) robust a
4
0,98
1
1.47
0,53
Anas velox
24
5,88
5
7,36
2,66
Anas sansaniensis
15
3,67
2
2.94
1.06
Aythya chauvirae
13
3,18
3
4,41
1.60
Haliaeetus piscator
5
1,22
2
2,94
1.06
Palaeoaramides beaumontii
36
8,80
6
8,83
3,19
Mi or alius major
2
0,49
1
L47
0,53
Numenius antiquus
3
0.73
1
1.47
0.53
Total
104
25,43
23
33,83
12,22
ESPECES TERRESTRES
Palaeortyx prisca
17
4.16
3
4.41
1.60
Palaeoperdix longipes
7
1,71
3
4,41
1.60
Palaeoperdix medius
1
0,24
1
1,47
0,53
Miophasianus altus
4
0.98
1
1.47
0,53
Palaeogrus excelsa
1
0,24
1
1.47
0,53
Total
30
7,33
9
13,23
4,79
ESPECES ARBORICOLES
aff. Accipiter
14
3,42
4
5,88
2.13
Hieraaetus edwardsi
23
5,62
3
4.41
1,60
Pararallus dispar
21
5,14
5
7.36
2.66
Asio (?) ignotus
1
0,24
1
1.47
0.53
Necrornis palustris
4
0,98
1
1,47
0,53
Homalopus picoides
2
0.49
1
1,47
0,53
Miocorvus larteti
210
51,35
21
30.88
11,18
Autres passeriformes
(non compte)
120
63,83
Total
275
67,24
36(1)- 156(2)
52,94
82.99
Total general
409
100%
68 (1)- 188 (2)
100%
100%
formes arboricoles, certains presentent des regimes alimentaires assez specialises, tels les perroquets qui
sont granivores ou les Dendrocolaptidae qui « rampent » le long des troncs d'arbres pour se nourrir des
insectes qu'ils trouvent sous Pecorce. Les rapaces represents a Sansan (aigle, epervier et hibou) sont des
carnivores chassant les oiseaux et les petits mammiferes ; on peut ajouter que Pepervier nichait a Sansan,
probablement en construisant comnie ses parents actuels une aire de branchages dans une fourche d’un
arbre de grande taille. Les formes arboricoles de Sansan temoignent globalement d’un milieu Forestier
vaste.
Source:
382
JACQUES CHENEVAL
L ensemble de Pavifaune permet ainsi de reconstruire un paysage pour le gisement de Sansan. Les
especes aquatiques temoignent d'une etendue d*eau assez vaste. probablement peu profonde, dont les
rives auraient ete occupees par une vegetation semi-immergee on des arbres. Les especes arboricoles
necessitaient des regroupements importants d'arbres probablement de haute futaie mais la presence
d'especes terrestres plus caracteristiques de milieux ouverts laisse supposer qu'il ne pouvait s'agir d'une
foret dense. En conclusion et compte-tenu des donnees climatiques etablies ci-dessus. on peut dessiner
pour Sansan le paysage d'une vaste etendue d'eau entouree d'une vegetation forestiere assez similaire aux
forets ouvertes que Pon trouve actuellement par exemple en Asie du Sud-Est.
Donnees paleogeographiques
L'etude de la repartition geographique des formes actuelles les plus proches des oiseaux de Sansan
est egalement riche d'enseignements (Tableau 8).
La grande majorite des especes decrites a Sansan est apparentee a des formes dont la repar¬
tition geographique actuelle est tres vaste. On peut noter toutefois que les oies (genres Anser et
Brant a) se repartissent surtout dans Phemisphere nord (regions palearctique et nearctique), de meme
que les grues (genre Grus) qui existent toutefois egalement en zone australasienne. A l'inverse, les
perroquets (Psittacinae) sont plutot caracteristiques de Phemisphere sud puisqu'on les trouve actuelle¬
ment en zones neotropicale, afrotropicale. australasienne et orientale. Le genre Hieraaetus est actuelle¬
ment plutot reparti dans PAncien Monde (regions palearctique. afrotropicale. orientale et australa¬
sienne).
Les formes actuellement uniquement afrotropicales sont rares a Sansan. Les ibis du genre
Geronticus peuvent egalement etre observes, mais de plus en plus rarement, en region palearctique. Les
colious (genres Colius et Urocolius ) sont un petit groupe d'oiseaux exclusivement africains. La presence a
Sansan du coliou Necrornispalustris semble done indiquer que ce groupe a eu par le passe une repartition
geographique bien plus large. Cette idee est d'ailleurs renforcee par la presence de N palustris dans le
gisement de La Grive-Saint-Alban et de formes apparentees a Saint-Gerand-Ie-Puy ainsi que dans les
gisements beaucoup plus anciens des Phosphorites du Quercy (Mourer-Chauvire, 1988); on peut
observer par contre que les fossiles plus recents ont ete decrits pour le moment uniquement en Afrique
(Rich & Haarhoff, 1985 ; Haarhoff. 1993). On pourrait alors supposer que la repartition actuelle des
colious est relict uelle, ces petites formes arboricoles ayant peut-etre ete eliminees par le developpement de
formes concurrentes parmi les Passeriformes.
Les formes actuellement orientales sont representees a Sansan par des Galliformes (torqueoles,
faisans et paons) qui semblent avoir ete. au moins pendant tout le Miocene, largement reparties en zone
palearctique. Le point le plus important a souligner me semble la mise en evidence de la parente du genre
fossile Miophasianus avec les paons ; actuellement ce groupe d'oiseaux presente une repartition disjointe,
le genre Pavo et les genres proches d'argus (Rheinardia et Argusianus) etant presents en Inde et en Asie du
Sud-Est alors que le genre Afropavo est present dans une petite region d'Afrique. La large repartition du
genre Miophasianus en Europe pendant le Miocene, qui s'est semble-t-il maintenue en partie au moins
jusqu'a la fin du Pliocene (Mourer-Chauvire, 1990). demontre que la repartition des paons a etc bien
plus vaste. expliquant ainsi une disjonction ulterieure.
Les formes neotropicales sont representees a Sansan par un rale proche du genre actuel Aramides
et par le passereau Homalopus picoides attribue a la famille des Dendrocolaptidae ; cette derniere
attribution est importante a plus d'un titre. Tout d’abord. les Dendrocolaptidae sont adaptes a « tam¬
per » sur les troncs d'arbres ; cette adaptation est representee en region palearctique par les sittelles
(Sittidae) et les grimpereaux (Certhiidae). La presence d'un Dendrocolaptidae a Sansan demontre que
cette famille a eu, au moins durant le Miocene, une vaste repartition geographique et que sa repartition
actuelle represente une zone relicte, probablement suite a une competition avec les deux autres families
d'oiseaux presentant le meme type d'adaptation ecologique.
Source:
AVIFAUNE DE SANSAN
383
Tableau 8. Repartition geographique d'apres les formes actuelles apparentees aux oiseaux de Sansan.
Table 8. — Geographical distribution, according to the distribution of modern species closely related to
fossils from Sansan.
REPARTITION DES
ESPECES FOSSILES
Nombre minimal
%
FORMES ACTUELLES
APPARENTEES
d'individus
FORMES UBIQUISTES
Ardeinae
Heron genre indet.
1
1,47
Anser + Brant a
Anserobranta (?) robusta
1
1,47
Anas
Anas velox
5
7,36
Anas sansaniensis
2
2.94
Aythya
Aythya chauvirae
3
4,41
Haliaeetus
Haliaeetus piscator
2
2,94
Accipiter
aff. Accipiter
4
5,88
Hieraaetus
Hieraaenis edwardsi
3
4,41
Grus
Palaeogrus excelsa
1
1.47
Fulica
Miora tins ma jor
1
L47
Numenius
Numenius antiquus
1
1,47
Psittacinae
Pararallus dispar
5
7,36
Asio
Asio (?) ignotus
1
1,47
Corvidae
Miocorvus larteti
21
30,88
Total
51
75,00
FORMES AFROTROPICALES
Geronticus
Geronticus perplexus
1
1,47
Colins + Urocolius
Necrornis palustris
1
1,47
Total
2
2,94
FORMES ORIENTALES
Arborophila
Palaeortyx prisca
3
4,41
Chrysolophus
Palaeoperdix longipes
3
4,41
Palaeoperdix medius
1
1,47
Pavo
Miophasianus altus
1
1,47
Total
8
11,76
FORMES NEOTROPICALES
Aram ides
Palacoaramides beaumontii
6
8,83
Dendrocolaptidae
Homalopus picoides
1
1,47
Total
7
10,30
Total general
68
100
D'autre part, les Dendrocolaptidae appartiennent aux Passeriformes primitifs, les Suboscines,
largement repartis en Amerique du Sud (10 families representant plus de 1000 especes) mais presents
egalement dans les zones tropicales de PAncien Monde (3 petites families dont deux vivent en partie dans
1‘hemisphere nord). La description a Sansan d'un Suboscine. renforcee par la presence de Suboscines
d'une autre famille dans le gisement miocene de Wintershof West (Ballmann, 1969b) et dans un
gisement de POligocene superieurdu Quercy (Mourer-Chauvire, communication personnelle), semble
done demontrer que les Suboscines sont probablement d'origine australe et out pu atteindre Phemisphere
nord sans toutefois pouvoir s'implanter efficacement.
Source:
384
JACQUES CHENEVAL
Enfin, rabsence de Passeriformes dans toutes les avifaunes eocenes de ('hemisphere nord (la plus
ancienne forme a ete decrite dans POligocene superieur de France : Mourer-Chauvire et al . 1989) laisse
supposer une origine australe pour 1'ensemble des Passeriformes (Feduccia & Olson, 1982 ; Olson,
1989 : Boles. 1995a). hypothese semblant etre confirmee par la decouverte recente d'un Passeriforme
dans FEocene d'Auslralie (Boles, 1995b). La description d'une forme hautement adaptee dans le
Miocene de Sansan conforte l'idee d'une origine bien plus ancienne des Passeriformes.
CONCLUSION
La composition de favifaune de Sansan est la suivante :
— Ardeidae : genre indetermine
Threskiornithidae : Geronticus per plexus
Anatidae : Anserobrcmta (?) robust a. Anas velox, Anas sansaniensis, Aythya chauvirae
Accipitridae : Haliaeetus piscator. Genre indetermine aff. A cc ip iter, Hieraaetus e Award si
Phasianidae : Palaeortyx prisca , Palaeoperdix longipes , Palaeoperdix medius , Miophasianus
alt us
— Gruidae : Palaeogrus excelsa
Rallidae : Palaeoaramides beaumontii, Miorallus major
— Scolopacidae : Numerous antiquus
Psittacidae : Pararallus dispar
Strigidae : Asia (?) ignotus
— Coliidae : Necrornis pa I us tr is
- Dendrocolaptidae : Homalopus picoides
Corvidae : Miocorvus larteti.
Cette avifaune presente certains points communs avec Favifaune anterieure des gisements de
Saint-Gerand-Ie-Puy (MN 2a) avec laquelle il semble interessant de comparer Favifaune de Sansan. A
Saint-Gerand-le-Puy, on a decrit une ties abondante avifaune aquatique (Cheneval, 1983a, 1983b, 1984,
1987), dominee par les Palaelodidae (apparentes aux flamants). les Dendrocygninae (dendrocygnes) et les
Laridae (goelands), absents les uns et les autres a Sansan. L'absence des Dendrocygninae pourrait
s'expliquer par le fait que ce groupe aurait ete supplante, tout au moins dans ('hemisphere nord. par les
Anatinae dont les representants a Sansan sont justement parmi les plus anciens decrits (Cheneval,
1987). L'absence des Palaelodidae et des Laridae s'expliquerait plutot par la difference de biotope, le
milieu de Saint-Gerand-le-Puy etant un ensemble tres vaste de larges etendues d'eau beaucoup plus
propice a de grandes colonies d'oiseaux aquatiques. On retrouve par contre dans les deux gisements des
especes de rales du genre fossile Palaeoaramides.
Les avifaunes terrestres sont bien plus comparables. On y retrouve la meme espece fossile de grue,
Palaeogrus excelsa , ainsi que plusieurs especes de petites perdrix du genre Palaeortyx, apparente aux
actuelles torqueoles.
Les differences essentielles portent sur les avifaunes arboricoles. On retrouve dans les deux
gisements de petites formes non-passereaux. comme des perroquets et des colious, qui n’existent plus
dans nos contrees actuellement. Les Passeriformes sont encore assez rares a Saint-Gerand-le-Puy alors
qu'ils representent le groupe largement dominant a Sansan. Le debut du Miocene semble done une
periode majeure pour la radiation adaptalive des passereaux. du moins dans Fhemisphere nord, qui
supplantent peu a peu les autres formes arboricoles, confinees actuellement dans des zones relictuelles.
Source:
AVIFAUNE DF. SANSAN
385
L'avifaune de Sansan peut egalement etre comparee profitablement avec celle legerement poste-
rieure de La Grive-Saint-Alban (MN 7-8). Dans ce dernier gisement, les formes aquatiques semblent
bien moins presentes ; on y retrouve toutelois l'un des canards de Sansan. Anas sanscmiensis (Cheneval,
1987) et un rale du genre Palaeoaramides (Cracraft, 1973). L’avifaune terrestre est toujours dominee a
La Grive-Saint-Alban par les petites perdrix proches des torqueoles ; on y retrouve egalement les memes
especes de faisans (Palaeoperdix medius) et de paons (. Miophasianus alius). Des formes arboricoles
non-passereaux sont encore presentes, telles un coliou (Ballmann, 1969a), mais la predominance des
Passeriformes semble cette fois bien etablie.
Ainsi done, la revision de 1'avifaune fossile de Sansan nous eonfirme que le Miocene semble une
periode charniere dans la mise en place des avifaunes contemporaines. On voit apparaitre progressive-
ment une avifaune a caractere de plus en plus palearctique par disparition de groupes plus primitifs au
profit de families actuelles et par supplantation de certains groupes repousses vers des zones relictuelles.
REMERCIEMENTS
Je remercie Mr L. Ginsburg pour m’avoir confie l’etude du materiel d’oiseaux de Sansan et Mme
C. Mourer-Chauvire pour ses conseils dans la redaction et son aide dans la determination de certaines
pieces osseuses. Mes remerciements egalement a Mme C. Lefevre et a MMrs G. Graves et J. Dean pour
leurs prets precieux de materiel de comparaison. Les photographies des planches ont etc realisees par N.
Podevigne au laboratoire photographique de 1'UFR des Sciences de la Terre de 1‘Universite Claude
Bernard-Lyon I.
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INDEX
Les noins de genre el d espece valides figurenl en italiques gras. Ies binomes originels sent en ilaliques maigres.
Generic and specific valid names are in bold italics, original binomials arc in lightfaced italics.
A
Abies 122
Abietoideae 122
Accipiter 340
Accipitridae 337
Accipitrinae 337
aegertica Vipera 303
Albanerpeton 181
Albanerpeton inexpedatum 181
Albanerpetontidae 180
Albaneryx 286
Albaneryx depereti 286
A testes 168
A testes sp. 168
alt us Miophasianus 351
alt us Phasiamts 351
Amblyolacerta 268
Amblyolacerta sp. 268
Ampliisbaenidae 283. 284. 285
Anas 329
Anas robust a 328
Anas sansaniensis 331
Anas i 'e/ox 329
Anatidae 325
Anatinae 329
Anguidae 274
Anguimorpha incertae sedis 281
Anguinae 275. 280
Anguis laurittardi 276
Anisus 136
Anisus (Anisus) dupuyianus 136
Anisus (Disculifer) omatus 137
Anserinae 325
Anserobranta 326
Anserobranta robust a 328
antiquus Numenius 361
Aquila m inn la 341
Arce/la 120
areuatus Paleoheterodon 299
Ardenperp/exa 324
Ardeidac 323
Armiger 138
Armiger te nap atus 138
Asia 365
Asia ignotus 365
asthena Helix 146
asthena Leucocbroopsis 146
Aytbva 334
Ay thy a chauvirae 335
It
Barbus 167
Barbus sp. 167
bataUeri Clemmys 243
bat utter i Ptychogaster ( Temnoclemmys) 243
Bat by omphalus 137
Bat by omphalus microstatus 137
heaumontii Palaeoaramides 357
beaumontii Ratlus 357
Betulaceae 122
blainvi/leana Pupa 142
Blanus 283
Btan us sp. 283
Boidae 285
C
canetotania Testudo 246
canetotiana Paleotestudo 246
Carychiidae 134
Carychiinae 134
Carychium 134
Carycbium nouleti 134
Cathaya 122
Cednis 122
Celt is 112
Celtis australis 11 2
Celtis lacunosa 110
Celt is oecidentalis 110
Cepaea 147
Cepaeu (Cepaea) larteti 147
Cepaea (Cepaea) levmerieana 148
Cbanna 169
( hanna sp. 169
Channidae 169
Characeae 113
Characidae 168
chauvirae Aythya 335
Cbelotriton 186
Che lot r it on paradoxus 187
Chelydridae 221
Che/ydropsis 221
Cbelydropsis sansaniensis 222
Cbiogtossa 185
Chioglossa me ini 185
C/ausilia lartetii 144
Clausiliidae 144
C/emmydopsis 230
Clemmydopsis turnauensis 231
Clemmys bataUeri 243
Coliidae 369
Coluber 295
Coluber pouchetii 296. 298
Colubridae 287
Coluber sansaniensis 288. 296
Compositae 122
Corvidae 374
Corvus larteti 374
Cory/us 122
Coscinodiscus 120
Crocodylidae 316
Crocodylinae 316
Cyprinidae 156
Source: MNHN. Paris
390
INDEX
D
Dendrocolaptidae 372
depereti Albaneryx 286
dibit at a Lymnaea 1 36
Diplocynodon 316
Diplocynodon styriacus 316
Discidae 145
Discoglossidae 192
Discoglossus 202
Discu lifer 137
Discus 145
Discus (Discus) pleuradra 145
dispar Pararalius 363
dispar Rallies 357, 363
diversidens Pupa (Vertigo) 143
diver si dens Vertigo ( Vertigo) 143
Dolniceop/iis lehmani 291
dupuyiana Limnea 135
dupuyianus Anisus (Anisus) 136
dupuyiunus Planorbis 136
dupuyiana Galba ( Gal ha) 135
E
Edlartetia 270
Edlartetia sansaniensis 270
ed ward si Euto/maetus 341
edwardsi Hieraaetus 341
egarensis Emys 243
Elaphc 298
Elaphe sp. 298
F.lapidae 301
Emys egarensis 243
Emvs sansaniensis 222
Emvs turnauensis 231
Erycinae 286
esculent a Rana 208
europaea Ne(matrix 294
Eutobnaetus edwardsi 341
excelsa Grus 353
excelsa Palaeogrus 353
F
Fagaceac 122
Fagus 122
Fulicinae 359
G
Galba 135
Galba (Galba) dupuyiana 135
ga/licus Micrurus 301
Gastrocoptinae 143
Gastrocopta 143
Gastrocopta (Sinalhinula) lartetii 143
Gastrocopta (Sinalhinula) nouletiana 143
Gekkonidae 265
Geoemydinei 230
Geronticus 324
Geronticus perplexus 324
Gibbu/inopsis 142
gigantea Latonia 194
gigantea Rana 194
goussardianus Gy rau lus (Gy rau I us) 138
goussardianus Planorbis 138
Gruidae 352
Grus excelsa 353
Gyraulus 138
Gy rau Ins (Gyraulus) 138
Gyraulus (Gyraulus) goussardianus 1 38
H
Haliaeetus 337
Haliaeetus pi scut or 337
Hamamelidaceae 122
Hamamelis 122
Helicidae 147
Helicinae 147
Helisomalinae 139
Helix asthena 146
Helix larteti 147
Helix levmerieana 148
Helix ludovici 147
Helix pleuradra 145
Helix ( Valbmia) subpulchel/a 144
hc/veticus Triturus ( Palaeotriton >191
Hieraaetus 341
Hieraaetus edwardsi 341
Homalopus 372, 369
Homa/opus picoides 372. 369
Hygromiidae 146
Hygromiinae 146
I
ignat a Strix 365
ignotus Asio 365
inexpectatum Albanerpeton 181
iraliana Pupa 142
iratiana Papilla ( Gibbulinopsis) 142
Isoetaceae 120
Isoetes 120
L
Lacerta 269
Lacerta sp. 269
Lacerta sansaniensis 270
Lacertidae 266
larteti Cepaea ( Cepaea) 147
larteti Corvus 374
larteti Helix 147
larteti Miocorvus 374
lartetii Claus ilia 144
lartetii Gastrocopta (Sinalhinula) 143
lartetii Umax 146
lartetii Planorbis 139
lartetii Pupa 143
lartetii Sansania 146
lartetii Segmentina 139
lartetii Test ace!la 145
lartetii Test ace I la (Testacella) 145
lartetii Triptychia (Milneedwardsia) 144
Latonia 193. 202
Latonia gigantea 194
biurillardi Align is 276
lauriUardi Limnea 135
lauril/ardi Pseudo pus 276
biurillardi Stagnico/a (Stagnicola) 135
lehmani Do/niceopbis 291
lehmani Palaeonatrix 291
le nap a lus Armiger 138
lenapa/us Planorbis 138
INDEiX
391
Leucochroopsis 146
Leucochroopsis asthenu 146
leymerieana Helix 148
leymerieana Cepaea (Cepaea) 148
Liliaceae 122
Lilium 122
Umax larletii 146
Linmea dupuyiana 135
Limnea lauriUardi 135
longipes Palaeoperdix 347
longivertebrata Matrix 290
ludovici Helix 147
ludovici Planorhis 138
ludovici Segmentina 138
ludovici Tacheocampylaea (Mesodontopsis) 147
Lymnaea 136
Lymnaea dilatata 136
Lymnacidae 135
M
major Miorallus 359
major Rallus 359
marmoratus Triturus 190
medius Palaeoperdix 349
tried ins Phasianus 349
me ini Chiog/ossa 185
meini Texasophis 300
Mesodontopsis 147
Microstatus Planorhis 137
microstatus Buthyomphalus I 37
Microthyrium 120
Micrurus 301
Micrurus gallicus 30 1
Milacidae 146
Mil need nardsia 144
minuta AquUa 341
miocenicum Myristicarpum 1 1 0
miocenicus Scaptophis 301
Miocorvus 374
Miocorvus larteti 374
Miophasianus 350
Miophasianus alt us 351
Miorallus 359
Miorallus major 359
Myristica fragans 110
Myristica komho 110
Myristicaceae 112
Myristicarpum miocenicum 1 10
N
natricoides Neonatrix 293
Matrix 288
Matrix longivertebrata 290
Matrix sansaniensis 288
Mecrornis 369
Necrornis palustris 369
Neonatrix 292
Neonatrix europaea 294
Neonatrix natricoides 293
nouletiana Gastrocopta ( Sinai bin u/u ) 143
noidetiana Pupa 143
nou/eri Cary chi urn 134
Mu men ius 361
Mumenius antiquus 361
Nymphaeaceae 112
O
obesus Pa/aeocarassius 156
Ocadia (Emvs) sansaniensis 240
oma/iis Anisus ( Disculifer) 137
Ophisaurus 278
Ophisaurus sp. 279. 280
Ovoidites 120
P
Palaeoaramides 356
Palaeoaramides beaumontii 357
Palaeobatrachidae 203
Palaeohutrachus 204
Palaeohatrachus sp. 204
Pa/aeocarassius 156
Pa/aeocarassius obesus 156
Palaeogrus 352
Palae ogr us excels a 353
Pa/aeo/euciscus 164
Palaeoleuciscus sp. 164
Palaeonatrix 291
Palaeonatrix lehmani 291. 292
Palaeoperdix 347
Palaeoperdix longipes 347
Palaeoperdix medius 349
Palaeoperdix prisca 345. 357
Palaeortyx 344
Palae ortyx prisca 345
Palaeotriton 191
Palcohcterodon 299
Paleoheterodon arcuatus 299
Paleotestudo 245
Paleotestudo canetotiana 246
paradoxus Che lot r it on 187
Pa rural Ius 362
Pararallus dispar 363
Pelobates 205
Pe/obates sp. 206
Pelobatidac 205
Pelodytidae 206
Pelodytes 207
Pelodytes sp. 207
perplex a A idea 324
perplexus Geronticus 324
Phasianidae 343
Phasianinae 343
Phasianus ah us 351
Phasianus medius 349
Picea 122
picoides Homa/opus 372. 369
Pinaceae 122
Pinus 124
pi scat or Ha/iaeetus 337
pi sea tor Haliaetus 337
P/anorbarius 139
Planorbarius sansaniensis 139
Planorbidac 136
Planorbinae 136
Planorhis dupuyianus 136
Planorhis goussardianus 138
Planorhis larletii 139
Planorhis lenapalus 138
Planorhis ludovici 138
Planorhis microstatus 137
Planorhis oma/us 137
Planorhis sansaniensis 139
Platanaceae 122
P/atanus 122
Source: MNHN. Paris
392
INDEX
pleuradra Helix 145
pleuradra Discus ( Discus) 145
Poaceae 122
Podocarpaceae 122
Podocarpus 122
pouchetii Coluber 296
pouchetii Tanmophis 296
prise a Palaeortyx 345
prisca Palaeoperdix 345, 357
Pseudo pus 275
Pseudopus laurillardi 276
Psittacidae 362
Psittaciinae 362
Pteridae 120
Pier is 120
Ptychogaster 238, 239
Ptychogaster (Ptychogaster) sansaniensis 240
Ptychogaster ( Temnoclernmys) hutulleri 243
Pupilla 142
Pupa blainvilleana 142
Pupa ( Vertigo) diversidens 143
Pupa iratiana 142
Pupa lartetii 143
Pupa nouletidna 143
Pupilla (Gibhulinopsis) blainvilleana 142
Pupilla (Gibhulinopsis) iratiana 142
Pupillidae 142
Pupillinae 142
Q
Quercus 122
R
Rallidae 354
Rallinae 356
Rallus beaumontii 357
Rail us dispar 357, 363
Rallus major 359
Rana 208. 211
Ratta esculent a 208, 210
Rana gigantea 194
Ranidae 208
robust a Anas 328
robust a Anserobranta 328
S
Salamandra 183
Salamandra sansaniensis 184
Salamandridae 183
Sansania 146
Sansania lartetii 146
sansaniensis Anas 331
sansaniensis Chelydropsis 222
sansaniensis Coluber 288. 296
sansaniensis Edlartetia 270
sansaniensis Emys 222
sansaniensis Lacerta 270
sansaniensis Natrix 288
sansaniensis Ocadia (Emvs) 240
sansaniensis Planorbis 139
sansaniensis Planorharius 139
sansaniensis Ptychogaster (Ptychogaster) 240
sansaniensis Salamandra 184
Scaptophis 301
Scaptophis miocenicus 301
Seincide sp. 273
Scindidae 271
Segmentina 138
Segmentina lartetii 139
Segmentina ludovici 138
Segmentininae 138
Se/agine/la 120
Selaginellaceae 120
Sinalbinula 143
Spirogyra 120
Stagnicola 135
Stagnicolu (Stagnicola) laurillardi 135
Slrigidae 365
Striginae 365
Strix ignota 365
styriacus Diplocynodon 316
subpiifcheUa f Helix j Vallonia 144
suhpulchclla Vallonia 144
T
Tacheocumpylaea 147
Tacheocampylaea (Mesodontopsis) ludovici 147
Tanmophis pouchetii 296
Temnoclernmys 243
Testacella 145
Test a cell a (Testacella) lartetii 145
Testacella lartetii 145
Teslacell idae 145
Testudinidae 230
Testudininae 230
Testudininei 245
Testudo s. I 245
Testudo canetotiana 246
Tcxasophis 299
Texasophis meini 300
Threskiornithidae 324
Threskiornithinae 324
Tringinae 361
Triptychia 144
Triptychia (Milneedwardsia) lartetii 144
Triplychiinae 144
Triturus 189
Triturus sp. 192
Triturus ( Palaeotriton) 191
Triturus (Palaeotriton) lie/veticus 191
Triturus marmoratus 190
turnauensis Clemmydopsis 231
turnauensis Emys 231
U
Ulmaceae 110, 122
limits 122
V
Vallonia 144
Vallonia subpulchella 144
Valloniidae 144
velox Anas 329
Vernonia 122
Vertiginidae 143
Vertigo 143
Vertigo (Vertigo) diver si dens 143
Vipera 301
Vipera aegertica 303
Vipera sp. 306, 307
Viperidae 301
Source: MNHN, Paris
REMERCIEMENTS AUX RAPPORTEURS / ACKNOWLEDGEMENTS TO REFEREES
La Redaction lient a remcrcier lcs experts exterieurs au Museum national d’Histoire naturelle dont les norns suivent, d'avoir bicn voulu contribuer,
avcc les rapporteurs de I’Etablisscmeni. a revaluation des manuscrits (1997/2000):
The Editorial Board acknowledges with thanks the following referees who, with Museum referees, have reviewed papers submitted to the Memoircs
du Museum (1997/2000):
ADKISON D. L.
AKAM M
ANDERSEN N.
AUGF4JJ I.
Baba k.
Banks T.
BARRIER E.
Baud A.
Bernct-Rollande M.C
Besse J.
bestM.
BlJU-DUVAL B.
Bon avi a F.
BOURDON R.
BOURSLAU J.P.
BROUTIN J
BruceJ
Bruce N
Bkunton II
Carpenter J.
Cassagniiau P.
Castle P.HJ.
Chaci- F. a.
Child C. a.
Ciiekix D.
Ci.obertJ.
Cohen n.
COOK P. L.
CORDEY F.
Darlu P.
Danchin n.
Dejean a.
Dele porte P.
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DI El RICH C
DufiL G.
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ELLOU/N.
Elmi S.
FahavM.
Felder D.L
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Fodor L.
Frizon de Lamoite d
GaiItani M.
Gagner
Galtiek J
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GULLAN P
Mama yon R.
HancockP
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HarmeunJ.G.
Hayward P.J.
Heemstra p.
HlPPOLYTB J.C.
HlRSCH F.
Hodgson C.
Holthuis l. b
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Humphrey C
Ingrisch S
IZAKT A.
Rabat a.
Kerp H
KOMAlT
Krapp f
Kkistensen n.
Leary D.A
Macon
USA
LedouaranS.
Paris
France
Cambridge
Grande-Brciagnc
Lemaitkf.R.
Washington
USA
Copenhaguc
Dancmark
LetouseyJ
Rueil-Malmaison
France
Milan
Italic
Lord A.
Londrcs
Grande-Brciagnc
Kumamoio
Japon
Lovelock P E R
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Pays-Bas
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Zurich
Suisse
Paris
France
Machida Y.
Kochi
Japon
Lausanne
France
MacKinnon D
Christchurch
Nouvellc-Zclandc
Paris
France
MacPherson E.
Barcelona
Espagne
Paris
France
Maddison d.
Tucson
USA
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Pays-Bas
Manning R.
Washington
USA
Rucil-Malmaison
France
Makki.k D.
Oregon
USA
Paris
France
Marshall B,
Wellington
Nouvellc-Zclandc
Roscoff
France
Masaki S.
Hirosaki
Japon
Villcuibannc
France
Masse P.
Paris
France
Paris
France
McLaughlin P.
Washington
USA
Hclensvalc
Ausiralic
McLennan d.
Toronto
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Copenhaguc
Dancmark
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USA
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Grande-Bretagne
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Pays-Bas
New York
USA
MORAND S.
Perpignan
France
Toulouse
France
More ml.
Rucil-Malmaison
France
Wellington
Nouvellc-Zilandc
MOLTY M.
Da mas
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Washington
USA
MUGNIER J L.
Grenoble
France
Washington
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Nakamura 1
Kyoto
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Lausanne
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Singapore
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Leiden
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Lyon
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Paris
France
Paris
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Paris
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Nancy
France
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France
Proust J. N.
Lille
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Paimponi
France
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Rueil-Malmaison
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Belgique
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Rucil-Malmaison
France
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Wellington
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Lyon
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Ccrgy-Pontoise
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Stampfij G.
Lausanne
Suisse
Milan
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USA
Stewari A.
Wellington
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Montpellier
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Paris
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Paris
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New York
USA
VERNON P.
Paimponi
France
Marseille
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La faune de Vertebres du Miocene de Sansan esl une des plus belles et des plus interessantes de France. Le gisement a ete decouvert
par Edouard Lartet et lui revela immediatement une faune tres riche, entierement inedite a I'epoque. En 1836, il y decouvre la
machoire inferieure complete d'un singe superieur alors que Cuvier, mort a peine quatre ans auparavant, avait affirme que I'homme
et les singes appartenaient a la derniere creation et qu'on ne pouvait done en trouver dans les terrains fossiles. La trouvaille de
Lartet eut de ce fait un enorme retentissement, la preuve materielle de Fanciennete des primates etait etablie et Thypothese de
Lamarck d'une ascendance simiesque de I’homme commengait a etre appuyee par un fait. Depuis 150 ans, Sansan est avant tout reste
le gisement d'ou est sorti le premier singe fossile connu.
Plus recemment, les paleomammalogistes europeens ont precise le cadre temporel de leurs etudes par une echelle biochronologique
complete du Neogene europeen, basee sur revolution des Mammiteres, et done totalement independante des phenomenes et divisions
du domaine marin. Ainsi ont ete definis de veritables“etages continentaux”. Sansan a ete choisi comme gisement de reference pour
la zone MN 6. II y a 10 ans, les paleontologues ont done ressenti le besoin imperatif de reviser toute la faune de Sansan. Une
campagne de fouilles a ete organisee par Mme Larrieu-Dudler, de Lectoure, puis F. Duranthon, Directeur-adjoint au Museum de
Toulouse, et a reuni plusieurs participants de la presente monographic. Le present volume rassemble les contributions resultant de
cette revision et de cette campagne de fouilles et qui ont trait a Thistorique du gisement, la geologie, la stratigraphie, la
sedimentologie, la (lore, la malacofaune, et les groupes de vertebres autres que les mammileres.
ISBN 2-85653-522-4
ISSN 1243-4442
494FFTTC - 75,31 €TTC
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